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Full text of "Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9e au 15e siècle"

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DICTIONNAIRE 

DE    L'ANCIENNE   LANGUE   FRANÇAIS 


ET  DE  TOUS  SES  DIALECTES 

DU      IX'     AU     \T     SIÈCLE 


ABBEVILLR.  —  TVP.  ET  STEK.  A.  RETAfX, 


DICTIONNAIRE 


L'ANCIENNE  LANGUE  FRANÇAIS I*] 

ET  DE  TOUS  SES  DIALECTES 
DU    IX'    AU    XV^   SIÈCLE 

COMPOSÉ  D'APRÈS  LE  DÉPOUILLEMENT  DE  TOUS  LES  PLUS  IMPORTANTS  DOCUMENTS 

MANUSCRITS  OU  IMPRIMÉS 

QUI    SE   TROUVENT    DANS    LES  GRANDES    BIBLIOTHÈQUES    DE   LA   FRANCE    ET    DE    L'EUROPE 

ET  DANS  LES  PRINCIPALES  ARCHIVES  DÉPARTEMENTALES, 

MUNICIPALES,    HOSPITALIÈRES   OU    PRIVÉES 


FRÉDÉRIC    GODEFROY 

/' 

PUULIÉ   SOUS    LES   AUSPICKS   DU    MINISTKBK   DE    L'INSTHUCTION    PUBLIQUE 

ET    HONORÉ    PAR    l'iNSTITCT    DO    CIRAND    PRTX    r.OBKRT 

TOME  (QUATRIÈME 
FILK     -     LISTAGE 


PARIS 


VIEWEG,      LIBRAIRE-EDITEUH 

6  7,      K  r  K      U  K      K  I  C  H  F.  I.  1  R  U  .     f,  7 

188S 


^ 


AVERTISSEMENT 


Avec  ce  quatrième  volume,  la  moitié  du  Dictionnaire  est  dépassée.  Mais  je  puis  garantir  que  les  dix  volumes  promis  seront 
donnés  ;  les  suppléments  formeront  largement  deux,  volumes.  Le  tome  dix  sera  terminé  par  le  tableau,  méthodiquement  présenté, 
de  tous  les  auteurs  et  de  tous  les  ouvrages,  imprimés  ou  manuscrits,  cités  dans  le  Dictionnaire. 

Au  point  où  je  suis  arrivé,  il  m'est  doux  d'exprimer  de  nouveau  ma  reconnaissance  ;\  tous  ceux  qui  m'ont  prêté,  sans  disconti- 
nuation, un  concours  dévoué,  dans  cette  longue  et  rude  tâche. 

Pour  les  deux  derniers  volumes  publiés,  je  dois  ajouter  quelques  noms  à  ceux  que  j'ai  déjà  signalés  :  M.  le  D''  Bos,  dont  tout  le 
monde  connaît  la  valeur  philologique,  M.  Emile  Bouchet  et  M.  Charles  Cuissard,  deux  ardents  travailleurs  d'Orléans:  M.  P.  Ma- 
quest,  archiviste  de  Tournai,  M.  Devillers,  archiviste  de  l'État,  à  Mons,  M.  van  de  Casteele,  archiviste  de  l'État,  à  Liège,  M.  Ga- 
chard,  archiviste  général  du  royaume  de  Belgique  :  la  Belgique  a  rivalisé  de  zèle  avec  la  France.  Ailleurs,  et  bientôt,  j'espère,  je 
dirai  tout  ce  que  je  dois  aux  érudits  des  provinces  wallonnes,  que  j'ai  récemment,  et  pour  la  troisième  fois,  parcourues  avec  tant 
de  profit,  et  d'où  j'ai  rapporté  d'inoubliables  souvenirs.  L'intelligente  et  sympathique  Belgique,  en  s'intéressant  particulièrement 
à  une  œuvre  absolument  différente  de  celle-ci,  à  notre  Répertoire  unirersel  de  la  langue  française  écrite  et  parlée,  depuis  les  origines 
jusqu'à  nos  jours,  aura  grandement  servi  le  Dictionnaire  même  de  l'ancienne  langue  :  on  s'en  apercevra  à  la  richesse  des  emprunts 
faits  aux  dialectes  wallons  dans  nos  derniers  volumes.  C'est  ainsi  que  des  entreprises  de  nature  très  diverse  peuvent  se  prêter  un 
imituel  secours. 


DICTIONNAIRE 

DE 

L'ANCIENNE  LANGUE  FRANCALSE 


TOUS  SESDIALEGTES 

DU  IX»  AU  XVe  SIÈCLE 


FILÉ,  S.  111.,  ce  qu'on  a  filé  : 

Puis  filent  (Ips  nuées)  et  qnantoni  Ole 
Si  font  voler  de  leur  filé 
Granz  ajïalliees  de  fil  blanches, 
Ausinc  con  pour  coudre  leur  manches. 

(Rose.  Richel.  1S73,  f  1.ïi«.) 
Nus  ne    puct     a  Paris   mètre   en  oevre 
laine  ne  fiU  taint  en  noir  de  chaudière.  (E. 
BoiL.,  Liv.  des  mest..  l"  p.,  l,    29,  Les- 
pina?se  et  Bonnardot.) 

Non  mie  que  de  corde  fast  (l'échelle), 
>'e  d'autre  fité  ne  de  fnst. 
(Chb.  de  Pizan,  Liv,  du  chemin  de  long  estude, 
1607,  Pfischel.)  Irapr..  file. 

Tu  paez  filer  chacun  jour  lin  ou  laine. 
El  franchement  vivre  de  ton  filé. 
(E.  Deschamp.';,  Poé.i.,  Richel.  840,  P  10-2'.) 

Pic,  filé,  fil  à  coudre  ou  à  tisser. 

FiLEçoN,  s.  in.,  fliet  : 

Et  quant  airaper  les  pooie  (les  papillons) 
n'nn  filefon  je  les  lioie. 

(Froiss.,  Poés..  Richel.  8.3",  f»  86  r».) 

FILEE,  s.  f.,  action  de  filer  : 

l'Ile  (l'iraisne)  list  nouvele  /iiee 
Va  vers  terre  jus  dévala 
Tant  que  jnsqnes  a  l'erhe  ala. 
Si  l'a  de  sa  tonnelle  enclose 
Eotonr  a  la  reonde. 
(Watriqcet,  h   Pis  de  l'iraigne  et  du  Crapol,  82, 
Scheler  t 

FiLEis,  filaiz,  s.  m.,  action  de  filer  : 
II  li  respondit  que  ce  estoit  cause  de 
bataille,  et  non  pas  de  filaiz  de  laine,  et 
pour  ce  li  estoit  plus  granz  mestiers  que  il 
s'en  conseillas!  a  homes  que  a  famés. 
{Chron.  de  S  Den.,  ms.  Ste-(ien.,  f»  19''.) 


FiLEMENT,  S.  m.,  actlon  de  liler  : 
Filemenl,  filatus.  (Gloss.  fr.-lat.,  Richel. 

1.  7684.) 

Filement.  Hi!amiento.(C.0uDlN,éd.l660.) 
FiLERj  filler,  verbe. 

—  Neutr.,  couler  : 

Tant  que  li  sans  en  va  a  le  terre  /ilatil. 

(B.  de  Seb.,  ssl,  644,  Bocca.) 

A  destre  et  a  senestre  monlt  gtans  conps  lenrdnn- 
(noit, 
Et  ausi  a  la  foix  si  bien  batus  estoit 
Oue  par  bouche  et  par  nez  le  clcr  sanc  loi  fîlloil. 
(Clt.,  B.  du  Guesclin,  var.  des  v.  i;;3-174,  Char- 

riére.) 
De  sa  broche  de  fer  H  a  .m.  cops  donnez  : 
Parmi  le  haslerel  li  est  li  sans  filez. 

(It..,  tJ.,  îss;.; 

—  Act.,  caresser,  tordre  : 

Vous  voulez  doncques  (dist  Panurge, 
fillanl  les  moustaches  de  sa  barbe)  que 
j'espouse  la  femme  forte  descripte  par  So- 
lomon?  (Rab.,1.  III,  ch.  30,  éd.  lbS2.) 

FiLERESSE,  -  crresse,  -  eresce,  -  ares.te, 
-  arresse.  filL,  s.  f.,  fileuse  : 

Nule  fiUaresses  de  soie  a  prans  fuiseaus 
nepuetne  ne  doit  avoir  que  .m.  aprentices 
tant  seulement,  se  ce  ne  sont  si  enfant  ou 
li  enfant  de  son  seigneur,  et  deleau  ma- 
riaae.  (Est.  Boic,  Liv.  des  mest.,  l"  p., 
XXXV,  2,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

La  fiUeresse-  (1376,  Censier  de  la  Poterie 
Matthieu,  f»  37  r»,  Arch.  Eure.) 

Cécile  le  fileresse!a  chi  avoec  luy.  (Dialog. 
fr.-flam.,  f»  1.3^  Michelant.) 


ÎN'a  fitarresse  eu  France  qui  s.iche  fil  filer 
Qui  ne  gaignast  ainçois  ma  finance  a  filer. 

(Cbv.,  B.  du  Guesclin.  13643,  Charrière.) 
Filastica,  fileur  ou  fileresse.    {Gloss.   de 
Salins.) 

Tisteresces,  fileresces.  (Stal.  d'Ed.  111, 
an  xxxvil,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Peigneresses  et  fileresses  de  laine.  (1398, 
Noyon,  ap.  La  Pons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Fileur,  fileresse.  (i464,  J.  Lagadeuc, 
Catholicon,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

Dist  l'une  des  filleresses,  nommée  Piate 
au  Long  Nez,  que....  {Les  Evang.  des  Que- 
nouill.jp.  3o,  Bibl.  elz.) 

Il  ne  lui  estoit  possible  de  procéder  en 
oultre  a  sa  lecture,  pour  le  murmure  des 
riseez  que  les  filleresses  firent  lors  toutes 
ensemble.  (Ib.,  p.  5.5.) 

Filerresse  de  leinne.  {Vie.  de  l' Eau, xmi, 
Arch.  S.-luf.) 

Caquetieres.   bavenses,  menterresses, 

Estre  deussiez  sonpneases  filterresses, 

Sans  abuser  ne  Martin  ne  Colio. 

(R.  DE  CoELEBïE,  [toinieaux,  Lxxsiii,  Bibl.  elz.) 

En  dépit  du  fuseau  îles  trois  sœurs  filleresses. 

(G.  BOONIN,  Sonn.,  éd.  1586.) 

FiLERiE,  S.  /.,  veillée  : 

Fait  défenses  aux  paroissiens  dudit 
S.  Briac,  de  faire  aucune  assemblées  de 
nuit,  sous  prétexte  de  filleries,  renderies 
de  poupée,  aux  femmes  qui  portent  les  en- 
fants a  baptiser  en  lad.  église.  {Et.  des 
par.  de  la  Prov.  de  Bret.,  p.  43.) 

Il  se  faisoit  des  fileries,  qu'ils  appellent 
veillois...  ou  se  trouvoieut  de  tous  les  en- 


Fil. 


FIL 


FIL 


virons  plu!iieur$  jeune?  valet?  et  lianlenu^ 
illec  s'assemblans  et  jouan?  a  une  infinitt' 
de  jeux,.,  les  filles  d'autre  part,  leurs  qui-- 
nouilles  sur  la  hanche,  Tiloient.  (Contes 
it'Eutrapel,  p.  133,  éd.  1383.) 

FiLBRON.  S.  m.,  ûlenr: 

Tous  tisserans  de  draps,  teinturiers,  fai- 
seurs de  toiles,  foulons,  filerons,  pigne- 
resses,  ne  pourront  prendre  pour  leur  s.v 
laire  que  le  tiers  pins  oultre  de  ce  qu'ils 
preuoient  avant  la  mortalité.  (Ordonn.  du 
R.  Jean  roneern.  la  pol.  du  royaume, 
30  janv.  1330.) 

Fii-ETÉ,  fill.,  part,  passé,  à  la  filière  : 

A  nn  qoarlitr  d'or  /illfl/. 
(HioxDr.  Mert,  Tornoiement  de  l'AnlechrisI,  p.  170, 
T»r.,  T»rbé.) 

—  Brodé  : 

Draps  /ilfift  et  envoisies. 
(II.  d'Akdeli,  liLais  d'Àrisl.,  Richel.  837.  f*  8(1.) 

Bessin,  ftlter,  chasser  au  filet. 

FiLEUL,  filluel,  s.  m.,  nis  : 
Venes  aranl,  fillaes,  mes  fienx  et  me;  amis. 

(Cher,  au  cygne,  1 108,  Reiff.) 
Deiax  filleul.  Un  li  rois,  com  vos  estes  senez. 
(Panse,   1I3S,  A.  P. 
El  (Mariée  annhra  la  lieilê 
K  coDçnt  le  flini  de  Dé. 
(Poème  sur  la  fia  du  m.,  Ars.  3645,  P  51  V.) 

FiLErnE,  ^1/.,  filure,  s.  f.,  ce  qui  est  flié  ; 

XX  sols  de  Walhenri  pour  certaine  ftUeure 
prinse  en  sa  maison  rapportée  par  les 
maistres  delà  drapperie.  (1398-1401,  Arch. 
.Meuse  B  1044,  f"  47  r«.) 

Filure  et  tissure  de  laine  ou  de  soye. 
(R.  Est.,  Pet.  Dict.  fr-lat.) 

Mais  ce  qne  nons  faisons 
Vieol  de  la  dure  Parqne,  et  joiot  a  ses  filures 
Tooroe  avec  ses  pesoos. 

(Carrier,  Porrie,  III,  éd.  15G8.) 

AacDQ  venin  ne  fait  la  sa  demeure  : 
L'araire  la  n'eslend  point  sa  fileure. 
(Clicde  BivET,  le  Voyage  du  Priulmp.f,  éd.  1573.) 

—  Moulure  : 

Fault  garnir  la  dicte  charpenterie  d'une 
filure  tout  autour.  (14  fév.  1383,  Hospice  de 
Gien,  fonds  de  la  maladrerie,  série  II  K, 
cote  II,  El.) 

PILEUX,  adj.,  filandrenx  : 

La  nature  des  boyaulx  et  leur  substance 
est  ung  peu  fileuse,  ou  sont  les  files  esten- 
dus  en  large.  (Corbichon,  Prnpriet.  des 
choses,  Richel.  22333,  f°  73M 

FILMOE,  voir  FlLtAGE. 
FILIASTRE,  voir  FlLLASTRE. 

PILIER,  filler,  s.  m.,  petites  pièces  de 
bols  sur  lesquelles  portent  les  chevrons, 
dans  les  charpentes  : 

Lorsqu'une  muraille,  parois,  ou  pignon, 
est  trouvée  pour  la  moitié  i-ur  le  fond  de 
deux  voisins,  l'un  et  l'autre  partie  pourra 
user  de  la  dite  muraille  commune,...  et  y 
enfoocer  ses  ordons  reliants,  sommiers, 
/Uiers,  plates,  ou  cartouches,  jusqu'à  la 
moitié  et  plus,  selon  l'exigence  et  pesan- 
teur de  l'ouvrage.  {Coût,  de  lirusselles, 
XXXIV,  Nouv.  Coût,  géu.,  I,  1269.) 

—  Kilet  : 


Pour  lou  salaire  des  pesclieurs  avec  leur 
despens  et  pour  le  cart  de  leur  fillers. 
(1310,  Compt.  du  dnm.  de  Mahnvl  d'Arlois, 
Richel.  f'i'  fr.  8531.) 

Si  aucun  pesche  en  c.iues  ou  rivières 
bannaux,  sans  le  congé  du  seigneur  ou  de 
son  fermier,  il  y  a  amende  arbitraire, avec 
restitution  du  poisson,  pour  chacune  fois: 
et  outre,  s'il  est  trouvé  ou  prins  en  présent 
meffait,  avec  ses  filiers,....  il  y  a  confisca- 
tion de  nasselles,  filiers,  et  harnoys,  avec 
la  dyte  amende.  (CoHf.rfe  Nivernoisj'ch.  xvi. 
Coût,  gén.,  I,  883,  éd.  1633.) 

1.  FILIERE,  fill,  s.  f.,  lacet  : 

Tenderont  las,  rois  et  filliere!: 
Knlre  haies,  buissons  et  pieres. 
(Froiss.,  Po(s.,  Richel.  830,  f"  -205  r°.) 

—  Cordeau  long  d'environ  dix  toises, 
avec  lequel  on  retenait  l'oiseau  qu'on 
devait  instruire  : 

Apres  que  vous  l'aurez  ainsi  aduit  et 
façonnéjpar  quelqu'espace  de  temps,  deux 

fois  le  jour vous  le  pourre2lors  lascher 

a  tout  la  filière  qu'on  surnomma  un  tien  le 
bien.  (Fodill..  Faucon.,  f°  7»,  ap.Ste-Pal.) 

—  A  filière,  loc,  ;\  la  file,  en  formant  un 
filet  continu  : 

Entre  les  bestes  mues  fu  la  bataille  fiere. 

As  poes  s'enlr'abalenl  et  devant  cl  deriere 

Et  desrhirenl  des  onglez  en    tant  mainte  manière 

Qae  le  sanc  ist  des  corps  contreval  a  filière. 

(l)oon  de  Slaience,  1615,  A.  P.) 

2.  FILIERE,  s.  f.,  sorte  de  maladie  des 
faucons  : 

Se  vos  oisiaus  a  le  filière,  prendes  le 
fuelle  de  laire  terrestre.  [U Aviculaire 
des  oiseaux  de  proie,  ms.  Lyon  697. 
f°222''.)  ■' 

3.  FILIERE,  s.  f.,  grande  pièce  de  bois 
posée  en  travers  qui  supporte  les  che- 
vrons: 

Souliviaux  et  filières.  (1296,  Rentes  d'Or- 
liens,  Arch.  Loiret,  f°  4  r».) 

Remonter  les  chevrons  et  les  filières  et 
les  cheviller.  (1328,  Compte  de  Odart  de 
Latgny,  Arch.  KK  3«,  f»  40  v».) 

Cinquante  toises  de  chevrons  et  de  fil- 
Itères  pour  faire  des  degrez  et  alee  en  la 
dicte  tour.  {Compt.  de  Girarl  Goussart 
1400-1402,  Forteresse,  xlvi,  Arch,  mun 
Orléans.) 

Pour  charpenterie  par  lui  faicte  en  la 
chambre  de  la  porte  parisie...  et  y  fut  mis 
trois  chevrons  et  deux  toises  de  fiUiere. 
[Compt.  de  P.  Mareau,  1408-1410,  Forteresse 
XI,  Arch.  mun.  Orléans.) 

^  Pour  .vi=.  .LVI.  toises  de  boys  quarré 
cesl  assavoir  solliveaux,  filUeres  et  trois 
poultres.  {Compte  de  J.  Martin,  1421-1423, 
torteresse.  Despence,  xiv,  Arch.  mun. 
Orléans.) 

Voitures  et  filUeres  et  cloyes.  (1522. 
Lille,  ap.  La  Fons.) 

Est  tombé  de  la  grange  des  Ousdes 
douze  conbles  de  chevrons  et  rompu  une 
filliere.  (1332,  Compt.  de  Diane  de  Poitiers, 
p.  109,  Chevalier.) 

Il  est  encore  usité  dans  l'Orléanais  avec 
la  même  signification. 

FILIOLAGE,  VOirFlLLOLAdlî. 

FILIO-PATRE,  S,  111.,  le  uis  du  Pèfe 
éleruel  : 


Juré  en  a  le  cors  Filio  Pâtre. 
(Ogier,  ms.  Dnrb.,  bib.de  Cos.,  V,  ii-n,f°55'. 

FILLACHER,  VOir  FiLASSIER. 

FILLACHERIE,  VOÎr  FiLASSERIE. 

FILLACIER,  voir  FiLASSIER. 

Fii.LADiERE,  fil.,  fell.,  S.  f.,  sorte  de 
barque  :. 

Une  felladiere  qui  auroit  esté  desroubee. 
(6  déc.  1527,  Not.,  Charrier,  95-3,  f»  120, 
Arch.  Gir.) 

Echange  d'une  tfî.lladiere  »  contre  «  une 
grande  bagarre  »,  moyennant  10  f. bord.  1/2 
de  retour.  (1529,  ib.,  f»  166.) 

Vente  d'une  «  gabarrc  »  filadiere  neuve  au 
prix  de  16  b.  à  Nicolas  de  Bonis,  gabarrier 
delap"'  St  Remy.  (12  mars  1531,  Not., 
Brunet  67-7,  Arch.  Gir.) 

Saint.,  filadiere,  barque  de  pêcheur. 

FiLLAGE,  filiage,  s.  m.,  qualité  de  fils  : 
Si  tost  qu'ilz  vindrent  par  devant  le  roy, 
ilz  se  misrent  a  genoulx,  et  luy  requièrent, 
l'ung  par  raison  de  filiage,  et  les  autres 
trois  par  raison  de  lignage  qui  leur  voul- 
sist  donner  ung  don.  (Perceforest,  vol.  II, 
f«  122°,  éd.  1528.) 

—  Virginité,  pucelage  : 

Quartilla,  qui  n'avoit  point  mémoire  de 
son  filiage.  (.Mont.,  Ess.,  1.  Ill,  c.  13, 
éd.  1588.) 

Estant  les  deux  seconds  estais  de  viduité 
et  de  mariage  bien  plus  pénibles  et  alfai- 
reux,  et  ayans  plus  de  diflîcuité  et  de 
vertu,  que  les  deux  premiers  de  filiage  et 
de  célibat.  (Charr.,  Sag.,  I.  I,  c.  4.) 

Et  me  donnez  pour  cela 
La  fleur  de  voslre  filiage, 
Voslre  tendre  enfantillage. 

(Vauq.,  Idill.,  I,  71,  éd.  1612.) 

Bean  chasseur,  je  vous  cri  merci. 
Laissez  moy  vivre  en  mon  filiage. 

(ID.,  ib..  Il,  34.) 

Norm.,  Bolbec,  filiage,  filiation,  descen- 
dance. 

FILLAITRE,  VOir  FiLLASTRE. 

FILLANDRIER,    VOif  FlLANDRIER. 

FILLANGE,   VOir   FiLANGE. 

PILLARDEAU,  VOir   FlLARDE.^U. 

FILLARRESSE,  VOir  FiLERESSK. 

PILLASSE,  S.  f.,  fille  : 
Une  grosse  fillasse.    (Jour.,   Err.  pop., 
l"  p.,  111,5,  éd.  1587.) 

FILLASTRE,  filaslre,  filiastre,  filliastre, 
pilaire,  fillailre,  filaitre,  filatre,  s.  m., 
beau-fils,  gendre  : 

Guenes  rcspunt  :   Rollanz,  cisl  miens  fillaslre  ; 
N'avez  barnn  de  si  grant  vasselage. 

(Roi.,  -.13,  Mùller.) 

Renoies  est  .Aliaumes  li  floris. 
Vôtres  filtaitres  que  vos  aveis  norri. 

{Girb.  de  ilelz,  p.  480,  Stengel.) 
Enci  trovai  ceulz  del  tout  cruslz /î((as<)'t'jî 
a  cui  je  avoie  toz  jors  esteit  doulz  peires, 
{Hisl.  de  Joseph,  Uicliel.  2433,  f"  33  r\) 

Thomas  son  frère  fillatres.  (Ch.  de  1262, 
Bourgm.,  Arch.  Loir-et-Cher.) 
Henri    le    fauconnier    et   ses    jiiUt.-,lres) 


FIL 


FIL 


FIL 


3 


OS67,Chap.  NoyoD,  Vatoinpri^,  Arcli.  Oise, 
G  1937.) 

Aucunne  fois  ruuevent  li  contens  en  ma- 
riage par  le  haine  que  !i  parrastre  et  les 
marrastres  ont  envers  !or;5/(as(res.(BE\UM., 
Coût,  du  Beauv.,  ch.  LVii,  7,  Beugnot.) 

La  raison  juge  que  puisque  li  rois  li 
donne  (à  la  femme  veuve)  le  baillage  dou 
fié  par  dreit,  que  li  fitiastres,  puis  que  il 
sera  d'aage  et  saisi  dou  fié,  ja  ne  li  rendra 
son  douaire.  {Ass.  de  Jér.,  t.  I,  p.  628, 
Beugnot.) 

Il  s'en  ala  en  le  terre  de  Kalape  ou  il 
avoil  chacies  ses  fillatres.  (Hist.  de  la  terre 
sainte,  ms.  S.-Onier  722,  f"  W.) 

Challe  son  fillnstre  qui  puis  fu  diz  Mar 
liaus.  (Cliron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen., 
f  100\) 

Si  come  famés  suelent  faire  de  lor  fi- 
lastres.  {Hist.  de  Jules  César,  Richel.  23082, 
f»  5''.) 

Aucuns,  comme  vous  savez,  ont  amé 
leurs  seurs,  leurs  frères  ;  les  filles  aucunes 
foiz  le  père,  et  les  marraslres  les  fillastres. 
[Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv*  s.,  p.  140. J 

Si  fist  occire  son  (Ulastre 

Pour  le  règne  a  son  Glz  attraire. 
{Comm.    le  roi    Sonnain   fu  mort,    ras.  Avranches 
168Î.) 
Filiaster,  filaitre.  (Gtoss.  de  Salins.) 

Filiaster,  filiastre.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 
calUer.) 

Yceulx  Anglois  eussent  mis  ensemble 
a  rençon  ycelui  complaignant  et  son  fil- 
liastrê.  (Arch.  JJ  90,  pièce  487.) 

Des  hoirs  feu  Jehan  Guion  au  lieu  de 
feu  Geuffroy  Uyvoy  et  de  Geuffroy  Lechar- 
pentier,  son  filiastre.  (1470,  Etat  de  cens  et 
rentes  du  dom.  de  Baugenci  au  titre  des 
censives  au  vignoble  de  Baugenci,  ap.  Le 
Clerc  de  Doiiy,  t.  I,  f"  266  v%  Arch.  Loiret.) 

Gendre.  Au  pays  Lyonnois  on  l'appelle 
filiastre,  et  vient  de  nliastrer.  (La  Porte, 
Epith.,  éd.  lo71.) 

Il  m'est  tombé  en  mémoire  que  nos  an- 
cestres  par  une  honneste  licence  furent 
trop  plus  curieux  es  paroUes  de  consan- 
guinité et  affinité,  que  nous  autres,  qui, 
par  une  superstitieuse  ignorance,  avons  en 
cet  endroit  appauvri  nostre  vulgaire.  Car 
ils  usèrent  du  mot  de  parastre,  comme  de 
marastre,  pour  descouvrir  celui  que  notre 
œere  avoit  espousé  en  secondes  nopces. 
Et  semblablement  de  filiastre,  pour  nom- 
mer le  fils  de  nostre  mari,  ou  femme,  qui 
estoit  issu  d'autre  mariage.  (Pasquier, 
Bech.,  VIII,  60.) 

—  S.  f.,  belle-fllle,  bru  : 

Avecques  aussi  Olimpias  s'en  allèrent 
Dardanne  fille  du  roy  Erudice  et  Thessa- 
ionice  sa  fillatre.  (Boccace,  Nobles  mal- 
heureux, IV,  12,  f»  96  r»,  éd.  ISlo.) 

Cléments  tencha  orains  a  se  fîlUastre. 
{Dialog.  fr.-fiam.,  f»  12',  Michelant.) 

De  la /îiofre  saint  Biaise  une  cote  fourrée 
d'escureux.  (16  nov.  1394,  Inv.  du  Juif 
Joseph,  Inv.  de  moeubles  de  la  mairie  de 
Dijon,  Arch.  Cote-d'Or.) 

Du  temps  de  Ménage  fîlldtre  se  disait 
encore  dans  le  Lyonnais  au  sens  de 
gendre. 

Saint.,  filiâtre,  beau-flls. 

FILLATIERE,  VOir  FiLATIERE. 
FILLATRE,  VOlr  FiLLASTRE. 


i-iLLAUDE,  S.  f.,  fillette  : 

Comme  fit  aussy  sa  belle  sœur,  prenant 
exemple  a  elle,  qui  ayant  esté  maryee 
fort  jeune  et  en  tendre  aage,  son  mary, 
n'en  faisant  cas,  comme  d'une  petite  fil- 
lande,  ne  l'aymoit  comme  il  debvoit. 
(Bhant.j  Dam.  gai.,  l"  dise,  Buchon.) 

Aunis  et  Poitou,  Vienne,  fillaude,  jeune 
fille,  petite  fille.  Vendée ,  Deux-Sèvres, 
feillaude. 

FILLE,  s.  f.,  bois,  forêt  ? 

Se  peut  avoir  le  prevost  deux  chiens 
courans  et  une  douziane  de  pièces  de 
fille  pour  cachier  en  iceulx  quant  il  lui 
plaira.  (1410,  Aveux  du  bailliage  d'Evreux, 
Arch.  P  294,  reg.  4.) 

FILLE  DE  VIE,  S.  composé,  fillo  de 
mauvaise  vie,  courtisane,  prostituée  : 

Nous  avons  aujourd'huy  condamné  et 
condamnons  Jehanete  la  truande,  Mole  de 
Haire,  etc..  filles  de  vie  de  leur  consente- 
ment, a  rendre  et  payer  chacun  an  a  tou- 
jours mes,  dorénavant  de  .xv.  jours  en 
.XV.  jours,  a  maistre  Pierre  Robert,  exécu- 
teur de  la  haute  justice  de  Monseigneur  le 
duc  d'Orléans,  chacune  .m.  d.  parisis  pour 
certain  droit  que  ledit  exécuteur  prend 
sur  lesdites  filles  de  vie  et  a  aocoustumé 
de  prendre.  (1409,  Sentence  de  la  prévosté 
d'OrUans,  ap.  Le  Clerc  de  Doiiy,  t.  I, 
f»  261  V»,  Arch.  Loiret.) 

Et  les  dittes  espingles  donna  a  une  fille 
de  vie  nommée  Jehanette,  logée  au  bor- 
deau  d'Orléans.  (1412,  Sentence  de  la  pré- 
vosté,  f"  4,  ib.) 

FILLELAIGE,  VOir   FiLLOLAGK. 

1.  FILLER,  voir  FiLIER. 

2.  FILLER,  V.? 

I.e  tiers  Ccorilon)  estnet  nomner  et  dire 

Cis  fait  qae  cners  plenre  et  soapire 

Qaant  il  est  bien  a  droit  filles  : 

C'est  çoa  que  Jhesns  nostre  sires 

Se  vot  si  par  amours  despire 

K'il  se  mist  jas  a  pies  laver. 

Ain  mi  ke  cbi  a  a  filler 

Et  a  plaindre  ki  bien  l'en  tire. 

(Li  .xu.  Cordon,  Richel.  20.3ii,  f"  \Z  i'.) 

3.  FILLER,  voir  Filer. 

FiLLERET,  adj.,  adoHué  aux  filles  : 
Et  ne  pensez  point,  disoit  il  encores,que 
ce  soient  seulement  des  etSetninez,  fillerets, 
et  timides,  qui  ont  esté  les  plus  adonnez  a 
l'amour.  (G.  Bouchet,  Serees,  xix,  Rouen 
1635.) 

Si  j'avois  a  lever  des  gens  de  guerre,  je 
ne  prendrois  pas  des  etfeminez  et  fillerets. 

(iD.,  î'b.jXXV.) 

Filleret.  Maidenly,  white  livered,  efienii- 
nate.  (CoTfiBAVE,  éd.  1611.) 

FILLERIE,   voir   FiLERIE. 

FiLLETjS.  m.,  diiii.  de  fils,  petit  enfant  : 
Elle  avoit  ung  seul  fillel  alaitant.  {B'ble, 
.Maz.532,  f"  220».) 

J'ay  trop  granl  paonr  que  la  mort 
Ne  m'ait  mon  petit  /itiet  mort. 
(R.  Descha!»1's,  Gella  et  Amphilrion.  p.  4S,  St- 
Hilaire  ;  ms.  Richel.  840,  f»  -161''.) 

FILLETÉ,  voir  FlLETR. 

FiLLETiER,  S.  m.,  fabricant  de  filets:' 

Et  qu'a  cet  effet  ils  se  soient  efforcez  et 

s'efforcent  de   transporter  hors   nos  pays 


grande  quantité  desdits  filets  qu'ils  font 
acheter  tant  par  eux  que  filletiers,  recou- 
peurs et  autres  revendeurs  sur  le  plat  pays. 
{Placard  des  Archid.  sur  le  transport  des 
filets,  Bruxelles,  ISjuin  1600.) 

1.  FILLETTE,  S.  f.,  fille  pubUque, 
prostituée  : 

Au  dit  Mahicu,  pour  deux  lots  de  vin 
donnez  ce  jour  par  messire  le  maieur  aux 
fillettes  de  joie,  pour  ce,  déduit  et  paie... 
.II.  s.  .VIII.  d.  (1415-1416,  Receples  de  Bou- 
logne-sur-Mer,  p.  149,  Ed.  Dupont.) 

Les  fillettes  communes.  (Règlem.  du 
19  mars  1425-26,  Arch.  mun.  Dijon.) 

Sur  la  requeste  baillée  par  l'abbé  de 
Bonnevau  par  laquelle  il  requiert  que  l'on 
face  vider  les  filletes  du  bordcau  que  le 
Bourrea  a  logées  près  et  joignant  la  maison 
dudit  abbé....  a  esté  délibéré  que  les  filletes 
seront  logées  et  mises  a  Chasteau  Gaillart 
a  la  fin  de  rue  de  Paille.  (1459  et  1465, 
Arch.  mun.  Poitiers,  Reg.,  f°  68  v»,  et  159.  > 

—  Prieuré  dépendant  d'une  abbaye  : 
Pasquier  le  Court,  religieux  de  l'abbaye 
de  la  Coulture,  près  le  Mans,  demourant 
en  une  fillette  ou  prioré  de  laditte  abbaye, 
appellee  la  Marcete  du  Bois  près  du  chastel 
laSuze.  (1392,  Arch.  JJ  184,  pièce  144.) 

2.  FILLETTE,  filMe,  filelte,  fueillette, 
feulete,  feullete,  folliete,  s.  f.,  tonneau  ou 
mesure  de  liquides  servant  à  divers  usages 
et  d'une  contenance  variable  selon  les 
lieux: 

.1.  henap  de  bruere  ou  il  a  1  petit  clou 
d'argent  et  .m.  petites  feuletes  d'argent. 
(10  mars  1396,  Invent,  de  meubles  de  la 
mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Pour  deux  filletes  de  harenc  données 
aux  Jacobins  et  aux  Cordeliers,  a  chascun 
ordre  une  fillete  pour  la  paine  et  travail 
qu'ilz  ont  de  faire  les  services  de  la  dicte 
ville.  {Compt.  de  Girart  Goussart,  1400- 
1402,  Commune,  xxxill,  Arch.  mun.  Or- 
léans.) 

Les  brasseurs  doivent  mettre  hors  de 
leurs  brasseries  leurs  fillettes  ou  hedines 
pour  estre  converties  a  faire  noir  pour 
conrer  cuir.  (1414,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  fillette  de  harenc  qu'il  avoit  em- 
blé.  (1421,  Arch.  JJ  171,  pièce  454.) 

Ung  pot  d'estain  de  .v.  feulletes.  (Vente 
des  biens  de  Jacques  Coeur,  Arch.  KK  228, 
(o  223  V».) 

Trois  potz  de  trois  follietes.  {Ib.,  f»369r<>.) 

Ung  pot  de  .v.   fueillettes.  (Comptes  des 

mines  de  Jacques  Coeur,  Arch.   KK  829, 

r  188  V.) 

Ung  lonniel  de  chervoise  mellee  de 
crasses  ^Ketfes.  (1466,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Fillele  lie  harengs.  (Compte  de  1480, 
Bibliolh.  de  l'Ec.  des  ch.,  XIV,  322.) 

Une  grande  chaudière  de  fondue  enmu- 
ree  tenant  environ  trois  filletes.  (1501, 
Invent,  de  r  Hôtel-Dieu  de  Beaune,  Soc, 
d'Archéûl.  de  Beaune,  1874,  p.  158.) 

Deux  fillettes  plaines  de  salepestre.Deux 
fillettes  plaines  de  chausse  trappes.  (4  sept. 
1521,  Invent,  de  l'Artillerie,  Arch.  mun. 
Dijon,  H.  Off.  milit.) 

Pour  tonneau  ou  pipe  de  vin,  .vi.  d.  t.  ; 
traversin,  poinçons,  fillettes  et  autres  vais- 
seaux. (Avril  1529,  Arr.  impr.,  Gibier,  1584.) 


*  FIL 

Apres  qup  Ci"?  morceaux  sont  secs,  on 
les  pend  avec  le  fil  ou  ils  sont  enfilez,  en 
iinç  fiUtte  de  fort  bon  vinaifrre,  de  sorte 
iju'ils  ne  touchent  point  les  douves  du 
tonneau  en  quoi  que  ce  soit.  (Du  Pinet, 
Pline,  XX,  9.  ^d.  1366.) 

L'hosiets«  prini  ooe  fnillflle 
tl  en  battit  bien  son  inary. 
yCknmcKft  ie  tsTS,  ap.   Ono'frio,  Glo.ts.  df  pal. 

i*  lA/onntit.) 

l'oe  filMte  de  vin  de  l  bots.  (1583, 
Ulle,  ap.  La  Fons ,  Gloss.  tns.,  Bibl. 
Amiens.) 

La  queue  de  vin  n)e?urp  et  jaulge  de 
Dijon  contient  deux  mnids  ou  poinssons, 
le  mnid  deux  fillettes.  l&  fillette  neuf  stiers 
(Coût,  de  Bourg.,  Coul.  gén.,  I.  860.  éd. 
1633.) 

—  Sorte  de  batean  : 
Le»  filfllet  et  gallioltes 
Rsloient  conTerles  d'estandari. 
'MAtTiÂL,   n».  df  Ch.  m.  Il  II,  fd.  1493.) 

Savary  des  Braslons,  dans  son  Diction - 
naire  universel  de  commerce,  publié  en 
1723,  donne  feillette,  feuillette,  on  fillette, 
avec  cette  définition  :  sorte  de  tonneau 
destiné  à  mettre  du  vin.  Il  signifle  aussi 
une  petite  mesure  des  liqueurs. 

Morv.,  filletu ,  feuillPtte.  Lyonn.  et 
Forez,  folietta,  foulieta,  foulleta,  feuil- 
lette, mesure  des  liquides  qui  parait  avoir 
été  le  quart  de  la  pinte  du  Languedoc,  on 
l'équivalent  de  la  chopine  de  Paris.  Dans 
le  Lyonnais  une  feuillette  désigne  actuel- 
lement un  tonneau  d'un  hectolitre  de  vin- 

3.  FILLETTE,  fillcte,  S.  (.,  chalnplte  de 
fer  rivée  et  cadenassée  terminée  par  une 
sonnette  ;  ces  espèces  de  chaînes,  que 
Louis  XI  fil  faire  pour  certains  prison- 
niers, s'appelaient ^I/ctlfs  du  roi  : 

Daniel  se  leva  de  son  siège,  prit  ledit 
Bii^non  au  corps,  le  constitua  prisonnier 
en  lui  baillant  un  carcan  ou  fillette  de  fer 
ou  pendoit  une  chaisne  fort  pesante,  et  en 
cest  estât  le  laissa  toute  la  nuit.  (JVofe  tirée 
des  Beg.  du  Parlem.,  Ord.,  xix,  338.) 

Pour    savoir    si    led.   de  Quingé  esloit 
point  blecié  en  la  jambe  ou  cstoit  lad  fil-   ' 
leU.  (1480,  Compt.  de   l'Hôl.    de  ville  de 
Tours,  Bibl.  de  l'Ec.  des  ch.,  3»  série    IV 
391.)  ' 

Symon  de  Quingé,  prisonnier  en  la 
caige  de  fer,  fust  defferré  par  maistre 
Laurent  qui  avoit  la  clef  de  la  fillete.  (Ib.) 

FII.LEIX\GE,  VOirFiLLOtJkGE. 
FILLIASTKE,  VOif  FlLL.\STBE. 

FILLIEH,  filler,  \ .  a.,  enfanter,  accou- 
cher : 
^  Tant  que  eie  aura  fille.  (Sydrac,  Ars. 

Et  quant  venoient  les  famés  a  «Hier, 
non  avoient  aide  de  famé.  (Aimé,  Ysl  de  li 
yormant,  VIII,  18,  Cbampollion.) 

—  InQn.  pris  suhsi.,  accouchement  : 
t>uaut  il  sentira  que  la  famé  est  grose  il 
ne  la  doit  mie  touchier   charnelment  tant 
que  elc  aura  fiUé,  et  après   son   filUer  de 
XL.  jours.  {Syirac,  Ars.  23*0,  §  II.)     ' 

FILLIEIIE,  voir  FlLIEllE. 


FIL 

FILLOELLE,   VOir  FiLLOI.E. 


FiLi.oisEL,  S.  m.,  flloselle  : 

Cinq  aulnes  et  un  quartier  et  demi  de 
fi/(otse/ vert.  {Pièce  du  i  avril  1369,  Léop. 
Delislc,  Mandem.  de  Charles  1',  p.  339.) 

Fii-i,OLAGE,  -  flilage,  -eulage,  -  vêlage, 
filolage,  fillelaige,  filiolage,  s.  m.,  condition 
d'un  parrain  à  l'épard  dn  son  filleul,  qiia- 
ité  de  fillmil  : 

11  vaat  mîeas  quej>  mnire,  se  Dieas  destiné  l'a. 
Que  jVhic  cheli  qui  de  fons  me  leva; 
Il  me  donna  baplesrae  el  a  moy  s'nliljpa 
D'amonr  de  fitolagr,  et  bien  lennst  le  m'a. 
{Charles  le  Chamr,  Itic^hel.  24375,  f  2S'.) 
En  cestui   mariaai'  esloit  ou  pooit  eslre 
enipeschemenl  de  filiolage  ou  de   cogna- 
tion  espirituel.  (Ch.  de  1300,  Pr.  de  l'H.  de 
nourg.,  H,  c.) 

Affinité  de  comperage  ou /(Ho/flffe  (1474, 
Stat.  synod.,  ap.  Lalore,  Ane.  discipl.  du 
dioe.  de  Troyes,  II,  69.) 

—  Présent  d'nn  parrain  h  son  filleul  : 

Tn  filoUage  ti  dona  cl  pierpi 

Un  des  marchies  de  Mes.  ce  m'est  avis. 

(Les  Loh..  ms.  Mnnlp.,  f  76».) 
En  filolage  li  laissa  et  gnerpi. 
(Car.  le  Lok.,  2' chaos.,  xlii,  p.  2l2,  P.  Paris. 'i 
I,i  rois  en  filiolage  li  dons  Monbregis. 
l'n  caslel  moull  vaillant,  et  tons  les  apendis. 

(Ilelias,  Richel.  12358,  f  7''.) 
De  filiolage  néant  ne  li  promis. 
(Guiberl  d'.indrenas,  Itichel.   24369,  f"  137.) 

Li  cuenz  de  Triple  prist  messages,  si  le? 
envoia  au  prince  Beymoat,  en  Antioche,  et 
!  li  manda  que  il  li  envoiast  son  ainzné  fiz 
Raymont,  qui  son  fiUuel  estoit,  car  il  li  -vo- 
loit  doner  Triple  en  filluelage.  [Est.  de 
Eracl.  Emp.,  xxm,  47,  Hist.  des  crois  ) 
I   Var.,  filiolage. 

Perros  Plaincbampi;,  fils  bastart  Oliviers 
I  Plainchamps,  nous  a  fait  exposer  que  en 
filiolage  li  furent  données  pour  Dieu  plu- 
sieurs brebis.  (1350,  Arch.  JJ  24,  pièce  78.) 
Transporte  et  délaisse  au  dit  Erart  Chan- 
teprime  son  filleul  et  en  fillelaige,  pour  lui 
pour  ses  hoirs.  (1384,  Donat.,  Arch.  Loiret, 
Cliitellenie  de  Lorris  A  269.) 

Un  petit  tableau  d'or  que  le  duc  donna 
a  Mad.  de  Porhoet  sa  soeur  au  filleulage  de 
sa  fille.  (1424,  Compte  de  J.  Mauléon, 
Lobin.,  II,  923.) 

1.  FiLLOLE,  filloelle,  fiolle,  fiole,  fyole, 
s.  t.,  colonne,  pilier,  tourelle  : 

Les  .iiii.  filiales  quarees  seur  colonbes 
de  trois.  {Album  de  Vill.  de  Honnec,  p.  93, 
Lassus.) 

Pour  cntaillier  .v.  gargoulles  et  .v  fil-  i 
loles  pour  le  dite  pavole.  (1344,  Trav.  aux  ' 
chai.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f»  94.) 

Les /(/(o(Mqui  meuvent  des  angles  (136« 
Dclib.  du  chap.  de  Troyes,  f»  7,  Arch.  Aube.) 

Saingles  planquelles  a  .ix''.  pour  les 
fioles  de  retraicles  d'un  pont,  a  .xvin*.  la 
pièce.  Pierres  de  deux  pieds  et  demi  em- 
ployées aux  fioles.  A  Jehan  Le  liov,  tailleur 
de  gretz,  .xviit.  1.,  pour  avoir  "tailié  les 
pierres  des  deux  fioles  et  tourelles  faites 
aux  deux  hcles.  (1412,  Péronne,ap.  La  Fons 
Art.  du  Nord,  p.  193.1  '  [ 

Filloclles.  (1419,  Aaleuciennes  an  la 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Audit  Michelet  pour  deux  anchappemens   , 
dessus  lesd.  deux  fyoles.  (1471,  Compl.  de   i 


FIL 

Neoers,  CC  65,  f''40  v»,Arch.  mun.  Nevers. 
La  dicte  establie  pentement  faicte  de 
clerevoies,  arches,  pilliers  a  fiolles  et  con- 
treboutentz.  (1485,  Entrée  et  séjour  du  roy 
Charles  VIII  a  Rouen,  Mém.  des  Ant  de 
Norm.,  2"  série.  10»  vol.) 

Les  .nu.  fiolles  desoubz  les  cloquis  de 
S.  Berlin.  (1498,  S.-Omer,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Et  au.  millieu  de  la  dicte  ligne  endroit 
du  pillier  ou  fiolle  entre  les  dictes  voultes 
(IbOO,  Partition.  Barbier  de  Lescoet.  Arch 
Finist.) 

Filloele.  (1S80,  Valenciennes,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

2.  FiLLOLE,  s.  f.,  pampre  : 

La  vigne  par  après  en  porte  plus  aisé- 
ment, quand  on  esmonde  les  filiales  avec 
la  main,  et  qu'on  la  laisse  fortifier  en  son 
bois.  (Du  Pinet,  Pline,  xvii,  22,  éd.  1366.) 

Voila  donc  comme  s'engendrent  les 
bourgeons,  les  filiales,  les  roisins...  des 
vignes.  (ID.,  j'6.,  xvii,  21.) 

FiLLOLER,  V.  a.,  garnir  d'un  filet  : 
j  A  Estienne  Chartier,  qui  a  payé  pour 
ung  quarteron  d'or  parti  et  en  fil,  pour 
fUloler  lesdiz  chappeaulx;  pour  ce,  2  sols 
p.  (Extr.  des  reg.  orig.  des  comptes  de  la 
ville  d  Orl.,  ap.  Quicherat,  Procès  de  Jeanne 
dArc,  Y,  312.) 

FiLLOLix,  s.  m.,  ornements  de  filigrane: 
Audit  Jaquet  pour  quatre  chappons  de 
haulte  gresse  présentez  audit  connestable 
par  ledit  Jaquet...  Pour  l'appareil  desdiz 
chappons,  fleur  et  fillolix.  {Compte  de  Ja- 
qicet  Deloynes,  1424-1426,  Forteresse, 
Uespense,  vil,  Archiv.  mun.  Orléans.) 

1.  FiLLON,  faillon,  s.  m.,  petit  garçon  : 
Deu  Colas,  faillon.  (Rab.,  IV,  6,  éd.  1552.) 

Les  Lorrains,  ce  dit  on,  sont  pens  de  bon  affaire. 
Bon  Colas,   bons  faillons,  bons  hommes  de  maris. 
(Passerat,  Oetw.,  p.  305,  éd.  1606.) 

2.  FiLLOx,  s.  f.,  fillette: 
Faces  sadinettes, 
Plaisans  godineltes, 
Belles  a  choisir. 
ruions  on  fillettes. 
Blanches,  vermeilleltes. 
C'est  tout  mon  désir. 

(N.  DE  I.A  Cbesnaye,  Comdamn.  de  Bancçiiet, 
I        p.  3(Kï,  .lacob.) 

Car  elles  estoient  tontes  belles  filions. 
(Vers  sur  V Entrée  de  Ch.   VIII  à  Troyes,  Gro«l  , 
Ephém.,  I,  132.) 

3.  FiLLON,  voir  Fellon. 

1.  FiLLOT,  S.  m.,  le  foie  et  la  râtelle  de 
porc  enveloppés  dans  la  toilette  : 

Des  fillols  de  porcs.  (24  mars  1394,  Trans. 
Arch.  unin.  Dijon,  Très,  des  Cbart  .  E  1 
12,  c.  I.)  >     >    • 

Aujourd'hui,  à  Dijon,  on  dit  encore  dans 
le  même  sens  fillot,  filleu. 

2.  FILLOT.  s.  m.,  petit  garçon  ; 

Mais  Charicle  se  sentit  tellement  passion- 
ner a  la  naissance  de  ce  fils  qu'il  estima 
n  y  avoir  raison  ni  apparence  que  celle  qui 
avoit  porté  un  si  beau  pelil  fillot,  fust  plu? 
appellee  courtisane.  (Ctbe  Forc.^ui.T,  Epil 
d  Anstenel,  p.  80,  Liseux) 


Bourg.,  Yonne,  et  Morvaii,  fillot,  fillou 


FIM 

FiLi.OTE,  s.  f.,  pptilp  fille  : 

Lu.;  ijetitp,  filloU:  [Ordin.  Tancrei,  ms. 
(le  Sulis,  !"  58'.) 

Il  portoit  en  un  bissac  petites  ftllottes  de 
l'aape  de  deux  ou  trois  ans.  (Rab.,  Il,  15 
ap.  Chambure,  Gloss.du  Morvan,  p.  358  I 

Bmir?.,  Yonne,  fillote,  filleule. 

FibLOTEUR,  S.  m.,  celui  qui  court  les 
lilles: 

Qu'ilz  soient  renommes  fiUotetirs  et  hau- 
teurs de  femmes.  (Prônes  d'nng  curé  de 
Cysoing,  ms.  Lille  100,  xV  s.) 

FiLLOiiER,  voir  FiLoin. 

FILLOY,  S.  m.? 

.III.  livres  defilloy.  (18  nov.  1392.  Vent. 
de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arcli. 
Oôte-d'Or.) 

FILLl'EL,  voir  FILEUL. 
FILLUELXGE,  VOIT  FlLLOLAGE. 

FiLoiR,  fillouer,  s.  m.,  atelier  où  l'on 
fabriquait  du  fil,  de  la  corde  : 

(Location  pnr  la  ville)  «  d'un  /îHoMgr  près 
ladicte  tour  que  souloit  tenir  Hector  Gidoyn, 
n'en  a  ledit  recev  receu  aucuue  chose.  » 
(XV"  s.,  Compte  municipal  d'Orl.  servant  de 
couverture  à  un  reg,  des  baptêmes  etc.  de 
la  paroisse  de  Chécy,ponr  l'année  iloô.) 

FILObAGE,  voir   FlLLOLAGE. 

FILON,  voir  Fellon. 

FiLOPE,  s.  f.,  frange,  efflloqne  : 

Se  vous  avez  chambre  ou  estage  ou  il 
ait  très  grant  repaire  de  mouches,  prenez 
petis  floqueau.x  de  feuchiere  et  les  liez  a 
Blets  comme  filopes  et  les  tendez,  et  toutes 
les  mouches  s'y  logeront  au  vespfe  :  puis 
destendez  les  filopes  et  les  gectez  hors. 
{Ménagier,  I,  172,  Biblioph.  fr.) 

1.  FiLOT,  s.  m.,  filet: 

A  .Jehan  Cordier  pour  .v.  livres  de  /Ilot  a 
faire  des  cordes  d'aubelestes,  a  .n.  gros  la 
livre,  pour  ce  .XVI.  s.  .viii.  d.  t.  (1418, 
Compt.  de  Nevers,  CC  24,  1°  17  v»,  Arch. 
muu.  Nevers.) 

-  Fis.  : 

Mas  en  la  seneure  de  lor  plaies  apparut 
entor  le  col  ausi  cum  uns  filoz  roiges. 
(Amis  et  Amiles,  Nouv.  fr.  du  xiii»  s.,  p. 72.) 

Morv.,  fîlot,  filet. 

2.  FILOT,  S.  m.  ? 

Entre  le  pont  de  Rabourdin  et  le  filât  de 
Canteleu.  (Charte  de  1273,  Moreau  198, 
f»  21  r»,  Richcl.) 

filotii;h,  felotier,  s.  m.,  fileur  : 
Fclotier,  filator.  (1464,  .1.  Lagadeuc,  Ca- 

thoticon,   éd.   Auffret   de    Ijuoetqueueran, 

Bibl.  Quimper.) 

FiLTAssE,  s.  f.,  race  : 

Pe  mon  sranl  feu  Tcnlj  faire  mon  ilcvoir 
A  les  hrnslpr  cnix  cl  tonl  lenr  pliasse. 
(IS.'îO,  la   Compl.  des  quatre    éléments,   Poés.   fr. 
lies  nv"  et  XVI'  s.,  XI,  2-22.'» 

Pii.unF,  voir  Fii-eure. 
FUI,  s.  m.,  rcspiralion,  haleine  : 


FIM 

I,i  rois  l'ot,  de  doiilor  se  pa«nie  ; 
.Noirs  devint  et  vpiz  comme  basme  : 
I>e  di,'mie  loee  plaioe 
^'ea  sentions  jlm  ne  aleine. 

(lUancandin,  Hichel.  1915-2,  f  18!)\) 

1.  FIMBRE,  S.  f.  ? 

Je  ne  vueil  point  magnifier  les  fimbres 
ne  l'orgueil  de  nature  corrumpue.  (J.  de 
Salisb,  Policrat.,  Richel.  24287,  1°  73=.) 

2.  FIMBRE,  voir  FfEMnnE. 

FiMBRiE,  -  brye,  fym.,  fin.,  s.  f.,  bord, 
bordure,  frange  qu'on  mettait  au  bas  d'un 
vêtement  ; 

S'il  font  eavres  qui  bones  soient, 
C'est  por  ce  qne  les  genz  les  voient  ; 
Leur  philateres  eslargis'^ent 
Kt  leur  flnbries  agrantissent. 

(Hase,  Richel.  KIZ,  F  98^) 

Et  lor  flmbries  agrandissent. 

(/*.,  11830,  Méon.) 

Il  leur  estoit  commandé  de  faire  franges 
et  fimbries  au  dessoubz  de  leurs  poilles  et 
vestemens.  (Prem.  vol.  des  Exp.  des  Ep.  et 
Ev.  de  Kar.,  f»  46  r",  éd.  1519.) 

Une  femme  par  l'espace  de  douze  ans 
avoit  souffert  le  flux  du  sang,  laquelle  vint 
derrière  nostre  Seigneur  Jésus  Christ  et 
toucha  les  fimbries  de  son  vestement.  (Ib.) 

Son  chef  estoit  couronné  d'une  couronne 
d'or,  et  estoit  vestue  d'un  surcot  de  drap 
d'or  frisé  de  rouge,  dont  les  fymbries  es- 
toient  semées  de  perles  fines.  (J.  Bou- 
CKET,  la  Noble  Dame,  f"  28  v»,  éd.  1336.) 
Var.,  les  fimbries.  (Edition  citée  par  Ste-Pa- 
laye,  f»  59".) 

-  Fig.  : 

Les  retformez  se  trouvèrent  en  peu  de 
temps  dans  cette  ville  jusques  a  quinze 
cents  hommes,  avec  lesquels  ils  délibé- 
rèrent d'estendre  leurs  fimbries,  première- 
ment par  un  fort  a  Sainct  Georges,  puis 
après  parla  prise  de  l'Abergement.  (D'Au- 
BiGNÉ,  Hist.  Univ.,  l.  III,  c.  cxv,  1»  éd.) 

L'édition  de  1626  porte  :  leurs  bor- 
dures. 

FiMniîiER,  fymbrier,  v.  a.,  franger, 
border  : 

Vestue  d'une  robbe  de  satin  de  couleur 
aeree,  fymbriee  par  les  ouvertures  et  pour 
le  bas  de  fine  broderie  de  trois  granz  doigts 
de  large.  (J.  Bouchet,  Trinmphes  de  la 
noble  Dame,  f»  42  v»,  éd.  1536.) 

Sur  ses  cheveux  pendans  sur  les  es- 
paules  avoit  une  guimple  de  fine  toile  de 
Hollande,  fimbrice  de  riche  orfavrerie.  (Id., 
ib.,  édition  citée  par  Sainte-Palaye,  f"  6.) 

FiME,  voir  FlEN. 

FIMEAGE,  voir  FmiAGE. 

FiiviENT,  figment,  s.   m.,  matière  dont 
une  chose  est  formée,  argile  : 
Dnn  ne  sez  tu  de  qnen  pment 
Ta  es  vennz  a  naissement? 
(Den.,  D.  de  Nom.,  Il,  0-219,  Michel.) 
Le  misérable /ijment  dont  nous  sommes 
produis  et    faits,    ((i.    Chastrll.,   Chron. 
des  n.  de  Bourg.,  III,  113,  Buchon.) 

Parquoy  nous  a  esté  nécessaire  une 
aultre  recreacion  et  renovacion  en  Jesu 
Crist,  ouquel  summes  une  nouvelle  créa- 
ture et  ung  nouveau  figment.  (J.  Bouchet. 
la  Noble  Dame,  f»  164  v»,  éd.  1.^36.) 


FIN 


5 


—  La  chose  formée  elle-niftnie  ; 

Ne  faut  comprendre  a  ce  figment  le 
tant  renommé  ouvrage  des  tuilleries  de 
Medon.  (l'rint.  d'I'Dfr,  p.  274,  éd.  1588.) 

FiMPORT,  s.  m.,  requête  ou  aveu  de 
proches  parents  de  la  partie,  qui  consen- 
taient qu'un  tel  se  chargeât  de  la  poursuite 
d'une  affaire,  et  se  déclaraient  parties, 
en  cas  que  celui  là  ne  pût  achever  la 
poursuite. 

C'étoit,dit  Laurière,  Gloss.  du  Droit  fran- 
çois,  une  tonne  qui  oblif-eoit  un  deman- 
deur à  faire  venir  et  joindre  au  procès 
tous  ceux  qui  pouvoienl  prétendre  droit, 
interest,  ou  portion  en  la  même  action 
qu'il  intentoit:  et  jusqu'à  ce,  que  le  déf- 
endeur n'étoit  tenu  de  repondre,  ny 
défendre. 

Fimporl,  a  forme  of  law,  binding  a  plain- 
tifT  to  fetch,  and  make  join  in  suit  -with 
him,  ail  such  as  can  prétend  any  right, 
interest,  or  portion  in  Ihe  thing  which  he 
means   to  recover.    (Cotgrave,  éd.  1611.) 

FiMPORTER,  finporler,  s.  m.,  synon.  di' 

fimport  : 

Et  emprez  l'adjournemcnt  connu,  de- 
manda  celuy  Tournemine  ûnporter  ou  re- 
queste  des  cousins  et  prochains  dudit  feu 
de  Beaumanoir.  (1383, //'S(.  deBret.,t.  IT, 
col.  664.) 

1.  FIN,  fain  (par  abus  de  la  rime),  s. 

f.,  terme  ;  locution,  prendre  /in,  s'arrêter  ; 
En  pied  se  lèvent  li  enfant  de  haut  pris, 
Jusqu'au  palais  ne  prièrent  onqnes  pa. 

(Garin  le  loh.,  1"  chans.,  xxu,  p.  79,  P.  Paris.) 

—  Accommodement,  composition,  ar- 
rangement : 

Se  i'ai  mesprins  envers  le  dnc  Garin, 
La  en  iert  faite  et  accordance  et  pn. 
(Garin  le  Loh.,    ï'  chaos.,  \x,  p.  287,  P.  Paris. 
Qne  manderes  Froment  le  posteis? 
Prendres  en  vos  acordcnce  no  pn  ? 

(Les  Loh.,  ras.  Montp.,  f°  88"  ) 
Prendront  en  il  acordance  ne  pn  .? 

{II/.,  f  88''.) 

.la  en  fust  faite  acordanco  et  pn. 

(li.,  P  88'.) 

De  cesie  Rncrre  fnst  acordance  et  pns. 

(Mort  de  Garin,  2fi.S,  da  Méril.) 

Qnanl  Bnrgoignon  e  Pcilevin 
Oirenl  parler  de  la  /i'i 
Qne  volent  faire  li  Fran-eis 
Knsemblement  od  les  Dancîs. 

(Ben.,  D.  de  Sorm.,  II,  .lUii.S,  Michel.) 
Quant  li  soen  oenl  la  manace 
Qu'antre  Pn  ni  porra  trover, 
Ne  li  osèrent  pas  loor 
(,ine  il  s'i  laissast  asaillir. 

(In.,  a..  H,  9-233.) 

11  n'en  a  home  ne  vcisia 
Od  qu'il  ne  face  paiz  e  pn, 
liaison  c  leaulé  e  drril. 

(Id.,  ib..  Il,  12079.) 

Paix,  fi.ns  et  escors  sont  fait  entre  oulz. 
(.Mars  1295,  Ck.  de  Ferri,  D.  de  Lorr., 
Mureau,  Arch.  Meuse.) 

A  quoy  le  roy  respondit  que  volontiers 
il  se  y  trouvcroit  et  partiroit  incontinent 
qu'il  anroit  faict  une  fin  touchant  les  af- 
faires de  Bretaigne.  (Bouchard,  Cliron.  de 
Bret.,  fM33^  éd.  1532,^ 


FIN 


FIN 


FIN 


—  Manière  : 

A  gnot  paÏDe  a  Sébile  cel  termine  andoré. 
Mol»  crient  de  Bandoin  qne  ne  l'ait  oblié, 
A  Helissint  a  molt  loqis  et  demandé 
Se  sel  an  noie  /!«  comment  ce  est  aie 
Qqe  lor  .11.  ameor  sont  ensi  ansarré. 

(J.  Bno..  Sur..  c.\i\t,  Michel.) 

—  Frontière,  limite  : 

Dedens  le?  rtiii  et  le?  mettes  de  la  dicte 
baronnie.  (.V/ni.  de  dom  Sim.  Diibosc.  ab. 
de  Jumteg.,  tin  du  xiV  s.,  Arch.  S.-Inf.) 

En  ce  lenip?  la,  dii  CTand  Luther,  fils  de 
Pluton  infernal,  les  disciples  et  ministres 
par  nombre  infinv  descendirent  de?  hautes 
fins  des  AUenirtfmès.  (BELLEFORBSTSjCftron. 
et  Ann.  de  France,  François  I",  an  15*1.) 

...  Ft  sa  Tois  gratii-nise 

Partint  ani  fin-t  de  terre  spacieuse. 

(Cl.  MiR..  Baladin,  éd.  1596.) 
D'Ter»  Haynant.  snr  les  fins  de  Cbarapaifme. 
E<t  arrivé  le  bon  dnc  d'Aleoçon. 
(ID.,  Ballad.  arrir.  if  M-  i'Alnç.  en  Baijnaiil, 
éd.  1596.) 

Strasbourc  est  une  ville  assise  sur  les 
/In3  de  la  Gaule  Celtique.  {Yoy  de  if.  de 
Rohan  faict  en  1600,  p.  6.  éd.  1646.1 

—  Par  extension,  territoire  : 
Oien,  par  ton  nom  qoi  est  donblauble. 
Ses  anemis.  ces  mali  dianble. 

En  fins  de  Mets  venlies  bonteir. 
(Palfnoslrf,  3J.   ap.    E.  de  Bonteiller.  Guerre  de 

Helx.  p.  36t.) 

Une  pièce  de  terre  qui  siet  en  la  fin 
d'Arbois.  (Mardi  av.  Pentec.  1470,  Arbois, 
Arcb.  Jura.) 

En  lad.  ville,  fins  et  limites  d'icelles. 
(Lelt.  de  Fr.  l",3l  mai  1S33,  Arch.  mun. 
Thiers.) 

Il  ne  lui  estoit  loisible,  pendant  son  ma- 
gistrat, vider  les  fins  du  pays.  (PASQ.,ile- 
cherch.,  1,  il.) 

En  Egypte,  aux/!»«des  Troglodytes.  (G. 
BorcHET,  Serees,  iv,  247,  Roybet.)" 

Fins,  limites  de  terroir.  (Monet.) 

—  Finance,  argent  : 

Et  moolt  se  (ait  lie  de  grand  fin. 

(Parlon.  ie  Biais,  10317.  Crapelcl.) 

Ne  sont  pas  toot  honni  li  franc  ne  li  villaio  : 
A<aric«  les  fait  songent  Tiser  a(u)  fain. 

(B.  de  Seb.,  i,  870,  Bocc^.) 

Ganfrois  seroit  bien  dignez  d'aToir  terre  et  grant  fin. 
(/».,  I,  918.) 
Qaant  il  n'ot  pins  de  fin. 

(/*..  XII,  lOî.) 
Tôt  esloit  clos  de  mot  marbrin, 
Qni  bien  fn  orrei  de  grant  fin. 
(Rti.  DB  Bf.acji;u,  li  Biaas  Drsconnetis,  4207, 
Bippean.i 

El  quant  faille  li  ert  fins, 
Adont  pronmetoit  par  bcsoinene. 
Et  aprics  estoit  en  grant  soinjine 
De  (aire  tant  qne  /lu  eoisi 
De  quoi  aqniter  se  pcni^.t. 
(J.  Dt  Co.NDi,  Ujriau.    de  hûriem.   el  ie  largecc. 
16«,  Scheler.) 

—  Faire  fin,  payer  : 

l'ar  messire  Tristan  al  fait  fin  ,. 
(Jeb.  des  Vttta,  Cette  d'-  Lit'fe.M,  I30:;2. 
Scheler.  Clou,  philol.) 

—  Veines  de  la  pierre  : 

11  y  a  certaine?  picrricres,  desquelles  la 
pierre  a  un  nombre  infini  de  fins,  combien 
qu'elles  8c  tiennent  en  une   masse,  si  est 


ce  qu'en  mettant  des  coins  par  dessous, 
elle  se  fendra  aisément,  et  se  lèvera  en 
sus.  (Pallissy,  Bccepte,  Cap.) 

Dont  se  commencera  un  lict  a  part,  el  se 
trouvera  une  séparation  en  ladite  roche, 
que  les  pierreurs  appellent  une  fin.  (Id., 
«6.) 

—  Résistance  : 

Qne  contre  ses  cops  n'at  halbert  ne  hyalmes  fins. 
(Jeh.  des  Preis,  (iesie  ie  Liège,  II,  l.ïl,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Mener  forte  fin  d,  traiter  rudement  : 
Il  regarda  que  une  fois  les  deux  seurs 

jouoient  aux  tables,  avec  deux  chevaliers, 
mais  l'aisnee  tensa  a  l'ung  des  chevaliers, 
et  luy  mena  forte  fin  ;  mais  sa  sœur  moins 
née,  qui  aussi  avoit  perdu,  ne  faisoit  sem- 
blant de  sa  perte,  ains  faisoit  aussi  bonne 
chiere  comme  se  elle  eust  tout  gaicné. 
{Liv.  du  Chev.  de  la  Tour,  f»  8\  ap.  Ste- 
Pal.) 

—  De  fin,  loc,  sùremeni,  infaillible- 
ment : 

Et  qnanl  li  amiraais  Tu  pris. 
De  fin  cnidoit  estre  ocis. 
I  (Florimont,  Ricliel.  353,  fil''.) 

;      —  Par  fin,  tout  à  fait  : 

I  Li  escaiers,  mnsars  et  faus, 

Respont  :  Sire,  pnet  che  voirs  estre? 
—  Oil  par  fin,  che  dist  li  prestres. 

'    (Du  Presire  et  iu  Cheralier,  Montaiglon  et  Ray- 

I       nand.  Fabliaux,  II,  72.) 

—  En  fin,  pour  toujours,  à  perpétuité  : 
Ai  delessié  en  fin  et   en   perpétuel   héri- 
tage. (Mai  1307,  Vente  de  Rob.  Marie,  Ste- 
Barbe,  Arch.  Calv.) 

—  A  fin,  dans  le  même  sens  : 

A  portées  bien  et  em  pez  affin  et  a  héri- 
tage les  diz  vint  et  quatre  solz  de  torneis 
iFête  de  S.  Sim.  1282,  Ck.  du  Vie.  de  Bay., 
Liv.  noir,  Bibl.  Chapit.  Bay.,  f»  108  r°.)  " 

Fin  que  il  a  vendu  et  otreé  et  deu  tout  a 
fin  delessié.  (Août  1284,  Ch.  du  bailli  de 
Caen,  S.  Etienne,  Arch.  Calv.) 

11  a  vendu  et  delessi  a  fin  em  perpétuel. 
(Fête  S.  Sim.  1284,  Chap.  de  Bay.,  Arch. 
Cilv.) 

A  vendu  et  delaissi  a  fin  d'en  tout   en 
I.  de 


tout.  (Janv.  1290,  Chap 
Arch.  Calv.) 


Bay.,   n°  214, 


A  delaissi  a  fin  as  diz  hommes  honora- 
bles. (Mai  1293  Ck.  du  Vie.  de  Bay.,  Chap. 
de  Bay.,  Arch.  Calv.) 

Recognut  soi  avoir  vendu  et  delessié 
a  fin  en  perpétuel  héritage.  (1307,  S.  Tau- 
rin, Periers,  Arch.  Eure.) 

—  A  fin  de,  h  titre  de,  comme: 

Que  il  ne  demourge  a/fin  d'erltage  as  diz 
religieux  et  lour  sucessour.  (1309,  Ch.  du 
g.  du  sceau  de  Caen,  S.  Etienne,  Arch 
Calv.) 

Il  a  pris  en  fieu  et  affin  d'eritage.  (Sam. 
apr.  nat.  S.  J.-B.  1324,  Ch.  du  garde  du 
sceau  de  Bay.,  Cordillon,  Arch.  Calv.) 

Avoir  prins  en  fieu  a  fin  de  heritaige. 
(.Mai  1379,  Ch.  du  garde  du  sceau  de  Bay., 
Cordillon,  Arch.  Calv.) 

Avoir  baillié  en  fieu  e.la  fin  de  héritage. 
(12  mai  1407,  Ch.  du  g.  des  sceaux  d'Auch, 
S.  Etienne,  Arch.  Calv.) 

—  Fin  a,  adv.,  jusqu'à  : 


Fin  a  Andrianople.  (Liv.  de  la  Conq.  de 
la  Moree,  p.  15,  Buchon.) 

—  Fin  a  tant  que,  jus(iu';i  ce  que  : 
Jura  Dieu  et  son  benoit  nom  que  jamais 

dou  siège  ne  partiroit  fin  a  tant  qu'il  eust 
pris  la  fortresse  de  Malevesie.  (Liv.  de  la 
Conq.  de  la  Moree,  p.  92,  Buchon.) 

Fin  a  tant  que  il  alast.  (/6.) 

Que  les.  priors  puissent  paier  et  tenir  la 
baillie  la  ou  ils  trouveront  qui  la  vueille, 
fin  a  tant  qu'il  leur  soit  sattisfait  de  ce 
qu'ils  auront  despendu.  (143b,  Est.  de  S. 
J.  de  Jer.,  Arch.  H. -Car.,  f»  66».) 

Que  le  lieutenant  puisse  user  des  reten- 
dons fin  a  tant  que  le  maistre  soit  a  Roddes. 
(Ib.,  f  89\) 

—  Pour  fin,  enfin  : 

J'ay  cognu  un  cardinal  Vitelly,  très  bon 
partisan  françois  et  galant  homme  ;  pour 
fin,  c'a  esté  tousjours  une  brave  race. 
(Bra'nt.,  Grands  Capit.  estrang.,  1.  I,  c. 
XXVII,  Bihl.  elz.) 

—  Fin  marque  le  but  ;  îoc,  à  la  fin  de, 
comme  o  fin  de  : 

Pour  ce  est  il  donques  raison  que  les 
biens  que  pevent  et  doivent  faire  ycelles 
gens  qui  honnour  d'armes  veulent  avoir  et 
acquérir  soient  un  po  esclarciz,  a  la  fin  de 
en  avoir  cognoissance.  (G.  de  Charny,  Lit). 
de  Cfteuai. ,ms.  Brux.,  f»  112  v».) 

Suisse  rom.,  Vaud,  Neuchâtel  et  Fri- 
bourg,  fin,  étendue  de  terre  arable.  «  La 
^n  de  Peseux .  » 

Nom  de  lieu,  Enirefins  (Inter  fines),  lieu 
situé  dans  la  commune  d'Adries,  sur  l'an- 
cienne voie  de  Limoges  à  Poitiers. 

2.  FIN,  adj.,  au  sens  moral,  délicat, 
tendre  : 

Prenez  conseil  bon  et  loial  et  fin. 
(Garin  le  Loh.,  i°  chans.,  I,  P.  Paris.) 
.\$  feniestres  de  marbre  fa  la  pacielle  fine. 

(Chev.  au  cygne,  15081,  ReiEf.) 

Ki  l'avoit  amé  de  cuer  fin. 

(MocsK.,  Chron..  375,  Reitf.) 
Je  sais  li  /i:is  desirans 
Ke  ne  paet  sa  joie  taire. 
(Aboins  de  Savene,  Chans.,  ms.  Berne  3S9, 
r  79  r°.) 

Mes  tant  est  ses  fins  cners  loiaus. 

(Rose,  ms.  Corsini,  (°  88''.) 

Cil  i'aimme  com  s'amîe  fine 
Et  elle  lui  com  ami  fin. 

(Frrgus,  p.  273,  Michel.) 
De  termes  sont  lors  rjs  moillié, 
Sourdans  de  fin  cuer  amourens. 

(Couci,  H17r>,   Crapelet.) 

—  Fin  s'employait  devant  beaucoup  de 
substantifs  pour  exprimer  une  idée  de  su- 
perlatif, pour  dire  extrême,  complet: 

Voir  est  qao  molt  moral  de  gent  an  Ronceiax, 
Et  anz  ou  Val  Béton  ou  fu  Karles  Martlaï, 
.\  Cambraisis  qaut  fu  ocis  Raous  li  mai, 
I-]n  -Aspremont  qant  fu  couqise  Durondars, 
Ou  plain  Vinmeu  ou  Gormonz  lit  estai 
Ancontre  Loeys  qi  fu  prox  et  loiax  : 
Tôt  ce  fu  fins  neans  ancontre  cez  jornax. 

(J.  BoD.,  Clians.  des  Sas.,  cxcm,  Michel.) 

Kl  bien  commence  bien  deûue, 
I  C'est  yeriles  et  saiane  et  fine. 

I  (Guillaume,  H  irais  Bestiaires  ie  la  devine  escrip- 
I       lure,  Richol.  2168,  f»  188''.) 


FIN 


FIN 


FIN 


Siic,  ce  Jisl  llollans,  c'est  finr  veriles. 

(Fieratras,  5511,  A.  P.) 
Il  covient  a  Ane  force  que  tu  le  me 
rendes  céans  dedans  l'eure  que  je  t'ay  dit. 
(LDCESDEr.AST.irnsten,RicheU01,f<'48v''.) 
Si  que  par /ine  paour  n'osèrent...  {Grand. 
Cron.  de  France,  l'Istoirc  du  gros  roys 
Loys,  XIX,  P.  Paris.) 

H  escouviot  a  fine  forco 
Qoe  li  qnfns,  sanz  frneres  étendre, 
Veniat  la  son  pais  dcfTenilre. 
(Gdiart,  lloij.  lign.,  13'3i,   W.  et  D.) 

A  pol  qne  de  fin  duel  n'est  li  ber  forsenes. 

(Gaufrey,  SSfiS,  A.  P.) 

L'istoire  nous   dit   que   Geuffroy    et  ses 

gens  sengloient  par  la  uier  a  veilles  tendues 

et  a  force  de  vent  qu'ilz  avoient  a  fin  sou- 

het.  (J.  d'Arbas,  Melus.,  p.  301,  Bibl.  elz.) 

Et  de  fine  ire  et  courroux  il  occist  son 
frère  Anion.  (Lie.  du  Chev.  de  La  Tour, 
c.  LXI,  Bibl.  elz.) 

Mfin  heritape  a  james.  (Mardi  apr. 
reniiniscere  1391,  S.  Pol  de  Léon,  Arch. 
Finist.) 

Devoit  a  la  ville  du  temps  passé  et  de  fin 
compte  fait...  (1404,  Compt.  de  Nevers, 
Arch.  mun. Nevers,  CC  12,  f"  5  v.) 

Au  ^n  conmencement  de  la  saison.  (CoM- 
MYNES,  Mém.,  IV,  1,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.)      i 

Au  long  de  la  rivière,  et  sur  le  fin  bort. 
(ID.,  î6.,  1,  9.) 

Sur  la  fine    poincte  du   jour.   (In.,  ib.,  i 
l,xi.) 

Au  plus  fin  matin,  je  veis  que  le  temps 
estoit  changé  comme  s'il  vouloit  plouver. 
{Les  Evang.  des  QiienouiU.,  p.  92,  Bibl.  eh.) 

Elle  a  en  soy  des  biens  a  fin  sonhaict. 
(Vii.i.0N,  Granl  Test.,   Bail,  de   la  grosse  Margot, 

Jonaust,  p.  102.) 

[C'est)  tont  an  fin  commencement. 
I Farce  de  Pernet  qui  va  a  l'escolle,  Ane.  Th.  fr.,   i 

II,  3S5.)  j 

MaISTRE    MlMlN. 

Mon  ciienr  et  ra'nraonr  je  Tons  donne.)  1 

La  Bru. 
Et  a  magisler,  de  cuenr  fin. 
{Farce  de  Mimin,  Ane.  Th.  fr..  Il,  355.) 
Je  les  rens  grobis  et  monssns, 
Tont  an  fin  fesie  d'nng  sollier. 
(CoauiLL.,  Blason  des  Armes,  II,  168,  Bibl.  elz.) 

Et  a  fine  force  d'armes  l'empereur  coni- 
batit  Belangier...  (BoccACE,  Noblesmalheu- 
reux,  Vlir,  7,  f°  223  r»,  éd.  1S15.; 
En  plainclz  pitenx  j'ejibe  ma  science 
Quant  j'ay  fin  froit,  je  prens  en  patience. 
(R.  DE  COLLERVE,  Rondeaux,  tix,  Bibl.  elz.) 
Et  da  fin  bont  dn  long  bois  qu'elle  porte 
De  grand  Tigneui  donna  contre  la  porte. 

(Cl.  Mar.,  Met.  d'Ov.,  1.  II.) 
Tous  ces  lirans  en  un  petit  moment 
Choir  les  ferons  an  fin  fen  de  l'enfer. 
lia  Polymachie  des  Marmitons,  Poés.  fr.  des  xv"  et 
\i\°  s.,  VII,  54.) 

Telle  ville,  qui  auparavant  leur  estoit  li- 
mitrophe, du  costé  de  Levant,  estoit  lors 
située  au  fin  cœur  de  leur  pays.  (Pasq., 
le  Pourparler  du  Prince.) 

Je  crois  qu'il  ne  se  rendra  qu'aine  force. 
(Cholieres,  les  Apresdinees,  viii,  f°  79  v, 
éd.  1S87.! 

Tout  ce  qu'on  dit  d'une  Lucresse,  Cas- 
sandre,  et  autres  sont  fines  menteries. 
{Print.  d'yver,  p.  154,  éd.  1S88.) 

—  Il  s'employait  adverbialement  avec 
iiii  adjectif  ou  un  participe  passé  : 


Trestout  fin  plain  nng  bcnoistier. 
(ViLi.oM,  Grant  Tesl.,  I.ays,  15:i,  Jonaust,  p.  113. i 
Il  est  tont  fin  faict. 

(Farce  de  Jotijel.  Ane.  Th.  fr.,  I,  ai.) 

Il  est  tont  fin  fol  par  dessonbz. 
(Sollie  dn  RoiJ  des  Solz,  Ane.  Th.  fr.,  II,  -229.) 

Tont  fin  nn  en  belle  chemise. 
(CoQDiLLAriT,  Monol.  du  Puijs,  II,  258,  Bibl.  elz.) 
Versez  dn  Tin  et  leur  donnez 
Du  fin  meilleur  ? 
(N.  de  la  Chesnate,  Comdamn.  de  Uanc/uet, 
p.  292,  Jacob.) 

Pour  tout  fin  vray.  (Palsgrave,  Esclairc, 
p.  866,  Génin.) 

Tenez,  nostre  ame,  plein  tanquart  du  fin 
meilleur.  (Rab.,  1.  IV,  c.  xxil,  éd.  1532.) 

Je  vous  sacrifieray  un  bon  et  grand 
pot  de  laict  tout  fin  couvert  de  belles 
frayres  aux  Ides.  (1d.,  1.  IV,  nouv.  prol., 
éd.  1552.) 

Si  TOUS  voulez  en  donner  uue  bonne  (baqnenée), 
Sçavez  comment  Marot  l'acceptera  ? 
D'aussi  bon  cuenr  comme  la  sienne  il  donne 
Au  fin  premier  qui  la  demandera. 

(Cl.  Mar.,  Epigr.  au  Roy  de  Nav.) 

Monsieur  le  duc  de  Guise,  pair  de  la  lieu- 
tenance  de  l'Etat  et  couronne  de  France, 
mettez  vous  tout  le  fin  premier  pour  ce 
coup.  {Sat.  Mén.,  ordre  tenu  pour  les 
séances.) 

Si  je  m'en  fusse  creu,  a  tout  hazard, 
j'eusse  parlé  tout  fin  seul.  (Mont.,  Ess. 
III,  12,  p.  187,  éd.  159S.) 

Je  vous  demande  si  vous  pourrez  avoir 
un  père  Barnabite,  car  M.  Roland  est  a 
compter  d'argent.  Que  s'il  ne  le  peut,  bon- 
nement renvoyez  moi,  et  je  vous  pourvoi- 
rai bravement,  et  tout  au  fin  pis,  ce  sera 
d'un  pauvre  evesque  quevous  aimezcomme 
vous  mesme.  (Fr.  de  Sal., Nouv.  lelt.inéd., 
h  mad.  de  Chantai,  lettre  301,  Datta.) 

La  pauvreté  y  est  démesurée  ;  et  les  en- 
fans  du  séminaire  tout  fin  nuds,  deschaux 
et  transis  de  misère.  (Id.,  Lelt.  a  Ch.  Emm., 
11  déc.  1620.) 

Et  encore  au  xvn"  s.  : 
Je  me  coucbis  tout  fin  nu.   (Cyrano  de 
Bergerac,  Pédant  joué,  V,  10.) 

—  Dans  cette  manière  de  dire  il  pouvait 
s'accorder  avec  un  adjectif  féminin  : 

Et  elle  estoit  si  fine  belle 
Que  n'aToit  dame  ne  pucelle 
Eus  et  pais  qui  l'ataindist. 

(Couci,  l.Sl,  Crapelet.) 
Apres  la  baniere  Tcrraeille 
Venra  une  autre  despareille 
Qui  sera  tcute  fine  noire. 
(Tragédie  de  la   vengeance  de  J.-C.,  ap.  Parfaict, 
Uist.  gén.  dit  Th.  fr.) 

—  Adverbialement,  fin,  totit  fin,  s'em- 
ployaient de  même  devant  un  adverbe  : 

Il  estoit  tout  fi»  plat  dessus. 
(Farce  d'un  gentiùiommc.  Ane.  Th.  fr.,  I,  262.) 

Tont  fin  plat  je  te  cry  mercy. 
(Farce  de  frère  Guitlelierl,  Ane.  Th.  fr.,  I,  317.) 
Qui  s'en  Tiengncnt  diligamment 
Tout /!n  droit  au  port  cy  descendre. 
(Mysl.  du  siège  dOrt.,  480,  Guessard.) 
.le  le  feray  tout  fin  mayntenanl.  (Palsgr., 
Esclairc,  p.  806,  Génin.) 

Jamais,  jamais,  au  grand  fin  jamais. 
(H.\n.,  m,  11,  éd.  1332.) 


Tncore  leroit  il  conscience 
De  ne  la  prendre  en  patience. 
Tout  au  fin  moins  ponr  l'espronver. 

(Grevi«,  les  Esbahis,  u,  2,  éd.  Ia62.) 

Et  sur  tout  ce  peuple  des  passions  sen- 
suelles, la  volonté  tient  son  empire,  reje- 
tant leurs  suggestions,  repoussant  leurs 
attaques,  empeschant  leurs  eflects,  et  au 
fin  moins,  leur  refusant  fortement  son 
consentement.  (Fr.  de  Sales,  Am.  de  Dieu, 
1.  I,  c.  3.) 

Cette  manière  d'employer  l'adjectif  fin 
s'est  conservée  dans  beaucoup  de  pro- 
vinces. On  dit  encore  en  Lorraine,  fin 
plein,  pour  tout  à  fait  plein;  en  Picardie: 
«  Il  est  fin  bêle,  »  —  «  Toute  fine  seule.  » 
—  «  J'ai  fin  froid  »  ;  dans  la  Beauce  le 
fin  mitan,  pour  le  beau  milieu;  dans  le 
district  de  Valenciennes,il  est  fin  sot;  dans 
le  pays  wallon  et  la  Suisse  romande,  il  est 
fin  saoul;  dans  le  Jura.  «Elle  est /îne belle,» 
pour  dire  qu'une  jeune  fille  est  très  belle. 
On  trouve  dans  le  Glossaire  du  centre  de  la 
France  par  le  comte  Jaubert:  —  «  Le /înbout 
de  mon  bâton  »  —  i  La  fine  pointe  d'une  ai- 
guille »  —  fin  bord,  loc,  tout  au  bord  : 
«  Le  fin  bord  d'un  fossé.  »  —Fin  fait  (faîte), 
loc,  point  extrême  de  l'élévation  :  «  Le 
fin  fait  du  clocher.  •  —  «  Fine  pointe  du 
jour.  » 

Bourbonnais,  fin,  habile,  savant.  Nor- 
mandie, Orne,  un  hœwlfin,  un  bœuf  pourri 
gras. 

FiNABLE,  adj.,  sujet  à  linir: 

[N'i  a  chose  qui  soit  estable, 
T'ot  trespasse,  tôt  est  finable. 
(Rom.  des  trois  Ennem.,  Ars.  ."1201,  p.   262'.) 
Laquelle  (l'âme)  est  tonsjoars  pardurable. 
Combien  que  le  corps  soit  finable. 
(J.    Lefebvre,  Hesp.  de  la  mort,  Richel.  994, 
f»  -'.) 

Auquel  mort   éternelle   se  transmue  eu 
mort   temporelle   non    finable.   (G.   Chas- 
TELi..,  Chron.duD.  Phil.,  Iulrod.,Buchon.) 
Relray  ton  ruer  de  ce  règne  finable. 
(Id.,  Epist.  au  duc  de  Bourg.,  vi,  165.) 

—  Final,  définitif,  arrêté,  déterminé, 
lixé  ; 

Par  composition  et  compte /irtoh/e.  (1314, 
Arch.  JJ  50,  f°  42  r°.) 

Ce  est  la  deliberacion  et  le  conseil  finable 
de  la  ville  de  Thoulouse...  sur  le  tait  des 
monnoies.  (1314,  Arch.  J  459,  pièce  23,  et 
Mus.,  vit.  54,  n»  32.) 

Les  dessus  nommez  viez  eschevins  se- 
ront tenuz  a  rendre,  et  rendront  bon 
compte  finable  de  chasque  année.  (1333, 
Arch.  adm.  de  la  ville  de  Iteims,  li,  706, 
Yarin.) 

Si  n'en  eut  nulle  finable  response.  (1376, 
Compt.  de  Valenciennes,  n»  42,  p.  17,  Arch. 
muu.  Valeucienues.) 

(Echo)  répète  et  réplique  les  sons,  les 
vois  et  les  paroles,  et  par  especial  les  rnos 
finables.  (Evhart  de  Conty,  l'robl.  d  Arist., 
Hichel.  210,  f»  170'».) 

Ce  fut  toute  la  finable  response  que  li 
messagier  dou  priuce  en  peurent  avoir. 
(Froiss.,  Citron.,  VII,  58,  Luce.) 

Finable  conclusion  faisant.  {Traict.  de 
P.  Salem,  ms.  Genève  163,  f"  24  r».) 


8 


FIN 


FIN 


FIN 


Le  jour  que  tu  dois  venir  pour  tenir  ton 
finable  jugement.  {La  Pass.  de  J.-C,  Maz. 
1313,  f°  16*.) 

Escoute  et  retien  briefve  et  finable  pa- 
roUe  :  Délaisse  tout  et  tu  trouveras  tout, 
renonce  a  convoitise,  et  lu  aura?  repos. 
(Intern.  Consol.,  II,  xxxii,  Bibl.  elz.) 

Se  partirent  les  coinpaifnions,  en  pur 
leurs  pourpointeaulx,  soubz  bon  sauf 
conduit,  réservé  ceulx  qui  autresfois 
avoieut  fait  serment  de  la  paix  finable  qui 
avoit  esté  jurée  entre  les  roys  de  France 
et  d'.Auf.'leterre.  (Monstrklet,  Chron.,  II, 
9,  Soc.  de  l'Il.  de  Fr.) 

Mais  la  droicturiere  et  finable  punition 
des  damnez  et  le  lover  des  bieneureux 
n'est  pas  a  acquérir  lès  biens  et  honneurs 
transitoires  de  ce  monde.  (Al.  Chartier, 
l'Espérance,  p.  300,  éd.  i617.) 

—  Qui  conduit  à  la  Qn,  à  la  mort  : 
Traître  riaol,  boordenr  finable. 

(G.  Chastill.,  rOttltré  d'amour,  ti.  81,  Kertyn.) 

FfN.xBi.EMEVT,  -  avlemcnt,  adv.,  d'une 
manière  déûnitive  : 

Ai  vendu  et  finablement  otreé  (Oct.  1278, 
Venu  de  Guill.  de  S.  H.,  Chap.de  Bayeux, 
Arch.  Calvados.) 

—  Finalemeat,  enfin; 

Finablemenl  s'accordèrent  lesdites  par- 
lies  que...  (Pièce  de  1361,  Felibien,  Hisl.  de 
Paris,  m,  4«1'.) 

Et  furent  finavlement  tout  mort.(FROiss., 
Chron.,  l,  383,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Finablemenl  pour  labonne,vraye  et  ferme 
paix  entre  iesdictes  parties.  {Piécede  1412, 
Felibien,  Hisl.  de  Paris,  111,  528".) 

Et  finablemenl  firent  conclusion  île  tout 
le  peuple  faire  as?ambler.(Voi/.  deCharlem. 
d  Jérus.,  p.  61,  Koschwilz.) 

Finûbtement  seaol  toqs  voye  , 

Sar  les  irosaes  de  majesté. 
(Grebix,  Mut.  de  la  pass.,  18J3,ï,  G.  Paris.) 

Finablemenl,  en  la  court  du  roy  nostre 
sire  a  Tours,  personnellement  estably.... 
par  le  conseil,  advis  et  deliberacion  de  plu- 
sieurs leurs  pareus  et  amys.  (28  sept.1489, 
Charlrier  de  Thouars,  p.  237.) 

En  telle  manière  qu'il  ne  fust,  n'est  et 
ne  sera  créature  humaine  qui  n'ait  dancé 
finablemenl  a  l'une  d'elles  (danses),  ou  a 
<leux,  on  a  toutes.  (P.  .Mich.\clt,  Dance 
auxaveugl.,  p.  4,  éd.  1748.) 

V.iicy  le  temps  si  Ion;  temps  désiré 
Oo  noi  ayeox  en  raio  ont  aspiré, 
(Jni  «nr  l'Anglois  finablemenl  rnmcine 
La  jaste  fhejas)  mais  trop  tardive  peine- 
(JoACBiM  DD  Bf.li.at,  ChanI  Iriumphal  mr  le  voilage 
de  llùtlogne.  Ree.  de  poésie  présenté  a  Madame 
Marguerite,   Paris  l.-JOfl.) 

Ta  es  veno  finablemenl,  o  Prince  .' 
Et  je  tatoy  si  lone  temps  attende. 

On.,  Proxphonemalique.) 

PiNAGE.  -  aige,  -  a\jge,-eige,  fign.,  fen., 
s.  m.,  étondne  d'une  juridiction  ou  d'une 
paroisse  : 

Es  fignaiges  delà  Fcrté.(1231,  Ch.d'aiïr., 
.Vrch.  uiun.  La  Ferté-s.-Aubc.) 

C»ue  les  bestes  alassent  et  pasturassent 
par  toz  les  finagef  entièrement  des  devant 
distes  villes.  (1*46,  Louppi,  I,  5,  Arch. 
.Meurtlie.) 

Viçpe  séant  ou  finaige  de  Landriville 
.Avnl   1268,  PothierPK.'Areh.  Aube.) 


Quant  que  il  at  a  Pont  eus  appandises 
et  ens  fenaiges.  (1276,  Pont,  Fiefs,  I,  81, 
Arch.  Meurlhe.) 

Oacqnes  mais  n'orent  tant  de  biens  comme  cel  an, 
>'e  n'ont  si  bian  finaiije  d'anqnî  jasqn'a  mil  aa. 
(Girarl  de  Ross.,  fi'iao,  Mignard.) 

An  tous  les  bans  et  an  tous  les  fenaiges. 
(1304,  Cart.  de  la  Gr.  Egl.  de  Metz,  Ri- 
chel.  1.  11846,  f»  123  v».) 

Es  appendises  et  ou  finaige   de  la  dicte   j 
ville.  (C'A.  de  1309,  Gendrey,  Fr.-Comté.) 

Au  finaige  de  Orlenois.  (1316,  Chap.  Ste- 
Croix,  Arch.  Loiret,  G  ii.) 

Au  fignage  dcDampmnrtin.  (1331, Compfe  I 
de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3",  f"  89  v».)   j 

Ou  territoire  et  ou  fenayge  d'Amont. 
(Sam.  ap.  purifie.  1357,  Ch.  des  compt.  de 


En  estrainge  fineige.  (1357,  Ecrit,  prod. 
par  les  moin.  di>.  Reigny  contre  ceux  de 
Pontigny,  Arch.  Yoiiue  H  1554.) 

Sur  toutes  les  terres,  maisons que  le 

1   dit    Berthelin   avoit  et  possidoit...   en   la 
i   paroisse  et  ou  finage  de  Villeperrot.  (1369, 
Arch.  K  49,  pièce  41.) 

Les  nations  de  toute  Orient  se  humiliè- 
rent jadis  en  la  famé  du  tyran  Holoferne  et 
.«e  vinrent  rendre  a  luy,  ainsi  tous  les 
finages  de  la  autour.(G.CHASTELL.,C/tro»., 
Il,  114,  Kerv.) 

Pour  quitter  a  M.  de  Savoye  les  jurisdic- 
tious  et  les  finages  de  cinq  places  retenues. 
(Du  ViLLARS,  Mém.,  XI,  an  1559,  Michaud.) 

Les  cinq  places  n'auroieut  autre  finage 
ou  territoire  que  ce  que  pourroit  contenir 
l'estendue  d'un  mille  italique  es  environs 
de  chacune  d'elles.  (Id.,  ib.,  XI.) 

Il  doit  résister  a  ceux  qui  vcullent  occu- 
per les  finages  du  peuple  qui  luy  est  com- 
mis de  Dieu.  (.Mart.  du  Bellay,  Mém.,  I. 
IX,  1»  286  r",  éd.  1569.) 

Et  pource  que  la  ville  d'Oscane  se  voulut 
rendre,  il  fist  gaster  tout  le  finage  d'icelle 
(ViGNiER,  Bibl.  hisl.,  II,  398,  éd.  1S88.) 

—  Borne,  limite  : 

Ce  lieu.,  est  en  manière  de  dire  le  finage 
de  In  terre.  (Amyot,  Œuv.  mêl.,  V,  243, 
éd.  1820.) 

Les  roys  voisins  ont  débat  entre  eux, 
pour  les  finages  et  bornes  de  leurs  terres. 
(Du  IIaillan,  Est.  des  aff.  de  Fr.,  f°  132  r°. 
éd.  1580.) 

Finage  se  rencontre  encore  dans  des 
auteurs  du  xvii"  et  du  xviii"  siècle  : 

Thibaud  même  ne  put  être  délivré, 
quelaue  instance  que  le  roy  en  6t,  qu'en 
la  délaissant  entièrement  (la  ville  de  Tours) 
et  la  Touraine  avec  ses  dépendances  et 
ses  finages.  (Mezerat,  Abr.  de  l'Hist.  de 
Fr.,  an  1042.) 

Thibaud  voulut  bastir  une  forteresse 
sur  les  finages  des  terres  du  Puiset.  (Id. 
ift.,  an  1110.) 

Il  possède  k  la  côte,  de  Mongré  la  meil- 
leure du  finage,  dix  arpens  de  vignes. (Res- 

TIP  DE  LA  DRETO.NNE,  l'Ecole  dCSPérCS,  t.  I, 

p.  262.) 

Dans  quelques  provinces  finage  se  dit 
encore  de  l'étendue  d'une  coinumno. 
Morv.,  finaige,  limite. 

piNAiL,  s.  m,,  lin  : 


Pcccbee  lapist  au  cnmençail. 
Mais  trop  mnstre  mal  an  finail. 

(.S.  Edward  le  conf..  42113,  Laard.j 

PINAILLE,- o/te,  -alhe,  s.  f.,  fin,  terme  : 
Une   voie  est  ki  semblet  l'omme  bone, 

mais    ses  finalhes   moinent  a  mort.   {Job, 

Ler.  de  Lincy,  p.  469.) 

I  trovera,  sans  nnle  faille. 
Si  rois  Floires  a  sa  finalle 
Estoit  Vennz 
(Pean  Gatineah,  Vie  S.  Martin,  p.  8.  Boiirriissé.) 

FINAISON,  voir  FiNISON. 

1.  FINAL,  finel,  adj.,  perpétuel  : 
Permutacions    héritières    et    fineles.    (2 

janv.  1530,  Barbier  de  Lescoet,  Arch.  Fi- 

nist.) 


2.  FINAL,  voir  Fknal. 

FINAL.HE,  voir  FlNAILLE. 
FINALLE,  voir  FlNAILLE. 

FiNA^iMENT,  adv.,  finalement  : 

Si  en  dedans  lesdits  sept   jours   et  sept 

nuicts  ledict  acheteur  ne  vient   recognois- 

tre    ou    soy   opposer  a  ladite   reprinse,  le 

[   requérant  doit    estre    mis    finamment  en 

l'héritage  et  maison   par  luy  demandée  et 

requise.  (Co?^«.  de  iJHe,  vir,  2,  Nouv.  Coût. 

I   gén.,  II,  940.) 

FINANCE,  S.  t.,  fin: 

Et  cil  est  fox  qui  recoramance 
Ce  qu'il  ne  pnet  mettre  a  finance. 
(GODEFR.  DE  Paris,  Chron.,  i773,  Buchoo.) 

Cliers  seiiîaears,  puis  qn'il  vous  agrée. 
Je  vous  en  voys  faire  finance. 
(Jacq.  Milet,  Dcsiruct.  de    Trotjr,  701 1,  Slen^cl.) 

—  Dou  ; 

Le  maistre  de  l'œuvre  de  la  dicte  église 
leur  fera  finance  de  charbon  pour  chauffer 
en  la  loige.  (1382-S3,  Compt.  de  lafabrique, 
Arch.  Aube  G  1559,  f»  58  A  r».) 

—  Valeur  : 

Les  sommiers  le  cardinal  d'Amiens  ens 
esquels  il  avoit  grant  finance  de  vaisselle 
d'or  et  d'argent.  (Froiss.,  Chron..  IX,  157, 
Kerv.) 

FfNANCHIERE,  VOir  FINANCIERE. 

FINANCIERE,  S.  f.,  propriétaire  : 

Et  Dame,  qni  est  financhiere 
De  tous  les  biens  de  mon  poarpris. 
(A.  Chart.,  l'Hospit.  d'am.,   OEuv.,  p,    751,  éd. 

ii;i7.) 

Ce  povre  triste  douloureux 
Voit  s^  financière  de  joye... 
(Id.,  ib.,  p.  749.) 

FINAVLEMENT,  VOir  FiNABLEMENT. 
FINBRIE,    voir  FIMBRIR. 
FINCHEMENT,   S.    111.  ? 

Item,  .II.  bottes  de  finchement  pour  les 
dictes  hottes  .  .vi.  deniers.  (141,5-1416, 
Receptes  de  Boulogne-sur-Mer,  p.  169,  Ed. 
Dupont.) 

FiNcioN,  -  sion,  finction,  s.  f.,  inven- 
tion : 

Ci  conmence  une  amoureuse  fincion 
atribuee  a  nostre  Segneur  Dieu.  (Compos. 
de  la  >'.  escript.,  ms.  .Monmerqué,  t.  1, 
f»  43  V».) 


FIN 


FIN 


FIN 


Finsion.  (/6.,f»ol  r».^ 
Finction.  (Ib.,  f»53vo.) 

—  Dissimulation  : 
Sens  nnllo  finction. 

(Jeh.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège.  233G0,  Scheler, 
Gloss.  philol-) 

—  Lâcheté: 

N'i  ont  fait /ïnc/ioBi-, 

Aios  se  sont  defendos  com  Inpars  on  lions. 
(J.  DKS  Pbeis,  Geste  de  liège,  26211,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

FiNCTiBLE,  voir  Faintible. 

FINCTION,  voir  FiNCION. 

FINE,  S.  f.,  fin  : 
Ja  n'y  seray  a  fine. 

(Chev.  an  cygne,  18618,  Ueilî.) 

Qui  dedens  .lericop  m'en  monstra  le  droit  fine. 
<Ib..  31938) 
Hai  !  com  Caiba  la  roine 
Feira  grant  doel  sanz  avoir  fine. 
(Hercule  et  Phileminis,  Richel.  821 ,  f  î'.) 
En  la  fines^  conche  le  carpenter. 
(Proverbes  de  Frannce,  ap.  Ler.  de  Lincy, 
Pror.) 

—  Mort  : 

CoTOitise  la  forsenee 
E  de  Inxnre  la  raalvese, 
La  deslieee,  la  pnineise, 
Qai  pins  ert  amere  qne  fine. 
(Des  S  Ennuv!  de  l'homme,  Richel.  19d-2.S, 
f»  126  V».) 

FINE,  adj.,  banni,  exilé  : 

Senz  estre  du  tout  deshers  et  fineiz  du 
pais,  ilz  ne  pourroient  supporter  les  prises 
de  leurs  voilures,  blez,  vins.  (1374,  Ord., 
VI,  79.) 

FiNEE,  finnee,  s.  f.,  fui  : 

Loez  l'nnt,  qnant  il  vint.jekea  la  flnee. 
(Horn.  2820,  Michel.) 

La  gnerre  est  entamep 
Contre  je  ne  sçay  qnel  Didier, 
Si  fanlt  ponr  faire  sa  finnee 
Qae  bientost  loi  venez  ayder. 

(Myst.  de  S.  Did.,  p.  137,  Carnandet.) 

FiNEGUERRE,  "flnisseuse  de  gnerre, 
nom  de  l'épée  de  Gérard  de  Nevers  : 

Donné  li  a  si  grant  rolee 
Qne  très  le  chief  li  est  conlee 
L'cspee  de  si  en  la  terre  : 
Por  cel  cop  ot  non  Fineguerre 
L'espee. 
(GiRE.  DF,  MoNTR.,  la  Violette,  1831,  Michel.) 

FINEIGE,  voir  FINAGE. 

FixEisoN,  voir  FINISOX. 

FiNEL,  voir  Final. 

1.  FINEMENT,  finn.,  s.    m.,  fin  : 

An  finement  de  cesl  escrit, 
K>a  romanz  ai  Inrné  et  dit. 
Me  namerai  par  rpinembraiince. 

(Marie,  DU  d'Ysofel,  conclus.,  Roq.) 
Le  cief  c'est  le  conmcncement. 
La  kene  c'est  li  finemens. 

(De  Thayaxe,  Ars.   3.Ï27,  f  l.S'.) 

Toni  cens  qni  laimment  finement 
AfBne  si  an  finement. 
Com  ors  reçoit  sont  affiné. 
(G.  DE  Coi.\a,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  inr'.) 
T.    IV. 


Car  pleurs  et  dolours  et  gemissemens 
ont  esté  le  finement  de  œa  vie.  {Psaut., 
Richel.  1761,  f»  iO\) 

Le  coraancement, 

Et  le  finement, 

No  se  acordent  mie. 

(Caton,  Richel.  23407,  P  200''.) 

Del  aver  qu'il  i  prisl  ne  set  hom  le  finement. 
(Ilorn,  3476,  Michel.) 

Acordes  vons  an  finement 
Ke  faciès  la  besoinjno  ensanle. 
(Jacq.  d'Am.,  Art  d'.im.,  ms.  Dresde,  Kôrt.,  1C34.) 

Leur  paioe  durera  sans  point  de  fi.ne- 
ment.  (J.  Dupin,  ^ferancolies,  Ars.  5099, 
f»  16  V».) 

Les  habitans  de  Tours  furent  si  grande- 
ment espoventez,  qu'ilz  pensoient  estre  au 
finement  du  monde.  (Cl.  Haton,  Mém., 
II,  973,  Bourquelot.) 

—  Fin  de  la  vie,  mort  : 

Qne  il  l'ait  mort  et  mis  a  finement. 

(Raoul  de  Cambrai,  6090,  A.  T..) 
...  Jnsqn'a  son  finnemenl. 
(La  Dame  a  ta  licorne,  Richel.  12362,  f  I  r°.) 

Se  j'avoie  d'enfans  en^^enré  demy  cent 
Et  cieox  les  euist  mis  trestous  affinement 
S'aroit  il  pais  a  my  sans  nés  .1.  maniaient. 
Por  tant  qn'il  a  s  luvé  my  et  mon  casement. 
(Hisl.  de  Ger.  de  Btav.,  Ars.  3144,  P  7;»  r».) 

Piecha  qn'estre  denst  menez  affinement. 

(Ib.,  P  137  r°.) 

Il  en  enst  Hnon  mort  et  mis  a/finement. 

(H.  Capet,  3699,  A.  P.) 

Qni  ne  viennent  .sinon  ponr  nous  grever 
Et  exiller  nostre  gouvernement. 
Mettre  noz  gens  et  nous  a  finement. 

(Jacq.  Muet,  De.ilruct.  de  Troye,  6180,  Stengel.) 
Et  veant  son  finement  approuchier,  elle 

conanut    plainement    et    confessa    que... 

(MONSTEELKT,  Chrou..  II,  10b,  Soc.  de  l'H. 

de  Fr.) 

—  Fin  dn  monde  : 

De  ci  al  jor  del  finement. 
(Ben.,  D.  de  Horm.,  II,  6810,  Michel.) 

L'apostre  dit  veraiement 
Qne  nostre  sire  an  finement 
Le  félon  deable  ocira. 
(GoiLLADME,  Ilest.  div.,  2604,  Hippean.) 

2.  FINEMENT,  adv.,  enfin,  finalement  : 

Se  pitié  ne  l'en  prend. 
Je  sai  qn'a  estovoir 
M'occira  finement. 
(Blond.de  Neelle,  Chans.,  v,  p.  11,  Tarbé.) 
Et  li  St  Espirs  ansement. 
Et  cist  troi  sont  .i.  finement. 

(MoDSK.,  C/iroB.,  5980,  Reitf.) 

3.  FINEMENT,  adv.,  sincèrement  : 

Si  finement  vos  ai  m'amor  douée 
Qn'ele  n'iert  ja  a  nul  jor  dessevrec. 
(CAans. ,  dans  les  /'o?/. /r.   av.  t'M)ii.   t.   IV,    ap. 
Sie-Pal.) 

Centre  de  la  Fr.  ^t  Canada,  finiment,  en- 
tièrement, parfaitement,  très  bien. 

FiNEMUNT,  s.  m.,  fin  du  monde  : 

Malt  se  claime  chaitif,  dolenz, 
Od  la  mer  braire  ot  finemunt. 

(Ben.,  0.  de  Norm.,  Il,   2102,  Michel.^ 
Les  portes  oevrent  a  bandon. 
Si  s'en  issent  lor  gon  fanon 
Cinc  cenz  e  pins  irestut  d'un  front: 
Ci  s'apaieille  finemunl. 
I  (Id.,  ib..  Il,  3363.) 


1.  FIXER,  finyer,  verbe. 

—  Act.,  finir,  terminer  : 

Et  qnant  li  mangiers  pit  finez 
Athis  s'en  est  premier  levez. 

(Mhi.i,  ma.  St  Pétersbourg  S4,  f»  6'.) 
C'estoit  grant  horreur  a  oyr  les  lamen- 
tacions  des  navrez  quy  finoient  leurs  jours 
misérablement  entre  les  piedz  des  che- 
vaulz.  (  Wavrin,  Anchienn.  Cron.  d'Englet., 
I,  186,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Le  terme  on  sera  finee 
Vostre  piteuse  destinée. 
(J.-A.  DE  Raif,  Poèmes,  1.  Vil,  Lemerre,  II.  333.) 

—  Finer  de,  finir  de  : 

Or  Biantris  ne  flna  de  plorer. 

(Les  Loh.,  Ars.  3143.  f  12'.) 

Amadas  ne  fine  rf^errer. 
A  grant  joie,  de  terre  en  terre, 
Pour  son  los  et  son  pris  conquerie. 
(.imaldas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f°  3179.) 

—  Rén.,'être  sa  fin  à  soi-même  : 

Comme  il  appert  qu'elle  (la  sapience) 
n'ait  fin  hors  soy,  mais  se  fine  soy  mesmes. 
(Crist.  de  Pisan,  Livre  des  fais  et  bonnes 
meurs  du  sage  roy  Charles  V,  3"  p.,  ch.  3. 
Michaud.) 

—  Être  terminé,  être  clos  : 

En  la  fin  de  son  compte  qui  se  fina  le 
darrier  jour  de  juin.  {Compt.  des  annivers. 
de  S.  Pierre,  1385-86,  Arch.  Aube  G  1636, 
f  186  r».) 

—  Nentr..  finir,  se  terminer  : 

Et  montoit  jusques  au  dessus  la  couver- 
ture, et  la  finoit  en  pavillon.  (Rab.,  1. 1,  c. 
53,  éd.  1542.) 


Gnion,  escrient,  n'en  porres  escaper. 
Hni  vos  convient  de  maie  mort  finer. 

(Raimbert,  Ogier,  7662.  Earrois.) 

Mins  araast  qn'ele  fnst  finee 

Que  de  rouge  or  une  uavee. 
(Flaire  el  Blfincefior,  1''  vers.,  419,  dn  Méril.; 

Et  quantvous  vouldrez  mourir,  mourons 
emsemble  ;  si  finons  virtueusement  et 
comme  vaillans  hommes  doivent  faire. 
(Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p.  279.) 

—  Viser,  tendre  t 

Onques  vers  li  n'oi  pensé 
Qni  finast  vilainnement, 
Ainz  serf  et  s'ai  volonté 
Qne  servirai  loianmeot. 
(Gu,L.  iiF.  BBRNEVu.r,F.,  Schelcr,  Tronr.  betg.. 
p.  101.) 

—  Finer  a,  s'accorder  avec  : 

Que  se  il  est  sage,  dedenz  le  jor  ou  de- 
denz  le  termine  de  la  preuve  que  l'on 
vodra  faire  contre  lui,  il  finera  a  son  aver- 
saire;  si  que  il  ne  fera  plus  parole  en 
court.  (Ass.  de  Jér.,  t.  I,  p.  56,  Beugnot.) 

—  Act.,  trouver,  se  procurer,  fournir, 
venir  à  bout  de  : 

Se  vous  povez,  dist  il,  finer  au  cardinal 
d'avoir  les  trois  barques  qu'il  a  en  sa  gal- 
lee  el  les  deux  trompettes,  nous  prende- 
rons,  avec  ycelles,  les  barques  de  vos  .v. 
gallees.  (Wavrin,  Anchienn.  Cron.  d'En- 
glet., II,  154,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Elle  ne  cuidoie  mie  que  on  peut  trouver 
royne  ne  emperresse  qui  peut  finer  autant 
d'avoir  que  les  joyaulx  qu'elle  avoit  sur 
2 


lo 


FIN 


elle  valoient.  (J.   d'Akhas,   Uelus.,  p.  62, 
Bibl.  eli.) 

S'a  l'hoslel  j«  deioie  prandr*  .t.  Iiennap  d'argeol. 
Ou  ïler  vendre  a  IteiDOs  oae  boone  jameot  ; 
tacnr  en  fineroil  >uon!ieigD<!ar  pins  de  cent. 

(Cl\ .,  BiTlrtM  du  Cufscli»,  tS8.  Cbarrière.) 

S'il  avoieiit  tout  ce  que  li  royaumnies 
d'Escoce  puet  finer,  il  n'aroient  mies  le 
chevauche  d'un  droit  si  grant.  (Froiss., 
Cliron.,  111,  303,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Laquelle  chose  vint  a  la  cognoissance  du 
comte  d'Aruiagnac,  lequel,  comme  il  luy 
sembloit,  pouvoit  bien  fiiirr  environ  dix- 
huit  cens  combatans,  tant  honuies  d'armes 
2ue  sens  de  traict.  (Jcr\'.  des  Vus.,  Hiat.  de 
harles  Vl.  au  1413,  -Michaud.) 

Cliascun  qui  porra  finer  i^heval  lui  yra 
au  devant.  (5  janvier  1419,  Reg.  consul,  de 
Lyon,  1,  Ï13.  Guigne.) 

Leonart  Caille  et  Kerre  Bastier,  dit  Sa- 
pigne,  escripront  aux  morchans  du  Puy 
qu  ilz  finent  ausdis  embasseurs  ce  qui  leur 
fera  besoing.  (ISfévr.  1419,  ib.,  1,2*9.) 

Apres  cette  cruelle  rançon,  quant  ils 
avoient  tout  ce  que  les  pouvres  gens  ou  les 
riches  povoient  finer,  les  faisoient  ils  aucune 
fois  mourir  de  faim  ou  d'autre  cruelle 
mort.  iJoum.  d'un  bourg,  de  Paris,  an 
1433,  Michaud.^ 

Et  de  ce  advint  qu'on  ne  pot  celle  jour- 
née, ne  l'andemain,  ne  pain,  ne  vin  a  Paris 
pour  son  argent  finer.  (Ib.) 

Li  s'  de  Commarcy  at  route  d'environ 
II'  chevauli  de  ses  gens  et  autres  qu'il  a 
peu  finer  avec  pouidres  et  artilleries. 
(Août  1444,  Arch.  mun.  Strasbourg,  Cor- 
resp.  polit.,  AA  186.) 

Toute  abondance  y  estoit  en  tant  que 
pour  argent  on  en  pust  finer.  (G.  Chas- 
TKLL.,  Ckron.,  III,  374,  Kerv.) 

Ceuli  de  la  ville  chargèrent  un  grant 
cbalan  plain  de  fagoLz,  d'os  de  cheval, 
savates  et  toutes  les  plus  puentes  choses 
i^ue  on  sceust  finer.  {Journ.  du  Siège,  ms. 
bainl-Petersbourg,  ap.  Boucher  de  Molan- 
don,  Délivr.  d'Orléans,  p.  35.) 

Si  trouva  en  conseil  de  prendre  alliances 
et  amitiés  de  toutes  pars  et  quérir  l'aide 
et  assistance  de  tons  voisins,  et  ou  il  en 
pouvoi*.  finer.  (0.  de  la  Malxhe,  J/em.,  I, 
2,  .Michaud.) 

Belle,  «e  tou»  vonlei  eslre  remariée, 
L'og  homme  tous  qnerraj  pour  estre  espoosee. 
Le  plat  bel  qu'on  pourra  fîntr  en  ma  contrée. 
(Jacu.  NiiET,  Detlnel.  de  Troyf,  Î036H,  Siengel.) 

Si  De  ftoyex  t^imerveillee 

Dei  %r\ai  biens  qne  poTODS  fixer. 

Donc  TOUS  devriex  e^lre  privée, 

(jni  dormei  jasqnes  a  djsncr. 
(bei.  de  la  bemouelte  el  de  la  Bourg.,   Poés.  fr. 
dea  1T«  et  xvi»  t.,  V,  Î8.) 

—  Finer  de,  dans  le  même  sens  : 
Si  vous  uiaudons,  commectous,  el  a 
chacun  de  vous  enjoignons  eslroictenient 
que,  ou  cas  ou  vous  pourrez  finer  d'uucuns 
maistres  ou  niaistres  particuliers  pour  te- 
lir  la  dite  niounnyc.  (1361,  Ord.,  m,  503.) 
Il  n'en  (d'un  médecin)  peureol/Iner  qne 
trois  jours  aprez.  (1300,  Ai.  h.  JJ  138, 
pièce  192.) 

Et   ne    povoit    finer  d'aucunes   herbes 
qu'il    congnoisBoit    bien    pour  lui   guérir, 
(Froiss.,  Citron.,  V,  307,  Luce.) 
De  feo  je  n'eusse  pu  /i»er. 
(ViLU»,  P<'/.  Tetl.,  iiiix,  Jooanat,  p.  ^0.) 
AdoDt   'Volutien    demanda  a  la  dame  se 
pour  or  ou  nrcenl,  par  achat  nu  antrcmenl, 


FIN 

il  pourroit  jamais  finer  de  celle  sainte  re- 
lique pour  l'emporter  a  Romnie.  {De  vita 
Chrisli,  Richei.  Ibl,  1»  ISo-".) 

Et  si  luy  dit  outre,  qu'il  luy  fineroU  de 
ceut  notables  bourgeois  de  Paris  _  pour 
l'accùmpaguer  et  faire  tout  ce  qu'il  luy 
plairoil  commander.  Mirv.  des  L'rs.,  Ilist. 
de  Charles  VI,  au  1412,  -Michaud.) 

El  dist  a  la  vieille  que  lui  deut  finer  de 
bon  vin,  que  la  lamproye  ne  sera  pas 
fraudée  du  droit  qu'elle  a,  puis  qu'on  la 
mengue.  (LouisXI,  ,Vo«t'.,  xxxviil,  Jacob.) 

Puis  list  nng  sonspir  vers  les  cieulx. 

Disant  que,  s'on  linoit  de  toille, 

Ou'elle  seroit,  par  ses  bons  dieus. 

[El]  qui  qu'en  groignasi,  damoiselle. 
(Deb.  de  ta  Demoiselle  et  de  la  Bourg.,  Poés.  fr. 
des  XT*  et  ivi*  s.,  'V,  3-2.) 

Dame,  on  ne  peut  de  vous  finer 

Tors  quant  il  vous  plaist. 
{Farce  des  Femmes  gui  font  refondre  leurs  marijs. 
Ane.  Th.  fr..  I,  67.) 

Tontesfois  s'estoit  son  eotenle 

De  Jouyr  d'elle  louguement  : 

Et  Iny  ^embloit  que,  loconliaeal 

.\pres  la  première  secousse. 

Il  en  pouroit  finer  souvent 

Sans  pins  mettre  main  en  la  bource. 
(CoQUii.L«RT,  Droilz  nouv.,  2'  part.,  de  Dolo,   \, 
160,  Bibl.  elz.) 

Joseph,  vous  eo  allez  quérir 

Ung  drap  ou  uue  toitle  fine. 

De  la  meilleure  dont  on  fine. 
iGREBiH,  ilist.  de  la  Pass.,  26810,  G.  Paris.) 
El  vous  laissa  Monsieur  dormir  son  sioul. 
Qui  au  resveil  n'eust  scea  finer  d'au  soûl, 
(l.ï.'il.  Cl.  Màr.,  Epistre.  au  Roy,  pour  avoir  esté 
Jesrobé,  éd.  1596.) 

Quand  on  a  affaire  des  personnes,  on 
n'en  peut  ^»M'r;mais  quand  l'on  n'en  a  que 
faire,  on  ne  les  rencontre  que  trop.  (TouR- 
NEBC,  Us  Conlens,  v,  1,  Auc.  Th.  fr.) 

—  Aljs.,  satisfaire  ses  fantaisies  : 

On  les  doit  laisser  a  par  elles 
Finer,  passer  leur  ver  coiiuin. 
(Les  Drois  nouv.  establis  sur  les  femmes,  Poés.  fr. 
des  xv'  et  ivi''  s..  Il,  l'Sl.) 

—  Couclure  un  accord  : 

Au  regarl  des  reliefs  deubs  dudit  fief 
ledit  Jehan  des  Meurs  en  fina  et  composa 
audit  cûuiiuandeur  parmy  et  movennant 
ung  nniv  de  blé.  (1447,  Arch.  MM  1094, 
pièce  69.) 

—  Act.,  dépenser  : 

Et  en  ce  ont  finyé  et  dépendu  grans 
sommes  de  deniers.  (Dec.  1435,  Arch. 
hôpit.  génér.  Orléans.) 

—  Finer  de,  s'acquitter  de,  payer  : 
Qne  vons  doi  je,  sire  ?  car  le  nombrez, 
6'en  fenerai  voleuliers  el  de  n'é. 

{Les  Loh.,  Uicbel.  lUIGO,  r  25'.) 
El  s'il  advenoil  que  lidis  Watiers  acen- 
sesist  sou  Viiuuge,  ohis  a  cui  il  l'acensiroit 
fineroit  au  grel  doudit  Bouchart  des  dis 
trois  cens  livres.  (1238,  Lett.  de  Thomas  et 
rie  Jeanne  de  Fiuiulie,  Keilleuherg,  Mon. 
du  llatn.,  1,  341.) 

Vint  a<  maisjaus.  .ni.  bues  accale 
Et  de  .v.  pors  retint  les  chars. 
Dont  ne  le  tint  chilz  pour  escars  : 
Osiez,  diit  il,  finei  de  tout. 
Et  chilz  fine  de  tout  en  tout. 

{.Rieh.  li  liai,  ras.  Turin,  f»  U3'.) 
Li  talemeliers  ou  li  vulles  au  quel  li  mes- 
tiers  est    delTendus,  doivent   requerre    au 
meslre  que  il  leur    reinle   leur  meslier,  et 


FIN 

li  mestre  leur  doit  rendre  se  il  ont  fine  a 
leur  partie  et  a  lui  de  s'amende.  (Est. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.,  i"  p.,  I,  30,  Lespi- 
nasse  et  Bonnardot.) 

Que  les  diz  religieus  puissent  a  perpé- 
tuité retenir  les  diz  acquez  senz  en  finer  et 
senz  estre  contrainz  a  les  mettre  hors  de 
leurs  mains.  (ra28,  Lett.  de  Pli.  le  B., 
Arch.  Ind.-et-Loire.) 

Car  le  rachet  de  leur  ame  est  trop  cher 
Pour  en  finer. 

(Beze,  Psaum.,  \u\,  éd.   1563.) 

—  F'mer  d,  payer  rançon  à  . 

Mes  se  vous  voles  finei'  a  moi,  fet  ele, 
toutes  voies  vous  laisserai  je  aler.  Et  il  dit 
que  il  se  raimbera  volentiers.  {Arlur,  ms. 
Grenoble  378,  f"  61".) 

—  Fine,  part,  passé,  fini,  terminé  : 

La  messe  finee.  {Citron,  de  S.-Den..  Ki- 
chel.  2813,  f»  473"'.) 

Nou  non,  il  vaut  mieux  mourir 

Tout  d'un  coup  que  de  pertr 

En  laogueor  par  tant  d'années; 

Ores  je  veux  de  ma  main 

Me  tuer,  pour  voir  soudain 

Toutes  mes  douleurs  finees. 
(Rcss.,  Od.,  Od.  retranch.,  II,  ill,  Bibl.  elz.) 

—  Mort  : 

Les  eufaus  ou  héritiers  d'une  femme 
finee  héritière  d'aucunes  maisons  on  hé- 
ritages tenus  dudit  eschevinage,  en  eux 
portans  héritiers,  sont  tenus  de  relever, 
de  droiclurer  les  dicte?  maisons  et  héri- 
tages. {Coût,  de  la  Massée,  Coût,  gén.,  II, 
925,  éd.  1635.) 

2.  FiNiiH,  V.  a.,  rendre  plus  lin  : 

Au  bon  vieux  temps,  que  l'amour  par  bouquets 
Se  demenoit,  et  par  joyeux  caquets, 
La  femme  estcit  trop  sotte,  ou  trop  peu  fine  : 
Le  temps  depuis,  qni  tout  fine  el  affine. 
Lui  a  moQStré  a  faire  ces  acquests. 
(Cl.    Mar.,    Rond,    rrsponc.   par    Vict.  Brodeau. 
éd.  1396.) 

—  Fine,  part,  passé,  affiné  ; 

La  plus  vil  chose  q'est  dedanz 
Pu  or  finez  ou  pur  argauz. 
(Hercule  et  Philemiuis,  Itichel.  821,  P  f*.) 

FixEKAL,  adj.,  qui  marque  les  limites; 
mot  ancien,  syn.  de  finerot,  dont  nous 
n'avons  rencontré  d'exemples  que  dans 
des  textes  bourguignons  du  xyiii"  s.  : 

Réparations  au  chemin  fineral  de  Sau- 
vignv  le  Bois.  (1709-1781,  Arch.  mun.  Aval- 
Ion,  DD  83.) 

Qu'il  leur  soit  permis  de  percer  des  chi- 
mius  finereaux  sur  la  grande  route  de 
Chalon  a  Autun  pour  l'utilité  des  voyageurs 
et  des  commerçants.  {Cah.  des  paroisses  c! 
comm.  du  bailliage  d'Autun,  Autully,  .Méui. 
de  In  Soc.  o.iueniii',  1874,  p.  226. i 

Fi.NEROT,  adj.,  qui  marque  les  limites 
de  séparation  : 

Les  ormes  el  les  arbres  qui  sont  sur  les 
chemins /îneros.  (1371?  Coût,  de  Chdlil- 
lon,  Lxv,  Arch.  C.-d'Or,  B  989>".) 

Le  sentier  doit  avoir  un  pas  el  demi  de 
large,  le  chemin  finerot  six  pas  de  large, 
le  graut  chemin  dix  jias  de  large.  {Ib., 
Lxvi.) 

Au  duché  de  Bourgogne,  il  y  a  sentier 
commun,  chemin  finerot,  et  grand  che- 
min :  le  sentier  contient  un  pas  et  deuiy 
de  large,    qui   revient  a   quatre   pieds   et 


FII\' 


FIN 


FIN 


11 


deniy  :  l<i  cheniin  finerot  coiitienl  six  pas 
de  liirgc  revenant  n  dix  huit  pieds  :  le 
grancf  chemin  contient  dix  pas  de  large 
revenant  a  trente  pieds.  {Coût,  de  Bourg., 
Coul.  gén.,  I,  860,  éd.  163.^.) 

Se  disait  encore  dans  les  rt^gions  bour- 
guignonnes à  la  fin  du  dix-huitième  siècle  : 

Ordonnance  des  Elus  concernant  le  tra- 
vail par  corvée  sur  les  chemins  finerots. 
(1778,  Arch.  mim.  Avalloii,  DD  87.) 

Que  nos  chemins  finerots,  devenus  ini- 
praticahles  par  l'abandon  qu'on  en  a  fait 
depuis  des  temps  très  reculés  soient  refaits 
et  entretenus  d'une  largeur  convenable. 
{Cah.  des  paroisses  et  comm.  du  bailliage 
d'Autun,  Glux,  Mém.  de  la  Soc.  éduenne, 
1875,  p.  285.) 

Les  chemins  finerots  seront  rétablis  et 
entretenus  aux  frais  des  citoyens  qui  pos- 
séderont lies  fonds  sur  la  paroisse.  (Cah. 
des  par.  et  comm.  du  bailliage  d'Autun, 
S.-Léger-sous-Beuvray,  Mém.  de  la  Soc. 
éduenne,  1876,  p.  H9.) 

FINESSE,  S.  f.,  mauvais  coup  : 
tlz  soDt  bien  tost  en  uas^  destroit 
BonlHS  pour  faire  une  fiiifssf. 
iffBEBAN,  ilint.  de  ta  pnss.,  '20720,  0.    Paris.) 

FINESTRK,  voir  FENESTRR. 

FiNET,  fignet,  adj.,  dimin.  de  fin,  flnot: 
Une  aulne  de  veloux  plain  violet  et  deux 
et  un  tiers  satin  fignet  noir.  (Portefeuille de 
J.  Cœur.) 
Satin  fignet  eramoisy.  (/&.) 
I,a  taverniere  est  bien  finellr. 
Mais  je  gape  de   la  tromper. 
I.M.  des  Apost.,  vol.    11,  f'   1!)!)°,  éd.  1537.) 

Un  petit  scribe,  fin,    fi.net  et    bon  com- 
paignon.(BRANT.,  Homm.  iUustr.,Lo\iys  IX, 
Buchon.) 
Sois  pensif,  retenu,  froid,  secret  et  flnet. 

(D'AuBiGNÉ,  Trag.,  I.  II,  Bibl.  elz.) 
Ils  tenoient  pour  larron  nn  qui  faict  son  mesnage. 
Pour  poltron  un  /înet  qui  prend  son  advantage. 
(In.,  i/i.) 

Nom  propre,  Finet. 

FiXEUR,  s.  m.,  afBnenr  : 

Il  sçayt  aussi  bien  affiner  du  métal, 
soyt  or  ou  argent,  que  fineur  de  ceste 
ville.  (Palsgrave  ,  Esclairc.  ,  n.  bSO  , 
Génin.) 

—  Celui  qui  fixe,  qui  mesure  : 
Metator,    oris.    fineur,   termineur.  (Voc. 
Iat.-rr.,im7.) 

Fixr.iî.vu,  s.  m.,  partie  du  mécanisme 
d'une  horloge  : 

La  tourte  de  la  grande  roue  et  le  fingeau. 
fl462,  Montreuil,  ap.  La  Fons,  Artistes  du 
lyord,  p.  100,  note.) 

Le  fingeau  de  l'horloge.  (1517,  Béthnne, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FiNiciON,  voir  FlNISCX. 

FixiF.,  fenie.  s.  f.,  fin  : 

Si  (trande  honte  an  vilnin  (ist 

Pnr  son  saint,  que  souvent  dist. 

On»  l'ariva  a  la  /'•»!> 

An  port  de  salu  et  de  rie. 

fO.  pR  CoiNCI,  Mir.,  ms.  Snîss,,  f"  174».) 

Des  nr  mais  non»  dirons  qnes  en  fo  la  finif. 
Bon  exemple  i  pnist  prendre  f h'tl  qn?  en  Dieu  s'afif. 
(De  SI  Alexis,  ti,  Ilerz.) 


—  Intervalle  de  temps,  coi:joncture  : 
nemenlres  qu'en  relo  fenie 
l'rt  sorjorniinz  en  ÎNormendie, 
S'ont  eu  Engleterro  forfiee 
Kansse  moneie  e  deslciee. 
(Ben.,  n.  de  Norni.,  Il,  .I1R7:».  Midinl.) 

FiNiMENT ,  feniment  ,  s.    m.,    fin    du 
inonde  : 

Qnar  finimenz  non  es  mnlt  Ion. 

(Passion,  ,iO.';.  KoschwiU.) 
El  i  sera  de  ci  an  feniment. 
(nul.,  ms.  Chàteanronx,  f"  G3  v",  Meyer,  Rrc, 
p.  2-27.) 

Jnsq'a  an  jor  don  feniment. 
(Herc'Ue  et  Phiteminis,  Riche!.  821,  t"  8''.) 

Bourgogne,  environs  de  Saulieu,  fini- 
ment,  fin. 

FINIR,  fenir,  verbe. 

—  Neutr.,  mourir  : 

Qnant  volt  fenir  .se  s'est  ajonelel. 

(Ep.  de  S.   Etienne,  xi».  .Stengel.i 

—  Act.,  déterminer  : 

Ils  finissoyent  le  temps,  non  pas  en 
nombre  de  jours,  ains  par  les  nuicts, 
(Fauchet,  Antiq.  Gauloises,  I,  .1,  éd.  1611.) 

—  Inf.  pris  subst.,  mort  : 

Jamais  n'istrai  de  dnel  dnsqn'an  jor  don  fenir. 
{De  Ht  Alexis,  1(177,   Ilerz.) 

FiNisoN,  -  eison,  -  oison,  -  aison,  -  ixon, 
-  icion,  -  Won,  fed.,  s.  f.,  fin  : 

Car  qni  bcle  dame  a  et  a  tel  compaignon 
.lu  nul  jor  ne  sera  sans  moult  ^rant  so^peçon 
Que  tOJ  jors  ne  Iransist  et  soit  en  fmison. 

(Gar.  de  Mongl.,  Iticliel.  244113,  f  3''.) 
Qnar  li  encantement  avoit  pris  fineison. 
{Maugis  d'Aigrem.,  ms.  Montp.  H  247,  f'ISO".) 
Mes  a  la  fenison 
II  tua  desonz  mol  mien  detrier  d'Araeon. 
{Prise  de  Pampel.,  1214,  Mnssaffia.) 

Dont  je  conclns  qu'en  delectacîon 
Se  doit  amour  et  en  joye  fenir 
Secrètement,  et  tel  finieion 
INo  devroit  jamais  des  cners  départir. 
(EuST.  Descr.,  Poés..   III,  272,  A.  T.) 
Finaison  deplet  ou  de  querelle.  (Coiist. 
de  Bret.,  f»  114  v».) 

—  Mort  : 

Apres  ma  finixon. 

(Entr.  en  Esp.,  f"  228  t°,  Gantier.) 

—  Prendre  finison,  Inc  ,  prendre  congé  : 
Moult  furent  frranz  les  noces  sus  el  mestre  donjon, 
Et  qnant  le  terme  vint  qu'W  pristrenl  finoison 
Vivien  l'anmaçor... 

(Maug.  dWigr.,  Richel.  766,  T  24  v°.) 

—  Convention,  accord  : 

En  tant  que  j'entre  en  la  maison. 
Que  j'entende  lor  finison. 

(Lib.  Psalm.,  i.xxil,  p  309,  Michel.) 
Si  le  vassal  fine  a  son  seigneur  dn  ra- 
chapt  qui  luy  peut  devoir,  et  du  payement 
luy  est  donné  terme,  et  dedans  iceluy 
terme  il  ne  paye,  la  finaison  est  nulle. 
(Coût,  du  Perche,  Noiiv.  Coût,    gén.,  III, 


-  Définition  : 

Magistrales  finitions, 
Argaties,  conclusions. 
'l.SfiO,  la  Cuisine  papale, 


p.   10.,,  Ficli.) 


Morv.,  Aunis,  Canada  Suisse  rom  ,  cant. 
de  Neuchatel,  finition,  fin,  dénouement  : 
«  La  finition  de  l'histoire.  • 

FiNissEMENT,  fenissemctit,  s.  m.,  lin  : 
Il  est  un  Dien,  et  sans  commencerocnl, 
Qni  tout  temps  est,  fut,  sera,  et  ne  fine, 
l'H  qui  jamais  n'ara  finisscment. 

(E.   Descii.,  Poés.,  Itichel.  840,  f"  120^) 

C'est  de  Dien  jogemens, 

Onant  nul  ne  craint  Ini,  et  n'a  bon  arroy  : 
Pour  ce  du  mont  vient  li  fenissemens. 

(ID.,  ib.,  III,  18fi,  A.  T.) 

—  Mort  : 

iVlerlin  !ny  commença  a  racompter  les 
amours  de  Jhesucbrist  et  de  Joseph  d'Ari- 
mathie  si  comme  elles  avoient  esté  a 
Dalam,  et  du  perron,  et  des  autres  com- 
paignons,  si  comme  il  s'estoient  départis, 
et  le  finissement  de  Joseph  et  de  tous  les 
autres.  (Le  prem.  vol.  de  Merlin,  f°  12'.) 

Morv.,  finissement,  fin,  bout,  extrémité, 
limite. 

FiiNissEOR,  /"en.,  adj.,  qui  borne  : 
.1.  cercle  que  il  appelèrent   orizonte  qui 
valt  autant    comme   fenissierres,   quar  il 
fenist  nostre  veue  del  firmament.   (Introd. 
d'aslron.,  Richel.  1353,  f»  11''.) 

piNiTÉ,  -  eit,  s.  f.,  qualité  de  ce  qui  est 
fini  : 

S'aferoit  ausi  bien  a  essence  et  grandece 
qui  ont  quantité,  finité  et  éternité.  (Evast 
et  niaq.,  Richel.  24402,  f"  94  r».) 

—  Quantité  : 

Et  lor  contet  la  granl  finiteit  de  gent 
qui  est  en  la  terre.  (Hist.  de  Joseph,  R\ctie\. 
2455,  f"  301  r».) 

Puis  orrez  en   la  lin  du  livre. 

Se  Jhesu  Criz  sauté  me  livre. 

Miracles  une  ftnité. 

Que  cil  (le  sa  voisinité 

Qni  furent  creable  et  prendornme 

Proverent  a  la  cort  de  Romme. 
(RoTEB.,  Vie  sainte  Klysaliel,  II,  159,  Juhinal.) 

—  Affinité,  alliance,  parenté  établie 
entre  l'nn  des  conjoints  et  les  parents  de 
l'autre  : 

Toz  parens  et  parentes  de  finiié.  (Ass. 
de  Jer.,  I,  130,  Beugnot.) 

Ont  aucunes  convenances  ou  alliances 
par  finité  ou  aultrement.  (1410,  Ord.,  IX, 
516.) 

FINITEUR,  adj.,  qui  borne  : 

L'horizon  donc  ou  le  cercle  finiteur 
coupe  ces  cinq  cercles  ronds  que  je  dirois 
maintenant  estre  au  ciel.  (M.VTiiIEU  DE 
Chai.vet,  Trnd.  de  Sencqnc,  f"  .'Jaa  r»,  éd. 
1626.) 

Cf.  Finisseur. 

FiNiTTF,  -  iff,  adj.,  définitif  : 
Avant  que  parlement  rendesist  sentence 
finitive.  (Froiss.,  Chron.,  XV,  235,  Kerv.) 

Et  la  dame  qui  de  moy  avoit  soing, 
nommée  sensualité,  eut  la  auprès  son  fini- 
tive repositoireou  elle  print  son  bon  repos. 
(OCT.  DE  S.  Gtct,.,  Hej.  d'honn.,  f"  30  r-, 
éd.  1.526.) 


-  Explétif: 
Explelivus,   fi.nitif. 
Salins,) 


"xpletif.    (Gloss.   de 


I? 


vw 


—  Terme  de  graininairej  qui  explique 
par  une  détinition,  explicatif  : 

Finid'/r,  finitivus.  (1464,  J.  Lagadedc, 
Catholicon,  éd.  AulTret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

KIMTION,  voir  Fl.MSON. 

FiN'iTivE,  S.  f.,  fln  : 

Il  m'est  adris  que  je  feray  que  sas» 
De  bi^n  serTir  jasqaes  ea  finitire. 

iFnoiss.,  Pors..  III.  100,2,  Selieler.) 

FiNixox,  voir  FisisoN. 

KiNKAGE,  S.  m.,  bijou  : 

Tôt  li  joiieles.annels./inA'ai^e  de  medanie 
mi  mère.  {Trad.  du  Test,  conjonct.  de 
Renaud  de  1133,  Tailliar,  Rec.  doctes  des 
xii*  et  XIII'  s.  en  long,  wall.j 

FINNEE,  voir  FlNEE. 
FINXEMEXT,  VOir  FIXEMENT. 


FINOlEOIl, 


m. 


Colarl,  diTers  con  /inoieres 
lestes,  tiesmoins  me  teste  grise, 
Onant  voalei  par  plusears  manières 
Faire  men  chief  tel  qa'il  ravise 
Un  cbien  loqn  qni  par  lloqniaus 
Flaatre  son  poil. 
iJeilo  d'Estbccx.  Ckam.,  ap.  Scbeler,  Troue, 
ielg.,  DonT.  sér.,  p.  \H.) 

Scheler  écrit  en  un  seul  mot  confmoieres 
et  fait  cette  note  ;  Con/inoieres,  quid?  Je 
n'y  vois  pas  plus  clair  en  lisant  :  Divers 
con  finoieres. 

Fixoisox,  voir  Finison. 

FiNON,  S.  ui.,  espèce  de  poire  ; 

Le  finon.  (1360,  Tabell.  de  Rouen,  reg.  I, 
f"  82  et  98;  reg.  111,  f»  42  v.l 

Peut-être,  dit  il.  de  Beaurepaire  {Et.  des 
Camp.,  o4j,  est-ce  le  /in-oinct  cité  dans  le 
Traité  du  vin  et  du  sildre  de  Julien  de 
Panlmier. 

Pays  de  Bray,  /inoin. 

FIM'OUTEIl,  voir  FlilPOKTEH. 
FINSIO.N,  voir  FlKClON. 

FiNTt'RE,  voir  Faisture. 
FiNYER,  voir  FniER. 

FIOLE,  voir  FlLLOLE. 

FiOLETE,  -  ette,  s.  f.,  petite  liole,  fla- 
con : 

tnlre  ses  bras  l'aveit  cil  prise, 
La  fialelle  od  tut  son  beivre. 
IMahic,  Lai  des  deus  Amam,  17i,  Itoq.) 
L«nr  flolelrt  et  lor  boisles. 
(C.  DE  Coi«ci,  de  l'Emper.,  Kichcl.  23111, 
f°  270'.) 

Si  en  aportent  en  [la]  lear  terre 
De  lia]  Sorie,  en  flolelei 
De  Tuire  qni  ponr  ce  «iint  faitea. 
KU  Mir.  de  Sardenai,  :(6C,  C.  ItaynauJ,  ItoinaDla 
I   XI.  p.  536.) 

Et  estoiat  par  une  fiolete  d'aiguë  le  feu 
qui  estoit  hauz  levez.  (Vie  Saint  Nicholas 
Richel.  988,  f'  8*.) 

Ciatus,  fiolete.  {Gloss.  de  Douai,  Escal- 
lier.) 


FIS 

Comtois,  Besançon,  fioulote. 

1.  FiOLLE,  s.  f.,  corde  : 
L'aqueloD  desquirat  comme  une  vies  fiolle. 

(Jek.  Dts  Preis.  Gesle  de  Liège,  iO-HH,  Scheler, 
'        (Uoss.  philol.) 

2.  FIOLLE,  voir  FiLLOI.E. 

FiR,  voir  Fier. 

FIIIGE,  voir  FlERCE. 

FiRGEK,  voir  Fergek. 
FiHGEs,  voir  Ferges. 
FiRiGOULE,  voir  Ferigole. 
FiRiR,  voir  Ferir. 

FIRMAMENT,  VOir  FERMEMENT. 

I      FiRMAUMENT,  adv.,  fermement  : 

11  seus  est  establement  et  firmaurnent. 
(Laur.,  Somme,  rus.  Soiss.  208,  1"  36^) 

FIRME,  voir  Fer.me. 

FiRMER,  voir  Fermer. 

FIKMIER,   S.   m.  î 

Eseorciers,  celliers  ou  firmiers  payu- 
ront,  par  an,  chacun  six  deniers  de  leyde 
(1462,  Orrf.,xv,o21.) 

FiRMiTÉ,  voir  Fermeté. 

FiROLR,  voir  Fieror. 

FiiiTÉ,  voir  Fierté. 

.Fis.\YB,  voir  Fissaye. 

FISCAIGNE,  voir  FiSSAIGNE. 

FisCELLE,  voir  Fissele. 

FISECHIEN,  voir  FiSICtEN. 

FisEL,  voir  Fdskl. 
FisELE,  voir  Fissele. 
FisiciAN,  voir  Fisiciek. 

FisiciEN,  phisicien,  physicien,  lisicyain, 
phisiciain,  phissicien,  fisician,  fisechien,  fe- 
sicien,  fusicien,  phusicien,  fusesiien,  fuses- 
sien,  fussicien,  fusencien,  fuisicien,  fuizi- 
cien,  fuissisien,  fuississien,  fuissesin,  féru- 
sien,  farissien,  fulsien,  s.  m.,  médecin  : 
h'isieien  par  Inr  escoles 
En  firent  lunges  granz  paroles. 
(Itou,  3*  p.,  23()7,  Andresen.)  Var.,  fiisiciens. 

Il  sot  que  ele  estoit  ençainte  et  par  les 
fustciens  qui  li  distrent  et  par  la  damoisele 
qui  dist  que  ce  ert  voirs.  (Lancelot,  ms 
iTibourg,  f»  13«.)  ' 

Oil  voir,  beau  très  doz  amis, 
Ket  llenars,  je  garroie  bien, 
Se  g'avoie  nn  fmcien. 

{Renan,  br.  XI,  UoO,  Marlin.) 
Ke  sai  nnl  bon  phusicim 
>'e  nal  maistre  cirorgicn. 

(tienarl,  Suppl.,  p.  îO'J,  Chabaille.) 
t'eticien,  tant  «oit  bon  maistres. 
(De  rVtticorne,  Bril.  Mus.  add.  13G06,   f"  109''.) 
Et  derint  bous  [uaesiiem. 

(Sept  Sages,  370,  Keller.) 
Le  fiuesaiien  demanda 
De  son  /rere  comment  li  va. 

tSiinci  de  Kamaij,\at.  Turio,  f  ll^) 


FIS 

Tant  fussent  bon  fuissisien. 

(.Rose.  Vat.  Chr.  l.S.SS,  f°  I3T.1 
Malades  ert,  ce  vous  di  bien, 
Et  disoieot  si  fussicien 
Qu'il  estoit  en  péril  de  niorl. 
(PuiL.   DE   liEjii,   Jean  et  Blonde,  1659,  Bordier, 
p.  235.) 

Donc  vint  il  a  .i.  fusesiien,  se  li  dist  qu'il 
alast  a  Roume  apries  l'arcevesque  de  Sur, 
et  si  l'enpuisonnast.  (Chron.  d'Ernoul, 
p.  85,  Mas-Latrie.)  Var.,  fisicien.  fisician, 
fusicien. 

Et  nous  dient  les  fisechiens  que  sa  feivre 
ne  li  puet  par  longeia  durer.  (Lelt.  de  la 
Duch.  Blanche  au  roi  d'Anglet.,  Morice, 
Hist.  de  Bret.,  I,  997.) 

Maistre  Johain  de  Hoire  mon  fisechien 
(1271,  Cart.  du  Val  St  Lambert,  Richel.  1. 
10176,  t»  49''.) 

Fisicyains  de  Salins,  (Veille  Annonc.  1293, 
Goailles,  Arch.  Jura.) 

Li  fusencien  et  li  astronomien  avoient 
deviné  que  ele  aroit  filz.  {Contin.  anon.  de 
la  Chron.  deJ.  de  S.  Victor,  Rec.  des  Hist.. 
XXI,  68S.) 

Et  je  li  diz  que  ce  me  fesoient  li  phisi- 
cien, qui  me  disoient  que  j'avoie  une  grosse 
teste.  (JoLW.,  S.  Louis,  23,  Wailly,éd.l874.) 

Plusour  des  cyrurf^iens  et  àe.s  phisiciens 
de  l'ost  alerent  a  li.  (Id.,  ib.,  173.) 

Celui  phissicien  qui  cognoist  la  manière 
et  l'ateraprence  de  la  santei.  (Boece  de  Con- 
sol.,  ms.  Berne  363,  f°  51  v.) 

Monta  sur  le  tillas  de  la  gallee,  avec  luy 
les  mires,  cyrurgiens  et  fulsie.ns.  (Wavrin, 
Anchienn.  Cron.  d'Engkt.,  t.  II,  p.  121, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Maistre  Jehan  le  fusicien.  (1321,  Arch. 
Meuse  B  492,  f"  91  r».) 

A  un  fusicien  de  ma  dicte  dame.  (1365-66, 
Compte  de  la  D.  d'Anjou,  Arch.  KK  24i, 
f«  8  r».) 

Willaume  Touse,  ferusien  me  dame  le 
conlesse  de  Flandre  et  d'Arthois,  chapelain 
de  Saint-Amé.  (16  sept.  1375,  Transact. 
Arch.  niun.  Douai.) 

Jaques  y  fu  amené  pour  conseillier  les 
fuiziciens.  (1398,  Grands  jours  de  Troyes, 
Arch.  Xi'  9183,  1»  18  r».) 

Bons  fusesiiens  et  médecins.  (Froiss., 
Chron.,  IV,  241,  Luce,  ms.  Rome.) 

Tant  en  farissiens  comme  en  apoti- 
queres.  (Compt.  de  l'H.-D.  d'Orl.,  1409-10, 
exp.  comm.  dom..  Hop.  géu.  Orléans.) 

Hz  ont  concluz  que  l'on  face  payer  aux 
fusiciens  demourans  a  Lion  qui  s'en  sont 
aies  pour  la  mortalité  pour  les  arrérages 
qu'ilz  doivent  des  tailles  et  de  tous  autres 
communs.  (13  juill.  1418,  Reg.consul.  de 
Lyon,  I,  124,  Guigne.) 

Martin  le  phisiciain.  (1431-33,  Compte, 
Arch.  Maine-et-Loire,  E  34,  f  49.) 

Ne  pour  chose  que  ses  physiciens  lui 
dissent  il  ne  vouUoit  meuger  ne  prendre 
aucune  réfection,  et  jucquës  a  ce  que  ses 
fusiciens  lui  dirent  que  s'il  ne  mangoit  il 
estoit  mort.  (J.  Chartier,  Chron.  de 
Charl.  VU,  c.  287,  Bibl.  elz.) 

Il  n'est  fisicien  nu  miro. 
Tant  saiche  les  anitres  guérir, 
Qni  a  ce  myrouer  uc  so  mire, 
Et  que  tous  ne  faillent  mourir. 
(La  Remembrance  de  la    ilort,  Poés.    fr.    des  w" 
et  xvi»  s..  Il,  -206.) 

De  cette  nature,  disois  je,  si  nous 
croyons    aux    légistes,  sont    provignees 


FIS 


FIS 


FIS 


13 


toutes  leurs  loix,  de  cette  mesme  les  méde- 
cins prindrent  naissance,  lesquels  pour 
cette  occasion  furent  anciennement,  ce  me 
semble,  en  la  France  appeliez  par  mot  grec 
physiciens,  de  ceste  nature,  les  arts,  de 
ceste  nature,  les  sciences.  (E.  Pasquieb, 
Pourparler  de  la  Loy.) 

Les  médecins  s'appelloyent  physiciens 
pour  s'estudier  a  la  conservation  de  la  na- 
ture. (KAur.HET,  de  l'Orig.  des  dignit.  et  ma- 
gist.  de  France,  1,  14,  éd.  1611.) 

Lors  il  me  dit  fin'il  estoit  bien  marry 
d'une  chose  que  1  on  luy  avoit  ditte,  qui 
est  que  vos  physiciens  (car  il  usa  de  ce 
mot,  voulant  dire  vos  médecins)  vous 
avoient  défendu  d'aller  a  la  chasse. 
(Sully,  CEcon.  roy.,  ch.  cxvil,  Michaud.) 

—  Fisiciene,   pkisiciene,  physiciene,  fisi- 
riane,  fuissesine,  s.  f.,  femme  médecin  ; 
Do  1.1  soustil  fîsiciane  (la  Vierge), 
De  la  sage  cirurgiane 
De  Chartres  une  belle  cure. 
(J.  Lemabchant,    Mir.   de  N.    D.,    ms.   Charires, 
f»  lo-.) 

Ne  soi  phisiciene. 
(Chival.  e  sa  dame,  ms.  Cambridge,  Corpns,   5(1, 
r  eî'',  p.  Meyer.) 

Maogré  tous  les  faissisiens 
Et  les  fuissesines  meismes. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1858,  f»  137^) 
Et  ont  en  tel  guise  la  nue  de  tristece  de- 
parti  et  clioisi  le  ciel  et  pri  cuer  de  reco- 
gnoistre  ma  fisiciane.{Consol.  de  Boece,  ms. 
Montp.  Il  43,  f°  2».) 

Famé  est  deliîrance  des  serfs, 
llelievement  du  dûlant  monde, 
Physiciene  des  désirs. 
La  fleur  oa  tonte  grâce  habonde. 

(Le  Cheval,  aux  Dames.) 

Bonrboiinais,  fisechien,  physicien. 

FISICLE,  voir  FiSIQDE. 
FisiCYAiN,  voir  FiSICIEN. 

FisiNiER,  s.  m.,  taillandier,  ouvrier 
en  fer  : 

Ledict  jour  que  fenira  le  povoir  et  es- 
chevinage  desdicts  douze  esohevins  qui 
auront  esté  par  le  dessusdit  temps  et  es- 
pace, iceulx  eschevins  convocqueront  a 
son  de  cloche  les  dessusdits  vingt  quatre 
conseillers,  avec  soixante  quatre  autres 
notables,  de  Testât  et  condition  dessusdict, 
choisis  es  quatre  quarts  de  la  ville,  par  les 
fisiniers  ou  maistres  de  fer  de  chascun 
quart.  (1471,  Ord.,  xvil,  429  ;  Arch.  JJ  196, 
pièce  186.) 

FisiQiiE,  -  ke,  phisique,  fisicle,  fusike, 
fuiseque,fuisie  (rime),  s.  t.,  médecine  : 
Ases  sot  de  fusike,  apris  l'ot  en  s'enfance. 

(Roum.  d'Ali.r.,  f  61'',  Micnelant.) 
Si  ai  tel  cliose  qni  m'esmaie, 
Que  fromaches  n'est  preuz  a  plaie, 
Ne  de  Ini  talent  ne  me  prent, 
Car  fisicle  le  me  defent. 

{Rcnarl,  7313,  Méon.; 
Vos  savez  tant  de  la  fuisie. 
Bien  me  gnerriez  d'idropisie. 

(Ib.,   10039.) 
De  fi  fisiquc  m'edeOe. 

(Gl'IOT.  Bible,   2500,  Wolfart.) 
Apres  raengier  l'cve  demande, 
.       Q"^!'  "■>  fuiseque  le  commande. 
(Msimem.d'm  pire,  conte xxn,  2ll,BibIioph  fr.i 


—  Nature,  espèce  : 


Mais  il  n'y  ot  si  saige  mire 
Oni  en  sceust  la  vérité  dire, 
Qnel  mal  c'est  ne  de  quel  nature. 
Tant  en  est  la  phisique  obscure. 

{Athis,  ms.  St  Pétersbonrg  81,  i"  fi' ) 

—  On  trouve  d'une  façon  bizarre  la 
fisiqiie  de  sa  nature,  en  parlant  d'une 
femme,  pour  désigner  ses  parties  natu- 
relles : 

La  suppliante  fist  icelle  femme  couchier 
envers  et  lui  bouta  un  de  ses  dois  en  la 
fisique  de  sa  nature,  et  lors  dist  la  dite 
femme  dudit  Perrenet  qu'elle  touchoit  ou 
elle  avoit  mal.  (1423,  Arch.  JJ  173,  pièce 
244.) 

FisoLLE,  s.  f.,  cadavre  1 
Dant  preistre,   dist  Tympolle.  gardeis  ceste  fisolle, 
Miez  venist  qu'ai  engliese  retornesies  vo  rolle. 
(Jeh.    des  PiiEis,  Geste  de  Liège,  20266,  Schcler, 

Gloss.  philol.) 

Fi-SQUÉ,  adj.,  confisqué  : 

Pour  quoi  la  dicte  rente  nous  est  avenue 
comme  fisquee  et  commisse.  (1339,  Arch. 
JJ  72,  f°  302  V».) 

FissAiGNE,  fiscaigne,  s.  f.,  sorte  de 
danse  d'un  mouvement  très  vif  : 

Pensez  qu'il  n'y  avoit  ny  fiscaigne  (que 
les  chambrières  et  esclaves  mores  dansent 
les  dimanches  a  Malthe,  en  pleine  place 
devant  le  monde),  ny  sarabande  qui  en 
approchast.  (Bhant.,  des  Dames,  ix,  302, 
Lalanne.) 

Fissaigne,  a  certaine  tumbling  tricke. 
(COTGR.,  éd.  1611.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvii°  siècle  : 

Dispos  pour  danser  la  fissaigne 
Autant  qu'une  chèvre  brehaigne. 
(1619,   le  itiroir  de  corttenlement,  Var.  hist.  et 
litt.,  II,  17.) 

Cf.  FiSSAYE. 

FI.SSAYE,  fisaye,  s.  f.,  sorte  de  danse  : 

La  volte,  la  courante,  la  fisaye,  que  les 
sorciers  ont  amenez  d'Italie  en  France, 
outre  les  mouvemens  insolens  et  impu- 
diques, ont  cela  de  malheur  qu'une  infinité 
d'homicides  et  avortements  en  adviennent. 
(G.  BoucHET,  Screes,  iv,  Rouen  1635.) 

Fissaye,  a  quicke  and  violent  daunce 
much  used  by  the  French.  (CoTGR.,  éd. 
1611.) 

Cf.  Fiscaigne. 

FissEL,  s.  m.,  putois,  chat  sauvage  ; 

Une  fisseliere  a  prendre  bestes  que  on 
appelle  fissiaulx.  (1446,  Arch.  JJ  176,  pièce 
498.) 

FIS.SELE,  fisselle,  fisele,  ficelle,  fiscelle, 
feisselle,  feisele,  faiscelle,  faicelle,  foissele, 
foiselle,  faisselle,  foesselle,  fessele,  fesele, 
fescelle,  feiscelle,  fasele,  -  elle,  fasselle, 
-  ielle,  s.  t.,  petit  panier  d'osier,  en 
particulier  corbeille  ou  paillasson  servant 
à  presser  ou  h  égoutter  le  lait  caillé,  le 
fromage  ;  gobelet  de  bois  : 

Me  valent  mie  .i.  fronraage  en  fissele. 
(fi.  de  Cambrai,    Uichel.    2493,  f   18  r").  Var., 

foiselle  (A.  T.,  p.  38.) 

.Multra,  faicelle.  (Gloss.  de  Garl.,  Scheler, 
Lex.,  p.  67.) 


Car  .Ml.  formages  en  fasselle 
I  ot  assis  sus  Niceté. 
(HuON  Di:  Merï,  Tornoiement  de  l'AttleerisI,  p.  3.S, 
Tarbé.)  Var.,  fe.iielle,  ap.  Uoq. 
Lors  dist  Drieus  :  La  lourtercle 
Doit  bien  avoir  Heluis, 
Car  bien  cante,  et  \&  fisele 
Anra  IUrsent  au  grant  pis. 
(GiLL.  DE  Beuneville, .Scheler,  7'^(lu^|.Jc/J., p. 109.) 
llanas  et  escueles 
lit  platians  et  foisseles. 
(L'Ouslitlem.  au  vilain,  IW.   Mnntaiglon  et  Ilay. 

naud,  Fabl.,  Il,    i:iS.) 
Priez  por  lui,  béguines,  vielles  et  jovencellcs, 
One  par  vous  sera  s'ame  portée  en  deux  flsselles. 
(L'Evang.  as  famés,  Dinani,   Trouv.  cambrés,, 

p.  172.) 
Femmes,  priez  por  Ini,  dames  et  damoiselles. 
Et  par  vous  soit  s'ame  mise  entre  deux  faisselles. 

(Id.,  ib.,  var.  du  ms.  Ilichel.  1593.) 
Par  Tons  sera  portée  l'ame  entre  .ii.  foiselles. 
(Id.,  ib.,  ras.  Luzarche,  S"  216.) 
Ainsi  comme  il  entroit  en  la  sale  a  Paris, 
il  fu  apareilliez  qui  le  feri  d'un  formage  en 
foissele  en  mi  le  visage.  (Menestr.  de  Beims, 
338,  Wailly.)  Var.,  flssiele. 

Ce  samble  .i.  fromage  em  présure 
Qui  soit  do  la  foissele  issus. 

(Floriant,  2172,  Michel.) 

Fiscella,  feiscelle.  [Gloss.  de  Couches.} 

Fiscella,  fessiele.  {Gloss.  de  Douai,  Es 
cailler.) 

Fisciiia,  Aiissene  a  faire  fourmage. (fiîoss. 
lat.-gall.,  Richel.  1.  7684.) 

Pour  .VI.  faisselles.  (1333,  Campt.  de 
l'hospice  de  Nevers,  l"'  reg.jf»  4  v»,Hospice 
Nevers.) 

Deux  faisselles  d'argent,  blanches,  rondes 
et  plates.  (1360,  Inv.  du  duc  d'Anjou, 
n°  773,  Laborde.) 

Une  faisselle  d'argent  en  un  estui  de  cuir. 
(1361,  Invent,  de  la  Reine  J.  de  Bouloigne, 
Bullet.  du  biblioph.,  XVllI,  1052.) 

Aussi  comme  Moyses  envelopé  enla/"es- 
selle.  (J.  GouLAiN,  Ration.,  Richel.  437, 
f=  170  r».) 

Sept  grans  faesselles  d'argent  blanc. 
(1380,  Inv.  de  Ch.  V,  1830,  Labarte.) 

Diogenes  n'avoit  fors  une  petite  faisselle 
ou  hanap  de  fust  a  quoy  il  buvoit.  (Raoul 
DE  Presles,  Cité  de  Dieu,  I.  VIIT,  cli.  ii, 
E.xpos.,  éd.  1486.) 

Douce  crayme  le  matin  en  foiselle. 

(K.  Desch.,  Pocs.,  Richel.  .S4(l,  f  232''.) 

Un  marchand  encourt  une  amende  pour 
avoir  vendu  a  mesure  ou  fissielle  non  en- 
signie  de  l'ensaigne  de  le  ville.  (1403, Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Escuielles  et  platious,  fisselles,  louches 
et  aultres  fustailles.  (Travers  du  commenc. 
du  XV  s..  Le  Gard,  Arch.  Somme.) 

Ma  raere,  ayant  de  moy  pitié, 
No  me  voulut  péricliter, 
Ne  dedans  la  mer  me  jctter. 
Mais  une  petite  fiscelle 
.Seulement  prinl,  dedans  la  quelle 
Me  boula  comme  en  nng  berceau. 
(Yiel  Teslam.,  232:;3,  A.  T.)  Impr.,  fistelle. 

Dedans  une  fiscelle  de  joncs.  (Fossetieb, 
Cran.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f"  104  r".) 

Kourmaige  en  faisselle. 
(MABTiAL,   Yig.  de  Ckarl.  VII,  !"  2i^  éd.  H93.) 

Par  le  nez,  par  la  bouche  et  par  les 
oreilles  fist  saillir  la  cervelle,  ainsi  comme 
faiot  le  laict  de  la  ficelle  quant  on  en  faict 
le  fromage.  (C.  Mansidn,  Bible  des  Pael.  de 
metam.,  f»  133  r^  éd.  1493.) 


14 


FIS 


Ji"  Iny  porleray  mon  fonrm»;e  i 

Dfns  «sic /WMr/d- lie  joD  \ 
.  Mtrfterilfi  ir  là  iUrpu/rilr.  de  la  N»li»il«  d« 

Jmus  Chrisl,  l.yon,  jf»n  de  Tonrnps,  151';.  •  i 

F«T  tuerllft  d«  jonc  a  ciillcr  des  lailage».  | 

(BiLLEJC,   Egl:  1.^  1 

Qoe  pleio«»  «oienl  nos  faiseelles  i 
Pe  fonrraage»  sers  et  mon». 

(Iloss  ,  H»™»..  11.  lî.  Bibl.  eli)  I 

Tous  1>^?   foir^  je  S(  ivs   bien  traire    les  | 

vaches,  el  faire  les  pelils  frouiasesen  leurs  j 

fahrelln.  {Hist.    Macear.  de  Merlin  Cocc.,  i 

VII,  Bibl.  pnnl.l  [ 

Assis,  enlrem'slet  de  jonc  nn»  faitcfllf. 
(Vire..  /■«'.  nr  l'  Tomh.  ilr  Rdurrl,  é-t.  lfi1-2.> 

Se  lit  encore  dans  nn  texte  provincial   • 
du  XVII*  s.  : 

Ion  fromage  en  la  fesselle.   (1634,  Com-  I 
manderie    de    la    Foucaudière,   9,    Arcb. 
Vienne.) 

Norm.,  Orne,  foie^Ur,  vase  percé  de  Irons 
pour  égonltpr  le  fromage,  panier  de  jonc 
qni  sert  an  même  usage.  Poitou./icelle,  fes- 
selle. dans  le  même  sens.  Vienne,  arr.  de 
Civray,  Deux-SiHTes,  faisselle,  fesselle.  D.-  , 
Sèvres,  arr.  de  Bressnire,  el  Champ.,  Aube,  j 
/■ow«ll«  Vienne, Denx-Sèvres.cant.  deMaz., 
fraUselle.  Perche,  freseelle,  fracelle.  Berry, 
feiselle,  fachelle,  fersielle.  Aunis,  treuil  à 
ficelle,  pressoir  oii  les  raisins  sont  main- 
tenus dans  une  claire-voie. 

FissELiER,  s.  m.,  monle  pour  former 
les  fromages  : 

Un  pot,  une  poellc,  deux  seau.x  ferrez, 
quatre  pastes.  un  fisselier  el  trois  cuve- 
rons. (137.5,  AimonI,  Arcb,  MM  30,  f°  7  v"  : 
.Mamier,  Command.,  p.  632  ) 

FissEi.iERK,  s.  f.,  piège  pour  prendre 
les  putois  et  les  chats  sauvages  : 

Une  fisseliere  a  prendre  bestes  gue  on 
appelle  Hssiaulx.  (1446,  Arch.  JJ  176, 
pièce  498.) 

FISSERRON,  S.  m.  •? 

On  dit  que  Jebanne  Lebel,  atteinte  de 
la  lepre,a  esleu  sa  sépulture  par  fisserrons 
et  roosehes.  (15.5Î.  Pèronne,  ap.  La  Fons, 
Glo$s.  m»..  Bibl.  Amiens.) 

FISSIEI.I.E,  voir  FiSSELE. 

rissoLERE,  S.  f .,  sorte  de  bateati  léger  : 
Les  scisneurs  prennent  souventesfois 
plaisir  en  luy  donnant  l.i  chasse,  princi- 
palement cn'tour  Vcnise:carils  rhoysissenl 
nn  temps  calme,  et  se  metteni  sur  certains 
petits  bateaux  leçers,  deux  ou  trois  dou- 
zaines de  compaignie,  qu'ils  nomment  /Is- 
toleres  voguees  a  cinq  nu  six  hommes 
chasciines.'(BEi.ON,  JVat.  des  oi/s..  III,  vu. 
éd.  l!55?i  ) 

Fis'^oN,  voir  FiçoN. 

FisTEi-,  S.  m.,  nlcère  : 

n'one  fTinl  milady»  qni  II  niingoit  le  ncis, 
ne  flilel  on  de  eranehe. 

(Jm.  fT.'i  rr.r.i«,  Cfile  de  Lieue.  4f.ll,  Scheler, 
ClôU.  philol.) 

Cf.  FESTBP.. 

FisTissiiRE,  voir  FESTISSEI'BE. 

KisTLE,  voir  Festre. 


FIS 

FISTON,  s.  m.,  terme  de  caresse,comme  j 
petit  garçon,  petit  enfant  :  1 

Mon  doux  ami,  mon  fiston.  (Du  Fail, 
Contes  d'Eutrapel.  Bibl.  elz.) 

Quant  aux  antres  moyens,  je  n'y  trouve 
aucun  nez,  pour  en  faire  si  prand  quan- 
qnam  que  vous  en  faites,  mon  fiston  de 
Demonax.  (Cholierks,  les  Apresdineei, 
VI.  f»  922  v%  l-i\.  1587.) 

Un  fiston,  un  jeune  badin,  vulp.  (OuDIN, 
Curiosit.  franc.) 

Argot,  fiston,  petit  flls,  terme  amical. 
Bourg.,  Yonne,  et  Is'orm.,  pays  de  Caux  et 
Caen,  fislon.  jeune  fils.  Gnernesey,  fiton, 
polisson,  enfant  qui  fait  l'école  bnisson- 
nière. 
FisTONNE.\u,  s.  m.,  petit  gamin: 
Un  fistonneau,  un  jeune  badin.  (Oudin, 
Curiosit.  franc.) 

FisTULACioN.  S.  f.,  art  de  jouer  de  la 
flûte  : 

Doctrine  (]p  fistlilaeion.  (Oresmk,  PoUtiq., 
y  p.,  f»  107%  M.  t'iSO.I 

FisTUi-ATiF,  adj.,  dp  flûte  : 

Ponrce  ilz  amenèrent  et  niisrent  musique 
fiHulative  ou  de  fistules  en  disciplines  ou 
doctrines.  (OnESME,  Politiq.,  2»  p.,  f^  106% 
I   éd.  1489  ) 

1.  FISTULE,  S.  f.,  flûte,  chalumeau  : 

i  Par  ces  choses  maintenant  dictes  appert 
(le  quelx  instruments  l'en  doit  user.  Car 
les  fistules  ne  sont  pas  a  amener  ou  a  mettre 
en  discipline...  11  semble  que  il  entend  par 
fistules  ceulx  ou  l'on  souffle  de  la  bouche 
si  comme  sont  de  Dageoul,  la  trompe,  la 
cornemuse,  etc.  (Oresme,  Politiq.,  2"  p., 
f»  lOoS  éd.  1489.) 

2.  FisTLTM-:,  s.  f.,  p.-ê.  objet  de  menue 
valeur  : 

Item  .XV.  pros  viez  en  arpent  comptent, 
1  item  en  quasi  fistule,  .1.  s.  (Dec.  1397,  /n- 
'  vent,  de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon, 
I    Arch.  Côte-d'Or.) 

On  dit  encore  aujourd'hui  en  Bour- 
gogne :  Il  n'y  en  a  pas  fistule,  il  n'y  en  a 
pas  fisture,  pour  dire  :  Il  n'y  en  a  pas  un 
atome,  il  n'y  a  rien  du  tout. 

3.  fistuTjE.  s.  f.,  fêlure  : 

Une  moyenne  couleuvrine  estant  par 
iiventure  trop  chargée,  ou  bien  ayant 
quelque  fistule,  creva,  dont  l'un  des  eclas 
rompit  la  jambe  aud.  lioiicard.  (DuHei.i.ay, 
Mem.,  liv.  II,  f"  38.  éd.  J569.) 

Fi^TULEii,  verbe. 

—  Act.,  jouer  .sur  la  flûte  : 

Nous  veons  que  se  l'une  des  cordes  qui 
dyapason  font  se  chante  par  humaine  vois 
et  l'autre  en  la  fleute  ou  en  aucun  instru- 
ment musical,  se  s'en  cnsicul  il  bon  acort 
et  une  mélodie,  car  les  .il.  cordes  dessus- 
dites, «oient  chantées  ou  fistulees,  ont  ausi 
comme  un  meisme  son  ou  une  meisme 
vois.  (EvnvRT  riE  Contv,  Prnhl.  d'Arist., 
Bichel.  210,  f  234''.) 

—  Nentr.,  rauser  une  fistule,  un  abcès  : 

Car  la  presse  ponrrîst  le^  dens 
Kl  «i  fait  Irasce  qni  ptltilr. 
(K.  DB<;cHA>irs,  Port.,  Riclicl.  810,  f  186'".) 


FLA 

PisTi'LEiiR,  s.  m.,  joueur  do  finie  : 
Elle  fut  coutristee  et  courrouciee  pour  la 
deshoonestelé  de  la  face  des  fistuleurs,  car 
ilz  enfloient  leurs  joues  et  leurs  visaipes 
laidement  en  soufflant  en  leurs  fistules. 
(Obesme,  Politiq.,  i'  p.,  f  107>,  éd.  1489.) 

FIT,  voir  Fi. 

FiTE,  ijiterj.,  fi  ! 

i;t  pins  entor  ces  se  delile  (la  mort) 
Qui  par  fierté  li  Jient  /!/c. 

(De  Morte.  Ars.  .ISOl.  p.  îa!*".! 

FiTREAL,  s.  m.,  chAssp  : 

En  fictre  sain  l.ambiert  qni  fui  de  riche  pris 
Fui  enfermeit  li  corps  sain  Materne  et  assis 
Par  dedens  une  fitreal  de  bois  qui  fut  raassis. 
(Jfh.   des  Preis,   Geste  de  Liège,  '20113,  Chron. 

belg.) 

Cf.  FlERTRE. 

FIUEMENT,  voir  FlEFFEMENT. 

FIUFER,  voir  FlEFFER. 

Fius,  cas  sujet,  voir  Feeil. 

FivATiER,  S.  m.,  tenancier  qui  doit  au 
seigneur  cavier  cens,  renie  et  autres  de- 
voirs : 

Feudataires  ou  fivatiers.  (Variante,  dans 
le  registre  du  Parlement  de  Toulouse  et 
dans  Vescorbiac,  de  Vordonn.  de  Ch.  VUI 
de  mars  1483,  Oïd.,  xix,  311.)  Impr.,  /îno- 
liers. 

Les  seigneurs  caviers  qni  ont  jnrisdic- 
tion  basse  contre  leurs  fivatiers  ne  peuvent 
exercer  aucune  jurisdiction  contre  aucuns 
estranpers,  sinon  seulement  entre  leurs 
dits  fivatiers.  (Coût,  de  la  Bourt,  Nouv. 
Coût,  peu.,  IV,  967*'.) 

Fixiox,  s.  f.,  action  de  ficher  : 
Par  la  fi,xion  des  cloudz  en  ses  très  pré- 
cieux piedz  et  mains.  (C.    Mansion,  Bible 
des  Poet.  de  metam.,  (°  23  v»,  éd.  U93.) 

FIXURE,  voir   FlCHEURE. 

FizEL,  s.  m.,  instrument  de  maçon, 
l'équerre  : 

Or  sa  tost  sa  ceste  trpelle. 
Se  martel,  se  plonc,  se  fizel. 

(Mysl.  de  S.  Clemnt.  p.  Sfi,  Ahel.) 

FizKLÉ,  adj.  ? 

De  gueules  aune  fesse  d'ermine  ftzelee  a 
Il  tourteaux  d'azur.  (Armor.  de  Fr.  de  la 
fin  du  XIV»  s.,  Cab.  hist.,  VI,  39.) 

FLABANCE,  voir  Fablance. 

KLABAUT,  voir  Frambaut. 

FLABEEUR,  VOir  FaBI.EOR. 

Fi>ABEL,  voir  Flavel. 

FLABELLE,  S.  f.,  éventail  : 

Ainsi,  quant  il  fut  descendu,  tout  ardant 
etplain  de  sueur,  eu  entrant  en  sa  cham- 
bre, il  dist  que  on  luy  fîst  du  vent  entour 
luy  avec  une  flabellé ;  c'est  comme  une 
esventovre  de  verges.  (Guill.  Tardif,  les 
Facecies'  de  Poge,  p'.  20G,  .Montaiplon.) 

FLABELi.ER,  V.  a.,  rafraîchir  comme 
avec  un  éventail  : 

L'air, qui  continuellement  entre  ennostre 
corps  pour  pab'^lliv  et  refriperer  le  cœur. 
(Paré,  OE/(r.,  XXIII.  in,  Malpaigne.) 


FLA 


FLA 


PLA 


\i> 


A  fin  que  l'air  frais  et  bon  y  entre  le 
matin  et  le  soir,  pour  purifier  la  maison 
des  exhalations  et  vapeurs  qui  y  sont  rete- 
nues, et  le  c.orroiiipi'ut  d'avantasje  s'il  a'esl 
csveuté  et  llubellé.  (Id.,  ib.,  XXIV,  xxi.) 

FLAUËK,  voir  I'ableh. 

FLAUESCK,  voir  FOIULECE. 
FLABLER,  VOU'  FaULEU. 

FLABomn,  voir  Faulikh. 

b'LAUKK,  adj.  ? 

Lubro  matrone  du  cru  tarlaria  flaire, 
J'ay  juste  cause  se  de  tDy  je  me  piaius. 
(lîiUl,  A.NDKE  DE  LA  Vi(;aE,  Cutiipt.  et  Epit.  de.  la 

llazoche,  Poés.  le.  Jca  xv'elxyi'  s..  xni,3;J0.) 

1.  FLAC,  S.  t.,  sorte  de  jeu;  peut-être, 
dit  M.  Cil.  d'Hericault,  le  /iu.c  dont  parle 
Rabelais,  et  qui  est  encore  usité  en  Picar- 
die; sorte  de  brelan  ; 

D'aulaut  que  n'ay  aucuns  deniers  coutens, 
S'il  ne  m'en  vient,  au  cent,  au  triquelrac, 
N'au  glic  aussi,   ny  au  jeu  fie  la  flac. 
Plus  uejourray.  qui  m'est  griefve  furtuDe. 

(.KOC.   BE  COLLERÏE,   Efiist.,  \>-i,  Bill,  elz.) 

2.  FLAC,  flacque,  flache,  flesche,  adj.,  qui 
équivaut  au  mot  refait  flasque,  mou,  au 
propre  et  au  ligure  : 

Mes  oie  est  HaJerolf  durement  alassel 
K'il  ne  peol  suslenir  sun  bon  esru  listet, 
1^  iHult  sunt  ja  /lac  li  cups  de  suu  braiit  aceret. 
{Ihni.  i:ui,  Micliel.j  luipr.,  /lai. 

Graut  taïaut  avoiut  de  maogier; 
Cbaican  cheval  estoit  bien  flac. 
(GuiLL.  DE  St  André,  Libvre  du  bon  Jeliaii,  -2 132, 
Cbarrière.) 

Kùz  anemis  se  moquent  de  nous  etnous 
reputeut  [las  et  couars  en  guise  de  femmes. 
(Bemsuibe,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Geu.,  1'°  U6''.) 
Gens  flacUes,  faillis,  reproches  et  desho- 
nores. (14âi,  ûrd.,  XI,  127.) 

—  Braiber.bons  sont  /las; 
llh  dobtent  plus  Ligois  que  le  soris  les  cas. 
(Jeu.  des  I'reis,  Cesle  de  Liège,  26243,  Scbeler, 
Gtoss.  philol.) 

Y  n'a  que  des  chiens  a  bergers 
l'ous  ausy  velus  c'uoe  vache, 
Rt  sy  ont  l'oreille  ausy  flache 
Kt  ausy  mnle  c'one  trippe. 
^Faice  d'un  Geutilh.  et  son  page,  p.  1  i,  ap.  I.er. 
de  Lincy  et  Michel,  Farces,  moral,  el  serin.joi/., 
I.) 

Nous  autres  homoies  sommes  plus  flaches 
et  plus  paresseux  que  Sardauapalus  qui 
n'estoit  instruit  en  lov  divine.  (UoccaCe, 
Nobles  malh.,  If,  13,  1»  38  r",  éd.  15lo.) 

Et  si  y  a  uiig  poiuct  queje  crains  beau- 
coup, qu'est  que  s'ilz  voient  que  en  cecy 
nous  allions  jlesches,  ilz  se  retireront  eu 
beaucoup  d'aullres  choses  de  l'espoir  qu'ilz 
uous  ont  demoustré.  (.lO  oct.  loo8,  Pap. 
d'Et.  de  Granvelle,  v,  330,  Doc.  ined.) 

Que  ce  coc  d'inde  est  flac .' 
(D'KsTERMODE,  l'Espadon  sattiique,  sat.  I,  Bibl. 
gaulj 

Ceux  qui  sont  /lacs  et  tardifs  en  l'acte  de 
mariage.  (J.  G.  P  OccvU.  mero.  de  nat., 
p.  236,  éd.  io6-: 

Juges  negligeus  et  flaches.  (1570,  Lille, 
ap.  La  Fous,  Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Grands  veutres,  /lacques  et  mois.  (G. 
BouCHET,  Serees,  iv,  169,  Iloyhet.) 

Oenev.,  /laque.   Lorr.,  fidche.  Fillières, 


fialih.    Champ.,    Bourf 
Berry,  lldclie. 

3.  l'-LAC,  voir  Flat. 


Yonne,     .Morv. 


FLACAiE,  voir  Flassaie. 

FLAC.VKGNis,  S.  f.,  Miotif  i  iiijure,  à 
brocard  : 

Malle  bouche  qui  riens  u'espargne 
.Sur  cbascun  trouve  sa  ftacargne. 

{Rose,  4000,   I.antin  de  LIamerey.) 

Le  texte  de  Méoii,  v.  3920,  porte  : 
Trueve  a  cbascune  quelque  herne. 

FLACCONNEU,  voir  Flaconner. 

1.  FLACHE,  S.  f.,  partie  du  bois  équarri 
que  la  hache  ou  la  scie  n'ont  point  at- 
teinte, et  qui  est  restée  en  dessous  du 
plan  ou  de  l'arête  d'équarrissage  : 

Lequel  fou  me  doit  estre  livré  et  signé 
par  le  verdier  de  ladicte  forest,  qui  en 
aquite  deniers  pour  soucaige  et  n'en  doy 
avoir  fors  que  la  flache  et  tout  le  groz, 
sauf  les  branches.  (1408,  Ueiiombr.  du 
balll.  de  Conslenlin,  Arcli.  P304,f"  103  r«.) 
Alias,  cleche. 

On  lit  dans  le  DicUounaire  de  Commerce 
de  Savary  des  Bruslons  : 

Flaches.  Terme  de  commerce  et  d'exploi- 
tation de  bois.  Ce  sont  les  endroits  les 
plus  proches  de  l'écorce,  qu'on  nomme 
autrement  Aubier.  Ces  flaches  doivent 
s'ôter  en  équarrissant  les  arbres. 

Berry,  fidche  :  «  Ce  soliveau  a  bien  du 
fidche.  •  (Jacbert,  Gloss.  du  Centre  de 
la  France.) 

Prévost  ,  dans  son  Manuel  Lexique, 
donne  l'adjectif  flacheux,  et  dit  :  Le  bois 
fiacheux  est  celui  qui,  n'élant  p:is  bien 
équarri,  est  dilBcile  à  toiser. 

2.  FLACHE,  fiasche,  fiaischt,  fiaske,  fien- 
que,  flèche,  s.  f.  et  m.,  bouteille,  flacons 
petit  tonneau,  vaisseau  à  mettre  du  vin  ; 
servait  parfois  de  mesure  : 

El  dist  Ogiûrs  :  Ce  ne  pris  une  /lesgue. 

UUiao.,  Ogier.  11410,  Barruis.) 

Vaisselez  de  fust  plains  de  vin.  Ici  del 
pople  sont  apeleit  flaisches.  [Dial.  StGreg., 
p.  81,  Foerster.) 

Flèche  de  pois  doit  obole...  pois  que  l'en 
apele  poiaz,  qui  ne  sont  flèche.  (E.  BoiL., 
Liv.  des  mest.,  2"  p.,  il,  83,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Deux  arpens  de  terre  aveq  deu.ï  quar- 
tiers de  terre...  a  la  redevance  de  .vl. 
flaches  pour  annuel  cens.  {Chart.  de  1288, 
ap.  Duc,  Fliches.) 

La  fiasche  de  poiz  doit  .i.  s.  de  conduit. 
Li  Péages  de  Sauz  le  roi,  Arch.  P  1189.) 

Li  sas  de  pois  et  de  warpot  .iiii.  den. 
et  la  flache  une  obole.  (Consuet.  feriar. 
Trecem,  liicbel.  1.  381i5,  [•>  148  r°,  ap. 
Duc,  Fiachia.) 

Mais  bouteilles  d'estain,  de  bos  et  de 
quir  trueve  on  de  toutes  mesures,  et  assi 
les  nomme  on  flaskes.  (Dial.  fr.-flam., 
f°3S  .Michelaut.) 

Deux  flasques  d'argent,gaudronnes,moic- 
tié  dorées  et  moitié  blanches,  pesant  en- 
semble.xlv.  m.  (iSiO,  Invent,  de  Georges!, 
card.  d'Amb.,  ap.  Laborde,  Emaii.r.) 


La  aussi  nous  dist  estre  un  fiasque  de 
sang  greal,  chose  devine,  et  a  peu  de 
gens  cogneue.  (Bab.,  v,  10,  Jacob.) 

Ils  avoient  sur  leurs  espaules  des  man- 
teaux courts  et  le  fiasque  a  la  ceinture. 
(Hist.  Maccar.  de  Merlin  Cocc,  c.  xxiii, 
Bibl.  gaul.) 

—  En  particulier,  poin;  à  poudre: 

Quand  le  page  maling,  au  flasque  de  sou  mai^ire 
.\yaut  volé  la  poudre. 

(Bvir,  cité  par  I.a  FRA.MBOisnnE,  p.  lo.) 

Le  feu  priut  eu  son  fiasque.  (Pahé, 
OEuv.,  IX,  1"  dise,  Malgaigiie.) 

Le  fiasque,  qu'on  appelloit  ainsi,  estoit 
de  mesmes,  voire  pis.  comme  de  quelque 
cuyr  boully  ou  de  corne  :  bref  toute  chose 
chetifve.  (Brant.,  Couronn.  fr.,  VI,  73, 
Lalanue.) 

3.  FLACHE,  s.  f.,  lieu  plein  d'eau  et 
de  boue  : 

Ains  me  fauit  tenir  deux  eschaces 
Kt  mon  corps  traîner  par  les  flaches 
Se  je  vueil  nulle  part  alcr. 

(ihr.  N.   b.,  xsii,  liOl,  A.  T.) 

4.  FLACHE,  voir  Flac. 
FLACHEL,  S.  111.,  espêcB  de  bâton  : 

Un  baston  de  cotteret,  autrementnommé 
flachel.  (1458,  Arcb.  JJ  189,  pièce  266.) 

FL.vciiESSE,  flaquesse,  fiuquece,  s.  f.. 
mollesse,  inertie  : 

Se  uns  homs  fust  en  une  aiguë  et  fust 
en  péril  de  noier,  et  il  seust  noer,  et  par 
sa  flachesse  il  ne  se  vousist  aidier  pour  soi 
délivrer  de  mort.  {Sydrac,  Ars.  2320,  § 
491.) 

Si  bien  liastivemeut  ne  y  pourveisses, 
ycest  voustre  pais  est  pardu,  et  ne  veoy 
autremcut  qu'il  se  puisse  sauver,  se  ne 
soit  pour  flaquece  des  Frauceoys.  {Lelt.  du 
22  juill.  1406,  Reg.  de  la  jur.,  a  Ed.  III, 
Arcb.  mun.  Bordeaux.) 

Et  s'escandalisa  ainsy  d'elle  mesme, 
non  (]u'elle  en  fust  bien  cause  propre- 
ment, mais  son  mary,  qui  par  sa  debo- 
lesse,  flaquesse  et  moilitude  se  gasta  luy 
mesme.  Bhant  ,  Dam.  gai.,  1"  dise,  Bu- 
chon.) 

FLACHET,  flaschel,  flasquet,A.  m.,  di- 
niin.  de  flache,  petit  flacon  : 

Pour  porter  .li.  /lâchez  de  viu 
Touz  pleins  au  saiut  homme  devin. 
(Dial.  de  S.   Creg.,  ms.    livreui,  f»  42''.; 
•Si  li  dist  :  Beau  Qlz,  ne  huit  mie 
bu  /lachel  ijue  tu  aportoies. 

Il  Scsi  le  /laschrl  gianl  erre. 

(«.,  P  13".) 

—  Poire  à  poudre  : 

Leurs  flasquelz  ne  valoient  guieres  dcju 
plus.  (BiiANr.,  Couronn.  fr.,  VI,  72,  La- 
lanne.) 

FLACHiEit,  flacquier,  s.  ni.,  mare  d'eau, 
eau  qui  ne  coule  pas  : 

La  mer  morte  est  comme  on  diroil  ung 
flacquier  emmy  les  champz,  ou  ce  seroit 
eoinme  eaue  et  marie  enssamble.  {Trésor 
des  histoires,  ms.  Valencienues  493.) 

FLACHIEUE,  voir   Fl-ECHIEltE. 

FLACHiET,  S.  m.,  inarc  d'eau  : 


Jfi 


FL\ 


l'D  grant  ftachiel  plain  d'aighe  ciornianl. 
(Froiss.,  Chron.,  X,  83,  Kerv.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  pays  de  Bray 
et  pays  de  Caux,  flaquet,  petite  flaque 
d'eaa. 

1.  FLACHIR,  flaquir,  flasehir,  (laischir, 
verbe. 

—  Act,  rendre  flasque,  mou,  aCfaiblir  : 
Li  mareschaux  avoit  plus   grant   despit 

dou  prince,  que  pour  occasion  de  la  si- 
niODie  de  ce  que  il  avoit  eu  dou  conte, 
fiachoU  la  raison  de  la  contesse  et  souffroit 
que  li  contes  parloit  ainsi  hautement  en 
sa  court,  que  il  n'avoit  dou  conte.  (Liv. 
de  la  Conq.  de  ta  Morée,  p.  43S,  Buchon.) 

—  Réfl.,  s'amollir,  s'affaiblir  : 

Et  disoit  en  oultre  que  en  ceste  manière 
la  force  de  ceulx  en  qui  puissance  estoit 
toute  leur  fiance  se  flaquiroit  en  leurs 
corps  et  en  leurs  corages  qui  la  feroil  lan- 
guir par  aucun  pou  de  délai.  (Bersuire,  T. 
Liv.,  ms.  Ste-r,en.,  f»  116*.) 

—  Nentr.jSe  flétrir  : 

Le»  roses  ne  li  lis  non  i  flachiesont.  les 
Hors  i  sont  toi  j ors.  (Pass.  S.  ,\fath..K\- 
chel.  818,  f»  189  v».) 

—  Flachi,  part,  passé,  flétri  : 

Sa  racine  (du  polipode)  soit  cueillie  et 
nettoyée,  puis  soit  par  ung  jour  sechee  au 
soleil,  et  elle  se  pourra  garder  par  deux 
ans  en  boute,  et  doit  on  choisir  celle  ra- 
cine qu'est  aucunement  verte,  car  celle  qui 
est  du  tout  fiaischie  n'est  pas  bonne.  (Le 
grant  Herbier,  f^  84  r»,  Nyvenl.) 

Morv.,  fldci,  v.  a.,  faner,  flétrir. 

8.  FLACHiR,  voir  Flatir. 

FLACHis,  -  acquis,  s.  m.,  mare  d'eau  : 
Et  avoient   au  devant  d'culx    ung  bien 

grant  ftacquis  de   cane  dormant.  (Froiss., 

Chron.,  Richel.  2644,  f»  203 r".) 
Un   grant    flacMs  tout  plain    d'aige    et 

grans  marescages.  (Id..  ib.,  IX,  361,  var., 

Kerv.) 

FLACISABLE,  VOir  FLKCHISSABLE. 

FUACOi-E,  flacolle,  voir  Facule. 

FLACON'CEL,  S.  m.,  petit  flacon  : 
Aucuns  signeurs avoient petis  /taconeiaus 

plains  de  vin.  (Froiss.,   Chron.,   VI,  119, 

Luce.) 

FLACONVEit,  flacc.,  V.  n.,  vider  des  fla- 
cons : 

Et  tous  /loeconnerentsibien  que  le  bruyt 
vint  partout  le  camp  comment  le  prison- 
niprestoit  de  retour.  (Rab.,  1.  II,  ch.27,  "'•d. 
1M2) 

pi-ACONNF-T, /lasc,  S.  m.,  petit  flacon  : 
Ln^  peti?  I.iblcaiix   d'or  en   façon    d'un 
flaconnet.   (1400,   Pièces   retat.    aurèg.de 
Ch.  Vf,  II.  332.  Dourt  d'Arcq.) 
Ilola!  il  me  rient  appi^tit 
Du  Tiiiler  mon  /Ituconnrl. 
Ponrtanl  me  faolt  bojte  unfi  petit 
De  re  Tin  tont  cler  et  tool  net. 
(Mfil.  de  .S.  nid.,  p.  179,  Curnanilet.) 

1.   FL,ACOL'B,  voir  FLAC. 

i.  Fi.AcuuE,  voir  Flasque. 
Ff.ArouKAU,  s.  m.,  tas,  monceau  : 


FL.\ 

Tous  les  jours  les  murs  s'nbattoienl,  et 
y  cheoient  devant  eux  par  grands  flac- 
queattx,  auxquels  il  falloil  nipttre  résis- 
tance, et  les  remplir  de  foins,  de  bois,  de 
terre.  (G.  Chastkll.,  Chron.,  I,  156,  Kerv.) 

FLACQUER  (se),  V.  réfl.,  SB  jeter  avec 
force,  se  mettre,  se  flchor  : 

Flacquons  nous  la  et  daubons  des  mâ- 
choires. {Comédie  des  prov.,  II,  3,  Ane. 
Th.  fr.,  IX,  50.) 

1.  FLACQUIER,  voir  F(,ACHIER. 

2.  FLACauiER,  VOirFLASSIEH 

FLACQUis,  voir  Flachis. 
FLACTiR,  voir  Flatir. 

1.  FLAEL,  flaiel,  flayau,  fliel,  s.  m., arme 
oITensive,  composée  d'une  masse  de  fer 
retenue  par  nn  bout  de  chaîne,  par  une 
bande  de  cuir  ou  une  hielle,  à  l'extrémité 
d'un  bâton  : 

Son  /lad  prent  et  met  on  place, 

A  Genfiroy  sur  le  heaume  en  donne. 

(xiv*  B.,  le  Livre  de  Lusignan,  Mêlas.,  .S310, 
Micbel.) 

Des  maces  de  Damas,  de  flittu.v 
Des  piqnes  qne  les  Flamens  ont... 

(E.  Descbamps,  Poés.,  Uichel.  840,  f»  350».) 

—  Fig.,  aflliction  : 

Dens  me  doinst  ançois  tel  ator 
El  tel  /laie!  et  tele  entente 
Dont  ma  car  despite  se  sente. 

(Ste  nais,  Ars.  3S27,  f°  ItJ.'i 

—  Sujet  d'affliction  ; 

Regarde,  France,  et  voy  -  omment  besongue 
Ton  fort  payait,  le  hanlt  prince  d'Oranfte. 
(MoM.vET,  Cliaiu.  sur  ta  Journée  de  Guineyale, 
ap.  I.er.  de  Lincy,  Ch.  hist.  fr-,  I,  3fl4.)  \ 

2.  Pi.AEL,  voir  Frael. 

FLAELE, /?ajreJ/e,  s.  f.,  fléau,  punition  : 
Mais  Dex  plevis  ma  loianté, 
Qne  sor  mon  cors  mete  flaele 
S'onqnes,  fors  cil  qui  m'ot  pocele, 
Out  m'amistié  encor  nul  jor. 

{Tristan,  t.  I.  p.  4,  Michel.) 
En  flagelle  dn  vice, 
(/-a  Compl.  de  Dignanl,  191,  Anal,  leod.,  dans  les 
Chron.  Iielg.) 

Dont  cesseroient  plusieurs  punitions  et 
Pagettes  de  Dieu.  (Seyssel,  fa  Grand  mo- 
narchie, II,  14,  éd.  1540.) 

Fi.AELEMENT,  flaielemcnt,  -  ont,  flayel- 
lement,  s.  m.,  coup  de  fouet,  flagellation  : 
Il  bat  les  nns  dirersement 
El  donc  son  flaelemant. 
(nom.  des  trois  Ennem.,  Ars.  .';201,  p.  260''.) 

natures  et  Jlaelemens.  {Heures  de  la  Pass. 
J.-C,  Richel.  15212,  f  152  r».) 
Apres  tonrmens,  labeurs  de  corps  et  veines. 
.Mille  tonSOet», /lagellrmens,  et  peines. 
(Cr..  Mas.,  Trisi.  eers  de  Beroald,  éd.  tiiOB.) 

—  Fig. : 

Amis,  qn'icisl  flaietemfnl 
Qui  tant  nnt  duré  Innjement, 
Fait  il,  que  des  ore  mais  remaienint, 
Dont  treslote  la  genz  «e  plaiinent. 
(Des..  D.  dr  Korm  ,  II,  4«C4,   Michel.) 

1.  FLAGLER,  jtaHler,  jlaiekr,  flageller, 
verbe. 


FLA 

—  Act.,  fouetter,  fustiger  : 

En  travail  des  urnes  ne  sunt,  e  od  humes 
n&serunt  Mêlé.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
LXXIl,  S,  Michel.) 

Ki  l;i  unques  murmurel  del  flael  Deu,  ke 
fait  nltre  chose  ];e  acuseir  la  justice  de  celui 
ki  ftaelet  {Job,  p.  489,  Leroux  de  Lincy.) 

Le  vendredi  laissas  ton  cors  crocefier, 
Combalre  et  flacller  et  de  lance  percier. 
■   fJ.  BoD.,  Sa.t,,  ccLvii,  Michel.) 

Li  diables  sur  els  cnreienl 

K  paeloenl  e  si  bateient. 

(Marik,  Purg.  de  S.  Patrice,  1017,  Roq.) 
Cil  qui  ad  malvais  père,  raalvaise  est  s'eritez  : 
Cil  qui  ad  fieble  chief.  sovent  est  flaelez. 

(Thom.  le  mari.,  128,  Bekker.) 

—  Fig.,  châtier,  tourmenter,  faire  souf- 
frir : 

Quant  ma  chançon  li  dira  lanonvelc 
De  la  dolour  qni  pour  loi  me  /Jaele. 
(Tnin.,  Chaiis.,  ms.  Berne  231,  t°  8.) 

De  la  douleur,  qni  ponr  lui  me  flaelle. 

(iD.,  ib.,  p.  05,  Tarbé.) 
Çans  qu'il  pins  aime  çans  flaielle. 
(G.  deCoinci,  Mir.,  ms.  Brnx.,  f  123''.) 
Cest  jugement  est  repelez. 
Car  sanz  nus  n'ert  pas  jugez, 
Sanz  nns  est  trop  flaeles  : 
Pur  ceo  deit  trover  pilez. 
(Lib.  Psalm.,  Oxf.,  Préf.,  p.  xxix,  Michel.) 
Mes  la  mort,  qui  les  bons  flaele, 
A  aporlé  félon  flael. 
fRuTEB.,  de  Monseigneur  Anseau  de  l'isle,  Jub.,  I, 
88.) 

Apres  ce  que  la  divine  puisance  Vol  eus 
flaelé  et  châtié.  {Chron.  de  S.-Den. ,ms.  Ste 
Geu.,  f»  254''.)  P.  Paris, /?aei/é. 

Lors  flaela  Dieus  Pharaon  et  sa  maisoun 
de  moult  de  flaels.  (Bible,  Genèse,  ch.  12, 
V.  17,  Richel.  1.) 

Et  cil  sunt  flaelez  que  avant  alerent  as 
overeignes  des  fil  Israël.  {Ib.,  Exode, ch.b, 
vers.  14.) 

—  Neutr.,  être  tourmenté,  être  agité, 
s'agiter  : 

Ogier  l'entent,  toi  le  cuer  li  flaele; 
Ben  set  c'est  feme  au  cri  qi  li  ot  fere. 

(ItAiMB.,  Ogier,  11894,  Barrois.) 

0  ses  .II.  mains  qn'il  ot  sor  sa  forcele 
La  vie  saut  qni  el  cors  li  flaele. 

(Meschans,  829,  Jonckb..  Cuill.  d'Or.) 
Bien  sent  la  mort  qui  el  cors  me  flaele. 

(Li  Covenans  Vivien,  1859,  ib.) 
Voit  le  li  rois  ;  tonl  li  coer  li  flaele. 

(Auherii  le  Bouraoing,  p.  30,  Tarbé.) 

Plus  dolente  el  plus  morne  que  n'est  la  touriciele 
Qui  a  perdu  iion  niasie,  dont  le  cuer  li  flaele. 
(neuv.  d'Aigrem.,  Uichel.  766,  f  3».) 

Cuors  de  famé  est  li  chandiaus  d'ues  : 
Plus  est  tornanz  ne  soit  eslnes, 
Kt  pins  haleté  el  plus  flaiele 
(lue  ne  fet  boillons  en  paele. 
(Le  Blastange  des  famés,  Jnb.,  Jongleurs  el  Trou- 
vères, p.  75  ;  Uichel.  837,  f"  2i0.) 
....  Li  cuer  li  flaele. 
(Jeh.  des  Pkeis,  Gesle  de   Liège,  II,    1778,    Sche- 
1er,  Gloss.  pMIol.) 

Norm.,  Bessin,  flleler,  être  agité  par  le 
vent  en  parlant  d'une  fenêtre,  d'une 
porte. 

2.  FLAEbiiii,  voir  Flagkler. 


FLA 


KL  A 


FLA 


Fi.vEi.os,  fraielluz,  s.  m.,  celui  qui 
manie  le  fléau  : 

Che  je  paisse  comancer  et  acomplir  l'ioslor 
ne  AUlle,  fraielluz  Dei,  li  fans  anmansor. 

(il*,  prit».  Mile,  ms.  Modène) 

FLAERYER,  VOir  FLAIRIER. 

FL.VEUTEUU,  voir  Flauteur. 

1.  FLAGE,  flaige,  s.  m.,  champ,  place 
en  général  : 

De  tantes  et  de  tret  porpreanent  molt  grant  flage. 
(J.  BoD.,    Sax.,    Lxi,   Tar.,  Michel.)  Autre   var., 
flaige. 

—  En  particulier,  champ  de  bataille: 

Dleat  D.inois  l'aos  l'aulre  ea  son  langaige  : 
Puions  nos  ent,  si  lor  laissons  \e  flaige  ; 
Car  ceste  gent  est  vers  nos  trop  savaîfie. 

{Aiiieri,  p.  S5,  Tobler.) 

U  est  trop  fol  qui  petit  borne  btasme 
Quant  il  le  voit  entrer  en  tel  bataille, 
Qnaot  je  entrai  hui  main  en  cesloi  /iage 
Sachiez  de  voir  ge  le  tien  a  folage. 
(Aim.  deHarli.,  Kichel.  "24369,  f°  80  V.) 

—  Bouge,  cuisine  : 

Le  suppliant  et  aucuns  autres  entrèrent 
en  la  maison  d'un  tavernier  et  trouvèrent 
au  flage  ou  bouge  d'icelle  ledit  Casin. 
(1403,  Arch.  JJ  158,  pièce  82.) 

2.  PLAGE,  S.  m.,  gain,  butin  : 

Mais  pnisqn'alnsi  est  vostre  melencolje. 
Qu'avez  pour  ce  snr  celle  advantage; 
Le  uiienU  venu  trouvera  povre  flage. 
(Perceforesl,  vol.  VI,  1°  'jr,  éd.  15-28.) 

^.    FLAGE,  S.  m.,  sorte  de  monnaie  : 

Pour  planter  pois  par  .viir.  femmes  a  .v. 

flages  le  jour  val  .vu.  gros.  (Compte  de  1353, 

Lille,    ap.    La    Fous,    Gloss.    ws. ,    Bibl.   | 

Amiens.) 

FL.VGEL,  -  eau,  s.  m.;  flageolet  :  | 

Fistula,  flageau.  {Gloss.  gall.-lat.,  Richel. 
1.  7684.) 

FLAGELER,  flaelei',  V.  11.,  jouer  de  la 
tlùte  : 

Flageler,  listulor.  (Gl.  gall.-lat.,  Richel. 
1.  7684.) 

—  Fig.  : 

Si  savent  (les  drafions)  flaeler  de  la 
langue,  que  les  foie  chetives  déçoivent,  et 
les  mêlent  au  desoz  par  leur  //ae(er  de 
lors  langues.  {La  response  del  Best,  mestre 
Rich.de  Furnival,  li  Cocodrille,  Hippeau.) 

FLAGELEiiR,  S.  111.,  joueur  de  flûte  : 
Flageleur,    fistulator.    {Gloss.    gall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

FLAGELLACiON,  S.  f.,  aclion  de  battre 
le  grain  : 

Et  dévoient  remanoir  en  ledicte  granche 
lez  estrains,  esteules  anz  flagellacton  re- 
conmencbie.  (Cft.  de  1282,  Clerm.,  Richel. 
4663,  f"  108  r".) 

FLAGELLE,   VOir  FLAELE. 
PLAGELLE.MENT,  VOir  FLAELEMENT. 

FLAGELLEUR,  S.  Hi.,  celul  qui  tour- 
mente,  qui  opprime  : 

Ennemis  de  paix,  flagelleurs  de  peuples. 
(J.  MoLLNET,  Chron.,  ch.  lxvi,  Buchon  ) 


—  Flagellant  : 

Toutes  les  bonnes  villes  estoient  plaines 
de  celles  gens,  lesquelles  s'appelloieut 
flagelteurs  et  confrères  par  manière  d'a- 
liauce.  (Jehan  Le  Bel,  Chron.,  1,  204,  Po- 
lain.) 

Celle  sette  de  flagelleurs  courroit  par  le 
monde.  (Id.,  ib.,  1,  205  ) 

FLAGELLEURE,  ftagellure,  s.  f.,  coup 
de  fouet,  flagellation  : 

Comme  aigneau  a  l'ocrision. 
Sera  mené,  sans  qu'il  murmure 
De  quelque  grande  ftagelture 
Qu'on  luy  face. 

(Viel  Test.,  9626,  A.  T.) 
Mais    pour    verberation    ou   flagelleure 
qu'ilz  luy  sceussent  faire   il  ne  parla  plus 
bas.  (BouRGOiNG,   Bat.    Jud.,  vil,  25,  éd. 
1530.) 

FLAGEOL,  -jol,  -  joil,  S.  ui.,  flageolet, 
petite  flûte  ; 

J'ai  souPtes  de  trop  beau  tor. 
J'ai  de  bons  jlageus  a  pastor- 
(bil  d'un   Mercier,    Crapelel,    Pror.  et    Dicl.  po- 
pul.,  p.  151.) 

Lors  r'oissîez  trompes  sonner, 
Corz,  tabourz,  flagens  et  chevretes. 
(GuiART,  Rotj.  ïign.,  11920,  W.  et  D.) 

Tabourz  sonnent,  et  flagiej:  pipent. 

(iD.,  a.,  18091.) 

Dont  il  (ist  flajolz  gracieux. 
(Chr.  m  PisAN,  Liv.  du  Chemin  de  long  estude, 
1062,  Piiscbel.) 
II  me  fanlt  on  Dente  on  flajoil. 
(mtiv.  N.-S.  J.-C.,lab.,  Mysl.,    II,  73.) 
Romps  les  flageols,  Dieu  Pan,  par  violence. 

(Cl..  Mar.,  Dallad.,  Caresm.1 
Plus  ne  m'orrez  Venus  metire  en  avant, 
Ne  du  flageol  sonner  chant  Bucolique. 

(Id.,  Opusc,  à  Fr.de  Bourè.) 
Tay  toi  petit  flajol  :  o  petite  muzette 
Haussant  ta  foible  vois  ne  fay  de  la  trompette. 
(J.-A.  riF.   Baif,  F.clogties,  1,  éd.  1573.) 

Qai  musette  et  flageol  a  ses  lèvres  usa 
Pour  le  donner  plaisir. 
(Ross.,  .\mours.  11,  xi.vii,  le  Voy.  de  Tours,  Bibl. 
elz.) 

Et  les  soufllets  jetteront  leur  vent  de- 
dans certains  flajols.  (I'alissy,  Recepte, 
Cap.) 

—  Fig.,  menterie,  tromperie  : 

Meschantement  endorniye  ay  esté 
Par  les  /laijeolz  dn  vent  de  trahison. 
(1513,  le  Depuciilage  de  la    ville  de  Tournaij, 

Arch.  dn  ÎSord  de  la  France,  nonv.  sér  ,  I. 

377.) 

—  Bavarilage  : 

Comme  le  saige  serpent 

Qui  an  doulz  son  va  s'oreille  estoupant 
Que  prins  ne  soit,  doit  dame  avoir  pensée, 
Sans  esconler  le  flajol  de  tel  gent  ; 
De  refuser  soil  saige  et  diligent, 
Que  pas  ne  soit  par  tel  vent  assolée. 
(E.  Desciiamps,  Pops.,  liichel.  810,  f  2c  3.) 

FLAGEOLEMENT,  -  gollement,  -  jolement, 
s.  m.,  action  de  jouer  du  flageolet  et  le 
son  de  cet  instrument  : 

"Vint  ung  bedonneur  ou  llagolleur  devant 
l'uis  de  la  taverne,  ou  bedonnemeat  ou 
flagollement  duquel  gens  se  assemblèrent. 
(1425,  Arch.  .1.1  173,  pièce  239.) 

Fist  grant  bruit  et  /lajolemeal. 

{Pasioralet,  ms.  Brux.,  f"  3G  v".) 


FLAGEOLER,  -  goler,  -  joler,  -  oller, 
verbe. 

—  Neutr.,  jouer  de  la  flûte,  du  flageolet  : 

J'oi  Bobin  flagnler 
Au  flagol  d'argent. 
(A.  DE  LA  Halle,  li  Cievs  de  Itobin  et  de  Marion, 
p.  375,  Coussemaker.) 

Tenant  en  sa  main  senestre  ung  flajol 
dont  il  alla  pas  a  pas  flajolant.  {Met.  d'Ov., 
Vat.  Chr.  1686,  f  26  r».) 

Savoir  flajoller  et  du  bas  voler  par  des- 
soubz  la  feiille.  (xV  s.,  Yalenciennes,  ap. 
La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Act.,  chanter  sur  le  flageolet  : 

Ponr  ce  que  ma  dame  vonloit 

One  nos  amours  fussent  chantées 

Par  les  mes  et  flajolees. 

(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f°  203'.) 
Pasteur  qui  conduiras  en  ce  lieu  Ion  troupeau, 
Flageollant  une  eclogue  en  ton  tnyan  d'aveioe. 
(RoKS.,  Sonti.  pour  Hélène,  II,  viir,  Bibl.  elz.) 

—  Neutr.,  causer,  babiller,  plaisanter, 
dire  des  sornettes,  des  fariboles  : 

A  çaus  qui  musent  et  /lagnlenl. 

(G.  DE  CoiNci,  ilir.,  ms.  Brux.,  f"  216».) 

Voicet  aillors  flajoleir. 
Ne  revaigno  plus  vers  mi. 

(Rom.  et  past.,  Il,  94, 'J,  Bartsch.; 

Ta  as  fait  le  moine  voler 

Par  force  de  tes  grans  richesses  : 

Mais  riens  n'y  vaut  le  flajoter: 

INe  te  fle  point  en  promesses. 
{Dit  rimé  qui  fu  fait  ponr  un  pretost  de  Paris 
nommé  Hugues  Aul/riol,  Richel.  I.  4641,  f  150.; 

Et  von  s  a  lez  cy  flajolant 

Dont  le  cner  ay  forment  dolent. 
(Chr.  de  Pisan,  Liv.  du  Chemin  de  lorni  estude, 
3931,  Piischel.) 

Ça,  sans  plus  flageoller. 
Mon  argeut. 

(Pathelin,  p.  52,  Jacob.) 
Et.  par  Dieu,  c'est  trop  flageollé. 

Uli.,  p.  108.) 

Je  croy  qu'il  nous  cuide  enchanter 
Pour  nous  /lajoller  en  l'oreille. 
(Greban,  ilist.  de  la  pass.,  23278,  G.  Paris.) 
Mais  d'où  viens  tu  de  flagoller:' 
(Farce  de  Mimin,  Ane.  Th.  fr..  11,  313.) 

—  Act.,  dire  en  bavardant  : 

Paix  !  J'escoute 
iVe  sçay  quoy  qn'il  va  flageollant. 

(Pathelin,  p.  65,  Jacob.) 
Ne  haute  point  les  manidicles  escolles 
De  Faulx  semblant  :  mais  en  Dien  le  consoUes 
Sans  que  le  cueur  soit  de  faincle  taché. 
Ou  ton  esprit  sera  bas  attaché. 
Quelque  oraison  que  des  lèvres  ftajolles. 

An  cuenr  gist  tont. 
(J.  Marot,  Docir.  des  Princesses,  xxil.  Rond., 
éd.  1532.) 

—  Tromper, piper  : 

Mais  bien  croi  qn'.ia  derrain  créasse 
Barat,  s'autre  conseil  n'eusse. 
Car  si  bel  m'avoit  flajolé 
Que  tout  sus  m'avoit  affolé. 
(Bruïant,  Chemin  de  poireté  et  de  richesse,  i  la 
suite  du  ilénagicr.  II,  27,  Biblioph.  fr.) 

Et  le  me  laissez  flageoler. 
Car  il  n'en  aura  autre  chose. 

(Pathelin,  p.  49,  Jacob.) 

Flageoler,  jouer  du  flageolet,  appartient 
2t  la  langue  moderne. 


I» 


R.\ 


FLA 


FLA 


FLAGEOLKHIK,  S.  (.,  ACtioIl  (lo  jOUef  tlU 

Qageolet  : 

Pour  ce  u'abaissez  point  la  poésie  a  la 
ineneslrerip,  violerie  et  flngeolerie.  (Ch. 
Fontaine,  QuiiM  Hor.,  p.  407,  Person.) 

ti..\OKoi.Bi.ii,-joteur,  -  goleur,-golleur, 
s.  ni.,  joueur  de  llute,  de  flageolet  : 

M  luette  est  sur  le  perluis    de   l'auhplit 
ainsi  comaie  est  le  doit  du  (lagoleur  sur  le   , 
Irou  de  la  felnlle.  (B.  DB   CoRD.,    Pratiq., 
IV,  2,  éd.  U95.) 

Vint  un;;  bedonneurou  ^/agodeiir  devjint 
l'uis  de  la  taverne,  ou  bedonneuient  ou 
flasollenient  duquel  gens  se  assemblèrent. 
(IIS3,  .\rcb.  JJ  173,  pièce  239.) 

—  Fi^'.,  flatteur,  engeùleur  : 

A  un^  baillarl,  vanteur  et  meuteur 
ordinaire,  rien  u'est  si  déplaisant  que 
quand  ou  le  reprend,  de  laquelle  folie 
congnoist  tout  huuiuie  snige  qui  escoutc 
les  paroUes  d'uug  tel  flajoieur,  qu'il  nourit 
un  cocu  scabreux  et  le  assouage  de  ses 
mains.  (\ef  des  Fols,  f«  39',   ap.  SlePal.) 

Borel,  dans  son  Trésor,  donne  flaioleux, 
conteur  de  sornettes  et  de  bagatelles. 

FuiuEoi.mit,  flajoWer,  s.  m.,  joueur  de 
flageolet  : 

Aux  burpeurs  rt  jlojolliers.  (1492.  S. 
Umer,  ap.  Lu  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
.\miens.) 

FLAGEOT,  flajol,  flagot,  s.  m.,  flageolet, 
petite  flûte  : 

Oiie  fflJDS  Tant  a  oir  qne  flajot  ne  restiel. 
(flow».  d'Alix.,  ^  lî»,  Michelanl.i 

Chaseaoi  ot  muiete, 
Wpe,  /lajol  et  frelel. 

(«on»,  el  put.,  Bariscb,  II,  30,  4.) 

L'aatrier  pasloare  seoit 
l.ODC  QQ   boisioD  ; 
Agoiaos  i:arJoit,  si  aroit 
fiojot,  pipe  et  bastoa. 
iJoctux  Dc  ISbcces,  Cha«s.,  Scbeler.  Trour.  belg., 
p    154.) 

Et  des  fittjn  et  des  «ieles 
I  tant  les  mélodies  bêles. 

ibvrmars  le  Gallois,  77i",  Steogel.) 

Troupes  taotir,  sooer  labors, 
Flajol,  fretel  font  lors  labor. 
iBkETEi.,  Tourn.  de  Chauc,  785,  Delmolte.l 
Trompeot  flaiol,  tabors,  frelel. 

(Id.,  I*.,  1336.1 
J'emporte  nitc  mi 
Flagol.  mus«  et  frelel  joli 
Oo'oa  m'a  earoTé  de  CoaloOrwe 
l'oor  le  pastoorel  de  Berri 
Kl  la  pastoure  de  Boaloagoe. 

(Kaoïs*.,  Poés.,  Il,  338,  .lu,  Scheler.) 

FLAGERADE,  S.  t.,  cspëce  d'arme  oITen- 
sive  ;  mot  employé  dans  les  régions  du 
midi  comme  fta'jeron  : 

Icellui  Uolsera  frappa  ung  grant  cop 
d'une  flagerade  sur  le  cap  d'icelliii  flUet... 
Le  suppliant  frappa  d'une  lance.  (147C, 
Arch.  JJ  204,  pièce  i58.) 

FLAGBRON,  s.  m.,  sort<;  de  bâton  : 

Un  baston  sans  fer,  nommé  flagerotl,  ai- 
guisièa  bout.  (1418,  Arcb.JJ  l'O.pièce  140.) 

FLAoïct;,  s.  /.,  action  bonli'use.  in- 
fâme : 


Ytn.'iyiner  ne  puis  /Jai/icf 

>t>  lorraeat  dit;ne  a  recouiptosc 

Oo  si  irant  et  si  Tillain  vice. 

(Therencf  m  /ranf.,  t»  58^  Verard.) 

Mais  i-omment  on  peut  on  sonjîer 
Ou'il  y  :iit  flai/icf  ou  dangier 
One  je  soye  mené  par  franldu 
Ku  la  maison  d'une  ribautde. 

(/«.,  f  loi».) 

Honteux  suis  quant  je  me  vois 
Tir  mes  flagicfs  débouté 
P*-  la  paleroetle  bonté. 

ilh.,  fiiT».) 

PLAGiciELs,  jlagUieus,  adj.,  déshono- 
rant, infime  : 

Cliascuus  llagitieus  estrc  quites  d'em- 
prendre  a  mal  l'aire.  (Boecede  ConsoL,  ms. 
Berne  363,  f  7  v».) 

Ou  seront  cenix 
Qai  diront  qne  pagicieur 
Sera  l'ouvrage  que  je  lays. 

(Therrnce  en  l'rani;.,  f"  Mi",  VcrarJ.) 

Je  vous  demaude  se  uug  hoiumi;  de  bien 
et  d'honneur  suyvra  la  maison  flagitieuse 
et  pleine  de  tourmens  pour  liayr  et  haban- 
donner  les  siens.  (BouKGOING,  Bat.  Jud., 
VI,  31,  éd.  1530.) 

Par  les  dites  longues  guerres  se  sont  le- 
vez quelques  aventuriers,  cens  vagabons, 
oiseux,  perduz,  meschaus,  flagilieiix,  aban- 
donnas a  tous  vices.  {Edil  de  Fr.  1"  qui 
enjoint  de  courir  sus  aux  aventuriers,  etc., 
2o  sept.  1523.) 

Choses  abominables  et  flagitieuses.  (Le 
Plessis,  Eihiq.  d'Arisl.,  t"  32  v,  éd.  1553.) 

FLAGIERE,  VOir  FLECUIEIIK. 

i'X.\GOLER,  voir  Flageoler. 
FL.vGOLEUR,  voir  Flageoleur. 

FLAGOLLEMENT,     VOir    KLAOEÛLEMENT. 

FLAGORNER,  verbe. 

—  Neutr.,  bavarder  : 

llelas  !  sire, 
Cbascnn  n'a  pas  si  faim  de  rire. 
Comme  vous,  ne  de  flagorner. 

(Palhehn,  p.  53,  Jacob.) 

—  Act.,  dire  à  l'oreille  : 

Apres  que  Aruaull  eust  dit  ces  choses 
publiquemeut  vint  flagorner  et  mettre  es 
oreilles  du  rov  que...  {Mer  des  cran.,  f"  57 
r»,  éd.  1532.)  " 

C'est  tout  le  même  langaige  que  mon- 
dict  maistre  a  flagorné  aux  oreilles  du  duc 
de  Nevers.  (Cahloix,  Mém.,  V,  2,  éd.  1757.) 

FLAGOT,  voir  Flajot. 

FLAGRANCE,-anc/ie,  s.  1.,  bonne  odeur, 
parfum  : 

Si  s'espaodoit  la  vnns  pagrancke 
De  clielc  tr"S  souef  oilour. 

(.W/r.  de  S.   Eloi,  p.  -23,  Peigné.) 

FLAGRANT,  adj.,  qui  exhale  une  bonne 
odeur;  employé  subst.  au  sens  de  bonne 
odeur,  parfum  : 

Et  le  Pagratit  de  sa  suave  al.-iine 
Apovriroyl  l'odorante  Sabee. 

(SCETE,  OWie,  ci.xxv,  éd.    1544.) 

FLAHUTELE,  VOIT  FLAUTELB. 

Fi.vin.TEii,  voir  Flautrh. 


FLAIEL,  voir  Fl.AEL. 
FLAIELEMENT,  VOlr  KlAELIÎ.ME.NT. 
FLAIBLER,  VOir  FLAELER. 

FLAiGE,  voir  Flage. 

FLAIHUTEL,  VOir  FLAUTEL. 
FLALME,  voir  FLAMME. 

FLAiN,  s.  m.,  flanchet  : 

Les  colez  de  mouton,  le  maigre  des  lars, 
la  graisse,  et  les  flains....  que  ceulx  de  la 
cuisine  a  qui  ils  apparliennent  porront 
avoir  a  leur  prouffit.  (Etats  des  o/lic.  du 
duc  de  Bourg.,  \>.  253,  ap.  Ste-Pal.) 

FLAiNCHiR,  voir  Flechik. 

1.  FLAiNE,  s.  f.,  espèce  de  coutil  : 

Les  lins  de  Cahors  emportent  le  bruit 
pour  estre  fort  blancs  etcottonnez  comme 
laine  :  aussi  en  fait  on  de  bonnes  yZaines  a 
faire  licts.  (Du  Pinet,  Pline,  xix,  1,  éd. 
1566.) 

L'invention  des  flaines  et  matteras  est 
venue  de  France.  (lD.,tfc.) 

2.  FL.viNE,  s.  f., citerne? 

L'une  de  ces  isles,  avironnee  de  la  mer, 
n'a  flaine,  ne  puich,  ne  fontaines.  (J. 
Molixet,  Chroii.,  ch.  cccxxviii,  Buchou.) 

1.  FLAIR,  S.  m.,  sorte  de  poisson,  le  flet: 
Plais,   quarriax,  flairs.   (Crap.,  Prov.   et 

dict.pop.) 

2.  FLAIR,  flar,  s.  m.,  odeur  : 
Si  sainte  odeurs  et  si  sainz  /lairn 
Istde  celé  herbe. 

(G.  DE  COLNCI,  de  rEinper.,  Kicbel.  23111, 
f"  2GS''.) 

Tosl  Ht  isnelement  la  cuisine  querez 
Dout  li  llars  est  issuz. 

(Prise  de  Jer.,  Richel.  1374,  f  86''.) 

Pays  de  Bray,  flair,  mauvaise  odeur. 

FLAiRABLE,  /ierai/c,  adj.,  QUi  cst  agréa- 
ble k  flairer,  qui  a  bonne  odeur,  parfumé  : 

Que  jouer  en  ce  parc  n'ailliez 
Qui  tant  est  biaus  et  bien  /lairaliles 
O'erbes,  de  fleurs  si  delitables. 
De  violettes  et  de  roses. 

{Rose,  ms.  Corsini,  f  134'.) 

D'erbes,  de  Hors  tant  bien  /leratles. 

(II/..  2047C,  Mcou.) 

Les  muremiles //ai;  ai/es 

Uo'elles  portent  eu  leur  narines. 

Les  pierres  pendant  aux  poitrines. 

Et  es  frootiaux  snr  lenrs  sourcis 

Seront  convertis  en  plouroirs. 

(E.  Desch.,  Poés.,  Ilichel.  840,  V  53-2-'.) 

FLAIRANT,  flerant,  fleiranl,  fleurant, 
flarant,  flarianl,  adj.,  odorant  : 

Cascuns  ot  mit:  caiiiel  de  roses  bien  flarianl. 

(Chev.au  cygne,   1261,  llfin.) 

Kle  ost  plus  blanclie  que  la  noif  qui  resplent. 
Et  plus  vcrnicille  que  la  rose  flerant. 

(Prise  d'Orenge,  666,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Ele  est  flciranz  comme  essientiers. 

iltom.  du  .S.  Graal,  37,  Micbel.) 
La  terre  se  coinuiance  a  revestir  et  parer 
des  nouvelles  herbes  /Jewiaiis.   (Girart  de 
nossillon,  ni?    de  Beaune,  éd.  L.  de  Mon- 
tille,  p.  B9.  , 


FLA 


FLA 


l'I.A 


1!) 


A  l'nmbrp  d'nns  .irhri>  nnUhl'' 
Qni  psloit  hel  (>l  bien  /Inirant. 
(Jaq.  Milf.t,  Dfslruct.  âr    Tn>;ir,  Prol.    1i, 

Slengel.) 
En  lien  de  toi  flas  H  je  vins  accoler 
De  mes  denr  bras  la  flairanlf  ramee, 
Qn'anlnor  'ie  moi  avois  mise  et  semée. 
(Cr..  Mak..  Episl.  ilaquel.  a  P.  (le  Prov  ,  i:,\l.) 

Romarins,  lavandes,  œillelz. 
Nobles  marpiieriles  ftciiranles. 

do..  Temple  de  Cup.,  éd.  1SS8.) 
Marjîncrite.s,  lis,  et  œillelz, 
r.issevelonx,  roses  flairantes. 

(h,.,  ih.) 
Des  dropueset  espiceries  bien  flairnnles. 
(C/iOS.  mem.   escr.  p.   F.  Bicher,  p.  138, 
Cayon.) 

Boncbe  d'anmooe  lonle  pleine, 

Ooi  m'engendre  de  ton  h.ileine 

Un  pré  de  flenrs  a  cbaqoe  part 

On  ta  flairante  odenr  s'epart. 
(Uoss.,  Od.,  Od.  retrancb..  Il,  -187,  lîiliK  clz.) 

Sur  la  terre  semez  les  flairantes  odenrs. 
(Koi.-  Betuolacd,  Egl.  s:tr  le  tombeau  de  Macri- 

Les  bien  flairantes  aleines. 
(Vaiq.,  Fpitaphe  de  fi.  Belleaii,  éd.  1RI2.) 

-  Dans  lin  sens  défavorable,  puant  ; 

Et  derachent  cuinme  flarant.  (Dial.  B. 
Ambr.,  m.'.  Epinal,  Bonnardot,  Arch.  des 
Miss-,  3'  sér.,  I,  278.)  Lat.,  ut  fetentem 
expuunt. 

liens  qni  ta  poisance  moslras 
Canl  Lazaron  resuscitas 
Ki  quatre  jors  ont  esteit  mors 
Et  ja  asloit  flairanz  et  ors. 
(Vie  Ste  Jiiliane,  ras.  Oxf.  BodI.  Canon,  mise. 
71,  f  80  T".: 

Se  li  cors  est  si  flairans  que  il  ne  puist 
estre  en  le  glise.  (Règle  de  Citeaux,  ms. 
Dijon,  fMO  K) 

FLAiREis,  flereiz,  s.  m.,  flair,  bonne 
odeur  : 

De  Todor  des  espisses  et  del  bon  flaireis 
Denst  estre  par  droit  .i.  malades  caris. 

(Roum.  d'Alix.,  1°  SO'',  Michelanl.) 
Del  odor  des  espèces  et  del  bon  flereiz. 
(II/.,  Richel.  2i36i,  f»  84  y".)  Ms.  fleeriz. 

Fi.AiREMEXT,  fleremeïil,  peuremeiit,  s. 
m.,  action  de  flairer,  flair;  odenr  qui 
flatte  le  flair  : 

Par  ce  donz  fièrement 
Tonz  colgnorent... 
(.Dial.  de  S.  Grég.,  ms   Evreni,  f  103''  ) 
StnellyuR    with     the  nose,    fleurement. 
(Palsgbave,  Esclairc,  p.  271,  (Jénin.)    ' 

Chiens  de  bonne  nature,  de  bon  flaire- 
menl.  (N.  de  Bris,  Instilut.,  f°  118  v«.) 

Sapax.  Qui  lia  prand  flairemenl.  (R.  Est., 
T)iclionariolum.) 

.\ucuns  venins  tuent  incontinent  qu'ils 
sont  dévores,  aucuns  par  le  seul  touche- 
ment,  les  autres  par  le  flairement.  (Le 
Blanc,  Trad.  de  Cardan,  f»  54  r»,  éd 
I5S6.) 

La  propriété  du  boire  est  qu'il  soit  suave, 
et  dous,  et  puissant  :  par  la  suavité  il  dé- 
lecte le  goust,  par  sa  force  il  délecte  le 
flairement.  (1d.,  ib.,  f»  172  r».) 

Le  flairement  de  thym  est  souverain  pour 
exciter  ceu.x  qui  sont  pris  du  haut  mal. 
(LiEBAULT,  Mais,  rust.,  p.  239,  éd.  1597.) 

Le  flairement  corrompu,  voire  presque 
perdu,  se  remet  parle  souvent  manier  et 


flairer  de  la  meule,  (n.  de  Sebiî.,   Th. d'à- 
qr..  vin.  S,  éd.  1605.) 

Se  disait  encore  au  xvii»  siècle  : 

Les  vices  de  l'odofenient  sont  abolition 

ou  diminution    du  flairemenl.    (La  Fbam- 

nois.,  Œuv.,  p.  366,  éd.  1631.) 

1.  FLAiitiER,  flerier,  flarier,  flaeryer, 
verbe. 

—  Neutr.,  fleurer,  exhaler  une  odeur  : 
Onanl  ge  le  senti  si  /ïuinVrOebontondo  rose), 
fie  n'oi  talent  de  repairier. 

(Bosc.  1679,  Méon.) 

Et  quant  je  Toi  senlu  flerier 
Je  n'oi  talent  de  reperier. 
(Ib.,  ms.  Florence,  Rie.  275,»;,  f°  H"".) 

Flaeryer  bon  et  souef.  (146i,  J.  Laga- 
»Enr,,  Cathol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueue- 
ran,  Bibl.  Quimper.) 


—  Dans  un  sens  défavorable,  puer 

p.  : 


l'Ios  tost  porris  et  flaires  pis. 
(ROB.  OE  Bi-ois  Poés.,    Richel.    21301,  p.  .'lli".) 


Et  de  la  llor  ki  pnt  et  flaire. 
N'a  l'ora  de  la  biantei  ke  faire. 
(Ii>.,  ib.. 


Li  autre  les  portoient  (les  cadavres)  jus- 
ques  a  tant  que  il  flairoient.  {Chron.  de  S.- 
Den.,  ms.  Ste-Geu.,  f°  156^)  P.  Paris,  fie- 
raient. 

—  Fig.,  être  en  bonne  ou  en  mauvaise 
odeur  : 

Vous  saveis  bin  desns  se  son  linage  flaire. 

(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Lieijc,\\,  6343,  Scheler, 

Gloss.  phiïol.^ 
Jaqne  le  baslart  Derl,  qui  durement  li  flaire 
(Id.,  ib.,  II,  7768.) 

l'eile  chose  a  Dieu  flaire 

Quant  li  pastour  aiiz  lens  secreemeot  s'apaire. 
(In.,  !*..  33532.) 

—  Act.,  sentir  ; 

On  dist  que  mortiers  est  ades  les  aux  flarans. 
(B.  de  Seb.,  n,  385,  Bocca.) 

—  Parfumer  : 

0  Phebus  qni  le  monde  esrlaires, 
El  qni  la  terre  et  les  cielz  flaires 
Onqaes  ta  puissance  ne  cesse. 
(Froiss..  Pnés.,  Richel.  8311,  f  182  y") 

—  Inf.  pris  subst.,  flair,  odenr  : 

1,'ondeor  de  ce  flerier. 
(Dial.  de  S.  Greti.,  ms.  F.nmx,  P  103''.) 
...  donz  flarier. 

(Ib.,   r   111=.') 

2.  FLAIRIER,  flarier,  (trisyllabique), 
v.  n.,  flenrer  : 

Li  basme  et  le  ment[astrel  doucement  i  flarie. 
(Destr.  de  Rome,  331,  Groeber.) 

FLAiRiR,  verl)e. 

—  Neutr.,  fleurer: 

Monlt  pareslbeaus  li  bois  e  riches  le  defcns, 
Ftairist..    li  baumes,  la  mytre  e  li  encens. 
(Th.  de  KEJiT,  Geste  d'Alis.,  Richel.  24361, 
f»  71  r\) 

—  Act.,  respirer  : 

Li     convient    flairir    coses    de  'boines 
llaireur.  (Alebrant,  lieg.  de  santé,  Richel. 
1  2021,  f  32^) 


Fi.Ainoii.     nnr,  -  nr.  -  eur,  flcr.,  fleur., 
flaiir,  flciiir,  fraor,  s.  f.,  odeur,  senteur  : 
Et  la  meison  si  raempli 
De  la  précieuse  flereur 
De  l'oignemenl  et  de  l'oudeur. 

(Hom.  du  S.Graal,  250,  Michel.) 

l.a  esloient  les  herbes  qni  giclent  grant  flairor, 

(Roum.  d'Ali.r.,  f  SS',  Mlchelant.) 

Si  senti  une  tel  odur 
Tant  donz  e  si  bone  flerur 
(Maute,  Purg.  de  St  Patrice,  Richel.  2.'ilil7, 

r  11.1''  ;  Roq.,T.  l.",07.) 

Voit  (Lancelot)  en  l'autre  un  puis  dont 
la  fleior  ist  molt  puant.  (Gaut.  Map,  Lan- 
celot du  Lac,  Richel.  1430,  f°  33'.) 

Ge  la  vos  ferai  si  atorner  que  la  fleror 
qui  en  isse  mal  ne  vos  fera.  (Lancelol, 
ms.  Fribourg,  f  38'.) 

Et  de  lui  et  de  la  fleror  qui  de  lui  venoit 
issoit  une  maie  fleror  que  tuit  cil  de  leenz 
en  orent  mal  au  cuer.  (Ib.,  f"  113''.) 

Et  li  braquet  on  démené  grant  hn. 
Qui  \a  flairour  da  porc  orent  senLn. 

{.\ubery  le  Bourgoing,  p.  r>3,  Tarhé.) 

El  cors  li  aTala  d'nno  sainte  puison. 
Si  tost  corae  Richars  en  sentist  la  flairor. 
Il  est  salis  en  pies  com  s'il  n'eust  dolor. 
(Renaud  de  Monlauban.  Richel.  21387,  P  2i.) 

Plus  llairc  doucement  qnc  canele  alumcc; 
l.a  flairour  qui  en  ist  no  puet  estre  contée. 

(Fierabras,  6068,  A.  P.) 

Et  li  flairons  li  entre  el  cors 
Si  bonne  que  mult  li  plaissoit. 
(Gam-Tin,    2101,  Hippean.)  Impr.,  flairons. 

?Jnle  espèce  n'i  poet  valeir 
La  flanr  ki  senteit  en  cel  eir 
D'arbres,  d'erbes  e  de  flur, 
l'nc  n'oi  mes  de  teu  dnçur. 

(r.HARDfiY,  Josaphat,  197.'t,  Koch.) 

Diex  ne  Ost  ainz  espices  ne  Hors  de  bones  herbes 
Qui  ne  sente  flairor  très  parmi  les  fenestres. 

(Ane  dWvign..    I8SI,  A.  P.> 

Qaant  en  la  canbre  entré  sont. 

Tôt  maintenant  trové  i  ont 

Une  si  très  donco  flairor 

Dont  ases  mius  valoit  l'odor 

K'encens,  ne  pelre,  ne  canele. 
(Ren.  de  Beaujeu,  li  Biaus  Desconneus,   16  IS, 
Hippean.) 

Ausi  i  aïera  joie  de  odur 

On  tant  délit  ert  en  la  flerur... 
(Pierue  de   Pkckam,    Rom.  de  l.umere.  Brit.  Mus. 
llarl.  4300,  f»  79''.') 

La  fnntaine  ad  la  savur 
Chaingé  Inte  e  la  fleiur. 

(Modioenna,  710''.) 

lînke  par  Ireit  ne  par  chahir 
En  issi  raaoveise  flanr. 
(Y,e  de  Marie  Egijpt.,  ap.  Crosselele,  Cliatenn 
d'Amour,  p.  107.) 

Goût,  saveur,  ne  flaircur  n'i  ot. 
(Benari  eontrefait,  Tarbé,  Poèt.  de  Champ,  ont.  n 
Fr.  1,  p.  97.) 

11  ne  le  peussent  pas  longuement  porter 
pour  la  flaireur  qui  tout  ades  croissoit. 
(Chron  de  S-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  199''.) 

Force  que  lor  alaiue  ne  lor  fraor  ne  ve- 
nissent  en  les  viandes.  (Voy.  de  Mare  Pol, 
c.  Lxxxvi,  Roux.) 

La  fumec  et  flereur  preveroit.  (Vie  S. 
Jasque,  ms.  Alencon  27,  f"  110  r",) 

Li  pavement  de  desuz  ben  est  jnnché  de  llur 
Jannes,  vndcs  e  vermeilz.  ki  rendent  grant  flanr. 
(lion.  271(1,  Michel.) 


30 


FLA 


FLA 


FLA 


Par  la  force  de  la  fleureur  (liii  pouliel}. 
(Lie.  de  fisiq.,  ms.  Turin,  f»  6  v».) 

Si  lor  grevoil  uiout  en  l'ost  la  flairors 
des  mors.  (Esiories  Rogier,  Richel.  201Î5, 
f"  iSî".)  j 

Elle  (cette  pierre)  rend   une   souefve  (le- 
reur.  [chon.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  , 
3515,  f-  51  r».) 

La  mauvaistié  fust  tosl  descouverle  par 
la  flaireur  du  corps.  (Hist.  des  Emp.,  \ts. 
5089,  Mi  r.) 

Oa  oe  saroit  miens  demeoter 
Ao  monde  pics  doiilce  /Mirmr. 
illut.  ie  SI  Cresp.  et  SI  Crfspin.,  p.  170.  Des- 
salles et  Cbabaille.) 

Apres  fault  garder  l'odeur  et  le  Uair  que 
on  ne  quiert  ses  plaisances  en  odeurs  et 
fiaireurs.  {Le  Chapelet  de  Virginité,  de  la 
fleur  de  liz,  Frédéric  Godefroy.) 

Lors  print  une  rose,  si  uieist  par  dedans 
herbes  de  telle  nature  en  rendant  flaireur 
meslee  a  l'odeur  de  la  rose  quêtant  comme 
l'homme  le  fleuroit  en  son  dormant,  ja- 
mais ne  s'esveilloit.  Perceforest,  vol.  lY, 
ch.  31,  éd.  loîS.) 

Pour  la  fteureur  de  la  mer.  (Les  prophe- 
eiM  de  Merlin,  f«  30S  éd.  1498.) 

Janileur  et  rufOens  sentans  la  flaireur 
des  bordeauli.  (BoccACE,  Nobles  malh., 
II,  lî,  f«  36  V»,  éd.  1313.) 

Et  la  fieareur  Tait  ancons  embasmcr. 
(P.  Crlicoirc,  Uenas  propos,  illl.  éd.  ISil.) 

Bourg  ,  flairure,  odorat  : 

Le»  Ooriole.  avloa  la  verdare 

Flalaat  mes  jeui  et  ma  flairure. 
(RUTIF  DE  L.i  Bketo.mic,  il-  Xicoltts,  II,  p.  Î3, 
éd.  Liseox.) 

FLAIROS,  -  ous,  adj.,  qui  exhale  une 
odeur  : 

Tez  gens  i  a  k'en  lor  Tirant 
Sont  si  porri  k'il  sont  pnanl 
Corn  ne  les  puet  de  près  sofrir. 
Don  pnet  orgnes  a  celz  venir  t 
Elporiooi  ce  (ont  orgnillons 
Ci  chaitii,  ci  puant  flnirous  % 
fRoB.  DE  BlmI>,  Poés..    Richel.    îlaOl,  p.  SU».) 

FL.us,  S.  m.,  fagot  de  menu  bois  pour 
pécher  : 

Debas  fu... contre  les  peskeurs  a  fiais  ma- 
nans  a  Abbeville  de  cbe  que...  li  llaitieur 
ne  pooieut  ne  dévoient  peskier  a  fiais. 
(1Î90,  Livre  rouge  d'Abbev.,  ('  19  v»,  ap. 
Duc,  Flecla.) 

FL.\iSAiuiE,  voir  Kl.\ss.\de. 

FL.visAYE,  voir  Flassaie. 

FLAiscHE,  voir  Flache. 

Fi.AiscuiR,  voir  Flachir. 

FLAISSARDE,  VOif  FLASSADE. 

flaissaut,  voir  Flassart. 
FLAisTAE,  voir  Flesthe. 

FLAI.STUia,   voir  Fl,ESTHIIl. 

fi.AiT,  voir  Flat. 

FLAiTiEun,  s.  m.,  pôclifur  c|ui  se  sert 
du  Dais  : 

Debas  fu...  contre  les  peskeurs  a  fiais 
nianans  a  Abbcville  dcche  que...  li  flaitieur 
ne  poùienl  ne  dévoient  peskier  a  liais. 
(1290,  Litre  rouge  d'Abbev.,  f»  19  v»,  ap. 
Duc,  Flecta.) 


FLAiTiuR,  voir  Flestiiiu. 

FbAIVE,  voir  FOIBLE. 

FLAJOiL,  voir  Flagboi,. 
FLAJOL,  voir  Flageol. 

FLA.IOLEMENT,  VOir  F1.AGEOLEMKNT. 

Fi.A.ioLEn,  voir  Flageoler. 
PL.AJOL.EUR,  voir  Flageoleur. 

FLAJOLLIER,  VOir  FLAGEOLIER. 

FLAJOT,  voir  Flageot. 

FLAMAINGE,  voir  FLAMENGE. 
FLAMANCIIE,  Vdir  FlAMENGE. 
FLAMANGE,  VOir  FLAMENGE. 

FLAMBANT,  adj.,  brillant: 

Ces  mantelcts  garnis  d'un  pied  de  broderie. 
Bourses  et  espingliers,  flambons  de  pierreries. 
Seront  pour  le  butin  des  soldats  triompbaos. 
(Remonstr.  aux  femm.  et  fill.  de  la  Fr.,  Var.  hist. 
et  lilt.,  IV,  363.) 

Argot,  flambant,  éclatant,  superbe. 

1.  Fi.AMBART,  S.  m.,  graissc  recueillie 
à  la  surface  du  bouillon  : 

Souffleurs,  .11.  et  mengeront  a  court  et 
prendront  le  flambart  sanz  antre  chose 
prendre  fors  .VI.  menues  chandelles,  et 
prendront  le  flambarl  en  tele  manière  que 
li  polaifjes  n'en  vaille  pis.  (1283,  Orden. 
de  l'ost.  le  Roy,  Arch.  JJ  37,  f"  2  v».) 

—  Lumière  : 

(Philosophes)  qui  luisent  seulement  d'un 
petit  flambart  de  doctrine.  (La  Bod.,  Har- 
mon.,  p.  23,  éd.  1378.) 

CL  Flambet. 

2.  FLAMBART,  S.  111.,  Sorte  de  navire 
usité  sur  les  côtés  de  Normandie  : 

Voyant  ainsi  toutes  ces  paleaces  et  gal- 
lions,  carraques  et  carraqnillons,/îaîn6arIs 
et  flambillons  esparls  deçà  et  delà  sur 
l'océan.  (Sat.  Menippee,  p.  326,  Labitte.) 

FLAJiBAUT,  voir  Frambaut. 

FLAMBE,   voir  FLAMBLE. 

FLA.MBEL,  -  eaul,  S.  ui.,  càble  : 
A  Anthoine  le  cordier  pour  .xi.  toyses 
de  corde  et  ung  flambcaul  de  .viii.  toyses 
pour  ledit  engin.  (1402,  Compt.  de  Nevers, 
ce  57,  f»  16  v,  Arch.  niun.  Nevers.) 

FLAMBEOiR,  V.  H.,  flamboier  : 

Les    ieu9    des    Romains    leur    avoient 

samblé  ardoir  et  flambeoir.  (Bersuire,  T. 

Liv.,  ms.  Ste-r,en.,  f»  122''.) 

FL.vMUET,  s.  m.,  graisse  recueillie  à 
la  surface  du  bouillon  : 

Souffleurs,  II,  dont  li  uns  sera  maignens, 
et  mangeront  a  court  et  prendront  le 
flambet,  en  telle  manière  que  li  potage  n'en 
valle  pis.  (1285,  Ord.  de  l'hostel  le  roy, 
Pièc.  rel.  à  l'Hist.  de  Fr.,  XIX,  16.) 

Cf.  Flambart  1. 

Fi.AMBETE,  flaub-,  S.  t.,  diiniii.  de 
flambe  : 

Amastice  est  pourpris  de  couleur  mellee 
de  violete  et  de  rose,   et  jeté  une  flanbete 


de  soi.    (GniART.  Bible,    Ap'3c.,   ms,    8te. 
Gen.) 

-  Fig.  : 

Souft'rez  doncques  et  pacieniment  endu- 
rez que  le  souverain  medicin  vous  frappe 
de  la  flambele  de  tribulacion.  {Traité  de 
tribulacion,  Richel.  1009,  i"  15  v»,) 

FLAMBETER,  V.  H.,  flamber,  s'allumer; 

Mei  je  vi  .f.  grant  feu  do  lassus  avaler. 
Qui  se  mist  cnti'ens  .n.  ;  mouU  le  vifîambeler. 
(Doon  de  ilaience,  "67G,  A.  P.) 

Morvan  bourguignon,  flammeter  :  »  Une 
fois  que  c'a  flammelé.  » 

FLAMBEus,  adj.,  enflamiiié  : 

Latonides  flambcus,  qui  d'un  chemin  divers 
Or  la  nuit,  or  lo  jour  guides  par  l'univers. 
Pères  dn  teiis  aelé,  sus,  hâtes  vos  carrières. 
(Dn  Bartas,  la  Sepmaine,  iv,  éd.  1579.) 

FLAMBiCE,  adj.  f.,  de  la  couleur  de  la 
flamme,  vive,  éclatante  : 

Le  tiers  pan  de  ce  pavillon  estoit  de 
rouge  couleur,  formant  flambice,  et  se  nom- 
inoit  obligation  de  paroles.  (G.  Chastell., 
Livr.  de  paix,  vu,  347,  Kerv.) 

FLAMBiLLON,  S.  m.,  sorte  de  navire  : 

■Voyant  ainsi  toutes  ces  galeaces  et  gal- 
lions,  carraques  et  carraquillons,  flambarts 
et  flambillons  esparts  deçà  et  delà  sur  l'o- 
céan. (Sat.  Menippee,  p.  326,  Labitte.) 

Cf.  Flambart  2. 

Fh,.KMBi.^,llemble,  flambie, flambe,  flnnhe , 
famble,  s.  f.,  flamme  : 

L'iglise  d'Everens  trovom 
Qu'a  feu,  a  flamble  e  a  charbon 
Ertarse  (e)  pur  lui  malBmenl. 
(Be.v.,  D.  deNorm.,  Il,  42083,  Michel.) 
Astrent  lut  Berewic  a  flambe  e  a  tisnn. 
(JoBD.  F.iNTOSME,  Chron.,  803,  Michel,  D.  de 
Norm.,  t.  III.) 

Si  s'en  vint  par  le  parmi  le  palais  le 
petit  pas,  gelant  feu  et  flanbe.  (Lancelol. 
ms.  Fribourg,  1'»  100".) 

Ne  inonslra  pas  la  flamhle  fors 
Dou  fen  qui  li  estoit  ou  cors. 

(Florimont,  Richel.   79Î,  f°  28''.) 
De  fen  les  emple  et  de  flemble. 

(Rose,  ms.  Brnx.,  f°  68».) 

La  flamble  du  feu.  (Guiart,  Bible,  Gen  , 
II,  ms.  Ste-Gen.) 

Kt  li  dragons  enseraent... 
Qui  tant  gete  feu  et  flambre. 
(Vie  S.  George,  Richel.  902,  f»  115  r».) 

Des  verges  une  flamble  issit. 

(Bible,  Richel.  763,  f»  269".) 

Et  mettriez  leur  ville  a  feu  et  a  fambli' 
(Troilus,    Nouv.  fr.  du  xiv*  s.,  p.  200.) 

Et  ne  tint  pas  a  la  plus  part  des  gens 
que  on  ne  allast  mettre  son  hostel  a  feu 
et  a  famble.  [Ib.,  p.  122.) 

Et  demoura  le  dit  bolwerc  tout  en  feu 
i;t  en  flamble.  (Mathieu D'Escoucay,  Chron., 
],  311,  Soc.  de  ni.  de  Fr.) 

....  A  prosont  tu  ensonffres 
Cruelle  géhenne  en  feu,  flambes,  et  souffres. 
(Cl.  Mar.,  Triiles  vers  de  Bcroald,  éd.  159G.) 
Mesraos  la  l'errc  an  plus  bas  lieu  assise 
De  flambes  est  (comme  le  reste)  esprise. 

(Id.,  Met.  d'Oc,  I.  II,  éd.  1596.) 

—  Au  sens  moral,  passion  : 


FLA 


FLA 


FLA 


De  paour  que  d'avantiire  la  flambe  d'en- 
vie et  de  despitbrusle  son  anie.  (Juvenal, 
Reigle  monseigneur  sainct  Benoist,  f°  94  i°, 
éd.  1528) 

—  Terme  d'orfèvrerie,  flamme  : 

Une  salliere  de  cristal  de  roclie,  garnie 
d'un  couvercle  de  mesme  cristal,  enchâssé 
d'or  esmaillé,  au  hault  duquel  y  a  une 
flambe  d'or  enrichie  de  quatorze  diamans 
et  quatre  rubis  ;  a  l'entour  du  dit  couvercle 
V  a  quatre  rubis  et  au  dedans  d'iceluy  est 
iaillé  de  relief,  en  iceluv  est  le  sacrifice 
d'Abraham,  avec  neuf  diamans  et  deux 
rubis,  —  prisé  .iir.  efcus.  (1399,  Invent,  de 
Gabrielle  d'Eslrees,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

On  verre  de  cristal  fait  en  cloche,  garny 
d'or.esmaillé  de  rouge  clair  avec  de  grandes 
flambes.  [Ib.) 

—  Lt?  lis  j tune: 

Flambes  aussi  dedans  les  draps 
Y  meltre  pourras  hardiment. 
(Super/luilé  des  haMz    des  Dames  de  Paris,  Poés. 
fr.  des  XI'  et  xvi»  s.,  VIII,  -235.) 
Morv.,Bessin,Guernesey,/?ian6e,  flamme. 
Argot,  petite  flambe,  comme  petite  épée, 
couteau  à  l'usage  des  coupeurs  de  bourses  ; 
soldat  de  la  petite  flambe,  comme  soldat 
de  la  petite  épée,  coupeur  de  bourses. 

FL.\MBOiEMENT, -o(/ement,  s.  m.,  action 
de  flamboyer  : 

Encores  avecquesce  il  leur  sembloitpar 
fois  dedans  ce  flamboyement  de  couleurs 
qu'ilz  veissent  pucelles  et  dames  et  damoi- 
selles  ou  chevaliers,  selon  ce  que  les 
courages  de  ceuix  qui  la  regardoient 
estoient  afîectez.  {Perceforest,  vol.  III, 
ch.  34,  éd.  1528.) 

FLAMBOYEUx,  adj.,  brillant  comme  la 
flamme  : 

Ayant  haulte  lorcelle  et  gros  yeux  felles 
durement  et  flamboyeulx.  (G.  Ch.\stell., 
Chron.  du  D.  Pliil.,  ch.  lxxviii,  Buchon.) 

Semiramis  demora  vesve  en  la  flam- 
boyeuse  beaullé  de  sa  jonesce.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f»  72  r».) 

FLAMBRE,  voir  FL.\MBLE. 
FLAMECHE,   VOir  FLAMESCHE. 
FLAMEGE,  voir  FLAMESCHE. 

FL  AMEIN,  S.  m. ,  sorte  d'étoffe  de  Flandre  : 

Awec  ses  complices  ayent  destinuz 
aucons  marchiauz  avec  lour  marchiandises 
et  pluissers  baies  de  flamein  sus  la  segnio- 
rie  de  noutron  chier  sire  le  dux  de  Osta- 
riche.  (1373,  Arch.  Frib.,  1''  Coll.  des  lois, 
n»  69,  f"  19.) 

FLAMENG.\n,LES,  S.  Coll.,  les  Fla- 
mands : 

Il  fut  moult  courcbies,  et  plus  que 
d'aultres,  que  ly  faite  manière  de  gens  et 
villains  Flamengailles  r.voient  desconfit 
tant  de  h^irdis,  preux  et  vaillaus  hommes. 
[Récits  d'un  bourgeois  de  Valeiiciennes, 
p.  117,  Kervyu.) 

FLAMEXGE,  -  ange,  -  ainge,  ~  anche, 
flanm.,  adj.  {.,  flamande.  Ma  manière  de 
Flandre  : 

Geneviève  la  Flamenge.  {Liv.  de  la  Taille 
de  1292,  ap.  Géraud,  Paris  sotts  Phil.  le  Bel.) 

Se  ferirent  es  nés  ilamanches. 

'GfliRT,  Roy.  lign..  IS";-},  W.  ctn.i 


Pcrronelle  la  flamainge.  {Liv.  de  la 
Taille  de  1313,  Buchon.) 

Pour  .X.  barres  flamenges  ,  couples» 
gons  et  verrous.  (1323,  Trav.  aux  chat- 
d'Art.,  Arch.  KK3f3,  1"  62.) 

—  Feneslre  flamenge,  fenêtre  à  la  façon 
de  Flandre,  fenêtre  à  jambages  et  saillie 
hors  du  toit: 

Pour  faire  .m.  fenestres  flanmenges. 
(133.Ï,  Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch. 
Kli  as  f»  295  v.) 

Fenestres  flamenges.  (Ib.) 

Le  dit  torsier  est  roont  comme  une  tour, 
garni  de  plusieurs  souages  dorez,  crénelez 
devers  le  haut,  et  la  couverture  est  comme 
de  tieule,  et  y  a  .iiii.  fenestres  flamenges. 
(1360,  Invent,  du  duc  d'Anjou,  n»  741,  La- 
iDorde.) 

Fenestre  flamange.  (1403,  Arch.  JJ  160, 
pièce  31.) 

Mor\.,flamanche,  flamange,  s.  f.,  fenêtre 
h  jambages  et  saillie  hors  du  toit. 

FL.iMENGEL.,  S.  m..  Flamand  : 

J'ai  oi  mains  Flamengel. 

(Pael.  fr.  av.  1300,  I,   1016,  Ars  ; 

FLAMENGERIE,  S.  f.,  le  pays  de 
Flandre  : 

Si  se  parti  le  roy  Edouart  de  Farnakes 
ou  il  estoit  logié  et  s'en  vint  a  Monstreul 
et  la  se  loga  un  soir.et  l'endemain  il  vint  et 
tout  son  ost  logier  a  la  Flamengerie. 
(Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641,  f»  41  v.) 

1.  FLAMER,  flammer,  verbe. 

—  Neutr.,  flamber,  brûler,  être  en- 
flammé : 

Ce  fu  el  tans  c'arbre  florissent, 
Fnelles,  boscage,  pré  verdissent, 
Et  cil  oisel,  en  lor  latin, 
Doceraent  caotent  au  matin. 
Et  lote  riens  de  ]oie  /lame. 

(Perceval,  nis.  Mons,  p.  15.',  Potvin.) 
.\pres  si  lost  com  il  lenloise  (l'arc) 
Flame  U  fers,  l'airs  et  ]i  vens. 

(Ben..  Traies,  Richel.  ira,  f  91''.) 
Dame,  liist  Hues,  si  me  pnist  Dis  salver, 
Se  jou  dévoie  tos  les  jors  Din  pâmer 
Dedens  infer,  ens  la  carlre  cruel. 
Si  ferai  jou  toute  vo  volante. 

(Iliton  de  Bord.,  58:i6,  A.  P.) 
Quant  il  par  fu  venus  as  loges  et  il  lez  vit 
ardoir   et  flammer.   (Froiss.,    Chron.,  Il, 
360,  Luce,  ms.  Rome,  f°  80. i 

Le  fu  qui  apele  pâmer. 

(Pasloralel,  ms.  Bras.,  i"  3  t".) 

Une  antre  faict  flammer  Tardant  cercle  d'anhaolls, 
Et  l'autre  faict  couller  l'huile  tonte  bouillcnte. 
(Les  Ell'urts  cl  .issauls  faicts  et  donnez  a  Lusigtwii, 
Poés.  fr.  des  xv«  el  xyi"  s.,  VI.  3-26.) 

Non  autrement  qu'on  voit  une  ronge  comète 
Flammer  sanglaulement  sous  une  nuit  muetle. 

(Bons.,  les  Poim.,  1.  I.  Harang.,  Bibl.  eU.) 
Ke  voit  on  pas  flammer  longtemps  sur  le  foler, 
Leur  forme  retenant,  le  chesne  el  le  noyer  ? 
(Du  Ches.ne,  le  grand  Miroir  du  monde,  p.  167, 

éd.  1387.) 
On  prise  encores  pins  ce  pennache  de  mer 
Qn'on  voit  en  pleine  nuict   si  clairement  flammer. 
(Id.,  Si.v.  liv.  du  Grand  miroir  du  monde,  p.  63, 

éd.  1.588.) 

De  telle  hostie  autels  ne  flammenl  point. 
aE  Bla.nc,  Georg.,  f»  S9  r°,  éJ.  1G08.) 

—  Act.,  incendier  : 


Lui  bruslerent  et  flammerent  et  mirent 
en  cendres  toutes  maisons.  (J.  Molinet. 
CArore.,  ch.  cxcviii,  Buchon.) 

—  Infin.  pris  subst.,  action  de  brûler, 
d'être  enflammé  : 

Mais  ils  plasours  aiment  jusc'an  flamer 
Et  ja  n'auront  garison  de  la  flarae. 
(Fnoiss.,  Poés.,  Richel.  830,  F  326  v".» 

—  Flamant,  part,  prés.,  enflammé, 
flamboyant  : 

Dunad  lur  pluies, grisille,  fu  flammant  en 
lur  terre.  (Liv.  des  Ps..  Cambridge,  civ, 
32,  Michel.) 

E  flammanies  ad  les  goes. 

(S.  Brandon,   1010,  Michel.) 

Vint  uns  drapnns  flammanz  par  mer. 

(J» ,  ion.) 

Quant  il  oi  la  friente  d'ens 
Orrible  e  flammanz  e  feus 
Lor  sailli  lost  gole  haee. 
(Bes.,  D.  de  liorm.,  11,36218,  Michel.) 
Un  vrai  amant  par  Inyalraent  amer. 
Car  tons  est  fais  de  fn  ardant 
Qui  jusc'as  nnes  va  flamant. 
(Gaith.  de  Mes,  Ym.  du  monde,  Richel.  20-21. 
f»  99'.) 

Ele  tint  nng  brandon  flamant 
En  sa  main  destre, 

{Bcse,  3431.  Méon.) 

...  .1.  brandon  flammant. 

(Ib..  ms.  Corsini,  PU'^.) 
La  flammante  face   (du   serpent).  (Gbe- 
viN,   les   Œuv.  de  Nicandre,   p.    26,   éd. 
1367.) 

J'ay  vea  au  ciel  planetles  et  dragons 
Aiant  des  qneues  flammans   comme  charbons. 
(Les  J'ay  veu.) 

—  Fig.,  ardent,  brûlant  : 

Comme  estoient  lonr  cner  flamant 
E  d'aler  après  Dia  haslin. 
(RtCLis  DE  MoLiENS,  Uiserure,  Richel.   1521-2, 
f»  22  r°.) 

Com  estoient  lor  cner  flammant 
Et  d'aler  après  Bien  haslieu. 

(Id.,  i*„  Ars.  3U2,  f  204''.) 

Ore  aussi  bien  qn'adonques  fu 
Tient  amours  alumé  s  in  fu 
Dont  aujourdni  li  vrai  amant 
En  sont  de  soie  amour  flamant. 

(Couci,  17,  Crapelet.) 

Le  nom  de  flammant  donné  au  phéni- 
coptère  vient  de  ce  mot. 

Bourg.,  Yonne,  Ferreuse  et  .Morv.,  flam 
mer,  flamber. 

2.  FLAMER,  voir  FUEMEK. 

FLAMEROLE,  //amm.,s.f., petite  flamme, 
feu  follet  : 

Sorciers  et  sorcières,  flammerolles,  ou 
feux  follets,  et  lutins  ou  démons,  ou  es- 
prits qui  cessent  leurs  mauvaises  façons 
vers  minuit.  {Perceforesi,  vol.  II,  f-  13',  éd, 
1528.) 

1.  FLAMERON,  flamm.,  s.  m.,  petite 
flamme,  lumière,  flambeau  : 

Les  diz  drappiers  et  autres  dolent  et 
sont  tenus  de  aler  entrer  en  euvre  des  le 
point  du  jour,  des  caresmes  prenant  jus- 
ques  a  la  Saint  Rémi,  et  de  ouvrer  ans 
flamerons,  et  continuer  en  l'euvre  par  tout 
le  jour  jusques  a  la  nuit,  et  de  la  o-  ne"" 
jusques  a  caresmes.  (1372,  nrd.,  v,  593.) 


FI.\ 


FLA 


FLA 


Mert»!  m<>l«l.  iinli»ri'  cl  .inllrfs  met» 
r.niTr*.  |:i|nn,  charho»»  et  /tûnirrons^ 
Pour  me  refaire  plai  firosse  qoe  jamais 

|>IC.  JI*r«OT,  CoiHfltinlr  df  le  cloehr  if  Troyi, 
p.  19.  ap.  Michel,  Poi'i.  «jo/^ij.) 

Ton  dard.  Amour,  lelj  /lammerons  m'atance, 

Qae  ii  failloit  aa  désir  l'espérance. 

Lon  je  moorroit  qnanl  pins  j'aimerais  vivre. 

(V,«onx  PniLiïn .  Ext.  nig.  de  Fr.  Pel'trtpir, 
p.  4K,  éd.  1535.) 

Bonrg.,  Yonne  et  Perche,  flamberon^ 
flammtron,  morceaa  de  bois  à  moitié 
bnllc.  Champ.,  flammeron.  flammèche  de 
paille  que  le  vent  emporte  quelquefois 
très  loin  ,  dans  les  incendies.  A  Troyes, 
c'est  un  charbon  à  demi  cuil. 

2.  Fi.AMERON,  adj.,  brillant  comme  la 
flamme: 

l.i  paieos  l'a  saiiii  par  l'obers  flamfro». 
(E»lr.  n  Etp.,  f»  2.1  r°.  Gantier.) 

KLVMESCHE,  flamec)ie,flammesche,  flam- 
mesce,  flammasse,  flammace.  /ïammasc/ie,/7a- 
tnesque.  flammesque,  flamoiche,  flamiche, 
flamege,  falmeche,  falemesche,  falemesque, 
falemetche,  fameteuche,  faumesche,  s.  f.,  gé- 
néralement petite  flamme,  tandis  que  dans 
la  langue  moderne  ce  mot  ne  désigne  que 
la  petite  parcelle  d'une  matière  combus- 
tible qui  s'élève  en  l'air  tout  enflammée  : 

Kn  .XV.  Iia»s  o  en  .\\\.  o  en  .jx. 
Vil  l'on  famées  et  /lamntassfs  issir. 

Il.fs  Lok.,  ms.  Montp.,  f  98''-) 
Voit  an  fumées  'l  ilamoiehes  issir. 

(La  UorI  de  Garin,  li53,  da  Mèril.) 
Yraiement   tost  font  flamme,  mais  plus 
tost  refroident  en  flammasclie.  [Job,  p.  514, 
Ler.  de  Lincy.) 

La  hn'-be  en  fmauseke  el  en  cendre  | 

Fd  mise.  | 

(Lt-KAROBtirr,    Uir.     de    K.-D. ,    ms.     Chartres ,    ■ 
f   ii*.) 

\jt  /lanetçuei  et  les  tisons. 

(Uir.  de  .S.  Eloi,  p.  41,  Peigné.) 
Gardez  vos  drans   do  faletnekhes.    (The 
TreaUse  of   Walter  de  Biblesworlh,  p.  171, 
Wright.) 

S.  André  disoit  :  Que  sui  pe  fors  cendre 
pt  falmeches  et  boe  et  porreture  ?  (1279, 
Laoaest,  Somme,  ms.  (;harlres371,  ("39  r".) 
Que  sui  je  fors  cendre  et  falemesque,  boe 
et  porreture  1  (Id.,  ib.,  ms.  Soiss.  210, 
f"  76'.) 

Et  vil  le8  falemetches  montant  aussi 
comme  funiee  de  fournaise.  (Gdiart,  Bible, 
Gen.,  xxxiv,  ms.  Ste-Gen.) 

Les  flammesques  de  fu.  {Bib.  Iiisl.,  Maz. 
Mï,  f'  1.3  V».)  Flammesches.  (/(».) 

Rt  détint  faumeaeken  et  ccmlre. 

<t)ial.  de  S.  Gri'g.,  ms.  ETreni.  f»  liS'.) 

Mais  lions  ne  povons  dompter  Tommes 
Qui  portent  flammriehet  H  llaronies 
Kt  sont  draiions  «tserpentelles. 
11.  Lt  Frvm,  Halheolus,  I.  III,  -.KO,  Tricolel.) 

Fnvilla,  le,  [nmeleuchi>.  (Calholicon,  Ri- 
chel.  1.  17881  ) 

Les  flammetcet  de  feu  en  saillirent. 
fFnois?.,  Chron.,  Itichcl.  2646,  f»47^.) 

Ari  et  deslmis  mains  beans  poarprif. 
Corne  la  grant  terre  de  Wasse 
Et  mise  en  fen  et  en  fîammOAnf. 
'f.krot.  drr\ht.  de  Flore fe,  in.Sl,  neifl.,  Monora. 
poor  lerT.  »  l'hisl.  delà  Belg.,  t.  VIII.) 


Afln  *jne  Hiru  presf^rrp  ilçs  flamniorei 
D'enfer  ton  roy.., 
(G.  CHASTELHiii.  la  MorI  du  roij  Charles  VII. 
VI,  ir.fi,  KerT.) 

—  Torche,  flambeau  : 
Chireafaire/îomcchesel  candeilles.  (1395, 

Lille,    ap.    La    Fons,    Gloss.    ms.,    Bibl. 
Amiens.) 

Deux  coppons  de  flnmiches  employées 
pour  enfouir  sur  le  rivaipe  de  la  ville  ung 
[letit  enfant  que  l'on  ovait  trouvé  audit  ri- 
vaige.  (1471,  l'b.) 

—  Banderole  : 

Lep  flameges  des  cofîanons  de  l'église. 
(1444,  La  Bassée,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

FLAMESQUE,  VOlr  FlAMBSCHE. 

Ki.AMEsuRE,  voir  Flamisseure. 

1.  FLAJiETE,  -  ette,  flamm.,  s.  f.,  petite 
flamme  : 

De  SCS  beaux  yeulx  saillirent  les  flam- 
metes  qui  enflammèrent  mes  yeulx  d'amour 
ardanle.  {Troilus,  ^ouv.  fr.  du  xiv"  s., 
p.  912.) 

Il  regarda  Sodome  et  Gomorre,  etveit  la 
flammeUe  montant  de  la  terre  comme  fumée 
(le  fournaise.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible, 
Gen.,  XIX,  éd.  1334.) 

L'ne  fournaise  ardente  jette  toujours  feu 
et  flammetles.  (Calvin,  Insl.  chrel.,  IV, 
15.) 

2.  FLAMETE,  flamm.,  s.  f.,  sorte  de  lan- 
cette : 

Instrument  trenchant,  si  comme  rasoir 
ou  flammete.  (H.  de  Mondeville,  Richel. 
2030,  f»  108'.) 

Menues  incisions  a  la  jlamele.  {Jardin  de 
santé,  I,  27,  impr.  la  Minerve.) 

La  flammelle,  qui  est  instrument  pour  les 
chevaux.  (JouB.,  Gr.  cliii:,  p.  603,  éd.  1598.) 


FL.vMETER.  ftammeler,  y.  n.,  flamber, 
s'allumer: 

Apercevant  ja /îammeter  en  vous  les  es- 
tinceles  de  ce  beau  lustre  de  nayf  entende- 
ment. {Aleclor,  Ep.  dcd.,  éd.  1560.) 

FLAMEUS,  -eux,  flamm.,  adj.,  enflammé, 
de  flamme  : 

Ce  champs  est  arrousé  d'une  rosée  flam- 
meuse  et  sulphuree.  {Cboie  mem.  escr.  p. 
F.  nicher,  p.  140,  Cayon.) 

La  comète  qni  luit 
An»  longs  raions  fîammai.i. 

(Is.  Habert,  Méléor.) 

Comme  lorfCTre  habile 

Fait  essay  de  l'or  escnmciiv. 
On'il  espreuTe  et  distile 
En  son  foarneaa  flammciu:. 

(Cbassk^.s.,  Ps.,  XXV.  éd.    Irtl.i.) 
I.e  soleil  flammeui. 

l'Gnr.vix.  Troade,  i.> 
Premier  qn'antant  de  fois  ce  jnmpan  de  I.nionc, 
Tire  dn  sein  des  cani  s.i  (lameiise  conrooe. 

<IIabdv,  Mcetle,  acte  m.» 

-  Fig.  : 
Kmhrazei  ce  papier  d'une  œi  ladc  pammeme. 

(F..  Paso.,  la  Pitee.) 

I.  ri.AMicHE.    flamm.,  S.   L,  espèce  de 


gâteau  ou  de  galette  qu'on   fait  cuire  en 
chauffant  le  four  : 

Ves  la  Itenarl,  ou  il  s  en  va  ; 
Kl  si  enporle  une  /lamiche  ; 
Tosjors  nons  .<erl  il  de  la  briche. 
(Renan,  Suppl.,  Tar.des  v.  2-20!î-"2l3l4,   p.  ÎH2, 
Chabaille.) 

Du  forment  qa'il  fera  semer 
;Me  fera  anc'ouan  ftamiehe. 

(Rbteb.,  de  Brichemer.  I,  ÎOfl,  Job J 
Pristrent  une  flamiche  tant  seulement  en 
la  valeur  de   cinq  deniers  tournois.  (1382. 
Arch.  JJ  120,  pièce  248.) 

11  fist  certaines  flamiches  pour  lui.  {Beg. 
du  Chût.,  II,  256,  Biblioph.  fr.) 

V.arÎPz  doscendens  d'un  lertro 
(Joi  maton,  formage  et  tartre 
M'aportoient  ou  ftamiehe, 
Pomes,  poires,  blanche  miche. 
(Chr.  de  Pis.,  DU  de  la  Part.,  Richel.  83fi. 

r»  50  v«.) 

Les  Argippees  prennent  leur  vivre  d'un 
arbre  nommé  Ponlique,  de  la  grandeur 
d'un  figuier,  et  portant  fruit  dans  une  cosse, 
gros  comme  une  febve,  lequel  meur  ils 
espraignent  dans  leurs  langes^  et  en  font 
sortir  jus  noir  et  espais,  lequel  ils  appellent 
Aschy.  Ils  le  leichent  ou  bien  le  meslent 
aveclaict  qu'ils  boy  vent,  et  du  marc  font 
flammiches  qu'ils  mangent.  (Saliat,  Herod., 
IV,  éd.  15.36.) 

Dans  la  Picardie  on  donne  le  nom  de 
flamiche  à  une  sorte  de  galette  faite  avec 
de  la  pâte  de  pain.  On  l'étend  avec  un 
rouleau  et  on  la  met  au  four,  tandis  que  le 
bois  brûle.  On  la  retire,  aussitôt  qu'elle  a 
été  fortement  échauffée,  puis  on  y  met  du 
beurre  dessus.  Elle  se  mange  en  sortant 
du  four.  Les  Picards  ont  encore  donné  le 
nom  de  flamiche  à  une  tourte  aux  poi- 
reaux, celle  ci  diffère  de  la  première  en 
ce  qu'elle  est  faite  avec  la  pâte  de  pâtis- 
serie. (Roquefort,  Noie  sur  Le  Grand 
d'Aussy,  Vie  privée  des  François,  II,  290.) 

Jura,  flamusse,  gâteau  de  maïs.  Morv., 
flaimeusse,  galette  de  sarrasin.  Bourg.. 
flaimeusse,  galette  composée  de  farine  de 
maïs  et  de  seigle  délayée  dans  le  lait. 

2.  FLAMICHE.  voir  Flamesche. 


FLAMiDiAL,  s.  m.,  le  plein  air,  la  belle 
étoile  : 

Au  flimidial  ne  beoit  il  point  manoir 
par  une  nuit  hors  de  la  cité.  (Bersuire, 
T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  99».) 

Fi.AMiNE,  S.  f ,  glaïeul  : 

Gladiolum,  flamine.  (Gloss.  lat.-fr.,  Brit. 
Mus.  Harl.  978,  f»  26».) 

Sor  cest  rain  croist  la  flamine  qui  al 
non  selonc  le  latin  ensuivant  le  soleil. 
Car  quant  le  soloiel  lieve  si  s'aœuvre  In 
flamine,  et  quant  il  soslrait  si  se  reclot. 
{L'Arbre  de  la  palme,  Ars.  3167,  f»   54  r».) 

fi..\minc:ant,  adj.,  qui  parle  flamand  : 

Biens  immeubles   situes  dans  la  Flandro 

flamingante.   (Coût,    de  Bergh  S.  Winox 

Kuhr.  XIX,  art.  vill,  Nnuv.    Coût,  gpu  ,  I^ 

SSO"».) 

FLAMiON,  .S.  111.,  flaiiiinèche  : 
Qoe  Ii  fos  esticdi.  n'i  romest  flamioii 
(Geile  des  dites  de  Bourg.,   SS7,  Chron.  bol;. 


FLA 


FLA 


l'LA 


FLAMIH,  llasmir,  verbe, 

—  Neutr.,  se  dessécher  : 

-Murciduiii  facere,  faire  llamir.  {Closs- 
lat.~fr.  de  la  [in  du  xv  s.,  Scheler.) 

—  Rëfl.,  se  dessécher  : 

Marceseere,  se  flamir.  {Gloss.  lat.-fr.  de 
la  fin  du  xv  s.,  Scheler.) 

—  Part,  passé,  flami,  desséché  : 
.Mareidus,  flami.  (Gloss.   l.-fr.   de  la  fin 

du  XV»  s.,  Scheler.) 

—  Eiiflaiiiiiié  : 

Las  I  or  est  sa  pance  /tamie  (du  mauvais  riche) 

Ou  il  mcloit  sa  cure  loule. 

UtECuiis  DE  MoLiENS,   iliserere,  Ricliel.  iolll, 

f  ■23;;''.) 

...  Or  est  sa  pance  flasmie. 

((d..  ib..  Kichel.  \ai\'l,  f  2(i  r».) 
D'orgueil  eubrasez  et  flamis. 
IWatriqoet,  bil  des  .m.  sièges,  639,  Scheler.) 

FLAMissABLE,  adj.,  qui  SB    dessèche  : 

Pourrissable,  flamissable,  qui  tost  et  le- 
giereaient  se  llamist  ou  pourrist.  {Gloss. 
iat.-fr.  de  la  fin  dn  xv  s.,  Scheler.) 

KLAMISSABLE.MENT,  adv.,  61»  SC  dCSSé- 

chant  ; 

-Marcessibiliter,  flamissablenient.  (Gloss. 
lat.-fr.  de  la  fin  du  xv"  4'.,  Scheler.) 

■'■..AMissEURc:,  llainissure,  fiamesiire,  s. 
1'.,  séijheresse  : 

Plein  de  sécheresse  et  flamissure  ou  fla- 
Irissure,  plein  de  sécheresse  et  flamisseure 
ûu  flatrissure.  (Gloss.  lat.-fr.  de  la  ftn  da 
xv»  s.,  Scheler.) 

—  Fig.,  désignant  le  l'eu  de  la  concu- 
piscence : 

De  caeslé  en  liu  J'argeul 
Diaspré  sas  meauemeiit, 
l'or  le  peur  de  le  /lamesnre 
C'on  uomme  le  fu  de  luxure. 

(Henart  le  nouvel,  4345,   Méou.) 

FLAMMACE,  VOir  FLA.MESCHE. 
KLAMMASCHEj  VOir  FLAMESCHE. 

h'i.AM.viASSE,  voir  Flamescue. 

KLAM.ME,  ftaime,  s.  f.,  graisse  que  l'on 
recueille  sur  le  bouillon  : 

Nul  ne  mettera  en  sa  chandelle  point  de 
saing,  de  burre,  de  flaime,  de  cieu  de 
mesveicher  ne  de  cieu  d'Espaigne.  (1403, 
Stat.  des  Cliandel.,  Ûrd.,  viil,  399.) 

Point  de  saiu  ne  de  burre  ue  di'  flamme. 
Ib.,y.  597.) 

Cf.  FLAMBAIiT  et  Flambet. 
b'LAMMEEK,   VOif  FLAMOIER. 
KLAMMEK,  VOIf  FLAMER. 
PLAMMEROLLE,  VOir  FLA."*! EKOI.E. 
FLAMMEKON,  VOir  Fl.AMEUO.N. 

^■LAMMESCE,  voir  Flaaiesche. 

FLAMMETE,  VOir  FLA.'tfKTi;. 
l'I.AMMETER,   Voir  FlaMETEK. 
FLAMMEUS.   VOir  Fl.AMEUS. 
FLAMMICIIli,  voir  FLAMICHE. 


pi.,AMMiERE,  S.  m.,  flambeau  '.' 

Un   fiammiere   d'arinn,    si.\  soulz.  (1347, 

Ino.  de  J.  de  Prestes,  llibl.  de  l'Ec.  des  eh., 

XX.XI.X,  107.) 

FLAMJIOYER,   voir  FLAMOIER. 

FLAJioiciiE,  voir  Fla.mescue. 

FL.AMOiEU,  llammoijcr,  jlammeer,  v.  ii., 
flainboyer  : 

Voit  ces  grans  houles  lîamoier 
liu  l'air  pour  sou  corps  glierroier. 

U'astoralel,  nis.  Brux.,  P  ti  r".) 
Les  feux  que  nous  voyous  flammoyer  et 
reluire.  (Le  Plessis,  Ethni.  d'Arist.,  Ep., 
éd.  1533.) 

—  Flamoiant,  part,  prés.,  flamboyant  : 
Sauvages    regart   et  flammeans.   (Brun. 
Lat.,  Très.,  [>.  204,  Chabaille.) 

FLAN,  voir  FJ-AO.N. 
FLANBE,    voir  FLAJIBLE. 

1.  FLANCARf,  adj.,  des  flancs  : 

Apres  doit  lever  les  deu.\  neuds,  qui  se 
prennent  entre  le  col  et  les  espaules  ;  il  y 
en  a  deux  autres  qui  se  prennent  aux 
flancs,  et  pour  ce  on  les  appelle  flancars. 
(Du  FouiLL.,  Ven.,  ch.  xliv,  éd.  1S8S.) 

2.  FLANCART,  S.  III.,  pans  de  fer  dé- 
coupés qui  défendaient  le  dehors  de  la 
cuisse  ;  armure  protégeant  les  flancs  du 
cheval  de  bataille  : 

Ledit  Philibert  fournira  ung  homme  de 
trait  a  cheval,  habillié  d'une  brigandine  ou 
courset  fendu  aux  costes,  a  la  manière  d'A- 
lemaigne,  gorgerin, salade,  flancards.  (1474, 
Déclaration  des  bailliages  d  Ostun  et  de  Mon- 
cents,  Arch.  Côle-d'Or,  B  11724.) 

Et  des  quatre  chevaux,  deux  du  service 
pour  la  guerre,  dont  l'un  auroit  le  devant 
Ue  bardes  avec  le  chanfrain  et  les  flancars. 
(La  vraye  Hist.  des  troubles,  f"  139  r", 
éd.  1374.) 

Les  hommes  d'armes  seront  armez....  de 
curache  complette,  salade  a  baviere,  bar- 
buce  ou  armet  de  gorgent,  flancars  et 
fuites.  (La  CoLo.yBiEKE,  Th.  d'honn.,  II, 
p.  426,  éd.  1648.) 

FLANCEL,  voir  FLAONCEL. 

FLANCHE,  flanke,  s.  f.,  flanc: 
Isorie,  la  suere  le  roy,  le  soleit  sovent 
visiter  e  conforter,  e  si  fust  tré  bêle  e  gen- 
tile  damoisele  ;  e  aperçust  qu'il  fust  playé 
en  la  flanke,  e  ly  pria  pur  amour  que  yl  la 
dist  coment  out  uoun  e  de  quele  terre  fust 
e  en  quele  manere  fust  playé.  (FoiUq.  Fitz 
Warin.  Nouv.  fr.  du  xiv»  s.,  p.  102.) 

Si  on  les  frappe  des  mains  ou  du  doy 
(les  boeufs)  sur  les  flanches  qui  sont  empres 
les  hanches  de  derrière,  ilz  sonnent  comme 
ung  labour.  (Khere  Nicole,  Trad.  du 
Livre  des  Prou/fitz  champ,  de  P.  des  Cres- 
cens,  1°  100  v»,  éd.  1316.) 

FL.ANCHEL,  S.  ni.,  couverture  et  orne- 
ment des  rideaux  d'un  lit: 

Icellui  Parmentier  dist  que  le  temps  es- 
toit  cler  et  bel  pour  aler  au  trepant  quérir 
flanchiaux.  (1369,  Arch.  .1.1  100,  pièce  405.) 

FLANCUERiE,  S.  f.,  piècB  de  la  housse 
qui  couvrait  les  flancs  d'un  cheval  de 
guerre  : 


Tout  badlié  audit  armeurier  pour  faire 
un  bernois  de  cheval  ;  c'est  assavoir  flan- 
cherie,  piciere,  bannière  et  panuoncel 
(1352,  Compt.  de  La  Font.,  Douet  d'Arcn' 
Comitt.  de  Tanjent.,  p.  144.) 

FLANCHET,  S.  m.,  diminutif  de  flanc, 
partie  du  corps  entre  le  ventre  et  la 
Cuisse  : 

Icellui  Colart,  eu  soy  virant  et  tournant, 
tu  attaint  ou  flanchet  de  son  ventre  d'un 
petit  coustelet.  (1387,  Arch.  J.I  130 
pièce  185.) 

—  Partie  du  bœuf  en  dessous  de  l'ani- 
mal, entre  la  tranche  grasse  et  la  poi- 
trine ;  encore  usité  en  terme  de  bou- 
cherie : 

D'un  mouton,  le  flanchet  est  ce  qui  de- 
meure du  quartier  de  devant  quant  l'es- 
|)aule  en  est  levée.  (Ménagier,  II,  87,  Bi- 
blioph.  fr.) 

Trente  deux  longes  de  veau,  un  mouton, 
deux  flanchez  et  douze  livres  de  gresse. 
(1341,  Arch.  hospit.  de  Paris,  II,  93,  Bor- 

dier.) 

Bourg.,  Yonne,  flanchet,  viande  prove- 
nant du  flanc  des  animaux  de  boucherie. 

FLANCHiERE,s.f., pièce  de  la  housse  qui 
couvrait  les  flancs  du  cheval  de  guerre: 

Unes  couvertures,  une    flanchiere,  unes 

picieres,  et  une  tunicle  de   verveil pi- 

cieres  et  flanchieres  de  sauiit,des  armes  du 
roy...  item  flanchiere  et  picieres.  (Invent, 
d'armeures,  ap.  Duc,  Armalura.) 

—  Sorte  d'armure  : 

Apres  issi  li  contes  d'Erminac,  qui  avoit 
bien  huit  cens  hommes  d'armes,  de  quoy 
il  y  en  avoit  bien  trois  cens  couvers  que 
de  haubergerie  ,  que  de  flanchieres... 
(  Ystore  et  Chron.  de  Flandres ,  I  ,  389, 
Kervyn.) 

FLANCHIK,  voir  FLECHIR. 

FLANCOR,  S.  m.,  flanc,  côté  : 

Puis  ceint  l'espee  au  senestre  flaiicor. 

(Hottcisv-,  p.  34,  BourJillou.) 

PLANDOLLE,  voir  FRANDOLE. 

FLANDOUEH,  VOlf  FrANDOIR. 

FLANDRESCJUE,  S.  f.,  chaussB  il  la  laçuii 
de  Flandre  : 

Le  harnoys  de  jambes  et  de  pié  sera 
fait  de  chausses  de  maille  ou  de  flandres- 
ques  d'escaille.  (Habits  des  gens  de  guerre, 
Kichel.  1997,  f"  83  r.) 

FLANEL,  S.   m.   ? 

Et  est  le  fretel  dudit  couvelcle  d'un 
hyaume,  a  un  timbre  sur  lequel  a  un  fla- 
nel  plat,  qui  est  de  l'un  des  costez  esuiail- 
lé  u  un  escu  de  noz  armes,  et  de  l'autre  a 
un  escu  des  armes  de  Beauffort.  (1360, 
Invent,  du  duc  d'Anjou,  n»  442,  Laborde.) 

FLANET,  voir  Fi.AONNET. 

FLANGE,  S.  f.,  flan  : 

Est  dehuz  au  grant  prieur  une  flange 
entière  a  cornes,  garnie  d'oignons,  bien 
fecte  et  honnorablement.  (Ikicionale  de  S. 
Ctaude,i'"il  v",  Arch.  Jura.) 

Le  mardy  et  le  jeudi  de  toute  lakarezme 
doit  le  dict  révèrent   père   la    paste  pour 


iV 


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FIA 


FLA 


faire  les  flanges.  (Cî.  de  SkytI'HIERs.  Man. 
adm.,  ap.  Ferroul-Monlpaillard,  Hist.  de 
l'ab.  de  S.  Claude,  II,38i.) 

Le  chantre  et  le  preslre  de  la  prant  messe 
pregaent  iing  chacuns  une  flange  entière 
a  cornes  et  a  oignons,  (lo.,  ib.'i 

Faire  les  (langes.  {O/f.  elausl.  de  S.  Oyani 
I,  Génin.) 

Une  flange  entière  a  cornes,  garnie  d'oi- 
gnous,  bien  faicte  et   pondablenient.  (Ib.) 

FLANGIBLE.,  VOir  FRANGIBLE. 
PL.ANGIBR,  voir  FLBCHIBR. 

FLANT.in,  voir  Fléchir. 
KLAXKE,  voir  Flanche. 

FI.ANMEN'GE,  VOir  FlAMENGE. 

Fi.AXNET,  voir  Flaonket. 

FLANMERE,  S.  f..  Celle  qui  flâne  : 
J'en  ai  biea  une,  nne  esperle  fianniere. 
Kl  D'aillé  aacao  ea  rechercher  plus  loin. 
(.DoDBLET,  Poi'i.,  p.  Cl,  Joaaasl  ) 

On  trouve  au  coininencement  du  xvii" 
siècle  : 

De  ftnnierei,  de  macqaerelles. 
(Ver«  1609,  Let  Ballirui  des  ordures  du  monde, 
Var.  hist.  et  lin.,  III,  iS~.) 

FLANQUADE,  S.  (.,  attaquB  de  flanc  : 
Les  troupes  ne  se  suyvoient  pas  de  droit 
fil,  ains  comme  en  biais,  afin  de  faire  voir 
a  chacune  des  troupes  dedans  le  chemin 
de  Fontenay,  craicnant  que  Puypaillard  en 
feist  marciier  quelques  troupes  par  ce 
costé  la,  pour  leur  donner  quelque  flan- 
quade.  {La  vraye  Hist.  des  troubles,  t°i9l  r", 
éd.  1574.) 

FLAxijuE,  voir  Flasque. 

FLAXQUiER,  adj.,  de  c6té  : 

Il  n'y  a  point  de  portes  flanquieres,  car 
le  roc  euvironue  le  comble  de  l'église  de 
chacun  costé'.  (Dcscr.  de  l'Ethiopie,  p.  67, 
ap.  Léon,  Vescr.  de  l'Afr.,ti^.  1556.) 

FLAO.N,  //OH,  /Ion,  s.  m.,  pièce  de  mé- 
tal propre  à  monnayer,  morceau  coupé 
de  la  grandeur,  de  la  rondeur  et  à  peu 
près  de  l'épaisseur  des  espèces  ;"i  fabri- 
quer : 

Jehan  de  Uennes,  ouvrier  de  monnoye, 
a  esté  prins  et  emprisonnes  pour  souspe- 
çon  d'avoir  ouvré  flaons  de  monnoye  qui 
n'estoient  pas  de  bon  aloy.  (1376,  Arcb. 
JJ  110,  pièce  215.) 

Pour  cent  et  cinq  marcs  de  flans  blancs 
prests  a  nionnoyer  en  icelle  monnoye. 
(1405,  Ord.,  IX,  88.) 

Eu  la  maison  duquel  a  esté  trouvé  grant 
quantité  de  ladicte  faulse  monnoye,  avec 
certains  faux  fers  et  autres  outilz  a  mou- 
noyer,  et  plusieurs  flons  d'icelle  fausse 
monnoye.  (1417,  Ord.,  x,  406.) 

FLAONCEL,  flancel.  s.  lu.,  dimin.  de 
Oan: 

Il  y  01  (aolTrci  et  ooblees, 
Goierei,  tartei  et  flaonciaui. 

(Fautel,  Hichel.  H6,  f  32''.) 
Ftanceaulx    de    cresme    bien    succres. 
^.liénagier.  II,  100,  Bibliopb.fr.) 

Flanciaux  succres.  (/t.,  II,  92.) 

PLAONNEL,  s.  ni.,dimla.  de  flan  : 
Tartes,  partez, /iaonniau.r.  (1337,  Reg.  du 


Chap.  de  S.   J.    de  Jenis.,   Arch.    iM.M  28, 
f-  67  V».) 

FLAON-NET,  fiannet,  flanet.  flonnet,  s  m., 
dimin.  de  flan  : 

Uons  pains,  /tonnes  et  tartelettes. 
(Froiss.,  Poi's.,  liichel.  830,  f°  86  r";  Scheler,  I, 

9Î,  181.) 

Pastcz  et  flaonnes.  (1397,  Bail,  Arch.  MM 
31,  f"  245  r-.) 

Auxquelz  compaignons  icelui  Grissart 
donna  la  moitié  d'un  oison  et  des  flonnes. 
(1415,  Arch.  JJ  168,  pièce  381.) 

Flanet,  1.  artocaseus,  bret.  ilanesenn, 
(1464,  J.  Lagadeuc,  Catholicon,  éd.  Auf- 
Iret  do  Quoetqucucran,  Bibl.  Quimper.) 

Qnanl  je  liens  une  larlclelle. 

Un  ftanet  ou  on  casse  ninzeau. 

(Farc.  de  Jeniuot,  Ane.  Th.  fr.,  I,  291.) 
Il  hayssoit   les    femmes    el  les  salades 
comme    poison,    les    flannets ,  les    tarte- 
lesles.  (Des    Per.,    Noiiv.,  xix,   La  Mon- 
noye.) 

Champ.,  ïroyes,  flanet,    espèce   de  pe- 
tite tarte. 
Nom  propre,  Flanet. 

FLAONMEH,  flauiiier,  s.  m.,  relui  qui 
fait  des  flans  : 

Wistasces  devint  flauniers 
Et  esmeulliers  cl  baslelicrs. 
(Wislasse    le    Moine,  1817,  Michel.)  Inipr.,  /lan- 
«iers. 

Symou  le  flaonnier.  (1336,  Arch.    JJ   70, 

FLAPiR,  flappir,  foupir,  v.  a.,  friper  ; 
fig.,  faner,  flétrir,  abattre  : 

Toute  la  grant  triumphe  qu'en  cest  ostel 
souioit  tant  comblement  abonder  est  par 
ce  cas  flappie  et  teruie.  (Louis  XI,  Nouv., 
II,  Jacob.) 

Que  feroient  les  désespérez  par  maleur 
abattus  se  je  ne  les  aydoie  et  tendoie  la 
main  resuscitant  leurs  coraiges  jierdus  et 
leurs  voloirs  flapis.  (M.  le  Franc,  l'Estrif 
de  Fort.,  f»  lu  v»,  impr.  Ste-Gen.,  OE569.) 

Je  croy  que  vous  m'avez  aulresfois  ouy 
parler  des  bons  tours  que  me  firent  les 
moynes  de  Cunaud,  quand  j'y  lus  a  la  my 
aoust  mener  la  fleur  de  ce  bourg,  et  comme 
ilz  renvoyèrent  quinze  jours  après  vos 
cousines  et  ma  seur,  sentans  leur  corduan 
a  pleiue  gorge,  et  le  maroquin  d'une 
lieue  et  si  foupies  qu'il  les  fallut  mettre 
un  mois  en  mue  devant  qu'elles  eussent 
repris  leur  ply.  (Du  Fail,  Prop.  rust., 
p.  134,  Bibl,  elz.) 

Od  ne  ïoid  pins  ces  ijrands  chapprons 
Hooges,  carrez,  fourrez  et  ronds. 
Ces  couvrecliiefz  d'aune  de  large, 
Noirs  et  foupii.  a  double  estage. 
{Plaisant  blason  de  la  leste  de  liois,  Pocs.  fr.  des 
xv"  et  xvi"  8.,  XIII,  liS.) 

On  trouve  encore  au  xvii"  s.  : 

En  me  criant  :  Vilain,  lu  foupis  tout  mon  linge. 
(ScAiiRoN.  Jodelft.) 
Centre  de  la  Fr.  et  Annis,  foupir,  chif- 
fonner, friper.  Dauphiné,  flapi,  flétri. 

FLAQUER,  v.  ».,  former  une  flaque  : 

El  Bans  se  soucier 
.Si  elle  fond  (la  neige),   et  flaque  an  creui  de  son 
(soulier. 
Il  TOUS  passe  au  travers. 
(Gaichkt,  Plais,  des  Champs,  p.  -iSO.  éd.  1604.) 


L'un  conte  comme  il  seul  /laquer  dans  sa  semelle 
L'eau  du  marais,  qui  faict  que  la  plante  luy  selle. 
iId.,  ib.,  p.  271.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  flaquer.  flou- 
quer,  clapoter. 

PLAOUESSE,  voir  Flachesse. 

FLAQUiR,  voir  Flachir. 

FLAR,-  voir  Flair. 

FLARAXT,  voir  FLAIRANT. 
FLARER,   voir  FLAIRIER. 
FLARIANT,  VOir  FLAIRANT. 

FLARiER,  voir  Flairier. 
FLAs,  voir  Flat. 

FLASART,  voir  FlASSART. 

PLASCHET,  voir  Flachet. 
FLAsco,  voir  Flacubt. 

FLASCONNET,  VOir  FLACONNET. 

FL.ASKB,  voir  Flache. 
PLASMiR,  voir  Flamir. 

1.  FLASQUE, /ïacoue,  flanque,  s.  ni.  et  f., 
chacune  des  deux  pièces  d'un  afl'ût,  selon 
la  déflnition  de  l'Académie  : 

Arquebuses  garnyes  de  flasque,  calibre 
et  pouldre,  (1535,  Prêt  d'armes  aux  habi- 
tants, Arch.  uiun.  Avallou,  BB  1.) 

Une  flasque  de  kesne  de  xilll  pies  de 
long.  {ru.  de  1539,  Bétbune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.   ms.,   Bibl.  Amiens.)  Flacques.  (76.) 

Que...  vous  nous  fournissez  jusques  a 
quatre  cens  barquebuz  garnis  de  leurs 
flasques  et  pulverius  et  cinq  cens  corselets. 
(1557,  Lelt.  de  Henri  II  aux  bourgeois  d'A- 
miens, ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers 
Etat,  11,  648.) 

Pour  faire  quatre  eniretoises  aux /îasçUM 
d'un  canon,  {imi,  Dép.  de  deux  jiir.,  Arch. 
Gir.) 

Les  ennemis  meirent  le  fau  aux  flanques 
et  les  bruslerent,  de  sorte  que  les  dites 
pièces  furent  mises  sur  le  ventre.  (M.  DU 
Bellay,  Mém.,  {•>  310,  éd.  1582.) 

Noz  harquebuziers,  qui  estoient  en  garde 
sur  le  portail,  pourveurent  a  cecy,  tirants 
si  souvent  la' ou  ils  entendoient  le  bruit, 
qu'ils  leur  firent  abandonner  le  pont  ;  et 
fut  trouvé  le  matin  beaucoup  de  sang  et 
quelques  flasques  des  leurs  brisées.  (B.  de 
Salignac,  le  Siège  de  Melz,  p.  548,Michaud.) 

Un  grand  nombre  d'ail'uts,  flacques  et 
rouages  d'artillerie.  (Id.,  ib.,  p.  559.) 

2.  FLASQUE,  voir  Flachb. 

FLASQUET,  VOir   FlACHET. 

FLASSADB,  flassardc,  flasarde,  flaisarde, 
flaissarde,  flossade,  s.  f.,  couverture  : 

Convenoit  le  plus  de  nous  faire  peneaulx 
de  vielz  pourpoins  ou  de  vielles  flossades, 
qui  avoir  les  povoit,  pour  mettre  dessus 
nos  selles  et  sengler  dessous  nos  sengles. 
(J.  Le  Bel,  Chron.,  I,  71,  Polain.) 

Leurs  chevaux  estoient  couvers  de  flas- 
sardes  en  manière  de  bas.  {Ttahis.  de 
France,  p.  142,  Chron.  belg.) 

Pour  .VII.  flaisardes,  .vi.  pour  le  palfer 
mer,  et  une  pour  le   mesagier,   conlenant- 


FLA 


Vh.K 


FLA 


2S 


clia?cnne  ftaissarde  .11.  aunes  val.  ml.  m  s.   , 
(1436,  S.-iinier,  ap.   La  Fons,   Gloss.  «is., 
Bibl.  Amiens.) 
Flasarde  de  bloiicq.  (1448,  ib.) 
Meclre  sus  le  faict,  art,  labour  el  exer- 
i-ice  de  drnpperie  de  layne  et  de  soye,  de 
ftassade.   eschnllons,  harracans,  chapelle- 
ries .  (1498,  Ord.,  XXI,  103.) 

Aucuns  l'appellent  vache  de  mer,  (In 
raie  au  bec  pointu)  les  autres  pour  sa 
firandeur  flassade,  c'est  a  dire  couverture 
de  lit.  (L.  JouB.,  Ilisl.  despoiss.  de  Bond., 
XII,  7,  éd.  looS.) 

FLASSADiEii,  S.  111.,  ouvripr  qui  fait 
les  Passades  ou  couvertures  de  lit  : 

Jehan  Porquier,  flassadier.  (1471,  Arch. 
.IJ  197,  f'83  v°.) 

FLASSAiE,  -  aije,  -  oie,  -  oije,  flaç., 
liais.,  pauss.,  floss.,floç.,  flouss.,  fless.,  flocee. 
s.  f.,  sorte  d'étoffe  grossière,  couverture 
de  laine  ou  coton  : 

Lodix,  flassaie.  (Dict  du  père  l.abbe.) 

Qui  par  son  fils  faisoit  donner  la  jloçoie 
a  son  père  qui  estoit  povres..  (Compos'  de 
la  s.  escript.,  ms.  Monmerqué,  t.  II,  f°S4  r».) 

Pour  8  flocees  dont  les  fardiaus  furent 
couvers  de  sus  la  toille.  (1316,  Compt.  de 
Geoff.  de  Fleuri,  Douët  d'Arcq.  Compt.  de 
l'argent.,  p.  70.) 

Une  flossoye  pour  enfardeler  la  salle. 
{Compte  de  1339,  Arch.  nat.) 

.II.  paires  do  baschoues  et  .il.  flossaies 
pour  porter  pain  de  bouche.  (Compt.  de 
l'hôl.  des  n.  de  Fr..  p.  253,  Douët  d'Arcq.) 

Le  tonlieu  des  flossaies.  {Cart.  de  Lagny, 
Richel.  1.  9902,  f°  246  v°.) 

Estre  veslus  de  burel  ne  de  flaisaye. 
(VOrlorje  desapience,  Maz.  1134,  1. 1,  ch.  10.) 

Des  flassoies  d'Aurillac  étaient  apportées 
à  Provins  par  les  marchands  auvergnats. 
{Enquête  de  1388,  appartenant  à  M.  le 
docteur  Max.  Michelin,  ap.  Bourquelot, 
FoiJ".  de  Champ.,  1,  240.) 

Une  coutre  et  .i.  cussin  de  plume,  une 
viez  coutrepointe,  une  viez  flacaie.  (Dec- 
1397,  Invent,  de  meuhl.  de  la'  mairie  de 
Dijon,  Arch.  Côle-d'Or.) 

Qu'il  soit  couvert  d'aucune  grosse  flossoye 
de  laine.  (Fiiere  Nicole,  Trad.  du.  Liv.  des 
Proulfilz  champ,  de  P.  des  Crescens,  {"  gor", 
éd.  1316.) 

Pour  acheter  des  floussayes  pour  couvrir 
les  povres  dudit  hospital.  (1407,  Test,  enre- 
gistrés au  Pari,  de  Paris,  Tuetey.) 

Ainsis  le  ticat,  ainsii  l'essaye, 

Ainsi  les  yeiilx  â'una  /lossaye 

l.y  caevre  par  son  piteux  plour. 

(E.  Descb. ,  Pof's.,  Richel.  810,  P5lo«.) 
Touttes  avoient  le  visage  de  plaie,  les 
cheveulx  noirs  comme  la  queue  d'ung  che- 
val,pour  touttes  robbes  une  vieille  flaussoie 
très  grosse  d'un  lien  de  drap  ou  de  corde 
liée  sur  l'espaulle,  el  dessous  ung  povre 
roquet  ou  chemise  pour  tous  paremens. 
{Journ.  d'un  bourg,  de  Paris,  an  1427, 
Michaud.) 

Longieul  ou  flossaie,  lodex.  (1464,  J.  LA- 
GADEuc,  Calhol.,  éd.  AuQi-et  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

Quatre  colliers  a  chevaulx  garnis  de 
trebets  et  de  flossoyes.  (1486,  Inv.  demevb., 
Arch.  Aube.) 

(Povreté)  ne  est  couverte  que  a  moitié 
d'une  flessoie  faicte  de  tenves  palleteaulx. 


(Bonc.vcE,   Koblcs  malh.,   III,  1,  I''    51   v», 
éd.  1313.) 

—  Ce  mot  a  été  employé  an  llg.,  comme 
Inudier,  pour  désigner  un  lourdaud  : 

Flassaye,  v.  1.  Lourdaut,  balourd  (Le- 
nou.x,  jJict.com.,  éd.  1786.) 

FLAssAiRE,  S.  f.,  soi'lft  d'étolïe  grossière 
et  de  couverture  : 

Li  cailis  rois  s'en  va  fiii;int. 
Une  pièce  d'nnne  flas.^airi' 
Tronva  qni  li  fu  nécessaire, 
Oes  gênons  jnsk'a  la  bouiiinne. 
Non  raie  jusqu'à  la  poitrinne, 
Fa  de  la  ftanaairc  cnnviprî . 
(.'.  DE  CoNDK,  Magnif.,  ras.  Casan..v.  l.'iO. 
Scheler.) 

Qu'il  n'ot  fors  la  povre  flnssaire. 

(In.,  i'/.,  T.  mO.) 

Lodix,  flassaire,  couverture,  loudicr. 
{Catholicon,  ms.  Lille  369.) 

FLASSAnnE,  voir  Flassade. 

FLASSAUT,    flasart,    flaissart,   s.    m., 
couverture  de  lit  ou  de  cheval  : 
Ara  vieslue  mainte  viese  quirio 
El  maint  flassart  traînant  par  les  cors. 
(Servenlois  du  xiu"  s.,  p.  9,  éd.  1827.) 
Flassars  et  nates.    (1362,    Lille,    ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pour  .II.  fidsars  a  lui  accales  pour  cou- 
vrir les  kevaus.  {Compt.  de  1373,  Arch. 
mun.  Valenciennes.) 

Pour  un  double  ftassart,  dont  on  couvry 
lesdis  penniers.  {I'i97,  Dépenses,  etc.,  Ann. 
de  la  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.,  1864.) 

Leurs  vestures  estoieut  de  gros  bureauls 
et  gros  draps,  de  tels  ou  parauls  que  on 
fait  les  flaissars  des  chevauls.  (Froiss., 
Chron.,  XV,  290,  Kerv.) 

En  icelle  escuyrie  y  a  bien  trente 
hommes  a  ceste  cause,  et  chascun  selon 
son  estât,  les  vallels  de  corps  nettoyent  les 
chevaux  d'estrilles  et  de  flassars.  (Ol.  de 
LA  Marche,  Eslat  de  la  Maison  de  Charles 
le  Hardy,  Du  second  estât,  .Michaud.) 

FLASSAY,  s.  ni.,  sorte  do  couverture  : 
Suplex,  utilemens  d'ostel,  ou  flassay,  ou 
facultez.  (Gloss.  de  Salins.i 

Cf.  Flassart. 

FLASsiEU,  flacrjuier,  v.  a.,  abattre  : 

Et  les  Svvicers  ont  flassiet  les  bois,  af- 
fien  que  lesdites  compangnes  n'entrassent 
mie  en  leurs paiis.  (J.  deStavelot,  Chron., 
p.  432,  Borgnet.) 

Dix  neuf  quesnes,  dont  l'un  a  esté  flacquié 
pour  couvrir  les  costez  du  pont  Noblet, 
pour  ce  que  les  autres  y  estans  estoieut 
pourris.  (1497,  Compt.  faits  p.  la  ville 
d'Abbev.,  Uichel.  12016,  p.  110.) 

FLASTKE,  voir  FLESTRE. 

FLASTREE,  adj.  f.,  déslgnc  une  sorte 
de  rage  propre  aux  chiens  : 

La  tierce  rage  s'appelle  ftastree,  par  ce 
que  le  mal  est  dedans  les  boyaux,  qui  les 
fait  retirer  de  telle  sorte,  qu'ils  sont  si 
plats  qu'on  les  perceroit  avec  une  aiguille. 
(Do  FooiLLOUx,  Rec.  pour  guarir les  chiens, 
éd.  1592.) 

FLASTRER,  flairer,  v.  a.,  marquer  d'un 
fer  chaud,  flétrir  : 


Pour  ledit  cas  fut  pillorié  el  mitlré,  el 
puis  flastré  au  front.  (Chron.  scand., 
p.  283,  éd.  1620.) 

Toute  incision  de  membre  comme  esso- 
riller,  coupper  poing,  flastrer  nu  visnige, 
sont  exploits  de  justice.  (Coût,  de  France, 
("  202  V».  éd.  1317.) 

Flairer  au  front  d'une  lettre  chaude. 
(N'ICOT,  Thres.) 

On  lit  dans  Furctiére  : 

Flairer,  v.  net.  Vieux  mot  qui  signifie 
marquer  d'un  fer  chaud.  Autrefois  on  mnr- 
quoit  les  criminels  d'une  lettre  au  front 
avec  un  fer  chaud  :  ce  qu'on  appeloil  fla- 
irer ;  et  maintenant  ou  dit  qu'un  crimi- 
nel est  condamné  a  estre  flétri  d'une  fleur 
de  lys  sur  le  dos,  quand  on  le  marque 
d'une  fleur  de  lys,  qui  est  le  supplice  des 
coupeurs  de  bourse.  Ou  dit  encore  à  pré- 
sent, flairer  un  chien,  quant  on  luy  applique 
un  fer  rouge  après  avoir  esté  mordu  d  un 
chien  enragé,  dans  l'imagination  qu'on  a 
que  cela  préserve  de  la  rage. 

FLASTRiER,  V.  a.,  marquer  : 
Tousceulx  des  baillingas  sont  tenus  apor- 
ter  toutes  leurs  mesures  flastrier  aux  me- 
sures d'Aubigny.  (1507,  Prév.  de  Fouilloy, 
Coût.  loc.  du  bail).  d'Amiens,  1.  300,  Uou- 
thors.) 

FLASTiiiR,  voir  Fl.vtir. 

Fi.AT,  fiait,  flae,  flas,  fiant,  s.  m.,  coup 
violent,  soufflet,  t.ipo  : 

Lors  li  cust  donn»;  un  liât 
I, 'antre,  s'en  U  vosisl  sofrir. 

(Perceval.  ms.  Monlp.  H  219,  C  36''.) 
D'un  tronçon  d'une  lance  lui  a  donné  tel  lias 
Que  .111.  dcns  li  depece. 

{Ronm.  d'Alix.,   f  61»,  Michelant.) 

J'ai  en  pense  que  je  te  voiso 
Doner  de  ma  patc  tel  ilnt 
Qu'a  terre  l'almtrai  tôt  plat. 

(Renan.  Br.  IX,   in.S.    Martin.) 

Tost  me  porrai  doner  .i.  liait 
Pont  atolcr  estre  porroie. 

(Vie  des  Pires,  Ars.  SGil,  f°  15a''.) 
En  l'escu  li  donne  .i.  tel  liât 
Qu'il  li  lent  en  double  partie. 

(Ricli.  li.  biaus,  2712,  Foerster.) 
Lors  hauce  la  paume,  si   li  done  tel  flaX 
qu'il  l'abat  del  roncin  a  terre.  (£a)ice/o{,  Ri- 
chel. 754,  f"  22"^.) 

L'un  feri  sus  l'escu,  qui  estoit  de  quartier, 
Que  li  et  le  cheval  a  fet  jus  trebucliler. 
Si  grant  liai  a  donné  le  col  li  flst  bruisier. 

(Dooii  de  ilaiciice,  .SU",  .V.  P.) 

—  Fig.,  chute,  décadence  : 
Mais  checuns  kl  est  a  eise 
Deit  penser  de  sa  mal  eise  ; 
i:t  quant  est  en  meillur  estai 
Penser  do  ruine  et  de  liai. 

(S.  Edward  le  conf.,  1301,  Luard.) 

—  Bruit  d'une  chose  iiui  tombe  lourde- 
ment, clapotement  : 

Desi  en  l'evo  va  li  gloz  reoulant  ; 

Au  chcoir  eus  fait  un  liât  si  très  grant 

Qu'uuB  grans  chastcaus  n'en  fcist  mio  tant. 
{.lloniage    Guillaume,  Uiditl.  7".l,  f  'iOl  V.) 

Si  grant  fiai  prinst  qno  la  lerro  a  croslee. 
(Gaijdon,  9200,  A.  P.) 

Car  aa  chair  dona  grant  fiai, 

La  le  leissa  hunlcui  et  mal. 
(Hlox  de  Meri,  le  Tornoiement  .Inlicrist,  Richel 
2M07,  P  23.'!''.) 


M  PLA 

Qoar  cODtre  terr«  ^raot  fiât  dooe. 

(r>urm.  le  Gai..  16S6,  SIeDgcl.i 

E,  »i  je  io  tTiis  e  pras. 
Si  me  dirra  asciin  en  CAt  : 
Dien  !  corne  cesit  dorreil  |;raiiDt  /tttui 
Ed  one  loDinyoe,  s'il  eheil  de  liaul  ! 
(L^  Jonginr  d'Ety,  MoDUig<OD  el  Ravnaad,  faH., 
II.  454.) 

El  fouei  loDt  cheu,  si  .ix.  si  .xxxiii., 
Et  firent  moult  graol  flùs. 

(Ccv..  rf«  Cdfjf/i»,  1918j,  Charrière.) 
Le  peaot  senlanl  le  coup  de  la  mortpelta 
ung  cri  si  1res  horrible  que  a  l'ouyr  es- 
loil  espouvanliible,  etclieul  morl  par  terre: 
au  cheoir  qu'il  fist  prisl  si  grant  flac,  que 
a  l'ouir  sembloit  ung  gros  arbre  qui  fust 
abatlu.  Gérard  de  Nevers,  II,  XIII,  éd. 
1725.) 

—  Flac  est  aussi  une  onomatopée  expri- 
mant le  glouglou  d'une  bouteille  : 

El  m»  bouteille  a  fait  /lac. 

(ilfjsl.  S.  Clirislope.) 

—  A  un  pat,  tout  a  flat,  d'un  seul  coup, 
tout  à  coup  : 

Les  .Ml.  en  pieté  contre  terre  a  un  />«. 
Si  dnremeol,  près  n'ont  les  niembres  qnas. 
(Alesckaiu,  3988,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
L'eau  enlroit  dedans  parla  passée  tout 
a  flac.    (D'AUTON,    Chron..   Richel.  5083, 
f  149  V».) 

—  .4  flat,  à  tas  : 

Et  alloveut  tost  comme  vent,  pencent 
comme  ilz  avoyent  de  costume  avoir  sur 
le  camp  des  Françoys  mouton?  o  flac  pour 
faire  des  carbonnades.  (D'AuiON,  Chron., 
Richel.  50S2,  f»  159  r».) 

—  A  flat  de,  k  force  de  : 

Si  avoit  il  (du  feu),  voire  du  feu  de  ver- 
tus qui  par  force  de  fortune  ne  pouvoit 
estre  cslainct,  et  du  feu  ensulphuré,  que 
ses  gens,  a  Pac  de  vin  et  d'eau  que  sur  liiy 
espandirenl.  a  toute  peine  amortirent. 
(D^Adto.n,  Chron.,  Richel.  5082,  f  133  v.) 

Wallon,  a  pake,  en  quantité,  en  abon- 
dance ;  namurois,  d  flache.  Ouernesey, 
filas,  coup  de  vent,  le  bruit  d'un  arbre, 
d'un  pan  de  muraille  qui  tombe. 

FLATE,  s.  f.,  mettre  en  pâte,  tromper  : 
Ur  est  Renars  en  grant  baratc, 
Qui  tantes  i.'ens  a  mit  en  flale. 
Et  qui  les  plos  coinle»  assote. 

(Renan,  Suppl..  t.  î20,  Chabaiile.) 

FLATELEH,  V.  H.,  battre  di's  irjains  ; 

0  la  coroie  fiert  la  boche 

Kt  0  l'antre  des  mains  flalele. 

(TrlsUtH,  I,  3786.  Michel.) 

i-LATELET,  S.  m.,  softe  de  poisson,  le 
pet: 

Est  et  passer,  quem  Belgica  nominut 
Een  heilbul.ort  eelbut.  G./Ja(«(f(,  Germania 
Ein  heilsgbult.  Angli.  a  hallibut.  (Jdn., 
Nomencl.,\>.  64,  id.  1S77.1 

PLATEMENT,  P"!!.,  S.  NI.,  flatterie, 
action  de  déguiser  la  vérité  : 

Chasrun,  iqo'en  vaot  le  fletemenl t) 
A  peur  de  soi  «^nlement. 

(CcuitT.  Roy.  lign..  18Sd1,  W.  et  D.) 
Tant     importunèrent    ilz     le   Turc     par 
humble»   flalemem.   (Le  Mairf..   Leg.  des 
Vénitiens,,  ch.  m,  éd.  Lyon.i 


FL.\ 

Voyla  comme  de  grand  a  grand  la  llal- 
lerii-  est  commune  connue  parniy  les  palis, 
encor  que  ces  propos  tiusseiit  plustost  du 
vray  que  du  pallenient,  a  cause  de  leurs 
rares  valeurs.  (Bb.\nt.,  Gr.  Cap.  fr.,  M. de 
Guise,  n-,  200,  Liilanne.) 

—  Action  de  caresser  : 
Flattementmw  chevaux.  {}vH.,Nomencl., 

p.  250,  éd.  1577.) 
Morv.,  flailtement.  flatleric. 

FLATEu,  verbe. 

—  Act..  jeter,  précipiter  : 

Et  les  flatoil  hors  du  cazel.  (.loiNV.,  S. 
Louis.  Lxxvii,  'Wailly.) 

—  Neutr.,  être  renversé  : 

Qu'a  la  terre  flalrr  le  fist. 

(Koti,  3"  p..  831-2,  var.    .\i..lreseu.  i 
Sainte  Eglise /Jo/c  et  chancelle 
Se  Dicus  ne  garde  sa  nacelle. 

(Falil.  d'Oi'.,  Ars.  5069,  I"  160''.) 
Cf.  Fl..\Tlll. 

Fi.ATEUEAl!,  palt.,  s.  m.,  iliiiiin.  de 
flatteur  : 

Aucuns  bigotz  ou  patereaulx.  (Kabri, 
Rhet.,  f»  40  r»,  éd.  1521.) 

An  monde  a  inooll  de  flalereaulx. 
(R.  OoBis.  le  Livre  des  loups  ravissons,  ch.  yii. 

éd.  IS'ia.) 
Janglenrs,  joncbeur.*,  détracteurs,  /latereaul.f 
Sont  eslevez  et  bien  entrelennz. 
An  temps  qui  rouit, 
(llnn.  DE  Coi.Lhim;,  liondeoul.v,  \\\\,  Bibl.  elz.l 

Sus  hanlt  Huel,  sus  /latereou. 
(Cu.  Fontaine,  Resp.  à  Ch.  Huel,  dans  les  Œuv. 

de  Marol,  éd.  n31.) 

Comme  leur  voulurent  faire  accroire 
quelques /îa/«reaax  de  légistes.  (Pasquier, 
Pourparler  du  Prince.) 

—  Adj.: 

Ils  amadouent  d'infinis  i^pithetes  pate- 
reaux.  (TABOtJROT,  Biyarrures,  préface,  A 
il  r»,  Paris,  Jean  Richer,  1584.) 

FL.ATERESSE,  -  crrcsse,  patt.,  palresse, 
ïém.  de  flatteur  : 

Ce  sont  flateurs  et  palcresses,  qui  dient 
mal  d'autruy  a  leurs  seigneurs,  quant  ilz 
scavent  que  leurs  seigneurs  les  bayent. 
{ilodus,  f»  51",  ap.  Ste-Pal.) 

Flaterresse,  adulatrix.  {Gloss.  gall.-lat., 
Richel.  1.  7684,  f»  55«.) 

Paroles  patteresses  coustumierement  sont 
agréables.  (G.  Chastellain,  E-xp.  sur  Vé- 
rité, VI,  397,  Kervyn.) 
Comme  sa  voix  flaleresse 
L'ame  du  corps  to  sccDt  oster. 
(RONS..  Od.,  Od.   rctranch..  Il,  117,  liibl.  elz.) 

Volnplé  glisse  flaleresse. 
Et  pique  et  mr>rd  comme  un  serpent. 
(J.-A.  iiE  Baif,  les  ilimes,  I.  I,  f"  11  r»,  éd.  1619.) 

D'une  palteresse  apparence.  (Lariv.,  Es- 
col.,  prol.,  Ane.  Th.  fr.,  VI,  95.) 
De  queir  oreille  Dien  prend  les  phrases  (lalresses 
Desquelles  ces  pipeurs  flecbissoicnt  leurs  mai.^tresses. 
(DAiBicsÉ,  Trag.,  II.  Bill,  eli.) 

La  prospérité  est  coinnio  un  venin  em- 
miellé, douce  el  pnlleresse,  mais  très  dan- 
gereuse. fGHARKON,  de  la  Sagesse,  ii,  7, 
éd.  1782.) 

I.  FLATEUR,  S.  m.,  (latoir.  gros  marteau 
pour  battre  les  n,in.<  : 


FLA 

L'on  est  uccoustunié  eu  ladite  seigneurie 
de  Richebourg  user  de  poids,  blanches 
mesures  et  aucuns  pâleurs,  de  la  marque 
d'icelle  seigneurie  et  non  d'autres.  (Coul, 
de  Bichebourg,  xx,  Nouv.  Coût,  géu.,  I. 
393».) 

2.  Fi.ATEUR-  S.  m.,  ménestrel  : 
En  celluy  temps  le  roy  Philippe  fit  chas- 
ser tous  gensleurs,  puteurs.  batlelours, 
tout  telle  manière  de  gens  (|ui  ont  grant 
(sic)  dons  des  granis  seipnours.  (Jacomin 
HnssoN,  Chron.  de  Metz,  p.  4,  Michelaut.) 

FLATiR,  pactir,  llatrir.  flaslrir,  pachir, 
verbe. 

—  Act.,  lancer,  jeter,  jeter  à  terre,  ren- 
verser, avec  un  rég.  de  personne  ou  d'être 
animé  : 

Si  Yaront  toi  saisi 
l'U  ab.-itu  et  .-i  terre  flali. 

(Les  Loi:.,  ms.  Berne  113,  (°  17'  ,i 

Dedens  la  chartre  les  a  trustons  ftatis. 
iCar.  le  loh..  i'  chaos.,  v,  P.  Paris. i 


I,e  baron  font  en  la  chartre  flalir. 
(li.,  XïX, 


p.  S7. 


I.e  moine  prent,  a  terre  le  flali, 
Por  un  petit  que  nel  crevast  parmi. 

(/*..  x\u.,i 

Se  or  avoie  tout  gaslé  lor  pais 

Et  puis  si  fusse  en  mon  cbastel  flalis, 

Nos  douterois  vaillant  ou  Parisis. 

(/».,    XXVI.  1 

l.i  quens  Fronions  de  la  geste  Alori 
Vos  en  eusseni  de  France  fors  ftali. 

(Girl).  de  Metz,  p.  459,  Slengel.» 

Sv  qu'il  est  dou  ceval  a  le  lierre  flastris. 

(Chev.  aucyntte.lllSS.KeiS.i 

l'oz  .111.  ou   feu  les  ont  el  ftaliz  et  gelez. 
{Parise,  3053.  A.  P.) 

lu  si  parfont  ens  les  flatrissent. 

{Rose.   Val.  Oit.  Vîl%  f°  -iT.) 

ICI  si  très  en  parfont  flatissenl. 

(Ib..  Val.  Chr.  152-2,  f»  iO».) 

Mais  en    i.  jrant  fossé  flali 
Mon  cheval,  si  sera  cheu. 
Par  peu  je  n'ara  trop  beu. 
(Phii..  de  IIbmi,  .leaa  et  Ulonde,  3113,  Bordier, 
p.  2i4.) 

Les  petits  enfants  prenoient  par  les  piez 
et  les  patissoient  aus  roches.  {Ln  trad. 
franc,  de  Guill.  de  Tyr,  f»  268.) 

Cil  Uroon  issi  hors  et  assembla  ses  gens 
assez  près  de  son  chastel  ;  mais  cil  qui  le 
règne  deffendoit  le  fist  assez  tost  patir  eus 
parmy  les  portes,  luy  et  sa  gent.  (Grand. 
Cron.  de  France,  du  premier  roy  Phelippe, 
IV,  P.  Paris.) 

Les  autres  fist  patir  et  noier  ou  Hum 
d'Aigne.  {Chron.  deS.-Den.,  ms.  Ste-Gen., 
f«  208''.) 

Et  firent  flalir  toutes  les  autres  batailles 
avec  les  batailles  le  roy  sur  le  flum.  (JoiNV., 
S.  Louis,  XLViii,  Wailly.) 

...  Le  vent  nous  anoit  palis  sus  Chypre. 
(iD.,  ib.,  cxxiv.). 

Quant  la  flambe  se  rabessoit  si  flatissoient 
les  homes  elles  femes  el  feu  desouz.  (Vie 
et  mir.  de  plus.  s.  confess.,  Maz.  b68,  f»  25") 

Tout  droit  enniy  ces  vingnes  les  avaient  flastry 
(Chron.  des  ducs  de  Bourg.,  10068.  Chron.  belg.; 

Lors  le  roy  l'arracha  de  son  siège,  si  le 
Pactit  contre  terre  [Q.  Curxe.  VI.  13.  éd. 
1534. 


FLA 


FLA 


FLA 


27 


—  Avec  un  rég.  de  chose,  lancer,  jeter 
à  terre,  renverser  : 

La  veissies  ces  perrieres  Tenir, 
Ces  mangoonians  et  geleir  et  flatir. 

(Cirb.  de  iteU,  p.    1 19,  Stengel.) 

Kromons  i  est  de  Lcns  li  posleis, 
no  I.ohorainne  nus  ai  ici  pirlis 
Kl  nos  chalians  contre  terre  flalis. 

(Ib.,  p.  4:-i8.i 
Kl  les  eschieles  font  es  fosses  flatir. 

(Les  Loh.,  mi.  Monlp.,  f»    Ut''.) 

La  furent  Iref  contre  terre  /lati. 
Maint  paritloD  rompa  et  dcpirti. 
(Car.  le  Loh.,  i"  chans.,  xxxiv,  P.  Parif  ) 
Vit  le  fen  mettre  et  la  flamme  flalir. 

(/*.,  î°  chans.,  v,  p.  167.) 

Par  maniaient  et  par  corroî 
Flaii  a  la  terre  s'espee 

(Chev.  au  lyon,  6-262,  HoIIand .  ' 
L'en  me  devroit  falir  on  vis 
l'ne  vessie  de  mouton. 

(Rose,  8526,   Méon.) 
...  Flalrir. 

(II,.,  Vat.  Chr.   1.522,  J°  55''.) 
Ses  dcns  en  l'aine  li  flali. 

(Itose,  Vat.  Clir.  1522,  f»  101'.) 
...  FlasIri. 

(là.,  Vat.  OU.,  f  119''.) 
karles  i  sist  .m.  ans,  li  rois  de  Saint  Denis, 
I.X.  mangonians  i  fist  as  mnrs  nalir, 
.\in8  n'i  mesfist  dedens  Taillant  .i.  parisi. 

(Gui  de  Bourg.,  436.  \.  P.) 

Et  Lancelos  par  si  grant  force 
Sor  l'escn  ki  n'est  pas  J'escorce 
Flalisl  sa  lance,  k'ele  brise. 
'RoB.  DC  Blois,  Poes.,  Uichel.  24Ô01,  p.  dlj^.) 

Et  prenant  sa  francisque  il  la  flatU  a 
terre.  (Fauchet,  Anliq.  Gaul.  ,  II,  16, 
^d.  1611.) 

—  Réil.,  se  jeter,  se  précipitei'  : 

La  dame  es^jratine  sa  face 

Et  contre  terre  se  flalisl. 

CG.  DE  CoiNCl,  ilir.,  ms.  Brux  ,  f  120''.) 

Pierres  parmi  l'air  se  palissent. 

(liuiART,  Roij.  lign.,  1357,  Bnchon.) 

La  lumee  est  l?le  et  la  poudre 

La  ou  li  liardi  se  patiisenl 

Qu'a  gr,inl  peine  s'entrechoisissent. 

(In.,  ib.,  11350,  W.  et  D.) 

Le  Hum  se  flali.isoit  es  caves  dedens. 
(Joi.w.,  S.  Louis,  XLf,  Wailly.) 

...  Et  au  laisser  aler  la  chuette  branlera 
des  aesles,  et  quant  l'esprevier  la  verra,  il 
se  venra  flalrir  cmmv  les  paus.  (Modus, 
f»  Î23  r",  lilaze.) 

—  Se  flatir  après,  se  lancer  à  la  pour- 
suite : 

Li  cers  s'enfail,  li  cien  datissent. 
Par  le  bos  apr';s  se  flalitsenl. 
(De  Guill.  d  Angleterre,  Itichel.  375,  f  216  : 
Micbel,  Cliron.  anglo-norm,,  III,  143.; 

—  Xeut.,  tomber  par  terre,  tomber,  être 
lenversé,  être  précipité,  se  précipiter,  se 
heurter  : 

La  veissies  groses  lances  croissir, 
Et  chevaliers  contre  terre  pâlir. 

(Les  loh.,  ms.  Monlp.,  f°  68^) 
Parmi  la  porte  les  firent  ens  pâlir. 

(Ib.,  f»  88''.  I 
Jns  dou  destrier  fait  le  baron  flatir. 
«iar.  le  Loh.,  2'  cbins.,  \\\\\,  P.  Paris.) 


Tons  les  bouians  li  fit  del  cors  saillir, 
Et  dedans  Moeso  firent  le  cors  patir. 

(Girb.  de  Melz,  p.  453,  Stengel. i 

Son  levier  ly  (ist  sonr  le  tiesle  keir 

Sy  fort  qa'il  en  a  fait  la  ciervielle  boulir, 

Par  devani,  l'aranstant  convient  cely  pa.t!rir. 

(Chee.  au  q/g.,  10339,  KeilT.) 
.xi\.  payens  a  fait  a  le  lierre /!iH/n>. 

(Ib.,  30865.) 

Les  lances  es  escuz  palissent 
Et  li  cop  douent  tels  escroiz, 
Oue  tûtes  jusqaes  es  chamois 
Esclicent  et  rendent  et  froissent. 
(Chrf.st.,  Cligel,  Richel.  1420,  f"  50'.) 
Les  Francs  assallent,  crans  fii  li  fereis  ; 
Les  grans  batailles  font  ariere  pâlir. 

(Raemb.,  Ogier,  7059,  Earrois.) 
A  cesl  mot...  vont  requierre  leur  anemis 
et  les  fièrent   si  niortelment  qu'il  les  font 
flatir    a   terre.   (Lancelot,    ms.    Fribourg, 
r  132''.) 

A  forche  les  fist  flatir  outre  le  pont.  (S. 
Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f»  133".) 
Dies,  con  Richars  li  biaus  s'e.sgol 
Quant  voit  qn'cnsarable  tunl  palissent. 

(Rieh.  li  biaus,  2174,  Foerster.,i 

L'enperere  s'entnrne  quant  il  fot  desconfîs. 
Sarrasin  l'encauchiercnt  qui  l'orent  euTais, 
Ens  es  rues  d'.\nger5  nous  firent  ens  fîalir. 

(E.  de  Si  Gille,  Richel.  23516,  T  77=.) 

Si  sont  grevé  et  estourdi. 
Et  de  teste  si  estourdi 
Qu'a  poi  n'alcrent  jus  pâlir. 
(}.  Bretel,  Toiirn.  de  Ctiamenci,  622,  Oelraolle.) 

Jus  a  la  terre  le  fait  Aiquin  pitchir. 
{Rom.  d'Aquin,  667,  Joiion  des  Longrais.) 

Et  fu  mesire  Raous  si  cstounes  dou  cop 
k'il  flali  a  la  tiere  d'un  des  genous,  mes  il 
sali  aukes  tos.  (Flore  et  la  bielle  Jehane, 
Nouv.  fr.  du  XIII»  s.,  p.  137.) 

Se  vous  veez  las  aloes,  mouvez  vostre 
huant  et  elles  venront  flalrir  au  huant. 
(Modus,  î"  127  r»,  Blaze.) 

Et  doit  estre  meu  (le  huant)  quant  on 
voit  aloe,  et  quant  elle  flatril  au  huant, 
soit  mené  l'aloe  qui  est  entre  les  deux 
roys,  et  elle  venra  flalrir  a  elle.  {Ib.) 

Mais  l'avangarde  les  recula  moult  aspre- 
ment,  et  si  ferirent  eu  eul.x  si  cruellement, 
que  tous  les  firent  flatir  jusqu'aux  portes. 
{Journ.  d'un  bourri.  de  Paris,  an  U12,  Mi- 
chaud.) 

Il  en  portera  telle  colee  pour  les  Romains 
obeyr  qui  le  fera  flalir  aval  la  terre  long- 
temps a  honte.  {Les  Propliecies  de  Merlin, 
r  131^  éd.  1498.) 

—  Flali,  part,  passé,  renversé  : 

Et  cil  (le  drapean)  ne  li  fait  point  d';ibie 
Fors  que  crave  sa  chair  flalie. 
(Bible  de  Hugues  de  Berzi,  Brit.  Mus.  add.  13606, 
S'  105''.) 

Quant  descendre  cnida,  a  terre  chiet  paslrie. 
(fi.  de  Seb.,  II,  911,  Bocca.) 

-Morv.,  fldti,  V.  a.,  affadir,  rendre  flasque. 
Champ.,  flalir,  plaquer. 

Selon  Du  Méril,  en  Normandie,  dans 
l'arr.  de  Mortain,  on  dit  a/flalrer  pour 
terrasser,  renverser. 

FLATOiER,  V.  n.,  être  renversé,  succom- 
ber : 

Tont  tort,  tonte  injure  el  tout  vice 
Et  toule  traysoo  seuronde 
Et  fait  flatoier  tout  le  monde. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  3069,  f°  160''.) 


Cf.  Fl.vtir  et  Fl.vter. 

FLATOIRE,  flaltoire,  adj  ,  qui  flaltp  : 

Vérité  est  dos  bons  amee 

Ponr  ce  qu'elle  n'est  pas  patoire. 

(FrOiss.,  Tret.  amoureux,  xu,  Scheler.i 

—  S.  f.,  chose  qui  flatte  les  sens  : 
S'ello  (la  Paix)  est  vraye,  c'est  un  éter- 
nel repos,  et  s'elle  est  similitudinaire  et 
fourrée,  c'est  une  pestilencieuse  flatloire. 
(Cr.  Chastell.\in-,  Livre  de  paix,  vu,  378, 
Kervyn.) 

FLATRE,  s.  m.,  flétrissure,  marque: 
Flatrir  ung  voleur  du  flaire  et  merche  de 

la    ville.    (1389,    Péronne,    ap.    La   Fons, 

Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

VLATRER,  voir  Flastrer. 

FL.\TRi,  flallri,  part,  passé,  marqué  : 
Ne  ki  mesure  de  nule  mesure  ki  ne  soit 
droite  et  loiaus  et  asses  grande  a  le  droite 
mesure  de  le  vile,  et  se  c'est  coupe  k'ele 
soit  jlatrie.  (Bans  d'Hênin,  Tailliar,  Rec. 
d'act.  des  xii»  et  xill°  s.  en  lang.  wall.,  p. 
436.) 

Aussi  est  requis  qu'ilz  visitent...  les  me- 
sures et  picotins  des  hostelains  et  s'ilz  sont 
flalris.  {Doeum.relat.  d  la  divis.  des  fond, 
entre  les  membres  de  l'échev.  d'Amiens, 
vers  l.ïo8,  ap.  A.  Thierry,  Monum.  du  Tiers 
Etal,  11,660.) 

Audit  seigneur  et  officiers  appartient 
corriger  toutes  personnes  ou  personne 
usant  de  mesures  non /ïat/riesde  la  marque 
de  la  ville  de  Lens,  ou  autres  marquées 
d'icelle  marque  non  estant  de  loyalle  me- 
sure par  décadence  de  londs,  adjousiement 
d'ablocqs  de  bois,  ou  autres  choses  qui  se 
feroient  en  fraudant  telles  mesures,  de 
telle  amende  arbitraire  et  réparations  ho- 
norables que  par  les  pers  et  hommes  dudit 
bailliage  seroit  ordonné  ainsi  que  le  cas  le 
requiert.  {Coust.  de  Lens,  3,  dans  les  Cou.it. 
gén.  du  comté  d'. Artois,  Arras  1679.) 

FLAfRiR,  voir  Flatir. 

FLATRISSURE,   S.    f.,   mai'qUe    pOUT     le<: 

mesures  publiques  : 

En  ladite  ville  l'on  ne  poeult  vendre 
ne  acheter  grain  que  ce  ne  soit  a  le  me- 
sure flatrie  de  ladite  ville,.,  lesquelles  me- 
sure, marque  et  flalrissure  ?ont  en  la 
ferme  dudit  eschevinalge.  (1507,  Prév.  de 
Beauquesne,  Coût.  loc.  du  baill.  d'.Amiens. 
Il,  333,  Boulhors.) 

ILAIIMINE,  S.  f.   ? 
Si  dirai  de  lor  père  qui  viToit  de  panmine 
Etd'erbes,  en  .i.  bos,  et  de  mainte  nchine. 
(B.  de  Seb.,  xxi,  96,  Docca.l 

FLAi.'NiER,  voir  Flaonnier. 

FLAUNIERE,  S.    f.,   plat,  aSSiOttG? 

Li  chers  de  flaunieres,  de  pos  de  terre, 
de  godes,  doit  .vin.  d.  (1380,  Tarif  du 
livre  roiifte  de  l'éeliev.,  Arch.  législ.  de 
Reims,  l"  série,  1,  744,  Doc.  inéd.) 

FLAUR,  voir  Flairor. 

FLAUssoiE,  voir  Flassate. 

FL.AUSTELE,  VOir  FLAUTELE. 

FLAUT,  voir  Flat. 

FLAUTEL,  flaitlutel.  fliiMel,  s.  m.,   cha- 


38 


FLA 


El  qaanlj  oi  Ion  failnlfl 
SoDdr  iTfc  11  lat-or. 
(Cou»    Mr<tT,    Chm  ,   ap.  Waclcrnaccl,   Alifr. 
LieifT,  p.  75.) 

La  nuit,  qui  ofloit  prochaine,  rauiriia  les 
pasteurs  el  pastourelles  des  champs,  et 
tout  leur  beslail,  nienans  mélodieux  de- 
duyl  de  cornols.  flusieaulx,  muscs  et  na- 
peolz.  (Perceforesl,  t.  IV,  r  ISO»,  éd.  VUS.) 

Bourg.,  Saulieu,  jluUau,  petite  fliile. 

FLALTELK,  flahukllc,  flaustelc,  fleiilele, 

-  elle,  s.  f..  petite  flrtte,  flageolet  : 

lloliios  d'one  flahlele 
I  reçoit  dcas  sons  trelii. 
(r..  i.c  Bersevre.  Mol.  el  Patloiir.  du  \m'  s.. 
Th.  fr.  au  m.  àje,  p.  37.) 
Porloienl  (.igoes  el  violes, 
Sillerions  el  flnlfles. 
(Ui.xRi  d'A.xueli,  Bùlaillf  det  .vu.  ars.    Ridicl 
837,  r  136\) 

Fleulelet  cl  cornes. 

(^ii«uti«  <•/  Sicolelle,  p.  is,  .Sachier.) 
Et  il  aora  ma  ccrnoielle 
La  muselle  el  la  fleliulelle. 
(Kroiss.,  />««.,  Kichel.  830,  r  Î77  i°.) 

FLAiTELER,  V.  n.,  joupr  de  la  flûte  : 

Mail  mal  tU  pour  lui  ce  jour  ne 

Qu'cnlre  les  flos  tiI  Leandoa 

Qoi  (lauleloil  a  la)banlon. 

(G.  M.\cii.,  Poés.,  Richel.  9221,  r  ai''.) 

FLAUTEU,   flahuter,  fleutcr  ,    flehuter , 
verbe. 
—  Neutr.,  jouer  de  la  flûte  : 

Corneol,  flauleni,  chalcmelenl,  | 

-Miinl  clianl  e  maint  «on  i  espelcnl.  i 

(Beic.,  l).  de  Norm..  II,  11(238,  Michel.)         I 
Sor  .11.  lorneles  hanl  levées  [ 

Kstoieal  .ii.  pailes  montées 
Qui  moll  cicremcnl  flauloinl. 

(Duim.  le  Gai.,  3811,  Stengel.'l 
Car  tuil  ensemble  vont  clianlani, 
El  si  ftahami  li  alquant. 

(II:.  «639.) 
Li  nns  enlendoil  an  corner, 
El  l'anlres  an  bien  flahuler. 
Re.v.  de  BtAiJEi.  li  Biaus  besconneus,  286;>, 
llippeau.) 

Enlor  li  onl  flehulr 
El  Tielé. 
iLi  Tonoit  da  bamet  Uomciineiir  Iluon  d'Oisii.) 

—  Act.,  chauler  sur  la  flûte,  au  flg.  : 
lelsamors  suot  lanlost  seurs 
Qu'il  les  /leulent  par  les  rncs  : 
.>e  leur  cbaul  guieres  qoi  les  sacli?. 

(Rote.  Richel.  1573,  f°  fiS'.) 
Lorr.,  Killièrcs,  fiuter,  siffler. 

FL.\L-TELR,  -  cour,  fîahuteur,  flaeuleur, 
fleuteur,  -  eeur,  flutleur,  s.  lu.,  joueur  de 
nûte: 

Et  si  troit  bons  lenteurs. 
El  des  /laalnri  de  Bebaigoe, 
Kl  des  (içoeonrs  d'Alemaigne 
El  flaateours  a  .]t..dois. 

^.\l>l.^ET,  Cleom-,  Ars.  .iUî,  f  1«,) 

La  Teiuiei  toos  /laeulcars 
Et  menesiriaus  él  jugiceurs. 

(Roie,  mi.  Corsini,  I»  6^.) 
Met  trop  est  malement  jauglerrei 
Maie  Bouche  li  fleulieres. 

(li.,  12653,  .Mcon.; 
Mate  boocbe  le  /leutierret. 

'/*.,  mi.  Corsini,  1°  81».) 


FLA 

Fleuleeurs.  IVoc.  des  mest.,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

Ptolcmee  le  fluslciir.  (HoniN,  Hep..  VI, 
2,  cd.  1583.) 

Fi.,\rTRE,  voir  Festre. 

Fi.wASTRE,  adj.,  jaunâtre  : 

Les   deux  drapons  de  couleur  fîavn.ilre. 

(P.  AnNACLD,  le  livre  des  figures  aeHicolas 

Flamel,  p.  64,  éd.  1612.) 
El  les  exhalaisons   qui  montent  dans  le 

nialras  sont  obscures,  noires,  blues  et  fia- 

vasircs.  (Id.,  i6.,  p.  66.) 

1.  FLWE,  adj.,  jaune,  jauni.ssanl.  jau- 
nâtre, pâle  : 

Salomon  nous  déliant  sans  flave 
Que  ne  regardons  an  vin  flare. 

(Ysop.  I,  fab.  LU,  Robert.) 

Le  poil  flave.  {Le  Fevre  d'Est.,  Bible, 
Lév.,  XIII,  éd.  1534.) 

De  couleur  flave,  ou  jaunastre.  (Paré, 
CEuv.,  VIII,  9,  Malgaigne.) 

Bile  flave.  (G.  Uouchet,  Serees,  i.  11. 
Royhet.) 

Plusieurs  contentieux  et  babillards  es- 
quels  la  bile  flave...  domine.  (Liebault, 
Mais,  nist.,  vi,  22,  p.  S83,  éd.  1638.) 

Jura,  flaves,  herbes  sèches. 

2.  FLAVE,  voir  FOIBLE. 
1.  FL.WEL,  flabel,  s.  m.,  éventail  : 

.III.   génies  dames  le  servent  n/lavel: 
Le  roy  lor  rit  elTorcié  de  revel. 
(IlERB.  Ledcc,  Foulq.  de  Cand.,  p.  6G,  Tarbé.) 
I  Approche  loy,  preu  ce  flabel 

i  El  fay  ainsi  ung  pelit  venl 

Dessus  cesle  vierge  souvent. 

(Therencr  en  franc.,  f  112'',  Verard.) 
.le  la  regarday  doulceinent 
P.ir  le  iMel  secrelleraenl. 

(«..  fll-J  v«.; 

2.  FLAVEL,  s.  m.,  cliquette  de  lépreux: 

Mel  i  de  bnis   un  gros  nnel. 
Si  s'apareille  nu  flavel. 

(Trislan,  II,  v.  513,  Michel.) 
Lors  s'alorna  comme  mesiel, 
Ilenap  ol,  el  potence  et  llavel. 
I  Wistasse  le  Moine,  1309,  Michel. )lmpr.,  flanel. 

Un  mesel  sonna  moût  forment  son  fla- 
vel.  (Vie de  S.  Louts,  c.  xii,  Rec.  des  hist. 
des  Gaules,  XX,  102.) 

3.  FLA  VEL,  flaviel,  s.  m.,  flageolet  : 
Flaviet  el  Oabutes  i  sonnent. 

(barman  le  Gallois,   1.1972,  Stengel.) 
Pais  prent  sa  mose,  el  si  travaille, 
El  son  flavel  de  Cornoaille, 
El  espringne  el  saulelle  el  balle 
Et  fierl  du  pic  parmi  la  sale. 
(Ilose,  ap.  Capperonnier,  Gluss.  de  fhisl.  de  SI 
Louis,  p   351). ) 

ICn  sa  bouche  est  sou  Havel 
Ile  quoy  flaltcrie  amraoncsle. 

(Uodut.  r  217'',  ap.  Ste-I'al.) 

I-L.VVELE,  voir  Fa  VELE. 


FLE 

2.  FI.AVELER,  Vclir  Faveler. 
FLAVELEUR,  VOÏr  FAVELEUR. 

FLAVER,  v.  n.,  pêcher  avec  un  engin 
qu'on  appelait  flave  : 

Aberer,  flaver,  nayser  et  pécher  ansi 
comme  Ii  home  et  li  subjeic  don  sesnor 
de  Beaujeu.  (Arch.  P  |388,  cote  116.) 

FLAVERECE,  adj.  f.  ? 

Se  aucuns  hom  amaine  cendre  flaverece 
en  ceste  vile  por  vendre.  (Bans  au.v  éche- 
vins,  QQ,  fo  ,^  v»,AiTh.  niun.  Douai.) 

FLAVIEL,  voir  Flavel. 

FLAviER,  V.  a.,  tromper  : 

Çoa  est  gr,ins  Hiablie, 
S'ele  (la  bSle  appelée  Tirant)  nos  passe  lous,  et  ele 
(nos  flavie. 
(Roum.  d'Ali.r.,  f»  lf,=,  Michelanl.) 

FLAvoTEiT,  flavouteit,  voir  Foibletiî. 

FLAXART,  voir  Faussart  au  Supplé- 
ment. 

FLAxiR,  V.  n.,  se  flétrir  : 

iVoslre  honneur  est  trop  dangereuse  chose  : 
Du  doit  louches  le;  il  flaxil. 
(H.   Baude.  bel),  de  la  Dame  el  de  l'Escttijer. 
Poés.  fr.  des  xy«  el  xvi»  s.,  IV,  162,  var.) 

FLAYAU,  voir  Flael. 

FLEAU,  voir  Fbeel. 


1.   FLAVELER,    V.    H.,  agiter    sa  cli- 
quette ;  ' 

Eil  viil  après  laprès  la  reine),  si  flavelr, 
A  halte  vuiz  vers  li  apele.... 
Suit  le  (la  reine;  iresqn'ani  en  la  capele, 
Crie  e  del  hanap  (lacele. 

(Trislan,  II,  v.  530,  .Michel.) 


FLEBAGE,  voir  Foiblage. 
FLEBE,  voir  Foible. 
FLEBECE,  voir  Foiblece. 

FLEBEMENT,  VOir  FOIBLEMENT. 
FLEBESCE,  VOir  FOIBLECE. 
FLEBESSE,  VOir  FOIBLECE. 

FLEBiLE,  -  nie,  adj.,  qui    fait  pleurer, 
qui  arrache  des  larmes  : 
Car  mon  chant  est  lamentable  et  flebille. 
(OcT.  DE  S.  Gel.,  Sej.  d'honn.,  r  6  v»,  éd.  1526.) 

A  voix  flebile  et  lamentable.  (Bourdigné 
Hyst.  d'An}.,  f"  64  v»,  éd.  1329.) 

Par  amoureuses  chansons,  par  sonnets 
flebiles.  (G.  Bouchet, Serees,  xix,  éd.  1615.) 

KLEBIR,  voir  FOIBLIR. 
PLEBLE,  voir  FOIBLE. 
FLEBLESSE,   voir  FOIBLECE. 

FLEc,  S.  m.,  tranche  de  lard  et  de  viande 
salée  coupée  en  long  : 

.1.  flec  de  bacon  pour  le  jour  du  cras 
dimenche.  [Tit.  dît  xiV  s.,  Amiens,  ap.La 
Fons,  Gtoss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Trois /;ecs  de  lart.  (1407,  Arch.  .MM  32, 
1°  3  r».) 

Cf.  Fliche. 

FLECCHiER,  voir  Fleciiieu. 

FLECHE,  voir  Flache. 

FLECHER,  flescher,  v.  a.,  atteindre, 
percer  d'une  flèche  : 

Je  sec  bien,  je  scé,  mon  enfant. 

Comme  lu  l'as  fléché  souvanl. 
(J.-A.  DE  B.\ir,  Devis  des  Dieus,  II,  éd.  1.S73.) 


FLE 


PI.E 


FLE 


i9 


Et  approchans  des  villages  desTabajares 
cotnniencerent  a  huer,  et  ce  pour  éviter 
d'estre  flcchcz.  (Yves  d'EVBBUX,  Voy.  dans 
le  Brésil.  I,  6,  Denis.) 

Un  de  leurs  principaux  se  fit  porter  dans 
un  canot  u  la  face  de  nostre  armée  et  te- 
nant a  la  main  une  trousse  de  flesches,  et 
de  l'autre  son  arc  dit  :  Venez.venez  au  cotu- 
bat,  nous  ne  craignons  rien,  nous  sommes 
vaillans,  j'en  fleschrray  aujourd'huy  un  bon 
nombre.  (Id.,  ib.,  8.) 

Ils  vont  au  bois  tirer  des  oyseaux,  vont  a 
la  mer  flécher  les  poissons.  (Id.,  ib-,  21. > 

—  Absolument  : 

Accompagné  de  deux  cens  jeunes  hommes 
fors  et  vaillans,  habiles  a  nager  et  a  /ïe- 
cAer.(YvES,  Voy.  dans  le  Brésil,  l,Zo,Uems.) 

Les  exemples  d'Yves  d'Evreux  mon- 
trentque  flécher  se  disait  encore  au  com- 
mencement du  XVII»  siècle. 

FLECHEUR,  adj.  et  subst.,  fléchisseur, 
I.  d'anat.,  qui  détermine  la  flexion  des 
parties,  en  parlant  des  muscles  : 

Le  quatrième  et  cinquième  (des  os  in- 
ternes du  coude)  plient  le  carpe  :  et  pour- 
tant on  les  a  nommes  flecheiirs  ou  plieurs 
du  carpe.  (Paré,  OEuv.,  IV,  28,.Malgaigne.) 

Le  sixième  et  septième  semblablement 
destines  a  plier  les  premières,  secondes  et 
tierces  jointures  des  doigts,  sont  appelés 
flecheurs  des  doigts.  (Id.,!6.) 

FLECHiBLE, /7e/cftj6(e,adj.,  qui  peutètre 
lléchi,  flexible,  souple  : 

Voix  clere,  forte  et  flechible.  (Corbichon, 
Propriet.  des  choses,  v,  23,  éd.  1483.) 

Aranthe  mollement  llcchible. 

(Sœy^,  ilieroc,  ni,  éd.  1362.) 

Itecoas  des  canx!  hé!  Cieux,  demeure  la, 
Keeons  des  eanx,  flechible  a  la  prière 
Que  je  t'en  fay,  dy  de  qnclle  manière. 

CA.  IIarov,  .ilcee,  V,  i.) 
Flechible  an  reponlir. 

(In.,  Achille,  I,  i.) 

Ponrqooy  ne  pouvez  vous  a  ma  doulonv  fleichible 
Me  reporter  au  lieu  oa  surprise  je  fus. 

(Id.,  Raviss.  de  Plut.,  III.  2.) 
Pourquoy  riDjnrieux  ne  permet  que  ma  plainte 
I.ny  donne  par  l'oreille  une  flechible  atteinte; 
(Id.,  du..  III.  11.) 

FLECHIE,  adj.,  en  forme  de  flèche  ? 
Cote  ot  et  mantel  bien  taillié 
Treslout  foiiié  de  valr  fléchie. 

(Chen.  as  .11.  e.ip.,  171,  Foersler.) 

1.  FLECHtER,  flecchier,  flesc.hier,  flekier, 
flangier,  verbe. 

—  Act.,  fléchir,  ployer  : 

Si  nos  leissons  noz  pocchiez 
Sachiez  li  jase  est  tost  flecchiez. 
v'Ancieb,  \ie  des.  Greg.,  1018,  P.  Meyer.) 
Ne  plé  ne  jambe  ne  flécha. 

(G.  de  Chili,  3674,  Reiiï.i 

—  Réfl.,  se  fléchir,  se  ployer  : 
Par  devant  Salalrie  d'un  genoul  se  flescha. 

(Cipeiis,  Richel.   1637,  f  133  ï°.) 
Si  ayde  n'ay  da  bon  Dlen  et  do  celle 
Devant  lesquelz  a  denlx  genonlx  me  flèches. 
De  ma  vie  je  ne  donne  troys  pesches. 
Car  de  vertu  j'ay  moins  qu'une  estincelle. 
Au  pied  du  mur. 

(R.  DE  CoLLERïE,  Rondemi.T,  i,  Bibl.  elz.') 


—  Fig.,  se  laisser  toucher  : 

La  quatriesme  chose  est  d'avoir  pitié  et 
compassion  que  li  juge  doit  avoir  de  celui 
qu'il  doit  jugier;  car  il  se  doit  plus /Zescftier 
par  quartier  et  miséricorde  que  soy  enroi- 
dir  par  duretei  en  justice.  (LAURENT, 
Somme,  ms.  Troyes  751,  f"  64  r".) 

—  N'entr.,  se  fléchir,  se  ployer,  plier  : 
Corinens  fu  en  estint, 

Il  ne  flécha  ne  lanl  ne  quant. 

{Brjil,  ms.  Munich,  liiil,  Vollm.'' 

Si  aura   cuer   d'achier  dur  et  seré   qui 
n'aura   garde  de  flechler   ne    de  moUoier. 
[Arlur,  ms.  Grenoble  378,  1°  VS>.) 
Quant  son  poinj;  dcseent  Sûr  l'es':') 
Contre  la  pane  l'a  féru; 
L'espee  flange  outre  le  conte. 
Du  poins  li  cbiet,  il  a  grant  honte. 

(Parton.,  Richol.   19132,  1°   136".) 
I.,1  doivent  le  bastnn  sans  flekier  droit  tenir. 
(Gilles  li  Muisis,  li  Estas  des  prêtas,  I,  338, 
Kervyn.) 

l'ieuseurs  sont  deceu  par  cniJcr 
Que  la  mort  ponr  leur  habit  flèche. 

(Danse  macabre  des  honnes,  éd.  1186.) 

—  Commettre  une  faute  : 

Mets  li  lait  bien  ses  droits  entiers; 
S'elle  Ti  avait  neà  point  fleschir 
Uadrecier  se  veuit  voulleniiers. 
(Guerre  de  Meti,  st.  l"f.«,  E.  de  nouteiller.J 

—  Fléchie,  part,  passé,  fléchi  : 
i;enons  flèches,  enclin  le  chief. 
Proia  le  saint. 

(Mir.  de  S.  Elût,  p.  92,  Peigné.) 

Bourg.,  Yonne,  Pevcey,  flancher,  faiblir, 
manquer  de  force;  flg.,  manquer  de  fer- 
meté, chanceler  dans  ses  résolutions. 

2.  FLECHiER,  flécher,  s.  m.,  ouvrier  qui 
fabriquait  des  flèches  et  des  arbalètes  : 

Flechiers.  (Voc.  des  met.,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

Attillours,  ftechers.  carpeuters.  (16  oct. 
132>i ,  Mêm.  adressi'  d  H.  le  Despencer, 
Delpit,  Doc.fr.  en  Aw/let.,  p.  37.) 

Nom  propre,  Flechier. 

FLECHiERE,  flecicre,  flequierc,  flekiere, 
flecquiere,  f  requière,  frecquiere,  flachiere,  fla- 
giere,  s.f.,la  sagittaire, plante  de  la  famille 
des  alisraacées  : 

S'on  fait  dosons  kouque  et  litière 
De  rains,  de  foelle  et  de  flekiere. 

(Ckrest.,  Roi  GuilL,  T06,  Michel.) 

Quant  poignant  vint  très  parmi  \efleciere 
CW  qui  do  I.ibe  est  sire  et  justiciere. 

(Anseis,  Itichel.  793,  f  SO"*.) 

Ilichars  fait  faire  une  litière 
De  peus  d'ierbo  et  de  flekiere. 
(Rickars  le  biel,    ras.   Turin,  P    139'';   Koerstor, 
3193.) 

ne  ftecieres  et  de  genicsle 
l'ist  une  loge  auqnes  oonieste. 

(MousK.,  Chron.,  21(;01,  Ileiff.) 
Prendes  le  poli\v(;l  et  de  le  flekiere  et  dou 
vies    oint.    {Remèdes    anc,    Richel.   2039, 
f»  4  r°.) 

(Je  tieng  en  fé)  la  maison  a  la  flachiere. 
(1277,  Cart.  de  Meaux;  Richel.  1.  18333, 
f  81  V.) 

Rogier  de  la  Flagiere.  (Sept.  1286,  Ch. 
du  bailli  de  Caen,  (ihap.  de  Bayeux,  Arch. 
Calvados.) 


Kt  puis  on  le  fait  la  litière 
Do  blanc  estrain  ou  de  flechiere. 
(Faoïss.,  Poés.,  Ilichel.  830,  (•  82  v".) 
Que  les  dits  fagots  l'on  ne  puist  fourrer 
de  flecquiere  ne   d'autre  chose  que   de  la 
mesme  laiguo.  {Cout.  de  Ilayn.,  cv,  Nouv 
Coût,  gén.,  II,  33.) 

.XII.  voires  de  frecquieres  pour  la  halle. 
(1.321,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Oloss.  ms  , 
Bibl.  Amiens.) 

Voirres  do  frequieres.  (153(>,  .l/oft//.  de  la 
halle  de  Bélhune,  La  Fons,  Art.  du  Nord. 
p.  114.) 

Voires  de  fleqiiieres  a  pied.  {Ib.} 

Nom  de  lieu,  Fléchère,  hameau  du  vil- 
lage de  Goui-lez-Piéton,  Hainaut  belge.  La 
Flégére,  montagne  de  la  vallée  de  Cha- 
monix. 

Nom  propre,  de  la  Fléchère. 

FLEGHiJiENT,  fleschimeiit,  s.  m.,  action 
de  fléchir,  de  faire  fléchir; 

Par  uu  petit  fleschiment  des  choses. 
(Oresmr,  Trad.  des  remed.  de  fort,  de  Pé- 
trarque, Ars.  2671,  f»  24  r».) 

t'LECHiR,  fleschir,  flenchir ,  flanrhir, 
jUimjir,  flainchir,  verbe. 

—  Act.,  détourner  : 

Cum  il  veist  qu'il  ne  le  pooit  ftainchir 
de  son  prepos  ne  removoir,  il  le  tit  décol- 
ler en  l'an  da  grâce  .CGC.  {Vie  saint  Pan- 
crace, Richel.  988,  Cdl'.) 

Ceuls  qui  flonchissent  les  ieus.  [Bestiaire, 
ms.  iMontp.  H  437,  f»  212  1 '.) 

—  Faire  céder,  amener: 

Kt  cil  qui  en  est  enrichis 
.lamais  jour  ne  sera  fléchis 
\  ce  pour  riens  qui  puist  venir 
Que  douloureux  puist  devenir. 
(Chr.  de  Pis.\><,    Liv.    dit  chemin   de  long  eslude, 
261,  Puschel.) 

l'our  le  fléchir  a  compassion  de  nostre 
misère.  {La  Iresamjile  et  vraye  !^xpos.  de  la 
reigle  M.  S.  Ben.,  1486,  f»  74''.) 

Pour  vous  fleschir  a  m'aimer  davantage. 
(Jax  de  Li  ÏAiLLE,  Episl.  a  mie  deniois.,  dans  les 
Poésies,  éd.  1372.) 

Si  la  raison,  le  debvoir  naturel  et  les  an- 
ciennes lois  et  constitutions  de  ce  royaume 
n'ont  peu  fléchir  vos  cœurs  a  la  reconnois- 
sance  de  nostre  légitime  vocation  a  cette 
couronne.  (1390,  Lelt.  miss,  de  Henri  IV, 
t.  m,  p.  217,  Berger  de  .Xivrey.) 

Afin  de  les  régler  par  nécessité  a  ce  qui 
leur  est  plus  honorable  et  utile,  puisque 
la  raison  ny  l'exemple  de  ma  conversion, 
ma  bonté  envers  tant  de  princes,  seigneurs, 
gentilshommes  et  villes,  qui  m'ont  reco- 
gneu  et  ont  aussy  comprins  ma  bonté,  ne 
les  y  peuvent  fleschir.  (1394,  ib.,  t.  IV, 
p.  266.) 

On  trouve  encore  dans  Corneille  : 

Faites  qu'a  mes  désirs  je  la  puisse  fléchir. 

{Cinna,  901,  éd.  Hachette.; 

—  Réfl.,  se  détourner,  être  détourné; 
Kt  verras  en  Prclicraliqno 

Qu'il  se  flechist  de  la  matière 
Et  des  nombres  devoit  escrire. 

(Rose,  ras.  Corsini,  l"  16''.) 

Et  cil  ne  se  vost  ouques  flenchir  per 
prières  ne  perdons.  {Li  Amiliez  de  Ami  et 
Amile,  fionv.  fr.  du  xiii"  s.,  p.  74.) 


30 


FLE 


FLK 


FLR 


Et  cil  ne  por  ce  ne  por  antre  chose  ne  ie 
vost /tencftir.  (/6.,p.  76.) 

Afin  que  par  don?  ne  pnr  pritTC?  il  ne 
se  peust  /l'Cflir  de  son  propos.  (Bkrsdihe, 
Tite  Lite,  m?.  Ste-Gen.,  f»  28  r>.) 

Quant  le  suppliant  se  sentit  frappé  dudit 
Cousteau  il  se  flanchit  en  sov  retournant. 
(1457.  Arch.  JJ  183,  pièce  236.) 

—  Se  tourner,  incliner  : 

Apres  ces  paroles  il  aparul  que  li  père 
M  ftechissoient  a  miséricorde.  iBersitire, 
T.  liv.,  nis.  Sle-Gen.,  f"  312=.) 

—  Nenlr.jSe  délonrner  : 

Je  sai  que  vos  esles  droituriers  juijies  et 
que  vos  ne  flangissez  de  droite  voie  ne 
por  amor  ne  por  aine.  (Li  Amiliez  de  Ami 
et  Amite,  .Nouv.  fr.  du  xili°  «  ,  p.  52) 

—  S'éloigner  : 

Saint  Paul  decrade  ici  tous  ceux  qui 
flccMssent  du  droit  chemin.  (Calv.,  Serm. 
s.  /«.<  Ep.  a  Tim.,  p.  283,  éd.  1S63.) 

—  S'incliner  : 

(Dieu)  a  qui  tuit  flainchissent  les  genz. 
(.Ms.  Ars.  5201,  p.  369".) 

—  Fléchi,  part,  passé,  courbé  ; 
Icesie  contrera  les  rons  cbapeans  flanchis. 
fÎB.DE  Kejit,  r.ale    d'.AIi.f.,  Richel.    24361, 

r»  fi*  T».) 

FLECHissABLE,  -  isable,  -  avle,  ftec, 
/le*.,  fless.,  flex.,  flacisable,  flenehisaubte, 
ad).,  qui  peut   être  fléchi,  ployé  : 

La  main  Judas  estoit  flechissable  a  tri- 
cherie. {Trad.  de  Beleth,  Michel.  1.  993, 
{'  80  r«.) 

Tant  sont  (le>  femmes)  decevahles  et  niées 
El  de  pechissalle  nature. 
(«»«,  Val.  Clir.  I.i22,  f  1056:  Corsini,  r  1(19'; 

Méoo.  16S44.) 

Rt  de  flekitsorle  nature. 

(;*..  Val.  Oit.  121  î,  r>  IIS"".! 

Ri  de  paeisablf  nature. 

U*.,  Val.  r.hr.  IR-ÏS,  V  Ml)'.) 

AosI  coo  les  (sacs)  on  ères  soient 
Rs  mnrs  paoJuz  qui  balan';oient 
Ou  aaires  choses  /lenchisauliles 
Oui  coolT'!  cous  «oui  remuaobles. 
(J.  ut  PaiORAT,   Lie.  de  Vegece,  Richel.  IfiOi, 
r  .ï9'.) 

Espee  de  justice  hauste,nient /{eJtmab/«. 
{Vie  de  Chaiiemagne,  ms.  S.-Omer  722. 
{•  104'.) 

On  Teree  de  fer  on  jnslise 
>on  lirciueblr. 
(Mtcr.    De    LA  Cbabitc,    Riblr.  Richel.  4iil, 

f*  n;t'.) 

Si  Tive  en  simple  humilité, 
Deijonnerei  et  lltchiuablei. 

{Fttbl.  d'Of.,  Ars.  30fi9.  t°  1,1'.) 

Ne  Boie?  pas  cruials,  mes  flechissable  n 
eeparnier  ceaus  desquels  vos  avez  viclorie 
(Secr«Ud'yliMt.,  Kiclicl.  S71,  f«  127«.) 

Mercarins  est  p^chitunUe». 

Kl  moisie»  et  conTertissaliles. 
li.  I.»  Ftviifc.fo  YieUle.  I.  111,  ,.   inss,  Coeheri») 

Pins  esl  taino  et  escorjihl^ 

Oiane  courant,  et  plas  fleuiftaUf 

Ooe  n'est  ier(te  dosiere  blanche. 
■  r..  .MicH.,  Port.,  Richel.  fliil,  r  202'.) 

.Membre /JerfcuaW».  (H.  pf  Mondev  Hi- 
chel.  HKVi,  l"  8  v».;  '' 


Flexibilif.  /Ii-.vissable.  {Glosa,  de  Con- 
ches.) 

To  ne  es  a  rien  flechisfable. 
(Therence  en  franc.,  f»  316",  Verarl.) 

Et  les  dieux  pitoyables 

Se  se  font  point  pourtant  par  pitié  flechisxable.i. 
(Jnn.,  OF.m:  mfsl.,  P  88  r»,  éd.  1583.) 

FLKCHiss.VBLETÉ,  S.  /.,  propriété  de 
se  fléchir,  flexibilité,  souplesse  : 

Flechissableté,  flexibilitas.  IGloss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

flechiss.\i:ment,  adv.,  en  ployant, 
en  fléchissant  : 

Flechisxaiiment,  flexibilitcr.  {Gloss.  gall.- 
lat.,  Uichel.  1.  7t)8i.) 

FLECHISSEMENT,    S.   m.,    flclion    de 
plier,  de  ployer,  de  courber  : 
Plexus,  flechissemens.    (Gloss.  de  Salins.) 

FLECHissuRE,  S.  f.,  courbure  : 
Obliquitns  ,   tortuosité  ,  flechissure.    (U. 
Est.,  Dictionariolum,  éd.  Ibi2.) 

Flechissure,  obliqnitas,  flexura.  (In.,  Pet 
Dict.  fr.-lat.) 

FLEciioN,  S.  m.,  diniin.  de  flèche: 
Des   canons,   des    canons    estoffes,    des 
flèches,   des  fléchons,  des    arbalètes    avec 
tours.  (1357,  Compt.  de  l'Arlillerie,  Arch. 
mun.  Dijon,  H,  Aff.  milit.) 

Fi.ECiERE,  voir  FLECnrERE. 

Fr.ECissABLE,  voïr  Flechissable. 

FLECouiERE,  voir  Flechikre. 

FLECTAMus  GEMUA,  employé  plaisam- 
ment pour  signifier  l'action  de  courber  les 
genoux  : 

N'?  cncor  pas  praniiient,  a  terre  le  ma, 
Malcm,'nt  le  demaine  /leclamus  germa. 
(Du  Plail  Renan  li,-  Pammarlin,  Job.    Kmtr.Hec. 
Il,  25.) 

FLECTE,  voir  Flette. 

FLECTER,  V.  0.,  tordfe,  Iresser  : 
Fteclant  les  rennes  de  fueilles  pampinecs 
Snr  celles  bestcs  rndcs  et  elTrencos. 
(0.  DE  S.  Gel.,  Encid.,  Richel.  801,  f  fii=.) 

Bref.,  Côtes-du-Xord,  canton  de  M.iti- 
gnon,  fleiler,  faire  des  tresses  ;  flette,  tresse 
de  paille  pour  chapeaux. 

FLECTiR,  s.  m.,  herlie  définie  ilaiis  l'e.x^. 
Sïuivant  : 

Pied  de  coulomb  est  une  herbe  qui  est 
aultrement  nppellee  fleclir.  Elle  a  fueilles 
rondes  entrecoupées  et  ressemble  a  pied 
(le  coulon  :elle  s  espart  sur  terre.  (Legrant 
Herbier,  f»  88  r»,  Nyverd.) 

Fi-ECTijERE,  s.  f.,  sorte  dc  piègc  : 
Prendre  le  videcoq  a  la  flectuere.  (Modus, 
f  78'',ap.  Ste-Pal.) 

Cf.  Foletouere. 

FI,EE,  S.   f.  ? 

Pour  redrecicr  la  cloche  l'evesque  qui 
pendoit  d'une  part,  et  faire  chaETaux  pour 
la  mettre  jus  et  remonter,  et  pour 
resarrer  les  flees  de?  autres  c  oiches  du 
sros  clochier.  (1412-13.  Compi.de  la  fabri- 


que  de    S.    Pierre 
f  43  V».) 


Arch.    Aube 
Fi.EEL,  voir  Freel. 


1560, 


Fi.EEn,  V.  a.,  battre  au  fléau  : 

Icellui  Troude  print  une  verge  afleer  de 

meslier  et  courut  au  dit  Petit  pour  le  ferir. 

(1391,  Arch.  JJ  141,  pièce  89.) 

F i.KG \HD,  flegarl,  fregart,  fegart,s.  m., 
lieu  public  à  découvert,  passage  commun 
qui  dessert  plusieurs  propriétés  : 

En  toutes  les  voiries,  fros,  fegars  de  le 
dicte  ville.  (1441,  Cart.  de  l'univ.  des 
chapel.  de  N.-D.  d'Amiens,  f»  41  v»  Bibl. 
Aniien.s.) 

Le  cloistre,  voiriez,  fregas,  fros  des  rues 
dudit  cloistre. (Denomfcr. des  baill.  d'Amiens 
et  de  DouHens,  Arch.  P  137,  f  13  r».) 

Par  ladite  coustume  local  nul  ne  pœult 
picquer,  ne  heuer,  planter,  ne  arracher 
sur  frocz  elflegarsde  rue  en  ladite  ville  de 
Molliens  sans  le  consentement  et  confié 
desdits  maire  et  eschevins,  sur  paine  de 
.Lx.  solz  paris,  d'amende.  (Coust.  localles 
de  la  ville  de  Molliens-Vidame,  Mém.  do  la 
Soc.  des  Antiq.  de  Picardie,  1,  185.) 

Se  aucuns  pique,  fouit,  ou  houe  au  fond, 
et  en  la  terre  ou  flegard  d'aucun  seiçneur 
féodal,  ou  empesche  ledit  flegard  en  le 
cloant  ou  appropriant  a  lui  sans  le  congié 
dudit  seigneur,  il  commet  amende  de  12 
sols.  (Ancienne  Coutume  de  Boulonnois.) 

Un  seigneur  fonsier  n'a  jurisdiction  ne 
seigneurie  au  dehors  de  ses  bournes  cl 
limites,  en  telle  manière  que  s'il  y  a  trots, 
flegards  et  lieux  communs,  entre  un  sei- 
gneur viscontier  et  en  dessus,  et  un  sei- 
gneur fonsier,  ledit  viscomtier  et  en  dessus 
aura  entièrement  lesdits  frots,  flegards  et 
lieux  communs.  (Coust.  d'Artois  au  baill 
de  S.-Omer,  2i.) 

Flegard,  a  common  place  or  wav.  Pir 
(COTGRAVE,  éd.  1611.) 

On  pourrait  citer  de  nombreux  exemples 
de  ce  mot  dans  des  textes  modernes,  tel.» 
que  les  suivants  : 

Les  espaves...  contenant  vingt  neuf  jours 
neulx  cinquante  verges,  comprins  six 
journeulx  de  flagars  et  voyes.  (Pièce  de 
1608,  Beauvillé,  Ijoc.  inédits  sur  la  Picar- 
die, IV,  404.) 

Le  droict  de  pouvoir  planter  sur  les  che- 
mins, flegards.  (18  mars  1630,  Cart.  de 
Flines,  mlxx,  p.  903,  Hautcœur.) 

Cotgrave  le  donne  cotnme  picard; 
t  mais,  dit  Corblet,  il  n'est  plus  guère 
usité  qu'à  Boulogrie-sur-Mer.  « 

FLEHUTER,  voir  FL.4nTER. 
FLEIBE,  VoirFOIBLE. 

FLEiciiiBLE,  voir  Flechible. 

FLEIUANT,  voir  FLAIRANT. 

FLEiiiR,  voir  Flairor. 
iLEiciER,  voir  Flechier. 

FLEKIERE,  VOIf  FLECHIERE. 

Fi.EKissABi.E,  voir  Flechissable. 

FI.EM,  VOirFLU.N. 

fi,EMBi,E,  voir  Flamble. 


FLE 

FMîNCHiK.  voir  FLECHII!. 

FLENCUISAUBLE,   Vl)ir  FLECHISSABLK. 

KLEPIEU,  adj.  î 

Prendre  puissons  d'apiur  ilepier  et  de 
Ueur  de  crapes.  (liemeU.  anc.  Uicliel. 
Î039,  f»  8'.) 

FLKliUART,  voir   l'LOQUART. 

FLEUCEUR,  S.  m.,  déchargeur  de  voi- 
tures qui  jouissait  d'un  droit  noriiiiié  fié- 
cage  : 

L'office  Jehan  d'Agencourt  de  flequeurs 
de  car  et  de  caretles,  qui  par  avant  avoit 
esté  rais  a  .xil.  esciis  et  .viii.  saux  au 
viD,et  depuis  renquieri...  par  Jacques  Ro- 
gault...,  lui  est  demeuré  comme  au  plus 
offrant  et  derrain  enchérissant,  f  1404,  Ad- 
jtidicat.  aux  enclières  de  divefs  olfices  de  la 
aille  d'Am.,  ap.  A.  Thierry,  ilon.  du  Tiers 
Elat,  II,  i4.) 

Se  disait  encore  au  xyii*  s.  : 

Simon  Guérard,  lieur  et  tlaijueuf.  (16 
déc.  1639,  Extrait  des  traites  de  la  ville 
d'Am.,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etal, 
III,  112.) 

Cf.  Flequiek  i. 

1.  FLEQUiEU,  S.  m.,  fougère  : 
Kt  avec  ce  nng  voir  aporte 
De  Iteqaier  précieux  et  ^rand. 
{Triumphe  des  Carmes,  p.  Mi,  Leroy  et  Diaaux.) 

Flequier.  (1521,  Bélhune,    ap.   La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 
Cf.  Flecuiere. 

â.  FLEQUIER,  s.  m.,  déchargeur  de 
voitures  : 

De  chascune  charge  de  farine  pesaut 
quatre  quinlaulx  que  les  flequiers  de  la- 
dicteville  y  font  peser,  di.x  deniers.  (1462, 
Ord.,  XV,  534.) 

Cf.  Fleqdeuk. 

FLERABLE,  Voir  FLAIBABLE. 
FLERANT,    VOir  FLAIRANT. 
FLEREMENT,  VOlf  FLAIREUBNT. 

FLEREiz,  voir  Flaireis. 

FLBRIER,   VOirFLAlRIEH. 

FLEnoR,  voir  Flairoh. 

TLEs,  flis,  S.  m.,  Ilèche  : 

l^t  U  au're  se  painent  de  maogonuia.'C  le\er 
Kt  tant  de  fies  et    lloodres    pour    FianclieU    ^ra- 
[veoter. 
{l)oon  de  htaience,  10394,  A.  P.) 

Flis,  trait,  flèche.  (Mo.nkt,  Parallèle  des 
lang.  franc,  et  (af., Amsterdam  1632.) 

FLESCHE,  voir  Flache. 

FLEscuER,  voir  Flécher. 

FLESCHIER,  VOir  FLECHIER. 
FLESCHIMENT,  VOir  FLECHIMENT. 
FLESCHIR,  voir  FLECHIR. 

PLESQUE,  voir  Flache. 

FLESSISSABLE,  VOir   FlEi'.HISSABLE. 

FLESSuiE,  voir  Flassaii;. 


FLK 

iLESTiR,  voir  Flestuir. 
1.  FLKSTRE,  s.  f,  llùte  : 

Il  orCDl  moult  cors  et  fretiaus, 
Flagos,  fleslres  et  estiviaa^. 
(Be.\.,  Troies,  liicliel.  37.'1 


1»  83" 


-i.  FLE.STRE,  flaislre,  ilaslre,  adj.,  iléui, 
flasque  : 

Ses  mamcles  li  mostra  nues, 
Fleslres  et  ïielles  et  peines. 

(Wace,  Brut,  â"69,  Ler.  de  Liney.) 
Ta  noaris  un  cors  flaùtre  et  pers. 
(Reclus   de   Molieks,    iUsnerc,    Richel-    lS"2li, 
P  20  r".) 


Tu  nouris  .i.  cors  flesire  el  pers. 
(ID.,  ib.,  Richel.  23H 


f"  233" .) 


l'rop  en  gasle  la  paoce  flaislre, 

Ud.,  !*.,  Ars.  3H-2,  f  205''.) 
Quant  la  calours    del  soleil  a  un  poi  de- 
mouré,  si  le  poet  on  veoir  flesire  et  morte 
et  seque.  [SI  Graal,  n,  505,  Hucher.) 

Ou'ont  TCDtre  plat  et  bource  flaslre. 
(G.  DE  CoiNc.i,  Itir..   ms.  Soissons,  f  204'".^ 

Borse /!es/rf. 

(In.,  li.,  ras.  Brui.,  I"  19r.) 

Ki  taot  mist  en  vestir  et  pestre 
Son  cors  vil  et  paant  et  jleitre. 
(Thib.  de   Marly,    l'ers  sur   la   mort,  xi.vr,  Cra- 
pelet.) 

La  tient  aa  (eulle  toute  flestre 
Li  loriers  qui  verz  devroit  estre. 

(Rose,  Kicliel.  1573,  f°  W.  \ 

...  Fnelle  toute /ÎUK/re. 
(/*.,  Vat.  Clir.  1858,  1°  33''.) 


(». 


.  Faeilie  tonto  flastre. 
Vat.  Oit.  1212,  f»  46''.) 


S'il  as  gloutons  de  la  Rose  baille, 
Sachies  qu'ele  en  porra   loat  eslie 
lîlesmie  ou  pale,  ou  mole  on  flestre. 

(li.,   15621.  .■«éou.) 
Clers,  ne  t'es  pas  por  ce  resqucus 
Qui  as  parlé  de  mes  cheveus. 
Et  dis  que  j'ai  la  chiere  flestre. 

(De  Renan  el  de  l'iuudoue,',)' ,  .Méon.) 

Le  Seigneur  qui  fait  la  fleur  naistre 
La  fait  seirher  et  devenir  flaislre. 
(J.   LEfEBïRE,    Resp.   de  la  mort,     Richel.   994, 

Ennur  fait  l'homme  pasle  et  flesire. 
(R.  GAr.ci.v,  Passe  temps  d'oysiveté,  Poés.  fr-  des 
xv°  et  .XV»  s.,  VI!,  2"8.) 

—  Pourri,  qui  exhale  une  odeur  de  pour- 
riture : 

De  flaislre  fnui  eit  fumante  (la  terre). 

(S.  Btandan,  1106,  Michel.) 

—  Fig.  : 

Aucunes  gens  sont  qui  sont  flestres  et 
besoingneus  de  recouvrance  et  plus  dé- 
faillant de  vertu  et  haboudant  en  povreté. 
[Bible,  Maz.  684,  f»  27'.) 

En  leurs  escripts  ircp  stériles  et  flastres. 
(F.  Habekt,  i'i/i.  s.  l'art,  poet.) 

3.  FLESTRE,  voir  Festre. 

FLESTRiR,  flaistrir,  flaitrir,  \.  il.,  se 
faner,  au  propre  et  au  lig.  : 

'fur  funt,  mur  chiet,  rose  flaistrist. 

(Rua,  3"  p.,  133,  Andresîn.) 
Et  auront  si  grant  angoisce  qu'il  en  se- 
ceront  et  en  fleslriront.  (Maurice,  Serm., 
Richel.  13314.  f»  78  v".) 

La  corone  des  saiges  ne  chariait  ne  /les- 


l'"LE  -ii 

tirrail.  (BOtce   de  Consol.,  ms.   beine  30."', 
!'•  44  V».) 

Se  li  prist  le  vis  a  flesirir. 

(Fttbl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f  16'.; 
Tous  les  chevnliers  de  Egypte  délais- 
sèrent l'eslude  de  la  discipline  des  armes 
et  flestrisioyenl  en  oysive  luxure  et  en 
paresse.  (I  0CCACE,  Is'obles  malh.,  V,  6, 
1"  115  V»,  éd.  1513.) 

Geste  fleur  commence  a  flaitrir.  (Hals- 
URAVE,  Esdairc,  p.  651,  Génin.) 
Cependant  que  la  jeunesse 
Nous  rcpand  de  sa  richesse, 
Tousjours  gais  nous  llorissons  ; 
Mais  soudain  uous  flétrissons. 
Assaillis  de  la  vieillesse. 

(Oi.iv.  DE  .Magsy,  OJ.,  ni,  éd.  1539.» 
Mais  par  uioi,  mon  humble  fleurette 
Fleurira  lou>jours  sans  flelrtr. 
(J.  DE   LA    Taii-lf,,  le  Bios  de  la  mur;/.,  dans  les 

Poésies,  éd.  1572.) 
Las  1  je  sèche  et  flaistns  en  ma  jeune  saison. 
^BERIABT,  (Euv.,  p.  537,  éd.  1633.) 

FLESTUISSABLE,  adj.,  quî  peut  se  flé- 
trir : 

Voz  recevroiz  coronne  de  gloire  néant 
flestrissable.  {Bible,  Richel.  899,  f  372S  et 
Maz.  684,  .1°  366^) 

FL.ESVE,  voir  FOIBLE. 

1.  FLET,  S.  m.,  limande,  poissou  de  mer 
très  plat  : 

Barbues  grasses,  plaiz  leez. 
Et  bons  fles  au   fennel  rostiz. 
(Bat.  de  Quar.,  RLchel.  19132,  f°  92'-".) 

li  bon  flet  etli  maqoerel. 

(li.,  P  92'.) 

De  la  mer  uous  vienent...  herenc  fres  et 
fiels.  {Dialog.fr. -flam.,  f  5S  Michelant.) 

2.  FLET,  s.  m.,  fosséj canal  : 

11  dient  que  tous  les  esseaux  et  tous  les 
fiez  entre  lel'ourc  Garet  et  Varaville  doivent 
avoir  .XIIII.  piez  de  \è.{l>iéce  de  129o,Mém. 
des  Ant.  de  Normandie,  2*  série,  X,  371.) 

Norm.,  le  Havre,  le  Tréport,  flet,  fossé, 
canal. 

FLETE,  voir  Flette. 

FLETEL,    voir  FRESTEL. 

FLETELET,  S.  ID.,  dimin.  de  flet,  es- 
pèce de  poisson  voisin  de  la  plie  et  de  la 
limande  : 

11  semble  a  voir  cju'il  y  ait  deux  espèce, 
de  ce  poisson,  l'un  plus  petit  nommé  fiez, 
l'autre  plus  grand  nommé  fletelet,  encore 
qu'il  semble  que  ce  soit  nom  diminutif,  en 
Angleterre  lielhut  ou  il  se  trouve  souvent. 
(L.  Jour.,  l'Jiist.  des  poiss.  de  Rond.,  xi,  9, 
éd.  1538.) 

1.  FLETTE,  jlele,  flecte,  sorte  de  petit 
bateau  : 

Ai  ordené  que  le  bac  et  le  flette  que  le 
roy  a  au  dit  port  de  la  garenne  seront  as 
diz  religieux.   (1311,  Aich.  JJ  47, 1»  10  r».) 

Le  bac  et  la  flete.  (Ib.,  1°  33  v».) 

Lesquelz  coinpaiguons  alerent  d'un 
commun  accort  eu  une  flelte  en  la  rivière 
de  Seine.  (1410,  Arch.  JJ  163,   pièce   124.) 

Pour  prendre  une  queue  de  vin  ou 
lieux  muis  pour  une  queue  en  une  nel 
ùu  batel  ,  et  de  la  nef  ou  batel  les 
mettre  en  une  flette,  et  de  la  flette  charger 


32 


FLE 


FLE 


FLE 


lU  chariol  on  clmrrelli>,  di^ux  #olz  pnrifij. 
iFéy.  ms.  negifm.gen.  pour  la  jurid.du 
préc.  des  march  ) 

El  aurout  chascuQ  certainR  quanlili"  de 
fletles,  selon  ce  iiue  la  rivière  sera  grande 
ou  petite,  pour  faire  pont  ou  passape  con- 
venable pour  passer,  rapasser,  aller  et 
venir  marcbans,  vendeurs,  courretiers. 
jaugeurs  et  toutes  autres  manières  de 
gens  qui  iront  audit  port.  (76.) 

El  avecques  ce  auront  une  bonne  ftecte 
bien  équipée  qui  sera  leur  propre,  et  bien 
garnie  de  buil  avirons  bons  et  sourfisans. 
(1415,  Ord.,  X,  330.) 

Que  plus  granl  navire  ou  flelle  en  la 
rivière  n'avoil  que  cest  >,  laquelle  ne  sçau- 
roit  porter  deux  hommes  trois  lieues  seu- 
rcmenl.  (Percetal,  f  17',  éd.  1530.) 
L'ng  petit  fustereau  ou  flecte.  {Ib.,  ('  20'.) 
Lequel  aiant  rencontré  une  flelle  atta- 
tbee  au  rivage  évada  dessus.  (Vigenkre, 
Comm.  de  Ces.,  p. 56,  éd.  1576.). 

i.  FLETTE,  voir  Ff.stbe. 
FLEU,  voir  Flun. 

FLEUGME,  voir  FLEI'ME. 
KI.EL'MAIRE,  VOir  FLDUAIRE. 

Fi^Ei'MASiE,  S.  f.,  plileginasie  : 
Lesqueles  (fumosités)    se   convertissent 

i-n    humidités    cl   en    fleumasies.   (/Vo6/. 

d'Arist.,  Ricbel.  210,  l'iO*.) 

FLECMATIQUE,  -  ike,  fluiti.,  adj .,  et  s., 
flegmatique,  abondant  en  pilnite  : 

Qui  les  orroil  de  coleriqne 
l'Iedoicr,  on  de  fleumoiigue. 

(GilOT.  Bible.  2574,  Wolfarl.) 
Se  ûeume  babunde  plus    en  .i.  home,  il 
est     apelez    fleumatiques.     (Brd.n.    Lat., 
Très.,  p.  107,   Chabaillc.) 

Li  fltumalilys  frois  cl  moistes.  (.Ale- 
BBA.NT.  Hichel.2021,  f •  8  r°.) 

Crisses  places,  eros  mentoos,  roages  troènes. 
De  oitare  vans  esles  /Ifiimaliçues. 
(Om.icost,  la  Coquelnehe,  I,  189,  P.iljl.  eU.) 

De  peur  «la'elzoe  soient  flrumaliques 
Oa  trop  mes;^es  oa  trop  clicqaes 
On  YODS  les  s«rl  d'espicerje. 
(K.  DE  CoLLERTE,  Diol.  composé  pour  jeunes  ea- 
fêiu.  p.  107,  Bibl.  eU.) 

—  Qui  lient  du  flegme, de  la  phlegmasie: 

.VI.  causez  sont  de  la  matire  dcl  apos- 
tume,  l'une  est  de  humeur,  l'autre  sau- 
cuine,  l'autre  flumaWjue. ..  (Fraq.  d'un 
lie.  de  médecine,  ms.  Berne  A  'Jj,  i'  8  r».) 

.Maladies  fleumaUques.  (liegime  de  sanlé, 
l'  79  v«,  Robiuel.) 

Aposlumes /{«umaUçucj.  {JarJ.  de  santi', 
I.  2,  impr.  la  Minerve.) 

-  Fig.  : 

Pdar  les  grias  mialx  le  scismes  tlitunaliques 
(Bios,  ie  la  guerre  du  Pape.) 

KLEL'.Mb,  fieiKjme,  flume,  flunvne,  flieme, 
s.  m.,  flegme,  flegnion  ; 

Se  flfume  babunde  plus  en  .i.  booie,  il 
etl  apelez  fleunviliques.(BRU.N.LAT.,  Tre»., 
p.  107,  Cbabaille  ) 

Fleume  tiet  comme  sdi  m  sel'! 
El  ponimon  el  eo  la  rerveie. 
iC.  Ciunr,  Hou.  Un»;  II,  iOi(47.  W.  et  D.) 
O  tout  ce  cl  genre    a    fictnli-,    chancre, 


mort  mal,  fleugme,  sniisp  ulcère  cl  leur 
semblable.  (H.  DE  Monpevili-e,  Ricbel. 
2030,  f°  81'.) 

Fleunia,  flieme.  (Gloss.  de  Douai,  Escal- 
licr.) 

Saturne  a  de  membres  principaulz  de 
homme  c'est  a  savoir  l'oie  dextre  el  la 
rate  el  la  vecie  cl  le  fleugme.  (Oresme, 
Quadrip.,  Richcl.  1348.  i»  135  v».) 

Les  quatre  humours,  c'est  a  savoir  colre, 
sang,  fleume,  nialencolie.  (La  Manière  de 
langage,  p.  383,  P.  Mcyer.) 

User  vons  faalt  de  saccre  fin. 

l'onr  faire  eo  aller  tout  ce  flume .' 

(Tesl.  de  Palhelin,  p.,   lOlî,  Jacob.) 
Ce  duc   Philippe    icy...    fut    eslaint   par 
nuit,  couché,  en  ses  fieumes,  mal   secouru 
cl  mal  gardé.  (G.    Ohastell.,  Chron.,  V, 
229,  Kerv.) 

Car  les  fleumes  que  fais  gcclcr  par  terre 

Mondent  le  corps. 
(Gri.ncore,  la  Coqueluche,  I,  p   isil.  Bibl.  eU.i 

Lors  lonl  caterre  et  flume 

Te  cesseroDt... 
(J   BoiCBET,  Ep  fam.,  1'  p.,  ixiii,  éd.  1345.  i 

r.elui  qui  vend  a  pourcheaulx,  noris  de 
flummes,  ou  lieu  ou  on  vend  ceux  noris 
de  grains,  encourt  amende  de  .xxl.  (1549. 
Dépenses,  Ann.  de  la  Soc.  de  l'hist.  de  Fr., 
1864.) 

1.0  meilleur  vin  de  la  maison, 
AGu  de  mettre  a  val  vos  flumes. 

(JoD.,  l'Eunuque,  1,  1,  Bibl.  ch.) 

Aunis,  flume,  glaire,  crachai;  Norm., 
fleume,  pituite,  et  aussi,  à  Bayeux,  cra- 
chat ;  Guernesey,  flieume,  fleume,  pituite, 
et  fig.,  paresse  ;  Genève,  fleume  ;  Rouchi' 
fleume,  flemme;  Berry,  flême;  peuple  de 
Paris,  flume. 

1.  FLEUR,  S.  m.,  odeur: 

Une  femme  occisl  son  enfant  et  le  mist 
sur  un  rostier  pour  le  vouloir  mangier  pour 
eslanchier  sa  fain,  mais  les  sergcns  qui  la 
ville  gardoient  en  sentirent  le  fleur  et  lui 
toUirenl.  (J.  de  Meung,  Trad.  de  l'art  de 
cheval,  de  Veg.,  Ars.  2913,  f"  39  r".) 

Le  serpent  qui  s'estoil  musse  dedans  sa 
caverne,  pour  le  froit  temps  de  la  nuit, 
yssit  hors,  et  tanlost  eut  le  fleur  de  la  nef 
et  des  gens  qui  estoient  dedans.  {Percefo- 
resl,\o\.  Il,  f»  61»,  éd.  1528.) 

2.  FLEUR,  flour,  s.  m.,  indigo  : 

Sur  laquelle  beste  avoit  environ  deux 
boiceauls  de  flour  ou  farine.  (I4C0.  Arch. 
JJ  192,  pièce  8.) 

Cf.  Fleuree. 

FLEURANT,  VOir  FlAIHANT. 

FLEUREE,  flouree,  s.  f.,  indigo  : 

Il  acheleroit  de  la  flouree  de  voide  el  du 

bresil.  (1408,  Arch.  JJ  1G2,  pièce  198''".) 
L'ne  livre  el  demie  fleuree.  (1366,  Arch. 

mun.  Angers,  CC  14,  .Matières  cl  estoffes 

pour  les  painctrcs.) 

On  trouve  encore  au  xvii'  s.  la  forme 
florée . 

Florée  ou  indigo  moyen,  le  cent  pesant 
paiera  cinq  livres.  (Tarif  du  18  sept.  1664.) 

1.  FLEI'REMENT,   VOir  FLAIRE.MENT. 

2.  FLEUREMENT,   S.   /.,    fleUP  : 

Sera  la  dicte  petite  cisterni'  rifflniremcilt 


de  terre  recouverte  de  deux  ])ierres  joinc- 
lives.  (20  juin.  1521,  Arch.  Gir..  E,  Not., 
Contai,  .111-1.) 

FLEURER,  V.  a.,  afflinircr  : 

Enterres  des  grands  vazes  de  terre  ou  de 
bois,  jusques  a  la  gueules  fleurans  le  plan 
de  la  terre.  (0.  de  Si.rr.,  Th.  d'agr.,  VI, 7. 
éd.  1605.) 

FLEURET,  voir   FLORET. 
FLEURETÉ,   VOir   FLORETÉ. 
FLEURETER,  VOir  FLORETER. 
FLEURETEURE,   VOif  FLORETEURE. 

PLEURETiR,  fleurlir,  v.  n.,  chanter 
avec  des  fioritures  : 

L'on  y  oit  le  chant  et  rama.ïe  mélodieux 
des  rossignols  qui  fleureiissent,  fredonnent 
et  décroissent.  (Bourgueville,  Rech.  de  la 
\  Neustrie,  II,  6,  éd.  1588.) 

Itossigûoîs  qui  ftenrtissent 
Fredonnent  dnncement. 
(.Chans.  de  Bourgunille,  ap.  l.e  lier.,  Gloss.  norm.) 

FLEURETis,  fleurtis,  -  ys,  s.  m.,  ûori- 
ture  : 

Par  briseure  de  notes  et  soutil  fleurelis 
s'efforcent  de  amoUier  les  petis  et  foibles 
courages.  (J.  de  S.a.lisb.,  Policrat.,  Hichel. 
24287,  f»  20*.) 

Par  industrie  et  fleurlys  et  descliant 
Doulceur  cheroLant. 

(Ch.  roy.,  Ricbel.  153",  f°  59  r°.) 

EniïaDS  de  cueur,  ne  Taictes  plus  leçons 
De  fîeurelh,  mais  note  contre  note 
Sur  Uequiem,  en  doulcelte,^  façons. 
(Creti.n-,  Chanis  roij.,  V  36  r",  éd.  ISÎT.I 

Pour  grin?oter  ses  cliaotz  et  ses  fleurtis. 
(i.  Pabmest,  Merv.  de  Dieu,  éd.  1536.) 

...  Haïssant  et  reprouvant  les  fleurelis 
en  la  musique.  (Amyot,  Prop.  de  table, 
111,  1.) 

Avec  une  grande  levée  de  retorique,  il 
nous  a  voulu  faire  acroire  non  point  par 
argumens  nécessaires,  ains  par  un  fleu- 
relis de  paroUes.  (E.  Pasq.,  Pourparler  du 
Prince  dans  les  licch.  de  liiFr.,  1.1, [""Sr", 
Paris,  1560.) 

FLEURETTE,  VOir  FLORETTE. 
FLEUREUR,  VOir  FLAIROR. 

FLEURiN,  voir  Florin. 

FLEUUISSEMENT,    VOir     FL0RISSE.ME.NT. 
FLEURITURE,  voir  FLOBKTKURE. 

FLEURON,  S.  m.,  fleurette  : 

Ainsi  cnoillant  en  tout  temps  les  fleurons 
Au  doux  printemps  des  perces  violettes 
Au  chand  esté  des  roses  verraeillettes. 
U-A.  DE  Baif,  Ed..  vm,  éd.  1.573.) 

Ils  estoyenl  tous  deus  dans  un  pré 
De  mille  fleurons  diapré. 
(J.  DE  LiNiiENDE*,  les  Chcnijemens  de  la  Bergère 
Iris,  éd.  1614.) 

Au  dix-septième  siècle,  on  disait 
fleuron  et  fleurette  par  plaisanterie,  pour 
fleurette  simplement,  au  sens  de  propos 
galant  : 

Et  que  voos  débilei  et  fleurons  et  fleuretles 
Pour  mienx   peindre  des  maux    qu'à    plaisir  voll^ 
(vons  faite.*. 
Cï».  r.oR»..  /■•Imour  -i  la  mode,  i,  i.) 


FLE 


FLI 


FLO 


33 


KLEiinoNNEK,  -  oner,  flor.,  floiir.,  v.  n., 
fleurir,  jeter,  pousser  des  fleurs  : 
Ja  le  laurier  le  prépare  conronne; 
Ja  te  blanc  lis  JeJans  ion  bers  fletironne. 
(i.  Mabot,  Poh.,  I,  -228.  éd.   1731.) 

M'araye  Masnelonne, 

Reposons  nous  snr  l'herbe  qni  fieuronne. 
(Cl..  Marot,  l'EpisIre  de  iinguelonnf,  éd.  1396-) 

Par  mon  efTecl  ton  pré  rit  et  flritronne. 
(Est.  FoRCiDEr,.  Opiisc-,  Dissens,  des  -i  élém., 

éd.  ibSI.) 
Si  la  beaaté  se  perd.  Tais  en  part  de  bonne  lieare 
Tandis  qa'en  son  printemps   ta  la  vois  fimronner. 
(RONS.,  OF.uv.,  éd.  1G23,  p.  276.) 

Kl  comme  nons  voyons  les  herbes  au  matio 
Fltaronncr  par  les  prees. 

(Chassigs.,  Ps..  i\x\i\,éi.  1613.) 

Un  auteur  du  .xis"  siècle  a  dit  de  même: 

Dans  la  nuit  tiède  et  clémente 
Où  tont  fieuronne  et  fermente. 
(A.  Thf.urif.t,  ynit  de  printemps,  dans  le  Parnasse 
contemp.,  p.  211.) 

—  Fig.  : 

Charles  le  grant  dont  le  hanlt  bruit  flonronne. 
(Le  Maire,  Plaincte  de  Désire,  dans  la  Légende 

des  Yeniliens,  f  6  r°,  l.yon,  in-8'.) 
Et  rennir  dn  tout  a  la  conronne 
Qni  de  vertnz,  honneur  et  biens  /loronne. 
(J.  BouciiET,  Ep.  fam.,  l"  p.,  I,  éd.  ISJS.) 

Dnqnel  le  los  fieuronne. 
(F.  IIabert,  Xouv.  Venus,  p.  7,  éd.  1547.) 
Affermy  sur  son  chef  sa  royale  conronne; 
Fay  que  sous  la  faveur  sans  cesse  elle  fieuronne. 
(Bertadt,  mnii.,  p.  5,  éd.  1033.) 

—  Fieuronne,  part,  passé,  fleuri,  couvert 
de  fleurs  : 

De  sable  a  l'escarboucle  fletironnee  d'or, 
(Les  Couslumes  des  chevaliers  de  la  Table 
Ronde.) 

Egla  rêva  en  ses  prez  /leuronnez. 

Et  maint  satire  aux  buissons  se  retire. 
(Calvi  de   la  Fontaine,  Eglogne  sur  le  retour  de 
Bacchus,  l'oés.  fr.  des  xv°  et  xvi'  s.,  I,  254.) 

Phebns  a  ordonné 

Que  je  sois  coronné 

Par  Flora  ma  mignonne  : 

Vien  donc,  cœar  floronnc, 

Kt  mon  chef  environne 

De  la  verte  couronne. 
(Ch.  FosTAiNi;,  les  Ruisseaux  de  fontaine,  p.  152, 
éd.  1555.) 

FLEURTIU,  voir  FLEURETIR. 

FLEURTis,  voir  Fleuretis. 

FLEUTELE,  VOir  FLAOTELE. 

FLEUTER,  voir  Fladter. 
FLEUTEKELLE,  S.  !.,  joucuse  de  flûte  : 

Les  miens  enfans  (qoi  est  une  grant  honte) 
One  j'ay  nourriz  de  ma  propre  mamelle 
Me  font  mainclz  maulx,  c'est  chose  trop  craelle. 
Me  demonstrant  par  grant  dérision 
Avec  le  doy  sous  Jampnee  querelle, 
VoQlans  de  moy  faire  noe  fteulerelle. 
Las  je  n'ay  d'eulx  autre  provision  ! 
(J.  BouCHP.T,  Deplor.  de  l'Egl.  milit.,  Oposc, 
p.  816.) 

FLEUTEua,  voir  Flauteur. 

FLEUTis,  s.  m.,  cliaiU  Imitant  le  son  de 
la  flûte  : 

Ni  le  fleutis  des  oiaeanx  emplamez. 
Ni  les  rnisseaux  de  marmure  animez. 
(Guy  de  Tours.  Poés,,  I,  2,  Blanchemain.) 


Fi.EUTiiEMENT,  S.  m.,action  de  flétrir: 

l'ilorieniput  et  fleulrement.  (Nicot, 
Thresor,  éd.  1606.) 

FLEUz,  s.  m.,  sorte  de  jeu  de  cartes  : 

A  elle  (lu  Reine)  la  somme  de  cinquante 
esciiz  d'or  au  soleil,  a  elle  baillée  et  délivrée 
comptant  et  en  ses  mains  par  ce  presant 
trésorier,  pour  jouer  au  fleuz  en  son  bas- 
teau  en  la  rivière  de  Seine,  en  venant  de 
Melun  a  Paris,  en  la  compaignie  de  Mon- 
seigneur de  Latremoille  et  autres.  (.4rch. 
KK  83,  f»  89  r°.) 

FLEVE,  voir  Foible. 

FLEVEMEI^T,  VOlr  FOIBLEUENT. 
FI.EVETEI,   voir  FOIBLETÉ. 
FLEVOUTEI,   voir  FOIBLETÉ. 
FLEXISS.VBLE,   VOlr  FLECHISSABLE. 

FLiCHE,  flische.  flique,  flicque,  s.  f., 
trancfic  de  lard  et  de  viande  salée  de  porc 
coupée  en  long  ; 

Assez  i  avoit  an  et  el. 
Char  salée,  bacons  el  fliches. 

i,Renart,  1280.  Méon.) 
Chascuns  aporte 
Derere  lui  une  grant  flicke 
Ne  sai  de  seogler  ou  de  biche. 

ilb.,  22260.) 
On  appelé  penaus   en  gresse  fliches  de 
bacons  sans  os.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  inest., 
2°  p.,  xm,  10,    Lespinasse  et  Uonnardot.) 

Maintenant  la  dame  li  done 
Plain  pot  Je  vin  et  une  miche. 
Et  une  pièce  d'une  fliche, 
El  de  pois  nne  grant  potée. 
{D'Auberee  la  vielle  maqnerelle,  Jab.,  Nouv.  Rec, 

I,  207.) 

Le  tille  de  bachon,  le  flique  et  le  can- 
deille.  (1294,  Cart.  noir  de  Corb.,  Riahel.  l. 
17758,  f  38  r°.) 

Item  pour  une  redevance  appellee  la 
fliche...  x-solz.  (Chambr.  des  compt.  de 
Paris,  i'  126  v»,  ap.  Duc,  Fliches.) 

Trois  flicques  de  lart.  (1371,  Beg.  du 
Chap.  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MIW  29, 
f»  33  v».) 

Petite  flische  de  bacon.  {Compt.  de  Serre, 
1377-85,  Arcli.  muu.  Bar.) 

De  chascun  bacon  tout  entier,  l'en  doit 
.1.  d.  de  une  flique.  (1396,  Coustumier  de 
Dieppe,  Arch.  S.-lnf.) 

A  Pasques  ung  bon  bœuf  coustoit  deux 
cens  francs  ou  plus,  ung  bon  veel  douze 
francs,  \ii  fliche  de  lart  huit  ou  dL^c  francs, 
ung  pourcel  seize  ou  vingt  francs.  (Journal 
d'un  bourg,  de  Paris,  an  1420,  Michaud.) 

Ne  les  logez  point  parmy  flicques; 
Dedens  jambons  les  failli  nourrir. 
(Farce  de  frère  Guiltcbert,  Ane.  Th.  fr.,  I.  318.) 

L'Académie,  qui  mêle  ce  mot  a.y ta  flèche, 
arme  de  trait,  dit  seulement  :  En  terme 
de  charcuterie,  flèche  de  lard,  ce  que  l'on 
a  levé  de  l'un  des  côtés  du  cochon,  depuis 
l'épaule  jusqu'à  la  cuisse. 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  flique,  mor" 
ceau  de  viande,  de  pain  ;  rouchi,  flèche, 
viande. 

FLicQtiE,  voir  Fliche. 

FLiEL,  voir  Flael. 


FLIEMItRE,   voir  FlKMBRE. 

1.  FLiEME,  S.  m.,  lancette  de  chirurgien  : 
Par  une   nuit  uns  bealz  jovenceaz   par 

vision  estiut  devant  moi,  et  si  misten  ma 
lengue  un  ferement  de  mediciiie,  ce  est 
un  flieme,  disanz  :  Ellevos  ge  ai  mis  mes 
paroles  en  ta  boche,  eis  fors  por  preechier. 
(Diatog.  St  Greg.,  p.  20,  Foerster.J  Lat., 
phlebotomuni. 

Lanceola  cum  qua  veua  aperitur,  gallice 
flieme.  (1348,  Gloss.  lat.-fr.,  Richel.l.  4120, 
f»  124  r«.) 

2.  FLIEME,  voir  Fleume. 

FLiEMEU,  filmer,  flamer,  v.  a.,  ouvrir 
avec  la  lancette  dite  flamme  : 
Maladies  des  maistres  se  taisent  bien  flicmer. 
(Gilles  li  Moisis,  li  Estas  dou  monastère  SI  Mar- 
tin, I,  12J,  Kerv.) 

Maladies  périlleuses  warist  on  par  ftimer. 

(Id..  li  Maintiens  des  monnes,  i,  105.) 
Survint   une   apostume   ou  bosse  audit 
Geffroy,  laquelle   il    fit  fendre  et  flamer  a 
un  barbier.  (1400,  Arch.  JJ  ISo,  pièce  433.) 

fIjImeh,  voir  Fliemer. 

FLiN,  S.  m.,  pierre  de  foudre  : 

Flin,  pierre  de  foudre,  servant  à  fourbir 
les  lames  d'epées.  Le  flin  fourbit  et  polit 
les  epées.  (.Mo.net,  Paraît,  des  lang.  franc, 
el  lat.,  Amsterdam  1632.) 

FLIQUE,  voir  Fliche. 

FLis,  voir  Fles. 

FLISCHE,  voir  Fliche. 

1.  FLO,  flou,  adj.,  fané,  flétri  : 

Dex!  corn  forte  aventure  qui  sor  cest  peule  noe. 
L'autrier  l'aviens  nos  blanque,  or  l'avons  toute  bloe* 
Vermelle  esloil  or  soir,  liiaus  sire,  or  est  si  /loe. 
(Roum.  d'Mir.,  f"  SO''.  Michelant.) 

—  Fig.,  faible,  languissant  : 

Vostre  vertu  esleil  fere,  oro  est  moult  très  floie. 
(Th.  de  Ke.nt,  Geste  d'Mis  ,  Richel.  21361, 

f  81  r».) 
Uns  rainsians  l'ot  atainte  parmi  la  Jeslre  joe 
Si  angoisseusement  que  la  chars  en  fu  bloe  ; 
De  travail  et  de  paine  fu  forment  feble  et  floe. 
Mais  quoi  k'uit  a  souffrir,  Dieu  el  sa  mère  en  loe, 
{Berte,  819.  Scheler.) 

Ilem  je  donne  a  Jehan  le  Loup... 

Ponrce  qu'il  est  lingelet  flou... 

l'ng  beau  petit  eluenuet  couchant. 

(Villon,  Grand  Test.,  c,  Joaausl,  p.  76.) 

2.  FLO,  s.  m.,  désigne  une  substanciî 
rouge  : 

A  faire  poupre  prcndes  asur  et  flo,  se 
melles  tout  ensemble.  (Remèdes  anc,  Ri- 
chel. 2029,  f"  6  v°.) 

FLOUERGE,  VOÎT  FRODERGE. 

FLOBOTo.ME,  S.  f.,  lancette,  flammette 
pour  saigner  : 

Tenant  en  sa  main  une  flobotome  de 
municion  ou  une  branche  proul'fitable  pour 
les  yeulx.  (Tignonville,  Dis  mor.  des  phi- 
los., A.is.  2312,  f°23  r».) 

La  langue  moderne  a  le  substantif  mas- 
culin phlébolome. 

1.  kloc,  s.  m.,  flocon,  houppe,  panache, 
chose  velue,  veloutée,  couverte  de  duvet, 
d'un  poil  fln  : 


34 


FLO 


Floes  «le  nepes.  {Deser.  du  Kil,  p.  303, 
ap.  Léon,  Descr.  de  l'Afr.,  éd.  1556.) 

Puis  prend  floe  et   poil  de  la  robbe  de?   | 
deux.  (Saliat,  Ilerod.,  m,  éà.  J556.) 

Trempant  en  huile  bouillante  un  floe  de 
laine  attachée  au  bout  d'une  esprouvette. 
(Paré,  Œuv.,  XI,  16,  Malpaipne.) 

Anrichi  tout  autour  de  flors  de  foye  ou 
de  bords  de  forrures.  (Mont.,  Yoyag.,\>.  29, 
éd.  1774.* 

—  Faire  son  floe,  faire  sa  pelote  : 

Je  sonbaile,  ponr  liien  faire  mm  floe, 

TroBTer  larrons  saisir  a  l'araDtaige. 

iSnltails  du  moadf,  Poés.  fr.  des  it*  et  uti'  s., 

I,  3t3.) 

î.  FLOC,  floz,  S.  ni.,  mare,  amas  d'ean  : 

Duquel  hostel  avoit  unp  fumier  et  ung 
floe  d'eaue.  (1461,  Arch.  JJ  189.  piùce  513.) 
"  Si  Ta  adoncques  pour  se  feoir  sur  le 
perron  :  mais  il  ne  trouva  point  d'arrest, 
si  Ta  cbeoir  les  jambe?  levées  en  unj:  floz 
qui  derrière  luy  estoit.  {Perccforest,  vol.  11, 
f  82',  éd.  1528.) 

Et  est  divisée  la  première  partie  (de 
Bretapne)  de  montaijmes,  et  de  deux  pelitz 
focz  de  mer.  (/6.,  vol.  1,  c.  i.) 

Estendz  ta  main  sus  les  eaues  d'Eg^-pte, 
et  sus  leurs  fleuves,  et  sus  les  ruisseaux  et 
marctz,  et  sus  tous  les  flocs  d'eaues.  (Le 
Fbvre  dEst.,  Bible,  Ex.,  vu,  éd.  1534.) 

Wallon,  flo,  mare  où  l'on  abreuve  le 
bétail.  Pic,  Verrrand., //ouf. 

3.  Fi.oc,  voir  FoLC. 

Fi.oc.\RT,  voir  Floquart. 

FLOCCARD,  voir  Floquart. 

FLOCCHER,  voir  Flochier. 

FLOccu,  voir  Flocu. 

FLOCEE,  voir  Flassaie. 

1.  KLocEL,  floquel,  s.  m.,  flocon,  tonUe: 

Ber.  1i  trenrhe  par  sodc  la  hondeore 
El  .1.  flocel  de  la  barbe  ehenne. 

(Lft  Lok.,  ms.  Monlp.,  T  I8I'.> 
Ne  preita  Ilaslenc  les  Franccis. 
Flamenci,  ne  cl»  de  Vermcn.leis, 
Ne  rels  d'Ancon  ne  d'.\qniuiue, 
Vaillant  nn  snl  flocel  de  laine, 

(IlF.>.,  ;*.  de  Sorm.,  I,  Ml,  Mii^bel.) 
T>e  prani  flociaus  de  fen  ardant 
Sonl  lenr  testes  reOambolant. 
(CLfr.,  .vu.  Est.  du  monde,  Richel.  V,îG,  f  H8'.) 
Sor  ton  blanc  col  en  r'ol  floeiaus  (de  cbefeni). 
(LEscouffle.  Ars.  3319,  f»  37  t».) 
Petis  floqueaux  de  feucbiere.  (Mfnagier, 
I,  7,  «ibiiopli.  fr.) 

11  veifl  lieux  drapons  prans  et  parcreus, 
si  jectoient  et  feu  et  flambe  a  moult  prant 
ftoceaulx  parmvla  pueulc.  (Lancelotdu  Lac, 
1"  p.,  cb.  69,  éd.  1488.) 

2.  FLOCEK,  S.  m.,  diniin.  de  foie,  trou- 
peau, troupe: 

De  berbis  et  de  rliions  furent  prant  li  flôcel. 

(Us  Chetift.  Ilirhcl.  Ii:i58,  f"  iW.) 
Des  camens  et  des  bogies  forent  fait  li  flocei. 
Des  bcrbit  et  des  cbierres  et  de  maint  riche  aignel. 
(Conq.  de  Jerus.,  .SiO,  ilippeao.) 

FLOCEi.É,  adj.,  frisé  : 
Od  ont  cheToli  longs  e  creoz, 
Od  nne  barbe  floeelee 
PIni  blancbeqne  neifs  tnrgelee. 
'Bis.,  U.  de  Korm.,  Il,  1188,  Michel.) 


FLO 

l'ne  autre  leste  d'un  vnnocent  qui  a  les 
ebeveux  floeelez.  (1360,  Inrent.  du  duc 
d'Anjou,  n»  14,  Laborde.) 

Fi.ocELET,  S.  m.,  flocon,  houppe  : 

S'ol  flocflex  aval  le  vis 

De  fes  bians  cberens  ondoiani. 

(G.  de  Dole,  Val.  Cbr.  ITiS,  P  03') 

FLOCETE,  S.  f.,  dim.  de  floche  : 

l.t  seconde  (llenr)  est  la  violete 
Et  li  tierce  nne  fîoeete 
Pe  sousie,  car  nioot  est  biele. 
(Bou  Capiel  a  vu  flo'irs,  Richel.  1553,  C  504  v°  : 
Job.,  Jotigl.  et  Trour.,  p.  17.) 

FLOCHE,  S.  f.,  flocon,  cliosc  velue, 
étoffe  velue  : 

Li  curei?  ait...  .xilll.  cliappons  et  .y.  s. 
por  une  floche.  (Vers  1300,  Collecl.  de 
Lorr.,  971,  Metz  I,  Ricbel.) 

Les  nues  qui  reseniblent  as  floches  de 
laine.  (Ohesme,  Qiiadrip.,  Ricbel.  1348, 
f  104  r».) 

Villosus,  sa,  sum,  plain  de  floches  ou  de 
peaulx.  {Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

Ce  mot  est  encore  usité  dans  le  district 
de  Valencienncs  pour  désigner  une  soie 
non  torse.  Haut  Bugcy,  floqua,  neige. 

FLOCHET,  floquel,  flocquct,  S.  m.,  di- 
min.  de  floe,  flocon,  houppe,  étoffe  velue  : 

Sa  bousse  rooge  estoil  de  beaoi  floquea 
Tons  blans  semée. 
(L.    bf.   Beaiiv.41',  Pas  de  la  Bergiere,  833,  Cra- 
pelel.) 

Floccus,  flochet.    {Catholicon,  liichel.  I. 
17881.) 
Villus,  flochet.  {Gloss.  de  Salins.) 
L'ne   beste    plaine  de  floquetz   de  poil. 
{Jard.  de  santé,  II,  133,  iinpr.  la  Minerve.) 

Flocquets  de  laine. 
(J.  i>f.  Schelasurk,  Tyr.  et  Sid.,  2"  jonrn.,  I, 

1,  Ane.  th.  fr,  VIII,  Bibl.  eh.) 

Flocquet  de  cheveux.  (F.  IIOTOIIAN,  ta 
Gaule  Franc.,  p.  93,  éd.  1574.) 

Lopin  de  laine  ou  flocquet.  It.  fiocco, 
Esp.  El  flucco.  (Jun.,  Aom«ncJ.,  ]>.  133. 
éd.  1577.) 

Le  bouleau  ne  porte  point  de  fruict,  il 
jette  toutes  fois  de  petits  floqvels,  comme 
le  coudre.  (Du  Pinet,  Dioscoride,  I,  93,  éd. 
1605.) 

—  Bourre  : 

Que  nul  personne  ne  melteroit  en  ou 
desuis  mesme  le  drap  ne  en  la  leyne 
dount  le  drap  serroit  fait  ascuns  flokkes 
en  ascune  maner  sur  peine  de  forfaiture 
de  mesme  le  drap.  {Slat.  d'Edouard  IV, 
an  vil,  impr.  {lotb.,  Uibl.  Louvre.) 

11  se  rencontre  nu  xvii"  siècle,  dans  un 
texte  de  province  : 

Flocquet  du  poil  de  la  barbe.  (A.  Le 
fiRAND,  Saints  de  Bret.,  p.  142,  éd.  1626.) 

liourg.,  Yonne,  Perrigny-lés-Auxerre, 
flouquet,  bouquet  de  fleurs,  nœud,  ro- 
sette, pompon  de  rubans. 

Nom  propre,  Floquel. 

FLOciiETÉ,  s.  f .,  hésitation  : 
Et  pensoit   Sa  Majesté  la  cause  du  mal 
qu'il  y  a  en...  avoir  esté  par  la  neglipcnce, 
ftochèlc  et  dissimulation  des  jupes.  (Apolo- 
gie de  Guill.  de  Nassau,  \>.  216,  A.  Lacroix.) 


FLO 

FLOCiiETER,  -  quetcr,  V.  n.,  dim.  de 
flochier,  voler  comme  un  flocon,  flotter 
an  vent  : 

Floceo,  cas,  cavi,  flocheter  comme  la 
noif  qui  chiet  par  flocbiaux  et  la  lainne  de 
la  berbis,  {Catholic,  Richel.  I.  17881.) 

Chevenh  espars  snr  le  corps  voUelanlz, 
El  par  nature  en  contour  floguetantz. 

(1536,  Vaczelles,  Blason  des  Cheveux.) 

FLOCHIER,  floccher,  floquer,  flocquer^ 
verbe. 

—  Neutr.,  tomber,  se  former  en  flocons, 
comme  lorsqu'il  neige  ;  flotter  : 

Mais  pins  que  neige  blanche, 

Qni  sans  vent  flaque  anx  sept  coostanx  deRomme. 
(Vasqlin  Philiecl,  Km.  tulg.  de  Fr.  Pétrarque, 

p.  378,  éd.  1555.) 

Et  flocquoit  par  dedans  la  descbicquelure 
de  damas  bleu,  tant  que  besoing  estoit. 
(Rab.,  Garg.,  I.  I,  c.  8,  éd.  1542.) 

—  Flochier  est  employé  d'une  manière 
assez  étrange  dans  l'ex.  sulv.,  où  il  paraît 
signifier  avoir  la  pureté  d'un  flocon  de 
neige  : 

Siècle  glaçant  est  comme  anguille 

Et  plain  de  grant  malaventnre. 

De  lechen'e  et  de  luinre; 

r,ardez  ne  l'aprochiei, 

Enderaentres  que  tous  flochiez. 

Que  nnes  estes  et  oouveles, 

Chasles  et  virges  el  poceles. 

Donnez  a  Dien  cners  et  courages, 

Virginitez  et  pucelages. 

(G.  DE  CoiNXI,  Slir.,  ms,  Soiss.,  P  148',) 

—  Act.,  répandre  à  flocons  : 

Les  unes  (saisons)  causent  la  pluye,  et 
les  autres  la  gelée  ;  d'autres  floquent  la 
nepp,  et  V  en  a  qui  sèment  la  gresle.  (Du 
Pinet,  Pline,  n,  39,  éd.  1566.) 

—  Battre,  en  parlant  des  flots  : 

Pour  rompre  ladite  porte  de  l'eaue  qui 
flocquoit  la  bresche.  (1558,  la  Prinse  de 
Calais,  Arch.   cur.,  1''  sér.,  t.  III,  p.  242.) 

—  Flochié,  part,  passé  et  adj.,  qui  porte 
une  houppe,  une  crête  : 

Atant  lur  en  l'est  nns  blans  leon  dengei, 
A  inervail  furent  grant  e  cresté  e  flocchez. 
(Tb.  be  Kent,  Geste  d'Alis.,  Iticbcl.  24364, 
f»  54  T".) 

On  trouve  au  xvii'  siècle  : 

Ainsi  se  trouve  vérifiée  ceste  générale  et 

merveilleuse  prédiction  du  grand  Artus,  au 

1   large    bonnet    flocqué.    (1616,   ta    grande 

Propriété  des  bottes  sans   cheval  en   tout 

temps,  Var.  hist.  et  lilt.,  VI,  39.) 

Norm.,  Dessin,  Pic,  Champ.,  Morv., 
floquier,  floquer,  flotter  çà  et  là. 

FLOCHIUL,  s.  m.,  marais  ? 

I       Pierre  Leieup  tient  des  diz  religieux  uu 

fief  a  demi    lige    contenant    son  manoir 

j    séant  devant  le  flochiul.   (1383,  Denombr. 

I   des  baill.  d'Amiens,  Arch,  P  137,  f"  85  r°.) 

Cf.  Floc  2. 

FLOçoiE,  voir  Flassaie. 
FLOCONNER,   V.    a.,    fabriquer   d'uni- 
étoffe  velue: 

J'aibienneuf  on  dix  cotes  qu'ai  fiiit  faire  etonvrer. 
De  teilles  et  de  lin  bien  mcnnt  floconner. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  4C4,  Cbron.  belg) 


FLO 

FLocoN.NET,  S.  m.,  petit  flocon  : 

La  grain» 

En  pelils  floeoneit  de  conton  on  de  laioe. 
(Di  Chessb,  le  Miroir  du  monâf,  p.  193, 
éd.  1587.) 

Ki.ocQU.\RT,  voir  Floou.\rt. 

KLOCOUER,  voir  Flochier. 

KLOCOUET,  voir  Flochet. 

FLOCTER,  voir  Flotkr  1. 

FLocu,   floccu,    adj.,    qui    porte   une 
houppe,  une  crête  : 
tes  serpeni,  les Icons  e  les  dragons  floccuz 
Aprochent  del  régné,  Iroerenl  hommes  barbnz. 
CTa.  DE  Kest,  Gesle  dAlis.,  Richel.  21361, 

PIO  T».) 

FLOENNE,  S.  f.  1 

I  viez  maie  cote  saingle  et  .i.  (loenne. 
(Compte  de  1348,  Ch.  des  compt.  de  Dole, 

Q 

—  .  Arch.  Doubs.) 
82' 

FLOEB,  voir  Fluer. 

FLOERECHE,  adj.  t.,  d'Indigo  : 

Del  touneul  de  chendre  floereche,  douze 
den.  (  Wienage  de  li  abbes  de  Ha^non,  Tail- 
liar,  p.  482.) 

Cf.  Fleurbe. 

FLOERIER,  s.  in.,  grand  drap  : 

.II.  ftoeriers.  (1348,  Inv.,  Arch.  Doubs  G 
82.) 

Suisse  rom.,  fleurier,  grand  drap. 

PLOiABLE,  voir  Fluablb. 

FLOIBAGE,  voir  FOIBLAGE. 
FLOIBE,  voir  FOIBLE. 
PLOIBECE,  voir  FOIBLECE. 
FLOIBEUENT,  VOir  FOIBLEMENT. 

FLOIBETEIT,  floibetet,  voir  Foibleté. 

FLOIBI.ECE,  voir  FOIBLECE.  ! 

FLOIBLETEMENT,  VOlr    FOIBLETEMENT.    ] 
FLOIBOICE,  voir  FOIBLECE. 

FLOiE,  voir  Flo. 
FLOivE,  voir  FOIBLE. 
FLOIVEMENT,  VOir  FOIBLEMEST. 
PLOIVETEI,  voir  FOIBLETK. 

FLOKENiER,  S.  Hi.,  ouvrler  qui  tra- 
vaille les  flocons  de  laine  : 

Chandelon  el  flokeniers.  (J.  de  Stavelot, 
Chron.,  p.  326,  Borgnet.) 

FLOKKET,  voir  Flochet. 

FLOM,  voir  Flun. 

1.  FLONj  voir  Flaon. 

2.  FLON,  voir  Flun. 

FLONDELLE,  S.  t.,  petite  froude  : 

Environ   six   mille  bacinets  et   .xxilll. 

mille  archiers  sans  les  canoniers  et  autres 

usans    de   flondelles   et    angins    dont    ils 

avoient   grand   abondance.   (Monstrelbt, 


FLO 

[    Chron.,  an  1413,  vol.  I,  p.  223\  éd.  1516.) 

Cf.  Frandole. 

FLONDRE,  S.  t.,  sorte   de  poisson   res- 
'  semblant  beaucoup  à  la  limande  : 

Flandres  cuites  en  eve.  (Enseign.  pour 
apareil.  viand.,  Richel.  1.  7131,  f°  100^) 

Se  dit  encore  en  Normandie,  Dieppe,  le 
I  Havre,  le  Tréport. 

'       FLONG,  voir  Félon. 

FLONius,  s.  m.,  nom  d'herbe  : 
Quant  ours  est  deshaities  de  cop  ou  de 
maladie,  il  manjue   une  herbe  qui  a  non 
flonius,  qui  le  garist.  (Brun.   Lat.,   Très., 
p.  233,  Chabaille.) 

FLONNET,  voir  Flaonet. 

F£,OQUART,  jlocart,  flocquart,  floecard' 
flequarl,  s.  m.,  voile  flottant  qui  entoure 
la  coiffure,  d'origine  allemande,  appellée 
hennin  et  qui  s'en  échappe  ;  c'est  aussi 
nne  coiffure  : 

Etestl'ance  dudit  gobelet  d'une  serpent. 
Et  ou  fons  d'icelui  a  un  esraail  ou  il  y  a 
une  dame  a  un  floquart.  (1360,  Invent,  du 
duc  d'Anjou,  w  381,  Laborde.) 

Le  roy  li  donna  un  très  bel  flequart  tout 
papeloté  de  grosses  perles.  {TYaison  de 
Rich.  II,  p.  110,  Williams.) 

Un  floquart  vert  garny  d'un  fremail  Du- 
quel a  quatre  perles,  quatre  rubis  et  un 
dvament.  (13  nov.  1413,  Compt.  du  R.  René, 
p'  200,  Lecoy.) 

Trois  pièces  de  flocars  a  atourner  James 
a  la  manière  d'Alemaingne.  (1416,  Invent, 
du  duc  de  Berry,  ap.  Lal)orde,  Emaux.) 

La  duchesse,  elle  neufiesme  de  femmes, 
portoient  flocquaris  et  gros  colliers  ou 
chaisnes  d  or  au  coul.  (Le  Baud.,  Hist.  de 
Bret.,c.  LU,  éd.  1638.) 

Si  ont  empris  de  les  bien  recevoir. 
De  se  deffendre  el  faire  bon  devoir. 
En  lear  tirant  ienrs  lleiches  empennées 
De  donli  regard  d'espoir  empoisonnées. 
Et  en  gectant  chappelletz  et  flocquars. 
Ainsi  qn'on  fait  a  ses  jeanes  qnocqaars. 
Et  de  lenr  faire,  ains  qae  rendre  ilz  se'venllenl. 
Des  mant!  assez,  ainsi  comme  elles  seallent. 
(J.  Le  Maire.  Compte  l"  sur  la  naissance  de  dame 
Verolle,  Poés.  fr.  des  xi'  et  xvi"  s.,  IV,  233.) 

Les  filles,  depuis  qu'elles  estoient  fian- 
cées jusques  après  un  an  entier  des  leurs 
nopces,  portoyent  un  ornement  de  teste, 
qu'on  nommait  a  Lyon  floccard,  lequel 
elles  laissoyent,  estant  l'année  révolue,  et 
prenoyent  les  chapperons  dessusdits.  {Px- 
radin',  Hist.  de  Lyon,  p.  272,  éd.  1373.) 

FLOQUEL,  voir  Flocel. 

FLOQUER,  voir  Flochier. 

FLOQUET,  voir  Flochet. 

FLOQUETER,  VOir  FLOCHETER. 

florablement,  flourablement,  adv., 
en  fleurissant  : 

Floraliter,  flourablement.  [Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

FLORANCE,   VOir   FLORENCE. 

FLORCELE,  florciele,  fiourcelle,  s.  f-,  pe- 
tite fleur: 


FLO  35 


I  Apres  ores  con  l,i  pueele 

I  Qni  pln«  ert  blancs  que  florcete, 

I  La  bêle  Ydone  prist  mari. 

(Brançue  des  Mir.  H.-D.,  ms.  Richel.,  f  U  v», 
col.  2.) 

I    Et  saisist  le  ceval  qni  blans  ert  com  florciele. 
(Enf.  God.,  liichel.  12358,  f  ii«.) 
Et  si  avoit  entour  mainte  belle  floureelle. 

(.Brun  de  la  Montagne,  892,  A.  T.) 

FLORE,  florey,  flouré.  adj.,  garni  de 
fleurs,  terminé  en  fleur  : 

N'i  a  celni  qni  n'ait  escn  flore 
Et  le  destrier  corant  et  abrivé. 
(Garin  le  Loh.,  2°  chans.,  xxix,  V.  Paris.) 
La  covretnre  de  la  sele 
Ert  d'nn  brnn  paile  de  Castele 
Tote  floree  a  flors  d'orfrois. 

(Flore  el  Blancefl.,  H8T,  Bekker.) 

Prent  le  destrier  par  la  règne  dorée. 
Maintenant  saat  en  la  sele  floree. 

(Otinel,  1895,  A.  P.) 
D'or   a    .1.   quevrou    de    gueules   a    .i. 
double  trancheour  vert  florey.  (Armor.  de 
Fr.  de  la  fin  du  xiv  s.,  Cab.  hist.,  VI,  277.) 

—  Qni  a  la  barbe  blanche,  comme  flori: 
Escorchelande  11  barbet 

Et  Violei  li  mal  (lorez. 

(Renarl,  Br.  V»,  t.  121,;,  Martin.) 

—  Couvert  de  fleurs  : 

Tiere  rouge  noire,  tiere  fiouree.  (1418, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

FLOREEMENT,  florement,  adv.,  en  fleu- 
rissant : 

Floraliter,  florement.  [Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679.) 

FLOREMENT,   VOir  FLOREKMENT. 

FLORENCE,  flourence ,  -  ance,  s.  f., 
florin  : 

Dont  il  est  racrantes  a  paiier  .  c  .  s.  t. 
l'an  a  .m.  termes,  au  Noël,  a  Paskes  et  a. 
le  S.  Jehan  en  florences.  (1347,  Recette  de 
G.  de  Panthegnies,XTch.  mun.  Valenciennes 
ce  2,  f»  4  r».) 

Donnet  .ii.  florences  de  .xxvi.  s.  .vi.  d. 
(1347,  ib.,  CCS,  p.  8.) 

En  Uorins  al  escut  vies    et  en  florences 
vieses.  (1332,  Recepte  de  Gandrart  d'And'- 
gnies,   Arch.    mun.    Valenciennes,    CC** 
f-  37  r°.) 

En  florins  roiaus  et  en  florences  vieses. 
(fi?.  ,  Arch.  mun.  Valenciennes  CC  2, 
1°  9  v°.) 

.11.  vieses  flourences.  (Compt.  de  1364- 
63,  Arch.  mun.  Valenciennes.) 

Icellui  viconte  de  Thouars  tendra  sa 
dite  terre  et  seigneurie  de  l'ile  de  Ré  d'i- 
cellui  seigneur  roy  a  foy  et  hommage  lige, 
a  cause  du  chastel  de  la  Rochelle,  et  au 
ressort  et  souveraineté  acoutumez,  a  une 
florence  ou  maille  d'or,  ou  la  valeur  d'i- 
celle.  (1404,  Arch.  JJ  138,  pièce  431.) 

Florance  d'or^due  par  le  commandeur 
d'Ansigny  au  vicomte  d'Aunay  pour  droit 
de  pacage  dans  ses  forets.  Un  florin  de 
florence  ou  douze  tournois  d'argent.  (1445, 
.\nsigny,  Aunay,  Arch.  Vienne.^ 

FLOREXCEE,  S.  f.,  valeuT  d'un  florin  : 

Le  curé  de  Saint  Eslienne  doit  paier  au 

chappitre   de   Rennes   deux  florencees   et 

demie  d'or.  (1415,  Us.  de  l'Egl.  de  Rennes, 

Arch.  Chapitre  Rennes.) 


36 


FLO 


FLO 


FLO 


ri.oRENEK,  S.  (.,  espace  de  terre  qni 
rapportait  un  florin  de  revenu: 

Come  nous  eliiisfions  donné  a  Famay 
Bosire  ménestrel  quant  il  \iTail  vinpt  flô- 
renefz  de  terre  a  ponre  cliasciin  an  a  dous 
termines.  (Charte  de  1367,  Coll.  de  Lorr.. 
IV,  17,  Bicliel.) 

Trois  cent  florenees  de  terre  de  rente  an- 
niielle.  (1370,  Officialilé  de  Besancon.  Arch. 
<in  prince,  Neuobâlel,  L  ',  n»  9.) 

FLORENTIN,  adj.,  blanc,  gris  : 

Maint  franl  risée  ont  f«lt  del  grenoD  flomlin 
Cornent  astoit  tondat. 

(Jeh.  ris  Pbeis,  Cfsif  de  Liegr,  17386,  Scheler, 
Closs.  pkilol.) 

FLORERESSE,  S.  f.,  fleuriste: 
Floreresses  de  coifîes.  (Vocab.    des  mé- 
tiers, ap.  Géraud,  Paris  scus  Phil.  le  Bel.) 

FLonESTAGE,  S.  f.,  fleur  : 

Ja  ae  tods  en  croirai,  tant  aTcz  cner  volage, 
Se  Tons  nel  me  jnrej  sor  cesle  flomlagr. 
La  dame  li  créante  le  seremont  a  faire, 
Sor  la  for  li  jara  qni  monlt  sonet  Ini  flaire. 
(De  la  Foie  ri  de  la  toge,  Jab.,  Nout.  Hec,  II, 
81.) 

d.  Fi.ORET,  floiirel,  s.  ni.,  petite  fleur  : 
Floscnlus,  petit    fleur, /?oure(.    (1464,  J. 
Lacadevc  ,    Catholicon  .  éd.    Auflret    de 
Quoetqueueran,  Bibl.  Quimper.) 

2.  FLORET,  fleuret,  àà'].,  fait  de  l'étoffe 
appelée  fleuret  : 

Six  aunes  deruban  fleuret.  (1576,  Compl. 
du  Très,  de  Aav.,  Arch.  B.-Pjr.  B  36.) 

Fi.oRETK,  S.  f.,  fleuret,  sorte  de  soie 
d'une  qualité  inférieure  tirée  de  la  bourre 
qui  est  aux  environs  du  cocon  : 

Il  n'a^oit  fias  robe  de  soie, 
Ains  îToit  robe  de  /Icreles. 

{Rose,  88-2,  Méon.) 

Ft-OBETÉ,  -  ecté,  flouT.,  fleur.,  adj., 
fleuré,  fleuronné,  terminé  en  fleur,  garni 
de  fleurs  : 

El  toutes  ces  choses  (jeux  de  tables 

et  de  e5che2,etc.)  cstoient /(ctirefees  de  am- 
bre. (Joi.Nv.,  Hist.  de  Si  Louis,  ch.  xc, 
Wailly  1867.) 

Li  arcbon  sont  dessns  a  esmail  tresgelé, 
A  Soaretei  d'asi:r  pourlrel  et  flourelé. 

{Doon  de  ilaience,  «lit y,  A.  P.) 
Il  D*est  bruyère  ne  peoesle 
IS'abricean  qne  je  ne  reveste 
De  mes  robes  bien  florelees. 
(DEGi'iiLETiLLt,  Troi»    Pelerinaiges,  V  lî",  impr. 
InstilQt.) 

Car  colompnes  d'argent  y  mist 
D'or  et  de  pierres  floureclees. 
(Chk.  i,i  Pis.,  l'ocs.,  Kichcl.  C04,  f*  235  t».) 

Sar  ton>  anltrei  liens  le  hault  bois 
Kstoit  proities  et  renommes 
D'eslre  vers,  focliis  et  raïuos, 
Plaiiaoi,  berbns  et  floreles 
Et  plains  de  grans  joliTeles. 

(l'ailoralel,  ms.  Brai.,  f"  1  t*.) 
Car  la  Leie  qai  fn  teoaos 
t'ng  chapelet  lien    fltireir 
A  100  aoij  l'a  présenté. 

(/*..  l"  0  r».) 

Son  cbevol  estoil  couvert   d'un    cendal 

vermeil,  a  une  firuode  croix  blanche,  /îo- 

retee,  et  sur  chacun  bout  une  coquille  d  or. 

(Ol.  de  la  Marcub,  ifdm.,  I,  9,  Michaud.) 


El  fi  esloit  (hi  ccnpp]  flourelee  desus  et 
environ  d'une  belle  fleur  et  plaisante.  (C. 
Mansion,  Bille  des  Poet.  de  metam.,('  148  r», 
éd.  1493.) 

Gibecière  de  velloux  roupe  fleuretee  des- 
sus de  broderie.  (Jnvent.  des  biens  de  l'cv. 
de  Seillis,  E.  Muller.) 

Bourg.,  "i'onne,  fleureté,  qui  a  toute  sa 
fleur."  Comme  ces  pêches  sont  flettretées.  > 
Bourg., Saulien,  fleureté,  couvert  de  fleurs, 
en  parlant  d'objets  de  toilette. 

Fleureté  est  indiqué  dans  les  diction- 
naires modernes  comme  terme  de  blason. 

FLORETER,  fleur.,  flour.,  v.  n.,  s'épa- 
nouir comme  une  flonr  : 
J'ai  amiete 

Simple,  coie,  brnnete, 
Jonete,  tendreté,  bien  faite  ; 
Bien  poi  li  pontele 
La  mamelete. 
(Citons.,  ms.  Monip.  II  196,  f°  302  y°.) 

—  Peindre  des  fleurs  : 

Et  pai^nent  dessns  les  peanx 
Et  de  moutons  cl  de  veaux 
Et  a  coulourer  se  docirincnt; 
Il  porrient,  il  enluminent. 
(J.  I.EFECVRE,  liesp.  de  la  mort,  Iticbel.  1191, 
f»  15'.) 

—  Voltiger  de  fleur  en  fleur  : 

Je  me  suis  mis  a  fleureter,  comme  les 
mouches  a  miel.  (S.  Julien,  Mesl.  hist., 
p.  303,  éd.  1S89.) 

—  Tâtonner  : 

Apres  en  tastonnant  vtfleurclant  appro- 
charent  de  la  matière  iecale  et  des  hu- 
meurs corrumpues.  {Kab.,  1.  Il,  c.  32, 
éd.  1542.) 

—  Conter  fleurette,  dire  des  balivernes: 
Mais  servoiont  ces  paroiles  et  servent  a 

ceulx  qui  sont  en  auctorité  et  en  crédit, 
sans  eu  riens  l'avoir  mérité,  et  qui  ne  sont 
point  propiLCs  d'y  estre,  et  n'ont  accous- 
tunié  que  de  fleureter  en  l'oreille  et  parler 
de  choses  de  peu  de  valleur.  (CosillYKES, 
Mém.,  Y,  19,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

lUais  escootez  ce  morfondn 
(Jni  nous  veult  icy  /leuTeter. 
(Actes  des  Apoit.,  vol.  I.  C  27",  éd.  Iil37.) 

—  Floreter  sur,  effleurer  : 

Que  nous  atons  seulement  fleureté  sur  \a 
doctrine,  sans  qu'elle  ail  prius  uiic  droite 
vivacité  eu  nous.  (Calv.,  Servi,  s.  leDeul., 
p.  5,  éd.  1567.) 

—  Termede  musique,  fairedes  fioritures* 

Aprenez  le  fa  et  le  mi. 
Bien  vons  monslreray  l'escriplnre. 
Tant  que  vous  n'arei  jamais  cure 
D'aulrc  art  sçavoir  tors  de  compter 
t^'ne,  deux,  les  temps  mesurer 
Et  fleureter  plus  que  le  cours. 
(E.  Deschamps,  l'ois.,  Richel.  810,  fStl''.) 

—  Floreté,  part,  passé,  terme  de  musique, 
orné  de  Ooritures  : 

Car  advis  est  qu'on  pleure  et  qu'on  larmie 
Ka  recordant  tetz  chantz  peu  flourelez. 

(Le  Mimt,  Plaincle  du  Désiré,  éd.  1j09.) 
Morv.,  fleureter,  aller  à  fleur  de,  à  la 
surface  de. 

FLORETEuiŒ,  fleurcteure,  fleuriture, 
florilure,  flouriture,  floir.,  s.  f.,  fleurs  et 
verdure,  floraison  : 


Prince  du  pois  qni  chantez  il'avanlure. 
Donnez  accord,  plain  cbampt  et  fl-yrilure 
A  l'nmble  fleur  des  vierges  espanie. 

(H.  DE  Cboy,  fArl  derhel.,  éd.  1493.) 
Trop  bayrons  nons  la  verde  fioriture 

Se  ta  lignre 
A  si  mauvais  augure. 
(Jeu.  Le  Maire,  de  la  Valihiâe  ri  comatesrence  de 
la  roijne  Anne  de  Brrlaiitne,   dans  l'Epistre  du 
Roy  à  Hector  de  Troje...  signature  aaiiij.) 
Et  nng  Crestin  tout  plein  de  flouriture. 

(Id.,  Su.f  la  mort  dr  ses  servit.) 
Ains  quant  ce  vint  que  la  large  vallée 
De  ce  beau  monde  ent  reprins  florilure. 
Plusieurs  mondains  d'une  et  d'autre  nature 
Parles  verds  prez  jouer  ensemble  alloyent. 
(Id..  le  Triuniphe  de  Ires  liaulle  et  puissante  Damr 
Verolle,  Royne  du   Pmj  d'Amours,  Poés.  fr.  des 
XV'  et  xvi°  s.,  IV,  24t.) 

Tous  nobles  cueurs  qui  vouldront  cueillir 
fruit  ou  florilure  dedans  ce  jardin  du  noble 
Bayard.  {Gest.  du  Chev.  Bayard,  epistre 
prohemiale,  éd.  1523.) 

Le  maistre  ouvrier  en  vraye  agriculture 
Planta  jadis  au  terrestre  verger 
Arbres  plusieurs  de  fruict  et  florilure. 
Belles  a  veoir  et  doulces  a  manger. 

(Cbetin,  Cliantzroij.,  f°  tl  T»,  éd.  1527.) 
Quand  vous  verrez  rire  les  cienx 
lit  la  terre  en  sa  florilure. 
(Clem.  Mar.,  Citant  de  May,  éd.  1596.) 
Comme   ayans  consolation  de  la  fleuri- 
ture de  ladite  fleur.  (Bourgoeville,  Rech. 
de  la  Neustrie,  it,  108,  éd.  1338.) 

—  Dessins,  ornements  consistant  en 
fleurs,  en  verdure  : 

Ne  qui  aussi  doulcetement  face  fleure- 
teure  et  menu  ouvrage.  (Christ,  de  Pis., 
Cité,  Ars.  2686,  f°  46=.) 

FLORETTE, /?OMr.,  fleur.,  s.  f.,  grand 
blanc,  pièce  de  monnaie  frappée  sous  le 
règne  de  Charles  VI,  pesant  vingt  deniers 
tournois  ou  seize  deniers  parisis,  et  sur 
laquelle  des  fleurs  de  lis  étaient  em- 
preintes : 

Les  pros  de  France,  dits  florettes.  (18 
sept.  1420,  Beg.  aux  Cons2ux,  Arch. 
Tournai.) 

Fut  ordonné  que  les  fleurecles,  c'est  assa- 
voir les  monnoies  du  roy  qui  avoient 
cours  pour  .xvi.  d.,  seroient  mises  et  ra- 
baissées a  .1111.  d.  (MoNSTBELET,  Chron., 
I,  244,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Fut  ordonné,  a  Paris,  que  la  monnoye 
nommée  flourettes,  qui  de  seize  deniers 
avûit  esté  mise  a  quatre  deniers,  seroit 
derecliief  diminuée.  (S.-Remy,  Mém.,  ch. 
cxili,  Buchon.) 

—  Terme  de  danse,  nom  d'un  ancien 
pas,  aujourd'hui  nommé  fleuret,  qui  se 
composait  d'un  demi-coupé  et  de  deux 
pas  marchés  sur  la  pointe  du  pied  : 

Caprioles,  tours  et  destours,  fleurettes 
drues  et  menues,  pamberottes,  bonds  et 
sauts.  (Carloix,  Mém.  de  Viltevielle,  iv,  12, 
éd.  1757.) 

—  Sorte  de  droit  de  fief,  conservé  jus- 
qu'à la  Révolution,  qui  était  particulier  à 
la  seigneurie  de  la  Villebilly,  relevant  de 
Lamballe,en  Bretagne.  Le  mardi  dePàques, 
les  tanneurs,  «  ceux  qui  travailloient  en 
cuir  à  poil  y,  de  Lamballo  devaient  accom- 
pagner le  seigneur  de  la  Villebilly  dans 


FLO 


FLO 


FLO 


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'e  bois  de  ce  nom  :  celui-ci  cneillait  une 
fleur,  un  roseau,  ou  une  feuille  appelée  le 
may,  et  la  montrait  par  trois  fois  aux 
tanneurs  ;  on  se  rendait  ensuite  à  la  cha-  ' 
pelle   Saint-Sauveur,  et  là  le  seigneur  de 
la  Villebilly,  assis  au  pied  d'une  croix  de  I 
pierre,  appelait  chaque  tanneur  et  perce-  1 
vait  une  amende  de  tous  ceux  qui  ne 
comparaissaient  pas,  ou  qui  ne  pouvaient 
pas  montrer  une  fleur  semblable  à  celle 
qui  avait  élé  cueillie. 

Voir  sur  ce  droit  l'article  publié  par 
Gaultier  du  Mottay  dans  l'Annuaire  des 
C6les-du-Nord,  1857,  p.  34. 

Norm.,  Dessin,  flieurete,  moisissure  qui 
se  forme  sur  les  baissières  du  cidre  ;  pre- 
mière couche  de  crème  qui  vient  sur  le 
lait. 

FLOREURE,  S.  f.  ? 

Pour  estuys,  floreures,  courroyes  pour 
iceulz  eftuiz  et  autres  menues  choses. 
(Sept.  1447,  Compi.  du  R.  René,  p.  204, 
Lecoy.) 

FLORi,  fluri,  adj.,  en  parlant  de  per- 
sonne, à  la  barbe  blanche  : 

Ja  estes  vus  vieili  e  fluriz  e  blancs. 

(Ro/,  \TA,  Muller.) 
Vos  esles  Tiens  et  chenas  et  /loris. 

(Les  l.oh.,  ms.  Berne  1 13,  f  22'.) 
Kos  somes  Tiel,  chenu  et  ftori. 

(Ib.,  ms.  Montp.  H  i-iS,  f  .36\) 

—  En  parlant  de  chose: 

Les  cbief»  fluriz  et  les  barbes  nnt  blanches. 

(Roi,  3118-,  Muller.) 
La  barbe  aveit  blanche  et  florie. 
(Ben.,  t).  de  Norm.,  Il,  ll'J3ii,  Michel.) 

—  Doux,  agréable  : 

Flori  chant  faisoit  la  mésange. 
(Jeh.  Lescikf.l,  Chans-,  Bail,  el  Rond.,  xxxiii, 
Bibl.  elz.) 

—  Flori  est  le  nom  du  cheval  de  Gir- 
berl  de  Metz  dans  le  poème  des  Loherains  : 

Pois  pranl  ses  armes,  sor  Flori  est  montez. 
{Fragm.  des  Loher.,  ms.  de  Salis,  Bartsch,  Zeits- 
chrift,  188U,  p.  579.) 

—  Almosne  florie  ;  voir  Almosne,  t.  1, 
p.  227',  et  au  Supplément. 

FLORIEMENT,  flour.,  adv,,  en  fleuris- 
sant : 

Floralilcr,  Jloriemcnt.  (Catholicon,  Ri- 
chel.  1.  17881.) 

Floraliter,  flouriement.  (1464,  J.  Laga- 
DEUC,  CalAot.,  éd.  Auflret  de  Quoetqueue- 
ran,  Bibl.  Quimper.) 

FLORiERE,  flouriere,  s.  f.,  marchande 
de  fleurs,  bouquetière  : 

Floriere.  (Vocab.  des  métiers,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

Lors  je  diz,  madame,  or  tous  place 
A  moy  dire  la  vérité 
De  vostre  nom,  jrant  voulenté 
En  ay.  Lors  me  dist  :  Je  suys  clamée 
Flouriere  a  Prouesse  Tamee. 
{La  Jourti.  i'Onneur  et  de  Prouesse,  Richel.  1997, 
P  44  T».) 

—  Boite  à  mettre  la  fleur  de  farine  : 


Une  flouriere  et  une  panière.  (1S71,  Mo- 
bil, de  la  halle  de  Uélhune,  La  Fons,  Art. 
du  Nord,  p.  llo.) 

Trois  petites  flourieres.  {Pièce  de  1571, 
ap.  Beauvillé,  Doc.  inédits  sur  la  Picardie, 
IV,  326.) 

FLORIN,  flour.,  fleur.,  s.  m.,  petite 
fleur: 

Et  nature  envoisie  par  son  soutiï  engin 
La  revest  et  polist  de  maint  divers  florin  (la  cam- 
[pagne). 
(Veus  dou paon,  Richel.  l'iSl,  f"  6C  r°.) 
Et  nature  envoisie,  par  son  sntil  latin. 
Les  revest   et  repaist  (les  .près)  de   maint  divers 
[floiirin, 
(Ib.,  ms.  Rouen,  f"  59  r°.) 

L'autre  ier,  par  une  matinée. 
On  temps  que  rose  est  matin  née 
Qui  s'orgueille  a  l'issir  d'yver. 
Apres  Je  maint  florin  divers 
Sont  vestus  bois  et  reconvers. 
(WATBiQnET,  Pars.,  li  Dis  de  la  fontaine  d'amours, 
p.  toi,  Scheler.) 

—  Fleuret  ou  filoselle: 

Nules  mestreses  du  mestier  ne  pueent 
ne  ne  doivent  ourdir  fil  aveques  soie,  ne 
flourin  aveques  soie,  pource  que  l'uevre 
est  fause  et  mauvese.  (Est.  Boil.,  Liv. 
des  mest.,  l"  p.,  xxxvill,  4,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Que  nuls  dudit  mestier  ne  face  ruben  de 
flourin  de  Monpelier,  pour  ce  qu'il  n'est 
bon  ne  souffisant.  (lu.,  ib.,  xxxiv,  9.) 

—  Sorte  de  plume  : 

Pour  24  livres  de  plume  nommée  fleurin 
qu'il  a  mises  et  employées  en  ladite 
couste.  (1403,  Compt.  rel.  d  Cb.  VII,  Cab. 
hist.,  111,  239.) 

—  Sorte  de  poisson  : 

Pour  les  malicieus  an^inz  couranz  pour 
panre  toute  manière  de  poissons,  grans  et 
petits,  si  que  lidil  augin  essorbissoient 
tous  les  petits  poissons, /iortns,  et  autres. 
(1317,  Ord.,  11,  11.) 

Morv.,  fleurin,  matière  volatile  qui  s'é- 
chappe d'un  feu  de  cheminée  ou  d'in- 
cendie. Wallon,  florindc  four,  semence  de 
foin.  Florin  d'or,  le  pissenlit. 

FLORioN,  s.  m.,  fleuron  : 

Ung  inanteltout  d'or  tirpy,semey  de  croi- 
settes  etflorions  d'or.  (1476,  Joj/.  égl.  Bay., 
î"  80  '',  Chapitre  de  Bayeux.) 

Aux  deux  costes  de  la  bille  deux  grans 
florions  d'or  tiré  semey  de  perles.  {Ib.) 

FLORiR,  flourir,  v.  a.,  garnir  de  fleurs  : 

Pour  .11.  pieches  d'entaviement  flourir 
qui  faloient  a  l'entavlement  de  le  salle. 
(1313,  Trav.  auxchdt.  des  C"  d'Art.,  Arch. 
KK  393,  f  46.) 

FLORISON,  voir  Floroison. 

FLORissABLE,  adj.,  fleurissaut,  fleuri  : 

.1.  courtill  jolcus,  flnrissable. 
(Macé    de  la  Charité,  Bible,  ms.  Tours,  t°  S',  et 
Richel.  401,  [°  i'.) 

Et  nostre  Hz  est  florissablcs, 
D'odor,  de  vertnz  odorahles. 

(iD.,  ib.,  Richel.  401,  T  lOG''.) 

El  chief  d'un  haat  monll  delitable. 
Tous  jours  bians,  tons  jours  florissable. 

(labl.  d-(k'..  Ars.  506'.),  f  103''.) 


Près  llorissahles. 

Près  florissables. 
(G.  Macii.,  Poes.,  Richel. 


Ub.,  r  193'.) 


!2i,  raoi'.) 

Timiniis,  florissables,  dous,  soacl.{Gloss. 
de  Salins.) 

Vernus,  délectables,  florissables  ou  de 
printemps.  {Ib.) 

Le  cueur  esjoyans  aura  aage  florissabld 
(Bible,  Prov.  de  Salomon ,  ch.  17,  éd. 
1543.) 

FLORissAMMENT,  adv.,  d'uue  manière 
florissante  : 

Quand  il  eut  (Aristote)  très  florissam- 
ment  enseigniet  plusieurs  ans  en  Athènes... 
(FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10512 
VIII,  IV,  24.) 

Fi.ORissANCE,  flour.,  S.  f.,  action  de 
fleurir,  état  de  ce  qui  est  en  fleur,  de  ce 
qui  fleurit  : 

Ne  oncqncs  puis  n'en  est  la  /lorissance 
Veue  essourdre  on  prendre  espanissance. 
(La  Compl.  de  Dignant,  Anal,  leod.,  v.   90, 
Chron.  belg.) 

Notez  anssy  que  la  puissance 
Des  empereurs,  en  cas  de  guerre, 
Avoit  encores  /lorissance 
Par  plusieurs  climats  de  la  terre. 

(Mijsl.  de  S.  Did.,  p.  4,  Carn.andot.) 

Que  a  Romme  jadis  on  trouvoit 
Sobriété  en  florissanee. 
(N.  DE  LA  Cdessaïe,  Comdamn.  de  Bancguet, 

p.  354,  Jacob.) 

Rousee,  la  belle  Pucelle,  vint  pendre  au- 
tour des  branchettes  mille  perles  rondes 
et  gemmes  claires  et  transparentes  qu'elle 
tira  de  son  espargne  pour  enrichir  leur 
flourissance.  (Le  JIaire,  Illustr.,  I,  29,  éd. 
1548.) 

Mirez  vous  aux  faictz  vertueux. 
Princes  de  jeune  /lorissance. 
Pour  rendre  exemple  fructueux, 
Quand  aage  vons  donr^  croissance. 

(iD.,   Temple  d'honn.  el  de  vertu.) 

FLORissEMENT,/!!e«>-.,  S.  m.,  actlou  de 
fleurir  : 

Li  florissemens.  {De  Confessione ,  ms. 
Angers  390,  f»  83''.) 

Joseph  après  le  florissement  de  sa  verge 
print  Marie,  jaeoit  qu'il  la  refnsasl  avant 
pour  ce  qu'il  estoit  vieulx.  {Mir.  historial, 
Maz.  537,  f°16v°.) 

Par  le  florissement  de  sa  verge  (d'Aa- 
ron).  (FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux. 
I,  f'^  149  V".) 

Fleurissement  d'arbr(^s.  {Trium  Ling. 
dict.,  éd.  1604.) 

FLORKssEURE,  flour.,  S.  f.,  flcur  : 

Tes  nons  de  lonz  les  biens  est  la  florisseure. 
(G.  BE  Coi.NCr,  .Sa/.  JV.-C,  ms.  Soiss.,  ("  •2:i3''.) 

La  flourisseure  de  cbaasteté.  (De  vita 
Chrisli,  Richel.  181,  f  SO''.) 

FLORiTiiRE,  voir  Floreteure. 

FLOROISON,  florison,  s.  f.;  mod.,  florai- 
son ;  estre  en  floraisons,  être  au  comble  du 
bonheur  : 

Quant  je  vos  ting  embraciee 
Bien  estoie  en  floraisons. 
(G.  DE  SoicNiES,  C/mns.,  Scheler,  Troiw.  belg., 
nouv.  série,  p.  "iO.) 


M 


Fl.o 


FLO 


FLO 


Bien  estoie  en  /fnm^i.M. 
(MémeelUMsn,  ap.  Tn^bolieo,  r.l,a»s.  de  Rami  de 
herriirfs,  V.'> 

FLORONNER,  voir  KLEL'ROXNKK. 

FLOS,  voir  Fro. 

Ki.oS!>ADE,  voir  Flassardb. 

Fi.oss.viE,  voir  Fi..vss\iE. 

FLOSsevE,  voir  Ft.Ass.vre. 

FLOT,  Voir  Kno. 

FLOTACE,-  aije,  3.  m.,  action  de  dériver 
l'ean  des  rivières  dans  les  prés  : 

El  aura  le  bailly  la  garde  et  gonveme- 
raent  de  l'une  des'dites  clefz  d'iceulx  nou- 
veaulx  veutaille?,  pour  les  clore  et  ouvrir 
pour  la  nécessité  du  floUUge  desdictz  prez. 
(1««,  Car  t.  de  r  Eglise  de  Terouanne, 
p.  296,  Duchel  et  Giry.)  i 

Il  est  resté  avec  ce  même  sens  en  Nor- 
mandie, vallée  d'Yère?. 

Morv.,  flottage,  transport  par  eau  des  ; 

bois  flottés;  somme  flxéc  de  gré  à  gré  qui  i 

représentait   l'intérêt   des  marchandises  i 

li\rées  à  l'avance.  j 

FLOTAisoN,  s.  f.,  action  de   dériver  | 
l'eaa  des  rivières  dans  les  prés  : 

Et  pourra  clore  et  ouvrir  les  dictz  ven- 
tailles  pour  ouvrer  a  son  dict  moulin... 
sauf  en  la  saison  de  flotaison  desdictz 
prelz.  (1446,  Cart.  de  l'Eglise  de  Terouanne, 
p.  296,  Ducbel  et  Uiry.) 

Comme  flotage,  il  se  dit  encore  en  Nor- 
mandie, vallée  d'Yères. 

Fi.OTANXE.  S.  f.,  élnt  de  ce  qui  est 
agité  par  les  flots  ;  ûg.,  état  de  ce  qui  est 
comme  agifé  par  les  Dots  : 

Il  ne  Jonra  mie  au  juste  omme  flo- 
tance,  en  balence  ue  le  lera  mie.  (Psaut., 
Maz.  238,  f«  66  v°.)  Lat.,  Non  dabit  fluc- 
tuationem  juslo.  {Ps.,  Liv,  23.) 

Fi.oTE,  (lotte,  s.  f.,  troupe,  multitude  : 

Veei  quel  /loir  ge  toi  ds  cheiiliers. 

Hrj  Loh.,  ms.  Monip.,  f*  île*.) 
r<»  les  aroie  des<-oa6s  et  veacat, 
P.  Iss  aaiaeas  atoie  reteaas, 
Qoaol  aae  flotif  merrillose  lor  rrut. 
Quatre  œil  forent  les  blaos  haabcrs  Testas. 

(ltiiiiB>Rr,  Oçier,  .S3i,  Barrois.) 
KallOQ  meisme  tIc  a  pie  da  ceval, 
Releaus  tuH,  ja  nos  nel  remontast, 
Qaaat  une  flolle  d'esqaiers  s'ailoba. 

(lu.,  i4.,  911.) 
Bien  Teei  qae  li  Siisne  sont  gnal  flole  de  geot  : 
Si  il  dormoient  tnit,  par  le  mi>m  esciaat, 
>'!(  auriez  ocis  d'an  moii  aaticremeat. 

(J.  IliiD.,  Sax.,  ccxiiii,  Michel.) 
Mais  li  cbeval  et  la  fiole  des   armes  lor 
alerent  par  dcsoz  les  cors.  (Artur,  Richel. 
337,  f»  83«.) 

Adoncques  les  six  banieres  des  frere8.se 
joiodirent  ensamble,  et  alloient  iceulx  six 
frares  en  une  flotte.  (J.  o'Arbas,  Meltu., 
p.  398,  Bibl.  elz.) 

...  Horl  ea  ont  mainte  /Iota. 
(Ju.  DU  Prfis,  Cetlc  de  Liège,  6387,  Scheler, 

Clou,  philol.) 

Les  gens  a  cheval,  que  les  An^lois 
avoient  mis  au  bois   dessus  dit,  saillirent 


dehors  en  flote,  et  vinrent  par  derrière  sur 
la  seconde  bataille  de  nos  gens.  (Juv.  DES 
llRs.,  Hist.  de  Charles  Vf,  an  1413,  Mi- 
chaud.) 

Qui  s'endort  an  son  da  rebec 
En  la  flolle,  il  n'est  pas  saige. 
Car  de  tons  bois,  et  vert  et  sec. 
Le  pins  soaTent  on  f.aict  passaige. 
(CofiCiLi...  Blas.  den  .Irm   ri  des  Dam.,  II.  m, 
Bibl,  eli.) 

•  —  Touffe  : 

Dne  flole  da  poil  en  a  an  branc  portée, 
>lez  la  char  n'a  il  pas,  merchi  Dieu,  eoleramee, 
(Doonde  ilaienee,  0916,  A.  P.) 

.  — Echeveau  de  laine  : 

Le  suppliant  a  pris  en  l'hostel  de  Jehan 
Veuille  quatre  flottes  de  laine.  (1416,  Arch. 
JJ  169,  pièce  272.) 

—  Flot  : 

Pour  les  vagues  et  impétueuses /ZoJ(«s  de 
la  mer.  (iferdes  Cron.J"  173  v»,  éd.  1332.) 

—  Débordement  : 

Afin  d'empecber  que  Xes  flottes  et  inonda- 
tions ne  puissent  porter  dommage.  (1572- 
1373,  Comptes  de  Jacques  Simon,  Arch. 
mun.  Avallon,  CC  179.) 

—  A  flole,  en  radeau  : 

Tùnniaus  vuit  qui  vienent  a  flole  doi- 
vent chascuu  obole  de  rivage.  (Est.  Boil., 
Liv.  des  mest.,  2'  p.,  iv,  27,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

—  Séchoir  : 

Une  pièce  de  terre  ou  il  y  a  deux  evens 
a  palis  assis  l'un  au  bout  de  l'autre,  assis 
en  la  parroisse  Saint  Thomas  de  Saint  Lo, 
es  floles  des  palis  du  llesnilcrot.  (Acte  du 
23  ocl.  1476,  .Arch.  Manche,  f""  de  l'abbaye 
de  St-Lô,  liasse  St-Thomas.) 

—  Cuve  à  bière  : 

Les  cuves,  flottes  et  bacquets  et  autres 
vaisseaux  d'iceux  brasseurs.  {Arrêt  du 
30  mars  1340,  Cour  des  aides  de  Rouen, 
ap.  StePal.) 

Suisse  rom.,  Vaud,  flotte,  grande  quan- 
tité ;  Fribourg,  une  flotte  de  ûl,  un  eche- 
veau de  fll. 

FLOTELETE,  S.  t.  f 

Andrieus  Aubers  doit  .v.  s.  a  .x.  ans 
d'une  flofelete  vers  Clermaresch.  (1279 , 
Beg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer  AB  xvni, 
16,  n»  1032.) 

1.  Fi.oTER,  flocler,  verbe. 

—  Act.,  irriguer  un  pré  en  dérivant 

l'eau  d'une  rivière  : 

Comme  les  habitans  de  nostre  ville  de 
Loysons  eussent  et  aient  usage  de  tous 
temps  et  acoustumé  de  mener  et  envoler 
en  pasture  leurs  bestaulx  en  certains  pas- 
turages  et  marez  qui  sont  situez  et  assiz 
au  dessoubz  de  nostre  ville,  et  aoit  la  cous- 
tume  telle  que  le  vachier  de  ladicte  villa 
vient  chascuu  an  une  fois,  c'est  assavoir  a 
mi  mars  par  devers  le  commandeur,  gou- 
verneur ou  le  bailli  de  nostre  dicte  ville  et 
maison  eu  disant  :  Aui|uel  lez  ou  partie 
est  vostre  entencion  de  faire /loct«r  pour 
fauchier  et  fener  eu  ceste  année  ?  alin  qu'il 
puist  mener  a  l'autre  lez  hestes  en  pasture, 
et  on  lui  fait  respouse  :  Nous  ferons  floc- 
ler lel  lez,  menez  vos  bestez  eu  l'autre... 
(1409,  Arch.  MM  32,  f"  27  r".) 


—  Neutr.,  couler  : 

Li  vins  es  narines  le  flole, 
Tn  poix,  ta  boii,  ta  es  estons  : 
Ton  'entre  joue  a  la  pelote. 
Et  brait  :  maadil  soit  il  de  tons. 
(E.  Descbamps,  Poe's.,  Riehel.  810.  f>  i05*.) 

II. -Norm.,  vallée  d'Yères,  faire  flotter  un 
pré,  l'irriguer. 

2.  Fi.oTEn,  voir  Froter. 

FLOTERESSE,  adj.  f.,  sur  l.iquelle  on 
flotte: 

Or  Dlea  n'employa  point  moins  d'art  et  de  sagesse 

A  séparer  les  champs  de  la  mer  floltresse. 

(Do  BiRTis.  la  Semaine,  3"  j.,  p.  70,  éd.  1610.) 

FLOTERNEL,     flolt.,  S.    Ul.,    pOUrpOÏnt, 

casaque  : 

Le  fer  lui  percha  les  plattes  et  sa  cotte 
de  maille  et  ung  floternel  emply  de  soye 
retorse.  (Froiss.,  Chron.,  XI,  291,  var., 
Kerv.) 

Devant  l'autel  en  la  chappelle  se  desarma 
de  toutes  pièces  et  se  mist  en  pur  son 
floternel.  (Id.,  ib.,  XIII,  179,  var.)  Var., 
flolternel,  éd.  Buchon. 

Ff^OTINE,  S.  f.  ? 

En  une  flotine  de  bois,  un  dener.  (1260, 
Coût,  accord,  aux  habit,  de  la  Pérouse,  ap. 
La  Thaumassière,  Coût,  de  Berry,  p.  99.) 

FLOTis,  adj.,  pré  flotis,  pré  sujet  aux 
inondations  : 

.III.  quartiers  de  pré  flotis.  (1383,  D«- 
nombr.  des  baill.  d'.imieiis,  Arch.  P  137, 
f»  80  r».) 

FLOToiER, -  oyer,  flolt.,  r.  n.,  agiter 

ses  flots,  être  agité  : 

Une  heure  senronde  et  flotoie  (la  mer). 
Antre  est  Ironble,  et  antre  fois  coie. 

(Fatl.  d'Ov.,  -Us.  5069,  P  23î'.) 

—  Flotter,  voguer  : 

De  manière  que  le  navire  flotloyant  sur 
l'eau  les  mena  peu  a  peu  près  de  Paso. 
(Gentillet,  Disc,  sur  les  moyens  de  bien 
gouverner,  p.  289,  éd.  1377.) 

FLOTON,  s.  m.,  sorte  de  radeau  : 
Nous  mismes  la  sur  la  rivière  de  Lesh 
les  collres,  et  moi  avec  d'autres,  pour  les 
conduire  a  Augsbourg  sur  un  ^oton,  qu'ils 
nomment  :  ce  sont  des  pièces  de  bois 
jointes  ensamble  qui  s'estandent  quand  on 
est  a  port.  (JlONT.,  Yoyag.,  p.  49,  éd.  1774.) 

—  Petite  houppe  qui  flotte  au  vent  : 

Parmi  les  (pigeons)  pattes,  s'en  treure 
des  huppes,  qui  ont  une  creste  a  la  teste, 
assavoir  un  floton  de  plumes  eslevee  en 
arrière,  ((t.  DE  Serr.,  Th.  d'agr.,  V,  9,  éd. 
1603.) 

FLOTTE,  voir  Flûte. 

1.  FLOU,  voir  FoLC. 

2.  FLOU,  voir  Flo  1. 
FLOUEMENT,  adv.,  misérablement  : 

Jamais  n'iert  jors  qne  il  n'en,  soit  dolant 
Ki  qae  se  vie  ne  querroU  ftouemenl 
Et  a  la  perte  ne  fanrra  il  noient. 
(Let  Loh..  lUchel.  1631.  ap.  Victor,  llandfelir.  der 
Cesledet  Loh.,  p.  71.) 

Cf.  Flo  1. 


FLO 

FLOUER,  V.  n.,  faiblir  : 

II  est  bien  fore»  que  l'on  flove- 

(CntTAiET,  Vysl-  S.  Christ.,  F  i.) 

.   Cf.  Flo  1. 

FLoriN,  fluin,  s.  m.,  vaisseau  IfSger  : 

Voyez  cy  pre?  nostrp  nauf  deux  lutz, 
trovs  flouïns,  cinq  ctiirpe?-  (Rab.,  1.  IV, 
c.  22,  .-«i.  1552.) 

La  cliarpenlerie  de  vaisseaux  et  navires 
/entend)  n  adresser  un  fluin.  (Le  Plessis, 
Ethiq.  d'Arist.,  !"  l  r»,  l-d.  1553.) 

Et  estant  le  Redouli^  l'nn  de  nos  flouins,   \ 
a  l'endroit  de  ces   navires  qui  estoient   en   j 
feu,  il   se  jette  environ  trois  cens  de  noz 
hommes,  tout  d'une  volée,  pour  eux  sauver 
en   iceiui.    (lS5o,  Bat.   nav.  des  Diepp.  et 
Flam.,  Arcli.  cur.,  l"  sér.,  t.  III,  p.  163.) 

Soixante  flouins.  et  vinRt  cinq  palleres. 
(Mabt.  du  Bei-lay,  Mém.,  1-  X,  f"  341  r», 
éd.  1569.) 

FboUR,  voir  Fleur  2. 

FLOURABLF.MEXT,  VOir  FLOUABLEMEKT. 

FLOunANT,  adj.,  odoriférant,  forme  de 
fleurant,  établi  par  confusion  avec  flai- 
rant : 

Itoses,  violctes  ne  lis, 
N'erbes  flourans  n'anlrcs  delis. 
(Cbk.  df.  Pis»n,  f-ir.  du  Chi-min  âe  long  esttidr. 
779,  Pûschel.) 

Cf.  Flairant. 

flourcelIjF,  voir  Flobcele. 
Fi.ouRÉ,  voir  Flore. 
FLOUREE,  voir  Fledree. 

FLOURENCE,  VOir  FLORENCE. 
FLOURET,  voir  FlOHET. 
FLOURETÉ,  VOirFLORETÉ. 
FLOURETER,  VOir  FLORETEK. 
FLOURETTE,  VOir  FlORETTE. 
FLOURIESIENT,  VOir  FLORIEMENT. 
FLOURIERE,  VOlr  FLORIERE. 

1.  FLOURiN,  S.  m.,  sorte  de  teinture  : 
Chose  lainte  de  flourin  de  chaudière,  ne 

de  nule  autre  fauce  tainlure.  (E.  BoiL., 
Liv.  des  mest..  1*  p.,  lxxvi,  5,  Lespinasse 
et  Bonnardot.) 

2.  FLOURIN,  voir  Florin. 
FLOURiii,  voir  Florib. 

FLOURISSANCE,  VOir  FL0RISS.4NCE. 

FLOURissEURE,  voir  Florisseuee. 
FLOURITURE,  voir  Floretechk. 

FLOURONNER,  VOlr  FLEURONNER. 

FLOUss.vYE,  voir  Flassaie. 

FLOux,  adj.  1 

Un  camabieu  d'un  chien  floux  assis  en 
un  annel  tout  plain.  (1380,  Jnv.  de  Ch.  V, 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

FLoxE,  s.  f.,  abreuvoir,  mare  : 

Et  partant  secbont   tant  de  puches,   de 


FLU 

fontaines  et  (loa:cs,  et  furent  les  riviers  si 
petit  que  nierveilhe.  (.1.  DE  Stavelot, 
Chron.,  p.  502,  Borpnet.) 

Cf.  Floc  2. 

Fi.oz,  voir  Floc  2. 

1.  FLi:,  s.  m.,  fléau? 

Icelluy  escuicr  se  parti  de  son  hostel  ap- 
parellé  d'un  flu,  acompaignez  de  trois  var- 
iez avec  lesquels  il  s'en  ala  au  devant  du- 
dit  bripant.  (19  mars  1382,  les  Godins  on 
brig.  de  Nivertt..  Picc.  rel.  an  rèp.  de 
Ch.  VI,  t.  I,  p.  29.) 

2.  FLU,  voir  Flun. 

FLUABLE,  floiahle.  adj.,  qui  coule,  li- 
quide : 

Liquidns,  fluahle.  {Catholicon,  Ricliel.  1. 
17881.) 

Lnbilis,  floiahle.  {Gloss.  de  Salins.) 

FLUANT,  voir  Fluent. 
FLUC,  voir  FOLC. 

FLUCQ,  S.  f.  ? 

Viviers  a  usase  de  peschervc  avec  la 
flucq.  (1S7S,  S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FLUCTUANT,  adj.,  flottant  : 

I.'espoir  dn  monde  et  recLiim  salnlaire. 
Ciel  immobile  n  fluctuant  navire, 
(n.  Chastemain,    l.nuenge   a  la   Ires  qlor.  vierfjc, 
VIII,  27i),  Kertyn.) 

Fi.ucTiEMENT,  S.  111.,  .igltalion  des 
Ilots,  employé  au  fig.  dans  l'ex.  suiv.  : 

Flucluemens  de  larmes.  (J.  Bouchet, 
Mém.  de  La  Trém.,  ch.  xxvlll,  Petitot.) 

FLUCTUER,  V.  n.,  C'tre  porté,  Être  agité 
par  les  flots  : 

Autour  de  cesle  pree  fluctuoil  ung  ruis- 
seau d'eau  clere.  (J.  BoucuET,  la  Noble 
Dame,  f»  92  v«,  éd.  1536.) 

—  Par  extens.  : 

Et  fluctuoil  comme  d'nne  fonlainc 
Le  très  cher  sang  de  celle  chair  hnmaine. 
a.  HorcnET,  la  r<ol/le  Dame,  P  73  t°,  éd.  1536.) 

—  Etre  agité  par  le  vent  : 

Les  banieres  des  princes  avoient  coni- 
mencié  a  floter  et  a  fluctuer.  (Bersuihe, 
T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  310'.) 

—  Fig.,  errer  çà  et  l.'i  avec  agitation  : 

II,  memorant  loolcs  les  choses  telles, 
Pcnijoil  sans  cesse  diverses  fins  mortelles 
En  .son  conraijje,  pnys  ça  pnys  la  fluctue. 
Et  moult  désire  qne  promplenient  se  lue. 
(0.  iiK  S.  Gel.,  hneid.,  Hichel.  861,  P  109''.) 

Fi.UE,  S.  f.,  flueur,  écoulement: 
Impaciens  de  sa  vieillesce 
Po  voit,  et  plain  est  desonrdesse: 
Il  se  conrresse  de  legier, 
Po  pupt  ne  boire,  ne  mangier  ; 
n'nne  flue  sa  lionclic  sent. 
Et  1res  fort  li  flairent  li  dent. 
Œ.  Descoamps,  Poés.,  Ricliel.  SiO,  P  :i35'.) 

FLUEMENT,  S.  m.,  écoulemcnt  : 
Le  fluemenl  îles  aiguës.  (Eslories  Rogîer, 
Hichel.  20128,  f  Si»".) 
j       La  cegue  refraint  et  purge  toutes  autres 
I    ferveurs  et  fluemens  de  humeurs  supera- 


FLU 


3!> 


bondanli's.   Jnni.  de  snnic.  !,  l|:;,  iiupr.  la 
Minerve.) 

—  Chute  : 

Contre  la  clieuste  et  fluemenl  des  nhe- 
veulx.  {Jard.  de  sanlé.  Il,  157,  impr.  la  Mi- 
nerve.) 

FLUENT.  -  (int,  ndj..  qui  coule  : 
C'est  don  de  Dien,  fluani  des  cienix. 
(Jeh.  de  Meonc,  /fs  nemonsir.  de  Kal.,  783, 

Méon.) 

.le  vous  meneray  jusques  a  la  terre 
fluente  de  laid  et  de  miel.  {Prem.  vol.  des 
expos,  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar..  1°  95  v»  éd. 
1519.) 

C'est  chose  mobile  que  le  temps,  et  qui 
npparoist  comme  en  ombre,  avec  la  ma- 
tière coulante  et  fluante  tousjoiirs.  (Mont., 
Ess.,  1.  II,  c.  12,  p.  399,  éd.  1.595.) 

—  Fig.,  fluide: 

En  ensnyvant  celle  fluanl  doctrine. 
(J.  Ti'AuTON,  Chron.,  Iticliel.  ,^082.  esorde.) 
Cnmme  de  faictz  non  onys  et  mirahles, 
rtont  les  fluan.i  orateurs  rethoriijiies 
l^nrichissent  leurs  chambres  et  lioiiliqnes. 
(ID.,  il/.,  Hichel.  .S083,  exorde  > 

Vostre  cloqncnt  parler 

Est  si  fluent. 
(J.  P.oi!cnET,  F.p.  fam.,  1"  p.,  xviii,  éd.  154:;.) 

Ce  qne  ne  doy  moins  loner  cl  priser 

One  la  fontaine  on  faicles  espiiîser 

Vostre  fluante  et  douce  poésie. 
(Ch.  Fontaine,  les  liuiss.  de  fontaine,  p.  287. 
éd.  \^i\^.) 

• —  S.  m.,  cours  d'enii  : 

Rivières  et  fliiens.  (1395.  Valencieniies, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  lîibl.  Amieus.) 

La  figure  des  rivières,  fluens.  (1518,  Bé- 
thune,  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  17.1.) 

FLT'ENTE,  s.  f.,  écoulement,  action  de 
couler  : 

(Les)  fontaines  lesquelles  composent  et 
entretiennent  perpétuellement  la /ilKcnfe  des 
niissenux  et  rivières.  (Les  Us  et  Coutumes 
delà  mer,  p.  153,  éd.  1671) 

Voltaire  a  employé  ce  mot  pour  dési- 
gner la  course  rapide  du  temps. 

l'i.UER,  floer,  verbe. 

—  Neutr.,  couler  : 

El  fissent  la  rivière  d'Escault /ïoer  ent^ur 
le   ville.  (Froiss.,   Chron:,  III,  138,  Kerv.) 

L'eaue  qui  de  [ilain  cours  devoit  des- 
chendre  cl  fluer  en  ladite  ville,  alloil  fluer 
et  desc^liendre  par  dehors  la  fortresche 
d'icellc  ])ar  ce  que  lesdils  religieux  ne  re- 
tenoient  lias  les  rivières,  cauchies  ou  es- 
pondes.  (1448,  Cart.  Ale.ravdre  de  Corbte, 
Hichel.  24144.) 

—  Act.,  laisser  couler  : 

Une  foutaiue  fluente  vin  blanc  et  clairet. 
(15  sept.  1548,  Ueg.  des  Conclus.,  Arch. 
mun.  Angers,  BB  29,  f"  209.) 

FLUET,  fluyt,  s.  m.,  tlcuve  : 
Les  rives  basses  et  li  fines  petis. 

(Les  Loh.,  Vat.  Urb.  ^iln,  f  H''.) 
Quant  il  cez  choses  ot  dit,  mânes  soi 
donal  en  orison,  et  li  oz  del  duc  ci  de- 
vant dit  par  enbel  curs  jiarvint  al  fluet 
Vulturnum.  {Dial.  de  S.  Greg.,  1.  I,  cb.  2, 
]i,  11,  Foerster.) 


«0 


FLU 


FLU 


FLU 


—  Klux  di-  vonlre  : 

Le  cerfueil  osto  le  Tomisscnient  et  le 
fluyl  du  veutre.  {Régime  de  santé,  t'  56  V, 
Robinet.) 

FLUEUR,  S.  f.,  écoulement  : 

Les  autre?  dicnt  que  toute  ceste  flueur 
et  cours  de  nier  ainsi  allant  et  venant  pro- 
cède dos  destroys  de  la  mer.  {Chron.  et 
hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3315,  f*  58  v<>.) 

—  Menslrui'S  : 

Femmes  qui  jamais  n'ont  eu  leurs 
flufurs.  (li.  BorcuKT,  Serees,  l,  96,Roybet.) 

—  Infiltration  : 

Il  n'y  a  aucune?  flueiirs  en  leurs  mines. 
(Selon,  Singularitez,  I,  50,  éd.  1554.) 

Fix'EVE,  s.  m.,  entraînement,  égare- 
ment : 

En  joD«c«  nie  vinl  cils  flimes  ; 
l'.ir  s'en  rieltece  ro'enist  pris, 
l'eaisse  esté  Iroo  dur  apris. 

(Fkoiss..  Poés.,  II,  3,  70,  Scheler.) 

PLUiN,  voir  Flouix. 

FLUiR,  ftuyr,  V.  n.,  couler  : 

La  quelle  (caul  joskes  a  or  fluisi  planti- 
vousenient.  {Dial.  de  S.  Greg.,  liv.  Il,  ch. 
5,  p.  67,  Foerster.) 

La  maulve  fait  fluyr  les  menstrues  des 
femmes  par  sa  prande  bumectation.  (Ré- 
gime de  santé,  ('  52  v»,  Robinet.) 

La  praine  de  moustarde  fait  fluir  les 
larmes  es  yeux.  {Ib.,  1°  55  r».) 

Armoise  fait  pni/r  et  provocquelcs  fleurs 
des  femmes.  {Jard.  de  santé,  p.  39,  impr. 
la  Minerve.) 

PLUissEMEXT,  -  ant,  s.  m.,  action  de 
couler  : 

Fluctu?,  flot,  fluissemens.  {Catholicon,  Ri- 
-hel.  1.  17881.) 

Fluctus,  flot,  (luissemans.  (Gloss.  de 
Salins.) 

FLUiTÉ,  S.  /..abondance  : 

Se  fluité  et  trop  prant  babundance  de 
lanpaipe  y  est  trouvé  (dans  ce  recueil  des 
cronicques  et  bistoires  du  royaulme  d'En- 
i;leterre)...(\V.\vRis,  ylncA.  Crbn.d'£îig/eî., 
I,  4,  Soc.  de  ni.  du  Fr.) 

FLUSi,  voir  FLrN. 

FLUMAIRE,  -  are,  fleumaire,  s.  lu.  et 
f.,  fleuve  : 

Li  pumaire  cstoient  fi  roil,  si  grant,  si 
parfont  et  si  anious  ke,  se  parles  miracles 
'le  Uiu  u'i  passoil  ou,  nus  boni  n'en  peust 
venir  a  cliief.  (11.  de  Val.,  Contin.  de 
l'hist.  de  la  conq.  de  Constant.,  S63,\\ai\ly.) 

Tes  flumaires  de  la  miséricorde  passent 
sur  moy.  (Psaul. ,  Richel.  1761,  f''59>'.) 

Il  ne  purent  pas  toutes  foiz  chevauchier 
por  le  mauvais  temps  pour  la  nef  et  pour 
les  pluies  que  il  faisoit  aucunes  fois  moult 
ifrans;  et  des  praus  fleumaires  que  il  trou- 
voient,  que  il  ne  povoient  passer.  (Liv.  de 
Mare  Pot,  viii,  var.,  l'autbier.)  Impr., 
flemnaires. 

Il  y  avoil  bonnes   paslures  et  grant  flu- 
:naifes.  (Ib.,  lxiii.)  Iilipr.,  fluviaires. 
Comment  qu'il  aient  leurs  palees, 
Près  de  .ce,  bien  apreslees 
Qui  llolent  dcdeot  le  pumaire. 
{.Hachait,  Pri$e  d'Alex.,  605C,  Ma»-Latric.) 


Quant  li  princes  fu  lopies  desot  Carai- 
tniue  en  celle  belle  flumare.  (Liv.  de  la 
Conq.  delà  Moree,  p.  221,  Buclion.) 

La  flumaire  de  la  Klade.  (76.,  p.  422.) 

FLUMARE,  voir  FLU.tfAIRK. 

FLmiATiQiTE,  voir  Flkumatioue. 
FLUME,  voir  Fleu.\ie. 

FLUMME,  voir   FLEn.MK. 

Fi.uN,  flum,  fleum,  flem,  flon,  flom, 
pu,  peu,  s.  m.  et  f.,  fleuve  : 

Les  divisiuns  del  pum  de  lui  esleecent 
la  citet  de  sun  Deu.  (Liv.  des  Ps.,  Cam- 
bridgCj  XLV,  4,  Michel.) 

E  flum  Jorda  lavet  e  Inleet. 

(Canl.  des  Canl-,  18.) 

Oui  JesDCrist  tant  honora 
Coq  /îiin  Jordain  lou  batisa. 
(Wace,  Conception,  Brit.  Mus.  add.  15G0G, 
f»  i:*^.) 

Pedanz  lo  /l'im  de  Paradis. 

(Bex.,  Troie,  133"2,  Joly.) 
Bastisies  fus.  Sire,  el  /l>im  Jordant. 

(K.MMB.,  Ogier,  11G39,  Barrois.) 
Com  se  ce  fnst  li  fluns  an  deable. 

(ia  r.harrelle.  Vat.  Çhr.  1723,  t°  12'.) 
La  saint  aiguë  dou  fln  .Tordain. 
(Pnrophr.    du  ps.  Eruclaril,  Brit.  Mus.  add. 
15G06,  f°  21''.) 

E  bantizai  le  el  flem  Jordan.  (Ms.  Brit. 
Mus.  Egerton  613,  f»  17  v°.) 

Fluns  de  doçor,  fontaine  et  puis. 
(G.  deCoi.nci,  Mir.,  ms.  Brux.,  f  H'.) 
FontnÎDe  de  douçor,  fluns  àe  miséricorde, 
Ne  daingne  consentir  qu'a  nul  pechîé  n'amorde. 
(Prière  de  Théophile,  Ricbel.  837.  f°  192''.) 
F,t  firent  .i.  pont  de  neis   parmi   le  flun 
qui  moût  est  larges    et  parfonz  pour  tolir 
cens  de  Damiete  le  port.  (MÉN.  DE  Rei.MS, 
I.ÏO,  Wailly.) 

Et  de  cel  eslanc  rcst  li  fions 
One  nous  .Tourdain  apîelons. 

(MorsK.,  Chron.,  10971,   Ueiff.) 
Trespassoit   le  pum.  (Grand.    Cron.  de 
France,  les    pestes   du    roy   Loys    fils  de 
Cbarle  le  Simple,  m,  P.  Paris.) 

Tant  qu'il  vimlrent  a  passer  le  pum  dou 
destreit.  ^Cont.  de  G.  de  Tyr,  ms.  Florence 
Laur.  XXIV.) 

Et  cbeTauchcDt  trois  routes  lez  le  flum  sur  l'araine. 
(Les  Vœux  du  Paon,  Richel.  3fi8,  V  89'.) 
Une  montaignette  qui  est  avironnee  d'un 
Pun  qui  part  es  deux  pars  dessoubs  le 
chaslel  et  par  desot.  (Liv.  de  la  Conq.  de 
la  Moree,  p.  458,  Bucbon.) 

Tellement  eubairenl  roy  Piètre  celle  gent 
Que  le  commun  qui  vit  la  teste  la  présent, 
La  prindrent  el  eclerent  tosl  et  apertement 
En  .1.  flom  qui  la  est  qui  en  la  mer  dessent< 
(Cuv.,  Bertran  du  Gueschn,  1684S,  Cbarrière.) 
Impr.,  flour. 

Li  cheval  l'omperenr 

En  une  flu  de  ebaude  eawe  passât,  s'est  recnleU. 
(Jeh.  dks  Prf.is,  Geste  de  liège,  13431,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

Seigneurs,  ou  temps  que  je  vivoie 
Ou  fleu  Jourdain  le  baptisé. 

(Pass.  y. -S.,  Jub.,  Slyst..   Il,  293.) 

—  Les  eaux  de  la  mer  subissant  l'effet 
du  flux  et  reflux,  flux,  marée  : 

Une  moût  prosse  ville  seans  sour  le  pun 
de  la  nier.  (Fiioiss.,  Chron.,  U,  384,  Luce, 
ms.  Amiens.) 


Je  sny  unf;  gués  la  ou  .xil.  hommes 
passeroient  bien  de  froncq  deux  fois  entre 
jour  et  nuit,  car  li  puns  de  la  mer  i  est. 
(Id.,  t6.,  V,  H,Kerv.) 

Li  contes  de  Honstidonne  a  ptm  de  la  mer 
se  desancra.  (Id.,  ib.,  IV,  422,  Kerv.) 

llaiuibon  siet  droitenient  sus  un  bon 
port  de  mer  et  en  va  li  puns  tout  autour 
par  grans  fosses.  (Id.,  ib.,  III,  357.) 

—  Fluiide  venlre,  flux  de  ventre  : 

Si  le  prist  un  pum  de  ventre  dont  il  mo- 
rut.  (Grand.  Cron.  de  France,  la  vie  Mgr 
Saint  Loys,  xxill,  P.  Paris.) 

Le  Flon,  nom  d'un  ruisseau  qui  passe  à 
Lausanne. 
FLuni,  voir  Floui. 
FLUSIBLE,  voir  Fluxible. 
FLUSTEL,  voir  Flautel. 
FLUSTEUR,  voir  Flauteur. 

FLUTTiF,  adj.,  qui  s'écoule,  qui  se  dis- 
sipe promptement  : 

Puis  noler  les  delis  du  monde 
Ou  toutes  vanités  I^abonde 
En  fluttive  niuabletes. 

(Mélam.  d'Ov.,  p.  91,  Tarbé.) 

FLUVAiRE,  S.  m.,  fleuve  : 
Trescourant  puvaire.  (Maiz.,  Songe  du 
vielpel.,  I,  9,  Ars.  26S2.) 

FLuviEL,  adj.,  de  fleuve  : 

Ypotame  est  uns  peissons  qui  est  apelez 
cheval  puviel,  porce  que  il  naist  el  flun  de 
Nile.  (Bhun.  Lat.,  Très.,  p.  189,  Chabaille.) 

FLuviEus,  adj.,  du  fleuve,  fluvial  : 
Fluviosus,  puvieus.  (Catholicon,  Richel. 

1. 17881.) 
La  cuminiction  puvieuse  de  Caprelle  et 

de  la  mer.  (Le  Baud.,  Hist.  de  Bret.,  c.  I, 

éd.  1038.) 

FLUXIBLE,  pusible,  adj.,  coulant,  li- 
quide, fluide  ; 

Le  baing  rent  le  corps  puxible  et  plus 
aiablea  purgacion.  (frobi.  d'^lrist.,  Richel. 
210,  f»  73  v°.) 

Le  llus  des  choses  pusibles.  (H.  de  Mon- 
DEVILle,  Richel.  2030,  f°  79».) 

Les  sons  qui  sont  moult  puxibles.  (Id., 
f  17=.) 

Oyseuse  met  les  humeurs  en  repos,  et 
dormir  les  fait  puxibles.  (B.  de  Gord., 
Pialiq.,  III,  16,  éd.  1493.) 

Sang  puxible.  (Id.,  ib.,  IV,  6.) 

Humeur  fluxible.  (Prem.  vol.  des  expos, 
des  Ep.  el  Eo.  de  Kar.,  1"  83  r»,  éd.  1519.) 

La  vertus  de  la  camomille  est  que  elle 
résolve  et  conforte  les  membres  puxibles. 
(Jard.  de  santé,  p.  85,  impr.  la  Minerve.) 

Membres  puxibles  et  débiles.  (Ib.,  I,  206.) 

—  Fig.,  changeant  : 

l'or  prendre  la  gent  sarrazine 
Qui  plus  est  fluiible  et  movable. 
(Macé  de  la  Chaiuii:,  Bible,  Kichel.  -401,  f  t9.ï'.) 
Que  la  médecine  soit  bien  puxible,  c'est 
a  dire  bien  mouvable.  (Evrart  de  ContY, 
Probl.  d'Ar.,  Hichel.  210,  f  33  r».) 

La  volunté  du  monde  est  aymer  choses 
puxibles  et  peu  durables.  (J.  BOCCHET, 
Noble  Dame,  f»  114  v«,  éd.  1536.) 


FOC 


FOE 


FOI 


41 


T'LUxiniMTÉ,  S.  f.,  qualité  de  ce  qui 
«t  fluide,  coulant,  liquide  : 

Le  vin. ..pour  sa  liqueur  el  fluxibililé  aide 
a  porter  la  viande  par  les  autres  membres. 
(EvHAHT  DE  CONTY,  Ptobl.  d'Ar.,  Richel. 
210,  C  6  r».) 

La  semence  de  serapion  est  bonne  a  la 
relaxation  de  la  nature  de  la  femme  et  a  la 
fluxibilité  du  fondement.  (Jard.  de  santé, 
1,91,  impr.  la  .Minerve.) 

—  Fig.,  qualité  de  ce  qui  passe  rapide- 
ment : 

Considérer  la  fluxibililé  de  la  vie  humai- 
ne. (Mer  des  cron.,  f«  209  r»,  éd.  1532.) 

FLUxiu,  V.  n.,  répandre  ses  eaux: 

L'ne  fonteine  qui  estoit  souz  terre  fluxi 
si  grandement  que  tonniaux  et  autres 
choses  nui  ilueques  estoient  elle  porta 
dehors  a  {luise  d'un  grant  fleuve.  (Ber- 
sutRE,  r.  fJv.,  ms.  Ste-Gen.,  f°  221''.) 

Une  fontaine  qui  estoit  soubz  terre /luxit 
si  grandement.  {Sec.  décade  de  Tit.  Liv., 
IV,  4,  éd.  1330.) 

FLUYT,  voir  Floet. 

FOAGE,  voir  FOUAGE. 

FOAGiEit,  voir  Feagieh. 

FOAYLI.E,  voir  Fouaille. 

FOBERT,  foub.,  -  iert,  adj.  et  s.,  celui 
qui  se  laisse  facilement  duper,  jobard  : 

Qui  de  le  crois  ne  se  reraort 

Eq  cni  Diens  por  nos  soffri  mort 

Ne  joera  mie  a  fo«ber(, 

Ains  avéra  ce  qa'il  dessert. 

(l'ers  de  le  morl.  Richel.  37.';,  f  338*.) 

Vos  me  gabez,  par  saint  Lorenz; 

Trop  me  tenez  bien  por  foubert. 
(OU  des  Avocas,  166,  G.  Rajnaad,  Romanitt, 
t.  XII.  p.  -in.) 

Ki  a  daines  il  a  gaaini;. 

Bien  Tosdoit  estre  descovert, 

Nons  avons  troré  an  foubierl. 

Si  l'ai  en  covent  a  amer, 

Mais  ains  le  cnic  bien  entamer 

Le  borsee  k'il  a  si  hnvee. 
iU  Lais  de  Courtois,  Richel.  1553,  f»  499  t°.) 

Sire  dus,  je  ai  non  Trnberl, 
Bien  Tons  pnis  tenir  por  folerl. 
Je  sni  cil  qui  ros  acoapi. 
(D.  Latfsne,  Trubert,  Richel.  2188,  r  15  r».) 
Fol  conseil  el  foubert. 

(Berle,  875,  Scheler.l 

Nom  propre,  Foubert. 

FOBERTEn,  fuberler,  v.  n.,  tricher  : 

Chascans  fuherte  en  cestevile. 
(Ao.  DE  LA  Halle,  Congié,  Conssemaker,  p.  275.) 

FOBLETÉ,  voir  FOIBLETÉ. 

1.  FOC,  S.  m.? 

Les  deux  autres  achetèrent  le  reste,  les 
marres,  les  bêches,  les  focz,  les  rasteaux, 
les  barils.  (Hist.  Maccar.  de  Merlin  Cocc, 
IX,  Bibl.  gaul.) 

2.  FOC?  Locut.,  tenir  le  foc  en  Veaue.  Si 
foc  n'est  pas  une  mauvaise  lecture,  cette 
locution  répond  exactement  à  tenir  le  bec 
dans  l'eau  : 

Le  dit  chanoine  leur  conseilla  (aux  con- 
jurés) que,  sans  longuement  tenir  le  foc 
en  IVaue,  afin  que  l'embusche  ne  fusist 


descouverte,  et  que  la  dite  besongne  fust 
mise  a  exécution...  (Molinkt,  Chron.,  ch. 
XXXIV,  Buchon.) 

3.  FOC,  voir  FoLC. 

FOCAL,  adj.,  qui  appartient  au  foyer: 

Teair  focale  résidence. 
(Coût,  de  Uorm.  en  vers,  V  30'',  ap.  Ste-Pal.) 

FOCALE,  s.  m.,  sorte  de  bonnet  ou  de 
capuchon  qui  couvrait  la  tête  et  le  col  : 

Les  officiers  du  parlement  de  Paris  ont 
retenu  la  mode  de  porter  le  chapperon  sur 
l'espaule,  et,  sortans  hors  du  palais,  au 
lieu  des  chapperons,  portent  une  comète 
de  tafetas  que  les  anciens  appelloient 
focale.  (A.  DU  Verdier,  Div.  Lee,  p.  545, 
éd.  1616.) 

FOCE,  s.  f.,  la  partie  supérieure  de 
l'œsophage  : 

Abeche  le  (le  faucon)  au  matin,  si  qu'il 
ait  la  foce  de  la  gorge  pleine,  sans  plus. 
(Modus,  f»  80  y,  Blaze.) 

FOCEABLE,   VOir  FOSSOIABLE. 
FOCELÉ,  voir  FOSSELÉ. 
FOCERIER,  voir  FOSSERIER. 

FOCEUR,  voir  FOSSOR. 

FOCILLIER,  voir  FOSSILLIER. 

FocRE,  S.  m.,  sorte  de  canon  : 

Trois  gros  canons  de  fer  appeliez  focres 
avecques  leurs  afustz.  (Compte,  Arch. 
mun.  Compiegne,  B  4.) 

FODiNE,  S.  f.,  mine  : 

11  y  a  fodines  de  metauls  a  faire  chaul- 
drons  bons  asses.  (Fossetier,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  VIII,  n,  3.) 

Congié  demande  de  veoir  les  fodines  et 
minières  d'or.  (P.  SIart.,  Rec.  des  Isles, 
f»  174  ve.) 

Cf.  Fouine. 

FOEBLEMENT,  Voir  FOIBI.EMENT. 
FOEE,  voir  FotlEE. 
FOEILLART,   VOJr   FOEII.LART. 
FOEILLET,  voir  FUEILLET. 
FOEILLIE,  voir  FUEILLIE. 
FOELLIR,  voir  FUEILLIR. 
FOELf-YE,   voir  FUEILLIE. 
FOEMININEMENT,    VOir    FEMININEMENT. 

FOENE,  voir  FOIN'E. 


FOENTEMENT, 

Supplément. 


voir    Faintement     au 


FOER,  voir  FuEn. 

1.  FOERMANCHE,  voir  FERMANCE. 

2.  FOERMANCHE,  VOir  FORMANCE. 
FOESON,  voir  FOISO.N. 

FOESSELLE,  VOir  FiSSELE. 
FOETELR,  voir  FeTEUR. 

FOETURE,  S.  f.,  production  : 


Leselemens  et  lenr  fmture 
Il  créa. 
(Jeh.  de  Meonu,  Itemonsir.  de  Nal..  ilH,  Méon.) 

FOEUCQUETE,  voir  Fecquete. 

FOEUILLIR,  voir  FUEILLIR. 
FOEULETTER,  VOir  FdEILLETER. 
FOEULLER,  voir  FUEILLIER. 
FOEULLIE,  VOirFtlEILLIE. 
FOEULLY,  voir  FUEILLI. 
FOEUR,  voir  FUER. 
FOEURE,  voir  FtJERRE. 

FOGAT,  S.  m.,  lanterne  à  feu  pour  pê- 
cher : 

Rames,  seurs,  fogals,  nasses  pellees... 
desquels  engins  nous  delfendons  que  l'on 
ne  pcsche  de  nuit.  (1326,  Ord.,  I,  793.) 

FOGNER,  voir  FONG.NER. 

FOI,  S.  m.,  terme  de  vénerie  : 
Les  cerfs  sont  si  malicieux  de  leur  na- 
ture   qu'ilz    viandent    sur    eulx    mesmes 
enmv  les  fois  sens  aler  hors  aus  champs  ne 
aux  tailles.  (Gast.  Feb.,  Maz.  514,   f»  Sl^) 

FOIABLE,  voir  FIABLE. 
FOIABLEMENT,  VOir   FlABLEMENT. 
FOIAL,  voir  FEAL. 
FOIALMENT,  VOir  FEAL.MENT. 

FOiALTÉ,  voir  Fealté. 

FOIAULETET,  VOir  FEALTÉ. 
FOIALTEE,  voir  FEALTÉ. 
FOIAUBLE,   voir  FIABLE. 

FoiAUMENT,  voir  Fealment. 

FoiAVLE,  voir  Fiable. 

FOiBLAGE,  feblage,  feiblage,  flebage,  s. 
m.,  faiblesse, en  parlantdu  poids;des  mon- 
naies, permission  que  le  roi  accordait 
aux  maîtres  des  monnaies  de  pouvoir  tenir 
le  marc  d'espèce  plus  faible  d'une  certaine 
quantité  de  grains  que  le  poids  juste  : 

Aussi  estoient  lesdiz  deniers  foibles  di; 
pois  .111.  quars  de  denier  pour  marc,  qui 
se  monte  xvi  s.  t.  pour  marc  ou  environ. 
Lequel  flebage  ilz  n'ont  mie  escript  en  leurs 
papiers.  (13  nov.  1399,  liemiss.,  Douét 
d'Arcq,  Piéc.  rel.  ait,  règne  de  Ch.  VI,  I, 
161.) 

Enjoignons  que  lesdits  deniers  blancs 
vous  faictes  délivrer  par  les  gardes  de 
nostredicte  monnoye,  comme  on  a  accous- 
tumé  de  faire,  nonobstant  ledit  feiblage. 
(1418,  Ord.,  X,  511.) 

Droits  de  monnoye,  boettes,  monneages, 
brassages,  /'o(()ta3es,escharcettes  de  poids. 
(Sully,  CEcon.  roy.,  cli.  clxxxviii.  Mi- 
chaud.) 

—  La  monnaie  faible  elle-même  : 

Se  il  estoit   trouvé   que  il   tresissent  le 

foiblage  de  leur  brève  il  seroient  mis  hors 

du  mestier.  (1324,   Arch.  JJ  62,    C  140  r»  ; 

Ord.,  I,  80S.J 
Soupeçonnezet  accoutumez  de  marchans 

der  de  feblage  et  de  monnoye  estrangerc. 
•6 


4S 


FOI 


FOI 


FOI 


ileffendues,    fausses   et   contrefaites,    etc. 
(1356,  Ord.,  III,  149.) 

Voyant  )e  prnnd  cours  qu'avoient  toutes 
luonùoies  du  royaume,  ou  estrauperes,  de 
poids,  ou  leperes,  ou  bonnes,  ou  mau- 
vaises, plusieurs  mauvais  hommes  en  abu- 
foient,  les  uns  d'apporter  foiblage,  les 
autres  de  ronpner  et  laver  pièces  d'or. 
(Sevssel,  Loueng.  de  Louis  XII,  p.  18,  éd. 
1508.) 

Foiblage  se  disait  encore  an  milien  dn 
xvn*  s.  : 

11  pourra  fabriquer  les  dites  espèces  en 
telle  qualité  qu'il  lui  plaira,  soit  de  jour, 
soit  de  nuit,  tant  au  marteau  comme  bon 
lui  semblera,  sans  être  tenu  au  foiblage  du 
poids  ou  escliarcetlé  d'aloy  avec  le  remède 
accoustumé  au.v  autres  monnoies.  {Acte  du 
24  déc.  1666,  Fabrique  de  la  monnoie  de 
la  principauté  de  Sabourg,  Arch.  Alp.- 
-Marit.,  f"  l.erins.) 

FOIBLAGE,  voir  FOIBLECE. 

FoiBLANCE,  S.  t.,  faiblessc  : 

La  çraiue  de  basilic  donne  secours  au.'c 
foiblances  et  passions  du  coeur.  (Trad.  de 
l'Hyst.  des  plant,  de  L.  Fousch,  ch.  ccviil, 
éd.  1549.) 

FOiBLE,  foirle,  fiehle,  foble,  fettble,feble, 
fetle,  fueible.floihe,  floive,  fleble,  flebe,  fleibe, 
flate,  flaive,  flere,  flei^ve,  adj.,  qui  manque 
de  force,  ïefaibte  moderne,  avec  toutes  ses 
nuances  I  de  significations  : 

(I  (tt  >i  flfUei  qn'il  ne  poet  en  avant. 

(flo/.,  2^-28,  Mûller.) 

Cant  DOS  sûmes  filb  de  Deu  apeleit,  dont 
est  il  droiz  ke  nos  les  oevres  et  les  faiz 
aprendoDs  de  nostre  père.  Aprendons  les 
en  tant  ke  nostre  (loice  conscience  en  puet 
comprendre.  (Dial.  Greg.,  de  Sapientia, 
p.  285,  Foersler.) 

L'epyptiien  enfant  cuili  Amalechite  lais- 
sent ffoibe  et  malade  en  la  voie.  {Job,  Ler. 
de  Liucy,  |>.  SIO.) 

Aparmeimes  devcrret  mois  et  flaves. 
(U  Epistle  Saint  Bernard  a  iîont  Deu,  uis. 
Verdun  7a,  f»  4o  r».) 

Mais  nos  veons  mainz   povres  cuy   om  i 

n'en  alrovereit  mies  de  si  flave  cuer  et  si  ' 

tristes.  (S.  Uern.,  Serm.,   dans  Orell,  AU-  \ 

franz.  Gramm-i  Lat.,  Adeo  pusillanimes  et  , 
tristes. 

Je  ne  vis  onques  un  si  fevle  viellart. 
(S.  Graal,  Vat.  Cbr.  1687,  f»  94^) 

Se  li  mouove  clmingievel  en  plus  fort 
ou  en  plus  pete.  (1226,  Cari.  S.  Vinc.,  Ri- 
chel.  1.  10023,  ('  23.) 

Fleliet  est. 
(H.  d'Axd.,  du  Chaneel.,  mi.  Brit.  Mus   Harl., 
P  90'.) 

Si  fnlrt  qa'aat  rostis  gattiaos. 

<«<«<■,  Val.  OU.  1212,  r  fiO'.) 
VÏQA  pHbes. 
(/»..  Val.  Chr.  1858,  T  70*.) 
Je  seroie  aussi  {evles  c'uns  autres  homs, 
{Bib.  hitt.,  Maz.  532,  f»  84'.) 

Il  res uit  deniers  de  la  terre  flesve  mon- 
noie. {Paaige  de  Hortille,  Recette  des 
prières,  feuaiges,  Arch.  Manche.) 

A  feuble  monnoie.  (1307,  Arch.  S  4259, 
pièce  29.) 

S'il  ovenoil  qu'il  i  east  sis  forz  et  sis 
feublis  an  marc.  (1310,  Ord.,  i,  478.) 


Afamet  sont  et  magre,  monlt  /'oUf  et  nionlt  mes- 
(qnant. 
(Baud.  df.'ii-li.,  \\\,  1202,  Bocca.) 

Poor  Dieu  pense  qoe  pen  dure 
Pu  corps  li  foiftf  joinctore. 
(Anii  Claudiatius,  Bichel.  1G34,  (°  30  t".) 
Imbecillis,  foivles.  {Gloss.  de  Louai,  Es- 
callier.) 

Laquelle  ( maison )eslûit/repe  et  ruyneuse. 
(1336,  Arch.  JJ  70,  f»  41  v».) 
•  A  Jehan  la  Late,  xx  liv.,  pour  bontés, 
pour  II'  LXIX  liv.  fleve  monnoyc  que  on  li 
doit  a  Noël.  (1337,  Arch.  adm.  de  la  tille 
de  Reims,  il,  758,  Doc.  iuéd.) 

Somme  toute  de  la  fleble  monoie.  {Compte 
C 
de   1341,   Ch.   des  comptes  de  Dole,  -— ,  , 

'404 
Arch.  Doubs.) 

Dou  tans  de  le  foivle  monnoie.  {Compte 
de  Gandrart  d'Andegnies,  1352-13S3,f°18v'', 
Arch.  mun.  Valencienncs  CC  2,  924'''.) 

Monnoie  flesve  ou  fort.  (13S3,  Frais  fais 
par  P.  de  Chaton  pour  Vécheo.  de  Reims, 
Arch.  adiiiin.  de  Reims,  111,37,  Doc.  inéd.) 

Fevle  monnoie  couroit  en  celi  tainps. 
(Ascens.  1357,  Compt.  du  receveur  d  Lens, 
Arch.  Nord.) 

Et  (lar  ce  sont  flebles  ou  inliabilles  a  bons 
faiz  d'armes.  (Oresme,  Yconomiq.,  f"  3'', 
éd.  1489.) 

Gardes  que  rien  n'i  escbappe  ne  fiebe  ne  Tort. 
{nalaille  des  (renie  Englois  el  des  trente  Bretons, 

287,  Crapelel.) 

Les  arbalestriers  qui,  dans  cette  cir- 
constance accompagnent  les  collèges  et 
fiertre  de  Saint  Pierre  el  la  loy,  reçoivent 
un  I.  febles  en  courtoisie  ;  les  archers,  xL  s. 
fcbles.  (1418,  Dépenses,  etc.,  Ann.  de  la  Soc. 
de  l'hist.  de  Fr.,  1864.) 

En  fieble  monnoye.  (1440,  Compl.  de  B. 
Blondel,  Arch.  Eure.) 

Ont  lantoist  les  caers  /taivcz. 
(jF.n.  DES  Pbeis,  Geste  de  Liège,  35165,  .Scheler, 
Gloss.  philol.) 

A  le  fort  du  fueible  besoing. 
(Quatrains  moraux,  xxxix,  tirés  d'an  ms.  du 
xv'  s.) 

Je  TCiiz  que  la  mort  le  plus  fort 
Comme  le  fleibe  tend  a  prendre. 
(Danse  macabre  des  hommes,  éd.  14Sfi,  Baillen.) 
Si  l'on  TOns  dit  :  Faictes  nng  tel  atTaire, 
fie  respondez  :  Je  ne  le  sçaurois  faire. 
Mais  si  jusle  est,  mêliez  vous  en  eCTorl 
D'y  obéir,  fussiez  vous  feuble  on  fort. 
(J.  BoicHET,  Ep.  mor.,  \\,  aux  serviteurs  et 

servantes,  f°  29  v',  éd.  1545.) 

Ceulx  qui  sont  de  cler  engin  et  graut 
esprit  sont  dehilles  et  feubles  de  corps. 
(In.,  la  Noble  Dame,  f»  10  v»,  éd.  1536.) 

Sur  le  fleibe  commun  tombe  toute  la 
perte.   (S.    1'o.ni:et,  Regr.  de  la  Fr.,  f«  8'.) 

—  S.  f.,  monnaie  f.tihlf  : 

VI  livres  engroignos  p'  .n.  deu.  pièce 
valant  au  fuer  de  la  flesve  .VII.  liv.  10  s. 
(Paaige  de  llorville,  Recette  des  prières, 
fenaiges,  Arch.  Manche.) 

Au  commencement  du  xvii*  siècle,  trois 
formes  étaient  encore  en  présence,  flebe, 
feble,  faible  : 

Flebe,  aucuns  prononcent  ainsi,  disans 
qu'il  vient  de  flebilis,  autres  prononcent 
feble,  et  ce  par  metalhese  ou  transposition 
de  lettres.  Autres  prononcent  foibte.  (NiCOT, 
Thresor.) 


Wall.,   flawe  ;  naninr., /ïat<ic«;  rouchi, 

flau  ;   anc.   wall.,  floyve;  Berry,    feuble, 

I  feube  ;  Beauce,  fletibe  ;  se  dit  en  parlant 

des  personnes  d'un  tempérament  délicat. 

FOinLECE,  -  esse,  -  cche,  foiblace,  foi- 
blaiche,  foiviece,  foirlesche,  feiblesce,  feu- 
blesse,  fieblece,  -  esce,  -  esse,  fiesblesse,  fe- 
bksce,  fevlece,  -  che,  feblieste,  fuevlleice, 
floibece,  flebece,  -  esce,  -  esse,  fleblesse, 
floiboice,  flabesce,  flahlesce,  s.  t.,  manque 
de  force,  de  pui.^sance  ;  franc,  tnod.,  fai- 
blesse : 

La  floibece  des  homes.  (Brun.  Lat., 
Très-,  p.  343,  var.,  Chabaille.)  Autre  var., 
foiblece. 

Force  et  aide  en  ma  flebece. 
(Vie  de  S.  Aleii,  "27,  Remania,  Vlll.) 

Foibleche.diich.  le  biel,  ms.Tcrin,  f"131r°.) 
Ne  nus  a  bien  faire  ne  faut 
Fors  par  ferleche  on  par  défaut. 

(Rose,  Vat.  OU.  1212,  P  48'.) 

Nostre  povretei  el  nostre  flablesce.  (Lau- 
rent, Somme,  frag.,  Bihl.  Verdun,  f»  2  V.) 

Foiblace.  (Id.,  ib.,  ms.  Chartres  371, 
fo  19  V».) 

Par  perece  et  par  faiblesse.  {Serm.,  Ri-  J 
chel.  423,  f»  79'.)  1 

Pour  la  flebesce  de   sa  maladie.  (JoiNV.,  1 
S.  Louis,  Lxxix,  Wailly.) 

A  la  grant  flebesce  la  ou  son  cors  estoit. 
(ID.,  ib.,  p.  236,  Michel.) 

Pour  le   frailleté  et  le  fevlece  du  pulle. 
(Bib.  hist.,  Maz.  532,  f"  49^) 
Cens  le  porta  en  se  maison, 
Tost  aprez  fuevlleice  languit. 
(AnIi  Claudianus,  llichel.  1634,  f»  47  »°.) 

Ouaut  de  cors  rsleil  en  fieblesce,  {Ens. 
Saîom.,  Richel.  25407,  f"  173  v»,) 

Débilitas,  flebesse.  {Cathol.,  Richel.  1. 
17881.) 

Imbecillitas,  foiviece.    {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 
Débilitas,  flebesce.  (Gloss.  de  Couches.) 

De  grant  fieblesse  quasset. 

(Dial.  de  S.  lirég.,  ms.  Evreni,  f  Sb*".) 

Fragilité  et  flotblece  de  cuer.  (Tignonv.,. 
Dis  mor.  des  philos.,  Ars.  2312,  f»  92  r».) 

La  feiblesce  de  la  chaleur  nalurele. 
(Evrart  de  Co.ntv,  Probl.  d'Arist.,  Ri- 
chel. 210,  1"  59  1'».) 

A  l'eurc  de  la  mort  la  chaleur  naturelc, 
pour  sa  feblesce,  se  départ  des  extrémités. 
(ID.,  ib.,  f-  87  r».) 

Foiblaiche  décors.  (Remed.  anc,  Richel. 
2039,  I"  10'.) 

Eu  grunt  foiblcche  d'estomac.  (Fray. 
d'un  liv.  de  médecine,  ms.  Berne  A  95. 
f»   5  r».) 

Ce  qui  est  derrière  culz  trait  les  membres 
a  floiboice  cl  u  uieigreur.  (Oresme,  Qua- 
drip.,  Richel.  1348,  f»  154  V.) 

Pour  la  flebece  do  nostre  veue.  (ID.,  Liv. 
du  ciel  el  du  monde,  ms.  Université, 
f»  142  v°.) 

Le  foivlesche  de  l'cngien.  (Ms.  Lille  369. 
f»  35.) 

Flebesse.  (1415,  Compt.  Hâl.-D.  Soiss., 
v°  Acy.) 

Flebesse.  (1464,  J.  LACADEnc,  Calholicov. 
éd.  Auffrel  de  Quociqueueran,  Bibl.  Quiin- 
per.) 


FOI 


roi 


FOI 


4$ 


Veu  son  aagc  et  fleblfsse.  (1469,  Monstres 
yen.  des  nobles,  Arch.  Eure.)  Al.  febliesse, 
lleblesse,  fiesblesse. 

Flebesse.  (fM  Iresampleet  vraye  Expos,  de 
la  reigk  M.  S.  Ben.,  1486,  f»  119'.) 

Debililt^  flebesse  —  Febleuesse.  (I'als- 
CEAVB,  Esclairc,  p.  219,  (!énin.) 

l'ne  fetiblesse  le  priut.  (.1.  Bouchet,  .4nji. 
d-Aquit.,  f  10  V»,  éd.  1537.) 

Beuiplv  lie  feitblesse.  (Id.,  Labyr.  de  fort., 
Maz.  10832,  f"  61  v».) 

Faiblesse. (.KwiOT ,  Vies,  Bnilus,  éd.  1563.) 

FOIBLECHE,   VOif  FOIBLECE. 

FOiBLEMEXT,  foeblemetU ,  feiblement, 
feblement,  fieblement,  floiheinent,fleibement, 
flebement,  floivement,  flevemenl,  adv.,(l'une 
manière  faible,  légèrement,  peu  : 

Trail  l'olifan,  fieblement  le  sunat. 

(Roi.,  2104,  Mâller.) 
Jamais  n'icrt  jors  qne  il  n'en  soit  dolans 
El  qu'en  sa  vie  n'en  acroit  fiuivement. 

UesLolt..  Ilichel.  16-22,  f"  15G  »°.) 
rt  vet  Ters  le  permis  petit 
Floibement^  petit  et  petit. 
(GoDKFROVDE  Laii^nv,  Chev.  de  ia  Charrette, 
p.  176,  Tarbé.) 

Faiblement.  (126S,  Lett.  du  vie.  de  Ch. 
d'Anj.,ATch.  B.-du-Rh.  363.) 

Si  con  li  armez  floivement 
Qui  conbatent  legierement. 
(J.  DE  Priobat,  Liv.  de  Yegece,  Richel.  1604, 
V  15'.) 

Le  vin  douls  eschaufe  seulement  super- 
licielment    et    feiblement.    (Ever.^rt     de 
CONTY,  Probl.d'Arist.,  Richel.  210,  fTl  v°.) 
Car  ce  ne  Tient  que  de  fortune 
Oui  flevement  sa  gent  fortune, 
Et  aussi  comme  ia  pluie 
Qui  tost  vient  et  tost  ennuie. 
(G.  Macu.,  Poés.,  Richel.  9221,  f°  73'.) 
Je  respondt  molt  feblement 
Eu  riant  et  longuetlement. 

(Id.,  ib.,  f  17V.) 
Débiliter,  flebement.  (Gloss.  lal.-gall.,  Ri- 
chel. 1.  7692.) 
Débiliter,  fleibemenl.  (Gloss.  de  Couches.) 
Mon  compagnon    si  mon-tra   par  sem- 
blant  et   parole  que  il  veolt  je   ne  sçay 
i(uelz   images    flebement   et  obscurément. 
(.1.    DE  Salisb.,  PoUcrat.,  Richel.    24287, 
f  69''.) 

Fieblement.  (Oresme,  Liv.  du  ciel  et  du 
monde.) 

Foellement. 
(De  Leasse,  Val.  Chr.  1519,  f  37'.) 

FOIBLESSE,  voir  FOIBLECE. 

FOIBLESTÉ,  voir  FOIBLETÉ. 

FOiBLET,  foyblet,  feblet,  fieblet,  adj.,un 
peu  faible  : 

Tu  es  fiebletle  e  tendre  chose. 

(Adam.  p.  21,  Luzarche.) 
Ses    forces   estoient    encore   petites  et 
foibletles.  (Behsuibe,  T.  Liv.,  ms.  ste-Gen., 

f»  298''.) 

Le  poreau  a  les  racines  menues  et  dé- 
liez et  febletes.  (Evrart  de  Conty,  Probl. 
d'Arist.,  Richel.  210,  f»  251''.) 

Nous  avons  ccst  enfant  seulct 

Qni  est  encores  tout  foiblet. 
(Tn.Di:  Bf.ze.  Sacrif.  d'Abraham,  Lausanne  1550.) 


L'homme  najr  a  choses  tant  belles. 
Foiblet,  maladif,  ta  rappelles 
Devant  qu'il  connoisse  qu'il  vit. 
(J.-A.  DB  BAïf,  lesMimes,  1.  IV,  t»  151  v»,  éd. 
I61'J.) 
La  langue,  encor  foiblettc  de  soymesme. 
(Joo.,  Eug..  prol.,  Ane.  Th.  fr.) 
Ils  le  soulafteut   et   supportent  de  leurs 
foibletles  esiiaules.  (Qoavst(IA0,  l'Inst.  des 
princes,  1°  5  v»,  éd.  1579.) 
I<]t  tenant  bon  et  résistant 
Foiblelle  vous  serez  pourtant. 

(Vaio-,  lil'll-,   '.  74,  éd.   1612.) 
Il  ne  convient  pas  qu'on  endure 
Tel  oullrasfl  d'un  si  petit  roy 
l'^Lùt  foijbtet  que,  comme  je  croy. 
De  craiucte  et  peur  se  saulvera 
Quand  vostrecamp  arrivera. 
(1565,  Ilisl.  de  la  vie  du  glorieulx  sainct  Martin, 
Soc.    d'bist.    et   d'arcliéol.    de    la   Maurienne, 
5*  vol.,  p.  '215.) 

Chacun  d'entre  nous  foiblets  est  excu- 
sable d'estimer  sien  ce  qui  est  compris 
soubz  cette  mesure.  (MoNT.,  Ess.,  Ill,  10, 
p.  156,  éd.  1595.) 

Monsieur  estoit  bien  plus  foiblet  que  le 
roy.  (Brant.,  Capit.  fr.,  Ch.  IX,  Bibl. 
elz.) 

FOIBLETÉ,  -  ei,  foiblestc .  foblelc ,  feibleté, 
feblelé,  fieblelé,   fieblité,    floibeté,  floibeteit, 
foivleti',   floivetei,  flebetei,  flevelei,  flevoulé, 
flavoteit,  flavouteit,  s.  f.,  faiblesse  : 
Voient  les  mustiers  ars  e  le  pueple  tué 
Par  défaite  del  rei  e  par  sa  Aebletc. 

(Wace,  flOT,  2°  p.,  11)71,  Andresen.) 
Pense  k'il  tiennent  a  vilté 
E  qu'en  lui  quident  feblelé. 
(.Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  5031,  Michel.) 

Qant  le  grant  foblele'  sentirent. 
Mengier  e  boivre  an  ventre  uffrirent. 

(Marie,  Ysopel.  iixv,  Roq.) 
Et  ensi  nos  gardet  il  ke  il  en  article  de 
la  temptacion    nos  moustret    l'estage    de 
nostre   floibeteit.     (Job,  p.    449,  Ler.    de 
Lincy.) 

Ensi  sunt  ui  mainte  gent  de  si  grant 
flavouteit  et  de  si  grant  perversiteit  k'il 
lor  covient  demander  ke  vuelent  il  c'um 
lor  facet  et  ne  mies  k'il  demandent  que 
nostre  sires  voillet  k'il  facent.  (S.  Bern., 
Serm.,  Richel.  24768,  f  99  r°.) 

Porceu  k'ancuens  de  vos  ne  soit  torbeiz 

de  flavouteit  d'esperit.  (Id.,  ib.,  f°  117  v».) 

Ensi  que  de  la  flavouteit  de  la  soffrance 

vignet  li  flavoteiz  de   la  conscience.  (Id., 

ib.,  f  118  r^) 

Por  dolor  ne  per  fcbleti'. 

(Renart,  Itr.  IX,  1441,  Martin.) 
Se  nos  ci  vos  taisons,  ce  sera  foibletcs. 
(Ren.  de  Montaub.,  p.  SI,  lUichelant.) 

Cil  me  vendi  a  Charle,  ceo  fu  par  fiebletez. 
(Quatre  fils  Aymon,  ms.  Oxf.  BodI.   Hall.  59, 
f°  71  V».) 

Car  viellesse  et  flebeleis  me  destorbeient. 
(Hist.  de  Joseph,  Richel.  243S,  f°7  v°.) 

Et  par  lur  floihlelel  les  avient  mescheance. 
(t'oème  mor.,  ras.  Oxf.  BodI.,  Canon,  mise.  74, 

f°  36  »".) 

La  faibleté  de  pechier  vint  en  lui  de  par 
le  cors.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  19,  Cha- 
baille.) 

Ainsi  ont  faibleté  por  aage.  (1d.  ,  ib., 
p.  23.) 

La  foivletes  des  homes.  (Id.,  ib.,  p.  343.) 
Var.,  faiblîtes,  fieblité. 


Feblelé  de  cors.  {Liv.  de  jost.  d  de  plel, 
l,  VII,  I  9,  Rapetti.) 

Totes  les  foiz  que  l'en  voint  le  poer  de 
la  feme  par  le  sien  poer,  et  en  celé  faibleté 
gist  l'en  a  li,  c'est  force.  (Ib.,  xix,  7,  %  3.) 

Ilh  besongne  ki  W  floiveleis  des  malades 
soit  sortenuft  de  plii<  deliciouses  viandes. 
(Trad.  du  xiii"  s.  d'une  ch.  de  1202,  Cart. 
du  Val  St  Lambert,  Richel.  1.  10176,  f°16''.) 

Tant  lor  met  le  dyahles  au  davant  d'es- 
soignes  et  de  flevelei  ou  de  vicllesce  ou  de 
jonnesce.  (Laurent,  Somme,  ms.  Troyes, 
f»  21  r°.) 

Pour  la  grant  fiebleté  de  mon  cors.  (Ch. 
de  1295,  Arch., Musée,  vit.  50,  pièce  298.) 

Et  au  malades  et  au  fleives  tcil  chose 
enjoendre  que  ne  soient  trop  pressei  de 
labour,  et  de  tels  doit  li  fleiwuteis  estre 
considérée  de  dant  abei.  (Régie  de  S.  Ben., 
dans  \aNécral.  deS.Airy,  ms.  Verdun  U.) 

Li  abbes  regart  lor  floibeteit.  (Riule  S. 
Ben.,  ms.  Angers  390,  f»  14  V.) 

Que  on  escart...  a  la  flaibetet  de  chascun. 
(Ib.,  f  11=.)^ 

Par  Sun  eage  grant  e  par  sa  ftebleté. 

■      (Hom,  1752,  var.,  Michel.) 
Ce  ne  vient  pas  de  ta  nature  mais  de  lu 
foibleté  de  cens   qui   te  voient.  (Cous,  de 
Boéce,  ms.  .Montp.  H  43,  f"  12".) 

Il  apanrait  la  foibletei  dou  mal.  {Ib.,  ms. 
Berne  365,  f  41  v».) 

La  puissance  des  boins  et  la  foibletei  des 
malvais.  (Ib.,  f»  43  v°.) 

Ains  estes  espies  qui  venes  espier  et 
veir  les  febletes  de  cest  règne  et  de  la  con- 
trée. (Estories  Rogier, Kichel.  20125,  f»  70''.) 

Mais  il  soient  toutes  en /'eit/eiê.  (OresmE, 
OuadWp.,  Richel.  1349,  f»  19=.) 

Considéré  la  febteté  et  pauvreté  du  pays. 
(1404,  Ord.,  IX,  29.) 

Et  congnois  ma  faibleté  et  mon  enfer- 
meté.  (/»(er?t.Consoi.,  11,  XX,  Bibl.  elz.) 

Qui  demonste  leur  faiblesté,  et  jeunesse 
amoindrir.  (Blas.  des  coul.  en  armes, 
f»  32r°,éd.  1511.) 

FOiBLETEMENT,  -  etlement,  floiblete- 
ment,  adv.,  d'une  manière  qui  marque  un 
peu  de  faiblesse: 

Et  s'est  levés  en  son  séant 
Mont  fîoibUiemenl. 

(Chev.  as  .u-  esp.,  3111,  Foerster.) 

El  quant  il  revient,  il  respont 
Si  comme  il  pot  foihletement, 
Si  comme  cil  ki  durement 
Fu  adoles. 

(/*  ,  840.) 

Tout  foiblellemenl  m'embrasse. 

(Taiiuu.,  Poés.,  1"  p.,  p-  94,  éd.  1574.) 

Et  qu  ind  aussi  sa  main  douce 
Foibletlement  me  repousse. 

(Id.,  j*.,  p.  110.) 

vo\iMAK.,flebir,  verbe. 

—  Neutr.,  éprouver  une  faiblesse  : 

Et  puet  hom  contre  araor  gariri 
Non  voir,  le  plus  fort  fait  flebir. 

(Florimonl,  Riche!.  353,  f  24"'.) 

—  Act.,  causer  une  faiblesse  à  : 

Se  aucuns  fiert  un  autre  et  il  lui  fai- 
blisse de  ses  membres  ou  de  son  corps 
(1294,  Coutume  de  Dijon,  Richel.  1.  9873, 
f  35  V.) 


4i  FOI 

—  Flebi,  part,  passé,  affaibli  : 

Mais  flftù  fol  doD  sanc  qa'il  pert. 

(Florimoni,  Richel.  J5101,  f  21'.) 

Ce  verbe  est  d'un  «sage  très  rare  dans 
l'ancienne  langue,  et  il  parait  avoir  été 
oublié  pendant  plusieurs  siècles.  On  ne  le 
trouve  ni  dans  RIcbelet,  ni  dans  Fure- 
tière  et  l'Académie  ne  l'inscrit  qu'à  partir 
de  1740.  Desfontaines  le  donne  comme 
nn  néologisme.  Prévost,  le  regardant 
comme  un  archaïsme,  dit,  dans  son  Ma- 
nuel Lexique  :  «  Faiblir,  v.  n.  Vieux  mot, 
qui  s'est  remis  en  usage,  pour  mollir,  se 
relâcher.  • 

FOiBLOiER,   fcbleier,    febloier,    v.   n., 
faiblir,  s'alTaihlir,  au  propre  et  au  lig.  : 
E  li  dncs  alonl  fibleianl. 

(Wace,  Rou,  3'  p.,  3387,  Andresen.) 
Li  cors  li  Ta  forment  et  li  cners  foibloianl. 
(Roiim.  d'ÀIU.,  r  31',  Michelant.) 

Or  Ta  li  tens  en  fehtoiùnt 
Et  c'a  n.uge>  decaans. 
'Re<.    pe   Bïadec,   h  Biaus  DeSeonnns,   1059, 
Hippeau.) 
—  Foibloiê,  pari,  passé,  affaibli  : 

Desor  Tesli  .1 .  ^ambison  faitis, 
K'a  si  fort  liomc  en  Ireslonl  le  pais 
Se  il  le  porle  .i    arpent  et  demi 
Qn'il  ne  fnst  anques  foihloiez,  gel  toi  di. 
(Gaijdon,  4915,  A.  P.) 

FoiBi.on,  feblor,  floibor,  s.  f.,  faiblesse  : 

Qni  fort  ferae  poroit  trouver 

Le  creatonr  devroil  loer  ; 

Fort  Tapele  por  les  poibors 

Oo'il  soit  et  trouTa  en  ploisors. 

(Bls.,  Troies,  Hichel.  ST.S,  f  93'.) 

...  Por  les  feblon. 
(Id.,  ib..  Ars.  3314,  T  84'';  Joly,  13418.) 

FoiD,  S.  f.,forme  de  foi,  employé  comme 
synonyme  d'otage  : 

Tuit  li  prisons  qui  ont  estez  pris  por 
l'ocquoixon  de  la  guerre  que  nous  tenons 
d'une  part  et  d'autre,  lor  foidz  et  leur  hos- 
tajpes  sonl.doient  estrc  nous  quitte  et  tuit 
ilelivre.  (1325,  Tr.  de  Paix,  Hist.  de  Metz, 
IV,  20.) 

FOiDE,  voir  Faide. 

1.  FOIE,  voir  Fie. 

2.  FOIE,  voir  Faclx. 

1.  FOIEE,   voir  FIEE. 

2.  FOIEE,  voir  FOUEE. 

FOiEL,  -  al,  -  au,  s.  m.,  hètru  : 

Germain  Druot  pour  uvoir  trouvé  a  un 
jiarcque  a  pourceaux  endeseure  le  hour 
couvert,  douze  foiaux  verds  abatus,  et  un 
carur,  pourqiioy  coodamné  en  dix  livres 
Mans  pour  cbacuu  foiau.  (Coût,  d»  Lan- 
dreeies,  .Nouv.  Cout.  gén.,  II,  269.) 

11  est  resté  comme  noms  de  lieux  :  le 
Faiel,  près  d'Andely  ;  tes  Faiatix.  La  forêt 
de  Fiel,  arrond.  de  Bar-sur-Seine. 

La  poésie  a  Inimortalisé  la  Dame  de 
Faiel. 

FOIBLMENT,  voir  Feelme.nt. 

FOiEOK,  voir  Foueoh. 


FOI 

KoiGNASSE,  foingnasse,  s.  t,  sainfoin  : 

Sainct  foin,  autremeut  dit  foin  de  Bour- 
gongne  ou  foignasse.  (Liebaclt,  Jlfais. 
rijsf.,  p.  653,  éd.  1597.) 

Les  Picards  l'appellent  foingnasse.  (Id., 
ib.) 

Morv.,  foinasse,  fouinaisse,  grande  herbe 
h  demi  sèche  qu'on  ramasse  dans  les  bois 
et  dans  les  lieux  incultes.  Flandre,  fe- 
nache. 

FOIGNEE,  foignie,  s.  f.,  redevance  en 
foin  : 

Nuef  vingt  et  dix  journaux  de  terre... 
qui  ne  doivent  foignees,  dismes.  (1372, 
Cart.  Esdras  de  Corbie,  Richel.  1.  17760, 
f  265.) 

—  Foin  : 

Du  mesnie  genre  sont  les  bateaux  abois, 
moullicrs  a  sablon,  foignies  et  a  charbon. 
(Du  VEBDlKR,Di».  Icc,  p.  119,  éd.  1616.) 

FOIL,  voir  FUEIL. 

FOILIEIt,  voir  FUEILLIER   1. 

I-OII-LART,  voir  FUEILLAUT. 

FoiLi.E,  s.  f.,  tonneau  : 

Quant  je  sanh  de  dessoubz  la  foilli'. 
On  ne  me  met  pas  en  nne  oUe. 
(P.  Jamec,  Debttl  du  Vin  ri  de  l'Eaiie,  Poés.  fr.  des 
XV'  et  xvi"  s.,  IV,  106.) 

FOILLEIZ,  voir  FOULEIS. 

FoiLLER,  v.  a.,  forme  de  fouiller,  au 
sens  d'extraire  : 

Pour  .XXI.  journées  el  demie  de  ma- 
neuvres  mis  et  emploiez  a  foiller  des  cail- 
loz  es  foEscz  de  la  ville.  {Compte  de  Jaquet 
iar(;en(ier,1434-1436,  Forteresse,  Ucspence, 
1,  Arcb.  mun.  Orléans.) 

FOILLET,  voir  FUEILLET. 
FOII.LEUR,  voir  FOEILLEUR. 
FOILLIE,  voir  FUEILLIE. 
FOILLIEK,  voir  FUEILLIER. 
FOILLIR,  voir  FUEILLIR. 

1.  FOILLOLER,  voir  FUEILLOLER. 

2.  FOii.i.oLER,  failloler,  v.  a.,  gaspiller  : 

Quant  povretc  l'ot  adonlé, 
El  lot  le  sien  ot  foiUolé 
En  musardie  et  despendn. 
(G.  i>E  Coi.NCi.  ilir.,  Ilichel.  23111,  f"  66»,  et  ms. 
Brui.,  f  8-24.) 

Et  toat  le  sien  ol  faillolé 
Ko  musardie  et  despendu... 

(Id.,  ib.,  Ars.  3527,  f»  ISi*.) 

FOILLOT,  voir  FUEILLOT. 

FOILLOUX,  voir  FUEILLEUS. 

FOILLU,  voir  FUEILLU. 

FoiLLUEL,  S.  m.,  mesure  déterre  : 
En  .11.  menchaudees  el  en  .lui.  foilluel. 

(1287,  Cari,   du  Mont  S.-Mart.,  Richel.  1. 

8478,  f"  129=.) 

FOIMEN,  VdirFOMAIN. 

FoiMENTEOR,  foym.,aà}.,  qui  ment  à  sa 
foi,  parjure  : 


FOI 

Parjures,  fans  et  foymenlierres. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f"  127'.) 
Tesmoios  parjurez  et  bouliers, 
Foimrnlet'ur  et  bordeliers. 
Plains  de  vice  et  de  luiure, 
Fans  changeeurs,  et  faux  drapiers. 

(Fahl.,  Ilichel.  1593,  f»  146=.) 

Vilains  parjures  et  foimrnlirrres. 

.  (FaH.  d'Or.,  Ars.  5069,  1°  îî*».) 


FOiMENTi,  feimenti,  adj.,  qui  a  manqué 
de  foi,  parjure  : 

Li  ors  traîtres,  parjures,  foimenti. 

{Les  Loh.,  ms.  Berne  1 13,  f  21''.) 

Mauvais  trailres,  parjures,  foimentis. 

(Ib.,  ms.  Montp.,  P  ei'.) 
Parjur  e  feimenti  e  faus. 

(liEN.,  P.  de  Norm.,  II,  1341,  Michel.) 
Parjure  fnstes, 
Frimenlie  e  parjurée. 

(Tristan,  II,  238,  Michel.) 

Trecheor  et  foimentis. 
(Jeh.  Bodel,  Barlscb,  Rom.  et  past.,  III,  40,  44  ) 
S'il  est  traître  u  parjurie  u  feimenti.  {Pa- 
raph.  du  Paler,  Richel.  1.  1315,  f°  127  v».) 

FOiMENTiE,  foym.,feim.,  s.  f.,  foi  par- 
jurée, employé  comme  foimenti  pour  dé- 
signer celui  qui  a  parjuré  sa  foi  : 

Tuz  tens  est  eisi  avenu 

Que  de  cens  n  n'a  si  mal  nun, 

Trailur  deleié,  felun, 

Parjur,  orrible,  feimentie, 

Iluntos,  vils,  pleins  de  félonie. 

Que  il  seient  muslrez  as  deiz 

('um  ilesleiaus  e  faus  reneiE. 

(Bes.,  D.  de  Xorm.,  I,  2090,  Michel.) 

Li  parjure  et  li  foymenlie.  (LAURENT, 
Somme,  ms.  Soiss.  210,  l'"39\) 

FoiMENTiF, /0(/.,  adj.,  qui  a  manqué  à 
sa  foi,  parjure: 

Ha!  dolante,chetive/b;/menfii>e, comment 
as  tu  ce  oser  penser  de  si  tost  avoir  mentie 
ta  foy  au  saiucl  preudomme  ?  {Girart  de 
Rossillon,  ms.  de  Reaune,  éd.  L.  De  Mon- 
tille,  p.  190.) 

FOiMENTU,  faimentu,  adj . ,  qui  a  manqué 
.'i  sa  foi,  parjure  : 

Kar  cil  ki  est  faimentu 
A  toi  jorz  ert  perdu. 
(Conlin.  du  llrut  de  Wace,  Micliel,  Chron.  angto- 
norm.,  1,  r.7.) 

1.  FoiNE,  foinne,  foyne,  foisne,  foene, 
fouane,fuyne.  s,  f.,  instrument  de  fer  dont 
on  se  sert  pour  soulever  et  empiler  les 
gerbes;  instrument  de  fer  à  plusieurs  four- 
chons pour  prendre  le  poisson  de  rivière  : 

Ad  iugeuia  quae  sequuntur,  videlicet  a 
bois  et  a  boutoirs,  ad  communes  nassas,  a 
foine,  ad  vervilia  rotunda,  et  ad  saccum 
tantummodo  piscari  poterunt.  (1145, Tabul. 
de  Corbie,  ap.  La  Fons,  Ct(<îpic.,  p.  121.) 
Impr, /'oifre. 

Et  caoivet  et  foisne. 
(L'Ouslillem.  au  Vilain,  82,  Monlaiglon    et  Ray- 

oand,  Fabl.,  Il,  151.) 

Uue  foene  doisl  estre  enhantee  en  une 
lance  comme  la  hante  d'un  glaive. (Modus, 
ms .,  f«  57,  ap.  Ste-Pal.) 


FOI 

...  Onanl  se  icni  si  assailly. 

Dedens  l.i  rivière  est  sailly, 

Or  va  aval,  mais  va  amont. 

Ce  dient  cenU  qni  prescrit  soni. 

Ils  Ireuvent  lears  forces  serrées. 

Qui  fininct  en  l'arl  sonl  nommées  ; 

L'un  s'enfuyt  tout  droil  au  radier, 

A  sa  fouyne,  pour  la  garder. 

(G.iCE  DE  LA  BicsE,  P  115'',  ap.  Sle-I'al.) 
loellui  Colart  feri  ledit  Pierre  d'une  fuyne 
ou  fourclic  a  charger  gerbes.    (1374,  Arcli. 
JJ  176,  pièce  241.) 

Bernard  ayant  appelle  Sansonnet,  vilain 
coucou  et  donné  d'une  petite  fouane  et 
gettéala  teste.  (1389,  Arch.  JJ  137,  ap. 
Duc,  Fuagiutn.) 

Les  foynes  deflendues  aux  pesquenrs. 
(1437,  l'éroune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Un  baston  nommé  foyne,  dont  on  a 
accoustumé  de  tuer  poissons  en  eaue. 
(1447,  Arch.  JJ  176,  pièce  510.) 

Ou  nul  ne  pœult  peschicr  a  roix,  liarnas, 
ne  a  foine  ne  autre  engien.  (1507,  Prcv.  de 
MonlreuH,  Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens, 
11,  644,  Uouthors.)  Plus  bas  :  foinne. 

Ardennt's,  foine,  fourche  de  fer  à  trois 
denls.servant  à  charger  le  foin.H.-Nonn., 
valide  d'Yères,  foinr,  engin  de  pèche. 
Bourb.,  fouane,  baguette. 

2.  KOIXE,  foyne,  faine,  s.  f.,  peau  de 
fouine  : 

La  douzaine  de  foinez  .ii.  s.  (Li  coût,  des 
foires  de  Troies,  li  tonneus  delà  peletcrie, 
ms.  Troyes  365.) 

.II.  oppellandes  longues  a  lioninie, l'une 
fourrée  de  chas  et  l'autre  de  foyiies. 
(24  mars  1393,  Inv.  de  liegnaul  Chevalier 
tailleur  du  D.  de\Bonrg.,  Inv.  de  meubles 
de  la  mairie  de  Dijon,  Arch.  Cote-d'Or.) 

Je  Toys  prendre 
De  menu  vair  donc  et  Je  faines, 
lies  çrouppes,  et  des  toutes  vaines, 
Kt  ung  beau  manteau  de  rognard. 

(Nom.  l'atMin,  p.    US,  .laf.oli.) 

1  (HNKU,  voir  Fe-ner. 

FoiNET,  foynet,  s.  m.,  fourche  de  fer 
.servant  à  prendre   le  poisson  de  rivière  : 

Et  d'un  convers  qui  a  esié  pris  chacent 
a  bernois  et  a  .i.  foynet  en  la  grarie  dudit 
vidame.  (20  fév.  1345,  Cart.  d'Igny,l\\c.he\. 
1.  9904,  f»  151''.) 

Cf.  Foine  1. 

FoiNETE,  -  elle,  fouin.,  foynn.,  s.  f.,  pe- 
tite fourche  : 

Une  fouinelle  a  chargier  gerbes  de  blé. 
(1428,  Arch.  JJ  174,  pièce  215.) 

Ung  nommé  Charloteau  demourant  a 
Clavy  avoil  une  foynnetle  en  sa  main. 
(1443,  Arch.  JJ  176,  pièce  303.) 

On  lit  dans  le  Dict.  d'Agric.  de  1800  ; 

KoiNETTE,  s.  f.,  fourche  de   fer  à  deux 
dents,  servant  à  charger  le  foin. 
Berry,  fouineite. 

FOINGNASSE,  VOir  FOIGN.\SSE. 
l'OI.NGNEAU,  S.  ni.? 

L'n  pot  a  foingneau.  (1396,  Arch.  M.\l  31, 
l»  230  V.) 

FOINGNIER,  voir  FeNIEU. 


FOI 


FoiMEit,  voir  Fenier. 

FoiNNAiiLT,  S.  m.,  grenier  à  foin  ;  n'a 
été  rencontré  que  dans  un  texte  provin- 
cial du  xvii=  s.  : 

Une  partie  des  foing  perdit  dans  les 
prex,  et  l'auttre  partie  qui  estoient  dans 
les  foinnaull  esloit  verdoiant  de  l'erbe  que 
l'umidité  produisoit  pardessus.  (1663, 
Mcm.  de  Cl.  Dusson,  ÏMém.  de  la  Soc. 
éduenne,  1875,  p.  190.) 

Bourg,  et  Morv.,  foinneau,  fenil,  grenier 
à  foin. 

FOINNE,  voir  Foine. 

FOIRABLE,  voir  Ferabi.e. 

FoiRArv,  voir  Forain. 

FoiiiANCE,  foyr.,  s.  f.,  chômage  : 
'   Pour  la  foyrancc  du  molin  de  Bercoillins. 
(1310,  Compl.  du  dom.  deMahaul  d'Artois, 
Ricbel.  8531.) 

1.  VOIRE,  foyre,  s.  f.,  achat  : 

Vostre  nopveu  avoit  desja  fait  sa  foyre, 
et  en  a  seulement  pris  pour  huyt  cents 
francs.  (Loyal  Serv.,  Chron.  de  Bayard, 
c.  VII,  éd.  1527.) 

—  Retour,  réciprocité  : 
Bien  devons  avoir  en  mémoire 
Noz  biensretours  sanz  maie  foire. 

(Dou  Lion  ri  iloii  l'axloriau,  ms.  Chartres  fi-2(l, 
fM:U''.) 

—  Champ  de  bataille  : 

i;t  por  la  nuit  oscure  et  noire 
Ont  il'andeus  pars  gaerpi  la  foire. 

(Ben.,  Troies,  lUohel.  373,  f  ll.'i'.) 

2.  FOIRE,  S.  f.,  sorte  de  canon  : 

.III.  gros  canons  de  fer  appeliez  foires 
avecques  leurs  afusltz,  chambres  et  64 
bouUetz  de  pierre.  (Compte  de  1475,  Arch. 
mun.  Compiègne,  CC  26.) 

FOiiuÉ,  voir  Férié. 

FoiuiER,  voir  Ferier. 

FoiROLi>E,  S.  f.,  plaiii' ,  la  iiiiTcuriale 
annuelle  : 

Herbe  qu'on  appelle  mercuriale  ou  foi- 
rolte.  (H.  Est.,  Dictionariolum.) 

Mercurialle  ou  foirolle.  —  Coloquinte, 
mercuriale,  mercuriaiis  herba.  [Trium 
ling.  dict.,  1604.) 

La  foirolle  ou  marcorelle.  (Comenius, 
Janua  aurea  reserata  duarum  linguarum, 
p.  30,  éd.  1669.)  Lat.,  mercuriaiis. 

Bourg.,  Yonne,  Argenteuil,  Vassy-sous- 
Pisy,  foirôle,  fourôle  ;  Laiïon,  foisaule. 

l'oiROT,  s.  lu.,  foret  : 

.1.  foirot  a  percer.  (5  fév.  1394,  lyiv.  de 
meubles  de  la  mairie  de  Dtjon,  Arch.  Côte- 
d'Or.) 

FOiRRE,  voir  Fuerre. 

FOIS,  s.  f.,  s'employait  dans  de  nom- 
breuses locutions  ; 

—  A  la  fois,  parfois  ; 

Li  bastart  qui  sont  ué  en  mariage,  sont 
a  le  fois  prové  en  le  manière  que  noz 
deismes  dessus,  et  o  le  fois  en  autre  ma- 


FOI  « 

niere.  (Beaum  ,  (;oh(.  de  Bcauv.,  wiii    14 
Beugnot.)  '      ' 

Clie  avient  a  la  fois  a  rlieaus  qui  heient  droit. 
(Jeb.  des  Preis,  Cesie  de  Liei/e,  II,  1 1109,  Scheler, 

Gloss.  philol.) 

—  Tel  fois  csl,  parfois  : 

Ours  ne  lyons  n'est  ne  heste  sanvaipe 
Qui,  lel  fois  esl,  ne  fraigne  son  vouloir 
De  faire  mal  et  anui  et  damaige. 
(KusT.  EE  Peint.,  Clians.,  Ilicbel.  l.'iOl,  f»  83  r".) 
Au  voir  dire  et  raconter,  c'esloit  grand' 
merveille  de  ce  qu'ils  faisoient  [les  pillards 
in  campagne]  :    ils  espioient,  telle  fois  es- 
loit,  et  bien  souvent,  une   bonne  ville  ou 
un  bon  cbastel,  une  journée  ou  deux  loin, 
et    puis    s'assomhloient    vingt   ou    trente 
brigands...  (I''roiss.,  Chron.,  I,  1,324,  Bn- 
chon.) 

En  ce  conseil  et  parlement  avoit  grant 
vois  li  sires  de  Parteuay,  et  volt,  tele  fois 
fu,  que  on  acceptast  le  journée  des  fias- 
cnns,  et  y  monstroit  voie  de  droit  et  de 
raison  asses  par  deus  conditions.  (\D.,ib.. 
VIII,  213,  Kerv.) 

—  Le  plus  des  fois,  le  plus  souvent  : 

A  l'appétit  le  plus  des  fois  de  ceux  qui  ne 
l'ont  point  desservy.  (CoMM..  Mém.,  V.  18, 
Soc.  de  VU.  de  Fr.) 

—  Fois  s'employait  donc  dans  beaucoup 
de  phrases  comme  le  moderne  tour  : 

En  son  dangîer  passer  ainsi  convient. 
Et  test  ou  tard  chacun  sa  fois  y  vient. 
(Alain  Ctjart.,  Del/at  des  deux  fortunes,  p.  oSO, 
<!d.  len.) 

Elle  ne  laissa  pas  de  leur  bailler  toujours 
audience,  chacun  a  sa  fois,  puisqu'ils  la 
l'oqueroieut.  (Louis  XI,  Nouv.,  xxxiii,  Ja- 
cob.) 

La  carpe  demenoit  la  quene  fois  u  fois. 
(I^esper.,  Nouv.,  xxxvil,  La  .Monnoye.) 

FoiSELE,  voir  Fossele. 
FOISELLE,  voir  Fissele. 

FOISENEIR,  voir  FolSOKER. 

FoisiL,  fouesil,  fouissil,  fttisil,  fusil, 
fouzil,  s.  m.,  pierre  à  fusil  : 

Mais  Auberis  nel  dontoil  .i.  foi.iil. 
(.iulieris  li  Bori/ir/nons,  Vat.    Chr.    14il,   Moinv., 

p.  220.) 

De  vénerie  i  a  oustill. 
Le  quenivet  et  le  fuisill. 
Kl  li  tendres  et  li  galet. 

{Parlon.,  Richel.  19i;;2,  f»  143".) 

Prenl  le  fiiisil,  si  a  do  l'esclie  prise. 
Grant  feu  ont  fait  del  l'eu  de  la  sapine. 
(Ueui'es  d'Wmslone,  Hichcl.  l-2:i-i8,  f»  lOG''.) 
Pericudium,  fouissis.   (1352,  Gloss.  lal.- 
gall.,  Richel.  1.  4120.) 

Fugillus,  fouesil.  Fugillare,  lair(^  feu  de 
fouesil.  {Gloss.  lat.-gall.,  lîichel.  1.  7684.) 

—  Briiiuet  : 

Un  [letit  foisil  d'argent  doré,  cizellé  en- 
tour.  (1380,  Inv.  de  Ch.  V,  n"  2172,  La- 
baite.) 

Panurge  portoit  dans  une  boug(>tte.  .  un 
fouzil  garny  d'esmorche,  d'allumettes,  de 
pierre  a  leu,  et  tout  aultre  appareil  a  ce 
requis.  (Hau.,  1.  Il,  c.  16,  éd.  1542.) 

—  Fig.,  excitant,  stimulant  : 

La  sont  frais  et  presens  les  bicnraicls,  les  discours, 
ICt  les  plus  cbauds  pensers,  /««fe  de  nos  amours. 
fD'AuDicNÉ,  Traij.,   vu,  Ilihl.  elï.) 


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FOI 


FOI 


FOI 


—  Tnbe  à  lancer  le  feu  grégeois  : 

11  lur  ilevoit...  faire  nioslre  ovcc  .1.  fusil. 
(1282,  Arch.J  973,  pièce  2>>i'.) 

—  Ornement  imitant  le  foisil  : 
Clnperon    a    boulette    et  manteaux    de 

mesiiies  doublez  de  satin  blane.  et  bordez 
de  fusilz  d'or.  (J.  Molixet,  Citron.,  ch. 
ccxxxv,  BuchoD.) 

Bcauce,  foisil,  instrument  de  fer  que  les 
bouchers  portent  attaché  i  leur  ceinture 
et  qui  leur  sert  i  aiguiser  leurs  couteaux. 

FOISXE,  voir  FoixE. 

FOISON, /bi/son, /beson,  foueson,  fouison, 
fouson,  fotizon,  fuison,  fiiisiin,  fuson,  s.  f., 
extrême  abondance,  grande  quantité,  ri- 
chesse, en  parlant  de  choses  et  de  per- 
sonnes : 

Des  bois  i  eiri  la  granz  fuisunx. 

KBnU,mi.  Monich,  i031,  Vollmoller.) 

Les  Turs  orhieot  a  grandisme  fuison. 

(ItAIUBCRT,  0}ier,  672,  Barrois,) 
Qaar  o'ot  mis  leans  de  chevaliers  foison. 

(J.  BOD.,  Scx.,  Tilt,  rar.,  .Michel.) 
Des  trailors  a  choisi  la  fuison. 

(Gaijdon,  2893,  A.  P.) 
Et  de  tôt  biens  larges  faisons. 

(l'arlon.,   1490,  Crapelel.j 

Si  s'esmerveiUiercut  moult  qu'il  avoit  tel 
fuson  de  crefliens.(Hw(.  delà  lerres.,nis. 
S.-Omer  722,  f"  31'.) 

Car  se  de  Dieo  ne  vient  tes  biens  et  tes  faisons 
Petit  te  dois  Ger  en  lainnes  n'en  toisons. 

(J.  DE  MriNc,  Tfsl.,  ms.  Corsini,  f  IGÎ^.) 

Et  ne  povoieut  durer  es  paveillons  pour 
la  grant  fuison  de  l'eaue.  {Citron,  anon. 
des  R.  de  Fr.,  liée,  des  llist.,  X.\l,  102.) 

Par  grant  foison  de  chevaliers  et  autres 
sages  ésliinz  en  la  dite  assise.  (1312,  Lett. 
du  baill.  de  Caux,  Juuiieg.,  Arch.  S.-Inf.) 

En  lu  présence  de  grant  foeson  debonnes 
gens.  (1321,  Ord.,  xil,  456.) 

Et  prirent  grant  fotizon  de  meubles. 
(1337,  CoH.  de  Lorr.,  111,  f  '  42,  Hichcl.) 

Grant  fousons  de  bleif.  (/6.,f«4i.) 

Le  conte  Aimery  se  parlist  de  Poetiers, 
et  avec  luy  grand  foison  de  barons  et  de 
■chevaliers.  (J.  d'Abras,  SIelusine,  p.  29, 
Bibl.  elz.) 

En  lu  présence  de  grant  fouison  de 
gens  de  la  \ille  d'Evreux.  (1388,  Ord., vil, 
205.) 

El  au  contraire  s'assemblèrent  le  comte 
de  Salisberv,  .Messire  Jean  de  Luxembourg 
et  foison  Je  gens  de  guerre  avec  eux. 
(CousLNOT,  Citron,  de  la  Pue,  c.  4,  Yallet.) 

En  ce  tamps  avoit  ledit  duc  de  Bour- 
coigne  mandé  en  Englelerre  grant  foison 
d'archier.«,  mais  il  ne  furent  mie  si  tost 
prest  que  fut  le  dit  duo.  (MoNSTnEL., 
Ckron.,  VI,  210,  ï;oc.  de  l'Il.  de  Fr.) 

—  .4  foison,  abondamment  : 

Le  eor>  farni,  les  bru  plains  a  fuison. 

(Raiibekt,  Ogier.  9788.  Barrois.) 

ne  boin  raancier  ont  a  fuison. 

Et  Tollilles  et  veniton. 
(Ftoir>'  ri  ttlanceflor,  1»  vers.,  1461,    da   Méril.) 
Malt  ont  despfio^eea  sa  meson 
El  luaogier  et  beivre  a  fuison 
Et  in^ot  largesce. 

(Vie  if  .S.    Thom.  de  Canl.,  169,    Michel,     /).  de 
Sorm.,  t.  III. J 


Huit  jors  enpres  l'Asension, 
Qu'il  faisoit  cant  trop  a  fuison, 
C'on  ne  pooit  déduire  aler, 
Dormoil  Irrake  enpres  disner 
Et  Persewis  ensemble  od  li. 

(Parlon.,  7603,  Crapelet.) 

Je  trais  souvent  de  ceos  on  li  biens  est  remei. 
Et  si  ont  alfoison  terres  et  fiez  et  raez. 
(Ou  Jeu  de  Des.  ap.  Jnb.,  Xouv.  Rec,  II,  229.) 

J'ajr  des  bien  de  Dien  o  foueson. 

{Slisl.  du  liel  Test.,  9027,  A.  T.) 

Sans  travail  les  biens  a  foison 
Sont  apporte:  en  ma  maison. 

(Jon.,  Eug.,  I,  i,  Ane.   Th.  fr.) 

—  A  grant  foison,  très   abondamment  : 
Et  puis  ala  par  Engletere    .II.  ans  et  de- 
mi et  i  conquist  .vir.cites  et  bours  et  villes 
a  grant  fuison.  (Chron.  de  Bains,  c.  xx,  L. 
Paris.) 

Jehan  de  Paris  fist  porter  au  roy  d'An- 
gleterre en  granz  platz  d'or  des  viandes 
de  toutes  sortes  et  vin  a  grand  foyson. 
(Rom.  de  J.  de  Paris,  p.  57,  Bibl.  clz.  ) 

—  De  môme  avec  le  plur.,  a  gratis 
faisons  : 

Cidres  fut  a  grans  fouesons.  (Ledoyen, 
Chron.,  Richel.  11512,  f»  ll'>.) 

—  Ressource,  résistance,  pouvoir  de  ré- 
sister, besoin  : 

Contre  nn  François  sont  ben  dix  Esclavon; 
Se  Dei  n'en  pense  ki  soffri  passion, 
Ja  crestieo  n'aront  vers  ans  finson. 

(Radibert,  O'iicr,  12699,  Barrois.) 
L'as  frans  m'encaucbe,  aine  ne  fa  si  maas  hon  : 
As  cops  q'il  done  n'a  nule  arme  fuison. 

(Id.,  il).,  12138.) 
Contre  l'achier  n'a  nnle  arme  fuison. 
(Id.,  î4.,  ms.  Darh.,  bib.   de  Cos.,    V,  u,  17, 
f°  113»,  P.  Meyer.) 

Tant  estoit  fors,  en  escrit  le  trovon. 
Vint  chevaliers  n'orent  a  lui  fuison 
Qne  vaille  mie  se  moll  petitet  non. 

(II..,  li.) 

Qaanque  lor  toil  ne  m'a  fuison. 
Car  je  l'ai  lot  contre  raison. 

(Parlon..  2633,  Crapelet.) 
Cononslor  sns  enloret  environ. 
Vers  noz  n'auront  dnree  ne  foiion. 

(Gaijdoii,  2298,  A.  P.) 
Je  voz  donrai  tele  confession 
Que  jamais  prostrés  ne  voz  aura  fuison. 

(16..    1628.) 
Car  ne  puet  pas  avoir  fuison 
Uns  chevaliers  contre  .n.  mille. 

(Cliev.  as  .11. esp.,  1093(5,  Foerster.) 
Fet  li  rois  :  Tôt  ce  n'a  foison. 
Je  n'en  prendroie  d'or  mil  mars 
Qu'il  n'en  fost  traînez  on  ars. 

(C.  de  Dole,  Val.  Chr.  1725.  f  94=.) 
U  ont  la  char  et  la  toison; 
A  vous  défaut  il  la  foison. 
(GoDEFR.  DE  Par..  Chron.,  730,  Bnehou.) 

—  Avoir  foison  ters  quelqu'un,  se  main- 
tenir à  l'égard  de  quelqu'un  sur  un  pied 
d'égalité,  lui  être  comparable  : 

Ms  loz  li  petit  e  li  graut 
S'od  lui  lassent  ensemblement 
Mis  en  balance  unaiement. 
Plus  a'auroienl  vers  lui  foison 
N'en  semblant,  n'en  compareison. 
N'en  charité,  n'en  patience, 
N'en  mours,  n'en  vertuz,  n'en  science. 
(Ancier,  Vie  de  .Saint  Greg.,  23,  P.  Meyer.) 


Des  qae  Lambert  le  point    (son   cheval)   de  l'es- 
(peron . 
La  palefroi  amble  de  tel  randon 
Qne  nule  beste  n'aroit  a  lai  foison. 

(.iuber.  le  bourg.,  p.  62,  Tarbé.) 

—  Foison,  adv.,  beaucoup,  très  : 
Ha  I  sire,  ce  n'est  pas  raison 

Qne  moy,  qui  sais  mendre  foison. 
Si  baait  seigneur  baplizer  doye. 
(Greban,  "tlisl.  de  la  pass.,  1034  ij  G.  Paris.) 

Qui  a'est  rasé,  dait,  ou  stillé, 
Ja  n'y  proaffitera  foison. 
(C0QDII.1.ART.  le    Blason   des  Armes  et  des  Dames. 
II,  IGo,   Bibl.  elz.) 

La  langue  moderne  a  gardé  foison,  raai> 
seulement  dans  un  petit  nombre  d'em- 
plois, et  l'Académie  l'indique  comme  fa- 
milier. 

Morv.. /■o'ïon,  fouïon,  abondance,  grande 
quantité. 

FOisoNABLE,  -  ounable,  •  ounahle,  Sid)., 
fourni  à  foison,  abondant  : 

U  la  qaisiae  ki  samble  foisounaUe. 
{Aleschans,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.,  t.  II,  p.  310.) 

Comença  a  plouioer  une  pluiete  menue 
molt  foisonable.  lArlur  ,  Richel.  337  , 
f»94\) 

Bleis  foiaounable.  (Ms.  Bodl.  Digby  86, 
f»  40  ro.) 

Vous  demeures  maintenant  en  marche 
et  contrée  asses  foisonnable  de  pueple. 
(Froiss.,  Chron.,  XII,  273,  Kerv.) 

FoisoNEU,  foisonner,  foissoner,  foise- 
neir,  fuisonner,  fuisouner,  fusuner,  verbe. 

—  Neutr.,  être  en  grande  abondance, 
pulluler  ;  produire  abondamment  : 

Et  Deas  li  fessoit  foissoner 
Toz  ses  biens,  qu'ele  ne  savoit 
Tant  doner  come  el  plus  avoit. 

(liose,  Richel.  lo73,  f  10^) 

Foiseneii . 
■lli.,  Vat.  Chr.  185S,  f»  11''.) 

...  Fuisouner. 
II,.,  Vat.  Cit.,  1212.  P  10  "I.) 
Selon  que  lu  bien  me  foisonne. 
(Decuilleville,  Trois  Pèlerin. ,C  90S  impr.  Instit.) 

Car  c'est  celny  par  qui  foisonnera 
Ton  champ,  ta  vigne. 

(Ci..  Mar.,  Eijlog.au  Roy,  éd.  1731.) 

—  Prospérer  : 

ISe  piiel  fusuner  parjure. 

(S.  Edward  le  Confess.,  3249,  Luard.) 

—  Suffire  : 

El  ne  lor  avait  que  tendre 
Ne  qu'envoier  ne  qne  donner, 
A  ce  ne  poet  foisonner. 
(J.  Le  Marchant,  Mir.,  ms.  Chartres,  S"  11'.) 

Qne  tant  loing 
Porroit  aler  a  cest  besoing. 
Comme  cilz  vins  fuisonneroit, 
(rie  S.  Rémi,  ms.  Brui.,  Anzeiger,  IV,  225.) 

—  Avoir  en  abondance  : 
Bref,  on  ne  voit  chose  qui  vive 
Qui  vive  franche  de  douleur  ; 
Mais  sur  tout  la  race  r helive 
Des  hommes  foisonne  en  malheur. 

(Ronsard,  Odes,  II,  xii,  à  .\mbroise  de  Laporte,  Pa- 
risien, Bibl.  elz.) 


FOI 


FOL 


FOL 


47 


Nous  voyons  des  terres  oysives,  si  elles 
sont  grasses  et  ferlilles,  foisonner  en  cent 
mille  sortes  d'herbes  sauvages  et  inutiles. 
(Mont.,  Ess.,  1. 1,  c.  8,  éd.  159S.) 

—  Act.,  donner  en  grande  quantité,  ^ 
foison  : 

Se  da  hanlt  ciel  laict  ta  Iny  donnes 

Et  comme  poor  toy  Iny  foisonnes. 
(DECnii.LEVii.i.E,  Trois  Pèlerin. ^,1°  IGO'jimpr.  Inslit.) 

C'est  celiiy  la  qni  nous  donne 

La  ployé  en  temps  et  saison; 

C'est  luy  aussi  qai  foisonne 

Les  biens  en  nostre  maison. 
{Réjouiis.  des  Franc,  sur  la  paix,  1395,  ap.  Lcr. 
de  Lincy,  Ch.  hisl.  fr.,  II,  ,ï69.> 

—  Enrichir  : 

Li  tonnians  ruiz  rempli  de  vin 
De  ce  qn'ot  esté  espnisié 
Ne  fn  de  rien  amennisié, 
Car  de  por  Dieu  pt  foisonne. 
(J.  Le  March.,  llir.,  ms.  Chartres,  f  19\) 
Pour /Oisonjîer  les  prez  de  grand  quantité 
d'herbe.   (Bellefobest,  Secr.  de  l'Agric, 
p.  28,  éd.  1577.) 

—  Foisonant,  part,  prës.,  abondant, 
riche  : 

Aucuns  d'entre  vous,  messieurs,  dict  le 
inarescbal,  tiennent  que  la  ville  d'Ast  est 
plus  riche  que  Quiers,  qu'elle  est  située  en 
pais  foisotinanl  en  toutes  sortes  de  biens. 
(Du  VlLLARS,  J/effl.,11,  an  1551,  Michaud.) 

Quant  a  l'objection  qu'on  pourroit  faire 
pour  ce  regard,  a  sçavoir  que  la  niesme 
pauvreté,  desordre  et  inconveniens  queles 
Impériaux  pourroient  apporter  au  Piedmont, 
que  le  mesme  Piedmont  pourroit  aussi 
donner  a  la  duché  de  Milan,  qui  est  la 
plus  foisonnante  eslape  que  l'Empereur 
ait  point  en  Italie  pour  y  entretenir  la 
guerre,  les  mesmes  niaus  et  les  mesmes 
nécessitez  qu'ils  auroient  ainsi  cruellement 
apportez  a  autruy.  (Id.,  ib.) 

Par  vous  ne  tienne  que  promptement  ne 
^;oient  tables  dressées, /'oisorinaîi tes  de  toute 
légitime  espèce  de  restauruns.  iRab.,  1.  V, 
0.  23,  éd.  1564.) 

—  Foisoné,  pari,  passé,  abondant,  nom- 
breux : 

Et  Sarrasins  sont  tousjors  foisonne', 
Crant  fn  li  caples  environ  et  en  lé. 

(Auliery  le  Bourijoing,  p.  27,  Tarbé.) 
La  dilacion  foiwnnee 
Ploas  lasse  de  tant  sejonmer. 
(Gkeban,  Mist.  de  la  pan.,  '202i.  G.  Paris.) 

—  Peuplé  : 

La  cité  de  Poitiers  est  graut  et  esparse, 
l'X  n'estoit  mie  adont  foisonnee  de  gens. 
(Froiss.,  CftrOfi.,  Richel.  2641,  f  139  v».) 

Morv.,  fôionner,  fouïonner,  abonder. 

1.  FOISSELE,  voir  FOSSELE. 

2.  FOISSELE,  voir  FiSSELE. 
FOISSELETE,  VOir  FOSSELETE. 
FOISSELU,   voir  FOSSELU. 
FOISSEUR,  voir   FOSSEUR. 

FoissiNE,  S.  f.,  bâton  ferré  : 

L'un  une  guisarme,  l'autre  une  lance,  et 
l'autre  une  foissine  ou  bâton  ferré.  (No- 
ouiER,  Hisl.  Tolos.,  3,  VI,  éd.  1356.) 

Foissox,  voir  Fosson. 


t'OISSONEU,  voir  FOISONER. 

FoisTÉ,  voir  FoiTiÉ. 
FoiTABLE,  voir  Feutable. 

.    FOITAUBLE,  voir  FEUTABLE. 

FOITIÉ, /'oifd'et,  foislé,  failié,  adj.,  flgé, 
coagulé,  caillé  : 

Plusieurs  vomissemens  de  sang  tant 
foisié  comme  aultremeut.  {Enquête  du 
26  sept.  1338,  ap.  Koq.,  Suppl) 

Son  corps  fut  ouvert,  dedens  lequel  fut 
trouve  sang  foilié.  (Wavrin,  Anch.  Cron. 
d'Englet.,  II,  375,  Soc.    de  l'Hist.  de  Fr.) 

Un  malade  vomissoit  par  la  bouche  clo- 
teaux  de  sang  foittiet  comme  un  matou 
{Acte  du  xv°  s.,  Valenciennes,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Lire  ici  les  ex.  placés  sous  la  forme 
Faitié,  t.  m,  p.  708'. 

FOITTIET,  voir  FoiTIÉ. 

FOIVLE,  voir  FOIBLE. 

FOIVLECE,  voir  FOIBLECE. 

FOIVLESCIIE,  voir  FOIBLECE. 

l.  FOL,  adj.  Locutions  : 

—  Main  folle,  main  gauche  : 

En  aient  droit  chemin  sur  main  foie. 
(1408,  Gr.  Gauth.,  f»  308,  Melle,  Arch. 
"Vienne.) 

—  Fol  visage,  masque  ; 
.1.  fol  î)ts»(?eavoit  cascnns 
Qne  ne  les  coneust  aucuns. 

(J.  DK  CoNDF-,  doit  lilanc  Chevalier,  ir.il,  Scheler.) 
Ciex  c'on  soloit  nommer  sauvaige 
Avoit  canchiel  .i.  fol  visaige. 

(iD.,  doi:  chevalier  a  le  Manee,  35S.) 

—  Fol  i  bee,  locution  désignant  un  sot 
déçu  dans  ses  projets  : 

Corsabrins  s'en  rêva  pardevers  sa  contrée, 
Soosprendrc  nous  cuidoil  a cheste  matinée; 
Mais  on  le  doit  clamer  par  rayson  Fous  i  bee. 
(Bast.  de  Bouillon,  5126,  Scheler.) 

Por  ce  a  non  11  mont  Fol  i  bee. 

(De  SI  Ale.ris,  278,  Romania,  VIII,  169.) 
Sire,  dist  la  pncelle,  nom  avez  Fox  i  bee, 
Venns  estez  trop  tart,  li  henre  est  ja  passée. 

(B.  de  Sei.,  v,  «34,  Bocca.) 

—  On  trouve  fol  i  vee,  par  altération  de 
la  locution  fol  i  bee  : 

i;i  si  vous  doit  bien  souvenir 
Des  manix  qu'on  a  veu  advenir 
A  maint  prince  de  renommée, 
Pour  ce  qu'ilz  voutoient  ollrir 
l.enr  amour  a  ceulx  qui  souffrir 
Vonloient  en  mainte  contrée 
Leur  contraire  ;  fanlse  pensée 
Kstoit  en  cuU  ;  dont  fol  y  vee 
Puis  bien  ceulx  nommer  sans  mentir 
Qne  si  ont  leur  amonr  donnée 
A  cenix  qn'onques  nulle  journée 
N'orent  vouloir  de  bien  servir. 
(Ms.  Genève  17l)''",nitter,  l>oés.  des  \i\'  et  xv°s., 
p.  31.) 

—  Fols  s'i  fie,  qualifie  la  fortune,  le 
monde  et  la  santé,  auxquels  on  ne  peut  se 
fier  sans  folie  : 

C'est  mauves  gens  qne  gloatenie  : 
Nns  n'en  devroil  avoir  envie. 


Qnar  ccst  siècle  n'est  pas  cstable  ; 

Je  di  qu'il  a  non  Fols  s'i  fie  .- 

Nn«  n'i  set  terme  de  sa  vie, 

Prince  ne  roi,  ne  conneslabic. 

(De  Guersay,  Iticbel.  837,  1°  238".) 
Ainsi  est  de  Fortune,  seignor,  |el  vous  aOe, 
Ne   porquant  n'a  fortune  ne  cors,  ne  cuer,  ne  fie. 
Je  li  donrai  .i.  non,  bien  droit  a  ccstc  fie  : 
Si  le  nommera  l'en  do  par  moi  fols  s'i  fie. 
(MoNiOT,  le  DU  de  Forlmie,  Juh.,  Nom.  Bec. 

1.  198.) 

Por  ce  a  non  li  mont   «  Fol  i  bee  » 

Et  santé  d'ome  "  Fol  s'i  fie,  » 

El  sa  joie  «  Chace  folie.  »  ' 

(Ce  SI  Alexis,  278,  Romania,  VIII,  172.) 

2.  FOL,  S.  m.,  soufflet  : 

Des/'o/s  sofllans  li  fus  en  mit 
Nus  tonoires  si  haut  ne  rauit. 

(S.  Brandon,  Ars.  3jlfi,  f  1(11''.) 
Genst  el  fn  a  fols  soïïlans. 

(;*.,  t"  10-46.) 
Desoz  la  brese  ardant  le  mist 
Et  se  solla  andons  les  fous, 
0  les  marteaux  a  fait  les  clos. 
(Les  Pttss.  du  roiJhesii,  Ars.  S201,  p.   125''.) 
Le  fea  souflla  o  les  .ii.  four. 

(li.,  liicLel.  152G,  I"  lllj''.) 
Et  si  est  boçue 
Aoxi  comme  foii.r  et  maçue. 
(R.  DE  HoD.,  Meraugis,  ms.  Vienne,  t"  IG''.) 

Tu  es  fous,  et  tu  souflez.  (Ruteb.,  VEr- 
berie,  Richel.  19152,  f»  90''.) 

Il  oirent  la  noise  des  foux  soutlaus  et 
les  escroiz  des  maux  de  fer.  (Vie  et  mir.  de 
plus.  s.  confess.,  Maz.  568,  f°  48''.) 

Hic  follis,  fou  de  forge.  {Gloss.  de  Glas- 
gow, Meyer.) 

Folliculus,  petit  /'oMs  a  fevre.  (Gioss.  lat.- 
galL,  Richel.  1.  13032.) 

Soufloit  il  les  foux  dudil  fevre.  (]oiNV., 
S.  Louis,  p.  423,  Cap])eronDier.) 

L'autrier  me  dist  .1.  ionne  fol 
Qu'ainsois  ferait  febvre  sans  fol 
Ilaiche  tranchant  et  aûoee 
Que  la  guerre  soit  afenee 
Se  par  les  folz  n'est  mise  a  fin. 
(Sermon  dupapegay,  36,  ap.  K.  de  Bouteiller, 
Guerre  de  Melz,  p.  333.) 

Pour  aménage  des  fols,  et  pour  les  re- 
meuer.  (1338,  Li  Cont.  des  frais  p.  le  nouv. 
cloque,  XLIV,  Arch.  muu.  Yalencieunes.) 

Fox  de  febvre,  follis.  (1464,  J.LagadeuC, 
Catholicon,  éd.  Autliel  de  (Juoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

—  Instrument  de  niusiquo  : 

Dont    sonnèrent   maint   cor,    maint  fol  et  maint 
Ibacin, 
Et  se  sont  ordené  corn  chevalier  divin. 

(Chev.  au  cygn.,  27299,  Ileiff.) 

3.  FOL,  voir  Fou. 

1.  FOLAGE,  -  aige,  foll.,  foui.,  adj.  et 
s.,  folâtre,  insensé,  léger,  présomptueux  ; 

(]ar  ne  sont  pas  tirans  folayes, 
Venus  de  llgniees  votaj^es, 
Ceulv  des  llours  de  lis  terriennes. 
(Christ,  dk  Pisan,  Liv.  du  (Chemin  de  long  estuâe, 
3G87,  Piischel.)  ' 

Mais  plusieurs  gens  tenuz  poar  sages 
La  blasment,  (dont  ils  sont  folages.) 
(Jehak  de  la  FoNTAi.Mi,  la  Fontaine  des  amoureux 
de  science,  Genly.) 

—  Poil  folage,  poil  fullel  : 


\H  FOL 


M  D  aTox  b.irbe  ae  ;TCQoa, 
Se  petit  poil  folaçf  non. 

(Rôsf.  ms.  Brni.,  f  ',''.) 
S*  petii  p«)9  folâtra  non. 

(/»..  ms.  Corsini,  P  7'';  Méon,  8îl.) 

—  S.  m.,  folie,  action  folle,   conduite 
déréglée  : 

Or^ill  oi  e  fola^i/-! 

(Roi..  31."),  Mfillcr.' 
V>>Df  parles  lie  folie,  cho  est  oiilniges. 
Li  eheralierlil  n'est  pu  de  tel  folaije. 

(Aiol,  1977,  A.  T.) 

Sire  clrois  eopererei,  ne  penses  tel  folage! 

m.,  Sg-ïi."» 
Amis,  ta  as  niiilt  lier  corage 
Ou  il  te  Tient  de  grant  folage. 

(.rtorinunl,  Uichel.  lui,  P  13*.) 
Chier  achalerons  son  folaqf. 

{Ib.,  r  21<,)         , 

Or  ais  la  ener  de  jrant  follaige. 

(li..  nichel,  I.SIOI,  r  2"'.) 
Et  s'eles  [les  dames]  font  par  mal  consotl  folage, 
.V  laikes  gens  maoTcses  le  feront, 
Cirtait  H  bon  iront  en  cel  volage. 
(Coiiov  r>t  BF.TI1UNB.  Chans.,  .Scheler,  Trouv.belg., 
p.  i.) 

>'ait  home  ea  France,  tant  soit  do  haut  parage, 
S»  il  li  monstre  ne  orgoil  ne  folage, 
Qae  ne  li  treoche  le  cliief  sor  les  espanles. 
(Enfances  Giillaume,  liichel.  lltS,  f  85.) 

.'^e  mais  t'avient  iceste  rage, 

Qne  me  requières  de  folage. 

Tant  te  ferai  balre  a  mes  sers, 

Qae  tourneras  le  rentre  envers.  I 

i.AmaUas  et  Ydoiae,  738,  Richel.  375,  t"  316°.) 

On  le  lendroit  a  granl  folaige. 
Et  empirjer  vos  porriez. 
Se  si  grant  dolor  démeniez. 

(Dolop.,  3381,  Bibl.  eli.) 

Outre  le  flan  par  son  folage 
A  celle  famé  aloit  souvent. 

(G.  DE  Coixci,  ilir..  ras.  Soiss.,  rSO^) 
Le  cner  que  tn  as  trop  volage 
Te  Gst  entrer  en  tel  folage. 

(liose.  Richel.  i:;73,  f  -2ii''.) 
tjui  qniert  ma  mort  et  mon  dommaigo 
Ponr  ma  raaivistié  et  foulaige. 
yU'un  llermite  qui  avait  une  Sarrazine  par  l'enhor- 
rrment  de  l'encmi,  p.  11,  Keller.) 

—  .4 /btaye,  follement  : 

Les    jeunes    corbineaux    crient  a  Dieu 
quant  leurs  pères  par  l'estrangeté  de  leur 
l>lanc    plumujje    les    desconguoissent,    et 
lussent  a  foulaige  paistre  au  commaince-  , 
meut.  iAl.  CuAUTiER,  l'Espérance,  p.  373,  ' 
^J.  iei7.)  t 

i.  FOLAGE,  voir  Foulage.  | 

FOL AuiER,  s.  ni.,  sycomore:  ' 

Sycomores  est  uns  arbres  c'on  apelle  fo- 
lugier,  car  il  resamble  le  mourier  en 
fueilles  et  en  touti-.s  autres  coses  le  àghier. 
(Bib.  hist.,  .Maz.  33Î,  C  217'.) 

Cil  arbre  est  appelé  précédemment  fol 
tlgaier. 

FOLAIER,  voir  FOLIER. 

FOLAiN,  adj.,  (jni  se  c<jnduit  follement, 
HRiployé  plaisamment  comme  nom  de 
personne  : 

le  ne  serai  pas  fili  Folaiu. 

(Hentrl,  Soppl.,  p.  183,  Chabaille.) 


FOL 
FOLANCE,  S.  f.,  folie,  conduite  folle  : 

Lors  connurent  piien  qn'alé  sont  a  folance. 
(Siège  de  Barba-ilre,  Uichel.  JlSfiH,  V  150  v».) 

Cf.  FOLIANCE. 

FOLASTRE.adj.,  fmndour,  malveillant: 

Et  peut  estre  que  quelque  folastre  dira 
qu'ores  que  le  roy  se  eognoisse  en  liorame, 
neantmoms  il  se  mesprit  lors.  (E.  Pasq,, 
Lett.,  XVII,  4,  p.  500,  éd.  1723.) 

Se  disait  encore  en  ce  sens  au  xvii'  s.  : 

L'abbé    Mondain  est    honnête   homme, 

quoi  qu'en  disent   les  libelles  ;    et  toi,  tu 

n'es  qu'un  folâtre.  (G.   Xaudé,  Mascural, 

\K  309.) 

FOLA.STRiE,  -atrie.foU.,  s.  f .,  folàtrerie, 
badinerie: 
j       Ce   seront    petites   follastries  entre  ma 
femme  et  moy  comme  advient  a  touts  nou- 
veaulx  mariez.  (Rab,,  .III,  44,  éd.  1711.) 
De  follastries  joyeuses  hors  l'offense  de 
I   Dieu,  et  du  roy,  prou  (c'est  le  subject  et 
thème  unicque    d'iceul.K  livres),  (lo      IV 
epist.) 

r/une  partie  est  es  jeux  et  follatries, 
l'autre  en  tout  ce  qui  concerne  la  vie.  (Lk 
Plessis,  Ethiq.  d'Arist.,  (■'  28  r»,  éd.  igS3.) 

Combien  que  la  jeunesse  des  princes  soit 
ordniairement  plus  disposée  aux  folastries 
j  que  dévotions.  (E.  Pasq.,  LeU.,  xiv,  2,  éd 
1723.) 

Laissant  toutes  ces  folastries  a  part  (lo 
Poes.,  à  la  duch.  de  Ketz.)  '' 

Peut  estre  l'ay  je  faict  sciemment  sachant 
bien  que  ce  sont  petites  follastries.  (Ty- 
BounOT,  Bigarrures,  f»  257  i^  éd,  1584.)' 

FOLATic,-  ique,  foll.,  adj.,  un  peu  fou, 
folâtre  : 

Pour  boire  assez  aulcuns  ressemblent  sages 
Qui  par  après  deviennent  folalia 
Pour  boire  trop. 

(J.  BouciiET,  Opusc,  p.  Sii.) 
l'olle,  folliant,  follalique. 

(.Id.,  Angoisses  d'amour,  p,  2G.) 

i'0L.vTUEMENT,  S.  m.,  folàtrerie  : 
Comme  la  venue  de  une   matrone  pu- 
dique et  vénérable   cesse  ragemeut  et  fa- 
latrcment  des  chambericres,  "dit  S.  Basile 
(N.  uii  Buis,  Institut.,  {•>  16  r".) 

FOI.ATRIE,  voir  FOLASTRIE. 

V01.C,  foule,  fuie,  fouc,fouk,  foucq,  fuoc, 
foc,  fuc,  fug,  fou,  floc,  flue,  flou,  frou,  s. 
111.,  troupeau: 

Cam  fuie  en  aut  grand  adunat. 

(Vie  de  S.  Lég.,  ms.  Clerm,,  st.  22.) 
Tu  nos  dunas  sicume  fug  a  devurer. 
{Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xliii,  U, Michel.) 
E  tolit  si  cum  oeilles  le  suen  peuple,  e 
parmenat  els  ensement  cum  flue  el  désert. 
(Psalt.  monast.  Corb.,  Richel,  1.  768. 
f°64v-.; 

Es  vos  corant  par  la  guastine 
l'a  fuie  de  Ions  a  grant  ravine. 

(Ilrul,  tm.  .Munich,  2504,  Vollm.) 
Uespundi  David  :  Pasturel  ai  esté  del 
fuie  mun  père;  quant  liun  u  urs  al  fuie 
veneit,  e  ma  beste  perueit,  erranment  le 
pursewi,  e  la  preie  toli.  {Hois,  p.  65,  Ler. 
de  I.incy.) 


FOL 

Nabal  tist  tundre   suu  fuie.  (Ib.,  p.  96., 
E  ore  me  vint  la  nuvele  que  tes  pastures 
tundereieut  les  fûtes.  {Ib-,  p.  97.) 

Com  li  lus  fameillus  entre  fuo  de  berbiz. 
(Th.     de    Kent,    Gesle   d'AHs.,   Richel.    2i36i, 
P  34  r".) 

Dois  que  li  palstrez  est  fernz 

Li  frous  des  brebis  est  voincnz. 
(Pass.  J.-C,  Brit.  Mns.  add.  1^606,  f»  61''.) 

Il  trouvèrent  la  diverses  fous  de  brebis 
d'une  couleur.  (De  saint  Brandainne  le 
Moine,  p.  66,  Jubinal.) 

j       II  priseut  dou  fouc  une  brebis. (/6.,  p. 67.) 

I  Coume  fous  de  brebis.  tPsaut.,  Maz.  288. 
!   f»  93  vo.) 

!  Se  li  fous  de  berbis  est  troves  en  da- 
!  mage.  (1240,  Ch.  de  lien,  de  Hooucort, 
I    S.  Aubert,  Arch.  Nord.) 

Et  a  eslut  son  serf  David, 
Qu'il  a  pris  don  fou  des  berbis. 
[  (Lib.  Psalm.,  lxxvu,  p.  315,  Michel.) 

Que  par  une  berbis  languereuse  ne  soit 
tous  li  fous  entechies,  (Biule  S.  Ben.,  ms. 
Angers  390,  f»  10  v°.) 

L'abes  se  gart  de  trobler  le  fouz  des  ber- 
biz  qui  li  est  commandez.  (Biule  S.  Beneit, 
Richel.  24960,  f  42  r'.) 

Si  coma  il  aloient  par  ccste  isle,  il 
trouvèrent  divers  floz  de  brebiz  toutes  de 
blanches  coulours.  {Vie  et  mir.  déplus,  s. 
confess.,  Jlaz.  568,  f'  42''.) 

Cel  grant  fuc  de  berbiz.  {Sarmons  en 
prose,  Richel.  19325,  f"  167  v».) 

Et  oi  vacheries  et  grans  faux  d'oeilles. 
{Bible,  Richel.  901,  f»  1".) 

Par  un  bois  trespassai, 
Qant  l'oi  trespassé,  si  trovai 
Apres  an  moult  grant  flou  de  pors 
Graoz  et  petîz  et  noirs  et  sors. 
(Du  povre  Clere,    146,    ap.    Méon,    Nouo.    liée, 
I,  108.) 

S'aucuns  de  cix  qui  font  lor  testamens 
laissent  toutes  lor  bestes,  sans  especefîer 
autrement  :  s'il  a  fouc  de  brebis,  on  doit 
entendre  que  se  sont  eles  gu'il  a  lessies. 
Neporquaut,  par  le  mot  qui  est  si  gene- 
raus,  uoz  créons  qu'el  emporteroit  toutce 
qui  est  tenu  por  beste  :  cevax,  vaques  et 
porchiax  ;  et  autres  bestes,  se  il  les  avoit. 
Mais  s'il  disnit  :  «  Je  laisse  men  fouc  de 
bestes,  ou  ni  devroit  entendre  que  les 
brebis,  car  ou  ne  dit  pas  fouc  de  vaques 
ne  fouc  de  cevax,  mais  on  dit  bien  fouc  de 
porchiaus  et  fouc  de  brebis  ;  et  por  ce  s'il 
disoit  :  €  Je  laisse  men  fouc  de  bestes  », 
il  seroit  entendus  des  brebis,  et  s'ildisoit  : 
«  Mes /bus  de  bestes  »,  et  il  avoit  plusors 
fous  de  brebis  et  de  pourchiax,  il  seroient 
tout  euteuùu...  Ou  doit  entendre /'OMC  ou 
il  a  tant  de  pourchiax  ou  de  brebis  qu'il 
y  conviengne  une  garde  ;  car  ce  n'est  pas 
fous  de  bestes,  qui  est  sans  garde  establis 
proprement  pour  eles.  (BEAUil.,  Coût,  du 
Beauv.,  xii,  53,  Ceugnot.) 

Il  souhst  bien  que  li  focs  des  bestes  soit 
nostres,  ja  soit  ce  que  chascuno  beste  ne 
soit  nostre,  car  l'en  demandera  tout  le  foUC 
por  sieu,  ne  mie  chascuue  beste  por  soi. 
{Digestes,  ms.  Montpellier  H  47,  l'  8i'.) 

Fuoc  de  bestes,  {Ib.,  i'''86^) 

A  la  guise  du  thoreau  qui  se  est  combat- 
tu, a  qui  sa  liercté  double  quant  il  a  esté 
défoulez  et  gitiez  dou  fouc  des  vaches  par 
les  aultres  thoreaux.  {Cliron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Genev.,  f"  251"'.) 

Item  se  uns  froux   ou  uns  pars  d'oueil- 


FOL 


FOL 


FOL 


49 


le.-i  trespasse  par  eschapee,  et  est  prix  en 
autrui  melTait,  il  sera  en  amende  de  deux 
soulz.  (1304,  Chart.  du  Comt.  de  Nevers, 
Areh.  JJ  59,  pièce  346.) 

Item,  le  foucq  d'awes,  dont  le  foucq 
vaiilt  .XXV.  awes.  {{Cart.  de  Corbie,  21, 
f  '  333,  ap.  Duc,  Foucagium.) 

V.l  ses  pailles  emplis  covetoient  abeve- 
rer  les  fouks  lour  piere.  {Bible,  Exode, 
ch.  2,  vers.  16,  Richel.  1.) 

Qu'il  ne  soit  nul  ne  nule  qui  laisse  aler 
ne  mettre  besles  eu  autruy  dommage  sur 
les  amendes  qui  cy  après  s'ensuyent. 
C'est  assavoir  pour  ung  poultraln  deux 
solz,  pour  une  vache  trois  solz,  pour  une 
brebis  deux  deniers,  et  ainsi  de  cbascune 
tant  que  le  foucq  porte.  (Bout.,  Somme 
rur.,  l"  p.,  f"  133'',  éd.  1486.) 

Pour  avoir  foucq  ne  fault  avoir  que  as- 
semblée de  dix,  on  p.ir  le  nombre  de  dix 
se  fait  foucq  d'assemblée.  (Id.,  ib.,  2'  p., 
f  48V) 

Foucq  de  brebis.  (Ev.des  Qiien.,  p.  139, 
Bibl.  elz.) 

—  Fig.,  troupeau,  troupe,  multitude, 
ina.^se,  assemblée  : 

Oran  foies  aredre,  fran  davan. 

(Passion,  iô,  Koschwitz.) 

Paien  snnt  mort  a  milliers  e  a  fuies. 

(Roi.,  U39,  Mûller.) 

Si  lost  cnra  saiol  Thcraas  fa  acordez  al  rei. 
De  sna  fue  li  soTint  qui  petiz  ert  en  fei. 
(Garmer.  Vie  df  .S.  Thom..  Richel.  13513, 
f  73  y».) 

Lors  veissîes  venir  1er  gens 
A  fous,  a  milliers  et  a  cens. 

(G.  dePalerme,  Ar».  SSlfl.  f»  128  r».) 
La  vi  .1.  foite  de  solcnans 
Qni  jnoient  ans  tumberians. 
(la  Voie  de  Paradis,  liichel.  837,  f  8fi.) 

>'e  devreit  pnis  enlnr  el?  repaîrier. 

Hom  qui  ne  fasl  de  anbnn  leal  raestîer, 

Nnnc  entendre  fors  snl  a  Den  freier, 

A  Inr  foc  garder  e  jnsliser. 

iHoman  des  Romans,  strophe  111,  ap.  Roq.) 

l'a  fo'ic  de  serpenlians  menns. 
(B.  DE  CnxnÉ,  Pris-  d'Am.,  1131,  Scheler.) 

Et  avec  li  un  prant  fouc.  (Mir.  du 
monde,  nis.  La  Sarra  ,  Chavannes  , 
p.  3o.) 

Si  coummenchierent  ossi  a  tuer  et  de- 
copper  ces  mesçanspens  sans  pilé  et  sans 
merchy,  et  lez  pendoient  par  fous  as 
arbres  ou  il  les  trouvnient.  (Froiss,  , 
CAron.,  V,  322,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Si  les  abatoicnt  as  fous  et  a  mons.  (Id., 
»6.,V,  326,  Luce,  ms.  Amiens,  f»  110.) 

Et  pisoient  li  mors  et  li  navret  a  fous  et 
a  mons  par  les  camps.  (Id.,  (6.,  V,  344, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

Et  estoient  les  plus  grans  foucz  desdiz 
archers  vers  les  deux  bans  de  la  bataille 
en  manière  de  heles  ,  et  derrière  les 
hommes  d'armes  estoient  les  paiges,  les 
chevaulx  et  tous  les  meschans  gens  non 
puissans  de  combattre.  (Monstrelet  , 
Chron.,  II,  20,  Soc.  de  TH.  de  Fr.) 

—  La  foule,  la  multitude,  le  peuple  : 
L'on  dit  qu'il  fant  assenz  de  ceqne  li  foue  pense! 

(Oir.  de  lioss,,  1618,  Migaard.) 

Norm.,  Manche,  flo,  flio,  troupeau. 

FOLcuiDER,  s.  m.,  personnification  de 
la  présomption  ; 
T.  rv. 


Veei  la  comment  Abnz  me  vint 
Enhorter  de  prendre  la  voye. 
Et  Folcuider.  qni  des  foiz  Tint, 
Me  monslra  qu'aller  y  devoye, 
(Roi  Remé.   rMuzé  en  court,  OEot.,  IV.  92, 
Qaatrebarbes.^ 

FOLE,  voir  Foule. 

FOLÉ,  voir  Foulé. 

FOLEABLEMENT,  VOir   FOLIABLE&IBNT. 
FOLEANCE,  voir  FOLU.Nr.K. 
FOLEGE,  voir  FOLAGE. 
FOLEIANCE,  voir  FOLIANCE. 
POLEIER,  voir  FOLIER. 

FOLEis,  voir  FOULEIS. 

FOLEISOX,   voir  FOLOISON. 
FOLENGIER,  VOir   FORLOIG.\IEll. 

FObEME ,  voir  FELONre  au  Supplé- 
ment. 

1.  FOLER,  verbe. 

—  Xeutr.,  devenir  fou,  être  fou  : 

Por  son  hon  doit  on  foler. 

(Rom.  et  pasi.,  Rartsch,  It,  24,  22.) 

Por  ço  ne  me  detes  coser 
Se  me  vees  d'amors  foler. 

(Par/on.,  7131.  Crapelel.) 

Qui  a  prestre  vos  ordena 
En  sa  vie  tant  ne  fola. 

(Ren.,  20803,  Jiioa.) 

Gille  de  Cyn  cuide  afoler 
Celé  qui  pense  de  foler. 

(Gilles  de  Chin,  3635,  Rciff.) 

Par  trop  vin  foie  le  pins  sage. 

(De  Gitersay.  Richel.  837,  f  238^) 
Il  resemble    le  frénétique  qui  est  si  ma- 
lade qu'il  foie,   et  qu'il   le    convient  lier, 
(Laurent,  Somme,  ms.  Soiss.  210,  f  3''.) 

Amor  fet  cels  del  tôt  foler 
Qui  Tulent  sagement  amer. 
(Chaslmem.  d'un  père,  conte  XI,  173,  Biblioph. 
fr.) 

Généralement  il  folera  moult  et  errera 
souvent.  (Oresme,  Quadrip.,  Bichel.  1348, 
fM72r».) 

—  Act.,  tromper  : 

De  çoii  qae  il  les  a  fnlé. 
Et  il  en  ont  asses  parlé. 
Et  si  ea  firent  lor  gabois. 

(Ren..  Sappl.,  p.  227,  Chabaille.) 

—  Folé,  part,  passé,  fou,  rendu  fou  : 

Ici  ont  une  misse  de  Sarazins  trovee. 
Bien  estoient  dons  ccnz  d'îcele  gent  folee, 
(Chans.  de  la  Crois.,  V,  13,  Romania,  V,  39.) 

L'en  m'a  dit  et  gel  croi  assez 
Que  Parlonopens  est  folez,  S: 

Por  vos  a  si  grant  duel  eu 
Qu'il  en  a  tost  son  sens  perdn. 
(Parton.,  Richel.    19132.  f^  117=;  éi.  Crapelel, 
6365.) 

Sire,  merchi 
De  ce  k'a  vous  me  sui  ichi 
Comhatus,  dont  trop  sni  foies. 

(Cliev.  asdeus  esp.,  5633,  Foerster.) 
Et  a  cel  lin  le  ginez 
U  fa  avant  descolee 
Ma  reine  li  folee, 

(rie  S.  Grég.,  Richel.  902,  f»  in"».) 


2.  FOLER,  voir  Fouler. 

FOLERIE,  voir  FOULERIE. 

i.  FOi.BSSE,  follasse,  s.  f.,  sorte  da 
blette  : 

Touchant  les  arroches,  il  y  en  a  de  sau- 
vages. Pythagoras  neantmoins  en  veut  bien 
a  ces  folesses,  choux  nrjoux  des  jardins, 
ayant  opinion  qu'elles  rendent  les  gens 
hydropiques.  (Du  PiNBT,  Pline,  xx,  20, 
éd.  1S66.)  •        .       . 

Quant  aux  porrees  rouges,  et  autres 
blettes,  dites  follasses  ou  bonnes  dames, 
elles  n'ont  ny  goust  ny  acuité  aucune.  (Id., 
ib.,  22.) 

Cf.  Follette. 

2.  FOLESSE,  -  esce,  s.  f.,  folie  : 
Qniconqnes  cuide  ne  qui  die 
Que  soit  folesce  et  rausardie. 

(Rose,  Richel.  1539,  f  1«.  ) 
Lesquelx  compaigaons  par  jeune  folesse 
alereut   pour    icelle    fillette    avoir.    (1444 
Arch.  JJ  176,  pièce  338.)  ' 

FOLESTÉ,  voir  Foleté. 

FOLESUYE,  S.  f.,  jeu  de  la  soûle  : 
Icellui  exposant  regardoit  a  jouer  a  la 
folesuye  le  jour  d'une  victoire,  et  lu  la  pe- 
lote jaillie  hors  de  la  presse,  et  pour  la- 
quelle avoir  le  dit  exposant  se  baissa. 
(1388,  Arch.  JJ  132,  pièce  273.) 

1.  FOLET,  s.  m.,  lutin  : 

Quant  le  folet  le  voit,  s'en  est  en  pies  levé'. 
(ilaugis  d'Aigrem.,  ras.   Montp.  H  2i7,  f  163'.) 
Et  li  folet  et  les  driades. 

(Rose,  Kicbel.  1373,  f»  130^.) 

Nom  propre.  Follet. 

2.  FOLET,  foll-,  adj.,  qualifie  iiiic  sorte 
de  soie  : 

Coustepoiute  traciee  de  soie  follete  a  .1. 
feuillage  d'espine.  (1316,  Compt.  de  Geoff. 
de  Fleuri,\)o\itil  d'.4rcq,  Compt.  de  l'argent., 
p.  49.) 


L'en  ne  pourra  donner  a  un  drap  blanc 
qui  sera  taint  en  folet  autre  liziere  que 
blanche.  (140(5,  Stat.  des  Drap.  d'Evreits, 
Ord.,  IX,  171.)  îd 

1.  FOLETAGE,  -  aige,  s.  m.  ? 

A  Symon  le  Royer  pour  le  foletaige  du 
grant  maillet  do  l'engin  du  pont  de  Loyre. 
(1394,  Compt.  de  Nevers,  CC  2,  C  U  r», 
Arch.  mun.  Nevers.) 

2.  FOLETAGE,  folL,  S.  m.,  droit  dû  au 
seigneur  pour  la  garde  de  ses  bois  : 

Item  vingt  sols  parisis  de  folletage  rendu 
chacun  an  le  lendemain  de  Noël.  (1409, 
Aoeu  de  la  Roncière,  ap.  Le  Clerc  de  Doûy, 
t.  I,  f  244  r»,  Arch.  Loiret.) 

Cf.  Foletier. 

FOLETÉ,  -  ei,  -  esté,  -  elle,  foll.,  follet, 
follité,  s.  f.,  folio  : 

Qne  ço  est  grant  follet. 

(Pu.  HE  TuAON,  Cumpoi,  2616,  Mail.) 

E  si  eschaper  nos  qnidez. 
Ce  aereit  en  grant  folelez. 
(Des.,  0.  de  Norm.,  Il,  2903,  Michel.) 

D'à  vos  conbatre  feroie  foletes. 

(RuMB.,  Ogier,  47S2,  Barrois.) 


50 


FOL 


BaDiloin,  dist  li  rois,  ce  fa  grau  folesln 
QiDt  de  Rnne  pa<(«r  fui  car  tos  totIci. 

(J.  I!oD.,  Sas.,  CTiJii,  Michel.) 
Ed  non  Den,  sire,  or  lonie  a  fnlflf 
Ce  qn'a  toi  homes  aviei  connnandé. 
(Mmtri.  C.  Taris,  nomania,  IX,  ;il8.) 

Vos  estes  joesne,  lessiei  ici  folfin. 
(U    analrri,-   VinV»,   liichel.  Sns,  P>  ISS"".) 

El  lot  por  le  roioe  et  por  sa  folrlé. 
(Car.  if  Von.il.,  Richel.  41103,  f"  S*.) 


Et  tont  por  la  roine  et  por  sa  folelei. 
(li.,  Vat.  Chr.  i:.17,  f 


'.) 


!•  I«  enyday  Irayr,  dont  je  fis  faUrilè, 
Cu  en  cest  point  m'a  roîz  qoe  Tons  m'avez  trooTé. 
(floon  df  ilaiencc.   1505,  A.   P.) 

Se  je  plos  les  aient,  chen  seroil  folelé. 

{Gaufrr:j,  9oï>,  A.  P.) 
...  Che  seroil  folelez 
Se  j'eïponsoie  femme,  car  je  en  tronve  assei. 
(B.  it  Sel.,  Ti.  :il8,  Bocca.) 

Cnm  W  is  fols  e  plains  de  follilr 
Onan  tn  is  creables  ch'il  loi  ait  aidé. 

(Pa.'is.  du  Christ,  M,  Boncherie.) 

n  se  dit  encore  dans  le  Berry  : 
Te  voilà  encore  dans  tef  folletés!  inno- 
cent, va  !  (0.  S.\ND,  Clandie,  1,  m.) 

FOLETEMENT,  foleltemenl.  atlv.,  d'nno 
manière  nn  pe«  folle  : 

Mail  leori  repars... 

Pi'esloienl  mie  folfllemnt  espars. 

(G.  Mach.,  Poèt.,  Richel.  9>-21,  f  37'.) 

FOLETEn,  V.  n.,  faire  le  fon  : 

Je  fais  les  sajes  foleler. 

Si  fais  les  fous  sentis  et  sages. 

(Fait.  d'Or..  .Us.  30G0,  f  loi''.) 


FOL 

viengne  jusqiies  aux  ospiiiiles,  (juaul  il 
l'ara  en  leste,  et  doit  avoir  le  visage  tout 
couvert  et  aura  au  cb  appel  deux  œuilleres 
par  ou  celluy  verra.  Et  celuy  aura  deux 
petis  basions  en  ses  mains,  enfourrelez  et 
couvcrs  du  drap  nicisnics.  Et  les  deux 
boutz  des  deux  basions  seront  couvers  de 
roupe  drap,  environ  deux  paulx,  et  si  aura 
celuy  deux  petites  potences,  surquoy  il 
s'appuiera  cl  sonstondra  ;  car  s'il  a  trouvé 
le  -widecoq,  il  faull  qu'il  se  niclte  a  ge- 
noulz  et  sur  ses  potences  pour  approcher 
le  vvideeocq  :  et  si  doit  avoir  n  son  sur- 
seint  une  verge  ou  il  aura  ung  laz  au  bout 
qui  sera  de  soye  de  cliev.al,  et  doit  appro- 
cher le  -nidecocq  si  bellement  et  a  loisir, 
comme  il  porra,  tant  que  le  widecoq  l'ait 
bien  amors,  et  se  doit  arrester.  Et  quant  il 
verra  que  le  widecoq  commencera  a  errer, 
lors  le  doit  il  poursuyr.  Et  se  le  widecoq 
s'arrestc,  sans  .-tvoir  la  teste  levée,  il  doit 
ferir  de  ses  deux  basions  l'ung  contre 
l'autre  tout  en  paix,  et  le  widecoq  se  y 
amuse  et  affole  tellenienl  que  celuy  qui  le 
poursuit  l'approche  de  si  jires  que  il  prent 
sa  verge,  et  luy  mol  tout  bellement  le  laz 
qui  est  au  bout  de  la  verge  au  col  ;  et  ainsi 
est  prins.  Et  sachiez  que  widecos  sont  les 
plus  SOS  oyseaulx  du  monde.  Auquel  oysel 
moult  de  gens  de  ce  monde  ressemblent, 
qui  sont  si  sos  qu'ilz  s'amusent  aux  délices 
terriennes  et  ne  leur  souvient  de  Dieux  ne 
des  biens  celestiens,  et  dont  le  deable  qui 
les  dechace  leur  met  le  laz  au  col  et  les 
tire  a  soy.  Si  puis  dire  qu'ilz  sont  prins  a 
la  foletouere  conme  le  widecoq.  (Modus, 
f»  132  r«,  Blaze.) 

Cf.  Flectuere. 

1.  FOLEUR,  voir  FOLOR. 

2.  FOLEua,  voir  Fouleor. 


FOLETlIVn,  foU.,  s 

bois: 

Pierre  Chauvelot  et  Pierre  Veulhnnt,  fol- 
Ulexirs  de  Slnlionne.  (Compt.  de  looa-!570, 
Arcb.  œun.  Dun-le-Roi.) 

Cf.  FOLETIF.R. 

FOLETiEii,  foU.,  fotill.,  foUetrier,  s.  m., 
sergent  garde-bois  : 

Item  et  puel  avoir  folletier  pour  garder 
ses  dits  bois,  lequel  folletier  puet  avoir 
son  arc,  ses  flèches  et  son  chien  après 
soy.  (liC6.  Aveu  de  la  seigneurie  de  Ceridrai, 
paroisse  de  Joui-le-polier,  ap.  Le  (  Icrc  de 
Cofly,  t.  I,  f»  244  1°,  Arcb.  Loiret.) 

Jehan  Fournier,  fotilletier  du  bois  de 
Mosne.  (Compt.  de  ISÎÎ3-1S70,  Arch.  mun. 
Dun-le-Roi.) 

Fo/fe/n>r.  (Areh.Mos.,  .NoI.dc  M.  Sauer  ) 

Foi.KTiEnE,  s.  f.,  lien  h.inlé  par  les 
follets  : 

Ou  marois  que  l'en  apelle  la  foleliere. 
(1309,  Arch.  S  27S,  pièce  71.) 

FOLETOL'EiiE,  S.  f.,  nianii^rp  de  prendre 
le  ■widecoq  exposée  dans  l'exemple  sui- 
vant : 

Je  veulx  cy  mettre  une  manière  de 
prendre  widecos  mer\'eillable  et  peu  usée; 
et  est  dicte  ou  livre  de  Modus  la  foletouere. 
Qui  venlt  prendre  le  widecocq  a  la  foie- 
touere,\\  faul  que  celuy  qui  le  venlt  prendre 
ail  ung  court  ninnlel,  de  rousse  couleur 
comme  les  fueilles  dn  bois  qui  sont  fenees, 
et  unes  moufflcs  de  celle  couleur  et  une 
chapel  de    faulre,   qui   kM   si  long   qu'il 


m.,  serpent  garde-        folgure,  voir  Fulgure. 


FOI,  HARDI,  adj.  composé,  celni  qui 
pousse  la  hardiesse  jusqu'à  la  folie  ; 

Celui  que  Aristote  appelle  fort  l'en  dit 
en  l'rancois  qu'il  esl  liardi  et  de  celui  qui 
ex(:ed(!  en  oser  l'en  dit  qu'il  est  trop  hardi 
ou  fol  hardi.  (Oresme,  Eth.,  f»  5i%  éd. 
1488.) 

Les  foulz  hardis  sont  au  premier  de 
grande  ou  preste  volenlé  avant  les  perilz, 
mais  quant  ilz  sont  es  perilz  et  nu  l'ail  ilz 
deffaillent.  (1d.,  ib.,  f"  3a».) 

FOLiAiii.E,  fûloiabk,  adj.,  livr('  à  la 
folie,  folâtre  : 

Et  incoDstanz  H  fcloiables. 

(Rose,  Richel.  1573.  f  '  161''.) 
Je  me  trouve  pas  ou  je  me  peussc  repo- 
ser, non  neis  ou  vivre,  ains  estoie  par 
touz  lieus  dechassiez  foliables  et  fuitis.  (J. 
DK  Mel'ng,  Ep.  d'Abeil.  et  d'Hel.,  Richel. 
920,  f»  54  V».) 

Hais  ja  Jnsques  la  n'avendronl 
Li  cuer  dnr,  li  cucr  foloiable. 

(Fail.  d'Oi'.,  Ar».  5069,  f»  57''.) 
Fortune  foloiable  tournoie  a  pas  convoi- 
lens  et  elle  ne   demeure   certaine  ne   soy 
tenant  en  ung  lieu.  (Mir.    historial,  .Maz. 
857,  !•  42  v°.) 

—  En  parlant  de  chose,  insensé  : 
Et   s'elforce   de    coulourer  les   laidures 
foloiables    par    iulerprelalions    de    philo- 
sophes. (JMic.  historial,  Maz.  587,  f"  8  r".) 

FOLiAiii.EMKNT,  folcablement,  adv., 
avec  une  folle  prodigalité  : 


FOL 


Bon  fait  garder  sens,  droiture  et  raison... 
Régla  tenir,  et  espargnablement 
Vivre  dn  sien,  non  folcablement . 
(E.  DESciiAsri's,  Poés.,  Richel.  840,  f»  12'.) 

FOLiAi-,  S.  m.,  fou  : 

Si  com  font  ores  maint  foliaur 
Oui  demoinent  trop  grans  avians. 

(Renan,  Richel.  16,30,  P  lt;3^) 

FOLiANCE,  -  eiance,  -  tance,  -  oiance, 
-  ience,  s.  f.,  folie,  conduite  folle  : 
S'il  veit  la  bono  repenlance 
E  nos  de  nostre  foleiance. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  83,  Luzarche.) 
La    première    (secte)   est   de   foleiance. 
{Trad.  de  Belelh,  Richel.  1.  995,  f»  11  r».) 

Foleance  d'eslat  d'orne  ou  de  feuie  em- 
pêche mariage.  {Liv.  de  jost.  et  de  plet,  x, 
9,  §  4,  Rapetti.) 

Nous  te  commendames  que  tu  otasses  la 
foleance  de  ceus  qui  creoient  en  Jhesucrist 
et  tu  l'as  acreue.iVî'te  Patr.,ms.  Chartres 
371,  f'  89  r°.) 

Or  oez  qne  je  vous  devis 
Don  mentel  en  .lerico  pris  ; 
!,i  menteaux  doit  roîslivemens 
Estre  entendu?,  de  folience 
Et  de  fauselé  de  créance. 
(Macé  de  la  Charité,  Jtihle,  Richel.  SOI,  f  45",) 
Qui  pnis  devint  cl  sainte  et  sage. 
Si  se  retraist  de  foloiance. 

(Fail.  d'Oe.,  Ars.  5069,  t°  8<^.) 

FOLiANT,  folUant,  foloiant,  part.  prés, 
et  adj.,  fou,  insensé  : 

A  l'exemple  dou  fil  foliant  qui...  (De 
confessione,  ms.  Angers  390,  f"  71".) 

Folz  folians  de  folie  faull  pourvoir. 
(Farce  de  Folle  Bobance,  Ane.  Th.  fr.,  II,    264,) 

—  En  parlant  de  chose,  qui  tient  de  la 
folie,  déraisonnable  : 

Et  se  cose  qui  n'est  eslavle. 
Comme  folians  et  mouïavle. 

(Rose,  Vat.  Ott.  1212,  l'  47",) 
Chose  foloians. 
(Ib.,  Vat.  Chr.  I'j22,  f»  -10'.) 

Je  serviray  amours,  qui  que  m'en  voist  blâmant, 
Coy  que  «aige  le  liengnenl  a  envre  folliant. 

{II.  Capet.  294,  A.  P.) 

1.  FOLIE,  S.  f.,  a  exprimé  l'ardeur  dé- 
sordonnée dii  combat  : 

Ore  coraence  le  bruit  e  la  folie 
De  nos  Franceis  e  de  la  paienie. 

(Olinel,  978,  A.  P.) 

2.  FOLIE,  S.  f.,  fiole,  flacon  : 

Fiala,  folie.  (Gloss.  de  Douai,  Escallier.) 

3.  FOLIE,  fouille,  s.  f.,  morceau  de 
graisse  qui  est  dans  les  intestins,  près  de 
la  panse  : 

Le  foie  de  la  panse  prent, 

S'el  baille  a  tel  qui  n'oblisl  mie 

Que  il  n'i  lasce  la  folie. 

(La  Chace  don  cerf.  p.  23,  Pichon.) 
Puis  oste  une  coiffe    de  gresse   qui   est 
appellee   foullie,  et  l'oste  avecques  l'autre 

fresse  (lue  tu  trouveras  ez  boyaux.  (Modus, 
>  22  V",  IJlaze.) 

FOUEMENT,  foUycmenl,    foloiement,  s. 
;  m.,  folie,  conduite  folle  : 
I  Creslienté  est  lot  foloiemenl. 

(Li  Coron.  I.ooijs.  839,  ap.  Jonfk.,  Guill.  d'Or.) 


FOL 


FOL 


FOL 


ol 


ijue  li  fans  crestien...  aient  honte  de  leur 
foloiementvlèe  convertisseat.  {Comm.  s.  les 
Ps.,  RiL'lL'l.  963,  p.  227'.) 

Mors  est,  et  je  sni  morte  osoi, 

Je  qni  ne  le  vi  ne  ne  soi 

Soi  plus  lempestee  aigrement 

One  ne  fu  el  fohiemenl. 

(FM.  d'Oi'.,  Ars.  3069,  t»  158*.) 

Ponr  monslrer  leor  follijemenl. 

(«iil.  du  siège  d'Orl..  11390,  Gaessard.) 


FOLiEK,  foll,  foliier,  foloier,  foloyer, 
foleier,  folaier,  feloier,  verbe. 

—  Xeutr.,  être  fou,  faire  des  folies,  fo- 
lâtrer, se  tromper  : 

Folierent  de  ventre.  (Lib.  Psalm.,  Oxf., 
LVii,  3,  -Michel.) 

Test  i  porrieï  foleier 
E  plas  perdre  qne  gaagnier. 
(Rou,  .i°  p.,  UST,  Andresen.)  Var.,  foliier.  fo- 
loier. 

Quant  qn'aa  siècle  serf  e  fold 
Faiz  je  malt  poi. 
(Ben..  D.  de  Xorm.,  II,  12187,  Michel.) 

Qoe  encore  se  doit  joer  et  foloyer. 

(Roum.  d'Alix.,  f  11'',  Michelant.; 

Le  rois  Sondaa  en  apela  Gautier  : 
Sire,  dist  il,  trop  vons  voi  foloier. 
(La  Délivr.  d'Ogier  le  D.,  1 10,  Longpérier.) 
Monlt  me  poise  qae  tn  foloies- 
(Cbrest.,  la  Charrette,  Vat.  Chr.    1725,    f"  13''.) 

Signor,  fait  il,  entendes  moi, 
Ja  n'i  folieres,  je  croi.  i 

(Eteocle  et  Polin.,  Riche!.  375,  f  61''.) 

foliant  alai  nn  lonc  tans,  j 

Qae  jon  ne  soi  qne  je  fasois. 

(Alreper.,  Uichel.  2168,  f»  9^) 
On  me  reprent  d'amoar  qai  me  maistrie 
Ko  foloie  mes  cners  quant  le  consent. 
(J.  Li  PiiTis,  Chans.,  ap.  Maetiner,  Altfr.  Lieder, 
p.  30.) 

Ju  ai  foliiel  en  ma  jovent. 
(rie    S.    Andr.,    ms.    Oxf.,    Canon,    mise.    74, 
f  120  T°.) 

Oui  par  soi  "velt  ouvrer 
Sanz  conseil  demander 
lovent  foloiera. 
(Pfov.  au  coule  de  Bret.,  Richel.  19152,  f  115"'.) 
Se  li  avocaz  foloie  et  propose  le  contraire 
a  ce  que  il   deusl  proposer.   (Ordin.  Tan-   \ 
crei,  ms.  de  Sulis,  f"  74'^.)  1 

Se  li  avocaz  foloie  en  droit  il  puet  rapeler  1 
lele  error.  (Ib.,  i"  74''.)  I 

Li  paien  el  li  jui  foloient  par  lor  mes- 
creance.  (.Maurice,  Serm.,  Richel.  13314, 
fo  19  v.) 

Si  foloierent  a  la  parBn;  car  il  eslurent 
homenoientprofitable  au  roiaume.  {Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  99\) 

Il  a  erré  en  la  foi  et  tant  lourdement /b- 
loié.  (J.  DE  Salisb.,  Policrat.,  Riche!.  24287, 
f»  68''.) 

Hz  sont  d'une  très  belle  vie 

Et  n'ont  de  foliier  envye. 
(Eloi  Damernal,  Deatlerir,  f  Go^,  éd.  1507.) 

Qui  Tenll  avoir  grant  richesse 

II  fanlt  qu'il  ayt  en  soy  prouesse. 

Et  despendre,  sans  foliier, 

Le  bien  qa'ii  a  pea  allier. 
(Fb.  Giraut,  le  Moyen  de  soy  enrichir,  Poés.  fr. 
des  XV»  et  \vi'=  s.,  X,  89.) 
Il   advient   que   plusieurs    foUoient   par 
jeunesse  et  depuis  viennent  a  bon  sens  et 
bon    gouvernement.    (Coust.   de    Bret.. 
f  38  v.) 


Mieux  vanlt  folier  en  herbe  qu'en  gerbe. 
(Gabb.  Mecrieb,  Très,  des  Sent.,  ii.  1560.)  | 

II  ne  fant  jamais  folier  a  demy. 

(ID.,  ib.) 

Si  nous  souffrons  folier  longuement 
Ce  cruel  Mars... 

(Hlc.  Salei.,  Iliade,   I.  V,  éd.  1608.) 

Et  ainsi  vescut  toujours  (Triboulet)  fol- 
Jjant  jusques  a  la  mort.  (Desperibrs,  Noiiv. 
Becreations,  de  Triboulet,  éd.  1372.) 

Adolescentior,  foliier.  (R.  Est.,  Lat.  ling. 
Thés.) 

Il  est  permis  de  folier  avec  les  petits  en- 
fans.  (Charr.,  Sag.,  1. 1,  c.  4.) 

—  Se  li-vrer  à  de  folles  amours,  faire 
folie  de  son  corps  : 

Mais  ains  que  foliasce  en  li 
Revint  mes  sens,  si  le  guerpi. 

(l'arlon.,  4169,  Orapelet.) 
^lais  ainz  que  foloiasse  a  lui. 

(Ib.,  Richel.  19152,  f"  139».) 

Tout  aussi  comme  font  les  folles  femmes 
qui  croient  de  legier  les  belles  parolles 
des  jangleurs  qui  les  conseilloient  a  fo- 
loier contre  leur  honneur  et  leur  estât  par 
flatteries  et  folles  promesses.(Z,!».  du  Chev. 
de  La  Tour,  c.  xl,  Bibl.  elz.) 

Par  une  faulse  houliere  qui  pour  un  bien 
pou  d'argent  la  fist  folaier.   (Ib.,  c.  lxii.) 

Lequel  ameries  mie.v...  k'elle  fust  morte, 
u  k'ellé  eust  folliiet  a  .i.  seul  homme,  de 
coi  elle  fust  repentant  ?  {Anlk.  picarde, 
I  p.  18,  Boucherie.) 

Combien  que  feu  Simon  Bradieu  fu 
j  marié  en  femme,  dont  il  devoit  estre  con- 
tent, neantmoius  par  ses  solicitations  de- 
ceptives  il  emmena  folier  par  le  pais  Ha- 
binette,seur  de  l'exposaut.  (1464,  Arch.  JJ 
139,  pièce  249.) 

Ou  des  honmes  s'accompagnant  de 
femmes  qui  foUioyent,  se  faisoyent  appeller 
saincts  par  elles,  durant  leur  transport 
d'esprit.  (Fauchet,  Antiq.  gaul.,  IV,  23, 
éd.  1611.) 

—  Folier  de,  s'écarter  follement  de  : 
De  tes  mandemenz  nient  ne  foleai.  (Liv. 

des  Ps.,  Cambridge,  csvill,  110,  Michel.) 

—  U  se  dit  aussi  d'un  cheval  qui  s'em- 
porte d'une  course  déréglée,  et  que  le  ca- 

j  valier  ne  peut  maîtriser  : 

I  Fuit  s'en,  mais  non  pas  droite  veie; 

Kar  sis  chevaus  par  tôt  foleie, 

Primes  a  raunt  e  puis  a  val. 
(Bes.,  d.  de  Xorm.,  II,  16394,  Michel.) 

'      —  S'égarer  dans  une  course  errante  : 

Par  mer  folia  loogemeut  ; 
Maint  grant  péril,  maint  grant  tourment 
Et  maint  travail  li  eslut  traire. 
Apres  lonc  tans  vint  en  Ytaire. 

(Wace,  Drul,  21,  l.er.  de  Lincy.^i 

—  Réfl.,  être  fou,  faire  une  folie  : 

Percheval  voit  qu'il  se  foloie 
Quant  a  la  pucelle  s'aresle. 

(Percerai,  ms.  Berne  113,  f  89'.) 

Bien  est  voir  que  moult  se  foloie 
Qui  de  l'ame  garder  se  peine. 
Son  travail  y  perd  et  se  peine. 
(GoDEFROï  DE  Lacny,    la  Charrette,    ap.  Ler.  de 
Hncy,  Prov.) 

Tonte  me  druerie  et  m'amor  vus  otroi. 
Se  jou  fail  a  le  votre,  malement  me  foloi . 
(Roum.  dWlir..  f  70'.  Michelaiit.) 


Voir,  diit  Fromons,  je  me  sut  foloiex. 
Droit  l'en  ferai  voiaot  cent  chevaliers. 
(Joiird.  de  Blaivies,  8GG,  Hoffmann.) 

Qui  le  bien  voit  et  le  mal  prent 
II  se  foloie  a  escient. 
(Prov.  aux  Philosophes,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

—  Act.,  entraîner  à  faire  une  action 
folle,  déraisonnable,  égarer  : 

Si  s'en  ala  molt  tost  celé  part  u  il  les 
quida  mieus  desvoier.et  quant  il  les  ot  une 
grant  pièce  desvoié,  si  sona  le  cor,  et  tout 
ensi  les  ala  /'oioiant  toute  jor  par  la  forest. 
(Artur,  ras.  Grenoble  378,  f»  22''.) 

Je  quit  bien  qu'il  li  enseijnoient 

Que  il  son  pareia  foleast  ; 

Qaar  onc  por  rien  qu'il  U  passast 

?ie  li  leissa  folie  a  dire. 
(Pean  Gatineab,  Vie  de  S.   ilarlin,  p.  78.   Bour- 
rasse.) 

Sçavez  vous  pourquoy  il  vint  céans  de- 
sarmé ;  pour  ce  qu'il  vous  cuydoit  folloyer 
par  parolles  de  faire  paix  a  luy,  et  que  vous 
ostissiez  vos  armes  ;  et  si  tost  comme  vous 
eussiez  esté  desaruié,  il  vous  eust  fait 
prendre.  {Lancelot  du  Lac,  t.  II,  f»  53'*, 
éd.  1333.) 

—  Traiter  comme  un  fou,  traiter  de 
fou,  se  moquer  de,  ridiculiser  : 

Comme  il  le  lendenge  et  folie 
Pop  çou  que  il  ne  lor  aie. 

(Bes.,    Troies,  Richel.  375.  f  69'.) 

Pou  çou  qu'il  est  entes,  \'aiioit  si  foloie 
Que  par  itant  le  cuide  avoir  amoloié. 

(Roum.  dWlix.,  l'  li-^,  Michelant.) 

Lors  dist  en  sa  chanson  ; 
Aide,  Robeçoa  ! 
Tes  secors  me  desloie  ! 
J'entent  a  sa  raison 
Ke  me  tient  por  bricon 
Et  del  tout  me  foloie. 

(Rom.et  past.,  Barlsch,  11,  14,  35.) 

INe  feloie  cil  raie 
Qui  de  toi  fait  s'amie. 

(G.  DE  Coi.sci,  iUr.,  ms.  Soiss.,  f°  5''.) 

II  demande  Doon,  et  le  va  foloiant. 

(Doon.  4207.  A.  P.) 

Devant   mou    oncle    a   Cardueil   moult 

durement  me  folliasles,  et  en  faisant  voz 

I   railleries   me    dictes    le   vostre  plaisir  de 

quoy  mieuls  vous  en  convint  taire.  {Per- 

ceval,  f"  83'',  éd.  1330.) 

Je  suys  recteur,  grand  orateur, 
I  Remonslrant,  sans  eslre  Dateur, 

I  Qui  folye  les  mal  pensant. 

(Le  Maisire  d'escoUe,  p.  3,  ap.  Ler.  de  Lincy  et 
Michel,  Farces,  Moral,  et  serin,  joy.,  t.  IV.) 
—  Folié,  part,  passé,  rendu  fou  : 

Comme  l'orame  folié. 
(Roi  Rese,  r.Muzé  en  court,  fiEuv.,  iV,  78,  Qua- 

Irebarbes.) 

On  dit  en  français  dans  tout  le  Midi  : 
Le  vin  fait  folier  un  homme  ;  Elle  folie, 
elle  fait  des  actes  de  folie,  d'excentricité. 

FOLiKTE,  -  elle,  s.  f.,  petite  folie  : 

...  Grant  foliete. 

Vous  oi  jehir. 
(Bretel,  Cliani.,  à  Ferri,    ms.  Sienne  H.  X.  3i., 
f>  49''.) 

Si  an  fi  une  foliette 

Ront  nuns  ne  m'aa  devroit  blasmeir. 

(Rom.  elpast.,  Rartsch,  I,  43,17.) 

Se  j'ai  fait  foliete, 

^us  n'en  ara  pis  de  mi. 
(La  Châtelaine  de  S.  Cilles.    Richel.    837. 

r>  115''.) 


5t 


FOL 


J'entnpris  la  baiMielf, 
ToDt«  fis  I*  folitlf- 
(GliB.  Dt  BriotnLLr,    Cktm..  Val.  Chr.  H90, 
P  llî'';  Ad».  «  ptsi..  BarUch,  III.  i6,  65; 
Trcn.  tel}.,  p.  Tl.  Schfler.) 
Ne  a  lor  folielcz.  (  Vus  des  Uermil.,  nis 
Lyon  773,  !•  3  v.) 

FOLiELS,  -  evx,  adj.,  qni  se  conduit 
follement  : 

Icelle  supplianle  affoiblie  de  leste  et  de- 
Tenue  par  neures  aussi  comme  folietise. 
(1375,  Arch.  JJ  107,  pièce  377.) 

Les  plus  salpes  deviennent  folieux.  {Eu- 
rial.  et  Lucr.,  f»  11  r",  éd.  1493.) 

—  Le  féminin  s'employait  particnlière- 
ment  en  parlant  d'une  femme  qui  fait 
folie  de  son  corps,  d'une  débauchée  : 

Qn'ete  seia  orgailleose 

Et  de  soD  cors  trop  folifu.se. 
{Le  Uuire  que  ScIfKons   fi>l.  fi"5,  .Méon,  Xeur. 

Rec.  1,385.) 

tne  femme  folievse.  (Légende  dorée, 
Maz.  1333,1°  18''.) 

Lequel  Besancon  estoit  de  1res  détes- 
table vie,  et  qui  ne  vivoit  que  de  ce  que 
jeunes  femmes  folieuses  avoient  et  gai- 
^oient  a  un  cliasiuu  aux  champs  et  ail- 
leurs. (1380,  Arch.  JJ  118,  pièce  458.) 

En  teles  rues  si  honnesles  ne  doivent 
demourer  femmes  folievses.  (1387,  jlrr. 
touch.  les  femmes  de  mauv.  vie,  Félib. ,Hist. 
de  Paris,  W,  338''.) 

Et  supportoit  pnrloulles  femnies/olieKses. 
[Journ.  d'un  bourg,  de  Paris,  an  1446, 
Michaud.) 

FOLIGN.\BLE,  VOir  FORLIGNABLE. 
FOLICMER,  voir  FORLIGMER. 
FOLIIER,  voir  FOLIER. 

FOi.iN,  adj.,  fou  : 

Je  tieag  cbelai  a  fil  folin 

Kl  por  toogier  entre  ea  chemiD. 

(SrpI  Sages,  -4238,  Keller.) 

Oa  nne  bigne 
Se  fait  on  front  par  yvresce  follig»e. 
(Cbbist.  01  Pis.,  l'oés  ,  Richel.  601.  l'  47'.) 

Noms  propres,  Folin,  Follin. 

FOLiNE,  s.  f.,  folie  : 

Et  ta  foliie  coTcrra 
Sa  booctie. 
(LU.  Ptalm.,  CTi.    p.  33.'i.  Michel.)   Lai.,    ornais 
iaiqoilas  oppilabit  os  sudio. 

FOLioN,  S.  m. ,  feuille  de  mûrier  , 
feuille  d'Inde  : 

Poivre  lonc,  e  folion,  c  jiuarinpal.  (Erw. 
p.  apareil.  viand.,  Richel.  1.  7131,  f  100*.) 

La  livre  de  pomes  de  paradis,  de  folion, 
d'egpis,  .1.  d.  .1.  o.  {Li  Cout.  des  foires  de 
Troles,  li  tonneus  d'avoir  de  pois,  nis. 
Troyes365.) 

Folion,  un  denier  la  livre,  cardamonc. 
{Cart.  de  Lagny,  Richel.  I.  9902,  f»  240  v«.) 

1.  FOLioT,  S.  m.,  pièce  d'horlogerie 
destinée  à  régler  la  roue  mère  : 

L'oe  roe  seconde  et  adjooitee 

Qui  le  retarde  et  qni  le  fait  mooToir 

far  ordeoance  et  par  meiore,  Toir 

Par  la  terla  don  foliot  aossi 

Uni  continnelment  le  moel  enti. 

(Faors".,  Poét.,  I,  .-.9,215,  Stheler.)         j 


FOL 

a.  FOLIOT,  S.  m.,  attrape,  piège;  peut-  ; 
être  l'apparence  de  petites  plnnies  agitées  [ 
comme  les  feuilles  :  i 

En  tendant  fil,  glnz  et  roiseanli, 
Gnetloie  aux  lonrbes  des  oiseaais. 
Au  folict  de  trois  pinmelles 
Poor  eogignier  les  alonelles. 
(J.  Lefevre,  la  Vieille.  I.  I,  t.  693,  Cocheri».) 

Nom  propre,  Foliot. 

FOLIR,  voir  FUEllLiR. 

FOLisox,  voir  FoLoiso.N". 

1.  FOLLAGE,  voir  FOLAGE. 

2.  FOLLAGE,  voir  FOULAGE. 

FOLLAiN,  S.  m.,  cocon  OU  coque  de  ver 
i  soie  : 

Lesquels  trahandiers....  commettoient 
plusieurs  inconveniens  et  mauvaistiez  au- 
dit mestier  de  traire  ladite  soie...  pour  ce 
eussiez  fait  crier....  que  nulle  personne... 
ne  baillasl....  follains  a  traire  auzdits  tra- 
handiers de  la  dite  soie.  (1340,  Reg.  de  la 
Chambre  des  comptes,  B  2,  f"  ^2o^) 

FOLLAUGE,  adj.,  d'uHe  prodigalité  folle  : 

Tuteur  des  veuves  et  des  orphelins,  pain 
et  récréation  des  besoingneus,  large  aux 
povres,  fols  large  aux  hostels,  pour  ce  es- 
pandit  tousjours  et  sema  ses  richesses.  (Gr. 
Chron.  de  Fr.,  Charlem.,  VI,  3,  P.  Paris.) 

Le  Taillant  roi  de  Behaigne,  qui  fu  si 
larges  et  si  foUarges  que  souventesfois 
avint  que  en  sa  court  royale  les  tables 
estoyent  dressées  et  en  la  cuisine  n'avoient 
pas  trop  grant  fumée  de  viandes.  (Maiz-, 
Songe  du  viel  pel.,  III,  57,  Ars.  2683.)  Ms., 
foUages. 

Prodigues  et  follarges.  (Id.,  ib.)  Ms., 
foUages. 

Cf.  FOLLARGEUEiNT. 

FOLLARGEMENT,  adv.,  avcc  unc  pro- 
digalité inseasée  : 

Que  par  ta  bonne  prudence  l'argent  de 
ton  demaine  et  des  aides  ou  procès  de  la 
guerre  soit  bien  emploie,  et  non  foltarge- 
menf.  (Maiz.,  Sonje  du  vielpei,  111,  98, 
Ars.  2683.) 

Il  despent  son  argent  foUargemenl. 
(Oresue.  Trad.  des  rem.  de  fort,  de  Pelr., 
Ars.  2671,  f»  S2  r".) 

FOLLASSE,  voir  FOLESSE. 
FOLLASTUIE,  voir  FOLASTRIE. 

FOLLATEAU,  adj ,  folàtre  : 

Petis  dyablotz.  jeunes  et  follaleauli. 

Approchez  test. 

(Aci.  de>  Aposl..  vol.  I,  T  3'',  éd.  i:i37.; 

FOLLATIQUE,  VOir  FOLATIC. 

FOLLE,  voir  Foule. 

FOLLEiE,  S.  f., dépense: 

Summa  foileie  fuite  per  Radulphum  cle- 
ricum.  {1237,  Dép.  de  la  cheval,  de  Roh., 
Cte  d'Art.,  ms.  ISaluze.) 

FOLLER,  voir  Fouler. 

1.  FOLLET,  S.  m.,  petit  soufflet  : 
Folle.x,  folles.  [G loss.  de  Douai,  Escallier.) 

2.  FOLLET,  voir  FOLET. 


FOL 


FOLLETAGE,  VOir  FOLETAGE. 
FOLLETEUR,  VOir  FOLETEUR. 
FOLLETIER,  VOir  FOLETIER. 
FOLLETRIKR,  VOÎT  FOLETIER. 

FOLLETTE,  S.  f.,  sortc  de  blette  : 
Arrorhes,    follette,   ab     insipido  gustu, 

bonnes   dames.    (JuN.,  Nomencl-,   p.    91, 

éd.  1577.) 

Cf.  FOLESSE. 

FOLLETTE,  VOir  FOLETÉ. 
FOLLEUR,  voir  FOLOR. 
FOLLIANT,   voir  FOLIANT. 

1.  FOLLIER,  voir  FOLIER. 

2.  FOLLIER,  VOirFUEILLlER. 
FOLLIETE,  voir  FEUILLETE. 

FOLLiES,  -yes,s.  f.  pi.,  gâteaux  de  Noël: 

Premièrement  ledict  Armet  requiert  luy 
estre  desduict  la  quantité  de  vingt  cinq 
bichets  froment,  qu'il  a  employée,  tant  a 
faire  les  gasteaulx  de  Noël,  appelés  fotlies, 
que  l'on  baille  a  chacun  habitant  de 
Coulches  le  jour  de  Noël,  que  pour  le 
pain  qui  a  esté  mangé  par  ceulx  qui  ont 
faict  lesdicts  gasteaulx.  En  oultre  sera 
desduict  audit  Armet  trois  poinsons  de  vin 
despenses,  tant  pour  le  via  que  l'on  donne 
aux  habitans  de  Coulches  le  jour  de  Noël, 
qu'est  a  chacuQ  une  pinte,  que  pour  la 
nourriture  de  ceulx  qui  ont  faict  les  gas- 
teaulx, appelles /"o/(!/es.  {Ib72,  Compte  rendu 
par  Lazare  Armet  des  rentes  dues  au  prieuré 
de  Couches, Xrch.  mun.  Autun,F.  du  prieuré 
de  Couches.) 

Item,  plus  sera  desduict  audit  Armet  la 
somme  de  quarante  deux  solz  huict  de- 
niers, pour  seize  pintes  de  sel,  et  quarante 
huict  solz  pour  un"  quarteron  de  saffran, 
employés  a  faire  les  gasteaulx  de  Noël 
appelles  follyes.  [Ib.) 

On  trouve  encore  au  dix-septième  siècle  : 
Des  gasteaux  et  vins  que  ledit  sieur 
prieur  avoit  coustume  de  distribuer  an- 
nuellement aux  habitans  en  lUiyaulté  dudit 
Couches,  laquelle  distribution  estoit  ap- 
pellee  foullie.  (25  nov.  1638,  Acte  de  rachat 
du  droit  de  folie,  Arch.  mun.  Autun,  F.  du 
collège.) 

FOLLIETE,  voir  FiLLETTB. 
FOLLIGNANCE,  VOlr  FORLIGNANCE. 
FOLLIIER,  voir   FOLIER. 

FOLLiLAissE,  folUlessc,  S.  f.,  partie  de 
la  viande  qu'on  lève  le  long  des  épaules 
du  ceif  : 

Puvs  lèvera  le  collier  que  aucuns  ap- 
pellent follilesse.  C'est  une  char  qui  est 
demouree  entre  la  hampe  et  les  espaules 
et  vient  tout  entour  par  dessus  1  os  du 
long  de  la  hamps  sur  le  jargel.  {Gost. 
Feb.,  Maz.  514,  f»  SS^.)  Var  ,  follilaisse,. 
(Ms.  suivi  par  Ste-Palaye,  p.  193.) 

FOLLILESSE,  VOÎT   FOLLILAISSB. 

1.  FOLLIN,  voir  Ferlin. 

2.  FOLLIN,  voir  FOLl.N. 
FOLLIII,  voir  FUEILLIR. 


FOL 

FOLLITÉ,  voir  FOLETÉ. 
FOLLOIJR,  voir  FOULEOB. 
FOLLYEMENT,  Vûir  FOLIEMENT. 
FOI.LYES,  voir  FOILIES. 
FOI.OERE,  voir  FOULOIRE. 

FOLOi,  -  oy,  s.  III.,  folie,  nction  folle^ 
b.idinage  : 

Ensi  ne  aai  se  fais  sens  on  l'oloi. 

fTniBAULT  IV,  Chans.,  p.    1.  Tarbé.) 
De  foloi  parlez. 

(Rom    el  past-,  Barlsch,  II,  20.2:;.) 
Et  corn  derves  plains  de  foloij 
Leur  (ist  laisser  lonle  la  loy. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9-2-21,  f  9G'.1 

FOLOIABLE,  voir  FOLIABLE. 

FOLOIANCE,  voir  FOLUNCE. 

FOLOIEMENT,  voir  FOLIEMENT. 

FOLOIER,  voir  FOLIER. 

FOLOIRE,  voir  FOULOIRE. 

FOLOis,  S.  m.,  folie  : 

Mais  veez  merveilles  apperles 

Du  fol  qoi  Ta  après  le  chien, 

Parlout  le  suit,  il  l'aime  bien 

En  80Û  fulois. 
(Nir.  de  Noslre  Dame,  xxxiii,  1510,  .\.  ï.) 

A  son  folois  il  faict  da  sien. 
(Farce  d'un  Gentilh.,  Ane.  Th.  fr.,  1,  551.) 

FOLoisoN,  -  eison,  -  un,  -  ison,-  isson, 
s.  f.,  folie,  conduite  folle  : 
El  quant  que  il  vons  dit  loz  est  par  foleison. 
(Simon  de  Pouille,  lUchel.  36S,  f  1  i.".».) 

Destornez  ceste  folison. 

(Bes.,  Troies,  Richel.  903,  f  7l''.) 
Li  rois  a  tcrt,  si  fait  grant  folison 
Qnant  nel  castoie  ou  n'en  prent  vengison. 

^RAIaB.,  Oijier,  lllG,  Barrois.) 
Don  ciel  perdirent  la  sainte  manlion 
Par  lour  orgoil  et  par  lour  folison. 
(BEiiTnAND  DE  Bak-sur-Aude,  Girard  de  Yiane, 

p.  2,  Tarbé.) 
Loiher  sacha  le  branc.  n'i  fit  arcstison. 
Et  Tost  ferir  le  duc  parmi  le  chief  enson, 
Quant  .1.  chevalers  saut,  qui  (ist  yrant  folison, 
Fa  Loiher  le  ferit  sor  le  chief  a  bandon. 

(Quai,  fils  Aijm.,  p.  21,  Tarbé.) 
Quant  .1-  chevaliers  saut  qui  Bst  grand  folisson. 
(Ren.  de  Muntaub.,  p.  17,  Michelant.) 
Bien  est  tornez  cist  rois  a  folison. 

(Gai/don,  9695,  A.  1'.) 

Se  i  alez,  ce  sera  folisons. 

{«.,  975S.) 
Par  Mahomet,  je  tieng  a  folison 
Qnant  jouenes  chiens  keurt  sus  le  dur  brobon. 
(Anaeis.  Richel.  793.  f"  56».) 
I.i  clerk  par  fine  foteisun 
Ama  tant  ke  il  enmaladi. 
(t'n  Ciiival.  e  sa  dame,  ms.  Cambr.,  Corpos  .'10, 
P  91",  P.  Meyer.) 

S'une  femmo  t'amoit  ce  seroit  foloison. 

(Dit  de  ilenage,  9,  Trébutien.) 

FOLOR,  [oU.,  foui.,  -  our,  -  ur,  -  eur, 
-  eor,  fel.,  s.  f.,  folie,  imbécillité,  sottise, 
imprnaence  folle,  action  follp,  insensée, 
chose  vaine  et  futile  : 

Pardenez  moi  ceste  fetorir. 
(Wace,  Conception,  Bfit.  Mus.  aild.  tStiOO, 
f  50^) 


FOL 

Anqni  veront  cil  d'Inde  et  Griu,  sans  folror, 
A  nos  brans  accrins  qnî  aura  le  millor. 

(Itouin.  d'.ilix..  C  57%  Michelant.) 
Qui  que  le  tiegne  a  sens  je  le  lieg  a  folors. 

(1.  Bon.,  Sa.T.,  xxvii,  Michel.) 
Bêle  Ysabians,  pucelle  bien  aprise, 
Ama  Gerart  et  il  li  en  tel  gnise 
C'ainc  de  folor  ne  fn  par  Ini  requise. 
(AtlDEFROis  LI  Bastahs,  Bartsch,  Rnm.  el  pas!., 
I,  56,1.) 

Que  je  ne  doî  penser  fnlor. 

(Ir>.,  ili.,   I.  ;i6,23.) 

Ses  maris  voit  la  folor  entreprise. 

(In.,  il'.,   I,  50,67.)  P.   Paris,  folour. 

C'est  prans  folors 

F.l  desnnnrs. 

Dame,  le  m'avris  dite. 

(Chans.,  ms.  Berne  3S9,  f  i  v".) 

Plos  me  bâtera  raa  merc. 
Pins  me  fera  penser  foiilnr. 

(Chans.,  ms.  Monlp.  II  196,  f°  132  v°.) 
Il  ne  fa  mie  par  foiilor 
Délivrez,  mes  par  grant  savoir. 

(Dolop.,  6010,  Bibl.  elz.) 

114  I   las,  fait  il,  quel  perle  ai  fait  par  ma  folour! 
(Fierahras,  .157-1,  A.  P.) 

Qniconqncs  cuit  ne  qui  que  die 
Qu'il  est  folor  el  mnsardie... 

(Rose,  Richel.  1573,  f°  1=.) 

Que  soit  fouleur  ne  mnsardie 
De  croire  que  sonses  adviongne. 

(Ib..  Val.   Chr.  1192,7°  1».) 
Sadoines  l'ot,  si  ot  moult  grant  paonr 
Qne  celé  emprise  ne  lornasl  a  folour. 

(Enf.  Ooier,  1751,  Scheler.) 
>'on  est,  ce  disl  la  bielle,  vous  parlez  de  folor. 
mst.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3U4,  f»  195  r°.) 
K  lessez  icesle  folur. 

(Chaudrt,  Set  dormons,  -130,  Koch.) 
Dont  iert  li  rois  de  grant  valor 
Et  de  proatce  sans  folour. 

(MousK.,  C/iron.,2678,  UeilT.) 

Mas  je  suis  ciz  qui  Ion  vadra 
Sa  felor,  car  trop  fou  Ion  trnia. 
(Doupechii'  d'orgueil  laissirr,  Brit.  Mus.  add. 

15606,  f  112^) 
Qnant  j'apcrceu  l'erreur  et  la  fouleur 
De  plusieurs  gens  qui  griefcment  mesprenoient. 
(Jehan  Dickeyman,  Chans.,  ap.  flinaux,  Trouv.  de 
la  Flandre  et  du  Totirn.,  p.  277.) 

Car  honte  a  longue  durée 
Qui  avient  par  tel  folour. 

(Couci,  371,  Crapelet.) 

Romanz.  fables  et  cliansnnz. 
Rotruanges  ou  altres  folurs 
Fere  ne  oir  a  leus  jurs  (les  dimanches) 
Knl  ne  deit,  cum  funl  plusurs. 
(GuiLiAOME  DE  Wadiscton,  ap.  De  la  Rue,  Essais 
hist.  sur  tes  bardes,  ni,  227.) 
Et  ne  parlez  par  vos  follors 
A  ses  pardnrables  dolors. 
'Macé  de  la  Charité,  Bible,    Richel.  401, 
f»  210".) 

Si  recognul  sa  follour  et  se  voua  en 
plusieurs  pèlerinages.  {Lio.  du  Chev.  de  La 
Tour,  c.  XXVI,  Bibl.  elz.) 

L'autre  (paour)  pour  foleur  et  ignorance. 
(Obesme,  Eth.,  Richel.  201,  f»  404''.) 

Ainsi  disons  de  toute  une  e^pece  de 
bestes  que  elle  dilVere  de  une  autre  en  con- 
tumelie...  ou  en  folour,  ou  en  gloutonnie. 
(lu.,  ib.,  f»  498=.) 

Comme  l'exposant  i>ar  sa  fouleur  et 
simplesse...  eust  emprunte  la  somme  de 
cinq  francs.  (1389,  Anii.  J.l  136,  pièce 
275.) 


FOM 


03 


C'est  foleur. 
(Villon,  Codic,  Débat  du  Cnenr  et  dn  Corps, 
Jonaost,  p.  130.) 

.l'estoye  bien  fol.  je  suis  cerlain, 
n'ainsi  fnyr  la  bonne  voye, 
tenant  le  chemin  incertain 
Lequel  par  foleur  pris  j'avoye, 
(Andr.  de  la  Vic.xE,  Moral,  de  Vaveu(jle  el  du 
boiteux,  p.  230,  Jacob.) 

Folleur  seroil  que  vous  delinse 
D'abus  ne  parolles  loingtaines. 
(Farce  de  Colin  qui  loue  el  despile  Dieu,  Ane.  Th. 
fr.,  I,  237.) 

Et  sans  cela  se  sont  grandes  foUeurs 
Se  mettre  en  mer  pour  les  gouffres  et  ratz. .. 
(Conlredict!.  de  Songecreux,  f  26  T»,   éd.'  1530.) 
Cnenrs  dnrs  et  pervertis 
En  tout  mal  et  lonle  folleur. 

■  (Act.  des  Aposl.,  vol.  II,  !"  S-2'',  éd.  1537.) 

Ne  ponvoyt  il  aullre  party  choysir 
Pour  demonstrer  sa  fouleur  de  conraige, 
Que  de  blasmer  les  dames  par  oultrage  î 
(Le  Giroufflier  aulx  dames,  Poés.  fr.  des  xv°  et 
xvi'  s.,  XIII,  -259.) 

FOL.OT,s.  111., esprit  follet,  lutin  : 
Ficarius,    cuelleur  de    figues,  on   dieus 

sauvages, /"o/of,  fantiau.   [Glosn.    lat.-gall.. 

Richel.  1.  13032.) 

FOLOY,  voir  FOLOI. 

FOLOYER,  voir  Folier. 

FOLRIER,  voir  FORRIER. 
FOLSON,  voir  FORCHON. 

FOLUR,  voir  Folor. 

FOLUTRE,  voir  FOUI.EURE. 

FoMAiN,  foimen,  foymen,  foyemen,  feu- 
main,  s-  m.,  exécuteur  testamentaire  : 

Item  que  foyeniens  ne  puist  vendre  he- 
ritaiges  parten'ans  aile  exécution  de  testa- 
ment de  eely  qui  foyemens  les  aurat  cons- 
titué. {Pièce  de  13Sa,  Hist.  de  Liège,  II, 
420.) 

.In  eslich,  faich  et  nomme   mes  fom.ainf 

et   exécuteurs...    (1367,    Tesl.    de  Rob.  de 

A'am.,  Aroli.  mun.  Valenciennes.) 

Item,  que  foymens  ne   puissent   vendre 

1   birctages  partenans   al  exécution  de  cheli 

qui   foymens  les   aurat   cnnstitueis,    sens 

faire    sour  chu   proclamation   de   congier 

!   del  justiche    de   lieu.    (J.    DE   Stavelot  , 

Chron.,V-  36,  Borgnet.) 

■  Li  foimens  n'i  voirent  nulle  rins  espargnier, 
'   Son  testament  ot  fait,  ons  nel  doit  noyer. 

(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  II,  3261,Chron. 

belg.) 

Feumain  ne  peut  lansager héritages  d'en- 
fant dont  il  est  fmmain.  {Coût,  du  pays 
de  Liège,  vr,  28,  Nouv.    Cout.  gén.,  II,  .32."i.) 

FOMRLI.E,  s.  f.  ? 

15  sols  ilelivrez  a  Tbiebaut  le  cordicr 
pour  eschiteir  300  libres  de  fomelle,  et  en- 
core 8  libres  a  lui  pour  eschiteir  6  cents  de 
fomeHe...{m^,^Teh.  Meuse  n  492,  r°  es  v°.) 

I oMi'.N'riR,  v.  a.,  exciter: 
Tonlcsfois  toosjours  le  fomeut 
Sensa,ilité  enclinant 
A  pécher  et  a  mal  penser. 
(Degdilleville,  Trois  Pelennaiges,  f  .'i',  impr. 
Insill.) 

POMICHE,    voir  FlTMIERK. 


FON 


FON 


FON 


FUMEREit,  -  «ir,fomor.,  v.  a.,  funnT  : 
Kt  ÂC  doit  avoir  la  vigae    toute  fomeree 

iliMlanz  ces  priuiers  .nu.  anz.  (1245,  Cart. 

de  S.    Vinc.   de  3Ietz,    Richel.    1.    i00î3, 

r  46  V».) 
Ces    terres    doient    fomereir    cbesc'an. 

(1S63.  Car»,  rfc  S.  Vinc.   de  Metz,  liicliel. 

I.  HOij,  f  79  r».) 

Et  faire  moucir  tant  de  foiueroit  corn  il 
eu  covaareit  [lor  faire  fomereir  lai  vipoe. 
(IS74.  Ch.  de  Joff.  de  Chaistelz,  St  Louis, 
^ibl>.  Ste  Marie.  Arcb.  .Mos.) 

Et  si  au  doit  cbesc'an  fomereir  demei 
jornal,  tant  k'il  l'ait  toute  fomoreie  (la 
terre).  (1579,  Cart.  de  S.  Vinc.  de  Metz, 
Itichel.  1.  10iJ23,  f°102vo.) 

FOMEROi,  foum,  -  Oit,  s.  w.,  fumier  : 

iJ'un  loe  qui  truva  une  gemme  sor  uu 
fomeroi.  (Marie,  Dit  d'Ysopet,  I,  Roq.) 

El  si  metera  (daus  la  vigne)  c.  fez  de 
fomeroit.  (1218,  Chapitre  de  la  catb.  de 
MeU,  Tiguoiuout,  Arch.  Mos.  G  7S5.; 

Et  melre  (à  la  vigae)  cbesc'an  .c.  fez  de 
foumeroit.  (1229,  "Cart.  de  S.  Sauv.  de 
Metz,  Richel.  1.  10029,  f"  46  v».) 

Et  si  matterunt  chescun  an  .V.  fes  de 
fumerait  do  lor.  (C/i.  de  1232,  Arch.  Mos., 
Coll.  de  S.  Sauv.) 

.c.  fais  de  foumeroit.  (Acensem.  d'une 
Nigne,  fête  toutes  airmes  1239,  Ste  Glos- 
-■^inde,  \ttih..  Mos.) 

Juliaz  i  doit  mettre  (dans  une  vigne) 
ubesc'an  dous  cenz  faiz  de  fomeroi.  (Mars 
1241,  Calhéd.  de  Metz,  S.  Julien,  Arch. 
Mos.) 

Doit  matre  (dans  une  vigne)  chesc'an  .c. 
fes  de  fomeroit.  (Dec.  1243  ,  Collège  de 
Metz,  .\rcb.  Mos.) 

.viu.  fez  de  foumeroit.  (1246,  Cart.  de  S. 
nnc.  de  Metz.  Richel.  1.  10023,  f°  52  r».) 

Pierexels  doit  mettre  en  cez  vignes  cbai- 
kant .cccc.  fai.\  de  fomeroit  tant  qu'elles 
soient  bien  fomerees.  (1263,  Cart.  de  S. 
Vinc.  Richel.  I.  11023,  f»  7  v".) 

Eigariieis  com  li  fomerois 

.\pert  bes  kaot  U  blanche  dois 

Le  coevre  Jesas  el  enlor. 
(Kot.  Kt  Bloîs.  Poés.,   Uichel.  -21301,  p.  SÎ8*.) 

Demi  .c.  de  foumeroit.  (1300,  Cart.  S. 
Vinc.,  Richel.  1.  11025,  f  8  v».) 

Le  patois  lorrain  de  Metz  et  de  Fillières 
dit  encore  fomereu  pour  fumier.  Dans  le 
Iterry,  on  dit  des  fumerioux,  pour  des  tas 
de  fuinier.  (G.  Sa>d,  Meun.  d'Angibault,  1, 
.154.) 

KOMiTE,  S.  m.,  ce  qui  sert  à  allumer, 
atimulant,  excitant  : 

Fu  estaint  l'aguillon  et  fomite  de  ma 
forge.  (Maiz.,  Songe  du  viel  pet.,  1, 34,  Ars. 
2882.) 

KUMOUEIt,  voir  FOMEBER. 

Ko.NCE,  S.  f.,  fonts  baptismaux  : 
Fonce  pour  baplizer,  baptisterium.(1464, 
J.  Lagadecc,   Cathoiicon,  éd.    Auffret  de 
Quoetqueueran,  llibl.  «Juimper.) 

FONCEL,  fonceau,  s.  m.,  ce  qui  est  an 
fond  de  quelque  chose  : 

Va,  qoier  moi  le<  coilles  d'aa  tor, 
!,«>  coillont  a  tont  le  foneel. 

{Vieille  eteoillte,  Ar».  3MI,  P  U».) 


—  Vallon,  ravin  : 

L'hyver  précèdent  y  avoil  eu  de  grandes 
pluyes,  lesquelles  avoienl  remply  d'eaux 
les  fonceaux  et  lieux  bas  et  creux  ou  elles 
estoient  demourees  '  croupies.  (.\MYOT, 
Diod.,  XII,  17.) 

La  ou  hante  le  pivert  en  quelque  fon- 
ceau couvert  de  bois  et  de  raraee.  (ID., 
ÛEuv.  mél.,  éd.  1820,  t.  IV,  p.  262.) 

Puis  embuscba  au  tenant  de  la  montagne 
en  des  fonceaux  un  nombre  de  gens  de 
cheval.  (Skyssel,  Appian  .Alex.,  ("  483  r", 
éd.  1S60.) 

FONCER,  voir  FOSSER. 

FoxcET,  fonsel,  fonsset,  fousset,  fosset, 
s.  m.,  grand  bateau  de  la  Seine  et  de 
l'Oise;  il  y  en  a,  dit  Sainte-Palaye,  qui 
excèdent  en  lonsueur  les  plus  grands 
vaisseaux  de  l'Océan,  ayant  jusqu'à  27 
toises  entre  chef  et  quille  : 

Le  duc  £ist  assembler  grande  quantité 
de  nefs  et  de  fonces  :  les  autres  eutrerent 
dedans  pour  passer  la  rivière.  (J.  Le  Bel, 
Cftrort.,  II,  37,  Polain.) 

Rogerin  .Michiel,  maistre  du  fausset  Saint 
Extasse  Je  Hareûeu  portant  .XL,  tonneaus. 
(Cft.  de  1369,  Richel.  26008,  pièce  724.) 

Venoit  par  la  rivière  23  fonces  chargées 
de  vivres  el  autres  marchandises.  (1430, 
Journ.  de  Paris  sous  Charles  Vil,  p.  134, 
ap.  Ste-Pal.) 

11  amena  avec  lui  bien  .lvI.  batteaux  et 
onze  fonsses  tous  chargez  de  biens,  de  quoy 
corps  d'homme  doit  vivre.  (76.,  p.  133.) 

....  Le  dit  fossel 

.VUoil  sur  l'eaue  et  la  rivière. 

.\iDsi  qae  Is  veut  le  verset. 
(Martial.  Yi}.  de  Ch.  VU.  F  m  r»,  éd.  1 133.) 

El  donnèrent  audit  .Messire  .\mbrois  et 
a  ses  gens,  estans  oudit  fancet,  grant  es- 
carmouche. (J.  Ckautier,  Chran.  de 
Cliarl.  VII,  c.  131,  13ibl.  elz.) 

Uippe  Tirien  fut  inventeur  des  navires  de 
chaîrgc  ou  batteaux  marchands,  qui  en 
vulgaire  flamand  sont  appelés  bulques,  et 
par  Appien  et  Thucidide  bolcades,  du  genre 
desquels  sont  les  baltaus  a  vin  dont  les 
plus  grands,  que  nous  appelions  fonsets  et 
troncs,  portent  quelipiefois  quinze  cents 
tonneaux.  (Du  Veruieh,  DId.  lec,  p.  119, 
éd.  1618.) 

Il  était  encore  très  usité  au  xvii'  et  au 
XYiii"  siècle  : 

C'est  sur  les  foncels  qu'on  amène  à  Paris 
de  Rouen  et  des  villes  de  Normandie 
situées  sur  cette  rivière,  les  bois,  les  épi- 
ceries, et  autres  marchandises  et  denrées 
pour  la  provision  de  cette  capitale.  Il  y  a 
aussi  les  foncels  d'Oise  qui  font  avec  Paris 
le  commerce  de  la  Picardie.  (Sav.\ry  des 
UhfSLO.NS,  Dict.  du  commerce.) 

FONciiiEiiE,  voir  Foncière. 

FOxcuiGXE,  -  chine,  s.  f.,  Instrument 
pour  la  pèche  : 

Ing  baston  emmanché  de  fer,  nommé 
fanchigne,  de  quoy  on  pesche.  (1454,  Arch. 
JJ  187,  pièce  210.)  Plus  loin, /'oHc/jine. 

FONCIERE,  -  cliiere,  s.  f.,  fond,  creux  : 
Les  supplians  trouvèrent  dedeus  la  ri- 
vière nu  engin  ap[)ellé  verzeul  pour  prcnre 
poisson;  puis  le  mussereal  en  fonchiere 
empres  ladittc  rivière.  (1391,  Arcli.  J.l  141, 
pièce  103.) 


Pourra  faire  un  banc  en  /"oîicieres  de  tout 
bois,  excepté  aubier  et  mort  bois.  \Stal.de 
Nayan,  ms.  Beaucousin.) 

Guernesey,  foncière,  le  fond  de  la  cu- 
lotte. 

FONDABLE,  adj.,qui  peut  se  fondre  : 
Des  choses  fondables,  il   a  l'arein  et  le 

voirre.   (Introd.  d'astran.,   Richel.    1353. 

f  33».) 

Liquo,  fondre  si  comme  cire  ou  autre 
chose  fondable.  {Cathoiicon,  Richel.  I. 
17881.) 

FONDAiEUR,  voir  Fo.ndeor. 

FONDALiTÉ,  S.  f.,  droit  de  directe  sur 
un  héritage  qui  appartient  au  seigneur 
foncier  :  : 

A  faute  de  payer  par  l'homme  les  droits 
de  directe  ou  fondalilé,  n'y  a  point  de 
commise.  {Coût,  de  la  Marche,  Coût,  gén.. 
Il,  309,  éd.  1633.) 

FONDAMENT,  VOir  FONDAMMEST. 

FONDAMMENT,  -  anment,  -  ament,  -  au- 
ment,  adv.,  à  fond,  profondément,  abon- 
damment : 

Tant  fondanmenl  sour  lui  ploaroit. 

iilir.  de  S.  Eloi.  p.  1-22.  Peigné.) 

Et  si  fondanment  gemissies 
Que  le  peuple  esbaissies. 

(7mor  y.-D..  Uichel.  90i,  f  55*.) 

Tous  tans  plouvoit  nuit  et  jour  sans  cies- 
ser  si  fondanmenl  que...  (Jeh.  de  Toysî, 
Hist.de  J.  Ces.,  Ars.  3333,  f»  216».)  Var., 
fondamment.  (Settegast,  p.  38.) 

Pluseurs  commeucierent  a  braire  et  a 
crier  trop  fondanmenl,  en  pleurs  et  en 
lermes.  (G.  de  Nangis,  Vie  de  S.  Loys,  Rec. 
des  Hist.,  XX,  323.) 

Dont  racola  Raguel  fondanmenl  et  plou  - 
ra  sour  scn  col.  (Bib.  hist.,  Maz.  532, 
f"  140'.) 

Plouroient  si  fondanment  ke  li  uns  ne 
pooit  parler  a  l'autre.  (^ Vies  des  Saints,ms. 
Lyon  697,  f»  38'=.) 

Il  oi  que  Rollans  dist,  molt  fondanment 
plorant.  {Chron.  des  rois  de  Fr. ,  ms. 
Berne  607,1"  114^) 

Mais  je  ne  say  quelle  chaloar 

Qui  est  coverte  de  froidnur 

M'a  sonspris  et  me  tient  au  cuer 

Si  fondamment  que  a  nul  fuer 

.Ne  pourroie  dire  eu  quel  point 

Sui,  ne  comment  elle  me  point. 

(G.  M,\cii.,  Poé.t.,  Richel.  9221,  f°  32'. > 

Que  je  ouiilay  le  cuer  partir 
Ly  deust  en  deni,  vraiement  ; 
Tant  plouroit  des  yei  fondamment 
Ses  meSaiz. 
Oliracle  de  Rostre  Dame,  de  Robert  le  dyable, 
p.  5i,  Soc.  des  antiq.  de  Norm.) 

L'escripture  cmprimee  en  leurs  cuers 
fondamment.  (J.  Goulain,  Ration.,  Richel. 
437,  f»  32".) 

Si  le  commença  tout  incontinent  a  em- 
bracier  et  a  baisîer  en  plourant  si  fondam- 
ment qu'elle  ne  pooit  un  seul  mot  dire. 
•  (Gir.  de  Rouss.,  Vat.  Chr.  967,  t»  143'>. 
[Gérard]  se  print  a  soy  repentir  très 
araerenient  et  a  plourer /bndanment.  {Ib., 
f»  160\) 

.Sy  que  da  coer  fondament  ploreut. 

(Pasloralei.  ms.  Brui.,  f"  S5  v".) 


FON 


FON 


FON 


Tousjours   plouroit  si  fondamment  qu'il 
n'y  avoil  créature  ne  ciel  ue  terre  qui  n'en 
(lust    prendre    pitié.    (G.    DE    Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  IV.  301,  Kerv.) 
Les  gens  cl  serTilonrs  plcnroicnl 
\  clianlJes  larmes  /'ondnmmfnl. 
(M^niiAi,,  Vin.  ie  Cliarl.  YII,  1°  10-2',  éd.  1493.) 
Luy  baisoit  les  veul-':  par  très   grant  pi- 
tié en  plorant  si  fondamment  que...  (Per- 
ceforesl,  vol.  V,  ch.  12,  éd.  1328.) 

Ceulx  qui  les  reganlerent,  de  la  pitié  que 
des  chevalliers  eurent,  se  prindrent  fon- 
dammenl  a  pleurer.  {Perceval,  f°  132'',  éd. 
1S30.) 

La  ploroient  fondamment  les  Grégeois. 
(C.  Mansiox,  Bible  des  Poet.  de  metam., 
foiSQv»,  éd.  1493.) 

Les  assisteu?  plouroient  fondavimenl. 
{Leg.  Sle  Règne,  ISOO,  f"  6  v«,  Bibliotli.  Be- 
sançon.) 

Tons  les  ;iresens  tendrement  sonspiroienl 
Très  fondammnil,  et  ensemble  ploroicnl. 
(CitF.TiN.  Cliants  rou..  V  28  r»,  é.l.  I-SÎT.) 
Cf.  FOKDF.EMENT. 

KONDANCE,  -  onsc,  S.  f . ,  fondation  : 
Ne  encontre  la  fondanse  et  l'estavlisse- 

ment  devant  dis.,  ne  vcurai.  (1278,  Cart. 

de  l'évéchê  de  Laon,  f°  60"',  Arch.  Ai^ne.) 

FONDAOUR,  voir  FONDEOR. 
FONDAUKSSK,   VOir  FOXDEOIÎ. 

FOND.VTAiRE,  S.  01.,  tenancier  qui  te- 
nait ou  possédait  le  fonds  : 

Nuls  foiidataires  ou  foudatiers  roturiers 
tenans  ou  possedans  (iefs.  (1483,  Orrf.,xix, 
311.) 

Cf.  FONDATIER. 

FO?«DATEUESSE,   VOir   FONDATRESSE. 

FONDATIER,  S.  m.,  tenapcicr  qui  te- 
nait ou  possédait  le  fonds  : 

Que  nuls  fondatnires  ou  fondaliers    ro- 
turiers  tenans     ou    possedans    fiefs    au- 
dessous  de   20  livres  tournois    ne   soient  1 
tenus  d'aller  ou  envoyer  aux  armes.  (1483,   | 
Ord.  de  Charl.  VIII  sur  tes  privil.  deshab.  \ 
du  Languedoc,  ()Td.,\ix,  311.) 

Lexistenco  ancienne  de  ce  mot  est  at-  t 
testée  par  le  texte  latin  suivant  du  com-  ^ 
menceraent  du  xiv=  siècle  : 

Tenentiarii  seu  fundatarii.  (1324,  Leil. 
de  Charles  le  Bel,  Arch.  JJ  71,  pièce  109.) 

FONDATION,  S.  f.,  fondement  : 

Je  le  vous  dirai  pour  mieu.x  venir  a   la 

fondation  de  ma.  matière.  (Kroiss.j  Cftron., 
I,  II,  52,  Buclion.) 

—  Revenu  : 

Comme  toutes  leurs  chevances  el  fonda- 
tions soient  sur  les  revenues  de  leurs  vi- 
gnes et  autres  labourages.  (1391,  Ord.,  vu, 
448.) 

Les  dits  suppliants  n'ont  peu  recueillir 
leurs  grains  3t  autres  fruits,  qui  est  leur 
principal  et  plus  grant  fondation.  (30 avril 
1412,  Exemption  d'un  chariot  accordée  aux 
églises  de  Senlis,  Biblioth.  de  Sentis,  mss. 
Afforty,  t.  XX,  p.  465,  dans  les  Mémoires  de 
la  Société  de  l'histoire  de  Paris,  p.  267.) 

FONDATHESSF,,  fondateresse,  s.  f.,  fon- 
datrice : 

Concernant  l'achèvement  du  testament 


de  feue  madame  vostre  fondalresse.  (1547, 
Lelt.  des  exéc.  du  test,  de  Mgrd'Autr.,  ap. 
Baux,  Hist.  de  l'Eglise  de  Brou,  2»  éd., 
p.  492.) 

Brnnechil  fnt  jadis  roine  de  Krance, 
Fondatrressf  du  saint  lien  de  céans. 
(Liste  ilfs  tombea::x  qui  soûl  dans  Veglise  de  Sainl- 
Martin  d'Autan,  Arcli.  de   l'évèclié  d'Anton,  F. 
de  Saint-Martin,  et    Xoij.  lit/,  de  deux  Bénédic- 
tins, \'°  part-,  p.  157.) 

ne  Flandres  fut  Marguerite  contesse. 
Des  lieux  pieux  pieuse  fondatresse. 
(Vers  inscrits  sur  un  arc  dt*  triomphe  élevé'  à  Lillr 
tors  de  ta  jaijeuse  entrée   en  cette  rille  en  ISOI 
des  archiducs   Albert  et  Isabelle,  Bulletin    de  la 
Commission  historique  du  Nord,  XII,   161.) 

FONDAUMENT,  VOir  FONDAMMENT. 

FOND  DE  CUVE,  S.  m.,  sorte  de  pardes- 
sus que  portaient  les  hommes  et  les 
femmes  et  qui  était  habituellement 
doublé  de  fourrure  : 

Mais  au  dcssoubz  fanlt  faire  voile 
Depuis  les  reins  jusqnes  au  piet. 
Du  cul  de  robe  qui  leur  chiet 
Contre  val,  comme  uns  fonds  de  cure 
Bien  fourré,  ou  elle  s'enonve; 
'  Kt  ain.si  ara  la  niescbinc 
Grcsie  corps,  fïros  cul  el  poitrine. 
(EcsT.  Desciiamps,  Poés. ,Rifbc].  840,  f  iOI''.) 

1.  FONDE,. /'«ndPj  S.  f.,  bourse,  sac  dans 
lequel  on  met  son  argent  : 

Il  trouvèrent  une  grande  bourse  enflée 
ausi  com  se  ele  fust  plaine  de  deniers,  la- 
quelle bourse  on  apele  useement  fonde. 
{Vie  de  S.  Franc.  d'Ass.,  Maz.  1351, f"  31".) 

—  Bourse,  lieu  où  se  réunissaient  les 
commerçants  el  où  les  marchandises 
étaient  déposées  : 

Toutes  jtes  gens  dcvent  maner  de  la 
fonde  en  amont,  en  Acre  ;  et  de  la  fonde 
d'Acre  en  aval  ne  deit  nus  estre.  {Ass.  de 
Jérus.,  t.  II,  p.  178,  Beugnot.) 

En  la  fonde  de  Tyr.  (rraet.  franc,  de  Guill. 
I   de  Tyr,  f»  142  v»,  ap.  Roq.) 
I       Le  bailli  de   la   fonde   de    cel   leuc  est 
corne  rays.  {Liv.  deJ.  d'Ibelin,   c.  4,  Beu- 
gnot.) Var.,  funde. 

11  boutèrent  le  feu  en  la  fonde  la  ou  toutes 
les  marcheandises  estoient  ettouz  liavoirs 
depoiz.  (JOINV.,  S.  Louis,  164,  Wailly  1874.) 

2.  FONDE,  s.  f.,  base,  foiideiiicnl  : 

Zacliaries  sot  de  clergie 
]  lît  des  sciences  la  fonde 

A  son  tens. 
1    (I.W  B  C  Plantefolie,   Bichel.    8.11,   f°   IS7".) 

[  Iluimais  porroii  oir  la  fonde 

De  l'nn  des  princes  terriens. 
(De  la  maie  Honte,  Bichel.  191.ï'2,  f"  n:i''.i 

Tôt  autres!  ces  .m.  cites 
Sont  principaus  en  avant  totes; 
De  ce  ne  doit  estre  nus  dootes. 
Ronme  doit  la  première  dire, 
Quar  St  Pieres  i  prist  martire. 
Et  Compostiele  est  la  seconde, 
V  Si  Jako  Dst  de  soi  fonde  : 
Sa  cars  fu  la  mise  et  remese. 

(M(]USK.,  Chron.,  i;U7,  ReilTJ 

Quar  li  traîtres  faus  et  las 
Celui  l(i  mestres  ert  el  fonde 
Kl  de  lui  et  tout  le  monde 
Oia  baisier  et  envair 
Et  pour  .\\x.  deniers  trair. 

Un.,  il/.,  iMri.) 


Mnsike  est  apries  la  seconde. 
Ki  de  canter  est  des  cl  fonde. 

(In..  II/..  'iIlCi 
Rome  qni  deust  eslro  de  noslro  foi  la  fonde. 
Simonie,  avarice  et  tous  maus  y  abomlc. 

(fa  Vie  du  Monde,  si.  S,  ap.  Umi.i 
0  mironer  du  monde, 
Bonté  1res  parfondc. 
Huby  reluysant. 
Tu  es  Dostre  fonde. 
Car  en  toy  co  fonde 
No.strc  estai  plaisant. 
(Ad.  des  Apost.,  vol.  I,  f»  T,  é.l.  i;;."»:.) 
Le  donlx  .Icsus  qui  est  noslre  deffencc, 
Noslre  secours,  noslre escu,  nostre  fonde. 
(f*.,  riO'.) 

FONnEKMENT,  -  emciil,  fund..  adv.,  à 
fond,  jusqu'au  fond,  profondément,  abon- 
damment : 

Nous  sentans  fundcment  des  grans  biens 
et  pourfis  que  nostre   sires  li  roys  et  ma 

dame   la  royne   d'Engleterre nous  ont 

fais.  (1309,  Cart.  de  Ponlhieu,  Richel.  1. 
10112,  1°  348  v«.) 

Se  priiit  si  fondement  a  plourer.  (Com- 
pas, de  la  s.  escript.,  ms.  Aloumerqué,t.  II, 
f"  132  V".) 

Et  si  fondeement  plouroit  que...  (Christ. 
DE  Pis.,  Cité,  Ars.  2686, 1»  HO».) 

Les  gens  granz  et  petiz  plouroient  si  pi- 
teusement et  si  fondement,  comme  s'ilz 
veissent  porter  en  terre  leurs  meilleurs 
amis.  (Journ.  d'un  Bourgeois  de  Paru, 
p.  236,  Tuetey.) 

Et  en  le  plorant  si  fondement,  chascuu 
jettoit  son  œii  au  murtrier  .lehan  Poliroi;. 
(Cl.  Haton,  iVcm.,I,  324,  Rourquelot.) 

Cf.  Fondamment. 

FONDEFiEis,  V.  a.,  penvcrsor  de  fond 
en  comble  : 

Mais  il  (le  bastillon)  fut  enversé  en 
bas,  abaitu  par  terre,  en  terre,  en  fons 
fondefié  et  porté  jus  par  main  robuste. 
(J.  MoLlNET,  Chron.,  ch.  x,  Buchon.) 

FONDEFi.E,  fondeffle,  fomlelfe,  fundejU, 
fondiefle  ,  fondifle  ,  fondreffle,  fondouflc  , 
fondufle,  fendofle,  fandofle,  s.  f.,  fronde  ; 
instrument  propre  i  lancer  d'énormes 
pierres  ;  «  arc  de  douze  ou  quinze  pieds 
de  long,  d'où  partaient  des  javelots  de 
cimi  ;i  six  pieds,  »  comme  l'explique 
Fauchet  {Orig.,  p.  120)  ;  sorte  de  canon  ;ï 
deux  bouches  ou  jumelles  ;  selon  les  ex- 
pressions du.  Estienne  (Precetlence  du 
langage  français)  «  machine  de  guerre 
servant  à  faire  batterie  •  ;  souvent  le  pro- 
jectile lui-môme  : 

Et  fondiefles  as  mains  et  kaillans  poar  siervir. 
(Cher,  au  cyi/ne,  8690,  Reifl.) 

El  payen  leur  giolloient  fondiflrs  et  quariaus. 
(«.,  9048.) 

El  ly  roys  des  Taffors  va  se  genl  amenant 
Oui  de  fondiiflrs  vont  les  pajens  destraignan'. 
(«.,  2(1.^9.»,  I 

Kl  jcleol  de  /ondte/les  et  de  grans  c.aillaus  bis. 
(tes  Chelifs,  liichel.  lî.'iSS,  P'.r.)'.) 
Dont  veissies  ribans  d'assaillir  aalis. 
Et  jeter  ans  fondu/les  ces  grans  caillaus  massî*. 
(Chans.  d'Ant.,  vi.  9X0,  P.  Paris) 
l.ors  fu  l'assau»  leconraenries 
Des  /ondef/te.s  et  des  caillaus. 

(Ilenart  le  nouiicl,  4001,  Méon.) 


S6 


FON 


FON 


FON 


Eulre  l'une  compaignie  et  l'autre  coni- 
paigDÏe  estoit  une  espnsse  aussi  que  le 
fîiet  d'uue  piere  c'uue  fondefle  pete.  {De 
saint  Brandainm  le  moine,  p.  86.  Jubinal.) 

Couimcm-i'TLMil  a  assalir  la  vile  de  ja- 
veloz  et  de  foudes  et  fandofles.  (Chron.  de 
S.-Den.,  ii.s.  Sle-Gen.,  f»  lOf.)  P.  Pans, 
fondoufles. 

Faisoit  aprcudro  toutes  les  manières  et 
usages  de  bataille,  si  con  salir,  courre, 
Doer,  pierre  gieter  a  le  main  et  le  fondiefle. 
{U  Ars  d'Amour,  II,  3S8,  Petit.) 

Funda,  fundefli.  (Gloss.  de  iiMe,Scheler.) 

Furent  faiz  plusieurs  fondref/les,  bri- 
coles et  escheles.  (Moxstrelkt,  Citron., 
I,  29,  Soc.  de  ru.  de  Fr.) 

Ils  usoient  aussi  des  espringardes,  qui 
estoient  instruments  volans  cûninic  fon- 
delfes  ou  frondes.  (Fahcuet,  Orig.  des 
Cheval.,  arm.  et  héros,  II,  1,  éd.  1611.) 

Les  fondelfes  lascUoientaussi  des  pierres, 
ainsi  que  les  frondes  a  main.  (ID.,  «6.) 

—  La  corde  de  la  fronde,  courroie  en 
général  : 

Iteo  li  >oo  Tilaia  repronricr, 
La  fendojlf  dont  il  cbeo^la 
Le  caTeslre  que  il  t'embla. 

(Uir.  Je  SI  Kloi,  p.  83.  Peigné.) 

Entre  lei  boissons  trouveras 
Che  qne  ta  caers  parfont  macbié 
D'une  fendo/lc  entrait  lalé. 
Pesloie,  preo  le  tine  cbose. 

(;a.) 

FO.VDEFLER,  (roudejler,  fendesfler, 
Terbe. 

—  Nentr.,  lancer  des  pierres  avec  une 
fronde  ou  avec  une  machine  de  guerre, 
jouer  de  la  fronde  : 

Li  mescreaut  commandèrent  a  ruer 
pierrez  et  a  fondefler  et  a  traire  saieles  et 
quarriaux.  (Cont.  de  G.  de  'yi/r.ch.  xxviit, 
var.,  Ilist.  des  crois.)  .\utre  \u.v.,fronJeller. 

Et  en  cheminant  et  alant  ilz  fondefloient 
et  abatoicnt  ainsi  connue  une  teuipeste 
maisons  d'avocas  et  de  procureurs. 
(Froiss.,  Chron.,  Richel.  2660,   f"  US  r°.) 

—  Act.,  lancer  avec  une  machine  de 
guerre  ; 

Et  lee  eogiens  ;iarair  et  aprester 
Et  miogooniaus  grans  perrons  fonde/ter. 
(Ut  Luk.,  Iticbel.   1988,  f»  193  »°.) 

—  Assaillir  à  coups  de  fronde  : 

A  chascooe  des  flecbes  ot  x  cordes  poignas, 
Oa  fondrffle»!  les  Tors  la  dedens  par  esclas. 
(Conq.  de  Jcrui.,  1676,  Hippcan.) 

—  A  fondeflant,  avec  la  rapidité  du 
trait  lancé  par  la  fronde  : 

Si  sont  en  Espuiîne  les  rivières  trop  pé- 
rilleuses ijui  vienuent  affendesflant  par 
pluyes  et  lavaces  .«i  abondainincut  que... 
(Fhoiss.,  Chron.,  XI,  423,  Kerv.)  Lu  ver- 
sion de  Bre.sliiu    porte  :  Dévalant  en  bas. 

FONDEFi.Eun,  -  de/Peur,  fondiblaour, 
s.  m.,  soldat  armé  d'une  fronde  : 

FonJiHao'ir  sont  cil  qal  ruent 
Par  futsiaus  pierres  dont  il  tneat. 
(J.  BE  PkioKAT,  Lit.  de  regece,  Richel.  160i, 
f  W.) 

Li  fonde/leur  d'Ysracl  li-ur  vindrent  a 
rencontre,  si  lesocistrent.  (Udi.\rt,  Bible, 
Nomb.,  XXX,  ins.  Sli'-lien.) 


Lvi  fondeffleurs  issirent  de  lu  cité  contre 
ceulx  qui  tiroient  Achior.(FossETlER,Cro». 
Marg.,  ms.  Brux.  10510,  f"  131  vo.) 

1.  FoxDEis,  -  dis, /"îirt.,  adj.,  de  fonte, 
fondu  : 

Il  firent  un  vccl  en  Oreb  ,  e  aurerent 
chose  fundice.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
CV,  18,  .Michel.) 

Dens  enfans  Je  fin  or  fais  en  molle  fondis. 
(.Rom.  i'Ali.r.,  ap.  Barlscb.  Chrest..  col.  178, 

3"  éd.) 

Le  pié  estuet  refaire  de  nnef,  trop  est  malmis. 
Voire,  dist  li  orfèvres,  j'en  ferai  .i.  fondis. 
Se  Tos  or  me  baillies,  icis  ert  avoec  mis. 

(Ilclias,  Richel.  12558.  P  13'>.) 
Nus  ne  doit  faire  patrenostres  de  fil, 
ains  les  doit  faire  fondeisses  et  tornees  a 
tour,  bones  et  grosses,  seloac  ce  que  les 
patrenostres  sont  praus.  (Est.  Boil.,  Liv, 
des  inest.,  i"  p.,  xliii,  6,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Qoar  por  ce  qu'il  estoit  d'avoir  trop  covoitis 
Li  Turc  li  Osent  mflro  par  la  bocho  enz  ou  pis 
Et  par  dedens  le  cors  or  boillant  et  fondis. 
(Jacot  de  Korest,  ap.  J.  de  Tuim,  Yst.  de  Jnlius 

César,  p.  ti,  note,  Settegast.) 

Vous  avespecié  a  nostre  Seigneur  vostre 
Dieu,  et  fait  un  veel  fondeis.  (Guiaut, 
Bible,  Deut.,  m,  ms.  Ste-Gen.) 

Et  ûst  une  ymage  fondisse. 
(G.  M.ictt.,  Poés.,  Richel,  9221,  f  19-1''.) 
Ils  tentèrent  Dieu,  s'esloingniereut  de 
luy,  et  se  retirèrent  de  sa  cognoissance, 
firent  et  mirent  sus  ydoles  et  veaux  fondis, 
les  esleverent  eumy  le  désert  pour  sa- 
crifier. (G.  Chastell.,  Chron.,  V,  296, 
Kerv.) 

Couleuvrines  fondisses  ,  flèches.  (1496, 
Arch.  mun.  Compiègue,  CC  3à.) 

—  Terme  de  cuisine  : 

Et  les  entremets  furent  de  lus  et  de  bro- 
chets fondis.  {Hécils  d'un  Bourg,  de  Valen- 
ciennes,  p.  57,  Kervyu.) 

2.  FONDEIS,-  dis,  funde>js,s.  ni.,  action 
de  se  précipiter,  combat,  mêlée  : 

Si  jr  cast  un  grand  fondis  : 
Adonc  commence  le  chapplis 
Si  grant,  si  fort  et  si  byileni. 
Do  bonnes  baicbes  et  d'espees. 
Car  leurs  lances  eurent  gectees. 

(G.  de  !a  ISigni-,  f"  55'',  ap.  Ste-Pal.) 

—  Maison  en  ruine,  masure  : 

l'undeys ,  domus  ruinose  et  derute. 
(1291,  Arch.  SI  llilaire.  Bourg,  ap.  La- 
laniie,  Gloss.du  pal.poilevi.,^.  136.) 

A  Jehan  Basourdi,  pour  toute  la  pierre 
que  la  ville  a  fuit  et  fera  traire  en  ses /bn- 
deiz  a  Hoicbecorbou.  (1339,  Compt.  mun. 
de  Tours,  p.  126,  Delaville.) 

Guillaume  de  Signy  escuier,.,,  et  plu- 
seurs  autres  s'en  alereut  es  fondeiz  quérir 
les  joviaux  dudil  Guillaume,  qui  estoit  ou 
panturuge  desdiz  fondeiz.  (1380,  Arch.  JJ 
118,  pièce  263.) 

Fondis,  masures.  (1454,  Dêclar,  au  prieur 
de  S.  Thibault,  Arch.  Vienne.) 

Fondis  ou  mazery.  (1481,  .Nieuil,  ras.  du 
Poitou,  ap.  Lalanne,  Gloss.  du  pat.poitev., 
;   p.  136.) 
I  Auss;  je  y  vl  faconde  rethoriqne 

Qui  volnnliers  oioyt  dame  musique 
SI  bien  chantant  que  d'ung  petit  fondiz 
Nous  pensions  estre  en  ung  paradis. 
(J.  BoiciiET,  Ep.  fam.,   I"  p.,  \x\iiii,  éd.  15i5.) 


Bail  a  rente  d'un  fondis,  grange  ou  ma- 
sure. (1575,  Enq.,  S.  Cyprien,  liasse  22, 
Arch.  Vienne.) 

Vendée,  Deux-Sèvres,  fondis,  s.  m.  pi., 
bâtiments  tombés  en  ruine,  masures. 
Cf.  FoNDom. 
FONDEL,  frandeljS.  m.,  fronde: 

l'ne  pierre  a  enz  el  fonde!  posé. 
(Les  Loh.,  Richel.  1582,  ap.  Vielor,  Handsckr. 

der  Geste  des  Loh.,  p.  106.) 
Cenix  dedens  lor  gettoient  et  vive  cendre  et  chaos. 
Et  a  bras  estendus  grosses  pierres  poignaus. 
Et  li  plusours  a  peli  et  li  autre  a  fondaus. 
(Vœur  du  Paon,  ms.  Brui.  11191,  f  21  V.) 
Li  plusenrs  an  palon  et  li  autre  ans  fondaus. 
(/«.,  Richel.  1554,  f  19  r».) 

Quand  David  le  vit  approucher  si  print 
une  de  ses  pierres  et  la  mist  en  son  fran- 
del  et  la  gecta  de  telle  vertu  qu'il  l'assist 
au  front  de  Gollias.  (Hist.  de  l'anc.  test, 
f"  97°,  impr.  Maz.) 

FONDELFE,  VOlr  FONDEFLE. 

FONDELMENT,  adv.,  abondamment  : 
Ne  fîna  onques  de  plovoir  si  très  fondel- 
ment  que  riens  ne  se  pooil   garantir  hors 
des  mesons.  (G.  de  Tyr,  xxi,  2i,  Hist.  des 
crois.) 

1.  FONDEMENT,  fund.,  S.  m.,  action  de 
fonder,  fondation  : 

Que  vos  ne  meteiz  ne  ne  faceiz  mettre 
contredit  ne  empescliement  ou  fondement 
de  l'abaie  que  nous  entendons  a  commen- 
cer. (1273,  Lett.  d'Aeliz  C""  de  Biais, 
Marmout.,  ArcU.  lud.-et-Loire.) 

L'abbé  et  le  couvent  de  Preaus  tienent 
le  fundement  de  lour  abbeie  de  don  Hun- 
frei  de  Vielles.  {Cari,  de  Preau,  ("  89  v, 
Arch.  Eure.) 

Laquele  (vavassourie)  il  avoient  et  pour- 
soieut  du  fondement  de  lour  eglize.  (Ch.  de 
1318,  S.  Evroult,  Arch.  Orne.) 

Que  ledit  mouslier  est  de  fondement 
royal.  (1320,  Arch.  JJ  60,  f»  19  v.) 

Pour  paier  finance  du  fundement  d'une 
chapelle  par  li  fundee.  (1343,  Arch.  JJ  76, 
f»  173  V.) 

Devant  l'ostel  a  certaines  places  et  fon- 
deniens  de  maisons.  (1431,  Denombr.  du 
baill.  de  Constentiu,  Arch.  P  304,  f  200  r».) 

—  Fonds  de  terre  ; 

Nous  vendirent. ..la  meyeté  d'un  boyes... 
tant  le  fondement  que  les  coyelletes  et  les 
expleiz  lu  dite  colleyte.  (1301,  Acq.,  Fon- 
levr.,  -Mespied,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

—  Action  de  s'enfoncer  : 

Ains  estoit  ainsi  que  la  tour  avoit  prins 
son  fondement  quant  elle  fut  faite,  et  avoit 
delaissié  le  pan  du  mur.  (Wavrin,  An- 
chienn.  Chron.  d'Englet.,  11,  130,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

—  Gonflement  : 

Fondement,  conllacio,  onis,  ou  soufle- 
menl.  {Gloss.  yall.-lal.,  Richel.  1.  7684, 
f»  85  v».) 

2.  FONDEMENT,  Voir  FONDEKMBNT. 

1.  FONDEon,  -  eeur,  -  eur,  -  aour,  - 
aieur,  s.  m.,  soldat  armé  d'une  fronde  : 


FON 


FON 


FON 


37 


Kl  esl  bien  chose  anctorisu? 
Que  li  fimdaouT  profitié 
Ont  a  loar  ost  as  guerres  pleiones. 
(J.  DE  Pbiobat,  l.iv.  de  Vegeer.  Uichel.  in»i. 

Anbaleslierz,  fondeeurs.  (Cron.  Godefi: 
de  Buill.,  Vat.  Chr.  137,  ('  397=.) 

Et  dressa  en  assez  peu  de  temps  un 
chasteau  dessus  a  prant  peine  et  a  grant 
travail  que  il  leur  convint  souffrir  pour  les 
archiers  et  les  arbalestriers  et  les  fondeurs 
de  ceulx  dedens  qui  tiroient  et  fondoient 
seurement.  (Grand.  Cron.  de  France. 
l'Istoire  du  gros  roys  Loys,  xi,   P.  Paris.) 

Vespasien  eut  envoyé  sur  eulx  les 
traveurs  et  les  fondaieurs.  (Ancienn.  des 
Juifs,  .\tb.  5083,  1»  257'.) 

2.  FOXDEOR,  -  eenr,  -  oor,  -  or,  -  our, 
-  ur,-eur,fonz.,  fund.,found.,s.  m.,  fon- 
dateur : 

Son  père,  pur  la  sue  amor. 
De  une  abbei  estoit  fundnr. 
{Cmtin.  du  Brut  de  Ilarc,  Michel.  Chron.  angh- 
norm.,  I.  113.) 

Nous  célébrerons  et  ferons  sollepnenient 
Tostre  anniversaire  ausi  comme  d'un  de 
nos  fondours  de  nostre  abie.  (12SS-1262, 
Coll.  de  Lorr.,  261,  n"  126,  Richel.) 

Le  pape  Urbain  quart,  fondeur  de  la 
dicte  eelise.  (1262,  Chart.  de  la  collég.  de 
St  Crb;  p.  231,  Lalore.) 

Quant  il  dut  les  murs  maçonner 
De  Thcbes,  dont  il  fu  fondicfres. 
(Rose.  Richel.  1573,  f»  iG^;  éd.  Méon,ll)91i.) 
....  Fondiere. 

Ui..  éd.  Lanl.  de  Dam.,  20357.) 
Cil  qui  estoit..  nobles /biiderres  d'églises. 
(Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  l?"-.) 

Que  les  anceisors  du  dit  Jeheu  avoienl 
esté  fondoors  en  partie  de  la  meson  as  diz 
religieus.  (1293,  Lett.  du  vie.  de  Pont  Au- 
demer,  S.  Evroult,  Arch.  Orne.) 

Duquel  leu  nos  volons  cstre  fondeor  e 
patrons.  (1297,  Test,  de  Hugues  le  Brun, 
Arcb.  i  407,  pièce  6.) 

Comme  eux  aient  pooté  et  liberté  d'a- 
querre  par  tous  les  fies  de  lors  fondors  et 
par  toute  lor  terre,  et  de  ce  ont  ussé  et 
esplecté  des  le  temps  de  leur  fondement. 
(CA.  lat.  du  XII*  s.  trad.  en  fr.  au  xiii", 
<;art.  de  Preseigné,  ms.  du  Maus.) 

pue  les  personnes  des  dictes  églises 
[irient  diligemment  pour  les  diz  roys 
comme  pour  leurs  fondeur  s.  (Chr  on.  dei.- 
Den.,  Richel.  2813,  1°  427*.) 

Le  bos  fu  donné  a  nostre  dite  meson 
Dieu  a  la  fondation  d'icelle  de  Mons.  S. 
Lots  nostre  glorieux /ondeur.  (1317,  Arcb. 
Seme-et-Oise,  A  1434.) 

Privilèges  que  il  avoient  de  la  fundaoion 
de  leur  dite  maison  de  glorieus  fundeeur 
Mons.  saint  Loys.  (1322,  Arch.  JJ  61, 
f  '  33  r°.)  Plus  bas,  fondeeur. 

Par  tiltre  de  leurs  fondeeurs.  (1326,  Cart. 
de  Préaux,  f"  174  r°,  Arch.  Eure.) 

Jehan  de  Sainte  Audegonde,/'o)uierres  de 
le  Chartrouse.  [Pièce  de  1330,  Mém.  des 
Ant.  de  Morinie,  XV,  88.) 

Solom  le  porport  de  la  chartre  \oT  fun- 

dour  avaunt  dit.   (Lell.   d'Ed.    II,    coll. 

Brequigny,  IV,  f»  47  r",  Richel.) 

...  Li  fondierres 
De  sainte  Eglise  Jhesucris. 

{Fatl.  d-Or..  Ars.  5069,  f  tOi'.) 
E  fu   leur  primes  fundour  (des    frères 
mmeurs).  {Chron.  d'Anal.,  ms.  Barberini, 


Seyn  Dominik  le  fundur  des  frères  pre- 
cheours.  (Ih.,  f'  54  v".) 

En  mesme.s  les  lieux  faitz  par  les  foun- 
dours.  (1343,  Lett.  d'Ed.  III,  Avesbury, 
p.  112.) 

Prient  pour  lesditz  rovs  comme  pour 
lours  foundeours.  (24  oct.'  1360,  Traité  de 
Bretigni,  Liv.  des  Bouill.,  XI,  Arch.  mun. 
Bordeaux.) 

Que  la  volunté  raisonnable  du  testateur 
ou  fondeur  d'aucun  benetice  est  a  tenir. 
(Orksme,  Politiq.,  f»  118»,  éd.  1489.) 

Delà  eglize  fut  le  premier  /'onïeor  Charle 
Maigne.  (1389,  Cart.  apparten.  d  M.  de 
Dampierre.) 

Ne  scez  ta  que  Romme  nommée 
Fnst  de  son  fondeur  Roronlas  ? 

(E.  Deschamps  Poés.,  Richel.  SIC,  f  530'.) 

Les  fondeurs  de  ladicte  estude  furent 
celluy  Alcun,  Kabanes  qui  fu  disciple  de 
Bedes,  et  Clodes,  et  Jehan  l'Escot.  (Crist. 
dePiz.,  Charles  V,  3*  p.,  th.  13,  Michaud.) 

Pour  la  grant  et  singulière  amour  et 
devocion  que  nous  avons  eue  et  avons 
envers  noz  bien  amez  les  prieur  et  cou- 
vent des  religieux  Olestins  de  Nostre 
Dame  de  Paris,  et  a  leur  esglise,  dont  fut 
/ondeî/rnostretreschierseigneur  et  père.... 
(6  juillet  1403,  Arch.  S  3743,  pièce  40.) 

Fondeurs,  protecteurs  et  gardes  de 
nostre  evesché  et  église  de  Sainct  Brieu. 
{Aveu  de  1472,  Ane.  évêch.  de  Bret.,  1, 380.) 

Lesdis  religieux  sont  tenuz  faire  prières 
et  oraisons  pour  leurs  fondeurs.  {Us.  et. 
coût,  des  for.  de  Norm.,  f  6S^  Arch.  S.- 
Inf.) 

Cadmus,  rov  et  fondeur  de  Thebes. 
(B0CC.4CE,  Nobles  malh.,  I,  v,  f»  S  v",  éd. 
1515.) 

—  Fém.,  fonderesse,  fondaresse,  fon- 
dresse,  fondatrice  : 

Lekele  capelerie  devant  dite  je  nomme 
comme  fondresse  et  por  che  k'il  apere  ke  le 
première  donnisons  en  soit  raoie.  {Charte 
de  1277,  Moreau  201,  1°  118  v»,  Richel.) 

Si  voel  jou  comme  fonderesse  de  le  mai- 
son ke...  (1290,  Chartes  d'Aire  en  Artois, 
Wailly,  Bibl.  de  l'Ec.  des  ch.,  XXXI,  276.) 
La  a  abbesse,  et  mainte  suer 
D»  Cisteaui.  qui  est  ordre  grise. 
Et  qui  lui  rendent  digne  service, 
Chascun  jour,  comme  fonderesse 
Du  lien,  dame  et  deffenderesse. 

(E.  DE^CB*M1■S,  Poés..  Richel.  8i0,  f»  SSQ*.) 

Fondaresse.  (xv°  s.,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Dido..  première  fonderesse  et  royne  de 
Carthage.  (BocciCE,  Nobles  malh.,  V,  16, 
f>  130  r°,  éd.  1515.) 

3.  FONDEOR,-  deeur,-  diour,fun.,  s.  m., 
creuset  destiné  à  la  fonte  : 

.1.  d.  entre  deehié  du  marc  et  despens, 
et  cherbon,  et  fundeeur,  et  crusous,  (Acte 
sans  date,  reg.  de  Ph.  le  hardi,  Arch.  J 
1034,  pièce  28.) 

Ou  pesereit,  ou  trabuchereit  auconne 
monnee,  quelle  que  ly  monnee  soit,  por 
porter  ou  billion,  ou  en  la  monnee,  ou 
fondiour,  ou  fornaisse.  (1420,  Arch.  Frib., 
l"  Coll.  de  lois,  n°  293-294,  f»  86-87.) 

FONDER,  funder,  verbe. 
—  Act.,  jeter,  lancer  : 

Lors  veissies  pieres  fonder 

Et  assaillir  mult  aigrement. 

{Gaumin,  290i;.  Hippeati.l 


Autres  fondoient  pierres,  autres  treoient 
saettes.  {Cron.  Godefr.  de  liouill.,  'Vat. 
Chr.  737,  f"  397''.) 

—  Répandre  : 

Del  revenir  meteot  lor  termes, 
.\1  départir  fondèrent  lerrnes. 

(.S.  Brandan,  Ars.  339n,  T  103'.) 

—  Combler  : 

De  si  as  murs  de  Tir  voln  le  mer  fonder. 
Si  qu'il  poront  de  près  asalir  et  gieler. 
(Roam.  d'Alix..  P  \V,^,  Michelanl.) 

—  Neutr.,  être  détruit  : 

Loingde  Jérusalem  enlor  .XXX.  jornee.s, 
sont  les  .V.  cites  qui  fondèrent  por  le  pe- 
chié  contre  nature.  (BnuN.  Lat.,  Très., 
p.  155,  Chabaille.) 

—  Fondé,  part,  passé,  bien  instruit,  sa- 
vant : 

De  letres  sases  et  fonde:, 
A  .\thenes  tenoit  escole. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Naples.  f»  1^) 
Des  arts  ert  bien  fondes. 

(Boum.  d'MLr.,  1"  S*".  Michelant.) 

A  son  hosteil  .1.  clerc  avoit 
Que  nus  bons  millor  ne  savoit. 
Mull  estoit  bien  fondez  des  ars. 

{Florimont,  Richel.  792,  f  9''.) 

Henri  ont  a  nnn  le  pnisoé, 
Ki  de  clergie  fu  fundé. 
{Continuation  du  Brut  de    Wace,   Michel,    Chron , 
anglo-norm.,  I,  93.) 

Moult  estoit  bons  clers  et  fondez  de 
haute  clergie.  (.4re!t)-,  Richel.  337,  f»  9>.) 

Sachiez  que  de  tous  biens  est  si  sage  et  fondée. 
{Berle,  2830,  Scheler.) 

11...  fut  envoie  a  Napples  a  l'estude  ou  il 
fut  fondez  parfaictement  en  logique  et  en 
nature.  {Contin.  anonyme  de  la  Chronique 
de  Jean  de  S  -Victor,  Recueil  des  historiens 
de  France,  t.  XXI,  p.  631,  note.) 

Car  avec  tout  ce  qn'il  est  ainsi  fondez. 
C'est  li  mains  covoiteai  qui  soit  en    c.  citez. 
C'est  tout  li  plus  courtois  qui  pnist  estrc  trouvez. 
(CoT.,  B.  du  Guesclin,  1  ii:i3,  Charrière.) 

—  Pourvu,  muni  : 

Et  feussent  les  douze  chanoines  fondez 
chascun  de  deux  cens  livres  parisis,  lesdiz 
chappellains  de  cent,  et  les  clers  de  cin- 
quante. (MoNSTREL.,  Chron.,  I,  ccxxxii, 
Soc.  de  l'Hist.  de  Fr.) 

—  Fondé  de  pouvoirs  : 

Nostre  seigneurie  roy  envola  au  roy  d'A- 
lamaigne,  qui  ja  estoit  allies  et  aus  autres 
d'entour  lui  ses  messages,  c'est  a  savoir  li 
evesque  de  Belehem  et  le  priour  des  frères 
precheours  de  Paris,  les  quiez  orent  petite 
odience,  pour  ce  qu'il  n  alerent  pas  bien 
fondez;  mes  après  euls  ala  monseigneur 
Mouche,  qui  ala  si  bien  fondé  et  garni. 
(1297,  Arch.  J  654,  pièce  16.) 

—  Fondu  : 

Car  se  l'amirans  set  que  nous  scions  des  pers, 

Ne  nous  garroit  tous  l'ors  qui  onqnes  fust  fonde,- 

Que  cascuns  ne  fust  ja  pendus  n  afoles. 

(Fierabras,  1920,  A.  P."! 

La  estoit  Terragans  et  .\polins  levés. 
Et  Margos,  et  Jupins.Pl  des  autres  asses  ; 
Du  plus  lin  or  d'.\rrabe  estoit  cascuns  fondes. 
Ub.,  3158.1 
Fusilis,/'«n(iBS.(G(o.<;.s.(/«DoMai,  Escallicr.) 


«8 


FON 


FON 


FON 


FONDEnKssE,  atlj.  f.,  ciù  il  y  a  Jes  fon- 
deurs, en  parlant  d'une  rue  : 

Le  rue  fondcresse  (i  S.-Queiilin).  (1295, 
Arch.  niun.  SlQuentiu,  I.  1,  piùce  18.) 

FONDEuiŒ,  -  dure,  s.  t.,  action  de 
fondre,  fonte  : 

Li  sieçe?  de?  lavoiiersefloiPDl  ousi  d'une 
meisnie?  entaillenre  i>l  d'une  fondeure  et 
d'une  prandeur.  (Guiabt.  Bible,  Trois,  liv. 
des  Rois,  SIX,  nis.  Sle-Gen.l 

Li  siepe  des  lavoirs  estoient  d'une 
mesme  enlaillurc  et  d'une  fondure.  {lit., ib.. 
Mai.  538,  t'  H»"-.) 

Entre  ces  fondures  de  plong  v  avoit  uns 
merveilleux  crand  nombre  ù'auberjons 
contrefeils.  (G.  ("hastell.,  Cftroii.  des  D. 
de  Bourg..  111,  100,  Huchon.) 

Les  lavoirs  estoient  tous  d'une  mesme 
fondure  et  d'nng  grandeur.  (Fossktier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Bnix.  10511,  V,  1,6.) 

On  dit  que  la  fondure  d'nu  canon  a  esté 
faillie,  fxv*  s.,  Lille,  ap.  La   Fons.    Gloss. 
nu.,  Bibl.  Amiens.) 
Tbibaclt. 
Il  nous  tandroit  doncqnes  reToDiIre 
D'one  matière  nioolt  allaitée. 

JtSXf.ITF. 

Rien,  rien,  mais  de  belle  fonâurf  : 
Snr  Ions  les  anllres  c'psl  le  père. 
(Farrr  des  femmes.  Ane.  Th.  fr.,  I,  ''.  < 

FONDIBLAOUR,  VOir  FONDEFI.EUK. 

FONDiBULATEUR,  S.  m.,  soldat  amié 
d'une  fronde  : 

Les  Marsions  estoient  fournis  de  fondibu- 
lateurs  et  de  artilliers.  (Orose,  vol.  II, 
f»  108",  .^'d.  1491.) 

Faire  faire  grosses  et  haultes  tours  de 
bovs  arssi  baultcs  que  les  murailles  de  la 
vilfe  pour  mettre  arcliiers  et  fondibtilateiirs 
qui  fzetloient  sur  ceux  de  la  ville.  {Ib., 
S"  113'.) 

FOXDIEFI.E,   voir  FONDEFLE. 

roxDiGUE,  voir  Foxdique. 
roNDioLR,  voir  FOiNheor. 

FONDiQUE,  fondigue,  fonteque,  s.  m.  et 
t.,  magasin,  donane,  marché: 

Et  en  icellui  fondique  de  Nerbonne 
fusmes  nous  hyuberfiez  nous  tous  pèlerins. 
(D'AsGLUBE,    Voy.  d  Jerui.,  p.   78,  A.  T.) 

Item,  y  a  pluisieurs  marchans  cristiens 
dcdens  la  ville  qui  la  demeurent,  en  espe- 
cial  Veuissiens,  Cenevois  et  Catelans,  qui 
y  ont  leurs  fonteques.  (Ghill.  de  Lan.nov, 
Voy.  el  ambass.,  p.  109,  Polvio.) 

Tous  marchands  qui  y  arrivent  avec 
marchandises,  les  portent  toutes,  quand 
ils  les  font  descharger,  en  une  fondique 
qu'on  nomme  en  plusieurs  lieux  dfouanne. 
(Lemaçon,  Trad.  de  Boccace,  8*  jour.. 
10*  nouv.,  éd.  1737.) 

Il  dit  que  de  son  temps  elle  (Gien-sur- 
Loire)  esloit  le  fondique  et  magazin  des 
Chartrains.  (Favin,  Th.  d'honn.,  1,  333,  an. 
Sle-Pal.) 

Lesquels  au  milieu  de  leur  ville  ont  fon- 
digue et  place  de  trafic,  ou  avec  parjure- 
mens  trompent  les  uns  les  autres.  (Saliat, 
Hérodote,  I,  éd.  1586.) 

Il  y  a  (les  bazars  et  fondiques  destinez 
pour  les  inari'liands  de  drap  de  soye,  de 
laine,  caniolol?  et  toiles  de  collon.  (Koi/ao. 
dus.  de  YiUnmont,  p.  Sfi6,  éd.  1598  ) 


L'homme  se  plaint  de  son  cerveau  de  ce 
qui  lui  envoie  tant  de  defluxions,  fondique 
de  toutes  les  maladies   plus  dangereuses. 
(Charr.,  Sag.,  1.  3,  c.  39.) 
Et  fait  qne  la  Terlii  soit  Tice  détestable 
Et  le  Tice  Terln,  et  la  cour  nn  cstable. 
Un  retraict  des  ahos,  des  dissolutions. 
I.e  fnmier  de  lori-noil.  de  nos  mnn5  le  fondigue. 
L'abisme  des  thrcsors  de  la  France  prodigne. 
(.Le  Cabinet  du  roij  de  Fr.,  p.  .-îOo,  éd.  1581.) 

FOXDis,  voir  FOXDEIS. 

FONDiTEun,  s.  m.,  frondeur  : 
Les  fonditeurs  qui  geclent   des   fondes. 
(Ftai;e  Vegece,  I,  20.) 

.lelteurs  de  pierres  par  la  fonde,  parti- 
culièrement nommes  fonditeurs. (GmLL.  nu 
Choul,  Disc,  sur  la  Castrametation,  p.  13, 
éd.  1581.) 

FONDOiER,  -  eier,  -  fund.,  v.  n.,  lancer 
des  pierres  avec  une  fronde  ou  une  ma- 
chine de  guerre  : 

Fait  traire  a  eas  e  frtndeier 
E  trenchanz  gateloz  lancier. 
(Be.\.,  d.  de  yorm.,  Il,  Sfi6.;,  Michel. > 

FONDOin,  S.  m.,  elTondremenl  ; 

Est  la  douairière  tenue  d'entretenir  les 
biens  et  héritages  sur  lesquels  ledit  douaire 
est  affecté  de  toutes  charges,  censés,  rentes 
et  réfections  nécessaires,  sauf  de  vilain 
fondoir.  {Cotit.  d'Espinal,  u,  14,  Nouv. 
Coût,  gén.,  11,  1130.) 

Une  vefve  femme  qui  a  son  douaire  en  la 
moitié  des  héritages  qu'elle  tient  en  douaire, 
de  couverture,  pel  et  torche,  et  non  de  vi- 
lain fondoir,  si  doncques  n'est  qu'il  appert 
que  par  sa  faute  le  dit  fondoir  fust  venu 
es  mains  de  laquelle  douairière,  les  héri- 
tiers doivent  mettre  en  bon  estât  ce  qui 
dépend  de  son  douaire.  (Coût,  de  S.  Mihiel, 
Xouv.  Coût,  gén..  Il,  1047^) 

Hz  seroieul  tenuz  de  maintenir  et  entre- 
tenir ladite  halle  tant  de  couvertures  el 
aultres  ouvraiges  y  nécessaires,  inesmes,  si 
par  vilain  fondoirs  ou  aultrement,  en  ma- 
nière que  ce  soit  elle  tomboit,  la  faire  re- 
dresser a  leurs  dépens,  (loio,  Permiss.  par 
Touss.  Hocedij,  év.  de  Toul.de  con.^truire  des 
haltes,  Arch.  Vosges,  (.liapitre  de  Toul, 
cart.  G.) 

1.  FONDOiRE,  S.  f.,  fond,  crcux,  vallée  : 

Sept  mencauldces  de  terre  ahanables 
seans  vers  les  fondoires  qui  appartiennent 
aux  grands  chartriers  deCambray.  [Déclar. 
des  fiefs  de  l'église  de  Cambray,  ap.  Duc, 
Fonda.) 

2.  FONDOIRE,  -  onere,  s.  f.,  fonderie, 
fonte  : 

.\  esté  trouvé  en  la  fondoire  de  la  dicte 
nionnoie.  (Juin  1396,  Inrent.  de  meubl.  de 
la  mairie  de  Dijon,  Arch.  Coli'-il'Or.) 

Poflr  la  voicture  d'avoir  fait  nieuer  tout 
le  pion  dessus  dit  au  poys  pour  le  peser  a 
la  fondouere,  pour  le  fondre  et  giler  en 
table,  le  ramener  a  la  dicte  fondotiere  ou 
dit  poys  pour  en  repeser  pour  eu  savoir  le 
dechiet.  [Conipt.  de  Girart  Goussart.  1400- 
1412,  Forteresse,  i,u,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Une  vieille  tour  de  Dijon  s'appelle  la 
tonr  Fondoire.  Il  y  avait  aussi  la  porte 
Fondoire.  (I37C,  Papier  des  feux  de  tu  ville 
de  Dijon,  Arch.  Cùte-d'Or,  B  11871.) 

3.  FONDoïKi;,  fondouere,  ».  (.,  fronde: 


Sa  panesliere  a  son  coslé. 
On  il  ans  cbans  porloit  son  pain. 
Et  sa  fondouere  en  sa  main. 
(Geoff..    .vu.  Estaz   du    monde,    Uichel.     ISifi 

F0ND0I.SON,  S.  f.,  action  de  répandre  : 

Des  lerraes  de  son  cuer  fist  lele  fondoison. 
yCnnq.  rfc  ./(•>!«.,  7023,  Hippeau.^ 

—  Fonte  : 

Restant  a  fondre  de  la  derreuiere  fondoi- 
son. {Comptes  des  mines  de  Jacques  Cœur. 
Arch.  KK  329,  f»  41  r».) 

FONDOOR,  voir  FONDEOR. 
FONDOUFLE,  VOir  FONDEFLK. 

1.  FONDUE,  fundre,  verbe. 

—  Act.,  verser  : 

Li  fondi  seur  ses  plaies  vin  et  huillo 
(Compas,  de  la  s.  escril.,  ms.  .Monmerqué. 
t.  T,  f»  66  V".) 

—  Renverser,  détruire  : 

U  a  destruit  Lions,  ce  m'est  avis, 

Mascon  fondue  et  abaln  Baugi. 

(Garin  le  Loh-,  2°  cbans.,  su,  P.  Paris.) 

Sachiez  qne  a  prant  enviz  retrai 

Ceo  que  jeo'n  trais  et  que  jeo'n  sai. 

Des  abeies,  des  coven/. 

U  tant  aveit  de  saintes  genz. 

Oni  si  vilment  furent  traitées, 

-Vrses,  fundue^  e  bruisees. 

(Ben.,  d.  de  Nonii.,  I,   11-21,  Michel.) 
Aluni  aseeir  lor  chasteaus 
E  prendre  e  fundre  des  plus  beaus. 

(Id.,  ili..  II,  359j.) 

Car  li  amiraus  de  Carta;e 
.1  tout  ars  et  fondul  l'cstage. 

(Florimonl.  Ilichel.  792,  f"  12'.) 
Apres  se  dreça  (l'ours)   encontre  lui  et 
l'enbraça  a  ses  pâtes  devant,  por  fondre  n 
terre.  (Guill.  deTyr,  i,  109,  P.  Paris.) 

Riens  ne  li  pooil  contrester  que  il  ne 
fondist  tout  a  terre.  (Ib.,  1,  17.) 

Et  furent  les  murz  de  lor  cité,  les  forz, 
les  palais,  les  fortresces,  les  messons,  les 
esglises  et  touz  les  autres  edefices  fonduz 
et  trébuchiez  ce  dessus  dessouz.  (Cron. 
Godef.  de  Buili,  Vat.  Chr.  737,  f»  394^) 

De  faire  fondre  et  diruer  de  laditte 
maison  co  que  mestier  y  sera  de  fondre. 
(1366,  Conflrm.  des  priv.  de  Nimes,p.  Ch. 
V,  Pr.  de  m.  de  Nîmes,  II,  293.) 

Que  péril  peust  venir  a  laditte  cité,  se 
icelle  maison  n'estait  fondue.  (Ib.) 

—  Neutr..  s'effondrer,  être  renversé, 
détruit  : 

C'est  grant  merveille  que  no  font 

Ceste  cité  de  chief  en  cbief; 

El  fondra  tonte  par  imia  chief. 

(G.  DE  CoiNCI,  ilir.,   ms.  Soiss.,  P  12''.) 

Fondre  fera  ceste  cité. 

(Id.,  ib..  f»  il'.) 
Sodome  et  Gomorrc  fondirent  en  bisme 
pour  les  péchiez  de   ceulx  qui  dedans  de- 
meurroient.  (Modus  et  Racio,  ms.,  f"  193 r», 
ap.  Sle.-Pal.) 

Si  prendrent  le  chemin  des  marrois  ou 
il  avoit  vieilles  cloyes  pourries  et  quant 
elles  furent  sur  les  cloyes,  les  cloyes 
fondrent  et  elles  cheyrent  en  la  boue  el  eu 
la  fange,  (f.iv.  du  Chev.  de  la  roMr.Richel. 
1190,  f"  48''.)  Ed.  liibl.  l'Iz.,  c.  48,  fondi- 
rent. 


FON 


FOX 


FON 


o!) 


Ciuq  cilez  qui  fondirent  et  fiireutfieries. 
{Traict.  de  Salem.,  cas.  Genève  I65,f«86r».) 

Des  tours  et  murs  qui  fondrent.  (1366, 
iJrd.,  XII,  106.) 

Les  pilliers  sont  en  adventure  Je  fondre 
et  aller  a  ruynes.  (1439,  Répar.  à  la  cath. 
4e  iVoî/o»,  Arch.  Oise,  Chapitre  de  Noyon.) 

—  Fondu,  part,  passé,  détruit,  renversé, 
ilélabré  : 

Valent  les  granz  temples  fondai 
E  les  haaz  porlaas  abataz. 
(Bbx.,  D.  de  yorm.,  II,  31i3,  Michel.') 
I  faurra  réfère  la  charpenterie  des   ber- 
aeriez  qui  sont /bndues  et  clieustes.  (1336, 
Arch.  S  206,  pièce  3a.) 

Car  elle  est  gaslee  (la  maison)  el  fondue 
lonc  temps  y  a.  (1372,  Comptes  de  Biais, 
.4rch.  KK  298-301,  f »  4  v°.) 

Poitou,  Vienne,  Deux-Sèvres,  et  Vendée, 
fondre,  v.  n.,  s'écrouler. 

2.  FONDRE,  V.  a.,  fonder  : 

Pour  la  terre  de  Vitré  qui  estoit  a  Nantes, 
ijui  fut  donnée  a  fondre  les  Jacobins  de 
Nantes.  (1294,  Reconnaiss-,  Morice,  Pr.de 
VH.  deBret.,  I,  1112.) 

.\ntioche  fondi  Antiocbas  li  frans. 
{Florence  de  Rome,  Richel-  nonv.  acq.  i\9i, 

f  1  r°.) 

FONDREE,  s.  f.,  lie  : 

Les  parfumiers  appellent  myrobaianum   ■ 
la  fondree   de   leurs     compositions    (des   j 
•lattes).    (Du   PiNBT,  Pline,   xn,   22,    éd. 
l.->66.)  1 

Les  Grecs  appellent  Magma   la  fondree 
(les  compositions  odorantes.  (Id.,  ib.,  xiii,  I 
2.)  I 

J'entens  par  la  lye  une  certaine  fondree 
(lue  les  olives  rendent.  (Id.,  ib.,  xv,  3.) 

Et  après  que  la  fondree  el  lie  sera  au 
Ions  du  pot  ou  vaisseau.  (Id.,  Dioscoride, 
I.  42,  éd.  1603.) 

Les  olives  sont  composées  de  noyaux 
•  l'huyle,  de  chair  et  de  lie,  qui  est  une 
fondree  araere  qu'elles  rendent.  (LA 
(Mrte,  EpitK.,  éd.  1S71.) 

—  Fig.,  grossièreté  : 

Je  ne  me  veux  arrester  a  monstrer  la 
fondree  etb('slise  de  ce  populas.;(DiiPiNET, 
Pline,  ixix,  i,  éd.  1366.) 

Bourg.,  St-Martin  de  la  .Mer,  fondree, 
goutte  :  t  Boire  une  toute  petite /"ondrfe  » 
Morv.,  Berry,  Vienne,  fondree,  terrain 
humide,  marécageux,  fondrière. 

FONDREFFLE,  VOir  FONDEFLE. 

l'ONORER,  frondrer,  verbe. 

—  Act.,  mettre  au  fond,  enfoncer  : 
Une  de  nal  sens  ne  [vit]  loiniere  ne  clarté 
?ie  plm  qne  s'on  Veust  en  nn  lonnel  fondre. 

{Ooon,  53iti,  A.  P.) 

—  Neutr.,  s'effondrer  : 

Li  mur  de  la  tour  fondroil  droit  parmi 
lieu  et  tout  li  kertel  volèrent  atere.(Àrter, 
ms.  Grenoble  378,  f»  2'.  ) 
Quant  Gai.  voit  fondrer  son  castel.  (Ib.) 
Et  quant  li  enfes  chai  sus  la  terre,  la 
terre  croUa  et  frondra,  tounerre  et  signe 
granl  furent  veu  par  tout  le  monde.  {Hist. 
du  bon  roy  Alix.,  Brit.  Mus.  Reg.  19  D  i, 
{'  4".) 


Cf.  F0.\D11E. 

FONDRESSE,  VOir  FONDEOR. 

FON'DRiL,  S.  m.,  fond,  creux  : 
.v.  verges   en    fondril   de    Bray.   (1316, 
Liv.  pelu,  f">  34'',  Bibl.  Bayeux.) 
.m.  verges  en  fondril  de  la  lande.  (Ib.) 
.III.  verges  en  fondril.  (Ib.) 

FONDRiM.E,  s.  f.,  sédiment  que  forme 
un  bouillon,  une  liqueur  : 

L'eaue  de  vostre  poulaille, c'est  assavoir 
la  plus  clere,  sans  fondrille  ou  trouble 
aucun.  (Ménagier,  II,  3,  Biblioph.  fr.) 

—  Reste  d'impôt  : 

D'autant  que  ce  qui  restoit  a  recevoir 
u'estoit  plus  que  restes  et  fondrilles  incer- 
taines dont  il  ne  se  sauroit  que  bien  peu 
tirer,  et  encore  avec  grande  longueur  de 
temps.  (Sully,  .Vém.,  t.  III,  p.  216,  ap. 
Ste-Pal.) 

Fondrille  se  dit  encore  au  premier  sens 
dans  la  H.-Xorm.,  vallée  d'Yères. 

Cf.  Fondree. 

FONDUE,  s.  f.,  fonte  . 

Serpentines  de  fondue.  (xv°  s  ,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  .\miens.) 

Pour  sept  autres  pierres  faites  pour  le 
plus  gros  canon  de  fer  de  fondue.  (1432, 
Compt.  de  J.  Rabustel,  Arch.  mun.  Dijon, 
H,  aCf.  milit.) 

Ung  gros  veugloire  de  coivre  de  fondue. 
(7  décembre  1440,  Invent.  de  Hugues  Girard, 
ib.) 

Suisse  rora.,  une  fondue  au  fromage, 
tranche  de  pain  sur  laquelle  on  étend  du 
fromage  fondu. 

FONDURE,   voir   FOXDEURE. 

FONGE,  S.  m.,  champignon  : 

Aulcuns  y  mettent  ensemb'e  des  ails 
pour  oster  le  venin  d'iceulx  boletz,  fonges 
ou  champignons.  (Platine  île  honneste  vo- 
lupté, f»  91  r»,  éd.  1328.) 

FONGEU.x,  adj.,  de  la  nature  du  cham- 
pignon, spongieux  : 

Les  terres  fangeuses,  rares  et  caver- 
neuses sont  engendrées  a  l'entour  des 
eaus  chaudes.  (Le  Blanx,  Trad.  de  Cardan, 
f»  71  V»,  éd.  1336.) 

i-oNONART,  adj.,  grogneur,  grondeur  : 

Tien  termes  rnanlgré  les  fongnars. 

(Le  Chaslcaii  de  labour,  1499.) 

Musez  icy,  mnsars,  masez, 

l'mtgiiars  osez  et  relTnsez, 

Qni  desprisez  l'honnenr  des  Dames. 

De  hlasmes  serez  accusez. 

Si  bienlost  n''  voos  excusez 

De  vos  parlers  viîJaios  infâmes. 

(J.  M,\ROT,  la  Vraij  Disant,  éd.  1731..J 

Grongnars,  fongnars,  hongnars,  je  prive, 
[.es  biens  lenr  sont  mal  employez. 

(K.  DE  CoLLERYE,  Ballades,  iv,  Bibl.  elz.) 

—  Fangeux  : 

...  ICn  fosseit  fongnarl. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  34521,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

FONGNER,  fogner,  v.  n.,  grogner,  gron- 
der, se  dépiler,  faire  la  mine  : 


I  Par  la  Croix  bien  !  se  vons  fongnc:. 

I    (A.  DE  Li  VicsE,  Farce  du  ilunger,  p.  241,  Jacob.) 

I       0  de  par  le  diable,  dit   il    eu  fongnant , 

voila  un  tour  de  finesse  qui  n'tïsloit  poin  l' 

encor  en  mon  papier.  (Des  Periers,  N^ouv  . 

Récréations,  de  l'infant  de  Paris  nouvelle  - 

ment  marié,  éd.  1338.) 

Et  voyant  que  cest  Escossais  avoit  tous- 
jours  froid  aux  piedz  et  mal  a  la  teste,  et 
qu'il  /■ongnoittousjours  :  elle  devint  toute 
mélancolique  et  pensive.  (Id.,  ib..  de  l'Es- 
cossois  et  de  sa  femme,  éd.  1338.) 

Elle  fongnu.  au  clerc  plus  d'un  jour  et 
une  nuict.  (Id.,  ib.,  de  l'advocat  qui  par- 
loit  latin  a  sa  chambrière,  éd.  1338.) 

Quel  plaisir  est  ce  de  le  voir  (le  petit  en- 
fant) parfois  depiteux  et  fasché  d'un  rien, 
fogner  pour  une  espingle  ou  autre  petite 
chose  !  (.louB.,  Err.  pop.,  V  p.,  v,  1,  éd. 
1387.) 

Bourg.,  Yonne,  Villiers  St  Benoît,  foin- 
gner,  geindre.  Norni.,  Orne,  fouiner,  raur- 
j   murer.  Guernesey,  r'fugna.  s.  m.,  rebut 
!  dédaigneux. 

FONS,  s.  f.,  fontaine  : 
I   Fluos  de  doncenr,  fons  de  miséricorde. 
I  (G.  DE  Coixci,  Mir.,  ms.  Brax.,  f  lOT*.) 

Item  comme  nos  devanciers  aient  donné 

]   et  octroie  aux  habitans  de   la  di'e  ville  le 

fons,  le  abreuvoir  et  les  escassadours   des 

I   chevaulx  et  des  autres  bestes,  et  les  con- 

:   duiz   des   eaues   venant  a  la  dite   fons   et 

abreuvoir.    (1374,   Franchises    de   la  ville 

d'Aigueperse,  Arch.  JJ  198,  pièce  360.) 

Fans  el    abreuvoir.   (Lelt.  de  Louis  XI, 
j   juin    1402.) 

I  Qu'elle  procedoil  du  plus  profond  ruis- 
I  seau  de  la  fons  caballine.  (D'Auton, 
j    Chron.,  Richel.  5083,  f»  102  v».) 

i    Elles  s'en  vont  ponr  refreschir  leur  tainct 
A  la  clair  fons. 
(J.  BocciiET,  Ep.  fan.,  \'   p.,  lui,  éd.  lo45..l 

Saint,  et  Bourb.,  fons,  font,  fontaine. 

Noms    de    lieux,   La    Fon(-George,   La 
\  Font-iOTl,  le  nom   populaire  de  la  source 

minérale  de  Saint-Galmier. 
■      Noms  de  personnes,  La  Fons,  Lafont. 

FONS  AILLE,  -  ailhe,  s.  f.,  fond  de  ton- 
i  neau  : 

j       S'il  falloil   hrusler  sercles   ou  fonsaillie. 
(1388,  Liv.  noir,  f"  33,  Arch.  mun.  Montau- 
I   ban.) 

FONSER,  foncer,  verbe. 

—  Act.,  mettre  un  fond  à,  garnir  d'un 
fond  : 

Un  quarteron  de  planches  de  tramble 
achaté  de  Guill.  lloy  pour  foncer  la  dicte 
roe.  (1389-92,  Compt.  de  Ncvers,  CC  1, 
f°  2  V»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

.XXV.  planches  de  tramble  pour  foncer 
la  roc  (lu  grant  engin.  (1394,  ib.,  CC  2, 
f'il  vo.) 

Pour  iiii  hais  a  foncer  la  roe  du  grant 
engin.  (1.4U6,  ib..  CC  13,  f»  16  i».) 

Et  vuillons  qui  foncent  ou  facenl  foncer 
fausses,  chcrgemil.  (1407,  Droit  de  citasse 
de  l'ahb.  de  liellelay.  Mon.  de  l'év.  de  Bâle, 
V,  217,  Trouillut  el  Vaulrey.) 

El  lesd.  trcdoulx  partie  emploiez  a  faire 
des  huys.  foncé  lad.  cage.  (1480,  Compt. 
Hôt.-de-Ville  Tours,  Acliapl  de  boys.) 


6() 


FON 


Ou  il  couviul  uieclre  grosses  Irainncs  de   • 
boys  pour  icelle   (la   tour)    hauUer  et  le 
tout  foncer  d'ayes.  (/6.,  Journ.  de  cbar- 
pentiers.) 

Pour  acoir  foncé  les  places  et  traces  a 
nieclre  les  pièces  de  bojs  portans  les 
cyntres.  (1310,  Aroh.  mun.  Angers,  DD  10.) 

—  Fonsé,  part,  passé,  qni  a  un  fond  : 
Chaise  fonsee  de  paille.  (1373,  Int.,  Arch. 

Indre,  E  578.) 

L"ng  prant  charlit  qui  n'est  point  foncé, 
samy  de  couete,  de  traverlil  et  lodicr. 
ÎCompt.  du  R.  René,  1471-1472,  p.  239, 
Lecoy.) 

Garlande  de  lysses  de  boys  lyees,  fon- 
cée» et  garnves,  lo  tout  de  boys.  (Dm.  des 
répar.  p.  leponl  de  Hareuil,  xvi*  s.,  Chart. 
de  Tbouars,  Arch.  M.-et-L.) 

11  y  a  bien  peu  de  terre  i|Hi  ne  soit 
foncée  par  dessous  de  pierres,  ou  de  mines 
de  métaux,  ou  de  terre  argileuse,  voire 
bien  stuvent  foncée  de  toutes  les  trois 
espèces.  (Palissy,  Receple,  Cap.) 

—  Attaché  par  le  fond  : 

Avecques  bateaux  atachez  l'ung  a  l'autre 
bien  foncez  et  ancrez  au  fons  de  l'eau. 
(D'Auto-,  Chron.,  Richel.  3081,  f°  22  v.) 

—  Ruiné,  perdu  : 

Les  feri  Diea  ou  rondement, 

Poru  sant  il  loat  earondo, 

Fleslri,  foncif,  fade  el  fonda. 

(G.  DL  CoiMr,  J/i'r. ,  ms.  Soiss.,  f  36'*.) 

On  trouve  an  xvt*  s.  et  au  commence- 
ment du  xvu*  s.  fonser  avec  le  sens  d'en- 
foncer : 

Tous  d'un  courage  lirent  tel  ell'ort  qu'ils 
foncèrent  les  portes  de  l'église.  (1561, 
SedU.  des  Preslres  S.-JIedard,  Var.  List,  et 
litt.,  Yl,  190.) 

Detja  le  roy  du  gros  de  la  bataille 
Le  choque,  presse,  ei  de  pointe  et  du  taille 
En  le  fomant  nous  ouvre  le  chemin. 

(La  .MoitLURE,  ItenaUs.  if  Daphné.) 

Morv.,  foncer,  aller  au  fond,  creuser  pro- 
ondément,  mettre  un  fond  à.  Norin.,  Des- 
sin, fonser,  enfoncer,  creuser  plus  avant; 
se  jeter  sur,  s'élancer  sur  ;  mettre  bas,  en 
parlant  des  lapins. 

KO.NSET,   voir  FO.NCKT. 

FOXSiEii,  s.  m.,  seigneur  du  fonds  : 
Comme  il  ayent  en  ladicte  ville  certaines 
masures    tenues  de  nostre    dicte   maison 

2ui  anciennement  souloyent  estre  edif- 
ees  de  bonnes  maisons  qui  par  les  enne- 
mis du  royaume  ont  esté  arsses  et  des- 
tniictes  par  plusieurs  fois,  desquelles  les 
aucunes  avoyent  esté  pieça  baillées  a  seur- 
cens  qui  pour  cause  de  ladicte  destruc- 
tion font  retournées  es  mains  des  fonsiers. 
(1370,  Rerj.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Jerus., 
Arch.  -M.M  29,  f  13  r'.) 

FONSSET,  voir  FONCET. 

FONSSELUE,  voir  Fo.NsunE. 

FO.NSSIHE,  voir  FO.NSUHE. 

FONSUUE,  fonssure ,  fonsseure,  s.  f., 
fond  : 

Batteau  chargé  liv  duuliles  fou?  a  faire  ; 
vaisseaux,  de  barres  a  fonssure.  (1512,  I 
Mantellier,  AfarcA. /r^7.,  111,110.)  / 


FON 

Lâfonsure  d'un  lit.  (1516,  Yaleuciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Plancher  : 

A  la  rive  du  moulle  par  ou  le  roy  d'Ar- 
ragon  dcvoit  descendre,  le  roy  tist  faire 
ung  pont  de  boys  entrant  en  mer  environ 
.XII.  pas  large  a  passer  troys  hommes  de 
front,  faict  a  gardes,  et  ass"ix  sur  pillotiz, 
et  sur  la  fonsseure  couvert  d'un  drap  rouge 
actaché  a  pelis  clouz  pour  faire  aborder  la 
gallcre  du  rov.  (D'Auton,  Citron.,  Richel. 
5083,  f"  123  r".) 

1.  FONT,  funt,  s.  m.  Locutions  : 

—  Mettre  au  font,  loc,  faire  périr  : 

Car  Fortune  m'ajont 
Par  si  fcite  maiocrc  que  se  le  sire  du  mont 
Mi  eu  panse,  je  seray  don  tôt  hui  mU  ao  font. 
(Priic  de  l'amp.,   1803,  Mussalia.> 

—  Del  font,  complètement  : 

DelfuyiZ  despilauz  les  terrieues  choses. 
{Dial.  St  Greg.,  p.  26,  Foerster.)  Lat.,  fun- 
ditus. 

2.  FONT,  s.  m.,  fer  fondu,  non  encore 
forgé  : 

Fons  a  fevre,  .n.  d.  Et  se  la  forge  i  est 
toute,  .un.  d.  (K.  BoiL.,  Liv.  des  mest., 
2'  p.,  II,  62,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

FONT.MLLE,  S.  f.,   fOntC    : 

Fonlaille.  (Acte  de  1227,  Noyon,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bihl.  Amiens.'^) 

FONTAINE,  s.  t.,  eau  : 

Un  Tallet  vient 

Qui  un  pain  d'orge  en  su  main  tient, 
Et  un  pîcber  en  s'aotre  main 
Moult  petit,  de  fontaine  plain. 

(Parlon.,  Richel.  191.">2,   f°  141=.) 
Vin  on  fontaine  i  entrast  plein  galon. 

(Agolani,  UT,  Bekker.) 

—  Plaie  suppurante  : 

Se  un  faucon  a  une  fontaine  au  pié  vous 
le  garires  en  ceste  manière,  (liodus,  f'ISO'', 
ap.  Stc-Pal.) 

Es  piez  ont  fontaines  et  gales. 
(Gaces,  Rom.  des  deduiz,  Ars.  :i:>3-2,  T  U  t».) 

—  Le  quatrième  dimanche  de  carême  : 
Le  mercredy  devant  la  mi  quaresme  que 

on  dit  au  pais  (Perthois)  le  mercredy  de- 
vant les  fontaines.  (1426,  Arch.  JJ  173, 
pièce  401.) 

Aux  fontaines.  (Registre  des  Estais  Gé- 
néraux et  Convocation  des  Estats  sur  la 
fin  du  xv  siècle,  Arch.  Meurthe,  Très,  des 
chartes.) 

—  Faire  ses  fontaines,  se  livrer  aux  di- 
vertissements de  la  mi-carème  : 

Comme  les  suppliana  feussent  alez  en 
la  ville  d'Escleres  pour  euU  esbatre  et 
faire  leurs  fontaines  pour  le  jour  de  di- 
menche  que  l'en  dit  niy  caresme.  (1393, 
Arch.  JJ  144,  piice411.) 

Centre  de  la  Fr.,  fontaine,  abondance, 
exubérance  :  "  11  y  a  cette  année  \me  fon- 
taine de  blé.  " 

FONTAiNETTE,  -  aiielU,  -  cneltc,  s.  f., 
petite  fontaine  : 

Plusieurs /oHtaineKes,  et  ruisseaux  cou- 
rans  a  douce  noise.  (Lemaire  DES  BELGES, 
m.  de  Gaule,  1,  215,  Stecher.) 


FON 

Est  pareillement  ordonné  aux  sindics 
de  faire  reparer  les  fontanettes.  (29  avril 
1375.  J.  Baux,  Jlf^m.  hisloriq.   de  Bourg., 

II,  136.) 

C'est  toy,  belle  fonlenette, 
Oo  ma  douce  mignontiette, 
A  miré  ses  deux  beaux  yeux. 

(RoNs.,  Odes,  V,  xii,  Bibl.  eli.> 
Couine  l'eau  d'une  fontainetle 
Prisonnière  dans  sa  cuvette 
Brunist  d'uu  obscur  argentin. 
(R.   Dellead,  Œuv.poét.,  le  Diamant,  éd.  1578.) 
Des  Portes,  on  se  bagne  en  ta  rivière  nette. 
Qui  sur  un  beau  gravois  un  dons  murmure  émeut 
Racneillant  sa  claire  eau  do  mainte  fontainetle. 
(J.-A.  DE  Baif,  So»n.> 
Et  voir  l'argentine  ondelette 
D'une  mousseuse  fontenette. 

(VAta-,  Idill.  1,  S8,  éd.  161Î.) 

Lieu  dit,  la  Fontinette  (Oise). 

FONTAINIELE,   VOir  FONTENELE. 

FONTAL,  adj.,  de  la  fontaine,  des  fon- 
taines : 

Lessez  les  tleurs,  o  déesses  nappées. 
Et  appeliez  les  fonlalles  nayades. 
(D'Alton,  Chron.,  llichel.  o082,  f»  "217  r».) 

—  Fig.,  de  la  source,  originel  : 
Et  pource  ne  povent  pas  les  dons  de 
grâce  tousjours  descendre  en  nous,  car 
nous  sommes  ingratz,  et  ne  les  atlribuons 
pas  ne  ramenons  en  leur  fontale  et  pre- 
mière naissance  dont  ilz  parlent  et  viennent 
en  nous,  c'est  a  Dieu.  (Intern.  Consol.,  l, 
10,  Bibl.  elz.) 

FONT.\NETTE,  VOlr  FONTAINETIE. 

FONTANiER,  adj.,  de  source  : 

De  l'herbe  fontaniere. 
(Cladde  BlNET, /e  Vo'jaije  du  Printemp:,  éd.  lo73.) 

FONTASTRE,  S.  f.  ? 

De  che  il  doit  .XXXI.  s.  .vi.  d.  moitié  a 
le  Toussaint  et  moitié  a  le  Pasque  et  .m. 
cappons  et  demi  au  Nouel.  Et  est  banier 
au  four  que  ledit  chevalier  a  en  le  ville 
au  xxx"  et  une  fontastre  au  Nouel.  (Charte 
de  1362,  Grenier  299,  pièce  174,  Richel.) 

FONTE,  s.  f.,  rupture,  effondrement  : 

Pour  le  salut  de  l'ame  des  trépasses  qui 

sont  morts  a  l'occasion  de  la  fonte  et  ruine 

dudit  pont.  (1499,  Arrêt  du  Part,   sur  la 

chute  du  pont  N.-D.,  Felib.,  Hist.  de  PariSy 

III,  372.) 

FONTELE,  S.  f.,  source  : 

En  nu  vergier 
Lez  uue  fontete 
Dont  laive  est  bêle  et  clere. 
(Alex,  et  Arist.,  Richel.  1915-2,  f»  73=.) 

FONTENALE,  VOir  FONTENELE. 

FONTENEL,  S.  lii.,  source,  fontainc  : 
U  commença  a  faire   merveilleuse  tour- 
meute  par  les  fonleneaulx  et  croUieres  qui 
estoienl  a  l'entour  du  chastel.  (Perceforest, 
vol.  IV,  ch.  14,  éd.  1528.) 

Nom  propre,  Fonteneau. 

FONTENELE,  -  anek,  -  ainele,  -  elle, 
-  ainnelle,  -  iele,  -  ielle,  -  enale,  s.  t.,  petite 
fontaine  : 

Ens  en  mi  lia  del  pré  ot  une  fonlainiete. 

^Rouiti.  d'Alix.,  f"  5i",  Michelant.) 


FON 


FON 


FOR 


(U 


Li  oil  forment  li  plorent  com  rot  de  fontenelc. 

(J.  BoD.,  Sai.,  CCLXXTI,  Michel.) 
l'ins  est  douce  l'aigae  novelle 
D'ane  petite  fonlmelle. 

(Fiorimont,  Richel.  TOi,  f"  iO''.' 

Vos  eius  riaos  a  poi(e)at  fenda 
Qni  relDiseat  comme  ane  etele 
Par  Duit  eo  noe  fon'.enele. 
(Yen à  la  tuile  de  Percnal,  as.  Montp.  H  îig, 
r»  29C  y'.) 

Olirier,  car  desceot  les  celé  fonteniete. 

(Fierabras.  993,  A.  P.) 
Cne  fonlttinnetle. 

(Gaijdon,  SUdI,  A.  P.) 
Sonr  le  riu  d'nne  fontenielle. 

(MOUSK.,  Chron  ,  18730,  Reill.) 

JoDSte  une  clere  fontcnele. 

{Rose,  Vat.  Oit.  iHi,  f»  76'.) 
Empres  ooe  clere  fontenele. 

(It  ,  ms.  Corsini,  f"  67*.) 
Je  feroie  bien  ci  sordre  une  fonlrnale. 

(Floov.,  -2031,  A.  P.) 
Si  se  resl  arcsté  dessous  .i.  pin  fneilln. 
Les  une  fontenele,  et  a  bea  de  ru. 

(Gaufrey,  3253,  A.  V.) 

FonlincUa,  fonteniele.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

—  Ulcère  : 

Se  aucuns  a  aucune  ulcère  ou  milieu  de 
la  jambe,  soit  li  faite  premièrement  cautère 
en  la  fontenele  sous  le  genoul  de  celé  par- 
tie. (U.  DE  MONDEVILLE,  Richcl.  2030, 
f-  80*.) 

—  Cautère  : 

Le  chirurgien,  par  le  moyen  de  ses  cau- 
Iheres,  fonténelles  et  emplastres,  guérit  les 
playes  et  blessures  qu'on  a  sur  soy.  (La- 
Riv.,  le  Fid.,  IV,  i,  Bibl.  elz.) 

—  Endroit  de  la  tête  où  aboulisseni  la 
suture  coronale  et  la  suture  sagittale  : 

Par  le  vertex  ou  sommet  est  entendu  la 
/onfe?ieWe,  ou  bien  ce  qui  est  également  au 
milieu  de  la  suture  sagittale.  (Pahe,  CEuv., 
III,  1,  Malgaigne.) 

Nom  de  lieu  ancien,  la  Fontenelle. 
(1442,  Cerche  des  feux  du  comté  d'Auxonne, 
Arch.  Côte-d'Or  B  11321.) 

Noms  de  lieux  actuels,  Fontenelle 
(Nièvre),  Fontenaille  (Nièvre). 

Nom  propre,  Fontenelle. 

FONTENETTE,  VOir  FO.NTAINETTE. 
FONTENIELE,  VOir  FO.MESELE. 

I  ONTExiL,  S.  m.,  petite  fontaine  : 

Va  jor  qu'il  Teneit  de  chacier 
En  choisi  une  en  un  gravier, 
Denz  le  missel  d'un  fonlenil. 
On  en  blanchisseit  nn  cheinsil. 
(Ben.,  D.  de  yomi.,  II,  31-2-2-2,  Michel.) 
L"  ruissel  du  fonlenil.  (Arlur,  lîichcl.  337, 

II  abat  l'escu  en  un  fontenil.  ILancelot, 
DIS.  Fribûurg,  f«  20''.) 

^i  a  coisi  an  fonlenil  rovent 
Plein  de  Tenin  et  plein  d'iotoscheuient. 
(Roi.,  ms.  Chàleauroni,  f  6:;  v",  Meyer,  Rec 
p.  226.)] 

Et  la  source  des  fonlenieus. 
(ChaïK.  N..b.,  Vat.  Chr.  1  i!iO,  f»  121)  r".) 


S'il  se  soulle  en  tel  fonlenil 
Dont  la  joDchiere  est  de  penil. 

(ilélam.  dOv.,  p.   12,  Tarbé.) 
Puet  on   aler  es  mares  et  es  fontenieux 
pour  prendre  les  becacbes   et  les  oyseaux 
de  rivière.  {Modtis,  f"  137  v,  Blaze.) 

Kt  tantalla  par  illec  qu'il  trouva  plusieurs 
fontenilz  <iui  sourdoient  a  l'encontre  d'une 
terre  dont  la  forest  esloit  au  dessus.  (Per- 
ceforest,  vol.  VI,  cb.  22,  éd.  1328.) 

Noms  de  lieux  :  Le  Fontanil,  près  de 
Grenoble,  et  en  Savoie. 

FONTENis,  s.  m.,  petite  fontaine  : 
Et  trespase  les  pnis,  les  plainz  et  les  lariz. 
Et  tote  la  contrée,  les  vans,  les  fonteniz. 

(Floov.,  1831,  A.  P.) 

Et  si  Terons  les  arbrisseans, 
Les  fonlenis  et  les  ruisseans. 

(Fnoiss..  l'oés.,  II,  29,981,  Scheler.) 

Les  beaus  preanli.  fonlenis  bel  et  cler. 

(E.  Deschami'S,  Poés.,  I,  156,  A.  T.) 

—  Fig.,  source  : 

Le  roy,  voyant  et  considérant  le  person- 
nage a  qui  "il  avoit  faveur  naturelle,  en- 
semble les  beaux  mots  qui  procedoient,  ce 
sembloit.  du  fonlenis  du  cœur,  le  prit  a 
mercy.  (G.  Chastell.,  Chron.,  V,  SCO, 
Kerv.) 

FONTENOis,  adj.,  de  source,  de  fon- 
taine : 

Puis  les  plungierent  es  vessiai  fonlenois. 
(Herb.  Ledcc,  FoHlq.  de  Cand.,  p.  138,  Tarbé.) 

FONTENOi,  s.  m.,  fontaine,  est  repré- 
senté par  les  noms  de  lieux  anciens,  Fon- 
tanés,  Fontancis,  Fonlaneys  (Fontanetum) 
(Loire).  {Cart.  de  Savigny,  p.  443  et  510)  ; 
et  les  noms  de  lieux  actuels,  Fontenoy 
(Nièvre),  Fontenoi  (Hainaut  belge). 

Nom  propre,  Fontenay. 

FONTENOTE,  S.  f.,  petite  source  : 
Demi  arpent  a   la  fontenote.  (1333,  Beg' 

du  Chai),  de  S.  J.  de  Jérus.,  .\rcb.  JIM  28. 

î"  36  r".) 

Cf.    FO.NÏEXETE. 
FONTEQUE,  VOir  FO.N'DIQUE. 

1.  FONTis,  -  iz,  S.  m.,  effondrement, 
éboulement  : 

Se  le  bort  du  dit  fossé  par  devers  les  diz 
tanneurs  auieiiuisoil  par  pluie  ou  par 
glace  ou  par  fontiz  de  terre  ou  tans  a  ve- 
nir. (1287,  Cart.  de  Pantoise,  Richel.  1. 
o6b7,  f  94  v.) 

2.  FONTIS,  -  (13,  adj.,  de  métal  fondu  : 
En   ire    l'esmurent  en   leurs  tertres,  es 

tertres  du  désert,  ou  il  firent  le  torel  fon- 
tiz por  aorer.  {Psaut.,  Maz.  238,  f»  96  r°.) 
Et  feras  cbandelabre  fonliz  d'or  très  net. 
iUible,  Richel.  899,  |o44'.) 

Toutesces  choses  seront  fontices  d'or  très 
pur.  (Ib.) 

FONTOiuE,  fonlouere,  s.  f.,  fonderie, 
fonte  : 

Et  la  fontoire  de  la  pièce  d'argent  xii  d. 
elles  cendrées. (£i  Coût,  des  foires  de  Troies, 
li  louueus  dÈs  toiles,  ms.  Troyes  365-) 


Et  de  la  fontoire  comme  a  Troyes.  ICout. 
de  la  foire  de  Bar  sur  Aube,  ms.  Troyes 
365.) 

Une  erre  de  sablon  mené  a  la  fonlouere. 
(Compt.  de  Girart  Goussart,  1400-1402, 
Forteresse,  liv,  Arch.  mun.  Orléans.) 

FONTURE,  s.  f.,  fonte  : 

Et  avoit  trouvez  certains  leiz  de  terre  a 
quoy  l'en  avoit  fait  fonture  d'argent,  si 
comme  il  apparoit  par  iceulx,  et  ladite  /'on- 
tîire  jette  e  parmi  la  place  de  la  chambre 
d'icelli  hostel  en  terre.  (Reg.  du  Chat.,  II, 
403,  liiblioph.  fr.) 

Desquelles  cires  furent  achatees  pour 
une  fonture  .m'.  .uip>^.  .xi.  livres.  (1449, 
Compt.  de  S.  Sauv.  de  Blois,  Richel.  6215, 
f"  23  vo.) 

Toutcsfois  que  ung  des  maistres  dudil 
mestier  fondera,  pour  cliascune  fonture 
ou  forge  que  il  fera  il  laira  au  trésor  de- 
mie livre  d'airain.  (1481,  Ord.,  xviii,  680.) 

—  Eboulement,  creux,  trou  : 

Quant  voie  commune  est  perdue  par 
force  d'eue  ou  par  fonture,  li  voisins  pru- 
cheins  doivent  fere  voie.  {Liv.  dejost.  et  de 
plet,  IV,  22,  %  3,  Rapetti.) 

Somme  a  .lehan  Deneu,  manouvrier, 
pour  reamplir  plusseurs  fontures  (jui  es- 
toient  es  dictes  allées.  (1413-1410,  Uecjistre 
des  receptes  et  mises  de  Boulogne-sur-.Mer, 
p.  209,  Ed.  Dupont.) 

Trois  croustes  mises  a  restoupper  une 
fonture  qui  s'est  trouvée  en  bcsongnant 
audit  [lout.  (1498,  Compt.  faits  p.  la  rille 
d'Abbev.,  Uicliel.  12016,  p.  120.) 

FONZEOU,  voir  FONDEOR. 

FOQUis,  s.  m.,  faquir  : 

Et  faisoient  semblant  que  ce  estoit  sauz 
la  Yoleuté  dou  sodan  que  il  faisoient  ce,  et 
que  en  ce  les  avoient  rais  lor  foijuis.  (Est. 
de  Eracl.  Emp.,  xxxill,  17,  Hist.  des  crois.) 

1.  FOR,  s.  ra.,  métier  :  ? 

A  Philippe  de  Peronne  serreurier  pour 
avoir  fait  de  son  for  et  livré  audit  lieu  de 
Compiengne  .v.  grans  barreaux  garniz  de 
loquetiers.  (1490,  Arch.  K  272.) 

2.  FOR,  voir  FUEX. 

3.  FOU,  voir  FoKS. 
FOttAUJOunNER,  foursadjoumer,  v.  a., 

assigner  : 

Quant  alcuue  personne  serai,  par  devant 
le  maieur  et  les  esquevins  de  Liège,  ou 
par  devant  altre  haulteur  et  justiobe,  la  ilh 
serat  sorceans,  foradjourneis  par  .m.  ad- 
jours...  (J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  30, 
Borgnet.) 

Qu'ilh  paient  ladit  debte  en  accomplis- 
sant les  couvent  ou  marchandiese  dont 
four sadjour nets  seront.  (Id.,  ib.) 

1.  FORAGE,  -  aige,  s.  m.,  action  de  per- 
cer : 

Mise  fut  en  broche  et  forahje 
Quant  an  cnenr  Iny  vint  le  messaige 
Du  très  cruel  fer  de  la  lance. 
(Deglileville,    Trois  Pelerinaiges,   f  OB'",  impr. 
Instit.) 
Venez,  il  est  mis  a  foraige  (^son  corps), 
Abrochiez  et  en  pertuisage. 

(In.,  ib.,  f»  1U6=.) 

2.  FORAGE,  -  aige,  four.,  forr.,  s.  m-, 
taxe   payée  au  seigneur  dans  quelques 


fli 


Foli 


FOR 


FOR 


(ii'oviaceâ  par   les  lavernier^    "t   autns 
iléhitants  de  vin  en  détail  : 

Et  s'eut  la  voerl«  ansi. 
Et  les  l'orùurs  leur  guerpi. 
De  Tin,  de  cier»oise  et  île  mies. 

(«orsi..  C.hro»..  UÎS,  Reiff.» 
Les  luino?,  li   forages,   li  Ireffois.  {Cari, 
blanc  de  S.  Corn,  de  Comp.,  f»  114  v«.) 

Les  forrages  avec  le  four  et  la  menue 
ilisme.  (Cens,  de  S.  Tliib.  de  Soiss.,  Arch. 
LL  1022,  f  7  r») 

Nous  avons  forages  des  vins  seur  nos 
liostises  de  Couhan.  (76.,  f»  7  r».) 

Le  forrage  des  vins.  (1339,  ArcU.  J.1  72, 
!■  408  v°.) 

Au  rouage  pI  fourage  des  vins  vendus. 
aaoO.Arch.  J,l  78,  f»  U  r».) 

De  la  value  du  toulieu  et  forages  que 
laquinet  le  charron  a  tenu  a  ferme.  (1364, 
Compte  de  J.  dou  Four,  Arch.  KK  S'', 
'■-  23  V.) 

De  la  value  des  forages  et  roages  de  la 
viconté  de  Vertueil.  (/6.) 

Droit  de  tonnelipu  et  forage  des  vins. 
(17  avr.  1448.  Sentence  du  lieuten.  du  bailli 
d'Am..  ap.  A.  Tliierrv,  Mon.  du  Tiers  Etat, 
III,  o56.; 

l'n  droit  appell.-  le  fouraige  sur  les 
nieix  et  maisons  situées  en  la  rue  de  la 
Lue;...  pour  lequel  droit  lesdits  sieurs 
vendeurs  ont  accoustumc  prendre  et  rete- 
nir d'un  chascun  vendeur  vin  a  bannière 
••sdites  maisons,  pour  une  cliascune  fois 
■  (ue  l'on  met  bannière  devant  ladite  mai- 
son, un  cbauvean  de  vin  qui  se  vend  lors 
>-o  icelle.  (23  mai  1347,  Vente  de  la  marc- 
r haussée  de  Besancon,  ms.Bibl.  Besançon.) 

—  Vendre  du  vin  par  forage,  le  vendre 
l'n  détail;  ce  qu'un  disait  aussi  vendre  d 
hroelie  : 

Se  aucuns  bourgois  amaiune  viu  en 
••elle  ville  par  .iiii.  roes  on  par  .ii.  le 
i-barche  d'une  jument  ou  d'un  asne  et  il 
If  vent,  il  ne  doit  nulle  rente  de  celi.  El  se 
il  ou  autres  vuet  vendre  ce  vin  ou  autre 
par  foraige  il  donra  de  .un.  roes  un  ses- 
tier  et  de  .li.  demi  sestier,  de  le  charche 
d'une  jument  ou  d'un  asne  maillie  de 
vin.  (1327,  Cart.  de  Guise,  Ricbel.  1. 
17777,  f»  181  v».) 

FORAGiË,  fouragié,  adj.,  afTaibli  par 
J'àge  : 

Mes  sires  est  désormais  et  vieus  et 
h  ailles  et  fouragies,  ne  il  n'a  memore  ne 
^ens.  {Les  sept.  Sag.  de  Rome.  Ars.  33S4, 
f  50*.) 

I--ORAIN,  forein,  foren,  forin,  foirain, 
fourain,  fouran,  adj.,  du  dehors,  étrnn- 
n'cr  : 

J*  teil  iço  qu'il  Tast  et  orgoillos  et  Tai05, 
Ea  avers  secukr»,  et  eu  iemblaot  foraiitt. 
ijiasles  ert  de  sttn  cors,  et  eu  esperis  saias. 
(Garhier,    Vi''    de   SI   Jhom.,  Richel.    1.3:11.3. 

f  5    T".) 

Encontre  gent  foraine.  (1214,  Paix  de 
Metz,  Arch.  mun.  .Metz.) 

Nulz  bons  fourans.  (1300,  Hisl.  de  Metz, 
m,  •.'55.J 

Quant  aux  pens  forains  passant  la  dite 
ville.  (1347,  Lelt.  de  PU.  de  Val.,  Arch. 
inun.  Rouen,  tir.  380,  n"  1.) 

Les  fjens  forins  non  demouraus  en  la 
dicte  ville  d'Orliens.  {Compt.  de  Girart 
Houssart,  1400-1402,  Commune,  xv.  Arch. 
mnn.  Orléans.) 


.Marchaas  foirains.  [Slat.  des  Alt'msr.s, 
XV*  s.,  Repr.  des  stat.,  p.  7  à  12,  Arch. 
mun.  Ahbeville.) 

Les  escoliers  forains,  auditeurs  ausdictes 
escolles.  (13  fèv.  is.'Se,  Reg.  des  déiib.,  Arch. 
mun.  .Monlauban.) 

—  En  parlant  de  chose,  étranger,  ve- 
nant des  étrangers  : 

Elle  est  foible  de  celle  part  et  ait  mes- 
tier  de /oraiiie  aide.  {Cons.  de  Boéce,  ms. 
Montp.  11  43,  f»  12=.) 

Ta  vouleuté  sera  tousjours  conjoincte 
a  la  mienne  sans  convoiter  ou  désirer 
quelque  cliose  estranjje  ou  foraine  et  pri- 
vée. Untern.  Consol.,  H,  xxxxviui,  Bibl. 
elz.) 

Et  que  possible  ne  leur  estoit  sans  en- 
gaiger  joyaux,  pour  faire  nouveaux  paye- 
ments, ei  sans  aide  foraine  ou  secours  de 
leurs  allies.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch. 
XXIII,  Bucbon.) 

C'est  cellny  seul  qui  a  mené  la  guerre 
En  lieux  forains,  laissant  paix  en  sa  terre. 

(J.  Mip.OT.  le  \mj.  de  Venise.) 

En  celluy  an  ne  fut  nulle  guerre  foraine. 
(Prem.  vol.  des  grans   dec.  de   Tit.  Liv., 
!  f»  51',  éJ.  1330.)  " 

La  prospérité  et  les  choses  bien   faictes 
es  batailles  foraines  esleverent  les  mouve- 
I   mens  de  la  cité.  (16.,  f»  44".) 

I      —  Du  dehors,  extérieur,  écarté  : 
i       Liez  li  les  mains  e   les  piez,  si  le  gettez 
as  teniebres  foraines.    (Mauuice,  Serm., 
ms.  Florence,  Laur.,  Conventi  soppressi  99, 
!  f"61'.) 

Es  ténèbres  forennes.  (Id.  ,ib.,  m  s.  Oxford 
Bûdl.  Douce  270,  1"  64  r°.) 

I  En  une  nie  auqes  foi  aine 

Krt  sa  mesoDS  mont  aaisiee. 

(<;.  de  Dole,  Vat.  Chr.  1725,  POU''.) 

Par  mi  une  foraine  rue 
Revient  a  Tuis  le  prestre  arrière- 
(KosT.  d'.\«iif.ns.  </«  BOHChier  d'Abev.,  116,  ap. 
MontaigloD,  FaH.,  III,  -231.) 

11  aloient  par  les  rues  forainnes  pour 
desrober  la  gcnt.  (JoiNV.,  S.  Louis,  xxvi, 
Wailly.) 

L'appellante  dict  qu'elle  demeure  en  la 
rue  Coquatrix  qui  est  foraine.  {Pièce  de 
1367,  Felib.,  Hist.  de  Paris,  IV,  331».) 

Avoit  este  ordené  que  a  la  venue  ou  en- 
trée du  dit  palais,  nul  ne  s'arrestast  devant 
la  dite  porte,  mais  passast  oullre  chacun  a 
cheval,  et  s'espanaisseut  parmi  les  rues 
foraines,  afin  de  y  avoir  moins  de  presse. 
(Gr.  Chron.  de  Fr.,  Charl.  V,  lx,  P.  Paris.) 

Pour  aprandre  les  noms  des  maisons 
fourines.  {Comptede  Jaquet  Deloynes,  1424- 
1426,  Forteresse,  Despense,  xxviil,  Arch. 
mun.  Orléans.) 

Et  sont  (les  maisons)  moult  gastees  et 
moult  decheues,  especialement  es  rues 
foraines  et  envers  le  vieil  port.  (Guill.  de 
Lannoy,  Voy.  el  Ambassades,  p.  107,  Pot- 
vin.) 

Et  pour  lors  avoit  es  environs  de  Paris 
tant  de  loups  que  c'estoit  merveilles,  les- 
quelz  mengeoient  les  gens,  et  plussieurs 
foiz  en  vintjucques  dedens  ladite  ville  de 
Paris,  qui  estranglerent  et  mengerent  plus- 
sieurs personnes,  et  que  on  doubtoit  fort 
a  aller  de  uuyt  es  rues  foraines.  (J.  Chah- 
TlEH,  Chron.'  de  Charl.  VU,  r.  132,  Bibl. 
elz.) 

—  Maison  foraine,  latrines  : 


.Mais  ne  régna  pas  Aoilrauml/  miil. 
Lu  duc  l'ocist  par  tr.iisun 
A  la  foraine  maisim. 
(S.  Edwird  le  co«f.,  305,    Luard.)  I,al.,  lutrina. 

—  En  parlant  de  diverses  choses  physi- 
ques et  morales,  extérieur  : 

Car  vous  regardez  des  foreins  ieus  les 
foraines  choses.  {Vie  etmir.  déplus,  s.  con- 
fess.,  Maz.  568,  f"  123''.) 

Car  chascun  scet  combien  y  ayme  , 
mais  il  ne  scet  conbien  il  estâmes,  se  ce 
n'est  par  signes  forains.  (VOrloge  de  sa- 
pience,  Maz.  1134,  1.  I,  Prol.) 

Choses  fouraines.  (B.  de  Gord.,  Pratiq.. 
II,  10,  éd.  1493.) 

Apparence  foraine.  (J.  Gerson,  l'Aiguil- 
Ion  d'amour,  f»  40  v»,  éd.  1488.) 

Tes  sens  forains  el  corporelz.  (Id.,  ib., 
i'  63  r».) 

Car  peu  de  chose  vault  pouvreté  fou- 
rainne  se  le  cueur  n'a  suffisance  en  soy. 
(J.  Legrant,  Livre  de  bonnes  meurs,  f  32=, 
éd.  1478.) 

Vertus  ne  se  vante  pas  de  soy  mesmes 
et  de  riens  ne  se  esbahit,  ains  désire  a 
ressembler  a  la  vertu  d'aullruy  et  non  pas 
a  l'onneur /"orain  et  si  pense  a  la  charge 
de  sa  conscience.  (P.  Ferget,  Mirouerae 
la  vie  hum.,  f»  166  r»,  éd.  1482.) 

Imbécile  aux  affaires  foraines.  (La  Boe- 
TIE,  (Mcon.  d'Arist.,  Feugère.) 

Il  faut  que  ceste  partie,  qui  est  la  plus 
divine,  soit  si  coye,pure  et  vuide  de  toutes 
passions  foraines.  (N.  Pasq..  Lett.,  IV,  8, 
éd.  1723.) 

—  S.  m.,  étranger  : 

Au  derrenier,  les  forains,  pour  l'oscurté 
de  la  noire  nuit  et  pour  la  mescheanoe  de 
l'estroit  lieu,  ne  porent  longuement  souf- 
frir. {Gr.  Chron.  de  Fr.,  Isl.  du  gros  roy 
Loys,  II,  P.  Paris.) 

Qui  y  seront  vendues  par  habilans  ou 
forains'.  (6  mai  1364,  Mand.  et  act.  div.  de 
Charles  V,  p.  18,  L.  Delisle.) 

Que  nul  estrange  ou  forein  ne  montast 
sur  les  murs  de  la  cité.  (OaESUE,  Eth.,  Ri- 
chel. 204,  f"  463».) 

Recette  de  lu  demie  censé  des  bourgeois 
et  fourains  des  amoignes  appartenant  a 
la  ville.  (1463.  Compt.  de  Nevers,  CC  59, 
f°  10  r",  Arch.  mun.  Nevers.) 

Fr.-Comté,  foirain,  les  marchands  A"'- 
rains.  Guernesey,  horain. 

KORAiNE,  -  ainne,  -  ine,  forr.,  s.  {., 
bateau,  spécialement  le  bateau  destiné  à 
porter  un  moulin,  en  particulier  sur  la 
Loire  : 

Le  bach  a  moulin  .llll.  d.,  la  foraine  .II. 
d.  (1296,  Rentes  d'Orliens,  i"  4  r°,  Arch. 
Loiret.) 

Ginc  molins,  c'est  assavoir  deus  pendu?, 
et  trois  en  baz  et  en  forainnes.  (1293,  Lett. 
de  Ch.  d'Anj.,  Fontevr.,  Pont  de  Ce,  Arch. 
Maiue-et-Loire.) 

Forrainc  neufve.  (1385,  Extr.  du  reg.  de 
la  Ch.  des  comptes  d'Anj.,  Mantellier, 
March.  fréq.,  III,  203.) 

Le  bach,  la /■orme,  .llil.d...  (14'38,Péo3« 
de  Chdleauneuf,  ib.,  lU,  124.) 

Un  moulin  assis  en  la  rivière  de  Loire 
sur  un  baich  et  une  foraine  estant  au  des- 
sous du  pont  d'Orl.  {Ch.  du  21  oel.  1439, 
HApit.  géu.  Orléans,  luvent.,  f»  545  v°.) 


FOR 

A  Jehau  Cousielier  pour  ks  ay. ■^;  «l'un 
prant  bar  d'un  nioliii  et  d'iiDc  foraine  Ifts- 
quelles  ODt  esté  mises  ou  bateiz  de  la  pille. 
(1471,  Compt.  de  Nevers,  CC  6S,  f°  34  v, 
ArcU.  uiuû.  Nevers.) 

Une  foraine  neuve.  (Mai  1S73,  Arrêta 
luipr.  Orl.j  (iibier.) 

De  cbaeun  bach  ou  farine,  (xvi*  ?., 
becl.  des  droictz  et  proffits  deubz  pour  le 
péage  de  Sully,  .Maatellier,  Mardi,  fréq., 
111,119.) 

FORAiNEMENT,  adv.,  extérieurement  : 
Et  tant  excessivement  habonde  ou  cueur 
icelle  indicible  doulceur  que  elle  redonde 
liabondamment  en  tous  les  membres  et 
sens  coriiorelz  eu  tant  que  entraînement  et 
forainement  et  toute  mellifluant.  (J.  Ger- 
SON,  l'Aiguillon  d'amour,  f°  37  v»,  éd.  1488.) 
L'amoureuse  compassion  qu'il  avoit  de 
ceste  doloreuse  passion  estoit  en  son 
cueurtant  excessivement  habondantqu'elle 
fut  en  son  corps  forainement  redondant. 
(ID.,  ib.,  f°  60  r».) 

FORAiN-ETÉ,  foreiuetet,  foraneité,  s.  /., 
i|nalité  de  ce  qni  est  au  dehors  : 

Forsmenat  nues  de  la  foreinelet  de 
terre.  {Psalt.  monast.  Corb.,  Richel.  1.  768, 
1°  108  V».) 

—  Droit  payi'  par  les  chanoines  non 
résidents  : 

Foraneites,  cent  sous  par  an.(1402,Arcli. 
Aube  G  1402,  I»  8.) 

FORAiNEi'SEMENT,  adv.,  d'une  manière 
étrangère,  par  un  secours  étranger  : 

Et  tous  cpulx  qui  prisonniers  avoient  ilz 
leur  demouroient  et  en  povoient  faire  leur 
proufûl,  raençonner  ou  quicter  se  ilz  les 
Touloient,  dont  ilz  leur  firent  très  bonne 
compaignie  et  les  raençonnerent  courtoi- 
sement, chascun  selon  son  estât  et  son 
affaire,  et  encores  plus  doucement  pour  ce 
que  ceste  avenue  leur  estoit /braineusement 
venue.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 
f»  273  V».) 

FORAMBLEu  (se),  V.  réfl.,  se  retirer  en 
.irvière,  se  soustraire  à  l'ennemi  : 
Qae  lui  home  ne  saicheot  ne  voient 
Ne  qo'il  .iperceu  se  soient 
One  ta  le  vuilles  forambler 
Porce  que  n'oses  essambler. 
IJ.  DE  Prioiîit,  l.ir.  de  Venece,  Richel.  IfiOl, 
f»  ol"».) 

FORANEITÉ,  voir  FORAINETÉ. 

l'ORARDOiR,  V.  n.,  cesser  de  brûler  : 
Qnanl  tans  est  des  eures  canter. 
lÀ  Inmioaire  sont  eapris 
C'aportaines  de  nos  pais 
De  par  [>in.  qoi  dasqn'an  jor  ardent 
Ne  n'amenuisent  ne  forardenl. 

(S.  Iliandan,  p.  127.  Jnbinal.) 

roRASCHE,  voir  Fekage. 
FORBAN,  S.  m.,  banni.ssenieiit  : 
Quant  il  auront  esté  forbaniz   par  lesdiz 
justiciers   et   il   s'en    seront  fois   après  le 
Jorban.  (Mars  1306,  Compos.,  Arch.  Eure-et- 
f.oir,  f.  du  chap.,  c.  X,  F,  4.; 

Si  le  terme  luy  est  assigné  personnelle- 
ment,  il  sera  mis  a  forban  par  deulx  def- 
failles.  {Coust.  de  Brel.,  [»i7  y.) 

Et  puis  bannira  l'en  le  forban  par  toute 
la  duché  par  jutrement.  t1h..("in  v".) 


FOR 

FORBAMit,  -  hanyr,  -  bannir, -bannyr, 
-bénir, -beniiir,  four.,  fors.,  v.  a., bannir: 

Li  procureur  l'cmperceur  n'ont  pooir  de 
forsbani{e)r  nuUui  a  demorer  en  ille.  (Di- 
gestes, ms.  Jlontp.  H  47,  f»  13".) 

Se  li  franchi  est  forbeni.  (Lie.  de  jost.  et 
deplet,  II,  IV,  I  8,  Rapelti.) 

Une  congrégation  de  fourbanis  de  Flan- 
dre. (Froiss.,  Chron.,  I,  298,  Luoe,  ms. 
Rome,  f"  25  V».) 

Forbennir,  exulo  ;  forbenni,  exul  {Gl. 
gall.-lat.,  Richel.  1.7684.) 

Hz  seront  pour  remplir  les  sièges 
Dont  nostre  tourbe  «/  fourbanie. 

(Greban,  ilisl.  de  la  Pass.,  065,  G.  Paris.) 

Ceux  qu'elle  hayoit  les  forbannissoit  de 
la  cité.  (BoURGOiNG,  Bat.  Jud.,  I,  II,  éd. 
1S30.) 

Il  envoya  messagiers  devers  le  comte  de 
"Warv^'icb  qui  estoit  forbanny.  (Bouchard, 
Chron.  de  Bret.,  l"  146",  éd.  1532.) 

Nicomedes  dechassa  et /bj-fcannitPrusias 
de  son  royaulme.  (Boccace,  Nobles  malh., 
V,  XI,  f""  125  V»,  éd.  1515.) 

Soil  d'avec  toy  tont  vice  forbanny. 
(i.  Ma^ot,  Doctr.  des  Princessex^d'esire  bon  exemple 

aux  antres.  Recueil  Jehan    Marot   de  Caen,  éd. 

1532.) 

Mais  leur  diras  :  Amis,  j'ai  des  nonvelles 
D'un  malhetirenx,  que  Venus  la  déesse 
A  forbany  de  soûlas  et  liesse. 
(Cl.  Mar.,  EpisL,  pour  le  Capitaine  P>aisin,  an 
seigneur  de  la  liocqne,  éd.  lo'Jfi.) 

Tn  veulx  amour  forhannir  de  ce  monde. 
{Episire  de  eomplainele  à  une  qu'a  laissé  son  amij, 
dans  les  Poés.  allrib.  à  Cl.  Marol,  éd.  1731.) 
Est  il  possible  que  je  vive 
Forbany  de  vostre  présence? 
(J.  A.  DF.  BAir,  le  Ilrave,  V,  1,  éd.   1S73.) 
Quant  a  la  royne,  appaiser  la  faudra 
Si  doucement  que  sa  main  se  tiendra 
De  forbannir  l'ame  seditiense 
Outre  les  eaux  de  la  rive  oublieuse. 
(JoDELLE,  Cleopatre,  II,  1,  Ane.  Tb.  fr-,  IV,  107.) 
Elle     l'appelloit     maquereau,     fouetté, 
larron,  forbanny.   (G.  Bouchet,   Serees,  1, 
107,  Roybet.) 

Forbannir,  to  banish,  reject.  (Cotgr. 
éd.  1611.) 

Saintonge,  fourbanir,  chasser. 

roRBANissEMENT,  fovhann.,  forbenn., 
-  ant-,  s.  ni.,  bannissement  : 

Forbenissemanz  qui  est  fez  en  généra- 
lité ne  porte  pas  acussacion.  {Liv.  de  jost. 
et  deplet,  i,  5,  §  1,  Rapetti.) 

Ont  mérité  forbanissemenl.  (1430,  Ch.  de 
L.  d'Amboise,  Fonteueau,  I,  342,  Bibl.  Poi- 
tiers.) 

Eussent  desservi  mort  ou  mutilation  de 
membres  ou  forbanissemenl  de  pays.  (Ib., 
h  543.) 

Forbennissement,  l'.xilium.  (Gl.  gall.-lat, 
Richel.  1.  7684.) 

FORBARRER,  four.,  V.  a.,  barrer,  fermer 
avec  une  barre  par  derrière  : 

Si  vin  jrent  es  huis  et  cnidierent  issir, 
ainsi  qu'ils  soloient,  mais  ils  les  trouvèrent 
tous  fourbarres.  (Yst.  et  Chron.  de  Flan- 
dres, I,  307,  Kervyn.) 

—Empêcher,  priver,  dépouiller,  exclure: 

Qe  le  uaz  est  qe  hom  ne  serra  my  for- 

barré  par  son    fcl  drmeyn,  le   qel   est  fct 


FOR 


(iî 


tant  com  il  est  de  pleyn  ag.!,  de  bouc  me- 
morie,  deiiz  les  katre  mers  .le  Enseltere 
(Year  books  of  the  reign  of  Edw.  the  firsl 
years  xxx-xxxi,  p.  9,  Rer.  brit.  script.)  ' 
Que  les  seignours  n'auters  ne  soyent  raye 
forbarrez  de  lour  villeyns  pour  cause  de 
lour  response  en  la  ley.  (Stat.  de  Bichard 
II,  an  IX.  inipr.  goth.,  Bibl.  Louvre  ;  Littl. 
Instit.,  193,  Houard.) 

Le  seigniour  ert  forbarré  e  ramenauni 
de  sa  accion  pour  sa  malice  et  sa  negli- 
cence.  (Britton,  Loix  d'Angi,  f»  98  r»,  ap. 
Ste-Pal.) 

FORBATRK,  -  battre,  four.,  verbe. 

—  Act.,  battre  : 

Que  li  vallet  forbatent  bien  les  dras  .m. 
fies  de  malvais  cardon.  Quant  li  dras  ert 
forbatus....  (1262,Ban.s  aux  échev.,Où,  ass. 
s.  les  drap,  de  Douay,  f»  6  v»,  Arch.  mun. 
Douai.} 

—  Clore,  barrer,  barricader  : 
Et  la  Toie  a  si  fourbotiir 
Qu'elle  est  an  chastelain  tolue. 
Par  la  n'i  pora  pins  entrer. 
Car  il  a  fait  Puis  reomurer. 

(Coiici,  4873,  Crapelet.) 

Pour  chou  avoit  esté  dit  et  commandé 
audit  Jehan  que  ledit  coulombier  closisl 
par  dedens  jour  certain  qui  mis  et  assi- 
gnes li  fu,  ou  jou,baillis  dessusdis,  leferoil 
clore  et  fourbatre,  lequel  chose  ledit  .lehan 
ne  fist  mie,  pour  quoy  jou,  baillius...  fis 
ledit  coulombier  clore  et  fourbatre.  (1334. 
Cart.  de  Guise,  Richel.  1.  17777,  f»  220  r».) 

Pour  fourbatre  les  portes  du  park.  (1344, 
Trav.  aux  chat.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f»  9''.) 

Lidit  religieus  pourront  tenir  leur  dites 
portes  closes  ou  les  mucer  ou  fourbatre. 
(1346,  Arch.  .IJ  77,  f»  U  r».) 

A  Pierre  Viollet,  pour  .iiii.  coppons  de 
frenne  de  .viii.  pies  mis  a  fourbatre  le  tour 
de  S.  Estene.  (1366,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Fourbatre  les  huis  des  maisons  des 
guets.  (1508,  Béthune,  ib.) 

Forbatre  les  feneslres  des  portes.  (Ac- 
quisde  1529,  Arch.  mun.  Laon.) 

Ung  vcret  et  deux  crampons  pour  four- 
battrexms,  huis.  (1518,  Béthune,  ap.  L.'i 
Fons,  Art.  du  Nord,  p.  195.) 

—  Forbatu,  part,  passé,  barré,  barri, 
cadc,  comblé  : 

Et  le  liu  fourbatu  la  u  il  doit  avoir  pie- 
sente  et  soloit  estre  pasture  en  partie. 
(Vers  1292,  Cart.  de  Flines,  I,  329,  Haut- 
coeur.) 

Fois  et  loyallez  est  fondue. 
Voie  de  vrelé  fnnrbutue. 

(Soneu  de  Nitn.iay,  ms.  Turin,  f  C8'.) 

Il  destoupa  un  pucli  qui  grand  temp;^ 
avoit  esté  fonrbatus.  (Trahis,  de  France. 
p.  112,  Chron.  belg.) 

FORBAUi.T,  voir  Ferhault. 

FORBENIR,  voir  FOBBANIR. 

FORBENISSEMENT,      VOir     FORBANISSK- 

MENT. 

FORBEOK,  -  eour,  -  eur,  -  or,  four  , 
fur.,  s.  lit.,  fourbisseur  : 

Eruginatores,  fonrbeurs.  (J.  de  Gabi  , 
ms.  Bruges  546,  Scbeler,  Lex.,  \>.  45.) 

Colairs  li  furbeires.  (Noël  1235,  S.  Sauv. 
de  Met  7.  Areh.  Mos  ) 


ai 


FOR 


ouiconquef  veut  eslre  forbercs  a  Pari?, 
estre  le  puel  franchement.  (Est.  Boil.,  Uv. 
(Us  mest..  l"  p.,  xcvii,  !.  Lespinasse  et 
Bonnanlol.) 

Nu?  forbeur  ne  pucl  ne  ne  doit  ouvrer 
de  nniz  do  nulle  .'.lioff  apartcnant  a  leur 
mestirr.  (1d.,  th..  3.) 

Amulphuf  li  furberes.  'Cens,  de  S.  Paul, 
f»  S  v»,  San?  dat.\  xill*  '..  Arcli.  Mo?.) 

Lo  furbor.  (Ib.) 

Petro  le  Furheur.  (Pièce  de  1278  ronser- 
vie  à  la  Tour  df  Londres,  citée  dans  la 
Gazette  des  Beau.T-Arls.  XXll,  12.) 

Guiart  le  forbeour.  (1.138,  Cart.  de  S. 
Taurin,  Arcli.  Eure.) 

FORDET,  fourb.,  S.  m.,fonrberie: 

Ponr  trois  me-,chans.  plaios  de  forhet, 
Qnê  je  Toys  mener  aa  pibel. 
(Gbesan.JI/js/.  de  la  Pass.,  Ars.  r,l3l,  C  198=.) 
Ponr  trois  mcschans  plains  de  foiirtel. 
Que  je  vois  mener  an  gibet. 

(Id.,  it>..  237:iT,  G.  Paris.) 

Nom  ûc  personne,  Fourbet. 
FORBETEn,  V.  a.,  tromper,  duper  : 

Ainsi  prist  ennemis  a  feire 
Hnmm"  •1»  sens  et  de  mémoire. 
Ponr  Diea  nostr»  perc  engignier 
ri  forbrtrr  et  concbier. 

(Rom.  du  S.-GraaI.  3609,  Michel.) 

FORBETEun, /our., S.  m.,  trompeur: 
Et  molt  de  forbetevrs,  qui  virent  ceballi 

riche  et  monté.  (,Mir.  du  monde,  ms.   La 

Sarra,  Chavannes,  p.  35.) 
Un  prant  fouc  de  fourbeteurs.  (Id.,  ib., 

p.  37.) 

FORBEVERIE,  «-  f-,  «xcès  de  boissou  : 

ne  forbererie 
I  Tient  teoçon  e  folie. 
iK»r«*i\o,  Dislui.  de  D'ioi-  Ca/o,  ap.  Ler.  de 
I.incT,  Pror.) 

FORBiR,  fourbir,  verbe. 

—  Act.,  raccommoder,  nettoyer,  panser  : 
Ri  seroit  ce  ki  une  gemme  troveroit  enz 

el  fimmier  conchié  de  tiens  et  de  terre,  et 
si  ne  la  forberoit  anzois  k'il  la  metist  en 
son  trésor  î  (Dial.  Greg.  lo  pape,  p.  296, 
Foer?ter.) 

Et  pais  ait  en  mémoire  sa  fin  et  son  obit, 
»ctement  lient  ion  cner  qni  ainsi  le  forbil. 

(JEn.  DE  MEr>r...  Teil.,  1.3C3,  Mëon.) 

Tels  y  eut  qui  burent  dou  vin  que  ou 
leur  apôrln  en  bouteilles,  el  rcstraindirent 
Iriirs  armures  qui  desroutles  estoieut,  et 
fourbirent  leurs  plaies  et  rebendelerent. 
(Fboiss.,  Chron.,\,  291,  Kerv.) 

Les  sangliers  pour  aiguiser  leurs  def- 
fences,  lesYrollenl  el /'ourtissent  avecleurs 
autres  dents.  (Fr.  de  Sal.j  Vie  dev.,  III, 
1.  Sacy.) 

—  Réfl.,  se  nettoyer,  se  laver  : 

Etc  rose  dont  te  forbit'enl  (les  femmes;. 
(;>•!  Mercier,  ap.  Crapelet.  Prot.  et  dict.  pop., 
p.  153.) 

—  Forbi,  part,  passé,  préparé,  dispos  : 

Cit  a  la  lan^e  an  deriser  forbie. 
(0'  Charl.  el  dri  Pain,  Val.  Chr.    i:i6(l,  f  iî'\) 

FORBissANT,  fourbissant,  adj.,  infirme, 
impotent  : 
As    malades    cartriers     devant    Nostre 


FOR 

Dame  qui  giseul  en  l'enfermerie  des  four- 
bissans.  (7 "juin  1306,  E.xéc.  testam.,  Arch. 
mun.  Douai.) 

I      FORBissEMENT,   fourbissement,  s.  m., 
'  fourbissure  : 

Qui  luy  vault  (au  fer)  une  lime   et   ung 

/burfciWmenf  pour  le  tenir  net.  (Deguillev.. 

Pèlerin,  de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f"  70  v°.) 

FORBissERESSE,  subst. ,  fém.  de  four- 
bisseur  : 

r.uiolte  la  forbisseresse.  (1385-86.  Compt. 
de.<!  annivers.  de  S.  Pierre,  Arch.  Aube,  G 
1656.  f  97  r».) 

FORBius,  S.  m.,  mot  douteux  que  Du- 
cange  explique  par  exil  : 

Trois  cent  ans  .xl.  et  pins 

Avoit  mis  pore  en  forbvi^. 

Aine  qo'il  passasl  de  cesie  vie. 
(Bon.  de  laguerrede  Troijes.  ap.  Dnc,  Forisbannirr.) 

FORBOiLLER,  V.  li.,  se  démener  avec 
ardeur  : 

Li  cre>lien  comencerent  lors  a  forboiller; 
li  escuier  et  li  sergent  a  pié  se  bouloient 
parmi  les  escheles,  por  quoi  li  chevalierne 
ponient  poindre  ne  avenir  as  Turs.  (Est. 
d'Eracl.  Emp.,  xxxili,  57,  Hist.  des  crois.) 

FORBOiRE  (se),  V.  réfl.,  boire  avec 
excts : 

Tu  cslois  bon  couslumier  de  te  forboire. 
(E.  P.vSQCiER,   l'Alexandre,  éd.  1723.) 

FORBOTEii,   -   boiter,  -  bouler,  fors., 
verbe. 
—  Act.,  chasser  : 
I       Eslonziet  estes  de  vostre  pais  et  forsbot- 
teitde  vostre  heritaige.  (S.  Bbrn.,  Serm., 
Ler.  de  Lincy,  p.  546.) 

L'a  bien  batu  et  forsboulc. 
(Pf.an  Gativeai  ,   lii;  de  S.  Martin,  p.  18, 
Bonrrassé.) 

....  Ceuls  qni  ont  les  filles  belles 
Sont  chascan  jonr  en  dure  double 
Qu'aucun  chelif  ne  les  forboute, 
Espouse,  fiance,  ou  enrnayne, 
Ou  qu'elle  n'ait  la  pance  plaine 
Dancnn  cheitif  coqnart  et  nix. 
(K.  PF.scnAïis,  Poès.,  Ilichel.  SiO.  r  50.'5'=.^ 

—  Neutr.,  aller  au  deli  des  voies  où  la 
bôto  a  passé  : 

Leur  façon  de  chasser  est  par  le?  menées, 
et  suivent  toujours  la  bestc  qu'ils  chassent 
a  l'endroit  des  voyes  par  ou  elle  passe,  ne 
forboutent  point,  c'est  a  dire  ne  passent 
jamais  plus  avant  que  la  beste  a  esté. 
(Charles  IX,  de  la  Chasse,  p.  38,  éd.  1625.) 

FORBOUTER,  Voir  FOHBOTER. 

FORC,  fourc,  fourq,  fourcq,  fourch, 
four,s.  m.,  bifurcation  d'un  arbre,  branche 
fourchue  : 

Apandn  est  a  fors  come  laron. 

(Macaire,  10-40,  Mnssallîa.) 

Avec  ce  les  branches  des  hestres  duques 
au  mcslre  fore  pour  leurs  fours.  (1309, 
Arch.  .U  45,  f"  81  r».) 

Avons  droit  de  prendre  en  ladite  forest 
(de  Brotbome)  un  fourc  a  choix  au  terme 
de  Noël,  coustume  et  bois  pour  ardoir. 
{Cartulaire  de  Jumiéges,  1, 15.) 

Laquelle  femme  moult  courrouciee  en  le 
bout  ou  foure  d'un  pommier,  dont   ils  es- 


FOR 

toient  assez  près,  elle  le  cuida  ferir  dudit 
coustel  en  la  joue  senestre.  (Arch.  .U  109, 
ap.  Sle-Pal.,  éd.  Favre.) 

Ne  doit  prendre  d'un  arbre  fors  le  tiers 
fourc  qui  est  fourchié  en  trois.  (1419, 
Aveux  du  bailliage  d'Evreux,  Arch.  P294, 
reg.  4.) 

Le  fourq  et  la  branche.  (Coût,  des  for. 
de  Norm.^  (°  7  r»,  Arch.  S.-Inf.) 

Si  ont  le  chesne  tout  sec  au  dessoubz 
du  premier  four  appelé  Escoquenard. 
{Ib.,  Sur.) 

Et  pais  ponr  réparation 
An  fourc  d'an  arbre  l'a  pende. 
(GniLL.  HAonENT,  Fabl.,  1°  p.,  i.t,  Lormier.) 
An  fourc  d'nn  hestre. 
(Vaoo.  i>e  I.A  Febsnaïb,  Forest.,  p.  133,  Travers.) 

—  Bifurcation  d'un  chemin  : 

La  grant  Dive  au  fourc  de  Garet.  {En- 
quête d  Caen,  xm*  s.,  Arch.  S.-Inf.) 

Lors  s'en  ala  seir  a  la  campaigne  ou 
fore  de  .11.  voies  par  ou  Judas  devoit  pas- 
ser. {Estories  nogier,  Richel.  20125,  f»  61'.) 

En  un  fourq  et  croisée  de  deux  che- 
mins. (1452,  Arch.  JJ  181,  pièce  170.) 

—  Confluent  de  deux  ruis.seaux  : 

Por  ce  le  firent  (le  pont)  e\  fourch  de  ces 
eves.  (Chron.  d'Ernoul,  p,  441,  var.,  Mas- 
Latrie.) 

Depuis  le  potis  M.  de  FoUeinville  en 
amont  dusquez  au  fourcq  de  l'iaue,  qui 
s'en  va  a  la  Noetville.  (1418,  Cart.  de 
Corbie,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre,) 

Norni.,  fouour,  fourche,  dans  le  sens 
de  bifurcation  d'un  arbre,  d'un  chemin  : 
«  Le  fouour  d'un  abre,  d'un  quemin  ;  » 
on  dit  aussi  le  fouour  d'une  culotte,  là 
où  les  jambes  se  partagent,  (Le  Hérich., 
Gl.  norm.)  Bessin,  fouor. 

FORÇABLE,  adj.,  qui  peut  être  forcé 
qui  peut  être  obligé,  contraint  : 

Celé  est  forçable  a  eschever  le  mariage 
se  si  mariz  devent  mesel  entretant  qu  il 
fut  fiancé.  [Liv.  dejost.  et  de  plet,  x,  8,  §.  3, 
Rapetti.) 

Se  herbergent  par  diverses  celles  et  par 
diverses  provinces  tojors  forçable  et  nule 
fois  estable.  {Règle  de  S.  Ben.,  ms.  Sens, 
p.  139^) 

Neantmoins  les  dites  forces  qu'il  avoit, 
il  rendit  la  ville  qui  n'estoit  forçable.  (M. 
DU  Bellay,  Mém.,  91.) 

Le  mareschal  alla  luy  mesme  reco- 
gnoistre  la  place,  laquelle  il  trouva  for- 
çable par  deux  endroicts.  (Du  ViLLARS, 
Mém.,  au  1532,  Michaud.) 

Sans  par  eux  courir  aucun  hazard  par 
l'avantage  du  lieu  non  forçable.  (Id.,  ib., 
an  1655.) 

Avant  fait  reconoistre  et  taster  les 
gardes  qui  la  estoient  les  trouvèrent  for- 
çables.  (La  Noue,  Mém.,  ch,  xxii,) 

Saintonge, Poitou,  Deux-Sèv! es,  Vienne, 
arr.  de  Civray,  forçable,  qni  exige  de  l.i 
force,  en  parlant  d'un  ouvrage  fatigant. 

FORÇABLEMENT,  fors.,  adv,,  par  u 
force,  par  la  violence,  violemment  : 


FOR 


FOR 


FOR 


Car  lrai;;nei  furent  loaz  aar 
El  decollei  et  puis  penJuz 
Forsal'l.-menl  par  granl  oallraitc. 
<UBai..  DE  St  André,  le  Libcre  du  bon  Jehan. 
2*1.  Charricrej  Lobin..    II,  691, /'orfaHcCTcn/. 
Princirent  forcablement  ceste  ville.  [Proc. 
verb.   du   piU.  de  l'Egl.  du  Mans,  Arch. 
Sartbe,  983.) 

Il  faut  donc  enseigner  benifjQement  et 
non  forsablemeiU  ceux  de  la  religion  pré- 
tendue reformée,  a  craiiulre  et  aimer  Dieu. 
(N.  P.vsQ.,  Lett.,  VU,  4,  éd.  1723.) 

FORÇAGE,  -  aige,  fors.,  s.  m.,  violence  : 
Comme  a  la  requeste  de  nostre  procu- 
reur eust  esté  amené  prisonnier  a  Paris 
liuillaume  .Maingo,  chevalier,  sires  de  Sur- 
gieres,  pour  la  cause  d'un  forsage  que  l'en 
disoit  que  le  dit  chevalier  avoit  faist  en  la 
personne  Philippe  Damelle,  laquelleil  avoit 
prise  et  ravie  par  li  et  par  ses  complices, 
et  deflouree  a  force  et  contre  sa  volenté. 
(1335,  Arch.  JJ  69,  pièce  118.) 

Quieali  pillaices, 
Qnieals  forfaiges, 
Et  quans  petiz  avantaiges 
Sont  vcniiz  par  voz  debaz  ! 
(Al.  Chart.,    Lay   a  ilons.    de  Bourg.,    r.omv., 
p.  611.) 

Qoelz  pillages. 

Et  ftirsaiges. 

(Id.,  Lay  de  paix,  p.  541,  éd.  16n.) 

FORÇAIRE,  voir  FORSAIRE. 

FORÇAT,  S.  m.,  sorte  de  jeu: 

Quand  est  dn  passetemps  des  dames, 
l)a  forçai  plaisant  et  trictrac. 
Et  autres  jeux,  j'en  sçay  le  trac. 
(Cbetstophe  df.  Bordes,  Chambrière  a  louer  a  tout 
faire,  Poés.fr.  des  sv"  et  xvi"  s.,  1, 1)9.) 

1.  FORCE,  -  che,  S.  f.,  autorité  : 
Nous    avons    confremé    ches    présentes 
lettres  de  le  forche  de  no  seel.  (Juin  1228, 
Livre    blanc,  f°  8  v»,   Arch.    mun.  Valen- 
ciennes.) 

—  Ne  pas  faire  force  d'une  chose,  n'en 
être  pas  effrayé,  n'en  pas  faire  dilBculté: 
Ea  alant  celé  part,  li  a  moult  demandé 

Li  rois  de  son  a'aire,  mais  moult  l'en  a  celé  ; 
Ele  ne  fail  /a»  force  que  li  ait  raconté. 
Mai»  qo'elc  cnst  son  cors  de  ce  pcrill  gelé. 

(Berle,  2754,  Scheler.) 
Mois  ceus  qui  l'ont  acoustumes  d'oir  les 
(les  canes  qui  brûlent), n'en  font  force  pour 
oe    qu'il    ont  acoustumé   d'oir.    {Liv.    de 
Marc  Pol,  cxiv,  Pauthier.) 

Mais  les  chevax  quant  il  ont  oy  plnseurs 
fois,  ils  ne  font  pas  si  grant  force.  (Id.,  ib.) 

Tuit  li  autre  roy,  et  li  antre  pèlerin  qui 
après  li  venroient",  se  teuroient  touz  apaies 
lie  faire  leur  pèlerinage  aussi  comme  le  roy 
de  France  auroit  fet,  ne  ne  feraient  force 
de  la  délivrance  de  Jérusalem.  (Joinv., 
St  Louis,  cviii,  Wailly.) 

—  A  force,  par  force,  par  contrainte, 
malgré  soi  : 

Du  prestre  qui  ot  mère  o  force.  (Ms.  Ri- 
•  bel.  837,  f°  229  v.) 

—  Avoir  la  force,  être  attaqué  par  la 
force,  en  parlant  d'une  ville  : 

La  première  ville  qui  aura  la  force  re- 
cevra des  chastiemens  exemplaires.  (1,')89, 
Lett.  mm.  de  Henri  IV,  t.  II,  p.  495,  Ber- 
ger de  Xivrev.) 


—  Etre  menacé  de  la  force,  être  menacé 
d'être  attaqué  de  vive  force  : 

Il  n'y  alloit  pas  seulement  du  salut  de 
la  dicte  ville  d'Esperuay,  mais  de  toutes 
les  aultres  qui  estoient  menacées  de  la  force. 
(1592,  Lett.  miss,  de  Henri  IV,  1. 111,  p.  842, 
Berger  de  Xivrey.) 

—  Force  signifiait  encore  pays  fortifié 
et  garni  de  forteresses  : 

Ne  remest  an  Dac  Mataquaz 
Mes  sol  la  force  de  Ouraz. 

(F/orimonI,  Hichel.  353,  f  IS*.) 

2.  FORCE,  forsse,  forche,  forpce,  grand 
ciseau  : 

Pieça,  qu'on  dit,  la  force  pest  le  pré. 

(LesLoh.,  Ars.  3143,  f  6°.) 
S'il  nos  font  faire  et  otriier  par  forche 
cose  ke  nous  ne  doions,  en  non  Diu  li 
forche  paist  le  pré,  et  on  doit  molt  faire 
por  issir  hors  de  prison.  (H.  DE  VAL., 
592,  Wailly.) 

Avis  rae  fu  el  somellier 
Oue  ne  sai  quel  beste  veneit 
Qui  na  ros  peliçon  vcstoit, 
Bien  fet  sanz  cisel  et  sanz  force, 
Sil  me  fesoit  vestir  a  force. 

(Renart,  Br.  H,  v.  194,  Martin.) 

Si  cum  ele  le  tcnoit  forment 
Soef  en  son  siron  dormant, 
Copa  ses  chevcx  o  ses  forces 
Pont  il  perdi  toutes  ses  forces. 

(Rose,  16883,  Méon.) 

Autressi  fu  S.nnsses  fortin, 
One  sa  famé  par  son  engin. 
Tout  en  dormant,  a  une  force 
■Tondi  tant  qu'il  penli  sa  force. 
(LeBlasme desFames.hib.,  Joiigl.el  Trouv.,  p.  8-2.) 

Robe  fête  n'appareillie. 
S'oie  n'est  ans  forces  taillie. 
(LeDitdes  fevres,iah.,  longl.  et  Troiiv.,  p.  13.Ï.) 

La  kens  et  le  fuisil 
A  aguisier  l'oslil. 
Les  aiguilles  poingnanz 
Et  les  forces  tranctianz. 
(l'Oiislillemenl  au  Yillain,  163,  Monlaiglon  et 
Raynand,  Fabl.,  Il,  153.) 
D'unes  forces  qu'ot  aprestees 
A  errant  ses  trescns  ropees. 

(Coaci,  7344,  Crapelet.) 

Ce  te  mandent  les  tiens  fils  que  tu  es- 
lises  et  prennes  lequel  que  tu  voudras  de 
ces  deux  choses,  ou  que  tes  neveux  soient 
mis  en  religion  et  tondus  de  ces  forces,  ou 
que  ils  soient  occis  de  ceste  espee.  (Chron. 
de  Saint-Denis,  ap.  Lahorde,  Emau.v.) 

Hec  forfex,  forces  de  cambre.  (Gloss.  de 
Glasgow,  P.  Meyer.) 

La  se  sont  reculé,  mais  çbe  fu  monlt  envis. 
Car  forche  paist  le  pré,  el  li  lens  le  brebis. 

(B.  de  Sel/.,  iv,  164,  Bocca.) 

Que  la  superfluité  soit  coupée  o  les 
forches.  (H.  de  Mondeville,  Richel.  2030, 
f»  59^.) 

En  la  chambre,  .ii.  pintes,  .i.  pintat, 
.1.  aiguière,  unes  forsses  de  fer.  (23  janv. 
1396,  Invent,  de  meubles  de  la  mairie  de  Di- 
jon, Arch.  Côte-d'Ur.) 

Meule  a  cousteaux  ou  a  forces.  (1438, 
Péage  de  Chdleauneuf,  Mantellier,  March. 
fréq.,  III,  124.) 

Quant  un  vray  cueur  aymer  s'efforce 
Glayve  n'y  a,  cyseau,  ne  force 
I  Qui  loy  sceut  faire  quelque  outrage. 

(R.  DE  COLLERVE,  Pors.,  p.  132,  Bibl.  elz.) 


Je  me  cognois  a  faire  tan, 
Parer  cuirs,  faire  trompettes, 
Cornets  a  tjoucq'iias.  des  lunettes, 
Force[s\,  ciseaux  et  espérons. 
(Christ,   de  Boi;d.,    Varlel  a   louera  loul  faire, 

Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi"  s.,  I,  SI.) 

Lequel  après  avoir  briesvement  entendu 
le  fait,  courut  vistement  chez  un  mares- 
chal  quérir  des  forces  de  quoi  on  fait  les 
crins  des  chevaux.  {La  Nouv.  Fabrique 
des  excell.  Traits  de  vérité,  il.'SO,  Bibl.  elz.) 

Une  forces  a  retondeur.  {Ib.,  p.  1S9.) 

Childebert  et  Clotaire  donnèrent  charge 
a  Archade  cy  dessus  nommé,  et  que  Bou- 
chet  appelle  Comte  d'Auvergne,  d'aller  vers 
la  royne  leur  ayeule,  avec  des  forpces  et 
une  espee  desgainee.  (FauCHET,  Antiq. 
gaul.,  111,  6,  éd.  1611.) 

—  Grande  cuillière  : 

Une  forcJie  d'argieul  a  frère  soupe.  (1302, 
Test.  duD.  Jean,  ap.  Lobin.,  11,  454.) 

Norm.,  Dessin,  forjes,  cisailles  pour 
tondre  les  haies. 

La  langue  moderne  a  gardé  le  mot  for- 
ces, sorte  de  grands  ciseaux  pour  tondre 
les  draps,  pour  couper  les  étoffes  et  les 
tailler,  pour  couper  les  tôles,  le  laiton,  le 
fer-blanc. 

FORCE ABLE,  S.  m.,  agrès  d'un  navire 
qu'il  nous  est  impossible  de  déterminer  : 
Bons  gOTieniaus  i  ot  et  grans, 
VoiUes,  otages,  et  grans  rans. 
Et  forceablcs  et  hobcns. 

(Ben.,   Troies,  Uichel.  375,  f°  6',)".) 

FORCEEH,  voir  FORÇOIER. 

FORCEiLi.E,  s.  f ,  fourche,  croc  : 

.1.  drapel  qui  pendoit  enlrc  .il.  forceilles 

de  fer.   (Vie  et  mir.   de  plus.  s.    confess., 

Maz.  568,  f  48'».) 

FORCEL,  -  ciel,  -  chel,  four.,  s.  m.,  es- 
tomac, .poitrine,  ventre  : 

Mais  maint  coslé  e  maint /orrc/ 
I  ont  enfundré  c  percé 
Ainz  qu'il  aient  dcl  tut  laissié. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  5424,  Michel.) 
Navres  fu  d'une  lance  el  pis,  sous  le  fourciel. 
(Boum.  d'Alix.,  f  ^7^  Michelant.) 

L'empcrere  en  jura  le  cors  Si  Daniel 
Qu'il  ne  fnst  si  dolens  el  cuer  sos  le  forcel. 

(Chev.  au  cijijne,  1,  6860,  llippeau.) 
Une  plaie  li  fist  par  dessous  le  fourchcl. 
(muijis  d'Aigrem.,  ms,  Montp.  H  2i7,  f  16i>.) 

Se  il  eust  acon  couslel 
Si  s'en  (erist  ens  ou  foreel. 

(Alhis,  Ars.  3312,  f>  13M 

Va  qnerre  les  coillcs  d'un  lor. 
Les  collions  a  loi  le  forcel. 
Si  les  m'aporte  cl  .i.  coslel. 
(De  la  Dame  escoUicc,  Richel.  19152,  f^  41  v°.) 

De  son  bec  me  feri  assez  prez  du  fourcri. 
(Cuv.,  B.  du  Guesctin.  20548,  var.,  Charriera.) 
Cf.  FORCELE. 

FOiicEi-E,  -  elle,  -  chielle,  four.,  fur., 
furscelle,  s.  f.,  l'estomac,  la  poitrine,  la 
gorge,  quelquefois  le  ventre  : 

Sil  fierl  el  piz  entre  les  dons  furceles. 

(Bol.,  1294,  Millier.) 

Hues  le  fiert  do  roil  espié  trcnchant 
Que  la  forcelle  li  elToniIra  devant. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  1°  219''.) 

9 


FOR 


FOU 


FOU 


Bill  ns  Raoal,  disl  Al.iis  la  bêle. 
Je  te  Dorri  del  lait  de  ma  roamcle  ; 
Por  quoi  nie  fais  dolor  soi  m»  foreele  ? 
(Raoul  df  Cambrai.  1001,  AT.) 

SoTtnt  li  muille  la  fnTefle 
Por  Teir  e  l'arçon  «le  la  sclo. 
(Bf.\.,  p.  rfc  riorm.,  II.  5lTo.  Michel.) 
Mrslrc  li  iinc  Sébile  plore  et  liai  sa  foreeh-. 

ij.  Bon.,  Sar..  cnxxvi,  Michel.) 

Ne  place  Den  qne  ja  fini  ccsle  (rnerre, 
S'en  ait  Iranchié  le  pis  sor  la  forcelle. 

Uourâ.  âe  Blairies,  31'.'.  HofTmann.) 

Car  il  le  fiert  sor  la  foreele. 
Tôt  patiné  l'abat  de  la  sele. 

(Durmarx  le  Gallois.  5517,  Stengel.» 

Li  baslars  en  fniant  nn  tel  cop  li  donna 
Jnsqnes  en  le  fc.urcete  le  fendi  et  copa. 

IBttst.  de  Buillon,  -iioe,  Scheler.) 

liant  front  nioien,  haale  forcelle. 
Onqnos  ne  vi  telle  fors  celle. 
(Dirision  des  r?  hiariles,   Ifil,  ap.  Mcon,  .\oui'. 

Rec.  I.  412.)Inipr.,  foneelle. 

Les  phificicns  me  disoient  que  j'avoie 
une  presse  teste  et  une  froide  fourcelle. 
(JorNv.,  St  Louis,  iir,  Wailly.) 

Lequel  suppliant  a  aucune?  foiz  accous- 
Inmé  de  jurer  la  forcelle  Dieu.  (1389,  Arch. 
a  135,  pièce  286.) 

Print  ledit  exposant  ledit  Morillon  par  la 
poictrinc  ou  forcelle.  (1424,  Arcb.  3J  172, 
pièce  640.) 

Fonnent  les  ont  navres  es  fourcliieltes  et  es  pis. 
fCJron.  des  durs  de  Bourg.,  9ôOG,  Chron.  belg.) 

Oni  ses  cnfans  porta  en  sa  forcelle. 
(SiCQ.  Millet,  Destruci.  de  Trmje,  f»  17^  éd. 

1541.) 

Noble  dame,  hanlle  atonrnee. 

Dame  Flourenre  l'Escornee, 

K  lon(:ne  eschine  et  plate  fourcelle. 

Allant  de  nnil  sur  la  Tespree. 
(CoQLiLL..  Ençuesie,  II.  05.  IHbl.  eli.) 

Tout  bellement,  estes  toos  fol  I 

Elle  est  tendre  de  la  forcelle. 

(Farce  de  ilimin.  Ane.  Th.  fr.,  II,  35S.) 

Mai»,  (se)  dis  je,  se  la  despncelle, 

Je  seroys  en  bien  grant  dan;;ier 

Delnir  rompre  venlre  et  forcrlle. 
(Farce  de    Tout  Ucsnage,  Auc.  Th.  fr..  H,  .107.) 
Kt  pois  après  toot  senl  a  ma  plaisance 
Cneilly  des  fleurs  a  loute  ma  puissance 
Tant  qne  lool  plain  en  mis  a  ma  fourcellr. 
II510,  le  r.irofl'.ier  aul.r  dames,  l'oés.  fr.  des 
Xï'  et  XTI*  «.,  XllI,  270.) 
Qu'on  n'endure  fain  ne  coif  :  mais  qu'on 
inangeue  quant  l'appétit  viendra  si  sobre- 
ment que  la  forcelle  de  l'estomac  n'en  soit 
enllec.  (J.  Uouchet,  Noble  Dame,  f»  50  r», 
éd.  1336.) 

Gosier,  qni  natnrellement 

Es  mon  entonnoir  très  fidelle, 

Ne  laisic  entrer  en  ma  fourcelle 

BenTrage,  s'il  n'est  excellent  I 
(Vatix-âr-Yire  de  J.  Le  lloiLi,  \xiv.  Jacob.) 

Voici  bon  sidre  noorean. 
Je  croy  qu'il  est  fait  sans  eaa  : 
Il  esl  chand  a  la  fourcelle 
Et  donne  jusqu'au  cerrean. 

<;*.,  XLlv.) 

Estant  entré  dans  l'estomacb,  ce  poison 
fait  une  grande  douleur  a  l'endroit  du 
petit  tendron  que  les  Picards  uonimeut  la 
fourcelle  ;  car  la  dessoubs  est  la  partie  la 
plu."*  sensible  de  l'estomacb.  (fiHEViN,  des 
Venins,  II,  4,  ta.  1368.) 

Le?  clavicules  ou  forcelles.  (Trad.  de 
Calitn,  p.  447.  ••d.  1609.) 


On  trouve  encore  au  xvti«  siècle  la  for- 
eele de  l'estomac,  pour  le  creux  de  l'esto- 
mac : 

Ils  se  passiTcnl  dans  1,t  foreele  tie  l'es- 
tomac des  rubans.  (Tai.i.km.,  Iliat.,  cci.xv, 
éd.  Monlnieri|M(''.) 

—  Fonrcbcltc  : 

Fur-ieelles,  amas,  esbaleliers,  pegnaux, 
autres  basions  et  armures.  (Coul.  de  la 
Ckastellenn.  de  iVnics.xxxiil,  N'ouv.  Coût, 
gén.,  I,  385».) 

Norm.,  fourcelle,  esloniac.  Giiernesey, 
fourehelle,  poitrine,  bréchet. 

Nom  de  lieu,  la  FoMrcfte/ic  (Oise). 

FORCELÉ,  adj.,  à  fossette  : 

Et  après  for  celé  menton. 
Dont  naissoit  la  blanche  gorgele 
Dnsqa'aus  espaules  sans  foisscte, 
Ounie  et  grosse  en  avalant. 
(A.  i)E  LA  Halle,  leu  Adan,  Ilicliel.  837,  C  2S1».) 

Nés  droit  et  foreele  menton. 

(Comte  de  Poil.,  «50,  Michel.) 

FORCELER,  fourceler,  fourceller,  for- 
cheler,  -  eir,  fourclieler,  forscheleir,  v.  a., 
cacher,  celer  en  fraude,  frauder,  détour- 
ner secrètement  : 

Et  s'il  avenoit  cose  par  aventure  que 
aucuns  emblast  ou  forchelast  le  tonlieu  au 
remonter  ou  au  ravaler,  le  poenl  arrester 
le  sergant  de  l'abbé  cl  le  couvent.  (1249, 
Cart.  Esdras  de  Corbie,  l\\che\.    1.   17760, 

j  ^99^,) 

j      Que  franche  vérité  doit  csire  eu  l'an  de 
toutes  choses  forcelees.  (1252,  Confirm.  des 
jmv.  de  Calais,  Arcb.  J  1124,  pièce  1.) 
Forseheleihcs.  (/&.,  pièce  1^''.) 
S'il  avenift  lie  aucuns  des   viles   deseu- 
rediles  se  scutist  meffail  envers  l'abbé  et 
le  couvent  devautdis,  en   tel    manière  k'il 
etisl  fourceU   dettes  ou    cateus,  rendre  et 
donner  por  Diu  et   en   aumosne  le  puet  a 
l'abbé    et    au    couvent   dcseuredis.  (1280, 
Chartr.  de  Namur,  vente  de  bois,  Chron. 
belg.) 
Et  reco,gnoissons  que   li  diz  Mikiel  a  et 

.  doit   avoir  les  pourlis  tant  que   sa  terre 

,  dure  par  dodcns  les  diz  bourucs  par  rai- 
son  Je   viscontc,    si  comme  .il.   d.  d'un 

j   sanc,  et  s'il  estait  forclielcz,  60    soulz  de 
l'amende   ou   ce  que    nous  jugerions  par 

'  l'esgart  de  la  vile.  (1291, Cart.  de  Ponthieu, 
niche!.  1.  10112,  f"  19  V».) 

Vous  n'en  fo^trchelercs  rien  a  le  parcbon 
de  vos  enfans.  (HoisiN,Fra)icft.,  loisetcout. 
de  la  ville  de  Lille,  éd.  Brun-Lavainue.) 

Qui  forchoile  ventes  de  hyrtage  il  est  en 
demande  de  .LX.  libres  par  devers  le  si- 
gneur.  {Coût,  de  Ponthieu  et  de  Vimeu, 
.Marnier,  Ane.  Coût,  de  Pic.,  p.  111.) 

Une  france  vérité  doit  eslre  eu  l'an  de 
toute  chose /'ourcel/ffis.  (1304,  Arcb.  JJ  60, 
pièce  365.) 

Se  les  socs  csfoieHf  forcheleiz.  {Ch.de 
1318,  S.  Wandrille,  Arch.  Seinc-lnf.) 

Esl  assavoir  que  les  pourlis  que  je  ai 
•  en  me  terre  par  dedens  lesdis  bournes  me 
doivent  demourer,  et  les  relieng  ;  cb'esl 
assavoir  me  viscomté,  si  conme  quatre 
deniers  du  sanch  et  se  il  estoit  forcheles, 
soixante  solz  pour  l'amende,  ou  l'es^an 
du  maieur  et  des  eskevins  devant  diz. 
(1358,  Ord.,  III,  294.) 


Si  le  sang  estoit  /orccf^  Iroiz  jours,  il  se- 
roit    cnchu    vers  nous  et    envers    lesdiz 
maieur  et  escbevins  en   .LX.    sols   parisi? 
d'amende.  (1376,  Charte  de  S'    Wulfran 
d'Abbeville,  ap.  Ste-Pal.) 
Et  avecques  tout  ce  on  al.i  ordenant 
C'on  meisl  a  estai  et  alasl  on  monslranl 
Aux  fenosires,  aux  hnis  ou  sur  estai  séant, 
Tout  char,  pain  et  poisson  et  ce  c'on  va  mengent. 
El  se  personne  y  a  qni  le  voist  forcelant, 
Kt  qui  ne  monstre  tout,  sans   alcr  riens  massant, 
Qui  vaille  .vi.  deniers  derrières  ne  devant. 
Il  ara  tout  perdu. 

(Cnv.,  du  Guesclin.  1917,  Charrière,) 
S'il  avenoit  que  l'on  eusl  pris  et  fourceli 
nng  serf  ou  aultre  beste  sauvaige  que  les 
chiens  de  ujondit  seigneur  auroieut  pris, 
donneroit  un  bœuf  blanc  a  rachet  de  dix 
francs  pour  la  reparacion  de  la  beste /bur- 
celée.  (Vers  1419,  les  Bois,  forests  et  garoies 
que  Mgr  le  duc  de  Bourg,  a  es  bailliages  de 
Dijon,  Auxois  et  la  Montagne,  Mém.  de  la 
Soc.  édueniie.  1880,  p    401.) 

Ventes  forcelees.  (Cout.de  Sentis,  ccxlvi, 
Nouv.  Coût.  gén..  11,729.) 

Afin  que  le  droit  de  meilleur  cattel  soit 
mieux  gardé  et  non  foureelé,  l'hoir  meu- 
'  blier  du  defunct  sera  tenu  de  monstrer 
les  trois  meilleurs  cattels  a  peine  de  con- 
fiscation du  foureelé.  (Chart.  de  Hainaut, 
cxxv,  9,  Nouv.  Coût,  gén..  Il,  141.) 

Item  si  aucun  fourceloit  lesdits  espaves 
quel  qui  soit,  et  ne  l'annoncist  eudedens 
sept  jours  et  sept  nuicts,il  sera  a  l'amende 
de  soixante  sols  parisis.  {Cousl.  de  Mor- 
tagne  (Flandre),  ms.  appartenant  à  M.  Boc- 
quillet,  p.  107.) 

—  Forcelant,    part,  prés.;  en  forcelant, 
j  à  la  dérobée,  sans  qu'on  s'en  aperçoive  : 

En  luy  poignant  la  teste  et  doderainant  de 
douce  main,  on  luy  couppe  les  cheveux  «i 
forcelant  cl  luy  desempare- on  le  chief.  (r,. 
Chastell.,  Chron.,  IV,  322,Kei'v.) 

FORCELEUR,  S-  Ml.,   celui   qui    cache, 

qui  recèle,  receleur  : 

Qui   oublycoit   le   chevalier   qui  vous  a 

,   démontré  par  trois  fois  le  gentil  roy  d'Es- 

I   cosse,  qui  ne  recommandast  sa  prouesse, 

il    seroil    robeur    et    foreeleur    d'autruy 

prouesse    et    d'aulruy  liouueur.  {Percefo- 

rest,  I,  151'',  éd.  1528.) 


ni,  adj.. 


FORCEi.u,   fourc,  fourch. 
fourchu  : 

Le  menton  fourchelul,  le  nés  fait  droitement. 
{Bail,  de  Bouillon,  2332,  Scheler.) 

S'a  fonrcelu  menton. 

(B.   de  Seli..  xxTV,  .S-2,  Bocca.) 

Le  nez  a  bel  et  droil,  et  fonrcelu  menton. 

(V,r«.i:  du  Paon.  ms.  Brux.  11191.  P  19  r°.) 
Salalrie  la  belle  an  fourchelu  menton. 

^Ci;^(Tis,  Richcl.  1637,   f  130  r».i 

1.  FORCEMENT,  fouTcement,  s.  m.,  ac- 
tion de  forcer  : 

Au  forcement  du  pas  de  Suze.  (Brant.. 
Caiiil.  /V.,A.de  Montmor.,  Buchon.) 

—  Action  de  forcer  une   femme,  viol  : 
Forcemens    de   femmes.  (1341,  Arch.  J.l 

73,  f»  250  V».) 

I.e  forcement  des  femmes  et  des  lilles. 
(1580,  Lelt.  miss,  de  Henri  IV,  t.  I,  p.  290, 
Berger  de  Xivrey.) 

—  Ce  qui  fait  violence  ."i  : 


FOU 


FOI? 


FOR 


«7 


C'esl  |>liisti)sl  une  luoastiuosité  et  for- 
cement lie  ualiire,  qu'une  production  prof- 
fitalile.  (LiEBAULT,  .Vaw.  rust.,  p.  466,  éd. 
1597.1 

—  Kn  général,  violence,  contrainte  : 
Lu  iirace  est  si  gracieuse  et  saisit  si  gra- 
cieusement nos  cœurs  pour  les  attirer, 
qu'elle  ne  gaste  rien  en  la  liberté  de  nostre 
volenté  ;  elle  touche  puissamment,  mais 
pourtant  si  délicatement  les  ressorts  de 
nostre  esprit,  que  notre  franc  arbitre  n'en 
reçoit  aucun  forcement.  (Fr.  de  Sal.,  Am. 
debieu,\.n,  c  12,  éd.  1610.) 

—  Effort  : 

Quasi  n'ayant  plus  de  soufûe  ny  d'ha- 
leine du  fSurcemenl  ou  il  s'estoit  mis  a 
combatro.  (La  Prinse  du  Roy  d  Pavie, 
Capliv.  de  Franc.  1",  p.  80.) 

2.  FoncEMENT,  voir  Forchement. 

3.  FOKCEMENT,  VOir  FORCIEEMENT. 
FORCENABLE,  VOir  FORSENABLE. 
FORCENAGE,  voir  FORSEN'AGE. 
FORCENAISON,  VOir  FORSE.VAISO.N. 
FOIICENANT,   Volr  FOIISEXANT. 
FORCENEEMENT,   VOir    FonSENEEMENT. 
FORCENER,  voir  FORSENER. 
FORCENERIE,  VOir   FORSENERIE. 
FORCEXEURE,   VOir  FORSENEURE. 
FORCEXEUX,  voir  FOUSENEU.K. 


FORCENXiERE,  S.  f.,  folie  : 

Et  par  ce  que  ce  livre  est  composé  pour 
la  salubre  doctrine  de  sapience  et  pour 
expurger  la  vanité  de  forcenniere  et  foUie. 
(Jacques  Locueh,  Nef  des  folz  du  monde, 
Prol.,  éd.  1497.) 

C'est  peut-être  une  faute  de  l'édition  j 
pour  forcennerie. 

FORCEOiî,  -  eeur,  -  eur,  forcheur,  s. 
m.,  celui  qui  prend  quelque  chose  par 
force  : 

Se  pluiseurs  font  force  ensambie  et  li 
uns  d'eus  est  trais  en  cause,  s'il  rent  la 
chose  de  son  gré  et  devant  le  jugement 
tout  li  autre  sont  délivré,  c'est  voirs  par 
nostre  usage  tant  coume  a  la  chose  monte 
et  non  mie  de  l'amende, car  tuit  ilsonttenu  ' 
li  forceeur.  [De  Droit  et  de  jusl.,  Richel. 
20048,  f°  66''.) 

—  Brigand  : 
Je  ferrai  ccl  forcheur. 

<J.  BoDEL,  H  Jus  de  saint  Nicholai,  Th.  fr.  aa 
m.  à.,  p.  17S.) 

—  Avec  un  rég.,  celui  qui  force,  qui 
attaque  par  la  force  : 

Forccurs  de  maisons  ou  brigans.  (J. 
BouCHET,  Serm.  de  la  simulée  convers.  de 
H.  deBourb.,  p.  320,  éd.  1594.) 

—  Celui  qui  viole  : 

Forct'urx  de  famés. 
(Eloï  Dasersal,  Uvre  de  la  deablene.  t"  9", 
éd.  1507.) 

Son  traitement  esloit  un  vray  tesmoing 

D'amitié  claire. 
Helas  !  faut  il  qu'amitié  fie  declaire 
Pluslost  au  cueur  d'au  farceur  adultère 
Ifu'cn  un  raary? 
tCi..  Mar.,  Canl.  a  la  Rein,  de  Nav.,  153C,  éd. 

1731.; 


1.  FORCER, /orsi;i',  verbe. 

—  Act.,  forlifler  : 

Se  li  dis  sire  Jehan  eu  forsanl  et  amen- 
dant ou  en  retenant  le  chastel  devant  dit 
faisoit  aucun  ouvraige.  (Sept.  1352,  Lett.de 
Jeanne  de  Dar,engag.  d  J.  de  Mar/ey, Arch. 
Meuse.) 

—  Réfl.,  s'efforcer  : 
Les  partisans  de  l'envie  se  sont  de  tout 

temps  forcez  avec  leur  noir,  et  de  fumée 
tirée  du  fourneau  de  l'enfer,  et  par  leurs 
propos  picquens  et  injurieux,  de  noircir, 
prophaner  et  flestrir  la  candeur,  excellence 
et  réputation  du  sexe  féminin.  (Deslau- 
RiEREs,  Imagin.  de  Bruscambille,  en  faveur 
des  dames,  f»  30  v»,  éd.  1613.) 

2.  FORCER,  v.  a.,  peigner  la  laine? 
I  toose  wolle,  or  cotton,  or  suche  lyke. 

Je  force  de  la  laine,  and  je  charpis  de  la 
laine.  It  is  a  great  craft  to  tose  -wolle  wel  : 
c'est  une  grande  apertise  que  de  bien 
forcer  la  layne,  or  charpir  la  layne.  (Pals- 
GRAVE,  Esclairc,  p.  76,  Génin.) 

3.  FORCER,  voir  FORGIER. 
FORCERE,  voir  FORSAIHE. 

1.  FORCERET,  s.  111.,  petit  fort  : 

Villes,  chastelx  et  forcerelz.  (Lett.  d'E- 
douard III,  1  juin  1357,  ms.  Richel.,  coll. 
Bréquigny,  XLI.) 

2.  FORCERET,  voir  FORCERET. 

FORCERiE,  S.  (.,  effort,  luxation  : 

Saphir  vaut  contre  forceries  et  contre 
luces  et  eslevcures.  {Li  Livres  des  pierres, 
Richel.  12786,  f^SO^)' 

—  Violence  : 
Se  Dius  m'ahit,  et  li  saint,  et  toutes  les 

saintes,  que  je  n'ai  quis  ne  porcacié  art, 
j   barat,  ni  engieng,  ne  forcerie  n'enquerrai. 

(Beadman.,  Coût,  du  Beauv.,  II,  437,  Beu 
'   gnot.) 

FORCESCE,  S.  (.,  ciseaux  :  j 

Lequel  Perrinet  raeu  et  tempté  de  con- 
voitise rongna  d'une  forcesce  quatre  desdiz 
florins.    (1388,    Arch.    JJ    133,  pièce  113.) 

FORCESTE,  voir  FORCETTE. 

[      FORCETERiE,  S.  f .,  métier  du  forcetier: 
Mestier  de  forceterie.   {ûrdonn.    sur  les 
j  mest.,\n,  à  la  suite  du  Livre  des  Mest., 
p.  357,  Depping.) 

FORCETIER,  S.  m.,  fabricant  de  ciseaux 
de  jardiniers  ou  de  tondeurs  de  draps, 
fabricant  de  faux  et  d'autres  gros  ouvrages 
en  fer  et  en  cuivre  : 

Forcetier.  (Livre  de  la  Taille,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Ptiil.  le  Bel.) 

FORCETTE,  forcesle,forsette,s.  f.,  dimi- 
nutif de  force,  petit  ciseau  : 

De  tous  peignes  et  forsetle  c'on  vent  en 
.Metz.  (Partie  du  Tonneu  cédé  d  l'Hôp.  S. 
Nie,  Hist.  de  Metz,  111,  176.) 

Unes  forceltes  d'argent,  estans  eu  ung 
esluy.  (1380,  Inv.  de  Cft.  K,  2210,Labarte.) 

Le  seigneur  demanderoit  a  sa  femme 
une  esguille  ou  une  espiugle  ou  unes  for- 
cettes.  {Ménagier  de  Paris,  I,  154,  Biblioph. 
fr.) 


Iceiui  curé  tira   une  forcellef i-t  d'i- 

celles    feri   par    le    visage    le    suppliant. 
(1394,  Arch.  JJ  147,  pièce  104.) 

Unes  petites   forcesles   esmaillez.    (1409, 
Compte  de  A.  des   Essarts,  Pièc.  relat.  ?i 
l'Hist.  de  Fr.,  XIX,  202.) 
Forsetcs,  cousteans  pragois. 
Grosses  mouilles  a  deux  dois. 
(Greban,  Mist.  de  lapass.,  1720,  G.  Paris.) 
La  lime,  la  gente  pinsette. 
Le  ratissoir  et  la  forcette. 
(G.  Corrozet,  les  Blasons  domesl.,  Blas.  del'Estny 
do  Chambre,  Poés.  fr.  des  xv"   et    xvi"  s.,  VI. 
262.) 

Puis  les  mignons  et  bons  cousteanK, 
Les  forcetles  et  les  cise.iuls. 

(b.,  ib.,  Blas.  du  cabinet,  VI,  268.) 

FORCETTis,  s.  m.  pi.,  ciseaux  : 
Forcettis,  vulgarement  appeliez   sisours. 

(Stat.  de  Richard  III,  an    I,   impr.  goth., 

Bibl.  Louvre.) 

FORCEUR,  voir  FORQOR. 

FORCHACiEu,  fors.,  v.  a.,  chasser,  ex- 
pulser : 

Cornent  il  fu  forschaciez  du  pais. 

(Les  Loh..  Vat.  Urb.  375,  P  IS^) 
Det  estre  tantost  chasses  de  la  compai- 
gnie  as  autres  chevalers  et  de  la  cité  fors- 
chacé.   (Liv.  au  Roi,  Ass.    de  Jér.,    t.   I, 
p.  623,  Beugnot,) 

FORCHAGE,  four.,  S.  m.,  branche  de 
famille  : 

Si  le  retrayant  revend  l'héritage  par  luy 
retrait  a  personne  estrangere,  le  parent 
issu  de  la  souche  ou  fourchage  d'où  vient 
l'héritage  le  pourra  retraire  dedans  l'an  et 
jour  de  telle  venditiuu  seconde.  {Cout.  de 
Clermont,  xvi,  21,  Nouv.  Cout.  gén.,  II, 
884.) 

Quand  aucun  vend  son  héritage  a  aulcune 
personne  estrangere  de  souche  et  forchage 
dont  luy  est  tenu  ledit  héritage...  {Cout. 
loc.  de  Thevé,  xvil,  Nouv.  Cout.  gén.,  III, 
1031.) 

Quand  aucun  a  vendu  son  héritage,  ou 
rente  foncière  a  lui  appartenant  de  son 
propre,  a  aucune  personne  estrange  de  la 
ligne,  souche  et  fourchage,  dont  lui  est 
venu  ledit  héritage  ou  rente;  le  parent  du 
vendeur,  issu  et  descendu  de  ladite  ligne, 
souche  et  fourchage,  dont  vient  ledit  héri- 
tage ou  rente,  peut  demander  et  requérir 
dans  l'an  et  jour  de  ladite  vente  avoir  par 
retrait  iceUii  héritage  ou  rente.  (Cout. 
d'Orl.,  lit.  xviii,  de  Retrait  lignager,  art. 
CCCLXIIt,  Pothier.) 

FORCiiANGEMENT,  S.  m.,  Changement, 
passage  de  l'un  à  l'autre: 

Nous  sommes  a  la  veille  de  voir  la  mu- 
tation de  l'Estat,  ou  son  detinement,  ou 
an  forchangemeni  île  main.  (N.  Pasq.,  Lett-, 
Vi,2,  éd.  1723.) 

FORCHANGiER,  fourcangicr,  v.  a.,  chas 
ser  : 

Jamais  ne  quicr  ariere  repairier, 
S'aray  d'Kspajjne  le  règne  a  justicier 
Dont  K.  m'avoit  fait  fourcangicr . 

(Anseis,  Ars.  3312,  f  25°.J 

FORCiiARGiER,  fourquerquicr ,  v.  a-, 
charger  plus  qu'il  n'est  permis  : 

Ung  uavieur  encourt  amendes  pouratJO!/' 
fourquerquiet  se  nef.  (1402,  Béthune,  ap . 
La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 


68 


FOH 


FOR 


FOR 


Fonr.iiAiiorAGE,  s.  m.,  droit  pour  la 
réparation  des  chemins  qui  ont  été  en- 
dommagés par  les  voitures  : 

Le  bas  justicier  a  aussi  cofrnoissance  du 
droict  de  rncliapt,  de  paperes   et  reprises 
qui   se  font   snr  lierilaçes  p»r  ceux  a  ce 
comniis,  et  a  raisou  desquelles  l'amende 
n'excedo  sept  solz  et  demi  :  des  dommages   i 
faicts  es  bois  cl  fruicts,  de  forcharouage,   1 
de    fond    et    de   roye,   de   transports,   et 
œuvres  de   loy.  puii'r  vestures    et  deves-    1 
tnres.    (Coût.' du   pans   de   Luxembourg, 
Nonv.  Coût,  peu.,  II,  3i4''.) 

FORCHAT,  S.  m.,  bùton  fourchu  : 

Vnp  baston,  appelle  forchat,  qui  est  en 
manière  d'une  forche.  (U61,  Arcu.  JJ  198, 
pièce  U.)  I 

On  dit  encore  fourchai,  avec  le  même  : 
sens,  dans  le  Berry  : 

Chasser  à  coups  de  fourche  et  de  four- 
chât. (G.  Sand,  Claudie,  II,  xill.) 

FORCHAL'CHiER ,  forschaucier,  v.  a., 
fouler  aux  pieds,  écraser,  accabler  : 

J'ai  forehauchet  les  cols  des  orguillous  et 
des   esleveiz.    (S.   Bern.,    Serm.,   Ricbel.   ' 
24768,  fo  48  r'.l 

Li  plus  forz  forchauchel  lo  (levé.  (lo.,  ib., 
r-  51  V.)  j 

Li  fors  forsehaucet  lo  (levé.  (In.,  ib.) 
Lai.,  CoDcnlcal  fortior  minus  fortem. 

Ansi  kc  tes  sommes  soitli  repous  de  tes 
lasseies  manbri'>  et  ne  uiie  li  sepullure  de 
ton  forchauchiet  cors.  (Li  Epistle  saint  Ber- 
nard a  iSont  Deu,  uis.  Verdun  72,  f"  66  v».) 

Sil  se  rleleitet  en  cea  k'il  forehauchet 
l'abitacle  de  la  charneil  conversation.  (/6., 

f"  94  r».) 

1.  FOitcHE,  fourclie,  s.  f.,  corvée  d'un 
hon)me  qui  doit  venir  avec  sa  fourche 
pour  faner  le  foin  quand  il  en  est  requis 
par  son  seigneur  : 

Ceu  est  la  forche  dehue  a  Saumarve 
chescuDt  ant,  le  dimenche  enpres  la  me 
aost,  laquelle  se  deut  recever  por  la  prio- 
resse  de  dit  lucc  c  por  la  rccever  en  doit 
aver  XII  d.  por  son  trcbal.  (xiv*  s..  Terrier 
de  la  Trinité,  !"  78,  Arcli.  Vienne.) 

Lesquelles  choses  sont  tenues  du  priour 
lie  S.  Martin  du  Foilloux  a  deux  sols  six 
deniers  île  rente,  demye  gelyne  et  dcniye 
forche  de  biaen.  (1439,  S.  Benoît,  S.  Martin 
ilii  Fouillou,  Arch.  Vienne.) 

Porches,  coustumes,  devoirs,  etc.  (Gr. 
Caulh.,  r»51,  Arch.  Vienne.) 

—  Forche  en  pié,  redevance  sur  chaque 
feu  qui  se  payait  à  la  Saint-Jean  : 

La  rente  que  on  appelle  fourche  en  pif, 
deoe  au  jour  saint  Ji'han  sur  cha^cun  leu 
•le  la  ville  de  Braynne.  (Ch.  de  1376,  ap. 
Beauvillé,  Doc.  concern.  la  Pic,  1.  32. 

S.  FORCHE,  voir  Force. 

FouciiiiFiERE,  fourchefiere,  forkefiere, 
fourquefiere,  fourkefiere,  s.  f.,  hiton  armé 
d'un  fer  élancé  à  une  extrémité  et  d'une 
fourche  h  l'autre: 

S'apnrlerai  mi"  fourke  (mr. 
<A.  Dr.  1.1  IIalli,  li  Gieiii  de  hoUn  ri  âr  ilarim, 
CoDSiemakrr,  p.   3'2.) 
...  Prenl  ta  forche  fiere 
Dont  dcoit  cipan  Ire  son  (icns. 

{Renan.  :!l.i«,  Mcon.  ) 


Très  forkes  fieres  as  Tiens.  (Ai-tc  rfc  1230, 
ap.  Le  Hcr.,  Gloss.  norm.) 

Une  fourque/iere  pour  chargier  gerbes. 
(1374,  Arch.  M.M  29,  f»  114  r°.) 

Ferir  parmi  le  corps  d'une  fourquefiere. 
(1382,  Arch.  JJ  120,  pièce  320.) 

Qui  tenoit  un  prant  basion  ferre-  appelle 
fourchefiere.  (1419,  Arch.  J.I  171,  f"  18  r».) 

Fiche  forke,  fourche  fiere.  (Palsgr.,  Es- 
clairc.,  p.  254,  Gi'uin.) 

Hanicroches,  volains,  lances,  fourches 
fieres.  (Rab.,  liv.  III,  prol.,  éd.  1352.) 

La  daurade  dort  de  jour  d'un  sommeil  si 
profond  qu'on  la  peut  prendre  d'une  for- 
chefiere  a  pointes.  (L.  Jour.,  l'ilist.  des 
poiss.  de  Bond.,  v,  2,  <id.  1358.) 

A  présent  en  tous  ces  pays  la,  on  ne 
parle  d'autre  chose,  'sinon  daller  a  la 
chasse  au  loup,  ce  qu'on  faicl  tous  les 
jours  de  dimanches  et  lestes  après  avoir 
assisté  au  service  divin,  les  paroissiens 
E'asscaablants  autour  d'un  bois  assigné 
avec  une  fourchefiere  a  trois  pointes  en 
triangle,  car  c'est  le  baston  qu'on  a  cogoeu 
le  plus  propre  pour  résister  a  la  rage  de 
telles  bestes,  et  en  ceste  façon  en  ont  déjà 
dcpesché  un  grand  nombre,  (Cl.  Prieur, 
Dial.  de  la  Lycanthopie,  f  32  v,  éd.  1596.) 

Les  paisans,  selon  leur  coutume,  espars 
Ça  et  la,  font  de  grandes  huées,  remplissent 
l'air  de  leurs  cris  etlroyables,  et  avec  leurs 
fourches  /îeres  Varrestent  (le  loup)  sur  cul. 
{Hist.  Maccar.  de  Merlin  Cocc,  c.  xx,  Bibl. 
gaul.) 

La  joye  est  grande  allors  que  ThieDOt  qui  s'ap- 
(proche 

Lny  met  (au  loup)  dedans  le  col  la  fourchefiere 
[croche 

Pour  le  tenir  subjeil. 

(Gaccu.,  Plais,  des  Champs,  p.  139,  éd.  1601.) 

Fourche-fière,  employé  par  La  Fontaine, 
Fables,  IV,  16,  est  donné  par  Littré  comme 
encore  usité. 

FORCHEGEiuiEs,  fourchcgerbes,  s.  !., 
fourche  à  long  manche  propre  à  mettre 
les  gerbes  sur  un  chariot  : 

Le  dit  Periet,  qui  d'aguct  apensé  atout 
une  fourche  gerbes  s'estoit  muss'';  en  un 
destour  jusques  qu'il  r.ippassasl,  couru 
sus  au  dit  suppliant  sitosl  qu'il  l'apperçust 
et  lui  donna  trois  graus  coups  do  ladicte 
fourche,  dont  il  chcy  a  terre...  (Arch. 
JJ  103,  pièce  504.) 

FORCHEis,  fourqueiz,  fourr.his,  s.  m., 
branche  fourchue  : 

Sy  ay  de  trois  f  nirqueiz  ung  et  toi;tes 
les  branches  d'un  arbre  sans  déshonorer 
le  dit  arbre.  (1416,  llailliage  d'Enreux, 
Arch.  P  29i,  rcg.  1.) 

—  Croisement  de  routes,  carrefour  : 

Tout  le  monde  en  deserl  est  mis 
Et  si  y  a  lanl  de  fuiirehin 
De  Icle»  voyes  qui  sont  la 
Que  nul  par  droit  chemin  n'y  va. 
Cni.coiLLEïiLLE,  Trois  Pelerinaines,  C  l.'lt'.'',  irapr. 
Inslit.) 

FOncnEL,  fourchel,  s.  m.,  bAlon  four- 
chu : 

Thomas  Perrote  estant  allé  en  une  vigne 
et  ayant  trouvé  qu'on  lui  avoit  oslé  un 
fourchel,  dont  il  avoit  lors  a  faire,  il  se 
transporta  par  devers  Jaquinot,....  et  lui 
demanda  s'il  avoit  osté  le  dit  fourchel. 
(1389,  Arch.  JJ  138.  pièce  J60.) 


FonciiELAST,  S.  hi,  forçat  : 
Forchelast.   'Pièce  de  1249,  Moroiiil,  ap. 
Coililet,  Gloss.  pic) 

FORCHEI.EIl,  voir  FORCELER. 

FoucnGMENT,  -  ccmenl,  s.  m.,  bifur- 
cation : 

Por  ce -le  firent  (le  pont)  el  forcement  de 
ces  eves.  (Chron.  d'Ernoul,  p.  441,  var., 
Mas-Latrie.) 

FoucHERON,  fourchcron,  fiircheron,  s. 
m.,  branche  fourchue  : 

Mais  il  n'y  eusl  fourmys  ne  moncherons 
Yraigne  on  ver  entre  ses  fourcherons  (de  la  vignel. 
{Chanl.  ro'j.,  Richel.  1537,  l"  19  t".) 
Il  y  a  aussi  un  drageon  fourcheron  qui 
sort  quelquefois  au  milieu  entre  deus  dra- 
geons et  fourche  la.  (CoTEREAU,  Colum., 
rv,  24,  éd.  1533.) 

—  Dent  d'une  fourche  ; 

Tenant  en  sa  main  une  fourchefiere,  en 
laquelle  n'avoit  que  un  fourcheron,  car 
l'autre  estoit  rompu.  (1417.  Pièces  relût, 
au  règ.  de  Ch.  VI,  II,  139,  Douët  d'Arcq.) 

Et  est  bien  requis  avoir  sur  les  filets 
gens  qui  entendent  a  faire  la  baye  pour 
liissiere;'  et  raiseau,  mesme  a  les  tendre, 
et  principalement  les  rets,  que  j'ay  fait 
tendre  soiiventefois  sur  fourche,  avec  un 
margouillct  ou  billebauquet  qui  est  mis  par 
dessous  le  maistre  de  la  rets,  et  a  chascun 
des  fourcherons  des  fourches.  (Du  FouiL- 
LOUX,  Vénerie,  f  88  v",  Favre.) 

Nom  propre  ancien,  Jehan  Furcheron. 
(1412,  Arch.  JJ  166,  pièce  272.) 

FORCHEUOT,  four.,  adj.,qui  forme  une 
fourche,  un  carrefour  : 

Le  bois  de  Fourcherai.  (1334,  Compt.  de 
Geoffroii  de  Blaisy,  gruier  de  liourg.,  Arch. 
Cole-d'Or,  15  1.398.) 

FORCiiETii,  -  chelte,  -  quele,  -  guette, 
four.,  s.  f.,  petite  fourche  : 

Furcella.  fourqucte.  {Gloss.  lat.-fr.,  Hi- 
chel.  1.  7079.) 

Une  fourquclle  a  ralizer  le  feu.  (1528, 
Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Celuy  qui  estoit  ainsi  condamné  estoit 
despouillé  tout  nud,  et  ayant  la  teste  sous- 
tenue  et  i)orlee  d'une  petite  fourchette, 
estoit  conduit  par  toute  la  ville.  (A.  Le 
Pois,  Disc.  s.  les  medall.  ant.,  f"  71  v",  éd. 
1579.) 

Une  fourquette  pour  tuer  les  tauppes 
des  fontaines,  (1595.  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

1.  FOKOiiEUR,  voir  FORCEOn. 

2.  FonciiEuii,  voir  Forçor. 
I'Orcheure,  -ceure,  -chauve,  -chure, 

four.,  fur.,  fourchieure,  s.  f.,  endroit  oii 
une  chose  commence  à  se  fourcher,  bi- 
furcation, division  : 

Adont  fisent  l'ost  esmouvoir  et  vinrent  a 
Tenis  qui  a  mervelles  seoit  biel,  car  il  seoil 
en  une  fourceure  de  .ir.  rivières,  dont  li  .i. 
bras  couroit  a  diestre,  et  li  autres  a  se- 
uiestre.  (Chron.  de  Hains,  c.  xiu,  L.  P.i- 
ris.) 

Les  talons  des  chameaux  se  rapportent 
entièrement  a  ceux  des  bœufs;  toutefois  la 


FOR 


FOR 


FOU 


6!) 


fourchure  ne  paroist  guère.  (Du  Pinet, 
Pline,  XV,  45,  éd.  1566.) 

Ou  incise  ces  nrbres  depuis  la  racine 
jusques  a  la  fovrckure-  (Id.,  i6.,  xil,  15.) 

On  jettera  la  vi-ine  sur  la  fowchenrc  de 
l'arbre.  (0.  de  Serr.,  7h.  d'agi:,  III,  4, 
éd.  1605.) 

En  etestant  les  mûriers,  l'on  y  laissera 
de  longs  chicots,  sursaillans  de  quelque 
pied  la  fourcheure  des  arbres.  (Id.,  ili.,  p. 
469.) 

Dans  sa  signification  générale,  ce  mot, 
omis  par  les  dernières  éditions  de  l'Aca- 
démie, mais  donné  par  Littré,  peut  être 
considéré  comme  appartenant  à  la  langue 
moderne. 

—  Il  s"est  dit  particulièrement  des  par- 
ties du  corps  oii  deux  autres  parties  se 
réunissent,  telles  que  l'angle  que  forment 
les  deux  jambes,  la  partie  de  la  poitrine 
nommée  fourchette  ou  bréchet,  etc.  : 

Si  li  Irenchat  les  oilz  c  la  failnre. 

Le  blanc  osberc  diint  la  maille  est  menne, 

Kt  Int  lo  cors  trcsqa'en  la  furcheure. 

(liol.,  13-28,  Miiller.) 
La  forceure  ad  asez  grant  li  ber. 

(/*.,  .3157.) 
Lnogs  les  costez,  grellcs  les  flancs, 
Mnll  oui  large  la  fiircheure. 

(Vie  de  SI  Gile,  61,  A.  T.) 

.lariibes  lunges  e  droites,  large  la  fiirclieurr. 

{Roii.  •!'  p..  l.'îl",  Andrcsen.) 
Mervelles  estoit  bien  taillies, 
El  ot  moult  large  fourceure. 

(Bex.,  Traies.  Richel.  .'ÎT.S,  P  79^) 

Fn  qaarré  par  le  pis  et  grant  par  la  furchurc. 
(Tih  DE  Kknt,  GesU  d'Alis..  Itichel.  2l3fii, 

C  7  r».) 
La  forcheure  ot  droite,  les  pies  bien  chcralchans. 
(Chev.  au  cygne.  II,  168d,  Ilippean.) 
Lungs  braz  et  grant  furchcure. 

(Lai  d'Havelok,  'U,  Michel.) 

Grant  fourchcare  a  il  dedenz  l'aseli'. 
(Mm.  de  Aor».,  Uichel.  -2436;),  f°  7  i  v°.) 

Se  il  Tirent  Richart  a  la  grant  forcheure. 
(Quai.  Fils  Aumon,  Richel.  21387.  f  .ili^  ;  éJ. 
Micbelant,  p.  385.) 

—  Branche  fourchue  : 

Oui  ne  sçail  le  jour  la  manière  d'estou- 
pcr,  si  prenne  des  fourchietires  et  menu 
buis,  et  les  boute  dedans  les  fosses.  (Du 
FouiLLOux,  Vénerie,  f»  78  r»,  Favre.) 

En  Normandie  fourchure  désigne  encore 
1.1  bifurcation  des  jacnbes. 

FORciiiË,  -  kié,  -  quié,  four.,  fur.,  part, 
passé  et  adj.,  qui  fait  la  fourche,  fourchu  : 
Et  saciez  que  li  piez 
Ki  en  dons  est  furchiez 
Dous  poples  signefie. 

(l'n.  DE  TiiAUN,  Cumpoz,  l.it.'i,  Mail.) 

—  Menton  forchié  : 

Menton  forchié  et  gorge  blanche. 
(Perceval,  ms.  Monlp.  II  2-19,  f°  ICS"'.) 

Li  mentons  est  drois  et  forkies. 

(Alhis,  Uichel.  375,  P  llio''.) 
Le  manton  blanc  petit  forchié. 
(R.  DE  Blois,  Poés.,  Ars.  5201,  f  8=.) 

Ayant  grande  barbe  et  le  menton  four- 
chié.  {De  vita  Christi,  Uichel.  181,  f"  8.) 


—  Queue  forchiee  : 

Li  lions  ot  qnene  fourchiee. 

(Couci.  155!i,  Crapelet.) 

—  Barbe  forchiee  : 

Grande  barbe  el  forchee.  (De  vita  Christi, 
Uichel.  181,  f»  3.) 

—  Baston  forchié  : 

Do  ton  bastOD.  dis  je,  fourchié 
Et  do  croc  qui  y  est  ficbîé 
Tu  ne  dis  rien  ne  tant  ne  quant. 
(DECIII.LEÏILI.E,  Trois  Peterinaigcs,  f  (iV,  irapr. 
Instit.) 

—  Voie  forchiee,  cliemin  forchié  : 

Lors  troverent  une  voie  forchiee.  (Artur, 
Uichel.  337,  f"  26o''.) 

S'ele  vient  a  chemin  forchié, 
Tost  avéra  le  chief  baissié  ; 
S'ele  arreste,  si  arrcsles ; 
La  ou  ele  va  si  aies. 

(Durm.  te  Gai,  1713,  Slengel.) 

Renart  les  convoie 
Jnsqne  a  nne  fourkie  Toie. 

(Renart  le  nouvel,  2G23,  Méon.) 
Voye  forquie.  (1340,  Arch.  JJ72,f°lo9r».) 

Voye  fourchee  en  troys.  (1464,  i.  Laga- 
DEUC,  CathoL,  éri.  Auffret  de  Quoetqueue- 
ran,  Bibl.  Quimper.) 

Quant  ils  sont  venus  au  chemin  fourchié 
si  s'en  vont  a  une  part  ceux  qui  le  cheva- 
lier batoient,  cl  d'autre  part  ceux  qui  la 
damoisellenienoieut.  (La)!cdot(i!«  Lac,  2«  p., 
ch.  115,  éd.  1.488.) 

—  Pilier  forchié,  contrefort  d'angle, 
faisant  la  fourche  : 

Si  penseiz  car  se  vos  volez  bien  ovrer  de 
toz  grans  pilers  forkies  vos  covient  avoir 
qui  ases  aient  col.  {Album  de  Vill.  de 
Honnec,  p.  93,  Lassus.) 

La  langue  moderne  emploie  encore 
fourché,  comme  synonyme  de  fourchu, 
dans  quelques  phrases. 

FORCHIEE,  fourchee,  fourcie,  s.  f.,  en- 
droit fourchu,  croist-ment,  carrefour  : 

La  fourchee  et  la  voie  qui  vel  de  la  ville 
Pernest  a  laCheise.  (1302,  Acquêt  d'un  pré, 
-Mor.,  Pr.  de  Vît.  de  Bret.,  i,  1179.) 

Et  le  rua  de  toute  sa  force  entre  les 
jambes  du  dessusdict,  en  intention 
(comme  il  pouvoit  sembler)  del'empescher 
en  sa  marche,  ou  de  le  sourdre,  ou  lever 
par  la  fourchee  des  jambes.  (Oi,.  de  la 
Marche,  JI/cm.,I,  21,  Michaud.) 

Bivium,lieu  qui  meine  en  deux  chemins, 
ou  il  y  a  deux  voyes,  une  fourchee.  (U. 
Est.,  Diclionariolum.) 

Bivium,  deux  chemins,  une  fourchee, 
carrefour  de  deux  voyes  ou  sentiers. 
{Calepini  Dict.,  iiàle  1584.) 

Fourchee.  Bivium.  (Nomencl.  or.til.) 

—  Instrument  défini  dans  l'exemple  ci- 
dcssons  : 

l'iiis  fans  nne  petite  fente  de  ton  coustel 
eu  la  couille  et  lu  boute  en  une  fourcie  ; 
c'est  une  fourchette  qui  est  une  verge 
fourchee  ou  on  met  plusieurs  choses  qui 
yssenl  du  cerf.  {Modus,  f  21  r»,  Blaze.) 

—  Terme  de  blason  : 

Un  grant  hennap,  doré  dcdenz,  ou  fons 
duquel  a  un  grant  esmail  ront  garny  de 
souages  grenctez,  et  est  ledit  esmail  d'azur. 


Et  en  ycohii  a  un  homme  et  une  femme 
qui  tiennent  un  escu  d'or,  a  un  lyon  d'azur 
rampant,  a  .irii.  fourchiees.  et  est  la  bôr- 
deure  de  guelles  semée  de  tourterelles  d'or 
(1360,  Invent,  du  duc  d'Anjou,  n°  553' 
Laborde.)  ' 

Morv.,  forchié,  amas  de  foin  qu'on  forme 
avec  la  fourche. 

1.  FOitciiii!:ii,  fourchier.  fourquier,  s. 
m.,  grande  fourche  : 

leellui  Jaquemin  sailli  avant  en  tenimt 
un  gros  et  pesant  baston  appelé  fourchier. 
(1388,  Arch.  JJ  135,  pièce  112.) 

La  femme  dudit  du  Bez  tenoit  un  four- 
quier. (1406,  Arch.  JJ  160,  f'  254  v».) 

La  ou  il  a  convenu  lever  aulcunes  vieilles 
pierres  de  tuf,  lesquelles  avoient  esté 
rompues  des  fourquier.';  des  marequiers  en 
montant  et  avalant  la  rivière.  (1498,Compt. 
faits  p.  la  ville  d'Abbev.,  Uichel.  12016, 
p.  144.) 

Les  pointes  des  couUres,  des  louchetz, 

des   fourehiers  et  des   congnees   cstoient 

usées.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Sam.,  1, 
XIII,  éd.  1534.) 

Mettez  ceste  farine  dans  une  cuve,  et 
versez  sur  ceste  farine,  assavoir  quatre 
cacques  d'eau  ou  un  muid  et  demy  d'eau 
pour  quatre  septiers  de  farine  :  laissez  la 
une  heure  entière  reboire  son  eau  :  puis 
demeslezia avecdes  /bMrgMzers.(LiEBADi.T, 
Mais,  rust,  p.  680,  éd.  1597.) 

Morv.,  forchê,  fourche  employée  pour 
enlever  le  fumier.  Val  de  Saire  (Manche), 
fourché,  entre-deux  des  jambes. 

2.  FORCHIER,  -  hier,  -  quier,  -  cier, 
four.,  verte. 

—  Neutr.,  se  croiser,  se  diviser  : 

Et.i.  viel  cimcticre  on  fourchent  .uu  chemin. 
(Aijed-Avign..  2S15,  A.  P.) 

Et  firent  l'ost  mouvoir,  et  vinrent  a 
Tenis  qui  a  merveilles  seoit  bel,  car  il 
seoit  ou  coing  dou  flun  qui  fourche.  Et  la 
court  uns  braz  a  destre  cl  li  .mires  a  se- 
nestre.  (Mén.  de  Ueims,  176,  Wailly.) 

Par  quoy  leurs  cornes  (des  cerfs)  com- 
mencent a  venir,  et  viennent  sur  leurs 
testes  bosses  molles  pleines  de  sang,  et 
icelles  croissent  et  fourchent.  {Modtis, 
l"  6  r»,  Blaze.) 

Hz  trouvent  voyes  qui  fourchent  et  son 
aussi  batues  decirevaulx.  [Lancelot  du  Lac, 
i"  p.,  ch.  56,  éd.  1488.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

A  une  croix  sont  arrestees 
Ou  pluseurs  chemins  se  fourchoicnl. 
(Alard,  la  Comles.ie  d'Anjou,  Richel.  7fi 5,  f  11  r°.) 

—  Xeutr.,  au  fig.,  à  peu  près  comme 
gauchir  : 

Por  qu'en  iroic  jon  fourguant 
Que  jou  n'eu  desise  la  pure. 
(Vu  vilain  n'eu  ijouste,  Richel.  12171,  l"  14  1'.) 

3.  FORCHIER,   voir  FORGIER. 

FORCiiiERE,  s.  f.,  petite  fourche  : 

Il  recouru  sur  son  corps  A'nne.  forchiei'e 

de    fer  qu'il    tenoit.    (1420,  Arch.    JJ  171, 

f»  137  vo.) 

FORCiiiET,  fourquiet,  s.  m.,  sorte  de 
fourche  : 


"Il 


FOI5 


FOR 


FOR 


El  cil  nui  porteol  l«s  fori'inz 
Ou  II  ODl  mises  lor  Jaintiei 
tt  cil  as  cors  <ie  cett  raniut. 

(C.  rfc  Dole,  Val.  Chr.  ITJj,  f  M    ' 
Avoir   emblt'  plii?icnr?   fourquiez  el  os- 
lieii\  a  ouvrer   aux  vignes.  (24   av.    1438, 
Echevinage  d'Amiens,  Arth.  muu.  Auiieus.) 

1  loricHiw.oN,  four.,  s.  m.,  syn.  de 
barbillon  : 

L>"  sisni'  lie  lu  maladie  des  barbillons, 
iiilr'in.'nt  «lilz  fourcltillons  e?l  quant 
i'i^vseaii  a  !••?  iiiaschoueres  enileof.  (GuiLL. 
Tardif.  l'Art  de  fauc,  1,  106,  JullioD.) 

i.  FoitcHiLLON", /biir»;.,  s.  m  ,  sorto  de 
fiiurche  : 

L.'dil  Jcban  de  la  Croiz  print  uui;  four- 
quiHoH  de  boys.  (1474,  Arch.  JJ  193,  !•  268 


FORCHOIER,  voir  FORÇOIKll. 

FORCHON,  fourchon,  fourçon,  foursson, 
fourguon,  forçon,  foison,  s.  m.,  diiiiin.  de 
fourche  : 

Mais  da  fo^irchon  loal  aQ  cootraire  (dn  bûton) 
J'ay  biea  acoastomê  de  faire. 
Car  c.'nj  qoe  je  Tueil  déprimer 
Je  les  fonle  cl  (ay  bas  aler. 

(Deguillev.,  Troi<  Pèlerin.,  f  t;"',  Inslil.) 
.1.  viez  foursson.  (10  mars  1396,  Invent, 
de  meubl.   de    la  mairie  de  Dijon,   Arch. 
CMC-. l'Or.) 

—  En  partie,  perche,  bâton  servant  à 
l'usage  des  fours  : 

El  leur  loist  aller  copper  et  abattre  au 
bois  de  la  Haie  le  Conte  des  fotircons 
pour  servir  a  niinistrer  l'usaige  des'dits 
f'-iurs.  (1292.  Coiit.  loc.  du  liaiU.  d'Amiens, 
I.  I,  p.  81,  Bouthors.) 

Fourquon  de  four.  (xv«  s.,  Lille,  ap.  La 
F.ius,  Uloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  E<i  parlant  de  la  barbe  séparée  par 
le  milieu: 

l.i  Tiaos  li  ait  s'espee  avant  tendoe, 
Hervis  li  irauche  par  sor  la  houdenre 
El  .1.  l'oison  de  la  barbe  r-hanue. 

<Les  Loh.,  Itichel.  16-2-i,  f  181  v".i 
tl  qaaot  [li  uns  eslollj  aparceaz  d'aubier. 
Hooqups  li  faroil  l'en  les  grenoas  a  oaster 
Kt  trestoz  les  forfons  de  la  barbe  coper. 

(f/oor.,  66,  A.  P.l 

—  Dans  un  sens  analogue  : 

les  caTiax  loieat  par  forçons. 

tGilles  de  Cliin,  321-2,  Iteiff.i 

FORCIIOR,  voir  FORÇOR. 

poKCiiOTTE,  S.  t.,  petite  fourclie: 
Pcrreool  Morillon,  serrurier,  ferra  quatre 
i;ru9scs  arqucbuches  lir  cuivre  montées 
sur  rouhes,  quatre  autres  montées  sur 
forchotle.  (23  juillet  1313,  Compt.  de  l'Ar- 
lilltrii-,  Anh.  mun.  Dijon,  H,  atT.  milit.) 

roRciii ,  adj.,  fort  : 
El  Canlier  le  ferie,  qni  proieche  oit  forehue. 
'Jeh.  des  Pbeis,  Geste  de  l.ieqe,  lODi.  Scheler. 

r.losn.  pkilol.) 

FORcini,E,  adj..  fort,  puls'^ant  : 

Li  rois  fa  lut  li  premcr... 

K'aTaot  tnz  les  antres  Buic, 

Kî  passe,  deparl  e  desrlosl 

Des  Jiormani  le  foreil/lr  ost. 
(//«/.  de  SI   Edouard.  »p.  Michel,   Oirou.  angl.- 
nom.,  I,  121.) 


I  i  aulrc,  ki  crent  plus  sci.et. 
Veisibles,  e  alemprrz, 
Ki  par  bon  cunseil  o  lur  .<cn< 
f'oreiihs  fnronl  en  Inr  tens. 

'>".  Eduard  Ir  COHI.,  l.i.  l.uarJ.' 

l'ar  le  conseil  dan  Paiilalis, 
l'ii  forcibte  hom  del  pais. 

(Prolhesla}t.i,  Itichel.  Slèg,  f  20'.) 
Ne  nule  chose  n'est  si  grant  ne  si  for- 
cible  ke  lie  puisse  par  surquiderie  pe.rir. 
(Moratit.  des  philos.,  Richel.  23407,  f»  123=.) 
Il  (S.  André)  fu  bel  eu  sa  vie,  respoudant 
en  sagesse  et  en  doctrine,  forcible  eu 
painne.  et  converti  haut  en  uloire.  {Lé- 
gende dorée,  .Maz.  1333,  f"  S\) 

Et  ?ûy  appareillent  en  la  meilloiir  et  plus 
fercible  m.miere  qu'ils  saveront  et  purront. 
(1413,  De  arraiatione.  Rvni.,  2»  éd.,  IX, 
234.) 

—  Fait  par  force,  par  violence  : 

Soy  asscuiblerout  eu  forcible  m.uiere 
pur  saufté  de  lour  persones.  (Slat.  de  IU- 
cbard  II,  an  si,  impr.  gotli.,  Bibl.  Louvre.) 

A  toutes  les  foitz  que  tiel.x  forcibles  en- 
trées soient  fait  et  pleynte  en  veiftue  de- 
vant justice  de  la  peas,,..  que  les  justices 
preignent  poair  suffisnunt  du  counté  el 
voiseut  al  lieu  ou  tiel  force  soit  fait.  (Ib., 
an  XV.) 

Soit  fait  de  mesme  de  ceux  qui  fount 
forcibles  entrées  en  bénéfices  ou  offices  de 
seint  esglyses.  (Slat.  de  Henri  VI,  an  viii, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

FoiTfbfe    eulry.    (Littl.  ,    Instit.,    431, 

lloiiard.'i 

FOKCiBLEMEXT,    fors. ,    adv. ,  par   la 
force,  par  force,  violemment,  vigoureuse- 
ment, avec  force  et  courage  ; 
Soniun<1re  feseit  sa  gent 
Par  lut  e  forciblement. 

(r.onquesl  oflreland.,  156tl,  Michel.' 
El  celuy  le  tira  forciblement  par  lachappp, 
cl  dist:  Ou  tu  me  lesseras  la  chajipe  ou  tu 
me  paieras  .i.  denier.  [Légende  dorée,  Uixz. 
1333,  f»  185\) 

.Mes  Josephus  se  defendoit  forciblement 
luy  et  ses  gens.  (Ib.,  f"  117''.) 

Cil  pour  l'amour  duquel  tu  as  si  forcible- 
ment despittoy  et  tes  choses  te  donrapour 
ce  grant  grac3.  (Ib.,  f»  8».) 
11  le  contredist  forciblement.  {Ib.,!"  26  r».) 
Quant  ilz  sont  es  perilz  ilz  ont  vertu  en 
eidx  par  quoy  ilz  les  soustiennent  puissam- 
ment et  forciblement.  (Obesme,  Etii..,  f»  53'', 
éd.  1486.) 

Sousteuir  forciblement  choses  terribles. 
(ID.,  ib.^  Richel.  204,  t"  370''.) 

Oiianlla  nature  de  Saturne  se  refroidira 
forciblement.  (Id.,  Quadrip.,  Richel.  1348, 
f"  84  ro.) 

Ceulx  qui  sont  en  ire  se  esdresceut  et 
emprennent  plus  forciblement,  plus  impé- 
tueusement. (ID.,  Polit.,  ("iW,  éd.  1489.) 

El  pource  que  les  gens  qui  ne  peuvent 
sousteuir  les  périls  forciblement  sont  serfs 
de  ceulx  qui  les  invadent  et  assaillent, 
doncques  a  non  vacation  est  mesiier  de 
lortilude   et  de    persévérance,    (lo.,    ib., 

r  p.,  f  79".) 

Hz  doivent  eslre  fors  et  meurs  pour  celui 
office  faire  el  tenir  salutemeut,  et  pourpor- 
ter  les  saintuaires  forciblement.  (J.Gon£.AlN, 
Ration.,  Itichel.  437.  1°  67'.) 

Venir  ou  demurrer  ove  force  et  armes 
ou  arme  eu  présence  du  roy  au  perlement 


ou  conseill  ou  ailleurs  levé  des  génies  ou 
exciter  les  gentz  a  lever  forciblement  en- 
countre  la  peas  per  lettres,  commissions 
ou  auliis  faitz  quelcomqz.  {Stat.  de  Ri- 
chard II,;\n  XI,  impr  goth.,  Bibl.  Louvre.) 
S'ils  trovonl  ascuns  qui  teignent  tiel  lieu 
/"orfi6femcnî,soicnt  pris  et  niys  au  procheyn 
gaole.  (Ib-,  an  xv.) 

Ceux  qui-chivacberent  et  soy  levèrent 
/'oiri'ftfementeucountre  le  roy.  (/6.,an  xxi.) 

Pour  le  fait  de  la  guerre  hanter  forcible- 
ment. (.1.  DE  ViGNAï,  Enseignent.,  ms.  Brux. 
11042,  f»  SI».) 

Pour  forciblement  résister  la  malice  de 
lieux  ennemys.  (1413,  De  arraiatione, 
Rym.,  2"  éd., "IX,  234.) 

Il  estoit  impossible...  que  navire  y  pouyst 
arrester  par  fortune  de  mer  sans  péril 
d'estre  bouté  forciblement  par  devers  la 
terre.  (Monstrel.,  Chron.,  II,  208,  Soc.  de 
l'hist.  de  Fr.) 

Forciblement  vous  fault  résister  el 
forment.  (P.\Lsr,RAVE,  Esclairc,  p.  842, 
Génin.) 

FORciEEMENT,  - ement,  adv.,  de  force, 
par  force,  par  la  force  : 

La  servitute   eu   coi  il  sont  forcieeinent . 
(Evast  et  Blaq.,  Riehel.  24402,  f»  7i  v».) 
Le  locciu  cffroyanl  sonna  plus  bautement 
Que  qnaud  les  Irois  amis  entrèrent  forcement 
Pour  Proserpine  avoir. 
(L'Enfer  de  la  merc  Cardine,  Poés.  fr.  des  XT*  et 

XVI' s.,  m,  320.) 

Le  destin,  qne  les  dicnx  ne  sçauroienl  empescher. 
51e  vient  d'enlre  tes  bras  forcemenl  arracher. 
(Desport.,  Div.  .Amours,  \i,  Bibl.  ganl.) 

l'onciEiR,  voir  Forçoier. 

FORCIEU,   voir  FORGIER. 
l-QRCIEUE,  voir  FOURSIERE. 

FonciEREAiENT,  adv.,  de  force,  par 
force  ; 

Ne  pourra  personne  pour  mise  sus  de 
gens  d'armes  prendre  /'orcierement  desdits 
laboureurs  leurs  chariots  ou  chevaux. 
(Charl.  de  Hain.,  cxxxil,  7,  Nouv.  Coût, 
gén.,  II,  147''.) 


FOUCIEUX 


m.  î 


Apres  soleil  levant  donne  a  mengier  a 
ton  faulcon  d'ung  peu  de  bonne  chair,  tant 
comme  moitié  le  forcieux  d'une  cuise  de 
geline,  et  bien  bonne,  et  chaulde.  {JUodus, 
ï"  68»,  ap.  Ste-Pal.) 

FORCiLiEU,  adj.,  qui  a  la  forme  de 
forces  ou  grands  ciseaux  : 

Les  formes  utilles  pour  ordonner  une 
bataille  sont  troys,  c'est  assavoir  la  forme 
pyramidale...,  la  forme  ronde  et  la  forci- 
liere,  laquelle  est  ouverte  davant  et  clousc, 
derrière  a  la  manière  d'uues  forses.  (H. 
DE  <!iiANCHi,  Trad.  du  Gouv.  des  Princes  de 
Gille  Colonne,  Ars.  S062,  f  214  r».) 

FoiiciLLiEu,  fourceller,  v.  a.,  couper, 
tondre  avec  des  forces  ou  de  grands 
ciseaux  : 

Se  matatenani  dessus  les  testes 
Forcillez  et  tondus  vous  estes. 
(Decuilleville,  Trois  Pelerinaines,  f  8'.  impr. 
lastil.)  Fourcellé,  var.,  ap.  Dnc,  III,  348',  éd. 
Didot. 
De  ceste  main  je  taille  et  coux,  et  bien 


FOR 


!-0l! 


K  (  115 


souvent  je  arrache  tout,  et  au  forciUier  et 
tondre  je  escorclio  tout.  (In.,  Pèlerin,  delà 
vie  hum.,  Ars.  2323,  f°  103  r».) 

Le  roy  forcilla  les  crins  de  cestuy  vallet 
pour  le  recoHgnoistre  l'endemain  matin. 
(L.  DP.  Premierf.,  Decam.,  Richel,  129, 
fo  83  r».) 

FORCI.OEMENT,  S.  i]i.,  l'xcliision.  re- 
tranchement : 

Sisara  sone  forcloement  de  joie.  (Comm. 
s.  les  PS.,  Ricbel.  963,  p.  209».) 

Satisfaction  est  i;opper  les  causes  des 
péchez,  et  clore  l'entrée  a  leurs  udmones- 
temens.  Le  forcloement  de  péché  est 
double  ;  l'un  est  simple  qui  est  trenché 
par  l'abstinence  de  pech6,  l'autre  est  par 
force  et  par  contrainte.  (^Miroir  hislorial, 
Maz.  oo7,  ("  lob  r».) 

FORCLOUE,- c/oire,  forsclore,  fourclore, 
fortclore,  v.a.,  éloigner,  écarter,  chasser: 

Que  il  forsclodent  els  chi  provct  snnt 
par  argent.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxvii,  33, 
Michel.)  \ar.,  forscloenl.  Lat.,  ut  excUidant 
eos. 

liais  li  rois  Crudelz,  qui  les  vitansamblc 
auner  repoint  de  l'atre  part  a  tôt  grant 
planteit  de  gent  c'onques  li  cristien  n'orent 
force  ne  pooir  del  roi  remonter  ne  rescoure, 
ains  le  forclostrent  entre  alz  moult  long  de 
sa  gent.  {Jiid.  de  Joseph,  Ricbel.  2455, 
f  227  r«.) 

Li  portier  qui  la  porte  serre 
Vos  forsclora,  n'en  dolez  raie, 
Hors  de  la  bêle  corapaiRnie 
De  la  joie  qni  toz  jorz  dare. 
iGiii.i.ai;me,  Besl.  ilh:.  Sfins.  Ilippean.i 
Tôle  eele  rôle  fiyr.icloieiil. 
Tant  font,  qnc  le  Gaiois  descloieot 
D'entre  les  chevaliers  dola. 

(Durm.  le  Gai.,  :0fi9,  Slengel.) 
Fourclooil  l'ardure  de  lujnre. 

cuir,  de  S.  Eloi.  p.  21,  Peigné.) 
.Moult  avoient  occiz  des  Sarrazins  quant 
un  cmbusehemenl  qu'il  avoient  en  une 
montaigne  les  forclostrent.  {Cont.  de  G.  de 
Tyr,  nis.  Florence  liibl.  Laur.,  10,  xxill.) 
Nous  le.  porrons  priver,  forclore  et  dé- 
bouter de  ladicte  ferme.  (1397,  .Arcb.  MM 
31,  fo  246  V».) 

La  mémoire  île  la  chaleur  d'icellui 
Miesmes  pardurable  feu  te  forcloe  et  es- 
laiugne  l'ardeur  et  flambe  de  luxure. 
(Trakt.  de  Salem,  nis.  Cenève  16b, 
f°  124  V».) 

Tellement  que  la  louange  de  ce  grand 
l'xploict  viendroit  a  cstre  commune  entre 
euîx  doux,  l'un  pource  qu'il  l'auroit  cbassi'! 
de  la  terre,  et  l'austro  poun-.e  qu'il  Yauroil 
forclos  de  la  mer.  (i\MV0T,  Vies  de  PIvt., 
Lucull.,  éd.  ims.) 

—  Fermer  : 

Se  la  coulpe  de  inobedieuce  n'eust  for- 
clos par  avant  la  porte  de  si  granl  gloire. 
(J.  DK  Salisb.,  Policrat.,  Richel.  24287, 
f°49'i.) 

—  Kig..  fixclure,  bannir,  priver,  exeiu]!- 
ter  : 

Eu  ostaut  lesdils  religious  de  lour  pos- 
session et  en  eux  /"orcf'fflîU  delours  rentes 
et  débiles.  (1368,  Ch.  de  Jean  de  Ray.  Arcli. 
Doubs,  Titres  honorif.  de  l'abb.  de  St  Paul, 
pièce  100.) 

Euls  meisuies  estoient  fourclos  et  dé- 
bouté par  loy.  (3  juin  1377,  Flines.  Arch. 
jN'ord,  Cod.  A,  f"  230  v.) 


Lesquelx  iioiii-  ne  voulons  estre  com- 
prins  en  uostre  présente  umce,  mais  les  en 
forcloons  du  tout.  (18  juin  1383,  Ch.  de 
Charl.  VI,  Arch.  mun.  Rouen,  tir.  3,  n«'  2 
et  3.) 

Réplique  Rougemoul  et  oste  la  eouslunie 
par  autre  coustume  que  après  le  trespas 
des  pères  les  enfans  estans  eu  icelle  ilz  ne 
fourcloent  point  ne  onques  n'orent  rien  en 
mariage.  (1395,  Grands  jours  de  Troyes, 
Arch.  X'»  9180,  f-  21  r'.) 

Que  nostre  Seigneur  le  fourclouoit  de 
avoir  part  avenc  luy.  {De  vila  Christi,  Ri- 
chel. 181,  f»  110\) 

Maintenant  veult  reigler  nostre  alTeclion, 
en  forcloyant  et  gectant  arrière  de  toutes 
noz  vertueuses  anivies  l'intention  de  vaine 
gloire.  (Prem.  vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Ev. 
de  Kar.,  f»  31  r%  éd.  1519.) 

Le  maslc  en  ligne  collatérale,  soit  qu'il 
soit  l'aisné  de  la  fenielle  ou  non,  succes- 
sion de  liefs  fourclosl  la  femelle  en  pareil 
degré.  (Coust.  gen.  du  (pointé  d'Artois,  100, 
Arras  1679.) 

Mon  estât  présent  m'en  forclost.  (Mont., 
Ess.,  I.  III,  c.  13,  p.  224,  éd.  1595.) 

La  mesme  raison  qui  occasionna  nos 
ance.-tres  a  forclorre  les  filles  de  l'espé- 
rance du  royaume,  fut  cause  que  depuis 
on  voulut  attribuer  aux  aisnez  tout  le  droit 
de  la  couronne.  (Pasq.,  Rech.,  il,  17.) 

Les  Ostrogoths  regnans  dessus  l'Italie, 
ne  recevoient  a  la  succession  du  royaume 
les  femelles,  mais  aymoient  encores  mieux 
avoir  un  enfant  pour  leur  roy,  qu'une 
femme  :  tellement  que  le  fils  forcluoit  la 
niei'e.  (1d.,  î6.,  ii,  17.) 

Si  vous  voulez  forclorre  le  ris  de  la 
table,  qui  doit  estre  joyeuse,  il  faut  en 
oster  la  parole.  (G.  lioucHET,  Serees,  Disc, 
de  l'aut.  sur  son  Livre,    1,  XVII,  Boybet.) 

La  repenlauce  qui  forclot  l'amourde  Dieu 
est  infernale,  pareille  a  celle  des  damnes. 
(Fr.  de  Sal.,  Am.  de  Dieu,  1.  H,  c  19.  éd. 
1610.) 

Le  vœu  de  donner  aujourd'hui  l'aumône 
est  bon,  mais  le  vœu  de  ne  la  donner 
qu'aujourd'hui  serait  mauvais,  parce  qu'il 
forclorroil  le  mieux,  qui  est  de  la  donner 
aujourd'hui  et  demain,  et  toujours  quand 
on  pourra.  (In.,  ib.) 

—  Km  pêcher  : 

Trois  mil  heaumes  les  forscloritl 

i.lu'il  ne  s'entreveicnl  ne  oenl. 

"  (Br-N..  n.  Ile  i\'<ir»i.,  II,  .•;H.3,  Michel,' 

l'.ii-  quoy  amours  li  .<:unl  forsclonses. 

(Clef  d'amour,  p.  8",  Tross.) 
l»n  bailla  si  grant  paour  au  povre  home 
que  la  parolle    luy    esloyl   forcluse  quatre 
jours  après.  (Pai-SGRave,  Esclairc.    de  In 
'lançi.  franc.,  p.  429,  Génin.) 

—  Iiiterdiro  : 

Autre  genl  n'aroirnt  puissance 
D'apporcevoir  la  grant  plaisance 
Oui  ctt  en  le  doulz  lien  enclose  ; 
.\  telz  (cens  esl  loulo  forclnxe. 
(Chr.  Dr.  l'iSAN,  l.iv.   du  chemin  de  lonq  esliiâe, 
9^.1,  Piischcl.) 

—  OniPtlre  : 

Que  lesTreses  devant  dis  que  nous  fai- 
sons et  créons,  en  faisant  lez  sermens 
(ju'ilz  ont  acoustumeiz  de  faire  en  lor 
création,  ils  meltoient  dons  exceptions, 
c'est  assavoir,  qu'ilz  fourcloioient  l'article 
des  sermens.  (1393,  Hist.  de  Metz,ï\.m.) 

Et  nous  disienmes  qu'ilz  n'i-n  dobvoieni 


riens    forclorre,    mai.<c    les  doiveut    jmeir 
sens  nulles  exceptions.  {Ib.) 

—  Forclos,  part,  passé,  éloigné,  chassé  : 
Et  si  compagnon  qui  hors  estoient  four- 
clos  pries  que  tout  morl.  (Kuoi.ss.,  Chron., 
Il,  92,  Luce.) 

—  Fig.,  exclus,  éloigné,  privé  : 

Qu'ilz  estoient  fourclos  de  tout  secours 
venant  d'Engleterrc.  (Wavbin,  Anchienn. 
Cron.  d'Englel.,  II,  234,  Soc.  de  l'II.  de  Fr.) 

Que  de  toute  grâce  fussent  frustrez  ou 
forclu.r  de  miséricorde.  (D'Auton,  Chron., 
Richel  "M3,  C  88  r^) 

Si  te  snpply,  sans  te  resjripre  plus, 
Quf  de  t'amonrje  ne  soje  forcliiz. 
(.1.  MinoT,  Cingiiattle  lloiid.  sur  tout,  sort    de  mat. 
joy.,  u.  éd.  1131.) 

Parqnoy  sçaclians  qu'ils  pourront  estre  encioz 
De  l'ost  françoys,  et  de  vivres  forcloz. 
Laissent  leur  fort. 

(In..  Voit,  de  Venise,  bataille  du  Roy  contre  les 
Venit.,  éd.  1731.) 

D'un?  vert  esglantier  espineux 
Dieu  produit  une  blanfhe  rnsp 
Qui  fut  d'espines  et  de  nœuds 
.Séparée,  exemple  et  fortclnse. 
(P.  F/iBni,  Ballade,  dans  VArt  de  rhétorique, 

éd.  v.\n.) 

"V'In  tant  divin,  loing  de  toy  est  forclose 
Toute  mensonf^e  et  toute  tromperie. 

(IIab.,  1.  V,  c.  U,  Jacob.) 
S'il    se  voyoit  de  tout  poinct  forclos  et 
privé  du  maniement  des  affaires,  i  Amyot, 
Vies.  Cicero,  éd.  lb6o.) 

Aux  mystères  de  la  bonne  Déesse  toute 
apparence  masculine  en  estoit  forclose. 
(Mont.,  Ess.,  1.  111,  c.  5,  éd.  lS9b.) 

Ce  mot  n'avait  plus  qu'un  reste  de  vie 
au  dix-septièmesiècle, et  il  disparut  presque 
complètement  au  dix-huitième  : 

(Ils)  l'auraient  voulu  forclore  de  tout 
commerce  et  alliance  aux  états  d(^  l'eiii- 
pire.  (Richel.,  Mém.,  I.  20,  au  1629.) 

L'ambition  des  papes  les  a  toujours 
porté  a  se  roudre  souverains  de  toute 
l'Italie,  et  en  forl-clorre  les  empereurs. 
(ROHAN,  Inter.  des  Princ,  p.  80,  éd.  1666.) 

Qu'on  arrive  aux  portes  d'une  ville 
fermée,  ou  est,  quoi?  nous  n'avons  jdus  de 
mot  pour  exprimer  cette  situation  :  nous 
disions  autrefois  forclos  ;  ce  mot  très 
expressif  n'est  demeuré  qu'au  barreau. 
(Volt.,  o  l'abbêd'Oliv.,  20  aoini76l.) 

FORCLOSE,  four.,  fors.,  s.  L,  clôture 
.  extérieure,  barrière,  ce  qui  barre  le  che- 
min : 

Lors  y  a  fait  une  forclose. 
Si  qne  cil  qui  bien  faire  l'ose. 

(CiZ/cv  de  Clan,  '.146,  lîeilf.' 

—  A  forclose,  a  la  forclose,  finalement  : 

A  la  forclose  li  dus  I!egnes  en  vint. 

En  sa  compaigne  chevaliers  plus  de  mil. 

(Car.  le  l.oh..  2"  chans.,  xxw.  p.  1T2,  I'.   i'aris.) 

Si  ne  feront  les  .xx.  noiant 
Fors  qu'il  les  iront  tanileant. 
Tant  que  nos  par  ceste  valee 
Vendron  sor  eux  lot  eu  emblée. 
Ses  alcindron  a  la  forsclose. 

\Percevnl,  ms.  Montp.  11  210,  P  ie,'.) 

Quant  Fortune  qui  ne  repose 
Li  vint  devant  a  la  forclose, 
■■i  lerobali  en  enferté- 

(i;illes  de  Chui,  .■,5(W,  lieiff.i 


72 


FOR 


FOR 


FOR 


Plus  snot  de  m'  bacheler 
Qai  loi  sant  Teoa  a  forclose. 

Wirm.  le  Cal.,  7101.  Mengel.) 
Rois  Kirahoes  oe  se  tint  mie  mas, 
.4  II  forclose  ert  as  nos  gens  mens, 
l'.ir  pour  ce  faite  ol  esté  csleas. 

(fn/.  Ofier,  5617,  Scheler.) 

l'ne  ronlc  >int  de  la  a  larroo  ; 

Amisse  «  la  fourclose  vaii  envirCD, 

lît  sa  laDce  pe<;oia  m  lilazou. 
lHlo.1  D'Oisr,   Tarn,  des  Dames,  Dinaus,   Troiw. 
etmirés-,  p.  134.) 

Barai  i  viol  a  la  forclose. 
(Or  Êlêimel  CI  df  Uaral,  Kichel.    lUIoi,  P  J3^) 

KOKCLUSION,  -  zion,  -  osion,  four., 
s.  f.,  exclusion,  retrancbement,  suppres- 
sion: 

Nonobi^lant  qne'.cunqncs  arrestz,  sen- 
tences, dcclaralious  de  conliscation  et 
four{re)closion  <ic  trêves  faites  par  cy  de- 
vant. {Traiclé  de  paix  eut.  Louis  XI  et  le 
dMd'Austr.,  1482.) 

Autrement  forcluzion  des  apresaut.(1497, 
Arcli.  Cliarcnte,  D  50.) 

Car  estant  le  naturel  de?  ambitieux  de 
vouloir  gouveruer  seul  et  aveiq  fofclusion 
d'aultres'.  (Apol.  deGuiU.de  Xassau,  p.  168, 
A.  Lacroix.) 

Laisserons  nous  doncques  ainsi  con- 
damner Platon  absent  par  forclusion,  a 
faute  de  défense  ?  (Amyot,  Prop.  de  table. 
VII,  éd.  «819.) 

FORÇOIËK,  -  çoyer,  -  soier,  -  çoiier,  - 
ssoier,  -  choier.  -  cieir,  -  ceer,  four., 
verbe. 

—  Act.,  vaincre  par  la  violence: 
Ett  .Vssur  ala  fuerroicr. 

Oui  tant  caida  la  forfoier 
Qu'il  en  east  la  sei^nourie. 

(foi/.  d'Ot.,  Ars.  5il6y,  f  i.» 

—  Attaquer  : 

Kt  Toisent  c^scun  jor 
Forçoier  Tosl,  si  k'eo  frcor 
Sûieut  et  lejùr  el  le  nuit. 

{l'.liev.  ai  .11.  csp.,  959;t,  Koersler.) 

—  Forcer,  contraindre  : 

Li  mestre  ne  le  puet  forceer  d'acliater  le 
uicstier.  (E.  Dojl..  Liv.  des  mest.,  2°  p., 
XXX,  19,  Lespinasse  el  Bonnardot.) 

Tout  li  deablc  d'enfer  ne  pouroient  volentù 
d'ome  forçoier  a  fere  un  pechié.  (Lauiient, 
Somme,  Kîchel.  22932,  l'  33''.) 

—  Terme  de  chasse,  forcer  un  animal  : 

Il  ne  portèrent  roit  ne  laz, 
.\incoi8  priitrent  a  fjrçoier 
■M.  cers. 

(C.  de  Dole,  Yat.  Chr.  n»S,  f  10'.) 

—  Absol.,  dans  le  môme  sens  : 

En  mal  pays  ou  l'on  ne  puet  forsoier, 
ne  bien  chevuuchier.  (Chasse  de  Gast.  Plieb., 
318.,  p.  30i,  ap.  SlL-l'al.) 

—  Neotr.,  user  de  force,  lutter: 

N'a  pas  l'aTûir  ne  la  despense 
On'il  peusl  vers  nons  forfoiier 
Ne  di:iix  mois  de  l'an  gnerroier. 

(Des.,  Troiei,  Ilichel.  aTj,  f»  7.1''.; 
Tn  ne  puei  vers  moi  forçoier. 
(Rose,  Kichel.    1.Î73,  f  16''.  et  Val.  f.hr.    Ijîi, 
f*  13'.)  Fcrekoicr.  (Val.  Ou.  lilî,  (•  Ij'.)  For- 
soier. (Val.  Cbr.  185N,  f  18»  ;  Mcon,  t.  l'JOi.) 


Je  ne  puis  a  lui  forçoier. 

Il  me  porroil  ja  peçoier 

La  teste  que  ja  ncl  verroie. 

(Reuari,  Br.  I\,  v.  1563,  Martin.) 
Dame,  dist  li  preudom,  s'il  est  ensi 
coumc  vous  dites,  soufrir  le  vous  cou- 
vient  ;  car  contre  vo  segiieur  ne  contre  ses 
barons  vous  u'aves  pooir  de  fourçoiier. 
(Li  Contes  dou  Hoi  Flore  el  de  la  Bielle  Je- 
hane,  .Nouv.  fr.  du  xiii"  s.,  p.  121.) 

.Moult  volantiers  le  délivres!  de  la  prison 
si  elle  eu  eust  le  poieir,  mais  elle  estoit 
uue  dame  soûle,  si  ne  poroit  pas  forcieir 
encoulre  sa  baronuie  toute.  (Hist.  de  Jo- 
seph, Kichel.  24.'5o,  f-  83  r".) 

.Ne  porent  contre  eniz  forçoier 

LI  Sodomois,  qui  le  pis  orent. 

(faW.  d'Ov.,  Ars.  ,Ï0G9,  f  •i''.) 

.'^i  veulent  vers  lui  (Dieu)  forssoier. 

(II).,  p.  35,  Tarbé.) 

Jlaiz  finablenienl  lanl  l'ass-iilli 

Amours,  qu'en  la  mer  sailli, 

Ooot  brieriiienl  le  convint  ooier. 

Car  a  loi  ne  peut  forsoier. 

(G.  M.icii.,  Poês.,  Richel.  92Î1,  P  51''.) 

Si  se  prislrcnl  a  csmaycr. 

Car  povoir  n'uni  de  forçoier 

CoQlre  Olopberues  et  son  ost. 
(Cbr.  de  Pis.,  l'oès.,   liichul.  COI,  1°  -227  v».;; 

Et  toutesfûis  eu  occireut  uos  gens  plus 
de  viû>;t  mille,  mais  au  dernier  plus  ne 
peureut  forçoyer.  (Le  Livre  des  faicts  du 
mareschal  dé  Boucicaut,  i"  p.,  ch.  23,  Bu- 
chon.) 

Si  se  continua  tant  celle  Ruerre  que  il  fut 
descoufit  en  plusieurs  batailles,  et  ses  gens 
morts  et  pris,  et  ses  forteresses,  villes  et 
citez  prises  et  destruites,  et  ruées  par 
terre,  tant  que  a  la  parfin  ne  peut  plus 
forçoyer  contre  luy.  (Ib.,  i'"  p.,  ch.  37.) 

El  que  petite  quantité  de  bonne  gent 
puisse  forçoyer  aulcunes  fois  contre  grant 
lùison,  appert  par  ces  vaillantes  gens  ioy, 
]iaice  que  il  s'en  ensuivit.  (Ib.,  2'  l)., 
ch.  20.) 

Ja  ly  faulx  amans  vers  l'amie 
Forchoie,  car  il  la  lient  seule. 

{Posloralel,  ras.  Brux.,  C  i;i  r".) 

l'oiicoLLii,  S.  (.,  sorte  de  fourchette  : 
Une  forchette  de  boys  appelée    uue  for- 

colte.  (Chevauch.  de  lasne  faicte  a  Liion, 

p.  24,  éd.  1366.} 

FOKcoMMANOEit,  fow.,  V.  a..  Con- 
traindre : 

Dehors  la  cité...  est  le  lieu  ou  les  Juifs 
voulurent  fourcommander  par  force  nostre 
Seigneur.  (Ghill.  de  Lannoy,  Yoy.  et  am- 
bassades, p.  89,  Potvin.) 

roitcoMM.vNT,  -comand,four.,  fourque- 
iiiaiit,  s.  m.,  commaiideinent  fait  au  pos- 
sesseur d'un  héritage  do  l'abandonner  : 

Souventefois  ilh  convient  cheau.\  qui  ont 
fait  demyner  et  fourjugier  les  masures  de 
leur  contrepainl,  tant  mettre  de  frais  aux 
deuiyneniens,resazines  et. un. /'ounyMemans 
a  faire,  que  li  amende  que  ilh  ont  par  le 
defaulte  de  paiement  ne  puet  stolîeir  les 
frais  dcseurdis.  (J.  de  Stavelot,  Chron., 
p.  55,  Borgnet.) 

Arestes,  commans,  fourcommans  et  ad- 
jours.  (ID.,  ib.,  p.  204.) 

Si  les  héritiers  des  hypothèques  alïectez 
ausdiles  rentes  ou  redevances,  refusoient 
d'en  quitter  la  possession,  après  les  dites 
saisines  prises  et  décrétées,  celuy  ou 
ceux  eu  estuus   saisis  les  en  devront  de 


j  bouter  par  forcommands.  de  tiers  jours  a 
autres,  selon  l'ancien  stiie,  et  en  cas  de 
refus  ultérieur,  après  iceux  forcommants, 
ils  s'en  pourrouladdresser  a  nous,  comme 
souverains,  par  request,  pour  y  estre 
pourveu.  (tout,  de  Cliimay,  Nouv.  Coût, 
gén..  Il,  274.) 

Aus  dits  mayeur,  et  echevins  compete  et 
appartient....  la  judioature  et  cognoissance 
de  toutes  actions  réelles,  concernans  fonds, 
héritages,  et  pour  tels  repulez,  situez  et 
ressortissant  audit  cheflieu  :  a  sçavoir 
de  matières  de  successions,  de  fôurco- 
mands  et  revindicalious,  pour  parvenir  a 
la  propriété  de  quelques  bienS.  (Ib.,  Il, 
271.) 

FOucoMANDiiUR,  S.  111.,  usurpateur,  qui 
dépouille  le  légitime  possesseur  : 

Item  que  tous  ardeurs  et  forcom,andeurs 
de  terres  ou  d'autres  biens....  soient  tan- 
lost  de  leur  fait  en  la  cache  du  seigneur. 
(1333,  Hist.  de  Liège,  11,  422.) 

FORcoMPTE,  s.  Di.,  mécompte  : 

En  ce  que  l'on  prétend  ledit  monastère 
estre  dedans  les  faulces  brayes  dudict 
chasteau,  il  a  grand  fourcompte,  puisque 
les  murailles  que  l'on  prétend  estre  faulces 
brayes  sont  les  anciennes  murailles  de  la 
ville.  (1331,  Pap.  d'Et.  de  Granvelle,  III, 
471,  Doc.  inéd.) 

N'y  a  eu  du  costé  de  Sadictc  Majesté 
aucun  fourcompte.  (Plaint,  et  dot.  de  Ch.  V 
contre  H.  II  aux  Et.  d'Artois,  17  jauv.  iggi, 
Arch.  mun.  Béthune.) 

FORCOMPTER,  VOir  FORCONTER. 

FORÇON,  voir  FORCHON. 

FORCONCEILLIER.VOirFORCONSElLUER. 

FORÇ.OWERIE,   VOir  FORSENERIE. 

FORCONSEiLLiER,  -  soUUer,  -  situer, 
-  ceiller,  four.,  fors.,  verbe. 

—  Act.j  donner  de  mauvais  conseils  à  : 

Croi  les  barons  que  tu  vois  chi, 
Fai  ce  que  il  te  loeronl, 
Ja  ne  te  f niirconsilleront . 
(Eteocle  </  Polm.,  Ilichel.  375,  f  17".) 

.Ne  savez  Iraison  grignor 
Que  forconsilUe.r  son  signor. 
(UoB.  DE  Blois.  />!>«..  Ilichel.  21301,  1»  176  r».) 
Forconsillier  ne  vous  voel  mie. 

(Ren.  le  nom.,  7462,  Méon.) 

Et  pour  ce  que  nous  voudriens  que 
chascun  sçut  comeut  l'on  vous  forscon- 
seilte,  le  vous  esclercirons.  (Ass.  de  Jér., 
t.  11,  p.  417,  Beugnot.) 

Dame,  je  vueil  que  vos  me  donez  seurté 
que  vos  ne  marierez  vostre  fille  sanz  mon 
consoil,  ne  sanz  le  consoil  au  lignage  son 
père:  car  ele  est  fille  de  mon  home  lige, 
et  por  ce,  ne  viau  je  pas  qu'ele  soit  fors- 
consoilliee.  (Etabl.  de  S.  Louis,  I,  lxvii, 
p.  99,  Viollet.) 

Les  seigneurs...  percevoient  bien  qu'on 
avoit  monseigneur  de  llaynau  fourcon- 
seilliet.  (liécils  d'un,  bourg,  de  Valenciennes, 
p.  78,  Kervyu.) 

Car  se  bon  ne  sont,  sovent  poront  li 
seigneur  estre  fourconseilliet.  (Li  Ars  d'A- 
mour, 1,  290,  Petit.) 

Forconseiller,  c'est  mal  conseiller,  parce 
que  celui  qui  conseille  ce  qui  est  hors  de 
raison,  conseille  mal.  (H.  Est.,  Prec.  du 
lang.  franc.,  p.  159,  Feugère.) 


FOR 

—  Faire  Jes  reproches  à  ; 

Et  le  forconceilloient  de  ce  que  si  soub- 
duinement  ot  sans  amour  il  s'estoit  party 
de  liand.  (Knoiss.,  Chron.,  Richel.  2644, 
f  84  r».) 

Les.  doiens  des  menus  mestiers  qui  de- 
vers luy  se  tenovenl  le  honnissoyenl  et  le 
fourconseilto'ieni  de  ce  que  soudainement 
et  sans  dillection  et  amour  il  s'estoit  party 
de  r.and.  (Id.,   ib.,  Richel.  2660,  f°  88  v».) 

—  Déconseiller  : 

En  la  convention  des  roys  Louys  le 
Bepue,  et  Louys  fils  de  Loys  roy  de  fier- 
manie,  faite  l'an  VCCCLXXVIII  ou  LXXIX, 
indiction  xil,  il  pst  dit  au  cinquiesme  ar- 
ticle :  Que  personne  de  nous  ne  souhait- 
tera,  ou  forconseUkra  (qui  signifie  descon- 
seillera) la  perte  de  la  vie,  royaume, 
subjecte,  ou  chose  appartenant  a  la  pros- 
peritt',  honneur,  ou  royaume  de  son  pair. 
(Facchet,  de  l  Orig.  des  dignit.  el  magist. 
de  France,  11,  i,  éd.  1611.) 

—  Forconseillié,  part,  passé,  qui  a  reçu 
de  mauvais  conseils  : 

A  présent  il  est  fourconseilles  et  ensonnié 
contre  nous.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2660,  f»  42  T».) 

FORCONTicii,  -  compter,  four.,  verbe. 

—  Act.,  mal  compter,  se  tromper,  frau- 
der dans  le  compte  de  : 

Se  les  rois  ne  voel  fourconler, 

xxiu  puis  a  cest  conter. 

(MoDSK.,  Citron.,  14761,   Reiff.) 
Lors   dit   monseigneur  Phelippe  de  Da- 
moes  au  roy,   que,   on   avait  forçante  aus 
Sarraziu?  une  balance  de  dix   mil   livres. 
(JoiNV.,  Ilist.  de  SI  Louis,  p.  117,  Michel.) 
Et  sar  le  baciaet  li  est  li  cops  alez  ; 
Dont  il  fii  tellement  a  celle  henre  estonnez 
Qn'll  a  les  esclialons  a  cheoir  forcmttez. 
(Ct:v.,  Berlran  du  Guesclin,  3633,  Cliarrièrc.) 
LîvroisoDs  n'ont,  ne  logis  qu'en  débat  : 
Pour  Jeux  chevaux,  on  chascan  les  forconle.' 

(E.  Desch.,  Poé$.,  Uichel.  84»,  f'"262.) 

—  Compter  pour  rien  ; 

0  est  sa  suer,  si  l'a  fourcontc. 

(MousK.,  Chron.,  2H301,  Reiff.) 

—  Excepter  : 

Sens  rien  a  forconleir. 
<Jeh.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  ii,  S92,  Scheler, 
Closs.  philol.) 

—  Réfl.,  faire  mal  son  compte  : 

Et,  comme  nous  l'avons  fait  dire  audit 
ambassadeur,  se  du  cousté  dudit  s''  roy 
l'ou  veult  abuser  de  nostredite  déclaration, 
ce  nous  sera  bailler  occasion  de  non  plus 
nous  fourcompter.  (153S,  Pap.  d'Et.  de 
Gra)i«eZ/e,  11,  436,  Doc.  inéd.) 

Si  les  braveries  que  fait  "Villebon  sont 
seulement  pour  nous  faire  rompre,  ils  se 
(orcomplenl,  car  l'on  ne  rompera  sinon 
autant  qu'il  .-iera  besoin  pour  luy  résister 
a  la  force.  (1331,  î6.,  III,  377.) 

—  Neutr.,  dans  le  môme  sens  : 
Drois  dist  que,  par  droit  eritage. 
Doit  gentius  hon  avoir  cuer  sage 
Kthair  villoanic  el  lionle, 

Kt  s'il  aquet  mauvais  us  ige 
Et  suit  compagnie  volage, 
Drois  dist  que  nature /oiircon/e. 
(li.  0!.  CoNDE,  /(  Vers  de  droit,  337,  Scheler.) 
Or  soient  aviset.  car  il  convient  conter 
A  Dieu,  la  nuls  ne  poel  conleres  fourconter.  j 

(Cilles  li  Moisis,  ti  Estas  des  prêtas,  i,  387, 
Kery.) 


FOR 

—  Forçante,  part,  passé,  qui  a  mal  fait 
son  compte,  qui  a  éprouvé  un  mécompte  : 

Quant  aux  propoz  tenus  par  le  connes- 
tahle  sur  ce  de  ladllp  Ii«lie,  il  est  assez 
coustuniier  de  parler  a  la  volée,  et  aussi 
s'en  trouve  t  il  souvent  fourcompté.  (1849, 
Pap.  d'Et.  de  Grnnvelle,  III,  364,  Doc. 
ined.) 

Et  s'est  Ireuvé  le  pauvre  ambassadeur 
forcompté.  (IS.SI,  tfc.,  m,  867.) 

Ronchi,  fourcompter,  compter  mal,  soit 
en  plus,  soit  en  moins. 

FORCONTEUR,  s.  m.,celui  qui  fraude 
dans  un  compte  : 

Les  Sarrazins   estoient  les   plus  forcon- 
teurs    qui    feussent   au    monde.    (JoiNV.,    , 
S.  Louis,  Lxxvi,  va  p.,  Wailly.) 

1.  FORÇOR,  forchor,  s.  f. ,  force,  énergie  :    i 

César  a  forfor  le  conqnisl.  i 

(Wace,  Brut,  1H02,  Ler.  de  Lincy.)  | 

....  Tant  dotent  la  forchor  i 

Cuion  le  traître,  lo  félon  boiseor. 

!                   (Chev.  nu  cjune.  Il,  1827,  llippeau.)  ! 

2.  FORÇOR,  -  zor,  -  çur,  -  cour,  -  ceur,   ' 
I  -cftor,- cAewr,  ad  j.,  plus  fort,  plus  grand, 

plus  puis.sant,  plus  riche  : 

Brennes  qui  fu  aies  en  France 
De  sa  tere  ot  honte  et  pesance. 
Et  de  sa  raoillier  ranlt  forfor 
Qu'il  perdi  par  tel  deshonor. 

(Wace,  Brut,  2681.  l.'^r.  de  Lin.-,y.) 

Androgens,  le  grignor. 
Vers  qni  il  ot  forçor  araor. 

Ud.,  iS.,  3883.) 

Mais  li  Breton  forçor  force  orent. 

(In.,  il)..  5876.) 

Bien  fust  dignes  d'avoir  l'onor 
Que  li  rois  avoit,  ou  forfor  .' 

(In.,  tJ.,  6769.) 

Tes  Dex  est  de  forçor  puiçance. 

(Id.,  ib.,  8120.) 

Entre  les  Romains  s'embatirenl 
l.a  ou  la  forçor  presse  virent. 

(Id.,  ib.,  12993.) 
S'en  vait  a  forçor  esploii. 
Cil  que  voit  vellicr  en  la  sale. 

(Be\.,  Troie,  Richel. 'l-i70.) 

Toi  connstrai  a  seignor. 
Lui  a  paraillc  e  a  forzor. 

(Adam,  p.  ;■>,  Luzarche.) 

D'itant  com  as  plus  or  et  d'argent  es  farceur. 
Tant  ert  granz  li  gaainz  de  nostre  long  labur. 
(Th.    de    Kent,     Geste    d'Alis.,    Richol.    2436*, 

f»  32  r°.) 
Et  se  j'en  fovcenr  cose  sai  raoustrer  droit. 
Si  que  creantenl  tout  voslre  François 
Et  que  die  li  siècles  que  n'est  mes  drois, 
Vostre  merchi,  bians  sire,  rende  les  moi. 

(.Mnl,  3335,  A.  T.) 
Ja  marne  vos  qoerrai 
Ne  forchrur  deslorbier. 
(J.  BoDEL,    Bartsch,   liom.  et  pasl.,  lll,  39,  36.) 
Bels  sire,  dnt  Hantols,  a  cel  forçor  vivier 
Sos  le  bois  fis  aler  un  mien  faucon  ranier. 

Olelia'!,  Richel.  12358,  {'  13».) 
Avint  one  mprveille,  ja  forchor  ne  verres. 

(F.pis.  des  Chélifs,  p.  217,  Hippeau.) 
Vimer  costîie  le  chasleleit  forchor. 

(Aubery  le  Bourgoinii,  p.  56,  Tarbé.) 
Roy  Tiebant  esperonne  par  la  presse  forçour. 
(Berb.  Leduc,  Foalq.  de  Cand.,  p.  97,  var., 
Tarbé.) 


FOR  7;{ 


En  la  presse /■orfor  '<int  lor  home  vendant. 

(Patlon.,  Richel.  19132,  f  I7i=.) 

De  cni  il  a  sa  terre,  sa  riooise  forchor. 
(DeSt  Me.ris,  129,  Herz.)  Var.,  fonors. 
[  El  lit  n  ele  atcnt  son  forcheur  desirier. 

I  (».,  188.) 

I       Et  se  ele  fu  en  paine   de  l'entrer,  encor 
I  fu  ele  en  farceur  de  l'iscir.  (Aucassin  etNi- 
Colette,  p.  20,  Sucliicr.) 

S.  Jasques  qni  fu  entre  les  autres  de/'or- 
cor  di!.'net(';.  (Vie  Charlem.,  ms.  Berne  4t, 
f"  10».) 

Si  aurez  tel  mari  dunt  li  reis  ert  forptr. 
(Ilorn.,  1221,  Michel.) 

Si  ert  par  lur  deiluit  li  servise  forçor. 

(Ib.,  5188.) 

FORCORRE,  -  courre,  four.,   verbe. 

—  Neutr.,  dépasser  les  bornes  en  cou- 
rant : 

Che  n'est  mie  costume  d'ensement  Itehonder  ! 
Vous  ares  fourcourui,  si  l'estuet  amender. 

(B.  de  Seli.,  xix,  488,  Bocca.) 

Si  avient  que  .[.  de  ceulx  de  dedanz  si 
jouste  a  un  de  ceulx  de  dehors,  et  pour  ce 
qu'il  forcoroient,  cil  de  dehors  giette  sa 
lance,  et  la  lance  au  pietter  fiert  du  bout 
derrière  en  terre.  (G.  DE  Ch.\rny,  Liv.  de 
Cheval.,  ms.  Brux.,  f»  42  r».) 

Et  qui  forcorra  maugré  luy  ainsy  comme 
les  chevaulx  transportent  les  gens  telle 
foiz  vient  on  ne  perdra  seulement  que  la 
lance.  {Habita  des  gens  de  guerre,  Richel. 
1997,  f»  90  v».) 

—  Au  sens  inoral,  s'égarer,  sf  four- 
voyer, faire  fausse  route  : 

Car  puisque  le  Filz  Dieu  parut 
En  char  et  si  bel  fait  parurent, 
Parjur  furent  cilz  qui  mescrarent. 
Car  raison  adonc  forcourut. 
Forcourre  est  muer  droite  voie. 

(Jeu.  de  Meu.sg.    Très..  3(11,  Méon.) 

—  Act.,  courir  sus  à  : 

Helas  I  je  doubte  tant  qne  l'eure  ne  soit  meure, 
Que  li  mors  viegne  lo.it  et  trestoul  nos  fourkeure. 
(Cilles  li  Muisis,  li  Maintiens  des  nonnains,  i, 
222,  Kerv.) 

—  Farcoru,  part,  passé,  qui  a  dépassé 
les  bornes  : 

Et  li  vache  u  li  cevaus  farcorule  s'on  le 
truve  en  forfait,  .vi.  den.  Au  fouc  de  herbis 
forcurut  eu  bos  u  eu  damage  li'autrui, 
.XII.  den.  (1240,  Ch.  de  lien,  de  Ilaoucort, 
S.  Aubert,  Arcb.  Nord.) 

FOUÇOUNER,  voir  FOItSENEIt. 

FORCOURS,  foureaurs,  s.  m.,  attaque 
indue,  contraire  aux  règles  : 

Car  de  faurcours  mal  deuement  fait  il 
consieuvy  sur  le  heaulme  messire  Bou- 
chicault.  (Fitoiss.,  C'/jron.,  XIV,  142,  Kerv.) 

FORCofjRSE,  four.,  S.  f.,  attaquc  indue, 
contraire  aux  règles  : 

Un  autre  compasQon  de  guerre  conten- 
doit  a  venir  a  la  fourcaurse  de  ceste  fille 
par  l'aide  d'un  chevalier  du  pays.  (Ch.».s- 
TBLLAIN,  Chron.,  III,  434,  Kervyn.) 

FORCRi,  forcry,fourcry,furcrij,s.  m., cri 
d'alarme,  tocsin  annonçant  un  incendie  : 

Burgenses  ad  arma  ferenda  ydonei  dé- 
lient sequi  affourcry  majorem  vel  sescal- 

10 


74 


FOR 


FOR 


FOR 


lum  vfl  fisallerium.  (3  mai  1368.  Plakt 
gén.  de  Lausanne,  Aroh.  Lnufanno,  A  n''26'; 
iîém.  et  doc.  de  la  Suisse  rom..  Vil,  211.) 

Tenenlur  seqiii  icionec  ariiiati  et  suffi- 
cienter  majorom  soscalluui  psulterium  Lau- 
sanne ad  forcry.  (Ib.,  p.  331.) 

Quant  on  fonne  \efurcry,  iiiii  que  celuy 
est  que  a  furcry  ne  court,  soit  a  boys,  es 
champs  ou  ilod.nn?  la  ville,  doit  estre 
nmeudable.  (Vers  I3i6,  Rôle  de  Ste  Vrsanne, 
Jlon.  de  l'êv.  de  Bâie,  V,  341,  Trouillat  et 
Vautrey.)  Impr.,  furery. 

Quant  on  sonne  le  furcry,  ou  se  ainsi 
fust  que  le  feu  emprist.  (Ib.) 

Dans  un  traité  entre  Louis  de  Savoie  et 
le  vicaire  général  de  révêchéde  Lausanne, 
dn  19  février  13.13,  Arch.  Laus.,  u»  1383, 
on  tronve:  Si  sit  por  forcresio  sive  forcri 
per  nnam  diein,  et  si  sit  pro  cavalcatis 
per  dnos  dies  ante. 

FouciiiER,  v.  a.,  crier  plus  fort  que 
quelqu'un  : 

Qu'il  crie  aussi  hault  au'il  vouldra,  je 
le  veulx  forcrier  or  oultrecrier.  (Pals- 
GB.WE,  Esclairc,  p,  650,  Génin.) 

Foucu'iDANCE ,  S.  f.,  outrecuidance, 
arrogance  : 

La  tierce  branche  d'orguel  est  arro- 
gance que  on  appelé  forcuidance  :  qnant 
bornes  ciiide  plus  de  li  que  droit.  (Mr. 
du  monde,  tus.  La  Sarra,  Chavannes, 
p.  60.) 

Forcuidance  y  pouvoit  avoir  assez.  (G. 
Chastei.lain,  Chron.,  V,  178,  Kervyu.) 

FORDiXE,  fourd.,  fûurdrine,fourdraine, 
fourderaine,  s.  f.,  fruit  de  l'épine  sauvage, 
dn  prunier  des  haies  : 

Si  ot  Doirs  iens  comme  foraine. 

(Pennal.  ms.  Berne  113.  P  0.';8.> 

La  facbe  li  devint  noire  comme  fordine. 

(Chee.  au  rygne,  I,  6782,  Hippeau.) 

I^  tierce  Haradol  qui  fn  noirs  qne  fourdiiie. 

(Ib.,  13087,  Reiff.) 

Kant  ta  loes  ceste  frarine, 

Cni  jo  ne  pris  nne  fordine. 
'Canl.  rf.'j  tant  ,  ms.  dn  Mans  17:!,  f"  .16  r°.) 

Ensemeot  qne  depntecspine 
Voit  00  coellir  pnte  fordine. 
(liTj  df  le  mort,  Richel.  .37.;,  f"  310». ) 
E  Diens  com  je  conoois  nne  bone  gonrdioe 
Qni  U  vaoroit  donner  nne  seule  fordine. 
iChnt.,  dans  les  Pofl.  fr.  av.  1S00,  IV,  1333, 
Ars.) 

En  nno  espessc  mont  très  grant. 
Plaine  de  ronses  et  d'espines 
Cargies  de  noires  fourdines. 

(Cher,  as  .u.  etp.,  ESî,  Foersler.) 
Cherises,  crekes  et  fourdines.  {Dial.  fr.- 
flam.,  f"  6',  Michelant.) 

Frui,  fourdrine.  (Gloss.  de  Salins.) 

Fourderaine.    (Roq.,  Sî/ppl.) 

Fourdrines:  f.  sloes.  Pic.  aiso,  wilde,  or 
mountaine,  pluinmes.  (COTGIUVE.) 

Picard,  fordraine,  fourdroine. 

FORiiiMER,  fourdinier,  -  drinier,  s. 
m.,  prunier  sauvage  : 

Proiinier,  pcskier  et  fourdinier.  {Dialog. 
fr.-flam.,  f"  S',  Michelant.) 

L'n  fourdrinier,  c'est  une  espinc  noire 
qui  porte  les  fourdripi-s  ou  pronelles. 
(NicOT,  Thresor.) 


Nom  propre,  Fourdrignier. 

FORDOTER,  V.  a.,  redouter  : 

Je  fordotai  durement 
D'elles  Ion  melleir. 

(flom.  etpast.,  Bartscb,  11,  53.23.) 

FORDOUBLE,  S.  m.,pièce  de  monnaie, 
double  fort  : 

Le  raichet  se  doit  faire  en  fordoubles. 
(1443,  nist.  de  Metz,  V,421.) 

FORDOVEX,  S.  m.,  doyen  honoraire  1 
Pierre  Guitard,  fordoyen  maindre  et  cha- 
noine de  l'église  cathédrale,  y  donna,  ap- 
pert par  sa  cedule,  dix  livres.  {Chron.  de 
Méd.,  II,  207,  Chassaing.) 

1.  FORE,  S.  m.,  sorte  de  jeu,  le  toton  : 
A  pille,  nade,  jocquc,  fore.  (Rad.,  Gar- 
gantua, cb.  XXII,  f»  S7,  éil.  1542,  et  Panta- 
gruel, ch.  XI,  éd.  1542.) 

2.  FORE,  voir   FUEBUE. 

FORECE, s.  f.,  soi'ie  démesure  de  terre: 
.V.  boniers  et  .xix.  verges  petites  moins 
c'om  dist /'oreces.  (Trad.  du  xin°  s.  d'une 
charte  de  1265,  Cart.  du  Val  St  Lambert, 
Richel.  1.  10176,  f"  61''.)  Lat.,  quinque 
bonnaria  decem  et  novem  virgatis  parvis 
minus  quam  forcées  dicuntur. 

FOREE,  s.  f.,  forêt  : 
An  nne  grant  forée  entri. 
(Wace,  Conception,  Brit.    Mns.  .idd.  15600, 

(°  4r  ) 

FOHEIX,  VOirFORAI\. 
FOREIXETET,  VOir  FORAINETÉ. 
FORE.IUGEMENT,  VOir  FORJUGE.MENT. 

1 .  FOREK,  S.  f .,  forêt  : 
Notelles  ont  ol  de  Lancelio, 

A  .1111.  vans  on  forel  csloit  mis. 

(Girb.  de  ifrtj,  450.  Slengel.) 
Parmi  ces  ch.ins  demoinent  [ïr.int)  bondie 
Com  charpentier  font  en  forel  fnilie. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  1"  igi"".) 
Li  bois  que  l'on  apelle  la /(jrf/ de  Menes- 
licr.'!.  (1281,  Saint  Vivant,  pièce  8,  Arch. 
Doubs.) 

Pour  faire  lour  volontey  en  nostre  forel 
de  Chau.v  corne  elles  soloient  avoir.  (Juin 
1289,  Fraisans,  Ch.  des  compt.  de  Dole, 
cart.  44,  paq.  43,  Arch.  Doubs.) 

Trois  haies  que  nos  avions  en  la  ditte 
forel.  (Jb.) 

Puisse  chacier  ou  Caire  chacier  en  la 
dite  forel.  {Ib.) 

2.  FOREL,  S.  ni.,  cure-dent  : 

Un  forel  d'argent  de  dentz.  (1313,  lu- 
rent, de  Pierre  Garcston,  ap.  Lahordo, 
Emaux.) 

FORELLE,  s.  f.,  fourrcau  : 

Icelluy  aura  deux  petits  bastous  en  ces 
mains,  en  forelles,  et  couvers  du  drap 
mesmes,  et  les  deux  bouts  des  deux  bâ- 
tons seront  couvers  de  rouge  drap  envi- 
ron plain  pousse.  {Modus,  f"  88\  ap.  Ste- 
Pal.) 

FORELORE,  frcloirc,  s.  f.,  parole  inu- 
tile, peine  perdue  : 

Pisl  Renart  :  Toi  est  forelores, 
Qne  tn  es  certes  trop  mosart. 

(nenart,  58 iO,  Méon.) 


Je  me  snis  obligée 
Poarcinq  testons  ama  maistrcsse, 
Oni  mecanse  an  cncnr  grand  destresse, 
Pen.'ianl  paigncr  mon  mariajre 
(lommo  loy.  Oollre,  mis  en  gaige 
Ma  bonne  robe  et  mon  corsel. 
Et  dês  chemises  encor  sept. 
Pour  A\\  anllres,  sonbî  trois  ilevises, 
L'nne  pour  ravoir  mes  chemises. 
L'autre  ponr  gaigner  nng  amy. 
I.a  tierce  ponr  chanter  fa  my, 
Cehean  mois  de  may,  en  l'ombrage, 
BonlTaot  en  l'amonreux  onvrage. 
Mais  sçais  tn  qooy  ?  Tonte  freloire. 
(Apolog.    lies   f.hanlierieres,    Poés.    fr.    des  xv'  et 
xvi'  s..  Il,  27a.) 

—  On  trouve  aux  xv«  et  xvi"  s.  les 
formes  frelore,  freloire,  farlorum,  brelare, 
employées  comme  adj.,  au  sens  de  perdu: 

(Foy  que  doy,  Brelare  Bigod), 
Assez  dévoie  crealnre. 
(Villon,  Grant  Test.,  cil,  lonaust,  p.  101.) 

Nostre  fait  seroit  loat  fielore. 
S'il  vons  tronvoit  levé. 

(Pathelin,  p.  fia,  Jacob.) 

Tout  est  frelore, 
La  tintelore. 
Tout  est  frelore,  bigot. 
(Cl..  Jasneqdin,    Chans.  sur  la  dcf.  des  Suisses, 
éd.  1550.) 

Jamais  Françoys  bien  ne  sanra 
Jnrer  bi  God,  ni  brelare. 
(R.  G.icciN,    Passetemps   d'oijsivelr,  Poés.  fr.  des 
\\'  et  xvi"  s.,  VII,  271.) 
Tout    est    frelore,  bigoth.  (Rab.,  1.  I,  c. 
18.) 

Quand  a  l'argent,  nul  farlorum  ;  et 
saincte  Dame,  d'où  lou  tireriant  is  ?  {Con- 
férence d'Antitus,  Panurge  et  Guéridon  : 
A''ariét.  hist.  et  litt.,  VIII,  295.) 

lia  !  compagnon,  quelle  parole  ! 
Et  on  sont  vos  cliarlots  ? 
Ma  foy.  tout  y  esl  frelore, 
Mesmes  tous  nos  gens  sont  morts. 
(Chans.  de  deu.v  eompagnons  reisires,  1587.) 

Argot,  fourloure,  malade. 

1.  FOREMENT,  S. m.,  ruine,  destruction, 
empireraent  : 

Et  sera  regardé  le  forement  on  empirc- 
ment  déclarante  ou  se  le  meilleur  bois  ou 
le  pire  est  couppé  ou  exploictié  ou  a 
coupper  ou  a  exploictier,  et  de  ce  sera 
faicte  compétente  eslimation.  {Ord.  sur  la 
mutation  de  la  monnoye,  Rcgist.  du  Par- 
lent, 1317-1340,  ms.  Bibl.  Louvre,  n.  1253\ 
f»  156  r-.) 

Et  pour  ce  que  depuis  ce  nous  ayans  esté 
avertis    de   la  grant  foule  et  forement  qui 

est  au  dit  lieu  de   Chaumontois ayons 

appointié  que  dorénavant  et  jusques  a  ce 
que  par  nous  en  soit  autrement  ordonné, 
ne  sera  aucun  bois  pris  au  dit  lieu.  (14 
mai  1444,  Lett.  de  Ch.  duc  d'Orl.,  ap.  Le 
Clerc  de  Doiiy,  t.  I,  f»  246  v%  Arch.  Loiret.) 

2.  KORF.MENT,  S.  111.,  étau  : 
Pluieeurs,  qui  ue   se  composoient  a   sa 

voullunté,  estoienl  martirisiez  etbatus,  les 
pôles  boutez  en  foremens  fais  en  grosses 
pièces  de  bos  ou  arhes  croissans,et  estrains 
de  quievilles.  {Chron.  des  Pays-Bas,  de 
France,  etc.,  Rec.  des  Chr.  de  Fland.,  III, 
279.) 

1.  FOREN,  voir  Ferain. 

2.  FOREX,  voir  FORAT.V. 


FOR 


FOH 


FOH 


75 


FOREPHENDKE,  VOif  FORPRENDRE. 

.  1.  FOREn,  V.  a  ,  percer  : 
Les  mains  et  les  piei  oi  cloues 
et  de  la  lance  fai  forez. 
■       (Vision  SI  Paul,  Richel.  195-25.   f"  14'».) 

Et  icelui  fist  Ebroin  forer  les  euz. 
(Chroii.  des  rois  de  Fr.,  m?.  Berne  607, 
f^  62'.) 

i.   FORER,   voir  FORRER. 

i-onEscxpi,  foreseapy,  s.  ni.,  droit  d'un 
seigneur  sur  les  choses  trouvées  dans  ses 
domaines,  droit  des  lods  et  ventes  : 

Desquelx  hostelz  prinst  luaistre  Pierre 
Baver  la  possessioQ  et  saisine,  sanz  ce 
qu'il  paiast  forescapi  et  sans  obtenir  cau- 
sisme  ne  licence  du  souverain.  (1389,  Arcb. 
JJ  146,  pièce  223.) 

Ung  forescapy  qui  nous  estoit  escheu 
montant  cent  cscus  d'or.  (1456,  Arch.  ,1J 
187,  pièce  5.) 

FORESCIR,  voir  FORISSIR. 

FORESSYR,  voir  FOHISSIR. 

FOREST,  foret,  s.  m.,  sorte  d'arbre  : 
Acelle    de    foresl.    (1562,  Lille,   ap.   La  1 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  table  de  bois  de  foret.  (1387,  ib.) 

FORESTAGE,  -eta'je,  -  aige,  forr.,four., 
foui.,  s.  m.,  droit  que  le  forestier  ou  ins- 
pecteur des  bois  d'un  seigneur  lui  payait 
chaque  année  à  titre  de  redevance  ;  j 

Item  les  campars  des  terres  et  des  liens  1 
et  des  garbes  du  foreslage  de  la  ville.  (1308, 
Cfiarl.    de    Ph.    le   Bel,  Richel.    1.  9785, 
f  79  V».) 

Ne  ou  Jehans  ait  warde  ne  forelage. 
(1308,  Cart.  de  S.  Vinc.  de  Metz,  Richel.  1. 
10083,  f  130  V».) 

Pour  nulle  warde  ne  pour  nulles  forre- 
lages.  (Ib.) 

Derechef  les  champar?  des  terres  et  des 
lins,  el  les  jarbes  des  forestages  de  la  ville 
prisiees  x  lib.  par.  (1309,  Arch.  JJ  41, 
f  69  V".) 

Du  forelaige  du  dit  lieu.  (Compt.  de  l'hôt.- 
1).  d'Orl.,  1392-1400,  f°  l  r°,  Hôp.  gén. 
Orl.) 

Des  forestaiges  que  doivent  les  manans 
et  habitans  des  villes  a  qui  les  usaiges  ont 

estez  délivres c'est  assavoir  des    usai- 

giers  de  Chateauneuf,  qui  doivent  chacun 
an  XIII  deniers  parisis  pour  l'usage  qu'ils 
ont  en  la  forest  de  Vitri.  (1401,  Compte  du 
dom.  d'Orl.,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t.  I, 
t"  246  V»,  Arch.  Loiret.) 
Chascune    persone  tenant    feu   et   lieu 

doit pour  le  foreslage  de  leur  bestes  es 

bois  (ludit  seigneur  deux   pains  de  rente. 

(1413,  Avetix  du  bailliage  d'Evreux,  Arch. 

1'  294,  reg.  4.) 

Pour  le  forretaige  de  la  poultrerie  et 
charpenterie  de  la  maison  ou  sont  les  mo- 

lins    a    chevaulx    Ix   sols    tourn.     (1420, 

Compt.  de  Nevers,   CC  26,  f"  10  v",  Arch. 

mun,  Nevers.) 

Pour  le  forestaige  dudit  boys  x  s.  t.  (Ib.) 
Toutes  jurisdictions  hautes  et  moyennes 
el  basses,  forestages,  péages,  pasturages  et 
autres  droits.  (1462,  Ord.,  xv,  484.) 

A  Estienne  Petit  pour  le  foulestaige  du 
bois   pris  es   bois  de  la  Boutaille.   (1473, 


Compt.  de  Nevers,  CC  67,  f  21  r",  Arch. 
mun.  Nevers.) 

Droit  de  foreslage.  (1342-1336,  Arch. 
mun.  Albi,  BU  23.) 

FORESTAiN,  S.  ui.,  forain,  étranger  : 
Si    se  meust   par  entr'eulx  une    grande 
meslee  entre  ceulx  de  la  ville  el  les  fores- 
tain».  (CouRCY,  Hist.  de  Grèce,   Ars.  3689, 
f»  47'!.) 

FORESTAL,  voir  FORESTEL. 

FORESTE,  S.  f.,  forêt  : 

Il  est  entré  en  la  foreste. 

{Vie de  S.  Gile.iiol.  A.  T.) 
La  foreste  périlleuse.  (Arlur,  Richel.  337, 
f»  96».) 

Qu'il  est  de  la  foreste  issos. 
(0//im«,  ms.  Gif.,  Bodl.  Halton  100.  1°  12''.) 

FORESTEL,  -  al,  S-  lu.,  dlmin.  de  forêt  : 
Pour  .XIX.  m.  et  demi  cent  de  fagos  fais 

u  foreslel.  (1294,  Trav.  p.  les  chat,  des  C. 

d'.irt.,  Arch.  KK  393,  f»  12.) 

Pour  abatre  bos  au  forestel.  {Ib.,  f"  32.) 
Une  karete  qui  a  carié  mairiens  dafores- 

tel  au  chaslel.  (1306,  ib.,  f»26.) 
Qe  nul  fuster,  ne  autre,   face  forestal  de 

merim  qe  appenl  a  fusterie,  venaunl  vers 

la  cité,   en    bois    ne    en  autre   leu.    [Lib. 

Cuslum.,  I,  81,  2  Edw.lI,Rer.  brit.  script.) 
La  forest  et  foreslel  de  Hesdin.  (xv»   s., 

Lille,  ap.  La  Fons,  G/OSS.MS.,  Bibl.  Amiens.) 

Noms  de  lieux,  Foreslel  (Picardie),  Fores- 
teau,  hameau  du  village  do  Moustier,  Hai- 
naut  belge. 

FORESTELLE,  S.  f.,  diuiin.  dc  foreste, 
petit  bois  : 

La  Foreslelle  de  Blaley.  (13S4,  Compl.  de 
Geoffroy  de  Blaisy,  gruier  de  Bourg.,  Arch. 
Côte-d'Or,  B  1393) 

FORESTEii,  V.  n.,  intenter  un  procès 
pour  délit  forestier  : 

Quant  il  voudroil  faire  charroier  aucuns 
boàis  pour  ses  ediflices  autrement  que  par 
son  dit  charretier  demeurant  avec  lui,  il  le 
peut  faire  par  ainsi  que  l'un  de  ses  reli- 
gieux soit  a  ce  présent  et  qu'il  avoue  les 
ditz  charretiers  :  aultremenl  ou  les  pour- 
roil  prandre  et  foresler  sur  eulx  a  toutes 
conséquences,  selon  l'usenient  de  la  forest. 
(1467,  Usem.  de  la  for.  de  Brecelien,  Cart. 
de  Redon,  Eclaire,  CCCLXXIV,  A.  de  Cour- 
son.) 

FOHESTERIE,  feraslcrie,  s.  f.,  forêt, 
bois  où  il  était  défendu  de  chasser  : 

La  feraslerie  de  Chaux.  (Mardi  apr.  N.-D. 
mi  août  1294,  Quilt.  de  la.  Cli.  des  compt.  de 
Dole,  Aich.  Doubs.) 

Juhcl  d'Avaugour,  chevalier,  est  homme 
lige  du  duc  d'Aujou,  a  cause  d'une  fores- 
terie faiee  sise  en  la  forest  de  Maienne. 
(Registre  de  Louis,  duc  d'Anjou,  f  99,  ap. 
Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

De  la  perriere  de  la  foresterie  acensee  a 
Jehenot.  (1319,  Recette  du  comlé  de  Blois, 
Arch.  KK  296,  f  3  t'.) 

Il  conguut  et  advoua  a  tenir  eu  lieu  a 
une  seule  foy  et  hommage  du  roy  une 
france  foresterie  appelée  la  foresterie  du 
bois  Tillart.  (1386,  Denombr.  du  baill.  de 
Rouen,  Arch.  P  307,  f»  20  v».) 


L'ostel  de  la  foresterie  de  Fontevrauti 
(1399,  Fontevr.,  anc.  lit.,  541,  Arch.Maine. 
ef-Loirc.) 

—  Office  de  forestier  : 

Des  forestiers  qui  mectent  leurs  basions 
de  foresterie  en  gaige  pour  leurs  despansea 
il  leur  est  deffance  de  non  plus  le  faire. 
(1467,  Usem.  de  la  for.  de  Brecelien,  Cart. 
de  Redon,  Eclaire,  cccxc,  A.  deCourson.) 

—  Nom  d'un  recueil  de  poésies  sylves- 
tres publiées  par  Jehan  Vauquelin  de  la 
Fresnaye,  en  1333  : 

Et  ce  sont  la  les  trois  liens  desquels  j'ai 
taché  le  plus  a  décorer  ces  foresteries. 
(Vauq.  de  la  Fresnaye,  Foresteries,  préf., 
p.  5,  travers.) 

En  quoy  il  Et  bien  paroistre  (J.  de  la 
Fresnaye)  une  manifeste  rétractation  de  ce 
qu'il  avoit  soutenu  dans  la  préface  de  ses 
Foresteries,  imprimées  a  Poitiers  l'an  1333, 
puis  que  c'est  là  qu'il  dit  en  termes  exprès, 
qu'il  n'y  a  point  de  poète  délicat  qui  ne 
juge  qu'il  a  bien  eu  plus  de  raison  d'ap- 
peler ses  Poèmes  bocagers  Foresteries 
qu'Eglogues,  ou  Idylles,  du  nom  Grec. 
Pour  môy.  Je  m'en  rapporte  au  sentiment 
des  sçavans  et  aux  véritables  connois- 
seurs  des  beautez  de  nostre  langue.  Et 
pourtant,  s'il  m'estoit  permis  de  dire  ici  ce 
qu'il  m'en  semble,  je  condamnerois  fran- 
chement sa  première  erreur,  el  approu- 
verois  sa  juste  retractation.  Je  veux  dire 
que  j'aime  beaucoup  mieux  Eglogue,  ou 
Idyle,  tous  grecs  qu'ils  soient,  que  Fores- 
teries, qui  est  un  mot  estranger  et  barbare 
en  nostre  langue.  (G.  Colletet,  du  Poème 
bucolique,  éd.  1658.) 

1.  FORESTIER,  S.  111. ,  forêt  : 

S'en  ert  aie  o  le  destrier. 
Aval  el  bois  an  forestier. 

{Tristan.  I,  1796,  Michel.) 

2.  FORESTIER,  S.  m.,  étranger  : 

Liedricque  alors  (asl  forestier 
De  cesto  isle  et  Flandres  la  contrée 
Par  conlé  pais  en  honneur  augmentée. 
{Citron,  me.,  ms.  deTonrnay,  ap.  Ileiff.,  Chron. 
de  ilousk.,  I,  41.) 

Quant  un  home  de  ceste  contrée  voit  qe 
un  forestier  li  veigne  a  sa  maison  por 
erberjer,  tantost  se  oisse  hors  et  comande 
a  sa  feine  qe  au  forestier  soit  fait  toute  sa 
volunté.  {Voy.  de  Marc  Pol,  c.cxvii.Roux.) 
Et  aime  moult  les  marcheans  el  les 
forestiers.  (Ib.,  clxxiii,  Pauthicr.) 

—  Brigands,  gens  qui  habitent  les  forêts  : 
Il  a  bien  cbastié  les  forestiers  el  bannis, 

(Rab.,  Epist.,  XIII.) 

—  Fém.,  forestière,  étrangère  : 

Et  H  dient  com  lor  anceslre  avoienl  dit 
que  por  le  plaisir  qu'il  fusoient  as  fores- 
tières du  lor  faines  el  de  lor  cosses,  qe  lor 
ydres  l'aveicnt  a  granl  bien.  {Voy.  de  Marc 
Pol,  c.  Lix,  Roux.) 

FORESTIERE,  S.  f.,  licu  dans  le  voisi- 
nage d'une  forêt  : 

Terram  des  Forestières.  (1202,  Cart.  d» 
Monliéramey,  p.  204,  Lalore.) 

Nom  de  lieu,  la  Forestière  (Nièvre) 

FORET,  voir  Forest. 

FORETAGE,  VOir  FORESTAGE. 
FOREUI-,  S.  m.  ? 


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FOR 


FOR 


FOR 


-.1.  foreul.  .1.  mortier,  peslol  cl  pilete, 
(1364.  «eg.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Jerus.. 
Arcb.  >I.M  28,  (°  !39  v».) 

FOUFAÇON,  -  chon,  s.  /.,  fabrication 
contraire  aux  règlements  : 

Quiconques  des  peodouers  ou  des  pen- 
dauf  draps  ou  des  choses  appenducs  aura 
fait  forfacbon,  se  de  ce  clameur  vient  au 
maire,  justice  sera  faicte.  (Trad.  d'une  lell. 
de  Phil.  Atig.  de  H8â,  Ord.,  xix,  588.) 

1.  FOKFAJKE, -/Ire, /ors., /bur.,  verbe. 

—  Act., enfreindre,  transgresser,  violer  : 

El  mor  a  tort,  ren  non  forsfei. 

il'assion,  â',>0,  Koscbwili.) 
Et  qui  pis  est,  en  faisant  mesmes  ledit 
appointement  il  pourcliassoitsecrettement 
le  contraire  d  iceliiy,  et  en  soy  le  rompoitj 
et  forfaisoit.  (Lellre  de  Cli.  duc  d'Orl.  a 
Charles  V[,  14  juill.  14H,  dans  Juv.  des 
Urs.,  Hist.  de  Charles  VI,  an  1411,  Mi- 
chaud.) 

Sans  la  loy  chrestienne  forfaire, 
(Cl.    Mae.,    Coll.   d'Erasme,    VirgO  (ji'.aOYâp.o;, 
éd.  1731.) 

—  Sonmissionner  : 

Les  bourgois  de  Roen  avaient  forfet 
une  franchise  qui  estoit  en  la  ville,  et  il  luy 
donnèrent  trente  mil  livres,  et  eusi  orent 
leur  franchise.  {Gr.  Chron.  de  Fr.,  Phel.  le 
bel,  Lxxv,  P.  Paris.) 

—  Faire  perdre  : 

Kecerfr  l'erilé  celestrc 

Ke  vus  for  firent  li  aoceslrc. 

(rie  de  S.  Gile,  -lil,  A.  T.) 

—  Forfaire  corps  et  avoir,  les  abandon- 
ner comme  expiation  d'an  crime: 

Une  femme  de  Sens  (\\ù  avait  forfait  cors 
et  avoir  luy  donna  huit  cens  livres  et  ainsi 
fu  assoute.'(Gr.  Chron.  de  Fr.,Plul.  le  bel, 
LXXV,  P.  Paris.) 

—  Réfl. ,   commettre   iiti    ni ,    uni' 

faute  : 

Forfete  me  mi  dnremeot. 
(Pn  Ckiral.    e  sa  dame,  nis.    Cambr. ,  Corpns  oO, 

r  94^  P.  Meyer.) 

11  j'avoit  ung  empereur  qui  ordonna  que 
si  une  femme  se  forfaisoit  par  indécent 
adultère,  qu'elle  seroit  a  jamais  en  prison. 
Le  cas  advint  que  lu  femme  d'ung  cheva- 
lier se  forfist  cependant  que  son  seigneur 
estoit  allé  en  pellerinage.  (Violier  des  Ilist. 
rom.,  c.  LXXXIV,  Bibl.  elz.) 

•   —  Etre  faux,  inexact  : 

Se  mine  ou  niinot  se  forfeit,  c'est  a  savoir 
se  ele  gete  hors  ou  eus,  parquoi  cle  ne 
soit  s'uffisans  ue  loial  a  mesurer,  il  n'en 
est  a  nule  amende  li  mesureur,  se  il  ne  l'a 
fait  par  sa  tricherie.  (Est.  Boil.,  Lio.  des 
meit.,  l''p.,lv,8,  Lcspiuasse  et  Uounardot.) 

—  Etre  perdu  pour  cause  de  forfaiture  : 
S'il   advient  que   ce  soit    une  charrette 

ferrée  qui  se  fourface,  le  harnois  des  che- 
vaulx  et  les  heures  sont  et  appartiennent 
pur  tiers  audit  advenant.  (1.395,  Denombr. 
du  bailt.  de  Rouen,  Arch.  P  307,  f"  72  r».) 

—  Ncutr.,  faire  du  mal,  du  tort  : 

Forfaire  rient  de  (Or  sos  anemios. 
(Car.  le  Loh.,  i'  cbans.,  xxst,  p.  14S,  P.  Paris.) 
Sarraiio  lu  aiulcnl,  la  pnte  gent  ilerTee, 
Mais  onqaps  D'i  /ourfireni  Taillant  nne  denrée. 
{Fieralrat,  3IHI,  A.  P.) 


AiDE  riens  n'i  forftx. 

(GiiiOT,  Chann.,  VI,  -20,  Wolfarl.) 
Et  entrèrent  en  Poitou  et  fourfisent  sour 
le  roi.  {Chron.  de  Rains,  c.  xxv,  L.  Paris.) 

Chi  sont  ot  moi  ne  lor  forfacef.  vas. 
(/.a  Vassion,  ms.  Venise,  Romv.,  p.  26.) 

—  ForfaisanI,  part,  prés.,  malfaisant, 
malfaiteur  : 

Les  culpcf  lies  forfaisanz.  (Job,  p.  516, 
Ler.  de  Linoy.) 

Mais  cners  félons  et  forfaisans. 
Qui  conslumier  sont  de  forfaire. 
(nu  de  Charilc,  ms.  Turin  L  V  32,   f''2lH.) 

Car  trop  esloient  forfaisans 
Gascoins. 
(GoDEFROv  PE  Paris,  Chron.,  21S7,  Bnchon.) 

—  Forfait,  part,  passé,  qui  a  forfait  à 
ses  engagements  ; 

Ne  fa  forfez  ne  oUrageus. 

(Be.\.,  Troie,  ;ill3,  Joly.) 
Si  m'an  rant  corpable  et  forfel. 
Chrest.,  Cher,  au  lijon,  0""3,  llolland.) 

I.i  clerc  forfet  serruot  as  evesqnes  livré. 
(Garhier,   Vie  de   S.    Thomas.,    Richel.    13513, 
f»  21  T».) 

—  Mis  hors  de  cours  : 

EL  voulons  que  toutes  monuoies  def- 
fendues,  s'eles  ne  sont  parties,  que  eles 
soient  perdues  et  forfaites  par  tous  lieus 
ou  eles  porront  estre  trouvées.  (1294, 
Ord.  de  Ph.  le  Bel,  Pv.  de  l'H.  de  Nim., 
I,  137.) 

—  Mérité  pour  une  transgression  : 
Prometons   a  rendre   chascuiis   pour  le 

tout  a  le  dite  église  trois  cens  mars  d'ar- 
gent en  non  de  paine  fourfaite.  (1273, 
Cart.  de  St  Quentin,  Richel.  I.  11070, 
f  17  T°.)       ■ 

—  Abandonné  comme  amende  : 

Pour  une  grant  pièce  de  boys  forfaite  et 
acquise  a  mousgr  d'Orlieu».  (Compt.  dcGi- 
rart  Goussart ,  1400-1402,  Fortilication, 
XLVI,  Arch.  muu.  Orléans.) 

—  Malfaisant  : 

Forfaite  malice.  (J.  de  .Meung,  Ep.  d'A- 
beil.  et  d'Hel.,  Richel.  920,  1»  85  r».) 

—  Dont  on  est  débarrassé  ? 

Co  disl  Turpins  :  Icisl  nus  ert  forsfaiz. 

(Itol.,  1393,  Mûller.) 

2.  FOUFAïKii,  V,  a.,  accomplir  : 
Li  baron    respondirent  que  eu   le  terre 
de  Surie  ne  voloient  il  mie  aler  :  car  il  n'i 
porroient  riens  forfaire.  (HOB.  de  Cl.\rv, 
Chron.,  Riant.) 

FORFAisAXCE,  -  csunce,  s.  r.,  action 
contraire  au  droit  : 

De  forfesancc  se  tenisl. 
(G.  DE  Mes,  Ym.  du  monde,  ms.  .S.-Brieuc,  f"  ^^.) 

FoiiFAisEOii,  -  seur,  four.,  s.  m., 
transjresseur  : 

A  cui  li  fourfaiserres  seroit  juslic.ables. 
(1293,  Arch.  K  36,  pièce  23.) 

Quiconques  descuevre  ou  desmembre  ou 
cmpirt  hyretage  qui  seurcens  doit,  li 
maires  et  li  juré  s'il  en  sont  requis  d'au- 
cun des  seurccnsiers  de  cel  hyretaçe  de- 
dcns  l'an  et  le  jour  que  tels  lourfais  ara 
esté  fais,  devcront  contraindre  ce  fourfai- 


seur  qu'il  aœent  cel  hyretage  et  le  mette 
en  autel  point  coni  il  estoit.  (1320,  Cop.  des 
Chart.  des  R.  de  Franche,  p.  33,  Arch.  nnin. 
S.-Queutin.) 

i-oiiFAiTEUR,  -  faicteur,  -  feteur,s.m., 
transgresseur,  violateur,  malfaiteur  : 

En  négligent  punir  les  forfaiteurs  dessus 
diz,  et  en  leur  donnant  auctorité  et  def- 
fense.  (1312,  Arch.  JJ  48,  f'  107  v°.) 

Devant  ses  ennemis  forfaiteurs.  (G. 
Chastell.,  Cftro».  des  D.  de  Bourg.,  II,  16, 
Bucliou.) 

Les  notaires  et  greffiers  desdites  ga- 
belles tiendront  les  actes  et  procès  tou- 
chant les  forfaicteurs  dudit  sel.  (1498, 
Ord,  XXI,  134.) 

L'nng  cherche  escns  ou  ducas. 
Car  ung  larron  volnnliers  emble  ; 
L'anlre,  qui  est  sn[slpcctda  cas. 
Se  musse  et  tient  |;'il  l'escart; 
L'anlre  cerche  les  forfaicteurs. 
{La  Pileuse  désolai,  du  mmasl.  des  Cord.  de 
Maulx,  l'oés.  fr.  des  xv»  et  xvi*  s.,  I,  145.) 
Et   davantage    ayant  forfait   contre    les 
saincts  mystères,   et  en    estant  appelé    en 
justice,  il  en  fus!  absouls,  a   la  charge  de 
donner   a   cognoistre  et  déclarer   les  for- 
faicteurs. (A.MYOT,  Œuv.  mél.,  xxi,  13.) 
Or  j'en  fay  d'un  témoin,  et  sans  feinte  j'en  jnre 
Que  si  le  forfetcur  de  celte  sépulture 
Vous  ne  représentez  soudain  devant  mes  yeux 

.le  vous  feray  touts  pendre 

(J.-A.  DE  Baif,  Antigone,  il.  2,  éd.  1573.) 

La  peine  qui  boylant  darriere 
Suit  le  mal  fait,  ne  laisse  guiere 
Le  forfaiteur  quile  eschaper. 
fiD.,  Poèmes,  1.  vu,  Lemerre,  H,  331.) 

Le  forfaiteur  fort  on  estime. 
(Id.,  tes  Mimes,  I.  Il,  f  .'ii  r».  éd.  llittl.) 
Car  les  bourreaux  font  la  juslica 
Pes  forfaiteurs. 

(ID.,  !*.,!.  Il,  r»  105  V».) 

iMescliaiis  forfaicteurs.  (G.  Hûuchet,  Se- 
recs,  III,  146,  Roybet.) 

—  Forfaileresse,  s.  f.,  celle  qui  trans- 
gresse, qui  viole  : 

Mais  quand  elles  seroyent  encore  plus  que  princesses 
.Ny  elle  ny  sa  sœur  les  deux  forfaiteresses 
Ne  se  sauveront  pas  d'i>ne  mort  exécrable. 
(J.-A.  DE  Baif,  Anligone,  m,  l,éJ.   1373.) 

i-'ouf.\it:-.us,  adj.,  dissolu,  débauché, 
déréglé,  infâme  : 

l''lagissiosus, /"or/aitcus.  [Gloss.  deDouai, 
Escallier.) 

foufaiture,  -  faiclure,  -  fêlure,  fors., 
four.,  s.  f.,  amende  qui  punit  un  délit  : 

Ki  tort  eslevera  u  fans  jugement  fra,.... 
seit  eu  la  forfaiture  le  rei  de  XL  solz. 
[Lois  de  Guill.',  41,  Chevallet.) 

Se  il  avient  forfaiture  ou  eschoete  a  la 
dite  conlesse  pour  cas  de  crime  ou  par 
autre  cas  qui  apartiegne  a  la  dite  con- 
lesse. (1291,  Ratif.  de  la  Cesse  de  Blois, 
Arch.  Loiret,  Ste-Croix,  Nouan  sur  Loire, 
A4.) 

Aussi  vous  enfourmez  de  touz  les  dons 
faiz  depuis  ledit  temps  des  forfaictures 
escheues  de  ladite  recepte.  (1357,  Ord., 
m,  163.) 

A  mestre  Raoul  de  Poi  qui  avoit  une 
maison  a  Tilly  que  messire  Enguerran 
voult  avoir,  il  luy  hst  donner  une  forfe- 
ture  de  quatre  mil  livres  et  un  chastel  en 


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Brelaigoe  qui  bien  viiloit  quatre  mil  livres. 
(Gr.  Chron.  de  Fr.,  Phel.  le  bel,  lxxv,  P. 
Paris.) 

—  Infraction  au  règlement  : 

Et  pooit  ledit  mestre  Fouques  establir 
eu  chascun  uiestier  un  homme  pour  gar- 
der ledit  mestier,  pour  raporter  les  forfai- 
tures audit  mestre.  (E.  Boa.,  Liv.  des 
mest.,  1»  p.,  XLVII,  8,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

—  Excès  : 

Son  corps  fut  ouvert,  dedens  lequel  fut 
trouvé  sang  foilié  ;  ce  qu'on  disoit  qu'il 
avoit  acquis  par  fourfailure  d'avoir  trop 
joué  a  la  paulme.  (Wavrin,  Anchienn. 
Chron.  d'Anglet.,  II,  375,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

FORF.\MiLLiER,  V.  3.,  énaanciper  : 
Sitost    comme   il    seront    forfamilié   de 

leurs  pères  et  il  venrout  a  tenir  mariage. 

(1322,  Arch.  JJ  61,  pièce  228.) 

FORFESANCE,  VoIF  FORFAISANCE. 

FORFETABLE,  adj.,  mal  faitj  défec- 
tneox  : 

(Ouvrages)  defeclifs  ou  forfetables.  (Stal. 
d'Edouard  IV,  an  vu,  impr.  gotli.,  Bibl. 
Louvre.) 

FORFETEUR,  YOir  FORFAITEUII. 
FORFETURE,  VOIF  FORFAITUnE. 
FORFEYANCE,  VOir  FORFDIANCE. 

FORFFAi'i.T,  adj.et's.,  syn.  de  forfaut, 
fiiurbe,  hâbleur  : 

Seigncnrs,  estotipez  vos  oreilles, 
Ce  forffitull  dit  fines  merTCilles. 
(Mari.  S.  Eslirnne,  Jab.,  ilyst.,  l,  19.) 

FORFOiRE,  S.  t.,  droit  sur  les  foires  : 
•  Pour  raison  de  certains  proufGs  que  pré- 
tend l'arcevesquc  de  Reims  et  ses  officiers 
])rendre  et  avoir  sur  les  estaulx  portatis  et 
autres,  fichiez  en  terre,  mis  et  dreciez  par 
chascun  an  en  la  foire  en  la  Cousture  a 
Reins,  et  dehors,  et  autres  drois  de  for- 
foire.  (1428,  Transact.,  etc.,  Arch.  législ. 
de  Reims,  2'  p.,  vol.  I,  p.  947,  Doc.  inéd.) 

L'en  en  paiera  quelque  chose  audict  ar- 
i.evesque  pour  droit  de  forfoire.  (Ib.) 

FORFUiANCE,  -  fuance,  fors.,  four.,  for- 
fuyance,forfeyance,s.  i.,  droit  payé  par  un 
serf  pour  obtenir  de  son  seigneur  la  per- 
mission de  pas.serdansun  autre  domaine; 
droit  que  le  seigneur  avait  sur  la  succes- 
sion des  biens  acquis  hors  de  sa  seigneurie 
par  ceux  qui,  y  étant  nés,  étaient  allés 
s'établir  ailleurs  : 

3  francs  4  gros  de  Richeret  Thissaule  de 
Gisainecourt...  pour  la  vendue  de  certains 

héritages aciuis  a  Mgr  pour  cause   de 

fourfuance.  (1383,  Arch.  Meuse  B  493, 
i'  1  v».) 

.VII.  frans  de  Jehan  fils  le  bon  home 
d'IUou  et  de  Jennclte,  sa  femme,  pour 
l'cschoite  de  Demeugin  lils  le  doieu,  el 
■lennette,  sa  femme,  aquise  a  monsr  pour 
cause  de  fourfuiance  par  parance  donnée 
le  XXX'  jour  de  septembre  l'an  llll»"  cl 
quatre.  (1384,  ib.,  f»  19  v«.) 

Ont  esté  manumis,  quictez  et  allranchiz, 
et  chuscan  d'eux,  avec  tous  cculx  et  celles 
qui  d'ores  en  avant  se   viendront  asseoir 


pour  dcmourcr  auilicl  lieu  de  Matùlles,  de 
toutes  tailles  volentaires  et  autres,  de 
toutes  lesdictes  mainmortes,  forsfuyances 
et  foruiariage,  en  quoy  iceulx  liabitans 
d'ancienneté  esloient  tenus  ausdicts  sœur 
et  dame.  (1474,  Lett.  de  L.  XI  port  con- 
firm.  de  l'affranchissem.  des  serfs  de  Ma- 
rolles,  Ord.,  xviii.  79.) 

Sont  aussi  francs  do  toutes  servitudes 
de  main  morte,  poursuite,  fourfuyance, 
fdrmariage.  (Conl.  d'Espinal,  Nouv.  Coût, 
gén.,  II,  1127-'.) 

N'estre  assujettis  a  forfeyance,  tailles, 
jects,  cottisations. ...(Cou(.  de  Corse.  Nouv. 
Coût,  gén.,  Il,  1075''.) 

FORFuiANT,  forsfuyant,  s.  m.,  celui 
qui  était  assujetti  au  droit  de  forfuiance  : 

Lesdits  supplians  qui  estoient  subgects 
et  taillables  a  voulenté,  de  condicion  de 
mainmorte,  de  forsfuyans  et  d'autres  con- 
dicions  serves,  ont  esté  par  nos  chers  et 
bien  amez  Symon  de  Monstreul,  escuyer, 
et  Isabelle  Dorges,  damoiselle,  sa  femme, 
sieur  et  dame  dudit  lieu  de  Maroilles,  ma- 
numis, quictez  et  nfTranchiz.  (1474,  Lett. 
de  Louis  XI port,  confirm.  de  l'affranchissem. 
des  serfs  de  Marolles,  Ord..  xviii,  79.) 

FORÇAGE,-  a'tge,  s.  m.,  gage  qui,  n'ayant 
pas  élé  retiré  par  l'emprunteur,  devient 
la  propriété  du  prêteur  {Glossaire  de  Beau- 
manoir)  : 

Le  temps  du  forças  (sic)  et  du  raquil, 
en  Normandie,  est  la  huitaine  au  dedans 
de  laquelle  l'obligé  peut  forgager  et  retirer 
son  gage  et  meubles  vendus  a  l'enquant 
pour  le  prix.  (Lauriere,  'iloss.  du  droit 
fr.) 

FORGAGiÉ,  forsg.,  fourtoagié,  part, 
passé,  acquis  en  tonte  propriété  à  un 
prêteur  sur  gages  : 

Que  par  soiifrele  de  iiiCQ^ier 

Li  covint  son  filz  cniragier 

.\   .1.  nsiirier  sanz  pitié... 

Par  si  que  forsi/a/iir  seroil 

Li  cnfes  se  reens  n'esloit 

A  .1.  terme  qu'il  li  ot  fet. 
(Vie  (tes  Pères,  llichel.  -23111,  1°  60^J 
Sauf  chou  que  li  proisme  de  chelui  qui 
l'iretages  aroil  estet  y  puent  revenir  par 
proismetet  dedans  les  .XL.  jours  apries  les 
,11.  ans  et  les  .ii.  jours  qu'il  seroit  fourwa- 
gies,  pour  autant  qu'il  seroit  fourwagies. 
(ItoisiN,  ms.  Lille  266,  p.  42.) 

FORGE,  S.  f ,,  action  de  forger  ;  action 
de  ferrer  les  chevaux  ;  résultat  de  cette 
action  ;  fabrication  en  général  : 

Je  ne  vi  onqnes  flenr  en  branctic. 
Ma  dame,  qui  fasl  auci  blanche 
Com  est  vostre  bêle  vergeté. 
Mont  fu  a  nelc  forge  fêle. 
{Vers  à  la  suite    de  Percerai,  ras.  Monlp.  H  "249, 
f  296  ï».) 

Que  la.  forge  des  dez  soit  deffendue  et 
devee  par  tout  nostre  royaume.  (1236, 
Ord.,  I,  79.) 

Nous  volons  que  la  forge  des  des  soit 
ahalue  par  tout  nostre  royaume.  (Grand. 
Cron.  de  France,  la  Vie  Mgr  Saint  Loys, 
LXXII,  P.  Paris.) 

Fons  a  fevre,  .ii.  d.  Et  se  la  forge  i  est 
toute,  .1111.  d.  (F,.  BoiL.,  Lie.  des  mest., 
2'  p.,  II,  6Î,  Lespinasse  et  Bounurdot.) 

Et  chandelle  et  forge.  (1286,  El.  de 
l'host.du  R.  Ph.  III,  Mari.,  Thés..  I,  1203) 


Forge,  rcstor  et  chandelle,  (/b.,  1204.) 

Cent  solz  pour  robbc,  forge,  rcstor  de 
deux  chevaux.  {Ib.,  1206.) 

Pour  le  fevre  pour  .m.  semaines  pour 
forge  de  martiaus.  (1294,  Trav.  p.  les  châi 
des  c.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f>  2  r».) 

.XV.  jours  yicinr  forge  nxif  chevaus.(l328 
Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3» 
f-  16  V.) 

En  disimes,  en  maletottes,  en  soussides 
et  en  forges  de  monnoies.fFROlss.,  Chron.. 
V,  72,  Luce.) 

—  Idée,  invention  : 

Elles  ont  trouvé  cosie  nouvelle  l'orgn 
D'eniz    lier    pour    monstrer   lenr   froilron  el  leur 
Igorge. 
(J.  DE  Mebng,  Test.,  Vat.  Chr.  SCI,  f°  23".) 

Chîers   signenr,  chier    ami,    oiex,   convient,  pa- 
[  roule  : 
Non8  sûmes  en  bon  point,  vces  lay  nostre  forge. 
(Girarl  de  Ross.,  37ii,  Mignanl.) 

—  Manière  : 

Florettes...  apparoienl  de  tontes  parz... 
Cent  mille  par  cent  mille  forges. 

(Fnoiss.,  Poés.,  11,38,  lîiiC,  .Scheler.) 

FORCEMENT,  S,  m.,  forgcage  : 

A  nostre  sire  seul  appartient  la  cognois- 

sance  du  forgement  des  faulscs  monnoyes. 

{Droiz  royau.T,  etc.,  Ars.  3354,  f°  110  r^.) 
Forgement   et   monnoyage    de  In   mon- 

noye  du  roy.  (1457,  Ord.,  xiv,  460.) 

—  Fig.  : 

Quant  aux  prisonniers  ou  autres  accusez 
de  crime  ausquelz  fauldra  faire  proce.--  cri- 
minel, ledit  procès  se  fera  le  plus  diligem- 
ment et  secrètement  que  faire  se  pourra, 
en  manière  que  aucun  n'en  soit  adverti, 
pour  éviter  les  subornations  et  forge- 
jnens  qui  se  pourroient  faire  en  telles  ma- 
tières. (1498,  Ord.,  xxi,  198.) 

F0Ri3E0R,  -  POÎO-,    -    CMC,    S.    Ml.,    CelUi 

qui  forge  : 

1  ot  toi  bruit  et  tel  marteleiz  coni  se  luit 
li  foryeor  du  monde  fussent  en  la  pièce 
de  terre.  {Artur,  Richel.  337,  f»  29'.) 

Et  fu  si  près  li  chaples  si  grant  aus  es- 
pees...  que  il  estoit  avis  que  ce  feust  une 
graut  merveille  de  forgeours.  (S.  Graal, 
ms.  Tours  915,  I"  Si"".) 

Forgeors  d'armes.  (Bible,  Richel.  899, 
f  131  r°.) 

Forgeors  de  nicnçouges.  (Ib-,  f"  222=.) 

FouGEOTTE,  S.  f.,  petllc  forgc,  repré- 
senté par  un  nom  de  lieu,  le  bois  de  la 
Forgeolle  (Nivernais). 

FORGERBT,  forceret,s.  m.,  colTre,  cas- 
sette : 

Un  forceret  couvert  de  soye  o  menues 
pièces  de  reliques.  (1302,  Test,  du  D.  Jean, 
ap.  Lobin.,  II,  455.) 

Lequel  argent  il  nous  offrit  u  bailler, 
tant  en  or  ou  argent,  blanques  luaalles  et 
noires,  lequel  estoit  en  ung  forgeret.  (1340, 
Cart.  de  Corbie  21,  f  331  v,  ap.  Duc,  For- 
gerium,.) 

En  un  autre  forgeret  que  la  suppliant 
trouva  ouvert,  prist  une  verge  d'or  ou  an- 
nel  du  pris  de  .xx.  sols  parisis.  (1397, 
Arch.  .U  152,  |iiéce  81.) 

FÔRGERiE,  S.  f.,  art  de  forger  : 


78 


FOR 


FOR 


FOR 


Lart  de  forçierie.  (H.  dk  i'iK.vnchi,  Trad. 
du  Gouv.  des  Princes  de  Gille  Colonne,  Ai-s. 
5062,  f  129  V».) 

—  Manœuvre  : 

Pour  oster  et  esquiever  d'orez  eu  avant 
toutes  mauieres  de  forgeries  qui  du  lez 
des  1  schevins  ou  de  ceux  qui  vaulront 
estre  i-ii  oitiche  porroient  naistre  et  sour- 
venir.  (1379,  Ordoiin.,  Liv.  rouge,  f»  66v">, 
Arch.  uniu.  Abbcville.) 

FiToient  culx  quatre  ensemble  informa- 
tion des  forgeries,  buveries  et  aullres  ma- 
nières iniieues  que  l'eu  a  teuu  et  lient 
jouruellemcul  puis  certain  temps  en  ça, 
sur  le  renouvelemeut  de  la  loy  et  des  of- 
Bces  de  la  dite  ville  qui  se  doit  faire  le 
jour  monsieur  saint  Bretemieu  prochain 
venant.  (CA.  de  1460,  Abbeville,  ap.  A. 
Thierry,  Mon.  du  tiers  o(uf,  IV,  272.) 

■   L'usage  n'a  gardé  le   mot  forgerie  qu'a- 
vec l'acception  d'industrie  des  forges. 

FORCES,  voir  Kbuges  au  Supplément. 
FoiiGESiR,  V.  a.,  tromper   par  adul- 
tère : 

Trop  sanl  le»  dones  perJaes 
El  par  les  dames  corrompoes 
Qui  gisent  avocc  lor  garçons. 
fùù   forijiu-nl  lor  barons. 

(Btancttnd..  i:i,  Michclaol.) 

—  Forgcu,  part,  passé,  qui  s'est  reposé 
trop  longtemps: 

Chiens  qui  sont  île  séjour  et  qui  sout 
forgeu  ne  pevent  fournir  louj:!ue  chasse. 
{Chasse  de  Gast.  Plieb.,  p.  144,  ap.  Ste- 
Pal.) 

—  Placé  au  dehors  : 

Le  dit  marrylier  doy  apourler  de  l'eaue 
tous  les  dimeuches  pour  benoytre,  tan  en 
la  pverrc  forgeust  que  aussi  en  la  cha- 
pelle' des  trépasses.  (G.  DE  Seytcrieks, 
Man.  adm.,  ap.  Ferroul-.Mont2a1ll.1rd . 
Hist.  de  l'ab.  de  S.  Claude,  II,  307.) 

FouGETEMENT,  [orsjclement,  s.  m.,  ac^ 
tien  de  jeter  dehors,  de  faire  sortir,  rejet  : 

Egressio,  forsjetement.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

KOUGETER,  [orgiUer,  forsgiter,  furietler, 
V.  a.,  faire  sortir,  chasser,  rejeter  : 

Vigue  de  Epipte  portas  tu,  forsgetas  les 
senz,  e  si  piaulas  li.  (Liv.  des  Ps.  Cam- 
bridge, LXXIX,  8,  Michel.) 

Trop  fus  uielre  cruyere,  quand  tu  cest 
avorlemcnt  voulus  faire  porce  ke  nuls  ne 
fust  ki  puist  rezoivre  celui  cui  lu  avoies 
forgitiet.  (S.  BEisSAiiD,  Serm.  ap.  Orell, 
AU.-Franz.gramm.)  Lat.,  Dum  non  csset 
-qui  e.tcipere  posset  excussura. 

Et  le»  fomgilrr 
De  lor  foie  loi  sarraiine. 
(Pus  Gati>f.ao,   Vie  de  S.   Slarli».   p.  Il,  Bonr- 
raité.) 

Si  Vrinl  pri«  et  mis  en  lico 
Et  puis  balu  et  fongilc 
De  lor  terre  et  de  lor  cilé. 

(i[...  li.,  p.  n.) 

—  Délivrer  : 

.Si  li  pleotl. 
Une  pncele  tisilcr, 
Qui  sa  fille  iert,  et  fortniter 
De  renferraelé  qn'ele  a»oil. 
(Pm.n  Catiseac,  tiV  de  S.  ilarlin,    p.  :il,  Boar- 
rissé.) 


—  Forgeté,  part,  passé,  qui  fait  saillie  : 
11  estoit  danffereux  mettre  les  yeux  for- 

jettes  au  bout  d'un  col  long.  {Trad.  de  Ga- 

lien,  p.  483,  éd.  1609.) 

FORGETTE,  S.  f .,  petite  forge,  représenté 
par  un  nom  de  lieu,  la  Forgette  (Niver- 
nais). 

FORGETURB,  forjetture,  s.  f.,  saillie  d'a- 
lignement, surjet  : 

FOHGEUL,  forgeu,  s.  m.? 

Ununi  forgeul.  (Pièce  de  1346,  Arch.  P 
1388'.) 

Ung  forgeu  pendent  et  ung  bassin  a 
laver  mains  Je  laton.  (ISOl,  Invent,  de 
f  Hôtel-Dieu  de  lieaune.  Soc.  d'Archéol.  de 
Heauue,  1874,  p.  180.)  Impr.,  forgen. 

FORGEURE,  forgure,  s.  f.,  aclionde  for- 
ger : 

Grandes  [lierres  plates  de  mesme  cstolVe 
que  le  pavé,  longues  de  neuf  pieds,  et 
larges  d'un  pied  di.\  pouces  de  saillie  en 
dehors  et  en  dedans  pour  la  forgeture. 
(Vray  et  par  f.  Amour,  f»  220'',  ap.  Ste-Pal.) 

D'nvantii^'ft  ceste  jointe  a  ses  eminences 
et  forjettnres  egalles  aux  cavités  dans  les- 
quelles elles  entrent.  {Trad.  de  Galien,  p. 
130,  éd.  1609.) 

Ses  forjetlures  (de  l'épine  dorsale)  qui 
sont  aiguës  comme  espines.  (Amb.  Paré, 
I  ÛBut).,  XVI,  12,  éd.  1633.) 

FOIIGEL",  voir  FOIIGECL. 

Les  ferreiires 

Dont  Tevre  fout  les  furgeures. 

(Ms.  Richel.  83",  ap.  Sle-Pal.) 
l'our   la   forgeure   des    marteaulx     des 
maccons...  (1480,  Arch.  mun.  Tours,    fer- 
ronnerie.) 
Pour  troys  forgeures  de  marteaux.  (76.) 
Les  forgeures  a   rebatre  les   manteaulx. 
(Pièce  de  1516,  Arch.  de  l'art  français,  VII, 
353.) 

La  forgure  de  fers  a  charrue.  (Cl.  Haton, 
lfem.,I,  113,  Bourquelot.) 

1.  FOKGIEU,  -jier,  -cier,  -  cer,-  chier, 
fouirg.,  fourc,  fours.,  fourch.,  s.  m., 
coffre,  écrin,  cassette,  coffre-fort,  reli- 
quaire: 

Forgier,  escrin,  cofrc  portaut  a  cheval 
ne  doivent  point  de  rivage  se  il  u'i  a  aucune 
chose  dedenz.  (EsT.  BoiL.,  Lio.  des  mest. 
et  marchand.,  2"  p.,  iv,  23,  Lespinasse  et 
Bounardot.)  Var. ,forcier. 

Korcier,  escriu.colfre  portant  a  cheval  ne 
doivent  point  de  rivage  se  il  n'a  aucune 
chose  dedens,  et  se  il  y  a  aucune  chose 
dedeus  chascun  forcier,  escrin  ou  cofre 
doit  de  rivage.  (Du  Liage  rivage  de  Sainne, 
Hichel.  20048,  fMUJ.) 

In  abditorio,  forcer.  (Niccic,  ms.  Bruges, 
Scheler,  iea;.,  p.  87.) 
Elicnor  la  belle,  ou  grande  est  li  biautez, 
A  pris  .1.  biaii  forgier,  qnibien  esloil  freinez, 
Tantost  le  defTrema,  elle  en  portoit  les  des 
Pni»  en  Irait  une  ymage.  telle  com  vous  orrez, 
Klle  estoit  de  fin  or,  ce  disi  l'anctoritez, 
C'estoît  un  cruceOs  f?n  une  crois  entez. 

(U.  Je  Seb.,  I,  771,  Bocca.) 
D'encoste  le  forgier  au  digne  sanc  Jbesns. 

(/».,  XVII,  213.) 
Quant  il  vit  le  forgier,  cbelle  part  s'adrecha; 
Li  forgiert  la  fremes,  mais  il  le  delfrema. 

(;*.,  -HZ.) 


.IX.  foreiers,  ou  premier  desqueux 
eBtoient  deux  copes  d'argent.  (1302,  Test, 
du  D.Jean,  ap.  I.obin.,  II,  434.) 

Un  .un'l  d'or  ou  e  un  ruby  que  ma 
femme  me  devisa  qe  ad  tout  plein  de 
coups,  et  est  en  un  petit  forcer, en  un  grant 
huscbe,  au  bout  de  la  basse  garderobe. 
(1319,  Test,  du  comte  de  Hereford,  ap.  La- 
borde.  Emaux.) 

Deux  forceis  en  la  salle  et  .11.  en  la 
petite  chambre.  It.  .11.  foreiers  en  balet. 
item  un  forcer  en  la  despense.' Item  en  la 
garde  robe  un  forcier.  Item  un  forcier  a  la 
porte  de  l'église.  (1329,  Invent,  de  mad. 
Ysab.  de  Mirande,  Arch.  Vienne.) 

Et  puis  le  mist  (l'enfant^  dedens  ung 
forcier  fermé  de  clef.  (Met.  d'Ov.,  Vat. 
Chr.  1086,  f»  43  v«.) 

Et  vous  autres  joyaus  mettes  en  vo  for- 
gier. [Dialog.  fr.-llam.,  f"  3»,  Michelant.) 

Felisce  la  tingneuse  cmbla  a  son  maistre 
un  fourgier  ou  il  avoit  moût  de  boins 
joyaus,  orfrois  et  rubaus.  (/&.,  f"  14'.) 

Icellui  Jehan  avoit  prins  deux  forgiers, 
la  ou  il  avoit  grant  quantité  de  monnoye 
d'or  et  d'argent,  lettres  obligatoires  et 
plusieurs  autres  biens  moebles.  (1359, 
Arch.  JJ  90,  pièce  603.) 

Et  bien  dist,  se  sa  mère  nez  nn  y  met  denier. 
Son  coffre  brizera,  si  prendra  son  furgier. 
(Cuv.,  B.  du  Gueschn,  var.  des  v.  -2d1-'26U, 

Charrière.) 
A  son  forgier  s'en  vint  ;  cent  ilorins  en  osla. 
fiD.,  il/.,  var.  des  v.  1613-1517.; 

Tantost  priureut  la  ville  et  tuèrent  çrant 
quantité  de  gens,  et  oiicqaes  ne  luy  hrenl 
mal,  fors  qu'ils  le  misdrent  plusieurs  fois 
en  huches,  eu  foreiers  et  en  fers.  (Mir.  de 
Mad.  Ste  Kallierine,  p.  46,  Bourassé.) 

Ung  forcier.  (1373,  Jurid.  de  la  sale  d'' 
S.  Ben.,  !<•  8  r»,  Arch.  Loiret.) 

Un  grant  forcer  bien  ferré  et  bien  fermant 
de  bonne  claveure.  (1381,  Trinité,  Arch. 
Vienne.) 

Un  forcier  ou  un  escrin  ou  la  suppliante 
cuidast  qu'il  eusl  argent.  (1392,  Arch.  JJ 
143,  pièce  193.) 

Laquelle  suppliante  print  la  clef  d'un 
forcier  ou  culVre  dudit  chanoine.  (1387, 
Arch.  JJ  132,  pièce  19.) 

Le  suppliaul  prist  en  une  huche  ou  for- 
gier, qu'il  trouva  et  ouvri,  \iiit  neuf  pièces 
d'or.  (1399,  Arch.  JJ  154,  pièce  263.) 

A  chascun  escrin  ne  forgier, 
(Le  DU  de  chascun,  ms.  Genève  nO""",  Hitler, 

Poés.  des  xiv"  et  x\'  siècles,  p.  ii.) 

Dedeus  icelle  huche  le  suppliant  trouva 
un  forchier  qu'il  defferma.  (1413,  Arch.  JJ 
109,  pièce  82.) 

Que  nul  frère  doye  porter  coffre  oultre 
mer  ue  foreiers  longs  sur  sommiers. (1433, 
Est.  de  S.  J.  de  Jéi-r,  f"  34%  Arch.  H.-Gar.) 

Puis  ala   a  son  forchier  et  en  Irayt  cent 
flourius  qu'il  lui  donna  aussi.  (Hist.  de  B. 
du  Guescl-,  p.  34,  Menard.) 
Fortune  a  le  forcier  cassé 
Ou  j'csparsuoye  ma  richesse. 
(A.  Chaut..  Pods.,  la  belle  Dame  sans  mercy, 

p.  .'i03,  éd.  1617.) 

Sa  meilleure  liusche  ou  forgier.  (1307, 
Préo.  de  Fouilloy,  Coût.  loc.  du  baill. 
d'Amiens,  1,  293,  Uouthors.) 

Le  petit  forcier  ont  sont  lous  grans 
seaulx  de  la  ville.  (12  août  1322,  Reg.cons. 
de  Limoges,  1,  22,  Uuben.) 


FOR 


vaw 


FOR 


2.  forgieh,  friger,  v.a.,  inventer  : 

Je,  Jehan  le  Fevre  qui  ne  sçay  forqier, 
nez  en  Ressons  sur  le  Mas,  vers  Com- 
pienpnp,  procureur  en  parlement  du  roy 
nostrc  sire,  confiant  en  l'aide  du  Saint  Es- 
perit,  nie  suis  entremis  de  translater  et  ri- 
mer en  franeois  cest  livre  du  poète  saipe 
qui  est  intitule  :  Ovide  de  Vetula.  (J.  Le- 
FEVRE,  la  Vieille,  p.  3,  Cocheris.) 

—  Aposter,  préparer,  styler  : 

Et  la  furent  (ikiseuis  forgiez  et  ordenez 
a  ce  qui  crièrent  louz  a  une  voiz  :  Navarre, 
Navarre.  IChron.  de  S.-Den.,  Ricliel.  2813, 
f  415'.) 

Aussi  est  advenu  et  souvenlesfois  ad- 
vient que  plusieurs  crimes  capitalv,  deliz 
et  autres  cas  criniinelz,  ne  pevent  estre 
altains,  par  ce  que  en  nostredit  cliastelet, 
tant  pour  la  nnillitude  des  prisonniers  et 
criminculs  qui  y  sont  n'a  pas  assez  pri- 
sons secretles  ou  l'on  puist  meltre  sepa- 
reement  et  diviseement  les  uns  des  autres, 
ou  qu'ilz  ne  soient  frigez  par  les  autres 
criminelz  des  autres  estans  paravant  eul.K 
esdictes  prisons.  (1398.  Ord.,  vm,  309.) 

Secousse  dit  : 

Frigez,  ou  p.  e.  forgez.  On  pourrait 
soupçonner  que  c'est  un  terme  d'ar?ot, 
c.-à-d.  de  la  langue  en  jarpon  que  parlent 
entr'eux  les  mendians,  les  vapabons,  les 
voleurs,  etc.  Il  paraît  que  frigez  ou  forgez, 
signifie  instruire  de  ce  qu'il  faut  dire  ou 
taire,  emboucher. 

Nostrc  bonne  mère  avait,  le  jour  de  de- 
vant, au  partir  de  sa  fille,  forgic  le  méde- 
cin, qui  estoit  bien  adverty  de  la  response 
qu'il  devoit  faire.  (LoDIs  XI,  jVomj).,  XX, 
Jacob.) 

FonGiET,  forchiet,  forjet,  s.  m.,  coffre, 
•écrin  : 

En  rele  licre  de  PrOTencc 
Fn  li  rois  par  .i.  diemence  ; 
Les  mes'Teans  en  ot  kacies 
Kt  des  auqaans  et  baplisies, 
Ponr  les  forjes  qn'il  i  trouva 
.vni.  jors  cl  plus  i  sejorna. 
(MoiSK.,  CAro».,  .3931,  UeiCT.)  Impr., /nrics. 
D'un  forchiet  qui  cousta  .xiv.  deniers,  il 
en  prist  .ii.  deniers  d'outrafre.  (Plainte  au 
B.  de  Fr.,  vers  1268,  Arch.  prov.  de  Gand, 
Rupelm.,  W  118.) 

Un  forgiet  painture  d'ymages  eslevees 
et  dedens  arpenté  ;  unp  aullre  forgiet  poin- 
ture a  escussons.  (1367,  Heg.  aux  Test., 
Arch.  mun.  Douai.) 

Ung  forgiet  cl  un-;  coffret.  {Test,  chirog. 
du  iT  juin  1415,  Arch.  mun.  de  Douai.) 

Nom  propre  ancien  :  Stephanum  dictam 
Forget.  (1315,  Cart.  de  Montiéramey,p.  385, 
Lalore.) 

rouGisoN,  s.  f.,  action  de  forger  : 

Chances  de  ("er,  de  lionc  forgison, 
li  ont  la'îees  es  janbes  environ. 

(Iloncisi.,  p.  188,  Bonrdillon.) 

rORGITlEK,  voir  FOBGETEB. 

FOHGoiR,  voir  FoiuoiB. 

FORGLRE,  voir  FORGEURE. 
FORGURER,  VOir  FORJUBER. 
PORIER,  voir   FORRIER. 

FORiERE,  forr.,  four.,  ferr.,  s.  t.,  lisière 
d'un  bois,  d'un  champ;  quelquefois  bord 
d'un  bois  oii  les  bestiaux  paissaient: 


Sire,  soiei  en  la  foricrr, 
'.bascnns  de  nos  se  traie  ariere. 

(Renan,  B-IO",  Mdon.'i 

Le  pasturaige  et  l'usaifje  de  fayne  et  de 

plans   et   de  ferriere   en   ban  de   Serain. 

(Trad.  du  xiil»  s.  d'une  ch.  de  1202,  Cart. 

du  Val  StLambert,  Richel.  1.  10176,  C  16^.) 

Serreement  se  vont  ta  /Wrtcrc  don  bois. 

(Yeus  dou  paon,  Hichel.  IM.'il,  f°  l\S  y°.) 

Serreement  s'en  vont  la  forriere  d'un  bois. 
(/».,  Ricbel.  ,368,  f  100^) 

Et  si  y  a  que  fosses  que  forieres  outre 
les  sommes  de  .m.  arroiapcs  devant  diz 
.111.  quartiers  et  .LV.  verges.  (Lett.  de  1323. 
Arch.  JJ  61,  P  100  r'.) 

Encontre  blés,  encontre  mars,  en  fera 
ferriere:  fl  T'i  ne  le  fera,  il  sera  a  .v°.  s. 
(Ordonn.  de  la  ville  de  Beims,  Arch.  admin. 
de  Reiras.  III,  492,  Doc.  inéd.) 

Le  forriere  d'un  bois.  (Fnoiss.,  Chron., 
V,  401,  Kerv.) 

3  deniers  3  angevines  pour  une  fouriere 
de  prev  séant  on  ban  de  Bouconville. 
ri4I5-16,  Arch.  Meuse  C  1532,  f°  1  v».) 

Norin., Orne, Calv., val léed'Yf'res,/"orie>"e;  ! 
Guernesey,  ^oîfanerc,  sillon  de  travers  au 
bout  ou  en  dehors  d'un  champ.  Env.  de 
Rennes,  forièrc,  sentier.  Rouchi,  forièrc, 
bande  da  terre  h  l'extrémité  d'un  champ 
qui  n'a  pu  se  labourer  avec  le  reste  de  ce  , 
champ.  Mener  une  vache  à  forière,  c'est 
la  faire  paître  sur  la  lisière  des  champs 

cultivés.  (HÉCART.) 

Mener  al  forriere,  en  Picardie  et  dans 
toute  la  Haute-Normandie,  c'est  conduire 
chez  le  jusc  ou  garde-chanipètre  des  j 
bestiaux  trouvés  pâturant  dans  une  terre 
ensemencée  :  ces  bestiaux  ne  sont  rendus 
au  propriétaire  qu'après  avoir  payé  l'a- 
mende à  laquelle  on  l'a  condamné. 

Nom  propre,  Forière. 

FORiM-ON,  s.  m.,  cap  : 

Vers  l'Est  il  y  a   un  autre  promontoire 
comme  dépendant  du  grand,  que  les  chris- 
liens  qui  y  sont  passé,  ont  nommé  le  Cap    i 
des  Aiguilles,  n  cause  de  plusieurs  pointtes,    ' 
espuillons   et  forillons,  quil   semble  faire   I 
entrant  dans  la  mer.  (Tuf.vet,  Cosmogr., 
m,  15,  éd.  1358.)  ! 

FORiN,  voir  Forain. 

FOUINE,  voir  Foraine. 

FORiNSEQUE,  adj.,  cxprimc  l'idée  de 
surnaturel  : 

En  sapience  forinscque,  c'est  a  dire  en 
sapience  qui  est  par  d[esjus  home.  (Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  291''.) 

lORisoN,  s.  f.,  endroit  percé,  trou  : 
Kt  se  ne  luec  ma  main  eus  en  la  forison 
Qoe  Longis  lisl  del  anslc  qui  erl  ai-ue  en  som  ! 

Eus  el  destre  costé  quant  mors  erl  li  sains  bom. 
(Hersan,  /(ii/c.  Riche!.   1441.  f  50  r".) 

FORissiR,  foressyr,  forescir,  furissir, 
forussir,  foruscir,  v.  a.,  franchir: 

Ils   forissoient    patrouilles.    (Rab.  ,   111,  i 
prol.,  éd.  1552.)  j 

—  Forissu,  part,  passé,  sorti,  émigré, 
banni  :  I 


RcpalIf.Ms  lot  les  furissu.'i  de  nostrc  ville. 
0        "rr'''  ''"'''''^"''S.  1"  Coll.  de  lois. 

Sont  rapalleiz  tôt  furissuz,  exceptei  fu- 
rissuz  qui  sont  furs  por  oniicide.  (1411 
i6.,  n''201,f°57  V».)  '        ' 

Ne  logeront  aucuns  personnages  estran- 
gers  passans  par  pays,incongneus  et  sans 
advcu,  foressjjs,  bannyz  et  chassez  d'icel- 
Iny  royaulnie.  (Ord.  de  Fr.  J"  sur  le  faiet 
de  lajust.,  f»  101  r».) 

Aussi  ensi  il  esté  bien  forisstl  dn  dei- 
ficque  manoir  de  raison,  si  aultrement  se 
feust  centriste  ou  altéré.  (1d.,  ib..  c  2 
éd.  1552.) 

Pour  la  restitution  des  forussis  et  exilez 
(Fr.  deRabut.,  Mém.,  xi,  éd.  1574.) 
Les  Chalcidiens  forussis. 

(RoNS.,  Uijmn.,  I,  ,'>,  lîibl.  eh.) 
Il  évente,  (l'amonr  de  Venns)  subtil,  «n   hransie 
fde  ses  celles 
Ses  cheveux  crespelus.  admire  ses  beaux  yeux. 
Non  pas  comme  son  fil?,  sainte  race  des  Dieux, 
Jlais  comme  un  estransor  forissu  de  sa  terre 
0"i  la  voulust  forcer  d'une  plus  douce  guerre. 
Ravi  de  ses  beantez. 
(II.  BF.U.EiU,  Œiiv.por'l.,  rOnyce,  éd.  157S.) 

L'Italie  nous  a  vomie  une  racaille  infinie 
de,  foruscis  que  cette  fenme  a  favorises  et 
enrichis  des  trésors  de  la  France.  (Le 
Tocsain  contre  les  massacreurs,  p.  105, 
éd.  1,579.) 

—  On  trouve  an  xvi"  s.  les  formes  ita- 
lianisées forescide,  foruscide  : 

Restitution  et  pardon  des  forescides  de 
Naples.  (1S30,  Papiers  d'El.  de  Granvelle, 
I,  476,  Doc.  inéd.) 

Et  ne  defaudront  les  pralicques  ou 
cousté  de  dennes  et  Monepo  entre  aultres, 
et  des  forescides  de  Florence,  I.uques  et 
Sennes.  (1536,  ib.,  II,  447.) 

Ou  .je  suis  vrayement  forissu  d'intelli- 
gence et  de  sens  lôcical.  (Iï.ab.,  I.  III,  prol., 
éd.  1552.) 

Remettant  iceux  sujects,  quant  a  ce 
plainement,  et  cessans  tous  empescbemens 
et  contredits,  aux  droits  qu'ils  avoyent  au 
temps  de  l'ouverture  de  ladite  guerre;  et 
s'entend  le  contenu  en  ce  présent  article, 
en  tons  lieux  et  endroicts  de  la  siibjection 
desdits  seigneurs  rois  très  chrestien  et 
catholique;  sauf  quant  aux  foruscides  de 
Naples,  Sicile  et  duché  de  Milan,  lesquels 
ne  seront  conprins  en  ce  présent  traicté, 
ny  jouiront  du  bénéfice  d'iceluy.  (Traicté 
dé  paix  de  Caleau-Cambrcsis,  ap.  De  Vil- 
lars,  Mêm.,  XII,  .Michaud.) 

POR.iET,  voir  Forgiet. 

FOR.iETTER,  vnir  Forgeter. 

FORJETTURE,  VOir  FORGETURE. 

FOR.IOER,  -  goer,  four.,  (se),  v.  réfl.,  se 
réjouir  outre  mesure,  s'abandonner  aune 
fausse  joie  : 

Mors  crie  au  fol  no  se  fonrgoc 
Des  vieus  delis  eu  coi  il  noe; 
A  een  const  de  lui  mesovient. 
(Vers  de  le  mort,  Ricbel.  '.Mï,,  f  336'.) 
Mors  crie  a  cians  qui  se  fourgoent 
Des  pecbies  morleus  u  il  noent. 
Dont  li  plus  donc  sont  plus  coisant, 
(luanl  pins  s'i  frotent  plus  s'enboenl. 

'II'.,  f"  337«.) 


80 


FOH 


FOR 


FOR 


l  n  j»i»  bel  -Jl  jolii" 
Oefint  IM  «l  chelii. 
P»r  son  oDltrecuiJiii'e  : 
Car  il  se  fmrjo'.toi  ■. 

l'orcB  qn»  il  lyoi 

i  lire   lo  li  l'inje.  | 

(\Hop.  II.  f.ib.  III.  Itoberl.) 

El  <]n:inl  B-inJoins  Toi.  darement  »'en  fourgoe,       , 
Kn   IrrriT»  li  fait  1«  loupe,  et  pois  le  moo.  I 

(B.  dfSei..  11.  S.'C;  neiff."i 

FoRJom,  -  joiir.  -  goir,  four., verbe. 

—  Réfl..  se  réjouir  outre  mesure,  abuser 
des  jouissances,  s'abandonner  à  une 
fausse  joie  : 

Dont  se  doit  bien  tenir  por  sot 
Oai  de  tel  avoir  te  fonrijnl 
nont  nuloi  ne  loist  amonter. 
KVers  de  le  mon.  Uichel.  375,  f"  33;i'.i 
IJnar  tel  a  la  fois  se  forgol 
(Joe  antre  en  fet  sa  nioqnerîiî. 
aïOïS  à  Sym.  d.Mies,  Vat.  Chr.  loâi.  t'  nO".) 

—  Xentr.,  dans  le  même  sens  : 

Bien  doit  on  aviser  et  biens  et  maus,  par 
quoi  on  puist  plu?  lenierement  les  maus 
porter,  car  li  dar  pourvent  mains  blechent, 
et  des  biens  nient  fourjoiir,  car  sans  co- 
rape  de  suge,  bonnes  fortunes  honeste- 
mènl  fort  est  a  poiter.  (Li  Ars  d'Amour,  I, 
286,  Petit.) 

FORJOLSTER.  -  jouter,  four.,  fors., 
verbe. 

—  Xcl.,  vaincre  dans  un  tournoi,  rem- 
porter le  priK  de  : 

DeTsnt  ians  Toienl  le  vassal 
Qai  le  tornov  a  fnrujiiailé. 

Coiltei  de  Cliin.,  triSH,  Keiiï.) 

Kt  qne  ly  creslyenso  par  son  bardement 
l.a  fieste  fmrjoiislee  sy  honnonrablemcnl. 

iCodefro!/  de  Boiiill.,  15315.  IteilT.) 

Qui  fourjonila  la  Geste?  ne  le  m'aies  celant. 

(/«.,  15090.) 

I.a  feste  fnrjoutla.  l'onnonren  yint  a  loi. 

(Cit.,  B.  du  Cueselin,  529,  Charricre.) 

Kt  i  furent  srant  fuisson  de  Hainnuiers  ; 
pt  par  »>sp(;cial  me.-sires  Jehansde  llainnau 
et  incssires  Ciiiillnnuies  de.liillcrs  i  furent, 
et  li  sires  d'Engliien'qui  fourjousta  lez 
ioustes.  (Fhoiss.,  Chron.,  1,287,  Luce,  ms. 
Rome.) 

Pou  scevenl  feste  ou  emprise  de  jouster 
que  a  leur  povoir  n'y  soient,  et  se  bien  leur 
en  chicl,  queli"  pliis'souvent  les /■oivoKsfenf 
ou  sont  eu  débat  d'avoir  le  pli.";.  {('•.  DE 
Chah.ny,  Lie.  de  C/»cca/.,  ms.  Bnix.  11121. 
f83v».) 

—  L'emporter  sur  : 

Parquoy  il»  se  peussent  vanter  ailleurs 
qu'iU  eussent  forjousté  la  chevalerie  de 
Brctaisne.  (Pemforest,  vol.  VI,  cU.  46, 
.'•d.  1328.) 

—  N'eulr.,  remporter  la  victoire  : 

El  fourjousta  de  cheulx  de  dedens  mes- 
sire  Franque  de    Halle,  et  de   cheulx   de 
dehor.-  U-  conte  de   Mons   en  Allemaipne. 
(Froiss.,  Chron.,  111,  239,  Luce. 
De  Locembourr  y  fu  Jehan  forjotistati.y 
nu  reali  de  hors,  et  de  dedens  Ilelie. 

<Kcst.  Dïsr.H*»!^.  Por^..  m,  3i9,  A.  ï.' 

FunJi'GEMUNT, -giement,  four.,  fore., 
s.  Mî.,  jugement  qui  condamne  au  bannis- 
sem*'nt,  ban  : 


Ne  rentrer  n'i  doit,  sor  forjugement, 
devant  ion  termine  qui  mis  i  est.  (1230, 
HUt.de  Metz.  Ul.iOO.) 

Le  requereor  peut  dire  qu'il  estoit  en- 
gendré et  ni  .Tvant  que  celui  jugement  fu 
fait,  de  quoi  l'on  dit  que  son  ancestre  fu 
forjugié,  et  il  est  hcir  don  conquereor  don 
fié  et  de  part  lui  le  requiert;  et  avant  que 
ce  avenist  que  l'on  dist  don  forjugiemeiit 
de  son  ancestre, esloil  il  heir.  iUv.  dePhil. 
de  A'ap.,  Ass.de  Jér.,  l.I.  p.  498,lieiignot.) 

Prejudicium,  forjugemens.  (Gloss.  de 
Douai,  Escallier.) 

Oc  la  chesfc  et  fourjugement  de  hiy  et 
dou  Saint  Empire.  (1399,  Hint.  de  Metz, 
IV.  499.) 

—  Conliscalion  : 

Pour  adjudication  et  forejugemeut,  qua- 
torze sols,  pour  arrest  ou  il  y  a  eschevins 
et  exécution,  pour  chacun  sept  sols. (Coîif. 
de  Nyelles,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  397".) 
Iiupr.,  foreinyement. 

FOR.MJCiEii,  fors.,  fow.,  verbe. 

—  Act.,  bannir  : 

Quicuuques  se  laira  farjugier  en  eeste 
pais  por  auques  ou  por  pou,  sei  aiuin  en 
doient  faire  ceu  Ice  d'ouiicide.  (1214,  Paix 
de  Metz,  Arch.  mun.  Me,tz.) 

Cist  sont  forjugié  por  la  pais.  (1241, 
.\icli.  Melz,  olim  coll.  Kmiuery.) 

Qu'il  soit  forjugieis.  (1234,  Hist.  de  Metz, 
III,  210.) 

Qui  debveroit  amende  et  il  ue  payera 
dedans  quarante  jours,  la  justice  nieo- 
troil  la  main  a  luy  jusques  a  tant  qu'ilz 
eussent  leurs  grey.  ou  elle  forjugeroit 
hors  des  bornes.  (1320,  Cli.  d'alfran'cli.  de 
Fresnes,  Cabinet  de  M.  do  Labry.) 

Dont  le  forjuga  del  reaunie.  {Chron. 
d'Angl.,  ms.  Barberini,  f"  30  v.) 

.1111.  ou  .V.  qui  estoieiit  dndit  fait  s'en 
soiil  louys,  lesquel.^  ont  estez  fourjiigiez. 
(1430,  Hist.  de  Metz,  V,  207.) 

—  Priver,  dépouiller  : 

Or  m'a  forjugié  d'amonrs. 
(C.iLiTIEii  d'Argies,  Clians.,  Ilichel.  841.) 
Et  quant  César  vous  avéra  mis  au  de- 
sous  pour  moi  vengier,  vous  seres  puis 
fourjugies  de  toute  hoiinour.  (Jehan  de 
Tui.M,  Hystore  de  Julius  César,  p.  74,  Sette- 
gast.) 

El  le  veullent  san  canse    de  s'onneur  fourjugier. 
(II.  Capel,  lOil,  A.  P.) 

—  Enlever  judiciairement  : 

.Nous  demandâmes  toutes  les  terres 
forjugieis  par  cliele  raison  ke  l'église  de 
.-aiiil  Berlin  ne  puet  avoir  el  tenement  de 
scales  amende  nule  fors  de  deus  sols... 
tous  les  caslcaus  forjugies  doivent  de- 
moreir  a  nous  et  a  nos  oirs....  Et  se  che 
fiist  cose  ke  il  i  eust  aucunes  terres  forju- 
ijiees,  ou  ke  il  couveuust  forengier  (lis. 
forjitgier),  dont  l'église  devant  nommée 
eust  iiiestier  de  no  aide,  nous  les  devons 
faire  jugier  a  le  devaut  dite  glise.  (1266, 
jrransaet,,Tailliar,/?ci;.  d'act.des  xii*  et  xili" 
s.  enlang.  watt.,  p.  277.)  Impr., /'oniig/cis, 
foringies,  foringiees. 

Bien  li  doit  esire  sa  terre  forjugié. 

(Enf.  Oijier.  3278,  Scheler.) 

Vi'z  le  cy,  dame  ;  mes  au  mains 
Yrons  noai  devant  le  vray  juge 
Vostre  fliz  ;  s'il  le  nous  forsjuge 
Nous  le  vous  laisserons  a  tant. 
(Miraclei  de  Noire  Dame.   I,  1,  I2:.8,    G.    Pari».) 


—  Condamner  : 

i:  foijtige  Paire  le  rous. 
.\mendes  i.  se  saves  mieus. 
lEIeoele  el  Polin..  Iticliel.  375,  f  59'.) 

Comcnl  a  ardoir  le  jujicrent 
I.i  baron  ki  le  forjunierenl. 

(Dolopalhos.  4812,  Bibl.  el^.i 

Ce  .lit  Nobles  :  Vos  aves  tort 
Qui  lifnart  volez  forsjuger. 

(Remrl.  D'.  I,  v.  228,  Martin.) 

Oîiiiues  nKiis  (ils  de  roi  a  mort 
>'e  fit  si  furju'jies  a  torl. 

(Sept  sages,  41  (U,  Relier.) 
Et  de  lui  meismes  tiesmoignoit  ou 
qu'il  estoit  de  mauvaise  créance,  par  coi  il 
fu  fourjugies  en  la  court  de  Rome.  (Hist. 
des  ducs  de  Norm.  et  des  rois  d'Anglet., 
p.  122,  Michel.) 

—  Débouter  : 

Et  furent  forjugié  Jehans  et  Baudouins 
pour  ce  que  leur  pères  avoit  prise  leur 
mère  et  espousee  mauvaisement.  (MÉN. 
DE  Reims,  399,  Wailly.) 

—  Condamner  à  litrt  : 

Ne  nul  no  soif  ja  fotirjiigiei. 
iNe  do  sou  droit  amenuisies. 
(Yie  de  SIe  .^arguer.,  RicUel.  1555,  p.  115. 

Joly.) 

Li  maires  et  li  eschevin  en  seroient 
tenu  a  moi  en  seissante  soulz  d'amende 
et  a  rendre  lou  douiage  a  celui  qui  il  ou- 
roit  forjugié,  et  \\forjugiez  rauroit  la  que- 
relle. (1266,  Cliart.  d'affranch.  de  Monlier, 
Arch.  mun.Montiers-sur-Saulx.) 

Les  forjugies  et  les  dampnes  a  tort. 
[Vies  des  saints,  ms.  Lyon  697,  f"  92'.) 

Et  si  ne  le  discute  point  ou  fourjuge. 
(De  vita  Ckristi,  Richel.  181,  f  32  r».) 

—  Forjugié,  part,  passé,  banni,  con- 
damné : 

Et  fourjugiel  et  recreo. 

(MousK.,  Chron.,  5359,  Reiff.i 

Toutes  les  gens  de  la  ley  de  Rome  et 
tous  forjugies  et  tous  parjures.  (Ass.  de 
Jer.,  t.  I,  p.  501,  Beugnot.; 

Coment  Kaii-line  antreprist  a  estre  sires 
de  Rome  par  l'ayde  de  forjugies.  (Ms. 
Berne  98,  f"  29''.) 

Et  ne  doit  estre  rechus  en  le  monoie 
nus  bastars,  ne  forjugies,  ne  siers.  (1298, 
Cart.  de  Nam.,  Régi,  et  stat.  des  mon- 
nayeurs  à  Namur,  Borgnet  et  Bormans.) 
Impr.,  foringies. 

Rappeler  eu  la  citei  de  Verdun  toutes 
manières  de  fourjugies.  (12  janv.  1313, 
Richel.,  Collect.  de  ion'.,  vol.  982,  pièce  7.) 

1.  l'Oii.iuit,  foiirgur,  s.  m.,  parjure  : 
Les    homicides    et   fourgurs.    (6    nov. 

1391,   J.elt.  de    Tliieri,  sire  de  Sainzelles, 
bailli  de  Uainaut,  Arch.  Mons.) 

2.  Kou.uns,  fourjur,  s.  m.,  déclaration 
en  justice  et  par  serment  qu'on  refusera 
tout  secours  à  un  criminel  de  sa  parenté 
ou  do  son  amitié  : 

Se  aucun  liiuiige  sont  callengiet  pour 
deûaulte  de  fourjur.  (1378,  Cartulaire 
Caria  Maria,  f"  S2,  Arcli.  de  l'Etat  à  Mons.) 
Gillart  le  Grand  fist  adjourner  a  Mous 
:  Colard  de  Midelay  pour  faire  fourjur  selon 
l'usage  du  pais.  (1393,  Arch.  JJ  144,  pièce 
258.) 


FOR 


FOR 


FOH 


Ce  np  seroit  paf  raison  que  1p  forban  ou 
forjtir  piiiportast  prpif!neur  effect  en  puni- 
cion  que  l'attainte  propre  du  faict.  {Covst. 
de  Norm.,  f»  56  v»,  i^d.  1483.) 

FORJi'REMENT,/bHr.,  s.  m. .déclaration 
serment  qn'on  refusera  tout  secours  îi  un 
criminel  de  sa  parenté  ou  de  son  amitié  : 

Autrement  iroit  s'il  avoit  batu  ou  féru 
ne  navré  puis  le  forjuremenl  aucun  de 
cix  asquix  il  reqnist  a  estre  hors  de  le 
cuerre.  (Bbauman.,  'Cout.  du  Beauv.,  cli. 
MX,  19,  Beupnot.) 

Pour  cliest  forjuremenl  faire.  (128S, 
CMrt.  de  Valmont,  î"  12  v»,  Arch.  Seine- 
luf.) 

S'aueuns  homs  s'enfuit  avec  homechide 
ou  pour  celé  occoison  se  deslourne  et  ist 
dou  pays  pour  chou  qu'il  l'homechide  ne 
voelt  fourjurer.  dedens  l'an  puet  revenir 
et  faire  le  fonrjnremeni.  (Trad.  du  \n'  s. 
de  la  Charte  pénale  de  Mons,  Arch.  de  l'Etat 
à  Mons.) 

FOR.JLIRF.IÎ,  fors.,  four.,  fiier.,  forgurer, 
V.  a.,  renoncer  par  serment  S,  jurer  d'a- 
bandonner, en  parlant  d'un  pays,  d'un 
métier,  et  par  extension  renoncer  à,  re- 
nier, abandonner,  quitter  : 

Forjurerle  pays,  dit  M.  Floquet,  Hht.  de 
l'échiquier  de  Norm.,  p.  182,  c'était  s'en 
bannir  soi-même  :  et  il  y  fallait  des  so- 
lennités. La  main  sur  le  livre  des  Evan- 
giles, le  réfugié  jurait  qu'il  allait  sortir 
de  la  Normandie  ;  que  jamais  il  n'y  re- 
viendrait ;  quil  ne  ferait  mal  an  pays  ni 
aux  habitants,  soit  de  lui-même,  soit  par 
d'autres  ;  qu'il  ne  coucherait  jamais  plus 
d'une  nuit  dans  le  même  lieu,  à  moins 
qu'une  maladie  três-?rave  ne  l'y  contrai- 
gnit. 

Tôt  li  fiirsjiirra  le  pais, 
On'a  nul  jor  mais  de  son  aajze 
Me  daim  ne  part  ne  erilasre. 
(Ben  ,   D.deKorm..   Il,  3 in;;:i.  Michel.) 
Il  a  vostre  corl  forjuree. 
(Perceval,  ras.  Monip.  Il  210.  f°  n7''.) 
Laissiez  en  nianclieflnr  aler, 
Kt  si  li  faites  forjjtrer 
A  t02  jnrs  mais  vostre  contrée. 
(FI.  et  HIancefl.,  2'  vers.,  571,  dn  Méril.) 
Seix  livres  paieroit  et  un   an   forjurroit 
la  banlue.    (1214,   Paix    de    Melz,  Arch. 
mun.  Melz.) 

Et  li  avoit  dit  que  se  il  voloit  l'ostel  le 
roi  Artu  forsjurer,  et  que  il  ne  parleroit 
a  chevalier  qui  en  fust  n'a  dame  n'a  da- 
nioisele,  ele  l'en  lairoit  aler,  et  il  l'avoit 
refusé,  et  il  dist  qu'il  ne  le  forsjuroit  en 
nule  fin.  {Artur,  m?.  Grenoble  378,  f"  74''.) 
Fait  m'a  li  dns  mes  sire  ma  terre  forjurer, 
Que  jamais  a  ma  vie  n'i  porrai  criler. 

U'arise,  7-27,  A.  P.) 
Mais  je  vos  ferai  certes  ma  terre  forgurer. 

(III.,  701.) 
S'orendroit  ne  forgure  ma  terre  et  toi  mon  fier, 
Kotreci  et  .vu.  anz,  mar  i  métrai  le  pie. 

IFloovanl,  13H,  A.  P.) 
Sa  feme  wida  le  roion 
Et  le  fourjura  a  lousjoors. 

(JIOUSK.,  Chron.,  151-29,  Reiff.) 
Ke  jou  Robers,  avoes  d'Arras,  par  saire- 
uient  oi  forjuré  toutes  les  tailles,  les  rues, 
les  demandes,  et  toutes  les  corvées  de 
Kailli  de  Forbais.  (Cft.  d'oct.  124S,  Cb.  des 
coinpt.  de  Lille,  854,  Arch.  Nord.) 

T.   IV. 


S'il  ne  se  puel  paier,  il  forjura  la  vile, 
jusque  il  se  puisse  paier.  (Liv.  de  josl.  et 
deplet,  III,  6,  §  2,  Rapetti.) 

Et  s'il  ne  pleisoit  a  l'aprentiz  a  aler  au 
mestier,  il  li  convendroit  forjurer  le  nies- 
tier.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  l"  p., 
XIX,  S,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Por  laquele  chose  nos  bailliz  devant  dit 
jirisuies  lou  dit  larron  en  nostre  main 
comme  souverains,  et  li  fit  li  diz  prevoz 
lou  pais  a  fuerjurer  par  lou  cousoil  dp 
bones  penz.  (1271,  Cft.  du  bailli  d'Auxois, 
Carlul.  de  Fontenay,  1°  82  r»,  Arcb.  Côtc- 
d'Or.) 

Et  si  doit  cesser  un  an  de  son  mestier 
devant  ke  il  puisse  venir  a  la  hanse,  et  si 
doit  fourjurer  a  tous  jours  son  mestier  se 
besoipne  ou  povretes  ne  li  fait  faire.  {Li 
ordenance  de  tenir  la  hanse  c'on  apiele  la 
hanse  de  Londres  et  entre  ceux  de  Bruges, 
Arch.  du  nord  de  la  France,  t.  I,  p.  183.) 

Se  il  veut  tenir  a  l'eRlise  il  forjurera  le 
pays  par  devant  les  chevaliers  et  autres 
gens  creables  qui  en  puissent  porter  tes- 
moing,  se  mestier  en  est,  en  ceste  forme  : 
Ce  oyent  tous  ceulx  qui  cy  sont  que  tu 
d'icy  en  avant  n'entreras  en  Normendie, 
ne  feras  mal  ne  pourchasseras  a  faire  n 
nul  de  ladicte  terre  par  loy  ne  par  autre 
pour  ce  forhannissenionl.  {Coust.  de 
Norm.,  P  63  v,  éd.  U83.) 

—  .lurer  d'abandonner  un  homme,  de 
lui  refuser  lout  secours  : 

Fors  trois  gouttez  sans  plus,    quant   Charlez   par 
(yrour 
Le  fery  de  son  pant  qne  le  virent  pln.^onr. 
Quant  Charlez  ftmrjnra  par  force  et  par  yrour 
Ficrabras  d'Alixan'lre  par  force  et  par  vifrouV. 
(De  .lehan  iTAIenson,  Ars.  314.S,  C  116  V.l 
Tuit  sei  ami  \o  forjurroienl.  (1214,  Pa/x 
de  Melz,  Arch.  mun   Metz.) 

Clii  fovrjures  vous  chelui  qu'il  n'ara 
confort  ne  aiiuwe,  consel  ne  i'orche,  de 
vous  ne  de  gens  que  vous  puissies  des- 
lourner.  (RoisiN,  nis.  Lille  266,  p.  79  ) 

Lor  trois  femes  bâtirent 

De  basions  et  les  formenerent. 

Et  enpres  çoa  les  forjurerent 

Et  encacierent. 

(firti.  le  Nottv.,  iSfiî,  Méon.) 
Il  convint  que  les  prochains  du  lignage 
d'icellui  Guillaume  demourans  au  pays 
forjurasseitt  selon  la  loy  et  coulusme  dudit 
pays,  qu'ilz  ne  aideroient  ne  consille- 
roient....  ledit  Guillaume.  (1393,  Arch.  JJ 
144,  pièce  294.) 

L'official  de  l'evesque  d'Angiers  com- 
manda au  suppliant  apparileur  qu'il  citast 
icellui  Blanchart  par  devant  lui,  pour  for- 
jurer et  séparer  de  sa  compagnie  icelle 
concubine.  (1411,  Arch.  JJ  166,  pièce  38.) 
A  item  s'il  advient  que  aulcuns  des  villes 
devant  dictes  soit  occis,  les  amis  et  ceulx 
du  sang  du  tueur  seront  as? euré  des  amis 
et  des  cousins  du  tué  jusques  au  quaran- 
tiesme  jour  a  compter  du  temps  de  l'occi- 
sion,ct  se  en  dedens  le  quarantiesme  jour 
aulcun  navrast  celui  ou  tuast  il  seroit  tenu 
pour  mourdreur.  Et  aussy  se  après  le  qua- 
rantiesme jour  ilz  vouloient  le  tuer,  forju- 
rer et  le  forjurast,  ils  seront  asseuré  et 
porront  issir  de  le  faide.  {Trad.  de  1489  de 
la  cout.  de  l'abbaye  de  Maroilles,  Bulletin 
de  la  Comm.  hist.  du  dép.  du  Nord,  IV, 
340.) 

—  Abjurer  : 

Au  patriarche  d'AntiocheHairaeri  vinrent 
et  forjurerent  l'enseignement  Mahon  que  il 
avoient  longuement  tenu.  (G.  de  "Tyr, 
XXII,  8,  Hist.  des  crois.) 


I         rORKEFIERE,   VOif  FORCHEFIEHE. 
I         FORKIÉ,   voir   FORCHIÉ. 

FORLiGNAni.K,  four.,  fors.,  fol.,  adj., 
qui  forligne,  qui  dégénère  : 

0  tu  sainz  pères,  quele  chose  t'a  donques 
despieu  en  moi?  as  me  tu  donc  prové 
forlignable?  {Vie  S.  Lorant,  Richel.  818, 
f°  276  r°.) 

Li  rois  le  fis  ocire  corne  mauvais  et 
forslignable.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  13=.) 

Pour  ce  que  il  esloient  mauvais  fil  et 
forlignable.  {Ib.,  f»  91\)  P.  Paris,  fourli- 
gnables. 

Degener,  a,  folignable.  {Gloss.   de   Con- 

ches.) 

Ne  il  n'est  mie  de  peuple  vil  ne  homme 
fourlignable.  IL.  de  Prf.mierfait,  de  Casu 
rir.,  Richel.  132,  prol.) 

Vous  tenez  vostre  ame  comme  un  hoste 
forlignable  et  hayneux.  (Oresme,  Trnd, 
des  Rem.  de  fort,  de  Petr..  Ars.  2671, 
f''46  v°.) 

FORLIGNANCE,  foli,  S.  f..  action  de 
forligner  : 

JOYE.  Mon  lignage  est  noble  d'ancien- 
neté. Raison.  C'est  une  vautance  digne  de 
mocquerie  que  de  soy  glorifier  de  ce  qui 
est  a  autrui.  Les  mérites  des  ancestes  font 
congnoistre  les  follignances  de  ceulx  de 
qui  ilz  descendent.  (Oresme,  Trad.  des 
rem.  de  fort,  de  Petr.,  Ars.  2671,  1°  27  r».) 

FORLiGNEMENT,  -Ont, S  m.,  actiou  de 
forligner  : 

Des  admirables  exploits  de  guerre  du 
frand  roi  Clovis  ;  forlignement  de  sa  pos- 
térité. (Pasq.,  Rech.,  V,  i.) 

Le  plus  souvent  ce  forlignement  ne  vien- 
dra pas  tant  de  la  génération  et  du  sang, 
qu'il  fait  de  la  nourriture.  (G.  Boochet,  Se- 
rees,  xxni,  t.  IV,  p.  28,  Roybet.) 

Forlignemant,  degeneremnnt.  (Monet, 
Parallèle  des  langues,  Rouen  1632.) 

FORLiGNiER,  -  Hugnier,  fors.,  four., 
fol.,  verbe. 

—  Neutr.,  dégénérer  de  la  vertu  de  ses 
ancêtres  ; 

11  ne  foligne  mie  s'il  est  si  bons  cheva- 
liers, quar  ses  pères  fu  un  des  plus  preu- 
domes  del  monde.  (Lancelot,  ms.  Fribourg, 
f»  78>.) 

Qnar  il  forligne  de  nature, 
Cant  mal  fait  de  la  Peu  ligure. 
{Poème  allég.,^n\..  Mus.  add.   l.lBilfi.  C -.'.) 

Le  filz  doit  resembler  son  bon  père,  au- 
trement il  foligneret.  (1279,  Lacrent 
Somme,  ms.  Chartres  371,  1°  o4  r°.) 

Ce  est  damage 

Que  tn  es  de  gentil  lignage, 
La  semence  forligne  en  lei. 
Va  le  TCie,  fui  devant  mei. 
{CJiasIoiem.  d'un  père,  conte  ni.  4',  Biblinph.  fr.) 
Degenerare,  foligner.  {Gloss.de  Couches.) 
S'il  faisait  autrement,   il  forlignerait  de 
l'ancienne  vertu  de  ses  ancestres.  (LaRIV., 
le  Laq.,  m,  3,  Ane.  Th.  fr.) 

—  Réfl.,  dégénérer  : 

Qu'elle  ne  se  forlignast  jamais  de  la 
droite  sente  de  vertu.  (Th.  d  Avignon,  Or. 
fun.  de  L.  de  Lor  r.) 

—  Act.,   dégénérer   de,  faire  honte  à  : 

11 


Ht 


vm 


FOR 


FOR 


Calaia  rostre  «itc  a'arrz  p»s  forlins''' 
Qai  son  parrin  mortri  en  nn  mortier 

{1rs  Loh..  ms.  Montp.  Il  î  13.  T  18'.) 
G»lain  rosira  aiTC  .no  arrz  fnrsligni/. 

(;»..  ms.  nijon,  t"  3M 
Garlain  rostre  .liio  ne  rolei  forlinmir 
Qui  son  parrain  mnrdril  en  nn  mostier, 
A  son  siiioor  li|!i>  conp.i  le  diiof 
Et  son  cousin  fit  en  on  sac  noier. 
(Car.  If  Lok.,  i'  chans.,  Il,  P.  P.iris.) 

Monlt  par  est  conrlois  l'emperere, 
Ki  ne  fourUngnr  p.i«  son  père. 
(f.ACT.  d'Abris.  Eracl.,  ms.  Tnrio.  S"'*.) 

—  FortignanI,  p.irt.  prés.,  déiténéré  : 
Ce  sont  ci'iix  (les  grands  du  monde)  qni 

sont  Ip?  plus  forlignans  et  les  plus  bastars 
PD  bien  faire.  (G".  Ch.\stell.\is,  Adv.  au 
duc  Charles,  vu,  321,  Kervyn.) 

Ne  permettras  que  les  juments  soient 
saillies  des  estalons  que  de  deux  ans  en 
deux  ans  pour  en  tenir  race  non  bastarde 
ne  forlignant.  {Mais,  rusiigue,  i,  28,  p.  123, 
éd.  1658.) 

—  Forlignié,  part,  passé,  dégénéré  ; 
l.e  ta  dame  sa^e  e  preisee, 

Qni  de  rien  n'en   est  firslignee. 
(Bes.,  b.  d(  Norm.,  II.  27l(i3.  Michel.) 
.\ntoisne  Fourligniet.  (RolsiN,  ms.  Lille 
266,  p.  19.) 

Dieu  la  donna  (celle  baulte  prospérité), 
par  le  mérite  des  bons  pères,  et  il  l'a 
toUue  aux  enfaiis  forlignez  pour  leurs  dé- 
mérites. (Al.  Cn.^KT.,  l'Espérance,  p.  313, 
éd.  1617.) 

FORLIXGNIEH,  VOir  FORI.IGMER. 

FUKi.oiGNE,  fortongne,  forlongue,  forl- 
longe,  forlonge,  s.  f.,  éloigneinent  : 

S'il  avenoit  chose  que  les  chiens  lais- 
sassent du  tout  qu'ilz  ne  voulsissent  aler 
après,  ou  ne  peussent,  ou  par  le  grant 
ensuit,  ou  pour  la  forllonge,  ou  pour  leur 
mauvaislié,  le  veneur  ne  le  doit  pas  lais- 
sier  ainsi.  {Chasse  de  Gaston  Pliebus, 
p.  227,  ap.  Ste-Pal.) 

l.e  Pclaud  (lièvre)  ne  veut  souffrir  la 
première  bourrade  faisant  des  equippees 
a  dessein  de  gagner  l'advantage  de  for- 
luHgue.  (L)ËSP.\RHuN,  Disc,  dédiasse,  p.  59.) 

—  De  forloigne,  de  loin  : 
Uf  furlonijnr  s'en  est  venu 

Ko  l'eane  deranl  noos  entrer. 

(Ut.  de  la  chute,  p.  16,  Pichon.) 

Chassans  de  forlonge.  (Du  Fodilloux. 
Ven.,  c.  V,  éd.  1585.) 

FonLOiGNiE,  -  oingnie,  -  oiignie,  s.  f., 
éloignernent  : 

i'.t  se,  par  aocnoe  manière, 
De  fortoingnie  chasser  li  faut, 
Poor  ce  ne  doit  avoir  deiïaut 
On  Tencor,  ne  soy  esbair. 

(IIahd.,  Trrs.  de  ten.,  p.  iC,  l'ichoo.) 

Car  Ici  chiens  cbacoot  teleroent 
De  fvrlongnie  et  soubi  le  vent... 
(Gicu,   /loi»,   dei  Deduii,    Chasst  du    cerf,    ms. 
Condé.i 

FoiiLoiGNiEii,  -  longner,  four.,  fors., 
foulengner,  folengier,  verbe. 

—  Act.,  laisser  en  arrière  : 

>os  TolenI  elisi  fnntoignier. 
(Bn.,  D.  de  Norm.,  Il,  19809,  Michel.) 

—  Neuir.,  s'écarler  de  ses  pnr.iges  ; 


Ou  preut  dains  a  force  de  moins  de 
cbiens  qu'on  ne  faict  nn  cerf  pour  cinq 
causes  :  la  première  est  qu'ilz  ne  fuient 
pas  longuement  comme  un  cerf,  la  se- 
conde pource  qu'ilz  chacent  de  plus  près. 
et  qu'ilz  ne  fotilengne  pas  tant  comme  le 
cerf...  {.Vodus,  f»  2S  v,  ninze.)  11  folenge. 
(Ms.  cite  par  Ste-Pal,  f»  20.) 

—  RéO.,  dans  le  même  sens: 

Ils  (les  chiens  gris)  connoissent  le  deffaul 
qu'ils  ont  du  sentiment,  et  si  une  beste  se 
forlongne  devant  eux,  ils  ne  la  sçauroient 
plus  chasser.  (Chaules  ix,  Chasse  roi/nle. 
p.  35,  Chevrcul.) 

....  iem'estoyr  fourlongné 
Dn  labeur  on  j'csloye  n'a  paere  embcsoené. 
(Vadq.  de  la  Fresnave,  Art  poel.,  p.  81,  Genly.) 

FOIU.OIXGNIE,  voir  FORLOIGNIK. 

FORLONGNE,  VOif  FOilLOIGNE. 

FORLONGNE,  S.  ni.,  forlonge  : 

Si  chasseront  de  forlongne 
Les  chifîDS- 
(Gaces,    Ttom.  des  Dcdiiiz,   Chasse   du  cerf,    ms. 
Condé.) 

FORLONGNER,  VOÎr  FOBLOIGNIER. 

FORLONGNIE,  VOir  FORLOIGNIE. 

FORLONGUE,   VOÎr  FORLOIGNE. 

FORMABLE,  adj.,  quï  peut  être  formé  : 

C'est  donc  chose  certaine  que  la  subs- 
tance des  fleurs  est  de  matière  subtille  et 
moiste  meslee  avec  subtille  terresterilé  qui 
de  sa  nature  est  plus  forinable  en  fleur  par 
figure  que  en  grosseur  de  fruit.  (Frère 
Nicole,  Trad.  du  Livre  des  ProufjUz  champ, 
de  P.  des  Croscens,  f°  10  v",  éd.  1316.) 

FORMABLEMENT,  adv.,  formellement  : 
Hz  furent  avec  lui  doublement,  materia- 

blement  et  formablement.    {Mir.  kistorial, 

Maz.  537,  f"  23  v»,) 

FORMAoïE,  s.  f.,  fromage  : 

El  Flohart  a  la  yenlaille  seisie. 
As  denz  li  a  de.  l'anberc  esrac-hie, 
Ausi  Iranglol  C'im  ce  fost  formogie. 
(Aleschan.s,  ms.   B-,   rar.   des   v.  fi-2!)l-(io01,  ap. 
Jonck.,  Guill.  d'Or.,  t.  II,  p.  -291.) 

FORMAiLE'i',  voir  Fermaillet. 

FORMALLER,  V.  a.,  rédiger  en  forme  : 
Les  deposicions   des   lesmoins  eussions 

fait  escripre,   formaller  et   courre.    (1374, 

Arcb.  JJ  107,  pièce  303.) 

FORMANCE,  -  anse,  -  anche,  four.,  foer- 
manche,  s.  f.,  formation,  forme  ; 

Avons  de  no  liemun  assent  facli  no 
tituument,  et  derains  vouletet  en  chW  foer- 
manche.  {Trad.  du  lest,  conjoinct.  de  Re- 
naud de  1133,  Tailliar.) 

Por  ceu  apartint  li  formanse  de  toutes 
créatures  a  la  persoune  del  père.  {Uist.  de 
Joseph,  Hicbel.  245"),  f»  77  r«.)  Var.,  four- 
mance.  {SI  Graal,  II,  316,  Iluclicr.) 

—  Engagement  formel  : 

La  pais  Caudine  ne  fust  pas  faite  par 
aliances,  mes  par  promesses,  parsponsion 
et  pièges  ou  formances.  (Bersuire,  T. 
Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  141''.) 

Centre  de  la  France,  Pic,  Canada,  for- 
mance,  forme.   Poitou,    Niort,   formance, 


forme,  apparence:  n'avoir  plus  formance 
d'une  chose  ;  il  n'a  pas  formance  de  chré- 
tien. Aunis,  Saintonge  et  Poitou,  Vienne, 
arr.  de  Civray,  Deux-Sèvres,  petites 
grappes  qui  sortent  des  bourgeons  de  la 
vigne  au  moment  où  les  feuilles  com- 
mencent à  s'épanouir  :  •  La  vigne  thielte 
année  a  beaucoup  de  formances.  » 

FORMANTEE,   VOir  FRO.MENTEE. 
FORMANTIN,   VOir  FROMENTIN. 

FORMARiAGE,  -  uige,  fow.,  fcur.,  fuer., 
s.  m.,  mariage  contracté  entre  deux,  per- 
sonnes appartenant  à  deux  seigneuries  dif- 
férentes, ou  entre  une  personne  soumise 
à  la  seigneurie  et  une  personne  franche  ; 
droit  payé  au  seigneur  pour  les  mariages 
de  celte  nature  : 

Mais  es  dictes  villes  de  'Vertus  et  de  la 
Folie  ne  pourront  demourer  li  diz  religieus 
ne  avoir  mortemains  ne  fuermariages. 
(1342,  Arcb.  J.)  74,  f  3  r».) 

A  11  libvres  5  sols  ou  IS  fraus  don  Lou- 
val  de  Cbauvoucourl  pour  son  fourma- 
riaige  a  la  fille  la  cordelière  (1380-82,  Arcb. 
Meuse  B  1041,  f"  19.) 

7  frans  de  Jehan  Mouret  de  Cousance 
pour  les  héritages  de  Estevenin  Paignevat 
et  de  Husson  son  fils  aquis  a  Mgr  pour 
cause  de  fourfuance  et  de  fourmariage. 
(1383-83,  Arcb.  Meuse  B  493,  1'"  5  v°.) 

Les  babitans  d'icelle  ville  estoient  de 
serve  condicion, comme  taillables  a  volenté 
de  morte  main  et  de  formariage  et  autre- 
ment. (1398,  Arcb.  K  34,  pièce  45.) 

Cet  ancien  terme  de  droit  s'est  très 
longtemps  conservé  : 

Les  lieux,  où  l'on  a  accoustumé  de 
prendre  feurmariage,  le  seigneur  de  la 
main  moite  prend  pour  le  feurmariage  de 
sa  iemme  mainmorlable  les  héritages 
qu'elle  a  sous  luy,  et  au  lieu  de  sa  main 
morte,  ou  autant  vallant,  qu'elle  emporte 
en  mariage,  au  choix  de  ladite  femme. 
(Cousl.  génér.  de  Bourg.,  1665,  p.  418.) 

FORMARiER,  verbe. 

—  Réa.,    contracter    un   formariage  : 
Car   cil  qui  .se  formarienl,   il   convient 

qu'il  finent  a  le  volenté  de  lor  signeurs. 
(Beau.man.,  Cout.  de  Beauv.,  xlv,  30,  Beu- 
gnot.) 

Est  encore  accordé  entre  lesdites  parties 
que  le  malles  nez  et  a  naistre  dudit  Cheve- 
lise  demouranz  es  dis  lieus  et  villes  amen- 
deront audit  mestre  Raouls  ou  ,  a  sa  feme 
leur  formariage  do  .V.  s.  d'amende  toutes 
l'oiz  qu'il  se  formarieront.  (1317,  Arcb.  JJ 
50,  f"  84  V».) 

Si  tel  homme  de  corps  prent  de  faict, 
sans  le  congé  de  sondit  seigneur,  femme 
d'autre  condition  que  celle  dont  il  est,  il 
chet  pour  ledit  formariage  en  amende  en- 
vers sondit  seigneur,  pour  le  contemne- 
ment,  qui  est  de  60  sols  et  un  denier.  Et 
ou  il  a  demandé  le  congé  à  sondit  sei- 
gneur, posé  ores  qu'il  ne  l'ait  obtenu,  et 
depuis  il  se  formarie,  il  n'est  tenu  desdits 
60  s.,  car  il  n'y  auroit  contemnement. 
{Cout.  de  Vilry  k  Franc,  cxliv,  Nouv. 
Cout.  gén.,  111,327.) 

—  Neulr.,  dans  le  même  sens  : 

Et   se   il    avenoit  qu'il    se    transportast 


FOR 


hors  d'icelle  commune,  ou  qu'il  forma- 
riast,  a  nous  appartendroit  le  formariage 
et  la  main  morte  d'icellui.  (1343,  Arch.  JJ 
75,  f»  21  V».) 

—  Formarié,  part,  passé,  qui  a  contracté 
un  formariage  : 

Li  eslize  avérait  des  mortemains  et  des 
lonnaries  les  dous  parties.  (1237,  Cart.  de 
Ste   Gloss.   de   Melz,    Rlchel.    1.    10024, 

ft-ei  V».) 

De  Oudinaut  le  toixerant  de   Mauviuoz, 
formarié  eu  Jaqiiaiile  fille  Jehan  du  Mar-  i 
chays.  (1332,  Contpt.  de  Odart  de  La'ujny,  i 
.\rch.  KK3»,  1°  198  r°.) 

FORMATEUR,  S.  111.,  cclui  qui  forme  : 

Qu'il   estoit  formateur  des  euvres  mer-  ; 
veilleuses  que  nous  voyons.  {La  Mer  des 
hystoires,  t.  1,  f»  4oS  éd.  1488.) 

Tous  les  formateurs  des  ydoles  ne  sont 
riens.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Esaie,  xliv, 
éd.  1534.) 

Ouvrier  et  formateur.  (Maum..  Euv.  de  S. 
Just.,  f"  33  V'',  éd.  1394.) 

—  Fém.,  formatrice: 

Vertu  formatrice.  (.louB.,  Bit.  pop., 
1"  p.,  II,  4,  éd.  1827.) 

FORMATiF,  adj.,  qui  forme  ; 

El  tel  esperil  Trajemcnl 
Est  de  l'enfaat  generatif 
Et  de  SCS  membres  formatif. 
ilza.  DE  Meung,   la  Rcsp.  de  l'Alchimiste  nîiat., 
751,  Méon.) 

La  semence  a  en  soy  vertu  formatire  de 
plante.  (Frebe  Nicole,  Trad.  du  Livre  des 
Prouffitz  champ,  de  P.  des  Crescens,  ("  12 
V»,  éd.  1516.) 

Le  souleil  a  vertu  formative  des  choses 
inferiores.  {La  Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f"  bS*, 
éd.  1488.) 

1.  FORME,  fourme,  s.  f.,  chaire,  chaise, 
et  plus  généralement  banc  divisé  en 
stalles  avec  appui,  dossier  et  dais  ;  stallo 
d'église  : 

S'en  trairont  Mahomet  de  la  formr  on  est  mis. 
(Chtttis.  cfAntioche,  V,  80n,  P.  Paris.) 

Lus  sires  feri  un  de  ses  garchons  si 
durement  d'une  forme  en  la  teste  qu'il  li 
creva  l'ueil.  {Digestes,  ms.  Montp.  H  47, 
f  238''.) 

Apries  le  sanctus  de  le  première  messe 
en  quaresme  doit  li  couvens  estre  enclines 
sour  les  fourmes.  {Régie  de  Citeaux,  ms. 
Dijon,  f»  17  r°.) 

.11.  treteaus  et  .II.  formes.  {Invent.  lat. 
de  N.-i).  des  Barres,  Ste-Croix,  Arch. 
Loiret.) 

Lequel  je  trouvé  pareillement  armé  et 
aussi  tous  ses  chevaliers  d'entour  lui,  seans 
sur  formes.  (Joinv.,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Item,  en  la  chambre  d'en  bas  .ii.  tables 
et  .II.  formes.  (1329,  Invent.,  Ste-Croix, 
Arch.  Vienne.) 

Item,  .IX.  siepes  sus  forme.  {Ib.) 

En  la  chambre  basse  une  table  et  deux 
formes.  (1329,  Invent,  de  mad.  Ysab.  de 
Mirande,  Arch.  Vienne.) 

Pour  six  fourmes,  trois  de  douze  pieds 
et  trois  de  sept  pieds  de  long.  (1363, 
Comptes  des  tdtimens  royaux,  Arch.  Nat., 
ap.  Laborde,  Emaux.) 


FOR 

Pour  quarante  six  tables  fournies  de  tré- 
teaux et  quarante  six  fourmes.  (Ib.) 

Ceux  de  seconde  forme.  (Stat.  de  Mon- 
lierneuf,  p.  13,  Arch.  Vienne.) 

Belles  cliaieres  et  beau.:  bans. 
Tables,  tretianix,  fourmes,  escraos. 
(E.  Deschamps,  Miroiter  de  muriage.  p.  210,  Cra- 
pelet.) 

Une  bonne  fourme  et  une  mauvaise. 
{Va  Partage  mobil.  en  1412,  p.  23,  St  Ger- 
main.) 

Jehan  Durand, charpentier,pour.iii!.  jour- 
nées d'avoir  boschié  d'ays  qui  estoient 
d'un  vieil  chalan  la  loge  des  gardes  de  la 
porte  Saint  Arigle  et  auxi  avoir  fait  une 
table  et  une  forme  pour  servir  les  sardes 
(l'ilpc  a  leur  mansier.  (1412,  Comptes  de 
Nevers,CC  18,  i"  38  v'',Arch.mun,Nevers,) 

A  Colas  le  sieur,  pour  une  grosse  hays 
renforcée  dont  a  esté  fait  une  forme  pour 
les  portiers  de  la  porte  de  la  poissonnerie, 
prisié  .II,  sols  .i.  denier  tourn.  (1431,  ib., 
ce  32,  i'  30  V».) 

Une  scabelle  et  une  forme,  sept  solz  six 
deniers.  (Vente  des  biens  de  Jacques  Cœur, 
Arch.  KK  328,  f°  487  r".) 

Sur  plusieurs  premières  formes  estoient 
assis.  (1388,  Est.  de  la  prev.  de  Par.,  m?. 
Bibl.  Chambre  des  députés,  530,  E.) 

—  Grande  fenêtre  : 

Forme.  (Villahd  de  Honnecourt,  Al- 
bum, La  s  sus.) 

Pour  les  verrières  de  la  fourme  de  la  cha- 
pelle Madame.  (1333,  Compte  de  Odart  de 
Laigny,  Arch.  KK  3»,  f"  293  r°.) 

Une  fourme  de  maçonnerie  sur  deux 
mayneaulx.  (1398,  Compte  de  la  chapelle  des 
Celestins,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Pour  faire  les  formes  de  maçonnerie  de 
la  chappelle.  (1490,  Arch.  K  272.) 

Bret.,  Côtes-du-Nord,  frome,  froume. 
banc  pour  travailler  le  lin. 

2.  FORME,  fourme,  s.  f.,  portrait  : 
Je  ai  la  forme  ma  seror  avisé 
Dedenz  cest  drap  qui  est  a  or  onvrez. 

{Les  Loh.,  Ars.  .314.''.,  f  13^) 
On  voit  le  drap  sel  prist  a  esRardcr 
Et  voit  la  forme  le  bon  roi  qaeronné. 

(W.) 

—  Terme  de  chasse,  filet  qui  renferme 
un  oisean  empaillé  ou  apprivoisé  destiné 
;\  attirer  d'autres  volatiles  : 

Et  doit  on  mettre  en  fourme  ung  coalon 
qui  soit  ramier,  et  tous  le?  autres  si  vien- 
dront asseoir  en  fourme  dedens  les  deux 
roys.  {Modus,  f»  120  r»,  Blaze.) 

L'oyselleur  fait  venir  les  oiseaux  de  ri- 
vière dedens  la  forme  par  certains  autres 
oiseaux  afTecties  qui  sont  attaches  en  la 
forme.  (Quinze  joyes  de  mar.,  x,  Bibl.  elz.) 

.aucuns  oiseaux  ruses,  qui  ont  veu  et  ouy 
parler  de  la  fourme  et  1  ont  bien  retenu, 
et  ne  l'ont  pas  mis  en  nonchalloir,  mais 
s'en  tirent  arrière  comme  du  feu.  (Ib.) 

FORMEDOx,  s.  111.,  bref  forma  dona- 
tionis  : 

Mes  est  mis  a  son  action  que  est  appel 
formedon  en  le  discender.  (Litti,.,  Instit., 
593,  llouard.) 

Action  de  formedon.  (Ib.,  596.) 

Briefe  de  formedon.  (Ib.,  597.) 


FOR 


8.3 


FORMEE,  S.  f.,  lettres  scellées  du  sceau 
public  ou  royal,  pour  mettre  une  sen- 
tence à  exécution  : 

Item  que  nul  ouvrier  ou  monnoier  ne 
tienne  concubine,  et  s'il  la  tient  que  l'eu 
lui  face  formée,  et  se  après  qu  il  auroit 
formé,  il  renchoit,  qu'il  paie  pourchascune 
fois  qu'il  fourniroit  ou  rencheroit,  un 
marc  d'argent  et  soit  tenu  pour  infâme. 
(1334,  Reg.  de  la  Chambre  des  comptes  123! 
f"  98  v°,  ap.  Duc,  Formatae.) 

FORMEEMENT,  formcment,  fourm.,AA\., 
d'une  manière  apparente  : 

Speciose,  formement.  (Gloss.  Int.  fr.,  lii- 
chel.  1.  7679,  f»  248  r».) 

—  Formellement,  expressément  : 

Une  cedule  en  laquelle  estoient  les  pa- 
roles que  il  devoit  dire  escriptes  formée- 
ment.  (Gr.  Chron.  de  Fr.,  les  fais  du  bon 
roy  Jehan,  c.  cxxx,  P.  Paris.) 

Et  ne  est  pas  le  ciel  chaut  formeement. 
mes  seulement  en  vertu,  ausi  comme  le 
vin  ne  semble  pas  chaut  a  touchier  et  si  a 
vertu  de  eschaufer,  mes  ce  n'est  pas  tout 
semblable,  car  il  a  ou  vin  chaleur  formee- 
ment. (Oresme,  Liv.  du  ciel  et  du  monde, 
ms.  Univ.,  f  140  r".) 

Lesdis  demandeurs  ne  les  avoient  point 
fourmeement  desclaires  (les  attemptas). 
(1399,  Cart.  Esdr.  de  Corbie,  Richel.  1. 
17760,  f»  80  r».) 

Qui  obéissent  et  doublent  formeement. 
(Maiz.,  Songe  du  viel  pel.,  I,  64,  Ars. 
2682.) 

Il  est  temps  d'escrire/'ottnneflmenfaucune 
proposition  de  grant  substance.  (Id.,  ib., 
111,  32,  Ars.  2683.) 

En  trangressant  et  alant  formeement 
contre  les  edis.  (1416,  Lett.  du  Cte  de  Pan- 
thieu,  coll.  Demarsy,  à  Beauvais.) 

Justice  legalle  formeement  est  toute 
vertu,  se  ce  n'est  ainsi  comme  le  tout  de 
ses  parties.  {Le  Songe  du  Vergier,  c.  51,) 

Mais  par  ce  que  dit  est  formeement,  il  a 
fait  le  contraire.  (.Monstrelet,  Chron.,  I, 
71,  Soc.  de  ru.  de  Fr.) 

Si  aucun  a  double  d'autre  il  peut  faire 
adjourner  formeement  a  luy  venir  donner 
seurté  devant  le  seigneur  duquel  il  est 
subjcct  en  haulte  justice  celuy  de  qui  l'on 
veult  avoir  seurté.  (Coustumier  de  Poictou, 
11,  ch.  29,  éd.  1499.) 

Pour  arguer  et  impugner  formeement  la 
bulle  appostolicque.  (Chron.  de  Praillon, 
ms.  Epinal  30,  t.  II.) 

1.  FORMEL,  fourmel,  s.  m.,  diiii.  de 
forme,  siège  : 

A  .1.  fourmel  desons  .i.  arc  voltis 
Troverent  Tulles  n  il  estoit  assis. 

(Les  Loh.,  Itichel.  1988,  f"  202  r°.) 

2.  FORMEL,  adj.,  p.-è.  qui  a  d'amples 
formes  : 

Conme  ostoirs  fors  u  conme  faucon  for- 
mel. (L'Aviculaire  des  oiseaux  de  proie;  ms. 
Lyon  697,  f»  221».) 

FORMELE,  fourm.,  s.  f.,  forme,  mo- 
dèle : 

0  des  du  ciel,  d'amor  formel  r  .' 

0  senr  toutes  et  bone  et  belc  ! 
(llECi.cs  DE  MoLiEtis,  Wstrere,  Richel.  2311 1, 

r  2:;3=.) 

0  des  del  ciel,  i'3.maz-ts  fonrmelc  ! 

(ID.,  ib..  Hichd.  1521-2,  f»  71  r».) 


84 


FOK 


FOR 


FOR 


FOHMELEH,  four.,  V.  3.,  construirc  : 

Eslaier  de   charpenterie     (le    pilier)   et 

fourmeler  de  machonnerie  les  arches  d'en 

bas  f!   de  haiill.    (Fi^v.    1459,  Répar.  d  la 

catli.  de  Soy.,  Aroli.  (lise.  ehap.  de  Noyon  ) 

FOR.MELIEK,  S.  111.,  f,ibricant  do  formes, 
de  sièges  : 

Li  maisons  es  formeliers  selonc  Cliani- 
peaux.  (1294,  Foire  de  Dijon,  Richel.  I. 
9873,  f»  20  !■".) 

Cf.  Forme  et  Formel. 

1.  FORMEMENT,  fourm.,  S.  111.,  aclioii 
de  former,  formation  : 

Perce  que  il  conoist  son  foi-mement  (de 
l'homme),  porce  que  il  scet  qu'il  le  forma 
de  foible  nature.  (Psaul.,iMaz.  258, f"  122  v».) 

Fourmement,  plasmacio.  (Gl.  gall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

Au  fourmement  de  la  dicte  vitre  sera 
tenu  de  faire  Dieu  le  Père  et  des  anges 
portant  le  mistairc  de  la  Passion.  (17  av. 
1516,  Marché  pour  la  victre  Sainct  Sicholas 
de  Craon,  Arcli.  Serrant.) 

2.  FORME.MENT,  VOif  FORMEEMENT. 

FOHMENEii,  -  maner,  fors.,  four.,  verbe. 

—  Act.,  enlever,  retirer  : 

Tu  forsmerras  mei  de  cest  laz  que  il 
repuostrent  a  mei.  (Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xxx, 
5, Michel.)  Lut.,  educes  me. 

Jeo  sui  tis  Damnes  Deus,  Ici  forsmenei 
tei  de  la  terre  de  Eftipte.  [Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  lxxx,  9,  Michel.) 

Se  on  lour  ostoit  a  force,  je  ou  mi  hoir 
et  nostre  sergens  seriens  tenu  a  faire 
rendre  le  vin  ou  le  geins  qui  lour  seroit 
rescouz,  et  je  ou  mi  hoir  en  averiens 
l'amende  dou  melTaisant,  et  doa  forsmener , 
el  dou  rescourre.  {l30i,LeU.  del.  de  Joinv., 
Ecurey,  Arch.  Meuse.) 

—  Détourner  : 

Par  coi  percce  oe  faiotlse 
.Ne  mi  porroieat  fnrmcner 
>'e  destonroer 
De  mon  service. 
(J.  Erars,  ap.  .Maelzner,  .Ulfr.  Lieâcr,  p.  57.) 

—  Egarer  : 

Ne  ie  fourmaint  convoitise.  (Brun.L.^t., 
Très.,  p.  443,  var.,  Chabaille.) 

—  Produire,  envoyer  : 

Forsmenanz  faiu  a  junicnz,  e  herbe  a 
^ervages  d'unie:;  ;  que  tu  forsmetnes  pain 
de  la  terre.  {Lib.  Psalm. ,0\f.,  cill.lo  et  16, 
.Michel.)  Var.,  formeines.  Lat.,  producens 
l'œnuui;  ut  educas  paaem. 

Forsmanat  signes  et  merveilles.  (Psalm., 
Brit.  Mus.  Ar.  230,  f"  135  r".)  Lai.,  niisil 
signa  et  prodigia. 

—  Etendre,  développer  : 

E  forsmenat  mei  en  ampletet  :  sait  me 
lisl,  kar  il  volt  mei.  (Lib.  Psalm.,  O.xf . 
XVII,  22,  Michel.) 

—  Tourmenter,  inquiéter,  fatiguer  : 
La  dirent  li  enrant  tout  prit  et  atrapé  : 
SaTari»  ea  tint  I  un,  «y  la  tant  fourmnc 
Que  la  Itaiae  en  quey. 

{Chct.au  cijgnc,  SI2,  KciB.) 
Detir»  d'amori  la  gent  fourmainnc. 

(Sortes  de  tiatsai/,  m»,  rnrin,  f  83''.) 


Et  fu  la  nef  dou  prince  tellement  four- 
menée  de  grans  harriaus  de  fier  aguissies 
que  li  Espagnol  lauçoient  contre  les  as- 
sielles,  que  elle  fu  petruissee  en  trois  ou 
quatre  lieus.  (Froiss.,  Cliron.,  IV,  325, 
Luce,  ms.  Rome.) 

—  Réfl.,  se  fatiguer,  se  tourmenter, 
s'inquiéter  : 

La  tlamd  respont  simplement  : 
lestes  TOUS  blechics  durement  i 
Gardes,  trop  ne  vous  fourmeaes. 
Ce  poise  moy  s'estes  blenes. 

(Couci,  1933,  Crapelet.) 

.Si  que  chias  est  inonlt    fans   qui    pour    nient  se 
[fourmaine. 
Œ.  de  Scb.,  xïi,  06(',,  Bocca.) 

Ponr  noient  elle  se  fourmninne. 
Je  li  lo  qu'elle  s'en  apaise. 
(Froiss.,  l'oéa.,  Richel.  830,  f  3;ii  r°.) 
Il  se  fourmaine  et  dechoipt  soy  meismes. 
(De  vita  ChrisU,  Richel.  181,  f  47».) 

—  Formené,  part,  passé,  emmené  : 

Se  li  commandemans  l'abbei  et  le  con- 
vent  d'Escurey  trovoient  aucun  de  nos 
hommes  d'Onne  menant  ou  portant  geins 
a  presser  a  autres  pressours  ou  ramenant 
ou  raportant  vin  pressei  a  autre  pressour 
que  aus  lour,  il  porroient  penre  le  geins 
ou  le  vin  forsmenei  cum  le  lour  propre  et 
sans  encoison.  (1302,  Lettre  de  J.  de  Joinv., 
Ecurey,  Arch.  Meuse.) 

—  Maltraité,  fatigué,  surmené  : 

Quant  la  gent  iSicolas  qui  après  vint  armée 
Vit  celé  de  devant  en  tel  point  fonneiiee. 
Que  toute  est  en  fniant  devers  aus  retornee. 

ihOHtn.  d'Alix.,  f  8',  Miclielant.) 

Tant  sont  formené  et  ataint 
K'il  sont  a  la  terre  cheu. 
(GiB.  DE  MoNiR.,  Violellc,  -2001,  Michel.) 

Cil  qui  faisoit  le  malade  dist  qu'il  u'avoit 
eure  de  mangier,  mais  pour  Dieu  on  le 
laissast  reposer,  car  il  estoit  trop  fourme- 
nés  et  lonc  taus  avoit  désiré  a  morir  eu 
l'ospital  avoec  les  maladesde  laiens. (Cftroil. 
de  Rains,  c.  xv,  L.  Paris.) 

Des  .II.  cascnns  si  se  lassa, 
Et  fu  de  cors  si  fourmcnes 
Que  li  sans  par  bouche  et  par  nos 
Laur  keart. 
(J.  DF.  CoNDÉ,  dou  blanc  Cheval.,  ms.  Turin, 

f»  i;;".) 

Quant  le  cheval  senti  qu'il  estoit  /ormenez, 
Dessouz  le  chevalier  a  si  fort  regibé 
Que  li  chevaliers  est  a  la  terre  versez. 
(Cuï.,  Beriran  du  GuescHn,  2819,  Cbarricre.) 

FouMENEuit,  four.,  S.  ui.,  trompeur  : 

Fauls  decepveur  elfourmeneur  depoeu- 
ple.  {De  vita  ChrisU,  Richel.  181,  t"  148».) 

1.  FOKMEXT,  formant,  fortmen,  fument, 
froment,  fomanl,  adv.,  fortement,  beau- 
coup: 

Jésus  forlmen  donc  recridet. 

(Passion,  319,  Koscbwilz.) 
Peiset  lur  en  forment. 

(Alexis,  st.  5'','^Stengel.) 
Scient  conturbé  forment  tuil  mi  enemi. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  vi,  10,  Michel.) 

Le  primier  jnrn  posât 
.\  Sun  os;  o  ruvat 
Pur  sue  amur  guarder 
i:  fiirmnil  célébrer. 

(l'a.  DE  ÏH.inn,  ùtmpoi,  139,  .Mail.) 


Forment  laburereit. 

(ID.,  ib.,  l.'ill.) 
Dune  agreva  Deus  sa   main  sur   cels  de 
.\zote  e  (1(^  la  funtree,  e  forment  les  descun- 
list.  (Bois,  p.  18,  Ler.  de  Liucy.) 

Forment  se  laidangerent  ambedui  li  baron. 
(J.  BoD.,  Sax-,  r.xxwE,  Michel.) 
Li  reis  s'en  cnreç:i  furmenl. 

OIarie,  Lai  de  Lanval,  323,  Roq.) 

Forment  s'est  irieî. 

(Itrui,  ms.  Munich,  USi,  Vollm.) 

Forment  end  ont  grant  desturbier. 

(/*.,  IKU  ) 
Estes  vous  de  celle  contrée 
Qui  si  froment  est  désertée. 

(Florimonl,  Kichel.  192,  f  18°.) 
Anflui  se  plaingnoient  forment. 

(Ib..  F  32».) 

Formant  s'an  merevoilent  luit. 
(Dou  pechié  d'orgueil    laissier,    Brit.   Mus.  aildil. 
15606,   f  111=.) 

De  Labem  se  complaint  et  fomant  l'an  pesa. 

(.Bible.   Uichel.   763,  f  230''.) 

De  ce  pechié  forment  me  doubte. 
(.\'a/i>.  Hostre  Seiijn..  Jub.,  ilust.,  Il,  10.) 
Sy  ne  me  pourroie  tenir 
De  forment  plaindre  et  gémir 
De  la  paine  que  nous  sentons. 

(Ib.,  Il,  -23.» 

Brief,  je  fuz  lors  esbahy  et  surpris. 
Voire  et  forment  remply    li'une  grant  crainte. 
^OcTAV.  DE  .St  Gelais,  Séjour  d'honneur,  éd.  1526.) 

Dont  au  riche  forment  despleust. 
(La  Vie  et  l'hist.  du  maulii.    ricke.  Ane.    Th.  (r., 
in,  270.) 

Norm.,  Manche,  frument,  vigoureuse- 
ment. H. -Maine,  forment,  li  peu  près, 
presque. 

2.  FOUMEXT,  voir  Froment  1. 

FORMENTAGE,  VOir  FROMENTAGE. 
FORMENTEL,   VOiT  FrCMENTEL. 
FORMENTER,  VOir  FrOMENTER. 
FORMENTINE,  VOir  FROMBNTINE. 
FORME!\iTIX,  cas  SUJ.,  VOir   FnOMENTKL. 

FORMEOR,  -  eur,  four,,  fur.,  s.  m., 
créateur  : 

Du  haut  ciel  deliteus  descendit  li  formierc. 

(lUiuuN,  Bible,   ms.  Orléans  371  '''•,  f»  IM 

Del  haut  ciel  de  la  sus  descend!  li  formerre. 

(ID.,  ib..  Uichel.  2i387,  I"  .•il'^.) 

Mes  Jesu  le  glorins,  de  lûtes  riens  furmeire, 
Turnad  au  rei  d'Ëscoce  le  vent  mult  a  cuutraire. 
(Juhd.  Fantosme,    Citron.,    1263,   ap.    Michel,  D. 
de  .\.,nii.,  t.  m.) 

l'ucele  en  qui  prise  forme  a 
l.i  furmerres  qui  tôt  forma. 
(l'nrre  à  .V.-/).,  Richel.  23111,  f»  328\) 

Deus  qui  de  nos  touz  est  formerres. 
(Paraph.  du  Pater,  Richel.  7(;3,  f»  277''.) 
Tu,   syre  Deu,  formerres   toz    puissant. 
{Droit  de  la  cort  li  rois  d'Alain.,  ms.  Berne 
A  37,  r»  19».) 
Plastes,  formeur.  {Gloss.  de  Salins.) 

Fourmeur,  plasmator.  [Gl.  gall.-tat-, 
Richel.  1.  7684.) 

FORMER, /'ottrmer,  verbe. 
—  Act.,  métamorphoser: 


FOR 

l'n  labonrcar  fut  lors  si  lonvoytcus; 

D'amasser  blez,  orges  el  autres  graios 

Qu'il  dcsroboii  Je  jour  en  jour  les  ceali 

De  ses  volsias,  familiers  el  prochains, 

Tanl  i|a'en  estoieat  tousjours  ses  Kieuiers  plains. 

Dont  Jnppiter,  des  larcins  informé 

Qu'il  coramelloit  en  ses  leirestres  plains, 

En  on  fonriuy  ce  rustique  a  formé. 

(GiiLL.  IIaudekt,   Fabt.,  1"  partie,  xc,  Lormier.) 

—  iNeutr.,  se  niétamorphoser  : 

S'est  rbymage  ycciine  apielee 


Et  croist  et  forme  cascun  jour 
En  car,  çoa  seveut  li  plusiour. 

(MoosK. ,  Chron.,   lO'JS" 


Reill.) 


—  Formé,  part,  passé  ;6on/"o)'m(',  publi- 
cation faite  dans  les  rormes  : 

Fist  semoure  eu  leu  de  ban  fourmey. 
(S.  Martin  d'Iiiv.  1395,  Jugem.,  coll.  Salis, 
paq.  I,  liasse  11.) 

PORiiERET,  from.,  s.  m.,  arc  collé 
coatre  le  mur  et  nommé  quelquefois  per- 
lant, parce  qu'il  supporte  les  moellons 
des  voûtes  : 

Tout  au  pourtour  de  la  chappelle  a  for- 
merez qui  reçoivent  les.  tremuyes  des 
vûultes.  (1490,  Compte  du  monastère  des 
Célestiiis  de  Chartres,  Arch.  IC  272.) 

Et  assit  uug  [romeret  sur  le  viez  mur  de 
l'anchieune  halle.  (1499,  Uéthune,  ap.  La 
Fons,  Art.  du  Nord,  p.  199.) 

On  lit  dans  un  glossaire  du  xviii»  siècle, 
le  Manuel  lexique  de  Prévost  :  Formerels, 
s.  m.  Terme  d'Architecture.  Les  forme- 
rets,  ou  fermerets  sont  les  arcs  qui  for- 
ment les  côtés  des  voûtes. 

FORMBSSE,  voir  Fermessb. 

FORMETE,  -  mette,  four  ,   s.    f.,   petite 
chaise,  siège  bas,  escabeau  : 
Une  formete  a  trois  quepeus 
Aïoit  la  bajasse  aporlee. 
(Do  Uaigiiieii,  n,  ap.  Méon,  .Vo«i/.  Rec,  I,  170.) 

Une  formele  a  seoir  jtour  jouer  des 
orgues.  (1359,  Journ.  desdép.  du  R.  Jean, 
Douet  d'Arcq,  Compt.  de  l'argent.,  p.  236.) 

Icellui  Raouiin  embrassa  ledit  Simonnet, 
et  le  Ketta  a  terre  entre  une  formete  et  un 
lit.  (1383,  Arch.  JJ  124,  pièce  118.) 

Une  petite  viez  fourmelte  close.  (1389, 
Invent.de  Rich.  Picque,  p.  23,  Uiblioi)b.  de 
Reims.) 

Lue  formete  et  plusseurs  bans.  (4  nov. 
1444,  Inform.  par  Hug.  Beloerne,  f°  15  i°, 
Ch.  des  compt.  de  Dijon  B  11881,  Arch. 
C.-d'Or.) 

Et  illecques  soit  un  petit  autel  suz  lequel 
soit  l'image  Nostre  Dame,  et  devaut  l'autel 
une  fourmete  pour  soy  mettre  a  oroisou. 
(Le  Mir.  il""  Ste-Genev.,    Jub.,  Miist.,  I, 

—  Grande  fenêtre  . 

Tailler  les  formettez  des  basses  verrières. 
(1492-3,  Arch.  Aube,  reg.  3,  G  3oi.} 

—  Filet  qui  renferme  un  oiseau  empaillé 
ou  apprivoisé  destiné  à  attirer  d'autres 
volatiles  : 

Luy  estant  ou  graut  ban  du  chastel  et 
hors  la  fermeté,  avec  trois  ou  quatre  ses 
compaingnons  religieux  qui  la  s'esbatoient 
les  oiseleurs  estans  vers  Vrilli.etdoubtans 
que  lui  et  ses  compaingnons  ne  leur  bnil- 


KOR 

lassent  empcpchement.vindrent  au  devant 
d'eulx,  el  leur  prièrent  qu'ilz  ne  li'iir  bail- 
lassent d'empeschemeut  a  leur  fourmetle, 
disans  qu'ilz  avoieut  congié  du  chastelain 
et  du  mayeur  de  cbassier.  (1431,  Enqueste 
afulure,  Arch.  législ.  de  Keims,  t.  I, 
p.  493,  Doc.  iuéd.) 

Cf.  Forme. 

FORMETE,  voir  FERMETÉ. 

FORMETRE,  fovs.,  V.  a.,  chasser,  mettre 
dehors  : 

De  donce  France  vos  etiissfiii  forsmis. 

{Les  Loh.,  ms.   Berne  H3.   f° '20°.) 

Vous  me  voliez  honnir. 

Et  lie  ma  terre  fursmrtre.  et  Jesaisir. 
(Car.  le  Loh.,  2°  chans.,  xxxv,  p-   Wl,  P.   Paris.) 
ûant  ele  ol  sa  teste  forsmisc 
Parpeosa  soi  q'en  nale  guise 
Me  dcit  ou  paiis  arrester. 
(M,\niE,  DU  d'Ysopet,  ix\x>,  Itoq.) 
Mais  cachies  est  de  Franche  et  del  resne  formisse. 
{.Mol,  Uichel.  îfiolS,   !"  IS.'Î''.) 

OJ  les  suens  est  formis  hors  de  l'enbuschement. 
(Uorn,  \-\~i,  Michel.) 

—  Exprimer  : 

Li  jurz  del  jurn  forsmet  parole,  e  la  nuit 
a  la  nuit  demustret  science.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  xvill,  2,  .Michel.) 

Formist  li  miens  cuers  bone  parole, (ii6. 
Psalm.,  Oxf.,  XLiv,  Michel.) 

Forsmelrunt  \es  meies  lèvres  loenge.  (76., 
cxviii,  171.)  Lat.,  eructabunt. 

Forsmele7-unt  les  moies  leveres  chant. 
(/&.,  Brit.  Mus.  Ar.  230,  f  128  v».) 

Formis,    part,    passé,    chassé,    dé- 
pouillé : 

Formis  de  sa  pocession.  (22  mars  1394, 
Livre  des  Bouillons,  lxxxiii,  p.  204,  Bor- 
deaux 1867.) 

—  Excepté  : 

Forsmis  la  vile  deBoloigne.  (C/i.  del261. 
Comtes  d'Art.,  283,  Arch.  Pas-de-Calais.) 

FOUMEURE,  S.  f.,  forme  : 

La  formeure  de  ta  letre 
Ta  fellonesse  Oïre  mostre. 

(Mir.  N.-D.,  Richel.  818.  !"  18=.) 

Doulz  Diei,  qui  a  ta  formeure 
Me  feis  par  ymaginee  faiturc. 
{Resiirr.  Nostre  Seigneur,  Jub.,  Mijsl.,  11,  3:i2.) 

FORMBUS,  adj.,  beau  : 

Car  comment  que  elles  ayent  esté  noires 
par  mondaineté,  si  sont  elles  de  form(o- 
s)euse  biauté,  si  comme  dit  est  es  canti- 
ques :  Nigrasum,sed  formosa.  (J.Goui.Ai:*, 
Ration.,  Richel.  437,  f  62^) 

Farineuse  ymasc,  o  gente  vingeronne, 
Qne  Salomon  invita  a  couronne 
Par  tant  de  hanlt  bel  parler  angeliquc,  ; 

Vci  dcsceos. 
(G.  C.HASTELLAIN,  Louciige  fl  1(1  1res  (/lor.  Vierge,       ] 
viM,  -27-1,  Kervyn.) 

roRiii,  formy,  furmi,  fromi,  frémi, 
fremy,  s.  m.,  fourmi  : 

Li  fiirmiz. 
(Gerv.  Best-,  Brit.  Mns,,  add.  282(iO,  f»  9.S'', 
P.  Meyer.) 

Don  furmi. 

(iD..  ib.) 


FOR  85 


Li  frémis 
(Vsop.  I.  fab.  XXXVI,  (tr  la  Mouche  el  du  Fremi, 
Robert.) 

Le  fremi  li  a  dit. 

iVsopel  II,  fab.  xxviu,  Robert.) 
Formis   est   petite  chose    mais  il  est  de 
grant    porveance.    (Brun.     Lat.,     Très., 
p.  245,  Cliabaille.) 

J'ai  repost  .i.  raui  d'avaino 
Dedens  le  rnl  d'un  fremi. 
(Jeh.  Bodel,  Fttirasies,  Dinanx,  Trouv.  artés., 
p.  2S1  ) 

Et  unes  bestes  don  pais 
Les  garde  c'on  appelle  formis, 
Kt  son  forment  tout  comme  chien. 
(Gautier  de  Mes,  îmaqc  du  monde,  nis.  Montp.  M 
«7,  f»  103  V".) 

....  Un  (Pf  de  fremi. 

(Rose,  1.1,S72,  M4on.) 
La  fable  don   fromi.    (Dou   fromi  et   du 
gresillon,  ms.  Chartres  620,  f'  136''.) 

Frolles  jusqu'à  tierce  dormi, 
El  lors  qnant  il  se  desdormi, 
Endeseetes  s'estormi 
Com  se  l'enssent  point  formi. 
(Li  nom.  des  Franceiz,  ap.  Job.,  J^ouv.  Rec, 
II,  6.) 

Le  fromi  elles  mouches  amiel.(OBESME, 
Elh.,  Richel.  204,  f  473'.) 

Elle  se  mesie  bien  des  oyes  «  sulTeratos  » 
ou  d'ordonner  un  tas  de  singes  et  de 
frémis.  (J.  Gbrson,  Serm.  sur  le  ret.  des 
Grecs,  p.  28,  Galitzin.) 

Il  me  disoit  qn'il  n'a  dormy 

Depuis  quatre  ou  cinq  jours  on  ça. 

Et  qu'il  n'a  si  gros  qu'un  fremi/ 

Le  cneur  ne  les  boyaulx. 
(A.  DE  LA  Vir.NE.  Farce  du  Muiujer,  p.  2.ÏG,  Jacob.) 
Le    formy.    Les   opérations    du  formy. 
(Jard.  de  sdnté,  II,  63,  impr.  la  Minerve.) 

Bien  que  dans  l'ancienne  langue  formi 
soit  généralement  un  substantif  masculin, 
on  le   trouve  cependant  dans    Marie  de 
France  comme  substantif  féminin  : 
Disl  la  fromii  :  Or  chante  a  raei. 

(Marie,  DU  d'Ysopal,  II,  124,  Hoq.) 

Fourmi  a  encore  été  employé  comme 
substantif  masculin  au  xvii"  s.,  spéciale- 
ment par  Vaugelas,  par  La  Fontaine  et  par 
ChiOlet. 

Suisse  rom.,  Neucliàtol,  fourmi,  s.  m.  : 
€  tu  as  un  gros  fourmi  dans  tes  cheveux.  » 

l'ORMiBLE,  adj.,  formidable  : 

l.i  quinz  (signe)  sera  li  plus  jormibles, 

Dcsor  loz  anlres  plus  orribles. 

(Des  .XV.  Signes,  Richel.  19152,  f»  2;i^) 

FCRjncAiRE,  /■()!«•.,  adj.,  de  fourmi  : 

Quand  les  fourmis  sont  trop  eu  aucunes 
contrées  de  l'Inde  Occidentale,  illec  la 
beste  est  engendrée  qu'ils  appellent  l'ours 
formicaire,  qui  de  sa  langue  ravit  et  mengc 
les  fourmis..  Cet  ours  fourmicaire  n'a 
autre  exercice. (Le  Br,ANC,J'rart.rfeCardo«., 
f»  224  V»,  éd.  1336.) 

FORMiCAL,  adj.,  i|ui  donne  un  fourmil 
lement  : 

Tel  mouvement  est  vermiculeux  ou  for- 
mical.  (B.  dk  Gohd.,  Pratiq.,  IV,  xi, 
éd.  1495.) 

FOR.MicALEON,-  /eî(H,  S.  m  ,  insccte  très 


FOR 


FOR 


FOR 


voraw  qni  sp  nourrit   principalpment  de 
fonrmis  : 

Tncor  Ml  nne  besle. 
ki  de  rormi  est  maislre  : 
Formiealeau  fst, 
Iceo  lis  DDOS  est  (sic); 
De  forroii  est  Ioqd  : 
Pnr  ceo  a>1  si  ii  nno. 
(P.  DE  Taies.  Bfst.,  633,  Wright,  Popalar 
Irfatiif  0»  scientes,  p.  93.) 

FORMiDAXT,  adj.,  formidable  : 
Ton  esprit  endormy  et  assommé  de  vigi- 
lante  falication   et   de  formidant  ennuy. 
{Triumph^ de  Pelrarq.,  f  93  r»,  éd.  1531.1 

FOBMin.\Tiox,  s.  f.,  terreur  : 
Furent  les  citOYens  rois  en  si  prant 
formidation  qu'ilz  ne  savoient  que  faire. 
BouRGOiSG,  Bat.  Jud.,  rr,  13,  éd.  1330.) 
Envoyé  ton  bon  ange  devant  nous  avec 
la  crainte  et  formidation  de  la  prandeur 
de  ton  bras.  (Le  Fkvre  d'Est.,  Bible,  -Mn- 
chab.,il,  15.  éd.  1534.) 

...  El  sa  presnoption 
Le  feit  tomber  par  formidtlion. 

(S.  BorcHET,  F.p.  fam  ,  \c,  éd.   l.Sib.) 

FORMiDER,  V.  a.,  redouter  : 

Et  est  chose  vaine  de  les  /brmider.(BouR- 
GODJG,  Bat.  Jud.,  I,  32,  éd.  1330.) 

Et  se  dcliberoit  plainement  icelluy 
Alexandre  de  jamais  formider  ou  craindre 
son   père.  iId.,  i6.,  i,  43.) 

FORMIE,  s.  t.,  forme  ancienne  et  régu- 
lière du  mot  fourmi  : 

Hec  formica,  formie.  (Gloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

—  Maladie  des  chiens  et  des  oiseaux  de 
proie  : 

L'n  mal    nommé  la  formie souvent 

advient  aux  aureilles  des  chiens,  et  en 
esté,  a  cause  des  mouches  qui  les  y 
piquent,  et  du  grattement  qu'ils  y  font 
avecques  les  pieds,  leur  fait....  grande 
peine.  (De  FouiLl..,  Yen.,  f»  123%  ap.  Ste 
Pal.) 

Cf.   FûBMIERE. 

FORMIEMENT,  foiir.,  S.  ni.,  fourinille- 
mcnt  : 

Il  soulTre  une  douleur  poignante  et  stu- 
peur ou  fourmiement  aux  lombes,  hanches 
et  cuisses.  (Paré,  OEuc,  XV,  xxxvi,  Mal- 
gaigne.) 

1.  FORMiER,  fourni.,  s.  m.,  celui  ipii 
forme,  qui  (ait  une  forme  : 

Et  li  formirrs  qui  fisl  la  (orme 
Oa  cil  lODiers  fn  eoformei. 
(G.  DE  Coisci.  Doul.  ie  la  mon,  Uichel.  -23111, 
f  i95',  et  ms.  Soiss.,  f"  loO=.) 
Lorent   le   Fourmier.    (1319,    Becette  du 
Clé  de  Blois,  Arch.  KK  296,  f«  12  v.) 

—  Ba.i  fermiers,  ecclésiastiques  qui 
siègent  au  chœur  dans  les  basses  stalles: 
on  les  .ippplail  aussi  ecclésiastiques  de  la 
basse  forine  : 

Bas  formiers.  (Compt.  de  Nevers.) 

2.  FouMiER,  fourmier,  s.  m.,  fauteuil  : 
Un  formier  et  un  dossier  a  demi  ciel  de 

drap  d'or  et  de  vcluyau  vert.  (1361,  Invent, 
de  la  Beine  de  Bouloigne,  Bullet.  du  Bi- 
hlioph.,  XVIll,  10S4.) 


Deux  formiers  que  l'en  met  ou  milieu 
du  cuer  ans  tens  doubles,  (xv'  s,,  Inv.  de 
S.  Victor  de  Paris,  Richel.  nouv.  acq.  fr. 
3245,  fM14',) 

—  Housse  placée  sur  le  siège  appelé 
formier  : 

Un  fourmier  royé  jaune.  (1347,  Inv.  de 
J.  de  Prestes,  Bibl.  de  l'Ec.  des  ch.,  XXXIX, 
106.) 

Et  les  marchepies,  banquiers  et  four- 
miers  qui  ilecques  sont  sur  les  fourmes, 
despoudres  et  escoues.  {Ménag.  de  Paris, 
II,  61,  Biblioph.  fr.) 

3.  FORMIER,  S   m.,  fourmilière  : 
Lequel  se  rua  sus  ce  formier  de  pillars. 

(Paradin,  Hist.  de  Lyon.  p.  284,  éd.  1573.) 

4.  FORMIER,  -  yer,  -  iier,  -  oier, 
fourm.,  furm.,  ferm.,  from.,  frem.,  verbe. 

—  Neutr.,  s'agiter,  être  agité  : 

De  la  paor  comence  a  formier. 

(Raimbert,  Oijier,  9i'6S.  Barrois.) 
Li  rois  s'eabroDce,  formeat  fa  esmaies  ; 
Li  sans  del  cors  li  prist  a  formoier. 

(ID.,  a.,  lOOTJ.) 

Li  sans  li  boni  tos  et  formie. 

(Perceval,  ms.  Beroe  113.  f"  89".) 

Qaant  je  voi  ceste  tiere  tons  li  cors  me  formie. 

(Roum.  d'.ilix.,  P  15»,  .MiclielaDl.) 

Par  la  foresl  fremient  li  chevrel  et  li  dain. 

(J.  BoD.,  Sar.,  xfivi,  Michel.) 

Veei  TOS  onlre  ,Rane  ces  tentes  fremoier. 
Ces  aosaigaes  de  soie  vaater  et  oadoier, 

(iD.,  ib.,  Cïii.)  Var.,  formoier. 

Do  totcs  parz  de  soi  vit  les  rans  fremier  ; 
Ces  heames  d'or,  escoi  veissiez  ondoier. 
Et  ces  larges  ansaigoes  font  au  vaut  desploier. 
(Id.,  ib.,  cxLix.) 

Loes  en  comencha  Inte  la  curt  a  furmier. 
(Garnier,   Vie  de  S.  Thom.,  liichel.  13313, 
f°  83  r".) 

Et  quant  ly  dus  l'oy  tons  li  sans  li  fourmic. 
\  'Cher,  au  cygne.  2TG5,   Reiff.l 

Qai  dont  teist  vileins  tenir 
Et  formier  par  le  boscage. 

{Renarl,  br.  I,  v.  633,  Martin.) 

Et  sordoit  une  fontaine  desoz  dont  la 
gravele  fremioit,  et  l'aiguë  si  clere  que 
toutes  les  pierres  poissiez  au  fonz  conter 
autresinc  bien  corne  defors.  {Artur,  Itichel. 
337,  f»  210*.) 

Quant  il  furent  en  chele  mer,  et  il 
eurent  tendu  leur  voiles  et  leur  bauieres 
mises  haut  as  castiaus  des  nés  et  leurs  en- 
seingnes,  si  sanla  bien  qee  le  mers  for- 
miasl  toute.  (Robert  de  Clary,  p.  12, 
Riant.) 

Hnes  l'entent,  tos  li  sans  li  formie, 
Car  il  voit  bien  qu'il  v.iit  a  felonnie. 

I linon  de  Bord  ,  9199,  A.  P.) 
Com  fait  ces  rens  aciaroier. 
Ces  gens  fuir  et  fermoier  ! 

(Atlm,  Iticbel.  375,  f  15.S'*.) 
Tous  li  sans  de  sor  li  commence  a  formoier. 
(Quai,  fils  Aijm.,  p.  109.  Tarbé.) 
As  brans  forbis  font  les  rens  fremier. 

{Gaydon,  5.'i23,  A.  P.) 
....  La  grant  cberalerie 
Dont  lole  la  terre  fromie. 

(Parinn..  Richel.  191,'iî,  P  IGS"".) 
Tonte  l'oreille  li  fourmie, 
Cados  le  refiert  les  l'oie. 

[(Wiilasae  le  Moine,  20B7,  Uichel.) 


Lors  Teissies  ces  rens  widier, 
Jens  fourmiier  de  mainte  p.irt. 
(Sarrazin,  Rom.  de  Ham,  ap.  Michel,  Hiit.  des 
ducs  de  Norm  ,  p.  280.) 

Tel  ire  a  et  tel  doel,  tôt  le  sanc  li  formie. 

(Beur.  d'Miirem.,  Richel.  76G,  f  f^) 

Fregns  voit  l'iaue  fourmoier 
Et  aler  arrière  et  avant. 

(Freftus,p.  131,  Michel.» 

Grans  crii  i  ot  as  enseignes  bessier, 

Les  hardizjoingnent,  les  rens  font  formoier. 

(Olinel.  1696,  A.  P.) 

Quant  l'entendi  duï  Bueves,  de  maltalent  rougio, 
Il  n'i  a  nn  tout  senl  de  paonr  ne  fremie. 

(Biieirs  de  Comm-,  633,  Scheler.) 
Li  roine  saut  sus,  si  prent  a  fourmiier, 
Caida  que  ce  fnst  beste  qui  l:i  Tousist  mengier. 
(Berle,  'H3,  Scheler.) 

Cil  chevalier  faissoit  sovent  et  menu  les 
Sarracin  fermoier.  (Chron.  d'Ernoul,  p. 
237,  Mas-Latrie.) 

Piétons  et  genz  d'armes  destachent  ; 

Leur  gent  parmi  le  champ  fremie. 

(G.  GoiiRT,  Roij.  lign.,  10870,  W.  et  D.) 

Grant  peuple  voient  fourmoier 

Et  ces  cuisines  fnmoier. 

Et  leur  semble  moult  grant  ost. 

{Melusinc,  1067,  Michel.) 

C'est  ce  de  quoy  je  suis  doubtans 
Et  dont  tout  le  cnenr  me  fremye. 
(Greban,  .Wis(.  de  la  Pass.,  1238,  G.  Paris.) 

—  Act.,  piquer  : 

Je  vous  vens  l'heibe  de  l'ortie 
Qui  me  picque,  point  et  fremie. 
Qui  me  fremie,  picque  et  point. 
I  Les  Dili  el  ven'.es  d'amours,  Poés.  fr.  des  xv°  et 
xvi°  s.,  V,  219.) 

—  Formiant,  part,  prés.,  qui  s'agite, 
agité  : 

Ne  por  antres  merveilles  grani 
Dont  la  forest  est  formianz. 

(Parton..  Richel.  19152,  P  («Sf.) 

Formians. 

(Ib.,  ;;U,  Crapelel.) 

Car  tant  i  vint  illnc  de  la  gant  mescreant 
PIds  de  .c.  mile  sont  a  bons  ohevans  coranz. 
Que  tote  en  vai  la  terre  et  li  bois  fremianl. 

(Floovanl,  1996,  A.  PJ 

Qaant  Ciperis  l'entent  d'ayr  Ta  fourmianl. 

(Ciperis,  Richel.  1637,  f  91  v°.) 

Trestous  li  sans 
Fremissans, 
Fourmi  ans 
M'esloil. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f  263  r».1 

—  Brillant,  étincelant  : 

Et  Tit  les  escus  formoians. 

Et  les  haubiers  clers  el  Inisans. 

(Percerai,  1311,  Potvin.)  Var.,  fremians. 

Si  vit  les  haubers  frcmianz 

El  les  lances  forz  et  trenchanz. 

(Ib.,  ms.  Montp.  H  219,  f°  !''.> 

Une  fleur  trovenl en  sa  boche 
Si  fremianl  et  si  florie 
Com  se  lors  droit  fost  espenoie. 
(G.  DE  Coisci,  ilir.,  ms.   Braï.,  f  37''.) 
Ou  livre  n'ot  nule  escriplure 
Don  premier  chief  dusqu'en  la  fin 
Fors  de  vermellon  et  d'or  fin. 
La  letro  csloit  si  fremians. 
Si  bien  tornce  et  si  rians, 
Qa'il  senbloit  que  Deus  l'enst  faite. 

(ID.,  ib.,  ms.  Brux.  ln717,  f  60  v  .) 


FnM 


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Fdli 


S'entre  es  près  plains  J'erbe  et  de  flors, 
Formîans  de  maintes  coloars. 

(Cher,  as  ai.  esp.,  2703,  Foerster.'l 

Si  crin  sanloient  reluisant 
n'or,  roil  et  crespe  et  fremianl. 
(A.    BE   LA    IUllf.,   h    Jus    .\dan,   Coussemaker, 
p.  300.) 

Si  criof;  sambloient  relnisant 
D'or,  crespe  el  roit  et  fmirmianl. 

(Id.,  ib-,  ms.  Vat.) 

Chief  bien  seantz 
Ondes  et  fremiam. 
Plains  frons  relnisans. 
(\f,..  Chans;    ms.    Montp.    H   l'.Ml,  r  280  V.) 

Et  si  vair  oel  fremianl. 

(In.,  i*.,  r  326  Y-.) 

Son  nés  bien  fait  a  devis, 
SI  Tair  oel  formiant, 
Laron  d'embler  cuer  d'amant... 
M'ont  navré- 
(CAanj.,  ap.  .Scheler,  Trouv.  brah.,  p.  xxv.) 

Mes  je  soi  cler  saillant  en  voire, 
Fins,  fres,  froit,  sadc,  fremianl, 
Sasfres,  savonreos  et  friant. 
(LaDespuloiwn  duvin  el  de  l'iaue,  .lab.,  .Yoi;».  Bec. 
I,  297.) 
Vairs  iex  ot  fendus,  fremians. 
(Watriqdet,  li  ilir.  as  dames,  7:t.ï,  Scheler.  i 
Bon  vin  digne  pour  chanter  messe, 
Net,  fort  et  franc. 
Fin,  fres,  fervant  et  fremianl. 

(La  Palenoslre  Saint  Julien.) 

—  Fremiê,  part,  passé,  agité  : 

Noise  penssiez  oir  en  la  cité  fremie. 
'Jonn.    Fantosme,    Chron.,  1350,    Michel,  D.    de 
Horm.,  t.  III.) 

FORMiEUE,  from.,  fromm.,  s.  f.,  four- 
milière : 

D'nn  grislet  conte  la  manière 
Qui  trova  une  formiere. 

(Marie,  Fabl.,  Hichel.  2JG8,  f  170^) 

D'nn  gresillon  dist  la  meniere 
Qni  dasqa'one  fromieie 
El  tans  d'yver  esteit  alez. 

(Id.,  Fait.,  XIX,  Roq.) 

Dormi  longtemps  ont  en  lenr  frommiere 
Sanz  eulx  mouvoir  li  fronmi  remuant. 
(E.  nesoHAMi's,    Pr),'s.,I,  287,  A.  T.) 

—  Sorte  de  pustule  : 

Advient....  ce  mal   a  faute   d'affiner,   et 

appointer  le  bec  a  l'oiseau car  il  croist 

tant  d'une  part  et  d'autre,  qu'enfin  il  est 
force  qu'il  se  rompe,  et  puis  s'y  engendre 
une  formiere  qui  les  fait  esclatter  et  de- 
clioir.  (Du  FooiLF,.,  Faucon.,  t"  22'',  ap. 
Ste-Pal.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  pays  de  Bray, 
fromière,  fourmilière. 

Cf.  FonMiE. 

FouMiGi'E,  formique,  s.  f.,  fourmi  : 

Ung  verme  ou  une  formigue.  (B.  de 
GoRD.,  Pratiq.,  Il,  29,  éd.  1495.) 

—  Sorte  de  pustule  : 

Formique  miliaire  c'u.-t  une  pustule  pe- 
tite qui  a  la  teste  aj^ue,  ou  ce  sont  plu- 
sieurs pustules  et  semble  que  elles  che- 
minent, car  il  semble  qu'elles  se  muent, 
aucunesfois  elles  ulcèrent,  aucunesfois 
non.  (B.  DE  GoRD.,  Pratig.,  I.  18,  éd. 
1493.) 

Cf.   FORMILLK. 


FORMiLLE,  S.  f.,  sorte  de  pustule  : 
L'encens  oint  avec  poix   et  vinaigre  au 

commencement  <les   herpès    et  formules,  j 

qui  ressemblent    a    bourjons     il  les  oste. 

(Dn  PiNET,  Dioscoride,  I,  70,  éd.  1603.) 
Crues  et  appliquées  avec  nitre  et  farine, 

elles  (les  figues)   ostent  les  formules,  les 

verrues.  (ID.,  ib.,  I,  Id."!.) 

Cf.  Formigue. 

FORMiLLER,  V.  H.,  s'agiter  . 

Vray  est  qu'estans  estendus  par  terre  a 
cause  des  nerfs  et  du  sang  qui  se  retirent, 
on  les  voit  un  peu  formuler  et  trembler. 
(Jean  de  Lery,  Voy.  au  BresU,  II,  47,  Gaf- 
farel.) 

Cf.  FORMIER  4. 

FORMiLLEUx,  adj.,  en  forme  de  pus- 
tule : 

Et  s'en  sert  on  aux  ulcères  formilleuses, 
pourries  et  de  diflicile  curation.  (Dn  Pi- 
NET, Dioscoride,  I,  114,  éd.  1603.) 

FORMiLLON,  S.  m..  Sorte  d'araignée  : 
Le  troisième  (genre  d'araignées)  est  le 

formillon,  semblable  a  la  formy.   (Grevin, 

des  Venins,  1,  2.3,  éd.  1508.) 

Cf.  FORMION. 

FORMiN,  S.  m.,  fourmi  : 

C'est  l'arbre  ou  formin  s'ombroient. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  3069,  f°  lOu'.) 
Comme  les  formins  failez  vons. 
(Lefbaiic,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,   1"  119".) 

FORMiNiERE,  S.  f.,  fourmilière  ; 

Les  formins  font  une  manière 
Qu'ilz  veullent  estre  ensamlile  tous 
Au  dessoubz  de  leur  forminiere. 
Ainsi  l'un  boute  l'aultre  arrière. 
L'on  va  devant,  l'anltre  derrière. 
(Lefbanc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f=  ^19^) 

FORMION,  fourni.,  frem.,  s.  m.,  petite 
fourmi  : 

Formica,  fourmion.  {Gloss.  rom.-lal.  du 
xv"  s.,  Scheler.) 

Ceuls  qai  longtemps  ont  a  court  demeuré. 
Qui  sont  ponrven,  compère  an  fremion. 

(E.  Deschamps,  Poés.,  I,  312,  A.  T.) 
A  coups  plus  drus  que  freinions  arri- 
vèrent au  sepulchre  de  Jacques,  et  des- 
fouyrent  sa  charongne  puante,  et  l'enterrè- 
rent en  un  jnrdiu.  (.Moliket,  Chron.,  ch. 
Lxi,  Buohon.) 

Un  escorpion 
(^ombattoit  un  fremion 
A  cheval  sur  une  chievrc. 
(Coq  à  l'asne.  De  Sancerre  et  de  la  Charité, 
1577.) 

Les  formions  qui  gastent  le  bois  de  la 
vigne.  (LiEBAULT,  Mais,  rust.,  p.  704,  éd. 
1397.) 

Lorr.,  Fillières,  froumion.  Pic,  fremion, 
froumion.  Ilainaut,  fromion.  Guernesey, 
fouarmion. 

FouMiQUE,  voir  Formigue. 

FORMiSE,  s.  f.,  fourmi  : 

Les  formises  sont  ungfoiblegenre,lequel 
appareille  en  la  moisson  viande  pour  soy. 
(Le  Fevre  d'E.5t.,  Bible,  Prov.  de  Salom., 
XXX,  éd.  1334.) 


FORMI.SETE,  -  elle,  foii)--..  s.  f..  petite 
fourmi  : 

Or  88  pourvoit  la  formisete. 
(Reclus  de  ftoiif.vf, Miserere,  Ars.  :)|.i2,  l"'2I.l°.) 

—  fonrmisete. 
(Id.,  ib.,  Richel.  I,'i212,  f  65  v".) 
Des  formiseUes  et  des   mousces.  (Fosse- 
tier,    Cron.    Margarit.,     ms.     Brux.,    I, 
f  23  vo.) 

PORMISON,  voir  FORMOISON. 

FORMissE,  S.  f.,  fourmilière  ? 

Quant  il  s'embatoit  en  une  formisse. 
(Girart  de  Rossillon,  ms.  de  Beaune,  éd. 
L.  de  Montille,  p.  113.) 

FORMOIER,   voir  FORMIER. 

FORMOIR,  fourmoir,  s.  m.,  burin  : 

Fourmoirs  a  tailler  pierres.  (1407,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cœlum.  Formoir,  ou  burin.  {Trium  ling. 
dicl.,  1604.) 

FORMOISON,  -  eison,  -  ison,  s.  f.,  forme, 
taille,  stature  : 

Larges  pis  et  espaules  ;  s'ot  large  formison. 

(Roum.  d'.Mi.i:,  f»  23'',  Michefant.) 

E  large  piz  e  gros  de  bêle  formeison. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d' Mis.,  Richel.  21304, 
f»  12  V.) 

C'a  ses  figures,  formoisons, 
Singnlers,  pUirers,  .m.  resons. 
(Bataille  des  .vu,  ars,  Richel.  837,  f  137''.) 

FORMONSTRANCE,  S.  f.,  manifestation 
extérieure  : 

Car  bonours  ne  font  pas  rauencez. 
Mais  il  font  signes,  formonslraneez, 
Qnelx  monrs  en  eux  devant  avoieut 
Quant  en  petit  estât  estoient. 

(Rose,  Val.  Chr.  1S.S,S,  f»  .'iS',) 

FORMONTANT,  fw.,  S.  U).  ? 

Dou  quemyn,  dou  furmontant,  des  ha- 
ranz.  (1294,  Péarje  de  Dijon,  Hichel.  1.  9873, 
f"  21  v°.) 

FORMORDRE,  v.  .'i.,  attaquer  illégale- 
ment : 

.. ..  Tôt  ades  al  fort 
Venoit  ilh  al  desus,  quant  ons  Vavoil  formorl. 
(Jeh.  des  Preii;.  Geste  de  Liège,  255 17,  .Scheler, 

Gloss.  philol.) 

1.  FORMORT,  former,  s.  m.  et  f.,  droit 
d'un  seigneur  sur  les  biens  des  bâtards  et 
des  non-bourgeois  morts  dans  sa  seigneu- 
rie : 

Aultre  recepte  faitte  des  reliefs  et  es- 
queancbes  en  ccste  présente  année  :  de 
Hanotin  le  Corrier,  fil  et  hoir  de  Thumas 
le  Corrier  défunt,  a  esté  oan  receu  pour  le 
cause  de  le  formorl  de  son  dit  père....  i. 
sols.  14I.S-l4t6,  (liegislre  des  receltes  de 
Boulogne-sur-Mer,  p.  24,  Ed.  Dupont.) 

—  Somme  d'argent  ou  meuble  qu'une 
personne  veuve  laisse  à  ses  enfants  du 
premier  lit,  en  se  remariant,  pour  qu'ils 
en  jouissent  après  son  décès  : 

La  dite  damoiselle  Nicole  renonça  a 
toutes  escbanees  et  formorlures  qui  ja  li 
estoient  ou  povoient  estre  escheues  du 
formor  de  sa  mère.  (1317,  Contr.  de  mar., 
Arch.  J  1030,  pièce  20.) 

Cf.  FORMORTUIIE. 


88 


FOR 


FOR 


FOR 


2.  FOKMORT,  lourmort,  adj.,  échu  par 
héritage  : 

En  cel  point  mous  JofTrois  li  cueus 
d'Anjo.  et  Henris  ses  lius  s'en  ala  au  roi 
de  France  Loovs  ;  si  li  fist  houiage  de  sa 
lierre,  qui  fourmorte  li  estoit  de  par  son 
père.  {Hisl.  des  ducs  de  Norm.  et  des  rois 
d'Anglet.,  p.  73,  Michel.) 

—  Orphelin  : 

Les  dits  niayeurs  et  eschevins  sont  sou- 
verainement advouez  des  eufans  mineurs 
et  en  bas  aage  estant  fourmorts  de  pero 
ou  mère.  (Coul.  de  TournrUem,  xviii, 
Nouv.  Coul.  gén.,  I,  434'.) 

FOKM«ll«TUOIHE,    -    Oie,     foUf.,    S.     111  , 

héritage? 

Chil  qu'il  aroit  plainemenl  lele  esqueau- 
cUe  et  tel  forniorture  que  li  pères  et  le 
mère  li  aroicut  quite,  et  partiroit  a  l'es- 
queanche  au  fourmortuoire  du  pcre  ou  de 
le  mère.  {Li  Usages  de  le  cité  d'Amiens,  de 
coi  on  plaide  devant  le  Maieur,  ap.  A. 
Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat,  I,  144.) 

Xule  eskeanche  ne  uni  fonnortuore.ilh.) 

Cf.  FOBMORTUBE. 

FOUMOIITUORE,  VOir  FORMORTDOIRE. 

FORMORTCRi;,  founnorlurc,  formolure, 
fourmolure,  fourmeture,  s.  f.,  droit  qu'a- 
vait un  seigneur  sur  les  biens  des  bâtards 
et  des  non-bourgeois  morts  dans  sa  sei- 
gneurie ;  somme  d'argent  ou  meuble 
qu'une  personne  veuve  laisse  à  ses  enfants 
du  premier  lit,  en  se  remariant,  pour  qu'ils 
en  jouissen  t  après  son  décès;  héritage  à  la 
mort  d'un  parent,  autre  que  le  père  et  la 
mère  : 

Li  witelee  est  a  .m.  s.  de  founnorture. 
(1247,  Ch.  d'Onnaing,  Ch.  des  compt.  de 
Lille,  914,  Arch.  Nord.) 

Jebans  Soutars  et  Crestiiens  duHouleron 
clamaissent  le'munoir,  les  trois  journeusde 
pré  devant  dis  comme  leur  yretaige  de 
l'escanpe  Bandin  Pietran  de  c»i  fourmeture 
il  leur  estoit  cskou  de  droit.  (1271,  Cart. 
noir  de   Corb.,  liiehel.  1.  17758,  f°  201  v°.) 

Ke  nus  ne  acacbc  fourmorlure  d'aulrui 
ne  venge  fourmorlure  ne  presche  deniers 
sus.  (1280,  Reg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer 
AB  XVllI,  16.  a"  432.) 

Si  u  li  quLUs....  founnorture  de  bastart 
ki  muerl  sans  hoir  di;  se  car  et  de  se 
femme  espousec;  et  fourmorlure  del  es- 
traiter.  {Revenus  du  comté  de  Hainaut, 
p.  1265,  ap.  Ste-Pal.) 

La  dite  damoiselle  Nicole  renonça.,  a 
toutes  cschances  et  formortures  qui  ja  li 
i-stoienl  ou  povoieut  estn-  escheues  du 
formor  de  sa  mère.  (1317,  C'onir.  deinar., 
Arch.  J  1030,  pièce  20.) 

Comme  uns  debas  et  contens  aient  esté 
entre  Philippe  de  Anpoele  d'une  part,  et 
ses  quatre  sereurs  d'autre,  pour  cause  de 
la  formort'ire  de  la  damoiselle  Clialerine 
leur  sereur.  (1332,  Cari,  de  Flandre,  II, 
p.  589,  ap.  Sle-Pal.) 

Lettre  par  chirographe  de  le  moitiet 
d'une  iDuison  que  Piere  Kaille  a  pris  a  cens  ! 
au  conte  de  Itloys,  liquclle  maisons  siet  a 
Guise  et  eschey  a  mons.  de  Bioys  de  le 
fourmorlure  Renier  de  Busignies.  jadis  qui 
trespassa  sans  hoir  avoir  de  sa  cnar.(1339, 
Carlul.  de  Guise,  Richel.  1.  17777,f''217v».) 

Ne  sont  tenus  les  bourgeois  ou  manans 


du  dit  Binch  qui  se  remarient  donner 
portion  de  leurs  meubles,  ny  faire  formor- 
ture  mobiliaire  aux  enfans  de  leur  précè- 
dent mariage,  un,  ou  plusieurs.  {Cout.  de 
Binch,  Nouv.  Cout.  gt^u.,  U,  209».) 

Quand  ij  y  a  enfans  de  divers  licts  el 
mariages,  et  que  les  enfans  du  second 
mariage  ou  autre  subséquent,  a  raison 
que  contre  iceux  entravestissement  de 
sang  ny  par  lettres  n'a  lieu,  comme  dit 
est,  viennent  a  demander  a  leur  père  ou 
mère  survivant  leur  partage  des  biens, 
meubles  et  catlionls  pour  la  formolure  de 
leur  père  ou  mère  premier  terminé  :  en 
ce  cas  pour  faire  ledit  partage,  l'on  doit 
faire  desdits  meubles  et  catheuls  lors 
trouves,  autant  de  monts  et  parçons  d'é- 
gale valeur,  qu'il  y  a  d'enfans  de  divers 
licts.  {Coust.  de  L'alleu,  xi,  Nouv.  Cout. 
gén.,  I,  372''.) 

Si  lesdits  enfans  attendent  a  demander 
leurdit  partage  de  leur  formolure  de  leurdll 
père  ou  mère  dernier  terminé,  ils  ne  per- 
dent pourtant  et  n'est  iceluy  confus  par  le 
trespas  dudit  dernier  terminé,  jaçoit  que 
d'iceluy  lesdits  enfans  se  portent  héritiers. 
(76.,  XII,  ib.) 

Si  lesdits  enfans  attendent  a  demander 
et  avoir  leur  dit  partage  de  ladite  fourme- 
ture de  leursdits  père  ou  mère  premier 
terminé,  jusques  aprez  le  trespas  de  leur 
père  ou  mère  dernier  terminez,  ils  ne  per- 
dent pourtant  icelle.  {Ib-,  XXIX,  ib., 
p.  375'.) 

FORMOSITÉ,  S.  f.,  beauté  de  formes  : 

Graciense  formosilr. 
(N.  DK  L.4  Chesnate,  CoiiidaKii.  de  Bancquel, 
p.  343,  Jacob.) 

Le  bouct  plaisant  et  précise  formosilé 
de  l'armée  estoit  au  costé  vers  Coulongnc. 
(J.  MoLiNET,  Ckron.,  ch.  ix,  Buchon.) 

Assez  as  tu  de  formosilé  et  bonne  taille 
de  corps  et  de  membres.  (Le  Maire  des 
Belges,  III.  de  Gaule,  u,  155,  Stecber.) 

FonMOTUitE,  voir  For.mobture. 

FORMOURU,  -  ut,  adj.,  orphelin  : 
Et  si  est  accordei  ke  enfans  de  bourgois 
puis  k'il  aura  .xv.  ans  et  soit  formourutàe 
peire  ou  de  meire  k'il  viegne  jurer  le  bor- 
gosie.  (1281,  Reg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer 
AB  XVIII.  16,  n°  514.) 

Cf.  FORMOHT  2. 

PORMOvoiR,  -  mouroir,  fors.,  four., 
verbe. 

—  Héfl.,  se  soulever  : 

Quand  le  duc  Jehan  cust  esté  bien  dix 
jours  logé  devant  Mondidier,  et  qu'il  con- 
tendoit  a  passer  outre  vers  Paris,  lors  ses 
Flatnans  se  commenidierent  a  eit.T  four- 
mouvoir  pour  retourner  en  leur  pais,  et 
tant  qu'il  ne  fut  point  en  la  puissance  au  { 
duc  Jean  de  les  retenir.  (Mém .  de  P.  de 
Fenin,  an  1410,  éd.  Dupont,  p.  19.) 

Assez  tost  après,  le  commun  de  Paris  se 
fourmeut  et  firent  grant  assemblée  de 
menus  gens,  et  allèrent  a  toutes  les  pri- 
sons, et  tuèrent  tous  les  prisonniers  qui 
avoientesté  prins  a  la  prinse  deParis.  {Ib., 
an  1418.) 

Mcsseigneurs,  ne  vous  fourmouvez  de 
riens  ;  car  ce  que  nous  faisons  vous  tour- 
nera a  grant  profit  et  utilité,  et  la  beso- 
giinnce  en  sera  bonne.  (Molinet,  Chron., 
cil.  Lxiil   Buchon.)  Impr.,  fourmonnez. 


Aossi  .!(■  sonl  Hz  bien  formas 
Encontre  moy  pour  me  deHaire. 
(Grbbas,  Miat.  de  la  pass.,  3268(1,  G.  Paris.) 

—  Formeu,  part,  passé,  déplacé  : 

Se  il  y  a  charpenterie  forsmeue  de  son 
droit  lieu,  nous  li  devons  faire  remettre  a 
son  droit  lieu.  (Arrh.  JJ  56,  f'>68v".) 

—  Sojiilevé,  excité  : 

Sire,  dist  le  chevalier  du  clinstfl  a  !\Ior- 
gal,  a  homme  fourmeu  en  yre,  ne  a 
honme  eschaufîé  par  beaulté  de  pucelle  ne 
se  faict  pas  bon  prendre.  {Perceforest, 
vol.  V,ch.  20,  éd.  1528.) 

—  Courroucé  : 

Car  mes  cors  vent  savoir  se  je  soi  licceus 
On  se  j'ai  folemenl  point  esté  formeiia. 

(nriin  de  la  Manl..  Ricliel.  21"0,  f  28  r".) 

FORMUER,  V.  n.,  s'émnuvoir,  s'ccliauf- 
fer  : 

Le  sang  luy  encommence  a  formuer  par 
grant  fierté  du  pied  jusques  au  chef. 
{Perceforest,  vol.  V,  cb.20,  éd.  1528.) 

FORMULiER,  S.  PI.,  l'omiulaire  : 

Mais,  pour  dire  la  vérité,  l'ennemi  est  a 
cela  seulement  emu  par  espérance  de 
nous,  par  vaines,  obscures  et  ambiguës 
paroles,  mettre  en  dispute  et  dissension,  et 
consequemment  en  division,  et  par  ainsi 
finalement  contraindre  a  quelque  reconci- 
liation, qui  est  son  unique  dessein  ;  a  quoi 
il  a,  des  le  commencement  de  cette  négo- 
ciation, taché,  sans  avoir  jamais  pensé 
quitter  de  bonne  foi  ses  prétentions  sur 
ces  pays,  comme  on  est,  par  tant  de  bons 
avis,  de  tous  costes  averti  que  justement 
nous  devoit  donner  arrière  pensée,  et 
émouvoir  de  n'écouter  a  quelques  autres 
formuliers,  assuré  qu'on  ne  refuseroit  le 
formulier,  si  on  vouloit  sincèrement  ac- 
corder la  substance,  de  sorte  que  tant  plus 
qu'on  le  tire  en  dispute,  tant  plus  nous 
nous  en  devons  assurer.  {Négoc.  du  Prés. 
Jeannin,  p.  453,  Michaud.) 

FORNAGE,  -  aige,  four.,  s.  m.,  four, 
fournaise  : 

Eslenceles  ardans  en  saillent 
Aussi  comme  del  fer  qni  fnme 
Que  li  fevre  bat  sor  l'enplume 
Onant  il  l'atrait  de  le  fornage. 
(CiiBBST.,  V.ligel,  Richel.   U.'JI),  f"  201)''.) 

—  Ce  qui  cuit  an  four  : 

Piiet  li  maires  voir  le  pain  et  les  four- 
naigesei  puet  commander  asfourniers  qu'il 
eniamechent  leurs  fournaiges  pour  voir 
dedans  s'ils  sont  de  loyal  waagnaige. 
(1355,  Ord.,  v,  510  ) 

—  Action  de  cuire  au  four  : 

Que  le  /'oj'JiOffe  desdicts  fours  fust  exercé 
tant  seulement  depuis  cinq  heures  du  ma- 
tin jusques  a  sept  heures  après  midy. 
(1479,  Supplique  au  Comte  de  Bresse,  Cnr[. 
de  Bourg,  p.  514,  Brossard.) 

—  Droit  dû  au  seigneur  dn  four  banal 
ou  au  fournier  pour  le  pain  qu'on  y  cui- 
sait : 

Li  forniers  doit  panre  son  fornage  cru. 
(1231,  Charte  de  Morr.-sur-Seilte,  Arch. 
Meurthe.) 

Nous  sommes  tenus  a  rendre  a  ledite 
église  le  moilii''  des  chens,  cb'est  a  savoir 
de  quascune  masure  .vi.  den.,  et  le  moitié 


FOR 


FOR 


•OU 


89 


lies  liirbape?  et  des  fûumages.  (1263,  Arcli. 
K  38,  pièce  11.) 

La  moitié  de  tous  les  fournages  du  four. 
(Ib.) 

Li  bonlengiers  In  pain  fera 
El  li  forniers  l'enfornen 
Tortel  anra  et  son  fornage. 
(DU  dfs   lioulangiers,    ap.  Jub.,    Jniii/I.  <■!  Troue., 
p.  110.) 

Item  pour  la  coustume  dou  pain  vendu 
a  Gaillefontaineset  les  fournaiges  d'ilecques 
trente  cinc  livres.  (1309,  Arch.  JJ  45, 
r  87  v°.) 

Pour  les  fournages  du  four  de  Conte- 
uisse,  le  four  soustenu,  .xv.  1.  {Chart.  de 
Ph.  le  Bel,  Richel.  1.  9785,  t"  101  v.) 

Des  fournages  qui  li  bourjois  doicnt  a  la 
S.  Rémi.  {Recepie  de  la  rivière  d'Andrie, 
vers  1320,  Arch.  C.-d'Or,  B  486.) 

Nous  avérons  fours  et  moulin  bannaulx 
es  dictes  villes,  esquelz  ly  bourgeois  moul- 
ront  aux  vingt,  et  cuyront  au  vingt  et 
quatre.  Et  qui  n'y  venrait,  il  payera  cinq 
solz  d'amende  pour  chacune  fois.  Et  sera 
restably  le  monier  de  sa  moulture  et  le 
fournier  de  son  fournaige,  s'il  est  prouvé 
souffizaumcnt.  (1320,  Ch.  d'affranch.  de 
FYesnes,  etc.,  Verdun, Cabinet  de  M.  de  La- 
bry.) 

Item  la  moitié  des  travers  et  admendes 
de  Blangy,  et  la  moitié  des  fournages  et 
tours  de  Blangy.  (1383,  Arch.  P  137, 
I»  83  r».) 

Item  mon  four  de  Neung,  auquel  four  j'ai 
droit  de  bannie  sur  touts  les  manans  et 
liabitans  de  la  dite  ville,  et  ay  fornaige 
sur  le  pain  que  l'en  cuist  audit  four,  c'est 
assavoir  de  dix  huit  pains  ung  pour  le 
droit  dudit  fornaige.  (1404,  Aveu  de  Cha- 
leauvieux,  ap .  Le  Clerc  de  Dofiy,  t.  I, 
f"  248  r°,  Arch.  Loiret.) 

Jennot  Merlin,secretaire  de  Monseigneur, 
ait  puis  peu  de  temps  ença  possédé  et  joy 
d'ung  pain  [de]  fournaige  ou  four  de 
Monseigneur  par  don  et  ottroy  de  Mons. 
(1439,  Coll.  de  Lorr.,  XIII,  S8,  Richel.) 

Noms  des  habitants  payant  le  fournaige. 
(1486,  Terrier  du  roi,  Arch.  mun.  Avallon, 
11,1.) 

FORNAis,  fornaz,  forneys,  s.  m.,  four- 
naise : 

.III.  enfanz  ot  hom  ardre  mis 

Kd  un  fornaz  trestot  envis. 
(Wace,  Vita  S.  il.  Virg.,  p.  1)0,  Lnzarclie.) 
Forneys.  {Apoc,  ms.  Ars.  5214.) 


?ncr    11'  fnn  de  l'a- 


—  Fig.,   pour 
iiiour  : 

Or  est  mes  R\z  pris  don  fornai.i, 
Li  feas  d'amor  l'afine  forl. 

(Florimoni,   liichel.  13:6,  T -29'.) 

FORNATURER,  V.   H.,  dégénérer  de  sa 
nature  : 

Fils  de  preadome  et  de  (el  père 
S'il  avient  k'a  l'oir  bien  n'apere 
Dire  pnet  on  qu'il  fornaliire. 
(B.    iiE  CoNDÊ,   li  Mantiaus  i'onnimr,  Ars.  3112, 
f°  30S'>.) 

FORNAZ,  voir  FORNAIS. 

FORNEIER,    voir  FOnNlER. 

FORNEi,,  fournet,  s.  m.,  four  : 

Ku  une  cheminée  ont  le  fa  alnmé  ', 
1.»  s'asienl  Françoi»  a    i.  /tourne/ privé. 

iFierahras,    •IM,  A.  P.) 


.\ssis  se  sont  au  Irenicrel 
l.ni  et  saint  Pieres  an  forncl. 
(De  SI  Pirre  cl  du  Jongleur,   177,    Montai^lon  el 
llaynand,  Fait.,  V.  71.) 

Porront  cuire  les  demourans  en  icelle 
maison,  ou  dit  fournel,  blan  pain.  {Pièce 
de  1371,  ap.  Colliette,  Mm.  de  Vermand.,}], 
888.) 

—  Voûte,  arcade  : 

Chanbres  voUices  a  forniaus. 

(Beh..  Troie.  Richel.  903,  T  6fi'.) 

Chambres  voltices  et  fomax. 

(II).,  ib.,  3121,  Joly.) 
Hz  ont  esté  d'acors  que  l'on  requière 
mons.  le  bailli  qu'il  face  derrochier  le  for- 
ne  Jet  poteries  qui  sont  faictes  sur  les  murs 
de  la  ville.  (K"  mars  1417,  lieg.  consul,  de 
Lyon,l,  106,  Guigue.) 

Nom  propre,  Fournel. 

FORXELAGE,  foumellage,  s.  m.,, service 
du  four  banal  : 

Et  luy  doivent...  une  journée  en  augs, 
et  une  journée  a  foumellage.  (1394.  De- 
nomhr.  du  baill.  de  Con'stentin ,  Arch. 
P  304,  f  13  V».) 

FORNELET,  fournielet,  s.  m.,  petit  four- 
neau: 

Un  fournielet  et  le  caudiere  assis  en  la- 
dite maison.  {Chirographe  du  12  .sept.  1404, 
Arch.  mun.  Douai.) 

FORNELEUR,  fourncleur,  s.  m.,  celui 
qui  a  le  service  du  four  : 

Ledit  seigneur  avoit  priveement  ses  for- 
neleurs  avec  qui  il  ordena  en  secré  que 
celi  de  sa  mesniee,  cest  damoisel,  sanz 
noinmer  le  par  son  nom,  que  il  envoieroit 
a  eulz  de  par  li  l'endemain  a  matin,  que 
se  il  li  vouloient  jamais  faire  service  que 
sanz  nulles  paroles  et  sans  nulle  dilacion 
tous  le  preissent  et  meissenl  tantost  eu  la 
fornaise  ardent.  (J.de  Vignay,  Enseignem., 
ms.  Brux.  11042,  f°  37''.) 

Lesquelz  fourneleurs...  furent  accordans 
a  ce  faire.  (In.,  ib.,  ms.  Brux.  9467, 
f  22  V.  ) 

FORNEMENT,  -  imeiit,  four.,  fur.,  s.  m., 
action  de  fournir  : 

Por  son  forniment  des  vestimentes  et 
calcamentes.  (Begledel  fcojïpif., Richel.  1978, 
f*  14  r».) 

—  Provision  : 

Sallirent  a  la  roche  de  la  cité,  laquelle 
non  se  pot  tenir,  quar  non  avoient  forne- 
ment  de  victuaille.  (Aimé, Ksi.  de  li  Norm.. 
III,  26,  Champolliou.) 

Nul  fornement  de  chose  do  niongier  non 
i  avoit.  (ID.,  i6.,VI,  28.) 

Comment  peut  .i.  fornement  d'armeures 
estre  mal  en  .i.  ostel  f  quar  entre  les  autres 
choses  armeures  sont  meuble.  (J.  de  Vi- 
GNAY,  Enseignem.,  ms.  Brux.  11042,  f<i26''.) 

Fournement  d'armeures.  (Id.,  ib.,  ms. 
Unix.  9467,  f»  16  r°.) 

—  Nourriture  : 

Et  si  dolent  amener  la  partie  les  signors 
a  Mez  sen  nule  costauge,areiz  .m.  s.  ke  li 
signor  dolent  et  lo  furnement  a  boviers. 
(Cens,  de  S.Paul,  S"  9  v»,  sans  dnte.xni'  s., 
Arch.  Mos.) 

—  Garniture,  doublure  : 


Nus  selicrs  ne  pin'l  coudri-  hazane  avec 
vache  ne  avec  veel  pour  nul  fournement. 
(Est.,  Boil.  Liv.  des  mesl.,  l''  p.,  lxxviii, 
0,  Lespinasse  et  Bounardot  ) 

FORNER AT, /oMr.,  S.  III.,  celui  qui  cuit 
au  four  : 

Martinus  le  Fourneral.  (Vend.  apr.  Pu- 
rif.  1374,  Dênombrem.,  Arcb.  Côte-d'Or, 
B  10525.) 

FORNERESSE,  fow.,  S.  f.,  boulangère  : 

Maroie  le  fourneresse,  c'on  dist  le  niaise 
dame.  (1332,  Cart.  de  la  Grande-Aumône, 
{'  232  v°,  Arch.  des  hosp.  civils  de  .Mons.) 

FORNERON,  foumerou,  -  iron,  s.  m., 
garçon  boulanger  : 

Se  les  fourniers  ou  fournirons...  empi- 
roient  ou  afoloient  le  pain,....  les  disfour- 
niers  ou  fournirons  seront  tenuz  de 
l'amender.  (1374,  Arch.  J,l  198,  pièce  360.) 

Se  les  fourniers  ou  fournerons  empi- 
roienl  le  pain  d'aucun  desdiz  habitans,  les 
dis  fourniers  ou  /'oto'KerojîS  seront  tenus 
de  l'amender.  (1462,  Ord.,  xv,  515.) 

Le /i)!<rneron  doibt  couper  le  boys;  mon- 
dit  seigneur  de  Mesvre  le  doibt  faire  char- 
royer  en  la  halle  dudit  Mesvre,  et  quand 
le  fourneron  a  couppé  lesdits  bois,  que 
mondit  seigneur  l'a  fait  charroyer  en 
laditte  halle,  ledit  fourneron  le  doibt  traî- 
ner d'illec  et  jusques  dans  la  maison  du- 
dit four.  (1483,  Protocole  de  J.  d'Aigue- 
morle,  Xrch.  mun.  Autuu.) 

Pour  cuyre  ledit  pain  a  deux  aydes,  l'un 
appelle  le  fournier  qui  est  le  fermier  des 
religieux,  lesquels  sont  tenus  de  faire  et 
entretenir  le  fouyer  et  le  pavé  dudit  four 
tant  seullement  ;  et  l'autre  est  appelle  le 
fourneron,  lequel  est  fermier  et  ayde  de 
mondit  seigneur  de  Mesvre.  (Ib.) 

Nom  propre,  Forneron. 

FORNET,  fournet,  s.  m.,  fourneau  : 

Et  ne  la  pourra  l'en  (la  monnoie)  fondre 
ne  mettre  en  fournes,  se  nostredit  garde 
n'est  présent.  (1313,  Ord.,  1,523.) 

Despecerent  tout  entièrement  le  fournet 
de  sa  maison.  (4  nov.  1444,  Inform.  par 
Hug.  Belverne,  t"  10,  Ch.  des  compt.  de 
Dijon  B  11881,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Nom  propre,  Fornet. 

FOUNETURE,  -  neslure,  -  niture,  four., 
s.  f.,  mesure  pour  les  grains  : 

Deux  fournitures  de  seigle,  mesure  de 
Parthenay,  vendues  .xxxvi.  livres  tour- 
nois, montani.  ladite  seigle  mesure  de 
Vayles  .xxvi.  sextiers  .nil.  boisseaux. 
(1494,  BeçM  de  Jeanne  de  Couhé,  Ste-Croix, 
Arch.  Vienne.) 

Item  10  I.  13  s.  4  d.,  pour  la  vendition 
d'une  fourniture  de  seigle  vieille.  (Ste- 
Croix,  S.  Romain,  ib.) 

Receue  de  Pierre  Sornyes...  pour  vente 
et  livraison  de  65  septicrs  de  blé  froment, 
mesure  de  Poitiers...  a  raison  de  82  liv., 
chascune  fourniture  revenant  les  troys  a 
la  somme  de  sept  vingtz  sezc  livres,  ot 
pour  les  deux  septiers  qui  restent  desdits 
65  la  somme  de  104  s.,  qui  est  la  somme 
totalle  de  161  l.,4s.  (1368,  Compte  de  re- 
cettes et  dép.  de  la  comm.  de  S.  Georges, 
p.  147,  Arch.  Vienne.) 

—  Bonne  mesure  : 


En  chascune  maise  de    ii^ 


sor,  doit 
12 


90 


FOR 


avoir    uu    millier   <>t   vingt   harenf.   pour 
fournesture.  (1326.  Ord.,  xi,  511.) 

Oa  millier  de  harenc  doit  avoir  dix  cens 
et  vint  harencs  pour  fournesture.  (76.) 

—  Largeur  : 

Une  pièce  de  .m.  toises  de  lonc  et  de 
demi  pit-  de  fourneture.  (1.328,  Compte  de 
Odart  de  Laigni,  Arch.  KK  3*.  f°  77  v°.) 

De  .m.  toifes  de  lonc.  et  d'un  espan 
de  fourneture.  {Ib.  i 

Chascune  colonbe  aiant  un  prant  espain 
de  fournesture.  (134S,  Arch.  K  44,  pièce  6.) 

Une  seulle  de  trois  toises  de  lonc,  d'un 
pié  et  deux  doiz  de  fourneture,  trente  trois    | 
soliveaux   d'un  apan  et   demi   de  fourne-   \ 
ture.  iCompt.  de   Girart  Goussart.   1400- 
1402,  Fortification,  ii,ArcIi.niun.  Orléans.) 

Mectre  une  courbe  par  dehors  d'une 
toise  de  lonp  et  demi  pie  de  fourneture. 
{Ib) 

—  Forme,  .ipparence  : 

Son  brac  simblnil  Imnce  de  sap  ; 
Son  cors  ot   laide  forncture  : 
Ne  TCitea  tel  crcalnre 
Ne  ne  fa  snas  le  firmaroeat. 
(Renart,  Soppl.,  var.  do  t.  22:.31.  Chabaille.) 

FORNEYER,  VOir  FORiNIER. 

FORNEYS,  vnirFORNAIS. 

FORNiAGE,  four.,  S.  m.,  droit  snr  le  paiu 
cnit  an  four  : 

Comme  debas  fust  entre  nous  de  l'une 
partie  et  nos  hommes  d'Allues  de  l'autre 
partie  d'endroit  leur  fourniagc  a  lour  ma- 
nière dou  fourniser...  (1263,  Acte  sur  les 
dev.  du  foumier  d'Allues,  Tailliar,  p.  234.) 

Sont  tenu  a  maure  as  molins  de  leurs 
seignours  pour  meuture  taussee,  et  a  four- 
nier  a  ses  fours  pour  fourniage  taussé. 
ri279,  Cart.  de  Ponthieu,  Richcl.  1.  10112, 
r»  81  r».] 

Revenues  d'erbases,  reccandises,  four- 
niajfM,banees.  (1326,  Arch.  .IJ64,  f"  211  r».) 

Cf.  Formage. 

FoRNiCAJRE,  adj.,  (ornicateur  : 

Il  l'a  fait  estre  fomicaire.  {Les  quai. 
Evangil.,  Richel.  12381,  ('  233  v.) 

Toute  feme  fomicaire,  ce  est  qui  est  as- 
siduel  a  faire  fornication  a  pluisors,  est  si 
comme  ordure  qui  est  defoulee  el  chemin 
de  tous  cels  qui  trospassent.  (Bi6J«,  Richel. 
901,  f«  29^.) 

Vilains  glouz,  fornicaires,  avoltrcs.  (Vie 
et  mir.  de  plus.  s.  confess.,  -Maz.  568, 
1"  224'-.) 

.Saiat  l'ol  soU  qoi  ditqae  toul  loiarieux, 
Fornicatre  el  Don  monde... 
(Jeh.  6ï  MtiM.,   Test.,  UéOD,  p.  101,  var.  du  ms. 

Val.  Chr.  liilî  .) 

Hz  l'appellent  l'advoultire,  voluptueuse, 
fomicaire,  e-ilise  uiali^nante.  (Brochart, 
.^dms  des  quatre  motifz  pour  faire  le 
passage  d'ouUre-mer,  ("  32  r».) 

FORNicAREssE,  adj.  et  s.  f.,  fornica- 
trlce  : 

Fornicaresse,  fornicatrix.  {Gl.  gall.-la'.., 
Richel.  I.  7684.) 

FORNicASTE,  adj.  f.,  fornicatricf  : 

ChâKODe  rame  est  fornicatle  : 

Se  celer  «'en  puel.  n'esl  pa<  rhaSie. 

tl.'Imaqe  du  Monde,  ap.  Koquef.  > 


FOR 

FORNICATERESSE  ,    ,ldj.      f.,      fomica- 

trice  : 

Toute  femme  qui  est  fnrnicateresse  sera 
conculquee  de  tons  pn?sans,  comme  la 
fiente  en  la  vove.  F.f.f.  d'F.taplks.  Bible, 
Eccles.,  ch.  9, "éd.  l.^iSO.l 

Une  femme  fornicateresse  et  lubricque. 
(J.  BonCHET,  Tri'implies  de  la  noble  Dame, 
{'  18  V»,  éd.  1.336.) 

FORNICATION,  -  cion,  four.,  s.  f.,  pris 
dans  nn  sens  favorable  pour  désigner 
l'acte  conjugal  : 

l'no  nnist  jnst  le  raere  par  deles  sen  baron. 
Si  canl  avoir  s'amoar  en  fournieacioii. 

{Charles  le  Chauve,  liichel.  2137-2,  r  31 
—  Complot  : 

Synagnogne  pnis  eslre  fîgnree  : 
My  sers  en  moy  font  fornicacion; 
Pour  moy  occir,  contcndent  a  l'espee. 
(E.  Deschamps,  OF.m:,  II,  76,  A.  T.) 

FORNiCEOR,  S.  m.,  fomicateur  : 

S'il  est  orgnilus  u    avuiltre  u  fornir.ere. 

{Paraph.  du  PaUr,  Richel.  1.  1315,  f»  127 

V.) 

FORNiciER,  S.  m.,  fomicateur  : 
Li  forniciers  ou  li  nient  nez  ou    li  aver 
ne  n'at  part  el  règne  Jesu  Crist.  (Maurice, 
Serm.,  ms.  Oxford,  Douce  270,  f°  U  r».) 
Ne  seez  pas  forniciers.  (76.) 

Cf.  FORNICAIRE. 

FORNici^ETEiT,  S.  f.,  incoiuniodité,  in- 
disposition : 

Et  nule  autre  feme  on  ne  poet  mettre  ne 
recevoir,  home  ne  feme,  por  maladie  ne 
por  fornicleteit  ke  il  ait.  (1274,  Fondation 
de  Vhospilal  Ste  Marguerite,  Arch.  mun. 
Douai.  1 

FORNicQUEUR,  S.  m.,  fomicateur  : 
Ne  soys  fomiequeicr  n'adultère.  (Fosse- 
TIER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f"  126  v».) 

1.  FORXiEMENT,  S.  m.,  fofnication,  im- 
pureté : 

Les  orz  espiriz  ki  tote  natteit  ont  dewer- 
pit  el  ki  el  forniement  des  vices  se  de- 
leitent  solement.  (S.  Bern.,  Serm..  liichel. 
24768,  r»  123  v".) 

Si  ai  toi  l'apareillement 
Dunl  feme  fait  forntrment. 
(Du  Mercier,    Crapelel,    l'rov.     et   dicl.     popuL, 
p.  153.) 

2.  FORNIEMENT,  four.,  adv.,  entil^re- 
nient  : 

Ovec  les  deniers  tornois  rendant  cescun 
an  anuelment  as  termes  acoustumez,  en- 
tiereuieat,  forniement  e  sanz  dechié  e  sauz 
nul  uuienuistnieiit.  (1292,  Ch.  du  vie.  de 
Valognes,  Cart.  S.  Sauv.,  p.  131,  Arch. 
Manche.) 

Franchement,  quitement,  paisiblement, 

I    entièrement,   fourniement,  sanz   dechié  et 

sanz  amenuisement.    (Mcrc.    av.    annonc. 

1303,  Ch.  du  garde  des  sceaux  de  Valognes, 

S.-Sauv.,  La  Bouneville,  Arch.  Manche.) 

G^irantir  et  délivrer  enteriguement  et 
forniement.  (1307,  Ck.  du  garde  du  sceau 
de  la  vie.  de  Valognes,  Cart.  S.-Sauv.-le- 
Vic.,  p.  145,  Arch.  Alanchc.) 

Pour  paier  la  rente  en  la  manière  des- 
sus dite  fourniement.  (Sam.  apr.  épiph, 
1321,  Ch.  du  garde  du  sceau  de  Valognes. 
S. -Sauv.,  l'K-sville,  .\rch.  .Mauche.i 


FOR 

3.  FORNIEMENT,  foumiemenl,  s.  ni., 
ternie  d'architecture,  arc  de  voûte  qni 
retombe  snr  les   intimes  piliers  : 

Lesquelz  pillicrs  touraulx  nesountpoiul 
contreboutes  de  leurs  bendes  et  fotir- 
niemens  devers  leur  crovsié.  (23  janv. 
1440,  napp.  deSim.  Le  .Voir.,  Arch.  Seine- 
Inf.) 


oyer,  -  iger,  four.. 


1.  FORNiER,  -  oier. 
verbe. 

—  Act.,  nier,  dénier,  contester  refuser  : 

On  pour  leur  hyerelage  qoant  on  leor  fonrniga. 
(Cher,  au  cijgne.  -iSf.o,  RcilT.) 
Molt  le  foinie  : 
Mais,  quoi  qn'ele  en  die,  maagré  l'ensai. 
(Chans.,  Vat.  Chr.  UOO,  P  *1.) 
Se  aucuns  estoit  arestez  par  le  dit  Mikiel 
ou  par    sen    soflisaut   serjant  par    raison 
de  visconte  et  il  fornoiast  l'arrest,  il  l'a- 
menderoit  par  no   jugement.  (1291,  Cart. 
de  Ponthieu,  Richel.  1.  10112,  f»  170  r».) 

Lonc  chou  qu'il  li  fournoie,  dites  que 
faire  leur  doi.  —  Dont  diront  eschevin 
Lonc  chou  qu'il  fournoie,  adjournes  l'une 
partie  et  l'autre.  (RoisiN,  ms.  Lille  266, 
p.  20.) 

Fornoyer.  (Rue,  xiV  s.,  dans  le  Gloss. 
picard  de  Corblet.) 

—  Neutr.,  refuser  de  comparaître  : 
Se  li  bourgois  ou  non  boursois  est  se- 
mons et  fournoie,  et  il  en  est  atains,  il  doit 
.II.  sols  de  le  nianche  au  prevost  pour  le 
roy.  (1290,  Etat  des  revenus  de  la  prévôté 
d'Amiens,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers 
Etat,  I,  283.) 

2.  FORNIER,  fur.,  four.,  s.  m.,  celui  qni 
tient  un  four  banal,  boulanger,  pâtissier  : 

Pnis  que  somcs  ansamble,  s'or  esloie  l.  bergler 
On  gaile  de  chaslel  ou  rlbaul  on  former. 
Si  vos  covienl  a  moi,  ce  m'est  vis.  lornoier. 
On  vos  coTieat  la  place  isnelemcnt  voidier, 
Qne  toz  voslre  lignages  i  aura  reprovier. 

(J.  Bon.,  Sax.,  cclxxxi,  Michel. 1 

Ansolilus  Forneirs.  (1153,  Cart.  de  Mon- 
tiéramey,  p.  67,  Lalore.) 

Petrus  Fumiers.   (1193,  ib.,  p.  138.) 

11  doivent  mettre  de  commun  assenle- 
ment  former.  (1225,  Cart.  de  Ponthieu, 
Richel.  I.  10112,  f»  67  r".) 

Si  li  forniers  pert  le  pain  par  sa  corpe. 
(1231,  Ch.  de  Moro.-s.-Seille,  Arch. 
Meurthe.) 

Robert  l'Escot,  fournier.  (Livre  de  la 
Taille  de  Paris  en  1313,  Buchon.) 

Ung  autre  ly  reprochoit  son  linaige,  et 
l'appella  fourniez.  Et  il  respondy  :  Lequel 
vaultil  niieulz  ou  que  noblesce  commence 
en  moy  ,  ou  qu'elle  define  en  toy  ?  {Le 
Liv.des  Esches,  ms.  Chartres  411,  f"  78  v».) 

Ans  fourniers  el  musniers  de  l'abbaye. 
(1330,  Compte  de  Nicol.  Bracque,  Arch.  KK 
7,  f°  68  r».) 

Quand  les  fourniers  avoient  cuit,  il  con- 
venoil   garder  leurs   maisons    a   force  de 
gens  ;    autrement    le    menu   peuple ,  qui 
mouroit  de    faim,  eust    efforcé  les  lieux. 
(Frtoiss.,  Chron.,  II,  11,  148,  Buchon.) 
Car  on  pailo  souvent  de  cnire. 
Mais  le  fournier  n'y  venlt  entendre. 
(Coailii-i-*"^.  Droili  nour-,   1°  p.,  de    Jnre    nnlii- 

rali,  I,  41.  Bibl.  elz) 

Fevres  et /brmVrs  boivent  volunliers. 
(xv'  s.,  Vrac,  ijallic,  ap.    Ler.   de   Lincy,  Pror.) 


FOR 


FOH 


FOR 


lin  ne  doibst  espargoer  blé  dn  mnsnier, 

Vio  dn  cnré,  ny  moins  pain  tie  fournifr . 

iCabr.  Meurier,  Très,  dts  Sent..  Anvers  iniin.) 

Libarius, /bnrnier  de  gasteaux.  (Tr/Hm 
ling.  dict.,  1604.) 

—  Féminin  : 

Auasy  prendra  de  voz  filles,  pour  l'iiire 
ses  oiufiuemens  et  ses  cuysineries,  et  pour 
ses  fournieres.  (Le  I'evre  d'Kst.,  Bible, 
I,  Sam.,  13,  VIII,  éd.  1334.)  Lat.,  panilioas. 

L'.icadémie  donne  aux  mots  fournier, 
l'oumière,  la  définition  suivante  :  celui, 
celle  qui  tient  un  four  public  ot  qui  y  fait 
cuire  le  pain. 

Noms  propres,  Fornier,  Fournier. 

3.  FORNIER,  four.,  s.  PI.,  four  : 

Dn  fuerre  prent  nno  bracio 
Et  si  l'a  el  fournier  jelé. 

(Rfn  ..  iOH,  Mcon.) 
Cuisines,   fourniers ,    buanderies.   (De- 
LOBME,  Archit.,  ix,  13,  éd.  1568.) 

4.  FORMER,-  yer,-ihier,  -  oier,  -  eier,  - 
oyer,  -  eyer,  -  ayer,  -  eer,  four.,  v.  a., 
cuire  au  four  : 

Boulengers  puet  avoir  four  pour  cuire  a 
vendre,  el  tout  cil  ki  ne  forniront  en  lor 
propres  osteus  sont  tenus  de  cuire  as  fours 
de  capitle.  (1247,  Ch.  d'Onnaing,  Cli.  des 
compt.  de  Lille,  914,  Arch.  Nord.) 

Et  doit  le  pain  fournyer  par  conte,  et 
rendre  tout  fournyé  et  conreé  par  conte. 
(1263,  Acte  sur  les  dev.  du  fournier  d'Aï- 
lues,  Tailliar,  p.  25S.) 

Ne  nul  autres  u'i  pooit  fornihier  pain 
pour  vendre.  {Ch.  de  1263,  coll.  Moreau, 
vol.  187,  f°  16  r«,  Richel.) 

Pains  qui  ne  soil  fournies  au  four  de  le 
ville  de  Fontaines.  (1279,  Cart.  de  Pon- 
thieu,  Richel.  I.  10112,  f"  81  r°.) 

Elfornieaw  four  l'abbé  cuite  de  fornago 
tant  solement.  (1292,  Liv.  desjur.fî"  70 r", 
Arcli.  Seine-Inf.) 

Li  formeus  esloit  menrcz. 
Bien  penst  esirf  moisonez. 
Bains,  yanez  et  formiez. 
Tant  par  loisir  cuis  et  mengiez. 
i^aliv.  N.  S.,  Reinsch,  die  Pseiido-Evangelien, 
p.  64.) 

Lidit  borgois  sont  tenus  moudre  a  nos- 
Ires  molins,  et  forneyer  en  nostres  fors. 
(1304,  Franck,  de  Clairvaux,  Lx.) 

Que  chacun  de  Paris,  ou  a  Paris  demou- 
rant,  puisse  pain  faire  et  fournier  en  sa 
maison.  (1305,  Ord.,  i,  427.) 

Les  gens  qui  liemeurent  es  dites  viles  de 
Pormor  et  de  Corceles  qui  fournient, 
doivent  chascun  au  un  pain  a  Noël,  et 
ceus  qui  ne  fournient  doivent  deus  deniers 
parisis.  (1311,  Arch.  JJ  47,  f"  IS  v.) 

Touz  ceulx  qui  ou  dit  for  de  Corcelles 
hont  acustumey  et  deyvent  forneier. 
(1373,  Ck.  d'hab.  de  Neuclidlet,  Arch.  du 
prince,  NeuchàU-l,  Y'",  n"  10.) 

Forniare,  fournier.  (Gloss.  de  Couches.) 

Il  est  assavoir  que  tous  les  boulengiers 
de  la  ville  de  Dieppe  qui  fournient  pain  a 
revendre,  doivent  chascun  an  a  monsei- 
gneur dix  soulz.  (1396,  Coust.  de  Dieppe, 
Arch.  S.-Inf.) 

Et  s'il  estoit  aussi  que  aucun  boulenger 
eust  poié  son  terme,  et  il  fourniast  après 
le  terme  .vill.  jours  ou  .xv.,  ou  mains  ou 
plus,   non  obstant    que    il    ne    foicrniast 


jusquez  a  l'autre  terme  ensuivant,  sy  seroit 
Il  tenu  a  paier  icclhii  terme.  (Ib.) 

Auquel  fourmes  hommes  sont  tenuz  de 
fournoyer.  (1399,  Denombr.  du  baill.  de 
Constentin,  Arch.  P  304,  C  57  r«.) 

Le  procureur  proposa  que  contre  les 
ordonnances  du  mestier,  il  (.lean  Aniiot) 
awoitcuit  et  fournoyé  grant  pain.  (1401, 
Sentence  de  la  prévosté  d'Orléans,  ap.  Le 
Clerc  de  Doiiy,  1. 1,  t"  250  v»,  Arch.  Loiret.) 

Bonlenger,  fournier  el  buer, 
Bluter,  laver,  essanger. 

(Farce  du  Cnvier,  Ane.  Th.  fr..  I.  M7.) 

La  contrainte  do/oHmoî/cra-aucun  four, 
dépend  des  droits  de  basse  jurisdiction  : 
mais  aucun  ne  peut  contraindre  ses  sujets 
roturiers  de  fournoyer  a  son  four,  si  les- 
dits  sujets  ne  sont  hommes  roturiers 
d'homme.  (1514,  Coût,  de  Poil.,  art.  46.) 

ilues  vous  fournie  encore? —  Ilave  you 
bakenyourbreedyet'?(P.\LSGRAVE,Esctoîrc. 
de  la  lang.  franc,  p.  442,  Génin.) 

Ainsi  les  alquemisles,  après  qu'ilz  ont 
bien  fournayé,  charbonné,  lutté,  soufflé, 
distillé,  calciné,  congelé,  fixé,  liquéfié, 
vitrefié,  putréfié  :  il  ne  fault  que  casser  un 
alembic  pour  le  mettre  au  compte  de  la 
bonne  femme.  (Des  Per.,  Nouvelles  Récréa- 
tions, Comparaison  des  Alqueniistes  a  la 
bonne  femme  qui  portoit  une  potée  de  lait 
au  marché,  éd.  1587.) 

Led.  fermier  est  tenu  a  ses  frais  four- 
noyer lesd.  pains  et  pastes.  (1580,  Reconn, 
des  droits  seign.  de  Clairvaux,  Arch.  .lura. 
Prost,  p.  70.) 

—  Fig.  : 

A  la  lecture  desquelz  il  devint  aussi 
saige  qu'oncques  puis  ne  fourncasmes 
nous.  (Rab.,  1.  I,  c.  14,  éd.  1542.) 

—  Fornié,  part,  passé,  séché  au  four  : 
Fagoz    séchiez   et    fournoiez    ou    four. 

(Compt.  de  1437,  Arch.  mun.  Autun.) 

Saint.,  fourneyer,  enfourner.  Guernesey, 
fournier,  fournair,  cuire  an  four. 

FORNiERE,  four.,  S.  f.,  four  : 
Artopta,  fourniere  ou  on  cuit  et  rostit  le 
pain.  {Calepini  Dict.,  Bâle  1584.) 

Saint.,  fourniere,  fournil. 

FORNIHIER,  voir   FORNIER. 

FORNiLLE,  four.,  S.  f.,  ramiUss  et 
branchages  provenant  de  la  coupe  des 
taillis  et  gaulis,  et  propres  à  chauffer  les 
fours  : 

De  witel  paiera  on  une  maile  pour  le 
/'orn!(/e.(1247,C/t.  d'0(momy,Gli.descompl. 
de  Lille,  914,  Arch.  Nord.) 

Certes  monlt  m'agreo 
ForniUe  en  fagot. 
(/.«  Devise  mis  lecheors,  12,  Méon,  .Souv.  Rcc.,  I, 
.301.) 

Or  faut  le  four  a  l'enfourner, 
l*t  le  fourgon  pour  fourgonner. 

Or  faut  fouruillc, 
Or  faut  cerpe,  or  faut  faucille. 
(/)«  Choses  qui  failleni  enmrnage,  ap.  .lub,, 
,Vnw.  Rec,  II,  107.) 

VA  doit  prendre  li  fourniers  a  celui  qui 
quist,  d'un  witel  un  denier  pour  le  four- 
nillc,  et  s'il  voet,  il  puet  aporter  sefeuwille 
nu  four.  (126b,  Cft.  des  compt.  de  Lille,  ap. 
Duc.,  Fornilia.) 

Item  le  four  de  Chambay,  liquel  a  chas- 


cun an  cent  charretées  de  fournilles  prises 
en  la  forest  de  (ionffer.  (1307,  Arch.  J.l 
144,  pièce  87.)  '' 

Fesoit  couper  les  buissons  pour  fere 
fournille  et  fagos  et  en  bailla  au  tesmoin 
pour  aporter  au  four.  (1312,  Arch.  S  296, 
pièce  6.) 

Les  fourniers  prendront  fournille  pour 
uoz  fours  en  la  forestz  de  Woyvre.  (1320, 
Ch.  d'affranch.  de  Fresnes,  Cabinet  de  .M. 
Ollier  de  Lahry.) 

Item,  pour  le  four,  par  dessus  la /burnii/fi 
qu'il  y  convient  trouver,  cinquante  sols. 
(l'ièce  de  1326,  .\Iém.  <lcs  Ant.  de  Norman- 
die, XXI,  102.) 

FORNiLLOx, /'oîo'îï.,  S.  111.,  foumicr  : 
Kn  ce  lens  qn'il  fi-^t  granl  froidure 
S'en  vint  a  lui  (à  la  fourrai)  par  aventure 
Toz  afamez  .i.  gresillon. 
De  fain  a  soufert  grant  tonnent, 
Si  demande  do  son  froment  : 
Grant  tens  a  ne  sui  fornillon. 
Li  fromi  11  a  responda  : 
Bien  rae  rescmblos  fol  tondu, 
Porquoi  n'en  as  lu  porchacié?,. 

O'able,  ms.  Chartres  -261.  I"  t:i6  r». 

Nom  projire,  Richard  Fournillun.  (12;>2, 
Reg.  ceuilloir  du  Temple,  Arch.  MM  128, 
f»  5  v°.) 

FORNIMEXT,  VOir  FORNEMENT, 

FORNin, /"ournir,  furnir,  verbi'. 

—  Act.,  exécuter,  accomplir  : 

Girars  se  lieve  si  tost  aom  li  jors  vint, 
Qae  molt  se  poinne  del  riiesage  furnir. 

(Gir/i.  tic  .IWî,  p.  .'JOI,  Stengol.) 
Se  tu  ne  pues  te  parole  furnir, 
.le  le  ferai  de  maie  mort  niorir. 

Uluoa  de  Bordeaux,  1023,  A.  P.) 
De  traison  furnir  scet  toute  le  raislere. 

(B.  de  Sel).,  iv,  .S;l,S,  Bocca.) 

■]f.  furnirai  voslra  message  a  mon  pooir. 
(Fnoiss.,  Chron.,  111,40,  Luce.) 

Si  manda  mousigneur  Gautier  de  Jlauni, 
en  qui  il  avoit  grant  fiance,  et  pluiseurs 
aultres  chevaliers  et  escuiers,  pour  mieulz 
furnir  son  fait.  (Id.,  ib.,  IV,  73.) 

—  Neutr.,  s'acquitter  : 

Apres  ce  que  il  orent  dit  et  fourni  de 
leur  message.  (Grand.  Cron.  de  France,  la 
Vie  Mgr.  Saint  Loys,  xlv,  P.  Paris.) 

—  Forni,  part,  passé,  robuste,  fort, 
grand,  considérable  : 

Les  enfans  garde  et  bien  les  f.iit  norir 
Tant  qae  il  forent  parerou  cl  furni. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  1  13,  f  3=.) 

Molt  volenliers  le  damoisel  ferist, 
Mais  trop  le  vil  gros  el  grant  et  furnis. 
(li.,  Ars.  3113.  f  12'.) 
i:t  si  sranl  fu  la  route  et  li  enchas  fornis. 
(li.,  lîichel.  1161,  ap.  Vietor,  llandschr.  der 
Geste  des  Loh.,  p.  80.) 

Gros  ont  les  bras  et  les  membres  fornis. 
iGar.  le  Loh.,  2'  chans.,  xxw,  p,  LHi,  P.  Paris. 
Orans  fu  l'estors,  mervîllons  e  furnis, 
E  li  vassal  coragious  el  hardis. 

(Baimukrt,   ngier,  2806,  Barrois.) 
Un  bordon  ol,  grant  et  forni  et  lonc. 
(Prise  d'Orengc,  818,  ap.  Jonck.,  Gtiill.  d'Or.) 
Entra  .t.  cers  moult  grans  et  [moull]  furnis. 

(Auliiron,  186,  Graf.) 


FOR 


FOK 


FOR 


niilerres  ex  serpeas  et  ftnas  aici'.s  farni^. 

(.4ii./,  t!3,  A.  T.) 
A  bataille  garnie  ne  ajonstee. 

Ilb.,  ,H0;>.1 

Kt  s'il  ;in  »nel  dor  grant  et  fnrr.i. 

(II:.  ^ISl.) 

l.i  lions  ki  bians  estoit  et  gens, 
Grans  et  ftirnis. 

u:hfT.  as  .11.  esp.,  113G8,  Foersler.> 

J'ipreoilerai  labear  ;  je  suis  grans  et /rirnjs. 

(B.  if  Seh.,  viii.  55,  Bocca.) 

Tels  .\\\.  Jamoisians  grans  et  fors  et  (unis. 
(Ib..  XIX,  28.) 
Su?    un  bas   cheval   bien  foxirm  seoil. 
(Joixv.,  SI  Louis,  ch.   SLvm,   Wailly,  ^li. 
1867.) 

Paisqae  poar  mo}  vods  plaist  aiasi 
Mener  ceste  gnerre  fourme. 
(Jaq.  Milbt,  Desirucl.    de  Troye,  9li3,  Stengel.i 

Centre  de  la  Fr.  et  Canada,  fournir,  v. 
n.,  indique  la  continuation  d'une  action  : 
l'eau  ne  fournit  plus,  l'eau  cesse  de  couler. 

FORNISER,  fourniser,  v.  n.,  forme  va- 
riée de  fournier,  cuire  au  four  : 

Comme  debas  fust  entre  nous  de  l'une 
partie  et  nos  hommes  d'AUues  de  l'autre 
partie  d'endroit  leur  fourniage  a  leur  ma- 
nière dou  fourniser...  que  li  fourniers  ne 
fesist  çou  k'il  deust.  (1263,  Acte  sur  les 
dev.  du  fournier  d'.4H«es,  Tnilliar,  p.  254.) 

FORNisoN,  furnison,s.  {.,  approvision- 
nement ; 

Les  queulz  sont  venus  par  pluseurs  fois 
en  ceste  ville  pour  vendre  certainne  grant 
quantité  de  biefs  que  l'en  leur  avoit  cùarîio 
a  avoir  pour  la  fornison  de  ladite  ville.  (5 
déc.  1421,  Reg.  consul,  de  Lyon,  l,  342. 
Guigne.) 

—  Occasion  : 

Trouvèrent  furnisons  a  toutes  emprises, 
et  y  furent  tous  accomplis.  (G.  Chastel- 
LAIN,  les  hauts  Faits  du  duc  de  Bourg., 
VU,  217,  Kerv.) 

FORNissANCB,  fur.,  S.  f.,  approvision- 
nement : 

Et  seulement  ce  qui  avenir  lui  pooit  de 
vrai  demaine  et  de  seigneurieux  droit,  il 
le  contourna  en  la  furnissance  de  sa  mai- 
son. (G.CuASTELi,.,C/iroii.  desD.de  Bourg., 
III,  141,  Bucbon.) 

FORNissEMENT, /OU)-.,  fur.,  S.  m.,  ac- 
tion de  fournir,  fourniture,  approvision- 
nement : 

.Jusque  a  plain  paicmeni,  furnissemenl 
et  acompUssement  des  choses  dessus 
dictes.  (1456,  Cart.  de  St  Quentin,  Richel. 
I.  11070,  f»  8  vo.) 

Lettres  royaulx  contenant /"ournùsemenC 
de  complaincte.  (1483,  Compt.  de  Nevers, 
ce  71,  f'  28  v»,  Arcli.  mun.  Nevers.) 

Qu'ilz  ayent  leur  affouaige  au  mort  bois 
pour  le  fournissement  de  leur  hostel.  (1487, 
r.elt.de  René  II,  D.de  Lorr.,  Arch.  Meurlhe, 
Très,  de.-  eliart.  de  Lorr.,  reg.  des  lett. 
pat.,  vol.  B  3,  f  162.)  I 

Traflicque  de  marchandise,  et  fournisse-   i 
nient  de  la  plus  part  des  finances,  pour  le 
iiustenemeat  de  la  guerre.  {Apologie  de 
'.ailt.  de  Nassau,  p.  262,  A.  Lacroix.) 

iorn()i\\i;e,  s.  f.,  roiiiciiienl  :  | 


Siri'  Dieas,  ilelTeot  de  mesiais. 
De  fornoiance  et  de  mesdis, 
Mes  rais,  mes  paroles,  mesdis 
{Le  Paternoslrf  en  franc.,  Ars.  31 12,  f  i^l*.) 

1.  FORNOiER,  -  oyer,  v.  a.,  engloutir 
sous  les  eaux  : 

Celle  terre  ueent  cultivee'cslfaite  comme 
11  cortilz  de  delis  et  les  citez  désertes  et 
destruites  et  fornoiees  sont  garnies. 
(GniART,  BJftte,  Ezech.,  xxxvi,  3o,  ms.  Ste- 
Gen.)  Lat.,  suffossac. 

Car  en  abysme  elles  noyent 
Ainsi  que  leurs  chants  les  fonunjeiil. 
(J.  BooCHET,   les  llegnards  travers.,  f  110'',  éd. 
1522.) 

2.  FORNOIER,  voir  FORNIER. 
FORNOYER,  VOir   FORNIERr. 

FORNOZ,  fournoz,  s.  m.,  droit  prélevé 
sur  chaque  four  : 

Certainne  redevance  appellee  fornoz  qui 
est  une  taille  qu'il  dient  avoir  acoustumee 
de  pranre  et  lever  sur  chascun  four  selon 
le  regart  de  certains  tallemelliers  qu'il  es- 
lisent  a  ce  chaseun  an.  (1365,  Cart.  de 
St  Etienne  de  Troyes,  Richel.  1.  17098, 
f»  87».) 

Aucune  redevance  de  fournoz  ne  autre 
.<ervitute.  (Ib.,  f»  87''.) 

FORois,  adj.  1 

A  tôt  .xs.  V.  Saisne  qi  ne  sont  pas  forois 
S'an  lorna  li  païens,  qi  ert  proî  et  cortois. 

(J.  BoDEL,  Sa.v.,  r.i.xvii,  Michel.) 

FORosTAGiERj  -  Iwstagicr,  fors,  four., 
\erbe. 

—  Act.,  laisser  un  otage  à  la  di.scrétion 
de  quelqu'un  en  ne  remplissant  pas  les 
conditions  qui  avaient  été  stipalées  : 

Ainchois  qu'il  s'asseist  Pagcabert  commanda 
Que  tont  noble  et  non  noble  qui  en  son  ost  est  la. 
Soient  tous  avec  lui  pour  saToir  c'en  fera 
Dez  .L.  prisons  c'on  lui  foiirhoslaga. 

(Ciperis,  Richel.    1637,  f  77  v».) 

VA  Tu  aveqaes  li  sa  Ires  maie  monllier, 
Chele  qui  li  feisoit  O^iet  forsoslagier, 

(Gaufrey.  10630,  A.  P.) 

—  Neutr.,  rester  comme  otage  à  la  dis- 
crétion de  quelqu'un  par  suite  de  l'inexé- 
cution des  conditions  stipulées  : 

Gaufrols  mes  pores  ne  m'ot  mie  mult  chier 
Qui  envers  vos  me  fait  foroslagier. 

(U.viMDERT,  Ogier,  121,  Barrois.) 
Quant  envers  vos  m'a  fait  foroslagier. 
'lD.,i*.,  ms.  Durbam,    Bibl.  de  Cos.,  V.   ir,  17, 
f°  55'',  P.  Mejer,  Rapport.) 

Kn  IDugletiere  et  Hanemarce, 

Ki  monlt  estoit  lonlainne  marce, 

.•^i  en  ot  le  Danois  Ogier, 

Pour  Gaafrois  son  père  ostagier, 

V.  dlut  rendre  et  treu  et  ban 

Oe  .1111.  deniers  cascun  an, 

Hais  Gaufrois  i  laisa  Ogier, 

Del  lont  en  toat  fourostagier, 

(MoDSK.,  Ckron.,   16.12.  BeilT.^ 

—  Foroslagié,  part,  passé,  laissé  à  la  dis- 
crétion de  quelqu'un  à  qui  l'on  avait  été 
remis  comme  otage,  sous  la  stipulation  de 
conditions  qui  n'ont  pas  été  remplies  : 

Il  vous  latsa  en  France /'oros/ffyiVChsrlon. 
(Henaiidde  Monlanban.  Ilichel.  21387.  f  22  v».) 


Ileciibe.  qui  Hst  grant  joie  de  lui  l.i 
monstre  a  ses  serours,  et  dist  .•  Esgardes. 
cou  est  Elkanus  li  forostagies  qui  si  gen- 
lementen  est  passes  outre.  < Kassidor.,  ms. 
Turin,  f"  108  v°.) 

Cf.   FOROSTELER  et  FOROSTK. 

POROSTÉ,  forsoslé,  pari,  passé,  laissé  ii 
la  discrétion  de  quelqu'un  à  qui  l'on  avait 
été  remis  comme  otage  sous  la  stipula- 
tion do  conditions  qui  n'ont  pas  été  rem- 
plies: 

Ea  sou  palais  est  li  rois  retornes, 
Ogier  demande  son  prison  furoslé. 

II!m>ibekt.  Ogier,  1011.  Barrois.) 

Ogier,  dist  Kalles,  to.<:  m'estes  forosié. 

(ID  ,  ib.,  104.) 

Or  poes  croire  que  petit  m'a  amé 
Gaafrois  mes  pères,  cai  tôt  confonde  Dé. 
Qui  envers  vos  m'a  laissié  forosié. 

(Id.,  ib.,  112.) 
Ogier,  dist  il,  vos  estes  forsosir  ; 
Malvaisement  m'en  a  Gaofroi  mené, 
Li  vostre  pères  qui  Diei  pnisl  craveiit-T, 
Qui  m'a  mes  homes  boni  et  vergondé  ! 
Or  vos  ferai  tous  les  membres  cauper. 
(lu.,  (*.,  ms.  Dnrham.  Bibl.  de  Cos.,  V,  il,   17, 
f  55'",  P.  Meyer.) 

K.  demande  son  novel  fnrosié, 
Li  caslelains  li  corut  amener. 

(Id.,  ib.)  Ms.  forestc. 

Cf.  FOROSTAGIER  et    FOROSTELEli. 

FOROSTELER,  V.  a.,  laisscr  un  otage 
à  la  discrétion  de  quelqu'un  en  ne  rem- 
plissant pas  les  conditions  qui  avaient  été 
stipulées  : 

Hulmais  orres  don  Danois  d'Outremer, 
Du  flel  Gaufroi  qui  tant  fait  a  loer. 
Comment  ses  pères  Varoit  fornstelé. 
Envers  le  roi  de  Paris  la  cité. 
(Oqier.  ms.  Dnrham,  Bibl.  de  Cos..  V,  ii,  17. 

f»  55'',  P.  Meyer.) 

Cf.  FOROSTAGIER  et  FOKOSTÉ. 

FOROT,  S.  m.,  furet  : 

Pour  ce  qu'il  a  esté  prouvé  contre  lui 
qu'il  avoit  chacié  a  foroz  et  oiseaul  es  ga- 
rennes. (14U-1412,  Contrôle  des  emolu- 
mens  de  la  guerre  deus  a  ilonseign.  le  D. 
de  Bourg,  es  bailliages  de  Dijon,  Atixois  et 
la  Montaigne,  .^vch.  Cote-d'Or.) 

Pour  avoir  chacié  a  foroz  eu  forest  Vi- 
sain. (Ib.) 

FORPAisANT,  adj.,  étranger  : 

Et  tel  autre  y  a,  qui  estant  couliué  en 
quelque  meschante  isle  déserte,  est  deve- 
nu, comme  dit  Solon,  Sicinitain  ou  Phele- 
gaudrien  forpaisant  au  lieu  d'Athénien. 
(AxtYOT,  ÙEuv.  mor.,  Instruct.  pour  ceuh 
qui  manient  alf.  d'eslat,  LV,  éd.  1574.) 

FoRPAi.siER,  -  aysier,  fors.,  verbe. 

—  Act.,  bannir  : 

El  se  il  en  est  forspaisiez  |ior  la  force  de 
jostice.  {Liv.  de  justice,  IV,  8,  §.  1  Rapetti.) 

—  Ninitr.,  s'e.vpatrier,  ijuittorson  pay-, 
s'éloigner  de  ses  parages  ; 

Et  l'ome  ne  viaut  plus  tenir  celui  In  , 
porce  que  il  se  sent  gre^-ié  dou  scrvise,  ou 
porce  que  il  viaut  forpaysier,  et  servir 
autre  seignor,  fors  du  reiaume  de  Jérusa- 
lem. (.4ss.  de  1er.,  1,  400,  Beuauot.) 


FOR 


FOR 


FOU 


93 


l'rincc,  on  ne  penll  la  nier  loiil  cpuiscr  ; 

Mais  tontesrois  qui  veull  /orpayscr 

l'onr  la  voyr  d'honnenr  amplifier, 

Vlin  qu'a  temps  on  viengne  au  raviser, 

Siilfise  a  l'œil  sa  portée  viser  : 

NqI  ne  80  doibt  en  fortune  fyi'r. 
(G.  Cin^TELi..,  Ilallad.,  I,  t.  viii,  p.  :i(lO,  Kerv.) 
Eutie  ses  aucieus  vocables,  il  trouvera 
aussi  forpayser  pour  errer  hors  son  pays  ; 
d'où  vient  qu'en  vénerie  on  use  encore  de 
ce  mot,  quand  on  parle  d'une  beste  qui 
s'eslongne  du  lieu  de  son  repaire  et  se  jette 
aux  campagnes.  (H.  Est.,  Prec.  dti  lang. 
franc.,  p.  158,  Feugère.) 

D'une  suite  poudrense 
Il  l'arpaise  et  fuit  par  la  campaigne  herbeuse. 
(CACCaF.T,  Plaisirs  des  champs,  éd.  1601.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sons  : 

Il  est  mal  aisé  de  se  forpaiser  en  cela. 
.Mais  quant  aux  noms  et  a  la  suite  de  ces 
rois,  il  pst  assez  aisé  de  s'y  mesconter. 
(A.  DE  RivAUDEAU,  OEuv.  poét.,  p.  49, 
éd.  1839.) 

—  Forpaisié,  part,  passé,  qui  vit  à  l'é- 
tranger: 

l'orce  que  il  esteit  forspaisé.  (Liv.  de 
J.  d'Ibelin,  c.  xl,  Beugnot.) 

Et  si  li  forpaisies  revenoit  et  reqieroit 
son  droit  dedens  l'an  qu'il  ert  revenus,  il 
puet  revenir  a  sa  teneure  et  retenir,  par 
les  arierages  del  chens  paiant.  {Li  usages 
de  le  cité  d'Amiens  de  coi  on  plaide  devant 
te  maieur,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  incd.  du 
Tiers  Etat,  I,  131.) 

Toz  cels  qui  sont  forspaisié.  (P.  de  Fon- 
T.AINE,  Conseil,  ch.  17,  var.,  Marnier.) 

Tenure  de  hiretage  de  forpaisé  ne  li 
grieve.  {Ass.  de  Jer.,  ch.  xxxviil,  ap.  Mar- 
nier, Conseil  de  P.  de  Fontaines,  p.  162.) 

L'oume  seroit  forpaisé  toute  sa  vie.  (76., 

ch.   CCLXXIII.) 

Un  cerf  chasié  et  forpaisié  des  bois  et  fo- 
retz  et  trouvé  en  plaiu  pais.  (1402,  Arch. 
.1.1  156,  pièce  434.) 

KORp.xisTRE  (se),  V,  réll.,  aller  pailro 
hors  de  son  lien  : 

ouaud  (le  cerf)  sort  des  forests,et  se  for- 
paist  pour  beaucoup  de  raisons  ;  principa- 
lement en  avril,  et  en  may,  quand  il  a  la 
teste  molle,  et  en  sang;  parce  que  si  les 
chiens  le  chassent,  il  n'ose  fuir  par  les 
forests,  de  peur  de  heurter  et  blesser  sa 
teste  aux  branches.  (Fouill.,  Ven.,  f"  45» 
ap.  Ste-Pal.) 

FoiivARTiii,  forspartir,  v.  n.,  mourir: 
Se  li  reis  pert  issi  sun  heir, 
Dune  en  poet  nn  doel  aveir, 
■Ve  mie  pnr  sel,  mes  par  sa  gent, 
Ki  se  domerrant  malement 
l'uanl  il  en  ert  de  ci  parti, 
l,i  raeins  pu.<;sanl  rrl  fnrsiani. 

(CiiARDRï,  l'clil  l'tel,  113  i,  KocU.) 

lORPASSER,  fourpasser,  verbe. 

—  Neutr.,  aller  au  delà: 

Et  si  n'estoit  nul  qui  osast  acoupper, 
forpasser  ne  chevauchier  devant  les  ba- 
aieres,  excepté  les  mareschaux.  (Fhoiss  , 
Chron.,  Richel.  2641,  f°  13  v".) 

Aberro,  forpasser,  forvoier,  s'esloingner. 
(li.  Est.,  Thés.  lat.  ling.) 

—  Act.,  dépasser,  surpasser:  I 
.  Il  avait  fotirpasset  le  commandement  son 

signeur  le   roy.  (Fiioiss..   Chron.,  U,  106    ' 
Luce.) 


Car  chacuus  s'eflorchoit  de  fourpasse, 
son  compaignon.  (Id.,  ib.,  VI,  295,  Kerv. 

—  Sortir  de  : 

S'il  avient  par  aucune  aventure  que  un 
chevalier  home  lige  ocit  un  borgeis  ou  fait 
ocirre,  et  le  chevalier  s'enfuyt  et  forpasse 
le  reaume.  {Ass.  de  Jér.,  I,  619,  Beugnot.) 

FORPCE,  voir  Force. 

FonPEUs,  voir  Frrpeus. 

FORPORTEH,  V.  a.,  porter  hors,  mettre 
dehors,  exporter,  transporter  : 

Efferre,  forporter.  {Gloss.  de  Douai,  l".s- 
callier.) 

FORPRENDRE,  fors.,  v.  a.,  exccpter  : 
Terres,  tenementz,  feez  et  offices  eu  Es- 
coce,  queux  ils  dévoient  avoir  de  héritage 
ou  de  droit,  forsprises  ceaux  qe  serronl 
forspris  par  commune  assenl.  (1333,  Conc. 
inl.  reg.  Angl.  et  Sent.,  Avesb.,  p.  23.) 

—  Forpris,  part,  passé,  excepté  : 

E  l'un  ne  serra  janies en  lieu  no  en  couu- 
saill  ou  l'autre  perdra  terre  ne  nule  autre 
chose  ;  sauve  la  esglise  de  Rome,  qe  est 
forsprise  par  ambedeux  les  reis  ;  e  le  duc 
de  Brabaunt,  e  ses  heirs  en  Brabauut,  qe 
est  forspris  par  uostre  seignour  le  roi  d'En- 
gleterre.  {Lib.  Custum.,  I,  168,  31,  Edw.  I, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Forspris  taunl  qe  nous  ne  voloms  niye 
qe...  (15  janv.  1311,  Mandent.  d'Ed.  Il  sur 
la  vente  des  vins  de  Gasc,  Delpit,  Doc.  fr. 
en  Aiiglet.,  p.  43.) 

Accorde  est  establio  que  monstreson  dos 
leyns  soit  fait  a  l'estaple  chescun  jour  de 
la  semaigne  forspris  la  dymenge  et  les  so- 
lempnes  festes  del  an.  {Stàl.  d'Edouard  III, 
anxxviu,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Qe  toutzFranceys  voidentleroyalmed'En- 
gleterre,  forprisies  prisoners.  (3  juill.  1339, 
Proclam.,  Delpit,  Doc.  fr.  en  Anglet.) 

Forpris  les  offices.  (4  sept.  1391,  Livre 
des  Bouillons,  xcvi,p.  294,  Bordeaux  1867.) 

Foreprise  les  garranties  que  comuion- 
cerent  per  disseisin.  (Litil.,  Inslit.,  697, 
Houard.) 

FORyuiÉ,  voir  Fouchié. 

1.  FORRAGE,  -  aige,for.,  fourr.,  four., 
s.  m.,  action  de  fourrager,  maraude,  pil- 
lerie  : 

Knvoia  en  forrage  forrer  sns  le  Gadroiz. 
(Vœux  du  Paon,  Richel.  368,  i"  89''.) 
Que  nyous  dois  nostres  ne  domageit,  ne 
pregnve,ne  forreit,  soit  per  buttiu,  forrage, 
pilliage.  (1410,  Arch.  Fribourg,  1"  Coll.de 
lois,  n»  173,  fo  44.) 

Tôt  quant  de  biens,  debuttin,  pilliage  et 
forrage  qui  porreit  estre  pris  ou  eanguvé. 
{Ib.) 

l'ar  ainsi  s'en  retournèrent  en  paix  sans 
loucher  son  pays  en  fourrage  ne  pillage. 
{Les  Passages  d'oultremer,  i"  33  v»,  éd. 
1492.) 

tout  le  hutin  qn'ilz  ont  eu  au  foarrair/e. 
(Li:i    Souhait    du    monde,    l>oés.    fr.   des  w"  et 
xvi°  s.,  I,  313.) 

—  Bagage,  attirail  : 

Pour  ce  que  ledit  Malgiron  demeure  au- 
dit Daulphinal  et  y  a  rapporté  ledit  forrage. 
(23  sept.  1419,  lieg.  consul,  de  Lyon,  I,  190, 

fluigue.) 


2.    FOItKACE,  voir  FOllAGE. 

FORRAGEMENT,  fowag.,  fourroy.,6.  m. 
maraude,  pillage  : 

Qui  a  donné  Jacob  en  fourragement  et 
Israël  aux  pillars?  {Bible,  Isaie,  ch.  42  éd 
1336.) 

Toutesfoiz  noz  gens  en  ensuyvant  ce  que 
dict  l'apostre,  prenoient  ceste  pillerie  et 
forragement  en  gré  pour  l'honneur  de  Dieu. 
(C.  de  Seyssel,  Hist.  eccles.,  vi,  23,  éd 
1367.) 

Que  s'en  ensuyroit  il  après  sinon  un 
fourragement  et  ruine  de  toute  la  Germa- 
nie. (Langue,  Disc,  p.  388,  éd.  1587.) 

Envoyant  es  environs  d'ioelles  (pro- 
vinces) quatre  ou  cinq  mille  chevax  faire 
le  degast  et  fouragement  des  vivres.  (Sui.- 
F,Y,  OEcon.  roy.,  ch.  cxix,  Michaud.) 

1.  FORRAGiER.  V.  a.,  renverscp,  arra- 
cher, ravager  : 

Ci  avons  oit  lo  cèdre  del  paradys  estre 
dehorteit,  mais  nient  forragiel.  {Dial.  SI 
Greg.,  p.  124,  Foerster.)  Lat.,  concussam 
audivimus,  sed  non  evulsam. 

2.  FORRAGIER,  fouragiev ,-aiger,  s.  m., 
fourrageur,  maraudeur,  pillard  : 
Forragiers  viennent  quatre  vingtz  et  puis  cent 

Et  lo  povre  honime  despourvea  d'apiiy  sent 
Grande  angoisse... 

(.(.   JlEScni.NOT,  Lmielles  des  princes,  P  39  r  " 
éd.  ti93  ) 

Mil  hommes  de  guerre,  tous  gens  de 
bonne  estoffe,  sans  les  houspouUiers, 
fouraigers  et  aultres  gens  de  petit  estât. 
(Mathieu  d'Escouchy,  Chron.,  I,  36,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

Si  trouva  ses  fouragiers  et  ses  autres 
gens  qui  l'avoient  précédé  en  fourrage. 
(Le  Baud,  Hist.  de  Bret.,  ch.  xxv,  éd.  1638.) 

FORRAINE,  voir  FORAINE. 
FORRE,  voir   FUERRE. 

FORREL,  fourrel,  feurrel,  s.  m.,  four- 
rage, paille  : 

Nuls  poissonniers  de  mer  ne  peut  mettre 
raye  eu  pannier  sur  aulro  poisson  ne 
amener  poisson  salé,  ne  merlant  salé,  que 
le  feurrel  qui  est  dessus  les  penniers  ne 
soit  ostez  es  halles,  avant  que  le  poisson 
soit  vendu.  (1320,  Ord.,  ii,  379.) 

De  convertir  tous  les  fourraux  qui  crois- 
tront  esdites  terres  en  fions.  (1386,  Arch. 
.MM  31,  fo  U  r".) 

FORREOR,  forrour,  foiireur,  s. m.,  four- 
rageur : 

Les  correors  garde  Ysorez  li  :îris 
iCt  li  forrour  coreut  par  le  pais. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.  il  213,  f"  2i'.) 
Envoiiereiit    lors    fourcurs   cbevaucier, 
l'ourer  et    ardoir     en   Escoche.    (Froiss., 
Chron.,  I,  339,  Luce,  ms.  Amiens.) 

1.  FORREu,  forer,  fourrer,  fourer,fur- 
rer,  verbe. 

—  Act.,  piller,  ravager,  enlever  i)ar  la 
force  : 

Ks  un  message  qui  le  roi  a  conté 
Que  paien  ont  tôt  le  pais  forré. 

UUIMBERT,  ngier,  107  il»,  Barrois.) 
Do  foiircr  le  pays  rascuns  d'yaus  se  pena. 

(CA«.  nu  Cligne,  71123,  lîoilT.) 


94 


F()R 


L'endeuiaiu  forèrent  il  toiilp  le  viande 
de  le  citf  el  luenereul  el  casiiel.  (CAron. 
(i'Emoul,  p.  286,  Maf-Latrie.) 

La  plaie  qne  vons  Gsl  h  niale  peas  Caldee 
C  Tïl  de  Josapha$,  quant  de />/  foiirei: 
(l>iu  du  Paon,  ms.  Broi.  11191,  f»  .M   T'.) 

Pour  alliT  courir  il  fourrer  le  pais. 
(Aymeri  de  Beaulande,  Hichcl.  1497, 
f«3»3r'.) 

Leur  coureur  ne  Irouvoienl  mes  riens 
que  fourer.  (Froiss.,  Chron.,\,  IS,  Luce.) 

S'en  ala  fourer  le  pais  tout  a  l'envirGii 
de  Soissons.  (Tranis.  de  France,  p.  UO, 
Cliron.  belp.) 

El  toi  quant  que  il  ensi  avreit  pris, 
forrei  ou  robei  eis  nostres.  (1410,  Arcli. 
Fribourg,  1"  Coll.  de  lois,  u»  173.  f'  44.) 

Cinq  mil  bonimcs  qui  allèrent  fourrer  le 
pays  et  essillier.  (CAron.  de  Flandre,  cli. 
83,  ap.  Duc,  Gloss.  de  Villeh.) 

Si  commencèrent  archers  et  corapaignons 
a  piller  et  fourrer  les  maisons,  pour  buti- 
ner et  pour  paiçncr.  (Ol.  de  la  Marche, 
Mém.,  1,  23,  Michaud.) 

Us  partirent  de  Beauveais  pour  aller 
quérir  leurs  aventures,  et  fourrer  le  pays  ; 
après  se  départirent  et  allèrent  fourrer  le 
pays  sur  l'eau  de  la  Some.  (Mo.nstrelet, 
Chron.,  an  1431,  ap.  Duc,  Gloss.  de  Villeh.) 

—  Absolument  : 

fourer  Tont  ly  baron  tout  Ir  plas  fonrfissant. 
(Cher,  au  cygne,  iTOSl,  Keiff.) 
Ki  entre  par  nuit  en  autrui  gardingn'cn 
autrui  courtil  pour  fourer.  (Bans  d'Hénin, 
Tailliar.  p.  410.) 

Si  avoient  pou  de  viande  que  marehics 
nés  pooit  sevré,  ne  il  ne  pooient  aler /brer, 
que  tant  avoit  des  Griex  par  le  pais.  (Vil- 
leh., 351,  Wailly.) 

Por  la  destrece  de  la  viande  ala  forrer 
Il  cuens  Loeys  le  jor  de  la  Pasquc  florie. 
(Id.,  3o2.)  p.  Paris  :  fourrer. 

Il  ne  pooient  nul  marchic  avoir,  ne  forer, 
se  pou  non.  (Id.,  39o.) 

Tierris  de  Los  et  Guillaumes  del  Perchol 
alerent /br«r  un  jour.  (Id.,  482.) 

Envoiierent   lors    foureurs    cbevaucier, 
fourer    et    ardoir   en    Escochc.    (Froiss., 
Chron.,  I,  339,  Luce,  ms.  Amiens.) 
Qoaot  il  aloii  fourer  ponr  avoir  garnison 
I.e5  bonnes  gens  preooit  el  meloil  a  rençoD. 
(Gesie  des  ducs  de  Bourg.,  5IUI,  Chron.  belg.) 

Les  Bourguignons  hayoienl  moult  les 
bourgeois  de  Paris,  et  ils'venoient  fourrer 
jusques  aux  fauxbourgs  de  Paris.  (Journ. 
d'un  Bourg,  de  Paris,  an  1417,  Michaud.) 

En  icelluy  temps  allerfMil  les  Bourgui- 
gnons devant  Cûrbeil,et  fourrèrent  le  pays 
lout  entour.  (Ib.) 

Quand  les  .Mareschaux  furent  venus  de 
forer,  si  s'en  allèrent  aiser.  {Chron.  de 
Flandre,  ch.  67,  ap.  Duc,  Gloss.  de  Villeh.) 

—  Nentr.,  se  jeter,  tomber  sur  : 

Si  advint  que,  en  recullanl,  ledit  Audricu 
Trolo  et  ceulz  de  sa  routle  furent  les  pre- 
miers quy  fourrèrent  sur  culz.  (Wavrin, 
Anchienn.  Chron.  d'Enalet.,  II,  19S,  Soc.  de 
IhiM.  df  Fr.) 

—  Ri^n.,  dans  le  même  sens  ; 

Qui,  sulitillemenl  el  de  bien  grand  avis 
se  fourrèrent  ^m  lesFlamcngs  qui  de  riens 
ne  se  doubtoient.  (.1.  .Molinet,  Chron., 
ch.  cxc,  Bucbon.) 


FOR 

—  Infln.  pris  subst.,  .iclioii  ili'  fourr;i- 
tier,  pillage  : 

Pieres  de  Douay,  et  Ansiaus  de  Chaeu  et 
Rcniers  de  Tril  ierent  devant  Pliinepople, 
ensi  conme  vous  avez  oi,  pour  les  fourriers 
garder;  et  endementres  k'il  entendoient 
au  furrer,  comme  chil  ki  bien  besoigno 
eu  avoient,  a  tant  es  vous  venir  soiir  aus 
Blas  et  Commains.  (II.  de  Val.,  318, 
Wailly.) 

2.  i-ORiiEU,  V.  .1.,  le  moderne  fourrer, 
employé  pour  signilier  garnir  de  faux 
cheveux  : 

Si  se  preat  garde 
Que  famé  est  trop  foie  musarde 
Qici  force  sou  chiof  el  se  farde 
Por  plere  an  monde. 
(I)et  Comeles,  Jnb.,  Jongleurs e!  ï'/ouiàrs,  p.  87.) 

FouiiEiuii,  fourrerie,  fourricrie,  feu- 
rerie,  fourrie,  fourie,  s.  f.,  office  de  four- 
rier : 

Et  seront  ces  .vi.  chambres  hebergies 
par  les  fouriers  le  roy,  et  n'auront  nul 
autre  fourier  pour  eux,  et  leur  sera  livré 
p.ir  devers  la  fourrerie  ce  qui  leur  appar- 
tiendra. (1321,  Ord.  de  Voslel  le  roy,  l'ièc. 
rel.  à  l'hist.  de  Fr.,  XIX,  70.) 

Pour  l'osteiage  des  geus  de  la  fourrerie, 
.un.  livres.  (lZi8,Arch.  adm.  de  la  ville  de 
Reims,  II,  487,  Doc.  iuéd.) 

Est  le  plus  de  temps  occupé  ou  fait  de 
son  office  de  fourrerie  en  nostre  hostel. 
(4  fév.  1403,  Urd.  de  Ph.  le  Hardi,  Arch. 
Côte-d'Or,  B  10420.) 

Les  valets  de  la  fourrerie  servent  les 
femmes  de  chambre,  et  vivent  de  leur  des- 
serte. (J.  Aande.nesse,  Somm.  des  voyages 
faits  par  Charles  V  de  ce  nom,  ms.  du 
XVI"  s.) 

Si  estoit  son  avant  garde  devant,  a  tout 
.1111^  hommes  d'armes,  et  son  estendart 
lie  fourrie,  a  tout  lx  hommes  d'armes. 
{Chron.  anonym.  du  règne  de  Charles  VI, 
ap.  MoxsTHEL.,  Chron.,  VI,  240,  Soc  de 
l'Hist.  de  Fr.) 

Le  duc  a  un  fourrier,  et  si  ce  ne  fut  pour 
tenir  ordre  en  mon  escrit,  j'eusse  mis  Tes- 
tât de  la  fourie  tenant  a  sa  chambre,  car 
la  fourie  est  de  la  chambre.  (Ol.  de  la 
Marque,  Eslal  de  la  maison  de  Charles  le 
Hardy,  Du  second  eslat,  Michaud.) 

Pour  considération  des  bons  services 
(lue  Guillaume  Lefort,parcy  devant  aydant 
lie  fourrierie  de  uostre  Ires  chiere  et  très 
amee  belle  lille,  la  roynne  de  Castille. 
{Corresp.  de  l'emp.  Maximilien  I"  el  de 
Slarg.  d'Autr.,  t.  II,  p.  238,  Doc  iuéd.) 

—  Lieu  oit  l'on  serre  les  fourrages,  gre- 
nier, niagasin: 

Les  dessus  dizhabitans  sont  et  serouttenus 

a  lousjours  de  amener  ou  faire  amener  el 

conduire  chascuu  au,  eu  uoslrc  feurerie  a 

I    Paris   ou  ailleurs,   huit    chartees  de  feure 

bonnes  et  souftisaus.  (1384,  Ord.,  vu,  93.) 

I-ORRETAGE,  VOir  FOUESÏAGE. 

roRREuiŒ,  foureure,  s.  f.,  provision: 

Asses  as  pain  cl  vin  el  autre  foureure. 
Brebis,  vaces,  bues... 

(Houm.  d'Alu.,  ("  28",  MIchelaiil.t 

—  Postiche,  faux  cheveux  : 

l'aiiie  n'est  pas  do  pecliié  monde. 
Qui  a  sa  crinc  noire  ou  blonde 


KOR 

Selonc  nature. 
Qui  i  met  s'enlente  el  sa  cnri> 
A  ajouster  .i.  fmreure 
.\u  lonc  des  Ireces. 
{Des  Corne/M,  Jnb.,  .Jongleurs  cl  Trouvi'res,  p.  S7.I 

—  Mélange  d'uni'  autre  laine  : 

Nul  marchant  vendant  laine  ne  soit  si 
hardy  de  fourrer  sa  laine,  que  la  foureure 
ne  soit  aussi  bonne  come  la  toison.  (J406, 
Slat.  des  Drap.  d'Evreux,  Ord.,  ix,  172.) 

TOHHiEiitforier, fourrier,  fourier,  furier, 
folrier,  feurrier,  s.  m.,  fourrageur  : 

Parmi  la  terre  rorrurent  li  forrier. 

U.cs  l.oli.,  ms.  Montp..  f  100''.) 
Kt  li  forrier  corent  par  le  pais. 
(Car.  le  Loh.,  i°  chans.,  v,  p.  16o,  P.  Paris.) 
En  es  le  pas  desconfi  fassent 
Et  lor  prisons  perdu  enssent. 
Se  ne  fusl  Cnitar  de  Poitiers 
Qui  le  jor  gardoil  les  foriers. 

(Wacf.,  Brut.,  12t'iOS,  Ler.  Je  l.incy.) 

Verra»  les  murs  et  fondre  et  pechoier, 
El  ta  contrée  destrairont  li  forrier  ; 
[S'i  laisseront  qne  vaille  un  sol  denier  ; 
Ardront  tes  viles  et  feront  lot  vider, 
Et  tes  vilains  feront  estroit  loier. 

(n.iiMDERT,  ngier,  11,H2,  Barrois.) 
IJ  fnrier  courent  por  les  villes  rober. 

(Raoul  de  Cambrai.  7712,  A.  T.) 
Voslre  fourier  sont  mort,  vostre  gent  est  biersee. 
(Cher,  au  cijgne,  132.Ï3,  Reiff.) 
Pernente  deslruient  la  terre  vers  la  mer 
Chevalier  e  serjant  e  li  autre  furier. 
(Jorh.    Fantosme.    Chron.,    360,    Michel,    D.    de 
Korm.,  t.  III.) 

Li  /briei'cerchierent  la  contrée. (Villeh., 
138,  Wailly.) 

Paor  ai  qne  cil  n'aillent  cnvoir  nos  folriers. 
(Les  Chelifs,  Uichei.   12558,  l"  103  \"..l 

Plus  d'une  grande  lieue  sont  li  fourrier  couru, 

Et  prennent  la  vitaille  qui  par  la  terre  fu. 
(R.  de  Nanluctl,  ap.  Duc,  Gloss.  de  Villeh.) 
Chascun  jor  corroient  li  forrier  (Jlaudas 

parmi    sa   terre.    ILancelot,   Richel.  734, 

i"  iK) 
Les  fourriers  qui  aloient  devant  acueil- 

lirent  la  proie.  {Chron.  de  S.  Den.,  ms.  Ste- 

Gen.,  f»  329''.) 

—  Fig.,  avant-coureur: 

Le  More  veull  mes  pensées  divertir. 
Disant-  Amy,  c'est  le  temps  de  partir. 
Il  n'est  pas  seur  d'arrester  long  espace. 
Car  le  fourrier  des  astres  a  prins  place. 
(Est.  Forcadeo,  la  l'orcsl  d'Odonne,  éd.  1551.) 

—  Celui  qui  avait  soin  du  fourrage  : 

Ses  qaeui,  ses  lionlilliers  apresle. 
Ses  fouriers  el  ses  pancliers. 

(III.  cl  Jehan,  5177,  Michel.) 

—  Marchand  de  fourrage  : 

De  chascun /ettcrie»'  qui  vendent  feurre 
delez  Saint  Innocent.  (Voirye  de  Paris, 
Arch.  Y  3,  (■>  4  r".) 

—  Officier  chargé  de  pourvoir  au  loge- 
ment des  troupes  el  .ï  la  répartition  des 
subsistances  ;  signification  conservée  : 

Les  autres  princes  et  barons  allèrent  lo- 
gier  en  leurs  quartiers  ordonnes  par  les 
foriers.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  II,  38,  Buchon.) 

Chacun  s'en  alla  loger  ainsi  que  par  les 
fourriers  estoit  ordonné,  pour  prendre  la 


KO  H 


FOR 


FOR 


96 


i-efei-lion  du  ilisner.  (.1.  Ohartieh,  Chron. 
de  Charles  VU,  c.  252,  Bibl.  eh.) 

Il  print  rosohilion  de  partir  de  Ciirina- 
gnoles,  011  il  estoit,  pour  les  aller  desloger 
sans  fourrier.  (Du  Villars,  Mém.,  VU, 
an  l.'ioO,  Micliaud.) 

1.  FORRiEKB,  fourrière,  fouriere,  s.  f., 
paille  : 

Elles  et  SI  feme  so  sient  les  a  les, 
De  joste  1.1  fouriere  sor  .i.  tapi  corcfs]. 

(Mol,   10171,  A.  T.) 

—  Magasin  h  fourrage  : 

Hors  mises  les  forrieres  qui  sont  aus  es- 
cuiers  et  aus  bouos  gens.  (E.  BoiL.,  Liv. 
des  mest.,  1'  p.,  xcix,  1,  Lespinasse  et  Hon- 
nardot.) 

Les  .11.  sommeliers  qui  menront  ces  .ii. 
sommiers  auront  bouche  a  court  et  une. 
couste  en  la  fourrière  et  une  bothe  dn 
feiirre.  (1316,  Orden.  de  l'ost.  le  roy,  Arch. 
.1.1  37,  I»  39  v.) 

2.  FOHHiEni;,  voir  Foriere. 
FORRonF.H,  fourretiber,  v.  a,  dérober: 

.lailis  faire  emprentire  soloie 
Les  biens  fais  ponr  çon  qu'enorloie 
A  mes  biens  f.iisaiis  le  bonté. 
Or  m'a  lî  mors  çon  fourreubr- 
(Jeh.  de  le  Motk,  li  Regret  GuilL,  1091,  Sclieler.) 

Ar'.rnt,  fourober,  fouiller. 

l.  FOUS,  fliors,  fhores,  forst,  foers,  fitci  s, 
for,  fiter,  feiir,  adv.,  hors,  dehor.'^  : 
Pelrus  d'alo /'or*  s'en  aled. 

(Passion,  197,  Koschwilz.) 

r.ir  la  feaestre  avoit  mis  /'ors  soo  chief. 

(Les  l.oh.,  Vat.  Urb.  37.5,  f"  l.ï^) 
Desqne  vos  islcres  ça  fors. 

(Mahie,  lai  de  GraelenI,  2.-13,  Itoq.) 
En  alte  tor  se  siet  bêle  Ysabel, 
Son  bias  chief  blon  niist  fuers  par  un  crenel. 
(liele  Ysabel,  P.  Paris,  Homancero,  p.  70.) 
I.a  dolor  qni  an  cners  le  touche, 
Ne  geler  fuer  parmi  la  bouche. 
(J.  Bretel,   Tourn.  de  Cliamumci,  '2107,   Del- 
motte.) 

Pour  quoy  il  nous  convenist  aler  fuers 
pour  cause  de  ladite  guerre.  (1334,  Ord., 
IV,  29S.) 

L'amour  sera  seulement  par  volenté  et 
par  concorde,  et  ceste  est  bonne  amitié  en 
quoi  homme  seroit  fuer.  (Oresme,  Qua- 
drip.,  Richel.  1348,  f  204  v».) 

Car  en  vain  cil  labuure  et  paine 
Qui  jeune,  se  il  ne  met  paine 
n'osler  les  vices  de  son  cueur, 
i'I  lool  mer  el  jectcr  feur. 
(1.  Boiii;nET.   les  Hetinars  IraversanI,  f  '.\R  v°, 

é.i.  ma.) 

—  I<'i^'.,  ne  forx  ne  ens.  ni  le  deliurs  ni 
le  dedans  : 

Parloit  le  plus  -de  ses  paroles  p.ir  para- 
boles, et  no  ilixoit  ne  fuer  ne  ans  de  son 
inteutiûu.  iKxlr.  de  la  Chron.  du  Doyen  de 
Saint-Thibaud  de  Metz,  ap.  J.  Quicherat, 
Procès  de  Jeanne  d'Arc,  V,  322.) 

—  Prépos.,  hors,  au  dehors  de  ; 

Des  homes  des  viles  et  fhorsVûe.  (1118, 
Çft.  de  Renaud,  C"  de  Bar,  Wailly,  Elém. 
depaléogr.,  t.  1,  p.  1.^9.) 

Sicuni  fu  la  chemise  NostreDameaportee 
fors  Chartres  la  u  veit  la  bataille  semblée. 
(Ben.,  0.  de  Norm.,  t.  I,  p.  260,  .Michtl.) 


—  Fors  de,  hors  de,  an  propre  et  au  lig.  : 
Si  escit  foers  de  la  civitate.  (Fragm.  de 

Valenciennes,  v°,  1.  8,  Kosohwitz.) 

for?  de  la  vile  ledemcnt  le  gilcrent. 

(Ep.  de  S.  Esl.,  VMI'',  Stensel.) 
Fors  fn,  (i'anbes  n'i  esta  pins. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  70'25,  Michel.) 
Forst  de  la  ville.  [Coût,  de  Charrou.v,  24, 
Fonteneau,  Bibl.  Poitiers.) 

Li  rois  Ricars  tenoit  en  sa  main  .i.  tron- 
clion  d'une  lance,  et  meut  auBarrois,  elle 
quiila  porter  fors  des  archons.  (Chron.  de 
Rains,  c.  7,  L.  Paris.) 

U  sont  au  siècle  .xil.  manieras  déjeune? 
et  .m.  pointures,  .IIIF".  manières  de  con- 
tenances, .srv.  manières  de  plais,  .xxx'V. 
manières  de  maladies  el  .x'Vll.  manières 
de  fors  do  sens.  (La  Riote  du  monde,  ms. 
Berue  113,  f"  201*'.) 

Qui  estoit  une  demende  fuer  de  raison. 
(.1.  AuBRiON,  Journ.,  an  1473,  Larchey.) 

Et  estoient  les  seigles  desja  tons  fuers  de 
la  fleur.  (Id.,  ib.,  an  1498.) 

—  Fors  s'employait  souvent  au  fig., 
pour  dire  si  ce  n'est,  excepté  : 

Fors  seul  piles  s'en  li  prendroit  oslage. 
(Gau>ifeb,  Clians.,  Val.  Chr.  Uno,  f  .^O''.) 

Mais  de  ce  c'onqnes  mais  for  hui 
N'en  parla,  li  vient  a  merveille. 
(ne  rOnlire  de  fanel,  Uichel.  191;-i-2,  f  ST".) 
Il  nel  fei-jeit  sans  plus  for^  pour  li  esprouver. 
(Gaiifreij,  .SRfiB,  A.  V.) 
Quelle  chose  est  qui  plus  t'euipesche  et 
te  moleste,  fors  ta  folle  affection  non  mor- 
tifiée? (Intern.  Cons.,  Bibl.  elz.) 

Le  paillart  n'a  anltre  mémoire 
Fors  a  gonrmander  et  a  boyre. 
(Serm.  joij.  de  bien  boijrr.  Ane.  Th.  fr.,  II,  IS.) 

—  Fors  que,  si  ce   n'est  que,  à  moins  i 
que;  si  ce  n'est,  excepté  : 

Fhores  toe  s'avenoie  kue  je  morissesens 
heirz.  (1118,  Ch.  de  Renaud,  C"  de  Bar, 
Wailly,  Elêm.  depaléogr.,  t.  I,  p.  189.) 

Mon  seignor  ont  delranchic  et  ocii;, 
Et  tos  les  autres  quicrentavoc  li, 
Forsqne  moi  seul  que  li  Lohercns  prist. 

(ilfor(  de  Garin,  '2fi20.  du  Méril .) 
N'y  ot  turc  ne  paycn  qui  ne  s'en  voist  fuiaol. 
Fors  (jue  cil  qui  estoient  a  le  lierre  gisant. 

(€hev.   aucijijne.  13210,  ReifT.) 

Et  ne  prendent  séjour  ne  ne  sont  reposé 
For  ques  don  mains  qu'il  porent. 

(Ib.,  19798.) 

Cist  mondes  n'est  fors  que  une  mer. 
(Gerv.,  Best.,  Brit.  Mns.  add.  28260,  C  IW  ) 
Amer 
N'est  fors  sol  /.i^  doçor  estre. 
(fi.  r.E  Vi.MER,  Clians.,  Uichel.   ISl,  f°  102") 
Amour  veint  tut  fors  que  quer  de  follon. 
iProv.  de  Fraunce,  ayi.  Ler.  de  Lincy,  Proi^.) 

Il  ne  feront  riens,  forque  sont  a  leur  bon. 
[Geste  des  ducs  de  Itouri/.,  7001,  Chron.  belg.) 

.le  congnois  loul,  /'or«  que  moy  mesœe. 
(Villon,  Bail,  des  Menus  propos,  p.  l.'il,  Jouaust.) 

Je  ne  boy  fors  que  du  meilleur. 
(Serm.  jotj.  de  bien  boyre,  Ane.  Th.  fi'..  Il,  9.) 
Non  certes,  non  :  rien  je  n'y  gaigneroye 
Fors  qu'ia  mes  pleurs  plaisir  lui  donneroye. 

(Cl..  Mab.,  Eleij.,  20.) 
Chacun  est  sage  après  le  coup,  fors  que 
moy,  qui  suis  tousjours  fol,  tousjours  mal- 
content. (Lariv.,  les  Esprits,  IV,3,  Ane.  Th. 
fr.) 


Pierre  Abelard,  grand  personnage,  fors 
qu'il  tenoit  quelques  propositions  erronées 
(Pasq  ,  Rech.,  III, XXIX.) 

On  trouve  encore  au  xvii°  sitVle  : 

II  n'a  ny  maille  ny  denier. 
For?  i7«'un  baslon  île  vord  pommier 
Dont  il  me  bat  les  costez. 
(IfiiO,  Corn,  de  Chans.,  III,  1,    Ane.  Th.  fr..  I\ 
1113.) 

—  Fors  que  von,  si  ce  n'est  : 
Et  si  vous  pri  au  definer, 
i'ame,  que  me  vacilliez  mander, 
l'ar  Icllres  ou  il  n'ait  nul  non, 
Vnslre  voVnIc  sanz  Icnçon; 

Ne  le  clerc  qui  les  esrrira 
Ne  sache  ja  que  no  sera, 
Fors  qu'en  ceste  manière  »o«  .■ 
■le  vous  raanl  qu'en  tele  seson, 
A  tele  euro  et  a  tel  jop, 
Vieigniez  en  tel  leu  sanz  sejor. 
(DU  de  la  Base,  ap.  lab..  Jongleurs  el  Tronvhes 
p.  117.) 

—  Fors  tant  com,  excepté  : 
Sachiez  qno  onques  mes  m'i  vi, 
Forlanl  com  go  l'ai  veu  ici. 

(Pass.  n.  N.,  ms.  S.-Brieuc,  S"  5|J.) 

—  On  trouvenu  wi'siècleforset  excepté, 
employé  comme  /"or.ç  seul,  au  sens  d'ex- 
cepté : 

Foc?  toutefois  et  e.xcepté  Bussi  le  Clerc, 
qui  se  tint  clos  et  couvert  dedans  sa  Bas- 
tille. (Pasq.,  Lett.,  xvh,  2,  Feugère.) 

Un  poète  célèbre   du  xvu"  siècle  a  em- 
ployé de  même  fors  excepté  : 
Le  mal  d'autrny  no  mo  tourmente  en  rien, 
Fors  e.iceplc  ce  qui  louche  au  compère. 
(La  Font.,  Cont.,  le  Fai.seur  d'Oreilles  et  le  Rac- 

coramodenrde  Moules.) 

Franche-Comté,  foû,  dehors;  nord  delà 
France,  foque,  fauque,  si  ce  n'est. 

2.  FORS,  adv.,  peut-être  : 

Fors  no  seroit  .lonas  en  tel  guise  trovies. 
(l'rise  de  Pamp.,  2191,  Mussafia.) 
Ond  fors  li  respondi 
Aucun  iFeiis  tiel   oiilraze  che  cescan  d'eus   raori. 
(Ik.  2722,) 

Ains  prendra  tici  parli 
Che  fors  nous  plaira  mont. 

(/*,.  2732.) 

FOUSAHLEJIENT,    Voir    FOIUjABlEMENT 

FOH.sA(iE,  voir  Forçage. 

FORSAIN,  voir  FORSE.NS. 

FOK.S.VINEUUH,  forsscneure,  s.  f.,  cica- 
trice : 

La  plaie  y  est  qui  bien  y  pert, 
Vez  la  vous  ci  tout  en  appert. 
Lors  so  leva  la  vesteure 
Pour  inonslrer  la  forsseneure. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  ,';0(i9,  f°  182'.) 

FORSAiNNiEH, /"oMrsanner,  v.  n.,  perdre 
du  sang  : 

V,a  tant  de  lieus  navrèrent  ton  destrier 
Que  il  le  firent  leloment  forsainnier 
Que  desouz  lui  chei  mors  sor  l'crbicr. 
(Enf.  Ogier,  6436,  Scheler;  Ars.  3142,  f  109''.) 
Et  sa  plaie  comencha  u  foursanner  et  ii 
feus  i  feri,  et  en  poi  d'eure  en  fu  tous  pou- 
ris  li  costes  et  li  bras.  {Chron.  de  Rains, 
c.  x,  L.  Paris.) 


pf°, 


FOR 


FOR 


FOR 


FORSAIKE,  -çaire.-cere.  fours.,  fourss., 
s.  m.,  forçat  : 

Que  fp  Ireuve  aucuugs  fourssaires,  si's 
subjeclz,  détenuz  a  cause  de  ladicte  guerre 
es  dictes  gallercs.  (1533,  Papiers  d'Et.  de 
Granvelle,  II,  59,  Doc.  incd.) 

Que  le  baron  de  Saint  Blancard  et  autres 
capitaines  desdites  pulleres  s Vxcu  soient 
de  rendre  les  subjectz  de  vostredile  ma- 
jesté, sans  recouvrer  aultres  foursaires 
qu'ilz  dient  estre  es  galères.  (1534,  ib., 
11,  256.) 

Grant  nombre  de  forsaires  ou  tireurs  de 
avirons.  (E.  de  L.\igi"e,  Comm.  de  J.  Ces., 
f  121  v-,  éd.  1539.) 

Je  pensai  bien  qne  celai  mesme  estoit, 
Qoi  tant  de  maoi  an  monde  contnettoil  : 
Je  connus  bien  qoe  c'esloit  le  fursaire 
.Vaqnel  j'aTois  si  prandement  affaire. 
(Gilles  n'.Vcmr.sï,  le  Tulriir  i'amnur.  éJ.  tSl".) 
Je  ne  vous  veux  point  tenir  comme  es- 
claves ou  forsaires.  (Calv.,  Serm.  s.  le  Den- 
ier., p.  826\  éd.  1367.) 

Ken  mo;  (si  ta  as  quelque  bonté) 
.Mon  cœur,  qae  tu  m'as  emmené, 
Dont  tu  ne  Tais  non  plus  de  conte 
Que  d'un  prisonnier  encbaisné. 
On  d'un  Talet,  on  d'un  forcere 
Qui  est  esclare  d'nn  corsaire. 
\Rovs.,   .Kmo\iri,  II.  xxiv.  Chanson,  Bibl.  eli.) 

Amour,  si  j'estois  en  galère. 
Pins  d'heur  j'anrois  estant  forcrrf. 
Que  de  voir  a  chaque  moment 
En  rooy  naislre  un  nouveau  tourment. 
<H.  Bellead,  (4,'iir.  foéi.,  A  l'amour,  l.  II.  (°  ''l  r°, 
éd.  1518.) 

Ainsi  les  pauvres  forfaires 
Bnrermei  sur  Ie«  gallaires 
D'amour,  n'ont  autres  estoiles 
Ne  guide  a  régler  leurs  voiles. 
(Mti.ix  tJE  St  Geuts,  SophonisU,  III,  21(1,  liihl. 

eli.) 
Le  raplir  est  pins  aise,  et  le  panvre  forçairi- 
Rncor  en  ses  mal   beurs  et  l'un  et  l'antre  espère. 
(Madame  Liprailt,    iUseres  de  h  Femme  marir, , 

Var.  hisl.  et  liu..  III,  .331.) 
Ilois,  qne  le  vice  noir  asservit  sons  ses  loix. 
ICsclaves  de  péché,  forçaires,  non  pas  taIs. 

(D'AiîBiGSÉ,  Trag.,  I.  II.  BiM.  elz.) 

Lors  ce  forçaire  va  respliquer.  (G.  Bor- 
CHET,  Serees,  xiv,  t.  III,  p.  89,  Roybet.) 
FORSAi.Ei»,  V.  n.,  marcher  mal  : 

Mes  ses  chevani  forma  Iremlilant. 

(.Maiiie,  Latival,  iC',  Hoq.) 

i-ORSALiE,  S.  f.,  saut,  gambade  : 

.Merveilles  moi  comment  s'est  tant  tenue 
Qo'ele  m'a  fait  aucune  forsalie. 
On  en  jardin,  ou  en  place,  ou  en  rue. 
(La    Cdievae  lit.    llF.ins,  Chans.,  Tarbé,  /«   Clian- 
foim.  de  llhompagne  aui  m*  el  xiii*  .?.,  p.  6IJ.) 

l'ORSANEU,  voir  FORSENEIl. 

l'ORSANNER,  VOif  FOBSKNRK. 

FORSAHiER,  -  arr'ter,  v.  a.,  laisser  der- 
rière soi,  quitter  : 

Cil  sont  cil  don  Deus  dist  Abram 
Qu'il  ettolent  a  rcperier, 
Nés  volt  pas  du  tôt  forsarier 
De  la  terre  qu'il  lot  premist. 
Qu'a  droit  terme  les  i  remist. 
(RvFuT,  Hibir,  Richcl.  lii.'iT,  f  2i  r°  > 

Jacob  qui  de  toi  mans  s'escnre 
Veit  en  «a  terre  repairier. 
Ce  pait  cnide  forsarrier. 

I|D.,  ib..  ft,')  t'.) 


lORSDANlIl,   Vnir  FOHBANIU. 
FORSBOTTER,   VOir  FOnBOTKR. 
FOnSBOUTF.R,  Vûil'    FOIIBOTEB. 
FORSCIIACIEU,  voir  FonCHAr.IER. 

FORSCHAIICIF.U,  VOir  FOHr.HAUr.HIRC 
FOUSr.HEI.ER,    voir  FORCEI.EIl. 
KORSCI.ORE,   voir    FORCLOBF. 

FORsci.osE,  voir  Konr.Losi  . 

FOHSCONSOll.I.lEU,  Voir  FOIlCO  SEII.  • 
LIER. 

FORSE,  adv.,  peul-èti'e  : 

Et  se  l'appelit  sensual 
Te  detralct  et  encline  a  mal 
Dont  forse  tn  soyes  deceuz. 
(GiiEBAN,  J/i's/.  de  la  pass.,   1117,  C.   l'aris.'» 

Neantraoius,  par  don  especial. 
Le  roy  le  peust  permettre  vivre, 
OU  forse  vient,  qoi  le  délivre, 
I.e  prince  de  celle  cité. 

(II..,  ib..  2:iG3.> 

I.e  mandement  est  gênerai, 
Si  fanlt  que  nous  y  comparons. 
ICt  forse  ([Me  nous  y  arons 
l'u  récépissé  mal  appoint. 

(ID.,  ib..  31C,i.-) 

Kn  ces  termes,  la  dame  se  leva  ; 
Forse  elle  fut  appelles  a  danser  : 
Le  bon  amant  d'autre  rosté  s'en  va, 
Gralant  sa  teste  :  il  a  bien  a  penser. 
(II.  Baude,  Debal  de  la  Dame  el  de  l'Escuijer,  Poi-i- 
fr.  des  xv°  et  \vi°  s.,  IV,  1711.) 

(îf.  Fous  2. 

FORSEN,  voir  FORSF.NS. 

FORSENAUt.E,   fouT.,    -  cenable  ,   -  se- 
navle,  ■  sonnable,  adj.,  qui    fait  perdre  le 
sens  et  la  raison,  fou,  furieux,  emporté  : 
C'est  (l'amour)  reson  toute  for.wnable. 
C'est  forcenerie  resnable. 

(Rose,  Richel.  15":),  P  -'n».) 

C'hest  raisons  tonte  foursenavie. 

(Ib..  Vat.  Oit.  1212,  f».33''.) 
Emplissant  de  viandes  les  cas    forseiia- 
blés.  [Bible,  -Maz.  684,  f»  352''.) 
La  sentence  fut  forsonnable. 
Plaine  d'onltrage,  de  cruaulté. 
(^Glill.    df.    .St  Anhué,  Libvre  du  bon  .lehaii,  2.'12, 
f]  barrière.) 

...  Forccnable, 
(II).,  t*.,  Lobin.,  Il,  6'.U.i 

Tais  loy,  lionne  forsonnable. 

(Mijst.  de  SIe  narbe,  Ars.  Slilfi,  p.  Clifi.) 

FORSENABLEMENT,/'orss.,  adv., comme 
lin  iiisensé  : 

La  malice  de  cest  venin  ne  morra  pas 
rationablement,  mais  forssenablement  et 
liirieiisement.  (H.  DE  Mondeville,  Ri- 
chcl. 2030,  f"  88''.) 

FORSENAGE,  -  cetioge,  -  ennaye,  -  aige, 
s,  m,,  folie,  fureur,  furie  : 

Et  Dieus,  pourquoi  fui  ge  si  ose 
Que  tel  forsenage  osai  dire  ? 
(CrniEST.,  F.rec  el  En.,  Richel.  1120,  f    11''.) 
Derles  grant  forsenaii/e  fis. 
Quant  ge  par  les  cheveus  la  pris. 

lOiide  ,1e  Arle,  Richel.  I91d2,  r".ti.'.) 


limant  I  ire  et  devant  la  râpe 
Don  félon  plain  de  forcenage. 
(Mack  de  la  Chakité,    Bible,  Richel.     101. 
!°  ISS'.') 

Vin  de  deul,  d'engoisse  et  de  rage. 
Don  corroi  et  don  forcenage. 

(ID.,  ib..  f°  212''.) 
Ponr  en  la  grant  Bretaigne  aller  venger  l'oustragc 
Du  tyrant- Vortig.  reraply  de  forcennage. 

(Le  Baifi,  le  Breriaire  des  Brelons.) 

Mais  temps  leur  fut  contraire,    qui    par    son  for- 

[cennage 

Partie  des  neffs  submerge,  l'antre  an  gré  da  vent 

(nage. 
(1*.) 
Apres  avoir  des  vens  souffert  le  forcennaii/e. 
(Ib.) 

PORSENAISON,  forcetiaisoii,  s.  f.,  folie, 
fureur  : 

J'en  peur  que  dans  vostre  cervelle 
L'inclination  naturelle 
Ne  IJst  une  forcenaison. 
Qui  vous  menast  bien   discordante. 
Chacun  par  voye  différente. 
Tons  deux  dehors  de  la  raison. 
(J.-A.  de  Baif,  lesilimes.\.  I,  f»  36  V,  éd.  IfilS.l 

FORSENANT,  forcenarit,  adj.,  insensé  : 
De    pestilence    en    teniebres   alant,  del 

mors  del  forsenant  en  midi.  {Liv.  des  Ps., 

Cambridge,  xc,  6,  Michel.) 

—  Qui  s'abandonne  à  toute  son  ardeur: 

r.biens  de  hault  nez,  forcenants.  beaux  chasseurs. 
Ne  ci'aignans  point  la  foule  des  piqueurs. 

(P,\SSF.RAT,  IMm-,  p.  4,  éd.  IBOfi.) 

FORSENEEMENT,  -  cexieement,  -  cene- 
ment,  -  enneiement,  four.,  adv.,  avec  folie, 
avec  fureur  : 

S'il  avoient  la  conixauce  de  Deu  il  ne 
correceroient  jai  si  forsenneiement  lo  si- 
gner de  glore.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel. 
24788,  fo  10  v°.) 

Et  lors  comenche  sa  devise 
Ensi  com  fourseneement. 

(Sones  de  Nansaij,  ms.  Tarin,  ("  63'.) 

Les  deables  vendront  noirs  et  espouven- 
lahles  et  espouventerontl'ame  moult /"our- 
seneement.  (Le  Miroir  de  l'aine,  Maz.  809, 
r°  201'».) 

Furialiter,  forcenement.  {Gloss.  lat.-fr., 
Itichel.  1.  7679.) 

Il  a  voulu  fourseneement  batailler.  (An- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  5083,  f»  13'=.) 

Pourquoy  te  demaines  tu  souvent  si 
fourseneement  ?  {De  vita  Chrisli,  Richel. 
181,  f»  111».) 

Si  ouyt  dire  Gassander  que  elle  force- 
neement  tuoit  les  nobles  de  Macédoine. 
(BoccACE ,  Nobles  malheureux,  IV,  12, 
f»  96  r»,  éd.  1516.) 

FORSENESiKNT,  P.  m.,  acte  de  for- 
cené : 

Les  esragez  forsenemenz 
Qu'il  flst  a  tûtes  hones  goni. 

(Res.,  /)■  de  Norm..  I,  703,  Michel.) 

FORSENER,  foursetiev,  fourchener,  for- 
soner,  forsonner.  fursener,  forsaner,  -  mi- 
ner, foursener,  forcener,  forçouner,  verhe. 

—  Neutr.,  se  mettre,  être  hors  du  sens, 
perdre  la  raison  :  être  furieux;  se  dé- 
ployer furieusement,  terriblement  : 


FOR 


FOR 


VOW 


97 


Ouiiil  lie  la  Iniete,  par  poi  qn'il  ne  forsamie. 
(ft.  dr  Camhrai,  "360.  A.  T.) 

De  Joël  el  dire  forsona. 
(Wacï.  Coneeplion,  Bril.  Mds.  add.  l.=;6tlli, 

f»  .•;:.'■.) 

De  mallalcDt  fnrsrne  et  art: 

(Bnl.  ms.  MuDich,  I.ÎST,  Vollm.) 

Et  frémissent  et  (orsenne\nC\  encontre 
moi.  [Dial.  B.  Ambr..  uis.  Epmul,  Bonnar- 
dol,  Aich.  des  ifiss.,  3°  sér.,  1,  276.) 

Quant  li  jaianz  voit  qu'il  a  perdue  s'es- 
pee  si  est  tant  dolenz  que  pou  qu'il  ne 
forsane.  {Artur.  Ricbel.  337,  f°  6T\) 

Par  un  poi  qu'il  ue  forsanne.  {Lancelot. 
Hichel.  734,  f"  4^) 

Bien  puis,  fet  il,  vis  forcener. 

(Rose,  3746,  Méon.) 


A  poi  qu'il  ne  four 

(Ansfis,  Kichel.  793,  f  17'.)         I 
Si  granl  despit  en  ot  por  pou  ne  foursana. 
(Gar.  de  Hong!.,  Vit.  Clir.  1517,  1°  15''.) 

Clarel  l'enlenl,  vif  quide  forsener. 

(Olinel,  100->,  A.  P.) 

Le    grant    Turcq    s'enfuy  villainement, 

foursenant   et   maugréant    ses    dieux   de 

cesle  mesadventure.   (Wavbin,  Anchienn. 

Croît.  d'Anglet.,  II,  27,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

De  peaux  il  (Bacchus)  les  enlourna. 

Il  orna 
De  pampre  leur  folle  teste. 
Kt,  trépignant  an  milieu. 

Ce  fol  dieu 
h'ursenott  après  sa  feste.  ' 

(Koss.,  Od.,  lu,  i,  Bibl.  elï.) 

Par  tout  forsene  faux  plaisir.  | 

iJ.-A.  nu  Baif,  Pofracj,   1.  VIII,    Lemerre,  11, 
S!l!t.) 

.Ainsi  la  flamme  allomee. 

Oue  les  vents  ont  animée, 

Forcenanl  eruellemenl. 

Kn  mile  poioctes  s'eslance. 
I    iCH.  DC  Beli.,<ï.  la  Complainte  du  désespéré, 

l.cmerre,  II,  S.) 
Aussi  ne  falloit  il  qu'un  corps  si  plein  de  vice 
Eust  après  sou  trespas  autre  funèbre  office. 
Que  le  sao-jcl  le  (eu,  et  tout  ce  qne  d*enfer 
Apporte  avecqnes  soy  la  licence  du  fer. 
Que  je  sens  maintenant    forcener  dans  mon  ame. 
(In.,  les  Fur.  erntre  les  infracl.  de  Foy,  I,  3*20.) 

Qui  me  tient  qui.'  je  ne  le  tne, 
l'nte  î  m'as  tu  fait  tel  onlrage  ? 
Me  fais  lu  forcener  de  rage  ? 

(JoD.,  Eugène,  ui,  3,  Ane.  Th.  fr.) 
Il  forcené  de  se  voir  si  lâchement,  trom- 
pa. (J.  DE   SCHEL.,  Tyr  et   Sid.  Arp.) 

Suivant  un  parly  et  désirant  son  advan- 
lage,  ils  forcennent,  s'il  en  vient  au  re- 
liours.  (CiiAKKON,  Sag.,  il,  2.) 

Il  boull,  il  forcené,  il  faict  rage. 
^Optuc.  labariq  ,  les  linses  âescouv.    sur  les  Chattf 
trières  de  ce  temps,  Bibl.  Gaul.) 

—  Terme  de  chasse, /brsenec  si(r,fouail- 
ler  avec  excès  : 

Quant  les  chiens  souvent  sont  en  une 
requeste,  et  il  y  a  jeunes  chiens  qui  se 
transportent  moult,  par  leur  roideur  et 
par  leur  jeunesse,  et  courent  tous  jours 
devant  eulx  sans  rien  asentir;  quant  on 
fourchene  sur  ses  saiges  chiens,  ils  ne 
veullent  revenir  ne  retraire,  et  aucunes 
lois  querent  sus  a  moutons  et  a  bestes. 
{Modus,  f»  22'',  ap.  SIe-Pal.) 

—  H(ifl.,    dans  le    même   sens   que  le 


Tuit  .«.'i  forssainneiil  et  angi>i8seul 
(Rose,  ras.  Corsini,  f  IS.'i*.) 

Si  se  foreonnenl  et  courroosent. 

'  (/*.,  Vat.  Chr.  1858,  f*  129''.) 

11  se  forsanna  tellement  que  il  morut 
non  point  longuement  après.  (Girart  de 
Rossillon.  ms.  de  Beaune,  éd.  L.  de  Mon- 
lille,  p.  378.) 

Ailes  et  rendes  tout  tantost,  ou  aultre- 
ment  l'yre  de  Dieu  tout  puissant  w/'cirçen- 
mra  en  vous  griefvemeut.  (La  Légende 
dorée  en  françoys.) 

—  Forsenê,  part,  passé,  jeté  hors  du 
sens,  furietix,  enragé  : 

La  Tint  curant  cnm  femme  forsenede. 

(Mexis.  st.  85'^,  Stengel.) 
Par  Deu  !  ço  disl  l'esculle,  cist  lioem  est  forseiie:-. 
(Voy.  de  Ckarlem., 'jSi,  Koschwitz.) 
A  pou  que  n'est  de  son  san  forcenez. 

(Les  Loh.,  Ars.  3143.  f  23'.) 

Iree  et  forsenee. 
(Bes.,  D.  de  Norm..  II,   2926,  Michel.) 

Adonques  ot  tel  doel  a  pou  n'est  forsannez. 

(Flooimtt,  80,  A.  P.) 
Certes  j'en  suis  touz  forsunnez. 
{Geu  des  Trois  Roys,  lab.,  ilyst.,  11,  118.) 

S'en  coururent  comme  forceriez  par  la 
ville.  {Amyot,  Vies,  Alex.  le  Grand,  éd. 
1565.) 

La  langue  moderne  a  le  verbe  forcener, 
tombé  en  désuétude,  quoiqu'il  ait  été  em- 
ployé par  de  grands  écrivains  du  xvii" 
siècle. 

KOR.SENERiB,  -  ceuerie,  -  çonnerie,  four. , 
fur.,  s.  f.,  état,  acte,  sentiment  de  for- 
cené : 

En  ta  fursenerie  ne  me  cbastier.  (Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  xxxvil,  1,  Michel.) 

Et  li  segons  si  est  envie, 
Li  tiers  ire  on  forsenerie. 
(Poème  alleg  .  Brit.  Mus.  add.  1.S606,  f°  6''.) 
Por  SH  très  grant  forsenerie 
Sera  sa  geat  toute  bonie. 

(Uolop:  427.  liibl.  elz.) 

C'est  (l'amour)  reson  toute  forsenable. 
C'est  forcenerie  resnable. 

(Rose.  Uicbel.  1573,  f»  37».) 

Li  rois  respondi  maintenant,  qui  bien 
perçut  leur  forsenerie.  (Mén.  de  Reims, 
392,'  Wuilly.) 

La  seconde  branche  de  desleauté  qui 
naist  d'orgueil  est  foursenerie.  (Laurent, 
Somme,  Hichel.  22932,  1°  4».) 

Et  Unablement  grant  forsenerie  de  ainsi 
1  eslever  les  povres  âmes.  (J.  de  SaLISB., 
[   Policral.,  Richel.  24287,  ^60''.) 

El  sachies  de  vray  que  mieulx  sambloit 
estre  eu  fourcenerie  que  aullre  chose.  (J. 
d'Arras,  Melns.,  p.  344,  Bibl.  elz.) 

Tencicr  et  courecier  a  p. us  grant  c'en  ne 
soit  est  foursenerie.  (Li  Ars  d'Amour,  ], 
471,  Petit.) 

ICn  tout  plain  de  lieus  l'ont  blecié 
Juifz  par  leur  forcenerie. 
(l'assuin  Koslre  Seigneur,  Jul>..  Niist-,  II,  29X.) 

Ce  lu  moul  grant  forfonneric. 
(ilyst.    de    la  ven.  de  l'Anlechr.,  ms.    Besançon, 


—  Assemlilée  de  forcenés  : 


Pour  avoir  dolour  et  ba<kie 
En  la  1res  grant  foursenerie 
D'inGer.  qui  n'est  mie  sonffrable. 
(II.  DE  HouoENC.  Songe  dr  l'aradi',  1151,  Scheler, 
Troiiv.  Iielg.,  nouv.  si'r.,  p.  210.) 

Ce  mot  tombé  en  désuétude  a  été  em- 
ployé par  Régnier  (Sat.,  xv),  par  Scarron 
(Virgile  travesti,  liv.  VII),  par  Charles  de 
Sévigné  (IX,  338,  Hachette). 

roKsENELRE,  -  ceneure,  s.  f.,  folie, 
ureur,  violence  : 

El  dist  après  ma  grant  venjance  ma 
grant  decepline,  après  ma  forseneure  mon 
apaiement.  {Queste  du  S.  Graal,  Richel. 
12382,  f»  20  r'^.) 

Je  estoie  malades  por  la  forceneure  du 
mes  plaies.  (Chron.  de  T^urpin,  Richel. 
S714,  ^41%  Auracher.) 

FORSENEUX,  forceneux,  adj.,  forcené  : 

Rabiosus,  enrageux,  forceneux.  (Gloss. 
de  Salins.) 

El  fuyoit  Albamas  son  mary  qui  la  pour- 
suivoit  forceneux  et  enragé.  (Bocr.ACE, 
Nobles  malheureux,  I,  vi,  f"  6  v»,  éd.  Iblo.l 

Durant  le  forceneux  débat,  cestuy  Hie- 
ronimus  fut  cruellement  occis  de  ses 
propres  citoiens.  (ID.,  ib.,  V,  9,  f»  121  v».) 

FORSENNEIEMENT,  VOir  FORSENKR- 
MENT. 

FORSENS,  -  en,  four.,  foras.,  foursenl, 
forsain,  s.  m.,  folie  : 

Mais  folie  fost  et  forsens. 

(Chbest.,  Cligel.  Ricbel.  1420,  (°  51'.) 
Que  me  prent  forsenz  ou  rage. 
(Homaii  de  Thebes,  Richel.  60,  f»  12''.) 

Le  nom  d'Vdoine  ot  Amadas 
Et  de  s'.nmie,  isnel  le  pas 
Estcomraeas  tout  son  forsens. 
(Amaldas  et  Ydome,  Kichel.  375,  V  3Î2'.< 
Moût  en  ot  le  sanc  esparti 
De  forsen  et  de  cruianté. 
(Vie  Sic  Mary.,  ms.  Chartres  620,  P  46  .) 
Diex,  ne  me  chastie  en  t'ire, 
■Ne  me  constreiog  en  forsen.  Sire. 

(Lib.  I'salm.,\\.  p.  265,  Michel.) 
Diens,  ne  me  chastiies en  tire, 
Ne  me  conlraing  en  foursen.  Sire. 

(Ib.,  ms.  Berne  697,  f  «9  r°.) 
Et  li  lions  tel  orgoil  mainne. 
Si  grant  forsen  et  si  grant  rage 
Que  0  ses  piez  la  terre  arrache. 
(ilule  sans  frain,  lierne  354,  t°  32'' 
T.  680,  Haut!,  liée,  I,  22.) 
Tu  fer.  outrage  et  grant  forsens 
Kl  mult  peu  de  ton  avantage. 
(B.  DE  CoNDE,  M  de  yatlillece,  iab.,  Nuuv.  Rec, 
11,  57.) 

Tn  fais  folie  et  grant  foursens 
Et  moût  peu  de  ton  avantage. 

(lu.,  ib.,  V.  122,  p.  180,  Scheler.l 

N'i  anras  mal  par  mei,  ço's  Ireit  forsen  e  rage 

illorn,  322,  Michel.; 

11  dient  a  conseil,  cist  est  plains  de  foursent. 
iVeus  dou  paon,  Richel.  1554,  f  71  r".! 
Estes  si  pris  et  si  vaincu, 
Plain  d'yïresce  et  de  foursens 
Qa'en  vous  n'a  mesure  ne  sens. 

(Fabl.  d'Oi.,  Ars.  5069,  (•  35-.J 

El  forssen  et  la  manvesté 
De  Satlian  et  la  cruauté. 
.M.riE  DE  i.A  CnvniTÉ,  Rible.  Hichel.  401,  I'  Sfl".' 

13 


Méon, 


0>< 


FOR 


Quant  li  arme  est  enivrée,   qnanl  toz  li  i 

cors   et  toi   li   seni    de   forsain  sont  luit  | 

trait  (iedenz  et  fichié  ea  nostron  Sei?nur.  | 
(Li  Complaignemant  de  Varme,  Richel.  423, 

Pour  jastli-e  et  Teogeance  prendre 
Fisl  la  mort  issir  de  sa  caige 
Pbinne  de  foursen  el  Je  raige. 
(G.  Macb*clt,  le  Juge»,  du  roi  de  Nar..  p.  "l. 
Tari».) 

Haro  !  quel  forsett.  qnella  râpe  ! 
(Gbebas.  Misl.  de  la  Pas!.,  GiS,  G.  Paris.) 

FORSENVoiiEi»,  S.  111.,  éiuissaire  : 
Euiissarius,    forsenvoiiers.    (Gloss.     de 
Douai.  Escallier.) 

FOKSKR,  voir  Forcer. 

FORSETE,  voir  FORCETTE. 

FonsFAiRE,  voir  Forfairk. 

FORSF.VITURE,  VOir  FORF.ilTURE. 
FORSFIY.VXCE,  VOir  FORFCUSCE. 

FonsFL-v.WT,  voir  Forpciant. 

FORSG.VGIER,  VOir  FORGAGIKR. 
FORSGETER,   voir  FORGKTF.R. 
FORSGITER,  VOir  FORGF.TER. 
FORSiF.R,  voir  FOSSIEH. 

FORSIS,  S.  m.  ? 

CoDlre  cesle  manière  de  bataille  en  font  1 
les  ennemis  une  autre  qu'ils  appellent /'or- 
tis,  et  la  mettent  ils  très  bous  chevaliers 
qui  se  partent  un  pou  et  reculent  icelui 
berçueil  et  l'encloent  d'une  part  et  d'autre. 
(J.  DE  .Mecng,  Trad.  de  l'art  de  cheval,  de 
Veg  ,  Ars.  2915,  ('  57  v».) 

FORSJETESIE?<T,  VOÏr  FORGETEMENT. 
FORSJOIÎSTER,  voir  FORJOnSTER. 
FORSJUGIER,  voir  FORJDGIER. 
FORSJL'RER,  VOir  FORJdBER. 
FORSLIGNABLE,  VOir  FOIiLIGHABLE. 
FORSLIGNIER,  VOir  FORLIGNIER. 
FORSLOIGMER,  VOir  FORLOIGNIEH. 
FORSMANER,  VOir  FORUENER. 
FORSMENEIt,  VOir  FORMENKH. 
FORSMETRE,  VOif  FORMETRK. 
PORSMOVOIR,  voir  FOHMOVOIR. 
KORSOIER,  voir  FOBÇOIEB. 
FORSONER,  voir  FOHSENER. 
FORS0NN.\DLE,  VOir  FORSENABLE. 
FORSOST ACIER,  VOir  FOROSTAGIEB. 

PORSosTÉ,  voir  FonosTÉ. 

FORSPAISIER,  voir  FORPAISIER. 
FOR.SPAItTIR,  voir  FORPARTIH. 
FORSPHENDRB,  VOir  FORPRENDRB. 

FORSRACHiEH,  V.  a..  Cracher  dehors, 
expulser  en  crachant  : 

Excreare,  forsrachier.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 


FOR 
FORSSE,  voir  Force. 

FORSSENER,   VOÎT  FORSENER. 
FORSSENEURE,  VOir  FORSAINEURE. 
FORSSOIER,  voir  FORÇOIER. 

FORssouFFLER,  V.  a.,  souflUer  hors, 
rendre  par  le  souffle,  exhaler,  expirer  : 

Exalare,  forssoufUer.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

FORST,  voir  Fors. 

FORSTALEMENT,  S.  m.,  empêchement  : 

Il  semble  que  il  y  a  ad  un  autre  cause 
de  difseiseia  de  touts  les  trois  services 
avant  dits,  c'est  a  sçavoir  si  le  signior 
soit,  en  alant  a  la  terre,  tenus  de  lui  pur 
distreiner  por  le  rent  arere,  et  le  tenant, 
ceo  oyant,  luy  encounter,  et  luy  forlala  la 
voy,  avesq  force  et  armes,  ou  luy  menace 
en  tiel  forme  que  il  ne  osast  venir  a  sa 
terre  pur  distreiner,  por  son  rent  arere, 
par  doubt  de  mort,  ou  mutilation  de  ses 
members;  ceo  est  un  disseisin,  por  ceo 
que  le  seignior  est  disturbé  de  le  meatie, 
por  quei  il  doit  vener  a  son  rent  ;  et  is- 
sint  est  si,  por  tiel  forstalement,  ou  ma- 
nace,  ou  ne  osast  vener  demaunderle  rent 
arere.  (Tenur.de  Liltl.,  f  53%  ap.  Ste-Pal.)  i 

FORSTALLER,  - aler,forl.,\.  a..,  acheter  i 
des  denrées  en  chemin  avant  leur  arrivée 
au  marché  :  | 

Que  nul  marchaunt  Englois  n'engrosse 
ne  forslalle  vynes  en  Gascoigne  ne  les 
preifine  per  voie  d'eschate  de  nul  de  Gas- 
coigne ne  d'autre  pur  paier  en  Engleterre 
pur  plus  grande  somme  que  vyns  ne  sonl 
communément  vendus    en  Gascoigne   per 

j  cause  d'apreste  en  parel  du  meare  ou  per 
nul  autre  colour.  {Stat.  d'Edouard  111, 
an  XXVII,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

I  Que  les  gentz  de  grande  lernemuth  en- 
controieut  les  pescheours  mesnantz  harank 
a  la  dit  ville  en  temps  du  faire  et  achètent 
et  forstallent  le  harank  avant  que  ils 
veignent  a  la  ville.  (Ib.,  an  xxxi.) 

—  Empêcher,  faire  obstacle  à  : 
Et  luy  forslala  la  voy  ovesque  force  et 

armes.  (Littl.,  InsM.,  237,  Ilouard.) 

El  luy  forlala  la  voy.  (lo.,  Tenur.,  f°S3*, 
ap.  Ste-Pal.) 

—  Forstallé,  part,  passé,  acheté  en  che- 
min: 

Auxint  est  accordé  et  establié  que  les 
forslallers  des  vyns  et  autres  vytayles  et 
des  toutes  autres  vitailles,  merches  et  raer- 
chandies  qui  veignent  a  les  bones  villes 
d'Engleterre  per  terre  ou  per  ewe  en  da- 
mage nostre  seignour  le  roy  et  de  son 
people,  si  de  ceo  soit  atteint  a  la  suite  le 
roy  ou  de  partie  devant  maire,  baillifz  ou 
justices  a  ceo  assignées  ou  aillours  en  la 
court  le  roy,  et  s'il  soit  atteint  a  la  suite 
le  roy  per  endilemenlou  en  autre  manere, 
soient  les  choses  forslatles  forfaitz  au  roy 
si  l'achatour  ent  dit  fait  gré  al  vendour  et 
s'il  n'eil  fait  gré  'le  tout  mes  per  arres  en- 
courge  l'achatour  laforfailure  de  tant  come 
les  biens  forslatles  forfaitz  amountent  so- 
lonas  le  value  que  il  les  avéra  achalé,  s'il 
eil  ae  qiioy  et  s'il  n'eit  de  quoy  adonques 
eit  la  prisone  de  deux  ans  el  pluis  a  la  vo- 
lonté le  roy  sans  estre  lessé  au  mainpris 
ou  délivrent  en  auter  manere,  cl  s'il  soit 
atteint  a  la  suite  de  partie  eit  la  jiartie  l'un 
moilié    des   tielx    choses  forslnlles  ou   le 


FOR 

pris  del  doiin  le  rnv  et  le  roy  l'auter  moi- 
tié. (Stat.  d'Edouard  111,  an  xxv,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

FORSTALLiE,  S.  f.,  tout  empêchement 
causé  à  tel  droit  que  ce  soit  : 

Issint  toutes  foiiz  que  nul  marchant 
n'autre  ne  voise  par  terre  ne  par  eau  d'en- 
countrer  tielx  niefs  charges  des  marchan- 
dises de  les  forstaller  ou  les  arrerer  par 
voie  de  forstalUe  sur  peyne  continue  en  le 
dit  tierce  articles  des  dites  ordinances. 
[Stat.  d'Edouard  111,  an  xxvill,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

FORSTALLOUR,  S.  m.,  marchand  qui 
achète  les  denrées  en  chemin  avant  leur 
arrivée  au  marché  : 

Sur  peine  qe  appent  a  forstallours.  (Lib. 
Cuslum.,  1, 81,2,  Edw.  II,  Rer.  brit.  script.) 

Item  est  ordiné  et  establi  que  l'eslatut 
fait  en  temps  le  roy  E.  aiel  l'an  de  son 
reigne  .xxv.  des  forstallours  des  vyns,  vi- 
tailles, m  erces  et  marchandises  quelconques 
qui  veignent  a  les  bonnes  villes  deins  le 
royalme  per  terre  ou  per  ewe  soit  tenus 
el  fermement  gardes.  {Stat.  de  Richard  II, 
an  II,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Forstallours acressent  les  foers  de  yi- 

I  taille  vendable,  par  lour  traverses  que  ilz 
fount  hors  des  marches.  (Britt.,  Loix 
d'Anglet.,  f"  77%  ap.  Ste-Pal.) 

FORSTOLLIR,   VOir  FORTOLIR. 
FORSTRAIRE,    VOlr   FORTRAIRE. 
FORSTRERE,  VOir  FORTRAlRE. 
FOUSVEER,  voir  FORVOIER. 

FORSVEisÉ,  adj.,  éloigné  : 
Il  sunt  del  cunle  forsveisé 
K  de  la  veruresIuingDé. 

{Tristan.  11.  879,  Michel.) 

1.  FORT,  adj.,  difficile,  pénible: 
Ha  dame,  con  /"orte novele  chi  a!  {Arltir, 
ms.  Grenoble  378,  1°  S».) 

Ciertes,  dist  li  Empereres,  forte  chose 
esldeçou  croire.  {L'Empereur  Constant, 
Nouv.  fr.  duxin'  s.,  p.  8.) 

Li  plas  fors  ert  li  commeochiers. 
(S\RR*ziN,  Roman  de  Ilam,  Michel,  Hisl.  des  ducs 
deNorm.,  p.  -223.) 

Nostres  sires  li  dit  :  Je  suis  Jhesu  Criz 
cui   lu   guerroies  ;    fors  choses    est   a  toi 
guerroier  anconlre  moi.  (La  Convers.  Sainl 
Paul,  Richel.  988,  f"  48».) 
h'ori  sp.ra  se  lu  fais  escrii. 
Quant  cnqiie  n'as. 

iilir.  de  S.  .lean  Chrys.,  711,  Wahlnnd  ) 
Brief  ilz  sonl  Ires  fors  a  servir, 
A  peine  on  les  peull  assouvir. 

(I.e  Chasleau  de  Mour,  éd.  1 199.) 


Le  Temps  est  trop  fort  .i  passer. 
(t'arce  de  Marchandise,  Ane.  Th.  fr. 


m,  •2!1.'!.) 


Fort  a  ferrer  a  toasjour»  fer  qui  loche. 

(/*.,  p.  25<!.) 

—  Fortifié  : 

En   lotes   nos   maisons  fors   ft  lloibes, 

(1268,  Ch.  des  compt.  de  Dole,  ^—  ,  Arch 

Doubs.) 

Plusieurs    chastiaux,    fors   maison?    ei 
autres  forteresces  estanz  ou  dit  royannie 


FOR 

ont  ept(S  ppriins  par  dfllTan(  (te  ^»ar(lp.  (1358, 
Ord.,  iir,  224.) 
On  dit  encoro  de  même  :  château  forV 
—  Au  fort,  loc,  enfin,  au  fait  : 
Vrainraenl.  dame,  je  feray 
Treslonl  an  niieiii  que  je  poray. 
Or  soil,  au  fort  noos  le  verrons, 
As  armes  tous  congnoislerons. 

(CiiHCi,  711.  Crapelot.) 

rtont  il  advint  que  att  fort  son  seigneur 
scenst  fa  manière.  {Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,  c.  6,  tîibl.  elz.) 

Sy  leur  va  dire  :  Mes  dames  et  damoi- 
selles,  puis  qu'il  vous  plaistque  je  meure, 
sans  remède  ne  mercy  avoir,  je  vous  pry 
a  toutes  qu'il  vous  plaise  a  moy  donner 
un  don.  Et  au  fort  elles  lui  accordèrent. 
(/6.,  c.xxiv.) 

Au  fort  ne  m'en  chanlt  qni  m'en  blasme. 
(Compl.  d'Amours,  ms.  Genève  1  "9'"%  liilter, 
Poés.  des  \[\'  et  xv'^  s.,  p.  fi"2.) 
Si  leur  dict  que  voireraent  tant  avoient 
meffaict  que  plus  ne  pouvoient,  et  plus  luy 
pesoit  de   ce    que   le  roy  avoient  injurié, 
que  de  luy  ne  de  ses  gens  ;  mais   que  au 
fort  tout   leur  seroit  pardonné.   {Liv.  des 
faicts  du  maresch.  de  Boucic,  3°  p.,  ch.  8, 
Bucbon.) 

Au  fort  qnelqu'an  s'en  récompense, 
Qni  est  remply  snr  les  chnnliers. 
(ViT.i.oN.  (jranâ  Tesl.,  xxv,  .louaust,  p.  211.) 
Par  elle  menrs,  les  membres  sains; 
Au  fort,  je  menrs  amant  niarlir. 
Du  nombre  des  amonrenx  saints  ! 

(In.,  Pel.   TcsI..  vi,  .lonansl,  p.  0.) 
11  fut,  Oit  fort,  contraint  de  saillir  par  la 
porte  de  devant.  (Locis  XI,  A'OM».,  i,  Ja- 
cob.) 

Au  fort,  elle  s'appaisa,  quant  elle  vist 
qu'aultre  chose  estre  n'en  povoit.  (Id.,  ib., 

XXII.) 

Par  ma  foy,  vous  en  seriez  bien  esbahy, 
pource  qu'il  se  fait  tant  vostre  amy  :  mais 
au  fort  )e  suy  bien  aise  dont  il  a  resveillé 
le  cliat  qui  dort.  {Quinze  joyes  de  mariage, 
vir,  Bibl.  elz.) 

Aufforl  Tostre  vonloir  se  face. 
/.RERAN,  Misl.  de  la  Pass.,  28350,  G.   Paris.) 

Au  fort  n'en  parlons  plas  mesbuy. 
(CoQCir.î..,  Mmot.  du  Pwj.i,  II,  2f;0,  Bibl.  elz.) 
Au  fort  tont  Iny  accorderay  : 
Je  n'y  voy  point  (de)  meillenre  voye. 
(h'arce  de  l'Obstination  des  Femmes,  Ane.  Tli.  fi'., 
I,  29.) 

n'en  dire  pins  me  tays  au  fort. 
{Le  DehttI  de  deux  Dem.,  Poés.  fr.  des  \i'  et 
xvi«  s.,  V,  2!IS.) 

Encore,  an  fort. 
Je  TOUS  Tueil  pronver  qa'avez  tort. 

(I*.,  p.  206.) 
Au  fort,  laissons  tons  ces  debas. 
(Serm.  joy.  de  bien  lioi/re.  Ane.  Th.  fr.,  Il,  17.) 
Hz  font  bien  lon^ne  demeurée. 
Le  soupper  est  ja  préparé, 
J'ensseja  mon  hoslel  paré. 
Et  si  ne  sçay  si  viendront  point. 
Au  l'on,  je  m'en  voys  mettre  a  point 
La  nappe  tandis  qu'ilz  viendront. 
{.Farce  de  Guillerme,  Ane.  Th.  fr.,  I,  .33(1.) 
Car   do  faire    un   homme  soigneux,  au 
fort  cela  estimois  je  impossible  d'estre  en- 
seigné. (La  Boet.,  Mesnag.,  Feugère.) 

Ou  sont  convaincus  par  la  sueur  (ceux 
qui  mettent  du  fard)  ou  décelez  par  les 
larmes,  ou  au  fort  le  bain  et  l'estuve  en 
font  la  raison   de  les  dcscouvrir  au  vray. 

(ID.,  ib.) 


FOR 

Au  fort,  je  ne  croy  pas  qn'un  bon  tirenr  de  laine 
Puisse  avoir,  au  sibet,  postnre  plus  vilain" 
Qne  moy. 

(,ScnEi.A.\'nRE,  Tyr  et  Sid.,  1»  jonrn.,  v,  1, 
Ane.  Th.  fr  ) 

—  Au  fort,  suivi  d'nn  part,  prés., tout 
au  moins  en.': 

Je  pensois  me  sauver  de  toz  en  quelque  sorte 
Au  fort  m'csloiRnant  d'elle. 

(I,A  BoET.,  Sonn.,  xxi,  Feugère.) 

—  Venir  au  fort,  arriver  à  la  fln  : 
Par  le  S!inï  bien,  quand  je  m'advise, 
Je  ne  vonldrois  pas  estre  mort  ; 

Car  je  sçay  bien,  s'il  rient  au  fort. 
Que  je  seray  homme  uolable. 
Ou  senesclnl,  ou  connestable. 
Ou  gouverneur  d'nng  grant  pays. 
(Farce  d'un  Mary  jal..  Ane.  Th.  fr.,  I,  128.) 
Mais  lousjnnrs,  quant  ce  rieut  au  fort. 
Ne  veullent  plaider  ne  acroire. 
{Dell,  de  la  Dame  et  de  ta  Bourg.,  Poés.  fr.  des 
\\'  et  xvi°  s.,  V,  8.) 

2.  FORT,  s.  m.,  capital,  par  opposition 
aux  intérôls  : 

En  leur  imposant  (aux  Lombards)  qu'il 
avoient,  contre  les  ordonnances  royaux 
qui  mectoieut  paine  de  corps  et  de  biens, 
preste  cent  livres  oultre  quinze  par  an 
pour  usure,  et  aussi ,  en  prestant,  il 
avoient  fait  des  usures  fort...  ordena 
l'en  que  tous  ceux  qui  leur  dévoient 
feussent  quictes  pour  le  pur  fort,  et 
que  il  en  feussent  creus  par  leur  saire- 
ment.  Et  fu  trouvé  que  les  debtes  que  l'en 
leur  debvoit,  et  quija  estoient  venues  a 
cognoissance,  montoient  oultre  deux  mil- 
lions quatre  cens  livres,  desquels  le  pur 
fort  ne  niontoit  pas  oultre  douze  cens  mil 
livres.  {Grand.  Cron.  de  France,  l'Istoire 
du  roy  Plielippe  de  Valois,  xr,iii,  P.  Paris.) 

3.  FoiiT,  voir  FuEii. 

fortadijEment,  adv..  avec  violence  : 

Tcellui  Thibaut  bouta  et  abati  lortable' 
ment  a  terre  ledit  Girardin.  (1364,  Arch. 
.1.1  96,  pièce  93.) 

FORTAiLLEU,  v.  a.,  tailler  trop  abon- 
damment : 

Senz  iceulz  prez,  eaues  no  hos  fortailler 
ne  desroiier  fors  que  a  droite  taille  et  roye. 
(1386,  ArcL.  M.M  31,  t°  13  v.) 

FORTAiLi.EREssE,  adj.   f . ,  qui   taille 

mal  : 

Et  une  borgne  cousturiere 

Forlaillcresse  parmentiere. 
(DEcnii.i.KTli.LE,   Trois  Pclerinaiges,   f°  li.i'',  impr. 
Inslit.) 

FORTCLORE,  VOir  FORCLORE. 

FORTECE,  -  esse,  s.  f.,  force,  courage  : 
Li  Sire,  la  meie  fortece  e  li  miens  escuz. 

{Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xxvil,  7,  Michel.) 
Tu    ies,    Deus,    la    meie    fortece.    {Lib. 

Psalm.,  Oxf.,  XLii,  2, Michel.) 
Fortece  est  le  niileu  entre  paor  et  bar- 

dément.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  272,   Chn- 

baille.) 
Atemprance  et  fortece.  (lu.,  ib.) 
Fortesse  de  couraige.  {L'Ord.  de  cheval, 

ms.  Ars.,  f»  27  r".) 

—  En  fortece,  naturellement  fortifié  : 


FOR 


99 


Per  manière  que  la  moitié  de  celle  cité 
du  Cayre  est  en  fortesse.  (1420,  Trad.  du 
Traité  d'Emmanuel  Piloli,  sur  le  passage  de 
la  terre- sainte,  f»  8  r».) 

FORTEFIESMENT,    VOir    FORTIFIEMENT 
FORTEl.ESCE,  Voir  FORTERECE. 

FORTEMi's,  S.  m.,  contretemps  ; 
Vertu  fait  la  vie  meilleure. 
Vertu  c'en  est  l'encre  plus  senro 
Que  nul  forlemps  ne  forcera. 

(Baif,  Mimes,  I,  22,  Blanchemaio.) 

FORTERECE,  forteresse,  -  esce,  forlrece, 
forlelesce,  s.  f.,  force,  puissance  : 
Cil  se  traient  en  Leaguece 
U  plus  aveit  grant  fortelesce. 

(Bf.n.,  D.  de  Korm.,  Il,  5.il3,  Michel.) 

Ke  cant  on  conoist  le  grant  ateiremenl 
de  ses  menbres,  de  la  forlrece  des  men- 
bres  puisl  l'om  devant  conoistre  la  victore 
Ici  après  vient.  (St  Greg.,  Job,  p.  300, 
Foerster.) 

Castrum  ventris  est  la /"orfercce  de  la  char. 
(J.  DE  Aluet,  Serm.,  Richel.  1.  d4f;61, 
f»  196  v°.) 

U  cuidoient  que  nus  ne  peust  jusques  a 
•iaus  venir  porla  forterecedes  liens.  {Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Geu.,  1°  3''.) 

Ils  cuidoient  que  nuls  ne  se  peust  jusques 
a  euls  venir  pour  la /'orlei'esce  des  lieux. 
{Ib.,  I,  2,  P.  Paris.) 

Compte  nous  entièrement  l'ordre,  le 
nombre  et  la  forteresse  de  l'armée.  (Rab., 
1.  II,  c.  26.) 

FORTESSE,  voir  Fortece. 

FORTFUISER,  V.  H.,  faire  du  bruit, 
causer,  parler  à  l'oreille  : 

Je  vous  ouy  tanlost  le  cry 
De  petites  souris,  pipis 
Fortfuisaiis  a  mon  oreille 
Parmy  cetoing;  c'estoit  merveille. 
(CoQOiLL.,  Monolofi.  de  Coguill.,  II,  226,  Bibl.  elz. 'i 

FORTiiu,  S.  m.,  intestins  du  cerf  qu'on 
donnait  aux  chiens  en  criant  de  manière 
à  le.s  habituer  à  accourir  à  la  chasse,  lors- 
qu'on poussait  ce  inOme  cri  dit  forlhu  : 

CclUiy  qui  tenoit  le  fortliu 
Se  print  très  fort  a  forlhuer. 

(Lin.  de  la  chasse,  p.  2.S,  Pichon.) 

FORTiADLEMENT ,  adv.,  vlgoureuse 
ment  : 

Il  combati  si  forliablement  que  il  les  en- 
chaça  tresluz.  {Cliron.  d'Angl.,  ms.  Bar- 
berini,  f»  8  r».) 

FORTIEFFIEMENT,  VOir  FOHTIFIEMENT. 

PORTIERE,  S.  f.,  forteresse  : 

Envoiet  li  avoit,  li  bons  roys  couronnes 
.M'",  sodoiers  hardis  et  redoubles 
Pour  garder  lels]  fortieres. 

(II.  de  Sel/.,  xvn,  917,  Itoc.ca.) 

FoRTiF,  adj.,  vigoureux  : 

Se  li  autre  ont  voé  estrango  œuvre  et  fortivc 
C'est  drois,  leur  volentez  en  estoit  volentive. 
(Rest.  dou  paon,  Uichel.  liJa-i,  f°  l;il  v°.) 

FORTiFiABLE,  adj.,  qui  pput  ir.'ivaiUer 
aux  fortifications  : 

Les  sieurs  sindics  ont  exposé  qu'il  est  a 
tous  notoire;  que  cculx    de   Lyon   se  sont 


100 


KOR 


FOR 


FOR 


révoltez  et  ont  quille  la  Ligue,  qu'ils  oui 
mi?  dans  leur  villfi  un  grand  nombre  de 
"cns  inconneuz  et  que  par  ainsv  est  cran- 
oement  a  craindre  de  recepvoir  d'eulx 
quelque  attaque  et  que  nous  soions  sur- 
prins;  pour  a  quoy  obvier  est  requis  de 
ranforcerla  parde,  fortifier  la  ville,  et  a  ces 
fins  appeller  tous  les  foreiiis  fortifiables 
pour  salisfTaire  a  ce  que  leur  sera  com- 
mandé par  cenlx  qui  a  ce  seront  commis 
et  auront  pouvoir.  (Pièce  du  12  fév.  lo94, 
ap.  J.  Baux,  Mém.  historiq.  de  Bourg,  II, 
277.1 

FORTIFICATION,  S.  f.,  ausniienlation 
de  forces  : 

Selon  la  fortification  et  accroissement 
duquel  (corps)  est  augmenté  l'asaige  de 
raison.  (La  tresampie  et  vraye  Expos,  de  la 
reigle  il.  S.  Beu.,  1486,  f"  85'.) 

La  fortification  et  roboration  des  join- 
tures débiles.  (P.^nn.  OEuv.,  XXI,  xni, 
Mal'.'aigne.) 

FORTIFIANT,  fortiffianl,  s.  ni.,  ouvrier 
qui  travaille  aux  fortirications  : 

Que  l'on  envoyé  journellement  sept 
hommes  des  bourgcoys  et  habitants  appa- 
rents de  la  ville  pour  fere  ouvrer  les  for- 
liffians  et  pyonniers  a  la  forlificalion  d'i- 
celle.  (1343.  Délib.  du  conseil  de  Bourg,  ap." 
J.  Baux,  Mém.  hist.  sur  la  ville  de  Bmirg, 
1,  119.) 

Foumyssent  annuellement  six  cents  flo- 
rins pour  la  forliffication  et  terrassements, 
avec  les  forlifians,  membres  d'ycelle  ville. 
(1544.  ib.,  1, 146.) 

Les  sieufs  sindics  ont  remonstré  que 
.Mgr  le  gouverneur  les  a  mandé  quérir,  et 
estantz  vers  luy,a  dict  qu'il  se  double  que 
nous  soyons  a' la  guerre  et  qu'il  y  fault 
pourvoir,  et  en  premier  lieu  a  la  réparation 
des  murailles  de  peur  d'une  surprinse  et 
qu'il  a  envie  de  faire  venir  les  fortiffiantz. 
i24  janv.  iti9l,  Assemblée  du  conseil  général, 
ib.,  11,2:15.) 

FORTiFiEMENT ,  -  ifftement,  -  imenl, 
fortef.,  forteff.,  (orlieff.,  forlefiesment, 
fourt.,  s.  Ml.,  action  de  fortifier,  fortifica- 
tion : 

Regardans  évidemment  l'acroissement  et 
fourtiffiement  du  lieu.  (1346,  Arch.  M  73, 
f  o8  V».) 

Le  forlifjiement  et  amendement  de  la 
dicte  Ville.  (Ib.,  {°70  r°.) 

Pour  le  forlifimenl  et  remparemenl  de 
nostre  ville  etchasteau.  (1372,  Traité  ent. 
te  Duc  et  le  Boid'Angl.,  ap.  Lobin.,  11.  589.) 

A  le  fortefiesmenl  de  ledite  ville.  (1418, 
Lille,  .ip.  I,.i  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Fortiffiement  et  fremetlé  de  la  ville. 
(1446,  Béllmne,  i6.) 

Soit  prins  un  espace  de  terre  environ 
lequel  soit  faiz  les  fossez  et  les  fortifiemens 
eslevez.  (II.  de  Granchi,  Trad.  du  Gouv. 
des  Princes  de  Gilte  Colonne,  Ars.  5062, 
f  210  y.) 

Par  les  barrières  faictes  es  entrées  de 
leur  fortiffiemenl  a  pié  et  a  cheval,  en  plain 
jour.  (J.  Ch.irtier,  Chron.  de  Charl.  VII, 
c.  27,  Bibl.  elz.) 

Et  se  forliffiereut  de  chariostz,  pieuz 
plantes  debout,  et  d'autres  forliffiemens. 
:lD.,  ib.,  c.  77.) 

C'esloil  une  grant  merveille  de  veoir  le 
castellet  et  les  fortifiemens  qu'avoyent  les 


Françoys  contre  leurs  cnnemys.  (1507,  la 
Cong'ueste  de  Gennes.  Archives  cur.  de 
l'histoire  de  France,  1*  sér  ,  t.  II,  p.  24.) 

—  Par  ext.,  action  de  fortiUrr,  de  .sou- 
tenir, d'appuyer  : 

Les  François  venoienl  main  n  main 
combatre  a  pié  et  a  cheval  en  fortiffiemenl 
des  Angloiz.(.I.  Chartier,  Chron.  deCharl 
Vn,  c   54,  Bibl.  elz.) 

—  Au  sens  moral  : 

Le  secont  baptesme  fu  donné  en  forlifie- 
menta  ouvrer  bonnes  vertuz.  (.1.  (ÎOULAIN, 
Ration.,  Richcl.  437,  l'°  3-ï(i  v".) 

Que  c'estnit  un  fortifiemcnt  de  petit 
espoir.  (G.  Chastell.,  Cfcron.  des  D.  de 
Bourg.,  II,  32,  Buchon  ) 

—  Confirmation  : 

En  fort'.fiement  de  totes  les  choses  des- 
sud.  (1308,  Franck,  de  llsle-sur-le-Doubs, 
Cnrt.  deNeufchâlel,  appartenant  au  marquis 
deDurfort-Civrac.) 

En  tesmoignaige  et  ou  fortieffiement  de 
toutes  les  choses  dessusdiles.  (1308, 
Franck,  de  Blâmant,  Arch.  mun.  Montbé- 
iiard.) 

FORTIME,  voir  FORTISME. 

FORTIN,  adj.,  le  fort,  épithètc  de 
Sa  m  son  : 

Qui  est  qui  contre  amor  est  sages? 
Ce  ne  fa  pas  fortins  Saosons, 
Davis  li  rois,  ne  Salemnns. 

(Ben.,   Trnies.  nicliel.  37.H,  f"   in:!''  ) 

Aine  tant  ne  rcdolerent  Jnis  Sansoii  fnriin 
Comme  on  fait  en  France  le  Ane.  et  son  linslin. 
tChei'.  «Il  C'jD'te,  II.  i281,  Ilippean.) 
Je  vous  diray   un  autre  exemple   sus  le 
fait    d'une   faii'lee    femme    qui    eiist   nom 
Dalida,  qui  fnt  femme  Sanison  fortin.  {Liv. 
du  Chev.  de  La  Tour,  c.  i.xx,  Bibl.  elz.) 

Ou  milieu  de  l'un  des  flacons  a  Sanson 
fortin  qui  est  doré  et  tient  un  lyon  parmi 
le  col  a  l'une  des  mains,  et  de  l'autre  tient 
une  macue  pour  le  ferir.  (1360,  Invent,  du 
duc  d'Anjou,  W  323,  Lahorde.) 

FORTIUER,  v.a.,  enlever  : 

Vos  povres  amis 
Qa'en  eoffer  sont  mis 
Forment  vous  désirent, 
Plaindent  et  souspii'ent 
Qa'aiosi  sont  snbmis 
A  leurs  ennemis 
Qui  les  vous  fortirriU. 
(Cukran,  Misl.  di-  In  pan.,  i:j231,  G.  Paris.) 

FORTis,  S.  m.,  sorte  de  redevance  : 
Les  mêmes  cens,  fortis  seigneuriaux  et 
tresfonciers.  qui  se  compétent  et  payent 
en  marcs,  livres,  sols,  deniers,  oboles, 
coupe,  fortis,  se  réduiront,  et  payeront  a 
la  valleur  de  l'ancien  patart  de  Brabant. 
[Ord.  du  pays  de  Liège.  Coût,  eén.,  TI, 
974,  éd.  1635.) 

FORTISME,-  ime,  adj.,  très  fort: 
0  tu,   fille  del    fortisme.    (Liv.  des   Ps.. 
Cambridge,  XLIV,  12,  .Michel.) 

r.'ic  la  terre  est  fortisme.  do  mnrs  e  de  fosies. 
(Pm«  de  Pampr/.,  2189,  Jlussaina  ) 
Acomijlisseur  de  tous  ces  mauls   et  for- 
time  en  iceulx.  (Oresme,  Quadrip.,  Uicbel. 
1348,  f''  167  v».) 

FORTissiMn,  adj.,  furinc  savante  de 
fortisme,  très  courageux  : 


De  cesie  fortissime  gent   en    ;irnips  fn 
conte  Ouillerme.  (Aimé,  Vst.    de  li  Norm. 

I,  3,  Champollion.) 

—  Très  violent  : 

Ire  fortissime.  (Aimé,  Yst.  de    li  Norm., 

II,  16,  Champollion.) 

FORTiTREOtiR.  S.  m.,  chasseur  dont  1h 
fonction  était  d'empêcher  le  cerf  de  forti- 
trer  : 

Toutes  voyes  on  les  puet  bien  tenir  de 
deux  en  deux,  pour  fournir  plus  de  leisses 
au  tillre,  et  doit  mettre  deu.x  ou  trois  che- 
vaucheurs,  que  l'en  doit  appeller  forti- 
treours,  au  commencement  de  l'entrée  du 
liltre,  au  bout  des  premières  laisses,  afin 
que,  si  un  cerf  venoit  et  vouloit  forlitrer 
hors  de  la  on  les  lévriers  seront, que  ceulx 
qui  seront  a  cheval  les  puissent  crier,  et 
bouter  dedanz  les  lévriers.  {Chasse  de 
Gast.Pheb..  p.  215,  ap.  Ste-Pal.) 

FORTLONGE,  VOlr   FOP.LOIGNE. 
FORTMENT,  VOlr  FORMENT. 

FORTOLiR,  fors.,  four.,  V.  a.,  enlever: 

Et  de  leurs  dens  leur  proie  ostoil 
Qu'au  povre  aroinl  fourlolu. 

(.Vers  de  Joli,  Ars.  Sliï,  f°  <6T.) 

>'e  n'y  aurai/  cheval  forxfotln  on  embles. 
(ficî/or  du  Paon,  ms.  Rouen,  f  91  v».) 

FORTRAiEMENT,  fourtreement,  s.  m., 
confiscation  : 

.Lx.  sestieres  de  wayn  et  .XL.  de  tra- 
moix  qui  bien  valoient  .XL.  I.  de  Messins 
que  li  prevos  de  lai  chancie  enmenet  en 
fourtreement.  (Charte  de  1337,  Coll.  de 
Lorr.,  m.  41,  Richel.) 

Cil  dou  pont  a  Moussons  tiennent  en 
fourtreement  .i.  santis  desouz  Vendieres, 
liqueilz  est  les  signors  et  les  prodomes  de 
Vendieres  de  anciennetei.  {Ib.} 

FORTRAiEOR,  -  cur,  four.,  S.  m.,  celui 
qui  enlève,  voleur  : 

Mais  s'il  est  covoitous  et  crueulz  et  for- 
traieires  d'autruy  biens.  (Cons.  de  Boece, 
ms.  Montp.  H  43,  f  18^) 

En  punissant  les  fourtraieurs,  receleurs 
et  deceveurs  des  debtes  dessus  dictes. 
(1318,  Arch.  JJ  56,  f  107  r».) 

FORTRAiRE,  -  trere,  fors.,  four.,  fuer, 
verbe. 

—  Act.,  tirer  dehors,  soustraire,  enle- 
ver, retirer,  détourner  ; 

Glaive  forstraistrent  li  felun.  (Liv.  rfes 
Ps.,  Cambridge,  XXXVI,  14,  Michel.) 

Et  si  a  forsiraite  s'espeie. 

(Bru/,  ras.  Mnnicli,  G9;i,  Vollm.i 

Que  Lancelot  nos  n  forslret, 
[Ve  ne  savons  qu'il  eu  a  fet. 
(La  Chnrretle,  Vat.  Chr.  172.-;,  f"21».i 
Maintenant  conraenco  forxirerr 
Deux  corooes  de  sou  trésor. 
(Chrest.,  Erec  et  En.,  Richel.  3"S,  P  28'=  ) 

La  mare  an  grant  challoinel 
.4  li  uns  fonlrete. 

(Rom.  et  pa.1t.,  Bartsp.li,  II,  .SO,  lî.) 
So  il  avient  ijue  un  aver  ou  une  beste 
soil  a  aucun  home  enblee  ou  tolue  pur 
force,  ou  fortraite,  ou  par  aucune  autre 
manière,  par  toute  la  terre  dou  reiaumc. 
(Ass.  de  Jér.,  ^,  II,  p.  161,  Beuguot.) 


FOR 


FOR 


FOR 


Nus  ue  puel  ue  ni'  'loil  fortraire  aiitnii 
apraati;  ne  autrui  ?prf;fint,  par  lui  ne  par 
autre,  devant  qu'il  ait  feit  et  acompli  son 
service.  (Est.  ItoiL.,  Lie.  des  mest.,  l"  p., 
XVI,  6,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Nul  maistre  dudit  mestier  ne  porra 
fouriraire  le  varlet  ou  serviteur  d'un 
autre  niaitre,  tant  que  son  terme  durera. 
[Statuts  des  fotirbissetu:''  d'Amtens,  ap.  A. 
Thierry,  Uon.  inéd.  du,  Tiers  Etat,  II,  393.) 

Li  usuriers,  li  avoutre,  oil  qui  fortraient 
la  famé  lor  voisin.  (Serm.,  Richel.  423, 
r*  72''.) 

Qe  nul  fortreie  autre  emprentiz  ne  autre 
serjzeaunt  dedenz  son  terni.  {fAb-  Cnstutn., 
t,  78,  45,  Hen.  lll,  Rer.  hrit.  script.) 

De  vendre,  d'estrangier,  de  forstraire 
ou  de  mettre  fors  de  leur  main  les  devant 
dis  .V.  arpenz.  (1277,  Abb.  S.  Vinc.  dn 
Senlis,  Font,   les  corps  nuds,  Arch.  Oise  ) 

Si  tos  com  il  Vot  forstraite  don  bain?, 
(il  Contes  dou  roi  Flore  et  de  la  belle  Je- 
hane,  Noiiv.  fr.  du  XIII"  s.,  p.  106.) 

Quant  si  anemi  li  orent  ensi  forstraites 
les  sranz  compagnies  que  il  avoit  amenées. 
{Chron.  deS.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  177''.) 

Onques  en  toute  sa  vie  troubler  ne  cou- 
rouscier  ne  le  voult  (son  père)  ..,  ne  boi- 
sier  ne  fortraire  le  royaume  par  mauvais 
engin.  {Gr.  Chron.  de  F>\,  Dou  premier 
roy  Phelippe,  xv,  P.  Paris.) 

Salve  moi,  Dens,  et  si  m'aie. 
Si  rae  fortrai  de  felonnie. 

{Vie  Stfi  ilarg.^  ms.  Troyes.  > 
Kl  dist    :    SeiîîDeurs,  je  jure    par    les   sains  qnt 
Isont  ri 
F,t  par  irestftuz  les  autres  de  qaoy  Dien  est  servi 
Qoe  cest  mauves  olonton  qui  ci  est  m'«  Iray 
Ktforiraitf  la  dame  a  qni  je  soi  mari. 
(/,<•  DU  rfr.t  Aneles.   iab..  Hûiir.  Rrc,  I,   12.» 
Qai  femme  farxlrayoif. 

(Cirarl  de  Ross.,  20S.".,  Mijinard.) 
Pour  lour   bien    meubles   et  heritaiges 
qu'on  lour  fortraixoit.  (1323,  Hist.  de  Metz, 
IV,  1.) 

Par  sa  subtilité  la  fortrahit  a  son  dit 
père  et  la  despucella.  {Met.  d'Oo.,  Vat. 
Chr.  1686,  f'>  27  v.) 

En  fortreant  et  portant  hors  de  nostre- 
dit  royaume  tout  le  billon  que  il  peuvent 
trouver.  (1353,  Ord.,  n,S49.) 

Et  penser  et  regarder  se  aultre  lui  for- 
trait  l'amour  que  il  doit  avoir.  {Liv.  du 
Chev.  de  La  Tour,  c.  xvil,  Bibl.  elz.) 

C'est  a  ilire  que  homme  ne  povoit  ny  ne 
devoit  fourtraire  l'amour  l'un  de  l'autre, 
puisque  Dieus  et  l'esglise  les  avoit  unv^ 
et  conjoins  ensemble.  (76.,  c.  xxxiv.) 

Afiu  qoe  il'euU  on  pnist  fnrsfrnire 

I.a  convoitise  qui  les  art. 
(Chb.  de  Pi*an.  Liv.  du  chemin  de  long  cstude, 
i868,  Pùschel.) 

Tn  es  Pierre  ly  apostat 

Qui  forlraii  ceulz  qne  nous  amon. 

Qui  noslre  aray,  maistre  Syraon. 

As  fait  mourir  de  maise  mort. 
(Uarlijie  de  S.  Pierre  et  de  S.  t'aiil.  Job..    Vi/v/., 
I,  80.> 

Et  la  peine  et  la  tourment  de  ceul.x  qui 
périssent  te  foiirtraie  de  ta  coulpe. 
(Traict.  de  Salem,iDi.  Genève  leo.f»  laôr".) 
Reste  qne  nng  ciladin  d'oppinion  contraire, 
Tasclioil  par  tons  moyens  lenr  voulenlé  fortraire. 
(J.  Mardi,   Voij.  de  Venise,  la  Prinse  du  Cliaslcau 

de  Pesquiere,  f°  8tj  v",  éd.  153-2.J 

—  Uén.,  se  retiror  : 


Vous  ave?,  tort  de  luy  eslre  coolraire, 
.\ii  poovre  Client  qoi  .«'est  vonln  forlrairr 
Ile  liberté,  se  mettant  en  voi  laz 
Poar  eslre  ,«erf. 
(J.  Marot,  Cinqante  liond.  xtir  tmt.  sort,  de  mat. 
joy.,  vu,  éd.   1531.) 

—  S'abstenir  : 

Non  seulement  se  fortrairent  de  hiy 
faire  aide,  mais  ly  furent  aigres  ennemis. 
(Le  Baud,  Hist.  de  Bret.,  eh.  xxvi,  éd. 
i638.) 


—  Neiitr.,  se  retirer  : 

Qu'il /"oMtrcoîi de  la  créance  \)ii\.  (Chron. 
de  Fr.,  ms.  Berne  590,  f  4».) 

Et  revindrent  tuit  si  homme  a  son  acort, 
et  tuit  li  prince  qui  de  lui  estaient  forstret. 
{Chron.  des  rois  de  Fr.,  m  s.  Berne  607. 
f"  3S'.  1 

—  S'avancer  ; 

LoTsfu  a  rencontre  forstret  ; 
Ne  de  clianler  n'i  ot  poi  fet. 
(CnREST.,  Erec  et  En.,  Uictiel.  3"3.  f  -J.S'.) 

—  Forlrait,  part,  passé,  enlevé  : 

Et  les  chouses  occupées  et  fuertraites 
malvaisement  au  droit  et  a  la  propriété 
de  ladite  maison  rapeler  foyablement  par 
tout  nostre  pooir.  (1281,  Saint  Vivant, 
cote  8,  Arch.  Doubs.) 

F'ORTR\iT,fourtrait,s.  m.,riise,  finesse, 
tromperie  : 

Par  renardie  et  par  fourlrail 
Se  sont  a  grant  liantere  trait. 

{lien,  te  nom.,  p.  .io9,  Méon.) 

l/enfant  at  baptisiet  l'evesque  sans  fortrait. 
(.Ieh.  nEs  Prkis,  Geste  de  Licye,  23871,  Chron. 
belg.) 

FORTiiAiTREssK,  adj.  f.,  tolU  W  fait 
traîtresse  : 

Trestontes  sont  forlrnitrrssr'i 

El  deeevans  et  felenesses. 

(Amald.  et   Ydoine,  lîichel.  37.S,  f  3i7  .) 

FORTR.viTiîRE,  fortrpAitrc,  s.  f.,  ruse, 
tromperie  : 

Diva  !  fol  rihans,  qaar  le  lais. 
Si  te  va  pendre  a  nn  gibet  ; 
Ta  ne  sez  rien  fors  qne  d'abet. 
Do  mespoins,  et  de  fortreture. 
Mes  de  ce  n'ont  prendomme  cure. 
Um  Contrejengle,  Itichel.  837,  f  il.V.) 

Cf.  I''0BTR.AIT. 

FOIITUECE,  voir  FOnTERECE. 

FORTRETUHi:,  Voir  KOBTIIAITURE. 

FORTOXABLK,  adj.,  malheureux  :  [ 

L'uissier  de  la  dite  royne,  sachant  et 
consentant  de  devant  dit  forfait,  en  ce  jour 
a  Pontoise  au  commun  gibet  des  larrons 
fu  pendu;  lequiel  cas  forlunable  les  barons 
et  le  roy  d<î  France  et  ensenient  ses  lils 
courrouça  moult  et  troubla.  (Gr.  Chron. 
de  Fr.,  Phelippe  le  Bel,  lxx,  P.  Paris.) 

Quand  au  regard  de  .lehannc,  femme  de   ! 
Philippe    conte   de  Poictiers,  qu'on  disoit  | 
aussi  eslre  coulpable  elle  fut  emprisonnée   , 
au  chastel  de   Dourdan,  et  après  deue  in-   j 
quisition    faicte,   et   qu'elle   ne    fut  point 
trouvée  chargee.elle  fut  rendue  a  son  mary. 
duquel   cas  forlunable   le    roy  et   lesdits   1 
enfans  furent  moult  troublez  et  scandalisez. 
(N.  f',iLt,Es.  .inn.,  t.  I,  f'>31fivo,  éd.  1492.) 


FORTUNABi.EMK\T,  adv.,  par  le  faillie 
la  fortune  : 

Tout  ce  qui  vient  ainsi  fortunablement 
tout  est  fait  selon  la  volunté  do  Xostre 
Seigneur.  (Eximines,  livre  des  s.  .\nnes 
f  37  r»,  éd.  1476.)  ' 

1.  FORTiTNAi,,  -  el,  adj.,  iiroduit  par  le 
hasard,  fortuit  : 

Requerans  que  comme  ledit  cas  soil 
fortimel,  el  non  de  fait  appensé...  (1387, 
Arch.  J.1  131,  pièce  84.) 

Delillal  demande  grâce  pour  ce  cas  for- 
tunel  avenu  en  esbatement.  (1389,  Arch. 
.1.1  138,  pièce  131.) 

C'est  diligence 

Qni  fait  rebouler  indigente. 
Et  maint  aulro  cas  fortunel. 
(E.  Deschamps,  Pocs.,  Uichel.  8in,  r"  S30\) 

Comment    l'on    pourra   discerner  entre 
vrai  ami,  et  ami  fortunel.  (Id.,  ib.,  !'  487".) 
Biens  fortunelz.  (Courcy,  Hist.  de  Grèce, 
Ars.  3689,  f»  29'=.) 

Evénements  fortuniaux.  (fi.  Chastei.l.. 
Cliron.  des  D.  de  Bourg.,  III,  83,  Bnchon.; 

Cas  fortnnaulx.  (L'Outré  d'amour,  ms. 
Ste-Gen.,  f"  S  r°.) 

—  Qui  amène  la  tempête  : 

Ledit  port  est  fort  découvert  pour  les 
vens  fortunaux  de  noord  ost.  (Ghill.  de 
Lannoy,  Voy.  et  ambass.,  p.  132,  Potvin.) 

2.  FORTUNAL,  s.  m.,  malheur,  et  en 
particulier  tempête,  tourmente  : 

Puys  luy  demanda  quelle  cause  luy  sem- 
bloit  estre  de  cestuy  esponvantal/'orhinal 
(R.\B.,  1.  TV,  c.  23,  éd.  1332.) 

Echineis  poisson  tant  Imbecillc  arreste 
contre  touts  les  vens  el  retient  en  plein 
fortunal  les  plus  fortes  navires  qui  soient 
sus  mer.  (Id.,  !'().,  c.  62.) 

A  ce  qu'il  ne  m'y  advienne  comme  aux 
paresseux  et  negligens  mariniers, lesquels, 
n  l'heure  de  la  plus  forte  tourmente  et 
plus  dangereux  fortunal,  sont  contraints 
de  s'embarasser  et  empescher  a  recouldre 
et  rapiécer  les  vieilles  voylcs.  (Guill.  du 
BELL.\Y,Proi.  des  Ogdoades,  A  vu,  >»,  dans 
les  Mcm.  de  M.  du  Bellay,  éd.  1.573-) 

FOiiTUNK,  s.  f.,  malheur,  accident  : 
Au  tens   d'iver,  quant  les    tempesles  el 
les  orribles  fortunes  suelent  sordre  parmi 
la  mer.    (Brun.   Lat.,  Très.,  p.  20.'>,  Cha- 
baille.) 

A  cause  de  la  fortune  et  stérilité  cjue 
courut  y  a  pour  cesto  année.  (9  sept.  14S0. 
Arch.  Yonne,  S.  Julien,  L.  iv.) 

Pour  le  fait  des  guerres  et  autres  for- 
lunes   (Ib.) 

Terres  qui  communs  ans  en  temps  de 
paiz  soulloient  estre  bailleez  a  dix  septiors 
de  blé  de  ferme  par  an....  qui  pour  le 
temps  de  présent  pour  la  fortune  de  la 
guerre  ne  sont  baillez  que  pour  ung 
boessel  de  blé.  (1433,  Aveux  du  bailliage 
d'Evreux,  Arch.  P  294,  reg.  4.) 

—  De  fortune,  par  hasard  : 
Un  cheval  tomba  de  fortune  dans  l'eau. 
(G.  BoiîCHET,  Serees,  ll,  232,  lioybet.) 

Bretagne,  C.-du-N.,  fortune,  malheur. 
•  11  pourrait  nous  arriver  fortune. .. 

FOUTUNEEMENT,  neiiiciil,  adv.,  d'a- 
venture, peut-être  : 


102 


FOR 


Quant  la  prosperilt  de  lo  duc  venoil 
croissant  de  degré  en  degré  a  ce  que  for- 
lun«rmra(saillist  a  la  haute  dignité.  (Aimé^ 
Tst.  de  li  Norm.,  vi,  I,  Chanipollion.) 

De  lesquels  gages  plusours  des  ditz  ca-  | 

pilaines  ont  abusez   et  pris  sur  eux  deba-  | 

tier  sur  leur  souldeonrs  d'ascuns  plus  et  i 

d'ascuns  nieyns  nssinl  que  tielx  sur  queux  | 

ils  ount  abatcz  nount  esté  de  poair  de  con-  I 
tinuer    lour    service    ne   ceo    pcrfourmer 

rome  de  droit  et  reason  ils  deussent  avoir  | 

fait  et  forlunement  veillent  avoir  fait  s'ils  I 

eussent  esté  pleinement  paiez...  (Stal.  de  I 

Henri    VJ,  an    xvili,    impr.   gotli.,  Bibl.  j 

Louvre.)  i 

—  Henrensemenl  ;  [ 
Si  s'en  est   l'ost  retournes  a   Ronio,  la   | 

chose  faite   mal  forttweement.  (Bersuire, 
r.  Liv.,  nis.  Ste-Gen.,  f  36\) 

Et  fut  la  besonsne  en  Iroys  lieux  forlu- 
neemenl  faicte.  {Cliron.  el  hht.  s.  et  prof., 
Ars.  5079,  f  110*.) 

Comme  Jehan  eust  tousjours  vescu  1res  ' 
forluneement.  (Bourg.,  liât.  Jud.,  1,  6,  éd.  i 
1530.) 

Fortuneetmnt.  (R.  Est.,  Pet.  Dict.  (r.- 
lat.) 

—  Malheureusement  : 

Aussy,  que  son  seigneur  Layus  le  roy 
fortuneement  avoit  en  bataille  perdu. 
(ConBCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f°  SS»-.! 


FORTUNEL,  Voif  FORTUNAL. 
FORTUNEMENT,  VOir   FORTUNEEMENT. 

FonTUNEOR,  S.  iii..  Ordonnateur  : 
Li  sages  fortunieres  des  choses  vit  que 
les    unes    choses    dévoient   par  lui   estre 
criées  et  les  autres  eissir  des  autres.  {In- 
trod.  d.istron.,  Richel.  1333,  f"  7^.) 

FORTUNEH,  V.  a.,  favoriser  : 
Ensi  estait  il  fortunes   de  ses  besoignes. 
'Froiss.,  Chron.,  11,448,  Kerv.) 

Ta  Tcrla  (long  qae  Pallas  acompaigne 
ta  fortunant  de  soa  parfait  sçavoir. 
(Tablr.,  l'ors.,  i'  p.,  p.  90,  éd.  lail.) 
Fortunare,  conduire  a  bonne  fin,  donner 
bonne  issue,  bien  forluner,  faire  prospé- 
rer. (R.  Est.,  Dictionariolum,  éd.  1342. ) 
0  Dien  baatain  ! 
Ta  m'at  bien  tost  mieax  fortunée 
Que  je  ne  me  diiois  mal  née  ! 
(JoD.,  Eug..  ï,  ;;,  Adc.  Th.  fr.,  t.  IV.) 
Aide  aa  si  beau  dessciD,  fortune  lear  prouesse. 
(Desi'Obt.,   Cartels  el  ilasqaar.  det   cher,   fldell., 
Bibl.  gaai.) 

S'il  advenoit  que  Dieu  nous  forlunast 
tant  que  de  ne  me  douuer  lignée.  (Har.  de 
H.  lll  aux  Est.  de  Biais,  1588.) 

—  Rendre  malheureux  : 

Quand  par  lo;  tel  deil  me  fortune 
Que  jantes  ne  me  partira. 
(Grebax,  i/isf.  de  tapota.,  21150,  G.  Paris.) 

—  fortuné,  part,  passé,  infortuné: 

Si  y  eut  um^  journée  trop  fortunée  coulre 
lui,  car  il  perdi  grantfuisson  de  bonne  ba- 
cbeleric.  (Froiss.,  Chron.,  IV,  324,  Kerv.) 

Lasse  de  Ion  heure  uee, 

Fortttner, 
Rt  mal  menée, 

Esgaree, 
Triste,   lolente,  esplourec. 

il.    nis.iuMfs,  /V/(i  .   Il,  :iîl    \.T.) 


FOR 

ne  tons  amans  suis  le  pins  fortutiez 
^t  qui  moins  ay  en  d'amonrease  vie. 

(In.,  ih..  III.  26S.> 

Helas,  qnel  onUraf:e  ! 
Je  ne  suis  p<is  sage, 
Mais  bien  fortuné. 
Homme  plain  de  raRC, 
Ton  Tillain  courage 
Est  bien  mal  mené  ! 

{itist.  du  n'el  lest.,  H8i,  \.  1 .) 

Mais  ne  sçaToient  les  paonvres  forluna 
L'exlremité  ou  estoienl  destinez. 
(Ilisl.  de  la  mort  d'A.  Boullene,  ms.,  f»  17  r".) 


—  Aventuré  : 

Prince,  trop  est  chevanco  fortunée. 
Quant  elle  vient  comme  désordonnée 
Et  a  brief  temps  retourne  a  son  usage. 
(ErsT.  Df.sch.,  Poés.,  II,  .SI,  A.  T.) 

Michel  d'Amboisp  se  nomme  «  l'esclave 
fortuné',  c'est-à-dire  le  jouet  de  la  for- 
tune. 

FORTUNEUs,  adj.,  chanceux,  avcnlu- 
reux  : 

Ledit  capitlaine  et  tous  cenlx  de  sa  gal- 
lee  estoienl  tristes  et  maris  pour  le  cardi- 
nal et  leurs  autres  gens,  desquelz  ilz 
n'oioient  pas  nouvelles;  mais  ilz  ne  sça- 
voient  mye  de  leur  adventure  fortuneuse, 
quy  fu  tele  que  je  diray.  (Wavrin,  An- 
chienn.  Cran.  d'Ènglet.,  II,  113,  Soc.  de 
l'H  de  Fr.) 

Sente  qui  est  si  périlleuse. 

Si  forvoiaul,  si  fortuneuse 

Comme  est  celle  de  convoitise. 
(J. -Bruyant,  Cliem.  de  Povreté.  à  la  suite  du  ilé- 
nagier,  t.  II,  p.  21.  Biblioph.  fr.) 

Fortune  a  fortuneux  empire 

Qui  endort  gens  el  les  esveille. 

De  bien  en  niieuli,  de  mal  en  pire 

Tourne  souvent  quant  on  sommeille. 
(MiCHABLT,  Danee   au.r  Aveugl.,  p.  99,  éd.  1"48.^ 

Qui  se  vont  tousjours  lamentant 

Des  tours  fortuneu.v  variables. 

(ID.,  ib.) 

—  Riche,  heureux  : 

Pour  la  gent  garder  d'estre  oyseux,  car 
moult  de  gens  le  sont  tant  comme  ilz  sont 
plus  fortuneux.  {Le  Liv.  dez  esches,  ms. 
Cliartres411,  f»  68  v«.) 

—  Malheureux  : 

Les  bien  advises  et  conseillies,  selon  leur 
ymagination,  justement  glosoient  les  pé- 
rils, et  pesoient  les  forttmeuses  adventures 
qui  povoient  advenir.  (Froiss.,  Chron.. 
XIII,  103,  Kerv.) 

Batailles  fortuneuses.  (Id.,  ib.,  11,  2.) 

Une  incidence  très  fortuneuse.  (Id.,  ib.. 
XI,  238.) 

—  Qui  amène  l'orage  : 

Mais  lors  se  montra  une  tempeste  et 
ung  vent/'ortenet/s...  (Wavrin,  Anchienn. 
Cron.  d'Englet.,  ii,  199,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

FORTUNEiîsEMENT,  adv.,  par  accident: 
Fortuneusement  icelle  femme  fu  atteinte 

du    baston   par   la  teste.  (1408,    Arch.  JJ 

103,  pièce  43.) 

—  Par  bonheur  : 

Et  les  rançonuerent  courtoisement,  ccs- 
cun  selonch  son  estât  el  son  afaire,  el 
encore?  plus  doucement,  pour  tant  que 
cestc  avenue   leur   cstoit  fortuneusement 


FOR 

venue  et  par  biau  fait  d'arnips .  (Froiss., 
Chron.,  VI,  227,  Luce.) 

FORTUNiTÉ,  s.  f..  malhenr  : 

Si  s'avisa  que  il  se  ralieroit  a  Nabidez... 
et  qu'il  li  bailleroit  la  cité  d'Arges  par  tele 
convenance  que  quant  il  auroit  vaincuz  les 
Romains  il  la  li  institueroit,  et  que  se  for- 
iun«(^  r.en  avenoit  elle  li  demorast.  (Ber- 
suire, T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  338''.) 

FORusciR,  voir  Forissir. 

FORusER,  V.  n.,  comniettrp  un  abus  : 

Que  ons  ai  forfait  et  foruseil  alcunnc- 

ment  en  alcunne  partie  des  vogenient  de 

torches.  (J.  de  Stavelot,   Chron.,   p.  202, 

Rorgnet.) 

FORussiR,  voir  Forissir. 

FORVEER,  voir  FORVOIER. 

FORVoi,  forvoy,  fourmi,  s.  m.,  four- 
voiement : 

Qui  venu  encerchier  verilei 
Sens  tout  forroij  de  faucetei. 
(Boece  de  Consol.,  ms.  Berne  3G5,  f  37  y'.) 
C'est  bon  que  vous  venes  o  moi. 
Si  seres  hors  de  tout  fourvoi. 

(Froiss..  Peés.,  Richel.  S.fO,  f  30  r".) 
Cascuu  de  nons  va  tant  et  marce 
Que  nous  venons,  sans  nul  fourvoi, 
Droiteraent  on  le  temple  voi. 

(In.,  ii..  ("30''.) 

FORVoiABLE,  adj.,  oîi  l'oD  s'égare  faci- 
lement : 

Un  sentier  ronsenx  el  destroit. 
Plein  de  silence  et  de  durlé, 
Et  de  fonoiaUe  obscurlé. 

(Met.  d'Oi'.,  p.  tu;,  Tarbé.) 

FORVoiABLETÉ,  -  aubMé,  s.  f.,  lieu  où 
l'on  s'égare  facilement  : 

Les  occultez  des  bois  et  les  forvoiauble- 
tez  des  deserz.  (.Ms.  Ars.  5201,  p.  330''.) 

FORVOIAUBLETÉ,  VOir  FOBVOIABLETÉ. 

FORVOIER,  -  oyer,  -  ter,  -  eer,  four., 
fors.,  verbe. 

—  Act.,  dissimuler,  taire  : 

El  s'il  vous  plaisl  entendre  a  mi, 
Le  voir  n'en  puis  pins  fourvoier. 
(Sarrazin.  Itom.  de  Ham,  Michel,  Hist.  des  dues  de 
Norm.,  p.  216.) 

—  Neutr.,  se  fourvoyer,  se  détourner, 
reculer  : 

Cum  jeo  aparseusse  plusnrs 
De  la  voie  de  mors  forvoier, 
Avis  pur  voir  m'estoit 
E  grant  bien  seroit 
De  voir  cunsillier. 

(EvERARn,  llistiq.  de  Dijon.  Cato,.) 
Non  pourquant  bons  serjan/.  i  a 
,\  arbalesles  et  a  lances 
Qui  moult  ont  bonnes  espérances 
De  Flamens  faire  forvoier. 

(GcrART,  noy.  lign.,  175:10,  W.  et  D.) 
Par  le  delîaut  d'aucun  pechié  les  enfans 
errent  et  forvoient  de  justice   qui  est  la 
voie    de   vie.    (J.    de  Salisb.,   Policral., 
Uichel.  24287,  f»  56^) 

Fourvier,  to  go  oui  of  Ihe  way.(DD  GuEZ, 
,4»  Introd.  for  to  lerne  to  speke  french 
treicly,  à  la  suite  de  I'alsghave,  p.  946.) 

Pour  a'avoir  jamais  forcoyc 
Du  vray  sentier  de  la  droilure. 
(.I.-A.  m  Baif,  Poèmes.  I    VIII,  I.emerre.  II,  .39:i-) 


FOS 


FOS 


FOS 


t03 


Mon  liTre,  n'oubly  pas  a  dire 
A  qoironqae  te  Tiendra  lire 
Que  n'ai/  fonoi/é  de  la  foy- 
(In..  i«.,  1.  IX,  Lemerre,  t.  II,  p.  160.) 

—  Au  sens  moral,  sans  régime,  s'écar- 
ter du  bon  chemin,  de  la  raison  : 

PUisurs  engendrad.mais  oreest  baraigne 
par  mescreance,  dum  ele  forsvead.  (Rois, 
p.  5,  Ler.  de  Liucy.) 

Mes  ooslre  propre  voloaté  Jcmcine 
Savent  ailurs  nous  ameine 
Et  nus  fet  sovent  forvear 
Par  fet,  par  dit,  par  foui  penser. 
(Pierre  de  Peckaï,  liom.  de  lumere,  Brit.  Mus. 

Ilarl.  4390,  P  S"".) 
Par  Mahomm'^t!  fet  il.  chil  a  cner  d'aversier, 
Du  il  est  enivré,  qui  le  fet  forroier. 

(Doon  de  Maience,  0748,  A.  P.) 

—  Forvoianl,  part.  prés,  et  s.  m., 
homme  égaré  : 

Brntus  partit  de  Grèce  et  les  siens, 
El  fut  singlanl  par  mer  vingt  trois  jonrs, 
Pnis  rencontia  bien  Irois  cens  fonoijens, 
Trestous  Troyens  allans  sercher  secours. 

(Le  Bauii,  Geneal.  d'Anne  de  Bret.) 

FORvciDER,  V.  n.,  terme  de  faucon- 
nerie, manquer  l'occasion  : 

De  quel  cris  on  use,  et  quels  mots. 
De  quel  égard  et  patience 
Pour  faire  tourner  a  propos 
D'un  oiseau  la  teste  ou  l'on  pense 
Qu'il  ait  mieux  sur  sa  proye  l'œiî 
De  crainte  que  l'on  ne  forvuide 
Comme  on  croise,  coin  me  l'on  vuide. 
Contentant  et  l'œil  et  le  vneil. 
IJOD.,  Oeuv.mesl.,  P  -280  r",  éd.    1583.) 
Le  fanlconnier  soudain  sur  le  ventre  jette. 
Attend  que  le  faulcon  sur  les  airs  remonté 
Soit  en  sa  volerie,  a  fin  qu'il  ne  fonuide. 
AiDÇois,  quand  il  est   temps,    et   qu'il  croise,   et 
[qu'il  vuide  .. 
(Du  Cbeske,  Six.  lie.   du  grand  miroir  du  monde, 
p.  97,  éd.  1588.) 

FORZOR,  voir  FORÇOR. 

FOSNiEii,  voir  Faunier. 

POSS\EH,   voir  FOSSOIEB. 

Foss.\GE,-  aige.  s.  m.,  fossoyage  : 
Nous  parlerons  des  champs  et  de  leurs 

labourafies et  en  ce  sont  a   considérer 

la  viande,  le  fossage  et  le  labourer,  le 
semase  et  l'enter.  (Frère  Nicole,  Trad. 
du  Livre  des  Prou/fiiz  champ,  de  P.  des 
Crescens,  f»  14  r",  éd.  1316.) 

—  Salaire  pour  le  fossoyage  : 

Lequel  salaire  devra  estre  priiis  et  levé 
sur  les  héritages  et  terres  voisines  qui 
seront  tenus  de  payer  le  fossage.  {Coul.de 
Haynault,  Coul.  gén.,t.  I,  p.  812,  éd.  1635.) 

—  Action  de  mettre  ie  bois  dans  un 
fossé  pour  le  réduire  en  charbon  : 

Il  a  droit  de  prenilre  sur  les  fossaigespar 
toute  ladite  forest  quuut  les  charbuuuieis 
traient,  c'est  assavoir  sur  chascune  fosse 
.1111.  deniers.  (1434,  Denombr.  de  la  vie. 
de  Couches,  Arcb.  P  308,  I»  23  r».) 

Fos.sAiLLF,R,  V.  n.,  creuser  : 
César.,  fist  fossailler  et  venir  l'eau  tout 
alentour  de  la  place  ;  mais    depuis   Nero 
hst  combler  lesdis  fossez.  (Dv  PraET,  Pline, 
vitl,  7,  éd.  1566.) 

.Mais  pour  les  bien  asencer.  il  faut  bien 


fossailler  profond,    (Id.,   ib.,  xix,   8,   éd. 
1603.) 

Il  apporta  en  la  tour  des  instrumens  a 
fossailler,  et  cava  tant  qu'enfin  il  parvint 
an  pertnis.  (Hist.  pit.  du  prince  Erastus, 
('  98  r»,  éd.  1S87.) 

FOSSEAL,  voir  FOSSEL. 

FOSSEËU,  voir  FOSSOIEH. 

FOSSEEUR,   voir  FOSSOIEUR. 

FOSSEL,  fosseal,  foucel,  s.  m.,  fossé  : 
Quaul  Gantiers  fu  issuî  fors  du  fossel. 

(tiaijdon.  9420,  A.  P.) 
Li  fosseaus  ki  desoivre  la  terre  del  hos- 
pital  de  lor  court  de  Beaulin.  (1270,  Cart. 
de  Marquette,  Richel.  I.  10967,  f  57  v.) 

Les  2  fosseaus  ke  on  apielee  montées  ki 
issent  don  cours  de  la  deule.  (Ib.) 

Les  hostelz  ont  tout  despiciez 
Pour  les  foucels.  que  que  nul  die. 

(Guerre  de  ilelz,  st.  181',  E.  de  Bouteiller.) 

Pour  faire  fossiaux  au  devant  des  blés. 
C1362,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amien.s.) 

Demi  quartier  de  courtil  sur  le  fossel  te- 
nant aux  Rocbaz.  (1387-88,  Compt.  des  an- 
nivers.  de  S.  Pierre,  Arcb.  Aube  G  16o6, 
!•  220  V".) 

Hz  ont  esté  d'acors  de  faire  faire,  entre 
la  porte  de  Saint  Just  et  celle  des  Forces, 
uag  fossel  profont  a  ung  pont  de  boys  des- 
sus. (3  avr.  1418,  Heg.  consul,  de  Lyon,  I, 
111,  Guigue.) 

La  dove  du  fosseal  nove  du  chastel. 
(23  janv.  1438,  Ord.  du  cap.  gén.  de  Bresse, 
Compt.  de  lâchât,  de  ChiUillon  en  Uomb.) 

FossELE,  foissele,  foisele,  s.  f.,  fosse  : 

La  mors  l'aja  fet  ton  chapel. 
Tu  es  sor  l'eur  de  ta  fossele. 
iltKCLOS  UE  MoLIE.vs,  Miserere,  .\rs.  :U60,  r"54  r".) 

—  Fossette  : 

Entour  avoil  blanques  maissailes, 
Faisant  au  ris  .n.  foiseles. 
(A.    iiE    L,i    Hali.e,  Jus  Adan,   Vat.    Ghr.    149U, 
f"  13-2''.) 

...  .\ voit  blanches  maisselles 
Eaisans  au  rire  .ii.  foi^iaeles. 

(iD.,  ib..  llicbel.  2.jo06,  f"  Il  r'\) 

FossELER,  V.  u.,  faite  des  fossés  : 
Que  nul  ne  fossele  sur  chemin  royal,  ne 
publique,  ne  sur  regect,  sur  l'amende  de 
.Lx.  solz.  (Bout.,  Som.  rur.,  1°  p.,  f"  1.34% 
éd.  i486.) 

—  Fossele,  part,  passé,  entouré,  coupé 
de  fossés  : 

Une  grosse  compaiguie  de  Gaudois  se 
trouva  retraite  d'aventure  en  un  preail 
assez  grand  et  spatieux  ;  celuy  preail  es- 
toit  clos  de  la  rivière  de  l'Escaud  en  tour- 
noyant, et  par  devant  avoit  une  grosse 
baye  d'espines,  fosselee,  et  moult  fort  a 
passer.  {Mém.  d'Ol.  delà  Marche,  1,  p.  402, 
ap.  Ste-Pal.) 

—  A  fossette  : 

Et  après  foucelé  menton, 
(A.    nE    i.A    Halle,    Jus  Adan,    Vat.    Chr.    1490, 
f°  13-2''.) 

—  Percé  de  trous  : 

Les  bras  avoil  moult  Ions  et  les  pie/,  fueelez. 

'fierahras,  4753,  A.  I'.) 


FossELETE,  -  elle,  foiss.,  s.  f.,  petite 
fosse  : 

Et  se  faisions  fosse/elles, 

La  ou  nous  bonrlions  au.t  nois. 

(Erois.s.,  t'Esp.  amour.,  238,  Scheler.) 
Pour  sa  terre  a  la  Foisselele.  {Cens,  de 
S.  Thib.  de  Soiss.,  Arcb.  LL  1022,  f»  12  r».) 
Estens  ta  grâce  et  ta  miséricorde 
jusques  a  moy  ;  que  tel  oingnement  me 
vaille  tant  que  je  puisse  faire  ma  fosseletle 
de  ma  propre  main,  ou  ma  cbarongne 
puisse  reposer  après  ma  mort.  {Percefo- 
rest,  vol.  VI,  f»  118%  éd.  1328.) 

—  Fossette  : 

Et  quand  le  ris  se  levé  entre  vos  trois  pommelles. 
Lors,  d'aise  tout  ravi,  dans  les  trois  fosselelles 
J'eaterre  pour  un  temps  nies  plus  après  soucis. 
(.'^CHEl.ANDRF.,  Somi.,  le  Teint.) 

.  Centre  de  la  Fr.,  fousselelte,  trou  carré 
formé  dans  le  sol  par  l'enlèvement  d'une 
motte  de  gazon,  laquelle  est  disposée  en- 
suite en  une  sorte  de  piège  à  prendre  les 
merles  et  antres  petits  oiseaux. 

FossELEus,  fouceleiis,  adj.,  qui  a  une 
fossette  : 

l'ouceleus  menton,  crcspes  crains. 
Vis  coulouré,  ne  trop  hactains. 
(.Divisions  des  soixante  et  douie  biautes,  150,  ap. 
Méon,  Noua.  Rec,  I,  il2.)  liDfT.,/'ouceleus, 

FossELU,  foisselu,  adj.,  creux,  creusé  : 

Aisseles  foisselues. 
'Divisions  des  soixanl.  et  douze  Hautes,  149,  ap. 
Méon,  iVoid'.  Rec,  1,  41-2.) 

—  Qui  a  une  fossette  : 

Fosselu  menton, 
Fosselues  joues 
Et  fosselues  les  joinies 
Des  mains, 
(ia  Louenge  et  beauté  des  Dames,  Pcés.  fr.  'les  xv' 
et  xvi°  s.,  VII,  itou.) 

A  la  gorge  douillelte,  au  menton  fosselu. 
(Jacq.  Tahlreau,  Poe».,  p.  79,  éd.  1574.) 
....  Ce  menton  fosselu. 
Poli,  grasselct,  pommelu. 
(Resu  Belleau,  Uerger.,  t.  I,  f  .">0  r",  éd.  1578.) 
Son  menton  rondement  fosselu. 

(ItONs.,  Amours,  I,  48.  Bibl.  elz.) 

FosSEMENT,  fuuss.,  S.  ui.,  fossé,  en- 
droit creusé  : 

Ainsi  conme  les  bois  se  lievent  a  tout 
le  droit  foussement.  (1315,  Arcb.  JJ  52, 
f»  80  r°.) 

FossER,  fausser,  fouser,  v.  a.,  creuser  : 
Uoches  sont  moult  agues,  et  li  fossvu  tondis. 
Car  li  ors  croist  desous,  et  argens,  et  vernis. 
(0.  de  Seb.,  \ui,  C2.  Bocca.) 

A  façon  de  cavernes  fossees  eu  terre. 
(.(.  .MoLi.NET,  Chron.,  ch.  ix,  Bucbon.) 

Une  planche  fousee.  (17  mars  1394,  Stat. 
des  serrur.,  Liv.  noir,  f»  40,  Arcb.  mun. 
Montaubau.) 

—  Labourer,  en  parlant  d'une  vigne  : 
Laquelle  vigne  j'ai  fossee,  vinee  et  gou- 
vernée. (1469,  Arcb.  J.1  197,  pièce  88.) 

Lajeuue  vigne  sera  labourée  de  ceste 
sorte  d'œuvre  appellee  bouer  ou  fousser  a 
chevalier,  très  profitable  aux  nouvelles 
vignes.  (0.  DE  Serr,,  Th.  d'agr.,  III,  4, 
éd.  1605.) 


104 


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FOS 


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Taillée  que  soil  la  vigue,  les  sariiieus  eu 
feront  diligemiueut  lies  eu  faissenux,  pe- 
tits ou  grands,  selon  l'usîige  des  lieux, 
aussi  tosl  transportes  deliors  la  vigne,  a 
couvert,  et  la  conserves  pour  le  cliaiin'age  : 
alin  d'eu  labourer  le  fonds  incontinent 
après.  Telle  première  œuvre  uppellee  faus- 
ser se  doune  jiar  hommes  robusles,  avec 
besclies  et  liouyuux,  eu  iiroruuduut  tant 
qu'on  peut,  pour  mettre  la  terre  en  bon 
guerest,  et  tout  d'une  main  eu  sortirtoutes 
importunites  de  jiierreset  racines,  (lo.,  ib.) 

—  Neutr.,  creuser  un  fossé  : 

Fiscnt  fosser  el  liayer  leurs  nrciers  au- 
tour d  Vdus,  iiour  eslre  plus  fort.  (Fnotss., 
Chron.',  V,  420,  Kerv.) 

Uressnn,  feussero,  bêcher.  Wallon,  fossi. 

VOS^UREB,   voir  FOSSOKEE. 

i.-ussKaiB,  s.  (.,  fossé  : 

Pour /osseiie  fuite  entre  aucuns  des  dis 
hiretages.  (1347.  Compl.  de  Valenciennes, 
u»  3,  p.  15,  Arcli.  muu.  Valenciennes.) 

Un  censier  doit  faire  a  ses  frais  tous  re- 
levaiges  de  freltes  et  fosseries  de  .l.  pies 
et  en  dcsoubz.  (1445,  Valenciennes,  ap.  La 
FoDS,  GlOiS.  VIS.,  Bibl.  Amiens.) 

FOSisEUiKit,  focerier,s.  m.,  laboureur: 

Li  fo<:eriers  qui  cultive  les  terres    a  sou 

foceur,  et  ne  uiie  a  buez,  me  doit  un  resal 

d'avoiue   ou    d'apeste   chascuu  au.  (1269, 

Cbarmes,  8,  Aich.  MeurtUe.) 

1.  FossET,  fouceit,  s.  m.,  fossé  : 

Fosset.  (AoiU  lâoO,  abb.  de  Châtill., 
lart.  63,  Arcb.  Meuse.) 

Cisl  rut  doit  corre  per  lou  uiiof  fouceit. 
(1275,  Coll.  de  Lorr.,  980,  liicbel.) 

Ils  faisoient  leurs  préparatoires  pour 
laster  les  fossets  et  eutrer  au  cliasteau. 
(J.  MoLi>-KT,  Chron.,  ch.  clxi,  Buchou.) 

Planches,  fossels  el  appujelles.  {Cousl. 
de  Toui^ay,  ms.  appartenant  à  M.  Boc- 
quillet,  p.  11.) 

Aocbiens  fossels,  hornebois  et  ahous 
sont  réputés  pour  bornes  el  assens  entre 
héritages  circonvoisius.  (fft.,  p.  38.) 

Item  fief  contre  terre  cottieic  attire  a 
soy  les  fossels,  et  fief  contre  fief  dépar- 
tent iceulx  fossels  moitié  par  moitié. 
{Cousl.  de  iSorlagne  (Flandre),  ms.  appar- 
tenant à  M.  Bùcquillet,  p.  118.) 

Nom  propre,  Fousset. 

2.  FOSSBT,  voir  FO.NCBÏ. 

FOS8ËTË,  -  elle,  s.  l.,  petite  fosse  : 
En  hautes  FossdiM... En  hasées  Fosse  les... 
{Liv.  velu,  f»  12  v»,  Bibl.  Bayeu.v.) 

—  Ulcère  : 

Chancre,  fosselles,  véroles,  cliaudu  pisse. 
(Du  Fail,  Prop.  rusl.,  p.  48,  Bibl.  clz./ 

lossKTKL,  fuselel,  s.  m.,  petit  fossé  ; 

Pour  faire  foseliaux  un  devant  des  blés. 
(I36i,  Lille,  up.  La  Fous,  Glosi.vis.,  iiibU 
Amiens.) 

Pour  l'acqueste  faite  d'un  fosseUl  qui  es- 
toit  de  l'héritage  de  la  ville,  deux  cap- 
pons.  (Teslamenl  en  chiroyraphe,  du  2 
mars  143^,  Arch.  muu.  Uuuui.) 

Fussicuii,  fousseur ,  foisseur,  s.  m., 
celui  qui  bâche  la  terre,  celui  qui  fail  des 
fossés,  terrassier,  fossoyeur  : 


Mâchons, car(>eutiers  et /'os«curs.(KuQiss., 
Chron.,  V,  322,  Luce,  ras.  Amieus.) 

Fossoyeur,  fousseur.  (.Yomenc/.  oclil.  , 
éd.  1619".) 

—  En  particulier  celui  qui  bêchait  la 
terre  avec  ses  bras  el  n'avait  point  d'altc- 
lage  pour  labourer  : 

Et  ly  fosseurs  sans  bœufs  et  saus  che- 
vaux 12  deniers.  (Ch.  de  Vauchier  de 
Vienne,  Coll.  Droz,  t.  XXVll,  ('  109.) 

Ung  sage  foisseur  ou  ung  sage  areiir. 
(Uresme,  Eth.,  f»  119%  éd.  148S.) 

FossEunE,  fousseure,  fossure,  s.  f.,  ac- 
tion de  creuser  : 

Deux  cens  de  planches  de  siaige  pour 
employer  a  la  fousseure  des  seintres  de  la 
derreniere  vote  de  la  tour.(1433,  Compt.  de 
Nevers,CC31,  f"  26  r»,  Arch.  nuiii.  Nevers.) 

—  Creux  : 

Le  nombril  dont  la  foiiiturc 
Marquait  encor  la  couppure 
Uu  vieil  amoureux  lieu 
Qui  joiuguoit  rhomme  aucien. 
(Baik,  les  Amours,  I"  iil  v».  éJ.  iUlt.) 

FossEUx,  fausseux,  adj.,  creu.v,  ca- 
verneux : 

Cavernosus  ul  cavernatus,  fausseux. 
(Gloss.  de  Salins.) 

Cavernosus,  caverneux  ou  fosseux.  (1464, 
.1.  Lagadeuc, Ca(/io(.,  éd.  Auflret  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

Nom  de  lieu,  Fosseux,  Picardie. 

FossicLE,  s.  m.,  monnaie  de  compte 
de  la  valeur  d'un  denier  de  Flandre,  de 
vingt-quatre  pour  un  patar  ou  cinq 
liards  : 

Payé  a  Monseigneur  de  Saint  Aubin 
pour  quatre  auwes  achatees  en  le  rue,  se 
cousta  cascune  trois  gros  et  quatre  fos- 
sicles  pour  rente,  cy,  13  s.  4  d.  (1360, 
Compte  de  ihospitaldes  Wez,  Arch.  muu. 
Douai.) 

1.  FossiEu,  s.  111.,  celui  qui  creuse 
avec  la  houe,  fossoyeur,  terrassier  : 

Les  fossiers  font  tôt  luaioleuaut  veair, 
Fosses  tout  faire  eavirou  Icjardiu. 

(Les  Lah.,  ms.  Berne  113,  f»  13'.) 

Le  fossier  si  avoit  mis 

b!a  Sun  braeni 
Ceut  &l  deux  soulz. 
(ilarlitt  llaparl,  ap.  Jub.,  Xouv.  liée.  II,  "205.) 

Mâchons  et  fossiers  pour  faire  .i.  essiau 
pour  mettre  1  iaue  jus  des  fosses.  (1306. 
Trav.  aux  chdl.  des  C.  d'Art.,  Arch.  KK 
393,  f'  28.) 

La  voie  par  ou  les  fossiers  vont  a  la  fon- 
teine.  (.Merc.  apr.  couv.  S.  Paul  132S,  Ch. 
du  Garde  du  sceau  de  Cotent.,  S.  Sauv., 
Crosville,  Arch.  Mauche.) 

La  femme  Uuerri,  le  fossier  des  Corde- 
liers.  (13i2,  Arch.  adm.  de  la  ville  de 
Iteims,  II,  519,  Doc.  iuéd.) 

Au  fossier  de  ^ostre  Dame  aux  .Non- 
nains  pour  avoirsonné  les  cloches  d'icelle 
église  et  faite  la  fosse.  (1428,  Despense 
pour  les  funer.  de  J.  Freppier,  ap.  La- 
lore,  Obituaires  du  dioc.  de  lYoyes,  p. 
140.) 

2.  FOSSIER,  S.  m.,  propriétaire  d'une 
usine  daus  laquelle  on  traitait  le  minerai 


do  fer  ;  il  jouissait  de  droits  d'usage   fort 
étendu  dans  plusieurs  forêts  : 

.l'ai  aussi  eu  ma  dite  harouuie  droict  de 
grosses  forges,  al'fineries,bocambres,  fonte 
et  fourneau  a  faire  fer  pour  user  en  icelluv 
mes  dicts  boys  en  charbon  pour  l'usaige 
el  entretenement  de  mes  dites  grosses 
forges,  affineryes,  fonte  et  fourneau  de 
présent  édifiez  et  faisant  fer,  sans  empes- 
chemenl  d'aulcune  personne,  en  quoy  fai- 
sant je  puis  et  doy  jouir  et  avoir,  comme 
premier  baron  fossier  en  Normandie,  des 
droictz,  libériez,  l'ranchises,  privilleges  et 
prééminences,  telz  que  ont  accoustumé 
jouir  et  user  de  tout  temps  et  d'ancienneté 
les  auUres  fossiers  du  dit  pays  de  Norman- 
die au  nomlii-o  de  quatro  seulement.  (1604, 
Lett.  de  Charlotte  des  Vrsins,  Arch.  Seine- 
Intérieure.) 

3.  FOSSIER,  forsier,  faussier,  adj.,  pa- 
raît signifier  vinl:iteurde  sépultures  : 

Larron  fossier,  fait  >'oslre  Dame, 
En  paradis  n'enterroil  ame. 
Oui  vo  roat|i-e  eu  vcrroit  croire. 
(De  iinnaeho  in  llumine  periclitato,  3011,  Micbel, 
0.  de  Norm.,  l.  III.) 

Pondus  doit  estre  come  larron  fossier. 

iCimmn.   I.ooijs,  Richel.  "7i,  r*  28.) 
Ne  voz  pandisl  comme  laîron  forsier, 
(Gir.  de  Viane,  Richel.  LUS,  f  tS*.) 

Il  eu  aura  molt  aspre  goeredoa 

De  paudre  as  forches  com[me]  forsier  lairon. 

(;*..  p.   136,  Tarbé.) 
Li  .V.  sont  raordriseor  et  Tob%or  fossier, 

(Epis,  des  Chelifs,  p.  '259,  Hippean.) 
El  quant  mon  biau  neveu  livrastes 
A.  lele  ribaude  fossiere. 
(G.  DE  CoiNCi,   Mir.,    ras.    Brux.,    f°  t-20',  Méon, 

mm.  Hec,  II,  53.1 
Ce  ne  sont  pas  larron,  ne  garçon,  ne  fossier, 
AÎDZ  sunl  molt  preu  as  armes    et    vaillant  cheva- 
llier. 
(Qiiat.  Fils  .iijDion,  Richel.  24387,  f  38'.) 
En  haut  seras  pendus  a  une  arbre  ramee. 
Comme  leres  faussier. 

(/*.,  p.  18,  Tarbé.  I 
t't  haut  seras  peudus  a  une  arbre  ramee 
r.orame  leres  fossiers  qae  l'on  prent  en  enflée, 
{/ira.  de  Munlaub  ,  p    l:i,   Michelanl.  i 
Encor  servi  d'autre  meslier. 
Car  .1   larron  fossier  sivoie 
Qui  de  vair,  de  pris  H  de  soie 
Me  vestoit  k'il  aloil  enb'ant. 
(GiRB    hs^otiTK.,  la  Violel le.    lim,  Michel.) 

4.  FOSSIER,  S.  m.,  houe  : 

Si  prist  un  fossier  et  haua  tant  k'il  trouva 
liois  crois..  {Vies  des  saints,  ms.  Lyon  697, 
I'  51".) 

FOssiLLAUE,  -  liage,  s.  m.,  action  de 
creuser,  fossé  : 

Se  trouvèrent  devant  une  place  nommée 
Luine,  merveilleusement  fortiffiee  de  bol- 
verls,  trenchies  el  fossiliages.  (J.  Molinetj 
Chron.,  ch.  ccxi,  Bucliou.) 

.XL',  emploies  en  fossiliages.  (1505,  S.' 
Orner,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Biblj 
Amiens.) 

Fossillage.  (1386,  Compte  de  S.  Berlin^ 
Béthune,  ib.) 

FOSSILLEUH,  S.  111.,  celui  qui  creuse,] 
fossoyeur,  mineur  : 

[Mise  faite]  a  Gilles  le  Blanc,  fossilleur^ 
auquel  le  ville  estoit  tenue,  comme  par  lel 
compte  précèdent  poeut  apparoir  en  le] 
snmmn  de  im.  livres.  (1115-1416.  fieceptc»] 
de  liouluyii,-  sur-Mer.  p.  IS.'),  éd.  IJupoul.)j 


FOS 


FOS 


FOS 


105 


1.  FossiLLiEii,  focillier,  v.  a.,  creuser  : 
Lesquels  avaient  uiiné  et  focillié  si  nvnnl 

soubs  le  chasteaii,  qu'ils  povoient  oyr 
leurs  consaulx  et  devises.  (J.  Molinf.t, 
Cliron.,  ch.  ccii,  Buchon.) 

—  Fossittê,  part,  passé,  conpé  île  fossés  : 

Tout  le  pais  est  tout  fossHlé,  a  l'avantaoe 
des  gens  de  plé,  et  au  desavantage  de 
ceulx  de  cheval.  (Ol.  de  l.\  Marche,  Mém., 
I,  25,  iMichaud.) 

2.  FOssiLLiER,  S.  111.,  fossoyeuf  : 

Les  ^ossilliers.  (1323,  S.-Omer,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FossiLLON,  s.  m.,  fossoyeur: 

Lors  le  fossé  se  faict  et  produict  tout  en 
hnste,  par  œuvre  de  fossillons.  (Flave  Vegece, 
111,8.) 

FOSSiNE,  fascine,  s.  f.,  instrument  de  fer 
à  plusieurs  fourchons  pour  prendre  le 
poisson  de  rivière  et  les  grenouilles  : 

Ou  prent  aussi  pros  poissons  en  fosses 
en  eaue  clere,  a  fossines  ;  et  est  fossine  ung 
instrument  de  fer  qui  a  plusieurs  afiuil- 
lons.  (Frère  Nicole,  Trad.  du  Livre  des 
Prou^lz  champ,  de  P.  des  Crescens, 
f<>125  vo,  éd.  1316.) 

On  prent  les  raynos  aquatiques  avec  le 
morceau  ou  avec  l'arquet  et  fuscine.  (Pto- 
line  de  honnesle  volupté,  f°  93  v»,  éd.  1328.) 

FossioN,  s.  f.,  action  de  creuser,  de 
fendre  : 

Et  dont  atoclions  nos  par  sapience  et 
consiewons  nostre  mortification,  se  nos 
laissons  les  veables  choses;  si  nos  repu- 
nons  es  nient  veables,  se  nos  par  lafossion 
del  cuer  lo  querons,  si  ke  li  cuers  gettet  en 
sus  de  soi  tôt  ce  ke  il  penset  de  terriene 
chose.  {Job,  p.  467,  Ler.  de  Lincy.) 

Fossoi,  s.  m.,  fossé  : 

Le  fossoi  deu  molin.  (1282,  Cart.  de  S. 
Wandr.,  f»  138  v»,  Arch.  S.-Inf.) 

Fossoi.\BJLE,  foceable,  adj.,  qui  peut 
être  fossoyé  : 

En  luec  certain  et  foceable.  (.Mai  1230, 
Charte  de  Geoffroi  de  Rochefort,  Richel. 
1.  9231,  G.  Musset.) 

FossoiEMENT,  -  oyemeiit,  s.  m.,  fossé  : 
A  toutes  ses  compaignies  qu'il  avoit  eu 
la  cité  d'Araence  vint  en  grant  silence  et 
tout  coyement  jusques  aux  bastides  et 
fossoyemens  de  ses  ennemys  qu'ilz  avoient 
l'ait  pour  la  seurté  de  leur  siège. (rranstet. 
de  la  prem.  guerre  pun.  etc,  à  la  suite  du 
Prem.  vol.  des  grans  dec.  de  TH.  Liv., 
f»  176'',  éd.  1330.) 

FossoiER,  -  oyer,  fessoyer,  fosseer,  fos- 
saer,  foussaier,  verbe. 

—  Act.,  entourer  de  fossés  : 

Se  ledit  lieu  estoil  fortifié,  fosseé  et 
emparé.  (1379,  Arch.  JJ  U6,  pièce  63.) 

Fisent  fossoier  et  haiier  leurs  arciers 
autour  d'yaus,  pour  estre  plus  fort. 
(Kroiss.,  Chron.,  V,  29,  Luce.) 

—  Couper  par  des  fossés  : 

Les  boys  sont  piesses 
E  les  chemiDS  fossaes. 

iConq.  of  Irel.,  p.  7r.,  Michel.) 

—  Réfl.,  s'entourer  de  fossés  : 


F.slans  proches  d'ennemis,  les  jannis- 
saires  portent  et  plantent  les  pallis,  se  fes- 
soyenl  a  la  façon  romaine  ;  les  croissans 
rompus  se  rallient  derrière  le  fort  pour 
dernier  refuge  ;  ils  reprennent  vigueur  et 
retournent  a  la  charge.  (G.vsp  DE  Tavax- 
NES,  Mém.,  p.  93,  .Michaud.) 

—  Neutr.,  creuser  un  fossé  : 

Trois  journées  a  commencer  de /'oiMsaie;' 
a  l'environ  du  boulevart  des  ardilliers. 
(1474,  Compt.  de  Nevers,  CC  68,  f»  13  v», 
Arch.  mun.  Nevers.) 

—  Fossoié,  part,  passé,  entouré  de 
fossés  : 

Quant  le  dit  Tallehot  fut  approuchié  du 
dit  champ,  fut  esraerveillié  quant  il  vit  les 
François  fossor/es  de  si  parfonds  fossez. 
iAl.  Chartier',  Hi.1t.  de  Charl.  VII,  p.  232, 
éd.  1617.) 

Hanlle  tonr  de  désespérance... 
Fosso'jee  de  pnis  parfons. 
(Greban,  Misl.  de  la  pass.,  2I0SC.  G.  Paris. ^ 

FossoiEUR,  -  eeur,  s.  m.,  houe  : 

Et  prennent  fosseeiirs  et  pelles,  et  font 
les  fossez  larges  de  neuf  piez.  (J.  de 
Weung,  Trad.  de  l'art  de  cheval,  de  Veg., 
Ars.  2913,  f»  46  v».) 

Chasteaux  et  terres  sont  assis  par  long- 
temps a  engins,  a  fossoieurs,  a  instrumehs 
de  subtilité.  (J.  DE  Vignay,  Enseignem., 
ms.  Brux.  11042,  f  33  r°.) 

Fosseeurs  et  autres  instrumens  a  fos- 
soier. (1361,  Cart.  Esdr.de  Corbie,  Richel. 
1.  17760,  f°  47  vo.) 

FOSSOiR,  fossouer,  foussouer,  fessoir, 
fessoer,  fessouer,  fessouir,  faissoir,  s.  m., 
sorte  de  houe  pour  labourer  les  vignes  : 

Or  fai  faire  piens  et  fossoirs, 
l'A  redrece  tes  aloirs. 

(Itom.  de  Thebea,  Richel.  KO,  f  V.) 

Il  prist  .1.  fessoer  et  commença  a  foir  la 
terre.  (Vita  Pair.,  ms.  Chartres  371, 
f»  89  V».) 

Une  hoe,  .i.  fessouir,  une  besche.  (1328, 
Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3", 
f.  24  V».) 

Il  prist  un  petit  fossouer  et  feri  un  cop 
legierement  souz  le  pié  de  l'aingnuel,  et 
tantost  une  grant  fontaine  en  sailli.  [Lé- 
gende dorée,  Maz.  1333,  f"  300i'.) 

Le  Souldain  chevaulche  et  vient  alla 
bouche  du  fossé  qu'est  bouché  de  terre, 
et  la  il  descent  du  chevau,  et,  avecques 
ung  fessoir  d'or,  jiar  trois  fois  il  frappe  sur 
cette  terre  qu'est  alla  bouche  de  celluy 
fossé  ;  et  puis  il  monta  a  cheval,  dont  il  y 
a  infinités  personnes  avecques  assez  fes- 
soirs,  et  despeschent  ycelluy  terrein  de  la 
bouche  du  fossé.  (1420,  Trad.  du  Traité 
d'Emmanuel  Piloli,  sur  le  passage  de  la 
terre  sainte,  f"  19  v.) 

Six  picques,  six  fessouers.  {Comptes  des 
mines  de  Jacques  Cœur ,  Arcb .  KK  329, 
f»  29  To.) 

Foussouer,  de  quoy  on  houe  les  vingnes. 
(1464,  .1.  LAGADE0C,  Cathol.,  éd.  Auffret  de 
Quoetqueueran,  Bibl.  Quimper.) 

Icelle  femme  frappa  le  suppliant  sur  la 
teste  d'un  sarceau  ou  faissoir.  (1467,  Arch. 
JJ  63,  pièce  209.) 

Les  lances  et  armes  seront  rauees  en  fe- 
soers.  (P.  Fergei,  Mirouer  de  la  vie  hu- 
maine, f"  99  V",  éd.  148i.) 


On  lit  dans  In  Dict.  d'agr.  de  1809: 

Fessoir,  nom  d'une  espèce  de  houe  avec 
laquelle  on  enlève  les  gazons,  dans  le  dé- 
partement du  Cantal,  lorsqu'on  veut  éco- 
buer  les  terres.  Cet  instrument  est  lourd 
et  peu  expéditif. 

Beauce,  fessoi.  Suis.se  rom.,  Gcnôvc, 
foussoir.  Neuchâtel,  fossoir. 

FossoiRE,  s.  f.,  houe: 

Ades  portoient  les  fnn^nires, 
Boskes,  levlaos,  pis  et  sarchians. 

(:)/;>.  de  S.  Eloi,  p.  'M,  Pei},'né.) 

Cf.  Fossoir. 

Tossos,  fous  son,  folsson,  s.  m.,  houe  : 
Lequel  Caylar  avecques  ung  foisson  qu'il 

tenoit  en  sa  main,  besoignoit  au  dit  pré. 

(1469,  Arch.  JJ  193,  pièce  226.) 

Il  prit  son  petit  fousson,  et  en  ferit  legie- 
rement soubz  le  pié  de  l'aignel.  {Légende 
dorée,  de  St  Clément,  éd.  1476.) 

Fosson  s'est  conservé  dans  quelques 
provinces  : 

Pendant  le  travail  de  la  charrue,  deux  ou 
trois  femmes,  quelque  fois  des  enfants 
placés  sur  le  sillon,  à  des  distances  égales, 
brisent  les  mottes  de  terre,  et  coupent  les 
racines  des  plantes  vivaces  avec  cette  es- 
pèce de  pioche  légère  qu'on  appelle  fns- 
son.  {Stat.  de  l'Ain,  1808,  p.  478.) 

FOssoR,  -  our,  -  eur,  foc,  fouss.,  fess., 
s.  m.,  houe,  pioche  : 

Li  foceriers  qui  cultivent  les  terres  a  fo- 
ceur  et  ne  mie  a  buez.  (1269,  Ch.  de 
Charmes,  Arch.  Meurthe,  Très,  des  Chart. 
de  I^orr.,  lay.  Charmes-sur-Mos.,  a"  38.) 

Li  lins  prent  une  hone,  li  antres  .i.  fessor, 
Li  DDsrcret  fossez,  ['autre  bat  toute  jor. 
{Des  Tabourenrs,  ap.  Jub.,  Jongl.  el  Trouv-, 

p.  167.) 

Qui  li  aportast  un  fessour  et  une  snrpc. 
{Vies  des  Hermites,  ras.  Lyon   698,  f»  8  r".) 

Pnis  prist  un  fossor  por  foir 
La  on  le  mort  vont  entoir. 
(Chasloiemcnt   d'un  père  à    son  /ils.   Conte  I,  1)7, 

Biblioph.  fr.) 

Ligo,  fesseur.  {Gloss.  lal.-fr.  du  xiii*  s., 
Richel.  1.  8426,  f°  107  r°.) 

Et  si  ont  ferremanz,  c'est  a  savoir  coi' 
gnie,  doleoire,  fossor,  aloigne,  faucille; 
(3«  p.  des  Coût,  des  Chartr.,  ms.  Dijon- 
f  19  r».) 

A  espees,  a  apoinçons,  a  liasclies  de 
noise,  a  besches,  a  'fessours  et  autres 
armes.  (24  mai  1307,  Proc.-vcrb.  d'une^  in- 
vasion par  les  religieuses  de  /Y.-W.  dans  l'en- 
clos des  Dominicains,  Arch.  Aube,  original, 
Lalore.  Doc.  s.  l'abb.  de  N.-D.-aux-ISon- 
nains.) 

.1.  fessour,  .l.  pie.  (1348,  Ch.  des  compl. 
de  Dole,  —,  Arch.  Doubs.) 

Ont  pris  es  boys  .1.  jument,  .II.  des- 
traux,  .1.  fessour.  (1334,  Lelt.  de  Jean  de 
Châlon,  Perrcciot,  t.  Il,  p.  429.) 

Et  aveuc  ce  eussent  effondré  et  prin:< 
fousseurs  et  autres  instruments  a  lous- 
soier.  (1360,  Lelt.  de  Charles,  régent  du 
royaume,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du 
tiers  état,  111,  327.) 

Et  eussent  prins  fousseurs  et  autres  ins- 
trumens a  foussoier.  (1361,  Cart.  Esdr-  de 
Corb.,  Richel.  1.  17760,  f"  23  r».) 

14 


lOfi  FOS 

I.  fossour.  (Juin  1S89,  /nr.  de  la  mairie 
de  Dijon,  Arch.  CiMe-dOr.) 

Uae  coincTiie  et  .m.  fesmtrs.  («398, 
Invent,  de  meubl.  de  la  mairie  de  Dijon, 
Arch.  Côte-dOr.) 

Uno   liaone   ?eu    fossour   pro    fnciendo 
mortcrium.  (i419,  Compt.  de  la  fabrique  de  \ 
l'Eglise  de  Lyon,  Arra.  David,  vol.  5,  n*4,   | 
f-  52  V,  Arch.  Hhonc.)  ] 

En  feranl  d'nn  fosseur  dedcn?  la  terre  il  | 
desciieuvre    un   pot    plein    d'or.    (M.   LE 
Franc,  l'Estrif  de  Fort.,  f»  33  r',  impr. 
Ste-Gen.) 

Doubs,  Haute-Saône,  Jura,  Lyon.,  Suisse 
romande  (Vaud  et  Valais),  fossou,  fosseu, 
ffçou,  fsou,  fezou.  houe,  et  en  particulier 
houe  de  vigneron. 

FOSSOREE,  fe?.soree,  fessouree,  s.  f.,  ce 
qu'on  peut  retourner  de  terre  au  fossoir 
en  un  jour  : 

La  vi"no  de  Choncherov  nui  contient 
XL.  fessmtrees.  et  la  vifitie  "de  ''Espine  qui 
contient  .iiii".  fessourees.  {CharU  de  1288, 
DupuT,  ccxxvi,  109,  Richel.J 

80  /essorées  de  vignes.  (1333.  Informa- 
tion par  J.  de  Paroi,  Richel.  24040.) 

Hu"onel  Dodin  tiennent  la  moitié  par 
indivis  d'une  fessoree  de  vigne.  (1412,  Arch. 
JJ  146,  pièce  272.) 

Ce  mot  était  encore  usité  dans  quelques 
provinces  au  xvn«  s.  : 

En  Bupev  on  apelle  les  ouvrées  de 
vigne  des  'fosserées.  (Collet,  Statuts  de 
Bresse,  2'  p.,  p.  "79^,  éd.  1698.) 

FossoRER,  -  ourer,  -  urer,  fouss..  fous., 
fess..  V.  a.,  labourer  avec  une  houe  : 

Pour  fouserer  la  plantée.  (1286,  Quilt. 
de  la  Chamb.  des  compt.  de  Dole,  Arch. 
Doubs.) 

Pour  fouserer  les  vignes  monseignour. 
(ft.) 

Pour  fousserer  dou  premier  cop.  (76.) 

Li  curlilliers  fessore  le  cortil.  il  semé  les 
herbes  et  les  saclc.  (3'  p.  des  Coût,  des 
Chartr.,  m?.  Dijon,  f»  11  r».) 

Pour  fossorer  toutes  ces  vignes  première 
fois.  (1313,  Compt.  du  dom.  de  Mahaut 
d'Artois,  Richel.  8331.) 


Pour  fossorer  ycellcs  vignes  seconde 
fois.  {Ib.j  , 

Pour /ojsorer  ycelles  vignes  tierce  fois. 
(/6) 

Pour  les  journées  di-  647  ouvriers  de 
hras  qui  ont  fessoré  le  dit  doux  la  pre- 
mière foiz.  (1390-1392,  Inv.  de  la  Côte-d  Or, 
B  4786.1 

A  chascung  homme  faisant  la  courvee 
en  la  vigne  de  mond.  s'  a  Baulme,  pour 
la  foussurer  deux  Tois,  et  vendanger, 
commit  est  accoustumé.  (1550,  Man.  ad 
min.  de  Baume-les-Moines ,  Arch.  Jura, 
Prost,  p.  79.) 

Cela  fait,  il  n'est  plu?  question  ny  de 
foupper  cliappons,  ny  de  fossourer,  ny  de 
labourer  ceste  vigne.  (Du  PiNET,  Pline, 
XVII,  23,  éd.  1566.) 

Ayant  esganl  que  les  vignes  de  Ihospital 
ne  sont  encore?  fossurees.  (28  mai  1604, 
Délibèr.  du  conseil  de  Bourg,  ap.  J.  "«uj 
Mém.  histor.  de  la  rille  de  Bourg,  t.  IIl, 
p.  276.. 


FOT 

Bas-Valais,  Vionna/,  fnséra,  fossoyerun 
champ.  Bourg.,  fensourer,  fessorer,  pio- 
cher. Bresse,  fosserer  : 

Avri,  mai  é  fan  fossM. 
{U  Sainl-Vincenl,  Phil.  Le  Doc,  Charte,  brfssanes. 
iugrysiennfs  el  domiislfs,  fi.  lit) 

FOSSORIÉ, /■o«ssoH>-ié,  S.  m.,  celui  qui 
1  possède  une  fossorce  ou  mesure    de  terre   ! 
I  qu'un  homme  peut  en  un   jour  remuer  j 

avec  une  hnue  appelée /'ossoir; 
i       Li  foussouriez  et  cilz   qui    ha    héritage   , 

audit  leu  ou  maison    doit   doze    deniers. 

il338,  Franck,  de  Chastel-Neuf,  Terrier  de 

M.  de  Baulîrcmont.) 

FOSisomER,  fouss.,  s.  m.,  celui  qui 
possède  une  fossorée  ou  mesure  de  terre 
qu'un  homme  peut  en  un  jour  remuer 
avec  une  houe  appelée  fossoir  : 

Li  foussoriers  et  ciliiqui  ha  héritage  au- 
dit leu  ou  maison  doit  doze  deniers. 
(1338,  Franck,  de  Chastel-Neuf,  Terrier  de 
M.  de  Bauffremont.) 

FOSSOTE,  S.  f.  ? 

Qu'il  avoit  emblez  a  ung  mercier  deux 
costeaulx,  une  fossote,  et  environ  demie 
aine  de  toille.  (1389,  Compte  de  G.  Bat., 
Lamarque  4486,  f"  13  r%  Richel.)  ^ 

Nom  de  lieu,  la  Carrière  des  Fossottes;   \ 
voir  Hi'st.  rfe  Saint-Dié,  p.  32. 

FOSSOUL,  fessoul,  s.  ni.,  forme  dialec- 
tale pour  fossour,  fessour  : 

Une  doloire  de  treul  et  .1.  fessoul.  (Août 
1396,  Invent,  de  meubles  de  Dijon,  Arcu. 
Cole-d'Or.) 

Cf.  FOSSOR. 

FOSSOURER,  voir  Fossorer. 

FOSSOYAGE,  S.  m.,  actiou  de  creuser 
une  fosse  : 

Recevoir  les  proBts  et  emolumens  par 
leur  clers  et  fossoyeurs,  des  fossoyages  et 
enterrages  de  tous  les  corps  qui  sont  en- 
terres audit  cimetière.  (23  déc.  1371,  Sent. 
duprév.  de  Paris,  Arch.  S  28,  pièce  6.) 

FossoYEURE,  S.  f.,  action  de  creuser  : 

Ce  qui  a  premièrement   esté  escript  par 

Hérodote,  touchant  les  Perses  de  ce  mont 

Athos,  et  que  Xerxes  le   feit  entailler  par 

I   le    pied  au  destroict  en   ce  peu   d  inter- 

;   valle  de  terre  pour    faire  passer    ses    na- 

I  vires,  me  semble  estre  totalement  faulx  : 

toutesfois  je  ne  l'ose  bonnement  asseurer. 

Si  est  ce  que  quand  je   passay  par  la,  ]  y 

prins  garde  tout   expressément  :  car  me 

partant    de   la   ville    de    Ilierissos,    pour 

veoir   si  je  verrove  quelque  vestige  d  en- 

tailleures  et  fossoyeures,'}e  n'y  en  ay  point 

trouvé.  (Belon,    Singularitez,    1,   3S,   éd. 

1354.) 


FOSSURER,  voir  Fossorer. 
FOSTEL,  voir  Fecstbl  et  Fustel. 

FOSTIER,  S.  m.  ? 

Une  des   boteilhons  ou   fostier  de  lieu. 
(J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  30,  Borgnet.) 

FOTEAU,  fousteau,  faulsteau,   faytauU, 
s.  m.,  hêtre  : 
Fousleaux.  (Gloss.  de  Marot,  éd.  1731.) 


FOT 

Les  chesnes,  les  fousteaux.  (Rons.,  Cy 
elop.  i4mottr.,  Bibl.  elz.) 

Ils  en  dansoient  de  joye  a  l'entour  d'un 
chesue  ou  d'un  fousteau,  nu  son  de  quel- 
que chanson  rustique.  (Amyot  ,  OEnv. 
mor.,  V,  10,  éd.  1819.) 

Un   marreau  de    boys    faytauU.    (1376, 
Trinité,     Smarvc  ,    ch.    6,   art.    2,   Arcb. 
Vienne.)' 
;      Faux,  foteau.   (JtJN.,  A'omenc;.,  p.    110. 

éd.  1577.) 
I       Les  ormes,  fresnes,   fousteaux,  érables. 
\  (0.  DE  Serres,  Th.  d'agr.,  p.  lS3,éd.l60o.) 

■       Ce  mot,    sous  diverses   orthographes, 
I  était  encore  très  usité  au  xvii'  siècle  : 

I    Pas  à  pas  on  se  rend  prps  d'une  anlre  barrière 
I    En  façon,  en  conlenr  semblable  à  la  première. 

Où  de  chaqoe  côle  la  verdure  an  nivean 

Fait  d'excellens  tapis  de  charme  et  de  faitlean. 

(P.  CoRNEiiLE,  Pocs.  dh>.,  Presbjt.  d'Hénonville.) 
Faulsteau.  (1671,    .Maîtrise   de   la  Fère, 

.\rch.  Aisne,  B.) 

Fouteau,  conservé  par  l'Académie,  est 
surtout  employé  par  les  paysans  de 
l'Ouest,  Maine,  Haut-Maine,  Poitou,  qui 
prononcent  foutiau.  Bourc.,  Yonne,  fou^ 
tiau,  fouquiau. 

!      FOT  EN  CUL,  fout.,  S.  m.,  sodomite  : 

'  Wistasces  dis»  n'est  pas  hérites, 

Ne  foui  en  cul  ne  sodomiles. 

(Wistasse  te  Moine,  1269,  Michel.) 

FOTEOR,   -  eeur,  fout.,   s.  m.,  futulor, 

débauché  : 

Ja  me  ditqn'ilesl  .i.  foulere. 

{Du  Foleor,  Richel.  19132,  f  48'.) 

.le  snis  fouteres  a  loier. 

(/*.,  f»  iS"".) 

Explicit  du  fouteor.  {Ib.,  f°  49=.) 

Ge  sai  le  (label  dn  denier. 
Et  dn  fouteor  a  loier. 
(Des  detii  Bordeors  ribauz,  289,  Montaigîon, 
Fahl..  I,  11.) 

Pins  m'ont  raenli  li  fouteeur. 

(Rose.  ras.  Corsini,  t°  9Î*.) 
Si  m'en  Jesmetz  aux  hoirs  Michanlt, 
Qni  fnt  nommé  le  bon  fonlerre. 
(Villon.  Granl   Test.,  l\xxi,  Jonanst,  p.  6a.) 

FOTERiE,  foui.,  S.  f.,  saleté,  gravelure  : 
Parler  de  fouterie.  (Fabri,  Bliet.,  i"  39  v», 
éd.  1321.) 

FOTERI.E,  foterne,    s.   f.,  l'aristolochr 
ronde  :  1 

MaUim  terrae,  c'est  l'aristologie  ronde  :  | 
et  Aristolochie  en  grec  signifie  très  bonne  \ 
a  l'accouchement.    Le   François  dit  sarra- 
zine,  et  foterle  ou  folerne.  (Jocb.,  Interpr. 
1   des  dict.  pharmac,  éd.  1598.) 

FOTERNE,  voir  FOTERLE. 

FOTiER,  foutier,  s.   m.,   fututor,   dé- 
bauché : 


Girart  le    Foutier.  (Oct.    1258,   S.    Paul 
de  Verd.,  Arch.  Meuse.) 

FOTRE.  fotitre,  verbe. 

—  Act.,  ciiresser  aiuoureusemeat  uue 

feuiiijo  : 


FOU 


FOU 


FOU 


107 


.IX.  f'^ii  i  fottti  ta  meschine. 
(Wb  t>reslre   (t  d'Aliton,  Riehel.  i9ir.-2,  f°  51».) 

De  celle  qui  (u  foutue  sur  la  fosse  de 
son  mari.  (Ms.  Riehel.  2173,  f°  9Sr».) 

Do  niaignien  qui  foti  la  dame.  (Fabl, 
ms.  Berne  334,  f»  113".) 

—  Absolument  : 

De  la  damoisele  qui  n'oit  parler  de 
fotre  qui  n'aust  mal  au  cuer.  {Fabl.,  ms. 
Berne  334,  f°  38'.) 

i.  Fov,  fong,  fo,  feu,  fau,faug,faucq, 
feuch,  fol,  foui,  frau,  s.  nj.,  hêtre  : 
liosoDs  on  fau  est  li  pors  aresles, 
La  bnl  de  l'iaTe  et  si  s'est  resposes. 
(Car.  le  Loh.,  3'  chans.,  iv,  P.  Paris.) 

Li  pors  le  preot  sanz  demorer 
As  deoz  parmi  la  pian  del  col  : 
Si  l'a  si  hnrté  a  nn  /■<;/ 
Qae  les  deas  enis  li  Gst  voler 
Kt  toz  les  boians  Iraiaer. 

(Ren.,  22402,  Méon.) 
Ormes  i  ot  branchnz  et  gros. 
Kl  avccqnes  charmes  et  fos. 
(Rose;  Kichel.  1573,  f"  1-2''  ;  Méon,  1305.) 

Chesnes  et  fos. 
Ob.,  ms.  Corsini,  f  10''.) 

Berte  fa  ens  oa  bois,  assise  sonz  na  fo. 

(Berle,  822,  Scheler.) 
Gerars  li  biaas  sans  nnl  arest 
Descent  desons  .i.  feu  molt  hant. 
(Girb.de  MoNTii.,  Ywiriie,  loin,  Michel.) 
l'eriers  et  fols.  (li8S,Franch.de  Poligny, 
Arch.  mun.  Poliguy.) 

A  dens  mains  a  aerse  et  prise 
Une  grant  machne  de  fau 
Qne  troïa  pendant  a  .i.  clan. 
(Du    Presire  c'on  porif,  974,    ap.  Montaiulon  et 
Raynaud,  Fabl.,  iv,  34.) 

Mez  li  enfes  s'assist  sons  .i.  fou  verdoiant. 

(DooH  de  ilaience,  1762,  A.  P.) 
Le  pommier,    le   perler,  le  foug.  (Cart. 
orig.  de  Neuchdtel- Comté  appartenant  au 
marquis  de  Durforl-Civrac,  f"  36  r".) 

Fagus,  fraus.  {Gloss.  de  Douai,  Escal- 
lier.) 

A  fueilles  de  fou  et  a  feyne.  (1360,  In- 
vent, du  duc  d'Anjou,  n"  422,  Laborde.) 

Au  chesne  et  au  fol.  (1372,  Ord-,  v, 
514.) 

Une  pille  de  gobelets  de  fou  ou  il  en  a 
.X.  en  un  estuy  de  fust.  (1380,  Inventaire 
de  Charles  V,  ap.  Laborde,  Emaus.) 

Une  ais  de  foJtl.  (1392,  lun<li  av.  l'an 
nouf.  Vente  de  meubles  de  la  mairie  de 
Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Une  table  de  fout.  (Sept.  1393,  ib.) 
Une  ai.s    de   changne  et  une    autre  de 
foui.  (Dec.  1397,  ib.) 

Les  pointes  de  branchetes  de  fol.  (Mo- 
dus,  f»  80v»,  ap.  Ste-Pal.) 

Hz  le  firent  pendre  a  ung  feuch.  {Girart 
de  Bossillon,  ms.  de  Beaune,  6d.  L.  de 
.Montille,  p.  381.) 

Fagus, /'ow.  {Gloss.  rom.-lat.  du  w"  s., 
Scheler.) 

Pour  le  boys  de  fol  pri  en  la  petite 
faye.  (1406,  Compt.  delSevers,CC  13,f°  13  r-, 
Arch.  mun.  Nevers.) 

Et  il  dessoubz  vn^  fou  se  coucha.  [Per- 
ceval,  i'  63'',  éd.  1330.) 

Quesnes  et  faugs.  (Fossktiek  ,  Cron. 
ilarg.,  ms.  Brux.  10511,  V,  3,  3.) 


Vai.ssenu  de  bois  de  faugz.  (Id.,  ib., 
ms.  Bru.x.  10312,  X,  11,  7.) 

Le  bois  de  chesne  et  de  fou.  (1484, 
Aveux  du  bailliage  d' Evreux, Xrch.P^  1294.) 

Carbon  de  faucg.  (1302,  Lille,  np.  La 
Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Faug.  (1310,  Compiègne,  ib.) 
Ung   arbre    appelé    fati,    dont  le  fruict 
s'appelle  faine.  fR.  Est.,  Thés.,  Fagus.) 

—  Dans  quelques  cas,  on  semble  di.s- 
lingiier  le  fau  du  hêtre  : 

Habpt  .1.  fagum  et  .i.  hestrum  ad  natale 
domini.  (1210,  Cart.  de  S.  Georg.,  (•'  42.) 

La  dame  des  Haiez,  a  cause  de  son  fieu 
et  ostel,  a  en  la  foraist  delà  Londe  chacun 
an  un  fotl  et  un  hettre  au  terme  de  Nouel. 
{Coût,  des  for.,  La  Londe.) 

Fau  était  encore  employé  en  plein 
XVII"  s.  : 

Le  chemin  est  bordé  de  faux  des  deu.x 
costés,  plantés  h  égale  distance.  (Flechier, 
les  grands  Jours,  p.  33,  Hachette.) 

Bret.,  Cnti's-du-Nord,  feu.  Guernesey, 
fauc.  Pic,  fay.  Env.  de  Valenciennes, 
feiau,  foiau.  Wall.,  faw.  Lorr.,  Flllières, 
fô.  ilOTv.,fau.  Genève,  feu . 

Noms  de  lieux  :  Fai,  Sle-Honorine-du 
Fai,  Fat-le-Moncel,  la  Croix  des  Faux 
(Norm.),  les  Essarls-le-Fa?',  le  bois  des 
Faux,  la  Mare-aux-Faws  (Eure),  St-Chris- 
tophe-du-Faocg  (Euv.  de  Coutances), 
Beaufou  (Calvados)  ,  Clairfay  ,  Etelfay 
(Pic),  Ferfays,  Rougefays  (Pas-de-Calais), 
Fayt,  le  Fayt,  Clerfayt,  Faumont  (Nord). 
Foug  ,  Fac,  le  Fay  (Menrthe)  ,  Fays 
(Vosges),  Fays  (Yi<nne),  le  Fay,  le  Fey 
(N'iêvre). 

Nom  de  personne,  Fau. 

2.  FOU,  voir  FOLC. 

pouACiER,  s.  m.  ;  fouaciere,i  f.,  celui, 
celle  qui  fait  ou  vend  des  fouaces  : 

Jehanne  la  fouaciere,  pour  toiles,  pour 
draps  et  robes  linges  et  pour  touailles  pour 
la  chambre,  vP"  I.,  xili^  (1307,  Compte  de 
Mie.  de  Bourdene,  Pièc.  rel.  à  l'Hist.  de  Fr., 
XIX,  38.) 

Guillemin,  fouacier.  (1331,  Compte  de 
Odarl  de  Laigny,  Arch.  KK  3%  f»  94  v».) 

Jehan  le  fouacier.  {Cens,  de  S.  Thib.  de 
Soiss.,  Arch.  LL  1022,  f»  7  r».) 

Poit.,  Bretagne,  Nantes,  fouacier.  A 
Nantes,  il  a  le  sens  général  de  pâtissier. 

1.  FouAGE,  feuagc,  -aige,  s.  m.,  action 
de  fouir  : 

Plusieurs  pionniers  ouvrèrent  de  leur 
mestier  de  pionnaige  et  de  fouaige.  (1438, 
Arch.  JJ  184,  pièce  230.) 

—  Mise  du  cuir  dans  la  fosse  au  tan  : 
Octroyons  que  les  quatre  maistres  or- 
donnez sur  ledit  mestier  de  tannerie  eu 
nostre  dicte  ville  aient  doresenavant  et 
[)erpeluelment  la  visitacion,  cognoissance 
et  interpretacion  du  fouage  des  cuirs  tan- 
nez, et  la  punicion  aussi,  se  metfait  y 
trouvent.  (1370,  Beglem.  pour  le  mest.  dés 
tann.  de  ia  ville  de  Troyes,  Ord.,  v,  313  ) 

Fut  dit  et   ordenné   par   arrest   yceulx 


I  tanneurs  esire  tenuz  des  lors  en  avant  de 
vendre  leurs  cuirs  bien  et  iirolitablement 
fouez  ;  lequel  feuage  en  (mot  effacé)  pro- 
fitableœent,  puet  cheoir  en  grant  obscurté 
et  doubtc  ou  préjudice  dudit  mestier.  {Ib.) 

2.  FOUAGE,  -  aige,  foage,  fuage,  feuage, 
feugage,  foulgage,  fogatge,  s.  m.,  bois  de 
chauffage  : 

Avoir  sou  usuaire  en  la  forest  por  ma- 
rien  et  por  feuaige.  (1262,  Siersberg,  49, 
Arch.  Meurthe.) 

—  Droit  qui  était  exigé  pour  chaque  feu 
sur  les  biens  roturiers  et  qui  avait  reçu 
des  applications  diverses,  comme  les 
exemples  le  montreront  : 

Le  fouage  ou  monnéage,  qui  se  levait 
dès  le  xir  s.,  dit  M.  Léopold  Delisle,  con- 
sistait en  une  imposition  de  12  deniers 
par  feu  payés  tous  les  trois  ans.  {Classe 
agric,  p.  93.) 

Por  lou  fuage  du  dit  molin.  (1274, 
Theuley,  Arch.  H. -Saône,  H  814.) 

Un  pain  a  Noël,  feugages  de  ses  pors  se, 
il  les  a.  (1311,  Charte'de  Ph.  le  Bel,  Riehel. 
I.  9783,  ("  123  r»,  et  Arch.  JJ  46,  f»  98  r».) 

Li  foages  toutes  foiz  que  il  escherra. 
(1313,  Arch.  JJ  49,  f»  22  v».) 

Se  il  a  pors  il  paiera  pasnaige  et  foul- 
gage, si  conme  il  est  accoustumé  en  ladicte 
forest.  (1344,  Arch.  JJ  73,  i"  76  r».) 

A  nostre  peuple  et  sujetz  avons  quitté  et 
remis,  quittons,  remettons  et  donnons,  se 
mestier  est,  de  nostre  certaine  science, 
plaine  puissance  et  grâce  especial,  par  ces 
présentes,  tout  ce  en  quoy  ils  peuvent  estre 
tenus  par  manières  quelconques  et  a  nos 
bonnes  villes  et  plat  pays  a  cause  des 
fouages  a  eux  imposez  de  tout  le  temps 
passé  pour  le  faict  de  nostre  guerre,  et, 
en  amplifiant  nostre  dicte  grâce  ;  iceux 
fouages  avons  abbatus  et  abbatons  des 
maintenant,  et  nous  plaist,  voulons  et  or- 
donnons, par  ces  mêmes  lettres,  que  il.s 
n'ayent  plus  cours  en  nostre  royaume. 
{Ordonnance  de  Charles  V  poi;r  l'abolisse- 
ment  des  fouages.  Bulletin  du  Comité  de  la 
langue  et  de  Ihist.  de  la  France,  t.  II,  [i. 
236.) 

Pour  avoir  finance,  leva  fouages  et  plu- 
seurs  autres  subsides.  {Gr.  Chvon.  de  Fr., 
Charles  V,  ch.  c,  P.  Paris.) 

Pour  les  grans  oppressions  qu'ils  ont, 
au  chascuu  jour,  a  soustenir,  tant  de 
guerres  comme  des  grans  cherges  des 
fouages.  (29  oct.  1373,  Dêcl.  d'impôt,  ap. 
Servais,  Ann.  histor.  du  Barrais,  I,  p.  87.) 

Je  ay  court  et  usage,  justice  haulte, 
moyenne  et  basse  avec  le  fouage  des 
hommes  demouraus  et  reseans  en  icelles. 
(13S8,  Venombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch. 
P  303,  f"  7  v°.) 

Certains  fouaiges  ordenez  et  imposez 
pour  le  fait  des  dites  vuides.  (1390,  Comptes 
de  l'évacuation  anglaise,  Arch.  KK  322, 
f»  9  r°.) 

Aucun  no vel  subside,  imposition, /bgaJg'i;. 
(22  mars  1394,  Livre  des  Bouillons,  LXXXHl, 
p.  263,  Bordeaux  1867.) 

Si  conseilla  ensi  au  dit  prinche  que  ce 
seroit  bon  que  uns  fouages  fust  élevés  en 
la  ducé  d'Acquittainne.  (Fnoiss.,  Chron., 
VII,  257,  Kerv.) 

Le  roy  tcndoit  a  prendre  et  lever  feuages 
sur  tout  le  pays,   ce    qui  oncques  n'avoit 


108 


KOU 


.■Mé  VII,  ne  ?ou(Tert.  {C  Ciiastkt.l..  Cliron., 
IV,  415,  Ken.) 

Voulscisl,  pour  satisfaire  a  ses  mises,  i 
lever  un  foaige  en  Acquitaine.  (Lk  Baud,  ] 
Hist.  de  Bret.,  c  xl,  éd.  1638.) 

Les  trois  mille  Daulphinois  levez  par 
fouage  esloieiit  arrivez  a  Briançon.  (Du 
VILLARS,  ilém.,  VIII,  an  1557,  Michaud.) 

rn  célèbre  auteur  du  xix"  siècle  a  dit, 
en  parlant  de  ce  droit  : 

On  ne  se  doute  puère  de  l'importance  du 
fouage  dans  notre  histoire  ;  cependant,  il 
fut  à  la  révolution  de  France  ce  que  fut  le 
timbre  à  la  révolution  des  Etats-Unis.  Le 
fouage  (census  pro  singulis  focis  exactus) 
était  un  cens,  ou  une'  espèce  de  taille, 
exiaé  par  chaque  feu  sur  les  biens  rotu- 
riers. Avec  le  fouage  graduellement  aug- 
menté, se  payaient  les  dettes  de  la  pro- 
vince. (Chateaubriand,  Mém.  d'Outre- 
tombe.) 
FOUAGER,adj.,  sujet  an  droit  de  fouage: 
Que  pendant  que  Sa  Majesté  diligenteroil 
son  secours,  elle  comniandast  au  capitaine 
beauvais,  qui  avoit  fait  une  description  de 
quatre  mil  hommes /"owagers  sur  les  bour- 
gades du  Daulphiné,  qu'il  eust  a  les  dili- 
gemment amener.  (Du  Villars,  Mém., 
Vin,  an  lo57,  Michaud.) 

FOUAGEun,  s.  m-,  officier  chargé  de 
lever  le  fouage  : 

Qni  fait  Boos  li  esbahis  ? 
Scrgen*  de  l'iraposicion. 
Qai  fait  Eb«r  li  hais  ? 
Generanlt  en  conclasion. 
Qai  fo  Phares  ?  l'élection... 
El  Arphaial  fol  fouaqeur  : 
Qai  fat  liayam  f  eiecnlcnr  : 
Et  Jacob  ?  le  clerc  dn  papier  : 
Qni  fa  Malelh  f  tcfnrmalenr. 
(E.  Descuajip.s  Po/s.,  Richel.  810,  1»  310».) 

1.  FOUAIL,  S.  m.,  part  qu'on  fait  aux 
chiens  après  la  chasse  du  sanglier  ;  en 
langue  moderne,  fouaille  : 

L'aprentis  demande  conme  on  fait  le 
fouail  aux  chiens.  Modus  respond  :  Pour 
faire  le  fouail  aux  chiens,  on  prent  tout  ce 
qui  yst  du  sanglier,  conme  le  cuer,  le 
foye,"le  poulmon  et  toutes  les  entrailles  ;  et 
sont  mises  au  feu  et  sont  bien  cuittes  ;  la 
pance  est  bien  vuidee  et  gettee  au  feu,  et 
la  boelle  bien  battue  d'un  bon  Icnier,  et 
remise  au  feu.  Et  puis  est  ostee  et  rebattue 
tant  de  fois  qu'elle  est  bien  vuidee  et 
cuitte,  et  la  pance  aussi.  Et  quant  tout  est 
cuit,  on  prent  du  pain  selon  ce  qu'il  y  a 
de  chiens,  et  en  sont  faictes  tottees,  qui 
sont  mouillez  au  sang  ;  puis  sont  gettees 
sur  les  brezes,  et  quant  elles  sont  bieu 
rôties,  si  sont  dépecées  par  pièces.  El 
aussi  est  decoppee  la  char  et  les  autres 
choses  qui  ont  esté  cuittes  au  feu.  E' 
quant  tout  est  cuit  et  decoppé  et  essuyé, 
on  met  tout  ensemble  sur  un  mantel,  ou 
autre  chose  qui  est  forlevee  en  eures.  Et 
ung  vallet  qui  a  ses  manches  rebrassees 
meslc  le  fouail,  pain  et  char  tout  ensemble, 
et  quant  tout  est  meslé,  et  il  est  estendu 
en  une  belle  place,  on  fait  mcngier  les 
chiens,  et  que  le  fouail  ne  soit  mie  trop 
chaud.  {Sfodus,  f»  37  v«,  Blaze.) 

El  devez  savoir  que  fouail  doit  on  ap- 
peller  de  sanglier  ainsi  que  on  doit  ap- 
pelier  cuiree  de  cerf  pour  ce  que  il  se  fait 
sur  le  feu,  et  cuiree  sur  le  cuir.  (Gast. 
Feb.,ytiii.  314,  f"  60''.) 

Tout  le  sang  du  sanglier  soit  gardé  de- 


FOU 

liens  aucun  vaissel  pour  faire  le  fouail  aux  ' 
chiens.  (/6.,  f- 61''.) 

Apres  doit  faire  le  fouail  cl  le  droit  aux 
chiens  comme  j'ai  dit  du  foye  et  de  la  râ- 
telle, tout  quanque  est  dedens  le  sanglier 
doit  eslre  mis  ou  fouail  sur  le  feu  pour 
faire  le  droit  aux  chiens.  (Jb.,  f"  61'^.) 

2.  FOUAIL, /"HaiJ,  s.  m.,  bois  do  chauf- 
fage: 

Focale,    s.    fuail.    (.1.    de    Garl.,    ms. 
Bruges  546.    Scheler,    Ux.,   p.  66)   Var..   i 
fouieus.  (Ms.  Lille.)  ! 

Cf.  Fouaille.  1 

1.  FOUAILLE,  foaylle,  fouialle,  fuaille, 
fowalhe,  fuwailte,  feuwelle,  feuwaelle,  s.  f. 
et  m.,  menu  bois  de  chauffage,  bourrée, 
fagot,  tout  c*  qni  sert  à  chauffer  : 
D'estre  fuaille  a  la  furneise. 

(Chardrï,  Sel  dormans,  332,  Koch.) 
A  Gobin  de  Courcelles,  pour  refaire  les  | 
fondemens  et  faire  tous  les  murs  de  ladite 
maison,  et   pour    le   couvrir   de  fouaille. 
{Comptes  de  1362-63,  ap.  Warm,  Arch.  adm. 
de  la  ville  de  Reims,  111,  49.) 

Prendre  espines  et  fouailles  pour  chauf- 
fer (1373,  Reg.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Jerus., 
.\rch.  .MM  29,  f"  91  v».) 

Amener  chascun  an  toute  la  bouche  et 
fouialle   en   ladicte  maison.  (1376,    Arch. 

im  30,  f"  3b  y.) 

Et  averont  auxint  suffisantz  fuwaille  pur 
lour  oeps  en  le  possessions  de  le  dit 
priorye.  {Acte  du  18  avr.  1397,  coll.  Breq., 
IV,  Richel.) 

Quattre  mailles  pour  leur  feutcaelle, 
pour  ellez  chauffer.  {Testam.,  IS  oct.  1420, 
Reg.  aux  test,  de  liouvignes,  1420-56, Arch. 
muD.  Bouvignes.) 

Bois  ou  autre  fouaille.  (xV  s.,  'Valen- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Sire,  la  fouaille  esloit  sèche. 

(Ifir.  yolre-Dame,  IV,  p.  2lfi,  A.  T.) 
Braibechons  abalenl  si  com  che  soit  fowalhe. 
(Jeh.  db^  l'REis,  Geste  de  Liège,  32T26,  Scheler, 

r.loss.  philo!.) 

Il  n'est  q'ung  fol  qui  veult  vendre  ses 
chesnes  pour  en  faire  du  fuaille  avant  qu'il 
les  escorche.  (Palsgr.we,  EsclaiVc,  p.  444, 
Génin.) 

—  Bûcher,  torche  : 

La  glose  dist  que  ponr  donner 

A  l'ymage  l'esperil  de  vie 

Ot  (Promelheus)  du  char  du  gonleil  ravie 

l'ne  luisant  foaylle  enllamee, 

Dont  il  ot  l'ymaso  animée. 

(ilrlam.  d'Ih.,  p.  10,  Tarbé.) 

Ne  a  (îens  Incr,  ne  a  faire  fouailles 
Pour  bouler  feu. 
fCiiii.  DE  Pis.,  Poi's..  Richel.  GOi,  f  55''.) 

Norm.,  Dessin,  fouale,  feuilles,  branches 
sèches  qu'on  ramasse  pour  mettre  au  feu. 
Bref.,  C.-du-N.,  cant.  de  Matignon,  fouaille, 
bois  épineux,  bourrée  pour  le  four. 

2.  FOUAILLE,  s.  f.,  sorte  de  pèlerine  ou 
de  cravate  en  laino  : 

Lciea  en  juing,  fruit  en  selcmbrc. 
Robes,  fouailles  en  décembre. 
(AxciBB,  Vie  de  Sainl  Greg.,  1635,  P.  Mejer  ) 

1.  FOUiULLEK,  V.  a.,  sounictlre  à  l'ac- 
tion du  feu  : 


FOU 

Et  soil   pris  par  les    deux   boutz  le  dit 

baston  cl  le  sanglier  levé  et   porté  sur  le 

feu   et  illuec   soit  bieu   fouaille  et  brûlé. 
(Gast.  Feb.,  Maz.  314,  f»  60''.) 

2.  FOUAILLER,  V.  a.,  fouillcr  en  tous 
sens  : 

Les  dessusdiz  Daulphinois  fouaitlerenl 
toute  la  -ville,  prindrent  et  ravirent  tous 
ceulx  qui  tenoient  le  parti  du  duc  de  Bour- 
gonineavecques leurs  biens. (Monstrelet, 
Chron.,  T,  194,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

FOUANE,  voir  FOINE. 

FOUAîJT,  S.  m.,  taupe  ; 

Le  fouant  qni  en  terre  oscare 
Voit  cler,  et  ailleurs  ne  voit  gonle. 
(Vers  de  le  mort,  Richel.  37ï,  f»  3,■îfi^) 

Car  Nuirons  li  foitans  foni 
Si  c'nnc  grant  tour  abati. 
I  (Renan  le  nouvel,  3589,  Méon.) 

Talpa,  fonans.  {Gloss.  de  Douai,  Escal- 
I    lier.) 

Et  on  trouve  bestes  ki  ens  es  cink  sens 
ont  excellence  devant  les  gens,  si  com  li 
lins  en  veoir,  li  araigne  ou  taster,  li  taupe 
ou  fouans  en  oir.  {Li  Ars  d'Amour,  II, 
306,  Petit.) 

Il  eut  au  naistre  sur  le  nez  une  petite 
tache  Tellue  ainsi  comme  se  ce  fut  la  peau 
d'une  talpe  ou  d'ung  fouant.  (J.  d'Arras. 
Melus.,  p.  117,  Bibl.  elz.) 

Fouant,  a  muske  cat,  or  as  fouine. 
(COTGR.,  éd.  1611.) 

Pic,  fouan,  taupe.  Uouchi,  fouan  :  11 
est  noir  comme  un  fouan;  il  est  cras 
comme  un  fouan.  Wall.,  foyan,  fouant, 
foyon,tm<pe.  ilom,  fouan,  Lorr.,Lnnéville, 
fouyant,  Metz,  fouyan.  Le  Tholy,  feuyan. 
Saint-Amé,/jan.  Suisse  rom.,  fouon. 

Nom  propre,  Fouan. 

FOUARCHE,  s.  m.  ? 

Somme  toute  de  terres  et  eritages  de 
fouarche.  (xv»  s.,  Compt.  de  Noyon,  ap.La 
Fons,  Cilé  pic.,  p.  203.) 

FOUARK,  voir  Fderre. 

FOUARON, s.  m.,  fouace  : 

I^es  fouarons  que  les  compaignons  ont 
acoustumé  demander  aux  nopces.  (1412, 
Arch.  JJ  167,  pièce  ô.) 

FOUAURE,  voir  FUERRE. 

FOUAssE,  s.  f.,  droit  levé  sur  lo  bois  de 
chauffage  apporté  dans  les  villes  : 

Seront  tenus  payer  les  dicts  défendeurs 
et  leurs  successeurs  et  séquelle  aux  dicts 
religieux,  a  chascune  feste  de  Noël,  pour 
chascun  d'eux  tenant  feu  et  lieu  en  la 
dicte  terre,  une  geline,  ensemble  les 
droicts  de  boutaige  et  de  fouasse.  {Coût, 
de  Berry,  p.  214,  La  Thaumassière.) 

Fouasse  est  peut-être  une  faute  pour 
fouage. 

FOUBERT,  voir  FOBERT. 
FOUBIERT,  voir  FOBERT. 

Fouc,  voir  FOLC. 

FouGE,  s.  f.,  fucus,  varech  ; 


l'OU 


FOU 


FOU 


109 


!li>  la  imcf  Je  mer  ont  le»  cnlors  muées 
Qae  onqiies  ne  vit  gent  ainssi  desfijînrees. 

(Aije  d'Aeign-,  1987,  A.  V.) 

ForcEiT,  voir  Fosset. 

i'oi:cKi.,  voir  Fossel. 

FOUCELÉ,   voir  FOSSELÉ. 
FOIICELEUS,  voir  FOSSELEUS. 

FoucHAiLLE,  S.  f.,  troupe,  troupeau  : 
Tantoft   con    les  pens    le  roi   Alixiindre 
virent  le?  olifanz  a  très  granz  fouchaHles, 
il  lireut  les  porz  faire  merveilleuse  rujerie. 
{Hist.  univ.,  ms.  Venise,  f'  163''.) 

FOUCHEROY,  VOir  FOUGEROI. 

FOi'CHiER,  V.  n.,  creuser  : 

L'autre  manière  est  quant  ilz  sont  a  foii- 
chie[r]  c'est  quant  ilz  (les  sangliers)  font 
granz  fosses.  {Gast.  Feb.,  Maz.  514,  f°  49=.) 

Bourg.,  Yonne,  Ferreuse,  fouger,  fouil- 
ler la  terre  ;  Maine,  fouger,  en  parlant  du 
cochon  qui  fouille  la  terre  avec  son  grouin  ; 
par  extens.,  fouger  àans  son  assiette. 

Foucm,  voir  Fulsir. 

FOUCQ,  voir  FoLC. 

FoucyiiER,  voir  Fouquer. 

FOUCQUET,  voir  FOUQUET. 

FOUCRÉ,  adj.,  malpropre,  gâté  : 

Qai  avolent  les  dens  foncrees. 

(Clef  d'amour,  p.  87.  Tross.) 

KoiiDUAb,  S.  m.,  foudre  : 

Yver,  tonerre?  et  fondraus. 

{Parlon.,  Ricliel.  1  9i;i2,  f»  164''.) 

FOUDREiER,  V.  H.,  tonner  : 

Si  fist  (.Merlin)  une  chapcle  desus,  et 
un  petit  perron  i  mist  et  un  bacin,  et  i 
fist  un  conjurement  que  ja  nus  chevaliers 
erranz  n'i  verseroit  de  l'aive  desus  au  ba- 
cin qu'il  nn  foudreiast  etespartist.  {Artur, 
Richel.  337,  f»  182=.) 

FOUURER,  fouldrer,  vcrljc 

—  Neutr.,  tonner  ; 

Fulgurare,  foudrer.  {Gloss.  lal.-gall.,  Ui- 
diel.  7692.) 

—  Act.,  frapper  de  la  foudre,  foudroyer: 
Et  y  oit  plusieurs  ban,  autour   de  Metz, 

cngralles  et  foudres.  (J.   Aubrion,  Journ., 
an  1469,  Larcbey.) 

Et  jaçoit  ce   que  les   clievaulx   fussent 
espoventez,  toutes  fois  les  chevaliers  ne  le 
furent  pas,  car  quelque  part  que  ilz  se  ba- 
toienl  ilz  fotildroicnt  tout.  (Prem.  vol.  des 
grans  dec.  de  TU.  Liv.,  f»  72',  éd.  Io30.) 
1,'epy  gros  de  noircenr  pnante 
Voudré  d'orageuse  vapeur. 
(Tahdr.,  Pon.,  2°  p.,  p.   111,  éd.  lo74.) 

Beauce,  Perche,  foudre,  adj.,  s'entend  du 
blé  couché  :  à  terre  par  le  vent  et  la  pluie 
«  Plainte  du  receveurde  ladimed'Ymeray 
contre  André  Roche  qui  ne  lui  a  livré 
que  du  blé  foudre.  »  (1730,  bailliage  d'Y- 
lueray.) 

FouDRoiE.MMENT,  adv..  d'UHC  façon 
effrayante,  comme  la  foudre  : 


ll.ic-onles  .-omme  ilz  ont,  par    un    hrave  courage. 
Méprisé  des  canons  la  icrapesie  et  l'orage. 
Qui,  pour  avoir  sur  eux  foudroiemmfnt  tonnes 
>e  se   sont  pour  cela  nullement  estonnes.  | 

(Siège  du  château  de  Lnsigiian,  Poés.  fr.  des  xv° 
et  xvi"  s.,  VI,  333.) 

FOUDUoiKiiR,  -  oyeur,four.,  s.  m.,  ce- 
lui qui  frappe  de  la  foudre  :  1 

Il  fourdroioit  les  fourdroieurs.  (Fleur 
des  hist.,  Maz.  530,  f»  18.3''.) 

Moy  Polyfeme  qni  ne  crain  ne  redoute 
Ce  foudroirnr  que  craint  la  terre  toute 
Qu'on  dit  lirandir  le  tonnerre  en  ses  mains. 
(J.-A.   HE  BAir,  Ecloçiues,  viii,  éd.  1573.) 
...  .  Ore  entonnans  le  los 
Dn  juste  foudroyeiir. 

(Dd  Bartas,  Uranie,  éd.  l.>70.) 

Le  Pcre  fondroyenr. 
(J.  DE  ViTEi,,  Prem.  exerc.  poèt..  Disc,  d'un 
songe,  éd.  l.'iSS.) 

-  Adj.  ? 

Lever,  vostre  bras  foudrngcur. 

(Gar.v.,  Porc-ic,  im.) 

Kt  quoi  !  lui  dis  je,  mon  cœur. 
Comment  !  belle,  avez  vons  peur 
D'un  choq  de  légères  nnes, 
Kt  de  ces  flammes  menues  ? 
Mais,  vous  même,  sauvez  moi 
T)e  ces  beau  yeux  que  je  veoy. 
Beaux  yeux  foudroijJurs,  qui  dardent 
Mille  vifs  éclairs  qui  m'ardent. 
(G.  nnitANT,  Trad.  de  Bonnef.,  éd.  lofJ  i.) 

FOLiDROiEus,  -  oieux,  -  oyeus,  -  ieus, 
fould.,  fourd.,  adj.,  qui  foudroie,  qui  ra- 
vage, qui  détruit  : 

Adont  se  leva  sus  la  mer  uug  très  cruel 
et  fouldrieux  temps.  (L.  de  Premierf.,  De- 
cam.,  Richel.  129,  f»  143  v».) 

Ces  picques  sont  basions  moult  conve- 
nables pour  mettre  une  picque  entre  deux 
archiers  contre  le  fouldroieux  effort  des 
chevaulz.  (Wavrin,  Anch.  Cron.  d'Englet., 
m,  74,  Soc.  de  l'U.  de  Fr.) 

Cy  gist  l'orrible  cspee  fouldroieuse. 
Robuste  bras,  destre  victorieuse. 
(G.  Chastellain,  la  Compl.  d'Hector,  vr,  172, 
Kervyn.) 

0  noble  Hector,  ta  dexlre  fonrdroyciise 

Gist  morte... 

(FossETlER,  Cron.  Ilarg.,  ras.  Brnx.,  I,  f"243  r"."! 

Craignant  le  furieux  et  fuurdroyeux  bras 
de  l'exercite  Dariien.  (1d.,  ib.,  ms.  Brux., 
II,  f»  lo3  y.) 

Quandt  les  Romains  eurent  conduit  jus- 
ques  au  murs  de  Vege,  et  illec  dreschiet 
aulcuns  instrumens  fouldroyeus  pour  a 
ycelle  uuiure...  (iD.,  il).,  ms.  Brux.  10311, 
VII,  5,  8.) 

povDnoiKvsv\m'ST,-oyeuseinent.  fould., 
fourd.,  adv.,  à  la  manière  de  la  foudre  : 

Il  entra  tant  fourdroyeusement  entre  les 
firieus  qu'il  percha  de  long,  de  lets,  de 
lors  et  de  travers  les  batailles.  (FosSE- 
TiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f-  223  v".) 

Adoncq  entrèrent  fourdroyeusement  au 
couflicl.  (Id.,  ib.,  f"  228  v^) 

Ils  entrèrent  es  régions  romaines  four- 
droyeusement tout  dissipant.  (Id.,  ib.,  tas. 
Brux.,  II,  f'  86  v».) 

1.  FOUEE,  foee,  foiee,  foiivee,  s.  f.,  fou, 
bûcher  : 


N'i  remest  pas  entor  une  joruce 
De  coi  Doonz  n'ait  fait  faire  fouee. 

(Les  I.oh.,  Hichel.  ll!-22,  f°  26G  r°.) 
Le  boys  apporté  en  abondance  telle  que 
requise  estoit,  on  dresse  la  fouee.  (L.\ 
Landk,  Hist.  de  Diclis,  f»  81  v»,  éd.  1536.) 
On  commande  apporter  grand  charge  de 
boys  du  mont  Ida  pour  brûler  le  corps, 
et  fut  la  fouee  Saicla  ou  celuy  de  Patrocle 
premièrement  avoit  esté  brûlé.  (ID.,  ib., 
f»  104  r».) 

—  Charge  de  bois,  fagots,  bourrée  : 

Et  me  doivent  une  fois  en  l'an  sans 
plus  mener  mes  fouees  a  Amiens.  {Cart. 
de  Picquigny,  Arch.  O  19628,  f»  67  r».) 

Deux  basions  de  courte  fouee  ainsi 
comme  seroient  deux  basions  do  costercs. 
(1379,  Arch.  JJ  116,  pièce  141.) 

Chargée  d'une  fouee  de  bois  qu'elle  avoit 
prinse  et  chargiee  eu  la  coppe  du  bois 
dudit  suppliant.  (1422,  Pièces  relat.  au 
règne  de  Ch.  VJ,  11,  249,  Douét  d'Aroq.) 

—  Quelquefois  paquet  d'échalas  : 

Que  nulz  ne  nulles  n'enporcet  fouvees 
de  paixelz  ne  de  sairmens.  (1333,  Hist. 
de  Metz,  IV,  161.) 

—  Provision  de  bois  : 

Icelluy  prendeur  aura  chacun  an  pour 
sa  fouee  ung  journal  de  bos,  prins  au  bos 
des  fossez.  (1512,  Cari.  Habacucde  Corbie, 
("  142,  ap.  Duc,  Foagitom.) 

—  Droit  sur  la  vente  des  différentes  es- 
pèces de  bois  de  construction  et  de  chauf- 
fage: 

In  consueludine,  quae  dicitur  foee,  .XL. 
sol.  (Registre  de  la  Prévôté  d'Amiens,  Arch. 
JJ  34'"',  {-  91'".) 

Qui  vent  le  caretee  a  un  cheval  [ou]  a 
plusieurs,  oarkié  de  mairien  et  de  tout  bos, 
doit  un  denier  de  la  fouee.  (Charte  de  Phi- 
lippe d'Alsace,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  du 
Tiers  Etat,  I,  78.) 

Les  diz  cschevins,  bourgois  et  commu- 
nauté d'ancienneté  estoient  franc  et  exempt 
de  non  paier  les  diz  tonlieux  et  fouees. 
(Ch.  de  1348,  Arch.  Lille,  cart.  C,  10.) 

Item  se  coeuille  et  paye  en  la  dite  ville 
et  cité  d'Amiens  ung  droit  que  on  appelle 
fouee  sur  bos,  mairien,  fagot,  noctz,  estau- 
lons  et  autres  choses  faictes  de  fust  qui 
sont  ameuees  a  Amiens,  lequel  droit  est 
et  appartient  au  roy,  a  l'evesque  et  au  vi- 
dame  d'Aïuiens,  autant  a  l'un  comme  a 
l'autre.  (1390,  Compte  de  l'êvôch.  d'Amiens, 
Arch.  Somme.) 

—  Corvée  exigée  de  chaque  feu;  faire 
fouees  d'autrui,  acquitter  les  charges  d'un 
autre  : 

Viciuitiulinariup,  qui  fait  fiiieez  d'auU'ui. 
(Gloss.  lat.-gall;  Richel.  I.  13032.) 

Pic,  foée,  brassée  de  branches  mortes 
ramassées  dans  les  bois,  et  par  extension, 
le  feu  clair  qu'on  fait  avec  du  menu  bois. 
Norm.,  Maine,  fouée,  flambée,  feu  clair: 
.  Allumer  une  fouée;  faire  une  bonne 
fouée.  »  Bret.,Côtcs-du-Nord,canton  de  Ma- 
tignon,/'oufo,  petit  fagoi  :  «  Vm  fnuée  de 
charbon,  ce  qu'on  peut  faire  d(î  charbon 
dans  une  fournée.  »  Aube,  Marne,  fouée, 
poignée  de  menu  bois,fagot.Poit., Vienne, 
Chalclleraull,  Beauce,   Tourrainc,   fouée, 


110 


FOU 


FOU 


FOU 


paie  que  l'on  fait  cuire  sur  le  foyer  du 
four  au  moment  où  on  le  chauffe,  et  que 
l'on  mange  avec  ou  sans  beurre. 

2.  FOUEE,  fuee,  feuce,  fuye,  s.  f.,  droit  du 
seigneur  d'exiger  un  certain  nombre  de 
journées  pour  travailler  à  ses  vignes,  et, 
par  extension,  l'étendue  de  vignes  qu'un 
homme  peut  labourer  en  un  jour  avec  la 
taone: 

La  vigne  séant  près  de  la  fuee  que  fust 
jadis  feu  Haimeri  Pinet.  (Vend.  apr.  S.  Lu- 
rent 1322,  Cart.  de  Cormery,  Bourassé.) 

Troiz  planées  de  vignes  contenans  la 
feiiele]  a  siz  hommes...  Un  clos  de  vigne 
contenant  la /bliee  a  siz  hommes. .. La  viçne 
du  pré  ChiQé  contenant  la  fuee  a  huit 
hommes.  (1338,  Reg.  des  lell.  de  franch., 
Arch.  K  1511,  !"  8  v°.)  On  lit  plus  bas: 
Contenant  le  labour  de  siz  hommes  a 
fouir. 

Item  deux  deniers  de  cens  que  les  hoirs 

du   Brio  luy  doivent Item  la  fouee  a 

quatre  hommes  de  vignes  assis  au  clos  des 

carreaux (1353,  Aveu  de  Quareaux,  ap. 

Le  Clerc  de  Doûy,  t.  I,  f»  249  r»,  Arch. 
Loiret.) 

In  habergenient,   une   petite  tasse   de 

bois La /ou«e  a  douze  hommes  devipnes, 

que  gastez,  que  gajinables,  assis  aii  dit 
lieu,....  item  unujournau  de  pré.  (J6.) 

Son  habergenient  des  Quareaux Item 

une  noue Item  la  fouee  a  cinq  hommes 

de  vigne,  assis   ou  dit  lieu Item  vingt 

et  sept  muis  de  terre,  etc.  (Ib.) 

Item  s'ensuit  le  Ci'-  que  maistre  Mahelin 
Gaillart  tient  de  nioy  en  fié....  c"est  assa- 
voir la  métairie....  Item  la  ^fuye  a  trois 
hommes  de  vignes.  (1404,  Aveu  de  Châ- 
teauvieux,  ib.,  t.  I,  f»  239  v».) 

FouEiLLiEit,  V.  n.,  agiter  la  queue  : 

Si  a  dit  aa  lion  :  Je  te  rois  cbasloier  ! 
Et  ii  lions  l'aient,  qoi  prist  a  foiieillier, 
Vne  chiere  Ii  fisl  sans  lai  conirairier. 

(B.  de  Seb.,  xïii,  179,  Bocca.) 

FOUEL,  S.  m.,  curée  qu'on  fait  à  la 
chasse  au  sanglier  : 

Comme  Pierre  de  Crequi  chevalier  eust 
pris  a  chiens  un  sangler,....  et  l'eust  fait 
apporter  a  Crequi  en  la  taverne,....  pour 
faire  le  droit  qui  appartenoit  a  faire  aux 
chiens  en  tel  cas  ...  et  depuis  eust  faille 
fouel  dudit  sangler,  et  fait  corner  et  huer  et 
lessié  allé  les  diz  chiens  pour  venir  au 
fouel  pour  avoir  leurs  droiz.  (1380,  Arch. 
J.1  118,  pièce  27.) 

Cf.  FOUAIL. 

FOiTEOH,  foieor,  fouieor,  -  eur,  fouyeur, 
s.  m.,  celui  qui  creuse,  en  particulier 
celui  qui  creuse  la  terre  autour  de  la 
vigne: 

Va  laboariorres. 

Un  goagncres,  on  fouerres. 

'6.  DE  CoiJici,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  172''.) 

.1.  gâigneur,  .:.  foierris. 

(Id.,  i*.,  ras.  Brax.,  f»  lea'.) 
En  non  >lc  fourur 
Vont  lear  pren  faiiant. 

(Lorngf  .V.  ft.,  Uichel.  ST.'i    V  313'.) 
Il  n'afliertpas  a evesques- qu'il  soit /bueres 
en  vigne.  (Fragm.  de  la  Chron.  de  Reims, 
Histor.  des  Gaules,  XXII,  30G.) 


Ouvriers  manda  de  tous  costes, 
HaTenrs,  carpenliers  el  maçons, 
Hottiers,  fotienrs  et  hoskellons. 
(Jeb.  de  le  Mote,  lifiirel  tiuill.,  MU,  Scheler.) 

La  bannière  des  foueurs  coule  .xxx'. 
.II''.  (1345,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Les  foueurs  (des  vignes)  seize  deniers 
par  jour.  (1330,  Ord.,  ii,  357.) 

Deux  foueurs  en  ses  vignes  chacun  au 
et  deux  venangeurs  en  ses  vignes  de  cor- 
vées chacun  an  sur  les  hostes  dessus 
nommes.  (13S3,  Aveu  de  Diziers,  ap.  Le 
Clerc  de  Doûy,  t.  I,  f"  249  r",  Arch. 
Loiret.) 

Foiiijfurs,  et  arenrs  et  semenrs. 
(DEr.rii.LEviLi.F.,  Trois  Pelerinaiges,  C  t3l'',inipr. 
Instit.) 
Voir  c'est  d'nn  meschant  la  vie, 
Qni  esloit  .i.  foueur  de  chans. 
(Vi>  ilons.  S.  Fiacre,  Jnb.,  Mi/sl-,  I.  35Î.) 
A  Baudarl  Lenoir,  foueur  pour  avoir  en- 
comuienchié  a  fouir  et  faire  une   grande 
fosse   a    enfouir  gens  trespasses   en  cer- 
taine place  ad  ce  "ordonnée.  (31  août  1400, 
Compt.  de  Tournai,  Arch.  Tournai.) 

1.  FOUER,  fouiier,  feuer,  foyer,  fuyer,  v. 
a.,  creuser  : 

Lesdites  visnes ...  taillier,  passeller  , 
fuyer  et  biner.'(1373,  Arch.  MM 30,  f  14v».) 

Quelle  pitié,  quelle  douleur  et  maie 
aventure  a  un  si  haut  roy  que  de  faire  ses 
instrumcns  et  movens  de  mauvaises  gens, 
et  dont  luy,  a  toute  intention  et  contende- 
ment  non  louables,  niesme  chey  en  la 
fosse  de  confusion  avecques  eux  qui  Vont 
foyé  I  (G.  Chastell.,  Chron.,\,  126,Kerv.)  j 

—  Absol.,  dans  le  même  sens  : 

Item,  y  a  coustume  que  quiconque  pic- 
que,  feue,  hcue  esdits  maretz,  il  conmet 
amende  de  .lx.  sols  parisis.  (CousU  gar- 
dées et  observées  en  le  comté  de  Corbie. 
Mém.  de  la  Soc.des  Antiq.  de  Picardie,  11, 
p.  281.) 

Item  quiconques  ahanera  ou  foucra  plus 
pries  et  au  mains  de  ung  piet  de  cascune 
bonne  qui  sera  apparans  par  dehors  terre, 
il  sera  a  v  s.  blans.  (1447,  Loi  accordée  au 
village  de  Douchi,  Arch.  du  royaume  belge, 
Ms.  et  cartul.  u°  93.  Cartul.  de  l'abbaye  de 
St  Pierre  de  Gand.) 

—  Act-,  mettre  le  cuir  dans  la  fosse  au 
tan  : 

A  esté  adjosté  sur  le  fait  dudit  mestier, 
lesdis  cuirs  estre  bien  et  profilablement 
foues,  quand  il  seront  mis  en  vente. 
(1370,  Reglem.pour  le  mest.  des  tann.  de  la 
ville  de  Troyes,  Ord.,  v,  313.) 

—  Fouler  : 

Et  trouve  on  l'or  es  fosses  que  les  bestes 
ont  fouiees  aii.v  piez.  (Corbichon,  Propriet. 
des  choses,  xv,  lOS,  éd.  1483.) 

2.  FOUER,  fouyer,  verbe. 

—  Act.,  chauffer  : 

.XX.  bonniers  de  petit  bois  pour  fouer 
le  maison  et  le  four.  (1313,  Somme-et- 
Leuze.ap.  Mannier,  Commanderies,  p.  7S3.) 

—  Payer  le  louage  de  : 

Les  homes   sont  tenus  de  fouyer  lor  fies 
un  besant  par  cent.  {Assises  de  Jcrus.,p. 
I   182,  ap.  Sle-PaL) 

1      -  Neutr.,  chasser  les  oiseaux  h  la  lan- 
terne : 


Les  supplians  oyrent  sonner  uue  sou- 
nette  a  fouyer  qui  cliassoient  au  fouyer  les 
perdrix.  (1474,  Arch.  JJ  195,  pièce  1218.) 

FOUEsiL,  voir  FOISIL. 

FOUESON,  voir  Foison. 

FOUET,  s.  m.,  feu  : 

Tenaill'es  et  soafflet 
A  fere  son  fouel. 
{L'Eslillem.  au  vil.,  Hicliel.  837,  f"  I-2IIM 

FOUETELEE,  VOir  FOCTKLAIE. 

FOUG,  voir  Fou. 

1.  FouGER,  V.  a.,  exprime  l'idée  de  su- 
borner : 

Lesquelz  religieux  telement  fougerent  et 
deceurent  icelle  jeune  femme  qu'elle  con- 
versoit  et  se  maintenoit  avec  euls.  (1433, 
Arch.  JJ182,  pièce  43.) 

C'est  peut-être  le  môme  que  fouchier. 

2.  FOUGER,  s.  m., sorte  de  droit  de  pèche  : 

La  coustume  du  fouger,  et  comment  on 
le  doit  cueillir.  Premièrement  de  chascun 
maisire  de  nef  qui  va  en  pesquerie  de 
harenc,  de  maquereaulx  et  poissons....  iv. 
s.  aux  IV.  termes  accoustumez  a  Dieppe. 
(1396,  Coût,  de  Dieppe,  f>  14  v"  Arch. 
S.-lnf.) 

FouGERET,  S.  111.,  endroit  où  il  pousse 
beaucoup  de  fougère,  est  représenté  par 
le  nom  de  lieu  8aint-Leger-dii-Foi(g«)'eJ, 
dans  le  diocèse  de  Nevers. 

FoiGEiioi,  -  oy,  fougerey,  fougerai, 
-  ay,  feugueray,  s.  m.,  endroit  où  pousse 
la  fougère  : 

Mais  il  y  a  ang  feugueratj 
Qui  est  l'oree  d'nne  yallée. 
(Citais,  norm.  du  seii.  sièc,  vi,  Jacob.) 

Se  rencontre  comme  nom   de  lieu  : 

Li  autre  pièce  siel  es  Fougerois.  (1264. 
Uichel.  Moreau  CLXXXVli,  f»  240.) 

La  terre  dau  Faugerey.  {Cens  du  comte 
de  Poil.,  Arch.  J  192,  pièce  64.) 

In  loco  dicto  ou  Fougeroy.  (Lundi  apr. 
Nativ.  S.  J.-B.  1336,  Arch.  Montjeu.) 

Saint  Ligier  de  Foucheroy.  (1376-1377, 
Compte  de  Huguenin  Duemme ,  receplc 
d'argent  des  exploits  de  justice  fais  par  J. 
Valee,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Autres  noms  de  lieux  :  Fougeroy  (1474), 
aujourd'hui  Fougerette  ,  commune  de 
Saint-Berain-sous-San vignes,  canton  de 
Montcenis,  arrondissement  d'Autun.  Le 
Fougeray  (Nièvre). 

Nom  propre,  du  Fougerais,  qui  montre 
qu'à  côté  de  fougeroi  il  y  avait  un  mot 
fougerois. 

FOUGEROTTE,  S.  f.,  lieu  couvert  de 
fougère  : 

Le  champ  desoubz  la  Fougerotte.  (Cari, 
orig.  de  Neuchdtel-Comté,  appartenant  au 
marquis  de  Durl'ort-Civrac,  f»  2  v".) 

FOUIALLE,  voir  FOUAILLE. 

FOUICH,  S.  m.  1 

Ch'est  li  cuelloitc  du  fouich.  •  1282,  Reg. 


FOU 

aux  bans,  Arch.  S.-Ompr  AB  xviii.  16, 
n»378.) 

FOUIE,  aij.  f.,  qualifiant  condre,  pour 
dire  de  bois,  d'?  fagot  : 

Cendre  fouie.  (1296,  Rentes  d'Orliens, 
{'  13  r%  Arch.  Loiret.) 

1.  FouiER,  -  yer,  s.  m.,  récliaud  : 
Aultrc  receple  faitte  pour  le  fait  du  fouier 

que  la  ville  a  fait  faire  ceste  présente 
année,  de  le  Saint  Miquiel  jusques  a  Pas- 
qucs,  comme  il  est  acoustumé.  (Registre 
des  recettes  de  Boulogne- sur-Mer,  1115- 
1416,  p.  28,  Ed.  Dupont.) 

Les  fouyers  des  clercqz.  (Tit.  de  IS39, 
Béthune.  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

On  leur  servoit  en  hyver  la  viande  sur 
les  fouyers  qui  se  portovent  sur  la  table. 
(Mo.VT.,  Ess.,  1.  I,  c.  49;  p.  190,  éd.  1593.) 

—  Feu  : 
Si  ont  copé  espine,  s'en  firent  .1.  fmiier. 

(•Gaul.  d'Aup.,  p.  n,  Michel.) 

2.  FOUIER,  voir  FOUER. 

1.  FOUiERE,  -  yere,  fouire.  s.  t.,  ré- 
chand  : 

Pour  juster  les  fouyeres  la  ou  on  mesure 
le?  carbons  des  malades.  (1369,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Chauffer  ung  drappelet  a  une  fouyere. 
(XV*  s.,  Cart.  de  Flines,  p.  916,  Hautcœur.) 

Pour  l'accat  d'une  fouyere  a  manière  de 
chariot  de  fer  pour  servir  en  halle  a  mettre 
feu  ou  temps  des  «ellees  et  des  grans 
froidures.  (1472,  ms.  Lille,  f»  112  r".) 

Vm  fouyere  servant  a  mettre  carbon  en 
yver  pour  cauffer  l'église.  (1486,  La  Bassée, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  fouyere  d'arrain  servant  a  chauffer 
les  clerqs.  (1308,  ms.  Lille,  f»  112  r».) 

Hiram  feist  des  chauldrons  et  des 
fouyeres  et  des  bassins.  (Le  Fevre  d'Est., 
fljftie,  Rois,  III,  7,  éd.  1534.) 

Et  estoit  au  devant  de  luy  mise  une 
fouyere  plaine  de  charbons  ardans.  (Id., 
ift.,Jér.,  XXXVI.) 

Une  grande  fouyere.  (1587,  Béthune,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  .\niiens.) 

Une  fouire,  XXVII».  (1600,  La  Bassée,  16.)   '. 

2.  FOuiEUE,  s.  f.,  fourrure? 

Kois.  Uni  hons  rhevaliers  seoit  ier  en  caiere 
Kt  ot  or  et  aT(ç**nt  f*t  rice  sarpilliere 
Kt  se  gisoit  sor  cote  et  a  rice  fouiere, 
Qni  por  le  mort,  bians  sire,  gira  en  sa  liliere. 
<Roum.  d'Alix.,  f»  S3''.  Michelant.) 

FouiLMs,  S.  m.,  action  de  fnnlller  : 

...  An  lac  vont  les  ponrceaiilx 

Qni  l'ont  paslé  a  lont  par  lenr  fonillix, 

Kt  plnsienrs  gens  le  poisent  a  vaisseaiilx. 

(K.  Df.schamps,  Poé».,  Richel.  840,  P  iOÎ^.I 

FouiLLOY,  S.  ni.,  lieu  planté  de  hêtres; 
se  trouve  comme  nom  de  lieu  dans  une 
charte  de  1307.  (Cout.  loc.  dit  baill.  d'A- 
miens, Prév.  de  Fouilloy,  t.  1,  p.  279, 
Bonthors.) 

POuiN,/'oMj/n,s.  m.,  le  mâle  de  la  fouine: 
Mais  comment  se  coulent  doucement  les 
fouins  quand  ils  veulent  attrapper  quelque 
oyseau  ;  ou  bien  pourroit  on    trouver  em- 
buscade   mieux  couverte   que    quand    ils 


FOU 

espient  une  souris  î  (Du  PiNET,  Pline,  x, 
73,  éd.  1566.) 

Quant  aux  rates  rousses,  elles  ne  tou- 
cheront jamais  aux  bleds  qui  auront  esté 
saupoudrez  en  graine  de  cendres  de  fouins 
ou  belettes.  (Id.,  ib.,  xvili,  17.) 

Un  petit  fouin  ou  une  jeune  belette.  (ID., 
ib.,  XXIX,  4.) 

Ceux  qui  ont  enseigné  a  desmembrer  et 
tailler  en  pièces  un  oison  privé,  un  pigeon 
familier  comme  font  les  belettes,  les  chats 
et  le?  fouyns.  fAMYOT,  OEuv.mesl.  dePlut., 
p.  530,  éd.  1584.) 

Aunis,  Morv.,  fouin. 

FOUINE,  fouyne,  fouwlenne,  s.  f.,  action 
de  creuser,  fouille  : 

En  pluisieurs  pioneries  et  fouynes.  (xv* 
s.,  Cart.  de  Flines,  p.  928,  Hautcœur.) 

L'Empereur  conclud  et  arresta  du  tout 
et  ordonna  de  ainsy  faire  ledit  chasteau 
au  lieu  et  comme  il  est  dit  ci-dessus,.,  et 
fut  commencié  a  taire  les  fouwiennes  pour 
y  faire  les  fondemens.  (Tj-oMiii.  de  Gand, 
'[>.  110,  Chron.  belg.) 

Les  fouynes  de  la  fondation  de  la  mu- 
raille. (1340,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Fossé  : 

Une  rivière  et  fouyne  allant  a  la  Bassée. 
(1.339,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
.XVII'  s.  : 

Pierre  Camp,  ingénieur  de  Sa  Alajesté 
Catholique,  ayant  faict  Visitation  des 
fouynes  perchiees  pour  poser  les  fonde- 
meiis  de  la  tour  ou  cloché  qu'on  entend 
ériger.  (Réglem.  de  police  pour  la  ville  d'Es- 
taires,  copie  de  1622,  Soc.  des  Antiq.  de 
la  Morinie,  1863,  43*  et  46»  liv.) 

Cf.  FODINE. 

FouiNEAU,  S.  m.,  petit  du  fouin  : 
Les  petis  fouineaux.   (Du  Pinet,   Pline, 
XXIX,  4,  éd.  1.366.) 

FOUINETTE,  Voir  FOINETE. 

FOUIR,  fuir,  V.  a.,  déterrer  : 
Ubede,  Ilaience  et  Brnloise, 
n  on  furl  bon  arRent  a  toise. 

(MoiiSK.,  Cftron.,  12016,  Reitf.) 

FOUIRE,  voir  Fouiere. 

FOUIS,  s.  f.,  port,  lieu  de  refuge  : 

11  a  moult  de  fluns  et  grans  qui  ont 
bonnes  fouis  et  grans  et  parfondes.  {Liv. 
de  Marc  Pol,  clxxvi,  Pauthier.) 

Se  il  avenisl  que  aucune  nef  venist  en 
leur  fouis,  et  sourdist  la   (Ib.,  CLXXVI.) 

FOuisoN,  voir  Foison. 
FOUISSEUR,  S.  m.,  celui  qui  creuse  : 
Un  sage  fouisseur.    (Oresme,   Eth..   p. 
177,  éd.  1488.) 

Fouissii,,  voir  Foisil. 

FouissuRE,  s.  f.,   action   de  fouir,  de 
creuser  : 
I       Circunfossura,  fouissure,  ou  fouissement 
I    a  l'entour.  {Calepim  Dict.,  Bfdc  1584.) 

FOUK,  voir  Folc. 


FOU 


Hl 


FOUL,  voir  Fou. 

F0U1..AGE,  -  aige,  -  ege,  fol.,  foll.,  s.  m., 
droit  de  mouture  dû  au  seigneur  d'nn 
moulin  : 

Hervé  de  Léon....  et  les  seins  empres 
lui,  receyvent  et  aient  perpetuament  tote 
lamouste  et  tout  le  folege  de  tote  la  terre.... 
promettons  que  nous,  ne  les  noz,  nez 
puissons  rens  avoir  ne  reclamer  en  la  de- 
vant dite  mouste,  ne  au  devant  dit  folage. 
(1284,  Morice,  Preuv.  de  Vlîist.  de  Bref., 
1, 1070.) 

Totes  les  montes  et  le  follage  des  terres 
demaines  dessus  dites  et  totes  les  autres 
redevances  et  justices.  (1296,  ib.,  I,  1119.) 

Sans  ce  que  la  dite  dame,  ne  nul  autre, 
qui  ayet  cause  de  lé,  puisse  rien  prendre 
ne  avoir  de  moulte  ne  de  foulage  du  gentil 
fé  audit  mons  Hervé.  (1327,  î6.,  1,  1347.) 

FOULAIGE,  voir  FOLAGE. 
FOULDRER,  VOlT  FOUDRER. 

FOULDRiERE,  S.  f.,  licu  qui  porte  les 
traces  de  la  chute  de  la  foudre  : 

A  nne  foiildriere. 
En  la  vallée  de  Golgotas. 
{Farce  d'un  Pardonneur,  Ane.  Th.  fr.,  II,  .ï9.) 

FOULDRiEUx,  voir  Foudroieus. 
FOULDROiEus,  voir  Foudroieus. 
FOULE,  foulle,  foie,  folle,  s.  f.,  piélinc- 
ment  ; 

Li  heirbe  noirchit 

De  la  fntle  aiiz  chevals,  et  del  s.inc  ilh  rosit. 
(Jeu.  iiES  Preis,  C.estc  de  liège.  \W:<\.  ap. 
Scheler,  Gloss.  pkilol.) 

—  Presse  : 

Li  prestes  iert  en  maie  foie. 
(Dame  qui  conchia  le  presire,  ms.  Berne  35i, 
f  88''.) 

i      —  Temps  où  l'on  fonle  la  vendange  : 

La  sepmainc  Saint  Martin  d'byver 
Estoit  le  temps  si  très  divers. 
Et  de  meurisson  sy  très  estrange 
Que  c'estoil  la  foulle  de  vendenge. 
(Chron.  de  la  noble  cite'  de  Metz,  Pr.   île  l'Il.  de 
Lorr.,  Il,  ci.v.) 

—  Moulin  ;X  fouler  les  draps  : 

Une  foule  et  un  batour  assis  dessoz  la 
dicte  maison  sux  la  rivière.  (Vend,  apr 
Chandeleur  1304,  Fonteny,  Ch.  des  compt 
de  Dole,  cart.  44,  paq.  44,  Arch.  Doubs.) 

—  Oppression,  violence,  mal  : 

Les  Anslois,  en  deschirant  la  hautesse 
de  leur  trône  et  inferans  maintes  dures 
pollutions  a  la  splendeur  d'icclui  par 
armes,  ont  comprimé  leur  puissance  et 
renversé  par  foulle  leur  gloire.  (G.  ChaS- 
TELL.,  Chron.,  I,  8,  Kerv.) 

A  la  très  grande  foule,  charge  et  oppres- 
sion de  noz  subgetz  et  babitans  de  nostre 
royaulme.  (1475,  Ordonn.  de  Louis  XI,  ap. 
Ler.  de  Lincy,  Ch.  hist.'Jr.,  l,  377.) 

Et  furent  les  champions...  saisiz  de  leurs 
basions,  et  estoient  encores  entiers,  sans 
avoir  fait  grant  foule  l'ung  a  l'aultre. 
(Oliv.  de  la  Marche,  des  Gaigesde  bataille, 
p.  21,  Prost.) 

Foui.Eis,  -  leys,  -  Hz,  fol.,  foullis, 
foilieiz,».  m.  foule,  cohue,  mêlée  : 


il2 


rou 


POU 


FOU 


i:n  1,1  cancie  fo  (trans  li  foMt. 

'Us  Loh.,  ms.  Berne  113,  f»  21*. ) 

Dm  abitai  fa  grnni  li  foillfit. 

(li.,  Vat.  Urb.  375,  (■>  1^.) 
Aa  chief  don  pont  fa  prans  li  foiileis  ; 
Garins  enclianre  et  ses  nies  Anberis. 

{Car.  If  Loh.,  i'  chans.,  x\i,  P    Paris.) 

Eissi  dora  cil  folriz 
ne  ri  qn'enz  es  porlans  rontiz. 
(Rrji..  /).  deNorm.,  Il,  ISfiSS,  Michel.) 

?l*i  ont  mais  oi  si  fait  martire 

Ne  si  eslran;e  folfiz 

N'OD  tant  east  des  espasmiz. 

an.,  ib..  18SC3.) 

Ains  mes  par  tant  de  pent  ne  fa  teos  foiileis. 
Ne  isi  fraos  mescies,  ne  iteas  capleis. 

(lioum.  d'Alix.,  r»  21',  Michelant.) 

Sor  ,\ymer  fo  granz  li  fouïeis. 
tAlesekans,   518H,  var.,   ap.  Jonck.,    Guill.  d'Or.) 

Hoiaas  de  Nantes  com  chevaliers  hardis 
Sert  embains  on  pins  grant  foulas. 
•Adeiiet,  Enfaae.  Ogirr.  Ars.   3142,  V  101''.) 

Si  prant  estoit  lu  presse  et  ii  foUiz  qu'il 
n'avoit  mie  loisir.  (Arlur,  Ricliel.  337, 
l•14^) 

A  de  Flamens  tel  fouleit. 

(GctiRT,  Itoij.  lign.,  ICOIG,  \V.  et  n.) 

Car  la  sont  li  prea  amassez 
En  brait  d'armes,  en  foulas 
De  chevans  qn'aios  nul  ne  Tels. 
(W.iTBiecET.  li  bis  du  preu  chevalier,  128, 
SL-heler  ) 

Ce  pr.int  foulis  et  abalis  qui  se  faisoient 
lie  lances,  d'espees  et  de  piiisarmes.  (Gi- 
rarl  de  RossUlon,  rus.  de  Beaune,  éd.  L. 
«le  .Montille,  p.  312.) 

—  Etat  de  ce  qui  ost  /oiilé  : 

Et  regardèrent  entour  eulx  et  ne  virent 
nulz  des  chevaliers  qui  se  estoient  com- 
batus  a  culx  fors  que  le  sanp  qui  d'eulx 
estoit  yssH,  et  le  foulHz  de  l'herbe.  (Per- 
ceforest,  vol.  I,  c.  41,  t'-d.  1328.) 

Foulis,  ou  roulement  de  quelque  chose 
avec  les  pieds.  Foulis,  ou  quelque  chose 
foulé  au.x  pieds,  comme  du  blé  sur  le 
champ.  (DuEZ,  DM.  fr.-all.-lal.,  Amster- 
dam 1664.) 

FOULEMENT,    foull,     S.    ID.,    JlCtioil    de 

fouler,  d'opprimer  ; 

Car  faire  monstre  de  gens  sans  ce  que 
leur  navire  soit  prest  pour  passer,  n'est 
que  pastement  de  voslre  argent,  foulle- 
ment  de  vostre  pais,  de  par  dessa.  (23  janv. 
143G,  Lettre  sur  la  détresse  des  sujets  fran- 
çais de  ta  couronne  d'Angleterre,  écrite  au 
roi  Henri  VI,  ap.  Th.  Basin,  Uist.  des 
règnes  de  Ch.  Vil  et  de  Louis  M,  IV,  284.) 

El  par  ainsy,  le  peuple  de  ce  royauliue, 
sans  telz  foulemens  et  oppressions,"  jiourra 
demeurer  eu  longue  paix  et  seur  repos. 
(.MoNSTRELET,  Cliron.,  II,  63,  Soc.  de  l'II. 
de  Fr.) 

Feulement,  roulement  de  quelque  chose 
avec  les  pieds.  Foulement  de  raisins  ;  fou- 
lemenl  de  cheval.  Foulement  de  quelque 
membre  du  corps.  Foulement  et  oppres- 
sion de  peuple.  (Dup.z,  llicl.  fr.-all.-lat., 
Amsterdam  1664.) 

FOUI.ENET,  s.  m.,  foulerie: 

Tout  cil  ki  nul  fais  les  foulenes  et  les 
taiolures  eour  les  forlcreces  de  le  vile...kc 
il  les  aient  fait  oster  deJens  le  festc  saint 
Jehan.  (1245,  Bans  aux  Mievins,  QQ,  f»  14 
v»,  Arch.  Douai.) 

Cf.   FOULERET. 


FOULEXCNIEn,  TOir  FORt.OinNIKR. 

1.  FoiTLEOu,  -pour,  -eur,-  our,  foll., 
adj.  et  s.  m.,  qui  .sort  à  fouler  les  draps  : 

Moulin  fouleoiir.  (1390,  Denombr.  du 
haut,  de  Constsntin,  Arch.  P  304,  f»  24  v°.) 

Troiz  moulins,  deux  a  blez  et  un  foulour 
a  dtapz.  {Ib.,!"  34  v.) 

Deux  moulins  foulmtrs  a  draps.  (1413, 
Denombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  313, 
f»  99  vo.) 

—  Machine  qui  sert  à  fouler  les  draps  : 
Puent  faire  au  molin  un  bator  ou  .i.  fol- 

lour.    (1274,    Theuley,   Arch.  H. -Saône, 
H  814.) 

2.  FoiiLEOu,  -  eur,  fol.,  s.  m.,  celni  qui 
foule  le  raisin  : 

Item  dit  aussi  qu'il  est  en  saisine  d'avoir 
toutes  les  esnes  de  la  vendange  de  onze 
arpents  de  vignes  que  le  roynostre  sire  so- 
loit  avoir  séant  ou  clos  le  roy  entre  Bois- 
commun  et  St  Loup,  sitost  que  le  foleur 
estoit  hors  et  que  la  dite  vendange  estoit 
folee.  (1393,  Faits  et  articles  du  concierge 
du  chastel  de  Boiscommun,  ap.  Le  Clerc  ile 
Uofiy,  Arcli.  Loiret.) 

—  Fig.,  celui  qui  foule,  qui  opprime  : 
Le  duc  de  Bourgoigue  les  queroit  a  fou- 
ler et  les  fouloit  fréquemment,  qui  encore 
estoit  son  fouleur  ;  pourquoi  ne  pooit  il 
quérir  la  foule  aussi  de  son  fouleur  juste- 
ment et  a  honneur  sauf,  qui  fouloit  tous 
les  jours  ses  amis  et  ses  serviteurs  en  tout 
ce  qu'il  pooit  avoir  d'affaire.  (G.  Chastell.. 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III,  123,  Buchon.) 

foi;leu,  foler,  foHer,  verbe. 

—  Act.,  estropier,  mutiler: 

Qui  folleroit  homme.  (1230,  Ilist.  de 
Metz,  III,  199.) 

—  Maltraiter: 

Folé  vus  ont  et  batn  etiaidi. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f»  60".) 

Par  tont  en  alai  la  novelle  (de  sa  faute) 
Tant  que  pcre  et  mère  lou  sorent, 
Kt  li  parent  grant  duel  en  orent. 
Moult  l'orent  vil,  moult  la  folerenl. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f"  4"-) 

Onques  n'ama  gins  ne  depors. 
Tors  seul  tornoier  et  joster, 
Cevaliers  laidir  et  foler. 

(l'arlon.,  7G28,  Crapelel.) 

Par  après  ce  ta  dois  veer 
Qui  leiz  vous  se  vendra  seer 
Que  il  ne  foule  ne  ne  grieve 
Celle  pour  qui  ton  cuer  s'csiievc. 

(Clé  d'amour,  p.  19,  Tross.) 


0  .c.  diable  ont  il  tant  de  gent  pris 
Uni  si  me  foleni  ma  terre  et  mon  pais. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  1°  KT*.) 

—  Au  sens  moral,  outrager  : 

Pour  y  estre  gardée  l'auctorilé  et  hon- 
neur du  roy,  qui  y  a  esté  gran(lenient/o(/<^. 
(Proc.-verb.  des  séanc.  du  cons.  de  reg.  de 
Charles  VIII,  p.  233,  Beruier.) 

—  Absolument,  se  livrera  des  violences, 
à  des  ravages  : 

Car  li  Fr.ioçois  pristrent  a  révéler, 
I.i  uns  sor  l'antre  gnerroieret  fuler. 
U'.oron.  Looys,  2044,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 


—  Foulé,  part,  passé,  fatigm'  : 
Ce  voyans  les  dits  seigneurs  quo  la  dicte 
Pucelle  estoit  fort  folee,  la  menèrent  en  la 
ville  pour  soy  refreschir.  (Chron.,  du  siège 
d'Orl.,  Vat.  Clir.  891,  ap.  ,1.  Quicherat, 
Procès  de  Jeanne  d'Arc,  V,  293.) 

FOULEREis,  -  eiz,  adj,,  qui  sert  à  fouler 
les  draps  : 

Medietatem  unius  molendiui  ad  folan- 
dum  pannos,  gallice  foulereiz.  (1307,  Liv. 
Rouge  de  la  Chambre  des  comptes,  l'»S09«,) 

JMoulin  foulereiz.  (1317,  Cart.  du  Chap. 
d'Evr.,  II,  363,  Arch.  Eure.) 

FouLEUESSE,  -  oreche,  adj.  f.  î 
Tere  ronge  et  fouloreche.  (1281,  Beg.  aux 
bans,  Arch.  S.-Omer  AB  xvill,  16,  n"  470.) 

FOULERET,  -  licret,  foull.,  adj..  qui  sert 
à  fouler  les  draps  : 

Les  moulins  foulerez.  (1298,  Ordonn., 
Dupuy  cxxxiv,  43,  Riuhel.) 

Deuz  moulins  fouleres.  (1318,  Privil.  des 
drapiers  de  Gray,  Ane.  Chambre  des 
comptes,  G  73,  Arch.  Doubs.) 

Assenés  sus  les  molins  fouleres.  (1319, 
Becette  du  C"  de  Blois,  Arch.  Klv  296, 
f»  9  r».) 

Molins  foulleres.  {Ib.,  î"  13  r°.} 
Moulin    foulieres.    (1326,    Arch.    JJ   64, 
f»  248  r".) 
Moulin  fouleres.  (Ib.) 

Des  moulins  foulerez.  (4  mars  1362,  Chap. 
de  Chartres,  c.  xxx,  A,  8,  Arch.  Eure-et- 
Loir.) 

FOULEniE,  foull.,  fol.,  s.  f.,  licu  OÙ  il 
y  avait  un  moulin  fouleur  : 

La  foulerie  de  Saint  Ayoul.  (1300,  Cart. 
de  CailL,  ms.  Provins,  f»  86*.) 

Plusieurs  fouleries  sont  indiquées  dans 
le  Censier  des  Cordelières  de  Provins, 
1314  et  1313. 

Des  cens  nouvelement  aquis  sus  les 
murs  de  le  foulerie.  (1319,  Becelte  de  la 
Clé  de  Blois,  Arch.  KK  296, 1°  1  v.) 

Une  foulerie  appartenant  ans  diz  reli- 
gieux. (1340,  Arch.  JJ  73,  f»233  v».) 

Un  clos  assis  en  la  paroisse  de  Sainct 
Sauveour  le  viconte  eu  la  Foullerie.  (Mardi 
av,  S.  André  1333,  Ch.  du  garde  du  sceau 
de  la  vie.  de  Valognes,  abbaie  S.-Sauv., 
par.  S.-Sauv.,  Arch.  Manche.) 

Folerie  d'Orléans.  (1409,  Bec.  de  J.  de 
liaizranz,  Arch.  Loiret.) 

—  Métier  du  foulon  : 

Mestier  àe  foulerie  etdrapperie  de  draps. 
(1466,S(at.  des  Drap,  de  Bourges,  Ord.,  xvi, 
347.) 

—  Lieu  où  l'on  foule  le  raisin  : 

Aussi  tost  cjue  le  raisin  est  porté  en  la 
foulerie  et  mis  en  cuve,  le  fouler  très  bien 
aux  pieds.  (Belle-For.,  Secr.  de  l'agric, 
p.  84,  éd.  1577.) 

Près  vostre  cuisine  continuerez  vos 
pressoirs  et  fouleries.  (Likd.ault,  Mais, 
rust.,  1.  I,  c.  V,  éd.  1397.) 

—  Action  de  fouler,  d'écraser  : 
Batterie,  foullerie,   ou    secouemeut.  (N. 

DE  liRIS, //lS((t!({.,  f»  77  r».) 

Les  f^laçiius  toniboient  de  toute  violence 
et  im|ietuositi'',  en  aorte  qu'ils   froissoieut 


FOU 


FOU 


FOU 


n3 


les  loictiires  des  bnstiuients,  chose  mui 
donua  et  retripliqua  telle  frayeur  aux  dits 
niovnes  de  voir  une  fouierie  si  repentme 
{Ch'os.  mem.  escr.  par  Richer,  p. 35,  Cayon.) 

FOLXESTAIGE,  VOir  FoRF.STAGE. 

1.  FOVLEun,  s.  f.,  vive  douleur,  pro- 
fond chagrin  : 

An  coenr  senli  mortelle  donlenr, 
La  mort  me  faict  irreffc  fonleur. 
{Actes  desapost..  vol.  I,  f°  liS'',  éd.  1.H3'.) 

2.  FOii.EUR,  voir  Koi.on. 
FOULEURE,  -  ure,  -  uire,  foluyre,  s.  f., 

droit  sur  le  battage  du  blé  : 

Je  puis  modre  es  diz  molins  sanz  mutuire 
et  batre  a  batour  des  diz  molins  sanz  paier 
fouluire.  (Nov.  1284,  Ch.  des  compt.    de 

Uole,  —  ,   Arch.  Doubs.) 

—  Lieu  où  l'on  bat  le  blé  : 

Ou  dit  bois  ainçois  que  passé  eussient 
lou  leu  c'on  dit  en  la  Foluyre.  (21  avril 
1290,  Trêve,  Arch.  mun.  Besançon.) 

—  Ce  qui  est  foulé  aux  pieds  : 
Scabeau  des  pieds  des  hommes,  foulure 

des  Anglois,  et  le  torchepied  des  Sacque- 
mans.  (G.  Chasiellain,  Adv.  du  Duc 
Charles,  vu,  325,  var.,  Kerv.) 

—  La  trace  des  pas,  la  place  que  les 
pieds  ont  foulée  : 

Kt  sçavoit 
Sans  avoir  ven  le  cerf  qnelle  teste  il  avoit, 
En  voyant  seolemcnl  ses  erres  et  fouleures. 
(Rfi\s.,  les  Vers  i'Eurym.  et  Callirée,  Stances, 

Bibl.  elz.) 

En  patois  picard,  on  dit  folure  pour 
blessure,  comme  affolvre. 

FOULEYS,  voir  FtJEILLIS. 
POULG.VGE,  voir  FOUAGE. 

FOULiER,  s.  m.,  pressoir  : 

Et  par  lele  manière  que,  qant  je  yourré 
vendanger,  je  ne  puis  fere  foulier  ne 
mètre  fouleur  on  la  couve,  tant  que  l'auré 
fet  savoir  n  leur  message,  (1265,  Arch.  S 
3175,  pièce  46.) 

FOUMERET,  voir  FOUI.ERBT. 

Foiii.is,  voir  FocLEis. 
pouLisoN,  voir  FotJLOisoN. 

1.  FOlibi-vuT,  s.  m.,  celui  qui  foule 
qui  opprime  : 

Mais  se  bonne  paix  vient  en  règne, 
Ainsi  tjae  brief  non»  espérons, 
Justice  qni  gnieres  ne  règne 
Ira  rhercher  en  la  garenne 
Les  fotillars  et  les  Inpperons. 
(Poés.  allrib.  à  Cl   ilarol,   Didier  présenté  i 
M'"'  de  Hassan  an  rel.  de  France,  V.  :tSI,  éd.) 

nsi.) 

2.  FOlILI.,AHT,  voir  FUEILI.AHT. 

FOiJM^E,  voir  Foule. 

FOULLETIER,  voir  FOLKTIER. 

POUi.LiE,  voir  Folie. 
pot'i.Mz,  voir  Fouleis. 

KOULLOUEHE,  Voir   FOULOIRK. 
T.  VI. 


FOibOiR,  V.  a.,  mot  douteux  qu'on 
rencontre  au  sens  d'empêcher  : 

Ils  auront  regard, correction...  surlcisdils 
pauvres  escoliers.  Sans  toutesfois  fnutoir 
la  correction  du  niaislre  du  collège.  (Pièce 
de  1494,  Felibien,  Hist.  de  Paris,  Y,  7 1^.) 

Foiii,oin\i,-oitere,-oere,fol.,  fouU.,s.  f., 
cuve  où  l'on  foule  le  raisin  : 

Une  cuve  et  une  foloere  que  il  avoient 
ou  dit  pressoer.  (Ch.  de  1292,  l'Epau,  Arch. 
Sarlhe.) 

La  foloire    {Gloss.  héb.-fr.,  M\e.) 

.vil.  cuves,  .1111.  foulloueres  en  bon  estât. 
(1397,  Arch.  MM  31,  f>  242  v».) 

Pressouer,cusves, /'ou/oHeres.  (3Juin  149(5, 
Vente  de  Chenonceau,  ap.  Chevalier,  Piéc. 
hist.) 

Mis  six  sercles  sur  les  deu.x  foulloueres. 
(1547,  Compt.  de  Diane  de  Poitiers,  p.  26, 
Chevalier.) 

Choisi  qu'on  aura  la  vendange  pour  le 
viu  blanc,  ou  la  reposera  dans  la.  cuvette 
ou  fouloire,  pour  14  aussitost  estre  foulée 
au  pied,  et  le  mousl  en  provenant  porté 
dans  les  tonneaux.  (0.  de  Serres,  Th. 
d'Agr.,Ul,  8,  cd.  1603.) 

Trois  cuves,  une  foulloire,  et  deux  fu- 
tnilles.  (Pièce  de  1597,  ap.  beauvillé.  Doc. 
inédits  sur  la  Picardie,  W,  376.) 

FOiiLOisoN,  foulison,  s.  f.,  action  de 
presser,  de  fouler,  d'écraser  : 

Traient  espessemenl  et  font  grant  hnison, 
Li  Tnrc  et  li  Persanl  fisenl  grant  foulison. 

(les  Chelifs.  Itichel.  12;i58,  !"   110^) 

Foulaison  a  été  repris  au  xix'  s.  : 
J'y  trouvais  bien  du  dérangement  et  de 
la /'ôttJaison  ;  c'était   comme   si   une   cin- 
quantaine de  personnes  vivantes  y  avaient 
passé.  (G.  Sand,  Mess,  de  Dois  Doré,  II,  v) 

FOULOi.EU,  voir  Fueilloleh. 

FOULON,  S.  m.,  cauchemar,  mauvaise 
intention  : 

Résistant  au  mauvais  foulon,  courage  et 
assaux.  (1474,  Arch.  JJ  204,  pièce  90.) 

Ce  qji  un  foulon  on  coquemare  on  nomme 
Surprend  les  yeux  au  milien  de  Icnr  somme. 
(Passf.bat,  El/igie  d'Am.) 

FOULOR,  voir  FOLon. 

FOULORECHE,  VOir  FOULKRESSE. 

FOULT,  voir  Faut. 

FOULUIRE,  voir  FOULEURB. 
FOLÎMEROIT,  VOlr  FCMEROI. 

FOUNABLE,  Voir  Faonahle. 
FouNCEL,  voir  Faoncel. 
FOUNDOUR,  voir  Fondeor. 
FouNEMENT,  voir  Faonement. 
FoiNiQUE,  s.  f.,  phénix  : 

F,n  telle  amitié  vous  estes  la  fimniqiie. 
(Trotërei.,  les   Corric,  I.  3,  Ane.  Th.  fr.,   VIII, 

as.) 

FOUPE,  S.  f.,  sorte  de  menu  poisson  : 

Tnielz, /■o«p«,  chardon,  sonnace.  (1432, 

Pnncarl'  de  péage,  ap.    Mantellier,  March. 

fréij.,  111,220.1 


i-otipiit,  voir  Flaplr. 
FoiiyuE,  s.  f.,  troupeau  : 

liharogneuse  paslure  aux  fouques  vagabondes. 
(IIahdï,  t>ii  ,  IV,  lu.) 

Cf.  FoLC. 

FOUQUEL,  S.  111.,  troupi',  troupeau  : 
Si  s'asambloient  par  places,  par  mous  e( 

par   fouquiaux.  (Fnoiss.,   Chron.,  I,  389, 

Luce,  ms.  Amiens.) 
Chil  de  l'oost  se  conmencierent  a  deslo- 

gier,  et  a  eiils  départir  par /OMçiaMS.  (II)., 

ib.,  11,  274,  Luce,  ms.  Rome.) 

1.  FOUQUEii,  V.  a.,  frapper  violemment: 
Fouquer,  to  finger.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

2.  FOUQUER,  foucquer,  v.  a.,  disperser 
un  troupeau  : 

Foucq  signifie  delict  dommage,  et  ce 
qu'on  ait  interest,  dont  vient  le  verbe 
foucquer  et  effoucquer.  (Note  de  l'éd.  1611 
de  la  Somme  rur.  de  Bou'.eiller,  p.  506.) 

1.  FOUQUET,  foucquet,  s.  m.,  sorte  de 
jeu  dont  Le  Duchat  donne  la  description 
suivante  :  «  Voici  comment  j'ai  vu  prati- 
quer le  jeu  de  fouquel  à  des  païsans.  Us 
préiienl  une  poignée  de  filasse  qu'ils 
tordent  en  long,  et  qu'ils  se  fourrent  par 
un  bout  dans  l'une  des  narines,  mettant 
le  feu  au  bout  d'en  bas  de  la  filasse.  Le  feu 
monte.  Eux  cependant  disent  toujours 
fouquel,  fouquet,  et  souflenl  en  même 
tenis  par  la  narine  qui  est  libre,  en  sorte 
que  ce  double  vent  empêche  que  le  feu, 
qui  gagne  le  haut  de  la  filasse,  ne  leur 
brule  ni  la  bouche  ni  le  nez.  » 

La  jouoyt,  au  flux,...  au  j'en  suis,  a  fouc- 
quet. (Kab.,  Gargantua,  cii.  22,  éd.  1542.) 

Et  seront  en  figure  trigoue  equilaterale 
ou  grand  temple  de  Paris,  ou  au  mylieu  du 
pervis  posées  ces  trois  pierres  mortes  en 
office  de  extaindreavecques  le  nez, comme 
au  jeu  du  foiiquel,  les  chandelles,  torches, 
cierges,  bougies,  et  flambeaux  allumez. 
(ID.,1.  iV,  éd.  1532.) 

2.  FOUQUET,  S.  m.  î 

Quant  on  les  veiilt  mètre  hors, 
C'est  pis  qne  la  pitié  fouquel 
Des  pitenx  regretz  qn'ilz  font  lors, 
(ta  Hesolulton  d'Amours,  Poils,  fr.  des  w'  et 
xvi=s.,  XII,  3111.) 

1.  FOUR,  voir  Forc. 

2.  FOUR,  voir  Failx. 

3.  FOUR,  voir  FuEB. 

4.  FOUR,  voir  FUERRE.' 

1.  POURAGR,   voir  FoHRAGE. 

2.  FOURAGE,  S.  m.,  métier  de  fourreur  : 

Nulz  de  ceste  ville  ou  do  dehors  ne  pour- 
ront fourrer  ne  lever  ledit  mestier  de  fou- 
rage,  soit  en  cambre  ou  ailleurs,  que  pre- 
mieremeut  ilz  ne  aient  passé  maistre. 
(1489,  Stat.  des  vayriers  fourreurs,  Reg. 
des  stiit.,  p.  340,   Arch.  mun.   Abbeville.) 

3.  FoURAGB,  voir  Forage. 

FOIJRAGE.MENT,  VOlr   FûBHAGEMRNT. 
FOUKAUIÉ,  voir  FUHAGIÉ. 

15 


Hh 


FOU 


FOI 


FOU 


FOUI»  VIN,  voir  Forain. 

FOURAb,  s.  Ml.,  mesure  contenant  le 
sixième  da  bichet,  en  la  prévôté  de  Bou- 
conville  : 

Les  rentes  de  Saizerey  appellees  les  fou- 
raulz  se  paient  chascun  an  au  jour  de  la 
sainct  Remy,  et  en  ycelles  rentes  les  6 
fouraulz  doieni  faire  ung  bichet.  (1409, 
Arch.  Meuse  B  1323,  f  34.) 

On  heust  bien  recullies  la  firalle  en  des 
fosses  cf  dites  viiines  a  foiiral  et  a  bicbat. 
(J.  .\uBRiox,  Journ.,  an  1476,  Larchey.) 

FOURAN,  voir  FORAI.N. 
FOURBAXIK,  voir  FORBAXIR. 
FOUIIBARRER,  VOir   FORBARRER. 
FOURBATRE.  VOir  FORBATRE. 
FOL'RBET,  voir  FORBKT. 
FOUKBEl'Il,  voir  FORBEOR. 

FOURBI,  S.  m.,  pris  an  Bg.,  dans 
l'exemple  suivant  : 

Il  p«r'1  qni  meconle  au  fourbi. 
(J.-A.  DE  Baif.  les  ilimes,  I.    Il,  P  U  v°,  éd. 
If.l9.) 

FOl-RBIR,  voir   FORBIR. 

FOLIiniSSANT,   voir  FOHBISSANT. 

KOI  RBISSEMEXT,    Voir    FORBISSEMKST. 

KoLiiBo.NDiR,  V.  a.,  sauter  dessus; 
tig.,  écraser  : 

On  nons  a  si  bien  fourtondis 
Qne  n'avons  plus  pile  ne  croix, 
Liu  de  camp,  meable.  ne  thaadis. 
(L'Atf  ilaria  des  Espagn.,  Poés.  fr.  des  w"  et 
Vïi*  s-,  IX,  lOiî.) 

FouRBOT,  S.  m.,  tumulte  : 

Et  qui  fourbot  u  assanlee  feroit,  il  seroit 
a  sissante  sauls  a  nous  et  a  cbiunch  sauls 
a  le  draperie  essancliier.  (Charte  du  comte 
Guillaume  I  de  Hainaul.  du  2fi  juin  1310, 
pour  la  draperie  de  3lons,  Arehives  com- 
munales de  .Mons.) 

FOURBOuiLLi,  -  loitlly,  S.  Hi.,  bouilli  : 
FourbouUy.    It.   Carne    cotta     nel    suo 
brodo.  (Ju.N.,  Somencl,  p.  69,  «^d.  1377.) 

POURBOLiLLiii,  -  boulir,bouillyr,  v.  a., 
faire  bouillir: 

Ledit  bouriel  le  décapita  et  mist  en  .iill. 
pièces,  lesqucles  il  fourbouli  par  le  conj- 
mandemeni  a  lui  fait.  (Chron.  des  Pays- 
Bas,  de  France,  etc.,  Rec.  des  chr.  de 
Fland.,  III,  324.) 

Le  .Marianne  condempné  a  lx  a.  de  ban 
enfraint  pour  avoir  trouvé  en  sa  maison 
ung  lièvre  fourbouly  et  lardé  non  diane 
d'entrer  en  corps  de  personne.  (1480,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ronchi,  fourboutir,  blanchir  des  lé- 
gnmes,  des  herbages. 

FOURDOULIR,  voir  FonRBori.iiR. 

FOURC,  voir  FoRc. 

rOfRCAXGIER,  voir  FORCHANGIKR. 
FOURCE,  voir  FOURSE. 
FOI.'RCEL,  voir  FOBCEI.. 


Fornr.F.i.F,,  voir  Forcei.k. 

1.  POCHCELER,  voir  FOBCELKH. 

2.  FOURCELER,   VOir  FORCILLIER. 
FOURCELET,   VOir  FORCELKT. 

ForRCF,i.r,  voir  Forcelu. 

FOLRCEMENT,    VOir  FORCE.MENT. 
FOURCENERIE,  VOir  FORSENERIE. 
FOL'RCER,  voir  FOURSER. 
FOURCEURE,  VOir  FORCHEURE. 

FOURCH,  voir  FORC. 

FOURCHAGE,   VOir  FORCHAGE. 
FOURCHE,  voir  FORCHB. 
POURCHEE,  voir  FORCHIEK. 
FOURCHEFIERE,   VOir  FORCUEFIERE. 
FOURCHEGERBES,  VOir  FORCHEGERBES. 
1.    FOURCHEL,  voir  FORCEL. 
i.    FOURCHEL,   voir  FORCHEL. 
FOUKCHELER,  VOir  FORCELER. 
FOURCUELU,   voir  FuRCELU. 
FOURCHENER,   VOir  FORSENER. 
FOURCHERON,  VOir  FORCHERON. 
FOURCHEROT,   VOir  FORCHEROT. 
FOURCHETTE,  VOir  FORCHETE. 
FOURCHEURE,  VOir  FORCHEURE. 

FOURCHEVAUCHIER ,  -  cier ,  V.  a. , 
rendre  fourbu  : 

Lambert  Bontry  fait  .idjourner  .lehan 
Croyer,  pour  sept  salus  d'or,  a  ce  que  par 
son  fait  un  cheval  que  le  dit  Lambert 
bailla  a  louage  au  dit  Croyer,  lequel  a  le 
dit  cheval  fourchecaucié,  par  lui  faire  por- 
ter a  deux,  et  tellement  1  a  travaillé  que  le 
dit  cheval  est  tout  esrené  et  ne  s'en  poet 
aidier.  (18  sept.  1434,  Reg.  aux  Actes  et 
sentences,  f"  SO,  Arch.  raun.  Douai.) 

FOURCHIË,  voir  FORCHIÉ. 
FOURCHIELLE,  VOlf  FORCELE. 

FouRCHiER,  voir  FORCaiER. 

FOURCHIEURE,  VOlr  FORCHEORE. 
FOURCHILLON,  VOir  FORCHILLON. 

FOURCHIXE,  voir  Froncine. 

FOl.RCHIS,  voir  FORCHEIS. 
FOURCHON,  voir  FORCHON. 
FOURCIE,  voir  FORCHIEE. 

FOURCIBL,  voir  Force  r,. 

FOURCIER,  voir  FOURSIEH 
FOURCIERE,  voir   FOCRSIERE. 
FOURCLORE,   VOir   FORCLOBE. 
FOIîRCLOSE,  voir  FORCLOSB. 
FOURÇOIIEU.  voir  FOHÇÛIEH. 


FOURCOMM  VNDEU,VOirF0RC0MMA.\nER.I 
POUIICO.MM.VNT,   voir   FORCOMMANT. 

Foi'iicoMPTE,  voir  FonCOMPTE. 

FOURCOMPTF.Il,    VOir  FORCONTER. 
FOURÇON,  voir  FORCHO.\. 
FOIRCONTER,  VOir   FORCONTER. 
FOUIICORRE,  voir  FORCORRE. 

FOfRCOCRS,  voir  FORCOnRS. 
FOURCOURSE,  voir  FORCOURSE.     . 
FOURCRY,  voir  FORCRI. 
FOURDBRAINE,  VOir  FORDINE. 

FOURDiAN,  adj.,  forme  dialectale  de 
foudroyant  : 

Kt  Tîeng  veoir  le  fourdian  oraige 
Chea  sur  moy. 
(ta  Compl.  de  Dignani,  Anal,  leod.,  v.  ^i,  Chron. 
belg.) 

FOURDINE,  voir   FORDIXE. 

FOURDINIER,  voir  FORDINIER. 

FOURDRINE,  Voir  FORDINE. 

FOURDRINIER,  VOir  FORDINlER. 

FOURDROIEUH,  Voir  FOODROIEDR. 

FOIÎRDROYEUS,   VOÏr  FOUDROIEUS. 

FOURDROYEUSEMENT,  VOir  FOUDBOlF.f- 
SE.VE.NT. 

FouRE,  voir  Fderre. 
FOURÉ,  voir  Férié. 
j      FouRENTENDU,  adj.,  inintelligent  : 
Ce  TOUS  pen  trop  pou  ponrfiter. 
Pois  que  vo  gorge  piauchelue 
Pert  par  dame  fourentendue. 
(.Ieh.  d'Estruen,    Chans.,   Soheler,    Trottu.  heig,, 
nouT.  sér.,  p.  124.)  Ms.,  fonrestendve. 

I        FOURER,  voir  FOBRER. 

I      FOURET,  S.  m.,  fourneau  : 

Pour  refaire  le  fouret  de  la  cuysiue. 
(1384,  Arch.  MM  31,  I»  4  v».) 

FOUREUR,  voir  FORREOR. 
FOUREURE,  voir  FORREUHE. 
FOURFAIRE,  voir  FORFAIRR. 
FOURFAISEOR,   Volr  FORFAISEOR. 

FOURF.viTURE,  voir  Forfaiture. 
FOURFESTE,  S.  f.,  toiture  en  saillie  : 

Et  sur  lesdis  montans  fourfeste  de  .xiill. 
pies  de  long.  (1442.  Dec.  de  carpenierie, 
Arch.  mun.  Béihune.) 

Feste  et  fourfeste.  (/6.) 

FOCRFiiiANCE,  -  fuyauce,  -  fuance,  voir 

FORFCIANCE. 

FOURGAGNER,   VOir  FOURGAIGNER. 

FouRGAiGNEMENT,  S.  m.,  saisie  on 
confiscation  d'un  bien  : 

Le  créditeur  rentier  ne  peut  procéder  ' 
a    la    rlislraclion   ib'  son    liypothequi'    |';i- 


FOU 


FOU 


FOU 


tlS 


Èi'ule  Pt  decrel  jiidiciain^,  mais  bien  par 
éviction  el  fourgaignement  d'icelle.  {Coût. 
de  Lessines,  xil,  1,  Noiiv.  Coût,  géu., 
II,  218.) 

FOL'RGAiGXEK,  -  gagner,  v.  a.,  saisir, 
faire  vrtndre,  en  parlant  des  biens  d'un 
débiteur  insolvable: 

Et  si  l'oblipé  ou  possesseur  dudil  héri- 
tage après  ladite  signification  faite,  estoit 
défaillant  et  dilayant  de  payer  et  satisfaire 
l'espace  de  quinze  jours,  en  ce  cas  le  ren- 
tier ou  son  procureur  sera  par  ledit 
mayeur  a  l'ordonnance  des  eschevins  re- 
mis audit  héritage,  pour  en  jouir  de  la  en 
avant  comme  du  sien,  aux  charges  anté- 
rieures a  sa<lite  rente  :  sauf  qu'en  dedans 
l'an  le  propriétaire  ou  possesseur  dudit  hé- 
ritage le  pourra  recouvrer,  en  payant  au- 
dit fourgaignant  tous  arrierages  et  des- 
pens.  (Coût,  de  Vnlenciennes,  vu,  44,Nouv. 
Coût,  géu.,  II,  '^0.) 

Pour  fourgaigner  quelque  héritage  par 
faute  de  rente  non  payée,  sera  requis  que 
le  haut  command  soit  fait  en  dedans  un 
an  de  la  .■saisine  prinse.  (Cout.  de  Namur, 
XVI,  ib.,  11,  304.) 

Et  pour  autant  que  sommes  avertis  que 
plusieurs  créditeurs  trop  durs  et  rigoureux 
contre  leurs  pauvres  débiteurs,  ont  sans 
attendre  nostre  présente  constitution,  usé, 
et  usent,  de  toutes  rigueurs  d'exécution, 
arrests  de  personnes, évictions  d'héritages, 
criées  et  subbastations,  nonobstant  et 
sans  avoir  regard  aux  très  grandes  pertes 
d'iceux  débiteurs,  desquels  ils  ont  fottrga- 
jne'les  biens,  maisons,  terres  et  héritages. 
(31  oct.  1587,  Edit  de  Philippe  U,  sur  la 
modération  des  rentes,  III.) 

1.  FOUKGIER,  voir  FORGIER. 

2.  FOlTIKilEll,  voir  FURGIEH. 

ForuGOER,  voir  Forjoer. 

FOIRGOIR,  voir  FORJOIR. 
FOIIRGUR,   voir   FORJUR. 

FOURH.vsTER,  verbe. 

—  Réfl.,  se  bâter  à  l'excès  : 

Si  prissent  le  chemin  pour  venir  celle 
part,  et  li  Franchois  apries,  tous  rengies 
et  tout  ordonné  pour  combattre,  et  ne 
faisoient  mies  trop  grant  compte  d'iaux 
fourhaster.  (Froiss.,  Cliron.,  Y,  3o8,  Luce, 
ms.  .\mlens.) 

—  Nout.,  dans  le  môme  sens  : 

nui  l'endemain  peuist  veoir  tentes 
abatre,  gens  fourliaster.  (Ffioiss.,  Cliron., 
II,  82,  Luce.) 

Et  chevaucierent  de  premiers  tout  le 
pas  saus  fourhaster.  (Id.,  ib.,  V,  424,  Luce, 
ras.  Amiens,  f  122.) 

FOUUH0ST.\GIER,  Voir    l'OlioSTAOIER. 
FOURIE,  voir  FORRKHUÎ. 
l'OIJUIEH,  voir  FORRIER. 
KOL'RIEKE,   voir  FORIERE. 
FOUR.IOUSTER,  voir  FûRJOUSTEB. 

FOURJOYER,  voir  Forjoer. 

t^OURJUGEMENT,  VOir  FORJUGE.yENT. 
FOURJUGIER,  voir  FOBJUGIEU. 
FOL'HJUR,   voir  FOBJUR 


FOURJUREMIÎNT,  Voir  FOHJUBEMENT. 
FOURJURER,  voir  FORJURER. 
FOURKE   FIEUE,   VOir  FORCHE  FIERE. 

1.  FOIRKIÉ,  voir  FORCHIÉ. 

2.  FOURKIÉ,  S.  m.,  empêchement  : 
EnsanblealoiCDt  et  vivoienl. 

Et  cil  ki  (tarder  les  dévoient 
De  tout  lor  donnoient  congic. 
Ne  lor  faisoient  nul  fourlié. 
Ne  do  boire  ne  de  mangier. 
l'"ors  d'ia.x  ensanble  coiichicr. 

(Marie,  I.ai  de  i'Espinr,  3.S,  Itoq.) 

FOURt.,ACHURE,  S.  f.  ? 

Se  les  dites  pièces  d'cnuvre  que  feront 
iceulx  tnaistres  sont  corrompues  parfaulses 
cordes,  faux  las,  par  fourlirures  et  pour 
fourlachures,  iceulx  maistres  et  les  ouvriers 
qui  les  feront  seront  tenus  paier  .x.  solz 
d'amende.  (1492,  Statuts  des  haulelisseurs 
d'Amiens,  ap.  a.  Thierrv,  Jlfo«.  inéd.  du 
Tiers  Etat,U,  i^6.) 

FOURLAVER,  V.  a.,  lavcr  à  l'excès  : 
Se  un  foulon  fourlave  un  drap,  il  le  doit 
amender  de  .v.  s.  a  la  ville.  (1410,  Stat.  de 
la  drap,  de  Chauny,  Arch.  mun.  Chauny.) 

FOIIRLIGNABLE,  VOir  FORI.IGNABLE. 
FOIIRLINGNIER,    VOir  FORLIGNIEU. 

FOURLONGiER,  V.  a.,  éloigner,  écarter, 
retarder  : 

Nous  avons  ordonné  que li   maires, 

presens  eskievins,  prende  le  sarment  du 
demandant,  que  celli  demande  il  ara  faitte 
a  boine  et  juste  cause,  et  pareillement  a 
celui  qui  l'ara  congneult,  que  a  juste  cause 
l'ara  fait  ou  du  moins  que  fait  ne  l'a  mie 
pour  ses  loyaulx  creditteurs  fourlongier. 
li"  mars  1417,  Charte  de  la  duchesse  Jacque- 
line de  Bavière,  Archives  communales  de 
Mons.) 

FOURLOUCHIER,  V.  a.,  regarder  de  tra- 
vers : 

S'il  voient  qn'on  les  Toellonnllement  fourlomhier 
Au  mengier  et  an  boire  moult  tosl  en  vont  grou- 
[chier. 
(G.  1,1  Mursis,  li  Estas  des  Scctders,  II,  02,  Kerv.) 

FOLRMACHE,  S.  f.  ? 

Un  charpentier  livre  une  noefve  montée 
a  vin  contenant  de  largheche  parmy  le 
croix  .X.  pies  .vm.  pans,  avoec  ce  .xxil. 
pies  de  bourdon  et  les  .XVIII.  pies  furnis 
de  fourmaches.  (1430,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FOURMANGE,  VOir  FORMANCE. 
I         FOURMANTAL,,  VOir  FROMENTEL. 
I         FOURMARIAGE,    voir  FORM.\RIAGE. 

FoiiuME,  voir  Forme. 

î         FOURMEESIENT,  VOir  FORMEEME.NT. 

FOURMEL,  voir  Formel. 

FOURMELE,  YOir  FORMELE. 
FOURMELER,  VOir   FORMELEH. 
FOURMEMENT,  VOir  Folt.MEMENr. 
FOURMENER,   VOir  FORMENER. 
l-OURMENEUR,  voir  FORJIENEUli. 


FOURAIENTEE,   Voir  FhOMENTËE. 

FOUR.MENTEU,   VOir   FrOMENTRR. 

FOURMENTERESCIIE,  VOir  FKOMENTE- 
RESSE. 

FOURMENTERIE,  VOir  FRO.ME.NTERIE. 

FOdRMENTEUS,  VOIT  FrOMENTEUS. 

POURMENTIERE,  VOir  FROMENÏIERE. 

POURMENTINE,  VOir  FrOMENTINE. 

FOURMENTOISON,  VOir    FrOMENTOISON. 

FOURMER,  voir    FORMER. 

FOURMESAisiÉ,-e(,  adj.,  mal  à  son  aise  : 

Et  si  ne  savoient  en  quel  lieu  ne  a  cui 
demander  leur  chemin,  dont  il  estoient 
tout  fourmesnisiet.  (Froiss.,  Cliron.,  1, 
58,  Luce.) 

FOURMETE,  VOir   FORMETB. 
FOURMETURE,  VOir  FOHMORTCRE. 
FOURMEtTR,  VOir  FORMEOR. 
FOURÎ\IICAIRE,  voir  FORMIOAIRE. 
FOURMIEMENT,   VOir  FoRMIEMENT. 
FOURMIER,   voir  FORMIER. 
FOIIRMIIER,  voir  FORMIRR. 

FouRMiR,  V.  n.,  trembler,  être  ébranlé: 

Brail    cl  requane    et  mnit,  que  Inul  pu  fimrmisl 
[l'eirp. 
(noon  de  Maience,  1519,  A.   P.l 

Cf.  FORMIER. 

FOIIRMISETE,  Voir  FORMISETE. 

FrtURVIOIER,  voir  FORMIER, 

FOURJIOIR,    voir  FORMOIR. 

FOURMOiRiB, -  oi/rie,  S.  f.,  meneau  d'une 
fenêtre  : 

.VIII.  aissielles  dont  on  a  fait  un  plan- 
quier  pour  trachier  le  fourmoirie  d'une 
tour.  (1400,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Pour  le  fourmoirie  de  le  grande  veraire 
de  le  nef  de  ceste  église.  {Compt.  de  1325- 
1523,  Arch.  Nord.) 

Pour  avoir  blanchie  a  la  brousse  cinq 
/barmoî/nes  (faites  par  un  maçon)  de  ver- 
rières, .XL.  s.  (1563,  Douai,  lip.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Se  disait  encore  an  commencement  du 
XVI  i'  s.  : 

A  Jehan  llanieq,  marchant  de  piere,  pour 
une  fourmoirie  assise  le  xxvj*  juillet  1619. 
A  luy  encore,  pour  la  livrance  d'une  autre 
fourmoirie  assise  au  mois  d'aoust  1620. 
{Compte  de  la  fabrique  de  l'Eglise  collégiale 
de  Sainte-  Waudra,  à  Mons,  pour  1620,  Arch , 
Mons.) 

FOURMONT,  S.  m.,  sorte  d'outil  : 
Lesquelx    deux    couples   de  fer  le  sup- 
pliant a  un  hostil  dit  fourmonl  il  leva  ou 
arracha.  (1404,  Arch.  ,1.1  138,  pièce  361.) 

FOURMORT,  voir  FORMORT. 
FOURMORTUOIRE,  Voir  FORMORTUOIRE 


Hfi 


FOU 


R)U 


FOU 


■  '(n'iDioitTiitE,  voir  Formorturk. 

FouKMorv<iiis,  voir  Formovoir. 

FoiinNAGi:,  voir  Fornage. 

FOi'RNE,  s.  f..  cuisson  ,111  four;  fig., 
|iroi1iiclinn  : 

Kl  le  «onvieannc  en  la  closlare 
Qn'en  vain  n'as  fait  la  prodoclnr'', 
La  fofimr  des  humaines  faces. 
iG.  Tu isTBi  1  UN,  la  Uori  du  ine  Philippe,  m, 
i",  Kerv.) 

FoiRNEEii,  voir  Kornieh. 

FOIIRNEL.,  voir  FORNEI,. 
FOlIRNELEf  R,  voir  FORNEI.EUK. 
FOURNEI.LAGE,  VOir  FORNELAGl:. 
FOl'RNEMEXT,  VOir  FORNEMENT. 
FOl.RNERAT,  VOir    FORNERAT. 
FOIIRNERESSE,  VOIT  FORNERESSE. 
I-OI'RNERON,  voir  FORNERON 
KOIKNESTURE,   VOir  KORNETURE. 
FOURNET,  voir  FORNET. 
FOIRNETURE,  voir  FORNETDBE. 
ForilMAGE,  voir  FOUXIAGE. 

FouRNicACiON,  voir  Fornication. 

FOURNIEI-ET,  VOir  FORNELET. 
FOrltNIEMENT,  VOir  FORNIEMENT. 
FOURNIER,  voir  FORNIER. 
FOURNIERE,  VOif  FORNIERE. 

poijRNiGER,  voir  Former. 

FOIRNII.LE,  voir  FORNILLE. 

FoiiRMij.oN,  fournitlun,  voir  Kohnil- 

I.ON. 

FOI  RNIIl,  voir  FoRNlR. 
FOURNIIION,   voir  FORNKRON. 
FOURNl.SER,  voir  FOBNISER. 

foi;rxiss\ble  ,  adj-,  riui  doit  être 
fourni  : 

Le  roy  manda  au  inarescliai  qu'il  avoit 
faicl  party  avec  le  marchand  Obreth,  pour 
fournir,  des  le  quinziesme,  cinquante 
mille  livres,  fournissables  des  le  vingl- 
cinquie.-iiiie.  (Du  Villars,  Mém.,  Xll,  an 
1560,  Michaud.) 

FOURNISSEMENT,  VOir    FORNISSKMENT. 

FOURNiTiox,  S.  t.,  fourniture  : 
Sur  le  Iiavre  fui  trouvé  du  charbon  de 
terre  bien  pour  dix  ou  douze  mil  livres: 
qui  cstoit  la  fournition  de  l'yver  pour  tous 
les  aultrcs  forts.  (Lett.  miss,  de  Nie.  Nico- 
lai,  géographe  du  roi,  d  Mgr  Du  Duis,  1519.) 

FOIHMTrRE,    voir  FORNETURE. 

FOi'RNOT,  s.  m,,  petit  four  : 

Rompuz  ung  fournol.  (4  nov.  1444,  /n- 
(orm.  par  llug.  Belverne,  ('  15  r",  Ch.  des 
c.oropt.  de  Dijon,  B  11881,  Arch.  C.-d'Or.) 

IdIRNilYKR.   \iiir  FoR.MER. 


FOURNOZ.  voir  FORNOZ. 

FoLRoiR,  v.  a.,  ne  pas  écouter,  ne  pas 
tenir  compte  de  : 

Et  se  uns  fourooil  leur  semouse  li  es- 
clievin  qui  apries  seroient,  doivent  le  four- 
fet  jugier  a  le  seraonse  dou  bailliu  ou  dou 
prevost.  selouc  le  record  des  jures.  (RoisiN, 
nis.  Lille  266,  p.  69.) 

S'il  estoit  nus  qui  chou  trespassast  et 
chou  fouroist.  (Jb.,  p.  70.) 

FOUROSTAGIER,  VOIT  FOROSTAGIEH. 
FOURPASSER,  VOif  FORPASSER. 

FOURQ,  voir  FORC. 

FOURQFILLE,  Voir  FOUUQUEFILI.E. 
FOURQUEFIERE,   VOir   FORCHEFIERE. 

FOURouEFiLLE,  fourqfille,  i.  f.,  forme 
altérée  de  fourchefiere,  grande  fourche  de 
fer  : 

Un  baston  ferré,  nommé  fourqiiefille. 
(1410,  Arch.  JJ  164,  pièce  239.) 

Louches  et  fourqfi.lles  pour  arrachier  les 
herbes  et  ronches  des  fosses.  {Compte  de 
1442,  Béthuue,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Un  baston  que  on  appelle  foiirquefille. 
(1463,  Arch.  .IJ  199,  f»  153  r».) 

Se  dit  encore  dans  la  Haute-Norm  ,  val- 
lée d'Yères. 

FOURQUEIZ,  voir  FORCHEIS. 
FOURQUEMANT,  Voir  FORCOMMANT.  . 
FOUROUERQUIER,    VOir    FORCHAROIER. 
FOURQUETE,  VOir  KORCHETE. 
FOUROUIER,   voir  FORCHIER. 
POURQUIET,  voir  FORCHIET. 
FOIRQUILI^ON,  voir  FOHCHILLO.N, 
FOURQUON,  voir  FOROHON. 
FOURRAGEMENT,    VOlf    FORRAGEMENT. 
FOURRAGIER,  VOlr  F0RRA6IER. 

1.  FOURRAL,  adj.,  qui  sert  de  fourrage: 
Certains  avenages  nommez  feurres  que 

ledit  prince  prenoit  ou  fié  et  seigneurie  de 
nostre  dite  église  en  la  parroisse  de  Saint 
Lambert  de  la  Poterie,  montaus  huit 
mines  d'avoines  fourraux  ou  environ, 
desquelles  il  y  a  de  présent  troys  mines 
en  cadit  non  paiahles,  ainsi  que  l'on  dit, 
pource  que  les  maisons  et  choses  qui  les 
dévoient  par  la  fortune  de  la  guerre  ou 
autrement  sont  tournées  enruyne.  (17  mai 
1453,  Compt.  du  roi  René,  p.  63,  Leeoy.) 

2.  FOURRAI,,  voir  FoUUAL. 

FOURRASSE,  adj.  ? 

Anssi  jo  n'anroys  pas  bon  temps  . 

J'anroys  les  mains  fourrasscz. 
{Farce  de  Giiillerme,  Ane.  Th.  fr,,  I,  331.) 

FOURRE,   voir   FUERRE. 

FOURREAU,  S.  ni.,  habillement  étroit 
des  soldats  : 

Cinquante  soldatz  qui  tous  avoient  le 
bonnet  rouge  ou  de  vellours,  ferré  d'or, 
avec  la  chaisne  au  col  faisant  deux  tours. 


avec  le  fourreau,  et  l'escarpe  de  vellours. 
(BnANT.,  Couronn.  fr.,  vi,  106,  Lalaune.) 

FOURRECLOsiox,  voir  Forclusion. 

FOUlîlîEL,   voir  FORREL. 

FOURREHER,  furr.,  s.  m.,  fabricant  de 
gaines  et  de  fourreaux  : 

Quiconques  vuet  estre  gainiers,  furre- 
liers  ne  houvrier  de  cuir  bouli.  (E.  BoiL., 
Liv.  des  mest;  1«  p.,  lxv,  1,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Rolant  le  fourrelier.  (lo.,  ib.,  p.  136.) 

Le  fabricant  de  fourreaux  s'appelle  en- 
core fourrelier  dans  le  .lura. 

l'OURKKU.   voir  FOKREU. 
FOURRERIE,  VOir  FORRfiRIE. 

FOURREST,  S.  10.,  (ourreau  : 

Il  recouvra  une  lance  et  remist  son  espee 
en  son  fourrest.  {Le  chevalereux  Cte  d'Ar- 
tois, p.  15,  Barrois.) 

FOURREUBER,   VOir  FORROBEU. 

FOURREURIER,  3.  m.,  fabricant  de 
fourrures  : 

Ariette,  fille  d'un  surnommé  Faiiberl» 
pelletier  ou  fourreurier.  (Bourgiteville» 
Rech.  de  la  Neustrie,  I,  13,  éd.  1588.) 

FOUKRiE,  voir  Forrerie. 

FOURRIER,   voir  FORRIER. 
FOURRIERE,  VOir  FORRIERE. 

l'ouRRiERiE,  voir  Forrerie. 
FOUUUON,  s.  m.,   fourrageur,  goujat  : 

Pires  que  dyables  et  fourrons.  (1537, 
Cart.,  Arch.  comm.  Albi,  5°  vol.) 

POURSAD.IOURNER,  VOir  FORADJOUR- 
NEH. 

pouRs.vGE,  s.  m.,  frai  : 

Que  nul  ne  pesche  depuis  la  saiuct  Jehan 
Baptiste  jusques  alaPasque  a  harnas  que 
on  appelle  muche,  qui  est  pescherie  de 
roches,  sur  l'amende  de  Ix.  solz  et  le  har- 
nas perdre.  Et  ne  doit  estre  tendu  en 
temps  de  foursage  a  cent  piez  près  du 
fûursin.  (Bout.,  Somme  i-ur.,  l»  p.,  f"  134», 
éd.  1486.) 

FOURSAIRE,  voir  FonSAIRE. 

FOURSANER,  Voir   FORSENER. 
FOURSANNER,    VOir  FORSAINNIEH. 

FouusE,  fource,  s.  m.,  (rai  : 

On  soloil  mener  fcns  comme  paiscon  leur  foiirses 
Et  sauvement  menoient  li  mercheant  lor  tonrses 
(Cr.  LI  Muisis,  li  Estas  des  sectilers,  ii,  71,  Kerv.) 
Qu'aucuns  ne  prennent  secqueteaux  du 
fource  de  l'année.  (Cftart.  de  llain-,  Gxxxiv, 
6,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  l."0.) 

FouRSEC,  -  sek,  s.  m.,  sécheresse  : 

Se  il  avenoit  que  lidit  fosses  keisl  en 
/'oursefc  pour  defaute  d'iaue  ou  s'enterast: 
par  coulis  ou  par  ravois  pour  quoy  en  peust 
venir  n  piet  ou  a  queval  par  ledit  lieu  a  el  1 
forteresche  de  le  ville...  (1313,  Arch.  JJ  gs,  i 
f-  21  v».) 


FOU 


For 


FOU 


117 


FOL'RSECiiiÉ,  -  qtiié.  -  kic,-  dé,  adj., 
sec,  desséché,  ciuloiiimagé  par  la  séche- 
resse : 

Ki  la  malff  voie  lient, 

Celui  samble  qui  se  retiont 

Au  pel  Je  la  soi(  foursecifl 

Pour  i;ou  k'il  cricot  que  il  ne  cliiet 

r^QS  eu  la  voie  qui  est  orde. 
(Rado.  de  Cond.,  li  Contes  don  pel,  37",  Scheler.) 
Comme  un  homrae   mort    et    une  main 
artetike  foursechie.  {Li  Ars  d'Am.,  II,  328, 
Petit.) 

Hous  mors  et  mains  foursekie  sunt,  li 
bons  une  caroipne  et  li  mains  uns  sanlans 
de  mains.  (76.) 

Car  par  la  faulto  et  effusion  de  son  sang, 
dont  tant  avoit  parti  de  son  précieux 
corps,  dedens  estoit  il  tout  foursechie  et 
tout  ayré.  {De  vita  Christi,  Richel.  181, 
•  140".) 

Les  seaulx  de  cuir  estoient  foursequies. 
(1420,  Lille,  ap.  La  Pons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
.\miens.) 

FouasEK,  voir  FouRSEn. 

FOIBSEN,  voir  FORSENS. 
POUHSEN.WLE,  voir  FORSENABI.B. 
FOUUSENEEMENT,  VOM'  FOHSENEEMENT. 

FoimsENEij,  voir  Forseneh. 

FOURSENEniE,  VOir  FonSENElilE. 
FOURSENS,  voir   FORSENS. 
FOURSENT,  voir  FORSENS. 

FOURSEQuiÉ,  voir  Foursechie. 

FOiiRSEK,  foursser,  fourcer,  v,  n., 
frayer,  en  parlant  des  carpes  ; 

Ces  lettres  furent  faites  et  kierkies  l'an 
ke  les  wesples  et  li  tahon  se  conbatirent 
îour  le  mont  de  Liban  nouante  et  un  el 
mois  que  les  raines  foursent.  {Ren.  le 
Nom.,  p.  306,  Méon.) 

Carpes  fourssans.  (146b,  Péronne,  ap. 
La  Fons,  Uloss.  ms-,  Bibl.  Amiens.) 

Fourser.  Conme  font  les  carpes  en  un 
étang.  Parère.  Ex  Plin.  (Nicot,  Thresor.) 

Quand  les  poissons  fourcent.  (Note  de 
l'éd.  1611  de  la  Somme  rur.  de  BoiileilUer. 
p.  307.) 

Dans  la  Haute-Norm.,  vallée  d'Yères, 
on  emploie  le  subst.  féni.  foursée  pour  si" 
signifler  portée  d'un  animal  et  particu- 
lièrement de  la  truie. 

FOinisiER,  -  cier,  s.  m.,  réservoir  rem- 
pli de  carpes  ; 

i;ar  trois  mères  en  ctl  fowcier  aroil, 
Qui  do  peupler  mon  estanc  gouvernoil, 
Par  leur  raoien,  qui  maint  bien  m'ot  rendu  : 
Mais  ce  fourcier  est  devenu  trop  froit. 
Dont  mon  estanc  est  de  tout  point  perdu. 
IK.  ÛESciuacs,  Poés.,  Richel.  810,  l"  i:i7"  :  (II, 

189,  A.  T.) 

FOUHsiF.RE,  foitrssiere,  foiuxiere,  for- 
ciere,  frossiere,  froissiere,  s.  t ,  réservoir 
rempli  de  carpes  : 

Pour  regeter  le  fourssiere  de  .xv.  pies  de 
lez  tout  entour.  (1326,  Bevenus  des  terres 
de  l'Art.,  Arch.  KK  394,  f»  44.) 

.Jiir.  d.  pour  le  foursiere   des    près  du  1 
manoir.  (1328,  ib.,  r>  ol.)  i 


Ji!  Ti  j.idis  que  j'oy  un  sr.int  vivier, 
Ivmpres  lequel  avoit  une  foursiere 
Oui  me  faisoit  mon  estanc  poisonnier. 
(K.  DBsr.iiAMPS, /'»/•<.,  Richel.  810,  f"   l.n»  ;  III, 
189,  A.  T.) 

Item  une  forciere  et  niaroys  a  mettre 
poisson  appelle  le  petit  Uouzelleux.  Item 
une  autre  petite  forciere  et  marois  assise 
près  la  dite  meitaerye.  (1521,  Aveu  de 
Bascordes,  paroisse  de  Pruniers,  chastell. 
de  liomorenlin,  np.  Le  Clerc  de  Doily,  t.  I, 
f°  269  r",  Arcb.  Loiret.) 

2b  sols  paie  comptant,  n  .lehan  le  Paul- 
mey,  ostelier,  demeurant  a  Sanze,  pour  les 
despens  de  luy,  le  clerc  juré  Jehan  Menoy, 
Thiebault  Hasson  et  Didier  le  Rebelle, 
tarillons  demeurans  a  Bouconville  pour 
avoir  esté  visiter  ung  lieu  ou  boix  de 
Wevre  appelle  la  Nauwe  La  Chivre  pour 
faire  une  frossierle}  pour  forair  ez  estaiug 
de  Bouconville.  (1327,  Arcli.  Meuse,  B 
1B77,  f»  65  r°.) 

Ce  jourd'huy  16  janvier  1583,  entérine- 
ment des  .11.  lettres  de  transaction  passées 
par  Claude  de  Lafferlé,  escuyer,  capitaine, 
prevost,  recepveur  et  gruyer  de  Boucon- 
ville avec  les  habitants  d'AusainviUe  pour 
terminer  les  procès  meuz  entre  eulx  et  le 
procureur  gênerai  du  Barrois  pour  la  nou- 
velle froissiere  érigée  au  dedans   des  bois 

de  la  royne (1S85,  Arch.  Meuse,  B  267, 

f»  239  r°.; 

Près,  vignes,  estangs,  fosses,  fourcieres, 
terres,  bois,  paturaiges.  {xvr=  s  ,  Bail  des 
dîmes  d'Acy  et  Vincy,  S.  Faron,  Arch.  S.- 
et-Marne,  H  174.) 

—  Carpe  femelle  : 

Et  lui  iist  présenter  quatre  grans  Uix, 
deus  foursieres,  des  oistres.  {Lett.  de 
Louis  Xll,  Brux.,  t.  II,  p.  40.) 

Pour  avoir  allé  a  [lames  mener  sept 
cents  demy  de  semenche  et  chincq  four- 
sieres pour  rapoissonner  le  grant  vivier. 
(1534,  S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

FOURsiN,  s.  m.,  les  œufs  de  certains 
poissons  et  de  certains  insectes  : 

Car  tout  aussi  c'on  voit  venir 
Le  honnine,  contre  raison, 
Du  tans  vilain  contre  saison. 
Tout  ce  het  que  Uns  naturaus 
Fet  venir,  n'est  pas  ses  paratis, 
liais  son  fonrsin  aime  et  auionln, 
Kt  tout  ce  deslruit  et  desmonlo 
Ki  puetpouriiter  et  valoir. 
(I>e  le  Honnine,  Richol.  25,ïU(;,  P  -no  i'.) 

Qui  est  trouvé  peschant  a  cent  piez,  près 
de  foursin,  chet  en  amende  de  .lx.  solz 
(Bout.,  Soi»,  rur.,  2»  p.,  f»  64%  éd.  i486.) 

Les  ungs  (les  carpeaulx)  devant  elle 
aloyent  saillant,  les  aulcuns  de  costé,  les 
aultres  tournoyent  le  ventre  desure,  les 
aultres  ouvroyent  la  bouche  pour  avoir 
air.  Dont  il  sembloit  a  la  dame  que  la  carpe 
prcnoit  plaisir  a  avoir  son  fonrsin.  (Hist. 
de  Gili0)i  de  Trasirjnyes,  p.  4,  Wolf.) 

Arr.  de  Béthune,  foursain,  les  œufs  du 
brochet.  Ce  mot  sert  aussi  à  désigner  la 
femelle  de  ce  poisson.  H  -Norni.,  vallée 
d'Yères,  fourciner,  mettre  b.^s,  parliculiè- 
inenten  parlant  de  la  truii^ 

FOIJRSSON,  voir  FOBCIIO.N. 
FOURTIFFIEMENT,  VOir  FORTIFIEMENT. 

FOURTiRURE,s.  f ,  acliou  de  trop  tirer; 


Se  lesdites  pièces  d'oeuvre  que  feront 
iceulx  maistres  sont  corrompues  par  faul- 
ses  cordes,  faux  las,  par  fourtirures  et 
pour  fourlachures,  iceulx  maistres  et  les 
ouvriers  qui  les  feront  seront  tenus  paier 
.X.  solz  d'amende.  (1492,  Stal.  des  haute- 
tisseurs  d'Amiens,  ap.  A.  Thieny,  ,Uo7i. 
inéd.  (la  Tiers  Etat,  11,  4o6.) 

FOIIIITOLIR,  voir  FORTOLIR. 

FouiiToufiN'OYER,  v.  a.,  vainci'c  dans 
un  tournoi  : 

Or  il  perra  comment  ceulx  de  Grèce  se 
monstreront  en  ce  tournoy,  et  chascun  de 
nous  soit  sur  sa  garde  et  que  nous  aydons 
l'ung  l'aultre  aflin  que  les  aultres  ne  se 
puissent  pas  vanter  et  mocquer  de  nous. 
Je  ne  vouldroye  pas  pourtant  que  le  roy 
Alexandre  ne  sa  gentillesse  fussent  four- 
tournoyez,  jacoit  ce  qu'ilz  soyent  preux. 
(Perceforest,  vol.  1,  <■,.  30,  éd.  1528.) 

FOURTRAIEUa,  VOir   F0RÏU.\li:0K. 
FOURTRAIRE,  VOIf  FORTUAIRE. 
FOURTRAIT,  VOlr  FORTRAIT. 
FOURTREEMENT,    VOÎT  FOUTRAIBMENT. 

FOURTROuvER,  V.  a.,  trouvcr  à  l'iin- 
proviste,  surprendre  ; 

Si  conclurent  de  la  poursievir  et  atl'ai- 
blir  en  tant  qu'ilz  fourrageroient  les  villa- 
ges, se  ainsi  on  les  pouvoit  fourtrouver, 
et  se  ce  non,  ilz  les  combateroient  en 
quelque     estai     qu'ilz     fussent     ratains. 

(MONSTRELET,      ChfOU.,     11,      204,    Soc.     (Il' 

l'Il.  de  Fr.) 

FOURViER,  voir  FOIIVOIER. 

FouiiviRER,  V.  n.,  se  tourner: 
Encores  estoit  le  déduit  plus  grant  a 
veoir,  car  la  ou  l'eaue  clere  sourdoit  par 
entre  deus  terres,  elle  venoit  de  tel  ran- 
don  en  la  forest  qu'elle  faisoit  de  la  gra- 
velle  dont  la  moindre  estoit  rubis  saphir 
ou  esmeraude  ou  autre  pierre  de  vertu  ou 
(le  diverses  couleurs  ,  entreheurter  et 
fourvirer  les  unes  contre  les  autres  tant 
fort  que  l'on  en  oyoit  le  son  mélodieux. 
{Perceforest,  vol.  IV,  ch.  48,  éd.  1528.) 

POURVOI,  voir  Foiivoi. 

FOURVOIEU,  voir   FORVOIER. 
POUIIWACIER,  voir  FORGAGIEK. 

FOUS,  cas  sujet,  voir  Folc. 

FOUSER,   voir  FOSSEU. 
FOUSERER,   voir  FOSSUREH. 

FOUSSAIER,  voir  FOSSOIKU. 
FOUSSEMENT,  VOir  FOSSEMENT. 
FOUSSEll,  voir  FOSSER. 
FOU.SSERER,  Voif  FOSSOHEK. 
FOUS.SET,  voir  FONCET. 

1.  FOUSSEUR,  voir  Fossou. 

2.  FOUSSEUR,  voir  Fosseur. 

FOUSSEURE,   voir  FOSSEURE. 

FOUSSON,  voir  Fosson. 

FOUSSORIER,   voir  FOSSORIER. 

FoussouER,  voir  Fossoih. 


ns 


FOU 


Koiissontiiï,  voir  Fossobik. 

Foi'ssoYE,  s.  f.,  syn.  .le  futaie  : 
S»os  rnayner  oa  »voir  a  memoTro 
Ooiî  le*  teneurs  faisoienl  lenr  consistoire 
Ed  fort  boiison,  lanJes,  haalle  fo'issoyi-- 

(f.mxcoRF..   la  Chassr  du  enf  des  Cfrft,  I,  159, 

Bibl.  eli.) 

FOissiRER,  voir  FOSSORKR. 

Frti'STEAi',  voir  Poteau. 

Foi'TELAiE,  fouetelee,  s.  f.,  lieu  planté 
de  fouteaux  ou  de  hêtres;  est  représenté 
par  le  nom  de  lieu,  la  Fouetelee.  (1238, 
Unblemont.  Arch.  S.  4^96,  snppl.  n°  1S3.1 

KOl'T  EN  CUL,  voir  FOT  EN  CUL. 


ForTEOR,  voir  Foteor. 

FOIITERIE,  voir  FOTEBIE. 

lorTiER,  voir  Fotier. 
KHTiNEH,  v.  a.,  battre  : 

Le  marpont,  qnand  sois  retourné, 

Ksloil  mnchc  en  qiielqne  lien.  i 

>e  te  sçatoii  je  !  Vertn  Dien  !  | 

il  Ton»  fi«-"  bien  fouliné. 
(Farce  de  Frère  GuUleberl,  Ane.  Tb.  fr.,  I, 
3M.) 

Pays  de  Canx.  fouUner,  s'aninser  à  des 
niaiseries,  être  méticuleux,  tatillon. 

rovTO\R.,  foulouer,  s.  m.,  sorte  de  ma- 
chine de  guerre  : 

Ouant  aux  basions  et  instruments  de 
guerre,   pour     l'offence    et    deffense    des 
hommes  et  des  villes,  nos  gens  ont  usé  de 
tous  ceux  des  Grecs  et  Romains  :  car  le 
livre  de  Vegece  de  l'art   de  la  çuerre  fut 
mis  en  françois    par   Jean   de   Meuug.  et 
dédié    a   Philippes    le   Bel   environ    l'an 
.MCCC.  soit  qu'ils  fussent  plutees   (ce  sont 
inanlelets  ou    taudis)  pour   les  aproches, 
dont  vient   le  mot  de  taudir  pour  se  cou- 
vrir ;  de  moutons  pour    abattre   les  mu- 
railles, appeliez  du   temps    de    Charles  le 
Simple   Carcamousses   (ce    dit  Abon  par- 
lant du  siège  que  les  Normans  mirent  de- 
vant Paris,  ainsi  qu'il  dit  :  Arietes    Carca- 
moussas  vulgo  uominatos  Bellier?  vulgai- 
rement   appeliez   Carcamousses.)   et    au- 
jourd'huv  foulouers,  car  les  gens  d'arme? 
de  tout  temps,  n'ont  pas  eu  grand   honte 
de  nommer    les  choses    salles   par  leurs 
noms)  pour  l'aller  et  le  venir  que  l'on  fait 
en  lee   csbranlant   affin  de   heurter  plus 
fort.   Truves  qui   csloit  aussi   espèce  de 
/outower,  pour  ce  que  tout  ainsi  que  l'ef- 
fort du  bi'lier  eldu  foulouer  gist  au  lieurler, 
aussi   celuy    du  porc   consiste   au  groin, 
ainsi  est  celuv  «lu  foulouer,ea  la  teste  fer- 
rée de  cesle  grande  poultre  ou  Deche  de 
bois,  laquelle  esbranlee  avant     et   arrière 
pour  donner    plus   grand   coup,   desjoinl 
les   pierres    des   murailles  battues.  (FaU- 
CHET,  Orig.  des  cheval-,  arm.,  et  hér.,  II. 
1,  éd.  ton.) 

Le  lendemain,  les  ennemis  présentèrent 
devant  la  tour  trois  belliers  (aue  les  gens 
de  guerre  qui  n'ont  point  de  honte  et  ne 
font  cas  des  paroles,  appellent  foutoirs). 
(ID.,  Anliq.  gaul.,  r  vol.,  v,  18,  éd.  1611  ) 

FOUTRE,  voir  FûTRE. 

Foi'Tu,  adj.,  exprime  l'idée  de  parjure 
dans  l'exemple  suivant  : 

11  disl  de  Xlaugiron  d'Estisac  qu'il  es- 
loil  nn  fanh,  mouvais,  traître    et   fuilif  et 


FOY 

foutu  chevalier.  (1416,  Arcli.  JJ  169,  pièce 
448.)  I 

FOU^'EE,  voir  Fooee. 

FOUWiENXE,  voir  FoniNE. 

1.  FOUYER,  voir  FoUIER. 

2  FOUYER,  voir  FOUER. 
FOUYERE,  voir  FOUIERE. 
FOUY'EUR,  voir  FOUEOR. 

F0V7.IV,  voir  FoisiL. 

1.  FOuzoN,  s.  ni.,  petit  feu  : 
Encor   vit   li    fouzons,    oste   la   pnilhe. 

(Dial.  St  Greg.,  p.  208,  Foerster.)  Ignicu- 
lus. 

2.  FOi'zoN,  voir  Foison. 

FOVETINE,  S.   f.  '' 

j  Pour  avoir  fait  le  pont  leveiz  de  Loyre 
tout  neuf  avec  la  croistoiere  et  la  foveline 
dudit  pont.  (1389-1392,  Compt,  de  Nevers, 
ce  1,  f»  60  v»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

I         FOWALHE,  voir  FOUAILLE. 

FOY,  voir  Faulx  au  Supplément. 

FOYABLE,  voir   FlABLE. 
FOY'ABLEMENT,  VOir  FHBLEMENÏ. 

FOYALL,  voir  Féal. 

FOYAMIENT,  VOir  FEALMENT. 

FOYALTET,  VOir  FEALTÉ. 

FOYANSIER,  VOir  FlANCIER. 

FOYAULTÉ,  voir  FEALTÉ. 

FOYAUTEI,  voir  FEALTÉ.  ; 

FOY-Avi.E,  voir  Fiable. 

rOYAVLEMENT,   VOif  FlABLEMKNT. 
FOYBLBT,  voir  FOIBLET. 

FOVEMEN,  voir  FOMAIN.  I 

FOYEN'ER,  voir  FENER. 

1.  FOYER,  voir  FIER. 

2.  FOYER,  voir  FOUER. 
FOYES,  S.  m.  pi.,  vestiges,  traces,  pistes 

des  bêtes  fauves,  et  particulièrement  du 
cerf  : 

Aussi  luy  vueil  aprendre  qu'il  appelle  le 
pié  dung  cerf  les  foyes  et  d'ung  sanglier 
les  trasses.  (Gast.  Feh.,  Maz.  514,  f"  46».) 

Les  piez  des  cerfs  doit  il  appeller  ou 
foyes  ou  piez.  (In.,  ib.,  f"  48».) 

FOYMEN,  voir  FOMAIN. 

FOY'NE,  voir  FOINE. 

FOYNEAu,  s.  m.,  terme  de  mépris  équi- 
valant à  peu  près  au  mot  goujat  : 

Icellui  Marin  dist  au  suppliant  et  autres 
pastours  plusieurs  injures,  cl  entre  autres 
choses  les  appela  foyneaulx.  (1472,  Arch. 
JJ  195,  pièce  703.) 

FOYNER,  voir  Fe.ner. 

roY.NET,  voir  FoixEi. 


FRA 

1.  FOYNNER,  voir  Fener, 

2.  FOY.VNER,  voir  Fenieh. 

FOYNNETTE,  VOir  FOINKTE. 

FOYON,  S.  m.,  sorte  d'herbe  : 
Foyon  doit  estre  scié  ou  faulché  nn 
temps  chault  ou  serain.  Foyon  est  de  granl 
proffit,  car  les  bestes  labourans  et  les 
vaches  et  brebis  en  vivent  au  long  de  l'an. 
(Frkre  Nicole,  Trad.  du  Livre  des  Prouf- 
fitz  champ,  de  P.  des  Crescens,  f"  131  v», 
éd.  1S16.) 

FOYRANCE,  voir  FOIRANCE. 

FOYRE,  voir  Foire. 

FOYSON,  voir  FOISON. 

FRABAUT,  voir  Frambaut. 
FRACASSEMENT,  S.  m.,action  de  briser 
avec  éclat,  état  de  ce  qui  est  brisé  : 

Le  son  de  sa  ruine  et  des  frac.assemens 
Que  font  de  toutes  parts  tant  de  hauts  bastimens. 
(Grevis,  Troade,  i.) 

Lors  tu  verras  comme  Mangeguerre  se 
rue  par  les  bouteilles  et  gobelets,  et  comme 
il  se  fait  un  grand  fracassement  des  vais- 
seaux pleins  de  bon  vin.  (Hist.  maccar-  de 
Merlin  Cocc.,  xiv,  Bibl.  gaul.) 

(La  flotte)  du   roy  d'Espagne,  sortye  de 

Ferroles  le  xix  octobre  sous  la   conduicte 

de  Lantade,  n'a  pas  eu  meilleure  fortune, 

car  elle   a  esté  seulement  combattue   des 

1   Mores   tant  qu'elle  a  esté   contraincte   de 

'   relascher  en  Espagne,  avec   grande  perte 

et  fracassement.    (l.o97,    Lettres  miss,    de 

Henri  IV,  t.  IV,  p.  880,  Berger  de  Xivrey.) 

Fracassement  de  feuilles  et  de  branches. 

(Jean  de   Lery,  Yoy.  au  Brésil,  i,   16o, 

Gatfarel.) 

'      FRACCioN,  voir  fraction. 

FRACE,  S.  f.,  résidu  : 
Es    fraces   des   olives,    c'est  a   dire   es 
restes   des   olives   après  que  l'huyle  en  a 
esté  tiré.  (Evon.,  Trésor,  c.  xii,  éd.  1555.) 
I      FRACOCALLE,  S.  f.,  sorte  d'épice  : 

Balaustie,  fracocalle,  noix  de  Cyprès. 
(ÂBNOUL  de  Ville  Novb,  Trésor  des  Pari- 
vres,  f»  139  r»,  éd.  1381.) 


FBACT,  voir  Fbaindre. 

FUACTE,  voir  Fraite. 

FRACTEUR,  voir  Fraiteur. 

FRACTION,  fraccinn,  s.  f.,  action  île 
briser  : 

Les /'raclions  et  romptures  de  colfres. 
{Reg.  du  Chat.,  Il,  116,  Biblioph.  fr.) 

Et  d'ilecques,  eulx  transportez  par  fois 
itératives  es  hostelx  de  nous  et  en  lceul^ 
fait  et  commis  par  aucuns  desdiz  particu- 
liers certaines  fractions  et  excès,  prises 
manuelles  de  plusieurs  de  nos  gens  et 
officiers.  (1413,  Ord.,s.,  163.) 

—  Rupture,  infraction  : 

Geste  droiture  (du  couronnement  au  roy 
de  France)  vouloil  tousjours  avoir  fran- 
chement et  sans  nulle  fraccion.  (trr. 
Chron.  de  Fr.,  Loys  le  gros,  i,  P.  1  ans.) 

Pour  fraction  de  la  pai.x.  (Froiss., 
Chron.,  \,  434,  Kerv.) 


FRA 


FRA 


FRA 


119 


Vray  Pien  pnissant.  souverain  roy  îles  roys. 
De  qni  je  Toeil  garder  les  saincles  loir. 
Sans  fraclion.  et  le  comman.iement. 

{net  Tnlam.,  ISSfl",  A.  T.) 

Par  la  controvenlion  et  fraction  (iudit 
traité  de  Peronne.  (Lelt.  du  due  de  Bourg, 
au  grand  maistrede  France,  dans  le  Cabi- 
net de  ioitif  XI,  c.  V,  é<\.  1061.) 

Quant  le  roy,  estant  a  llcsdin,  entendit 
la  mode  de  faire  de  ceux  d'Arras,  la  frac- 
tion de  son  appoincteraent,  et  comment  le 
seittaeur  d'Arsy,  aultres  nobles  et  la  com- 
munauté faisoient  sijîne  de  tenir  pied 
contre  lui,  il  se  partit  de  Hesdin,  et  amena 
son  armée  pour  les  subjuauer.  (I.  MOLI- 
SKT,  Chron.,  ch.  xl,  Buchoh.) 

Et  fit  fraction  des  trêves  prinses  entre 
eux.  (Id.,  ib-,  cil.  XLV.) 

—  Bruit  d'une  chose  qui  semble  se 
casser,  frottement  violent  : 

Par  le  bruit  ou  fraclion  des  harnois,  ou 
autrement  furent  oyz  et  apperceuz.  {Le 
Jouvencel,  f'Sav»,  ap.  Ste-Pal.) 

FuADET,  s.  m.,  fer  d'une  petite  flèche, 
(er  qu'on  mettait  dans  une  arbalète  à 
jallet;  raillon  : 

Le  fradetlui  est  demeuré  dans  la  cuisse. 
(Phrase  citée  dans  le  Dict.  étum.  de  Ménage, 
M.  1730.) 

De  là  vient,  dit  Ménage,  que  la  maison 
de  Fradet,  maison  de  Berri,  porte  d'or,  i 
trois  raillons  ou  fers  de  d.ird,  de  sable, 
deux  et  un  : 

Et  en  ceste  manière  eschapa  Bernard  de 
Sainct  Soubdain,  lequel  s'en  alla  a  Venoze 
au  capitaine  I,oys  d'Ars,  messire  Jehan 
Chappiron  et  quelques  autres  qui  estoyeni 
aux  Frades.  (.1.  d'Auton,  Chron.,  Richcl. 
S082,  f"  149  r».) 

pRADous,  -  eus,  adj.,  pauvre,  misé- 
rable, souffreteux  : 

Dcsatornes  fii  et  fraduiis. 
Bien  sambloit  home  mf-ndios. 

(\V*CF,  Bnil,    inil,  Ler.  de  I.inry.) 
Anlre  les  fradcus  fu  fradcun. 
Corne  mandis  et  bcsoiiiiDeos. 

(Id.,  ib.,  var.  do  ms.  Can^é  73. ) 

Cf.  Fbabin  et  Fraireus. 

FaAEi-,  voir  Fbeei.. 

PR-VELETÉ,    voir  FRAILETK. 

PRAER,  voir  Fraier. 

FRAERESCHE,  VOir  FRERESP.HE. 
PR.AERIE,  voir  FRERIE. 

I.  PRAGE,  adj.,  fragili'  : 

Cesti  corps  frage   et  mortel.  (BEnsuiiiE, 
T.  Liv.,  ms.  SIe-Gen.,  f»283\) 
Je  ne  Iny  peaz  donner  autre  snlTrage 
Si  n'est  qne  icy  en  ce  bas  monde  et  fragi^ 
Tonsjonrs  la  plains  et  «ans  fin  la  regreole. 
'D'AiiTON,  citron.,   lUcliel.  :i08-2,  f»  2-2»  r°.) 

•2.  FRAGE,  S.  m.,  syn.  de  subside,  pro- 
bablement pour  suffrage  : 

Taillies,  subside,  frages.  (1398,  Anh.  P 
1384.) 

PRAGiÉ,  part,  passé,  brisé  : 
llanibal  est  ja  quassez  et  fragiez.  (Bkr- 
sDIRJi,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  288''.  I 


a.  Fn.Kr.K  I. 

PRAGii-EMENT,  -  Ulement,  adv.,  faible- 
ment : 

Etqnant  j'enz  conftnn&  sa  simplesae, 

Respondant  si  frntiillemeni. 

Je  prins  fn  nioy  grant  hardiesse. 

(Mijsl.  de  la  Pasf.,  ms.  Troyes,  f  17  v°.) 

FRAGLANXE,  VOir  FRAGRANCE. 
FRAGNEE,   VOir   FRESNÏ.E. 
FRAGNEMENT,  VOir  KnAlGNEMENT. 

FRAGNiEu.v,  -  ioux,  adj.,  OÙ  il  y  a 
beaucoup  de  frênes  ;  est  représenté  par 
le  nom  de  lieu  le  Puy  Fragniotix,  dans  la 
Charente,  environs  de  Brigueil  et  de 
Montrollet. 

PRAGON,  voir  Fregon. 

FRAGRANCE,  fragl.,  s.  f.,  odeur,  par- 
fum : 

De  soatnme  de  fraglance. 
{De.v.gmâ.  B.  M-,  ms.  Reims  VA  .    f  136°.) 

M'es  tn  pas  la  flenr  eslevee 
Fn  plain  champ,  cela  hien  je  sçay. 
Dont  i.i  frai^rancc  tant  pronnee 
Chasse  i'offfnce  dépravée 
Et  la  sonltenr  de  mors  prouvée  ? 
{Moral,  de  flalurf  et  Loij  de  rigueur,    16,  ap.  Ler. 
de  l.incy  et  Michel,  Farces,  moral,  et  sefm. 
joy.,  III.)  Irapr., /rui^rOT/c. 
Doulx   et    plaisant    pour  la  verdeur  du 
lieu,  la  venuslé   et    beaulté  des  fleurs,  la 
fragrance  des  odeurs,  le  decours  des  fon- 
taines. {La  Mer  des  hysloir.,  t.    I,  f»  18', 
éd.  1488.) 

Souveraine  fragrance  (c'est  suave,  ague 
et  chaude  odeur)  est  requise  en  toute 
quinte  essence.  (EvON.,  Trésor,  c.  xviii, 
éd.  1555.) 

A  été  employé  par  un  célèbre  écrivain 
du  xix'  s.  : 

Les  Floridiennes  broyaient...  des  larmes 
de  liqnidambar  et  des  racines  de  libanis 
qui  imitaient  la  fragrance  de  l'anpelique, 
(lu  cédrat  et  delà  vanille. (Chateadbriand, 
Mém.,  t.  II,  p.  291.) 

FRAGRANT,  adj .,  odoraut,  parfumé  : 
Odeur  fragrante  n'est  autre   que  bonne 

odeurague  quand  elle  e.st  modérée. (EvON-, 

Trésor,  c.  xviii,  éd.  1553.) 

FRAI,  fray,  s.  m.,  action  de  briser  : 
Par  attrition  et  fray    d'une    pierre  con- 
tenue   ausdits   reins.    (PahÉ,    OEuv.,  .\V, 
i.ll,  Nfalgaigne.) 

FUAICHELET,  VOIT  FRESCHEI.ET. 
FRAICHEUR,  VOir  FRESCnElH. 

PRAICHIN,  voir  Freschin. 
FRAiCTE,  voir  Fraite. 
FRAIEL,  voir  Freel, 

FRAIELLUZ,  VOir  FLAELOS. 

PRAIEMENT,  fraHemcnt,  fraijement,  s. 

m.,  bris,  frottement,  froissement: 
Con\r!iC\.\o,fraHemenl.{Gloss.deConches.) 
Nous  poons  oir  le  cri  des  combatans  et 

le  fraiemenl  des  armes.  (Bersuihe,  T.  Liv., 

ms.  Ste-Gen.,  f»  233'.) 


Par  le  frayement  de  deux  cailloux  et 
force  de  coups,  on  faict  sortir  le  feu. 
(N.  DB  Bris,  Institut.,  f»  48  r».) 

Plusieurs  errent  aussi  en  l'usage  trop 
fréquent  et  assidu  de  setons,  en  ce  que, 
ne  s'aecommodans  pas  a  la  raison,  les  re- 
nouvellent toujours,  et  les  font  frayer 
aux  parois  des  playes,  par  lequel /^ra2/«menJ 
causent  douleur  ausdites  playes.  (Paré, 
OEuv.,  IX,  VI,  .Malgaigne.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvii°  siècle  : 

On  cognoist  l'os  estre  rompu  par  le  ju- 
gement des  sens  ;  car  en  maniant  le  lieu 
fracturé,  on  trouve  les  parties  de  l'os  sé- 
parées, on  entend  un  bruit  qui  vient  du 
frayement  des  os  qui  touchent  les  uns 
contre  les  autres.  (La  Frambois.,  CUStt»., 
p.  783,  éd.  1631.) 

1.  FRAIER,  voir  FROIER. 

2.  FR.AïKR,  frayer,  freier,  fracr,  frayer, 
verbe. 

—  Act.,  faire  les  frais,  la  dépense  de, 
dépenser  : 

Soume  que  nous  avons  freie  outre  nos 
richesses.  (1260,  Arch.  mun.  S.-Quentin, 
liasse  68,  I.) 

Les  frais  et  despens...  k'il  aront  fais  et 
fraiies  pour  l'okison  de...  (18  janv.  1290, 
Arch.  Nord,  Chamb.  des  compt.,  3214.) 

Somme  de  vins fraiez  et  despendus, 

.xiii.  tonniaus.  (1346,  liercnus  des  terres  de 
l'Artois,  Arch.  KK  394,  f»  36.) 

Iceulx  supplians  frayèrent  et  despen- 
dirent  la  somme  de  sept  cens  et  trente  six 
escus.  (1339,  Arch.  K  47,  pièce  38.) 

Ou  il  a  moult  fraie  et  despendu  du  sien. 
(1360,  Charte  du  roi  Jean,  Coll.  de  Champ., 
1,  216,  Richel.) 

Pour  les  bons  et  agréables  services  que 
nostre  bien  amé  Renier  le  Coutelier  nous 
a  faiz  au  dit  pays  de  Normandie  sur  le 
fait  de  la  prinse  et  recouvrement  du  chas- 
tel  et  ville  do  Saint  Sauveur  le  Viconte,  en 
continuant  un  nn  entier  et  plus,  ou  il  a 
grandement  fraé  et  despendu  du  sien 
propre.  {Pièce  du  2  sept.  1H73,  Léop.  De- 
lisle,  Mand.  de  Ch.  V,  p.  604.) 

Et  tant  firent  de  chascune  part  qu'ilz 
furent  d'accord  parray  ce  que  les  Sarrazins 
leur  donncroient  tout  ce  qu'ilz  avoient 
froyé  par  le  vovage.  (J.  d'Arras,  Melus., 
p.  326,  Bibl.  elz.) 

.lehiin  de  Mandres,  comme  prevost  et 
reccpveur,  a  fraie  et  fine  pour  Jaquet  de 
Reins,  secrétaire  et  procureur  de   mondit 

seigneur vingt  solz.    (1413-16 ,  Arch. 

Meuse  B  1332,  1»  30  r».) 

-auquel  voyage  nous  sera  nécessité 
moult  grandement  frayer  et  despendre. 
(26  juin.  1438,  Cédtile  du  due  d'Orl.,  ap. 
Champollion,  Ducs  d'Orléans.) 

A  la  poursuyte  duquel  despendirent  et 
froyarent  grand  somme  de  deniers.  (ISH, 
Reg.  cons.  de  Limoges,  I,  37,  Uuben.) 

Les  messagers  retournèrent  devers  le 
prince  et  luy  dirent  leur  message  et  la  res- 
ponce  que  on  leur  avoit  faictc,  dont  le 
prince  fut  moult  melencolié  :  car  il  avoit 
frayé  tout  son  or  et  son  argent  avecques 
sa  vesselle,  et  vendu  toutes  ses  bagues  et 
jovaulx  pour  conduyre  ceste  guerre.  (BOU- 
CHARD, Chron.  de  Bret.,  !"  113',  éd.  1332.) 

Pour  avoir  frayé  des  tables pour  le 

boire  qu'il  a  frayé  a  ceulx  qui  faisoyent  le 


120 


Fn\ 


FHA 


FRA 


jiiiecl.  Pour  avoir  frayé  paiD,  vin  et  chan- 
delle. (1362,  l)ép.  deux  jur.,- Arch.  Gir.) 

Sans  V  frayer  un  cscu  du  sien.  (Mart. 
DU  Bellay,  ilêm.,  1.  IV,  f  i04  v°,  éd.  1569.) 

—  Neut.,  dépenser,  fournir  aux  frais  : 
Fanlfraier  cliascuu  an  pour  cire  et  oille. 

(1384,  Arch.  adm.  de  la  ville  de  Reims,  111, 
601,  Doc.  inéd.) 

Il  n'acoit  riens   fait    fors  que   frayé  et 
despendu   grandement.    (Froiss.,  Chron., 
Uichel.  2641,  f"  72  v«.) 
Les  sableter  de  lenrs  imposti  el  tailles 
On'on  prend  snr  enli  ponr  fraier  aui  batailles. 
(J.  BoccHET,  Ep.  mor..  Il,  1,  éd.  l.'ilo.) 

FRAiERiE,  voir  Frerie. 

Fu.\iEUx,  voir  Freeds. 

FRAïuNACHE,  S.  (.,lieu  planté  de  frênes  : 

Vingt  quartiers  de  pré  appelle  la  Frai- 
gnaehe.  {1339,  X)#nom6r.,Fonteneau,  1,  118, 
Bibl.  Poitiers.) 

FRAIGNANT,  fregnant,  freinaunl,  adj., 
qui  se  brise  : 

rtoa  beril  tofods  a  conter 

La  seneOance  Ireslonle  ; 

Sa  scmblance  est  d'iane  a  la  goûte. 

Trop  est  ennieox  et  fregnans, 

n'enlailller  fijnrcs  et  nans 

De  reoniie  laille  appartient. 

Il  brnle  la  raain  qui  le  lient. 
(Le  Lapidaire,  ap.  Capperonnier,  G/oss.  ic  l'IIisl. 
ie  S.  Louis,  i"  Ennieus.) 

—  Qui  enfreint  : 

Pur  ceo  qe  est  freinaunte  chose  et  nia- 
veise.  {Lit.  Custutn.,  I,  78,  45,  Hen.  III, 
Rer.  brit.  script.) 

FRAIGNE,  S.  f.  ? 

C'est  nne  1res  maulvaise  fraigne 
ne  mettre  Iroys  escns  en  voye. 
KMoralUi  des  Enfans  de  maiiilenaHI ,  \ar.  Th.  fr., 
III,  54.) 

KRAIGNEE,  VOir  FRESNEE. 

FRAiGNBis,  -  eiz,  S.  m.,  vacaiiiie  : 
Onens  fo  après  le  fraigneiz. 
Des  espees  le  fereit 
.Sor  les  hcanmes  bnrnii  d'acier. 
(Br.s.,  /'.  de  Korm.,  II,  33i48,  Micbel.) 

Poitou,  Vienne,  arr.  de  Civray,  Vendée, 
Deux-Sèvres,  freignis,  blé  étendu  dans 
l'aire  et  que  l'on  se  dispose  à  lompru 
avec  le  fléau. 

FRAiGNEMENT,  fragn.,  s.  111  ,  action 
de  briser  : 

E  dist  qu'il  deperdreit  els,  si  Moyses  li 
suens  esliz  n'estoust  en  fragnemenl  en  l'es- 
fiuardement  de  lui.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  cv, 
22,  Michel.)  Stetisset  in  confractione  in 
conspcctu  ejus. 

E  dist  (ju'il  deperdreit  els  si  Moyses 
li  suens  esliz  n'esteust  en  fraignement  en 
l'esguardeaieut  de  lui.  (Var.  du  nis.  Ri- 
chel.  1.  768,  f»  86  r».) 

FRAiGNEn,  fregner,  v.  a.,  briser  : 

Et  bonne  amor  par  tout  regnasl, 
Ooe  nuovestié  ne  la  fregnaal. 

(Rose.  .M>>5,  Méon.) 

FRAiGNoN,  voir  Fbesnon. 
KitAiiEMi:Ni',  voir  Fmaikmi.nt. 


I       FRAUER.  voir  Fr.\ier. 

FRAI  LEVENT,  /Vai((fmen/,  adv.,  de  ma- 
nière à  être  facileiiient  brisé,  faiblement, 
comme  une  chose  fragile,  légèrement  : 

Teles  y  a  de  ces  nez  qui  sont  si  con- 
fermees  que  clcs  trespassenl  par  isnel 
cors  la  parfundeice  de  ceste  ténébreuse 
mer,  et  teles  y  a  gui  sont  frailemenl 
jointes  si  que  elês  périssent  assez  près  de 
rive.  (Vies  et  mari,  des  teneur,  virges, 
I  Mnz.  863,  f»  323'.) 

Les  barbes  de  laquelle  (fleur)  fraille- 
ment  s'envolent  au  vent.  (Grevin,  des 
Venins,  I,  5,  éd.  1S68.) 

FRAiLETÉ,    frailleté,  fraelelé,   freilelé, 
I  freillelé,  frelleté,  freillité,  fredlelé,  fraisleté, 
fresleté,  •  ei,  •  eil,  .s.  f.,  fragilité  : 

!  Et  warist  et  defendet  uostre  fraileteit. 
I  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  f»  19  r°.) 
1  Mais  cornent  poroit  ceu  sentir  nostre 
fraiteteiz  de  Deu  k'il  de  son  amor  fust 
ensi  porpris  cum  li  cspous  est  de  l'amor 
j   IVspouse?  (ID.,  ib.,  t"  91  v».) 

Dnnt  que  qe  pecclie  par  freileW 
Pecche  encanlre  sa  posté. 
(PiF.KRE  iii;   Peckam,  Uom.  de  Lnmerc,    Biit.  Mus. 
Ilarl.  4390,  P  20».) 
Mut  ama  Deus  sa  créature 
Quant  snz  si  povre  cnvertare 
Cum  est  nostre  fredleté 
Benia  ouvrir  sa  deité. 
(Ue  Satii.  hoiu.  dial.,  I.ib.  Psalra.,  p.  368, 
Michel.) 
Tant  nos  deceivent  noz   granz  freillelcz 
Que  de  sei  snl  est  li  home  encombrez. 
(Rom.  des  romans,  Richel.  1952o,  f°  U"  v".) 
Tant  nus  deceivent  nos  gran»  freslrlez. 

(;*.,  Richel.  2.Ï101,  f"  US  r».) 

ijuaut  li  lions  pense  dont  il  vient  et  en- 
lent  et  congnoit  la  vieuté,  la  frailleté  de 
sa  naissance.  (1279,  Laurent,  Somme,  nis. 
Soissons  208,  f-  70''.) 

Et  conoist  la  povreté  el  la  vilité  et  la 
freillité  de  sa  nessance.  (In.,  ib.,  ms. 
Chartres  371,  f"  .37  r°.) 

Puis  qu'il  connut  la  frelleté  de  nostre 
povre  nature.  (Vie  etmir.  de  phis.  s.  con- 
fess.,  Maz.  568,  f"  129''.) 

Car  nous  connoissons  si  bien  la  frel- 
leté de  la  vie  terrianne  que  nous  avons 
prant  paour  qu'ele  ne  nous  face  faire  au- 
cune chose  contre  le  commandement 
Nostre  Seigneur.  {Ib.,  f''139".) 

La  chetiveté  et  In  fresleté  de  ta  nature. 
(Ib.,  fois?*.) 

Li  femielc  estoit  offierte  pour  le  frailleté 
et  le  feulece  du  pulle.  {Bih.  hist.,  Maz. 
532,  f»  49'>.) 

Peine,  traveil,  tout  ccry  vous  advient 

Par  fiaeleli' 
D'avoir  en  moy  prius  voslre  humanité. 
(Grebak,  ilisl.  de  la  pass.,  2.S1S2,  0.  Paris.) 

Fragilitas,  fraisleté.  (1434,  J.  Laoadeuc, 
Catholicon,  éd.  Aulfret  de  Quoelqueueranl, 
Bibl.  Quiniper.) 

FRAILLEMENT,    \Oir   FRAILICMENT. 

FRAiLLER,  frcsUr,  vcrbc. 

—  Act.,  briser  : 
I      Le  suif  (des  bêtes  à  cornes)  est  amassé, 
el    fraillé    estant   refroidy.     (Du    Pinbt, 
Pline,  XI,  37,  éd    1660.) 


Si  ton  brandon,  si  ton  arc,  les  sagettes 
Sont  sans  elTait,  et  si  ta  les  regettes 
Sans  assaillir  celny  que  s^ays,  et  voys 
Fresler  ton  arc.  despriser  ta  pnissance. 
(Belleforfst,  Fahli'  dr  Narcisse  et  Eolio.) 

L.T,  mailles,  avant  bras. 

Plastrons  et  corselets,  devant  mon  coutelas 
Sont  [restes  comme  verre. 

.  (I)c  P.AFiTAS,  .Mit,  ï,  éJ.  1580.) 

—  Rén.,  se  briser: 

Lavraye  preuve  du  bon  safran  est  quant 
il  cressine  en  l'appesant  avec  la  main, 
comme  s'il  se  vouloit  rompre  et  frailler. 
(Du  PiNET,  Pline,  XXI,  6,  éd.  1506.) 

—  Ncutr.,  se  briser  : 

Le  sucre  candit  est  une  espèce  de  miel, 
qui  s'amasse  en  certains  roseaux,  qui  est 
blanc  comme  gomme,  et  fraille  a  la  dent. 
(DuPiNET,  P/tne,  XII,  8,  éd.  1566.) 

FRAILLETÉ,  VOir  FfiAILETÉ. 

FRAiLLON,  S.  m.,  menues  branches  î 
Et  qui  trouvast  aucunes  feuilles  vertes, 
elles  feussent  jonchées  par  l'oslel,  el  la 
cheminée  estoit  houssee,  comme  en  esté, 
de  fraillon  ou  de  aucune  chose  vcrle, 
(Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c.  cxxii,  Bibl. 
elz.  ;  ms.  Richel.  1190,  f»  108».) 

FRAIMBAUT,  VOir  FR.^MB.^UT. 

1.  FRAiN,  voir  Frarin. 

2.  FRAIN,  voir  Frein. 

FRAINCHART,  VOir  FRANCHART. 
FRAINCHIER,  VOÎT  FRANCHIER. 
FRAINCHIR.    voir  FRA^•CHIB. 

FRAiNDRE,  froyndrc,  freindre,  verbe. 

—  Act.,  rompre,  briser,  renverser,  dé- 
truire : 

Murs  ne  citet  n'i  est  remes  a  fraindre. 

(Roland,  .'>,  Miiller.) 

Freint  le  seel,  getet  en  ad  la  cire. 

(Ib.,  m\.) 

Veonz  en  est  a  la  cit  de  Valterne 
I.i  caens  Rollanz,  il  Vad  e  prise  e  fraile. 
(III.,  662.) 

I.nr  dons  espiei  eni  el  cors  li  mt  fritil. 

(II/.,  1384.1 
Fiert  CarlemaRue  snr  l'helme  d'acier  brun, 
Desur  la  leste  li  ad  frail  e  fendnt. 

(Ib.,  3603.) 

Si  a  plus  vout  mener  l'ovraigoe, 
Dreiz  est  Dens  le  destrnie  c  frainne. 

lÎBN.,  D.  de  Norm.,  Il,  2415.i,  Michel.) 
Parmi  la  porte  entrent  li  bou  destrier, 
l.es  arrons  frais  :  n'i  a  qe  peçoier. 

m.  de  Cambrai,  353:i,  A.  'l'.! 

Nt.'  veez  vos  que  cist  fer  sont 
lloit  a  ploicr,  el  fort  a  fraindre! 

(I.a  Charrette,  Vat.  Chr.  l"2.'i,  f  i\'.) 
Poyst  l'omne  fraynt  enfirmitaj 
Toyl  li  sen  otiositas. 
(Alb-  w.    BKSANtON,  Alex.,  s,  Meycr,  /(«., 
p.  282.) 

Targcs  e  escuz  freindre. 
(JoBii.  Fant.,  Citron.,  1213,  Michel,  I)   deNorm., 


Si  que  sa  hante  framt  et  brise. 

{Florimonl,  Ilicbel.  792,  f"  26''.) 


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FRA 


FRA 


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Amont  ou  plus  gros  i".  l'esciit 
Qae  tout  H  a  frall  et  fendul. 

(M.,  f  2i;'.) 

Aleraaigne  oui  deslrule  el  loi  les  cliasliai  fiais. 
(J.  BoD.,  Sflj-.,  XV,  Michel.) 
As  pouvres  comme  lour  rcnliers 
Fraiadrai  mon  pain  li'ore  en  avant. 
(Ueclis  de  MoLlF.ss,  ilmereri-,  Itichcl.  l.".-21-2. 

f  16  r».) 
Li  borjois  de  la  ville  i  sont  venus  coranl 
Kt  boulèrent  a»  huis,  ses  frnnyent  raainteuanl, 
Rt  gardent  |  ar  Irestol,  ses  trouvèrent  dormant. 
(Aije  dWvign..  2:i3i,  A.  I>.) 

Quant  les  lances    sorti    frailes,    traient  les  lirans 
Id'acier. 
(G.   de  Bourg.,  568,  A.  I'.) 

Délivres  le  ecpulchre  qu'il  ont  frail  et  malmis. 
U'.ham.  d'.Ulioche,  i,  v.  231,  P.  l'aris.) 

Cairuns  a  sa  lance  a  lui  Irailc, 
Il  n'i  ot  celé  qui  fiisl  frailc. 
(Ren.  de  Bf.auj.,  li  Biaus  Deicimiinis,  3003,  llip- 

peau.) 

Uaiiie  Diniix /"reiredra  les  cadres  da  nioat 
Liban.  (Psaut.,  iMaz.  2.38,  f"  33  v».) 

Il  depecliieront  et  frainslrenl  les  portes 
de  réalise.  (Le  Vie  Carlemaine  ,  Ricliel. 
2168,  f»  138''.) 

Occis  furent  les  Sarrasins,  et  la  nave 
qui  fu  fraicle  et  perciee  perist  et  effondra 
en  la  mer.  (Gr.  Chron  de  Fr.,  Phelip. 
Au2.,  II,  5,  P.  Paris.) 

Je  demoliray  et  fraindray  voz  autelz. 
(CouRCï,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f°  78^) 

—  Kmpiéler  sur  : 

Nous  n'avons  droit  de  fraindre  les  leres 
ne  les  viles  le  doien.  (126i,  Chap.  Noj'on, 
Thiecourt,  Arcli.  Oise,  G  1910.) 

—  Au  sens  moral  : 

Fraindre  devem  nostrae  volunla?.. 

(Passion,  503,  Koschwilz.) 

Biau  pechié  penat  faire  se  sa  loi  vansist  fraindre. 
(«aiiel,  p.  28,  G.  Paris.) 

Ici  me  donez  tel  conseil 
Cum  1*^8  a;,'uaiz  ab.ilo  e  frnine 
One  ra'en;;i).'ne  Iluun  le  Maiffue. 
(Be».,  I>.  de  Korm.,  Il,  180-29,  Michel.) 

Dcnioisele,  fait  ele,  fraignies  voslre  corage, 
Trop  avfs  hui  menée  grant  dolor  et  grant  rage. 
(AcDipri.  u  Bisi.,  Bartsch,  Boni,  elpasi..  1, 

!i7.;ie  ) 

Cuidiez  vos  qu'il  frainijnent  la  pcs  î 

ilieiiarl,  18o8,  Méon.) 

Donlce  parole  fraini  graint  iro. 
(.Quatrains  moraii.r,  x\,  tiiii  d'un  nis.  d  i  xv°  s.) 

Sur  quoy  le  roy,  qui  estoit  sage,  pru- 
dent, discret  et  pitoyables,  ayant  compas- 
sion du  pauvre  peuple,  et  de  ce  qui  s'en 
pourroit  ensuivre,  freingnit  son  courage 
et  cessa  sa  dite  entreprise.  (M.  de  CoiJSSY, 
Chron.,  ch.  cxxi,  Bucliou.) 

~  Avec  un  rég.  de  personne,  briser  la 
résistance  de,  soumettre  A  ses  voloiitës  : 

Bien  cuide  avoir  borse  trovec 
Frainic  la  dame  el  endovee. 
Mes,  s'il  savoil  bien  son  roraige  : 
Plus  la  fuiroit  que  venz  n'oraige. 
(r..   DE  CniNSI.  de  l'Emperrr.  qui  garda  sa  c/;».?/. 
o-lj,  ap.  Méon,  Nouv.  Bec,  11,  10.) 

—  Neutr.,  se  briser  : 

Toi  son  oscii  li  foni  fraindre  et  pariir 

CRaihb.,  Ogier,  "i9-2,  Barrois.; 

T.  IV. 


Quant  dcsqu'al  cerne  l'uoJc  alout, 
Ko  es  le  pas  s'en  retornout  ; 
Ou  autresi  iluec  freigncit 
Cum  a  rochiers  e  fremisseit. 
(G.  DE  S.  P.viii,  M.  S.  Michel,  3621.  Michel.) 

Vn  arbre  tuert  et  fraitil  do  trop  sovent  ploier. 
(De  la  Foie  et  Je  la  Sage,  ap.  Jnb.,  Noiw.  Bec., 
Il,  80.) 

Et  pnis  a  la  lettre  trouvée, 
Leoe  l'a  et  csgardee  ; 
Puis  en  ses  pluis  la  reploia. 
Le  seci  ne  fraint  ne  brisa. 

(Coiici,  7083,  CrapelPt.) 
Kt  l'espee  fu  bonne,  qui  ne  frainst  ne  piia. 

(Dooa  de  Maience,  8760,  A.  P.) 
Et  ne  fais  qu'une  poinle  pour  toy  garder 
d'une  basse  laquelle  te  demourra  destre- 
bort,  qui  ne  paroist  point,  elle  est  dece- 
vable  puisque  la  mer  sera  belle,  plusieurs 
fois  la  tuer  fraindera  dessus.  (P.  de  Gah- 
ciE,  legrayitRouttier  de  mer,  f"  32  v.) 

—  Craquer  : 

L'en  oioit  ses  os  eutreburter  ensemble  et 
Ireindre  et  froier  l'un  a  l'autre.  {Mir. 
.S.  Ludovici,  p.  397.) 

—  Fig.,  faiblir,  céder,  fléchir,  être 
vaincu  : 

l.e  destrecce  dcl  mal  li  fait  fraindre  et  aflire, 
Le  car  taioilre  et  noircir,  le  sancel  les  os  frire. 
(Boum.d'Ali.r.,  C  U»,  Michelanl.) 

Aseir  viront  lor  citez. 

Une  par  eus  n'en  fu  osz  sevrez, 

Fundre  e  ardeir  veiaut  lur  oilz. 

Si  qu'a  itant  vint  lur  orguilz 

Qu'il  ne  se  porent  mais  aidier  : 

Fraindre  les  covint  e  sopleier 

E  crier  merci  doleros. 
(Bem.,  /*.   de  Konn.,  H,  1020,  Mirliel.) 

Par  la  doceur  sotfrir  ne  daigne 
Ma  cbasleé  bruisl  ci  nefiaigne. 
(G.  BE  Coi.vci,  de  l'Emprr.  qui  garda  sa  chastcc, 
Richel.  231H,  f  260.) 

—  Se  retenir  : 

Ors  ne  lion  n'est  ne  besle  sauvage 
Qui  lel  foiz  est  ne  fraingne  en  son  corage 
De  fere  mal  et  ennui  cl  damage, 
Mes  ma  dame  fet  ades  son  povoir 
De  moi  (lacune)  el  de  fore  doloir. 
(RsTACE'i  1,1  PAINTRES,  Chaus.,  Iticlicl.  815, 
f  132  V».) 

Malgré  le  manuscrit  on  pourrait  suppo- 
ser :  ne  fraingne  son  corage. 

—  Frail,  part,  p.issé,  brisé,  rompu  : 

'tant  hantes  froides. 

(.Oirl/erl,  frag.,  Arch.  Aube.) 
De  bien  fait  ra'uo  rendu  col  frail. 
(Ben.,  I).  de  Norm.,  Il,  13152,  Michel.) 
Madien  voit  fret  son  escu. 
{Flaire  el  Blance/lor,  2"  vers..   Mil,  du  Mijril.) 
Burgli  assaillirent  cil  forfet  ; 
Bien  lost  en  fut  le  mcur  tut  fret. 
(G.  Oaimar,  CAron.,  ap.  F.  Michel,  Chr.  aniji.-u., 
I,  20.) 

Mult  covient  avoir  dore  escorce 
Que  n'a  le  cuer  frail  et  fendu. 

(hiess.  (iauimn,  2922,  Hippeau.) 

.viu.  jors  tous  plains  remest  ensi 
Qu'el  pais  n'ot  noise  ne  cri, 
Hauber(  veslu  ne  escu   frail. 

(.Gilles  de  Cltin,  3837,  ReilT.) 
Se   aucun    aura   fait    clainour  dou  sanc 
cruellement  espandu  ou  de  membre  frait. 
(1304,    Franck,    de  Clairvaux,  ix,    Arch. 
Glairvaux.) 


I  Th.  Corneille  a  encore  employé  le  verbe 
freindre  avec  le  sens  de  rompre. 

Dans  le  pal.  poitevin,  notamm.  dans  la 
Vienne,  dans  les  Deux-Sèvres,  arr.  de 
Uressuire  et  de  Parlhenay,  freindre,  c'est 
épurer  le  blé  dans  l'aire.  D'après  M.  l'abbé 
Rousseau,  c'est  le  battre  pour  la  première 
fois  ;  d'après  M.  Rondier,  c'est  retourner 
le  blé  déjà  battu.  (Beauohet-Filleau.) 

Fii.viNE,  voir  Fhes.në. 

FUAiNiN,  voir  Fresnin. 

FRAiNPiEiiuE,  S.  f.,  sorte  de  plante  ; 

Itein,  pour  garir  les  pies  de  faulcon, 
millefieul,  saxifrage  ou  frainpierre.  (xv"  s.. 
Traité  de  faulconnerie,  p.  77,  Martin-Dair- 
vault.) 

1.  FRAINT,  s.  m.,  synon.  de  frainte  : 
Quant  les  Sarrazins  vouloienl  entrer  en 

l'ost,  il  attendoient  tant  que  les  frains  des 
chevaus  et  des  batailles  estoient  iiassees, 
(JoLW.,  St  Louis,  xxxviil,  Wailly,  éd. 
1874.) 

L'édition  de  1881  porte  fraintes. 

2.  FRAINT,  s.  m.,  branche  brisée,  comme 
fraillon  : 

Il  luy  bailla  ung  des  frains  de  dessus  le 
pin,  el  la  chasse  tant  par  la  foiest  qu'il 
prent  le  cheval.  (/,dnce(o(  du  Lac,  1,  f°70% 
éd.  1533.) 

FRAiNTANT,  frintaiit,  adj.,  (lui  fait  du 
bruit,  troublant  : 

Li  saint  honnie  ne  cessent  de  morlifiier 
soi  mimes  par  l'espeie  de  la  sainte  parole, 
en  sus  del  engresserie  des  temporeiz  dé- 
siers,  eu  sus  de  le  noise  des  songes  ki 
prout  ne  tinent,  en  sus  de  le  crior  des 
frintanz  desturbances,  et  si  soi  rc])uncnt 
par  dedenz,  devant  la  face  Deu.  (Lit.  de 
Job,  Ler.  de  Lincy,  p.  468.) 

FRAINTE,  freinte,  frinte,  frienle,  s.  f., 
action  de  briser  : 

Grant  fu  la  frainle  que  li  marchis  fesoit 
Des  arbres  granz  que  li  marchis  brisoit. 

(Mon.  GuilL,  Richel.  368,  f»  267'.) 
Pour  freinte  de  torses.  {Compt.  de  1372, 
Arch.  mun.  Valencicnncs.) 

—  Bruit  causé  par  une  chose  brisée  ; 
Li  femme  Loth,  quant  elle  oi  le  frainle 

des  cites,  si  se  regarda  deriere  li.  {Chron, 
d'Ernoul,  p.  74,  Mas-Latrie.) 

Li  feme  Loth  quant  ele  oi  le  frienle  de 
ces  chites,  si  regarda  deriere  li.  (Ilist.  de 
la  terre  s.,  ms.  S. -Orner  722,  f*  19'.) 

—  Brèche  : 

Taudis  que  il  aloit,  une  nuit,  dormir  en 
un  solier  de  maison,  ils  errachierent  l'en- 
tablement qui  estoit  devant  son  lit.  Lui 
qui  pas  ne  le  savoil,  se  leva  par  nuit  por 
laire  sa  necescité  :  il  chai  parmi  la  frainle 
si  raidemeut,  que  il  eut  un  bras  hrisié. 
{Grand.  Cron.  de  France,  p.  34.) 

—  Bruit  étourdissant,  tumulte,  va- 
carme, en  parlant  de  personnes,  d'ani- 
maux, do  choses  ; 

■Entent  \a.  fnenle  ie»  cevals  au  marchier. 
OlAiMBERT,  Ogier  de  Dan.,  R28S,  Barrois.) 

16 


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FRA 


FRA 


Grant  fa  la  aoise  e  grant  l'effrei, 
Qoe  des  loniien,  qne  del  cliarrei, 
One  de  la  frimtf  des  chevans. 

(Bej(.,  D.  Ile  Xorm.,  II,  laGSl,  Michel.) 
Quaot  il  oi  la  friente  d'eus, 
Orrible  e  ûauiiiiaQi  e  feus 
Lor  sailli  loslgole  baee. 

(iD.,  i*..  Il,  36ilS.) 
La  noise  et  le  friente  et  le  cri 
Ke  li  bons  chevaus  deinenot 
Par  SDQ  seigDur  que  perdu  ot. 

(M.tRiB,  Lai  de  Gruekul,  'ii,  Hoq.) 
La  pensé  ne  soi  ellievet  mie  nz  sovraiues 
choses  se  ele  est  en   cez  basses  ensoujjie 
continueilnient  es  frintes  des  songes,  (Liv. 
de  Job,  Ler.  de  Lincy,  p.  473.) 

Si  aniuist  tote  la  frinte  de  la  uialvaisc 
suggestion.  (Ib.,  p.  434.)  Impr.,  fruité. 

Sa  mule  sur  quoi  elle  feoit  fronrlie  des 
narilles  et  moitrne  grant  freinte,  (farceval 
le  Gai,  I,  17S,  Potvin.) 

E)t  li  ceTaus  Amaari  li  dervé 
A  moalt  graot  friente  vers  le  Huoa  meué. 
(lltton  de  Bord.,  1803,  A.  1'  ) 
Et  de  la  friente  de  chevai 
Et  de  la  noise  des  vassaz 
Est  li  brnis  et  li  tons  si  grans 
Qne  trestos  en  fremist  li  chans. 

(burmars  le  Gallois,  "-iG".  Stengel.) 
Pons  et  chancies  font  Irambler, 
Tant  i  out  grant  fratnte  de  gent. 
(Hdok    de   Mbrï,  Tom.    de   l' jittlechri.\l ,    p.    -24, 
Tarbj.) 
Sot  une  frime  Ici  leva 
De  gent  ki  li  est  vis  k'il  Tjenent. 

(Cher,  as  deus  esp.,  SU,  Foerster.) 

Galeot  vait  vers  lui  de  si  grant  alleure 
et  de  fi  graut  frainle  con  il  pu  et  dou  c)ie- 
val  traire.  {Gir.  le  Court,  Vat.  Chr.  ISOl, 
f»  48''.) 

Dirent  le  friente  et  le  noise  de  cels  qui 
s'en  aloient.  {Cliron.  d'Ernoul,  p.  419, 
Mas-Latrie.)  Var.,  frainle. 

Parce  que  li  quien  s'engressent  de  bnier, 
ou  qu'il  en  oient  le  frinte.  (Beaum.,  Coût. 
du  Beauv.,  c.  xxxix,  4«,  Beugnot.) 

Multitude  de  son  de  eves  qui  fu  si  tro- 
blee,  ce  est,  molt,  pueple  sonant  et  feisaut 
grant  freinte.  \Le  Comment,  en  rom.  sur 
leSaulier,  l-"  137.)  ' 

Avoient  graut  paor  de  la  frainle  de  leur 
chevaus.  [Citron,  de  S.-Ven.,  ms.  Sle-Gen., 
f»  216''.)  P.  Va.i><,  freinte. 

Li  bian  destrier  qai  d'armes  sonnent 
Ça  et  la,  acanl  et  arrière 
Mainent  graot  fratnte  et  grant  poudrieie. 
(CciAKi,  lloi/.  lign-,  2(IJ'J-2,  \V.  et  D.) 

Je  voeil  tournoiier  si  en  pais 
Qn'il  n'en  soit  ni  frinte  ne  plais. 
il.  DE  CojoÉ,  dou  blanc  Cheval.,  ms.  Tarin,  f  -21''.) 

Les  gardes  de  le  porte  et  li  gette  dou 
chastiel,  qui  tout  ce  veoient,  commen- 
cierent  a  faire  friente,  et  a  corner,  et  a  es- 
mouvoir  chiau.'*  de  le  ville.  (Fboiss., 
Chron.,  111,  114,  Luce.) 

Adonc  eut  en  l'ost  graut  friente.  (Id.,  ib., 
V,  362,  Luce,  ms.  Amiens,  f  114.) 

Li  François  sentirent  la  frainle  des  che- 
vaul.x.  (Id.,  ib.,  VI,  131,  var.,  Luce.) 

Oyrent  la  freinte  de  lu  venue  de  Piètre  et 
de  ses  chevaux.  (B.  du  Guesclin,  p.  370, 
Ménard.)  '  f        > 

Et  avoient  tousjours  l'oreille  a  l'escout, 
pour  entendre  s'ils  orroient  ni  bruit  ni 
friente  de  chevaux.  (G.  Chastkm.ain, 
Chron.,  l,  234,  Kcrvyn.) 


Les  voix  de  \ceuls  leurs  sambloient 
frinte  de  mer  résonant  de  loing.  (FossK- 
TiKH,  Cron,  Marg.,  ms.  Bru.x.  10312,  IX, 
m,  4.) 

Lors  que  perchevcz  les  corbeanlz  en 
grant  nombre  eulz  assembler  en  lieu  non 
accoustumé,  criaus  haultement  et  menans 
iirant  friente.  {Evang.  des  Quen.,  p.  144, 
Bibl.  elz.) 

Je  rcncontroie  mon  chat  qui  me  venoil 
au  devant,  et  si  oioye  après  lui  friente 
comme  de  ours  ou  de  vache  alant  et  ve- 
nant de  loing  après  moy.  {Ib.,  p.  133.) 

—  Infraction  ; 

Et  comment  porroie  drecier 
Mon  Tiaire  envers  leaalé. 
Se  j'avoie  la  feauté, 
Oae  ai  fait  a  bone  ainor,  enfrainte? 
Mes  ja,  se  Dieu  plcst,  a  tel  frainle 
Ke  sorvendroDt  cil  enquerrant 
ISe  U  très  félon  mesdisant 
Qae  par  enj^ien  ne  par  nule  oevre 
Qu'il  sachent  fere  lor  descuevre 
La  chose  qne  je  doi  celer. 
(La  Complainte  douteuse,  Ricbel.  837,  !"  \:'>l'.) 

—  Fig.,  faire  frainte  de,  faire  bruil  de  : 

Remeoez  lui  seurement, 
>e  vuilliei  de  ceu  faire  freinte. 
Et  n'aiez  ne  doute  ne  creinle. 
{Dial.  de  S.  Greg.,  ms.  Evreni,  f  65^) 

Dans  le  pat.  du  Nord,  friente  se  dit  en- 
core pour  bruit,  tumulte. 

FRAiNTER,  frinter,  frinteir,  frienter,  v. 
n., résonner,  faire  du  bruit,  retentir,  faire 
fracas  : 

Dunkes  comenzat  de  grande  voiz  a  frin- 
teir et  od  grant  forsens  a  crieir  :  Tuit 
vivent  ici,  ge  souz  en  ceste  maison  ne  puis 
pas  vivre.  (Dial.  Greg.  lo  pap.,  p.  38, 
Foerster.)  Lat.,  voce  magna  perstrepere. 

Mânes  frinlet  el  corage  la  turbe  des 
penses.  {Job,  p.  439,  Ler.  de  Lincy.)  Impr,, 
fruilet. 

Strepere,  frienter.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

FRAiNTiR,  frentir,  frendir,  v.  n.,  grin- 
cer : 

Hontes,  laidnres  et  afiz 
En  frémissant  des  Jenz  li  lirenl. 
{Vie  des  Pères,  liichel.  23111,  f  7-2''.) 
Il  frendisseni  comme  sanglier. 
(J.  LEfEBTRE,  Resp.  de  la  mort,   Ilichel.  994, 
f  IS»".) 

FRAiNTURE,  freintwe,  s.  f.,  fracture  : 
Outre  s'en  passe  (la  lance)  sanz  freinture. 

(fanon.,  Kichel.    I9i;i2,  f»  ISo^) 

—  Fig.,  infraction  : 

Frainture  des  lois.  (Lio,  t/e  jnoraj.,  Ki- 
chel. 25247,  1°  97  r».) 

FRAioN,  voir  Froion. 

FHAIPAILLK,  Voir  FlUPAlLLE. 
FRAIRAGE,  VOlr  FRERAGE. 

FRAiRË,  voir  Frasé. 

FRAIRER,  frerer,  v.  n.,  se  gonfler  : 

Des  aussi  tost  que  le  corps  cesse  de 
croislre  et  commence  a  redonder  en  sang, 
le  sein  devient  fourny  et  plein,  les  mam- 
melles  poussent  avant  l'I  frairent.  (.louB., 
Err.  pop.,  l"  p.,  v,  3,  M.  1687.) 


Les  tettes  commencent  a  s'enfler,  et 
(suivant  le  mot  grec)  frerer,qu'ûn  appelle 
eu  Languedoc  verlillier.  (In.,  «6.,  v,  3.) 

FRAiRESCiiE,  voir  Freresche. 

FiiAïuEsciiEOH,  voir  Frerescheûu. 

KRAiREUR,  voir  Frereur. 

FRAiREUs,  adj.,  synon.  de  frarin: 
De  Warouz  et  de  Ville,  Hosemont  li  joieas. 
De  Berses,  Warfesee,  Kemexhe  li  fraireus. 
(Jeb.  DES  Pheis,  Geste  de  Liège,  II,  UIO,  Chrnn. 

belg.) 

FRAiRiE,  voir  Frerie. 
FRAiRiN,  voir  Frarin. 
FRAIS,  voir  Froais. 

PRAiscHE,  s.  f.,  menues  branches  ? 

lleques  assemblèrent  espiues  et  fraische, 
et  firent  un  grant  fue.  {Est.  de  Eracl. 
Emp.,  xxni,  36,  Hist.  des  crois.) 

FRAISCUELET,   VOir  FrESCHELET. 

FRAiscHET,  voir  Freschet. 
PRAisciER,  voir  Froissier. 
FRAisiN,  voir  Fraissin. 

FRAISLETÉ,  VOir  FRAILETÉ. 

FRAisNEL,  voir  Fresnel. 
FRAiSNiN,  voir  Fresnin. 
FRAiSNis,  voir  Fresnis. 
FRAissEAU,  s.  m.,  variété  de  frêne  : 

Les  bourgeons  tendres  le  recréent  eu 
esté,  et  luy  baille  on  volontiers  au  soir 
un  fraisseau  a  brotter,  (Liebault,  Maison 
rust.,  1,  23,  p.  92,  éd.  1638.) 

FRAISSIN, /raisin,  adj.,  synon.  de  fres- 
nin, de  frêne  : 

A  sa  grosse  lance  fraissine 
Avoit  .1.  f;ontaDoa  pendant. 

O'vain,  Richel.    1  ;33,  f"  33  v».) 
Il  portot  en  sa  main  sua  bordun  fraisin. 

(Ilorn,  41)78,  Michel.) 

FRAiT,  fray,  s.  mi.,  grand  bruit,  tapage, 
au  propre  et  au  flg.  ; 

Et  Jehaos  Crespins  livre  argent 
Et  Jehans  leur  a  enconvent 
Qu'il  livrera  de  raubenaillc. 
Car  mont  ert  dolans  s'on  le  taille, 
Chis  fera  du  frait  par  tout  fin. 
(A.  DE  LA  Halle,  li  Jus  Adan,  Richel.  255Gi;, 
P  -i-i  r°.) 

—  Bruit  que  font  les  chevaux  en  mar- 
chant : 

Quant  la  dame  ouyt  le  fray  du  chevau 
du  roy  Elinas  qui  veuoit  grant  erre,  elle 
dist  a  son  varlet  :  Arrestons  nous  et  atten- 
dons ce  chevalier.  (J.  d'Arbas,  JUelus., 
p.  18,  Bibl.  elz.) 

Il  y  avoit  grant  peuple  et  grans  frayz  do 
chevaulx.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2644, 
f»  243  v».) 

FRAiTE,  fraitte,  fraicle,  frette,  frêle, 
freste,  fracte,  s.  f.,  ouverture,  brèche  : 

Par  la  /'raite  du  nuef  jarilin. 

t  Tristan,  I,  4280,  Michel  .,1 


FRA 

Une  pièce  don  mur  cheo 
Ot  el  vergier  novelemeol, 
Par  celé  frrie  isaelement 
Passe  onlre... 
CiinESTiEN,  la  Charrrlle,  Val.  Clir.   1725,  V  20^.) 

Montez  vons  en  par  cele  frêle 
Oui  est  en  cele  roche  fêle. 

(Pereeial,  ras.  Monlp.   H  219,  f»  20'.) 
Font  enlnr  ens  an  si  boen  mnr 
Kl  lant  e^pes  el  si  senr 
One  il  n'i  a  perinis  ne  fraile 
Oqô  li  lerres,  qui  toz  jorz  gaile, 
Qai  monlt  volentiers  si  enlrasl, 
>'e  pnet  Irover  par  on  il  pasl. 
(Gi'iLLACKE,  Besl.  die.,  3707,  Ilippeaii.) 

Se  ïons  a  la  frêle  aies 

Qai  onlre  cliesie  forest  siel. 

(Itich.  li  l'iaus,  882,  Foersler.'i 
Ne  sonent  mol  qnant  embalu 
Se  (001  sor  ians  en  nne  fraile 
U  il  faisoient  l'eschargaile 
A  IV. c.  Tars  loz  armez. 

(Gilles  de  Chili,  2370,  Reiff.) 

Jasc'an  verpier  renn  en  sont 
Kl  sont  entré  par  nne  fraite 
Qne  cil  de  l'osi  i  orenl  faite. 

(Guill.  de  Palerne,  4B92.  A.  T.) 
Il  nrrachierent  IVntableinent  qui  estoit 
devant  son  lit.  Cil  qui  pas  ce  ne  savoit  sî 
leva  par  nuit  por  aler  a  necessiti^;  il  chai 
parmi  la  fraile.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  14>.) 

S'en  issirent  une  nuit  repostement  par 
fraites  et  par  fausses  ouvertures.  (/&., 
f  144".) 

Nos  n'a  si  sa  tor  close  que  tn  ne  Iraises  frêle. 
(Regres  de   la  mort  S.  Loys,  ap.  Jomv.,    Vie   de 

SI  Loijf,  p.  320,  Michel.) 

Aucun  Sarrazin  estoient  abscons  après 
la  voie  en  une  fracle,  et  subitement  lui 
corurent  sus.  (Chron.  de  liob.  de  Viscart, 
II,  10,  ChampoUion.) 

Anfractus,  fracture,  voye,  pallice  frêle. 
(Gloss.  rom.-lat.  du  xv»  s.,  scheler.) 

—  Fig.,  passago  dilTicile  : 

Ile  las  !  s'il  «avoit  par  qnel  fraile 
Passer  convient  amc  a  mort  traite. 
dVr»  de  le  morl.  Uichel.  373,  f  337".) 

—  Levée  de  terre  servant  de  limite  à 
un  champ  : 

Ki  n'ara  ses /"caifes  relevée.'!  dedens  l'en- 
trée de  may  la  u  on  les  doit  relever,  il  est 
a..n.  s.  (1247,  Charte  d'Onnaing,  Ch.  des 
corapt.  de  Lille,  914,  Arch.  Nord.) 

Ke  cele  daine  Maphe  et  si  oir  purent 
leur  biestes  mener  tiestes  levées  parmi  les 
escluses  et  d'une  part  et  d'nulre,  sans  da- 
mage faire,  et  si  doivent  avoir  dame  Maghe 
et  si  oir  toutes  les  saus  ki  sunt  deriers 
leur  mes  1res  leur  fraite,  si  lonc  ke  leur 
mes  dure.  (1272,  Cart.  de  Marquette,  Ri- 
chel.  1.  10967,  f"  41  r».) 

II  disoit  que  le  fraite  qui  est  entre  leur 
bois  du  petit  Pinchonlieu  et  sen  bois  des 
Alues  devoit  estre  ouverte  et  desclose. 
(1286,  Cart.    de  Beavprê,  Richel.   1.  9973, 

r»  46".) 

Que  nuls  sans  congé  de  ladicte  seigneu- 
rie,., ne  fasse  fraile,  ne  empire  le  v\-ares- 
kaix.  (Charles  du  chef-lieu  de  Mons,  ch.  50, 
a.  15.) 

De  ce  sont  monlt  lor  gcnt  desconforté 
Qne  a  plains  chans  ne  sonmes  ostelé 
On  il  n'enst  ne  fraile  ne  fossé. 

(.Enf.  Ogier,  2418,  Scheler.) 


FRA 

Disoit  le  procureur  des  dits  religieux 
qu'ils  sont  en  saisine  de  relever  par  eulx 
ou  par  leurs  gens,  toutefîois  que  le  cas  s'y 
est  offert,  et  il  leur  a  pieu,  les  frestes  e"t 
fosses  de  leur  terre  de  Monchy  du  lieu  ou 
lieux  ou  veue  a  esté  fête,  et  de  prendre 
prael  ou  dit  lieu  ou  veue  a  esté  fête  pour 
reffaire  lesdiltes  fosses  ou  fraittes.  (1325, 
Carlul.  de  Corbie,  21,  ap.  Duc,  Fracha.) 

l'our  fraites  refaire  au  devant  des  blés. 
(1328,  Revenus  des  terres  de  l'Art.,  Arch. 
KK  394,  (-•  53  r°.) 

Rabbaltre  plusieurs  frettes  relevées  adfin 
que  le  caroy  y  peust  passer.  (1411,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Entre  le  nioustior  et  le  frette  Dlares- 
quiel.  (24  fév.  1446,  Flines,  Arch.  Nord, 
Cod.  A,  f"  15  r°.) 

—  Bruit  d'une  chose  qui  .se  brise,  bruit 
en  général,  tapage  : 

Us  ouyrent  une  grant  fraicle  de  che- 
vaulx.  (Lancelol  du  Lac,  t.  I,  f»  139^,  éd. 
1S33.) 

—  Fig.,  difficulté,  hésitation  : 

Pnnc  respnnt  li  nns  d'ens  ke  ren  ne  s'en  deshde 
Et  le  konseil  le  rei  et  angoisse  et  recelé  : 
Sire,  ke  volez  fcreî  Ne  fereiz  si  gnnl  frêle 
Ke  vns  angez  a  knrt,  el  poin  l'c^pee  trete  ; 
Kar  James  ne  serreit  la  mellee  ilelTeiie. 
^GAKNrER,    Vie  de  S.  Tliom..  Richel.  13513, 
f»  27  r».) 

—  Terme  de  chasse,  brisée  pendante  : 

Tôt  ades  qnant  vons  chacercz, 
Fraites  et  bri.^ees  lairez, 
Ansi  com  je  vons  ai  apris. 
{La  Ckace  dou  serf,  Richel.  1593,  f°  ISS"".) 

Dans  la  Flandre  française,  aux  environs 
de  Valenciennes,  on  se  sert  encore  du  mot 
fraite  avec  le  sens  de  terre  relevée  pour 
empêcher  l'entrée  dun  champ.  On  défait 
la  fraite  pour  enlever  la  récolte,  on  La  ré- 
tablit ensuite.  (Hécart,  Dicl.  rouchi  franc.) 

Morv.,  frâte,  branchage  d'un  arbre.  Poi- 
tou, frette,  petite  branche. 

Nom  de  lieu,  La  Fraite  (Seine-et-Oisc). 
Dans  la  Suisse  romande  (canton  de  Vaud) 
le  mol  frète  s'emploie  encore  dans  le  sens 
de  col  de  montagne  :  la  frète  do  Sailles, 
entr<:  le  Grand  Muveran  et  le  Petit  Muve- 
ran. 

Cf.  Fbaintk. 

FnAiTÉ,  voir  Fkrté. 

FUAiTEUK,  fracteur,  s.  m.,  celui  qui 
brise,  qui  rompt  : 

Propbanateur  de  temples,  briseur  d'ima- 
ges, fracteur  d'autelz.  (Haton,  Mèin.,  Il, 
550,  an  1569,  Bourquelot.) 

—  Fig.,  celui  qui  rompt,  qui  enfraint, 
infractenr  : 

Gens  fracleurs  d'assourement  et  de 
sauvegarde  de  nosfre  dit  seigneur.  (Lett. 
de  Jean,  9  déc.  1357.) 

Rompeurs  et  fraiteurs  de  paix.  (1418, 
Rym.,  2«éd.,  IX,  572.) 

Ils  te  diront  acteur  de  leur  malheur, 
fracteur  de  leur  paix  et  oysiveté.  (Fcsse- 
TiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10511,  VI, 
IV,  20.) 


FRA 


123 


l'ère  des  peuples  releveur  des  misé- 
rables et  fracteur  des  orgueilleux  (Le 
BAtJD,  Hist.  de  Bret.,  ch.  xii,  éd.  1638.) 

Lef([uels  nous  tenons  et  desclarons  pour 
ennemys  .le  l'Estat,  fracteurs  des  edits  et 
loix  conservatrices  d'iceluv.  (15  avril  1580 
Lett.  viiss.  de  Henri  IV,  1. 1,  p.  294,  Bercer 
de  Xivrey.)]  " 

Aujourdhuy    facteur,   demain   fracteur 

(COTGB.) 

FRAiTiEN,  fraitin,  fratin,  frastin,  s.  m., 
bris,  fracture  : 

Se  aucun  laye  personne,  quel  qu'il  fuist, 
enlroit  par  violence  en  aucune  des  englises 
de  Liège  et  brisa?t  et  rompist  la  dite 
englise,  se  ce  n'estoit  pour  son  corps  a  gar- 
der ou  par  comune  besongne  nécessaire 
del  ville  de  Liège,  et  on  s'en  plendist  et 
prové  fuist  en  vérité,  on  en  iroit  avant 
comme  de  fraitin.  (1287,  Hist.  de  Liège,  II, 
403.) 

Quiconeques  tolrat  menbre  ou  affolerai 
aultruy,  ferat  frailien,  ou  venrat  a  main 
garnie.  (24  fév.  1394,  le  nouveau  Jet,  Arch. 
Liège.) 

Quiconque  ferat  fratin,  briserai  egliese 
de  forche.  (1424,  Hist.  de  Liège,  II,  4W.) 

Quiquionques  ferait  fraitien,  briseroit 
englieze  de  forche,..  qu'il  soit  attains  de 
son  honneur.  (J.  de  Stavelot,  Chron  . 
p.  198,  Borgnet.) 

—  Tapage  : 

En  ce  touol  et  en  ce  grant  frastin. 
(Froiss.,  Chron.,  VI,  441,  Kerv.)  impr . 
frustin. 

Qnant  li  dns  de  Braibant  entendit  le  fraslin. 
(Jun.  DES  Preis,  Gesle  de  Liège,  u,  0812,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

FRAiTiER,  V.  a.,  mettre  en  dépense,  en 
frais  : 

Tcellui  prestre  faisoit  citer  ses  parois- 
siens, pour  les  plus  frailier  et  dommager. 
(1459,  Arch.  J.I  185,  pièce  69.) 

Cf.  Fraier. 

FRAiTiL,  fretil,  s.   m.,  terre  en  friche  : 
Item  ung  fretil  au  Seurreaul  contenant 

environ   la   semeure  de   deux  boisseaux. 

(1480,  Chartrier  de  Bussières,  ap.  Ste-Pal.) 

Comtois,  fretil. 

FRAITIN,  voir  Fraitien. 

1.  FR.viTis,  fraitijs,  fratis,  frelis,  frestiz, 
s.  m.,  terre  en  friche,  terre  qui  n'est  pas 
cultivée  : 

Pour  plusseurs  horitaiges  demores  fretis 
et  a  laborer.  (1382,  Compte  de  Bichier  de 
Lovencourt,  ap.  Servais,  Ann.  histor.  du 
Barrois,  II,  59.) 

Item  a  la  Noe  Blanche  environ  trois 
journels  en  frcstiz.  Item  a  la  Varrenne  des 
liiez  environs  trois  journels  en  frestiz. 
(1387,  Inv.  de  Jaucourt,  î'  IC,  ap.  Ste- 
Pal.) 

Et  est  le  haut  chemin,  qui  est  entre  la 
crouee  de  la  bergerie  d'une  part,  et  les 
terres  et  fraitys  du  .lonohery  d'autre  part. 
(1497,  Ms.  de  Commercy,  p.  206,  ap.  Ste- 
Pal.) 

Terres  en  friches,  versaines,  soumarts 
ou  fratis.  (Coût  de  Gorze,  xvi,  U,  Nouv. 
Coût,  gén.,  II,  1095.) 


1» 


FRA 


Lorr.,  frailh  :  -  Torros  en  frailis,  en 
friche  et  sans  maitre.  •  (Baltus,  Suppl. 
au  Yoeab.  ausiras.) 

i.  FRAiTis,  adj.  1 

Li  cbapiliaiis  qui  esloit  assis  scur  celle 
bordoure  esloit  frottis  et  de  .v.  coulées  de 
haut  nîriAnT,  Bible,  Trois,  liv.  des  Rois, 
XII,  lUf.  Sle-ijen.) 

3.  FRAiTis,  (raitiz.  fratis,  s.  m.,  pâtis- 
serie : 

Une  ïranl  tnhle  a  frailiz.  (21  mars  139S, 
Inc.  de  Hegnaut  Cheealier,  tailleur  du  /). 
de  Bourg.,  luv.  do  meubles  de  la  mairie 
de  Dijon,  Arch.  Côtc-dOr.) 

Une  table  a  fratis.  (4  nov.  1444,  Inform. 
par  Bug.  Belrerne,  f»  J3  v°,  Ch.  des  compl. 
de  Dijon,  B  1188!,  Arcb.  CAte-d'Or.) 

PHAiTON,  voir  Ferton  an  Supplément,    i 

FRAITUR,  voir  Refretor. 

FRAiTL'RE,  frelure,  s.  I.,    brisement,    j 
fracture,  chose  brisée  : 

Sane  et  guéris  et  resoude  les  fretures  de 
li,  de  ce  que  tu  l'as  si  debotee  et  debrisiec 
(Comment,  s.  les  Ps.,  Richcl.  9G3,  p.  45^) 

—  Onverture,  brèche  : 

Met  sa  bouche  endroit  la  fraiture, 
Si  parole  ea  ilel  mesure. 
(Piramus  tl  Thislié,  331,  ap.  Méon,  Fabl.,  IV, 
337.) 

Si  clostrent  et  bordèrent  icele  fraiture 
dou  mur  qui  estoit  cbeue.  {Est.  de  Eracl. 
Emp.,  xxiil,  36,  Hist.  des  crois.) 

—  Fig.,  infraction  : 
Li  fraiz  !a  dnlz,  la  patne  est  dnre. 
Mal  fa  mangier,  noslre  iert  la  fraiture. 

(Adam,  p.  -13,  Lazarcbe.) 

—  Fig.,  saisie,  confiscation  : 
Se  il  font  sanc,  li  sans  est  l'evesque  de 

son  home  et  la  fraiture  de  la  terre  est  mon 
seijinor  Jehan.  (1290,  Pet.  cart.  év.  Laon, 
n*  71,  Arcb.  Aisne.) 

Celluy  mesmes  tient  reritaige  de  mon 
frère  ;  car  le  roy  luy  en  donna  la  fraiture 
a  ung  lilz  qu'il  a.  (J.  d'AhraS,  Melus., 
p.  83,  Bibl.  elz.) 

FRAiTUREux,  adj.,  indigent  : 
Toujours  en  repos  recevent,  et  non  frai- 

(ureux  demandant,  et  riens  ne  te  fnult 

recuevres,  et   rien  n'as  perdu,  rien  ne  te 

faut,  et  as  joye  du  gain?.  {Chasse  de  Gast. 

Phe6.,p.398,  ap.  Sle-l'al.) 

FRAL.\TF,R,  frallater,  v.  a. .'.transvaser: 
Pour  faire  cela  parfaitement  bien,  le 
moien  est  de  frallater  ou  changer  les  vins 
au  huictiesme  ou  disiesme  jour,  prins  a 
leur  origine,  les  remuans  deleurs  premiers 
tonneaux  en  autres  bien  nets  et  laves. 
(0.  DE  Serres,  Th.  d'Agr.,  p.  213,  éd.  1605.) 
Le  fralater  ou  transvaser  n'est  indiffé- 
remment nécessaire  en  toutes  sortes  de 
vins.  (ID.,  ib.,  p.  218.) 

Le  moderne  frelater  a  conservé  le  sens 
premier  de  transvaser,  en  terme  de  pêche. 

FUALLATF.Il,  voir  FRALATER. 

FRAMDAiL,  fambml,  s.  ni.,  syn.  de 
frambaut  : 


FRA 

Si  envois  a  sa  seroi 
Une  corroie  et   i-  fermai I, 
SI  ol  oïocc  en  .i.  fambail 
.ccc  Ib.  de  col  argent 
Ponr  paier  la  menne  nenl. 

(fl.  Ile  Dole,  Val.  Chr.  172;;,  f»  18".) 

FRAMBAUT,  fremb.,  franb.,  fraimb., 
frab.,  flanb.,  flab.,  famb.,  fab.,  s.  m., 
coffre,  malle,  caisse,  sacoche,  bonrse  : 

Je  n'ai  frabaiit  ne  cofre  n  les  puisse  bonter  (mes 
[armes). 
(.iiol,  nichel.  25S1(!,  f  108»;  A.  T.,  v.  lï-il.) 

Veissiei  destroosser  somiers. 

El  fraimbaus  noviaus  et  entiers 

Par  terre  sor  chapes  esconrre. 

(G.  de  Dole,  Val.  Chr.  1725.  1°  8λ.^ 

1,'aToir  Iroverent  en  cnir  et  en  flanbaus. 

(.inseis,  Richel.  793,  f  GT".) 

Qnant  la  mort  voient  a  leor  yens, 

nesear  la  fiertre  qni  miens  mieus 

Ruent  cl  Ruerlcs  el  frambau.t, 

El  ploranl  dienl  a  cris  hanz  : 

Tant  senlemenl  sauve  nos  cors, 

Haute  royne,  cl  tons  nos  ors 

Et  notre  argent,  tout  sanz  devise 

Sois  tiens  por  parfaire  l'église. 

(G.  DE  Col.^cl,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f"  161'^.') 

Li  marcheans,  par  man  savoir, 

A  la  fiertre  viennent  tonl  haut  ; 

Si  reprent  chascun  son  frembaut, 

Encor  dislrenl  il  a  envis  : 

Deus  vous  sant.  Dame,  grand  mercis. 

A  tout  lear  bourse  s'en  alerent, 

Onques  denier  ne  l'en  donnèrent. 

(lD.,t>.,  f°  IGl''.! 

Tant  de  borses,  tant  de  fraimhani. 
(II..,  Dout.    de  la  mort,  Uichel.  23111,  f°  300''.) 
Tant  de  borses,  tant  de  franbaaz. 

(In.,  ib  ,  ras.  Brnx.,  f  215''.) 
Ki  lors  veist  chances  chaucer. 
Et  traire  hanbcrs  des  fambaiia, 
Li  pins  conars  devint  pins  bans. 

{VEsco«Ule,  Ars.  3319,  P  9  ï".) 

.Vins  fait  les  escrins  deffremer, 
Crans  fabaiis  en  a  Tail  jeter, 
A  .11.  fors  vilains  les  carcha 
El  an  temple  les  envoya  ; 
Quant  li  mestrcs  venir  les  voit 
Les  fahaus  volenliers  rechoit 
Et  si  les  a  on  ostoiié. 

(Sortes  de  Tittnsaij,  ms.  Turin,  t"  .'iO'^.) 

Sur  chacun  flabaut  de  plonp,  .iili.  s. 
(1471,  Dc'd'beV.  de  VEchevin.  relat.  au.v  oc- 
trois de  la  ville  d'.Uniens,  ap.  A.  Thierry, 
Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat,  II,  343.) 

FRAMBEER,  VOlr  FEMBREER. 

FRAMnoi,  voir  Frmbboi. 
FUAMBOii,  voir  Fremor. 
FiiAMBUAiEu,  voir  Fembreeu. 

FRAMEILLE,  VOir  FERMAILI.E. 

FRAMENTF,,  S.  f.,  fragment  : 

Ensi  recouront  il  alnr  lies  Ins  framenles. 
(S.  Bern.,   Serm.,  Richel  21768,   f»  82  V.) 

FRAMEURE,  VOir  FERMECUE. 

FRAMOiR,  voir  Fermoir. 
FRAMURE,  voir  Fer.meure. 
1.  FRANC,  adj.,  nobli;  : 

Cio  controrerent  baron  franc. 

(S.  heger,  52,  Kos.hwilz.  i 


FRA 

Asses  enmainent  de  ces  cailis  lies, 
Pelis  enfans  el  les  frances  moilliers. 

(Baimeert,  Ogier,  402,  Barroi».) 

La  franche  l'a  soffert  en  pes. 

(Parlon.,  Uichel.  19152,  f  128'.) 

Et  sachics    lot    sans    faille    qu'il  ot   Gnion  raoll 
[chier, 
Qn'il  l'avoit  engendré  de  sa  fronce  moillier. 

(Gai  de  Bourg.,  3091,  A.  P.) 
Car  ades  vit  en  espérance 
D'avoir  merci  ma  dame  france. 

(Couci,  589,  Crapelet.) 

—  Libre  : 

Jo  l'en  feri'ie  fritnc. 

(Ale.ri!.  st.  46'',  Stengel.) 

Entre  les  morz  francs.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  Lxxxvii,  S,  Michel.)  Lat.,  liber. 

—  Libérateur  : 

Jupiter  le  franc.  (La  Boet.,  Mesnag.  de 
Xenoph.,  Feugère.) 

—  Francs  des  cinq  offices  des  feux,  corps 
organisé  à  Valenciennes  au  xiv»  s.  pour 
combattre  les  incendies,  et  composé  de 
cinq  compagnies  : 

Il  résulte  d'un  document  trouvé  h.  Mons 
aux  Archives  de  l'Etat,  dans  le  Ms.  de 
Coquiau  xtit,  dit  M.  H.  CafBau.K  {Bulletin 
de  la  Commiss.  hist.  du  Nord,  XI,  133). 
que  la  première  de  ces  compagnies  était 
pourvue  de  cuves  et  de  seaux  de  bois,  la 
seconde  de  lies,  piques  munies  d'an 
énorme  crochet,  la  troisième  d'échelles, 
la  quatrième  à'équipars,  tandis  qu'à  la 
cinquième  et  dernière  appartenait  la 
manœuvre  des  seaux  de  cuir.  D'après  Co- 
quiau  la  première  compagnie  devait  avoir 
30  fines  ou  cuves  el  13  seaux  de  bois. 
Ces  ustensiles  cerclés  de  bois  ou  de  fer 
étaient  sous  la  garde  du  chef.  Dans  cer- 
tains cas  pressants,  on  parait  s'être  aussi 
servi  de  poterie  de  terre.  Les  lies  de  la  se- 
conde compagnie  étaient  au  nombre  de 
8,  ils  se  déposaient  dans  la  halle  au 
blé.  La  troisième  avait  34  échelles  gardées 
dans  la  même  halle  ;  elle  comprenait  48 
j  compagnons.  La  section  des eçii/pars parait 
avoir  compris  22  maîtres  et  44  compa- 
gnons. Quant  aux  seaux  de  cuir,  il  y  en 
avait  240  au  service  de  24  compagnons. 

2.  FRANC,  s.  m.,  écurie  : 

Pour  un  pourcel  que  le  suppliant  avoit 
emblé  par  nuit...  eu  un  franco,  ponrceaulx 
(1390,  Arch.  JJ  140,  pièce  19.) 

FRANÇAL,  adj.,  français  : 

Bien  i  ferez  a  la  guise  frunçal. 

(lioncisv.,  p.  19,  Bourdillon.) 

FRAxcART,  voir  Franchaut. 

FRANC  AUBIER,  S.  iii.,  sorto  do  ralsius 
blancs  d'une  chair  extrêmement  ferme  : 

Et  leurs  donnèrent  un  cens  de  quecas, 
et  troys  panerees  de  francs  aubiers.  (Rab., 
Gargantua,  ch.  x.w,  éd.  1342.) 

FRANCBAisiER,  S.  iH.,  haiscr  accorthj 
volontairement  : 

Frnncbalsier,  f.    m.,  kyssc  that    n   wo- 


FRA 


FRA 


FRA 


125 


man  syveth   of  lier  sekyng.    (Palsgrave, 
Esclairr.,  p.  236,  dénin.) 

FRANCCANTON,  S.  111.,  terme  de  blason: 
De  gueules  a  2  planètes  d'or,  au  franc- 
canton  il'.irpent  a  une  planète  de  sable. 
{Les  Couslumes  des  chevaliers  de  la  Table 
lionrie.  .Mi^m.  de  la  Soc,  arcb.  d'Eure-et- 
Loir,  1873.) 

FKANCB,  employé  plaisamment  dans  le 
sens  de  pays  des  gens  francs,  libres  : 

Douce  France  n'apiaat  l'en  plus  eosi, 
Ançois  ait  non  le  pais  aus  .sougiez. 
(Chans.  sur  les  Eslabl.  de  S.  Louis,  Ler.  deLincy, 
a.  lùM-,  I,  -218.1 

FUANCEMENT,  VOÏr   FR.\NCHEMENT. 

FHANCESTii,  fraiikestu,  francelur, s.  m., 
sorte  de  pomme  qui  se  conserve  long- 
temps, moderne  francalu  : 

Pommier  de  courpendu,  frankestu,  dr 
malinpre,  de  paradis.  {Lieb.\ult,  Mais. 
rusl.,  p.  429,  éd.  1597.) 

Francestu.  (Id.,  ib.,  éd.  1389,  f  232.) 

Pomme  de  francelur.  Malum  orbicula- 
tum.  {Nomencl.  octil.) 

FRANCETUR,  VOIT  FRANCESTU. 

FRANC  GAUTIER,  frauc  gonlier,  s.  m., 
habitant  des  forêts,  sorte  de  Robin  des 
bois,  et,  par  extension,  viveur,  bon  vi- 
vant : 

De  loas  estais  le  plus  entier, 

rt  qui  me  revient  a  merveilles. 

C'est  la  vie  lîe  franc  gnulier, 

Qni  vil  enlre  ses  pastonrelles  : 

Au  chant  'les  oyseaaixsonbs  Ips  fneiUes, 

Ayaus  pain  bis  et  gros  fromage, 

Glic  de  jambon  et  de  boleilles. 

Tels  gens  ont  bon  temps  el  font  rage. 

f Dialogue  du  Mondain,  ap.  Roqaef.  ) 

Item,  a  Maislre  Andry  CoarauU, 
Les  Contredils  Franc-Gonlier  mande. 
(Villon.  Grand  Test.,  cxxxli,  .louaust,  p.  i)i.) 

Du  temps  de  Villon,  lecteurs,  fut  faite 
UDe  petite  œuvre,  intitulée,  Les  dicts  de 
Franc-Gontier  :  la  ou  la  vie  pastouralle 
est  estimée.  Et  pour  y  contredire,  fut  faite 
une  autre  œuvre  intitulée  Les  contre- 
dicts  de  Franc-Gonlier  :  dont  le  subgect 
est  prins  sur  un  tyrant  :  et  auquel  œuvre 
la  vie  de  quelque  grand  seigneur,  d'ice- 
luy  temps,  est  taxée.  Mais  Villon,  plus  sa- 
gement, et  sans  parler  des  grands  sei- 
gneurs, feit  d'autres  contredits  de  Franc- 
Gond'er;  parlant  seulement  d'un  chanoyne: 
comme  verrez  ci  après.  {Xote  de  Cl.  Marot 
surle  passage  de  Villon  cité  plus  haut.) 

Les  francs  gantiers  et  Jacques  bons  homs 
du  voysinage  voyants  ceste  heureuse  ren- 
contre de  Couiliatris,  feurent  bien  eston- 
nez.  (RAB.,(e  Quart  Jiprfi,prologue,éd.lo52.) 

FRANC  GONTIEU,   VOir  FlUNC  GAUTIER. 
FRANCUAIRT,  VOir  FrANCHART. 

FRANCHART,  -  curt,  -  kart,  -  ckart, 
-  equart,  -  chairt,  frain.,  s.  m.,  mesure  de 
capacité  pour  les  grains  valant  le  tiers 
d'une  coupe  ;  le  franchart  a  servi  de  me- 
sure jusqu'à  la  Révolution  à  Verdun  : 

Ces  quatre  reises  de  froment...  li  devons 
livreir  ou  cloistre  Nostre  Dame  a  Verdun, 
a  nos  voitures  et  au  francharl  dou  grenier. 
fl240,  Moreau  158,  f°  lb9  v,  Richel.) 


L'nze  francharts  de  froment  et  un  fran- 
chars  de  pois  qu'il  avoit  sor  prei  et  sor 
champ.  (1231,  Moreau  172,  f»  233  v»,  Ri- 
chel.) 

Deux  franchars  d'avoinne  a  la  mesure 
de  Verdun.  {Ib.,  173,  1°  93  v».) 

Dix  franchars  de  froment.  (Mars  1232, 
Lett.  du  Doyen  de  Verdun,  Bibl.  Verdun, 
160  provis.) 

Trante  franchars  de  froument.  (1261, 
Longuyot,  I,  l,Arch.  Meurthe.) 

Un  rei.v  de  froment  de  rente  a  paier  a 
tous  jors  a  Verdun  ou  grenier  et  au  fran- 
chart de  la  devant  dite  esglize.  (Vend.  apr. 
Pâq.  1270,  égl.  de  la  Mad."  Chatillon,  Arch. 
iMeuse.) 

Un  franchairl  de  froment,  (.luill.  1280, 
S.  .Mihiel,  Arch.  Meuse.) 

.1.  franchart  de  fourment.  (1292,  Mémor. 
de  Jeanne  d'Avesne,  Arcb.  Nord.) 
.m.  frankars.  {Ib.) 

Francarl  de  formeut.  (26  juin  1293, 
Fliues,  Arch.  Nord.) 

.XII.  resaulx,  .xii.  franchars  avoine  a  la 
mesure  de  Clermont  délivres  a  Jehan  clerc 
de  la  cusine  madame,  qui  dolent  valoir  a  la 
mesure  de  Belmont  .xix.  resaulx,  .ii.  fran- 
chars... (1321, Arch.  Meuse  B  492,  f»  139  v°.) 

Siet  rasieres  et  chuinc  francars  que 
froment  que  soile.  (1323,  Arch.  JJ  61, 
f°  102  r».) 

Chine  raisiers  et  .1.  franckart  d'avoyne. 
(1326,  Arch.  JJ  64,  f"  193  r».) 

Item  donne  et  lègue  laditte  testateresse 
a  chascun  des  quatre  eouvans  des  quatre 
ordres  mandians,  quatre  frainchars  de 
froment  pour  une  foy.  (1469,  Test,  de  Ca- 
ther.  de  Barbas,  ap.  Duc,  Francarium.) 

L'ng  francquart.  (fie»,  de  l'abb.  de  Flines 
au  XVI*  s.,  llautcd'ur,  Cart.  de  FUn.,  t, 
484.) 

FRANCHE,  S.  f.  ? 

Avoient  faict....  degasts  ez  vignes,  et 
maisons,  dedans  les  franches  jusques  au 
roly  des  murs  par  dehors  et  par  dedans, 
si  comme  les  dicts  reformateurs  leur  im- 
posoient.  {Enquête  de  1338,  ap.  La  Thau- 
massière,  Coût,  de  lierry,  p.  430.) 

FRANCHE  BoouE,  terme  d'injttre  d'un 
Anglais  à  un  Français,  comme  chien  de 
Français  : 

Franche  dogue,  dist  nn  Anglois, 
Vous  ne  faites  qne  boire  vin. 
Si  faisons  bien,  dist  li  François, 
Mais  vous  buvez  le  lieneqnin. 
Roux  estes  com  pel  de  maslin. 
(E.  Desciiamps,  Pocs.,  Richel.  8i0,  f°  iW^.) 

FRANCHEE,  S.  f.,  valeuT  d'uH  ffanc  : 
Lequel  Colin   dist  a  icellui  prestre  qu'il 
auroit  deux   franchees    et  plus,   pour  un 
franc    ou  deux  escus.  (1412,  Arch.  JJ  167, 
pièce  62.) 

Le  suppliant  acheta...  seize  escus  dorez 
et  environ  huit  franchees  de  monnoyc 
blanche.  (1413,  Arch.  JJ  167,  pièce  240.) 

FUANCHEMENT,  -  cement,  adv.,  noble- 
ment, vaillamment  : 

Il  se  tinrent  si  francement  que  onques 
ne  se  partirent  des  arçons.  (FROlss.jCAroîi., 
VI,  107,  Luce.) 

FRANCHEQuiN,  terme  de  mépris  équiva- 
lant à  chien  de  Français  : 


Escflutez,  Franchequin, 

.Alei  boire  a  Paris  la  chopine  de  vin 
Et  la  souppe  humer  et  rostir  le  boudin. 
(Cdv.,  du  Guesclin,  2-20119,  Charrière.) 

FRANCiiETÉ,  S.  f.,  franchise  : 

Seinte  église  laissiez  loles  ses  frnnchelez. 
(Gabn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.   13513, 
f»  52  r°.) 

—  Bon  plaisir,  puissance  : 

Sire,  font  il,  voslre  plaisir  ferez, 
Touz  nous  melons  en  vostre  franchetez. 
{ilon.  Renuarl,  Richel.  308,  f  ÎBC".) 

FRANCHiBLEMENT,  adv.,  librement  : 
Il  meintenist  et  gardast  franchiblement 

les  hommes  dessus  diz  en  leur  possession 

de  la  franchise  dessus  dite.  (1323,  Conârm. 

de  sent.  p.  les  relig.  de  Fécamp,  Arch.  JJ 

61,  f°  226  r°.) 

1.  FRANCHiER,  adj.,  frauc,  libre  : 

Quant  il  voient  cuisine  a  prendome  franchier 
Maintenant  l'ont  reubee  li  cuivert  paulonier. 
{De  Yaspasien,  Richel.  15o3,  f"  388  v».) 

2.  FRANCHIER,  fralnckier,  v.  a.,  affran- 
chir : 

Lors  les  bailla  il  a  .i.  prevost  qui  pour 
leur  biaulez  les  covoita  moult  et  lor  pro- 
mist  qu'il  les  fraincheroit  se  eles  façoient 
sa  volunlé.  {Vie  sainte  Anaslaise,  Richel. 
988,  f°  23'.) 

FRANCHiLECHE,  S.  f.,  franchise  : 
Et  lenoient  a  fié  et  a  homage  de  nostre 
seignor  le  roy  de  France  dessus  dit,  ex- 
cepté ceux  qui  ont  a  plain  pois,  soit  en 
cens,  en  rentes,  en  costumes,  en  com- 
plans,  en  ferrages,  en  franchileches,  en 
bornages,  en  ventes,  en  dénies.  {Pièce  de 
1294,  ap.  EsTiBNNOT  de  la  Serre,  Anliq. 
du  Poitou,  ms.,  III,  969.) 

FRANCHiMENT,  S.  m.,  terre  franche  : 
Et  d'un  chep  aus  terres  aus  Johenez  de 

Taire  et  au  franc himent  de  Saint  Germain. 

(1393,    Fontevr.,    les    Grobeleres,    Arch. 

Maine-et-Loire.) 

FRANCHiN,  voir  Froncin. 
FR.VNCHiR,  -  cir,  -  quir,  -  kir,  frainchir, 
verbe. 

—  Act.,  avec  un  rég.  dir.  de  personne, 
affranchir,  délivrer  : 

Et  si  Tons  francirai,  aias  que  l'ans  soit  passé. 
(Cher,  au  cygne,  I,  t"3,  Hippeau.) 

Dens  sulTri  mort  en  croiz  pur  s'iglise  franchir. 
(Garsier,  Vie  de  s.  Thom.,  Richel.   13ul3, 
f»  46  T».) 

Le  jor  franchi  li  rois  .c.  sers. 

{Tristan,  I,  -2972,  Michel.) 

De  Rome  vint  por  dédier, 
Franchir  et  privilégier 
La  franche  église  S.  Maart. 
(G.  DE  Coisci,  Doul.  de  lamorl,  Richel.  23111, 

r  294'.) 

Franquissons  totes  les  femes  ki  i  man- 
ront  en  habit  de  beghines  de  talles  et  de 
totes  exactions. (CA.  de  124.ï,Ch.  des  compt. 
de  Lille,  833,  Arch.  Nord.) 

L'on  puisse  en  ces  jours  frainchir  sers 
et  mettre  hors  de  baill .  {Ordin.  Tancrei, 
vas.  de  Salis,  f»  44».) 

Il  sont  franchi  qui  de  naturel  servage 
sont  amené  a  franchise.  (G.  de  Lengr., 
Instil.  de  Just.,  ms.  S.-Omer,  f"  2''.) 


126 


FKA 


lfagt'5   n'efl  mie    que   rame  iranchissc   j 
home.    Mais  li   home  franchist  la  famé,    j 
(Elabl.    de  S.  Louis,  1,    cxxxiv,  p.   253, 
Viollel.) 

Que  n  1U5  eus  et  leurs  heirs  presenz  et 
a  v^nir  de  leur  propres  cors  franchissien  cl 
dclivresien  de  tout  servante  et  de  toute  1 
mein  morte,  et  restahlisien  a  franchise. 
(!260,  Affranch.  des  habit.  d'Hiers,  Arch. 
S.-ct-0.,A  lOOo.) 

Franchisson,  quiton  et  dclivron  de  tout 
servage.  (/6.) 

Et  si  dois  le  rivière  devant  dite  frankir 
de  winaige,  de  tous  poiuges  et  de  toutes 
autres  prises.  (1271,  Traité,  Tailliar,  p. 
317.) 

Vous  qui  estes  home  de  cors  dou  chapitre 
et  de  l'iglise  de  Chartres,  lequel  le  chapitre 
de  Chaflres  vielt  franchir  a  cleir  et  a 
corone  avoir.  (1280,  Cart.  de  l'egtise  de 
Chartres,  Richel.  1,  10099,  f-  31  r'.) 

Les  franchi  du  tribut  que  la  ville  lui  don- 
noil  tous  les  ans.  (Grand.  Cron.  de  France, 
I,  9,  P.  Paris.) 

Et  sainz  Andricz  lava  leurs  plaies  par 
.111  jours  et  les  senai  et  les  frainchi.  {Vie 
saint  Andreiis,  Richel.  983,  f'  18''.) 

Ea  luy  franchissant  de  la  rente  que  il  lor 
devoit.  (Lundi  av.  S.-Georg.  1331,  Abh.  S.- 
Sauv.,  Arch.  .Minche.) 

Francissons  et  mauumettons.  (1342,  Beg. 
des  lett.  de  franch.,  Arch.  K  1311,  f»  3  r».) 

Celuy  qui  est  ainsv  franchi  est  appelé 
libertus.  (Orksme,  Politiq.J"  13»,  éd.  1489.) 

—  Avec  un  rég.  dir.  de  chose,  donner 
en  franche  possession  : 

Qaer  sciai  Aalbert  franchi  li  oui 
Tresloiil  sou  feu  oa  que  le  sont. 
(Cou.  BE  SAi>T-PAtR,  ilonl  Sailli -Uichel,  331, 

Michel.) 

Cuui  nobla  dama  Hysabeus,  dama  de 
Beljue,  ait  franchi  a  tnei  a  ma  via  ma 
mayson  de  Leut  1 1276,  Ch.  de  J-  BillOU, 
ricàire  de  Lent,  Arch.  P  1391,  cote  S72.) 

Je  franchis  et  abone  ou  chapitre  Saint 
Avi  d'Orliens  relevoisons  que  je  avoie  a 
plesir  sus  une  meson.  (1283,  Pr.  de  N.-D. 
des  Champs  de  Paris,  Arch.  Loiret.) 

El  pour  tant  li  franchisons  la  foy  et  la 
ligence.  (1314,  Arch.  JJ  52,  f»  4  v».) 

Ledit  vicomte  de  sa  grâce  li  franchist  les 
ventes  de  la  somme  desdils  deniers. 
(1323,  Morice,  Pr.  de  VU.  de  Bret.,  1,1339.) 

—  S'acquitter  de  : 

Por  franchir  son  masage.  (Jurés  de  S. 
Ouen,  f  248  v»,  Arch.  S.-Inf.) 

Sommes  tenus  a  aquitier  et  franquir  les 
choses  desus  dites.  (1321,  Cart.  de  S.  Val- 
mont,  f»  234  v°,  Arch.  S.-Inf.) 

—  Rén.,  s'exempter  : 

Ne  s'en  pourroienl/ranchir  ne  exempter. 
(Chron.  de  S.-ben.,  Richel.  2813,  f"  397''.) 

A  Berlhaut  Mignon  pour  ung  veaige  par 
lui  fait  pour  aler  a  l'aris  en  la  compaignie 
de  Jehan  de  Prarches,  procureur  de  la  dicte 
ville,  a  rencontre  de  plusieurs  qui  sedient 
estudieus,  et  contre  les  bedaulx,  libraires 
el  autres  qui  se  vouloicnt /rancAir  de  poicr 
leur  (lorciou  des  tailles.  {Compt.  de  J. 
Chiefdail,  1412-1414, Commune,  xxil,  Arch. 
mun.  Orléans.) 

Certains  praticiens  qui  se  dicnl  cslu- 
diens  et  aussi  plusieurs  bourgoys,  mar- 
chans,  procureurs  qui  se  veulent  franchir 
de  lu   dicte  taille   par  ce  qu'ilz   se   dient 


FRA 

cslre  cscoliers.  (Compt.  de  J.  Martin,  1414- 
1416.  Commune,  Despeucc,  vi,  Arch. 
mun.  Orléans.) 

...  Pour  le  bien  el  utilité  de  la  chose 
publicque  d'iceluy  l'on  impose  aulcunes 
taillées  sur  les  bonnes  villes  el  sur  les 
denrées  et  marclianlises  y  vendues  ;  plu- 
sieurs des  domourans  et  babitans  en 
icelles  villes  se  veuUent  exempter  et  fran- 
chir de  riens  en  pover...  (Cousl.  de  liret, 
f"  178  V".) 

—  Franchissant,  part,  prés  ,  qui  a(Ti-nn- 
chit,  libérateur  : 

Qui  dOQt  dist  clic  scliui  drnil 
Pagnist  la  m.iuvaisc  personne 
Un  bien  on  lui  ailjou>te  et  donne. 
C'est  peine  qui  scion  justice 
Est  un  franchiiiant  bénéfice. 
(Boece  de  Con'olacion,  Ars.  2G70,  f  33  r».) 

—  Franchi,  pari,  passé,  cxnmpt  de 
toute  redevance  : 

Tout  cil  qui  sont  demorans  el  forbourc 
de  Paris...  sunl  tenu  a  forain  el  s'aquiteut 
en  lotes  choses  come  forain...  se  il  ne  sont 
franchi  par  estre  baubanier  lou  roy.  (E. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.,  2'  p.,  vi,  U,  Lespi- 
nasse  el  Bonnardol.) 

Fn.\NCHiSE,  -  cise,  s.  f.,  noblesse  de 
caractère,  preuve  de  noblesse,  générosité  : 

Mult  fisl  Ascanis  granl  franchise 
Ki  bien  doit  estrc  en  avant  mise. 

(Brul,  ms.  Munich,  317,  Vollm.) 
Rali.'s  vos  enl,  si  feres  grant  franchise, 
Morte  m'avrles  s'od  vos  estoie  prise. 
(AoDEFROis  LI  Bastars,  Bartsch,  Rom.  elpasi.,  l, 
56,  26.) 

Dame,  por  Dieu,  fait  Gerars,  snns  faintise, 
Aiez  de  moi  merci,  par  vo  franchise. 
(Id.,  Bêle  Isabeaus,  Ler.  de  Lincy,  Rec.  de  ch. 
hisl.,t.  I,  p.  9".) 
Me  doinst  qu'el  m'aint  si  com  j'aiiu  li, 
Et  qu'a  moi  pere  se  francise. 

(Partonop..  1870,  Crapelet.') 
Bien  sambloit  plaine  de  franchise. 

(Couci,  138,  Crapelel.) 

Elle  respondi  adonc  tout  en  plorant  : 
Hai  I  merci,  sire  chevalier,  por  franchise  de 
voz.  (Gir.  le  Court.,  Val.  Cbr.  1501, 
f  11=.) 

•le  vos  pri  por  Dieu  el  por  franchise.  (Ib., 
f»  63'.) 

Franchise  esl  vertu  large  de  bien  fere. 
Cesle  vertu,  ce  dit  Seneque,  est  en  doner 
el  guerredonner.  [Mor.  des  phil.,  ms. 
Chartres  620,  f  3».) 

Ele  dona  a  Deu  honor,  elo  fit  franchise  a 
son  pais.  (Vie  sainte  Agate,  Hichel.  988, 
f»  56''.) 

Dont  quant  si  grant  franchise  virent 
Les  EspaignoU,  tons  s:  rendirent 
A  lui  par  bonne  entencion. 
(Cbr.  DE  Pis.,  Liv.  du  chemin  de  long  esliide, 

H9â,  Pûschel.) 

FRANcmsEMENT,  "voir  Franchisse- 
ment. 

Fn.\NciiisKu  (se;,  v.réfl.,  s'affranchir  : 
Pour  ce  se  sont  les  nobles  l'ranzois  par 
leurs  gruns  prouesses  franc/iisez  et  exemples 
des  Iribuz  et  servitudes  des  empereurs  de 
lîomme.  (Quinze  joyes  de  mariage,  prol., 
Bibl.  elz.) 

m  VNCiiisnvR,  voir  Franriiissf.or. 


FRA 

FR.VNCHissABLK,  ailj.,  dout  OU  peut 
se  libérer  ; 

Soixante  dix  sols  monnoye  rente, 
equipollans  a  quatre  liv. ,  quatre  sols 
tournois,  franchissable  pour  soixante  dix 
livres  nionnoie  une  fois  payé.  (Test. 
d'Yves  de  la  Douexiére,  dans  Ane.  évêchés 
de  Bret.,  1,51.) 

FRANCHISSEMENT,  franchisement ,  s. 
m.,  affranchissement  d'une  personne  : 

Ulpians  dit  :  Franchissement  sont  del 
droit  as  cenz.  Franchissememenz  est  dons 
de  franchise,  quar  tant  comme  aucuns  est 
en  servage  il  esl  souzmis  a  la  main  et  a  la 
poesté  d'aulrui,  mes  quant  il  est  franchiz 
il  esl  délivrez  d'aulrui  poésie.  (Digestes  de 
Just.,  Richel.  20118,  f»  3".) 

II  ne  loist  pas  a  cbascun  qui  velt  fran- 
chir ses  serz  que  il  lez  franchisse,  car  cil 
qui  franchist  ses  serz  pour  grever  a  ses 
créanciers  et  pour  lolir  leur  deble  ne  fet 
riens.  Car  la  loiz  empescbe  tel  franchisse- 
ment. (De  Droit  et  de  Justice,  Richel.  20048, 
f»  46''.) 

Se  aucuns  n'est  donc  uaturelmenl franc, 
ce  ne  lui  uuist  pas  que  sa  mère  fu  serve, 
et  puis  fu  franchie,  quar  il  a  sovent  esté 
establi  que  li  franchissement  a  la  mère  ne 
nuit  point  a  la  naturel  franchise  au  fil.  (G. 
DE  Lengr.,  Instit.  de  Just.,  ms.  S.-Omer, 
1<>2=,  et  Richel.  1064,  f"  3'.) 

—  Exemption  d'un  droit  onéreux  : 
Ledit  francliisement  et  toutes   les  antres 
choses  contenues  es  lettres   dessus  trans- 
criptes  aions  fermes  et  aggreables.  (1335, 
Arcb.  JJ  69,  f"  129  r«.) 

Pour  lequel  franchisement  ledit  preneur 
ou  ses  hoirs  ont  sur  ce  licence  de  acquerre 
en  la  dicte  viconlé  es  fiez  dudit  seigneur 
a  la  fin  dessus  dite.  (1345,  Arch.  JJ  75, 
f»  178  V».) 

Icellui  Potier  offry  au  suppliant  les 
deniers  dudit  franchissement.  (1476,  Arch. 
JJ  193,  pièce  1672.) 

El  ly  tenons  plusieurs  franchises,  ad- 
mortissemenlz,  ausmones...  el  franchisse- 
mentz,  foires,  places  de  raoullius.  (Pièce  de 
1S54,  Mém.  des  Anl.  de  Normandie,  XXI, 
153.) 

FRANCHissEon,  -  isscur,  s.  m.,  celui 
qui  donne  la  franchise,  qui  affranchit  : 

Il  fu  establi  que  se  li  enfant  au  franchi- 
seur n'estoient  deserité  par  non,  il  fussent 
mis  devant  les  estranges  hoirs  es  biens  a 
ceus  qui  esloient  ainsi  franchi.  (G.  DE 
Lent.r.,  Instit.  de  Just.,  ms.  S.-Omer, 
f»  32''.) 

Cil  qui  a  esté  serz  esl  franchiz  a  celle 
mesme  franchise  que  li  franchissierrez 
avoit  fors  tant  que  il  n'est  pas  naturel- 
ment  franz.  {De  Droit  et  de  /tfsfi'ce,  Richel. 
20048,  f"46''.) 

]À  franchissieres  ne  puet  fere  franc  naif 
son  franchi.  (Digesles,  ms.  Monlp.  H  47. 
f»6".) 

Ses  franchissires  la  pooit  apeler  en  ser- 
vitude. (Ib.,  f»  47=.) 

FRANCiiois,  voir  François. 

FRANGHOUR,  Voir  FRANCOR. 
FRANCiaiR,  voir  FRANCOR. 

FRANciNE,  voir  Froncine. 
i-RANcin,  voir  Franchir. 


FRA 


FRA 


FRA 


127 


FRANCISE,   voir  FRANCHISE. 

FiiANCisiEN,  adj.,  français  : 

Tel  amour  ne  retiens  ; 

C'est  ce  qui  a  tout  honour  mis  au  Las, 
Et  amorti  les  francs  cners  francUieus. 

(E.  Dbsciiami's.  Poés.,  Richel.  840,  f  73''.) 

FKANCKABRUB,  S.  f.,  syiioii.  de  fvan- 
ehart  : 

Le  meusnier  ne  pourra  prendre  pli-s  de 
livre  et  demie  de  farine,  de  chasqiie  mesure 
dite  franckaerde,  et  non  pas  d'avuntaoe. 
{Coût.  d'Ypre,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,   845\) 

FIIANCKAUT,  VOlf   FHANCHART. 

FR.\xçoiER,  V.  n.,  parler  français  : 
Franciio,  sas,  sare.   françoier,  c'est  soy 

avoir  eu  parler   a    manière'  de    François. 

{Catholicon,  Uichel.l.  17881.) 
Franciscare,  françoier;  c'est    soy    avoir 

en  parier  en  manière  de  François.  {Glùss. 

lat.-gall,  Richel.  1.  13032.) 

FRANÇOIS,  franchois,  adj.,  franc, 
noble  : 

....  Le  linagc  franchois 
Qni  tant  fat  honorables. 
(Ibb.  des  Prbis,  Gesle  de  Liège,  37-278,  Scheler, 
Gloss.  phihi.) 

—  Locut.,  compagnie  française,  union 
d'nn  sexe  avec  l'antre  : 

Au  mienix  que  je  puis  je  m'apreste. 
Désirant  compaignie  franchoise. 
(Uonolog.  Joij,  de  la  Chamberiere,  Poés.  fr.  des 
it'  et  XVI»  s..  Il,  -ils.) 

Compaignie  franchoise,  wenches.fCoiGn., 
éd.  1611.) 

FRANcou,  -  cour,  -  CMC,  - chour,-ckur, 
adj.,  des  Francs  : 

En  la  gesle  Francur. 

(Roi.,  1443,  Mûller.) 
Quant  il  entent  qne  il  anra  secors. 
Et  ot  oomer  le  lignage  francor. 
De  loi  vengier  devint  moult  angoissons. 
(Ci  Covenans  Vivien,  1633,  Jonck.,  Guitl.  d'Or.) 
Monjoie  !  escrie,  c'est  l'enseigne  francor. 

(/J,n36.) 
Sébile  li  escrie  a  la  langue  francor  : 
Vassal,  bien  estes  dignes  d'avoir  nobile  amor. 
(J.  Bon.,  Sax.,  cixiv,  Michel.) 
Saisne,  Lntif  assamblent  a  la  geste  francor, 
Armé  d'aaberc  et  d'eanme  et  d'escn  de  color. 

(Id.,  ib.,  ci-jixitvi.) 
N'il  oe  cremi  les  reis,  l'engleis  ne  le  franchur. 
(Gaw.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13313,  f»  eSv".) 
Vos  fastes  fils  de  sa  seror. 
De  le  hante  geste  francor. 
Et  del  linage  as  Troiens. 

(Parton.,  9269,  Crapelet.) 
Il  est  nés  et  estrait  de  la  gesle  franchonr. 
iHaugis  d'Aigrem.,  ms.  Montp.  H  247,  f  133''.) 
En  la  terre  francour. 
(Ades.,  Enfanc.  Og.,  Ars.  3142,  f  108'.) 
De  cni  il  a  sa  terre,  sa  ricoise  francor. 

(De  SI  Alexis,  129,  var.,  Herz.) 

On  trouve  comme  qualificatif  de  nom 
propre  : 

Biirberi  lo  Francor.  (1114  ot  11S4,  Cart. 
ae  Montier- la- Celle,  p.  286,  et  p.  16,Lalore,) 

FRANCOUR,  voir  Fra.ncob. 

FRAXCQUART,  VOif  FhANCHART. 


FRAXcyuitSME,  s.  m.,  hérilage  qui 
n'est  point  fief,  mais  dont  le  détenteur 
est  franc  de  certains  droits  : 

Plusieurs  tenans  d'icelle  seigneurie,  qui 
tiennent /■j-aneguiesmes,  n'en  doiventaucuu 
droit,  sinon  pour  droit  seigneurial  cinq 
sols  d'entrée,  et  cinq  sols  d'issue  quand 
vente  s'en  fait.  (Cout.loc.  d'Herly,  ll,Nouv. 
Coût,  gén.,  (,  68».) 

Francquiesmes  sont  héritages  francs, 
qui  sont  differens  des  fiefs.  {Ib.,  Coût, 
gén.,  I,  703,  éd.  163S.) 

Sous  les  dits  francquiesmes,  tout  homme 
qui  est  résident,  couchant  et  levant,  il  ue 
doit  nul  afforage,  gambage,  herbage, 
moutonnage, ny  autre  chose.  (Ib.) 

FRANCUR,  voir  Francor. 

FRANDE,  S.  t.,  peau  de  mouton  aux 
poils  frisés  : 

Quant  ce  \it  Rebeque  la  sage 
Frande  lit  a  son  usage 
Et  par  Jacob  la  lit  porter. 
(J.  Lp.febtre,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  994, 
f  20\) 

Cf.  Frandé. 

FRANDÉ,  adj.,  frisé  : 

Les  UDgs  si  ont  les  cbeveulx  blonds, 
Pignez  et  fraudez  a  merveilles. 

(CoeoiLLART,  p.  173,  ap.  Ste-Pal.) 

Cf.  Frande. 

FRANDEILLEUR,  -    CeUV,    S.     IH.,     ffOn- 

deur  : 

Les   arbalestriers,  les   archierz,  les  lan- 

ceeurz  et  les  frandeilleeurz  et   les   gens  a 

1   pié  comanda  qu'il  se  meissent  tuit  sur  les 

monlaingnez.  (Cont.   de  G.   de    Tyr,    ch. 

XXVII,  Hist.  des  crois.) 

FRANDEILLIER,  -  illier,  ■  oiUier,\eThe. 

—  Act.,  lancer  avec  une  fronde  : 
Commandèrent  a  ruer  pierres  et  a  fran- 

dillier.  (ConUn.  de  G.  de   Tyr,  c.   xxviir, 
Hist.  des  crois.)  Impr.,  fraudillier. 

—  Réfl.,  se  balancer  : 

Cil  se  frandoille  et  se  detorne. 

(P.enarl,  1398S,  Méon.) 

FRANDEL,   voir  FONDEL. 

FRANDOILLE,  VOir  FfiANDOLE. 

FRANDOILLIER,  VOir  FRANDEILLIER. 

FRANDOiR,  -ouer,  fland.,  s.  m.,  fronde  : 

Les  coups  de  pierres  rondes  envoyés  et 
gectees  de  la  fonde  ou  frandouer  sont  plus 
griefz  et  dommageables  que  toutes  ma- 
nières de  dardz.  [Flave  Vegece,  I,  16.) 

Fustebales  et  flandouers.  (Ib.,  IV,  44.) 

FRANDOLE,  -  oille,  frendole,  flandolle, 
s.  f.,  fronde  : 

Pour  metrc  dcdens  lenr  navie 
Ars  turcois,  angins  et  briquoles. 
Chas,  pannons,  banieres,  frandoles 
Et  qn'nqn'il  faut  pour  assaillir. 
(C.  JhcH.,  Prise  d'Alex.,  Richel.  9221,  f"  218'.) 
Chaz,  pannons,  baniere,  frendoles. 

(Id..  ib..  1803,  Mas  Latrie.) 
Funda,  frandoille  a  gittier  pierre.  (Gfoss. 
deSalins.) 


Lesdicts  Lyegois  ne  cessoienl  de  nous 
batre  de  leur  artillerie,  flescbes,  dars,  ar- 
balestres  et  de  grosses  pierres  qu'ilz  gec- 
toient  contre  nous  a  /?aî)rfo;;(?s.(1468,  Le.lt. 
de  Jean  de  Mazilles,  dans  les  Mém.  de  Ph. 
de  Commyues,  III,  247,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

FRANDOUER,  VOlr  FRANDOIH. 

FRANDRE,  voir  Fraindre. 

FRAXEL,  voir  FRESNEL. 
FRAXELAYE,  VOlr  FRENELAIE. 

FRANGiÉ,  adj  ,  saupoudré  : 

Jaunir  de  saEfren  ou  getter  dessus  du 
saffren  par  files,  l'un  ça,  l'autre  la;  ce  que 
les  queux  dient  frangié  de  saffran.  IMéna- 
gier,  II,  148,  Biblioph.  fr.) 

FRAXGiBiLiTÉ,  S.  f.,  qualité  de  ce  qui 
est  frangible  : 

Pource  en  est  la  paste  ainsi  confite  quant 
on  la  cuit  en  l'j-aue  pins  frangible,  car 
ceste  frangibilite  vient  de  desiccation. 
(Evrart  de  Conty,  Probl.  d'Arist.,Riahe). 
210,  f»  269'.) 

L'agaric  est  de  facile  frangibilite.  [Jard. 
de  santé,  I,  8,  impr.  la  Minerve.) 

FRANGIBLE,  flangiblc,  adj.,  susceptible 
d'être  brisé,  cassant  : 

Toutes  les  pierres  sont  frangibles. 
(Jeb.  de  Meunc,   Remonstr.  de  Nat.,  117,  Jléon.) 

Pource  n'est  il  mie  (le  soleil)  si  frangible 
ne  si  isnelement  niouvable.  (Evrart  de 
CONTT,  Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,1»  168'i.) 

Flangtble.  (Nef  de  santé.) 

Non  pas  toutesfois  qu'il  soit  a  entendre 
qu'il  brisast  son  corps,  car  il  n'est  pas  par 
frangible  manière  en  ce  sainct  sacrement, 
mais  il  brisa  les  espèces  du  pain...  {Sec. 
vol.  des  Exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar., 
V  3U  r°,  éd.  1519.) 

Pierres  frangibles  ou  fragiles.  (Delorme, 
Archit.,  l,  14,  éd.  Ib68.) 

Par  la  ciccité  de  l'air  les  os  deviennent 
plus  fragiles  et  frangibles.  (Paré,  (JEuv., 
XIII,  m,  Malgaigne.) 

FRANGOMATE, -  oumaîe,  adj., affranchi  : 
Ceaus  qui    s'avouent  frangoumales  ou 

esclas  franchis.  {Ass.  de  Jér.,  t.   Il,  p.  375, 

Beugnot.) 
Ceaus  qui  s'avouent  pour   frangomates, 

ou  esclas  fransis.  {Ib.,  p.  213,  ap.  Ste-Pal.) 

FRA.NGOUMATE,  VOir  FRANGOMATE. 

FR.\NGULE,  S.  f.,  sorte  de  sorcière  : 

Plusieurs  exécrables  et  mauldits  hommes 
et  femmes  lesquels  ont  délaissé  leur  sau- 
veur derrière,  et  se  sont  convertis  après 
Sathan,  séduits  par  illusion  des  diables  : 
lesquels  en  commun  langage  sont  nomees 
sorcières,  frangules,  slraganes  ou  vau- 
doyses.  (MoNSTRiiLET,  ap.  Ste-Pal.,  éd. 
Favre.) 

FRANIER,  voir  FhENIER. 

FRANiN,  voir  Fresnin. 

FRANKART,  VOir  FRANCHART. 

PnANKESTU,  voir  Francestu. 

FRANKIR,  voir  FRANCHIR. 

riiANMouRE,  S.  f.,  sorte  de  boisson  : 


1» 


FRA 


Se  on  vendûil  a  .m.  fuers,  des  deus 
graiodres  fuers  le  lierch,  hors  franmoure, 
cirise  et  tel  manières  de  bevraipes.  ^1301, 
Denombr.dtGuill.  de  Maçon,  Bibl.  Amiens.) 

PRANXEL,  voir  Fhesnel. 

KR.VNOi,  voir  Fresnui. 

FRANQCET,  s.  Ml.,  soldai  d'une  compa- 
gnie franche  : 

...  Qu'elle  (Jeanne  d'Arc)  avoit  faict 
mourir  un  franquet,  dicl  qne  c'estoit  un 
Tolleur  :  que  pour  tel  recopneu,  il  fut  defaict 
par  sentence  du  bailly  de  Senlis.  (E.  Pas- 
QCIBR,  Buherches  de' la  France,  liv.  VI, 
ch.  V.) 

FRAN'OiiiRi  voir  Fr.^nchir. 

FRAOR,  voir  Flairor. 

i.  FRAP,  S.  m.,  coup  : 

Cist  pre5tr«s  est  resnscilPi  : 
Com  m'a  ore  doné  bon  frap  f 
(Fi»/.  i'Etlormi.  Montsi(rlon,  Fail.  I,  21  l.' 

2.  FRAP,  S.  m.,  grande  mnltitnde  : 

Frap  de  gens.  (Lois  de  Guill.) 

Ce  mot  est  ainsi  expliqué  dans  un  Dic- 
tionnaire français-anglais,  pour  servir 
d'intelligence  aux  lois  de  Guillaume  le 
Conquérant  : 

Frap  de  gens,  •  too  preat  a  retinne  of 
people,  »  une  trop  prande  quantité  de 
monde.  (Diclionary  of  ihe  norman  or  old 
french  language,  coUecled  from  siich  Acts 
of  parliament,  parliament  Rolls,  etc.,  etc., 
to  whicli  are  added  the  law?  of  William 
the  Conqueror;  bv  Rob.  Kelliam,  London, 
1779,  iu-8«,  p.  110.) 

Cf.  Frapaille. 

1.  FR.VPAIL,  s.  m.,  verge: 

E  tint  nn  frapail  ea  sa  main. 
lAocAR,  Uir.  if  y.  D.,  Bril.  Mns..  Egerton  612. 

2.  FRAPAii,,  frapp.,  s.  m.,  bouches 
inutiles,  valets,  goujats  : 

Et  scroienl  chassez  dehors  tout  le  de- 
mourant  du  frappail.  (Uist.  de  Charles  VII, 
p.  407,  ap.  Sle-l'al.) 

Cf.  Frapaille. 

FRAPAILLE,  frapp.,  -  olhc,  -  aile,  frai- 
paille,  s.  f.,  bouches  inutiles,  valets,  gou- 
jats qui  ne  se  battaient  point,  gens  de  rien: 

Li  iiarçoD  e  l'autre  frapaille 
Qoi  meslier  n'orenl  en  Ijalaille. 
(  W»CE.  /Ion.  3'  p.,  -96.),  Andresen.)  Var  .  frapallr. 

Tôt  le  harnais  et  le  frapaille 
Qoi  mestier  n'avoil  de  bataille, 
A  fait  joste  an  mont  arester 
Por  homes  armes  rosambler. 

(Id.,  Bru/,  li7H,  Ler.  de  Lincy.) 
Oo'en  Aroaise  a  miUaise  fraipaille. 
(H.  de  Oimh-ai.  Ilirhel.  il93,  f  i",  y»  :  A    T  , 
I.  1061.) 
Li  gent  Herbert  ne  sont  mie  frapûille. 

(».,  fier";  A.  T.,  t.  1071.) 
Car  de  la  rile'la  frapaitU 
l«  «Tent,  fjnel  part  que  il  aille, 
Li  pantonier,  les  gens  menues. 

{Amald.  el  Yd.,  Richel.  375,  f  320'.) 
Si  ne  soiomes  pas  tenu 
En  l'estor  ne  en  la  bataille 
y»  por  garçon  ne  por  frapaille, 

(Gain,  de  Paterne,  1978,  A.  T.) 


FRA 

Il  eosl  mort  Hervieu,  corps  a  corps  en  bataille. 
Se  ne  fussent  li  .c.  de  malvcise  frapaille. 

(Gui  deyant.,il06,  A.  P.) 

Es  TOUS  Charlon  poignant  par  la  bataille, 
Ne  sambloit  pas  estre  rois  de  frapaille. 

(En/.   Ogier.  5101,  Scheler.) 
Cil  n'est  pas  garnis  de  frapaille. 
Cil  soustenra  bien  sa  bataille. 
(Alart,  du  des  Sages,  Ars    3112,  !"  16G>.) 

Se  il  sont  plus  de  nous,  il  soûl  frapaille 
et  chetive  gent.  (C0115.  de  la  Morée,  p. 134, 
Buchou.) 

—  Est  pris  en  bonne  part  dans  l'ex. 
suiv.  : 

Bonne  chevalerie  et  hardie  frnpalhe. 
Ubh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  3.'i711,  Scheler, 
Gloss.  pliilol.) 

FRAPAi>LE,  -  allie,  voir  Frapaille. 

FRAPANCE,  s.  t.,  action  de  frapper  : 
Percussio,   onis,   frapance.  (Gloss.   lat.- 
fr.,  Richel.  1.  7679.) 

FRAPART,  frapp.,  s.  et  adj.,  celui  qui 
frappe,  fouetteur,  bourreau  : 

Lierres,  par  la  Tierge  hononree, 

Vo  guenle  sera  eslraoglee, 

Ja  vous  livrerai  au  frapart. 
(E.  Deschamps,  Poà.,  Richel.  810,  f  20B\) 

Apres  on  reclost  les  courtines. 
On  accole  frère  frappart  ; 
lui  baisant  ils  joignent  tétines. 
Le  grant  di;ible  y  puist  avoir  part. 
(CoOL'li.iAIlT,  ilottol.  des  l>erruq.,U.  2.8-2.  BiM. 
eu.) 

Cy  n'entrez  pas,  hypocrites,  bigolz,... 
Gueux  raitoullez,  frapars  escorniflez. 

(ItAB.,  Gargantua,  ch.  51,  éd.  151-2.) 
11  tient  je  ne  sçav  quov  du  hère  frappart. 
(ID.,  1.  IV,  ch.  IS.'éd.  15S2.) 
Prions  Dieu,  qu'au  frère  frappart 
Il  donne  quelque  chambre  a  part. 
(Cl.  Marot,  Epitaphe  de  Frère  Jean  i'Evesque, 
éd.  1S9G.) 

Le  train   que  mènent   ordinairement  les 
bons  frères  frappars.  (H.  Estien.,  Tr.  prep. 
a  l'Apol.  p.  Herod.,  c.  20,  éd.  1566.) 
Il  vint  l'autre  jour  un  caffard 
Pour  prescher  en  nostre  paroisse. 
Et  je  iui  dis  :  Frère  frappart. 
Qui  TOUS  a  fait  ici  venir? 
(Mellin  nE  S.  Gelais,  Poes.,  p.  219,   éd.  1719.) 

En  Lorraine,  le  jour  de  la  Saint  Nicolas, 
dit  Sainle-Palaye,  des  gens  déguisés 
viennent  deux  à  deux  porterdes  bonbons 
aux  enfants  et  s'informer  s'ils  sont  sages  ; 
l'un  a  le  coslunie  d'évêque  comme  St  Ni- 
colas, l'autre  a  celui  d'un  moine,  et  porte 
une  verge  à  la  main  :  c'est  le  frère  frap- 
part. 

Argot,  frère  frappart,  marteau. 

1.  PRAPE,  s.  f.,  ruse,  finesse,  adresse; 
savoir  de  frape,  être  rusé  : 

Trop  teuMiei  certes  de  frape 
Se  ne  nos  lesissiez  la  chape. 

(Itenart,  5515,  Méon.) 
Or  jnf/r/i  il  asez  de  frape 
S'il  de  ceste  prison  cschape. 

(/*..  Br.  VII,  131,  Martin.) 
Cil  respont,  qui  moult  sol  de  frape. 
Et  qoi  de  grant  péril  escbnpe... 

(Renart,  SuppL,  p.  119,  ChabaiUe.) 


FR.\ 


Feme  se  met  en  vente,  gart  soi  bien  qui  Tachait  : 
Kenio  set  moult  d'engiag,  de  barat  et  de  frape. 
(.Chastie  ilusarl ,  Richel.  19132,  ("107.) 

—  Piège  : 

Bien  vous  métrai  fors  de  la  trape. 
Et  il  reniandronl  en  h  frape. 
(De  Constant  du  Hamel,  ms.  Berne  331,  C  88'  ; 
Montaiglon  et  Raynaud,  l'a'jl.,  IV,  179.) 

—  Etre  en  maie  frape,  être  tombé  dans 
un  piège,  être  dans  une  situation  critique: 

Or  est  Renirt  en  mate  frape, 
Maufez  l'ont  mis  en  celle  trape. 

(Reiiarl,  Br.  IV,  173,  Martin.) 

—  Se  jeter  de  la  frape,  sortir  du  piège, 
de  la  mauvaise  situation  où  l'on  est: 

Quar  geler  se  vclt  de  ta  frape. 
(Du  Presire  et  de  la  dame,  Richel.  19152, 

|o  63''.) 

—  Se  mettre  d  la  frape,  fuir,  se  mettre  en 
route  : 

Et  tantost  se  mist  a  ta  frape. 

(Renan,  3981,  Méon.) 
Cf.  Frapier. 

2.  FRAPE,  voir  Frepe. 

FRAPEis,  frapis,  frapp.,  s.  m.,  action 
de  frapper,  son  rendu  par  une  arme  qni 
frappe  : 

Frapeis  de  basions.  (Prov.,  ap.Crapelet, 
Prov.  et  dict.  pop.) 

Mieus  aim  d'espees  le  frapis 
De  masçues  et  de  tisons. 
(J.  Bretel,    Toura.  de  Ctiaurenci,  2710,  Dclinotte.) 

Si  se  renouvella  la  bataille,  et  les  boutis 
de  lances,  et  les  frappis  de  haches  sur  ces 
bacinets  durs  el  fors.  (Froiss.,  Cftron.. 
liv.  III,  p.  337,  éd.  lSo9.) 

FRAPEL,  S.  m  ,  coup  : 

Ferir  maint  frapel. 

(Brut,  f»  56'',  ap.  Sle-Pal.) 

FRAPELENT,/'rap(;//eH(,  s.  m.,  p.-ê.  syii. 

de  monnaie,  pris  dans  un  sens  général  ; 

p.-ê.  aussi  instrument  pour  frapper,  pris 

dans  un  sens   grivois  pour  désigner  le 

membre  viril  : 

Mahieu,  sachies  que  mains  me  dolroie 
Se  g'estoie  sans  avoir  frapettent 
E'   ma  dame  avoit  son  paiement  : 
N'est  pas  honte  s'on  sa  famé  chastoie. 

iMahieux  DE  Gand,  ./™.!-/'ar/(3,  Dinaai,  Trouv.ile 
ta  Flandre,  p.  300.) 

Sans  avoir  frapetent. 

(ID.,  il>.,  VuH.  av.  13110,  II,  7Cfi,  Ars.)      j 

FRAPEL.LENT,  VOir  FRAPELENT.  I 

FRAPEMENT,  frapp.,  S.  01.,  action  de| 
frapper  :  ! 

Planctus,  grand  dueil,  frappement  copU^- 
1.1  poitrine  ou  autre  lieu.  [Calepini  Dict.. 
Mie  1584.) 

FRAPER,  frapper,  verbe.  . 

—  Réfl.,  se  jeter,  se  lancer,  se  prëclpl-i 
ter  violemment,  avec  un  sujet  de  per-j 
sonne  ou  d'être  animé  :  j 

Un  bon  destrier  fort  et  courant. 
Sus  lequel  l'enfant  se  frapa. 
(C.  GoiABT,  Rog.  lign.,  10550,  W.  et  D.) 


FRA 


FRA 


FRA 


129 


l.c  dit  Guillemiu  de  Laistre,  sanz  dire 
qu'il  estoit,  li  snilly  au  devant  et  se  (râpa 
a  11  pour  li  faire  peur.  (1344,  Arch.  JJ  72, 
(»  358  v»J 

S'enfuyreut  autant  qu'ilz  pcurent,  par 
grans  tropeaulx,  conme  moutons  quant  le 
(eu  sefrape  nu  milieu.  (Wavrin,  Anchienn. 
Cran.  d'Englet.,  II,  IH,  Soc.  de  111. 
-le  !■>.) 

Et  se  partirent,  elle  et  ses  gens,  et  s'en 
vinrent  par  derrière  bouter  et  fraper  ens 
es  logeis  des  François.  (Fhoiss.,  Chron., 
II,  361,  Luce,  nis.  Rome,  f»  80.) 

Partout  la  ou  il  venoit,  il  faisoit  lesrencs 
si  esclarcir  que  les  Françoys  le  fuyoient, 
comme  feroient  berbis  ou  moutons  unp 
lyon  famileux,  qui  se  frapperoit  entr'eulx 
pour  prandre  sa  proye.  (Girart  de  Rossil- 
ion,  nis.  de  Beaune,  éd.  L.  de  Montille, 
p.  319.) 

Les  vaillans  chevaliers  et  eseuyers  qui 
estoient  a  cheval  se  frappèrent  dedans  si 
vaillamment  que  iceux  Gantois  ne  durèrent 
point.  (G.  Ckastell.,  Chron.,  II,  303, 
Kerv.) 

—  Se  jeter,  avec  un  sujet  do  chose  : 

La  rivière  de  Sayne  qui  descent  en  Nor- 
mandie, ou  plusieurs  bonnes  rivières  se 
frappent.  {Déb.  des  hér.  d'arm.,  130,  A.  T.) 

La  rivière  du  liosne  ou  se  frappe  la  ri- 
vière de  Saune.  (Ib.) 

—  Se  répandre  violemment  : 

En  l'ost  du  roy  s'esioil  frappée  une  ma- 
ladie de  flux  de  ventre.  (J.  Lefevre,  Hisl. 
de  Charles  VI,  p.  67,  Le  Laboureur.) 

—  Act.,  frapper  un  coup  de  lance,  l'assé- 
ner : 

Je  amasse  mieulx  que  je  n'eusse  frappé 
coup  de  lance  d'icy  a  ung  an  que  je  eusse 
occiz  ung  roy  de  ma  main.  {Lancelot  du 
Lac,3'  p.,  ch.  13,  éd.  1488.) 

—  Enfoncer  en  frappant  : 

Et  luy  frappa  ung  cousteau  tout  au  tra- 
vers du  corps.  (N.  Gilles,  Ann.,  ("  53  r", 
éd.  1492.) 

Affin  qu'ilz  tinssent  plus  fermement  chas- 
cun  estoc  fut  frappé  trois  piedz  en  terre. 
(Gagcin,  Comm.  rfeCes.,f°  181  r»,  éd.  1S39.) 

—  Fraper  alliance,  contracter  alliance, 
par  latinisme  : 

Les  Penois  oyans  que  Iliero  et  les  Ro- 
mains o»o(ejî(  frapel  alliance  ensamble,  ar- 
bitrèrent que  plus  grandi  exercite  leur  es- 
toit  nécessaire.  (Fossetikr,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.  10bl2,  X,  ii.) 

—  Nentr.,  se  précipiter  : 

Evous  les  Engles  venant  frapant  en  celle 
host.  (Froiss.,  Chron.,  111,  69,  Luce.) 

—  Fuir: 

Mis  se  sont  a  fraper. 

(B.  df  Sel/.,  XIV,  518,  Bocc.-i.t 
...  Par  les  preis  frappans. 
(Jeh.   des  Preis,  Gesie  de  Liège,    328,   Schelcr, 
GloM.  philol.) 

Toi  frapponi  reculent.... 

(Id.,  !i.,  3533.") 

—  l^avoir  que  fraper  aux  dents,  n'avoir 
"■•en  à  mettre  sous  la  dent  : 

Qni  Tendent  tout  n'ont  que  frapper  aux  dens. 

te»  tredieli  de  Smgecreui,  (■    78  v»,  éd.  1530.'> 


—  Fraper  d,  atteindre  : 

I  Prince  qui  des  ses  jeunes  ans  avoit  ap- 
pris de  dissimuler  les  injures  particulières 
qui  lui  estoient  faites,  mais  non  celles  qu'il 
estimoit  /rapper  a  l'Estat,  lesquelles  U  por- 
toit  impatiemment. (E.  Pasq.,  Lelt,  XIV,  2.) 

—  Viser  à,  mettre  en  avant,  proposer; 

Les  uns  frappent  a  l'aliénation  perpé- 
tuelle du  domaine  au  denier  trente,  fors 
des  duchés  et  comtes,  médecine  plus  forte 
que  la  maladie  ;  les  autres  aune  recherche 
générale  des  financiers  et  partisans.  (E. 
Pasq,,  Lelt.,  XIII,  3.) 

—  Infin.  pris  subst.,  action  de  frapper: 

Mais  ainchois  que  mais  voie  le  solail  esconser. 

Leur  fera  telle  aieuwe  Richiars  au  bien  fraper 

{.Hugues  Cttpet,  2336,  A.  P.) 
Helas,    Monsieur!    que   deviendray  je? 
car  c'est  mon  mary  qui  est  a  la  porte  ;  je 
l'enten  bien  a  son  frapper.  (Lariv.,  Nuicls, 
IX,  IV,  Bihl.  elz.) 

—  Frappant,  part,  prés.,  a  frapant,  lo- 
cut.  adv.,  à  la  course,  rapidement  : 

Droitement  sus  le  point  de  celle  descoii- 
fiture,  evous  venir  a  frapant  monsigneur 
bues  de  Ghastillon  et  sa  baniere.  (Froiss., 
CAron.,  VllI,  332,  Kerv.) 

FRAPERIE,  frapp.,  s.  f.,  nclion  de  frap- 
per, coups,  bataille  : 

Toute  la  faulte  venoit  d'eulx,  qui  avoieut 
commencé  la  frapperie.  (Rab.,  1.  IV,  c.  15, 
éd.  1S52.) 

FRAPEUKE,  -  lire,  frapp.,  s.  f.,  coup  : 
De  frappure  et  blesseurc.  (Jard.  de  santé, 
I,  29,  impr.  la  Minerve.) 

Les  enfleures  de  percussure  ou  frap- 
peure.  (Ib.,  180.) 

La  grosse  toile  luy  sert  (à  la  ceervell) 
aussi  de  couverture...  non  pas  tant  de  cou- 
verture, que  de  bastillon  et  défense  mise  au 
devant,  pour  la  remparer  contre  les  hurles 
et  frappeures  du  lest.  {Trad.  de  Galien, 
p.  505,  éd.  1609.) 

FRAPiCHE,  frapp.,  s.  f.,  son  rendu  pai- 
une  arme  qui  frappe  : 

Quant  les  waites  oirent  le  frappiche  des 
gens  d'armes,  ilh  cornont  leurs  cors,  et 
cheaux  délie  fortereche  commenchont  a 
crier  aux  armes.  (J.  DE  Stavelot,  Cftron., 
p.  363,  Borgnet.) 

—  Mener  frapiche,se  battre,  ferrailler: 

Kl  Henry  d'Argenleal  .«i  grant  frapiche  maive. 
(Jeh.  des  Preis,  Gesle  de  Liège,  II,  3S08,  Chron. 
belg.) 

Cf.  Frapeis. 

FRAPiER,  frapp.,  s.  ni.,  course  tumul- 
tueuse, agitation,  bruit  : 

Vers  la  qnlsiae   s'en    vienent    (Rainouart   et    le 
[portier)  le  frapier. 
(Aleschan.-:.  3621,   A.  P.) 
Kt  lors  viengnent  a  grant  frapier 
Treslnil  li  autre  charretier. 

(Renan,  420.3,  Méoii.) 
Mes  d'oisillons  y  a  si  grant  frappier 
Que  jour  et  nuit 
La  valee  retantit  de  leur  hruit. 
(G.  Mach.,  Po^s.,   Richcl.  9221,  f»  40'.) 

—  Se  mettre  au  frapier,  se  mettre  en 
route,  prendre  sa  course,  s'enfuir  : 


Renart  (|ui  moult  sot  de  tresluc. 
Et  qui  avoit  grant  fain  eue, 
.Se  met  baaillant  au  frapier. 

(Renarl.  210:1.  Méon.) 
Tost  vos  meistos  au  frapier 
Hui  main  qant  veistes  ma  mort. 

(/*.,  2176.) 
Ataul  es  vos  a  ccz  paroles 
.Sire  Lanfroi  le  forestier. 
Et  Renarl  se  raisl  au  frapier. 

(li.,  Br.  I,  621,   Martin.) 
Aler  laissent  le  carbonnier. 
Si  se  remelenl  au  frapier. 
(Hom.  de  Wistasse  le  Moine,  113S,  Michel.) 

Quant  Basins  ol  mangié  si  se  met  au  frapier. 
(Jeh.  de  Ijinson,  Richel.  249,'>,  f°  16  r».) 
Le  matinet  vous  mètres  au  frapier. 

(Aubery  le  Bourgoing,  p.  71),  Tarlié.) 
L'os  est  csmute,  mis  se  sunt  al  frapier. 
(Anseis,  Richel.  793,  f°  70^) 
Et  la  roine  Berle  s'est  lost  mise  au  frapier. 

(BcTle.  9S4,  .Scheler.) 
P,armi  la  porte  se  prist  a  chevauchier, 
Le  destrier  broche,  si  se  mist  au  frapier. 

(Olinel,  1973,  A.  P.) 
Vers  Abilanl  la  ville  s'est  il  mis  au  frapier. 
(B.  de  Sel/.,  y,  889,  Bocca.) 

—  Mettre  au  frapier,  mettre  en  fuite  : 

Et  Aymon  de  Dordonne  les  melra  0  frapier. 
(Quatre  fils  Aymon,  ms.   Montp.  H  247,  £"  178''.) 

Il  ont  regardé  de  l'autre  part  ke  moult 
bien  se  leuoient  Galois  as  Bretons,  et  ke 
se  ne  fust  li  blans  chevaliers,  il  les  mezis- 
cent  del  tout  au  frapier.  {Sept  sag.de  Rome, 
Ars.  3354,  f»  158\) 

Nom  propre,  Frapiê. 

FRAPiLLiER,  -  Hhïer,  verbe. 

—  Act.,  fréquentatif  de  frapper  : 

Et  quant  Doolia  ol  cheli  qui  les  hucha, 
Du  baslon  que  il  tint  si  bel  le  frapiUa 
Que  es  degrés  aval  tout  envers  le  rua. 

(Ooan  de  ilaience,  3490,  A.  P.) 

—  Neutr.,  se  fâcher,  s'indigner  : 

...  Dont  tout  li  pueple  mult  fort  en  frapilhal. 
(Jeh.  des    Preis,   Gesle    de  Liège,  II,  aO'il, 
Scheler,   Gloss.  philol.) 

J.  FRAPiN,  S.  m.,  multitude,  populace  : 

Si  flst  Godolie,  le  fiz  Aica,  le  fiz  Sapha, 
maistre  sur  tant  de  frapin  cume  en  la  terre 
remest.  {Bois,  p.  436,  Ler.  de  Lincy.) 

Li  fols  reis  l'en  creid  e  de  sun  mesfait 
ne  s'en  repentid,  e  tist  pruveires  a  ses 
ydles  servir  de  trestuz  les  plus  bas  del 
pople  et  del  frapin.  {Ib.,  p.  290.) 

CL  Frapaille. 

2.  FRAPIN,  s.  m.,  bruit,  tumulte  : 

Si  l' volez  escoter  sanz  noise  o  sanz  frapin. 

(Hom,  2935,  Michel.) 

FRAPis,  voir  Frapeis. 

FRAPON,  s.  m.,  coup  : 

El  ele  lesse  aler  le  poing  de  tel  randon, 
Devant,  parmi  le  nés,  li  donne  tel  frapon. 
Que  il  en  oui  senglanl  le  vis  et  le  menton. 

(boon  de  Maience,  167,   A.  P.) 
Si  flert  son  oncle  Flexipon, 
El  pis  li  donne  tel  frapon 
Que  présent  li  a  fet  de  mnrt. 

(Fttl/l.  d'Ov..  Ars.  5069,  f  112'.) 

17 


130 


V\\\ 


PR.\P0NNEUn,  S.  111.,  celui  qni  frappe  :    ' 
Fraponneur.  {CmpAel.Proc.etdicl.pop.)   1 
FKAi'PML,  voir  FnAPAlL. 
FRAPPAHT,   voir  FRAPAHT. 
FRAPPEMENT,   VOir  FR.APEMBXT.  , 

FRAPPER,  voir   FlIAPEH. 

FRAPPERiE,  voir  Fbapekie. 

KRAPPEURE,  voir  FaAFEDRK.  | 

I 
KRAPPICHE,  voir  FRAI'ICUK. 

PRAPPIER,   voir  FRAI'IEK. 

FRAPPis,  voir  Fhapeis. 
PRAPPURE,  voir  Fkapeorb. 
FRARACUE,  voir  Freresche. 

FRARECHAU,  VOÎr  FRERESCHEL. 
FRARElilEK,  VOIT  FRKBESCHIER. 
FRAREL,  voir   FREREL. 
FRARELEMENT,  VOif  FRERKLEMENT. 

FRARESCE,  voir  Freresche. 

FRARESCUE,  VOlf  FKEBESCUB. 
FRARESCUEL,  VOÎF  FhERESCUEL. 
FRARESCHIER,  Voif  FREHESCHIER. 
FRARESCHOR,  VOlf  FBERESCHEOR. 

FRAREUR,  voir  Frereur. 

FRAREUSEMENT,  VOir    FBKHEnSEMENT. 
FRARELSETÈ,  VOif  FRBRKOSETÉ. 


FR.VREUX,  voir  FRERE0S. 

FKARiE,  voir  Frerib. 

FRARiN,  frairin,  -  im,  [rerin,  (raiiK 
farin,  farrin,  adj.,  pauvre,  misérable, 
ineudiant,  malheureux  : 

Il  De  saol  luie  ne  ribaut  ue  /ru/ m. 
{tiri*  leLoh.,  i'  cUans.,  nx,  p.  67,  P.  Pans.) 

Si  enforce  li  cris 
La  uo  ineDJoienl  la  povre  geol  frarin. 

(Morl  de  Carin.  p.  225,  du  Meril.) 
A[s)  malade»  e  4'-\  frarini. 
Ihon,  3*  p.,  130,  Andresen.)  Var.,  famm. 
A  taot  Bi  le»  luMiage»  qi  ne  sunl  pas  frarhr 
(i.  Bou  ,  S«x..  H31V1II,  p.  Pans.) 
Les  jaslisej  le  roi  firent  laogoo  Iraine  ; 
Taie  l'arccveschiei  remest  issi  frarii.f, 
Aiûi  que  cil  doi  oussenl  des  maneirs  la  seislne, 
.>e  reraeiul  buts,  ue  vache,  ne  cbapuns,  ne  geliu''. 
Cbeials,  pors,  no  bcrbii,  ne  de  blé  pleine  mine 
(GABMfB,   \iede  S.  Thom.,  Hichel.  13313, 

f  75  T'.) 
S»  Xonnani  «el  creuieienl,  Ënglei»  ne  Angevin, 
E  Brelan,  <:  Waleis,  Escot,  0  Peilevia, 
Moll  aoreienl  losl  fait  lui  le  régné  frariit  : 
Mail   qacl  «cuihlanl  qu'il  face,  il   prendra  bonjie 
(fin. 
(In.,  i».,  App.,  ».  181,  llippean.) 
Aiuiqne  «ucori  lur  vienge,  luit  en  serrant /rariii. 
(Jo»D.  Fastojhe.  Ckron.,  585,  Michel,  D.  de 
Sorm.,  t.  m.) 
Menée  l'ont  sens  nul  se,or 
La  lasie  daii.e,  la  frorine 
Toi  débitant  sor  la  marine. 
(G.  n  Col^Cl,  de  VEmperrr.  i/ui  fard,  sa  cha»t.. 
Wii,  .'ip.  Méun,  .Vdiii'.   ft»..  Il,  ."15.) 


FR.\ 

Mais  Damedius,  lii  ama  Saint  Martin 
Por  le  mantiel  k'il  dona  au  frarin. 

(SI  Meiis,  908,  xili'  s.,  G.  P.iris  ) 
Plus  que  soixante  damoisel. 
Bien  alignié  et  gent  el  bel, 
Qui  n'oreul  pas  parens  frarins. 

(Par/on.,  10813,  Crapclel.) 

Porquanl  n'est  poïre  ne  frarine; 
Pille  est  de  roi  et  de  roine. 

(/*.,  6209.) 

Et  fu  dejouste  lai  Brandolne  son  cousin, 

Quar  pour  le  duc  Beuvon  se  clainie  moult  frarin. 

lilaugis  â'.Ugrem..  ms.  Montp.  H  247,  f"  171'.)       i 

La  cors  me  sembla  pas  frarine. 

Mil  chevaliers  i  ot  et  plus. 

(Diirmars  te  Gallois,  95«,  Slengel.) 

Estrauiies  suis  et  pèlerins, 

El,  comme  mes  pères,  frairins. 

{Lib.  Psalm.,  xxxvm,  p.  287,  Miihel.) 
Moult  se  clamoit  souvent  frarine. 
(Ren.  ue  Beaujeb,  U  Biaus  Desconneus,  3867. 

Hippeau.)  j 

luit  sont  riche  et  usessé, 
N'i  a  povre  ae  frarin. 

(Chans.,  Richel.  Mouchel  8,  f^  lH.)  j 

Li  povre  ki  sont  en  nostre  terre,  soient   ! 
estranghe,  soient  frarin,  nous  les  souste- 
nons  de  nos  aumousnes  pour  l'amour  de 
Dieu,    llelt.   du  prestre  Jehan,  dans    les 
(Xuvr.  de  Rutebeuf,  11,  455,  .liib.) 

Jco  ai  uifiut  houiiie  veu 
Qui  tauut  aveit  acreu 
Qui  après  en  iert  frarins. 
{Les  Proverbes  del  vilain,  Ler.  de  Liiicy,  l'rov.., 
II,  i65.) 

La  repairoil  une  meschine, 
Qui  n'ieit  pas  samblans  a  frarine. 
Miguote  iert  et  de  grant  affaire. 
I  (Mi-lam.  d-Ov.,  p.  36,  Tarbé.) 

—  Par  extension,  en  parlant  des  per- 
sonnes, et  de  certaines  choses  morales, 
vil,  lâche,  abject,  faible  : 

Cognols  lou  tu,  lou  malvais,  lou  frairim  f 
(De  Charl.  el  des  Pairs,  Vat.  Chr.  1360,  f  28  .) 
Venge  ton  père,  filz  a  putain  frarin. 

(Ilort  de  Garin,  p.  228,  du  Méril.) 
U  ne  sont  mie  ne  garçon  ne  frarin. 

{Us  Loh.,  ms.  Montp.,  f°  SI'.) 
Si  me  manda  qn'alasse  a  lui. 
Ne  me  dist  rien,  mais  je  dis  lui 
Anor  faire  trop  frarine. 

(Tristan,  1,  381,  Michel.) 
Envers  toi  autres  fu  frarine. 
(La  Oiarrelte,  Vat.  Chr.  1725,  f»  21=.) 
Kl  caitif  et  frarin  m'a,  oiant  moi,  clamé. 

(Houm.  d'Atii-,  f  -17",  MicLelaul.) 

Asses  s'oi  clamer  et  aver  el  frarin. 

(Ib.) 

Li  chevaliers  le  cbisue  n'ot  pas  le  cuer  frarin. 
(Chev.  au  cijgne,  1,  4235,  Hippeau.) 
A  cel  tens  estoit  amours  vive, 
Qui  or  est  morte  et  chaitivc. 
De  joie  fu  dame  et  royuc 
Qui  ore  est  avère  et  frarine. 

(Ftorim.,  Richel.  1376,  f"  l'.) 

El  Garselius  sea  nies  n'est  pas  frairis. 

(Auberi,  p.  16,  Tobler.) 
Auberi  ot  le  cuer  lasche  et  frarin. 

(Ib.,  Hichel.  21368,  1»  62=.) 

Quant  Karles  l'antandi  n'ot  pas  le  cuer  frarin. 

(Garin  de  ilongl.,  Vat.  Chr.  1517,  f  5''.) 

Vaslet,  trop  me  semblez /'rarin, 
N'ad  hume  ore  en  ceste  vie 
Ki  or  seit  apelé  Decie. 

(Cbabouï.  Set  dormant,  Hil,  Koch.) 


FRA 

r.iel  nt  cenu,  face  frarine. 

(Josaphal  el  Bart.,  ms.  Cassin,  f"  7''.) 
Ampues  veul  je,  dist  Zarlle,  oir  vetre  latin. 
Car  le  vetre  consil  James  fu  frain. 

(Prise  de  Pampel.,  1459,  Mussafia.) 

Ne  piert  pas  qu'il  seit  de  lignage  frarin. 

(nom,  lOBl,  Michel.) 

Lors  s'escria  11  quens,  qui  n'ot  pas  cuer  frarm. 
(Doon  de  Maience,  9665,  A.  P.) 
Pour  ochirc  Gaufroi,  ie  Irailour  frarin. 

(B.  de  Seb.,  vu,  217,  Bocca.) 

Mais  sachies,  se  le  tiengz,  tenez  moi  a  frarin 

S'il  n'i  laisse  la  teste. 

(Vœux  du  Paon,  ms.  Brnx.  1U91,  f°  131  v».) 
Puis  se  engenoiUe,  si  soi  clame  lapins, 
Uebat  son  pic  e  soi  apelle  frains. 
(La  Passion,  ms.  Venise,  Roniv.,  p.  26.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  pauvre,  ohé- 
tit,  maigre,  misérable,  et,  en  général^ 
mauvais,  pénible,  dur  :  ] 

El  cors  li  met  la  lance  al  fer  frarin.  I 

(Les  Loh..  ms.  Berne  113,  f»  6».)      , 

1       Maintes    choses    sunt    nécessaires    en^i 

I   muntaignes  de  Montjeu,  lai  ou  U  froidure;! 

est  ades,  ke   si  nécessaires   ne   sunt  miti 

nomeimant  an  ces  contreies  a  ceos  ki  an; 

;   semant  la  frarine  soffeisansce  et  la  voluni 

triene  povreleit  salve[nt]  tôt  per  tôt  la  sain 

1   teit  de  l'ordeue  de  cliertrose.  (Li  EpisUeS] 

Bernart   a    Mont    Deu,    ms.    Verdun    7» 

f"  13  V».) 

La  eo[it]e  ne  fu  pas  frarine, 
Ne  li  linsuez  viez  ne  troeit. 

(Uolop.,  10714,  Bibl.elz.) 

Lors  en  manja  tant  Brichemers 
1  Que  il  fu  gros  et  bien  enfle;.. 

Puis  vint  gésir  lez  Ysengrin 
i  Qu'il  n'avoit  pas  veutre  frarin. 

;  (Renan,  1995S,  iUou.l 

Li  oisel  qui  se  sunt  teu 

Tant  cam  il  ont  le  froit  eu. 

Et  le  tens  divers  et  frarin, 

Sunt  en  mai  por  le  tens  serin 

Si  lié...  _      , 

(.Rose,  66,  Méon.)  Var.,  farin.  (RicheL  1365.) 

I.i  doi  sunt  a  Paris,  en  le  prison  frarine. 

Kl  ves  en  chi  le  tiers  qui  deles  vous  s'aclme. 

(B.  de  Seb.,  xvui,  108,  Bocca.) 

Un  estour  frarin. 

(/».,  1X11,91.) 

—  Frivole,  léger,  de  peu  de  poids,  iiié 
diocre  : 

Car  nas  escris  n'est  tant  frarins. 
Ni  de  fables  as  Sarasins, 
Dont  on  ne  puisse  exemple  traire 
Del  mal  laissier  et  del  bien  faire. 

(Parion.,  103,  Crapelel.) 

Oies  bons  vers  qui  ne  smqI  pas  frenn. 
(Hebbert  le  Doc,  h'ouque  de  Candie,  Richel.  77» 

f  169'.) 

selon  Du  Méril,  on  dit  encore  en  Nor 
mandie  frarin,  pour  dolent,  chétif. 


FRAROiRS,  voir  Frabois.  i 

FRAROis,  fraroirs,  s.  m.,  succession 
bien  resté  indivis  : 

Il  est  de  coustunie  quiconques  fait  edi 
lices  eu  autruy  heritaise  les  pert  sans  !■; 
congé  de  celuy  ou  de  celle  a  qui  e_9t  me, 
ritaige  s'il  n'y  a  cause  comme  dit  es, 
comme  ung  frère  et  une  sœur  ou  celuy  qu 
tient  ung  fraroirs  ou  partie  si  sea  aultre 
frerescheurs  luy  laisseroient  tenir,  il  ne» 
teuu  a  rien  leur  en  rendre  de  levées  ae  c< 


FRA 


PRA 


FRA 


131 


qu'il  aura   levé    par   avant    le  plet    meu. 
{Coust.  de  Bret.,  f»  86  v».) 

Ung  frarois.  (Même  texte  cité  d'après 
VAnc.  Coût,  de  Bret.,  f°  lUt»,  par  Ste-Pa- 
laye.) 

PRARUR,  voir  FREREUn. 

FRASCHER,  V.  a.,  encombrer  : 

Le  chariot  hoquelerie 
Est  tirii  an  travers  des  champs 
Par  miliers  de  muUets  fraschann 
L'eslroit  chemin  de  vérité. 
(1360.  la  Cuisine  papale,  p.   19,  Fick.) 

1.  FRASÉ,  frazé,  frassc,  fresé,  frezé, 
freeé,  fressé,  frosc,  frasié,  frrgict,  frairé, 
adj.,  galonné,  plissa,  on  fornin  de  fraise  ? 

I,i  mcssagiers  est  venus  dnsqn'au  tré, 
Trova  Froment  sor  un  tapis  frecr. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f°187".) 
Brandist  l'espee  an  confenon  fresé. 

(Ib.,  f"  254''.) 
Kl  dos  li  vestent  la  bro;;ne  a  or  fresee. 

(Raeubert,  Ogier,  2fi88,  Barrnis.) 

Un  frain  a  or  li  ont  el  cief  posé 
Et  bien  covert  d'nn  paile  a  or  (retc. 

(lo..  (S.,  lOfiSS.) 

Un  paTOillon  tendnz  estoit 
De  dras  de  soie  a  or  fraiycz, 
(Peneval.  ms.  Montp.  II  2i0,  f  220".! 
L&  pensies  veir  mainte  aiicube  levco 
Et  mainte  riche  tente  d'or  et  d'argent  freser. 
Uiol,  S32.3,  A.  T.) 
Estoient  enficiet 
Pignonciel  et  cendal  et  eon  fanon  fregiet 
Dnsqn'a  .un.  de  çaus  ki  l'orent  aprocict. 

(nmm.  d'Alix.,  f  .30'',  Michelanl.) 
La  peuisies  veoir  mainte  ensepie  fresee. 

(/*.,  f»  8=.) 
De  .II.  pales  freses  la  cambre  est  portendne. 

(/>.,  f»  59=.) 
U  qnens  Iluesli  Maines  tint  la  lance  fresee. 

(Conq.  de  Jeriis..   7081,  Ilippean.) 
Chatcnns  baisse  la  lance  a  renseigne  fresee. 
illi.,  .3800.1 

Chances  avoit  vermoilles  d'un  pale  d'or  fressé. 
(Fierabras,  V.it    Chr.  161B,  f"  29  t".) 
.1.  riche  paile  galatien  frezi'. 

<lb..  C  7.H'\) 
En  cors  li  mist  l'enseinRne  a  or  frazee. 

(r.audoit.  8160,   A   P.) 
El  cors  li  met  le  confanon  fresé. 

(Anseis.  Richel.  793,  t"  06''.) 
Sour  les  lapis  de  soie  (loretez  et  frasiez. 

(Vetis  doit  paon,  Itirliel.  lîi.'Ji,  f»  93  r".) 
Tante  rente  porpointe,  tante  enseigne  fresee. 
(Florence  de  Rome,  Richel.  nonv.  acq.  4192, 
f»  8  v«.) 

Bouton  d'argent /'rasêf.  (Test,  du  'î7juin 
I41S,  Arch.  raun.  Douai.) 

Louches  a  boutons  frassez  et  dorez. 
(1443,  Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
m».,  Bibl.  Amiens.) 

O'orfa  el  de  pierrie;  et  maint  pierles  frases, 
llabis  et  diamans  furent  autour  entes. 
<Getle  des  ducs  de  Bourg.,  38,33,  Chron.  J)el^.) 
Et  de  vaiselement,  de  maint  bennap /yosi^. 

(Ib.,  10463.) 
Dy  le  raoy,  ma  gorge  frasée. 
Et  tu  me  feras  Ires  grant  joye. 
(Actes  des  apost.,  vol.  I,  f"  3"»,  éd.  i;j37.) 
Une  gorge  blanche  el  frayée. 
(COQUILLART,  Notiv.  DroUz,   1"  part.,  de  Pre- 
sumptionibus,  I,  98,  lîibl.  eh.) 


Vons  demandez  les  gorgias  frairez, 

r.loz  H  serrez. 
Pour  cacher  la  poitrine. 
D'or  et  do  soye  dessus  billebarrez. 
(Reform.  des  dames  de  Paris,  ap.  Michel,  Pors. 
goth.) 

Venite  nuno,  frcsches,  frasées,  récentes. 
(Deb.  des  Dam.  de  Par.,  Poés.  fr.  des  xv"  et 
XTi'  s.,  Xll,  42.) 

2.  FRASÉ,  adj.,  humecté  : 

Demi  muy  de  chaux  frasée.  (Compte  de 
Gilet  Baudry,  1416-1418,  Despence,  lui. 
Arch.  num.  Orléans.) 

Dans  l'Orléanais  on  appelle /rasî  de  la 
braise  en  poussière. 

FRASKEUii,  fraseur,  s.  m.,  p.-ft.  fabri- 
cant de  franges  : 

Fraseeurs.{Vocab.desMétiers,  ap.Grraiid, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

Nicolas  le  Fraseur.  (1378,  Compte  des 
annivers.  de  S.  Pierre,  Arch.  Aube  G  1656. 
f"  92  V».) 

FRASELii,  -  zellé,  adj.,  dimin.  de  frasé  : 

Et  puis  nne  baniere  de  fin  or  frazellé. 

(Ciperis,  Richel    1G37,  f  92  r».) 

FRASER,  -  zer,  frasser,  frayser,  freser. 
V.  a.,  écosser,  peler  : 

Pour  avoir  frazé  une  mine  de  fèves. 
(1443.  Compt.  du  Temple,  Arch.  MM  133, 
f»  92  v°.) 

Item,  n  celle  qui  pille  l'orge,  pour  avoir 
frassé  six  boicenux  de  fèves,  .m.  s.  .vi.  d. 
(1485,  Compte  de  J.  Dupuy,  f  46,  Ste- 
Croix,  Poitiers,  Arch.  Vienne.) 

—  Frasé,  part,  passé,  écossé,  pelé  : 

Moult  les  ont  comparées 
Les  verdes  fèves  qui  ne  forent  frasées. 
(Aleschans,  7162,  Jonck.,  Gui  II.  d'Or.) 

Ne  prisserent  deus  pois  frassez. 
(G.   DE  CoiNCI,  Mir.,  ms.  Brux.,  f  70".) 

Sainz  Esperiz  la  sainte  famé 

A  si  esprise  et  embrasée 

.\e  prise  une  fève  frasée 

Tote  richece  terriene. 
(lo.,  de  l'Iimperer.  qui  gard.  sa  chasi.,  2891. 
ap.   Méon.  Nnur.  Hec..  II,  92.) 

Qui  donc  vcist  ces  oingnonees, 

l'ois  a  l'nile  et  fèves  pilees. 

Fèves  frasées  et  hlans  pois. 
(Itat.  de  Karesm.  et  de  Charnaqr.  117,  :i|i.  Méim, 
Falil.,  IV,  93.) 

Se  tonte  la  lignie  d'Adam  estoit  dampnen, 
Dieu  n'i  perdroit  en  soy  une  fève  frasée. 

(Jf.h.  DE  Mf.l'nc,  Tesl.,%13,   Mémi.) 

Une  escule  de  fèves  fresees.  { Terrier  de  la 
Trinité,  xiv»  s.,  Arch.  Vienne.) 

Prenez  feives  frasées,  si  les  cuisiez  bieu. 
(H.  DE  MoiNDEViLLE,  Richel. 2030,  {'Si*.) 

B.  Nous  sommes  legiers. 

M.  Comme  biches. 
B.  Rebondis. 

H.  Comme  belles  miches* 
n.  Et  fraysez... 

M.  Comme  beaux  ongnons. 
(Dialogue  de  Mallepaye  el  de  Baillevenl,   dans  les 
Poés.  attrilmées  à  Villon,  Jou.aust,  p.  212.) 

Fèves  frasées  pour  le  potage.  (1435, 
Arch.  8  5118.) 

Et  ne  suis  je  pas  maleureux. 
Qui  cuidoiecstre  si  rusé. 
D'avoir  esté  si  refusé. 


Moy,  qui  suis  gorgias,  mignon,  ^ 

Franc,  fraiz,  frasé  comme  nngonguon! 
(Cooou.L.,  Monol.  du  Puys,  II,  2S3,  Bibl.  elz.) 

Une  escuelloe  de  febvez  frazees  crues 
(1300,  Ste-Croix,Arch.  Vienne.) 

De  sorte  qu'un  boisseau  de  telles  fcbves 
hroiees  et  netloiees  (qu'on  dit  frasées)  est 
aussi  plein  que  de  celles  qui  sont  entières, 
encores  que  l'escorce  en  soit  dehors.  (Co- 
TEREAU,  Cotum.,  Il,  12,  éd.  1555.) 

—  Débarrassé  comme  d'une  enveloppe  : 

L'amo  quant  don  cors  iert  frasée. 
(Reci,.  de  Mouens,  Miserere,  sir.  227''.  Van 
Hamel.) 

FRASETE,  frazette,  freseir,  frecette. 
s.  f.,  gland,  bouton  en  forme  de  fraise; 

Solers  a  fresetes  ou  a  laz.  (15  janvier 
1339,  S.  Renigne,  Moniales  de  Larrey,Arch. 
Côte-d'Or.) 

Une  bourse  faiote  a  l'esguille,  semée  dr 
perles  a  cinq  [recettes  d'or.  (1400,  Pièces 
niât,  au  règ.  de  Ch.  VI,  t.  II,  p.  339,Dou«i 

d'Arcq.) 

Une  frazette  d'argent  doret.  (1443,  Va- 
lenciennes, ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 


Des  cuillers  coppees  a  frazcttes.  (Dép. 
p.  la  châsse  de  la  calh.  de  Noyon,  fin  du 
XV"  s.,  La  Fons,  .4rt.  du  Nord,  p.  48.) 

Cullierscoppees  afrazetles.  (1504, Noyon, 
ap.  La  l'^ons,  Gloss.  ms.,  lîibl.  Amiens.) 

FRASEtiRE,  frazewe,  frassure,  s.  f., 
machine  ou  moulin  à  broyer  : 

Un  rochier,  une  fraseure  et  quatre  petis 
chenois  debrisies.  (Av.  1290,  Invent.,  .Mu- 
reau,  Arch.  Meuse.) 

Micatorium,  esmiocre,  frazcure.  (Gloss. 
lat.-gall.,  Richel.  I.  4120.) 

Frassiires,  arestieres,  v,-ineaux  et  aultres 
ouvraiges  appartenans  au  niestier  de  thuil- 
lier.  (Stat.  des  fabric.  de  luilles,  xv«  s.,  ap. 
A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat,  III,  585.) 

FRAsiÉ,  voir  Frasé. 

FKASlElt,  S.  m.? 

Sur  les  tapis  de  soie  a  fleurs  el  .i  frasiers 
A  fait  traire  ses  armes. 

(Reslor  du  Paon,  ms.  Itouen,  f"  83  r°.l 

FRAsn.i..Ê,  adj.,  ridé  : 

Le  vénérable  et  glorieux  confesseur 
monsieur  sainct  Chouard,  lequel  porte, 
pour  mémoire  et  souvenir,  le  nez  rongneux, 
la  teste  crossue,  vermoulue,  tortue,  la  peau 
(lu  dos  martelée,  chauderoiiiicc,  frasillee 
en  eourcailletqui  se  tire,  en  audouille  trop 
sallee  qui  se  fend  et  disperse  sur  la  grille. 
[Ix  Triumphe  de  dame  Verolle,  Poés.  fr 
des  XV»  et  xvi'  ?.,  lY,  279.) 

FRASNEi,  voir  Fresnoi. 

FRASNEi.,,  voir  Fresnel. 

FRASNiN,  voir  Fbesnin. 

FRASNoi,  voir  Fresnoi. 

FRAsoiR,  frassoir,  s.  m.,  machine  îi 
broyer  ; 

Frassoirs  d'estain.  (1534,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.)  Alias, 
frasoir. 

Cf.  Fraseure. 


133 


FHA 


FRA 


FRA 


FHAiisft,  Noir  KiiASi:. 
FRAssF.n,  voir  Fbasbh. 
KRAssoin,  voir  Fhasoiii. 
FRASSURE,  voir  FBASEnnK. 
FRASTix,  voir  Fraitikn. 
FRATERiE,  S.  f.,  lion  infect  : 

Di|niil«>  (t  pnissancei  donne  (Fortanr) 
Me  ne  prenl  garde  a  quel  personne  ; 
C«r  ses  grâces  si  les  despent 
Qu'en  despendant  toutes  espent, 
El  les  gette  en  lien  de  poutio 
Par  pnleaai  et  par  fralerie. 
Ne  ne  prise  tont  nno  bille. 

(fioif,  C8Î3,  Lantin  de  Damercy.> 

Le  nis.  Corsini,  f  4,'>s  donne  fangeries. 

—  Syn.  d'ennui  : 

F.t  maintes  fois  par  eslontio 
Fist  home  anni  et  fralerie 
Au  prendonie  et  au  saint  provolre. 
(O'm)  Vil.  ti  ne  doul.  etnmen.,  Ars.  3527. 
r  146*.) 

FRATERXALiTft,  S.  f.,  Confrérie  : 
El  pour  niotlre  fi  liault  ot  fi  sollenip- 
nelle  œuvre  en  règle  et  en  forme,  il  est 
besoin  de  déclarer  aucunes  choses  de  la 
fondacion  de  ceste  noble  confrairie  et  fra- 
temalité.  (Oliv.  de  la  Marche,  Form.  des 
gaiget  de  bataille,  p.  99,  l'rofl.) 

1.  FRATERNE,  adj.,  fraternel  : 

Leur  fralerne  concorde.  (Bebsuibe,  T. 
Lie,  ms.  Ste-Gen.,  f»  425''.) 
Discordes  fraUrnes.  (In.,  ib.) 

A  raecroifsement  de  la  bonne  amitié  et 
Iraleme  dileclion  d'entr'eulx  deux.  (Juin 
1502,  Dépêche  de  Bacquier,  Lett.  de  Rois, 
etc.,  t.  Il,  p.Slj.) 

î.  FRATERNE,  S.  f.,  fratemitd  : 

Si  que  les  hcrmilcs   les  anioienl,  (les  bôles) 

Et  disoient  qu'entr'enix  SToit 

Telle  fralerne,  c'on  ne  devnit 

Faire  a  elles  nulle  moleste. 

Se  se  n'estoit  nuisabte  hesle. 

La  fralerne  estoit  droilement, 

Qui  du  créateur  seulement 

Furent  cils  et  celle  créé. 

(MrtoBi.  d'Or.,  p.  lin,  T.irbi;.) 

—  Correction  que  reçoivent  de  leurs 
supérieurs  les  frères  on  moines  qui  ont 
commis  quelque  faute  : 

Qui  meritoit  nne  bonne  fralerne. 
tGtRtssE,  Reelierek.    des  recherch.,  cpit.   .au  lec- 
teur, p.  II,  *d.  Mîi.) 

FRATIN,  voir  Fbaitien. 

FRATis,  voir  Fbaitis. 

FRATREMF.xEUR,  S.  m.,  ffèrs  mincur: 

Que  cil  las,  cil  fralremenrur 
Qni  par  ces  loics  TOnl  tremblant. 
(G.  PC  Coma,  Hir.,  du.  Sois).,  P  29'  ;  MéoD, 
Fabl..  I,  316.) 

FR.VTRKi:sE,  S.  f.,  communauté  entre 
frères  : 

Quand  aucuns  parchouniers  viennent  a 
faire  parlaigc  d'aucuns  manoirs,  celuy, 
ou  ceux  nynnt  part  sur  le  derrière,  et  non 
front  aux  rues,  peuvent  avoir  voye  et  pas- 
sage sur  le  manoir  et  hcritaige  de  celuy 
ayant  front    aux   rues,  tels   que   de  qua- 


torze pieds  de  Inrpp,  par  escbanse  d'iieri- 
taige,  si  avaut  que  soit  jardinage,  et  au 
regard  des  terres  alaboeur,  celuy  ayant  sa 
part  sur  le  derrière  peut  avoir  voyo  et  pas- 
sage, au  moins  de  dommaige  que  se  pol- 
dra,  que  l'on  appelle  voye  de  fralreuse. 
(Coût,  de  Bichebourg  Saint  Vaasl,  Nouv. 
Coût.  gi''n.,  I,  4,';2».) 

FRATRiN,  adj.,  fraternel  : 

Le  suppliant,  esnieu  de  couraige  fratrin, 
incontinent  saillit  en  la  rue...  pour  cuider 
secourir  son  beau  frère.  (1463,  Arcb.  J.I 
199,  pièce  201.) 

FRATuisEE,  -  zee,  adj.  f.  qualiflant 
nne  sorle  de  rime  indiquée  dans  l'exemple 
snivant  : 

La  rime  fratrisee  est  nommée  celle  en 
laquelle  les  vers  fraternisent  de  telle  ma- 
nière que  le  dernier  mot  du  carme  précè- 
dent est  repelé  entier  au  commencement 
du  mètre  suivant,  soit  en  équivoque,  ou 
autrement.  De  ceste  a  usé  Marot  en  l'Epi- 
sraœme  dressant  à  Charon. 

Metz  Toile  au  vent,  single  vers  nons,  Charon  ; 
Car  on  t'attend  :  et  quand  seras  en  tonte, 
Tant  et  plus  boy  bonum  vinum  charum. 
Qu'aurons  pour  Tray.   Donqucs,   sans    lonfiuo  nt- 
I  tente, 
Tente  tes  pieds  a  si  décente  sente. 
Sans  te  fâcher  :  mais  en  sois  content,  tant 
Ou'en  ce  faisant,  nous  le  soyons  autant. 
Ch.   Fontaixk,  Art.  poet.,   liv.  II,  cbap. 
dern.,  éd.  1573.) 

Ce  nombre  (anadiplose)  est  affecté  par 
les  poètes  en  la  ryme  qu'ilz  appellent 
fratrizee  et  annexée.  (Fouquelin,  Bhel., 
f  .?1  vo.) 

1.  FRAii,  voir  Fbo. 

2.  FRAU,  voir  Fou. 

FRAUDATEUR,  S.  m.,  trompcur  : 
Aulcunes  fois  cil  qui  est  cause  de  la 
mort  est  plus  coupable  que  l'occiant  comme 
cil  qui  deeoipt  son  pleine  qui  justement 
est  puni  pour  son  fraudateur.  (Fossetieb, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f»  128  v».) 

1.  FRAi'DEMENT,  frauldement'-,  s.  m., 
fraude: 

Et  les  pécheurs  feront  simulations  en 
frauldement  et  désolations.  {Bible,  Daniel, 
XI,  éd.  lo43.) 

2.  FRACDEMENT  ,  frauldement,  adv., 
frauduleusement  : 

Il  lut  cbargé  a  tort  et  frauldement.  (Q. 
Cnrse,  \ïii,  16,  éd.  1534.) 

FRAUDE  RIE,  S.  f.,  fraude  : 

Or  sers  amonrs  en  chantant  lycment 
Et  jttsques  en  fin  sans  nulle  frauderie. 
(Perceforesl ,  vol.  VI,  ch.  4;i,  éd.  1S28.) 

FRAUDEULSEMENT,  VOif  FrADDECSE- 
MENT. 

FRAUDEf.sEMF.XT,  -dculsement,  -douse- 
ment,  adv.,  Iranduleusement,  par  trom- 
perie : 

Fraudousement.  {Advocacie  N.-D.,  ms. 
Evrcux,  f°  134°.) 

En  repost  et  fraudeusement.  (1318,  Arcb. 
.U  50,  f"  107  r«.) 

Moult  de  requestes  ont  souvent  esté 
faites...  a  nous,  qui  passées  ont  esté  frau- 


deusement souz  l'ombre  d'aucune  coleur  de 
raison.  (1320,  Arcb.  K  40,  pièce  23.) 

Mais,  qni  larrecinieusemeot 

A  tel/,  engins  fraudeusement 

Deslruit  les  roulons  débonnaires. 

Qui  sont  habitans  es  auluaires 

Kt  bien  scevent  Venus  hanter. 
(J.  Le  Fevre,  la  Vieille,  I.  I,  v.  7G3,  Cocheris.) 
Esquelz  bureaux  et  petites  pièces  lesdiz 
grans   dras   fraudousement  estoient  enve- 
lopez.  tl388,  Ord.,yn,  217.) 

S'il  est  trouvé  que  il  ou  celui  de  savante 
ait  mal  usé  fraudeulsement.  (1388,  Ord.. 
VII,  775.) 

Aucuns  fraudeusement  pourroient  faire 
draps.  {Ord.  de  la  drap,  de  Louviers,  Cari, 
de  Pli.  d'Alenç.,  p.  857,  Arcb.  S.-Inf.) 

FRAUDEUX,  adj.,  frauduleux,  trom- 
peur: 

Par  marcbié  et  contrant  fraudeux  et 
mauvais.  (1344,  Arcb.  JJ  74,  1°  18  v°.) 

Par  le?  fraudeux  centraux  qu'il  faisoient. 
(1347,  Arcb.  JJ  76,  f»  21  r».) 

Fraudeux  centraux.  (1350,  Ord.,  ii, 
419.; 

Par  mençonges  fauses  et  fraudeuses. 
(J.  DE  ViGNAV,  Enseignem.,  ms.  Brux. 
11042,  f"  39>.) 

Faulceté  fraudeuse.  (Coubcv,  Bist.  de 
Grèce,  Ars,  3689,  1"  189''.) 

Hz  usoient  de  tricherie,  d'usures  et  de 
merchez  fraudeux.  (Oresme,  Polit,  f"  175«, 
éd.  1489.) 

I.'homrae  fraudeti.t  erant  tourment  trop  allye, 
(J,    Meschinot,   Limettes   des   princes,  f°   38  r",  I 
éd.  1.i93.)  j 

Marcbié  fraudeux.  (Coust.  de  Nom..  I 
f»49v»,  éd.  1483.)  . 

Vente  fraudeuse.  (Cousl.  de  Bret., '. 
C  118  r».)  ! 

En  contract  d'eschange  et  donaison,  ny 
pour  rctraict  de  premesse,  n'appartiennent  : 
ventes, sinon  que  l'escbange  fust /rattdetise.  : 
{Coût,  de  Bretagne,  tit.  ii,  Coût.  gén.,t.  II,  i 
p.  759,  éd.  16.35'.)  1 

FRAUDiEUx,  adj.,  frauduleux;  | 

Chanaan  a  en  sa  main  la  balanche  frau-  | 

dieuse.  (Le  Fevre  d'Est,  Bible,  Osée,  xii,  i 

éd.  1534.) 
Divers   poidz     est    abomination   envers  ' 

Dieu  ;  la  balanche  fraudieuse  n'est  point  i 

bonne.  (1d.,  ib.,  Proverbes,   ch.   XX,  éd. 

1530.)  ! 


FRAUDOUSEMENT  , 

MENT. 


voir    Fraudeuse- 


FRAUDULATEUR,  adj.  Cl  S.  m.,  trom-  j 
peur,  fraudeur  :  ■ 

Fraiidulateurs  pillent  maisons,  hosteU.  I 

(Grinoore,  les  folles  Entreprises,  p.  35,  Bibl,  eli.)  j 


Oysif,  inert,  frauiulateur. 
(Therence  en  franc..,  f 

f., 


\Yl^,  Vcrard.) 

fraude,    trom 


FRAUDULACION, 

peric  : 

Car  en  teles  élections 
A  trop  de  fraudulacions. 
Ou  par  malice,  ou  par  promesse, 
(E.  Deschamps,  Pop».,  Richel.   810,  f"  ISQ"".) 
Ainsi  ces  lonps  qui  so  sont  allez  mettre 
.Sonbz  faintz  habiz,  faisant  .samblant  de  paistro 
Parmy  brebis,  font  fraiidnlttcion. 
(Grirgobe,  les  folles  Entreprises,  f.  G9,  Bibl.  el«.) 


I 


FRA 


FRA 


FRE 


133 


FBAI!Dl'I.AMMENT,  VOIP  FRAUDn.FM- 
MEiST. 

FRAiTDUi-ANT,  voir  Fraudulent. 

FRAiTDUi.EMMENT,  -  lammefit,  -  lan- 
ment,  -  lentement,  ndj.,  fraudnlensemenl, 
d'une  manière  trompense,  secrète  : 

Alnnz  fraudulanmcnt.  (Bible,  Mnz.  683, 
!'  123'.) 

Pour  ce.  que  il  avoil  fravdvlentemevt 
juré.  (La  Mer  des  liystoir.,  t.  II,  f°  125^ 
éd.  1488.) 

Lesquelles  dcMix  choses  Pompée  luyvou- 
loit  fraudulemment snyipUnler  el  tolir.fBoc- 
CACE,  Nobles  malheureux,  VI,  9,  f°  152  v, 
éd.  1515) 

Anron  usurpa  le  Pontificat,  et  s'en  saisit 
fraudulamment.  (Léon,  Descr.  del'Afr.,  I, 
J26,  éd.  1556.) 

Il  n'y  a  animal  qui  exécute  plus  frauilu- 
lentement  l'envie  qu'il  a  sur  l'homme  que 
cestuy  cy  (le  Stellion).  (Du  Pinet,  Diosco- 
ride,  VI,  4,  éd.  1605.) 

FRAiiDULENCE,  S.  !.,  mauvaise  qualité: 
Les  causes  de  ces  ulcères  sont  mauvais 
humeurs  cholerics,  acres  et  niordicatifs,qui 
a  cause  de  leur  aduslion  acquerent  quelque 
fraudulence.  (Joubf.rt,  Gr.  Chir. ,  p.  326, 
éd.  1598.) 

FRAUDixENT,  -  lUTil,  frauld. ,  adj., 
frauduleux,  mensonger,  trompeur  : 

Une  fausse  déception  fraudulante  sou- 
vente  foiz  estaint  celle  qui  samble  estrc. 
(J.  DE  Salisb.,  Policrat.,  Richel.  24287, 
f  87'.) 

Il  a  proposé  et  demandé  questions  dif- 
âciles,  subtiles  et  captieuses  pour  la 
prendre  et  condemner  par  ses  paroles, 
mettre  a  confusion  et  frmidvlenle  dicep- 
tion.  {L'opinion  de  mesure  P.  Lliermite, 
etc.,  ap.  Quicherat,  Procès  de  Jeanne  d'Are, 
V,  217.) 

Les  amazones  prindrent  les  armes  de 
leurs  maris  et  se  vengèrent  vaillamment 
de  la  douloureuse  et  fraudtilente  occision 
d'iceulx.  {La  Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f»  T?"*, 
éd.  1488.) 

Mieulx  vallent  les  navrures  de  son  amy 
que  les  baisiers  fraudulentz  de  l'ennemy. 
(Lep.  d'EtAPLES,  Bible,  Prov.,  ch.  27,  éd. 
1S30.) 

Par  fraudulante  riisP. 
(G.    1)11    Brvs,    rOreille    du    Princf,   f    iO    r". 

ii.  1S82.) 

Fraudulentus,  fraudulent.  (H.  Estienne, 
Gramni.  gall.,  p.  101.) 

P-ir  chascDn  an  nn  Taultour  fraudulent 
Att  propre  jour  de  sa  nativité 
Faisoit  Ij.inqnet  planier  et  opulont. 
(Gl'iLi..  Hal'dent,  Apol.,  1°  !>.,  ci.xxvrii,  I.ormier.) 

—  Déguisé,  caché  : 

Ulcères /"rauW«;ente.  {Jard.  de  santé,  1, 
145,  impr.  la  Minerve.) 

FRAUDULENTEMENT,  VOir  FrAUDULEM- 
.MENT. 

FRAUDULEUR,  S.  m.,  fnnideur,  trom- 
peur: 

Le  frauduleur  avise  et  gaitte  son  point 
de  longue  main.  (Christ,  de  Pis.,  Policie, 
Ars.  2681,  §  lu.) 

FRAULDEMENT,  VOlP  FRAUDEMENT. 


FRAIII-DULENT,   VOir  FRAUDULENT. 

FRAUx,  S.  m.,  fraude  : 

Sanz   fraux    ne   bairet.   (1360,    Ch.  des 

compt.  de  Dole ,  Arch.  Doubs.) 

319 

FRA  VAILLE,  voir  Frevaille. 

FRAVAILLIER,  VOIT  FREVAILLIER. 
FRAVALL,   voir  FREFEL. 
FRAV ALLIE,  VOir  FREVELIE. 

FRAVALOUSEMANT,    VOir    FREVELOUSE- 
MENT. 
FRAVELLIE,  Voir  Frevelie. 
FRAxiNE,  S.  m.,  frêne  : 

L'amandier,  fraxine  et  snmbuce.  (Jardin 
de  santé,  I,  25,  impr.  la  Minerve.) 

1.  FRAY,  voir  Frait. 

2.  FRAY,  voir  Frai. 

1.  FRAYABLE,  adj.,  cassant  : 

Les  pierres  du  dit  lieu  sont  aigres^  rudes 
ou  mal  plaisantes,  semblablement  le  fer 
qui  se  fait  es  forges  du  dit  pays  est  fort 
aigre,  rude  et  frayable.  (Palissy,  Œuv., 
p.  361,  France.) 

—  Qui  peut  être  frayé  : 

.Suy  donc  (mon  cher  soucy)  ce  chemin  non  fraijalile 
Que  par  cens  que  le  ciel,  libéral,  veut  bénir. 
(Du  Bartas,  Vranie,  éd.  1380.) 

2.  FRAYABLE,  adj.,  qui  occasionne  des 
frais  : 

Si  les  bestes,  ou  autres  biens  meubles 
du  debteur,  sur  lesquels  a  la  poursuite  du 
créancier  arrest  est  fait,  ou  qui  sont  prins 
et  levez  par  peine  servie,  sont  biens 
frayables  et  périssables,  ils  se  doivent 
vendre  par  justice  publiquement.  {Cout. 
de  Cambray,  xxv,  43,  Nouv.  Cout.  gén., 
11,299.) 

Le  fol  appel par  voye  de  revision.... 

estoit  fort  frayable.  {Charte  du  comte  de 
Hainaut,  Nouv.  Cout.  géu.,  II,  88''.) 

FRAY-ANT,  adj.,  frayé  : 

Le  firent  mettre  hors,  par  une  barge,  sur 
le  sablon,  et  l'endicterent  ainsi  ;  tu  t'en 
iras  les  couvertes  voyes,  tout  le  pays  (tu 
congnois  bien  les  forces  et  les  adreces  et 
les  chemins  frayans)  tant  que  tu  viendras 
a  Chaslucet.  (Froiss.,  Chron.,  1.  III,  p.  312, 
éd.  1S59.) 

1.  FR.\YAU,  S.   m.  î 

.xil.  paires  de  frayaulx  dont  on  a  fet 
nattes  mises  es  siegi>sdeseschevins.  (1371, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

2.  FRAYAU,  voir  Freel. 

FRAYE,  S.  f.  ? 

Item  pour  deux  honnies  qui  amassarent 
et  mesurarent  l'avayne  de  la  fraye  et  por- 
tarent  chieux  messieurs  qui  avoient  esté 
presens  au  festaige  le  jour  Ste  Ragonde 
.11.  s.  .VI.  d.  (1456,  Compte,  Ste  Iladeg., 
Arch.  Vienne.) 

FRAYEE,  voir  FROIEE. 
FRAYEMENT,  VOir  FRAIEMENT. 


FRAYER,  voir  Fraier. 

FRAY-EURE,  VOÏT  FROIURE. 

FRAYONER,  V.  n.,  froncer  le  sourcil  : 
Ce  n'est  qu'une  folle  contenance  que  do 

fraygner  tousjours.  (Palsgrave,  Esclairc, 

p.  559,  Génin.) 

FUAYiviER,  voir  Fresnier. 

FRAY"ON,  S.  m.,  semble  synon.  d'issue, 
extrémités  et  entrailles  de  quelques  ani- 
maux : 

Jehans  Cappé  a  fait  demande  a  M.  Brau- 
lart  de  .v.  s.  p.,  de  tele  manière  et  pour 
tel  pris  comme  il  couroit  environ  Noël, 
pour  frayons  et  yssues  de  pourciaux  a  lui, 
doudit  Jehan,  ou  de  son  commandement, 
vendus,  bailliez  et  délivrez.  (1335,  Plaids 
de  la  mairie  de  la  Couture,  Arch.  admin. 
de  Reims,  III,  68,  Doc.  inéd.) 

FRAYRIE,  voir  FRERIE. 
FRAYSER,  voir  FRASER. 

FRAZÊ,  voir  Frasé. 
FRAZELÉ,  voir  Fraselé. 
FRAZER,  voir  Fraser. 

FRAZETTE,  VOiP  FRASETE. 

FRAZEURE,  voir  Fraseore. 

FREANT,  part,  prés.,  voir  Ferir  au 
Supplément. 

FREASCE,  s.  m.,  sorted'impôt,  dedroit: 

0  tout  le  droit  des  freasces  liroit  au 
molin  de  la  parrie.  (1301,  Liv.  rovg.  de  la 
Chambre  des  compt.  de  Paris,  f"  139  v»,  ap. 
Duc.,  Freagium.) 

FREAu,  voir  Freel. 

FREBOR,  voir  Fremor. 

FRECÉ,  voir  Frasé. 

FRECENGE,  VOir  FRESSANGE. 
FRECENGEE,  VOir  FRESSANGEE, 
FRECETTE,   VOlr  FRASETE. 

FRECHET,  voir  Freschet. 

FRECHiER,  V.  H. ,  Semble  être  une 
forme  de  flechier  au  sens  de  s'arrêter  : 

Charles  fist  sou  seerment...  qu'il  ne  fre- 
cheroit  d'aler  après  les  Sarradins  d'ice 
a  adono  qu'il  les  trouveroit.(7!e  Charlem., 
ms.  Berne  41,  î"  13''.) 

FRECUISSANT,  VOir  FRESCHIS.SANT. 

FRECINEUS,  adj.,  malade  du  farcin  : 

Frecineus  est  dedans  le  ventre. 
(  G.  Machadi,t,  le  Dit  du  cheval,  p.  80,  Tarbé.i 

FRECONDE,  voir  Fregonde. 

FRECOPIN,  S.  m.? 

Vostre  merci,  dist  Galopins, 
.Te  fot  saver  hnns  frecojiinx. 
Si  fnt  saver  bon  Icclieri 
nont  je  .'îui  moult  a  Cort  chéri. 

(ISenart,  12219,  Méon.) 

FRECQUIERE,  VOir  FLECHIERE. 

FRECTÉ,  voir  Frété. 


n* 


FRE 


FUEDEi.i.r..  s.  f..  mot  d.mtiMix  expri- 
mant l'idée  de  brait,  vacarme  : 
El  me  bailli  telle  frfdrlU 
L'aotre  joar  eoconlre  ma  teste.  , 

nrcf  de  inj  jnnet  (emmn,   46.  ap.  Picot  et 
Nyrop,  .\oirr.  Bec  if  farces,  p.  9'.'.) 

FREDLETÉ,  VOir  FRAILETK. 
FREDin,  VOirFROIDIR. 

FREDOiER,  voir  FnoinoiF.n.  j 

FREDOit,  voir  Froidor.  I 

FREE,  s.  m.,  terre  en  friche  : 

Frte  de  Vcrmandois freede  Flandres. 

(Cartut.  21  de  Corbie,  péapes  de  Bapaume, 
ap.  Sie-Pal.)  j 

i-REEL,  frael,  fraiel,  fleel,  fléau,  freau, 
rnijan.  fayau,  s.  m.,  cabas,  panier  de  jonc 
-er\,int  de  mesure  : 

Douf  cenz  freeU  de  figes,  (flots,  p.  93, 
Ler.  de  Lincy.)  Lai.,  ducentas  massas 
■  aricarum. 

I,c     montant     d'un     fraiel     engrcnier, 
.XVIII.   den.  (XII*  s..  Doc.  inédits  sur   la    | 
Pieardie,  IV,  8,  Beauvillé.) 

Fraiaus  de  figbes,  .i.  den.  (12Co,  Chambre 
le?  comptes  de  Lille,  Arch.  Nord.) 

Frael  de  fiches,  (xm's.,  Tarif  de  tonlieu, 
Arch.  du  chap.  de  S.-Omer,  Il  r.  i899. 
n-i69.) 

ijuatre  tuerlis  pcrlies  et  quatre  fleaus  de 
hàndele  de  cire.  (1344,  Livre  des  fiez  de 
^  -Den.,  Arch.  nal.) 

.11.  fraaux  de  fighes.  (1346,  lievenus  des 
Icrres  de  l'Art.,  Arch.  KK  394,  1°  64.) 

.11.  fraiaus.  (Ib.) 

IJ'un  frael  de  pardc,  dessous  cent  livres^ 
Ironie  sols  parisis,  et  dessus  cent  livres, 
<  iiiquantc  un  sols  parisis.  (1351,  Lett.  du 
/loi  Jean  l",  droits  levés  à  Amiens,  Ord.. 
II,  440.) 

Du  frecl  de  figues  et  de  raisins.  (1396, 
Coût,  de  Dieppe,  ï'  30  v°,  Arch.  S.-lnf.) 

Fighes  et  roisins:  du  grand  freau,  .1.  d.  : 
du  cophin,  ob.  (17  aoftt  1512,  Ord.  touchant 
le  tonlieu  de  S.-Bertin  et  S.-Omer,  Arch. 
mun.  S.-Ouier.) 

Pour  chacun  cent  de  figues,  raisins,  si 
temps  eetoil  que  les  figues  et  les  raisins 
se  peussent  acquitter  par  fléaux,  lors  s'ac- 
quitteront de  cent  fleaur.  {{oi"/ ,  Arrêt,  ap. 
Mantellier,  Uarch.  fréq.,  III,  271.) 

Nœuf  fayautx  de  figues  dades.  (1338,  S.- 
Omer,  ap.  La  Fons,  Gtoss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.)  Ailleurs  frayaulx. 

Pour  l'cslofre  des  freaulx  de  la  grande 
nappe  du  grand  autel  de  S.  Amé,  .lx.  s. 
(15i2,  Uouai,  ib.) 

Ina  frayau  de  rozin.  (1596,  S.-Omer, 
ib.)  Alias,  fléau. 

D'après  le  texte  lalin  suivant  on  doit 
supposer  la  forme  flael  : 

Uc  flaello  ficum  et  raccmorum  unum 
ilcnarium.  (1285,  Niort,  Arch.  Vienne.) 

FREER,  voirFnoiER. 

FRBEi'R,  voir  FnOIEUR. 

FREEUS,  fraieux,  adj.,  effrayant,  épou- 
vantable : 

Combien  que  a  nous  soit  chose  moull 
freeute  de  recevoir  la -mort.  (Cot;acy,  Hist. 
de  Grèce,  Ar.«.  3689,  l'  187'.) 


FRE 


Tout  sP  11  iri-'l  d'nne  fraieiise  nnit. 

(J.  DoiBi.ET,  Poés.,  p.  68,  Jouausl.) 

FREFEiL.,  voir  Frefel. 
FRBFEL,  frefeil,  ferfel,  fravall,  s.  m., 
trouble,  tumulte,  agitation  : 

Monlt  fa  Giglains  en  grant  ferfrl: 
Onqacs  la  nuit  n'a  pris  .somel. 
(ItEX.  DE  Bf.ai'Jf.i!,  H  Bi'au.s  Dcsconneus,  \Vi">. 

Hippcau.) 
Car  en  si  ft^vA  frefel  me  trais  nne  heure 
Si  tos  qu'amniirs  Tardant  désir  m'ahenn^ 
Qui  la  beauté  de  Tons  me  représente 
Qne  je  ne  scay  comment  je  me  mainliensne. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f°  63  t°:  Srhelor.  1, 

71,723.) 
En  ce  frefel  et  en  celle  rihote 
Fai  maint  souspir,  maint  plaint  et  mainte  note. 
(Id.,  ib.,  fCa  -1°;  Scheler,  I,  TT.S.S-.) 
Cils  pensers  me  met  main  et  soir 
En  lel  frefeil  an  dire  voir 
Que  je  ne  coirnois  blanc  a  noir. 
(ID.,  il,.,  i"  113  r»;  Scbeler,  1,  1«,l!in:i.) 
Moull  au  jour  d'hui 
Comment  tant  dure  en  tel  esseil, 
En  tel  soussi,  en  tel  frefeil. 

(lo.,  ib..  I,  118,2091.) 

Kn  ce  soDssi,  en  ce  frefeil. 
Mon  coer,  mi  penser  et  mi  oeil 
Sont  prest  de  faire  mou  voloir. 

(lo.,  ib.,  II,  37.t.'21.) 

Il  est  en  tel  frrfeil 
Que  pour  tout  son  désir 
.Ne  quiert  que  son  pareil. 

(In..  !*.,  111,    17-2,->-2.> 

.  Les  frans  cners  et  met  en  frefeil. 

(ID.,  ib.,  m.  LSI. -21.) 

Il  venront  tantost  a  nous  pour  nous 
combatre;  il  en  sont  en  grant  frefel  et 
grant  volenté.  (Id.,  Cliron.,  VI,  120,Luce.) 

En  ce  frefel,  assaut  et  rihote,  il  furent 
jusques  a  le  nuit  que  !i  François,  qui 
esloient  tout  lasset  et  travilliet  d'assalliret 
de  combatre,  se  relraisent  et  sonnèrent 
leurs  trompetes  de  retrait.  (Id.,  ib.,  VII, 
174,  Luce.) 

De  tottes  clammes  queles  que  elle  soent, 
soit  de  depde,  do  fravall.  (1398,  Arch. 
Fribourg,  1"  Coll.  des  (o(s,n»  121,  f»  31  v».) 

Suisse  roni.,  Frihourg,  fravo.il.  vol  de 
bois. 

FHEGART,   VOir  FLKGARD. 

FUGGEL,  s.  m.,  huche  : 

Si  elle  est  femme  de  grant  estât,  elle 
pœult  prendre  sa  huche  ou  fregel,  sa 
chainture,  ses  ngneaulx...  (1507,  Prcv.  de 
Fouilloy,  Coût.  loc.  du  bail!.  d'Amiens,  I, 
308,  Boulthors.) 

I      FREGiEiL,  s.  m.,  syn.  de  fregel  ? 

Pot,  fregieil.  (1415,  Compt.  H.-D.  Soiss., 
\  v  Acy.) 

FREGiET,  voir  Fbasé. 

i        FREGNANT,  VOir  FRAIGNANT. 

I 

{        FREGNER,  VOlT  FRAIGNER. 

'      FREGON,  -  un,  fresg.,  frag.,  s.  m.,  pe- 
tit houx  : 
I  Beguns  certes  ne  sunt  pas  douz, 

Ainz  sunt  poingnant  plus  de  fregun. 
G.)  DE  CoiNCi.  ilir.,  ms.  Soiss.,  f"  30.) 
Frisgonem,  fresgun,  eue  bole.  (Vocabu- 
lary  of  Ihe  names  of  plants, -p.  140,  Wriglit.) 


FRE 

Il  y  croissoil  hous  et  fregms, 
Uos  espineus  plains  d'aguillons. 
(Decdii.uevillb,  Pèlerin,  du  gen.  hum.,  ap    Duc, 

Froncina.) 

Pour  balais  et  fragons  .xit.  den.  (1379, 
Arch.  hospiU  de  Paris,  II,  126,  Bordier.) 

Aussi  pevent  prandre  fresgon  et  genest 
ot  branches  de  houx.  (1467,  Usem.  de  la 
forêt  de  Drecelien,  Cart.  de  Redon,  Eclaire., 
CCCLXXVHI,  A.  de  Courson.) 

Norm.;  fracon,fraijon,  fragon,  labruse, 
le  ruseus  sive  myrrhtis  sylvestris,  arbris- 
seau dont  les  feuilles  extrêmement  ai- 
guës ont  la  forme  exacte  d'un  fer  de 
lance.  Sa  racine  est  comme  celle  du  gra- 
menet  haute  en  goût.  Les  chapeliers  s'en 
servent  pour  arroser  leur  laine.  (Roq., 
Suppl.)  Suisse  rom.,  fragon,  houx. 

FREGONDE,  -conde,  adj.  f.,  fréquente, 
nombreuse,  bien  rem  plie  : 

De  la  marche  freconde  le  roi  Ynn. 

(.iiol,  208G,  A.  T.) 
Fromons  et  Hâtes  es  destriers  li'Arragonne 
.\  Soibaut  TÎenent  a  la  barbe  fregonde. 

(neuves  d'HmsIone,  Ricbel.  t2ri48,  f"  85''.) 
Eniiementiers  que  la  dame  li  conte 
Entre  li  rois  en  la  cambre  fregonde. 

(Ib.,  f»  ns».^ 
Plaist  vous  oir  bonne  canchon  fregonde. 
(Ib.,  ap.  Stengel,  ililtkeilungen  ans    der    Tiirintr 
Vnirersilaelsbibliothek,  p.  32.) 

FREGONDER,  -  undcr,  verbe. 

—  Neutr.,  être  en  grand  nombre  : 

Si  li  depreient  que  la  citet  ne  fondel, 
iSe  ne  périssent  la  gent  qui  cnz  fregoudent. 
(Chans.  d'Aleris,  texte  xi"  s.,  str.  60=,  G.  Paris.) 
Var.,  fregunie. 

—  Act.,  fréquenter  : 

En  un  sentier  entra  qui  tos  ert  fregondes. 

(Epis,  des  Chélifi,  p.  2S6,  Hippeau.) 

FREGUN,  voir  Fregon. 

FREGUNDER,  VOir  FREGONDRR. 

FREiDOUR,  voir  Froidor. 

1.  FREiER,  voir  Froie:\. 

2.  FREIER,  voir  Fraier. 
FREiGNAL,  adj.,  qui  se  brise,  cassant  : 

Sa  somblance  (du  beril)  est  d'iaue  a  la  goutc. 
Trop  est  anoieas  et  freignmis 
D'entaillier  figures  egaus. 

(Lapidaire,  p.  27';.  Pannier.) 

Cf.  Fraignant. 

FREILETÉ,  voir  FRAILETÉ. 
FREILLETÉ,  VOir  FRAILETÉ. 
FREILLITÉ,  voir  FRAILETÉ. 

FREIN,  frain,  s.  m.,  direction,  autorité: 

Car  ces  dois  singnories... 

Si  furent  puis  conjointes  pertenant   a   une  fraw. 

(Jeh.  des  Preis,  Geste    de  Liège,  6053,  Scheler, 

Gloss.  philol.) 

FREINAUNT,  voir  FRAIGNANT. 

FREINDRE,  voir  FRAINDRE. 

FREiNGETE,/'ren5(e(e,s.  f.,  petite  frange: 

Ou  cuer  sont  U  frcingeles  d'or. 
(Paraphrase  du  Pi.Eruct.,  Bril.  Mus.  add.  15606, 

f  31V) 

Les  frengetes  d'or  qui  i  peudeut...  {Trad. 
de  Beleth,  Uichel.  1.  f»  995,  68  r».) 


FnF 


FRR 


FRR 


i:to 


FREINTE,  voir  Krainte. 

PREINTURE,  voir  FllAINTURE. 

FRBiOLEiT,  voir  Freolé.  j 

FREiRj  v.  n.,  avoir  de  la  frayeur  : 

Tant  corn  d'olifan  cler  e  h.iiil 

I  sonerent  al  venir,  I 

En  cens  dcdenï  n'ont  que  freir. 

(Bbn.,  D.  ieNorm.,  U,    ISOn.  Miclu-I, 

FRBis,  voir  Fres. 
FREiSEi>,  voir  Fkesei.. 
PREiT,  voir  Fruit. 

FREITE,  VoirFfiAlTE. 

FREiTis,  freyliz,  s.  m.  ' 

Per  4  freiiis  mis   au  preuier  trablier  de 
la  chambre.  (1382-3,  Compt.  de  P.  Serrer, 
prév.  de  Montbris$07i,  Réparât,  du  donjon,  i 
Arch.  Loire.) 

Pour  un  feroil,  deux  freyliz,  crosses  et 
clouz.  (26  avr.  1417,  Reg.  consul,  de  Lyon, 
1,43,  Guigue.) 

PREITON,  voir  Ferïox. 

FRELAL'LT,  VOir  FRELAUT. 

FRELAUT,  frelauU,  frelol,  s.  m.,  joyeux 
compagnon  : 

Vinetteux,  Potageouart,  Frelault.  (Kab., 
IV,  40,  éd.  1552.) 

Deni  boas  frelols  chantant  plus   haut  qu'Aleiiians 
Pretenilaas  d'aller  au  Mans 
Vendre  la  Nymphe  au  beau  chel'. 
(1577,  Coq  a  l'asne.  De  Sancerre  et  de  la  clianti', 
Ler.  de  Liucy,  Ck.  Itisl.,  II,  331.) 
Auprès  du  bal    estoyent   quelques  bon- 
netiers,   compagnons    de  Cingar,    Brunel, 
Ganbe,  Sguerze,    Schiamiae,  et   Lanfranc, 
lesquels,  estans  bons  frelaux,  avoient  ac- 
coustumé  de  se  railler  des  personnes  avec 
leurs    belles    parolles.    (Hist.    Maccar.  de 
Merlin  Cocc,  vu,  Bibl.  gaul.) 

Et  puis,  Gaster,  mon  frelaut,  a  elle  esté 
bien  aise  de  sçavoir  de  mes  nouvelles  ? 
(Fh.  d'Amboise',  les  NeapoL,  I,  3,  Auc.  Tli. 
fr.,  VII.) 

Peut  eslre  que  trop  je  dejueure, 
Sans  aller  voir  mes  deux  (relots. 
(Godard,  lea  Uesguis.,  V,  2,  Ano.  Th.  fr.,  VII.) 
Ces  bons  frelots  de  pages.  (G.  BocCHET, 
Serees,  III,  236,  Roybet.) 

Frelol,  frelaul,  a  good  fellow.  (Cotgr.. 
éd.  1611.) 

FRELEMPiEu,  S.  m.,  mauvais  sujet  : 

Tu  es  un  beau  frelempier,  c'est  bien  a 
toy  que  j'en  voudrois  rendre  compte  !  (A. 
DE  MoNTLUc,  Comédie  des  Proverbes,  I, 
17,  Ane.  Th.  fr.,  IX,  32.) 

Argot,  frelampier,  ferlampier,bimya.  H. 
Norm.,  vallée  li'Mèrtis,,  frelempier,  vaurien, 
ivrogne. 

FREHN,  voir  Feri.in. 

FRBLLEE,  freslee,  s.  f.,  frimas  : 

En  .1.  d'ans  a  plus  de  mellee 

Qu'eu  .1.  jver  n'a  de  frcllee. 
(G.  DK   CoiNci,  .S.    Leocade.  Richel.  191S2, 
f  33».) 

Kn  un  d'aus  a  plus  de  nieslee 
Qu'en  un  ivcr  n'a  de  (restée 
(Id.,  i«.,  ms.  Brui.,  f"  3i'-.) 


FREi.LESSE,  S.  f.,  fragilité  : 

Fragilitas,  fraisleté  ou  frellesse.  (1464,  .1. 
Lagadeuc,  Cathol.,  éd.  Auffret  de  Quoel- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

Cf.  Fkaileté. 

FRELL.ETÉ,  VOir  FfiAILETÉ. 

FRELi.ON,  S.  m.,  myrte  sauvage  : 
Kuscum,    Ruscus.    Dii     uuirte    sauvagr. 
Du  frellon.  (R.  Est.,  Dictionariolum.) 

FREL.OIRE,   voir  FORELOHE. 

FRELON,  voir  Fellon. 

FRELOQUE,  S.  m.,  Ornement  en  forme 
de  houpe  : 

Le  suppliant  avoit  roignié  ou  coppé  cer- 
tains freloques  et  draps  de  diverses  cou- 
leurs qui  estoient  aux  robes  de  Loys  de 
Bertain  chevalier.  (1399,  Arch.  JJ  154, 
pièce  751.) 

On  trouve  au  xviii"  s.  ferloque,  avec  le 
sens  de  guenille,  chiffon  : 

I  tas  de  ferloques  pilées.  (1744,  Bailliage 
de  Voulpe,  Arch.  Aisne,  B  3426.) 

II  s'emploie  encore  avec  le  même  sens 
dans  le  Vermandois,  dans  la  Champagne, 
dans  le  Poitou.  A  Poitiers  les  marchands 
de  peaux  de  lapin  crient  ferlique  ferlo- 
que. 

FRELoyiiETiER  ,  ferloqueltcr ,  s.  m., 
chiffonnier  ;  n'a  été  rencontré  que  dans 
un  texte  provincial  du  xviii"  s.  : 

Les  ferloquetiers.  (1744 ,  Bailliage  de 
Voulpe,  Arch.  Aisne,  B  3426.) 

Ferloqueltcr  se  dit  ennin'  dans  le  Lao- 
nais. 

Cf.  Freloque. 

pRELOQiiiÉ,  -  que,  adj.,  orné  de  fre- 
loques : 

Un  chapperon  de  bruu  vert  et  une  co- 
quille freloquie.  (1421,  Arcli.  J.l  171,  pièce 
613.) 

Berger  qui  a  son  beau  juppeau. 
Sa  bootc  au  tare,  sa  pennetiere 
Freloquee,  son  beau  chappeau 
De  festu  et  son  gris  manteau. 

(Vicl  Testant.,  vur.,  II,  33,  A.  T.) 
Un     acoustrement ,     decouppé  ,    eutre- 
taillé,    freloqué.    (Sibil.,    Parad.    conlr. 
l'Amour,  éd.  1881.) 
Norm.,  pays  de  Bray,  ferloque,  usé. 

FRELORE,    voir  FORELORE. 

FREL.0R1ER,  S.  m.,  vaurlCQ  : 
Nous,  grand  maistre,  officiers  et  frères 
de  la  joveuse  union  de  la  Grappe  dans  les 
Gaules  Celtique,  Aquitanique  et  Belgique, 
tenant  chapitre  en  notre  grand  couvent  de 
la  ville  d'Arles,  a  nostre  cher  et  bien 
aymé  frère  de  bon  cœur  grand  frelorier, 
salut  et  joie.  (Dipl.  de  frère  de  la  joyeuse 
union  de  la  Grappe,  Arch.  mun.  Ghâlnu- 
s. -Saône.) 

Cf.  FORELORE. 

PRELOT,  voir  Frelaut. 

FRELi'CQUK,  frelusque,  furreliqne,  s. 
f.,  petite  monnaie  noire  : 


Lequel  Robert  changeur  a  airheté  el 
prins  monnoie  appellee  poitevines  ou 
furreliques.  (1375,  Arch.  JJ  107,  pièce  66.) 

Le  duc  de  Bourgoigne  a  fait  courir  ou 
pays  de  BouUenois...  aucunes  monnoies 
noires  de  son  coing  de  petite  valeur  que 
aucuns  appeloient /retecgMM.  (1489,  Arch. 
JJ  189,  pièce  3S8.) 

Pour  ung  virelan  de  noire  monnoie 
uommee  au  pays  (Pouthieu)  frelusques. 
(1454,  Arch.  JJ  184,  pièce  478.) 

H. -Norm.,  vallée  d'Yères,  frelusque,  ba- 
gatelle, rien. 

FRELU.SQUE,   VOif  FRELUCQUK. 
FREMAIL,  voir  FERMAII,. 
PREMAILLE,  \  Oir  FeRMAII.I.E. 
FREJIAILLET,  VOir  1''EHMAH,[.ET. 
FREMAILLIBR,  VOir  FEH.MAII.I.IEK. 

FRBMAL,  voir  Fermail. 

FREMALET,  VOir  FerJUILLET. 

FREMALLE,  VOir  FERMAILI.E. 

FREMANTj  VOir  FER.MANT. 

l'REMAii,  voir  FEK.MAlr,. 

FREMAIIL,  V(dr  FEItiUAIL. 

FREMBAUT,  Vulr   FrAMUAUT. 

FREMEILLIEU,   VOlr  FRE.MILLIEK. 

FREMEILLOX,   Voir  FRE.VIlLf.OiV. 

FREIIELIN,  S.   m.  ? 
De  l'autre  part  est  arives 
Desous  .1.  castel  sarrasin. 
Si  ert  clauies  .i.  (remeiin. 

(Fregu.1,  p.  li",  Michel.) 

FREMELLON,  VOir  FrEMILLON. 

FREMENEUR,  S.  composé,  frt're  mj. 
neur  : 

Li  dis  des  Jacopins  et  des  fremeneurs. 
(Jeh.  de  Condé,  Poés.,  H,  249,  bcheler.) 

FREMER,  voir  Fermer. 

FREMERIE,  VOir  FERMERIE    1. 
FREMESORE,  S.  f.  ? 

.VI.  kies  de  corde  pour  mettre  as  freme- 
sores  de  le  halle  pour  sakier  amont  et 
.aval,  (xiv*  s.,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amieus.) 

FREMETÉ,   voir  FER.METÉ. 

PREMETEUS,  frumcteus,  adj.,  craiiilif, 
modeste,  humble  : 

...  Douche  et /«mf(«Me. 
(Jefi.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  3659,  Scheler, 
(Uoss.  philol.) 

...  A  chire  frjimeleuse. 

(ID.,  ib.,  -iS'jy.) 

FREMETOis,  S.  111.,  apparence  f 

Uuc  présent  de  roisius  de  niult  beal  (remelois. 
(Jea.  DES  Preis,  Geste  de  Liège,  II.  4171,  Schelei. 
Gloss.  philol.) 

KREMETURE,  voir  FEH-METUHI;. 

1.  FRE.MEUR,  voir   FHE.UOH. 

2.  l'KEMEUK,   voir   FEK.\1EUR. 


nfi 


FRR 


FRBMEUHE,   VOir  FKRMECHK. 
FHEMI,  voir  FORMI. 

FRSMiEn,  voir  Fobsiikr. 

FREMILLET,   VOif  FERMAILLET. 

FREMiLLETE,  S.  t.,  petite  rouiiiii  : 

Or  se  porToil  la  frrmitlflf. 
iKtcLCS  DE  MoLiEHS,  MuiTere,  Richel.  23111. 
f»  «30''.) 

FREMiLLEVs,  adj.,  arJcnt,  impétueux: 

EiueaiJas  d'Archade  fu  gentis  et  yassaus, 
El  Porrus  Dcrs  et  fors,  et  fremilleus  et  cans. 
(Rator  du  Paon,  ras.  Rouen,  P  95  r'.) 

FREMiLUER,  -  meilUer,  v.  n.,  s'agiter  : 
Bnetes  renleot,  de  joie  (remeilla. 
(G.  tHiaulott,  Richel.  23316,  P  73  r°.) 
Qne  Hercbembant  fera  tout  le  sanc  fremitlier, 
L»  coaleor  Iresuiuer  et  pâlir  et  caogier. 

(t)oon  de  Uaience,  4291,  A.  P.) 

De  U  paour  qu'il  ot  commcnche  a  fremillier. 
(Ib..  5808.) 

Garins  fo  jus  aval  et  Do  ens  a  chelier, 
Rt  oieol  la  Termine  entoor  eos  fremillier. 

(Gaufrey,  1639,  A.  P.) 

FREMiLLON,  fremeillon,  fremellon,  adj., 
brillant  on  bruissant  : 

L'escn  li  perce  el  l'auherc  fremillon. 

(Les  Loh;    lus.  Montp.,  f  8-1"^.) 
Maint  faassart  acéré,  maint  baubiert  fremellon. 

tCiev.  au  ei/gite,  -2 3320,  Reill.) 
Chascans  mêle  an  son  dos  son  bauberc  fremillon. 

(J.  BoD..  Sax.,  LX»i,  Michel.) 
Li  brani  est  avalei  sor  l'auberc  frc.nillon. 

(Id.,  ib.,  CCLT.) 

Nei  ne  pot  empirier  le  hanbert  fremillon. 
(Utufit  d'.tigrem.,  ms.  Montp.  H  247,  f^  162'.) 

Lors  forent  endossé  li  haubert  fremillon. 

(Ib.,  f  176'-.) 

Haaberc  fremeillon. 

(Gaydon.  5321,  A.  P.) 

S'ann  chascun  testa  sou  haubert  fremillon. 
(Gui  de  Bourg.,  3325.) 
Et  la  fort  coife  dou  haubert  fr  uillo». 
(Cir.  de  Viane,  Richel.  1 118,  f  23''.) 
De  quoi  seront  perchié  maint  haubert  fremillon. 
(Gaufrey,  77,  A.  P.) 

FREMION,  voir  FORMION. 

FREMisoN,  S.  (.,  frémissement  : 
Lesquelles,  aveques  horreur  de   figure, 

me  donnèrent  fremison  eu  leur  survenue. 

(0.  CuASTBLL.,   Ver.  mal  prise,  p.  513,  Bu- 

cllOD.) 

Kt  puis  loist  il  celer  la  fremison, 

La  dure  peur,  la  fraeor,  les  murmures. 

Qu'en  ce  cas  a  le  rovame  frison.  | 

(lo.,  Epil    au  Due  de  Bourgogne,  VI,  161,  Kerrjn.) 

FREMisoii,  S.  f.,  bruit,  vacarme  : 
La  noise  et  lu  (remitors  fu  tost  seue  de 
l'un  chief  de  l'osl  Irosqu'a  l'autre.  (Eilo- 
riet  Rogier,  Ricbel.  20125,  f'  204'.) 

PREMIASABLE,  adj.,  qui  f.iit  frémir, 
effrayant  : 

Empres  mon  département  leu  frémis- 
table  vendront  a  vous  et  n'espargneronl 
niie  au  fouc.  (Bible,  .Maz  684,  f»  358'.) 

Fremibuodus,  (ms.  freniedundus)  da, 
dora,  fremistables.  (Cathollcon,  Riehel.  I. 
1788t,  r  2»'.) 


FRE 

Parmi  un  creux  ou  fo.-si'  fremixsable.  (il. 
Chastkll.,  Vérité  mal  prise,  vi,  328,  Keiv.) 

Freuiibunilus,  fi amissables.  (lièi,  •'•  La- 
GADRUC,  Calliolicon,  éd.  Auffret  de  Quoet 
queuerau,  Bibl.  Quimper.) 

FRKMIZ  FIIEMONZ,  S.   COmp.,  ràlllUl  : 

Li  uns  est  li  Freinii  Fremoin, 

Blans  U  Hermines  li  secooz. 
(Renan,  Suppl.,  v.  333,  Chabaillc,  p.  Il) 

FREMMER,  VOir   FERMER. 

FREM.METÉ,  VOir  FERMETÉ. 

FREMOIEU,  voir  FORMIER. 

FUEMOR,  -  our,  -  ur,  -  eur,  frimov, 
frenor,  frebor,  frambor,  s.  m.  et  f.,  bruit, 
vacarme  : 

Vers  le  palais  oircut  grant  frcmur. 

(Roi.,  2093,  Mùller.) 

An  grant  cremor,  an  grant  fremor. 
(Pass.  J.  C,  Brit.  Mus.  add.  15606,  f"  76''.) 

De  .XII.  Hues  loing  pooit  l'en  oir  la  fre- 
mor et  la  noise.  (Vie  Charlem.,  ms.  Berne 
41,  f"  li.) 

Por  tiel  frambor  se  mist  avant, 
Samble  montaigne  dernmpant. 
Ses  oilî  semblent  charbon  apris. 
(Hercule  et  Phileminis,   Richel.  821,  f»  6'\'i 

Tiel  fa  11  noisse  et  li  tambor. 
Le  cris  tant  grant  et  le  frebor 
Q'il  fasoient  de  la  grant  joie 
Qant  virent  Hector  de  Troye... 

(Ib.,  f  12''.) 

Es  landes  de  Bordiaus  s'aunarent  les  olz 
adonc  et  couroient  tote  la  terre  en  lone  et 
en  le  ;  .ii.  jornees  de  .XII.  lieues  loing 
pooit  en  oir  la  frimor  et  la  noise.  (Hist. 
Carol,  Ars.  5201,  p.  200^) 

Le  soleil  sera  fait  obscur 
Et  viendra  la  nuit  ténébreuse 
Trois  heures,  dont  en  grant  fremeur 
La  mort  Dieu  plaindront  toutes  choses. 
(Champibu,  Prophelies  des  SiHlIes,  dans  la  Nef 
des  dames  vertueuses,  éd.  1503.) 

—  Frémissement  : 

Icil  serpent  sunt  les  paours 
Et  li  esmais  et  li  fremours 
Qui  vient  apries  le  desirier 
De  racoler  et  dou  baisier. 
(B.  DB  CoNDE,  li  Pris,  d'amour,  1211,  SclieliT.) 

FREMUR,  voir  FKE.MOH. 

FRE.MURE,  voir  FERMËDI'.E. 

FRENAisiER,  freiiasiev,  (se),  v.  rcfl., 
s'abandonner  à  sa  frénésie  : 

Il  est  appuyé  sur  sou  banc 
Ou  il  est  en  sa  fantasye 
Kt  tellement  se  frenasie 
Que... 
(Gbsbas,  Mysl.  de  la  Pass.,  Ars.  «431,  f"  227".) 

FRENAisiEus,  -  asieux,  -  esieus,  -  ieux, 
-  essieus,  -  ezieux,  -  isieus,  adj.,  sujet  à  des 
attaques  de  frénésie  : 

Icelle  Jelinnne  qui  est  de  long  temps  et 
souventes  foiz  lunatique,  frenaisieuse  et  in- 
sensible. (1378,  Arch.  JJ  114,  pièce  212.) 

Icellui  Jacquet,  qui,  par  la  maladie  qu'il 
avoil  eue,  esloil  fort  frenasieux  et  altéré 
de  son  entendement.  (1459,  Arch.  JJ  188, 
I   pièce  203.) 

I      —  Par  e)ttens.,fré.iéllqui',  insensé,  extra- 
vaRant : 


FRE 

Plus  estoit  fremsieus  et  soz  que  ivres 
(1278,  Arch.  J  1029,  pièce  1.) 

Que  leurs  sires  estoit  trestout/*r(?H^witfa*. 
(Brun  de  la  Mont.,  Kichel.  2170,  f"  13  v".) 

ICt  des  oiseauU  le  chant  melodieui 
Se  cbangeroit  en  cry  freursicu.r. 
(MiCHAULT,  Compl.  s.  la  mort  de  la  C**"  de  Charro- 
lois,p.  131,  éd.  1718.) 
Se  tu  as  esté  frenasieuse  par  aulcunes 
raaulvaises  paroles   ou  regardz.    (C.  Man- 
siON,  Bible  des  Poet.  de  melam.,  f"  107  r", 
éd.  1493.) 

Vuidez  d'icy,  melancholiques. 
Vieux  resveurs  farcis  de  chagrin, 
Frenezieta  el  fantastiques. 
(Lettre  d'ecorni/lerie,  Var.  hisi.  et  lilt.,  IV,  56.) 

—  Subst.  m.,  homme  frénétique  : 

Ce  sont  mots  d'uag  frenaisieiix. 
(Greban,  ilyst.  de  la  Pass.,  \ts.  6431,  f»  ni' ; 
G.  Paris,  20636.) 

KRisNvisiEusEMENT,  frcnoisieusemenl, 
adv.,  avec  furie,  en  fureur,  avec  frénésie  : 

Icellui  Jehan  courust  frenoisieusement 
sur  ledit  Guillaume,  et  se  boula  l'espee 
dudit  Guillaume  son  frère  parmi  le  ventre. 
(1361,  Arch.  JJ  92,  pièce  30.) 

FRENASIER,  VOir  FKEMAISIER. 

FRENASIEUX,  voir  Frenaisiecs. 

FREN'ciiissEMENT,  s.  lU.,  moquerie  : 
Tu  DOS  posas  repruece  a  nos  veisins, 
frenchissement  e  escharn  a  ces  Iji  esteienl 
en  nostre  avirunement.  (Liv.  des  Ps.,  Cam- 
bridge,  XLiil,  13,  Michel.)  Lat.,  subsan- 
natio. 

Cf.  Fhunghir. 

FRENDELER,  V.  a.,  maniiotter  : 

Cil  li  couimenea   a  dire  el  a   frendeler 

unes  salvaiges  paroles  que  il  ne  povoit  en. 

tendre.  {Vies  des  Hermit.,  ms.  Lyon  698, 

fo  2  V».) 

FRENDIR,  voir   FRAINTIR. 
FRENDOLE,   VOir  FRANDOLE. 

FRENELAiE,  -  aye,  franelaye,  fienelaie, 
fienelaye,  fronelaye,  s.  1 

Quiconques  achate  harenc  de  fienelaie  el 
morues  baconees.  (E.  Bon..,  Liv.  des  mest., 
CI,  13,  Lespinasse  et  Bonnardot.)  Impr., 
fiene  laie. 

Quiconque  acheté  harenc  de  frenelaiê 
et  morues  bacounees.  (1320,  Ord.,  Il,  580.) 

Quiconque  acheté  haruu  de  fronelaye  el. 
morues  baconnees,  et  maquereaux  salez 
de  marchant  estrange,  il  convient  qu'ils 
soient  ouverts  dedans  tierce,  et  clos  dedans 
vespres  sonnans.  (1350,  Ord.,  il,  358.) 

L'éditeur  des  Ordonnances  ajoute:  «C'est 
ainsi  qu'on  lit  dans  le  texte  de  Fontanon; 
celui  de  M.  de  La  Jlare  donne  :  llarent  de 
franelaye.  11  y  a  frenclaye  et  fienelaye 
dans  deux  raanuscrils.  » 

Il  faut  évidemment  lire  fronelaye. 

FRENER,  V.  a.,  imposer  un  freina,  ré- 
fréner; réprimer  : 

D'an  fraiu  vil  et  mauvais  se  jument  a  frené, 
(Roum.  d'Ali.r.,  f  47',  Micbelant.) 

Mes  li  rois  fu  vaillauz. 
Qui  frenal  tuz  les  tiranz. 

(ïie  S.  Thom.,  Hichel.  902,  f  130*  ; 


FRR 


Mais  si  la  peur  d'uue  uulrc  mort  olisiuri> 

Ma  me  frenoil,  point  je  n'aurois  esmoy 

De  uieltro  fin  a  ccsle  peine  dure. 

(Vasqoin  PiiaiEoi-,   Euv.  vuig.  de  Fr.  Pelrar^/iic, 

p.  CI,  éJ.  1555.) 
Mon  1,'rauJ  Jesir  lascbay,  qu'un  peu  je  freine. 
Et  le  rendis  la  on  presque  dévie. 

(Id.,  ib.,  p.  lOG.) 

Mais  je  ne  puis,  et  ne  pourroient  les  dieux 
Frener  lo  cours  de  ma  volonté  fiere. 

(JOACB.  DD  Belu.,  l'Olive,  i.xx,  éd.  1550.) 
Il  ne  peut  frener  soq  courroux.  (Seyssel, 
AppianAlex.,  f  309  r°,  éd.  1360.) 
iLes  sparaillous)  onlrt-lassaus  leurs  cors 
De  tant  d'etrois  replis,  qu'ils  se  font  asses  fors 
Kl  pour  se  gareutir  des  gueules  des  corseres, 
Et  pour  frener  le  cours  des  plus  vites  galères. 
(Do  Bartas,  la  Sepntaine,  v,  éd.  1379.) 

PREXEiiESSE,  voir  Fhesnehesse. 

FRENERIE,  l'resnerie,  s.  f.,  objets  fabri- 
(|nés  par  le  [renier  : 

.II.  s.  pour  livre  de  toute  sellerie  et  fres- 
iierie.  (1358,  Reg.  des  compt.  mun.  de  Tours, 
|).  17,  DelaviUe.) 

—  Endroit  où  l'on  fabrique  des  freins  : 
Au  dessus    de  la   frenerie.    (Compt.  de 

:^evers,  1389-92,  CC  1,  f»  7  r",  ArcU.  mun. 

Nevers.) 

Il  s'agit  dans  ce  dernier  passage  d'une 
rae  de  Nevers  qui  subsiste  eocure  avec  le 
même  nom. 

FRENESiEux,  voir  Fbe.vaisikus. 

FRENESSIEUS,  Vûif  FKENAISIEUS. 
FRENESTRAGE,  VOir   FE.VESTRAGE. 
FRENEZIEUX,  VOÎT  FRENAISIEUS. 
FREXCETE,  VOir  FuEINGETE. 

FRENiCLE,  voir  Fërnicle  EU  Supplé- 
ment- 

FRENiER,  frener,  franier,  s.  m.,  fabri- 
cant de  freins  : 

Apres  trouvai  la  b:iterie, 

Cordouanier  et  bourrelier. 

Sellier,  et  (renier,  et  cordier, 

Clianvie  fille  et  cordouan. 
t\>it  du  Lendit  rimé,  42,  ap.  Méon,  Fabl.,  II,  302.) 
De  sellers,  de  freners,  de  drapers.  (1277- 
ji3l8,  Cart.  mun.  de  Lyon,  p.407,  Guigue.) 
1  Jehan  Perret,  Anequin  DoUande,  fra- 
\nie[r\s,  cutelliers.  (16  nov.  1418,  Reg. 
\consul.de  Lyon,l,  137,  Guigue.) 
1  Jelian  Bonier,  Jebau  le  Forgeur,  Claude 
'.\nthoine,  celliers,  freniers,  armeuriers. 
1(25  nov.  1419,  !i).,  1,  200.) 

'  Chacun  drapier,  frenier,  pellissier,  cor- 
.  Jonnier,  savatier,  ou  autres  marchans 
j  vcuans  aux  marcbies  ou  foyres  de  ladicte 
ville  d'Aigueparse,  devront,  cbascun  an, 
|Six  deniers  de  leyde  tant  seulement. (1462, 
I  Ord.,  XV,  520.) 


FRENiN,  voir  Fresnin. 
FRBNisiECS,  voir  Frenaisieus. 

PRENOISIEUSEMENT,  VOlr  FhENAISIEU- 

PRENON,  voir  Fresnox. 

FHBNOK,  S.  f.,  bruit,  releutissement  ; 

T.   IV. 


Li  rois  Corsolt  fait  souer  ses  tabors, 
.xx".  grailles  enz  es  plus  baules  ton. 
Jusqu'à  .V.  leues  en  respont  la  frenor. 

(ilort  Mmeri.   .Slengel,  Zeilschrift  fiir  rom.  Phil., 
1882,  p.  403.) 
As  landes   de   Bordians   s'aunerent  ensi 

les  os,  et  couroient  toute  la  terre  de    .li. 

journées  de  lonc  et  de   lé.  De  .xil.  lieues 

loing  pooit  on  oir  le   frenor  et    lo  noise. 

(Conq.  d'Esp.  par   Charlem.,   Ars.    2995, 

f°  10  V».) 

FRENTIR,   voir  FRAINTIU. 

FUEXUUE,  S.  f.,  frein  : 

Car  par  la  langue,  c'est  la  somme. 
Tient  ou  fermement  le  preudome. 
Si  con  cheval  par  la  frenure. 
(,B.  DE  Coudé,  H  Contes  doit  Dragon,  139,SclielL'r.) 

FREOLË,  freioleit,  adj.? 

En  un  blanc  chaiuse  ridé 

Freolé 

Et  pelissou  eugolé. 
(Colins  Pansage  de  Ca.nbrai,  liartsch,  lioin.  ri 
past.,  III,  50,11.)  Var.,  freioleit. 

FUEOH,  freoiir,  s.  f.,  bruit,  tapage  : 
Tôt  contreval  Luîsernc  sonerent  ,m.  tabur 
Et  tymbres  et  buisines,  et  meinent  tel  freur 
Due  cil  defors  oirentla  noise  et  la  trislor. 

(G«j  de  Bourg.,  4148,  A.  P.) 

A  celle  fois  ensi  demorat  la  freour. 
(Jeb.  des   Preis,  Geste  de  Liège,   38220,   .Scheler, 
Gloss.  philo!.) 

—  Hésitation  : 

Car  sachies  a  ces  jours 
Fat  del  règne  de  Tongre  Guérie  tôt  sen  freours. 
(Jeei.  des   Preis,  Geste  de  Liège,  2540,  Chron. 
belg.) 

—  Mettre  en  freor,  douter  : 

...  r^'eu  soit  mis  en  freour. 
(.1.  DES  Preis,  Geste  de  Liège,  2340H,  Scbeler, 
Gloss.  philol.) 

FREOUR,  voir  Freou. 
FREPA.1LLE,  S.  f.,  friperie  : 

—  Qui  t'a  baillé  cesle  frepaille, 
Disnias,  ou  as  tu  pries  amplectc? 

—  J'ay  desrobé  cesto  jaquette 
A  je  ne  scay  quel  pèlerin. 

(Mgst.  de  la  Pass.,  f  80»,  iiupr.  Instit.) 

FREPE,  ferpe,  felpe,  feupe,  frape,  s.  f , 
frange,  effilé,  vieux  habits  : 

Qui  m'enconbra  de  ceste  frepe 
Et  del  bordon  et  de  l'escrepeî 

Uten..  Br.  I,  v.  1515,   Martin.) 

One  feupe  n'ert  plus  cher  vendue. 
(Angier,  Vie  de  saint  Greg.,  232:i,  I'.  Mejer.) 

Il  travaillierent  moult  a  lor  erre  apareil- 
lier,  et  a  collir  lor  ferpes  et  lor  sarpoz. 
{Trad.  de  Beleth,  Ricbel.  1.  995,  i»  37  v°.) 

Fu  tout  l'ost  le  roi  atournez 

Sus  biaus  garnenienz  et  sus  ferpes 

Ça.  et  la  de  blanches  escherpea. 

(GuiART,  Roy.   lign.,  20018,  W.  el  D.) 

Et  par  les  hors  estoyent  frapes  grises. 
(L.  DE  Beaovad,  Pas  de  la  Bergiere,   277,  f.rapr- 
let.) 

Haut-Maine,  feupes,  s.  f.  pi.,  mauvaises 
bardes,  guenilles.  Bessin,  feupe,  vêtement, 
objet  de  rebut;  fripe,  chose  éclatante 
mais  sans  valeur  ou  de  mauvaise  qualité. 
Vie,  flépes,  chilfons,   guenilles  :  Aller  d 


FRR  i.!7 

flèpes,   porter  des    guenilles.    Le    Picard 
emploie  aussi  flépes  pour  dire  cbarpie. 

FREPEUS,  for.,  s.  m.,  fripier  : 

Tixeranz  de  draps,  forpeus,  corduan- 
niers.  (1294,  Plaît  gênerai  de  Dijon,  Riche! . 
1.  9873, 1°  26  r".) 

FitEPii.LiEii,  v.  a.,  fureter,  chercher: 

Quant  cil  qu'amours  torue, 

Est  de  jalousie  esmus, 

Adont  sent  il  les  vertus 

De  bono  amour  qui  le  font  frepillier 

Et  qucrre  ce  qui  ne  li  a  mestier. 

(Chans.,  Val.  Chr.  1522,  f»  161''.) 

FREQUENCE,  S.  f.,  cour,  société,  Com- 
pagnie : 

Ou  est  li  roials  sale  et  li  sièges  roials  ? 
ou  sunt  les  courz  et  li  roials  fréquence  i 
Est  dons  sale  li  estavles  ?  sièges  li  main- 
geure,  corz  li  fréquence  de  Joseph  et  de 
Marie?  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
f»  77  vo.) 

—  Grand  nombre  : 

Il  delectoit  si  très  bien  la  fréquence 
Des  auditeurs  par  sa  doulce  eloqueuce. 
(J.  BoncHET,  Ep.  fam.,  I,  lxviii,  éd.  1545.) 
La.  fréquence  du  pcupleestoit  incro3'able. 
(Rab.,  la  Sciomacliie,  éd.  1549.) 

—  Fréquentation,  commerce  : 

Il  ne  prendra  ja  plaisir  d'aller  en  quelque 
coing  de  désert,  loing  de  la  fréquence  des 
hommes.  (Amyot,  (Èuv.  mor.  de  Plut., 
qu'il  faut  qu'un  philos,  converse  avec  les 
princes  et  gr.  seign.,  III,  éd.  1574.) 

FREQUENT,  adj.,  employé  comme  ad- 
jectif qualificatif  d'une  chose  matérielle 
et  inerte,  lui  attribuant  ainsi  le  caractère 
de  fréquence  qui  appartient  non  pas  à 
cette  chose,  mais  à  l'acte  dont  elle  esl 
l'objet,  à  l'impulsion,  au  mouvement  qui 
lui  est  donné  : 

Sel  qui  est  l'une  des  plas  fréquentes  mar- 
chandises qui  se  transporte  sur  les  dictes 
rivières.  (1578,  Lelt.  patente,  ap.  Mantel- 
lier,  Mardi,  fréq..  Il,  271.) 

FREQUENTABLE,  adj.,  fréquent  : 

Par  les  fréquentables  records 
De  vertueuï  et  memor:.blL's  actes. 
(J.  Marot,    Voy.    de    Gènes,  Prologue  à  la  Itoym' 
Anne,  éd.  1532.) 

FREQUENTANCE,  S.  f.,  grande  quan- 
tité : 

Auquel  lieu  il,  sentans  frequenlance  d'an- 
gles selonc  le  non  de  l'église  que  on  ape- 
loit  ancienement  nostre  Uaïue  des  angles, 
ficha  la  sa  demouree.  (  Vie  de  S.  Franc. 
d'Ass  ,  Maz.  1331,  1°  9''.) 

FREQUENTANT,   S.  111.  i 

Le  souverain  des  frequentans, 

Qui  sa  vie  a  usé  cent  ans 

A  suir  taverne  a  Vertus, 

Bien  gouvernez  et  mal  vestus, 

A  tous  les  eufans  de  la  ville 

Qui  a  fréquenter  .sont  habile, 
1  Piiur  le  temps  futur  et  présent, 

j  De  l'estat  qu'ils  doivent  avoir, 

Salut. 
(E.  DescuamI'S,  Paes.,  Ilichel.  8  iO,   P  406''.) 

FREQUENTEMENT  ,     S.    111.,     fréqUeiU.'l- 

tion  : 

18 


138 


FRE 


<;ps  vrtUinps  approMirpnt  ■!?  Icaier  le 
frtquentement  <lu  mederin  allant  v\.  venant 
par  a«>Tant  olli'.  (L.  DR  l'RRMIEKF,  fl?c<im., 
Richel.  129,  (^33  i-.) 

FREQUENTEn,  V.  a.   célébrer  : 

Por  ceii  mci-nips  freqwntel  om  ancor  In 

niomore  de  fa   ronvprfion  U\f  Snint-Panl). 

(StBkbsabd,  5frm.,p.  ."Cii,  Ler.  ilc  Liucy.) 

—  Apporter  en  grande  (jnantité  : 

Et  leur  so't  fréquentée  pI  baillée  viande 
es  lienx  et  eslables.  {Jard.   de  santé,  11,2,   , 
impr.  la  Minerve.)  l 

—  Faire  le  négoce  de  :  l 
Tous    marchans    fréquentant   marchan- 
dise sur  lesdis    fliives   et  rivières.   (147i, 
Procuration,  Mantellier,  March.   fréq.,  Il, 

PREQUBNTisE,  -  ize,  S.  f .,  aflineoce  : 

C«r  Is  srranl  freqvenlUf  et  le  prant  ilestourbier 
nés  pèlerins  f«i>oil  enlireraent  lassior 
Le  serriflie  de  Diea. 

(JiB.  Dïs  Piius,  Gfite  df  Liège,  281G7,  Cbron. 
bel;.) 

FREQViER,  V.  a.,  transporter  sur  un 
bateaa  : 

Que  nulz  ne  puist  frequier  aveir  quelz 
qne  il  soit,  fors  tant  qne  ses  nef  ou  ses 
naviaux  norra  porter,  sur  ladite  amende, 
pour  nulle  eonvenanche  que  on  puist 
faire  au  marchant  ;  car  pour  le  fraulde 
que  on  v  trouve,  il  y  a  eu  trop  de  mar- 
chandises perdues.  ((2o5,  Ord.  des  maires 
etéchetins  d'Amiens,  d'Àbbeville  et  de  Cor- 
bie,  sur  la  narigaiion  de  la  Somme,  ap.  A. 
Thierry,  ilon.  inéd.  du  Tiers  EM,  1,  218.) 

—  Fréter  : 

Cascuns  ne  porra  mener  c'une  nef;  et  le 
voiture  que  il  mènera  il  ne  le  pourra  des- 
(juarquier  devant  ce  que  il  venra  au  lieu 
ou  il  le  a  frequié  a  mener,  s'il  ne  l'aleue 
pour  le  catel  du  marchant  sauver.  (1233, 
Ord.  des  maires  et  éclievins  d'Amiens. 
d'Abbeville  et  de  Corbie,  sur  la  nacii/alion 
de  la  Somme,  ap.  A.  Thierry,  Ifon.  inéd.du 
Tier$  Etat,  I,  217.) 

FREUL'IEHE,  VOif  FLECHIERE. 
FRBRACUE,  VOif  FHARBSCHE. 

FUEii.vciiiEii,  voir  Frerescuier. 

FiiKHAGE,  -  aige,  frairage,  s.  m.,  suc- 
cession indivise  ou  partagée  entre  frères, 
Indivision  : 

Tous  nos  biens  temporeus,  muebles  et 
freraget  et  cateus.  (1267,  l-les  d'Artois, 
339.  Arcb.  P.-de-Calai.-'.) 

Tuit  cil  amandement  ne  retorneroient 
pas  arrière  eu  frerage.  [Etabl  de  S.  Louis, 
I,  CXXXVI,  p.  239,  var.,  Viollet.) 

Et  il  demandast  frerage  en  l'escbeoite 
dou  père  et  de  lu  mère.  (/&.,  p.  261  , 
var..Viollet.) 

Cil  a  autres  anfans  leaus,  ou  père  ou 
mère,  ne  le  peut  faire,  c'il  ne  les  veillent 
aculllir  par  leur  bonne  volenti'  ;  mais  c'il 
les  ja  acuillent  au  frerage,  bien  pevent 
pnis  at.int  aver  l'uu  fn-re  corne  l'autre. 
{Ait.  de  Jér.,  t.  II,  p.  120,  Ueugnot.) 

Sus  ce  que  ledit  Pierre?  avoit  fait  de- 
mande aus  diz  religieux  sus  partie  de  fre- 
rage que  ledit  Pierres  demandoit  a  avoir 
sus  ladite  terre  de  Ueillv.  (1306,  <i renier 
305,  n-  49,  Hicliel.) 


FRE 

Pour  cause  de   freraige.  (1308,  Arch.  J.l 
40,  f--  53v».> 

Lequel  le    avoit  euz  par  partie  de  frerage 
de   la    descendue  de    sa   mère.   (1318,    S. 
Evroult,  Arch.  Orne.) 
C'est  la  duchié  de  Biarnonjme,  ses  drois. 
Qui  ea  frernige  a  esté  départie. 

(EosT.  Desch.,  Poés.,  II,  85,  A.  T.) 

—  Confrérie,  société  : 

Par  sa  doçor  et  sa  fraochise 
Wos  ai  acuilli  en  frairage. 
(l'araphr.  du  Pi.  Eruct..  Bril.   Mus.  ^dd.  15606, 

Centre  de  la  France,  entrer  en  frerage, 
devenir  frères. 

FRElt.\GIER,   voir  FUEUESCHIEB. 
FRKRAICHEUR,  VOir   FrEBESCHEOR. 

FRERASTRE,  S.  m.,  beau-fi'èro  : 
Martin  de  Sienna,  freraslre  du  suppliant. 
(Ii78,  Arch.  JJ  206,  pièce  393.) 

FRERE,  S.  m.,  testicule  : 

Si  les  frères  al  malade  enfreidissent...çoe 
signifie  la  mort.  (Petit  Traité  de  méd.  du 
xtv*  s.,  p.  4,  Boucherie.) 

FUEREGUE,  voir  Frekesche. 

FREUECiDE,  adj.,  fratricide  : 
Estre  /"rerecide.  (Fossetier,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.  10311,  VI,  m,  S.) 

FiiEREicHE,  voir  Freresche. 

FREREL,  frar.,  adj.,  de  frère  : 
Portion  f  rareté.  (1422,  Valenciennes,  ap. 
La  Fous,  Gloss.  ms.,  bibl.  Amiens.) 

FRERELEMENT,  /fo/'.,  adv.,  d'Une 
manière  fraternelle  : 

Frarelement.  (1422,  Valenciennes,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FREREMi3NOL'Ri;ssE,  S.  f.,  religieuse 
qui  suit  la  règle  de  l'ordre  des  frères  mi- 
neurs : 

Seyn  Clare  fut  la  primere  seore  del  or- 
der  "des  frereinenouresses  lequelle  ordre 
seint  Franceys  establi.  [Citron.  d'Angl.,  ms. 
Bnrberini,  f°  33  v".) 

FRERER,    voir  FrAIUKU. 

FREiiEsciiE,  -  esce,  -  aiche,  -  eiche, 
-  ache,  frar.,  fraer.,  freyreche,  s.  f.,  suc- 
cession indivise  ou  partagée  entre  frères: 

Gentis  home  si  puet  bien  douer  a.  sa 
fille  plus  grant  mariage  que  avenant.  Et 
se  li  pères  la  marioit  o  mains  que  ave- 
nant, fi  ne  puet  ele  retorner  a  la  frarescite. 
{Etabl.  de  S.  Louis,  1,  xi,  [).  22,  Viollet.) 

Tuit  cil  ainandement  ne  retorneroient 
pas  arrière  eu  fraresclie.  (Ib.,  I,  cxxxvi, 
p.  259.) 

De  fraresche  partir.  (76.,  I,  cxxxix,  p. 
267.) 
i       Et  il  demandas!  fraresche  eu  l'escbeoite 
I    dou  père  et  de  la  mère.  (Ib-,  I,  cxxxvi, 
■    p.  261.) 

Il  convendret  que  il  ajiortassent  es  autres 

'    ce  que  il  aiiniint  eu  en    partie  errieres  en 

I   fraresche    (Coust.  d'. Anjou  et  duu  Maigne, 

Ars.  2463,  §  cxLlI.j 

Pour   cause  de  laiz,   de   dou  ou  de  fre- 


FRE  I 

reiche  ou  esciioite.   (ISOS,  Transact.,  ete,, 
Dupuy  xcvi,  133,  Richel.) 

Par  reson  de  la  frerarhe.  (Fiefs  des  Ctes  1 
de  BlUs,  Arch.  P  1478,  f»  11  r».) 

Lesquels    beritaces     et    choses    devant 
dites  furent    de   la  frernirhe  du  dit  Bau-   | 
genci.  (1377,   Aveu  de  Joui-le-polhier,  ap.   | 
Le  Clerc  de  Douy,   t.  I,  f»  233  r»,   Arch.   | 
Loiret.) 

Lesqueulx  heritases  et  choses  dessus  1 
dites  furent  et  psirtirent  de  la  freresche  de  I 
la  dite  ehastellenie  de  Ban!?enci.  (1404,  | 
Aveu  de  la  même  seigneurie,  ib.) 

—  Fraternité  :  ' 
Je  ne  le  doi,  ce  m'est  avis. 

Amer  que  par  droit  de  fraresche. 

(FaH.  tfOi'..  Ars.  5069,  f»  127*.) 
Tant  li  plot,  tant  li  emhelist 
Qu'il  tint  au  îsouverain  délit 
De  soi  joindre  a  l'niiiain  li^înaRe 
P;ir  fraresce  et  par  mariage. 

(Ib..  f»  129«.) 

—  Parent  de  freresche,  parent  du  côté 
du  frère  : 

Si  contens  avenoit  entre  frères  et  serors, 
ou  nevoz  et  neces.  ou  autre  parent  de 
fraeresclie.  fl260,  Coût,  accord,  aux  hab. 
de  la  Perouse,  par  R.  de  Broce,  La  Tbauni., 
Coût,  de  Berry,  p.  101.) 

—  L'ensemble  des  frères,  des  parents  : 
...  Et  d'autre  part  a  la  maison  a  la  femme 

•leiian   d'.\ngers  et  a  sa  frairesche.  (Dec. 
1273,  St  Berthomé,  Bibl.  la  Rochelle.) 

Les  enffanz  feu  Estieinne  Héraut  et  lour 
/■rprescfte  doivent  anoualement.  (1317,  Fon- 
tevr.,  anc.  tit.,  Arch.  M.-et-Loire.) 

Jehan  Mengo  le  jene  et  sa  freyreche,  en- 
fanz  de  fehu  Jehan  Mentto.  (1394,  Liv.  des 
herit.  de  S.  Berthomé,  f  53  v»,  Bibl.  la  Ro-  i 
chelle.) 

Et  en  tesmoing  de  vérité,   je   ledit  An- 
thoine  Gua    tant  pour  moy  que   pour  mes  , 
freresches,  en  ay  baillé  par  devers  mondit  ! 
seigneur  ces  présentes  lettres.  (1473,  .\rch.  j 
M.M  1093,  pièce  o.) 

S'est  dit  dans  le  Maine  et  le  Poitou  jus- 1 
qu'au  xviii'  siècle  :  1 

Et  moitvé  de  ce  qu'il  doit   en  frarache 
dont  la  contribution  n'a  point  esté   réglée 
avec  ses  cofrarachaux.  (Acte  de  1747,  Lo-  \ 
resse,   Maine,   conservé  à  la  terre   de  La  i 
Roche.)  I 

Tenue  ou  frereche.  (17.33,  Beg.  pour  les  i 
assises  des  terres  de  l'éoéchê,  Arch.  Vienne.) 

Haut-Maine,  fardche,  s.  m  ,  terres  com- 1 
iiiunea  à  plusieurs.  Perche,  chemin  de  , 
frarache.  Poitou.  Deux-Sèvres,  cant.  de  1 
MAziéres,  frairaiches,  s.  m.  pi.,  tous  les 
frères,  tous  les  parents  d'une  personne. 

FRERESCHEL,  froreschcl,  frarechau,  I 
fresrachel,  adj.,  commun  entre  les  frères  i 
et  sœurs  :  1 

H  est  usage  que  quanque  vient  a  enfant  i 
de  par  bourse  marcheande.  est  frarechau.  | 
(EtabL  de  S.  Louis,  m,  136,  Viollet.)         ( 

—  S.  m.,  frères  et  sœurs  qui  possèdent  j 
en  commun  les  biens  dépendants  de  la 
succession  de  leur  père  et  mère  :  , 

Quatre  sepliers  de  saigle  et  douze  cha- 
pons que    les   Ganterons    et  Gantiers    et 


FRE 

leur?  fraresrliaux  me  doivent  pur  chacun 
an.  (1382,  Test,  de  Jean  Lissillé.  ap.  Pesclie, 
Dict.  topog.  de  la  Sartne,  n,  SBe.) 

Item  en  un  liaherspiiient  ou  il  a  deux 
maisons  couvertes  de  chaume  assises  en 
la  dite  ville,  appartenant  a  Jehan  Jolis  et 
a  ses  fresrachaux.  (14n3,  Lell.  de  Louis, 
duc  dOrléans,  ap.  Le  Clerc  de  Doily,  t.  I, 
f»  253  V",  Arch.  Loiret.) 

FREnEscuEOH, -cftour,  -  chor,  -  cheur, 
frar.,  frair.,  far.,  frerakheur,  s.  m.,  en- 
propriétaire,  celui  qui  possède  des  biens 
en  partage  et  par  indivis  : 

Talevat  cl  ses  fraiincheors.  (ISIO,  Fon- 
Icvr.,  Mespied,  Arch.  M.-et-Loire.) 

De  hii  el  de  se?  frareschovs.  (1313,  Arch. 
JJ49,  f»  60  vo.) 

Jehan  Auvre  et  ses  frarescliovrs.  (1314, 
.\rch.  JJ52,  f»4v°.) 

Régnant  Durant  et  ses  farescheours .  (Ib.) 

Frairescheurs  et  personners.  (1392,  Gr. 
Gauth.,  f»  2,  Arcb.  Vienne.) 

Et  non  est  frère  ne  seur  ne  cousin  ne 
cousine  ne  parens  tenus  a  respondre  de 
nulles  des  levées  des  terres,  coiistumes, 
diesmes  ne  autres  truages  que  ilz  aient  par 
raison  des  beritaiges  a  leurs  freraiclieurs 
frères  et  seurs  de  par  avant  la  requeste  et 
la  demande  faicte  par  vertu  d'adjourne- 
menl.  {Coust.  de  Bret.,  f°  81  r».) 

Ses  autres  frereschetirs.  ilb.,  f°  86  v.) 

Le  fils  ou  fille  aine  ou  héritier  principal, 
jusques  a  ce  que  partages  soient  laits,  doit 
l'aire  tous  les  liomuiages,  tant  pour  lui  que 
pour  ses  cohcritiers  et  frerescheurs.  {Coût, 
de  Fait.,  art.  105.) 

Si  aucun  vassal  va  de  vie  a  trépas  dé- 
laissant plusieurs  enfans,  l'ainé  cohéritier, 
qui  partage  une  succession  avec  ses  frères, 
ou  qui  le  représente,  fils  ou  fille,  fera  les 
hommages  pour  lui  et  ses  frerescheurs. 
{Ib.,  art:  12S.) 

Peut  aussi  entre  plusieurs  cousins,  con- 
sorts, et  fraresclieurs  indivis,  l'un  d'iceux, 
quel  qu'il  soit,  a  ce  toutes  fois  capable, 
faire  la  fidélité  et  recognnisire  pour  tous. 
(Coiisf.  d'Aopste,  1388,  p.  227.) 

Frérescheur  était  encore  usité,  il  n'y  a 
pas  longtemps,  dans  le  centre  de  la 
France,  en  style  de  pratique. 

FRERESciiiER,  frevacMeT,  freragier, 
frarescMer,  fraregier,  v.  n.,  entrer  en  in- 
division : 

Et  se  il  i  avoit  aucun  fol  qui  eust  de- 
lessié  eui|iirier  sa  partie,  comme  laisser 
vipnes  agastir,  ou  trenchier  arbres,  ou 
laissier  vignes  a  fere,  ou  se  il  avoit  vendu 
tout  ce  qu'il  avoit  eu,  et  il  demandast  fre- 
rage  en  Tescheoite  du  père  et  de  la  mère, 
et  li  autre  frère  li  deissent  :  Nous  ne  vou- 
lons pas  que  vous  frerachiez  avec  nous, 
se  vous  n'amendez  ce  que  vous  avez  em- 

pirié  de  vostre   partie Et  se  il  avenoit 

que  h  uns  eust  eu  trop  grande  partie,  et  il 
ne  vousist  retorner  a  l'escheoite  du  père  et 
de  la  mère,  et  li  autres  li  demandassent: 
\ous  avez  eu  trop  grande  partie,  venez /re- 
'■aj/'W  0  nous,  et  si  nous  fêtes  droit  retour. 
Adonc  droit  donroit  que  sa  partie  seroit 
veue  par  preudcs  homes.  (Establ.  de 
S.  iows,  1, 132,  St-Martin.) 

Nos  ne  volons  pas  que  vos  frareschiez  o 
nos.  {Ib.,  I,  cxxxvr,  p.  261,  Viollet.) 

Nos  ne  volons  pas  que  vos  fraregiez  o 
nos.  {Ib.,  var.)  '' 


FRE 

Ce  que  il  i  avra  mis  li  sera  conté  ;  et 
frareschera  o  les  autres.  {Ib.,  I,  cxxxvi, 
p.  260.) 

Et  fraregera  o  les  antres.  {Ib-,  var.) 

FREREfii,  frareur,  frarur,  fraireur, 
adj.,  fraternel  : 

Et  Pères  et  Andréas  furent  frère  frarur. 
(Garnirb,      Vie    lie    S.    Thom.,    Ilicliel.     \X,\Z, 

r  2  V».) 

—  Cousin  frereur,  cousin  germain  : 

A  mes  cousins  frarciirs  no  famlrnie  mie  issi. 
(Quatre  /ils  Aijmon,  nis.  Montp.  Il  2-47,  f°  igC".) 

Cousins  frereurs.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  69,  var.,  ChabaiUc.) 

Si  estoient  cousins  frereurs  nommez, 
aussi  de  par  leurs  mères  (S.  Jacques  et 
J.  V..).  (J.  GouLAiN,  Ration.,  Richel.  437, 
f  387  v».) 

Robine.vesve  de  feu  Pierre  Moisson,  ante 
du  suppliant,  et  Pierre  Moisson  prestre,  filz 
de  la  ditte  femme  et  cousin  fraireur  d'i- 
cellui  suppliant.  (1391,  Arch.  JJ  142, 
pièce  2.) 

Selon  les  canonistes  deux  frères  sont  en 
premier  degré,  les  lilz  de  deux  frères  qui 
sont  cousins  frereurs  sont  au  second,  les 
enfans  des  deux  cousins  frereurs  sont  en 
tiers.  [Cousl.  de  Korm.,  1483,  t«  63  v.) 

—  Cousine  frereure,  cousine  germaine  : 

Qui  se  disoit  estre  mon  cousin  germain, 
du  costé  de  la  belle  sœur  de  la  cousine 
frereure  a  la  tante  de  la  femme  du  fils  du 
premier  mary  de  son  oncle  Godefroy. 
{Nouv.  Fabriq.  des  excell.  Traits  de  vérité, 
p.  56,  Bibl.  elz.) 

Cf.  Freriîds. 

FREREUS,  frarcnx,  adj.,  fraternel: 

...  Jliesucris  li  ilous  piteus 

Ki  est  nos  dous  amis  frerena. 

(Li  .xu.  Cordon,  Ricliel.  2039,  t"  14''.) 

—  Commun  : 

Leurs  maisons  sont  frareus  de  pavé,  de 
bancs  ou  d'entretoises.  (lioisiN,  Franck., 
lois  et  coût,  de  la  ville  de  Lille,  éd.  Brun- 
Lavainne.) 

—  Héritages  frareux,  maisons  on  ter- 
rains répondant  les  uns  pour  les  autres 
des  rentes  dont  chacun  d'eux,  est  chargé: 

Par  condition  que  lesdits  deux  héritages 
demeureront  habout  l'un  pour  l'autre  et 
frareux  en  rente.  (14  mars  1478,  Reg.  aux 
Actes  et  Contrats,  f»  OG,  Arch.  mun.  Ùouai.) 

Vente  d'une  maison a   la  charge  de 

2  s.  douisiens  et  deux  capons  a  l'aninosne 
de  le  ville,  pour  moitié  contre  la  maison 
tenante  qui  sont  about  et  frareux.  (26  août 
1526,  ib.,  1°76  V".) 

—  Cousin  frereus,  cousin  gern\ain  : 

Hz  estoient  cousiuz  frareux,  l'une  fille 
dudit  roy  et  l'autre  filz  de  son  frère. 
(P.  CocH.',  Chron.,  c.  xi,  Vallet.) 

—  Cousine  frereuse,  cousine  germaine  : 
Guilleminc,  cousine   frereuse  dudit  Mi- 

chiel.  (1428,  Arch.  JJ  174,  pièce  2S2.) 

Norra.,  vallée  d'Yères,  pays  de  Bray, 
pays  de  Caux,  Berry,  fréreux,  cousin,  coxt- 
sin  germain,  enfants  de  deux  frères. 

Cf.  Fbereur. 


FRE 


1.19 


FRiCREi^sF/Mr.NT.  fi'ar.,  adv.,  irater- 
nellcment,  d'une  manière  fraternelle,  à 
titre  de  frareuselé: 

A  partir  frareusement  ensemble.  {Test 
du  19  fée.  1441,  Arch.  mun  Douai.) 

PUEREUSETÉ,  frar.,  s.  f.,  fraternité,  ce 
qui  est  en  commun  entre  les  frères.  En  t. 
de  coutume,c'étaitles  biens  qu'on  héritait 
en  ligne  directe  entre  frères  ou  proclies 
parents  : 

Pour  ung  ferton  de  rente  hiretablc 
acheté  a  Daniel  Jaques  et  Gérard  Hue- 
laine,  que  eulx  avoient  et  prennent  sur  la 
dite  ville  de  Lille  que  par  le  procureur  d'i- 
celle  ville  cachant  ledite  rente  a  reprins 
par  frareuseté  au  prix  de  .xx.  d.  le  denier, 
monte  par  Guillaume  .viii.  1.  .x.  s.  (144o', 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.' 
Amiens.) 

Un  héritier  de  portion  de  maison  ou 
héritages  frareux  et  non  séparez  de 
bonnes  ou  assens  suffisaus,  peut  endedans 
quarante  jours  ensuivant  les  venditions 
et  desheritement  d'autre  portion  frareuse 
le  reprendre  a  filtre  de  frareuseté,  jaçoit 
que  telle  portion  vendue  procède  d'ac- 
queste  (Coût.  loe.  de  Commines,  xxii, 
Nouv.  Coût,  gén..  Il,  922.) 

Par  la  coustume  de...  l'Isle,  pour  re- 
prendre aucune  maison  ou  héritage  tenu 
de  l'eschevinage  de  la  ditte  ville...  procé- 
dant d'acquesté  ou  autrement,  ou  portion 
d'iceluy...  est  requis  procéder  par  l'une 
des  trois  voyes,  a  sçavoir  proximité  de 
lignage,  de  frareuseté,  ou  escleche  {Coût, 
de  Lille,  ch.  vu,  Cuut.  gén.,  I,  769  éd 
1633.) 

Par  la  ditte  coustume,  le  plus  diligent, 
en  pareil  degré,  a  liltre  de  proximité,  ou 
en  pareil  droit,  a  titre  de  frareuseté,  ou 
escleche,  faict  a  préférer.  {Ib.,  p.  770.) 

Cf.  Frereus. 

FRERiE,  fraer.,  frnier.,  frar.,  frair., 
fraijr.,  phrair.,  -  i/e,  s.  f.,  confrérie,  so- 
ciété, compagnie  : 

Totes  les  fratries  soient  abatues.  (1214, 
Paix  de  Metz,  Arch.  mun.  Metz.) 

Le  baill  de  Venise  et  les  frairies,  et  tous 
les   homes    d'Acre  que   la   se    trouveront. 
{Ass.  de  Jér.,  II,  413,  Beugnot.) 
Ansîingles  feront  corapai;:!nie, 
.Moult  ara  ci  belle  frarie. 
(GlLB.,  Lucid.,  Richel.  1807,   f»  200  i".) 

Par  vons,  par  vostre  lechorie 

Sny  je  rnis  en  la  fraierie 

Saint  Arnoul,  le  seigneur  des  cous. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  f>2».) 
Et    si    donne    a  la  frarie    S.   Lorant... 
(Mars  1288,  Test.,  S.  Sauveur,  Arch.  Mos.) 

Les  maieurs  de  le  frarie.  {Cli.  du  Cte  de 
A'am.,  17  juin  1328,  Chart.  des  conit.  de 
N  im.,  n'  470,  Arch.  gén.  du  roy.  de 
Belg.) 

Les  terres,  pallus  et  marais  estans  en  la 
fraerie  de  Prosat.  (1367,  Lett.  du  D.  de  Bret., 
.\rch.  Morbihan.) 

Plancté  de  vigne  aboutant  d'autre  bout 
;   iiux  vignes  de  la  frarie   de  S.  Jacque  fon- 
dée en  l'église  de  Juiîiué.  {Charte  de  1433, 
Arch.  de  Solesmes,  43.) 

Et  payera  icelluy  apprentiz  cinq  solz, 
!  dont  la  frarie  du  Sépulcre  aura  deux  sols 
1   six  deu.  (1478,  Ord.,  XV m,  420.) 


un 


FHF, 


Durant  ce  leiups  .|u  eieMjiu-  piiin.>\e  cslre. 
On  m'a  esleo  de  frarie  encor  maistro. 
(Lf  plaisant  Boulfkors  i'oysirelf,  Poés.  fr.  ili's 
XT*  elivi*  s.,  VII,  ISS.) 
>>  Toas  Sei  en  chamberierc 
Preiaiercmeat  d'hostellerie  ; 
Car  elles  sçaTeot  la  inaaiero 
De  TOUS  faire  de  ma  frarie. 
(Triuinphe  de  dame    Verotle,  Pocs.    fr.  >lc.   xv»  cl 
iTi'  s.,  IV,  *S3.) 

Le    Manuel  de    la    prand    phrairie  des 
bourgeoys  et    a    bourgeoyses    de    Paris. 
(Paris,  1334,  in-8»,  golli.) 
Menoos  l'artillorie 
Pour  dancer  a  plaisir 
Uoe  très  grant  frerie, 
FelODs  devaut  parlir. 
(1543,  la  Sommalion    d'Àrras,  Ler.  de  Lirn-y,  Ch. 
kùl.,  11,  139.) 

Les  clercs  et  chapelains  de  frairye  de 
l'église  de  Saint  Michel,  (lî  nov.  1362, 
Sent.  crim.  rendue  par  le  presid.  du  Mans, 
Arch.  du  chap.  du  Mans  B30.) 

Et  encore  au  commencement  du  xvii*  \ 
siècle  : 

Par  la  froyrie  des   marchands  merciers. 
(Pièce    de  1619,    ap.    Lalanne,    Gloss.  du  i 
pat.  poitevin,  p.  liO.)  ' 

—  Preuves  d'amitié,  confraternité  : 

Biea  nos  au  esl  Daires  girant 
Qu'il  ftt  Oors  de  cbevalerie,  , 

Et  cil  l'an  tint  monll  bien  frarie,  i 

Bien  fu  ses  frères  de  procce,  i 

De  corloisic  et  de  largece. 

(Ses.,  Troie,  Ars.  3311,  f°  31'.) 
Si  avons    meauz   volu  dcmandier  a  vos   I 
renovelier  la  frarie    et  l'amisté  que  par 
.ivenlure  nos  scions  estrange  de  vos.  {Ùv. 
des  iîachab.,  Maz.  70,  f'  172'.) 

Prairie   esl   resté  dans  la  langue  mo-  i 
rterne  avec  le  sens  de   partie   de  bonne 
chère  et  de  divertlsseuient  :  ' 

Ud  loup  donc  étant  de  frairie. 

(L.i  FoM.,  FM.,  III,   :>.) 

Poitou,  Vienne.  Deux-Sèvres,  frérie, 
nssemblée,  réunion. 

FHERiN,  voir  Frarin.  I 

^FKERiOEL,  voir  Ferrieul. 

FREROT,  S.  m.,  petit  ou  jeune  frère, 
compagnon  : 

Un  jour  ce  gentil  frérot...  (Desper., 
Contes.  II,  p.  188,  ap.  Ste-Pal.) 

Les  frérots  de  la  Croix  de  Roses,  qui 
oui  esté  condamnez  a  Malines,  comme 
magiciens.  (Gabassb,  Doclr.  cur.,  p.  90, 
éd.  1623.) 

—  An  plur.,  testicules  : 

La  Hère 
Vlais  qai  te  mena  espouscr  ( 

Le  Marik 
Poorquoy? 

La  Mère 
Tu  n'as  point  de  freros. 
•  tarée  du  Houe.  Uarié,  Ane.  Tli.  fr.  1,  18.) 

Frerot  est  encore  usité  en  Lorraine  an 
sens  de  p'-lit  frère.  Bourgogne,  fraireut. 
{Xoëlde  Peigney.) 

Nom  propre,  Frérot. 

rin;=î,  frets,  fris,  froys,  a.lj .,  le  moderne 
frais  : 


—  Tout   de  fres,    fraîchement,   réeiMii- 
ment  depuis  peu  de  temps  : 

El  le  caresme  fut  presché 

D'ung  frero  de  cet  evesché, 

^omrllé  (ri'.f  Colas  Taunay, 

D'Avcsnieres  natif  pour  vray, 

Et  cordellcr  de  Saint  Françoys, 

Au  couvent  venu  tout  de  froys. 

(Gbilu-  Le  Doyen,  Chron.,  an  rail  \c\n.) 


—  Vif,  ardent  : 

Los  Bretuns  tint  od  sei,  ki  de  jnster  sunt  freis. 
(Wace,  «ou.  i'  p.,  iliO,  Andresen.) 
...  Et  li  estour  fut  fres. 
(Jeb.  des  Pbeis,    Geste  de  Liège,   1315,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 


Bordent  le  frLs. 

Julin  li  A"". 

Et  fn  de  ferir  fres 


Ud.,  i».,  5S8I.) 


(ID.,  ili..  w.nx.) 


—  Qui  affecte  vivement  : 

....  La  chouse  li  est /■(•««(■ 
A  s'in  cuer  et  piteuse. 
(Jbh.  DES    Preis,   Geste  de  Liège,    4186,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

FREs.uE,  •aye,fress.,s.  t.,  effraie,  sorte 
lie  chat-huant  : 

Faiz  sui  si  cume  {resaie  en  maisuncele. 
(lih.  Psalm.,  Oxf.,  ci,  7.  Michel.) 

Dame,  bien  sai 

Que  l'en  ot  fresaie  chanter 

Contre  de  mort  home  parler. 

Car  son  chant  signeBe  mort. 

(Tristan,  111,  p.   11,  Mid.cl.l 

S'oi  tout  le  palais  frémir, 

ICI  vit  la  lune  paleir. 

Vit  la  chancre  et  la  fressaie. 

Mes  nis  uns  signes  ne  resmaie. 
(Piraii!..  et  TisI).,  613,  Méon,   Fabl.,  IV.  .Hii  ■ 

La  torterele  qui  fresaie 

En  poi  de  tens  est  devenue 

Tôt  coiement  a  mosche  mue. 

(G.  DE  Comci,  ilir.,  ms.  Brus.,  f  181''.'» 

Faraeest  lî  nuit  chauve  souris. 

Famé  esl  huans,  famé  est  fressaie. 
(Le  Vlasme  des  famés,  ap.  Jnb.,  Jongl.  et  Trouv., 
p.  80.) 

Ilec  strix,  hec  nicticorax, /'resaie.  {Gloss. 
de  Glasgow,  P.  Meyer.) 

Nilicorax,  fresaie.  {Gloss.  lat.-fr.,  Bibl. 
Lille.) 

Quand  on  crioil  a  ma  belle  eau  fresche, 
il  disoit  que  c'estoil  une  fresaye.  (G.  Bou- 
cuET,  Serees,  i,  47,  Roybet.) 

Le  palais  de  fresaie. 

(D'AUBinNE,  Trag.,  I,  Bibl.  eh.) 

—  Fig.,  sorcière  : 

Por  les  denz  hieu,  font  cil  usla^'ue. 
Celé  fresaie,  celé  drague 
GitoDS  en  mer  isnelement. 
(G.  DE  CoiNci,  de  l'Emper.  qui  gard.  .ta  cliasl., 
1867,  ap.  Méon,  Nouv.  Rec.  H.  m.) 

Annis  et  Saint.,  fresaie,  chouellc.  Au 
jeu  de  cartes  le  neuf  de  pique  est  sur- 
nommé fresaie,  parce  qu'il  est  supposé 
porter  malheur. 

FRESANGE,  VOir  FRESSANGE. 

FRESAPCZAGE,  voir  Fressangage. 
iRESAUDE,  s.  f.,  sorcière  : 


FRE 

Pnr  les  ex  bien,  font  cil  nslape, 
Ceste  fresaude,  ceste  drage 
Jetons  en  mer  isnelement. 
(jtfir.  N.-D.,  liv.  Il,  ap.  Duc,  Draciis.) 

FRESCEUR,  voir  Frescheur. 

FRESCHE,  s.  f.,  terre  en  friche  ; 
Avec  le  fresche  qui   joingt  o   le  dit   blé. 
{Charte  de  1433,  Arch.  de  Solesmes,49.) 

—  Sorte  de  rente  due  au  seigneur  d'un 
ûef  : 

Item  doit  avoir  chnscun  an  en  chascuue 
feste  des  royons  sur  les  bancs  de  Civray 
une  porecelle  dicte  fresche,  de  valeur  de 
XIIII'.  (1498,  Fief  de  la  Grenatière,  c.  i, 
Arch.  Vienne.) 

FRESCHELET,  fraisckelet,  fraichelet, 
ai].,  dimin.  de  frais  : 

Et  leur  teint  fresehelel 

.So  miroit  au  cristal  d'un  courant  ruisselet. 
(LoYS  n'OnL.,  Renaud,  linit.  de  l'Ariostc, 

f»  61  V».) 

Pour  voir  ici  sur  l'berbelelte 
Ceste  charnure  fraiehelete. 
(Vacq.  DE  LA  Fresnaye,  Foresi.,  p.  100,  Traver».) 

S'est  dit  encore  au  commencement  du 
XVII»  siècle  : 

Humer  doucement  l'air  fraischelet.  (La 
Frambois.,  (JEuv.,  p.  137,  éd.  1631.) 

FRESCHET,  frechet,frochet,  ààj.,  diinin. 
de  frais  : 

D'erbe  frochelte  bien  novelle. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f"  1  :!'>''.> 
ICntor  les  ruisiaus  el  les  vives 
nés  fontaines  cleres  et  vives 
Poignoit  l'erbe  fresehete  et  drue. 

(Rose,  Ricbel.  1573,  f  r2M 

L'erbe  verd  dont  la  flour  estoit 
Fresehete. 

ms.  'Vienne,  f  iK'.) 


Ouant  je  remir  sa  bouchete. 
Sa  très  frechete  coulour. 

(Chans.,  ms.  Montp.  H  106,  f°  il   V.i 

A  la  fontaine  frechetle. 
(J.-A.  DE  Baif,  Poèmes,  1.  VI,  f»  181  r",  éd. 
1573.) 

La  nuict  frechette. 

(JOD.,  Œuv.  mcsL,  f»  42  r»,  éd.   I.'i8;i.) 

Cf.  FfiISCHET. 

FRESCHETTÉ,  S.  f.,  fraii'heur  de  teint, 
coloris  : 

Comme  la  rose  en  may,  fresche  et  vermeille, 
Kn  un  jour  sa  grand'  freschetté  passée, 
Ceste  beauté  qu'on  dit  la  nompareille. 
Pour  une  fièvre  qui  vous  poinct  et  traveille, 
Las  penses  bien  qu'elle  est  tantost  changée. 
(Martin  Lefranc,  Triomphe  des  Dames.) 

FREscHEUR,  fraichcuv,  fresceur,  s.  f., 
nouveauté,  coramoncenient  : 

Est  advenu  que  a  la  fraîcheur  d'icelles 
coureries  des  gens  d'armes  et  de  trait... 
(1412,  Arch.  JJ  167,  pièce  11.) 

Le  duc  bourgongnon....  le  rocueilly  (le 
dauphin  viennois)  honorablement  et  a 
grant  chiere,  cuidant  y  servir  Dieu  et  le 
roy  et  faire  son  honneur  et  son  devoir, 
sans  viser  a  fin  autre  du  monde  qu'a 
leaulté  et  preudommie,  jasoit  ce  que  tout 
autrement  depuis  et  encore  en  la  droite 
fresceur  il  a  esté  interprété  et  tourné  en 


FRK 


FRK 


FRE 


141 


mal  par  ceux  qui  ne  sont  pu  venir  a  leur^ 
fins  comme  ils  rnleudoient  et  desiroient. 
(G.  Chastell.,  Chron.,  III,  225,  Kerv.) 

rnESCHiEKE,  s.  f.,  fraîcheur  : 

Et  chevaucherons  sur  le   soir  a  la  fres- 

chiere.     (Froiss.,    Chron.,    Richel.    2646, 

f»  123''.) 
l'UESCHiN,  fraichin,  s.    m.,  vent  frais, 

et  en  particulier,  vent  qui  apporte  l'odeur 

de  la  marée  : 

Eslants  Toisiiis  des  bords  de  la  marine, 

Il  vient  a  nostre  bouche  ua  fraichin  de  saline. 

;n.  BELI.E41-.  la  Pierre  d'aijmani,  Œuv.,  I, 

fo  23  v°,  éd.  ISTS.) 

Un  freschm  de  saline,  sweetnesse,  or 
freshnesse,  of  spittle.  (Cotgbave,  éd. 
1611.) 

—  L'odeur  de  certains  animaux  : 
Freschin,  ranknesse  ;  or,  the   smell,  or 

sent  of  vermine,  as   foxes,   polecats,  etc. 

(COTGR.) 

—  Sorte  de  pomme  : 

Freschin.  A  certaine    bitterswect  apple. 

(CoTGR.) 

En  Poitou  on  dit  sentir  le  fraichin,  en 
parlant  des  viandes,  pour  signifier  avoir 
le  goût,  l'odeur  de  poisson  cru,    de  ma- 
rée. 
FRESciiiit.  V.  a.,  rafraîchir  : 
K'il  seni  de  lasceté  frcschi  et  reposé. 

(Destr.  de  Rome,  214,  Grœber.) 

....  C'est  l'yaue  douce  et  belle 
Qui  me  freschit  et  qui  me  renouTelle, 
Kt  tondis  est  sainne,  clere  et  nouvelle. 
(G.  Machaci-t,  OF.uf.,  le  Dit  de  la  Marguerite. 
p.  l-28,Tarl)é.) 

FRESCHissANT,  -  ctisanl,  fldj.,  tout 
frais,  tout  nouveau  : 

Ne  sera  en  tei  Deus  frescissanz,  ne  ne 
aoreras  estrange  Deu.  {Lib.  Psalm.,  Oxf., 
LXXX,  8j  Michel.)  Lat.,  Deus  recens. 

.Novel  e  frescissanz  vindrent,  lesquels  ne 
Cultivèrent  li  père  d'els.  (Jb.,  Cant.  Moys. 
nd  fil.  Isr.,  p.  244.)  Var.,  freschissant. 

rnESCHUME,  frescune,  s.  f.,  odeur, 
ftimet: 

Le  loutre  va  en  pasture  conlremont 
l'eaue,  cspecialment  quant  le  vent  esmeut 
l'caue,  pource  qu'il  a  le  vent  et  la  freschume 
du  poisson.  (Modus,  f  42  r»,  Blaze.)  Var., 
frescune.  (Ms.  cité  par  Ste-Pal.,  f»  56''.) 

Picard,  fraicheume,  fraîcheur,  humidité. 
H.-Norm.,  vallée  d'Yère,  frelcleume,  fraî- 
cheur, et  en  particulier  la  rosée  du  matin. 

FRESCHUMKE,  S.  f.,  odeuT,  funiet  : 
Que  le  sel  et  vinaiare  ostent  la  freschu- 
mee.  {Ménagier,  H,  161,  Biblioph.  fr.) 

FRESCHURE,  s.  f.,  frais,  fraicheur  : 

.Se  Sol  copule  avec  Venus 

L'air  sera  chault  de  sa  nature, 

Tant  que  hommes  et  femmes  tous  niid/. 

Chevaucheront  a  la  freschure, 
•(lois,  Pronost.  nouvelle,  Poés.  fr.  des  xt"  cl 
xïi"  s.,  XII,  i:il.) 

La  freschure  du  doux  vent  qui  sera  en- 
gendré par  le  mouvement  des  leuilles  des- 
dits pibles  ou  populiers.  (B.  Palissy, 
Œuv.,  p.  101,  France.) 


FRESCISSANT,    voir  FnESCHISSA.NT. 
FIIESCUNE,   voir  FRESCHU.ME. 

FRESÉ,  voir  Frasé. 

FRESEL,  -  tau,  fressel,  freisel,  friesel,  s. 
ni., garniture  fraisée,  surtout  garniture  de 
manteau,  frange,  galon,  ruban  : 
.i,x\x.  puceles  ou  cent 
Qui  fesoient  laz  et  fresiaus 
Et  aumonieres  et  joiaus. 

(Pereeval,  ms.  Monlp.  H  «19,  f»  IHl''.' 
Ne  prise  nies  .ii.  vicz  fresimis 
Tonte  la  gloire  terrienne. 
(G.    DE    CoiNCi,    de    l'Emper.,     Richel.    23111, 
f»  269''.) 

Ne  prise  mes  .u.  viei  friesmu- 
Tote  la  gloire  terrienne. 

(ID.,  ib.,  ms.  Brus.,  f  12.S''.) 

A  lor  menues  bareteles 
R'enlendoient  ces  damoiseles. 
De  guimplos  et  de  crioreaus. 
De  ridoires  et  de  freseaus. 

(Parlon.,   10117,  Crapelet.) 

Ele  mcisme,  par  déduit, 

Fist  un  fresel  de  soie  estruit 

De  qu'en  dnt  faire  las  a  hiaumes. 

(L'Escmiffle,  Ars.  3319,  f  2S  v°.1 
En  la  ventaille  ot  .i.  riche  fressel; 
Ffet  fn  de  soie,  d'or  furent  11  noiel. 

(Olinel,  355,  A.  P.) 

De  la  manicle  del  poing  destre 
Est  ja  (co)rumpu  la  coreie, 
[L]e  laz  et  11  fressels  de  seie. 
Si  que  sa  mein  nue  remist. 
(nucOES    DE  RoTELANDE,    Ipomedm,  30,    Stengel, 
Zeilschr.  fur  rom.  Phil.,  VI,  395.) 

J'ai  beax  fresear  a  faire  ataches 

A  gros  botons  d'or  et  de  soie. 
(D'un  Mercier,  ap.    Crapelet,   Prov.,  cl  dict.  po- 
pul.,  p.  152.) 

Pâlies  ouvrez,  riches  et  fins, 

Guimples,  fresiaus,  coutiaus  d'yvuire. 

{Dit  des  Marcheans,  ib.,  p.  Ifil.) 
U  a  au  col  tout  environ  un  fresiau  qui 
est  tout  plain   de  pierres  précieuses  qu'il 
porte  a  son  col.  {Liv.  de  Marc  Pol,  CLXix, 
Pauthier.) 

—  Peigne,  ornement  de  tête  ;  le  peigne, 
ornement  de  coiffure,  dit  Viollet-Le-Duc, 
ne  se  rencontre  guère  dans  les  monuments 
du  moyen  âge,  et  paraît  appartenir  seule- 
ment au  xn'  siècle.  Ce  genre  de  coif- 
fure disparaît  à  la  fin  du  xii»  siècle  avec 
les  nattes  latérales.  (Dict.  du  mobilier  fran- 
çais, Costumes.) 

Son  gent  cors  aveit  bel  vestn, 

A  ce  aveit  mnlt  entendu. 

Cum  d'une  mnlt  bcle  chemise 

K  sus  d'une  pelice  grise. 

Blanche,  fresche,  lee,  sens  laz. 

Séante  au  cors  e  mieuz  as  braz  : 

Bende  son  chef,  qu'cle  ont  mult  bloi 

E  dunt  ele  n'aveit  poi, 

D'une  bende  lascheitement 

Od  uns  freiseaus  de  fin  argent  ; 

Senz  seie  lier  est  si  montée, 

Ne  sai  si  bclo  riens  fust  nec. 
(Bbk.,  D.  de  Norm.,  11,  31340,  Michel.) 

Les  ceveiis  ot  Ions  et  dcugies, 
D'un  fresel  d'or  les  ot  trccii's. 
(Eteocle  et  Polin.,  Richel.  37.H,  1°  60'.  i 

FRESELE,  S.  f.,  garniture  fraisée  : 

Vestues  sont  estroitenieut 
Od  fre^eles  d'or  et  d'argent. 

{Parlon.,  10«i5,  Crapelel.) 


FRESELÉ,  part,  passé,  qui  a  des  garni- 
tures fraisées  : 

lîle  ot  un  blialt  freaelé 
Par  les  braz  et  par  les  costez. 

{Prolheslaus,  Richel.  'Jlti!!,  f'  2i".) 

PRESELER,  V.  H.,  briller  : 

Vint  mil  anseignes  i  vantelent 
Qui  d'or  reluisent  et  freselnit. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  331 1,  f  131»^ 

Treis  nul  escuz  i  estencelent, 
Kt  mile  enseignes  i  freselent. 

(In.,  n.  de  Norm.,  11,  3939,  MichtI.) 

FRESEi.iERE,  S.  f.,  Celle  qui  fait  des 
garnitures  fraisées  : 

Nicole  la  freseliere.  (1336,  Arch.  JJ  70. 
fo  16  r».) 

Cf.  Fresele. 

FRESENGAGE,  VOir  FrESSANGAGE. 

FRESKR,  voir  Fraser. 

FRESETB,  voir  FrASETE. 

FRESGON,  voir  Fregon. 
FRESGUN,  voir  Fregon. 
FRESIAU,  voir  Fresel. 
FRESiELLE,  S.  f.,  sorte  d'oiseau  : 

Il  ne  sembloit  pas  Tesprivier 
C'en  giete  en  rivière  a  chienliielle, 
Ki  se  cange  pour  la  fresielle. 
(Sones  de  Nansaij,  ms.  Turin,  l.  I.  13,  f  3S'   i 

FREsiLLANT,  adj.,  qui  brille; 

[C*]estoit  une  mélodie 

De  bouiro  après  tel  pain  tel  vin 

Si  fort,  si  franc,  si  fres,  si  lin, 

Si  sade,  souef,  si  flairant. 

Si  froit,  si  cler,  si  fresillant 

Que  tout  en  fumes  embasmet. 
(HtiON  DE  Meri,  le  Tornoiemeiit  AnticrisI,  Richel. 
25i07,  ^212».) 

FRESiNE,  voir  Frocine. 

FRESLE,  S.  f.,  sorte  de  digne: 
Tous  ceux  et  celles  dounant  empesche- 
ment  au  cours  des  eaux,  en  mettant  es- 
dites  rivières  par  le  moyen  de  quelque 
fresle,  ou  dicque,  et  ceux  en  demeure  de 
reedifier  les  trous  des  chemins,  escheenl 
en  amande  de  trente  pattars.  (Com(.  de  S. 
Vaast,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  4SI".) 

FRESLEE,  voir  Frellee. 

FRESLEu,  voir  Fhailler. 

FRESLETÉ,  VOir  FrAILETÉ. 

FRESLONXiERE,  S.  f.,  gîte  des  frêlons  : 

Destruire  les  freslonnieres.  (Compte  de 

1431-32,  Arch.  Maine-et-Loire,  E  33,  ('63.) 

FRESMOV,  voir  Fresxoi. 

FRESNAiE,  voir  Fresnee. 

FRESNAiN,  adj.,  de  frêne: 

Le  bon  eapiel  fresnaiti. 

{Guil.  de  Sass.,  Ars.  31 12,  f  2.Ï1M 

Cf.  Fresnin. 

FHESNE,  fraine,  s.  m.,  bois  de  lance  di: 

frêne  : 

Mmilt  se  tint  bien  li  dus,  n'est  keus  ne  verses  : 
Li  fraincs  au  paien  est  jusqu'as  puins  coules. 
{Fierabras,  SUS,  A.  P.) 


ihi 


FRE 


FRE 


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FuicsNEE,  fraignee,  fragnee,  fregnee, 
fresnaie,  s.  f.,  lieu  planté  de  frênes: 

Joste  les  prez  de  la  fragnee.  (1280,  Lelt. 
de  J.  de  Cltdlill.,  laGuisclie,  Arch.  Loir-et- 
Cher.) 

Fresnee.  (1370,  Rent  de  Fryardel,  Arch. 
(Jalvados.) 

l'ne  fraignee  contenant  en  soy...  (1383. 
Aveu,  a.  •■■ypr.,  1.  3i,  Deuil,  Arcb.  Yieune.) 

Ce  riiisfeau  borne  de  ce  cosié  notre 
fresnee  au  Sauvage.  (V.  de  La  Fbesnayk, 
Foresteries,  p.  i33,  Travers.) 

Voiant  les  belles  chesnaies  d'un  coslé, 
de  l'autre  les  cliastcncraics,  les  ormaies, 
les  coiidraies,  les  fresnaies.  (0.  de  Serres, 
Th.  dagr.,  p.  796,  éd.  1605.) 

Poitou,  Vendée,  Denx-Sèvres,  fragnh. 

Noms  de  lieux  :  la  Fragnée  (Lisant, 
Vienne),  ta  Fregnée  (Genouillé,  Vienne), 
Frenêe  (Loire). 

FuEsxEi,  voir  Fbessoi. 

FRESNEi,,  fraisnel,  frasnel,  frannel, 
frand,s.  m.,  dimin.  de  /rêne  : 

Je  m'areslai  sos  l'ombre  (l'un  fraisnel. 
I.  Erars,  Birlsfli,  llom.el  pasi.,  III,  19,12.) 
Atliint  vont  carpealant  et  copant  ches  fraisniam. 
(B.  de  Seb.,  TUI,  592,  Bocca.) 
Les  corDÎiliers  et  Iïs  franiaus. 
(Froiss.,  Pors.,  nicliel.  830,  f  277  v».) 

Pour  mener  les  cloiez  et  fresniaux. 
(1380,  Trav.  aux  chdt.  d'Art.,  Arch.  KK 
393.  f»  118.) 

Pour  deu.^  pelis  fresniaulx,  par  Pierres 
de  Pinguelun,  convertis  aux  cambres  des 
parnisons  de  le  ville,  pour  ce,  .m.  sols, 
(lilo-U16,  lieceples  de  Boulogne  sur-Mer, 
p.  171,  Ed.  Dupont.) 

—  Branche,  rejeton,  tronc  de  frêne  : 

Quant  li  nains  l'entendi,  si  torJi  h  mnsel. 
Je  t'amenrai,  dit  il,  ja  .1.  tel  darjioisel 
Qoi  a  loy  jouslora  d'un  si  très  gros  frannel 
Qu'en  toy  au  dep'irtir  n'i  ara  nul  revel. 
iChariei  le  Chauve,  Ri.liel.  2137-2,  P  30».) 
Lequel  Arnoul....  avoit  une  happiette  en 
l'une  de  ses  mains,  dont  il  avoit  couppé  le 
dit  frasnel.  (1457,  Arch.  J.1 193,  pièce  1332.) 

Noms  de  lieux,  le  Fresneau  (Seine-Inf.), 
Frenel  (Seine-et-Olse.) 
Noms  propre.s,  Fresneau,  Franel. 

FUES.NELLE,  S.  f.,  désigne  un  agrès  do 
navire  : 

Huit  pièces  de  menue  conle  pour  sa- 
poulles  et  fresnelles,  chacune  pièce  pesant 
trois  livres.  (Pièce  de  1369,  AlÈm.  des  Ant. 
de  Normandie,  3*  série,  V,  408.) 

FnESNEiiEssE,  frcH.,  adj.  t.,  de  frêne  ; 

D'un  prant  coquet  decliendre  freneresse, 
.VI.  d.  (Pièce  de  1423,  ap.  Beaiivillé,  Voc. 
inéd.  sur  la  Picardie,  11,  131.) 

FitESNERiE,  voir  Frbnerie. 

FRESNETEAU,  S.  m.,  jeune  frêne  : 

Dieu  le  tneille,  Carlel,  cl  f|ue  sans  nulle  envie 

Parmi  ces  freneleaui  passions  noslre  vie. 

(Vacq.,  DELA  Fbeshaye,  fwM/.,  p.  97,  Travers.) 

1.  FRESNiER,  fraynier,  s.  m.,  bois 
planté  de  Irênes  ; 


Au  boys  appelliMefrai/n/e/'.  (1436,  Beau- 
jolais, Arch.  J,l  179,  pièce  76.) 

2.  FRESNIER,  adj.,  de  frêne  : 

Pique  fresniere. 
(Jamyii,  Iliade,  xxi,  éJ.   I.'i77.) 

FRESNIERE .  frcwere,  s.  f.,  endroit 
rempli  de  frCnes  ;  représenté  par  des 
noms  de  lieux,  Fresm'eres  (Oise),  Frenières 
(Suisse  rom.,  cant.  de  Vaud). 

FRESNiN,  fraisn.,  frasn.,  frain.,  fran., 
fren.,  fern.,  adj.,  de  frêne  : 

Entre  ses  puignz  tient  sa  liunsle  fraisninr. 

(Roi.,  720,  Muller.) 

Li  veissies  tant  bon  baston  framin. 

{Us  Loh.,  ms.  Berne  113,  F  16''.) 
...  Fust/rainjn. 
(Ses.,  Traies,  nichel.  373,  f»  80''.) 

Apres  les  forz  lances  f/aisnines 
Traistrent  les  buens  branz  vianeis. 
(ID..  D.  de  Narm.,  II,  1G331,  Micbel.) 
...  Lance  fresnine. 
(Tristan,  1,  3443,   Miclicl.) 

El  cors  li  met  son  roit  espiet  framin. 
(Macai.,  ma.  Berne  113,  Stengel,  v.  295,  Ririsia 
di  fllologia  romanza,  1875.) 
L'escu  erabrace,  tint  la  lance  fresninne. 
(Auberi,  Bichel.   24368,  f'>  24".) 
Foiblement  s'apuiu  sor  son  bordon  franin. 
(Jehan  de  Lanson,  Richel.  2493,  f  16  v".) 
...  Anste  frainine. 
(.Mhis.  Richel.  373,  f"  139''.) 
...  Lances  frenines. 
(Ib.,  Ars.  3312,  f'>  68''.) 
Parmi  le  gros  de!  cuer  li  mist  l'espiel  fraisnin. 
(Chans.  d'.intioclie.  II,  368,  P.  Paris.) 

Et  prenl  nn  fort  espiel  fresnin. 

(Parlon.,  8099,  Crapelet.) 

Puis  est  li  gonfenons  fermez 
En  une  lance  fort  fresnine. 

(Ib.,  Richel.  19152,  f»149'^.) 
Aiquin  fierl  Charles  dou  grant  espié  femin. 

(Brel.  conduise,  Richel.  2233,  f  17  v».) 

n  tenoit  en  sa  main  son  bon  bourdon  fresnin. 

(Gaufrey,  6317,  A.  P.) 

Noms  de  lieux  anciens  : 
Ewrarclus  de  Frasnines.  (1153,  Cart.  de 
Montiéramey,  p.  67,  Lalore.) 

ID  finagio  de  Frais'iines.  (1232,  ib., 
p.  333.) 

FRESNis,  fraisnis,  adj.,  de  frêne  : 

Es  cors  lo  ■  mêlent  les  fors  espics  fraisnis. 
Plaines  lor  lanches  lor  out  mors  es  chemins. 
(Les  Loh.,  ras.  Carpentras  401,  f  1  v".) 

Plus  le  perserent  au  cors  de  fus  fraisnis. 

(11).,  ras.  Montp.,  f  151^1 
Plus  lî  brisèrent  sus  li  de  fust  fraisnis 
Que  en  carelc  ne  traisisl  uns  roncis. 

(R.iIMB.,  Ogier,  7109,  Barrois.) 

lu  saisirent  les  lances  et  les  espies  fraisnis. 
(Conq,  de  lérus.,  905,  Hippeau.) 

FRESNOi,  frasnoi,  -  ei,  franoi,  fresmoy, 
s.  m.,  frênaie,  lieu  planté  de  frênes: 

Galterius  de  Frasnei.  (1133,  Cart.  de 
Montiéramey,  p.  67,  Lalore.) 

Teobaldus  de  Frcsnei.  (1186,  St-Pierrc, 
Arch.  Aube,  G  2859.) 

Tibaudus  de  Frasnoi.  (1188,  Cart.  de 
Montiéramey,  \>.  114,  Lalore.) 


Nomns  de  Fresnoi.  (1198,  Cnrl.  du  Pa- 
raclet,  f°  11  v,  Arch.  Aube,  origiii.) 

Frauoi.  (xiif  s.,  Cart.  de  St  Sauv.  de 
Metz,  Uichel.  1.  10029,  t"  2S  r°.) 

Fresmoy.  (1461,  Cerche  des  feux  du  bail- 
liage d'Auxois,  Arch.  Càlc-d  Or,   B  11317.) 

Noms  de  lieux  actuels  :  Franois,  (Fran- 
che-Comté), Fernex  {Ain),  Frenay  (Loire), 
Franay,  l<'rasnay,Frasnay.Beiigny(fi\évTe), 
Fresnoy  (Oise). 

Noms  propres,  Dufresnoy,  Dufresny. 

FRESNON,  fraisnon ,  fraignon,  frenon, 
s.  m.,  le  bois  de  la  lance  de  frêne  : 

Parmi  lo  cors  li  mist  sou  gonl'.miiu 
Que  d'autre  part  en  pereut  li  fraignon. 

(IIerb.  Leduc,  Foulq.  de  Candie,  Ricliel.   2531S, 
f»  54  V».) 

Quant  Guielins  i  mist  son  coiifanon 
Si  près  de  lui  passèrent  li  fraignon 
C'overt  en  ot  lo  piz  et  lo  menton. 
(ID.,  ib.,  f"  102  v».) 

Parmi  les  escuz  font  fers  et  fraignons  passer. 

(ID.,  ib.,  i"  153  r°.)  Var.,  fraisnons. 

Parmi  les  escuz  passent  fer.  fust  et  fraignon. 
Un.,  I*.,  p.  91,  Tarbc.) 

—  Support  en  bois  de  frêne,  et,  par 
extension,  support  en  métal  : 

Dodens  son  Iref  deniaino  dont  d'or  sant  li  frenon. 
(Roum.  d'Alir.,  f"  60'',  Miehelant.) 

FRESQUE,  voir  Fbische. 

l'IlESRACHEL,  VOlr  FRERESCHEL. 

FRESSAiE,  voir  Fresaie. 

FRESS.xNGAGE,  -je,  fresscng.,  freseng., 
fresc,  fresanzage,  s.  m.,  droit  dû  par  les 
fermiers  de  la  glandée,  qu'on  payait  en 
porc  frais  et  souvent  en  argent  : 

Frescngage  deu  a  Canestecourt  l'eude- 
main  de  pàsques  .ii.  sols  .il.  d.  (Rent.  de 
la  prév.  de  Clerm.,  Richel.  4663,  1°  3  v».) 

Fresengage  deu  a  Anet  a  le  S.  Uemi  sur 
pluiseurs  héritages,  .v.  s.  .vil.  d.  oh. 
(/6.,1»3  vo.) 

Fressengage  deu  a   Canestecourt...  (Ib.) 

Item,  en  vint  livres  parisis  de  rente  par 
an  ou  environ,  deues  a  la  Saint  Remy, 
que  on  appelle  fresengages.  (1340,  Arch.  .IJ 
72,  f"  150  r».) 

Si  le  nombre  des  .ii=.  pors  dessus  dis  est 
accompli  et  fait,  chascun  porc  de  remenant 
de  la  dicte  terre  paiera  .1.  d.  et  maalle 
au  fresengaje  dudit  pasnage,  pour  tous 
acquis.  (  Tit.  du  xiv°  siècle,  Fécamp,  Arch. 
Seiue-luf.) 

Dismes,  champars,  moutonnage,  fresan- 
zage, past...  (1396,  Champarls  de  licauce, 
VI,  Arch.  Loiret,  Sto  Croi.K,  2»  lay.,  B  9.) 

FRESSANGE,  frcsange,  frecenge,  fres- 
songe,frissingue,s.  t.,  redevance  annuelle 
d'un  cochon  de  lait,  droit  dû  au  sei- 
gneur par  ceux  qui  avaient  des  porcs  dans 
l'étendue  de  sa  seigneurie  et  qui  les  fai- 
saient paitrc  dans  la  forêt  ou  dans  des 
bois  particuliers  au  temps  do  la  glandée, 
et  aussi  droit  dû  en  certains  lieux  par 
les  fermiers  de  la  glandée  aux  maîtres 
des  eaux  et  (orèls  ; 


FRE 


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Infiiper  occasione  frecenge  quam  ipsi 
de  suo  solvere  debent  abbalisse  ad  natale 
domini.  (1184,  Trinité,  Arcb.  Vienne.) 

Item  spur  .xvll.  oslises,  .xvil.  s.  que 
l'en  cleuie  la  frecenge.  (1277,  Cari,  de 
Jouarre,  Kichel.  11571,  f"48  v.) 

Item  a  la  Saint  Andricu  une  costume, 
que  on  appelle  fressonges,  environ  cin- 
quante solz  par  an.  (1328,  Arcb.  JJ  6o, 
pièce  164.) 

Une  rente  appellee  fressanges.  (13B4, 
Compte  de  J.  don  Four,  Arcli.  KK  3'', 
f»  10  V».) 

33  s.  4  den.  torn.  pour  frece{nia)Hge  et 
le  pasquier  de  leurs  oueilles.  (1373,  Sle 
Radeg.,  VûuiUé,  Arch.  Vienne.) 

Item  cent  neuf  sols  neuf  deniers  et 
maille  parisis  de  cens,  moutons  et  fresanges 
que  plusieurs  personnes  doivent  cha- 
cun an  a  cause  des  héritages  qu'ils  ont  et 
tiennent  au  dit  lieu  de  Chan.  (1398,  Dona- 
tion faite  par  Louis  duc  d'Orl.  aux  Cties- 
tins  d'Ambert,  Arch.  Vienne.) 

De  tout  droit  de  gruerie,  de  fressange, 
et  de  touz  autres  droiz.  (CA.  de  1398,  la 
Cour-Dieu,  .\rch.  Loiret.) 

Le  seigneur  de  .Montreuil-Bonnin  pré- 
tendait être  eu  possession  de  lever  sur  les 
habitants  de  Jlaillé  en  la  paroisse  d'Ayrou 
un  droit  appelé  fresanges  ;  son  procureur 
n'ayant  pu  prouver  sufnsaument  ic  par 
raison  ne  sur  quoy  estoient  deuz  lesdits 
devoirs  appelés  fresanges  •  les  habitants 
de  Maillé  en  furent  déclarés  exempts  par 
le  juge  de  Montreuil.  (1431,  Ste  Croix, 
Maillé,  Arch.  Vienne.) 

Ce  droit  est  ainsi  expliqué  dans  une 
charte  de  1533,  citée  par  Ragueau  : 

Item  compete  et  appartient  audit  sei- 
gneur en  ladite  baronnie  un  autre  droit 
appelle  le  droit  de  prendre  et  percevoir 
par  chacun  an  a  chacune  feste  de  Noël 
sur  tous  et  chascuns  les  manans  et  habi- 
tans  demeurans  au  terrouer  du  Boiscon- 
teau,  ayant  pourceaux  ei  truyes  jusques 
au  nombre  de  trois  (les  pourceaux  de  lait 
exceptes)  deux  sols  tournois  ;  et  ceux  qui 
cachent  leurs  pourceaux  pour  frauder  le. 
dit  droit,  doivent  audit  seigneur  soixante 
sols  tornois  d'amende. 

—  Jeune  porc  : 

Item  le  dit  gruyer  a  fressanges  en  la  fo- 
rest  toutes  fois  que  il  est  pes-on,  c'est 
assavoir  en  sa  baillie  de  sept  porcs  ou  de 
plus.  Item  le  dit  gruyer  a  quatre  livres 
parisis  de  rente  sur  le  pennage  de  Fai 
pour  raison  de  fressançes  pour  ce  que  il 
n'i  prend  nulles  fressanges  sur  le  dit  pen- 
naige.  Item  le  dit  gruyer  a  du  droit  ap- 
partenant a  sa  dite  gruyerie  que  ou  cas 
que  ceux  qui  ly  doivent  fressanges  ne  veu- 
lent chevir  a  luy  et  mettre  eu  nombre 
leur  porcs,  il  puet  occire  et  tuer  la  plus 
belle  fressange  de  la  porcherie.  (1393, 
Aveu  de  la  gruerie  de  Seichebriére,  ap.  Le 
Clerc  de  Loûy,  t.  I,  f»  236  r»,  Arch.  Loiret.) 

Et  s'ils  tuent  frissingue  pour  mettre  eu 
estai,  ils  seront  tenus  delesbruler.  (1.307, 
Prév.  de  Beauquesne,  Coût.  loc.  du  baill. 
d'Amiens,  11,  864,  Bouthors.) 

1.  FRESSANGEE,  frecengec,  s.  {.,  droit 
qu'on  payait  en  porc  frais  ou  jeune,  et 
souvent  en  argent  : 

Item  frecengee  payée  a  la  Lompne  le 
dimenche  avi,ntles  Roesons,  .ii  sols  v 
den.  oh.  (1301,  Liv.  rouge  de  la  Chamb.  des 
eompt.  de  Parts,  f»  140'',  ap.  Duc,  Fre- 
eengia.) 


CL  Frkss.*nge. 

2.  KiiEssANGEE,  adj.  t.,  pleine,  en  par- 
lant d'une  truie  : 

Une  truie  fressnngee.  {Ch.  de  1398,  la 
Cour-Dieu,  Arch.  Loiret.) 

FUEssEL,  voir  Freskl. 

FRESSENGAGE,  VOir  FRESSANG.\GE. 

FRESSEUL,  S.  Hi.,  poële  h  frire  : 
.II.  fresseits.  (1393.  Valenciennes,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

CL  Frieul. 

FKEssiN.  s.  m., Jeune  pourceau: 
Le  suppliant    et    icellui  fiUastre    trouvè- 
rent une  truye  avec  trois   ou  quatre  pour- 
ceaulx  appeliez    fressin.   (1438,    Arch.  JJ 
187,  pièce  230.) 

FRESSONGE,  VOlr  FRESS.WGE. 

FRESSONNERE,  S.  f.  ? 
Fiius  senefie  efrisee. 
Car  U  fils  Dieu  fu  effrisiez 
Et  tous  derous  t't  debrisiez 
Corn  li  fai'js  en  la  fressonnere. 

(Fttbl.  dOe..  Ar3.  5069,  f»  oO''.) 

FRESsouoiR,  voir  Fbissoir. 

FREssuRiER,  S.  m.,  celui  qui  a  (ricassé 
son  bien,  dissipateur  : 

Fresxuriers  a  jouer  des  dents 
Quand  ils  se  ruent  en  pasture. 

(1360,  Cuisine  papale,  p.  -21,  Fick.) 
Fressuriers,  safTraniers,  banqueroutiers. 
{Mém.  du  duc  de  Nerers,  t.  Il,  p.  134,  ap. 
Ménage,  Dict.  élyni.,  éd.  1730.) 

FRESTAiGE,  voir  Festage  au  Supplé- 
ment. 

FRESTANT,  adj.,    qui   fait    du  dégât  : 

Biestes    freslanles.     (J.    de    Stavelot, 
Chron.,  p.  31.) 
Cf.  Fraiti.n. 

1.  FRESTE,  voir  Fhaite. 

2.  FRESTE,  voir  Festre. 
FRESTÉ,  voir  Frété. 

FRESTEAL,  VOir  FrESTEL. 

FUESTEL,  frelel,  fresleal,  freteal,  fres- 
trel,  flelel.  fesliel,  s  m.,  flûte  à  sept  tuyaux 
attachés  ensemble,  suivant  la  plupart  des 
interprètes,  telle  que  celle  qu'on  donne 
au  dieu  Pan,  et,  suivant  Le  Duchat  et 
Lantin  de  Danierey,  «  flûte  particulière 
aux  chaudronniers.  »  Il  paraît  s'être  pris 
aussi  pour  galoubet  ;  —  selon  Bottée  de 
Toulmon  {Ann.  de  la  Soc.  de  l'Hist.  deFr., 
1839,  p.  193),  le  frestel  est  toujours  notre 
galoubet.  —  On  doit  croire  qu'il  a  désigné 
encore  différentes  variétés  du  genre  de  la 
flûte  : 

Lîiiz  de  Tieks,  laiz  de  rotez, 
Laiz  de  harpez,  laiz  de  freteair. 

(Wjce,  Brut,  Brit.  Mus.  Harl.  6508.) 
Cors  et  boisines  et  frealeala 
E  Oeuics  e  chalemeals 
Sonnoent  si  que  les  montaignes 
En  retintoent  e  les  pleignes. 
(G.  DE  Saint-Pair,  i/o»/  Sainl-ilichel,  781, 
Michel.) 


Snnent  cors  et  buisines  et  frcliaus  plus  de  .c 
(Roun.  d'Alix-,  f°  61',  yar.,  Michelant.) 
Quant  li  vens  se  (lert  eos,  si  cante  $i  très  bel 
Que  niius  vaut  a  oir  que  flajot  ne  fesliel. 

{li..  Mi'.) 
Del  son  de  frelel  se  mervelle. 
(Guillaume,  Besl.  din.,  -2612,  llippeiiu.) 
Harpes,  rotes  et  lires  et  freslram  démener. 

{De  SI  Alexis,  Richel.  -210-2,  F  1-2G.) 
Tyinpanes  et  salterions, 
Gigues,  eslives  et  fleteaus. 

{Yvain,  Richel.  1 1.33,  f  39  v".) 
Devant  le  roi  sonent  fresicl 
El  flahutes  et  chalemel. 

{Durmars  le  Gallois,  llir,,  Slengel.) 
Sonnent  timbre,  sonnent  tabor  ; 
Muses,  saltPres  et  frelel, 
Et  buissines  et  uioinel. 
(Rex.  de  Beaueu,  li  Biaas  Descomeus,  287-2, 
Ilippeau.) 

Drois  est  que  mon  />«/<;/ estuie, 
Car  biau  chanter  soTent  ennuie. 

{Rose,  20863,  Méon.) 
Puis  prent  freliatis,  et  si  fretele. 

(Id..  i*.,  21-299.) 
Vielles,  estives,  freliaus. 
Muses,  harpes  et  moyniaus 
Cytoles  et  psalterions 
Trompes,  buisines  environ, 
TuH  cil  i  font  tant  de  mervellfis 
Que  ne  furent  mais  leur  parellcs. 
(Pau..  DE  RiMi,  ilanekine,  2297,  Bordier,  p.  191 
Bel  chante  le  freMel, 
Quant  l'oiselor  l'oisel 
Tret  a  soi  e  descoit. 

(Calun,  Richel.  23107,  f»->01".) 

Instrumenz  si  comme  une  manière  dr 
freslreaus.  {Chron.  deFr.,  ms.  Berne  390. 
f  10''.) 

—  Freslel  s'est  dit  au  fig.  pour  train, 
tapage,  tintamarre,  comme  on  emploie 
quelquefois  le  mot  musique  : 

Mais  une  femme  a  uug  bostel 
Esmouvera  plus  de  frestel 
Pour  ung  peu  de  lart  ou  de  beurre. 
{ilonolog.  d'un  Clerc  de  Taverne,  Poés.  fr.  des 
xV  et  xvi»  s.,  XI,  51.) 

Et  tais  toy.  Tu  n'as  que  frestel. 
{ilesire  Jehan,  p.    8,    ap.    Ler.   de    Lincy  et  Mi 
cbel.  Farces,  moral,  et  serm.  joij.,  t.  II.) 

I.a  bourgeoyse  est  a  l'hostel 
Qui  demaine  ung  tel  frestel 
Et  faict  au  niary  tel  tourment 
Qu'en  brief  temps  le  cas  sera  tel 
Qui  n'y  peult  plus  tenir  castel. 
{Les  Ténèbres  de  mariage,  huict.  len.,  Poés.  Ir. 
des  xv°  et  xvi'  s.,  I,  29.) 

Je  le  pry,  compère  Mathieu, 
Que  lu  ïiengnes  a  mon  hoslel. 
Pour  ouyr  ung  peu  le  frelel 
De  ma  femme. 
{Farce  Sloralisée,  Ane.  Th.  fr.,  I,  159.) 

—  Fig.,  parole,  raisonnement,  propos  : 

Bien  m'a  boni  a  droit,  biea  m'a  maté  en  angle 
S'abatro  ne  li  puis  la  frestel  et  la  jangle. 
{Vie  Sle  Christ.,  Richel.  817,  f  189  r".) 

Telle  a  mys  cent  foys  le  martel 
En  venle  et  faict  sa  destinée 
Dont  on  n'  i  poinct  tenu  frelel, 
Qui  a  esté  bien  mariée. 
(ilonolog.  joy.  de  la  Chamberiere,  Poés.  fr.   des 
xv'  et  xvi"  s..  Il,  -219.) 

—  Represter  te  frestel  à  quelqu'un,  le 
laisser  parler  à  son  tour  : 


<u 


FRF, 


FRE 


FRE 


t'ul  <ileiii,  trop  as  dit   aant. 
Or  lue  Tcprette  le  freslel .' 

{Rnurl,  Br.  IX,  v.  1488,  Marlio.) 

Ane.  norm.,    fretel,  jargon,  babil.  (L- 
Fetit,  Mtue  nonn.,  1638.) 

Nom  propre,  Freslel. 

FRESTELE,  freUle,  -  iele,  -  telle,  -  aie, 
s.  f.,  flûte,  cUaluineau  : 

Kistulas.  fresleUs.  (Neckam,  ai».  Scbeler, 
Ux.,v.  114.1 


.\  Qautes  el  a  freleles, 

(C.  de  Dole,  Val.  Cbr.  17i5 


fSi'.) 


Gigues  et  harpes  et  yieles. 
Muses,  Qeuilei  et  fresleles, 
1  jmbres,  takors  et  syphooie». 

iDolop..  901,  Bilil.  elz.) 

Apres  (litoer  i  eut  \ieles,  i 

Muses  et  harpes  et  freleles 
Oui  fout  si  dour.es  mélodies. 
CPuiL.  DE  llEMI.  Jean  el  Blonde,  i'të.  Bordier. 
p.  i33.) 
(]ue  tu  ue  saïubles  la  frelele 
Qui  l'oUeaul  devait  et  apele. 

(Calon,  Ars.  ÔJOI,  p.  17C''.i 

Que  lu  oe  sauibles  la  frelale 
Qui  l'oiseal  deçoil  ■■  apale. 
(/*..  Brit.   Mus.  add.  15606,  V   116".) 

Doncques   viennent  avant   ou  présence 
du  signeur  les  corneours  el  clariouers,  ou 
leurs  fretielles  et  clarions.  (La  Manière  de  [ 
langage,  \>.  392,  P.  Meyer.) 

FiUESTELË,  fretelé,   part,    passé  ,  sali, 
taché  : 

Ja,  certes,  teus  geus  u'amerons. 

Mes  beguios  aus  grauz  chaperous,  ! 

Aus  chieres  pales  et  alises,  [ 

Qui  ont  ces  larges  robes  grises  , 
Toutes  fretlelees  de  crûtes. 

(Rom,  nichel.  1573,  fMOO«.)  ^ 

Toutes  freteleet  de  croies 
(;»..  ms.  Corsini,  f"  81*  ;  Mcoa,  v.  12U5.) 

FRESïELEn,  -  eller,  fret,  fest.,  verbe. 

—  Neutr.,  jouer  de  la  flûte,  du  freslel  : 

El  autre  qui  cante  et  frelele 
Plus  clere  que  rote  ue  viele. 
{Eleoele  el  l'olm.,  Iticbel.  375,  1°  50'.) 
Itobiu  qui  freslele 
Est  povre  d'argent. 
U.  Mo.MoT,  Ckani.,  Th.  fr.  au  m.  à.,  p.  3i.> 
Uue  vous  vois  je  plus  freslelaniX 
Drois  est  que  uion  Treslel  rcstuyc. 

{HosCj  lus.  Corsini,  f  136*^.) 
l'uii  preut  freliaus,  el  si  frelele. 

(/».,  iiaast,  Méon.) 

—  Par  extension,  retentir,  faire   un 
^rand  bruit,  faire  du  tapage  : 

Foriueut  se  doit  doleri 
Qu'après  lui  ot  le  cheoiiu  fresleler 
De  celé  geut  qui  nel  pueut  amer. 
'Àlachatu,  1881),  ap.  Jonck.,  Cm//.  d'Or.' 

Qu'après  lui  ol  ie  cberoin  fretleler 
I)'-  mil  cbevaus  des  paiens  il*  'Utremer. 
lliRikKT,  Fouli/.  de  Cand.,  Iliclitl.  778,  P  16a=.) 

Il  ol  eu  Aigreniiml  la  noise  fresleler. 
Hauyu  dAujrem..  ni».  M.utp.  Il  iil,  C  169''.) 
Devant  icellui  Uroniout  veuoienl  pour 
uccire  l'umain  lignage  sept  tyrans  nefs 
fretelant  «;t  bruians.  (J'.  Uvp]H,  Merancolies, 
Ar«.  5099,  f°  tr,  r") 


Je  le  confesse. 
El  si  suis  toul  seur  el  certain 
Qu'el(le)  n'est  paillarde  ne  imlaiii. 
Mais  vêla  :  elle  est  uiagistralle 
De  soy  uiesuie  et  u'est  si  malle 
A  ce  propos,  que  bien  luy  semble 
Qu'il  n'y  a  nul  qui  luy  ressemble. 
Incessamment  elllc)  m'y  frêle! le. 
(Farce  iloralisée,  Ane.  Th.  fr.,  I,  U7.) 

—  Act.,    (aire  retentir,  parcourir  en 
galopant  à  grand  bruit  : 

l.i  Gascoig  viencnl  freilelanl  le  chemiu. 
(Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f  57''. > 

Li  Gascon  vieucut  frelelant  le  cheuiiu. 
(/i.,  ms.  Berne  113,  f»  19'  ;  P.  Paris,  11,  88.)  l 

Kl  ces  chausics  fresleler  et  covrir.  1 

(«..  ms.  Mcntp.,  f»  lo9''.) 

Desi  en  Normeodie  le  droit  chemin  freslelle.  i 

(Doon  de  Nanleuil.  173,  P.  Meyer,  Romania.  I 

xui,  22.) 

—  Neutr.,  s'agiter,  avec  diverses  nuances   i 
de  signification  ;  courir  au  grand  galop  : 

Tante  bannière  contreval  fresleler. 

(Gttrin.  ms.  Dijon,  f°  51".) 

l'ijur  escouter  cens  qui  tornoient  1 

El  moult  durement  fresteloienl. 
(Perceval,   ms.  Montp.  H  2i9,  f°  130''.) 

Ly  chevaus  est  keus  a  lierre  frelelant. 

(Chev.  au  cygne,  17B3,  Reiff.) 

I.ors  veissies  ces  boins  chevals  hurler 
Vers  le  moslier,  tant  com  il  porent  aler; 
Quant  cil  les  voient  eucontre  aus  festeler. 
S'il  ont  paour  ne  fait  a  demander. 

(G.  d'Hanstone,  Richel.   25516,  f  35  V.) 
Tout  li  pays  cstoit  resplendissans 
De  gonfanons  et  de  hiaumes  luisans 
Et  de  banleres  de  penons  fretelans. 
(Adenet,  Enfanc.  Og..  Ars.  3U2,  f°  100''.) 
Aprez  Doon  l'enfant  commenchent  a  errer. 
Les  graudismez  (jalos  pensent  d'esperonner. 
Et  Doolin  les  voit  après  li  fresleler. 

(Doon  deMaience,  2910,  A.  P.) 

Et  con  li  penoncel  frelelent. 
(GoiAHT,  Roy.  Hgn.,  20249,  W.  et  D.) 
Li  compagnon    consideroient  trop    bien 
l'ordenance  des  François  comment  Wfrete- 
loient  sus  lors  cevaus  et  faisoient  courner 
lors  ménestrels.  (Fboiss.,  Chron.,  II,  20i, 
Luce,  ms.  Rome.) 
i    Le  cheval  al  brochiet  qui  fortement  freslel. 

(Jeh.  des  Preis.  Cesle  de  Liège,  5356,  Scheler, 
1        Gloss.  pliilol.) 

I     Qu'il  u'[i)  a  si  hardil  qui  contre  lui  freslel. 

(Id..  ib..  II,  381)7.) 

FUESTiz,  voir  Fraitis. 
'       FRESTRE,  voir  Festhe. 

FRESTRÉ,  part,  passé,  garni  en  haut,  à 
son  faîte,  dans  sa  partie  supérieure  : 

Eft  icellui  digne  drap  moult  noblement 

envaissellé  en    ung   cofl're    freslré   de   fin 

cristail,    parmy    lequel    l'en   peult    veoir 

I    icellui  drap  tresclerenient.  (D'Anglure,  SI 

voy.  de  Jherusai,  \i.  97,  A.  T.) 

j  FRESTREL,  VOJT  FRESTEL. 

FREsvE,  S.  f.,  instrument  pour  tuer  les 
loutres  : 

Les  louireux,  pour  le  guecter  a  toutes 
leurs  fresves.  (Modus,  f"  31'',  ap.  Ste-Pal.) 


1.     FRET, 

teinture  : 


iji.,  sorte  d     mauvaise 


Les  oiivriiTS  dudic-t  U)eslii'r  ne  pouD'ont 
taindre  ne  faire  retaindre  leurs  amucbes 
et  bonnets  en  bresil  ne  eu  fret,  ne  en 
escorcbes,  ne  en  aullres  taintures  ou  cou- 
leurs faulses  et  mauvaises,  mais  seront 
tenus  de  le  taindre  ou  faire  taindre  en 
bonne  couleur  leaux  et  marchande.  (Stat. 
des  bonneliers,  xv  s.,  ap.  A.  Tliierry,il/o?i. 
du  Tiers  Etat,  III,  593.) 

2.  FUKT,  S.  m.,  frette,  bois  débité  en 
bâtons  ;i  Jaire  barreaux  croisés,  en  ba- 
guettes ou  bandes  assez  flexibles  pourêtrc 
entrelacées  et  employées  à  la  confection 
des  cages,  paniers,  corbeilles  à  jour  : 

Pour  chartee  de  fret,  de  grands  cercles  a 
cuve  .XV.  d.  {Pièce  de  ISOO,  ap.  Mantellier, 
March.  fréq.,  III,  378.) 

FRETABLE,  frectoble,  adj.,  coûteux  : 
Geste  guerre  que  vous  tenez  au  royaume 
de  France  est  moult  merveilleuse  et  trop 
frelable  pour  vous,  voz  gens  y  gaingnenl 
et  vous  y  perdez  et  allouez  le  temps. 
(Froiss.,  Cftron,  Richel.  2641,  f»  218  r»  ; 
Luce,  VI,  4.)  Frectabte.  (Ed.  Buebou.) 

FRETAGE,  voir  Festage  au  Supplément. 

FRETAiL,  S.  m.,  soliveau  : 

Icellui  Simon  d'un  gros  frétait  ou  cor- 
don de  bois  qu'il  avoit  ostee  de  ladicte 
cloison,  et  donticelle  cloison  estoit  cordée, 
frappa  tellement  le  suppliant  qu'il  cuida 
tumber  a  terre.  (1480,  Aroh.  JJ  208, 
pièce  66,  f»  37^) 

Lui  bailla  d'icellui  frétait  ou  bastou  un 
grand  coup  sur  la  teste.  (Ib.) 

1.  FRETAILLE,  S.  f.,  SUppOrl  : 

A  Johan  Babilhon,  draper,  .LXV.  s.  pour 
une  aune  et  un  tiers  debrunete  nécessaire 
pour  faire  les  fretailles  de  ladite  huque. 
(XV»  s.,  Trinité,  liasse  19,  Arch.  Vienne.^ 

2.  FRETAILLE,  S.  f.,  fretin  : 

Le  Dialheur  de  la  guerre  est  tel,  que 
ceux  qui  l'ont  banlé,  et  qui  surtout  y  ont 
eu  commandement,  estiment  que  ceux 
auxquels  ils  ont  affaire, soient  leurs  gouges, 
«oujats,  et  telle  fretaille.  {Les  Apresdinees 
du  S'  de  Cholières,  il,  f°47  v»,  éd.  1587.) 

FRETAILLE,  part,  passé,  garni  de  me  - 
nus  ornements  : 

Manteaux  divers  et  fretailles.  {La  Nef 
des  folz,  f»  4  r».) 

Elle  s'approche  du  feu,  ou  l'on  fesoit  le 
festin,  si  près  que  le  feu  se  print  a  sa  che- 
mise, qui  estoit  toute  fretaillee  de  filets, 
ayant  levé  ses  habillemens  de  mariée,  de 
peur  de  les  brusler.  (G.  Bouchet,  Serees, 
I,  203,  Roybet.) 

FiiETALB,  voir  Frestele. 

1.  FRETE,  frette,  s.  f.,  losange: 

Sur  ledit  trepié  siet  un  bennap  couvert, 
iloré  et  csmaillé  et  frété,  et  es  ouarrefours 
(les  frètes  a  testes  de  genz  camus.  (1360. 
[nvent.  du  duc  d'Anjou,  n"  345,  Laborde.) 

Branches  laciees  par  manière  de  frète. 
(J6.) 

Quelle  chose  est  frette.  Elle  est  conme 
colice  et  se  recroyse  au  contraire  l'ung  de 
l'autre  et  ainsy  sera  frette  et  est  son  droyt 
de  six  pièces.  (Le  Blason  de  toutes  armes  el 
escutz.) 

Ce  mot  est  resté  en  usage  dans  la  langue 
du  blasuu. 


FRE 


FRE 


FRE 


145 


.'   FRETE,  S.  (.,  espèce  (le  llèche  ; 

lorre  de  Boiere  doit   tous  les  ans  de 
'■  deux  arcs,   deux  frêles  ferrées,  et 
_  ;. .  bousoDs.  {Reg.  de  Louis,  duc  d'An- 
jou, iip.  Duc,  Frecta.) 

A  llupues  le  iiiareschaul  pour  ferrer  la 
charresle  et  pour  faire  les  bandes,  les  clos, 
les  hurlons,  les  happes,  les  liiuos,  les  sayes 
et  quatre  frètes.  (1399,  Compt.  de  Nevers, 
ce  7,  f»  26  r»,  Arch.  inun.  Nevers.) 

3.  FHETE,  voir  Fraite. 
1.  FRETÉjfresté, frectê,  ferté,psiTt.  passé, 
losange  : 

S'est  cil  qni  si  le  fist  de  la  Caldee  el  guez 
Et  porte  l'escat  d'or,  c'est  de  gueule  ferlei. 
{Rom.  d'Alex.,  Richel.  79:2,  f  138\) 

Escn  ot  d'or  a  vair  frelé. 

(Tristan,  II,  910,  Michel.) 

Cauces  avoit  moult  rices,  de  paile  a  or  frété. 

(Fierabras,  WiG,  A.  P.) 
El  tint  sor  ses  genoas  uoe  enseigne  fertee, 
(Renaud  de  ilontauban,  Richel.  24387,  f»  13.) 
Cil  noirs  qui  d'argent  est  frètes 
Est  Saigremors  11  desrees. 

(burm.  le  Gall.,  8179,  Stengel.) 
Maint   biaux   escuz  frestez  et    noviaux. 
{Gir.  le  Court,  Vat.  Chr.  iSOl,  f"  23».) 

Une  coupe  couverte,  une  quarte  et  une 
aiguière  frétées,  et  en  chascune  frète  a  une 
teste  de  iyon  enlevée.  (1360,  Jnvenl.  du  duc 
d'Anjou,  n"  344,  Laborde.) 

Frecté  d'or.  {Armor.  de  Fr.  de  la  fin  du 
xiv«  s.,  Cab.  hist.,  V.) 

2.  FRETE,  adj.,  rusé,  rompu  ;i  toutes 
sortes  de  ruses,  de  malices  : 

L'un  vous  comparez  a  un  chien  abayant, 
l'aultre  a  un  fin  frété  renard.  (Rab.,  1.  IV, 
Prol.,  éd.  15S2.) 

0  quel  fin  frète  de  njvice. 
'J.-A.  DE  Baif,  l'Eunuque,  V,  3,  éd.  1373.) 
A  t  elle  quelque  chambrière  i 
Une  elle  eu  a,  fine  frétée, 
La  langue  affilée,  affetee, 
Propre  a  porter  un  bon  message. 

(Id.,  le  Brave,  III,  1.) 
o  coiiime  elle  est  fine  frétée! 
0  qu'elle  a  la  langue  affetee  ! 

tlD.,  il>.,   IV,  -i.) 

On  trouve  exactement  dans  le  même 
sens  fin  frotté: 

Il  contrefit  Lago  qui  estoit  un  fin  frotté 
page  ou  laquais.  (A.M.  DU  Pinbt,  Trad.  de 
Pline,  liv.  34,  ch.  8,  p.  609,  (-A.  1562.) 

3    FRÉTÉ,  voir  Fehté. 

4.  PRÊTÉ,  voir  Fierté. 

FRETEILLEY9,  VOir  FRETILLEIS. 

PRETEIS,  adj.  ? 

A  Jehan  le  royer  .XXV.  sols  t.  pour  avoir 
par  lui  fait  .viil.  plotes  fretetjsses,  .llil. 
grandes  .lai.  petites  pour  les  molius  a  che- 
vaulx  de  la  ville,  et  pour  auiancher 
.Xxxvili.  piz  et  pioches.  (1421,  Compt.  de 
Nevers,  CC  27,  f  24  r»,  Arch.  ni  un.  .\e- 
ver^i.J 

I  FRETEL,  voir  FRUITEL. 
2.  FRETEL,  voir  FRESTEL. 
KRETELE,  Voir  Frestkt.k. 
l'RETELt,  \i)ir  Khesïelk. 

T.  rv 


1.  FRETEi.ER,  v.  a.,  oiichàsser  "> 

Deux  grans  poz  d'or  ou  estoient  os  fre- 
telcz,  saphirs  et  perles.  {Citron.  deS.Den., 
Uichel.  2813,  f»  470».)  Var.,/'refe/(?s  (Clinrl. 
V,  L-li.  LXXII,  P.  Paris.) 

2.  FUETELER,  voir  Fresïklkh. 

PRETELET,  Voir  FRUITELET. 

FRETER,  fretler,  ferler,  v.  a.,  conso- 
lider: 

Al  nueve  jor  s'apresteiit  li  prince  et  li  liarou, 
Lor  palmes  ûtit  frétées,  tost  ont  pris  le  bordon. 
(CoHi;.  lie  Jértts.,  Michel,  suppl.  fr.  .'510'', 
f»  167  V».) 

Vos  palmes  soat  coillies  en  l'ort  saint  Abrahant  ; 
Cascuns  a  bien  la  soie  ferlée  a  fort  pendant. 
(M.,  Uichel.  79a,  F  -2-2:).) 
Pour  fréter  les  viez  pingnons  dou  mou- 
lin. (1331,  Compte  de   Odart  de   Laigny, 
Arch.  KK  3",  f"  109  r°.) 

—  Frelé,  part,  passé,  affermi,  solide  r 

La  hanste  est  de  puniier  frétée, 
.Ne  puet  brisier  tant  est  bendee. 

(l'arton.,   3007,  Crapelcl.) 
Uns  sollers  de  huef  frètes  de  tille.  {Auc. 
et  Nie,  1,  24,21,  Suchier.) 
C'est  un  lien  si  bien  frété 
Que  a  le  rompre  y  a  grant  manière. 
i'I'herence  en  franc.,  f  370'',  Verard.) 

—  Garni  : 

Qneas  Tibaut  doro  d'euvie, 
De  felenie  fretté. 
(Hues  de  la  Fehté,  .Serveiitois,'  P,  Paris,  Itoiiiin 
cero,  p.  187.) 

Les  espaules  d'armes  frétées. 

(GoiART,  Roy.  ligit.,  11671,  \V.  et  D.) 

FRETEREL,  S.  m.,  bouton  en  forme  de 
fruit  surmontant  le  couvercle  d'un  vase  : 

Et  sur  le  couvercle  a  uu  freterel.  (1360, 
Inv.  du  D.  d'Anj.,  n»  348,  Laborde.) 

Cf.  Fruitelet. 

FRETET,  S.  m.,  la  redevance  appelée 
aussi  festage  : 

Et  si  a  li  cuens  le  fretet  de  le  vile,  i|uant 
il  violt,  c'ou  upiele  eu  Hayuau  coustumes. 
(1265,  Revenus  du  comté' de  Namur,  ap. 
Ste-Pal.) 

PRETEUR,  S.  m.,  tillcur  : 

André  Dufeys,  fréteur  de  chanvre  de» 
meurant  a  Nevers.  (137i;,  Arch.  des  no- 
taires de  Nevers,  minutes  Taillandier.) 

FRETEURE,  -  ture,  s.  t.,  losange  : 

En  bende  tu  lor  trecbcurc, 
A  envoisie  freteure. 

(l'arton.,  100.5.Ï,  Crapelet.) 

l  ue  aiguière  dorée  et  esmaillee  en  fre- 
ture.  (Estât  de  la  vaiss.  d'arg.  du  H.  Jean, 
llullet.  du  biblioph.,  .Wlll,  1050.) 

FRET1ELL.E,  VOir  FrESTELE. 

FRETiL,  voir  Fraitil. 

FRETILLE,  9.  f.,  paille  briséc  : 

Pour  faire   coucher   un   homme  a  l'ère, 

ou  sur  la  frétille  ou  sur  la  dure.  (G.  Boc- 

cuET,  Serees,  ii,  241,  Roybet.) 

Les  mattois  appellent  de  la  paille  do  la 

frelille.  (Id,  ifc.,  m,  129.) 


PRETiLLEis,  freteilleys,  s  m.,  frétille- 
ment : 

Qui  a  paour  du  son  ou  du  frelitleis  des 
souris.  (Oresme,  Elh.,  Richel.  204,  f>  496'.) 

Qui  a  p.iour  du  son  ou  du  freteilleys  df~ 
soris.  (lD,i6.,  f»  149%  éd.  1188.) 

FRETILLET,  VOir  FRUITELET. 

PRETiLLEUR,  odj.,  qul  frétille: 

Fretillon,  petit  frelilleur.  (D-jez,  DicI 
fr.-all.-lat.,  Amsterdam  1064.) 

PRETiLLEusEMENT,  adv.,  avGC  agilité  : 

Et  si  frelilleusement  monta  a  cheval  qu'il 

n'estoit  veslis  que   de  une  sengle  cote  de 

fier.   (Froiss.,   Citron.,  liv.    VllI,    p.  294, 

éd.  1539.) 

PRETiLLEUX,  adj.,  qui  frétille  : 

Cojnme  singes  frelilleu.c. 
(Lefbasc,   Cliamp.  des  Dam.,  Ars.  31-il.  <■'  IHJ 
Jonesse  fretilleuse. 

(Id.,  il/..  1»  .ii''.) 

FRETIN,  voir  Ferdin. 

FRETis,  voir  Fraitis. 

FRETON,  voir  Ferton. 

l'RETouiLLER,  v.  a.,  faire  frétiller  : 

Quand  je  manie  ceste  andouiile, 
Il  m'est  avis  qu'on  m'en  fretouiile. 
{Le  Uanquet  des  Chambrières,  Poés.   fr.  des  w"  el 
xn's.,  Il,  -2Uj.) 

1.  FRETTE,  voir  FflETE. 

2.  FRETTE,  voir  FRAITE. 

FRETTÉ,  voir  Frété. 
PRETTix,  S.  m.,  feutre  : 

Pour  lui  affubler 
Apres  sou  père  Floreutiu 
Le  chapeau  do  luisant  frettin. 

{Pastoralel,  lus.  Bruv.,  i'  .".3  v".) 

FRETTON,  voir  FeRTON. 

1.  PRETURE,  voir  Fraitohe. 

2.  PRETURE,  voir  FRETEURS. 

1.  PREU,  S.  m.,  querelle  ? 

Aius  suot  irié  li  Deu  (juî  uos  ont  mis  eafreii. 
(Rom.  d'AliJc.,  f  53=,  .'Wichelanl.) 

?îe  faites  ne  noise  ne  freu  : 
Coiement  irons  en  .1.  leu, 
Assez  i  poons  gaaugnier. 

{l'turimont,  liicbd.  792,  P  38''.) 

2.  FREU,  freux,  s.  m.,  sorte  d'oiseau, 
la  corneille  : 

Le  Freu. 
Subtil  je  suis  eu  tous  mes  faiz. 
Do  mal  faire  souvent  m'avise. 
Se  j'aiiieaJoje  tous  mes  mal  faiz. 
Je  n'auroyu  robe  ne  chemise. 

iKalend.  des  berg.,  p.  161,   é.l.  11U3.) 

Freux.  (Roquef,,  Suppl.) 

FREOSE,  adj.  f.  î 

Si  aucuns  marchands  forains  ou  autre 
vendeul  sciement  aucunes  bestes  vives 
qui  soient  freuses,  eschauffees,  bactues 
foullees  ou  corrompues,  tellement  ([ue  le 
vice  ne  puisse  apparoir  jusques  après  ce 
que  la  beste  soit  ecorchee...  (1467,  Stal.  de 
la  corpor.  des  bouchers  de  Reims,  Arch.  le- 

19 


U6 


FRl 


FKl 


FBI 


aisl.  de  Reims.    *•  p.,  vol.  1,  f.    995,  Uoo. 
ioéd.) 

FRBUssiBK,  voir  Froissibk. 
FRKUT,  voir  Froit. 
FREUVELiE,  voir  Frevelik. 
FRi;vAiLLK,  fravaille,   s.   f.,   querelle, 
tamalte,  rixe  : 

Quanlilez  deis  vingt  quatre  dou  Consed 
liquez  soveut  iutenus   sins  nulle  dépense 
de  tenir  cUascun  jor  justice  dedans  nostre    ! 
\iUe,  c'est  assavoir  la  semaine  une  fois  de    i 
depte  et  dues  fois  de  fravaille.  (1387,  fiec.    ' 
diptom.  de  Fribourg,  V,  136,  Giemaud.) 

FiiEVAiLLiER,  fravailUer,  v.  n.,  faire 
du  tumulte  : 

Item  dient  li  colungiers  que  quant  noise 
muet,  et  nngs  qu'est  sa  partie  se  part  de 
plaice  et  rement  a  armes  quant  il  fraraille, 
(et)  est  a  sexaute  sols,  se  il  n'est  colun- 
giers. (xrv*  s.,  Bole  de  colonges  de  Porren- 
truy,  Mon.  de  Tév.  de  Bàle,  V,  303,  Trouil- 
lat  et  Vautrey.)  Impr., /'ronaifle. 

FREVELiE,  -  eltie,  freuvelie,  fravellie, 
-allie,  s.  f.,  querelle,  tumulte,  rixe: 

Li  avoiez  doit  juçier  de  coz  morteiz  et 
de  totes  freuvelies,  de  plaies...  {Droit  de  la 
cort  U  rois  d'Alam.,  ms.  Berne  A  37,  f»  i'.) 

De  tût  qui  est  freuvelie  et  outrages.  [Ib.) 

Se  il  avient  que  ous  bons  feist  frevelie 
ou  juge  ou  a  son  message.  {Ib.,  f"  3''.) 

Uns  bons  qui  a  fait  une  frevelie  a  un 
autre.  (/6.,  f»  U''.) 

lins  bons  puet  bien  anchoer  au  .m. 
emandcs  de  nue  frevelie  se  il  l'a  fait  a  un 
mostier  ou  an  cemutiere.  ^/6.,  f  14'.) 

Il  est  acheuz  en  la  main  dou  seignoiir 
alant  corne  d'une  frevelie.  {Ib.,  ('  le"".) 

Hont  ordeneiz  que  par  teles  fravallies 
awec  l'avov  er,  lo  burgcrmeister  et  lo  gros 
soulier,  ly  banderct  ayent  puissance  de  ar- 
resteir  les  estranges  "  qui  navreroent  ou 
ferroent  aucons  in  la  ville.  C1402,  Arcli. 
Fribourg,  1"  Coït,  des  lois,  n°  123,  f»  32.) 

Et  de  esuiendeir  lo  domage  et  fravallie. 
(1406,  ib.,  u"  147,  f»  36  v».} 

Et  awoi  tôt  cen  doit  esmendeir  la  fra- 
tellie.  (1410,  ib.,  w  173,  f»  44.) 

Cf.    FfiEFEI,. 

FREVEi.ousEMENT,  -ant,fraval.,  adv., 
d'une  manière  violente  : 

Oui  dix  or  in  avant  battruit  on  iiavreroit 
aulcone  personc  de  Berne  fravalousemant, 
et  celle  pcrsone  n'avoit  puissance  ne  biens 
riere  nos  dont  il  jioust  esnicndeir  la  dilte 
fravalie,  damage  et  injiivre.  (1406,  Arcb. 
Fribourg,  1"  Coll.  de  lois,  n»  ISO,  f»  37.) 

Qui  auconiie  (mrsone  d'egiiese  ou  au- 
conne  leme  frecelousemant  asBOudroit  et 
ofTendroit.  {Ib.,  n»  173,  f»  44.) 

l'IlKVE.NMENT,  VOir  FERVEHUENT. 
FltEVUECilK,   voir  FlIERESCHE. 
FREVTEIIYE,  Voir  FRI'ITEHIE. 

FREVTiz,  voir  Freitis. 
FKEzfe,  voir  KhasM. 
FHiANUKi.,  adj.,  appétissant  : 


El  j'ai  le  vin  ou  touel 
Froil  et  fort  et  friandet. 
OIosKT,    Chans.,    ap.    ïarbé,  Chans.    de  Champ., 
p.  91.) 

—  Gourmand  : 

Voila  comme  ces  paiUardeaui, 
Ces  petits  coquins  friandeaiu, 
Derisent  onliaaireiueut 
Oe  leurs  luaistres  publiqnemeDt  ! 
(tl.  Belleau,  la  Reconn.,  Il,  â.  Ane.  Th.  fr.) 

FRi.\NDELET,  adj.,  dimlii.  de  friandel, 
appétissant: 

Muiianie,  mangez,  s'il  vons  plaist, 

Et  si  taslei  do  tous  noz  vins  * 

J'en  ay  du  plus  friandetft. 

Qui  soit  point  d'icy  a  Provins. 
(N.    DE    La    Chesnave,    Comdamn.    de    Bancquet, 
p.  309,  Jacob.) 

Fay  semblablement,  friandeletle. 

Ne  pouvoir  ta  parollette 

De  tes  poumons  arracher. 

(Tahcii.,  Poés.,  l"p.,p.  05,  éd.   ta7-J.) 

Friandeletle  sagette. 
(FiLB.  Bretix,  Chaos,   acroslique,    éd.  1376.) 

(}uaQd  mes  yeux,   raignardelette, 
Qnaud  mes  yeux,  friandeletle. 
Sont  jalousement  faschez. 
S'il  advient  que  j'entretienne 
Ma  lèvre  contre  la  tienne, 
L'un  dessus  l'autre  panchez..., 
(A.  Jakï.v,  («un.  poi't.,  f»  100  ï»,  éd.  1579.) 

FKiANDER,  V.  U.,  être  friand,  recher- 
cher, manger  avec  plaisir  des  mets  délicats 
qui  sont  hors  de  la  classe  des  aliments  de 
première  nécessité;  se  livrer  aux  jouis- 
sances d'une  table  délicatement  servie  : 

Tant  sont  destruictz  pour  boire  et  friander. 
(J.  BouCBET,  la  noble  Dame,  f°  27  v»,  éd.  1336.) 
Il  y  auroit  trop  de  peine  d'aller  friander 
et  gourmander  dans  chaque  plat.  (.Mathieu 
de  Chalvet,  Trad.  de  Seneque,  1»  198  v», 
éd.  16Î6.) 

FRiANDEREAU,  S.  Hi.,  gourmaiid  : 
Friandereau,  enfant  gaslé. 
Goûtez  délicieusement. 
(II.  GouiN.iiirc  des  loups ravissans,  ch.  i,  éd.  1S"23.) 

FRiANDiE,  S.  f.,  bon  accueil  : 

Et  furent  ceste  friandie  et  bon  accueil 
cause  d'en  faire  arrester  beaucoup. (Haton, 
Mém.,aa  1361,  Bourquelot.) 

PRIANT,  -and,  frnant,  adj.,  en  parlant 
de  personne,  qui  a  de  l'ardeur  pour  le  plai- 
sir, voluptueux,  gourjiiand  : 

Hersent  rcspondi  en  riant  : 
Molt  H  en  vos  puto  friant 
Qant  vostre  segnor  aveez 
l'^t  autre  inuri  peruiez. 

Oleaarl,  Br.  l*",  v.  31-23,  Martin.) 

iCufaut  glouton,  frianl. 
(Vers  de  le  mort,  Richel.  373,  f"  335'.) 
Que  chil  ribaul  safre  et  frianl 
Uui  cbcs  putains  vont  espiant. 

Wose.  Vat.  Oit.  lili,  I»  65\) 

Treslont  friant  de  lecherie. 

(;*.,  Vat.  Chr.  ISiî,  f  93'.) 

Friant  appétit.  (Obesme,  Trad.  des  Item, 
de  fort,  de  Petr.,  Ars.  2671,  f"  30  r».) 

Puis  ce  dira  quelque  langue  friande. 

(Cl.  Mab.,  Fp.  au  daaph.,  1536. J 

—  Gai,  vif,  ardent  : 


...  Liège  la  friante. 
(Jeh.  des  Preis.  £,',</,■  de  Liège,  3120,  Scheler, 
Gtoss.  philol.) 

Rollans  11  frians. 

(Id.,  ib.,  13017,; 
Frians  et  envoisies. 

(Ib..  ib.,  iS'iOO.) 

—  S.  m.,  jeune  homme  habillé  avec 
élégance  'et  noblesse  : 

Vous  ne  voulez  qu'ilz  soient  battus, 
Aussi  uc  sont  ilz  pas  vestus 
Eu  uiauiere  d'estudians  ; 
Hz  semblent  iiiieulx  a  deux  frians  i 
Lear  habit  n'est  pas  convenant. 
(Ifor.  des  enf.  de  mainlen.,  Auc.  Th.  fr.,  III,  IG.) 

—  Adj.,  en  parlant  de  choses,  appétis- 
sant : 

De  ceste  vigne  issi  tiens  vins 
Qui  fu  fors  et  frtians  et  fins 
Donc  Noé  but  tant  a  délivre. 
(Macé  de  la  Charité,  Bible,  ms.  Tours  906,  f^  8", 
et  Uichel.  401,  f''  Si-.) 

Mais  ce  n'est  pas  de  vin  d'Auçoirre, 
De  Saiut  Poursain  ne  de  Sansoirre, 
Tant  soit  clers  ne  frians  en  voire 
Ne  de  goust  gai. 
(Froiss.,  Poés.,  I,  146,2023,  Scheler.) 

—  Iron.  : 

Et  do  verges  friandes  bien  batue. 

(Leg.  Ste  Règne,  f  5  r°,  éd.  1300.) 

FRiGACioN,  -  iion,  S.  f.,  uctiou  de 
frotter: 

Use  de  fricacions.  (B.  de  Gord.,  Prat., 
11, 10,  éd.  1493.) 

Se  le  llus  ne  se  cesse  soit  faite  fricalion 
et  constrinction.  (H.  DB  Mondeville,  Ri- 
chel. 2030,  f»  40''.) 

Spondium  sont  racines  de  cannes  brul- 
lees...  Icelles  racines  se  adurent  par  frica- 
lion  de  ses  extrémités  l'une  contre  l'autre 
quand  le  vent  les  souffle  et  esmeut.  {Régime 
de  santé,  f°  47  v,  Robinet.) 

FRICARELLE,  VOir  FrIQDAHELLE. 

FRicAssuRE,  S.  f.,  fricassée  : 

Si  aille  veoir,  en  Taillevent, 
Ou  chapitre  de  fricassure. 
(Vii.LOK,  Grant  Test.,  cxxxi,  Joaaost,  p.  91.) 

FRicAUDERiE,  S.  f.,  friandises  ou  pièces 
de  four  délicates,  selon  les  expressions  de 
Laurière  : 

Un  pourra  avoir   un  four  jusques  a  un 

boisseau  mesure  de  Nevers,  auquel  on  ne 

pourra  cuire  pain,  sinon   goueres.  pastez, 

et  autres  fricaiideries.  {Coût,  de  Nivernais, 

I   xvilt,  S,  Nouv.  Coût,  gén.,  III,  1143.) 

FRiCE,  voir  Frische. 

FaicEMENT,  voir  Frischement. 

FRICHE,  voir  Fhische. 

FRICHE  NE  MiGHE,locut.,riendu  loui: 

C'est  bien  toussi 
D'avoir  pain,  chair. et  puurceaulx, 
Bendes,  langes,  béguins,  drapeaalx. 
Et  n'eusse  je  friche  ne  miche. 
Et,  qui  plus  est,  une  nourrice 
Et  d'aultre  chose  un?  granl  tas. 

{Farce  de  Jolyet,  Ane.  Th.  fr.,  I,  35.) 

FRICHE,  adj.  ? 

Pour   .XXXV.    chevilles  de   1er    frkitees. 


FRI 


FRI 


FRI 


147 


(Comple  de  J.  Mnrtin,  1421-14^3, Forteresse, 
Despence,  lxxvi,  Arcli.  inun.  Orlénns.) 

FniCHEMENT,  voir  Frischemknt. 

FBicHKR,  V.  a.,  défricher  : 

Aux  vignerons  qui  labourent  et  frichent 
■les  vignes  .un.  1.  .iiil.  s.  .vi.  d.  {Compt. 
de  dép.  du  chdt.  de  Oaillon,  xvi»  s.,  p. 224, 
Deviile.) 

FRiCHESCE,  -  ece,  -  esse,  s.  f.,  état  do 
ce  qni  est  en  friche  : 

Que  ril  l'aust  laissie  .vil.  anz  en  fri- 
ehesce.  (Etabl.  de  S.  Louis,  I,  clxx,  p.  313, 
Viollet.) 

'Eafrichece.  (Ib.,  var.) 

Et  eneores  seroit  il  tenuz  a  amander  les 
domaches  dou  terrape,  de  tant  corn  il  l'a- 
vroit  laissiee  en  frichesse.  (Ib.,  III,  101.) 

FRiCHON,  voir  Friçon. 

1.  FRIÇON,  -  chon,  frisson,  friczion, S.  f., 
frayeur: 

Paien  l'entendent,  sVn  sont  en  (çrant  fripon. 

(Les  loh.,  ras.  lierne  113,  f°  2'.) 

Toi  tens  poez  TÏvre,  se  t'tiens  mon  sermon, 
Et  serras  sains,  no  sentiras  friçon. 

(Adam,  p.  10,  Palnstre.) 

...  Ne  lentiras  friaion. 

(Ib.,  p.  G,  Lnzarche.) 

N'atendoicnt  se  la  mort  non. 
Com  il  erenl  en  tel  friçon, 
Ez  vos  venn  un  messagier 
A  esperon,  sot  nn  destrier. 
(Floire  el  Blanche/lor,  2»  vers.,  3071,  dn  Méril.i 

Car  je  su!  en  trop  grant  frichon. 
(A.  DE  LA  H.\i.i,E,  H  Gieus  de  RoHn  et  de  ilarion, 
Coossemaker,  p.  373.) 

—  Le  frisson  de  la  fièvre  : 

La  dame  l'ol  mandée  por  avoir  garison 
D'aucune  maladie  on  d'aucune /risson. 
(Cuv.,  B.  du  Guesclin,  89,  Charriére.) 

—  Peine  : 

La  mère  Jacob  mont  l'ama 
Et  son  donlz  enfant  le  clama, 
Ponr  lai  se  mist  en  grant  frichon 
D'empêtrer  la  beneiçon 
Par  devers  Ysaac  son  père. 
(J.  Lefebtre,  nesp.  de  la  mort,  Richcl.   001. 
f  20".) 

2.  FRIÇON,  S.  m.,  friture  : 

De  tels  lances  n'est  pas  merveille 
Se  cil  d'enfer  ont  les  friçon» 
De  plain  panier  de  maudirons 
Droit  sor  ces  langues  embroics. 
Entre  deux  mençonges  hocies. 
(R.  DB  HouDEKC,  Songe  d'enfer,  .'ifiO,  Schcler, 
Trouv.  belg.,  nouv.  sér.,  p.  19fi.) 

FRicoNGNE,  S.  f.,  fricassée,  pris  au 
ngnré  : 

II  jure... 
Que  del  paien  ferai,  s'il  piiel,  telle  fricongne 
Qne  li  chiens  mangeront  bien  lempre  sa  coroigne. 
'Jeh.  des  Pbeis,  Geste   de  l.iege,    71il,  Schcler, 

Gloss.  philol.) 

Mains  ilh  do  leil  fricongne 

Les  sert  al  hrant  d'acier. 

(1d.,  ib.,  17972.)  Impr.,  fritongne. 
Qui  son  pais  as  art  et  rais  en  teil  fricongne. 
(In.,  ib.,  20196.) 

...  Et  en  povre  fricongne 
Les  lassassent  aleir. 

(ID.,  ib.,  29363.) 


l'RlOOUE,  voir  FlilSCHE. 

FiiicQrELET,  voir  Fbisqcelet 
J.  FRiCQiiET,  voir  Frisquet. 
2.  FRICQUET,  voir  Fhiquet. 
rnicTiEii,  adj.,  qui  sert  à  frire  . 

La  pnisie  friefiere. 
(GnxiiET.  l'Iais.  des  Champs,  \).  28:;,  éil.  1601.) 

Fuio/.ioN,  voir  Friçon. 

FRii),  frit,  s.  ni.,  talus  : 

Les  pieux  estans  inclinez  en  frid  ou  tal- 
lud.  (Vigen.,  Comm.  de  César,  Anuot., 
p.  182,  éd.  1376.)  Plus  loin  :  frit. 

FBiE,  S.  f.,  friche  : 

Autrement  eonvcrroit  il  que  li  héritage 
ilemorassent  en  fries.  (Iîeaum.,  Coût,  du 
Beauv.,  ch.  xliii,  45,  Beuguot.) 

Ku  friez.  (76.,  xxiv,  20.) 

Environ  .lil'^.  journaux  de  friez  qui  sont 
a  pluiseurs  personnes.  (Pièce  de  1376,  ap. 
lîeauvillc'-,  Voc.  inéd.  concern.  la  Pic,  11, 
91.) 

En  près,  en  fries  et  en  bruieres.  (Froiss., 
Chron.,  I,  S3,  Luce.) 

rillEGE,  s.  f.  1 
Pi'onques  mais  n'orent  eu  siège 
Dont  il  dounasent  une  friege. 

(MousK.,  Chron.,  25877,  KeilT.) 

S'orent  eut  .m.  fois  siège. 
Mais  a  la  traisime  sans  friege 
Furent  maté... 

(iD.,  ib.,  2704S.  ) 

FUiELEiis,  voir  Froidkillous. 

FRiENCHE,  S.  f.,  terre  en  friche  : 

Nostre  fossé  séant  entre  ledit  cortil  du- 
dit  Jehan  d'une  part  et  la  frienche  aus  te- 
neurs d'autre  part.  (1310,  Arch.  JJ  47, 
f»  10  r».) 

FRIENTE,  voir,  FRAINTE. 

FRIENTER,  Voir  Frainteh. 

1.  FRiER,  V.  a.,  frire,  cuire  dans  une 
poêle  ; 

Frigo,  gis,  frixi,  id  est  frier.  (Gloss. 
lai.  rotn.  du  xil"  s.,  nis.  de  Tours,  Bibl. 
de  l'Ec.  des  ch.,  6°  sér.,  t.  V,  p.  328.) 

Et  pren  a  toi  un  pael  de  fer  por  frier, 
et  tu  la  mettras  eu  un  mur  de  fer  entre 
toi  et  la  citée.  {Bible,  Ezéchiel,  cliap.  iv, 
vers.  3,  liichel.  1.) 

2.  FRIER,  voir  FltOIER. 
FRIEIIF.S  ? 

Vel  saltem  panem  erebro  sinceratuni  et 
conlritum  ad  pisciculos  consolidandos 
(C.losej  frieres)  in  abditorio  reponat.  (Nec- 
KAM,  bcheler,  Lex.,  p.  87.) 

FRiERESSE,  S.  f.,  tribade  : 

Se  Mars  est  avec  luy  l'omme  avéra  les 
génitaux  tranchiez,  et  se  c'est  une  famé 
elle  sera  frieresse  des  autres.  (Oresme, 
Quadrip.,  Uichel.  1348,  f»  199  v°.) 

Cf.  FniQUARELLE. 

FRIES,   s.    f,    pi.,  terme  de    vénerie, 
traces  : 
Ceux  qui  out  escrit  de  ccst  art   (la  vé- 


nerie) disent  que  traces  et  routes  sont  de» 
bestes  mordantes,  comme  sangliers  et 
ours  ;  mais  erres,  des  autres  comme  cerfs, 
chevreuls  et  daims ,  encore  qu'aucuns 
aiment  mieux  les  nommer  fries  ou  pieds. 
(H.  Est.,  Prec.  du  lang.  franc,.,  p.  92,  éd. 
1S79.) 

Les  traces  des  cerfs  sont  nommées 
foyes  par  Gaston  Phebus  ;  voir  Foyes. 

FRiESEL,  voir  Fresel. 

FRiEUL,  s.  m.,  pofile  à  frire  : 
ling  frieul,  un  pot  d'estain.  (1461,  Arch. 
JJ  189,  pièce  u21.) 

FRiEULEUS,  voir  Froideillous. 

FRiGAL.,  S.  m.,  gale  : 

Friand  morceau  de  cliar  fresche,  bien 
net  de  frigal.  (Proc.  crim.  de  la  Saigmant, 
enq.  de  1461,  Arcli.  mun.  Dijon.) 

FRiGALER,  V.  n.,  faire  bonne  chôre  : 

Qni  pour  galler  et  frigaler 

Vient  galeux,  n'est  il  pas  bien  fol  ? 

Qui  tant  veult  pour  fonime  foler. 

Que  fenime  le  faict  afoler, 

.louent  ils  pas  au  capifol  î 

(Blason  des  fausses  Amours,  p.  267.) 
Frigaler.  To  foed  curiously,  daintily,  lic- 
korishly  ;  to  picke  (onely)  the  best   mor- 
sels  out  af  a  peece  of  méat.  (CoTGHAVE,  éd. 
1611.) 

FRiGAi.KRiE,  -  ulUrie,  s.  f.,  friandise  : 

Frigalleries  :  f.  dainties  ;  licliorish  mor- 
sels  ,  lushious  acates.  (Cotgrave,  éd. 
1611.) 

Frigaleries,  f.  chucherias.  (Ces.  Oudin, 
éd.  1660.) 

FRiGALET,  adj.,  délicat  : 

Tant  de  vins  sont  trop  frigaleti. 
(Farce  du  Gaudisseur,  Ane.  Th.  fr.,  11,  301.) 

La  peult  on  venir  l'anguille  et  la  lamproyo 
De  quoy  la  bouche  et  le  ventre  font  proie, 
l.e  saulmon  frais,  la  carpe  camnsetle, 
Le  gros  brochet,  la  solle  frigalelle. 
(G.  CoRROZET,  Blasons  domcst..  Blason  de  la  Cui- 
sine, Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi°  s  ,  VI,  211.) 
Lecheplat,  friand,  friole,  frigalel,  lecheur 
de  plat,  gourmand.  (JuN.,  A^omcHc/., p. 365, 
éd.  1577.) 

Frigalel  :  m.  A  lickorous,  or  dainty 
mouthcd  youth  ;  a  slapsauce,  pickmorsell, 
sweet  lips.  (CoTGRAVE,  éd.  1611.) 

FRiGANDE,  refrain  : 


Zo,  frig 
Zo,  frigandes,  zo  ! 
(Chanson,  ms.  Montp.  il  100,  F  20.-iv°  et  206  r».) 

FRIGEK,  voir   FORGIEH. 

FKiGEiîEii,  v.a.,  refroidir: 

Frigcrer,  frigoniro.  (1464,  J.  Lagadeui;, 
Cathol.,  éd.  Auffret  de  ijuoetqueueran, 
Bibl.  Quimpcr.) 

FRiGERiE,  S.  f.,  rafraîchissement  : 

Ore  poec  veer,  chetif  dolenz. 

Que  ti  charbun  me  sunt  frigerie 

Et  a  tei  forment  et  miserie. 

(De  S.  Laurent,  Uichel.  19:i2:i,  f  7  v^) 

Ains  m  l'st  frigerie  et  repos. 

(Ib.) 

FRiGiSTE,  adj.,  de  l'iirygio  : 


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FRI 


FUI 


FRI 


l.n  fcrotule  (ninniore  de  niufiqnc)  est 
appellee  frigisie,  et  ceste  est  dite  pour  son 
rremissement,  et  fa  apresté  haslive  qui  en- 
cMne  les  cuers  a  liardiescc  et  ans  fais  de 
bataille.  (Evrart  dk  Coxty,  Probl.  d'Arist., 
Richel.  210,  f"  224''.) 

FRir.oLF.n,  V.  n.,  faire  des  fritures  : 
Ces  nj'niphes  demeurent  a  la  pointe  de 
la  montâigne  et  grattent  le  fromage  avec 
des  rappes  percées  :  les  unes  se  travaillent 
a  former  des  tendres  goudivcaux  ;  autres 
avec  le  fromage  rappé  (rigolent  et  s'es- 
batent  ensemble.  {Hist.  maccar.  de  Merlin 
Cocc,  j,  Bibl.  gaiil.) 

Dans  la  Bourgogne,  environs  do  Sanlicii, 
[rigoler  a  le  sens  de  frire,  rôtir  .  (rigoler 
des  marrons. 

FRiGON,  s.  m.,  frange  ? 

Es  fourreures  desquelles  sont  entrez 
vingt  manteaulx  d'aigneaulx,  que  aussi 
pour  (rigons  blans  pour  border  les  collez 
et  bors  ilesdiles  robes.  (1448,  Cortipt.  du 
R.  René,  p.  234,  Lecoy.) 

FRiLECS,  voir  Froideillous. 

FRiLioi.E,  adj.  f.  ? 

Buer  fa  Ici  genl  mise  a  l'escolo. 
Nus  n'en  (iU  voire  c'on  ne  l'asonie  : 
l.or  .ime  n'est  pas  friliole. 
(Us  Ordres  de  Paris,  Ricbel.  1593.  P  fi.i''.) 

FRiLi.KU,  V.  n.,  trembler  de  froid  : 
Frigutire,    soy    démener,    ou    traveiller 
pour  le  froit,  (hller  ou  frissonner.  {Gloss. 
tat.-gall.,  Ricbel.  1.  13032.) 

Centre  de  la  Fr.  et  Canada,  (riler,  gre- 
lotter de  froid.  Fr.-Comti\  (reler,  Wallon, 
(rouler,  môme  sens.  Poitou,  /■rt(er,frémir. 

FRILI.EUS,  voir  FBOIDEILLOnS. 

FRiLi.oNNER,  V.  u.,  augmentatif  de 
(riller,  trembler  de  froid  : 

Il  m'est  advis  que  sa  fièvre  lui  revient, 
car  il  (riltonne,  or  il  fremyt  desja.  (Pals- 
grave,  Esrlairc,  p.  575,  Génin.) 

Agardez  comment  ce  povre  bonme 
tremble,  or  (rillonne  de  froyt.  (Id.,  ib., 
p.  704.)  I 

FRiM-oi:sEMENT,  adv.,  froidement  :       | 
Frillouscmenl,    frigorose.    {Gloss.   gall.- 
lat.,  Richel.  I.  7684.) 

i-RiLLOUSETÉ,  s.  f..  Sensibilité  au 
froid  : 

Frillouselê,  frigorositas.  (G(.  gall.-lal., 
Richel.  1.  7684.) 

FRiM.ofx,  voir  FnOIDEIM.OUS. 

i-RiJiAUMENT,  voir  FERMEMENT  au  Sup- 
plément. 
FRIME,  s.  I ,  frémissement  du  cheval  : 

Le  noise,  ol  le  frime,  et  le  cri 
Ke  li  lions  rêvas  (lemenot 
Por  son  sepnor  qne  perilu  ol. 

(De  r.raaieixl,  Ilirhil.  2IC8,  f  ■Q'.) 

i.  FRIMÉ,  adj.,  qui  a  telle  frime,  telle 
pliysionomie: 

Rc  sera  re  pas  liicn  frimf 
D'avoir  II  Icsle  cl  leslial.ils 
rias  vclni  qii'unf  eoq  desiiliimc  ? 
(Jfys/.  de  S.  Did.,  p.  ii:>,  Curnandet.) 


2.  FRIMÉ,  adj.,  hlé  (rimé,  la  camolino  ; 

Myagrum,  de  la  Camelinc,  Blé  (rimé. 
Freqncns  est  in  Campnnia.  (C.  Est.,  De 
lai.  et  grœc.  vomin.  ar()or.,p.  51,  éd.  1347.) 

FRIMER,  v.  n.,  être  couvert  de  frimas, 
de  neige,  de  gelée  : 

ConlTC  le  tens  que  Toi  frimir 
Les  arbres  et  blanclioier. 

(C.  de  Dole,  Vat.  Chr.  IT2.S,  1°  7!).) 

—  Fig.,  trembler  : 

Tote  la  ris  en  tramblo  et  frime. 

{Parlon.,  10591,  Crapelel  ■! 

Le  picard  emploie  encore  (rimer  dans 
le  sens  de  geler. 

!      FRiMOR,  voir  Fremor. 

FRiMPER,v.  a.,  hausser  : 

Le  bonhomme  fort  importun  envers  tel 
seigneur, commença  a  (rimper  \cs  espaules. 
{Ch.  Haton,  Mém.,  I,  371,  Bourquelot.) 

FRiNGADE,  S.  f.,  pompe,  liTaverie  : 

Mais  ciiidant  qn'ilz  .ajent  de  quoy  faire, 
Mal  repeaz,  maintenant  saonlez. 
Pour  mieuls  la  fringade  parfaire, 
L'eaue  passe  parmy  leurs  souliers. 
'   (Coauii.LART,  Slonol.  desPemiq.,  II,  290, 
Bibl.  ek.) 

FRiNGALER,  V.  u.,  daQser  : 

Rouses  Bons  Temps,  frères  lupins. 
Qu'avez  lousjours  un  pied  en  l'aer 
Pour  bondir,  baller,  fringaler. 

(1560,  la  Cuisine  papale,  88,  Fick.) 

FRiNGAMMENT,  adv.,  d'une  manière 
fringante  : 

Puis,  en  son  arrest  la  coucha  (la  lance), 
et  très  (ringammenl  d'aller  et  de  retour- 
ner, la  tourne  dp  bout  a  aullre.  (Jeh.  de 
Saintré,  p.  110,  Guicbard.) 

Se  vestir  (ringamment.  (R.  Gobin,  le 
Livre  des  loups  ravissons,  cb.  iv,  éd.  1525.) 

FRINGANT,  adj.,  brillant: 

Richement  p.iree. 
De  joyaus  d'or  frinnanl. 
(J.-A.  DE  Baif,  Poèmes,  I.  VI,  f»  IG'  r",  éd. 
1573) 

FRTNGART,  adj.,  fringant  : 

Leur  foy  (des  Suisses),  je  t'affye. 
Ne  vault  pas  deux  lyars. 
En  jouant  de  leurs  ars 
l'niï  tour  la  practicquerenl. 
Du  Milanois  fringars 
Leur  couraipe  monslrerent. 
(1515,  Chans.  fur  la  bat.  de  Mnriffiwii,  .ip.  I.er. 
de  Lincy,  Cli.  hist.  fr.,  II,  5;).) 

FRiNGE,  voir  Fringue. 

FRiNGEUR,  voir  FHINGUErn. 

1.  FRiNGOTER,  -  oller,  V.  n.,  chanter 
d'une  certaine  manière,  particul.  en  par- 
lant du  pinson,  du  rossignol  : 

J'ey  de  plaisir  plain  nne  bolc. 
Puys  que  Sancle  est  aveq  moy. 
Je  chante  tout  seul,  je  fringole. 
Jamais  mon  coeur  ne  se  tient  quoy. 
(Deiiz  Gallans  el  une  femme,  p.  11,  ap.  Ler.  de 
Lincy  cl  .Michel,  Farces,  moral,  el  scrm.  joij.,\.) 

Modos  conciderc  et  frangere,  diminuer 
eu  chantant,  (ringoler.  (JuN.,  Nomencl., 
1>.  247,  éd.  1377.) 


Ou  bien  qu:iod  sur  le  soir,  a  soudaine    retraille. 
Retournant  dn  manger  habille  la  chouette, 
Ou  le  pinçon  fringolle  an  lever  du  matin. 
(R.  Belirau,  nerg.,  n'  j.,  p.   t'a  t°,  éd.   1578. 

■l'ay  oui  chanter 

Hossifinolet, 

Qui  fringoloil. 

Qui  s'envoisnil. 

Qui  turlutoit. 

Avec  cucr  gai, 

La  haut  sur  ces  espincs. 


On  lit  dans  le  Dictionnaire  élymotogiqw; 
de  Ménage  : 

Fringoler,  entrecouper  son  chant 

2.  FRiNGOTER,  V.  a.,  caresscr  : 

Par  ce  point  vous  pourrez  noter 
Qn'el  se  faict  a  !ny  fringoler. 
(Farce  d'ung  mari  jaloux.  Ane.  Th.    fr.,  I,  lit.) 

3.  FRINGOTER,  -  oUcr,  V.  a.,  ciseler, 
découper: 

Je  (ringotte.  I  frette,  as  a  garment  or 
jevell  of  golde  is  frette  or  wrought. 
(Palsgrave,  Esclairc.,  p.  538,  Génin.) 

Ce  bracelet  est  (ringotte  et  esmaillé 
sumptueusement.  (In.,  ib.,  p.   538.) 

FRiNGOTERiE,  S.  f.,  ciseltire,  ontail- 
hire,  sculpture  : 

Menuisier,  est  l'artisan  qui  besogne  en 
bois  de  petis  ouvrages  conme  huis,  fe- 
nestres,  caisses,  clostures  de  chœur  d'é- 
glise, couches,  chaires,  et  autres  telles 
besongnes,  et  en  iceux  fait  les  (ringoleries 
qu'on  y  veut  mettre.  (NicoT,  Thresor,  éd. 
1606.) 

FRINGOTIEUX,  adj.,  se  dit  en  parlant 
de  choses  pour  signifier  riche,  brillant, 
pimpant  : 

Vous  auriez  escus  par  grant  somme. 
Je  le  vous  pronietz  par  sainct  Cosino, 
Et  de  bien  friogotieux  habitz. 
(Farce  d'un  Marij   jaloux,  Ane.    Th.  fr.,  I,  li9.) 

FRiNGOTis,  S.  m.,  frodon  : 
Au.v  fredons,  au  (ringotis   de    la  lluste. 
(La  FlHsle  de  Robin,  p.  9,  éd.  1622.) 

FRINGRE,   voir  FrINGUE. 

FM^cvE,  (ringre,  (ringe,  s.  f.,  danse, 
saut,  divertissement  : 

La  nuit  se  font  li  donzel  aaisier. 
Fringues  et  (lances  ont  asses  a  couchier. 
(Bertrand    de  Bar  sur  Aube,  Girard    de     Viane, 
p.  IG,  Tarbé.) 

G'y  faisoie  mes  (ringres  en  dansant, 
chantant.  (Duquesne,  Hist.  île  J.  d'Avesn., 
.\rs.  5208,  f»  5  v.) 

Fringes.  (Id.,  ib.,  f"  41  r») 

La  Pucelle  devant  uionler  sur  son  cour- 
sier, faisant  les  (ringuea  devant  ceulx  de 
Paris,  moult  bien  elle  sçavoit  faire;  on  y 
prenait  grant  plaisir.  (Cliron.  de  Lorraine, 
ap.  Quicherat,  Procès  de  Jeanne  d'Arc,  IV, 
336.) 

Elles  autres  redisoient  :  Par  foy!  c'est 
le  comte  d'Artois,  qui  en  babiz  dissimulé 
fait  ainsi  (ringues  ;  ou  ne  sauroit  en  nul 
pais  trouver  chevalier  qui  a  la  jouste  le 
ressemblast.  (Le  chevalereux  Cte  d'Artois, 
p.  2o,  Barrois.) 

Pic,  Poit.,  Morv.,  fnire  /"i'()îg«cs,gamba- 
der,  folâtrer. 


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FRI 


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i-uiNGbbLnTÉ,  adj.,  diniin.   de    frin- 
golê,  travaillé,  ciselé,  découpé  : 

Pflnsez,  se  Drime  Mincerie 
Nnns  oiupoisoe  ung  peu  anx  costez. 
itii  vprra  liieQ  par  fringaerie 
Porter  raainiz  habilz  chicquclez. 
Trouez,  percez,  fringueloli:, 
Feuilletei  par  jolliTetez. 
(CooLIi.1.,  Droili  nom..  1"    p.,    Pe    Statn  Hniiii 
nom,  I,  61,  BiM.  elz.) 

1.  FRiNGUER,  V.  n.,  sauler,  gambader, 
folâtrer  : 

Ne  désire  qu'eslre  en  feste, 

El  de  Tivre  joTensement, 

Avoir  nouvel  abillement. 

Saillir,  sauter,  fringuer.  dancer. 
(L'Omme  mondain  et  If  rcligieui,  ap.  P.  M 
Dance  aux  ateufil.,  p.  327,  éd.  17 

Chascan  se  pare,  cliascun  fringue, 

Chascun  conlrcfaicl  les  lialiis. 
(Les  DU:  de  chascun,  Poés.  fr.  des  xv"  et 


Icliaull. 
IS.) 


X,  1." 


Faire  gambades,  fringuer  d'hahillemens. 
(R.  GoBix,  Livre  des  loups  rarisaans,  ch.    m,  éd. 

i;;2.s.) 

C'est  trop  fringiir  pour  une  jeune  fille  ; 

(^ar  on  ronpnoist  au  parler  qui  distille 

De  vostre  bec,  qu'estes  prant  escolliere. 

(J.  MiROT,  Cinquante  Jinnâ.  sur  tout.  sort,  de  mat. 

joy..  Jixvi,  éd.  i73I.) 

Et  encore  au  .wii"  siècle  : 

Pour  moy,  j 'aime  mieux  un  amy 
Qui  fringue,  qui  danse  et  qui  samhnde. 
(Corn,  de  Chans.,  m,  I,  Anr.  Th.  fr.) 

—  Act.,  caresser  une  femme  : 

Mettez  la  dame   an  coiog   du   lict,  frin- 

guez  la  toureloura  la  la.  (Rab.,  1.  Il,  c.  12, 

éd.  1542.) 

.S'il  a  preste  son  levain 

Ou  fringue  vostre  cbamberierc. 

Par  ma  foy,  mon  maistre  est  un  frcrc. 
(Le  l>ttrleur  de  pocience,  p.  6,  ap.  Ler.  de   Lincy 
et  Michel,  Farces,  moral,  et  serm.  joy.,  t.  II.) 

Quant  la  bourgeoise  si  verra 

Que  son  mari  plus  ne  pourra 

Subvenir,  car  tout  est  poly. 

Reconfort  ne  luy  donnera  : 

Mais  a  la  parfin  se  fera 

Bien  fringuer  a  d'antre  qu'a  luy. 
(Les  Ténèbres  de  mariage,  dern.  Icç.,  Poés.  fr. 
des  XT«  et  XVI»  s.,  I,  30.) 

L'on  ne  peut  avoir  rien  de  bon 
Si  l'on  ne  baise  sa  maistresse. 
Et  si  d'une  bonne  façon 
L'on  ne  la  fringue  et  la  caresse. 
(Labivey,  le.i  Tromper..  III,  .'>,  Ane.  Th.  fr.) 

Pour  danser,  sauter,  cabrioler,  le  pi- 
card, le  berrichon,  le  bourguignon,  le 
morvandeau  et  le  poitevin  disent  encore 
fringuer.  Bourg.,  Yonne,  P.onchères,  se 
fringuer,  marcher  avec  prétention,  faire 
le  fringant.  Suisse  rom.,  fringua,  se  pava- 
ner. 

2.  FRINGUER,  V.  3.,  rincer  : 

■Toussaint  Palris  avait  une  chambrière 
qui  ne  servoit  que  d'aller  quérir  du  vin, 
fringuer  les  verres  et  verser  a  boire.  (Des 
Accords, Eso-m'^nes,  1. 1,  eh.  xix,éd.  1618.) 

Ce  qu'elle  fist,  et  inist  ordre  que  le  linpue 
fust  net  et  bien  ployé,  la  vaisselle  bion 
torchée,  la  salière  apprestee,  le  vin  bien 
rafraischy,  les  verres  bien  fringuez,  et  le 
disner  bien  assaisonné.  (In.,   ifr.,  ch.  XL.) 


Il  a  été  employé  au  comrnrnceiinMit  du 
XVII*  s.  par  Saiiit-Aiiiand. 

Bouig  ,  fringuer,  rincer. 

VK\fiGnv.KB,\xi,frinqucreau,frongere(ui, 
s.  m.,  galant,  mignon,  libertin  : 

Fines  ont  de  nnz  frongereaux 
Des  chappercms  et  robbes  fourrées. 
Mais  ce  sont  chapperons  d'oyseaux 
Et  aussi  robbes  a  poupées. 
(CoQuiLLART,    Droitz  nom'.,  i°  part.,  de  Dolo,  I, 
133,  Bibl.  elz.) 

Les  dispenses  sont  causes  do  gratis  mauk. 
On  dispense  damerclz,  fringuerauLr. 
(Griscorb,  les  folks  Entreprises,  I,   97,  Bilil. 
elz.) 

Ilau.   Venus  la  déesse. 
Bien  doibs  avoir  ,in  cueur  joyc  et  lyesse 
Quant  ton  garson,  ce  joUy  fringuereûu. 
Est  devenu  maintenant  ung  bourreau. 
(J.  Le  Maire,  Compte  1"  sur  la  naissance  de  dame 
Verolle,  Poés.  fr.  des  xv'  et  xvi°  s.,  IV,  23S.) 

Venons  au  poinct,  ung  mot  vanlt  mîculx  que  mille. 
Ka  faicles  plus  accourir  a  la  file 
Ces  fringucrcaulx  pour  lenr  vendre  a  l'enchère 
r.c  dont  avez  faict  largesse  en  derrière. 
(.1.  Marot,  Cinquante  Rondeaulx  sur  divers  propos, 
XXVI,  dans  le  Recueil  Jehan  ilarol,  s.  d.,  Paris.) 

Icy  vont  gallans  fringuereaulx 

Kt  ponvres  amans  de  karesme. 
(OcT.  Dt  .S.  Gel.,  Scj.d'honn.,  fît  r",  éd.  IS-26.) 

Un  collet  bas  en  fringuereau, 
(Presompt.   des  femm.  mond.,  Poés.   fr.  des  xv°  cl 
xvi's.,  m,  2U.) 

FuiNGUERET,  adj.,  élégant,  h  la  mode  : 

Et  porter  cordons  fringueres. 
(Martial   n'AnvRncNE,  l'Amant  rendu  eardriier   à 
l'observ.  d'am.,    ce  ni.) 

FRiNGUERiE,  S.  f.,  pompe,  luxe  : 

Par  désordonnées  fringueries, 

(CoQt;iLL.,  Playd.,  Il,  .S.'!,  Bibl.  elz.) 
Et  met  en  tonte  pomperio. 
Gloire,  bobaiit  et  fringnerie 
Tout  son  cupur  et  entendement. 
(ElotDaiiersal,  Livre  de  la  deahlerie,  {"  .3fi', 
éd.  1307.) 

FRiXGUET,  adj.,  gentil,  sémillant: 

tSoz  mignons  fringues  et  hruyans, 
(CoQUiLLART.  Droilz  nour.,  l'  p.,   do   .lure  natu- 
rali,  I,  45,  Bibl.  elz.) 

Et  a  sa  cousine  Ilngiielto 
Belle,  avenant,  gento  cl  fringuelle. 
(Eloy  Damernal,    Livre  de    la  deaUerie,    f»  ll\ 
éd.  1307.) 

Dans  la  Bret.,  Côles-dii-Nord,  fringuelle 
s'emploie  pour  dire  fringante,  en  parlant 
d'une  vacho. 

FRiNGi-EUR,  fringeur,  ■>.  m.,  homiiu 
gai,  fringant,  débauché  : 

D'autre  part  fringeurs  a  huitaines 
Ont  chaînes  d'ung  marc,  d'une  livre. 
(Coaii'iLLARi,     ilonol.     des    Perruq.,      II,     28'J, 
Bibl.  elz.) 

Corblen  !  je  vous  anray,   vous  serez   prins,   frin- 
[gueur. 
Et  sentirez  bien  vcrd  les  coups  de  ma  rigueur. 
(Troierel,  les  Corriv.,  V,  1,  Ane.  Th.  fr.) 

FRiNGUEUX,/")-mgMeMfj;,adJ.,  qui  cherche 
à  briller  par  la  pompe  des  habits  : 

Voyez,  le  galland  est  fringueulx. 
(Act.  des  Aposl.,  vol.  II,  f'  93',  éd.  I.'i.'î7.) 


Conimnnt  l'acteiii-  ropri-nt  les  y|ioi-,iilt's 
et  les  fringueux  i\uo\\  dit  braparsilu  lenips 
présent.  (Eloy  Damiîbnal,  Livre  de  la  dca- 
blerie,  f»  40'',  éd.  1507.) 

FRiN.soN,  S.  m.,  espèce  de   pinson,  1p 
verdier: 
Frinson,  as  pinson.  (CIotgr.,  ed,  1611.) 

FRINTANT,  voir  FhAINTANT. 
FUINTE,  voir  FHAINTE. 

FuiNTF.iR,  voir  Fbainteb. 

FRiNTERESsE, .idj .  f. ,  svn . de  bruyaute  : 

Si  voit  la  mfr  bruant,  qui  rault  fut  frinleressc. 
(Jeu.   iies  Preis,  Geste  de  Liège,  1874,    Scheler. 
Gloss.  philol.) 

FRiOLE,  adj.,  friand  : 

Leeheplat,  friand,  friole,  frigalct,  lecheiir 
de  plat,  gourmand.  (.luî*.,  Noinencl.,  p.  .■?63, 
éd.  1577.) 

FRioi^ER,  verbe. 

—  Act.,  frire: 

Prenez  vostre  cresson  et  une  poiçuee  de 
belles  et  les  friolez  en  hnille.  (Ménagier, 
H,  140,  Biblioph.  fr.) 

Prenez  char  de  connins,  de  poullaille  ou 
de  veel,  et  despeciez  par  pièces  :  puis 
cuis  en  l'eaue  comme  a  moitié,  puis 
frioles  au  sain  de  lart.  {Ih.,  11,  163.) 

Quant  l'en  aura  drecié,  si  pouldrez  par 
dessus  une  espice  que  l'en  appelle  co- 
riandre vermeille  et  des  grains  de  la 
pomme  de  Grenade  avec  dragée  et  amandes 
friolees,  piquee-s  en  chascune  escuelle  sur 
le  bout.  (/6.) 

—  Consumer,  dévorer: 

Comme  le  (lambeau  de  feu  consum»  le 
chaume,  et  la  flamme  friolle  la  paille. 
(Bible,  Isaie,  f»  381  v»,  éd.  1363.) 

Frioler.  Ta  consume,  ravine,  devour, 
(craeklingly,  or  with  a  noise,  as  Pire  docs 
stnbble)  also,to  brase  it.  (CoTcn.,  cd.  1611.) 

—  Neutr.,  être  avide,  être  friand  : 

Fils  al    duc  do  Borgongnc  qui  do  bnnteit /rio/Zc 
(Jeu.  des  Preis,  Geste  de  Liège,    I268G,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

Le  pat.  norm.  a  gardé  la  locution  :  la 
langue  m'en  friole.  Bessin  et  vallée 
d'Yères,  frioler,  avoir  grande  envie. 
Morv.  et  Bourg.,  St  .Martin  de  la  Mer, /■)•«- 
goler,  faire  griller;  «  frigoler  des  mar- 
rons. •  Poitou,  friouler,  frire. 

On  dit  en  Lorraine  d'une  volaille,  d'un 
morceau  de  viande  que  l'on  fait  cuire  dans 
un  vase,  et  dont  la  graisse  qui  commence 
à  se  fondre  produit  un  petit  bruit:  Le  voilà 
qui  friole,  qui  commence  à  frioler. 

FRIOLET,  -  ollel,  adj .,  friand  : 

Il  a  soif,  le  friolet.  {TU.  du,  XIV  s., 
Amiens,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Dihi. 
Amiens.) 

Hz  snat  bien  frioleli. 
(Farce  de  folle  Bobance,  Ane.  Th.  fr.,  II.  2fii.) 

A  Dieu,  a  Dieu,  maistre  vallet, 

A  Dieu  aussi  ma  chambrière. 

Plus  ne  serez  le  friollet. 

Et  vous  ne  serez  cuysiniere. 
(Disc,  sur  les  Pions,  Poés.   fr.  des  xv'  i^t  xvi"  s., 
XI,  83.) 


150 


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Tyi*  Urdou,  laste  p.isté, 
Kt  friolel  pareilleiueut. 
(R.     GoBDi,    Litre    érs    loups    rnrissans,    ch.    I, 
éd.  15Î3.) 

Friolel.  A  likorous  boy,  or  as  iinfriand. 
fCoTGR.,  *d.  1611.) 
FRioLETE,  S.  f.,  pâtissorie  légère  : 

Li  frains  esloit  de  frioleles. 
De  chanestiaus  et  de  galeles. 
(Bât.  de   Kareimr   ri   dr  Chamade,    361,  Méon, 
r«i/.,  IV,  9i.) 

FRioN,  S.  m  ,  Oiseau  de  la  'grossenr 
d'une  alouette  : 

I.i  nns  fa  li  cliardi>ncre;i«, 
Et  ans  frioni,  ki  liaereus 
Est  en  luonll  de  liens  appell^is. 
(J.  DB  CfiXDÉ,  li  ilesse  dfs  oisiaiis,   173,  Srlieler.) 
Lfl  frion  u  le  corneille  ii  le  mere  pertris. 
(L'Aviculaire   des  oiseaux  de  proie,  ms. 
Lyon  697,  ('  217'.) 

Traiu  de  frion  u  de  corneille.  (76.) 
Amer  car  de  «rs  elles  a  trop  plus  qne  frions. 
(Gii.LE<  LI  Hci!iis,    li  ComvI.  des  Compagnons,  II, 
ifi>.  Kerv.) 
Se  c'estoil  de  soie  oa  de  la  inné 
On  d'un  frion  on  d  'une  aloe. 
(Fboiss..  Poe't..  Ricliel.  830,  f"  17»  ;  Scheler, 
I,  250,1089.) 
Or  n'est  atoe  ne  frions 

Qui  n'ait  olant 
De  force  en  ses  petits  pignons, 
Que  moi  qni  ne  sui  pas  pigons, 
Mes  grans,  et  fors,  et  drois  cl  Ions. 
(Id..  I*.,  Richel.  830,  f  206"  ;  Scheler, 
I,  310,3028.) 

Mons,  frion,  le  gris  frion,  la  linotte,  le 
vert  frion,\e  verdier.  (Sigart,  Dictionnaire 
du  palois  de  Mons,  p.  487.) 

Nom  propre,  Frion. 

FRiONCEL,  froncel,  s.  m.,  diminutif  de 
Jrion  : 

Us  tarins  et  les  fiionceauli 

?ie  tenlent  pas  ani  estonrneaok 

Estre  semblins. 

(E.  Descb.,  Poés..  Richel.  840.  f^  .Ï19''.) 

Piassons,  t  irins  et  frionceaulz.... 
Et  maint  autre  gendre  d'ovseauli. 

(Id.,  ib.,  f»  i88.) 

La  c!ianloient  tarins,  et  fronciaulr. 
.\ll'jnelles,  pinçons,  chirdonnoreauU. 

(iD..  ib.,  f  7S>.) 

FRiPAiLLÉ,  adj.,  fripé,  chiffonné,  un 
peu  usé;  feuille  fripaillee,  feuille  meur- 
trie, déchiquetée  : 

Sur  tout  sera  pourveu  a  ce  poinct,  que 
de  bannir  de  la  meurierc  la  fueille  trop 
fripaillee, car  outre  que  c'est  signe  de  peu 
de  substance,  elle  n'abonde  tant  en 
viande  que  celle  qui  a  peu  de  deschique- 
tures.  (O.  DE  SEnR.,  Th.  d'aqr.,  V,  15,  éd. 
1605.) 

Cf.  Frepaille. 

FRiPEi.ippE,  fripelipe,  s.  m.,  fripeur 
de  lippées,  gourmand,  gourmet,  nom 
qu'on  donnait  aux  valets  : 

Ce  Ti'eit  qn'nn  piuvre  fripelipe 
De  scriiteur,  lequel  a  pris 
De  son  niaistre  les  beaux  habits. 
Godard,  les  Desguii.,  m,  4,  Ane.  Th.  fr..  Vil, 

381.) 

Aransor.   Talciiiousc.   Grosbec.   Frippe- 


lippes.  Friantaures.  (Hab.,   1.   IV,  oli.  40, 
éd.  1552.) 

Iloinesonppiers,  avalletrippcs, 

Gnetlelardons,  gros  fripclippes. 

(1560,  CuMiB,-  Papale,  p.  tO.Ï,  Fick.) 

FRiPELippEE,  S.  f.,  goinfrerie  : 

Mais  quoj-  ?  Marot  est  une  quine 
Que  Frip"lippes  aciquine 
Si  bien,  que  s'il  n'a  que  gripper 
Il  Ta  par  tout  fripelipper. 
Cherchant  sa  disnee  ou  souppec. 
Vêla  que  c'est  fripelippee. 
(Matt.  de  BouTicM.  le  Rabais  du  Caqnel  de  ilarot, 
dans  les  Œw.  deilarol.M.  1731,  t. IV,  p.  450.) 

FRIPELIPPER,  V.  n.,  chercher  des  fran- 
ches lippées  : 

S'il  n'a  que  gripper 
Il  va  partout  fripelipper. 
(Matt.  de  Bol'TICNI,  le  Habais  du  Caquet  de  Marol, 
dans  les  Œuv.  de  Marol.  od.  1 731 ,  t.  IV,  p.  .150.) 

FRiPPELippiER,  S.  m.,  goinfre  : 
Ta  plume  est  elle  en  disposition 
Pour  bien  respondre  a  la  position 
De  ces  mirmotz,  marauldz,  frippelippiers. 
Qui  t.int  avant  m'ont  mis  en  leurs  papiers, 
Appelle  sot,  asne,  veau,  grosse  beste  f 
(Appol.    par    l'Abbé  des    Canards,  sur   les    inveel. 

Saaon,  Marot,  etc.,  ;i  la  suite  des  (Xur.  de  Cl. 

Marol,  éd.  1731,  IV,  546.) 

FRiPONNAiuLE,  fripp.,  S.  f.,  tronpi;  de 
fripons  : 

Telle  armée  de  frippnnaille. 
(Chron.  de  la  noble  eilé  de  Metz,  Pr.  de  l'tl.  ili- 

Lorr.,  11,  cxxxvn.) 
La  vey  cestuy  doncques  et  ses  cnnsors 
Ruez  an  bas  et  delîaictz  par  bataille, 
.\ngloys,  Bretons  et  Allemans  tons  mortz, 
Picquiers,  souldars  avec  leur  friponnaille. 
(Or.i.  DE  S.  Gel.,  Sej.  dlionn.,  f»  128  r»,  éd. 

i:i-2G.) 

FRiPONNiER,  S.  m.,  fripon  : 

Villain  friponnier. 
(Eloy  Damersal,  Livre  de  la  deablerie,  f°  O", 

éd.  1507.) 

Vieali  sathaaas  et  friponniers. 
(1530,  Débat  de  charité  el  d'ori/ueil,  Poés.  fr.   dns 

xv»  et  xvi"  s.,  XI,  311.1 

Saumurois,  friponnier,  celui  qui  aitue 
la  fripe,  gourmand.  Maine  et  Anjou, 
Sarthe,  environs  de  Lude,  friponnière, 
celle  qui  aime  la  fripe. 

FRiPONNiERF.MENT,  adv.,  h  la  manière 
des  fripons  : 

Si  aussi  nous;  voulons  prendre  la  peine 
de  tant  soit  peu  nous  arrester  a  la  re- 
cherche de  la  scholastique  vie  que  fripon- 
nierement  ce  débordé  a  menée  en  toutes 
les  fameuses  univfirsitez  de  ce  royaulme. 
{Le  prem.  acte  du  Synode  noct.,  xv.) 

rniPPER,  V.  a.,  frotter  : 

Il  luy  bailla  une  pillule  de  la  theriaque 
des  gens  de  village,  qui  est  un  cap  d'ail, 
dont  il  luy  frotta  ses  petites  lèvres,  les- 
quelles il  se  frippa  l'une  contre  l'autre 
comme  pour  succer.  (Cavet,  Chron.  nov., 
p.  162,  .Michaud.) 

Pays  de  Bray,  se  fripper,  se  frotter  le 
dos  dans  ses  habits  quand  on  ressent 
quelque  démangeaison. 

FRiQUARELLE, -i:aref(e,  s.  f.,  manœuvres 
des  iribades  : 


Tribades  se  disent  frieatrices,  en  fran- 
çois  frieatrices,  ou  qui  font  la  fricarelle  on 
mestier  de  donne  oon  donue.  (Brant., 
Dam.  gai.,  l"  dise,  Buchon.) 

Mesmes  les  courtisanes,  qui  ont  les 
honmes  a  commandement  et  a  toute  heure, 
encor  usent  elles  de  ces  friquarelles,  s' en- 
trecherchent et  s'cntr'ayment  les  unes  les 
autres.  (In.,  î6.) 

La  belle  vierge  Camille,  belle  et  géné- 
reuse, et  qui  servoit  si  fidèlement  Diane, 
sa  maistresse,  parmi  les  forests  et  les  bois, 
en  ses  chasses,  ayant  senty  le  vent  et  la 
vaillance  de  Turnus,  et  qu'il  aroit  a  faire 
avec  un  vaillant  homme  aussi,  qui  estoit 
Enee,  et  qui  lui  donnoit  de  la  peine,  choi- 
sit son  parti  et  le  vint  trouver  seulement 
avec  trois  fort  honnestes  et  belles  dames 
de  ses  compagnes,  qu'elle  avoit  esleu  pour 
ses  grandes  amies  et  fidèles  confidentes,  et 
tribades  pensez,  et  pour  friquarelles.  (lo., 
ib.,  VI.) 

FRiQUE,  voir  Fbische. 

FRiQUENELLE,  S.  f.,  coquelte,  jeune 
femme  galante  : 

Que  tu  laisses  la  ces  damoiseaux  el  fri- 
quenelles  ou  il  n'y  a  rien  a  gaigner.  (La- 
BivEY,  les  Tromper.,  ii,  2,  Ane  Th.  fr.) 

Laissant  causer  ces  friquenelles  et  gens 
de  peu  qui,  mettans  leur  nez  par  tout,  se 
nieslent  de  blasmer  un  chacun.  (Id.,  les 
Ecol,  prol.,  Ane.  Th.  fr.) 

Le  prevost  cependant  s'estant  enquis  des 
soldats  de  Richelieu,  et  de  quelques  frique- 
nelles de  cour,  en  fit  son  rapport  au  roy. 
(Beze,  Hisl.  ecdes.,  1.  111,  an  1560,  éd. 
1580.) 

En  Norm.,  dans  le  dépt  de  l'Orne,  fri- 
quenelle  désigne  une  fille  ou  femme  qui 
cherche  des  friandises.  Suivant  Grosley, 
dans  le  patois  de  Troyes,  on  dit  des  idées 
fringuenelles,  pour  signifier  des  idées  de 
plaisir,  de  débauche. 

FRiQUER,  V.  a.,  frotter,  frapper  : 

Les  periUus  destreiz  de  Anfrique 
Ou  la  mer  bat  toz  jorz  e  frique. 
{Estnire  de  la  guerre  sainte.  Val.  Chr.  165!!, 
f  3''.) 

FRiQUERELLE  S.  f.,  t.  de  mépris  pour 
désigner  la  soldatesque  : 

Les  friquerelles  et  canailles  de  soldatz 
dudil  sietir  de  "Tachy  et  aultres,  leur  voyant 
reprendre  chemin,  coururent  gangner  les 
faiilxbourgs  de  la  ville  de  Nogent.  (Ha- 
TON,  Mém.,  an  157S,  Bourquelol.) 

J'en  particulariserois  beaucoup  de  telz 
au  baillage  de  Provins  et  aultres  lieux,  qui 
ont  bien  la  puissance  de  nuire  et  qui  le 
font,  mais  ne  sçauroient  destourner  ou 
desloger  une  bande  de  friquerelles  de  cin- 
quante hommes,  quand  elle  est  logée  ou 
veull  loger  es  villages  des  parroisses  ou 
ilz  demeurent  et  dont  ilz  se  disent  sei- 
gneurs. (iD.,  ib.) 

1.  FRiQUET,  S.  m.,  espèce  de  moineau  : 
Les  Françoys  trouvants  trois  espèces  de 
moineaux  cie  différents  plumages,  et  de 
diverses  corpulence,  les  ont  nommez  di- 
versement, ils  ont  voulu  que  le  plus  petit 
fust  nomtué  friquet.  (Belo>;,  Nat.  des  oys., 
7,  XXI,  éd.  1555.) 

Bures  (pays  de  Bray),  friquet.  même 
sens.  Se  dit,  au  figuré,  d'un  enfant  chétif 


FRÎ 


FRI 


FRI 


131 


'U    [IlillCf.     •    un     lliiit  /V/(/Hft.  ■,    "     1111     lllé- 
r||:Ult  fliquet. 

-■  b'KiQVKv,  fricguet,s.m  ,  instrument 
d  '  cuisinier,  dont  on  se  sert  pour  tourner 
I'  poisson  qu'on  fait  frire  : 

I  ui-  ciiillier  de  fer,  ung  fricquet,  un^,' 
.  h  iiulcrou.  (Vente  des  biens  de  Jacques 
Cueur,  Arch.  KK  328,  f»  418  v».) 

Item  un  fricquet  et  ileux  petites  ciiil- 
lieres,  le  tout  de  fer.  (1519,  Invent.,  Tii- 
nité,  Abb.,  cli.  2,  ait.  19,  Arch.  Vienne.) 

Lingula,  une  courroye,  une  spatule,  une 
cullier,  une  escumoire,  un  friquet,  une  es- 
guiUette.  (Calepini  Dicl.,  Bàle  1584.) 

Bourg.,  Yonne,  friquet,  sorte  d'écu- 
moire  pour  retirer  la  friture  de  la  poêle. 

3.  FRIQUET,  voir  Frisquet. 

FRiR,  voir  Fkrir. 

FRIRE,  verbe. 

—  Neutr.,  causer  une  sensation  de  brû- 
lure : 

Li  senescfaaus  ne  set  que  face, 
Qai  sa  maia  lenoit  a  sa  face. 
Car  dnreraent  li  fril  et  caist. 
<I>il  du  Bu/Tel,  2-21,  ap.  Méon,  faW.,  tll,  271.) 

—  Brûler  de  désir,  frissonner,  frémir, 
trembler  : 

Li  cors  li  frit,  li  sans  le  trouble. 
(Ilist.  de  Guill.  le  Maréchal,  9085,  l>.  Meyer, 
ItoraaaiaXI,  GG.) 
Mes  Reoart  qai  fa  pule  beste. 
De  lecherie  frtsl  et  art. 

(Renarl,  4991,   Méon.) 
Iilnine  l'ot,  la  couleur  mue, 
Oe  maU;iIent  toute  tressue, 
D'angousse  li  fril  la  cars  tonte. 
(Amatdas  et  Ydotne,  Hichel.   37.ï,  f»  31C=.) 

Graat  joie  en  ton  caer  demoinras 
De  la  joie  que  ta  auras. 
Et  saches  que  dou  rej^arder 
Feras  ton  cuer  frire  et  barder. 

(Rose,  Hichel.  1573,  P  ill''.) 
S'amie  qai  tout  le  fet  frire 
Quant  il  se  lient  de  li  plus  près. 

(«.,  ms.  Corsini,  f»  11^.) 
Tretouz  frioit  de  lecherie. 

(/»..  f»  97'';  Méon,  11730.) 
Quant  si  languir  me  vit  et  frire. 

(Dial.  S.  Greg.,  \m.  ETrenx,  f»  2=.) 
Yver  li  perecoas  qui  toz  jors  frit  et  trainble. 
(0«  la  Foie  et  de  la  Sage,  ap.   Jub.,   Nonv.  Rec  . 
II,  73.) 
FourriiTs  se  lièrent  es  villeles 
Qui  de  tout  perdre  ardent  et  frienl. 
(G.  GuiART,  Roij.  iign.,  12081,  W.  et  D.) 
Quant  Caufrois  l'enlendi,  li  coers  li  art  et  fril. 
(R.  de  Sri.,  x,  40,  Bocca.) 
iNoble  chose    est  de    bonne    dame    qui 
bien   s'espreuve   et   qui   se   puet  contenir 
contre    les    temptacions   de   l'enneiiiy    et 
contre  la  foyblesse  de  la  chetive  chair  qui 
tousjours  frit  et  désire  la  folle  voulenté  en 
son  fol  délit.  (Liv.    du  Chev.  de  La  Tour. 
c.  cxxv,  Bibl.  elz.) 

Dcint  de  douleur  le  cuer  nje  frist  fit  saigne, 
C-  r  plus  la  voy  et  plus  ay  de  lourmeul. 

(EusT.  Desch.,  Poés.,  III,  21G,   A.  T.) 
Car  chansons  nouveles  disoient 
Kt  ades  de  danser  frisaient 
S  lus  nule  autre  chose  songier. 

(Pttsloralet ,  ms.  Brui.,  f  „3  i".) 


Duplinis,  estant  devenu  grand  et  en 
bon  point,  pour  n'avoir  bougé  tout  le 
long  de  l'hiver  de  la  maison  a  ne  rien 
l'aire,  frissoit  après  le  baiser,  et  esloit 
gros  (connue  l'on  dit)  d'embrasser.  (.\.myot, 
Daphnis  et  Chloé,  1.  III,  éd.  1539.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

l'"t  li  froinacbi-^s  chiet  a  terre 
Tôt  droit  devant  les  piez  lienarl, 
Li  lechierres  freniist  et  art 
i'.t  lot  se  frit  de  lecherie. 

(Reiiarl,  72'J4,   Méon.i 

—  Prit,  part,  passé,  détruit,  ijcrdii  : 
Que  feras  tu  do  ta  jeunesse, 

Qu'est  si  belle  et  si  bien  escriplc  ? 
La  veulx  tu  perdre  toute  fritte. 
Sans  faire  ton  loyal  devoir? 
(Songe  doré  de  la  Pncclle,  Poés.  fr.  des  xv"  l't 
XVI*  s.,  III,  220.) 

Argot,  frit,  perdu,  condamné. 

FRIS,  voir  Fres. 

FRiscAND,  adj.,  gai  : 

Je  suis  Allemande, 
Friscande,  gallande. 
(Farce  de  Calbaiit,  Ane.  Th.   fr.,  II,  1 18.) 

FRiscE,  voir  Fkische. 

FRiscHE,  frisque,  frysque,  fricque, 
friche,  frisce,  frice,  fresque,  frique,  adj., 
vigoureux,  bien  portant,  gaillard,  dispos, 
alerte,  vif,  éveillé,  enjoué,  gai,  galant,  élé- 
gant, pimpant,  en  parlant  de  personnes  : 
Qui  sont  fricque  et  joli,  gcnt,  adroit  et  barbes. 
(Chev.  au  cygne,  1831,  lleiff.) 

Le  corps  bien  fait,  frique  et  joly. 
Le  visage  fres  et  poly. 

(ilelUaine,  3027,  Michel.) 
Sy  dansoit  et  carolloit  avec    ces  frisces 
dames.    (Faoïss.,    Chron.,   Richel.    2646, 
f»  20\) 

Un  frischeet,  resveillié  chevallier.  (\D.,ib. 

f»  aoJ.) 

La  bonne,  belle  et  friche  ville  de  Valen- 
chiennes.  (Id.,  ib.,l,  7,  Luce.) 

Et  la  frice  dame,  contesse  de  Sallebrin. 
(iD.,  ib.,  II,  127,  Luce.) 

Mes  il  estoit  si  friches  et  si  joli  cheva- 
liers. (ID.,  ib.,  IV,  67,  Luce.) 

Entrues  que  li  rois  d'Engleterre  se  te- 
noit  en  le  ville  de  Haindebourch,  le  vint 
veoir  la  contesse  de  Douglas,  une  moult 
noble,  frice  et  gentil  dame,  suer  au  conte 
de  Le  Mare  d'Escoce.  La  venue  de  la  dame 
resjoy  moult  le  roy  d'Engleterre,  car  il 
veoit  volentiers  toutes  frices  dames,  fin 
ib.,  IV,  155,  Luce.) 

...  Fresque  et  galhart. 
(Jeu.   DBS    PREIS,  Ges/e  de  Liège,   11U7,  .Sclieler, 
Gloss.  philol.) 

Ung  gentil  chevalier,  des  marches  de 
Picardie,  pour  lors  bruyant  et  frisque,  de 
graut  auctorité  et  de  grant  lieu,  se  vint 
loger  en  une  ostelerie.  (Louis  XI,  Nouv., 
Lxxi,  Jacob.) 

Ladicte  femme  estoit  frisque,  belle  et 
gracieuse.  (Monstrelet,  Chron.,  II,  136 
Soc.  de  ru.  de  Fr.) 

Gentil  amoreai  gay  et  frique. 

(Danse  macabre  des  hommes,  éd.    148G.J 
Frisques  raif^aons,  brayans  enfans. 
(Cootm-LiRT,  Droilz  nouv.,  \'  p.,   I,  30,  Bibl 
elz.) 


Kst  il  plus  gr;h-iM„v   ,  Hvr- -os 

No  passe  teuip,  [lu      .   _  .1'     pics 

Que  veoir  ses  1 1  ^  ,     ii.;i^s. 

Ces  pourtraiclnn',   .l.nii-ijin.i, 

Si  coinctes,  si  polies,  si  frisques, 

Si  plaines  Je  doalces  amours. 
(,Io.,  Blason  des  Dames,  11,  185,  Bibl.  elz  ) 

De  dames  moult  frisques, 

(Kuvres  deifiques, 

Kaces  angeliques, 

Ouvroyrs  et  boutiques, 

Dyapres  estoient. 
(J.  Maiiot,   Voij.  de  Venhe,    Priiise   du    Ch  isteau 
de  Pasquiere.) 

Tour.boi;,  tastez  les  filles  frisques. 
(It.  GoDiN,  les  Loups  ravissants,  éd.   1525.) 
La   tour  d'Espaigne    vous  fera  frysque, 
vous  accoyntera,  vous  esgayera,   or  vous 
décorera.    (Palsgrave,  Esclairc,   p.  623, 
Génin.) 

Qui  me  rendoient  joli,  frisque  cl  galant. 
(Vasqulv  Philieul,  Euv.  vulij.  de  I<'r.  Pe 
irarque,  p.  208,  éd.  1555.) 

Galois,  gaillards,  gents,  frisques,  mi- 
gnons, poupens.  (Des  Per.,  Nouv.,  xv, 
La  Monnoye.) 

Il  a  disué  d'une  salade, 
Et  au  dessert  d'uae  gambade. 
Puis  lo  voyla,  frisque  et  gaillard, 
Devant  l'huys  du  sire  Gérard, 
faisant  l'amour. 

tGREvi.v,  les  Esbahis,  M,  3.) 
Frisque,   vegetus.      (DueZj       Compeiid. 
gramm.  gall.,  p.  29,  éd.  1663.) 

—  Vif,  bien  découplé,  en  parlant  d'un 
cheval  : 

Sus  un  grant  ilestrier  Ion  et  frique. 
(Gui.iRT,  Boy.  lign.,  t.   I,  p.  296,  Buchon.) 

Le  cheval  estoit  frisque,  fort  et  puissanl. 
(P.  Sala,  Hardiesses  de  divers  i'ous.lUchel. 
10420.) 

—  En  parlant  de  choses,  vif,  alerte, 
éveillé,  enjoué  : 

Vo  bel  accueil  et  vo  friche  jonece. 
(Froiss..  Poés.,  Bichel.  830,  !"  6t  r".) 
Et  lui   representoient    la   beauté   et   le 
frique  arroy  d'elle.  (Id.,    Chron.,   Uichel. 
2641,  f'=  92  r".) 

Quant  li  comtes  Guillaume  de  Haynnau, 
qui  estoit  sus  les  camps  en  bon  arroy  et 
[riche,  vit  que  nonne  passoit....  (Id.,  ib.,  I, 
474,  Luce,  ms.  Amiens.) 

De  frisce  et  gai  mainlicn.  (Id.,  ib-,  U, 
339,  Luce,  ms.  Amiens.) 

A  la  manière  frisque  et  ceinte. 
(P.  MiciuuLT,  Doctrinalde  court,  f  29  r",  éd. 

Genève.) 

Et  (le  roy  de  Poulane)  me  donna  deu.v 
très  frisques  disners,  l'un  par  spécial  ou 
il  y  avoit  plus  de  soixante  jiaires  de  inelz. 
(Ghill.  de  Lannoy,  Voy.  et  ambass.,  p. 
53,  Potvin.) 

Eu  ung  beau  pré  verdoyant  et  poly, 
Frisque,  plaisant,  amoureux  et  joly, 
Vag  jour  passé,  gaillard  lu'esjouissoye. 
(Ng  Trop  Tost  Ny  Trop  Tard  .Varié,  Poés.  fr.  des 
xv'  et  xvi°  s.,  III,  1-29.) 

—  Fort,  violent  : 

Un  chastel  bel  et  fort  et  frique. 

(GuiART,  Bog.  lign.,  11525,  W.  et  D.) 
Ung  si  fresque  tii^nud  bruyt  espaventable. 
(Caum.,  Voy.  d'Oullr.,  p.  92,  La  Grange.) 

—  Bon,  valable,  en  parLint  de  choses 
morales  : 


rïs 


FRl 


FRI 


FRI 


Car  aucQQ  se  sont  aati 
Des  plas  Taillsos  et  des  pins  rike$. 
Oui  ont  trouvées  raisons  friques. 
On'il  pronveronl  tout  c  i  apcrl 
Qne  nos  clers,  par  droit,  ne  descrl 
Ponr  mariage  esire  asservis. 
(A.  tiEH  H\LIE.  li  Jus  Aâan,  Conssemaker. 
p.  311.> 

—  Pétillant,  étincelant,  on  |iarlant  de 
vin  : 

Je  TODS  (oahaite,  entre  vons  gens  de  mer, 
Qui  avei  ch:int  dedeni  Tostre  galee. 
De  ce  bon  vin  frisqve^  triant  et  cler. 
Dont  a  la  eonr  est  ma  gueule  arrousee. 

(R.  Deschabps.  Poés..  Richel.SlO,  P  19".) 

Le  vin  doit  estre  frisgue,  c'est  a  dire 
cliiicelant.  {Régime  de  santé,  ('  i8  v°, 
Robinet.) 

Qn'il  soit  frisque  (le  vin),  c'est  a  dire  que 
en  le  versant  en  la  tasse  ou  au  verre  il 
sonne  et  tinte,  et  aye  une  Icsiere  escume 
en  forme  de  daulpliin  au  milieu  qui  tost 
passe.  (J.  BoucHET,  Noble  Dame,  f»  8S  r», 
éd.  J536.) 

Frisgue,  dans  sa  première  signification, 
n'est  pas  tout  à  faittombé.  Il  aétéemployé 
par  la  Fontaine  :  . 

Frin/urs,  gaillardes,  attrayantes. 
(La  Font.,  Contes,  II,  ii,  les  Cordeliersde  Cat.a- 
loime,  Bibl.  eU.) 

Pat.  lyonn.,  friquela,  adj.,  pris  quel- 
quefois subst.,  gracieuse^  élégante,  co- 
quette, mijaurée. 

FRiscnEMENT,  frisquemertt,  fricque- 
inent,  frichemenl,  -  cernent,  adv.,  agréable- 
ment, galamment,  avec  grâce,  gaillarde- 
ment : 

Et  passèrent  frischement  onltre.  (Froiss., 
Cfcron.,  Richel.  264G,  f«  43'.) 

Et  passèrent  oultre  moult  frichemenl. 
ID.,  i6.,  !'  53  V.) 

Armes  fricemenl  el  genlemcnt  de  touttez 
pieche=.(lD.,  i6.,  1,344,  Luee,  ms. Amiens.) 

Si  se  tenoient  tout  cil  seipneur  devant 
Auberoce  en  leur  logeis  fricemml  et  gros- 
semenl.  (lo.,  th.,  III,  282-283,  Lucc,  ms. 
Amiens.) 

Une  jeune  fille  de  .xv.  a  .xvi.  ans  ou 
environ,  laquelle  estoit  bien  gorgiase  et 
babillec  fort  frisquemenl  et  en  manière 
merelricale.  (1473,  Arch.  JJ  19ô,  pièce  906.) 

Il  avoit  ung  manteau  en  esebarpe  fris- 
quement  intrejecté  de  la  couleur  que  por- 
loinnt  ses  pensionnaires.  (A.  DF.  I.A  ViONK, 
le  Yerqier  d'honneur.) 

Pour  entretenir  une  ordure 
N'aura  ne  linge  ne  veslure 
FfiTi  frisquemenl  et  bien  a  point. 
(1S05,  le  Goût,  de.-i  Iroii  Estait,  Poés.  fr    de» 

xv«  et  ivi*  s.,  XII,  68.) 
Si  nous  chaulsons  sur  le  gay,  mistemcnl 
Et  frisquemenl 
Ponr  estre  propreuiPnt. 
(Resp.  des  dames  de  Paris  contre  la  réfarm.  faute 

par  les  dames  Lyonnaises,  p.  19,  ap.  Michel, 

Poés.  golh.) 

Cherenli  espars  gnr  le  col  Tolletantz, 
Kl  par  nature  en  contour  floeqnctantz 
Si  frisquemenl  qu'elle  meit  en  celle  œuvre 
Tout  son  sçavoir. 

(Vacîïlles,  Bios,  des  cheiieui.) 

l.  FRiscHETË,  frisgueté,  s.  f.,  élégance, 
vivacité  • 


La  peussiez  veoir  entre  ces  nouveaulx 
chevaliers  toute  /"r/si/l^elCîJoliveté  et  apper- 
lise.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2645, 
r<>u9  r».) 

2.  FRiscHETÉ,  voir  Fbicheté. 

FnisE,  frize,  frisse,  s.  f.,  drap  de  Frise, 
grosse  étoffe  de  laine  : 

Un  lopin  de  grosse  /'rjïe rouge  contenant 
deux  aulnes.  {Vente  des  biens  de  Jacques 
Coeur,  Arch.  KK  328,  f°  500  r°.) 

Une  piecze  de  frisse  noire.  Item  de 
/■risse  blanche.  (1.^10,  Inv.  p.  la  cottr  de 
Treourec,  Arch.  Finist.) 

Et  ne  se  habilloit  plus  que  de  noir,  mais 
c'estoit  d'une  frise  beaucoup  plus  grosse 
qu'il  ne  la  falloyt  pour  porter  le  dueil  de  sa 
femme,  duquel  il  couvroit  celuy  qu'il  avoit 
au  cueur.  (Marg.  d'Ang.,  Hepl.,  x,  .lacob.) 

FRlsoiRE,  voir  Frissoire. 

FRISOLER,  V.  n.,  faire  entendre  le  son 
du  flageolet  : 

Les  cornemuseurs,  par  le  moyen  de  la 
bouteille,  redoublent  le  vent,  et  avec  la 
langue  fresche  font  plus  dru  frisoler  le 
flageolet.  {Hisl.  maccar.  de  Merlin  Cocc, 
vu,  Bibl.  gaul.) 

1.  FRisox,  s.  m.? 

Quatre  frisons  noirs  et  deux  petis  poi- 
îinetz.  (1474,  Inv.  des  bagues  de  Gabriellede 
Lalour,  Aun.  de  la  Soc.  d'lii.<l.  de  Fr., 
1880,  p.  296.) 

2.  FRISON,  frisson,  féin.  frissonne, 
celui,  celle  qui  frise  : 

Andriu  le  /'risson,  Mikiel  le  frisson. (IZ^!, 
Cari.  Alex,  de  Corbie,  Richel.  24144, 
f°15iv«.) 

Jehan  le  frison.  {Ib.,  i"  170  v.) 

Agnes  le  frissonne.  {Ib.,  ("  147  r».) 

FRisoNNER,  friz.,  V.  a.,  diniiu.  do  fri- 
ser : 

Je  sçay  frisonner  les  cheveux. 
Tresser,  accommodei  perruques. 
(CiiRiSTOi'HE  ne  BonnES.  Chambrière  a  louer  n  tout 
faire,  Poés.  fr.  des  xv*  et  xvi°  s.,  I,  105.) 
Je  l'ay  vcu  aussi  s'habiller  quelques  fois 
.-ivec  ses  cheveuxnaturels,  sans  y  adjouster 
aucun  artifice  de  perruque...  elle  les  sçavoit 
si  bien  tortiller, /'moHMer  et  accommoder. 
(Urant.,  des   Dames,   viii,  35,    Lalanne.) 
Vnr.,  frisonner. 

FRisuuAiiiE,  adj.,  perfide: 

De  trois  choses  Dieu  nous  gurd  : 
D'ct  caîtera  de  notaires, 
De  quiproquo  d'apotiquaires. 
De  boucons  de  Lorabars  frisquoircs 
(Proi.,  ap.  Leroux  de  Liut^y,  l'rov.  fr.,  II,  91.) 

FRistjUANDiNEMENT,  adj.,  gaillarde- 
ment : 

Se  j'ay  de  fleurs  |ua)  boucquelel 
Frisquandincnient  sur  ma  teste. 
Je  contrefais  le  uouvellet. 
(1530,  Monol.  fort  joyeux  .sur  les  femmes,  Pues, 
fr.  des  xv"  et  xvi'  s.,  XI,  ISO.) 

FRISQUE,  voir  Fhische. 
FRistiUELET,  fricguelet,  adj.,  galllaid  : 

J'enlendrtye  asses  mon  latin  ; 
Car  pour  estre  plus  fricquelet, 
J*a\oye  le  pourpoint  de  satin. 
J'entens  satin  par  le  rn[>>l. 
(Cooi'Il.l .,  filimolngue  CnquiUarl,\\,  -21-',  Ilibl.  ell.) 


KUïSQUEMEXT,  voir  Frisrhemknt. 

FRISQUET, /"j-icçHef,  friquet,  adj.  dimin. 
de  frische,  frisgue,  élégant,  pimpant,  sé- 
millant: 

Genlis  coute.iux,  chaintureles 
Li  doues  propres  et  friquetes. 

(Clef  d'amour,  p.  57,  Tross.) 
Franczois  estoinl  fricquez,  mignoz. 
Et  les  Bretons  fonlx,  lours  et  sols. 
tGiiiLE..  DE  Sr  Andbé,  Ukre  du  bon  Jehan,  -2834, 
Charrièro.) 

Ccst  amy  estoit  ung  fricquci, 

Ung  gorgias,  comme  ou  peut  croire. 

Hardi,  vaillant,  loyal,  secret. 

(CoQUELLAni,  Plaijd.,  Il,  12,  Bibl.  elz.^ 

Mais  j'ay  ung  tas  d'autres  mignonnes 
Que  j'appelle  mes  bien  amees. 
Mes  frisquettes,  mes  réclamées. 
Oui  sont  fringantes  et  bruyantes 
Et  de  bien  pomper  trop  frjanles. 
(Eloy    Damernal,    Livre   de  la  deablerie,    f»  .il', 
éd.  1507.) 

Toutes  choses  jeunes  et  fricquetles 
Folles  fiances  ont  de  soy. 
Jeunes  barbiers,  jeunes  fillettes. 
(J.     BoiiCHET,    les    Hejjnars    traversant,    f    Cl'', 
éd.  1S2-2.) 

Friguet  était  encore  de  quelque  usage 
au  xviii'  s.  : 

On  appelle  quelquefois  friguette  une  pe- 
tite fille  éveillée  et  qui  paraît  avoir  du  pen- 
chant pour  les  hommes.  C'est  la  même 
chose  que  frétillante.  (Lk  Duchat,  dans 
le  Dict.  étym.  de  Ménage,  éd.  1750.) 

Wall,  et  rouchi,  friket,  jeune  homme 
sémillant;  frikéte,  jeune  fille  sémillante, 
coquette,  dit  ordinairement  avec  dédain. 

FRisQUETÉ,  voir  Frischeté. 

PRISSE,  voir  Frise. 

FRissEUR,  voir  Froisseur. 

FRissiN'GUE,  voir  Fressakge. 

FRissoiR,  fressouoir,  frixoir,  s.  m., 
poêle  à  frire  : 

t'rixorium,  frixoir,  c'est  paelle  a  fritture 
faire.  {Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  13032.) 

Lesquelz  compaignons  garnis  de  bassins, 
fressouoirs  et  cors,  commancerent  a  sonner 
les  diz  cors  et  frapper  sur  lesdiz  bassins  et 
fressouoirs,  et  faire  charivari.  (1440,  Arch. 
JJ  176,  pièce  2.) 

FRISSOIRE,  frisoire,  adj.,  qui  sert  à 
frire  : 

Deux  casses  frissoires.  (  Vente  des  biens 
de  Jacgues  Coeur,  Arch.  KK.328,  f  271  v».) 

Une  femme  qui  battoil  son  mary  d'une 
casse  frisoire.  {Clievatich.  de  l'Asne  a 
Lyon,  en  1566  et  1578.) 

1.  frisson,  voir  Friçon. 

2.  frisson,  voir  Frison. 
FR1S90NEUX,  adj.,  qul  fait  frissonner  ; 

Voy  sur  cet  arbre  a  désir 

Ces  tourterelles  mignardes 

Sous  un  frissonen.v  plaisir 

S'cntrehaisoter  tremblardes. 

CBaif,  les  Amours,  f  133  r»,  éd.  1572.) 

FRISSONNER,  v.  a.,  faire  frissonner  : 
Si  bien  les  prescha,  qu'il  leur  lit  cracher 
toute  la  crainte  qui   leur  frissonnoil   leur 


FRI 

ame.    (Chomerfs.    les  Apresdinees,    vin, 
r»  30i  V»,  éJ.  1383.) 

—  Frissonné,  part,  passé,  frissonnant, 
tremblottant  : 

Voas  eslci  nog  peu  trop  Donveanx  nez. 
Trop  fraiJ  pondai,  Irop  frissonnez. 
Encore  an  cul  vnas  pend  rescaille. 
(Contre  Saffon  et  le$  .lient,  Epist.  par  uns  amy  do 
Cl    Marol,  1  la  suite  des  Oeur.  île  Cl.  yiarol. 
IV,  550,  éd.  1731.) 

FRissuuK, /■'•teure,  S.  f.,  friture: 
Frixatiira,  frixure,  fritlure.  {Gloss.  lat- 
fr.,  Richel.  1.  13032.) 

Aulcun?  liisfuitz,  bufinelz,  pauflres,  on 
aultre  frissure.  (16  jnnv.  1598,  Délibér.  dn 
conseil  de  Bourg,  ap.  J.  Baux,  Mém.  his- 
tor.  de  la  ville  de  Bourg,  t.  III,  p.  62.) 

FRIT,  voir  Fhid. 

FRiTAGE,  voir  Fruit.\ge. 

FRiTEE,  S.  f.,  friture: 
Frica:=sp.e,  fritee.  {.\fTS.,  Nomentl.   p.  69, 
éd.  1577.) 

FRiTEi.,  -  tel,  froitel,  s.  m.,  friture  : 

Poil,  pians,  char,  ners,  mode,  ossel 
Seront  tnit  frit  en  ,i.  moncel. 
Et  pour  faire  vcnjance  outrée 
lerl  fait  d'ame  et  de  cors  frilel. 
(Reclcs  de  Mouens  Mùserere,  .\rs.  31  i2,  fSU'.l 
Et  de  l'ame  et  don  cors  froitel. 

(Id.,  ib..  str.  227,  Van  Hamel.) 

Poil,  peans,  chars,  nerf,  moonle,  oissel 
Seront  tuit  frit  en  -i.  fritiel. 

(ID.,  ib.,  Ars.  3527,  f»  133>.) 

La  sele  qui  el  cheval  fu 
Estoit  faite  d'un  mol  mengîer 
Qui  ne  fait  pas  a  rechangier; 
De  roissoles  fu  li  penneans. 
Les  estrivieres  de  friteaui. 
{Bataille    de    çuaretme  el    de    cliarnage,    Riche!. 
19152,  r  92''.) 

Peut-être  faut-il  rattacher  h  ce  mot  le 
norm.  fritel,  hareng  saur.  (L.  Petit,  Muse 
norm.,1658.) 

FRiTELE,  S.  f.,  beignet: 

Les  friteles  sont  ainsi  dictes  pour  ce 
qu'on  les  frit,  lesquelles  maintenant  nous 
appelions  boifmetes.  (Platine  de  honneste 
volupté,  f»  88  r»,  éd.  1528.) 

FRITELET,  voir  Fruitelet. 

FRITELLET,  VOif  FRUITELET. 

FRITERIE,  voir  Fruiterie. 
FRITEROX,  voir  Fruiteron. 
PRiTiEi.,,  voir  Fritel. 

1.  FRiTOiRE,  fryteire,  adj.,  qui  sert  à 
frire  : 

Item,  .111.  pos  de  cuivre,  .i.  chaudron, 
.II.  paielles  d'arain  et  une  paiolle  friloire. 
(28  janv.  1375,  Invent.,  ap.  Simonuet,  Doc. 
pour  servir  d  l'hisl.  des  instit.  en  Bourg., 
Append.,  xxix.) 

Dues  pelles  fryleires.  (1423,  Arch.  Frib., 
!'•  Coli.  de  lois,  n»  727,  f»  266  v».) 

2.  FRITOIRE,  froitoire,  s.  ui.,  poêle  S 
frire  : 

Sartago, /'rifoire.  (.1.  DE  Garl..  ms.  Lille, 
Scheler,  Lex.,  p.  66.) 


FRI 

Sartago,  froitoire.  (Gloss.  de  Douai,  F.s- 
cailier.) 

fuitIjNE,  s.  f.,  friture  : 
Pus  .noyant  fesanns  assez  et  perdriz. 
Grives,  alowes,  e   pluviers  bcn  rostez; 
E  braoun,  e  crispes,  e  fritune. 
(Tlie  irealise   of    Watler    de  Biblesworlh,  p.   \'\. 
Wrigbt.) 

1.  FRITURE,  S.  f.,  t.  d'injure  : 

Tais  mais,  gars  et  friture. 

(Roum.  d'Alix.,  f"  ad',  Michelant  ) 


FRO 


IS3 


2.  FRITURE,  S.  f.,  effroi? 

La  y  a  grant  desconfiture. 
Dont  Florentinois  par  friture 
Font  cris  et  sonspirs  langoureux. 

(l'asliiralet,  uis.  Brux.,  f  il  r") 

FRiULEUs,  voir  Froideillous. 

FRIVOLE,  -  olle,  s.  f.,  frivolité,  fulllité. 
faribole  : 

Rictiovaire,  voir,  ton  dit 
Tenons  a  trullle  et  a  frivole; 
Ja  ne  serons  de  telle  cole. 
(aiyst.  deSt  Cresp  et  SI .  Crespin. ,  p.  51, Dessalles 
el  Chabaille.) 

Prince  menteur,  flatteur  en  ses  paroles. 
Qui  blandist  gens,  et  endort  en  frivoles. 
(G.  CiiASTELLAiN,  le  Prince,  vu,  -457,  Kervyn.) 

Et  quant  a  moy  je  faiz  reffuz 

De  croire  toutes  voz  frirolles. 
(Jaq.  MiLET,  Destruet.  de  Troye,  6177,  Stengel.) 

Moult  ai  desprisé  leurs  fritoUes. 
fA.  CnARTiER,  l.iv.  des  quatre   dames,  p.  G14,  éil. 
1617.J 

Tout  ce  qu'il  dit  n'est  que  friiolle 

Et  nous  tiendra  jusqu'à  demain. 
(Serm.  joy.  de  bien  boijre.  Ane.  Th.  fr.,  II,  7.) 

0  vivant  en  ce  monde,  ne  enterre  pas 
Ion  entendement  de  ces  frivolles.  (Nef  des 
fous,  f"  43  v»,  éd.  1499.) 

Mais  j'ecry  dans  le  vent 

Telles  frivoles. 
(Baif,  les  Amours,  !"  lit!  v°,  éd.  1372.) 

L'occasion  qu'il  allègue  de  l'inimitié,  est 
une  frivole  digne  de  risée,  (Amyot,  CÉUV. 
mêl.,  t.  II,  p.  51%  éd.  1820.) 

Crois  tu  que  les  annales  soient  remplies 
de  ces  frivoles?  (BecueU  qén.  des  rencontres, 
etc.,  de  Tiil)arin,  II,  xvil,  Bibl.  gaiil.) 

Bourg.,  Yonne,  frivoles,  s.  m.  pi.,  co- 
peaux de  menuisier. 

FRivoLEUR,  -  ollettr,  s.  m.,  homme 
frivole,  qui  débite  des  fariboles  : 

Car  mauvaise  parole  empire 
En  la  bouche  d'nng  frivoleur. 
(Greba.n,  ilyst.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,  f  554=.) 

As  lu  pensé  que  nous  fcussions 
Disciples  d'ung  tel  frivolleur  ? 

(iD.,  ib..  14490,  G.  Paris.) 

Trop  mieuli  scroil  uuyr  ung  basteleur. 
Aucun  bon  foui  ou  joyeux  frivoleur. 

(J.  MESCHitiOT,  Bail.,  xxiM,  éd.  153'J.) 

FRivoLEUSEMENT  ,  adv. ,  pouT  Une 
cause  frivole  et  vaine  : 

Auroit  uialel/'rtoo(e«sen!entappellé....(22 
août  1405.  Sent,  du  bailli  de  Verm.,  Arch. 
législ.  de  Keims,  2'  p.,  vol.  I,  p.  387.) 

FRivoLEux,  adj.,  frivole,  mal  fondé  ; 
Appellations  frivoleuses.  (1372,  Ord-,  v, 


Connie  plusieurs  de  noz  siibgeclz  facenl 
cl  font  plusieurs  appellations  frivoleuses 
de  noz  juges  ordinaires  a  nostre  parle- 
ment, sur  interlocutoires  retardans  prin- 
cipal de  cause.  [Covst.  de  Bref.,!"  166  r».) 

Dilatoires  frivoleux.  (Ib.,  i"  180  r'.) 

FRivoLLK,  Voir  Frivole. 

FRIVOLLEUR,  voir  Frivoleuh. 

FRixoiR,  voir  Fhissoir. 

FRIXURE,  voir  FniSSUHK. 

FRizE,  voir  Frisb. 

PRI7-0N,  s.  lu.,  vase  de  terre  ou  de  mé- 
tal dont  on  se  servait  dans  les  vaisseaux, 
pour  tenir  la  boisson  : 

Aportarent  tanquars,  frizons,  llaccons, 
taffes,  hanats,  bassins, liydries.  (R.*b.,1.11. 
c.  64,  éd.  1552.) 

FRizoNNER,  voir  Fhisonneh. 

FRO,  fraii,  fros,  froz,  fret,  froc,  frocq, 
frox,  froe,  frou,  frous,  froux,  frouz, 
froust,  flot,  flos,  s.  m.,  terre  inculte  et 
abandonnée,  chemin  rompu,  large  chemin 
public  près  d'une  ville,  place  communale 
plus  large  que  le  chemin  mais  soumise  à 
la  même  police  ; 

S'il  y  a  larges  places  en  aucuns  liex  c'ou 
apele  fros,  si  comme  s'il  sanlle  c'ou  les 
laissas!  por  reposer  ou  por  pasture,  ou 
porce  que  por  le  nature  du  teroir  il  y  a 
plus  malvese  voie  :  teles  places  ne  doivent 
pas  estre  ostees,  car  c'est  grans  aiseniens 
a  tout  le  commun,  ançois  doivent  estre 
maintenu  en  lor  aucienne  largueche  sans 
apetieier.  (Beaum.,  Coût,  du  Beauv.,  xxv, 
8,  Beugnot.) 

François  errent  tant  qu'il  viennent 
Es  flos  qui  loi  appartiennent. 

(GciAiiT,  Itoij.  liijn.,  ap.  Duc,  Fro.) 

Froc  de  la  ville.  (1310,  Cliail.  de  la  con- 
■nétabl.  de  Bordeaux,  r"249.) 

Pour  seu  nianai^e  qui  est  devant  le  flos 
Cauchon.  (13)1,  Denombr.  de  Ligescourt, 
2°  Terrier  de  Ponthieu,  f"  5  r»,  Aich.  mun. 
Abbeville.) 

Disoit  (le  maire  de  Pontoise)  le  dit  lieu 
estre  fro  de  ville  et  a  eux...  appartenir  la 
justice  apparteuaul  a  voierie.  (1314,  Car- 
lul.  de  SI  Mart.  de  Pontoise,  i"  56,  ap. 
Duc,  Fro.) 

Jouste..  le  fro  le  rey.  (1316,  Liv.  pelu, 
f»43  V",  Bibl.  Bayeux.) 

Par  devers  les  froz  de  la  boicUe  du 
celier.  (1325,  Arch.  JJ  64,  f"  1  v«.} 

Certaines  maisons  qui  sont  sur  le  froc 
de  la  ville.  (1360,  Carlul.  de  Corbie  23, 
up.  Duc.,  Fro.) 

Du  fro  des  estacons,  au  chevet  de  l'église 
de  Saint  l'ère  F.u'ipont,  ...III.  sols.  (136G, 
Journal  du  receveur  domanial,  ap.  Ste- 
Pal.,  éd.  Favre.) 

Terres  en  froust  et  non  coytivees.  (1380, 
Ayron,  Arch.  Vienne.) 

Aux  landes  et  froux  de  Boessay.  (1407, 
Sentence  rendue  d  Sablé,  Archiv.  de  So- 
lesmes.) 

Héritages  en  frou  et  gast.  (1442,  Sainte- 
Croix,  Loudunois,  Arch.  Vienne.) 

Le  motte  el  gardin  la  ou  souloit  jadis 
.ivoir  maison  séant    en    la    dicte    ville    de 


154 


FRO 


Rouverel  snr  froeq  de  rue.  [Pière  de  14.St;, 
ap.  Beauvillé,  Doe.  inéd.  sur  la  Picardie, 
IV,  164.) 

Coiirl  et  gardia...  tenant  d'un  costé  a 
frocq  de  rue.  (Ib.) 

Que  le  terre  n'a  point  d'issue  a  froc  de 
rue.  iCout.  de  Ponthieu  Vimeu,  Maruier, 
Ane.  Coût,  de  Picard.,  p.  123.) 

Quiconque  a  juridiction  vicouiticre  sur 
aucun  tenement  étant  sur  frocq  situé  en 
ladite  comté,  sa  jurisdiction  s'étend  jusques 
a  la  juste  moitié  et  milieu  du  frocq  étant 
a  l'endroit  de  son  tenement.  {Coût,  de 
Ponth.,  cm,  Nouv.  Coul.  gén.,  1,94".) 

En  frotix  ou  friche  on  ne  peut  faire 
prinse.  {Coui.  de  ileneiou,  10,  Nouv.  Coul. 
gén.,  m,  lOSr.) 

Estangs,  fosses  et  fossez  qui  ne  sont  en 
frou  et  lieu  public.  {Coul.  d'Orl.,  169, 
Nouv.  Coût,  gén.,  III,  788".) 

Tous  arbres  plantes  croissans  sur  les 
flugards.  flos  et  chemins  ne  peuvent  eslre 
ostes  par  le  seigneur.  {Coût,  de  Nyelles, 
Nouv.  Coût,  gén",  I,  396".) 

Tous  seigneurs  ayans  haute  justice  ou 
moyenne  sont  seigneurs  voycrs  es  frocs, 
Degards,  chemins  et  voyerie.  {Coût.  d'A- 
miens, art.  184,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  185".) 

Partie  de  leurs  franlx  et  pasturages. 
[Coul.  d'Auvergne,  ch.  28,  art.  6,  Nouv. 
Coût,  gén.,  IV,  1187'.) 

Lesdil?  sujets  ncrvent  picquier,  fouyr, 
heuer,  sur  les  frocqs  et  flegards  dudit 
village.  (CousJ.  lac.  de  la  seign.  de  Camons, 
SIém.  de  la  Soc.  des  antiq.  de  Pic,  I,  279.) 

Lesdits  maier  et  echevins  sont  sei- 
gneurs des  frocs  et  flegards.  {Coût.  d'Abbé- 
cille,  art.  18,  Nouv.   Coût,  gén.,  I,  lOo'.) 

Tous  frots,  flegards,  rivières  et  lieux 
communs  estans  dedans  la  seigneurie 
d'un  seigneur  ayant  justice  viscomtiere, 
appartiennent  en  tout  audit  seigneur. 
{Coust.  d'Art,  au  baill.  de  S.-Omer,  10, 
Coût.  gén.  du  comté  d'Artois,  éd.  1679.) 

La  justice  de  viscomte  s'exlend  es  floisel 
flegards,  chemin?  et  voiries  estans  a  ren- 
contre des  tenemens  de  son  fief.  {Cout. 
gén.  du  comté  d'Artois,  S,  ib.) 

Polton,  Beauce,  Perche,  frou,  terrain 
jncnlte,  en  friche,  en  jachère.  Gucrnesey, 
fro,  froc.  Beauchet-Filleau,  dans  son  glos- 
saire, poitevin  donne  frou  comme  un 
adjectif. 

Noms  de  lienx  :  Froux  (Joussé,  Vienne  , 
tes  Froux  ("Lésigny,  Vienne). 

Nom  propre,  Le  Frou. 

FROAis,  froyais,  froyeis,  frois,  frais, 
9.  m.,  piste,  trace  : 

Tant  cevaucierent  cil  coureur,  et  si  s'es- 
ploitierent  par  esclos  et  par  froyais  qu'ilx 
vinrent  sus  une  montagne  en  Escoche. 
(Fboiss.,  Chron.,  II,  32S,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Et  se  misent  oultre  le  rivière  ou  froais 
des  Engles.  (Id.,  ib.,  IV,  107,  Luce.) 

Et  se  misent  as  camps  tout  le  froais  des 
gens  le  roy.  (Id.,  ib.,  V,  233,  Luce.)  Var., 
froit,  frais. 

Avoient  proprement  eu  leur  cheval  le 
vent,  le  flair  et  le  froais  des  leurs.  (Id., 
ib.,  VII,  205,  Luce.) 

Apres  luy  vueil  appraudre  a  congnoistre 
grand  cerf  par  le  froyeis.  (Le  bon  Var  tel 
de  chiens,  p.  19,  .lullien  et  Lacroix.) 


FliO 

i-iionEnoF.,  flohergf,  s.  f.,  nom  d'une 
(5pée  : 

Et  Bernars  s'arme  li  bpr  o  le  tïs  fier, 
D'auberc  el  d'armes  et  d'espec  d'acier, 
Oainte  a  Floberge,  la  bêle  au  poig  d'or  mier. 
{Les  Loh.,  ras.  Monlp.  H  243,  f»  .'ig''.) 

Qui  tient  Froifge  la  bêle  an  poinp  doré. 

(/*.,  f"  98''.) 

—  Epéeen  général  : 

Il  linl  nne  froherge  an  branl  d'acliier  monla. 
(Sfaugis  J'Aigrm.,  nis.  Montp.  H  ii'.  (°  l-'l"'".) 

FROC,  voir  Fro. 

FROCHF,,  froge,  s.  f.,  froc,  sorte  de 
snrplis  qne  portaient  autrefois  les  ecclé- 
siastiques dn  diocèse  de  Lyon  et  de  quel- 
ques diocèses  voisins  : 

CoUobium,  froge.  (Neckam.  Gloss., 
Schelcr,  Lex.,  p.  91.) 

L'abbé  du  Ti^niple,  l'un  des  abbez  de 
Malgouvert  et  sa  suitle  ;  iceluy  revestu 
d'une  rohbe  longue  noire  et  dessus  icelle 
une  f  roche  faicte  d'un  fille  de  lin  a  pes- 
cher  poissons.  (L'Ordre  tenu  en  la  chevau- 
chée faicte  à  Lyon,  éd.  1566.) 

Lyonn.  et  forés.,  froche,  floclii. 

FROCHET,  voir  Frescuet. 

FROCHIN,  voir  Fronxin. 

FROciNE,  froucine,  -  chine,  fresine,  s. 
f.,  fille  ou  femme  de  basse  condition, 
servante,  domestique  : 

Avoirs  fait  bien  d'nn  petit  page. 
D'ane  froucine,  d'un  rabot 
Qal  n'est  pas  graindres  d'un  cabot, 
Un  grant  seigneur,  nn  graiit  doien. 
(G.  DE  CoiRci,  llir.,  nis.  Soiss.,  t"  23'.) 
D'ane  frocine. 
(lo.,  ib.,  ms.  Brni.,  f  23".)  D'autres  rass. 
donnent  frouchine. 

Alemandine 
Qui  n'es'oit  garce  ne  fresine. 
Mais  Olle  au  duc  de  noble  affaire. 

(.Alhis,  ap.  Duc.  Frilaiin.) 

FROCQ,  voir  Fro. 

FHODANT,  s.  m.,  agrès  de  vaisseau  : 

Kl  gouTrenail  i  ot  et  rains, 
Voiles,  estraglas  et  bubaut, 
El  sorchable  i  ot  et  froianl. 

(Bex..  Troie,  lii.hel.  903,  f  56'', 

FROER,  voir  FnoiER. 

FROESEH,  voir  Froissier. 

FROESSER,  voir  Froissier. 

FROESsis,  voir  Froisseis. 

FROGE,  voir  Fhoche. 

FROGJER,  frougier,  v.  n.,  (rnctifier, 
profiter  ; 

Ahi,  clers  !  plus  ne  frangeras, 
.N'a  clergie  plus  n'entendras. 
{De  Renan  el  de  Piauâoue,  313,  op.  Chabaille, 
Suppt.  du  Ken.) 

L'osl  se  rapreste  lendemain, 
Car  n'a  espoir  de  la  frogier 
(Gdurt,  Roij.  lign.,  t.  I,  p.  iî'i,  Bacbon.) 

FROi,  adj.,  paré,  orné  : 


FRO 

Vols  fu  fle  lit  de  Médée)  d'un  drap   sarragoçois, 
D'or  et  do  pierres  esloit  frois. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Naples,  f»  10'.) 
Grande  fn  la  noblesse  on  palais  qui  fn  frois. 
(CcT.,  Berlran    du    Cuesclin,    15332,   éd.    Char- 
rière.) 

Cf.  Fres  ? 

FROiANCE,  S.  f.,  action  de  frotter  et 
d'être  frotté,  de  battre  et  d'être  battu, 
frottade  ;  prendre  maie  froiance,  essuyer 
une  frottée,  éprouver  un  rude  échec  : 

Icel  jor  pristrent  paien  male  froiance. 
(Hère.  Ledcc,    Foulg.  de   Candie,  Riclip).  25318, 
f  116  r».) 

FROID  ASTRE,  adj.,  UH  pcu  froid  : 
Une  température  humide,  froidastre.  (Du 
PiNET,  Discoridc,  iv.  S8,  éd.  160o.) 

FROiDEiLLOu.s,    froidilkus ,    frieuleus  , 
fruileus,  -  eux,  frilous,  -  oux,  -  eus,  -  eux,       f 
frill.,frieleus,-eux,friuleus,froleux,frulettx: 
adj.,  qui  a  froid,  en  parlant  de  personne  , 

Que  a  tous  esgares  iort  casliaus  el  rlostenre 
I{1  a  trestous  fruileus,  buisons  et  couverture. 
{Roum.  d'Alix.,  f  SS"",  Michelant.) 
Maigre  et  remis  et  despané, 
Frieleux,  pale  et  effondn. 
(G.  DE  CoïKCi,  d'un  Vil.  gui  ne  doul.  escumen., 
Ars.  3527,  f»  148».)  Var.,  frieuleus.  (Duc, 
Frigoiosus.)  Autre  var..  frieleus.  (Ms.  Broi. 
10747,  C  36".) 

Lenz  et  pesanz,  et  froideillous  et  dormil- 
lous.  (Bruu.  L.^iT.,  Très.,  p.  107, Chabaille.) 
Clie  fu  entour  le  saint  Andriu, 
Que  molt  friiileus  esloit  li  liu. 
(Sept  Sage.t,  3751,  Kcller.)  Impr.,  fruileus. 
Sa  lainne  li  (à  la  brebis)  en  convinl  vendre, 
Si  remaint  frileuse  el  nue. 
{Dou   Chien   el  de   Voeille,    nis.     Chartres    020. 
F  132''.) 

Li  friulcv  se  leveroil  par  malin  por  faire 
le  feu,  li  famcllex  corroit  a  le  cuisine  le 
viande  baster,  li  somellex  feroit  les  lis. 
{Li  Biote  del  inonde,  p.  8,  Michel.) 

A  tous  les  rongneux,  riffleurs,  roftleui's, 
cliaheux,  ligneux,  morveux,  cratheurs, 
goûteux,  langoureux,  palazineux,  roupieux, 
enrouez,  enreuraes,  enfondus,  fruleux. 
(XV'  s.,  JIs.  d'Epinal  189,  f"  71  v,  n»  59, 
dans  le  Bulletin  de  la  Soc.  des  anc.  textes, 
1876,  p.  103.) 

Frilloux,  frigorosus.  {Gloss.  gall.-lat., 
Itichel.  7684,  f"  57=.) 

Frilleux  et  froidilleux.  (Et.  Pasqdier, 
Kech.  de  la  Fr.,  1.  8,  ch.  xxxvii.) 

—  Froid,  en  parlant  de  chose  : 

La  maint  en  froidilleuse  sale. 

{Fabl.  d'Or.,  Ars.  5069,  f»  116''.) 
La  quinte  (abbaye)  fut  a  MeelTe  qui  est  une  lieu 
[froleui. 
Unn.  DES  Preis,   C.esie  de  liège,  22272,  Scheler, 
Crloss.  philol.) 

Durant  l'biver  fritleus. 
(Du  Bartas,  la  Sepmaine,  v,  éd.  1579.) 

La  frilleuse  saison. 

(Garmer,  Porcie,  II.) 

Centre  de  la  Fr.  et  Canada,  frldiXeux, 
frileux.  Aunis,  fredilloux,  froid,  frileux. 
Saint.,  freduleux,  frileux .  Morv.,  fraideliou. 
Fr.-Coiiité,  fraidclou,  froiilelou.  Berry, 
fredilleux,  ferdiUeux,  fredolloux,  frileux. 
WSiU.  froûleûs,  frusleùs.  H. -Vienne,  Deux- 


FRO 


FRO 


PRO 


ISS 


Sèvr.,  fredeillou,  fvediUou.  Poitou,  (ridil- 
lou.  A  Genève,  le  fraidieu  est  un  vent 
froid. 

FROIDELET,  .idj..  Un  ppu  ffoiii  : 
0  le  miimard  ventelet, 
Doureltcnifnt  froiiekl  ! 

(Tahubeao,  Poés.,  II,  122,  Jouansl.) 

FROiDEPiERRE,  S.  f.,  soflo  de  ma- 
ladie : 

Or  entendi  a  mon  oraison 
Et  aussi  nous  garder  de  guerre 
Et  anssi  de  froidepinre 
Et  aultrc  maladie  grevaine. 
(Sir.  de  N.-D.  dii-Pmj,  dans  la  Ch,  un.  dr  itcd  .  II. 
400,  Chassaing.) 

FROIDESSE,  S.  f.,  froideur  : 

Et  par  ainsi  on  divpr.'es  manières  il  ac- 
quist  plusieurs  froidesses  des  coraises  en- 
vers ly  et  peu  d'amour.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  T,  40,  Buclion.) 

Tu  luy  donnoies  traverse  aucune  en  son 
estât,  oïl  lu  hiv  monstroies  froides.'^e.  (ID., 
Chron.,  V,  143,"  Kervyn.) 

PROiDET,  adj.,  diniin.  de  froid  : 
Il  faisoit  un  poi  froidet.  {Artur,  Riche). 
337,  f»  89=.) 

FROiDiER,  verbe. 

—  Xeutr.,  se  refroidir  : 
Amours  lui  a  lancîé  son  dart, 
Froidier  lui  fait  et  eschaufer 
Et  tressaillir  et  sonspirer. 

(Mhi,i,  ms.  St-Pétcrsl)Ourg  i!i,  f»  S'.) 

—  Act.,  refroidir  : 

Ces  fruictz  froident  l'ardeur  d'iiumeur 
colérique.  iLe  grant  Herbier,  f'  88  r", 
.N'yvcrd.) 

FROiDiERE,  S.  f.,  froidure  : 

Imi  la  même  année  a  cause  de  la  grant 
froidiere  furent  les  vignes  engellees.  (Ja- 
coMiN  HnssoN,  Chron.  de  Metz,  p.  64,  Mi- 
chelant.) 

—  Endroit  où  il  fait  très  froid,  repré- 
senté par  un  nom  de  lieu  : 

La  Froidiere.  (1442,  Cerche  des  feux  du 
comté  d'Auxonne,kTth.  Côle-d'Or,  13 11S2I.) 

irtoiDiLi.Eus,  voir  Froideillous. 

ruoiDin,  frcdir,  verbe. 

—  Act.,  refroidir  : 

N'ol,  ne  ne  voit,  ne  sel  noient, 
Comme  se  fusl  cose  sans  vie 
Est  par  Irestot  le  cors  froidie. 

Ulhi.1,  Richel.  375,  t»  lîSl".) 

Ain7  est  par  tout  le  cors  fredie. 

(/«.,  Ars.  3312,  f  20M 
Adonc  print  a  renier,  malgroyer  et  des- 
piter  Dieu  que  se  icellui  Brochart  n'ouvroit 
tost  ledit   huis,  il    le  frediroil  du   corps, 
(1472,  Arch.  JJ  197,  pièce  3o9.) 

—  Neulr.,  se  refroidir  : 

I.a  mort  m'assaut  ;  soudain  je /"roirfïs  et  je  paine. 

(Baip,  les  Amours,  f  81  v°,  éd.  1S72.) 
Apres  ce  coup  d'essay  l'escuycr  le  mignolte 
Et  du  plat  de  la  main  l'en-olure  luy  frotte  ; 
Bien  content  le  reraene  et,  sage,  au  petit  pas, 
Il  le  promené,  afin  (pi'il  ne  froidisse  pas. 
(Raichet,  le  Printemps,  p.  106,  Bibl.  elz,; 

—  Froidi,  part,  passé,  refroidi  : 


.     ..  Et  ses  membres  frnidis 

Furent  incontinent  desliez  et  roidis. 

(A.  Jamyn,  Iliade.  \\°  chant,  éd.   1600 

FRorDis,  -  iz,  adj.,  glacé  de  froid  : 

Descolorez  ta  et  paliz. 
Quant  il  le  trova  si  froidiz, 
Adonc  l'oîssiez  démonter. 
(Floire  ri  Blaaehe/lor,  Ricliel.  19I,';2,  {<•  200'.) 

FROiooiER,  fredoier,  v.  n.,  se  re 
froidir  : 

Je  cnic  François  feront  noz  mengiers  fredoiei . 
(Fierabras,  Vat.  Chr.  1616,  f  5T.J 

FROIDOR,  fredor,  freidour,  froilour, 
s.f.,  froid  : 

Beneissed,  o  tu,  fous,  e  tu,  chauz,  a 
Damnedeu  ;  beneissez,  tu  freidours,  e  tu, 
estez,  a  Damnedeu.  {Liv.  des  Ps.,  Cam- 
bridge, Hymn.  trium  puer.,  6,  Michel.)  Lat., 
frigus. 

Si  fu  grans  la  froidors. 

{Roum.  d'Alix.,  f»  .56%  Michelant.) 

Cel  soir  jurent  li  Griu  cl  val,  sor  la  froidor. 
(/«.,  f»  .S2\> 
Par  feu,  par  aiRue  nons  passas. 
Et  en  froilour  nous  menas. 

(Lib.  Psttlm.,  i.Jtv,  p.  303,  Michel.) 

Par  grant  soif  et  par  grant  chaleur 
Et  par  espressc  de  fredor. 
(GiLB.,  Lucid.,  Richel.  180",  f°  180  r".) 

FROiDUREUR,  S.  f.,  froidure  : 
Froîdîtreur  oufroidure.  (La  PonTE,Epi(ft., 
éd.  1571.) 

FROiDiiREUx,  adj.,  qui  amène  la  froi- 
dure: 

L'an  vingt  et  sept,  février  le  froidureu-r 

Eut  la  saison  plus  claire  et  disposée 

Que  mars,  n'avril.  Bref,  il  fut  si  heureux, 

Qu'il  priva  may  de  sa  dame  rosce. 

(Cl.  MAnoT,    Epigr.,    le  Dixain    de   May  qui  fut 

ord,  et  de  Février  qui  luy  (il  tort,   p.  41G,  éd. 

1396.) 

Au  beau  mitan  de  l'iiyver  froidureux, 
pluvieux,  et  fangeux.  (Brant.,  Gr.  Capil. 
fr.,  IV,  38.5,  Lalanne.) 

1.  FROIE,  s.  f.  ;  mettre  en  Iroie,  dé- 
truire : 

Ils  li  donnent  congiét  d'ardre  et  de  mettre  en  froie 
Le  pays  de  Braibant. 

(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  I.ieuf,  II,  Il  iU, Chron. 
helg.) 

2.  FROIE,  S.  f.,  frai,  œufs  de  poissons  : 
Li   sires  Jehans  de   Laitre    dist  par  son 

sairnient  que  li  leu  ou  li  froie  est  fut  une 
raairs,  et  qu'elle  est  dou  bois.  (1326,  Ju- 
gem.,  Virey,  Lorr.,  Cabin.  de  M.  de  Labry.) 
Les  poissons  fricnt  en  ycellui  temps, 
et  laissent  leur  froiz  es  herbes  et  les  pes- 
cheurs  de  nuit  les  chassent  et  destruiseut 
toute  la  froie.  (1388,  Ord.,  vil,  779.) 

FROiEE,  froyee,  frayée,  s.  f.,  temps  du 
frai  des  poissons  : 

De  jonchées  l'on  pourra  peschier  en  tous 
temps,  excepté  le  temps  des  /■ra!/e«s.(1388, 
Ord.,  VII,  779.) 

Le  temps  de  froyees.  {Ib.) 

FROiESiENT,  froyement,  s.  m,,  frotte- 
ment : 

Ce  sont  matières  qui  ne  s'usent  point 
par  le  froyement  de  l'eau.  (Jean  .Mabtin, 
Vilruve,!'  132  v,  éd.  1347.) 


FROïKu,  froyer,  froiier,  froieir,  fréter, 
freer,  froer,  frouer,  fraier,  frier,  verbe. 

—  Act.,  frotter,  frapper  : 

Testes  froier,  testes  hurler. 

(Wace,  nriil,  11  18,  Ler.  de  Liucy.) 

Dunkes  froial  longement  la  face  delmort 
de  la  poire  cui  il  avoit  assembleit.  {Dial 
SI  Greg.,  p.  l'iS,  Focrster.) 

El  Baudoins  li  va  les  nroiUos  froianl. 

(J.  BoD.,  Sax.,  ci.iv,  Michel.) 
Tant  félon  vent  et  tant  amer 
De  toutes  part  leur  nés  hurlèrent 
Qui  d'une  part  sX\^  frouer ent 
Que  li  mestres  vit  bien  sanz  doute 
.Sanz  nul  délai  periroit  toute, 
(fi.  deCoikci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  197=.  > 

Bien  li  est  wes 
Qu'il  fusl  froiez  et  essues, 
Car  tous  estoit  cnsanitlantez. 

(Gilles  de  Chin,  3330,  ReilT.) 
D'une  herbe  son  visage  frie. 

(Blancand.,  2219,  Michelant.) 
Dolent,  et  en  péril  d'estaindre, 
L'esteul  en  la  presse  reraaindre. 
On  le  flo  des  chevaux  le  fraie. 
Tant  qn'ancnn  sien  ami  l'en  traie. 
(G.  Gdiakt,  noy.  lign.,  Richel.  5698,  f»  267  r'.. 

Parmi  la  mer  s'en  vont  braianl, 
Et  leurs  granz  avirons  fraiant. 

{Vie  S.  Mafiloirc.  Ars.  5122,  f»   70  v".) 
Et  a  lachié  .i.  elme,  sa  cnignie  a  combree  ; 
A  .1.  grès  l'fl  monlt  bien  froie  et  aflleo. 

(Gavfrey,  309,  A.  P.) 

E  sel  ke  c'est  amur  ke  la  luche  e  frie. 

Uloni,  2468,  Michel.) 

Mignolise  chatoule  et  frotje 
Dame  qui  n'a  seing  ne  besongno. 
(Robert  Gagdin,  Passe  temps  d'oysivelt',  Poés.    fr. 
des  xv°  et  xvi»  .5.,  VII,  236.) 

Mille  pertuis.  Geste  herbe  est  rougeasln- 
et  fort  branchue,  laquelle  estant  froyee 
entre  les  doits  rend  un  jus  rouge  comme 
sang.  (La  Porte,  Epith.,  éd.  1571.) 

0   membres  froiez  !  nerfs ,    muscles ,   tendons    et 

[veines  ! 

Combien  pour  les  errans  endurez  vous  de  peines  ! 

(Marie  de  Romieu,  Poh-,  p.    122,  Blanchemain.^ 

—  Réfl.,  se  frotter  : 

Asseiz  set  hom  de  coi  ele  soi  levé  et  froie. 
De  quel  chose  rogist  et  dont  ele  blançoie. 

Kyie  SIe  Thais,  89,  Meyer,  Rec,  p.  323.) 
Mielx  volroie  eslre  eus  en  nn  fen  bruie. 
Que  je  me  fwise  les  sa  pancc  froie. 

(Aimrri  de  yarb.,  Richel.  IU8,  f  55  v'.) 
Tel  cuiJe  on  qu'au  lange  se  froie 
Qu'autre  clinso  a  souz  la  corroie. 

(ROTEB.,  du  Phttrisinn,  I,  206,  Jub.) 
Et  aporta  Merlin  une  herbe,  et  li  rois  le 
prist,  si  s'en  froia,  et  quant  il  s'en  fufroies 
si  ot  apertenient   la  samblance    del    duc. 
{Est.  de  Merlin,  Richel.  24394,  f»  133^) 

Ou  les  troevc  plus  espes,par  mi  meint  cors  se /"rie. 

(Ilorn,  3123,  Michel.) 
El  des  denss'entrcmordcnt  (lalionncetlatiRresse), 
[chascune  se  desroie  ; 
RenBOulent'cl  rechignent,  l'une  a  l'autre  se  froie. 
(Doou  de  Mttiencc,  1371,  A.  P.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

N'est  pas,  dist  ele,  avcnanlise. 
Que  le  plus  bas  de  nia  chemise, 
Ki  a  mes  jamb's  frie  c  luche, 
Seil  reversé  vers  voslre  boche. 

(Roii,  3°  p.,  2819,  Andreaen.) 


«56 


FRO 


La  lleche  r  un  arbr*  fmn 
R  la  gaete  IraTerst. 

(lo.,  iJ.,  15IS9,  Plnqnet.) 
f.a  Teîssî^z  pour  essiîer 
Mainte?  rhauf»  de  fer  froier. 
(P/rteral,  ms.   Montpellier  H  H9,  f»  fiS''.') 
Si  II  a  l'anbert  desmailli^, 
Li  espiei  an  costé  li  frie, 
.1.  pni  la  rliar  li  a  Mesmie. 

(Parlon.,  Pioliel.  I9i:i2,  f"  I.Ti'.) 
Celle  pierre  si  est  de  ci  clinde  nature 
que  elle  ne  pnet  a  nulle  chose  froîeir  que 
tnntosf  n'cfprcfinpt  li  chose  a  quoi  elle 
froierail.  {S.  Graal,  Rioliel.  2453,  f"  97  v».) 
On  ne  pnet  a  li  (celte  pierre)  riens 
atoucher  lii  tantost  n'esprenge  et  arde 
tout  çou  a  cui  ele  fraiera.  (Uerlin,  Richel. 
19i62,  f»  49'.) 

El  ne  se  volt  le  roy  trop  approchier  de 
l'empereur,  pour  ce"  que  son  chcTal  ne 
fraiast  a  ses  jambes  ou  il  avoit  la  goutc. 
(Grand.  Cliron.  de  France,  les  gestes  du 
roy  Charles  V,  LVin,  P.  Paris.) 

Parlant  frienl  de  la  langue  comme  les 
chauvesouris  (les  Troglodites).  (Saliat, 
Hérodote,  4,  éd.  loo6.) 

—  Act.,  rompre,  briser  : 

El  ses  chevaus  ont  les  caisses  froees. 
(Lfs  Loh.,  Vat.  Urb.  373,  f»  29'.) 
Si  ont  troTC  an  pel  froé. 

[Renart,  2706,  Méon.) 
Rompent  les  cenples,  li  .irçon  sont  froiié. 
(Iltton  de  Bord.,  179:1,  A.  P.) 
.1.  si  firant  cop  a  Amauri  donné. 
Parmi  l'aoberc  qa'il  avoil  endossé. 
Que  .II. 'des  cosles  li  a  el  cors  froué. 

(li.,  1829.) 
Et  li  espiel  sont  roide  qn'il  ne  sont  pas  froé. 
{Gui  de  Bourg.,  241.'},  A.  P.) 
Li  mes  a  nne  leitre  an  roi  el  poing  plantée, 
El  Kacles  la  fol  lire,  qnanl  la  cire  ol  froee, 
A  .1.  sien  chapelain  qui  li  a  recordee. 

(Ayed'Avign.,  79G,  A.  V.) 
Jnsqn'a  l'aonst  fa  pris  respis, 
C'on  pensl  froiier  les  cspis. 

(MoosK.,  Chron.,  29715,  ReifF.) 
Puisque  Toslre  lance  etl  froee, 
La  costume  est  en  ceste  pree, 
Qu'atre  lance  ros  baillerons. 

(Durmars  le  Gallois,  2669,  .Slengel.) 
Elc  pist  monll  malade;  que  cent  mile  raaafé 
Veullent  qn'ele  ait  en  nuit  le  halerel  froi!. 

(Berte,  \.\\i\,  P.  Paris.^ 

Li  Sarrasin  se  traisent  ariere  vers  le 
montaigne,  fors  tant  qu'il  ot  .ii.  de  lor 
batailles  qui  poinsent  vers  le  bataille  le 
coneslable  llaimcri  eifrouerent  le  bataille. 
(Citron.  d'Ernoul,  p.  99,  Soc.  de  l'iiist.  de 
Fr.) 

Kt  li  apostre  commanda  lues  au  diable 
i(ui  enz  esloit  qu'il  en  issist  fors  et  c'on 
froasl  sou  habilacle,  et  il  si  Hst  lues  tout 
en  pièces.  (De  St  Thomas,  ms.  Ste-Gen. 
DI  21,  p.  102.) 

Li  sires  de  Ilangest  froié 
Ol  le  bras,  et  par  mi  brisié. 

(Couci,  1447,  Crapelel.) 
Que  les  simples  lances  sont  routes 
Et  ccles  des  Anglois  frouees 
Ou  le<  banicres  sont  clouées. 

(CuuBT,  /lo».  lign.,  135U,  W.  el  D.) 

—  Endommager  : 

Et  oullre  pour  ce  que  il  appert  par  la 
depposition  d'aucuns  des  dits  tesmoins 
que  on  leur  a  veu  prendre   el  cospcr  leur 


FRO 

dit  usaigc  ou  bni?fi-iii  de  Monldehrens,  a 
tel  boys  comme  bon  leur  sembloit  et  en 
quelque  lieu  qu'ils  le  vouloient   prendre  a 

leur  voulenté il  nous  semble   que  ce  a 

pslé  mal  us*^  et  que  c'est  pour  fouler  el 
frier  grandement  le  boys  de  .Monseigneur 
qui  ne  fust  oncques    l'êntencion  du    don- 

peur Et  pour   ce   nous    semble...  que 

ils  ne  pouront  prendre  ne  cosper  leur  dit 
usnige  for?  par  monstme  et  livrée...  sans 
aller  ainsi  fouler  m^  frirr  tout  le  dit  bois. 
{Avis  des  o/pners  des  rnvx  H  forpsts  du 
duché  d'Orl.  sur  l'informntion  faite  rn  1407 
sur  l'usage  dn  seiçineur  d'Atrnbloy,  ap.  Le 
Clerc  deDony,  t.  I,  f»2l5.'>  v°,Arch.  Loiret.) 

—  Neutr.,  l'-tre  brisé  : 

Et  dix  l'en  fieront  en  l'escu  de  quartier, 
Qn'il  li  ont  fait  et  froucr  et  perchier. 

(RAmn.,  Ogier,  6316,  Barrnis.) 
De  son  poing  destre  fet  le  posliz  frorr 
Et  li  portiers  volt  en  fnie  torner. 

{Mon.  Remiarl,  Richel.  308,  f"  243'.) 
Les  lanchos  jusque  es  poins  froercnl. 

{Cmici,  1100,  Crapclet.) 

—  Infln.  pris  snbst.,  frottement,  : 

Les  dens  croissent  tant  comme  la  beste 
vit,  et  les  autres  os  non,  et  la  cause  si  est 
car  pour  le  froyer  qu'ilz  font  souvent  en- 
semble elle?  seroient  tantost  usées  se  elles 
ne  croissoyent.  (Corbichon,  Propriet.  des 
choses,  Richel.  22333,  f  S7=.) 

—  Combat,  mêlée  : 

De  cors,  d'escns,  de  pis,  s'alaigncnt  an  froier 
Si  fort  que  n'i  remaint  ne  sanjle  ne  cstrier. 
(l'ras  don  paon,  Richel.   1554,  f  79  v".) 

—  Froié,  part,  passé,  mis  en  miettes, 
pilé  : 

Cibot,  oignon,  escalognc  fror/rr. 
Sur  crousle  grise,  an  gros  sel,  pour  mienix  boire. 
{Banquet  dn  hnys,  Poés.  fr.  des  w'  cl  xvi'  s., 
X,  198.) 

—  Qui  a  frotté  ses  cornes,  en  parlant 
du  cerf: 

Vous  ne  pores  rien  raesprandre 

A  bonne  compaingnie  atendre 

Quant  il  (le  cerf)  est  freé  cf.  bruny. 

Car  en  péril  d'eslre  honny 

Se  mel  homme  qni  de  l'espee 

L'assaut,  s'arent  envclopee 

N'est  sa  face  de  un  foillarl  vert. 
fllARDOBIN,   Très,   de  Votcw,  p.  20,  Pichon.) 

Car,  lors,  ne  doit  nnlz  bons  entendre 

D'un  cerf  aprorhier,  si  parsoit 

Que  tout  freé  et  brnny  soit. 

(Id.,  t*.,  p.  -:s.) 

De  chacier  cerf  primiereraent 

Ains  que  frei  et  bruny  soient. 

(In.,  ib.) 
Norni.,  frier,  toucher  légèrement.  Wal- 
iin   du    Luxembourg,  froier.   Bas-Valais, 
Vionnaz,  frayer ,  enduire     les    souliers 
il'liuile. 

FROiiîUR,  frccur,  s.  f.  et  m.,  marque  du  i 
frollcment  sur  les  arbres  oii  le  cerf  se 
frotte  : 

Environ  de  la  Migdaleinne 
I.e  cerf  muse,  et  telle  vie  mainne 
Que  sonvcnl  aux  arbres  se  froye... 
Car,  en  relny  temps,  nullement 
>e  le  pnet  viser  senrement 
N'aprochier  nul  homme  qui  soi' 
Mais  le  veneur  bien  l'aparçoi 
Par  le  pié,  el  an  bois  porter 
En  peut  le  droit  vray  raporter  ; 


FRO 

Par  .ses  fuies  prniierenient 
Le  puel  conoistre  pleneiueut, 
Aux  signes  que  j'ay  exposes 
Kt  en  l'antre  chasic  poses  ; 
Et  aux  freeitrs  qni  trouvera 
Que  le  grant  cerf  plus  haut  fera 
Que  le  petit. 
(IIard.,   Très,  de  Yanerie,  p    .19,  Pichon.l 

Car  si  le  froieur  estoit  menu,  et  il  mec- 
toit  les  branches  dessoubz  luv,ce  n'est  pas 
signe  qu'il  soit  grand  cerf.  (Le  bon  Varlel 
de  chiens,  p.  20,  JuUien  el  Lacroi.v.) 

FRoiGNE,  frongne,  s.  (.,  mine  refro- 
gnée  : 

Fairo  la    frongne. 
{Ram.  de  Kanor.  Richel.  1446,  f  30  r".) 
Ainçnis  me  reboutc  arrier 
Et  fait  la  frongne. 
(Fnoiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f  217  r°.) 

FROIGNIER  ,  frongnicr ,  froingnier. 
froigner,  verbe. 

—  Neutr.,  froncer  la  bouche,  le  front  : 

Tant  plus  vendiont  a  voz  devises 

Voz  fais,  tant  plus  devez  batro 

En  vous  que  n'y  soient  acquises 

Renomees  par  qui  rabatre 

Se  puist  la  joyo  dont  l'emplastre 

Trait  de  bon  cuer  ce  dont  on  froigne. 

C'est  tristesse,  mais  sanz  eslnngne. 

Puis  qn'en  eur  serez  entré 

Vous  vendront  biens. 
(Lie.  des    cent  ballades,  Richel.   2201,  f»  .10  v".) 

Certes  tant  je  la  ressoingne. 

Car  mon  temps  me  fait  despenser. 

Trop  en  ennuyenx  penser. 

Dont  en  roingeant  mon  frain  froîngnf, 

>'e  fais  je  bien  ma  besoingnc  ? 
(Pars,  de  Charl.  d'Orléans,  p.  318,  Cbampollion.) 

Puis  le  mari  a  sa  fumelle 

Hongne,  frongne.  grongne,  et  grumelle 

Par  l'espace  d'une  grosse  heure. 
US.  DE  CoLLERYE,   itonnl.  du  Resolu,  p.  fil.  Bibl. 
elz) 

—  En  parlant  des  chevaux,  se  cabrer  : 
Le  clieval  de  messires  Jacques   de    Liu- 

desee  se  commença  a  hennir  et  a  fron- 
gnier  et  a  frapper  du  pied  en  terre.  (Froiss., 
Chron.,  Xlll,  249,  Kerv.) 

Quant  le  cheval  vit  la  rivière,  il  refusoil 
de  passer  oultre,  et  commença  a  froigner. 
{Perceforest,  vol.  I,  f»  28»,  éd.'  1328.) 

Lors  commencèrent  leurs  chevaulx  a 
frongner,  et  a  dresser  sur  leurs  pieds  àr 
derrière.  (Ib.,  f"  41''.) 

—  Act.,  froncer  : 

Il  en  frongna  le  front.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.de  Bourg.,  111,  102,  Buchon.) 

Suisse  rom.,  Fribourg,  se  frogner,  se 
frotter. 

FROINGNER,  VOiP  FltOIGNIER. 

FROiON,  froiion,  fraion,  s.  m.,  ce  qui 
froisse,  ce  qui  meurtrit,  coup  : 

L'un  en  dona  sus  l'elmc  teil  froion. 
Toi  le  portent  dessi  qo  en  l'archon. 

(Raimb.,  Ogier,  12129,  Barrois.) 

Du  ricc  branc  li  donne  tel  froion. 

(.Aiiheri,  Richel.  243G8,  f  39M 

Lors  a  saisi  li  gloutons  .i.  tronson, 
Gautier  en  donne  .i.  dolirouz  froion, 
A  jenoillous  l'abat  sor  .i.  perron. 

(Ga'jdoa,  80SG,  A.  P.) 


FRO 


FRO 


FRO 


1R7 


|>Mor  son  elmo  (amont)  M  donna  tel  frninn 
Que  si  fu  estordis  Garniers  le  Hz  Doon. 

(Atje  d'Àrifin.,  fi58,  A.  P.) 
Quiinl  cil  aliÎTsenl  lor  basions, 
l.'asne  ont  doné  lant  de  froions 
Que  ses  hs  cors  fn  tens  menés 
Qu'il  onst  frnisies  los  les  fmWi. 

(It'i.  coront'.  Rirliel.  14lfi.  f  72  i" .) 

—  ParliP  d'nn  moulin  qui  sert  à  brciyer, 
la  m en le  : 

I,fi  froion  d'un  moulin.  {^Til.  dn  xvi"  s., 
Bétliunp,  np.  La  Fons,  Gloss.  ms..  Uibl. 
Amien?.) 

Le  froiion  <V\m  petit  mnlin.  (1S72,  S.- 
Onipr,  ib.) 

1.  mois,  /"ri'î?,  s.  m.,  froissement,  lu- 
ninlto,  fracas,  liruit  en  glanerai  : 

Mes  tant  fn  granz  li  frois  de  lances, 
VA  tant  i  ot  de  meschaances 
Que  de  la  place  sont  (jeté. 

(.Bes.,  Troif,  15727,  Joly.) 
En  l'estor  lieve  li  escrois. 
Des  lances  est  moult  prans  li  frois. 
(IJIREST.,  Erec  et  En.,  Richel.  ,'Î75,  f  2S59.) 
Lors  est  la  noise  comanciee. 
Et  li  bruiz,  et  le  frois  des  lances. 

(Cligel,  Richel.  M20,  P   in'.l 

A  tel  fmli  e  tant  nettement 
O'ome  ne  femme  u'i  remeint. 
(Ancieb,  Vie  ic  S.  Greg.,  95G,  P.  Moyor.> 
Quant  elle  oi  le  grant  escrois 
De  la  cit(^  et  le  grant  froii 
Qui  fond!  et  agraventa. 
(r.F.OFF..  .VII.  Estai  du  monde,  liicliel.  1.^2(1, 

r  ni.) 

A  rencontrer  fa  grantz  li  frais 
Des  lanfcs. 
iR.  DE  IIoo.,  Merangia,  ms.  Vienne,  f  27*.) 
Entor  mie  nuit  !i  atrez  fu  ars  et  les  estan- 
çons,  si  c^ue  celé  tour  s'en  vint  n  terre  a  si 
(çrant  frots   que  il   semliloit  que   toute  la 
terre  tremhlast.  (G.  de  Ttb,  in,  10,  Hist. 
des  crois.) 

Li  tertres  s'assist  et  une  tor  qui  estoit 
desus  fondi  tout  ensemble  et  donna  moût 
grant  frois,  si  que  toute  l'autre  forteresce 
en  escrolln.  (Id.,  xir,  20.) 

Ilenc  n'ol  ai?e  aparcillc 

Qni  fust  ni  doce  ni  saine. 

Li  sains  fist  en  la  terre  crois. 

Donc  sailli  fontaine  a  grant  frnis. 
(Vila  n.  Grorgii,  à  la  suite  de  la  Vie  ic  la   Vierge 
Marie,  ii.  Lnzarche.) 

Enz  cl  compieng  l'at  fait  Toleir, 

Tôt  droit  enmi  lor  olz  rni-int 

L'at  fiit  seoir  el  plus  puant. 

Li  diables  (Ist  un  /rowteil 

Croleir  fist  terre. 
{Vie  Sie  Jaliane,  ms.  Oxf.  BodI.  Canon,  mise.  74, 
f»  78  r».) 

Chiel  une  foudre  don  ciel  o  si  grans  frois 
Oue  .V.  citez  fondirent  a   i.  brois. 

(mile,  Richel.  763,  f°  22G''.) 

—  Aun  frois,  loc,  d'un  seul  coup  : 

Le  jour  fisent  crant  hardement 
Par  force  et  par  enraiement, 
Tôt  a  un  frois  passent  h  lice. 
(Eteocte  el  Polin.,  Richel.  373,  f  48°.) 
Ensanblc  rienent  a  .1.  frois. 

(Parton.,  Ricliel.  t9i;;2,  f^  i;i9''.) 

2.  FROIS,  voir  FnoAis. 
FnoiSEis,  voir  Fboisseis. 
FnoisEunE,  voir  FnoissEURE. 


FitoissMti.K,  adj.,  siisceptililt"  d'être 
froissé  ;  i|ui  court  le  risque  do  perdre,  sa 
fraicheur  par  une  pression  quelconque, 
même  d'être  blessé,  offensé  : 

l'our  ce  que  la  femme  est  de  froissable 
nature  et  de  faible  condition,  et  qu'ele  et 
toutes  ses  choses  sont  en  gouvernement 
de  son  mary.  {Anc.  Cotist.  de  Bret., 
f»  171  V».) 

Le  bon  pan;;  est  eeUiy  qui  n'est  pas  trop 
a.ro'i  en  substance  ne  trop  subtil,  mais  est 
/■romofriecompetemment.  (.1.  Haoul, Ffeurs 
du  gr.  gvydon,  p.  128,  éd.  1549.) 

FROiss.vRD,  adj.,  qui  froisse;  est  re- 
présenté par  un  nom  propre  ancien  : 

Ysabel  la  Frnissnrdf.  (1270,  Cari,  de  S. 
Maur,  Arch.  LL  112,  1"  173  r°.) 

Maipne  le  Froisaardf,  se  femme.  {Testa- 
ment de  Jehan  Huiart,  27  juillet  133S,  Ar- 
chives de  l'Etat,  .'i  .Mons.) 

Henry  Froissard,  inambour  de  ledittc 
Maigne'le  Froissarde.  {Ib.) 

Noms  propres  actuels,  Froissard,  Fros- 
sard. 

FROISSEE,  s.  f.,  bruit  que  produisent 
deux  choses  qui  se  froissent  ou  se  ren- 
contrent : 

Adonc  les  batailles  s'approchèrent  et  au 
baisser  des  lances  eut  moult  grant  criée  et 
grant  froissée  de  lances.  (J.  d'Arras,  Me- 
tus.,  p.  397,  Bibl.  elz.) 

FuoissEis,  froisseiz,  froiscis,  froissis, 
froissiz,  frosseis,  froessis,  frousscis,  s.  m., 
action  de  froisser,  bruit  que  produisent 
deux  choses  qui  se  froissent  ou  qui  se 
rencontrent,  cliquetis  : 

E  de  lances  .srant  froisseiz. 

(Wace.  Hou,  ISCOn,  Plnqnct.) 

Oi  les  frniseis.  mais  pas  ne  se  desroie. 
(Roum.  d'Alix.,  f  73%  Michclant.) 

La  ou  el  voit  le  greignor  froisseis  de  la 
bataille.  (S.  Graal,  Vat.  Chr.   1687,  f»  9K) 
Li   fronsseis   de   lor   glaives.    (Rom.  de 
I   lianor,  Richel.  1446,  f°  40  v».) 

llnec  est  grans  li  frosseis. 
Or  recommence  pogneis. 

(Durmars  le  Gallois,  7313,  SIengel.) 

Monlt  esloit  grant  li  capleis 
Et  des  lances  li  froisseis. 
(Rr.x.  PE  Beaujeu,  li  Biaus  Dcsconneus,  o89o, 
Hippeao.) 

Froessis  de  haches.  {Ilist.  des  Seign.  de 
Oavres,  f»  170  v,  Cachet.) 

Passant  un  buissonage,  entr'ouyrent  le 
froissis  d'un  hallier,  comme  d'une  beste 
qui  brossoit  les  hayes.  (D.  Flores  de  Grèce, 
f°  119  v.) 

Il  onyt  en  la  forest  tant  horrible  tour- 
mente et  froissis  qu'il  sembloit  que  tout 
deust  fondre  en  abisme.  (Perceforest,  vol. 
III,  ch.  4,  éd.  l.'iîS.) 

Ace  coup  encommencea  le  tournoy  fier 
et  oultraigeulx  des  deux  pars  si  qu'en  n'y 
oyt  pas  Dieu  tonner  pour  le  froissiz  des 
lances  et  le  retentissement  des  harnois  de 
ceulxqui  s'en  alloient  mallement  entreren- 
contrans.  {Pcrceval,  Elucid.,  éil.  1530.) 

Froissis.  Entrehcurtement  do  deux  ou 
plusieurs  choses  l'une  contre  l'autre.  Com- 
bat quand  on  vient  joindre  a  son  ennemi. 
(U.  Est.,  Dicliotmriolnm.) 


Du  froissis  des  picques.  ^UAB.,  l.  III,  o. 
23,  éd.  lo52.) 

Parmi  l'horrible  froissis  de  leurs  rou 
délies.  (J.  DE  Ca.stelnau,  Façons  et  consl 
des  anc.  Ganll,  f»  99  v»,  éd.  1559.) 

S'  jamais  nmis  avons  croisez  les  ennemis 

Aux  froissis  des  harnois. 

(GsEVis,  Trag.  de  César,  v,  4d.   ISBO.^ 

Les  bris  des  espees  et  froissis  des  pique? 
et  hallebardes.  (ScLLY,  .Wm.,  o.  Il,  Mi- 
chaud.) 

—  Terre  labourée  : 

25  acres  et  trois  verges  de  biè,  dont  il 
doit  y  avoir  13  acres  fumées  et  3  vergées 
en  froisseis  sans  fumer.  (Bail  de  1392,  Ta- 
bell.  de  Rouen,  reg.  S,  f"  292  v»,  Pal.  de 
just.  de  Rouen.) 

Ce  mot  nécessaire  n'était  pas  encore 
perdu  au  xvii»  siècle  : 

Un  choc  et  froissi  des  os.  (Naudé,  Apo- 
logie, p.  568,  éd.  1625.) 

Froissis,  froissement,  brisement  —  frois- 
sis, une  chose  froissée  et  brisée.  —  fYois- 
sis  d'os.  Froissis  de  lances.  Le  froissis 
d'un  navire  contre  un  écueil.  (DuBZ,  flict. 
fr.- ail. -lai.,  Amsterdam,  1664.) 

FROissEi;ii,  frisseur,  s.  m.,  celui  qui 
froisse,  qui  brise  : 

Froisseur  des  heaumes.  (Monstrelet, 
Chron.,  11,  45,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Frisseur  de  heauliues,  perseur  des  haid- 
bers.  (S.-Remy,  Jl/em.,ch.  cxux,  Buchon.) 

—  Fig.,  celui  qui  blesse,  qui  offense  ; 
qui  manque  de  soumission,  qui  attente  au 
respect  dvl  .'i  une  loi  ou  hnn  ordre  supé- 
rieur : 

Qu'il adjournenl  nu  faccnl  adjourncr 

a  certain  et  compétent  jour  ou  jours  les 
injurieux  trespasseurs,  violeurs  ou  frois- 
seurs  de  nostre  présente  sauvegarde.  (1363, 
Ord.,  m,  631.J 

Le  froisseur  de  loix.  {Therence  en  franc., 
f»  307  V»,  Verard.) 

FROissF.uRE  ,  froiseure ,  froissure  , 
s.  f.,  froissement,  fracture,  brisure,  con- 
tusion : 

u  nous  eussent  mené  a  grant  dolour 
Pour  les  froissures  et  pour  le  grant  paour 
Qno  il  avoient  en  ens  on  l'estonr. 

(Les  Loh.,  Richel.   1988,  t»  179  v'.) 

Une  solive  tresbucha  de  haut  et  chay 
sur  luy  et  le  défroissa  et  quassa  tant  qu  il 
mourut  dedens  les  .vi.  ]""rs  de  celle  froi- 
seure. (G.  DE  Nang.,  Jsl.  du  n.  Phel.,  Rec. 
des  Hist.,  XX,  511.) 

Froisseures  sont  plus  ^o""",  f^'''^''" „"";; 
sons  et  en  greniers  que  adlors,  qnar  II 
home  i  metent  le  P,l"s/,«  '"T, J-i'^''7,<'/; 
{Digestes   de    Just.,  Richel.  20118,  f»  13=.) 

Doit  l'en  fere  droit  des  choses  qui  sont 
en  péril,  ausi  comme  de  larecin,  de  do- 
mages  et  de  injure,  et  de  grariz  injures  si 
comme  do  sanc,  et  de  ce  que  en  ravist  de_ 
arson,  do  trebucheiz  et  ûi^  froiseure  de  nef 
prise.  (Wejostice  et  de  pM,  H,  13,  S  4,  'w- 
petti.) 

Toute  la^roissio-e  du  test  est  descouverte. 
[Frag.  d'un  livre  de  médecine,  ms.  Berne 
A  95,  t"  1  r'.) 

Le  galice  rompi,  et  de  ce  fu  il  moult 
triste  et  tout  le  peuple  Et  donc  Çonat  r.  - 
qucilli  les  froisseures  du  galice  et  hst  sou 


158 


FRO 


FRO 


FRO 


oroison  el  le  rcmisl  en  sa  première  fourme. 
(Légende  dorée,  Maz.  1333,  f"  189'.) 

Car  sur  inoy  n'a  niai.N  froissntrr^ 
Plaie  nnlle  ne  blecenre. 
i{«  «iraelf    de  S.   Içnaef,   Th.    fr.    au    ra.   à., 
p.  288.) 

Hz  y  adjousterent  playes  sur  playes, 
froisseures  sur  froisseures,  sanp  sur  sanp. 
(Le  Bepos  de  conscience,  c.  xxiu,  Trepperel.) 

Amaine  sur  eulx  le  jour  de  affliction  ; 
confère  les  et  brise  par  double  froisaeure 
et  contrition.  (Sec.  roi  des  exp.  des  Ep.  et 
Ec.  de  kar.,  f  277  v»,  (■i\.  1519.) 

Froisseures  et  fractions.  (Jard.  de  sanlé, 
I,  389,  impr.  la  Minerve.) 

Les  froissures  des  moissons  dureront 
jusques  a  la  vendenge.  (Le  Fbvre  d'Est., 
Bible,  Lév.,  xxvi,  éd.  1534.)  Lat.,  tritura 
messium. 

On  l'applique  (l'aluynel  sus  froissures 
noires,  avec  miel.  (Trad.  de  l'Hijst.  des 
plant,  de  L.  Fousch,  c.  i,  éô.  1S49.) 

Toutes  peuvent  recevoir  un  Ires  grand 
nombre  de  douleurs  toutes  difTercntes, 
chaud,  froid,  piqueure,  froisseure,  fou- 
leure.  (Chabuon,  de  la  Sag.,  1.  I,  ch.  vi, 
p.  33,  éd.  1662) 

Un  mur  est  sans  froissure  impénétrable 
a  un  corps  solide.  (MosT.,  Ess.,  1.  Il, 
c.  12,  fo  218  v«,  éd.  1588.) 

Se  disait  encore  au  xvii'  siècle  : 
Froissure,  blessure.  Vous  ne  vous  sou- 
ciez point  de  la  froissure  de  Joseph.  (Duez, 
Dict.  fr. -ail. -lat.,  Amsterdam  1664.) 

FROissiEH,  froisser,  froysrer,  froeser, 
froussier,  frouscier  ,  fruissier,  fruscher, 
froscer,  frossier,  froxer,  fraiscier,  verbe. 

—  Act.,  briser,  rompre,  faire  effraction, 
forcer  : 

Od  TOI  caaliles  arri  fruiisiel  ses  murs. 

{Roi.,  237,  Mûller.) 

A  maili  de  fer  a  cuignees  qu'ils  tindrcnl, 
Fruitsent  les  murs  e  trestutes  les  idles. 

(;«.,  3663.) 
Si  alcons  est  apelez  de  muster  fruisser 
u  de  chambre...  (L.  deGuill.,  §  xvil,  Che- 
vallet.) 

Si    froxent   lances    et    persent    escus. 
'S.  Graal,  Richel.  2155,  C  248  t°.) 
Don  il  a  l'os  froesé. 

(Fierabras,  Val.  Chr.  1GI6,  f^  ii'.) 
Que  tôle  s'ansle  frosse  el  brisce. 

(Florimonl,  JVicbcl.  loi 01,  f  S8'.) 
Keus  l'enpaint  bien,  sa  lance  fromcc. 

(.ilre  per.,  Richel.  2168,  f»  2'.) 

Car  ils  fraiaciereni  dnsqu'as  poins  (les  lances). 
(«.,  V  16'.) 
Mais  onqnes  fraiscier  ne  le  pot  (la  lance). 

(/t.,  f  16''.' 
El  fierl  si  par  mi  la  crois  blanche 
Qne  si  com  nue  secbe  branche 
Froue  si  lance  jusqu'au  poing. 
•RoB.   DE  Blois  Poés.,   Richel.  24?  01,  p.  616".) 
Car  i'auroie  frouniel  les  os 
Serapres  s'a  Monseigneur  r'aloie 
El  la  dame  ne  Ii  mcnoie. 
<bu  Preiire  el  iu  Cheeatier,  Montaiglon   cl   R.ij- 
naud.  FaHittHi,  II,  71.; 

Robers  de  Belbune  fist  frossier  la  cyre 
del  saiel  le  roy,  si  flst  lire  les  lettres. 
(Hisl.  des  ducsde  h'orm.  el  des  rois  d'Analet.. 
p.  153,  Michel.)  "      ' 


Nul  d'enix  loulcs  foys 
Peust  oncq  froiisfer  un   seul  baslon  dn  boys 
De  ce  fagot  tant  esloit  bien  lyé... 
Or  par  aprez  des  barz  fui  dcsiyé, 
El  fut  baillé  nn  b.islon  senllement 
A  chascnn  d'eulj  lequel  racillemenl 
Onl  peu  froysser,  rompre,  aussi  diviser 
(GoiLt.  Haid.,  Appol.  d'Es..  I,  4,  Lormier.) 

—  Fig.,  comme  rompre,  casser,  dans  le 
sens  d'annuler  : 

Et  a  ceste  cause  nous  cassons^  froissons 
cl  annulions  la  trefve  et  abstinence  de 
guerre  que  noz  ambassadeurs  pourroient 
en  nostrc  nom  avoir  fermée  et  prinse. 
(Traicté  d'accord  faicl  à  Sablé  entre  le 
daulphin,  régent  de  France  et  le  duc  de 
Brct.,  dans  Boiiclianl,  Chron.  de  Bret., 
f"  158',  éd.  1532.) 

—  Froissier  silence,  rompre  le  silence  : 
Quand  il  l'ot  forment  blasmé  tantost  le 

dyablc  s'esjoy  de  ce  qu'il  avait  f  roi  ssié  si- 
lence, et  S.  Dominique  dist  que  il  pooil 
bien  parler  comme  le  maistre  des  frères, 
{Légende  dorée,  Maz.  1333,  f»  186''.) 

—  Labourer  : 

Et  lidis  chevaliers  froissera  ou  fera  frois- 
sier les  .XXII.  journeus  de  terre  dessus  dis 
qui  sont  en  gasquicre.  (1365,  Arch.  S 
5061,  pièce  59,  Suppl.) 

—  Neutre.,  se  rompre  : 

Fruissent  cez  banstes  e  cil  espiet  furbil. 

(lioL,  3182,  Millier.) 
Rompent  cordes,  dépècent  tref, 
Fraisent  koviles  de  la  nef. 
(Wace,  Ii  Liv.  de  S.  Nicliolat/,   242,    Dclius.) 
Por  la  presse  le  pont  froissa 
E  main"  en  l'eve  trébucha. 
(Hou,  3»  p.,  8891,  Andresen.)  Var.,  iicHsia. 
Cui  il  consiut,  les  os  Ii  f.iit  froissier. 

UUmi!.,  Ojiier,  3243,   Rarrois.) 
Se  se  fièrent  par  tel  angonsce 
Que  l'une  cl  ['.autre  lance  frousee. 

(Aire  péril.,  Richel.  2168,  f»  23''.) 
Tout  maintenant  que   il  eut   ce  dit,  les 
murs   de   la  cité  froissèrent  et  fondirent 
jusques  en  terre.  (Gr.  Chron.  de  fr.,  Char- 
lemaines,  iv,  1,  P.  Paris.) 

Les  abismes  fruscherent  hors  par  sa  sa- 
pience.  (Bible,  Prov.,  IH,  20,  Richel.  1, 
!'  ^89'.)  Lat.,  eruperunt. 

—  Inf.  pris  snbst.,  froissement,  heurte- 
nient  de  deux  clioses  : 

Et  si  fut  tel  le  froisser  des  lances  a  l'as- 
semblée sur  leurs  cscuz  comme  se  ce  fust 
tonnoire  et  foiiUlre  clieant  au  meillieu  de  la 
place.  (Perceforest,  vol.  IV,  ch.  19,  éd. 
1528.) 

—  Froissié,  part,  passé,  au  fip.,  comme 
cassé  : 

Quant  il  fut  froessé  par  vieillesse...  (Le 
Baud,  Hist.  de  Brct.,  ch.  3,  éd.  1638.) 

Le  picard  a  gardé  la  forme  frusser, 
presser. 

FIIOISSIEUE,  voir  roURSIERE. 

FROissis,  voir  FnoissEis. 
FAOïs-suRE,  voir  Froisseure 
1.  FROiT,  frot,  s.  m.,  crapautl . 

Ours  cl  Inpars  et  grans  lions, 
Scrpenscl  guivrcs  et  dragons. 
Frais  el  esplendres  et  torlues. 
(nom.  de  Tkeb.,  1039,  ap.  Constans,  Lég.  d'OEdipr, 
p.  178.) 


\.i  froit  delà  Icvre  lunlosl.. 
Chei  jus  a  terre  estonnez. 
(Vie  dex  Pères,  Richel.  231 1 1 ,  f»  7S''.) 
j  Ce  que  je  tous  vueil  dire  et  ce  qu'.ivez  oi 
I  Sachiez  que  ce  n'est  pas  d'Aucbier  et  dj  I.nndri. 
Ains  vos  Tueil  amentoivre  de  Simon  de  Crcspi, 
Oui  le  conte  Raoul  son  père  defoui 
Et  Irooïa  en  sa  bouche  un  froil  plus  que  demi 
Qui  Ii  menpoit  la  langue  dont  jura  et  menti. 
(L'Esloire  Ii  Romans  de  Monseigneur   Thieiaull  de 
Mailli.ap.  Fauchet,  de  l'Orig.  de  la  lang.elpoes. 
franc.,  -liv.  Il,  tiii,  éd.  1581.) 
I.or  cul  erent  plus  noir  qne  fros. 
(Conslant  du  Hamel,  Montaiglon  el  Itavnaud, 
Fahl..  IV,   lfl3.) 

2.  FnoiT,  adj.,  triste  : 

Leur  amis  pleurent  lez  pur.elloz 
Dont  onl  oui  froidei  nonvellez. 

(Rom.  de  Thetes,  Richel.  fin,  f»  fl».) 

3.  FuoiT,  voir  Fruit. 
FROiTEi.,,  voir  FaiTEi,. 

FHOITERIE,  voir  FRUITERIE. 

FROiTisE,  S.  f.,  querelle  : 

El  quant  Ii  rois  ot  la  froilise 
De  signour  GauTain  et  de  Koi, 
Si  dist  ;  Sire,  foi  que  tous  doi  ! 
Il  n'est  or  pas  lins  de  lencier. 
Quant  TOUS  me  deTCs  comsillier  : 
l.aissies  ester  cest  reprouvier. 

(Frrgus,  p.  124,  Mi.-bel.) 
Cf.  FBUIT. 

FROiToiRE,  voir  Fritoire. 

FROiTOiiR,  voir  Froidoh. 

FROiuRE,  frayeiire,  s.  f.,  partie  frottée  : 

Tantost  com  elle  est  froiee  (cette  pierre) 

si  devient  tote  vermelle  comme  sans  devers 

la  froiure.  (Hist.  de  Joseph,  Richel.  2455, 

f»  97  v°;  Si  Graal,  II,  388.  Hucher.) 

—  Action  des  cerfs  ifui  frottent  Imir 
bois  contre  les  arbres  : 

Le  veneur  cognoistra  l'aage  et  beauté  dn 
cerf  par  le  jugement  qu'il  pourra  faire  de 
la  forme  du  pied,  des  portées,  des  fumées 
des  alleures,  des  abbateures  et  fouleures! 
et  des  frayeures.  (Liebault,  Mais.  rusL. 
p.  787,  éd.  1597.) 

FROLEux,  voir  Froideillous. 

FROLLER,  V.  a.,  frottcr  : 

Ennuyl  toute  vostre  saoulée 
Vostre  crnppe  sera  frollre. 
(Greiîan,  ilysl.  delà  Pass.,  Ars.  6431,  C  l(1.3\) 

FROMAGEE,  froumegie,  s.  f.,  mélange  de 
fromage  ; 

Du  porc  rôti  un  bien  petit 
A  11  bonne  sauce  d'aillee, 
Et  parfois  de  la  fromngrc 
Rien  nielee  parmi  de  bons  choux. 
diljsl.  de  Sie  Barbe,  Ars.  3496,  p.  533.) 
Craime  elfroumegiene  l'ait  mie  a  refuser. 
(Dialog.  fr.-flam.,  f»'s=,  .'Michelant.) 

Lorrain,  fromagic,  mélange  de  fromage 
mou  et  de  crôuie.  Bourg.,  '5'onne,  Villiers- 
Saint-Benoit,  frômagée,  conserve  de  beurre 
frais  et  de  fromage  mou  mélangés.'Villiers- 
Bonneux,  mélange  de  farine,  d'œufs  et  de 
lait  cuit  au  four. 

FROM.VGEON,  form.,  s.  III.,  petit  fro- 
mage : 


FRO 


FRO 


FRO 


irw 


l'ng  petit  raoul  fromngeon. 
(Roi  Rex*.  Regnaiill  elJeannelon,  (Ehv.,  t.  Il, 

p.  121,  Qiiatrebarbes.) 

Es  pays  cle  Languinloc  et  Provence,  ou 
les  excellents  formafres  qu'ils  appellent 
formageons  se  font.  (Liebault,  Mais,  rust, 
p.  149,  éd.  1597.) 

FROM.VGEUSETÉ,  fromm.,  s.  f.,  iiatnro 
du  fromage  : 

Et  ainsi  le  laict  n'est  pas  frommage, 
sinon  quant  il  prent  coagulation  et  from- 
mageuseté.  (Jard.  de  sanlé,  I,  269,  iuipr.  la 
Minerve.) 

FROMANTAGE,  voir  FROMENT.iGE. 
FROMAXTEK,  VOir  FROMENTEE. 

1.  FROMENT, /orment,  s.  m.,  vivres  : 

Zosimas  commenclic  son  oirre; 

0  loi  porta  un  pen  de  coirre 

Et  de  lentilles  ensenient; 

Il  n'aroit  sninj!  d'autre  forment. 

{VU  des  Pères,  niclicl.  23112,  f  SH^) 

î.  FROMENT,  voir  FORMENT. 

FROMEXTAGE,  -  oiffe,  formentagg,  - 
antage,  s.  m.,  droit  sur  les  terres  à  fro- 
ment, et  plus  tard  .«sur  toute  espèce  de 
terres,  même  sur  les  vignes  : 

Ont  vendu.,  un  setier  de  froraent  de 
rente  toz  les  anz,  e  dous  deners  de  cens 
venanz  o  le  fromentage.  (1268,  Vente,  Ba- 
gneux,  Arch.  M.-el-Loire.) 

.Tean  du  Baillail  lige  de  certains  fromen- 
tages,  que  il  lient  de  la  baronie  de  Mayenne. 
{neg.  des  biens  de  Louis,  duc  d'Anjou, 
r»  112,  ap.  Sle-Pal.,  éd.  Favre.) 

Item  un  clous  de  vignes  appelle  le  fro- 
mentage  ou   domaine  du   seigneur,    (ib.. 

Tant  en  rente,  deniers,  fromantaiges, 
avenages,  gelinagcs.  (1316,  Arch.  JJ  53, 
l'"  36  r».)  Fromentages.  (Ib.,  t°  36  v».) 

En  rentes  pour  deniers,  fromantaiges, 
avenages.  {Ib.) 

Les  terres  assises  en  valee  qui  sont 
tenues  aux  fromentages.  (1343,  Arch.  K49, 
pièce  58.) 

Ucja  lour  ont  baillé,  livré  et  assis  trente 
mines  de  froment  a  la  mesure  de  Plumau- 
dan  sur  les  formanlages  de  cette  paroisse. 
(I3f,i,  Fondai.,  Morice.  Pr.  de  l'H.deBret., 
1,  1438.) 

Disans  quar  il  nous  estoient  tenuz,  pour 
cause  de  fromentages,  chascun  en  une 
mine  de  froment  de  rente  chascun  an. 
(1399,  Chartrier  de  Thouars,  p.  11.) 

Les  autres  doyvent  avenages  ou  fromen- 
tages ou  aultre  devoir  pour  chascun  an  au 
seigneur  de  ladicte  terragerie. (Cottstumier 
de  Poictou,  ch.  51,  éd.  1499.) 

Ne  taillée,  ne  fromentage,  ne  fumage. 
'1430,  Ch.  de  L.  d'Amboise,  Fonteneau,  I, 
342,  Bibl.  Poitiers.) 

Chestellenie  et  sur  personnes  roustu- 
rieres,  estalaiges  et  banc  de  vin...  rentes 
tant  en  vin,  deniers,  fromentaiijes.  (Pièce 
de  1514,  Arch.  d'Argenton,  ap.  Fierville, 
Doc.  inêd.  sur  Comynes,  p.  169.) 

Poitou,  Vienne,  canton  de  Montcontour, 
La  Grimaudière,  fourmentage,  s.  m  ,  ce 
que  l'on  mange  avec  son  pain. 


FROMENTAIRE,  frum.,   adj. 
cerne  le  froment,  le  hli^  : 


qui   00 n - 


Et  sont  en  crainte  de  ladite  ville,  atten- 
du que  l'une  et  l'autre  est  mal  pourvue  de 
vivres...  ;  en  sorte  qu'ils  ne  scavent  que 
penser  de  la  chose  frumenlaire,  se  voyans 
en  la  merci  de  l'empereur.  {Négoc.  de  la 
France  daris  le  Levant,  t.  I,p.392,Doc.iuéd.) 

FROMENTAs,  formetitaz,  s.  m.,  paille 
de  froment,  étrain  d'hiver  : 

Un  cent  de  formentaz  et  un  cent  d'or- 
gaz.  (1291,  Jurés  de  S.  Ouen,  f-  63  r\ 
Arch.  S.-Inf.) 

Nocf  vins  garbes  d'eslrain,  c'est  a  savoir 
sexante  de  formentas,  sexante  d'orjas  ot 
sexantc  d'aveuas.  (Cart.  de  S.  Watidrille, 
Q  IJ,  VIII,  Arch.  S.-lnf.) 

FROMENTATiON,  frumenlation ,  s.  f., 
approvisionnement  de  froment,  expédi- 
tion qui  a  pour  but  de  se  procurer  des 
vivres  : 

Laquelle  chose  considérant,  uostre  1res 
prudent  et  expérimenté  père  ne  le  souffrit 
venir  avec  nous  a  la  première  frumenta- 
tion,  craingnant  commettre  et  aventurer 
page  tant  verde.  (FcssETltiB,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.,  I,  f»  91  v».) 

FROMENTEE,  -  antee,  froum.,  form-, 
foiirm.,  ferm.,  s.  f.,  bouillie  de  farine  de 
froment  : 

E  pus  veaeysoun,  ou  la  fourmenlc. 
(The  Tieatrise  of  Waller  de  Bibleauorlh,  p.    173, 
Wriglit.) 
Avecques  ce  de  fourmentee 
Bien  faite  sans  es're  arseo. 
(Gages,  Rom.  des  deduiz,  ms.  Condo.)  Var.  du 
ms.  Aïs.  3332,  f  23  v»,  fromenlee. 

Froumenlees  a  uiiis  picisans 
En  sont  fays  dont  cy  sui  teseus. 
(Hard.  de  Font.  Guek.,  Très,  de  Vénerie,    p.  61, 
Picliou.) 

Farratum,  froumeniee.  (Gloss.  de  Salins.) 

Fromenlee,  farratum.  (Gl.  gall.-lat-,  Ri- 
chel.  1.  7684.) 

Formaniee,  farratum.  (1464,  J.  Lagadeuc, 
Calhol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

Si  tu  veulx  aulcunes  fois  menger  et  faire 
de  la  fromenlee,  premièrement  feras  cuyre 
en  eaue  ton  dit  froment,  après  le  mettras 
dedans  le  just  ou  broet  de  chair  grasse. 
(Platine  de  obson.,  viii,  cb.  de  la  fro- 
mentce.) 

Sus  la  Un  offroieut  ris,  mil...  fromenlee, 
pruueuulx.  (RaB.,  1.  IV,   ch.  60,  éd.  13S2.) 

Froumeniee,  Alica,  Polenta  triticea.  (R. 
Est.,  Pet.  Dict.  fr.-lat.) 

—  Terre  à  froment  : 

Item  Guillaume  de  Jupiau  tient  en  Dé... 
environ  quatre  arpeus  de /"ermoiilcesseans 
de  lez  les  murs  du  Baugenei  a  la  porte  de 
Tavers.  (1353,  Aveu  d'Epied,  ap.  Le  Clerc 
de  Doliy,  1,  f»  236  v»,  Arch.  Loiret.) 

—  Blé,  moisson  : 

La  pierre  rude  et  la  craye  gastce 
Des  noirs  serpents  n'est  bonne  a  froumeniee. 
(Le  Bla.sc,  Georg.,  f  60  r",  éd.  1608.) 

Berry,  fromentée  : 

La  fromenlee  (le  mets  favori  du  pays), 
pûte  compacte  de  blé  crevé  dans  l'eau  et 
habillé  dans  le  lait.  (G.  Sand,  le  Meunier 
d'Angibault,  I,  112.) 

|.'Rt)MENTEL,    fromm.,   four  m.,  form  . 


frum.,  furm.,  -  iel,  -  al,  -  util,  ■  antat, 
adj., de  froment,  qui  concerne  le  froment: 

Ilorne.s  volleit  mangtr  pbw  qu'estraïm  frumental. 
(Th.  de  Kest.  Geste  d'Alis.,  Richcl.    21361, 
f  3  v°.) 

Fuere  fourmenlal.  (1237,  Cart.  de  SI 
Corneille  de  Compiègne,  f»  182\  ap.  Ste- 
Pal.,  éd.  Favre.) 

Fenrre  frommanlaz.  (1280,  Ste-Croix,  Le 
Val-Vaslin,  Arch.  Loiret.) 

Troys  quartalees  de  terre  fromenlal. 
(1310,  Arch.  P  1377,  pièce  2818.) 

Terre  fromentaul.  (Ib.) 

Terres  formentelles.  (1386,  Arch.  S  123, 
pièce  18.) 

Dames  Cores  qui  par  miracles  hauU 
Régénéra  tous  les  dons    fnimentanl.v . 

(J.  Marot,  Yoij.  de  Venise.) 

La  langue  moderne  a  gardé  les  locu- 
tions terre  fromentale,  plaine   fromcntale. 

—  Fig.,  bon,  solide  : 

Et  por  itieus  et  autretieus 
Voill  ge  bons  pièges  fromenliez, 
Que  vos  vers  moi  ne  fausseroiz, 

(r.a  Poire,  Itichel.  2I8(!,  f  Xt  t°.) 

—  Vin  fromenlel,  vin  fait  avec  du  fro- 
menteau,  excellente  sorte  de  raisin  de  la 
Champagne  ;  vigne  fromenlel,  vigne  qui 
produit  celte  sorte  de  raisin  : 

Et  fust  U  vins  formentie.t 
\'X  itex 
Que  ma  dame  nel  refust. 
(ROB.  DE  Rains,  Bartsch,    Rom.  et  pasl.,  II,  70. 
25.) 

Droit  pris  de  vins  de  rentes,  selonc  le 
coustume,  doit  estre  prisies  en  trois  ma- 
nières de  vin,  a  savoir  :  vin  formenlelf 
vin  de  moreillons  et  vin  de  gros  noir.  Li 
vins  formenlix,  a  le  mesure  de  Clermont, 
doit  estre  prisies  douze  sous  le  mui  de 
rente.  (Beau.\ian.,  Coût,  du  Beauv.,  xxvll, 
23,  Beuguot.) 

Et  ni  doitut  plauleir  for  que  blanc 
fourmanlal,  ou  noir  fourmantaul  ;  maix 
bien  puet  une  personne  qui  ait  blanche 
vigne  fourmantaul,  plauteir  en  icelle  une, 
ou  plusours  noirs  vignes  fourmanlal  si  li 
plait,  ou  blanche  vigne  fourmanlal,  ou  il 
averoit  heu  noire  vigne  fourmental.  (1392, 
Hist.  de  Mets,  IV,  408.) 

Les  .VIII.  F  dient  q'il  est  freit,  fresche, 
fryant,  fremissauut,  furmenlel,  feire,  fyn, 
e  Fraunceys.  (  Vertus  des  bons  vins,  Brit. 
Mus.  Lansdowne  397,  f  9  v».) 

Nom  de  lieu,  Fromenleau  (Nièvre). 

Nom  piopre,  Fromenlel. 

FiiOMENTEu,  froum.  ,  frum.,  form., 
luurm.,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  culture  de  blé  : 
.xilil.   luuys    de   terre    bien   labourées, 

cultivées  et /'ormentees  a  blé.  (1333,  Reg 
du  Cliap.  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MM  28, 
l»  22  r".) 

—  Neutr.,  fourrager  : 

Leur  armée  estoit  allée  fourrer  et  fru- 
menler.  (Beksuiue,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen  , 

1°  asf.) 

Apres  ce  envoya  tous  les  chevaliers  sus 
le  pays  frumenler,  c'est  assavoir  cuyllir 
des  Irumens,  bledz,  avoine  et  autres  né- 
cessaires. (BouRGOiNG,  Bal.  Jud-,  11,    40.) 

Cuiume  la  compaignie  des  n./iiiains  eust 


lf>n 


FRO 


n.-cupé  toute  la  vallée..,  et  grant  partie 
d'eulx  se  fussent  espanduz  pour  aller  fro- 
menter,  une  chevauchée  se  partit  de  l'ost 
llanibal  qui  leur  courut  sus.  {La  seixnde 
décade  de  TU.  Lit.,  ii,  13,  éd.  1530.) 

—  Fromenté,  part,  passé  et  adj.;  vin 
fromenlè,  syn.  de  i-«"ii  fromentel  : 

Et  plaiD  boucel  de  bon  vin  foarmeittf. 
(.Brmresd'Hanslone,  Uichel.  15548,  flOi''.) 
Chascun  jour  une  quarte  de  vin  a  la 
grant  mesure  d'Epernay.  C'est  assavoir 
une  pinte  de  vin  froûmenteit  et  l'autre 
marchant  entièrement  sans  fraude.  (1326, 
Arch.  JJ  64,  ("  239  v.) 

FROMENTERESSE,  fomtejiterece,  four- 
inenterece,  -  esche,  adj.  t,  de  froment  : 

Une  coupe  fourmenterece.  {Prof,  de 
l'église  de  Flines  au  tieroir  de  Cantin, 
llaulcœur,  CartnI.,  p.  469.) 

—  Avoine  fromenteresse,  avoine  mélan- 
gée de  blé  : 

.XL.  boistels  d'avaine  founnenteres[ce\. 
(1290,  2*  Carlul.  d'Artois,  Arch.  Nord.) 

Deux  coupes  d'avaine  formenterece. 
(.Mars  1294,  Fliues,  Arcli.  iNord.) 

Item,  un  autre  tief  audit  terroir  de 
Quanlin  rendant  dix  rasieres  d'avaine 
fourmenteresche.  {Contrat  de  mariage  du 
17  juin  1373,  ap.  Hoq.,  Suppl.) 

Et  encore   au  comaiencemenl  du  x\w 

Aveine  fromenteresse.  {Tit.  de  1618,Lille, 
ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,    Bibl.  Amiens.) 

FROMENTERiE,  fouriu.,  S.  f.,  marché 
au  blé  : 

Sur  la  maison  séant  devant  la  fourmen- 
terie...  .ix.  solz.  (1375,  Arch.  OJ  107,  pièce 
373.) 

FROMBNTEUR,  frouvi.,  S.  III.,  fourra 
geur: 

11  estoit  tout  près  de  secourre  a  ses 
froumenleurs  se  il  leur  couroient  sus. 
'.Bebsuire,  t.  Liv.,  ms.  Ste-fien.,  f»  193'».) 

Ses  fromenteurs  s'ilz  leur  couroient  sus. 
{Sec.  dec.  de  Tit.  Liv.,  ii,  13,  éd.  1330.) 

FROMENTEUS,  froum.,  fourm.,  frum., 
adj.,  qui  produit  du  froment  : 
...  Le:»  Pasqnes  plavieuses 
Sont  souveot  frottmen têtues, 
(bidons  et  Proi.,  ap.  Jub.,  Nom.  fiec,  II,  374.) 
Terres  fromenteuses.  (1386,  Grenier  313» 
a'  20,  Richel.) 

Région  fromenteuse.  {Mer  des  hystoir., 
t-  I,  f"  76'',  éd.  1488.) 

Terres  si  grasses,  fromenteuses  et  larges. 
(Fauchkt,  Antiq.  gaul.,  i,  13,  éd.  1611.) 

Ce  pays  n'estoil  pas  beaucoup  frumen- 
teux.  (Cayet,  Chron.  nov.,  p.  310,  Mi- 
chaud.) 

Uu  sait  eu  la  camp.igue  ouverte  et  pliinlureuse 
Que  Cere»  nourricière  a  reaJu  fourmenlni.se. 
<Vao«.,  Sat.,  I.  a  M.  de  Sainlem.,  éd.  161-2.) 

Fr.-Comté,  fromenlou,  fructueux. 
KROMiiNTEusE,  fourm.,s.  f.,  blatièrs  : 
Sour   le   uianoir  Einmeline  le   fourmen- 

leuse.  {CharU  de  1284,  lloreau  207,  f°  25  r», 

Kichel.) 

i  i«oMK.\rii;u,  furm.,  fourm.,  adj.,  du 


FRO 

froment,  qui  a  rapport  an   froment,  au 
blé  : 

Cigales  fourinenticres.  (Du  PraET,  Pline, 
XI,  26,  éd.   1360.) 

—  Qui  produit  du  froment  : 

Champs  fromentiers. 
(Roxs.,  Fragm.,  à  J.  Galland,  Bibl.  elz.) 

Ceres  la  nourricière 

A  tourner  sous  le  soc  la  terre  fourmentiere. 
(R.   BsLiEAD,  Œuv.  poél.,  rAmethvsle,  éd. 
lo-8.) 

—  S.  m.,  blatier  : 

Une  maaille  aux  fourmentiers  de  la  four- 
mentiere de  Brav.  (Denombr.  du  baill.  de 
Caux,  Arch.  P  303,  f»  36  v».) 

Ne  puet  le  fermier  du  molin  au  blé  aller 
audit  molin  syuou  le  jour  de  samedy,  et 
doit  avoir  ung  fromenlier  sermenté.  (1307, 
Prév.  de  Beauquesne,  Coût.  loc.  du  baill. 
d'Amiens,  II,  328,  Boulhors.) 

FROMENTiERE,  fourmentierc,  s.  f.,  mar- 
ché au  blé  : 

Une  maaille  aux  fourmentiers  de  la 
fourmentiere  de  Brav.  {Denombr.  du  baill. 
de  Caux,  Arch.  P  303,  f"  36  \°.) 

FROMENTIN,  fOTm.,  /ountt.,  [adj.,  de 
froment  : 

A  faire  du  pain  formenUn. 
{le  Paternoslre  en  franc.,  Ars.  314-2,  f°  '289''.) 

—  De  couleur  de  froment  : 

Deux  beufs,  l'un  de  pel  rouge  et  l'autre 
fromentin.  (1432,  Nieuil,  ch.  4,  art.  l, 
Arch.  Vienne.) 

Dans  le  Poitou,  Vienne,  Deux-Sèvres, 
on  dit  encore  dans  le  même  sens  poil 
froment. 

—  Pur  comme  le  froment  : 

Et  .vu.  cspjs  sema  issans  d'une  racine 

Par  quoy  Joseph  au  roy  flst  eschiver  famine. 

Qui  bien  nous  seneGe  la  dame  formaniine 

Qui  raempli  Egypte  et  le  monde  enlumine. 

lia  granl  Bible  X.-O.,  Richel.  -24-13-2,  t"  88  v".) 

La  dame  founnentinc . 

(li.,  Ars.  314*2,  f  ■2!t8'.) 

Nom  propre,  Fronienlin. 

FKOMENToisoN,  fourm.,  S.  f.,  récolte 
du  blé,  moisson  : 

Ainsi  fu  estrangiez  et  relinquis  de  tous 
tant  que  Gregarius  vint  de  fourmenloison 
et  getta  les  fais  jus  et  lui  coppa  le  chief. 
{Miroir  hislorial,  Maz.  357,  1"  2S8  v».) 

FROMER,  nom  de  l'àne  dans  le  Homan 
de  Renart  : 

Or  se  puet  Fromers  esventer. 
De  ce  me  puis  je  bien  vanter. 
Que  ja  la  cuisse  Fromer  l'asne 
James  ne  traira  fieus  ne  chasne. 

Œenarl,  Suppl.,  p.  196,  Chabaille.) 

FROMERET,   VOlr  FûRMERET. 

FROMBRiK,  voir'FEHMEniE  au  Supplc'- 
ment. 

FROMI,  voir  FORMI, 
FROMIER,  voir   FURMIER. 

FKUMiEitii:,  voir  Kohmiehk 


FRO 

FROMMAGEUSETÉ,  VOir  FROMAGBCSETÉ. 
FROMMANTAL,  VOif  FROMKNTEL. 
FROMMIERE,  VOir  FORMIERE. 

FRONCE,  fronche,  frange,  s.  f.,  pli  de 
la  peau  du  front,  ride  : 

Par  cel  oignement  se  estendeieut 
Les  fronces  del  vis  et  del  front. 
(GuiLumiE,  Besl.  div-,  1607,  Ilippeau.) 
Moult  estoit  ja  ses  vis  flétris. 
Qui  jadis  fut  soef  et  plains 
Mes  or  est  tous  do  fronces  plains. 

{liose,  352,  Méon.) 
Le  front  ot  bel  et  plein,  sanz  fronce. 

(Ib..  Richel.  1573,  f»  8>.) 

De  ses  biius  soleres  petis 

Qui  joindront  as  pies  si  a  point 

Que  de  fronches  n'i  aura  point. 

(/*.,  Vat.  OU.  1212,  f  103'.) 
Tire  ta  cauche  a  la  lanière 
Si  que  n'i  ait  plique  ni  fronche. 

{Clé  d'amour,  p.  14,  Tross.) 
Les  cheveux  blancs  et  les  fronc\_e]s  du 
corps  vieillart  ne  puent  soubdainement 
gaigner  auctorité  ne  honneur.  (Laur.  DtJ 
Premierfait,  Traiclié  consolatif  de  vieil- 
lesse, Richel.  1009,  f  108  r°.) 

Musser  les  fronces  du  visaige.  (Enseign. 
d'Anne  de  France,  p.  108,  Chazaud.) 

Cuisse  qui  n'a  ride  ne  fronce. 

(Le  LiELR,  Blas.  de  la  cuisse.) 

—  Par  extension  : 

Remaignent  en  celé  cicatrique  moult  de 
fronces.  (H.  de  Mondeville,  Richel.  2030, 
f»  i05«.) 

La  plante  d'ellébore  est  plaine  de  fronces. 
{Jard.  de  santé,  I,  164,  impr.  la  Minerve.) 

—  Au  sens  moral  : 

Aimez  et  honorez  ce  qui  est  noble,  ce 
qui  est  vertueux  et  leal,  ce  qui  est  entier 
et  sans  fronge,  et  ce  que  Dieu  mesme 
ayme.  (G.  Chastell.,  Entrée  du  roy  Loyi 
ennûuv.  règne,  vu,  3i,  Kerv.) 

Lorraine,  fronce,  les  plis  qu'on  fait  à 
une  robe,  à  une  chemise  en  les  fronçant. 

FRONCEEMENT,  adv.,  avcc  les  rides, 
avec  les  plis  : 

L'ung  porte  une  chappe  de  lin  et  pre- 
cieulx  drap  ridée  et  froncée  entor  le  col, 
et  descendue  fronceement  par  les  espaules 
a  longs  plois.  (L'Orloge  de  sapience,  Maz. 
1134,  1.  I,  ch.  12.) 

FRONCEL,  voir  Frioncel. 

FRONCELE,  S.  f.,  dituln.  de  fronce, 
ride  : 

Assez  plus  enst 
En  son  front  fronces  et  fronceles 
Qu'en  liuen  rues  ne  rueles. 
(G.  DC  CoiNci,  ;Vir.,  ms.   Soiss.,  1°  -204»,  et  ins. 
Brux.,  figS'.) 

FRONCETE,  S.  f.,  diniiu.  de  fronce, 
ride  : 

A  un  front  lar^e,  blanc  et  plain, 
-N'i  a  ne  froncete  ne  grain. 

(Parlon.,    18G7,  Crapelet.) 

FRONCHAL,  adj.,  quI  exhale  des  va- 
peurs, éventé,  gâté  : 

Vapidus,  froncltaus.  {l'el.  Vocab.  lut.- 
franc,  du  xiil"  s.,  Cha.«paut.) 


FRO 

FHONCHE,  voir  FRONCE. 

FnoNCHiEit,  fronquierJroiMiuier,  fron- 
der, frouchier,  verbe. 

—  Nentr.,  renifler,  renâcler,  ronfler  : 

Li  paieo  dort  et  fronque  durenianl. 

(Rajmb.,   Ogier,   1159-i,  Barrois.) 
Hais  ne  voles  fors  que  boivre  et  inangier, 
Lire  et  dormir,  et  chauter  et  fronchier. 
(.Montage  Guillaume,  Ridiol.  774,  f»187.) 
Et  fronchoit  del  nés  en  sa  praut  ire  au- 
tresinc  cnm  uns  chevaus.  (t(ince(o{,Richel. 
784,  f"  20".) 

Il  ot  si  l'on!  TÏs  li  estoit 

Un  cheval  vers  la  mer  fronchier. 

iChev.  as  .11.  esp.,  2380,  Foerster.) 

Et  il  ont  mont  loingd'ets  ni 

Un  cheval  [rmckier,  ce  lor  samlile. 

{Ib.,   tl3SG.) 

Et  li  moines  se  recoucha 
Qui  celé  nnit  point  ne  fronça, 
D^  poor  ne  pot  estre  en  pes. 
(Ou  Sougrrlain  de  Bethléem,  13",  ap.  Méon, 
ffotip.  Rec,  II,   H.ï.) 

Quant  il  se  fa  aie  conchier. 
Si  comença  bien  a  fronchier 
Por  lie  deceivre  et  esprovcr. 
(Chastoiem.  d'un  père,  conte  XI,   I,  93,  Biblioph. 
fr.) 

Vaporare,  froncher.  (Pet.  Vocab.  lat.- 
franc,  du  xill's.,  Cliassant.) 

Li  rois,  qni  par  angoisse  franche, 
Ne  li  respont  mot,  ainz  s'erabronche. 
(Cbiari,  Roy.  lign.,  t.  I,  p.  259,  Buchon.) 
Le  cheval  odore  et  sent   la   bataille  de 
loing  et  franche  quant    il   ot    le  son  des 
instrumens.  (Oresme,  Politiq.,  f"  124'',  éd. 
1488.) 

Tandis  que  Estonne  se  touilloit  en  ces 
orties  pour  issir  hors,  il  se  detordoit  pour 
la  grant  angoisse  qu'il  sentoit,  et  cryoit  a 
haulte  voix,  puis  ronfloit  et  froncquoit 
comme  un  cheval.  {Perceforest,  vol.  III, 
ch.  ÎO,  éd.  1328.) 

—  Réfl.,  être  revêche  : 

Ge  te  conseillerai  a  droit. 
Fait  la  vielle  ;  va,  si  le  couche  ; 
Et  se  ele  vers  toi  se  frouche... 
(D'Auberee  la  vielle  maquerelle,  var.,  ap.  Jnb., 
mm.  Rec,  I,  211.) 

FRONCHiN,  voir  Froncin. 
FRONCHINE,  voir  Froncine. 

FRONCHIR,  voir  FRO^•CIR. 

FRONCiË,  adj.,  ridé  : 

Le  nez  frondé,  le  vis  hydens. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f»  20*.) 

Je  suis  ja  fronciez  et  chenus. 
(Cmaol.  de  Roece,  Richel.  lOOfi,  ap.  Delisle, 
(    Ane.  trad.  fr.  de  Boece,  p.  11.) 
Je  snî  ji]' fronciez  et  chanus. 

(Ib..  ms.  Berne  36.ï,  f»  1  r».) 
Tais  toi,  dist  sainte  Yglisc,  foie  vieille  fronde. 
(Despulois.  de  la  sinag.  et  de  Ste  Eglise,  ap.  Jnb., 
lïooi».  Rec.,  II,  405.) 

PRONCiER,  voir  Fronchier. 

FRONCIN,  -  chin,  frochin,  franchin,  s. 
m.,  espèce  de  parchemin  français  : 

Des  piaus  de  brebis  fait  on  fronchin. 
{Dialog.  fr.-flam.,  f  T-,  .Michelant.) 

Gorges  li  librairiers...  vend  fronchin  et 
parkemin.  {Ib.,  f»  IS'.} 


FRO 

.XII.  bottes  de  parchemin  froncin,  27  s. 
p.  la  botte,  pour  faire  les  escriplures  de 
la  chambre  aux  deniers.  {Conipl.  de  l'hôt. 
des  R.  de  Fr.,  p.  233,Douël  d'Arcq.)lmpr., 
frontin. 

Fronchin  et  chire  des  saulfconduits. 
(1429,  ap.  La  Fons,  GlOSS.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Cliire  et  frochin  pour  sceller  les  saulf- 
conduis.  (1436,  ib.) 

Chire  et  franchin.  (1874,  ib.) 

Genève,  froncin,  vieux  parchemin, 
vieux  cuir. 

FRONCINE,  -  Chine,  fourchine,  francine, 
s.  f.,  sorte  de  parchemin  français  : 
Me  le  pri-  pas  une  froncine. 
(G.  de  Paletme,  Ars.  3319,  f  113  v».) 

Soixante  quatorze  liaces  de  parchemins 
froncines.  (Pièce  de  1299,  ap.  Desmaze,  Cur. 
des  Ane.  justices,  p.  163.) 

Linn  des  tesons  se  vestoient, 
Li  autre  de  piaus  chevrotines 
Ou  de  chevriaas  ou  de  froncines. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  30G9,  !"  38^.) 

Fronchine  a  faire  les  tailles.  (1323,  Lille, 
ap.  La  Fous.  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Fronchine  as  comptes  pour  couverture 
faire  as  livres  pour  l'anee.  (Ib.) 

.XII.  piaus  de  fourchine,  .un.  s.  (1328, 
ib.) 

Pour  fronchine  pour  faire  les  rolles  des 
tailles.  (1338,  ib.) 

Pour  fourchine  a  faire  .i.  nouviel  livre 
des  bourghois.  (1339,  ib.) 

Fourchine  pour  les  clercs  de  le  halle. 
(134o,  ib.) 

Pour  .V.  dousaines  et  demie  de  four- 
chine acatee  pour  faire  .1.  livre,...  et  pour 
chelui  livre  enluminer  de  viermillon  et 
loyer,  .lxxiiii.  s.  (1349,  ib.) 

Une  douzaine  de  fourchine  a  faire  plu- 
sieurs escriptures.  (1361, î6.) 

Chire  et  fourchine  livrées  pour  le» 
bonnes  gens  de  le  ville.  (1386,  ib.) 

Philippe  leHardi  paie  a  Mai  lin  Lhuillier, 
son  libraire,  pour  achat  de  parchemin, 
velin,  chevrotin,  froncine,  40  livres.  (Pièce 
de  1398,  ap.  Desmaze,  Cur.  des  Ane.  jus- 
tices, p.  253.) 

Quant  aucuns  voront  lever  ou  lèveront 
en  ladicte  ville  ledit  mestier  de  parchemi- 
nier  ,  ilz  seront  tenus  de  faire  d'eulx 
mesmes  ung  chiefd'œuvre,  c'est  assavoir 
demy  douzaine  de  fronchine,  demy  dou- 
zaine lie  vellin,  demy  douzaine  d'avortins, 
et  demy  douzaine  de  cabris  qui  seront  faiz 
bien  et  souffisamment  tant  en  frecq  comme 
en  secq.  (1460,  Slatuls  des  parcheminiers 
d'Amiens,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers 
Etat,  t.  Il,  p.  23b.)  Impr.,  fronclave. 

Vflin  et  francine.  (Dec.  1312,  Pancarte 
de  la  traite  de  Nantes,  Orl.,  llottot,  1666-) 

Cf.  Froncin. 

1.  FuoNciR,  -  chir,  verbe. 

—  Neutr.,  se  rider  : 

Quant  mon  vis  effachié  remit  . 
Et  Viii  que  /ronc/iir  lejConvient. 

(Rose,  Vat.  Ott.  1212,  f»  9T=.) 

—  Act.,  plisser  : 

Voie»  com  il  requigne  et  fronchisl  le  grenon. 
(Conq.  de  Jerus.,  G130,  Flippoau.) 


FRO 


lli< 


Quant  le  fel  sent  le  coup,  si  franchi  le  grenon 
I  roille  des  ie.x  a  guise  de  gaignon. 

{Doon  de  htaience.  170,  A.  P.) 

—  Fronci,  part,  passé,  ridé  : 

Et  s'avoit  le  vis  fronci  et  pale.  (Artur, 
uis.  Grenoble  378,  f  b^) 

Et  si  prendrez 

A  famé  une  vielle  fronde. 
Qui  vous  meura  mult  maie  vie. 
(Gens  d'aventures,  Jub.,  Jongleurs  et  Trouvères, 

p.  i;ii.) 

Atant  vi  .1.  vallct  venant. 
Noir  et  viel  et  magre  et  franchi. 
(B.  DK  CoNDk,   li  Contes  des  liiraus.  M,  Scheler.) 
Homme  est  contre  sa  vollenti5 
Tantost  franchi  ou  e.sdonté. 

(Clef  d'amour,  p.  51 ,  Tross.) 

—  Qui  a  des  plis  : 

Heusiaus  froncis  et  larges  botes. 

(Rose,  ms.  Corsini,  l"  81".) 

Li  til  Tierri  la  portent  bliauz  fronciz. 

(Ger.  de  Ross.,  p.  301,  Michel.) 
Genève,  froncir,  plisser,  en  parlant  des 
repasseuses  et  des  couturières. 

2.  froncir,  -  chir,  y.  n.,  renifler,  re- 
nâcler ; 

Et  ces  chevaus  hanir,  franchir  et  brandonner. 
(Gui  de  Cambrai,  Riche!.  21366,  f  227».) 

Si  tost  que  leurs  chevaus  ouyrent  celle 
tempeste  ilz  commencèrent  a  froncir  des 
narines.  (Percefor.,  v.  VI,  c.  3,  éd.  1528.) 

—  Infin.  pris  subst.,  ronflement,  reni- 
flement : 

Li  fronchirs  du  nez. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f  79=.) 

froncisseure,  s.  f.,  ride: 

Ruga,/'ro)îCiss6Mre.  (Gloss.  de  Conches.) 

FRONCLAYE,  voir  Frenelaie. 

FRONCLE,  frongle,  s.  m.,  furoncle, clou: 

Un  clou,  ou  fronde.  (R.  Est.,  Pet.  Dict. 
fr.-lat.) 

Le  gros  fronde  au  cropion.  (Had.,  I.  IV, 
nouv.  prol.,  éd.  1S52.) 

L'ung  y  avoit  la  picote,  l'aultre  le  tac, 
l'aultre  la  verolle,  l'aultre  la  rougeoUe, 
l'autre  gros  frondes.  (Id.,  ib.,  c.  52.) 

Bourg.,  Yonne,  Vassy-sous-Pisy,  froinlie, 
s.  m.,  furoncle.  Mouffy,  frongle.  Morv., 
fronllhe.  lierry,  Poitou,  fronde,  frongle. 
Saint.,  frondte. 

FRONços,  frunchus,  adj.,  ridé: 
Si  la  dame  ad  la  (ace  frunchuse.  (Ornatus 
muUerum,  ms.  Oxf.,  Ash.  1470,  f»  279'.) 

FRONCQUIEH,  voir  FuOKCHIER. 

FRONDAiL,  S.  m.,  fronde  : 

David  met  cinq  pierres  en  sa  pannc- 
tiere,  et  ung  frondait  de  cordes  en  sa  main. 
[La  Thoison  d'or,  vol.  I,  f°  38  r».) 

Cf.   FONDEL. 

FRONDAiLLE,  S.  f.,  frondc  : 
Frondailles  a  getter  pierres.  (La  Thoison 
d'or,  vol.  I,  f"  34  r°.) 

David  petit,  lequel  u'cstoit  pas  las, 
A  la  frondaille  d'un  cop  si  l'a  occia. 
("Vers  sur  l'IMrie  de  Ch.   VIII  à  Troijes,  Grosley. 
Ephi'm.,  I,  131.) 

21 


162 


FRO 


FRONDE,  S.  f.,  feuillage: 

Ly  pins  qui  a  Teoir  lai  sist 
Estoil  plantes  entre  grans  undes 
Et  s'esloil  vers,  foelle*  et  frondes. 

(Pasinralfl,   ms.  Brni.,  1"  10  r».) 
Et  en  abalent  (lours  et  frmiirs 

Ub.,  f  58  V».) 

Vestu  de  velues  frondes  on  fœilles. 
(FossETlER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I, 
f  55  r».) 

Et  cependant  elle  (l'amande)  jectera 
raienis  «a  fronde  on  fiieillaip  et  plus  tost. 
(Cotkrf.au,  Colum.,\.  tO,  ('A.  1555.) 

FRONDEFLEU,   VOir  FONDEFLKR. 

FRONDELEE,  S.  f.,  coup  de  ffonde  : 
D'une   mesrae    frondelee  je  feray   deux 
coups.  (Cholieres,  Apresdinees,  p.  52,  La- 
croix.) 

FRONDiER,  s.  m.,  gui  lance  la  fronde  : 

IVun  fronâier  incertain  ce  coup  juste  n'est  pas, 
.\ins  d'un  arbalestrier  qui  tire  'ie  cinq  pas. 
(Di-  Bartas,  Ifs  Trophffs.  p.  461,  éd.  1610.) 

FRONDiLLiER,  voir  Frandeillier  au 
Supplément. 

FRONDis,  adj.,  couvert  de  feuillage  : 

Jolj  haistre  pour  donoier 

Et  bien  plaisant  pour  umbroier. 

Car  il  est  rames  et  frnndis 

Et  en  terdour  preque  tondis. 

(Pasloralel,  ms.  Brni.,  f  7  r°.) 

FRONDOiER,  V.  H.,  SB  couvrir  de  feuil- 
lage : 

Quirinus  esloit  dit  dieu  quirin  pour  ce 
que  quiris  en  latin  sienifie  hache  ;  or  est  il 
ainsy  que  sa  hache  sectpe  entre  anltrps 
arbres  se  print  a  frondoier,  branchir  et 
Dourir...  (Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f»  69% 
éd.  1488.) 

Aucunes  fois  est  bon  coupper  la  cime  et 
bout  des  branches  des  fipuiers,  quand  ils 
commencent  a  frondoier  ;  car  par  ce  ils  en 
sont  plus  fermes  et  fertiles.  (Cotereau, 
Colum  .  V,  10,  éd.  1555.) 

FRONDOYANT,  adj.,  couvert  de  feuil- 
lage: 

leuse  frondoyanl.  (La  Porte,  Epith., 
éd.  1571.) 

Un  noyer  frondoyant. 
(J.    DE    VitEL,  Prem.   exerc.   poél.,  Cumpl.,   éd. 
1S88.^ 

—  Produit  par  le  feuillage  : 

Frescheur  ,  frondoyante .  (La  Porte, 
Epith.,  éd.  1571.) 

FRONDRER,   VOif  FONDRER. 

FHONDURE,  S.  f.,  fouiUage 

Fagus,  frondure.  (Pet.  Vocab.  lal.-franç. 
du  xiu*  s.,  Chassant.) 

PRONOE,  voir  Fronxe. 

FRONGEREAU,  Voir  FRIKCUEREAU. 

FRON'o.NE,  voir  Froigne. 
FRO.vcNiER,  voir  Froignier. 

FR0.NQL1ER,  VOlr  FrONXHIER. 

FRONTAIL,  S.  m  ,  coiiiprcsse  qu'on 
ipplique  sur  le  front  : 


FRO 

Si  le  teste  fait  mal  après  avoir  bien  beu, 
l'on  pourra  faire  un  frontail  avec  serpolet 
politric  et  roses.  (I.iebault,  Mais,  rusl., 
1.  I,  c.  xil,  éd.  1597.) 

Le  sang  qui  desordonnenient  (lue  par  le 
nés,  sera  cslanché,  par  un  frontail  laict 
avec  de  la  poudre  de  sandarac,  pestrie 
avec  blanc  d'œuf,  et  appliqué  avec  un 
linpe.  (0.  DE  Serr.,  Tli.  d'agr.,  VIII,  5,  éd. 
1605.) 

FRONTAL,  voir  Frontel. 

FRONTANT,  part,  prés.,  marchant  en 
face  : 

Le  comte  de  Navarre  s'en  vint  frontant 
devant  la  barrière  de  la  ville  de  Val  Veyde, 
et  faisant  sa  monstre  ;  et  monstroil  bien 
qu'il  demandait  la  bataille  a  ceux  de  de- 
dans. (Froiss.,  Ckron.,  liv.  III,  p.  106,  éd. 
1559.) 

FRONTAUL,  VOirFRONTEL. 

FRONTEER,  VOir  FRONTIEH. 

FRONTEL,  -  al,  -  aul,  -iel,  -  eau,  s.  m  , 
front  : 

N  i  a  ces  qui  de  larmes  n'ait  moillié  le  frontal. 
(Conq.  de  JiTiis.,  2927,  Hippeau.) 

Orendroit  resamble  Fortune 
Qui  a  le  frontel  ca velue 
Et  le  haterel  derier  nue. 

(.Fregiis,  p. (109,  Michel.) 

—  Fig.  : 

Mais  Auberis  lor  est  ens  el  frontal. 
Et  cil  en  montent  amont  sans  arestal. 

(Attberi,  p.  219,  Tohler.) 

—  Ornement  du  front,  bandeau,  dia- 
dème, et  par  extension,  ornement  ser- 
vant de  fronton  : 

Si  devous  nostre  frontel  telement  orfroi- 
sierque  nous  soions  appareillez  de  mettre 
le  front  devant  pour  souffrir  mort  et 
(lainne  pour  son  amour.  (J.  GotJLAiN,  Ba- 
tion.,  Richel.  437,  f  19«.) 

Un  frontel  a  loseughes  de  perles.  (1367, 
Reg.  aux  test.,  Arch.mun.  Douai.) 

Item  doit  ledit  Regnault  livrer  a  la  dite 
Marguerite  pour  ledit  mariage  une  bonne 
robe  longue  d'escallate  bien  fouree,  un 
bon  chaperon  selon  la  robe,  une  pelisse 
de  gris  ensuinnt,  une  bonne  sainture,  un 
coustel,  un  espinglier,  un  cbappel,  un  or- 
froy,  un  frontel.  (1383,  Arch.  JJ  126,  pièce 
109) 

Un  fronteau  d'or  a  blanches  violettes,  ou 
il  y  a  deux  halaiz.  (1393,  Preuves  de  l'Hist. 
de  Boury.,U\,  170.) 
Qui  fdle  a,  n'est  pas  a  repos. 
Terre  lui  fault  premièrement.... 
Hobcs,  joyauK,  or  et  argent... 
Menu  ver,  gris,  cbapel  d'or  gay, 
FronleaiiLr,  couronne  :  he  Deu  !  quel  gay, 
Vaisselle,  plas,  cscucUcs,  pos   : 
Jamais  fille  ne  mariray. 
(lî.  Descuamps,  Poés.,  Itichel.2840,  f°  30S\) 

Frontiaux,  filez,  soye,  espingles  et  neux. 

(iD.,  a.,  f  327=.) 

Les  inuremilles  flairables 
Qu'elles  portent  en  lours  narines, 
Les  pierres  peudajiiGs  aux  poitrines. 
Et  les  frontiûulx  sur  leurs  sourcis. 

(ID.,  il>.,  f  532».) 

Ung  parement  pour  eontreautel  a  mettre 
devant  avequez  uug  [rontel  a  frauges  de 
soye.  (1476,  Joy.  égl.  Bai/.,  f«  87  v,  Chap. 
Bay.) 


vno 

Au  dessus  de  la  dicte  cortiue  a  uug 
frontel  de  damas  violet  eurechv  de  brode- 
rie d'or,  de  jon  marin,  fleurs  àe  liz,  petiz 
solailz  el  croissaus, bordé  par  bas  de  frenge 
de  soye  de  diverses  couleurs  pendent  par 
devant  sur  ung  fil  de  fer  et  dessoubz  ledit 
/'confef  coulent  les  aneletz  de  la  dicte  cor- 
tine.  {Ib.,  !"  89  v".) 

Les  cheveux  voletans  en  l'air,  avecques 
frontaux  de  vignes.  (Rab  ,1.  V,  ch.xxxvni, 
éd.  1564.) 

—  Partie  antérieure  de  divers  objets  : 
Le  nappe  parée  de  sen  frontiel  de  bleu 

samit.    (1386,  Invent,   de  S.  Amé,   p.  19, 

Arch.  Nord.) 

Le  fronteau  est  le  devant  dudit  tombe- 
reau. (Ord.  de  Fr.  J"  sur  le  faict  de  la 
just.,  f»2ni  V».) 

Pour  ung  fronteau  de  tapisserie,  deulx 
coussins.  {Compt.de  1576-77,  Arch.  Nord.) 

—  Bandeau  sur  les  yeux  : 

El  Amour  sans  fronteau 
Volleter  autour  d'elle  (Vénus), 
De  ^'u  saut  son  bandeau 
En  un  funèbre  vo  le. 
iCIians.,  ap.  Brant.,  Des  Dames,  vu.  408, 
Lalanne.) 

—  Instrument  de  torture  qui  s'appli- 
quait sur  le  front  : 

Je  sçay  des  inventions  pour  les  faire 
venir  a  raison  :  je  leur  donne  le  frontal  de 
cordes  liées  en  cordelière  ;  je  les  pends  par 
les  aisselles  ;  je  leur  chauffe  les  pieds 
d'une  pelle  rouge.  (Sat.  Men.,  Disc,  de 
Rieux,  p.  115,  éd.  1593.) 

—  Fig.,  persécution,  poursuite  : 
Retraiez  vous,  félons  contaulx. 

Ou  vous  avrez  ung  mal  frontatil 
Ou  de  l'evesque  ou  des  citains. 
U.a  Bescepcion  maistre  Lambelin,  121,  ap.  E.  de 
Bouteiller,  Guerre  de  Met!-,  p.  354.) 

Aunis,  fronteau,  bourrelet  qu'on  met 
sur  la  tête  des  petits  enfants  ;  Berry, 
fronuau. 

Noms  propres,  Fronteau,  Frontau. 

FRONTELET,  S.  m..  Ornement  qui 
couvre  le  front,  bandeau  de  religieuse  : 

Par  dessus  leurs  couvrechefs  un  voille 
noir  avec  frontelel  et  barbettes.  (Statuts 
mss.  des  Bénédictines,  ap.  Duc,  III,  422, 
éd.  Didot.) 

L'evesque  d'Ast  li  donna  un  frontelel  de 
rubis. (Trais,  de  Rich.  Il,  p.  111,  Williams.) 

1.  FRONTER,  verbe. 

—  Neutr.,  avoir  sa  façade  : 

Une  maison  et  court  derrière  assise  en 
la  rue  d'Alies  entre  le  pont  Saint  Nicolas 
et  le  grant  pont  frontoient  en  icelle  rue. 
(1455,  Terrier  des  bourg,  de  Malins,  !"  S  r», 
Bibl.  Moulins,  16.) 

—  Act.,  appuyer  : 

Et  ay  veu  souvent  qii'il  esloit  si  brief 
(l'élourdissement)  qu'il  failloit  qu'il  s'a- 
l)oiast  a  la  paroit  ou  contre  ung  arbre  et 
qu'il  fronlast  sa  face.  (B.  de  Gord.,  Pra- 
tiq.,  U,  24,  éd.  1495.) 

—  Maltraiter  : 

Ce  fait,  le  dit  menus  peuple  efforcet  les 
dits  personnaige  el  monta  sur  le  hour, 
tellement  qu'il  luit  tout  bel  au  dit  person- 


FRO 


FRO 


FRO 


163 


naipes  de  decendre,  car  il  furent  en  grant 
danpier  à'eslre  Ires  bien  frontes.  (P.  An- 
BRION,  Contin.  du  Journ.  de  J.  Aubrion, 
an  1501,  Larchey.) 

2.  FuoNTER,  voir  Frontikr. 

FIIONTERE,  voir  FRONTIERE. 

KKONTEUSEMENT,  adv.,  effrontément  : 
Moult  folement  et  moult  fronteusement 

li   demanda  ceste   chose.    (Chron.   de  S.- 

Den.,  ms   Ste-Gen.,  r  118'.) 
Il  metoit  hors  le   crois   de   son  ventre  { 

devant  la  gent  fronteusement  et  sanz  nule 

vergoigne.  {Ib.,  ("  29'.) 

1.  FRONT I E R, /"ro nier,  s.  m.,  front  : 

A  ses  dens  mains  a  saisi  l'esqneker, 
Baaduioet  en  feii  el  fronler. 

(Raiïb.,  Ogier,  3177,  Barrois.) 

—  Devant  de  l'autel  : 

Un  cothidian  de  chapelle  garni  de  cha- 
zuble  a  un  orfroi  de  brodeure  a  apostres, 
de  frontier,  dou?sier.  (li,03,Preuv.  del'Hist. 
de  Bourg.,  III,  217''.) 

Une  chappelle  de  drap  de  Damas,  garnie 
de  frontier.  dossier,  chasuble,  estole. 
(1413,  Compl.  du  R.  René,  p.  202,  Lecoy.) 

—  Ornement  de  front,  bandeau  : 

Un  frontier,  garny  d'or,  ouquel  a  .xii. 
bala}s,  .xliui.  grosses  perles  et  .xxxiii. 
diamans,  lequel  fut  a  la  royne  Jehanne  de 
Bourbon.  (1380,  Inventaire  de  Charles  V, 
n'  47,  Labarte.) 

En  laquelle  (chapelle)  a  frontier  dessus 
de  lottrin,  couverture  de  chaiere  a  prélat. 
(1424,  Chapelle  du  roij  Ch.  VI,  Pièc.  rel. 
à  IHist.  de  Fr.,  XIX,  227.) 

Frontale,  frontier.  It.  Ornamento  de  la 
fronte.  (JuN.,  Nomencl.,  p.  186,  éd.  1S77.) 

—  Partie  antérieure  de  diverses  choses  : 
Fronteau,  frontier  de    bride.  (Ju!<.,  No- 
mencl., p.  198,  éd.  1377.) 

2.  FRONTIER,  adj.,  limitrophe: 

11  vint  droit  a  Lille  pource  que  proche 
estoit  es  marches  françoises  el  a  plusieurs 
autres  pays  ^rentiers,  ((i.  Chastell.,  Chron. 
du  D.  Pk'il.,  ch.  vni,  Buchon.) 

Les  pays  fronliers  et  limitrophes.  (Pasq., 
Rech.,  Ii;  15.) 

Et  viennent  a  milliers 
En  ordre  se  ranger  dessus  les  bords  fronliers. 
(J.  DE  ViTEL,  Prem.  exerc.  poil.,  Priose  du   Mont 

S.-Michel,  éd.  1588.) 
Et  qn'il  vint  en  la  plaine,  ou  Rnbicon  frontier 
Fait  roulant  en  la  mer  un  humide  sentier. 

'Gars.,  Porcie,  1161,  Foersler.) 

A  l'entour  de  iiuelques  villages  fronliers 
des  ennemis.  (.Iean  de  LerYj  Voy.  au 
Brésil,  u,Z7j  Gaffarel.) 

—  Fortiflé  de  tous  les  côtés  : 

Nos  père?  ne  pensèrent  pas  a  bastir  des 
places  frontières.  (.Mo.nt.,  Ess.,  III,  8, 
éd.  1802.) 

3.  FRONTIER,-  iier,  -  eer,  -  oijer,  verbe 

—  Act.,  tenir  tête  : 

Si  commencèrent  a  fronliier,  a  coustiicr 
et  a  poursuivir  les  Anglois,  mais  les  An- 
glois  se  tenoient  si  ensemble  que  point  ne 
se  desroutoient.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2660,  f»  68  i«.) 

—  Nentr.,  se  tenir  en  ligne  : 


Et  se  lopierent  tout  droit  la  ou  les  gal- 
bes fronteoient.  {Liv.  de  la.  Conq.  de  la 
Moree,  p.  316,  Buclion.) 

—  Act.,  côtoyer  : 

Jusqucs  au  nombre  de  mil  hommes 
d'armes  et  trois  mil  archiers,  qui  partirent 
de  Hantonne  le  vingtiesme  jour  de  may, 
l'an  1388,  et  Dotoient  sur  mer,  fronloyant 
les  marches  de  Bretagne  et  de  Normandie. 
(Le  Bacd,  Hisl.  de  Bret.,  c.  xliv,  éd.  1638.) 

—  Neutr.,  être  limitrophe,  servir  de  li- 
mites : 

Ce  promontoire  s'estend  selon  la  mer 
occeane  fronloyant  aux  Gaules.  (Chron.  et 
hist.  saint,  etprof.,  Ars.  331o,  f"  66  v».) 

Sur  les  lisières  des  terres  fronloyans  aux   i 
chemins.  (Liebault,  Mais,  rust.,  p.  461, 
éd.  1397.) 

FRONTIERE, /ronfere,  s.  f.,  front  d'une 
armée,  ligne   de  bataille,  et,   par  exten- 
sion, attaque,  résistance  :  | 
Atant  s'est  aparne  nostre  esciele  première, 
Quan    Galerans  les  vil  cevalcer  a  frontière 
Forment  s'csmerviella. 

(Enf.  God.,  Richel.   12558,  V  lî'.) 


Li  navré  vuidcnt  les  frontières. 
(GuiART,  Roij.  li(jn..  I -24-24,  W.'et  D.) 

Si  povoient  estre  environ  .vin.  cens 
combataus,  tous  gens  de  frontière.  (Wa- 
VRIN,  Anchienn.  Cron.  d'Englet.,  I,  226, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Les  ennemis  et  rebelles  de  Monseigneur 
le  roy  et  du  royaume  ont  tenu  si  grand 
frontière.  (Juill.  1384,  Leit.  de  Jean  I,  Ri- 
chel., coll.  Doat,  t.  87,  f»  263.) 

Les  ennemis  du  royaulnie  qui  tiennent 
S^nnl  frontière  ou  pais  de  Guienne. (13  juill. 
1384,  Lio.  armé,  ("Si  y,  Arch.  mun.  Slon- 
taubao.) 

De  pourveir  sez  fors  et  de  faire  frontière 
as  Eugles.  (Faoïss.,  Chron.,  111,  269,  Luce, 
ms.  Amiens.) 

Si  coummenchierent  a  faire  une  forte 
guerre,  et  vinrent  ces  gens  d'armes  faire 
frontière  a  Ewruez.  (Id.,  ib.,  IV,  388,  Luce, 
ms.  Amiens.) 

Mes  pensons  de  nous  en  ^engie^, 
Et  nous  tenir  loua  en  frontière. 
(Mini,  du  siège  d'Orl.,  12i09,  Guessard.) 

Je  connois  qu'elle  (la  Pucelle)  est  ceste  part, 
Et  est  la'premiere  en  frontière. 

(;*.,  12713.) 
Le  conte  de  Saint  Pol...  s'en  ala  audit 
lieu  de  Vernou  pour  assembler  et  entrete- 
nir les  dessus  diz  gens  d'armes,  pour  les 
mettre  en  frontière  contre  les  Orleanois. 
(.Mo.nstrelet,  Chron.,  I,  86,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

Accroys  en  nous  foj  pour  faire  frontière 
Aui  ennemys. 
(Actes  des  Apost.,  vol.  I,  f  m*,  éd.  1537.) 

—  Frontispice,  farade  : 

Frontière,  frontispicium.  (.Oloss.  gall.- 
lut.,  Richel.  1.  7684.) 

La  estoyent  peinctz  en  frontière 
De  l'huys,  pour  lies  riche  bannière... 
La  machine  grande  et  entière 
Du  monde... 
Uacq.  Millet,  Destruct.    de   Troye.  '"    165'',   éd. 
1511.) 

—  Ornement  placé  sur  le  front  : 

Une   petite  frontere  de   menues  perles. 


(Dec.  1397,  Invent,  de  meubl.  de  la  mairie 
de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Une  frontière  a  espousee  garnie  de 
perles.  (1460,  Arch.  JJ,  ap.  Laborde, 
Emaux.) 

Une  frontière  guernye  de    perles   et  a 
paillettes  et  boucles  d'arpent.    (1482,  /ne. 
du  château  de  Coursan,  Rev.  des  Soc.  sav 
7"  série,  t.  III,  2»  liv.) 

—  Fronteau,  pièce  de  bois  au  devant 
d'une  cheminée  qui  en  soutient  la  hotte  : 

Pour  avoir  couvert  d'ays  la  frontière  el 
les  lanciers  du  manteau  de  la  cheminée 
de  lu  dite  chambre,  avec  le  dessoubs  des 
dits  frontière  el  lanciers.  (14B9,  Compte  du 
dom  du  duché  d'Orl.,  Iloslel  de  la  prévosté 
d'Orl.,  ap.  Le  Clerc  de  Doiiy,  t.  I,  f''266  v», 
Arch.  Loiret.) 

—  Place  fortifiée  faisant  face  aux  en- 
nemis : 

En  Espagne  ou  il  y  a  frontière  de  Sarra- 
zins.  (Stat.  de  S.  J.  de  Jér.,  roui.,  Arch. 
Bouches-du-Rhône.) 

Quant  il  sera  en  frontière  de  Sarra- 
sins. {Ib.) 

La  ville  d'Orliens  qui  est  une  grant  et 
notable  cité,  assise  en  passaige  et  frontière 
sur  la  rivière  de  Loire.  {Litt.  de  Ch.  VII, 
10  janv.  1419,  dans  le  Compte  de  Jaquet  de 
Loynes,  1419-1421,  Forteresse,  Arch.  mun. 
Orléans.) 

Et  tellement  s'est  approuché  ledit  duc  de 
Bourgongne,  qu'il  s'est  bouté  en  nostre 
ville  de  Saint  Denis  en  France,  et  icelle  dé- 
tient el  occupe  contre  nostre  gré,  plaisir 
et  voulenlé,  en  faisant  d'icelle  bastille  et 
frontière  contre  nostre  ville  de  Paris. 
(.Mo.\STRELET,  Chron.,  I,  116,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

Nous  avons  mis  et  fait  entrer  en  garni- 
son les  dessus  nommez  tant  a  Granges, 
Clerval,  Lille  sur  le  Douch,  Blnmmont, 
Passavant,  Rougemont,  Beauvoir,  Heri- 
court  el  autres  places  faisant  frontière 
contre  lesdis  Ecorcheurs.  (1444,  .Monstre, 
Ch.  des  compl.  de  Dijon,  B  11810,  Arch. 
Côte-d'Or.) 

Toutes  les  places  faisans  frontière  de  ce 
coslé  la,  et  sur  tout  Sainct  Damian,  furent 
renforcées  d'hommes  el  de  toutes  autres 
choses  nécessaires  pour  attendre  un  siège. 
(Du  ViLLAHS,  Mém.,  m,  an  1532,  Miehaud.) 

—  En  frontière  de,  en  face  de,  de  ma- 
nière à  pouvoir  résister  aux  attaques  de  : 

Lieu  situé  en  frontière  de  nouz  ennemis. 
(Lett.  de  Ch.,  24  av.  1400,  Liv.  armé,  f»  91. 

Arch.  .Mùutauban.) 

FRONTIIER,  voir  FllONTIEK. 
FRONTOYER,   VOif  FRONTIER. 

FuoNTUKUSEMENT,  adv.,  effrontément: 
Moult  folement  et  moult  frontueusement 
il  demanda  celle  chose.  (Chron.de  S. -Denis, 
Dom  Bouquet,  V,  244.) 

Autre  vilaine   costume  avoit;  car  il  me- 
toit hors  le  croiz  de  son  ventre  devant  la 
"eut  frontueusement  elsanz  nule  vergogne. 
(Ib.,  111,  197.) 
1      Cf.  Fronteusement. 
I      FROQUiER,  s.  m.,  homme  qui  répare 
I  les  chemins  rompus  : 

Icelles  religieuses  disoient  que  li  liabi- 
taus  de  la  ville  ne  poievoienl  édifier,  faire. 


16» 


IRO 


FRO 


PRO 


refaire....  esdiz  fros  sans  prenilre  congé  ou 
froguier  de  la  dite  e^'lise.  (I3|.ï,  Reg.  des 
Olim,  f"  13o,  ap.  Duc,  Frocariiis.) 

Demanderont  confié  au  froguier  de  la 
dite  yglise  de  refaire  ou  repparoiller  les 
choses  dessus  dites.  Et  se  li  froquiers  \e- 
noit  au  lieu,  doint  conaié  ou  non  doint, 
puis  qu'il  V  vient  il  en  aura  doze  deniers 
tant  seulement.  (1325,  Arch.  JJ  64,  !•  30  v».) 

Cf.  Fro. 

FROS,  voir  Froc. 

FROSK,  voir  Frasé. 

FROSER,  V.  a.  1 

.II.  dez  de  bois,  l'une  a  froser  torches  et 
rouller  cierges,  et  l'autre  a  chauffer  la  cire 
en  fruicterie. (Com;)».  de  l'hôt.  des  R.  de  Fr., 
p.  229,  Douït  d'Arcq.) 

FROssEis,  voir  Froisseis. 

FROSsiER,  voir  Froissier. 

FROssiERE,  voir  FonnsiERE. 

FROST, /'rousJ,  adj.,  abandonné,  désert, 
rainé  : 

Moulin  frost.  (1398,  Gençai,  Arch. 
Vienne.) 

Item  une  vigne...  laquelle  est  a  présent 
frousle.  (1423,  Reg. des  fiefs  du  comté  de  Poi- 
tou,('13',  ap.  Duc.,  Frostium.) 

.VI.  cens  escus  qu'il  doit  prendre  sur  les 
baillées  qu'il  fera  a  Rennes  des  places 
frostes  estants  en  ladite  ville.  (1427,  Compte 
de  J.  de  Mauleon,  ap.  Lob.,  Il,  1012.)  Impr., 
frosces. 

Une  petite  maison  frouste  etgaste.  (1465, 
Compt.  de  l'aumosn.  de  S.  Berthomé, 
C  14  V»,  Bibl.  la  Rochelle.) 

Ledit  jour  fut  eslargie  la  rue  d'Angleterre 
a  l'endroit  du  jeu  de  paulme  de  la  Chatte, 
c'est  assavoir,  du  coing  de  la  maison  de 
Uuibert  de  Laubespin,  d'environ  pié  et 
demy,  et  a  l'endroit  du  coing  du  jardin  de 
la  Chatte,  d'environ  trois  pied?  qui  soul- 
loil  estre  froust.  (.Mai  1488,  Proc.-verb.  de 
démolit.,  Cab.  hist..  Vil,  247.) 

—  Au  sens  moral  : 

Si  dis  adonc  :  Desespoir,  inaulvais  hosie, 
Esloigne  loy  et  aussi  tes  gens  oslc 
Qai  de-jj  m'ont  si  (.'riefvenient  pille 
Que  ma  yertu  csl  demouree  froste, 
Rieos  n'ont  laissé  ne  desus  de  coste. 
(J.    Mescbinot,    Lunettes    des  princes.    S'    6    r", 
éd.  119.1.) 

Noms  propres,  Fi-oust,  Froux. 

FROSTE,  adj.,  non  raboté  1 

Une  chese    froste  de   bovs   de   chesne. 
(5  juin  1817,  Inv.  de  G.  le  Croesser,  sieur 
de  Kerenés,    Rcv.   de   Hret.  et  de  Vend 
2«  série,  1,  42,  jauv.  1862.) 

1.  FROT,  voir  Froit  1. 

2.  FROT,  voir  Fro. 

FROTAGE,  -  aige,  s.  m.,  droit  payé  pour 
obleoir  du  seigneur  l'autorisation  do  faite 
de  la  bière  ou  du  vin  : 

On  trouve  frolagium  dans  un  act«  de 
Gueriiesey  du  xiii'  siècle. 

Et  si  doient  chescun  mètre  la  vandan''e 
ou  chaukeur  l'ebbey  ai  Aoccy,  si  doit^li 
abbes  panre  sa  moitiet  franchement  don 
vin  couleit  sus  la  cuve,  et  ce  doit  ancors 


panre  .i.  meu  on  communauble  et  l'onzime 
pour  son  demc  en  la  leur  partie,  et  il  doient 
paicr  lou  frolaige  <lou  lour,  et  se  nians  en 
défaillait  par  eu?  ne  par  lour  malle  faiture 
il  l'amenderoienl  cliescun  de  la  lour  partie 
sus  la  cuve.  (l,S27,  Cari,  de  S.  Vinc.  de 
Metz,  Richel.  1.  10023,  i"  16  r°.) 

Et  ce  doit  Celignons  paierlou  frolaige  et 
la  pièce  de  gardin.  (76. ) 

FROTE,  s.  f.,  sabot  d'enrayage  1 
Froter  les  roes  dudil  trainneaul  de  .vili. 
fraies  et  pour  clo   pour  coudre  les  dictes 
frotes  es  roes.  (Compl.  de  Nevers,  1389-92, 
ce  1,  f"  2  V»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Pour  avoir  mis  des  frôles  neufves  es 
roes  du  petit  chariot  de  la  ville.  (1394,  ib., 
ce  2,  f»  3  r°.) 

Pour  lesdites  rouhes,  huit  frôles  de  fer, 
deux  liens.  (146S,  Invent,  de  l'Artillerie, 
Arch.  mun.  Dijon,  11,  aff.  milit.) 

FROTEE,  s.  f.,  croilte  de  pain  frottée 
d'ail  ou  d'ognnn  : 

Mangeant  leur  lard  bien  jaune  et  rance 
Avec  une  frotce  d'oignons. 

(BItts.  de  le  In  eiitu  Israël.) 

FROTEL,,  frottel,  s.  m.  f 

Pour  une  journée  de  charpentier  pour 
faire  deux  frotteaux,  l'un  pour  la  chaîne 
de  la  veille  potterie  et  l'autre  pour  la  bar- 
rière colant  de  la  porte  Bernier.  {Compte 
de  Gilet  Baudry,  1416-1418,  Despence,  lx, 
.\rch.  mun.  Orléans.) 

FROTER,  frotter,  v.  a.,  casser  les  mottes 
de? 

Si  il  advient  que  ledit  Eon  raquitteje 
celle  monte  ledit  vicomte  dait  avoir  le  res- 
sort de  la  monte  desdits  hommes,  toutes 
les  fois  que  ils  n'iront  au  moulin  audit 
Eon  frotter  ne  maneuvrer  la  terre.  (1323, 
Accord,  Morice,  Pr.  de  VH.  de  Bret.,  I, 
1339.) 

—  Froter  la  voie,  battre  les  routes  : 

En  son  chemin  entrât,  la  voie  toute  frote 
Qu'il  est  venus  a  Treit. 

(Jeh.  ues  Preis,  Geste  de  Liège,  6i02,  Sclieler, 
Gloss.  philol.) 

FROTEUESSE,  S.  f.,  feinms  qui  fait  des 
frictions  dans  une  étuve,  masseuse  : 

On  bannit  criminelement  une  froteresse 
des  estuves  a  la  grand  fosse.  (1456,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FROTOiR,  voir  Refretoir. 

FROTTÉ,  voir  Frété. 

FROTTER,  voir  Froter. 

FROTURE,  frotlure,  s.  f.,  frottement  : 
Frotezbien  (lessus...et  ce  qui  degotera  de 

la  frolure  metez  en  l'euil.    (Liv.  de  hsig., 

ms.  Turin,  f»  33  v°.) 

Fixures  ou  fendures  et  ulcères  viennent 
aucunesfois  es  extrémités  de  matière  re- 
froidant  par  anicune  frolure  ou  par  le 
soulier  trop  estroit.  (R.  de  Gord.,  Pratiq., 
I,  29,  éd.  1495.)  I 

Ces  doubles  icy,  vous  ne  les  pouvez  si 
asseoir  par  art  de  parler  que  rcalenient  ne 
donnent  touche  tousjours  et  frolture,  ce 
semble,  a  l'un  d'eux  ou  a  tous.  (G.  Chas- 
tellai.n.  Livre  de  paix,  vu,  359,  Kervyn.) 

—  Maladie  de  peau  qui  occasionne  des 
démangeaisons  : 


Ses  maladies  sont  la  rongne,  et  la  fro- 
lure, et  la  liepre.  {Hagins  le  Juif,  Richel. 
24276,  f»  23  r».) 

Quant  la  granl  ortie  est  mise  en  em- 
plastre  dessus  la  frolure  du  corps  et  la 
rougeur  elle  fait  douleur  et  demangeue- 
ment.  {Jard.  de  santé,  1,  504,  impr.  la  Mi- 
nerve.) 

FROu,  voir  Fro. 

FRouBETER,  v.  a.,  dérivé  do  fourbir, 
employé  dans  une  pièce  flamande  : 

Je  vaura  mi  prover  encor»'  enqni  iiii.n  iir.inl, 
Jou  l'a  fat  froubcter,  asses  seront  plus  Igisant 
Que  ne  soit  un  cristal. 
I   (CAaiM.,  Poët.  fr.  av.  1300,  t.  IV,  p.  1363,  Ars.) 

1.  FRoucHiER,  voir  Frougier. 
i 

2.  FROUCHIER,  voir  Fronchier. 

FROuciNE,  voir  Frocine. 

FROUER,  voir  Froier. 

1      1.   FROUGIER,  frugier,  frouchier,  fru- 
j  chier,  v.  n.,  fructitler,  produire  des  fruits  : 

Bon  ente  en  buen  estoc  Jeit  bien  fructifier. 
Eu  malveis  cstok  vci  buen  ente  mal  frucMer. 
(Garmer,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513, 
f=  79  V».) 

—  Atteindre  un  résultat,  profiter,  ser- 
vir : 

Ne  vont  le  montage  ke  nel  presist  lesser 
Et  purl'aïisiun  ke  Deus  li  fist  nuncier 
U  pur  vo  ke  nuls  d'eus  n'i  pout  unkes  frugier 

i   Ki  seculers  vousisl  cel  honur  eubrachiet. 

f   (Garn.,  rie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513, 
Pllv».) 

Ahi  clers  I  pins  ne  frangeras, 
ÎN'a  clergie  plus  n'entendras  ; 
Tu  eu  as  fait  voler  les  coins, 
Quar  tant  te  plus,  et  tant  l'amas 
Lecherie,  quant  t'acointas. 
(De  l'Vnicorne  et  du  Serpent,  lilchel.  837, 
f  78=.) 

Vairon,  que  ferai  je  ?  puisque  vous  mehaigniez 
Bien  roi  que   moult  par  tens  serons  descompai- 
[gniez... 
Sire,  ne  me  devez  mon  niehaing  reprochier, 
Qnar  onques  nule  beste  ne  poez  chevauchier 
Qui  puisse  desos  vous  amender  ne  frouchier  ; 
C'est  tout  par  vostre  crolle  et  par  vostre  hochier. 
{Du  Ptait  Renart  de  Dammartin  contre  Vairon  son 

roncin,  Richel.  837,   f"  3i2  ;  Jub.,  Nouv.  Rec, 

II,  23.) 

2.  FROUGIER,  voir  Frogier. 
FROUMEGiE,  voir  Fromagee. 

FROUMENTEE,  VOir  FROMENTEE. 

FHOUMENTER,  VOlr  FROMENTER. 

FROUMENTEUR,   VOir  FROMENTECR. 

FROUMEXTEUS,  voir  Fromenteus. 

FROUMiGERiE, S.  f.,espèce  de  bouillie: 
Comedia,  froumigerie.  (1352,  Gloss.  lai.- 
gall.,  Richel.  1.  4120.) 

FiiousciER,  voir  Froissier. 

Kuous.sEis,  voir  Froisseis. 

FitoussiER,  voir  Froissier. 

1.  i-uousT,  voir  Frost. 

2.  FROUST,  voir  Fro. 


FRU 

1.  FROUSTEis,  frouxteijs,  froustis,  fi'ou- 
lis,  s.  ni.,  bâtiments  tombés  en  ruine,  ma- 
sures : 

Item  tiens  a  mon  domaine  les  froustiS' 
qui  jadis  fut  liarbersement,  courtillages  e' 
appartenances,  appelle  la  Papotiere.  (1403, 
Cft.  du  comt.  de  Poitou,  Ch.  des  compt.  de 
Par.,  f  '  22  v»,  ap.  Duc.,  Frostium.) 

Arrentement  d'un  frotitis  en  la  seigneu- 
rie de  Jouaronnc.  (1471,  Arch.  Vienne,  ap. 
Lalaune,  Gloss.  du  pat.  poitev.,  p.  142.) 

Froiisteys.  (An  1498,  Beruges.) 

Froutis  s'emploie  encore  avec  le  sens  de 
décombres,  mines,  dans  le  Poitou,  Vienne, 
arr.  de  Civray. 

Cf.  Frost. 

2.  FROUSTEIS,  -  eiz,  s.  m.  ? 

Et  doient  li  frousteiz  avoir  chescun  .i. 
chivault  ou  preit.  (1300,  Coll.  de  Lorr., 
980,  n»  151,  Richel.) 

FROUSTIS,  voir  Frodsteis. 

FROUTIS,  voir  FROUSTEIS. 

1.  FROux,  voir  Fro. 

2.  FROUX,  cas  sujet,  voir  Folc. 
FROUz,  cas  sujet,  voir  Folr. 
FROXER,  voir  Fhoissier. 
FROYAis,  voir  Froais. 

FROYÉ,  s.  m.,  trace,  piste  : 

Et  se  misent  as  camp?  tout  le  froyé  des 
gens  le  roy  d'Engleterre.  (Froiss.,  Chron., 
V,  426,  Luce.) 

Se  met  a  la  voye,  suyvant  le  froyé  des 
chevaulx  de  ceulx  que  oncques  ne  ratai- 
gnit.  (Louis  XI,  JVo«».,  XXVI,  Jacob.) 

Par  le  froije\  on  souventes  fois  passe. 
(Griscore,  la  Chasse  du  cerf  des  cerfs,  Bibl.  clz.) 
Cf.  Froais. 

FROYEE,  voir  FfiOIEE. 

FROYEis,  voir  Froais. 
i.  FROYER,  voir  Fbaier. 
2.  FROYER,  voir  Froier. 
FROYS,  voir  Fres. 
FROYSSBR,  voir  Froissier. 
,  FRUANT,  voir  Friand. 
FRUCHIER,  voir  Frougier. 

FRUCTAIGE,  voir  FrUITAGE 
FRUCTAILLi:.  Voir  Fruitaille. 
FRUCTAL,  voir  FflUlTAL. 

FRucTANT,  adj.,  fruitier  : 

Tenir  en  bon  estât  vignes  et  aubres  fruc- 
lanz.  {Etabl.  St  Louis,  I,  xviii,  p.  28, 
Viollet.) 

FRUCTEFIABLE,  VOir  FRUITEFIABLE. 
FRUCTEFIANCE,   VOir  FRUITIÎFIANCK. 

FRUCTEFiEMENT,  ffucUfiement,  friiU- 
femen,  fruUfumen,  s.  m.,  action  de  pro- 
duire des  fruits  : 

Ce  ne  poisl  soffire  au  ooncevement  et  au 


KRr 

fructefiemenl  delà  terre.  (Introd.  d'astron., 
Richel.  135;),  f"  10^.) 

L'autre  fu  apelé  Edravm,  qui  est  a  dire 
fiurtefiement.  {De  l'Ystoire  Àsseneth,  Nouv. 
fr.  du  xiV  s.,  p.  12.) 

Ft  î.a  dispose  ancnnement  (la  terre) 
A  pnidnirs  fnicli/lement. 
(DEr.i;ii,i.Evm.E,  Trnis  Pelerinaiges,  P  72'',  impr. 
Institut.) 

Le  frucfefiement  des  arbres.  (Oresme, 
Quadrip.,  Ri.^hel.  1348,  f»  S\) 

Le  frutefumen  des  biens  de  terre.  (139.", 
Lille,  ap.  La  Fons,  Oloss.  ms.,  Bibl. 
A  miens. 1 

Le  frutefumen  des  biens  de  terre.  (Tit. 
de  1593,  Béthune,  reg.,  f"  43»,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  .\miens.) 

Frutifumen.  (fft.) 

FRUCTEFiER,  fructi/fier,  verbe. 

—  Nenfr.,  employé  an  fifr.,dans  le  sens 
de  prospérer  : 

ne  pins  en  pins  Franre  frmleftn. 
(Charles  le  Chauve,  nicliel.  21172,  f°  1  r\) 

—  Act.,  rapporter,  produire  : 

Des  lors  en  avant  ne  leur  fructifieront 
tes  terres  si  grant  plenti^  de  biens  comme 
ilz  auront  faict  jusques  a  celuy  temps. 
(Les  Propheeies  de  Merlin,  ("  40»,  éd. 
1498.) 

FRUCTERIE,  VOir  FRUITERIE. 
FRUCTERON,   VOIT  FRUITERON. 

FRUCTrcE,  voir  Frutice. 

FRUCTiFERAcioN,  S.  f.,  vsrtu  do  pro- 
duire des  fruits  : 

Hz  arrousent  tant  seullement  par  dehors, 
mais  vous  donnez  la  frurtiferacion  par  de- 
dens  fort  habondaut.  (Intern.  Consol.,  11, 
2,  Bibl.  elz.) 

FRUCTiFEitANT,  -  ifferatil,  -  ent,  adj., 
qui  produit  beaucoup  de  fruits,  fécond  : 

Si  luy  fnt  promis  qn'il  anroit 
Certaine  lignée  excellente 
Aymee  de  nien  qui  bien  vîvroit 
Et  seroit  monlt  fntclifferenle. 
CMarcial,  Louanges  de  Marie,  f  li  r",  (îd.  1492.) 

Un  biaul  arbre  noble  et  fructifferans. 
(SeplSag.,  p.  72,  0.  Paris.) 

Auprès  d'iceluy  lieu  y  a  ung  penple, 
dont  est  seigneur  le  dict  Dounacona,  et  y 
est  sa  demeurance,  qui  se  nomme  Stada- 
cone,  qui  est  aussi  bonne  terre  qu'il  soit 
possible  de  veoir  et  bien  fructiferente, 
pleine  de  fort  beaulx  arbres  de  la  nature 
et  sorte  de  France  (Navigat.  faite  par 
.lacques  Cartier,  p.  14,  Tross.) 

Palmes,  cyprès,  lianli  cèdres  a  merveilles 
Et  tons  arbres  très  bien  fntcliferans. 
(Jean  Joret,  le  Jardin   salutaire,   p.  111,  Lnthe- 
reau .) 

FRUCTIFFIER,  VOir  FRUCTEFIER. 

FRUCTIFIAIILE,  VOir  FrUITEFIABLE. 

FRUCTIFIEMENT,  VOir^FHUCTEFlEMENT. 

FRUCTIFIER,  adj.,  qui  porte  du  fruit  : 
Et    coupassent    tons   les    arbres    qu'ils 

trouveroient,  fnssent/'cMcti/îers  ou  stériles. 

(Mer  des  Cron.,  f"  82  r°,  éd.  1332.) 

Cf.    FnUTIFlIERE. 


l'RU 


16S 


FRucTiFiEux,  adj.,  qui, produit  beau- 
coup de  fruits  : 

Terre  fructifieuse.  {Chron.  et  hist.  saint 
et  prof.,  Ars.  3313,  f"  78  v.) 

Pour  la  terre  qui  alors  fut  infecte  et 
moins  fructifieuse  qu'elle  n'avoit  esté  au- 
paravant. (Courcy,  Hist.  gen.  de  Grèce 
Ars.  3689,  f  G\)  ' 

Hz  sont  deux  genres  d'icelle  (la  celi- 
doine).  La  plus  grande  est  fructifieuse. 
(■lard,  de  santé,  I,  106,  inipr.   la  Minerve.) 

L'autre  (cèdre)  est  fructifieux  et  ne 
Qeurist  point.  (16.,  107.) 

Branches  grandes  et  fructifieuses  (76 
264.)  ' 

Arbre  plus  fructifieux.  {Ib.,  333.) 
Le  rododendron  est  sempiternel  en  bran- 
ches et  fructifieux  en  trônez.  {Ib.,  393.) 

FRUCTiON,  voir  Fruition. 

FRUCTissEMENT,  S.  m.,  syn.  de  fruc- 
tiflement  ; 

11  a  sur  tout  croissement  de  ben  et 
fructissement.  (flagins  le  Juif,  Richel. 
24276,  f»  3G  v.) 

FRucTiTiON,  S.  f.,  jouissaucc  : 

Et  tout  au  siens  se  donnera 
Eu  joyeuse  fruclition. 
(Martyre  de  S.  Pierre  et  de  S.  Paul,  Jub.,  Mijst. 
U  82.) 

FRUCTUAiRE,  S.  111.,  Usufruitier  : 

Li   fructuaires   est  tenus  d'amender  les 

damajes.    {Digestes,  ms.  Montpellier  H  47. 

f=  92\) 

Le  fructuaire  qui  auroit  vendue  la  taille, 
pour  la  demeure  d'icelle  saison  n'y  auroit 
dommage,  ne  le  marchant,  mais  le  foncier 
y  a  interest,  car  le  ject  et  le  fons  du  boie 
en  vaudroit  pis.  (Bout.,  Somme  rur.,2'  p., 
f"  39S  éd.  1486.) 

Apres  la  ditte  démission,  ledit  mons.  !e 
duc  de  Berry  entrera  et  sera  receuz  en  foy 
et  hommage,  possession  et  saisine  de  l'u- 
sufruit  comme  s'il  estoitplain  seigneur 

et  propriétaire  desditles  terres,  nonobs- 
tant que  par  la  coustume  viagère  et  fruc- 
tuaire  n'en  deust  pas  si  i)lainemeut  user. 
(1387,  Reg.  de  Jean  duc  de  Berry,  ap.  Ste- 
Pal.,  éd.  Favre.)  Impr.,  frultuaire. 

FRi'cTuosiTÉ,  S.  f.,  vortu  de  produire 
des  fruits  : 

Fruotuositas,  fructuosilez.  (CalhoUcon, 
Richel.  1.  17881.) 

FRUEM,  S.  m.  ;  mettre  a  fruem,  briser  : 

.S'euporterent  les  coscs  toutes. 
Et  li  paicn  et  leur  grans  routes 
Arsent  tôt  et  misent  a  fruem. 
Et  puis  s'en  allèrent  a  Ruem. 

(MocsK.,  Chron.,  1302o,  Kciff.) 

FRUER,  V.  n.,  jouir  : 

Desquelz  privilèges  octroyez  a  iceul.\ 
d'Orléans  en  apperra  par  ce  que  lesdits  de 
l'Université  d'Angers  ne  pourront  fruei 
de  l'original  desdits  de  l'Université  d'Or- 
léans. (1372,  Ord.,\,  631.) 

FRUGiER,  voir  Frougier. 

FRUicTAGE,  voir  Frhitage. 

FRUicTioN,  voir  Fruit''  s. 

FUUiR,  fruyr,  verbe 


f«6 


FRr 


FRIT 


FRIT 


—  Nentr,  jonir  : 

Qu'elle  fniis'^e  eternellemenl  'le  sa  sloire 
el  bealituiie.  (Fossetif.r,  Cron.  ^fargarit., 
nis.  Brux.,  I,  ('  ii  r».) 

Par  che  point  chascun  participeroit  a 
relie  lar2''?fe,  et  les  avaricieiis  et  couards 
ne  fruyroient  de  cela  que  les  hardis  mé- 
ritent. (ID.,  16.,  nis.  Brux.  10311,  VU,  v, 
12.) 

Je  te  prie  que  toy  pHciliié  a  nioy  et  as 
nultres  me  voeil  permettre  fruir  d'eslre 
maistre  de?  chevaliers.  (Id.,  16.,  ms.  Brux. 
J0512,  X,  VI,  4.) 

L'cstat  romain  estant  en  tele  perplexité, 
Philippe,  filz  de  Demetriu?,  re^noit  lors  en 
Macedone.  A  cheus  fruissoH  lors  de  appel- 
lution  de  roy  decha  et  delà  le  mont  Thau- 
rus.  (1d.,  16.',  ms.  Brux.  10312,  X,  vil.) 

Et  quant  nous  voulons  jouir  et  fruyr  de 
Dieu  nous  le  prenons  en  ne  attendant  pas 
qu'il  se  descende  et  qu'il  vienne  a  nous, 
(te  Repos  de  conscience,  c.  xxi,  Trepperel.) 

Se  nous  voulons  fruir  de  sa  divine 
gloire  au  royaulme  au  ciel.  (Prem.  vol. 
des  exp.  des  Èp.  et  Ev.  de  kar.,  f"  102  r», 
*d.  1319.) 

—  Act.,  jonir  de  : 

0  bon  serme  duquel  sont  issuz  si  granl 
nombre  de  dames  glorieuses  qui  conti- 
nuellement fruissenl  et  louent  Dieu  par 
instant  perpétuel.  «Lhampier,  Hist.  d'Aus- 
tr.,  {'  63  ro.) 

Lequel  de  sa  bénigne  grâce  nous  preste 
et  donne  toutes  choses  bubondanmeut  a 
fruyr  et  acquérir  gloire  pour  faire  bien  el 
estre  riches.  [Prem.  vol.  des  exp.  des  Ep. 
et  Ev.  de  kar.,  !'  14  vo,  éd.  1319.) 

FnumcTEOR,  voir  Fureteob. 

FRUis,  voir  Fbois. 

FKLisiER,  voir  Froissiek. 

FRUissE,  frusse,  s.  f .,  bruit  d'une  mul- 
titude d'boinmes  : 

Mais  le  peuple  du  pays,  qui  ja  estoit 
tout  adverty  de  ce  fait,  venoit  a  si  grant 
fruisse  et  nombre  que  a  peine  povoient 
ilz  passer  les  voyes  ne  les  chaussées.  (Gi- 
rart  de  Rossillon,  ms.  de  Beauue,  éd.  L.  de 
Montille,  p.  219.) 

Le  guet,  qui  lors  estoit  fort  négligent,  ne 
povoit  oyr  la  frusse,  pour  le  bruit  de  la  ri- 
vière. (J.  MoLiNET,  Chron.,  ch.  CLVi,  Bu- 
cbon.) 

FRUissio.N,  voir  Fkuitio."*. 

FRVir,  froit,  fruljfreit,  freu,  adj.,  vio- 
lent, emporté: 

Fruiteries  et  déraisons 
Le<  froiles  geai  luault  li  fesoieot. 
(G.  DE  CoïKCi,  Mil.,  ms.  Soiss.,  f°  183*.) 
Quant  Toas  assant  li  fel,  li  froiz, 
Da  sigae  de  la  vraie  croiz 
Se  doit  court  ir. 

(lo.,  ij.,  f»  IJfi'.) 
Di<t  li  reis  :  Ne  vois  tu  mie 
De  tes  fiz,  quens,  la  crapoudie  T 

—  011,  sire,  ço  est  lur  deduitz. 

—  Kinz  i-,!  eslrifs  feinns  el  fruili. 

(S.  Edward  le  eonf.,  3165.  Luard.) 
DeTiol  II  DiiTeus  rois  Haraudz 
Si  orgoillus,  si  fers  0  bandz, 
SI  fnii  '  <i  cuitilui. 


Sarratlns  snnt  fel  e  /h/s  e  felonns  g^utz. 
(Pofm.    mir    la    bal.    dr   ilamtourah,  ap.    ]nin>  , 

SI  LinLi,  p.  3:î-2,  Michel.) 

Kt  y  en  avoit  avecqiies  lui  bien  quatre 
mille  sanvniïps  sens  freiz  comme  lions. 
{Trais,  de  nich.  JI,  p.  20,  Williams.) 

Et  au  dedens  du  chastel  sur  les  tours  et 
losemenx  avoyent  fait  mectre  .■^nglois  et 
Navarroys  freus  qui  les  coups  des  pierres 
recevoyênt.  {Chron.de  duGuesclin,  p.  121, 
Michel.) 

Norm.,  fru,  freux,  vigoureux,  brusque  : 
du  cUtc  freux  ;  /'reumenf,  vigoureusement. 
Bret.,  C.-du-Nord,   elle  est  frute,  elle  est 
I  sauvage.  Le  chat  n'est  pas  froute. 

I      FRUiTAGE,  fruictage,  frutage,  fructage, 
fritage,  -  aige,  s.  m.,  collectif  de  fruit  : 

A  paindre  aprennent  paisant 
Quaul  a  vile  vont  aportant 
Verjus,  bûche  ou  fruilage. 
1    {Le  DU  des  Painires,  ap.  Jub.,  Nouv.  Rec,  II,  97. 1 
Des  fritages  et  verdages.   (1370,  Rançon 
du  roi  Jean,  Arch.  KK  10'>,  f»  l  v».) 
I       Icelle  Jehanne  s'entremettoit  de  vendre 
harens,  fruilages  et  porees.  (1379,  Arch.  JJ 
116,  pièce  97.) 

Cuillirles  fritages  du  grant  jardin.  (1393, 
Almenêches,  Arch.  Orné,  H  U.) 

Tous  fructaiges  leur  sont  incogneuz. 
(Cliron.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3313, 
f»  82  y.) 

Deux  cuilleurs  a  cuillir  les  fritages  du 
graut  jardin.  (1453,  Almenêches,  Arch. 
Orne,  H  6.) 

Vin,  chair,  fromaige,  frutaige.  (Comptes 
des  mines  de  Jacques  Coeur,  Arch.  KK  329, 
fo  262  v».) 

Tout  gastant  les  blés,  les  granges  et  les 
fritJtiges  des  bonnes  gens  avant  qu'ils 
fussent  bons.  {Journ.  d'un  bourg,  de  Paris, 
an  1438,  Michaui.) 

Nous  avons  sans  cesse 

Les  beaulx  prez  et  fleurs, 

h'ntitatijes^  odeurs, 

El  joje  a  noz  cueurs. 
(Mabtul,  Vig.de  Ch.   Vil,  f  24'',  éd.  1493.) 

A  l'estrousse  des  fermes  de  la  ville,  en 
pain,viu,  iiembons,  fruiclages  et  fromaiges. 
(1484,  Compt.  de  Nevers,  CC  73,  f"  27  r°, 
Arch.  muu.  Nevers.) 

El  de  quoy  serl  pain,  et  vin,  et  fruiclage. 
Si  lu  ne  vt^ux  qu'on  en  use  en  ton  aage  ? 
(Clem.  Marot,  Oraisons,  devant  le  Crucifix,  p   321, 
éd   1S96.) 

Car  le  pommier,  qui  porte  bon  fruictage. 
Vaut  mieux  que  cil  qui  ne  porte  que  fleurs. 
(Id.,  l'.hant  nuptial  du  mariage  de  Madame  Renée, 
p.  -2yi,  éd.  1596.) 

....  Ou  temps  de  Automne  :  lors  sçavoir 
est  que  les  humains  plus  copieusement 
usent  de  fructaiges  qu'en  aultre  saison. 
(R.\B.,  1. 111,  ch.  13,  éd.  1352.) 

Et  avant  temps  lesyr«ic/a^e's''menrir. 
(V'Asaci-N  PH1I.1EUL,  Euv.  vulg.    de  Fr.  Pétrarque, 
p.  225,  éd.  1555.) 

Ces  arbres  sont  saciez,  nos  pommes  ne  eneillei. 
C'est  aux  royales  mains  que  portons  ce /'rtii/«je, 
(J.-A.  DE  hi\T,  Poèmes,  I.  VII,  Lcraerre,  11,337.) 
Enlevez,  0  roy  très  heureux 
Des  He.pcrides  le  fruilage. 

(Id.,  t*.,  11,  339.1 
Aussi  Pomone  y  vint  :  Un  cbapean  de /rui/o^e 
l.uv  tendoit  sur  le  front  un  gracieux  ombrage. 
(In..  Eelog.,  II,  éd.  I,i73.) 


On  voii   l'arbre  fruiclier. 
Bien  qu'il  soit  lîid.  moussu,  porter  de  bon  fruie 
[tant 
(LtSPHRiSE,  la  Nouv.  Tragic,  Ane.  Th.  fr.,   VU. 

—  Fruit,  revenu  : 

Item  des  frutages  des  terres  appartenant 

a  nous  religieux ledit  chevalier,  ne  les 

aians  cause  de  lui,  ne  pourront  reclamer 
aucun  droit.  (1343,  Arch.  JJ  79,  pièce  39.) 

—  Arbres  fruitiers  : 

Arbuta,  fritage.  (Gloss.  de  Conches.) 
Dans  les  Côtes-du-Nord,  canton  de  Mati- 
gnon, dans  le  Bessin,  le  pays   de  Bray  et 
la  vallée  d'Yères,  fruitage  se  dit  encore 
avec  le  sens  de  fruit. 

FRuiTAiER,  V.  n.,  manger  des  fruits  : 
Une  pucelle  eschevelee 
Çainte  d'une  cinture  lee 
Le  fruit  de  mainte  diverse  ente 
Le  plain  toz  lor  offre  et  présente 
Apres  souper  pour  frnitaier. 

(Fabl.  d'ik..  Ars.  5069,  1°  1-20».  1 

FRUiTAiLLE,  fruiclaille,  fructaitle,  fru- 
'aille,  s.  f.,  toute  sorte  de  fruits  : 

Herbes  et  fruitaiiles.  (xv  s.,  Valen- 
ciennes,    ap.  La   Fons,   Gloss.   ms.,  Bibl. 

Amiens.) 

Les  arbres  portans  fruicts  furent  pour 
cette  année  plus  chargez  de  pommes, 
poires  et  autres  fruitaiiles  que  jamais  n'a- 
voient  esté  paravant.  (J.Molinet,  Chron., 
ch.  CGC,  Buchon.) 

Les  pommes  et  aultres  fructailles.  (La 
tresample  el  vrai/e  Expos,  de  la  reigle  M.  S. 
Ben.,  i486,  f»  117'.) 

Je  suis  Nabal,  d'eslrange  taille. 
Rude,  villain.  tout  plain  d'avoir. 
Qui  reffusay  de  ma  vitaille 
.\  David,  qui  ma  fruiclaille 
Et  tout  mon  pain  vouloit  avoir. 
(Les  neuf  Preujc  de  Gourmandise,  Poés.  fr.  des  \v' 
et  XVI»  s.,  II,  39.) 

De  la  desserte  el  des  frulailles 
Qu'apportent  dix  mille  marmailles 
Aux  sybarites. 
(1560,  la  Cuî.^ine  papale,  p.  74,  Fick.^ 

FuuiTAi^,  fruictal,  fructal,  adj.,  frui- 
tier ; 

Arbres  fruitaux  et  non  fruitaux.  (1290, 
Vente,  .Marmout.,  S.  Laur.  de  Gatines.Arcb. 
Indre-et-Loire.) 

Arbres  fruictaux  et  non  /"ruicteuj;.(1319. 
Contrat,  la  Clarté,  tb.) 

Chascun  arpeut  de  vigne  fruital.  (1321, 
Lell.  de  Ch.  d'Anj.,  Hotel-Dieu  d'Angers, 
A  1,  Arch.  .Maine-et-Loire.) 

Vigne  fructal.  (1321,  Ord.,  xii,  432.)  Plus 
bas  :  fruUal. 

Arbres  fruitaux.  (1404,  Aveu,  Grand 
Gaut.,  f"  8  r",  Arch.  Vienne.) 

Arbres  fruictaux.  (1439,  Oïd.,  xill,  307.) 

Centre  de  la  Fr.,  fruitau,  fruitier. 

FRUITE,  fruyte,  frulle,  s.  f.,  fruit  : 
(Envie)  Del  fruit  a  mcngier  enorlas  (AdaiiO 
Dont  le  mont  a  cel  enorl  as 
Mis  en  painc  desdont  et  puis. 
Et  tant  k'il  durra,  bien  le  puis 
Pour  voir  dire,  et  tout  par  la  fruile, 
Donl  chascun  jor  painc  nous  fruité. 
(Baud.  de  Coud.,  H  Contes  de  l'Envie,  87,  Scbeler.) 

Li  vingnes   non  sont   lessiez  pour  faire 


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r-iysius,  ae  li  "ibre  poui-  iHire  frutle:  mes 
en  font  frii  «t  font  maisons.  (Aimé,  ¥st.  de 
li  jVorm.,  VI,  4,  CliampoUion.) 

L.>  valet  futlransQiys  au  vin  et  le  pape  a 
la  fruule  el  laver  les  verres.  (D'AUTON, 
Chron..  Hicliel.  5082,  f»  40  V.) 

Vu  la  place  de  Aurya  on  se  vendoit  la 
frwite  et  les  herbes.  (ID.,  ib.,  Ricliel. 
5083,  f»  23  V».) 

Basi-Valais, /"rwite,  tout  fruit  en  général. 

FRiiiTEFiABLE,  frulefiabU,  fruitiflable, 
frutifiable,  fructifiable,  adj.,  qui  produit 
beaucoup  de  fruits,  fécond  : 

Terre  frulefiable  en  salsupene.  (Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  cvi,  34,  Michel.)  Lat., 
fructifcram. 

Terre  fruitiflable  en  salsnpene.  (Lib. 
Psalm.,  0x1.,  cvi,  34,  Michel.) 

Fust  fruitiflable.  (Ib.,  cxlviii.)  Var., 
fruitefiable,  fructiflables. 

I.a  terre  crt  malt  fruclifakle 
Kl  tôles  parz  bien  gacignable. 

(Brul,  ms.  Munich,  1849,  VoUm.) 
T»  as   sousmis  sus   les   pies    toutes   les 
lieuvres  et  berbis    et  lions,  et   tontes   les 
autres    bestes    don     champ     frutiflables. 
(Psaul.,  Richel.  1761,  f"  la*.) 
■\' cVis^e  fruteflable.  (Ib-,  f  30  v".) 
Viu'nes  fructefiables. 
(Vie  S.  Magloire,  Ars.  .'1122,  f»  96  ï°.) 

Pour  bien  frucliftaUe, 

Voulons  créer  anges  par  monarchyes. 

(itist.  du  vie!  //■■■l.,  -il,  A.  T.) 

FRUiTEFiANCE, /'ru!.,  /"r»cf.,s.  f.,aelion 
de  porter  des  fruits,  fertilité,  fécondité  : 

Kl  si  ne  puent  sans  moi  nestre 
Ne  venir  a  fruleftance. 
(La  Oespuloison  iuriu  et  de  l'iaue,  ap.  Jul).. 
IVouB.  Rec,  I,  303.) 

Mais  souvent  contre  li  ne  (:rieve. 
Car  rl'euiz  la  vigne  en  fruit  eslieve 
Et  li  la  desfent  de  fr.iiilure  : 
Adonl  li  ennemi  parjure, 
Qu'int  il  voilcel  frucleftaiice^ 
De  pluie  y  envoie  habnndance. 
Dont  il  fait  a  destre  et  senestre 
Grans  chardons  et  espines  crestre... 

[Marlyre  de  snini  Baccus,  ib.,  1,  237.) 
Arbre  sanz  fruclefîanre. 

(Vie  S.  ilaghire,  Ars.  SI  22,  f»  70  v".) 

FRiiiTEL,  frelel,s.  m.,  bouton  en  forme 
de  fruit,  surmontant  le  couvercle  d'un 
vase  : 

Sur  les  couvercles  a  deux  freteaux .  (iSQO, 
Invent,  du  D.  d'Anjou,  n°  351  f-aborde.) 

PRUiTELET,  fruittelet,  frilelet,  -  ellet, 
fretillet,  fretelet,  fertelet,  s.  m.,  bouton  en 
(orme  de  petit  fruit,  ou  de  fleur,  qui  sur- 
monte les  couvercles,  soit  d'un  vase  de 
table, coupe,  hanap,  etc.,  soit  d'une  châsse, 
et  qui  se  met  à  l'extrémité  d'un  couteau.  Il 
était  parfois  si  volumineux,  dit  M.  de  La- 
borde,  qu'on  pouvait,  dans  ses  di (Té rentes 
parties,  retrouver  encore  un  bouton  : 

Une  couppe  d'or  semée  d'esmaux  et  de 
perles,  a  un  fritetlet  d'un  saphir  sur  le 
couvercle.  (1353,  Invent,  du  garde-meuble 
de  /  argent.,  Douët  d'Arcq,  Compt.  de  l'ar- 
gent., p.  305.) 

Sur  les  fruitelez  ung  saphir  et  sL^t  perles. 
11380,  liivent.  de  Ch.  V,  267,  F.abarte.) 


Une  aipuiere  d'or,  a  façon  de  pobelet, 
laquelle  est  hachiee  a  lys  et  sur  le  fruilelet 
un  lys.  Ilb.,  ap.  Laborde,  Ematix.) 

Une  ymage  de  Nostre  Dame,  et  son  en- 
fant tient  en  sa  main  un  fruitelet  par  ma- 
nière de  sceptre.  {Ib.) 

Un  gobelet  d'argent  blanc  par  dedans, 
par  dehors  neellé  a  fleurs  de  lys,  sur  le 
fritelet  une.  perle.  (76.) 

Une  salliere  d'argent  blanc,  neellé  par 
dehors  a  fleurs  de  lys,  et  sur  le  frilelet  une 
langue  de  serpent.  {Ib.) 

Un  hanap  plain  a  couvescle  a  souage,  un 
esmail  de  France  ou  fons,  et  ou  millien  la 
leste  Dieu  souhz  rouge  cler,  et  ou  fons  du 
couvescle  est  le  fruittelet  de  France,  pesant 
.III.  mars  .ii.  onces.  (6 mars  1385,  Compt. 
du  B.  René,  p.  187,  Lecoy.) 

A  Simmonet  le  Bec,  orfèvre,  pour  sa 
paine  et  sallaire  d'avoir  rassis  une  grgsse 
perle  sur  le  fruitelet  du  gobelet  d'or  de 
madame  la  royne,  ouquel  il  a  fait  une 
broche  d'or,  de  son  or,  qui  tient  ladite 
perle,  pour  or  et  façon  .xvi.  s.  p.  (1388, 
Compt-,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Un  hanap  d'or  tout  plein  poinsonné  de 
rosières,  et  sur  le  fretillet  une  esœeraude. 
(1397,  Pr.  delHist.  de  Bourgogne,  III,  187.) 

L'evesque  d'Ast  li  donna  un  fruitelet  de 
rubiz  et  de  grosses  perlez.  (1400,  Pièces  re- 
lut, au  reg.  de  Ch.  VI,  1. 11,  p.  277,  Douët 
d'Arcq.) 

Une  salière  de  cassidoine  garnie  d'or, 
en  laquelle  a  un  pié  sur  quatre  roues 
toutes  pleines,  et  sur  le  fretelet  a  un  petit 
paon  esmaillé  de  blanc.  {Ib.,  p.  284.) 

Et  est  le  fretelet  dudit  couvecle  (de  ha- 
nap) d'un  saphir  et  de  trois  perles.  {Ib.) 

Une  couppe  d'argent  doré  a  couvecle,... 
et  dessus  pour  le  fretelet  un  homne  a  che- 
val a  un  faucon  sur  le  poing.  {Ib.,  p.  318.) 

Deux  ampoUes  d'argent  doré,  a  une 
longue  lige  cizelee  a  vignettes,  et  sont  les 
freleles  des  couvescles  de  deux  lyonceaulx. 
{Ib.) 

Et  un  fretelet  par  dessus  le  couvercle 
(de  la  boite)  assis  sur  un  esmail  fermé  de 
fleur  de  lis.  (1409,  Compte  de  A.  des  Es- 
sarts,  l'ièc.  rel.  à  l'Hist.  de  Fr.,  XIX,  198.) 

Une  aig\iiere  vairee  en  ung  pcVil  fretelet' 
qui  a  le  biberon  rompu.  (1426,  Arch.  JJ 
173,  pièce  474.) 

Un  grand  gobelet  d'or,  a  pié  et  a  cou- 
vescle, esmaillé  de  châssis  cl  dedans  en- 
vironné de  fretelet.  {Invenl.  de  Ch.  VI,  ap. 
Laborde,  Emaux.) 

Four  un  frilelet  neuf  d'argent  doré,  mis 
et  assis  an  bout  d'uu  manche  de  bresil  de 
Cousteau.  M455,  Ducs  de  Bourg.,  e^Zi,  La- 
borde.) 

Une  aiguyere  de  perles,  cassée,  garnie 
d'argent  doré,  semé  sur  le  piel  de  quatre 
esmaulx  esmailles  de  personnaiges  et  de 
pluiseurs  perles  et  pierries  de  petite  va- 
leur et  sur  le  fertelet  a  ung  escureul,  es- 
niaillié  de  bleu,  pesant  .m.  marcs.  (1470, 
ib.,  5269.) 

FRUITER,  voir  FOSTER. 

1.  FRUITERIE,  froilerie,  freyterye,  s.  f., 
félonie,  violence,  mauvais  traitements: 

Et  mainte  foiz,  par  s'estoutie 
Fisl  honte,  annui  et  froileric 
Au  saint  preudomme. 
1  (G.  np.  Coisci,  Mir..  ms.  Brui.,  f»  75",) 


A  ses  niarrliis  iisL  vilainie 
K  a  ses  baruns  fruiterie  ; 
Lci  de  la  terre  ne  asise 
Ne  prisa  a  une  cerise. 

(S.  Edward  le  eotif.,  3231,  Luard.) 

Vus  n'avez  cure  d'autre  vie, 
fors  fere  mal  e  frcylerye 
A  toto  gcnt. 
(De    rVier    et    de  l'Esté,    ap.   Jub.,    Nour.  Hec, 

II,  42.) 

11  meismes  occioient  les  Tnrcz  moult  vo- 
lentiers.  Moult  se  penoient  de  eus  rendre 
guerredon  dez  froiteriez  que  il  leur  avoienl 
failez,  {Godefroi  de  Buillon,  Uichel.  22495, 
f»  48^) 

Se  ton  faucon  va  au  change,  et  il  prent 
coulon,  ou  corneille,  ou  autre  oisel  de 
change,  et  lu  le  treuves  mengaht,  ou  qu'il 
ail  mengié,  ne  luy  fay  nulle  fruiterie,  ne 
ennuy.  {Modus,  i°  120'',  ap.  Ste-l'al.) 

2.  FRUITERIE,  fruicterie,  fructerie,  fri- 
terie, s,  f,,  synonyme  de  fruilage  : 

Fruicterie.  (1261,  Orden.  de  l'ost.  le  Roy, 
Arch,  JJ  57,  f"  23  v».) 

Pour  l'imposicion  de  .II.  s.  pour  livre  de 
toute  pouUaillerie  et  fruiterie  vendue  a 
Tours,  (1358,  Reg.  des  compt.  mun.  de 
Tours,  p.  15,  Delaville,) 

Une  douzaine  de  plateaux  de  friterie, 
tous  plains.  (1360,  Invent,  du  duc  d'Anjou, 
n"  748,  Laborde.) 

Escrocs  de  fruiterie.  {Compte  de  la  D. 
d'Anj.,  1365-66,  Arch.  KK  241,  f  16  v".) 

Valet  de  la  fruiterie.  {Chr.  de  Flandre, 
ch.  72,  ap.  Ste-Pal.) 

Ung  des  serviteurs  de  la  fructerie  du  roy 
se  esbatoit  d'ung  arc,  et  liroil  avecques 
les  archiers  du  roy.  {Mir.  de  Sle  Cather.  de 
Fierbois,  p.  98,  Bourassé.) 

Suisse  rom.,  fruiterie,  lieu  où  l'on  fait 
le  fromage,  fromagerie,  laiterie. 

FRUiTERON,  fruclcron,  friteron,  s.  m., 
petit  njarchand  de  fruits: 

Adennis  li  fruclerons Audo  li  frucle- 

rons.  (1327,  Arch.  JJ  64,  f  238  v».) 

Jehan  le  Fruileron.  {Pap.  des  cens,  1395- 
1452,  Arch.  S.-et-Marne.)  Plus  loin  friteron 
et  fruileron  répété  plusieurs  fois. 
Pourquoy  se  fait  fevre  masson  î 
l'ouriiuoy  se  fait  un  frnileroii. 
Vendeur  d'oint  et  d'espicerie  «... 
Souflise  a  chascuu  son  mestier. 
(E.  Df.scuabps,  Poés.,  Richel.  84U,  f  511»  .) 

FiiuiTEUR,  adj.,  fruitier: 
Arbres  fruiteurs.  (Bebsuihk.  T.  Liv.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  109=.) 
—  S.  ni.,  préposé  au  service  des  fruits  ; 
Jehans  de  Clichi,  fruileur.  (1261,  Arch. 
JJ  37,  f»  22  v.) 

1.  FRUITIER,  fruitier,  v.  n.,  porter 
des  fruits  : 

Car  il  ne  fait  pas  bon  luitier 
A  coze  qui  ne  peut  fruitier. 
(B.  DE  CoNDÉ,  li  Pris,  d'amour,  2236,  Sclielur.l 
Dont  pour  ce  fit  arbier,  enfeuiller  et  fruitier 
Tout  a  coup  a  ven  d'œil  le  rameux  olivier. 

(G.  BOONIK,  l'AlecIriom.,  éd.  Ij8ti  ) 

—  Etre  produit: 

Del  fruit  (Envie)  a  njengicr  enortas  (Adam) 
Dont  le  mont  a  cel  enort  as 
Mis  en  paioe  desdout  et  puis 
K  tant  k'il  durra.  bien  lo  puii 


168 


FRU 


Pour  voir  dire,  et  tont  par  la  fraile 
Dont  chascDo  jor  paioe  nous  fnile. 
(B.  DE  Co>D<,   li  Conles  de  l'Entie,  87,  Scheler.) 

a.  FniiTiER,  fi-ulier,  s.  m.,  usufrui- 
tier ; 

Et  eu  aura  et  lèvera,  comme  frtitier,  les 
fruits,  les  rentes,  les  levées  et  les  issues. 
(1286,  Accord,  etc.,  coll.  Bl.-Manl.,  73S 
f''  271  r',  Richel.) 

L'en  dit  que  servise  de  l'ome  en  fruiz  est 
lessiez.  doit  sivre  ites  lor  de  la  teneure  par 
ou  cil  l'es  tabli,  que  i  ostroierel  l'usage  et 
le  fruit,  quar  l'en  ne  doit  pas  voier  au  frui- 
tier par  grâce  de  prandre  les  fruiz,  ce 
n'est  pas  servise,  quar  servise  ne  peust 
estre  «Jeu  au  fruitier  solement,  mes  s  il  est 
deu  a  la  teneure,  li  fruitiers  en  usera. 
{Establ.  St  Louis,  liicbel.  2839,  ap.  Koq.) 

Se  porpriere  de  teneure  est  lessié  de  deus, 
et  l'usage  a  un,  li  dui  n'avront  pas  les 
deus  pars  mes  la  moitié  ;  et  li  fruitier  la 
moitié.  (Livre  de  jost.  et  de  plet,  rv,  13,  §  1, 
Rapelti.) 

Jehan  Danja,  capitaine  du  gouverneur 
du  cbasteau  de  Fontainebleau  et  de  la 
foret  de  liievre  et  grant  fmtier  de  la  dite 
foresl.  (1360,  Ueg.  deVégl.  d'Avon,  ap.  La- 
borde,  Renaiss.  des  arts,  addit.  au  t.  I,  p. 
677.) 

3.  FRUITIER,  S.  m.,  vase  ou  plat  à  ser- 
vir les  fruits  : 

Deu.^  grandz  fruitiers  d'argent  cizellé. 
(1599,  Inv.  d>;  Gabrielle  d'Estrees,  ap.  La- 
borde.  Emaux.) 

4.  FRUITIER,  s.  m.,  officier  de  bouche 
qui  prenait  soin  des  fruits  : 

Fruitier  .i.  et  .m.  vales  dont  li  uns 
aidera  a  servir  le  fruit.  (128a,  Orden.  de 
tosl.  leroy,  Arch.  JJ  57,  f"  3  r».) 

Charles  V  à  son  o  amé  fruitier  Jehan 
Seellez  ».  (U  juillet  1378,  L.  Delisle.lfand. 
de  Ch.  V,  p.  864.) 

Savoie  et  Suisse  rom.,  fruitier,  celui  qui 
fait  le  fromage  et  le  beurre,  fromager. 

1.  FRUITIERE,  fruilt.,  adj.  fém.,  qua- 
lifie une  brebis  féconde  : 

.llll>'.  biestes  a  laiue,  assavoir  .L.  fruit- 
tieres  et.xxx.  moutons.  (1395,Valenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

2.  FRUITIERE,  S.  f..  Verger  : 
Planter  fruitière.  (Ane.   Coul.  de  Bret., 

t°  118',  ap.  Ste-Pal.) 

Franche-Comté,  Pontarlier,  fruitière, 
fromagerie  : 

Ils  ont,  dans  le  pays  de  l'outarlier,  une 
industrie  toute  patriarcale  et  toute  char- 
mante. Ce  sont  leurs  fromageries  qu'ils 
appellent  fruitières.  (V.  Hugo,  les  Misé- 
rables, I,  190.) 

Suisse  roiij.,  Genève,  Montreux,  frui- 
tière, fromagerie,  et  aussi,  en  quelques 
lieux,  assuciatiûn  de  propriétaires  de  bes- 
tiaux. 

FRUITIFIABLE,  VOir  pRUlTtFIABLE. 

FRUiTiON,/r«ic(ion,  fruission,  finiycion, 
fruyssion,  fruction,  s.  f.,  jouissance  : 

La  seconde  (vision)  est  la  fruission  et 
la  compaignye  tant  désirée  de  ma  deilé. 
(L'Orloge  de  sapience,  Maz.  1134,  I.  I,  ch.6.) 

Fruiclion  et  usa^e   de   prospérité  et  de 


FRU 

bonne  fartune  et  vaquer  ou  reposer  en  paix 
les  fait  plus  estre  iujurieulx.  (Ohesme,  Po- 
litiq.,  2*  p.,  f"  79S  éd.  1489.) 

Item  il  convient  faire  vers  les  frnictions 
et  les  délectations  (corporelles  le  contraire 
de  ce  que  aucuns  thyrans  font  maintenant. 
(iD.,  16..  1»  210=.) 

Tu  es  et  seras,  si  plaist  a  Dieu,  le  vray 
Auguste.  Tu  auras,  si  luy  plaist,  le  tout  eu 
ta  paix  et  fruycion.  (WAVmN,.4ncft.  Chron. 
d'Englet.,  111,  250,  Soc.   de  l'hist.  de  Fr.) 

Avoir  /'miction 

De  telle  gloire  veocree. 

Ulisl.  du  viel  («/.,  333,  A.  T.) 
Mou  ûlz,  pluin  de  dilectioQ, 
Ma  très  doulce  fruiclion. 
(Greban,  JJii/.  de  la  pass.,  22-428,  G.  Paris.) 

En  toute  abondance  de  biens  et  fruiiion 
de  largesse.  (Sec.  vol.  des  exp.  des  Ep.  et 
Ev.  de  Kar.,  f»  210  v»,  éd.  1519.) 

Non  seulement  il  oblia  toutes  ses  peines, 
mais  les  estima  très  heureuses,  veu 
qu'elles  estoient  tournées  a  la  gloire  de  sa 
fermeté  et  a  l'asseurance  parfaicte  de  son 
amitié.  De  laquelle,  depuis  ceste  heure  la 
en  avant,  sans  empeschement  ne  fascherie, 
il  eut  la  fruiiion  telle  qu'il  la  pouvoit 
désirer.  (Marg.  d'Ang.,  Hept.,  18°  uouv., 
Jacob.) 

Fnnclion  de  gloire  superoeUe. 
(P.  Gringoire,  Menus  propos,  vui,  éd.  1521.) 

Et  que  a  présent  par  loyaulté  avoyt  elle 
la  jouyssance  et  fruyssionde  la  présence  de 
son  Prince  et  naturel  seigneur.  (Mebciek, 
Entrée  du  roy  François  I",  faicte  en  la 
ville  de  Beziers,  en  l'an  1533,  Bulletin  de  la 
Société  archéol.  de  Beziers,  t.  I,  p.  38.) 

De  la  maison  céleste 
Et  paradis  avoir  fruiiion. 
(Cl.  Mai».,  niclie  en  pauvreté,  I,  301,  éd.  1731.) 
L'UQ  lia  de  l'autre  une  fruiiion. 
(Heboet,  la  Parfaicte  amye,  I,  éd.  1543.) 

Amour,  aniye,  est  uue  passion. 
Oui  de  lieauté  quiert  la  fruiiion. 
(Ch.  Fontai.^e,  les  liuiss.  de  fontaine,  p.  14, 
éd.  1555.) 

La  vision  et  fruiiion  de  la  divine  essence. 
(Jean  de  Bahraud,  Trad-  des  Epist.  dorées 
de  Guevara,  l"  8  v,  éd.  1384.) 

La  fruiiion  de  lu  vie  ne  nous  peut  estre 
vrayemeut  plaisante,  si  nous  sommes  en 
crainte  de  la  perdre.  (MONT.,  Ess.,  1.  11, 
c.  15,  p.  403,  éd.  1593.) 

Dont  nous  avons  véritablement  recueilly 
tant  de  sortes  de  bénédictions  et  adven- 
tages,  que  l'exemple  n'en  sera  moins 
admirable  a  la  postérité  qu'eu  est  a  nous- 
meme  iucomprehensible  la  fruiclion. 
(1593,  Lelt.  miss,  de  Henri  IV,t.  IV,  p. 459, 
Berger  deXivrey.  ) 

Et  encore  au  dix-septième  siècle  : 
Ledit   seigneur   pour  tesmoigner  l'affec- 
tion   singulière    et    amitié    estroicte    qu'il 
porte  H  ladicte  dame  sa  compaigne  entend 

et  ordonne  qu'icelle continuerai  en  la 

fruiiion  et  maniauce  de  l'avouerie  et  censé 
de  Xhoct.  (24  uov.  1609,  Testam.  de  Otto 
de  Brialmont  et  de  Catherine  van  der 
Gracht,  Uaronne  de  Morlagne,  Arch.  comm. 
-Mortugue,  8*  pièce  de  la  cotte  4.) 

Depuis  un  temps  suis  eu  possessiou 

Dt*  maints  appas  qu'liors  moi  chacun  ignore. 

Voudrais-lu  Lien  m'ôter  fruiiion 

De  ces  beautés  qu'en  toi,  Catin,  j'adore  t 

(CUAULIEL-,  Lettre  à  M"'  //".) 

—  Fruit,  récolte  : 


FRU 

Mais  cpste  année  niallieureuse 
Fut  aux  povres  gens  dollereuse  : 
Car  le  plus  de  fruclions 
Tomlioient  a  perdicion. 
(Chron.  de  la  noble  cité  de  Metz,  Pr.  de  l'H.  de 
Lorr.,  II,  CLvin.) 

FiiuiTiR,  V.  n.,  porter  des  fruits  : 

Orengiers  soleillez  Ueuiissaiis  y  fruilissenl. 
(Baif,  Poés.  cit.,  p.  1,  Bcci]  de  Fouquières.) 

FRULEUX,  voir  Froideillous. 

FRUMAL,  voir  Fermail. 

FRUMANT,  voir  FKR.VANT. 

1.  FRUME,s.  f.,  frimas  : 

Que  environ  Nouel  novelement  passé  les 
frumes  furent  si  granz  que  de  celui  ourmc 
choy  plusieurs  branches.  (Lelt.  de  1289, 
Arch.  L  771.) 

2.  FRiiME,  s.  f.,  mine,  mauvaise  mine, 
mauvaise  humeur  : 

Une  mult  grant  noise  esfree 
Est  en  la  grant  rue  levée. 
Qui  ciscuu  jor  est  a  cousturae. 
Garines  n'en  fait  nule  frume. 

(Amad.  et  Yd.,  Richel.  37.*;,  f  320'.) 

A  icest  mot  prent  la  gcline. 
Et  menjue  tmsqo'a  i'esquine 
Tous,  fors  les  os  et  la  plume. 
Conques  n'i  flst  samblant  ne  ftume. 

(Renan,  Suppl.,  p.  118,  Chabaille.) 

C'est  uns  servans  de  maie  frume. 
{De  Grongnct  et  de  Petit,  Montaiglon  et  Uaynaml, 
Fabl.,  III,  31.) 

Det  bien  se  doit  on  esjoir 

Li  bons,  quar  c'est  droiz  et  coustnme. 

Et  li  mauves  en  font  la  frume 

Esraument  que  il  dire  l'oent. 

(Lay  dWristote.  Richel.  837,  P  80«.) 

Or  a  Rîchaut  mué  costume, 

Li  lecheoi   en  font  grant  frume. 
(De  Richaut,  498,  Méon,  Nouv.  Rec,  I,  S3.) 

Molt  par  faisoient  laides  frumes. 
(De  S.  Jehan  Paulu,  Richel.  1553,  f°  423».) 

De  glonton  est  tcus  la  coustnme 

Qu'il  fait  trop  vilaine  frume 

Quant  on  s'abat  sus  sa  viande. 
(Alart,  Dis  desSag.,  Ars.  3142,  f»  151».) 

FRUMENTAIRE,  VOir  FROMENTAIRE. 

1.  FRUMENTAL,  S.  m.,  mûre  sauvage  : 
Les    mures   sauvages    trainans   a   terre 

appellees  frumentaux,  non  meures,  ains 
encore  vertes.  (Oliv.  DESERB.,7'/i.d'^(?r«C., 
I,  298,  éd.  1803.) 

2.  FRUMENTAL,  voir  Fromentel. 

FRUMENTATION,  VOir  FROMENTATION. 
FRUMENTER,  VOir  FROMENTER. 
FRUMENTEUX,   VOlr  FHOMENTECS. 

FRUMER,  voir  Fermer. 

FRUMERIE,  voir  FERMERIE  1. 
FRU.METÉ,  voir  FERMRTli. 
FRUMETEUS,  VOlr  FrEMETEDS. 

FRUMURE,  voir  Fermeure. 
FRUN,  adj.,  qui  a  mauvaise  mine: 

Li  agaitanz,  li  euvicus, 

Li  frunz,  li  fel,  li  annuieax. 

(Rdteu.,  ût'uii.,  Jub.,  Il,  304  ) 


Fmj 


FUC 


FUR 


169 


Cf.  Fhume. 

fHiJNCHiK,  V.  Il-,  se  moquer: 
Tu    aeertes.    Sire,    escharuirus    euls,   e 
frunchiras    de  tûtes  geuz.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  LVIII,  8,  Micliel.)  Lat.,subsaa- 
uubis. 

Cf.  KKE^•c^lssEMEN■r. 
Fiiu.N'CHUs,  voir  Fuoxços. 
PRUSCHiER,  voir  Fhoissieb. 
t'iiussE,  voir  FuuissE. 

KUUSTIi,    voir  FllUSTlIE. 
rULSTEllEXT,   voir   FnnSTRE.ME.NT. 
KHISTER,  voir  FUSTER. 

Fuu.sTiiATiF,  ;idj.,  vain,  qui  prive  : 

Hemeide  n'y  scavons  eu  ce  moade 
meilleur,  fors  que  d'oster  et  de  tous  poins 
chasser  le  vain  plaisir  avec  ses  très  abu- 
sées et  deceptives  cogitacions  frustralives 
et  de  nulles  values  qui  le  tiennent  en  ser- 
vage. (Roi  René,  Œiw.,  IV,  SI,  Quatre- 
barbes.)  Impr.,  frustrations. 

Ils  avoient  bomiue  vers  nostre  Saint 
Père,  de  qui  ils  attendoient  unes  bulles 
toutes  autre?  et  fmstralives  de  cestes,  les- 
quelles ils  disoient  subreptices.  (G.  Chas- 
TKLLAIN,  Chron.,  m,  99,  Kervyn.) 

Reste  eocore  une  quarte  desesperable 
espérance  que  je  ne  sçay  proprement 
nommer,  si  je  ne  la  dy  frustrative.  (A. 
Chart.,  lEsper.,  OEuv.,   p.  346,  éd.  1617.) 

1.  FRUSTRE,  adj.,  vain,  inutile  : 

Il  est  le  chef  et  cappitaiue 
De  ceste  secte  fnislre  et  vaine. 

(Act.  des  AposL,  l»  164'',  éd.  I3:i7.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvii"  siècle  : 

El  u'eat  besoin  que  vostre  main  s'accointe 
D'aucun  baslou.  si  ce  n'est  pour  les  loups. 
Tout  allant  droict  dans  mou  arche  bien  joincte, 
Frustre  sera  le  crochu  de  ses  boots. 

(L.v  MoRLiEBE,  Caltiope.) 

2.  FRUSTRE,  fruste,  adv.,  en  vain  : 

Et  qui  riens  ne  fait  fruste  ne  en  vain. 
(ii.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg., 
1,42,  Bucbon.) 

Ja  ce  voyage  que  mon  seigneur  le  bas- 
tard  a  fait,  a  esté  fait  frustre  et  eu  vain, 
sans  en  pouvoir  tirer  eU'et.  (lo.,  ib.,  V,  56, 
Kerv.) 

FRUSTREMENT,  frustemeiit,  adv.,  en 
vain  : 

Ils  assaillirent  le  capitole  frustrement. 
(FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10512, 
VllI,  I,  16.) 

Disantqu'elles  avoient /'rMStement  dompté 
Pont  et  Asye  se  le  duc  d'Athènes  et  ses 
lîrigûis  demoroient  impugnis.  (lD.,t6.,  ms. 
Brux.,  I,  fo  195  r».) 

Se  nostre    seigneur  Dieu   ne  garde  une 
cité,  frustrement  et  en  vain  veille  celluy  qui 
la  garde,  (te  sec.  vol.  des  exp.  des  Ep.  et 
Ev.  de  Km-.,  f»  233  v»,  éd.  1519.) 
...  Gens  timides  pur  nature 
Par  atoir  folle  conjecture 
Bien  souvent  craignent  frustrement. 
iGuiLi..  Habob.nt,  Fabl..    \"  partie,  cxixiv.  Lor- 
inier.  > 

FKUT,  voir  Fhuit. 

t    IV. 


FRUTAGE,   voir  FhUITAGE. 
FHUTAILLE,  VoIr  FRU1TA1LI.E. 
FIIUTEFIABLE,  Voir  FRUITEFIABLE. 
PRUTEFIANCE,   VOir  FUOITEFIANCK. 
FRUTEFU.MEN,    VOir  l'RnCTEFlElIENT 

FRUTiCE,  fruct.,  S.  m.,  arbrisseau  : 

Tous  les  arbres,  arbustes,  et  fructices 
des  foretz.  (Rab.,  Il,  8,  éd.  1542.) 

Premièrement  fault  arracher  et  oster 
tous  sourgeons  ou  frutices  et  arbres  du 
lieu  ou  auras  proposé  de  planter  des 
vignes.  (Cotereau,  Colum.,  III,  13,  éd. 
1535.) 

-  Tige  : 

Sur  tout  le  tronc  (de  diptane)  et  son 
fructice  luy  vient  comme  laine.  (Jard.  de 
santé,  I,  157,  impr.  la  Minerve.) 

La  rabe  champestre  croist  en  lieux  secz 
et  fait  son  fructice  rond.  (Ib.,  I,  383.) 

FRUTiER,  voir  Fruitier. 

FRUTIFIABLE,  VOir  FRDITEFUBLE. 

FRUTiFiiERE,  adj.,  qui  porte  des  fruits  : 
Lifust /'rufi/îier*  et  tuit  li  cèdre.  (Liv.  des 

Ps.,  Cambridge,  CXLVIII,  9,  Michel.)  Lat., 

lignum  fructiferum. 

Cf.  Fructifier. 

FUUTIFUMEN,  VOif  FRUCTEFIE-MENT. 

FRUTTE,  voir  Fruité. 
FRUYR,  voir  Fruir. 
FRUYSSION,  voir  Fhuition. 
FRUVTE,  voir  Fruité. 

FRUYTEU,   voir  FUSTER. 
FRYNOIDE,  adj.  ? 

Quant  il  est  plenté  de  petites  raines 
frynoides  qui  semonstrent  sur  terre,  li  ans 
telz  sout  mortelz  et  pestilencialz.  (Evrart 
DE  Co.NTY,Pro6;.  d'Ar.,  Richel.210,f''22v».) 

FRYsauE,  voir  Frisgue. 

FRYTEIRB,   VOir  FBITOIRE. 

FUA,  Fuu,  iulerj.,  fi  1 
Fua  I  fuul  Vertu  sainctgrisi  ces  femmes 
sont  elles  diables?  (Lariv.,  la  Veuve,  I,  3, 

Ane.  Th.  fr.) 

FUACE,  voir  Fouage. 

FUAIL,  voir   FOUAIL. 

FUAILLE,  voir  Fodaille. 

FUBERTER,  VOir  FOBERTER. 

FUBLER,  V.  a-,  s'aflubler  de,  se  parer 

de  : 

Quant  la  chape  out  fuilez. 

iCong.  aflrel.,  !>97,  Michel.) 

Tant  cum  la  cape  out  fublé. 

(Ib.,  30i«.) 
...  Et  sorl'or  del  tour  (du  m.'inlcl) 
Ot  tante  piere  et  tante  geme 
Conques,  ce  cuit,  ne  fuliltt  deinc 
Ausi  envoisie  ne  si  riche. 

(L'Escouffle,  Ars.  3319,  f"  75  r°.) 

Fuc,  voir  FûLC. 


Fuuos,  s.  m.,  sorte  de  feu  : 

Audevant  de  la  uuiisou  desdis  religieus 
le  nuit  de  St  Jehan  Baptiste,  l'an  1342,....  li 
dis  religieus  par  eulsou  leurs  gens  avoient 
l'ait  faire  un  feu,  apelé  fudos  eu  l'onneur 
de  monsieur  St  Jehim.  (1343,  Cart.  noir  de 
Corbie,  Riehel.  I.  17758,  P  100  r».) 

C'est  ce  qu'on  appelle  dans  la  Il.-Norin., 
vallée  d'Yères  et  pays  de  Bray,  lo  feu  d'or. 
On  l'allume  la  veille  de  la  fête  de  St 
Jean  Baptiste,  à  la  nuit  tombante.  Chaque 
habitant  apporte  ijui  un  fagot,  qui  un 
haton,  au  bûcher  autour  du(|ui'l  on  danse; 
après  quoi  chascun  emporte  un  tison 
comme  préservatif  de  la  foudre. 

1.  FUE,  s.  t.,  mot  obcur,  exprime  l'idée 
d'un  jeu,  d'une  amusette  : 

Ha  !  se  fis  je,  faulce  loudiere, 
Vous  m'avez  joué  de  la  fne. 
(Sermon  joyeux  d'un  depucellcur  de  nourrices, 
Poés.  fr.  des  xy"  et  xvi»  s.,  VI,  -207.) 

l'aveucle. 
Kt  d'où  viens  tu? 

LE   VARLET. 

Je  viens  du  vin,  du  vin 
Qui  est  cler  et  qui  est  lin. 

l'aveoi;i.e. 
Tu  me  la  bailles  bien  cornue. 

LE  VARLET. 

Et  tout  pour  la  ^'outille  fue 
Nous  vous  ferons  bien  vos  raisons. 
^L'Aveuf/lf,  te  varl.    et  la  tripière,    l,    ap.  Ler.  de 

l.ini^y  et  Michel,  Farces,  moral,  et  serm.  joy., 

t.  I.) 

2.  FUE,  voir  FUEH. 

3.  FUE,  voir  Fuie. 
FUEE,  voir  FOUEE. 

FUEIBLE,  voir  FOIBLE. 

FUEIL,  fueill,  fuel,  feul,  feulg,  foil,  foel, 
s.  m.,  feuille  ; 

S'ele  chiet  sor  .i.  /'ueill  ajjier. 
(Marie,   Ysopet,  Itichel.  iai52,  f'i'i''.) 

I.C3  chambres  funt  juucher 
De  dulces   flurs  de  basnie,  de  foits-  de  lorier. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis.,  Riehel.  -2l3t>4, 
f»  li  r».) 

Quant  j'oi  el  hruel 
Desous  le  fuel 
l.a  douce  reteutie. 
(G.  DE  SoignIes,  Chans.,  Scheler,  Troiiv.  hely., 
nouv.  sér.,  p.  50.) 
Les  le  brueill 
D'un  vert  fueill. 
(J.  Khars,  Barisch,  Rom.  et  past.,  III,  18,1.) 

—  Branche  d'arbre  : 

Atant  s'est  apiiea  au  foel. 
De  larmes  sont  moillié  si  oel. 

(Blancandin,  2647,  .Michelant.) 

Tout  aussi  le  derout  comme  .u  feul  de  seu. 

(Uoon  de  Haience,  4397,  A.  P.) 

—  Feuillet  : 

lui  auior,  foi  que  doi  saint  GUe, 
lit  par  .un.  foilz  d'évangile. 
Ami  eusse  bel  et  gent. 
(Perceval.  ms.  Montp.  H  219,  f  l9.-;\) 
Tout  cest  (juaier 
Est  de  rehricbes, 
N'alez  mie  quorant  les  rehricbes. 
Tournez  ce  fueil,  et  le  laissiez. 
(Gekp.,  .vu.  Estai  du  monde.  Itichel.  1526,  f  8''.) 

22 


170 


FUE 


FUE 


FUE 


M&ù  quant  or  l'oot  bien  esgardé. 
Tôt  ont  aillon  le  fuel  torné. 
Et  lor  est  ore  bien  avis 
Que  Tos  n'aves  de  rien  luespris. 

iParlon.,  iOll.  Crapelet.) 

Cei  comandemenz  devez  escrivre  en  vos 
ouers  et  ou  premier  foil  del  livre;  après  si 
devez  escrire  en  meismi"  lo  foil,  et  croire. 
(Serm.,  Uichel.  423,  ('  65''.) 

Ou  premier /ifu/g  du  registre.  {Chart.  de 
Ph.  le  Bel,  Uicliel.  1.  9783,  f»  49  v°.) 

—  Doublure,  iatérieur  d'une  bourse  : 
Bourse  dont  le  fueil  ne  vet  de  chief  eu 

cbief  n'est  mie  bouue.  (E.  BoiL.,  Liv.  des 
mest.,  !•  p.,  Lxxvii,  6,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

—  Kig.,  for  intérieur  ; 

si  diron  de  Guiou,  le  vallet  de  Kantueil, 
Qtti  tint  tonte  .^Tignon  et  Valence  et  Marcel), 
De  son  pris  essauchier  a  garde  en  son  foil; 
Quer  il  est  preus  et  sage,  si  n'a  cure  d'orgueil. 
(Gai  de  yanl..  loO,  A.  P.) 

Cheste  sentense  ot  bien  entée 
Li  sains  el  fufl  de  sa  pensée 
Et  bien  a  eurre  le  metoit. 

(ilir.  S.  Eloi.  p.  iS,  Peigné.) 

puEiLt.,  voir  Fdkil. 

FUEiLLANT,  adj.,  couvert  de  feuilles  : 

L'ncore  fructifierunt  en  crasse  veillcsce  e 

fueitlant  serunt.  {Lie.  des  Ps.,  Cambridge, 

xci,  13,  -Michel.) 

FL'EiLi.AUDER.v.  n.,agitsr  une  branche 
d'arbre  : 

Fueillarde  de  ton  fueillard  contre  terre. 
(.Vodus,  f»  74  V»,  Blaze.) 

Bret.,  Cùles-du-\ord,  cant.  de  Matignon, 
feuillarder,  remuer  les  feuilles  sèches. 
Poit.,  fouillarder,  souffler  à  travers  les 
arbres  et  agiter  la  feuillée,  en  parlant  du 
vent;  produire  le  bruit  des  feuilles 
agitées  en  traversant  un  taillis,  un  champ 
de  maïs,  etc. 

FUEILLART,  foUlart,  foeiilart,  fouUarl, 
s.  m.,  branchage  : 

En  péril  d'eslre  houny 
Se  met  hom  i  e  qui  de  l'espee 
L'asâant  (le  cerf),  s'avent  eovelopee 
N'est  sa  face  de  un  foillarl  vert 
Dont  tout  son  vis  soit  bien  couvert. 
lIitD.  DE  FoNTAiNi  GoERiN,  Trâtor  de  Vanerie, 
[I.  iO,  Pichon.i 

Et  eulz  garniz  chacun  d'un  foullart,  pour 
eulx  couvrir,  aflin  qu'ilz  ne  lussent  aper- 
ceulx  de  la  guette  dudit  Fresnay  quant  ilz 
passeroient  par  lieu  descouverl.  (J.  Chak- 
TIEB,  Chron.  de  Charl.  Vil,  c.  86,  Bilil.  elz.J 

—  Nom  donné  à  certains  brigands, 
appelés  ainsi,  soit  parce  qu'ils  portaient 
une  branche  d'arbre  qu'ils  mettaient  à  leur 
chapeau  pour  signe  de  ralliement,  soit 
parce  qu'ils  vivaient  dans  les  bois  : 

Le  Cbastenu  tint  un  espace,  lequel  assez 
tost  se  rendit.  Le  duc  y  Ut  bouter  de  trente 
a  quarante  compagnons  pour  la  garde; 
mais  il  fut  pris  d'emblée  par  cent  ou  i\\ 
vingts  foeillars,  qui  les  expulsèrent.  (J. 
.MOLINBT,  Chron.,  ch.  lxxxi,  Buchon.) 

Trois  fueillart  vindrent  au  devant  de  luy    j 
|)re?  l'orree  d'ung  boys  et  le  deslrousserent 


de  tout  tant  qu'il  eut  vaillant.  (Palsgbave, 
Esclairc,  p.  693,  Gcinin.) 

Les  appelant  par  grand  aigreur  et  indi- 
gnation trahistres  fueillars  et  larrons 
nocturnes.  (Le  .Maire,  lllustr.,  I,  23, 
éd.  lo48.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yèies,  feuiltards,  ra- 
milles d'ormes  qu'on  donne  à  brouter  aux 
bestiaux. 

PUEiLLE,  fuilte,  fnylle,  s.  f.,  bourrée, 
fagot  : 

Four  chandelles,  tourtiaus  de  falos  et 
fuijlle  tous  ars.  (1363,  Regisl.  aux  comptes, 
Arch.  mun.  Lille.) 

La /■«!((«  qu'il  livra  pour  l'espreuve  d'un 
ladre.  (1371,  ib.) 

FUEiLLET,  foillet,  foeilM,  fuelM,  fuy- 
let,  ftuiltet,s.  m.,  brin  d'berbe  : 
Un  foillel  d'erbe  entre  ses  pies  a  pris  ; 
Trois  fois  le  seigne,  eu  sa  boche  l'a  miz, 
Por  Corpus  Deu  l'a  receu  el  priz. 

(Mort  de  Garin, -2781,  E.  du  Méril.) 

—  Battant  de  porte  : 

Messire  Olivier  de  Clichon  avoit  donné 
ce  conseil  de  oster  toutes  les  chainnes  des 
rues  et  des  quarfours  de  Paris  pour  aller 
et  chevaucher  de  nuit  partout  et  furent 
osteez  hors  des  gons  des  souverainnes 
portes  de  Paris  les  foeilletz  et  la  couchiez. 
(Fboiss.,  Chron.,  Richel.  2646,  f»  13^^) 

Les  foillels  de  la  porte  estoient  boutes. 
(Id.,  ib.,  X,  34,  var.,  Kerv.) 

Ordonné  que,  quant  li  rois  seroit  entres 
en  Paris,  que  on  osteroit  les  fuelles  des 
.1111.  portes  princhipaux  de  Paris.  (Id.,  ib., 
196.J 

Sy  furent  li  fuellet  des  portes  mis  hors 
des  gons  et  la  couchiet  de  travers  desoulx 
le  toit  des  portes.  (Id.,  ib.,  197.) 

—  Doublure  : 

Bourse  dont  le  feuillet  ne  va  de  chief  en 
chief  n  est  mie  bonne.  (E.  BoiL.,  Liv.  des 
mest.,  i'  p.,  LXXVII,  6,  var.,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Des  cotes,  des  mantels  de  brun  escarlat, 
arljusché  d  or,  les  fuyles  haches  de  soie, 
parfllé  d'or  partut,  des  oyseux  sur  les 
branches  etpeylrine.  {Quittances  conservées 
au  Record  office,  ap.  Kirv.,  Elude  sur  la  vie 
de  Eroiss.,  Chron.,  I,  86.) 

—  Lire  son  fueillet,  débiter  son  cha- 
pitre : 

Daneraous  a  Karahuel  eateudu. 
Mais  n'a  talent  que  li  ait  respondu 
De  la  iiiatere  dont  a  lui  a  uieu  ; 
liii  autre  lieu  a  son  fufiilcl  Icu. 

(Euf.  Ogier,  ITOG,  Scheler.) 

FUEILLETAGE,  S.  IH.,  fCUillagC  : 

Une  ceinture  de  branchage  el  fueilletage. 
{Enlr.  de  Henry  II  d  Rouen,  i"  53  r°.) 

FUEiLLETE,  fueiUetle,  feuillette,    feul- 
letle,  s.  f.,  diniin.  de  feuille  : 
Leur  racines  et  leur  fueillelles. 

(Rose,  ]iis.  Corsini,  i°  126*.) 

Entre  icelles  bestes  a  fueilleltes  petite-, 
csmuillces  d'azur.  (1360,  Invent,  du  D. 
d'Anjou,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Feuillettes  d'herbes  et  fleurs  entrelassees. 
(Perceval,  f  3=,  éd.  1630.) 


Gentes  planlelettes 
Gentement  pourtraittes 
De  belles  feulMlea 
Propres  et  doulcettes. 
(Second  mariage  el  espomement  entre  Dieu  le  Filz 
et  l'ame  pécheresse,  ms.  Valenciennes  233,  B,  1, 
69,  f»  30.) 

En  ce  temps  la.  Automne  l'inconslanl 
Avoit  sou  règne,  et  Vulturous  le  noir 
AUoit  partout  feuillelles  abatant. 

(Le  Maire,  l'an,  du  pr.  de  Bonrb.) 

Dans  lin  cabinet  bien  verd. 
Que  ja  p.ir  mainte  branchette 
Le  jasmin  avoit  couviert 
De  sa  petite  fueillelie. 
(JoD.,  OE.m>.  mesl..  f  iS  r",  éJ.  1383.) 

FUEiLLETEU,  feuilleter  ,  foeuletler, 
fuilleter,  verbe. 

—  Neutr.,  pousser  des  feuilles  : 
Frondo,  fuilleter.    {Calholic,  Richel.  1. 

17881.) 

Les  blez  qui  devoyent  multiplier,  fueil- 
leter,  jetter  plusieurs  tiges  et  espis  d'une 
mesme  racine  ne  en  produisoyent  qu'un, 
ou  deux,  encore  bien  sterilles.(Bo.A.YSTUAtJ, 
Theat.  du  monde,  m,  éd.  1367.) 

—  Act.,  terme  de  drapier  : 

Les  maistres  dudit  niestier  de  tonderie 
ne  pourront  feuilleter  aucuns  draps,  a  la 
peine  d'un  marc  d'argent  pour  chacun 
drap.  (1447,  Ord.,  XIII,  333.) 

Les  drappiers  peuvent  foeuletler  leurs 
draps.  (1317,  Béihune,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Feuilleté,  part,  passé,  garni  de  feuil- 
lage : 

Un  godet  de  cristal  garni,  le  pié  et  les 
hors  d'argent  doré,  et  sont  les  hors  fueil- 
lelez.  (1360, /»»ent.  du  D.  d'Anjou,  n°  172, 
ap.  Laborde,  JBmauj;.) 

FL'EII-LETTE,  VOlT  FiLLETTE. 

l.FUEiLLEUR,  fuiUcur,  S.  f.,  feuilUge  : 
Frondata,  fuilleur.    {Gloss.   lat.-fr.,   Ri- 
chel. l.  7679.) 

2.  FUEiLLEUu, /'o!((eKr,s.  m.,  teinturier 
en  fuel  : 

Thibaut  de  Rains,  foilleur,  juré  pour 
garder  les  mespreulures  qui  seront  faites 
en  la  marchandise  de  perrelle  dont  on  fait 
le  fuiel.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest.,  1*  p., Liv, 
p.  113,  Lespiuasse  et  Bonnardot.) 

FUEILLEURE,  -  ure,  feuiU.,  feuluze, 
s.  t.,  feuillage  : 

Chappe  vert  semée  d'oyseaux  et  de  plu- 
sieurs   autres  feuillures.   (26   août    1468, 
Invent,  des  pailles,  veslem.,  ornemens,  etc., 
59,  St  Urbain,  Arch.  Aube.) 
Cesluy  la  se  desafubloit 
Le  chef  de  sa  tendre  coiffure 
Et  déjà  tout  presl  il  sembloit 
D'elallersa  lielle  fueilliire. 
(Baif,  Pot's.  ch.,  p.  il,   Becq  de  Fouquières.) 

Ceux  de  la  ville  lui  donnèrent  pourtoute 
entrée  un  arc  1res  haut  sans  feuillure, 
(D'AUB.,  Hist.,  11,  220,  éd.  1616) 

—  Doublure  : 

Pour  telle  et  pour  fueilleure  a  fere  les 
bannières  esquelles  estoient  pointes  les 
armes  de  feu  monseigneur  de  Bourgogne. 
(1403,  Compl.  de  Nevers,  CC  12,  I"  30  v", 
Arch.  uiiiu.  Nevers.) 


FUR 


FUE 


FUE 


171 


—  Entai Hure  dans  laquelle  les  portes 
et  les  fenêtres  s'enroncent  pour  fermer 
exactement  : 

La.  feuilleure  du  bâtant  de  l'huisserie. 
(I33i,  Arcli.  S  36843.) 

Journées  mises  a  fuire  deux  cosliercs 
de  nniiailles  de  chanix,  faire  mortaises  u 
feuluzes  en  pierre.  (1466,  Compt.  (le  JVe- 
vers,  ce  00,  f  15  V»,  Arch.  mun.   Nevers.) 

Les  feuillures  de  la  porte.  (J.  Mart., 
Archil.de  Vitr.,  p.  122,  éd.  1533.) 

[-es  fueillures  de  la  porte.  (Delohiie, 
Archit.,  IV,  17,  éd.  Ib68.) 

FUEiLLEUs,    fuilteus,    foUloux,     adj., 

feniltu,  entouré  de  feuilles,  de  verdure  : 

Il  est  foillotix.  {Serm.,  Bichel.  423,  f»73'.) 

Frondaîus,    fuiUeus.     {Calholicon,     lii- 

chel.  1.  17881.) 

Fay  refrcschir  ma  bouteille, 
Cerche  une  fufiUeme  treille 
ECt  des  lleurs  pour  me  coucher. 
(ROKÇARD.  Poés.,  II,  163,  Y.ir.,  Bibl.  elz.) 
Les  fenilteuses  maisons  du  rossiguol  jazarcl. 

(Imbert,  Sonn.,  n,  éd.  I,ï78.) 

Ainsi  ces  charpentiers  pillent  en  un  moment 
Des  collines  d'.^ssur  le  fiieilleiix  ornement. 
(Dd  Bartas,  Rcc.  sem.,  i'  jour,  \).  3-2!),  i!i1. 
IfilO.) 

Fi'EiLLi,  foeulltj,  S.  111.,  ornoiiient  re- 
présentant du  feuillage  : 

Pour  avoir  faict  un  foeully  sur  l'otel. 
(1589,  Arch.  d'Anneqiiin,  La  Fous,  Art. 
du  Nord.  p.  96.) 

FUEiLLiE,  fuellie,  -  ye,  leitiUie,  foillie, 
folie,  fuillie,  foeillie,  foeuliieJoeUye,  feuitlee, 
feiUiee,  s.  {.,  feuillée,  feuillage  : 

Sa  loge  0'  faite  des  foillies  de  bois. 

(Raijib.,  Ogier,  lll-iO,  Barrois.) 

Toutes  les  fois  que  ly  evesque  voira  il 
doit  avoir  ses  plaix,  les  plais  de  le  foeuUie 
devant  lui  ;  mais  II  evesque  ne  plaide  mie, 
ains  plaide  ly  justice  et  conjure  les  eche- 
vins,  et  tient  plaix  devant  l'evesque  aussi 
comme  il  seroit  <lessoubs  le  foeuUie  ou  en 
se  maison.  {Coût,  des  Bourg,  de  Cambrai, 
XIII*  s.,  Rec.  d'act.  des  xil'  et  xill'  s.  en 
lang.  wall.,  p.  382.) 

Quant  ladite  fille  fu  dedenz  la  maison, 
ledit  Colin  la  print  et  la  geta  sur  une 
feilliee  do  fagos  qui  la  estoit.  (1384,  Arch. 
JJ  124,  pièce  347.) 

C'est  un  arbre  qui  est  tousjours  verd 
et  portant  son  fruict  et  sa  fueillye  eslevee 
en  haut.  (Voyage  du  S.  de  Villamont,  p. 
531,  éd.  1398.)  Impr.,  feuilly. 

—  Lieu  décoré  de  feuillage,  baraque  en 
feuillage,  loge  construite  avec  des  branches 
d'arbres  : 

Loges  alumenl  e  foillies, 
Mttlt  les  aveient  tost  voies. 

(Wace,  liou,  3°  p.,  4981,  Andic>en.) 
Mult  virent  loges  c  foillies 
E  tentes  bien  apareillles. 

(ID.,  ib.,  7021.) 
François  par  la  Champaigne  ça  e  la  s'espandirent, 
Mi'rberges,  e  fuillies,  e  paveilluns  tendirent. 

(ID.,  i*.,  2*  p.,  9.i9.,> 
Mur^Ser  d'Arablois,  ou  tant  ot  de  fierté, 
Avoit  une  fuellie  et  ung  lit  bien  paré. 
Et  devant  la  fuellie  sont  ly  feu  alumé. 

(Chec.  au  cijgne,  33-207,  Reiff.) 


Et  voit  illuec  une  folie 
Molt  gentiament  apaiillie. 

(Fergns,  32o2,  .Martin.) 
Il  fissent  logier  leurs  gens  tout  environ 
et  ordounner  et  edeflier  loges,  feuilties  et 
maisons  pour  vaux  et  pour  lors  chevaux, 
(Fboiss.,  Chrôn.,  VII,  423,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Et  ne  pourriez  croyre  quelle  belle  chose 
c'estoit  que  de  veoir  les  hours  et  feuillies 
qui  estoient  appareillez  en  la  place  on  le 
tournoy  devoit  estre  fait  pour  seoir  les 
dames  et  damoiselles.  {Perceforest,  vol.  I, 
c.  31,  éd.  1528.) 

Icelle  royne,  ayant  assiégé  la  ville  de 
Malaga,  et  soy  tenant  soubs  anicunes 
foeillies  ou  tentes  a  l'environ  de  ladite  ville 
avecq  ses  damoiselles,  ung  Morre  here- 
ticque,  fort  expérimenté  de  la  guerre  et 
pl;iin  de  graut  audace,  sachant  aucune- 
ment le  quartier  de  la  royne,  sortit  hors 
la  ville,  ayant  une  rapière  en  main,  et  se 
trouva  en  ladite  foeillie  a  manière  de  tente. 
(J.  MonNET,  Cliron.,  ch.  iîccxxvii,  Bu- 
chon.) 

Un  berceau  ou  foeillye  servant  de  porte. 
(Entr.  de  Henry  II  d  Rouen,  f"  53  r».) 

—  Gâteau  feuilleté  : 

Gh'est  a  savoir  deus  pains  et  deus  galons 
de  vin  que  els  me  dévoient  et  rendoient 
ou  lor  certein  commandement  chescun  an 
d'annel  rente,  el  cens  des  fuillies  en  lor 
paneterie  de  lor  moustier  de  la  Trinité  de 
Fescamp.  (1311,  Cliart.  de  Fécamp,  ap. 
Duc,  Foliata  2.) 

Franchissons  a  tonzjours  le  prieur  et  la 
prieuré  d'une  rente  annuelle,  qui  est 
appellee  roisseules  et  foillies.  (1,331,  Arch. 
JJ  70,  pièce  267  ) 

—  Galans  de  la  fucillie,  syn.  de  fueil- 
lards  : 

Les  supplians  povres  gens  de  labour 
pour  obvier  aux  entreprinses  de  nos  ad- 
versaires, se  sont  mis  en  armes,  avec 
autres  que  communément  on  appelloit  les 
palans  de  la  feuiUie.  (1471,  Arch.  JJ  197, 
pièce  157.) 

Lequel  de  la  Vigne  estoit  mal  renommé 
veu  qu'il  avoit  esté  galant  de  feuillée. 
(1472,  Arch.  JJ  197,  pièce  339.) 

Fueillie  au  sens  de  lieu  de  plaisance, 
d'habitation  sous  l'ombrage,  s'est  conservé 
dans  quelques  noms  de  lieux  :  la  terre  de 
Rcnaut-/"o;ie,  la  FeuiUie  (Seine-Inf.) 

Nom  propre,  Lafeuillie. 

1.  FUEiLLiEU,  fueller,  fuiUier,  foillier, 
foilier,  follier,  foeuUer,  feuillier,  verbe. 

—  Neulr.,  pousser  des' feuilles  . 

Ce  fu  el  tems  nu'arhres  florissent, 
Foillent  boscages  et  près  verdissent. 
(F.rec  et  Enide,  Kichel.  1420,  1»  1  r'.) 

La  verge  Aaron  i  estoit  (dans  l'Arche) 
qui  foilla  an  sa  main  (d' Aaron)  et  Dori. 
{Comment,  sur  le  ps.  Miserere,  f»  243'.) 

—  Fig.,  réfl.,  se  mettre  à  l'abri  sous  un 
feuillage  ;  fig.,  se  reposer,  se  complaire  : 

^Tais  cose  qui  est  cbiero  est  amee  tondis. 
On  «'i  fiielle  bien,  ce  nous  dist  li  escrls. 

(II.  deSeb.,  u,  241,  Bow.a.) 

—  Neutr.,  effeuiller  : 

Nous  disons  a  nous  appartenir  l'usaige 
es  bos  dessus    dis    pour  toutes  nos  mai- 


sons, nos  fours,  nos  molius  el  nos  viviers 
en  le  chastelerie  d'irechon  pom-  tous  ou- 
vraiges  et  [lonr  fuillier  et  pour  nos  sergans 
dou  Mondrepuis.  (1333,  Cart.  de  Guise, 
Richel.  1.  17777,  !"  221  v.) 

—  Act.,  faire  une  feuillure  à  : 

Pour  fueller  de  pierce  en  tasque.  (1357, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Follier  les  mesons.  (1448,  Raismcs,  ib.) 

Foeuller,  houzer    et   roiller   les   parois 

d'une  maison.  (1494,  Béthune,  (6.) 
Foeuller  les    aisselles   d'ung  plancquier. 

(/6.) 

Grandz  ablos  a  foeuller  une  grange  a 
xil'i  pieche.  (1563,  ib.) 

—  Feuilleter  : 

11   donna  loysir  ,aux   sçavantz  ministres 
de  l'église  par  le  nioien  de  ceste   paix  de 
plus  diligemment /"«îi/ffer  les  S.  escritures. 
(BoNivARD,  Advis  el  devis  de  la  source 
l'idolâtrie,  p.  7,  Fick.) 

—  Fig.,  observer  : 

Cependant  que  les  bons  personages 
feuiiloient  au  ciel  les  loix  et  règles  de 
divine  pourvoiance,  les  révolutions  de 
naissance  et  de  definement,  les  règle  et 
ordre  de  l'univers,  les  vertuz  des  simples, 
la  température  des  compositions,  certes 
ilz  ne  pouvoient  en  un  mesme  temps  ce 
faire  et  observer  les  proprietez  de  la 
lengue  latine.  (BoNiVARD,  Adv.  et  dev.  des 
leng.,  éd.  1857.) 

—  Fueillie,  part,  passé  et  adj.,  feuillu  : 

Il  s'arrestc  souz  .i.  arbre  faillir. 
(De  Charl.  et  des  Pairs,  Vat.  Chr.  1.3(10,  r  18^) 

La  forest  qui  molt  estoit  espessemeut 
foilliee.  (Artur,  Richel.  337,  f"  283''.) 

...  En  .r.  briilot  foilic. 

(Floov.,  S.S->,  A.  P.  I 

2.  FUEii.f.iER,  fuellier,  fullier,  s.  m., 
feuillage  : 

Par  le  bois  vint  .1.  forestiers 
Qui  avoit  trové  lor  fiilliers 
Ou  il  erent  el  bois  geu  ; 
Tant  a  par  le  fuellier  seu 
Qu'il  fu  venuz  a  la  raniiee 
Ou  Tristran  ont  fait  s'aunee. 

(Tristan,  I,  I8III,  Micl.d,) 

3.  FiiEiLMER,  foillier,  v.  a.,  teindre  en 
fuel  : 

Nus  ne  puct  a  Paris  mètre  en  ocvre 
laine  ne  filé  taint  en  noir  de  chaudière, 
se  il  n'i  a  autre  coleur  desus,  ne  nul  flle 
blanc  foillié.  ue  nule  laine  jaglolee.  (E. 
DoiL.,  Lie.  des  mest.,  l'  p.,  l,  29,  Lespi- 
nasse  et  Bonnardot.) 

4.  FUEif.MER,  feuillier,  feillier,  s.  m., 
fascine  pour  pêcher  : 

De  pouvoir  pescher  en  la  rivière  dud. 
Franquemont  au  bert,  sans  feuillier.  (1482, 
Franck,  de  Franquemont,  Anh.  mun. 
Montbéliard.)] 

Lire  ici  l'exemple  placé  sous  la  foriu'' 
feillier,  t.  III,  p.  742\ 

FUEiLLin,  feuillir,  focllir,  foeullyr, 
loillir,  folir,  fuellir,  fuillir,  fullir,  verbe. 

—  Neulr.,  jeter  des  feuilles,  se  garnir  de 
feuilles  : 


m 


FUR 


E  la  verge  AaroD,  u  Deu  sa  vorlud  niuf- 
Irad,  kar  en  une  nuit  fuiW,  o  fluri,  e  fruit 
porlad.  {Rois,  p.  î,  Ler.  de  Liaoy.) 

Aasi  cnm  l'ente  edeliee  j 

Qoi  del  bnen  arbre  fa  Ireochee  j 

CreUl  e  ^oilliil  e  renl  sa  flor  I 

E  son  cher  frnil  de  bon  odur.  1 

tBEN.,  D.  de  Xorm.,  U,  12731 ,  Michel.') 
El  l'arbre  tel  en  devendroil 
Ou'il  porroil  furillir  el  florir. 

{Pnenal,  ms.  Montp.  H  ■i49,  V  44*.) 
Ce  fn  en  mii,  el  noTel  lens  d'esté,  [ 

Ftfillianl  gant,  rCTcrdissenl  U  pré. 
iCIwiToi  de  Himfs,  14,  Meyer,  Rec  ,  p.  438.) 

\  l'entrée  de  pascor 

Qne  Toi  ces  arbres  (ueillir. 

(Rom.  fl  pasi.,  Bartsch,  II,  64,  i.'i 
Mnlt  ra'esmerteil  qne  fuelle  el  flor 
Ke  remaiol,  qaanl  je  perc  s'amor. 
Trop  est  li  diex  d'amors  vilains, 
Ooant  si  a  fait  foellir  ces  rains. 

{Blttticmtd.,  2615,  MicbcIaDt.i 

One  fidUment  cil  bois  et  cil  pré  sont  flori. 

(Aye  â-Àn}n.,  2577,  A.  V.) 
Vont  en  printemps  on  bois  cueillir 
Qoe  floarir  TOyent  et  feuillir. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  107''.) 

Es  gans 

One  florir  Toienl  et  furillir. 
)/».,  Val.  Chr.    1522,    f    103''.)    Foeillir.    (Ib., 
Vat.  Oit.,  f  121'.)  Fufllir.  (li.,  Vat.  Chr.  4858, 
fM38^) 

Tant  crcisseient  et  foillisseienl 
Qn'an  dessoz  tel  uiubre  ot, 
Qni  trestot  .Martin  anmWol. 
iPeahCatisbau,  Vie  de  S.  ilorlin,  p.  109,  Bour- 
rasse. ■! 

Ij  amez  semoit  diverses  semences  u 
cuer  de  son  ami  dont  il  isfoil,  foillissoil, 
norissoit  et  prenoil  .1.  fruit  tant  feulement. 
(Evast  et  Blaq.,  Richel.  2U02,  f  '  87  v».) 

Florissie?  de  fleurs  comme  lis  et  dones 
fleurs  et  fueillissies  en  grâce.  (Bible,  Ui- 
chel.  901,  f  54'.) 

Je  ai  sechié  le  vert  arbre,  el  ai  fait  ftieil- 
lir  le  sec.  (Gciart,  Bible,  Ezec,  ms. 
Ste-Gen.) 

Ki  fail  arhrc-  poiiris 
Faellir  cl  pnrter  fruit. 

(De  S.  Jeh  ,  Richel.  2039,  f^  28''.) 
Frondo,  faillir.  {Gloss.  de  Salins.) 

—  Act.,  faire  une  feuillure  à  : 

A  Jehan  Lebas  cl  Mynet  Saullier,  hugiers, 
pour  avoir  fœully,  lio'uzé  et  roillé  partie  des 
parreits  de  la  maison  du  ghuet.  (1494, 
Novon,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord, 
p.  186.) 

—  Fueilli,  part,  passé  el  adj.,  garni  de 
(enilles  : 

A  un  arbre  granl  et  foilli. 

(Percerai,  ms.  Montp.  Il  249,  f-'  231*.  i 
An  chief  desns  de  ce!  tomblel 
AtoiI  planté  nn  arbrisel  : 
Moolt  estoit  bians  cl  bien  foillii. 
iFloire  el  Blatce/tor,  1'  vers.,  597,  du  Mcril.) 

Ves  cb!  Q  Tieoent  li  traitor  failli 
Qui  m'asalireol  dcdens  le  gant  foilli. 

(Huonde  Bord.,  930,  A.  P  ; 

l.ors  des'-ealirent  tuit  soos  l'olive  faillie. 
(Gai  de  Bourg.,  32H4,  A.  P.' 
k  FlooTJD  la  livreat  dc^oz  .i.  pin  foli. 

(Floov.,  S6S,  A.  P.) 


FUE 

Tout  ensemenl  corn  il  esl  del  Laurier. 
Ki  foillis  est  el  ii-rs  a  irelaige. 
(G.  LE  ViMEB,  Chans.,  Richel.  484,  f»  102'. ' 

Branche  verte  cl  fueillie. 

(fi(i.«f,  ms.  Corsini,  T  71^) 

La  fleur  de  bel  rosier  folli. 

(/>.,  Vat.  Chr.  1838,  f»  90''.) 

I,a  fleur  du  bel  rosier  fueilli. 

(Il>.,  Vat.  OU.  1212,  f"  162  rM 

Dedens  le  bos  fully. 

(II.  Capel,  1572,  A.  P.) 

Par  desoulî  nn?  vert  arlire  qui  bien  fn  feuillis. 
(II,.,  2355.^ 

Et  lendemain  laquelle  verge  sera  fleurie 
el  fueillie  et  portera  fruit,  celluy  sera 
prestre  souverain,  {llisl.  de  Vanc.  test., 
1"  47%  impr.  Jlaz.) 

La  verge  d'Aaron  estoit  fueillie  et  flurie. 
(Ib.) 

—  Où  l'on  a  fait  une  feuillure,  : 
Lilleau  feuilly  a  .v.   s.   le    piet.  (1509, 

Lille,    ap.     La    Fons,    Gloss.    ms.,    Bibl. 
Amiens.) 

Posleaulx  fœuillis  pour  battre  les  fe- 
nestres.  (Pièce  du  XVI»  s.,  ap.  La  Fons,  Art. 
du  Nord,  p.  202.) 

On  lit  dans  un  auteur  moderne  : 
Ils  (ces  grands   arbres)  feuillissent  iarà, 
se  dépouillent  lot,  et  vivent  longtemps  à 
demi  dépouillés.  (Sainte  Beuve,  Port,  litl., 
I,  49,  Garnier.) 

1.  FUEiLLis, /■«eJiis,  adj.,  feuillu: 

Cis  que  Ilervis  trouva  el  bos  fuellis. 
(Les  Loher.,  ap.  llhode,  die  Bezielmngen  zwiseJien 
der  Chansons  de  geste  Ilervis  de  Mes  und  Cnrin  le 
Loherain,  p.  144.) 

2.  FL'KiLLis,  -  iz,  feulliz,  feuilis,  fuliz, 
fouleys,  s.  m.,  feuillée,  feuillage  : 

En  celé  foresl  vendu  a  Estene  du  Mance 
I.  fouleys  de  menus    ramiers.  {Recelle  du 

C"  de  Blois,  Arcb.  KK  296,  f"  2  r».) 
Vendu  a  Gervaise  .1.  fouleys.  (Ib.) 
Oe  fuliz  et  de  bois  sec.  (Froiss.,  Chron., 

Richel.  2644,  f"  16  v».) 

Les  fleurs  porloienl  |ilenr.?  cl  |iiteux  feiiUii. 

(Martial,  Yig.  de  Ch.  VU,  c  II  v°,  éd.  1493.) 

—  I^ocnt.,  entre  deux  fueillis,  en  peu 
d'instants  : 

Le  seigneur  de  Montigny  tint  la  porte 
ouverte  une  bonne  heure,  tellement  que 
entre  deux  feuilis  y  eut  plusieurs  Flamens 
occis  en  la  ville.  (J.  Molinet,  Chron., 
ch.  cix,  Buchon.) 

FUEII.I.ISSEMENT,    fuell.,   feulL,    (l'Ul, 

s.  m.,  floraison  : 

Li  enhKuiucmens  el  li  fuellissemens  de 
l'esperit.  (De  Confessione,  ms.  Angers  390, 
f"  85''.) 

—  Feuillure  : 

Un  plombier  livre  ung  draghon  pour  les 
feuUssemens  de  le  brelesque.  (1509,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

l'eullissement  portant  trois  paremens  et 
chanfrain  a  .VI.  s.  le  jiict.  {Ib.) 

FVEU.i.oi.Kn.,  foilloler,fouloler,feuilleler, 
feulloler,  v.  n.,  fréquentatif  de /"«eidier,  se 
garnir  de  feuilles  : 

Prcy  suni  vert  et  anhrissel  foillolenl. 
'CWT.  o'RsPWOls,  Ch/ins.,  Richel.  816,  f  11   r". 


FUE 

—  Fig.,  voler  comme  des  feuilles  : 

Quarrians  et  sajetes  qui  volenl 
Au  destachier  Ires  haut  fueillolent. 
Partout  en  a  fiere  niée. 
tCniART,   floi/.  lign.,  Richel.   5698,  p.    77\  Bu- 
chon, T.  .4079.'» 

—  Agiter  une  branche  d'arbre  : 

Te  metz  derrière  l'arbre,  el  feuillelle. 
(Modus,  i"  74  v»,  Blaze.) 

—  FueilloU,  part,  passé,  couvert  de 
feuilles  : 

Une  coife  ot  d'orfroi  bendee 
Et  nue  verge  foulolee. 

(Wisittsse  le  Moine,  2171,  Michel.) 

Fleurs  de  feulles  fetillolez. 

(G.  Mach.,  Poe's.,  Uichel.  92-21,  f»  45V) 

FUEiLLOT,  feuilliot,  foUlot,  s.  m.,  ra- 
meau avec  ses  feuilles  : 

Lesquels  compaignons  dévoient  porter 
et  mettre  icelles  branches  lA.  feuillios  de 
may  devant  les  hoslelz  ou  dcmouroient 
icelles  jeunes  filles.  (1405,  Arcti.  JJ  173, 
pièce  18.) 

—  Feuillet  : 

Li  cercles  qui  dis  est  zodiaque 
Qui  ou  .MU.  foillol  est  porlraite. 
(Ymage  du  monde,  ms.  Montp.  H  437,  C  185  v". i 

FEUILLOTÊ,  fueilloté,  part,  passé,  cou- 
vert de  feuilles  : 

Li  bois  estoit  vert,  fueilloté. 
(VicoNTE  d'Aunoi,  la  Lande  dorée.  Riche!.  21432, 
f  23=.) 

Li  bois  estoit  vert,  feuilloté. 

(iD.,  ib.,  Jub.,  Soav.  Rec,  II,  181.) 

FUEiLLOTER,  feuHi.,  V.  3.,  feuilletcr  : 

Ils  usèrent  bien  deu.v  semelles 

Pour  feuiUoter  les  parchemins. 
(Le  plaisant  Quaquel  et  resjouyssancc  des  Femmes 
pour  ce  qne  leurs  maris  n'yvrongnent  plus  en  la 
taverne,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi"  s.,  VI,  18Î.) 

1.  FUEiLLU,  foillu,  s.  m.,  fourré  : 

Lors  saillent  chevalier,  gucrpissenl  le  foillu. 
(Horn,  4490,  Michel.) 

2.  FUEILLU,  adj.,  d'ouest  : 

Entre  décembre  et  février  le  vent  fueilln 
commence  a  régner.  (G.  Bouchet,  Serees, 
IV,  224,  Roybet.) 

Vent  fueilUi,  westerly  winde.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

1.  FUEL,  fuiel,  feul,  s.  m.,  teinture 
d'orseille  fabriquée  avec  la  perrelle  et 
dont  l'emploi  était  prohibé  : 

Nus  lainturiers  ne  puet  ne  ne  doit  mètre 
aUin  de  bouquam  ne  fuel  de  fuelle,  car  ce 
sont  fausses  laintures.  (E.  BoiL.,  Liv.  des 
mest.,  l'  p.,  LIV,  3,  Lespinasse  et  Bonnar- 
dot.) 

(>hose  tainte  de  flourin  de  chaudière  ne 
de  nule  autre  fauce  tainture,  c'est  a  savoir 
de  fuel  ne  d'autre  chose.  (Id.,  ib.,  lxxvi, 
S.) 

La  marchandise  de  perrelle  dont  ont 
fait  le  fuicl.  (lu.,  ib.,  p.  113.) 

Item  l'en  ne  pourra  faire  draps  tains  en 
moullee,  on  feul  ne  eu  fostel,  soit  en  laine 
ou  fille,  sur  ladite  paine.  (1396,  Coust.  de 
Dieppe,  Arcb.  Seine-lnf.) 

2.  FUEL,  voir  FUEll. 


FUE 


FUE 


FUE 


173 


n'Ei^LE,  s.  ni.,  orseille  : 

Nus  laiiilurieis  ne  puet  ne  ne  doit  iiielre 
alun  de  bouquam  ne  fuel  de  fuelle,  car  ce 
sont  fausses  laintures.  (E.  Boil.,  Llv.  des 
mest-,  !•  p.,  Llv,  3,  Lespinasse  et  Bonnar- 
dot.) 

Cf.  Fuel. 

FTELI.ER,   voir  FUEILLIE». 

Fi'Ei.LET,  voir  Fdeillet. 

FUELLIE,  voir  FUEILLIE. 
FUEXLIER,  voir  FUEir.LIER. 

FUELLiR,  voir  FUEILLin. 

FI-ELI.IS,   voir  FUEILLIS. 
FUELLISSEMENT,  VOir  FDEILLISSF.MENT. 

1.  FiEU,  foer,  feor,  fuor,  fuur,  fueur, 
feur,  fur,  fure,  for,  four,  feer,  fer,  fort, 
s.  m.,  prix,  taux  : 

De  son  maotel  (jne  tos  diroie  ? 
Ainz  l'erraite,  qni  l'achata 
Le  riche  fuer  ne  regrela. 

(Trittan,  I,  2819,  Michel.) 

Ch'est  li  feurs  des  dras,  ki  fu  atires  par 
l'assentement  des  vies  eskevins.  (1254, 
Ordonn.,  Dom  Gren.,  vol.  91,  p.  144,  Ri- 

chel.) 

Ke  li  maires  et  li  escevin  et  li  juret  délie 
vile  de  Bouvige  mettent  feur  as  toutes  les 
dereies  k'on  vent  en  le  vile  de  Bouvige. 
(1275,  Lett.  du  bailli  de  Nam.,  Arch.  mun. 
Bouvigne.) 

Pour  m  termes  au  fer  de  x  Ib.  par  an. 
(1288,  Compt.  du  Paracl.,  t"  l  v»,  Arch. 
Aube.) 

Tout  li  talemelier  de  Paris  et  d'ailleurs 
pueent  vendre  au  samedi  ou  marchié  de 
Paris,  pain  a  touz  feurs  au  miex  que  il 
porroit.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  i"  p., 
I,  41,  Lespinasse  et  Bonaardot.) 

Li  meunier  de  grant  Pont  ne  pueent 
maudre  a  mains  de  fuer,  que  .ii.  sestiers 
pour  .1.  boissiel.  (Id.,  ib  ,  ii,  5.) 

Se  li  cricrres   treuve  beuveeurs  en  une 
taverne,  et  il  leur  demande  a  quel  feur  il 
boivent,  le  crieur  criera  a  cel  feur  qu'il  li 
diront.  (lo.,  ib.,  v,  6.) 
Qaer  (le  si  la  voleit  atendre 
Qae  mellor  fuer  la  peust   vendre  (son  huile). 
(Chasioiem.  d'un  père,  conle  xiv,  v.  39,  Bihlloph. 

fr.) 

Qe  nule  criée  se  face  del  feor  vyn  cest 
an,  mes  qe  vous  facez  garder  mesmes  le 
feor  en  vente,  solom  le  [iris  des  vyns  de 
cest  anoe.  (15  janv.  1311,  Mandem.  d'Ed. 
H  sur  la  vente  des  vins  de  Gasc,  Delpit, 
Doc.  fr.  en  Anglet.,  p.  45.) 

Au  fueur  dessusdit.  (1311,  Arch.  JJ  47, 
f  62  V».) 

Li  est  accordé  qui  crie  se  face  que  nul 
BOit  si  liardy  de  vendre  vyns  forsques  a 
resonable  feer.  (Slat.  d'Edouard  III,  an  iv, 
impr.  gotb.,  Bibl.  Louvre.) 

Et  se  li  venderes  dessusdis  voelt  aucun 
des  wases  dessudis  vendre  les  doit  par  tel 
condition  que  chieus  qui  li  wage  seront  le 
pora  racater  dedens  vi  jours  et  vil  nuis 
apriez  ensiewans  pour  le  fur  qu'il  seront 
vendu  et  nient  puissedi.  (xiv"  s.,  Lois  et 
coutumes  de  la  ville  de  Marchiennes,  Arch. 
mun.  Lille  Bll  i,  2777.) 

Certains  eschevins  qui  mettent  pris  cl 
reur  aux  vins.  (1361,  Cari.  Esdr.  de  Corb., 
Richel.  1.  17760,  f»  26  r°.)  i 


.11.  moutons  François  qui  valent  .lU  foer 
dessusdit  .iiii.  1.  (1366,  Compt.  de  Valen- 
ciennes,  n»  27,  p.  22,  Arch.  nuui.  Valen- 
cienncs.) 

Pour  vendre,  mesvendre  et  adenerer  tel 
fuer.  (19  janv.  1374,  Cart.  de  Flirtes, 
DCXXXII,  p.  657,  Hautcœur.) 

Et  priseront  tout  ledit  mur  au  feur  de 
la  toise  ou  autrement.  {Slat.  de  Par.,  vas. 
Vat.  Oit.  2902,  f°  44*'.) 

On  les  paioit  courtoisement  parmi  un 
certain  fuer  qui  ordonnes  i  estoit.  (FboisS., 
Chron.,  VII,  375,  Kerv.) 

Les  vins  que  le  maistre  aura  prins 
debvcnt  eslre  au  fure  et  au  prix  que  les 
autres  vins  seront  vendus.  (1454,  Coiit.  de 
la  Mer,  .Morice,  Pr.  de  l'H.  de  Bret.,  I,  787.) 

Qu'il  ne  soit  nuls  taverniers  qui  vende 
vins  a  deux  paires  de  feur(e)s  tout  en  ung 
creu,  sur  lx  sols  parisis  d'amende,  sans  le 
congié  de  il.  de  Corbie.  (Stat.  des  march. 
de  vin,  xv  s.,  ap.  A.  Thierry,  ^fon.  inêd. 
du  Tiers  Etat,  III,  581.) 

Vingt  cinq  livres  a  valloir  au  feur  et 
niarch(i)é  qu'il  a  au  parachèvement  de  la 
tour  de  la  dicte  esslisse.  {Quitt.  du  25  av. 
1515,  Fab.  de  S.  Melaine,  Morl.,  Arch. 
Finist.) 

Four  avoir  fay  la  vigne  du  Vault,  a  20 
hommes  au  feur  de  chacun  homme  6  1., 
50  s.  (1542-1544,  Compte  de  Pierre  Blanche, 
recepveur,  Arch.  mun.  Avallon,  GG  165.) 

On  trouve  encore  au  xviii»  siècle  : 
11  n'est  pas  douteux,  dans  le  for  exté- 
rieur, que  lorsqu'une  rente  est  vendue 
sans  la  clause  de  la  fournir  et  faire  valoir, 
elle  peut  être  achetée  pour  une  somme 
moindre  que  son  principal,  quoiqu'elle 
soit  au  fur  du  denier  vingt,  qui  est  le  fur 
le  plus  cher  auquel  on  puisse  constituer 
les  rentes.  (Pothieb,  Conti'at  de  vente, 
n»  378.) 

—  11  se  rencontre  au  pluriel  avec  le 
sens  de  gages  : 

Nouveau  marié,  tu  dois  fairtî 
Kn  ce  point  a  tes  serviteurs 
Qu'il  est  requis,  et  les  altraire 
A  bien  servir  en  tes  labeurs, 
Et  les  contenter  do  lelz  /'(V/rs 
Que  tu  les  a  voulu  louer. 
(Doclrinat  des  nouveaux  niarU.i,  Vois,  fr   Jm 
xv"  et  xvi"  s.,  I,  133.) 

—  Frais,  avances  : 

Le  seigneur  féodal,  qui  mot  en  sa  main 
par  faute  d'homme,  droits  et  debvoirs  non 
faits,  le  fief  tenu  de  luy,  auquel  a  des 
terres  emblavées  par  aucun  fermier,  ou 
laboureur,  auquel  sont  baillées  a  ferme  : 
iceluy  seigneur  féodal,  s'il  veut  avoir  les 
gaignages  d'icelles  terres,  est  tenu  rendre 
au  fermier  et  laboureur  ses  feurs  et  se- 
mences. (Coust.  de  Paris,  ch.  i,  art.  38, 
Nouv.  Coût,  géu.,  lir,  3''.) 

—  Fig.  et  prov.,  d  tel  fuer  tele  vente,  tel 
fuer  telle  vente,  tel  prix,  telle  vente  ;  au 
cours  du  marché  : 

Pour  vendre  et  pour  despendre  a  tel 
fuer  tele  vente  juques  a  tant  que  tout  soit 
acompli  et  eutermé.  (C/i.  dw  3  moi  1291, 
Cart.  des  Vaux  de  Cern.,  Arch.  S.-et-O.) 

Si  tournoyé  et  serche  le  jeunes  homs 
environ  lu  nasse,  et  fait  tant  qu'il  entre 
dedens,  et  se  marie;  et  pour  la  haste  qu'il 
a  de  taster  du  past,  avient  souvent  qu'il 
enquiert  petitement  des  besoingnes,  et  s'y 


boute  tel  feur  telle  vente.  (Quinze  joyes  de 
mariage.  l,  Bibl.  elz.) 

—  Ne  fuer  ne  pris,  rien  du  tout  ; 
Tel  cuide  entendre  bien  son  cas 

Qui  n'y  enlent  ne  feur  ne  pris. 

(Les  Fainlises  du  monde.) 

—  A  cruel  fuer,  à  un  prix  cruel,  c'est-à- 
dire  pour  lo  payer  chèrement,  cruelle- 
ment : 

Hais  nus  ne  sat  la  grant  folie 
Dont  s'est  i-argies  a  cruel  fuer. 

Umadas  et  Ydoine,  593,  Hippean.) 

—  En  mesine  le  fuer,  à  ce  prix  là  : 

Se  natnre  vus  £st  encunlre  quoer. 
Dune  sai  jeo  ben,  en  mêmes  le  forr 
Te  Jeit  ennuer  ta  bêle  vie. 

(CuARDRT,  Petit  plet,  307,  Koch.) 

—  A  nul  fuer,  à  nul  prix,  pour  aucune 
raison,  en  aucune  manière  : 

Kar  des  qu'ai,  sire,  vostre  qnor 

N'e  puis  quidier  a  mil  feor 

Que... 

(Ben.,  D.  de  Norm..  II,  31i:)0,  Michel. t 

Sor  toto  rien  s'est  esjolz 
Li  reis  dunt  or  a  eir  e  fiz, 
M'oi  nuveles  a  nul  fuor 
Plus  li  seissent  miez  au  quor. 

(Id..  î4.,  II,  106.S1.) 
Ice  ne  soefre  a  nul  fuer 
.^c  n'endure  nul  gentil  quer. 

(ID.,  a.,   II,   17b37.) 
Ne  fust  uns  saives  clers  Cleinenz 
Qni'n  "Ut  si  grant  dol  a  son  qunr 
Ne  l'peust  solTrir  a  nisun  fuer. 

(In.,  («.,    II,  l.Si63.) 
VA  tant  i  aveit  mis  son  cner 
Qu'il  ne  s'en  poeit  a  nul  fuer 
Desveloper  ne  départir. 

(GnuiAUiiE,  Best,  div.,   iSSfi,  llippeau.i 
Amer  ne  les  puis  a  nul  fuer. 
(G.  DK  CoiNci,  Mir-,  ins.  Soiss.,  f»2S».i 
Mais  por  ce  ne  vont  a  nul  fuer 
Ses  aumosnes  lessier  a  faire. 

(Id.,  il>.,   I"  il'. 
Ço  ne  devez  a  nul  for. 
(De  Salii.  hom.  dial..  Lib.  Psalm.,  p,  ,566, 
Michel.) 

Que  sanz  mort  ne  puet  a  nul  fuer 
Kschaper  de  vostre  prison. 

(Dolop.,  4071,  Bibl.  elz.' 

Porroies  tu  dire  a  nul  fnrr 
La  joie  qn'aroies  au  cuer  î 
(Scrm.  du  xni"  s.,  Ilippeau,  Hit.  liisl.  de  l'une, 
lang.  fr.,  1877,  p,  -219.) 

Seigneur,  sachies  que  je  ne  le  lairoie  a 
nul  fuer  que  je  ne  m'en  venjasse  d'aus, 
ne  pour  l'apostoile.  (HOBEHT  DE  ClARY, 
p.  13,  Biaut.) 

Si  ai  regardé  que  a  nul  feur  je  ne  lesroie 
le  royaume  de  Jérusalem  perdre.  (JoiNV., 
Uist.  de  il  Louis,  p.  131,  Jlichel.) 

Lors  dist  ne  laira  a  nul  fuer 
Que  partout  ne  voist  au  tournoy. 

(Couci,  316,  Crapelet.) 


Dou  l'uer  a  nul  foer  acorder 
Ne  ponrroic  a  tel  vilonnie. 


(Ib.,  656.) 


Dou  chaslel.iin  se  doit  on  taire, 
Cur  a  nul  luer  nel  ameroie 
\CA\  lui  mon  ruer  ne   rneteroie. 

(/«.,  5-2  41 


174 


FlIE 


Aymps  el  crains  Dira  en  Ion  "ler, 
El  ja  ne  tcoUes  a  nul  fnr 
Faire  faali  traict  ne  trahison. 
(Régime  potr  loiu  terntevn.  Riche).  1181, 
r  10  f.) 

Et  gardei  bien  que  a  nul  fuer 

Tu  n'aiei  couroni  a  ton  cucr. 

(.\«/ir.  >.-S.  J.-C-,  Jub.,  Mysl..  II,  57.) 

Car  nous  aTons  ce  fait  a  cuer 

Oue  point  ne  leuons  a  nul  faer. 

inesurr.  .V.-S..  ib.,  II,  3Î7.) 

St  Tons  prie,   met  doulces  saers,  ' 

Que  nons  ne  lessions  a  nul  fuers 
Qne  tantost  et  ysnellement 
Aillons  querre  de  l'oiirnement. 

(/*.,  p.  360.) 

—  On  trouve  dans  le    même  sens,  en  , 
nul  fuer  : 

K  je  TUS  deveie  défendre 
Vers  celai  ki  vos  volcit  prendr -, 
Vus  ncl  prendriei  en  nul  fuur. 
Kar  il  rus  ert  encontre  quor. 

(Tristan,  t.  II,  p.   110,  Michel.) 

_  Au  fuer,  en  proportion,  à  raison, 
proportionnellement  à,  à  proportion  : 

Un  florin  de   Florence  pour  jour    ponr 
chevalier,  et  demv  florin  pour  escuier,  et 
pour  les    autres   au  fuer.    (Chron.  de  S.-   ! 
Ben.,  Richel.  i813,  f»430'>.)  i 

Paieront  ..  o"  feur  et  a   la  value,  selon   1 
la  quantité.  (1358,  flec.  el  dép.,  Arch.  mun. 
Chartres.) 

De  les  faire  payer  de  leurs  gaiges  toutes 
et  quanles  foiz  que  par  eulx  sera  ordonné 
au  feur  et  selon  les  estatz,  cedulles  ou 
rooles  qui  en  seront  faiz  et  baillez  au  dit 
Faiichet.  {Compt.  de  la  vénerie  de  Ch.YlU, 
p.  2.) 

Pro  rata  parte,  selon  la  part  et  portion, 
a  l'equipolent,  au  fur.  (Pillot.,  Gall.  ling. 
in$t.,  p.  2i0.) 

—  Au  fuer  de,  au  prix  de,  à  raison  de, 
suivant,  à  la  manière  de  : 

D'un  sanlant  et  d'une  façon 
Sont  vestncs  .in  fuer  d'esté. 
'Sabraii.'î,  Rom.  de  liant,  ap.  Michel,  llisl.  des 

ducs  de  Xorm.,  p.  312.) 
Tout  a  feur  des  lions  fors,   fiers  et  enraigies 
Corrent  sus  es  royauli. 

(Gir.  de  Rost.,  3329,  Mignard.) 

Il  paiera  pour  ses  gardes  dii  mille  ro- 
yaux, tels  comme  ils  cuerent  a  présent  en 
France  avant  son  partir  de  Calais,  et  ainsi 
au  feur  du  temps  qu'il  y  demourra.  (Gr. 
Chron.  de  Fr.,  Ist.  du  bon  roy  Jehan, 
r.xxiv,  P.  Paris.) 

La  somme  de  cinquante  six  mille  francs 
d'or...  par  .xxvill.  mois  au  fuer  de  deux 
mille  frans  par  mois.  (138Î,  Arch.  K  53', 
n"  l?*-".) 

Au  feur  de  deux  sols  parisis  de  rente 
chacune  toise.  (Pièce  de  1403,  Felibien, 
HUt.  de  Paris,  111,  246'.) 

Hounte  est  a  moy  que  unkes  ne  poy 
murrira  tant  de  baluilles  cum  jeo  ay  esté, 
or  more  a  feor  de  vache  (de  la  menoysonl. 
(Chron.  d'Angl.,  ms.  Barberini,  f^îl  r".) 

A  feor  des  femmes.  (Ib.,  t'  29  V.) 

Le  grant  taux  a  quoy  le  diocèse  d'Or- 
liens  est  tousjours  imposé  au  feur  des 
autres  diocèses.  (Compte  de  1.  Martin, 
1414-1416.  Commune,  Despence,  ix,  Arch. 
rauD.  Urléans.) 

Ne  nous  doit  ndmener   que    au  fuer  de 


FUE 

trois  cens  cinquante  hommes.  (1428,  Hisl. 
de  Metz,  V,  71.1 

A  maistre  Bernardin  de  Brissia,  ouvrier 
de  planchers  et  menuisier  de  toutes  sortes 
et  couleurs,  pareille  somme  de  neuf  vingts 
livres  tournois  a  luy  ordonnées  pour  ses 
gaiges  el  enirelenement  desdicls  neuf 
nioys.  andici  feur  de  .xx.  L.  t.  par  moys. 
{Compte  parlicullier  de  Jaques  Taillandier, 
commis  par  le  Roy  nostre  seigneur  el  par 
aes  lecires  patentes,  données  d  Amboyse  le 
XXIX*  JOUI-  de  janvier  mil  cccciiu''''  dùx- 
sepl.) 

Il  leur  a  esté  permis  procéder  par  éga- 
lement au  feur  et  prorata  du  revenu  des 
églises.  (Pasq.,  Letl.,  IV,  22.) 

Ces  dons  estoyent  présentez  aux  rois 
de  France,  non  seulement  par  le  peuple, 
mais  aussi  par  les  seigneurs  mesmes,  cl 
les  ecclésiastiques,  selon  leur  puissance, 
qui  esloil  taxée  el  limitée,  au  fort  du  re- 
venu des  fiefs  et  terres  qu'Us  tenoyent. 
(FAncHET,  Antig.  gaul.,  2»  vol.,  m,  7,  éd. 
1611.) 

—  An  fuer  gue.ànm  la  proportion  que, 
selon  que  : 

Au  ftieur  que  le  bief  vaulra  au  niarchié. 
(1389,  Arrêt  d'homolog.  sur  la  pot.  des 
livres,  Arch.   adiiiiu.    de  Reims,  111,  722, 

!   Doc.  inéd.) 

I  De  Jlilan  se  partit  pour  venir  a  Gènes  ; 
el  au  feur  qu'il  alloit,  luy  venoient  nobles 
honmes,  citoyens  el  gens  du  peuple,  de 
toutes  parts  au  devant.  (Le  Livre  des  faicls 
du  mareschal  de  Boucicant,  2'  p.,  cb.  6, 
Buchon.) 

—  Au  fuer  el  raison  que...,  en  parlant 
d'une  mesure,  d'une  contenance,  selon 
ce  que  ; 

Au  feur  et  raison  que  ledit    quintal  ou 
I   minot  pourra  commodément  porter.  (Edict 
de  Henry  II,   de    la  création  des   Presid., 
janv.  lo51.) 

—  Fig.,  prix,  mérite  : 

El  que  >'il  me  vient  a  plaisir 

One  son  penser  et  son  désir. 

Son  corps,  s'amour  et  tout  sou  cuer, 

A  un  homme  de  petit  fuer 

Ne  li  face  dou  tout  donner 

El  ligement  abandonner. 

(G.  Machault,  Œuv.,  p.  18,  Tarbi.) 

—  État,  considération  : 

Et  cariles  est  refroidie 
Et  larghece  est  des  cuers  banie, 
El  li  visce  sunt  de  grant  fuer. 
Car  il  sunt  mais  en  cascun  cuer. 

(Ren.  le  nom.,  8019,  Méon.) 

Tu,  Bethléem,  terre  juise. 
Tu  qui  es  en  petit  fuer  mise 
Entre  lez  princes  de  Judée, 
Terre  petite  est  apelee. 
Certes  de  toy  .i.  roy  ystra 
Qai  tout  Ysrael  gouvernera. 
(C«(  des  trois  roys,  Jub.,  l/f/s/./II,  100.) 

—  .Manière  : 

Qui  amasse 

Le  bien  commun  met  defuer. 

Par  ce  fuer 

Perdirent  puis  toute  phce. 

(EosT.  Descu..  Poés.,  II,  308.  A.  T.) 

—  Syn.  de  conluiue  : 
Contre   leurs    feurs,    us   et    cousturaes, 

(1323,  Arch.  JJ  62,  f'  28  r».) 
Observant    lours     costumes ,   usalges 


FUR 

fours,  privilèges.  (22  mars  1394,  Livre  des 

Bouillons,  LXXXIII,  p.  261,  Bordeaux  1867.) 

Issoudun,  fur,  fure,  menue  monnaie. 

2.  FUER,  voir  Fdier. 

3.  FUER,  voir  Fors. 

4.  FUER,  voir  Fuerre. 

PITF.RCE,   S.  m.  ? 

Je  feray  tel  charpenteric 
Que  nul  fors  que  bien  n'en  dira  ; 
Et  sachiez  qu'il   me  soufBra 
D'avoir  le  fuerce  a  la  viele. 
(Jfir.  .«""  Sle  Genev.,  Jub.,  Mysl..  1,  271.) 

FUERE,  voir  Fderre. 

FUERFUEMENT,   S.    m.,   passage  d'un    i 
flef  en  une  autre  main  :  ; 

Les  beritaiges  qui    furent   Regnaudol... 
liquel  nous   sont  advenu    pour   cause   de     ' 
/■uêr/îiemeiit  el  de   fuerniariaige   dudil  Re- 
gnaudol.   (1377,  Benedicl.de  Dijon,  Grau- 
cei,  1.  I,  c.  10,  Arch.  C.-d'Or.) 

FUERJURER,  VOir  FCRJCRER. 
FUERMARIAGE,  VOir  FORMARIAGE. 

1.  FUERRE,  fuere,  feurre,  feure,  foeure, 
foerre,  ferre,  fourre,  foure,  forre,  fouare, 
fouarre,  farre,  foirre,  fuer,  four,  s.  m., 
paille,  chaume  : 

Ecclesia  beali  Jacobi  vil  s.  por  fu^re. 
(1226,  Cens.  Paracl.  de  Pruvin.,  f"  3  v», 
Arch.  Aube.) 

Ke  li  fuerres  du  terrage  devant  dit  doit 
eslre  al  abé  et  au  couvent.  (1237,  Cart.  de 
S.  Jean,  i"  347  r»,  Bibl.  Amiens.) 

Nus  poisouniers  de  mer  ne  puet  mestre 
raie  en  pannier  sur  autre  poison,  ne  ame- 
ner poison  salé,  ne  merlanc  salé,  que  le 
fuerre  qui  est  desus  les  paniers  ne  soit 
olez  es  baies,  ainz  que  le  poison  soit 
•venduz.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  1"  p., 
CI,  7,  Lespiuasse  et  Bonn.irdot.) 

Le  porc  cochèrent  a  la  terre, 
Desoz  li  font  un  feu  de  fuerre. 

(Renart,  iiSH'i,  Mcoii 

De  fourre  ne  d'avoine  ne  meingai  nios  destn^. 
{Floor.,  993,  A.  T.) 

Torches  de  fain  et  de  forre.  {Chron.  de 
S.-Den.,  ms.  Sle-Gen.,  f»  198».) 

Et  fisl  a  toute  la  maisnie  de  leans  appor- 
ter/ewrre  el  bûche,  cl  aprez  Est  bouter  le 
feu.  (J.  d'Arras,  Melus.,  p.  343,  Bibl.  elz.) 

Et  s'il  advenoit  que  aulcun  d'iceulx  es- 
chevins  voient  de  vye  a  trespas,  il  est  de 
couslume,  en  ladicte  ville,  que  le  lende- 
main de  Noël  que  les  justices  el  eschevins 
se  assemblent  ensemble  avec  le  prevost 
de  l'Eglise  pour  mettre  pris  au  vin,  cap- 
pons,  poulies  et  fouares.  (  Déclaration  de  la 
loy  et  esclievinage  de  Corbie,  Mém.  de  la 
Soc.  des  antiq.  de  Pic.,  1,  290.) 

Des  pailles  et  des  foeures  de  le  grange. 
(1319,  Becelle  du  Clé  de  Blois,  Arch.  KK 
I   296,  f  5  r».) 

Pour  trois  charetees  de  fuerre  achetées 
i  a  Guernelles.  (1366,  Archiv.  hospit,  de 
Paris,  I,  78,  Bordier.) 

Le  feurre  du  lit  fu  oslé.  (1398,  Grands 
jours  de  Troyes,  Arch.  X'»  9183,  f»  27  v».) 

Rcceple  de  Jehan  Mille,  pour  l'assise  des 
feures  a  Iny  ven<lue  vi  livres.  {Registre  des 
recettes  de  Boulogne-sur -Mer,  1413-1416, 
p.  30,  Ed.  Dupont.; 


FUR 


FUE 


Fur. 


17S 


Four  et  avaine. 
(Jeh.  des  Pbeis.  Geste  de  Liège,  38386,  Scheler, 
r.hss.  phihi.) 

...  La  plache  a  four. 

(lo.,  I».,  Il,  1763.) 

Parmy  ses  trois  glnyons  de  fnerre. 
Je  luy  doDne  mes  vieilles  nattes. 
(Villon,  Cran/  Tesl.,  lxvii,  Jouaast,  p.  58.) 
Var.,  farre. 
Lny  laisse  trois  gluyons  de  fouarre 
Pour  esleadre  dessus  la  terre, 
(lo.,  Pet.   Test.,  ixiii.  Jouanst,  p.  11.) 
Et  pour  ce,  la  raison,  qui  tout  redresse 
.\  son  plaisir,  sans  tort  et  mesprison. 
M'a  a  bon  droit,  par  sa  très  grant  sagesse. 
Mis  pour  ineurir  ou  feurre  de  prison. 
(.Pois,  de  Charles  i'Orl.,  p.  177,  Champollion.) 

Et  se  revestil  de  touttes  ses  robes  qu'elle 
vesloit  qu.mt  elle  chevauclioit,  qu'elle 
boutées  avoit  ou  feurre  de  son  lict.  {Journ. 
d'un  bourg,  de  Paris,  an  1431,  Miehaud.) 

Derechef,    il  appartient   au    voyer,  cha- 
cun an,  la  veille  de  Noël,  de  chacun  feurre 
qui  vend  feurre  de  la  Saint  Innocent,  deux 
faix  de  feurre.  (1460,  TU.  concern.  le  voyer 
de  Paris,  Felibien,  Hist.  de  Paris,  IV,  310.) 
3'apperçois  ung  enflant  ipii  pleure 
Tout  nu  sur  le  ferre  gisant. 
(Grebas,  Slisl.  de  la  Pass.,  5059,  G.  Paris.) 
Coucher  nous  convient  sur  le  feurre 
La  nuict,  qui  nous  ^arde  de  rire. 
(Regrets  et  Complainte  des  Gosiers  alterei,  Poés. 
fr.  des  \y'  el  xvi'  s.,  Vil,  8'2.) 
Et  premièrement  en  la   rue  du   feurre 
tint   contre   louts   les    repens,    artiens   et 
orateurs.  (Rab.,  1.  II,  c.  10,  éd.  1542.) 

Lequel  marchandoilrdes  naveaux  estant 
contre  terre  sur  du  foirre,  coniaie  on  les 
estale.  {La  nouv.  Fabrique  des  excell.  Traits 
de  vérité,  p.  58,  Bibl.  elz.) 

Gerbe  de  foirre.  (i.  Bouchet,  Serm.  de 
la  simulée  convers.  de  H.  de  Bourb.,  p.  13, 
éd.  1394.) 

Il  se  disait  encore  au  xvii'  siècle  : 
Le  fouarre,  ou  la  grosse  paille  qui  porte 
l'épi.  (LA^CEl.0T,  Rac.  gr.) 

—  Aller  en  fuerre,  courir  en  fuerre,  aller 
an  fourrage,  fourrager  : 

Alej  en  fuerre,  s'il  vos  plaist,  le  matin. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.  H  243,  P  H'.) 

Emenidns  rl'Arcade  commande  en  fuerre  aler, 
El  Tlll^  chevaliers  cusamble  lui  mener. 

(Roum.  d'Alix.,  f°17',  Michelanl.) 
Aies,  dit  Aliiandres  en  fuere,  jel  commant, 
El  yal  de  Josafa,  es  plains  de  val  ^ublent. 

(lli.,  f°  17«.) 

Les  sondoiers,  mon  sire,  dont  qa.irante  en  i  a. 
Se  partirent  d'icy  si  tôt  qu'il  ajourna. 
En  fourre  sont  ailes  trosque  il  esclaira. 

(/*.,  ap.  Duc,  Gloss.  de  Villeh.) 
S'en  Tinrent  devant  Phincpople  en  fuerre 
pour  les  fourriers  garder.  (H.  de  Valenc, 
513,  Wailly.) 

Et  corroient  en  fuerre  par  la  terre  qui 
au  roi  Artus  se  tenoit.  (Arlur,  Richel. 
337,  f»  22=.) 

Avoit  fait  César  se  gent  issir  fors  des 
tentes  pour  aler  en  fuirre.  (Jeu.  de  Tuym. 
Ilist.  de  J.  Cas.,  Ars.  3355,  f  228=.) 

Bijeniont  el  li  cuens  de  Flandres  qui 
estoient  aie  en  .i.  fuerre  amenèrent  grant 
gaain  en  l'ost.  (Cont.  de  G.  de  Tyr,  Flo- 
rence, Bibl.  Laur.,  10,  iv.) 

Qui  estoient  envoie  eu  fuerre.  (Ib.) 


11  ot  cnvoipz  fe.s  corsicrs  en  fuerre  o 
grant  plenlé  de  gent.  (Chron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f"  316^) 

—  Mettre  un  pays  a  fuerre,  le  livrer  au 
pillage  : 

Fondent  maisons,  fondent  celier, 
Fondent  loges,  ardent  solier. 
Tôt  le  pais  ortt  mis  a  fuer. 

(MocsK..   Chron.,  -21195,  Reill.) 

Et  entreront  en  Normandie  et  misent  le 
pays  a  fuerre  et  li  ribaut  boutoient  le  fu 
partout  el  prendoient  proies.  {Chron.  de 
Dains,  c.  xix,  L.  Paris.) 

Wallon,  four,  fore,  foin,  herbe  fauchée 
et  séchée  pour  la  nourriture  des  chevaux 
et  des  bestiaux,  et  aussi  herbe  sur  pied. 
Ronchi,  feurre. 

2.  FUERRE,  fuere,  feure,  fourre,  fore, 
forre,  fuire,  s.  m., fourreau, gaine  de  l'épée  : 
Des  fueres  traient  le  branc  d'acier  forlii. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  91''.) 
Hors  de  son  fuere  a  Irait  le  br.mc  d'acier. 

(Raoul  de  Cambrai,  2821,  A.  T.) 
Si    remet  s'espee   el  fuerre.    {Lancclot, 
ms.  Fribourg,  f°  IS*.) 

Fors  del  fuerre  saiche  l'espee. 

(Dolop.,  5132,  Bibl.  elz.) 
Mainti'nant   ont    des    fuerres    sachies    les   brans 
[d'acier. 
(Gui  de  Bourg.,  3623,  A.  P.) 

Quant  li  rois  tint  Dnrandart  la  trencbanl, 
Tret  la  du  fuerre,  si  essuya  li  brant. 

(Agolànl,  Bekker,   p.  152.) 
Du  fuerre  sache  Courouçousc  la  grant. 

(Olincl,  160,  A.  P.) 

Dou  forre  a  trait  forst  le  branc  forbi  d'acier. 

(Flooianl.  131,  A.  P.) 

Del  fore  trait  la  bone  espee. 

(Protheslaus,  Richel.  2169,  t"  44'.) 

Isnellement  a  estoiié  le  brant... 
Dedans  le  feure  l'a  boulé  tout  sanglant. 
(Rom.  d'Aquin,  1618,  Joûod  des  Longrais.) 

Et  saillent  sus  et  Iraient  les  espees  des 
fuerres.  (Mén.  de  Reims,  101,  Wailly.) 

Nus  forbeur  ne  puel  ne  ne  doit  fere 
feurre  a  espee  de  bazane.  (E,  Boil.,  Liv. 
des  mest.,  !•  p.,  xcvil,  3,  Lespinasse  et 
lionnardol.) 

Il  la  treil  dou  fuire  (l'espee)  e  la  tint  en 
son  poing.  (Chron.  de  Turpin,  mort  de 
Uol.,  ap.  Tissot,  Chrestom.) 

Item  nnlz  fourbeur  ne  peut  ne  ne  doit 
faire  fourre  a  espee  de  bazanne.  (1330, 
Coulume  de  Sle  Geneviève,  ms.,  f»  2'',  ap. 
Ste-Pal.) 

Lances  longues,  feures.  (1337,  Orden.  de 
40  galees  armées,  Jal,  Archiol.  nav.,  II, 
334.) 

—  Dans  un  sens  plus  étendu,  gaine, 
étui  : 

Sa  viele  a  dou  fuerre  traite. 
(G.  SE  CoiNCi.  mr.,  Richel.  25532,  f»  166.) 
Fuerre  blanc,  couverleurs  et  quovrechiez  faitis. 
(DU  de  ilenage.  139,  Trébutien.) 

Suisse  rom.,  fourre,  s.  f.,  fourreau,  taie, 
têt,  housse  :  Une  fourre  d'oreiller,  une 
fourre  de  parapluie,  une  fourre  de  chaise. 

njERS,  voir  Fors. 

FUEBTIIAIRE,  VOir    FORTnAIHR. 


FUETE,  s.  f.,  autant  de  terre  qu'un 
homme  en  peut  labourer  ou  fouir  dans 
un  jour  : 

Une  pièce  de  vigne  contenant  sept  fueles 
ou  environ.  (1340,  Arcb.  JJ  72,  f»  431  r°.) 

Une  pièce  de  vigne  contenant  quatorze 
fueles.  (Ib.) 

Une  pièce  de  vigne  en  mont  Marsen 
contenant  vint  fueles  ou  environ.  (1346, 
Arcb.  JJ  72,  pièce  560.) 

Desqueles  pièces,  l'une  siet  delezMatluet 
Monteron....  contenant  la  fuete  a  trois 
hommes.  (1420,  Arcb.  JJ  59,  pièce  439.) 

FIJEUH,   voir  FUEH. 
FUEIIX,  s.  m.  î 

Un  fueiix  de  pipe  effonsee  d'un  bout. 
(1534,  Invent.,  Rev.  de  Bret.,  2'  série,  I, 
.51.) 

FUEVLEICE,   voir  FOIBLECE. 

FUG,  voir  FoLC. 

FUGATiF,  adj,  fugitif  : 

S'absentèrent  des  lors  et  se  rendirent 
fugalifs  hors  de  noz  pays.  (1504,  Rém.  aux 
habit,  de  Gironcourt,  Arch.  Meurthe,  Très, 
des  chart,  de  Lorr.  lett.  pat.,  vol.  B  9, 
f  167.) 

FUGER,  voir  FUIER. 

FUGERÉ,  adj.  ? 

Salayn  fugeree.  {Stat.  d'Edouard  IV,  au 
m,  impr.  gotb.,  Bibl.  Louvre.) 

FUGiBLE,  adj.,  que  l'on  doit  fuir  : 
Des  Iroys  choses  fvgibles  et  contraires, 
une  est  mal,  lait,  et  deshonnesle.  L'autre 
est  mal,  nuisible,  ou  dommaigable ,  et 
l'autre  est  mal,  triste  ou  Iristece  et  desplai- 
sance. (Oresme,  Eth-,  l»  23^  éd.  1488.) 

Délectation  est  désirable  et  plaist ,  et 
tristece  est  fugible  et  desplaist.  (ID.,  «6., 
f  64".) 

Tous  confessent  que  tristece  est  mal  el 
que  elle  est  fugible  ou  a  fuir.  (ID.,  «6., 
Richel.  204,  f»  308'.) 

FUGiLLATEUH,  S.  m.,  celui  qui  met  en 
fuite  : 

Fugilla  est  déesse  de  fuyte  ainsy  que 
Stator  de  station  selon  Theotectus ,  el 
cesle  déesse  convertislel  met  en  fuyte  non 
pas  seulement  les  hommes  mais  les  dieux. 
Aussy  de  ce  sont  dis  les  fugillaleurs,  c'est 
assavoir  umbres  des  deablcs  porlans  feu 
avec  eulx.  (Mer  des  hystoir.,  t.  1,  f"  67'', 
éd.  1488.) 

FUGiLLER,  v.  D.,  faite  sortir  des  étin- 
celles de  la  pierre  à  fusil  : 

Fugillo,  las,  fugiller,  faire  feu  de  pierre 
par  fuisil,  ou  faire  fuisil.  {Catholicon,  Ri- 
chel. 1.  17881.) 

FUGITIVEMENT,  adv.,  par  la  fuite,  fur- 
tivement : 

Saches  que  ceulx  qui  sont  ofliciers  en 
aucune  ville  ou  pays,  pour  double  de  leur 
olfice,  se  veulleul  partir  el  absenter  fugiti- 
vement, et  pour  ce  vendent  leurs  choses 
absconseement,  saches  que  telle  vente  n(,' 
vauli.  (Bout.,  Somme  rur.,  1'  p.,  f"  102'', 
éd.  1486.) 

FiJGNAUE,  -  aige,  s.  tu.,  sorte  de  près' 


176 


FUI 


talion  qui  consistait  à  apporter  Je  la  terre 
en  remplacement  de  celle  que  le  courant 
de  la  rivière  entraîne  : 

Item  aidera  mener  les  meuUes  et  toutes 
les  matières  pour  le  moulin  de  la  Roche, 
et  a  tenir  eu  cstul  tout  ce  qui  est  hors  le 
tournant,  et  y  doivent  le  ftignaige,  c'est 
assavoir  trois"  palletees  Tau.  (1406,  De- 
noinbr.  du  baill.  de  Conslcntin,  Arch.  P 
304,  f  97  V'.) 

FLGLE,  s.f.,  fuite  : 

Li  Sarrazin  petoient  li  arme,  et  par 
fugue  cerchoieut  de  eschaper  a  la  mort 
lor.  (Aimé,  Chron.  de  Rob.  Viscart,  1,  18, 
ChompoUiou.) 

FinABLE,  -  yable,  adj.,  qui  fuit,  fugitif  : 
Icist  en  icel  tens  (niable  vinrent  al  bore 

de  Constantinoble.  (Dial.  SI  Greg.,  p.  171, 

Foerster.)  Lai.,  profugus. 

Delei  une  ille  dod  estable  . 
Re<;Qt  LalhoDe  la  fuiable 
Ed  sod  hostel. 

(Fait.  d'Ov  ,  Ars.  5069,  f''  83''.) 

Plos  fuiable  et  plas  elTrace 
De  cerf  ou  de  Mche  barbée, 
(G.  MiCH..  Poés.,  Uichel.  9241,  C  202«.) 
Mais  plas  fuiable  vraiement 
Qae  oalz  rens. 

Od.,  it.) 
Car  quelconques  chose  ellisable  est  avec 
autre  fuiable  ellieute,  il  covient  k'ele  soit 
plus  ellisable  ke  li  contraire  de  celu  chose 
fuiable  ne  soit.  {Li  Ars  d'Amour,  11,  239, 
Petit.) 

Plus  desloyalle  que  ydre  saouUee,  plus 
fuyable  et  enrayé  que  cerf  bersé.  (C.  Man- 
sioN,  Bible  de*  Poel.  de  mclam.,  i"  149  r», 
éd.  1493.) 

Doulceur  fuyable.  {Triumph.  dePetrarq., 
f«  9  v»,  éd.  1531.) 

—  Qu'on  doit  fuir  : 

Le  mal  (est)  fuyable,  ennuyable,  misé- 
rable et  rejettable.  {Les  Aprêsdinees  du  s' 
de  Cholieres,  III,  f»  136  r»,  éd.  1387.) 

puiANCE,  s.  t.,  fuite  : 

Li  bat  lille  ne  li  ordonaoce 
Ne  redoit  pis  por  \ot' fuiance 
Branler  ne  croller  ne  movoir. 
(J.  DE  PmoRAT,  tir.  de  \egece,  Kicbel.  1601, 
r  11*.) 

FViKST,  fuient,  adj.,  fugitif  : 

La  richece  de  cest  seyle,  qui  n'est  se 
fuienz  non.  {Serm.,  Richel.  423,  f«  TC.) 

1.  FUIE,  fuye,  fue,  s.  f.,  fuite  : 

Cil  de  la  vile  sont  en  ftiiei  turué. 

{Les  Loh.,  m».  Berne  H3,  flC.) 
Lors  se  metent  a  la  fuie   tuit   li    autre. 
Gaut.  Map,  Lancel.  du  Lac,  Kichel.  1430, 
I'  25".) 

Moolt  fol  bone  et  bêle  la  cbasce. 
Car  li  rerf  se  mlst  a  la  fue. 

(Dolop.,   9198,  Bibl.  eli.) 
Haides  l'oiguilleus  est  eu  fuies  tomes. 

(Coi  de  llourg.,  2012,  A.  P.» 
Il  toroeront  en  fue,  ne  sarouL  ou  aulcr. 

(Flomanl,  2378,  A.  P.) 
Ne  en  fue  lt)rnee  iere. 
J.  DE  Priorat,  Lie.    de  Vegece,   Richel.  1604, 

Tournèrent  en  fuie  VHrs  les  lices.  (MÉN. 
DE  Reims,  IS6,  Wailly.) 


FUI 

(Jui  toruoieut  en  fue  au  plus  tosl.  (Vie 
de  S.  Denis,  Urit.  .Mus.  u.ld.  15606,  t"  138'.) 

Si  tornereut  eu  fuie  a  loi  lor  bernois. 
(B.  LE  Thés.,  Cont.  de  G.  de  Tyr,  p.  56, 
Guizol.)  liupr.,  ftice. 

Les  deux  loncliereut  a  fuie.  (JoiNV.,  S. 
Louis,  xxvi,  Wailly.) 

11  touchercul  en  fuie  aussi  comme  bre- 
bis. (Id.,   «6.,  LXXIV.) 

Il  s.mra  bien  (le  ccrO... 
On  par  ses  fuies  retourner 
Pour  soy  mieux  des  chiens  deslourner. 
({Uru.  de  Fokt.    GtiERiii,    Très,   de  Yanerie, 
p.  6i,  Pichon.) 

Si  furent  tout  esbnhi  et  tournèrent  en 
f'uies.  (Fboiss.,  Chron.,  111,  334,  Luce,  uis. 
liome.) 

Ou  aucuns  d'eux  navres  a  mort  rendi- 
rent leurs  esperits,  et  les  aullres  donnè- 
rent les  fuyes,  qui  se  saulverent  en  ung 
bosquet  prochain,  (J.  Mou.NET,  Chron., 
ch.  cxcvil,  Buchon.) 

2.  FUIE,  fm/e,  s.  f.,  colombier  : 

Celuy  qui  n'a  fief,  ceusive,  ne  justice 
peut  avoir  volliere,  ou  fuye  de  600  bou- 
lins, et  au  dessous,  porveu  qu'il  ail  au 
terroir  ou  est  construilte  la  dille  volliere, 
50  arpens  de  terre.  {Coût,  de  Paris,  Coût. 
gén.,  t.  I,  p.  66,  éd.  1635.) 

Pierre  Jacquin,  fermier  de  la  fuye  et  co- 
lombier des  Ousdes.  (1547,  Compt.  de  Diane 
de  Poitiers,  p.  6,  Chevalier.) 

Et  comme  on  voit  un  pigeon  a  la  fuije 
Se  retirer,  et  un  bœuf  a  la  grange. 
(Mell.  de  s. -Gel.,  Œuv.poel.,  p.  84,  éd.  1719.) 

Messieurs,  soyez  les  bienvenus  ;  (;a,  que 
l'on  se  depesche,  garçon  au  vin,  au  poulail- 
ler, au  crochet,  a  la  fuye,  serviettes 
blanches.  {Moyen  de  Pa^-venir,  p.  323,  éd. 
s.  1.  n.  d.) 

On  dresse  quelque  fuye  aux  simples  colombelles. 
(D'Adbigké,  Trag.,  p.  71,  Bibl.  eh.) 
Et  par  bon  encontre  va  trouver  une  fuye 
qu'il  contourna  plusieurs  fois.  (BiuNT.,  Gr. 
Capit.  fr.,  V,  29,  Lalanne.) 

FUiEL,  voir  Fuel  . 

FUIENT,   voir  FUIANT. 

FUiER,  fuyer,  fuer,  fu<jer,  y.  u.,  fuir, 
s'enfuir  : 

Onkes  n'i  pont  fors  jeu  soullemenl  eschaper 
Et  cil  de  ma  galie,  ou  n'i  a  que  fuer. 

(Desir.  de  Rome,  li\,  Groeber.) 

Mes  Beneverte  va  fuyant,  et  non  voloil 
contrester  contre  Jordain,  cornent  lo  cerf 
fuge  devant  lo  lyon.  (Aimé,  Chron.  de  Rob. 
Viscart,  11,  xi,  ChampoUion.) 

Elle  n'estojf  fuyee  gueres  loing.  (G. 
BoucHET,  Serees,  i,  205,  Roybel.) 

FUIFFEMENT,  VOJr  FlEPFEMENT. 

FUii.DiiANT,  adj.,  fulgurant  : 

En  la  sfilendur  de  la  tue  fuildrante 
hansle.  {Cant.  Habac,  17,  Lib.  Psalm., 
p.  240,  Michel  ;  Uichel.  1.  768,  f»  118  r°.) 

FUILLE,  voir  FUEILLE. 

FUIIJ.ETER,  voir  FCEILLETER. 

Fi:iLi.EUK,  voir  Fdeilleur. 

FUIf,l>EUS,  voir  FUEILUEOS. 
FDILLIE,  voir  FUEILLIE. 


FUI 


Fun.LiER,  voir  Fueillieh. 

FUILLIK,  voir  FUEILLIK. 

FuiN,  adj.,  de  feu  : 

Fuins  li  tuens  parle menz  forlinent,  e  li 
luens  sers  ama  ice.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.. 
cxvill,  140,  Michel.)  Lat.,  ignitum. 

Od  lur  langues  qui  nuili  sunt  fuines  (les  serpents) 
Percent  lur  cors  e  liir  pctrincs. 

(M.\RiE,  Purg.  de  S.  Patrice,  1003.  lioq.) 

Un  lornient  vit  merveilles  grant. 

Une  roue  ardante  e  fuine 

Desuz  ert  la  llame  souphriue. 

(ID.,  i*.,  112-2.) 

1.  FUIR,  voir  Fouir. 

2.  FUIR,  V.  a.,  metlre,  en  fuite  : 

Les  nés  furent  tost  départies. 
Et  en  plusiors  teres  pues. 

(Wace,  Bru/,  2535,  Ler.  de  Lincy.) 

1.  FuiRE,  fure,  s.  f.,  fureur  : 

En  le  spirit  de  la  tue  fuire  asemblethes 
sunt  ewes.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  Cant. 
Moysi,  7,  Michel.)  Lat.,  in  spirilu  furoris 
lui. 

C'ert  joie  s'a  glaive  define 
S'infernal  fure  Sarrazine. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  U,  19518,  Michel.) 

Cum  orrible  fure  infernal 
Ait  csbrasé  e  fait  cest  mal. 

(iD.,  ib..  Il,  23027.) 

2.  FUIRE,  voir  FUERRE. 

FuiRETEOR,/'Mr.,  fi~u,ireteor,  -eur,  s.  m., 
officier  de  vénerie  qui  a  soin  des  furets  : 

Li  fruiretieres  a  .xvin.  d.  de  gages  hors 
et  ens,  et  por  robe  por  lui  et  por  sa  mes- 
nie  .Ix.  s.,  et  por  filets  et  reiseul  .xx.  s. 
(1285,  Ord.  de  V hostel  le  Roy,  Pièc.  rel.  à 
l'Hist.  de  Fr.,  XIX,  28.) 

Le  fureteur  meugera  a  court.  (1316, 
Orden.  de  l'osl.  le  roy,  Arch.  JJ  57, 
f-  64  r-.) 

FUiRETiER,  fur.,  S.  lu.,  offlcicF  de  vé- 
nerie qui  a  soin  des  furets  : 

Li  fuiretiers  a  .xviil.  d.  de  gaiges.  (1285, 
Orden.  de  l'ost.  le  Roy,  Arch.  JJ  57,1»  7  r».) 

Veneurs,  fauconniers,  furetiers  et  oise- 
leurs. {Ord.  de  Ph.  le  R.,  Arch.  JJ  57,f''18.) 

FuiROLE,  furole,  s.  f.,  feu  Saiiit-Elme. 

Fuiroles  ou  llammeroles,  ou  llatubars, 
ou  ardans.  Igues  fatui.  (Nicot,  Thresor.) 
éd.  1606.) 

Furole,  c'est  cette  flammele  qui  par  nuicl 
apparoit  au  bout  des  lances  des  gens 
d'armes  et  des  antennes  des  navires, 
bruyant  comme  un  oyseau  et  sautelant  de 
lieu  en  autre,  (lo.,  ib) 

FUiRON,  furon,  firon,  s.  la.,  petit  du 
furet  : 

Li  counins  que  [i  fuirons  chace. 
{Du  Presireelde  la  Dame,  Kichel.  19152, PfiS''.) 

Se  Jupiter  et  Venus  tesmoignenl  as  .II. 
lumières  le  nay  sera  des  bestes  aians 
corapaignie  avec  les  hommes  si  connue 
chiens,  fuirons  et  les  semblables. (Oresme, 
Quadrip.,  Richel.  1348,  f"  129  v».) 

On  les  prent  ainsi  comme  les  lièvre»  et 
aux  lirons  quant  i'z  sont  es  fosses.  (Gast. 
Feb.,  Mhz.  514,  I»  16''.) 


FUI 


PUl 


FUI 


177 


Hz  (les  loutres)  voQt  eu  leur  amour  nu 
temps  que  font  les  fuirons,  si  comme  cha- 
cun qui  en  tient  eu  son  hostel  scet,  et  pour 
tant  autant  comme  ilz  fout  aucune  foiz 
leurs  clicaulx  plus  au  moius  comme  fout 
les  (irons,  (lo.,  l•26^) 

Et  quautilz  (les  connins)  sont  dedenz  (les 
fosses)  ilz  doivent  mettre  leurs  bourses  qui 
sont  failles  de  cordes  au  pertuis  des  ter- 
riers en  tant  de  pertuis  comme  il  aura  de 
bourses,  et  les  autres  pertuis  il  doit  es- 
toupper  fors  que  un^  par  ou  il  boulera  le 
firon  qu'il  doit  avoir  avec,  et  le  firon  doit 
cslre  muselle.  (iD.,  f"  SI"".) 

Avant  eu  la  maison  chiens,  fuirons, 
coraes,  laz,  liiez  et  autres  enpius  ou  ten- 
dant aux  bestes  et  ojseaux.  (1396,  Arch.  Iv 
54,  pièce  38.) 

Ce  goot  boDâ  furons  en  garenne. 

Il  n'y  a  riens  qui  leur  escbappe. 
(CcouiLLART,  Nom'.  Droitz,    1'°    p.,    Ue    presuuip- 

tiooibas,  I,  103,  BilO.  tlz.) 
Biens  attrapent,  et  sont  prestz  de  les  preailre. 
Comme  en  terriers  connins  prius  par  furons. 
(Cri.\gore,  Folki  Eiilreprises,  I,  93,  Bibl.  elz.) 

Esprivier  quaile  persécute, 
Fitroii  suit  après  le  connin. 
(ItOBKRT  TiAnoiN,  fassc-lcmps  d'oysivelé.  Pues.    fr. 
des  xv'et  xvi"  s.,  VII,  -242.) 

Le  furon  est  dit  de  furnum,  four,  car 
ainsi  comme  eu  ung  four  il  entre  dedans 
les  tenebrosilez  et  cavernes  de  la  terre, 
et  en  expelle  et  dejecle  les  connins  qui  y 
sont  muces  et  occultez.  {Orlus  sanitatis, 
ap.  Jaubert,  Gloss.  du  centre  de  la  France, 
verbo  furon.) 

—  Voleur  : 

A  Paris  il  fait  fort  dangereux  mettre  de 
l'argent  dans  sa  pochette,  ou  porter 
bourse;  il  y  a  des  furons  qui,  en  moins 
d'un  tour  de  main,  auront  mis  la  maiu  sur 
la  magotte,  et  gripperont  l'escu.  (Contes 
de  Chût.,  i'  67^  ap.  Sle-Pal.) 

—  Fig.,  membre  viril  : 

Entre  les  cuisses  si  li  entre. 
Par  le  pertuis  li  entre  el  ventre  : 
La  a  mis  son  fuiron  privé. 
Ifla  Prrsire  el  de  la    Dame,  Iticliel.  191,1-2, 
C  SSJ.) 

—  Sorte  de  jeu  : 

La  jouoyt,  au  flux...  a  la  blaucque,  au 
furon.  (Rab.  ,  Gargantua ,  ch.  22,  éd. 
1542.) 

«  Le  jeu  du  furon,  iinMiUonné  par  Rabe- 
lais, dit  le  comte  Jaubert,  s'est  conservé 
sous  ce  nom  en  Berry  ;  il  est  connu  ail- 
leurs sous  celui  de  furet.  Les  personnes 
qui  jouent  au  furon  sont  rangées  en 
cercle  et  tiennent  un  cordon  formant  une 
chaîne  sans  On,  passé  dans  un  anneau. 
C'est  cet  anneau  qui  est  le  furon.  Les 
joueurs,  le  faisant  glisser  le  long  du  cor- 
don, se  le  passent  vivement  les  uns 
aux  autres,  en  ayant  soin  de  le  cacher 
autant  que  possible  avec  leurs  mains  et 
en  chantant  les  paroles  suivantes  : 

Il  court,  il  court  le  furon. 
Le  furon  do  bois,  mesdames  ; 
H  coart,  il  court,  le  furon. 
Lit  furon  du  bois  lui^uoa. 
Il  a  passé  par  ici 
Le  furnn  du  bois  joli. 
Il  court,  il  court,  etc 

T.    IV 


Cependant  l'uu  des  joueurs,  placé  fn 
pénitent  au  milieu  du  cercle,  cherche  à 
saisir  le  furon.  S'il  y  parvient,  il  est  reçu 
dans  le  rond,  et  celui  dans  les  duigts  du- 
quel il  a  saisi  le  furon  donne  un  gage  et 
prend  sa  place.  > 

Furon  se  dit  encore  dans  plusieurs  par- 
ties de  la  France,  notamment  dans  le 
Centre,  et  dans  la  Champagne,  Marne. 
Bourb.,  fuiron. 

FUiiio.NEK,  -  onner,  fuir.,  fir.,  v.  n.,  fu- 
reter : 

Que  li  traiteur  s'en  aloient  cerchant  et 
fironant  a  chascun  pour  esmovoirles  cuers 
de  ses  barons  contre  lui.  {Chron.  de  S.- 
Den.,  ms.  Ste-Genev.,  f  1T5^)  P.  Paris,  les 
Gestes  du  débonnaire  roys  Loys,  xvi, 
fuironnant. 

Il  va,  il  vient,  tout  par  toat  court,  furonne 
Ainsi  que  ung  cerf  trotant  en  ung  bocaige. 
^Gnl^•col;E,   Folles  KnlreprUes,  I,   19,  Bibl.  tlz.) 

Kt  le  mary  autour  furonne. 
(4"  F.pisl.  du   Coq  à  l'Asne  allnb.  à  Cl.  ilar., 
éd.  1731.) 

Centre  de  la  France,  furouner. 

FuiRONET,  furonnet,  s.  m.,  petit 
furon  : 

Mectoie  par  voie  meure 
l'n  furonnet  sauz  alentir. 
(J.  Le  Fevri:,  la  Vieille,  1.    I,  v.  848,  Cocheris.) 

FuiRONNEuu,  S.  lu.,  gafdien  des  fu- 
rons: 

Le  fuironneur  aura  .xviii.den.  de  gaiges. 
(1261,  Orden.  de  t'ost.  le  Roy,  Arch.  JJ  57, 
f.  22  v.) 

FLISECIEN,  voir  FlSlCtEN. 
FUISEQUE,  voir  FiSIQOE. 

FUISEL,  -  zel,  -  seau,  -  sial,  fusel,  -  zel, 
-ssel,  fisel,  -  zel,  -  ssel,  fuysel,  s.  m.,  mor- 
ceau de  bois  eu  général  : 

Tost  furent  trcuché  li  fusi.el 
De  quai  firent  li  jiiaiucl. 
((}.  Caimar,    Chron.,    ap.    Micbol,  Chr.  anyl.-n., 
I,  57.) 

Cil  fuisialz  estoit  fichies  par  mey  le  fust 
qui  est  del  loue  dcl  lit.  (Uint.  de  Joseph, 
Richel.  2433,  f»  113  v».) 

L'uu  de  ces  fuissialz.  (Ib.) 

En  mi  lieu  du  lit  ot  un  fuisel  par  de- 
vant qui  tous  estoit  drois,  (S.  Graat,  Vat. 
Chr.  1687,  I-24'.) 

Des  fuisiaus.  (Ib.) 

Quant  l'eu  avoit  mestier  d'uu  fust,  tan- 
tost  estoit  abatue  la  meson  a  un  des  cres- 
tiens  por  prendre  un  petit  fussel.  (G.  de 
Tyb,  Vlir,  8,  llist.  des  crois.) 

Pour  une  rencaucliure  de  kevilles  et  de 
fuysiaus  au  dit  moulin.  fl322,  Revenus  des 
terres  de  l'Art.,  Arch.  KK  394,  1»  40.) 

Pour  .II.  javelles  de  fisiaus  pour  rechau- 
cier  la  roc  dou  moulin.  (1328,  Compte  de 
Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3",  f»  14  r».) 

.III.  chavelles  de  fuisiaus.  {Ib.) 
Une  javelle   de   fissiaus  u   faire    ladicte 
rechauseure.  (Ib.) 

.XVI.  fuissiaus.  (Ib.) 

.XXXVI.  chevilles  et  .x.  fuissiaus.  {10  ) 


la  ni'  veut  plus  du  voslio  le  n.onle  o'un  fuict. 
(//.  Capet.   139,  A.  P.) 

Maint  assaut  y  ont  fait  et  maint  eslour  no\el. 
Mais  tout  ce  u'i  valu  la  monte  d'un  fuisel. 

(CiiV.,  du  Cuenclin,  21"251,  Chariiérc.) 

—  En  particulier,  peiit  instrument  (jui 
sert  à  tordre  et  à  enrouler  le  lil,  le  fu- 
seau moderne  : 

11  ne  rapurloit  mie  a  l'oslel  ses  labliaus  ; 
Le  plus  soveiit  nietuit  sca  coulent  as  fissiaus. 
(Ad.vm  de  la  Halle,  du  Rai  de  Sezile,  -illi.  Cous 
seuiaker.) 

De  tous  cateus  n'enpurtent 
Que  chascuns  un  fuissiel. 

(Ue  S.  Jch.,  Bitbcl.   -2039,  C  •29''.) 

Hoc  fusum,  fusel.  {Gloss.  de  Glasgow, 

Meycr.) 

Atant  il  priut  la  <|uenoille  et  ung  fvysel. 
{Perceforest,  vol.  IV,  ch.  14,  éd.  1S28.) 

Prens  ung  fuel  et  ta  quelongne. 
(.Farce  de  Tout  Mesnage,  Ane.  Th.  fr.,  II,  413.) 

—  Fuiiel  a  peson,  petite  broche  ou  fu- 
seau en  laiton,  bobine  à  dévider  le  Ul, 
élargie  et  plus  pesante  à  sa  partie  infé- 
rieure : 

Quilliers  de  boys  ou  de  fust,  fuisel  a 
peion.  (E.  lioiL.,  Lio.  des  mest.,  2'  p.,  xv, 
1,  Lespiuusse  et  Bouuardot.) 

Fuizel  a  pezou.  (Id.,  ib.,  llichel.  2Û048, 
f"  121^) 

—  Piquants  du  porc-épic  : 

Hz  portent  ja  les  fuisiaulx  et  broches 
aincois  qu'ilz  aient  leur  an.  (Gast.  Feb., 
Maz'.  314,  1»  13''.) 

Le  porc  epic  se  sentant  pressé,  estend 
et  bande  sa  peau,  pour  descocher  ses 
pointes  et  fuseaux  contre  le  mourre  des 
chiens  qui  le  tiennent  aux  ahboys.  (Du 
PlNET,  Pline,  VIII,  33,  éd.  1366.) 

—  Boyau  culier,  derrière  : 
Longaon,  fuisel.   (J.  ue  Garlande,  m 

Lille,  Scheler,  Lex.,  p.  42.) 

Primes  li  caupes  le  i)eune  frainle  par  le 
frainture  sour  le  fuissel  et  metes  les  pen- 
ues  contreval.  {L'Aiiiculaire  des  oiseaux 
de  proie,  ms.  Lyou  697,  f  219\) 

Uns  Engles  li  bouta  sou  glaive  ou  fu- 
siel  ou  point  u'estoit  armes.  (Ffloiss., 
Chron.,  IV  ,  344,  Luce,  ms.  Amicus, 
fo  99  V».) 

Guernesey,  fusel,  fuseau. 

FVISE.LÉ,  fuselé,  adj.,  atteint  de  fusées  : 
Qu'il  (le  cheval)  U(i  soit  courbé    ne  fui- 
selé.  {Ménagier,  U,  73,  Biblioph.  fr.) 

—  Terme  de  blason,  chargé  de  fusées  : 
Si  portoit  madame  Marguerite  de  Ba- 
vière les  armes  de  son  père,  qui  furent 
ecartelees  de  Bavière  et  de  Uainaull,  el  se 
blasouuent  pour  les  armes  de  Bavière, 
fuselées  de  viugl  et  ([uaUc  pièces  d'argent 
et  d'asur.  (Ol.  DU  LA  Makcuk,  Mem.,  iu- 
trod.,  c.  3,  Michaud.) 

FUisELCR,  -  eller,  fuiss.,  v.  u.,  faire 
tourner  comme  un  fuseau: 

El  11  assist  desoubs  l'œil  au  descendant 
dou  froncq  ou  nés,  car  point  ne  portoit 
de  visière  et  li  encousi  la  dedeus  eu  fuis- 
.se(to«{  conlremont.  (Fhoiss  ,  Chron.,  Vil, 
447,  Kcrv.) 

as 


«78 


FIT! 


Fin 


FUL 


Fi'rsEi.ET,  S.  m.,  petit  fuseau,  pièco 
d'une  horloge  : 

I,T  roe  de  désir  »  ce  la  Iniirne, 
A  l'aide  d'on  petit  ffiisflft. 

(Fiiois<..  PofS..  Richel.  830.  P  CI  v\> 
Edooks  met  li  orlogiers  a  point 
Le  fùliol.  qui  ne  cesse  point, 
I.e  fuùilel.  et  toutes  les  brochetes. 

(ID.,  •*•.  f"6T.) 

Fi'isELiEit,  fuselier,  fusoillier,  s.  m., 
fnisenr  de  fnseaux  : 

Fuiselier.  (Liv.  de  la  Taille,  Coquebert.) 

Richart  le  Fuiselier.  (1337,  Reg.  criminel 
deS.  Martin  des  Champs,  p.  lOo,  Willem.) 

ClarenbauU  le  Fuiselier.  (Beg.  ceiiilloirdu 
Temple,  Arch.  M.M  128,  ('  56  r».) 

Fusarius,  fuselier.  {Calholicon,  Uichel.  1. 
17881.) 

Fusarius,  fusoillier.  {Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679.) 

Gillet  le  Fuseliei'.  (Pap.  des  cens,  1395- 
14oâ,  .\rch.  S.-el-Marne.) 

—  Fém.,  fuiseliere  : 

Une  famé  appellee  Jehanne  la  fauquelte, 
fuiseliere.  (1340,  Heg.  crim.  de  S.  Martin  des 
Champs,  p.  180,  Willem.) 

Fuselier,  Fuzelier,  est  encore  un  nom 
propre. 

FUISELLTERE,  S.  f.  î 

Uns  seitier  île  chaux  prins  a  la  fusel- 
tiere.  (1386,  .Vrch.  .\ube,  Reg.  3,  G  343.) 

Vienne,  Deux-Sèvres,  fuseliére,  petite 
machine  triangulaire  et  en  bois,  servant 
à  placer  les  fuseaux. 

PUISER,  V.  n.,  pisser  1  cacare  ? 

CbD  c'on  feit  al  hasie  chambre  en  son  ventre  fait 
(at, 
Easi  dedens  le  rentre  de  sa  meire  fuisal. 
(JlB.  DES  Preis,  Gfsie  de  Liège,  '2846,  .Sclieler, 
Glotf.  philol.) 

FuisiE,  S.  f.,  médecine  : 

Se  m'orine  aviez  Teae 
Et  m'anfermelé  coonue. 
Vos  savez  tant  de  la  fume. 
Bien  roe  gnerriez  d'idropisie. 

(Renan,  19937,  Méon.) 

puisiL,  voir  FoisiL. 
Fuiso.N,  voir  Foison. 

PinSONNER,  FLIISOUNER,  VOir  KOISO- 
NFR. 

PUISSANT,  S.  m.,  fuyard  : 

Ainsi  fut  faite  la  prant  occision  des  gens 
tenanz  la  partie  de  la  France,  par  faute  de 
l'aide  des  faux  mauvais  et  couarz /'uùsanz, 
et  par  la  traison  d'aulcuns  de  ceulx  de 
Francp.  (Titre  de  14ie,  Cliron.  Briocense, 
Mor.,  Pr.  de  l'H.  de  Brei.,  \,  102.) 

FUISSEL,   voir  FOISKL. 
PUISSELI.ER,  voir  FUISBLRR. 
KUISSESIN,  voir  FtSICIEN. 
FL'issisiEN,  voir  FlSlCIEN. 
FUiST,  voir  FusT. 
FUisuN,  voir  Foiso.N. 
PUiTAiiXE.s.  t.,  fuite  : 


Laissons  le  chemin  de  fuilùille 
Et  tenons  cclly  de  bataille. 

(Pasloralel,  m».  Brux.,  f  31   r».') 

FuiTER,  v.  a.,  mettre  en  fuite  : 
Si  fu  pris  Thomas  de  Graoçon  et  jusques 
a  quatrevinpts  anlres  proz  prisonniers  et 
le  surplus  mors  et  fvitez.  (CnR.  DE  PiSAN, 
Charles  V,  part.  2,  cli.  24,  ap.  Duc,  Fuga 
3.) 

Morvan,  fuiler,  fuir,  s'échapper  par  une 
fente,  par  une  fissure. 

FuiTiF,  fuytif,  fuitiu,  futif,  futyf,  ftistif, 
adj.  et  s.,  fugitif,  errant,  vagabond,  vo- 
lage, absent,  qui  fait  défaut  : 

Maiot  fuiliii 

Ki  mesfait  furent  en  lor  liu. 

(Brul,  ms.  Munich,    1167,   Vollin.) 


Ja  soi  je  tons  armes.  (  r  n 
(Roam.  d'ÀILr., 


'eu  aile  fuilis. 
f  19'',  Michelant.) 


Qui  s'en  est  de  sa  terre  nuitantre  alez  fnili.i. 
(Garnieb,  rie  de  s.  TAom.,  Richel.  13513, 
f»  36  V».) 

Einsi  ont  li  fuilifiie  Troie 
Soufert  .III.  jors  qn'il  n'orent  joie. 

(Eaeas,  ns.  Monlp.  H  231,  f  119''.) 
Tholomer  li  fuitis  qui  est  rovs  de  Baby- 
loine.  (.Saint  Graal,  II,  200,  Hucher.) 

lît  si  lor  renl  Kir  ruers  haslieus 
Pour  rappeler  les  cuers  fuUieus. 
(IlECLns  DE  MoLiEKs.  DU  de  Charité.  Ars.  311-2. 
f»  220'.) 

Signes  donnas  a  tes  amis 

Qne  chascuns  soit  al  arc  fnitix. 

(Lib.   Psahii.,  Oxf.,  y.  300,  Mic.lul.) 
Geste   cose   est   faite    pour  les    fuiUus. 
(Bans  d'}Iénin,   Tailliar,    Rec.    d'act.     des 
xn»  et  xni«  s.  en  long,  tvall.,  p.  413.) 

Et  de  suii  père  fust  fulis. 

U'arapk.  du  Pater,  Richel.  763,  f»  27T^.) 

Ki  conques  seroit  fuitius.  (Bans  au.r 
echev.,  L,  f»  1  v»,  Arch.  mun.  Douai.) 

Bans  sor  chiaus  qui  sunt  fuiliti.  (Ib., 
l"  1  r.) 

L'en  ne  puet  pledier  que  ele  soit  fuitieve 
ne  errerresse.  (Digestes,  ms.  Montp.  H  47, 
f°  263'.) 

Et  seray  vaghes  et  fuitieus  en  terre. (Bit. 
hist.,  Maz.  532,  f  6".) 

Manda  au  duc  que  illi  rendist  son  traitor 
et  sou  ftiitif.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Geu.,  f»  110«.) 

Quant  le  desloyal  sceut  la  venue  du  roy 
et  de  son  ost  si  ne  l'osa  attendre,  mais 
laissa  sa  terre  comme  fuitif.  (Gr.  Chron. 
de  Fr.,  Loys  le  jeune,  x.wu,  P.  Paris.) 

Bref  fut  porté  vers  sire  Série,...  qe  fut 
fustif  e  ht  defaute.(  year  books  ofthereign 
of  Edw.  the  jirst,  years  xxx-xxxi,  p.  181, 
Rer.  brit.  script.) 

Tuz  les  fut>ifs  de  Eugleterre.  (Chron. 
d'Angl.,  ms.  Baibeiiui,  f»  24  v».) 

Ne  ne  croiez  conseil  d'omuic  exillié  ne 
fuilif  de  sou  pays.  [.].  u'Ahras.  Melus., 
p.  126,  liibl.  clz.) 

Effugus, /■«««.  (Gloss.  de  Salins.) 

Pour  lequel  fait  il  se  rendit  fuitif.  (lZi6, 

Cart.  de  Sens,  Kichel.  1.  9893,  f  155  v».) 
Tous     les     bannis     et    futifs    hors    du 

royaluie    de  France.    (20   oct.   1360,   Lell. 

d'Ed.  111,  Liv.  des  Bouill.,  xiv,  Arch. mun. 

Bordeaux.) 

Se  sont  absentez  et  rendu.';  fuyUz.(Ch. 


de  Charl.  VI,  5  avr.  1381,  Arch.  muu. 
Rouen,  tir.  3,  n"  2  et  3.) 

Le  dit  Boure  est  fuitif  pour  cause  de 
liomieide.  (1387-88,  Compt.  des  annivers. 
de  S.  Pierre,  Arch.  Aube  G  1656,  f»  214  v».) 

Choses  fuitives  et  lubourieuses  a  avoir, 
(P.  Ferget,  Mirouer  de  la  vie  hum., 
fo  108  V»,  éd.  148-2.) 

.\mours  ne  quiert  ne  couais,  ne  fuitis; 
Gens  de  fait  veolt,  metlans  main  en  besoigne. 
(II.  Badde,  Débat  de  la  Dame  et  de  l'Escuyer, 
Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi*  s.,  IV,  177.)  [mpr.,  fullii. 

Lorsqu'il  se  retira  fuitif  de  la  Grèce  en 
la  cour  de  Perse.  (Amvot,  Vies,  Epistre, 
éd.  1563.) 

Furieux,   roide,  eu  ses  vagues  fuiliies  (le  torrent) 
Il  mine,  arrache,  il  entraîne  les  rives 
Qui  veulent  l'enfermer. 

(A.  Jamïn,  (Kmi.poét.,  f»  28  v»,  éd.  1579.) 

A  ce  Ihrosne  de  gloire  arriva  gémissante 
La  Justice  fuitive,  eu  sueurs,  pantelante. 

(D'Abbigné,  Trag.,  1.  III,  Bibl.  elz.) 

L'aposta  Julian  son  sang  fuitif  empoigne. 
Le  jette  vers  le  ciel. 

(Id.,  a.,  VI.) 
Plus  la  joie  est  extrême  et  plus  elle  est  fuitive. 
(Desi'Ortes,  Cleonice,  \\\,  Bibl.  gaul.) 
Ce  mot  a  été  encore  employé  auxvu's. 
Scarron,  Virg.   trao.,  II,   a   dit    :   brebis 
fititives. 

FuiTiu,  voir  Fditif. 

FuiToiER,  V.  n.,  fuir  de  la  maison, 
aller  chercher  d'autres  femmes  que  la 
sienne  : 

Il  est  maint  ribaut,  maint  hourliei 

Qui  souvent  de  soy  met  en  blaine 

Contre  raison  sa  preude  fane 

Par  mal  faire  et  par  fuitoier. 
(E.  Deschami'S,  Poés.,  Richel.  840,  l'°  51-2'=. 1 

FuizKL.,  voir  FuiSEL. 

FUIZICIEN,  voir  FiSICIEN. 

FULC,  voir  FoLC. 

FULCEDiN,  adj .,  roux  : 

Tousjours  leutigines  se  frayent  a  couleur 
fulcedine.  (B.  de  Gord.,  Pratiq.,  III,  24, 
éd.  1493.) 

FULCETE,  S.  L,  sorte  de  flûte  : 
Fislula,  fulcete.   (Gloss.   lat.-fr.,  Ricliel. 
1.  8426.) 

FULCHiER,  S.  m.,  gardeur  de  trou- 
peaux : 

Aiuz  est  en  Alpinaigne  dune  fnichiers. 

(Gir.   dehoss.,  p.  361,  Michel.) 

FULCiMENT,  S.  ui.,  secours,  soutien: 
Puis  avec  fusilz  qu'il  avoit  prédisposez 
en  chascun  coing  il  y  feisl  mettre  le  feu 
qui  repenlinement  commença  a  bruslcr 
tellement  que  en  une  heure  soubdaiue  le 
feu  prinl  par  dessoubz  aux  aggeres  qui  par 
la  véhémence  du  feu  violent  furent  si  fort 
abrasez  que  quant  les  fulcimens  furent 
brusli'z  tous  cheurenl  dedans  les  fossez. 
(BouRGOiNG,  Bat.  Jud.,  VI,  35,  éd.  1530.) 

Aux  paroUes  vehemeules  du  jeune 
prince  le  capitaine  des  gens  de  guerre  et 
navires  de  Paris  donna  grant  fulciment  et 
adjutoire,indiiict  a  ce  par  affection  de  pil- 
lage. (Le  Maiue,  Itliistr.,   Il,  7,  éd.  1548.) 


FUL 

Cf.  KULSIU. 

FULCIR,  voir  FULSIR. 

FULGEun,  voir  F0lgor. 

FULGOR,  .  gour,  -  guenr,  -  getir,  ».  î., 
éclat,  splendeur  : 

De  ce  nvient  a  la  foiz  ke  en  ces  pins 
ploremenz  sait  fors  la  clarteiz  de  la  dcveu- 
triene  joie,  et  la  pensé  ki  premiers  pisoit 
avosle  el  cors,  nurrie  par  sospirs,  devient 
forte  por  esgardeir  la  devcutriene  fulgor. 
(lob,  p.  470.  Ler.  de  Lincy.) 

E  vi  Jliesnra  siciim  fnigour  de  !uniere. 
(.Ms.  Brit.  Mus.  Egerton  613,  f»  16  r».) 

Pour  la  grant  ftiljeur  ou  resplendeur  de 
la  chose,  si  comme  il  avient  au  soleil. 
(EvRART  DE  CoNTY,  Probl-  d'AHsl.,  Kl- 
chcl.  210,  f»211\) 

—  Foudre 

Fouldre  ou  fulgueur.  [La  Mer  des  liys- 
loir.,  t.  I,  f"  173'',  éd.  1488.) 

FULGOUR,  voir  FuLGOn. 

FULGUEUR,  voir  FULGOII. 

FULGUiiE,  fol.,  S.  t.,  foudre,  éclair  : 
L'estoille   qui   se   clame   comefe  aparut 
moult  de  nuiz,  et  tant  de  fulgure  qui  res- 
plendifsoit  comment  la  lune.  (.Aimé,    Yst. 
de  li  Norm.,  i,  4,  Champollion.) 

Si  avoient  moult  mal  temps  de  pluie,  et 
de  tronnorre,  et  de  folgure,  dont  il  estoient 
fatiguié  el  travaillié.  (iD.,  ib.,  VIII,  21.) 

Et  cornent  fulgure  entra  la,  dont  )i  sien 
pristrent  force,  et  vertu  lorfu  donnée  de  lo 
ciel,  dont  li  Grex  non  porent  avoir  nulle 
espérance  de  victoire.  (Id.,  Chron.  de  Rob. 
Yiscart,  1,  8.) 

Dissipez  les  en  fulgures  et  corrusca- 
cions.  {Intern.  Consol.,  11,  xxxxvui,  Bibl. 
elz.) 

Le  revers  (de  la  médaille)  est  insculpé 
de  son  fulgure,  et  de  l'aigle.  (GuiLL.  DU 
(;houl,  de' la  Belig.  des  anc.  Romains,  p. 
60,  éd.  1561.) 

Jupiter  qui  tient  de  la  main  droite  son 
•fulgure.  (Id.,  ib.,  p.  61.) 

FULINGXIJ,  adj.  ? 
Prins  ce,  sairhez  que  Dieu  est  indigne 
Kocontre  cenli  qui  usent  de  fauU  art. 
Quant  leurs  procès  est  clos  et  fulingnc. 
On  se  repent  -lucanes  fois  trop  tart. 
fGRisr.oBB,    le  Jn  du  Prince  des  Solz,  Moralité, 

p.  25-2,  Bibl.  elz.) 

Peut-être,  dit  l'éditeur,  faut-il  lire  fui 
migné,  fulminé. 

FUI.IZ,  voir  FuEiLLis. 

PULLIBR,  voir  FUEILLIER. 
PULLYR,  voir  FUEILLIR. 

FULMixATioN,  S.  f.,  coup  de  foudre  : 
Si  comme  prognnstications  d'astrologie 
apparences  de  signes,  eslrauges  éclipses' 
comètes,  fulminalions,  tremblemens  de 
terre,  monstres,  portentes  et  présages  di- 
vers. (J.  Le  Maire,  Leg.  des  Veniliens, 
p.  62,  éd.  1649.) 

—  Fis.  : 

S'armer  contre  l'Allemagne?  Cela  luy 
cstoit  deffendu,  s'il  ne  se  fust  armé  des 
armes  spirituelles,    qui  sont  censures   et 


FUL 

fulminalions.  (Brant.,  Gr.  Capit.  estrang.. 
I,  82,  Lalaune.) 

FULMINE,  s.  f.,  foudre  ; 

Lorsqu'il  vouloit  aux  foaldrcs  el  fulmine.'! 

De  Jupiter  par  puissances  indignes 

Trop  résister. 

(0.  DE  S.  Gel.,  Eaeid.,  Richel.  8G1,  f°  1(17'.) 

FULMiNEux,  adj.,  foudroyant  : 

Vent  ftilmineu.r. 
(Acles  des  Apost.,  vol.  I,  f  80'',   éd.  1S.37.) 

FULPOTEH,  V.  a.,  dépasser  : 

Au  dessus  des  dits  murs,  tout  alentour 
de  l'esglise,  sera  pousé  un  entablement 
qui  fulpotera  le  mur  ung  espand  dehors, 
pour  poser  le  couvers  de  l'esglise.  (1503, 
Ord.  de  la  lasche  de  Brou,  touchant  l'es- 
glise, ap.  J.  Baux,  Hist.  de  l'église  de  Brou, 
2*  éd.,  p.  312.  y 

FUL.SIEN,  voir  FISICIEN. 

FULSiu,  -  cir,  -cyr,  fou.,  v.  a.,  parer, 
appuyer,  soutenir,  couvrir  : 

Pour  mieulx  fulsir  leur  propos.  (7  mai 
1390,  Lilige  entre  le  comte  de  Blois  et  les 
March.  fréq.,  Bibl.  mun.  Blois,  f'''  Jour- 
sanvault,  n"  lxxix,  |  27.) 

C'est  le  bon  seigneur  de  Couci 
Qui  m'a  souvent  le  poing  fond 
De  beans  flourins  a  ronge  escaille. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel  830,  P  Ut";  Schcler,  II, 

1),2-D.) 

Peut  l'advocat  fulcir  et  conforter  sou  cas 
de  quanques  il  pourra  et  saura  faire  ap- 
partenant eu  sa  cause.  (Bout., Somme  rur., 
r  p.,  f"  401,  éd.  1486.) 

La  suppliante  frequentoit  souvent  avec 
un  nommé  Simon,  tisserant  de  toilles,  qui 
estoit  homme  marié,  faignant  de  le  vou- 
loir embesoingnier  de  son  mestier,  et  une 
fois  entre  les  autres,  elle  ala  en  l'ostel  du- 
dit  Simon  pour /"ufsir  son  fait  soubz  umbre 
du  mestier  dudit  Simon.  (1427,  Arch.  JJ 
174,  pièce  81.) 

J'ay  voulu  qu'il  (cet  opuscule)  se  puisse 
lyre  particulièrement  ou  solitairement  par 
manière  d'estude,  de  passe  temps  ou 
bonne  doctrine.  A  ceste  cause,  je  l'ay 
fulcy  de  petites  gloses,  commentacions  ou 
canons.  (.N.  de  la  CiiESNAYE,Contfam)i.  de 
Bancqael,  prol.,  p.  272,  Jacob.) 

Et  plusieurs  autres  coustumes,  faictz  et 
raisons  de  droit  divin  naturel,  moral, canon 
et  civil  de  sa  part  proposées  pour  fulsir 
son  intention.  (Bouchard  ,  Chron.  de 
Brel.,   (■>  99%  éd.  1532.) 

—  Prétendre  : 

Aucuns,  pour  excusation  et  couverture 
de  leur  iniquité,  ont  voulu  malicieuse- 
ment et  contre  raison  fulsir  et  colorer 
que,  par  la  seule  science  de  telles  conspi- 
rations, ceux  qui  les  sçavent,  supposé  ores 
que  ne  le  revellent,  ne  sont  pas  punis- 
sables de  crime  capital.  (1477,  Ord.,  xvill, 
316.) 

—  Fulsi,  part,  passé,  muni, paré,  orné  : 
Et  retournèrent  en   Haianau   tout  fouci 

d'argent.   (Froiss.,    Chron.,   1,    252,    ms, 
Rome,  f»  12.) 

Retournèrent  tout  fouci  d'or  et  d'argent 
et  de  jeuiauls.  (Id.,  ib.,  I,  336,  Luce,  ms. 
Rome.) 

L'obscurité  de  la  nuit  ne  domagea  les 
Sabins,  car  elle  constraindi  les  Romains 
retirer,  qui,  foucis    des    despouilles   sabi- 


FUM 


179 


nicques,  retournèrent  après  le  lier  jour  u 
Rome.  (FossETiER,  Cron.  Marg.  ,  ms. 
Brux.  10511,  VI,  IV,  6.) 

Soit  (le  lieu)  noblement  eulnniino 
Et  fitlcij  de  noble   lumière. 
(Greba.v,  Misl.  de  la  pass..   49,17,  G.  Paris.) 

Chantez  nous   moles  el  chansons 
Ftilcis  de  donlce  mélodie. 

(Id.,  il).,  .'iS'ST 
...  Fulcy  de  lamiere. 
(\cles  des  Apost.,  vol.  I,  f°  30'*,  éd.    1537.1 
Car  l'ame  et  la  divinité 
Pour  la  spirilualilé 
A  trop  plus  grant  conformité 
Que  le  corps  de  vertu  fulcy. 

(Id.,  ib.,  f  .13'.i 
Suivons  les  tarées  cesarees 
Qui  sont  fulcies  et  parées 
De  Iriumphes  et  de  victoires. 

(Id.,  il/.,  f»  12"=.) 
Je  vy  ung  roy  glorieux,  préparé, 
Fulcy  de  paix,  béguin,  doulx  comme  ung  ange. 
(OcrAV.  DE  ,S.  Gelais,  Séjour  d'honneur,  éd. 
1526.) 

0 1  Nation  heureuse, 
Tant  sont  tes  jours  fulciz  et  décorez. 

(J.  Marot,  le  Voy.  de  Venise.) 
Du  riche  nom  rie  gloire  et  loz  fiil.'sy. 
(Crétin,  Chants  roy.,  f°  41  v»,  éd.   1527.) 

Benoisles  raains  do  sainctité  fuhies. 
(J.  BoDCHET,  Ep.  fam.,  cv,  éd.  1545.) 

La  bonne  doctrine  et  ordre  que  les  dits 
seigneurs  espèrent  y  mettre  et  statuer,  et 
dont  le  dict  colliege  sera  fulcy  et  garny. 
(22  mars  1532,  Arch.  Gir.,  Not.,  E,  Mat. 
Contât.) 

FUL.SOUE,  voir  FUSOUE. 

FUM,  fun,  s.  Ml.,  fumée,  vapeur,  par- 
fum : 

Serunt  deguastez  sicunie  fums  est  de- 
guastet.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xxxvi, 
20,  Michel.) 

Que  del  grant  fum  de  feu  ardant. 

Que  del  grant  chaut  esboillissanl 

Qui  el  cors  li  entra  le  jor 

Que  tut  degotout  de  suor. 

(Ben.,  D.  de  îiorm.,   11,  30303,  Michel.) 

Li  chevaliers  la  maison  vil. 

Tous  fu  muez,  si  s'esbahist 

Por  le  fun  noir  qu'essir  eu  voit, 

.\rrestez  s'est,  ne  volt  mouvoir. 

(Marie,  Purg.  de  S-  Patrice,  ltoi|.1 

Il  n'en  issoit  iio  fum  n'aleine. 
(J.  I.EMARCHA.NT,  ilir.  de  .V.-O.,  ms.   Cliarlres, 

1. a  verge  dei  fum  de  :irnin:ile. 

(.De  N.-fl.,   RichtI.  10;i2;i,  1°  Ul  v».) 


Muntat  W  fums  de  la  fuirur  de  lui.  {Liv 
des  Ps.,  Cambridge,  xvil,  8,  Michel.) 
Guerncsey,  fum,  fumée. 

1.  FUMAGE,  femage,timeage,s.  m., action 
de  mettre  du  fumier  dans  une  terre  ;  1(; 
fumier  lui-même  : 

Et  si  aucuns  ou  aucune  demandeent  a 
aver  fumage  ou  davant  dit...  nos  et  le^ 
uoz  chouses  sommes  tenu  de  garir  le  dil 
arbergement  d'icelui  fumage.  (Ch.  de  1234, 
S.  Sauv.  près  la  Rochelle,  Arch.  Vienne.) 

Amendement  et  femage  (de  terres). 
(1336,  Reg.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Jerus  . 
Arch.  M.\l  28,  f»  'iâ  v».) 


180 


HT  M 


Toule?foiz  (\nf  il  fera  les  labeurs  et  Ics- 
dii  fumages.  (1357,  ib.,  f»  S6  v.) 

Ilem  pour  les  fimeages  «le  lenemens  .v. 
f.  VI.  à.,  et  pour  les  lierbaus  des  lene- 
mens inhabiles  x.  s.  p.  (I3S3,  Denomhr. 
des  baill.  d'Am.,  Arch.  P  i37.  f"  83  v».) 

Fumage    (ie?  terres.  (I39S,  nciiowbr.  du 

baitl.  de'Constenlin,  Areh.  I>  304,  f- 19  \».) 

Amendement   cl    fumages     des    terres. 

[Coût,  de  Clermont,  wiu,  2,  Nouv.  Cont. 

géu..  Il,  885.) 

2.  Ft'MAGE,  S.  m  ,  droit  qui  se  levait  on 
certains  pays  sur  ceux  qui  faisaient  feu 
et  fumée.  Le  fumage,  qui  avait  beaucoup 
d'analogie  avec  le  fouage,  était  encore  i 
perçu  par  quelques  seigneurs  au  xviii' 
siècle  : 

Les  avoueries,  li  fumaige.  (13Î1,  Arch. 
JJ  Cl,  pièce  290.) 

FUHAisoN,  s.  t.,  action  de  mettre  du 
fumier  dans  une  terre  : 

Fumaison  des  prez.  (Coul.  de  Clermonl, 
XX,  1,  Nouv.  Coût,  gén.,  11,  886.) 

FiBiATioN,  s.  f.,  action  de  mettre  du 
(umier  dans  une  terre  : 

La  fumation  de  la  terre.  (Frerb  Nicole, 
Trad.  du  Livre  des  Prouffilz  champ,  de  P. 
des  Crescens,  ('  13  v,  éd.  1516.) 

Qu'ils  ne  baillent  lenr  beslail  a  moitié 
ne  a  autres  profils  sinon  a  leurs  mestayers 
cl  fermiers,  mais  que  ce  soit  encore  en 
petite  quantité  pour  la  fumation  de  leurs 
terres.  (1477,  Ord.,  xvni,  378.) 

FUMB,  s.  f.,  fumée  : 
E  del  puvs  isl  une  fume.  {Apocal.,  m;. 
de  Salis,  f"  6».) 

Par  fortnne  qni  souTCnt  si  se  famc, 
Vostrc  douli  œil  sa  malice  rabat. 
Ne  plus,  no  moias,  que  le  vont  faict  la  fume, 
<V|L10K,  Grant  Tesl.,  Bail,  à  na  gent.  nouv. 
marié,  Jouanst,  p.  90.) 

FUMÉ,  adj.,  fumant,  enfumé  : 

Ses  cscui  esloit  toz  fumez. 

(Florimonl,  niclicl.   3:i3,  f  33''.> 

Ed  rcgirdanl  les  yraages  fumées  ! 

Des  gens  de  bien... 
(J.  BoccDET,  Ep.mor.,  Il,  111,  éd.  loia.) 

—  Qui  est  de  la  couleur  de  fumée,  de 
couleur  sombre,  noire  : 

Bian  sire,  rbeste  barbe  on  l'avcs  tous  tronvec  î 
n'anrun  veillart  l'aves,  chen  cuit  je,  cmpranlce  ; 
Knror  n'est  pas,  je  cnil,  la  voslre  issi  fumrc. 
(Doon  de  llaience,  7021,  A.  P.) 

Car  brune  (u  et  rel'jc  |ct]  fumée. 

(Auleron,  391,  Crat.) 

FUMEAU,  s.  m.,  haleine,  respiration, 
souffle  : 

Luy  venant  a  la  fin  de  ses  jours  eust  si 
granï  repcntance  et  cognoissance  de  Dieu, 
que  cculx  qui  estoienl  presentz  ne  virent 
jamais  homme  si  bien  mourir;  car  jusqu'au 
dernier  fumeau  il  invoquoit  tousjours  le 
nom  de  Dieu  et  de  la  vierge  Marie.  (Lég. 
du  Muet,  S.  Barthomé,  Bibl.  la  Rochelle.) 

Il  pousse  trois  fumeauT,  et,  n'ayant  plus  de  more. 
Mourant  cerclic  des  yeui  les  yeux  de  sa  mcurlricro. 

(D'Ado.,  Trag.,  I,  Bibl.  elz.) 
.Sonipirercn  passant  le  pis 
Par  les  trois  fumeatu  du  trcspis. 
C'est  pliindre  comme  il  faut  se  plaindre. 

(iD.,  Pel.  œutr.  mél.,  éd.  1G30.) 


FUM 

Il  n'oublie  pns  le  oliien  noir  du  cardinal 
Crescence,  a  la  vcne  duquel  il  prononça 
qu'il  estoit  mort,  qui  ne  put  cstre  chassé, 
et  qui  receut  de  sa  gueule  son  dernier 
fumeau.  {\v.,  Ilist.  univ.,  II,  xi,  éd.  1616.) 

FiïMEE,  S.  f.,  colère  : 

....  Lesquels  se  turent 

Kt  point  de  fimre  n'csmnront, 
(E.De<;cii\mi>5,  (Eur.ioéâ.,    t.  I.  p.  13,  Tarbé.l 
Et  estoienl  toujours    la   dite  année  de- 
vant  les    Lorains   et   Barisiens    en    leurs 
fumée  et  malvai?  conraiae.  (.Iacomin  Hds- 
sox,  Chron.  de.Vetz,Y>.  91,  Michelant.) 

Haro  I  Lucifer  est  enln'. 

Ce  m'est  advis,  en  sa  fnmi-e. 
(C.r.EBAïi,  ilisl.  de  la  pass.,  28870,  G.  Paris.) 

FOiEMENT,  S.  m.,  action  de  mettre  du 
fumier  dans  une  terre  : 

Fumemenl  de  terre,  slercoratio.  (R.Est., 
Pel.  Dicl.  fr.-lat.) 

FUMER,  verbe. 

—  Neulr.,  s'irriter,  quereller,  gronder  : 
En  fumant  fort  en  Irestous  cas. 

Apres  vint  uns  autres  debas 
ne  Robinet,  le  clerc  Arnault, 
Et  d'un  autre  qui  parloit  bault 
Qui  est  chcvaucheur  du  roy. 
(E.  Descbamps,  Œuv.  inéd.,  t.  I,  p.    1-2,  Tarbé.) 

—  Act.,  mettre  en  colère,  exciter  la 
colère  de  : 

Rendez  luy'  tost  ses  places,  Dalmacie, 
Jarca  aussi;  gardez  de  le  fttmer. 
(Grinoore,  l'Entreprise  de  Venise,  I,  l.'iO.  Bilil. 
fU.) 

—  Réfl.,  se  fâcher,  se  mettre  en  colère  : 

Quant  je  me  fume, 

11  n'est  liomme,  tant  soit  subtil. 

Qui  osast  lever  le  sourcil. 

(Viel  Teslam.,  II,  p.  3i3,  var.,  A.  T.) 

Ains  veant  qu'elle  s'en  fumoit 
L'aloit  de  plus  fort  incitant. 
(Err.  du  jugem.  de  la  dame  sans  mereij,  Vat.  Chr. 
13G3,  Rorav.,  p.  1D3.) 

Si  commença  a  soi)  fumer  et  couleur 
changier.  (Loijis  XI,  JVoîic,  xli,  Jacob.) 

Li  suppliant  de  ce  se  fuma  et  courrossa. 
(1460,  Arch.  JJ  192,  pièce  43.) 

Mes  mignons,  escoutcz  la  pluma  ; 
C'est  trop  le  lalio  escuiné  ; 
Faictes  tousjours  que  l'on  se  fume. 
Ainsi  qu'avez  acoustumé. 
(CoQi:iLi,ART.  Droilz  nouv.,  1°  p.,  de  Jure    natu- 
rali,  I,  i-2,  Bibl.  elz.) 

Saches  de  vray  si  je  me  fume 
Que  tu  sçauras  que  mon  poing  poyso. 
(Aet.  des  ApasI.,  vol.  I,  f»  5f,  éd.  1537.) 
j  Charnaige  adonc  se  commence  a  fumer, 

(Confliet  de  Caresm.  et  Clinrnaiae,  Poés.  fr.  dos 
I        IV'  et  xvi"  s.,  X,  119.) 

Qui  pour  ung  rien  se  fument  et  courrou- 
cent. {Enseign.  d'Anne  de  France,  p.  101, 
t;iiazaud.) 

Or  qui  m'aymera  si  nie  suyve  I 
Je  suis  Bon  Temps,  vous  le  voyez; 
En  mon  banquet  nul  n'y  arrive 
Pourveu  qu'il  se /)imc  ou  estrive, 
Ou  ait  ses  espritz  fourvoyez, 

(R.    DE  COLLERYE,  Bail.,    IV,    Bibl.  ClZ.) 

'    Et  lors  que  plus  Jalousie  se  fume. 
Lors  que  Danger  plus  sa  cholere  allume. 
Et  quo  rapport  plus  se  mect  a  blasmcr. 
Lors  se  doit  plus  vraye  amour  enflammer. 

'  (Cl.  Mar.,  Elrn.,  vnt,  i^l.  tnoa.) 


FUM 

—  Fumé,  part,  passé,  irrité,  mécontent  : 

Mais  je  croy  bien  s'il  est  fumé 
C'est  comme  il  est  accouslumé 
Et  me  tencera  maintenant. 

(Thercncr  en  franc...  f»  233'',  Verard.i 
Bon  cuour  l'alloil  de  près  suyvant 
Sans  avoir  la  teste  fumt'e. 

(Le  Chasteau  de  labour,  éd.   1 199.) 

Helisens,  prophète  renommé, 
A  ung  homme  par  nom  Naaman  nommé 
Donna  santé,  dont  ne  voulut  riens  prendre. 
Son  serviteur  Giezi  en  fut  fimr. 
De  convoitise  si  très  fort  enflammé 
Que  symonie  il  voulut  entreprendre. 
(Gbincohb,  Folles  Enirepr.,  I,  91,  Bibl.  elz.) 

Enfin  je  paye  tousjours  l'escot. 
J'en  ay  le  cerveau  tout  fumé. 
(In.,  te  .leii  du  Prince  des  Soit,  Sottie,   p.  23S.) 

Fumer,  neutre,  se  dit  encore  dans 
quelques  provinces, comme  la  Normandie, 
pour  signiûer  être  fâché,  rager,  couver  sa 
colère.  Presque  partout  les  écoliers  l'em- 
ploient avec  le  même  sens.  Dans  l,i  Sain- 
tonge,  il  est  synonyme  de  s'ennuyer. 

FUMERAiLLE,  S.  m.,  partie  de  la  che- 
minée : 

A  une.fourchele  pendi 
.1.  dos  de  bacon  qui  pendi 
A  .1.  tref  sor  la  fnmeraille. 

(Fabl.  d'Or.,  Ars.  5069,  f"  IIS":.) 

FUMERAS,  femeras,  s.  m.,  fumier  : 
Si   avoit    ileques    un    femeras,   et    por 
mètre  le  en  vil  luec,  sapèrent    ileo   por  li 
enfoir.  (Est.   de  Erael.  Emp.,   xxiii,    14, 
Hist.  des  crois.)  Var.,  fumeras. 

FUMERE,  voir  FUMIERE. 

FUMERECHE  ,  adj.  f.  ,  qiialifiÊ  une 
fourche  qui  sert  h  enlever  le  fumier  : 

Une  fourque/'umerpcftenorve.  (1413-1416, 
Receptes  de  Boulogne-sur-Mer,  p.  164,  Ed. 
Dr  pont.) 

FUMERETE,  S.  f.,  fumés  : 

Com  fumerele 
Ki  d'encens  ist  subtils  e  note, 
(Explic.  du  Cant.  des  canl.,  ms.  du  Mans  173. 
f  71  r».) 

1.  FUMERi,  S.  m.,  fumet  : 

...  De  la  char  a  la  llcreur  senti, 
De  la  cuisine  choisi  lo  fumeri. 

(.Mon.  Renuart,  Richel.  388,  l''232'.) 

2.  FUMERI,  -  y,  S.  m.,  lieu  où  l'on  dé- 
pose le  fumier  : 

Icellui  Régnant  qui  s'estoit  muciez  enun 
certain  lieu  dudit  hostel,  appelle  le  fumery. 
(1379,  Arch.  JJ  114,  pièce  349.) 

Indre,  fumeri,  lieu  où  l'on  dépose  le 
fumier. 

FUJiERiE,  s.  f.,  lieu  où  l'on  dépose  le 
fumier  ;  est  représenté  par  un  nom  de 
lieu,  la  Fumerie  (Nièvre). 

Cf.    FU.MERI  2. 

1.  FUMERiL,  s.  m.,  ouverture  pour 
laisser  passer  la  fumée  : 

Sor  la  tombe  Gilles  s'en  va, 
1  fumeril  dcsor  trova 
Qui  la  clarté  laiens  rcndoit. 
Quant  li  tyrans  dedens  esloit. 

{Gilles  de  Chin,  3138,  Heiil.) 


FUM 


FUM 


Fim 


181 


Vu  fumfril  rannlt  tost  s'en  vient  ; 
Rrraol  se  laisse  itedeos  glacbier. 
Combalre  rail  a  l'avresicr. 

(/S.,  3133.) 

2.  FCMEnii-,  s.  m.,  lieu  où  l'on  dépose 
le  fumier  ;  n'a  été  rencontré  que  (I.itis  un 
texte  provincial  du  xvii"  s.  : 

Cour  lAfumeril  y  joignant.  Mfi33,  Drclar., 
Ste-Criix,  nonrrpiir,  Arcli.   Viennn.) 

FUMERON,  S.  m.,  petit  tas  de  fumier  : 
Qui  veult  disposer  et  préparer  ses  terres 
pour  les  frouments  et  entend  semer  en 
aiitumne,  il  y  doiht  porter  le  fumier  au 
mois  de  septembre  ;  et  s'il  veut  semer  au 
nouveau  temps,  il  l'y  peut  porter  par  tout 
l'hyver,  au  decours  de  la  lune,  et  l'ordon- 
ner par  fumerons  ou  petits  monceaulx. 
(CoTEREAU,  Colnm.,  H,  16,  éd.  looo.) 

FUjfEUR,  s.  m.,  celui  qui  fume  une 
terre  : 

Le  service  d'un  fumeur  par  jour  et  de- 
mye  deux  fois  l'an.  (1419,  Denombr.  du 
baill.  de  Constentin,  Arch.  P  30i,  f-  09  r».) 

FVMEVnE,  feum.,  fumure,  9..  f.,  engrais 
d'nn  champ  par  le  fumier  : 

Fumer  le  fiers  desdiles  terres  a  plaine 
fumeure.  (13.57,  neg.  du  Chap.  de  S.  J.  de 
Jerus.,  Arcli.  .MM  28,  f  '  36  v».) 

De  laquelle  feumeurc  nous  serons  tenus 
de  bailler  quittance.  (1363,  Beg.  du  Chap. 
de  S.  J.  de  Jerus,  Arcli.  M.M  2S,  f»  131  v».) 

Plantez  le  cpp  et  fumez  de  bonne  fu- 
meure. (Ménagier,  11,  2,  Biblioph.  fr.) 

L'en  doit  fiimpr  en  la  montaif;ne  plus 
espes  que  au  plain  champ,  et  quant  la 
lune  esten  decours  la /'MmftMrevault  myeux. 
(Fhere  Nicole,  Trad.  du  I.iv.  des  Prouffitz 
champ,  de  P.  des  Crescens,  I»  14  r»,  éd. 
1516.) 

Fumure,  non  admis  par  l'Académie,  ap- 
partient à  la  lan?ue  agricole  de  presque 
toutes  les  provinces. 

FUMEi's,  voir  Fo.Mos. 

FUMEUSEMENT,  Voir  FUMOSEMRNT. 
FUMF.USETft,  voir  FUMOSITK. 

FUMEUT,  voir  FuMos. 

FUMIEIIIE,  voir   FUMIERE. 

1.  FUMiEH,  S.  m.;  mau  ftimier,  drap  do 
qualité  défectueuse  : 

Dras  de  Louviers,  dras  de  Tours  que 
l'en  apple  mau  fumier.  (E.  Hoir,.,  Liv.  des 
mest.,i'  p.,  XXIV,  19,  Lespinasse  et  Bon- 
niirdot.) 

2.  Ft'MiEn,  s.  m.,  fumée  : 

Cil  qui  loa  une  maison  por  fere  fro- 
mage... puet  estre  destornes  par  celui  qui 
a  la  maison  desns,  que  ses  fumiers  ne 
voist  amont.  (Digesles,  ms.  Montp.  H  47, 
(•112".) 

Ossi  noire  que  atremens  de  fumier  de 
tourbes.  (Frois.,  Citron.,  X,   36,  Kervyn.) 

3.  FUMIER,  fumoier,  v.  n.,  fumer  : 

Granl  peuple  voient  l'ourmoifr 

Et  ces  cuisines  fumoier. 

Et  leur  semble  moult  grant  ost. 

{Melusine,   1067,   Michel.) 


telle  (la  fresque  legne)  ne  pooil  ardre,  mains  fnr- 
[tement  fitmie. 
(Jeb.  DE'!  PnEis,  Geste    de  lieue,  31588,  Scheler, 
Gloas.  philol.) 

FUMIERB,  -  ieire,  -  ire,  fumere,  fumm., 
fomere,  femiere,s.  {.,  fumée,  fumerolle  : 

l^lais  quant  il  conut  sa  baniere 
f;^  vit  l'arsun  e  la  ftimiere 
De  la  cité  qui  fu  esprise.  . 

(BF.S..O.  rffjVorra.,  II,  R23,  Micliel.) 

t.es  fus  ont  aliimes  qui  leur  font  grant  fitmire. 
(Chev.  au  cygne,  3330.'i,  Rciff.) 

De  la  cuisine  connoist  miex  la  fnmicre. 
(.Aleuh.,    var.  des  v.  fi'J91-G.501,  ap.  Jonck., 
Cuitl.  i-Or.,  11,  283.) 

I>a  grant  genl  Alisandres  est  orgoillns  et  fero, 
Rsloinent  les  loges,  si  en  ist  la  fomere. 
(Th.  be  Kent,  Geste  d'Alis.,  Ricbel.  24364, 

f»  43  r".) 

En  cel  liu  u  les  clialdes  aiguës  font  gran- 
des fumieres.  (Dial.  St  Greg.,  p.  272,  Foers- 
ter.)  Lat.,  vapor. 

I  Lors  truevcnt  grant  fn  sens  fumiere. 

(Drirman  le  Galloii,  9303,  Stcngol.) 
'    Dont  vient  choie  fiimie'r  que  je  vni  la  ester  î 
I    (Maugif   d'Aifirem.,  ms.  Montp.  H  247,   f  155''.) 
I  Del  cors  li  saut  .i.  fumiere 

Qui  Miolt  estoit  hideuse  et  fiero. 
Qui  li  issoit  parmi  la  boce. 
(Ren.  de  Be\']jeu,  li  Biaus  Deseonneict,  303.'i, 
Hippcau.) 

.Tames  jor  del  règne  superno 
>e  TCrron  clarté  ne  lumière, 
James  de  la  basse  fumiere 
N'istrou  por  nule  destinée. 

(Besmt  de  Dieu,  31fiS,  Martin.) 
.lay  demander  no  vous  estnet 
S'on  paiis  oit  point  do  fumirre. 
(Guerre  de  Metz,  st.  77%  15.  de  Bouteiller.) 
iV'i  est  remise  ville  entière 
Ou  il  n'eust  feu  ou  femiere. 

{II'.,  st.  i;;.^'».) 

Et  defauront  comme  un  poc  île  fumieire 
(PS.,  Mnz.  798,  f"  93  v°.) 

Et  ardoient  le  plat  pais  tant  que  on  en 
pooit  bien  veoir  les  fumieres.  (Fboiss., 
Chron.,  I,  260,  Luce,  ms.  Rome,  f"  14.) 

Il  veoient  par  les  fummieres  que  li  Na- 
varois  estoient  logies.  (1d.,  ib.,  V,  339, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

Fouyers  quares  de  .XVI.  a  .xx.  pies  en 
qnarure  et  de  dix  pies  d'estiel  ou  plus, 
bien  couvers  et  renduis  par  dedens,  et  ou 
moillon  desdis  fouyer  ou  comble  avoir 
queminees  bonnes  et  seures  pour  vuidier 
les  liâmes  et  fumieres  des  feux  que  on  y 
fera,  ad  ce  que  aucun  péril  ou  inconvé- 
nient ne  s'en  puist  ensievir.  (8  mai  1403, 
Consaux  de  Tournai,  Arch.  Tournai.) 

Comment  Alixandrc  se  combaty  as  gens 
qui  nvoicut  testes  corne  de  cheval,  et  gct- 
toicnt  fumiere  par  la  bouche.  (Vauq., 
Merv.  d'Inde,  p.  433,  Xav.  de  Ram.) 

Anlcune  fois  llairoient  moult  souef  ses 
viestemens  et  doulcliement  sicome  ohe 
fust  fumiere  do  encens.  [La  jovene  Pu- 
chielle  de  Nivielle,  ms.  Valenciennes  173, 
f»  298  v».) 

Et  croyent.se  la  fumiere  va  droit  au  ciel, 
que  l'ame  est  sauvée,  mais  s'elle   va  souf. 
fiant  de  costé  que  l'ame  est  jieric.  (GniLi,. 
DR  Lannoy,  Voy.  et  Amb.,  p.  30,  Potvin.) 
Car  je  suis  la  vraie  lumiero 
Qui  d'infernal  ardent  fumiere 
Vsnelleinerit  lez  viens  horslrnire. 

(.Reaurr.  N.-S.,  Jub.,  Hysl.,  II,  3i0.) 


Pour  ce  que  sa  lumière 
Est  aux  cueurs  endurcis  fumiere. 
(.ici.  des  Aposl.,  vol.  11,  fogO*,  (id.  I.'>37.| 
noITensos,  avantraurs,  lucarnes,   crinonnieres 
L'on  faict  voiler  en  l'aer,  avec  noires  fumirre». 
(.1.  Marot,   Yatj.    de   Venise,    Prinso    du  Chast.  do 
Pasq.) 

Ne  souffre  tlunc  ta  bonté  coustumiere 

Veoir  cesto  royno  ca  terrestre  fumiere. 
(Id-,  Poëme  en  l'honn.    d'Aune  de  lire!.,  v.  7';f!.) 

Ores  l'espesso  fumiere 

De  l'océan  monte  aux  cieax. 
CIovcH.  on  Belf.ay,   MusagnaeomacUe,    éd.  Marty- 
Laveaux.) 

Tant  que  la  barbare  fumiere 
Qui  cachii  la  bonne  lumière 
Refuie  davant  la  clarté. 
(,.Î.-.V.  de  B\if,  Pocmcs,  1.  IX,  I.emerro,  t.   11. 
p.  438.) 

Lança,  non  un  flambeau,  non  pas  une  lumip're 
D'une  torche  de  cire,  avecques  sa  fumiere. 

(La  Boet.,  Serv.  vol.,  Feugère.) 

La  les  taureaux  ne  sont  jugez  estre  sail- 
lis de  bon  estre  et  race,  si  bavants  une 
escumense  fumiere ,  ils  ne  renversent, 
frappent,  tuent.  (.Iean  de  Barraud,  Epil. 
dorées  de  Guevnra,  f"  71  v»,  éd.  1384.) 

—  Au  plur.,  lionnissemenl  des  chevaux 
dont  les  naseaux  fument  : 

Fumieres  de  chevaus  bruir. 
(J.  Bretel,   Tourn.    de  Chauvenri,    2714,  Del- 
mntte.) 

—  Chambre  enfumée  m'i  l'on  dépose  le 
vin  pour  le  rendre  doux  : 

Hoc  fumarinm,  fumere.  (Gloss.  de  Clas- 
gow,  P.  .'Meycr.) 

Pat.  lorr.,  Fillières,  /"««m/ère, ,  fumée  ; 
Bresse, /"emire  ;  Bourb.,  fumiêrc. 

FUMIRE,  voir  FUMIERB. 

FUMis,  s.  m.,  action  do  mettre  du  fu- 
mier sur  une  terre  : 

Seront  tenus  lesdis  recongnoissans  ef 
chascun  d'eulx,  de  tourner  et  convertir 
chascun  an  tous  les  boins  fourages  de 
laditte  censé  en  fiens  et  en  amendemens, 
le  icoulz  mener  ou  faire  mener  chascun  an 
sur  les  terres  de  la  dicte  censé,  sans  l'aire 
fumis  sur  fumis.  (1410,  Bail  de  la  maison 
du  Temple  des  Bois  en  Vermandois,  ap. 
Cocheris,  Doi;.  sur  la  Pie.,  t.  Il,  p.  62.) 

FUMMiERE,  voir  Fumiere  1. 

FUMOIER,  voir  Fumier  3. 

Fimois,  s.  m.,  fumier  : 

Laqu('lle  (place)  est  moult  vile  et  dotes- 
table  jioLir  les  ordures  et  fumois  qui  y  sont 
gitez.  (1384,  N.-D.  la  grande,  1.  I,  Arch. 
Vieune.) 

FUMOs,  fumeus,  -  eux, -eut,  adj.,  sujet  ;i 
la  colère,  qui  se  livre  h  la  colère,  colérique, 
violent  : 

A  Monstereul  eust  nng  jeune  homme 
Appert  et  hardy,  merveilleux. 
Fumeux  estoit  et  bataillenx. 
(J.  Le  FEvriE,  Matheolus,  II,  114,  Tricotel.) 

Dit  que  il  n'avoit  aucnns  héritages  et 
ostoit  ung  homme  fumeux  qui  oncques 
n'eust  chevance  et  se  gouvernoit  pelito- 
inent.  (1406,  Comm.  au  titre  de  la  censive 
de  Châteauneuf,  ap.  Lo  Clerc  de  Doiiy,  1. 1, 
I»  238  v»,  Arch.  Loiret.) 


m 


FUAl 


FUN 


Fim' 


Comme  ilfl«t  et  qneslion», 
El  ftmnsft  dissenrions 
Fassent  hier  mens  en  h  taverne. 
lE.  OL^caïa'S.  OEtr.  iii<-rf.,  I    I.    V-  II.  T.irbè.) 
....  Onqnes  n'aToit  troieil 
Penle  si  Ires  fumnl. 
(Jca.  BES  Puris,  Gnte  if  Liegt,  3Î08,  Scheler, 
Ctots.  rhilol.) 
Vons  denssie»  hien  esirc  honleni, 
Par  nien,  ruer,  d'esire  si  fumnir. 
(Roi  Rrst,  (lE»r.,  III,  95,  Ou^trebarbes.) 
La  povre  fille,  en  Testât  que  vous  oyez, 
marrie  et  désolée  par  sa  fumeuse  et  cruelle 
mère,  se  met  en   la  qiieste  de   ce    Picart. 
(LoDls  XI,  Kottv.,  VIII,  Jacob.) 
Mais  unp  pen  estes  trop  famma. 

(Mjsr.  dfS-CIfia.,  p.  99,  Abel.1 
San?  murnnirnlion  e[  fumeuse  animositè. 
(La  tresample  et  rrnye  expos,  de  la  reigle 
il.  S.  Ben.,  1486,  f  94''.) 

Et  \enei,  de  p  ir  Dieu,  venei, 
Voos  estes  le  plus  dangereui 
A  seriir,  et  le  plas  fumeui 
Qu'on  Teit  pnis  le  temps  do  roy  Paire. 
Ufl.  ifS  Aposl.,  >ol.  I,  1°  86\  éd.  1537.) 
Pour  moins  qne  rien  elle  est  fameuse  (la  femni  'l. 
(Coulreiicli  ie  SovgeereiLr,  {"  Ho  t°,  éd.  1530.) 
Je  double  qn'elle  soit  ftmeu.ie. 
On  qu'elle  soit  ung  peu  jabiusc. 
{Le  Coni.  au  Stmr.  Marié,  Ane.  Th.  (t.,  1,  3.) 

Fumeuse  cholerc.  (G.  Bouchet,  Serees, 
I,  146,  Itoybet.;i 

FUMOSEMENT,  -  ousemciit,  -  eusemetit, 
adv.,  de  mauvaise  humeur,  en  boudant, 
PB  se  querellant  : 

Mais  une  autre  noise  sailli 
Tantosi  entre  raessire  Ogier 
Encontre  .\rnault  le  tipicier, 
Qui  prindrent  a  compter  ensemble 
Fumeuiement. 
(E.  DescHilIPS,  OEue.   inéi.,  t.  I,  p.    12,  Tarbc.) 

Fumousemenl,  fumose.  (GL  gall.-lal., 
Ricbel.  1.  76S4.) 

FUMOsiTÉ,  fumeuseti,  s.  f.,  qualité  de 
ce  qui  est  fumeux  : 

Smokvîshnesse,  fumeuseté.  (Palsgrave, 
Esclairc.,  p.  271,  Génin.) 

—  Vapeur  semblable  à  la  fumée  : 

Les  fumosites  et  vapeurs  qui  s'eslievent 
des  paluz.  (Evrart  de  Co.ntï,  Probl. 
d'Ar.,  Richel.  210,  f5  r».) 

Es  ynucs  et  es  fumositez.  (OreSMEj 
Quadrip.,  Ilichcl.  1349,  f"  50''.) 

La  froide  fumotiU  qui  esteslevee  par  elle 
(la  lune)  de  la  terre.  (ID.,  ib.,  Ricbel. 134S, 
^  23'.) 

Car  pour  les  fumosiUs  et  bruillas  l'en  ne 
peut  veoir  les  rocbiers.  (Id.,  Elh.,  ('  35°, 
éd.  1488.) 

La  teste  est  grevée  des  grosses  fumosites 
procédantes  de  l'estomach.  (La  tresample 
et  traye  Expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.. 
1486,  1»  101'.) 

Le  vin  doit  estre  limpbé,  c'est  a  dire  par 
adjoustemcnl  de  caue  meslee  avec  luy 
pour  osier  la  fumosilé  du  vin  affin  qu'il 
blesse  moins  le  cerveau.  (Régime  de  santé, 
f  25  r«,  Robineî.) 

Les  fumositez  ne  se  pouvans  évaporer 
sont  cause  du  mal  de  teste.  (G.  BOUCUET, 
Serees,  I,  94,  Rojbet.) 

L'abbé  faignant  de  se  troubler  fort  de 

est  accident,  le  fil  descendre  et  aporler 


de  l'eau  froide  qu'on  luy  jetla  nu  visage  ; 
et  plusieurs  autres  choses  comme  si  de 
quelque  fumosilé  d'estomacb,  ou  autre 
cause  qui  luy  eust  occupé  le  fentiment,  il 
lui  eust  vouiu  recouvrer  la  vie  perdue  et 
ledit  sentiment.  (A.  Le  Maco.n,  Decameron, 
Troisième  journ.,  Nouv.  huicliesme,  éd. 
Lemerre,  II,  I5î.) 

FUMOUSEMENT,  VOir  FUMOSEMEXT. 

Fi'MYFEnE,  adj.,  brumeux  : 

Ainsin  assemble  la  dedans  et  glomerc 
En  irellc  roche  en  nnyl  fiimijfere. 
(0.  DE  S.  Gei..,  Eneid.,  Richel    8G1,  f  8I°.) 

1.  Fi"N,  S.  ni.,  corde  : 

11  quist  lo  mur,  lo  fun  et  la  corbilhe. 
(Oial.  SI  Greg.,  p.  64,  Foerster.)  Lat., 
niurum,  funem,  sportamque  quaesivit. 

De  ce  avint,ke  celé  chaîne  cui  li  hom  del 
Sanior  avoit  desloie  de  son  piet  demandè- 
rent sei  disciple,  si  la  joiossent  al  fun,  et 
si  l.iloierent  en  celé  sclge.  (Id.,  i6.,p.l46.) 

2.  FUN,  voir  FaM. 
FUNAJLLE,  S.  f.,  cordage  : 

Les  voilles  et  funaille  en  feu.  (Entr.  de 
Henry  U  à  Rouen,  f°  45  v.) 

FUNAIN,  S.  m.,  cordage  : 

Cil  ont  la  nef  apparillie 
El  bien  cloe  et  chevillic 
El  ancordee  de  funains. 

(Bes.,   Troie,  Richel.  903,  f 


Ne  lur  eslnt  rauver  ftinain 
Trestute  nuit  ne  l'endemain. 

(Vie  de  SI  Giles,  903, 

De  soie  fa  toz  li  fiinains. 

(Parlon.,  Richel.  19152,  f 


iG".) 

A.  T.) 
l--'6«.) 


FUNDB,  voir  Fonde. 

FUNDEEUR,  voir  FONDKOR. 
FUNDEFLE,  voir  FONDEFLE. 
FUNDEIER,  voir  FONDOIER. 

1.  FUNDEMENT,  VOir  FONDEMENT. 

2.  ru.vDEMEîiT,  voir  Fondeement. 
FiiNDER,  voir  Fonder. 
FUNDEYS,  voir  Fondeis. 
FU.N'Dis,  voir  Fondeis. 

FUNDOR,  voir  FONDEOR. 

I      FUNDRE,  voir  Fondre. 

FUNE,  s.  f.,  corde  : 

Fune   ou   corde.    (1464,    J.    Lagadeuc, 
Catholicon,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 
I    Bibl.  Quimper.) 
1 

FUNEBRE,  S.  f.,  obsèques  : 

Ce  jour  rust  mis  eu  lerrcle  dessus  dict  Costart,.. 
I    Eu  funèbre  honorable  porté  de  bon  malin. 
(A.  MoRis,  Siège  de  lioul.,  quatr.  116,  Morand.) 

FUNEBREL'.\,  adj.,  fuuèbre,  funéraire: 

En  l'eglize  de  Sainct  Jehan  de  Lyon  fu 
soUempuizé  la  fesle  funebreuse.  (D'AtJTON, 
Chron.,  Richel.  5082,  f»  193  v».) 

Au  millieu  du  cueur  de  ladite  eglize, 
estoit  une  chappclle  funebreuse  toute  cou- 
verte de  cierges  ardaus.  (Id.,  ib.,  f"  171  r*.) 

Jcan,cvesque  d'Augiers  llsl  lu  funebreuse 


oraison.    (Bouchard,    Chron.    de     Itrel 
f»  226=,  éd.  1332. ■! 

—  Triste  : 

Mais  je  Hz  tant  qne  ire  on  humilia, 
Cueur  pacient  la  printet  la  lya 
Et  la  rendit  tonte  humble  et  funebreuse. 
(J.  BouciiET,  JVoWe  Dame,  f  2  r»,  éd.  1536.) 

FiJNEL,  S.  m.,  corde,  lacs,  rets,  filet  : 

Fune/s' chairent  a  mei    en    mult   cleres 

choses,   kar  la    meie    heredilel   est   mult 

clere  a  mei.   (Lib.   Psalm.,    Oxf.,    xv,  6, 

Michel.) 

Funels  de  feluns  empleierent  mei.  (Lit- 
desPs.,  Cambridge,  CXVIII.  61,  Michel.) 

Funels  de  pécheurs  envirum   hracierent 
mei  e   la  tue  lei  ne  obliai.  (Psalt.  monasl. 
Corb.,  Richel.  I.  768,  f»  97  r».) 
Liez  od  cordes,  od  fun(e)iaus, 
Od  l'ajue  de  noz  bateaus, 
Non  volenliers  qui  d'ire  espris, 
Avum  ici  lez  voz  porz  pris. 

(Ben.,  h.  deNorm..  I,  1437,  Michel) 

—  Etendue  de  terre  mesurée  au  cor- 
deau : 

A  tei  dunrei  la  terre  de  Chanaan,  funel 
de  la  vostre  heredited.  (Lib.  Psalm. ,f)^f., 
civ,  10,  Michel.) 

La  meie  sente  e  le  nûen  funel  iu  trachas. 
(Ib.,  cxxxviil,  2.) 

E  par  sort  devisât  a  els  la  terre  el  funel 
de  divisiun.  (Psalt.  monast.  Corb-,  Richel. 
1.  768,  f°  6't  v».)  Lat.,  in  fuuiculo  distributio- 
nis. 

FUNERAiL,  adj.,  funéraire  : 

Ainsi  fut  faicte  la  funeraille  feste.  (D'Au- 
TON,  Chron..  Richel.  S082,  f»  171  v».) 

Au  champ  et  place  nommée  Campus 
Martius  estoit  dressé  un  bûcher  funerail,  a 
la  façon  d  une  tour.  (A.  Le  Pois.  Disc.  s. 
les  m'edall.  anliq.,  f»  114  v,  éd.  1379.) 

FUNERAL,  adj.,  funèbre,  funéraire  ; 

Honneurs  et  cérémonies  funeraulx.  (L. 
DE  Phemierf.,  Decam.,  Richel.  129,f»7v".) 

Frais  funcraux.  (Coût,  de  Calais,  xxxi, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  S*».) 

La  baterye  des  deulx  partiz  estoit  si 
chaudement  menée  que  l'ung  coup  n'ac- 
tendoit  l'autre,  et  est  a  pencer  que  ou  tant 
de  gens  avoit  que  a  feste  funeralle  estoienl 
plusieurs  souvant  conviez.  (D'AnrON, 
Cfcron.,  Richel.  5081,  f»  7  v.) 

Obsèques  funeraulx.  (Boccace,   Nobles 
malheureux,  II,  10,  f"  33  \-\  éd.  1515.) 
Francns  s'esleve,  et  dressant  maints  sazons 
Fit  des  tombcanx,  fimeralcs  maisons. 

(RoNS.,  Franc,  II,  Bibl.  elz.) 

Et  luy  feit  les  effusions  funerales  accous- 
tumees'aux  enterrements.  (Amyot,  Vtes, 
Lucull.,  éd.  15G3.) 

Feu  funeral.  (Du  Pinet,  Pline,  xxxiil. 
3,  éd.  1366.) 

Solcnnilez  funerales.  (.1.  .Maugin,  Noble 
Trist.  de  Leonn.,  c.  xx,  éd.  1586.) 

Voila  la  pompe  funeralle  dont  se  con- 
tenta ce  grand  prince.  (Brant.,  Grands 
Capit.  eslrang..  H,  202,  Lalanne.) 

U  lireiit  services  funeraux  solennels. 
(  Me  de  notorièlé  du  7  sept.  1594,  au  Mre 
de  la  maison  de  la  Conciergerie,  np.  i-i. 
Clerc  de  Douy,  t.  I,  f°  266  r»,Arch.  Loiret.) 

FUNEUATION,  S.  f.,  obsèqucs  : 


FlîR 


FUR 


FUR 


183 


Quelquulois  ou  faisoit  des  oraisons  fii 
Debres,  que  l'oa  pronongoit  en  tels  obsè- 
ques et  funerations.  (A.  Le  Pois,  Vise,  sur 
les  medall.  ant.,  f»  117  r»,  éd.  1379.) 

FU.VEnEux,  adj.,  funèbre  : 
Pompes  funereuses.   (J.   Uouchet,  Méiii. 
de  La  Trém.,  ch.  x.\,\ii,  l'elitot.) 

Coa\oy  funereux. (Mer  descron.,!"  221  v», 
éd.  1332.) 

—  De  mauvais  augure  ; 

Et  combien  que  le  nom  des  Scipions 
pourroit  sembler  funereux  et  de  mauvais 
heur,  a  cause  que  son  perc  et  son  oncle 
avoyent  esté  vaincus  et  tuez  en  Espagne... 
(Gentillet,  Disc,  sur  les  moyens  de  bien 
gouverner,  [>.  66o,  éd.  1377.) 

FL'NGiEH,  funkier,  v.  n.,  exlialer  de  la 
fumée  : 

Sire,  encline  tes  ciels,  e  si  dessend; 
luche  les  munz,  e  si  fungerunl.  {Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  CXLUI,  3,  Michel.) 

Laurins  est  acoinlies  dou  feu  faire  et  est 
assis  par  defors  le  cicle,  et  le  fist  grant  et 
merveilleus  por  lui  essuer  et  son  ceval.  Li 
prodons  vit  cju'il  commençoit  a  funkier, et 
est  venus  a  Laurins  et  le  saisi  par  le  cote. 
(Sept  sag.  de  Home,  Ars.  3334,  f"  162-'.) 

Rouchi,  Pays  de  liray,  Bures,  funkier, 
fumer  :  i  funke  ichi,  il  fume  ici. 

FU.NICLE,  voir  Feiwicle. 

FUNICLLE,  S.  ni.  i 

...  Au  /unicitfeet  lumière  de  ton  beritaige. 
(Le  prem.  vol.  desexp.  des  Ep.  et  Ev.  de 
Kar.,  f°  128  r»,  éd.  1319.) 

Cf.  FUiNEL? 

FUMUEK,   voir  FUNGIBK. 

FUNKiERE,  S.  f.,  fumée  : 

Et  se  li  issoit  par  la  bouche  funkiere  et 
estinceles  de  fu  toutes  ardans.  (  Vies  des 
saints,  ms.  Lyon  697,  1»  16=.) 

Pays  de  Bray,  Bures,  funkiere,  fumée. 
Fuoc,  voir  FoLC. 
puoR,  voir  FuEu. 
Fun,  s.  m.,  voleur  : 

N'ose  issir  de  la  vile  par  cler  ne  par  oscur, 
Tenir  volsist  lUchart  ultro  l'eve  a  S.aliuur 
N'ea  ira  mais  nient,  si  vivra  cume  fur. 

(Wacb,  Hou,  2"  p.,  2301,  Andresen.j 
Car  celluy  est  fur  et  larron  lequel   pour 
gaing  et  prouffit    prent    et   reçoit   aucune 
pecune    pour    les    sainctz    sacremens    et 
choses  divines.  (Le  prem.  vol.  des  exp.  des 
Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  I»  73  v»,  éd.  1319.) 
Mais  comme  fur  craint  qui  amble  a  sonner. 
(A.  DU  Sau,  Ulason  de  Brou.) 

2.  FUK,  voirFunT. 

3.  FUH,  s.  m.,  son  : 

Deu.x  livres  de  froment  et  deux  livres  de 
lur.  (1450,  Ord.  de  P.  Il,  U.  de  Bret.,  s.  les 
boulang.,  Arch.  uiun.  Bennes,  art.  111.) 

Cf.  FURFRE. 

4.  FUJI,  voir  FuEH. 

FIJRBEUR,  voir  FOBBEOH. 
FlIRBOR,  voir   FoRBEOli. 
FURCELE,  VOirFORCELE. 


FUIlCIltUO.X,    Mlir  FuHCUEHU.V. 

FiiiiciiKiin.!:,  voir  Forciieiikk. 

FUUCHIÉ,   voir  FOBCHIÉ. 

FuucaiEii,  voir  Furgier. 

FUUCRY,   voir  FORCRI. 

FuncuLAïuE,  adj.  ? 

Luy  avoit  esté  desjoint  l'os  de  l'acro  ■ 
mium  d'avec  l'os  furculaire.  (A.  Parf, 
OKuv.,  xvt,  chap.  ii,  éd.  1633.) 

1.  Fuiin,  adj.  f. ? 

Prince,  en  la  guerre  aiez  tousjours  recuit. 
En  commencier  ferez  forment  dessure, 
lit  ne  Tueillez  vostre  perle  mescruiie ; 
Mais  au  dessus  ne  soit  vo  pité  fure. 

(EusT.  Desch.,  Poés.,  111,  38,  A.  T.) 

L'édition  des  A.  T.  porte  en  note  : 
Absente  ?  mais  on  ne  voit  pas  ce  qui  peut 
établir  cette  interprétation. 

2.  FuuE,  voir  FuER. 

3.  FUUE,  voir  FUIRE. 
FUKÉ,  adj.,  furieux  : 

Par  la  digue  morbeuf  I  le  yallaut  est  /urt'. 
'tenez,  regardez  le,  voyez  comme  il  écume. 
(Trotterel,  tes  Corrivaux,  I,  3,  Ane.  Tb.  li., 
VllI,  '219.) 

FUREE,  S.  f.,  flèche  creuse: 

La  .III".  manière  de  destruire  les  engins 
des  assie^ens  si  est  par  sagettes  que  on 
appelle  furees,  et  est  celle  sagette  cavee 
dedans,  en  laquelle  est  mis  fort  feu  fait 
de  buylle,  de  souU're  et  de  poiz  résine. 
(H.  DE  Granchi,  Gouv.  des  Princes  de  Gille 
Colonne,  Ars.  5U62,  1»  223  v«.) 

FUREIXE,  s.  f.,  oseille  : 
Oxalis,  oseille,    furelle.    (Calepini  Dict., 
Bâle  1584.) 

FUiiELUssÉ,  adj.,  ennuyé,  dégoûté, 
d'après  Oudin  : 

L'ïVIlONliNE. 

Et  puja  qui  veuU  payer  d'un  pot  ? 
Sera  ce  toy  t 

l.E  VAREEl. 

Ne  me  dis  mol  ; 
Par  bien  je  suys  fureiussé. 

L'VVnONGNE. 

Et  comment  t  qui  t'a  eschaulVé  i 
Qu'as  tu  %  qui  t'a  mis  en  colle  ? 
(Le  Sourd  et  l'Yvrongne,  p.  U,  ap.  Ler.  de  Liticy 
et  Michel,  Farces,  moral,  et  serm.  joy.,  l.  I.) 

FUUEMPLAGE  -  amplaje,  [au),  loc  ,  au 
prorata,  proportionnellement  : 

Si  ledit  fief  n'est  entier  et  qu'il  vaille 
moins  des  dites  trente  livres  tournois  il 
payera  le  dit  marc  d'argent  au  furemplage. 
(C'oul.  de  Dreux,  art.  7,  Nouv.  Coût,  géh., 
m,  719«.) 

Il  payera  ledit  marc  d'argent  au  furam- 
pltige  et  au  (irorala  du  revenu  dudit  lief. 
(Cuut.  de  CUaleauneuf,  ix,  Nouv.  Coût. 
géu.,  III,  680.) 

Au  furemplage  et  prorata  du  revenu 
d'iceluy  liel'.  (Couakt,  Coutumes  du  duché 
}   et  bailiiaye  de  Chartres,  ti(.  2,  art.  x.) 

FUREK,  verbe. 

—  Act.,  voler,  dérober  : 
Quar  por  home  que  occioit  lo  conte  l'en 
,   estoient   occis  quatre,  et    pour    .1.  cheval 


qu'il  juroit  l'en  estoicnt  levés  par  force 
troiz.  (Aimé,  Yst.  de  li  Norm.,  VI,  i,  Cham- 
pollion.) 

Cil  pardoient  la  cité  et  confortoient  li 
citadin,  et  partoient  avec  eaux  ce  que  il 
pooieut  furer.  (Id.,  ib.,  VII,  18.) 

Il  se  saturoieut  de  i-liiir  qu'il  furoienl 
(Id.,  ib.) 

—  Absolument  : 

j    Sil  font  aller  a  plus  vilaine  porlaure 

j    Che  d'un  liiron  chi  esloit  pris  quand  il  fure, 

j  U'ass.  du  Clirhl,  383,  Boucherie.) 

FUHETÉ,  adj.,  de  fourrure  : 

Jupam  manuhiatam  et  peuulatam.  Maun 
cé,/"Mre(e.  (XECK.,ms.  Bni^'cs,  Scheler  Lex 
p.  88.) 

FURETEUR,  VOir  FUIRETEOR. 
FURETIER,  voir  FCIRETIER. 

FURFRE,  S.  m.,  son,  partie  la  plus 
grossière  du  blé  moulu  : 

A  vos  chivaus  le  furfre  douez. 
(The  trealise  of  Waller  de  Dikle.sworlli,  n.   I, 
Wright.) 

Cf.  Fur  3. 

PURFUitEux,  adj.,  composé  de  fur- 
fures  : 

Ulcères  escailleux  et  furfureux.  (Jouu., 
Gr.  chir.,  p.  443,  éd.  1398.) 

FURGETTE ,  S.  f.,  curo-dents,  cure- 
oreilles: 

Un  petit  coustellet  d'or,  en  façon  de 
furgelles  a  furger  dens  et  a  curer  oreille?. 
(1400.  Pièces  relat.  au  règ.  de  Ch.  VI,  t.  Il, 
\K  340,  Douët  d'Arcq.) 

FUiiGiEii,  -  chier,  -  ijuier,  feurger, 
forgier,  fourgier,  verbe. 

—  Act.,  chercher,  s'enquérir  de  : 
La  savott  bien  Heaars  la  voie, 
Venus  i  esloit  por  forgier 

Et  por  eaqucrre  et  porcerchier 
Dont  il  peust  avoir  viande. 

(Renart,  Br.  Il,   122,  Martin.) 

—  Syn.  de  creuser  : 

Pour  feurger  et  chever  les  foudemens 
des  deux  pilliers  du  biaul  portail.  (1463-4, 
Arch.  Aube,  reg.  3^  G  330.) 

—  Absolument,  être  en  quête,  fouiller  : 

U  misl  sa  main  a  s'aumosniere, 
Furclia  ajnont,  furcha  arrière, 
Tasta  a  mont,  tasta  a  val; 
U  n'i  trouva  point  de  métal. 

(.Wir.  de  S.  Eloi,  p.  .)3,  l'ei^m;.) 

—  Fourgonner  : 

Li  motion  paissent  l'erbe.  eu  furquant  du  masol. 
(B.  de  Sel,.,  mv,  Mf,.) 

Lequel  Guillaume  furgoil  ou  boutoil 
d'une  grant  perche,  qui  teuoit  a  l'emlroit 
du  lieu  ouquel  estoicnt  lesdiz  iiigoii.<. 
(1384,  Arch.  .1.1  123,  pièce  140.) 

—  Act.,  fourgonner,  curer  : 
RoberldEstouteville, chevalier,  seigneur 

de  Valemont,  lui  esbutent  et  furgent  ses 
ongles  d'un  petit  coustel.  (1390,  Arch.  .M 
140,  pièce  144.) 

Un  coustellet  d'or,  a  furger  ih'ns.  (1400, 
Pièces  relat.  au  règ.  de  Ch.  VI,  II,  339, 
Uouiit  d'Arcq.) 


i84 


FUR 


PUR 


FUR 


Ou  iloil  furger  ses  oreilles  de  la  racine 
deceste  herle. {Liv.de  fisiq. ,ui^Tm\ii,l'l6r'.) 

Tes  narilles  fvurgier  m  veuilles. 

De  tes  dois,  ne  les  oreilles. 
KCaïUnanef  de  Mie,  tiré  d'un  ms.  du  Xï*  s.) 

Me  fitri/e  tes  deus  de  la  pointe 

De  ton  cousiel. 
Ui/res  eexlenanees  ielaHe,  Richel.  1  lîil,f"6ï°.) 

fcrgoir,  fusequoir,  s.  m.,  cnre-dents  : 
Un    petit   fusequoir   de    dens    d'argent. 

(1427,  Ducs  de  Bourg.,  5108,  Laborde.) 
FCRGoiiiE,    furgoere,    s.    f.,    lime    h 

ongles  : 

Kasoers,  forces  et  gui^-noeres, 
Escurctes  et  furgoeres. 
Et  bendeans  et  cres|iiscors, 
Traineans,  pifMies,  niireors. 

(D»  Mercier,  llidiel.  1915»,  f"  li'.) 

FURIABLE,  adj.,  employé  en  jeu  de 
mot  comme  opposé  de  furieux  : 

Furieuse  et  non  furiahle, 
Verluable  non  vertueuse. 
Périlleuse  es  et  périssable. 

(EOST.  DE^cu.,  l'ocs.,  I,  174,  A.  T.) 

PURi.\L,  adj., furieux, emporté, terrible: 
Humeur  furiale.  (Cayet,   Chron.    sept., 
p.  202,  .Michaud.) 
Dent  furialle.  {Aledor,  f»  3  r",  éd.  1560.) 
Far  furiale  rage  d'amour.  (Ib.,  f°  4  r".) 
Furialle  ardeur. 

(Joi).,  (Mm.  mesl.,  f  61  r»,  éd.  1583.) 
....  D'ardcnr  furiale 
KerTent  eurage,  et  la  des  hommes  maiuts 
Sans  nom  ne  brait  il  tue  de  ses  inai:is. 

(Des  Mazores,  Enéide,  P  351  r°,  éd.  1608.) 

Et  d'endurer  les  peines  furiales. 
(Tettam.  de  l.euler,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi'  s., 
I,   198.) 

FURiAi.iiMEXT,  adv.,  fufieusement  : 
Crvant  furialevtent.    (Akctor,    f»  33  v», 
éd.  1560.) 

FL'uiBO.VDnu  (se),  V.  léfl.,  se  mettre  en 
fureur  ; 

Tesmoius  ceux  qui  la  sont  venus  et  qui 
se  furibondent  contre  Uieu  et  contre  les 
.mt-'es  pur  désespérance.  (G.  ChastklLAIN, 
le  Temple  de  Bocace,  vu,  139,  Kervyu.) 

Ce  verbe,  au  neutre,  était  encore  de 
quelque  usage  au  xvii'  s.  : 

L'evêquc,  pesla,  jura,  tempêta,  furi- 
boiida.  (Skvigne,  Lelt.,  19  jauv.  1674,  H a- 
cliélle,  111,  381.) 

Fallûit  il  lu'auiener  celui  ci  iiour  furi- 
bonder  eu  ma  présence.  (Ausault,  au. 
I.illré.) 

FURiuo.NDEUSKMENT,  ad\.,comme  un 
furibond  : 

Furibondeusemeiil.  (1476,  l'érouue,  ap. 
La  Fous,  Glo  Si.  ms.,  bibl.  Amiens.) 

FLiRiuo.\i>Eu.v,  -  undeu-T,  adj.,  furi- 
bond : 

Icellui  benisol  unu  de  mauvaise  vouleulé. 
comme  Lonime  furibundeux,  donna  audit 
du  Cbesue  du  poiu(;  pur  le  visaige.  (1408, 
Arcb.  JJ  162,  pièce  192.) 

Vindrent  nu  palais  seigeans,  souldars, 
satellites,  fallrnpes,  et  sncqueniains  furi- 
bondeux.  (i.  Moli.net,  CInon.,  cb.  lxi, 
Bucbou.  J 


j       1.  fURilîiR,  \erbi\ 

I      —  Refl.,  se  li\rer  à  la  fureur,  exbaler  sa 

'  fureur  : 

Tu  ne  te  pourras  veuger,  ne  désoler,  ne 
,  furier  en    plus  promps   termes,  en   plus 

jiropres    e.vclaniiitions.     (G.      Chastell., 

Cliron.  du  V.  l'Itil.,  Introd.,  Buchon.) 
Le    dit    dauphin....    se  tempustoit   et    se 

furioit  a  par  luy.   (1d.,  Cliron.,  111,   228, 

Kervyu.) 

—  Neulr.,  dans  le  même  sens  : 

Les  chiennes  aux  crins  de  couleuvres 
Tousjours  furient  en  les  œuvres. 
Qui  d'un  venin  brûlant  d'horreur 
Justiu'uu  fond  de  Il's  noires  veines 
.\tlizenl  leurs  cuisantes  peines, 
Pour  faire  bouillir  ta  fureur. 
(Iahureau,  l'oés..  Contre  un  pernicieux  détrac- 
teur, éd.  157i.) 

AUe^'uant  faussement  un  tort, 
FurianI  d'horrible  vengeance, 
A  l'hunible  et  chctive  innocence 
U  ne  pourchasse  point  la  mort. 

(Ib.,  ib.,  à  J.  de  Coyttiei.) 

2.  FURIER,  voir  FORRIER. 
FURIEUSETÉ,  VOIT  FUHIOSITÉ. 

FUKiLLER,  V.  i\.,  furcter  : 

Aucuns  siens  serviteurs  lui  avoient  rap- 
porté que  ilz  l'avoient  veu  (Jehannette) 
furiller  et  aler  eutour  ledit  comptouer. 
(1398,  Arch.  JJ  154,  pièce  126.) 

FURiosiTÉ,  furieuselé,  s.  f.,  fureur, 
furie: 

Et  adonc  elle  priusl  son  chemin  vers 
Lusignen,  menant  par  l'air  si  grant  effroy 
en  sa  furieuselé,  qu'il  sambloit  par  tout 
en  terre  que  la  fouidre  et  tempeste  y  dent 
cheoir  du  cieL  (J.  d'Arras,  Melus.,  p.  359, 
Bibl.  elz.) 

Je  dy  que  les  serpens  sont  cbaulx,  si 
comme  il  appert  par  leurs  mouvemens  et 
|)ar  leurs  furiosites.  (B.  de  Gord.,  Pra- 
liq.,  I.  14,  éd.  1495.) 

Se  il  estoit  en  grant  travail  et  en  grant 
furiosilé  si  le  loyes  qu'il  ne  blesse  ne  luy 
ne  autruy.  (lo.,  ib.y  11,  21.) 

Si  lui  sembloit  que  ainsi  que  son  che- 
val l'avoit  presque  ou  meilleu  dudit  pont 
transporté,  qu'il  veoit  par  grant  furiosilé 
lost  et  isuellement  bruyant  comme  tem- 
peste contre  lui  venir  ung  giaut  Ihoreau. 
(UoiUEiNÉ,  ÛEuî).,   m,  21,  Quatrebarbes.) 

Platon  par  celle  subtilité  escbappa  la 
furiosilé  du  tirant.  (Fossetieu,C/'Ok.  i/arg., 
ms.  Brux.  10512,  Vlll,  iv,  2.) 

—  Frénésie,  folie  : 

Comme  le  suppliant  soit  par  foiz  furieux 
et  insensible....  lui  estaut  ou  entrant  eu  sa 
ditte /ttriostle.  (1411,  Arch.  JJ  165,  pièce 
419.) 

Supposant  la  furiosilé  qu'elle  savoit 
cftre  souvent  en  ladiclc  uiere.  (1424,  Arch. 
JJ  172,  pièce  430.) 


FURissiR,  voir  FouissiK. 
FURKELLER,  V.  H.,  furetef  : 

Quant  il  escoule  une  soris 
Qui  furkelle  en  ses  charbons, 
Graut  paor  a  de  ses  trésors. 

iPoel.  av.  1300.  IV,  i;Ji:i,  Ar-.) 

PURMENT,  voir  FOHUUNT. 


pUrmeNTel,  voir  Fro.mentel. 
FURMEOR,  voir  Formeor. 
primi,  voir  Formi. 

PURMIER,   voir  FORMIEU. 
FURMONTANT,  VOir  FùlLMONTANT. 

KURNACEE,  adj.,  cuit  au  lour  : 

Le  pain  fumacee  s'appelle  ainsi  pour  ce 

qu'il   est   cuit    au    four.  (Du  Pinet,  Plint 

XVIII,  H,  éd.  1566.) 

FURNEMENT,  VOlr  FORNEMENT. 
FURNIER,  voir  FORNIER. 
FURNIR,  voir  FORNIR. 
FURNISON,  voir  FORNISON. 
FURNISSANCE,  VOir  FORNISSANCE. 
FURNISSEMENT,  Voir  FOIINISSEMKNT. 

PURON,  voir  FUIRON. 
PURONNER,  voir  FniRONER. 
FDRONNET,  VOir  FUIRONET. 

puRORiTÉ,  S.  f.,  fureur  : 

Hé  !  fortune,  que  je  doy  bair 
Et  iiiaudiie  ta  ^'rrint  furorité  f 
(E.  Descu.,  Poés..  nichel.   810,  f»  il 6».) 

FURQUIER,   voir  FCTRGIER. 

FURRELIER,  VOir  FotJRREUER. 

FURRELIQUE,  VOir  FRELUCQUE. 

FURRER,  voir  FORREK. 

FURSCELLE,  voir  FORCELE. 

FURSENER,  Vûir  FORSENEH. 

FURSENERIE,  VOIT  FORSENERTE. 

FURT,  fur,  S.  m.,  vol,  larcin  : 

Kisi  e  par  tel  juj,'ement 
Ru  fust  tant  fait  l'enquereiiieiil 
Que  li  fnrs  fust  aconserz 
E  truvez  e  aperceuz. 

(Ben.,   D.  de  Norm.,  Il,  7-2"6,    Michel.) 
S'il  est  de  cest  furt  conoissant. 

(Id.,  i*.,  11,  7300.) 
Crime  de  /'urt  que  l'on  dit  larcin.  (Boirr., 
Somme  rur.,  1°  p.,  f"  45»,  éd.  i486.) 

Icellui  Hulin  emmena  furtivement  ledil 
cheval,  et  le  mist  eu  l'ostel  de  Jean  de 
Scure,  chevalier,  qui  dudit  furt  ne  savoit 
rieus.  (1413,  Arch.  JJ  167,  pièce  169.) 

Entre  le  procureur  de  la  court  de  céans, 
demandeur  eu  furl...  etc.  (1513,  Trinité, 
Smarve,  ch.  5,  art.  14,  Arch.  Vienne.) 

Apres  que  le  philosophe  l'ut  esveiUé  et 
qu'il  sceust  ce  furt  luy  avoir  esté  fuict,  il 
jioursuivit  Gillcbert...  (Bouchard,  Chron. 
de  Brel.,  1»  72»,  éd.  1532.) 

Choses  qui  de  soy  ne  pourroient  estre 
bonnes  en  quelque  sorte  qu'on  peust  faire; 
comme  adultère,  fornication,  rapine,  furl, 
pillerie.  (J.  BûucHET,  Noble  Dame,  PoV, 
éd.  1536.) 

Par  /'///',  rapine,  usure. 

(lu.,  Fp.  mor.,   11,   11,  éd.  1S13.) 
Vous  exposez   allegoricquement  ce  lieu, 
et  l'interprétez  a  larreciu    et    furt.  (Hab  , 
1.  111,  c.  18,  l'd.  15ri2.) 


FUR 


FUS 


Fl^S 


IS.Ï 


Ce  mot  se  rencontre  dans  un  écrivain 
érudit  du  xix"  siècle  : 

Le  xvil'  siècle  ne  ?'est  pas  pliis>occupé 
du  XVI*  que  si  la  lonjrue  française  avait  été 
improvisée  par  Porl-Royal  dans  la  pram- 
maire  de  Lancelot.  Molière  et  Lafontaine 
s'en  souvenaient  souvent  à  la  vérité,  mais 
comme  d'une  mine  abandonnée  dont  leurs 
contemporains  avaient  oublié  le  gisement, 
et  où  leur  habile  industrie  pouvait  exploi- 
ter de  temps  à  autre  des  trésors  inconnus, 
sans  faire  crier  au  ftirt  et  au  plagiat. 
(Nodier,  des  Auteurs  du  xvi'  s.  qu'il  con- 
vient de  réimprimer,  Bull,  du  Biblio- 
phile, I.) 

FfRTE  S.  f.,  vol  : 

Proia  que  lui  soient  rendues  les  bestes 
qui  lui  estoient  levées,  non  par  proie,  mes 
par  furte,  pour  ce  que  non  i  estoit  prpsent. 
(Aimé,  Yst.  de  H  Norm.,  Yl,  xi,  Cbam- 
poUion.) 

FURTEMENT,  adv.,  furtivement  : 

Si  Tons  dirai  corn  furlemeni 
Mesire  Enperran  voirement 
Donna  a  entendre  aux  reaas... 
'GoDEFROï  DE  P.iRis,  ChToii.,  0517,  Buchon.) 

FURTEusEMENT,  adv.,  furtivcment  : 
Il  estoit  commune  renommée  que  je 
avoie  yrH  furieusement  la  couronne  de  la 
royne  d'Angleterre  et  de  ses  autres  joyaul.x 
ce  que  j'en  avoie  peu  prendre.  (Vemand. 
de  Cliarl.  VI,  p.  62,  trapelet.) 

FiRTiER,  adj.,  voleur  : 

Charité. 
Helas.  ta  y  pers  bien  ta  peine. 
Or  me  ày,  ou  est  ta  créance  ?  i 

L'AVARICIEULX.  ' 

t'n  ung  prant  pot  plain  de  chevance, 
Oie  j'ajr  enfouy  dedans  1er  e. 
Mais  j'ay  si  grant  peur  de  la  guerre. 
Que  je  ne  le  sçay  ou  mussier. 
Et  aussi  d'ung  larron  furlier 
Qni  est  de  ces  pays  enriron. 
(Moralilc  de  Cluirité,  Ane.  Th.  fr  ,  III.  .37-2.) 

FfRTiF,  adj.,  de  voleur,  de  brigand  : 
Les  vivens  de  rapine  et  de  larrecin  mè- 
nent la  \\e  furtive.  (H.  de   Granchi,  Trai. 
du  Gouv.  des  Princes  de  Gille  Colonne,  Ars. 
3062,  f»  133  r°.) 

FL'RTiR,  v.  a.,  dérober  : 

Se  par  avanture   avient   que    aucun  des 
aprentiz  par   s'enfance  ou  par  sa  joliveté   ! 
estoit  furlis  de  son  mestre  par  l'espace  de   , 
trois  mois,  li  mestre  porroit  prendre  autre   1 
aprentiz  en   la  forme   corne    devant.    (Or- 
donn.  sur  le  comm.  et  les  mest.,  vri,  à  la 
suite    du    Livre  des  vtest.,   éd.    Deppine, 
p.  358) 

PURTiVE,  S.  f.,  terme  de  droit,  action 
qni  concerne  le  recel  :  I 

Action  de  furtice,  si  comme  quant  aucun   | 
acheté  chose  emblée  il  luy  convient  rendre 
la  chose,  sans  qu'il  rait  le  pris  que  acheté 
l'a,  mais  la  perl  par  cesle    action.  (BoDT., 
Somme  rur.,  l'  p.,  f»  42<i,  éd.  i486.) 

PURTuiTEMENT,  adv.,  furtivcment  : 
Se   glisser   nuitamment  et  furluiiemenl 

dans  l'église.  (1S46,    Pillage  de    quelnves 

abbayes,  p.  6,  Arch.  Indre.) 

PURVE,  adj.,  noir,  basané  : 
iNe  comment    se    osèrent  ilz    assembler 
contre    la  force  des  corps  et  la  puissance 


de  ces  furves  Espaigneulx  ?  (Ant.  de  la 
Sale,  des  Anciens  Tournois,  p.  20O,  Prost.) 

1.  FUS,  s.  m.,  sorte  d'étoHe,  futaine  : 

Soixante  fdacues)  furent  vestucs  de  bon  A"- 

(Raijibf.rt,  Ogier,  13003,  Barrois.) 
Cf.  FlSE. 

2.  FUS,  voir  FusT. 

FUSAIN,  S.  m.,  mot  obscur  désignant  une 
partie  du  corps  : 

Ens  en  i'estour  estoit  venus  al  main, 
Tout  le  pourfent  enfresci  qu'ai  fusain, 
Gambes  levées  l'abali  eus  el  plain. 

(.Us  Loh.,  Richel.  4988,   P  ?-2i  v°.) 

FusBERTE,  noni  de  l'épée  de  Renaud  de 
Montauban,  qui  passa  à  son  cousin  Mau- 
gis  : 

Renaud  accourt  en  brave  chevalier. 
De  sa  Fusbette  il  frappe  en  vain  l'acier. 

(fin»,  de  hlonl.,  ap.  Roq.) 

FuscATiox,  s.  f.,  action  de  farder  : 
Le  aournenient  lictif  est  en  une  manière 
de  (uscacion  ou  fardement  par  apposicion 
de  couleur  blanche  ou  vermeille  sur  leurs 
visaiges.  (H.  de  Gr.^nxhi,  Trad.  du  Gouv. 
des  Princes  de  GÛle  Colonne,  Ars.  5062, 
t"  104  v°.) 

FUSCHEL,  s.  m.,  barreau  d'une  cage  : 
Ledit  seigneur,  prenant  ladite  lime,  tua 
le  rat  en  sa  cage,  par  entre  deux  (uschaux, 
et  après  l'avoir  tué,  rendit  la  cage  au  dit 
Mouillot.  (Hato.v,  Mém.,  an  1581,  Bour- 
quelot.) 

FuscHER,  V.  a.,  soutenir,  appuyer  : 
Le  millier  d'eschallatz   de  chesne   et  de 

quartier  a  fuscher  les  vignes.  (Cl.  Hatox, 

Mém.,  I,  113,  Bourquelot.) 

FusciNE,  voir  FOSSIXE. 

1.  FUSE,  -  26,  -  sse,  s.  f.,  futaine  : 
.XLI.  aulne  et  .m.  quars  de  fuse.  (Lundi 

av.  ^oel  1392,  Intenl.  de  draperie,  Vente 
de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch. 
Côte-d'Or.) 

.XIX.  aulnes  et  demie  d'une  autre  fuse 
royé.  (Ib.) 

Une  fuse  blanche.  (Août  1409,  Declar. 
des  biens  de  Clisson,  f'''  Bizeul,  Clis'son, 
Bibl.  Nantes.) 

Une  verge  de  fusse  blanche  pour  dou- 
bleure.  (1464,  Compt.  de  S.  Melaine,  Mor- 
laix,  Arch.  Finist.) 

Item  la  fuse  d'estree  blanche  contenant 
.XXVIII.  aulnes  et  demye  (Vente  des  biens 
de  Jacques  Cœur,  Arch.  KK  328,  f"  43  v".) 

Lu  cappol  de  serge  doublé  de  fuze  avec 
paremens  de  velours.  (Compt.  du  fl  de 
Kav.,  avril-juin  1376,  Arch.  Basses  Pyré- 
nées, B  30.) 

2.  FUSE,  s.  S.,  probablement  synon.  de 
fusée,  partie  de  l'essieu  autour  de  laquelle 
timrne  la  roue  : 

Et  doit  retenir  lo  fer  dou  dit  molin,  le 
laisse,  les  martiaus,  avcs  et  bracons, /'Mses 
et  lapines,  goutieres,  chaulâtes.  (1384-8o, 
Compt.  des  annivers.  de  S.  Pierre,  Arch. 
Aube,  G  1656,  f»  144  V.) 

Et  encore  au  xvii«  s.  : 
Le  cercle  de  la  meuUe,  la  fu.^ez.  {Eslim. 
:!  mai  1661,  Arch.  Indre,  H  832.) 


FUSEE,  S.  f.,  sorte  de  bâton  de  défense 
très  long,  ainsi  nommé  à  cause  de  sa 
(orme  : 

Le  suppliant  refery  icellui  Girardlu  d'un 
baston  nommé  fusée.  (1408,  Arch.  JJ  163, 
pièce  176..) 

—  Sorte  de  maladie  définie  dans  l'cx. 
sniv.  ; 

Les  malades  sentent  une  pointe  dou- 
loiireuse,  et  trouvent  comme  une  petite 
noisette  laquelle   peu    a    peu    s'augmente 

1  con-me  un  œuf  ou  comme  une  pomme,  et 
quelquefois  vient  plus  grande  au  commen- 
cement, sa  forme  longuette  et  mobile, 
cest    pourquoy   les   Parisiens    l'appellent 

I  fusée.  (Lovs  gcvon.  Miroir  de  la  beauté. 
Il,  101,  éd.  1013.) 

FUSEii.,  s.  m.,  fuseau  : 

Kecessilé  Iny  apprint  a  tourner 
Si  le  fiiseil  que  bien  sceut  aorner, 
Le  sceut  (iller. 
(Perceforesl,  vol.  V,  ch.  42,  éd.  i;;-28.) 

FUSEL,  voir  FUISEL. 

FUSELAiRE,  S.  m.,  fusilier  : 

Une  compagnie  de  fuselaires  qui  se 
nomment  les  Begaul.ï.  (.Mo.nstrelet, 
Chron.,  I,  159,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

FUSELÉ,   voir  FtJISELÉ. 
FUSELIER,  voir  FflSELIER. 
FUSELLIERE,  VOir  FUISELLIEBI':. 
FUSENCIEN,  voir  FiSICIEN. 

FUSENsiELE,  S.  f.,  désigne  une  sorte 
de  maladie: 

Cistes  ains  parler  de  la  mecine 

Qui  aidast  home  de  ceste  fu  ensiele  f 

(R.  de  Cambrai,  7-2CI.  A.  T.) 

FUSEQUOIR,  voir  FURGOIR. 

FUSER,  V.  a.  1 

Fuser  du  fille.  (xv«  s.,  Valencieunes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Uibl.  Amiens.) 

rusEsiiEN,  voir  Fisicien. 

flsessiiën,  voir  Fisicien. 

FUSESYEX,  voir  Fisicien. 

FUSGATioN,  s.  f.,  investigation,  exa- 
men : 

Et  nostre  receveur  et  voyer  de  Paris 
appelez  avecqucs  eulx  yroient  sur.les  lieux 
des  habilalions  et  edillices  dessusdicts,  et 
la  verroieul  et  visiteroient  et  sauroient  par 
fusgalion  d'iaux  et  autrement  quel  inle- 
rest,  dommage  et  préjudice  ils  pourroient 
faire  et  porter  a  ladite  esglise.  (1384,  Arch. 
S  30,  pièce  2.) 

CL  Fdruieh  ? 

FUsiciEN,  voir  Fisicien. 

PusiciENNEMENT,  S.  m.,  médecine  : 
Fut  mis  piessa  par  don  priour  en  fusi- 
ciennemens  pour  don  Jolian  Dufour  et  pour 
diui  .lolian  Leboueloux,  lesquels /'usicienne- 
mens  furent  prius  u  Laval  par  le  médecin 
de  monseigneur  de  Laval.  {1402-14U7, 
Comptes  de  la  Chartreuse  du  Parc,  Aruti. 
Sarlhe  B  1146.) 


FUSIEL,  voir  FUISEL. 


^i 


116 


FUS 


FL'siKE,  voir  FiSIOlE. 
pfsiL,  voir  FoisiL. 
FL'siLE,  adj.,  fusible  : 
Choses   fusiUs.   (La    Bod.,    Ilannon.,  p. 
735.  éd.  1578.) 

I.e  Xercure  aiosi  que  l'onJe 
FusiU  en  sa  forme  rondi- 
S«  Toit  sans  fin  agité. 
(Le$  prem.  OEnr.  de  ilntfs  dft  liockes,  3'  éd.. 

p.  n.) 

FfSOII.LIF.n,  voir  FfISELIER. 

Ffsoin,  s.  m*,  sorte  de  vase  : 

Certains  vaisseaux    alcbymiques  ou  fu- 

soirs.   (Trésor  de    Evonime,    p.    27»,    «'■d. 

155S.) 

FL'SON,  voir  Foison. 

FL'SuuE,  fulsque,  adj.,  brun,  noir.^lrc, 
sombre  : 

La  char  est  mole,  fusque,  plainne  d'nm- 
polef.  (H.  DE  MoNDEViLLE,  Richcl.  2030, 
f»  57'.) 

De  fusque  couleur.  [Id.,  ib.,  ('  8o'.) 

De  couleur  fulsque.  (FitERE  Nicoi.E,  Trad- 
du  Livre  des  Proulfitz  champ,  de  P.  des 
Creseens,  ^38  v^,  éd.  1316.) 

Les  melencoliques...  sont  de  coleur  ter- 
restre et  fusque.  {Régime  de  santé,  f"  69  r», 
Robinet.) 

Couleur  fusque.  (P.\RE,  OEuv.,  IV,  6, 
.Malgaigne.) 

FUSSAMIX,  adj.  ? 

Les  os  de  tout  le  cors,  fors  les  os  fussa- 
mtfw,  sont  en  nombre  203.  (II.  de  .Monde- 
ville,  Richel.  2030,  f"  10\) 

FUSSE,  voir  FcsE. 

Fl'SSEL,  voir  FOISEL. 

FussiciEN,  voir  FiSICIES. 

FUST,  fuist,  feust,  fui,  fus,  fuz,  s.  m., 
bois,  pièce  de  bois,  poutre  : 

Va,  sis  peni  tuz  al  arhre  de  mal  fml. 

(Itol.,  31.3,  Mûller.) 
Puis  a  mandé  l'engigneor  Malrin, 
Cil  fa  conpaint  Constant  d'Outre  Marin  : 
Pins  sot  de  fiut  que  nus  clers  de  latin. 

(Raimb.,  Ogier,  6C94,  Barrois.) 
Hoin  mnert.  Ter  use,  /ïu(  parrist. 

(Wace,  Bon,  1*  p.,  67,  Andresen.) 
Une  croiz  del  /"u*/  precios 
U  Jhesu  Crist  pri^t  mort  por  nos.     • 

(Bes.,  D.  de  Sorm.,  Il,  5351,  Michel.) 
El  saint  fu3l  de  la  croir  vernie. 

(Gdili..,  Dell,  die.,  i'J'J,  Hippean.) 
Une   petite    arche   de  fuist.    (S.   Graal, 
Richel.  2455,  f»  21  r».) 
Grmns  cops  se  donnent  de  fuis  et  de  leviers. 

(.4int<  el  Aailei,  2GG8,  HolTniann.) 
Assis  est  en  une  chaiere 
V  il  resplendist  mainte  piere, 
Ki  molt  est  prcciouse  et  chiere, 
Dont  li  fut  esloit  de  cjprc^i. 
(A.  Do  Po»T,  Rom.  de  .Vahom.,  1 3Î3,  Michel.) 

De  fmt  ta  feite  sa  meson 
(PCAX  Gatiieac,    Vie  de  S.  Marlin,    p.  iâ.  Bour- 
rasse.) 
S«  ta  porleure  ne  fod 
Qni  fu  mise  en  la  rroi^  de  ftut, 
Ëa  enfer  fassons  tani  retor. 
(RiTCl.,    du  Seeretlain  el  de  la  famme  au  cheta- 
lur,  I,  3Î0.  Jub.i 


FUS 

Par  le  conseil  d'aucuns  de  ses  gens  fist 
la  drecier  uu  chaftol  de  fust.  {Grand. 
don.  de  France,  de  Loys  et  de  Charlc- 
maiue,  v,  1'.  Paris.) 

Quant  ils  furent  audit  eschauffaut  montes 
par  degrés   de  fust  que  l'en  y   avoit  fais. 
(Ib.,  Phelippe  de  Valois,  XXXIII.) 
Ses  oscus  n'est  mie  de  fiisl, 
Ains  est  do  doulde  cuir  boilli. 
(ROB.  »E  Blois,  Poés.,  Uichel.  -21301,  p.  015».) 

Par  les  moelles  et  per  le  fuisl  etper  l'es- 
corce.  {Boece  de  Consol.,  ms.  Berne  36b, 
f»  36  V.) 

Celés  (les  idoles)  de  pierre  que  nos  les 
brisiens,  celés  de  fut  que  nos  les  ardiens, 
et  celés  d'or  el  d'argent  que  nous  les  fon- 
diens.  {Vie  saint  Sebastien,  Richel.  988, 
f»  43\) 

Ungs  autres  tableaux  de  fust.  (1380, 
Inv.  de  Ch.  V,  2019,  Labarte.) 

Deui  chandeliers  de  fust  a  mettre 
torches.  (1389,  Jnvenl.  de  Rich.  Picque, 
p.  bu,  Biblioph.  de  lieims.) 

Somme  de  lianaps,  de  fust  on  d'escuelle. 
(1432,  Enquête,  ap.  MautcUier,  March. 
fréq.,  III,  221.) 

Ou  fust  de  l'arbre  de  la  croix.  {Traict.  de 
Salem,  ms.  Genève  163,  f°  SO  r».) 

Gomme  arable  n'a  point  de  fust  ou  boys. 
(Jard.  de  santé,  I,  220,  impr.  la  Minerve.) 

Liée  a  chaînes,  fust  et  choriif*. 
(La  Venue  el  rc-arr.  de  Bon-Temps,  Poés.  fr.  des 
xï"  elur  s.,  t.  IV,  1-28.) 

Gaster  les  cordes  et  le  fust  de  la  gui- 
terne.    (La  Boetie,   Mesnag.  de  Xenoph., 

Feugère.) 

—  Quoique  bois  et  fust  soient  ordinaire- 
ment synonymes,  on  parait  avoir  fait 
quelquefois  une  distinction  entre  ces  deux 
mots  : 

Fers  de  alêne,  greiffies,  aguilles,  esta- 
mines,  las,  de  mains  de  valeur  de  .i.  den., 
quilliers  de  boys  ou  de  fust,  luisel  a  pe- 
son,  et  toute  autre  menue  ouevre  de  lai- 
ton, (juiquonques  vendent  les  choses  de- 
suz  dites,  il  ne  doit  point  de  tonlieu  ne  de 
coustume.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  2"  p., 
XV,  1,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Voir  sur  ce  point  Laborde,  Gloss.  de  la 
notice  des  émaux,  au  mot  Madré. 

—  Bois,  manche  d'une  épée,  d'une 
lance  : 

Puis  a  saisi  l'espié  qi  11  fu  aprestez  ; 
Li  fuz  est  de  pomier  et  li  fers  acerez, 

(J.  Bod.,  SdJ.,  cxxxiv,  Michel.) 
Claudas...  liert  Hestor  si  durement  c]u'il 
li  met  et  fer  et  fust  parmi  la  cuisse.  (Lan- 
celot,  ms.  Fribourg,  f°  133'.) 

—  Bois  d'un  bouclier  : 

I    Sur  cez  egcuz  inult  granz  colps  s'entredunent, 
I   Trenchent  les  cuirs  e  cez  fa  qui  sunt  duble. 
(Itol.,  358i,  MiUler.) 
Li  aumaçors  l'escu  li  tent. 
Et  cil  i  fiert  tant  durement. 
Jusqu'au  la  boucjie  le  trancha, 
Forz  fu  li  fuz,  si  l'empira. 
(Floire  el  Blancheflor,  2»  vers.,  3297,  du  Méril.) 
Si  s'entreQerent  sus  les  escuz  liiez, 
Perciez  les  ont,  si  ont  les/ui  troez. 

{Olinet,  1IC3,  A.  P.) 

—  Bois  d'un  pistolet  : 

Pour  avoir  fait  un  fuz  a  un  des  pistolets 


FUS 

du  roy.  {Compt.  du  s.  (fe.Vai;.,av.-juin  IS76, 
Arch.  B.-Pyr.,  B30.) 

—  AfTiU  : 

Ainiard  de  Chaponnay  a  prins  la  charge 
de  faire  assigier  et  enfuster  es  bombardes 
au  deviz  de  monseigneur  le  bailly,  de  faire 
faire  de  fuz,  de  trait  et  de  la  pouldre. 
(7  janv.  1417,  Reg.  consul,  de  Lyon,  1,  96, 
Guigue.) 

Ung  grand  veuglaire  de  fer  a  trois 
chambres,  très  bien  atfeuté  sur  un  feust 
de  bois  tournant  bien  ferré.  (144S,  Invent, 
de  l'Artillerie,  Arch.  mun.  Dijon,  H,  aff. 
milit.) 

—  Arme  de  bois  en  général  : 

Se  aucuns  fiert  l'autre  de  baston  u  de 
fust.  (Ch.  de  124b,  Chambre  des  compt.  de 
Lille,  834,  Arch.  Nord.) 

—  Fust  s'employait  quelquefois  pour 
désigner  une  perche  ou  un  tronc  d'arbre  : 

Apres  r'ont  tuz  les  quirs  tenduz 
Enz  granz  perches  e  en  granz  fuss. 
(Bem.,  d.  de  Xoim.,  Il,  S9i9,  Michel.) 

—  On  s'en  est  aussi  servi  pour  désigner 
l'arbre  même  : 

De  tous  les  fuz  de  paradis  menjue,  mes 
del  fust  de  science  de  bien  el  de  mal  ne 
menjue  pas.  (Bible,  Richel.  899,  f°  1°.) 

Comme  li  fuz  qui  est  planté  dejouste 
les  cours  des  iaues  qui  donra  son  fruit  eu 
son  tans.  (Psaut.,  Muz.  258,  f  8  r»  .) 

—  Porte  : 

Li  fîus 

De  sa  prison  rompi  les  /lus. 

(MousK.,  Chron.,  30207,  ReifT.i 

—  Fig.,  souche,  origine: 

Que  maintes  gens  ont  dit  estre  de  povre  fus 
Kt  de  petit  linage  aToil  esteit  conchus. 
(Jeh.  des  Pbeis,   Geste  de  Liège,  28816,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Fust  s'employait  aussi  dans  quelques 
phrases  figurées  : 

Moull  as  or  bien  ton  laz  tendu. 
Qui  a  tel  home  as  entendu, 
A  .1.  tronc  ki  parler  ne  puet. 
Qui  por  parler  ne  se  remuet. 
Ne  ke  se  il  estoit  de  fusl. 

(Dolop.,  1176,  Ilibl.  elz.) 

—  On  a  dit,  flg.,  «n  cœur  de  fust,  comme 
on  dit  maintenant  un  cœur  de  roche  : 

Se  fel  uc  dfslaiaus  ne  fust. 
Mes  il  avoit  .i.  cuer  de  fusl, 
Touz  sauz  (louçor  et  sauz  pitié. 
(.CHRr.iT.,  Chevalier  de  la  charrale,  p.  88,  Tarbé.) 

FUSTAQE,  -  aige,  fut.,  s.  m.,  bois  : 
Que  li  futaiges  et  11  marrins 
Soit  lins  et  bons  el  onlerins 
.Se  tu  vuez  saures  nez  faire. 
(J.  DE  Priorat,  Lii;.  &  Yegece,  Richel.  ICOI. 

—  Futaie  : 

Car  icy  d'un  costé  le  bois  de  haUl  fUstage 
Jusques  dans  le  chastean  alonge  son  ombrage. 
(P.  dbBracii,  Poem.,  f°  163,  éd.  1576.) 

—  Vases,  vaisseaux  de  bois  : 

Ils  tirent  de  fortes  et  grandes  barrières 
de  gros  fustages,  pipes  el  autres  choses  a 
ce  requises.  (NoGUIER,  Hist.  Tolos.,  3,  iIH. 
éd.  liioii.; 


FUS 


FUS 


FUS 


187 


Opiiiis  tonneau.v,  uuiids,  ileinis  iiuiids  et 
autres  fiistayes.  (7  fév.  1575,  Péage  d'Au- 
bigny,  np.  Manlellier,  March  fréq.,  III, 
91.J 

FUSTAiLLE,  -  taite,  -  talte.  s.  1.^  pièce 
de  bois,  morceau  de  bois  : 

Envers  ices  n'eiuies  fiu's  nientuillo. 

Dire  vos  puis,  mien  escient,  sans  t'ailo, 

Que  .\\.  de  ceus  chasasent  oïl  fustfiile 

Cent  iteus  cora  ore  vout  eu  liataille. 

(Li  Rom.itsrom.,  Rii-hel.  l'J5-25,  P  \\1  v'.) 

De  tout  merrien  c[  fustaille  vendu  audit 
Bar.  (1360,  Hançon  du  roi  Jean,  Arch.  KK 
lO",  f  43  V".) 

Et  n'y  aura  personne  aux  vif  bois  synou 
les  ouvreurs  de  fustaille.  (1504,  Ordonn  , 
Lamarque,  5383,  1"  21  v«,  Ricliel.) 

—  Provision  do  buis  : 

.LXXVIII.  francs  .vi.  sols  de  Wautbier 
Lamonl  pour  la  fuslalle  {de  Bar).  {Comptes 
de  1383-83,  Arcli.  Meuse,  1!  493,  1°  39  r».) 

—  Futaie  : 

Arbres  de  haulle  fustaille.  (A.  Pierre, 
Const.  Ces.,  n,  9,  éd.  1543.) 

A  condition  aussy  que  pendante  ladicte 
jouissance  ne  pourrat  aliéner  lesdits  biens 
ou  partie  d'iceux  ny  faire  abatre  ou  coup- 
per  chesnes  et  arbres  de  baulte  fustaille 
fors  que  pour  l'entretenement  des  maisons 
susdites.  (24  nov .  1009,  Testam.  de  Otto  de 
Brialmont  et  de  (Uilhrriiie  van  der  Gra- 
cht,  baronne  de  Morttvjne,  Arch.  coniai. 
.Mortagne,  8*  pièce  de  la  cotte  4.) 

Sans  droict  d'aliénation  ou  pouvoir  d'a- 
btttre  ou  faire  couper  des  chesnes  et  ar- 
bres de  haultes  fuslailles.  (Ib.) 

—  Vaisselle  de  bois  : 

Venderres  d'esqueles,  de  hanas  de  fust 
et  de  madré,  do  aupes,  fourches,  pelés 
beesches,  pesteuz  et  toute  autre  fustaille. 
(E.  Bon,,,  Liv.  des  mest.,  1"  p.,  XLix,  1, 
Lespinasse  et  liounardot.) 

De  le  fustaille  et  poterie  remettre  a 
point.  (1337,  Compl.  de  Valenc,  n»  10,  p.  15, 
Arch.  mun.  Valenciennes.) 

A  Sottart,  l'esculier,  pour  pluis.  manière 
de  fustaille.  (Ib-,  p.  18.) 

Onqucs  nu  vi  plus  graul.  nnluro 
Que  (le  niangier  en  ces  plateaux 
De  fmlaille,  ou  cliascuns,  l'.oni  veaus, 
A  sa  barbe  et  sa  m  lin  lirouillie. 
(E.  Deschami-s,  Poés.,  liii-liol.  8iO,  {•'  360.) 

FUSTAiLLERiE,  ful.,  S.  f.,  Collectif  de 
fustaille  : 

Icellui  suppliant  et  Bon  frère  alerent  en 
la  compaipnie  de  leur  mère  a  la  feste  de 
Condé  sur  l'Escaud  mener  pour  vendre 
plusieurs  denrées  de  fustaillerie.  (1403, 
Arch.  JJ  137,  pièce  349.) 

Seront  commis  par  justice  deux  gardes 
dudit  mestier  qui  seront  maîtres  ou  ou- 
vriers d  icelui  mestier  de  futaillerie.  (1491, 
Staluls  des  futaillers,  ap.  Ouin-Lacroix, 
ffist.  des  Ane.  corporations  de  Rouen, 
p.  673.) 

Pour  un  tonneau  de  banaps  ou  fustail- 
lerie. {Coût,  de  la  vicomte  de  Rouen,  p.  302, 
Beaurepaire.) 

FUSTAiLLEun, /"MsIaHeuc,  s.  m,  fabri- 
cant de  futailles,  d'objets  en  bois: 

A  barbieurs  et  fustalleurs.  (Cliron.  des 
Pays-Bas,  de  France,  etc.,  Rec.  des  Chr. 
deFland,,  t.  lll.p.  2i0.) 


FVfir\ii,iAF.R,- ailler,  fut,  s.  m.,  fabri- 
cant de  futailles,  d'objets  en  bois  : 

Icellui  suppliant  et  scm  frère  alerent  en 
la  compaignie  de  leur  mère  a  la  feste  de 
Oondé  sur  l'Escaud  mener  pour  vendre 
plusieurs  denrées  de  fustaillerie,  et  aussi 
un  leur  voisin  fustailler...  qui  menoit 
vendre  plusieurs  fustailles.  (1403,  Arch. 
JJ  157,  pièce  349.) 

A  Jehan  le  Tourneur,  fustailler.  (1415- 
1416,  Receptes  de  Roulogne-sur-Mer,  p.  145, 
Ed.  Dupont.) 

Que  nul  futailler  ne  puisse  vendre  jave- 
lines ne  picques  a  tout  les  hausse."!.  (1486, 
Stat.  des  armur.,  Reg.  des  stat.,  p.  331, 
Arch.  mun.  Abbeville.) 

A  Petiot  Lavernier,  futaillier,  pour  deux 
cens  et  demy  quarteron  de  platteaus  de 
bos  mis  sur  ladite  chapelle  et  ailleurs,... 
y  comprins  un  fust  de  gaveline.  (1498, 
Compt.  faits  p.  la  ville  d'Abbev.,  Richel. 
12016,  p.  lo9.) 

Que  l'on  délivre  aux  fustailliers  a  chas- 
cun  d'eulx  une  pièce  de  bois  pour  ouvrer. 
,1304,  Ordonn.,  Lam.,  3383,  f»  22  r»,  Ri- 
chel.) 

Fustaillier  ,    A    cooper,    or   caskmaker. 

COTGRAVE,    éd.   1611.) 

Dans  les  textes  do  Valenciennes,  fustal- 
lier,fustalier,àés\gn?.  en  général  un  ouvrier 
qui  emploie  du  bois,  qui  fait  des  ouvrages 
en  bois, particulièrement  des  ustensiles  de 
ménage,  des  chaises,  des  rouets  à  filer, 
des  manches  pour  armes  ou  pour  outils 
de  jardinage,  et  autres  ouvrages  de  tour. 
Cette  définition,  dit  Hécart,  se  prouve  par 
les  pièces  d'un  procès  intenté,  en  1680, 
aux  marchands  de  merceries  et  de  bim- 
beloteries qui  vendaient  des  boujons  ou 
flèches  : 

Sur  ce  que  les  maistres  et  suppôts  du 
styl  des  fustaliers,  ont  fait  convenir  par 
devant  messieurs  les  prévost,  jurez  et  es- 
cbevins  de  la  ville  de  Valenciennes  la 
vefve  de...  Tochon  concluant  à  ce  que 
comme  vendant  des  bougeons  (flèches) 
qui  est  une  marchandise  de  leur  stil.... 

Fu.sTAiN,  adj.,  de  bois: 

Une  charrette  ferrée,  et  une  fustaine, 
deux  tumbereaux  fustains  a  mener  fiens. 
(1377,  Arch.  MM  30,  f'^  75  v».) 

Pris  charriant  hors  chemin  a  charrecte 
fustaine,  (1378,  For.  de  Blois,  Arch.  KK 
398,  f»  4  r».) 

Deux  chers,  .i.  ferré  et  .i.  fustain.  (1409, 
Arch.  MM  32,  f»  28  r°.) 


La  dozeyne  de  fustayn.  {Lib.  Cuslum.,\, 
63,  Rer.  brit.  script.) 

FUSTALI.EUa,  voir  FUSTAILLEUR. 

FUSTE,  s.  f.,  pièce  de  bois  : 

Decius  pleins  d'ire  commanda  icelui 
estre  trancbié  de  fustes.  {Vie  S.  Lorant, 
Uichel.  818,  f»  278  v».) 

Decies  César  dist  au  tormenteeurs:  Acreis- 
siez  les  fustes,  et  donez  as  costez  d'icelui 
les  lamines  de  fer  ardenz.  (Ib.) 

Une  fuste  ou  pièce  de  bois.  (1418,  Arch. 
JJ  170,  pièce  232.) 

Cordes,  plomb,  ais,    grosses  fustes  ap- 


l)ellees  plolz.  (Comptfs  des  mines  de  .Mr., 
j    ques  Cœur,  Arch.  KK  329,  f»  263  r».) 

Dont  furent    quérir  par    les  maisons  de 

la  près  grans  monceaulx  de  fagotz  secz  et 
[  autres  fustes  gressees  d'uylle  et  de  souffre. 
]    (D'AuTON,  Chron,  Richel.  3083,  f°  44  r«.) 

—  Futaie  : 

Audry  de  la  Fay  a  dit  que  Tevenet  l-'avre 
a  menacé  les  ouvriers  du  pont  pour  ce 
qu'ilz  ont  prins  et  taillé  pour  faire  une 
loge  de  fueille  sur  ledit  pont  ou  brotel 
qui  est  dessoubz  le  pontet  de  la  fusta. 
(4  sept.  1416,  Reg.  consul,  de  Lyon,  1,5, 
Guigne.) 

Auroient  faict  coupaige  de  plusieurs 
arbres  de  baulte  fuste.  (1S77,  Romainrao- 
tier,  Grosse,  p.  339.) 

—  Navire  de  la  famille  des  galères;  au 
commencement  du  xvi'  siècle,  quelques- 
unes  avaient  deux  rames  par  banc  tan- 
dis que  la  galère  en  avait  trois  : 

Et  donnèrent  aux  frères  de  la  religion 
les  fustes  qu'ils  avoient  conquises.  (J. 
d'Arras,  Melus.,  p.  130,  Bibl.  elz.) 

Je  croy  que  ce  sont  Sarrazins  qui  s'en 
vont  au  souldan  vers  le  siège,  et  que 
ceulx  que  vous  avez  desconfis,  dont  vous 
nous  avez  donné  la  fuste  de  leurs  vais- 
seaulx,  estoieut  do  leur  compaiguie.  (ID., 
ib.,  p.  131.) 

Plus  je  veulx  luectre  sur  les  eaux 
Fusles,  barges,  nef/,  et  basleaux. 
(/.es  quatre  âges,  p.   I(i,  ap.   Ler.    de  Liucy  et 

Mirliel,  farces,  moral,  cl  senii.  joij-,  t.  1.) 

Armèrent    onze    fustes,    tant    galliaces, 
gallees  que  galiottes.  (Al.  Quartier,  Hist. 
de  Charl.  VU,  p.  163,  éd.  1617.) 
...  Fuite...  genteiueut  ecjuippee. 
Ucl.  des  Àposl..  vol.  1,  !'  'M^,  éd.   1337.) 

(Le  roi  de  Tunis)  envoya  un  grand 
nombre  de  fustes  et  autres  vaisseaux, 
pour  piller  et  destruire  tout  ce  qu'ils 
pouroient  trouver  mal  gardé  sur  les 
frontières  d'Espaigne.  (Marg.  d'Ang.  , 
Hept.,  10»  nouv.,  Jacob.) 

Il  y  a  autres  barques  latines  qui  s'ap. 
pareilleut  a  la  morisque  et  se  naigent 
comme  fustes,  quant  il  est  besoin.  (A.  de 
CoNFLANS,  les  Faits  de  la  marine,  ap.  Mar- 
gry,  les  Navigations  françaises  du  xiv»  au 
XvVsiecfe,  Appendice,  p.  409,  Tross,  1867.) 

Cependant  arriva  d'aventure  auprès 
d'elle  une  fuste  de  Mores,  (|ui  la  prin- 
drent,  parquoy  le  maryne  la  voyant  plus, 
ains  seulement  la  fuste  qui  s'esloignoit 
du  bord  de  la  mer,  cogueut  bien  que  sa 
femme  estoit  priuse:  dont  lise  mit  fort  a 
plorer  et  a  nager  par  la  mer  après  la  fuste, 
escriant  a  ceux  de  dans  que  puis  qu'ils 
avoient  prins  sa  femme, ils  voulissent  aussi 
le  recevoir  avec  elle,  ainsi  fut  receu  au 
navire.  (Gruget,  Div.  lec,  II,  xiv,  éd, 
1583.) 

Suisse  rom.,  fuslo,  futaille. 

FUSTEB.VLE,  Voir  FOSTIBAL. 

FrisTEiL,  voir  Fustel. 

FVSTËt,,  '  eil,  fostel,  s.  m.,  arbrisseau 
qui  croît  en  Provence  et  en  Languedoc, 
et  dont  la  racine  et  l'écorce  étaient  em- 
ployées pour  teindre  en  couleur  de 
feuille  morte  et  de  café: 

Toutes  denrées  dudict  mestier,  qui  ne 
seront  bonnes  et  loyaulx,  qui    seront  em- 


188 


FUS 


boiiquies,  el  ou  il  auroil  notable  «Jellaulte,    , 
coQiaie  de  bouture  Je   couperos  de  taiuc-    ] 
ture,  de  fueil  de  fusteil^e  tiiinclure.  (1359, 
Statuts  du  ttinluriers  de  Rouen,  Ord.,  VII,    ! 

ii:-)  I 

Cliarbon  de  bois,  fruict,  fusUl.  (Février  ! 
I51i,  Arr.  imp.,  Miinlellier,  March.  frég., 
111,  111.) 

Et  si  nous  leur  envoyons  du  bled,  vin,  ' 
sel,  salTraa,  p.iftel,  papier,  draps,  toiles, 
graisses  el  pruneaux,  aussi  avons  nous 
d'eux  en  contr'escliansie  tous  les  métaux 
(boruiis  le  fer),  or,  argent,  eslain,  cuyvre, 
plomb,  acier,  vif  argent,  alun,  soulphre, 
vitriol,  couperoze,  cynal)re,  huilles,  cire, 
miel,  poix,  brezil,  'cbene,  Çuslel,  gayac, 
yvoire,  niarroquins,  toiles  bnes,  couleur 
de  couchenil,  escarlate,  cramoisi,  drogues 
de  toutes  sortes.  (Disc,  sur  les  caus.  de 
Vextresme  cherté,  attrib.  d  du  Haitkm,  Var. 
hisl.  et  litl.,  VU,  180.) 

On  trouve  encore  la  forme  fustel  dans 
un  arrêt  da  Conseil  royal  des  finances, 
du  13  octobre  1633. 

Fondre  dans  cet  article  les  exemples 
placés  sous  la  forme  Fkustel,  1. 111,  p.  776"^. 

Nom  propre,  Fustel. 

FUSTELETTE,  S.  f.,  dimin.  de  fuste  : 
Une  petite  fustelelte  armée   comme  une 

galiotte.  (Grill,  de  Lan.noy,  Voy.  et  amb., 

p.  U9,  Potvio.) 
Uns  autre  petit  plat   fort  pour  petites 

fusUleltes.  (ID.,  tb.j  p.  133.) 

FUSTEOR,  -  eour,  s.  m.,   charpentier, 
enuisier  : 

Il  n'est  Diie  de  Taus  fusl  tant 
En  bas,  cbesnes,  charmes  ne  faus 
Coq  truere  en  toi,  monde,  de  faus 
Fusteours,  de  mal  tons  fustans. 
(Bien.    DE    Co.iDÊ,    DU   de    Tunes,  Ars.    31 12, 
{•  31  P.) 

1.  FUSTER,  futeir,  fruster,  fruiter,  fruy- 
ter,  V.  a.,  battre  de  verges,  fustiger  : 

Et  dist  ke  fusler  la  ferait 
Par  les  rues  de  la  citeit. 

{Dolop..  lltiS,  Bibl.  clz.) 

SI  Tint  li  prestres  de  la  vile 
El  des  Tileins  plus  de  deus  mile 
Qui  le  bâtirent  et  fmterent. 

{Mer.  nenarl,  p.   116,  Martin.) 
Se  aucune  loi  deffenl  que  l'on  ne  fustast 
homes  jupiez  a  mort.  (Ubto.  Lat.,  Très. 
p.  SOS,  Cbabaille.) 

Cil  qui  le  bâtirent  deivent  estre  frustes 
tous  nus,  en  braies,  par  la  ville.  {Ass.  de 
Jér.,  t.  Il,  p.  204,  Bcuguot.) 

E  bien  loil  batuz  c  fulet. 

(.Past.  O.-.V.,  ras.  S.-Brienc,  t'  53'.) 
Cens  lient,  bâtent,  fiistenl,  pandent 
Cens  qui  firent  les  félon  es. 

(.Rose,  Richel.  1573,  f  166=.) 
Et  les  mauvais  fiuler  et  battre, 
(i.  UiiTCL,  Toun.  de  Ckauvenci,   1C30,   Del- 

IIIOUC.) 

Honteusement  (u  menez  el  fustez  par 
toute  la  cité.  (CAron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  31'.) 

D'espines  le  coronerent  et  le  menèrent 
fustant  par  toute  la  vile.  {Ib.,  f»  300=.) 

On  doit...  futeir  lou  maisselier.  (1294 
Coutume  de  Dijon,  Kicbel.  1.  9873,  f'  35  r«.j 

Condamner  a  e^tre  fruité.  (1332,  flfo.  de 
l'ccliev.  de  S.J.  d'.lnyeli,  .\r<  li.  s.-J.  d'Aug.) 


FUS 

A  estre  fruylé  a  la  trompette.  (Ib.) 
A  estre  frui/té  par  tous   les    quarrefours 
de  la  ville,  (/b.)  \ 

La  mère  d'Agnes  cria  a  la  mort,  combien 
que  panivant  elle  enst  vemUie  sa  ditle 
fille,  dont  file  fn  pour  ce  fuitee  et  punie 
a  Senz.  (1389,  Arcb.  JJ  138,  pi-ice  69.) 

Pctt*^»  il  pour  hiy  qu'on  nons  /)«'  ? 
(ComplaiHCle  de  W.  le  Cul.  Pocs.    fr.    'les    st"  e*. 
xvi«  s.,  Il,  Irtl.) 

—  I"ig.  : 

Tu  me  racsdis  lonz  jours  el  fustes, 
Ne  me  chaut  fors  que  ne  nie  touches. 

{.idvocac.  y.  D.,  p.  .'ji.  Chassant.  ■ 

—  Fuste,  part,  passé,  qui  a  du  bois,  ou 
des  objets  en  bois  : 

Ils  ne  sont  meubles  ny  fustes  que  de  sa- 
I  pin  qui  est  l'abre  le  plus  ordinere  de  leurs 
I   forests.  (.Mont.,  Voyag.,  p.  41,  éd.  1774.; 

I      —  Sentant  le  fiît  : 

I  Quant  aucunesfois  celui  qui  a  grand  soif 
boit  d'uiig  petit  rippopé  ou  fusté,  pour  la 
grand  soif  quil  a,  il  le  trouve  assez  bon 
en  beuvant.  {Quinze  joyes  de  mar.,  xv, 
Bibl.  elz.) 

—  Syn.  de  déshonoré  : 

Tu  es  U  plus  fiiateiz.  H  plus  deshonores 
Se  cUi  or  Tih  Bourgoins  n'esl  par  loi  acores 
(Gir.  de  Ross.,  "io,  Migaard.) 

Bret.,  Côtes-du-Nord, cant.de  Matignon, 
et  Bessin,  futer,  ennuyer,  décourager. 
Maine  et  Anjou,  fulanl,  ennuyeux,  as- 
sommant :  •■  comme  il  est  fulanl I  •  Maine, 
cire  fûlé,  être  ennuyé,  être  lassé.  Basse- 
Norm.,  se  futer,  se  lasser,  se  dégoûter  : 
•  C'est  un  bon  manger,  mais  on  s'en 
fuie  vite  »  «  Bret.,  Côtes-du-Nord,  cant. 
de  Matignon,  tonneau  futé,  tonneau  qui  a 
le  goût  de  moisi. 

2.  FUSTER,  V.  a  ,  fouiller,  piller,  ra- 
vager : 

Et  quant  arons  ce  fait,  sans  nulle  demonree 
En  Danemaixe  irons,  toute  sera  fualee. 
{Ciperis.  Richel.  1637,  t"  38  r".) 
Et  se  ilz  ne  voulloieut  payer,  on  en  fiis- 
teroit  jusques  a  la  valeur  dou  gectz,  et  le 
venderoit  on.   (1320,    Cft.   d'affranch.  de 
Fresnes,  Verdun,  Cabin.  de  M.  de  Labry.) 

tt  laul  lisl  le  royaume  auieurir  el  fuster 
Que,  se  vous  ne  metez  paine  a  vous  garder. 
Au  meugler  vous  fiudra  voz  chandelles  alutner. 
(Cov.,  du  r.uescliii,  var.  des  v.  3jS3-35ï)3, 
Charrière.) 

La  Tille  de  Mcullcnt  alerent  bien  fiisler 
El  pillier  bien  fort  et  maint  rençonncr. 
(Id.,  ii.,  var.  des  t.  3971-4006.) 

Mais  non  pour  tant  aloienl  a  y-el  temps  présent 
En  ce  pais  d'Espaigne  assez  doutablement. 
Pour  le  prince  de  Gales  cl  son  elTorceœeul, 
Qui  ttcoienl  fusté  Espajgne  laidement. 

(lu.,  il,..  I.-ii-2-2.) 

Pour  gaegnier  et  aler  fuster  le  pais  en- 
viron Aire,  Tieruane  et  Saint  Omer. 
(Fnoiss.,  Chron.,  U,  253,  Luce,  ms.  Rome.) 

La  furent  toutes  leurs  maisons  fustees  ne 
oncques  rien  n'y  deiuoura.  (Id.,  tb., Richel. 
2644,  f°  69  r«.) 

Les  hoslels  de  pluiseurs  furent  fustes 
{Trahis,  de  France,  p.  59,  Chron.  belg.) 

Le  pays  vont  funlanl. 
{Cette  des  dues  de  Bourg.,  GiDli,  Chron.  belg.) 


FUS 

Et  après  les  dessusdiz  Daulphinoys  saus 
delav  fusterent  toute  la  ville.  (Monstrelet, 
Chron.,  1,  194,  var..  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Et  pour  ce  qu'ilz  avoienl  l'abbé  dudit  lieu 
en  souspeçon,  fuslerent,  cbereherent  par 
tous  les  lieux  de  layeus,  bault  el  bas,  assa- 
voir se  ilz  y  trouveroient  nulz  de  leurs 
adversaires.  (Id.,  «6.,  Il,  173.) 

Les  seigneurs  dessusdits,  avec  leurs  gens 
el  intiui  peuple  de  Paris  avec  eux,fusterenl 
plusieurs'maisons  des  gouverneurs  dessus- 
dils,  et  de  leurs  partisans.  (lD.,ift.,  vol.  I, 
ch.  189,  f»  239,  éd.  1S73.) 

Alons  m'en  faire  une  traiuee 
Et  fiisier  lieux  dru  el  menu. 
(Greban,  Mi^l.  de  la  pass.,  28018,  G.  Paris.) 

Ils  fuslerent.  pillèrent  et  abbastireut 
toutes  les  maisons  qu'ils  sçavoienl  appar- 
tenir aux  Bourguicoons.  (J.  MoHNET, 
Chron.,  ch.  lxx,  Buchou.) 

Ainsi  l'église  fut  fustee  et  despouillee 
d'ornemeus.  (Id.,  16.,  cq.  LVI.) 

Les  dix  sept  neringhes  s'esforcerent 
moult  de  visiter  les  couvents  des  ordres 
mendians  de  Bruges,  et  fuslerent  de 
chambre  en  chambre,  cuidnns  trouver 
messire  Pierre  et  aultres.  (Id.,  ib.,  ch, 
CLXXVII.) 

3.    FUSTER,  voir  FnSTIER. 

FUSTEUEvu,  futureaut,  fustreau,  s.  m., 
dimin  ùefusle,  nacelle,  petit  bateau  : 

Le  suppliant  et  icelui  toutefoy  entrèrent 
ensemble  en  certnin  vaisseau  ou  fuslereau, 
(14.Ï9,  Arch.  JJ  188,  pièce  201.) 

Pour  ung  futureaut  qui  estoit  encloux 
audit  bastardeaul.  (1477,  Comptes  des  rece- 
veurs, Arch.  mun.  Nevers,  CG  68,  f"  32  v°.) 

Advisa  une  petite  nasselle  ou  fustereau 
le  val  de  la  rivière  avaller,  dedens  lequel 
fustereau  estoienl  tant  seuUement  deux 
personnes.  {Perceval,  f»  17'',  éd.  1330.) 

Pour  neufvage  de  chnian,  sentine  ou  fus- 
tereaux  a  corbe  et  sans  corbe.  (7  février 
i^lfi,  Décl.  imp.,  Mantellier,  March.  frég.. 
111,89.) 

—  Métier  du  tisserand  : 

Les  fustreaux  des  tisserands.  (1398, 
Noyon,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Centre  de  la  Fr.,  fusturot,  futurot,  sorte 
de  petit  bateau  qu'on  emploie  particuliè- 
rement sur  l'Allier. 

FUSTERiE,  fuslrie,  s.  f.,  bûcher,  chan- 
tier, endroit  où  l'on  serre  le  bois  ;  atelier 
de  charpentier,  métier  de  charpentier, 
menuiserie  : 

Mester  de  fuslerie.  (Lib.  Cuslum.,  1,80, 
2,  Edw.  II,  Rer.  brit.  script.) 

Bertlielemi  David  habitant  de  la  ville 
d'Avignon  estant  en  une  taverne,  assise  en 
la  graut  fuslerie  de  la  dite  ville.  (1389, 
Arch.  JJ  137,  pièce  52.) 

Il  vint  en  Avignon  et  la  se  loga  en  la 
grant  fuslrie.  (Froiss.,  Chron.,  XVI,  121, 
Rerv.) 

—  Objets,  meubles  en  bois  : 

Fuslerie  en  la  salle  basse  :  bancs,  tables, 
tréteaux,  formes.  (1389,  Invenl.  de  Rich. 
Picgue,  p.  62,  Bihliopb.  de  Reims.) 

Cheval  chargié  de  fuslerie  ou  d'ouvraige 
de  bois.  (1449,  Piaffe  du  comté  de  Charol- 
lois,  Arch.  Cùte-d'Or,) 


FUS 


FUT 


FYO 


189 


lue  rue  de  Bordeaux  s'api'elle  rue  de  la 
Fusterie,  nom  que  l'on  rencontre  dès  le 
xvi°  siècle.  1 18  nov.  1572,  Arch.  Gironde, 
Notaires  d'Orléans,  212-1.)  Une  rue  d'Avi- 
gnon s'appelle  la  rue  de  la  Petite-FusteWc. 
A  Genève  il  y  a  la  rue  de  la  Fusterie,  et 
la  place  de  la  petite  Fusterie. 

FUSTi,  adj.,  bis  : 

Piiiii  fusti.  (xvi°  s.,  Dénombr.  de  la  terre 
de  Fowjerottes,  Reniin'niont,  Arch.  Vosges.) 

FUSTiB.\i-,-e&a(«,  S-  m.,  ironde  attachée 
il  un  bâton  : 

Fustibat  eft  une  fuste,  pal  ou  paucliou 
long  de  quatre  pieds,  auquel  par  le  uieil- 
lieu  est  la  fonde  lyee  de  ciiyr,  laquelle  des 
deux  maius  poulse  et  envoyé  les  pierres  a 
peu  près  a  la  sembinnee  de  fondes  faicles 
de  lin  et  de  soye.  {Flave  Vegece, liJ,  14.) 

H  y  avoit  des  fonditeurs  qui  de  leurs 
fondes  el  fuslebales  gestoienl  pierres  roides 
et  impétueuses.  (/6.,ii,  15.) 

Fuslibal  ou  frondouer.  {Ib.,  ii,  23.) 

FUSTiBUL.\TEUR,  S.  Hi.,  froudeur  : 
En  la  cincquiesnie  poiucte  estoieut  mys 
les  arbalestriers,  fonditeurs,  tragulaires, 
fuslibulatetirs  qui  gectent  pierres  des  fus- 
tibales.  (Le  l'elil  livre  de  Modestus, 
éd.  1536.) 

FUSTiciiiEU,  v.  a.  V 

Et  a  tout  che  tenir  ferme  et  estavie  je 
oblige  el  iiy  oblifjié  moi  et  mes  hoirs  et 
tous  mes  biens,  et  tous  les  biens  de  mes 
hoirs  meubles  et  non  meubles,  catieus  et 
hiretages  presens  et  avenir  pour  prendre, 
pour  vendre,  pour  despeudre  et  pour  faire 
fuslichier  par  tout  la  u  il  seroyent  trouves 
sans  fourfait.  {Cliart.  de  1311,  Grenier 
280,  cote  32,  Uichfl.) 

1.  FUSTICR,  fuster,  fustrier,  fuysler, 
s.  m.,  charpentier,  menuisier  : 

Les  queus  boues  gentz,  fuslers  et  selers 
de  Loundres.  (Lib.  Cuslum.,  1,  80,  2  Edw. 
Il,  Ker.  brit.  script.) 

Que  nul  fuster  face  arzons  de  seles,  si- 
noun  de  quarter.  (Ib.) 

Qe  chescun  fuyster  eyt  uncerteyn  merk, 
pur  mercher  louz  les  arzons  qu'il  fra.  (76.) 

Vnfustier  ou  charpentier,  appelle  Michau 
Valdun.  (1414,  Arch.  JJ  1B7,  pièce  384.) 

Ouvriers  fustriers  qui  eussent  besoing  y 
entrer  pour  faire  aulcune  réparation. (152G, 
Liv.  des  serm.,  f'  171,  Arch.  mun.  Montau- 
ban.) 

Nom  propre,  Fttstier. 

2.  FusTiEfi,  adj.,  de  bois  : 

Brouete  fusliere  attelée  de  deux  povres 
bestes.  (1435,  Amendes  et  exptoicls  de  la 
Verderie  de  Quennivet,  Arch.  Orne.) 

—  De  la  nature  d'una  fuste  : 
Avec  dix  autres  naules  fustiers.  (D'Au- 
TON,  Chron.,  Richel.  5082,  f»  157  v».) 
Cf.  FosiE. 

1.  FusTiF,  adj.,  de  bois  : 

Boni  la  celle  n'ert  pas  dorec, 
Ainz  crt  fuslive  et  desraïutc. 
(P.  Gatiiieac,   Yk  (te  S.   ilarlin,  p.    1  iO,  Bour- 
rasse.) 

Une  charetle  fustive  sans  ferreure  char- 
giee  d'avoine.(1383,  Arch.JJ  128,  pièce  153.) 


.II.  charretes  ferreez,  une  fustive.  (1390, 
Arch.  M.M  31,  f»  122  r».) 

2.  FUSTIF,  voir  FUITIF. 

FL'STiUEMENï,  S.  m  ,  fustipation; 

...  A  péril  de  bannissement,  fuiligemenl 
de  verghes,  ou  d'aulire  pugniliou.  (Ord. 
pour  les  pauvres  de  Lille,  Bulletin  du  Co- 
mité de  la  laug.  et  de  l'iiist.  de  la  France, 
111,  710.) 

Fvstigement.  (OcDiN,  Gramm.  franc, 
p.  33,  éd.  1036.) 

FL'STiN,  adj.,  se  dit  du  bois  ouvré  qui 
a  conservé  sa  couleur  naturelle,  son  ton 
propre,  qui  n'est  pas  destiné  à  être  mis 
en  teinture,  à  être  recouvert  de  cuir  ou 
de  toute  autre  matière: 

Nus  chapuisicrs  ne  puel  baillier  hors  de 
sou  ostel  fust  fiislin,  ce  est  a  dire  fnstqui 
u'esl  fais  pour  taindre.  (E.  BoiL.,  Liv.  des 
mest.,  l"  p.,  LX.xix,  17,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

Seles  qui  demuerent  fuslines.  (In.,  ib-, 

LXXVllI,  6.) 

Seles  fuslines  clouées  seur  les  auves 
derrière   de  clous  d'eslain.  (lo.,  ib.,'22.) 

—  Qui  vit  dans  les  bois  : 

Les  els  11  beuilont  comc  larron  fu^lin. 

(llAIMBEBT,  Ogier,  (j8S3,  Barrois.) 

FUSTOT,  S.  m.,  sorte  de  bois  de  tein- 
ture, syn.  de  fustel: 

Tous  boiz  pour  maisonner,  excepté 
maadre,  bresil  et  fustot.  (1360,  Rançon  du 
roi  Jean,  Arch.  KK.  10%  f"  120  r".) 

FUSTUEAU,   voir   FUSTEREAU. 

FusTuiE,  voir  Fusterie. 

FUSTRIER,  voir  FUSTIKR. 
FIJSUNER,  voir  FOISONER. 

FUT,  voir  Fust. 

FUTAIGE,  voir  FnSTAGE. 
FUTAILLEH,   VOif  FUSTAILLIER. 
FUTAILLEUIE,  VOir  FUSTAILERIE. 

FUTEis,  -  eiz,  futis,  S.  m.,  bois  : 
Lors  alerent  ensemble  et  vindrent  al  lieu 
que  Dieu  lui  ont  monstre,  enquel  édifia  un 
autier  et  i  niist  le  futis  dessus.  {Bible,  Ge- 
nèse, XXII,  9,  Richel.  1.) 

—  Tonneau: 

Vins  0.Q  fuleiz  et  boteiz.  (Kuteb.,  l'Er- 
berie,  Méou,  Nouv.  Rec,  I,  189.) 

FUTEN'É,  adj.,  de  futaine  : 

De  fardeau  cordelé  fitlené.  (xvi'  siècle, 
Décl.  des  droicts  el  profftcls  deubz  pour  le 
péage  de  Sully,  ap.  Mauiellier,  Mardi. 
fréq.,  111,  119.) 

FiJTEXiER,  S.  m.,  fabricant  de  futaine  : 
Mestier   de  futenier,    ou   faiseur  de  fu- 

tene.   (YvES,   Yoy.   dans  le    Brés.,   I,   14, 

Denis.) 

FUTER,  voir  FOSTEH. 

FUTEROLE,  S.  f.,  le  saliriou,  plante  : 

Hic  satirion,  futerole.  {Gloss.  de  Glas- 
gow, P.  Meyer.) 


FUTIF,   voir  FlTITIK. 

FUTIS,  voir  Fdtf.is. 

FUTULE,  voir  Faituel. 

FiJTURER,  v.  n.,  devoir  être  : 
Ainsi  comainçoit  bel  et  bien  le  seigueur 
Ludovic  de  recouvrer  pays  et  bien  cuydoil 
premier  que  Buy  fust  l'yver  avoir  toute 
Lombardye  et  les  pays  des  environs  recon- 
questez  et  a  sou  obbeissance  rediiylz  :  et 
pencent  du  tout  la  chose  au  vray  fuiurer  a 
sou  advnnlnge,  de  nouvelle  divise  voulut 
user.  (D'AuTo.v,  Chron.,  Richel.  5081, 
fMO  r».)  Ms.,  future. 

FUTUREAU,  voir  FuSTEREAU. 

FUUR,  voir  FnER. 

FUWAILLE,  voir  FOUAILLE. 
FUYABLE,    voir  FUIADLE. 

FUYAHT,  adj.,  laxatif  : 

Abstenir  de  tout  fruict  mol  el  fuyart,  de 
peur  qu'un  llnx  de  ventre  ne  succède  a  la 
purgali(m.  (Jouu.,  Err.  pop.,  2°  p.,  ch.  17. 
éd.  1387.) 

1.  FUYE,  voir  FOL'IÎE. 

2.  FUYE,  voir  Fuie. 

FUYEMENT,  VOir  FlEPFEMENT. 

1.  FUYER,   voir  FOUER. 

2.  FUYER,  V(lir  FUIEIi. 
FUYLET,  voir  FUËlLI.ET. 
FUY'LLE,  voir  FUEILLE. 
FUYAIENT,  voir   FlEFFEMENT. 

FUYNE,  voir  FOINE. 

FUYSEL,  voir  FlIISEL. 
FUYSTER,   voir  FUSTIER. 
FUYTiF,  voir  FulTIF. 
Fuz,  voir  Fust. 
FuzE,  voir  Fuse. 

FUZERE,  S.  f.,  sorte  de  fagot  : 

Fagots   nommes  fuzeres  pour    amender 

les  chemins.  (1525,  S.-Omer,  ap.  La  Fons, 

Gloss.  nis.,  Bibl.  Amiens.) 

FY',  voir  Fi. 

FYANCHAGE,   VOir  FlANÇAGE. 
FYENCER,  voir  FlANCIEH. 
FYERET,    voir  FlEBET. 
FYEUFFEMENT,   VOif  FlEFFEMENT. 

FYEUS,  voir  FiEus. 

FYEUVAL,  voir  FlEFFAL. 
FYM,  voir  FlEN. 

FYMBRIE,  voir  FlMDRlE. 
FYMBRIER,  VOir  FlMBRIEll. 

FYME,  voir  FlEN. 
FYOLE,  voir  Fiole. 


190 


GAA 


r.AA 


r,AA 


r.A,  voir  Ja. 
G.VAB,  voir  Gab. 

GAABLIER,  VOif  GABLIëR. 
GAAGNART,  VOif  GaIGNART. 

OAAGXE,  voir  Gaaigne. 

IJAAGXEOR,  voir  GAAl^NEOIt. 

GAAGXEOun,  voir  Gaaigneou. 

cAAGNEniE,  voir  Gaaignerie.    ■ 

gaagnehresse,  voir  Gaaigneor. 

GVAGMER,  voir  Gaaigmer. 

gaaignable,  -  auble,  -  aible,  -  avle, 
-eable,gahaign.,gaaingn.,gahain(j.,gaengn., 
gaeign.,  gaen.,  gaenn.,  gaicngn.,  gaan., 
gaaenn.,  gaian.,  yain.,  gayn.,  gaign., 
gaingn.,  gagn.,  ganyn.,  gan.,  gua.,  gue., 
wa.,  we.,  adj.,  labourable,  cultivable  : 

La  lerre  erl  mult   fruclifîable 
Et  lotes  pari  bieo  garitnatle. 

(Brut,  ms.  Munich,  18i9,  Vollm.) 
En  le  terre   cultive,  ki  est  dit  en  vulgal 
wanable.  (1200,  Lois  de  la  cour  de  Hainaul, 
Tailliar.) 

Les  terres  cultiblee,  c'est  assavoir  wain- 
gnaubks.  {Ib.) 

Terre  gaenable.  (1237,  Cari,  évêchê  Laon, 
C  63%  Arch.  Aisne.) 

Terre  tcengniable.  (1248,  Moreau  169, 
f»  241,  Richel.) 

Terres  gahaignaubles.  (Ordin.  Tancrei, 
ms.  de  Salis,  f"  ZZ'-.) 

Terres  guaengnables.  (G.  de  Tvk,  m,  16, 
Uist.  des  crois.) 

Terres  oaianob/es.  (1255,  Jumièg.,  Arcli. 
S.-lnf.) 

Terres  waignavles.  (1266,  Cariul.  d'Ours- 
camp,  {•  140'-,  Arcli.  Oise.) 

Terres  guaaingnables.  (1269,  Anli.  K  33, 
pièce  8.) 

Terre  gaauable.  (1289,  b.  Sauv.,  Arch. 
Seiae-lnf.) 


Teres  waagnavles.  (1291,  Le  (Jard,  Arch. 
Somme.) 

Deuf  pièces  de  terre  guengnahle.  (12 
uov.  1292,  Châteaufort,  Arch.  Seine-et- 
Oise.) 

Terres  gainaubles.  (1295,  Arch.  JIM  1093, 
pièce  70.) 

Teres  Kaaignavles.  (1297,  Le  Gard,  Arch. 
Somme.) 

Terre  Joainanavle.  (1300,  Cbap.  Beauvais, 
Arch.  Oise,  G  1300.) 

Terres  wengnavlez.  (lient,  de  la  Prév.  de 
Clerm.,  Richel.  4663,  f»  11  r".) 
Terre  wengnavlle.  {Ib.,  f"  70  r">.) 

Anciennement 

Fn  jointe  continuelnient 
Lenca  a  gaignable  terre. 

(iléiam.  d'Oi'.,  p.  11",  Tarlié.) 
Tere  gaynable.  (1305.  Incipiunt  placitade 
termino  Paschœ,  Year  bocks  of  the   reign 
of  Edward    the  first,   years    XXXH-XXXIII, 
p.  477,  Rer.  brit.  script.) 

Terre  gaingnauble.  (Av.  1306,  Bèze, 
Touvent,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Terre  gueaignable.  (1309,  Arch.  JJ  43, 
f  87  V».) 

Terre  gaanahle.  (1311,  Arcli.  J.)  46, 
fo  22  r».) 


Terre   gaignable. 
!■  92  r'.) 


(1314,   Arch.     JJ    50, 


Terres  icaynables.  (Ch.  de  1322,  Cart.  de 
luniv.  des  chap.  de  N.  D.  d'Amiens,  f  65  r», 
lilbl.  Amiens.) 

Terre  gangnable.  (1326,  Arch.  Loiret, 
Ste-Croix,  Martroi-aux-Corps.) 

Terres  gaaingnablcs.  (1327,  Arch.  S  158, 
pièce  8'.) 

Terres  gagnaibles.  (1330,  Aveu,  xvil, 
Arch.  P  26.)  Plus  loin,  xxil,  gaaignable. 

Terres  waingnavles.  (1331,  Cart.  noir  de 
Corb.,  Richel.  1.  17758,  f"  38  r».) 

Terre  waingnavle.  (1333,  Tréport,  Arch. 
Seine-Inf.) 

Terres  gaingnables.  (Sept.  1334,  Arch.  P 
1189.) 
Terre  waingnavle.    (1334,   Cari,    de  S.- 


Michel du  Tréport,  p.  285,  Lallleur  d« 
Kermaingant.) 

Terres  toaanaibles.  (1343,  Arch.  JJ  74, 
r»  138  r".) 

Trois  mines  quegangnafi/e.?  que  a  sangner. 
(13o0,  S.  Pierre  en  Pont,  Arch.  Loiret.) 

Terre  gaitngnaible.  (1373,  Rcven.  de 
l'Iiosp.  des.  J.  deJer.,  Arch.  S  5.543,f°7v°.) 

Terres  non  gaengnables.  (Dim.  apr.  S. 
Clém.  1374,  D.  'd'Orl.,  Arch  .Loiret.) 

Terres  gaennables.  (Coust.  de  Norm., 
f»  88  r»,  éd.  1483.) 

Les  terres  non  cultivées  anciennement 
nommées  gagnables,  sauvages  ou  sauvées 
de  la  mer,  doivent  de  relief  six  deniers 
pour  acre  au  seigneur  duquel  elles  sont 
tenues.  {Coût,  de  Norm.,  art.  162,  dernière 
révision.) 

—  Qu'on  peut  gagner,  facile  ii  gagner  : 
Car  j'ay  veu  et  advisé   l'entrée,  qui    est 

gaignable   pour    gens    de    pié.   (D'AcTON, 

Chron.,  Richel.  5083,  f»  68  v».) 
Doutez  vous  que  je  ne  le  gaigne  s'il  est 

riaignable  par  bien  aymer?  (HERBERAY,Sec. 
I  Uc.  d'Aniad.,  c.  xiv,"éd.  1555.) 

I     —  Où  l'on  gagne,  gagnant  : 

Et  leur  commanda  que  ilz  se  jouassent 
I  et  esbatissent  a  toutes  manières  de  jeux 
i  (jaignables,  et  marchandassent,  et  toutes 
j  telz  choses.  (Christ,  de  Pis.,  PoUcie,  Ars. 
l  2681,  xxviii.) 

I  —  Qui  a  rapport  au  gain,  où  l'on  se 
I  propose  le  gain  : 

Amistié  sont  que  l'on  ape\a  gaaignable; 

quant  li  uns  suit  l'autre  por  entenlioQ  de 
'  gaaing  et  de  profit.  (Brun.  Lat.,    Très., 

p.  316,  Chabaille.)  Var.,  gaaignables,  gaei- 
j  gnables. 

■  1.  gaaignage,  -  aige,  -  ache,  -  ainje, 
gaagn.,gaaingn.,gaangn.,ijuaengn.,gahain- 
nage,  gaignage,  gagnage,  gaingnage,  gan- 
gnage.gainage,  gaynage,  gainnage,  gua. ,  gue., 
we.,  wa.,  va.,  s.  m.,  gain,  profit,  butin; 

Gasl  est  c  povrc  e  ennormie, 
K  si  I  ornée  e  desertic. 


GAA 

Si  suie  6  iiae  e  si  sauvas» 
Qu'il  n'i  a  fait  gaaignage. 

(Bes..  D.  de  Norm..  II,  fiBil,  Michel  ) 
K  que  rcfu  li  gaaignage» 
i'-Mi  par  les  leiros  granz  e  larjjcs. 

(lo..  ib.,  Tlil.) 

S'il  Tos  alerent  assaillir, 
Bien  les  alasle»  acueillir  ; 
Se  il  firent  lor  vasselaiije, 
Or  ea  soit  fait  le  gaaignaige! 
{Flaire  el  Blanc/ie/Ior,  1'  vers.,  2155,  du  Méril.) 
Cnerpirlur  naturel  seisnur  pur  perdre  lar  gmignage. 
(loRD.  I'antosme,  379,   ap.  Mic^hel,  D.  de  Norm-, 

III.  551.1 

Se  on  fait  estaus  a  Crotoy  a  p.iia  ou  a 
char  De  four,  nostre  serjans  i  doit  estre 
apelez  pour  mettre  se  partie  et  pour  prendre 
se  partie  ;  li  gainnages  doit  cstre  communs 
nu  conte  et  as  hoirs  de  Pontieu  et  a  nous. 
(12W,  Cart.  de  Ponthieu,  Richel.  1.  10112, 
f  179  V».) 

Li  gupaignages  des  terres  sera  comrau- 
naus.  {Etabl  de  S.  Loitis,  I,  CXLIII,  p.  276, 
VioUel.) 

11  doivent  le  tere  alianer  a  leur  coust,  et 
avoir  la    moitié    de    l'ahanape   pour    leur   ! 
waegnaige.  (1271,  Cari,  noir  de  Corb.,  Ri- 
chel. 1.  17758,  f"  201  v°.) 
La  veissez  François  espars 
A  gaignage  de  tnutz  pars. 

(Chamdos,  Prince  noir,  IS'lî,  Coxe.) 

Pour  tant  font  ilz  leur  gaingnaige  et  leur 
proiiffit  de  toutes  choses.  (De  vita  Christi, 
Richel.  181,  l"  84=.) 

Il  fit  prandre  tout  le  gaignaige  et  les 
avoirs  des  Françoys.  {Girart  de  liossillon, 
ms.  de  Beauue,  éd.  L.  de  Montilie,  p.  338.) 

Plus  amer  bon  domnge  que  maulvais 
gagnage.  (Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms 
Brii.\.  10510,  f»70r°.) 

Fut  uns  traicté  fait  avec  ioeulx  François, 
par  condicion  qu'ilz  rendroient  ladicte 
forteresse  et  s'en  retourneroient  au  Crotoy, 
a  tout  leur  gaignage.  (Moxsthelet,  Chron., 
II  5.  Soc.  de  111.    de  Fr.) 

J'entends;  ung  différend  il  a 

Entre  ces  gens  ;  il  fault  sçavoir 

Se  gaignage  y  pourroye  avoir 

En  leur  debast. 

(Farce  du  pel.  Ane.  Th.  fr.,  I,  97.) 
Ne  porront  nulz  des  maistres  tenir  ne 
avoir  nprentilz  quy  soit  participant  au 
gaignage  de  son  mestier.  (1518,  Stat.  des 
sayeleurx,  Des.  des  slat.,  p.  234,  Arcli. 
uuiu.  .\bbcville.) 

De  petit  gage  gros  gagnage. 
(BoBVEU,Es,  Prov.,  ap.  Ler.  de  Lincj,  Proc.) 

Avions  nous  eu  gagnage?  (Du  Guez,  An 
Iiitrod.  for  lo  terne  to  speke  french  Irewly, 
Il  la  suite  de  Palsghave,  \i.  UG9,  Géuin.) 

On  trouve  encore  au  dix-septième 
siècle  : 

_  Courage  1  nostre  gaignage  est  revenu. 
Nous  avons  doresnavaut  force  besongnes. 
((623,  Procez  des  feitim.  du  fauxtouri)  S. 
Germ.,  Var.  hist.  et  iitl.,  IV,  326.) 

—  Culture  de  la  terre,  labourage  : 
,      Trihouloit  si  le  pais  que  on  n'i  semoit  ne 
i  aroit  ne  faisoit  nul   gaaingnaye.  (Mén.  de 
I  ReI-MS,  118,  Wailly.) 

De    riens    ne    s'entrenietoient    que    de 
Ifuaengnaches  et  de  norretures  de   bestes. 
(G.  DE  Tyh,  xvm,  28,  Hist.  des  crois.) 
Qui  ne  lait  faire  le  gaingnaige 
De  tout  doit  bien  estre  inalois. 
'liuerre  de  Meli,  st.  iol',  K.  de  BonleiUer.J 


GA.\ 

AgricuUnra,  wanage.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

—  Récolte  : 

La  disme  de  toiiz  les  guangnages  des 
terres  du  terrouer  de  Sarnay.  (Cft.  de 
1289,  Cart.  des  Vaux  de  Cern.,  Arcli. 
Seiue-et-Oisc.) 

Quatorze  touniaus  de  vin  de  no  propre 
vaaignage.  (1326,  Accord  entre  Véclœv. 
d'Abbeo.  et  iabbé  du  Gard,  Arch.  muu. 
Abbeville,  CC  10.) 

—  Terre  labourable  : 

Ben  est  teus  de  reposer 
E  lie  la  grant  terre  pupleer 
Que  l'eiii  te  done  en  eiitage, 
Miilt  resunt  boen  li  gaaignage. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  G5i'J,  Michel.) 

Eu  toangnage  de  la  davant  dite  raayson 
de  .Mangouvile.  (Mai  1235,  Ch.  de  Ferri,  d. 
de  Lorr.,  Arch.  .Meurlhe,  H  3004.) 

Lou  iveinnaige  et  toutes  les  appendises 
de  la  dite  mason.  (1274,  Ch.  de  l'oIJic.  de 
Tout,  Rosières,  I,  12,  Arch.  Meurlhe.) 

.ix»".  boniers  de  terre  de  gahainnage. 
(1313,  La  Bruyère,  ap.  Mannier,  Comman- 
der ies,  p.  743.) 

De  la  dite  metaerie  et  de  tous  leurs  autres 
gaygnages.  (1314,  Vieux  Bellesme,  Arch. 
Urne.) 

En  maison,  en  vainnaige,  en  boix,  en 
rivières,  en  prez,  en  champs.  (1336, Portage 
entre  J.  de  Faucoigney  et  H.  son  frère, 
Kaucoigney,  Chambre  des  compt.  de  Dole, 
cart.  44,  paq.  43,  Arch.  Doubs.) 

Pour  .II.  arpens  de  près,  .II.  arpens  de 
vignes,  le  gaignage  de  .ii.  beufs.  (1344, 
.Vrch.  K  45,  pièce  1.) 

.III.  mouees  de  terres  en  gainaage.iFiefs 
des  C"  de  Btuis,  Arch.  P  1478,  f°  13  r».) 

Item  le  guaignage  a  quatre  beufs.  (1411, 
Saulgé,  Gr.  Gautli.,  f"  120  v»,  Arch.  Vienne.) 

Les  cerfs,  soit  en  la  taille,  ou  soit  dans  les  gai- 
[gnages, 

Y  fout  leurs  viandis,  leurs  buissons,  leurs  om- 
[brages. 

(Vadq.  de  la  FnESNAVE,  Arl  poét.,  p.  24,   Genty.) 

—  Grain  : 

Il  mainent  une  partie  du  waognage  au 
Kaisne.  (1259,  Cart,  de  S.  P.  de  Selain- 
court,  S"  52  r».) 

En  ioaignaige  el  en  tous  autres  prowai- 
ges.  (1276,  Fiefs  de  Lurr.,  2,  5,  Arch. 
.\Ieurthe.) 

Et  poel  commander  as  fourniers  qu'i 
cntamechent  leurs  fouruiages  pour  veir 
dedens  s'il  sont  de  loyal  ivaaignaige. 
(Avr.  1355,  Ord.  s.  le  boulang.,  Arch. 
eomm.  Arras.) 

Et  autrestel  des  maisnies  qui  rechoivent 
le  wangnaige  au  four.  {Ib.) 

Pour  voir  dedens  s'ils  sont  de  loyal  waa- 
gnaige.  (1372,  Ord.,  v,  510.) 

Receu  du  gangnaige  de  l'oustel  de  Champ 
roue  de  ceste  présente  année  pour  la  main 
l'errin  Dariot  garde  dudit  oustel  de  fro- 
ment a  la  mesure  de  Chestelneuf.  (Compte 
deJ.  Guerin,  1386-7,  l"  17  v,  Arch.  Cher.) 

La  communaulté  de  la  ville  de  Gant  es- 
loit,  pour  la  deffaulte  de  wagnage,  en 
grant  dangier.  (Froiss.,  Chron.,  I,  393, 
Luce.) 

La  ville  de  Bruges  et  la  ville  dou  Dan  et 
la  ville  de  l'Escluse,  qui  Irop  grandement 
perdoient,  car   saus    la    marceandise    de 


GAA 


191 


la  mer  il  ue  pueeut  avoir  çavance  lu;  ne 
sevent  vivre,  s'enclinerent  a  entendre  a 
ses  paroles.  Et  euvoiierent  cascune  des 
dites  villes  de  lors  hommes  par  deviers  li 
a  Gant,  en  li  priant  que  il  i  vosist  pour- 
veir  et  donner  consel  conment  li  wagnagcs 
pi'uist  retourner  en  Flandres,  (lo.,  ib.,  I, 
399,  Luce,  ms.  Home,  f"  41.) 

Et  la  pilloient,  tuoient,  rançonnoienl  les 
blés,  et  tous  antres  gaignaiges.  {Journ.d'un 
bourg,  de  Paris,  an  1438,  .Michaud.} 

—  Lieu  de  pèlerinage  où  l'on  gagnait 
des  indulgences  : 

Passaut  au-dessous   de   la  Bennerie 

rencontra  une  nue  de  prestres  qui  venoient 
d'un  gaignage.  (Ber.  de  Verville,  Moyen 
de  parvenir,  p.  326,  Jacob.) 

—  Maison  de  femmes  : 

Par  tous  les  leus  ou  li  borjois  de  le  ville 
ferait  waingnage,  si  comme  aux  villes  vi- 
sines,  il  m'en  paii-roit  tenage.  (1263,  Cltart. 
de  Briey,  Arch.  Meuse,  C  239.) 

Wallon,  îwanage, labourage,  produit  de  la 
culture.  Meuse,  gagnage,  propriété  rurale  : 

Pour  acheter  un  champ  au  bout  de 
l'année  et  arrondir  leur  gagnaije,  qui  avait 
fini  par  être  un  des  plus  considérables  de 
la  commune.  (A.  Theuriet.  J)/""»  Guignon, 
p.  59.) 

Dans  la  H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  ga- 
gnage, gaignage,  désigne  le  nombre  de 
gerbes  de  blé,  d'avoine,  etc.,  que  le  mois- 
sonneur reçoit  pour   prix  de  son  travail. 

La  langue  moderne  a  gardé  gagnage 
dans  le  sens  de  champ  ensemencé  et  de 
pâturage. 

Noms  propres,  Gagnage,  Grandgagnage. 

2.  GAAiGN.\aE,  adj.,  labourable: 

Par  devant  ot  un  pnnt  et  terre  gaaignage. 
(Quai.  Fih  Agmon,  Uiihel.  21387,  f  3li".) 

GAAiGNAOEii,  gaignagcr,  s.  m.,  cultiva- 
teur : 

Quel  plaisir  île  >oir  par  les  landes 
Quand  les  mois  tremblent  refroidis, 
Les  cerfs  faire  leurs  viaudis. 
Faute  de  gaignagers,  auxbraudcs. 

(RoB.  Carn.,  llippoL,  I,  éd.  1573.) 

1.  GAAiGNANT,  gueaignant,  part,  prés., 
qui  gagne;  bien  gaaignant,  qui  fait  des 
proflls  honnêtes  : 

Se  einsiacestoit  que  uushom  costumiers 
nust  anfanz,  et  il  en  aust  o  soi  de  sages 
et  de  bien  guenignanz.  {Etabl.  de  S.  Louis, 
1,  cxLin,  p.  277,  VioUet.) 

2.  GAAIGNANT,  gaigneul,  s.  m.,  labou- 
reur : 

Guischart  Traffoy,  gaignent  et  alfaiueur 
de  bras.  (1460,  Arch.  J.l  190,  pièce  172.) 

OAAiuNii,  gaagne,  gaaingne,  gaengne, 
gaieigne,  gaigne,  gaingne,  gagne,  gangne, 
gua.,  tva.,  vaaigne,  vaigne,  s.  f.,  gain,  prolit 
en  général  ;  prolUs  de  la  victoire,  butin  : 

Cil  dedens  font  as  Grius  le  jor  niale  bargague, 
Qui  niult  lor  a  torné  a  malvaise  gaagne. 

(Houm.  d'Alix.,  f"  17'',  Michelant.) 
Mult  s'entremet  de  grant  folie 
Qu'a  plus  fort  de  lui  s'acunipaigne, 
IN'i  puet  faire  pas  grant  gaaigne. 

(Marie,  Fal>l.,  MU  Hnq.) 


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r,.\\ 


GAA 


GAA 


Mais   cant   il   l'abaissent    (W'    oornpp)  a 
faire  les  pies  oevres,  si  nchatent  guaangnes 
.!(>  pieteit.  {Job,  p.  455.  Ler.  de  Lincy.J 
Se  ioIm  estr?  ma  coopaingne. 
Nos  ferion  nionll  grani  gaamgne. 

(Heaart,  7o.l9,  Méon.) 

Si  ont  choisi  en  la  garannp 
Rrnarl,  qoi  ait  pale  goaigoe, 
Qni  de  rhar  biea  cbargies  estoit. 
(nnurl.  Sappl..  Tar.  des  v.  îiOii-îinil, 
p.  i^î.  Chabiille.) 
Sire,  par  Peu  le  pneslis. 
Qui  nos  i  donst  bonc  gaaigne. 
U  sont  de  I  isie  de  Bretaininie. 
tA^c.iFR,  Vi>  de  saint  llrrg.,  494.  P.  Meyer.) 

Et  s'il  n'ouvraissenl,  il  ne  parliroient 
nient  a  la  tcaaigne.  (1280,  Arcli.  S. -Orner, 
CXLIII,  10.) 

Pour  pierte  ne  pour  traigne.  (RoisiN,  ms. 
Lille  266,  p.  98.) 

Seur  leur  pourveance  et  leur  gaaivgne. 
(1300,  Toul,  Arch.,  Musée,  vit.  Si,  a'  303.) 

Franrheis  firent  le  jour  une  riche  gaaigne. 

(GùUfrfy,  10515,  A.  P.) 

Combien  que  le  dit  povre  prisonnier 
eut  fait  son  pooir  de  piiaifinier,  si  ne  pooil 
sa  gaaigne  pour  sousleuir  les  personnes 
dessus  dites.  (1391,  Arcli.  JJ  141,  pièce  20.) 

Dont  li  drapperie  et  li  gangne  dou  meslier 
oommencha  moult  a  afoibiir.  (Fhoiss., 
Chron.,  I,  370,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Cils  avait  avoecques  lui  un  escuier  qni 
s'appelait  Robin  l'Escot,  qui  estoit  ensi 
que  compagnon,  a  perte  et  a  gagne.  (1d., 
ib.,  V,  137,  Luce.) 

Il  fanlt  que  en  puerres  y  ait  pertes  et 
gaingtus.  {Deb.  des  hér.  d'arm.,  49,  A.  T.) 

Considérant  la  petite  gangne  de  son  mari. 
■1424,  Arch.  JJ  172.  pièce  430.) 

Il  certiffie  qu'il  n'a  eu  nulles  gaingnes  de 
suerre,  nulz  appalz.  (1423,  Cliron.  du  M. 
St  Michel,  I,  176,  A.  T.J 

l'our  la  charte  de  tous  vivres  et  pour  les 
maulvaises  gaignes  qui  pour  lors  a  Paris 
esloicnt.  (Journ.  d'un  bourg,  de  Paris, 
an  1431,  Mithaud.) 

Les  malles  gaignes.  (Ib.) 

Aura  ledit  nionseipneur  le  repent  auxi 
bien  la  tierce  partie  des  gaignes  de  guerre 
dudit  monsieur  le  prant  maislre,  comme  lu 
tierce  partie  des  tierces  dont  les  pens  de 
sa  retenue  seront  a  lui  rcspondans  de 
leurs  gaignes  de  guerre,  soient  ils  prison- 
niers, prciyes  ou  autres  choses  prinses. 
(Letl.  nnd  pap.  iliislrat.  of  the  wars  of 
l/ie  Engl.  in  Fr.,  dur.  Ihe  reign  of  H.  YJ, 
p.  47,  lier.  bril.  scrijit.) 

Il  est  toul  franc,  la  gaigne  f^i  mienne. 
(Mfiriililf  des  Enfant  de  ilainlenanl.  Ane.  Th.  fr.. 
III,  49.) 

Pour  avoir  l'argent  de  ma  gaigne. 
(Plaitaiil    quaquel,    etc.,    Poés.    fr.     des     w'  et 
XTi*  s..  VI,  182.) 
Les  gaignes  y  sont  bien  petites. 
(Deial  de  la  Vigne  et  du  Lttiaur.,  Poés.  fr.  des  xv* 
el  XTI»  s..  Il,  .3iO.) 

Il  fauK  que  ilu  tout  snys  reduyrl 
Selon  ta  gaigie  iny  passer, 
Cy  ton  cas  Teoli  bien  compasser. 
(OiDOcr.,  les  Unyens  d'rtiler  Uerencolie,  Poés.  fr., 
des  !»•  et  xvi«  s.,  II,  Sfi.) 

iDg  hardy  eneor  aymeroil  mienli  mourir 
Ouanl  ennemy»  il  voit  en  la  carapaigne 
Qu'il  D'y  allait,  toil  a  perle  ou  a  gaigne. 
(t.   .MtaoT,     Vatage   de    Venise,   Comment    le  Roy 
pari  de  Millan.  T'  .18  r»,  éd.  \:,.M.) 


Je  ne  rroy  pas  si  Anne  de  Bretaifine 
Présente  fnst  a  eeste  dure  allée 
Qu'elle  ne  prinl,  fust  a  perte  on  a  gaigne. 
Armes,  chevauh,  comme  Panthasilee. 
(Id.,  ià.,  Ilar.  de  Montjoye  à  ceulx  de  Venise, 
f  51   V.) 

Se  disait  encore  en  plein  xvii^  s.  : 

Et  ainsi   seront  moitié   par  moitié  de  la 

gagne.  {Us  et  Coutumes  de  la  mer.  p.  87, 

éd.  1671  ) 

—  Esire  a  une  gaaigne,  faire  parlio 
d'une  même  association  : 

Se  il  i  a  trousiaus  entrelies  .ii.  ne  .m. 
ne  .1111.,  qui  soient  a  home  d'une  com- 
paipnie.  por  qu'il  soient  a  «ne  gaaigne,  si 
sunt  quite  pour  nn  aquit.  (E.  BoiL.,  il». 
des  mest.,  2*  p.,  II,  7,  Lispinasse  et  Bon- 
nardot.) 

—  Terre  labourable  : 

C'est  Urieoe  qui  tôt  anors  sofraigne. 
Car  aine  ni  ot  un  jornel  àe  giieigne, 
Mais  puis  et  roches,  et  pieres  de  Cartaigne. 
{Aleschans,  1603,  Jonok.,  Guill.  d'Or.) 

I.  jornel  de  gaaingne. 

{.Miscans.  1,386,  A.  P.) 

Toul  ce  que  les  diz  enfcnz  tiennent  de 
moy  soit  en  past  soit  en  gaingne.  (1316, 
Fiels  des  C"  de  Blois,  Arch.  P  1478, 
f  15  V».) 

Et  du  coin  de  la  dite  pranche..  a  viser 
droit  aux  murs  qui  clouent  et  environnent 
le  dit  hereau,  si  comme  le  piiast  et  le 
gaigne  le  départ.  (1389,  Aveu  de  la  métairie 
du  Verger, paroisse  SI  Firminde  Baugenci, 
ap.  Le  Clero  de  Doiiy,  t.  1,1°  282  v»,  Arch. 
Loiret.) 

—  Produit  de  la  terro,  recolle,  fruil  : 

Oncques  n'y  ont  ne  bief  ne  vin  n'autre  gaaigne. 
(Girarl  de  Ross.,  6180,  Mignard.) 

—  Froment  qu'on   sème  en  automne  : 
Seur  ce   que   li  visquens  et   Jebans  di- 

soienl  et  demaudoient  a  avoir  la  rente  du 
pnin  que  il  vendoicnl  pour  ce  que  il  acha- 
toient  farine  et  melloient  aveic  \eintraagne, 
et  cil  disoient  que  riens  ne  dévoient,  les 
raisons  oyes  des  parties,  nous  deismes  e 
par  jupeiiient  que  de  leur  vaigne  simple  il 
ne  paieroient  nient,  mais  tontes  les  fois 
que  il  melleroicnt  farine  achatee  avec  leur 
vaaigne  il  paioroiinl  le  rente,  et  s'il 
wueleiit  faire  le  serment  [lar  devant  le 
niaieur  que  ce  est  de  leur  propre  waigne 
il  se  passeront  par  tant.  (1297,  Ctirt.  de 
Ponlhiev   Richel.  I.  10112,  f"  19  r°.} 

—  T.  de  juri.spr.,  lettre  qui  atteste  au- 
llientiquement  quelque  chose  : 

Sanz  ceu  que  mons.  Raol  ne  ses  hers  se 

f)uissent  jauies  aider  par  la  vertu  de  la 
etlre  ne  de  la  gaayne  ou  du  jupié  dessus 
diz.  (1296,  P.  Vinc,  n»  64,  Arcli.  Sartbe.) 
Letre  de  gaaigne.  (1307,  Cft.  du  bailli  de 
Caen,  Cart,  S.-Sauv.le-Vic,  p.  44,  Arch. 
Manche.) 

Leur  terre  de  Guerneinville  laquele  il 
dient  estre  confermee  du  roy  Ricbart 
d'Enplelerre  jadiz  duc  de  Normendie  et 
anires  fois  leur  ait  esté  empescbie,  dont  il 
portent  lettres  de  gaigne  faite  es  assises 
de  Conches.  (1332,  Cari,  de  SI  Ecroul,  Ri- 
chel.  I.  11036,  I»  176'.) 

Il  difoit  avoir  el  porter  bonnes  lettres  de 
gaengnes  comme  iceulz  troubles  et  empes- 
chcmens  avoient  esté  ostes  et  anulles  es 
assises   de  Monstiervillier.  fl376.  letl.    du 


bailli  de  Caux,    Cart.   de    Ph.    d'Alencon 

p.    282,  Arch.  Seine-Inf)  '     ' 

11  nous  apportoit  des  lettres  de  gaengnes. 

Jouxte  la  teneur  des  dictes  gaengnes.  {Ib.) 
Rourb.,  gaigne,  g.iin,  bénéfice.  Norm.  et 
Canada,  gagne. 

Nom  propre.  Gagne. 

GwiGfiF.AV, gaigneau,gaynau,ganneau, 
guimau,  tcaymal,  adj.,  qui  se  joint  habi- 
tuellement avec  le  mot  pré  pour  désigner 
un  pré  à  regain,  un  pré  qui  se  fauchait 
deu,\  fois  par  an,  différent  des  prés  h  pâture 
qui  ne  se  fauchent  qu'une  fois,  après  quoi 
ils  sont  abandonnés  pour  la  pâture  des 
bêtes  : 

Pré  gannsaii.  (Aveu  et  dénombrement  de 
1366,  ap.  Ste.Pal.,  éd.  l'avre.) 

Journau  de  pré  gaigneau  et  defîensable 
noblement  tenu  vault  quinze  solz  tourn. 
(Coustumier  du  Poiclou,  ch.  72,  éd.  1499.) 

Prez  gaynaulx.  (Ib.,  cb.  73.) 

Prez  gaifineanx  cl  pastureaux.  (Coût,  de 
St  Aigtian,  m,  Nouv.  Coût,  gén.,  III,  1078.) 

Prez  guimavlx  :  sont  qui  portent  herbe 
deux  fois  l'an.  (Rab.,  Gargantua,  ch.  iv, 
éd.  1542.) 

'•       —  Froment  semé  en  automne  : 

Pour  la  saixon  dou  vendaige  des  way- 
malz.  (1336,  Hist.de  Metz,  IV,  168.) 

En  Touraine,  l'on  disait  gaimau,  en 
Saiiitonge  gueymaulx. 

GAAiGNEE,  ga'Kjnee,  gaangnee,s.  t.,  gain, 
produit  de  la  récolte  : 

Ses  vendenges  et  ses  moissons 

Et  sa  ffûiguee  avoit  perdu. 

'G.  DE  CoïKCi,  ilir.,  ms.  Brn\.,  f"  180'.) 

—  Gaaignee  bien,  pourboire  : 
Pour  les  pavellons  seciiier,  porter  et  ra- 
porter,   pour    mener   les    chars    a    Saint 
Jaques,  etgaaiigilfe  b/'eil.LTf.  s.  (1297,  Cart. 
de  Provins,  1"  111",  Bibi.  Provins.) 

GAAiGNEMAiLLE,  gaignemaiUe,  gangne- 
maille,  s.  m.,  synon.  de  gagne  denier;  nom 
donné  à  ceux  qui  nettoyaient  les  vases, 
d'étain,  raccommodaient  les  hanaps,  etc.  : 

Nus  mesureur  ne  doit  point  de  pneil. 
quar  ce  soûl  nue  manière  de  gaignemaiUe 
(Est.  BoiL.,  Liv.  des  mest.,  1°  p.,  iv,  13, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Jehan,  Poule  Cras,  enplais,.(7(ïn|/n«  maille- 
(1333,  lleyisire  criminel  de  Saint  Martin  des 
champs,  ji.  37,  Willem.) 

GAAiGNEMENT,  gaegnemenl,  s.  m  , 
gain  : 

N'avoit  d'antre  amour  envie, 
Fon  de  la  Die"  entièrement  : 
C'estoit  tout  son  gaegitemenf, 
Kl  Dieu  estoit  sa  vosteure. 
(Wace,  Vie  de  Sie  ilarguir.,  Richel.  I.SSS,  ap. 
Joly,  p.  100.) 

ovAiGNE-OBOLE,  S.  composé,  exprifiii 
la  même  idée  que  gagne-potit  : 

Pour  Perrin  ,Mahé  et  ii  gaaigneobole 
qui  l'aidierent  a  charger  et  a  traire  le? 
paveillons  en  haut.  (1326,  Cari  de  froi'iw.< 
1°  201''.  BihI.  Provins.) 


GAA 


GAA 


r.AA 


193 


GAAiGNEon,  -  eour,  -  eur,  .  or,  -  ur, 
-  leur,  -  iour,  -  your,  gaagn.,  gahagn., 
gahainn.,  gaegn.,  gaaign.,  gaign.,  guaigv., 
gagn.,  gangn.,  guangn.,  gainnur,  ganyeur, 
gaaneuor,  waingnor,  -  our,  vuaigneor,  vai- 
gneor,  s.  m.,  laboureur  : 

Enci  coin  li  bues  obeist  a  gaaignor  par 
la  force  dou  jou.  (S.  Graal,  Ricliel.  2455, 
f»  38  v°.) 

Clers,  chevaliers,  gaaignors  Je  terre. 
(Gadt.  de  Mes.  ilappem.,  Ars.  .SI 67,  f»  7  r".) 

Li  gainmir  e  paisnnt. 

(S.  Edward  le  eonf.,  138-i,  Luard.) 

Les  gaaneuors  de  qui  biens  je  é  eu 
meinle  foyz.  (I2S9,  Test,  de  Sim.  de  Mont- 
fort,  Bibl.  de  TEc.  des  ch.,  1877,  p.  33''.) 

Les  gahagneors  de  terres.  {Ordin.  Tan- 
creij  ms.  de  Salis,  f»  43".) 

Gahainnerres  de  cbans.  {Ib.,  f"  57'.) 
Gains  qui  esloit  gaegniere  (fist  sacrefise) 
de  ses  gerbes,  Abel  qui  estoit  paistre,  de 
ses    aifînels.     (Madrice,     Serm..,    Richel. 
13314,  f»  29  vo.) 

Kains  ki  esloit  gnaigneres,  de  ses  garbes; 
Abel  ki  estoit  paslres,  de  ses  aignels.  (lu., 
«!>.,  ms.  Florence,  Laiir.,  conventi  sop- 
pressi  99,  f»  23=.) 

Cayins  fii  gaigneres  de  terre.  (Id.,  ib., 
ms.  Poitiers  924,  f  44  v.) 

S'il  avoit  vo  fille. 
Elle  seroit  moût  biea  assisse  ; 
Eu  non  Diu,  c'est  .i.  boios  vuaigneres, 
Kt  si  n'est  ne  fol  ne  lechieres. 
(Du  Vallet  qui  se  met  a  Malaise,  69,  i*Iont  aiglon  et 
Raynand,  Fabliaux,  II,  159.  i 

Jacob  fu  gaaqnierres  en  la  terre  de 
Cham.  (Psaut.,  Maz.  234,  f''  127  r°.) 

Pc  estoient  li  gaagneour  de  celé  terre. 
{Ib.,  f»  126  V».) 

En  dyz  guangneors.  (1286,  Villeloin, 
Arch.  Indre-et-Loire.) 

Vez  ci  terres  gaafjnies  a  la  moite,  en 
tele  condicion  que  le  gaagneour  doit  rendre 
la  moilé  des  fçarbes  en  la  prance  de  Saint 
Oen  {Liv.  des  Jur.  de  S.  Ouen,  f»  166  v», 
Arcb.  Seine-lnf.) 

Por  la  pais  dou  clergié  et  des  gaegnors 
et  des  povres.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Stc- 
Gen.,  f»  232''.)  P.  Paris  :  gaigneurs. 

Damas  siet  en  un  plain  de  quoy  la  terre 
est  are,  stérile  et  breliaigue,  se  ce  n'est 
tant  comme  les  gaigneurs  la  font  fertille 
et  plentureuse.  (Gr.  Chron.  de  Fr.,  Loys 
le  jeune,  xvi,  P.  Paris.) 

Nous  Haymonet  Monnieres  de  Salins, 
diz  Vaignerres.  (Juill.  1297,  Arch.  Jura.) 

Vuillemin  li  Guaignierres.  (1359,  Arch. 
Doubs,  B  17,  t°  14.) 

Jehan  le  gaagnieur.  (1372,  Beg.  du  Ch.  de 
i.  /.  de  Jerus.,  Arch.  MM  29,  f  53  t».) 

Gaaigneur,  gaaignieur,  gaigneur.  {Ib.) 
Porte  fait  de  nostres  gagnionrs.  (1387, 
flec.  diptom.  de  Fribourg,  V,  13,  Gremaud.) 
Si  aulcuu  gagniour  est  iutenu  a  aulcun 
borpeis  ou  résident  in  aulcune  chose,  cil  a 
cui  le  gagniour  doit  le  doit  complaindre  et 
clamer  ou  seignour  de  cui  il  tient,  et  le 
""ire  de  cui  il  tient  doit  tout  faire  a  son 
mjmour  que  le  complaignant  soit  satisfié 
iJedans  qumze  jors  aprez  la  clame  faite 
{Ib.) 

Li  gagnyours.  (1390,  Arch.  cant.  Fri- 
bourg, !'•  Coll.  des  lois,  n»  92,  f  25  v».) 

T.  rv. 


Les  gaengneurs  des  champs.  (Courcy. 
Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f  SS»».) 

Por  recovreir  deis  gangniours  de  nostro 
seguiorie  cent  que  il  Iour  devent.  (1403, 
Arch.  Fribourg,  1"  Coll.  des  lois,  n»  135, 
f»  34.) 

Li  quel  gangniere  ou  résident  qui  achi- 
teroit  bleiz  resconduemant  dident  la  ville 
ou  segniorie  outres  sa  porveance.  (1405, 
(6.,  n°  144,  f»  35  v».) 

Se  aucon  gangniours  non  résident  in- 
chisoit  ou  haut  dessus  dit.  (76.) 

Tout  les  ancians  gangniours  apperti- 
gniant  a  la  ditte  bandiere.  (1406,  ib.,  n"  150, 

!"  37.) 

Un  ganyeur  du  pays  de  Vaud.  (Gruvère, 
vers  1490,  Doc.  de  la  Suisse  rom  ,  XI,"l64.) 

—  Celui  qui  gagne  : 

Por  icesto  grant  genz  paene 
Fu  en  esfrei  la  crestiene  : 
Li  marcheant  gaaigneor 
E  li  vilain  laboreor 
E  li  povre  home  del  pais. 

(Bëk.,  D.  de  Narm.,  II,  3073,  Michel.) 

Mieux  vaut  bon  gardeur  que  ne  fait  hou 
gangneur.  (H.  Est.,  Prec.  du  lang.  franc., 
p.  234,  Feugère.) 

—  Fém.,  gaagnerresse,  gaigneresse,  gai- 
gnerresse  : 

Gaagneri  esses 
Et  de  terre  cultiverresses. 

{Fabt.  d^Ov.,  Ars.  5069,  f  59''.^ 

Mahaut  la  gaigneresse.  (1344,  Arch.  JJ 
73,  f  109  V».) 

Climance  \a  gaignerresse.  (1407,  Denom- 
br.  du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303, 
f  76  r».) 

Gorgones,  c'est  a  dire  gaigneresses  et 
cultiveresses  de  terres.  (G.  -Mansion,  Bible 
des  Poet.  de  melam.,  1°  44  v»,  éd.  1493.) 

Noms  propres ,  Gaignières ,  Gagniére  , 
Gagneur,  Le  Gagneur,  très  commun  en 
Norinaiidie. 

GAAiGNEPAiN,  gaigncpaiu,  gagnepain, 
wagnepan,  s.  m.,  partie  d'une  armure, 
sorte  d'épée  propre  aux  tournois  : 

Brasues.  wagnepans,  escolicres. 
(J.  Bretel,  Tourn.de  Chauvenci,  3804,  Delnjotle.) 

Au  second  sans  esiuay 

Ilu  gardebras  tantost  le  desarniay 
iNotablement  et  de  son  gagnepain. 
Sans  rompre  lance. 
(L.  DE  Beaovau,  Pas  de  la   Bergiere,    4Ci,   Cra- 
pelct.) 

Dont  i  est  gaignepains  nommes. 
Car  par  li  est  gagnies  li  pains. 

(l)f:GUii.LEvn.i.E.  Pèlerinage  du  monde.) 
A  la  main  droite  y  a  ung  petit  gantellet, 
lequel   se    appelle   gaignepain.  (Habits  des 
gens  de  guerre,  Richel.  1907,  f»  70  v".) 

GAAiuNEiiiE,  gaegn.,  gaaingn.,  ga- 
hainn., gahangn.,  gaagn.,  gaengn.,  gaen., 
gaign.,  guengn.,  gua.,  tvaguai.,  guei  gueai., 
wai.,gaaignierie,  gaanierie,  s.  !.,  labourage  : 

Del  poverin  de  la  terre  i  laissad  partie 
que  il  s'entremeissent  de  la  guaignerie. 
(Rois,  p.  436,  Ler.  de  Lincy.) 

Solon  ço  que  li  tens  de  la  gaignerie  re- 
auera.  {Gr.  Charte  de  J.  sans  terre,  Cart. 
de  Pont-Audemer,  I»  82  r»,  Bibl.  Rouen.) 


.Si  tu   vois  savoir 

Terre  cultiver, 

Ke  blé  n'y  faille  mie, 

Virgille  lises, 

Ë  savoir  pourras  assez 

De  gaignerie. 

(Calun,  Richel.  25407,  f»  -202''.) 
Coutiveure  et  gaaignerie  de  terres.    (In- 
trod.  d'astron.,  Richel.  1353,  f  56''.) 

Maintenir  tous  les  labourages  de  la 
dicte  maison  en  bon  estât  de  gaignerie  et 
de  labour.  (1391,  Arch.  MM  31,  f  152  v.) 

—  Travail,  métier  : 

Kidoit  ke  Deus  haist  iteil  gaanieiie. 
(Vie    Ste    Thais,    T23,  Meyer,  Rec.  p.  331.) 
Var.,  ganierie. 

Cil  est  vilains  qui  fait  la  vilonnie. 
Je  n'amai  onqoes  traison  ne  boisdie, 
Ke  sor  autrui  n'oi  onques  nulle  anvie, 
Ainz  ai  vescu  de  ma  gaaini/nerie. 
Mais  on  set  bien  qu'en  voz  est  fclonnie. 

(Gaijdan,  7037,  A.  P.) 
Et   toutes    autres   gentes    qui   point  ne 
"••iyenl  de  \ouTgaignerye.{Stat.d' Edouard  III, 
an  XIV,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

—  Terre  labourable,  pièce  de  terre  la- 
bourée : 

Qui  pries  fu  de  gaaingneries 

Et  de  bos  et  de  praeries. 

(Percée.,   ms.  Mons,  p.  154,  Potviu.) 

Li  dus  a  la  plenté  de  la  gaaignerie  ; 

Li  dus  a  la  plenté  de  bone  geat  garnie. 

{Rou,  2"  p.,  2054,  Andresen.) 
Voient   les  près  de  Batre  et  les  iaves  ki  bruierrt. 
Et  les  gaegneries  et  les  dras  qui  essiueni. 
Les  pasloriaus  qui  vont  et  les  beste»  qui   muienl. 
(Roum.  d'Alix.,  !"  47»,  Michelant.) 

Plentet  i  out  de  praerie, 

Plentet  de  bois,  de  vénerie. 

De  euves  duces,  de  poscheries, 

E   des  bêles  guaaineries. 
(Tristan,  t.  Il,  p.  94,  Michel.)  Impr.,  guuaineries. 

Et  dehors  les  murs  sont  les  gaaignieries 
si  bêles  comme  vous    les   veistes.  {Artur 
ms.  Grenoble  378,  f»  53'.) 
0    il  avoit  gaaignerie  i 
Et  plein  et  bois  et  praeries. 
(Renarl,  Br.  VI   46177,    Martin.)    Méoi),   gahain^ 
gnerics. 

Ça  aval  sont  les  gueaignerics, 
Rochaige,  bois  et  praarics. 
(Renard  contrefait,  Tarbé,  Poil,  de  Ctiamp.  ani.  à 
Fr.  I,  p.  06.) 

Li  pais  entor  iert  pleins  de  granz  gaen- 
gneries.  (G.  de  Tyh,  xi,  26,  llist.  des 
crois.) 

Laens  suut  les  gaignerics. 

Et  II  boiz  et  les  praeries 

Et  li  vergier  et  les  fontaines. 

(Darm.  le  Gai.,  4317,  Stcnjel.) 
De  molius  plenté  i  avoit, 
E  rivières  et  praeries, 
E  si  est  grans  gaagneries. 
iIlKN.  DE  Beaojeu,  li  liiaus  Uesconneus,  1494, 
Ilippeau.) 

Et  les  baies  gahainnerie.'s. 
Les  aiguës  et  les  pêcheries. 

(Bible,  Richel.  703,  f°  207».J 
II  estoit  entres  en  le   waignerie  de  une 
pieche  de  terre  qui  estoit    en    le   main  le 
signeur  de  Pontieu.    (Ane.  Coût,  de  Pic, 
[>.  66,  Marnier.) 

Ledit  M»  Ilerveu  ne  peut  rien  demander 
audit  M»  Guillaume  desdites  guenijneries. 
(1332,  Morice,  Pr.  de  III.  de  tiret,  i,  l.'f.'JS.) 


in 


GAA 


GAA 


r.AA 


Toutes  lesqiu'll.'?  lorrcf  el  wagneries  dos- 
sus  devisees  lesdiz  fermiers  seront  tenus 
de  continuer  en  bonne  waynerie,  semer 
de  bonnes  semences.  (1375,  Arcb.  MM  30, 
f  7  v«.) 

Arberaement  et  gaignerie  de  Boisguillon. 
(1389,  AjTon,  Arcb.  Nienue.) 

La  ijaignerie  de  seigle  et  fourment 
.'staut...  (1517.  hwent.,  Kov.de  Bret.,  2» 
si^rie,  I,  48.) 

La  gaignerie  d'orge,  (/b.) 

La  gaignerie  de  melail.  (Jb.) 

L(i  gaignerie  d'avene.  (76.) 

—  Métairie,  ferme  : 

Li  pais  entor  ert  plains  de  grans  gaai- 
gneries.  (GfiLL.  de  Tyr,  i,  423,   P.  Paris.) 

En  la  dite  gaignerie  el  es  apartenances 
d'icelle.  (1270,  Fontevr.,  La  Nouzillette, 
Arcb.  Maine-et-Loire.) 

Tote  la  gueignerie  qui  fut  feu  Joufrei 
Hardre.  (30  déc.  1271,  Fontevr.,  pièces 
non  cot.,  Arcb.  Maine-et-Loire.) 

La  gahangnerie  au  dit  Guillaume.  (1282, 
Fontevr.,  La  Remonn.,  Arcb.  Maine-et- 
Loire.) 

Une  gaignerie  que  l'an  apelle  la  coslure. 
(1292,  la  Clarté,  Arcb.  Indre-et-Loire.) 

Une  pièce  de  terre  seanz  en  la  guaignerie 
doudil  cbevalier.  (1327,  Fontevr.,  anc.  lit., 
Arcb.  Maine-et-Loire.) 

Un  sexlier  de  fromment  de  rente  assis 
sur  la  gangnerie  et  les  terres  de  Ligni. 
(1340,  Heq.  des  lett.  de  (ranch.,  Arcb.  K 
1.511,  f°  190  r».) 

Hem  une  gaignerie  séant  en  la  paroisse 
de  S.  Cire  sur  Loyre,  avec  deux  maisons 
de  deux  arpens  de  vignes.  (1366,  Arcb.  JJ 
97,  pièce 3H.) 

Une  gangnerie  appellee  la  cousture 
Anissin.  (1391,  la  Clarté,  Arcb.  Indre-et- 
Loire.) 

Lesquels  Berlins  eussent  pris  jusques  a 
certain  temps  de  Jeban  Buoir  escuier  sa 
gaignerie  el  terres,  a  les  labourera  moitié. 
(1395,  Arcb.  JJ  148,  pièce  321.) 

Centre  de  la  France,  gdgnvie,  gangnerie, 
étendue  de  terre  cultivée  .par  le  même 
labourear. 

Il  y  a  à  Lyon  la  rue  de  la  Vieille  Ga- 
ijnerie. 

GAAIGNBT,  goingniet,  s.  m.,  petit  do- 
maine mral  : 

S'il  7  east  petit  laingniet 
Q'il  esctiapait,  se  fut  enrs. 
(Giii-rre  de  ileli.  si.  Uï',  E.  Uu  Bouleilicr.) 

GAAiGNEL'UB,  goigneure,  s.  f.,  labou- 
rage : 

Ta  les  la  lurre  uoa  aree 

Qui  fniit  porta  saoz  yaigneure 


El  taoi  liDiuaiae  semeore. 


m 


(be  .V.  gaud.  D.  il.,  lus.  Heims  ii?,  f  136'.) 

1.  GAAiuNii^K,  gaaiyner,  gaaingnier, 
ijhaegnier,  gaanier,  gahainnier,  yakannier, 
gaenier,  ijiungner,  ijainnier,  gaigner, gainer, 
gangner,  gaiwjnier,  gnengnier,  gueaingner, 
waaignier,  waagnier,  waignier,  ivaingnier, 
waegner,-  ier,  ivagner,  waengnier,  wayner 
ivanner,  cuuaignier,  verbe. 


—  Act.,  faire  du  profit,  gagner  ;  s'est  dit 
particulitVemenl  chez  les  pins  anciens 
antears  des  gains  faits  à  la  guerre,  et 
s'est  ensuite  appliqué  à  toute  sorte  de 
profit  : 

Por  gahainnier  les  béas  morseas. 

(Vif  des  Pères,  Ars.  3641,  ('  1  r».) 

Il  me  soit  gainer  del  pain. 

(«<■  S.  Georg.,  Uichel.  902,  f°  113».) 

La  yeissies  hardis  Bretons 
Et  gaaingnier  destriers  gascous. 
(Reh.  de  Bbaujeu,  li  Biaus  Desconnem,  585S. 
Hippean.) 

Et  i  ot  d'une  part  et  d'autre  pierdu  et 
ghaegniet.  {Chron.  de  Rains,  c.  viii,  L. 
Paris.) 

Tout  ce  que  nous  porron  gaaingner  sur 
mer  et  sur  la  terre  des  ennemis.  (1294, 
Arcb.  Nat.,  Musée,  vit.  50,  pièce  295.) 

Gueaingner  son  pain.  (1321,  Arcb.  JJ  60, 
f  137  v°.) 

Apres  ce  que  le  comte  Valeran  eut  guen- 
gnié  la  place  de  Saint  Remy  au  plain  et 
prins  beaucoup  de  prisonniers,  il  fut  moût 
joyeux.  {Mém.  de  P.  de  Fenin,  an  1412, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

En  ce  temps  que  chascun  a  apprins  a 
gaigner,  estoient  les  gaiges  si  maulvaises, 
que  les  bonnes  femmes  qui  avoient  ap- 
prises a  gaigner  cinq  ou  six  blancs  pour 
jour,  se  donnoient  volontiers  pour  deux 
blancs,  et  se  vivoient  dessus.  {Journ.  d'un 
bourg,  de  Paris,  an  1433,  Michaud.) 

—  Au  sens  moral  : 

Si  le  quidiez  waingnier  por  brere  et  por 
crier.  ICh.  de  J.  de  Ribem.,  xm«  s.,  Arcb. 
mun.  S.-Quentin,  1.  21,  A,  l^".) 

—  S'emparer  de  : 

AlODS  li  sa  loge  briser, 
Et  vtaignerons  trestout  sa  dame. 
(J.  Bretel,  Tourn.  de  Chauvenci,  3592,  Delmotte.) 

—  Gaaignier  signifiait  quelquefois  parti- 
culièrement acquérir  du  bien  en  faisant 
le  commerce,  et  de  là  il  se  prenait  pour 
trafiquer  : 

Vous  m'envoies  en  France  por  gaignier. 
Al  fort  roi  Loeys  pour  acointier. 

(Aiul,  i76,'A.  T.) 
Par  qnoi  l'un  piietpur  gaenier 
En  France  aleir  et  repuirier. 

(Brut,  ms.  Municli,  49,  VoUm.) 

Celés  nés  aloit  en  tiere  de  Sarrazins  por 
gaaigner.  {Comtesse  de  Ponthieu,  Nouv.  fr. 
<lu  xill»  s.,  p.  190.) 

Au  premier  doit  on  savoir  c'on  doit  par 
ciroict  ceste  hanse  waegner  en  Engeltiere 
ou  à  Bruges.  {Li  ordenance  de  tenir  la 
hanse  ç'on  apiele  hanse  de  Londres  et  entre 
ceux  de  Bruges,  Arcb.  du  Nord  de  la 
France,  1,  182.) 

Tout  cil  ki  voelent  hanse  en  Flandres 
waegnier  le  puent  gaaignier  a  Bruges  tout 
en  tel  manière  com  il  le  gaaigneroient  eu 
Engleitere  par  ensi  ke  il  doivent  porter 
lettres  de  leur  viles  comment  il  le  puent 
gaaignier.  (Ib.,  p.  184.) 

—  Quand  les  mœurs  furent  devenues 
moins  guerrières,  ces  mots  s'appliquèrent 
spécialement  au  profit  ([u'on  retire  de  la 
culture  cie  la  terre.  Ainsi  on  disaitgnai'Êrnier, 
gaanier,  pour  signifier  labourer,  faire  tout 


le  travail  de  la  culture,  ce  qui  allait 
quelquefois  jusqu'à  comprendre  l'idée  de 
moissonner  : 

Bles  semèrent  et  gnagnerent. 

(Wace,  Brul.  1-206,  Lcr.  do  Lin.-v.) 

Itous  sire,  esgarde  cest  pais 
Cura  il  est  richement  asis, 
Quels  est  la  terre  a  chaer  ble 
Si  ert  puaignee  e  cultivée. 
(Ben.,  D.deNorm.,  II,  3n">,  Mi.hPl.) 

La  terre  est  morte  e  eissillie. 
N'est  aree  ne  ganignee. 

(1d.,  ib..  II,   1901.) 
Cil  les  maine  de  totes  partz 
Es  moD  teignes  et  es  agraz. 
Et  es  pleins  chaos  et  es  ares. 
Es  gaaigniez  et  es  semez. 
(GuiLLADME,  Bestiaire  divin,  2718,  Hippean.) 
Et  li  serjant  aparellierent 
Le  tiere  et  si  le  gaaingniereni . 

(Percée. ,  ms.  Mons,  p.  li^.  Polvinj 
La  voit  les  cans  amples  et  les. 
Bien  gaaignies  et  bien  semés. 

(Parlon.,  1613,  Crapelet.) 

Qui  vivons  sus  chaitis  qui  gaaignent  le  Idé. 

(Maug.  dWigr..  Richel.  706,  f»  28  v».) 
En  terres  waengnies  et  ki  sunt  a  abaner. 
(1224,    Ghislenghien,    Arch.    du    roy.    de 
Belg.) 

Totes  les  terres  que  li  borjois  wanne. 
(1231,  Ch.  de  Morv.-s.-Seille,  Arch.  Meur- 
the.) 

De  gahannier  lor  terres.  (Maurice, 
Serm.,  ms.  Oxf.  Douce  270,  f»  21  v».) 

Les  terres  ne  furent  gaanies.  (S.  Graal, 
Vat.  Chr.  1687,  f"  73"'.} 

L'abbé  de  Saint  Oen  prent  toute  la  diesme 
de  toutes  les  vergies  qui  sont  gaanies  de 
lin  en  bore  de  Ros.  (Jurés,  de  S.  Ouen, 
f»  65  r»,  Arch.  S.-Inf.) 

Terre  gaanie  de  chanvre  ne  gelé  point 
de  campart.  {Ib.) 

11  doient  saveir  et  randre  as  signors  lou 
terraige  des  terres  qu'il  loaingneront. 
(1294,  Affr.  d'Olley,  Gorze,  Arch.  Mos.) 

Ceulx  qui  gaingneni  le  blé. 

{Bataille  de  trente  Englois  et  d;  trente  Bretons, 
26,  Crapelet.) 

Ja  blé  ne  fussent  gaaignié 
Se.fevres  ne  feist  les  fers. 
{Dit  des  Fevres,  lab..  Jongleurs  et},Trouvtres, 
P..131.) 

Leurs  vingnes  empeschees  a  veudenger, 
les  terres  a  gaigner.  (Griefs  de  iabbesse  de 
Charenton  contre  le  cte  de  Sancerre,  sans 
date,  lin  du  xill"  s.,  Arch.  Cher.) 

Bien  laborer  et  faire  wayner.  (1313, 
lundi  apr.  la  convers.  S.  Paul,  Arch.  comni. 
Bouvignes.) 

Qu'il  avérait  l'erilaxseVwaingniet  et  la- 
houreit.  (1324,  Hist.  de  Metz,  IV,  5.) 

Leurs  terres  ne  furent  yaaignees  ne  la- 
bourées suffisamment.  (1337,  Arch.  JJ  70, 
f"  125  r».) 

Les  terres  de  ladite  maison  il  doit  la- 
bourer, wagner,  cultiver.  (1372,  Reg.  du 
Chap.  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MM  29, 
f°  59  V.)  V,  ■,  : 

Terres  gangnees  et  non  gangnees.  (1388, 
Lett.  du  garde  du  sceau  de  la  chancell. 
dOrval,  Arch.  Cher,  E  172.) 

Les  bois  ou  les  landes  qui  oncques  ne 
furent  gaenynees.  {Coust.  de  Norm..  t'  88  r«, 
éd.  1483.) 


GAA 

—  Abs.,  liavailler  aux  champs,  à  la 
journée  : 

Chiex  Tii  irestoul  l«  jour  ouvrer 
Et  viiaainnier  el  laboarer. 
i/)u  Yallel  qui  se  met  a  malaise,  Montaiglon  et 

Rajnand,   Fabliaux,  II,  IBS.) 

Grant  foison  de  pouvres  mesnaigiers, 
iloDt  les  nucuns  avoient  femmes  et  enffens, 
les  autres  non,  s'en  yssirent  grant  foison 
lie  Paris  comme  par  manière  d'aller  es- 
haltre  ou  gnigner.  {Journ.  d'un  bourg,  de 
Paris,  an  1429,  Michand.) 

—  Réfl.,  s'occuper  de: 

Pour  ung  clergastre,  doit  se  gaigner  a 
tenir  les  escolles.  (Faicts  merveill.  de  Virg., 
p.  11) 

—  Act.,  moudre  : 

.V.  muis  de  blé  a  le  mesure  saint  Alart, 
de  tel  blé  que  li  molins  tvaignera.  (122o, 
Cart.  de  Ponihieu,  Itichel.  1.  10112,  f"  67  v».) 

Pour  la  somme  de  .xvi.mui?  .m.  setiers 
de  blé  monsture  telle  comme  li  moulin 
gaaingnent.  (1332,  Compte  de  Odart  de 
Laigny,  Arch.  KK  3»,  f»  188  r".) 

—  On  trouve  dans  le  même  sens  waai- 
ijnier  a  moire  : 

De  tel  blei  comme  li  molins  tvaaignera 
a  moire.  {Pièce  de  1247,  ap.  Beauvillé, 
Doc.  pic,  p.  24.) 

—  Act.,  avecunrég.  de  pers.,  dépasser: 

Ja  ne  yenres,  biaox  fiex,  .i.  mois  entier 
Qnc  trestoas  ciaus  de  France  pores  gaingier. 
(Mol,  2-29,  A.  T.) 

—  Prendre  de  force,  violer,  en  parlant 
d'nne  femme  : 

Je  fcray  si  bien  mon  personnaige,  que 
tu  scauras  tantost  comment  tu  fus  gaignie. 
(Louis  XI,  Cent  Nouv.,  xx,  Jacob.) 

Franche-Comté,  vagni,  l'ouaigni,  wallon, 
tvagni,  labourer,  semer.  Bretagne,  gagner; 
Berry,  gaingner,  cultiver.  En  Normandie, 
arrond.  d'Avranches,  on  dit  gaigneter  pour 
signifier  ensemencer  en  charmant. 

GAAiGNiERE,  gaguierc,  gaynere,  s.  f., 
terre  labourable  : 

Issi  qe  la  gaynere  c  le  pestre  de  meisme 
le  soil  est  nostre.  {De  termina  of  the  reign 
of  Edward  Ihe  first,  years  xxxiixxxill, 
p.  133,  Rer.  brit.  script.) 

Les  oiseaulx  du  ciel  estoient  recueillis 
mors  et  trouves  par  les  champs,  préaux  et 
gagnieres.  (J .  Molinet,  Chron.,  ch.  lxxx, 
Buchon.) 

Cf.  G.\AIGNERIE. 

GAAiGNON,  voir  Gaignon. 
GAAiGNOR,  voir  Gaaigneor. 

GAAILLE,  S.  f.  ? 

Tant  11  acoillcnt  a  doner 
Des  orbes  cous,  ainz  qu'il  s'en  aille, 
Con  s'aust  este,  par  gaaille, 
Li  uns  mianz  acoilli  jtor  l'autre. 
U>e  la  Dame  gui  fis',  balrc  son  mari,  Moataiglon  l'I 
Uaynaud,  Fabl.,  IV,  140.) 

GAAiN,  gaainy,  gaing,  tvaain,  tuaaing, 
guaain,  gain,  gayn,  gaign,  toain,  wayn, 
waym,weyn,  win,  vain,  vayng,  voyn,  s.  m., 
le  moderne  gain  ;  estre  a  un  gaain,  faire 
partie  d'une  même  association  : 


GA.\ 

S'il  voelenl  (iancier  qu'il  soient  coupain- 
pnon  aungaaing,  si  ne  doivent  c'un  aquit. 
(E.  BoiL..  Liv.  des  mest.,  2'  p.,  li,  22,  Les- 
pinasse  et  Bonnardot.) 

—  Terre  labourable  : 

Tout  le  blé  qui  vient  al  waaing  del 
nuinlin  doit  on  moire  por  nient.  (1189, 
Lelt.  de  l'év.  Raoul  de  Liège,  S.  Sépulcre, 
Cambrai,  Arch.  Nord.) 

—  Fruit  de  la  terre,  récolte  : 

Porce  que  il  sont  molt  profitable  esgaains 
de  la  terre,  donc  li  sires  de  la  maison  doit 
eslire  buef  juene  qui  ail  membres  gros  et 
quarrez.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  228,  Cba- 
baille.)  Var.,  gaigns. 

Si  a  veii  en  une  conpleigne 
Berbiz  qui  paissoeint  gain. 

(Renan,  Br.  VIII,  173,  Mavlin.) 

Car  tartes  avant  orent 

De  gayn,  ki  moût  bien  lor  plorent. 

(fihcv.  as  .u.  esp.,  8CI.5,  Foerstor.) 

Les  gains  et  la  farine  porrir.  (Griefs  de 
l'abbesse  de  Charenlon  contre  le  de  de  San- 
cerre,  sans  <l»le,  lin  duxiii's.,  ArcU.Cher.) 

Pour  planter  porions  es  courtiUages  et 
fener  les  wains  des  près.  (1344,  Trav.  aux 
chdt.  d'Art.,  Arch.  KK.  393,  f»  97.) 

Kecepte  de  iveyn.  (1423,  Arch.  Meuse,  B 
1430,  f»  41  v».) 

—  Automne,  époque  de  la  récolte  : 

En  yver  et  en  uiaijrn. 

(G.  DE  CoiNCI,  Mir.,  ms.  Soiss.,  S"  17S*.) 
A  tramées  et  aioain.  (123S,  Ch.  ductede 
Bar,  Cabinet  du  Fresne.) 

Toutes  les  charrues  doivent  harier  un 
jour  en  vain  et  un  jour  au  carnois,  et  un 
jour  au  soumart.  {Lett.  du  mois  d'aoust 
1239,  ap.  Laurière,  Gloss.  du  Droit  franc. 
au  mot  Herpennich.) 

Tout  le  win  et  tout  l'iver 
Errai  tant  que  en  infcr  fui. 
(RAoni.  DE  HouD.,  li  Fabliaus  i'infcr,  Uiebol. 
21  fis,  V  80''.) 

I.i  an  a  .lui.  temps  eu  lui. 
Par  lor  noms  les  nomons  ensi  : 
Printemps,  esteis,  après  ivain  et  yvcrs. 
(GAriTiER  DP.  Mrs,  Image  du  monde,  nis.  Montp. 
H  i.n,  flO»  r°.) 

Par  celé  pomme  savoil  on 
Des  quatre  tans  la  vcrild 
Si  com  do  printans  et  d'esti' 
Et  (le  gayn  qui  après  vient 
Et  puis  d'yver. 

(Clcomaûes,  Ars.  .311-2,  i"  S  i°.) 


G.\A 


195 


Gaijns 


Qb.,  i-  -'.) 


Gain  et  iver,  ver  et  esté,  ce  sunt  li  quatre 
tens  de  l'an.  (Psaut,  Maz.  2o4,  f"  88  v».) 

Li  printcms  est  chauz  et  moites,  si 
comme  li  ers  et  li  sanc.  Estez  est  chault  et 
ses,  si  comme  li  ceaus  et  la  roige  cole  : 
Automnes,  ce  est  li  gains,  est  freiz  et  ses 
si  comme  la  terre  et  la  mélancolie.  [Le 
Comment,  en  rom.  sur  le  Sautier,  ps.  vi, 
verset  1,  f°  12  v».) 

Item  cbascune  desdites  quatre  villes  doit 
a  la  maison  de  Espailli  une  journée  en  gain, 
une  journée  en  tremois,  et  deux  journées 
en  sombre.  (1308,  Arch.  JJ  40,  pièce  64.) 

Chascuns  qui  ara  autres  bestes  a  charrue 
porra  mettre  ses  chevaus  a  la  charrue  un 
tor  au  gayn  pour  coitier  ses  sourbees. 
(1312,  Franchises  de  la  ville  de  Chaseaux, 
Arch.  JJ  60,  pièce  220.) 


En  temps  de  sombrer,  en  vayug  et  m 
treiuoix.  (1334,  Ord.,  iv,  297.) 

Autumnus,  le  temps  de  lever  les  blciN, 
le  gain.  {Gloss.  lat.-fr.,  ap.  Duc,  Gagna- 
gium.) 

Tout  le  temps  d'estet  et  le  wain  enssui- 
want.  (Knoiss.,  Chron.,  V,  400,  Luce,  ms. 
Amiens,  f"  119  v".) 

Et  tant  pleut  en  ce  gaain,  fjue  li  vin  de 
celle  vendenge  ne  valiirent  riens  en  ceihr 
saison.  (Id.,  ib.,  V,  202,  Luce.) 

—  Froment  semé  en  automne  : 

Ung  petit  toruois  pour  cbascune  quarte 
de  bleif  qui  niorroit,  soit  wains,  soit  tra- 
mois.  (1328,  Ilist.  de  Metz,  IV,  56.) 

—  Fromage  de  gaain,  fromage  fait  du 
lait  tiré  après  la  moisson,  temps  auquel 
ces  laits  sont  toujours  le  plus  gras  : 

Li  morsiax  qui  fu  eu  l'enHins 
Fu  do  fromage  de  gaain. 

(Renan,  18.377,  Méon.) 

Mes  nus  frommages  An  gain 
A  cel  mengier  ne  se  pnet  premlre. 
(It.  DF.  Hoonr-Nc,  Songe  d'enfer,  SSfi,  SdioliT, 
Trottv.  belg.,  novi-v.  sér.,  p.  197.) 
Partez  vous  on  cortoisemcnl 
Et  les  lessiez  en  cel  gaaing. 
Onques  formage  de  gaaing 
Mielz  ne  se  cuist  qu'il  se  cuiront. 

(Rose,  Vat.  Chr.  t.5-2'2,  f"  ifl''.) 
Fromaige  de  gain. 

(Ib.,  Val.  Ch..  is-^g,  f»  ee*.) 

Froumages  de  gain.  (0.  de  Nangis,  Vie 
de  S.  L.,  Rec.  des  Hist.,  XX,  383.) 

Il  li  envoiasl  fourmages  de  gain.  (Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  Sle-Gen.,  f"  SSS".) 

L  fromages  de  gayn.  (1328,  Compte  de 
Odart  de  Laigny,  Arch'.  KK  3»,  f°  53  r°.) 

Devra  encorps  ledit  maire  audit  seigneur, 
a  cbascune  feste  Saint  Remy,  deux  xir" 
de  fromages  de  voyn.  (1381,  Ord.,  vi, 
p.  632.) 

Lorr.,  Fillières,  wayin,  culture  d'au- 
tomne pour  semer  le  blé.  S.-Dizior,  semer 
le  vain  :  •  Quand  nous  serons  en  tiaiiinous 
payerons  les  domestiques.  »  «  Après  le  oain, 
on  fait  le  chien.  >  Fr.-Comté,  vahin, 
vaihin,  vouaihin,  vonayin,  vouain,  vain, 
automne;  vahin,  voyain,  vouayin,  regain. 
Gain,  guicn,  synonyme  de  regain  dans 
le  département  des  Deux-Sèvres  et  dans 
le  H.-Maine.  (Dict.  d'agr.,  1809.)  Centre  di' 
la  France,  Issoudun,  aller  au  gain,  aller 
on  vendanges.  Poitou,  gain,  guiain,  regain, 
seconde  coupe  des  prairies.  H  y  a  dans  la 
commune  de  Palzay-Maudouin  (Charente) 
une  prairie  connue  sous  le  nom  des  Gains. 

GAA.ING,  voir  GA.VIN. 
O.VAINGNABLE,  VOir  GAAIGNAïILE. 
GAAINGNAGE,   VOir  GaAIGNAGE. 
GAAINGNE,  voir  GaAIGNE. 
GAAINGNERIE,  VOir  GaAIONEUIK. 
GAAINGNIER,  VOif  GaAIGNIEK. 

GAAi.isE,  s.  f.,  lieu  de  prostitution  : 

El  la  pucoUc  seroit  mise 
\  ses  garçons  eii  gaalise. 

(Blancand.,  fJSOl,  Micbelmt.) 


196 


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GAR 


M  lis  ïiPii  avant,  si  iMoiiifl  Ion  sorviohc 
A   le  dyoPssc,  se  ii  fai  sacrofissp. 
S«  ta  ne  Teos  prendre  ceste  devise 
Jon  if  ferai  livrer  a  gaaiisf, 
La  l'eslaTr-»  virre  a  mesestanr'ie, 
Tont  Ii  parent  de  toi  aront  Tiltanclie, 
(rir  Sir  Agvfs.  Hifhel.  t5.".3,  P  40î  t'.) 

GAANABLE,  VOif  GAAIGNABLK. 

OAANE.VBLE,  VOif  GaAIGNABLE. 

r.AANEuoB,  voir  Gaatgneor. 

r.AANfiVE,  voir  Gaaigne. 

GVAXGVEE,  voir  Gaaignee. 

r.AANTER,  voir  Gaaignier. 

GAANiERre,  voir  Gaaignerie. 

GAAnxiR,  voir  Garnir. 

OAAST,  voir  Gast. 

GAB,  gap,  gaab,  s.  m.,  moqnerie,  plai- 
santerie, raillerie: 

Paien  l'entendent,  nel  tiadrent  mie  on  gab. 
(Roi.,  2113,  MuUer.) 

Garins  l'entent,  n'i  ol  ne  gas  ne  ris. 

(Can'n,  V  chans.,  xxTUl,  P.  Paris.) 
AUrement  lendreit  lut  a  gap  e  a  feiotie. 

(fiou,  2*  p.,  4331,  Andreseo.) 
Qnant  vint  al  traire  des  espccî 
Ne  fn  mie  pois  l'oevre  a  gas. 
(Bi:s.,  D.  ifSorm.,  II,  52S0,  Michel.) 
Mes  sa  Liaulé  et   sa  proece 
Li  toloient  Ii  félon  gap. 
iPercnal,  ms.  Montpellier  H  219,  f'  IR''.) 
Ses  félons  gas  tant  redotoieni 
Treslnit  cil  qui  leanz  esloienl. 

ail.,  P  19\) 
Des  lances  s'antrefierent,  ce  ne  fu  mie  a  g:is. 
(J.  BoD.,  Snx.,  ciT,  Michel.'» 

Fins,  mort  soffrir  ce  n'est  pas  gas. 
'Flaire  el  Blancefl.,  1*  vers.,  812,  dn  Mëril.) 

Car,  soit  a  certes  on  a  gas. 
Par  ancnns  l'amirans  l'orroit, 
Qui  ta  folie  conistroit. 

(».,  1394.) 

Or  pensez  bien  a  vostre  affere  ; 
Ce  n'est  pas  gas  d'ome  deiïtre. 

(Ilotop.,  6437,  Bibl.  clj.) 

El  Tyois  ne  sevent  sollrir 
!Vnl  gap  s'il  n'est  a  lor  plaisir. 

iParlon.,  Richel.  19152,  P  IS6^) 

Cil  qui  iirninl  gab,  mainte  ranipone 

Dit  avoient. 

(G.  DE  Coixci,  JJir.,  ms.  Brux.,  l"  17S'.t 

Lors  par  fu  Tybert  adolez, 

Tristres  el  doleros  el  lu, 

Que  por  les  coi,  que  por  les  gax. 

[Renan,  21932,  Méon.) 
Qui  dira  gaaf  a  home...  (1260,  Coul.  ac- 
cord,  aux  habit,    de  la  Perovse,  ap.  La 
Thaum.,  Coût,  du  Berry,  ]>.  99.) 

Si  ne  TOUS  ainime  mie  a  gap. 
(ti  t«ij  de  Courlois,  llichel.  I.ï.ï3,  f  '  199  r'.) 

Ceus  qui   le  gap  ea   faisoient.   (Liv.  de 
^farc  Pot,  Lxxvix,  Pauthier.) 

Et  a  pu  et  a  certes. 

(Docl.  le  Sage,  ms.  Rennes,  f  83°.) 
Et  ce  que  vous  ne  folez  pas 
Il  ne  vent  mie,  c'est  sanz  gas. 

(0  Inlemerala,  Kichel.  837,  (<•  177.) 
Or  i  feres,  baron,  cesl  gei  n'est  mie  a  gas. 
(Conij.  de  Jénit.,  87,  Ilippeau.) 


Vous  avez  bien  oi  de  l.a  fanie  Amandas, 
D'Audaio  et  de  Sébile  qui  tant  ama  Berars, 
Et  d'Elaine  de  Troie  dont  Menelus  fu  tas. 
Mes  tonte  lor  biantë  fn  a  h  sene  lias. 

(Caul.  dWiip.,  p.  7,  Michel.) 

Por  ma  foi,  damniselle,  monlt  sont  vilains  m%gc 
(Floov..  633,  A.  P.) 

Sor  moi  chierra  trestot  li  gas. 

(GuiOT,  BiHe.  1090,  Wolfart  ) 

De  moi  firent  lor  gap  a  soi. 

{LU.  Psalm.,  lxxivii,  p.  320,  Michel.) 
Drois  dist  c'en  doit  ses  gas  celer. 
(B.  DE  CosDÉ,  li    Vers  de  droil,  .')30,  Scheler.l 
Baisiers  ne  forent  mie  a  gas, 
Ainchois  y  furent  de  saison. 

(Coiici,  6389,  Crapelct.) 

i:i  qaant  Do  l'a  ven.  .i.  gap  li  a  jeté  : 

Oiresl  chen,  sire  Hermant?  on  avez  vous  esté? 

Vous  resembles  mouton  que  on  ail  escorné. 

(Doon  de  ilainice,  4441,  A.  P.) 
^el  tenes  mie  a  gap  ;  je  m'en  voeil  rcperier. 
(/J.,  8159.) 

Plui.îour  disent  que  il  fu  férus  par  mi  le 
STOs  dou  brach,  et  s'i  feri  mauvais  maus  : 
si  moru  ;  mais  che  fu  gas  ;  il  fu  navres  el 
pis  entre  l'espaule  et  le  mamiele,  si  li  fu  li 
quariaus  trais,  et  il  remest  mors  de  la 
plaie.  (Bist.  des  ducs  de  Norm.  et  des  rois 
d'Anglet.,  p.  90,  Michel.) 

De  toy  feront  enfans  leurs  gas 

Comme  d'un  sot. 

Olir.  N.  D.,  XXI,  2:;0,'A.  T.) 

GABxis,  voir  Gabois. 

GABANCE,  S.  f.,  moqueric  : 
Quant  Mangis  l'entendi  monlt  en  ot  airance. 
Si  li   a  dit  :  Vassal  n'a  soing  de  ta  gahance. 

(Vaug.  d'Aigr.,  Richel.  760,'  f  29  r".) 

GABANNE,  gribûiine,  gribane,  gribenne,  s. 
f.,  sorte  de  bâtiment  de  mer,  portant  de 
trente  jusqu'à  soixante  tonneaux,  et  garni 
d'un  mât  avec  son  hunier,  d'une  misaine  et 
d'un  beaupré;  il  était  particulièrement  en 
usage  sur  les  côtes  de  Normandie  et  de  Pi- 
cardie, et  sur  les  rivières  de  Seine  el  de 
Somme  : 

Ti-eulx  Anglois  du  Croloy  avoient  deux 
balinulx  nommes  gabannes,  par  le  moyen 
desquelz  ilz  travailloient  souvent  ceulx 
d'Abbeville,  et  par  especial  les  pescheurs. 
(MONSTRELET,  ChrOTl.,  Il,  206,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

8  nefs  et  bateaux  faits  a  neuf....  i  cor- 
dier,  i  pécheur  et  la  gribenne  d'Abbeville. 
(1479,  Arch.  S.-Inf.,  G  S29.) 

Pour  chacun  navire,  soit  gribenne, 
belette  ou  froRuct,  vi  deniers.  (Ch.  de 
1488-89,  Mon.  de  l'Hist.  du  Tiers  Etat,  IV, 
319.) 

La  forme  gribane,  gribanne,  s'établit  au 
XVII'  s.  : 

Gribane  de  bois   à   bâtir   ou  à  brûler. 
(Arrêt  du  Conseil  d'Etat,  1612.) 
Là,  sitôt  que  j'aurai  lie 
Ma  gribanne  aa  plus  prochain  havre. 
Me  Irainanl  doucement  â  pic. 
J'irai  vous  faire  autant  pitié 
lit  pas  si  peur,  que  mon  cadavre. 
(Cn\Pfxi.E,  Lell.  à  M"'  de  Valenliné,  éd.  1831,  p. 
leS,  liibl.  elz.) 

Pic,  gribarne. 

GABARER,  V.  a.  1 

Dont  desja  il  avoit  couvcrtcmenl  les  ca- 


pitaines tous  gabarez.  (Mart.  nr  Bf.li.av, 
Mém.,  1.  I,  f»  291  r",  ('.d.  1369) 

GABARiE,  voir  Gaberie. 

GABARISE,  -  ixe,  S.   f.  ? 
Tant  par  fu  foible,  1 1  vie  li  feil  munobixe 
Del  endurer  paine  e  galiariie. 

(Pass.  du  Chrisl.  389,  Boucherie.) 

GABVRpT,  guabnrrot,  s.  m.,  petite  ga- 
bare: 

Prinrent  ung  guabarrot  chargé  de  me- 
tailhe.  (1S62,  Dép.  de  deux  jur.,  Arch.  Gi- 
ronde.) 

GABARREv,  S.  m.,  celui  qui  transporte 
dans  une  ga  barre  : 

Pey  de  Laroqua,  gabarrey  de  Sent-Ma- 
kari.  (8  fév.  1421,  Séance  des  jurais,  Reg. 
de  la  Jurade,  p.  486,  Bordeaux  1883.) 

GABAS  ? 

Pour  .VI.  boctons  gabas  d'or.  (29  déc. 
1419,  Reg.  consul,  de  Lyon,  I,  207,  Guigue.) 

GABBEMENT,  VOir  GaDI.EMENT. 
GABBER,  voir  GABER. 

GABBiE,  voir  Gabie. 

GABE,  s.  f.,  plaisanterie,  moquerie  : 

Ases  i  ot  joie,  gahe  et  ris. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,   f  76''.) 

Li  amis  de  lo  prince  s'eu  faisoient  306e, 
et  li  amis  petit  lui  douèrent  de  aide. 
(Aimé,  Yst.  de  li  Norm.,  VI,  1,  Cham- 
poUion.) 

Tu  es  ung  laiche  ribaut  tout  effrayé,  et 
as  eu  peur  ;  et  par  peur,  tu  l'en  es  enfuy 
par  une  gabe  qu'on  t'a  donné  a  entendre. 
(G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III, 
193,  Buchon.) 

GABEis,  voir  Gabois. 

GABEL,  S.  m.,  dimin.  de  gab,  moqnerie  : 

En  la  cité  entrèrent,  sans  noise  et  sans  gabel, 
(Roum.  d'.Mix.,  f  17'',  var.,  Michelanl.) 

GABELATOR,  S.  ni.,  gahsleur  : 
Frankes  tenants,  coterols,  ou  gabelalors. 

{Ane.   citarle   anglo-norm.,  ap.   Spelmann, 

Yillanus,  Duc.,  (îabularii.) 

GABELE,  -  elle,  S.  f.,  moquerie  : 
Dame,  dist  l'empereur,  entre  gius  et  ga- 
heles  dist  on  voir  a  la  fie.  {Bom.  de  Kanor, 
Richel.  1446,  î"  46  r«.) 

Et  faisoil  on  les  jeux  en  théâtre  au  quel 
lieu  les  hystoires  et  moralitez  estoyent  ré- 
citées en  gabelles,  ilz  dansoient  et  saul- 
toyent.  (Ferget,  Mirouer  de  la  vie,  i"  101  r», 
éd.  1482.) 

1.  G.VBELiîR,  V.  n.,  payer  la  gabelle  : 
Item  d'avoir  vendu  a  leur  profit  ledit  sel 

ainsi  défalqué  senz  gabeler.  (1389,  Arch. 
JJ  138,  pièce  37.) 

2.  GABELER,  guabcler,  gubkr,  verbe. 

—  Act.,  se  moquer  de  : 

Eu  fo  hatut,  galilet  c  laidcnjct. 
(Canl.  des  canl-,  Uichcl.  1.  2297,  ('■  92  V.) 

—  Réfl.,  môme  sens  : 

Ce  gantier  icy  se  guabele  de  nous.  (Rab,, 
Gargantua,  ch.  34,  éd.  1S42.) 
Tel   disoit   estre   Socrates:.,.   tonsjoiir& 


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riant,  toiisjonrs  bcuvnnt  d'antaut  a  un 
chasoun,  toiisjours  se  guabelant,  tousjours 
dissimulant  son  divin  sçavoir.  (Id.,  ib., 
Prol.) 

GABELET,  S.  m.,  dimin.  de  gabel,  plai- 
santerie : 

La  endroit  ent  nn  félon  cas. 
Ou  Or^is  TJQt  et  Feillonîc, 
Mesilis  qui  o  li  ent  Envie 
Ne  ferî  mie  a  fjfihela;. 

(Renan  couronné,  :.is,  Méon.) 
L'antre  faisoit  nn  chappellel 
El  enlreiîien  et  nabelel. 
Quant  il  estoît  fait  le  Jounoit 
A  celloy  qni  Taraisonnoit 
El  reqneroit  d'avoir  s'amonr. 
(G.  M*cn.,  Po/s.,  Richcl.  fl-221.  f"  cr,'.) 

GABFXETE,  S.  f.,  plaisantcric  : 

Mal  ait  il  qni  me  marîri. 
Ce  dient  en  lor  chançonetes. 
Mes  entre  piens  et  gaheletes 
Les  plnsenrs  a  certes  le  dient. 
(G.  DE  Coisci,  Mir.,  Richel.    23111,  f»  287*'J 
Mais  entre  jous  et  gabeîetes. 

(Id.,  iJ.,  ms.  Soiss.,  P  149*.) 

GABELEux,  S.  m.,  gabelou  : 

Gabeleux,  maltoutier,  inventeur  de  nou- 
velles daces.  (G.  Bouchet,  Serees,  i,  60, 
Roybet.) 

GABELiER,  -  eltier,  s.  m.,  homme  qui 
fait  sécher  le  sel,  gabelenr  : 

Sur  peine  ausdits  gabelliers  de  confisca- 
tion dudit  sel.  (1498,  Ord.,  xxi,  133.) 

—  Officier  de  la  gabelle  : 

Gabelliers  et  officiers  establis  sur  le  sel, 
(1340,  Leit.  de  Phil.  VI  de  Valois,  reg.  B. 
2,  de  la  Chambr.  des  compt.,  f»  84",  ap. 
Ste-Pal.) 

Se  j'esloye  roy,  je  feroyo  pendre 
Beaaconp  de  ces  gros  gaheliers. 
(1525,  ta  Menus  Propos,  Poés.  fr.  des  tï°  et 
XTi'  8.,  XI,  392.) 

Lyonn.,  guablier. 

GABELi.AGE, -afffe,  gablage,  s.  m.,  droit 
snr  le  sel  : 

Frans  de...  coustumes  de  gablages,  d'as- 
lelages,  de  rouage  et  de  toutes  autres 
choses.  (1399,  Denombr.  du  baill.  de  Cons- 
tenlin,  Arch.  P  304,  f»  b8  r».) 

Lequel  (sel)  fut  gabelle  audict  Pont 
S.  Esprit,  et  monta  pour  le  droict  de  ga- 
bellage  ordinaire  .viil.  m.  .lxxxix.  1.  .xvi.  s., 
.rx.  d.  (Proc.  de  J.  Cuer,  Ars.  2469,  f»  9  v».) 

Considérant  que  l'office  et  charge  du 
gabellaige  du  gingembre  et  autres  denrées 
et  marchandises  d'espicerie,  acoustumees 
d'estre  gabellees  esdites  foires,  est  de  grand 
importance.  (1463,  Ord.,  xvi,  438.) 

GABELLAXT,  S.  m.,  cclul  qui  avait 
affaire  aux  gabelles,  qui  devait  s'y  four- 
nir : 

Et  enregistreront  en  leurs  dicts  livres 
sur  lesdictes  règles  tout  le  sel  qui  se  dis. 
tribuera  ausdits  greniers  et  chambres,  et 
les  noms  et  surnoms  des  gabellans,  nom- 
bre des  bestes  et  chareles.  (1498,  Ord.. 
XXI,  133.) 

GABEMENT,  -  (lut,  gabb.,  gaib.,  s.  m., 
moquerie,  plaisanterie  : 
Par  Den  !  ço  dist  l'escnUe,  ci  at  mal  gabement. 
{Charkmai/ne,   1S2,  Koschwitz.) 


E  dist  li  reis  Willamc  :  0"  ^st  siin  gabbemenl. 
(JoRD.  FisTOSME,  Chrou.,  WTiTi,  Michel,  /).  A- 
.Vorm.,  t.  m.) 

Gastc  sont,  ne  "se  repentirent, 
Tentèrent  moy  et  escharnirenl. 
Et  vers  moi  (Iront  gabemens. 
(iib.  Psalm.,  p.  283,     Michel.)  Impr.,  gaiement. 
Et  aprez    ces  gabemens  le    menèrent  il 
cruoefiier.  [Bib.  hist.,  Maz.  532,  f"  aas*.) 

Ludibrium,  gaibemans,  dérision.  {Gloss. 
de  Salins.) 

GABEOR,  -e«r,  -  eeur,  s.  m.,  moqueur  : 

Il  ert  molt  bels  e  bons  parlcres, 

Tlonenr  e  gabeeres. 

(Tristan.  II!,  p.  -Kl,  Michel.') 

Cil  le  dist  par  dérision  : 

Li  antre  o  bone  entencion 

les  dis  don  gabeor  rcçnt 

Qai  par  son  ;;abais  se  deçnt. 
(Le  Mauchant,  Mir.,  ms.  Chartres,  l"  27"*.) 

Li  fevres  qni  fn  gaberres... 
(Rom.  de  l'annunc,  Ars.  ."201,  p.  rt.'i'.) 

Uns  gaberes  li  respondi... 
(G.  DE  Cambrai,  Bartaam,  p.  223,  P.  Mcjer.) 

Et  fu  uns  gabierres  qui  volentiers  es- 
charnissoit  les  genz.  (Scp(  snti/.,  ms.  Char- 
tres 620,  f"  ^8^) 

Uns  chevaliers  trop  forz  gaberres. {Chron. 
(le  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f'>234\)  P.  Paris, 
gabeur. 

Cil  gabeeur. 
(Faht.  (fOiK,  Ars.  .ÏOnO,  P  \(\?,':) 
11...  ne  reputeroit  François  que  comme 
gabeur[s']  et  menteurs  se  ainsy  ne  le  fai- 
soyent.  {Voij.  de  Charlem.   ri  ./er«s.,  p.  64, 
Koschwilz.) 

Se  tai-ent  donc  les  mesdisans  gabeurs. 

(La  Louange  des  barbes  rouges.) 

GABER,  gabber,  guaber,  gauber,  galber, 
jaber,  verbe. 

—  Act.,  se  moquer  de,  railler  : 

Ja  n'en  seriens  gabê  a^  escarni. 

(Le.!  LoA.,  ms.  Berne  113,  f  2.S=.) 
Li  abiterres   del  ciel   escharnirat,  li  sire 
gaberat  eals.  [Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  ii, 
4,  Michel.) 

Et  si  seroie  escliarnis  et  guabc. 

(Girard  de  Viane,  p.  1  i,  Tarhé.) 
Me  gabes  tu,  beaulx  donlz  amis  ? 

(/IMù.  ms.  St-Pelersbourg.  f  10''.) 
Ganbe  ii:e  tu,  biaus  dons  amis? 

(;*.,  Ars.  3312,  C  lO''.) 
.Vrnianz  entent  qn'il  est  gaubcz, 
Ilontens  s'en  est  de  lui  tornci!. 

(Parton.,  Richcl.  19152,  f»  158''.) 
Diex  ilel  ciel  les  escbornirait, 
Nostre  Sire,   et  les/7a«*<Tfl!/. 

(I.ib.  Psalm..  p.  2il3,  Michel.) 

Cil  qui  pas  n'esloient  occis  estaient  gabé 
et  escharni  et  despit  des  Romains.  (Chron. 
de  S.-Den.,  ms.   Ste-Gen.,  {'  173^) 

Li  contes  de  Pennebrucq  entendi  bien 
que  li  contes  Derbi  le  gaboit.  (Froiss., 
Chron.,  III,  290,  Luce,  ms.  Rome.)  Impr., 
galoit. 

—  Réfl.,  se,  moquer  : 

lùir'or  que  vos  vos  gabissicz. 
(De  l'Onbre  de  fanel,  Richel.  19152,  f"  87'.) 

Chantèrent  lethanies  dont  la  gent  l'em- 
pereur ne  se  fesoient  se  gaber  non.  (Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  197=.) 

Jamais  n'en  scroit  ilit  proeche  ne  barnage, 
Paien  j'en  gabcroni  et  li  .i.  et  li  autre. 

(E.  de    SI  mile,  Richel.  2551fi,  P  78'.) 


Pren  repos  et  ne  le  gabe  mie. 

(Clef  d'amour,  p.  tî3,    1  ross.) 
Si  nous  mokerons  fXgaberons  de  le  che- 
tive  et  vaine    poissance    ke    cil    quident 
avoir,  ki  en  ce  siècle  pour  plus  poissant  se 
tienent.  [Li  Ars  d'amour,  II,  324,  Petit.) 

Se  gaboient  li  Espagnol  de  lui.  (Froiss., 
Chron.,  VII,  318,  Luce.) 

Vous  venez  vous  de  moy  gaber ? 
(Farce  de  Guillerme,  Ane.  Tli.  fr.,  I,  319.) 
Tu  te  gabbes  encor  de   moy,  meschant 

que  tu  es  I    (Labivey,  Com.  des  Esprits, 

Bibl.  elz.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Bien  resemlde  son  père  de  la  boche  et  del  nez. 
Et  Parise,  sa  mère,  de  rire  et  de  gaber. 

(Parue,  1106,  A.  P.) 
Qaant   François   l'entendirent,  n'an   i  ot  nul  ga- 
lbant. 
(Gui  de  Bourg..  US,  A.  P.) 

Dame,  dites  me  vos  dont  voiri 
—  Cil,  sire,  je  ne  gap  mie. 
(Rex.  de  Beabieu,  li  Biaus  Desconneus,  1370. 
Hippeau.) 

Pur  quei  ke  soies  sages, 
Ja  home  de   viel  eage 
Ne  serras  gabant. 
(EvERARD,  Distiq.  de  Di/on.  Cato,  ap.  Ler.  tie 
Lincy,  Prov.,  II,  455.) 

Et  quant  Charlemaine  eust  ainsi  gabé 
il  commanda  a  Roland  qu'il  gabast.  (Voy. 
de  Charlemagne  d  Jérus.,  p.  53,  Koschwitz.) 

I       Roland  estoit  bon  ouvrier  de  gaber  (]b. 
î  p.  54.) 

Dy  moy  :  que  signifie  gabbi'  ? 
Il  signifie  deux  fois  menly. 
(1S25,  les  Menus  Propos,  Poés.  fr.   des  xv'  et 
xvi"  s.,  XI,  3.ÏI.) 

—  Infin.  pris  subst.,  raillerie,  bravade  : 

Le  rire  et  le  gaber  avec  moi  avérez. 

(Gir.  de  Viane,  p.  93,  Tarbé.) 
Li  bons  dus  de  Buillon  a  le  gaber  oi. 
(Chans.  d'.inlioche,  vui,  v.  1037,  P.  Paris.) 

Franc  chevalier,  lessiez  m'ester. 
Je  n'ai  cure  de  vo  gaber. 

(Rom.  et  past.,  Bartsch,  II,  28.21.) 

—  Gabé,  part,  passé,  moqué,  raillé  : 

Mes  par  le  pecbié  Lucifer, 
Qui  fu  angre  et  puis  raaufè, 
Fn  home  honni  et  gabc. 
Et  chacié  en  fu  en  désert. 
(GmilwyiE,  Bestiaire  div.,  32,  Hippeau.  • 
Cist  autre  pastnr 
Corant  issent  del  bois. 
Et  je  jabes  m'en  vois. 
Car  la  force  en  fu  lor. 
(G.  DE  Bernevile,  J/o(.  cl  Pastour.,  Th.  fr.  au 
m.  âge,  p.  38.) 

Et  ensi  remest  Pandulfe  gabé  de  son 
entenlion  et  la  soe  malvaisli  charra. 
(Aimé,  l'Ystoire  de  li  Normant ,  11,38, 
ChampoUion.) 

Ce  mot,  qu'on  n'aurait  pas  dil  laisser 
vieillir,était  encore  dans  la  première  édi- 
tion de  l'Académie. 

On  lit  dans  un  historien  duxvii"  siècle  : 
Il  y  étoit  parlé  (dans  VAmadis  de  Gaule) 
d'un  jeu  entre  les  personnes  d'esprit,  qui 
s'appelloit  gabber.  On  y  rendoit  toutes  les 
personnes  égales,  en  ce  que  par  la  même 
raison  qu'il  étoit  permis  de  railler  de  la 
manière  la  plus  satyrique,  pourveu  qu'elle 
fût  fine  ;  il   étoit   delTeudu  à  ceux   qui  se 


I9K 


r.AK 


trouxoieul  Irop    aigremeul   raillez  de  s'en 
ficher   durant   le    jeu,  et  d'eu  témoigner 
après   auciiu   ressentiment,    sur  peine  de 
passer  pour  niisaulropes,  et  pour  indignes 
de  vivre.  Leduc  d'Anjou  au  retour  d  An- 
gleterre, se  trouvant  un  soir  après  souper 
avec  cinq  ou  six    de    ses    genlilshommes, 
entre  lesquels  èloit  Bussy.les  invita  à  gab- 
ber     et   commença   le   jeu    pour  leur  en 
.loûner    l'exemple.    Il  les    railla   tous;  et 
quand   il  vint  à  Bussy.  il  luy  dit   que  s'il 
étoit  aussi  mal   endurant  que  luy,  il  s'es- 
timeroit  le  plus    malbeureux  de  tous    les 
hommes  ;  puisqu'il  se  verroit    réduit  à  se 
con6ner  'dans    un  deserl,  où  il    n'auroil 
pas  même  un  valet,  de  peur  de  s'en   faire 
un  ennemy.  Bussy  fut  extraordinairement 
piqué   du  "sentiment   que    le  duc  d'Anjou 
avoit    de    luv,   et  il  ne   luy    repartit  pas 
néanmoins   s'ur   le   champ  ;   car  outre   la 
disproportion    entre    les    personnes,    qui 
iHoit  si  grande  que  le  jeu  ne  pouvoil  l'ôler 
enliercuient  ;   il   faloit    que    ceux    que   le 
duc  acoi't  gabbez   avant   luv,  répondissent 
auparavant  à  la  gahberie.  Uussy  les  laissa 
donc  parler    à  leur   aise,  sans  y  prendre 
part,  et  quand  son  tour  fui  arrivé,  .e  pres- 
sentiment secret  du    danger  qui  le  mena- 
çoit,  ou  quelqu'autre  cause  qu'il   n'a   pas 
été  possible   de  découvrir,  le  rendit  plus 
respectueux  et  plus  complaisant  qu'il  n'a- 
voit  été  jusques-là.  Il  s'excusa  sur  la  ru- 
desse de  son  esprit,  qui  n'étoit  pas  propre 
à  gabber  ;  et  il  lit  tout  ce   qu'il   put  pour 
s'en  dispenser  ;  mais  plus  il  prioit  le  duc, 
plus  ce  prince  le  prcssoil  de   luy  rendre  la 
pareille  ;   et   celle  contestation  s'échauffa 
de  sorte,  que  le  duc  d'Anjou  fit  à  Bussy  un 
commandement   de  gabber.  Bussy  qui  ne 
s'éloit    retenu    jusques-là   qu'avec   peine, 
céda  pour  lors  à  l'importunité  de  ce  duc  : 
mais   il   céda  à   sa  manière,  c'est-à-dire, 
qu'il  offensa  avec  autant  ou  plus  d'aigreur 
qu'il  n'avoit  été  offensé.  Il  repartit  que  si 
Bussy  étoit  aussi  laid  que  le  duc  d'Anjou, 
il  sefoit    encore    plus   réduit  à  se  cacher 
dans  un  désert,  puismi'il  seroit  affreux  au 
point  de  n'être  regardé  que  par  les  bétes. 
Le  jeu    finit  par    là.  (VaRILLAS,  fîist.   de 
Henry  III,  I.  IV,  éd.  1683.) 

Suisse  roui.,  Neuchûlel,  se  gaber,  se 
vanter  outre  mesure.  Bas-Valais,  Vion- 
naz,  se  gabd,  dans  le  même  sens. 

GABERiE,  gabarie,  giberie,  s.  f.,  plai- 
santerie, moquerie,  raillerie  : 

Lnnses  fo  pais  par  Normeailie 
Rctraili!  rcsle  gaberie. 

(Wace,  ttoH,  Richel.  375,  f  iiil».) 

S'oie  uic  niist  nn  Tinle,  re  fa  par  gâterie- 

(J.  BoD.,  Sax..  cxLt,  Michel.; 
Le  tornercnt  a  gâterie. 
(Marii,   Ysopel,  Ri.hcl.  \Ofii,  f°  iV.) 

Dimc,  ne  dites  mais  si  faite  gâterie. 

(Cher,  au  egne.  II,   738,  Ilippcao.) 

Sacbics  ccsle  bataille  n'ert  pas  de  gâterie. 

{Conq.  ie  Jeriu.,  7168,  Hippeau.) 
N'aiez  courroQr.  de  riens  qne  mes  frères  vous  die, 
P»r  joie  et  par  amniirs  est  ceste  giterie. 

{Veut  dou  paon,  Richel.  Liai,  F  10  r".) 

Bon  jen  est  colluy  dont  les  hommes  font 
leurs  risées  et  gab'eries.  (De  vita  Christi, 
Richel.  181,  f' 48^) 

Vous  me  servez  de  gabarie,  dist  Guin- 
gueron  a  Perccval.  {Perceval,  f°  ^3^ 
éd.  1S30.) 

Morv.,  Bonrg.,  Yonne,  gabegie,  ruse, 
tromperie,  \rgot,  gabegie,  fraude. 

<:\nRnisK,  s.  f.,  Iiioquerie  ; 


GAB 


Plies  dist  sens  ijaberise. 

(Prise  de  Pampel.,  2369,  Mussafia.) 

GABESSE,  s.  f.,  moquerie,  tromperie  : 

Je  dcITens  lu  voyc,  et  de  faict 
Que  le  grint  dyable  y  ait  part, 
A  la  gatesse  et  au  quart 
De  la  femme  <iui  tant  ni'empesclie 
Je  n'ay,  on  saincl  Anthoine  m'arJ, 
P.is  uug. 
(Farce  de  Colin  qui  loue  el  despile  Dieu,  Auc.   Th. 
fr.,  I,  249.) 

GABET,  S.  m.,"  moquerie,  plaisanterie, 
facétie  : 

Que  il  nos  a  on  rime  mis 

Une  risée  et  un  gatel 

De  Renart  qui  tant  set  d'ahel. 

(Renan,  48.)i,  Mcou.) 

Or  dirai,  ne  me  voil  plus  tcre, 
Une  brandie  et  un  sol  gabel 
De  celui  qui  tant  set  d'abet  : 
C'est  Je  Rcuart. 

(;>.,  Br.lV,  18  Martin.) 

1..V    CHAMBF-RIERE. 

Tu  faïsoys  acroire  [pourjtant 
Que  c'esloil  de  ton  premier  laycl. 

L*  NGOBRISSE. 

Aussi  esse. 

LA  CHAMBERIEBE- 

C'est  ton  gabel. 
Vieille  manteresse  puante. 
(Pebat  de  la  Nourr.  et  de  la  Charnier.,  Auc.  Th. 
fr.,  II,  421.) 

Nom  propre,  Gabet. 

GABiE,  gabb;  s.  f.,  hune,  ce  qui  est  au 

haut  d'un  mât  de  vaisseau  : 
F.  de  gabie.  (Rab.,  111,  ch.  38,  éd.  1S52.) 
L'autre   (navire)  avait   sa   gabbie   toute 

ronde,  et  la  handerolle    blanche  et   noire. 

(Paradis,  Hist.  de  Lyon,  p.  347,  éd.  1573.) 

La  gatbie 

Ja  rougie 

Du  saui:  des  bruns  Espiraas, 

Coule,  et  trye, 

(Comme  pluye) 

Les  jus  des  blancs  Sperollans, 

Des  Rouvergans, 

Des  Picquardans, 

Des  belles  grappes  Muscades, 

Pellefedes,  et  Oeillades. 

(BoNAv.  Desperiers,  Chant  de  Vendanges- 1 

UABiL,,  S.  m.,  moquerie  : 

Le  jor  mêlent  terre  a  essil, 
La  nuit  demainent  grant  gabil; 
Le  vin  quicrcnt,  les  hestes  tuent, 
Asseur  boivent  et  mangucnt. 
(Bob,  Richel.  375,  f  228'=  ;  Andresen,  3* 'p., 
ï.  4889.) 

Cf.  Gabel. 

GABioLE,  -  olle,  s.  f.,  cage,  prison  : 

J'ay  bien  nourri  sept  ans  uiig  joly  gay 

En  une  gabiolle 
Et  quant  ce  vint  au  |ireniier  jour  de  niay 
Mon  joly  gay  s'en  vole. 
(Chans.  du  xv'  siècle,  xxvi,  K.  T.) 

Cf.  Jaiole. 

GADLAGE,  voir  Gabellage. 

1.  GABLE,  j'aftfc,  s.  m.,  intérêt,  usure, 
profil  : 

lahle  prist  li  fels  e  nel  reudrat.  (Liii,  des 
Ps.,  Cambridge,  xxxvi,  21,  Michel.) 


GAR 


Lcbcsaiil  Deu  luetrai  a  gablr 
Por  descoofere  le  deable. 
(GiiLLAOïiE,  Best,  divin,  3370,  Hippeau. i 
Encontre  ceo  sema  diable 
Usure  e  le  prester  a  gable 
E  les  presenz  al  usurier 
Por  faire  la  dette  chargier 
Tant  q'aquiter  ne  se  peust. 
(DU  du  Besant,  Richel.  19525,  f»  109  v».) 
Alo'ii  la  croiz  Jhesu  Crist  querrc, 
Meton'le  besant  Deu  a  gable, 
Lesson  les  ovres  al  diable. 

(Ib.,  f»l*24T».l 

2.  GABLE,  voir  Jable. 

GABLEOR,  S.  m.,  usurier  : 

Escerst  li  gablere  tute  la  substance  de 
lui,  e  départent  li  estrange  les  labors  de 
lui.  tLib.  Psalm.,  Oxf.,  cviil,  10,  Michel. 1 

Cil  furent  en  terre  gableor, 
Omiues  vers  Deu  n'ourenl  anior. 

(Vision  SI  Paul,  Richel.  19523,  C  13'.) 

1.  CABLER,  V.  n.,  exercer  l'usure  : 

Coveitise  porte  la  borse, 
Tu7.  les  déni  ts  conte  e  enborse 
Nuit  e  jor  quanqu'ele  puet  rahler. 
Usure  preste  por  gabier. 
(DU  du  besant,  Richel.  19523,  f^  111  i'.) 
Car  la  nuyt  quant  dust  reposer 
Fet  le  usurer  ses  deoers  gabier 
Et  de  jus  anci  quant  est  lumere 
Fet  ses  deners  en  gabier  valer. 
(De  Pèches,  ms.  Cambridge,  Cniv.  Ee.  I,  20, 
flS^.) 

2.  GABLER,  voir  GABELEH   2 

GABLiER,  gabier,  gaablier,  s.  m.,  usu- 
rier : 

Li  malveis  home,  li  aver,  li  gabier, 

Encuseor,  mal  plaidif,  losenger. 
(Rom.  des  Romans,  Richel.  23107,  C  144  r».) 

L'exposant  mist  main  a  la  facedeDrouet 
le  gaablier,  et  em  emporta  son  poing  de 
monnoie.  (1373,  Arcli.  JJ  105,  pièce  171.) 

GABoi,  s.  m.,  moquerie  : 

Mais  je  n'ai  de  cest  gaboi  cure. 
(Amaldaset  Ydoine,  Richel.  375,  l»31liM 

GABOIE,  S.  f.,  moquerie  : 
Je  le  vos  di  tôt  sanz  gaboie. 

(Renan,  4143,  Mcou.) 

GABOis,  -  oix,  jabois,  guabois,  gabeis, 
-  ais,  gafois,  garbois,  s.  m.,  moquerie,  dé- 
rision, raillerie  : 

Alez  i  sorveoir,  ce  c'est  voirs  ou  gabois. 
(J.  BoD.,  Sa.r.,  CLXvn,  Michel.; 
Onques  ne  fu  de  bone  escole. 
Fors  de  parler  et  de  garbois. 

(Florim.,  Richel.  353,  f  17'.) 
Or  vont  a  lor  bataille,  s'ont  torse  lor  harnois, 
Plorant  a  grant  paor,  u'i  et  point  de  gafois, 
(Les  Chetifs,  nkhi'\.   12S5S,  C  117«.) 
Si  li  poise    moult   de   ce  que  tant  a  lu 
chose  menée  qui  a  gabois  avoit  esté  con- 
menciee.  {Lancelot,  Richel.  7S4,  f  18''.) 
Dire  gaboix  ne  lecheries. 
iG.  DE  CoiNCI,  ilir.,  Richel.  S17,  f"  75  r".) 
Et  cssauçons  la  sainte  foi 
Qu'a  guabois  tient  et  a  besloi. 

(1d.,  ib.,  ras.  Soiss.,  f°  151'.) 

Gautier,  par  amours,  tcnes  cois  ; 
Je  n'ai  cure  de  vo  gabois ,' 
Mais  entendes  a  nostrc  feste. 
(A.  DE  LA  Halle,  li  Gieus  de  Robin  ri  de  ilurion. 
Coussemaker,  p.  409. T 


r,Ac 

Li  antre  o  linni'  oMlt'iicinn 
Les  Jis  Jou  gubeor  reçut 
Qui  par  son  gabaia  se  deçul. 
i.  Le  Marchant,  J/ir.,  nis.  Chartres,  f°  2T".) 
Quant  il  viorent,  lens  diablois 
Ne  leur  sanbla  raie  jabots. 
I  (MousK.,  Ckroit.,  28-2G3,  Reiiï.) 

I         Tu  es  maqneriaus  chascun  mois. 
Ce  dient  biea  li  ancieo  ; 
Tu  fez  sovent  par  ton  gatois 
Joindre  .11.  eus  a  .1.  lien. 
(Rdteb.,  Despiiloison  de  Challot  et  du  Barbier,  1, 
214,  Jnb.) 
Si  s'est  lors  couchié  en  son  lit. 
Et  si  corne  en  gahois  a  dit  : 
Est  or  li  chastelains  moult  lies? 
11  a  esté  mal  aaisies 
Anuit  a  ce  commencement. 

[Couci,  2643,  Crapelel.'i 

Lors  l'aproche  et  li  a  demandé 

En  gabois  tout  riant  sans  ire  : 

Dont  venes  vons,  mercier,  biau  sire  ? 

(«.,  6657.) 

Dont  torne  il  Int  a  qabeis. 
(Dil  du  Besant,  lUchel.  19.S-23,  P  11-2  r°.) 

Si  entendoieiU  il  anceis  a  la  Ruile  et  a 
qabois  du  monde.  (Laurent,  Somme,  ms. 
Soiss.  210,  f°  1'.) 

Mais  il  jura  Dieux...  qu'il  verroit  se 
c'estoit  jeu,  'jabois  ou  chose  enfantosmee. 
Yoy.  de  Charl.  d  Jerns.,  p.  64,  Koschwilz.) 

Il  sont  aucun  ke  de  lor  ignorance  et  non 
sachance  se  vantent  et  en  risées  et  en 
rjabois  tournent.  (Ars  d'amour,  I,  297, 
Petit.) 

Je  poroie  tout  en  gabois 

Dire  tel  chose  en  ce  beau  bois 

Dont  je  seroie  a  tousjours  mes 

Reprocies. 

(Froiss. ,  Po*»».,  11,  lis,  .^002,  Sclieler.) 

GABOisois,  S.  m.,  moquerie,  plaisan- 
terie : 

Hais  il  ne  l'avoit  dit  se  par  gaboisois  non. 
{Jehan  de  Lanson,  Richel.  249">,  f"  IS  r°.) 

GABOT,  S.  ni.  ? 

Ladres  blancs  appeliez  gabois,  qui  ont  la 
face  belle.  (G.  Bouchet,  Serees,  v,  107, 
Roybet.) 

GABUEIRE,  S.   f.  ? 

.1.  essolate,  .1.  cuitel  brisié,  .11.  ga- 
hiteires.  (1348,  Compte,  Cb.   des  compt.  de 

'^o'fii  ^  ,  Arcli.  Doubs.) 
82  '  ' 

GABUSER,  voir  Cabuser  au  Supplément. 

QABUSERESSE,  voir  Cabuseur  au  Sup- 
|)lément. 

GABusERiE,  \oir  Cabuserie  au  Supplé- 
ment. 

GABusEUR,  voir  Cabuseur  au  Supplé- 
ment. 

OABUsiER,  voir  Cabusier  au  Supplé- 
ment. 

GAGE,  gaisse,  s.  f.,  marais  i 
Main  or  n'est  mie  drois  que  del  enfant  me  laisse 
Ki  viul  en  la  cilet  qui  sist  en  une  i/aisse. 

{De  S.  Jeh.,  Richel.  "2039,  f  '  30'".) 

Poitou,  gasse,  petite  tlaque  d'eau  dans 
un  chemin,  dans  une  cour. 


G.\C 

GACEi.,  gascel,  gassel,  wassel,  s.  m.,  ma- 
rais, marécage  : 

A  Ion  encontre  cei  mesei, 
A  l'issue  de  ccst  gacel. 

{Tristan,  I,  3910,  Michel.) 

Enmi  ce  prei,  en  un  wassel. 
Serions  or  andcls,  mun  vueil. 

(Marie,  Ysopet,  III,  37,  Ro.j.) 
A  trespasser  .1.  grant  gascel. 
{Amaldas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f'  32 1"".) 
E  l'occist  a  .1.  gassel  passer. 
{Yeus  dou  paon,  Richel.  153i,  l"  137  1".; 

Cf.  Gassouil. 

GACELET,  gacellet,  gasselet,  s.  m.,  di- 
min.  de  gacel,  marais  : 

.1.  quartier  de  vigne  au  sentier  du  gasse- 
let qui  fu  a  Adam  Herpin.  (137S,  Censier 
de  Thiais,    Arcb.  S  3082,  f"  5  r».) 

Dauree  de  cens  de  terre  au  gacellet  (Ib., 
fM17r».) 

GACEUx,  voir  Glaceux. 

1. GACHE,  gaiche,s.  f.,  quartier,  au  [loiut 
de  vue  militaire,  h  Agen  et  k  Rodez  ;  un 
livre  terrier  de  la  juridiction  de  tijio  montre 
que  la  ville  d'Agen  était  encore  à  cette 
époque  divisée  en  huit  gâches  : 

Que  lesdits  consuls  au  commencement 
de  leur  année  fassent  neuf  conseillers  : 
c'est  les  quatre  qui  auront  esté  consuls 
l'année  précédente  et  cinq  autres  desdits 
manans,  c'est  de  chacune  gaiche  dudit 
bourg  un,  lesquels  presteront  auxdits  con- 
suls serment  de  soi  trouver  quand  mandes 
seront  et  autrement  soi  acquitter  de  leur 
charge.  (153S,  Confirm.  des  privil.  des 
habit,  du  bourg  de  Rodez,  accord,  par  le 
roi  de  Nav.,  Doc.  hist.,  III,  10.) 

Rôle  des  soldats  de  milice  des  gaches  de 
la  ville.    (1550,  Arch.  mun.  Agen,  BB  24.) 

Gaiche.  {Cadastre  de  1594,  Arch.  mun. 
Agen.) 

2.  GACHE,  voir  Gasche. 

GACHER,  voir  Gaschier. 

GACHEUiL,  voir  Gaçueil. 

GACHEUR,  voir  Gascheur. 

GACHEUX,  adj.,  humide  : 
En    temps    gacheux.   (Liebault,    Mais, 
rust.,  p.  479,  éd.  1597.') 

GACHiE,  wachie,  s.  f.,  jachère  : 

Les  tvachiez  qui  valent  dis  et  wit  mines 

d'avainne.    {Chart.    de   1291,  Grenier,  281, 

pièce  67,  Richel.) 

UACHIER,  s.  in.,  gros  drap  à  l'usage 
des  paysans  : 

Sur  chaisnez  a  trois  piez  de  quinze  cens 
en  laine  ronde,  dont  l'en  fait  petit  draps 
et  gros,  appeliez  gachiers.  (1391,  Statuts 
de  tisserands,  1°  24  r»,  ap.   Duc,  Gachum.) 

GACHiL,  s.  m.,  guérite  : 

Soient  les  murs  et  gachils  et  foisses  ap- 
parelhez.  {Ord.  des  magistr.  de  Nim.,  1355, 
Pr.  de  l'H.  de  Nîm.,  Il,  169.) 

Item  que  la  barbacanne...  soit  repparee 
et  levée  a  son  estât  deu,  garnie  de  gachils. 
{Ib.) 


fiAE 


199 


GACiiON,  S.  m.,  quart  ni  qni'li|uefi)is 
sixième  du  boisseau  : 

Deux  gâchons  de  fourment  quartens. 
(1311,  Cartul.  de  la  Lutumière,  pièce  28, 
Arch.  Manche.) 

Trois  gâchons  de  fourment.  (28  août 
1433,  Ch.  du  vie.  de  Valogne,  Cart.  de  Vi- 
randeville,  abb.  S.  Sauv.,  Arch.  Manche.) 

GACQUERER,  VOir  JASCHERER. 

GAÇUEIL,  gasçueil,  gacheuil,  gaçiiel,  s. 
Ml.,  marais  : 

S'ele  l'ust  en  l'iuue  moullie 
Enmi  ce  prei,  en  .1.  gaçiiel, 
Seriens  or  andni  mon  voil. 
(Marie,  Ysopet,  De  la  Soris  et  de  I,i   Raine,  Ri- 
chel. 24428.) 

Enmi  cel  pré  en  .1.  gnsçiieil 
Serion  or  andels,  mon  vueil. 

(Id.,  ib.,  Richel.  19152,  f  16».) 
En  un  gaç.ueil,  gacheuil. 

(Id.,  ib.,  III,  27,  var.,  érl.  Roq.) 

GAÇUEL,  voir  Gaçueil. 

GADDE,  voir  Gade. 

GADE,  gadde,  s.  f.,  chèvre  : 

Candie  abonde  moult  en  gaddes  quenou» 
disons  chievres  silvestres.  (Fossetier  , 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f»  76  v.) 

Gades  et  truyes.  (Id.,  ib.,  10512,  X,  v, 
23.) 

Wallon,  gade,  gale,  chèvre  ;  rouchi,  gale. 
Il  y  a  à  Mons  la  rue  des  Gades,  et  à  Ath, 
la  rue  aux  Gades. 

GADEi.,  S.  m.,  chevreau  : 

Toz  teus  groignoient  corn  gadiam 
Qui  dit  ades  ;  Haon,  haon. 
(G.    DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Brus.  10747,  f  206''.) 
Wallon,  gadou,  chevreau.  Le  comtois, 
Fougerolles,  a  la  diminutif  fém.  guédatte, 
jeune  chèvre. 
Nom  propre,  Gadeau. 
GADiLLE,  S.  f.,  le  rouge-gorge  : 

Philomele  en  avril  ses  plaintes  y  jargonnc, 
Et  ses  bords  sans  chansons  ne  se  puissent  trouver; 
L'arondelle  l'esté,  le  ramier  en  autumoe. 
Le  pinson  en  tout  temps,  la  gadille  en  hyver. 
(RoNS.,    Sonn.  pour  llelene,  II,  LXXll,  Stances  sur 
la   Font,  d'ilel.,  Bibl.  clz.) 

GADINE,  VOirGACDINE. 

GADROUILLÉ,  VOÎT  QUAIROUILLÉ. 

GADROULÉ,  voir  QUATROUILLÉ. 

GADUÉ,  ghadué,  adj.  ? 

A  Sarazine  fist  issi  les  chevouz  gadues. 
Ele  prist  sarment  de  vinie,  et  fîst  tendre, 
et  cendre  de  fredne  tant  del  un  cum  de 
l'autre,  et  prist  de  galle  plein  maur  et 
quist  les  un  demi  jur  en  eisil  et  lava  les 
chevouz  de  l'eaive,  et  puis  de  cel  decoc- 
Liun,  et  lia  la  teste  d'une  guimple  tute 
nuit  et  les  chevouz  devinrent  ghadues,  et 
dura  lungement.  {Ornatus  mulierum,  ms. 
ii.xf.  Ash.  1470,  f°  277».} 

GAEGNEMENT,  VOir  GAAIONEMENT, 

GAEGNEOR,  voir  Gaaigneor. 

GAEGNERIE,  VOir  GaAIGNERIE. 
QAEGNOR,  voir  GAAIGNEOR. 
GAEIGNABI.E,   \o\r  I  "..V  AIONAIII.K. 


«00 


GAF 


liAKNABLE,   \Oir  GaAIGNABLB. 
tï.VENGN'ABLE,  VOIT  GaAIGNABLK. 
(iAËNGNE,  voir  GaAIGNE. 
tiAENGNBRIE,  VOif  GaAIGNBRIE. 

GAENONEUR,  voir  Gaaignbor. 

GAENGMER,  VOir  GAAIGMER. 
GAENIER,  voir  GAAIGMER. 
OAENNABLE,  VOir  GAAIGNABLE. 

GAER,  gayer,  gaier,  waer,  v.  a.,  plonger 
Jans  l'eau,  baigner,  laver,  abreuver  : 

Ko  meios  du  leu  a  V&a  ya^ 
Vn  palefroi  &  qatre  piez. 

(fl«.,  Br.  VII,  310,  Martin.) 

AÎDs  en  seront  laoc^s  planées 
En  cors  de  chevaliers  waen. 

(MhU.  Ricliel.  375,  f  130''.) 

AÎQS  en  seront  lances  fraisaioes 
Très  waees  parmi  eschines. 

(!d.,  i*..  r»  141''.) 

C'est  la  jus  en  la  praele  ; 
Or  ai  bone  amor  noTele, 
Dras  i  fttoit  Perronele. 

{Rom.  et  Paat.,  II,  11",  1,  B:irtscli.) 
Si  l'aaise  et  atoroe  molt  bien,  et  este  la 
sele  et  cuevre  de  robe,  mais  avant  l'otja^ 
el  essuie.  (Arlur,  Ricbcl.  337,  f»  132'.) 

Je  souppé  hier 
Sur  l'erbe  verte  a  la  sauUoye 
On  fis  mon  espervier  gayer. 
{Danse  macabre  des  hommes,  éd.  1486.) 

Tantûst  après  on  vint  lirt-r 
De  l'eane  poor  yaier  les  chevauU. 
iCoociLi...  yonol.  du  puits,  II,   257,  Bibl.   elz.) 

—  Réfl.,  se  plonger  ; 
Dusqu'en  mi  l'aige  ^e  waerent 
Et  monlt  parfoniie  le  troverent. 

(Eleoele  et  Polin.,  Itichel.  373.  1*63''.) 

—  Répandre  ses  eaux  : 

La  mer  septentrionale  estant  fort  platte 
est  plus  subjecte  aux  grands  vents,  ayant 
le  rivage  bas,  et  peu  de  lieu  ou  elle  se 
puisse  gayer  et  espandre.  (G.  Bouchet, 
Serut,  u,  9,  Roybet.) 

—  Infin.  pris  snbst.  : 

Par  delà  une  place  nommée  Chasteaii- 
l'iuillaume,  au  gayer  d'une  rivière.  (Ant. 
I.E  Maçon,  Decam.,  I,  ISl,  Dillaye.) 

—  Gaé,  part,  passé,  trempé,  baigné  : 

Alumer  font,  la  lasse  lame 
En  son  Ut  tmevenl  ojaintenant 
Le  coulel  en  sa  main  tenant, 
En  cler  sanc  est  toote  gaee^ 
L'enfant  tmevenl  imeale  baee 
Entre  ses  braz  tont  depecté. 
iG    DE  CoLia,  defEmper.,  Richel.  23111, 
C  i64'.) 

En  der  sanc  est  tote  gaee, 
L'ellant  troevent  guele  baee. 

(lo.,  i».,  ms.  Brui.,  ('  MO*'.) 
Eo  clair  sanc  est  tonte  uiaee. 

(Id..  ii.,  lir.  2,  cb.  1,  ap.  Roq.) 

Bret.,  Nantes  et  envirous,  tegauyer,se 
mouiller  les  pieds.  Bourg.,  Yonne,  gayer, 
se  dit  du  degré  d'enfoncement,  du  tirant 
d'eau  d'an  bateau:  «  Voire  bateau,  combien 
llent-il  ?  —  Il  gaye  tant.  Fr.-Comté,  gau- 
ger,  v.  n.,  se  mouiller  les  mains,  les  pieds, 
patauger  dans  la  bone.  • 

uAPiELLEMENT,  S.  111.,  Colle,  enduit  : 


G.^G 

Lesdils  potliers,  après  ce  qu'ils  auront 
enfournez  leurs  pois,  et  estouppez  leur  four 
de  (/a/îe/(emeii<,pourront,fe  bon  leur  semble, 
boutter  leur  feu  en  leurs  fourtieiui.x  pour 
cuire  les  potz.  (1456,  Ord.,  xiv,  413.) 

GAFNE,  s.  in.,  sentier  étroit,  tortueux  : 

Ainsi  que  le  suppliant  et  ung  nommé 
Archambault  furent  yssuz  bors  du  bois 
bien  par  l'espace  d'un  trait  d'arbaleste  en 
une  restridisse  des  appartenances  de  la 
plaigne...  jusques  dedens  une  gafne  tenant 
de  la  dilte  relridisse,  eleulx  estans  dedans 

la    ditte    gafne (1466,    Arch.   JJ   300, 

pièce  138.) 

GAFOis,  voir  Gabois. 

GAGARET,  S.  m.,  sorte  de  marbre  pré- 
cieux : 

Et  li  quarz  (pilier)  fu  d'un  gai/ares. 

(Bbn.,  Troie,  14614,  Joly.) 

GAGATE,  voir  GALGATE. 

G.AGATROMEE,  S.  f.,  sorte  de  pierre 
précieuse  : 

Mult  est  bone  gagatromee. 
S'est  une  piere  tachelee 
Cume  pel  de  chevrol  scn  faille. 
(Marb.,  Lapid.,  Richel.  1.  1417U,  f»  ti  r".) 

Ligure,  gagatromee.  {Lapid.  d'un  roi 
d'Arrabe,  uis.  Berne  646.) 

GAGE,  adj.  ? 

Tes  père  et  tes  ancestres  lisent  a  l'sien  omage, 
Mais  Daires  est  si  humles  et  a  le  cuer  tant  gage 
Qu'il  ne  vint  esgarder  de  l'orguel  mal  outraye. 
(fioaw.  d'Alix.,   f  38=,  Michelant.) 

GAGEABLE,  gaigable,  adj.,  qui  peut 
servir  de  gage  : 

Que   de    la    rente   du    premier    censier 

aucuns  arreraiges  lui  soient  deubz  et  n'en 

puist  estre  payez  pource  que  la  maison  ou 

I   autre  heritaige  qui  d'icelle  rente  est  chargée 

est  trouvée  vide  et   desgarnie    des  biens 

i   meubles  et  gaigables.  {Coût,  et  ord.,  ms., 

I   Dupuy  247,  pièce  65,  Richel.) 

—  Sujet  à  l'amende  : 
Bestail  y  mesusaut  de  jour  est  gageable 
;   .1  cinq  soul.x  d'amende  pour  teste.  (Consl. 
des  trois  baiU.  de  Lorraine,  Coût,  ain..  Il, 
1073,  éd.  163b.) 

GAGEAI LLE,  gajaille,  gaigaille,  s.  f.,  ga- 
geure, enjeu  : 

Por  dis  livres  fu  la  gajaille 
Sans  faire  uule  repentaille. 
Par  tel  convent  que  il  feroit 
Toutes  les  fois  que  li  plairoit. 
{Fait,  du  Ckev.  qui  faisait  parler  les  cons,  ap. 
Ruq.) 

Icellui  Santon  dist  audit  Berthelot  que  il 
esconvenoit  que  il  luitast  audit  Hamant 
son  varlet  par  (laigailte  d'un  pot  de  vin. 
(1398,  Arcb.  JJ  153,  pièce  466.) 

Va  pot  de  vin  par  in.iniere  de  yageaille. 
(1451,  Arcb.  JJ  18S,  pièce  148.) 

GAGEANCE,  gaigeunce,  s.  f.,  gage, 
garantie  : 

Je  vous  puis  asseurer  que,  si  jamais  mon 
amitié  vous  peut  rapporter  quelque  fruict, 
vous  cognoistres  y  avoir  sy  bonne  part, 
que  vous  n'aures  'regret  de  ce  'que  vous 
aves  faict  pour  l'acquérir;  dont  cependant 
la  présente  vous  servira  de  gaigeance,  avec 
ce  que  vous  en    diront   plus  particuliere- 


ment  en  mon  nom  le  s'  de  Beauvoir  et  le 
s'  de  Fresnes,  que  j'envoye  présentement 
par  delà.  (Lett.  miss,  de  Henry  IV,  iO  oct 
1589,  t.  III,  p.  61,  Berger  de  Xivrey.) 

G.\GEMENT,  gaigement,  s.  m.,  engage- 
ment, obligation,  objet  engagé  : 

Li  quens  de  Bar  Baudot  coula 

Le  gagement  que  il  fait  a 

Tout  ensement  au  ménestrel. 

{Gilles  de  Chin,  4o0'2,  Reiff.) 
Ne  plus  n'en  puet  il  lever  d'amende  que 
.lin.  deniers  de  l'article  d'une  querele,  c'est 
a  savoir  d'un  deffans,  d'un  gagement, 
d'une  deite  conneue  ou  niée  ou  àtainte. 
(E.  BoiL.,  Liv.  des  mesL,  1"  p.,  lxxvi,  13, 
Lespinasse  et  Boiiuardol.) 

Que  nul  ne  face  guerre  contre  autruy, 
ne  portement  d'armes,  ne  ne  reçoive  joge- 
ments  de  batailles.  (1314,  Ord.,  i,  539.) 

Nos  gens  ne  prendront  gages,  salaires, 
gagemens,  ou  despens  sur  les  dis  nobles. 
(1319,  Ord.,  I,  692.) 

Et  ledit  Robin  pour  les  dites  sommes 
d'argent  rendre  et  poier  en  ait  abandonné 
tous  ces  biens  meubles  et  non  meubles. 
Pour  ce  est  il  que  nous  vous  mandons  les 
diz  .III.  gaigemenz  selonc  leurs  teneurs  et 
ledit  abandouaement  de  point  en  point 
mettez  et  faites  mectre  dilisemment  a 
exécution.  (1320,  Arch.  JJ  60,  f»  15  v».) 

De  Pierre  Hoquerel  pour  deffaus  de 
gagement  et  une  amende  de  fausse  cla- 
■jaeur...,  receu  de  ce  .vu.  s.  (1332,  Compte 
de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3',  f»  181  r«.) 

Laissier  ycelles  (maisons)  délivres  de 
toutes  charges  et  de  tous  empruns,  obli- 
gacions  et  gagemens  s'aucuns  en  y  avoit. 
(1381,  Bail  d  ferme,  Arch.  MM  30,  f»  157 v».) 

Tout  ce  qui  deu  lui  est  d'arreraiges  dou 
temps  qu'il  a  tenu  le  dit  gaigement.  (1383, 
Arch.  K  53*,  pièce  24.) 

Et  afin  que  point  je  ne  nye 
Ma  promesse,  a  loy  j'en  lye 
L'ame  de  moy  en  gaigement. 
(Decuih-evillb,  Trois  pèlerin.,  f  egi",  impr. 

Instit.) 
A  courre  ont  grans  gaigement  mis. 
(E.  Deschamps,  (Euv.  inéd.,  Tarbé,  I,  133.) 

Desquelz  huit  blans, pour  eschever procès 
a  tort  fu  fait  parmy  ce  que  ledit  Gurdin 
les  gaiga  paier  audit  Robert  en  la  main  du 
curé  dudit  Beaumont,  icellui  Gardin  après 
ledit  gaigement...  vint  en  l'ostel  de  Jehan 
Mathois...  (1403,  Rémiss..,  Arcb.  JJ  188, 
f»  185  v°.) 

Record  de  bataille  est  fait  quant  l'en 
descorde  d'aucune  chose  qui  appartient  a 
bataille  si  comme  des  termes  ou  paroles  do 
gagement  de  bataille.  {Cousl.  de  Norm., 
f»  236  r°,  éd.  1483.) 

Lettres  et  gagemens,  sentences,  contracts 
et  autres  actes  et  instrumens  passez  par 
notaire  ou  greffier  de  cour  ecclésiastique, 
ne  gissent  en  exécution  de  biens  du  deb- 
leur  obligé  ou  condaumé  ;  sinon  qu'il  y  ail 
permission  du  Juge  lay,  de  les  mettre  à 
exécution.  (Pothier,  Cout.  d'Orl,  tit.  XX, 
art.  ccccxxx.) 

Gagement,  saisie,  rapport  d'un  mesus 
champêtre.  (Battus,  Suppl  au  Vocab. 
austras.) 

GAGEOR,  wageur,  tvagour,  loaigeour, 
waigiour,!,.  m.,  metteur  en  gage  : 

Des  wageurs.  —  Et  si  ne  soit  nus  si  har- 
dis ki  fac.p  nul  wagement  li  uns  vers 
l'autre,  (lians  d'Hénin,  Tailliar,  p.  419.) 


GAG 


GAG 


GAG 


201 


—  Celni  qui  tient  en  gage  : 

Item  a  JolTroit  de  Werrixe  et  as  wai- 
giours.  (Ch.  du  comm.  du  xv"  s.,  ap.  Jlar- 
dipny.  Dénombrement  des  villages  et  ga- 
gnages  des  environs  de  Metz.) 

—  Celui  qui  saisit  on  fait  saisir  les 
biens  d'un  débiteur,  créancier  poursui- 
vant : 

Et  list  escord  de  ces  waigieres,  devant 
qu'il  s'en  rallit,  en  tel  manière  que  le 
corps  de  la  cité  li  prestoit  .viii.  m.  florins 
de  Rin,  pour  paier  les  arrierages  qu'il 
dobvoit  audit  waigeour.  (.1.  Aubrion, 
Journ.,  1463.  Larcliey.) 

—  Fém.,  gageuse  : 

Et  se  parole  d'Orghellense 
D'amors  qni  tant  par  fn  gagetixe. 
(J.  Madot,  prol.  de  Btancand.,  Richel.  375, 
r>  254.) 

GAGE  PLEGE,  gage  pleige,  gaige  plege, 
gaige  pleige,  s.  f.,  garantie  on  cautionne- 
ment anqnel  on  s'était  soumis  devant  la 
loi: 

Lequiel  jugement  fait...  contre  le  dit 
.lehan  Arrode  mis  en  gage  plege  en  dit 
eschequier.  (1302,  Cart.  de  S.  Wandrille, 
f'Tr»,  Arcli.  S.-luf.) 

Comme  les  diz  abbé  et  couvent  eussent 
rais  gage  pleige  que  les  dit  Raaul  avoit  fait 
justice  la  ou  il  ne  povoit  ne  ne  devoit. 
(13i2,  Cart.  de  Troarn,  Richel.  1.  10086, 
f»  231  V».) 

Disant  que  ladite  court  et  usage  et  le 
gage  plege  que  eulx  ont  acoustumé  a  avoir 
ondit  tieu  o  ses  appartenances  nous  appar- 
tient et  doit  venir  a  héritage  pour  cause 
des  diz  depechemenz.  (1336,  Arch.  JJ  70, 
r«  58  r«.) 

Le  gaige  plege,  court  et  usaige  et  ou  dit 
fief  a  plusours  resseans  hommes  subg... 
et  tenans  de  moy  venans  et  respondans  en 
ma  cour  en  basse  justice.  (1389,  Aveux  du 
bailliage  d'Evreux,  Arch.  P'  294.) 

Avecquez  l'obéissance  du  gaige  plege. 
(21  juill.  14S8,  Ch.  du  gard.  des  sceaux  de 
Carenian,  S.-Sauv.,  Liesville,  Arch.  Man- 
che.) 

Au  regard  des  fiefs  nobles  acquis  par 
gens  non  nobles  jusqu'à  présent  en  icelluy 
pays  de  Normandie,  et  lesquels  ils  tien- 
nent a  présent  hereditablement  ou  en 
quoy  ils  ont  droit  heredital  propriétaire 
et  foncier,  et  qui  sont  tenus  noblement  a 
gaige  pleige,  court  et  usaige  que  lesdicts 
non  nobles  les  tiegneut,  puissent  tenir  et 
possider  d'ores  en  avant  paisiblement. 
(1470,  Ord.,  xvii,  339.) 

OAQERET,  adj.,  gagier  : 

Seigneur  gageret.  (Titre  du  xin»  s.,  des 
Arch.  de  la  Moselle.  Exemple  égaré.) 

GAGERiE,  gaig.,  guag.,  gagiery,  s.  f., 
engagement,  gage,  caution,  bien  engagé  : 

Que  l'emprestor  donc  bourgesies  fran- 
ches et  quites  s'il  les  a,  en  guagerie,  a 
terme  moti.  (Liv.  de  Phil.  de  Nav.,  Ass. 
de  Jér.,  I,  530.) 

j     Or  est  a  savoir   que  gaigerie   n'est  pas 
I  leneure.  (1294,  Commune  de  Dijon,  Richel. 
I.  9873,  f"  14  r».) 

N'e  prengnye  lour  bins  per  achet,  per 
ijagiery,  per  garda  ne  per  autre  manere. 
(1319,  Arch.  Fribourg,  Aff.  eccl.,  n°  2.) 

Les  droits  de  propriété,  gaigerie,  per- 
ception, ypotheque,  saisine.  (27  nov.  1428, 

T.  IV. 


Grnnd-lieaulieu,  .Miliy,  !•  I.,  n°  1,  Arch. 
Eure-et-Loir.) 

Luy  baillons  et  délivrons  des  mainte- 
nant les  chasteaux,  villes,  chastellenies  et 
prevostez  de  Peronne,  Montdidier  et  Roye, 
déchargées  de  toutes  gageries  et  rachaptz. 
(1463,  Ord.,  XVI,  363.) 

—  Sorte  d'expédition  : 

Lorsque  le  suzerain  avait  à  se  plaindre 
de  quelque  vassal,  l'usage  en  ces  temps 
de  féodalité  était  de  diriger  contre  lui  des 
expéditions  qu'on  appelait  gageries.  Ces 
expéditions  consistaient  à  se  mettre  sur 
les  terres  de  l'offenseur,  à  enlever  le  bétail 
et  les  meubles  de  ses  sujets,  et  souvent 
les  sujets  eux-mêmes,  qui,  presque  tou- 
jours étaient  les  premières  victimes  de 
ces  luttes  fréquentes  et  inutiles.  (Arm. 
Marquiset,  Stat.  hist.  de  l'arrond.  de  Dole, 
I,  446,  Besançon  1841.) 

GAGES  ROBBEs,  S.  pi.,  désigne  une 
sorte  de  salaire  : 

Un  atourdu  26  mars  1411  règle  ce  qui  doit 
être  payé  chaque  année  aux  employés  et 
ouvriers  de  la  ville  pour  gages  robbes  et 
journées.  (Arch.  mun.  Metz,  art.  89,  liasse 
41.) 

GAGEURE,  ivagure,  s.  f.,  hypothèque, 
engagement  : 

Par  l'otroit  Jakemin  a  cui  li  wagure  est 
a  racheter.  (Chirogr.  de  129S,  Arch.  comm. 
Bouvignes.) 

Por  deux  cens  libres  en  wagure  de  ma- 
riage. (Chirogr.  du  14  now.  1311,  ib.) 

GAGiE,  s.  f.,  gage,  engagement,  aliéna- 
tion : 

La  tierce  partie  des  couz  que  l'on  doit 
pour  raison  des  vendues  et  des  gagies 
que  l'on  fait  a  Tournus  dedans  les  termes 
de  la  Chambarerie.  (Acte  de  1328,  Preuves 
de  l'Hist.  de  Tuuruus,  p.  243.) 

1.  GAGiEii,  gaigier,  guagier,  toaigier, 
verbe. 

—  Act.,  mettre  en  gage: 
Guagierent  par  devant  nos  une  amende 

de  cent  solz  pour  ce  que  il  se  fesoient  jos- 
tise  en  menant  un  bons  en  prison.  {Ch.  de 
1323,  coll.  Joursanvault,  Bibl.  Blois.) 

Et  les  diz  frères  gaigerent  l'amande  en 
la  main  desdiz  députez  a  nostre  volenté,  et 
applegerent.  (1328,  Arch.  JJ  65,  f  143'>"  v».) 

Restitua  et  gaiga  l'amande.  (1432,  En- 
quête, Arch.  Indre-et-Loire.) 

—  Prendre  comme  gage  : 

Pour  auscuues  entreprises  qui  estient 
entre  mou  signour  lou  auc  et  l'evesque  de 
Toul,  waiget  et  pennit  li  prevos  Jehans  de 
Gondreville  sus  ceaulx  de  lai  ville  de  Ble- 
noy.  (1337,  Coll.  de  Lorr.,  III,  f»  43,  Ri- 
chel.) 

Selon  Baltus,  il  a  signifié  particulière- 
ment trouver  quelqu'un  ou  quelque  bête 
en  délit  champêtre  et  en  faire  rapport. 

—  S'engager  à  payer: 

Et  s'il  avoit  damage  a  waigier,  li  devant 
dis  Andreus  seroit  tenus  de  rendre,  (xill'  s. , 
Ev.  de  Metz,  Rosières,  13,  Arch.  Meurthe.) 

Laquele  rente...  il  promist  et  gaiga  rendre 
et  paier  aux  marregliers  de  ladite  euvre. 
(1488,  Matrol.  de  S.  Germ.  l'Aux.,  Arch. 
LL  728,  f»  24  r°.) 

—  Frapper  : 


Buevelas,  doicns  de  Condny,  bâtait  lou 
pourterier  nostre  home  et  lou  waiget  d'un 
pot  don  queil  il  ne  fuit  onques  restaubliz 
(1337,  Coll.  de  Lorr.,  111,  f»  42,  Richel.) 

Gis  sols  de  Mien  de  St  Thiebault  pour 
ee  qu'il  avoit  gaigiey  Ancheriii  sans  cause. 
(1380,  Arch.  Meuse  li  1041,  f»  2o  v.) 

—  Gagier  son  seignor  de  son  servise,  re- 
fuser h  son  seigneur  de  faire  le  service  du 
lief  que  l'on  tient  de  lui  : 

Celui  a  qui  le  seignor  deit  aucune  chose 
de  son  fié,  le  peut  semondre,  ou  gaigier 
don  servise  que  il  li  deit  de  celui  fié.  {Ass. 
de  Jér.,  t.  I,  p.  369,  Beugnot.) 

Et  qui  après  ce  qu'il  l'a  semons  ou  con- 
juré de  sa  fei,  le  gage  de  son  servise,  il  ne 
fait  si  come  il  deit.  (Ib.,  p.  371.) 

—  Renoncer  k  : 

Ne  por  tant  si  huinelie 

Mou  courage, 
K'ainc  u'oî  k'arnors  vausist 
Gaigier  parage. 
(G.  DE   .SoiGNiES,   Chaiis.,   Scheler,    Trouv.   betg., 
nouv.  sér.,  p.  23.; 

—  Neutr.,  saisir  pour  dettes: 

En  fuit  on  a  journée  amiable,  et  fuit  l'e- 
vescque  de  Mets  ;  mais  on  ne  polt  avoir 
aoort  ;  et  tant  qu'il  fallit  recommenser  a 
gaigier  sus  lo  dit  evescque  :  et  gaigont  on 
de  fait.  (J.  Aubrion,  Journ.,  au  14'66,  Lar- 
chey.) 

—  Délibérer  en  justice  : 

Encoir  dou  plait  Sorin  de  Boverons  don 
queil  en  ont  tenus  plusours  journées  et 
««aiffiei  plusours  fois.  (1337,  Coll.  de  Lorr., 
III,  f°  42,  Richel.) 

Li  prevos  Richairs  fi  faire  .i.  wairt  da- 
vant  lai  fourterasse  mon  signour  et  fit 
waigier.  {Ib.) 

—  Encourager  : 

Et  Pirou  li  Heirmite  qui  les  autre  al  gaijril. 
(Jeh.  des  Preis,   Gesie  de  Liège,  '29"289,  ap. 
Scheler,  Oloss.  philo!,) 

—  Gagié,  part,  passé,  nanti,  muni  : 

Pautus,  UU3  valles  moult  senes. 
De  letres  gages  et  fondes 
A  cominencic  sa  raison. 

(Be.n.,  Traies,  Richel.  37S,  f»  76'.) 

—  Bêtes  gagées,  bêtes  trouvées  en  délit 
dont  il  y  a  rapport.  (Baltus,  Suppl.  au 
Vocab.  austras.) 

Dans  le  pays  messin,  on  dit  gager,  pour 
faire  signifier  un  procès-verbal  :  Tu  vas  te 
faire  gager  ;  il  a  a  élé  gagé  dans  le  bois. 
Les  paysans  prononcent  wouaijai.  Morv., 
gager,  donner  des  gages  h. 

2.  GAGIER,  gaigier,  gager,  gaiger,  s.  m., 
exécuteur  testamentaire,  dépositaire  des 
gages  : 

Je  establis...  Thomasse  ma  femme, 
Guyon  mou  liu...,  mes  gaigiers  et  mes  exe- 
cutora  a  fere  et  accomplir  mon  testament. 
(1265,  Test,  de  Gui  de  Laval,  orig.,  Arch. 
Mayenne.) 

Mes  exécuteurs,  aumosuiers,  gaigiers 
ou  testamenteurs.  (1302,  llisl.  de  Dret.,  I, 
col.  1190.) 


Prêteur  sur  gage  : 


ïSU 


205 


r.An 


L'aoUro  mal  Ml,  qo'on  se  sert  Je  çagifrs 
Manlraises  geos,  la  plaspart  estraDgiers. 
(J.  BûLCHET,  Ep.  mor..  H,  1,  éd.  1545.) 

—  Celui  i|ni  «aisit  oa  fait  saisir  les  biens 
d'an  débitenr,  créancier  poursuivant: 

Noas  sommes  transportes  avec  noz  gai- 
giers  et  seriens  de  ladicte  justice.  (1529, 
Reg.  cons.  de  Limoges,  I,  !82,  Ruben.) 

SfTscDt  al  gaigier  de  Limoges.  (1534,  t6., 
I,  236:} 

—  Employé  à  gages? 

Leur  collège  (des  secrétaires  du  roi)  est 
composé  de  six  vingt  membres  tant  bour- 
siers que  gagiers.  (P.  de  .Miraulmo.nt, 
Traité  de  la  chancellerie,  p.  93'',  éd.  1610.) 

—  Marguillier  : 

Par  les  gaigiers  dudit  moustier  icellui 
messel  fu  trouvé  le  vendredi  saint.  (1403, 
Arch.  JJ  160,  pièce  367.) 

Gaigers  et  proviseurs  de  ladicte  église 
Saint  Germain.  (1"  fév.  1192,  Contrats, 
Hospice  Dourdan,  B  I,  3,  et  B  I,  4.) 

Tuteurs  et  curateurs,  gagers  d'église,  re- 
ceveurs, exécuteurs  de  testamens...  (Cottt. 
d'Orl.,  Coût,  gén.,  I,  967,  éd.  1633.) 

Ceux  qui  ont  le  titre  de  trésorier,  de 
marguiller,  de  gager  ou  de  fabricier,  c'est 
pour  administrer  le  revenu  d'une  église 
érigée  en  paroisse,  avoir  soin  du  temporel 
et  des  meubles  du  revestiaire  ou  sacristie. 
(La  Uoque,  Sur  la  noblesse,  339.) 

GAGiERE,  -  gère,  gaig.,  wag.,  waig., 
guag.,  tag.,  s.  (.,  engagement,  gage,  cau- 
tion, bien  engagé,  bien  .saisi,  saisie  ; 

Qui  onques  de  Mes  penret  des  or  en 
avant  villes,  ne  terrez  ne  autres  wagieres 
de  nulz  bommes  menans  de  fors  Mes. 
(  1220,  Lett.  des  magistr.  de  Metz,  Hist.  de 
Metz,  111,  182.) 

Mis  en  waige  de  quant  k'il  et  a  Noweroy 
entor  us,  eu  teil  manière  s'il  ne  li  paievet 
a  termine  ki  est  nommeiz  Garsires  iroit  a 
lote  la  waigere  por  tôt  faire  et  por  tôt 
panrc  par  lo  créant  mon  signor  Conrart. 
(1"  août  1224,  S.  Vinc,  Arch.  Mos.) 

De  celé  wagiere  ai  ge  vendut  le  trefonz 
al'abbey  Warin.(S.Mart.  1240,  Arch.  Mos.) 

Acquater  tel  droit  et  tel  raison  com  il  i 
avoient  et  com  il  i  porroient  avoir  soit  par 
wagiere  ou  par  autre  manière.  (1230,  Cart. 
de  l'abb.  St  Martin  de  Glandiére,  RicLel.  1. 
10030,  f»  34''.) 

Ceste  guagere.  (1233,  Cart.  de  l'év.  d'An- 
tun,  l'  p.,  cxvil.  Charmasse.) 

Délivrer  de  toutez  wainierez  et  de  tous 
autres  ancoinbremans.  (1233,  Cart.  de 
St  Sauv.  de  Metz,  Richel.  1.  10029,  i"  Ut".] 

Il  tenoient  ce  bois  de  mon  père  par  rai- 
son de  gaigiere.  (Janv.  1238,  Vauluisant, 
Arch.  Yuune,  11  710.) 

La  devant  dite  gaigere  tenir  en  pais. 
(1254,  Cari,  de  l'èc.  d'Aulun,  1"  p.,  xc, 
Charmasse.) 

La  gaigiere  que  li  diz  Hugues  prevoz  de 
Vesoul  ay  a  Boignon.  (1277,  Ck.  des  compt. 

de  Dole,—  ,  Arch.  Doubs.) 

Si  la  terre  que  li  cucns  de  Poitiers  tint 
en  Caorsin  de  par  .'a  femme  feu  donee  ou 
baillée  eu  tout  ou  en  partie  dou  roi  d'Eu- 
gleterre  par  mariage  ou  par  gagiere  a  sa 
suer.  {Lett.  d'Edouard  I,  23  mai  1279,  Lelt. 
de  Rois,  etc.,  t.  I,  p   ;3I.) 


n.\r. 

Tout  quanqu'il  ont  et  pueent  et  dolent 
avoir  d'eritage  et  de  qagiere  a  Mirecourt. 
(1279,  Mirecourt,  4,  Arch.  Meurthe.) 

Se  il  estoit  esgardé  par  la  court  le  roy 
de  France  que,  pour  la  terre  de  Agenois 
avoir,  deussions  mettre  ou  rendre  aucuns 
deniers  par  raison  de  gagiere,  le  roy  de 
France  rendroit  ces  deniers,  ou  nous  ten- 
drions Ci,  aurions  la  terme,  tant  que  nous 
eussions  eu  ce  que  nous  aurions  mis  pour 
celle  gagiere.  {Gr.  Chron.  de  Fr.,  Mgr 
St  Loys,  Lxxxiv,  P.  Paris.) 

Bien  desloiaument  acquis  par  usure,  par 
gaigieres,  par  vendre  a  terme...  {Serm., 
ms.  Metz  262,  f"  12^) 

De  cui  Gé  la  dite  gagiere  muet.  (Janv. 
1304,  Faucoigney,  Ch.  des  compt.  de  Dole, 
cart.  44,  paq.  43,  Arch.  Doubs.) 

Celles  (choses)  que  il  tient  a  présent  pour 
gagiere  et  seurté  de  la  dicte  paiz  tenir  et 
accomplir.  (1312,  Lelt.  de  Robert,  C"  de 
Flandres,  Arch.  JJ  43,  f"  14  r".) 

Et  se  soit  obligiez  et  ait  bailUé  les  ga- 
gieres.  (1314,  Arch.  JJ  30,  f»  13  r».) 

Si  la  dite  gagiere  n'estoit  rachetée. 
{Ib.,y'.) 

Li  ont  requis  que  il  ce  vossit  assentir  a  la 
vagiere  devant  dite,  et  il  Ci  est  assentis,  et 
est  faite  la  guagiere  par  son  assentement. 
(CA.  du  XIV»  s.,  Pont,  Fiefs,  I,  80,  Arch. 
Meurthe.) 

Durant  le  temps  de  la  gagiere.  (Ib.) 
Durant  la  gagiere.  {Ib.) 

On  prest  a  Mets  bien  de  l'argent 
A  uûg  seigneur  qui  en  waiglere 
Ait  mis  ses  biens,  I.iy  et  sa  gent. 
(Guerre  de    Melz,  st.  ai"*,  E.  de   Bouteilier.) 

Pour  cause  de  la  gaigere  que  je  ay  faite 
audit  mons.  le  duc  de  ma  terre  deBuxeaul. 
(Lundi  apr.  épiph.  1338,  Arch.  Côte-d'Or, 
B  364.) 

30  sols  de  Remei  de  Maizey  pour  un 
chers  qu'il  print  a  Warneville  pour  gai- 
giere sous  justice.  (1397-98,  Arcb.  Meuse, 
B  1043,  f"  17  v".) 

Advint  que  Pierre  Dulis,  chevallier,  frère 
de  Jehanne  la  Pucelle,  auquel  nous  avions 
lors  baillé  le  proufit  et  revenue  de  noz 
haulx  passaiges  en  nostre  dit  bailliaige 
de  Chaumont,  bailla  audit  feu  de  Brecy, 
par  manière  de  gaigiere,  ce  que  povoit  de- 
voir la  ville  de  Serqueuls  eu  nostre  pre- 
vosté  de  Montigny,  a  cause  des  diz  haulx 
passaiges.  {Pièce  inéd.  du  Trésor  des 
Chartes,  ap.  Quicherat,  Procès  de  Jeanne 
dArc,  V,  210.; 

Au  commencement  d'icelle  gaigiere , 
prioit  M.  de  Lorenne  la  cité  que  on  volcist 
ung  poc  cesser  de  gaigier,  et  qu'il  voUoit 
apaisier  lez  partie.  (J.  Aubrion,  Journ., 
1463,  Larchey.) 

-Mais  se  departist  sus  traitiez  desdites 
waigieres.  (le,  ib.) 

Et  ay  bien  voulu  que  mon  chancelier 
remonstrast  et  declairast  les  filtres,  les 
droits,  et  les  gaigeres,  tant  de  nia  belle 
tante  comme  de  moy.  (0.  de  la  Marche, 
Mém.,  I,  XI,  Michaud.) 

Suisse  roui.,  Neuchàtel,  gagére,  pari, 
gageure.  «  Je  fais  la  gagère  de  sauter  ce 
fossé. .  (Bonhôte.) 

OAOIERY,  voir  Gagerie. 

GAGLATRiDE,  S.  f.,  sorte  de  pierre  pré- 
cieuse : 


GAH 

Gaglatride.  (Lapid.  d'tm  roi  d'Arrabe, 
ms.  Berne  646.) 

GAGNABLE,  VOif   GAAIGNABLE. 

G.i^GNAGE,  voir  Gaaignage. 

GAGNA.IBLE,  VOIF  GAAIGNABLE. 
GAGNA.RT,   Voir  GAIGNART. 

GAGNE,  voir  Gaaigne. 

GAGNEPAIN,  VOif  GaAIGNEPAIN. 

G.%.G!>JiERE,  voir  Gaaigniere. 
GAGNiouR,  voir  Gaaigneor. 
GAGNON,  voir  Gaignon. 
G.VGNYOUR,  voir  Gaaigneor. 

GAGOILHON,  VOif   CaGOOLHON. 

GAGONCE,  voir  Jagonce, 

GAGRiLLE,  S.  f.,  nom  d'oiseau  : 
Rubeline,   gorgerouge,  gagrilte,   roupie, 

berec,  rougebourse.  (Belon,  Port,  d'oys., 

f"  88  r",  éd.  1337.) 
Cf.  Gadille. 

GAH.AGNEOR,  VOlr  GAAIGNEOR. 
G.\H.\IGN.\UBLE,  VOif  GAAIGNABLE. 
GAHAINGNERIE,  VOir  GAAIGNERIE. 
GAHAINNAGE,  VOir  GaAIGNAGE. 
GAUAINNEOR,  VOir  GAAIGNEOR. 
GAHAINNERIE,    VOiC  GAAIGNERIE. 
GAHAINNIER,  VOir  GAAKNIER. 
GAHANGNERIE,  VOif  GAAIGNERIE. 
GAHANNIER,  VOir   GAAIGNIER. 

GAHET,  nom  donné  à  Bordeaux  à  des 
étrangers  qu'on  appelait  encore  agots,  ca- 
gots,  frangots,  gézitains,  et  qui  étaient 
comme  tenus  en  quarantaine  : 

Des  gahets.  Est  statué  qu'aucun  qu'on 
nomme  chrestiens  ou  chrestiennes  ou 
autrement  gahets  de  quelques  lieux  qui 
soient  ne  pourront  sortir  hors  leurs  mai- 
sons ou  habitations  ne  entrer  en  la  ville 
pour  aller  par  les  rues  synon  qu'ilz  por- 
tent une  enseigne  de  drap  rouge  de  la 
grandeur  d'ung  grand  blanc  cousue  et 
bien  attachée  au  devant  leur  poictrine  en 
lieu  descouvert  et  apparent,  et  qu'ilz  ayent 
les  piedz  chaussez  sur  peiue  du  fouet  ou 
autre  amende  arbitraire.  (Statuts  de  la 
ville  de  Bordeaux,  f-  39  r»,  Arch.  mun. 
Bordeaux,  et  Ane.  et  nouv.  stat.  de  la  ville 
de  Bordeaux,  éd.  1612,  p.  70.) 

Ramou  de  Lorrisson,  gahet  de  la  pa- 
roisse de  S.  Nicolas  de  Graves.  (30  mars 
1318,  Vente,  Arch.  Gir.,  E,  not.,  Berthet, 
31,  I.) 

Aussi  gahet  de  ladite  paroisse.  (Ib.) 

Consulter  Fr.  Michel,  le  Moyen  âge  et 
la  Renaissance,  au  chapitre  sur  les  races 
perdues. 

t.  GAI,  gay,  s.  m.,  oiseau  de  bois  ser- 
vant de  but  pour  le  tir  à  l'arc  : 

Del  puiiig  .setieslre  :iie  resaïublez  le  t/ai 
(ii  siel  sor  l'arbre  ou  je  voleutiers  trai. 
(B.  de  Cambrai,  5031,  A.  T.; 


GAI 


GAI 


GAI 


203 


Se  il  est  aucuns  des  confrères  de  ladiote 
confrérie,  qui  veuille  issir  hors  du  sere- 
ment,  il  se  puct  et  doit  comparoir  au  jour 
que  1  on  trait  le  gay,  par  devant  le  connes- 
table  et  les  oonfreres,  et  la  endroit  en  puet 
issir  par  si  que  baille  au  connestable  .II. 
livres  do  cire,  au  prouffit  de  la  confrairie. 
(1389,  Confirm.  du  Reglem.  pour  les  arbalé- 
triers de  la  ville  de  la  Bassée,  Ord.,  vil, 
280.) 

2.  r.Ai,  voir  Guai. 

GAIAXABLE,  VOir  GAAIGNABLE. 

r.AiANCHE,  voir  Gcenche. 
GAiANDERiE,  S.  f.,  pays  cies  géants  : 

Et  .XL.  gaians  de  la  Gaianâerie. 

(Chev.  au  cygne,  9270,  Reiff.) 

GAiBEMANT,  voir  Gabement. 
GAiBER,  ■voir  Gaber. 
GAiBisoN,  voir  Gambison. 
i.  GAicHE,  voir  Gâche. 
2.  GAicBE,  voir  Gasche. 
GAiDON.  voir  Geldon. 

GAIE,  s.  f.  ? 

Et  avoient   fet  prendre    par    le  roy  les 

?aies  et  les  frains  des  diz  bourreliers  pour 
amende  le  roy.  [Ord.  sur  les  met.,  xxxi, 
à  la  suite  du  Liv.  des  met.,  éd.  Depping, 
p.  421.) 

GATEIGNE,  VOlf  GAAIGNE. 
GAIENGNAIBLE,  VOir  GAAIfiNABLE. 

GAiER,  voir  Gaer. 

GAIERENNE,  VOir  GARENE. 

OAiET,  gayet,  adj.,  dinnin.  dp  gai  : 

Une  antre  (chanson)  an  plii.'î  tost  qn'ele  pol 

Ed  retroova  moalt  joliete 

De  chant  et  de  dit  moult  gaieté. 

(Adenet,  Cleomades,  Ars.  .31  i2,  f"  22°.) 

Comme  pncele  si  jonete 

Avenanz  fu  et  si  gayete. 

{Du  Cheval  de  fiisl,  Romv.,  p.  102.) 

M'envoient  a  l'escoUe  ; 

Je  n'y  ajr  riens  apriz, 

Fors  nn  mot  d'amourette, 

Qni  m'a  fait  si  galette, 

Qoo  j'auray  bel  ami. 
(E.  Deschamps,    Poés.,  Richnl.   SIO,  V  199^) 

Ces  femmes  qui  sont  si  gaycttes 

Sont  dars  an  dyaWe  et  sajetlcs. 
(J.  BoccnET,  les  liegnars  traversant,  !"  103  r°, 
ii.  1522.) 

Nom  propre,  Gayet. 
GAiETEj  gayete,  s.  f.,  jais  : 
Corde  de   patenostre  de  gayete.  (23  août 
183!,  Arch.  Gironde,  Not.,  Brunet,  67-7.) 
Cf.  Jayet. 
GAiETEux,  adj.,  content  : 

En  déduis  de  cacier  estoient  gaieleiisses, 
De  Mans  dons  donner  estoient  moult  soignensses. 

(Brun  de  la  Mont.,  Richel.  2170,  f  21  v") 
El  quant  j'ai  tel  ami  estre  doy  gaicteuse. 

(/«.,  f"  80  T».) 
Picard,  gaieteux. 

GAiEusEMENT,  -  cusscment,  adv.,  gaie- 
ment : 


Car  en  son  cuer  estoit  toute  hoimcsles  comprise 
Et  avec  ce  biaules  parfaitement  assise. 
Et  s'esloit  pour  amer  gaicussement  souprisse. 
Car  amoureusement  amours  son  cuer  atîsse. 
(Brun  delà  Mont.,  Uichel.  2170,  t"  31  r°.) 

GAïF,  gayf.  gaf,  gueyf,waif,  wef,  fém., 
gaive,  gayve,  guayve,  gaisve,  waive,  wauve, 
adj.,  égaré,  perdu,  et  que  personne  ne  ré- 
clame : 

Que  cbascun  noble,  ou  autre,  par  In 
raison  de  sa  droiture  ou  de  son  fies,  qu'il 
tient  en  la  duchié  de  Normandie,  dorese- 
navant  varech  et  choses  gaives  en  sa  terre 
ayt  et  prenne  entièrement.  (22  juill.  1313, 
Ord.,  1,591.) 

Reliez,  treiziesmes  et  choses  guyves. 
(1320,  Arch.K  40,  pièce  23.) 

Et  ont  les  héritages  que  eulx  tenoient 
laissiez  guerps  et  gays.  (1366,  Ord.,  iv, 
716.) 

Tant  de  donoison  et  patronnage  d'églises 
et  de  chappelles,  d'escoles,  de  choses 
gayves  que  de  plusieurs  autres  dignitez  et 
franchises.  (1387,  Denombr.  du  baill.  de 
Constentin,  Arch.  P  304,  f  1  v».) 

Les  religieuses  de  Moustierviller..  ont., 
reliefs,  aides,  gardes,  forfaitures,  ban  de 
molins  sur  leurs  hommes  avec  les  vertes 
moultes,  verest,  choses  gaives  et  seigneu- 
ries. (1409,  Denombr.  du  baill.  de  taux, 
Arch.  P  303,  f"  80  v».) 

Des  choses  guayves  est  escheu  en  l'an 
de  ce  présent  compte  une  vache  de  poil 
rouge  qui  fu  trouvée  comme  gayve  en  la 
dite  seigneurie  en  l'an  1423,  et  fu  gardée 
par  an  et  jour  selon  la  coustume  et  usage 
du  pays.  (1423,  Compte  de  la  seign.  de  Des- 
ville, Arch.  S.-Inf.,  G  444.) 

Choses  gaisves.  (1426,  Denombr.  du  baill. 
de  Constenlin,  Arch.  P  304,  f»  70  v".) 

Et  me  appartient  en  ma  jurisdicion  la 
cognoissance  et  le  droit  des  guayves  quant 
le  cas  y  eschiet.  (/6.,  f"  76  v».) 

Et  m'appartiennent  toutes  les  bestes 
gayves  qui  sont  trouvées  esdits  lieux  sans 
garant.  (/&.,  f»  200  v.) 

Choses  gaifves.  (1460,  Beg.  de  la  tempor. 
del'év.  de  Bay.,  f»  1  v,  Chap.  Bayeux.) 

De  choses  gayves  doit  l'en  savoir  que  le 
duc  les  doit  avoir.  Choses  gaives  sont  qui 
ne  sont  appropriées  a  nul  usaige  de  home, 
et  qui  sont  trouvées  que  nul  ne  reclame 
siennes.  Si  les  doit  ben  garder  ung  an  et 
ung  jour,  et  doivent  estre  rendues  a  ceulx 
qui"  prouveront  qu'ilz  soient  leur.  (Coust. 
de  Norm.,  f»  45  r°,  éd.  1483.) 

Les  choses  gayves  sont  conme  beufz, 
chevaulx  et  autres  bestes  et  choses  conme 
sont  robes  ou  telles  choses  semblables  que 
aucun  ne  reclame.  (16.,  v».) 

—  Vagabond  : 

Et  auxint  chatelx  dez  futifs  et  dez  félons 
waifs  et  straifs  et  chatelx  de  ceux  qui  sont 
utlages.  {Slat.  de  Henri  V,  an  iv,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Feme  que  est  utlage  est  dit  loaive. 
(LiTiL.,  Instit,  186,  Houard.) 

—  S.  m.,  chose  perdue  qtte  personne  ne 
réclame  : 

De  wrekes  trové  :  de  wefs  a  nous  appar- 
tenaunts.  (Britt.,  Tenures,  c.  17,  éd.  1762.) 

Le  Cartulaire  des  sires  de  Rays,  au  châ- 
teau de  Serrant,  apprend  que  la  jouissance 
des  droits  de  gueyf  et  pecey,  sur  les  côtes 


de  la  baronnie  de  Rays,  fut,  au  treizième 
siècle,  l'objet  d'un  grand  procès  entre  les 
ducs  de  Bretagne  et  les  sires  do  Rays. 

—  De  gaif,  perdu  et  que  personne  ne 
réclame  : 

Es  mettes  de  la  sergenlerie  fust  venu  et 
escheu  d'aventure  un  cheval  de  gaif  ou 
espavé.  (1373,  Arch.  ,1.1  104,  pièce  322.) 

Ancien  nivernais,  gaf,  selon  Borel,  caf, 
selon  Ménage.  Morvan,  gaif,  impair. 
Centre,  caffe,  impair,  unité  au-delà  du 
nombre  pair  :  jeu  de  paré  et  caffe,  de 
coube  ou  caffe;  bœuf  caffe  ou  de  caffe, 
qui  a  perdu  son  compagnon  ;  enfant  resté 
de  caffe  à  la  première  communion,  qui 
n'a  pas  son  camarade  dans  la  marche 
deux  h  deux  ;  un  objet  (soulier,  chaus- 
sette, mitaine)  de  caffe.  (Voir  Jaubert, 
Gloss.  du  centre  de  la  France.) 

Suisse  rom.,  faire  une  gaffe,  comme 
faire  un  impair. 

oAiGABLE,  voir  Gageable. 

GAiCAiLLE,  voir  Gageaille. 

GAIGEANCE,  VOlr  GAGEANCE. 
GAIGEMENT,  VOir  GAGEMENT. 
GAIGEPLEGB,  VOir  GaGEPLEGE. 
GAIGERE,   voir   GAGIERE. 
GAIGERIE,    voir  GAGERIE. 

GAiGiER,  voir  Gagier. 

GAIGIERE,  voir  G.AGIERE. 

GAiGN,  voir  Gaain. 

GAIGNABLE,  VOir  GAAIGNABLE. 
GAIGNAGE,  VOir  GAAIGNAGE. 
GAIGNAGER,  VOir  GAAIGNAGER. 

GAiGNAiGE,  voir  Gaaignage. 

GAiGNART,  guaignart,  waignart,  gaa- 
gnart,  gagnart,  gaingnart,  adj.,  cruel, 
violent,  pillard,  voleur  : 

Vers  les  Flamans  qni  ne  sont  pas  couarl. 

Mais  do  combatre  et  félon  et  gaignart. 

{Raoul  de  Cambrai,  app.,  t.  -170,  A.  T.,  p.  311.) 

A  ces  espees,  qui  les  grans  corps  départ, 

Proverai  je  Hne  le  fellon  gaignart. 

(Bertrand  de  Bar  sur  Aube,  Girard  de  Viane, 

p.  23,  Tarbé.) 
Ilerupois  sont  prodome,  orîoillox  et  gaignart. 
Et  corageus  as  armes  et  fier  comme  liepart. 

(J.  BoDEL,  Sax.,  XIX,  var.,  Michel.) 
Li  baron  de  Hernpe  ne  sont  mie  musart, 
Ainz  Ii  seront  bii'n  estre  et  félon  et  gaingnart. 
Et  simple  com  aignel  et  fier  comme  liepart. 

(Id.,  ib.,  xxix.) 

Et  Hernpois  chevanchcnt,  qi  .sont  fcl  et  gaignart 
(Id.,  ib.,  ccxciu.) 

Rons  ot  le  poil  (le  gorpil)  conme  Renart, 
Moult  par  fu  ceintes  et  gaingnart. 

{Renart,  101,  Méon.) 

t'ns  moines  qui  out  non  Girars, 

Qui  raoult  estoit  fel  et  waignars. 

(C.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  t"  175''.) 

Qui  molt  estoit  fel  et  gaignarz. 

(Id.,  !*.,  ms.  Briix.,  !"  169''.) 


m  GAI 

Fromoiu  fti  fcl  fl  caiter»  et  jtitgnars. 
(Ittri.  if  Bltitiet,  874.  Iloffinaim.) 
TrooT»  f«l  n«  fifurt  qneos  nernanl  pas  n'aTOn. 
iUnfit  tÀitrevt.,  ms.  Montpellier  H  247, 
J»  167'.) 
Je  hisse  trop  fel  et  nai^nari, 
Se  je  l'eusse  ensi  liissie. 

(Dmun  le  Gallois,  KSI  l,  Stengel.) 

Cil  S»rr»iin  sont  félon  et  goifiMrt. 

(£»/•.   Yirirn,  Richel.  774,  f  55*,) 

Or  TOUS  ai  dit  de  mon  labonr 
Et  de  11  dame  et  ilel  signoor. 
Et  del  siècle  félon  waignarl 
C  Dex  ne  claimmc  mie  part. 
(Gci  DE  C»»B»Ai,  Barltum,  p.  299,  P.  Meyer.') 
Li  dos  ftt  moult  fiers  et  gaignars. 

(C.  it  Païenne,  Ars.  3319,  f°  92  r'.^ 
Et  moolt  est  sa  mercis  felenesse  et  gaignarde. 
(BiKTM  de  Comm.,  3529,  Schclcr.) 
Ne  m'en  lenes  a  mnsart 
!S'a  félon  gaignart. 
(Ckans.,  ap.  Scheler,   Trour.  belg.,  p.  123.) 

A'IOQt  si  cstoit  avenu 

Qa'il  ol  mandé  le  duc  Gir.irt 

A  Viane,  le  preu  gagnarl. 

Kl  ne  l'aToit  mie  sierrî, 

(>n  il  li  veuist  droit  faire  cnqni. 

(MonsK.,  Ckron.,  4501,  Reiff.) 

Li  qnens  llierbiers  ki  fn  gagnars 
Et  oreillons  cl  benbanciers. 

(ID.,  ib.,  13896.) 

Dictus  Gaagnarz.  (1270,  Martyrologe  de 
S.-D.  de  Beaune,  p.  51,  Boudrol.) 

Car  vos  maris  li  lopars, 

Ki  moult  est  estons  et  gatgnars, 

Sent  le  Tenue  le  roi  Pioblon. 

(Renarl  le  noutet,  28 17,  Méon.) 
La  sarraiine  gent  snnt  pins  fier  qne  liepart. 
Quant  oenl  ISasier,  lor  segnor  le  gaignarl. 

(Gaufrnj,  3320,  A.  P.) 

AI  naiel  le  tint  ja,  quant  il  Tint  li  guaignart. 
(nom,  1699,  Michel.) 
Henri  Gaignarl.  (1330,  Aveu,  xxvi,Arcb. 
P26.) 

Lors  le  mist  jour  a  Nothinghehen.  Ro- 
biers  li  fils  Gautier,  ki  le  roi  connissoit  a 
moult  gaignarl,  ne  vaut  pas  venir  a  court 
desgarnis;  ains  amena  o  lui  bien  .V.  che- 
valiers a  toutes  lor  armes.  (Hist.  des  ducs 
de  Norm.  et  des  rois  d'Anglel.,  p.  118, 
Michel.) 

Or  d'aTcnlnre,  je  passé 
Par  ono  ne,  sur  le  tard; 
Mais  Dieu  scet  se  j'en  fos  farce 
Au  Tif.  Il  y  eusl  nng  coquarl 
Qui  mappelloit  A  Dieu,  gaignarl/ 
(Monologue  Coquillarl,  II,  219,  Bild.  elz.)  Edit. 
Trcppcrel,  gaynard. 

1.  GAiGNE,  S.  f.,  colère,  fnrenr  : 

S'il  est  en  gaigne,  il  escamo  ; 
Semble  a  Tenir  nag  homme  desTe. 
(Farude  frère  Guilleberl,  Ane.  Th.  fr.,  I,  31.";.) 

2.  GAIGNE  (en),  loc,  avec  plaisir,  sans 
hésiter,  aussitôt,  selon  Tobler  : 

Tien,  cbeTalier  soies  m  gaigne  : 
De  mnj  as  en  la  colce. 
(Mir.  de  Si  Valenlin,  Tb.  franc,  au  m.  à.,  p.  32.S.) 

Alons  après,  alons  en  gaigne. 
(r»  Jfir.  de  N.-D.,  comment  roy  Ostes  pcrdi  sa 
terre,  it.,  p.  443.)  Impr.,  engaigne. 
Ostes,  et  je  l'accors  en  gaigne. 

(Ib.,  p.  418.)  impr.,  engaigne. 

3.  GAir.NE,  voir  Gaaigne. 

GMGNRMI,  voir  GaAIGNEAU. 


GAI 

GAiGNCB,  voir  Gaaignee. 
GAiONE  maille,  voir  Gaaigne  ma  aillk. 
G.MGXENT,  voir  Gaaignant. 
gaigneou,  voir  Gaaigneor. 
oAiGNEPAiN,  voir  Gaaigne  pain, 
gaigner,  voir  Gaaignier. 
gaigneresse,  voir  Gaaigneor. 

GAIGNERIE,  VOir  GaAIGNERIE. 

GAiNERiE,  gaynerie,  s.  f.,  métier  de 
gaînier  : 

Gaynerie.  (Stal.  de  1412,  reg.  167,pièce  6, 
ap.  Duc,  Gaynerius.) 

GAiGîVEUR,  voir  Gaaigneor. 

GAIGNEURE,  VOir  GaAIGNEURE. 

GAtGNON,  gaaignon,  gagnon,  gaingnon, 
guainnon,  -  un,  gainnun,  vaingnon,  wain- 
num,  waaignon,  waignon,  loaingnon,  wein- 
gnon,  s.  m.,  malin,  dogue,  chien  de 
basse-conr  : 

Puis  amenoicnt  les  gaaignons. 

(Hou,  Richel.  37.Ï,  f»  221''.) 

(Ains  me]  lairoie  ens  en  .i.  feu  bruir 
[Que  il]  a  viantre  face  gaingnon  gésir  ! 

(B.  de  Cambrai,  332,  A.  T.) 
Fols  est  ki  d'espririer  cuide  faire  faucon. 
Ne  de  roaci  ilestrier,  ne  de  lévrier  gaignon. 

(Roim.  d'Alix.,  f  84=,  Michelant.) 
Des  fors'mastins  et  des  gaingnons. 

'  (Florimont,  Richel.  792,  f»  9''.) 
El  de  maslins  et  de  ganons. 

(Ib.,  Richel.   13101,  f»  16\) 
Qar  il  le  lient  tant  a  gaignon 
Et  a  beste  de  put  conroi, 
Neis  a  Dex  ne  porte  il  foi. 

(Renart,  br.  I,  t.  730,  Martin.) 

Despisttm  pins  ke  an  wainnun 
Vos  idles. 

(CH.KKDBÏ,  Sel  dormans,  338,  Koch.) 

N'ot  de  blanc  fors  les  dens  qui  semblent  de  gaignon. 
lilaugis  d'Mgrem.,  ms.  Montpellier  H  247, 
r  169'.) 

De  dons  parz  sor  dons  postz  mennz 
Pendent  dons  gtiainnons  veluz 
Laiz  et  hidus  et  granz  cum  ars. 

(Protheslaus,  Richel.  2169,  !"  38\) 

Ces  dons  guainmns  qui  pendu  snnt. 

{Ib..  f  39\) 
C'est  une  gent  qui  ne  gonstenl  de  blé. 
Hais  le  car  crue  comme  gainon  dervé. 

(;/«DB  de  Bord.,  2897,  A.  P.) 
Quant  li  guignons  Tent  rangier  l'os. 
(Signifiance  de  l'A.  B.  C,  Richel.  837,  f»  127'>.) 
Ils  sont  plus  haigres  que  uaignons 
De  granl  orgnel  et  de  fierté. 
(1.  Bretel,  Toum.  de  Chauvenci,  3828,  Delmolle.) 

Sel  point  de  l'agnillon 
Que  le  lion  fet  braire  comme  cars  en  gaaignon. 
(Doon  de  Maienee,  1332,  A.  P.) 

Tu  qui  pcrs  orcndroil,  dy  moy. 
Sont  les  dieux  plus  tenuz  a  toy 
Qu'ilz  ne  sont  a  ton  coropaignon. 
Que  leur  en  csl  preu  d'un  gaingnon  ! 
(}.  Le  Fetke,  La  Vieille,  1.  1,  v.  1373,  Cochcris.) 
Entre  onlx  ont  fait  nn  scignenr  d'un  gagnon 
Qui  fait  les  pars  et  les  pains  garder. 

(EosT.  Descii.,  Poés.,  111,  160,  A.  T.l 

—  Par  exlcns.,  béte  cruelle  : 


GAI 

Chacune  lie.'ile  le  douta  (le  lion). 
Car  il  esl  lort  et  mal  gaingnon. 

(Fable,  ms.  Chartres  620,  f»  ISî"".) 

—  Mauvais  garnement,  homme  vil  et 
méchant  : 

Li  gaingnons 
Avec  loi  ont  .ii.  conipaingnons. 

(Rose,  ras.  Corsini,  f°  20*'.) 
Je  lor  fais  croire  et  metz  es  testes 
Que  lor  prestres  curez  saut  bestes 
Envers  moi  et  mes  compaignons. 
Dont  j'ai  monlt  de  mauves  gaignons 
A  qui  je  snel,  sans  riens  celer. 
Les  secres  des  gens  révéler. 

(/*.,  11793,  Méon.) 
Onques  ne  vi  plus  mats  vaingnons. 
(D'un  Preslre  c'om  porte,  Richel.  1353,  f»  513  r".) 

Avec  luy  (Jésus)  va  .vu.  gaignons 
Que  il  tient  ponr  sez  conpaignons. 
(Pass.  N.-Seign.,  Jub.,  ilysl.,  11,  158.) 
Je  revois  batre 
Avec  Haqnin  mon  compaignoa 
Dessus  Teschine  a  ce  gaignon. 

(Ib.,  H,  234.) 

—  Adj.,  hargneux  comme  un  chien  : 

Se  tu  veuls  avoir  compaignon, 
Ne  pren  n'orgueilleux  ne  gaignon. 

(Ysopet,  I,  fab.  vi,  Robert.) 

En  Auvergne  (Clermont-Ferrand),  gai- 
gnon désigne  un  cochon. 

GAiLLARDiNE,  S.  f.,  cspècc  d'arme  : 

Espingardes,  gailîardines,  brlgandioes... 
Gouges  fines. 
(ilysl.  de  SI  Quentin,  ap.    Dcsmaze,  Curiositc's  des 
Ane.  justices,  p.  55.) 

Cf.  Galvardine  î 

GAILLEUR,  s.  m.  1 

Gailleurs,  bien  faitz  en  piperie, 
Ponr  ruer  les  minars  au  loing, 
A  l'assault  tost,  sans  saerie  ! 

(ViLLOM,  Jargon,  Jonanst,  p.  159.) 

gadllié,  adj.,  égalisé,  uni  ? 

Li  wairde  doit  jurier,  sus  poine  d'eslre 
priveis  de  son  office,  qu'il  ne  lairait  pai- 
veir  de  nulles  pierres  que  ne  soit  bonnes 
bien  pointiee  et  gailliee.  (1414,  Hist.  de 
Metz,  IV,  lOi.) 

GAiLLiER,  S.  m.,  noyer  : 

Toutes  les  vingnes,  les  gailliers,  les 
chaynes...  (J.  de  "Stavelot,  Chron.,  p. 
K84,  Borgnet.) 

Ane.  Wall,  gaillier,  noyer.  Namur.,  gai, 
Liég.,  gèi,  noyer.  Rouchi,  galier,  gaier. 

GAiLLOFRE,  S.  m.,  Tossc,  mauvais  che- 
val : 

Vint  li  rois  Edoaart  en  France  : 
Ne  mena  mie  o  Ini  gaillo/res. 
Mes  granz  destriers,  sommiers  et  coffres. 
(GciART,  Roy.  lign.,  12718,  W.  et  D.) 

GAISIENT,  voir  GUAIMENT. 

GAIMENTER,  VOif  GUAIMENTEB. 

GAIMENTOS,  voir  GUAIMENTOS. 

1.  GAIN,  s.  ra.,  désigne  le  ramage  des 


Et  chantent  li  oiscl  et  mainenl  granl  gain. 

(Aye  d'Avignon,  2578,  A.  P.) 

2.  GAIN,  voir  Gaain. 


GAI 


GAI 


CM 


^i06 


GAINAAGE,  VOir  GAAIGNAGE. 
GAINAUBLE,  VOir  GAATGNABLE. 
GAINCHIR,  voir  GUENCHIR. 
GAiNDAS,  voir  GniNDAS. 

GAiNDUESSE,  S.,  féin.  do  geindre,  gar- 
çon boulanger  qni  pétrit  le  pain  : 

.lohan  le  Raimlre  et  Monv^i'.l  Uigaindresse. 
(1338,  Reg.  des  lett.  de  f ranch.,  Arch.  Iv 
1511,  f"  3  r».) 

GAINER,  voir  Gaaignieb. 

GAiNETE,  S.  f.,  petite  gaine  : 

.1.  coutelet  petit  a  pointe 
Avoit  en  nne  gainete 
Qoi  raoult  estoit  bêle  et  bien  fête. 
(Vie  des  Pères,  liicliel.    23HI,  f  143'',   et   Ars. 
.)(U1,  1°  113».) 

GAiNGiEK,  voir  Gaaignier. 

OAINGNABLE,  VOir  GaAIGNABLE. 
GAINGN'AIGE,  voir  GAAIGNAGE. 
GAINGNART,  voir  GAIGNART. 
GAINGNAUBLE,  VOir  GAAIGNABLE. 

OAiNGNE,  voir  Gaaigne. 

GAING.MER,  VOir  GaAIGNIER. 
GAINGNIET,  VOir  GAAIGNET. 
GAINGNON,  voir  GAIGNON. 
GAINNAGE,  voir  GAAIGNAGE. 

GAINXUR,  voir  Gaaigneor. 
GAINON,  voir  Gaignon. 

GAEVTRK,  adj.  ? 

lit  yestcnt  les  halsbers,  bien  estoi[en|t  gaintres. 
{bestr.  de  Rome,  711,  Groeber.) 

GAiNu.v,  voir  Gaignon. 

GAioLE,  adj.  f.,  exprime  l'idée  d'enti- 
chée, de  soumise  à  toutes  les  volontés  : 

Elo  est  (le  vos  toaln  gaiole 
I.a  damo,  ne  plas  ne  demande, 
Trop  a  e.té  o  vos  truande 
El  trop  est  par  terre  njcncc. 

(Chrmiien,  Roi  Guill.,  G/»,-i,  Michel.) 

GAiOLEOu,  voir  Jaioleor. 

GAIPINESSE,  S.f.  ? 

Ysabel  la  Gaipinesse.  (1237,  Cens. Grand 
Beaulieu,  p.  141,  Arch.  E.-et-L.) 

GAiRnEMANT,  volr  Garde.ment. 

GAIREDON,  voir  GUERREDON. 

GAiRNACiiB,  voir  Garnache. 

GAiRON,  voir  Vairon. 

GAIROT,  adj.? 

Ledit  rouet  (/airoi.  (1328,  Compl.  d'Odar 
de  Laigny,  Arch.  KK  3»,  f"  14  r".) 

CAISSE,  voir  Gage. 

OAisT,  voir  Gast. 

GAISTOUR,  voir  Gasteor. 

OAisvR.  adj.  f.,  voirfîAip. 


GAITABI-K,  guaytable,  guetable ,  adj., 
sujet  au  service  du  guet  d'une  ville  ou 
d'un  château  : 

Si  le  chagteau  du  seigneur  est  deinoly, 
il  ne  peut  transférer  ses  sujets  guetables 
a  un  autre  château,  ny  les  contraindre  au 
guet  personnel  qu'aprez  que  son  château 
aura  esté  restably.  {Cout.  de  Berry  et  de 
Lorris,  p.  36,  La  Thaumass.) 

Les  subjets  guaytables  d'aucun  ohastel 
et  qui  ont  droit  de  retraite  en  iceluy  au 
temps  d'eminent  péril...  sont  tenus  seule- 
ment aux  legieres  réparations  desdils 
chastels  et  forteresses.  (Coitt.  d'Ativergne, 
XXV,  17,  Nouv.  Cout.  gén.,  IV,  1186».) 

GAiTAGE,  waitage,  luetage,  s.  m.,  im- 
pôt pour  la  garde  d'une  ville  : 

Et  si  a  li  cuens  a  cascun  feu  une  geline 
au  Noël  et  un  pain,  et  pour  waitage  six 
deniers.  (126S,  Reg.  de  la  Chambr.  des 
compl.  de  Lille,  sigu.  Papier  velUji"  38  v", 
ap.  Duc,  Wetage.) 

GAiTE,9wa!"(e,  (jatte,  guatte,guele,  guette, 
guecle,  guette,  gueyte,  geyte,  gelte,  ivaite, 
wayte,  tvelle,  s.  f.,  quelquefois  masc,  sen- 
tinelle, guetteur  : 

Les  gaites  cornent  desor  le  mur  anti, 
Fromons  se  siet  sor  le  pont  toroeis, 
Sa  gent  devise,  si  a  ses  gaites  mis. 
(Garin  le  Loher.,  2°  chans.,  xxxv,  p.  158, 
P.  Paris.) 

A  tant  une  guaite  vit  venir  grant  pople 
par  deled  le  munt.  (Rois,  p.  166,  Ler.   de 
Lincy.)  Lat.,  puer  speculator. 
La  nuit  fait  ses  wailes  sua  ost  eschowaiter. 
(Jordan    Fantosme,    Chron.,  62G,    var.,    ap.    Mi- 
chel, D.  de  Norm.,  t.  III.) 
Ouatre  gaites  a  en  la  tor 
Qui  veillent  la  nuit  et  le  jiir. 
{Floire  et  DIance/lor,  i"  vers.,  1703,  du  Méril.) 

Estes  vous  gaite  ?  gardes  vous  le  pais  ? 
(Wton  de  Bordeaux,  708,  A.  I'.) 

Les  guetes  qui  gardent  les  haies.  (1278, 
Apprise,  Arch.  J  1029,  pièce  1.) 

Ne  pourront  ouvrer  qne  de  la  guete  cor- 
nant au  malin  jusques  a  la  nuit.  (Est. 
DoiL.,  Liv.  des  mest.,  i™  p.,  xl,  5,  Lespi- 
nasse  et  Bonnardot.) 

C'est  la  gueile  du  chastel  qui  onques  ne 
dort.  (Laurent,  Somme,  Uichel.  22932, 
l''52^) 

L'cndoniain  par  matin,  a  la  gueile  cornant. 
S'est  adoubé  Robaslre  et  Aliaumo  le  franc. 

(Caufrcii,  .■lill,  A.  P.) 

Doibvent  lid.  bourgeois  payer  la  nioylié 
des  waytes  que  vuayteront  au  bourg  de 
Blantmont.  (1308,  Franck,  de  Blâmant, 
Arcb.  Montbeliard.) 

liera,  une  gaite,  .1.  cordoanier  qui  man- 
geront a  court.  (1317,  Arch.  K  40,  pièce  23.) 

E  Iroverent  le  geyte  somoilant.  (Hist.  de 
Foulques  Filz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv»  s., 
p.  39.) 

Ruèrent  le  gueyle  en  la  profonde  fosse. 
{Ib.,  p.  40.) 

Exoubie,  wailes.  (Gloss.  de  Douai,  Escal- 
lier.) 

Huet  le  Lorrain,  Jacquet  le  Cloouiier, 
guettes  du  roy  nostre  sire  de  son  palais  de 
Paris.  [Fiéce  de  1333,  ap.  Felibien,  Hist.  de 
Paris,  V,  648'.) 

Que  ou  dit  chastel  de  Passavant  ait 
douze  gaites    anciennes    ordonnées   pour 


gaitier  le  dit  chastel.   (1367,  Grands  jours 
de  Troyes,  Arcb.  X"  9182,  f  31  r».) 

Toutes  les  personnes  qui  par  le  baiUy 
ou  sergant  de  mendit  seigneur  ou  mette  de 
nuit  sont  prises  doivent  estre  amenées 
par  (levant  nos  eschevins  do  Douay  {Pièce 
de  1369,  lirassart,  Pr.  de  l'Hist.  du  chdt.  de 
Douay,  I,  102.) 

La  gette  don  ohastiel  d'amont  commença 
de  la  trompeté  a  mener  noise.  (Fnoiss., 
Chron.,  II,  374,  Luce,  ms.  Rome,  f»  81  v».j 

Li  gette,  qui  perçut  nestre  la  navie  des 
Espagnolz,  dist....  (Id.,  ib.,  IV,  92,  Luce.) 

Par  les  escoutes  et  gettez  que  li  Engles 
tenoient  sus  les  chemins.  (Id.,(6.,  I,  332 
Luce,  ms.  Amiens.)  ' 

Donc  mue  l'en  les  guettez.  (J.  dp,  Vignay, 
Enseignem.,  ms.  Brux.  11042,  f»7i=.) 

Trouveroit  l'en  l'ost  sans  guetez.  (Id.,  ib.) 

Du  bled  qu'on  donne  aux  clercqs  et  ser- 
gens  de  le  paix  de  le  -ville  et  aussi  aux 
cricurs  des  bans  et  mettes  dou  beffroy. 
(13  avr.  1437,  Recueil  de  pièces  sur  les 
droits,  privilèges  et  histoire  de  Valenciennes, 
ms.  Valenciennes  533,  f"  4S  r".) 

Geste  guette,  ainsi  mise  et  logée,  dist 
qu'elle  feroye  bon  devoir.  (Louis  XI,  Nouv., 
Lxxv,  .lacob.) 

Les  guettes  apperceurent  qu'ils  s'embar- 
qnoyent.  (Fauchet,  AnUn.  naul,  2°  vol., 
VI,  19,  éd.  1611.) 

—  Lieu  d'où  l'on  guette  : 

Si  me  semble  que  je  voy  maintenant, 
comme  de  dessus  une  haute  guette,  venir 
la  vertu  et  la  fortune  a  la  plaiderie  de 
ceste  cause.  (Amyot,  OB«u.  mor.,  V,  121, 
éd.  1819.) 

—  Sommet  du  màt  : 

Tous  les  navyres  meisrent  baniere  en 
hault  de  la  gatte,  c'est  a  dire  les  navires 
rondz,  et  les  galleres  au  bout  de  leurs 
arbres.  (Jacques  bast.  de  Bourb.,  Oppu- 
gnal.  de  Rhodes,  f"  14  v»,  éd.  1326.) 

L'arbre  du  hault  de  la  guatte  plonge  en 
mer.  (Rab.,  1.  IV,  c.  18,  éd.  1532.) 

—  La  trompette  du  guet: 

Pour  faire  l'assiette  et  la  retraite  d'iceluy 
guet,  sera  tenu  celuy  qui  a  la  charge  de 
la  guette  dudit  chastelet,  de  sonner  la  trom- 
pette par  chacune  nuict,  selon  les  heures 
dessusdites.  (1339,  Edit  de  Fr.  I",  Felib., 
Hist.  de  Paris,  111,  620.) 

Ayent  esté  ordonnez  ausdits  gens  du 
guet  heures  et  lieux  pour  eux  trouver  cl 
assembler  par  chacune  nuict  au  son  de  la 
guette.  (Ib.,  p.  619.) 

—  Exprime  l'idée  de  vicissitude  dans 
l'exemple  suivant  : 

Et  tout  aussi  ce  qui  pent  os  guettes  ol 
balances  de  fortune.  (J.  de  Salisb.,  Poli- 
crat.,  Richel.  24287,  f»  66\) 

Bourbonnais,  gaite,  sentinelle. 

Nom  de  lieu,  la  Guette  (Nièvre). 

GAiTEL,  s.  m.,  cachette  : 

Moût  licnent  lor  argent  estroit 
lîn  rigoz  et  en  gaiteaus. 
(nu   des   ai'ocas,  1.54,   Gast.  Raynaud,   Romania, 
t.  Xll,  p.  210.) 

GAiTEMENT,  gailtemcnt,  guetemenl,  guet- 
tement,  guyetement,  guytement,  s.  m.,  ac- 
tion de  guetter,  de  faire  sentinelle,  garde  : 


206 


GAI 


GAI 


GAI. 


I.i  tttilfmfm  <lti  ponl  adoiio  fu  lublii-s. 

(FifTttbras,  40iO,  A.  P.) 

Quant  renncmi  le  trouve  dormant  et  en 
onblyde  ie?  gaHten\ens,...  adonc  lui  court 
il  5eure.  (CocncY,  llist.  âe  Grèce,  Ars. 
3689,  f-  83''.) 

—  Gaifement  de  chemin,  action  de  se 
mettre  en  embnsc.ide  snrles  chemins  pour 
détronsser  le  passant  : 

En  tenchon?  cl  en  guerres  et  en  guete- 
métis  de  clipmin?.  (OnssME,  Quadrip.,  Ri- 
chel.  1348,  f»  91'.) 

GuytemeM  de  voies  et  de  chemins. 
(24  cet.  1360.  Lett.  pat.  du  /?.  Jean,  Liv. 
^es  Bouill.,  XIX,  Arcli.   niun.   Bordeaux.) 

Giiyelemens  de  voyes  et  de  chemins. 
(1360,  AHestalio  nuncii  Papw,  Rym.,  \I, 
217,  2-  éd.) 

Robcries  et  oppressions,  guetlemens  de 
voies  et  de  chemins.  (Fnoiss.,  Chron.,  Ri- 
chel.  2641,  f«  2îo  v»  ;  éd.  Luce,  VI,  33.) 

Roberie  signifie  volcrie,  et  conme  dit 
mon  vieil  practicien,  gueltemeni  de  che- 
min. (BouTEiLLEn,  Somme  rurale,  1.  JI, 
p.  167,  en  marge  de  IV-d.  1611.) 

G.MTF.on,  -  eur,  guait.,  guelt.,  ghett., 
gueil.,iceiU.,  s.  m.,  celui  qui  guette  : 

Larrons  et  gueiteors  de  voies.  (Introd. 
daslron.,  Richel.  1353,  f»  Ib-".) 

Li  guaiteur  qui  estoit  sour  le  tour  de 
Jesrael  les  vit  venir.  {Bib.  hist.,  Maz.  S32, 
f"  123'.) 

Les  frais  de  vrel  des  trois  jours  de 
monstre  pour  le  toeilteur  et  ses  compain- 
gnoDS  s'élevèrent  a  ii  c.  i  s.  (1354,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens,) 

Les  fihetteurs  du  beuffroi.  (1523,  Bé- 
thune,  ib.) 

Plasienrs  lirrons,  menrtriçrs,  solitils  pillars, 
Guttleurs  de  bovs,  ors,  infâmes,  paill.irs. 
(Gringore,  les  FoUrs  entreprises,  p,  131,  Bilil. 

eU.) 

Le  plus  souvent  les  autres  les  exercent 
(les  vols)  aux  champs,  par  les  chemins  : 
dont  nous  voyons  que  voleurs  et  guetteurs 
de  chemins  se  prennent  pour  synonymes. 
(H.  EsTiKNK,  Tr.  prép.  ri  l'Apol.p.  Hérod., 
c.  18,  éd.  1566.) 

Assassinateiirs  et  guetteurs  de  chemins. 
(Catta.v,  Geomance,  f»  36  v»,  éd.  1571.) 

Ces  guetteurs  de  nappe  mise.  (J.  D.  S.  F., 
Prop.  d'Epict.,  p.  430.) 

GAiTE  TISON,  adj.,  qui  reste  au  coin 

du  Ifn  : 

Fils,  trop  te  licî  :  mnll  as  le  cœnr  .félon 
Qa'or  de  toi  dient  esniycr  et  prtr(;.on 
Li  DDs  a  l'anlre  :  Voi.<  la  gmle  tison. 
'Heris.  I.EDix,  Foul/j.  de  Cand.,  p.  5,  TarW.i 

CAiTELx,  adj.,  qui  guette,  qni  tend  des 
pièges  ; 

Insidlosup,  gaiteux.  (1464,  .1.  Lagadeuc, 
Catholicon,  M.  AulFret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

r.AiTiF.n,  gaittier, guetter,  guaitier.gues- 
lier,  gaiter,  waitier,  walier,  verbe. 

—  Act.,  surveiller,  veiller,  garder: 

Pri  tns  de  ma  terre  pardcr 
El  de  inf'î  fran»  lioriies  gaiter. 
(Floire  ri  Blanee/lor,  2'  vers.,  73,  da  Méril.) 
Et  gueterenl  molt  honorablement  le  cors 
tôle  la  nuit.  (Chron.  des  rois  de  Fr  .  ms 
Berne  607,  f"  117'  )  ' 


—  Rén.,  SI'  garder,  prendre  garde  : 
Lasgur  vit  que  Jaques  n'avoit  mie  granz 

genz  et  que  il  ne  se  gaitoit  mie  bien.  (Vii.- 
LKH.,  331,  Wailly.) 

SI  corn  pappe  Herbiers  cantoil, 
Kl  del  cors  nicn  ne  s'i  gaitoit. 
Es  Tons  d'infier  les  anemis. 

(MousK.,  Chron.,  15S00,  Rei(T.) 

Gaities  vos  dou  vallet  mal  caint.  (Hist. 
de  Jules  César,  Richel.  23082,  >  4".)  Var., 
gueticz.  (Hicliel.  23083.) 
L'en  ne  se  peut  gaiter  de  manTaise  adventure. 
(Pror.  gallic.,  x\'  siècle,  ap.   Leroux   de  Lincy, 

Pror.) 

—  Neutr.,  faire  le  guet  : 

Ains  atendi  le  pril  sans  lui  waitier  ancliois. 
(Ad.xm  de  i.e  IIai.i.c,  du  Roi  de  Sezile,  293,  Cous- 

somaker,  p.  291.)  Inipr.  vuaitier, 

Li  preudomc  du  mestier  devant  dit 
dient  qu'il  v'avoient  onques  gueslié  au 
tans  le  roy  Phelippe.  (E.  Boiii.,  Lii).  des 
mest.,  1°  p.,  XXXIII,  7,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

Doivent  lesd.  hourgoys  paier  la  moitié 
des  guaites  qui  guaiteront  ou  bourg  dud. 
Blammont.  (Cart.  orig.  de  Neuchàtel-Comté, 
apparten.  au  marquis  de  Durfort-Civrac, 
f  29  r".) 

Fuissent  contrains  de  icatier  en  nostre 
forteresse  d'Arche.  (1473,  Exemption  de  guet 
au  chasteau  d'Arches,  Arch.  Meurtlie,  Très, 
des  Chart.  de  Lorr.,  reg.  B  I,  f»  127''.) 

—  Gaitant,  part,  prés.,  attentif,  vigilant: 

Bataille  avez  prise  a  ces  mescreans. 
Vous  et  Charles,  mais  or  soiez  gnilatis, 
Se  vous  povez,  que  li  soiez  aidans. 

(Enf.  Ogier,  2321,  Scheler.) 

Soions    pour    nous  meismCs    contr'enlx    sage    et 
Igailtanl. 
(J.  DE  Meu.vc,  Test.,   Vat.    Chr.  .'67,  f»  26'.) 

Bressan,  guethio,  gueytier,  regarder. 

GAITTEMENT,  VOir  GAITEMKNT. 

GAivAGE,  S.  ni.,  droit  de  s'emparer  des 
animaux  et  des  objets  dont  les  maîtres 
étaient  inconnus  et  que  les  proprifîtaires 
trouvaient  sur  leurs  terres  : 

Vinage,  fiaivage,  pontage,  passage.  (1336, 
Arch.  ,1J  70,  f  101  r».) 

GAivE,  adj.  f.,  voir  Oaif. 

GAivEMENT,  gucsv.,  S.  m.,  délaisse- 
ment f.iit  pour  un  an  au  seigneur  censier 
de  la  jouissance  et  exploitation  d'une 
maison  sujette  au  droict  de  relevoisons  à 
plaisir,  et  qui  tient  lieu  du  payement  des 
profits  : 

Guesvement.  (Coût.  d'Orléans,  comment, 
par  Delalande,  table  des  mat.) 

GAivER,  guesver,  weyver,  v.  a.,  céder  et 
abandonner  au  seigneur  censier  l'exploita- 
tion et  jouissance  de  la  maison  mouvante 
de  sa  censive  pour  le  temps  d'une  année, 
il  commencer  au  jour  du  premier  terme 
prochain  venant,  auquel  les  baux  de  loyer 
des  maisons  ont  accoutumé  d'estre  ou- 
verts en  cette  ville.  (J.  Delalande.) 

Nous  weyvons  nostre  primer  chnlenge, 
e  prioms  jugement  en  le  principal.  (Year 
hooks  of  the  reign  of  Edro.  the  àrst,  years 
xxx-xxxi,  p.  113.  lier.  brit.  si;npt.) 


Le  seigneur  d'un  lieritage,  redevable  du 
droit  de"  relevoisons  a  plaisir  peult,  quand 
bon  luy  semble  guesver  et  délaisser  au  dit 
seigneur  censier  ledit  héritage  pour  les  re- 
levoisons qui  seront  dus,  pour  en  joyr  par 
le  seigneur  censier  une  année  entière. 
{Coust.  d'Orléans,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  956.) 

GAJAILLE,  voir  Gageaille. 

1.  GAL,  S.  m.,  caillou,  galet  : 

Portent  max  et  flaians,  tandeflles  et  maint  gai. 
(Conq.  de  }erus.,  17S9,  Hippeau.) 
Des  caillîex  lor  ont  tant  contreval  rué 
El  tante  grès  cornue  et  tant  gat  encosté 
Que  plus  de  nu'  en  i  versent  pasmi5. 

(Doon  de  Maience,  10098,  A.  P.) 

Colin  print  une  pierre  ou  gai  de  mer  et 
la  getta  a  la  teste  du  suppliant  par  telle 
manière  qu'il  le  porta  a  terre.  (1379,  Arch, 
JJ  116,  pièce  128.) 

En  pat.  norm.,  gai,  gau,  signifie  pierre, 
caillou. 

Voir  dans  Moyans  de  Brieux,  Poematum 
pars  altéra,  p.  142,  des  détails  sur  un  jeu 
que  les  enfants,  en  Normandie,  appellent 
le  gai. 

A  Guernesey  le  plur.  gaux  est  très  usité 
pour  désigner  de  grosses  pierres  roulées. 

2.  GAL,  s.  m.,  sorte  de  mesure  pour  la 
laine  : 

Du  gai  de  laine  vendue...  ohole  du  ven- 
dant et  obole  de  l'acatant.  (Orden.  du  poix 
de  le  ville,  xiv°  s.,  Reg.  des  stat.,  p.  163, 
Arch.  mun.  AbbeviUe.) 

Item  de  deux  livres  de  laine  ou  de  agne- 
lins  jusques  a  demi  gai,  sans  plus  avoir, 
se  paiera  comme  de  demi  gai.  (Livre  blanc 
de  l'hôtel  de  ville  d' AbbeviUe,  f»  97''.) 

3.  GAL,  s.  m.  '? 

LE    MONDE. 

L'aultre  est  venu  do  travers 
En  me  servant  de  mos  couvers, 
I  Et  avoyt  de  l'erbe,  ce  maistre, 

Dont  y  m'a  cuidé  faire  paistre, 
Nonobstant  que  rien  ne  me  deult. 

LE  !"■  CALANT. 

A  y  gaigne  le  gai  qui  peult. 
(lesS  galants,  p.  28,  ap.  Ler.  de  Lincy  et  Michel, 
Farces,  moral,  et  serm.  joy.,  t.  II.) 
En  bataille. 
Par  mer  et  par  terre  auras  gai. 
Tant  plus  te  verra  l'en  féal 
Et  sans  faille. 
(Contrcd.  de  Songecr.,  i"  1  70  r°,  éd.  1530.) 

4.  GAL,  voir  Jal. 

5.  GAL,  voir  Gaut. 

GALACIEN,  voir  GALAZIN. 

CALAGE,  s.  f.,  galoche  : 

.1.  peir  de  galages  failz  d'estreyn,  .iv.  den. 
(1423,  Inv.  de  H'.  V,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

GALAiNE,  galentine,  s.  f.,  mot  douteux 
exprimant  l'idée  de  choc  : 

noiconreé  et  derrout  et  espars 
Furent  paien  par  lui  en  maintes  pars 
En  galentine  d'cspces  et  de  dars, 
Et  de  maçucs,  d'cspiez  et  do  faussars. 

(Enf.  Ogier,  S060,  Sclielcr.)  Var.,  galaine. 

GALANDE,  voir  GALANGE. 

GALANDEIl,  VOif  GARI-ANDEn. 


GAL 


GAL 


GAL 


GALANDE-SCHE,  VOir  GaRLANDESCHE. 

GALANDiz,  voir  Garlandeis.  ■ 

OALANDUllE,  vûir  Garlandore. 

OAJUANGE,  -  angue,  galande,  ijallente,  s. 
f.,  sorte  d'épicerie,  marenda  ijalenda  : 

Galauoa,  gallente.  (Olla  patella,  p.  32, 
Scheler.) 

Poyvre  et  galangiie  en  poudre.  (Lie- 
BADLT,  Mais,  rust.,  p.  200,  éd.  1597.) 

Olivier  de  Serres,  dans  son  Théâtre 
d agriculture, a.  employé  les  [ormes  galange, 
galande. 

GALANGUE,  VOir  GaLANGE. 

1.  GALANT,  S.  m.,  sorte  de  brigands  : 
Les  supplians    povres  geos   de   labour, 

pour  obvier  aux  entreprises  de  nos  adver- 
saires, se  sont  mis  sus  en  armes  avec 
autres  que  comniunement  on  appeloit  les 
gahms  de  la  feuillie.  (1471,  Arcii.  JJ  197, 
pièce  137.) 

Lequel  de  la  Vigne  estoit  mal  renommé 
veu  qu'il  avoit  esté  galant  de  feuillee. 
(1472,  Arcb.  JJ  197,  pièce  339.) 

2.  GALANT,  S.  m.,  sorte  de  monnaie  : 
Deux  galans  d'our.  (1483,  Bruay,  Arch. 

de  l'Etat  à  Lucerne,  Criminalia.) 

GALARDON,  VOir  GUERKEDON. 
GALAiiHESSE,  VOlr  GALERESSE. 

GALASiEN,  voir  Galazin. 

GALATIEN,  voir  GALAZIN. 


GAL.VZIN,  galasien,  -  cien,  -  tien,  gali- 
sien,  adj.  de  Glazia,  en  parlant  de  soieries 
et  d'objets  d'orfèvrerie  : 

Biea  sont  cuvert  d'un  pâlie  galazin. 

(Roi;  2973,  .Muller.) 
Doe  coDpe  d'or  fia  a  li  rois  demandée; 
D'ane  çalisine  !a  par  tans  noelee. 
(fioum.  iPMix.,  î°  a',  Michelaut.)  Var.,  d'œuvre 
galacienne. 
Desas  un  paile  galatien  oïré. 

(Raimb.,  Ogier,  8136,  Barrois.J 
Vestne  fu  d'un  paile  galacien  saffré. 

{Fierabras,  2016,  A.  P.) 

La  coule  estoit  d'un  drap  galasien. 

(C.  d'Hanstone,  Richel.  2o516,  P  53  r°.) 

Et  li  .c.  paile  furent  galacien  fresé. 
(Rm.  de  Monlaub.,  p.  129,  Miciielaat.) 


ri 


GALBAN,  voir  Galbanen. 

OALAANE,  voir  GaLBANEN. 

QALBANEN,  galban,  galbanon,  galbane, 
s.  m.,  galbanum  : 

Elpor  ce  est  bien  dit  a  Moysen  :  Prend 
espezes,  scacten,  et  onica  et  galbanen  de 
bone  odor  et  très  cleir  encens,  si  en  feras 
un  tymiame  confit,  solunc  l'oevre  de  ceaz 
ki  les  ungemenz  funt,  soniousement  meU 
leit  et  pur.  {Job,  Ler.  de  Lincy,  p.  447.) 

Son  atume  de  bone  odour,  comme 
mirre  esleu  et  comme  slorax  et  galban  et 
ongle  et  goule.  {Bible,  Richel.  901,  f°  42''.) 

Cire,  suif,  pois,  ava,  3  I  ,  galban,  33.  (H. 
DE  MoNDBViLLE,  Kichcl.  2030,  f"  83''.) 

Si  le  lieu  enfle  avec  vessies,  preus  gal- 
bane, storace.  (Tardif,  Arl.  de  la  faulc  , 
II,  31,  Jullien.) 


Galbanon.  (La  Bod.,  Harraon.,  p.  441.) 

GALBANON,    VOir  GALBANEN. 
GALDI.NE,  voir  GADDINE. 

1.  GALE,  galle,  s.  f.,  réjouissance,  plai- 
sir, amusement  : 

Chevalerie  a  passé  gales: 

Je  ne  la  vois  es,  chans  n'es  sales. 
(KuTBBEur,  Pois.,  II,  23,  Jubinal,  2"  édition.) 

Hz  cuident  estre  reputez  des  gens  be- 
neurez  se  ilz  sont  veuz  par  cbascun  jour 
estre  en  conviz,  en  galle,  boire  et  menger 
et  autres  plaisences  desonlouaees.  (H.  DE 
Granchi,  Trad  du  Lio.du  Goiw.  des  Princ. 
de  GiUe  Colonne,  Ars.  5062,  I»  177  r».) 

Lesquelx  respondirent  que  il  danceroieut 
et  meueroient  grant  gale.  (1380,  Arch.  JJ 
118,  pièce  43.) 

.Mes  ensi  qu'on  rameutoit  galles 

Et  aventures  qui  sourviennent. 
(Froiss.,  l'ot-s.,  11,-10,  1315,  Scheler.) 

Waves  vous  en  Escoce  esté, 
Et  la  demi  an  aresté. 
En  Englelerre  et  eu  Norgalles, 
Ou  bien  aves  eu  vos  gales. 

(iD.,  ib.,  226,217.) 
Plusieurs  joieuses  paroles  et  gales  pour 
faire  rire  les  roys   et  les    seigneurs.  (1d., 
Chron.,  XV,  304,  Kerv.) 

A  vous  parle,  compaings  de  galles. 
Qui  estes  de  tous  bons  accords. 
(ViLLOM,  Grant  Test.,  cxi-vi,  Jouaust,  p.  109.) 

Tous  les  soirs  le  fit  souper  en  banquet 
avecques  luy  et  mener  grant  gale.  (G. 
Chastell.,  Chron.,  111,25,  Kerv.) 

Et  ne  menoit  jeuz,  ris,  feste  ne  gale. 
Mais  sembloit  bien  sa  douleur  dure  et  malle. 
^.^..  CiiART.,  Pues.,  Débat  des  deux  fort,  d'am., 
p,o66,  éd.   1617.) 

Soit  l'aventure  bonne  ou  maie  : 
Kire,  plourer,  couiroux  ou  gale. 

(Id.,  Quatre  Dames,  p.  627.) 
Ce  a  faict  Cerberus  le  vaillant 
Qui  est  ung  petit  eu  ses  galles, 
J'ayjoué  cy  de  mes  cymballes 
Pour  les  habitans  resjouyr. 
(Ad.  des  Aposl.,  vol.  I,  f  8^  éd.  1337.) 
C'est  très  bien  faict, 
Nous  voeroDS  tantost  bonne  gale, 
(lioralilé  ai  personn.,  p.  12,    ap.  Ler.    de  Lincy 
et  Michel,  Farces,  moral,  et  serm.  joy.,  t.  III.) 

—  Désignant  un  jeu  spécial  : 

Est  interdict  aux  dictz  ladres  dejuer  l'un 
a  l'aultre  ne  a  aultres  personnes  aux  dez, 
au  poulain^  a  galles,  ne  a  aultres  jeux  il- 
licites. {Pièce  de  1403,  Suc.  des  Ant.  de 
.Morinie,  XV,  179.) 

—  Faire  la  gale,  se  livrer  à  la  joie,  au 
plaisir  : 

Et  s'assirent  trestous  a  table  ; 

Et  Dieu  sçait  si  llrent  la  galle 

Eutour  le  vin  et  le  pasté. 
(Poés.  atlrib.  à  Villon,  la  septicsme  Repeue, 
Jouaust,  p.  259.) 

Et  Dieu  scet  se  on  /'aici  la  galle 

A  mener  dancer  ses  bourgeoises. 
fCoficiLL.,  ilonol.  du  Puys,  II,  250,  Bibl.  elz.) 

Il  me  mena  en  une  sale 

Ou  escuiers  et  damoiselles 

Faisaient  mainte  bonne  gale. 

Jeux,  chansons,  karoles  nouveles. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,   Ars.  3121,  f"  14'=.; 
Apres  soupper  jouèrent   et  dancercnt  et 
firent  la  galle  aux  jeunes  gens.  (D'Auton, 
Chron.,  l'iichel.  5082,  f"  28  v°.) 


—  Par  galle,  par  plaisanterie  :j 

Ce  dû  par  galle 

Non  aatrement. 
(Roi  Kené,  Regnault  et  Jeannelon,  (*'.uv.,  1.  Il, 
p.  128,  Quatreburhes.) 

2.  GALE,  S.  f.,  gelée  : 

Et  le  cep  faussement  trompeur 
Par  gresle  on  par  gale  bruyante. 
(Tahur.,  Pods. , -i' iK,  [).  111,  éd.  157t.) 

GALEACE,  \Oir  GALIACE. 

GALEBONTEMPS,     SUbSt.    COnipOSé,    SO- 

ciété  de  gais  compagnons,  au  xv'  siècle, 
appelés  aussi  galans,  compagnons  gatois  : 

Desja  le  poil  me  grisonne, 

Desja  la  goutte  je  sens. 

Je  veux  traicter  ma  personne 

Avec  les  Gales  Bon   Temps. 

(VaitJc-de-Yire  d'O.  liasselm,  lui,  Jacob.) 
Maints  galebontemps  qui  prennent  un  sin- 
gulier plaisir  de  dormir  la  grasse  matinée. 
(Cuoueres,  Apresdinees,  p.  44,  P.  Lacroix.) 

GALEBRUN,  wulebrun,  s.  m.,  sorte  d'é- 
toffe commune  de  couleur  foncée  : 

Tiretaines,  galebrun,  et  tout  autre  drap 
ourtiz,  sunt  de  celé  meismes  coustumes. 
(Est.  Boil.,  Lio.  des  mest.,  '2'  p.,  x.kiv,  8, 
Lespinasse  et  Bonuardot.) 

U  cheinsil,  u  walebrun  de  Maence.  {Lois 
de  la  cité  de  Lond.,  ms.  Brit.  .Mus.,  add. 
14232.) 

Nom  propre,  Galbrun. 

1.  G.vLEE,  gallee,  gualee,  galie,  gallie, 
gualie,  jalie,  gellee,  s.  f.,  grand  bateau, 
vaisseau,  galère,  nef  : 

Puis  a  brocUié  Vairon  qi  cort  comme  galie. 

(J.  BoD.,  Sax.,  ciM,  Michel.) 
Et  ont  mis   x.  mesages  ens  eu  une  galie. 
(Conq.  de  Jerus.,  31.3,  Ilippeau.) 
Dame,    dist   il,   veez  ci    la   galie    toute 
preste  qui  vous  ateut.  (.MÉN.  de  Behis,  8, 
Wailly.) 

Ains  a  fait  aprester  une  riche  jalie. 

(Gui  de  Bourg.,  4154,  A.  P.) 
Si  eut  establis    quarante    des   plus  fors 
homes  de  sa  nef  a  vingt  grans  cros  de  fer 
pour  les  galies  retenir.  (,Saint  Graal,  11,  341, 
Hucher.) 

Galies  de  Sarrazins  viudrent  encontre  els. 
(Comtesse  de  Ponlhieu,  Nouv.  fr.  du  .xiu°  s., 
p.  192.) 

Devers  les  paleis  les  gualies 
Esteient  assaillir  alees. 
(Est.  de  la  g.  s.,  Vat.  Chr.  1650,  f  '  ««.> 

Et  list  les  giialees  défendre. 

(Ib.,  1°  6''.; 

Si  a  fait  atourner  au  port  une  galie. 

(Gaufrcy,  10460,  A.  P.) 

Se  mist  en  mer  en  galies  que  le  roy  de 
France   li  avoit  envolées.  {Chron.  de  S.- 
Den.,  Richel.  2813,  f»460^) 
En  Ytale,  en  cité  ameo 
Ou  maiutu  gaiee  est  armée. 
(CuR.  DE  PisAN,  iî!>.  du  Chcm.  de  long  cslude, 
6291,  Pùschel.) 

Item  le  mandement  de  .xvill.  gros  pour 
la  galleya.  (5  mai  1419,  Reg.  consul,  de 
Lyon,  1,  167,  Guigue.) 

Loys  Chapuis  et  Estienne  de  Villenove 
parleront  a  .Montargues  de  chevir  la  gai- 
leya.  (30  août  1419,  il).,  p.  180.) 


2(V8 


GAI- 


rins  voile  an  vfol  m'  iV-ri  l:t  ./aZ/cc 
Poor  trafiqaer  dessus  la  mer  sallee. 
(Cl.  m.»»..  EçI.  j.  la  naiss.  du  filt  du  Dauph., 
p.  H.  éd.  1S96.^ 

Or  Tont  de  front  jnioles  les  deax  galeet. 
fOEî  MiirREs,  Enridf.  Cii6  v»,  éd.  1608.) 

—  Mettre  en  galee,  envoyer  comme  va- 
gabond ramer  sur  les  galères  dn  roi  : 

Qnel  paillarl. 
Pour  mfcirr  en  gtllee  ceh. 
Asseï  propre,  mislc  et  gaîllarl! 
A.  l'K  n  Vient,  yioral.dr  lÀreuglf  et  du  Boiteux, 
p.  2i5,  Jacob.) 

C'est  lonjonrs  a  recommencer. 
Qai  foumiroit  aa  résida. 
Il  Taaldroit  mieox  estrc  pendu. 
On  rstre  mis  en  gallee. 
{.Farce  d'an)  Ramonn.  de  chem..  Ane.  Th.  fr.. 
Il,  ÏOd.) 

U  y  avait  autrefois  il  Rouen,  à  l'extré- 
mité orientale  da  quai,  le  clos  aux  galées, 
où  l'on  conservait  des  machines  de 
guerre  et  tout  ce  qui  était  nécessaire 
pt^mr  l'armement  des  galères. 

Nom  propre,  Gallye. 

i.  GALEE,  gallce,  s.  f.  1 

Et  au  regard  de  la  gallee  a  potenle,  qui 
sera  en  la  salle  pour  les  officiers  et  herauli 
d'armes,  il  se  servira  enpetitz  services  par 
deux  et  deux  el  quatre  et  quatre.  (Oliv. 
DB  LA  Marche,  des  Gaiges  de  bataille, 
p.  121,  Prost.) 

Et  au  regard  de  la  gallee,  elle  sera  servie 
comme  le  jour  précèdent.  (iD.,  «6.,  p.  130.) 

3.  GALEE,  s.  f.,  sauce  : 

...  Dedans  la  galee 
Li  ot  mis  le  venin. 
(Jta.  DIS  PiiEis,   Geste  de  Liège,  tli52,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Bourbier  : 

Li  tieste  li  gettat  tôt  enmi  la  galee. 
(Jeb.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  18610,   Scheler, 
G/on.  philol.) 

—  Mettre  en  galee.  déconfiro  :  1 

Diestre  et  seneistre  ocist  el  met  toi  en  galee. 
(Ieb.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  11738,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

Cf.  Galéb  Galbe.  1. 

4.  GALEE,  s.  f.,  casque  :  | 
Encore   puet    on    apeler     ledict    amict 

superhumeral  qui  signifie  la  galee  que  on 
met  aux  hommes  d'armes,  de  quoy  dit 
l'apostre  :  et  galeam  salutis  accipite.  Ad. 
Ephes.  VI.  (J.^  GouLALV,  Ration.,  Richel. 
437,  f  76''.) 

Ayant  sur  le  chiuf  la  galee  ou  le  heaume 
de  salut.  (U).,  ib.,  f»  104'.) 

6.  GALEE,  s.  f.,  joyeuse  compagnie, 
assemblée  : 

Vecy  bon  chevalier,  qui  s'approuchoitde 
In  fenestre  ou  la  galee  estoil.  (LouiS  XI, 
Nouv.,  xxxvi,  Jacob.) 

0.  GALBE,  voir  Jalaie. 

GALEFRBTiEn,  -  frottief,  galle.,  s.  m., 
vaurien,  chenapan  : 

Quels  Irinqucnailles,  quels  gallefretiers. 
(Rab.,  liv.  V,  préf.,  éd.  1S64.) 

Et  semble  bieu  que  quelque  povre  gale" 


G  AL 

frottierde  moine  repris  par  luy  de  larrecin, 
luv  pourroit  faire  une  pareille  response  a 
celle  que  lit  le  pirate  a  Alexandre  le  jirand. 
(11.  EsTiEN.NE,  Apol.  p.  Hérod.,  c.  23,  éd. 
Le  Duchat.) 

Ayant  en  haine  la  dissolution  et  irrégu- 
larité d'aucuns  de  ses  religieux,  spéciale- 
ment de  deux  galefretiers  qui  n'avoientde 
niovnc  i]nc  l'habit.  (<i.  Pabadin,  Cron.  de 
Savoye,  p.  236,  éd.  1532.) 

Est  ce  merveille  si  le  peuple  est  a  sac, 
la  vraye  noblesse  presque  estainte  et  suf- 
foouee  par  l'artifice  et  violence  de  nos 
gale/redVrs  aniioblis.  {Le  Cabinet  dit,  roy  de 
Fr.,  p.  338,  L'd.  1581.) 

Et  n'est  pas  beau  a  un  curi  d'aller  faire 
le  gallefretier  en  une  rue  ou  une  taverne. 
(Bbroaloede  Verville,  J/oî/m!  de  parve- 
nir, fantaisie,  p.  413,  éd.  s.  d.) 
Quand  on  gallefretier  incaque  son  destin. 
(De  LoRBNs,  Prem.  Sati/res,  p.  110,  Jouaust.) 

Se  disait  encore  au  dix-septième  siècle: 
J'aurois  plus  de  trente  gallefretiers  à  mes 

trousses.    (La  Fausse    coquette,    dans    le 

Théâtre  italien.) 

Saint.,  Poitou,  Vendée,  Deux-Sèvres, 
gallefretier,  s.  m.,  gourmand,  parasite, 
coureur;  homme  sans  foi  ni  loi.  Norm., 
galfretier.  Centre  de  la  Fr.,  galeferlier. 
Jlorv.,  galfeurtié.  Bourg.,  Yonne,  Tron- 
choy,  galfeurtier,  enfant  sale. 

GALEFROTTIER,  VOir  GALEFRETIER. 

galemart,  galimart,  gualimart,  s.  m., 
long  couteau  : 

Ou  est  le  vilain  cornard,  qui  a  le  (/aie- 
mort,....  voulant  dire  du  suppliant  qui  avoit 
un  grand  couteau  a  sa  sainture.  (1481, 
Arch.  JJ  209,  pièce  138.) 

—  Col  d'un  encrier  : 

Et  portoit  ordinairement  un  gros  escrip- 
toire  pesant  plus  de  sept  mille  quintaulx, 
duquel  le  gualimart  estoit  aussi  gros  et 
erand  que  les  gros  pilliers  de  Enay.(KAB., 
Gargantua,  ch.  xilll,  éd.  1542.)  Ed.  Le 
Duchat,  galimart. 

Noms  propres,  Galimard,  Gallimard. 

GALENDER,  VOir  GARLANDER. 

galenee,  voir  Galonee. 

GALENTiR,  gualenlir,  v.  a.,  revêtir 
d'une  cloisoUj  pris  iig  : 

Pour  gualentir  les  nerfz.  (Rab.,  1. 1,  c.  23, 
éd.  1542.) 

Cf.  Garlander,  galander. 
GALEOis,  adj.,  fort,  vénérable  : 

En  hononr  sain  Matbieir  l'aposlle  f]aleois. 
(Jeh.  des  Preis,    Geste  de  Liège,  28995,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

Cf.  Galois. 

GALEOT,  voir  Galiot. 

GALEPIER,   V.  a.  î 

Li  pueples  de  la  terre  galepioienl  et  ra- 
vissoienl  molestemeul  et  toruicutoient  les 
besoingneus  et  povres.  (Bible,  Maz.  684, 
f"  172'.)  Lat.,  Calumuiabanlur  calumniam. 
(Ezech.,  XXII,  29.) 

GALEm^E,  voir  Galescb. 

1.  GALBR,  galler,  gualler,  verbe. 


GAî. 

—  Act.,  gratter,  frotter  : 

Comme  les  galleux  nui  ne  demandent 
autre  chose,  sinon  qu  on  leur  frotte  et 
qu'on  leur  galle  tousjours  leur  rongne. 
(Amyot,  OEuv.  mor.,  V,  64,  éd.  1S19.) 

El  la,  barbiers,  a  voz  soignées  ; 
Que  ces  veines  me  soyent  gâtées. 
(Pronostic,  gêner,  pour  499  ans.  Vois.  fr.  des 
XV»  et  XVI"  s.,  IV,  U.) 

Defrioo,  fort  frotter,  ou  grater,  ou  galler. 
(R.  Est.,  Thés.) 

Scalpo,  gratter,  galler.  (Id.,  Didionario- 
lum.) 

Scabere,  fricare,  scalpere.  Gratter,  galler. 
(Trium  ling.  dict.,  1604.) 

Galler.  To  gall,  fret,  itch  ;  also,  to  rnh, 
scrape,  scrub,  claw,  scratch  where  it 
itchcth.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

Galler,  gratter  galler  quelque  chose. 
(Duez.) 

—  Réfl.,  se  gratter  : 

Un  oisel  qui  se  gale  en  la  cuisse  de  son 

bec.   (1360,   Invent,   du  D.  d'Anjou,    La- 

borde.) 
Se  galler,  ou  se  gratter.  (Ditkz.) 
Cette  signification  est  encore  indiquée 

dans  le  Dictionnaire  de  l'Académie,  édit. 

de  1833. 

—  Act.,  £îg.,  galler  quelqu'un,  le  battre, 
lui  administrer  une  correction,  comme  on 
dit  quelquefois  famil.  frotter  quelqu'un  : 

Si  ne  m'en  sai  autrement  vengier,  que 
je  leur  feray  les  testes  copper  par  devant 
les  compaignons  qui  laiens  sunt  et  qui 
m'en  gallent  tous  les  jours.  (Froiss., 
Chron.,  IV,  98,  Kerv.) 

Le  seigneur  de  Clari,  qui  lors  en  estoit 
gouverneur  (de  Péronne)  respondit  que  si 
les  François  y  venoienl,  ils  seraient  bien 
gales.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.  xl,  Bu- 
chon.) 

Par  la  vertus  (dist  frère  Jan)  du  sang,  de 
la  chair,  du  ventre,  de  la  teste,  si  encores 
je  te  oy  pioUer,  Coquau  diable,  je  te  gual- 
leray  en  loup  marin.  (Rab.,  1.  IV,  ch.  19, 
éd.  1332.) 

J'ay  trouvé  jolymeut  une  tromperie  pour 
bien  galler  ce  gendarme.  (R.  Est.,  Lat. 
ling.  thés.,  Admutilo.) 

Pren  garde  comment  avec  son  audace 
je  le  vais  plaisamment  galler,  tu  auras  dn 
plaisir  en  nos  sornettes.  (Cyre  Foucault, 
Trad.  d'Aristenet.  p.  100,  Liseux.) 
Par  le  corblen  !  coquin,  il  faut  que  je  vous  galle 
Encor  d'autre  façon,  et  son,  et  tic,  tac,  toc  ! 
(Troterel,  lesCorriv.,  i,  3,  Ane.  Th.  fr.,  VIII.) 

Gallei:  Rascar,  escodar.  (Ces.  Ounm, 
éd.  1660.) 

Galler,  battre.  Aporrear.  (Id.) 

Ah  !  comme  il  me  galleroit  s'il  m'eust 
pris  à  la  dépourvue.  (DuEZ,  Amsterdam 
1664.) 

Se  disait  encore  au  dix-septième  siècle  : 

Ah,  vous  voilà,  Phlipot  la  bonne  bêto?... 
(.'.a,  ça,  galons  le  en  enfant  de  bon  lieu. 
(Lv  Fontaine,   contes  le  Diable  de  Papefigaièro, 
Bibl.  l'h.) 

—  De  inèiiie  avec  un  rég.  de  chose  : 

Car,  s' on  m'eust  venu  empoigner, 
Je  croy  qu'on  m'eust  galle  la  teste. 
(Apologie  des  Chamberieres,  Poés.  fr.  des  iv*  l't 
xvi'  s.,   U,  476.) 


GAL 


r,\i. 


GAI. 


Vostre  peau  :iera  gallee. 

Ou  vous  ferez  vostre  debvoir. 
Kh'arce  d'ung  Ramonneur,  Ane.  Th.   fr.,  Il,   20ï."l 

Mais  biea  vous  galleray  le  ilos 

Se  vous  n'aprenes  par  druicture. 
iR.  GoBiN,  Livre  des  loups  ravissons,  ch.  i,  éd. 
1325.) 

Bourg.,  Yonne,  galer,  gratter.  Poitou, 
gauler.  Saiutonge,  galer,  frapper  :  «  Diàbc 
me  gale,  que  le  dialile  nie  frappe  d'un 
biton.  »  (Burgaud,  Fahl.,  le  Kenar  et  lés 
guilan.) 

■i.  G.\i-EU,  ijaller,  gualler,  v.  n.,  s'amu- 
ser, se  réjouir,  danser,  faire  la  noce  : 

Icelle  femme  dist  a  sou  mary  :  vous  ne 
faites  que  aler  par  pays  et  galer  par  les 
tavernes.   (1409,  Arch.  JJ  164,   pièce  143.) 

Noiseuses,  gourmandes  et  usans  leur 
temps  a  danser  et  galler.  (xv'  s..  Second 
mariage  et  espousement  entre  Dieu  le  tilz  et 
Vame  pécheresse,  ms.  Valencienues  233, 
B  1,  69,  1°  28  V».) 

Et  a  l'aventure  il  a  trouvé  une  femme 
qui  joue  et  galle,  et  prend  des  plaisances 
du  monde  .u  sa  vouleulé.  {Quinze  joyes  de 
mar.,  xv,  Bibl.  elz.) 

U  y  aura  beu  et  jtutlé. 

(Paleliu,  su.  n,  p.  40,  Jacob,  t 
Je  plains  le  temps  de  ma  jeunesse. 
Auquel  j'arj  plus  qu'autre,  i/atlé. 
(Villon,  Grand  Test.,  xxii,  Jouausl,  p.  28.) 
Ont  ilz  bien  gaudy  et  galle, 
Kn  lien  de  dire  leurs  matines. 
'CoaoiLL,\RT,  Monol.  des  Perruques,  II,  "282, 
Bibl.  elz.) 

Vray  Dieu  comment  il  y  (eut  beu  et 
ijualll  (Hab.,  1.  IV,  eh.  64,  éd.  1552.) 

—  Act.,  avec  un  rég.  de  chose,  dépenser 
en  bombance  : 

Tant  peu  corn  il  avoit  gala 
Et  gela  puer  si  tolement 
Que  povretez  iguelement 
A  &on  oncle  le  rachaça. 
(G.  BE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  S'a'.) 

A  voir  nos  guerres  civiles,  qui  ne  crie 
(jue  cette  machine  se  bouleverse,  et  que  le 
jour  du  jugement  nous  tient  au  collet  :  sans 
s'aviser  que  plusieurs  pires  choses  se  sont 
veues,  et  que  les  dix  mille  parts  du  monde 
ne  laissent  pas  de  galler  le  bon  temps  ce- 
pendant ?  (.Mont.,  Èss.,  1.  1,  cli.26,  f  58  v», 
éd.  1588.) 

Galler  le  bon  temps.  To  niuke  nierry,  to 
passe  the  time  pleasantly,  lo  play  the  good 
fellow.  (COTGKAVE,  éd.  1611.) 

—  Avec  un  rég.  de  persunnc,  fêter, 
choyer  : 

Et  qu'elle  Va  long  temps  aymé. 

Et  fait  maintes  bonnes  chosettes. 

Entretenu,  bavé,  galU. 

(CoaoïLLART,  Lnqueste,   11,  127,  Bibl.  cU.) 
Qui   est  ce   qui  galle   et   flatte  plus  son 
ventre  que  vous  ?  (Lahivey,  la  Constance, 
I,  1,  Ane.  Th.  fr.) 

■-  Dans  un  sens  grivois  : 

Elle  aime  ung  plaisant  escuyer, 
El  afin  de  goo  tas  cellcr 
Elle  periiiel  sa  cba:iiberierc 
Baiser,  tasUr,  faire  cl  galler 

(COQOII.LART.  Poés.,  p.  ii,  ap.    Sll'-lal.) 

—  Kéfl.,  se  réjouir  : 


Les  ungs  disans  de  gracieux  fatras. 

Et  les  antres  d'autre  part  se  galoyent. 

(Pas  d'arm.  de  la  tergieri;  p.  107,  Crapelet.) 

Et  entra  dedans  l'Iiostel  pour  manger, 
boire  et  se  galler.  (1421,  Arrest,  ap.  Lob., 
II,  934.) 

Car  nos  commères,  ce  me  semble, 
Se  gallent  aussi  bien  ensemble 
El  boivent  soir  et  matinée 
De  celle  friande  vinec 
Comme  les  hommes. 
(Eloy  D.MiiERNAi.,  le  Livre  de  ta  deablerie,  f»  2.i», 
éd.  1507.) 

Avant,  avant,  avancez  vous 
Voar  vous  galler  averques  nous. 
(J.  BoucHET,  les  Regnars  traversant.  !"  67'', 
éd.  1522.) 

—  infin.  pris  subst.,  l'action  de  s'amu- 
ser, de  se  livrer  au  plaisir  : 

Qui  veut  sentir  plaisir  el  cnnuy. 
Le  i/aller  premier  pLiist  et  puis  nuit. 
(Gabr.  Meurier,  Très,  des  Semences,  Anvers 
1368.) 

Bugiste,  (jalu,  forés.,  .se  gala,  lyonn., 
se  galo,  s'amuser,  se  divertir,    faire  gala. 

3.  GALEK,  s.  m.  ? 

Ung  petit  sifflet  île  galer  d'argent.  (1474, 
Inv.  ties  bagues  de  Gabrielle  de  Latour, 
Ann.  <ie  la  Soc.  d'hist.  deFr.,  1880,  p.  283.) 

GAi.ERESSE,  -  orresse,  s.  f.,  femme  de 
plaisir,  femme  galante  : 

Aaliz  la  Galeresse.  (1279,  Cart.de S.  Maur, 
Arch.  LL  112,  f°  173  r».) 

Aaliz  la  Galarresse.  {Ib.,  f"  296  r".) 
GALERIE,  (jallerie,  s.  f.,  réjouissance  : 

On  ne  voit  aujourd'hui  partout  fors  galeries. 
Des  hoiiiiiies  et  des  femmes  assanler  compaignies. 
(Gilles  li  Muisis,  U  Estas  des  seculers,  n,  87, 
Kcrv.) 

Lesquftlz  compaignons,  après  soupper, 
menoient  grant  galerie,  tellement  que  on 
les  oyoit  eu  la  rue.  (1462,  Arch.  JJ  198, 
pièce  516.) 

Si  advient  que  trois  et  quatre  de  ses 
commères  s'esbatent  en  la  meson  de  l'une 
d'('llcs,  pour  galler  el  parler  de  leurs 
clioiiSHS,  el  sera  aventure  s'il  n'y  a  aucun 
filtras,  dont  je  me  tais,  dont  elles  des- 
peiident  et  conl'ondenl  plus  de  biens  a 
celle  gallerie  que  le  bon  homme  n'eust  pas 
en  huit  jours  pour  tout  son  mesnage. 
(Quinze  joyes  de  mariage,  viii,  Bibl.  elz.) 

G.\LEscK,  galesse,  galesche,  galesque,  ga- 
leque,  adj.  f.,  gauloise,  de  France  : 

Quant  il  lu  près  a  une  lieuwe  galesche. 
{Artur,  nis.  Grenoble  378,  f"  2''.) 

Qanl  li  Hgyptiein  furent  près  dou  chas- 
tel  a  une  lue  galesche.  (S.  Craal,  III,  721, 
Hucher.) 

Li  valles  guerpist  le  paveillon  et  s'en 
torne  vers  une  loge  galesche,  a  mains 
d'une  archiee  dou  paveillon.  (Lancelot, 
Richel.  734,  i'°  73  v».) 

Espoir  une  lieue  galesce 
Dure  le  travers  de  la  vile. 
(IluON  DE  Mehï,  Tomoiemcnl  de  l'Anlechrtsl, 
p.  11,  Tarbé.) 

Sor  la  rive  virent  del  gué. 
De  l'autre  part,  enrai  le  pré. 
Une  bicle  loge  galesse, 
Qui  fu  faite  de  raime  fresse. 
(Ren.  iiK  Bkahieii.  li  Hiaus  Descnrineus.  321, 
llippe  u. 


Cevaucié  ont  des  la  jornee. 
De  si  que  vinl  a  la  vespree, 
Plus  de  \\\  liues  gatesces. 

(iD..  a.,  3882.) 

Selle  galeque.  (.S(a(.  de  S.  J.  de  Jér., 
roui.,  Arch.  B.-du-Uh.) 

Esloiigie  dous  lieues  gatesces. 

(Calun,  llichel.  25107,  f°  215^) 

Li  rois  Phelippes  revint  en  Franche,  et 
laissa  Churle  de  Blois  duc  et  seigneur  de 
toute  Bretagne  galesque.  {Yst.  el  Chron.  de 
Flandres,  11,  9,  Kervyn.) 

Si  avoient  escus  fors  et  durs...  cui- 
rasses galesches  et  chappeau.v  en  leurs 
testes.  (Lancelot  du  Lac,  t.  111,  f°  146%  éd. 
1533.) 

—  S.  f.,  lieue  gauloise  : 

Cil  venoient  tant  et  si  es[ies  que  toute 
la  terre  en  estoit  couverte  plus  d'une  ga- 
lesche de  lonc.  (Artur,  Richel.  337,  f"  39^) 

GALESTE,    S.   f.   ? 

Quant  sus  en  l'air  li  venz  le  trait. 
Ne  li  quarel  d'arbeleste, 
!Se  de  funde  la  galeste. 

(S.  Brandan,  11  SI,  Michel.; 

ÏNe  li  quarreax  de  l'arbalesle 
Ne  la  fonde  no  la  galeste. 

{III.,  Ars.  3,S10,  f°  lOi".) 

Cf.  Galet  2. 

1.  GALET,  S.  m.,  joyeux  compagnon  : 

Pierre  Galet.  (1337,  Curt.  Aler.   de  Cor- 
(lie,  Richel.  24144,  f-»  54  r».) 
Raoul  Galet.  (Ib.) 

On  trouve  plus  loin  Raoul  le  Gai/. 
(F"  84  V».) 

—  Fém.,  gaieté,  -  ecte,  feiiiiiie  qui  aime 
la  joie,  le  plaisir  : 

Maroie   Galecte.  (1337,    Cart.    .\lex.   de 
Corbie,  Richel.  24144^  f»  58  v°.) 
Jehanue  Galette.  (Ib.) 

On    trouve    plus   loin   Jehaue    le    Gaie. 
(F-  76  r».) 
Cf.  Galojs. 

2.  GALET,  S.  m.  ? 

De  vénerie  i  .-i  oustill. 
Le  quenivct  et  leFfuisill, 
Et  li  tondres  et  li  galet. 

(Parton.,  Richel.  19152,  C  143'*.; 

Cf.  Galeste. 

3.  GALET,  voir  Jalet. 
GALEYNS,  the  thepsene  : 

Deus  meyns  ensemble,  vodes  ou  pleins 

Sount  apclcs  les  galeijns. 
(The  trealise  of  Walter  de  ISiblesworth,  p.  147, 
Wright.)  AugL,  thepsene,  thespone,  m  . 
Camb. 

GALGATE,  gagute,  s.  f.,  sorte  de  pierre 
précieuse  : 

Sor  un  bufel  de  gagates. 

(Ben.,   Troies,  Richel.  375,  f»  100".) 
Galgate,  nieuate,  coral.  (Lapid.  d'un  roi 
d'Arrabe,  ms.  Berne  646.) 

GALiACE,  -  iasse,  -  yace,  -  eace,  eace, 
easse,  -  easse,  gall.,  s.  f.,  sorte  de  galère  : 

Ce  sont  .vu.  gallees,  une  gallyace,  un 
grant  nave  et  une  cravelle  que  vous  direz 

a  l'empereur   de    Conslantinoble  que  j'en- 

87 


210 


r.AL 


voieray.  (Wavwn,  Aneh.  Croît.  d'Englet., 
11,36.  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Armèrent  onze  fustes ,  Ual  gatUaces, 
callees  que  galioUes,  et  ehargiereut  de 
viluaillef  «me  partie.  (Al.  ( Ih.^RTIER,  flwt. 
(lu  roy  Charl.  Vît,  l«.  163,  éd.  1617.) 

Les  diU  messire  TaDucpuy  du  Chastel  et 
Jacques  Cœur  allèrent  l-ar  luer  tant  en  oa- 
tloCM  que  callees  avitailler  le  chastel  de 
Final.  (N.  GÎlles,  Ann.,  t.  Il,  f  235  V,  éd. 
1492.) 

Fera  préparer  la  galeace  et  une  pallee 
pour  la  personne  du  roy.  {Instniclions  aux 
sieurs  d'Vrfé,  etc.,  dans  les  Mem.  ae  Pli. 
de  Communes,  t.  111,  p.  374,  Soc.  de  1  H.  de 
Fr.) 

La  galeasse  sur  la  Méditerranée  est  une 
"roïse  galère  et  vaisseau  long  de  bas 
bord,'  a  voiles  et  a  rames  dont  les  forçats 
voguent  sous  couverte,  et  au  dessus  d  eux 
y  a  une  baterie  de  canous  d  environ  10 
de  chacun  costé.  (FocRNiEB,  Hydrogr., 
p.  49,  éd.  1543.) 

Je  Toy  çaliasses  ramées. 
(J.-A.    DE  BAir,  Poèmes,  1.    IX.    Leinerre,  t.  II, 
p.  J58.) 

En  ceste  dernière  craude  armée  espai- 
cnolle  dressée  contre  l'Angleterre,  il  y  eut 
un  de  ses  peUls  fils  quf  commaudoil  a 
ceste  crande  galleasse  tant  célébrée  et  re- 
nomniee  en  ceste  armée  la,  qu'on  pouyoït 
dire  plustost  une  montagne  de  bois  qu  un 
vaisseau  de  mer.  (Bra.nt.,  Grands  Capit. 
etlrang.,  1,  x,  Bibl.  elz.) 

1.  G.vLiB,  voir  Galee. 

2.  uvLiE,  S.  f.,  prostituée  : 

Acroire  et  uiil  paier,  foarcoDlei  a  le  fie 
Et  tenir  eo  lenr  bras  toute  nuit  le  galie. 

(Basi.  de  Buitlon,  180,  Scheler.) 

CL  GAAL13E. 

3.  G.^LiE.  S.  f.,  bûcher  : 

Pyra,  galie.  (Gloss.  de  Douai,  Escallier.) 
i.  GALiER,  galiUr,  v.a.,  se  moquer  de  : 

Guill.  oui  assez  laliié 

E  plusors  f.iii  li  ont  hucié  : 

La  p'I,  U  pel  al  parroenli  r. 

(Bob.  3*  p.,  4333,  var.,  Andresen.) 
Car  je  m  Je  lui  ijalies, 
Ramposnes  et  contralicz. 
(G.  Macb.,  Pom.,  Kicbel.  9iîl,  f  46*.) 

2.  GAi.iBK,  gallier,  guallier,  s.  m.,  cou- 
reur de  galas,  homme  de  joyeuse  humeur: 

Fins  galiiers,  francs  lipeurs,  escumeurs 
de  marmites.  {Lell.  d'ecorniflerie,  Var.  liist. 
et  litt.,  IV,  48.) 

—  En  particulier,  mauvais  plaisant  : 

Tout  beau,  tuul  beau,  Jenin  le  repreneur, 

Oultrecoidé,  gallier,  entrepreneur. 

(EcsTO«c  DE  Beaclieu,('£xci««  du  corp»  pudiegue.) 

Quel  iittlier  ! 
(Farce  d'un  Geiililk.,kac.  Tb.  fr.,  I,  261.) 
Pn-nez  v  tous  exemple,  vous  aultres 
guatliers  dit  plat  pays,  qui  dictez  que  pour 
dix  mille  francs  d'iutrade  ne  quitteriez  vos 
fouhliaiu.  (Ukb.,  1.  IV,  prol.,  c.  III,  éd. 
1532.) 

—  Féiii.,  salière,  galliere,  femme  de 
plaisir  : 

Marie  la  Galliere.  (1378,  Compl.  des  an- 
nicers.  de  S.  Pierre,  Arch.  Aube  r,  16S6, 
f-SS  r«.) 


GAL 

Non»  propre,  Galier. 

3.  GALiEK,  s.  m.,  cheval  : 

Cap  de  Dio  !  tout  est  despendu  : 
J'ai  mon  arbaleste  flouée 
El  le  galier  pieça  vendu. 

(Vie  de  SI  Crislophe,  Lyon  1330.) 

H.-Maine,  .«/«lier,  cheval  de  fatigue,  de 
peine.  Argot,  gnlier  ,  gallier,  cheval  , 
yalière,  jument. 

G.VL.IFKE,  -  ilfre,  s.  m.,  nom  d'oiseau  de 
proie  : 

Saylaire  cornut  et  li  escorpion. 

Et  Totoir  et  galifre  et  enpenet  grif  u. 

{Roum.  d'AliJ.,  f  ii',  Michelanl.) 

—  Homme  vorace  : 

Le  siège  de  la  Trinité 
Cuyda  usurper  par  faulï  tillre  ; 
A  jamais  en  ait  tourmenté 
En  enfer  ce  cruel  galifre. 
(1530,  Déliât  de  Charité  et  d'Orgueil.  Poes.  fr. 
des  xv=  et  xvi«  s.,  XI,  296.) 
De  voir  ainsi  ce  grand  i/alifre 
Danser  aux  orgues  et  aux  pifre. 

(Satyres  chrétiennes.) 

Prodigue,  galifre  ou  galafre.  (La  Porte, 
Epilh.,  éd.  1571.) 

Galifre,a.  raveuous  eater.  (Cotghave,  éd. 
1611.) 

—  Adj.,  en  parlant  de  choses,  comme 
glouton  : 

Car  pour  fournir  sa  galiffre  venlralUe 
Avoir  luy  fault  ung  i;ouffre  de  vitaille. 
(Bios,  de  la  guerre  du  Pape.) 

H.-Norm.  ,  vallée  d'Yères,  galifre , 
gourmand.  Galafre  est  usité  avec  le  même 
sens  en  Berry,  en  Picardie,  à  Liège,  à 
Mons,  Cherbourg,  galafre,  à  Valenciennes. 

GALILEE,  -eye,  s.  f.,  porche  d'église  : 

Mais  cil  qui  envelopei  seront  eu  aucun 
pechiet  qui  de  ta  lignie  seront,  poroul 
bien  estre  ez  elles  de  cest  ospital,  c'est  an 
la  galilee.  (St  Graal,  111,  686,  Hucher.)  i 

Et  il  esgardeut  si  com  il  issoienl  de  l'i- 
glise:  si  voient  devant  la  porte  du  mos- 
lier  de  fors  la  galilee  un  perron  tôt  quarré. 
(Mei-lin,  l'  72».) 

Et  iusuper  inveniam  unum  sacerdotem 
missalem  de  praedicto  sancto  in  Ecclesia 
uiemorata,  in  loco  qui  dicitur  la  galileye, 
diebus  singulis  celebrantem,  etc.  (Charl. 
d'Edouard  !■",  Franchises  de  l'Eglise  d'An- 
glet.,  111,  668.) 

CALINAT,  s.  m.,  poulet: 

Ainsi  que  le  suppliant  cuidoit  frapper 
d'icelle  arbaleste,  d'un  materai  qu'il  y 
misl,  uug  polet  ou  fialinat,  qui  estoit  en 
ladite  place.  (1448,  Arch.  JJ  179,  pièce  119.) 

CALINE,  voir  Geline. 

GALINGAL,  voir  Garingal. 

CALIN  GALLANT  (faire  le),  locut.,  me- 
ner joyeuse  vie  : 

Les  vilains  n'ont  de  quoy  semer,  ou  ne 
osent  tenir  chevaux  ne  bœufs  pour  double 
des  prince»  ou  geusdarmes...  El  leurs  en- 
fans  par  lesquels  les  anciens  près  devroient 
estre  aidez,  incontinent  s'en  partent.  Nous 
aimons  mieux,  dienl  ils, /aire  legallin  gal- 
lanl,  que  labourer  sans  rien  avoir.  (J.  Gkr- 


GAL 

SON,  Haremjue  faicle...  devant  le  Roy...  en 
1405,  p.  38,  éd.  1824.) 

Nous  aymons  mieux  faire  le  gallin  gai 
lant,  que  labourer  sans  rien  avoir.  (Id.. 
cité  dans  les  Poés.  d'E.  Desch.,  I,  370, 
A.  T.) 

GALINIÉ,  voir  Gelinier. 

CALIOFFE,  s.  m.,  débauché  insatiable  : 

Regardtiz  quel  gaUoffe  !  il  a  couché  plus 
de  vingt  nuyiz  avec  ma  femme.  (Loms  XI, 
Nouv.,  -XLV,  Jacob.) 

GALIOFILLEjVOir  GakIOFILE. 

GALION,  s.  m.,  sorte  d'herbe  : 
C'est  une  erbe  c'on  claime  galion  filate. 
(Album  de  Vill.  de  Honnec,  p.  219.) 
D'après  l'éditeur  Lassas  galion  filate  si- 
gniûe  chanvre  bâtard. 
G.vLiOPHiLEE,  voir  Gariofilee. 

1.  GALioT,  S.  m.,  galiotte  : 
.XIIL  lies  et  plusieurs   yalios   plains  de 

robeurs.  {Gr.  Chron.  de  Fr.,  P.  Paris.) 
Galioz  de  mer.  (Crap., Prou,  etd'tcl.  pop.) 
Nom   propre,  Galiol.  Galiot-Dupré,  im- 
primeur de  la  fin  du  xV   et  du  commen- 
I  cernent  du  xv!"  siècle,mettait  pour  marque 
parlante  à  ses  livres  une  galiote,  galée  ou 
galère,  fort  relovée  de  l'avant,  de  l'arrière 
et  des  bords,   avec  ces  mots  :    Vogue  la 
galée.  (Crap.,  Proo.  et  dict.  pop.) 

2.  GALIOT,  gall.,  gual.,  galeot,  s.  m., 
celui  qui  monte  une  galère  : 

.vu.  galios  uos  a  noies  en  mer. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  198'.) 
Quant  li  amirax  ot  les  dis  des  galios. 

(Conq.  de  Jérus.,  530,  Hippeau.) 
Li  colfins  dou  mast  est  d'envie 
0  li  galios  rampera. 

(Ren.  le  Noiiv.,  3790,  Méon.) 
Les  compaignions  et   gallioiz    ne   men- 
goient    que     bled   cuit.    (Wavhin,    Anck. 
Croit.   d'Ewjlet.,  Il,  112,  Soc.  H.  de  Fr.) 

Et  les  fournirent  (les  galères)  de  ^aleotl 
pour  la  rame.  (Ajviyot,  Viod.,  xi,  13.) 

La  plusparl  des  giialiols  et  matelots  se 
retira  la  ou  ou  leur  doanoit  davantage. 
(Id.,  Vies,  Lysand.,  éd.  1563.) 

De  ce  nom  gallim  prennent  leur  déno- 
mination une  sorte  de  navires  qu'on  ap- 
pelle galères  :  et  ceux  qui  les  conduisent 
sont  appeliez  galliols.  (Taillepied,  Hist.  de 
l'Estat  et  republ.  des  anç.  Franc.,  I.  I>, 
C  8  V»,  éd.  1383.) 
—  Pirate,  corsaire: 

Quant  galiot  corent  par  nier 
Et  torncnl  cel  sens  por  rober. 

(Parton..  1"4'1.  Crap.) 

Il  prist  les  douze  galles  tiu'il  avoit  fêles,... 
et  les  empli  toutes  de  galioz  bien  arme», 
et  leur  conmanda  qu'il  s'en  alassent  en  la 
terre  l'empereor.  sor  la  marine,  et  tant 
comme    il    trouveroient   de    sa   gent  oc- 

cissent Li  galiol  s'en  partirent  tuit  liez, 

porce  qu'il  avoient  congié  de  rober  et  de 
malfere.  (G.  de  Tyr,  xvili,  33,  Hist.  de» 
crois.) 
l  Ce  que  nos  avons  dit  des  larrons  et  des 
galios  et  de  perill  doit  estre  ensi  entendu. 
{Digestes,  ms.   Montpellier  H  47,   f°  1"3  ■) 


GAL 

Ja  soit  ce  que  tu  les  perdes  (les  hennas) 
par  larrons  ou  par  galios  ou  par  perill  de 
mer.  (Jb.) 

Par  asaut  de  larrons  ou  d'anemis  ou 
aguet  lie  galios  ou  péril  de  mer.  (Ib.) 

.XIII.   nos  plaines  de  galioz   et  de  ro- 
beors.  {Chron.  de  S.-Den.,  tns.  Ste-Gen., 
I    fM71».) 

Li  dui  message  qui  moult  orent  de  tor- 
menz  et  de  perius  furent  assali  de  larron? 
I    galioz.  (Ib.,  I'  286''.) 

Pirata,    galios.    [Gloss.    de    Douai,   Es- 
I    callier.) 

i       GALiOTAGE,5foK.,  S.  m.,  piraterie,  flotte 

de  corsaires  : 
Comme  le   suppliant  cust  delaissié  son 

labour,....  et  fii?t  aie  sur  la  mer  en  escu- 
,  merie  ou  galliotage,  ou  il  eust  demourft 
■    grant  temps.  (1411  j  .\reh.  JJ  163,  pièce  237.) 

I  II  semble  que  aiez  oublié  quel  temps 
couroit  du  temps  Charles  roy  de  France 
le  quint,  qui  fut  moult  saifre  prince,  et  mist 
galiotage  sus  et  feist  le  clout  de  Rouen,  et 
par  le  moien  dudit  galiotage  toute  l'escUise 

j  d'Angleterre  eut  moult  a  souffrir  et  encores 
y  apparessent  les  mistres    et  les  ruynes. 

!  Estez  vous  point  records  que  l'admirai  de 
France  vint  avecquesledit  galiotage  et  print 
la  ville  de  Wynchilsee,   et  la  mist  a  feu  et 

I  a  flambe  ?  {Déb.  des  lier,  d'arm.,  "7,  A.  T.) 

GALioTs,  S.  m.  pi.,  selon  Ducange, 
qui  a  été  répété  par  Stc-Palaye  et  par  Ro- 
quefort, on  nommait  ainsi  à  Lille  de 
i  jeunes  ecclésiastiques  aspirant  au  vicariat 
I  de  l'église  collégiale  de  S. -Pierre,  dans 
laquelle  ils  servaient  sans  rétribution  jus- 
qu'à ce  qu'ils  fussent  placés. 

OALippE,  s.  f.,  sorte  de  galère  : 
Iceulx  ailleurs  estoient  sur  In  rivière  de 
Dordogne  dedans  une  galippe  barbotarde, 
en  laquelle  il  pensoit  esire  la  plus  grant 
partye  du  pillaige.  (1460,  Arch.  JJ  163, 
pièce  262.) 

GALIR,  voir  Jaii.liu. 

GALiTE,  s.  f.,  surface  : 

Fit  tendre  chaisnes  de  fer,  dont  l'une  es- 
toit  d'un  pied  et  demi  dans  l'eau,  la  se- 
conde en  la  gulite  de  l'eau,  et  la  tierce  es- 
toit  a  deiil.x  pieds  dessus,  afin  que  par 
battcau.x  les  assièges  ne  pussent  avoir  re- 
cours. (S.-Remy,  Mém.,  cb.  xci,  Buchon.) 

GALiziEN',  voir  Galazin. 

GALLANDEIZ,  VOir  ("i.ARLAXDEIS. 
GALI.ANDER,  VOir  GARI.ANDEfi. 

1.  GALLE,  voir  Gale. 

2.  GALLE,  S.  f.,  noix  de  galle  : 

Pour  faire  trois  pintes  d'encre,  prcniz 
des  galles  et  de  gomme  de  chascun  deu.'; 
onces.  (Ménagier,  II,  1,  Biblioph.  fr.) 

GALLE,  adj.,  couvert  de  galle  et,  par 
extension,  gâté,  détérioré  : 

I,ps  gros  pilliers  lesquelz  estoient  tous 
galles  et  pourris  de  la  pluye  et  des  terres 
''Jiu'our.  (1483-4,  Arch.   Aube,  reg.  3,  G 

«ALLEE,  voir  Galee. 

GALLEFKKriKH,   Voir  (iALElUETIEll. 


GAL 

UALLEHAUDISE,  S.  f.  ? 

(Uiarles  de  Fouquesolles  pour  le  galle- 
haudise  que  occupe  Ernoul  de  Leporte  et 
sire  Hubert,  tenant  d'un  costé  audit  sire 
Huliert  Pauget,  d'autre  costé  et  d'un  bout 
audil  Ernoul  a  cause  de  la  seigneurie  dudit 
de  Fouquesolles,..  doit  .v.  s.  touro.  (1470, 
Cart.  de  Feuvillers,  Arch.  S  5059,  f"  5  r».) 

C.VLLEMICHEUX,  adj.  f 

Et  pour  les  forains  des  environs  de  cette 
ville  qui  ont  accoutumé  de  se  fournir  en 
icelle,  tant  sur  les  boulangers  gallemicheux 
que  autres,  faut  encore  la  quantité  de  deux 
cents  muids.  (J.  Vaultier,  Hist.des  choses 
faites  en  ce  roy.,  p.  301,  Mon.  inéd.) 

GALLENDEIS,  VOir  GARLANDEIS. 
GALLENDER,  VOir  GARLANDER. 
GALLENTE,   VOir  GALANTE. 
GALLER,  voir  GALER. 
GALLERIE,  VOif  GALERIE. 

GALLESuiK,  S.  [.,  uiesure  pour  le  sel  ; 

Débet  .xiiii.  asquet  cum  .xiui.  galtesuies 
salis  albi.  {Lib.  rub.  Troarni,  f°  123  r°, ap. 
Ducange.) 

GALLETAGE,  S.  111.,  Carillon  produit 
avec  des  galets  : 

Procès  et  descort  nieu  en  la  court  de 
l'Escbiquier  de  Normendie  por  entre  les 
religieux  abbé  et  couvent  de  St  Lo,  d'une 
part,  et  les  trésoriers  et  parroissiens  de  St 
Thomas  de  St  Lo,  d'autre,  a  l'occasion  de 
la  sonnerie  a  gaUetage  que  faisoient  faire 
en  icelle  église,  St  Thomas  lejour Monsieur 
St  Mathieu  evangeliste  lesd.  trésoriers  et 
parroissiens,  auquel  jour  ils  disoient  avoir 
pardons  et  indulgences  données  et  permi- 
ses en  lad.  église  et  lesd.  religieux  vouloient 
mettre  empescbement  a  icellnj  yallelage.... 
lesd.  trésoriers  se  départirent  du  procès  et 
promisrent  que  ou  temps  a  venir  a  icelluy 
jour  St  Mathieu  il  ne  sera  faict  aucune 
sonnerie  a  (/ai(efa.7e.  (12  oct.  1506,  Arch. 
de  l'église  .N.-D.  de  St-Lo.) 

Dans  la  campagne  de  Saint-Lù,  on  dit 
encore  galleler  pour  carillonner. 

GALLETiER,  S.  m.,  falseur  de  galettes  ; 
quoique  très  ancien,  n'a  été  rencontré  que 
dans  un  texte  provincial  du  commence- 
ment du  XVII»  s.  : 

.XXXIX.  galleliers  demeurant  a  Nancy. 
(1625,  Inv.  de  Racinot  des  Bordes,  Arch. 

Meurthe.) 

GALLEURE,  S  f.,  softc  de  mcsurc  : 
En  paiant  une  galleure  de  farine  a  deux 
mains  achascune  fois  qu'il  leur  plaira  aler 
ou  envoler  mouldre  esdits  moulins.  (1426, 
Denombr.  du  baill.  d'Evreux,  Arch.  P  308, 
fo  22  r».) 

(;alli,vce,  voirGALiACE. 

G.vLLicAiN,  S.  III.,  sorte  d'outil  : 

Nous  avons  trouvé,  pour  ceste  manière 
d'enter,  une  tarière  plus  habile  et  utile, 
que  nous  appelions  gallicain,  et  est  un 
viUebrequin,  lequel  cave  et  creuse  le  tronc 
sans  le  gastcr.  (Cotereau,  Cotum.,  iv,  29, 
éd.  1535.) 

(iALLiCANTE,  S.  111.,  cliaiit  du  coq  : 


GAL 


2li 


Ainsi  se  passa  le  jour  tant  que  le  soleil 
retira  ses  rais  en  la  région  d'Occident,  et 
sur  l'heure  du  premier  gallicante.  que 
toutes  choses  tiennent  silence,  furent 
faites  les  approches.  (J.  d'Adton,  Chron 
t.  I,  p.  U,  Jacob.)  ' 

GALLicELLE,  S.  f.,  souqueuille  : 
Pour  seicher  son  biaut  gallicelle  ou 
sequenie,  ce  m'est  tout  un,  attisoit  avec  de 
petites  bûchettes  un  ou  deux  charbons 
couverts  de  cendre.  (Du  Fail,  Cont.  d'Eu- 
trap.,  XXXII,  Bibl.  elz.) 

GALLicoT,  gnllico  (de),  loc,  au  dé- 
pourvu : 

II  faut  trousser  ses  quilles  et  ses  trot- 
tains,  de  peur  d'être  pris  de  gatlicot.iCom. 
des  proii.,  m,  4,  Ane.  Th.  fr.,  IX,  56.) 

Gallico.  Prendre  au  gai,  ou  de  cal,  to 
surprise,  take  napping,  or  improvided. 
(COTGRAVE,  éd.  1611.) 

GALLiEN,  S.  m.,  sorte  de  bateau  ; 
Faictes  raonvoir  sur  ces  Oeaves  marins 
Barques,  et  nefz,  galliens,  brijanJins. 
(J.  Marot,  Voyage  de  Venise,  Esorlatinn  aux 

Princes  Chrest.,  f»  ,3">  r°,  éd.  I.i3-2.1 

RALLIER,  voir  GALIER. 
GALLIEUS,  adj.? 

Le  capittaine  hiy  bailla  une  gallee  pour 
soy  et  ses  gens;  sur  laquelle  ledit  Turcq 
mist  une  (/aMJCMse  baniere  rouge.  (Wavrin, 
Anchienn.  Cran.  d'Englet.,  II,  103,  Soc.  de 
l'hist.  de  Fr.) 

GALLINE,  voir  GeLINE. 

GALLIN  GALLANT,  VOir  GALI.N  CÏALLANI 

CALLIOT,  voir  Galiot. 

GALLIOTAGE,   VOir    GALIOTAGE. 

GALLociiEn,  voir  Galocher. 

GALLOiRE,  s.  f.,  table  très  longue,  sur 
laquelle  on  pousse  un  galet;  le  galet  le 
plus  rapproché  du  bord  gagne;  s'il  tombe 
à  terre,  on  perd  son  coup  : 

En  une  rue  de  la  ville  de  Villiers,  ou  sont 
les  galloires  a  jouer  aux  gales.  (1413,Arch. 
JJ  167,  pièce  85.) 

oALLOix,  voir  Galois. 

1.  GALLON,  voir  Garlon. 

2.  GALLON,  voir  Galon. 

G.VLLONNER,  VOir  GALONER. 

GALLOT,  voir  Galot. 
GALLOYs,  voir  Gai.ois. 

GALLUGUE,  S.  f.,  terrain  pierreux  et  in- 
culte ;  mot  ancien  dont  nous  n'avons  ren- 
contré qu'un  exemple  du  coiiiniencenient 
du  xviii«  siècle  : 

Terres  pierreuses  appelées  galluclics. 
(1728,  Déclar.  du  curé  à  l'assemblée  du 
clergé,  Messemé  prés  Loudiiu,  Arch. 
Vienne.) 

Poitou,  Vienne,  galluche,  friche  inculle. 

GALLYACE,   VOÎr  GALIACE. 

GALNACE,  voir  Jaunasse. 
GALOBEitiK,  -  opcric,  S.  f.,débauchc: 


912 


r.Ai. 


r.AL 


OAL 


>e  lur  sunt  pas  in'ani  renie»  eslahlies 
Pur  p«i«tre  chiens  ne  pnr  falotmn. 
Mes  $impl>raenl  en  suslensrent  lar  vies. 
(Ami.  dfsRomtiK,  Richel.  *.ï407,  f  US  t".) 
Por  pps  Ire  chiens  re  por  naloperies. 

(«..  Richel.  19;;*.ï,  T  1 18  t».) 

r.ALOBiEit,   adj..  gaillard  : 

Tels  baisent  a  cheval  e  les  pins  drni, 
F  daniels  oo/oJiVrs  et  encreini. 

(Crr.  de  Roisilt..  p.   3"l,  Michel.) 

Picard,  galaubier,  jenne  mauvais  fujct, 
polisson. 

1.  GALOCHER,  V.  H.,  agir  en  porlega- 
loches  : 

Galocher.  Est  f<>  comporter  h  la  façon  ol 
manières  des  rustiques  usans  de  galoches, 
lllautè,  inurlianè,  se  in  rébus  apendi?  pe- 
rere.  Et  est  d'énergie  nietaphoriqiie  pour 
despris,  comme.  Il  ne  fait  que  galocher... 
Il  se  prend  aussi  pour  tracasser  ç;i  et  là 
sans  raison...  Par  ce  que  les  villageois  in- 
discrètement se  meuvent,  et  pour  chose  de 
néant,  à  courir  et  tracasser  çà  et  là.  (Ni- 
COT,  1606.) 

Norm.,  Bessin,  galochier,  v.  a.,  déformer 
ses  chaussures;  v.  n.,  marcher  de  travers. 

2.  G.\LOCHEn,  ga//.,  adj.,  qui  porte  des 
galoches  : 

Par  tout  y  a  moines  qallochers.  (Hisl. 
maccar.  de  Merlin  Corc,' \ii.  Bihl.   gaul.) 

GALOF.\cE,  S.  f.,  pierre  précieuse  : 

Grenas.  stopaces, 
El  teUapons  cl  galofaces. 
(RCTEB.,  lErberie,  3G,  Jléon,  liouv.  Rec-,  I,  186.) 

GALOiE,  voir  Jalaie. 

GALOINGN'IE,   VOir  GALONEE. 

1.  GALOis,  -  ais,  -  ays,  gall.,  s.  m., 
droit  seigneurial  sur  les  biens  de  ceux  qui 
ne  peuvent  tester  ou  qui  meurent  sans 
héritiers  légitimes  : 

Toute?  coustumes,  passages,  trespas.  es- 
paves,  galois,  droict  de  deshcrance.  (1396, 
Atsignat.  de  douaire,  ap.  Lobin,,  II,  662.) 

Hiveres,  pesclieries,  defl'ens,  (lalloys,  es- 
paves,  verolagcs.  (1410,  Gr.  Gaiith.,  S"  23 
v»,  Cbarnacé,  Arcli.  Vienne.) 

2.  GALOIS,  Oaloys,  gallois,  galloix,  gal- 
loys,  yualois,  walois,  gâtais,  adj.  et  s.  m., 
homme  de  plaisir,  bon  vivant,  joveux. 
compagnon  : 

Cn  jonr  eitoit  en  son  palais 
Fanvcl  qoi  ne  perl  pas  galais. 
Tout  ait  il  OD  pais  de  Gales 
Chastiaus,  donjons,  manoirs  et  gales. 

(famW,  Richel.  146,  f»  11'.) 

Ainsi  disiiil  Bi;rlran,  qni  bon  galoi/s  estoil; 
A  chose  c'oa  deist  moult  pclit  y  aconloit. 
(Cdt.,  du  Guetelin,    var.   des  v.  1.Ï3-174,   Char- 
rière.) 
Comment  le  sire  de  Biaoja, 
Antooes,  '|ai  grans  galoU  ta. 
En  riant  moult  souvent  disoit. 
(Fïois^..   t'oes..  Il,  231,  483.  Scheler.» 
Je  souliye  rire  cl  danser 
Atcc  ces  coinpaii^nons  galloys. 

iChatu.  du  xï«  ».,  p.  16,  A.  T.i 
Dictes  a  Dieu  aux  coMipai;.'nons  ; 
Venir  vous  eu  faul',  mon  galloix. 

(Misl.  du  Yiel  Ti-slam.,  17921,  A.  T.) 


Venei  ça,  compai.cnons  goloys. 
Qui  bien  cuidies  valoir  deux  roys. 
(Roi  Resé,  Litre  du  citer  d'amours  espris,  OEuv., 
t.  III,  p.  i;;,  Quatrebarbes.) 

Et  la  menue  .sons  et  li  valhans  galois 
Boyvent  de  la  godalle. 
(Jeh.  nF.s  Preis,  Geste  de  Liège,   38836,  Si-lielor, 
Gloss.  philo!.) 

llli  lianicnt  mult  volentiers  les  tavernes, 
car  rh'esl  la  plus  grant  songne  qu'ilh  ont  ; 
aveques  les  çialois  illi  sont  tous.  (J.  DE  Sta- 
VEi.OT,  Chron.,  p.  322,  Borgnet.) 
A  l'escart  feist  cesie  œuvre  nn  bon  galois. 
Mais  pen  de  gens  sçavent  en  quel  maison  : 
Il  ne  faut  pas  dire  tout  maintes  fois 
Et  se  monstrer,  s'il  n'est  temps  et  saison. 
(fronosl.    d'ilahenragel,    rpilogation    de  l'Auteur, 
Poés.  fr.  des  iv°  et  xw"  s.,  VI,  4i.) 

—  Adj.,  on  parlant  de  chose,  plai.sant, 
joyeux  : 

Et  le  roncin  sire  Ferrant 
Harpera,  tiex  est  mon  plesir. 
Un  son  galois  lot  a  loisir. 

(Renart,  29714,  Moon.) 

—  Au  XIV»  siècle  on  donnait  le  nom  de 
galois  à  certains  soldats  : 

Certaine  quantité  de  gens  d'armes,  qui 
lors  estoient  appelles  gatoys,  se  fussent  lo- 
giez en  la  ville  de  Lorriz  en  Gastinnois. 
(1.397,  Arcb.  JJ  loi,  pièce  313.) 

—  Fém.,  galoise,  femme  qui  aime  le 
plaisir,  femme  galante  : 

Jehane  le  waloise.  (1337,  Cart.  Alex,  de 
Corb.,  Richel.  24144,  f"  54  r».) 

Belles  filles. je  vous  compteray  des  ga- 
lois et  des  galoises,  si  comme  l'ennemy  par 
son  art  en  fist  plusieurs  mourir  de  froit. 
(Lie.  du  Chev.  de  La  Tour,  cli.  122,  Bibi. 
elz.) 

La  rue  de  Baille  Hou  ou  demouroient 
pluseurs  galloises  (Guilleb.  de  Metz, 
Descr.  de  Paris,  xxvi.) 

Et  avient  aussi  aucunefois  qu'il  trouve 
une  femme  qui  est  une  très  bonne  galoise, 
qui  ne  resfuseroil  jamais  raisou,qui  la  luy 
ouffreroit.  (Quinze  joyes  de  mar.,  vu, 
Bibl.  elz.) 

Vous  me  verrez  bonne  i/alloise. 
{Farce  du  Munyer,  ap.  Jacob,  Farces,  sol.  el 

mor.,  p.  245.) 

Ces  (loreloï,  ces  gorgias 
MenoienI  les  meilleures  galoises. 
(CoQi:ii.i..,  >lmol.  du  Pki/s,  II,  250,   Bibl.  eU.) 

Lu  Millannoise 
A  mys  la  noyse 
En  noz  cueurs,  et  devez  savoir 
Que  c'est  chose  qui  moult  nous  poisi' 
Veoir  jouyr  estrange  galloise 
Des  haulx  biens  que  devbns  avoir. 
(J.  Mai\ot,  Episire  des  Dames  de  Par.  aux  Courlis. 
de  France,  p.  2S,  éd.  1532.) 
Mais  despendit  cn  mille petitz  hancquelz 
et  festins  joyeulx,  ouvers  a  tous  venens, 
mesniement  tous  bons  compaignous,jeuues 
fillettes,   et  mignonnes    quatoises.    (Rab., 
1.  III,  ch.  2,  éd.  1552.) 

Lesquelles  .c/!/n(oises  voluntiers  et  de  bon 
hayl  lent  plaisir  a  gens  de  bien.  (Id.,  ib.) 
Et  puis  s'en  vont,  pour  faire  les  galoises. 
Lorsque  devroieul  vaquer  en  oraison.  | 

(Le   Livre    des    Parions    S.    Trolel,    ap.  Ménage, 
Dict.  élym.,  éd.  17.ill.) 

A  grand  peine  luy  demeura  sa  chemise, 
nette  comme  un  torchon,  uouee  sur  l'es- 
paule,    pour   couvrir  sa   povre    peau,   si 


bien  l'.ivoyent  entretenu  en  sa  pros]verili* 
et  cn  ses  "pompes  ses  galoises.  (H.  Est., 
Apol.  d'Hèrod..  p.  161,  Le  Duchat.) 

Nom  propre,  Gallois. 
3.  galois,  voir  Galop. 

1.  GALON,  s.  m.,  côté  ; 

Aios  aloit  pour  H  ville  lui  e  siens  compeignon 
M.ioçeris'e  suens  fil  a  suen  detre  galon 
Pour  .nqnoier  la  noise,  le  cris  e  la  tençon. 

(Rom.  de  Charlem.,  Romv.,  p.  23.) 

2.  GALON,.7(iîîo»,  galoun,gitalon,  galun, 
jalon,  jallon,  jaillon,  s.  m.,  mesure  ser- 
vant aux  liquides,  aux  grains,  aux  terres  : 

l.i  uns  des  moines  n'a  le  jor  c'une  miche. 
Et  .1,  lot  seul  galon  de  \in  sor  lie. 

(Moniage  Guill.,  Richel.  368,  f»  2fiii'  ' 
Ostes,  traiez  demiy»/oii, 
Qnar  je  l'aim  moult  fres  et  novel. 

(Fabl.  de  Courtois  d'Arras,  ap.  Roq.) 

Hec  lagena,  galun.  {Gloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

D'un  quarte  d'orge  puet  homme  avoir 
.C.  galons  de  cervoïse  communément.  (TV 
d'écon.  rur.  du  xin°  s.,  c.  38,  Lacour.) 

Un  galoun  de  cervoise.  {Jb.,  c.  41.) 

Devent  .il.  vacbez  respondre  d'un  pois 
de  formage  entre  la  Pasche  et  la  Seint 
Michel  et  de  demi  galoun  de  beur  chescun 
semaigne.  [Ib.,  c.  24.) 

Un  galon  deu  vin  as  chamberlens.  (Liv. 
des  Jiir.,  f»  87  r»,  Arch.  S.-Inf.) 

Un  galon  de  syde.  (Ib.) 
Les  Escos  laisse  as  caperons 
Lor  chiervoise  boire  :i  yalou'i. 

(Sones  de  Nansay,  ms.  Turin,  f°  46'.) 

Qe  le  meillur  galoun  de  vin  ne  soit  plus 
cher  vendu  qe  pur  .m.  deniers.  {Lib. 
Custum.,  I,  303,  14,  Edw,  II,  Rer.  brit. 
script.) 

.1.  gallon  de  bon  vin  de  Rin  pour  .viir. 
estrelins  et  celi  de  Gascongue  [loiir  .vi. 
estrelins,  de  quoy  li  gallons  fait  les  .II. 
quartes  de  pois.  ('Fhoiss.,  Chron.,  Il,  129. 
Kerv.) 

Jalon  de  vin.  fl391,  Gr.  Gauth.,  f"  69, 
Arcb.  Vienne.) 

Sire  Jeytfroy  Byrochon,  dime  jalon  de 
vinee  sus  la  vip;ne  de  Mosay.  (1460^  Arch. 
J  192,  pièce  64.) 

Six  galons  de  s idre.  {Denombr.  d»  baiU. 
de  Caux,  Arcb.  P  303,  f"  37  r°.) 

Un  gualon  de  vin.  (1406,  Denombr.  de  la 
chastell.  dAndely,  Arch.  P  307,  f»  3  r».) 

...  Soient  de  certeyn  mesure  le  touel 
de  vyn  .xii.  vinls  et  .xii.  galons,  la  pipo 
de  .Yi.  vints  el  .vl.  galons,  le  tercian  de 
.1111.  vints  et  .un.  galons,  la  hogeshede  de 
.Ix.  et  .III.  galons,  le  barelle  de  harauk  et 
<rangnille.j  de  .xxx.  galons  pleynenient 
packes.  (Sto(.  de  Henri  VI,  an  il,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Deux  jaillons  de  vin,  (2  juin  1497, 
Charte  de  Jean,  D.  de  Nem.,  Aidi.  de 
Solesni.,xv«s.,  189.) 

D'après  M.  de  Brieux  (Diverlissemens, 
Lcllre  à  M.  de  PrémonI)  le  galon,  à  Caea, 
était  une  mesure  ou  un  vaisseau  conte- 
nant deux  pots.  L'éditeur  des  Ordoniiance» 
(111,  059)  dit  qu'à  Langres  on  nomme  uft 
gaulon  une  mesure  qui  tient  le  quart 
d'une    pinte.   Selon  Savary   les  épiciers. 


6ÂL 

appellent  galon  une  boite    ronde  où  ils 
mettent  des  grains  et  des  drogues. 

Dans  le  Poitou,  Vienne,  arr.  de  Civray, 
jalon  désigne  un  pot  au  lait. 

L'Académie  donne  :  gallon,  mesure  an- 
glaise de  capacité  pour  les  liquides. 

GALONAGK,  galonnage,  s.  m., droit  payé 
pour  olilenir  du  seigneur  l'autorisation  de 
faire  la  bière  : 

Dans  le  fief  <Ir  Courci,  en  Contentia,  nul 
ne  peut  avoir  moulin  a  bras,  sans  paier 
galonnage  qui  est  de  chascun  brachin  de 
cervoize  qu'ilz  font  ung  galon.  (Arch.  P 
306,  pièce  292.) 

QALONEE,  galoingnie,  galenee,  geloinic. 
geloingnie,  geloingnye,  yelonngnie,golonnee, 
golenee,  gollenee,  s.  f.,  mesure  de  capacité 
pour  les  choses  sèches,  grains,  sel;  droit 
de  prélever  cette  mesure  : 

Si  prent  on  dou  mui  de  bleit  mesurer 
quatre  golenees,  teles  que  li  mesureres  les 
pora  prendre.  (12(53,  Ch.  des  comptes  de 
Lille,  ap.  Duc,  Golena.) 

Sur  chascune  prouvende  doivent  avoir 
une  gollenee  d'avaine.  (Ch.  de  Cambrai, 
ap.  Duc,  III,  538'.) 

Oppressoient  nos  diz  ventiers  les  mar- 
cbans  estwiinges  amenans  ou  vendans  sel 
en  nostre  dite  ville,  en  exigeant  excessi. 
vemenl  les  débites  acoustutnees  pour  les 
chevaux,  chers  et  cherreltes,  geloinie  ou 
mesure.  (1338,  Ord.,  m,  637.) 

Quant  a  l'aminage  que  le  ventier  de- 
mande aus  talemeliers  de  bief  que  il  cuient 
qui  en  leur  labeur  et  héritage;  et  aussi  de 
la  vente  ou  débite  pour  chastrons  venduz 
ou  achetez,  l'en  tenra  ce  qui  est  sur  ce 
escript  ou  nostre  terrier;  réservé  et  ordené 
que  pour  la  galoingnie  du  sel  que  l'en  doit 
a  nous,  l'en  paiera  res  le  bacinet  acous- 
tunié  pour  nous,  a  penre  par  le  ventier  eu 
autre  cas,  ou  uu  bacinet  se  fera  tenens  res 
seulement  une  geloingnie  commune  :  le- 
quel bacinet  plaiug  res  sans  cbangier.ledit 
I  ventier  penra  seulement  pour  ladite  gelonn- 
I  gnie,  et  ycelle  et  ce  que  le  mesureur  prc- 
noit  ou  s'iilloreoit  de  penre  du  sel,  cessera. 
(1363,  Confirm'.des  Lett.  de  l'Ev.  deLangres, 
Ord.,  m,  659.) 

Iceluy  bled  tel  que  a  la  prisée  des  gale- 
nee» de  le  hupe  de  le  halle.  (1457,  Valen- 
ciennes,  ap,  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Une  geloingnt/e  d'avoine.  (1461,  Ord.,  xv, 
73;  Arch.  JJ  198,  pièce  191.) 

—  Mélange  de  divers  grains,  sorte  de 
Diéteii  : 

Le  bled  monta  telement  que  la  rasiere 
de  fourment  valloil,  en  la  ville  de  Tournai, 
.i.xxvi.  gros,  blod  de  gollenee  .lxvi.,  et 
^oille  .LX.  (C'/iron.  des  l'ays-Has,  de  France, 
etc.,  Rec  des  Cbr.  de  Flaud.,  III,  366.) 

Fourment  .vu.  1.  Bled  vert  .vi.  1.  .xviii 
s.  Gollenee  .vi.  1.  .un.  s.  Vairet  .vi.  1.  .il 
s.  Soille  .1111.  I.  .X.  s.  Publiii  au  son  de  h, 
trompette  par  les  carrefours  de  ladicti' 
ville,  le  .xxiv°.  jour  de  novembre  1380. 
{Registre  aux  publications  du  W  juillet  1370 
ou  %6  juin  1600  n»  343  de  l'Inventaire 
sommaire  des  liegislres,  I»  M4  Aicli. 
eomm.  Tournai.) 

—  Fig.,  agalonee,  à  très  petite  mesure  : 


GAL 

0:i.'ml  fortune  casi  luo  départ 
Do  ses  biens  n  ffolonneen. 
(Froiss.,  Por's.,  Richel.  830,  f  270  r";   Scheler, 
II,  109,  3671.) 

Ce  mot  s'est  conservé  dans  le  nord  de 
la  France  jusqu'au  xviir  s.  au  sens  de 
mesure  : 

Vn  hotteau  contient  douze  gollenees. 
(1717,  Comptes  de  la  Cliatell.  de  Morlagne 
en  Flandre.) 

Et  au  sens  de  méteil  : 

Art.  1°'.  Conformément  ii  la  règle  établii' 
par  le  directoire  du  district  de  Lille,  h' 
maximum  du  prix  des  grains  est  fixé, 
savoir  :  Blé  froment,  le  sac  pesant  20U 
livres,  28  livn^s.  Seigle,  le  sac  pesant 
200  livres,  20  livres.  Golnêe,  composée  do 
deux  tiers  de  froment  et  un  tiers  de  seigle, 
le  sac  pesant  200  livr.is,  23  liv,  8  d.  [Pro- 
clamation du  19  thermidor  an  ii,  publiée  d 
Tournai.) 

Comtois,  jaloignic,  jalenie,  jôleniè,  dzo- 
lenio,dzalono. 

GALONEK,  -  onner,  -  ouner,  verbe. 

—  .\ct.,  orner  la  tête  avec  des  fils  d'or, 
tresser  les  cheveux  avec  des  rubans  : 
Dieu  fu  vestue  d'une  porpre  roee, 
A  un  ûl  d'or  sa  crigne  (jalonnée, 

(Garin,  ap.  Duc,  Galo.) 

Les  deux  puceles  d'un  fil  d'or 
Li  ont  galoiié  son  chief  sor. 
(Chrest.,  Erec  el  En.,  Ilichel.  14-20,  f°  7''.) 
Par  derrier  ses  espaulles  ert  sa  crine  vergie, 
A  .itii.  fiex  d'orraier  galonee  et  trenchie. 

{Conq.  de  Jenis.,  5G78,  Hippeau.) 

La  leste  ot  longe  et  galonee, 
A  .Y.  botens  d'or  fu  noee. 
(Yeng.  d'Alex.,  Brit.  Mus  ,  reg.  l'J,  D  I, 
f»  35  r°.) 
Kt  vint  sanz  gniraplc,  eschevelee, 
0  .1.  lileL  d'or  galonee. 

(Parton.,  Ilichel.  19152,  f"  li'2=.) 

Sor  ses  espales  ot  getes 
Ses  cheviaz  blons  et  galoncs, 
Molt  les  avoit  clers  et  luisans. 

(Dum.  le  (M.,  1907,  Stengel.) 
lit  Ole  fu  bien  galonnée 
V.\,  bien  vestae  et  bien  parée. 
(Vie  des  Pèrea,  Ilichel.  23111,  f  1 12''.) 

Les  cheveus  liiaus  et  hlons  avoit 
'.lui  jusqu'as  piez  li  avenoient 
De  novel  galonnei  estoienl. 

{;*.,  f»  liiî'.j 
D'un  fil  d'or  estait  galonnée. 

(Rase,  nis.  Corsini,  f»  T-'.) 
ICle  SCS  chcvians  galmmoit 
A  deus  fiens  d'or  qu'elle  tenoit. 

(rie  de  ]  -C,  ap.  Duc,  Gatlouniim.) 
Ses  chcïeu^;  i)igno  et  galonné. 

(Falil.  d'Ov.,  Ars.  3069,  f»  19'i=.) 
lit  galonner  si  proprement 
Que  nul  n'i  vee  amendement. 

(Clef  d'amour,  p.  85,  Tross.) 
Il  (/alonnoit  ses   cheveulx  en  lieu  de  pi- 
!Mi«.  (C.  Mahsiou,  Bible  des  Poet.  demclam., 
1°  148  v%  éd.  1493.) 

Pour  galonner 

Les  beaulx  cheveulx  el  testonncr. 

(CoRuozET,  lilason  de  la  maison.) 
Les  rois  appeliez  Mérovingiens  ont  l'Slé 
remarquez  par  leurs  cheveux  pendans  der- 
rière :  et    (comme    disent   les    anciennes 
chroniques)   lassées  en   tresses  galonnées 


GAL 


313 


(c'est  a  dire  liées  de  cordons,  estans  les 
galons  une  sorte  de  bandelettes).  (Fau- 
niiET,  de  i'Orig.  des  dignit.  et  maqist.  de 
France,  1,4,  éd.  1611.) 

Les  richesses  ot  l'auctorité  se  voyent 
en  la  disposition  des  maires  du  palais  qui 
commandoyent  partout  sans  que  les  roys 
eussent  autre  chose  que  le  nom,  et  la 
charge  de  laisser  croistro  le  poil  de  leurs 
cheveux  estendus  sur  leurs  espaules,  et 
celui  de  leurs  barbes  tressez  et  galonnez 
(c'est  a  dire  liez  de  rubans  et  'boutons 
d'or,  possible  a  la  façon  des  rois  de 
Perse).  (Id.,  .'Intiq.  gauL  vol.  I,  v,  23,  éd. 
1611.) 

Les  ancienes  chroniques  françoiscs 
surnomment  ce  roy  Clodion  le  chevelu  : 
pour  ce  qu'a  la  mode  de  son  pays,  il  por- 
toit  de  longs  cheveux  liez  en  tresses  pi- 
gnees,  et  galonnées  (galon  est  un  riban, 
ou  bandelette  dont  les  femmes  s'aydent  n 
lier  leurs  cheveux)  pendantes  par  derrière 
(ID.,  ib.,  II,  XI.) 

—  Réfl.,  s'orner  la  tête  : 

Si  .<!e  galonné,  si  se  pigne 

D'une  grant  herche  en  leu  de  pigne. 

(Fall.  d'Ov.,  Ars.  S0G9,  f  193"'.) 

—  Galoner  sa  barbe,  la  peigner  et  y 
mettre  de  petits  glands  au  bout  de  chaque 
floquet,  comme  les  dames  faisaient  do 
leurs  cheveux  ;  aux  enterrements  des 
grands  on  se  galonnait  la  barbe  avec  du 
fil  d'or,  avec  des  paillettes  ou  avec  de 
la  limaille  d'or  : 

Ses  grenons  ot  moult  bien  Ireciez  et  galonnez. 
{Florence  de  Home,  Richel.  noiiv.  acq.  il9'2. 
f  2  r».) 

—  Fig.,  galoner  a  signifié  frotter  : 
La  sanglante  fiebvre  quarto 

Leur  puisse  gallonner  les  os. 
(Ad.  des  AposL,  vol.  I,  f  37'',  éd.  1337.) 
Gallonner  et  frotter  fort  en  amiguotant, 

pcrmulcere,    demulcerc.     (li.    Est.,    Pet. 

Dict.  fr.-lat.,  et  Nicot,  Thres.) 

—  Et  tourmenter,  inquiéter  : 
Degasteront  devant    eux    toute  terre  et 

place  ennemye,  et  mesmes  le  pays  d'Artois 
qui  beaucoup  en  porta  d'oppression  et  de 
grief,  pour  ce  que  forts  y  estoient,  et  que 
autres  fois  les  Picards  les  avaient  galonnés 
eu  leur  marche,  qui  n'est  pas  chose  dure 
a  croire  a  qui  congooist  les  deux  nations. 
(G.  Chastell.,  Citron.,  I,  287,  ICerv.) 

GALONETTK,  S.  f.,  diiuiii.  de  galon, 
baril  de  bière  que  les  brasseurs  étaient 
tenus  de  fournir  pour  remplir  les  ton- 
neaux qu'ils  livraient.  Ce  mot,  quoique 
certainement  ancien,  n'a  été  rencontré 
((ue  dans  un  texte  du  commencement  du 
xvii''  siècle  : 

Les  brouteurs  auront  ung  baril  ou  ga- 
louetle  sur  leur  charette,  qui  sera  emplie 
de  semblable  bière  que  celé  contenue  es- 
dits  tonneaux.  (17  mars  1603,  Sent,  contre 
les  Brasseurs,  Arch.  mun.  Douai.)  Roque- 
fort écrit  galouette,  ce  qui  ne  représente 
rien . 

GALOP,  s.  m.,  la  plus  élevée  et  la  plus 
rapide  des  allures  du  cheval  ;  s'employait 
souvent  au  pluriel  dans  l'ancienne  langue; 

(Un  chien)  que  vint    a  Charte    Ips  galops   et  les 
(salz. 
(Roi  ,  731,  .Mullor.) 


SI» 


G  AL 


GAM 


GAM 


l'n  lea<  en  saol,  l.i  brebii  prent  : 
Crinl  ïleorc  et  (rrani  jo/o» 
S'en  T»  li  lens  fuiiuit  .111  bos. 

(fini.,  «l,  MéoB.) 

AniitDmeot  a  sod  torpris. 
Son  cCTal  a  es  gêlos  mis. 

(P«r;o».,  9661.  Crapoict.') 

PnU  moDle  et  s'en  va  les  galo$. 

(.Coud,  ;i06,  Crapelc'.^ 

Et  si  aloienl  tôt  plus  tost 
Que  ne  fesissies  les  çalos. 

liai  du  trol,   l"o,  Miihel.) 
Si  s'en  alla  ma  dame   les    grands  ynlos 
•  Lvers  le  chevalier  son  amy.   (Louis  XI, 
Aour.,  xxxn,  Jacob.) 

On    trouve  la  forme  galois  employée 
pour  la  rime  : 

Pues  euToia  dis  mille  des  siens  meilnnr  Franjosi 
As  portes  de  la  ville  broçant  tons  d'un  gatoU. 
t^Prite  if  Pempfl.,  p.  109,  Jlnssalia.) 

GAi.orEL,  S  in.,dimin.  de  galop  : 

A  tant  Tint  a  Torsolt  le5  galoprls  petis. 

(Les  Ckftift.  Richel.  12.".j8,  f»  71=.) 
Mais  l'enfes  BneTCs  lait  le  cheval  aler 
Les  fùlopiata  desons  lui  desraer. 
(C.  i'nmslo»f,  Ri.-hcl.  23516,  C  iô  r".) 
Vers  l'ost  cevani-enl  loi  .1.  plain. 
Les  petis  galopiax  sor  fr:iin. 

(Gilles  df  C»iii,  39-28,  neiff.) 
Il  s'en  revient  les  galopiax  arierc,  s'es- 
pee  en  sa   main.  (Aucassin  et   Nicolelte, 
p.  13,  Suchier.) 

GALOPERTE.  VOir  GALOBERIE. 

CALOPET,  s.  Mi.,  dimin.  de  galop  : 

Mes  trop  les  snit  ao  galopel. 

(FaHe,  ms.  Chartres  261,  !'  142  r°.) 

r.ALOPON,  S.  m.,  galop  : 

Juant  il  vint  au  chemin,  s'akiul  tel  galopm. 
Ne  se  tenisi  a  lui  .1.  mules  arragon. 

(fi«.  de  Montaub.,  p.  ioO,  Michelanl.) 

1.  GKL.OT,  gallot,  s.  m.,  sorte  de  mon- 
naie: 

.IX.  gnlloz  d'argent.  (15  mai  1393,  Invent, 
de  tneubl.  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch. 
Cùled'Or.) 

2.  GAI.OT,  gallot,  adj.,qui  se  sert  de  la 
langue  française: 

Tant  de  Uretngnp  yalol  comme  breton- 
nant.  (Grand.  Chron.de  France,  Charles  V, 
sxxis,  P.  Paris.) 

Clievaucha  If  connestables  première- 
ment Bretaigoe  bretonnant,  pourtant  qu'il 
la  «cntoit  plus  encline  au  duc  Jehan  de 
Montfort,  que  Britaigne  gallot.  (Fhoiss., 
Chron.,  YIW,  254,  Kerv.) 

uALOU,  adj.,  où  l'on  parle  français  : 
Tout  le   pays,  tant  de    Bretaipne    galon 

comme  bretonnant.    (Chron.    de  S.-Den., 

Itichel.  2813,  f»  462'.) 
—  Employé  comme  terme  d'injare  : 
Le  suppliant  courroucié  de  ce   que  icel- 

lui    Thomassin    avoit    appelle    son    com- 

[laisnon    Breton    larron   ou  galou.    (1409, 

Arch.  JJ  164,  pièce  99.) 

nALOUN",  voir  Galon. 

(iALTKiiiiii.,  S.  III.,  nom  d'une  espèce 
de  javelot  : 

.c.  javeioz  qui  sont  appelé/,  iialterihl. 
1294,  Arch.  J  ,-}87,  pièce  12.) 


GAi.TiitES,  S.  m.,  violence: 

Comme  il  a  apparus  ces  jours  passes 
d'ung  galthies  contre  un  homme  d'église... 
(Sans  date,  vers  lôifi,  Hist.de  MetZ,\\,  SOO.) 

cALUN,  voir  Galon. 
GAMinE,  s.  m.,  galant,  mignon,  gode- 
lureau : 

Gelures  portent  escrevisces 
Pc  veloux,  pour  estre  mignons  ; 
Kt  sont  deceuz  povres  novices, 
Cuydans  que  ce  soyent  hocxinelons. 
(C00BI1.LART,   Droit!  nom.,  2°  part.,  de  Dolo,  I, 
l.-i3,  Bibl.  eh.) 

Cf.  Galureau.  I 

»;.ALUUF.AU,  S.  m.,  godelureau  : 
N'y  a  si  meschant  Ois  de  laboureur  ou 
villaige  qui  ne  veuille  faire  du  galureau, 
porter  chausses  et  habits  bigarrez  et  le 
grant  plumas  au  chapeau  qui  est  chose 
aussi  bien  advenante  que  mettre  chausse 
trapes  en  un  lac.  (Nef  des  fols,  f»  62\ 
éd.  1S30.) 

Cf.  Galure. 

«iAi.vAnmxE,  ;;"'!'.,  -  erdine,  galever- 
dine,  gaverdine,  calvardine,  s.  f.,  sorte  de 
vêtement  de  dessous  qui  semble  pouvoir 
être  comparé  à  ce  que  nous  nommons  au- 
jourd'hui caban  : 

IcelUii  de  la   Selle  despouilla   sa   gaver- 
dine qu'il  avoit  sur  lui,  et  se  mit  en  pre- 
point,  et  print  une  javeline   en   sa  main. 
(1582,  Arch.  JJ  208,  nièce  244.) 
Qui  n'a  pas  vailliint  une  pomme, 
Mais  qu'il  ait  une  gah'ardinp. 
Avec  cela  c'est  uns  grant  homme. 
(Coûuiii..,  Droili  ttûtto..    i'  p.,  de   Statu  Homi- 

num,  I,  67,  Bibl.  elz.)  Var.,  cahardine,  ap.  .Stc- 

Pal.) 

Au  lieu  d'un  chaperon,  le  messager  fait 
faire  une  galrardine  aux  couleurs  de  la 
ville.  (1510,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

La  peau  comme  une  gualvardine.  (Uab., 
IV,  31,  éd.  1532.) 

Puis  le  vestit  d'une  galverdine.  (Id.,  V, 
43,  éd.  Le  Duchat.)  Galeverdine,  éd.  Paris 
1563. 

Gavardine.  (Du  Gdez,  IntroducU,  à  la 
suite  (le  Palsgrave,  éd.  Génin.) 

GALVEIIDINE,  VOir  GALVARDINE. 
GALVINIE,  s.  f.  î 

El  si  dist  sire  Pierres  que  des  galvinies 
ries  prouvendes  d'avaine,  lesqueles  galvi- 
nies mesires  Tiebaus  demandoit,  k'il  n'en 
savoit  nieus.  (Pièce  de  1215,  ap.  Beauvillé, 
Doc.  inéd.  sur  la  Picardie,  IV,  40.) 

GAMAciiE,  s.  f.,  espèce  de  guêtres  en 
toile,  cuir,  ou  drap  : 

Les  gens  de  commandement  neportoient 
que  Wgamache.  (D'Aubigné,  Foenest.,\.  IV, 
c.  I,  Bibl.  clz.) 

Des  bottines  (grtmac/ies  ou  tiquehouses). 
(C0.MIXIUS,  Janua  aurca  reserala  duaram 
linguarum,  p.  111,  éd.  1669.) 

Norm.,  Uessin,  l'oit,  et  Forez.,  gamache, 
guêtre.  Dans  le  patois  poitevin  il  signifie 
aussi  savate,  et  femme  qui  se  tient  mal. 

(iAMAFHER,  v.  a.,  blcsscr,  frapper: 


Qui  gamafre  beste  par  ire,  et  plainci  en 
est,  doit  cinq  sols,  et  rend  le  dninage  sans 
loyer.  (Ancienne  Coutume  d'OrUans,  ap. 
Roquef.) 

GAMAGE,  s.  m.,  p.-ê.  faute  pour  gam- 
bage  : 

Rouage,  estape,  defgueU,  gamage.  (Arch 
S.-Om.,  tir.  xxxn-sxxiv.) 

GAMAÏs,  s.  m.,  joug  ? 

Ja  l'enst  mort  et  confondu  (le  loup) 

Ne  fuissent  li  sergant  le  roi 

Qui  la  vindrent  a  grant  desroi. 

De  totes  pars  par  le  palais 

Fus  aporterent  et  gamais, 

Ja  eussent  le  leu  tué 

Quant  li  rois  Artus  a  crié... 

(Lai  Je  Melton,  .'iOO,  Horal,.) 

Cf.  Jamei,. 

GAMANTER,  VOlr   G0AIMENTER. 
GAMARSTOiV,  S.  m.  ? 

On  remachonne  an  canchel  de  l'église 
de  Vitry  deux  gamarstons  trawes  et  rom- 
pus. (Compte  de  1465,  Arch.  mun.  Douai.) 

GAMAS,  S.  m.  pi.,  fêtes  : 

llh  avoient  acoustumeit  de  longtemps 
de  nient  a  piailler  .viii.  jour  devant  les 
gamas,  et  .vill.  jour  après.  (J.  de  Stave- 
LOT,  Chron.,  p.  '243,  Borgnet.) 

1.  GAMAUz,  gamaliuz,  s.  m.  i 
Las,  esgarez,  afamez,  nuz. 
Qui  soi  assis  en  gamauz. 

(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  f  96\) 

Laz,  csg.irez,  affamez,  nus. 
Qui  sui  assis  en  gatnahuz. 

(iL,  Avs.  :«ll,   C  100\) 

2.  GAMAUZ,gMam.,  gamcuz,  note  de  mu- 
sique : 

Tant  a  la  voiz  pesant  el  maie 
Qnant  monter  cuide  qu'il  avale. 
De  haut  monter  assez  poine. 
Mes  n'i  set  mètre  si  grant  poine 
Qu'il  mont  nés  desqn'a  ce  fauz, 
Touz  tens  revient  eu  guaniauz, 
Ne  puet  monter  nés  en  are. 
Et  s'il  fait  tant  qu'il  monte  011  ré. 
Plus  de  .XXX.  ans  puet  estre  la, 
Aiuçois  qu'il  mont  ou  sol  n'ou  la. 
!  (G.  DE  CoiNCI,  Slir.,  ms.  Soiss.,  f  25''.) 

Toz,  tens  revient  a  gamauz-. 

(Id.  ib.,  ms.  Brux.,  f°  25".) 

Tos  jors  revient  en  gameuz. 
(Id.,  Ste  Leocttd.,  779,  Méon,   Fabl.,  1,  295.) 


(li 


GAMBAGE,  VOÎT  CAMBAGE. 

GAMUAis,  ganb.,  wamb.,  wanbeis,  -es, 
hambeiz,  s.  m.,  pourpoint  rembourré  qui 
se  plaçait  sous  le  haubert  : 

Plusors  orent  vestii  gamhais. 
3' p.,   7G97,  Amlresen.)  Var.,  hambeii. 

Pus  li  font  vestir  un  ganbes 
De  soie  el  de  coton  porpoinl. 

(Perceval.  ms.  Montp.  H  219,  f°  64M 
En  son  poing  tint  une  hace  d'acher. 
Qui  li  veist  estraindre  et  palmier 
Et  ces  borgois  fraper  et  detrencher. 
Ces  vies  capcaus  enfumes  dcpecier 
Et  CCS  wnnbais  coper  cl  depichier. 

(lUiMB.,  Oiiier,  ;3X8fi,  Barrois.) 
liée  diplois,    dis,   wambcis.   (Gloss.  du 
XII'  s.,  ap.  Léop.  Delisle,  Dihl.  de  l'Ec.  des 
Ch.,  6*  sér.,  t.  V,  p.  329.) 


G  A  M 

Tiiz  deilublez  reraest  eu  un  (/aniais. 
'IIfhb.  Liddc,   Foulq.  de  Candie,  Ricliel.  '^.')5I8, 

r"  ti3  ï".) 

JoQ'rois  de  Mandeville,  qui  cueas  estoit 
d'Assesse,  fu  la  o  les  autres  ;  mais  il  n'ot 
viestu  Be  wambais  ne  pourpoint.  {Hist. 
des  ducs  de  Nonn.  et  des  rois  d'Ainilet., 
p.  ItU,  Michel.) 

—  Par  extension,  cossfi  de  la  fève  : 

El  fCTes  a  tout  li;  ijamhais. 
(Gi:iOT,  Bible.  1683,  Wolfart.)  Iinpr.,  gainbais. 

GAMBAisE,  wambeise,  s.  f.,  pourpoint 
rembourré  qui  se  plaçait  sous  le  haubert: 

Seient  vestut  ki  detraliient  uiei  de  hiiule, 
e  seient  cuvert  si  cum  de  wambeise  de  lur 
confusiun.  (Psalt.  monast.  Corb.,  Richel. 
1.768,  f"  90  v».)  Lat.,  et  operiantur  sicut 
dyploide  confusione  sua. 

GA.MnAUEE,  -  arree,  ganb.,  s.  f.  ? 

Ganbaree  de  pierre  frojde.  fl492,  Com;)(. 
de  B.  Lebaiid,  i"  3",  conjui.  de  Quimper, 
.\rch.  Fiuist.} 

Ganbarreede  pierre  de  taille,  (ife.) 

CAMiiARON,  s.  m.,  jambe  courte,  sobri- 
quet donné  à  Robert,  duc  de  Normandie, 
i  cause  de  ses  jambes  rondes  et  courtes, 
d'après  Orderic  Vital,  liv.  IV,  p.  543,  ap. 
Dnc,  Gambaron. 

GAMBATER,  VOir  JAMBETKR. 

GA.MBEisoN,  voir  Gambison. 
GAMBEL,  ganb  ,  s.  m.,  syn.  de  (jambais  : 
Plusors  orent  vestu  qanbcaalx. 

(Roti,  .3^  p.,  7697,  var.,  Andresen.) 

Le  texte  adopté  par  Andresen  porte  : 

Plusors  orent  vestu  gambais.  , 

GAMBEHEL,  S.  Hl.  ? 

Les  bouehiers  d'Evreux,  quant  ilz  pas- 
sent parniy  le  bois  dudit  seigneur  peulent 
prendre  sans  contredit  des  gambereaulx 
et  de.s  verses  pour  prendre  leurs  bestes. 
ili^'î,  Dennmbr.  du  baill.  d'Evreux.Arch. 
H  308,  f-  37  v=.) 

Des  yamberiaulx  et  des  verges  pour 
pendre  leur  bestes.  (M('me  pièce  Arch  P 
294,  réf.'.  4.) 

GAMBEUGE,  S.  f.,  poisson  tarifé  au 
cent,  comme  le  hadot,  dans  plusieurs 
pancartes  de  péage  et  compris  habituelle- 
ment dans  le  même  article  : 

Baril  de  haren  blanc,  cent  d'adot,  de 
fiamberne,  pièce  de  marsouin.  .  (1449 
Lelt.pal.,  ap.  Mantellier,  jtfarcA.  fréq.,  ![' 
21».)  I     1  j      ) 

GAMBEsiË,  voir  Gamboisié. 

GAMBESON,  voir  GA.MB1S0.N. 

OAMBET,  voir  Jambet. 

GAMBETER,  voir  JaMBETEB. 
GAMBETTE,  VOlr  JaMBETE. 

GAMBEZiÉ,  voir  Gamboisié. 

GAUBiBR,  voir  Jamboier. 

GAMBiixoN,  S.  m.,  prob.  faute  pour 
yambison  : 


G.V.M 

Kl  ilerriers  a  sou  liaubero  freuiillou, 
Mais  n'a  entor  lonel  ne  gamlillon. 

(Aliscans,  2337,   A.  P.) 

GAMBISON,  gambeison,  gambaison,  gam 
beson,  gamboison,  - oisson,  ganb.,  gobisson 
goubisson,  ijaibison,  gombeson,  wambizon 
(iiinbizon,  s.  m.,  pourpoint  rembourré 
qu'on  portaitlonget  pendantsurlescuisscs 
par  dessous  le  haubert  ou  la  cotte  d( 
mailles  pour  préserver  la  peau  et  les  habits 
des  frottements  : 

Toraces,  wambeisuns.  (J.  de  Garl.,  lUf. 
Bruges  546,  Scbeler,  Lex.,  p.  64.) 

Et  ne  fu  armez  que  d'un  gamboison  et 
d'un  chapel  de  fer.  (Villeh.,  168,  Wailly.) 

Chascuns  avoit  clavain  ou  gambeson. 
Et  bone  espee  au  senestre  giron. 

(Bat.  Loquifer.  Richel.  368,  f  -218^) 

Et  Bricbemer  (le  cerf)  fu  en  destreco. 

Car  li  cben,  si  con  nos  lison, 

Li  dépècent  son  ganboisson. 

(Renart,  Br.  X,  1092,  Martin.) 
Gautiers  s'arin;i,  Il  vavassors  gentis  ; 
Vest  .1.  haubert  qui  fu  fors  et  treslis, 
Desor  vesti  .1.  gambison  faitis  : 
N'a  si  fort  home  en  trestout  le  pais, 
Se  il  le  porte  .1.  arpent  et  demi. 
Qu'il  ne  fust  auques  foililoiez,  gel  voz  di. 

(r.iigdon.  49-13,  A.  P.) 

K'estoieul  aruié 

De  lors  wanbizons. 
(Thibb.  de  Nakcis,  Bartscb,  fiom.  et  pasl.,  III 
36,4-2  ) 

La  coiffe  de  l'auberc  li  rompi  et  faussa 
Et  puis  le  ganbison.  si  qu'el  chief  le  navra. 
(Gni  de  Bourg..  2536,  A.  P.) 
Que  chascun  ait  costes  a  armes,  et  gam- 
bison se  veaut,  et  se  il  ne  veaut  gambison, 
il  doit  melre  devant  sou  ventre    une  con- 
trecuree   de    tele.  (Assises   de   Jérusalem, 
eh.  cm,  Beugnot.) 

Et  ot  .1.  gambeison  fort  et  ospes  vestu. 

{boon  de  Maience,  2714,  A.  P.) 
Pariny  oultre  dix  gami/oisons. 

(J.  DE  Meonc,  Très..  1319,,  Méou.) 
(.etai  ua  gamboison  en  mon  dos.  (Joi.nv., 
S.  Louis,  LU,  Wailly.) 

Je  trouvai  un  gamboison  d'estoupes  a 
un  Sarrasin.  (Id.,  ib.,p.  75,  Michel.) 

.1.  gamboison  de  brodure  des  armes  de 
Bourgûigne.  (1313,  Trav.  aux  Chai.  d'Art., 
Arch.  KK  393,  I»  44.) 

H.iuvettes,  baciues,  liracoles  ne  wambizons. 
(Chron.  des  ducs   de  bourg.,  9772,    Chron.  belg.) 

Et  se  cil  a  qui  le  mesfuict  l'ut  f.dct  n'est 
pas  chevalier..,  l'amende  luy  doibt  estre 
faicte  par  un  roncin,  par  un  gamboison, 
par  un  chapel  et  par  ime  lance.  iAnc.Coust. 
deNorm.,  ï"  62  v»,  éd.  1S52.) 

D'autres  estoyent  couverts  de  gobissons 
ou  hocquetous  contrepointez  d'œiilets 
(Faucuet,  Antiq.  gaul.,  V,  19,  éd.  1611.) 
Imprim.,  gobissans. 

Quant  au.x  hommes  de  cheval,  ils  chaus- 
soient  des  chausses  faites  de  mailles,  des 
espérons  a  molettes  aussi  larges  que  la 
paulme  de  la  main  :  car  c'est  un  vieil  mol 
que  le  chevalier  commence  a  s'armer  pur 
les  chausses,  puis  endossoient  un  gobis- 
son:  mot  retenu  par  les  villageois  d'envi- 
ron Langres.  C'estoit  un  vestement  long 
jusques  sur  les  cuisses  et  contre  poincte. 
Ce  monstre  l'autheur  et  le  peintre  du  livre 
intitulé  le  pèlerinage  de  l'ame,  disant, 


(ÎAM 


51.°) 


Kl  tout  ainsi  comme  laid  l'sl 

Do  p(uitures  le  goubisson 

Pourquoi  point  les  appelle  on,  etc. 
Et  encores  le  mesnie    autheur   ilit    (mh^ 
c'estoit  la  première  pièce  du  harnois.' 

Car  desous  va  le  ganbeson 

Qui  armer  se  veull  par  raison. 
Par  la  peinture  que  j'en  ai,  il  semble 
long  jusques  au  dcssoubs  des  genou.x  :  et 
le  mesnie  autheur  moustre'que  les  femmes 
en  portoient  sus  leur  chair  :  mais  il  est 
croyable  qu'ils  estoient  légèrement  contre- 
pointez, je  croi,  comme  encore  elles  font 
aujourd'hui  pour  se  monstrer  avoir  le 
corps  droit,  ou  cacher  leurs  dell'auts  de 
nature,  car  il  dit  : 

Et  sa  compagne  au  ganbeson 
Chanloil  une  telle  chanson  : 
Je  chanteray  faire  le  doy. 
Rien  je  ne  porte  aveques  moy. 
Au  petit  guichet  retenue 
Ne  serai  pas,  car  je  sui  nue. 

De  fait  l'image  représente  une  femme 
sans  chausses,  et  souliers,  les  cheveux 
peadans,  et  sur  le  corps  ce  gambeson, 
conime  une  cotte  ou  chemise  courte.  Ils 
avoient  aussi  une  gorgiere  que  nous  ap- 
pelions haussecol. 

Dessus  ce  gambeson  ils  avoient  une  che- 
mise de  mailles  longue  jusques  au  des- 
sous des  genouils,  appellee  auber  ou 
hauber.  (Id.,  Orig.  des  cheval,  arm.,  et 
her.,  II,  1,  éd.  1611.)  ' 

GAMBisoR,  ivanbisour,  wanbcisor,i.  m, 
fabricant  ou  marchand  de  gamboisons  : 

Jehan    lo    u-anbeisor.    (1244,    Cart.    de 
S.  Vinc.  de  Metz,  liichel.  1.  10023,  f  46  r».) 
Jehan  le  ivanbisour.  {Ib.) 

GAMBOISIÉ, -s(!,  (janb.,  gambeziê,  gam- 
bisé,  yambesii,  tvanbisic,  wambesié,  part, 
passé  et  adj.,  qui  est  garni,  piqué  de  coton 
ou  de  laine: 

Une  cote  mouit  aesie 
De  drap  de  soie  gambesic. 

(l'erceval,  nis.  Monlp.  11  249,  f»  8''.) 
Du  haubert  li  copa  le  maille  wanbisie 
Et  l'auqueton  dcsoux  qui  ne  le  leusa  mie. 
(llist.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3144,  f  129  v".) 

Cotes  gamboisies,  «oigi'retes  gamboisies. 
(1294  et  1295,  Ord.  de  Pli.  le  Bel,  Pr.  de 
I  H.  de  Nism.,  I,  136.)  Impr.,  gamborsies. 
Et  autel  touueu  de  dras  de  soie,  et  de 
oendez,  et  de  jupes,  et  de  pallioz,  et  de 
cameloz,  et  de  bouqueraus,  et  de  lustaines, 
et  de  coûtes  wambeseyes.  (Coût,  de  la  foire 
de  Bar  sur  Aube,  ms.Troyes  365.) 

La  coule  toambeseye  .11.  s.  (Li  Coust.  des 
foires  de  Troies,  li  tonueus  dou  conloau 
ms.  Troyes  305.) 

Sor  une  conte  gaitibisee. 

(G.  de  l'alerme,  Ars.  :i:!19,  f»  121    y'.) 

Leur  cotes  gambesies  tortenL, 

iGuiAKT,  Ruij.  lign.,  IU60O,   \V.  .-1   D.) 

Item  une  cote  gamboisee  de  eeudul 
blanc.  Item  deux  tunicles,  et  un  gamboi- 
son de  bordures  des  armes  de  France. 
Item  une  couverture  de  gamboisons  brou- 
dees  des  armes  le  roy.  Ileui  3  paires  de 
couverlures  gamboisiees  des  armes  le  roy, 
et  unes  iudes  jazequeuees.  Item  un  cui- 
siaux  yamboisez.  llem  unes  couverlures 
gamboisees  de  France  et  de  Navarre.  (1310, 
Inv.  des  biens  de  i.ouis  le  Hulin,  ap.  Une, 
Obsiro.  sur  l'hist.  de  SI  Louis,  p.  40.) 


Stfi 


6AM 


l'ne  coltc  gamboisee.  Enq..  xiV  s.,  Arch. 
J  1034.  pif'Cf  44.) 

Cote  ganboisee.  [,1b. ^ 

Ua  .otis  gambefiez.  (1339,  Ad.  nonn.de 
la  Chamb.  clef  compt.,  i>.  196,  L.  Delisle.) 

Une  colle  gamhesie.  (1398,  IJenombr.  du 
baiU.  de  CoiutenUn,  Arcli.  I'  30i,  f  264  v°.) 

GAMBoisox,  voir  Gamuisox. 

GAMUiiu.  s.  m.,  langouste  : 

Les  gambres  <ie  uier,  lesqiielz  aiitreoient 
sont  appeliez  laiigoufles,  soûl  de  dilficile 
digeslioii.  {La  ^'ef  tie  santé,  i"  36  v°.) 

Fui  la  quatre  jours  pour  pieudre  eaue 
récente  et  bois  sans  veoir  aulcuu  veslifre 
d'boumie,  mais  gambres  assez,  et  grandz 
leezars  aux  rivaces.  (P.  Maht  ,  liée,  des 
nies,  {'  112  r«.)  ^ 

uAMBiioisiN,  voir  Cambhisiex  .iu  Sup- 
plênieDl. 

1.  GAME,  voir  Gemme. 

3.  GAME,  S.  f.,  employé  comme  syno- 
nyme de  signe  : 

Ce  sont  les  Armes  et  les  Dames,  | 

En  ce  parc,  toos  en  po>eî  veoir  [ 

Les  signe»,  et  apparcevoir 
Les  demonslrances  el  les  games. 
iCOttiiLi.,  Blu.  ies  Arm.  el  des   Dam.,   Il,  167, 
Bibl.  eli.)  j 

1.  GAMEL.  s.  m.,  fleur  d'avoine  : 
Camel,   qui  est.  IKnr  d';ivaiui!.   (IQjanv. 

1511,  Aoui'.  statuts  des  saiieteurs  d'Amiens, 
ap  A.  Thierry,  Jlfoii.  inéd.  du  Tiers  Etat, 
U,  54S.) 

2.  GA.MEU,  S.  m.,  gamelle: 

.11.  pelis  gameaus  c  une  forclie  d'argent 
a  Irere  soupes.  (  1306,  Invenl.  desbiens  duD. 
Jean  II,  ap.  Lob.,  Il,  454.) 

Nom  propre,  Gatnel. 

3.  G.VMEL,  -  eau,  -  iau,  adj.  ? 

Pour  l'achet  île  .viil.  loises  de  boys  et 
d"un  cent  de  elou  Qamiav,.  (1358,  Compt. 
mun.  de  Tours,  p.  24,  Uehiville.)  Impr., 
gannau. 

Deux  milliers  trois  quarterons  de  clo 
gameau.  (Compl.  de  Gtrart  Goussart,  1400- 
1402,  Forlilicalion,  Ll,  ArcU.uiun.  Orléans.) 

Cinq  cens  de  clo  gamiau.  {Compt.  de  J. 
.Uset,  1402-1404,  Forteresse,  xvi,  Arcli. 
iiiuu.  Orléans.) 

GA.MELE,  S.  t.,  sorte  de  navire  : 
Si  y  ol  galees    .XV.   el  autres  vaisseaus 
entre    palibns  el   saelies  et  'jameles   bien 
.L.  vaisseaus.  {Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxxiu, 
60,  var.,  llisl.  des  crois.) 

UAMEN'TEK,  VOif  GUAIMENTEH. 

GAMET.  S.  m.'^ 

Je  fas  le  ban  qui;  toutes  femmes  de  folle 
vie  estuns  aux  estuves,  au  boriliel  ou  ail- 
leurs eu  games  en  cesle  ville  cl  taille  d'i- 
eelle  aienl...  cbescune  autour  de  son  brach 
seueslre  une  euseugne  de  dr.iii  ^aune  de  le 
lar^heur  ue  trois  dois.  (1423,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Glots.  ms.,  liibl.  Amiens.) 

Arrestiers  mis  sur  les  games  d'une 
grange.  (/(/.) 

Le  gamet  qui  tient  le  timilis  d'un  pont. 
(1447,  Itélbuue,  ap.  La  Fons,  Glost.  ms., 
Bibl.  Aniicn»  ) 


GAN 

On  parle  da  gamet  que  l'on  refetavaubte 
(voûte)  du  long  la  rive  derrière  le  chastel 
pour  résister  a  rencontre  dtsforchcsd'eaues 
qui  se  niellent  contre  ledit  gamel  pour 
euiplyr  les  l'ossez  autour  du  chasteau. 
(1481,  ib.) 

GAMEUZ,  voir  G.\MAUZ.  [ 

GAMiTE,  S.  m.,  chamois  :  i 

Ses  robes    esloicnl  de    camelin    ou    de 
pers  ;  ses  pennes  de  ses  couvertours  el  de 
ses  robes  esloient  de  gamites,  ou  de  jambes 
de  lievies,  ou  d'aif;niaus.  {iOlUV.,  St Louis,    • 
067,  Wailly,  ùd.  lt>74.) 

GAMME,  voir  Gemmé. 

GANACHE,  voir  Garxache.  I 

GANBAKEE,  VOir  GaMBAHEE. 

GANSES,  voir  Gambais. 

GANBOISSON,  Voir  GAUBISON. 

GAXBU,  voir  Jambo. 
GA.xcHE,  voir  Guenche. 
G.vNcum,  voir  Goenciiir. 
GANCiK,  voir  GL'ENCUIR. 
GAXCLEOR,  voir  JaXGLEOK. 

GANDE,   s.   f.? 

lin  ju  ng,  la  juuruee  première 
Fut,  sans  querre  suites  ne  ijandes. 
Vers  BourJiaus  sus  Gironde,  es  laudes. 
(G.  Gdurt,  Roy.  lign.,    12290,  W.  et  D.) 

G.1.XDE1LLOK,  S.  m.,  coureur,  sauteur  : 
Le  porc  ne  fut  ne  gandeillore  ne  for. 
(Aubery  le  Bourgoing,  p.  56,    Tarbé.)  Impr.,  gan- 
deillor. 

GANDiE,  S.  f.,  échappatoire  : 
Ensi  Tos  sert  il  de  gandie 
De  consellier  la  félonie. 

(Par/on.,  2673,  Crapelet.) 
Mais  U  legaz  i  Tint  por  lui 
Oui  de  gandie  e  de  refai 
Saveit  trdp  d'estrange  manière. 
{Guillaume  le  itarécluil,  1H39,  P.  Mejer.) 
Pat.  lyonu.  et  Suisse  rom.,  ganduaises, 
gandoises,  sornettes,  fariboles, tromperies. 
Lyonn.    et    forés.,    gandueri,     gandoiri, 
tromper,  abuser,  railler,  amuser. 

GAXDiLLiEK,  -  Mer,  gondîHier,  gandri. 
1er,  v.  n.,  dimin.  de  gandir,  échapper,  se 
sauver,  s'enfuir  : 

l.or  trez  tendireul  an  mi  la  praerie. 

Tôt  le  liK'oage  ne  prisent  une  alie 

Au  viel  l'rndins  Mui  envers  aus  gandrile. 

a«  Loh.,  Richel.  1622,  f»  279  r°.) 
Viles  deslruient  e  eissiUent, 
Borgeis  e  paisanz  gandillenl. 

(Wace.  Rou,  1'  p.,  438,  Andresen.) 
Mull  les  ïeissies  gondillier 
El  l'an  eu  droit  l'aitre  mnchier. 

(Id.,  BruI,  9926,  Ler.  de  Lincy.) 
Huit  les  vcissics  gandillier. 

(Ib.,  i*.,  Tar.) 
Et  celé  s'est  moult  deCTendae 
El  gandilla  kauk'ele  pot. 

{Perceml.  1898,  PoUiu.) 
Bien  me  quida  Lietart  tuer. 
Mes  ge  me  soi  bien  remuer 
Kl  gandiller  et  tressaillir 
Tant  que  gel  fis  a  moi  faillir. 
(T.eiKtrI.  Cr.  IX,  19"".  V  irlin.)  Méon,  ffaurfi/'wr. 


(ÎAN 

GANDION',  S.  m.  •? 

Trois  aunes  de  camelos  rouges  pour 
faire  un  gandion  a  la  dite  nef.  (1339,  Act. 
norm.  de  ta  Cluiinb.  des  compt.,  p.  198,  L. 
Uelisle.) 

GANDIR,  wandir,  v.  n.,  s'enfuir,  écliap 
per,  s'esquiver,  se  réfugier,  se  sauver  : 

Hardi  Qereut,  court  gandissetit 
Cum  home  font  qui  escreniissent. 

(.Wacb.  Rou,  3"  p.,  8097,  Andresen.) 
Uncor  data  Krnout  mil  tant, 
Li  traîtres,  H  soduianz, 
Qu'or  est  il  certains  de  morir 
!Ve  or  ne  set  il  mais  u  gandir. 
(Ben.,  I).  de  Norm..  11,  17942,  Michel.) 

Guidez  tos  en  Grèce  foir? 
Nos  n'i  porrum  vers  lui  gandir. 
{Rom.  de  Thèi.,  ap.  Constans,  Lég.  d'ilEd  , 
p.  167.) 

Ne  soit  ou  fuir  s'a  toi  non, 

jNe  soit  ou  mucier  ue  ou  wandir. 

(G.  DE  CoïKci,  Mir..  ms.  Soiss.,  f  199'.) 

Heriça  soi,  si  abaia, 

Entor  moi  gandi  ça  et  la. 

{Parloii.,  Richel.  19152.  f°  166'.' 
Ne  li  est  vis  que  des  or  mais 
Li  doie  eu  uul  liu  laissier  pais, 
Ne  qu'il  li  puisse  pas  gandir. 
Se  par  ester,  ue  par  fuir. 

(/«.,  3i07,  Crapelel.) 

Lui  estuet  u  vaincre  u  morir 
Nel  lait  amors  par  el  gandir. 

(ll>.,  .S'JU: 

Sachiez  bien  que  trop  li  meschiet. 
Puis  qu'il  gandisl,  c'onor  U  chiet. 
{De  la  Dent,  113,  ap.  Méon,  fa*/.,  I,  163.; 

Ensi  enseignes  tu  a  foir  et  a  gandir  de 
ton  arc  et  de  ta  menace.  (Comment,  s.  la 
Ps.,  Richel.  963,  p.  46».) 

Se  Damedieu  me   donne  qu'armez  puisse  souiftir 
Ja  si  bien  ne  saras  encontre  moi  gandir, 
(iue  mon  branc  esmoulu  ne  te  fâche  sentir 
Si  que  le  chief  du  corps  te  fcroy  départir. 

(Doon  de  Maience.  1305,  A.  P.) 

G.AXDissAXT,  (/«o»(<issant,  adj.,  Uabil 
à  s'échapper  : 

Ben  s:ii  que  celé  dammeiseie 
Est  si  veisduse  et  si  sorcere. 
Et  guandissanle  et  si  artiere 
Que  si  soveat  l'enchantera 
Jo  sai  bea  qu'il  l'espousera. 

{l'rutheslaus,  Richel..  2169,   1°  .'.S^; 

Cf.   GA.NDIB. 

GAXDRILLIKK,  VOir  GaNDILLIEK. 

G.\NEAU,  adj.,  débauché: 

Gormant,  glont  comme  une  bellue. 
Démenant  vie  dissolue, 
Ganeau.  yvroigne,  oullrageui, 
Suivant  tavernes,  domageux. 

(Tlien-nce  en  fran(.,  f  227'',  Verard.) 

UA.NELE,  S.  f.   '.' 

l>our   oster    et  eslire    le    bos   a    marieo 
hors  des  ganeles   de    raime  dont  on  a  fut 
le    busche    et    karbou     pour   l'ostelmani  : 
Uauduin.    (1306,    Trav.  aux  chat,  a  Art.,  i 
Arch.  KK  393,  f^  26.) 

GANELIS,  S.  m.î 

Ledit  droit  de  tonnelieu    et  forage  des 
vins  vendus  el  délivrez  en  la  ditle  ville  se  ; 
diversiliail  selon  la   qualité    de   ceul.t   qui 
esloient  appelez  ou   reputez  estre   de   la 
table  de  ganelis  on  de  c.eulx  qui  n  estoient 


GAN 

pas  de  lu  dite  table.  (17  avr.  1448,  Sen- 
tence du  lieulen.  du  bailli  d'Am.,  ap.  A. 
Thierry,  Monuments  iitêdits  du  Tiers  Elut, 
III,  S5Ô.) 

GAXOES,  S.  m.  pi.,  oreilles  de  puisson  : 

Les  viiideras  et  letirarracheras  les  (jnwjes 
ou  oreilles,  fjui  sont  rouses,  et  les  laveras 
très  bien.  (Trad.  du  de  Opsoniis  de  Platine, 
\,  I,  daus  le  Dictionnaire  élijmoloijique  de 
.Vénaije,  édit.  1750.) 

G.\NGIR,  voir  OCENCHIB. 
CANGL  VRT,  VOlf  JaNGLART. 

GAXGLE,  voir  Jangle. 

G.\NGLERESSE,  VOlF  JANGLEOR. 
G.VNGLERIE,  VOiP  J.\NGLERIE. 
GANGN'ABLE,  VOir  GAAIGNABLE. 
GANGN.VIGE,  VOir  GAAIGNAGE. 
GANGMEM.MLLE,    VOÏT  GAAIGNEMAIU-E. 
GANGNE,   voir   GaAIGNE. 

c.\NGXER,  voir  Gaaignier. 

GANGNERIE,  VOif  GAAIGNERIE. 
GANGNEUR,  VOlf  GAAIGNEOR. 

G.\NGMOUR,  voir  Gaaigneor. 

GANGUEMELE,  S.  f.,  sorte  de  navire  : 

Si  y  ot  (,'alees  .xv.  et  autres  vaisseaux 
entre  galions  et  saeties  et  iianfjuemeles 
bien  l.  vaisseaus.  (Est.  de  Éracl.  Emp., 
XXXIII,  60,  Uist.  des  crois.) 

Cf.  Gauele. 

GANGUiL,  S.  m.,  bregin,  sorte  de  Qlet  : 

In  aliquo  stapnorum  priedictorum  cum 
arte,  vocata  gangidl,  uullus  ausus  erit 
piscari.  (1307,  Arch.  JJ  163,  pièce  103.) 

GANIERIE,  voir  Gaaignebie. 

GANIGAL,  voir  Garikgal. 

GANIL,  s.  m.  ? 

Considérant  le  grand  péril  et  destruc- 
tion de  ville  et  confusion  de  pouble  que 
porroent  par  meintes  iiiafinieres  sordre 
par  criours  et  par  gens  de  nulle  connes- 
sance,  ganils  dou  diable,  por  exciteir  et 
commoveir  le  pouble  a  faire  contre  droit, 
contre  raisons,  ouvres  maulfaites  et  dauia- 
jouses.  (1407,  Arch.  Frib.,  Aff.  de  la  ville, 
n»  322.) 

MANivEAU,  s.  m.,  avorton  ; 

Il  seroit  bon  qu'un  tas  de  ganiveaux 
Et  ceuli  qui  sont  de  trop  mal  heure  nez 
Bien  replantez  fussent  coniine  puireuu\ 
Pour  revenir  plus  bous  et  faijonnez. 
(Vronoil.  d'Ilalienrai/fl,    c.  viii,  Poés.  fr.  des  xv° 
et  Xïi»  s.,  VI,  '28.; 

S'on  n'abolit  unj!  tas  de  ganiveaulx 
Trop  liant  montez  en  ces  flateurs  bigotz. 
(te  Monde  qni  n's  que  les  os,  Poés.  fr.   des  xv'  et 
ivi'  s.,  XII,  211.) 

GANivET,  voir  Ca.mvet. 

GANivETE,  ganyve'.e,  s.  t.,  couteau  : 

Le  suppliant  de  sa  ganyvete   ou  coustel 
a  tailler  pain  donna  un  cop  seulement  par 


le  corps  a  icellui    Uoiuauge.    (lUO,  -Anh. 
JJ  163,  pièce  333.) 

Saint.,  ijanicelle,  couteau. 

Cf.  Canivet. 

G.vNivETiEK,  ijamjvetier,  s.  m.,  ou- 
vrier et  marchand  de  canifs,  coutelier  ; 

Dont  tout  le  monde  commença  a  bruyre 
et  parler  de  son  sçavoir  si  merveilleux 
jusques  es  bonnes  femmes  lavandières, 
courratieres,  roustissieres,  ganyvetieres,  et 
aultres.  (Rab.,  Pantagruel,  ch.  x,  éd. 
lo4â.)  Ed.  Le  IJuchat,  (janivelieres. 

GAXiviER,  s.  m.,  coutelier  : 

Jehan  le  Veel,  povre  ganivier...  mist 
en  vente  sur  un  estai  plusieurs  ganives  et 
petiz  couteaux.  (1390,  Arch.  JJ  139,  pièce 
44.) 

CANLER,  v.  n.,  hurler  ■? 

Lessiez,  dist  Keuarl,  ue  t/aiilez  / 
Kouart,  n'i  a  mestier  loisir. 

(Peler.  Henarl,  ji.  42C,  Martin.) 

G.ANNE-VU,  voir  G.i.\lG.NEAU. 

GANNiR,  v.  a.,  faire  entendre  le  cri  du 
cochon  : 

Au  beau  milieu  de  la  sale  estoit  Thesee, 
qui  se  changeoit  eu  porc,  et  gannissoit  un 
oin,  oin...  (J.  de  Fo.xtenv,  l'Asne  ruant, 
p.  23.) 

GANOLLE,  tvanolle,  s.  f,  ? 

Bottes  de  waiwlles  et  de  peuchons  a 
.xil'>.  la  botte.  (1406,  Béthuue,  ap.  La  Fous, 
Gloss.  ms.,  Cibl.  Amiens.) 

Penture  a  ganolles.  (1S23,  ib.) 
Cf.  Canolle? 

1.  OANOX,  s.  m.,  bordure  : 

Le  roy  de  France  a  fait  tendre  son  Iref: 
Moult  estoit  bel  et  richement  ouvré  ; 
Ung  arpent  dure  le  paveillon  de  lé  : 
Les  ganons  sont  de  çandal  d'or  brodé. 

(Rom.  d'Aquin,  1136,  Joiion  des  Longrais.) 

2.  GANON,  voir  Gaignon. 
GANOTE,  S.  f.,  sorte  de  vêtement  : 

Cascuns  ait  sor  l'auberc  la  garnie  vestie, 
L'espee  sur  la  cape  bien  repunse  et  luucie. 

(Fieraliras,  4666,  A.  P.) 

GANS,  voir  Janse. 
GANSE,  voir  Janse. 

GANSTELE,  VOir  JaNSTELE. 

1.  GANT,  îvant,  s.  m.,  droit  du  seigneur 
dans  les  mutations  de  Ilefs  : 

11  y  a  tex  viles  ou  ou  ne  doit  que  deus 
deniers  de  saisine,  et  teles  ou  on  en  doit 
trois  deniers,  et  de  teles  ou  on  doit  trois 
deniers  de  gans  ou  douze  deniers  de  vin, 
ot  de  teles  y  a  en  l'une  plus  et  en  l'autre 
mains.  (Beau.man.,  Coût,  du  Beuuv.,  ch. 
xxvn,  6,  Beuguot.) 

As  plez  qui  furent  a  Orbec  eu  l'an  de 
grâce  1213...  raja  l'ierres  Kogier  au  priour 
e  au  couvent  de  saint  Cyre  de  Friardel 
uns  ganz  de  rente  de  l'avaine  de  trois  de- 
niers. (1293,  Cari,  de  Friardel,  Richel. 
nouv.  acq.  1   ICi,  f  41''.) 

Derechief  sus  ceu  que  je  demandoye  au 
diz  religious  houiage  par  la  resou  d'une 
père  de  ganz  de  rente.  (1297,  ib-,  f"  46''.) 


GAN 


217 


Kst  assavoir  que  le  maieur  doit  avoir,  ou 
nom  du  seigneur,  tous  drois  de  claings, 
tous  allbrages  et  toutes  lois  eu  dessoubs 
.V.  s.,  tous  les  wans  qu'il  appartient  a  avoir 
a  toutes  heritanclies  et  reliefs.  (1447,  Loi 
accordée  au  village  de  DouclU,  Arcli.  du 
royaume  de  Belfjique,  .Ms.  et  Cartul.  n»  93, 
Cartul.  de  l'abbaye  de  St-Pierre  de  GauU.) 
La  somme  de  sept  solz  six  deniers  tour- 
nois de  cens  annuel  portaut  lotz,  gans, 
ventes,  saisines,  amendes  et  dellaulx 
(14  août  1328,  Ch.  du  bailli  d'Epernon, 
Arch.  domaniales  Rambouillet:) 

Argot,  donner  pour  les  gants,  donner 
une  giatilication  en  sus  du  prix  conveiu. 

2.  G.ANT,  voir  Cent. 

GANTE,  voir  Jante. 

GANTELLE,  S.  f.,  sorte  d'armure  ; 

La  peussies  ouyr  grant  martellis  a  recla- 
yer  petites  plates  gantelles,  barnois  de 
jambes,  a  serrer  lances,  et  chevaux  tour- 
ner, costes  d'acier  et  iasserans.  (J.  d'Ar- 
RAS,  Melusine,  p.  137,  Bibl.  elz.) 

Ung  corset  d'armes  et  deux  oantelles  et 
une  rapière.  (Test.,  i  janv.  1S34,  Arch. 
mun.  Douai.) 

GANTEKEL,  S.  m.,  gantelet  ? 

Por  avoir  borses  et  atrere 

Deniers  dedenz  leur  gantenaus. 

(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  l"  122''.) 

GANTHEROT,  S.  ui.,  gantelet: 
Une  paire  de  gantheroz,  une  paire   d'es- 
peroQs.  (Dec.   1390,  Inv.  de  meubl.  de  lu 
muir.  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

1.   G.ANTIER,   S.  m.  ? 

Mes  cors  ki  est  sur  les  ganliers 
Prent  a  vous  confié  de  moult  loing. 
Mes  le  cuer  près  de  vous  ajoing. 
(Ll  Congié  11.  l'asluul    d'Arras,  53,  Méon,    Fabl., 

1,  113.) 

2.  GANTIER,  S.  m.,  partie  du  char  : 

Prins  m'est  vouloir  de  descripre  la  forme 
du  chariot  ou  le  soleil  seoit  :  Les  axis  et 
le  tymon  furent  d'or  lin,  les  gantiersîut&ni 
dorez  ;  et  les  royes  argentez.  (C.  Mansion, 
bible  des  Poet.  de  melam.,  1"  12  r»,  éd. 
1493.) 

G.\NTIERE,  S.  f.  ? 

La  redevance  que  li  evesques  d'Orliens 
doit  quant  la  gantière  de  cire  est  présentée 
a  l'eglize  d'Orliens.  (1337,  Aveux,  Yvre  le 
chastel,  Arch.  P  26.) 

GANTiL,  voir  Gentil. 

GANTiLETTE,  S.  L,  gantelet  : 

Cotes  de  ferre  et  hacynettes, 
Glay\e4,  haches  et  gaiihlelles. 

(Chandos,  Prince  noir,  23ii8,  Coie.) 

1.  GANTiLLE,  gatille,  s.  f.,  dimin.  de 
jante  : 

Por  rasseir  par  pluiseurs  fois  coiaus, 
gantilles  et  auves  audit  moelin.  (lZOi,Trav. 
■  aux  clidl.  des  C.  d'Art.,  Arch.  KK  393, 
1»  10.) 

Un  arbre  de  moulin  tout  neuf,  roie, 
bras,  courbes,  âmes,  galiUes,  coyaulx  et 
layere.  (1430,  Bèthune,  ap.  La  Fous,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Aniieus.) 

Les  gaulilles,  les  gantes  d'uug  molliu  a 
eau.  (1470,  if;.) 

-S 


us 


<k\R 


i.  CANTILLE,  S.  t.,  arme  de  bourgeois  : 
De  ces  jousleurs  furent  les  regnrdans 
desplaisans  cuidans  qu'ils  se  fussissenl 
enlrelues  ;  mais  après  qu'ils  furent  relevés, 
ils  haussèrent  les  gantiUes,  qui  fut  signe 
d'estrc  eschappes  de  ce  dangicr.  (J.  MOLI- 
NBT,  Chron.,  cb.  cxxi,  Buclion.) 

C.VNYEIB,  voir  CiAAlGSKOR. 

cAouLE,  S.  f., sorte  de  pierre  précieuse  : 
Gaoble,   prasmes.    (Autres    lapid.,   ms. 
Berne  646.) 

cAOLAGB,  voir  Gaiolage. 

GAOLE,  voir  Gaiole. 

t;AOULl.AGE,  voir  GAIOLAr.E. 

oAP,  voir  Gab. 

i;APE,  wape,  adj.,  insipide  : 

Moult  aime  paia  bom  qui  est  sains. 
Al  enferm  est  wapa  cl  vains. 
(REa.osoE)loLiEiis,Mi4-<T(Tf,  Ars.  31  li.  fîOSr", 
et  iiis.  Amiens  13",  t'  1  II  r'.> 
M  enfruD  est  wapes  et  vains. 

(ID.,  a.,  Ilichel.  t5il2,  f»  IG  vV) 
A  reoferni  est  gapes  et  vains. 

(ID.,  «*.,  Richel.  231  n,  f»  232''.) 
Si  me  sont  gapfs  et  iiioistes 
Lor  fioletes  et  lor  boisles  (des  médecins) 
Qu'eles  me  tolent  tôt  lor  cuer. 
(G.  DE  Coma,  de  l'Emperer.  qui  garda  sa  chasl-, 
2525,  ap.  Méon,  Hom.  Rec,  II,  80.) 

—  Gâté,  débilité: 

Leur  estomach  leur  samble  estre  wape  et 
afoiblis.  (Fhoiss.,  Cftron.,1,  52,  Luce.) 

Wallon,  tcapp,  aqueux,  de  la  nature 
de  l'eau,  qui  a  un  goût  d'eau  ;  douceâtre, 
qui  est  d'une  douceur  fade,  qui  tourne 
autotir  du  cœur.  (Reuacle,  DM.  toallon.) 

GAPERNE,  s.  f.,  sorte  de  navire  : 
Cent  voiles  ou  environ,  comme  galères, 
fussent  palendres,  (japernes  et  auUres  na- 
vires charges  de  gens  et  d'artillerie  et 
aultres  choses  nécessaires  et  convenables 
a  mettre  siège.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch. 
LXXIV.) 

uAQUEKisoN,  voir  Gascuehison. 

GARAGE,  ijarraye,  s.  m.  î 

Sau  le  complant  et  gardes  et  recez  cl 
gan'ayes  qui  devent  estre  rendu  au  sei- 
gnors.  (.Mars  1243,  Vente  d  SI  Maixent  par 
Isoré  Daure,  cab.  Fillon,  fac-similé  à  la 
biblioth.  de  l'école  des  Charles.) 

GAR.VINB,  voir  GAR£>'E. 

G  A  HAIT,  S.  m.,  coup  : 

A  .1.  liaroD  de  Grese  vet  douer  tel  garait 
Que  l'eteu  de  son  col  li  a  percié  et  frail. 

(Roum.  d:\lix.,  P  ■13'',  Uichelanl.) 

GARANCE,3uerence,  warance,  waranclte, 
s.  f.,  défense,  garantie  : 

Je  tieog  a  sens  el  a  vaillaui:he 
Qae  les  ternes  de  le  waranche 
Se  foui  creuiir  et  reasoiguier. 
^A.  Dr.   L«   Malle,  li  Jus  Aian,  Coatsemaker, 
p.  30S.) 

Pur  garir  de  lute  plaies,  e  warance  par 
peis  eacuntre  tute  les  autres  herbes,  (xill* 
».,  Prœcepla  medica,  ms.  Berne  AA  90,20. 


C.XW 

Nous  lour  ou  devons  pourteir  guerence 
leaul  contre  l'empereur.  (1357,  Ch.  de  Jean 
de  Chdlon,  Arch.  du  prince,  Neuchfttel, 
J»,  n»  18.) 

Mort  ont  Tierri  le  sage,  lo  duc  d'A.icance. 
Dani  Bos  de  Carpion  i  niist  sa  lance, 
E  por  peire  e  por  onclo  en  prist  venjance. 
De  quel  vint  pois  a  .K.  teil  eschivancc, 
E  .G.  ea  eissi  do  sa  garance, 
Que  tais  vint  anz-  dora  la  malvoillance. 
Qu'aine  ne  s'osa  veeir  au  rci  en  France. 

((;<T.  de  liossill.,  p.   303,  Micliel.) 

GARANciE,  adj.  f.,  teint  en  garance  : 
Une  cote   simple  a   femme,  de   couleur 
garantie.  (1388,  Arch.  JJ  135,  pièce  48.) 

GARANDE,  Voir  GAUENE. 
GARANDISE,  VOir  GARANTISE. 
GARANDISSEMENT,    VOir     GARANTISSE- 


GARANDISSEOR,  Voir  Garantisseor. 

GARANDiTOUR,  S.  m.,  garant  : 
Establisse  moy  yaranditotir   des   choses 
vendues.  (1282,  Citeaux,  lviii,  Arch.  Jura.) 

garjVndon,  voir  Guerredon. 

GARANNAGE,  VOir  GARENAGE. 

GARANT,  S.  m.,  garantie,  protection, 
défense  : 

De  terre  en  attre  vait  fuiant. 
Si  cuide  avoir  de  mort  garant. 

(Brut,  ms.  Munich,  3671,  VoUm.) 
Baudoins  e,sl  an  l'aive,  qi  est  roido  et  corant  ; 
Doucement  de  bon  cuer  va  Jhesu  reclamant. 
Se  de  mort  l'a  gité,  or  li  face  garant. 

(J.  BoD.,  Sax.,  CLiv,  Michel.) 
Quer  il  sunt  desarmé,  ne  n'ont  armes  trenchant, 
Ne  garnement  nisuu  qui  lor  purto  garant. 

(Doon  de  Maience,  5907,  A.  P.) 
Se  ne  tournast  le  dart  d'autre  part  le  trenchant, 
Ja  Kobastre  n'eust  de  la  mort  nul  garant. 

(Gaufrey,  2731,  A.  P.) 

—  A  garant,  loc,  en  siireté  : 

Tout  ausi  traient  a  garant 
Li  François  Ogiers  et  Rollant. 

(MousK.,  Chron.,  7588,  Iteiff.) 

Le  mareschal,  qui  ainsi  les  voyoit  la 
fuir  a  garant,  a  peu  qu'il  n'enrageoil 
dont  iceulx  luy  eschappoient.  (Liv.  des 
faicts  du  maresch.  de  Boticic,  2*  p.,  c.  20, 
Buchon.) 

G.\RANTAGE,  yuar.,  wair.,  var,-  entaye, 
-  aiye,  -  aeye,  s.  m.,  préservation,  exemp- 
tion : 

Se  Callut  Iroie,  qi  li  a  fait  outrage, 
Ocirra  le,  n'i  ara  garanlage. 

(Raiubeht,  Ogier,  8635,  Barrois.) 
Guaranluye  des    abus.    (Mercred.    apr. 
Asc.  1363,  Barbier  de    Lescoet,  Arch.  Fi- 
nist.) 

—  Garantie  : 

Que  je  ne  vos  dout  mie  la  monte  il'uu  formage 
Puis  que  por  .1.  sol  homme  irai  a  garantage. 
(itaug.  rf'/liyr..  Richel.  70IJ,  f  52  v".) 
En  yaranlaye   de  vérité.   (1268,  Abb.  de 
S.  Flor.,  prieuré   de  Montilliers,  Arch.  M.- 
cl-Loire.) 

En  yarentage  de  verilé,  nos.,  avons  mis 
nostres  scels  a  ces  présentes  letres.  (1276, 
Preuv.  de  l'Hist.  de  Uuuryoyne,  II,  44.) 


G.\R 

En  plus  grant  yarentaye  de  vente.  (1284 
Eunauld,  t.  I,  ch.    94,  Arch.   M.-et-Loire.i 

Et  de  toutes  ces  chozes  doit  il  porteir 
bon  et  loyal  wairanlaye.  (1294,  CoU  de 
ion-,  976,  n»  48,  Richel.) 

Letres  scelees  de  naustre  seel  evec  va- 
rentage  de  vente.  (Ch.  de  1302,  Forges, 
dom.,  t.  I,  ch.  19,  Arch.  M.-et-Loire.) 

Prenons  le  fez  et  la  charge  de  garen- 
taeqe  et  de  deffense  des  choses  dessusdites 
(1329,  Morice,  Pr.  de  l'H.  de  Bret.,  I,  1329.) 

En  deffaut  de  quaranlage.  (20  juill. 
1369,  Arch.  C.-du-N.,  Regard.) 

Par  deffaut  de  paiement  ou  de  'larentage 
non  fait.  (1375,  Contr.  de  mar.  dé  Marg.  de 
Clisson,  ('•  Bizeul,  Clisson,  Bibl.  Nantes.) 

N'est  de  riens  obligé  a  fere  le  dit  yaran- 
tage  de  ditz  trante  soulz.  (14  mars  1389, 
Pont-l'Abbé,  Arch.  Fiuist.) 

Obligea...  sur  le  gage  et  obligaoion  de 
tous  ses  biens  mobles  et  inmoubles  a  leur 
en  fere  yarantage  suffisant.  (Ch.  de  1390, 
Arch.  de  Talhoet.) 

Et  ceste  donnayson  tenir  et  en  faire 
yarantage  a  mon  dit  seignour.  (3  av. 
1396,  Don.  au  D.  de  Bret.,  Arch.  Loire- 
Inf.) 

Je  suis  mieuli  que  par  herilage 
A  toy,   car  je  t'ay  fait  hommage 
De  m'arae,  corps  et  tout  mon  hier). 
De  toy  les  tiens  en  vassela^e. 
Pour  ce  porte  moy  garantage. 

(J.  GF.nsoN,  Supplie,  au  duc  de  Bret.) 

Promettons...  a  lui  faire  yarentaye  des 
choses  que  pour  ce  lui  avons  baillies.  (Ch. 
de  1412,  Richel.  3907.) 

Promettre  et  s'obliger  sans  deffens  et 
guaranlage.  (1444,  Vente,  Arch.  de  M.  de 
Cuverville.) 

Et  d'iceulx  quatorze  soulz  de  rente 
proumetons  et  nous  obligeons  a  me  dit 
famiUier  fere  deffens  et  guaranlage  a  la 
coustume.  (1445.  Don.,  etc.,  Arch.  de  M. 
de  Cuverville.)  Plus  bas  :  guarantaige. 

Avons  renvoie  sans  jour  honnestes  reli- 
gieux et  comme  ayant  autresfois  prins  en 
yarantaige  Jelian  Ruesue  leur  mestaier. 
(Charte  de  1471,  Arch.  de   Solesnies,  84.) 

Comme  ayant  prins  le  yarantaige  de 
certaine  cause  estant  par  devant  messieurs 
les  esleuz.  (1483,  Compt.  de  Nevers,  CC  71, 
fo  22  yo^  Arch.  mun.  Nevers.) 

Et  pourra  l'aisné  ou  celuy  qui  aura  cause 
de  luy  pour  les  arrérages  qui  celuy  ou 
celle  auroient  levé  entre  la  foy  faicte  et  la 
requeste  tant  seullemeut  ou  cas  que  le 
suserain  luy  feroit  le  garantaigele.nl  seul- 
lemeut... (Coust.  de  bret.,  f  101  v».) 

Lesdiles  lettres  receues  ou  acceptée» 
pour  garentaiye  ilesdites  choses  cédées  et 
transportées.  (1568,  Arch,  dss  notaires, 
Minutes  Taillandier,  Arch.   muu.    Nevers.) 

Sa  destre  n'estoitnue,  mais  estoit  garnie 
de  sa  bonne  espee,  n'estimant  rien  le  monde 
soubs  le  yarentage  d'un  tel  bastou.  (Hist. 
Macaronique,p.  290,  Jacob.) 

GAiiANTER,  V.  a.,  garantir  : 

Et  que  il  soit  tenuz  ceste  dite  baillie  u 
garanler.  (1265,  Test,  de  Gui  de  Lavât, 
Arch.  Mayenne.) 

La  dite  vencion  garanter,  délivrer  et 
deffendre  au  dit  achateor.  (Ch.  de  1296,  S. 
Vinc,  u"  67,  Arch.  Sarthe.) 

GAUANTiiiR,  V.  a.,  garantir  : 


CAR 

Le  dit  héritage  yaranlier  el  Jefeudre. 
(Cft.  de  1317^  Grestain,  Arch.  Eure.) 

GARANTiGiÉ^  adj.,  authentique  et  obli- 
gatoire : 

Encore  qu'il  y  ait  instrument  connu, 
ayant  exécution  prompte,  que  l'on  dit 
instrument  garantigié.  (31  oct.  1S87,  Edit 
de  Philippe II  surlamoderation  des  rentes,l.) 

GARANTi\-E,  s.  f.,  malheur? 

Mais  cis  cui  li  griez  maus  apresse, 
Ft  qui  gist  en  tel  garanline. 
Pense  petit  a  son  convine. 
(J.  Bbetel,  Toum.  de  Chauienci,  527,  Dclmotte.) 

GAUANTISE,  -  izB,  -  issB,  -  isze,  guar-, 
-  enlise,  -  entisse,  garand-,  viarenl.,  wa- 
rand.,s.  f., garantie: 

Del  seignur  est  nostre  guaranlise.  {Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  Lxxxviir,  19,  Michel.) 

H'i  a  broine  si  fort  clavel 
Qni  Ters  sa  lance  ait  garantise, 
Mais  qne  le  pan  d'ane  clicmise. 
(Ben.,  D.  de  Nom.,  II,  1238,  Michel.) 
Mor  est  Miles  li  dns,  sa  famé  i  est  orise  ; 
Ainz  n'i  pot  li  nns  faire  a  l'autre  garantise; 
Toit  furent  detr,inchié  dedanz  la    maistre  église. 
(J.  BoD.,  Sai\,  xïiii,  Michel.) 

Li  pires  ne  li  mendres  n'i  aura  garandisc. 

(Chev.  au  cygne,  I,  .SI 6.3,  Hippcan.) 
Si  vos  requier  par  garantise 
Par  bien,  par  honor,  pir  franchise, 
M'amie  me  rendez  sanz  mort. 
(Percevûl,  œs.  Montp.  H  219,  f°  1.3.^'.) 
Touz  li  menuz   pueple  de   ce    pais   qui 
esloit  ausi  croisiez,  venoit  a  lui   et    l'esli- 
soient  a  chevetaine,  et   li   fesoient   feeute 
por  avoir  s'aide  et  sa  garantise  en  la  voie. 
(Gdill.  de  Ttr,  I,  16,  P.  Paris.) 

Par  ensi  que  se  nuls  en  aloit  a  rencontre 
je  en  porteroie  garentisse  les  devant  dist 
abbei  et  covent.'  (1246,  Loupi,  1,  5.  Arch. 
.Meurthe.)  j 

Je  lor  em  porteroie  garantise.  (.luill. 
1249,  cart.  14,  Arch.  Meuse.) 

Et  l'en  doi  porter  toarentise  enver.s  tos 
ceuB  qui...  (12o0,  Briey,  13,Arch.Meurthe.) 

Nos  doient  porter  warentise  envers 
toute  gens  de....  (Mars  1251,  S.  Mihiel, 
Arch.  Meuse.) 

Bonne  a  vmrentise.  (1262,  Haltonchast., 
1,  10,  Arch.  Meurthe.) 

Je  en  doie  porteir  warentize  a  l'abbey 
et  a  covant.  (Juin  1266,  S.  Vinc.,Courcelles, 
Arch.  Mos.) 

Aneois  porterai  la  dite  warandise....  de 
celui  hos  envers  tous  ciaus  l;i  a  droit  et  a 
loi  en  vouroient  venir.  (1270,  Cari,  du 
Mont  S.-Mart.,  Richel.  I.  5478,  f"  120".) 

Par  défaut  de  garantisse.  (Mars  128.5. Cft. 
du  6ai;;t  de  Chartres,  ab.  de  l'Eau,  fiozav 
au  Val,  Arch.  E.-et-L.) 

Par  deffaute  de  garantise.  (Ch.  de  1293, 
S.  Vmc,  n"  59,  Arch.  Sarthe.) 

Par  defaute  de  garantisse.  {Ch.  de  1296, 
S.  Vinc.,  n"  63,  ib.) 

Boene  warandise  et  loiel.  {Ch.  de  1296, 
Arch.  Somme.) 

Leur  promet  bonne  warandize.  (1301, 
Ch.  deRen.  de  Lacheni,Cha.p.  Noyon.Arch. 
Oise,  G  1776.)  '        i         J     . 

Laquele  garentize  que  li  dis  prince  doit 
fiure.  (1313,  Pr.  de  IH.  de  Bourg.,  I1,clii.) 
Par  deffaute  de  garantise.  (1316,Chaloché, 
1;  ^59,  Arch.  M.-et-L.) 


r.AR 

Restorer  touz  doinages...  si  auqunz  en 
aveit...  par  deffaut  de  garanlisze.  (1317, 
Arch.  de  Solesmes.) 

Lettre  de  vendue  et  de  garentize  du  rece- 
veur. (1333,  Compte  de  Odart  de  Laigny, 
Arch.  KK  3",  f»  233  r°.) 

Par  deffaute  de  garandise.  (1338,  Reg.du 
Chap.  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MM  28, 
f  80  r°.) 

Disoient  qu'il  leurs  avoit  a  porter  tcaran- 
tise  de  ce  qu'il  lour  avoit  fait  faire,  et  eux 
gecter  de  sentence.  (J.  AcBRiON,  Journ., 
an  1481,  Larchey.) 

GAnANTisoN,.9Mar.,  guarr.,  -isu)i,-um, 
-  C7itison,  ivarandison,  s.  f.,  préservation, 
exemption  ;  action  de  préserver  : 
De  mort  n'avrat  guarantisun  pnr  hume. 
(Roi.,  924,  Millier.) 
Ke  de  mort  ou  de  plaie  n'ot  nus  garenlison. 
(Th.de  Kent,  Geste  d'AKs.,  Richel.  2i3Gi, 
f  23  r».) 

Tut  li  rcndi  Ilunlaf  par  sa  guaranlismi. 

(Horn,  1332,  Michel.) 

—  Guérison  : 

Ne  pur  nul  mire  de  cest  mund 
N'en  auras  mes  gaarrantistm. 
(Mort  durai  Gormond,  2fi3,  ap.  RcilT.,  Ckron.  de 
Slousk.,  t.  Il,  p.  XIX.) 

—  Garantie  : 

Et  cel  marchié  dessus  dit  ai  je  créante  a 
garantir  a  toz  jors  au  dit  Jehan  et  a  ses 
hoirs  contre  toz,  en  tele  manière  que  se  le 
dis  Jehans  ou  si  hoir  avoient  paine,  coz, 
ne  damaces,  par  le  defaute  de  me  garanti- 
son,  je  lor  seroie  tenus  a  rendre  avec  le 
garantie  dessus  dite  par  loiax  proeves. 
(Beaumax,  Coût,  du  Beauv-,  ch.  xxxv,  20, 
Beugnot.) 

Par  defaute  de  me  îtarondison,  je  seroie 
tenus  a  rendre  tous  cous  et  tous  dammages. 
{Pièce  de  1272,  ap.  G.  Raynaud,  Elude  sur 
le  dialecte  picard,  p.  9.) 

Se  li  devantdit  religieus  avoient  cous  ou 
damages  par  le  defaute  de  me  loarandison 
(1284,  le  Gard,  Arch.  Somme.) 

Avons  baillié  ces  lettres  de  confermance 
et  de  garantison  de  toutes  les  choses  des- 
sus dictes.  (1288,  Cart.  de  Ph.  d'Alençon, 
p.  193,  Arch.  S.-Inf.) 

En  warandison  des  choses  dessusdit. 
(Lendem.  St  Marc  l'Evang.  1298,  Arch. 
mun.  Abbeville.) 

Et  l'en  a  bailles  les  lettres  pendans 
seelees  de  sen  seol  de  warandison.  {Cart. 
de  Picquigny,  Arch.  0  19628,  f"  14  v<>.) 

GAR.\NTISSE,  VOir  GAR.iNTISE. 

GARANTissEMENT,  -  isement,  garand., 
garent.,  guerent.,  warant.,  warent.,  tua- 
rand.,  s.  m.,  garantie  : 

Aine  de  nulc  arme  n'ot  garandissemeni . 

(Anseis,  Richel.  793,  f  12'.) 

Ccste  arméurc  et  ce  pourpoint. 
C'est  nostre  garenlissement 
Contre  tout  envaissement. 

(Jeh.  de  Meu.nc,  Très.,  17.3,  Méon.) 
Par  defaute  de  no  garandisemenl.  {Pièce 
de  1281,  ap.    G.    Raynaud,  Etude   sur    le 
dialecte  picard,  p.  13.) 

En  signe  d'asscnt,  d'esprœve,  de  confir- 
mation et  de  ivarandissement  de  tout  chou 
il  voielle  mettre  le  seel  de  le  baillie.  (1311, 
Accord,    Arch.  S  4932.) 


GAH 


219 


Par  la  defaulte  de  mon  guerentissement 
(1317,  Arch.  JJ  53,  1"  93  r--.)  Plus  bas  • 
garanlissement. 

Par  le  défaut  de  no  warandissement. 
(1317,  Arch.  JJ  56,  f»  18  v».) 

Par  la  deffaute  de  nous  ou  de  no  waren- 
tissement.  (1317,  Arch.  JJ  56,  f-  50  v».) 

Nostre  garenlissement.  (1322,  Arch.  JJ 
61,  f°  89  V".) 

Pour  la  deffense  et  garandissemeni  de 
vergongne.  (Sym.  de  Besoin,  Trad.  de  Val. 
Max.,  f»  88»,  éd.  1483.) 

Il  ne  loist  a  aucun  bailler  sa  maison  et 
héritage  en  arrentement  et  le  charger 
d'aucunes  rentes  viagères  ou  héritières  a 
rachat,  ou  sans  rachat,  mais  seulement  le 
peut  charger  d'une  somme  de  deniers  pour 
une  fois,  ou  de  garandissemeni  d'aucuns 
contracts.  {Coust.  d'Arras,  45,  dans  les 
Coust.  gén.  du  comté  d'Artois,  éd.  1679.) 

Pour  seureté  du  garandisemenl  de  la  ven- 
dition.  (Pièce  de  IGIO,  ap.  Beauvillé,  Doc. 
inéd.surlaPic,  IV,  423.) 

GARANTissEOR ,  garcntïsseor,  garanlis- 
seeur,  -  seur,  garantiseeur,  garandisseur, 
guarandisseur,  warandisseur,  s.  m.,  ga- 
rant, caution,  protecteur  : 

Tout  einsi  puet  aler  de  garentisseor  en 
garenlisseor  en  jusques  a  .vu.  {Etabl.  de 
S.  Louis,  I,  xcv,  p.  157,  VioUet.) 

Car  tout  gaagnast  il  la  chose,  cil  qui  de- 
mande la  paieroit  a  celui  qui  est  garan- 
tiasieres.  {Ib.) 

Adont  seroit  li  garanlissieres  délivres  de 
porter  garant.  (Be.\0m.,  Coût,  du  Beauv., 
ch.  XXXIV,  66,  Beugnot.) 

Par  le  defaute  du  garantisseur.  (In.,  ib., 

C.  XXXIV,  66.) 

Establi  pièges  et  principauz  garantiseur. 
(1269,  Lelt.  d'amorliss.,  Arch.  K  3;5, 
pièce  8.) 

Lors  jugierent  entr'aus  que  autel  peine 
que  li  malfaitierres  doit  soufrir,  doit  li  ga- 
randissierres  essaier.  {Sept  Sag.  de  Rome, 
Ars.  3334,  f°  20'<.) 

Pièges  et  principausf/uarondîsseMrsde  la 
meson  desus  dicte.  (16  mai  1298,  Cart.  des 
Vaux  de  Cern.,  Arch.  S.-et-O.) 

Li  warandissieres.  (Roisi.x,  ms.  Lille 
266,  p.  107.) 

Il  s'est  estavlis  loarandissieres  de  cheste 
vente.  {Cart.de  Picquigny,  Arch.  0  19628, 
f»  14  V».) 

Se  fist  et  establi  plieges  et  principaux 
ijarenlissierres.  (1321,  Cart.  de  St  Etienne  de 
Troyes,  Richel.  1.  17098,  ("  34o=.) 

Se  feist  et  establi  pleige  et  principal  ga- 
rantisares  de...  (1342,  Arch.  JJ  74,  f"  66  v°.) 

Le  deffendeur  peult  avoir  trois  dilations 
pour  garant  se  son  garandisseur  deffault. 
{Coût:  de  France,  f»  230  v»,  éd.  1317.) 

Si  tel  défendeur  avoit  cause  légitime  de 
retour  et  garand,  auilit  cas  le  garantisseur 
sera  tenu  de  Uiy  restituer  le  principal. 
{Coul.  de  Hayn.,  cxiii,  Nouv.  Coût,  gén., 
II,  30.) 

Ils  les  aymcnt  et  adorent  comme  vrays, 
seurs  et  chastes  gardiens  de  la  chasteté  de 
leurs  femmes,  et  garanlisséurs  de  leur 
honneur.  (Bhant.,  Dam.  gai.,  V'  dise, 
Uuchon.) 

—  Fém.,  garanlisseresse,  -  erresse: 
Ladite  Aalis  se  fist  principal...  garantisse- 


iiO 


CAP. 


reste,    lif    iBilill"'   veilla.  (I31S.  tjinil.  de 
Ph.  le  Bel,  Kiclicl.  1.  9783,  f"  201  r».) 

Se  icellc  partie  garaniisserresse  ne  venoil 
point,  faite?  la  nppeller  souflisaument  el 
niellre  en  deffnuU.  (Coût,  et  Ord.,  Dupuy 
Îi7,  pièce  50,  Biclicl.) 

CAUANTon,  -  leur,  waireiitour,  s.  m., 
garant,  caution,  prolcclcur  : 

Siicz  bref  a  viconte  de  B.  de  ferc  venir 
vostre  garantor  l'eudeuiaiu  dez  aimes. 
{Year  books  o[  Ihe  reign  of  Edw.  tbe  ftrst, 
years  xxx-xxxi,  p.  93,  Rer.  brit.  script.)       , 

Cil  qui  estoient  tcairentotir  dez  bau.- 
ToUoil  ravoir  sa  wairculixe.  (1419,  Hist.de 
ilelz,  IV,  751.) 

...  Parquoy  celuy  qui  l'aïuainc  a  garant 
en  soit  au  délivre,  si  l'eu  ne  peult  trouver 

Sar  quoy  faire  exécution  sur  les  garanteurs, 
oibl  estrc  la  sentence  exécutée  sur  celuy 
qui  l'a  amené.  (CoHil.  de  Brel.,  f°  126  r«.) 

GARAT,  voir  Warat.  . 

GARATTE,  VOir  GARETE. 

GARBACH,  S.  m.,  gerbe  : 
Garbach  a  .xxii.  s.  le  cent.  (Compte  de 
1414,  Arch.  mun.  Douai.) 

GARBAGE,  voir  Gbrbage. 

GARBAiN,  nom  de  l'épée  de  Fierabras  : 

Pois  a  çaiole  Flour.iDce,  qui  moult  fait  a   iniicr, 
Kl  si  peudi  Baulisme  dont  li  poins  ert  doros, 
ne  l'aulrc  pari  Gariain,  qui  bien  osluil  sa  per. 
Aius  de  leles  cspces  n'oi  uus  lioni  parler. 

{Fierabras,  C28,  A.  P.) 

GARDEL,  voir  GERBEL. 

GARBELLE,  VOir  GERBELE. 

GARDER,  voir  Gerber. 

GARBERIE,  VOir  JARGERIE. 

GARBIBUR,  voir  Gerbeor. 

GARBiN,  guarbin,  guerbin,  garbun,  - 
um,  s.  m.,  nom  d'un  petit  vent  du  sud- 
ouest,  sur  les  côtes  de  la  Méditerranée  : 

Aussi  de  devers  midi  a.i.vent  delanature 
as  autres  de  midi,  et  a  non  Aufriques,  et  par 
cenon  i'apelenllimarinieraucuuefoiz,  mais 
il  l'apelent  par  autres  .ii.  nous  ;  car  quant 
il  est  dous  et  soes,  il  l'apelent  garbiu, 
porce  que  cil  pais  que  l'escripture  dit  Au- 
frique  on  le  dit  en  vulgal  parlcure  le  Garb. 
(Brun.  Lat.,  lYes.,  \>.  122,  Cbabaillc.) 

Et  l'en  va  .v.  cent  milles  par  garbin. 
(Liv.  de  Marc  Pot,  clxxiv,  l'authier.) 

Par  un  vent  qui  a  non  guerbin,  qui  n'e? l 
mie  des  qu.ilre  mestres  vi-nz.  (JoiNV., 
S.  Louis,  vu,  Wailly.)  Var.,  garbin,  garbun. 

L'ng  vent  qu'on  appelle  garbum.  {Id.,  ib., 
ap.  Duc,  Garbinus.) 

L'un  loue  le  siroch,  l'aultre  le  bescb, 
l'aultre  le  guarbin.  (Hab.,  1.  IV,  cli.  xuil, 
éd.  1552.) 

Traversant  ce  goulfe,  le  vent  se  tourna 
de  garbin,  qui  est  appelle  sud  ouest  selon 
la  navigation  de  l'océan.  iVoyan.  du  S,  de 
Yiltamont,  p.  237,  éd.  1598.) 

GARBoiL,  voir  Garbocil. 

GARBOis,  voir  Gadois. 

'.\niioT,  s.  ni.,sorlr>  d-'  p'iissoii  : 


r..\u 

Cirpe^i.  becqs,  chaveiiutts,  tru>lus. 

Sont  par  eux  prises  et  deslruilcs  ; 

Dards,  gardons,  garioi,  goujons, 

Ailles,  loches  ot  vcrons.' 
(Damernai.,  Lirre  de  la  Deablerie,  éd.  1507.) 
—  Mal  SI  Garbot,  dyssenterie  : 

Ho  Dcx,  j'ay  lo  mau  xainct  Garbot  ! 

(Palhel.,  p.  73.  Jacoli.) 

GARBOuiL,  -  oil,  -  ouille,  grabouil,  s. 
m.,  querelle,  brouillerie,  grabuge  : 
Sachant  que  le  soupçon,  le  garbouil,  le  besoin. 
Avant  les  faits  doit  faire  aux  faits  avoir  le  soin. 
(JOD.,  OEuv.  mesl.,  Disc,    f    130  r",  éd.  1571.) 
Ces  seigneurs   ont  eu  ces  jours    passes 
quelque  garboil  sur  les  confins  d'entre  le 
G.  S.  et  eulx  pour  ung  cliasteau  près  Trau... 
(lo.sa,  Ncgoc.   de  la  France  dans  le  Lev., 
t.  II,  p.  291,  Doc.  inéd.)  ] 

Ce  soldat  entendit  qu'ils  estoient  en 
garbouil  la  dedans.  (Montluc,  Comm., 
I.  IV,  éd.  1594.) 

Depuis  le  garbouille  survenu  le  xxvil, 
d'avril  1562.  (Hist.  des  troubles  religieux  de 
Valenciennes,  n,  i86.  Paillard.) 

J'ay  entendu  par  'ïolet  la  raesme  chose 
qu'il  m'a  dict  vous  avoir  faict  entendre 
touchant  le  garboil  qui  est  en  la  ville  de 
Montpellier,  a  cause  de  l'eslection  des  con- 
sulz.  (8  mai  1579,  Lelt.  miss,  de  Henri  IV, 
t.  I,  p.  227,  Berger  de  Xivrey.) 

De  peur   qu'en   son   absence  n'arrivast 

quelque     garbouil,      sédition,     mutinerie 

parmy  ses   capitaines.  (Brant.,  Couronn. 

{r.,  VI,  8,  Lalanne.) 

Elle  fust  très  aise  que  soubs  le  grabouil 

I    et  rumeur   d'armes,   elle    fust  eu  sauvelé. 

I    (ID.,  des  Dames,  vu,  338,  Lalauue.) 

GARBOUILLE,  guarbouille, garboulle,  s.f. , 
i  querelle,  brouillerie,  grabuge  : 

Que    toute   Barbarie    esloit  encores   en 
armes  et  guarbouilles.  {Négoc.  de  la  France 
;   dans  le  Levant,  t.  I,  p.  294,  Doc.  inéd.) 

Toutes   ces  garbouilles.  {Lelt.  de  Mar. 
I  Stuart.) 

Aulcuns  malings  et  irrequietz  espritz.qui 
.   ne  taschenl   qu'augmenter  les   diffidences 
pour  entretenir  tout  en  garboulle.  (1577, 
Corresp.  de  Philippe  II,  t.  V,  p.  835,  Ga- 
charJ.) 
Cleomenes  craignant  d'en  estre  chastié, 
',    s'enfuit  vers  les  Arcadiens,  lesquels  il  sol- 
.   licitoit  de  se  mettre  en  garbouille  et  mau- 
vais ménage  avec  les  Lacedemoniens.  (Vi- 
GNIER,  Dibl.  hist.,  I,  336,  éd.  1588.) 

GARBOUILLEK,  v.  a.,  enibioulller,  con- 
tester : 

L'on  est  venu  a  doubler  qu'on  eust  peu 
retenir  et  prandre  quelque  pied  de  gar- 
bouillcr  ou  mectre  en  longueur  la  négo- 
ciation. (1558,  Pap.  d'Kt.  de  Granvelle,  V, 
202,  Doc.  inéd.) 

Et  s'ilz  vucillent  garbouiller  les  affaires, 
qu'ilz  voient  en  leur  pays  le  faire,  et  non 
icy.  (1877,  Corresp.  de  Philippe  11,  \,  572, 
Gacburd.) 

—  Garbouille,  part,  passé,  disputé,  con- 
testé, litigieux  : 

J'ay  différé  a  vous  escrire,  pour  l'irré- 
solution des  affaires  d'Hongrie,  lesquels 
denieuroieut  garbouilles  pour  l'instance 
que  je  faisois  contre  les  ambassadeurs  du 
roy  l-'crdiuanJ.  {l'iôT,  Négoc.  de  la  France 
dans  le  Lev.,  Il,  38i),  Doc.  iuéd.) 


riMdlOt'ILLI 


f.,  querelle: 


Lesquels  eutrereut,  par  la  mort  d'icelle, 
en  de  grande»  dissensions  et  garbouilUei. 
(ViGNlER,  Bibl.  hist.,  I,  524,  éd.  1588.) 

GARBOUTEAU,  S.  m.,  dimiu.  degarhot: 
Hz  levèrent  pluseurs  nasses,  ou  ilz  trou- 
vèrent barbillons  et  garbouteaulx,  qui  po- 
voient  bien  valoir  six    blans.  (1409,  Arch. 
JJ  164,  pièce  57.) 

GAiiBUx,  garbum,  voir  Garbin. 
GARCE,  garche,  garse,  guarce,guerse,^ 
t.,  jeune  ûlle  : 

Tais,  foie  garce,  dist  Beniars  de  Noisil. 
(Les  loh.,  ms.  Montp.,  V  60".) 
J'aim  Robeçon...  car  c'est  raisons 
Qe  une  garce  aint  un  gartjon. 

(Rom.  et  pasl.,  Bartsch,  II,  GO, il.) 
Vessel  n'a  qui  ne  soit  garniz 
El  plain  de  personnes  diverses, 
Unes  foies  et  autres  guerses. 

(GCMRT.   fi'ij.  lign.,  131S6,  W.  et  D.) 
Pour  le  garzon  et  pour  la  garce  qui  ser- 
viront au  dit  bospitaul.  (1339,  Testament  de 
Louis  de  Neuchdlel,  Arcb.  du  prince,  Neu- 
châtel,  V,  W  -i.) 

Jeunes   garches.    (1500,    Ol.   Maillahp, 
Serm.,  Richel.  24273.) 
Un  page  qui  s'h  tbille  en  guise  d'une  garse 
Vous  rendra  bien  content  en  la  fin  de  la  farce. 
(ScuELANDRE,  Tijr.  et  SU.,  t'journ.,  IV, -liAuc. 
TL.  fr.) 

Garse.  Je  sçay  que  ce  mot  en  d'aucuns 
pays  simplement  signifie  une  fille,  mais 
l'usage  commun  de  nostre  langue  fran- 
çoise  me  luy  a  fait  donner  quasi  tous  ces 
épilbetes  en  mauvaise  part.  (La  Porte, 
Epith.,  éd.  1371.) 

La  jeune  garce  aperçue. 
(Vauq.,  Foresteries,  XII,  liv.  I,  Travers.) 

—  Concubine  : 

Concubina,    guarce.   {Gloss.   lat.-fr.  de 
i  Conches.) 

Pat.   du   pays   de   Toul ,  gâche ,  flUe 

pays  messin,  Novéant^j/afte;  norm.,  garce. 

GARCEE,  s.  f.,  mesure  pour  les  grains  : 

Six  garcees  forment.   (1391,   sam.    apr. 

judica  me,  Chap.  de  Léon,  Arch.  Fiuist.) 

.-, 

I         G.\KCELART,  S.  lU.    . 

i  Cil  n'est  coars, 

Carbonculus  et  garcelars, 

Qui  sont  tuit  ynde 

Herbes  aport  des  dezers  d  Ynde. 

(UuiEB.,  Il  DU  de  Verberie,  I,  io3,  Jub.) 

Var.,  Charbon  ue  los  et  garolas. 

GARCELETE,  gurselele,-  elle,  s.  f.,  jeune 
fille  : 

Tu  maus,  garselete, 

Ains  as  aillors 

Mis  ton  cuer  et  ta  pensée. 

(Rom.  et  past.,  Bartsch,  II,  27,33.) 

Ma  garcelelle  blanchelette. 
(VAnQUELlN,  Foresteries,  II,   liv.  H,  Travers.) 

Norni.,  garcelelle. 
GARCERiE,  s.  t.,  libertinage  : 

Par  luxures  et  par  lor  goules, 
Par  garceries  et  par  boles. 
(Rom.  des  trois  ennem.,  Ars.  5201,  p.  201'.' 

GARCETE,  ffuor.,  -  elle,  S.  f.,  jeune  lille: 

Lors  dit  a  la  simple  guarcete  : 
Belc  amie... 
(R.  DE  i;oisci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f"  193'.) 


GAR 


r,\R 


(;\i{ 


-22) 


Vous  (iHÎDgncz,  fait  la  pucelel^', 
Apparoir  a  ceste  garcele. 

(II...  i*.,  f  193''.) 

Ou  garcete  ou  daiiiaisele. 
(ta   Vie  df  un  mllel  amerous,  mi.  Oxf.    Bodl, 
Digby  86.  f»  115'.) 

De  fortuao  la  so  trouva 
Ce  mien  amy,  qui  la  garcetic 
Pour  m'en  faire  un  présent  achettc. 
(J.-A.  DE  Baif.  l'Eunuque,  I,  2,  liJ.    1373.) 

Tu  me  plais,  Janctlc, 
Sur  toute  garcetle. 
(Vaoqceli.i.  Foreiteries,  I,  liv.  I,  Travers.) 

Norm.  et  H.-Mainf,  garcetle,  jenne  ûlle, 
Langrois,  oachelte. 

c.,\RCH.vs,  s.  m.,  gué  : 

Quant  iceuli  voituriers  furent  au  gar- 
chas  ou  sué  du  cliamp  des  prez.  (14iS, 
Arch.  JJ  176,  pièce  670.) 

GARCHE,  voir  Garce. 

GARCHON,  voir  G.\RÇON. 

GAUciioxAiLLE,  voir  Gaeçon.\ili.e. 
GARCuowET,  voir  Garçonnet. 

GARCIIONMKR,  VOir  GARÇOKIER. 
GARCIIZONNER,  VOir  GARÇONER. 

GARçox,  garson,  garchon,  -  un,  yars- 
son,  gartson,  guerson,  guason,  suj.,  gars, 
garz,  s.  m.,  valet  : 

^o  n'i  adeist  escuiers  ne  garçuns. 

(Roland,  2137,  Millier.) 
A  la  cort  le  uiaoda  l'hostes  par  un  garçon, 
(i.  BOD.,  Sax.,  XXII,  lUchel.) 
IS'estoient  pas  11  pasteur  garçon 
Mais  baclieler  auques  vaillant. 
(Wace.  la  Conception  Noslrc  Dame,  p.  l.'i,   Mauctl 
el  Trebutien.) 

Rent  mon  oiscl,  si  ne  le  porte  avant  ; 
Je  ne  voil  mie  ke  jai  guason  s'en  vaut 
Ke  il  me  toile  valissant  un  besant. 

(Gcrart  de  Viane,  108,  Bekker.) 
.N'eslcs  pas  chevalier,  ançois  estes  garçon. 
{Heaaud  de  Monlaulian,  Ifichel.   24387,  f"  tl)  v».) 
Et  s'aves  fait  de  moi  autrui  garson. 
(Thibault  IV,  Chans.,  p.  100,  Tarbc.) 
Lo  harnois  ont  qnerquic  escuier  et  garlson 
Et  cofre  et  sommiers  dont  il  i  ot  foison. 

(fl.  de  Se*.,  XXI,  719,  Bocca.) 

—  C'était  aussi  un  terme  d'injure  équi- 
valant à  goujat,  misérable,  làctie  : 

Va,  gars,  lophieres,  fiz  au  vilain  Ilervis. 
(Les  Loh.,  INS.  .Monlp.,  f  97=.) 
Mais  li  home  Aliiandrc  ne  sunt  nue  garçon, 
Cescuos  tient  sou  esp  el  devant  son  pavillon. 
(Boum.  d'Alix.,  f  46'',  .Michelant.) 
E  garçuns  et  putains  unt  saint  Thomas  hué. 
(Th.  le  mari.,  46,  Bekker.) 
Fol  est  et  gars  qui  a  dame  se  doue. 
Qu'en  lor  amor  n'a  point  d'alicment. 
(QCESUE  DE  BÉTEiONE,  P.  Paris,  Romancero,  p.  86.) 
Nus  ne  doit  aiiiors  trair, 
Fors  que  garçon.s  et  ribaiit. 
UuiBAULT,  Chans.  d'amour,  p.  31,  Tarb.l.l 
Nus  ne  doit  aiuours  trair, 
Se  n'est  garçons  ou  ribaus. 

(iD.,  ili.,  ins.  Berne  231,  P  2.) 
Cilz  viU  locbieres,  eilz  garçons. 

(Hen.,   Br.  Il,    1183,  Martin.) 


Kt  dient  ([u'ele  a  mescoisi 

Quant  d'un  garçon  list  sou  umi. 

Tant  pooit  estro  a  cois  alôe, 

.Moult  fu  al  coisir  asotee. 

Tant  bon  cevalier  l'atendoient. 

Qui  tant  bel  et  tant  rice  estoient. 

(Parlai.,  4327,  Crapclet.) 

rtaino,  fait  il,  tant  estes  bêle. 

Ne  sai  s'osles  dame  n  pucele. 

Tant  estes  rice  par  sainhiant. 

Qu'aies  a  un  garçon  parlant, 

.V  un  bricon,  a  un  musart. 

Cou  devroit  pendre  a  une  hart. 

Qui  ai  .'ait  si  grant  fel  mie. 

Que  je  n'ai  cure  de  ma  vie  ' 

(/».,  .ï'J83.) 

Si  dige  que  fol  et  que  garz 

Que  mieuz  vaut  de  11  un  regarz 

Que  d'autre  li  déduit  entiers. 

(Rose,  Uichel.  1573,  I»  21'.) 

Si  ilis  je  que  fol  el  que  ,i/ars. 

(Ib..  ins.  Corsini,  i"  18».) 
El  ilist  que   cil  n'est  pas  guersons  qui 
l'a   porté    a  terre.   IMort   Artus,    Richel. 
24367,  f"  5».) 

Quant  li  rois  Ilenris  sot  que  ce  avoit 
esté  li  rois  Phelippes  qui  ocire  le  voloit,  si 
dist  :  Fi  !  Or  ai  je  trop  vescu  quant  li  gar- 
dions de  France,  fins  au  mauvais  roi, 
m'est  venu  coure  sus.  (Chron.  de  Rains,  c. 
Il,  L.  Paris.) 

Je  no  vueil  pas  resimbler  cens 
Qui  sont  garçon  por  lout  destriiire. 

(Lai  de  l'Ombre,  p.  Il,  Michel.) 
No  Yult  chalt  quo  nul  die,  garçon  ne  losengier. 
(llorn,  1789,  Michel.) 
Garçon,  nisce  et  coquart  l'aloicnt  appelant. 

(Cuv.,  Bcrlran  du  Guescliu,  60,  Charrièrc.) 
Fiist  li  enfes  gentilz,  qui  tant  ot  de  renon. 
Appelez  bien  souvent  et  tenu  a  garçon, 
Jusques  a  tant  qu'ilz  ot  .v.  ans  ou  environ. 

(Id.,  ib.,  lo.) 
Avec  ce  lui  dist  plusieurs  injures  et  vil- 
lenies,  en  l'appelant  garçon.  (1376,  Arch. 
JJ  110,  pièce  182.) 

El  lui  dit  :  Baille  moi  celle  espee.  Non 
ferai,  dil  l'escuyer  ;  c'est  l'espee  du  roy  ; 
tu  ne  vans  pas  que  tu  l'ayes,  car  tu  ne* 
qu'un  yarson.  (Froiss.,  t.  II,  ch.  lxxvii, 
Buclion.) 

De  riche  joieux  et  bault 
Fait  souvent  puvro  rigault. 
Un  truant  ou  un  garson. 

(EusT.  Desch.,  l'oés..  Il,  319,  A.  T.) 

GARCONAiLLE,  -   onuaille,   -  onnalle, 
-  ouate,  gars.,  guars.,  garch.,  s.  f.,  vale- 
taille: 
Cil  ki  l'ont  a  garder  n'est  mie  garçonnalle. 

(Roum.  d'Alix.,  l"  17'',  Michelant.) 
N'ara  od  moi  point  de  frapaille, 
Ne  paanier,  ne  garçonallc. 
(Eleocle  el  Polin.,  llichel.  373,  f  62".) 
Il  nos  délivrait  des  .xv.  luirons  et  escous 
de  la  garsonnaille  qui  estoient  plus  de  .XL. 
(S.  Gr'aa(,  111,  663,  Ilucher.) 

Oarchonnalle,  maie  iiiesuic. 
{Vie  de  S.  Alexi,ii):,,  Rom.  VU!.)  Var.,   garcho- 

naille,  ap.  Poiigcns,  Archéologie  françoise. 

Est  advenu  aue  garçonnaiUes  et  autres 
capitaines  des  dites  cotnpagnies  sont  allées 
au  roy  d'Angleterre.  {Cliron.  St-Den., 
t.  III,  f  19'',  ap.  Sto-Pal.) 

Ce  n'est  pas  viande  a  garçonncr  ne  a  don- 
ner a  pictuille  ne  a.  yarçonnaille.  (Lau- 
rent, Somme,  vas.  Soiss.  208,  I"  6U''.) 

Que  nul  mal  ne  povoit  faire  ne  vouloir  la 


gaarsonnatle.   {Compos.   de  ta  s.   escript 
ms.  iMonmerqué,  1. 1,  f»  62  v».)  ' 

Car  il  n'i  a,  fors  garçoimaille 
Qui  riens  ne  valent  en  bataille. 
(GuiART,  Uoy.  llgii.,  t.  1,  p.  151,  Buchon.) 
Une  multilnde  de  respaille  ot  de  garclion- 
naille.   (G.   Chasteli..,    Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  III,  97,  Buclion.) 

Il  (le  Christ)  demoura  entre  les  mains  de 
leurs  garsonnailles  et  serviteurs.  (0    Mail- 
LART,  ilisl.  de  ta  /jass.,  p.  41,  Crapclet.) 
Tu  es  en  la  livrée  Je  puvro  garsonnaille. 
(Débat    du     Corps   et    de   l'.ime.    Ane.    Th.    l'r., 

III,  328.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  garconnaillc, 
tas  de  mrichants  garçons. 

GARÇONCEL,  -  c/jef,  garsou.,  garçiin., 
garsen.,  s.  in.,  jeune  garçon  : 

—  Etu  aboivrent  il  donkcs  lor  chevaus. 

—  Jel  vos  dirai,  dist  donkes  li  garçonchiaus. 

(Les  Loh.,  Kichcl.  .1988,  f»  282"'.) 
E  uns  peliz  garçuncliels  od  li.  (Itois,  p.  81. 
Ler.  de  Lincy.) 

Robins  ert  biaus  garçonciaus. 
(MONIOT  DE   Paris,   Bartscli,   Rom.    et  pasl.,    111, 
U,  24.) 

Lai  Robin  cest  garçoncel 
Garder  ses  pors  el  boschel. 

(EnNOus  u  VuLLE,  ili.,  III,  9,  23.) 
S'une  dame  aiinmo  .i.  garsenccl. 
Qiigemans  d'amors,  ms.  Berne  389,  f»  3  r".) 
Chaslel  et  coquet  sont  ja  plai.i 
D'autres  genz  que  de  garçonciaus. 

(GuiAiiT,  Roij.  ligu.,  19028,  W.  el  D.) 

GAuçoxER,  -  onner,  gars.,  guarc, 
'jarchz  ,  verbe. 

—  Act.,  traiter  comiuti  uti  valet,  mal- 
traiter: 

Encore  i  a  .r.  degré  ou  est  1 1  somme  de 
perfection  de  cestu  vertu,  c  est  voloir  el 
desirrer  dou  cuer  senz  fuiutise  estre  tenuz 
por  vil  cleslre  guarconnez  et  vilment  trei- 
tiez.  (Laurent,  Somme,  Maz.  809, 1»  90''.) 

Eslre  tenuz  pour  vil  el  estre  garsnnez  el 
vileinement  treitiez.  (Id.,  ii).,  ms.  .Milau 
Bibl.  Ambr.,  f''44''.) 

Desirrer  de  cuer  estre  tenu  pour  vil  et 
eslre  garçonnes  el  vieunieut  traities.  (Id., 
ib.,  Richel.  22932,  1"57''.) 

Je  ne  suis  point  garson  et  vous  me  gar- 
sonnez...  .  vous  ne  me  garsonnerez  plus, 
car  ma  femme  est  Irespassee.  (1416,  Arch. 
JJ  169,  pièce  36B.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  traiter  avec 
mépris,  injurier  : 

Ce  n'est  pas  viande  a  garclizonner  ne  a 
donner  a  piétaille  ne  a  chenalle  ne  a  vilains. 
(Laur.,  Somme,  ms.  Soiss.  210,  f''  68\) 
Touchant  noz  culz,  que  voulez  yarsonner 

Et  blasonner 
Par  voz  sottes  parolles. 
Ils  sont  formez,  riens  n'y  fault  fasonnor. 
(Resp.  des  dames  de  l'aris  contre  la  reform.  faictepar 
les  dames  Lgonnoiscs,    p.  19,  ap.  Michel,  Pors. 
golli.) 

—  Violer,  outrager  : 

Et  tu  le  dousses  savoir. 
Qu'il  u'a  jusqu'à  la  mer  belce 
Garçon  qui  ne  l'ait  garçonec. 

(Renan,  Br.  VU,  181,  Martin.) 

Vos  tctius  ausy  blancs  que  liu 
Furent  garsonnes  sur  le  blé, 
(Farce  des  p.  gealiUhom.  et  du  mounger,  p.  37,  ap. 
I.er.  de  Lincy  et  Michel,  Farces,  moral,  elserm. 
jog.,  t.  II.) 


2ÎÎ 


(.AR 


Gaisonner  hi  ri-miue  ii"aulruy,  allreclaie 
uxorem  alleriu5.  (K.  Est.,  Pet.  Diet.  fr.- 
lat.) 

Ce  sont  le?  femmes  <]ui  communiquent 
tant  qu'on  veut  leurs  pièces  a  garçonner  : 
a  medeciner,  la  honte  le  deffend.  (MoNT., 
Ess.,  1.  I,  eh.  XXIX,  p.  115,  éd.  1593.) 

—  Nent.,  vivre  en  garçon,  en  débauché  : 

En  tonl  «t  partout  Tons  Teray 
Me  confesser  que  je  scray 
Encores  garçon  garçonnant. 
(J.-A.  DE  Baif,  leBrate,  III.  1,  cJ.  1573.) 
Kl  mon  alisence,  qu'il  garçonne 
Kl  fiire  tout  ce  qu'il  voudra. 
(BEI.I.E.H-,  la  ni-conn.,  IV,  3,  éd.   1.Ï78.) 
Garçonner,  ou  faire  vie  de  garçon.  (Ant. 
i^CD.,  Curios.  franc,  éd.  1636.) 

—  Réfl.,  s'habiller  en  garçon  : 

Car  bien  qu'elle  se  fusl  garçonnee  et  gen- 
liarmee,  ce  n'estoit  pourtant  pour  en  faire 
une  continuelle  habitude.  (Brantôme, Dam. 
gai,  p.  3iî,  Jacob.) 

—  Act.,  détruire  : 

Garçonner  —  to  distroy  any  thyng.  (Dn 
Gdez,  iln  Introd.  for  to  lerne  lo  speke 
french  Ireicli/,  à  la  .suite  de  Palsgrave, 
p.  947,  éd.  Génin.) 

GARÇON  FILLETTE,  garsoH  fillette,  s., 
hermaphrodit(>,  androgyne: 

Garson  fillette.  anJrogyaus.  (R.  Est., 
l'et.  Dict.  fr.lat.) 

Garçon  fillette,  hermaphroditus.  Garçon 
filletle',  qui  est  masle  et  femelle.  (Ju'iS., 
homencl.,  p.  313,  éd.  1377.) 

GAUÇONIER,  -  onnier,  gars.,  garch., 
adj.,  de  garçon,  de  valet  : 

Pa>tor'ie,  en  nioie  foi. 
Pour  t:e  que  bêle  le  Toi, 
Cointe  dame  noble  et  fiere. 
Se  tu  Tuels,  ferai  de  toi. 
Laisse  l'amour  garçonnière  ; 
Si  le  tien  del  tout  a  moi. 
iJeh.  de  Bbieme,  Patlorelle,  ap.  Tarbc,  les  Ckan- 
lonn.  de  Champagne  aui  m*  et  xui*  s.,  p.  il.) 
Laisse  l'amour  garçoniere. 
Si  te  tien  ilel  tout  a  moi. 
(Id.,  Barl-ch,  Rom.  et  Past.,  III,  1,   11.) 

—  Libertin  : 

Geste  amor>  ne  fu  pas  raisnablc  ; 
Hais  la  mnie  iert  si  véritable, 
Ou'î  de  mon  cors  ne  de  mon  coer 
N'icrt  faite  p'irtie,  a  nul  fuer  ; 
Ja  voir  mes  cors  n'ert  garçoniers. 
Ja  n'i  aura  deux  parçonicrs. 

fCHBEST.,  Cligcl,  Richel.  37.ï,  f  273'.) 

—  S.  m.,  valet,  homme  de  basse  extr.ic- 
llon  : 

Si  me  sambles  gartoniers  et  borsois. 
De  p'ivre  .-ifaire,  el  de  povre  hariiois. 
(Bertraid  de  Bar-sur-Aube,  Girard  de  Viane,  p.  'j, 
Tarbé.) 

Ce  n'est  mie  vin  a  {/archonnier.a piétaille. 
(Mir.  du  monde,  ms.  La  Sarra,  Chavannes, 
p.  31) 

—  Fém.,  garçoniere,  flUe  publique,  qui 
se  livre  aux  garçons: 

Je  ne  sa!  rien  de  putain  chanberierc 
Qi  ail  esté  corsaus  ne  maaillere, 
A  toute  genl  commun  n  garsoniere. 

(ft.  de  Cambrai,  1329,  A.  T.> 
Certes  ne  me  relenres  mie 
Viex  gen».  gartmirre  abanbie. 

ihurm.  Ir  Gai.,  '6'iil,  .Stciigel.) 


(ÎAH 

Centre  delà  Fr.,  Noriii.,  Canada, Bourg., 
l'onne,  Suisse  rom.,  garçonnière,  jeune 
nile  qui  hante  les  réunions  de  garçons, 
qui  a  des  allures  de  garçon. 

GARÇoxisER,  V.  3.,  Injurier  en  traitant 
de  garçon  : 

Icellui  Esticnne  s'en  ala  en  usant  de 
haultaines  et  injurieuses  paroles,  et  en 
garçonisant  et  villenant  lesdiz  Magon  et 
leurs  amis,  et  disant  qu'il  n'cstoient  que 
merdailles  et  parronnaïUes.  (1.396,  Arch. 
JJ  130,  pièce  232.) 

I.GARÇONNEL,  -  onncatt,  adj., composé 
de  valets,  vil  : 

Biai  fis,  dist  ele,  por  la  virgene  pucelc, 
Qc  quidies  faire  de  tel  gent  garçonnele  ? 
,fi.  de  Cambrai.  Richel.  2193.  f»17  v»  :  A.  T. 
V.  1182.) 

2.  GARÇONTS'EL,  -  MM,  (jars.,s.  m.,jeune 
garçon  : 

En  ceste    compaignie   y   avoit  ungf/or- 
sonneau    de  peu  de  vale'ur.  (Mer  des  hys- 
loires,  t.  I,  f"  27'',  éd.  1488.) 
lia  !  Monseigneur,  ce  n'est  qu'ung  garçonneau. 
Il  Bst  tel  cas,  il  est  ung  truandeau. 
(Martial.  Yig.  de  Ckarl.  VU,  E  HI  v',    éJ. 

1193.) 

Tu  n'es  qu'un  jeune  jarsonneau. (Louise 
Labé,  Débat  de  Folie  et  d'Amotir,  Disc.  1.) 

Garçonneau  sans  barbe.  {3m(.,Nomencl., 
p.  4,  éd.  1377.) 

Poit.,  Vienne,  arr.  de  Châteilerault, 
garçoniaii, 

GARÇONNEMENT,  S.  m., Conduite  basse, 
vile  : 

Voila  pourquoi  je  ne  veux  ny  estime  tel 
garçonnement.  (Braxt.,  Dam.  gai.,  Disc.  6, 
Bucnon.) 

GARçoNNERiE,  S.  f.,  actioH  basse,  vile: 

Vous  avez  fi't  narconnerie 
Quant  si  a  force  avez  honnie 
La  meillor  riens  qui  onc  fusl  nce. 
(Perceval,  ms.  Moiilp.  Il  219,  f  ii\^.) 

GARÇONNET,  garch.,  s.  m.,  valet  : 

Garchonnez  bcrlondu  ! 

Les  deables  d'enfer  vous  ont  or  ferveslu. 
(Doon,  2724,  A.  0.) 

Lillois,  3arcftonnaf,t  injurieux  quand  il 
s'adresse  à  un  adulte. 

GARÇUNCHEL,  VOir  GARÇONCEL. 

1.  G.VRD,  s.  m.  ? 

(Jue  tout  li  drap  ou  il  ara  grosse  laine, 
si  comme  de  cuisse  et  de  gard,  ne  soit 
point  taint.(1342,  Orden.  de  la  drapp.,  Reg. 
des  stat.,  p.  63,  Arch.  mun.  Abbeville.) 

2.  GARD,  voir  Jart. 

GARD.ABLE ,  -  auble ,  -  ovle,  guard., 
ward.,  adj.,  qu'on  est  obligé  d'observer  : 

Et  si  doivent  estre  en  cape  ou  en  sou- 
plict  le[s]  dicmencbes  et  les  jors  des  iîestes 
a  .IX.  liciions  wnrdavles.  (1241,  Ch.  d'Aire 
en  Art.,  Wailly.) 

Cil  qui  briiiscnt  les  diemenches  et  les 
fcstes  gordables.  (Laurent,  Somme,  ms. 
Soiss.  210,  f  40»,  et  Muz.  809,  f  2o=.) 

Festes  gardaubles.  'lo.,  ib-,  Ricbcl.  938, 
r»  18  ro.) 


CAR 

Ce  jour  est  guardable,  el  le  doivent  giiar. 
der  tout  li  fil  Ysrael.  (Bib.  hist.,  Maz.  332, 
f  32''.) 

Festes  gardables.  (1321,  Cart.  noir  de 
Corb.,  Richel.  1.  17738,  f  36  v».) 

Festes  wardaubles.  (1321,  Cart.  Esdras 
de  Corb.,  Richel.  1.  17700,  f°  36  r».) 

El  ceste  naturelle  (loi)  en  loul  .se  rend   gardable. 
(JoB.,  OEuii.  mesl.,  f-*  21   v»,  éd.  1S8S.) 

—  Facile  à  défendre  : 

La  plus  forte  place  et  miex  gardable  qui 
feust  entre  les  marches  et  pays  environ. 
(MonstreleTj  Chron.,  II,  42,  Soc.  de  l'H. 
(le  Fr.) 

La  ville  de  Le  Castelle,  qui  estoit  forte  et 
gardable.  (Négoc.  de  la  France  dans  le  Le- 
vant, t.  I,  p.  217,  Doc.  inéd.) 

Ne  la  trouvans  gardable  (la  ville),  ruinè- 
rent les  portes  et  meirent  le  feu  dedans. 
(.M.^rt.  du  Bellav,  Mém.,  1.  I,  f»  26  v»,  éd. 
1369.) 

—  Facile  à  conserver  : 

Pour  l'arriére  saison  de  l'année,  faisant 
sécher  les  matières  gardables,  et  leur  fai- 
sant manger  les  autres  au  jour  la  journée. 
(0.  DE  Serr.,  Th.  d'agr.,  IV,  1.5,  éd.  1603.) 

G.vRD.AGE,  ward.,  s.  111.,  action  de 
garder  : 

Que  nus  ne  die  ne  face  honte  ne  vilenie 
as  wardes  des  portes  por  le  clore  ne  por 
l'ouvrir  ne  por  autre  ocoisoa  del  wardage 
des  portes.  (1252,  Des  connétables,  etc., 
Tailliar,  Bec.  d'act.  des  xil°  el  xill'  s.  en 
lang.  loall.,  p.  204.) 

GARDAiGNE,  -  aine,  s.  ni.,  gardien  ; 

Si  se  sont  ilnec  en  mer  mis 
Partonopeus  et  ses  gardaignes. 

(Parton.,  Richel.  191.Ï2,  f»  119''.) 
Ses  gardaines. 

(Ib.,  1)905,  Crapelet.) 

GARD.ANCE,  S.  f.,  garde  : 

N'entendy  pas  que  il  gardent  pour 
paour  que  il  aient  de  nul  gent  ;  mais  le 
font  pour  honnourance  et  gardance  du  sei- 
gneur qui  laiens  demeure.  (Liv.  de  Marc 
Pol,  Lxxxiv,  Pauthier.) 

11  appelle  les  elemenz  de  ce  monde  les 
premiers  commencemenz  de  la  loy  selonc 
les  gardances  charnelz  et  la  doctrine  des- 
quieus  li  mondes,  ce  est  li  pueples  encore 
charnieus,  se  haictoit  et  se  hausoit  premiè- 
rement. (J.  DE  Meung, Ep.  d'Abeil.  etd'Hel., 
Richel.  920,  f"  138  v°.) 

GARD.vNT,  adj.,  avare  : 

Et  tellement  qu'homme  ne  fut  onq'richc 

De  gains  ^'^  P^"'  **"'  '"*'  Oi>rdant  et  chiche. 

(J.  BoiiCHET,    Ep.  fam.,  i"  p.,  xi.   éd.  1545.) 

GARDARRiERE,  S.  f.,  arrlèrc-garde  : 
Pour  vouloir  leur  gardarriere  advancer. 
(D'AuTON,  Chron.,  Richel.  5081,  f  30  v«.) 

—  Arrière-pensée  : 
Il  faudroit  dire  que  les  paroles  de  maintenant 
fussent  a  l'usage  et  a  l'expédient  du  temps 
présent,  et  les  pensées  d'un  couvert  gard- 
arriere sur  la  fin  par  cauteleuse  dissimula- 
tion et  la  ou  l'honneur  seroit  povre.  (0. 
Chastell.,  le  Liore  de  paix,  vu,  359,  Kerv.) 

GARDAUBLE,  VOir  GARDABLE. 

G.ARDB,  warde,s.  f.,  sujet  de  crainte. 
peur: 


GAR 


CAR 


GAR 


223 


Que  vous  n'app^  garde  de   moi. 
Pour  (on  ne  soies  en  effroi. 

(Pereeval.  ras.  Mons,  p.  13l>,  Pottia.l 
.\mis,  aient  moi,  ne  fui  mie  ; 
Tn  n'i  .luras  garde  île  moi. 

(Gauvain,  578,  Hippeau.) 

N'aies  pas  garde  qu'il  l*enmaînt  ! 

Il  n'a  mais  garde  de  ton  cors  ? 
'J.  BOD.,  U  Jus  de  S.  yicholai.  Th.  I"r.  au  m.  :!., 
p.  ÎOI.) 
Sire,  fet  il,  n'ciez  effrei. 
Celé  har.he  rendez  a  raei, 
iS'eiez  garde,  jeo  le  vus  di. 
Ma  leaulé  tus  en  aili. 

(Lai  d'Uavelok,  873,  Michel.) 

Damoisele,  avons  nous  garde^ 
Dist  il,  car  aves  chainte  espee. 

(Chev.  ai  .11.  esp.,  I-ISI,  Foersler.) 

Li  demande  s'il  aura  garde. 

(;>.,  11125.) 

Dame,  n'aies  garde;  car  je  suis  ci.  (JoiNV' 
S.  Louis,  lxxviii,  Wailly.) 

Dame,  nous  sommes  arresté 
El  n'avons  garde. 
(U*  Mir.  de  N.-D.,  de  l'erapereris  de  Romme, 
Tk.  fr.  au  m.  i.,  p.  397.) 
Li  chevaliers  eut  grant  joie,  quant  il  en- 
tcndi  qu'il  n'avoit  garie  de  mort.  (Froiss., 
CMron.,  III,  253,  Luce,  nis.  Amiens,  f"  80.  ) 

—  Métairie: 

Le  suppliant  se  transporta  en  une  garde 
ou  mestoierie,  en  laquelle  avoit  pluseurs 
bestes  aumailles,  et  illecques  prist  deux 
buefs,  lesquelx  il  mena  a  Saint  Lo.  (1409, 
Arch.  JJ  163,  pièce  190.) 

En  peskeries,  en  wardes,  en  justiclies  et 
en  scipneuries.  {Cart.  de  Picquigny,  Arch. 

0  19628,  f»  83  W) 

—  Terme  de  fauconnerie  : 

Puis  doit  prendre  les  os  qui  sont  en 
l'esle  du  héron,  et  soit  chacun  des  os 
rompus  aux  deux  bouts,  et  preng  une  des 
moles  pennes  de  l'esle  du  héron,  et  en 
couppe  le  bout,  puis  le  bout  tout  au  long 
de  1 03  et  la  moele  qui  en  ystera  fais  la 
mangier  a  ton  faucon....  C'est  ce  que  nous 
appelions  la  garde  que  l'en  doit  faire  a  son 
faucon,  pour  lui  faire  amer  la  char  du 
i  héron,  car  c'est  une  viande  lecheresse. 
\{Modus,  t"  122»,  ap.  Ste-Pal.) 
[  Lamouelle  qui  sortira  de  l'os  de  sou 
l'iisle  couppee  par  le  bout  que  nous  appel- 
|loDS  garde.  {Ib.,  f»  126».) 
I 

1  GARDE-BIEN,  S.  Hi.,  yuct,  garde  : 

Garde  fcî'en,  obligatio  qua  vassallus  tene- 
tur  custodire  castrum  domini  sui,  idem 
'quod  slagium.  (1270,  Carlul.  de  St-Michel- 
\en-Lherm.,  ap.  Duc,  Garda  4.) 

1    CARDEBRAS,  s.  Hi.,  partie  dff  l'arniufe 

fui  couvrait  les  bras  : 
Au  second  cop  Couraze  vrayemeiil 
Du  gardebras  le  pastour  desarma. 
L.  DE  Beautao,  le  Pas  de  la  Beryiere,  377, 
Crapelet.) 

j  Et  fut  atteint  le  signeur  de  Charny  sur 
le  grand  gardebras.  (Ol.  de  la  Makche, 
\Mém.,  I,  9,  .Michaud.) 

j  Six  vingts  bons  chevaux  et  bien  armez 
jiusques  a  la  haulte  pièce  et  gardebras. 
Urloix,  Mém.,  IV,  27,  éd.  1737.) 

-  Garniture   en  plomb  qu'on  rnettait 
inr  tenir  les  manches  : 


Et  voicy  gardebras  massis 
De  fin  plomh,  taillez  do  mesnre. 
'Comdamn.  de  Bancqiifl,  p.  138,  Jacob.) 

GAUDECoRs,  -  corps,  warde.,  varde., 
habit  de  dessus  plus  particulièrement  affecté 
aux  hommes,  mais  que  les  femmes  aussi 
portaient  en  voyage,  ainsi  que  d'autres 
vêlements  masculins  : 

I  Ventrale,  vardecors.  (Neckam,  Scheler, 
Lex.,  p.  91.) 

Torax  est  ferreum  muninien  ventrisquod 
habent  milites,  wardecors.  (J.  de  Garl., 
ms.  Bruges,  Scheler,  Lex.,  p.  41.) 

Il  avoit  sa  chape  despoilliee,  etderaouroit 
eu  son  gardecors  ou  en  sa  cote.  (Vie  deS. 
Louis,  par  le  confess.  de  la  R.  Marg.,  Rec. 
des  Hist.,  XX,  74.) 

Que  Dies  en  cesta  mortel  vie 
De  mau'ais  orgueil  et  d'envie 
Le  gart  et  do  pechié  mortel, 
Et  li  doinst  le  gardecors  tel 
Qu'il  li  sauve  l'ame  et  le  cors! 
(B.  DE  CoNDÉ,  li  Dis  dou  Gardecors,  Ars.  31  i-2, 
f"  304*.) 

—  Fig.  : 

Et  le  wardecors  de  pitet. 
(il  .XII.  Cordons,  Richel.  '2039,  C  11"".) 

—  Lieu  de  refuge,  abri  : 

Se  le  fist  li  contes  Derbi  garnir  (le  châtel 
d'Aiguillon)  si  bien  que  pour  avoir  son 
gardecorps  et  son  retour,  se  il  besongnoit. 
(Froiss.,  Chron.,  IV,  283,  Kerv.) 

—  Fig.  : 

11  vouloient  fort  se  mettre  la  religion  de- 
vant, pour  garde  corps.  (La  Boetie,  Serv. 
volont.,  p.  58,  Feugère.) 

—  Celui  qui  a  la  garde  de  quelqu'un, 
comme  on  dit  aujourd'hui  garde-du-corps  : 

Adonc  les  trois  jeunes  gardescorps  qui 
gardoient  le  corps  du  roy  dirent  l'ung  a 
l'autre...  (Le  Fevre  d'Est",  Bible,  Esdras, 
III,  3,  éd.  1B34.) 

C'est  Huiuevent,  le  gardecors 
D'Emce,  qui  s'en  vient  dehors. 
(J.-A.  DP.  Baif,  le  Brave,  H,  1,  éd.  I.Ï73.) 

GAHDECUL,  S.  m.,  jupoH  : 

U  est  permis  par  les  marys, 
Qu'on  faict  maintenant  a  Paris 
De  gardeculz,  qa'on  mect  aux  femmes 
Pour  osier  tous  les  menus  blasmes 
Qu'on  pourroit  d'eulx  dire  en  connnuu. 
(Fnrce  d'un  Marij  jal..  Ane.  Th.  fr.,  I,  13G.) 

Les  femmes  estoient  plus  embesognees 
que  vingt  a  entraver  leurs  gardeculs.  (Du 
Fail,  Bafeerner.,  III,  182,  Bibl.  clz.) 

Je  donne  a  Marie  Lhoste,  seure  de  mon 
dit  mari  mon  contron  blanc,  un  corselet 
des  jours  ouvriers  et  mon  gardeculz  des- 
ditz Jours.  (Test,  du  13  nov.  1S74,  Arch. 
mun.  Douai.) 

liARDEDERRiERE,  S.  m.,  arrlère-gardc  : 
Que  devint  il,  pour  fin,  ce  Montravel?  Il 
eut  deux  compagnies  telles  au  siège  de  La 
Kochelle,  ou  il  perdit  ses  escrimes,  et  ne 
jjut  pas  bien  jouer  de  celle  du  gardeder- 
riere,  car  je  ne  vis  jamais  homme  si 
eslonné  en  siège  que  cestuvla.  (Brant., 
Sur  M.  de  la  Noue,  p.  84.) 

GARDE  EAUE  BENisTE,  S.  t.,  bénitier  : 

Ung  garde  eaue  beniste  d'estaing.  (1520, 
Invenl.,  Arch.  Ijir.,  Not.,  Bris   Charrier.) 


GARDEFOi.,  S.  m.,  a  désigné  une  sorle 
de  dais  : 

L'autre  nageant  dessous  un  dets  ou  gar- 
defol  de  soye  se  garentit  contre  l'ardeur  du 
soleil  son  ennemy.  (J.  dk  Montlvard, 
l'rad.  d'Apulée,  préf.,  éd.  1619.) 

cARDEHUCiiE,  -  huge,  s.  m.  et  f ,  offi- 
cier qui,  chez  le  roi,  avait  soin  du  pain  et 
des  autres  choses  qui  servent  sur  la  table  : 

.II.  barilliers  et  une  gardehuche  qui  menr- 
ront  les  .ilt.  sommiers  de  l'uschanconerie. 
(1316,  Orden.  de  l'osl.  le  Roy,  Arch'.  JJ  57, 
f»  38  r».) 

Coliuet,  gardehuche  de  l'eschançonnerie. 
(1352,  Compl.  de  La  Font.,  Douêt'  d'Arcq, 
Compt.  de  l'argent.,  p.  lio.) 

Au  regard  de  la  vaisselle  pour  la  viande 
des  estats,  il  la  délivre  au  commis  des 
estats,  comme  fait  le  ijardehuge  la  vaisselle 
du  buffet.  (Ol.  de  l.\"  Marche,  Estât  de  la 
Maison  de  Charles  le  llanlg,  Du  tiers  estât, 
Michaud.) 

GARDE  JOYAUX,  S.  m.,  offlcier  préposé 
à  la  garde  des  joyaux  : 

Mandé  partvr  mon  garde  joyaux  dois 
Valledolid.  (1534,  Pap.  dEt.  du  card.  de 
Granv.,  t.  Il,  p.  196,  Doc.  iuéd.) 

G.VRDELE,  s.  f.,  gardc-bras  : 

La  chaîne  d'or  et  les  yardeles  estoient 
ornemens  rovauls.  (Fossetif.r  ,  Chron. 
Marg.,  ms.  "Brux.,  Il,  f»  133  r»)  Plus 
liaut  :  gardes  de  bras  d'or. 

Nom  propre,  Gardelle. 

GAnoELENDE,  S.  f.,  surlo  d'hahille- 
ment,  jupon  : 

Une  gardelende  de  chambrière  mise  eu 
gaige  pour  la  somme  de  trente  sols.  (1417, 
Arch.  JJ  170,  pièce  86.) 

GARDELiN,  S.  m.,  softc  d'étoffe  : 

Que  nulz  ne  puist  faire  aucunes  couver- 
tures et  ouvrages  la  ou  il  y  ait  poil  de 
plus  grant  layeur  que  de  x  quartiers,  mais 
que  l'en  oeuvre  de  gardelin  bon  et  souf- 
hsant  ou  de  poil  de  vacque  ou  de  chievre, 
qui  en  voira  faire,  et  que  l'en  ne  puist 
tiltre  de  poil  de  vacque  tout  pur  ou  il  y 
ait  boure,  et  porront  ouvrer  se  bon  leur 
samble,  desdites  estoffes  de  gardelin,  poil 
de  vacque  et  de  chievre,  en  vill  quartiers, 
IX  quartiers,  ou  x  quartiers  de  large  au 
plus.  {Statuts  des  tapissiers  d'Amiens,  ap. 
A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat,  II,  247.) 

GARDELixGE,  S.  III.,  officicr  préposé  à 
la  garde  du  linge  : 

Le  sommeiller  luy  baille  le  pain,  et  le 
gardelinge  luy  baille  les  cousteaux,  et  trois 
serviettes.  (Ol.  de  la  Marche,  Estât  de  la 
Maison  de  Charles  le  Hardy,  Du  premier 
estât,  Michaud.) 

GARDEMAiN,  S.  lu.,  gant  : 

Et  visiter  leurs  vestements,  (des  prison- 
niers) robbes,  gardemains,  chausses,  sou- 
liers. (CoTTEREAU,  Colum.,  I,  8,  éd.  1355.) 

(JARDEMANER,  wardemauer,  v.  a  ,  exa- 
miner, espionner  : 

Et  se  partirent  de  leur  host  pour  a  er 
veoir  l'ost  as  Engles  et  leur  manière  war- 
demauer. (Froiss.,  Chron.,  III,  51,  Kerv.) 

Pour  aler  veoir  l'ost  a.'*  Engles  et  warde- 
mauer. (Id.,  ib.,  I,  176,  Luce.) 


ii\ 


r.\R 


liAI! 


GAR 


UARDEMANEUR,  S.  111.,  gardicii  prépose 
i  maintenirrarrèl  ou  maimuiso  : 

Sera  aussi  le  servent  pour  le  fournisse- 
meul  et  accomplisseuipul  de  soniiil  arresL 
tenu  de  presUnmut  faire  inveoloire  de 
tous  et  quelconques  biens  arreslez,  et 
iceluv  iuvenloire  faire  uutlienhquer  en  y 
délaissant  gar,lemaneurs.  et  s'il  n  y  a  cau- 
Uon  baillée  eu  dedans  tiers  jour,  faire 
vendace  d'iceux  biens.  (Coût,  de  Hayn., 
LXIX,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  17.) 

GAHDEMANGiiîn,  -  meiigier,  s.  m.,  offi- 
cier de  boucUe  : 

Li  gardemcngiers  fera  la  paie,  (1283,  Or- 
den.  de  l'ost.  le  Roy,  Cuisine,  .\rch.  JJ  5/, 
f  3  r».) 

En  la  cuysine  un  gardemangier  qui  aura 
.XIII.  d.  de  gaiges.  (1319,  Arch.  K  40, 
pièce  23.) 

O.VRDEMENT,  -  viant,  gudrd.,  galrd.,  s. 
m.,  garde,  action  de  garder  : 

Seienl  jiisees  les  penzen  Ion  gliardemenl. 
(Psalm.,  Brit.  Mus.  .\r.  2'.0,  f"  93  vo.) 
Li  nons  de  Dieus,  dijues  ol  grans, 
Te  soil  aie  et  gardemans. 

(Lib.  Pialin..  xix,  p.  273,  Michel.) 
Car  ta  es  mes  delTenilenicnt 
El  m'aide  et  mes  gairdemanl. 

(/*.,  \\\.  p.  279.) 

Gardement  des  comiiiandeniens  Dieu. 
(GciAHT,  Bible,  S.  Pol  ad  Chor.,  nis.  Ste- 
Gen.) 

Et  gardemens  des  biens  esperitueulz. 
{iliteric.  xY.-i'.,  uis.  Amiens  412,  f"  110  v<>.) 

Prépuce  n'est  riens  fors  que  gardemenl 
des  comniandHuipnts  de  Dieu.  (Bible,  St 
Paul,  ch.  7,  éd.  1343.) 

GARDENAPE,  -  nappe,  s.  in.  et  f.,  rond 
d'osier,  de  Dois  ou  d'étain,  que  l'on  met- 
tait sous  les  plats,  lorsqu'on  les  posait 
sur  la  table,  alin  de  ne  pas  brûler  ni  salir 
la  nappe  : 

Le  suppliant  prist  en  l'ostel  de  Vionnet 
Asserode,  deuiourant  a  Paris,  quatre  gar- 
denappes  et  uue  saucière  d'e>taiu.  (1395, 
Arch.  JJ  149,  pièce  18.) 

Icellui  .Mathieu  getta  au  suppliant  uu 
garilenappe  a  la  teste,  le  cuidant  fraper. 
(1471,  Arch.  JJ  193,  pièce  523.) 

Une  yaidenape  de  bois,  ou  on  met  le  pot 
sur  la  table.  (1477,  Arch.  JJ  203,  pièce  35.) 

Gardenapes  d'estia,  salières, 
TcDajIk'S,  pailles,  creuiaillieres. 
(Oahir.nal,  le  Litre  de  la  Diablerie,  ap.  Borel, 
Tretor.) 

UARDEOR,  -  eeur,  -  eur,  -  our,  guard., 
icard.,  s.  m.,  gardien,  celui  qui  garde, 
qui  a  la  garde,  celui  qui  conserve  : 

Tu,  defeosere  e  gardeor 
E  del  règne  «uvernear. 

(Bi'i..  D.  de  Norm.,  Il,  11289,  iMiclicl.) 
Si  1  laissa  teus  yardeorg 
Que  ii  couul  a  des  uieillors. 

(Id.,  ib.,  II,  31793.) 
De  cest  sien  lit  sunt  guardeiir. 
(Cul.  dei  canl.,  nu.  du  Mans  173,  f°  6t  r°.) 
Lai  doit  on  faire  guardeor 
De  la  maison  uustre  seit^nor. 

ijb.,  f  Cl  V.) 

A»  wardourt  de  la  pais.  (I2H,  Paix  de 
Metz,  Arch.  ir.iiii.  Metz.) 


Nos  ne  poons  autre  gardeur  ne  autre 
défendeur  apeler  ne  feii-K  de  celes  mesons. 
(IÏ47,  Cart.  de  Uuimp.,  Hichel.  1.  3993, 
f»  384".) 

Et  de  la  tes  gardeires  soil. 

(Lib.  Psalm.,  xix,  p.  273,  Micliel.) 

Gardeeur  de  vacUcs. 

(La  Poire,   liiclicl.  2ISi;,  f  -JS  v».) 

Gardeeur  de  bainz.  (Digestes  de  Jusl.,  Ri- 
chel.  20118,  f'96'.) 

Li  autres  fu  chastelains  et  garderes  des 
chastiaus.  (Briin.  Lat.,  Très.,  p.  576,  Cha- 
baille.) 

Li  ivardours  de  la  paix.  (Charte  de  1292, 
.Moreau  211,  f"- 106  v,  Richel.) 

Li  ancliieu  du  pule  offrirent  .v.  mil  be- 
sans  d'or  ..  et  pierres  prelieuses  a  grant 
planté  dont  Jacob  li  sournies  Moysen  fu 
(juarderres.  (Bib.  hist.,  Mnz.   532,  !•>  107».) 

Et  si  envoia  (Plolémée  Philadelphe)  en 
Jérusalem  le  premier  (/arrfeor  de  son  cors. 
{Cliron.  de  Fr.,  ms.  Berne  .^90,  f»  29».) 

Gardeurs  des  registres.  (1310,  Ord.,  i, 
477.) 

Wardour  dou  sael.  Uuill.  1317,  Bibl. 
Verdun,  223'  provis.) 

Nos  amez  les  gardeurs  de  la  drapperie  de 
Chaalous.  (1339,  Arch.  JJ  73,  f»  36  r".) 

Par  la  main  des  diz  gardeurs.  (Ib.) 

Gardeur  de  biaulé  et  de  coulour.  (Serm. 
lat.-fr.,  XIV'  s.,  ms.  de  Salis,  f»  93  r".) 

Qu'il  estoit  a  eles  totes  communs  pères 
et  defenderes  de  lor  chaastes  et  de  lor 
bonors  guarderes.  (Eslories  Rogier,  Richel. 
20123,  f»  185=.) 

Le  libéral...  n'est  pas  gardeur  de  riches- 
ses, mais  les  met  hors  et  les  expose. 
(Oresme,  Etii.,  f»  68\  éd.  1488.) 

Ce  serve  pour  imrlie  de  preuve,  le  roy 
Charles  estre  comme  prince  chevalereux, 
vray  sage,  deffendeur  et  gardeur  de  son 
peuple.  (Crist.  de  Pizan,  Charles  V,  2'  p., 
cil.  6,  Michaud.) 

Wardour  deu  seel.  (14  déc.  1402,  Lett.  de 
Jofroy  Bonamy,  Bibl.  de  Ponl-à-.Mousson.) 

Goï'rfflitr  d'estable.  (Gl.  gall.-lat.,  Richel. 
1.  7684.) 

Mieulx  vault  bon  gardeur  que  bon  gai- 
gneur.  (Prov.  comm.,  xv"  s.,  ap.  Ler.  de 
Lincy,  Proo.) 

Hz  seront  donc  gardeurs  du  trésor  de 
uostre  Seigneur.  (Propliecies  de  Merlin, 
f"  93'',  éd.  1498.) 

Nostre  seigneur  Jesu  Christ,  jardear  des 
veufvcs  dames  et  des  orphelins. (Prop/iefieî, 
f"  11  v»,  dans  le  Mirabilis  liber,  Rome 
1524.) 

L'un  gardeur  de  brebis,  et  l'autre  de  chevreaux. 
(Ro.vs.,  Ed.,  III,  Bibl.  eU.) 

Le  moderne  gardeur  n'a  conservé  qu'un 
petit  nombre  d'acceptions. 

GARDE  ORPUENES,  gardorpheues,».  m., 
garde,  tuteur  des  orphelins  : 

Vous  promettez  d'estre  yardorphenes 
droilurier  et  loyal.  (UoisiN,  ms.  Lille  266, 
p.  102.) 

GARDE  PORTE,  S.  f.,  garde  de  la  porte 
d'une  ville: 

L'on  l'a  mis  a  guet,  eschurguet  et  garde 
porte.  (1419,  Itey.  consul,  de  Lyon,  I,  172. 
Guigne.) 


Iceulx  suppliiius  avons  affranchis  de 
toutes  tailles  et  imposts  de  par  nous  mis, 
tant  pour  le  faict  et  payement  de  uoz  gens 
de  guerre  que  autrement,  et  pareillement 
de  auet,  gardeporle,  et  autres  charges  de 
villes,  forteresses  et  places.  (1461,  Ord., 
XV,  263.) 

1.  GAiiDEU,  guarder,  ijanjer,  verbe. 

—  Act.,  prendre  garde  à,  regarder: 
^e  guardent  l'ure,  que  terre  nés  anglutel. 

{Alexis,  XI*  s.,  st.  Gl"^,  Slengel.) 
Bien  gart  Froinont  et  sa  gent  a  l'issir. 
(Car.  le  Loh.,  2*  chans.,  xxxv,  p.  157,  P.  Paris.) 
Il  saut  et  gart  duc  Nalon,  le  Oori, 
Et  les  haus  hommes  et  treslousles  marcis 
Que  jou  voi  chi  de  jouste  lui  seir. 

(liuon  de  Bord.,  1013,  A.  P.) 
Gardes  demain  a  l'aube  soies  apareilliez. 
(Guide  Bourg.,  28,  A.  P.) 
Gar  que  tu  soies  costumiers 
De  saluer  les  gens  premiers. 

(Rose,  2113,  Méoh.) 
Li  fondemeut  sont  piain  de  roche. 
Pour  la  garder  cliescun  s'areste. 
(Guerre  de  ilelz,  st.  182',  E.  de  Bouteiller.) 
En  toutes  ces  choses  l'en  doit  très  dili- 
gemmeut  yarger  la  qualité  des  personnes, 
des   choses   et  des  temps,  (j.  de  Salisb., 
Policrat.,  Richel.  24287,  1°  39''.) 

—  Neutr.,  prendre  garde,  regarder  : 
Devant  lui  garde,  si  vit  gésir  Gaidou. 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f  ISe*.) 
Droit  a  Sissons  font  lor  erre  atorner  ; 
Bien  gart  Kronions  !  se  il  i  est  trou  ves, 
Li  rois  de  France  le  voudra  bien  grever. 
(Gar.  le  Loh.,  'i'  chans.,  iv,  P.  Paris.) 
Garda  vers  les  montagnes,  s'a  Grius  aperceus. 
(Roum.  d'Alix.,  P  -17»,  Michelant.) 

En  la  mer  gardoieul  sovent 
S'il  porroienl  leur  nés  choisir. 

(Eneas,  ms.  .Montp.  H  231,  i'  l-W^.) 
Protilias  amont  garda, 
Vers  le  solel  se  relorua. 

(Alhis,  Kichel.  375,  ('■  rii"-.) 

Par  lot  0  li  sires  gardé. 

(Des  Tresces,  Hichel.    1!)132,  f  123=.) 

Il  set  en  l'espee  garder. 

(W'ilasse  le  Moine,  111,  i\Urhel.) 

Si  sa  voit  garder  el  bachin 
l'cur  reudre  perte  et  larrecbiu. 

(».,  23.) 

Sor  destre  garde,  s'a  veu  Olivier 
Ijui  s'en  fuioit  contreval  .'.  sentier. 

(Otmel,  1112,  A.  P.) 

11  garde  vers  la  vile  el  voit  venir  Morbier. 
(Gaufreij,  7393,  A.  P.) 

—  Etre  chargé  de  la  garde  : 

Et  a  cascuue  de  ces  bares  gardoieni  .11. 
chevalier.  (Arlur,  ms.  Grenoble  378,1'»  gC.) 

—  Gardé,  part,  passé,  garni,  doublé  : 
Une  Uupplande  sanghine  t'ouree  de  lucez, 

gardée  de  gris.  (1450,  Valenciennes,  ap.La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Uue  huppelande  gardée  de  laitliche.». 
(xvi"  s.,  ib.) 

2.  GARDER,  voir  Gardieb. 

1.  GAiiDEREssE,  -  esce,  -  oisse,  gar' 
derr.,  s.  f.,  gardienne,  celle  qui  garde: 

Mémoire  est  tresoriere  de  toutes  chose? 
et  garderesce  de  tout  ce  que  houi  trove  no- 
vêlement  par  engin.  (BRUX.  \Ar..  Très., 
p.  23,  Chabaill".) 


6AR 


GAR 


GAR 


228 


Charité  esl  garderesse  d'amistié.  (1d.,  ib., 
p.  3H.) 

Droiture  est  unes  vertus  garderesse  de 
humaine  compasnie.  (ifor.  des  philos., 
Riche!.  375,  f"  29^) 

GarderoUse  des  decevemens  a  l'anemi. 
(Compos.  de  la  s.  escript.,  ms.  Monm.,  1. 1, 
f«  9  y».) 

Les  gardeiirs  et  garderresses  de  la  dite 
fille.  (1321,  Arch.  P  1377',  cote  2801.) 

Gardeur  ou  garderesse.  (1464,  J.  Laga- 
DBUC,  Catholicon,  éd.  Auiîret  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

2.  GARDERESSE,   VOir  CaRDERESSE. 

1.  GARDEROBE,  warderoube,  warde- 
reube,  s.  t.,  archives,  trésor  des  chartes  : 

Fet  a  remembrer  que  il  fasent  ensercher 
les  registres,  et  portent  oveskes  eux  totes 
choses  que  touchent  la  ducheé  en  totes  ou 
en  parties,  et  soient  enquises  cestes  choses 
en  tresorie  ou  en  garderobe.  {Rey.  de  ta 
Conétablie  de  Bordeaux,  ap.  Duc,  III, 
480*,  éd.  Didot.) 

—  Chambre  à  coucher  : 

Au  jugement  ki  fut  rendus  en  le  court 
le  roi  au  Paintoise  en  le  warderoube  le 
roine.  (1243,  Arch.  mun.  S.  Quentin,  1.  1, 
n»4.) 

Epytalamum,  wardereube.  (Gloss.  de 
Douai,  Escallier.) 

Sire,  venez  veoir  ma  fille  laquelle  mon 
mary  attent  qu'elle  ait  son  aage  qui  n'a 
encore  que  neuf  ans.  Et  adouc  le  mena 
en  une  garderobe  ou  la  jeune  pucelle  gissoit 
toute  nue  en  son  lict.  (Percef.,  t.  II,  f"  62=, 
éd.  1S28.) 

2.  GARDEROBE,  S.  m..  Vêtement  qu'on 
mettait  par-dessus  la  robe  : 

Elle  avoit  prise  une  chemise  blanche, 
une  gorgerette,  un  garderobe.  (Beroald 
DE  Verv.,  Moyen  de  parvenir,  p.  139,  éd. 
B.  d.  n.  1.  439  p.) 

Aaais,  gad'robe,  garderobe,  tablier. 

GARDEROBiER,-6er,  S.  m.,  ofQcierqui 
avait  soin  des  vêtements  et  des  armes  : 

Fait  le  signeur  de  l'ostel..  a  un  varlet  ou 
autrement  a  un  de  ses  varletons,  ou  gar- 
çons :  me  faitez  venir  devant  moy  mon 
garderober,  et  dites  lui  qu'il  viegne  tan- 
tost.  (La  Manière  de  langage,  p.  383,  P. 
Meyer.) 

Le  principal  portier,  20  escuz,  le  garde- 
robier,  10  escuz.  (1359,  Joum.  des  dép.  du 
fi.  Jean,  Douët  d'Arcq,  Compt.  de  l'argent., 
p.  269.) 

Gillel  Soubzboais,  mon  escuier  et  garde- 
robier.  (15  mars  1396,  Lett.  de  Jean  Vd 
licft.  //,  Lett.  de  Rois,  etc.,  t.  II,  p.  279.) 

Guillaume  de  Grantboais,  garderobier. 
(1436,  Extr.  du  compte  de  Jean  d'Us,  Lob., 
II,  1039.) 

GAROEROISSE,  VOif  GARDERESSE. 

GARDEROPPE,  S.  t.,  sorte  de  poisson  : 
On  y  trouve  pareillement  les  garderoppes, 

le  picarel,  les  estoiles  de  mer.  (Du  PlNET, 

Phne,  XXXII,  il,  éd.  1566.) 

Aucuns,  ajoute  Du  Pinet,  la  prennent 
pour  le  nigroil  dit  ochiado,  d'autres 
pensent  que  ce  soit  la  raye  qui  est  semée 
d'yeux. 

t.   IV 


GARDEUMiER,  S.  m.,  sorte  de  chaudière  : 
Un  grand  gardeumier  pour  faire  bouillir 
les  tourteaux.  (1483,  Valenciennes,   ap.  La 
Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GARDEUS,  voir  Jardeus. 

G.\RDEVERRoiL,  -verroul,  s.  m.,  gâche  : 

Deux  sarrures  a    bosse,    une  sarrure  a 

ressort,  une  sarrure  a  garde  verroul. {Iie6, 

Compt.  de  Nevers,  ce  60,  f"  24  v»,  Arcb. 

mun.  Nevers.) 

G.\RDiAGE,  s.  m.,  banlieue  : 

Des  gardiages  qui  seront  appantes.(1435. 
Est.  de  S.  J.  de  Jér.,  C  2»,  Arch.  H.-Gar.) 

Des  gardiages  qui  seront  arpantez  soient 
ausi  mis  au  trésor.  (Ib.,  f">  18''.) 

Droit  de  quart  du  vin  ordonné  estreprins 
en  la  ville,  fauxbourgs  et  gardiage  d'icelle. 
(31  août  1564,  Ord.  de  ta  mais.  comm.  de 
Tlioutouse,  Arch.  mun.  Toulouse.) 

Leoardi'affede  la  ville  de  Tolose  com- 
prend en  soy  les  fauxbourgs  et  enclaves 
dudict  gardiage.  (G.  CayrOiN,  Style  de  la 
court  du  pari,  de  Toulouse,  p.  70,éd.l610.) 

GARDIANITÉ,  voir  GaRDIENNETÉ. 

GARDIATEUR,  S.  m.,  gardien,  et,  en 
particulier,  magistrat  établi,  en  1302,  à 
Lyon,  par  Philippe  le  Bel,  pour  empêcher 
les  officiers  de  l'archevêque  et  du  chapitre 
d'opprimer  les  bourgeois.  Par  le  serment 
qu'il  prêtait,  le  gardiateur  s'engageait  à 
respecter  les  droits  de  l'Église  et  à  ne 
défendre  les  habitants  que  dans  le  cas  où 
ils  seraient  victimes  d'injustice  et  de  vio- 
lences. Il  exerçait  les  fonctions  de  maître 
des  postes  et  jugeait  les  procès  relatifs  à 
l'entrée  et  à  la  sortie  des  marchandises  : 

Les  roys  devroient  suppléer  a  la  négli- 
gence des  nobles,  rendre  les  monastères 
gardiateurs  des  noms  et  armoiries.  (Gasp. 
DE  Ta  VANNES,  Mém.,  p.  54,  Michaud.) 

Les  gardiateurs  des  consciences.  (lD.,ib., 
p.  160.) 

Quand  la  chose  contentieuse  a  esté  gou- 
vernée soubs  la  main  de  justice  par  com- 
missaires et  gardiateurs  y  députez,  doit  le 
complaignant,  qui  a  rapporté  sentence, 
avec  dommages,  et  interest,  s'adresser 
premièrement  ausdits  commissaires  qui 
ont  eu  l'administration  des  biens,  pour  la 
restitution  d'iceux,  et  fruicts  pendant  leur 
administration  perceuz.  Et  si  lesdits  gar- 
diateurs ne  sont  solvables,  sera  procédé 
par  action  subsidiaire,  contre  ceux  qui  les 
auront  receuz  ou  commis.  {Cousl.  d'Aouste, 
1588,  p.  483.) 

oARDiATOiRE,  S.  m.,  lettre  de  sauve- 
garde : 

Par  vertu  de  \e\ir gardiatoire  et  commic- 
timus  royal.  (1492,  Lettre  s.  parch.,  Arch. 
Orl.,  ap.  .Mantellier,  March.  fréq.,  11,  422.) 

GARDiENNETÉ,fflardtanit^,  s.  f.,  garde  : 

Au  commencement  du  xili'  siècle,  les 
sires  de  Faucogney,  seigneurs  de  Saint- 
Loup,  s'étaient  déclarés  vassaux  des  comtes 
de  Bar,  et  les  comtes  de  Bourgogne  n'a- 
vaient pas  la  c  gardienneté  de  cette  terre.  » 
(Inv.  des  arch.  de  ta  H.-Saône,  sér.  A  B, 
Arch.) 

Un  traité  de  gardienneté  de  1258.  (Ib.) 


L'an  mil  trois  cent  quatre  vingt  trois,  le 
dimanche,  avant  la  Samt  Barnabe  apostre, 
le  menu  peuple  de  la  cité  de  Besançon 
s'esmeut  contre  les  gouverneurs  de  la  cité, 
a  cause  de  la  garde  que  les  notables  de  la 
cité  mirent  es  mains  de  Philippe  BIz  du 
roy  de  France,  duc  et  comte  de  Bour- 
goingne.  Et  advint  cecy  principalement 
pour  ce  que,  pour  la  dicte  gardisnneté  de 
laquelle  l'on  n'avoit  rien  payé  de  bien 
longtemps  il  falloil  faire  unimpost,  n  raison 
duquel  le  commun  se  rebella.  (Aucunes 
choses  memor.  lesquelles  se  sont  passées 
ancienn.riere  la  citede Besancon,  Mém. pour 
serv.  à  l'hist.  de  Fr.-Comté,  Vil,  238.) 

Aussy  luy  est  commandée  (à  S.  Michel) 
gardianité  generalle  ou  royaume  de  Naples. 
(ExLMiNES,  Livre  des  s.  anges,  f°  103  v°, 
éd.  1478.) 

Qu'ilz  soient  tenuz  d'employer  chacun  an 
a  ladite  reparacion  deux  fois  autant  que 
lesdits  deniers  de  ladite  gardienneté  monte 
par  an.  (Corresp.  de  Maximilien  P'  et  de 
Marg.  d'Autr.,  p.  216,  Doc.  inéd.) 

De  jouyr  de  tous  les  drois  qu'ilz  avoient 
auparavant  les  guerres,  pour  la  gardienneté 
de  Verdun  et  aultres  drois  que  vostre  ma- 
jesté pourroit  avoir  comme'duc  de  Luxem- 
bourg. (1538,  Pap.  d'Et.  de  Granvelte,  V, 
533,  Doc.  inéd.) 

GAROiER,  garder,  s.  m.,  celui  qui  est 
chargé  de  veiller  à  la  conservation  des 
droits  de  quelqu'un,  curateur  : 

Cornant  le  garder  de  Lyon  fit  serjanz 
propres  por  soy.  (1336,  E.  de  Villeneuve, 
Cart.  mun.  de  Lyon,  p.  3i,  Guigue.) 

C'est  la  comission  comant  li  baillis  de 
Mascon  et  gardiers  de  Lion  fit  de  mosse 
Bartholomeu  de  Mont  Brison,  sage  en  leys, 
son  luetenent.  (1336,  Id.,  ib.,  p.  162.) 

Comme  le  baillif  de  Mascon  doit  aidier 
a  garder  et  maintenir  le  gardier  et  les 
habitans  de  Lion  d'injuires,  violences  et 
oppressions.  (Id.,  ib-,  p.  168.) 

Pierre  Coustam,  dit  Mortier,  nostre  gar- 
dier a  Vienne...  pour  garder  nos  droits  et 
jurisdiction  a  l'encontre  de  l'arcevesque 
dudit  lieu  de  Vienne.  (1408,  Arch.  JJ  165, 
pièce  228.) 

Item  que  nostre  sire  le  conte  (de  Savoye) 
ne  prendra,  ne  recevra  par  soy,  ses  gens, 
ne  officiers  quelconques,  les  hommes  et 
subgetz  desdits  nobles  en  garde  ou  a  gar- 
diers saulve  garde  ou  bourgoigie,  sans  la 
voluuté  ou  espres  consentement  desdits 
nobles.  [Ch.  de  1398,  Ane.  fr.  5186,  p.  61^ 
ap.  Ste-Pal.) 

GARDINAGE,  VOir  JARDINAGE. 
GARDINE,  voir  JARDINE. 

GARDiXEUS,  S.  m.,  jardinier  : 

Et  dient  les  gardineus  de   Portif;al  que 

fiens  de  cheval...  est  très  bon.  {Ménagter, 

11,5,  Append.,  liiblioph.  fr.) 
Gardineus.  (Tit.  de    1493,  Lille,   ap.  La 

Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GARDiNGE,  gurdingue,  s.  f.,  cargue  : 

Tels  i  a  traieat  les  gurdingiies. 

(Wace,  Brul,  11504,  Ler.  de  Lin«ï.) 

Tels  i  ad  traient  les  gardinges. 

(Id.,  ib.,  rar.) 

GAUDiNiER,  S.  m.,  gardien  : 

Veul  et  ordine  que  li  gardinier  es  cou- 
vens  desdis  frères  meneurs....  soient  gou- 
verneur de  ledicte  lampe  a  faire  ardoir  et 
29 


X» 


r.AR 


luiner.  J3i7,  Test,  deno'i .  de  Nam.,  Arch. 
muD.  Valenciennes.) 

0A.RD1SE,  s.  t.,  garde,  fonction  de  gar- 
dien : 

Que  les  esgards  sorlans  de  leurs  charges 
«eront  tenus  et  obliges  de  rendre  les  de- 
•niers  pour  la  chapelle,  pendant  leur  année 
de  gardise,  ez  uinins  de  celui  qui  sera 
nommé  par  les  anciens  dudit  corps.  (Dec. 
1661,  Stat.  des  merciers  de  la  ville  d'Amiens, 
ap.  A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat,  111, 
138.) 
Charges  de  gardises.  (76.) 

QARDOiEN.  S.  m.,  celui  qui  est  sujet  au 
droit  de  garde  et  de  protection  : 

Se  aucuns  hommes  ou  de  mes  Uhex,  ou 
de  mes  gardoiens  venant  pour  demorer  en 
la  comniunilé  de  Nuet  Chastel,  li  borjois 
de  Nuef  Chastel  n'en  porroienl  aucun  rete- 
nir s'il  n'estoit  par  mon  assent.  (1236, 
LeU.  de  Ferri,  duc  de  Lorraine,  Ord.,  vu, 
363.) 

GARDOin,  -  douer,  s.  m.,  réservoir, 
viYier  : 

Item  a  esté  'faict  un  gardouer  jouxte  la 
rivière  devers  le  bourg  Giroire  pour  mectre 
poisson.  (1473,  Arcb.  d'Argeuton,  ap.  Fier- 
ville,  Doc.  inédits  sur  Comynes,  p.  182.) 
Eq  moD  estomac 
J«  D'ajr  point  de  plas  sear  gardoir. 
(Aele*  iti  .\foii..  vol.  I,  V  13"',  éd.  1537.) 
L'usage  (du  liège)   convient...  aux  clos- 
lures  et  esloupemens  de   qardouers  et  re- 
positoires.  {iard.  de  sanlÀ,  1,  466,  impr.  la 
Minerve.) 

Hostel  noble  de  la  Barbotiere  avec  ses 
deppendances  de  maisons,  granges,  tectz, 
cours,  courtillages,  jardins,  vergiers,  jor- 
douers,  eaues,  estangs,  pescherie,  prez, 
pnstiz,  pasturages,  garennes,  boys,  etc. 
(1338,  Sle-t.roix,  Vasles,  Arch.  Vienne.) 

Il  y  a  aux  maisons  des  riches  et  des 
grands  seigneurs  des  gardoirs  paves  de 
pierre,  ausquelz  longtemps  vivent  diverses 
sortes  de  poissons  sains  et  alegres.  (L. 
JoDB.,  iUist.  des  poiss.  de  Rond.,  i,  3,  éd. 
1553.) 

Le  gardoir  et  le  magazin  ou  demeure  et 
se  garde  cesie  grande  provision,  l'estuy  de 
la  science  et  des  biens  acquis,  est  la  mé- 
moire. (Charr.,  Sag.,  1.  111,  c.  14,  p.  521, 
éd.  1662.) 

Un  gentilhomme  pour  le  bien  festoyer 
ny  dit  qu'il  allast  luy  mesme  au  vivier  et 
gardouer.  (G.  Bodchet,  Serees,  il,  5,  Roy- 
bet.) 

J'ay  veu  des  gardoirs  assez,  ou  les  pois- 
sons accourent,  pour  manger,  a  certain 
cry  de  ceux  qui  les  traitent.  (.\10NT.,  £ss., 
I.  II,  ch.  12,  f  191  v",  éd.  1388.) 

Deus  grauB  gardoirs  de  poissons.  (1d., 
Voyag.,  p.  87,  éd.  1774.) 

Il  y  a  mille  gardoirs  et  estancs,  et  tout 
cela  tiré  de  deux  fontcncs,  par  iniiuis 
canals  de  terre.  (1d  ,  ib.,  p.  108.) 

Gardouer,  a  little  pond  or  stue,  to  keep 
fish  in.  (LOTGH.,  éd.  1611.) 

Poil.,  Vienne,  Denx-Sèvres,  Vendée, 
Aunis,  gardou,  gardour,  gardouai  et  gar- 
doir, suivant  les  lieux,  coffre  en  bois 
percé  de  trous  où  l'on  garde  le  poisson. 

OARDOIRE,  s.  L,  syn.  de  gardoir  : 

Ja  m'en  vay  escornifflant  par  cy  par  la. 


GAR 

des  livres,  les  sentences  qui  me  p.aisent; 
non  pour  les  garder  (car  je  n'ay  |)omt  de 
gardoire)  mais  pour  les  transporter  en 
cettny  cy.  (Mont.,  Ess.,  1.  1,  ch.  24,  p.  73, 
éd.  1593.) 

1.  GARDON,  s.   11.,  jardin  : 

Ces  gardons  fleurira. 
(ta  Pais  ans  F.nglois,  Jnb.,  Jongleurs,  p.  170.) 

2.  GARDON,  voir  GUERREDON. 

GARDONER,  V.  n.,  syn.  de  médire  : 

Quand  cil  ne  set  plus  qné  respondre, 
Pour  l'abaabir,  pour  le  confondre, 
A  gardoner  et  a  niesdire 
Se  prent  et  li  coomcnche  a  dire. 
(G.  DE  Coma.  Mir.,  ap.  Dnc,  t.  111,  182'.) 

GARDONNER,  VOir  GCERREDONER. 

GARDOUER,  VOir  GARDOIR. 

GARDUE,  S.  f.,  redevance  au  portier, 
d'après  Soheler,  signification  douteuse  : 

En»,  ens,  tout  paiera  gardue  ! 
(B.  DE  CONDÉ,  a  Contes  des  Hiraus,  128,  Scheler.) 

G.^RE,  s.  m.,  terme  d'architecture  : 
La  cour  a  permis  a  la  ville  de  prendre  la 
saillie  estant  devant  la  chapelle  du  S.  Es- 
prit, le  tout  de  la  longueur  de  six  toises  et 
demie,  avec  les  dessus,  depuis  un  gare  en 
amont  de  vingt  sept  a  vingt  huit  pieds  de 
haut  et  dix  huit  pieds  de  largeur,  sur  ladite 
largeur  de  six  toises  et  demie,  pour  appli- 
quer au  basliment  de  l'hostel  de  ville. 
(1333,  Arrest,  Felib.,  Hist.  de  Paris,  IV, 
681.) 

GARE  G\RE,wareware.  s.  m., embûche: 
Legiere  chose  n'est  mie  de  deviser  en  conte 
comment  on  se  maintient  a  soi  mètre  eu 
une  warde  por  prendre  son  aviersaire,  mais 
tant  nos  en  dist  ore  li  escris  que  il  mie  rie 
feroit  li  uns  sor  l'autre  de  wareware,  mais 
ce  que  li  uns  faisoit  defist  li  autre,  et 
dura  moult  grant  pieche  lor  escremie,  que 
li  .1.  ne  peut  mie  grantment  conquerre  li  .1. 
sor  l'autre.  {Rom.  de  Kanor,  Richel.  1446, 
fo  36  v°.) 

—  Celui  qui  tend  une  embûche  : 
Bareleenr  et  varevare. 

(G.  DE  CoiNCi,  itir.,  ms.  Soiss.,  f  29''.) 

Bareteur  et  wareware. 

(ID.,  t*..  Hicbel.  23111,  f°  329=.) 

—  Cri  des  chasseurs  lancés  à  la  poursuite 
du  cerf  : 

Voici  tout  en  nn  conp  le  limier  qui  forcené. 
Et  qui,  voyant  lo  cerf,  so  tort  et  se  demene  ; 
Alors  nn  garegare  en  la  forest  s'entend, 
Qui  depuis  le  Tillet  jusqu'à  Vilicr  s'estend. 
(Cl.  Gaucbet,  Plaisirs  des  charnus,  p.  157,  éd. 
1601.1 

GAREGNON,  garùgnun,  goreignun,  s.  m., 
verge  du  cheval  : 

De  les  le  pié  M  trencha  l'osporoo, 
Et  au  ceval  osla  le  garegnon. 

(Anseis,  llicbel.  793,  f  19^-) 

—  Cheval  entier  : 

Qoaot  lloro  le  vit  TCnir,  décent  del  i/arri^un. 
(Worn,  1513,  Michel.)  Var  ,  goreignun. 
Nom  propre,  Garagnon. 

GAREIGNUN,  Voir  Garegnon. 

GAREisoN,  voir  Garison. 

QARELtOU,  S.  m.,  loup  garon  : 


GAR 

Fili  a  rilaln.  Ions  garelms. 

(Par^OT. ,  Itichel.  19152,  fl61''.) 

GXf\.v.îi/i.Gv.,garannage,garonnage,  s.  m. 
droit  de  garenne  : 

En  cens  et  eu  garannes  et  en  garannages, 
et  en  hommes  et  en  hommages.  (1300,Z.it). 
houge  de  la  Chambre  des  comptes,  f"  130'' 
ap.  Duc,  garennagium.) 

—  Garenne  : 

Quartiers  de  vigne  assis  ou  garonnage  au 
seigneur  de  Taillebourt.  (1314,  Arch.  JJ 
52,  fo  20  v.) 

GARENDIER,  VOlf  GAREMER. 
GARENDE,  VOir  GARENE. 

GARENDRE,  V.  a.,  garantir  : 

Toutes  ces  chouses...  leaument  garwidre 
et  restorer  au  dit  achateor.  (1296,  S.Vinc, 
pièce  67,  Arch.  Snrthe.) 

GARENE,  garenne,  garengne,  garame, 
gaierenne,  garende,  garande,  varene,  wa- 
resne,  s.  f.,  lieu  dans  lequel  il  était  dé- 
fendu de  chasser  ou  de  pêcher  sans  la 
permission  du  seigneur  : 

Dous  pièces  en  vignes,  en  varenes,  (1271, 
S.  Florent,  Arch.  M.-et-Loire.) 

Les  gages  le  garendier  qui  garde  le 
garende  mon  signur.  (1297,  Revenus  des 
terres  de  l'Art.,  Arch.  KK394,  f»3.) 

Item  le  tcaresne  de  toute  se  terre. (Rente» 
de  la  prév.  deClerm.,  Richel.  4663,  f  22 r".) 

Garengnes,  bovs,  prez.  {Aveux  du  duché 
de  Berry,  1378-1384,  f"  1  r'>,  Arcli.  Cher.) 

Et  y  a  gaierenne  jurée  tant  en  terres, 
bois,  que  eaux.  (1398,  Denombr.  du  baill. 
de  ConsUntin,  Arch.  P  304,  t°  74  v».) 

Avecques  la  pescherie  dudit  moulin  et 
droit  de  pescherie  en  la  rivière  de  Voilly, 
et  l'a  tenu  en  garaine  ou  défense  que  autre 
n'y  posche.  (1400,  Denombr.  du  baill.  de 
Caux,  Arch.  P  303,  f  44  v».) 

On  ne  peut  tenir  rivière  en  garenne  ou 
défense  s'il  n'y  a  titre.  (Loisel,  Imtit. 
coust.,  XI,  II,  10.) 

Et  encore  au  commencement  du  xvn* 
siècle  : 

Les  seigneurs  hault-justiciers  ne  pour- 
ront avoir  garines  s'ilz  ne  sont  en  i>osses- 
sion  d'en  avoir  eu  d'ancienneté.  {Cluirte 
générale  du  comté  de  Hainaut,de  1619,Arch. 
de  l'Etat,  à.Mons.) 

—  Retraite  : 

Le  cerf  ne  se  mouvoit,  tant  se  tenoit  fier 
en  sa  garende.  (Perceforest,  soi.  VI,  ("lOT, 
éd.  1528.) 

L'ancienne  hystoire  racompte  que  quant 
Bruyant  eust  basty  son  chastel  et  bien 
garny  de  touspoinctz  il  le  nomma  le  chas- 
tel de  la  garande  pour  ce  que  a  tous  be- 
soings  il  s'y  garentiroit.  {Ib.,  vol.  IV, 
ch.lO.) 

Saintonge,  varenne,  terre  légère  de  sable 
et  d'argile,  très  cultivable  et  très  bien  cul- 
tivée. Guernesey,  guérande,  garenne,  va- 
rende,  lieu  où  l'on  sèche  le  poisson. 

GARENEE,  garennee,s,  t.,  garenne  : 

En  garennee  et  es  lieux  sablonneux. 
(1360,  Ord.,  II,  368.) 


GAR 


CAR 


GAR 


K7 


GAREVELE,  -  «inWte,  9.  f.,  petite  ga- 
renne; estreprésenté  par  le  nom  de  lieu 
ancien,  la  Garennelle  (1231,  Arch.  S  S192, 
suppl.  n  12),  aujourd'hui  la  Gtiernelle. 

GAREXONE,  voir  GaRKNB. 

1.  G.vRENiER,  S   m,,  garenne; 

Si  avons  en  fcditi' chastellerie..  rentes, 
revenues,  bois,  forestz,  gareniers,  estangs, 
viviers...  (1388,  tienombr.  du  baill.  de  Cons- 
tenUn.  Arch.  1^  304,  1"  13S  r».) 

i.  GARENIER,  gavennier,  garranier,  ga- 
rendier,  warennier,  varenner,  varanier, 
s.  m.,  garde  d'une  garenne  : 

Totes  les  maies  costumes  des  forez  et  des 
vparennes  et  di>s  forestiers  et  des  waren- 
niers.  {Gr.  Charte  de  J.  s.  terre,  Cart.  de 
Pont-Audemer,  f»  84  v»,  Bibl.  Rouen.) 

Les  pages  le  garendier  qui  garde  le 
garende  et  fait  les  conninieres.  (1297, 
Revenus  des  terres  de  l'Art.,  Arch.  KK  394, 
fS.) 

Voulons  que  james  nul  forestier  ou  ga- 
rennier,  pour  nous  ou  pour  nos  hoirs,  ne 
use  d'iceluy  office  dedans  ladite  Quinte. 
(1321,  Ord.,  XII,  4ol.) 

Parrnnis  corenners.  (1331,  Cens,  du  CAop. 
de  Nevers,  p.  138,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Y  a  mis  très  grant  quantités  de  garen- 
niers  qui  nagaire  prindrent  aulcuns  de  la 
ville.  (1398,  Grands  jours  de  Troyes,  Arch. 

V  9183,  f°  21  r».) 

Que  oudit  lieu  (parc  et  garenne  de  Vin- 
cennes)  soient  ordonné  plusieurs  officiers, 
comme  concierge,  chappellain.s,jarenniers, 
sergens,  portiers  et  autres  officiers.  (1404, 
Ord.,  IX,  17.) 

Les  bons  hommes,  portiers,  garenniers, 
concierges  et  sergens  du  bois  de  Vin- 
cennes.  (Procés-Berfc.  des  séances  du  Cons. 
de  rég.  du  roi  Charles  VlJl,  p.  1,  Bernier.) 

Fut  roué  tout  vif  en  la  place  de  Grève 
un  garranier  qui  avoit  assonmé  un  gentil- 
boume  dans   sa   garenne.   (L'Est.,    Mém., 

V  p.,  p.  398,  Champoilion.) 
Garennier,  warrenner.  (Cotgrave,    éd. 

1611.) 

Et  porte  en  teste  des  oreilles 

Eo  grandenr  et  lonpacnr  pareilles 

A  celles  de  r,es  beaux  conrciers 

Qui  servent  a  nos  varaniers 

A  porter  pendant  les  froidares 

Dans  lenrs  gaerets  maintes  ordnres. 

(Lfs  Uuses  ineofinuet  m  la  SeilU  aux  Courriers, 
Métamorphose  dns  oreilles  d'un  sergent, 
éd.  IBOi.) 

GARENNIE,  Quor.,  S.  f.,  garenne  : 
Ne  voulons  que  james  y  ait  guarennes 
ne  guarennie  de  nule  beste.  (1326,  Cart.  de 
S.  Magloire,  Richel.  1.  5413,  p.  60.) 

GARENTAGE,  VOir  GARANTAGE. 

GARENTisoN,  voir  Oarantisox. 
OARENTISSE,  volr  Garantisb. 

GARENTISSEMENT,  VOir  G.\RANTISSF,- 
HBNT. 

GARENTISSEOR,  VOlr    GaRANTISSEÛR. 

GARER,  warer,  v.  a.,  garnir  : 

Westir,  warer  et  meubler.  (1447,  Valen 

iennes,    ap.  La  Fons,  Gloss.   ns-,    Bibl. 

Amiens .) 


Cf.  Garh». 

1.  GARET.  adj.  ? 

Pour  rechaucier  le  roue  garel  dou  mou. 
lin.  (1328,  Comi>te  de  Odart  de  Laigmj, 
Arch.  KK  3»,  f»  14  r°.) 

Cf.  Gai  ROT. 

2.  GARET,  S.  n  .,  labour  : 

ChascuD  qui  a  charrue  doit  trois  cor- 
vées, une  ou  temps  de  garez,  une  ou  temps 
de  semailles  et  l'autre  ou  mars.  (1470 
Arch.  JJ  196,  pièce  280.) 

1.  GARETE,  -  ette,  s.  f.,  jarret  : 

Les  genoilles,  les  jambes,  la  garelte,  le 
assure,  la  cheville.  (La  Manière  de  langage, 
p.  383,  P.  Meyer.) 

2.  GARETE,  -  atte,  adj.  f.,  en  guérets  : 
Deux  journes   de   terre   garatle.    (1310, 

Invent,  par  la  cour  de  Treourec,  Arch.  Fi- 
nist.) 

3.  GARETE,  fiarr.,  warrette,s.  f.,  temps 
du  labour  : 

Si  voz  terres  soient  parliz  en  trois  par- 
ties, la  une  a  ivernage,  l'autre  a  qarresme, 
et  la  tierce  a  icarrelte  en  esté,  donqe  est  la 
charue  de  terre  de  ix'"^  acres.  (Tr.  d'eco- 
nom.  rur.  du  xiu'  s.,  c.8,  Lacour.) 

Se  disait  au  xvii"  s.  dans  le  sens  de  la- 
bour : 

Ladicte  pièce  de  terre  labourer  et  façon- 
ner et  cultiver  de  toutes  les  façons  et  Ja- 
reltes  requises  et  nécessaires.  (An  1629, 
Fontaine  le  Comte,  ms.  du  Poilou.) 

Lien  dit  ancien  : 

Les  vignes  de  la  gnrrete.  (1313,  Abb.  de 
Pontlevoy.,  Arch.  Loir-et-Cher.) 

Poitou,  Vienne,  Deux-Sèvres,  garette, 
pièce  de  terre  en  guéret. 

GARETER,  guereter,  gueretter,  warelier, 
warretler,  v.  a.,  labourer  : 

De  warretter  est  bon  seson  en  averylle 
pur  ceo  qe  la  terre  se  despesce  après  la 
charue.  {Tr.  d'êconom.  rur.dtixiiV  s.,  c.lO, 
Lacour.) 

Cum  pur  arer,  rebingner,  waretter, 
semer,  searcler.  (G.  nE  Biblesworth, 
Meyer,  flec,  p.  360.) 

Pour  trois  journées  emploiees  a  gueretter 
les  [larquetz  aux  artichaulx.  (1857,  Cowpt. 
de  Diane  de  Poitiers,  p.  219,  Chevalier.) 

Gueretter  les  dis  poix.  {Ib.) 

Occupé  a  faire  valoir  sa  terre,  a  guereter, 
a  recouper,  a  biner,  a  comporter,  a  airer, 
a  semer.  (Formul.  des  esleus,  3»  éd.,  p.  398.) 

De  deux  ans  en  deux  ans  on  chargera  le 
fonde  de  l'olivete  a  la  manière  des  autres 
labourages,  pour  avoir  tant  plus  de  loisir 
de  le  guereter.  (Oliv.  de  Serres,  T'A.  d'agr., 
VI,  26,  éd.  1617.) 

GARETiER,  V.  a.,  labourcr  : 
Veractare,  reonner  ou  garetier.  (.Ms.  Ri- 
chel. 1.  521,  ap.  Ste-Pal.) 

GARETOUR,  S.  m.,  laboureur  : 
Le  Garetour.  (1264,  Almenêches,  Arch. 
Orne,  H  3.) 

GARGACHE,  VOir  GARGAISSE. 
1       GARGAETE,  YOir  GaRGATE. 


GAtir.AissE,  S.  f.,  sorte  de  bant-d» 
chausses  : 

J'avais  nne  bello  gargach 
D'an  fil  coutil 
{Baeehanal.  et  Ckam.,   dans  les  Vaux-ie-Vire  de 
Bass.,  Jacob,  p.  272.) 

A  ung  tailleur  pour  faire  le   dict  pour- 
point et  une  paire  de  gargaisses  de  cra- 
moisy  brun.  (1380,  Compt.  de  tut.,  fil?"» 
Barb.  de  Lesc,  Arch.  Fiuist.) 

GARGAMELLE,   S.  f  ,   gOrge  : 

Le  suppliant  coppa  la  gorge  audit  Guil- 
laume, ou  quoy  que  ce  soit,  la  gargamelle 
ou  gosier.  (1168,  Arch.  JJ  197,  pièce  59.) 

Puis  je  luy  passay  ma  broche  a  travers 
la  gargamelle.  (Rad.,  II,  14.) 

Norm.,  la  Ilague,  gargamelle,  bonche, 
l'entrée  de  la  gorge. 

GARGANT,  S.  m.,  sorte  d'amulette  : 

A  Rouen,  le  jour  de  la  Saint  Romain, 
23  octobre,  on  vendait  de  petites  figures, 
de  deux  ou  trois  centimètres  de  hauteur, 
représentant  des  hommes  grotesques 
pourvus  de  l'insigne  de  Priape.  On  appe- 
lait ces  figures  des  gargans,  et  les  jeunes 
filles  en  achetaient  qu'elles  mettaient 
dans  leurs  corsages  avec  l'espoir  de  trou- 
ver plus  facilement  un  mari.  Il  y  a  peu 
d'années  seulement  que  la  vente  de  ces 
objets  indécents  a  été  interdite  par  la 
police.  (Voir  la  Revue  archéologique,  sept. 
1868.)  Un  exemplaire  de  cette  amulette 
phallique  est  conservé  au  musée  de 
Saint-Germain. 

Près  de  Rouen  se  trouve  un  mont  Gar- 
gant.  Une  localité  du  même  nom,  située  à 
Houdivillers,  arrondissement  de  Beauvais, 
est  signalée  comme  un  lieu  d'apparition 
dans  la  Nolice  archéologique  sur  le  dépar- 
tement de  l'Oise.  (1836,  in-8',  Beauvais.) 

Un  article  de  M.  P.  Meyer  inséré  dans  les 
Heidelberger  Jahrbucher,  1869,  p.  817-820, 
indique  d'autres  localités  du  nom  de  Mont 
Gargant. 

Entre  Langres  et  Dijon  gargan  désigne 
nn  coq;  dans  le  Bassigny  il  veut  dire  cou- 
reur de  filles. 

GARGANTON,  -  qaton,  S.  m.,  glouton  : 
Prodigue,   satfrenier,  fol  despendeur  de 
biens,  gourmand,  gargalon.   Esp.   gargan- 
ton.  (Jdn.,  Nomencl.,  \>.  365,  éd.  1577.) 

Fol  despenseur  de  biens,  gourmand, 
garganlon.  Barathro.  (Nomencl.  octiling.) 

gar(;auie,  voir  Jargerie. 

GARGARiR,  V.  u.,  babiller,  gazouiller, 
coasser  : 

Gargarir,  garrire.  (1464,  J.  Lagadedc, 
Calhoticon,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

GARGARisATiON,  -  zation,  S.  f.,  garga- 
risme : 

Gargarizations  de  choses  stipliques. 
(BrUiN  de  Long  Borc,  Cyrurgie,  ma.  de 
Salis,  f"  62'.) 

faut  que  l'évacuation  des  humeurs 
précède  ceste  gargarization.  (Jodb.,  Gr. 
chir.,  p.  842,  éd.  1598.) 


tu 


CAR 


GÂR 


GAR 


OARGASAIXG,  S.  ? 

Vint  maintenant  rapprochement  du  roy, 
devant  qui  sonnoicnt  quatre  trompettes  ; 
et  yceux  passes  sienvyrent  deux  cscuycrs, 
dont    l'un?   portoit  ung  mantiel,  ordonné 

Eour  le  rov,  et  l'aultre  ung  cliappeau  de 
ievre  fourré  d'ermines  sieuvoit  ces  deux 
gargatallet,  tenant  le  lieu  du  grand  es- 
cuyer,  et  portant  la  royale  espee  en  es- 
ch'arpe.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  I,  18,  Buchon.) 

GMiGAsrER,  V.  a.,  prendre  en  garga- 
risme : 

Scabieuse  gargasiee  ou  beue  garisl  esqui- 
nancie.  (Lit.  de  fisig.,  ms.  Turin,  f«  28  r°.) 

•AAGASSANE,  S.  f.  1 

Les  gommes  servent  aux  bruslurcs  et 
aux  accidens  du  sifflet  et  de  la  gargassane. 
(Du  PiNBT,  Pline,  xxrv,  11,  éd.  1566.) 

liARGATE,  -  athe,  -  aile,  -  eU;  -  aite,  - 
aete,  -  nette,  s.  f.,  gosier,  gorge  : 

La  gargalf  li  ODt  traociee. 

(WicE,  Bru/.  Î219,  Lcr.  de  I.incy.l 
Od  grini  caltiwls  e  oii  cui;;nce3 
Lnr  ont  les  ga'gales  trcncliiees. 

(Id.,  Rou,  3°  p.,  1-219,  Andrcsea.) 
Des  repardanz  astoit  veut  ke  jus  trencies 
les  lengues  de  la  racine,  al?i  com  une  fosse 
fut  overte  en  la  gargate.    (Dial.   St  Greg., 
p.  171,  Foerster.) 

Vois  !  disi  li  qnens,  por  les  trnmials, 
Ponr  le  \enlre  et  por  les  hni:ius, 
Por  le  gargate,  pour  les  dons, 
Com  cil  cQDcliie  tontes  gens! 

(Wùlassf  le  iloine,  1631,  Michel.) 
Atinl  l'aert  p^r  la  gargale. 
Si  le  tome  et  li  prestres  chiet. 
(D'Etlatirmi,  i9i,  ap.  Mêon,  FaH.,  IV,  467.) 
Je  me  terey,  dist  SatbeDas, 
ChescuD  me  conrt  a  la  gargate. 

(Advocac.  S.  l).,  p.  AG,  Chassant.') 
Et  a  pleine  gargate  esranment  s'escria. 
(Brun  delà  ilonl.,  Richel.  -2170,  f-ïOi".') 
Et  trencba  la  gargate.  {Brut,  vas.  Maz. 
1309,  f»  8*.) 

Laves...  vo  col,  vo  gargate,  vo  gorge. 
(Dial.  fr.-flam.,  f»  3%  .Michelant.) 

Elles  monstrent  batrians,  gargotes  et  poitrines. 
(C.  Ll  McisiN,  li  Eitas  de  tous  gens  teculers,  II, 
H,  Kerv.) 

Kumen,  garguette.  {Gloss.  de  Salins.) 
Icellui  tu  féru  dudit  coustel   au   travers 
da  col  teliinenl  (|ue   la  garguette  lui   lui 
coppee.  (1419,  Arcb.  JJ  171,  f»  21  r".) 

Il  a  menty  par  sa  gargate. 
(r.Duii,  Uysl.  de  ta  Pau.,  Ars.  6431,  1"  19^.) 
Vees  la  merveillense  qargate  : 
Comment  il  Ta  tost  dévoré. 

(In.,  ib.,  24094,  G.  Paris.) 
iiargathe  pour  porce.  (II.  Est.,  Prec.  du 
lang.  franc. ,  p.  181,  FeuRère.) 

Le  parfum  des  os  qui  sont  a  la  cime  do 
la  coroiole  ei  garguette  du  cerf  fait  amasser 
les  serpens.  (De  Pinet,  Pline,  xxvill,  9, 
éd.  1568.) 

Allons  nous  en  toul  d'nn  tire 
Sondain  arroser  la  gargatte. 
(Chetam^.  de  fatne,  à  l.'joa,a.\  1366  et  l.)78.) 

Gargate,  the  ^lorp.;.  (Du  'îuez, /In fntrod" 
for  ta  lerne  to  speke  french  tretolu,  à   la 
suite  de  I'augrave,  p.  902,  éd.  Génin.) 
Comme  la  gar'iate  ou  luete  sert  de  rem- 


part au  fonds  et  eslroit  de  la  gorge.  (Trai. 
de  Galien,  p.  886,  éd.  1609.) 

—  Fig.,  la  gorge,  l'entrée  : 

Chargez  le,  et  l'amenez  dedans 
L:i  gargatte  de  Baraton. 
(Aet.  des  Aposl.,  vol.  I,  f»  148»,  éd.  1537.J 

—  L'entrée  du  portf 
Premièrement,    du   fait   du  liiz   du    roy 

Fcrande,  hiv  estant  a  la  gargaete  de  Mar- 
seille. {Mémoire  d  M.  d'Argenlon,  dans  les 
Mim.  de  Ph.  de  Commynes,  III,  3o2,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

—  Parole  : 

Mes  la  desleable  gargale 
Des  Juifz  oncqnes  n'a  cessé 
Et  ont  Pilate  tant  pressé 
Qu'il  l'a  jQ.'iê  a  la  mort  rendre, 
(Grebam,  Mis/,  de  la  Pass.,  -21490,  G.  Paris.) 

Pic,  gargate,  garghete;  Guernesey,  guer- 
guette, garguette  ;'WsLl\.,yarguèle;Fr.-Comt., 
(;or(;ale;  Champagne,  Troyes,  garguette; 
Poitoxi,\eniée,gaigate;Sâii\\.onge, gargate; 
Bourgogne,  garguillo;  Vosg.,  gargolate; 
J ura, gargote,  gosier, Suisse rom . ,garg uelte, 


GARGATELi.E,  S.  f.,  dérivé  de  gargate, 
gosier  : 

Et  de  quoy  dyable  servez  vous, 
Gargatelle? 
{Farce  des  cinq  Sens,  Ane.  Th.  fr.,  III,  307.) 

GARGATON,  VOir  GABGANTON. 

GARGE,  adj.,  qualifle  une  sorte  de 
pomme  : 

Pnmes  garges. 

(Ben..  Traies,  Richel.  375,  f°  100».) 

GARGELiE,  Voir  Jargerie. 

GARGER,  voir  Garder. 

G.ARGERETTE,  VOif  GORGERETTE. 
GARGERIE,  VOir  JARGERIE. 

GARiiEROx,  S.  m.,  charançon  : 
Gurgulio,  gargeron.  (xiv°  s.,  Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

GARGETON,  VOir  GARGUETON. 
GARGOXISER,  VOir  JARGONISER. 

GAHGOTER,  V.  n.,  fairs  du  bruit  en 
bouillonnant  : 

Pourveu  que  nous  ayons  de  quoy  faire 
gargoter  la  marmite,  c'est  le  principal. 
{Caquets  de  l'Accouch.,  vu,  Bibl.  elz.) 

Picard,  gargoter,  Uiro  du  bruit  en  bouil- 
lonnant. 

GAiiiiOTTK,  .s.  f.,  syn.  de  gargate  : 

Le  gavion  aspre,  ou  la  gargotte,  dénote 
un  baveur.  CA.  Du  Moulin,  Chirom., 
p.  147.) 

GARGOUii^LE,  guargoulU,  s.  f.,  gorge  : 
La  gorge  ou  gargouille.  Gula,  fistula,  in- 

terior  pars  colli.   {Triitm  linri.   dict.,    éd. 

1604.) 

—  Bulle  : 

Panurge   avecques  lu  langue  parmy  un 


tuyau  de  Pantagnielion  faisoit  des  bulles 
et  guarqoulles.  (Uab.,  1.  IV,  ch.  63,  éd. 
1S52.)    ■ 

Morv.,  garguille,  cou,  gosier,  gorge. 

Cf.  Jarooillier. 

GARGOUILLER,  VOir  JARGOILLIEH. 

GARGUESQUE,  S.  f.,  sorte  de  haut-de- 
chausses  •: 

Les  femmes  d'Orient  en  outre  les  chaus- 
ses ont  pour  leur  ornement  des  brayes  ou 
garguesques  fort  précieuses  de  quoy  elles 
se  ceignent  les  reins.  (La  Bod.,  Harmon., 
p.  7S9:) 

D'autres  qui  porteul  !a  garguesque  de 
velours.  (Le  Cabinet  du  roy  de  Fr.,  p.  101, 
éd.  1581.) 

Vous  n'êtes  pas  fourni  pour  avoir  des 
garguesques.  {Cabin.  Sat,  ap.  Leroux, 
Dict.  com.) 

GARGUETER,  garguter,  v.  n.,  faire  du 
bruit  avec  la  gorge  : 

Hz  reent  quant  ilz  sont  en  mit  non  pas 
de  la  guise  du  cerf,  mais  trop  plus  bas  et 
en  gafguelant  dedens  leur  gueulle.  (Goit. 
Feb.,  Maz.  514,  f"  10^) 

Il  (le  daim)  va  plus  tost  de  prin  saut  que 
le  cerf,  et  roye  quant  il  est  en  rut,  non  pas 
conme  le  cerf,  mais  plus  bas,  en  gargutant 
dedans  sa  geulle.  (Du  Fouill.,  "  Yen., 
f»  98  r°,  éd.  1385.) 

1.  GARGUETON,  garjefo»,  s.  m.,  gorge, 
gosier  : 

Iluec  le  pourfenily  jnsques  au  gargeton. 
{Chev.  au  cygne,  30918,  KeiCf.)  Impr.,  gargeçon. 

Pic,  gargaton,  grand  parleur. 

2.  GARGUETON, fforjeto», s.  m.,calendre, 
charançon,  insecte  qui  ronge  les  légumes 
et  les  blés  : 

Gargefort,  gurgulio.  {Gl.gall.-lat.,  Richel. 
1.  7684.) 

Gurgulio,  onis,  gargueton.  {Catholicon, 
Richel.  l.  17881.) 

Gurgulio,  onis,  gargueton.  (Voc.  lat.-fr., 
1487.) 

Les  bestes  nommées  gurguUons  ou  gar- 
guetons.  {Jard.  de  santé,  I,  180,  impr.  la 
Minerve.) 

—  Sorte  de  poisson  : 

Gargueton,  c'est  un  poisson,  l.  gurgulio. 
(1464,  J.  Lagadeuc,  Catholicon,  éd.Auffret 
de  Quoetqueueran,  Bibl.  Quimper.) 

Cf.  Gargeron. 

GARGUETTE,  VOir   GARGATE. 
GARGUTER,  VOir  GARGUETER. 

(iAïuEUR,  garr.,  s.  m., garant,  caution  : 
Item  la  moitié  d'une  jaloigue  de  noes 
de  chescun  prevendier  qui  est  vendu  ou 
marchié  de  Civray,  si  le  vendeur  advohet 
garieur.  (1388,  Gr.  Gaulh.,  ('  205  r°,  Arcb. 
Vienne.) 

■  De  demander  et  avoir  garieur  ou  assis» 
teur  en  la  cause.   {Coustumier  de  Poictou, 
cb.  IX,  éd.  1499.) 
En  attrayant  a  jan'eur  aucun. (/6.,ch. 84.) 

Il  eust  voulu  bien  faire  de  mesmes  a  nos 
cardinaux  françois  et  leurs  partizans,  s'il 
eust  peu  ;  mais  ilzavoienlun  boa  garritw 


GAR 


GAR 


GAR 


âS9 


que  nostre  brave  roy,  qui  estoit  très  bon  at 
très  fort  paftizan  dmlict  concile  de  Basle. 
(Bhant.,  Grands  Capit.  estrang.,  I,  vu, 
Bibl.  clz.) 

OA.RIGAL,  voir  Garingal. 

GARiQAUT,  voir  Garingal. 

GAJUGNON,  s.  m.,  sorte  d'osselet  : 

Un  osselet  de  quoy  on  joue  au  lieu  de 

dez,    garignon,    astragalus.  {Trium   Hng. 

dict.,  éd.  1604.) 

OARiLLANT,  S.  m.  et  f.,  terrain  maré- 
cageux, oti  le  pied  s'enfonce  : 

Car  vos  remembre  du  fort  estor  pesant 
Qne  TOâ  fesistes  desus  an  garillanl. 

(RimB.,  Ogier,  483,  Barrois.i 
JU  port  d'Orcaise,  desoz  la  garillanl. 
(Rtl.,  ms.  Chàteanronx,  f°  64  r°,  Meyer,  fiec, 

p.  as.) 

Cf.  GarIllier. 

GARiLLiER,  V.  a.,enfonccr,  précipiter  : 

Li  .1.  a  la  cheslive  vient. 
Si  !a  prenl  par  les  bras  et  tient 
Et  ans  antres  la  vet  lançant 
Qui  s'en  font  banz,  lié  et  joiant, 
El  fonz  de  la  fornoisc  jus, 
La  on  ardant  et  chaude  est  plas, 
Icil  .yl[.  la  vont  garillanl 
El  fonz  de  la  fornaise  ardant 
A  crochies  et  o  broches  granz. 
En  moult  pnncs  herbersemenz. 
(ClTF.,  .VII.  Est.  du  monde,  Richel.  ISÎS, 
f»  US'.) 

Cf.  Garillant. 
CARILLON,  S.  m.,  gaine? 

.111.  coatiaus  -icercz  ot  en  ioa  garilloii 
I  Et  une  besagnp  pi^ndue  a  son  giron. 

I  (Maug.  d'Aigr.,  Richel.  7G6,  1°  15  r".) 

I     GARDfENT,  -  yment,  -   ismenl,   guar., 
'■  gîter.,  s.  m.,  garantie,  action  de  défendre, 
de  se  défendre,  exemption  ; 

I         Partez  vos  de  li  saivement. 
Si  queron  aiUors  gariment  : 
I         E&r  la  cité  nos  est  toleito. 
'  (B8N.,  Ducs  de  Norm-,  II,  89:i,  Michel.) 

Par  deffaute  de  gariment.  (1236,  Vente, 
1  Command.  du  Temple  de  la  Roch.,  Arch. 
[Vienne.) 

Par  defaute  de  garisment  au  temps  qui 
est  a  venir.  (1283,  Fontevr.,  anc.  tit.,Arch. 
!  Maine-et-Loire.) 

;  Par  deffaute  de  garisment.  (1300,Fontevr., 
anc.  lit.,  439,  Arcli.  Maine-et-Loire.) 

I  Souz  le  gariment  dou  roy.  (1313,  Arch. 
|JJ82,  fo80  r».) 

1  Par  deffaut  de  gueriment  eu  temps  a 
venir.  (Ch.  de  1318  et  de  1321,  Fontevr., 
anc.  tit.,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

Pour  deffaute  dou  dit  payement  et  gary- 
ment.  (1328,  Fontevr.,  la  Roch.,  fen.  4,  sac 
16,  Arch.  .M.-et-I.oire.) 

Par  deffaute  duilit  guariment  non  fait. 
(1340,  Arch.  JJ  73,  f°  229  v».) 

Par  défaut  de  gariment  ùesdictes  chouses 
susdictes.  (1407,  Fontevr.^  Encloistre  en 
Gir.,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

En  cas  de  rachapt  le  dommainede  celuy 
qui  fait  l'ommage  et  aussi  le  dommaine  de 
ceulx  qui  tiennent  o  luy  en  parage,  en 
gariment  ou  partprenant  courent  en  ra- 
chapt. {Couslumier  de  Poictou,  ch.  54, 
éd.  1499.) 


Se  le  procureur  prent  le  gariment  d'ung 
privé  et  il  pert  sa  cause  il  sera  condamné 
en  despens  et  les  payera  celuy  dont  il  a 
prins  le  gariment.  {Ib.,  ch.  53.) 

Les  puisnez,  soient  fils  ou  filles,  tiendront 
leur  partie  en  partage  ou  gariment  avec 
l'aisné.  (/6.,art.  125.) 

Je  TOUS  atteste  et  prens  a  gariment 
Si  oncques  j'en  vonloir  ne  pencement 
D'eschiver lors  les  forces  et  puissances 
D'iceuls  Grégeois. 
(0.  DE  S.  Gelais,  Eneid.,  Richel.  861,  f°  19''.) 
Qae  vealx  tu  plus,  jouvenceau^  que  te  dye? 
Ce  sont  celles  qui  ont  le  gariment 
On  nnjt  et  jour  chascnne  s'estudie 
Deffaire  et  faire  (in  et   commencement. 

(iD..  Sej.  d'honn.,  1°  100  t°,  éd.  1526.) 

Je  Helenne  de  Chambes..  tien  et  ad- 
vouche  a  tenir...  en  gariment  hommes  et 
subjeets  de  vous  très  haulte  et  puissante 
dame  Yolande  de  La  Haye.  {Pièce  de  1514, 
ap.  Fierville,  Doc.  inéd.  sur  Phil.  Mynes, 
p.  168.) 

Demandeur  en  indemnité  et  gueriment. 
(1869,  Arch.  Dord.,  B  87.) 

Et  leur  recommander  seulement  la  dis- 
crétion et  tout  guariment  d'escandale. 
(Brant.,  Dam.  gai.,  l"  dise,  Buchon.) 

Bourbonnais,  gariment,  effets,  hardes. 

1.  GARix,  voir  Garni. 

2.  GiVRiN,  S.  m.,  garnison  : 

Il  entra  en  la  terre  l'apostole  et  le  com- 
mença a  guerroier,  et  prist  les  chastiaus 
et  les  garins  encontre  l'apostole.  (B.  le 
Très.,  Cont.  de  G.  de  Tyr,  p.  334,  Guizot.) 

—  Prendre  garin,  déeampper  : 

Si  tourne  bride  et  print  garin,  et  aux 
aultres  la  queste  abondonna.  (Louis  XI, 
Nouv.,  Lxxvili,  Jacob.) 

Veezla    l'huys,  prenez  garin.  (Id.,    ib., 

LXVIII.) 

GARiXGAL,  garigal,  garigaut,  gueringal, 
garnigal,  gasisgant,  galingal,  ganigal, 
gaingal,  s.  m.,  racine  d'une  plante  aroma- 
tique des  Indes  Orientales,  semblable  à 
l'iris,  p.-ê.  seringat,  ou  plus  prob.  galinga, 
Maranta  galanga  de  Linnée  : 


Sucre,  caael  e  licorece, 
Galingal  e  escamonie. 

(Vie  de  SI  Giles,  851, 


A.  T.) 


Garingal  et  encens. 
{Prise  d'Orenge,  658,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Qaringaus  et  encens,  chitouaus  de  Tudele. 

KRoum.  d'Alix.,  i"  54»,  Michelant.) 
Que  encens  no  boins  citouaus 
Ne  giroDlcs  ne  garingaus. 
Et  celo  odour  rien  no  prisoit. 
(Flaire  et  Itlance/lor,  l"  vers.,  373,  var.,  du 
Méril.) 

Oalange,  garingauz.  {Gloss.  du  xu'  s., 
Léop.  ùelisle,  Bibl.  de  i'Eo.  des  ch., 
6»  sér.,  t.  V,  p.  330.) 

.II.  henas  prent,  grans  par  mesure, 
D'argc  it  do  bêle  doreure  ; 
Noix  muguetes  et  citoal, 
Clox  de  gyrolle,  garingal. 
Et  autres  espices  i   mist. 

(Dolop.,  2373,  Bibl.  elz.) 

Li  jons,  li  garigaiis  estoit  illuec  getes, 
Et  la  meute  et  li  basmes,  qni  moult  flairoit  soucf. 
(Fierabras,  3161,  A.  P.) 
Li  gerofles,  li  garingaus, 
Li  miecines  contre  tas  luans. 

(Parlon.,  1629,  Crapelel.) 


Si  croissent  les  espesacs  cicres, 
Petrc,  gingembre  et  garingal. 

(Blancand..  2588,  Michtiant.) 
Nois  muguetes  et  gueringal. 
(RoB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  f»  4951".) 
Noiz  mugates  et  ganigal. 

(ID.,  ib..  Ars.  5201,  f  27".) 
Les  balmes  e  les  oi,i,'nemenz 
Qni  ont  mester  a  t.mtes  genz, 
E  les  espèces  delitouses 
Qui  sont  hones  e  vertHoases, 
Le  giroflle,  le  garingal. 
Le  gengivre  o  le  citoal 
E  la  canelo  e  le  comin. 

(Besanl  de  nieii.  1339,  Martin.) 
Encens,  geroflo  et  citoaal, 
El  le  canele  et  garingal. 
(Ren.  de  Beadjeu,  li  Biaus  Desconneia,iïH, 
Hippean.) 
Onant  de  cest  mangier  partira, 
.la  aveuc  soi  n'emportera 
L'amontance  d'un  gasisgant. 

(Fregiis,  p.  120,  Michol.) 
Et  si  ont  gingembre  et  gaingal.  {Liv.  de 
Marc  Pol,  cliv,  Pautbier.)  Var.,  garingal. 
La  livre  de  safran,  de  noiz  muguetes,  de 
"irofle,  de  citoal,  de  garigaut.  de  macis, 
de  poivre  lonc,  de  rebarbe,  cubebes,  car- 
demones,  de  pomes  de  paradis,  de  folion, 
d'espio,  1  d.  1  s.  {Li  coût,  des  foires  de 
Traies,  li  tonneus  d'avoir  de  pois,  ms. 
Troyes  363.) 

Gaianga,  garingal.  {Gloss.  de  Glasgow, 
P.  .Meyer.) 

De  grainne  de  paradis,  de  galingal,  de 
gardamoine.  (H.  DE  MondevIlle,  Richel. 
2030,  f-  51>.) 

Galingal,  demie  livre.  (1359,  Journ.  des 
dép.  du  R.  Jean,  Douët  d'Arcq,  Compt.  de 
l'argent.,  p.  218.) 

GARiopiLG,  gai,  s.  f.,  forme  savante 
de  girofle  : 

Prendre  puissons  de  galioflile  et  de 
poivre.  (Remed.  anc,  Richel.  2039,  f'>8''.) 

Une  lozenge  de  l'electuaire  appelle  aro- 
matique gariofile,  prinsc  tous  les  matins, 
profite  beaucoup  (au  mal  d'estomach.) 
(0.  DE  Serr.,  Th.  d'agr.,  VIII,  5,  éd.  1605.) 

Fay  poudre  de  gariofdes.  (1300,  Traité  de 
faulconnerie,  p.  71,  Martin-Dairvault.) 

GariofUe  et  semence  de  fenoil  o  sa  char 
lui  conipete.  (Ib.,  p.  79.) 

GARiOFiLBE,  galiopliilee,  garioflee,  s.  f., 
formes  savante  et  uii-savante  de  giroflée, 
sorte  d'oeillet  qui  a  l'odeur  des  clous  de 
girofle  : 

Et  pus  après  prenre  puison  de  galio- 
philee.  (Item,  anc,  ms.  écrit  à  S. -Orner  en 
1268,  dans  dans  Crap.,  Prov.  et  dict.  pop.) 

Garioflee  est  semblable  aux  nouvelles 
fueilles  de  ronce  de  buisson  ou  a  ces 
bourjonsnaissans  ensemble..,  et  est  appel- 
lee  garioflee  pource  qu'elle  a  oudeur  sem- 
blable a  doux  de  girolle.  (Frère  Nicole, 
Trad.  du  Livre  des  Prouffitz  champ,  de  P. 
des  Crescens,  f"  70  v,  éd.  1316.) 

GARioLLE,  s.  f.,  pBtit  lieu  de  retraite  : 

Et  n'y  avoit  maison,  castials  ne  gariolle. 
(Jeu.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  8284,  Schelor, 
Gloss.  philol.) 

GARiPOT,  S.  m.,  sorte  de  pin  : 
L'arbre  de  la   poix,  pignet,  garipot,  pin 
sauvage.  (Jl'.n.,  Nomencl.,  p.  117,  éd.  1577.) 

GAUUt,  garrir,  guarir,  guérir,  gauarlr, 
loarir,  verbe. 


S30 


GAR 


CAR 


GAR 


—  Act.,  garantir,  préserver,  conserver, 
sauver,  protéger,  défendre  : 

Dist  Pinih«li  :  Vos  tera  gnarii  sempres. 

(Roi.,  3788,  Mâlier.) 

Car  a  toitans  i  pora  il  Tenir, 
S«  Dieos  frisl. 

(Ut  L«h..  ms.  Berne  113,  P  3T.) 

Qni  eschappa  moul  se  tint  a  gari. 

(Gar.  le  Loh.,  I.  im,  P.  Paris.) 
E  David  s'en  fuid,   Deu  la  nuit   le  Qua- 
nd. (Liv.  dfs  Rois,  p.  74,  Ler.  de  Lincy.) 
Guarisse  mei^  sires.  {Ib.,  p.  168.) 
Pur  nox  anmes  çuarir. 

(P.  DiiTBACH,  Cumpoz,  1580,  Mall.1 
Malt  fn  de  grant  force  ferni, 
!tel  gari  elmes  neescnz. 

(Brut,  ms.  Manich,  1469.  Vollm.) 

L'ane  ne  pnet  l'antre  tjarir  ; 
Aodens  tos  covenra  luorir. 
(Floire  el  Blanee/lor,   V  rers.,  577,  du  Mcril.) 
Ge  doi  bien  m'amie  garir. 

(Ib.,  686.) 
Diei  le  gari  qn'en  car  ne  l'a  nayré. 

Uluon  if  Bord.,  1907,  A.  P.) 
Et  Dienx,  ki  Tot  sa  gent  gorir, 
Fist  .II.  escns  TCrmaus  paroir. 
(Mocsi  ,  Ckro*..  3311,  Reiff.)  Impr.,  gavir. 
Diei!  dit  li  rois,  corn  cist  cop  est  pesant! 
Sainte 'Marie,  garisses  moi  ItoUant! 

(0/iiiW.  468,  A.  P.) 
Car  li  garox  pas  nés  oaMie, 
Ains  lor  garist  sonrent  lor  vie. 

(C.  de  Palerme.  Ars.  3319,  t'  108  r°.) 
Tant  que   li  navre.'   serait  waris   de    le 
mort  ou  de  l'afolurc.  (1290,  Ord.,  xl,  368.) 
Ik  commendent  aaz  cherpenthiers 
Et  eaU  massons  pour  ealx  garrir. 
(Guerre  de  Keli.  st.  183',  E.  de  Bouteiller.) 

—  De  même  avec  un  rég.  dir.  de  chose  : 

Sûmes  tenu  a  jarir  la  maison  e  la  place 
desus  dites  au  desus  dit...  (Fev.  1224, 
Arcli.  .M.-et-L.,  Fontev.,  La  Rocb.,  fen.  3, 
sac  14.) 

Sommes  tenu  a  garir  e  deffendre  dura- 
blement au  davant  dit  prior  la  davant  dite 
pièce  de  vigne.  (1273,  Fontevr.,  La  Ro- 
chelle, fen.  2,  sac  1,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

—  Il  est  souvent  accompagné  de  la 
prép.  de,  avec  nn  rég.  indir.  de  chose  : 

One  qne  Rollaoz  Gnenelnn  forsfesist, 
Voslre  serriie  I'ct  donst  bien  guarir. 

(Roi.,  38J7,  Mûller.) 
Guaris  mei  de  multes  ewes  e  de  la  main 
des  filz  as  eslranges.  (Liv.  des  Ps.,  Cam- 
bridge, CXLIII,  7,  Michel.) 

E  de  tute  iniquité  me  guarrad.  'Rois, 
p.  205,  Ler.  de  Lincy.) 

A  la  meschine  rent  aidîer, 

Et  si  son  (i^Dor  consillier, 

Qo'a  li  ele  paisse  plaisir 

Et  Blancellor  de  mort  garir. 
(Floire  el  Blanee/lor,  \"  vers.,  301,  da  Méril.) 

Soumes  tenu  a  garir  et  a  défendre  et 
de  tote  force  et  de  tot  empaitrement.  (Juin 
1256,  S.  Berthomé,  Bibl.  la  Rochelle.) 

La  chaussure  patricienne  ne  guarit  pas 
de  In  goutte  des  pieds.  (Amvot,'  Trad.  de 
Plut.,  Oeuv.  morales,  t.  I,  p.  4)2.) 

—  Avec  un  rég.  indir.  de  personne  : 

Beaai  «ire  pères,  par  roilre  grant  vertn, 
Gtriuiet  moi  del  paien  mescreu, 
K'eneor  re>oie  Kallon  le  Tiel  kena. 
Et  k*  TOI  drois  soit  par  moi  mainteon. 

(RM»!.,  Ofier,  11354,  Banoii.) 


E  de  tuzmes  enemis  ierc  snlvez  eguariz. 
(Rois,  p.  205,  Ler.  de  Lincy.) 
Et  sOTent  bien  Cjoe  le  lerrier 
Cari  l'enfant  de  l'avresier. 

(.S<-;!(  Sages,  1365,  KeU.) 

—  /(  ne  garil  de  rien,  cela  ne  sert  de 
rien  : 

Tant  de  voyages  a  la  court,  tant  de 
cahiers  de  remonstrances  et  de  supplica- 
tions en  peuvent  faire  foy.  Tout  cela  n'a 
guary  de  rien  :  le  mal  s'auguientant  tous- 
jours,  s'est  rendu  presque  incurable. 
(10  avril  1580,  Lett.  miss,  de  Henri  IV,  1. 1, 
p.  286,  Berger  de  Xivrey.) 

De  Tons  dire  son  nom,  il  ne  garil  de  rien. 

(Recmer,  Sal.,  X.) 

—  On  disait  aussi  garir  que  : 

Deus  le  guarit  que  mort  ne  l'acraventet. 

(Roi.,  3923,  Muller.) 
Se  ta  lai  fais  nul  mal,  par  l'apostre  saint  Pierre, 
Ne  te  gariroil  mie  tous  li  ors  de  Baiviere 
Que  cis  bois  ne  te  soit  a  toasjors  mais  litière. 

{Berle,  617,  Scheler.) 

Ne  pnrrat  pas  gauarir  ki  par  mal  est  fernz. 

(Hom,  2010,  Michel.) 
Ne  poet  home  garir  ki  n'seit  par  mal  feruz. 
(/*.,  Tar.) 

—  Approvisionner  : 

Fuerre  et  avaine  por  les  cheTax  garir. 

(Mort  de  Garin,  p.  206,  du  Méril.) 

Qui  aportent  TÎtailIe  por  cens  de  l'ost  garir. 
(Chans.  d'Ant.,  V.  445,  P.  Paris.) 

—  Fournir  : 

Par  Sissons  lieve  et  la  noise  et  li  cris. 
El  l'empereres  en  fist  moult  qne  gentis. 
Que  les  Tiandes  fist  ans  borjois  ijarir. 

(Gar.  le  Loh.,  2'  chans.,  v,  P.  Paris.) 

Et  qui  n'y  sera,  il  poiera  pour  deffaut 
un  parisis  pour  guérir  luminaire  et  autres 
choses  nécessaires  a  ladite  confrairie. 
(1342,  Ord.,  ï\,  177.) 

—  Réfl.,  fournir  à  ses  besoins  : 

Sons  snn  palais  cambres  avoit. 
Et  poATe  jent  i  conversoienl. 
Qui  de  lor  mains  se  garissoienl. 
(Gaut.,  Ysie  el  Galer.,  Ricliel.  375,  f°  302°.) 
Bien  se  garisl  de  sa  costure. 

(ID.,  i*.) 

Tu  ses  tant  de  deTiueraeut 

Qne  ta  le  garras  richement. 

(Gaot.  n'ARR.,  Eracl.,  ms.  Turin,  f°  !'.) 

—  Se  garir  de,  s'occuper,  prendre  soin 
de  : 

De  prester  a  usure  très  bien  bobs  garirom. 

(Berle,  1850,  Scheler.) 

—  Neutr.,  être  préservé,  être  garanti, 
échapper  au  danger,  vivre  content,  tran- 
quille, trouver  les  choses  dont  on  a  be- 
soin pour  subsister  : 

Bons  desloiaus  ne  puet  longes  garir. 
(Gar.  le  Loh.,  2"  chans.,  xxiii,  P.  Paris.) 

Or  soiej  prnus  et  cheT.-.licrs  hardis, 
Si  conquerrez  dont  vous  puissiez  garir/ 
(Ib.,  V  chans.,  V,  p.  152.) 

Ne  sai  altre  conseil,  par  quei  nus  garisum  ; 
Nos  garrum  aisément,  se  nus  bien  le  faisum. 
(hoa,  i'  p.,  997,  Andreien.) 


Qni  m'ocetst,  s!  garisin. 

Ce  fnst  grant  joie,  beaas  amis. 

(Tristan,  I,  870,  Miehel.) 

Amis  chîers,  vostre  anel  vous  rent  : 

Car  par  lai  ne  Toel  pas  garir. 

Par  si  que  tous  Toie  morir. 
(Floire el  Blance/lor,  I"  vers.,  2538,  da  Méril.) 
Quant  virent  que  celé  terre  n'estoit  pas 
habundanz  et  que  il  ne  porroient  pas 
garir  il  trespasserent  en  une  autre.  (Cftron. 
deS.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  23>'.)  P.  PariB, 
guérir. 

—  Résister  : 

Fer  ne  roche  ne  adamant 

Ne  pot  guarir  a  son  trenchant. 

(S.  Brandon,  1714,  Michel.) 
Jamais  n'istrai  de  son  pais 
Tant  que  l'aurai  on  mort  ou  pris. 
Devant  moi  ne  puet  il  garir. 

(Florimont,  Richel.  792,  f°  T.) 
Et  il  me  cercha  longemaot. 
Tant  que  je  tIs  outreemanl 
Qne   Ters  lui  garir  ne  pooie. 
Ne  por  foir  n'eschaperoie. 

(Dolop.,  8395,  Bibl.  elz.) 
Car  ains  mais  ne  pot  nos  ;artr 
EuTers  lai. 

(Comle  de  Poitiers,  743,  Miehal.) 

—  Se  sauver,  se  réfugier  : 

Mais  ne  saTcit  quea  part  aler, 
N'osout  des  grantz  foresz  eissir, 
Kar  il  ne  saveit  ou  garir. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  26951,  Miehel.^ 

Il  ne  seTCnt  u  il  garront 

Ne  en  quel  leu  se  défendront. 

(ID.,  ib..  II,  5495.) 

Li  -xn.  dit  de  Noé 
Et  com  Diens  li  ot  commandé 
A  fere  l'arche  ou  i!  gari 
Quant  touz  li  mondes  fu  péri. 
(Gkff.,  .VII.  estai  du  monde,  Richel.  1526,  f*  2*.) 

—  Garir  d,  protéger  : 

Si  comme  sires  est  tenuz  a  garir  a  son 
homme.  (Dec.  1276,  S.  Berthomé,  Bibl.  !» 
Rochelle.) 

—  Gari,  part,  passé,  libre  de  tonte  re- 
devance  : 

Li  cuens  de  Bouloingne  acate  yches  deux 
manoirs  seze  chenz  livres  de  parisis  frans 
et  guaris.  (1292,  Accord,  Boulogne,  Arch. 
J  1125,  pièce  10.) 

Et  iou  me  tenisse  et  encore  me  tiengn  a 
paie  bien  et  souffisaument  des   dis   doien 
et  capitle   d'Aire   et  de  lor   yglise    de   dis 
wit  vins  et  quatre  libres  de  paresis,  par  l' 
raison  de  le  dite  vente,  en  bone  monoie  el 
bien  contée  de    deniers  toaris,  parmi  les 
deux  cens  libres  de  paresis  ke  li  doiens  el  i 
li  capitles   d'Aire  paierent  au    doien  et  au  | 
capitle  de  Terouwane  par  le  raison  du  dit , 
racat.  (Ch.  de  J.  de  Joinv.,  30  déc.  1293, 
.\rch.  S.-Omer.) 

Et  fu  faite  ceste  vendue  pour  le  pris  et 
pour  le  somme  dexxili  lib.  parisis  deniers 
loaris.  (1343,  Cart.  de  Guise,  Richel.  1. 
17777,  f°  280  r».) 

GARISEMENT,  VOir  GaRISSEMENT. 

GAiiisEOR,  s.  m.,  garant,  caution  : 
Que  ildeistje  sai  bien  de  qui  je  l'achaste, 

et    auié    bien    mon    gariseors     a    terme. 

iCoust.d' Anjou  et  dou  Uaigne,Ars.  2465,  Je) 

GARISMENT,  VOir  GAHIUENT. 


GAR 


CAR 


GAR 


231 


GARisoN,  -  garr.,  -  isson,  -  ixon,  -  tsun, 
.  eiton,  -  eisun,  guar.,  guerison,  -  ixon, 
war.,  vuarison,  s.  t.,  défense,  protection, 
salut,  ressonrce,  soutien  : 
Si  me  jugat  a  mort  e  a  dnlur  ; 
HessaKes  fui  al  rei  M^rsiliun  : 
Par  mun  saTCir  vJDC  jo  a  guari&nn. 

(Roi.,  3TTÎ,  Muller.) 

Dot,  disl  Bcrant,  par  ton  seintime  non, 
Se  cisl  destrier  ne  me  fait  garison. 
J'aurai  encnl  mont  malvese  megou. 

{Les  Loh..  Vat.  Drb.  375,  !°  29».) 

Dedenz  les  lices  se  mist  a  gariason. 

(/*.,  Vat.  Urb.  375,  f  29''.) 

As  cops  q*il  done  n'a  arme  garison. 
(Raimbert,  Ogier,  12678,  var.,  Barrois.) 

De  lor  escns  se  cnevrent,  ce  fn  lor  gariaons. 
(Roum.  Il- Alix.,  i°  53'',  Michelant.) 
Quant  il  ne  puet  vivre  en  sa  terre. 
Sa  garisun  vult  allnrs  qnerre. 

(Brul,  ms.  Mnnich,  3171,  Vollra.) 

Por  estre  ilaec  a  garistxn. 


Viers  Acre  la  cite  s'en  vont  a  garison. 

{Chev.  au  cggne,  2-1-221,  Reiff.) 

Il  se  tniseut  a  le  fuite,  et  li  nostre  les 
ûchioient  en  fuiant  ;  et  por  chou  k'il  ve- 
nissenl  a  garison  plustost,  cascuns  jetoit 
jus  tels  armes  k'il  portoit.  (H.  de  Val., 
Conlin.  de  l'hist.  de  la  conq.  de  Constant., 
541,  Wallly.) 

Or  i  morra  la  dame,  ja  n'anra  garison. 

(Pariée,  54,  A.  P.) 
Mei  l'espee  est  tomee,  por  tant  ot  garrisson. 

(fierabras,  Vat.  Chr.  1G16,  f»  8o\) 
Grand  cop  li  done  sor  l'escn  a  bandon. 
Fort  fut  l'anbcrs,  que  li  fait  guarison. 
(Bbiitrasd,  Girard  de  Viane,  p.  ItS,  Tarbé.) 
N'asanront  ja  fort  castel  ne  donjon. 
Car  n'ont  pas  cuer  de  nului  gerroier, 
I'  ne  liuissenl  entrer  a  abandon  ; 
Pnisq'il  voient  desfensc  a  garison 
Tost  ont  toraé  le  col  de  lenr  destrier. 
1  (Gaidiper,  Chans.,  Vat.  Chr.  1490,  f  56".) 
;        Jai  rois  ne  lor  iert  guerixon. 
Dti  eonle  de  Bair  et  d'Olenin  songanre,  ms. 
1    Berne  389,  f»  87.) 

Or  est  Kenars  a  garison, 

!Et  Tsen^ins  est  en  prison. 
{Renan,  Suppl.,  p.  120,  Chabaille.) 
La  fu  elle  a  garison.    (Mén.  de  Reims, 
118,  Wailly.) 

,  Li  pains   est   la  gareison   al   cors.   {La 

^alre  nostre,  Richel.  25407,  f  159'.) 

I      On  qn'il  vns  mette  en  tel  prisun 

I      Qne  jame»  n'eiei  guareison. 

I     (Joies  Hoslre  Dame,  Richel.  19525,  f»  95.) 

—  Garnison  : 
I  Fist  œovoir   tous    les  barons    de    l'ost, 
|)r9  les  garisons.  (Chron.  d'Ernoul,  p.  442, 
las-Latrie.) 

,  —  Provision,   bénéfice,  biens  de  toute 
iature  : 

m  la  celé  Davi  revint  en  -a  meson 
jOat  droit  en  Belleem,  u  lai  sa  gansson, 
1  daii.e  ensenble  o  loi  en  maine  li  saint  bon. 
'Hebsian,  Bible,  ms.  Orl.  374''",  f  C.) 
|E  guarisun  de  uelie   e  de  vin.  (Rois,  p. 
M,  Ler.  de  Lincy.) 

en  Ta  Aliiandre»  par  grant  aatison, 
lin  et  Tin  fait  port>  i-  ni  mire  garison. 

(flMMK.  i'Alii.,  f  69'»,  Michelant.) 


Aiiis  qne  .i  nit  jor  passassent  en  ot  cent  mil  jostes 
Qui  garison  amainent  et  pain  et  vin  et  blés. 
{Chanson  d'Anlioche,  ii,  v.  393,  P.  Paris.) 

Mut  i  ont  de  riches  dans. 
Robes,  jaeas  e  gareisuns. 

{S.  Edward  le  conf.,^'),  i.uard.j 

Dex  vos  lait  en  tel  leu  venir  et  trestorn  t-  • 
Que  vos  paissiez  a  joie  vos  garison  trover. 

(Parise,  743,  A.  P.  1 

Sire,  marceans  sni,  si  vig  de  garison. 

{Fierabras,  4771,  A.  P.) 

Car  a  lai  meisme  toloit 
Le  pain  et  l'antre  warison. 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.  21,  Peigné.) 
Il  est  bai  mes  très  bien  seisons 
D'aler  qnerre  nos  garisons 
Et  ce  dont  noz  devons  disner. 

(Renan,  23513,  Méon.) 

Ne  onques  n'och  warison  de  sainte 
église  ne  n'i  béai  ne  ne  bee.  {Son.  deNans., 
ms.  Turin,  préanib.) 

Que  nus  hom...  entre  en  autrui  gardin 
ne  en  autrui  estre,  en  autrui  warison. 
(Bans  aux  eckevins,  QQ,  f"  3  v»,  Arch. 
mun.  Douai.) 

Ke  nus  ne  face  damage  en  toutes  les 
warissons  ki  sunt  a  camp  ou  pooir  de  ceste 
vile.  (1232,  Des  connétables,  Tailliar,  Rec. 
d'act.  des  sii°  et  xiii*  s.  en  lan'j.  walt., 
p.  205.) 

Comment  on  avoi-  usé  d'arrière  et 
maintenu  celé  warison.  (1260,  Flines, 
cod.  B,  f»  268  V»,  Arch.  Nord.) 

Quant  Sennacherib  vit  que  li  tamps  de 
miesson  approchoit  en  Judée  il  vint  en 
Judée  a  grant  ost  des  Assyriens,  guasta 
tous  les  blés  et  les  vignes  et  les  oliviers; 
mais  toutes  voies  en  escapcrent  aucunes 
choses  entre  les  pies  des  chevaux  qui  de- 
fouloient  les  guarisons.  (Bib.  hist.,  Maz. 
532,  f"  129».) 

Nos  avons  vendut  toute  nostre  warison 
de  Vileir  le  Soplin  ke  nos  tenins  en  fiet 
mon  seingneur  l'abbeit  de  saint  Trini. 
(Cft.  de  1296,1e  vigile  de  l'an,  Heylissein, 
Arch.  du  roy.  de  Belg.) 

Si  doit  lidiz  censiers  touz  les  fourrages 
de  toutes  les  warisons  convertir  en  fiens, 
et  yceulx  mener  souz  les  dittes  terres. 
(1358,  Arch.  JJ  90,  pièce  157.) 

Pour  warder  et  espargniei  les  biens  et 
warisons  qui  sont  as  cans.  (1362,  Banniss. 
de  V.  de  Ruyelle,  Arch.  mun.  Valenciennes.) 

Nul  ne  nulle  ne  seuffre  mettre  bestes 
en  esteules  d'autruy  blé  jusquez  au  tiers 
jour  que  la  vuarison  sera  emmenée.  (BotJT., 
Somme  rur.,  !•  p.,  f»  133'',  éd.  1486.) 

De  celle  garison  onqne  an  seul  denier  n'oit. 
(Jeh.  des  Pueis,  Geste  de  Liège,  21853,  Schelc  . 

Gloss.  pHlol.) 

Que  iccUui  Requin  ne  saroit  si  bien 
garder  sa  ditle  warison  que  les  dittes  bestes 
n'y  allaisent  ;...  mais  pour  esquiever  a  la 
destruction  et  perte  d'icelle  garison,  ala  le 
dit  Requin  pour  garder  la  dilte  garison  en 
certaine  nuit,  en  laquelle  le  dit  feu  vint 
en  la  terre  ou  croissent  les  dittes  garisotis, 
et  y  cachoit  pluseurs  de  ses  bestes...  Le 
dit  Requin  leur  vault  deffendre  qu'ilz  ne 
gastassent  sa  dilte  adveslure  el  warison... 
il  print  bien  garde  a  sa  ditte  varison. 
(1409,  Arch.  JJ  163,  pièce  293.) 

Item,  que  nulz  ne  peut  loiier  de  nuyt, 
chevaux,  jumens,  poulrains,  vacques  ne 
aultres  bestes,  empres  les  warisons  d'aul- 
truy  sans  warde,  sur  .v.  s.  blancs.  (1447, 
Loi  accordée  au  village  de  Vouchi,  Arch. 
du  royaume  belge,  ms.  et    cartul.  n"  93, 


Cartul.  de  l'abbaye  de  St-Pierre  de  Gand.) 

Bourbonnais,  garison,  habits. 

GAKissABLF.,  adj.,  QUi  guéfit  : 

Aus  narilles  sont  odorables 
Et  au  piz  sain  et  garissables. 
(Macé  de  la  Charité,  Bible,  Uichel.  401,  f  IIC^.) 

G.VRissEMENT,  -  isemcnt,  guar.,  guer., 
giierr.,toarissement,s.  m.,  guerison,  action 
de  guérir  : 

Ja  mar  en  quesist  mire  por  nnl  garissement. 
(Chev.  au  cygne,  I,  3456,  Hippean.) 

Ja  mar  en  qnesist  mire  por  nul  garisement. 

(Enf.  Gci.,  Richel.  12558,  p)  24''.) 

Du  guerissement  àii  povres.  (J.  Goulain, 
Ration.,  Richel.  437,  f°  106''.) 

Querons  sanité  et  guarissement.  (Serm. 
lat.-fr.,  xiv°  s.,  ms.  de  Salis,  f  48  v.) 

Las!  Dieu  sache  quant  ce  sera 
Que  nous  pourron  s';avoir  comment 
I.e  moyen  délibérera 
De  faire  ce  garissement. 

{Slist.  du  viet  lest.,  2709,  A.  T.) 
Choses  contraires  a  la  sanation  et  guer- 
rissemenj  de  sa  maladie.  (Fossktieb,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  II,  1'°  60  ■v.) 

Pour  achever  l'adventure  du  guérisse- 
ment  de  la  pucelle.  {Perceforesl,  vol.  III, 
ch.  49,  éd.  1528.) 

Puis  le  baisois  tout  gratiensement. 
En  quoy  prenoit  soubdain  giierissement. 
ly    BonCHET,    Epistres  famil.,  xnii,    f    18    r", 
éd.  1545.) 

—  Ressources,  revenus  : 

Ke  li  haute  justiche,li  Irues  et  li  waris- 
semens  de  le  ville  et  de  le  poesteit  de  Le- 
vignies  et  li  sourfais  ki  sour  le  warissement 
escheoit  estoient  noslres.  (1259,  Ch.  de 
haud.  d'Avesnes,  Arch.  du  roy.  de  Belg.) 

cvRissoN,  voir  Garison. 

GARiTEMKNT,  -  iltemeut,  s.  m.,  fortifi- 
cation, ouvrage  avancé  : 

Gros  murs  a  creneaulx,  tours  de  pierres 
et  de  bois,  tournelles,  bretesches,  garitle- 
mens,  emparemens  et  couronuemens  d'i- 
celles.  (1360,  Supplique  du  sire  de  Chdtillon- 
Arch.  udmin.  de  Reims,  III,  169,  Doc.  inéd.) 

GARiTER,  ijiieriter,  verbe. 

—  Act.,  garnir  de  guérites,  d'ouvrages 
avancés,  donjonner  : 

Damoiselle  Jehanne  de  Vendosme,  dame 

de  Bertecourt,  nous  a  fait  exposer  que 

pour  la  garde  et  deffense  de  son  chastel, 
elle  a  fait  emperer  et  gariter  et  enforcier 
son  dit  chastel.  (1358,  Arch.  JJ  86, 
pièce  137.) 

Faire  garder  et  gariter  ladicte  ville  de 
nuict   et  de  jour.  (1358,  Ord.  de  Cft.  V, 
Hist.  de  Reims,  IV,  624,  éd.  1846.) 
i:n  la  tour  de  Meulent  s'alerent  enfermer. 
Et  sur  le  pont  aussi  c'on  faisoit  gariter, 
(Cdv.,  B.  du  Gueselin,  3995,  Charrière.) 
Le  poul  fist  euforcer  et  gariter  en  son. 

(iB.,  ib.,  4046.) 

—  Fig.  : 

Uns  molt  riches  dus  la  rcquist 

K  avoir,  se  prendre  la  vosist, 

I-;,  por  ce  que  ele  nel'  prent, 

.Si  nos  guérite  uiolt  sovcnt. 

(Vie  du  pape  Grégoire,  p.  54,  Luzarche. 

—  Réfl.,  s'abriter  dans  une  guérite  : 


t3t  GAR 


Hs  ni.  par  sainte  Narttoerite, 

Mole  ù  garisnDi  iittrile  ; 

Aloa^  «ou  T  tost  garilûnl. 

(G.  DE  Coisci,  JUrr.,  rai.  SoUs.,  f  Î06  .) 

—  Garité,  part,  passé,  garni  de  guérites, 
fortiflé  : 
Par  devant  nnc  porte,  qni  bien  ta  garilre. 

(Chn.  au  fyi7iic,  6269,  ReilT.) 
C'onqnes  n'y  deraori  on  se  nef  garilee 
Personne  saraine  qn'il  n'ait  toute  tuce. 
mitl.  ie  Ger.  de  Blar.,  Ars.  3141,  f  '  Ml  V.) 
Par  deranl  Foorardmont  celle  tonr  garilee. 

(Ciperis,  Itichel.  1637,  f  '  5"  v".) 
Mais  il  ne  rit  castel  ne  porte  gariti't: 
(CkvUt  U  Ckaute,  Kichel.  24372,  F  32''.) 

A  toar  eslevce 

D«  crtatians  eoTiron  noblement  garilee. 
(B.  de  Set.,  v,  liO,  Hocca.) 
L.->  ou  estoil  deiiiourez 
Le  gentil  chastellain  qui  en  garJoil  les  riefs. 
Kl  tenoit  le  moastier,  qni  esloil  bien  fremei 
Et  de  bonnes  guérites  estoit  bien  guerilez. 
(CoT.,   B.  du  tittesclin,   Tar.   des  v.  3932-394», 

Chabaille.) 
Et  Bertran  du  Cnesclin,  qui  tint  fu  alosé, 
Resgarde  le  chastel,  qui  bien  fn  garilé. 

(In.,  ib.,  S045.) 

Mes  U  chastianx  estoit  ansi  qn'a  une  entrée 
Et  la  tonr  an  milieo  qui  bleu  fn  garilee. 

(Id.,  ib.,  Tar.  des  t.  5066-3071.) 
?uis  enrôla  Bertran  ces  conreonrs  privez 
A  Reli,  a  Neroni,  .ii.  cbastianx  gariln. 

(In.,  i».,  18561.) 

En  cheminant  conqnist  maint  chastel  garilé. 
(Id.,  i*.,  19780.) 

Le?  villes  et  les  chastiaux  i?toient  mal 
pami  et  garité  par  celles  régions.  (Ber- 
SDIBE,  T.  Lin.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  192'.) 

Si  la  trouvèrent  (la  cité)  bien  breteschiee 
et  garitee.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 
f«  333  r=.) 

Mais  ceulx  de  la  forteresse  cstoient  bien 
gueritez  que  onques  pierre  d'engin  ne  les 
greva.  (Id.,  ib.,  ('  120  r".) 

Cil  de  le  fortereoe  estoient  si  bien  garitel 
que  onques  piere  d'engien  ne  les  greva. 
(ID^  ib.,  III,  123,  Luce.) 

Un  (.hastiel  de  bois  tout  couvert  et  ga- 
rité. (Id.,  i6.,  II,  309,  Luce,  ms.  Rome, 
f  76.) 

Ladite  closure  sera  crenellee  et  faite  a 
saillies  de  pierre  dehors  garitez  si  que 
sauvement  dedens  on  puist  deffendre  les 
murs.  (1446,  Compt.  du  R.  René,  p.  94,  Le- 
coy.) 

Aucuns  des  murs  estoient  gueritez  a 
cause  des  guérites.  C'estoient  des  retraites 
pratiquées  sus  l'espoisseur  des  murailles, 
ainsi  appellees  pource  qu'elles  guerissoient 
et  sauvoient  ceux  qui  en  surprises  avoient 
loisir  de  s'y  retirer.  (Fauchet,  Orig.  des 
cheval.,  arm.  et  her.,  II,  éd.  1611.) 

GARJEHIE,   voir  JaRGERIE. 
GARLANDAICIIICIt,  VOif  GaRLAKDECBIER. 

OARLANOE,  gerlande,  gherlande,  s.  f., 
sorte  de  peigne  : 

CTina\\n,gerlande.{Gl.de  Gart.,ms.  Bruges, 
1546,  Scbcler,  Lex.,  p.  74.) 

—  Cercle: 

Deux  garlandes  'le  fer  pour  charrez. 
(Vent«  de»  biem  de  Jacques  Coeur,  Arch. 
KK328,  !•  222  r») 


GAR 

Garlande  de  Ivsses  de  boys  lyees.  (Ré- 
par.  p.  lepotit  dèilar.,x\'  s.,  Arch.  Maine- 
et  Loire.) 

—  Mur  à  hauteur  d'appui  qui  entourait  le 
marché  de  Bordeaux  ;  et  balustrade  placée 
autour  du  tombeau  de  la  famille  de  Re- 
mond.  Contrai  passé  entre  Françoise  de  la 
Chassaigne  et  les  Feuillants  de  Bordeaux, 
(23  août  1531,  Arch.  Gironde,  R.  Feuil- 
lants, Reg.  capilulaii-e.) 

—  A  été  synonyme  de  guérite,  allons  : 
.V.  Maisons  et  héritage   c'on   dist  le  Li- 
corne, faisant  loukel   des    rues    allant  au 
Beghiuaige  et  Gerlande. 

Pour  la  maison  quv  fu  messire  Alle- 
mant,  comprise  en  l'hostel  de  Naste,  te- 
nant à  la  ruelle  desehondant  de  la  rue  de 
Naste  en  la  Gherlande.  (13bl,  Dénombre- 
ment des  biens  et  revenus  du  chapitre  de 
Sainte  Wandru,  à  .Mons,  Arch.  de  l'Etat, 
à  Mons.) 

On  lit  dans  le  même  dénombrement  : 
Pour   les  moulins   jumieaulx  deviers  le 
porte  de  le  Gherite. 

GARLANDECUE,  -  dcsche,  -  deijche,  - 
darche,  ijarlend.,  galand.,  s.  f.,  guirlande: 

Et  la  dame  r'est  fors  issue, 
D'un  drap  empcrial  veslue, 
llobe  d'ermine  tôle  fresche, 
An  son  chief  une  garlendesche. 

(Chev.  au  Lyon,  2359,  HoUand.) 

En  son  chief  une  galandesche 
Qui  estoit  de  l'uevre  galesce 
Li  lâcha  sa  très  douce  amie. 
(Pbiu..  de    Rem.,  Jean  et  Blonde,  3986,  Bordier, 
p.  246.) 

Si  vus  avez  orguillouse  ceinture,  ou  fer- 
mais, ou  anels,  ou  ^'auz,  u  seles,  ou  gar- 
landesche  d'or  ou  d'argent.  (De  confession, 
Richel.  19S25,  f°  8o  r».) 

Une  garlandeyche  de  or.  (Chron.  d'Angl., 
ms.  Barberini,  f  52  v».) 

GARLANDECHiER,  -  oichier,  garlaimd., 
V.  a.,  garnir  de  guirlandes  : 

s'en  avoit  cuetTechiei  et  cote, 

Crestc  sur  hiaume  assez  mignote, 

llouce,  escn  et  alerons. 

Antre  tex  fu  ses  auquetons 

Garlandaiché  tout  contrcTal, 

Et  C'iuvertnres  a  son  cheral 

Cointes  estoit  et  de  bel  cstre. 
(J.  Brbtel,  Toiim.  deChamenci.  3207, DelmoUe.) 
Si  aveyenl  tules  les  rues  de  la  vile  en- 
curlines    et  corunnes    et  garlaundechees. 
{Chron.  d'Angl.,  ms.  Barberini,  f»  49  v».) 

GARLANDEis,  -  eiz,  -  iz,  -cndeis,  gall., 
gai.,  s.  m.,  revêtement, cloison  debrlques, 
galandage  : 

Ordenez  a  ouvrer  de  leur  mestier  de 
charpeuterie  en  la  fortifficationet9a{2an(2etz 
d'une  bassetille  devant  le  fort  de  Thury. 
(1370,  Arcb.  K  49,  pièce  49'.) 

Item  bretesches  et  manteaux  couronnez, 
ou  yalandiz  de  tours  soustendront  d'ais- 
selles seulement  sans  gros.  (137S,  Arrêts 
du  Parlement,l.  VI, ap.  Ste-Pal.,  éd.Favre.) 

Aux  charpentiers,  pour  havoir  fait  .vn. 
gallendeis  de  boys  sur  les  murs  de  la  ville. 
(1412,  Comptes  àe  Nevers,  CC  18,  f  4  v», 
Arch.  mun.  Nevers.) 

Et  aux  deux  boz  dud.  gallendeis  a  une 


GAR 

manière  de  huisserie  de  .vi.  piez  de  hault 
(Ib.) 

Les  supplians  montèrent  sur  la  masse 
du  pont  du  chastel  de  la  Bruyère,  et  de  la 
acrocherent  un  crochet  au  garlandeit 
d'une  tour,  et  par  le  moyen  dudit  crochet, 
eschielle,  ou  autrement,  ilz  montèrent  sur 
ladite  tour.  (1450,  Arch.  JJ  186,  pièce  4«.) 

GAivt-ANDER,  -  endor,  guarl.,  guéri, 
gall.,  gai.,  v.  a.,  entourer  d'une  guir- 
lande, et  par  oxt.,  orner,  parer,  ajuster  : 

Belle  fu  et  bien  atornee. 
D'un  fil  d'or  estait  galendee. 

(Rose,  ap   Duc,  Gallêndus.) 

Se  tu  n'M  couchies  et  levez. 
Pignies,  gallanàes  et  lavez. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f  97'.) 

—  Garnir  d'une  cloison  de  briques,  cré- 
neler : 

Et  tant  chevaucha  Geuffroy  qu'il  eut  en- 
vironné la  fortresse,  et  regarda  moult  bien 
que  devers  le  pont  c'estoit  le  plus  foible, 
et  luy  sembloit  bien  que  par  la  elle  pour- 
roit  "estre  prise  d'assault,  car  les  murs  y 
estoient  bas  et  n'estaient  pas  les  tours 
gxierlandees.  (i.  d'Arras,  Melus.,  p.  278, 
Bibl.  elz.) 

Fut  la  tour  bien  garlandee,  et  y  avoil 
deux  pons   levis,  et  furent   les  murs  drus 
semez  de  fortes  tours.  (Id.,  ib.,  p.  335.) 
Guectier  de  nuit,  par  jour  a  la  barrier», 
Garlander  tours  et  faire  arrier  lossez. 
(E.  Dbsch.,   Poés..  Richel.  S 10,  f°  38".) 
Environ  n'y  a  tour  de  pierre 
Qui  ne  soit  hancié  a  esqnerre. 
Et  les  dites  tours  gallendees. 

(Id.,  ib.,  l'  410''.) 

Faire  des  ayes,  tant  pour  gallender  les 
eschifîes,  comme  pour  faire  des  manteauli 
pour  mettre  es  chaffaulx.  (1409,  Comptts 
de  Nevers,  CC  17,  f»  8  v»,  Arch.  muu.  Ne- 
vers.) 

Maneuvres  qui  galendoient  les  murs  en- 
tour  la  tour  Galoppe.  (1466,  Comp.  dt 
Nevers,  CC  60,  f»  32  v»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Quiontpourté  des  pierres  surlamurailU 
pour  galander  et  mettre  râteliers  sur 
icelle.  (ft.,^  U  v».) 

Tirer  de  la  pierre  d'une  vieyle  muraille 
pour  employer  a  galander  lesdiz  ratelliers. 
(/().,  f»  19  v°.) 

GARLANDURE,  galandure,  s.  f.,  galan- 
dage. Ce  mot  certainement  ancien  n'a  été 
rencontré  que  dans  un  texte  franc- 
comtois  du  xvii°  siècle  : 

Lorqu'entre  deux  voisins  il  s'y  trouve  une 
galandure  de  bois,  de  plâtre,  ou  de  briques 
et  que  l'un  d'eux  voudra  en  place  faire 
construire  une  muraille  à  chaux  et  arenne, 
il  le  pourra.  (1689,  Ord.  des  arts  etmit.(U 
Besançon,  Ord.  conc.  les  bât.,  xxrv.) 

Comtois,  galaniiire,  cloison. 

GARLAUNDECHER,       VOir      GAHUHM' 


GABLE,  s.  f.,  Vide  d'un  tonneau  : 

Si  ne  peuvent  iceux  taverniers  tirer  d' 

leur  vin  sans  grâce  plus   de   quatre  paui. 

paux  degarle.  (1507,  Prév.  de  Beauquesne, 

Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  U,  318,  oaa- 

thors.) 

GARLENDESCHE,  VOir  GABLANDBCUE. 


GAR 

GARi.oN,  ijallon,  s.  m.  ,  onglons  du 
pourceau  : 

Et  les  garions  (du  pourccaul,  les  picdz 
y  tenons' avec  les  hinguez  et  c.orees,  sont 
pour  eulx  déjeuner.  (1507,  Préo.  de  Beau- 
quesne,  Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  II, 
280,  Bouthors.) 

Les  gallons  des  sangliers.  (Du  Pinet, 
Pline,  VIII,  31,  éd.  1S66.) 

—  Par  extension  : 

On  trouve  des  bois  qui  ont  en  dedans 
certains  gallons  et  durillons,  comme  on 
void  les  plandules  et  scrofules  parmy  la 
chair;  et  n'ont  ces  callositez  aucunes 
•veines,  nv  poulpes,  ny  tilameus.  (Du  Pl- 
NKT,  Pline,  Lvi,  38,  éd.  1360.) 

GARLouvENDiER,  S.  m.,  dévidolr  : 
Girgillum,  garlouvendier.   (Olla  palella, 
p.  33,  Scheler.) 

On  peut  rapprocher  de  ce  mot  le  rou- 
chi  garlouine,  dévidoir. 

GARMENTER,  VOir  GrAMENTER. 

GARMENTERIE,  guarm. ,  S.  f.,  diviiui- 
tion: 

Li  tierz  deas  seaz  dutaace 
Sont  muU  de  nîgromance  j 
—  Art  est  de  tel  bailUe 
Com  est  guarmenterie,  — 
Qae  Jovem  apetereot  ; 
Le  josdi  li  danereat. 

(P.  DE  Thao.n,  Ciimpoi,  403,  Mail.) 

GAAMIER,  voir  GRAMIER. 

GARHOisiE^  S.  f .,  feinte,  hypocrisie  : 

Li  TilaiDs  qni  ot  caer  de  tremblu 
El  toz  fui  plains  de  garmoisie 
N'oblioit  pas  sa  vilonie. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  P  59''.) 

GARMOs,  -  ox,  S.  m.,  exprime  tout  ce 
I  qui  sert  à  farder,  à  faire  valoir  meusongè- 
reraent  une  chose  ou  une  personne  : 

Geste,  dist  il,  n'est  pas  fardée  ; 
N'i  a  ne  boore  ne  ijarmos. 
(Chrest.,  du  Roi  Guill.,  635,  Michel .; 

—  Fig.,  feinte,  hypocrisie  : 
Et  cil  a  la  voie  se  mist, 
Aa  bon  ami  tint,  si  li  dist 
Ce  que  ton  père  li  manda, 
Et  cil  qui  sanz  garmox  l'ama 
Dist  qne  volentiers  le  feroit. 
(Vie  des  Pères,  Ricbel.  -23111,  f  50".) 

[  GARMOSÉ,  part,  passé,  infecté  de  fraude, 
id'hypocrisie  : 

Li  caer  qui  eu  sont  arosé  (do  oelte  eau) 

Ne  seront  ja  puis  garmosé 

D«  nul  malves  garmosemeot. 

(EvRAT,  Geues,  Ricbel.  12457,  f°  5i  r".) 

GARMOSE.MENT,  s.m.,  feiDte,  fourberie, 
pypocrisie  : 

Li  cner  qni  en  sont  arosé "(de  celte  eau) 
I       «8  leronl  ja  puis  garmosé 
De  nul  malves  garmosement. 
(EvRAT,  Gènes,  Richel.  12457,  fo  5»  r".) 

GARNACHB,  -  aiche,  gairnache,  ganache 
•«nac/K.,  s.  f.,  espèce  de  long  sarreau  qui 
«  mettait  par-dessus  le  surcot  : 

irnianl.ao  héraul  d'armes)  despoille  sa  garnaiche 
ior  d.irmesesloit  painluiee  ««riiati-ne, 

J.  Brejel.  Tourn.  de  Chauunci,  293,   Delmolte.) 
T.  IV. 


GAR 

1  Le  frère  doit  avoir  trois  chemises  et  trois 
braies  et  une  cote,  .i.  jupel,  une  garnache, 
une  chappe  et  .ii.  mautiaus.  (Slal.  de  S. 
J.  de  Jér.,  roui.,  Arch.  B.-du-Rh.) 

Que  le  frère  en  esté  non  oste  la  penne  de 
sa  garnache.  [Ib.) 

Establi  est  que  frère  en  esté  nea  oste  la 
penne  de  sa  garnache,  mes  que  il  puisse 
tenir  la  penne  aveuc  la  garnache  et  avoir 
une  garnache  sans  penue.[Regle  del'hospit., 
Richel.  1978,  (<•  62  r".) 

Li  frères  doit  avoir  .m.  chemises  et  .m. 
braies,  et  une  cotte,  et  un  jupel,  une  gar- 
nache, une  chappe  et  .ii.  mantiaus.  {Cart. 
de  S.  Jean  de  Jérus.,  i"  7  v»,  Arch.  de  l'Etat 
à  Mons.) 

Pour  fourrer  une  canache  d'escarlatte. 
(1332,  Compt.  de  La  Font.,  Douet  d'Arcq, 
Compt.  de  l'argent.,  p.  97.) 

Pour  les  2  seurcos  et  la  ganache,  3  four- 
reures  de  menu  vair.  (//;.,  p.  98.) 

Pour  20  aunes  et  demie  de  lin  veluau 
vermeil  des  fors,  pour  faire  une  garnache 
ou  long  mantel  fendu  a  un  costé,  et  chap- 
perou  de  mesme,  tout  fourré  d'ermiues,... 
pour  2  pièces  de  fin  veluau  blanc  pour 
l'aire  une  cote  et  une  garnache  fourrée 
d'ermines  pour  le  roy  a  Iadit3  feste  de 
l'Estoile.  (Ib.,  ap.  Duc,  Garnackia.) 

Vestu  d'une  grant  'janache  fourrée. 
(J.  DupiN,  MerancoUes,  Àrs.  5099,  f»  26  r».) 

I.y  uns  prent  son'capel,  ly  altre  sa  garnache. 
(jEa.  DES  Preis,  Gesle    de   Liège,  4945,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

Ces  brongnes  desquiroit  cnsi   que  viez  garnaclies. 
(lu.,  ib.,  32715.) 

Une  cotte,  un  juppon,  une  garnache. 
(1433,  Es«.  de  S.J.  de  Jér.,  f»  16%  Arch. 
H.-Gar.) 

Que  nul  n'oste  la  penne  de  sa  gairnache. 
(fô.,  f»24».) 

Nom  propre  comtois,  Garnache. 

GAHNACHELLE,  S.  f.,  dimin.  de  gar- 
nache, grenache,  sorte  do  vin  ou  liqueur: 

Garnache  fault  et  garnachelle. 
Vin  Grec  et  du  vin  muscade, 
Marvoisiî  elle  a  dem.mdé  ; 
Vergus  voult  avoir,  vin  goucs. 
(lîi)ST.  Deschamps,  Poés.,  Richel.    810,  f»  516*.) 

GARNAEE,  VOir  GRENATE. 

GARNATE,  voir  GRENATE. 

GARNATÉ,  voir  GRENETÉ. 

GARNAUCiÉ,  voir  Carnacieh  au  Sup- 
plément. 

GAUNE,  s.  f.,  guérite  1 

Le  peuple  estoit  grand  sur  le  marché  : 
et  estoit  conduit  par  un  nommé  Nicolas 
du  Gardin  :  qui  se  tenoit  en  une  garne,  a 
l'hostel  de  la  vile,  a  tout  un  grand  batton. 
(Ol.  de  la  Marche,  Mèm.,  I,  32,Michaud.) 

GARNEL,  voir  CHARNEL   2. 

G.\RNEMENT,  -  imcnl  -  iement  -  yement, 
9uer.,«;ar.,!wer., s.m.,  défense, protection: 

Le  plus  seur  garnement  du  monde  est 
l'amour  de  cyteyns.  (Lib.  Custim.,  I,  24, 
lier.  brit.  script.) 

—  Prendre  son  garnement,  entrer  en 
bataille,  engager  le  combat  : 


GAR  23y 

Ai  je  en  ma  cort  chevalier  tant  vaillant 

Que  vers  cel  Turc  presist  «on  garnimenl  I 

Tes  les  abies  li  doins  de  Bocidanl 

Kl  la  cité  li  olrois  de  Malaiis. 

Dos  de  !Santuel  parla  preniieremnat  : 

Ja  voil  le  don  et  la  bataille  prant. 

(Haimbeut,  Ogicr,  9962,  Barrois.) 

—  Tout  ce  qui  garnit,  équipement,  ar- 
mure, vêteiiieiit,  ornement  : 
Des  mors  oslercot  li  gamimens  plus  chiers. 

(Raimbert,  Ogier,  677,  Barrois.) 

Le  miUeur  warnement  de  robes  part 
ipi'il  averoit  au  jour  de  sa  mort.  (1223, 
Hist.  de  Metz,  UI,  18S.) 

Hegardes,  empereres,  la  fors,  devers  ces  chau». 
Voies  quex  gamimens  a  or  reUanibians. 

(Clians.  d'Anlioche,  ii,  v.  l'Jl,  P.  Paris.) 

La  ot  moult  riies  ganiemens, 
Ensegnes,  bones  covertures. 

(Alliis,  Itichel.  375,  f  143'.) 
Ses  gamemenz  fait  aporter, 
fclu  la  place  se  fait  armer. 
(l'ioire  et  Blancellor,  i"  vers.,  945,  du  Méril.) 
Gel  ferai  bien  conraer  et  garnir 
T.int  que  il  puist  desor  cheval  seir 
Et  qu'il  p  orra  ses  garnemens  souffrir. 
(Jourd.  de  Blaivies,  773,   Hoffmann.) 
Li    loarnement  furent  raporté  en  l'Eglise 
Sainte    Coulambe    a  Paris    que    li   larron 
avoient  embles.  (Mir.    de  S.  Eloi,    p.  84, 
Peigné.) 

S'atourua  des  plus  riches  guernemenz 
qu'elle  ot.  (Sept  Saa.,  nis.  Chartres  620, 
1-0  2ia  ) 

Si  per  sovenl  treslous  mes  vernemens. 
(Sotte  chanson,  ms.  Oif.,  Douce  308.) 

Maint  jougleour  pour  leur  meslier 
Kaire  y  vindreul  de  toutes  pars. 
Et  on  ne  lor  fu  mie  escbars 
De  donner  robes  et  garnemens. 

(Couci,  3896,  Crapelel.) 

Joseph  ont  ricbemenl  vestu 
El  parez  de  biaus  guernemenz. 
(Geoff.,    .vu.    Eitaz    du  monde,    Richel.    1526, 
f  19'.) 

Se  li  mestres  dient  par  leur  serement 
que  le  garnement  soit  empirrezpar  mestail- 
lier,  li  taillieres  doit  rendre  le  doumage  a 
celui  qui  le  garnement  est.  (Est.  Boil., 
Liv.  des  mest.,  i'°  p.,  lvi.  S,  Lespiuasse  et 
Uonuardot.) 

Ausiut  aura  il  l'usefruit  des  garnement 
de  la  tenure.  (Digestes,  ms.  Montpellier  H 
47,  f  9l«.) 

Que  nul  evesque  puisse  rien  oter  du  lieu 
vl'abbaye  de  Saint-Denis)  ne  prendre  ne 
calices,  ne  garnimenl  d'autel,  ne  textes. 
(Chron.  deS.-Denis,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Li  amiral  Quinart  démena  joie  grant. 
Que  de  Tierri  cuida  pour  voir,  a  ensient, 
Que  chen  fusl  sou  mesage  Baudré  le  mal  tirant. 
Pour  cheu  qu'il  ot  vestu  trestuit  si  garnement. 
(Gaufrey,  4184,  A.  P.) 

Dolent  delivreir  luu  millour  tuernemant. 
(1314,  llist.  de  Metz,  III,  316.) 

Que  nuls  ne  faiche  estai  ne  ne  monstre 
denrecsou  grant  niarquié  deseure.iii.  war- 
nemens.  (1320,ifeure  des  fripiers,  à  la  suite 
du  Reg.  au  renouv.  de  la  loi,  1,  f»  53,  Arch. 
S.-Omer.) 

Abbis  de  moinne,  c'est  assavoir  warne- 
mens  noirs  et  chappes  noires.  (1322,  Cart. 
de  Metz,  ms.  Metz  731,  f»  28  r".) 

Pour  monseigneur  le  duc  de  bourgongne 
pour  fourrer  une  robe  de  .lui.  garnemens 
que  ledit  seigneur  ot  a  la  leste  de  Pasques- 

3U 


t34 


G  AH 


(1351,     Comptes    royaux,     ap.    Laborde, 
Emaux.) 

Warnement  de  drap.  Warnement  de  tire- 
taipne.  [Travers  du  commenc.  du  xV  »., 
le  Gard,  n"  27i,  Arch.  Somme.) 

Pour  doubler  les  6  guernemens  dessus 
dis  a  16  s.  la  pièce.  (14tO,  Arch.  hospit.  de 
Paris,  II,  p.  163,  Bordier.) 

Cornent  leur  robes  et  warnement  deivont 
retnnnir  eis  aulres  malades  et  a  la  mala- 
deire.  (1417,  Arch.  Frib.,  i'*  Coll.  délais, 
W  280,  f»  83  V.) 

Un  gamiment  de  couverture  de  l'evanîje- 
listier.  (1542,  Inv.  de  S.  Jacq.,  Liv.  des 
serm.,  Arcb.  mun.  Monlaubau.) 

Deux  bacquebuttes  et  leur  gamyement. 
(1566,  Archiv.  hospit.  de  Paris,  l,p.l22,Bor- 
dier.) 

—  Action  de  mnnir,  apposition  : 

Lai  présente  pai|ie  nos  avons  fait  ranfour- 
cier  dou  wernemanl  de  nostre  saiel. 
(23  janv.  1220,  Coll.  de  Lorr.,  973,  n»  32''", 
Richel.) 

Avons  baillié  ches  présentes  lettres  en- 
forcbies  du  garnement  de  nos  seaus.  (1243, 
lÀrre  blanc,  Arch.  mun.  Valenciennes, 
f  13  r'.) 

—  Garantie,  authentication  : 

En  tesmoipnagc  et  en  warnimenl  de  ceste 
choise.  (Trad.  dû  xiir  s.  d'une  cb.  de  1233, 
Cart.  du  Val  S.  Lamb.,  Richel.  1.  10176, 
f  26  v«.) 

En  tesmognape  et  en  tcarniment  de  ches 
coses.  (1270,  Cart.  de  S.  P.  de  Selaincourt, 
(•  69  r*,  Bibl.  Amiens.) 

Lorr-,  vuarnement,  vêtement,  habille- 
ment, tant  d'homme  que  de  femme.  (D., 
J.  Fr,  Yoc.austras.) 

tJARNESTURE,  -  isture,  -  iture,  warn.,s. 
(.,  provisions,  ressource  : 
Si  serra  vostre  ganesture 
De  tDles  parz  par  avenlnre. 

(CoARDKï,  Pelil  put,  1595,  Koch.) 
Malt  lor  desplat  la  sorpresnre, 
Kar  poi  aTO  (i)  eot  gameslu"'. 
iHitt.  ie  Guill.  te  Maréchal,  i\i,   P.  Meyer,   Ro- 
mania  XI,  p.  Ji.) 

Or  ojels  grant  deol  a  demetare 
Et  defaule  de  lanùture  : 
Apre*   que  sod   deol  arejt   démené,   (la  fille  de 
[Jephté) 
Son  père  la  ad  sacriflé. 

De  Pfckei,    m».  Cambridge,    Univ.   E  e  .1.   20, 
f  19=.) 

—  Authentication  : 

Et  en  tesmongnage  de  ciieu,  nous  lui 
aveumes  nos  présentes  lettres  scellées  du 
scel  de  uoslre  toarnesture  et  en  conferme- 
ment.  {Pièce  de  1238,  ap.  Beauvillé,  Doc. 
ined.  sur  la  Picardie,  IV,  38.) 

—  Garnison,  lorteresse  : 

En  lele  manière  adechertes  que  par  de- 
dens  chez  mettes  nule  warneslure  porra 
eslre  faite.  (Trad.  de  la  Charl.  de  Jean, 
coml.  dePonlh.de  1184,  Liv.  roug.  dAb- 
bevil.,  f»  4  r»,  ap.  Duc.,  warnimenlum.) 

Sire  Waryn  et  sire  Joce  aveyent  lessé 
garnesture  en  le  chastel  de  Dynau.  {Hisl.de 
Foulq.  Filz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv'  s., 
p.  37.) 

Le  grant  roy  vint  a  rencontre,  et  y  mist 
son  siège  et  leva  ses  engins  et  ses  garni- 
ture* environ  pour  les  prendre.  {Bible,  Êc- 
clésiastiiiuu,  ch.  9,  éd.  1843) 


G,\R 

OARNBTÉ,  voir  GRKNKTÉ. 

GARNETERiE,  S.  f.,  Charge  militaire  : 

Il  lenr  faisoit  donner  argent,  pecnne, 
Pour  les  gnerir  selon  ce  l'opportane, 
.<lncnnes  fois  nne  gariielme, 
One  office  de  cappitainerie. 
(Martial  de  Paris,  Viçil.  de  Charles  VII,  f"  21  f, 
ii.  1193.) 

GARNETIER,  VOir  GRENETIEU. 
GARNETTE,  VOir   GhENATE. 

GARNI,  S.  m.,  engin  de  pêche  : 

Le  basrebouer,  le  chiphre,  garnis,  vallois. 
(1326,  Ord.,  i,  792.) 

Le  basrebouer,  le  fiffre,  garnis,  valais. 
(1388,  Ord.,  vu,  779.) 

Le  bat.<robouoir,  le  ciffre,  garnis,  valais. 
(1402,  Ord.,  VIII,  333.)  Impr.,  garins. 

GARNIMENT,  VOir  GARNEMENT. 

GARNiMEUR,  S.  m.,  celui  qui  garnit, 
qui  pose  les  garnitures  d'un  habit  : 

Nous  avons  receue  l'umble  supplication 
des  maistres  du  mestier  de  taillandiers  et 
prepoinctiers  et  autres  garnimeurs  en  ha- 
bits concernant  icellui  mestior  en  nostre 
ville  d'Amboise.  (1481,  Ord.,  xviil,  627.) 

GARNIR,  gtiarnir,  gaarnir,  guernir, 
loarnir,  carnir,  verbe. 

—  Act.,  munir,  pourvoir,  fortifier  : 
Confié  lor  doinsl  del  castel  rendre, 

U  il  les  garnisse  a  rescone. 
Se  il  le  pert,  la  honte  est  sone. 

(fto«,  Richel.  375,  f»  22T.) 

Garni  WUleame  de  Belesme. 

(/*.,  3°  p.,  2i32,  Andresen.) 
Cbascuns  garni  le  chastel  qui  li  fu  renduz 
de  sa  pent.  (Villeu.,  230,  Wailly.) 

Le  fil  Headon  ont  votre  mort  porguis, 
Ociront  vons,  se  a'estes  bien  guamis. 

(Aubenj,  p.  17,  Tarhé.) 

Car  je  pris  plus  celui  qui  set  garnir. 
Ce  que  pris  a,  si  qu'il  le  paisl  tenir, 
Que  celui  qui  \ait  ailiers  couquesler 
Et  pert  ice  que  il  devroit  garder. 
(Ch.  anon.,  lus.  Stockholm,   fr.  46,  r.  33,  Roma- 
nia,  Tii,  p.  98.) 

Nous  avons  fait  garnir  ces  lettres  par 
l'impression  de  nostre  seel.  (1269,  Letl.  de 
S.  Louis,  Mart.,  Th.  anecd.,  I,  1126.) 

Il  iert  bon  que  vous  retenez  les  formens 
et  les  orges  et  les  ris  et  tout  ce  de  quoy 
en  peut  vivre  pour  la  ville  garnir.  (Hist.  de 
S.  Louis,  XXXVI,  Wailly.) 

Il  garnit  .Nerbone  et  s'en  partit.  {Chron. 
des  rois  de  Fr.,  ms.  Berne  607,  f"  68'.) 

—  Préparer  : 

Aies  ent  en  vos  terres  por  vos  armes  guarnir. 
(Les  Loh.,  Rom.  VI,  489,  p.  74.) 

—  Réfl.,  se  mnnir  : 

Je  m'esloie  garni  de  gelines  et  de  cha- 
pons. (Hist.  de  S.  Louis,  cxiii,  Wailly.) 

—  Act.,  avertir  : 

Ben  poent  retenir 

Ço  diinl  jos  Toil  guarnir. 

(P.  DE  TiiAOB,  Cumpoi,  t03,  Mail.; 


Ce  ço  TO«  ToU  guitmir. 


;(1d.,  a.,  1968.) 


GAR 

D'une  rien  te  garnis 

E  si  en  seies  seurs  e  fis. 

Que  mnlt  par  fus  nez  en  buen  ore. 

(Be.v.,  D.  de  Norm..  Il,  1511,  Michel.) 
Ahi  !  dus  iNamles  a  la  barbe  mellec. 
Par  tantes  fois  m'aves  honor  portée, 
Et  si  m'aves  garni  a  recelée, 
La  moie  lance  n'iert  ja  vers  vos  tornee. 

(Raiubert,  Ogier,  5067,  Barrois.) 
L'aroiidele  les  en  garni 
Qui  le  conseil  celui  oi. 

(Marie,    Ysopet,  Richel.  19152,  f»  22'.) 

ÎVe  deivent  pas  al  rei  ses  anemis  guernir. 
Ne  Franceis  ne  Galeis  por  ço  de  Deu  partir. 
(Garnier,    Vie   de    S.     Thom.,    Richel.    13513, 
f°  i2  r») 

Par  tans  fust  pris  et  alrapé  : 
Mais  Wistasces  de  Mont  Chnvrel 
L'en  garni  par  .1.  garçonchiel. 

(Wislasse  le  Moine,  1 198,  Michel.) 
Nychodemus  eut  un  ami 
A  ce  conseil,  qui  l'en  garni. 

(S.  Graal,  665,  Michel.) 
Li  amiral  la  fist  garnir 
Qn'ele  soit  preste  du  servir. 
(Floire  et  Dlancheflor,  2»  vers.,  2847,  du  Méril.) 

Il  soient  warnit  ke  devens  .xl.  jours  il 
issent  huers  de  no  règne.  {Charte  du  roi 
d'Angl.,  Arch.  mun.  Douai,  cart.  L,  f»  46.) 

Deus  !  tant  vos  en  garni  sovent 
Que  n'entrissiez  en  cest  talent  ! 

(Parton.,  4553,  Crapelel.) 
Et  d'une  rien  soies  garnis. 
Se  g'i  eusce  esté  eslis 
A  avoir  ceste  damoisele, 
Qai  tant  par  est  et  rice  et  bêle. 
Se  vos  le  pleust  a  avoir 
Que  j'en  fesisce  vo  vouloir. 

(Ib..  9303.) 

Quant  Morice  le  barnn 
Garniz  esteit  del  traisun, 
Sa  gent  feseit  par  tut  mander 
Que  euz  se  fesent  tosl  armer. 

(Conguesl  of  Ireland,  2105,  Michel.) 

Dame  Den  jure,  qui  en  la  crois  fu  rais, 
S'elle  eu  devoii  estre  en  .1.  feus  espris, 
Si  en  sera  le  Bonrgoins  garnis  : 
Ja  si  lait  murdre  n'est  par  lui  consentis. 

{Aubenj  le  Boiirgoing,  p.  16,  Tarbé.) 

Li  citoien  qui  de  sa  venue  furent  garni 
issirent  de  la  vile.  {Chron.  de  S. -Den.,  ms. 
Ste-Gen.,  f"  34».) 

U  sout  leur  covine  et  fu  garniz  de  leur 
venue.  {Ib.,  f»43=.) 

Qui  est  garnis  il  n'est  senrpris. 

(Proc.  du  xm"  s.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 
De  cheste  cose  faire  sui  je  très  bien  camt». 

(B.  de  Se*.,  v,  455,  Bocca.) 

Et  se  ai  acort  n'eu  poons  eslre,  warnit- 
seis  vostre  court  qui  entre  nous  et  vous 
doient  le  droit  dire  des  querelles  qui  en 
pourroent  eslre  ou  seroient  entre  vous  et 
nous.  (12  janv.  1313,  Cotot.  de  Lorr.,  vol. 
982,  Verdun,  n"  7,  Richel.) 

—  Réfl.,  se  tenir  sur  ses  gardes,  se  dé- 
fendre : 

Non  fais  voir,  sire;  car  je  me  sui  garnis. 

(Gar.  le  Loh.,  2"  chans.,  nu,  P.  Pari».) 

Isnelement  por  soi  garnir. 
(Ren.  de  Beaujeu,  ti  Biaus  Desconneus,  3128, 

Hippeau.) 

Que  il  se  garnesissent  contre  ceus  de 
Clermont.  {Chron.  de  S.-Den.,  tas.  Ste- 
Gen.,  fo  39''.) 

—  Neulr.,  se  préparer  : 


GAR 


GAR 


GAR 


235 


Lors  descent  isnelement  et  li  court  sus 
et  chil  saut  sus  et  garnist  de  soi  deffendre. 
{Artiir,  ni5.  Grenoble  378,  f°  93".) 

—  Garni,  part,  passé,  muni,  pourvu  : 

Do  leil  biaulleil  guernie. 

(Rom.  et  fosl.,  Bartsch,  II,  16,28.) 

Vous  estes  tonsjonrs  bien  aarny 
De  cela  qad  vous  debvcs  dire. 
{Farce  de  âeus  gentihh.  cl  d'un  mounyer,  p.  4, 
ap.  Ler.  de  Lincy  et  Michel,  Farces,  moral, 
et  serm.  joy.,  t.  II.) 

—  Riche,  puissant  : 

Et  tu  es  rois  et  sires  de  Pavie  ; 
Kt  je  gai  rois  de  Franco  la  fjamie. 

(Raimbert,  Oi/ier,  5273,  Barrois.) 

Va  s'en  Ganlier(sl  droit  a  Cambrai  la  riche, 
LI  sors  G.  a  Aras   la  garnie. 

(B.  de  Cambrai,  5S56,  A.  T.) 

par  la  porte  s'an  entrent  en  la  cité  garnie  ; 
Il  n'i  ot  si  hardi  qui  pas  le  conlredie. 
Et  cil  ont  chevauchié  a  bêle  compaiguie, 
Vena  sont  a  la  porte  de  la  grant  tor  garnie. 

(Gui  de  Bourg.,  3268,  A.  P.) 

Ces  dames  s'an  revoisent  en  France  la  garnir. 
(/«.,  .i03.S.) 

Si  fu  li  seneschaax  de  Bordeauli  la  garnie. 
(Cm.,  Berlran  du  Guesclin,   1348S,  Charrièro.) 

—  Prêt,  préparé  : 

De  tornoier  ne  sui  mie  garnis. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  !"  23''.) 
DoDoez  li  jor,  il  venra  devant  ti, 
De  l'amander  est  il  près  et  garnis. 
(Gar.  le  Loh..  2"  chans.,  xx,  p.  281,  P.  Paris.) 
Li  mengiers  fu  apreste?  et  garnis. 

(Aul/ery  le  Bourgoing,  p.  22,  Tarbé  ) 

Ydoine  mult  grant  joie  en  a. 
Toute  garnie  de  respon'ire. 
(Amaldas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f»  331'.) 
Do  Tos  servir  sni  tonz  prêt  et  garnis. 
(Thibaolt  IV,  Chans.,  p.  115,  Tarbé.) 

Se  je  n'estoie  demain  en  cour  monstres 
Et  de  combatre  garnis  et  apresles. 

(Enf.  Ogier,  3689,  Scbeler.) 

Tontes  enrcs  fet  il  savoir. 
Dame,  quant  il  se  tient  garni. 

(Lai  du  Conseil,  p.  8S,  Michel.) 
Si  en  occirent  les  Danois  dix  huit  des 
plus  grans  et  des  plus  nobles,  car  ils  es- 
toient  garnis  et  appenses  de  mal  faire,  et 
le  roy  ne  s'en  prenoit  garde.  (Grand. 
Cron.  de  France,  Gestes  du  roy  Loys,  fils 
de  Charles  le  Simple,  vi,  P.  Paris.) 

Met  si  parent  i  furent  et  si  meilleur  ami. 
Qui  toit  furent  armé  et  de  mentir  garni. 

(Doon  de  Mnie.nce,  786,  A.  P.) 
Ainsi  vint  le  roy  garny  de  .sa  terre  def- 
fendre.  {Lancelot  du  Lac,  l"  p.,  ch.  36,  éd. 
1488.) 

—  Averti  : 

De  lar  voleirs,  de  iur  corages, 
Nos  fai  certains,  garniz  e  sages. 

(Bek.,  D.  deNorm.,  II,  3269,  Michel.) 
Morv.,    garni,    rempli    outre    mesure. 
Gtiernesey,  guernir,  avertir. 

GARNISON,  -  izon,  -  isson,  warn.,  s.  t., 
défense  : 

Il  n'avoit  de  garnison  por  son  cors  ke 
un  seul  gasygan.  (11.  de  Val.,  5H,  Wailly.) 

Ha,  dous  Dex  !  cornent  s'en  poroit  on 
sarder  7  Et  quele  est  ore  la  garnissons  que 
Il  covendroit  contre  leur  malisse,  aussi 
corne  li  coulons  se  garnist  contre  cou  qui 
'-îrever  li    puel  ?    {La   Response  dél   Bcsl. 


mestre  Richard  de  Furnival,   li   Coulons, 
p.  93,  Hippeau.) 

Cornent  pourchncerais  tu  garnison  contre 
les  beistes  sauvaiges.    {Liv.  de  Sen.  contre 
mesavent.,  ms.  Berne  365,  f»  70  v".) 
Mais  pour  tant  que  chascna  isse  de  souspeçon 
Et  qae  je  ne  vous  double  en  nulle  garnison. 
Je  voas  deliverrai  voire  par  raençon. 
(Cnv.,  Berlran  du  Guesclin,  13585,  Charrière.) 

Et  vinrent  contre  leurs  anemis  les  Gel- 
drois  ;  et  quant  y  les  apprepont,  y  metirenl 
piet  a  terre  et  en  garnison.  (J.  DE  Stave- 
LOT,  Chron.,  p.  345,  Dorgnot.) 

—  Garantie  : 

En  tesmoinnaige  et  garnison  des  quelx 
chouses.  (1294,  Commune  de  Dijon,  Ri- 
chel. 1.  9873,  f»  14  r«.; 

—  Assistance,  secours  : 

Sa  garnison  reçoi  je  volontiers. 

(Froiss.,  Poés.,  I,  68,538,  Schelor.) 

—  Provision,  approvi-sionnement,  bien 
en  général  : 

Ne  preiiuiL  pas  garde  ans  deniers 
N'auz  garnizons  qu'il  despandoit. 
(RoTEB.,  Complainte  au  roi  de  Savaire,  I,  i,S, 
Jab.) 

Car  la  garnison  des  viandes  ne  porroient 
mie  souUir  a  aus  tous.  (La  trad.  fr  de 
Guill.  de  Tyr,  f»  235.) 

Faire  faire  les  garnisons  d'armes,  de 
gens  d'armes,  de  toutes  choses  conve- 
nables a  guerre.  (1293,  Arch.  L,  f»  89.) 

Par  le  monde  avons  moult  maisons, 
Tieres,  rentes  et  warnisons 
Desous  maint  grant  signer  poissant 
Ki  souvent  nos  font  maint  tort  grant. 

(Renart  le  nouvel,  7827,  Méou.) 

Je  fesoie  acheter  ma  porcherie  de  pors 
et  ma  bergerie  de  mes  chastris,  et  farine 
et  vin  pour  la  garnison  de  l'ostel  tout 
yver.  (Jomv.,  Hist.  de  S.  Louis,  p.  133, 
Michel.) 

Lefoingïde  ce  mis  en  garnison  en  la 
granche  de  Crecy.  (1328,  Compte  de  Odart 
de  Laigny,  Arch.  KK  3%  f°  70  r».) 

Des  dictes  garnisons  (de  l'argenterie)  : 
pour  2  livres  et  demie  d'or  de  Chipre  en 
canon,  achetées  dudit  Edouart  16  escuz  la 
livre  et  tant  prisiees  par  Thomas  de  Cbaa- 
lons.  (Inventaire  du  garde-meuble  de  l'ar- 
genterie en  13.53,  ap.  l)ouBt  d'Arcq,  Comptes 
de  l'argenterie,  p.  326.) 

En  blez  et  en'  autres  garnisons.  (1387, 
Cart.  de  la  D.  de  Cass.,  I,  f»  88  v»,  Arch. 
Nord.) 

Compte  de  plusieurs  garnisons  de  blez, 
vins,  chars,  cire  et  busche,  fain,  avaine  et 
plusieurs  autres  choses  faictes  en  l'ostel 
de  ma  dicte  dame.  (Compte  de  la  D.  d'Anj., 
1363-66,  Arch.  KK  241,  1"  14  r°.) 

Plusieurs  autres  garnisons  baillées  et 
livrées  de  l'ostel  de  mons.  le  duc  ou  dict 
hostel  de  ma  dicte  dame.  (Ib.) 

Et  moût  d'autres  richoces  sunt  sicomme 
de  serfs,  de  bestes,  de  monnoie,  et  de 
autres  instrument,  mesnages  ou  garnisons 
de  hostel.  (Oresme,  Polit.,  ms.  Avranches 
223,  f  SI'".) 

Et  prendra  ses  garnisons  en  la  granche 
a  Petit  Pont;  c'est  assavoir  :  bûche,  char- 
bon, foin  et  avoine.  (1/ Esliatement  du  ma- 
riage des  quatre  fils  Hemon.) 


Fouîmes,  bans,  tables,  tretiaolz, 

Escuelles,  poz,  paelles,  platiaulx, 

Napes  et  touailles  de  lin, 

Cuevrechiefs,  garnison  de  vin. 
d".  Desciiajips,  Pois..  Richel.  810,  f  .il2=.) 
Ledit  commandeur  baillera  audit  frère 
R.  l'estat  desdites  baillies  tant  en  bestail 
comme  en  garnissons  et  autres  biens  tant 
d'ostel  comme  des  chapelles  desdites  bail- 
lies.  (1410,  Bail  d  ferme,  Arch.  MM  32, 
fo  42  V".) 

Belle  chiere  et  garnisons  d'ostel.  (4 
juin.  1412,  Desp.  en  l'ost.  de  Bélier,  Bibl.  de 
l'Ec.  des  ch.,  1860,  p.  223.) 

Guillaume  Budé,  maistre  de  nos  garni- 
sons de  vins.  (1416,  Arch.  P  1,  f»  98.) 

Tes  garnisons  dois  faire  de  saison. 
(Autres  quatrains  moraux,  xxTi,  tirés  d'an  ms. 

du  xt'  s.) 

Maint  censior  y  pierdirent  toute  leur  garnison. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  6340,  Chron.  belg.,  v.) 

0  que  c'est  belle  garnison 

De  t'avoir  pleine  en  sa  maison 

De  ces  bous  vins  I 
(G.  CoRRozET,  les  Blasons  domest.,  le  Blason  de 
la  Cave,  Pods.  fr.  des  iv"  et  xvi"  s.,  VI,  237.) 
Hz  ne  mengent  point  de  sel,  et  ne  vivent 
que  de  char,  et  en  font  grant  garnyson  sans 
saler.  (.1.  de  Bethencourt,  le  Canarien, 
p.  132,  Gravier.) 

—  Garniture,  ce  qui  garnit  : 

Qu'il  estoit  féminins  sanz  barbe  et  sanz 
naturel  garnison  d'ome.  (Chron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  38^) 

Pour  faire  et  forgier  la  garnison  d'argent 
pour  une  ceinture  et  une  boiste  a  porter 
lettres,  laquelle  ceinture  et  boiste  mondit 
seigneur  le  dauphin  commanda  faire  au 
dit  Jehan  le  Brailler,  orfèvre,  pour  Raoul- 
let  le  Singeter,  son  messager,  et  y  entra 
surtout  .vj".  .iilj=.  un  esterlin  ob.  d'ar- 
gent, et  .X.  esterlins  d'or  fin  a  dorer,  la- 
quelle garnison  de  la  dicte  ceinture  fut 
faicte  de  clos  d'argent  moitié  rons,  moi- 
tié quarrez.  (1332,  Comptes  royaux,  ap. 
Lahorde,  Emaux.) 

Pour  faire  et  forger  la  garnison  de  deux 
paires  de  plates.  (1332,  Compt.  d'Et.  de  la 
font., ap.  Douëtd'Àrcq,  Compl.  de  l'argent., 
p.  128.) 

Une  salière  d'une  coquille  de  pelle,  sur 
un  pié  doré,  tout  plain,  a  orbesvoies,  et 
ou  milieu  du  pillera  un  pommel  a  bocete 
quarrees,  a  rozettes  ou  milieu,  garnie  par 
les  hors  et  par  le  ventre  d'argent  doré 
tout  plain,  et  le  couvercle  est  crénelé  n 
souages,  et  dessus  a  un  petit  fretel  de 
fueillages,  desquelz  ist  un  boutonnet  doré, 
et  a  ses  queues  toutes  entières  sanz  gar- 
nison. (1360,  Invent,  du  dua  d'Anjou, 
WbiJ,  Lahorde.) 

Une  très  grant  pièce  de  courail  sans 
garnison.  (1380,  Inv.  de  Charles  V,  328, 
Labarte.) 

A  Denisot  Homo,  chappellier,  pour  la 
garnison  de  deux  chappeaulx  de  paille, 
lesquels  ont  esté  fourres  de  cendal  tiersaiu, 
en  graine  et  franges  de  franges  de  fin  or 
de  Chippre  .vj.  liv.  .vij.  s.  p.  (1387, 
Comptes  royaux,  ap.  Lahorde,  Emaux.) 

Ait  pris  ou  fait  prandre  et  mettre  en  sa 
main  ung  chalan  avec  l'appareil  et  garni- 
sons d'icelluy.  (Mai  1390,  Bibl.  Blois, 
Joursanv.,  roi.  Lxxix.) 

Pour  arracher  les  serrures  et  les  regar- 
nir d'autres  garnisons  tout  de  neuf.  (Compte 
de  J.  A.sset,  1402-1404,  Forteresse,  v,  Arch. 
muu.  Orléans.) 


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r,AR 


Je  laisse  a  mon  dit  nopveu  toute  lu  viiis- 
»elle  et  garnison  de  cuisine  qui  est  a  Boes- 
ïv  (1406,  7"m(.  enregistrés  au  Parlement  de 
Paris,  p.  4î2,  Tuetey.) 

Ponrlc  recard  de  la  serrure  a  trois  peyles, 
la  clef  portera  la  mes  me  garnison  que  celle 
de  la  serrure  a  cinq  fermetures.  (17  mars 
1594.  Stat.  des  serrtir.,  Liv.  noir,  f»  40, 
Arch.  mun.  Montaub.) 

GVRNTSOISON  -  OisSOT),  çamiss.,  s.  f., 
forteresse  : 

Ils  recivroient  les  borjois  de  nyjon  en 
leur  garnisoifsons  et  conduroient  yeels. 
(I'»94.  Confirmation  (te  Ode  à  la  commune 
de  Dijon,  Richel.  1.  9873,  f  11  vj 

Je  recivroie  les  homes  de  Dyjon  en  mes 
garnissoissons  et  les  conduroie.  {Ib., 
f.  lî  vo  ) 

GARNisoxETE,  -  elle,  s.  f-,  petite  forte- 
resse : 

Et  Tholomé  le  fiz  d'Abobi  les  reçut  en  sa 
gamisonette  qui  est  nomee  Doch  od  trai- 
son  que  il  avoit  faite  et  si  lor  fit  prant 
mancer.  {Lir.  des  Machab.,  Maz.  70,  f»  178'.) 

GARNissEMENT,  -  isement,  ger.,  toar., 
bar.,  s.  m.,  défense,  protection  :  $ 

Et  en  leu  garni  soies  a  moi  ;  que  tu  me 
faces  sans,  qui  ies  refuiz  et  garnissemens 
des  Uens  feels.  {Psaut.,  .Maz.  258,  f»  83  r».) 

—  Garniture,  action  de  garnir,  de  mu- 
nir : 

Bien  la  traeTent  garnie  (la  ville)  de  tôt  gamisse- 
[mant. 
D'armes,  de  pain,  de  char  et  de  Tin  ausiment. 
(J.  BoD..  Sax..  crix.  Michel.) 

Ce  estoient  li  garnissement  de  l'ancien 
enseignement.  (Digestes  de  Just.,  Richel. 
Î0U8,  f»  1'.) 

Pour  che  que  liditte  lois  establie  soit 
wardee  ferme  et  certaine...  diligenlement 
iou  ay  fait  en  warnissement  de  men  scel 
roborer.  (1238.  Cliarle  octr.  aux  habit,  de 
Uarquion,  Tailliar.) 

Je  l'ai  confermé  par  le  garnisement  de 
mon  seel.  (12o5,  Jumièg.,  Arch.  S.-Int.) 

J'ai  coDferm(^  chest  présent  cscrit  par  le 
warnissement  de  men  seel.  {Pièce  de  1260, 
ap.  G.  Raynaud,  Elude  sur  le  dialect. 
picard,  p.  30 

Nous  avons  ces  présentes  lettres  confir- 
mées par  le  barnissement  de  nos  seiaus. 
(CA.  de  1263,  Coll.  Morice  t.  187,  f»  16  r", 
Richel.) 

Ces  lestres  scelees  de  garnissement  de 
nostre  seel.  (1270,  Cari,  du  chap.  d'Evr., 
t.  I,  p.  197,  Arch.  Eure.) 

Ai  confermé  ces  présentes  lettres  par  le 
garnissement  de  mon  seel.  (.Mai  1274,  Ch. 
de  Joifroi  de  Veneci,  Voisins,  Lailly,  Arch. 
Loiret.) 

J'ai  confermé  ceste  charte  du  garnise- 
ment de  mon  seel.  (1300,  Arcb.  JJ  45, 
f»  121  V.) 

Ai  confermé  chesle  présente  Ictre  par  le 
garnissement  de  mon  seel.  (15  août  130!), 
S.  Wandr.,  Arch.  S.-Inf.) 

Par  cest  présentes  lettres  les  (ruelles 
nous  en  tresemes  en  douze  l'un  a  l'autre 
saailees  des  (/amusement  de  nos  soiaux. 
(1342,  S.  Evroull,  Arch.  Orne.) 

Ai  confermé  ceste  présente  chartre  du 
gimissemenl  de  mon  seel.  (Kenfe  de  GuiU. 
de  S.  L6,  Chap.  de  Bay.,  Arch.  Calvados.) 


GAH 

GarnissemiDi,  uuminien.  {Gl  gall.-lat., 
Richel.  l.  76Si.) 

Vaissellemens  et  garnissemens  d'hostel. 
(1462,  Ord.,  xv,  811.) 

Movennant  certains  grands  bastimens 
et  édifices,  réparations,  et  garnissemens  de 
deniers  et  biens  audict  collège  faicts  par 
ledit  seigneur.  (1494,  Fondât.,  Felibien, 
Hist.  de  Paris,  Y,  1741.) 

—  Garantie,  authentication  : 

En  tesmoignage  et  en  tparnifsemcnt  de 
reste  chois e  nous  avons  fait  enforchier  ces 
presens  lettres  du  seal  mon  sangnor 
Henri.  (Trad.  du  xill"  s.  d'une  ch.  de  12.S5, 
Cart.  du  V.  S.  Lamb.,  Richel.  l.  10176, 
f»  18  y.) 

En  tesmoine  de  laquel  chose  e  en  gar- 
nissement nos  scelammes  ces  lettres.  (1277, 
Cart.  de  S.  Aubin,  Arcb.  des  Côtes-du- 
Nord.) 

En  gémissement.  (1283,  ib.) 

En  tesmoiog  et  garnissement  de  laquelle 
chose  nous  avons  fait  mettre  nostre  seel. 
(16  mai  1279,  Arch.  Eure-el-Loir,  Chapitre, 
c.  xxx*"'.  A,  1.) 

En  tesmoignaige  et  garnissement  de 
ceste  chouse.  (4294,  Charte  de  Dijon,  Ri- 
chel. l.  9873,  f"  8  vo.) 

En  warnissement  de  toutes  ches  coses. 
(1297,  le  Gard,  Arch.  Somme.) 

—  Avertissement  : 
Scribe  hoc  ob  monumentum    inlibro..., 

c'est  en  romanz,  escrivez  cest  por  garnis- 
sement en  livre.  {Sarmons  en  prose,  Ri- 
chel. 19523,  fM69r».) 

—  Exécution  : 

Que  procès  soit  fait  devers  eux  et  cha- 
cun d'eux  par  garnissement  de  deux  moiss. 
(Slat.  de  Henri  IV  d'Englet.,  an  il,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Pour  eschiver  aux  dilacions  du  garnisse- 
ment de  décret.  {Ordonn.  d'eschiquier, 
dans  les  Coust.  de  Norm.,  1483,  f»322  v».) 

GARNissEOR,  -  Bur ,  gamis.,  granis., 
s.  m.,  ouvrier  qui  garnit  les  gaines  à 
épées,  à  couteaux,  les  chapeaux,  etc.  : 

Quiconques  veut  estre  fesieres  de  viroles 
de  heus  et  de  poumiaus,  et  garnisieres  a 
espees  et  a  coutiaus  de  laiton  et  d'archal, 
nuef  et  viez,  a  Paris,  estre  le  puet  franche- 
ment, por  tant  qu'il  œvre  as  us  et  as  cous- 
tumes  de  Paris.  (EsT.  BoiL..  Liv.  des 
mest.,  l"  p.,  Lxvi,  1,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

Nus  graniseres  ne  puet  ne  ne  doit  mètre 
heut  a  coutel  se  li  heus  n'est  touz  d'une 
pièce.  (ID.,  «6.,  10.) 

Li  garniseur  de  gaines  et  li  feseur  de  vi- 
roles doivent  le  gucit  et  la  taille.  (Id.,  ib., 
16.) 

Garnisseurs  de  chapeaux.  (Id.,  ib.,  xciii, 


1.) 

Garnisseurs  et  fourreurs  de  chappiaus. 
(1324,  Arch.  JJ  62,  f"  211  r.) 

Fourbisseur  et  garnisseur  d'espees. 
(Lett.  de  Ch.  VIII,  Ord.,  xx,  157.) 

—  Fém.,  garnisseresse  : 
Garnisseresse   d'espees.  (Voc.  des  met., 
ap.  Géraud,  Paris  sous  Phit.  le  Bel.) 

GARNISSOISSO.N",  Voif  GAnNISOISON. 

GARNISTURE,  VOir  GaBNESTORE 


GAR 

GARNTSi'RK,  -  issure.  ghnm.,  warn., 
s.  f.,  garniture,  ce  qui  garnit  : 

Une  mason  avec  se  toarnifssure.  (Fév. 
1249,  Ch.  de  Jehane,  C""  de  Fland.. Charl. 
des  comt.  de  llain.,  Arch.  de  l'Etat  à 
Mons.) 

Garnisure  de  cordouan.  (Est  BoiL.,i,iB. 
des  mest.,  l"  p.,  lxxviii,  21,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Apres'doit  estre  consaus  comment  les 
viles  et  li  paiis  doit  estre  garnis,  par  le- 
quele  garnissure  les  honeurs  et  li  proufit 
suDt  gardet.  {lA  Ars  d'amour,  I,  279,Petit.) 

Gharnissures.  (1447,  Yalenciennes,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Garnissurcs  de  canons.  (xv°  s.,  Lille, 
ib.) 

GARNITURE,  VOir  GaRNESTURE. 
GARNIZON,  voir  GARNISON. 
GARNYEMENT,  VOir  GARNEMENT. 
GARNYSON,  VOir  GARNISON. 

GAROCHiER,  waroquier,  \. a. ,  garrotter  : 

Mais  cil  Robert  les  agaita, 
Engînnos  fa,  ses  ijfiroca. 

(flou,  3»  p.,  11237,  var.,  Amlresen.) 
Quant  le  committre  de  la  gallee  du  sei- 
gneur de  Wavrin  fut  venu  a  la  bombarde, 
il  la  waroqua  a  tout  un  cable  par  le  lieu 
ou  les  cercles  estoient  rompus.  (WaVRIN, 
Anchienn.  Cron.  d'Englet,  H,  132,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

GAROEZ,  S.  m. ,  le  temps  de  la  moisson  : 

Est  tenu   a  faire   certains    services,  ap- 

pellees  courvees,  par  trois  foiz  l'an,....  a  la 

saison  de  mars,  et  autant    a  la  saison  de 

garoez.  (1383,  Arch.  JJ  128,  pièce  51.) 

6AROIL,  S.  m.? 

Car  de  verre  est  vostre  garoil. 
(Pleinle  d'il,  de  Lacij,  ms.  Osf.,  BodI.,  Fairf.  24, 
f°  19.) 

GAROis,  S.  m.,  le  chêne  rouvre  : 

U  tenoit  en  sa  main  .i.  baston  de  parois. 

tiije  d'Avig.i.,  2116,  A.  P.l 

GAROL,  garwall, guaroul,wareul,varol, 
s.  m.,  esprit  malin  que  l'on  supposait 
errer  la  nuit  transformé  en  loup  : 

Quant  de  lais  faire  m'entreniet 
Me  Toil  ublier  BiscliTeret; 
Biscl  iveret  ad  nun  en  Bretan, 
Garwall  l'apelent  li  Norman. 

(Marie,  Lai  du  Bisclavercl,  1,  Ror].) 

Et  si  a  tant  garons  et  lens. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°21".) 
Que  nous  deCfende,  que  nous  gart 
De  ces  guarous  et  de  ces  leus. 

(Id.,  ib.,  f  24\) 

Que  n'est  lions,  wareus  ne  lens. 

(Id.,!».,  f°  n-S") 


Lou  garol. 

(Id.,  il/.,  ms.  Brux. 


f»  i^'.) 


Et  au  guarml  (pii  les  engine. 
(G.  de  Palerme,  Ars.  3319.  f  108  v».) 

—  Sorte  de  poisson,  le  loup  : 
Lupus,  ung  loup,  ung  Varol.  Italis,  Spi- 
gola,  Romœ.  Franc,  ung  Bar.  (Ch.  Est.,D« 
lat.  etgrœc.  nom.  pisc,  p.  84,  éd.  1547.) 

Haut-Maine,  gairou.  Norm.,  Guernesey, 
varou. 


GAR 


GAR 


GAR 


237 


r.ARON,  garum,  s.  m.,  saumure  : 
Saleures,  garon,  salades  toutes  compo- 
fees  d'herbes   veneriques.   (Rab.,   \,   29, 
Burgaud.) 

Garon  :  m.  Pickle  of  fish  ;  or,  tlie  liquor 
wherein  sait  (isli  liath  been  resolved,  or 
long  eoaked  ;  also,  the  little  Anchova-like 
fish,  Garum,  whereof  (boing  liented  in  a- 
dish,  with  oyie  or  butter,  and  thereby 
melted)  the  best  kind  of  that  liquor  is 
made.  (CoTr.RAVE,  éd.  1650.) 

GARONGîifÉ,  adj.,  saumuré,  salé;  dans 
l'exemple  suivant,  probablement  vérole  : 

Soti  garongttfs  coninip  ponrce.-iuh. 
(Monol.  des  Kouv.  Sot:  de  la  joyeuse  Bende,  Poés. 
fr.  des  it'  et  xvi°  s.,  I,  1.^.) 

CARONXAGE,  voir  Garenage. 

GAROTTiN,  S.  m.,  diminutif  de  garrot, 
trait  d'arbalète  : 

A.  J.  de  Marconnelle,  artilleur,  pour  v'dc 
garoUins  pour  les  arbaleslres  a  tours, 
.XXXV.  s.  (1347,  Arch.  admin.  de  Reims,  11, 
1135,  Varin.) 

Cf.  Gabrot  1. 

GAuouiLUAGE,  var.,  -  aige,  s.  m.,  dé- 
bauche, lieu  de  débauche  .- 

SçaTez  TOUS  de  quoy  je  me  ry  ? 
De  Uonsiear  de  nostre  vilJaige 
Qoi  Ta  de  nnirt  en  varouiîlaiqe. 
(Farce  d'un  gentilhomme.  Ane.  Th.  fr.,  I,  2oO.) 

Cf.  Garrouage. 

GAROUiLLiER,  Qarr.,  -  oullier,  v.  n.,  ga- 
zoniller  : 

Oyseaah  garouilloinit 
Qni  nons  rcTcilloienl. 
(MitRCiAt,  d'Act..  Yig.  deCh.  Vil,  f  .^l"»,  Richel. 
Y  ma,  goth.) 

—  Jaser,  bavarder  : 

Et  est  leur  nature  (de  ces  démons)  es- 
pouvanter  les  petis  enfans  et  de  baver  et 
jarroul/ier  es  anglez  obscurs  par  les  mai- 
sons. (La  Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f"  67'', 
éd.  1488.) 

OARRAGE,  voir  Garage. 

GARRANiER,  voir  Garenier. 

garraoi;r,  voir  Guerreor. 

OARRAT,  voir  Warat. 

OARRE,  guarre,  guerre,  adj.,  bigarré.de 

deux  couleurs  : 
1      Ud   autre    hennap,    sanz    pié,    sizelé  a 
I  arbres   faiz  en  manière   de  treffle,   et  ou 
I  fons  a  un  esmail  ou  il   a  un   arbre   et   un 
I  lévrier  garre  qui   tient  un   connil    par  le 

ventre.    (1360,  Invenl.   du  duc    d'Anjou, 
I  n<'833,Labordc.) 

I     Une   vache  garre.  (21   oct.  ibio,  Inv., 
1  Treourec,  Arch.  Finist.) 

J'ay...  chassé  un  tas  de  villaines,  in- 
I  mondes,  et  pestilentes  bestes,  noires 
I  guarres,  fauves,  blanches,  cendrées,  cri- 
j  volées.  (Rab.,  1.  III,  ch.21,  éd.  lbS2.) 

-Fig-  : 

Aoristyfsudepreteril  très  imparfaict  des 
.recs  et  des  Latins  en  temps  guerre  et 
bizart  receu.  (Rab.,  le  Cinquie.?me  livre, 
ch.  I,  f»  7  V»,  éd.  1564.) 

Ill6-et-Vilaine,  Gncrche,  vache  gare. 
Cf.  Carré. 


'  r.AURÉ,  adj.,  bigarré, de  deux  couleurs  : 
'  Il  sépara  chascun  des  troppeaux  selon 
j    le  genre  des  bestes..  et  selon  leurs  qualitez 

sépara  ceulx  d'une  couleur  de  ceulx  qui 
1    cstoient  garres   et    de  plusieurs  couleurs. 

(Chron.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3ol5, 
I   f»  30  V».) 

Fut  contracté  entre  eulx  que  toutes  les 
besles  de  leur  troppeau  qui  naistront 
tachées  ou  narrées  appartiendront  a  Jacob. 
{Ib.,  f«  118  v°.) 

Cf.  Garre. 

GARRE  AU,  S.  m.  ? 

Le  fnseaa  doîbst  suivre  le  garreau. 
(Gabr.  Mecribr,  Trésor  des  Sentences,  Anvers 
1SG8.) 

Leroux  de  Lincy  explique  ainsi  ce  pro- 
verbe :  €  si  l'homme  travaille  au  champ, 
la  femme  ne  doit  chômer  à  la  ville  ;  • 
mais  cette  explication  vague  ne  donne 
pas  le  sens  du  mol  garreau. 

GARRERT'MEMENT,  S.  m.,' gazouille- 
ment : 

Garreruliemens  d'oisiaus.  (Ores.me,  (?!<a- 
drip.,  Richel.  1.348,  f  164  v».) 

1.  GARRETTE,  s.  f.,  guérite  : 

Plnsonrs  sont  a  la  porte  del  altre  bail  Iiasté  : 
La  Romain  se  diffendent,  la  porte  ont  liien  barré. 
Mais  tel  li  premier  bail  ont  Sarrasin  poeplé, 
S'abatent  les  garretles  contreval  le  fossé. 

{Destr.  de  Rome,  1055,  Groeber.) 

2.  GARRETTE,  VOir  GaRETE. 

GARRiER,  V.  n.,  signifie  faire  entendre 
le  petit  cri  de  l'hirondelle  : 

On  bien  avant  que  Icronde  qui  i/arrie 
Ait  fait  son  nid  anx  rhevrons  suspendu. 

(Le  Blam,  Georg.,  f»  tOir",  éd.  1C08.) 

GARRiEUR,  voir  Garieur. 

GARRIGUE,  giiarigue,  guarrigue,  s.  f., 
terres  incultes,  landes,  proprement  celles 
qui  ne  produisent  que  de  petites  brous- 
sailles de  chênes  : 

Combien  que  l'herbe  que  nous  nom- 
mons vulgairement  le  thym  croisse  co- 
pieusement saulvage  es  guarigues  de 
Provence  et  Languedoc.  (Selon,  Singula- 
ritez,  1,  2,  éd.  1554.) 

Noz  gens  qui  s'cstoyent  retirez  parmy 
les  arbustes  et  garrigues,  chargèrent  si 
furieusement  sur  les  fuvans...  (tJuiLL.  DU 
Bellay,  Mém.,  1.  VII,  f''"223  r°,  éd.  1369.) 

Deux  paisans  furent  trouvez  dedans  des 
brandes  ou  guarrigues.  (1d.,  ib.,  f"  229.) 

Ce  mot  désigne  certaines  localités  du 
Poitou,  canton  de  Sauzé,  telles  que  la 
Jarrige,  et  les  Jarriges,  communes  de 
Sanzé-Vaussais  et  de  Limalonge,  le  Jarri- 
get,  communes  de  la  Chapelle,  Pouilloux 
et  deLorigny.  Les  monts  Garrigues  étaient 
couverts  autrefois  de  chênes  verts  ou 
yeuses,  de  Icntisques,  de  cades  ou  gené- 
vriers. On  appelle  aussi  garrigues  les  pla- 
teaux calcaires  et  stériles  de  cette  partie 
du  midi  de  la  France  qni  est  comprise 
entre  le  mont  Aigoual  et  la  .source  de  l'Orb 

Nom  propre,  Jarrige. 

GARRIR,  voir  Garir. 


GARRis,  voir  Jarris. 
GARRissoN,  voir  Garison. 

GARROBE,  voir  JaRBOCE. 

GARROBiE,  S.  f.,  ht  gcsse  : 

A  la  beauté  de  ses  fueilles  donnent 
grand  lustre  les  garrobies,  fruict  de  ceste 
plante  (le  garrobier).  (0.  de  Serr.  Th 
d'agr.,\l,  lo,  éd.  1603.) 

GARRoiiiER,  s.  m.,  la  plante  qui  pro- 
duit la  gesse  cultivée  : 

Au  reng  des  plantes  tousjours  ver- 
doyantes, nous  logerons  le  garrobier,  ainsi 
appelle  en  Province,  par  d'aucuns  silique. 
(0.  DE  Sebr.,  Th.  d'agr.,  VI,  lO,  éd.  1603.) 

Cf.  Jarboce. 

GARROiEUX,  S.  m.,  mot  douteux,  p.-ê. 
arbalétrier,  p.-ê.  forme  de  guerroyeux  : 

En  laquelle  incontinent  se  trouvèrent 
bien  en  nombre  plus  de  trente-deu.\  mille 
Escossois,  bons  et  sobtils  garroieux  (J 
Chabtier,  Chron.  de  Charl.  VIL  c.  178' 
Bibl.  elz.) 

1.  GARROT,  guarrot,  guerrot,  s.  m., 
trait  d'arbalète  : 

Qu'irrians  traient  au  cliqueter, 
Et  fout  l'espringale  geter  ; 
Li  garroz  qui  lors  de  la  ist 
Les  plus  vignerens  esbatist. 
(G.  CuiART, /(oy.  lign.,  17631,   W.  et  D.) 

Ains  y  avoit  plus  de  .c.  Iros 
De  saiettes  et  de  guarros. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  92-21,  f  220''.) 

Pour  la  façon  dun  millier  dn  fers  ugar- 
roz  pour  arbalestes  a  tour.  (1358,  Compt. 
mun.  de  Tours,  p.  33,  Delaville.) 

Oo  te  getera  des  creniaux 
Garros,  saicles  et  quarriaux. 
(G.  Dn  Charnt,  Liv.  de  Cheval.,  nis.  Bmx., 
fia  r».) 

Qui  vaultpis  assez  que  playe  de  guerrot, 
d'arbaleste  ou  de  lance.  (Maiz.,  Songe  du 
viel  pel.,  1,  49,  Ars.  2682.) 

On  trait  de  garrot  de  Désir 
Qni  si  fort  au  cuer  te  ferroit 
Que  ja  mire  ne  te  guerroit. 
(J.  Bruyant.  Chem.  de  Povreté,  à  la  .suite  du 
Ménagier,  t.  Il,  p.   Il,   Biblioph.   fr.) 

Mesmement  qu'on  lui  gectcroit 
Pierres,  garros  ou  viretons. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  810,  f"  ilOV) 

Il  départit  si  roidement  qu'ung  garrot 
d'arbaleste  ne  va  pas  plus  tost.  (U.\B.,  1.  II, 
c.  28,  éd.  Dolet.) 

Grisou  fiu  H(.ilart, 
Qui  garrot  et  dart 
Passay  de  vistesse, 
(Cl,.  Marot,  Epitaphes,  du  cheval  de  Vuyart, 
éd.  1,';9G.) 

2.  GARROT,  S.  m  ,  bâton,  levier  : 

Le  suppliant  trouva  d'avanture  ung 
ijarrot  ou  levier,  a  quoy  on  livoit  le  branle 
du  moulin.  (1461,  Arch.  JJ  189,  pièce  517.) 

Iccllui  Hérisson  print  ung  garrot  ou  gros 
baston.  (1473,  Arch.  JJ  197,  pièce  381.) 

GARROUAGE,  ffor.,  guarr.,  s.  m., débau- 
che; être  en  garrouage,  aller  en  garrouage, 
loc,  courir  le  guilledou,  vaguer  comme 
un  loup  garou  : 


t» 


GAR 


Ilela»  !  si  «ou»  potei  g«rJer 
Ma  femme  d'aller  en  fpiarroutif, 
Voas  feriei  le  pins  granl  ouTraige 
Qa'oncques  feisies,  en   ma  consrienre. 
(rtree  d'n  J/on;  /al..  Ane.  Th.  fr.,  1,  136.) 

Pour  euarir  qu'un  homme  ne  voise  ea 
aarouage.  (iledecine  de  maistre  Gnmache, 
p.  163,  éd.  1570.) 

Je  cardois  en  prison  un   jeune  homme 
trouvé   en  garrouage.  (Cyrf    Foucault, 
Trad.  d'ArisUnet,  p.  82,  Liscux.) 
...  Celnyqui  pense  eslre  pins  sage 
Pour  chei  autruy  n'aller  en  garrouage. 
(Vaco-.  Sal.,  T,  A  Santay,  éd.  161Î.) 

Se  disait  encore  au  xvii»  s.  : 

Qne  Jnpiler  étoil  en  garrouatif. 

De  quoi  Jnnon  éloil  en  grande  raje. 

(La  FosTimE,  Fables.) 

Bourg.,  garouage,  fète.dëbaucbe.Poitou, 
être  en  jaroimgc  loc,  c'est  être  en  em- 
barras, avoir  beaucoup  d'occupations,  ne 
savoir  où  aller,  par  quoi  cominencer.L'on 
dit  encore  que  tout  dans  un  ménage,  une 
maison,  un  appartement,  est  ea  garouage, 
pour  exprimer  que  tout  est  par  place, 
sans  ordre,  çà  et  li.  (Beauchet-Filleau.) 
Centre  de  la  Fr.,  gallouage,  dissipation, 
vagabondage. 

Les  locutions  suivantes,  vadrouiller 
(aller  de  café  en  caféi,  vadrotiitleur,  va- 
drouilleuse  (celui,  celle  qui  vadrouille), 
usitées  à  Paris  parmi  les  étudiants,  ont 
peut-être  du  rapport  avec  garrouage, 
varouillage. 

G.VimOLILLlER,  VOir  G.\R0U1LUER. 
G.VRRULEMENT,  VOir  GARULEMNET. 

G.VRnuLER,  voir  Gabuler. 
GAURULiTÉ,  voir  Garulité. 


G.\R 

l  la  dedans,  nommé  Capreolus,  lequel  avec 
ceux  de  sa  compagnie  il  avoit  surpris  en 
un  nie  garsaillant.  (Lestoile,  ilém.,  2"  p., 
p.  199,  Champollion.) 

OARSAY,  voir  GUERSOI. 

liARSE,  voir  Garce. 
G.\RSEiL,  voir  Garsoil. 

GARSELETE,  voir  G.AHCELETE. 

GARSENCEL,  voir  Garçoxcel. 
GARSiLiER,  -  illier,  gras.,  grass.,  grac, 
gai.,  y.  n.,  se  divertir  : 

Rire,  et  jouer  et  grasillier 
Dissiez  dames  et  pncelles. 
(Bbetel,  Tourn.  de  Chauv.,  782,  Delœolte.) 
Apres  le  vin  Tont  gracillani, 
D'earcs  en  antres  consillant. 

(lo.,  ib.,  4467.) 

Si  Tos  Tenlliez,  bian  sire,  entre  noz  conforter, 
Entre  ces  damoiseles  garsilier  et  joaer. 

(Les  Vœu.r  du  Paon,  Richel.  3GS,  P  93'.) 
Ne  n'ai  ven  les  dames  grasillier  ne  joer. 

(/*.,  S"  105*,  et  ms.  Rouen,  f"  77  T°.) 
Voolr  ces  damoiseillcs  gasillier  et  jouer. 
(Ib.,  Richel.  24365,  f  144  r».) 

Entre  ces  damoisians  grassilier  et  jouer. 

(/*.,  ms.  Rouen,  f°  23  y°.) 

Centre  de  la  Fr.,  garsoiller,  garsoyer, 
V.  a.,  gaspiller. 

GARSiLLEOR,  guersUlew,  s.  m., coureur 
de  nues  : 

Li  garsilleor  de  Roam  ;  les  Guersilleurs 
(le  Roen  eu  Normandie.  (Crap.,  Proo.  et 
dict.pop;  p.  43.) 

En  quelques  lieux  de  Normandie,  et 
notamment  au  Pont-de-l'Arche  et  à  Lou- 
viers,  le  peuple  dit  encore  garçaillers,  pour 
coureurs  de  mauvais  lieux. 


1.  GARS,  s.  m.,  sorte  de  souillure  de  la 

laine  : 

A  peser  icelles  lainnes  le  dit  sergent  le 
doit  esgarder  et  en  oster  suing,  gars,  cro- 
tins,  escousfures  et  coleriaulx.  (1410,  St. 
de  la  drap,  de  C/iai(n!/,Arcli.mun.Chauny.) 

2.  GARS,  cas  sujet,  voir  Garçon. 
GARSAIM.E,  S.    f.,  troupc   d'eufauts, 

troupe  de  vauriens  : 

...  Mais  ganaille 
N'aiment  gneres  tel  desduit. 
(J.  Me«cbisot,  Lunettes  des  princes,  f  35  >", 

éd.  1493.) 

Nul  ne  les  doibl  soustenir  en  leurs  mau- 
vais roestiers,  ne  en  leurs  vices comme 

larrons,  murtriers,  engipneurs  de  contes,  et 
comme  garsaille,  ribâudaille,  truendaille, 
mauvais  conlracleurs.  {Anc.  Cout.  de  Bref. , 
('  139",  ap.  Slft-Pal.) 

Dans  le  Maine,  départ,  de  la  Mayenne, 
Goron,  dans  la  Bretagne,  C6tes-du-Nord, 
et  dans  la  Norm.,  la  Hague,  garsaille  est 
resté  avccle  sens  de  troupe  d'enfants;  on 
dit  avoir  de  la  garsaille  pour  signifier  avoir 
plusieurs  enfants. 

GAïusAii.LER,  gorc,  V.  n.,  fréquenter 
les  filles  : 

Aiant  esté  le  jour  précèdent  cruellement 
riiH'^ll'''  dans  le?  Cordelicrs  par  un  frère  de 


GARSOIL,  -  seil,  -  sait,  war.,  s.  m.,  sy- 
non.  de  guersoi,  débauche  de  boisson  : 

Presbyter  de  Ribuef  fréquentât  tabernas 
et  polat"  ad  garsoil.  (Rigaud,  Journ.  des 
Visit.,  p.  29,  Bouûin.) 

Inquiratur  de  potatoribus  ad  warseil. 
(ID.,  ib.,  p.  137.) 

Ad  garseil.  (Id.,  ib.,  p.  329.) 

Cf.  Guersoi. 

GARsoN,  voir  Garçon. 

GARSONER,  voir  Garçoner. 

GARSON  FILLETTE,  VOir  GARÇON  FIL- 
LETTE. 

GARSONIER,  VOif  GARÇONreR. 
GARSONNAILLE,  VOir  GaHÇONAILLE. 

GARSONNEAU,  voir  Garçonnel. 

GARSOTE,  -  otte,  s.  f.,  jeuue  canard  sau- 
vage : 

1       Esplugnebaux,  poches,  garsotes.  (Guill. 
Tardif,  l'Art  de  faulc,  I,  17,  .luUien.) 

Il  y  a  des  contrées  ou  les  habitans  la 
nomment  une  garsote,  les  autres  un  bale- 

1   bran.  (Belon,  Nat.   des   Oys.,  3,  xxi,  éd. 
1K55.) 

I       Esplugnebaux, poches,Sforso((«s.(FouiLL., 
Faucon.,  C  86',  ap.  Ste-Pal.) 


GAR 

GARsoY,  voir  Guersoi. 

1.  GART,  s.  m.,  garde  : 

On  puisse  aler  et  venir  delivreement  a 
pié  et  a  cheval  a  ladilte  défense  et  garl  de 
la  ditte  cité.  (1366,  Confirm.  des  priv.  de 
Nim.  p.  Ch.  V,  Pr.  de  l'H.  de  Nîra.,  11, 
29o.) 

2.  GART,  voir  Jart. 

GARTAGE,  VOir  JARTAGE. 

GARTiER,  voir  Jartier. 

GARTILLOT,  S.  m.  ? 

Jehan  Gartillot.  (1384-83,  Compt.  des 
annivers.  de  S.  Pierre,  Arch.  Aube,  G  16S8, 
f»  167  y.) 

GARTSON,  voir  GARÇON. 

GAUUCHE,  S.  f.,  roue,  moulinet  : 
Les  plus  communs  (tourmens)  sont  les 
trochelles  et  garuches,  les  nerfs,  eau  et 
feu.  Pour  la  garuche  (c'est  une  roue  et 
moulinet)  luy  lient  les  mains,  retournées 
devant  le  dos  a  la  roue  :  avec  ce  luy  serrent 
les  pouces  d'une  corde  plus  desliee,  tout 
cela  attaché  a  un  cable  qui  tient  a  la  roue, 
et  luy  avoit  chargé  les  pieds  de  gros  fers, 
et  outre  d'une  grosse  masse  de  vingt  cinq 
livres  luy  pendant  d'entre  les  pieds.  [La 
vraye  hist.  des  troubles,  f°  136  v»,  éd. 
1374.) 

QARULEMENT,  gavr.,  S.  m.,  babillage, 
cri  des  oiseaux  : 

Les  oiseaux  pour  la  noise  de  la  pie  s'en 
vont  niger  ailleurs  que  aux  pieds  d'elle, 
qui  par  son  aigre  garrulement  se  fait  fuir. 
(Deguillev.,  Pèlerin,  de  la  vie  hum.,  Ars. 
2323,  f»  84  V».) 

GARULER,  garr.,  guerruler,  v.  n.,  ga- 
zouiller, babiller  : 

Ne  parmetz  point  en  fa  maison  garruUr 
l'aroudelle.  (K(oHer  des  Hist.  romaines,  tX 
xxxiil,  Bibl.  elz.) 
—  Se  plaindre  : 

Icellui  Barlhelemi  qui  n'avoit  pas  grant 
voulenlé  d'ouvrer,  et  qui  ne  queroit  que 
rager  et  guerruler.  (1403,  Arch.  JJ  158, 
pièce  111.) 
GARULEUx,  adj.,  bavard,  babillard  : 
GaruieMses  complaintes.  (Sym.  DE  llESDIN, 
Trad.  de  Val.  Max.,  fSo^,  éd.  1483.) 

Plus  deçoyt  la  garuleuse  hactiveté  de 
parler  qu'elle  ne  proffite.  (Fkrget,  Mtrouer 
de  la  vie  hum.,  f  117  v°,  éd.  1482.)  Impr.. 
garulence. 

GARULITÉ,  garr.,  s.  1.,  babillage,  ba- 
vardage : 

Mais  une  folle  a  moy  trop  capiteuse 
Dissimulant  par  force  marrayteuse 
M'a  fait  trop  pis,  c'est  sensualité. 
Car  elle  m'a  par  sa  gamlitf^ 
Tant  nuyt  qne  jour  en  iafldolité 
Tousjours  pressé  par  façon  impiteaso 
Et  mis  mon  corps  en  telle  infirmité 

(J.  bÔ'uchet,  la  Noble  Dame,  f"  2  r°,  éd.  1536.) 
Je  ne   feray  aultre   responce   fors   qu'il 
convient   qu'humaine  garrulité   mecle  le 
doy  a  sa  bouche...  (ID.,  ib.,  f°  161  r».) 

Ebrieté  n'est  autre  chose  sinon  une  vo- 
luntaire  insanie  pleine  de  vergongneuse 
luxure  et  garrulité.  (Prem.  vol.  desexp.mf 
Ep.  elEv.  de  Kar.,  f"  U  v«,  éd.  1519) 


GAS 


GAS 


GAS 


239 


G  ARUM,  voir  Garon. 

GARWALL,  voir  GaROL. 

OARZERiE,  voir  Jargerie. 
GASCEL,  voir  Gacel. 

1.  GASCHE,  gaiche,  s.  f.,  aviron  : 
Jelian,  qui  estoit  a  un  port  de  la  rivière 

de  Loire,  print  un  aviron  nommé   gaiche. 
(1376,  Arcb,  JJ  109,  pièce  113.) 

Le  suppliant  et  icellui  touteloy  entrèrent 
ensemble  en  un  certain  vaisseau  ou  fusle- 
reau...  avant  une  gascke...  pour  aidera 
mener  leâit  fustereau.  (1459,  Areh.  JJ  188, 
pièce  ÎOl.) 

Desmarcz   sans   arrest,  ne   roas    monstrez   point 
[lasches  ; 
Poursuivez  ce  fuyard  de  voiles  et  de  gasches. 
(J.  DE  ScHELANDRE,  Tyr  et  Sid.,  2*  j.,  iv,  2, 
Ane.  Th.  fr.) 

Les  mariniers  de  la  Loire  disent  encore 
gâche. 

2.  GASCHE,  s.  {.,  boucle  ? 

Chescnos  avoit  une  gonnele  lee 
El  une  Juppé  de  gros  agniaus  forrce, 
.Soulers  a  gasches  et  chausses  chevetees. 
(Àimeri  deNarl,.,  Richel.    1448,  f»  50  v",  et  Ri- 
chel.  24369,  f»  10  r".) 

GA.SCHEEVR,  gafcheur,  s.  m.,  fabricant 
de  gasches,  d'avirons  : 

Gascheettr.  [Voc.  des  met.,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

—  Celui  qui  rame  avec  un  aviron  : 
Le  soufflement  des  vents  pousse  plus 
viste  une  frégate  ou  une  fuste  que  les 
rames  ne  font  une  galère  a  trois  gascheurs 
par  banc.  (Comenids.  Janna  aurea  reserala 
duarum  ling,,  107,  éd.  1669.) 

OASCHEMENT,  S.  m.,  tircment  à  l'avi- 
ron: 

Remigatio,  tionis,  gaschement,  tirement 
a  l'aviron.  (R.  Est.,  Dwtionariolum.) 

Tirement  a  l'aviron,  gaschement.  Remi^ 
pmm.  {Trium  ling.  dict.,  éd.  1604.) 

GASCHERER,  voir  Jascherer. 

6ASCHEUR,  gâcheur,  s.  m.,  celui  qui 
foule  le  raisin  : 

Sur  tous  plaisirs  la  vendange  m'agrée, 

A  voir  tomber  ceste  maone  pourprée 

Qu'a  pieds  deschaax  un  gascheur  fait  couler 

Dedans  la  cove  a  force  de  fouler. 

,         (RoKS.,  Gayelez,  Plais,  rust.,  Bibl.  elz.) 

Le  vin  nouveau  s'escoule 

Du  pied  du  gâcheur  qui  le  fonle. 

(Îd.,  ii.,  le  Freslon.) 

I    1.    GASCHDÈ,   waschié,   wasquié,   s.  f., 
commune,  pâturage  ontouré  de  fossés  : 

Comme  descors  fust  entre  nous....  d'une 
voie  et  d'un  waschié  que  nous  clamons  a 
|uvoir.  (1247,  Cartul.  noir  de  Corbie.  Ri- 
.^hel.  \.  177S8,  f''219  r".) 

Celé  voie  et  chis  jcasgtties  devant  nommé 
demeurent  a  ans.  (/&.) 

2-  OASCHIÉ,  waschié,  s.  m.,  ordure, 
iouiliure  : 

Son'.doraage  a  bien  enlaschié 
;        Qui  s'ame  pert  por  tel  gaschié. 
\De  Mottacho  in  flumine  pencUlalo,    621,  ap.  Mi- 
«Aal,  D.  de  Norm.,  t    III  ) 


Qui  s'ame  pert  par  tel(e)  waschié. 

(/*.,  ap.  Koq.) 

1.  GAscHiER,  guaschier,  waschier,  v. 
a.,  tacher,  souiller,  gâter  : 

Oui  s'ame  pert  por  tel  gaschié, 
Guaschic  est,  ce  n'est  pas  dote. 
Car  l'ame  soille  et  honist  lote. 
(De  ilmacho  ta  fiumine  periclilalo,   622,  ap.  Mi- 
chel, D.  de  «orm.,  t.  III.) 

Qui  s'ame  pert  par  tel(e)  waschié, 
Waschiez  est  ce  n'est  pas  doute. 
Car  l'ame  soille  et  honist  toute. 

(/S.,  ap.  Roq.) 

Guernesey,  vachi,  envasé,  embourbé. 

2.  GAscmER,  gâcher,  gasser,  v.  a., laver 
dans  l'eau,  détremper  : 

Nuls  poissonnier  de  Paris  ne  doit  brouil- 
lier  ne  gaschier  poisson,  comme  morue 
salée,  maquereau  saléetharenc  blanc  salé; 
et  se  il  le  fait,  il  perdra  le  poisson  toutes 
les  fois  que  il  en  sera  repris.  (1326,  Ord., 
XI,  S04.) 

Nul  ne  pourra  gâcher  le  haran  pour 
vendre,  qu'au  jour  la  journée.  (1330,  Ord., 
U,  360.) 

Une  belle  terre  gachee 
iVe  peull  porter  jam  lis  bon  fruict. 
(GniNnoRE,    le  jeu   du   Prince  des  Solz,  la  Farce, 
I,  274,  Bibl.  elz.) 

—  Abreuver  : 

Iceulsd.  bourgeois  ont  le  droict  et  fa- 
culté d'y  (dessus  le  pout  d'Augeon)  pou- 
voir faire  passer,  abreuver  et  gasser  leur 
bestail.  (1580,  Reconn.  des  droits  seign.  de 
Clairvaux,  Arch.  Jura,  Prost.,  p.  74.) 

GxscoGTiois,  gascongnois,  adj.,  gascon  : 
E  Pirus  laisse  corre  le  bai  gascognois. 
(Th.  de  Kem,  Geste  d'Alis.,    Richel.   21364, 
fia  r°.) 

Gascongnois  fu  11  dit  et  limosin  li  ton, 
(Quatre  /ils  Aijmon,  ms.  Monlp.  H   247,  f°190''.) 

GAscoNGNE,  S.  f.,  sorte  de  grosse  ce- 
rise : 

Gascongnes,  freses,  great  cherise.  (Du 
fiuEZ,  An  Introd.  for  ta  lerne  ta  speke 
french  trewly,  à  la  suite  de  Palsgrave, 
éd.  Génin,  p.  1073.) 

GAscoNCNiER,  s.  m..  Sorte  de  ceri- 
sier : 

Gascongnier  ,  great  chery  tre.  (Du 
GuEZ,  An  Jntrod.  for  ta  lerne  to  speke 
french  trewly,  à  la  suite  de  Palsgravb,  éd. 
Génin,  p.  914.) 

GASCONGNOIS,  voir  Gascognois. 

GAscoRT,  gaucoiirt,  gocourt,  adj.,  un 
peu  court  : 

Cote  et  mantel  fourré  d'ermine 

A  sebelin  chenu  et  noir, 

.1.  peu  gascon  por  niiex  senir. 

(Chev.  as  deus  esp.,  4792,  Foerster.) 
Kt  chemise  gascorte  et  lee 
De  lin  meuuement  ridée. 
(1)0  Cheral.  a  fespee,  42,  Méon,  Nouv.  liée,  1, 
128.) 

Le  premier  a  qui  il  s'adressa  estoit  vestu 
d'une  robbe  gocourte,  de  couleur  de  roy. 
(Rab.,  1.  V,  c.  16,  Jacob.) 

—  Gascorte,  s.  {.,  sorte  de  robe  courte  : 
Pour  robe    longue,  gaucourte    et  chape- 


ron, sept  aunes  et  demie  de  noir.  (Lob. 
Hist.  de  Bret.,  t.  II,  p.  1052.)  ' 

OASCRER,  voir  Jascherer. 

GASCRU,  wascru,  adj.,  presque  cru  : 

Leur  tierz  mes  fu  de  chous  gascrus. 
(Vie  des  Pires,  Richel.  23111,  f»  44».) 
La  char  gascrue  et  l'ewe  les  a  tex  conrees, 
K'il  n'i  avoit  celui,  ne  fust  los  engrotes. 

(Ren.  de  Mont.,  p.  8o,  Michelanl.) 

Menjuent  char  tvancrue,  mal  quite  et  mal  salec. 
(Conq.  de  Jérusalem,  831,  Hippeau.) 

GASçuEiL,  voir  Gaçueil. 

GASILLIER,  voir  GARSILIER. 

GAsiSGANT,  voir  Garingal. 

GASKER,  S.  m.,  juin  : 

Le  XXVI»  jour  du  mois  de  gasker,  c'est  a 
savoir  du  mois  de  juins.  (26  juin  1366, 
Cari,  de  Flines,  dxcvi,  Hautcœur.) 

Cf.   GlESKERECn. 

GAsouiL,  gazouil,  s.  m., gazouillement: 

Imitons  les  oiseauï  qui  par  ces  verds  boucaiges 
Au  gazouil  i&s,  ruisseaux  degoizent  leurs  ramaiges. 
(Oliv.  Mac.vv,  Sonnets,  p.  94,  Courbet.) 

Se  disait  encore  au  xvii"  s.  : 

L'agréable  gazouil  des  oisillons.  {Ka- 
lend.  hislor.  de  la  V.  Marie,  p.  294.) 

Or  sus  que  je  vous  fasse  en  termes  mi- 
lesiens  quelques  plaisans  contes...  lesquels 
a  guise  d'un  joli  gazouil  cbatouillont  vos 
oreilles.  (J.  de  Montlyard,  Trad.  d'Apu- 
lée, f  1  v»,  éd.  1619.) 

GAsouiLLER,  voir  Gassouiller. 

GASPAiL,  waspail,  s.  m.,  gaspillage  : 

Qu'il  set  qu'il  a  jeté  puer 
Por  lui  son  avoir  a  waspail. 

(L'Escouljle,  krs.  3319,  t'iii".) 

GASPAILLES,    S.    f.    pi.,    CB     qUB   lO  VaU 

rejette  à  terre  : 

Les  pailles  et  gaspailles  de  la  court  dix- 
merie  de  Villiers.  (1510,  ms.  du  Poitou,  ap. 
Lalannp,  Gloss.  poitevin.) 

GASQUERisoN,  voir  Jascherison. 

GASSEL,  voir  Gacel. 

GASSELET,  VOif  GACKLET. 

GASSER,  voir  Gaschieh. 

GAssouiL,  s.  m.,  flaque  d'eau  et  par 
extension,  amas  d'ordure  : 

Encor  l'homme  réplique  la  dessus  :  Je 
n'ay  point  aucun  vaisseau  ny  bascbot 
comme  vous  avez  le  voslre,  dans  lequel  je 
jette  un  gassouil  de  pollution  et  d'ordure. 
(Brant.,  Dam.  gai.,  redise,  Buchou.) 

Aunis,  Poitou,  gassouil,  du  côté  de  Saint- 
Maixent,  gacouail,  flaque  d'eau  grasse,  et 
par  extension  les  terres  qui  retiennent 
l'eau,  où  il  se  forme  des  gassouils.  Ouest, 
Norm.,  garsouille,  malpropre. 

Cf.  Gacel  et  Gaçdeil. 

GASSOUILLER,  gasouiHer,  v.  a.,  salir: 
Voyia  pourquov  il  ne  faut   se  vanter  de 

nous  gasouiller  ae  vos  ordures  de  sperme. 

(Rka.nt..  Dam.  gai,  V  dise,  Buclion.) 


MO 


6AS 


GAS 


G.\S 


Venant  d'une  fonlaine  claire  de  fortune,    : 
s'aller  baiçner  dans  une  eau   bourbeuse  et 
toute  gassouiltee  de  dis<;race  et  defTaveur. 
(Id.,   Capit.  fr.,  Bellegarde,  v,   ÎOI,    La-    1 
lanne.) 

Berry,  Poit.,  Lorr.,  Bourg.,  gassouiller, 
Silir,  ^ler,  chliïonner.   Norm.,  gassouil- 
ler, la  Hagne,  gachouiller,  faire  une  chose   , 
malproprement,  sans  goût.  Poit.,   Aunis,   i 
Lyonn.,  gassouiller,  patauger  dans  l'eau,  j 
se  salir. 

GASSOfx,  adj.,  sale  comme  quelqu'un   1 
qui  est  tombé  dans  une  flaque  d'eau  ;  n'a 
été  rencontré  que  dans  un  texte  provin- 
cial du  commencement  du  xvii°  s.  : 

Un  prand  homme  noir  laid  et  tout  gas- 
jouj.  (1626-1627,  Arch.   H. -Saône,  B  5031.) 

1.  GAST,  guast,  woit,  vast,  gat,  gaast, 
s.  m.,  ravage,  pillage,  dommage,  dilapida- 
tion : 

E  ce  sen»  destniiement  esenz  vast  des 
bornes  et  des  choses.  (Gr.  Charte  de  J.  sans 
terre,  Cart.  de  Pont-Audemer,  f'  81  v», 
Bibl.  Rouen.) 

Fera  destruiement  o  gast.  {Ib.) 

En  fera  destruiement  o  toast.  {Ib.) 

Oaqnei  eo  lien  on  il  alast 
>e  rit  tant  de  richece  a  tjàst 
Aler  com  il  a  la  aie. 

(G.  de  Dole,  Val.  Chr.  i"25,  f  90''.) 
Mit  a  gast  et  a  destruction  tout  le  pays 
jusques  au  Chastel  Raoul.   {Gr.  Chron.  de 
Fr.,  Phelip.  Dieudonné,  ch.  xxil,  P.  Paris.) 

Et  prist  les  issucz  pour  mcfuie  temps  a 
très  ^and  damage  des  ditz  uastes  et  des- 
truccions  de  lour  chateux.(Stof.  d'Edouard 
tu.  an  II,  impr.  golh.,  Bibl.  Louvre.) 

Les  biens  en  gast  et  diminucion.  (10  té\. 
1360,  Cart.  de  F/ines,  dlxv,  Hautcœur.) 

Faire  sanlable  wast  et  damage.  (4  mars 
1389,  ifc.,  Lcci.) 

Moie  fille,  qai  s'en  ala 
Hors  de  ce  pais.  Tint  ans  a. 
Mettre  ponr  Diea  son  corps  a  post. 
(MirecUs  de  Sotre  Dame,  I,  ti,  ;i.)4,  A.  T.) 

L'essil  de  corps,  de  la  monnoie. 

Cul  de  ilaode  et  d'atonr. 
(R.  DtscBAUfs,  PoM.,  Richel.  810,  {'  43»''.) 

Autrement  fauldroit  dire  qu'il  distribuast 
les  trésors  de  sa  bonté  en  tasche  et  en 
gast,  autant  aux  nonchalans  et  indignes, 
comme  a  ceulx  qui  les  requièrent  et  des- 
servent. (Al.  Chart.,  VEsperance,  p.  371, 
éd.  1617.) 

Tenant  en  taiie  après  possihilitie  d'Issue 
extinct  ne  serra  unques  puni  de  wast,  pur 
i'enheritance  que  fuit  un  foits  en  luy. 
(LiTTL.,  Instit.,  34,  Houard.) 

Et  que  l'on  se  garde  aussi  a  tousjours 
mais  de  toutes  destructions,  gast  et  excez. 
(Rebuffé,  Rubricque  du  droict  de  regalle, 
f  57  r»,  éd.  lUT.) 

Leur  prohibant  légal  qu'or  déjà  s'etoient 
délibères  élancer  aux  lieux  de  Belleparde 
et  de  Piedauid.  (Noguieb,  Hist.  Tolos., 
p.  75,  éd.  t556.) 

Le  mareschal  faisoit  faire  tout  en  mesnie 
temp»  le  gast  de  la  recolle.  (Du  Villars, 
if^m.,  VIII,  an  1557,  Michaud.) 

Durant  six  semaines  il  ne  fit  que  tour- 
noyer tout  a  l'enlour  pour  donner  le  gatl 
a  la  campagne.  (Id.,  tb.,  111,  1652.) 

Excès,  insults,  gatt  des  églises.  (27  déc. 


1561,  Ddib.  fies  consuls  d'Agen,  Arch.  mun. 
Agen  etBullet.  du  Comité  de  la  lang.  et  de 
l'hist.  de  la  France,  t.  I,  p.  468.) 

Gast  d'églises.  {Ib.) 
Les  tonrbillODS  rouans,  les  pierres  et  la  foudre 
Font  le  gasi  par  les  champs... 
(Baif,  Poes.  ch.,  p.  Il,  Becq  de  Fonqnières.) 
Cruellement  ilectiassé  de  la  Grèce 
Par  le  cruel  fier  barbare  insolent 
Qui  sac  et  gjsl  y  portoit  violent. 
(Id.,  Poèmes,  I.  VIII,  Lemerre,  II,  3"i!.) 

Car  Astyle  avoit  prins  sur  luy  le  gast  des 
fleurs  et  du  jardinage.  (Amyot,  Daph.  et 
Chloé,  p.  138,  Jouaust.) 

Les  habitans  de  Luc,  petite  ville  sur  le 
chemin  de  Frejus,  faisoient  résistance  a 
ceux  qui  vouloient  v  faire  le  guast.  (GniLL. 
DU  Bellat,  Mém.,'  1.  VU,  1»  209  r»,  éd. 
1569.) 

La  nécessité  des  guerres  porte  a  tous  les 
coups,  de  faire  le  gast.  (Mont.,  Ess.,  1.  I, 
ch.  XLVli,  fllQ,  éd.  1388.) 

Les  autres  faisoient  bien  paroistre  leurs 
courts  en  toutes  façons,  mais  non  jamais 
en  telles  sumptuositez  que  ce  grand  roy, 
et  en  a  esté  le  premier  autheur,  dont  au- 
cuns l'ont  blâmé  pour  tel  gast.  (Brant., 
Gr.  Cap.fr.,  m,  122,  Lalanne.) 

—  Terre,  pays  ravagé,  inculte,  solitude, 
terrain  abandonné,  dans  une  ville  ou  dans 
la  campagne  : 

Granz  est  la  terre  et  gist  en  gast. 
Pièce  a  ne  fu  ki  l'abitast. 

(fi™;,  ms.  Muuicb,  1213,  Vollui.) 

Loingnz  fut  del  monster  en  un  wast. 
(G.  Gaimar,  Chron.,  ap.  Michel,  Chr.  angl.-n., 
t.  I,  p.  55.) 

En  prez,  en  vignes,  en  bois,  en  terres 
gaingnables,  en  gaaz  et  en  landes.  (Fiefs 
des  Ctesde  Blois,  Arch.  P  1478,  f  13  r».) 

Demie  mouee  de  gaaz.  (Ib.,  f  15  r».) 

Lxx  arpens  que  bois  que  gastz.  (1333, 
Cart.  de  la  D.  de  Cassel,  1,  f"  29  v»,  Arch. 
Nord.) 

.Lï.  que  en  bois  que  en  gasls.  (Ib.) 
Noz   terres,    prez,    pasturaus,    fresches, 
gas,  boyres,  frouz  et  broces  qui   sont  en 
valee  de  nostre  demainne.  (1341,  Arch.  JJ 
72,  f»  187  r°.) 

Du  cens  des  gaas  de  Fontaines.  (1372, 
Compt.  de  Blois,  Arch.  KK  298-301,  f»  2  v».) 

Touz  les  bois,  prez,  gaastz,  vignes,  pas- 
turaux  et  terres.  (Aveux,  duché  de  Berry, 
1378-1384,  f»  9  r«,  Arch.  Cher.) 

Et  contiennent  les  héritages  appartenans 
a  icelle  métairie  tant  en  terres  gaignables 
comme  engastsel  brueres  cinq  moees  de 
terre.  (7  mai  1406,  Ax^eu  de  la  Salle  lez 
Cléri,  up.  Le  Clerc  de  Doûy,  t.  I,  f»  287  r°, 
Arch.  Loiret.) 

Mortes  vignes  qui  sont  en  gast  et  de  non 
valloir.  (1413,  Aveux  du  bailliage  d'Evreux, 
Arch.  P  294,  reg.  4.) 

Vous  povez  destruire  toute  la  cité  et  faire 
gastz  et  desers  d'icelluy  pays.  (Prem.  vol. 
des  grans  dec,  f»  130',  éd.  1530.) 

—  Gaspillage,  prodigalité  : 
Prodiguement,  en  gast.  (Palsgrave,  Es- 

Clairc.,  p.  844,  Génin.) 

—  Mettre  d  yasl,  flg.,  ne  tenir  aucun 
compte  de  : 


SI  a  oublié  la  doctrine 
Et  le  deiïense  la  roine. 
Que  li  avoit  dit  et  priié 
Et  sor  toute  rien  castiié 
Que  la  rivière  ne  pissast. 
Geste  proiere  est  mise  a  gast. 
(Chrkst.,  du  Roi  Guill.,  2606,  Michel.) 

—  Ravage,  massacre,  déroute,  désastre 
d'une  armée  : 

Quant 'l'empereres  Othes  vit  que  tout 
estoient  tournet  a  gast,  si  fist  sa  baniere 
laissier  cheoir  et  tourna  ses  riesnes  et 
s'enfui.  (Chron.de  Rains,  c.  xx,  L.  Paris.) 

Des  gens  le  roi  font  moult  grant  wast 
De  gros  caillaus  aval  gietcr. 

(Renarl  le  nouvel.  S0i2,  Méon.) 

Morv.,  gât,    dommage,    dégât.    Maine, 
gast,  terrain  inculte. 
Lieu  dit,  les  Wasts  (Oise). 

2.  GAST,  guast,  gaist,  gaste,  wast,  adj., 
dévasté,  ravagé  : 

Tôt  troverent  le  pais  ga.il. 

(Wace,  Brut,  623,  Ler.  de  Lincy.) 
Eisi  cum  il  s'en   returnent   et  qu'il  lais- 
sèrent tut  gast.  (Ben.,  Chron.  des  ducs  de 
Norm.,  Sommaire,  t.  I,  p.  67,  Michel.) 

—  Violé  : 

Dont  ce  demante  comme  pncelle  gaste. 

(R.  de  Cambrai.  7307,  A.  T.) 

—  Ruiné,  abandonné,  solitaire,  désert, 
en  mauvais  état  : 

El  France  dulce,  cum  hoi  remendras ^atfs/tf ! 
(Rai.,  198S,  Millier.) 

Yostre  pères  ce  manoir  ot 
Ici  en  cestc  forest  giste. 

(Percerai,  ms.  Montp.  H  249,  f  S*.) 
Vers  ceni  de  le  gasle  fontaine. 

(;*..  ms.  Mons,  p.  7^,  Potvin.) 
K'en  la  gaste  forest  entrer 
Verra. 

(Ib.,  p.  11^.) 

Por  quoi  as  or  si  grani  sollers  de  vache. 
Et  ta  gonele  et  tes  corrois  si  gastes  ? 
(ti  Charr.  de  ."tymes,  13U,  ap.  Jonck.,  Guill. 
d'Or.) 

Icil  vait  a  la  sale  guaste, 
Atume  chandele  e  si  taste. 

(Tristan.  II,  637,  Michel.) 

Desor  senestre  a  regardé, 
L'n  chaslcl  gasle  i  a  trouvé. 
(Flaire  et  Blanceflor,  2"  vers.,  147,  du  Méril.) 

11  vit  la  roche  gaiste  et  hidouse.(S.  Graal, 
Richel.  2455,  f"  91  r°.) 

Tontes  les  merveilles  de  l'ost 
Sont  tout  gas,  fors  Je  che  caitif. 
(J.  Bon.,  li  Jus  de  Si  mcholai.  Th.  fr.  au  raoy.  dg«i 

p.  175.) 
Coiement  les  en  gete  la  fille  l'amiré. 
Par  une  gaste  porte  do  viel  antequité. 

(fiera^os,  2U3,  A.  P.) 

Et  li  baron  chevauchent,  les  frains  abandones, 
Par  la  gaste  posterne,  en  .i.  gaste  fossé. 

(Gui  de  Bourg.,  2700,  A.  P.) 
Si  s'enfui  tous  sens,  sans  escnler. 
Une  vespree,  par  un  gasle  sentier. 

(Iluon  de  Bord..  119,  A.  P.) 

Lei  le  bruiUet  foillu  ou  l'abeie  est  gasle. 

(Age  d'.irign.,  2721,  A.  P.) 

Devant  une  gaste  raeson 

Dont  cheu  furent  li  chevron. 
I  Du  Bouckier  dWbbeiitlle,  tOl,  Montaislon  et 
luynaad,  Fabl.,  III,  230.) 


CAS 


(;.\s 


r.AS 


Ed  une  vaute  decaioîte. 
Caste,  da  tans  antif,  eslroitc, 
Gist  la  nuit,  sour  la  piere  dure. 

(Amald.  et  Yd..   Richcl.  373,  f"  SiO".) 

C'est  la  gasle  capele  la, 
Dist  li  rois,  u  aiiis  nus  n'ala. 

(Chev.  as  deus  esp.,  437,  Foersler.) 
Ceste   mort   prent  celui    et   l'autre,    et 
roueront  les  mesniees  si  que  'es  mesons 
eb  sont  yasles.  {Vie  et  mir.  déplus,  s.  con- 
fess.,  Maz.  568,  1°  le».) 

La  ou  ordre  n'y  est  gardée,  c'est  une 
chose  desroupte,  confuse  et  gaste.  (Crist. 
dePiz.,  Charles  V,  2°  p.,  ch.  4,  Michaud.) 

—  Vide  : 

De  sun  osbercli  dcsrnmpt  la  ventaille. 
Que  mort  l'abat  ;  la  sele  en  remeint  guastf. 

(Roi.,  3149,  MûPer.) 

*—  Inculte,  aride,  sec  : 

Adonc  m'aparnt  .!.  sentiers. 
Qui  parmi  une  gasle  lande 
Me  mena  en  Berccliande. 
(Hios  DB  Mery,  Tornoiement  de  l'AnlechrisI, 
p.  3,  Tarbé.) 

Nient  plus  qu'uns  près  floris  samble  gasle  bruiere. 
{Berle,  3i6,  Scheler.) 

Se  il  y  a  leuc  gaste  entre  deux,  ou  terre 
que  l'on  appelle  vaselico,  qui  est  dou  sei- 
gnor.  (ylss.de  Jér.,  t.  II,  p.  388,  Beugnot.) 

Une  pièce  de  terre  gnsle.  {Ch,  de  1301, 
Fonteneau,  xxil,  409,  Bibl.  Poitiers.) 

Terres  que  gaisies  que  painpnees.  {Fiefs 
des  C"  de  Blois,  Arch.  P  1478,  f°  10  v°.) 

Terre  que  gaste  que  gaingnee.  (76., 
f"  15  r°.) 

—  Chétif,  misérable  : 

Apres  ce  digner  porre  et  gaste.  (Rute- 
BEUF,  II,  23,  Jubinal,  2°  éd.  elz.) 

Oloutonnie  la  souillarde,  la  plus  sale  et 
waste  de  lu  compaignye.  (xv°  s.,  Second 
mariage  et  espousement  entre  Dieu  le  Filz 
et  l'ame  pécheresse,  ms.  Valenciennes  233, 
r»  145  V».) 

—  Vaste,  grand  : 

Li  rois  chevancba  tant  la  montai;:ne  et  plaine 
Qu'a  Coloigne  la  gasle  vint  a  .i.  dieraaine. 

(J.  BoD.,  Sa.r.,  xlix,  Michel.) 
Vers  le  gasle  cité  en  vont. 
(Rer.  de  Bealjed,  U  Biaus  Desconneus,  2i(i9, 
Hippean.) 

—  Peine  gaste,  peine  perdue  : 
Dame,  ce  serroil  painne  gaste. 

(.Gauvain,  2114,  Hippean.) 
Par  foi  !  c'est  paine  waste. 
(A.  DELA  Halle,  li  Jus  Adan,  Coussemalccr, 
p.  32S.) 

—  Gaste  masure,  le  fait  de  laisser  une 
rcaison  inhabitée  : 

.II.  s.  t.  pour  gasle  masure,  pource  que 
ladite  masure  ou  tenement  n'est  point  res- 
seant.  {Aveu  de  la  masure  du  Teil,  seigneu- 
rie de  la  Croix  en  Giéville,  ab.  de  Thorigny, 
Arch.  Manclic) 

On  trouve  mention  de  ce  fait  jusqu'au 
xviii*  s.  : 

Le  Fief  aux  lièvres  —  5  acres  —  aine 
Gilles  Thoumine  8  s.  t.  à  la  St-Michel,  20 
deniers  t.  pour  une  fourche,  —  3  guelinesà 
Noël,  30  œufs  à  Pasques  —  Trois  sols  pour 
gale-masure.  (1737,  Charge  des  renies  et  de 
la  seigneurie  de  Couvains,  Arcli.  Manche.) 


Dans  le  centre  de  la  France  et  dans  le 
Lyonnais,  on  dit  encore  gâte,  pour  signi- 
fier gâté,  malade,  en  mauvais  état,  en 
ruine.  Aunis,  gdt,  abandonné.  A  la  Ro- 
chelle on  appelle  marais  gas,  des  marais 
salants  qui  ne  servent  plus. 

Nom  propre,  Gast. 

GASTALLE,  s.  I.? 

GASTABI,É,  voir  G.4.STEBLÉ. 
Parmi  les  près  de  Pale  fu  fiere  la  batalle  ; 
La  u  les  os  s'encontrent,  n'ont  parlé  de  gastoUe. 
.Mds  s'entrefierent  bien  sans  antre  devinalle. 
(houm.  d'Ali.i.,  f  39S  Michelant.) 

GASTANEAUX,  VOir  GASTAVAUX. 

GASTAT,  wouaslat,  s.  m.,  dégât,  dévas- 
tation : 

Pour  empescher  les  pilleries  et  wouas- 
tats.  (29  juin  1582,  Begistre  aux  Consaux, 
{°  12  V»,  Arch.  mun.  Douai.) 

GASTAVEAUX,  S.   m.   pi.  ? 

Danceurs,  sanlteurs,  faisans  les  piez  de  veaax, 
Vifs  comme  dirs,  a;,n3z  comme  ajtuillon; 
Gousiers  tîntans,  cleis  comme  gastaveaux 
Le  lesserez  la,  le  povre  Villon? 
(Villon,  Codic.  Epist.  en  foi  me  de  bail., 
Jouaust,  p.  126.)  Ed  La  raonnoye,  gastaneatue. 

GASTÉ,  S.  m.,  gâteau  : 

Et  lor  escuz  flsenl  si  depecier 

Qu'en  tout  le  mieudre  n'en  avoit  tant  d'entier 

Corn  î  coucbast  .i.  gastê  de  denier. 

(B.  de  Cambrai.  4193,  A.  T.) 

De  cest  blanc  gasié  vons  revest, 

Si  vous  plest  un  petit  manger, 

Kel  di  pas  por  tous  losengier. 

Ne  rien  ne  vous  quer  ne  demanl. 
(Chrest.,  Erec  et  En.,  liichel.  1420,  f'IS''.) 
Le  ms.  de  l'Arsenal  porte  gastel. 

GASTEBLÉ,  ijaslebUd,  gastablé,  adj., 
celui  qui  ravage  les  champs  de  blé  : 

Ansellus  Gastablé.  (1151,  St-Pierre,  Arch. 
Aube,  liasse  G  3107.) 

Henricus  Gasteblé.  (Vers  1180,  Cari,  de 
Montier-la-Celle,  p.  54,  Lalore.) 

Gui  Gastpbled.  (1207,  Cart.  dePhil.Auq., 
Vat.  Ott.  2796,  f  59  v°.) 

GASTEBois,  gasteboys,  s.  m.,  celui  qui 

ravage  les  bois  : 

Perrin  Gasteboys.  {iZ9T,  Compt.de Nevers, 
CG  5,  î"  14  v»,  Arch.  mun.  Ncvers.) 

GASTEBOisE,  S.  f.,  terme  de  mon- 
nayage : 

Comme  icellui  Gravelle  faisoit  ferir  le 
suppliant  sur  la  matere,  nommée  gaste- 
6oise,il  s'apperceut  que  lamonnoien'esloit 
pas  bonne.  (1408,  Arch.  J.I  163,  pièce  288.) 

GASTEBUCHE,  S.  m.,  ccIul  quî  ravage 
les  bois  : 

,Ioh.  Gastebuche.  (1266,  Chart.  eccl.  ceno- 
man.,  ccclxvi,  Arch.  Sarthe.) 

GASTECLOU,  S.  m.,  celui  qui  gâte  les 
clous  : 

Gasleclou.  {Reg.  de  S.  Laurent,  xvi«  s., 
Arch.  mun.  Nevers.) 

GASTEE,  8.  f.,  ravage  : 

Et  la  gastee  des  beslea  les  espoventera. 


(Bidfe,  Abaculh,  ch.  2, 

tilas. 


■a].  1543.)  Lat.,vas- 


GASTEi.,  walel,  s.  m.,  gâteau  ;  être 
tourné  aux  gastiaus,  être  en  déconfiture  : 

Et  quant  l'empereres  Otes  vit  que  tuit 
estoienl  tournei  aus  watiaus,  si  tourna  sa 
resne  et  s'en  fui.  (Mén.  de  Helms,  288, 
Wailly.) 

GASTELEKiE,  îvalellerte,  s.  f.,  pâtisse- 
rie: 

Et  autres  watelleries.  [Atour,  ap.  D.  J.  F., 
Voc.  austras.) 

—  Droit  que  payaient  au  seigneur  ceux 
qui  faisaient  ou  vendaient  des  gâteaux  : 

Tout  le  droit  des  commendises,  talemes- 
leries,  gasleleries,  messeries.  (1380,  Arch. 
JJ  116,  pièce  243.) 

1.  GASTELET,  gatelet,  wastelet,  geste- 
let,  -  ellel,  s.  m.,  diiii.  de  gastel,  gâteau  : 

Tost  menger>  it  trois  gasleles  fourcs. 

(lltton  de  Bord.,  4933,  A.  P.) 
Ki  nos  dona  deneres 
Dont  acatrons  gaMeles. 

(.Aiicassin  et  Nicoletle,  p.  23,  Sucliier.) 

Si  fait  faire  des  chaudeles, 
Des  restons  et  des  wastetes. 
(Gautb.  le  Long,  Scheler,  Trouv     betg.,  p. -iiU.) 
J'ai  mangié  maint  bon  chaponet, 
Mainte  hasle  et  maint  gantelet, 
En  vergier  et  en  praelet. 
(Colin  Muset,  Chans..  Richel.   MouchetS.) 

Huit  pos  de  vin,  .xxiiii.  gastellez.  (1408, 
Denombr.  de  la  chastell.  de  Gisors,  Arch. 
P  307,  f°  5  r°.) 

Marotte,  par  grant  gourmandie, 
Mengea  bien  quinze  gastelelz. 
(Moralité,  des  Enfans  de  Maintenant,  Ane.  Th. 

fr.,  m,  32.) 

Le  jour  de  la  Saincte  Croix  de  sep- 
tembre doit  madite  dame  a  chascune 
dame  ung  gast  tel  dont  les  troys  doivent 
estre  du  poix  de  deux  miches  de  convent, 
et  les  officieres  doivent  avoir  le  double. 
(1500,  Sle-Croix,  Arch.  Vienne.) 

Petiz  pains  galeletz  aux  espices  (1550, 
Man.  administr.  de  Baume-les-Moines  , 
Arch.  Jura,  Prost,  p.  68.) 

—  T.  d'armoirie  : 

A  .VI.  gastelez  d'or  en  pié.  {Armor.  du 
XW  s.,  Gab.  hist.,  V.) 

Les  ermines  de  Meuleun,  d'asur,  a  un 
chief  d'or,  a  .vi.  geslelez  d'or  ou  pié.  (/&.) 

Poitou,  Vienne,  Deux-Sèvres,  gatelet. 

Walelet,  nom  propre  fréquent  en  Pi- 
cardie. 

G.ASTELiEU,  -  ellier,  gaslillier,  wastelier, 
toaislelier,  tvauslelier,  wastillier,  weistellier, 
s.  m.,  pâtissier,  faiseur^ou  marchand  de 
gâteaux  : 

Gerardins  li  wasliUcrs.  (1241,  Ban  de  tré- 
fond,  Bibl.  Metz.) 

Le  fiuz  d'un  gaslelier  de  Chastel  Renart. 
(Chron.  de  S.-JJen.,  ms.  Ste-Geu.,  f»  223'.) 

Blondeleit  li  wausteliers.  (1324,  Arch. 
JJ  62,  f»  156  v°.) 

Les  boulengiers  et  gasleliers  de  Maante. 
{Ch.  du  garde  du  sceau  de  la  préo.  de 
Chaumont,  mardi  av.  Pâq.  1328.) 

Doivent  li  ivastelier  qui  fout  wastiaux 
c'on  dist  razis  qu'il  cuisent  en  leurs  four- 

31 


313 


r.AS 


nUiix  faire  bonnes  denrées  et  loyaux. 
(1373,  Ord.,  v,  311.) 

Vne  pièce  de  lerre  nppellee  communé- 
ment la  hasle  an  gastellier.{l3SS-S6.  Compt. 
des  annirers.  de  S.  Pierre,  krch.  .vube  C. 
1656,  f  196  r\) 

.VI.  des  boiilenaiers  et  des  weisUllierx 
de  nostre  cileil.  "(1460,  Hist.  de  Metz,  V, 
6U.) 

Colin  le  gastilUer.  (1462.  Arch.  Loiret, 
Sle-Croi.T,  CMivet,  F  2  double.) 

Wastelier,  waislelier.  (Atour,  ap.  D.  J. 
Fr.,  Voc.  austr.) 

—  Fém..  gasteliere  : 

Seliile  la  gasteliere.  {Titre  du  prieuré  de 
Bonne-Nouvelle,  K.M'C,  Arch.  Loiret.) 

Qu'il  ne  soit  nulz  bouUenfrier,  ne  bol- 
lensieres,  ne  waistelieres  qui...  (1330, 
Hùt.  de  Mets,  IV,  133.) 

Le  suppliant  prist  des  gasteaux  d'une 
gastelliere  qui  les  vendoit.  (1373,  Arch.  JJ 
107,  pièce  193.) 

Noms  propres,  Gastelier,  Gasteilier,  Ga- 
telier,  Gathelier,  Wattelier. 

1.  GASTEMENT,  gualement,  s.  m.,  ac- 
tion de  ravager,  de  gâter,  de  dissiper, 
dommage  : 

Poarqaoi  sonffrez  tel  guatement 
De  si  precious  onpement  ? 
Mieus  Tenisl  que  il  fust  donnez 
As  poTres  pens  que  ci  palez. 

(/•OM.  0.  A'.,  ras.  Sl-Brjeuc,  f   iC.) 
Gastement  de  pais.  (1.720,  Cft-  du  bailli 
de  Cotentin,  Aulnay,  cote    287,  Arch.  Cal- 
vados.) 

Et  por  çou  tient  on  tex  gens  a  trop  mal- 
vais si  con  ciaus  u  il  a  pluiseurs  maus  as- 
sanles,  si  con  nient  atemprance  et  le  gas- 
tement de  ses  biens.  {Li  Ars  d'Amour,  i, 
372,  Petit.) 

Car  faire  monstre  de  gens  sans  ce  que 
leur  navire  soit  prest  pour  passer,  n'est 
que  gastement  de  vostre  argent,  foullement 
ae  vostre  pais  de  pardessa.  (23janv.  1436, 
Lettre  sur  la  détresse  des  sujets  français 
de  la  couronne  d'Angleterre,  l'crite  au' roi 
Henri  VI,  ap.  Tb.  Basin,  Hist.  des  régn.  de 
Cil.  VU  et  de  Louis  XI,  IV,  284.) 

Toutes  manières  de  mauls  et  de  gaste- 
mens  qui  en  guerre  se  font.  {Récils  d'un 
bourg,  de  Valenciennes,  p.  232,  Kerv.) 

Ne  gastement,  ne  sera  contrition  en  tes 
termes.  {Bible,  Esaye,  ch.  60,  éd.  1343.) 

2.  i;,vsTEiiENT,  wasl.,  adv.,  sans  soin, 
en  désordre,  salement  : 

De  la  sainte  cité  on  ly  payene  gent 

AToient  maintenu  le  sépulcre  ganli^enl. 
{Ckn.  au  cjgne.  Hûjg,  IteilT.) 
Humiliiez  si  est   quant  nos    ne    faisons 
pas  la  volante    au   cors,  ainz   lou   laissons 
aler   gastement.  (Maurick,   Serm.,  Richel. 
24838,  f^  117  r«.) 

Aucaoe  bielle  a  desmesure 

Ai  veu  qui  de  li  n'ot  cure 

Et  ne  se  voloît  afaitier. 

Souvent  l'ai  ot  desprissier. 

Car  trop  se  tenoit  wastement. 

Por  snte  le  tenoit  la  geot. 
(Jitcu.    D'AmEKs,  /tr<   d'aimer,   ms.  Dresde, 
f  iT».) 

OASTEon.  -  eur,  -  our.  -  ur,  gat., 
gaitl.,  wast.,  s.  m.,  dissipatenr,  priidi^uc, 
ravageur,  violateur  : 


OAS 

Garde  est  garder  soi  de  vicos  contraires  ; 
ses  offices  est  qu'elle  œvre  le  mi  en  toutes 
choses  ;  ce  est  a  dire  que  on  doit  si  gar- 
der son  avoir,  que  por  fuir  avarice  il  ne 
deviegne  gastierres.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  331,  Cliabaille.) 

L'uiteime  est  qu'il  ne  soit  desmesurez 
en  despendre  ne  gasteres  de  ses  choses. 
(iD.,  ib.,  i>.  580.) 

Mais  se  li  curateurs  a  un  forsené  ou  au- 
cun gasteur  ou  aucun  autre  doue  doaire. 
{Digestes,  nis.  .Montp.  II  47,  f"  2S3».) 

C'est  un  gastfres  de  biens. 
(La  niote  d*   monde,  ms.  Berne  113,  f  •201''.) 

11  estoit  ivroignes  et  gastierres,  et  sans 
estableté.  (B.  le  Très.,  Cont.  de  G.  de  Tyr, 
p.  548,  Guizot.) 

Desertor,  gasterres.  {Pet.  Vocab.  lat.- 
franç.  du  xm'  s.,  Chassaug.) 

Gastierres  des  biens.  {Riule  S.  Beneit, 
Richel.  24960,  f"  25  v».) 

Li  avers  ne  set  riens  doner, 
Li  gasterres  ne  set  riens  trarder. 
(Chasioiewent  d'un  père,    Richel.     19152,  f»  10=.) 

.VII.  articles  fasant  mention  des  gais- 
tours  et  mengeours.  (Répons  que  mons.  de 
Bourg,  at  fait  aux  req.  à  luy  baillies  par 
les  seign.  d'Arley,  de  Monlbéliard,  etc., 
VII,  Cart.  d'Arbois,  Arch.    nnin.  Arbois.) 

Le  rei  ke  dune  veraiement 

Les  biens  du  règne  inordeinenient 

A  ces  ke  pas  digne  ne  snnt 

Ke  d'autre  part  niester  n'en  nnt, 

Celui  est  en  Terité 

Del  bien  del  people  wastur  nnnié. 
(Pierre    d'Abebnhb.    le   Secré  de  secret,  Richel. 
25407,  i"  175*.) 

Itiels  est  gasturs  de  sa  chose.  (Secr.  d'A- 
rist.,  Richel.  571,  f»  12^) 

Que  le  don  soit  jouxte  la  possibilité  du 
donnant,  car  celluy  qui  donne  oultre  doit 
estre  appelle  gastëur  et  non  pas  libéral. 
(TiGNONV.,  Dis  mor.  des  philos.,  Ars.  2312, 
f»  71  v«.) 

Par  mon  tesmoing  un  tel  pastour 

Vault  pys  que  loup  ne  que  gastour. 
(J.   Le  Fetre,    Malheolus,   IV,  '291,  Tricotel.) 

Ne  voulant  pas  que  vous  contraigniez 
lesdits  cures  par  prise  de  leur  corps  et  de 
leurs  meubles  ny  que  vous  envoyés  man- 
geurs ny  gateurs  en  leurs  hostels  et  pres- 
biteres.  (12  fév.  1400,  Ch.  de  Ph.  d.  de 
Bourg.,  Courb.,  Hist.  du  pari,  de  Besanç., 
I,  f»  133,  ms.  Bibl.  Besançon.) 

Que  toutefois  qu'ils  sçauront  que  aucuns 
feront  guerre  ou  deffiance  parliculire  l'un 
contre  l'autre,  ils  les  contraingnent  a  ces- 
ser lesdicles  guerres  et  deffiances,  et  a 
mettre  jus  toutes  voyes  de  fait,  et  venir  a 
obeyssance  de  justice,  par  emprisonne- 
ment de  leurs  personnes  et  détention  de 
leurs  biens,  et  par  mettre  en  leurs  hostels 
mangeurs  et  gasteurs,  et  les  multipliant  de 
jour  en  jour,  et  par  descouvrir  leurs 
maisons.  lOrd.  dite  Caboch.  de  Charl.  VI, 
25  mai  1413.) 

Et  le  surplus  desdits  quarante  mille  es- 
toient  robeurs,  gasteurs,  marchands,  arti- 
sans et  autres,  suivans  le  siège  pour  gai- 
gner  ou  butiner.  (J.  Chartikr,  Chron.  de 
Charl.  VII,  c.  266,  Bibl.  elz.) 

Bonnetz  rondes  et  chappeaux  blancz, 
Ribleurs  et  gasteurs  de  paves. 
(Outieb  Maillaro,  Chanson  pileuse,  Poés.  fr.  des 
xv'  Pl  nvi"  s..    Vil,  150.) 

tiaxteurs  de  lilles  sont  ces  fols  escoliers. 
'J.  BoDCiiKT,  lei  nci/nars  traversant,  f°  2',  M. 
1522.) 


—  Fëm.,  gasteresse  : 

Glotonnie,  gaterresse  de  touz  biens  et  fa- 
meilleuse  de  riches  morsiaus.  {Mor.  des 
phil.,  ms.  Chartres  620,  C  12°.) 

GASTEK,  waster,  gauster,  wester,  verbe. 

—  Act.,  ravager,  dévaster  : 

E  li  paien(s)  itnt  tut  ga.^ité. 

(Wace,  Rou,  l"  p..  3.30,  Andresen.) 
U  ont  hien    wasié,   caupé   et  aloué  .m. 
acres  et  demie  de  forest.  (1295,  Enq.,  Arch. 
J  788.) 

Il  ne  vous  demeura  monaoie  ne  argent. 
Ne  famés  ne  enfans,  ne  cousin  ne  parent, 
Que  tout  ne  soit  gastê  et  mort    honteusement. 
(Cdv.,  Bertrand!!  l'.uesclin,    13928,  Charrière.) 

Hommes  sers  de  M.  de  Charny,  lesquels 
ont  esté  batus  et  gastey  de  tempeste  en 
ceste  présente  année.  (1442,  Cerche  des 
feux  du  bailliage  d'Auxois  ,  Arch.  Côte- 
d'Or,  B  11815.) 

—  Violer  : 

Cil  avient  que  un  houme  gaste  une  pu- 
celé  garce  virgene.  {Ass.  de  Jér.,  t.  II, 
p.  93,  Beugnot.) 

—  Neutr.,  gaster  a,  violer  : 

Et  luy  manda  qu'il  se  voulsist  souffrir 
de  gaster  a  la  demoiselle.  {Grand.  Cron. 
de  France,  la  vie  Mgr  Saint  Loys,  xxxviii, 
P.  Paris.) 

—  Act.,  perdre  : 

De  la  nef  descargier  se  hastent. 
Tout  le  jour  i  usent  et  wantent. 
(Chrest.,  du  Roi  Guill.,  WU,  Michel.) 
La  volunleit   doit  om    restreindre  k'ille 
desparte  ne  soit  anz  autres   choses   et  l'a- 
mor    wardeir    k'ille    westeie    ne  soif.  {lÀ 
Epistle   saint  Bernard  a   Mont   Deu,  ms. 
Verdun  72,  f  122 v».) 

Mais  leur  entente  y  ont  gastee. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  50».) 

Et  si  iras  par  tel  couvent 
Qu'a  ton  esme  faudras  souvent 
Et  gasteras  en  vain  tes  pas. 

{Rose,  2331,  Méon.) 

Biau  sire,  car  en  alez  ! 
Dist  elle,  c'est  pour  noient  ; 
Vostre  parole  gastez 
Que  je  ne  pris  mie  un  gant. 
(Li  Dix  DE  BiiEBAN,  Bartsch,  Rom.  et  pasi.,   III, 
I  1,37.) 
Ausi  est  lois  ou  foie 
Qui  gauste  sa  parole 
Ou  nuls  ne  l'escoute. 
(Les  Prov.  del  Vilain,  ap.   Ler.     de    Liucy,  Prov. 
Et  pour  ce  doresnavant  vous  dy  que  de 
moy  prier   seroit   paine   gastee.  [Isloire  dé 
Troye  la  grant,  ms.  Lyon  823,  f"  92\) 

Si  dictes  a  la  court    du  roy  ce  que  vous 

avez  ouy,  ne  plus  ne  me  querez  ja,  car  ce 

seroit  peine  (jaslee.  {Lancelot  du  Lac,  i"  p., 

ch.  81,  éd.  1488.) 

Aunis,  gâter,  dépenser,  consommer. 

G.vsTESAMis,  s.  m.,  sorlB  d'étoffe  : 

En  milieu  du  palais  sont  li  Griois  assis 
Desus  carriaus  de  pourpre  et  de  gasiesamis  ; 
Jons  y  ot  et  menlastre,  roses  et  fleurs  de  lis. 
{Poème  d'Alex.,  ap.  Du  Cange,  Stamesiricus.) 

GASTETÉ,  S.  f.,  dévastation  : 
Gasteté,    vastitas.    {Gl.  gall.-lat,  Richel. 
1.  7684.) 

oASTiiiNK,  voir  Gastine. 


GAS 


r,\s 


GAS 


24:t 


t.vsTiEK,  S.  m.,  garde  pnblic  nommé 
pour  veiller  à  la  conservation  des  fruits 
et  des  moissons  : 

En  rescousse  de  bladier  ou  de  gastier, 
trois  solz  y  avons.  (1462,  Ord.,  xv,  819.) 

Gastiers ,  messiers  et  gardes  commis 
pour  la  conservation  des  vignes  et  autres 
truicts  et  biens  nu  temps  qu'ils  sont  de 
garde.  (3°  Declar.  sur  l'Ordonn.  de  Cre- 
mien,  v.) 

OASTiERE,  gât.,  s.  f.,  terrain  inculte  : 

Il  advint  qneliiiicfoi» 
Qn'un  veoear  la    trouva    (cette    herhp),   chassant 
(dedans  les  bois, 
Ans  rocs  Phalacreens  près  les  grandes   gâtieres 
Df  Crymncs  et  de   Grase,    ou   les  troupes    guer- 
[rieres 
Firent  le  grand  cheval. 
(Gbetis,  les  Œur.  de  liicandre,  p.  45,  éd.  1367.) 

GASTiL,  gatil,  s.  m.,  terrain  inculte  : 
De  Geuffroy  Beuslin  pour  douze  arpents 
de  gatih  que  il  a  pris  du  conseil  de  mon 
dit  seigneur  le  duc.  (1554,  Elal  de  recepte 
de  la  censive  de  Loris,  ap.  Le  Clerc  de 
DoQy,  t.  1,  f»  287  r»,  Arch.  Loiret.) 

CASTILLIER,  voir  Gastelier. 

GASTiN,  guastin,  adj,  dévasté  : 

Ci  avons  sejornô  an  cest  règne  gaaiin, 

(J.  BoD.,  Sai.,  citvni,  Michel.) 

—  S.  m.,  terre  en  friche,  pâturage  : 

Plus  voleit  aver  salvagin 
E  as  hestes  norir  plus  de  guaslin. 
(Conlinual.  du  Brut  de  Wace,  ap.   Michel,  Chron. 
angl.-norm-,  I,  78.) 

E  vint  par  les  gmlins  en  trcnchant  le  régnez. 
(Th.  de  Kbst,  Geste  d'Alù.,  Richel.  2i.36l, 
f  b7  T».) 

GASTiXE,  -  Mue,  -  inné,  -  yne,  -  eyne, 
gua.,  was.,  vas.,  s.  t.,  pillage  : 

S'en  fu  Troie  livrée  a  perle  et  a  qasiine.' 
(Roum.  d'Alir.,  f»  li»",  Jlichelant.) 
Se  vos  me  gerpisses  tôt  ira  a  gaxiine. 

(Chev.  an  cygne,  I,  6767,  Jlippeau.) 
Tu  vois  tes  forts  abattus,  tes  pays  depo- 
pules,   et  leurs  biens  tournes  en  gastinne 
(J.  MouNET,  Chron.,  ch.  xi,  Bucbon.) 

Dilapidations  de  cbasteaux  et  gastines 
de  plat  pays.  (Id.,  ib.,  xlv.) 

—  Terrain  sans  culture,  lieu  en  friche  : 
Uns  huem  mest  en  la  guastine  de  Jlaon. 

[Rois,  p.  96,  Ler.  de  Lincy.) 

Foresr,  i  a  granx  e  gastines. 
(Be».,  D.deKoim.,  Il,  18.336,  Michel.) 
Malt  ont  bestes  par  la  gasiine. 

(Brut,  ms.  Munich,  1136,  Vollm.) 
Il  nurirent  les  anfarz  et  les  anchartreis 
des   citeiz  de    la   wastine  de   l'ermilaige. 
iti  Epislle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms 
Verdun  72,  f»  78  r».) 

Un  fief  appartenant  au  grand  tonlieu  de 
la  partie  de  la  Wastine.  (Oct.  1272,  Le(t.  de 
J.ae  Ghistelies,  sire  de  Formeseles  et  de  la 
Waitine,  Arch.  de  l'Etat  à  Gand,  170.) 
Qnc  un  moyne  jadis  esleyt, 
En  une  wdsleyne  maneyt. 
(De  Pèches,   ms.    Cambridge,    Univ.   E    e    I    ->l) 
C  6''.) 

Touz  li  pais...  estoit  tornez  en  nistine 
(CAron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  210'.) 

Se  je  ai  une  moie  gastine  ou  il  ot  jadis 
maisons,  et  je,  de  cui  la  gastine  est,  veull 


refaire  mes   maisons,  {Ass.  de  Jér.,  t.   II, 
p.  105,  Beugnot.) 

Le  leu  ou  les  avers  furent  pris  est  une 
irasti/ne.  (Years  books  of  the  reign  of  Edw- 
Ihe  flrst,  years  xxx-xxxi,  p.  19,  Rer.  brit. 

script.) 

.III.  qnnrtierz  de  wastinne.  (Rent.  de 
Carnoye,  vers  13S0,  Hautcœur,  Cari,  de 
Flin.,  p.  443.) 

Ly  roy  apela  Payn  Peverel,  et  ly  dona  la 
Blauncbe  Launde,  e  foreste,  guastyne, 
oliaces,  e  tut  le  pays.  (Foulq.  Fitz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  XIV»  s.',  p.  23.) 

La  niayson  de  pierre  qui  est  entre  les 
gasthines  et  le  conquet  du  niarquiet.  (1429, 
S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Ung  lieu  nommé  la  baye  de  la  vastine. 
(1460,  Tempor.  de  l'év.  de  Bay.,  f'  46  v», 
CUap.  Bayeux.) 

Ung  tas  de  nonnains  et  béguines, 
Et  tous  les  sotz  de  la  valine. 
Aussi  sotz  de  1 1  religion. 
Car  ils  sont  [de]  lu  légion. 
(ilonot.  des  Nour.  Sotz.  de  la  joyeuse  Bende,  Poés. 
fr.  des  XV»  et  \yi'  s.,  I,  13.) 

Et  sur  les  vatines  d'Anfy 
Il  y  a  des  terres  ases. 
(Les  Bâtards  de   Caulx,  p.  \?t,  ap.  I.er.  de  Lincy 
et  Michel,  Farces,  moral,  rt  srrm.  joy.,  t.  III.) 
Vaslines,  wastgrounds,    déserts  (an    old 
Word).  (CoTGR.,  éd.  1611.) 

Wallon,  twastene,  wastine,  touffe  d'herbes 
que  les  bestiaux  ont  laissée  en  pâturant 
une  prairie.  Centre  de  la  Fr.,  Saintonge, 
Beauce,  Perche,  Haut-Maine,  gâtine,  terre 
inculte. 

Noms  de  lieux,  la  Gatine,  les  Gâtines 
(Nièvre).  Plusieurs  localités  d'Eure-et-Loir 
en  ont  tiré  leur  surnom  :  Saint-Germain 
la  Gatine,  Champrond  en  Gatine,  etc. 

Noms  propres,  de  la  Gastine,  de  la  Woes- 
tine,  Gastine,  Gatine. 

GASTiNETE,  -  eite,  s.  f.,  dimin.  de  gas- 
tine, lieu  désert,  terrain  inculte: 

Nostre  dame  de  Gastineite.  (Ch.  de  1257, 
abb.  de  Gastine,  Arch.  Loir-et-Cher.) 

De  Gastinete.  (Ch.  de  1299,  ib.) 

GASTiNoiE,  s.  f.,  pays  rempli  de  ter- 
rains incultes  : 

A  Dex  me  sni  donez  por  miels  traire  en  sa  voie  ; 
Devenus  sui  herraites  an  une  gastinoie. 

(Ben.  de  Monlaub.,  p.  381,  Michelant.) 

cASTiR,  V.  a.,  dévaster: 

Al  rei  de  France  c  al  barnage 

Mandent  por  qu'il  laissent  gastir 

l.a  terre  qu'il  deivent  tenir. 
(Ber.,  D.  deSorm.,  II,   4986,  Michel.) 
Hais  je  ne  salu  pas  la  vostre  compaignie. 
Qui  ont  mes  homes  mors  et  ma  terre  gastie. 
(l'orme  de  la  croisade,  43,  Romania,  VI,  p.  iOI.) 

—  Gasti,  part,  passé,  ravagé  : 

Pont  ses  pais  ert  ars,  eschillies  et  gastis. 

(Chev.  au  cygne,  II,  1111,  Hippeau.) 

1.  GASTIS,  adj.,  gâté,  mutilé,  cassé, 
provenant  d'une  dévastation  et  non  d'une 
coupe  régulière  : 

Corde  de  bois  gastis.  {Lett.  de  1561,  ap. 
Mantellicr,  March.  fréq.,  II,  230.) 


Chartee  do  hois  gastis.  /Sept.  1577,  Arr. 
impr.,  Orl.,  Gibier,  1579.) 

2.  GASTIS,  wastis,  s.  m.,  terr.iin  aban- 
donné dans  la  ville  ou  la  canipagni!  : 

Ung  gastis  et  boys  assis  en  la  paroisse 
de  Vasies.  (1454,  Ste  Croix,  Vasles,  Arch. 
Vienne.) 

—  Ce  qu'on  paye  pour  le  droit  de  faire 
pâturer  son  bétail  dans  les  prés  commu- 
naux : 

Recepte  des  wastis  en  la  forest  de  har- 
delo.  (1475,  Compt.  du  Domain.  d'Etaples 
dans  le  comté  de  Boulogne,  ap.  Duc,  Vas- 
tum  1.) 

Recepte  des  ioastis  eu  la  forest  de  Bou- 
logne, de  pennaiges  de  vaches  et  veaux 
allans  en  la  dite  forest,  pour  6  sols  la 
vache,  et  2  sols  6  deniers  le  veau.  (Ib  , 
f"  41.) 

GASTON,  gaton,  s.  m.,  poutre,  gros 
morceau  de  bois  : 

Le  suppliant  vint  a  l'uis  de  la  chambre 
dudit  boucher,  lequel  il  trouva  ferme,  et 
lors  prist  un  grant  gaston,  dont  il  rompi 
les  vertevelles  de  l'uis.  (1398,  Arch.  JJ  1.53, 
pièce  242. j 

—  Poutre  traversée  de  distance  en  dis- 
tance par  des  échelons  et  servant  îi 
monter  sur  les  échafauds  : 

Pour  .vr.  et  .m.  quarterons  de  eschil- 
lons  achetés  de  lui  pour  faire  gâtons  pour 
lesdis  eschaffaux.  {Compt.  de  1357,  Richel. 
16149,  f°  2.) 

GASTRiMARGiE,  costrimargie ,  s.  f., 
gourmandise,  goinfrerie  : 

—  Qu'est  ce,  dis  je,  gastrimargie  ? 

—  C'est,  dist  elle,  une  plongerie 
Et  submersion  de  morceaulx 

Qu'on  trouve  en  villes  et  chasteanls. 
(Deccilleville,  Trois  Pelerinaiges,  C  .SI'',  impr. 

Instit.) 

Et  qu'esse,  dy  je,  castrimargie  ?  (Id., Pèle- 
rin, de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f"  113  r".) 

Dont  poiz  tu  noter  castrimargie  ou  gole, 
quar  vouloit  toute  la  pome  qu'il  avoit  lais- 
sié.  (Anaiî,  Ystoire  de  li  Norm.,  IV,  40, 
ChampoUion.) 

GASTii,  s.  m.,  assiettée? 

Cinquante  deux  gostus  de  trippes. 
(Monol.  desNouv.  Sotz  de  la  joyeuse  Bende,  Poiis.  fr- 
des  Xï°  et  xvi"  s.,  I,  l'i.) 

GASTURE,  S.  f.,  pillage  : 

Madame,  a  son  parlement,  tirant  illec, 
apperceut  bien  la  gaslure  et  arsure  qu'ils 
avoient  faicte  la  nuit  précédente.  (Molinet, 
Chron.,  ch.  lxxxv,  Biichon.) 

Firent  a  leur  retour  du  voiaige  de  Metz, 
tant  de  foulles,  exactions  et  gastures  au 
povre  peuple...  (Id.,  ib.,  ch.  ccxxxi.) 

—  Terrain  inculte: 

Que  se  il  y  a  aucunes  lendes,  essarz  ou 
gastures  en  noz  dites  forez  vous  le  puissiez 
ascenser  convenablement  à  nostre  proffit. 
(1341,  Arch.  JJ72,  f»270v».) 

GASYGAx,  S.  m.,  veste  rembourrée  : 
Il  n'avoit  de   garnison   pour   son  cors  a 
cel  point  ke  un  seul  gasygan.  (H.    de  Va- 
LENCiENNES,  Contin.  de  l'hist.  de  la  cong.  de 
Constant.,  ap.  Villeii.,  p.  310,  Wuilly.) 


24i 


GAU 


GAU 


GAU 


1.  liAT.j/uiA.s.  m.,  grosse  galère  à  cent 
rames: 

Lo  duc  Robert,  et  pour  la  cnlor  de  lo 
sol.  av»c  petit  de  prans  homes  estoit  sailli 
en  la  galees,  laquelle  esloil  aconipaingaié 
de  .X.  gai  et  .xl.  autres  nez.  (Aimé,  Yst. 
de  li  Norm.,  VI,  U,  Champollion.) 

Et  autres!  non  lesserent  a  li  Sarrazin 
deffendre  la  marine,  quar  avant  lor  avoient 
levé  un  gath  et  une  galee.   (iD.,   «6.,   VI, 

SYI.) 

2.  GAT,  S.  m.,  chien  de  mer  : 

A  Marseille  Nebridcs  ou  bien  Hinnuli 
sont  appellees  Nissoles,  en  provensal,  et 
Canirulu  un  Palumb,  et  Stellaris  un  gat, 
qui  est  ce  qu'on  nomme  une  roussette. 
(Belox,  Poiss.  mar.j  I,  30,  éd.  1331.^ 

3.  GAT,  \o\t  G.4ST. 

GATE,  gathe,  galha,  s.  f.,  sorte  de  ma- 
chine de  guerre  : 

Parquoi  volant  la  briseure  de  ses  ram- 
pars  et  trefs  il  manda  venir  des  plus  excel- 
lens  charpentiers  que  pour  ad  onq  fussent 
en  ce  pais  lêquels  lui  charpeuterent  une 
gatha,  a  ce  qu'ils  peussent  tirer  contre  la 
ville.  (XOGUIER,  Hist.  rolos.,3,  ii,éd.l3o6.) 

Je  Eçai  un  moien  pour  garder  ladite 
gathe  du  Irebuchet.  (Id.,  ib.,  3,  x.) 

GATEis,  adj.,  épais,  lourd  ? 

Certes,  TÎlaiD  soi  je  gateU  comme  un  ours  ; 

De  loaz  les  temps  du  monde  sui  je  nez  en  decours. 

(Leùit  âfilerlin  itellol,  Jub.,  Kouv.  Rec,  1,1  i9.) 

GATELET,  VOlr  GaSTELKT. 

GATERR.ESSE,  VOir  GASTEOR. 

GATH,  voir  Gat. 
GATHA,  voir  Gâte. 
GATHE,  voir  Gâte. 
GATiERE,  voir  Gastiere. 
GATiL,  voir  Gasul. 
GATiLLE,  voir  Gantille. 
GATON,  voir  Gaston. 
GATTE,  voir  Gaite. 

1.  GAU,  voir  Gaut. 

2.  GAU,  voir  Jal. 

OAUBEn,  VOirGABER. 

GAUBERGE,  gobergc,  s.  f.,  sorte  de  pois* 
son,  la  perche  : 

Pisces  sicci  qui  vocantur  gauberges.  (An 
1233,  Niort,  ms.  du  Poil.) 

Item  in  duobus  toyiz  et  .iiir.  gauberges 
.XVI.  d.  (1332,  .N'oailK-,  Arch.  Vienne.) 

Item,  in  .xit.  gauberges  .xxi.  d.  {Ib.) 
Pour  deux  cens  de  veilles  et  ung  quar. 
leron  de  gauberge  achaptee  pour  lesdictes 
vendenges.  (i46.ï,  Compl.  de  l'aumosn  de 
S.  Berthomé,  f'  98  r»,  Bibl.  la  Rochelle.) 

Goberge,  spelie  di  pesce,  perçu.  (Oudin, 
Dut.  fr.-ilal.) 

Cf.  Gamberob,  qui  doit  Ctro  le  même 
mot. 

(iAUBF.iiGEUx,  -  brcgeux,  s.  m.,  bon 
vivant  : 

Les  oultraserenl  grandement  les  appel- 
lans  Tro|.  <iiU<i\x,...Gaubregeux,  Gogueluz. 
(llAB.,  Gargantua,  ch.  xxv,  éd.  1S42.) 


Dans  le  cil.  âWdes  Marguerites  hisloriales 
de  Jehan  Massue,  il  est  question  d'un  jau- 
bergeux  qui  se  inoquoit  de  viellesso. 

GAUBUEGEUX,  voir  Gaubergeux. 

GAUccriER,  voir  Gauguier. 

oAuciiAiiT,  adj.,  gaucher. 

Gaucharl,  manlinus.  (1464,  J.  Lagadkuc, 
Cathol.,  éd.  .\uffret  de  Quoetqueuerau, 
Bibl.  Quimper.) 

1.  GAucHEn,v.  a.,  foulerles  draps  ;  cité 
sans  ex.  p.  Duc.  s.  v.  Gauclmlorium. 

2.  GAUCHER,  voir  Gauchieh  2. 

gaucherot,  adj.,  gaucher  : 
Jehans  \i  Gaucherot.  (Dim.  apr.  S.  Ladre 
1339,  Traité,  Arcli.  .Alonljeu.) 

1.  G  vucHiER,  gaucher,  verbo. 

—  Réfl.,  gauchir  : 

Toutesfois  si  bien  ne  se  sceust  Alardin 
gaucher  ne  couvrir  que  Carados  ne  luy  ait 
emporté  toute  la  dextre  partie  du  heaulme. 
(Perceval,  f»  81",  éd.  1330.) 

—  Neulr.jSe  détourner: 

Si  l'on  me  disoit  qu'ils  fussent  bons 
hypocrites  de  guerre,  et  gauchans  aux 
coups,  ouy  bien  cela.  (Brant.,  Gr.  Cap.fr., 
II,  397,  Làlanne.) 

2.  GAUCHIER,  adj.,  qu'on  tient  de  la 
main  gauche  ; 

Il  tient  une  espaule  de  mouton  en  main 
bien  séante  et  advenanle,  comme  une  ra- 
quette gauchiere.  (Rab.,  IV,  7,  Burgaud  ) 

Je  suys  bon  pour  tous  revenger 
Au  trenchant  de  ceste  rapière, 
Et  cest  hallebarde  gauchierfy 
Ceste  rondelle  cl  l'arbaleste 
Pour  frapper  droict  contre  la  teste 
Du  fln  beau  premier  assailliant. 
(1S65,  Hist.  de  Saincl  ilarlin,  mijsl.  en  deux  jour- 
nées, S.  .lehan  de  Manricnne,  1882,  Soc. 
d'Arch.  de  Manr.,  S'  vol.,  p.  286.) 
Derrière   estoit   le  prieur   des  Jacobins 
en  fort  bon  poinct,  traînant  une  hallebarde 
gauchere.  {Sat.  Menippee,  p.  13,  Labitte.) 

—  Sinistre  : 

Quelle  estoille  gauchere  a  dessus  raa  naissance 
Versé  tout  lo  malheur  de  sa  maie  influence  ? 
(Jeas   de    la    Taille,    Omv.    poés..    Il,    31,    do 
Manido,) 

GAucHOUR,  S.  m.,  croque-mort? 

Et  quant  elle  s'aperçut  qu'il  estoit  mort, 
se  print  a  braire,  a  crier  que  les  voisins  y 
corurent.  et  tantost  la  femme  fut  portée 
enchies  le  doien,  et  le  prebstre  porté  par 
les  gauchoiirs  a  Sainct  Lowys.  (JaCO.min 
llossoN,  Chron.  de  Metz,  p.233,Michelaut.) 

GAucouRT,  voir  Gascort. 

GAucREu,  voir  'Walcrer. 

GAUDAVEUR,  S.  m.,  forcstier  : 

Eslre  gaudayeur,  ou  priseur,  ou  tes- 
moing  synodal.  (Du  Fail,  Prop.  rust., 
p.  17,  Bibl.  elz.) 

1.  GAiJDE,  voir  Gelde. 

2.  GAunE,  s.  f.,  sorte  de  bruine  : 

S'il  y  demeure  quelques  bouchons  (do 
chenilles)  au  renouveau,  ou  que  quelque 
bruine  ou  gaude  en  ait  engendré  ae  nou- 


velles, regardez  au  haut  du  jour  leur  re- 
paire. (LiEBAULT,  Mais,  rusl.,  III,  47, 
p.  392,  éd.  1638.) 

GAUD15,  S.  m.,  sorte  d'antienne  : 

Guermonset,  dis  desprofondictz. 

Tes  gaudes  et  la  grand  credo. 
{l'Avanlureulx,  Ler.  de  Lincy,  Rec.  de  farc,  III.) 
Ladicte  bonne  femme  disant  ses  gaudez 
et  audinus,  ne  peut  se  couvrir.  (RAB.,Pan- 
tagruel,  ch.  xi,  éd.  1342.) 

GAUDEBERT,   S.  m.  1 

Ung  gaudeberl  dont  on  a  fait  une  baille. 
(1444,  Béthuue,  ap.  La  Fons,  Gloss.  m$., 
Bibl.  Amiens.) 

Ung  gros  gaudeberl  pour  porter  le  cape 
d'une  cheminée.  (Ib.) 

GAUDEBiLLAux,  S.  Hi.  pi.,  tripes  : 
Le  fondement  luy  escappoit  une  après 
disnee  le  .m.  jour  de  febvrier,  par  trop  avoir 
maugé  de  gaudebillanx.  Gaudebillaux  sont 
grasses  tripes  de  coiraux.  (Rab.,  Garg., 
ch.  4,  éd.  1342.) 

Vendée,  godebeitla  (god'beilla),  s.  m., 
gras-double. 

GAUDECHERE,  S.  f.,  joyeuse  vie  : 
Voila  comment  nous  solemnisames  la 
feste  de  Bacchus  et  Venus,  que  nous  ac- 
cordions fort  bien  en  buvant  et  faisant 
gaudecliere.  (Cyre  Foucault,  Trad.  d'Aris- 
lenel,  p.  23,  Liseux.) 

1.  GAUDEE,  s.  f.,  forêt  : 

La  venisons  qui  est  ens  en  gattdee 
iX'en  set  issir  quant  ele  i  est  entrée. 

{Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  148'.) 

2.  GAUDEE,  S.  f.,  prière  dite  à  la  hâte  et 
sans  attention  : 

Gdtidéfs, preghiere  senz  attentione.(ANT. 
Oudin,  Vicl.  fr.-ital.) 
Cf.  Gaudé- 
GAUDEL,  s.  m.,  joie  ; 

Mult  en  menoient  grant  gaudet 
Enlr'els. 
(Raool  de  Hoodexc,  Songe  d'Enfer,  328,  Schetar, 
Trouv.  belg.,  nouv.  sér.,  p.  193.) 

GAUDER,  goder,  v.  n.,  se  réjouir  : 

Et  en   ceste  manière  ceuz  qui   avoient 

anemistié  gauderent  en  amor.  (Almé,  Yst. 

de  li  Norm.,  II,  44,  Champollion.) 
Et  toy,  es  dans  ses  mondaines,  tu  gaudes 

chante  et  te  resjouys   par  vaine  liesse  au 

deslriment   du    salut    de   ta    povre    ame. 

(Ol.   Maillard,  Pass.  J.  C.,  p.  71,  Cra- 

pelet.) 

—  Avec  un  nom  de  chose  pour  sujet, 
plaire,  charmer  ? 

Gardiien  en  font  et  custode 
IVousiaus  fiU9  Henart,  tout  çou  gode. 

{Heu.  le  Nouv.,  7403,  Méon.) 

cAUDETE,  adj.  f.,  qui  aime  la  joie  : 
Aude  Wyaudele.  (Traité  de  1287,  Aroli.  L 
733,  cote  2.) 

1.  GAUDiE,  S.  f.,  joie,  folâtrerie  ; 

Qu'en  la  nier  ourent  veii 
L'amo  du  reclus  esleu 
Monter  aus  cious  a  grant  gaudie. 
{Dial.  de  S.  Greg.,  ms.  Evreux,  f  100'.) 
Alons  m'en  on  celle  gaudie. 
{Miracles  de  Notre  Dame,  vni,  219,  A.  T.) 


r.AU 


GAU 


GAU 


245 


Que  j'a)  trouvé  ?  Toute  gaudie, 
Touz  solaz,  toni  esbateinen«, 
Tout  glav,  certes  pas  ne  vous  meus. 

(/*.,  XXI,  116.) 

Femme  deceust  anciennemeul 
Sanson  le  fort  par  sa  gaudie. 
(J.  BoBCBET,  In  Regnars  IraversanI,  f°  113  r", 
éd.  to22.) 

a.  GAUDIE,  voir  GOESDIE. 

GAUDILLOS,  adj.  ? 

Philippus    clericus,    dictns     Gaudillose, 
'  (1305,    Martyrologe  de  N.-D.   de  Beaune, 
p.  72,  Boudrot.) 

i.  GAi'DiN,  s.  m.,  chanson  commençant 
par  nn  gaudeanms  : 

Chantant  en  pardnrabletè 
Motes,  gôudins  et  chansonnettes. 

{Rose,  Duc,  IV,  361«,  éd.  Didot.) 

2.  GAUDiN,  godin,  adj.,  des  bois  : 

Et  vivent  do  l'odor  (l'une  ponie  gaudine. 
I  (ÎB.  DE  Kest,  Geste  d'Alis.,  Kichel.  243G4, 
1     r  51  V».) 

—  S.  m.,  brigand  qui  vit  dans  les  bois  : 

Comme  icellui  suppliant  ait  esté  durant 
noz  guerres  par  plusieurs  foiz  avec  noz 
ennemis  et  les  gens  de  campaigne  et  les 
godins,  et  conversé  avec  eulx  eu  prenant 
vivres,  monteures,  robes,  dras,  et  autres 
ibien  sur  nos  subgez.  (l3o8,  Arch.  J.J  99, 
pièce  144.) 

I    Comme  en  l'an  1365 estoient  ou  pays 

|(de  Nivernois)  pluseurs  brigans  de  boys, 
lappellez  godins.  (1381,  Arch.  JJ  120,  pièce 
'137.) 

Iceulx  brigans  c-t  godins  pilloient  et  des- 
roboient  ceiilz  qui  .iloient  par  les  chemins. 
i;i9  mars  1382,  les  Godins  ou  brig.  du  Ni- 
ioern.,  Pièc.  rel.  au  rég.  de  Ch.  VI,  t.  I, 
o.  29,  Douêt  d'Arcq.) 

Nom  propre,  Gaudin. 

l.  GAUDINE,  galdine,  gadine,  guadine, 
laurdine,  s.  f.,  (euillée,  bocage,  bois  : 

Jui  porta  les  enfans  an  bos,  sous  le  gaudine. 
(Chev.  au  cygne,  2038,  Reitl.) 
Tant  a  erré  par  la  gaudine 
Qu'il  vint  en  une  grant  valee. 
(Percecal,  ms.  Monlp.  H  219,  f°  181=.) 

Messire  Yvains  pansis  chemine 
Par  une  parfonde  gaudine. 

(Ckev.  au  Igon,  3335,  HoIIand.) 

'nis  broche  le  cheval  contreval  la  gaudine. 
(J.  Bon.,  Sax.,  cxl,  Michel.) 

Une  manière  de  serpent  qui  converseten 
adines.  (S.  Graal,  Richel.  2453,  f"  114  r°.) 

Une  gaudine  après  un  bruel 
Trespassa. 

(Aireper.,  Richel.  2IG8,  t"  18».) 
Et  li  salirel  et  les  fées 
Sont  moult  dolent  en  lor  pensées, 
Qnant  il  perdent  par  tes  crétines 
Lor  délicieuses  gaudinn. 

{Rose,  181 55,  Méon.) 
En  près,  en  gardins,  en  gaudines. 

(li.,  Vat.  Otl.  1212,  f°  102''.) 
.nil.  jors  ai  foi  pormi  ccsle  gaudine. 

(Floov.,  300,  A.  P.) 
ieil  que  ne  set  Constance  que  ce  soit  la  roine 
ue  on  eust  ainsi  laissie  en  la  gaudine. 

(.Berle,  130",  Schelcr.) 


Ksgarda  par  le  gaudine 

Et  vit  la  rose  espanie 

Et  les  oisax  qui  se  crient. 

(Aucassin  et  Nicolete,  p.  7,  Suchier.) 
La  color  rosine 
Parmi  la  gaudine 
Reluisait  tant  clair. 
(Jfo(.  et  Pastour.  du  xni"  s.,  Th.  fr.  au  in.  âge, 
p.  ■17.) 

Et  cil  ozel  chantent  hait  sus  la  gadine. 
(Gages  Brdles,  Ckans.,  Richel.  20050,  f  117  v".) 
En  mont,  en  bois  ou  en  galdine. 
(Hercule  et  Phileminis,  Richel.  821,  f»  l"".) 
En  bois  on  en  gaurdine. 

(Ilor.i,  967,  Michel.). 
Il  purpernent  ces  camps  par  tute  la  guadine. 

(li.,  1650.) 

Tant  fis  que  nien  varlct  Irouvay  lez  le  gaudine. 

(H.  Capet,  1731,  A.  P.) 

2.  GAUDINE,   voir  GORDINE. 

3.  GAUDINE,  godine,  s.  f.,  femme 
joyeuse,  femme  gentille,  agréable  : 

Gaudine,  s.  f.  Woman  set  on  pleasure. 
(PALsr.RAVE,  Esclairc,  p.  290,  Génin.) 

Ça,  (ça,)  ma  godine. 

(Farce  de  ilimin.  Ane.  Th.  fr..  Il,  312.) 
La  Toyia,  la  gente  godiac. 
Mon  soûlas,  ma  joye  el  plaisance. 
(Le  bon  Payeur,  p.   19,  ap.  Ler.  de  Lincy  et  Mi- 
chel, Farre.K,  moral,  et  nerm.  joij.,  t.  IIÎ.) 

GAUDiNETTE.adj.  f.,qualifle  une  femme 
amie  de  la  galté  et  du  plaisir  : 

Vees  me  cy,  coincte  et  jolye. 
Gracieuse  et  godinelle. 
(.Moral,    des  Enf.   de  Maintenant,    Ane.    th.    fr., 
III,  12.) 

—  S.  f.,  femme  d'humeur  gaie,  femme 
de  joyeuse  vie: 

Entretenir  ses  gaudinetles. 

(Farce  de  Folle  Bobance,  km',,  n.  fr.,   11,274.) 
Pi'onblie  pas,  tasse,  ne  panetière. 
Avec  Hersaue,  sa  godinette  chiere. 

(Banquet  du  boys.  Vois.  (t.  des    xt°    et  xvi"   s., 

X,  m.) 

GAUDioN,  S.  m.,  réjouisance  : 

La  benrent  bien  et  firent  gaudion. 
Mainte  chanson,  maint  sault  et  lordion 
Hz  firent  la  par  sept  ou  huyl  journées. 
(BooRDicNE,  Leg.    de   P.    Faif.,    cb.  vu,    p.    10, 
Jouaust.) 

GAUDiR,  gauldir,  godir,  verbe. 

—  Neutr.,  jouir,  se  réjouir  : 

Tant  ont  ali>,  esploitié  et  gaudi. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.  H  243,  f  lO^) 
Qui  s'emmnselent,  cbiîlent,  godent. 
As  chevaliers  avals  cels  sales. 
(G.  DE  CoiNCi,    de  l'Emperer.   qui  gard.  sachast., 
1208,  ap.  Méon,  Houv.  Rec,  II,  39.) 
Et  çans  faisoicnt  resbandir 
Qu'avarise  faisoit  gaudir. 

(M0DSK.,'c/ir(>n.,  301109,  Reiff.) 
Il  trova  bergiers  mengans  et  gauldissans. 
(L.  DE  Premierf.,    Decam.,  Kichel.    129, 
fo  149  r°.) 

Bien  peut  gaudir  qui  a  foison  chevance. 
(N.    DE   LA    Chesnaïe,     Comdamn.   de    Bancquct, 
p.  277,  Ja«)b.) 

En  celuy  temps  regnoit  en  France  le  ro) 
Charles  septième  qui  avoit  dechassé  tous 
les  adversaires  de  son  royaulme,  et  n'es- 
toit  lors  question   que  de  gaudir  et  faire 


chère   lye.    (BouciiAno,   Chron.   de    liret 
f»  182'',  éd.  1332.) 

Les  prélats  et  geus  d'église  pour  ce 
temps  ne  gardoient  pas  bien  leurs  vœus  et 
estât,  mais  gaudissoienl  dissolument  des 
biens  de  l'église,  tenant  femmes  en  lubri- 
cité et  adultère.  (Le  levain  du  Calvinisme, 
p.  34,  éd.  1611.) 

—  Act.,  jouir,  profiter  de  : 

Et  avecques  ce  sçavent  de  gaudir  si  bien 
leur  leçon  que  riens  ne  leur  en  fault 
aprandre.  (D'AuTON,  Chron.,  Richel.  5082, 
f"  106  v«.)  ' 

—  Se  moquer  de  ; 

L'un  gauldissez,  l'autre  galloz. 
(Farce  du  Slunyer,   ap.  Jacob,   Farces,  soties,  etc., 
p.  240.) 

Quand  ce  coup  fut  advenu  la  pucelle  fust 
par  trop  dolente  quant  elle  veist  le  cheva- 
lier gésir  renversé  sur  l'herbe  :  car  elle  en 
fut  secrettement  par  soûlas  gaudie  de  ses 
compaignes,  veu  qu'elle  mesme  avoit  pré- 
sentée la  lance  dont  son  bon  amy  avoit 
esté  abattu.  (Perceforest,  vol.  VI,  ch.  37, 
éd.  1528.) 

S'ou  me  gaudii  paciemment  l'endure. 
Car  a  luy  seul,  ou  je  n'entends  injure, 
Vueil  demourer  malgré  tout  mon  lignage. 
(Rond,  de  Femm.  allrib.  à  .1.  Marot,  sm,  ihuis  les 
OEuv.  de  Cl.  Marot,  V,  323,  éd.  1731.) 
Et    la    les    dames  (et   pareillement    ma 
dame  Catelle)    commencèrent  a  le  gaudir 
et  raillier  de  ceste  nouvelle  amitié.  (A.  Le 
Maçon,     Decameron,    troisiesme    journ. , 
Noûv.  sixiesnip,  éd.  Lemerre,  II,  103.) 

Son  plus  grand  plaisir  pstoitdelesjaMdi'c 
(Brant.,  des  Dames,  ix,  470,  Lalanne.) 

—  Gaudi,  part,  passé,  joyeux  : 

La  gent  qui  est  o  lui  gaudie 
Se  fiert  de  plain  en  Normandie. 
(GciART,  Roy.  lign.,  t.  I,  p.  94  ,  Burhon.) 

Pat.  de  Champ.,  comm.  de  Bcru,  arr. 
de  Reims  : 

Man  y  fallût  ben  ferc  a  fùtc  et  nous  gaudi. 

(Enf.  prod.) 

GAUDissERiE,  -  iserie,  s.  f.,  moquerie, 
raillerie,  plaisanterie,  réjouissance,  di- 
vertissement, amusement  public  : 

Mettez  sus  chiens  et  oyseaux. 
Aussi  toute  gaudiserie. 

(Le  Cabinet  de  Louis  XI,  c.  i.) 
Arrachans  les  yeu.K  des  morts,  les  fl- 
choyenl  au  bout  des  dagues,  et  puis  avec 
cris,  hurlemens  et  toute  gaudisserie,  les 
jettoienl  contre  nos  François  vers  l'eau. 
(Hist.  d'un  voy.  en  Flor.,  Arch.  cur., 
1'^  sér.,  t.  VI,  p.  217.) 

L'ensigne  exteriorc  (c'est  le  liltre)  sans 
plus  avant  enquérir,  est  communément 
receu  a  dérision  el  gaudisserie.  (Rab.,  Gar- 
gantua, Prologe,  éd.  1342.) 

Ce  propos  est  plustost  gaudisserie  que 
blasphème.  (II.  Estienne,  Tr.  prep.  a  lA- 
pol.p.  Herod.,  c  6,  éd.  1566.) 

Il  advint  aus.çi  a  l'empereur  Octaviaii 
une  petite  gaudisserie  sur  ce  propos  de  res- 
semblance. (Gruget,  Viv.  leq.,  I,  xxxviii, 
éd.  1583.) 

Tesmoin  la  statue  ignominieuse  de  mnistre 
Pierre  de  Cugncres  estant  en  l'Eglise  Nostre 
Dame  de  Paris,vulgairenient  appelle  maistre 
Pierre  du  Coignet  :  à  laquelle  par  gaudis- 
serie on  porte  des  chandelles.  (Nof.i.  on 


246 


GAU 


Fail  les  Contas  et  Discours  d'Euirapel, 
■:•  iS  r»,  éil.  1585.) 

El  de  ces  viles  âmes  de  bouffons,  il  s'en 
est  trouvé  qui  n'ont  voulu  abandonner  leur 
aaiidisserie  en  la  mort  niesuie...  (Mont., 
Ets.,  1.  I,  c.  40,  p.  153,  éd.  1595.) 

Ld  jour  esinns  en  leurs  poguettes  et  gau- 
disserifs.  (Bbast.,  Gi:  Cap.  fr.,  m,  194, 
Lalanne.) 

Pour  manière  de  devis,  de  causeries,  de 
motz  a  propos,  de  gaudisseries,  bravades 
et  gentillesses.  (1d.,  ib.,  vu,  74.) 

11  ne  faisoit  point  de  justice  aux  pauvres, 
il  mesdisoit  des  prcstres,  et  en  ses  gau- 
disseries secrelles  ne  tenoit  autre  propos 
que  des  evesques.  (Fadchet,  Antiq.  gawJ., 
V.  lY,  cb.  6,  éd.  1611.) 

GAi-DissETE,  gaudisceU,  s.  f.,  nom 
d'une  jeune  fille  joyeuse  : 

Cne  fllle  ol  li  rois  do  ccl  rCfiié, 
Mai-  OaudUcflf  la  passa  de  biauté. 
{Jourdain  ie  Btaieies,  309Î,  Hoffmann.) 

GAUDissEUR,  S.  m.,  cclui  qui  aime  à  se 
gaudir,  joyeux  compagnon,  libertin,  sans 
souci  : 

Uns  luonsiear  d'ung  prunier  fleury, 
Ung  sirapli-  cscnyer  sans  séquelle. 
Survient  loans  a  l'eslonidy; 
Assavoir  mon,  s'on  doit  celuy 
Qui  est  e>esque  ou  granl  seigneur 
Laisser  seul,  pour  aller  ainsy 
Entretenir  ce  tjaudlssevr  ? 
(COQCiiL/iRT,  1rs  nour.  Droits,  i''  pari.,  de  Stati 
Hominuin,  I,  8",  Bibl.  ah.) 
Gentilz    bommes,    jeunes    gaudisseurs. 
(loOO,  Ol.  Maillard,  Serm.,  Riche!.  24275.) 
Comme    Mellon     et     ses     compaignons 
,'Uloient  vagants   et  tournoiants  parmi   la 
ville  de  Romme^  comme  gaudisseurs  ont 
coustume  de   faire.   (1520,  Vie  et  leg.  de 
saint  Mellon,  p.  171,  Sauvage.) 

Les  uns  s'adjoignent  aux  gaudisseurs 
pour  les  endurcir  en  leur  malice.  (Calv., 
Quatr.  serm.  de  matières  utiles  pour  nostre 
temps.) 

Il  estoit  assez  bon  gaudisseur,  et  tout  en 
un  mesme  temps  escrivoit  et  dictoit,  en 
escoulant  et  divisant  avec  ses  amis.  (Les 
Effigies  des  Empereurs,  p.  83,  Louveau, 
éd.  1333.) 

Il  se  marya  bien  avant  en  l'aage,  ayant 
passé  en  bon  compai^non  sa  jeunesse, 
grand  diseur,  grand  gaudisseur.  (Mont., 
Ess.,  1.  Il,  ch.  XVII,  f»  276  r»,  éd.  1588.) 

—  Fém.,  gaudisseresse: 

AITetees,  pipenses,  trirhcrresses, 

."le  soyci  plus  si  grandes  pecherrcsses, 

Trip  1008  trompez  le  seic  masculin  ; 

Mais  qoclque  jonr,  aussi  donii  comme  est  lin. 

L'on  vous  aura,  fines  gaitditsfres :ei. 

(II.  Dt  C'ii,LEiiV!,  Rondeaux,  mxni,  Bibl.  el2.) 

La  femme,  qui  estoit  grande  gaudisse- 
resse, chevauchant  paradv'enture  a  l'heure 
lans  selle  la  beste  de  saint  Benoist.  (Akt. 
Le  Maçon,  Decameron,  II,  89,  Dillnye.) 

GAUDOiBR  (se),  V.  réfl.,  se  réjouir  : 

Dehors  lei  murs  de  leur  cité 

Ou  ili  u  Tont  esbanoier 

An<-nne  foii  et  gauitoier. 
ht'  5.,  Itom.  el  poît.  du  chev.  G.  de  la  Penne,  ms. 
Aniter»  511,   f    «S   et    Marlene,   Aneed.,\l\, 
roi.  liei.) 

r.AUDiUEi'R,  s.  m.  ? 

Les  maistrcs    ouvriers    besoDgnans  et 


G.^U 

toiians  ouvroirs  et  mestieis  de  couroyeurs 
gaudrieurs  de  tout  cuir.  (1304,  Stat.  des 
corroyeurs  dOrl.,  Ord.,  xxi,  p.  308.) 

G  VUFFE,  voir  GOFFK. 

«vuFFEuiE,  S  f.,  jargon  : 

Ce  n'est  pas  merveille  que  la  cour 
en  gros  soit  subjette  aux  mauvaises 
prononciations  ,  outre  la  gaufferie  des 
particuliers,  a  cause  des  nouveaux  cour- 
tisans baragoins  qui  surviennent  chaqu'un 
jour...  [Les  Advis  de  la  demoiselle  de 
Gournay,  Uv.  I,  Deffence  de  la  poésie, 
second  traicti^  p.  443.) 

GAUFFUAiN,  S.  m.,  pièce  de  l'armure  : 

Et   atainct  le    chevau    au   front    de    si 

grant  force  que   le    gauffrain    d'acier   fut 

effondré  dedans    la  teste    du  chevau.   (J. 

d'Arbas,  Melus..  p.  96,  Bibl.  elz.) 

GAUFFRE,  S.  f.,  ruche  : 

(Les  abeilles)  font  des  bournails  et 
gauffres  pour  se  loger.  (Grevin,  des  Ve- 
nins, 1,  23,  éd.  1568.) 

GAUFRETTE,  S.  f.,  petite  gaufre  : 
Ung  couffin   d'argent  blancq,   servant  a 

mettre  oublies  et  gau(retles.(ir^^&,  Invent. 

de  Charl.  Quint,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

l.  gauge,  voir  Jadge. 

2  GAUGE,  gangue, gaughe,  gauke,  arlj.  f., 
qualifiant  une  sorte  de  noix  : 

Et  avoil  les  mameletes  dures  qui  li 
souslevoient  sa  vesteure  ausi  con  ce 
fuissent  .II.  nois  gauges.  {Aucassin  et  Ni- 
colete,  p.  16,  Suchier.) 

Nois  gaukes.  {Remèdes  anc,  Ricbel. 
2D39,  f»  2  v».) 

Li  charetee  de  fruit  ou  de  nois  gauges,  a 
un  keval  ou  a  plus,  doit  .ii.  den.  [Déclar. 
des  droits  de  travers  perçus  à  Amiens,  ap. 
A.  Thierry,  Monum.  du  tiers  état,  I,  85.) 

Noyers  gaugues.  {Tabell.  de  Rouen,  reg. 
I,  f°  174.) 

Castaingnes  et  nois  gaukes.  {Dialog.  (r.- 
flam.,  f"  5°,  Michelant.) 

Survint  ung  horrible  fouldre  et  grand 
orage,  qui  porta  dommage  grand  a  l'ost, 
par  les  pierres  qui  cheurent,  aussi  grosses 
que  noix  gaughes.  (J.  Molinet,  Chron., 
cb.  xxill,  iiuchon.) 

Quant  elle  s?  voulut  retourner,  elle 
jirint  noix  gauges  et  des  autres  fruictz  ce 
qu'il  luy  en  pleut  prendre.  {Faictz merveill. 
de  Virg.,  p.  32,  Bibl.  elz.) 

—  S.  f.,  noix  gauge  : 

Prendez  une  fiuue  et  une  viese  gaughe  ot 
un  peu  de  roeulx  tout  mengez  ensemble 
est  singulier  remède  contre  la  peste.  (Re- 
mède inanuscrit  de  Simon  Leboucq.) 

Les  yeux  gros  comme  un  boisseau  de 
(/luge.  (Fabrique  des  excell.  Traits  de  vé- 
rité, p.  64,  Bibl.  elz.) 

On  dit  encore  en  Picardie  et  en  Basse- 
Norm.,  noix  gogues,  gangue.  En  rouchi, 
(/(jugue.  Donner  eune<;aM7i«e,  c'est  croiser 
les  doigts,  les  paumes  en  dedans,  et  frap- 
per sur  la  tête  de  manière  à  rendre  un 
certain  son  que  l'on  compare  à  celui 
d'une  noix  qui  se  brise.  A  Maubeuge,  il  ne 
se  dit  que  de  l'espèce  la  plus  grosse.  (Hé- 
cart.)  Lillois,  gaugue.  Wall.,  gaille,  arron- 
dissement de  Lons  et  d'Avcsne,  Hiinaut, 


GAU 

yiiie,geie.  Dans  la  Haute-Normandie,  vallée 
d'Yères,  on  dit:  ne  pas  donner  seulement 
une  gaugue,  pour  signifier  ne,  donner  rien 
du  tout. 

UAUGBABLE,  VOir  JaUGEABLE. 

GAUGHE,  voir  Gauge  . 
GAUUHiER,  voir  Gacguier. 

GAUGiER,  V.  n.,  frapper  : 

Boutèrent  et  gaugierent  contre  la  porte 
et  entrée  de  ladicte  maison,  laquelle  ilz 
rompirent  et  ouvrirent  tout.  (22  août  1405, 
Sent,  du,  bailli  de  Verm.,  Arch.  léaisl.  de 
Reims,  2»  p.,  vol.  I,  p.  389,  Doc.  inéd.) 

GAUGUE,  voir  Gauge. 

G.vuGUiER,  gaucguier,  gaughier,goguier, 
gaukier,  s.  m.,  noyer  qui  produit  la  noix 
gauge  : 

Se  vos  oisiaus  est  tingneus,  prendes  le 
tenron  du  gaughier  et  cuisles  en  lessive, 
(L'Aviculaire  des  oiseaux  de  proie,  ms. 
Lyon  697,  f°  224''.) 

Fighier,  gaukier,  mourier.  (Dialog.  fr.- 
flam.,  f»  S',  Michelant.) 

Que  les  bos  desdites  serrures  soient  de 
quesne  ou  de  hectre  ou  de  gauguier  fail 
souffisamment.  {Statuts  des  serrurier» 
d'Amiens,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  du  liert 
Etat,  11,  208.) 

A  Jacques  Tournemine,  escrignier,  pour 
ung  cotlVe  de  gaucguier  a  quewe  d'aronde, 
de  trois  pies  de  long,  pour  mettre  les  hos- 
tieux,  sont  xl«.  (1479,  Les  tablettes,  les  je- 
tons...et  lesmesures  des  échevins  et  des  coi-pi 
de  métiers  de  Lille,  aux  xiv%  xv»  et  xvi* 
siècles,  Bull,  du  Comité  de  la  lang.  et  de 
l'hist.  de  la  Fr.,  lII,  637.) 

Tout  de  cuer  de  quaesne  ou  de  gauguier. 
(xv"  s.,  Cart.  de  Fîmes,  p.  919,  Hautcœur.) 

Se  une  femme  veult  que  son  mari  ou 
amy  l'aime  fort,  elle  lui  doit  mettre  une 
fueiUe  de  gauguier,  cueillie  la  nuit  saint 
Jehan  tandis  qu'on  sonne  nonne,  en  son 
soûler  dn  pied  senestre.  [Evang.des  Quen., 
p.  67,  Bibl.  elz.) 

Dattiers,  penlrigonniers,  gonuiers,  et  cerisiers. 
(GiOGH.,  Plais,  des  Champs,  p.  13,  éd.   I6l)i.) 

Rue  des  Agaohes,  des  Gauguiers  et  des 
Baudets  a  Sainct  Andru.  (Privilèges  et  fie- 
glemens  de  l'Archiconfrerie  des  Cervelles 
emouquees.  Variétés  histiques  et  littéraires, 
111,  299.) 

Le  normand,  le  picard,  le  rouchi  ont 
gauquier,  gauguer,  ou  gauguier,  noyer. 
Méte  Jean  du  gauguer,  maître  Jean  dn 
noyer.  On  donnait  ce  nom  à  Valenciennes 
à  deux  jacquemarts  en  bronze,  qui  son- 
naient alternativement  l'heure  à  un  clo- 
cher sur  la  place.  Le  poète  Molinet  a  célé- 
bré Jean  du  ffaîi^uer  et  sa  femme  dans  uno 
longue  chanson  et  dans  une  réponse  assez 
lotigue.  Ces  figures  étaient  d'abord  en 
bois  de  noyer,  d'où  leur  nom.  (Hécart, 
Dict.  rouchi- franc.)  Env.  de  Lille,  gau- 
guier.  Mons,  gaillier,  gtier. 

Nom  propre,  Souffre  Des  Gauguiers. 
(1438,  Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Glois. 
ms.,  Bihl.  Amiens.) 

Nom  de  lieu,  Gauquier,  hameau  du  vil- 
lage d'EllezMles,  Ilainaut  belge. 


G  vu 
GAUiiiERG,  S.  f.,  taillis  : 

Parmi  gauhiere  lo  siii. 

Tout  droit  on  la  forest  de  Lens. 

(MoosK.,  Chron.,  2089,  Reiff.) 

GAUKE,  voir  Gauge. 

OAUKBRiB,  voir  Gauquerie. 

GAUKIER,  voir  Gauguier. 

I.G.VUL,  voir  Jal. 

2.  GAUL,  voir  Gaut. 

GAULDiR,  voir  Gacdir. 

GAULEE,  s.  f.,  mesure  de  terre  : 
,     2î  gaulées  de  pré   a   12   pieds    de  long. 
(1500,  Vouillé,  Arch.  Vienne.) 

I     GAULEOR,  -  eur,  s.   m.,  qui  abat  des 
'  fmils,  qui  fait  des  gaules  : 
'     Lesquelles   partagées  estantes    a  un   de 
priseurs   et  gauleurs  de  leur  convention. 
i(t600,  Cliap.  de  Léon,  Arch.  Finisl.) 

I     GAULER,  V.  a.,  dissiper? 

Tant  pou  corail  avoit  i/nu/a 
Et  jeta  puer  si  folcmeiit... 
(G.  DE  Coi.NCI,  Uir..  ins.  Bnu,,   f  83  v».) 

GAULiERK,  S.  f.,  action  d'errer  : 
Vagatio,  gauliere.  {(il.  lat.-gal.,  Riehel.  I. 
7692,  et  Gloss.  de  Conckes.} 
Cf.  Wauler. 

GAULRE,  voir  GORHE  2. 

GAULTIER,  voir  Gautier. 

GAULTIERE,  S.  f.  ? 

Pièce  de  veloux  garnye  de  (jauliieres  de 
damars  rouge  franges  de  soye  de  diverses 
:oulleurs.  (22  déc.  1586,  Invent.  calh.  S.- 
Brieuc,  Arch.  C.-du-N.) 

GAUNAssE,  voir  Jaunasse. 

GAUNBCE,  voir  Jaunesse. 

QAUNGLEOUR,  VOir  JA.NGLEOR. 

1.  GAUPE,  wauppe,  s.  f.,  ? 

Item  pennes  de  blancs  connins  et  de 
wauppes,  chacune  doit  deux  deniers.  (1293, 
':art.  Esdras  de  Corbie,  Uichel.  1.  17760, 
i»  356  V».) 

8.  GAUPE,  gauppe,  gope,  s.  f.,  femme  de 
hœurs  déréglées  : 

Villain,  tu  as  appelé  Agnes  qui  est  ici 
:auppe,  et  as  dit  villenie  d'elle.  (1401, 
jircL.  JJ  156,  pièce  3S.) 

iUn  tas  de  vieilles  gaupes 
Qui  ont  fait  mille  circoncis 
D'agnet,  comme  un  preneur  de  taupes. 
1300,  Moyens  pour  faire  revenir  le  bon  temps, 
I  Ane.  Poés.  fr.,  IV,  1.19.) 

I  Est  ce  ainsi,  sales  gopes,  que  l'on  ferme 
huys  a  celuy  qui  vous  a  rachetées  de  mi- 

leres,  retirées   du    caiguard   et  levées  de 

jessus  le  fumier,  ou  les  poux  vous  man- 
eoient  ?  (Lahiv.,  les  Tromper.,  i,  i,  Ane. 

fil.  fr.,  VU,  9.) 

Morv.,Jura,Suisserom.,jO!<pe,rilledébau- 
hée;  dans  le  canton  de  Vaud,  souvent 
■rame  en  général.  Poitou,  gaupe,  vieille 

uie. 

GAupiNET,  S.  m  ,  fainéant,  paresseux, 
iii  A  perdu  sa  force  : 


GAU 

iruandeaux,  naupinelu,  llaleurs 
.Sont  en  tous  lieux  toute  heure  prests 
A  verser  de  loin  et  de  près, 
Tant  sont  ils  gen  ils  fauconniers. 
(I.IGO,  la  Cuisine  papale,  p.  -29,  Fick.) 

<:aih»uerie,  gau'k.,  s.  f.,  lieu  où  se 
vendait  le  poisson  peu  frais  : 

Li  abes  et  li  couvens  devant  dit  se  sont 
assenti  a  ce  ke  li  eauwe  dou  fossei  de  le 
naive  quant  ele  descendera  des  portes  de 
Habourdia  viegne  parmi  leurs  basses  eau- 
wes  ki  vieuent  au  pout  as  Ribaus  juskis 
au  cor  de  leur  gaukerie.  (1273,  Lett.  du, 
Chat,  de  Lille,  Tailliar,  p.  323;  Riehel. 
Moreau  198,  f  20  V.) 

Au  lieu  dit  a  le  Gauquerie.  (Ch.  de  1351, 
Arch.   mun.  Lille,  cart.  C  2''.) 

Etant  iuformé  que  les  poissonniers  ven- 
dent les  harengs  condamnés  à  être  vendus 
au  lieu  nommé  le  Gauquerie  a  des  reven- 
deuses, lesquelles  les  débitent  ensuite  par 
la  ville  comme  s'ils  étaient  de  bonne  qua- 
lité. (6  oct.  1707,  liée,  des  princip.  ord.  des 
magistrats  de  Lille.) 

GVUQUiER,  voir  Gauguier. 

GAURDINE,  voir  GAUDLNE. 

GAURE,  voir  GORK. 

CÎAURRIERE.MENT,   VOir  GORUIEREMENT. 

GAUSLE,  s.  f.,  machine  pour  tirer  l'eau 
d'un  puits  : 

Hue  gausle  a  quoy  l'en  tiroit  l'eaue  d'un 
puys.  (1451,  Arch.  JJ  185,  pièce  IIS.) 

GAussABLE,  adj.,  digne  de  moquerie  : 
C'est,   véritablement  un   faict   gaussable 
et  fort  subject  d'eucoiirre  la  risée  de  plu- 
sieurs. (Jean  de  Barracd,  les  Epit.  dorées 
deGuevara,  f»  118  r°,  éd.  1584.) 

GAussETÉ,  -  tei,  s.  f.,  moquerie  : 

Gausseteis  a  bien  sa  saison 
Aveuç  barat  et  desraison. 
(J.  DE  CoNDÉ.  de  i'ipocriiie  des   .lacobins,  Riehel. 
Iii6,  f  1G8  ï".) 

GAussEUR,  adj.,  moqueur,  railleur  : 

Le  gausseur  Democrite.  (J.  de  Fonteny, 
l'Asn'e  ruant,  p.  15.) 

GAusTEii,  voir  Gaster. 

GAUT,  gau,  galj'jaud,  gaul,  gual,  gaull, 
gualt,  guald,  waut,  jout,  jotilx,s.  m.,  bois, 
forêt,  bocage,  terre  inculte   où  croissent 
des  broussailles: 
Devers  un  gualt  uns  granz  leuns  li  vient. 

(Roi.,  4519,  Mullcr.) 
Charpentiers  senblent  qui  en  gau  soient  mis. 
(.Garin  le  Loh.,  i"  chans.,  xxxv,  p.  1-21,  P.  Paris.) 

Si  la  déracinent  par  le  guall. 
Tut  esbaie  pur  le  grant  chalt. 

(Vie  SiGiles,  I60o,  A.  T.) 
Puis  repaire  el  yuald. 

(P.  deThaun,   «es/.,  11-27,  Wright.) 
Tant  ont  atet  parmi   le  gaul  foillut. 

(«.  de  Cambrai.  719-2,  A.  T.) 
Li  rois  trebuce  tôt  envers  en  un  gai. 

(Raimb.,  Ogier,  5173,  Barrois.) 
Sos  venimes  si  outre,  jusqu'à  ce  gaul  ramé. 

(Parité,  1534  A.  P,.) 
Aucassins  li  biax,  li  liions, 
Li  ^ontix,  li  amorous, 
Est  issus  ilel  gaul  parfont. 


G.\U 


iM 


Kntre  ses  bras  ses  amors 
Devant  lui  sor  son  arçon. 
(Ancassin  cl  Nicolelc,  \u  31,  .Suchicr.) 
Et  les  forez  et  plaines  et  roistez  galz  passerejit. 
(Tb.  de  Kent,  Geste    d'Alis.,  liichcl.  '2i3fil, 
f  31  v".) 

...  Les  ijualz. 

(iD.,  ih.,  f»  3:;   v".) 

Cil  ocit  homes  et  cevaus, 

Tant  quo  tous  plains  en  est  li  gaua. 

(MoisK.,  Chron.,  6934,  ReilT.) 
Leis  un  gai  foilli. 
^Pailour.,  xvi,  ms.  Oxf.,  Bodl.  Douce,  308.) 
Bien  mnet  do  son  ostal 
Ki  de  bois  vient  en  gai 
Et  d'à  piet  a  cheval. 

(Hoyn.  e(  pas(.,  B.art.<ch,  II,  1-2,17.) 
Foiques  passa  lo  gauix  lo  inareis 
E  lo  plain  très  qu'au  bois  ou  r.agait  eis. 
(Gcr.  de  RossilL,  p.  383,  Michel.) 
Un  jor  entre  en  un  gaul  granz  e  pleniers. 

(;«.,  p.  3G1.) 
Ou    loaul   de    Moutier  sus   saut.   (1266. 
Lett.  deJ.  de /oin».,  S. Urb.,  Arch.  H. -Marne.) 
Copper  boys,  joulx   et   forests.  {Acte  du 
i."  juin  1542,  Arch.  Ste-Croix.) 

Ayant  faict  grand  desgat  des  dicts  boys 
et  jeux.  (1577,  Romainmotier,  Grosse, 
p.  339.) 

On  trouve  au  féminin  : 
Aux  joux  existantes  eu  la  vallée.  (1577, 
Romainmotier,  Grosse,  p.  339.) 

—  Le  bois  d'une  arme  : 

Sus  un  perron  brisa  sa  mâche  emmi  le  gaut. 
(Maugis  iWigrem.,  ms.  Montp.  H    247,  f  158'^.) 

Le  picard  et  le  normand  ont  gardé 
gaut,  forêt,  bois,  jeune  taillis. 

Noms  de  lieux  :  le  bois  du  Gaut,  près 
d'Avranches,  Mesnit-GauU,  le  Goult, 
Goulet,  lande  de  Goult,  le  lac  de  Joux,  en 
Suisse,  la  Haute-Joux,  près  de  Ste-Croix. 

Nom  propre,  Gault. 

GAUTE  1 

Pries  d'une  foriest  grant  et  haute 
L'aconsivirent  il  lor  gaule, 
St  si  ferirenl  en  leur  gfnt, 
Moult  en  ocisent  a  tourment. 

(MouSK.,  Chron.,  13114,  Ueilf.) 

GAUTIER,  gauUier,  s.  m.,  bon  vivant  : 

Hé  !  quelz  Gaultier  plains  de  malice  ! 
Je  croy  qu'ilz  semblent  l'escrevice 
Qui  va  tousjours  a  reculons. 
(Roger  de  Colleiiye,  Poés.,  p.  8,  Bibl.  clz.) 
Et  ne  viendra  point  ce  Gaultier  ? 

(Farc.  de  Col.,  Ane.  Th.  fr.,  I,  -23-2.) 

A  mov  n'est  quelioiineuretgloire,d'estre 
dict  et  réputé  bon  Gaultier  el  bon  com- 
paignon.  (Rab.,  Garg.,  pro!.,  éd.  1542.) 

—  On  disait  aussi  Martin  Gautier,  Ma- 
rin Gautier  : 

Ce  fut  presque  de  pareille  monnoie  que 
furent  payes,  a  Rouen,  messieurs  les  con- 
sultants, qui,  ayant  fort  exactement  avisé 
l'alfaire  d  un  .Mariu  Gautier,  et  lui  ayant 
déclaré  l'avis  du  couseil,  il  prit  son  avocat 
a  part,  et  lui  demanda  si  Messieurs  se  con- 
tenteroicnl  bien  chacun  d'une  signole." 
(Beroalue  de  Vbrville,  Moyen  de  parve- 
nir, p.  294,  Jacob.) 

—  Gautier  et  Guillaume,  Gautier  et  Colin, 
Gautier  et  Martin,  comme  nous  disons 
Pierre  et  Paul  : 


3K» 


r.AV 


r.AV 


Ki.rl  psl  poisse  parvenir 

A  cODlCDter  Gaullier  CuillauiMe  : 

A.  telle  fin  poisse  veoir 

Que  puisse  aler  an  grant  royaume. 
(Cristise    de   Puas.  Ilrod.    i  ton   fils,  Richel. 
1181,  Cf'i  i°.> 

Ne  je  ne  voy  ne  Gaultier  ne  Colin 
A  courl  n-aiUeurs  qui  s'cmpesche  d'aulrui. 
(E.  DEsai*»PS.  Bclade,  lUchel.  S40,   f  18".) 

Tost  ont  donné  un  tatin 

A  Gautier  ou  a  Martin. 

(ID.,  i*..  f°  'Î8'-.) 

Il  ne  me  chaull  de  Gaultier  ne  Guillaume. 
(J.  Meschixot,  les  Lunettes  des  princes,    t'  C  v», 

éd.  1493.) 

Si  rompirent  lesdictes  prisons  et  occirent 
et  tuèrent  GaulUer  et  Guillaume  et  tous 
ceulx  qii'ilz  v  trouvèrent  jusque*  au  nombre 
de  seize  cens  personnes  ou  environ.  (MoNS- 
TRELKT,  Chron.,],  191,  Soc.  de  l'H.  de  l"r,) 

Quant  la  puissance   arrivoit  chascun  re- 
pardoit  a  mons  et  a  val,  et  la  ou  ils  veoient 
l'enseifme    de    leur    capitaine   logeur,   ils 
aloient  tout  droit,  et  ledit  logeur  leur  nions- 
troit  ou  ils  dévoient  logier,  ainsy  n'y  avoit 
ne  huv  ne  cry,  ne  homme  ne  appelloit  son 
paige  "ne  son  varlet,  ne  GaulUer,  ne  Guil- 
laume, mais  tous  se  logeoient  ou  il  estoit 
ordonné,  et  par  ce  moien  n'y  «voit  bruit 
ne  lempesle.  {Le  Jouvencel,  f  "  53  r\) 
Il  est  permis  a  Gaultier  et  Guillaume, 
El  lonles  gens,  de  jincr  a  la  paulme. 
(J.  BoccaET,  Ep.  mor..  Il,  ï,  éd.  l.'îlS.) 

GVUTTE,  S.  f.  ? 

Devront  lesdits  massons  garnir  d'enta- 
blements les  murs  des  basses  (laulies  tant 
de  la  vis  que  du  corps  de  logis.  (1610, 
,'\rch.  des  notaires  deNevers,  minutes  Tail- 
landier.) 

GAir\EL,AT,  s.  m.,  javelot  î 

Et  se  parti  de  Toulouse  et  vint  a  Montal- 
ban  a  plus  de  3000  lances  et  10,000  bidaus, 
a  gauvelasi  et  a  pavais.  (Fboiss.,  Chron., 
111,  131,  Kerv.) 

G  VLVEUEALE,  VOlr  GAVEREALE. 

GAVACHE,<ï«arascfte,,';acoche,adj., terme 
d'injure  équivalant  à  lâcbe,  poltron,  tiré 
du  nom  des  laborieux  montagnards  duGe- 
vaudan,  qui.comme  les  Limousins  et  les  Au- 
vergnats, fournissaient  à  l'Espagne  quan- 
tité de  travailleurs  pour  les  bas  métiers 
auxquels  répugnait  la  fierté  castillane  : 

Couillon..,  guava*che.  (Rab.,  111,  28,  éd. 
1532.) 

Me  penses  tu  bien  si  gavache  9  (Des  Pe- 
iiiERS,  Andrienne,  I,  v,  p.  4C,  éd.  15S5.) 

El  ne  voudrions  estre  de  ces  gavoches 
qui  boiront  après  un  ladre.  (Choueres, 
Mal.,  p.  234,  Lacroix.) 

Dans  le  centre  de  la  France  et  dans  le 
Poitou  gaiache  est  encore  usité  avec  le 
sens  de  lâche.  En  Normandie,  arr.  de 
Bayenx,  on  dit  gavast  pour  brutal. 

GAV.M,  s.  m.,  gorge  : 

Son  croc  ardant  c'a  son  col  liul 
Al  Dierier  Gce  el  gaiai. 
(G.    DE     Comci,    del     Uterier,    Richel.    15Î12, 
f»  139  ^•.) 

A)  asorier  ficbe  ou  gavai. 

(Id.,  i».,  m».  Soiss.,  f  W.) 

Le  sens  est  douteux  dans  cet  exemple  : 


Cn()i)  lerliieres  li 


■rie  par  .i.  qavni. 

(Mol,  3068,  A.  T.) 


o.wAUD,  adj.,  qui  a  les  jambes  arquées  : 

Celle  cjui  fait  la  mignonne 
Ayant  un  large  et  {rros  corps. 
Les  pieds  de  gavard  et  torts 
Et  le  raeulle  a  la  guenonne. 
(Les  Muses  incognues  ou  la  Seille  aux  beurriers,  de 
Margot,  éd.  IGO-l.) 

Bourg.,  Yonne,   Doracecy-sur-Cure,  ga- 
vard,  qui  a  les  jambes  arquées,  qui  marche 
en  dehors.  Morv.,  gavar. 
Nom  propre,  Gavard. 
GAVARniNE,  voir  Galvardine. 

1.  G-WE,  s.  f.,  gosier,  gorge,  estomac  : 

Mais  Renart  le  feri  ou  col 
De  son  fansart,  jus  li  eusl 
Caupee  la  tiesle,  ne  fust 
L'aubiers  dont  ot  le  gave  plaine 
K'il  ot  mengîé. 

(Renan  le  nouvel,  1908,  Méon.) 

Mieus  aine  mes  gai'es  escheher 
Que  je  d'amer  ne  m'esverlue 
Celî  qui  de  manser  m'argue. 
(J.  d'Estrcen,    Chans.,  ap.  Scheler,  Trour.  lelg., 
nouv.  sér.,  p.  123.) 

Marraboys  y  trouvèrent 
Buvant  noslre  vin  fres, 
Eux  ensemble  a  grans  tretz 
En  emplirent  leurs  gave&. 
I1S15,  Poés.  fr.  de  G.  Alione,  Chans.  des  Suyces, 
ap.  Ler.  de  Lincy,  Ck.  hisl.  fr.,  II,  57.) 

Est  resté  comme  ternie  populaire  s'ap- 
pliquant  particulièrement  au  jabot  des  oi- 
seaux. 

Picardie,  Vermandois,  gave,  gosier. 

2.  GAVE,  voir  G.4.VRE. 

GAVEL,  voir  Javel. 

1.  GAVELE,  gaviele,  s.  f.,  gorge: 

Et  les  dames  et  les  puceles 
Qui  or  sont  si  sor  lor  gaveles. 
(De  VUnicorn.  et  du  Serp.,  ap.  Jub.,  Noue.  Rcc, 
II,  122.)  Var.,  gavieles. 

2.  G.AVELE,  voir  Javele. 

3.  GAVELE,  voir  GaVRE. 
GAVELEE,  voir  JaVELEE. 

GAVELEis,  voir  Javelbis. 

GA VELER,  voir  Javeler. 

GAVENE,  voir  Gavre. 

GAVENÉ,  adj. .assujetti  au  droit  de  ffavre.' 

Se  nous  justichous   les   maufaiteurs,    li 

fens  gavenesuous  souffist. (1217, /-/(ourme 
e  le  lelre  du  gavre,  Arcli.  liist.  du  Nord  de 
la  Fr.,  3«  sér.,  111,  344.) 

GAVEMEii,  gavernier,  s.  m.,  celui  qui 
perçoit  le  droit  de  gavre  : 

Et  doivent  paier  au  gavernier  Monsei- 
gneur de  Flandres  .XX.  meucauz  de  blé. 
(1357,  lieg.  du  Ckap.  de  S.  J.  de  Jerus., 
Arch.  MM  28,  f»  54  v».) 

Appelle  avocc  vous  nostre  gavenier. 
(Lett.  de  1359,  Arch.  liist.  du  Nord  de  la 
Fr.,  3"  sér.,  111,  339.) 

Le  duc  ilo  Bourgoingne,  comte  de 
Flandres,  nostre  gardien  et  gavenier  des 
églises  de   Cambray.  (CMarles   de  1389  et 


r.AV 

1416  relatives  n  Vèiilise  de  Cambrai,  ap.  Ste 
Pal.,  éd.  Favi-e.) 

Y  fu  commis  Charles  de  Lens,  chevallier, 
lequel  avoit  lors  ung  grant  rengne  entour 
le  dit  duc  de  Bourgongne,  etestoitgaoenier 
de  Cambresis,  et  depuis  fii  amiral  de 
France.  (Chron.  anonym.  du  règne  de 
Charl.  VI,  ap.  Monstrelet,  Chron.,  VI, 
245,  Soc.  de  Thist.  de  Fr.) 

—  On  trouve  au  féminin  : 

Madame  de  Montmorency  gaveniere  de 
Douay.  (Compte  de  1416,  Douai,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms-,  Bibl.  Amiens.) 

GAVERDINE,  VOir  GALVARDINE. 

GAVEREALE,  gauv.,  S.  f.,  luélange  ? 

Que  nuls  vendans  vins  ne  puist  faire 
gavereale  por  remplir  ses  vins,  ne  enssi 
por  geteir  awec  son  respleite,  de  quoy  ilh 
doit  remplir  ses  vins.  (J.  DE  Stavelot, 
Chron.,  p.  220,  Borgnet.)  Var.,  gauvereale. 

Cf.  Gavreal. 

GAVERiAL,  S.  m.,  iiiouette  ? 
En  yver  prenoit  on  merlaies. 
Poches,  gaverianlx  et  fresaies. 
(J.  Le  Fevre, /a  Vieille,  1.  I,  v.  747,   Cocheris.'» 

GAVERNIER,  VOir  GAVENIER. 

GAviEL,  voir  Javel. 
GA\iELE,  voir  Gavele. 

GAviETE,  S.  f.,  gosier  : 

Le  suppliant  frappa  icellui  Jaquet  d'un 
petit  coustelet  par  le  cou!  auprès  de  la 
gaviete.  (1413,  Arch.  JJ  167,  pièce  308.) 

GAviON,  s.  m.,  gosier,  gorge  : 

11  a  passé  .vni.  jors  entiers 
Que  ne  pot  boivre  ne  meugler, 
Quar  une  areste  de  poisson 
LI  aresla  el  gai'ion. 
(Fabl.  du  Vilain  Mire,    117,  Montaiglon  et  Ray- 
naud,  Fabl.,  III,  ICI.) 
Pour  ce  qu'en  goulu  gavion 
Le  lyon  dévore  les  bestes. 
Tant  plus  sont  jeunes  et  propretés. 
(Petit  traicté  d'.ilchijmie,ttllribui'  à  Arnauld  de  Vil- 
leneuve, 160,  Méon.) 
A  Lucifer  te  porteron 
Qui  te  eslraiudra  le  gavion 
Sans  fin  et  sans  redempcion. 
(Martyre  de  S.  Pierre  et  de  S.  Paul,  Jub.,Mi/s/., 
I,  95.) 

Gargate,  gavion,  ructa.  (G(.  gall.-lai, 
Richel.  1.  7684.) 

Jal'enist  pourfendnt  jusques  ou  gavion. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  8830,   Chron.  belg.) 
Si  trouver  me  puis  sus  le  banc 

Et  quel.|ue  gavion  de  ludie. 
Croyez  que  je  ne  l'auldray   mie 
A  abalre  pain  largement. 
(Le  Chevalier  qui  donna  sa  femme  au  dijable,  Am'- 
Th.  fr.,  III,  438.) 

Norm.  et  Canada,  gavion,  gosier.  Dansl;i 
vallée  d'Yères,  on  appelle  un  goulu  granit 
gavion. 

OAVIOT,  s.  m.  î 

Comme  le  capitaiu  de  la  dite  ville  | 
Creapy  eust  chargié  audit  exposant  l' 
gouvernement  d'un  canon,  et  lui  eust  fn' 
commandement  que,  pour  ledit  canon  ef 
prouver,  il  vuidast  un  gaviot,  dont  il  avoii 


GAV 


GAY 


GAZ 


249 


de  pieca  esté  chargiez.  (1373,  Aicli.  .IJ  104, 
pièce  373.) 

GAVLE,  voir  Gavbe. 

GAVOCHE,   Voil'GAVACIIE. 

G.WRE,  gavele,  ijaveiie,  guavene,  gavle, 
s.  m.,  droit  du  lief  d'une  certaine  quantité 
de  grain,  qu'un  seigneur  puissant,  dans 
l'Artois  et  dans  le  Cainbrésis,  percevait 
annaelleinent  sur  un  vassal  qui  voulait 
s'assurer  de  sa  protection  en  toutes  cir- 
constances  : 

Apres  les  messons  colloites  no  serjant 
amoiaesteat  les  ministres  des  églises  ke 
dedens  .xv.  jours  apries  leur  amonitiou.  li 
gavenes  soit  apparillies.  (1217,  li  Fourme  de 
Ulelredu  gavre,  Arcli.  hist.  du  Nord  de  la 
France,  3*  sér.,  111,  343.) 

Je  mant  au  coûte  de  Flandres  ke  il  le 
resçoive  a  hoire  deu  gavre  ke  on  prent  en 
Canbresis.  (Sept.  1227,  Ch.  des  compt.  de 
£iH«,  448,  Arcb.  Nord.) 

Si  disons  a  premiers  del  gavene  des 
hostes  saint  Kaliste  ke  li  moines  de  Au- 
venchin  ou  ses  messages  doit  aler  por  son 
gavene  a  le  maison  des  hosles  saint  Kalist. 
(Août  1239,  CA.  du  doy.  de  l'E.  de  Douai, 
Anchin,  Arch.  Nord.) 

Li  castelerie  de  Cambrai  et  li  gavres  de 
Cambresis  sunt  des  apartenances  de 
Flandres.  (Janv.  1248,  Lelt.  de  J.  d'Avesnes, 
Cb.  des  compt.  de  Lille,  965,  Arch.  Nord.) 

Li  fies  d'Eagleterre,  la  cbastelerie  de 
Cambrai,  et  li  gaveles  de  (;ambresis,  li 
gaveles  deCambresiz  sunt  des  apartenances 
de  Flandres.  (/&.) 

En  lequeil  tere  je  demaudoie  guavene. 
(4ctedel26o,.Moreau,  188,  f»  173  r»,  Richel.) 

Je  ne  mi  hoir  ne  puissons  ne  ne  doions 
jamais  a  nul  jour  reclamer  ne  demander 
guavene  eu  le  tere  devant  dite.  (/6.) 

.XX.  muis  d'avaine,  .xil.  mencaus  pour 
le  muy  pris  nu  gavene  a  Arras.  (1290, 
2*  Cartul.  d'Artois,  Arch.  mun.  Lille.) 

.IX.  >*.  et  .III.  mencaus  d'avaine  de 
rente  de  gavle.  {Ib.) 

Il  tient  don  gavle  le  sisime  partie  de 
Nantoel,  se  vaut  par  an  .un.  xx.  mencaus 
et  .V.  d'avaine.  (Ib.) 

Et  keurt  tous  lioacîesqui  appent  a  ledite 
maison  es  lieus  chi  desous  nommes.  (/6.) 

Unemine  d'avainne  de  gaiile.  (1293,C'art. 
noir  de  Corb.,  Itichel.  1.  17738,  f"  152  v».) 

Et  eussons  le  gavle  de  Centeleu,  tiques 
gaples  vaut  par  an  six  sesliers  et  plainne 
mine  de  blé  et  sis  sesliers  et  plainne  mine 
d'avene.  (1294,  ib.,  t"  181  v.) 

Nous  faisons  connute  chose  a  touz  pre- 
senz  et  avenir  que  comme  le  gavle  de 
Cambrai  et  de  Cambresis  avec  toules  les 
droitures,  rentes,  revenues,  esploiz  et 
iimolumenz  appartenanz  audit  gavle,  lequel 
soloit  tenir  Robert,  jadis  qucns  de  Flan- 
dres, nous  soit  venuz  en  commis  par  le 
meffait  et  forlaiture  dudit  Robert,  et  icelui 
gavle  o  touz  ses  droiz  et  appartenanches 
pour  nous  et  pour  noz  successeurs  roys  de 
France  entendons  a  touz  jours  retenir  et 
taire  par  nous  ou  par  aucun  toutes  etchas- 
cune  clioses  d(?ues  pour  cause'  don  dit 
nvle.  (1313,  Arch.  .IJ  32,  1*93  v.) 

Nous  avons  entendu  que  plusieurs  de 
ceulx  qui  nous  doivent  gavene  en  Cambre- 
sis... ont  intencion  deremaisonneren  antre 
lieu  qui  riens  ne  doie  dou  gaveiu  dessus 


dit.  (Ch.de  1.359,  Arcli.  hist.  du  Nord  do 
la  Fr.,  3»  sér.,  111,  339.) 

Jaques  de  Vauibourt,  majeur  de  Ga- 
lesrne,  tient  dudit  evesque  .1.  fief  a  .LX. 
s.  de  relief,  contenant  qu'il  doit  recevoir 
les  rentes  de  l'evesquo  en  le  cité  et  ville 
d'Arras,  et  semonre  le  gavle  en  le  cité,  et  si 
doit  livrer  a  l'evesque  a  se  nouvelle  venue 
contes  pour  une  uiiyt  s'il  en  a  hesoing,  et 
l'endemain  les  faire  rendre,  et  toutesfoiz 
que  l'evesque  va  a  nourcession  en  la  cité, 
li  maires  doit  aler  aevant,  et  pour  ce  faire 
li  maires  prant  par  an  sur  les  rentes  l'e- 
vesque nu.  1.  par.  par  an,  et  sur  son 
gavle  .ll.  mencaudees  d'avene,  et  s'a  le 
terrage  sur  .xil.  mencaudees  de  terre. 
(1383,  Denombr.  des  baill.  d'Amiens,  Arch. 
P  137,  f"  30  V".) 

Lieutenant  gênerai  du  gavene  de  Cam- 
bresis. (Letl.  de  1433,  Arch.  hist.  du  Nord 
de  la  Fr.,  3°  sér.,  111,342.) 

Gavene,  droit  de  certaine  quantité  de 
grains,  que  le  gardien  lieve  sur  les  char- 
rues et  manouvriers  de  Oambresis.  (Ms.de 
1575,  de  S.  Pierre  de  Lille,  ap.  Duc,  III, 
497',  éd.  Uidot.) 

Ce  droit  fut  supprimé  en  1687  : 

Le  conseil  du  roi  a  deschargé  les  com- 
munautés ecclésiastiques  du  Cambresis  du 
payement  dudit  droit  de  gave  ou  gavene. 
(Ord.  du  18  fév.  1687,  Arch.  hist.  du  Nord 
de  la  Fr.,  3"  sér.,  III,  340.) 

Sur  ce  droit  lire  le  Mémoire  d'Edouard 
Le  Glay,  dans  les  Archives  historiques  du, 
Nord  de  la  France,  publiées  par  Dinaux, 
trois,  sér.,  t.  III. 

G.4.VRE.VL,  s.  ui.,  mélange? 

Ordinous  que  nuls  vendans  vins  ne  puist 
faire  gavreal  por  remplir  ses  vins,  ne 
ainssy  pour  getteir  avecques  son  respleit, 
de  quoy  il  doit  remplir  ses  vins.  (1424, 
Uisl.  de  Liège,  t.  II.  p.  456,  ap.  Duc.,  Gau- 
rea.} 

Cf.  Gavereale. 

GAY,  voir  Gai. 

GAYARD,  voir  GOIAKT. 

CAYDi,  adj.,  couleur  de  jais  ^ 

Cote  :i  armer  d'un  dyaspre  gaijdi. 

(Gaijdon,  S888.  A.  P.) 

GAYERj  voir  Gaer. 

GAYERE,  S.  f.,  canal  d'irrigation  : 
La  rivière  d'Eure  ait  esté  mise  en  tel 
estât,  par  creuser  et  aparfondir  les  gayeres 
qui  y  sont  et  autrement,  que...  (21  janv. 
1442,  Lelt.  pal.  de  Ch.  VII,  Arch.  Eure-et- 
Loir.) 

GAYERiE,  s.  f.,  plaisir,  volupté  : 

Qu'il  l'ait  entre  ses  bras  tenue 
Toute  la  nuict  et  toute  nue 
P;tr  soûlas  et  par  yoyerie, 

(liose,  éi\.   Marot.) 

r.AYET,  voir  Gaiet. 

GAYETE,  voir  GAIETE. 

GAYETiEH,  S.  lu.,  jouBur  de  corne- 
muse : 

Commode  gaeytier,  gayetier.  (Uab.,  ii,30, 
éd.  Le  Ducliat.)  L'éd.    1S42  porte  gaeylier. 

GAYF,  voir  Gaip. 

GAYGNAGB,  VOIT  GaA IGNACE 


GAYM,  voir  Gaain. 

GAYMON,  S.  ni.,  épave  : 

Gaymon  ou  choses  gaives  sont  propre- 
ment les  espaves  de  mer,  ou  le  droit  de 
coste.  (Jugem.  d'Oleron,  Us  et  coût,  de  la 
mer,  p.  100.) 

GAYX,  voir  Gaain. 

GAYNAULE,  VOir  GaAIGNABLE. 

GAYNAu,  voir  Gaaigneau. 

GAYNERE,  Voif  GAAIGNIERE. 

GAYOïR,  S.  m.,  endroit  oit  l'on  mène 
baigner  les  chevaux  : 

Accnsement  d'un  terrain  longeant  le 
gayoir  des  chevaux.  (Pièce  de  1542,  Arch. 
mun.  Nancy.) 

Cf.  Gaer. 

GAYOLEOR,  voir  JAIOLEOU. 

GAYOLER,  voir  Jaioler. 

GAYOLLE,  voir  JAIOLE. 

GAYVE,  adj.  f.,  voir  Gaif. 

GAZAR,  S.  m.,  celui  qui  trafique  sur 
l'argent  : 

Dedens  celé  noble  Veneise  n'osent  de- 
morer  Patarins,  ne  gazar,  ne  nul  usurier, 
ne  murtre,  ne  larou,  ne  nul  robcors. 
(.Martin  da  Canal,  Cron  des  Veniciens, 
Archivio  storico  italiano,  Vllt,  270.) 

GAZE,  s.  f.,  trésor  : 

Lesquelz  (trésors)  on  appelle  en  Perse 
les  gazes  du  roy  :  comme  on  pourroit  au- 
jourd'huy  dire  les  cabinets,  (jui  s'appellent 
par  les  Grecs  gazophilaces.  (BuoÉ,  Instlt. 
du  prince,  p.  126,  éd.  1547.) 

GAZERAN,  voir  JASERAN. 
GAZERET,   s.    m.  ? 

Jehan  l'arceneur,  le  Maçon,  Perrin  le 
Gazeretet  autres.  (13  mars  1397,  Invent.de 
meubl.  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte- 
d'Or.) 

GAzoFiL.\CE,  voir  Gazophilace. 

OAzoLLB,  S.  f.,  treillis  ? 

Les  orfèvres  doivent  avoir  pour  enseign  e 
vers  la  rue  uue  gazolle  ou  traille  pour  tant 
mieux  les  recoguoistre.  (1331,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bihl.  Amiens.) 

GAZONNEUR,  S.  m.,  ouvricr  qui  plante 
du  gazon  : 

Cent  quatre  journées  de  gazonneurs, 
pour  gazonner  les  levi;es.  (1333,  Compt.  de 
Dianede  Poitiers,  p.  128,  Chevalier.) 

GAZOPHILACE,  -  ache,  -  filace,  s.  m  ., 
tronc  placé  pour  recevoir  les  offrandes  : 

Entour  les  portes  estoicnt  li  gazophila- 
ches  de  diverses  manières  pour  rechevoit 
les  offrandes  des  entrans.  (GufART,  Bible, 
'frois.  liv.  des  It.,  xv,  ms.  Ste-Gen.) 

Jhesus  regardant  vit  cels  qui  estoienl 
riches  et  metoient  el  gazophilace,  et  il  vil 
une  poure  famé  qui  i  inist  .ii.  poitevines... 
{Uible,  Alaz.  684,  f»  279'.) 

GazoHlas,  garde  lie  gazo/ilace.  (Gloss.  de 
SnHiis.) 

Les  cabinets  qui  s'appellent  \Mf  les  tirées 
32 


s» 


GEC 


GEH 


GKH 


gasophilaees.  (Bodé,  Insl.  du  prince,  p.  126, 
éd.  1647.) 

o\/.oPHiLA.NT,  adj.,  amoureux  des  ri- 
chesses : 

l'^xofkilanl,  'K'tnetent  geai  n  U>rt. 
m.  DE  CoLUBïE,  Ballades,  I,  Bibl.  eli.) 

GAZOPHILE,  S.  111..  Iroiic  pour  recevoir 
les  offrandes  : 

Apres  li?t  faire  un  vaissel  d'argent  qui 
est  apelé  gazophile  (et  n'est  autre  chose  a 
entendre  fors  que  ce  soit  un  tronc),  et  le 
list  asseoir  en  costé  le  maistre  autel  de  Te- 
glyse,  pour  mettre  ens  les  offrandes  qui 
leans  seroient  otTertes.  Et  ordona  que  elles 
Tussent  données  aus  povres  par  la  main 
d'un  des  menistres  de  leans  qui  prestre 
fust...  Et  pour  ce  que  l'on  peust  plus  lar- 
gement départir  aus  povres,  il  envoia  tous- 
jours  puis,  en  acroissemeut  des  aumosnes, 
cent  livres  chacun  an,  droit  es  calendes 
de  septembre,  et  il  commanda  que  ces 
deniers  fussent  mis  au  gazophile  avec  les 
offrandes,  en  espérance  que  nostre  Sire 
lui  en  rcndist  suerredon  après  sa  mort. 
(Grand.  Cron.  de  France,  V,  0,  P.  Paris.) 

—  Réceptacle  en  général  : 

Apres  avoir  tournoyé  la  petite  librairie 
de  mon  entendement  et  visité  angletz  de 
mon  gazophile...,  je  trouvay  parmy  le 
nombre  des  autres  volumes  les  epistres  he- 
roydes...  (0.  de  S.  Gel.,  Ep.  d'Ov.,  Ars. 
3108,  f»  2  V'.) 

Et  commander  estre  posé  dedans  le  ré- 
ceptacle ou  gazophile  de  voz  aultres  livres. 
fJ.  Marot,  Voyage  de  Venise  et  de  Gênes, 
Prol.  à  la  Royne  Anne,  éd.  1332.) 

GAzouiL,  voir  Gasouil. 

GEAX,LET,  voir  JALET. 
CEA.LLOYE,   VOir  JaLAIE. 

uEAN,  voir  }mc, 

GEANTAL,  adj.,  giganti'squo  : 

Statue  yeantale.  (Amyot,  Diod.,  xi,  IS.) 

GEANTEL,  S.  m.,  petit  géant  : 

Nos  petits  geanteaux,  pour  eslre  fui  icai, 
FoQl  UD  bizarre  orgueil  d'ougles  et  de  cheveux. 
(D'Adbic.ié,  Trag.,  vi,  Bibl.  eh.) 

GEAiTTESSB,  jeatiUsse,  s.  f.,  géante  : 
La  dameselle  estoit  si  grant  e  si  corsue 

qe  pou  s'en  falloit  q'elle  n'estoit  jeantesse. 

(  Voy.  de  Marc  Pol,  c.  ce.  Roux.) 

GE.v.\TiN,  adj.,  gigantesque  : 

Le  merTeilleui  tour  de  ses  os  geantins. 

(Ito.NS  ,  Hijmn.,  i,  3.  Bibl.  eU.) 

GEAULAGE,  voir  Jaiolage. 

GBBBCIER,  voir  GiBECIER. 

liBBELENET,  S.  m.,  prob.  dimin.  de 
Gibelin  : 

Vuillaume  le  Gebelenet.  (19  juin  13855, 
Echenoz,  Chambre  des  compt.  de  Dole, 
cart.  43,  paq.  4î,  Arch.  Doubs.) 

GEBOVDE,  s.  f.,  sorte  de  bateau  : 
11  n'est  point  permis  non  plus  de  navi- 
ger  par  les  escluses  avec  des  batteaux  dits 
(jeboyde  ou  (.'escimrboyde,  ou  de  les  laisser 
flolter.  (Couttumes  de'  la  ville  et  chastelnie 
de  Fume,  xiv,  Nouv.  (Jout.  pén.,  1,  668.1 

GBCT,  voir  GfET. 


r.ECTE,  voir  Gete. 
GECTEE,  voir  Getbe. 
GECTER,  voir  Geter. 
GECTBUR,  voir  Geteor. 
GECTON,  voir  Geïon. 

<;ECTOUKR,.Noir  Getoir. 

CEDE,  s.  f.,  bassin  à  laver  les  pieds  : 
Vesselles  do  boais  comme  platz,  [ledes,^ 

escuelles.   (Debo.  deuz  au  D.  de   Bret.,   d 

cause  des  ferm.  de  Lesne».,  xv"  s.,  Arch. 

Finist.) 
Gede,  bassin  a  laver    les  pieds.    (JuN., 

Nomennl.,  p.  172,  éd.  1377.) 

GBESNER,  voir   GEHINER. 

GKET,  voir  Giet. 

GEGUER,  S.  m.,  sorte  de  plant''  : 

Grains  de  je^uers.  (Jard.de  santé,  1,  loi, 
impr.  la  Minerve.) 

La  semence  de  treffle  est  semblable  a 
geguers  et  scariole.  [Ib.,  1,  476.) 

GEHAINER,  VOir  GKHINER. 
GEHANNER,  VOir  GeHINER. 
GEHEINGNIER,  VOir  GehINER. 
GEHBUENT,  adv.  ? 

Le  tubel  du  cadran  de  l'horloge  doit 
estre  enclus  de  boz  d'Allemarche,  lesquelz 
boz  ce  recuUerout  et  coeuUeront  bien  gehe- 
ment.  ( Tit.  (Zel4G2,  Bétbiim;,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GEHENAL,  -  Bunal,  -  ennel,  jeh.,  adj., 
de  la  géhenne  de  l'enfer  : 

Tous  ceulz  qu'il  (le  roy)  n'aura  corrigiez 
ou  qu'il  aura  promeus  indignement  en  ce 
présent  siècle  il  les  aura  sur  lui  en  la  je- 
hennale  inferniil  paine.  (.I.Goulain,  Ration., 
Ricbel.  437,  f"  138  v».) 

La  peine  gehennelle,  c'est  a  dire  infer- 
nelle.  (Cftro)i.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars. 
3blo,  f"  20  V-.) 

Malades  atteints  del  horrible  mal  nommé 
le  feu  jelienal,  qui  leur  avoit  ars  et  mengiet 
la  char  et  les  nerfs  jusques  as  os.  (xV  s., 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ins-,  lîibl. 
Amiens.) 

...  .\ux  ondes  gehennalea 

Et  stigienaes,  ou  flammes  iurernales. 

(J.  Gacy,  la  Deploralion  de  la  cité  de  Genefve, 

Ane.  Poés.  fr.,  IV,  101.) 
Pauvres  humains,  par  péchez  indispoz 
Estoyent  jugez  souffrir  mort  ijehennelle. 
(JCLYOT,  Eleg.  de  la  belle  fille,  83,  Willam.) 

csBUENEUR,  gehenn.,  s.  m.,  celui  qui 
donne  la  question,  bourreau  ; 

A  esté  pris  par  les  gehenneurs  et  ques- 
tionneurs qui  l'ont  despouillé,  lié  et  atta- 
ché aux  anneaux  de  la  question.  (Beze, 
Hist.  eccks.,  t.  II,  p.  317,  éd.  1380.) 

Apres  qu'on  l'eut  deslié,  il  appela  le 
gehenneur,  et  le  pria  d'aller  dire  au  roy 
qu'il  ne  sentoit  mal  aucun  pour  chose 
qu'on  luy  eust  fait  endurer.  (Fauchet, 
Antiq.  gaul.,  I.  IV,  ch.  4,  éd.  101 1.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvH'  s.  : 

Si  vous  aviez  un  gehenneur  pour  donner 
la  question,  nous  serions  bien   aises  qu'il 


peut  venir  avec  luy.  (1637-1677,Arcli.  imm 
.\gen,  AA  37.) 

GEHENNEL,  VOif  GeHKNAI,. 

GEHiE,  jehie,  s.  t.,  confession,  aveu  : 

De  chief  en  chief  lor  a  faite  jehie. 

lAuberi,  p.  235,  Tobler.) 

GBuiER,  V.  a.,  avouer  : 

Et  tk  feray  gehier  comment  tu  as  esté 
Oultre  la  tlouge  Mer,  pour  iestre  crestiem''. 
(Chev.  au  cygne,  5329,  KeilT.) 

Cf.  Gehir. 

GEMINE,  jehine,  s.  f.,  confession,  aveu  : 

Mot  avant  autre  li  conta 
La  confession  la  roigne 
Que  bien  savoit  par  sa  gehine. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  36il,  f  118''.) 
Ch'est  le  gehine  Robin  Yvore  de  Ligies- 
court,  qui   fu   pendus  a  Abbevile.    (1289, 
Proc.  verb.  de  torture.  Grenier  91,  p.  147, 
Richel.) 

En  celle  gehine  recongneut.  (Gr.  Chron. 
de  Fr.,  édit.  gothiq.,  ap.  P.  Paris,  Phelip. 
le  Bel,v,  i07,  note.) 

—  Mettre  a  gehine,  faire  avouer  : 

Il  le  mislrent  a  gehine,  si  leur  connut  la 
vérité.  (Goill.  de  Tyk,  111,  4,  P.  Paris.) 
J'en  mis  l'autrier  un  a  jehine 
Que  je  trouvai  eu; un  anglet 
D'un  bourselot. 
(Froiss.,  Poés.,  Il,  2-23,  110,  Scheler.) 

GEHINER,  gehyner,  jehiner,  geyner,  ge- 
heingner,  gehainer,  gehainner,  gehanner, 
gehenner,  giener,  geesner,  v.  a.,  mettre  à 
la  torture  : 

Les  demendeurs  furent  gehinez  par  le 
commandemant  et  ordenance  du  bailli. 
(1381,  Grands  jours  de  Troyes,  Arch.  X" 
9183,  f"  31  i°.) 

Le  prevost  l'a  voulu  gehiner.  (1405,  Reg. 
crim.,  13,  f  241.) 

Entre  les  autres  fut  gehynê  et  mis  a 
grosse  rançon  ledit  Barbasan.  (1420,  Fragm- 
d'une  version  franc,  des  Grandes  chroniq- 
de  St-Denis,  Bibl.  elz.) 

Il  fut  tellement  geheingnê,  qu'il  ot  tous 
ars  les  pieds,  et  ne  volt  oncques  cognoitre 
le  fait.  (D.  J.  Fr.,  Voc.  austras.) 

Les  dites  femmes  furent  yehainnees  el 
mises  en  question.  (1433,  Arch.  JJ  187, 
pièce  21.) 

Furent  gehannees.  (Ib.) 

Et  mis  a  question  et  très  fort  jehines. 
{Gesle  des  ducs  de  Bourg.,  5974,  Chron.  belg.) 

Lequel  list  incontineut  par  la  justice 
séculière  prendre  ledit  moine.  Lequel  fui 
gehine,  et  coagneut  tout  son  fait.  (Monstre- 
LET,  Chron.,  11, 130,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Si  avez  eu  vos  mains  les  espies  faites  lef 
bien  geesner.  (Lelt.  de  Louis  XI,  p,  M.  àf 
Curlbn,  Cab.  de  Louis  XI,  p.  103.) 

Dont  mist  ledit  patron  en  question  et  le 
tist  geyner.  (D'Auton,  Chron.,  Richel.  8081 
f»  62  v°.) 

Gehiner,  to  turmente.  (Du  Guuz,  An  In- 
trod.  for  to  lerne  to  speke  french  Ircwly,  ■' 
la  suite  de  Palsghave,  éd.  Génin,  p.  947.) 

—  Tourmenter  : 

Seroient  trop  gienez  les  diz  supplians 
(24  juin.  1366,  Lett.  de  Ch.  V.  au  bailli  dt 
Mac,  .\rch.  Saône-et- Loire.) 


GEH 

Qui  siiHs  repos  le  bâtent,  gehainent  et 
tormentont.  (Epistre  du  Chevalier  transfi- 
guré, Poés.  fr.  des  xV  et  xvi»  s.,  IV,  191.) 

—  Gehiné,  part,  passé,  tourmenté  : 
Tu  Terras  ces  yaillans,  en  leurs  vertus  exlresmes. 
Avoir  Tesca  gehemet  et  estre   morts  de  mesmes. 
(D'AnB.,  Tragiq.,  ii,  Bibl.  elz.) 

GEHiNEUX,  -  neulx,  gein.,  adj.,  qui 
tonrmente  : 

Les  tenemens  gehinenlx  et  autres  voycs 

obliquez     accoustumees    en    matière     de 

crime  pour  prendre    et  attaindre  les  mal- 

I    faicteurs  et  leur  faire  confesser  leurs  tnale- 

.    fices.  {Coust.  de  Norm.,  1483,  f  20  r».) 

Tu  me  verras,  an  coup  que  l'Amour  m'a  tiré, 
I    L'œil  pleureui,  le  cœur  triste,  et  l'esprit  martiré, 
Soabs  le  geineux  tourment   d'une  peine  trop  dure. 
(P.  DE  Brach,  Poem.,  f  18  r°,  éd.   1S76.) 

GEHIR,  geir,  jehir,  jhehir,  jheir,  gihir, 
'    V.  a.,  confesser,  avouer  ; 

'  Puis  que  mes  cors  fa  robes  et  ravis 

Ne  Ton  mon  nom  a  nul  home  gehir. 

{Les  Loh.,AT3.  3U3,  f  S«.) 

[  Comment  a  nom  la  bêle  ou  le  cler  vis? 

I  Pions  ne  savons,  chascuns  11  re.^^pondi, 

Ainz  ne  nos  volt  son  corage  gcliir. 

(Ib.,  C  .■W.) 
La  fu  confes  et  ses  pechies  gelii. 
(Gan'n  le  Loh.,  3'  chans.,  I,  p.  22-2,  P.   Paris.) 

Icest  afairc  li  sera  bien  jeliit. 

(Raoul  de  Garnirai,  6334,  A.  T.) 
Si  l'en  ferai  tout  mat  et  recréant, 
Et  par  la  gcule,  oians  tous,  jehissanl 
Qu'ocist  llaoul,  mon  oncle  le  vaillant 
En  felonuie. 

(/*.,   i900.) 

Que  tôt  mon  errement  dirai 
En  plaine  iglise  et  gehirai. 
(G.  DE  Coi.Nci,  llir.,  Richel.  2163,  f  14".) 

Del  tuit  TUS  voil  rann  nun  geir. 
'Adcab.  Jfi'r.  de  N.  D.,  Brit.  Mus.,   Egerton  612, 
f  3'.) 

Por  l'amor  Diu  est  li  murdres  jehis. 

(Iluonde  Bord.,  2159,  A.  P.) 
Sor  tous  les  sains  que  ci  toi  dev-int  mi, 
Se  li  ferai  par  le  geule  gchir, 
Ains  qu'il  soit  vespres,  s'cnsanblc  sommes  mis, 
Que  le  dausel  malTaisement  mordri. 

(«.,  1615.) 
Onkes  ne  fu  a  ma  dame  jehie 
L'aspre  dolour  ki  tant  m'a  tourmenté. 
(Cmasius,    Ckans.,    ap,  Maelzner,  Altfr.  Lieder, 
p.  59.) 

Uns  mes  s'en  Tint  au  roi  qui  tout  li  a  geH. 

{Berle,  2160,  Scheler.) 
Ce  fa  grans  faussetez  :  pourquoi  ne  le  gehistes  ? 

Ut>;  2225.) 
Lors  li  a  toute  l'euvre  et  contée  et  gehie. 
(.Haugis  d'Aigrem.,  ms.  Montp.  II  247,  1°  163^,. 
SigDOur  juste,  en  Dieu  joio  aiies 
EtVaa  mémoire  gehissies. 

(Li6.  Psalm.,  xcvi,  p.  326,  Micliel.) 

Ke  Tait  li  pecchez  a  geir 

De  ci  ke  home  le  voille  guerpir  ? 

(Lai  del  Désiré,  p.  21,  Michel.) 
Aini  Teut  gehir  son  covenant, 
Ce  m'est  avis,  monll  sagement. 

(Lai  du  Conseil,  p.  92,  Michel.) 

Compains,  dis  il,  uel  me  celer  tu  mie. 
Isnellement  soit  la  chose  jehie. 
. .  .^.    (Amis  cl  Amites,  28G9,  Hoffmann.) 

Et  iert  Cnsi 

Que  jamais  jour  a'iere  jhehi, 


GKU 

Conques  en  ordoiie  dn  prci'heur. 
Do  Jacobin,  Frère  Meneur 
Rcn.irs  n'entra  ne  fist  estage. 

(Renan.  Suppl.,  2047,  Chaliaille.) 
Que  tuz  ses  péchez  geisse  a  un  confessur. 
(Sarmons en  prose,  Richel.  19525,  f"  161  v».) 
Li  chastelains  s'en  vint,  qui  point  ne  se  dctrie, 
Et  Bertran  commanda  c'on  cesse  l'escremie 
Tant  qa'ait  au  chastelaiu  sa  Tolenté  gehie, 

(Cuv.,  du  Onesclin,  3227,  Charrière.) 
Il  jhesi  la  traïson  quant  il  vit  que   il  ne 
poroit  escaper.    (Chron.   anc,    ms.  de  la 
bibl.  de  Tournay.) 

—  Absol.  : 

En  enfern  acertes  chi  gehirat  a  tei  ? 
{Lib.  Psalm.,  Oxf.,  vi,  5,  Michel.)  Var.,  ki 
gihirat  ?  Lat.,  quis  confitebitur  tibi  ? 

Se  TOUS  aïies  dant  Amaari  tué 
S'il  ne  gehist,  vo  tere  perderes. 

(Huon  de  Bord.,  1708,  A.  P.) 

Car  ou  voit  bien  .i.  canpion  morir 
Que  il  ne  puet  ne  parler  ne  gehir. 

(Ib.,  1725.) 

Hues  If  voit,  mais  ce  fu  sans  jehir. 

(Ib.,  2130.) 

—  Déclarer,  rapporter,  redire,  racon- 
ter : 

Plus  de  trois  mois  sejornerent  issi, 

Conques  por  guerre  ne  fu  escus  saisis, 

Dusqu'a  un  jor  que  ja  m'qrres  gehir 

Se  me  voles  escouter  par  loisir. 

(Raimbert,  Ogier,  7807,  Barrois.^ 

Le  dolousement  qu'il  oi 

Li  a  isnelement  jeki. 
(Floirect  Blanceflor,  1"  Ters.,  2655,  du  Méril.) 

Cançon,  pour  moi, va  ma  dame  jehir 

Que  jou  sui  siens. 
(J.  II   Petis,  Chans.,  ap.  Maetzncr,  Altfr.  Lieder, 

p.  31.) 
Or  commenche  chanson  de  haute  seignorie, 
Onqucs  telle  ne  fu  par  jongleour  jehie. 

(B.  de  Seb.,  xxii,  1,  Bocca.) 

—  Faire  gehir,  faire  avouer,  faire  con- 
fesser, presque  toujours  avec  une  idée  de 
force,  de  contrainte  : 

Se  li  ferai  par  le  geule  gehir 

Que  jou  ne  seuc  quel  homme  jou  ocis, 

No  ne  Savoie  ke  che  fust  vostre  fis. 

(Huon  de  Bord.,  1420,  A.  P.) 

Li  rois  voit  les  deus  serves,  et  Tybert  cnsement... 
II  fait  prendre    la   Tielle   trestout   premièrement, 
Kn  un  trou  de  tarere  li  boulent  crranment 
Ses  deus  pois,  puis    les  coignent  moult     angois- 


Pour  li  faire  gehir  la  destr.iignent  forment  : 
lia,  rois  Pépin,  fait  ele,  pour  Dieu  omnipotent, 
Délivres  moi  mes  mains  je  dirai  tout  briemcnt. 
Lors  ostent  la  cheville,  n'i  font  delaiemcnl, 
Et  la  Tielle  a  gehi,  oiant  toute  la  gent. 

(Berle,  2251,  Scheler.) 

Faulï  chevaliers,  traisires,  jehir  le  vous  ferai 
Devant  tous  les  seigneurs,  ou  a  honte  morrai. 
(Cdt.,  Bertran  du  Guesclin,  2305,  Cliarricre.) 

Comment  Gcrard  de  Nevers  desconfit 
Lizeart  le  comte  de  Forest  et  luy  fist  con- 
noistre  et  Je/iir  la  trahison  qu'il  avoit  com- 
mis a  rencontre  de  Gérard  et  de  Euriant 
sa  mye.  (Gérard  de  Nevers,  II,  xxiii,  éd. 
172b.) 

—  Gehissant,  part,  prés.,  qui  avoue  : 

Et  se  li  fist  connoistrc  et  estre  jehisans. 
(Ccsle  des  ducs  de  Bourg.,  2225,  Chron.  belg.) 

GEHissEOR,  s.  111.,  cclui  qui  avoue  : 


GEL  "2.^1 


Kn  la  fin  fist  mon  bon 
Puis  si  me  fist  proiero 
Qu'a  Guiot  n'a  Koucon 
N'en  fusse  gehissiere. 
I  VViLi,.  u  Vi.MERs,  Bartsch,  Kom.  cl  pasi.,  111. 
31,81.) 

REHOREL,  voir  GOHEREL. 

GEHUi,  voir  Jehui. 
GEHYNEP.,  voir  Geiiineu. 
GEiETE,  voir  Jayetk. 

GEIGENBU.\.T,  VOir  GlNGEMBR.\S. 
GEIL,  voir  JAL. 

GEiME,  voir  Geme. 

GEIN,  gien,  gen,  s.  m.,  marc  de  raisins  : 

Presser  tous  lour  geins  de  lour  vignes. 
Portant  geins  a  presser  a  faire  rendre  le 
vin  ou  le  geins  qui  lour  seroit  rescouz. 
(1302,  Lelt.  de  J.  de  Joinv.,  Ecurey,  Arch. 
Meuse.) 

Icelle  Ysabeau  venant  d'un  pressouer,  et 
estant  chargée  d'une  hôte  plaine  de  gen  ou 
marc.  (1394,  Arch.  JJ  146,  pièce  361.) 

—  Cep? 

yuant  on  veult  fouir  une  vigne 
On  ne  va  mie  tout  a  ligne. 
Il  faut  fouir  de  gien  en  gien. 
(J.  Lefeiivue,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  994, 
i"  18".) 

GEINEMENT,  S.  111.,  tonmient,  quBstion  : 
Geinement,  tourment.  [Trium  ling.  dict., 
éd.  1604.) 

GEINEUX,  voir  GEHINEUX. 

GEiNUGE,  S.  f.,  sorte  de  drogue  : 
On  ne  peut  ne  doit  eu  ladite  draperie 
taindre  nulz  draps  courroiez  ou  tisus  qui 
soient  de  court  pelis,  d'aignelins  ou  de 
recous  blans,  ne  buriaux,  fors  que  de  bre- 
sil,  de  garence,  de  gaude,de9eiuî«3e.(1361, 
Ord.,  III,  517.) 

GEiii,  voir  Gehir. 

GEiT,  voir  GiKT. 

GEL,  voir  GlEL. 

GELANT,  adj.,  gelé,  glacé  : 

Qu'elle  eut  esté  sans  iraperlVclion, 
Ke  fust  son  cœur  de  si  jf/an/c  glace. 
(Pont,  de  Tïard,  Œuii.  poit-,  p.  32,  éd.  1573.) 

Desja  les  vents  legiers 

Des  aquilons  esmcus,  d'une  gelante  .aloinc  _ 
Cinglent  de  toutes  parts  la  durcissante  plaine. 
(Cl,.  Gadchet,  Plais,  des  Champs,  p.  286, 
BiH.  elz.) 

GELDAiLLE,  se!<dat7(c,  s.  f.,  collectif  ^\<' 


Cil  ont  TCU  la  grant  geldaitle 
Qui  Tient  garnie  de  bataille. 

(.Mhis,  Ars.  3312,  P  81''.) 

Oist  ont  veu  le  grant  geudaille. 

(/f.,  Richel.  375,  f»  \K-.) 

1.  (JELDE,  ijuelde,  ghelde,  yeude,  jeude, 
gueude,  gaude,  jaude,  jode,  goude,  gilde, 
gelte,  gheUe,s.  I.,  troupe,  bande  do  soldats  : 

Ja  fuissent  mort  quant  la  jode  sailli. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f"  104''.) 
.la  fussent  mort  quant  la  jode  sailli. 

(La  Mort  de  Garin,  1965,  Du  Méril.) 


tn 


r.EL 


GEL 


GEL 


Vnlt  areit  es  chaos  cheTaliers 
E  «or  fosseï  geldr  o  arcbier^. 
iWaci,  Htm.  3'  p.,  10997,  Andresen.)  Var., 
tmde. 
Li  rois  a  ses  gelJes  mandées 
Ft  ses  maisnies  assamblees. 

(Id  ,  Bru/,  9100,  I.cr.  do  Lincy.  i 

Lim  lai  sel  cent  cberaliers 
Et  de  U  gndf  trois  milliers. 

(Id.,  i».,  9316.) 

Qoatre  cent  mil  forent  armé 
FI  cent  et  qnalre  Tint  montans, 
Estre  la  geude  des  sergans. 

(lo.,  i».,  11397.) 
Ksire  jeudf  et  estre  seryeni. 

IVar.  do  ms.  Cangé  73.'> 

li  grudf  fo  eosamble  arierc, 
Malt  bien  armée  a  sa  manière. 

(lo.,  i*,51l6.) 

La  ghfite  fa  eosamble  arîere. 

(Var.  du  ras.  Ilicliel.  1116.1 

Il  chairent  trente   mille  de  gelde.  {Rois, 
p.  15,  Ler.  de  Lincy.)  Lat.,  pediluin. 
Sire  nage  del  Chastel,  oreça  Tenez  avant, 
E  tote  Toslre  gelde,  li  petit  e  li  grant. 
(ioRD.  Fajciosiib,  CAto».,  1019,  ap.  Michel,  D.  de 
Stn».,  t.  m.) 

Et  forent  bien  mil  chevalier 

Qoe  d'aoe  part  qoe  d'aotre  an  mains 

Estre  la  gaidf  des  vilains. 
(fioiM.  rfc  la  Charrelle,  Vat.  Chr.  1725.  Horav., 
p.  W7.) 

A  poi  qne  trop  demoré  n'ont, 

Car  venir  veulent  une  gaiide. 

De  combatre  enflamée  et  candc 

C  raoolt  rivoit  arbalesliers. 

Et  serjans  de  divers  mcstiers, 

Qni  porloieat  diverses  armes. 
(Chrest.,  C/ijc;,  nicbel.  375,  f»271''.)Var.,;a«(/s 
Icellui  Basfard,  depuis  ledit  fait,  faisolt 
et  menolt  une  gueude  de  gens  d'armes  mal 
renommez  en  laditte  ville  de  Saint  Venant 
(1374,  Arch.  JJ  103,  pièce  274.) 

—  Dans  une  acception  générale,  associa- 
lion,  sociélé,  communauté,  fraternité, 
confrérie,  université  ;  en  particulier  corps 
de  marchands,  d'artisans  : 

Qe  nul  estraunge,  ceo  est  a  dire,  fore}'n, 
ne  se  entremette  du  méfier  de  telers,  s'il 
ne  soit  teler  et  de  lour  gilde.  {Lib.  Custum., 
I,  124,  28,  Edw.  I,  Rer.  brit.  script.) 

Touz  tel  qui  ont  leur  gilde  et  a  ycelle  ap- 
partiennent, et  dedenz  le  o.hingle  de  leur 
ville  mainent,  franz  tous  je  les  faiz  au 
port  de  Gravelinphes.  (1330,  Privil.  de  la 
ville  de  Sl-Omer,  Ord.,  iv,  260.) 

Ne  puel  nuls  entrer  en  le  gheude  (des 
boulangers)  pour  faire  le  mestier,  s'il  n'a 
esté  variez  prend.ins  loier  deux  ans  en  la 
ville  d'Arras.  (1372,  Ord.,  v,  509.) 

Pareillement  se  assembleront  les  gueu- 
dons  des  sept  gueudes,  chascun  en  sa 
gueude.  (1464,  Ord.,  xvi,  242.) 

IJn  adveu  et  desnombrement,  baillé  au 
roy  par  les  confrères  et  suppôts  de  la  so- 
ciété, vulgairement  appellee  gueude  mar-  j 
cbande,en  la  villede  .Monslreuil  sur  la  mer,  ' 
a  cause  des  droits  de  franchise,  et  choses 
appartenantes  a  ladite  société, qu'ils  tiennent 
en  flef  de  sa  majesté,  a  cause  de  son  chas- 
leau  de  Monslreuil.  (Mai  1518,  Regilre  an- 
■eien  des  Adveus  de  la  Chavibre  dé  France, 
ap.  Ménage,  Dict.  êlym.)  j 

Ils  scroient  venus  a  Seclin  en  forme  de 
gheude.  (1526,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
m$.,  Bibl.  Amiens.)  I 


—  Sort»'  de  droit  : 

La  guettde  que  li  homme  de  Rue  recla- 
moit  el  port  mcisnie  doit  estre  devenu  au 
nient.  (Vers  1210,  Ch.  de  Guill.  Cte  de 
Ponthieu,  daus  les  Monum.  du  Tiers  Etat, 
IV,  21.) 

2.  GELDE,  geude,  jeude,  s.  in.,  soldat  à 
pied,  armé  d'une  lance  ;  ordinairement 
paysan  levé  par  une  sorte  de;  conscrip- 
tion : 

Kar  chevaliers  e  cilaains, 
Comanes,  grtides  e  vilains 
M'i  ont  faite  tele  envaie, 
Ne  lor  i  sai  gré  do  ma  vie. 

(Bes.,  D.  dcNorm.,  Il,  13145,  Michel.) 
Jeudes^  communes  e  archiers 
E  grant  plenlez  de  clievaliers 
Oui  mult  od  sei  li  reis  de  France. 

(Id.,  tS.,  Il,  15886.) 

Ne  chevalier  ne  geitde  a  pié. 

(ID.,  ib.,  19478.) 

Qnant  les  os  de  .u.  pars  se  sont  enlrevcues, 
Et  les  çeldes  a  pié  ki  après  sunt  venues. 

(fioum.  d'MLz.,  f  7%  Michelant.) 
Et  li  geldes  a  pié  ki  muevent  la  batalle. 
(W.) 

Et  chevaliers  et  antres  genz 
Et  molt  geitdes  et  molt  serjanz. 

(La  Charrelle,  Vat.  Chr.  1725,  t»  23=.) 

Kstre  tut  li  antre  meyné. 
Archers,  serjans  o  joude  a  pé. 

{Conçuesl  of  Ireland,  2385,  Michel.) 

GELDER,  geuder,  v.  a.,  enrôler: 

Quant  le  noHe  commun  de  Paris  la  cité 
Voient  que  Dagoubert  avoit  tanl]assarablé 
De  gens  avoeucques  lui  moult  furent  effraé. 
Non  pourquanl  furent  ilz  ce  jour  bien  advisé. 
Car  par  l'accort  d'eulï  tous  sont  vers  le  roy  aie 
En  requérant  merchi  pour  Dieu  de  magesté, 
Et  dient  :  Noble  roy,  se  nous  fiismes  gendé 
Avoeuc  le  duc  Guioa  qui  tant  scet  faulseté. 
Ce  fut  par  les  grans  maistres  qui  sont  en  la  cité. 
Obéir  nous  convint  tout  a  leur  volenlé. 

(Ciperis,  Richel.  1C37,  fMOgr"".:» 

GELDI,  adj.  1 

Li  soUers  de  ses  pics  ierent  a  or  geldi. 
(Eiif.  r.od.,  Uichel.  12558,  f»  48''.) 

GELDiERE,  adj.  fém.,  à  l'usage  des  sol- 
dats de  pied,  appelés  geldes  : 
Ki  porte  arc  e  ki  hache,  ki  griut  lance  geldiere. 
(Wace,  Rou,  2"  p.,  3939,  .Viuliesen.) 

GELDON,  -  un,  jcldon,  cheldon,  gueldon, 
geudon,  guesdon,  gtiedon,  guiedon,  gaidon, 
s.  m.,  soldat  h  pied  et  armé  d'une  longue 
lance;  ordinairement  des  paysans  levés 
par  une  sorte  de  conscription  : 

Chevalier(s)  e  burgeis  et  archier(s)  e  gcldun. 
(Hou,  2'  p.,  879,  Andresen.) 
Li  boen  archier,  li  bocn  guesdon. 

(fi.,  3°  p.,  7960,  var.) 
Armé  furent  tôt  li  baron, 
El  li  arcier  et  li  cheldon. 

(Ib.,  nichel.  375,  f'  233''.) 
Fors  c'en  issirent  chevalier  et  jeldoii. 

(Raoul  Je  Cambrai,  5899,  A.  T.) 
Or  tosl  as  armes,  chevaliers  et  giiedons. 
(Raimbert,  Ogier,  6471,  liarrois.) 
OnquOà  no  fu  par  moi  jeldons  frus  no^tocies... 
(Roum.  d'Alix.,  f  56'',  Michelant.)  Var.,  gueldons. 
Chaciez  nos  ont  et  remuez 
Et  sor  nos  gcidons  amenez  ; 
N'i  quidont  mes  hni  rerovrier. 

(Bek.,  Troie,  9595,  Joly.) 


Moult  fu  grande  la  roche  del  castel  Garsion. 

Ele  avoit  h  en  de  haut  le  trait  a  un  geldnn. 

(Chans.  d'Anlioche,  vi,  v.  1029,  P.  Paris.) 

Son  riereban  qui  est  venus, 

Fsmeut  a  deux  cens  mil  escus, 

Estre  tos  ses  arbalesliers. 

Et  ses  geldons  et  ses  archiers. 

(Parlonop.,  2331,  Crupelol. 
Aalart  fu  navré  d'un  darl  a  nu  gaidon. 
(Quatre  pu  Aymon,  ms.  Moutp.  II  247,  f  lOS  .' 

Jonste  la  mer  treuve  un  castel 
Ki  estoit  clos  do  mnr  noviel, 
La  tours  en  estoit  bicle  et  gente. 
Vers  le  chiel  haute,  que  n'en  mente; 
Très  bien  le  trait  a  un  jeldon. 

(Sept  Sages,  4246,  Kellcr.) 

Tanz  chevalers  el  tant  gelâuns. 

(Prolheslaus,  Richel.  2169,  f  61".) 

La  porte  es  guedons.  (1389-1392,  Compt. 
de  Nevers,  CC  l,  f»  53  v,  Arch.  mun.  Ne- 
vers.) 

Du  barraige  de  la  porte  as  guiedons, 
(1394,  ib.,  CC.  2,  f  1  v».) 

Noms  propres,  Guèdon,  Jodon. 
GELE,  s.  f.,  gelée  : 

La  gelé,  et  la  neige  aussi.  (Denisot, 
Prem.  Adven.  de  J.-C,  p.  103,  éd.  1553.) 

Cf.  GlEL. 

GELEis,  S.  m.,  une  sorte  di'  jdly  fish, 
de  méduse  ? 

Rais,  tendal,  geleis,  crcvis,  rasoiirs  cl 
chien  de  mer.  {La  Manière  de  langage, 
p.  394,  P.  Meyer.) 

GELEN'ERIE,  VOif  GELINEHIE. 

GELEr«iER,  voir  Gelinier. 

GELEUx,  adj .,  de  gelée  ; 

Pruinosus,  sa,  sum,  geleux.  (Voc.  lai.- 
fr.,  1487.) 

GELEYDE,  ijheleide,  ghcleyde,  ghelay, 
guelay,  s.  m.,  sauf-conduit,  terme  de 
droit  anciennement  en  usage  dans  les 
Pays-Bas  : 

Je  vous  avertyz  comme  puis  nagueres 
estans  les  marchans  de  par  deçà  au  noiii- 
bre  de  plus  de  quatre  vinglz,  en  chemin 
pour  aller  a  Francfort,  et  estans  avec  ung 
ghelay  de  monseigneur  de  JuUiers  assez 
près  de  Coulogne,  y  sont  survenuz  cent 
chevaulx  gheldrois  qui  ont  rué  jus  lesdits 
povres  marchans.  (Corresp.  de  l'emp. 
Maximilien  I"  et  de  Marq.  d'Aulr.,  t.  I, 
p.  391,  Soc.  de  l'Uist.  de  Fi-.) 

Deffendons  a  tous  nos  vassaux,  ofûciers, 
justiciers,  villes  et  comiiiunaulez,  et  autres 
nos  sujets,  de  quelque  autorité  qu'ils 
soient,  de  donner,  cousentir,  ou  accorder 
a  aucuns  debteurs  franchise,  liberté, sauf- 
conduit,  seureté  de  corps  ou  gheleyde,  au 
préjudice  de  leurs  créditeurs.  (4  oct.  1340, 
PlatMrd  de  l'Emp.  Charl.  V,  contre  les 
banquerout.  fugitifs,  de,  des  Uanquerout. 
et  fugitifs.) 

Et  comme  sommes  informez  qu'aucuns 
de  nos  officiers  et  de  nos  vassaux  présu- 
ment de  donner  geleydes  ou  saufconduiU 
aux  criminels,  contrevenant  directement 
au  devoir  de  leur  otfice,  les  obligeaut  de 
procéder  ;\  l'appréhension  el  poursuite 
d'iceux,  nous  y  voulant  pourvoir,  interdi- 
sons ausdits  officiers  tels  geleydes  et  sauf- 
conduits.  {Edit  perpétuel  des  Archid.  Al- 
bert et  Isab.  Eugenia.  28  nov.  1611.  4'>' 


GEL 

GEL.ICE,  adj.  f.,  spengieusi!.? 

Considère  un  peu  certaines  pierres  qu'on 
appelle  gelices  ou  venteuses,  et  tu  verras 
qu  elles  se  consomment  journellement,  et 
se  réduisent  en  cendre  ou  menue  pous- 
sière. (Palissy,  Receple,  Ciip.} 

GELiFj  adj.,  qui  sembip  gelé  ? 
Jamais  gelif,  torta  ou  contrefaiot 
ye  fat  ce  port  J'eleaaale  facture. 

(Ch.  roij.,  Uichel.  1Ô3",  P  94  a°.) 

GBLiNAGE,  genillage,  s.  m.,  menu  cens 
qui  se  payait  en  gélines  ou  poules  : 

Nos  volon  e  otreion  que  les   avenajïes   o 

les  gelinages  que  le  duc  de  Bretagne  nostro 

seiyuor  e  nostre  père  leva   auqune  feis   et 

'  fist  lever  par  occasion    desdiz  chevaliers, 

I  e  les   avenages  e  les  gelinages  que  il   le- 

I  voit    ou   fist   lever    sus  les    homes  de  la 

i  prieuré  de  S.  Gœal,  des  hores  en  avant  ne 

leverom  ne  ferou   lever    par  nous  ne  par 

,  autre.  (1289,  Traité,  Morice,  Pr.  de  l'H.  de 

I  Bret.,  1, 1088.) 

,  La  chaslellaine  et  baronie  de  Chasliau 
Giron,  si  comme  ele  s'eslant  et  poursiet, 
I  tant  en  rentes  par  deniers,  fromentages, 
I  avenages,  gelinages.  (1316,  Arch.  JJ  33, 
I  pièce  80.) 

Mestre  Yves  de  Launay  et  Hue  de  Kaer- 
bourric  eussent  assis  et  prisagié  o  le  con- 
seil de  plusieurs  bonnes  gens  qu'ils  appe- 
lèrent a  ce,  a  ladicte  Margarite  pour  les- 
dites  quarante  livres  de  rente  levahle,  les 
choses  et  les  pièces  qui  ensuivent  ;  pre- 
mièrement la  ville  de  Kerminor,  rente, 
droiture,  convenanz,  moulin  a  yaue,  son 
destroit,  prez,  terres  gnanables  et  non 
gaingnables,  genillages,  et  ses  autres  prof- 
âs,  yssues  et  emolumenz.  (1343,  Arch.  .1.1 
76,  1»  68  r».) 

GELixAx.,  adj.,  du  naturel  de  la  poule  : 

Ne  Tant  Toirs  mie  dens  vies  moulles 
Bons  qui  par  est  si  vilenas, 
Si  feinenias,  si  gelinas. 
(G.  DE  CoïKcr,  Slir.,  ms.  Soiss.,  f»  203'.) 
Si  femelin,  si  fjelinaz, 

(Id.,  il.,  ms.  Brnx.,  f  lOS^) 

OELINE,  gelline.  jeline,  gueline,  gtielUne, 
guellinne,  gheline,  galine,  gatline,  ghaline, 
jaline,  giline,  glaim,  gliiie,  genille,  gennille, 
ginille,  s.  S.,  poule  : 

Avèrent  un  setier  d'avoine  et  une  geline 
do  chacun  hostel  chacun  an.  (1263,  Cari, 
ie  l'évêcli.,  de  Verd.,  Richel.,  Coll.  de 
Lorr.,  716,  f»  32  vo.) 

Un  capon  et  onze  glines.  (1269,  Cart.  de 
Marquette,  Richel.  1.  10967,  f»  48  r».) 

VnegaUine.  (.Mai  1279,  Ch.deliich.  Car- 
ionel,  seigneur  de  Sevrant,  S.-Sauv.,  Cats, 
\rch.  Manche.) 

Sincjilines.  (Ch.  de  1291,  Coll.  de  Lorr., 
»74,  Richel.) 

Sept  guelines.  (1297,  Valognes,  S.-Sauv., 
-e  Houx,  Arch.  Manche.) 

Les  buens  et  les  maux  doit  sainte  Yglise 
issembler,  ausi  com  la  genille  asarable  ses 
lugins  sor  ses  elles,  quant  elle  voit  l'es- 
oble  qui  li  vosl  tolir.  (Serm.,  Richel.  423, 
'  64'.) 

Et  te  gardoit  comme  la  gueline  les  pou- 
hins.  {Pontlius,  ms.  Ganci,  f»  34  v°.) 

Je  m'estoie  garni  de  gelines  et  chapons. 
loiNV., //(s(.  de  SI  Louis,  II.  182,  .Michel.) 

Une  gueline.  (Ch.  du  garde  du  sceau  de 


GRL 

Valognes,    vend.   apr.  S.    Pierre  1303,  S.- 
Sauv.,  Le  Houx,  Arch.  Manche.) 

Hec  gallina,  geline.  (Gloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

Sept  galines.  (1309,  Arch.  JJ  45,  f»  73  v».) 

La  jaline  cinc  den.  (Ib.) 

Une  guelline,  une  guellinne.  (1315,  Ch. 
du  vie.  de  Valognes,  S.-Sauv.,  Nehou, 
Arch.  Manche.) 

Deus  ghelines...,  deus  ghalines.  (1322, 
Arch.  .IJ  61,  f»40  r».) 

Une  geline  de  rente  par  an.  (10  déc. 
1331,  Flines,  Arch.  Nord,  Cod.  A,  f»  2901.) 

En  rantes  de  genilles,  2-5  geniltes.  (1333, 
Information  par  J.  de  Paroi,  Richel. 
24040.) 

10  gellines.  (76.) 

Deus  guellnes.  (1340,  Jumièges  ,  Arch. 
Seine-Inf.) 

L'of  que  faisoit  la  galine  valoit  .II.  den. 
(Aimé,  Yst  de  li  Norm.,  VIII,  18,  Cham- 
poUion.) 

Li  Normant  passant  pristrent  .v.  cent 
gennille  et  autre  bestes,  (Id.,  ib..  Il,  23.) 

11  est  aucunes  espèces  de  bestes  de 
quoy  la  femelle  seulement  souflist  et  la- 
boure a  nourrir  les  féaux,  comme  il  apert 
es  chiens  et  es  genilles.  (fi.  de  Gr.^nchi, 
Trad.  du  Gouv.  des  Princes  de  Gille  Co- 
lonne, Ars.  5062,  f  92  r».) 

Li  quez  qui  print  ginilles,  oyes  ou  autre 
chose.  (1369,  1'°  Arch.  Fribourg,  Coll. 
des  lois,  n»  38,  f»  13  v«.) 

Ung  pot  de  voirre  ynde,  on  façon  d'une 
geline.  (1380,  Invent,  de  Ch.  V,  1777,  La- 
barte.) 

Une  gueline.  (1383,  Denombr.  des  baill. 
d'Am.  et  de  Doullens,  Arch.  P  137,  f"  6  v.) 

GalVma,  gline.  {Gloss.  rom.-lat.  duxv's., 

Scheler.) 

Guellines,  chappons.  (1418,  Denombr.  du 
baill.  de  Constentin,  Arch.  P  304,  f»  130  v.) 

Por  .1.  ginille  et  .i.  pugin.  (1418,  Arch. 
Fribourg,  Comptes  des  trésoriers,,  n"  31.) 

.XV.  glaines  et  ung  cocq.  (1424,  Douai, 
Arch.  S  3207.) 

Trois  guelines.  (1431,  Tabell.  de  Rouen, 
Pal.  de  just.  de  Rouen.) 

Au  terme  de  Noël  208  chappons  ou  en- 
viron ;  item  au  dit  terme  110  guelines  ou 
environ.  (1464,  Aveux  du  bailliage  d'E- 
vreux,  Arch.  P'  294.) 

Il  n'y  a.TOit  qno  ung  grant  lestu. 
Qui  avoit  ung  Jacques  vestu, 
Qui  raist  ma  içrant  jeline  a  fin. 
(Farre  de  Colin  Filz  de  Thevol  le  Maire,  Aiic 
Tl».  fr..  Il,  389.) 

Le  chapon,  .xviil.  den.  par.,  le  glaine, 
.X.  den.  (1307,  Prév.  de  Montreuil,  Coût, 
loc.  du  baill.  d'Amiens,  p.  678,  Bouthors.) 

Gallina^  c'est  a  dire  gelline  eu  françoys, 
et  est  amsi  nommée  du  gai,  comme  la 
lyonne  dn  lyon.  (Jard.  de  santé,  Ois.,  53, 
impr.  la  Jlinerve.) 

Rouchi,  glène,  poule.  Franche-Comté 
(Doubs,  Jura,  H  -Saône),  gelene,  ogelène, 
ezelene,  dzerno,  dzarno,  genèle,  djorenne, 
etc.,  poule.  Sauset,  dzeurno,  Vosges,  ge- 
raine.  Pic,  glaine,  glaigne,  glane.  A 
l.ongpré-les-Corps-Saints  et  môme  dans  les 
faubourgs  d'Amiens,  les  jeunes  gens,  le 


GEL 


i^2 


lendemain  d'une  noce,  vont,  munis  d'une 
longue  perche,  chez  les  convives  de  la 
veille,  et  réclament  des  poules,  pour  faire 
un  second  repas.  C'est  l;"i  ce  qu'on  appelle 
aller  à  glaines.  (Corblet,  Glossaire  pi- 
card.) 

GELiNEHiE,  i/e/c».,  S.  f.,  poulailler  : 

En  la  porcherie  ou  en  la  gelenerie.  (1294, 
Stat.  de  S.  J.  de  Jér.,  roui.,  Arch.  B.-du- 
Rh(^ne.) 

En  la  porcherie  o  la  gelinerie.  (Règle  del 
hospit.,  Richel.  1978,  f"  09  r°.) 

Faire  soliver  et  jointoier  la  gelinerie. 
(1364,  Compte  de  J.  dou  Four,  Arch. 
KK  3\  f"  42  r».) 

GELiNBTE,  -  elle,  S.  f..  petite  poule  : 
G aVmaWa,  gelinete.  (Gloss.  lal.-fr., H'icMe]. 

1.  7679.) 
Qui  est    extrait   de  gelinelte   il  ne   peut 

qui  ne  gralle.  (Prov.  comm.,  ap.  Ler.    de 

Lincy,  Prov.,  éd.  1842.) 

GELINGINER,  VOir  GeLINIER. 

GELiNiER,  gelinnier,  gelenier,  gelinginer, 

s.  m.,  poulailler  : 

Rcnart  vet  vers  la  gelinier. 

(lienarl,  2708,  Méou.) 

Et  se  il  pnet  trover  le  gelinier. 
Il  s'en  verra  o  tout  les  hues  aler. 

(Audigier,  223,  Méou.  Fahl.,  iv,  fli.) 

Envers  le  gelinginer  tantost  guenchi. 

\ll>.,  327.) 

Gelinier,  cours,  jardins.  (1334,  Arch.  S 
208,  pièce  3.) 

Un  gelinier  et  dessoubz  une  cstable  a 
mettre  pourceaux.  (1377,  Arch.  JJ  119, 
f  143  r».) 

Qui  vpult  avoir  bon  gelinier,  il  doit  eslire 
gelines  bonnes  et  bien  [jonnans.  (Frere 
Nicole,  Trad.  du  Livre  des  Prouffilz  champ, 
de  P.  des  Crescens,  i"  102  v,  éd.  1316.) 

Elle  le  fist  mectre  dessous  ung  gelinier 
ouquel  l'en  nourrissoil  chappons,  gelines  et 
poucins.  (L.  de  Pre.mieuf.,  Decam.,  Richel. 
129,  f-  163  V».)    • 

Le  suppliant  monta  on  un  gelinier  ou  il 
y  avoit  deux  gelines,  lesquelles  il  tua. 
(1399,  Arch.  JJ  134,  pièce  684.) 

.1.  gelinier  a  mettre  gelines.  (1409,  Arch. 
M. M  32,  f»  28  V».) 

En  la  chanihro  basse  ung  planchier  de 
bois,  et  ou  gelenier,  qui  estoit  tout  pourry, 
le  toit  et  ung  planchier.  (Compt.  de  (J 
Charvet,  1438-39,  Arch.  Côte-d'Or,  B2392.) 

Et  après  que  le  gallon  fust  entré  dedans 
le  dict  gelinier.  (Martial  de  Paris,  Arresl 
d'amotir,  xk,  éd.  1333.) 

Ung  vieil  gelinnier  de  la  maison  lequel 
estoit  tout  piain  de  poulies  et  de  chappons. 
(Id.,  ib.) 

Poullaillior,  pouUier,  gelinier.  (JUN., 
Nomencl,  p.  146,  éd.  1377.) 

î^os  geliniers  ou  poulaiUiers  auroutleurs 
principales  voues  tournées  vers  l'orient 
d'hyver.  (0.  de  Serr.,  Th.  d'agr.,  v,  1, 
éd.  1603.) 

Nom  propre,  Gelinier. 

Bourg.,  Yonne,  geniller,  poulailler 
Champ.,  gelinier,  district  de  Langres. 
gelaigneux 


9H 


GEM 


GEM 


GEM 


liKi.iMEHE.  S.  t.,  ponl.iiller  ;  n'a  été 
rencontré  qne  dans  nn  texte  provincial  du 
XVII*  siècle  : 

A  Claude  Jeural,  pour  avoir  faict  une 
sou  el  une  geneliere  dessus,  a  la  lépreuse. 
U63Î,  Compte  l"  de  maître  Jean  Lardery, 
Areli.  mun.  Avallon,  CG  189.) 

Ceux  qui  parlent  français,  en  Gascogne, 
disent  gatiniere. 

GELiNois,  s.  m.,  cri  de  la  geline,  de  la 
pnnle : 

.K  f(s  piei  Imovc  an  baston  tort, 
A  1 .  geline  lest  aler, 
Et  ele  s'en  prist  a  voler. 
En  snn  gelinois  le  mandist. 
Honlo  li  TJeiine,  et  il  si  fist. 
(De  Comlanl  Duhamel,  490,  .ip.  Méon,  Fahl., 
111,311.) 

GF.LLE,  voir  Gerle. 

GELLEE,  voir  JàLAIE. 

OELi-EN,  S.  m.,  gelée  : 
Gelten  et  blanc  meingier.  (li^O, lie;/. mun., 
Arch.  MoDtbéliard.) 

GELi.iNE,  voir  Geune. 

GELoiNGNTE,  voir  Galonee. 

GEi.oiNiE,  voir  Galonee. 

GELOiNON,  voir  Gesoillon. 

GELOSEL,  adj.,  jaloux  : 

Si  Tjlanel,  si  caitivel 
N'i  ot  qai  ne  dognoie, 
Gelosiaus  en  estoie. 

{ttom.  elpasi.,  Bartscli,  II,  58,  36.) 

GELOSER,  voir  GOLOSER. 

GEMANTEn,  voir  GUAIMENTER. 

GEMDLE,  S.  m.,  sorte  de  coquillage,  ap- 
pelé maintenant  œil  d'Ammon  ou  œil  de 
bonc. 

Jo  me  pourmcnay  sur  Jes  rocliers  pour 
contempler  de  plus  pre's  les  excellentes 
merveilles  de  Dieu,  et  ayant  trouvé  certains 
fienbles,  qu'on  appelle  autrement  œils  de 
bouc,  j'aperceu  qu'ils  estoyent  armes  par 
une  grande  industrie.  (Palissy,  Recepte,  la 
ville  de  Forteresse,  Cap.) 

GEMBREj  V.  n.,  gémir  : 

Et  Iteoart  prcnta  soupirer 
Et  a  gembre  nionlt  durement. 

(Renarl,  4iG8,  Méon.) 

GEMou,  voir  jAMDn. 

1.  GEME,  geime,jame,  s.  f.,  poix, résine  : 
Item  [pour  .xii.  livres  de  geme  et  de 
rousine,  et  .vi.  livres  de  suif  pour  gemer 
la  liaeson  desdiz  engins.  (1391^  Dépenses 
pour  les  fortifications  d'un  château,  ap. 
Duc,  Cerna.) 

Icelle  iJoiiiiniqiin  avoit  fait  prcnrc  trois 
quarterons  de  poix  noire,  aliter  nommée 
au  pays  (Lansuedoc)  geme  ou'pcgue.  (1409, 
Arch..lJ  164,  pi<V;e  20.) 

Poix  nifinc,  que  aucuns  nomment  l'atne. 
(I4i7,  Ardi.  ,1.1  170,  pièce  61.) 

Pour  cent  de  geme,  poix,  rouiine.  (Dé- 
cembre l.'iOO,  Inslr.  impr.,  ftrl.,  Hotot, 
XVI'  p.) 


Pour  cent  de  cyre,  suifs,  geime,  pnyvrc, 
gingembre  commun,  amendes...  (Arrêt 
d'août  1527,:Mantellier,  March.  fréq.,  III, 
271.) 

Poitou,  geme,  poix  dont  se  servent  les 
cordonniers. 

2.  GEME,  voir  Gemme. 

GEMÉ,  voir  Gemmé. 

GEMELE,  gemelle,  s.  f.,dimin.  de  gemme, 
pierre  précieuse  : 

E  les  derainetezde  lien  verdur  de  gemele. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  lxvii,  14,  Mi- 
chel.) Lat.,  in  virore  gemmae. 

P.Tr  desoz  l'clme  qui  fa  fet  a  gemele 
Del  vis  li  vole  de!  sanc  pleine  escuele. 
(Meschans,  823,  ap.  Jouck.,  Giiilt.  d'Or.) 

Il  y  ot  trois  gemelles 
De  fin  or;  moult  estoient  lielles. 
(Bbeiel,  Toiirn.  de  Chauvenc,  1-167,  Delmotte.) 

GEMELLER,  V.  û.,  mettre  au  monde  des 
jumeaux  : 

Tes  dents  sont  comme  un  troupeau  de 
brebis,  qui  sont  montées  au  lavoir,  les- 
quelles toutes  gemellent,  et  n'y  ha  aucune 
stérile  entre  elles.  (B«()te,cant.  de  Salomon, 
VI,  éd.  1556.) 

GEMEMENT,  S.  m.,  gémissement  : 

A  terre  s'est  acraveolee, 
Si  a  en  haut  sa  voiz  levée, 
0  molt  îH'ant  plor,  o  gnnement. 
(G.  DE  S.  Pair,  AI.  S.  Michel,  3020,  Michel.) 

GEMENTER,  voir  GUAIMENTER. 

GEMER.  gemmer,  v.  a.,  enduire  de 
poix  : 

.IV.  livres  de  suif  pour  gemer  la  liaeson 
desdiz  engins.  (1391,  ap.  Duc,  Gema.) 

En  nosdites  naves  fault  certaines  repa- 
racions,  comme  a  les  faire  calefaicter  et 
gemer.  (1"  mai  1459,  Compt.  du  R.  René, 
p.  15S,  Lecoy.) 

Naves  calafactees  et  gemmées.  (9  7'"  1459, 
ib.,  p.  158.) 

GEMiER,  V.  n.,  gémir: 
Pleurer  et  gemier  tendrement.  (Perceval, 
f°6',  éd.  1530.) 

GEMiNS,  s.  m.  pi.,  gémeaux  : 
Le  signe  des  gemins  ou  des  deux  frères. 
{ÏM  Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f»  m\  éd.  1488.) 

GEMIR,  S.  m.,  gémissement  : 

De  Polisper  et  de  Perdicas,  qui  faisoient 
gemirs  et  pleurs  pour  leurs  maies  fortunes. 
(BoccACB,  Nobles  malheureux,  IV,  10, 
f»  92  V»,  éd.  1515.) 

GEMIS,  s.  m.jgémissemeni  : 

Pleurs  très  violens  saillirent  de  ses 
yeulx  et  irrémédiables  gémis  de  son  chaste 
cocr.  (FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux., 
II,  f»  115  r».) 

GEMi.soN,  S.  f.,  géniissoiiionl  : 

En  souspirs  el  gemisons  print  ung  drap 

noir.  (G.  CiiASTELL.,  Chron.  du  D.  Phil., 

ch.  XLVll,  Buclion.) 

GEMissABLE,  adj.,  gémissant  : 
('■emebiindup,     gemissable.     {Gloss.     de 
Conches,  Gloss.  de  Salins,  el  Voc.  lal.-fr., 

1487.) 


Laissez,  laissez  voz  pleurs,  voz  gemissablej;  pleurs. 
(J.  A.  i)B  Chwignï,  Souspirs  et  regrets,  p.  .SO, 
éd.  1S82.) 

Qu'il  souffre  illec  les  trompes  aux  alarmes, 
Qu'il  porte  rnne  en  traînant  gemissable. 

(Lb  Bl-\nc,  Georgigues,  f°  18  r»,  éd.  1608.) 

—  Déplorable  : 

>'c  rognoissois-ln  pas,  gemissable  TinreM, 
Que  je  ne  puis  sans  toy  longuement  estreen  viol 
(RoD.  Gabnier,  Porcie,  1S20,  Foersler.l 

GEMissEUR,  s.  m.,  celui  qui  gémit  : 

Gemisseur,  gemosus.  (1464,  J.  Lagaoeuc, 
Catholicon,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 
Bibi.  Quimper.) 

GEMiTE,  s.  f.,  gémissement  : 

Por  la  niiseire  des  cheitis 
Et  la  gemite  des  mendis 
Me  lèverai. 
{Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xi,  p.  269,  Michel.) 

Gemites  a  mes  cners  gelés. 

(/».,  ms.  Berne  697,  f»  7.'5  r".) 
Qne  les  gemites  escoutast. 

(;».,  P  79  r°.) 

GEMME,  geme,  jamme,  jame,  game, 
gueme,  gesme,  s.  f .,  pierre  précieuse  : 

L'helme  li  fraint  n  les  gemmes  reOarabent. 

(Roi.,  3616,  Mûller.) 

D'or  et  de  gemmes  fn  li  sarqnens  parez. 
(Meiis,  str.  118%  xi"  s.,  Stengel.) 

Une  chiere  gemme  trova. 
(Marie,  Ysopet,  Richel.  2168,  f  159''.)  Var., 
jame  (éd.  Roq.). 

A  poinnes  portoient  les  dames 
L'or  et  les  pierres  et  les  James, 
Les  aniax  et  les  fermax  d'or. 

(Dolop.,  2998,  Bibl.  elz.l 

La  plus  bêle  feme 
Qui  de  toutes  autres  iert  geme. 
(Tloire  et  Blanc.,  -167,  1"  vers.,  du  MtJril.i 

Tant  qu'il  trova  la  riche  jamme 
Qui  de  clartei  readoit  grant  flamme. 

(  Ymagene  del  monde.) 

Ave  sas  totes  gemme  eslite. 
(Prière,  Brit.  Mus.  .idd.  15606,  f  97''.1 

0  .II.  gemmes  celestieus 
Marie  et  Jehan. 

(0  Intemerala,  Richel.  837,  f  \^^'■^ 

Oie  aves  la  vérité, 
Comment  de  Chartres  la  cite 
La  more  Dieu  s'apela  dame. 
Qui  d'autres  dames  est  la  gemme. 
(J.  Lemarchant,  Mir.,  ms.  Chartres,  P  3''.) 
Qa'il  laissa  son  lea  et  son  estrc 
Por  celé  glorieuze  jame 
Qui  a  nom  la  joie  celestre. 
(RnTEB.,  Complainte  ou  Conte  Iluede  de  J^cvers,  1. 
56,  Juh.) 

La  hone  lois  nons  vint  par  u. 
Qui  des  lettres  est  dame  et  gesme. 
(La  Seneflance  de  l'A  B  C,  Jub  ,  Nom.  Bec,  M 
280.) 
Vierge,  Ires  précieuse  game, 
Très  glorieuse,  très  gentis. 

(Jeh.  de  Meukg,  Très.,  1S99,  Méon) 
Hé  !  vierge,  précieuse  jame, 
Mero  d'amour  et  de  concorde, 
Envers  ton  chier  filz  me  racordc  ! 

(J/i>.  N.  fi.,  XVI,  310,  A.  i  1 
A  qui  les  vent  on 

Ces  gnemes  dorées  ?  ' 

Sont  ilz  achectees 
De  nouvel  ou  non? 
(Poès.  de  Charl.  d'Orl.,  p.  323,  Chanipullinn.'* 


GEN 

Lu  ciiriosilé  liuuiaiue  udiiiire  trop  plu? 
les  choses  rares  et  tlifUciles  a  trouver,bieu 
qu'elles  ne  soient  si  commodes  pour  l'u- 
sage de  la  vie,  comme  les  odeurs  et  les 
gtmmes.  que  les  communes  et  nécessaires, 
comme  le  pain  et  le  vin.  (J.  du  Bellay, 
llluslr.  delà  laiiy.  fr.,  1.  I,  c.  xi.) 

GEMME,  ijemé,  gemetjjemé,  gesmé,jesmé, 
.i/«tim^,;ame',3umH»e',adj.,  ornédepierrerii's: 

Sil  Sert  auoat  soi  rhcliiie  .1  or  gemel. 

(Roi.,  199a,  Mnllcr.) 
Les  gemmes  douent  grant  clarté 
Dont  li  palais  fureot  gfmé, 

(S.  Branian,  Ars.  3516,  f  ^02^) 

Et  mains  elmes  brunis  menuemeat  jesrnes. 

(Roum.  dAlu:,  P  iG'',  Miclielant.  i 

Porms  a  Irait  l'espre  dont  li  puas  est  dores, 
Va  ferir  Alixandre  sor  l'elme  qu'est  jesmes. 

Ui.,  l'ôT.) 
El  dos  li  ont  vestn  .t.  blanc  aubère  safré. 
Si  li  ferment  el  clef  nu  vert  elme  gesmé. 

Uiol.  7U3,  A.  F.) 
Isnelement  trait  le  branc  acéré 
Et  Sert  Gautier  sor  son  elme  gemd. 

(fi.   de  Cambrai,  40S3,  A.  T.; 
Et  tanches  et  espees  et  heaumes  gemes. 

(Chef,  au  cygne,  1541,  Reiff.) 

Vestent  hauberc,  lacent  heaumes  gemez. 
(Li  Cktttr.  de  Nymes,  860,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

.L.  mile  furent,  a  vers  cimes  jesmes. 

(Fierabras,  149,  A.  P.) 
S'an  traient  les  auberz  et  les  iaumes  gemez. 

(Parise,  1864,  A.  P.) 
Et  lacèrent  el  chief  les  vers  îzumes  jemez. 

(li.,  1867.) 
Et  a  lachié  son  elme,  qui  est  a  or  gemes. 
(Cltam.  d'Anlioche,  vui,  t.  U,  P.  Paris.) 

Et  a  laciet  son  elme  qui  est  a  or  geumcs. 

(Les  Chelifs,  Richel.  12358,  f°  101''.) 
El  a  nue  jupe  porprine 
Bien  faite  o  oeuvre  sarrazine, 
Sangle  est  por  la  chalor  d'esté 
Orlee  d'nn  orfrois  gemmé. 

(Parlon.,  Richel.  19152,  f  loi''.) 
La  ot  maint  riches  gamemenz. 
Mainte  coroune  a  or  yemec. 

(Dotop.,  2893,  Bibl.  elz.) 
...  Sor  ces  hiaumes  ;(imc5. 

(«en.  de  itonlaiiO.,  p.  238,  Michelaut.) 
Sour  le  martir  mist  une  tombe 
D'or  et  d'argent  bien  achesmee. 
Et  de  chieres  gentmes  gammée. 
(Gn.  DE  MosTBECiL,  Yic  de  saint  Eloi,  ch.  viii.) 

I.  GEMMER,  V.  n.,  croupir,  rester  en- 
îonrdi  î 

Du  ciniiDieme  dirai,  dont  je  pas  ne  me  dueil, 
C'est  le  fol  negligenz,  qui  gemme  sus  le  sueil. 
/)«  »i»  manières   de    fols,  ap.  Jub.,    Nouv.  Rec, 

II.  69.) 

î.  GEMMER,  voir  Gemer. 

GEN,  voir  Gein. 

GENAicHE,  S.  1.,  sorclère  : 
Et  je  viens  de  tourner  en  rost 
Charmeurs,  enchanteurs  et  genaiches. 
Hyil.  de  S.  Did.,  p.  20,   Camandet.)  Impr., 
gevtiche. 

Cf.  Geneschier. 

oENATicuLE,  S.  m.,  iiiathéiiiaticien  ; 

Comestor  récite  qu'il  y  avoit  ung  gêna- 
*cule  ou  mathématicien  ayant  connais- 
lance  des   genitures,    appelle    Judas,  qui 


GEN 

predisl  le  jour  el  le  lieu  do  lu  mort  d'i- 
cellui  Anti^oQUs.  (Afei-  des  hystoir.,  t.  Il, 
f  53%  éd.  1488.) 

Cf.  Genne. 

GGNAULCUERIE,  S.  t.,  sorcelleric  ;  n'a 
été  rencontré  que  dans  des  textes  pro- 
vinciaux du  commencement  du  xvii"  s.  : 

Pour  crime  de  sortilège  et  genaiilcherie. 
(1609-1613,  Arch.  H.-Saône,  B  5115.) 

Actes  de  sortilège,  genaulcherie.  (1611- 
1614,  Arch.  H. -Saune,  B  3640.) 

•     Cf.  Genaux. 

GENAUREE,  S.  f.,  p.-ê.  terrain  rempli 
de  genévriers  î 

Ensemble  les  genaurees  toutes  ensinc 
comme  elles  s'estendent  de  lonc  et  de 
large  jusque  a  la  terre...  (1326,  Richel. 
.Moreau  ccxxv,  1'°  73.) 

GENAUX,  guenaux,  s.  m.  pi.,  vermine  : 
Vous  voulez  nous  priver  d'un  si  précieux 
joyau  qu'est  la  barbe,  parce  qu'il  y  a  des 
guenaux  qui  prennent  leur  repaire  es 
lorests  barbesques.  (Cuolieres,  les  Apres- 
dinees,  vi,  1°  223  v,  éd.  1587.) 

—  Gueux,  mendiants  : 

Seigneur,  ne  pensez  que  je  l'aye  mis  au 
colliege  de  pouillerie,  qu'on  nomme  Alon- 
tagu.  Mieulx  le  eusse  voulu  mettre  entre 
les  guenaux  de  Sainct  Innocent,  pour  l'é- 
norme cruaulté  et  villenie  que  je  y  ay  cong- 
neu.  (Rab.,  1,  37,  éd.  1342.) 

U  disoit,  que  c'estoit  une  bonne  ville 
(Paris)  pour  vivre,  mais  non  pour  mourir; 
car  les  guenaulx  de  Sainct  Innocent  se 
chaufl'oyent  le  cul  des  ossemens  des  mors. 
(iD.,  ib.,  II,  7,  éd.  1542.) 

En  l'aultre  un  tas  de  cornetz  tous  pleins 
de  puises  et  de  poux  qu'il  empruntoit  des 
ijuenaulx  de  Sainct  Innocent.  (ID.,  »6.,  16, 
éd.  1542.) 

Singes  et  guenaux  imitateurs  de  ce  tyran. 
(1569,  Disc,  des  troubles  adv.  à  Lyon,  Arch. 
cur.,  1"  sér.,  t.  IV,  p.  300.) 

D'avoir  esté  traité  publiquement  par 
Etienne  Martilj  son  irere,  de  genaux. 
11606-1609,  Arch.  Il.-Saùne,  B5114.) 

Guenaux,  v.  1.  Un  gueux,  un  mendiant. 
(Leroux,  Uict.  comm.,  éd.  1786.) 

GENCE,  s.  f.,  égotit,  évier  ? 
Deux  grandes  pierres  pour    les    gences. 
(Béthune,  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  200.) 

GENCER,  ■yoir  Genser. 

GENCHiR,  voir  Guenchih. 

GENCiEux,  adj.,  noble  : 

Par  parole  desceut  des  ciealx 
Dame  a  l'autel  le  roy  geneieux. 

(Trésor  «.-£).,  Richel.  994,  f  52».; 

Cf.  Gentil. 

GENCiOR,  voir  Gensob. 

GENCIR,  voir  Gue-nchir. 

GENÇOR,  voir  Gensor. 

GENDARMEAU,  S.  uj.,  diniiii.  de  gen- 
darme : 

Fanlt  il  en  tous  sens 
Laisser  terre  et  sens 
Pour  cei  gendormeaulz  ? 
(Bergerie  de  Mieulv  que  devant,  Ani;.  Th.   Ir., 
III,  213.) 


GEN 


2.55 


GiiHuxiiMEE,  gensdarmee,  -  ermee,  a.  I. 
troupt'  de  gens  d'armes  ; 

Le  seigneur  Ludovic  avecquez  grosse 
gensdartnee  s'estoit  niys  au  champs. 
(D'Adto.n,  Chron.,  Richel.  5081,  f  10  r".) 

Pour  au  plus  de  ses  affaires  de  plus 
fort  évertuer  son  povoir  transmit  la  grosse 
gendarmée.  (Id.,  ib.,  Uichel.  5082,  f»  31  r».) 

Le  roy  d'Espaigne  se  mist  en  personne 
en  la  voye  avecques  sa  gendarmée.  (Id., 
ib.,  f»  162  v».) 

Avecques  grosse  gendermee.  (Id.,  ib., 
f°  198  vo.)  \     >       > 

GENDARsiER,  geusdarmer,  v.  a.,  gou- 
verner di'spotiquement  : 

Quel  maistre  ou  supérieur  commença  a 
les  gensdarmer,  les  leurrer,  les  veiller, 
mettre  aux  champs,  au  monde.  (Du  Fau-, 
Prop.  rust.,  epistre,  p.  4,  Bibl.  elz.) 

GENDARMEREAu,  S.  m.,  dimin.  de  gen- 
darme : 

U  cueilla  a  l'environ  de  Paris  et  ailleurs 
aulcuus  gendarmereaux,  mal  empoinct. 
(J.  MoLiNET,  Chron.,  ch.  lxxxviii,  Buchon.) 

GENDERMEE,  VOir  GE.\DARMEE. 

GENDRE,  </e»re,  s.  m.,  rejeton: 
Et  s'au  monde  mal  engenras. 
Dont  doit  bien  mal  avoir  eu  genre 
Que  maufes  en  une  heure  genre. 
(B.  DE  CoxDÉ.  li  Contes  d'envie,  150,  Scheler.) 

Dire  as  oi,  s  il  t'en  souvieut, 
Que  de  pute  racine  vient 
Pute  ente,  c'est  selonc  nature; 
Dont  fait  bien  mes  dis  a  droiture, 
Qu'envie  conçoit  et  engendre  ; 
De  la  mère  ne  de  son  gendre 
Ne  te  saroie  nul  bien  dire  : 
Ne  servent  fors  que  de  mesdire. 
(J.  DE  Co.\DB,  li  Dis  d'entendement,  759,  Scheler.) 

GENDREMENT,  S.  m.,  action  d'engen- 
drer : 

Qui  les  ruissians  es  enyvrans. 
Multiplie  ses  gendremens. 

(Lib.  Psalm.,  i.xiv,  p.  302,  Michel.) 

GENDRER, ffertVer,  v.  a.,  engendrer  : 

Icil  qui  gendra  Ywenec. 

(Marie,  Lai  d' Ywenec,  9,  Roq.) 
Li  sesme  mal  genre  luxure. 
(Poème  allég.,  Brit.  Mus.  add.  15006,  f»6''.) 

Gendre  mortel  de  char  humaine, 
Quele  forseaerie  vous  maiue  ? 
(J.  Le  Fe?re,  la  Yieilte,  I.  1,  v.  1365,  Cocheris.) 

Train,  court,  amour,  telle  embouclure 
M'ont  gendre,  mainte  atfistolure. 
(CoiiCiLL.,  Bios,  des  arm.  et  des    dames.  II,  164, 
Bibl.  elz.) 

GEXDREURE,  S.  /.,  iiaissauce  : 

Biaus  fieus,  bien  fust la  gendreure. 
(G.vuT.  d'Aeir.,  Eracl.,  ms.  Turin,  f  2°.) 

GENE,  s.  f.,  nom  de  fées  malfaisantes 
appelées  aussi  eslries  : 

Les  gènes  ne  tardèrent  mie  ; 
Ne  me  covint  gaires  atandre  : 
Des  montaignes  les  vi  dessandre, 
Anviron  drues  et  esjiesses  ; 
Je  caidai  ce  fussent  singesses. 

(Uotop.,  8720,  Bibl.  elz.) 

OENEALOGE,  S.  I.,  iiaissance  : 


w 


GEN 


GEN 


GRN 


El  i>oar  ce  ptchié  chiscon  homme 
Depuis  Adam  la  genfaloge 
Un  signe  du  mors  de  li  pomme 
Kn  porte  ung  nea  dessoubi  la  gorge. 
M  ««eut,  iMnges  de  J/ari>,  f»  7  r»,  éd.  U9i.) 

GE.NECIER,  S.  111.,  étui,  gaine: 

Le  suppliant  tira   un  petit    coustel   ou 

suauivet  qu'il   avoit   <1edans  son  genecuT. 

(1453,  Arcli.  JJ  184,  pièce  370.) 

GEXECLIATEUR,  S.  111.,  aslfolofue  : 

Fatue,  déesse  des  choses  a  venir,  fust 
femme  de  Faunus,  père  du  roy  latin,  et  est 
déesse  des  geneciiatews,  lesquelz  estoient 
divinateurs  qui  par  les  .xil.  sipucs  du  zo- 
diaque s'efforcoient  prédire  et  adevinerles 
idventures  des  lionuies.  (Mer  des  hystoites, 
1.  1,  f»  C9»,  éd.  1488.) 

GENECT.w,  voir  Gknestoi. 

GENELACE,  VOIT   GKNKBAL. 
GENEUERE,  VOir  GELINIERE. 

GENELON,  voir  Gknoillon. 

GE.NENELLE,  S.  f.  ? 

Pour  deus  coros  et  .xii.  genenelles  et 
.1111.  pons.  {CompU  de  J.  Guerin,  1386-87, 
f*  21  r»,  .\rcli.  Clier.) 

GENELbou,  voir  Genoillos. 

GENERABLE,  adj.,  quI  pi'ut  être  en- 
gendré, créé  : 

Se  aucune  chose  est  generable  et  est  de 
présent  et  peut  avoir  eu  commencement, 
il  convient  que  elle  ait  esté  f.iicle,  et  se 
elle  peut  avoir  esté  faicte  elle  ne  peut 
avoir  tousjours  esté.  (Oresme,  Liv.  du  ciel 
et  du  monde,  ms.  Univ.,  [•  76  v°.) 

Ce  est  generable  chose  en  toutes  join- 
tures d'os.  (Cj/rursie  jl/fcug.,ms.  de  Salis, 
f  179'.) 

—  Qui  a  la  faculté  d'engendrer  : 

L'honme  et  la  femme  engendrent  leur  semblable, 

Besles  aussi  par  povoir  generable. 

(J.  BoLCHti,  la  noble  Dame,  {'  79  v",  éi.  1536.) 

GEXERACE,  -  osse,  -  ùtie,  i.  J-j  race, 
foule  : 

U  ont  od  lai  graat  generatie. 
Si  cnide  avoir  or  meilur  gratie. 

(Brut,  ms.  Muoicli,  615,  Vollm.) 

Et  cilz  i  vient  si  Gerement 
Sur  .1.  cheval  d'Kspagae  sor 
Ki  vaut  plus  de  .c.  livres  d'or, 
El  eolour  lui  tel  générale 
Uui  li  reudeal  el  gré  et  grasce. 
(Caot.  d'Abh.,  Eracl.,  ms.  ïurio,  f"  ÎO'j 
.Maudite  soit  ta  générasse 
Et  toute  ta  nralvaise  estasse. 

{Blancand.,   2163,  Hicbcluut.) 

La  nuit  esl  trespassee  et  le  jor  ajoroa 
Ou  cil  sont  avenu  que  Dion  ajorna  ; 
Auçois  eure  de  prime  i  eut  tel  generace 
Qu'en  toute  la  cité  u'ot  théâtre  ne  place 
Qtii  en  poiit  d'assez  la  iiioilié  contenir. 

I  »ïf  SIe  ChrUl.,  Ilichel.  817,  f°  184  r».) 

Vint  en  Noion  grant  generatie 
A  font  el  a  processions, 
Gens  de  maintes  processions. 

(ilir.  ée  S.  Eloi,  p.    1Î1,  Peigné.) 

1.  GENERAI.,  adj  .  de  praride  naissance. 
Kénérfiux  : 


Del  lignage  le  chisne,  qui  tant  par  est  loiaiis, 
lert  trovee  une  ilame,  o  nonains  generax  ; 
Ile  U  uaitrout  .ii.  gemes  moult  très  esperilaus. 
vCftfi'.  au  Cygne,  11,  2390,  Hippeau.) 
Drois  dist  :  Aies  eiicr  gênerai. 
{B.  DE  CoNDÉ,  li  Vers  de  droit,  382,  Scheler.) 

—  Savant,  habile  : 

C'est  des  cicrs  li  plus  liberaus. 
En  .vu.  ars  estoit  generaus. 
(II.    u'And.,  Chanc.  Plt.,    ms.    Brit.   .Mus.   Ilarl., 
f°  98''.) 

2.  GENERAL,  -  ottf,  -  aull,  -  avl,  -  ar,  - 
are,  -  ace,  s.  m.,  dansl'ordre de  Cluny,  repas 
où  chaque  religieux  était  servi  séparé- 
ment ;  par  e.vtension,  repas,  portion  : 

Cers  e  bisses  bcrser  quiderent  ; 

Lor  generare  a  un  bois  ûrent. 
t/(oa,  3'  p.,  1U080,  Andresen.)  Var.  genelaee. 

Lasse,  lasse,  mes  j'aim  moult  micx 

Que  Mier  me  noil,  que  mer  m'englote. 

Si  sole  fusse  ne  si  ploie 

Que  feisse  si  graut  otTense 

Que  je  gênerai  ne  despense 

.\  cels  glutens  de  moi  feisse. 
^Gaut.  DEComcude  l'Empcrer.  qui  garda  sa  chast., 
1918,  ap.  Méon,  Souv.  Rec,  11,  Cl.) 
Pour  une  proveude  mouial,  c'est  assa- 
voir deux  pains  de  couvent  et  demy  sestier 
de  vin  cbascun  jour,  de  tel  vin  que  ly 
cûQvent  boit,  et  deux  sestiers  de  poix  l'an, 
et  uug  denier  le  jour  pour  leur  gênerai. 
(1263,  Cart.  Esdras  de  Corbie,  Richel.  1. 
17760,  f»  77^) 

Le  soir  generaul  et  pictaiice.  (xiv°  s.,  U 
Ordenances  de  la  preveiide  au  convent  de 
b'avernaij,  Aidi.  11. -Saône  H  526.) 

Chascunssou  gênerai  d'aes  friz.  (/&.) 
Les  fromages  doyveut  estre  de  generaull. 

(liacionale  de  S.  Claude,   i"  40   v,  Arch. 

Jura.) 

Fromage  de  gênerai.  [Ib.,  f"  5S  v.) 

Un  gênerai  de  fromaige.  {Ib.) 

Un  generaul  de  fromaige.  (76.,  f"  65  v.) 

Un  generar  de  beurre.  (Ib.) 

Troy  heuf  el  un  generart  de  fromage. 
(G.  de  Seyturiers,  Man.adm.,  ap.  Ferroul- 
MoDtgaillard,  Hist.  de  l'ab.  de  St  Claude, 
U,  289.) 

Un  fromage  de  generaulx.  (Ib.,  294-) 
Hem,  le  viccayre  perpétuel  du  Monstier- 
ueuf  de  Poictierz  doibt  par  cbascun  an,  le 
vendredy  après  Pasquez  un  gênerai  qui  est 
apprécié  douze  sol  six  denier^.  Item,  chas- 
cuu  an,  le  lundy  desrousons  doibt  le  curé 
de  Migné  un  gênerai  a  Monsieur  et  au  cou- 
vent bonnorubU'.iiieiit  avecquez  l'ordinaire 

que  mond.  sieur  doibt  seavoir  est lleni, 

le  mardi  des  rousous,  le  prieur  de  St  Ge- 
nest  d'Auibiere  doibt  a  Monsieur  l'abbé  et 
au  couvent  un  gênerai  bon  et  recepvable 
comme  led.  jour  du  leuudy.  (Stat.  de  Mon- 
tierneuf,  fin  xvi"  s.,  ji.  34,  Arch.  Vienne.) 
Item,  le  inercredy  ensuyvant,  vigiUe  de 
l'asceulion  Noslre  Seigneur,  le  prieur  de 
St  .leban  de  Marigné  doibt  un  gênerai  bon 
et  hoonorable  a  Monsieur  l'abbé  et  cou- 
vent dud.  Monslierneuf  de  bon  poysson 
frays.  Item,  tous  les  cures  nouveaulx  qui 
sont  en  la  collation  de  Monsieur  l'abbé 
dud.  Mons.tierueuf  doivent  faire  le  serment 
en  plain  cliappilre....  et  ce  jour,  ils 
doivent  uug  gênerai  a  Monsieur  et  au  cou- 
venl.  (Ib.,  p.  35.) 

GF.NEHANCE,  S.  f..  génération,  race: 


La  générante  qui  vandrail 
A  Dea  annonciee  serait 

(Lib.  Psalm.,  xxi,  p.  275,  Minhel.) 
Quant  il  virent  le  roi  passant. 
Lui  et  toute  sa  generance. 
(Fregus,  Itichcl.  1553,  f  439  r"  ;  Michel,  p.  U.i 
Nostre  Sires  a  gietee  et  deguerjiie  la  jje- 
nerance  de  sa  forsenerie.  (Bible,  Maz.  684, 
f»  124\) 

GÉNÉRANT,  adj.,  qui  engendre  : 
Et  entendre   devons  ke    la  nature  com- 
mune et  universele    et   generans  n'entent 
mie  sans  plus  a  faire  malle,  mais  ausi  fe- 
mele.  (Li  Ars  d'amour,  1,  163,  Petit.) 

Chaleur  generanle.  (Le  Blanc,  Trad.  de 
Cardan,  l"  42  v»,  éd.  1536.) 

GENERAR,  VOir   GENERAL  2. 
GENERARE,  VOif  GENERAL  2. 
GEPJERART,  VOir  GENERAL  2. 
GENERASSE,  VOir  GENERACK. 
GENERATIE,    VOIT  GeNERACE. 

GENERATip,  adj.,  qui  engendre,  qui 
produit: 

lit  tel  esperit  vrayenieut 
Est  de  l'enfant  geneialif. 
(Jeh.   de  Meung,    Resp.    de    l'.McItijmisle    a  Hal., 

754,  Méon.) 

Li  estez  est  malsain  et  generatifs  de  ma- 
ladiez.  (Evrart  de  t;oNTï,  i'roi*;.  d'/li'i'st., 
Richel.  210,  f°  12  v«.) 

Tout  ausi  est  le  mouvement  fait  après 
mengier  generatiz  de  maladie.  (ID.,  ib., 
f»  lO^".) 

Le  vent  dessus  dit  est  generatiz  et  cou- 
gregatis  de  nues.  (1d.,  ib.,  f°  315".) 

Membres  generatis.  (Fleur  des  hist., 
Maz.  530,  f"  4=.) 

GENERATION,  -  ciOH,  S.  f.,  racB,  espèce, 
tribu  : 

En  ce  plain  a  une  génération  d'oiseauî 
qui  s'appellent  francobn.  (Liv.  de  Marc. 
Pol,  XXXV,  Pautbier.) 

...  Il  leur  enseigna  la  manière  comment 
il  auroient  roi,  et  il  le  creurent.  Et  la  ma- 
nière fut  tele,  que  de  cinquante  deux  gène- 
raclons  que  il  y  avoit,  chascuue  gênera- 
don  li  aportast  une  saiete  qui  feussent 
seignees  de  leurs  nons.  (JoiNV.,  Hisl.  de 
SI  Louis,  p.  144,  Micliel.) 

—  Réunion  de  ceux  qui  vivent  sous 
une  niônie  règle  : 

Que  vous  visitez  les  abaies  qui  simt  de 
votre  generacioH  (1290,  Lelt.  de  l'abbé  de 
Tardl'atthesse  de  liuissiere,\vc.li.  Côte-d'Or 
Il  78,  1042.) 

GENERAUL,  voir  GENERAL  2. 
GENERAULT,  VOil'  GENERAL  2. 

GENERAUTÉ,  -  ki,  S.  f.,  généralité, 
caractère  de  ce  qui  est  général  : 

L'on  se  doit  tenir  a  la  generautei  de  '" 
loy.  (Ordin.  Tancrei,  ms.  de  Salis,  f»20'.) 

Non  contrestant  l'especianté  la  generauié 
demeurt  en  sa  vertu.  (1323.  Conlr.  df- 
change,  Morice,  Pr.  de  VU.  de  lirel  .  i. 
1336.) 

—  Propriété,  domaine  : 

Vezci  li^s  generautez  delà  terre  de  Suinl 


GEN 


GRN 


GEN 


àa7 


Miirtin.  (Jurés  de   S.   Uiieit,  C  7i  v»,  Aich. 
S.-lnf.) 

■   GENERER,  verbe. 

—  Act.,  régénérer  : 

Tant  qap  je  fiissi"  en  saini  fonz  généré. 
(Aleschms,  692.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Ens  es  fons  c'on  airoil  ro'"'  Balanl  apresté, 
Onl  donné  la  pnciele  sainte  crestienlé, 
Et  par  nom"'de  baulesrae  onl  son  cors  (jeneré. 
(Fierabras,  0007,  A.  P.) 

Cil  songoit  tote  nnit.  Dex  le  faisolt  lever, 
El  batisicr  en  ai?ae  et  en  fons  générer. 

(Les  CheliU,  Richel.  12558,  f»  90".) 
Bt  se  ta  ne  Teas  Dien  Jhesu  Crist  aorer, 
Mahommet  renoier  et  ton  corps  générer, 
La  teste  te  fera  dez  espanles  voler. 

(Coon  de  Moience.  7687,  A.  P.) 

—  Engendrer  : 

Sans  Ift  soleil  nul  ne  peult  fructifier  ni 
générer.  [NaviQat.  faite  par  Jacques  Cartier 
en  iS35  et  1536,  Tross.  p.  1.) 

Aussi  (disent  ils)  qu'après  qu'ils  ont  sé- 
paré par  calcinations, distillations  ou  autres 
manières  de  faire  les  matières  l'une  de 
l'autre  ils  mettent  couver  ou  générer  se- 
lon leurs  desseings  leurs  matières,  par 
poids  et  mesure,  telle  qu'ils  ont  imaginée, 
et  ce  fait  ils  mettent  les  dittes  choses  en 
un  feu  fort  lent,  voulant  imiter  la  matrice 
de  la  femme  ou  de  la  beste  :  sçachant 
bien  que  la  génération  se  fait  par  une 
lente  chaleur.  (Palissy,  des  Métaux,  Cap.) 

—  Réfl.,  être  engendré,  être  produit  : 

Délaissant  neantmens  tel  ordre  que 
seres  avertyc  de  toutes  choses,  soit  par 
M.  de  Zevemberghe  qui  est  asses  ediffié  a 
ce,  ou  par  ledit  maistre  Jehan  de  le  Sauch, 
cependant  qu'il  sera  icy,  de  manière  que 
pour  mon  absence  aucun  préjudice  ne  se 
générera  aux  affaires.  (t518,  Nêgoc.enl.  la 
Fr.  et  l'Autr.,  t.  II,  p.  413,  Doc.  inéd.) 

—  Nentr.,  accomplir  l'acte  de  la  géné- 
ration : 

La  manière  de  Habraham  et  de  Jacob 
qui  générèrent  et  dormirent  avec  leurs  an- 
celles.  {Girartde  liossillon,  ms.  de  Beaune, 
éd.  L.  de  Montille,  p.  444.) 

—  Act.,  établir  : 

De  cest  avoir  que  je  fac  amener 

Une  abeie  en  ferai  eslorer, 

El  .\iii.   moines  i  ferai  générer. 

(G.  d'Hanslone,  Kichel.  25516,  f°  28  r'.) 

GENERET,  S.  m.,  repas,  portion  : 

A  esté  ordonné  trois  sols  tournoyspour 
le  generet.  (Off.  des  charit.,  Arcb.L  1242.) 

Pour  la  pension  des  queus  pour  faire 
ledict  generel,  10  s.  {Ib.) 

Pour  la  pension  du  maistre  du  generel. 
ilb.) 

Tenetur  praepositus  administrare  ad  ho- 
ras  consuetas  generalia,  gallice  le  gênerez. 
(1361,  Carlul.  de  S.  Magloire,  ap.  Duc, 
Générale.) 

Chascun  moyne  doit  avoir  chascun  jour 
un  generet  de  sis  œufs  poches  ou  sain. 
(Gharg.  des  off.  claust.,  Arch.  LL  1180, 
r»  13.) 

Generel  de  maquerel  salle.  (Ib.) 

Cf.  General  2. 

GliNEHttlS,  (/«im  .  adj     .' 
T.  JV. 


Passe  li  fers  del  fraine  gennerois. 
(Mttccab.,  ms.  Berne  113,  Stengel,  v.  319,  Rimia 
di  /llohgia  romanta,  1875.) 

GENESCHiER,  genicter,  -  iere,  s.,  sor- 
cier, sorcière  : 

Le  suppliant  dist  a  icelle  Aalips  :  Ne 
vous  conseilliez  pas  a  un  geneschier.  (1414, 
Arch.  JJ  168,  pièce  163.) 

Icelle  femme  avoit  eu  renom  d'estre  sor- 
cière et  geneschiere.  (145S,  Arch.  JJ  191, 
pièce  188.) 

George  Verneys  fut  accusé  de  crime  de 
hérésie"  et  de  faire  mourir  et  languir  par 
sort  et  art  magiques  plusieurs  gens  et  bes- 
tail....  Le  suppliant  dist  qu'il  estoit  vray 
qu'il  l'avoit  appelle  genicier.  (1464,  Arch. 
JJ  199,  pièce  474.) 

Tirez  vous  ariere,  vielle  geneschiere. 
(1478,  Arch.  JJ  20b,  pièce  36.) 

GENEST.\i,  voir  Genestoi. 

GEXESTAIRE,  VOir  GENETAIHE. 

GEXESTAYS,  voir  Genestois. 

GENESTÉ,  S.  m.,  lieu  planté  de  genêts  : 
Ceo  n'est  chose  prest  le  lèvre  en  genesté. 
(Proverbes  Je  Fraunce,  ap.  Ler.  de  Lincy.  Pror.) 

I.  GENESTE,  -  eslre,  jenelte,  jennele, 
jennelte,  jannelte,  janelte,  jeunete,  jonelte, 
genettre,  ginestre,s.  i.,  genêt: 

Si  tenoit  chascons  une  hache 
Tel  dont  l'en  deust  une  vache 
Trenchier  outre  par  mi  l'eschine. 
Tôt  autres!  com  la  racine 
D'un  genoivre  ou  d'nne  gcnestre. 
(Chrest.,  la    Charrette,  Vat.   Chr.  1725,  P.omv., 
p.  -461.) 

Que  par  Franche  et  par  Borgoigne 
Croist  la  flors  en  la  genesle. 
(GoNTiER  DE  SoicNiEs,  Cluins.,  Richel.  8U.) 
La  sont  11  geneste  géant 
Et  pin  et  cèdre  nain  séant. 

(Bose,  Richel.  1573,  f  SC.) 
De  ginestres. 
De  folies  et  de  ramiaus. 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1858,  f  73'.) 

De  genestes. 

(Ib.,  Val.  Chr.  1522.) 

Li  home  pueent  vendre  les  genestes  qui 
croissent  en  leur  chans  sanz  le  congié  le 
roi,  se  elles  ne  sont  dedanz  les  bones  d'au- 
cun bois.  (Echiq.  de  Norm.,  Marnier, 
p.  179.) 

Feucbieres  et  genestes.  (Mandev.,  ms. 
Didot,  f»  34  r».) 

Et  couvrir  les  dittes  maisons  d'estrain 
et  de  ijenestres.  (Froiss.,  Chron.,  IV,  2, 
Luce.) 

...  Portoil  un  escu  d'azur  a  une  blanche 
jenelte.  {J'erceforest,  vol.  III,  ch.  31,  éd. 
1528.) 

Une  chambre  vermeille  ageneslres  flories. 
{Invent,  de  l'orfèvrerie  de  L.  d'Orl.,  ap. 
Champollion,  Ducs  d'Orléans.) 

lis  Rstoient  tous  en  terre,  couverts  seule- 
ment de  pailles  et  de  genestres.  (J.  Chab- 
TIER,  Chron.  de  Charl.  VII,  c.  212,  Bibl. 
elz.) 

Pour  provision,  ii%  jonettea. 
(COQUiLLABT,    Blason    des  Armel  et    des    Dames, 

II,  165,  Bibl.  elz.) 

Amener  des  genettres  a  couvrir  lad.  loge 
la  ou  c'on  fait  lad.  brique,  .XXII.  s.  .vi.  d. 


—  a  coupiier  des  genettres  et  plious... 
(Compt.  de  dép.  du  chdt.  de  Gaillon,  xvi»  s., 
p.  47,  Deville.) 

La  quatriesme  fleur  se  noiiime  par  j, 
c'est  jennelte  nommée  en  grec  ypericon, 
et  en  latin  berba  perforata.  (Molinet, 
Faiclz  et  dicts,  !"  46  v°.) 

Beaulx  esglanliers,  doulx  framboysiers, 
jenneles.  (Id.,  ib.,  f»  40  v°.) 

Eau  de  fleur  de  (jeneste.  (Lu  Fouhnier, 
Décor,  d'hum.  nat.,  '("  22  r°,  éd.  1530.) 

Ledit  ramasseur  me  fit  assir  sur  se  ra- 
masse que  n'est  aullre  chose  que  ainsy 
que  une  bourrée  de  genettre  dont  est  liée 
par  le  gros  boult  d'une  corde...  (Voyage 
de  Le  Saige,  p.  182.) 

Morv.,  genétre,  genêt. 

Noms  do  lieux  anciens  et  modernes,  la 
Genéte,  les  Genettes  : 

La  Geneste.  (1442,  Cerche  des  feux  du 
comté  d'Atixonne,  Arch.Ci'ile-d'Or,  B  11521.) 

Nom  propre,  Geneste. 

2.  GENESTE,  voir  Genete. 

GENESTEE,  VOlr   GENESTOIE. 
GENESTEY,   VOIT  GENESTOI. 

GENESTixE,  genetinc,  s.  f.,Iieu  planté  de 
genêts,  représenté  par  le  nom  d'une  sei- 
gneurie ; 

Le  seigneur  de  Genetine.  (1474,  Declar. 
des  bailliages  d'Oslun  et  de  Moncenis^  214, 
Arch.  Côte-d'Or,  B  11724.) 

Cette  famille  tirait  son  nom  de  la  sei- 
gneurie de  Genestines  en  Bourbonnais. 
(Soultrait,  Arm.  du  Bourbonnais, p.  177) 

GENESTOE,  voir  Genestoie. 

GENESTOI,  -  ai,  -  ay,genetay,  -  eclay,s.  m., 
lieu  planté  de  genêts;  le  genêt  lui-même  : 

Alant  li  est  venu  parmi  le  genestoi. 
{Mttug.  d'Aigrem.,  Kichel.  766,   f»  20  r".) 

Leprosi  de  Genestei.  (1243,  Ch.  de  l'abbé 
de  S.-Pierre-Lestrier,  Arch.  niun.  Autun, 
Cathéd.,  Fondât.,  I.) 

Radulphus  dou  Genestoi.  [Dénombr.,  }a'm 
1289,  Arch.  mun.  Autun,  Cathéd.) 
Le  lonc  d'un  genestay  qui  estoit  vert  et   bel. 
(Bataille  des   trente  Englois  et  des  trente  Bretons, 

432,  Crapelet.) 

Deux  acres  de  terre  appelle  le  genestey. 
(1370,  Mém.  des  rent.  de  Friardel,  Arch. 
Calv.) 

Dessouhz  ung  genectay  lleury 
Je  troiivay  une  gaie  bergère, 
Qui  faisoit  chappel  de  fougère. 

(Gitans,  du  \\'  s.,  p.  lit,  A.  T.) 
Se  elle  est  en  lande  ou  en  genestay  ou 
en  bave.  (Coût,  de  Bret.,  409,  Nouv.  Coût, 
gén.,  ÏV,  387''.) 

GENESTOIE,  -  06,  Qenestaie,  genetaie, 
-  aye,  yenetee,  s.  f.,  lieu  planté  de  genêts  : 

Seguiuus  de  la  Genestoie.  (Avr.  1258, 
Ch.  de  l'Offic.  d' Autun,  Arch.  mun.  Autuu, 
Cathéd.,  la  Jennetoie.) 

La  Genestoe.  (1281,  Test,  de  J.  Boisserand, 
Arch.  muu.  Autun,  S.-.\udocbe,  I.) 

Turris  de  la  Genetaye.  (Sept.  1286,  Lell. 
de  Phil.  roi  de  Fr..  arr.  du  Parlem.  do 
Paris,  Arch.  Côte-d'Or.) 

:)3 


«» 


r.EN 


Murioelum,  gênesUe.  {Gloss.  de  Conehes.) 
Nom    de    lieu    moderne,    la   Jeniietoye 
(commune  d'Autan,  Saône-et-Loire). 

uBNBSTOis,  -  oii,  -ays,  genetais,s.m., 
lieu  planté  de  genêts  : 

lli  IrouTerent  près  d'un  cbamp  plain  de 
gentitays;...  se  mit  encores  en  plus  fort 
genetlayt.  (1372,  Arch.  JJ  i03,  pièce  382.) 

En  hayes,  en  bussons,  geneUoiz,  landes 
tl  choses  gasles.  (1400,  BaiiUc  à  rentes, 
Arch.  de  Solesme,  xiv*  s.,  9.) 

Item  une  pièce  de  terre  contenant  environ 

cinq  arpents laquelle  pièce  de  terre  est 

on  espines  et  en  genetlois.  (1403,  Aveu  du 
lieu  de  Livri,  paroisse  et  chastell.  de  Cha- 
leaurepnart,  ap.  Le  Clerc  de  Doûy,  t.  I, 
f"  287  v«,  Arch.  Loiret.) 

Leur  fiefferme..  est.,  toute  plaine  de 
feugiere?  et  de  genelais.  (Arcb.  S  56, 
pièce  6,  XX.) 

GE.NESTRE,  VOir  UENBSTE. 

1.  GENETAïKE,  genetayre,  jennetaire, 
genitaire,  s.  m.,  cavalier  monté  sur  un 
genêt  : 

.Liiii.  livres...  pour  les  despens  de 
monsieur  le  lieutenant  de  Barrois  et  autres 
gens  du  conseil  au  lieu  de  Sorcey  ou  ils 
estoient  allez  pour  le  fait  des  genitaires  qui 
se  dévoient  trouver  illecques  pour  leur 
parler  des  prans  insnlanccs  qu'ils  faif oient 
en  ce  duchié.  (1473,  Arch.  Meuse,  B  306, 
f°  213  v.) 

Eslradiotz  sont  gens  comme  genelaires  ; 
vcstuz,  a  pied  et  a  cheval,  comme  les  Turs. 
(CoMjiY.NES,  Mém,,  p.  600,  Chantelauze.) 

Les  batailles  de  leurs  honmes  d'armes, 
de  ceulx  des  costez,  et  \es  jennetaires,  au- 
près d'eulx,  donnèrent  dedans  tant  vigou- 
reusement, que  les  Franchois  tournèrent 
en  fuite,  (j.  Molinet,  Cftron.,  ch.  cccxxi, 
Bucbon.) 

Mecles  sar  champs  L'spaignolz,  Bisqnains, 

L&oc€3,  barnoys,  et  canons,  serpentins, 

Bsiradioti   et  legiers  gmelayrrs. 

De  Isles  saillez  cbarneaulx  et  droiii;^  laires. 

(J.  UiKOT,  Voy.  de  Venue,  Exhortât,  aai  Princes 

Chresl.,  V,  67,  éd.  1731.) 

Il  lui  sembla  par  aventure  que  la  gen- 
darmerie françoise  se  romproit  aussi  faci- 
lement que  les  genetaxrei  maures.  (Lakodr, 
Owc.  p.  329,  éd.  1587.) 

Aussy  ceste  infanti^rie  espaignoUe  a  faict 
despuis  cent  a  six  vingts  ans  en  ça  de  très 
beaux  actes,  s'y  estant  mieux  accommodée 
qu'auparavant  ceux  de  ceste  nation  s'es- 
loient  jettez  a  porter  la  zag.ive  et  e.*tre 
<jen\{a\re%  a  mode  des  Mores  "  et  Arabes, 
.irmes  certespoint  si  bien  convenantesque 
les  armes  de  l'infanterie  d'aujourd'buy. 
(Brant.,  Graixd»  CapU.  e$lrang.,  1.  1, 
'■.  XVI,  Bibl.  elz.) 

Cf.  Ge.seteur. 

2.  GK\BT\iRB,oenestaire,  janetaire,  s.  f., 
sorte  de  javeline  ou  de  lance  : 

Le  suppliant,  ensemble  .lel]:ni  Barrière 
^on  cousin, prindrentcbascun  une  arbaleste 
garnie,  et  avec  ce  le  dit  Barrière  cousin 
une  janetaire.  (1477,  Arch.  JJ  208,  pièce 
1159.) 

Une  javeline  ou  une  9en«(aire  autrement 
appellee  javeline  d'Espaigue.  (1480,  Arch. 
JJ  108,  pièce  141.) 


GEN 


L'aTanI  garde  mil  les  pensionnaires 
Avec  leurs  chefi  hardis  et  volunlaires 
Itompre  et  hriscr  lances  el  genelaires.  1 

(J.  Mabot,  Pofs.,  p.  120,  ap.  Ste-Pal.)         ! 

—  Adj.,  quallflant  lance  : 

Le  suppliant  louten  riant  print  une  lance 
genetaife  ou  javeline  qu'il  trouva  en  son 
chemiu.  (1474,  Arch.  JJ  195,  pièce  1033.) 

Lance  getieslaire.  (1478,  Arcli.  J-l  205, 
pièce  86.) 

GENETAis,  voir  Genestois. 

GENETAYE,  VOIT  GENESTOIE. 

GENETE,  -  elle,  gennete,  s.  f.,  sorte  de 
fouine,  espèce  de  civette  : 

Piau?  de  genetes.  {E.^ioiL.,  Liv.  desmesL, 
2*  p.,  XXX,  10,  Lespinasse  et  Bonuardot  ; 
RicUel.  20048,  C  HT.)  Var.,  (/enesles.  (Ed. 
Dcpping,  p.  326.) 

Envelopé  en  povres  drapeaulx,  iiou  en 
fourreures  de  martres  ou  de  genetes.  {fM 
TIwison  d'or,  vol.  j,  f"  12  v.) 

Et  la  fourrure  de  jennette. 

(Farce  de  Calbain,  Ane.  Th.  fr..  Il,  143.) 

I.a  eussiez  veu  mtiinles  saffrillonneltes. 
De  chesnes  d'or  el  carcans  enchesnees, 
Traisner  velours,  satio,  martres,  geneltes, 
Bajïucs,  aneauii,  coquilles  et  templectes. 
(.Maximien,  Débat  rfcs  Dam.  de  Par.  et  de  Rouen, 
Poés.  fr.  des  xv'  et  xvi' s.,  XU,  43.) 

11  y  a  deux  sortes  de  genettes,  la  rare  et 
la  commune.  La  commune  est  grise,  mi- 
rouettee  et  tavelée  de  noir.  L'autre,  qui  est 
l'excellente  et  rare,  a  le  pnil  noir  et  luisant 
comme  un  satin  ou  panne  de  velours 
noir  :  elle  est  marquetée  et  miroueltee  de 
plaques  et  taches  rousses,  qui  tirent  sur  le 
rouge  d'une  merveilleuse  beauté.  (Favyn, 
Thédt.  d'hon.,  1.  III,  p.  518.) 

—  Espèce  de  fourrure  faite  avec  la  peau 
de  cette  bête  : 

La  douzaine  de  genetes  .vill.d.  {Li  Coût, 
des  foires  de  Troies,  li  tonneus  de  la  pele- 
terie,  ms.Troyes  365.) 

Ung  petit  bort  de  gemeles  noires.  (1474, 
Inv.  dts  bagues  de  Gabrielle  de  ta/our,Ann. 
de  la  Soc.  d'hist.  de  Fr.,  1880,  p.  296.) 

Et  ne  doibvent  aussy  porter  ermines 
mouchetées  ne  geneltes  noires.  (Alien.  de 
PoicT.,  Honn.  de  la  Cour.) 

Ailvocatz  seront  de  jenellen 
Fourrez,  s'ilz  sçaivent  leurs  patois. 
(Pronoslicat.  nouv.,  Pot's.  fr.  des  xv"  et  xvi**  s., 
XII,  162.) 

GENETER,  V.  a.,  faire  caracoler  : 
Et  avoit  esté  cet  outraigc  a  l'occasion 
d'aucuns  pages,  qui  près  de  ladicte  église 
Saincte  Cathenne  eu  genetant  leurs  che- 
vaux, sua  conaueta  insolcntia,  empes- 
choient  lesdits  escoliers  a  entrer  en  ladicte 
église.  (1404,  Insnlle  faite  d  l'universilé  par 
Cil.  de  Savoisy,  Felibien,  Hisl.  de  Paris, IV, 
647.) 

OENETEun,  genneleur,  jenneteiir,  genes- 
teur,  géniteur,  s.  m.,  cavalier  monté  sur  un 

genêt  : 

l,es  géniteurs  du  roy  de  Ca9tille.(l''fl0iss., 
Chron.,  Richel.  2644,  f°  193  v».) 

Le  roy  d'Arragon..  fist  clorre  tous  les 
pas  d'Arragon  et  garder  bien  et  destroite- 
ment,  et  raist  gens  d'armes  e.l  géniteurs »aT 


GEN 

les  montaingnes.  (lo.,  ib.,  Richel.  264t> 
fo  270  r»  ;  Luce,  VI,  214.)  Var.,  genneteurs. 
(VI,  370.) 

Et  y  avoit  encores  sus  ele,  en  le  bataille 
don  dit  roy  Henri,  pluiseurs  géniteurs  mon- 
tes sus  chevaus  tous  armes,  qui  tenoient 
leurs  batailles  en  vertu  ;  car,  quant  elles 
brauloient  ou  se  vouloient  ouvrir  par  aucun 
costé,  cil  genitetir  qui  estoient  sus  ele,  les 
reboutoient  avant  et  les  resviguroient. 
(ID,  t6.,-Vll,  41,  Luce.) 

Quant  Jehan  Ferrant  vint  sur  les  champs, 
il  vyl  courir  ce  jenneleur.  Si  appela  ung 
sien  escuier  et  luy  dist  :  Or  fay  courir  ton 
jenet,  et  fay  tant  que  tu  parles  de  près  a 
ce  jenneleur  qui  ainsi  fait  monstre  sur  les 
champs.  (Id.,  ib.,\\,  393,  Kerv.) 

Si  vous  dis  qu'il  eurent  moult  de  maux 
et  moult  d'encûntres,  tant  en  Espaingne  et 
en  Arragou  qu'en  Kateloingue,  par  gens 
que  on  nomme  géniteurs,  qui  furent  plus 
tost  montes  sur  chevaux  que  on  appelle 
genêts,  que  on  ne  feroit  en  Franche  ou  en 
Picardie,  a  plainne  terre,susbons  ronchins, 
(lD.,îb.,  Vil,  126.) 

Je  aray  bien  .m"",  chevaux  aimes  qui 
seront  sur  les  .ii.  costes  des  .ii.  esles  de 
mes  batailles,  et  aray  bien  .vi".  geneteurs. 
{ID.,  ib.,  189.) 

GENETiEU,  S.  III.,  arbusie  qui  produit 
le  genêt  : 

La  sont  li  yenetier  joyanl. 
Et  pin  et  cadre  verdoyant. 

(Rose,  ms.  Brux.,  f»  44'.) 
Je  trouvay  par  chemin  plusieurs  arbres, 
de  diverses  sortes,  desquelles  je  n'ay  nulle 
connaissance,  sinon  de  yenetiers,  qui  par 
leurs  fleurs  jaunissans  reudoyeut  un  plai- 
sant et  délectable  objet.  {Descr.  de  l'Ethio- 
pie, ap.  Léon,  Descr.  de  l'Afr.,  p.  82,  éd. 
1556.) 

GENETIF,  voir  GENITIF. 
GENETINÈ,  voir  GENESTINE. 

GENETON,  s.  m.,  genêt  d'Espagne  : 
Prist  ung  genelon  des  siens  viste,  adroict 
et  legier,  et  par  chemin    couviert  se   roist 
en  poste.  (D'Adton,  Chron.,  Richel.  508î, 
f»  90  r».) 

GENETRis,  -  itris,  -  iz,  -  ix,  ■  ice,  s,  1 
mère  : 

Roine,  dame,  pucelle  genitris. 

(Iluonde  Bord.,  788,  A.  I'.) 
Sainte  Marie,  roine  genetris. 

(A'iheri,  p.  17,  Toblei.l 

Proie  ton  fil,  roine  genilrix. 

(Gai/don,  1383,  A.  T.) 

Preiai  sainte  Marie  Deu  geneiriz. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  333,  Michel.) 
Lequel  jadis  soubz  bonne  génitrice 
Ksloil  sorty  par  lingue  imperialle 

(Epitaphe  de  Plietippes  d'AusIrice.) 

GENETTE,  S.,  ui.,  cuvalier  monté  sur 
un  genêt  : 

Il  avoit  avecques  luy  deux  mille  hommes 
d'armes  et  trois  mille  et  cinq  cens  genettet. 
(G.  Chastell.,  Cliron.,  111,  353,  Kerv.) 

—  A  la  genelte,hl3L  manière  des  9en«- 
taires,  c'est-à-dire  avec  des  étriers  très 
hauts  : 

Montez  sur  de  très  beaux  chevaux,  les 
uns  a  la  genette,  les  autres  a  la  commune. 
(Brant.,  Gr.  CapU.  esirany.,  l,  43,  La- 
lanne.) 


GEN 


GEN 


G  EN 


25'.J 


Leur  combat  fut  a.  cheval  a  la  yeneUe,  et 
a  la  rapière.  (ID.,  sur   les   Duels,  vi,  263.) 

GENIiTTHE,   VOir  CiENESTE. 

GENEVUAIE,  01/6,  S.  f.,  lieu  planté  de 
gftnièvres;  est  représenté  par  le  nom  de 
lien,  la  Geiievraye. 

GENEVRiERE,  S.  f.,  Ueu  planté  de  ge- 
nièvres ;  est  représenté  par  le  nom  de 
lien  Genevrières  (Nièvre). 

GENEVROi,  -  oy,  s.  m.,  lieu  planté  de 
genièvres  : 

Ad  puteum  de  Genevroy.  {\'i3',  Martyfo- 
loge  deN.-D.  de  Beaiine,  p.  243,  Boiuirot.) 

Noms  de  lieux  actnels,  Gemwoy  (Aisne), 
Genevray  (Nièvre). 

GENGE,  s.  f.  î 

Ovriers  en  pire  et  en  vies  genges.  (J.  de 
Stavelot,  Chron.,  p.  230,  Borgnet.) 

GENGLE,  voir  JANGLE. 

GENGL.EIS,  voir  Janglois. 

GENGLEOR,  VOlr  JANGLKOR. 

CEXGLER,  voir  Jangler. 

GEXGLERESSE,  VOir  JANGLEOR. 

GENGLERiE,  voir  Janglerie. 

GENGLETER,  VOir  JASGLETER. 
GENGLEUR,  VOir  JANGLEOR. 
GENGLOIER,  VOir  JANGLOIKR. 

6ENGL.0IS,  voir  Janglois. 

GENGLOus,  voir  Janglos. 

GENIAL,  -  t/a/,  adj.,  de  production,  de 
naissance,  d'Iiymen,  nuptial  : 

Hymeneas,  ce  jnidicu  nuptial. 

A  marié  moD  frère  genyal. 
il.  BoncBn,  Ep.  fam.,  \°  p.,  xxv,  éd.  1S45.) 

Et  fut  célébrée  ceste  géniale  feste  en  la 
ville  de  Carpentras  en  grand  estai.  (G. 
Pabadin,  Cron.  de  Sav.,  p.  108,  éd.  1532.) 

Ton  lict  f/mial. 

(nous.,  Ed.,  III,  Bibl.  elz.) 

—  Agréable,  joyeux,  divertissant,  fait 
ponr  le  plaisir  : 

Tn  as  laisse  les  aigreurs  marciales. 
Pour  reconvrer  les  douceurs  géniales. 

(L.   Labé,  Elen.,  I,  6d.  l.ISS.) 

GENIALE,  S.  f.,  génération  : 

Leur  oraison  est  pure  rcthorique. 
Leur  liesse  est  propice  a  geniatc 
El  leur  atraict  amoureux  et  lubrique. 
(Le  Maibe,  la  Concorde  de  deux  lanq.) 

GENiciER,  voir  Geneschikr. 

OENIN,  voir  Jenin. 

GENILLAGE,  VOif  GeLINAGE. 
GENILLE,  voir  GeLINB. 

GExiLLON,  voir  Genoillon. 

GENissON,  s.  m.,  petite  génisse  : 
Il  met  gresser  ses  bœufs  et  tendres  genissons. 
(Gabcset,  Plaù.  des  Champs,  p.  110,  éd.  in04.) 


Buciila,  bouveaii  ou    bouvillon,    génisse 
ou  genisson.  {Catepini  Dict.,  Bfllo  1884.) 
Toreaux  et  bœufs  menibrus,  et  genissoiis  beulants. 
(Vauq.  de  la  Kresnau:,  Sal.,  nu,  éd.  1612.) 

Suisse  rom.,  genisson.  Haute-Norm.,  val- 
lée d'Yères,  gcnichon. 

GENiTARLE,  adj.,  propre  à  la  généra- 
tion, génital  ; 

Semence  genitable  ou  virile.  (Champier, 
les  Prophéties,  ditz  et  vaticinations  des  Si- 
billes,  éd.  1503.) 

GENiTABLES,  S.  m.  pi.,  parties  de  la 
génération  : 

Pndenda,  genitables.  {Catholicon,  Richel. 
I.  17881.) 

GENiTAiLLES,  -  t//es,  -  elles,  s.  f.  pi., 
parties  de  la  génération,  génitoires  : 

Par  col,  par  bouche  e  par    menton, 
K  par  les  mameles,  ço  Irovon, 
Par  genilailtes,  par  aillurs. 
(Marie,  Purg.  de  SI  Patrice,  Richel.  '2S407, 
P  lllM 

Lesdiclz  chevaliers  furent  escorchies 
tous  vifs  et  leurs  genitailles  coupées.  {Frag. 
d'utie  Chron.  anon.,  Kec.  des  Hist..  XXI, 
ISl.) 

Car  le  mari,  meu  en  ire. 

Leur  couppe,  par  grant  violence, 

Les  membres  portans  la  semence. 

D'un  coustel  ou  d'unes  cisailles. 

C'est  assavoir  les  genilailtes. 
J.  Le  Fevre,  la  Vieille,  I.  Il,  v.  '2098,  Cocheiis.) 

Cheval  qui  a  les  genitHles  trop  prans. 
,Frere  Nicole,  Trad.  du  Livre  des  Proufjitz 
champ,  de  P.  des  Crescens,  f°  93  v,  éd. 
1316.) 

Es  tlans,  près  des  genitelles.  (lo.,  ib., 
f"  96  r».) 

Certaine  maladie  de  roupture  que  ledit 
Colezon  avoit  lonc  temps  avant  la  dite 
bateure  en  ses  genililles.  (1383,  Arch.  JJ 
1S3,  pièce  132.) 

GENITAIRE,  VOlr  GENETAIRE. 

1.  GENITAL,  adj.,  qui  sert  à  la  généra- 
tion : 

Les  febves  sont  fécondes  et  génitales. 
(G.  Bouchet,  Serees,  i,  144,  Roybet.) 

La  première  édition  du  Dictionnaire  de 
l'Académie  enregistre  génital  avec  ce  sens. 

2.  GENITAL,  s.  m.,  parties  de  la  géné- 
ration : 

Monstra  ses  genitals  a  ceus  de  hors. 
{Chron.  d'Angl.,  ms.  Barberini,  f»  24  v».) 

Les  oyseau.v  et  autres  animaux  qui  ont 
les  testicules  cachez  en  dedens  n'ont 
beaucoup  de  destours  es  vaisseaux  sperma- 
tiques.  C'est  la  cause  pourquoy  ils  sont 
plus  prompts  et  plus  visles  a  saillir  leurs 
lemelles,  au  contraire  de  ceux  qui  ont  eu 
a  faire  de  plus  long  génital,  el  qui  ont  les 
génitoires  gros  et  pendants.  (Belo.n,  A'a(. 
des  oys.,  I,  5,  éd.  1333.) 

Le  génital  des  lièvres  se  tient  caché  en 
son  fourreau.  (ID.,  ib.,  6.) 

Mais  une  chose  me  Iravailloit  fort,  son- 
geant avec  une  crainte  non  petite  com- 
ment... elle  pourroit  endurer  un  si  desme- 
.siiré  génital.  (S.  de  Montlvard,  [Asne 
d'or,  p.  282  r»,  éd.  1616.) 

GENITELLE,  VOir  GENITAILLK. 


1.  GENITEUR,  voir  GENETEUR. 

2.  GENITEUR,  s.  111.,  celui  qui  engendre, 
qui  a  engendré,  père  ; 

L'océan  géniteur  des  Dieux.  (Chron.  et 
hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3315,  f"  128  v».) 

Et  puis  que  en  requérant  de  sçavoir  qui 
je  suis  m'avez  nommé  vostre  geneteur,  je 
vous  en  say  grnnt  gré.  (Perceforest,  vol.  V, 
ch.  23,  éd.  1328.) 

Littré  enregistre  géniteur,  sans  histo- 
rique, comme  terme  du  style  burlesque, 
et  comme  terme  d'économie  i^urale. 

GENITIF,  genetif,  adj  ,  de  la  génération, 
propre  à  la  génération  : 
.Mais  snflit  (jn'isse  l'esperit 
Génitif  avecques  l'esperme 
Que  la  matrice  de  la  femme 
Keçoit  et  garde  cliaulJement. 
(Jeh.  de  Meonc,  Resp.  de  iAkhymiste  a  Nat.,  730, 
Méon.) 

Parties  genitives.  (Chron.  des  Pays-Bas,  de 
France,  etc.,  Rec.  des  Chr.  de  Fland., 
t.  III,  p.  328.) 

Genelif.  (1464,  J.  Lagadeuc,  Catholicon, 
éd.  Auffret  de  (Juoetqueueran,  Bibl.  Quim- 

per.) 

Parties  genitives.  (G.  Chrestian,  (lener. 
de  l'homm.,  p.  51,  éd.  1339.) 

Et  encore  au  xviP  siècle  : 

Une  telle  mutilation  de  leurs  parties 
genitives.  (Loys  Guyon,  te  Miroir  de  beauté, 
il,  450,  éd.  1613.) 

—  S.  m.  pi.,  parties  génitales: 

De  la  femme  laquelle  rompist  les  dens 
et  le  visage,  coupa  les  oreilles  el  osta  les 
génitifs  a  son  marv  quant  il  fut  mort.  (Yst. 
des  Sept  Sages,  p.  "l49,  G.  Paris.) 

GENITILLE,  VOir   GeNITAILLB. 

GENITRICE,  voir  Genetris. 
GBNiTitix,  voir  Genetris. 
GENiTURE,  S.  f.,  engendrement,  nais- 


Que  Jesuchrist  si  est  vray  lilz  de  Dieu 

Par  éternelle  et  vraye  genilure. 

(.\cl.  desApo.ll.,  ïol.  I,  f  T"",  éd.  1,S37.) 
La  racine  de  nymphéa  ne  deftend  el 
n'empesche  pas  seulement  le  ventre  mais 
aussi  l'aniuence  de  geniture,  et  pour  ceste 
cause  est  dicle  nourrir  le  corps  et  la  voix. 
(Jard.  de  santé,  I,  311,  iuipr.  la  .Minerve.) 

Ponr  augmenter  naturel  genilure. 
iConlredicls  de  Songecretix,  f  13   r°,   éd.   I.Ï30.) 

Et   n'a   (le  corps   humain)  que  maulx  depuis  sa 
[genilure. 
Peine,  travail  et  niolestatio». 

(J.  Bouchet,  Opusc,  p.  110.) 

—  Semence  ; 

La  genilure  ou  semence  do  l'homme  el 
de  la  femme.  (G.  Ciirestian,  Gêner,  de 
l'homm.,  p.  102,  éd.  1339.) 

La  semence  ou  (/enifure  provient  de  toutes 
les  parties  du  corps.  (Paré,  Oeuv.,  XXII. 
VIII,  Malgaignc.) 

Geniture.  C'est  la  semence  ou  l'oeuf  fé- 
condé dans  le  sein  de  mère.  (Trévoux.) 

—  Au  plur.,  génitoires  ; 

Et  estoil  descouvert  (Nné)  si  qu'on  pou- 
voit  veoir  appertement  ses  genitures,  (Les 
Prophicies  de  Merlin,  C  T'.  éd.  1498.) 


MO 


GliiN 


GEN 


GEN 


UENNE,  S.  f.,  marc  de  raisins  : 

Depuis  en  rapportant  le  marc  ou  genne 

de  leur  ditte   vendenge.    (1348,    Arcb.  JJ 

H5,  pièce  211.) 
Pour  .VI-  journées  esquelles  il  remua  les 

gennes  d.^  l'ospiial.  (1384,  Arch.  hospU.  de 

Paris,  U,  108,  Bordier.) 

Franche-Comté,  ginne,  marc  de  raisins. 

Cf.  Gein. 

r.EVXF.nois,  voir  CiEnebois. 

IJENNETE,  voir  GENIÎTE. 

GEVNETEUR,  VOir  GbNBTKUR. 

GENXILLE,  voir  GELINS. 

CÎENXOX,  S.  m.  î 

Et  aa  grant  ffennon  île  bissac 
Loy  Toletoit  (par)  dessus  la  leste. 
(Farce  du  Franc  Arehier,  Ane.  Th.  fr..  Il,  331.) 

r.ENOib,  voir  Genol. 

GENoiLBR,  voir  Genoillier. 

GBNOILX.E,  s.  f.,  genou  : 

Les  queses,  la  lene,  les  genoilles,  les 
jambes.  (Manière  de  langage,  p.  383, 
P.  Mejer.) 

1.  GENOILLIER,  -  oiller,  -  oiler,  -  ouil- 
lier,  -  uiller,  -  uler,  verbo. 

—  Nentr.,  s'agenouiller,  fléchir  le  ge- 
nou : 

Si  l'a  saisi  parmi  l'eanme  jemé. 

Que  genoillier  le  list  outre  son  gré. 
lAleteh.,    var.    des   ».    6i91-6501,   ap.    Jonck., 
Guitl.  d'Or.,  t.  II,  p.  Î87.) 

Ne  se  coDTieot  a  emparer 

Com  vos  estes  genoiler 

Davant  aachans  moindre  de  soi. 
(Hercule  el  Philemittis,  Richel.  8âl,  f°  9'.; 

Les  jaambes  saun  jennoils  e  {;arcz 
De  gcnuler  serroynt  trop  redz. 
<Tke  Irealise  of  Waller  de  Biblesworlh,   p.    148, 
Wright.) 

Il  ne  genulera  quant  il  fait  feulty.  (Litt., 
Instit.,  91,  Uouard.) 

Le  tenant  genulera  devant  luy  sur  ambi- 
denx  genues.  (Id.,  ib.,  83.) 

Ces  (latcurs  qui  vont  genouillant,  idolns- 
trant,  et  bonnetant  .ilentour  d'eux.  (De 
Fail,  C.  d'Eutr.,  xxxiil,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Le  cheval  te  gmoille,  tant  fu  des  cops  chargez. 
(Th.    dp.    Kent,    Geste    d'Alis.,    Itichel.   'Zi361, 
f»  16  t".) 

Gemiille  tel  a  l'arbre,  baise  la  c  la  prie. 
(Id.,  ib.,  f»  71  v».) 
On  poing  qnc  ont  grai  et  forni 
Si  grant  cop  au  cheval  dona 
Di^sonz  le  enTant  te  genoilla. 
Et  li  cbevans  chiet  enverscs, 
El  li  enfes  ensi  delcs. 
(.Olherien,  ms.  Oif..  BodI.  Ilatlon  MO,  f»  SO  v".) 

—  Genoillc,  pari,  passé  el  adj.,  qui  a  des 
nœuds,  noueux: 

Le  dent  de  chien  se  traine  par  la  terre 
ttvec  ses  pelis  rinseauLx  genottillez,  s'cn- 
trclcnna  par  n<iKlz.  {Trad.  de  l'Hijsl.  des 
plant,  de  L.  Fousch,  c.  XLViii,  éd.  1649.; 

La  lige  d'iiydropipcr  est  nodeuse  et  ge- 
nouillee.    (On   Pinet,   Dioscoride.    II,  158, 


Lus  premières  fueilles  de  gentiane  sont 
grandes  et  larges,  couchées  et  estendues 
sur  la  terre,  bien  près  semblables  aux 
fueilles  du  grand  plantain,  entre  lesquelles 
provient  la  tige  roiulc,  unie,  creuse,  gg- 
noillee.  de  la  grosseur  d'un  doigt.  (L'Es- 
cluse,  Hisl.  des  plant,  de  Dodoens,  111,  12.) 

2.  GENOiLi.iER,  genouUier,  genoiller,  s. 
m.,  sorte  de  lien  pour  les  genoux,  genouil- 
lère : 

Se  le  genouiller  de  quoi  les  bues  sont 
lies  par  nuit  est  d'une  pieche.  (Jurés  de 
S.  Ouen,  fo  88  r°,  Arch.  S.-Inf.) 

Le  genouUier  de  quoi  les  bues  sont  liés 
par  nuit.  {Ib.,  f  90  v».) 

Genoiller  d'une  pieche.  (Ib.,  ("  109  v'.J 

Genualia,  gallice  genouillier.  {Gloss.  lat.- 
gall.,  Richel.  1.  4120.) 

GENOiLLON,  gcnoUon,  jenoilhon,  genoy- 
loun,  genouUon,  genouoMon,  gennillon,  ge- 
nu/un,  genillon,  genelon,  genellon,  ginellon, 
jenellon,  gignollon,  jeng)ioiUon,  genoissun^ 
junelun,  geloinon,  s.  m.,  genou  : 

Enci  fuit  Joseph  grant  pièce  de  la  nuit  .. 
en  prières  enz  cotes  et  enz  genilions  nus. 
(S.  Graal,  Richel.  2433,  f"  31  r».) 

—  Il  s'emploie  surtout  avec  la  prép.  d, 
quelquefois  au  singulier,  mais  le  plus  sou- 
vent au  pluriel,  pour  dire  à  genoux,  les 
deux  genoux  plies  : 

  gignotlons  s'est  U  rois  acodes . 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f  258'=.) 
Li  vieillart  e  les  vieilles  erent  a  genvillms. 

(Hou,  -2'  p.,  2317,  Andresen.) 
Devant  Gauvuin  a  genoillons 
Se  sont  andui  mis  siiiipleiuent. 

(Perceval,  ms.  Montp.  H  2i9,  1°  222^) 
Devant  le  roi  s'est  a  gt?nelons  mis. 

(Girard  de  Viane,  p.   103,  Tarb^.) 

Tant  est  afeblié  qu'il  chiet  a   genoullon. 
(Quatre  fils  Aijmon,  ms.  Montp.  H  2i7,  t"  193*'.) 
Par  devant  une  yraage  estoit  a  genoillm. 
(Ib.,  f°19T'.) 

Tant  fu  afebloies  k'il  cri  a  genillon. 

(Ih.,  Richel.  21387,  f  2l'.) 

Taut  est  arebloies  qu'il  ciel  a  genelon. 

(Ib.) 

Si  chiet  a  genoillons. 

[Ib.,  f  28^) 
Or  vous  levés  un  poi,  soies  a  genellon. 
Et  si  rendes  vos  coupes,  par  grant  afQition. 
(Ch.  d'Anlioche,  chant  1"',  834,  P.  Paris.) 

Celui  choisi  qui  fu  a  jengnoillons. 
(Jord.  de  Blaves,  Richel.  860,  C  123  r°.) 
Maugalie  la  baie  li  vint  a  genoilons. 

(Floov.,  577,  A.  P.) 
Chaoir  se  laisse  a  geloinons. 
(Vie  J.-C,  Brit.  Mus.  add.  15606,  f  ef.) 

Chascuns  a  genilions  se  ploie. 

(A.  Dd  Pont,  itahom.,  1435,  Michel.) 
El  fiert  Froberl  le  nrcsillon 
Si  qu'il  l'abat  a  genoillon. 

(Renan,  29?69,  Méon.) 
Devant  l'auler  a  genoissnn.i 
Ad  fait  ses  afllicciiins. 

(S.  Edward  le  conf.,  730,  Luar.l.) 
Les  usent  icslre  a  jcnellons. 

(MoiiSK.,  Cftron.,  H166,  Rciff.) 

Soïont  se  courbe  a  genoillons. 
(CastoiemenI  d'un  pcrr  n  son  fils,  42,  Mi5ori.^ 


C'a  li  cliauçat  les  esperuns 
Par  grant  honui  a  genuluns. 

(Le  Lai  del  Désiré,  p.  35,  Michil.i 
Il  se  niist  devant  lui  a  jenelions  a  terre. 
{La  Vie  M.  S.  Nkliolai,  .Montmerqué.) 
A  genoullons  tous  jours  a  Daniedieu  pria. 

(Doon  rie  Staience,  1055,  A.  P.) 
Ne  se  peut  mez  lever  fors  que  a  genoullon. 

(Ib.,  1277.) 
Quant  la  vieneut  li  fil  o  si  baron, 
E  .G.  devant  lui  a  genottoillon. 

(Gérard  de  Ross.,   p.  288,  Mi.hel.) 

E  se  mist  a  genoylounz.  {Foulq.  Filz 
Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv"  s.,  p.  76.) 

Adont  par  devant  luy  sont  mis  a  jenelon. 
(Chron.    des  ducs  de  Bourg.,  9406,  Chron.    bel^.) 
Si  luy  requiers  a  genoillon 
Qu'il  m'en  laisse  toute  la  jnye. 
(ViLLOS,  Grant  Test.,  Lxxvii,  Jouausl,  p.  Cl.) 

Et  estoit  comme  a  genoillons  et  non  de- 
bout, ne  couché  du  tout.  (Rab.,  1.  V, 
c.  23,  éd.  1364.) 

—  En  genoillons,  dans  le  même  sens  : 

An  genoilons  devant  le  saius  se  misl. 

\ Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f"  173'*.) 

Lez  lui  se  met  en  genuillnns. 
(Marie,  Lai  des  deus  amans,  206,  Roq.) 

E  les  traiturs  eu  juneluns 
.Vtcadircul  les  baruns. 

(Ilottti.  ofirel.,  754,   Mb-hcl.) 

—  Lever  de  genilions,  se  relever,  en  par- 
lant de  quelqu'un  qui  était  agenouillé  : 

Amours  de  genilions  lieve 

Et  dist  que  durement  li  grieve 

Ce  qu'il  ont  a  jenous  esté. 
(Phil.  de  ItEjii,  Sal.  d'Am.,  773,  Bordier,  p.  283.)î 
On  dit  encore  en  Franche-Comté,  dis- 
trict de  Besançon,  et  dans  les  Vosges,  ai  ge-\ 
nouillon,  à  genoux.  Dans  le  Poitou,  comm.J 
de  Ghef-Boulonne,  on  appelle  geneuillon] 
(j'neuillon),  un  coffre  en  bois  dans  lequel 
les  laveuses  se  mettent  de  g'neuil,  pour  ne] 
pas  se  mouiller. 

GENoiLox,  voir  Genoillon. 

GENOiR,  genuir,  v.  a.,  engendrer  : 

Olimpias,  donna  gentil, 
Dun  Alexandre  genuit. 
(Alberic,  Alexandre,  i  1,1'.  Moyor,  Rec.  p.  282.) 

Dites  moi  qui  je  sai  el  qui  me  ijenoi. 
(Maug.  d-Aigr.,  Richel.  766,  f  53  V.) 

GENoissE, S.  f.,  sorcière: 

4  gros  de  Jehan  Le  Paige  demeurant  a 
Saincl  Baulsonne  pour  avoir  appelle  la 
femme  Jehan  Noël  demeurant  a  Escey 
vieille  genoisse.  (1541-42,  Arch.  Meuse,  B 
1383,  f»  17.) 

GExoissuN,  voir  Genoillon. 

GENOL,  -oui,  -  ou,  -  oil,s.  Hi.,  généra- 
tion : 

Eu  dépècement  de  mariage  por  parenté, 
l'en  doit  conter  les  genou  deçà  et  delà  : 
légat  puet  faire  indulgence.  Un  chevalier 
se  fust  marié  o  une  que  il  teignoit  ou  cinq 
genou,  il  empêtra  indulgence  de  remanoir 
o  lui,  etiisl  entendant  que  il  avoit  enfans; 
cum  il  n'en  eust  eu  que  une  fille  qui  estoit 
morte,  dont  li  evesque  du  leu  demanda 
que  l'eu  en  fera,  et  l'en  li  dist  que  bien  In 
pot  lessier  ensemble.  llCstabl.  de  S.  Loiiis,  ; 
llichul.  2839,  f"  101.) 


GRN 

(  Et  dit  l'cQ  qu'il  dure  jusque  an  lierz 
I  genoil  et  conuii«nce  l'en  au  *ilz. (De /osl.  et 
'   de  plel,  II,  4,  §  3,  Rapetti.) 

Que  le  premer  mari  a  celé  feme  estoit 
cosin  a  cel  home  ou  quatre  genoil.  (Ib., 
X,  14,  i  1  ) 

Li  droiz  apele  toz  pères  et  mères  jusques 
au  tierz  genol.  {Ib.,  Xll,  6,  §  2.) 

GBNOLLON,  voir  Genoillon. 
GENOU,  voir  Genol. 
GENOUIL,  adj.,  à  genoux  : 
Supplication  genou  Jiie.  (La  Porte,  Epith., 
éd.  1571.) 

GENOUiLLET,  S.  m.,  diminutif  de  ge- 
nou : 

Geniculum ,  yenouitlet,  le  neud  d'un 
chaume,  ou  roseau,  ou  herbes.  {Cale- 
pini  Dicl.,  Uâle  1584.) 

—  Faire  le  genouitlel,  loc.  (aire  des  gé- 
nuflexions : 

Kt  le  honoet  oster  honnestement, 
Le  genoiiilUt  faire  bien  geotimeat. 
(R.  GoBin,  Livre  des   loups  ravissans,  cli.  m,  éd. 
15Î5.) 

GENOUILLIEK,  VOir  GenOILLIER. 

GENOULLIER,  VOiP   GENOILLIER. 

GENOuiLLiERE.  S.  f.,  Nom  d'une  herbe 
appelée  aussi  le  sceau  de  Salomon  : 


I  L'herbe  Saiut  Innocent  ou  ceutinodia,  la 
I  ijenouilUere  ou  le  sceau  de  Salomon.  (Co- 
I  MBNius.  Jauua  aurea  reserata  duarun  tin- 
I  guarum,  p.  28,  éd.  1669.) 

GENOULLON,  voir  Genoillon. 

GENouoiLLON,  voir  Genoillo.n. 

GENOYLOUN,  voir  Genoillon. 

GENRE,  voir  Gendre. 

GENRER,  voir  Gendrer. 

GENS,  (jiens,  adv.,  s'est  employé  très  an- 
ciennement pour  renforcer  la  négation  : 

Toi  son  aveir  qn'od  sei  en  oui  portet 
Tôt  ie  d'part  que  giens  ne  l'eu  remcst. 

(Alexis,  str.  19»,  xi°  s.,  G.  Paris.) 
Me  s'en  corocet  giens  cil  saintismes  hom. 
(Ib.,  str.  54'.) 
Par  Dea,  ço  dist  l'escolte,  cist  gab  valt  trois  des 
[altres, 
Ver»  mon  seiguor  lo  rei  n'i  ad  gens  de  bontage. 
{Charlemagne,  GIT,  KoscbwiU.) 
N'est  giens  a  dire  de  tuz  les  biens  dunt 
il  parlad  a  sun    serf  Moysen.  (Rois,  p.  265, 
Ler.  de  Lincy.) 

Puis  avint  que  la  rivière  sechad,  kar 
•jiens  de  pluie  ne  vint  eu  tere.  {Ib.,  p.  310.) 

Mais  sires  ne  volt  giens  prendre  de 
Saamau.  (Ib.,  14,5.) 

Se  il  cho  funt  n'en  puent  mais, 

N'en  puent  giens  sufirir  lo  fais. 

(Brut,  ms.   .Manicb,   317,  VoUiii.) 

Mais  giens  ne  di  cbo  nequedenl, 

S'uns  aliiens  d'estrange  gent 

Parole  a  moi  ki  te  demant, 

Que  ne  fi  duinse  maintenant. 

(16.,  2U0G.) 
«ut  rateit  escrié  et  nel  dist  gens  en  bas. 
Gabsier,  S.  Thomas,   Richel.  l.SSIS,  f  32  r»  ) 


GEN 

Il  ne  vait  gens  cmnino  terrestre, 
Prof  vait   brûlant  comme  tempeste. 

(Gormond  cl  Isemiarl,  22-1,  Schclcr.) 
Savoie,  et  patois  lyonnais,  je  n'eu   ai 
jhins  [zins,  zdins,  dzitis,  dziyi'ss),  je  n'en 
ai  pas. 

UENSD.\RMEE,  VOir  GEND.\Ii.MEE. 
OENSDARMER,  VOlf  GENUARMER. 

GENSER,  -  cer  (se),  v.  réll.,  s'arranger  : 
La  mort  aussi  s'en  vient  d'autre  constô. 
Qui  a  rendu  maint  homme  desgouto, 
Recoagnoissez  les  dictz  de  nostre  maistre, 
Lt  voiL^  gencez  pour  bon  remède  y  mettre. 
(BoUl^D10^E,  Légende  de   P.    Faifeu,   Kp.  aux 

Augev.,  Jouaust,  p.  8.) 

Norm.,  arr.  de  Valognes,  genser,  v.  a., 
déranger,  mettre  de  côté,  réfl.,  se  dé- 
ranger. 

GENsiOR,  voir  Gensoh. 

GENSOR,  -  zor,  -  çor,  -  sior,  -  cior,  - 
lior,  -  tchur,  -  ter,  -  teur,  -  teour,  adj. 
comparatif,  plus  beau  : 

Et  prist  moylier  dun  vos  say  dir 
Quai  pot  sub  cel  genzor  cansir. 
(.iLBERic,  Alex.,   39,  Meyer,  liée,  p.  282.) 
Aine  ne  vit  un  genzors  meschins. 

(Brut,  ms.  Muuicb,  2081,  VoUm.) 

.Ve  veistes  genzors  pulceles. 

(/«.,  2369.) 

rVove  chani;on  vos  dimes  del  teas  ancianor  , 
Faite  est  d'une  pncele,  anc  n'oi  genlior. 
(Vie  Ste  Euphros.,  ms.  Oxf.,  t^anon.  mise.  7i, 
f  87  r°.) 

D'autre  part  delà  cambre   ot   paint  en  .i.  destor 
Ëlaine  la  roine,  nus  n'i  set  gencior. 

(Enf.  God.,  Richel.  12538,  f"  22''.) 
Vestn  ot  un  bliaat  d'un  paille  de  valur, 
Manlel  ot  afublé,  reino  n'ot  un  geiileur. 
(lion,  2703,  Michel.) 
Manlel  ot  el  col,  reine  n'ot  genlor. 

(li.,  var.) 

—  Superlatif,  le  plus  beau  : 

De  toutes  autres  mireor. 
De  toutes  autres  la  geiiçor. 

(Be.n.,    Troie,  ms.  Montp.,  f"  3'.) 

En  cel  contemple  fut  en  Estaforde  sire 

Li  secunz  reis  Henris,  ke  d'Engletere  crt  sire, 

Et  amout  une  dame,  la  geutchur  del  empire, 

Avice  d'Estafort  ont  a  non,  ço  oi  dire. 

(Gabm.,  Yie  des.  Tkom.,  Richel.  13313,  f»  G  t".) 

Car  si  coin  dient  li  acteur, 

L'aisnee  estoit  moult  la  genlor  ; 

Mais  or  dirai  si  que  n'en  mente, 

[S'en  ert  l'autre  de  riens  mains  geute. 

(Eleocie  el  l'olin.,  Richel.  373,  f^  39=.) 

De  joie  i  cor, 
De  SCS  chambres  les  met  en  la  genlor. 

(Ger.  de  Itoasill.,  p.  3G3,  Michel.) 

—  Positif,  beau  : 

Onqoes  Dex  ne  lisl  cose,  se  se  met  en  la  llor 
Que  il  ne  coatreface  autre  si  genleour. 
Le  façon  et  le  forme  jamais  querres  millor. 

(lioum.  d'Alix.,  f  58%  Miclielaiit.) 

Gaudisse  troevent,  la  fille  l'aumachor, 
Kle  se  drece,  molt  ot  le  cors  gensor. 

(;lnseis,  Richel.  723,  f".J9''.) 
Et  ses  fix  Daires  li  cortois 
Garde  le  pales  et  l'onor 
Et  SI  suer  au  cors  gensior. 

(Blancandin.  3322,  Michclanl.» 


r.EN  261 

La  pncele  au  cors  gencior. 

(li.,  Richel.  19132,  f»  179».) 

1.  r.EXT,  gant,jant,  s.  f.,  race,  extrac- 
tion : 

K'il  sanbloit  bien  iestre  de  haute  gent  et 
qu'il  veuroit  a  praut  bien.  (Li  Contes  dou 
roi  Constant  t'Emper.,  Nouv.  fr.  du  xiu»  s. 
p.  13.) 

S'il  savoit  quelz  il  pooit  eslre, 
Et  de  son  (lire  sa)  gent  et  de  son  estre. 
(Vie  S.Iiemi,  ras.  Brui.  188,  Aozeiger,  IV,  223.) 

—  Peuple,  nation,  troupe  ; 

Cuui  ço  audit  tota  la  genl. 

(Passion,  33,  Koschwitz.) 
Ne  ne  périssent  la  genl  ki  enz  fregundent. 

(Alexis,  st.  GO'',  XI»  s.,  Stengel.) 
Genl  paienur  ne  vuelent  cesser  unques. 

(Roi.,  2639,  Millier.) 
De  tornoier  n'ai  or  mon  consel  quis 
Que  ma  gent  sont  molt  durement  laidi. 

(Les  Loh.,  ms.    Berne  113,  f  23''.) 
Or  si  me  doinst  F.  tant  de  respit 
Que  ma  gent  soient  respasé  et  î,Mrit. 

Et  Kallon  iert  onis  avec  sa  gant. 

(Raimbert,  Ogier,  11G75,  Barrois.) 
Sa  genz  l'oent,  dedenz  se  metent. 

(Brut,  ms.  Munich,  815,  VollmôUer.) 
Antre  moi  et  ma  jant. 

(Flooii.,  2236,  A.  P.) 
Si  tost  coin  sa  genl  mort  le  virent 
D'ilec  maintenant  se  partirent. 
(Mace  de  la  Charité,  BMe,  Richel.  401,  f"  30'.) 

D'anqui  peuvent  veoir  très  bien  le  chapleis, 
Ne  fut  par  tant  de  gent  fais  plus  biaux  fereis. 
(Girart  de  hoss.,  19-17,  Mignard) 

Peuple  issu  de  Brutus,  genl  perfide  et  brutale. 
Qui  des  troubles  d'aatruy  ton  repos  establis. 
(Do  Perron,  Slanc.  sur  la  mort  de  Marie  Sluart.) 

—  Personne,  homme  : 

Molt  est  fous  qui  croit  tote  gent. 

(Tristan,  Richel.  2171,  F  3'.) 
François  ne  sont  pas  gent,  anciiuis  sont  vifmaufé. 
(Fierairas,  3713,  A.  P.) 
Et  certes  ce  lurent  deux  gens,  qin  firent 
Rrand  chère  ensemble.  (Ol.de  La  .Marche, 
Mévi.,  l,  22,  Michaud.) 

U  mourut  plusieurs  gens  de  part  et 
d'autre.  (Fauchet,  Anti(j.  gaul.,  V,  10, 
éd.  Itill.) 

On  trouve  encore  au  xvii»  siècle  : 
J'ay  refuse  cent  gens  qui  vouloient  m'entraisner. 
([)E  ViLLiERs,  Couteaux,  se.  9.) 

Voilà  troisgens  bien  étonnés.  (Maucroix, 
Lelt;  LXXXvl,  éd.  L.  Paris.) 

2.  GENT,  jent,  gient,  adj.,  gentil,  joli, 
beau,  en  parlant  do  personnes  : 

Il  est  plus  genz  qui  sollciz  enn  ested. 
(Cant.  des  cant-,  Richel.  1.  2297,  f  92  v".) 

Moult  estes  qente  et  avenant.  (Gaut. 
Map,  Lancetot  du  Lac,  llichel.  1430,1<'112=.} 

Et  cil  les  prcnt,  qui  mult  est  prouz  et  gient. 
(Otinel,  1327,  A.  T.) 

Car  enfans  si  deviennent  gens. 
(Villon,  Grant  Test.,  cxxu,  Jouaust,  p.  80.) 

—  En  parlant  de  choses  : 

Duni'.  avrez  faite  'irnte  chevalerie. 

(ttol..  391,  Mùllcf.) 


îlil 


t.KN 


GEN 


GEN 


("oinU  »rt  f  sacPs  e  proi  e  Iip.ios, 
De/>si  respoDS  f*  de  bt'aus  iliz. 

fBtîi.,  D.  de  Karn..  II.  lSr.X6,  Michel.) 
Or  e>gard«  liqneli  «>t  plos  ffus 
On  le  lessisr  ou  le  p.irsaivre. 

(Ros'-.  ras.  Brnx..  f  23''.'> 
Ne  cniJei  pas  que  ce  soit  gens. 
I  ni!(.  ti  BtAi'JiD,  /i  Ai'ffiu  Descmnevs.  3967. 
Hippean.) 
Kl  praiel  ot  on  mis  la  table. 
On  faisoit  çnt  el  delitable. 

(Couci,  5058.  Crapelet.) 
UDg  mot  est  bel,  quant  il  est  ijent, 
iStm/f  dor/  de  la  Pucelle,  Poés.  fr.  des  \y'  cl 

XTi*  S..  III,  Îi3.) 
'  ar  j'ai  l'amonr  de  la  belle  nu  uni  corps. 

tCi.  Har.,  Ckanson.  xiii.  ëd.  1596.) 
Morv.,  genl,   zenl.    Vendée,    une    génie 
épousée. 
Nom  propre,  Genl. 
3.  CENT,  jenz,  adv.,  airiiablement  : 
One  pulcelle(.t)  odi('l)  moll  nenl  plorcr. 
(Canl.  det  cant..  Richel.  I.  2297.  t'  92  ï«.> 

Fa  mnll  del  rei  jem  recoillii 
E  malt  honorez  e  cheriz. 

(Bek..  B.  de  Xorm.,  II.  1015.H.  Michel.; 
Bien  Gst  kanqu'il  i  aferi, 
El  il  el  la  royue  aussi. 
Kl  cil  de  1,1  vile  et  sa  gent 
Keceu  foreot  bel  et  tienl. 
B«l  el  bien  se  sorent  avoir. 

(Cleomades.  1G603,  V.in  Hassell.) 

GEXTAii.LK,  S,  f.,  préjoratif  de  gent  : 
Ces   gentailtes   comuieDcbiereiit    a  eux 

mettre  en  arroy.  {Trahis,  de  France,  p.  66, 

Chron.  bel  g.) 

Avez  vous  peur  de  tel  genlaille? 

(Greban,  ilUI.  de  la  pats.,  2S818,  G.  Paris.) 
Le  nombre  des  ndvenluriers  estoit  jus- 

Qu'a  soixante  mille,  le  reste  de  toute  sorte 

de  gentaitle.   (Thevet,    Cosmoqr.,  VII,    1, 

éd.  1558.) 

GENTCHUR,   Voir  GeNSOB 
GENTE,  voir  J.WTE. 

i;enteillisse,  voir  Gentelise  2. 

GENTELET,  -  ellet,  adj..  gentil  : 

Elle  sera  pins  courte,  gentellete  et  moins 
nuysible  que  faire    se   pourra.  {Habits   des 
gens  de  guerre,  Hicbel.  1977,  f°  82  v».) 
Ton  propret  corps,  ta  fachon  genlelelle. 
(G.  Cbasici.hi.v,  Lounge  a  la  Ires  glor.  Vierge, 

Tlli,  282,  Kervjn.) 

GEXTELis,  ;ent.,  adj.,  noble  : 

Ses  homes  jenlelis  i  ot  tons. 

(Alhit,  Kichcl.  37a.  f»  Ml''.) 

1.  GENTELISE,  geiUHlise,  s.   f.,   femme  > 
noble  : 

El  ensemcnt  la  genlillùe 
Que  tantost  fa  de  vos  esprise. 

(ParloH.,  Richel.  19IS2,  f°  )29*'.) 

2.  GENTELISE,  -  issc,-  erise,  -  ilise,  - 
lllue,  -  etlisse,  -  eUlisse,  -  ilesse,  -  Uleste, 
-  illesce,  -  esche,  -  illece,  jent.,  s.  f.,  no- 
blesse, vaillance,  courage,  amabilité,  ac- 
tion, conduite  digne  d'une  personne  noble: 

E,  se  en  Inl  a  nnle  franchise, 
Amors,  dolçor»  ne  genterhe. 
Merci  crie  ne  l'en  mesoie. 
(Bm..  /).  de  Korm.,  Il,  2815,  Michel 


Sr-ience  et  genlerise. 

UiAR».,    YiedeS.  Tliom..  Ki.hel.  13S13, 
f  41  vM 
Seinl  Thom.is  les  .id  venruz 
Par  geiilerife. 
(Vie  de  S.  Thom.  de  Canl..  1085.  ap.  Michel, 
D.  de  Korm..  t.  III.) 

La  fiu  des  grans  boutez  de  gentillesche 
vraie.  (S.  Graal,  Vat.  Cbr.  1087,  f»  12\) 
Si  fort  m'esprent,  si  fort  m'alise 
Vo  çrant  kiauté,  vo  genlillise. 
(G.  DE  CoiNCI,  de  l'Entrer,  qui  garda  sa  chasteé, 
Richel.  23111,  f"  2.i5'',  el  ras.  Brus.,  f»  112".) 

Regardez  l'aprise  e  la  portnre. 
Sa  genlerise  e  sa  mesure  ! 

(Chardkï,  Pelil  l'Iel,  Uil.  Koch.) 

Si  avilez  Tcstre  lignage 
E   voslre  genlerise  decieiue. 

(Id.,  .S'(7  dormans,  298. > 


Lur  beauté  e  Inr  genlerise 
Avum  perdu  en  ileu  guise. 


fin.,  ilr,  fAl.) 


Ne  prise  niant  ma  hautesce. 
Ne  ma  biaulé,  ne  ma  proesce, 
Ne  ra'ennor,  ne  ma  genlillise. 

(Dohp.,  41  U,  Bilil. 


Le  gnerredon  de  la  francise 
Vous  rende,   et  de  la  gentilise 
Que  faite  aves,  dame,  de  moi. 
(Amaldas  el  Yd.,  Richel.   37S,  f»  322''.) 

De  vos  disent  tantes  bontés. 

Tant  buenes  mors,  tantes  beau  les, 

Et  ensement  la  genlelise, 

Que  sempres  foi  de  vos  soaprisc. 

(Fanon.,  1365,  Crapelet.) 

El  tant  aves  de  gentelise 
Ja  ne  lairai  no  vos  eslise. 

<».,  1199.) 

S'estoit  a  tonte  genlelise 
Apers  et  dons  et  ademis. 
(r.inll.  de  nnle.  Vat.  Chr.  172^,  Hnmv.,  p,  .•i7: 

Se  jon  li  aide  de  sa  guerre 
Ce  faic  jou  toi  par  genlelisse. 

(Rlaiieand..  1618,  Michclant.) 


Geste  amor  ne  rechert  rens  for  clie  aenUHze. 
(Guy  de  Nanloil,  ms.  Venise,  f  I 
Que  iiinult  a  po'.re  genleiHisse 
Qui  pour  eur  pert  sa  franchise. 
(Galt.  i/Arr.,  EracL,  ms.  Turin,  f  7' 
Et  Gondeibnes,  li  rois  de  Frise, 
Ki  monlt  fu  plains  de  genlelise. 

(MousK.,  Chron.,  9036,  Reill 
Tant  a  amours  genlelisse 
Nus  hom  ne  poroit  nonibrer 
La  valonr  de  sa  franchise 
C'oM  puet  de  li  recorder. 

(Chans.,  ms.  Sienne  H  .X.  .36,  (°  2S', 
Ho  !   franche  riens,  en  cui  j'ai  mou  espoir, 
Alegies  moi  par  voslre  genlellisse 
Cest  cruel  mal  qui  si  me  fait  doloir. 
(P.     DE    Grève,     Chans.,    Bril.     Mus.    Kge. 
f»  100  r». 
Par  amors  el  par  genlelise 
Vos  proient  luit  cil  chevalier. 
(J.  Bretel,  Toum.  de  Chauvenci,   13.iR,  Pelnii 
Nobleie  vient  de  bon  courage. 
Car  genlillece  de  lignage 
N'est  pas  genlillece  qui  vaille. 

(Rose,  Richel.  1573,  f»  156. 
Gom  d'aqnerre  sens,  genlillesee 
Et  renommée  par  prouesce. 

(/«..  ms.  Corsini,  f"  I2S\ 
Si  comme  ge  fai  sanz  faintise 
De  ce,  dame,  par  genlillise. 
'Ih    innlire  de  l'anel,  Richel.  19152,  f"  87". 


Genlelises,  j  itiez.  largnece 
Le  devroit  a  ce  esmouvoir. 

(Lai  de  r  Ombre,  p.  19.  Mi.hel.) 
Gurtiez,  pur  vostre  genlerise, 
Ke  jo  ne  perde  mon  servise. 

(Lai  del  Désiré,  p.  32,  Michel.) 

Honneur  a  voslre  gentillesse, 
Roy  renommé  par  dessus  tons. 

(Viel  Testament,  29190,  A.  T.) 

Quant  il  laissent  par  avarisse 

Tout  bien  et  toute  genlelisse 

El  foi  el  carité  périr. 
(B.  DE  Co-NDÉ,  li  contes  dou  Pel,  93,  Scheler.) 

La  plus  baute  genlilece  si  est  de  Jbesu 
Crist  amer.  {Vie  Ste  Agate,  Ricbel.  423, 
f  137\) 

Renoncèrent  en  ce  fait...  a  toutes  fran- 
cbises,  gardes  et  gien(»(esses.  (1316,  Arch.  JJ 
53,  f°  12  ■i'".) 

Que  il  puissent  user  et  esploitier  comme 
gentils  hommes  et  nobles  personnes  en 
tous  cas,  et  joir  de  touz  privilèges  de  gen- 
tilise. (1335,  Arch.  JJ  69,  f°  112  r-.) 

Li  dus  n'ait  foy  ne  genlelisse 
Quant  de  celui  qui  en  croix  pendre 
Volt  pour  nous,  ait  la  leste  prise. 
(Guerre  de  Metz,  str.  266°,  E.  de  Bouteiller.) 

La    estoit    Robert   de  Lorreis   qui   pour 
paour  de  mort  renoya  genlilleche.  (Chron. 
de  Fland-,  li,  87,  éJil.  Kervyn.) 
Vous  voyez  que  je  suis  sur  tous 
Honnoré  par  ma  grant  largesse, 
.le  suis  l'iipuy  de  gentillesse  ; 
Chascun  m'obeyt  sans  faveur. 
(Cheval,  qui  donna  sa  femme  au  Dyable,  Ane.  Tli 
fr.,  III,  431.) 

Très  illuslies  et  très  cbevaleureiix  cham- 
pions, gentilzhommes,  et  aultres,  qui  vo- 
luntiers  vous  adonnez  a  toutes  gentilessei 
et  honnestetez,  vous  avez  nagueres  veu, 
leu,  et  sceu,  les  grandes  et  inestimables 
Chronicques  de  l'enorrae  géant  Gargantua. 
(lîAB.,  Pantagruel,  prolog.,  éd.  1542.) 

Pour  qnoy  Roger,  comme  on  ne  voit  pas  uu 
Tant  beau  que  toy,  tant  pourveu  de  vaillance. 
Et  qu'en  façon,  ny  gentillesse,  aucun 
.\y  tant  qn»?  toy,  uy  près  de  la  s'avance  ; 
Pour  quoy  aussi  ne  fais  tu  que  chascun 
Treuve  entre  tant  de  vertus  la  constance  ? 
(.La  Boet.,  Poes.  div.,  à  Marg.  de  Carie,  Feugère.) 

De  seavoir  bien  gouster  en  quoy  gist  la 
beaulté  de  la  laugue  romaine,  ou  la  parler 
prompteoient,  ou  bien  d'entendre  les  figu- 
res,translationsetbelles  liaisons  de  simples 
dictions  les  unes  avec  les  autres,  qui 
ornent  et  embellissent  le  langage,  jepensc 
bien  que  ce  soit  une  belle  chose  et  bien 
délectable,  mais  aussi  requiert  elle  une 
lou"ue  et  laborieuse  exercitation,  conve- 
nable a  ceulx  qui  ont  plus  de  loisir  que 
je  n'ay,  et  qui  sont  encore  en  aage  pour 
vacquer  a  telles  gentillesses.  (Amyot,  Vies, 
Demosthenes,  éd.  1565.) 

Lisette.  Helas  !  je  ne  voudrois  qu'ils 
fissent  mal  a  ces  pauvres  vieillards. 

Gillette.  Ne  pensez  a  cela  :  le  sieur 
Lactance  est  la  gentillesse  du  monde, 
(Labivev,  les  Ecol.',  v,  8,  Ane.  Th.  fr.,  VI, 
179.) 

Estoit  premier  au  rang 
Pour  son  sçavoir  honcsle  el  pour  sa  gentiletsf, 
(iMDf.RT.  Soun.,  XI,  éd.  1578.) 

—  Noblesse, ensembiedegentilsbommes; 

Porte  au  tuaieur  d'Arras  cest  brief, 
Fai  tant  c'on  lui  le  lise. 


r.EN 


Sf  nie»'  plesl  et  sa  yeatetinf 
Ja  eir  lui  ne  |erilrai  mon  fief. 
(JgBAN  KoDF.L,  Congé,  Diiiaax,  Trom.  atln., 

p.  Î6l.) 
On  joor  a|iella  Naimes  ch'avoil  la  lelo  grise 
I    E  Rolland  e  ll);ipr  '■  Gondelbuef  de  Frise, 
I    E  Sileoion  e  Cueines  e  l'autre  jmlilise. 
I  (Prise  de  Pamprl.,  1 119,  Mussafia.) 

I   Prince,  pour  Dieu  humblement  vous  supplie 
i   Qne  genlillesce  a  science  estudie 
j   Comme  autrefoiz. 

(E.  DtsCBAIiPS,  Poés.,  m,  189,  A.  T.) 
!      Et  le  roy  d'Ensleterre,   entré    en    icelle 
'  (ville)  avec  sa  fientillesse,  y  séjourna  aul- 
I  cune  espasse.    (Chron.   dès   Pays-Bas,   de 
\  France,  etc.,  Rec.   des  Chr.  de  Flaad.,  III, 

3ôi.) 
I      A  ceste  besoinpne  mourut  la  plus  grant 
I  partie  de  toule  \a  qentillesse  dii  roy  Charles. 
I  (Mém.  de  P.    de  Fenin,  au    1424,    Soc.    de 

l'H.  do  Fr.) 
I      Icelui    Turc  l'ut   eucorc  contraint  de  re- 
I  prendre  l'autre  tiers  de  sesdites  i;ens,  qui, 
a  la  vérité  dire,  estoient  la  fleur   de    tout 
'  son  ost,  et   entre    lesauels    avoient  grand 
nombre  de  gentillesse  des  marches  de  Tur- 
quie, fil.  DE  CoossY,  Chron.,   ch.    cxix, 
Buchon.) 

En  celle  bataille  furent  occis  et  mors  le 
duc  de  Brabant....    Loyz    de    Ghistelle    et 
toute  la  gentillesche  qui  se  mist  en  la  dicte 
bataille  que  bien  pau  en  eschappa. (Cftron. 
anon.  durégnede  Charl.  F/, ap.MoNSTBEL., 
Chron.,  t.  Vl,  p.  229,  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 
Pople  crians,  pillèrent  et  tuèrent 
?ïobles  aucuns  qu'eu  chemin  reocoutrereiit, 
Parqnoy  conclnd  toute  la  gentillesse 
S'en  plaindre  an  roy,  comme  an  chef  de  noblesse. 
Ki.  M.iROT,  Voyage  de  Gènes,  éd.  1731,  v,  10.1 

GENTEL.ISSE,   VOir  GENTELISE. 

GENTEMENT,  -  mant,jent.,  gient.,  jant , 
adv.,  gracieusement,  noblement,  aimablp- 
ment  : 

Qnant  Tint  al  (jum],  dnnc  le  funl  gentement. 

(Alexis,  st.  10'',  XI"  s.,  Stengel.1 
Pur  son  amor  genUment  se  combat, 
Ardiement  asalu  lo  leopirl. 

(Roland,  texte  de  Venise,  !°  72''.* 
Vestireot  lor  cors  genlement. 

(Bes.,  Troie,  ras.  Naples,  f  8".  i 
Srsns  fu  et  Ions  et  jentement  ovrez  (le  tiuel). 
U/csMaiis,  .3679,  Jonck.,   Guill.  d'Or.) 
Si  penses  qn'il  soi*-  bien  siervi. 
Car  gsnlemcnl  l'i  desiervi. 

{Percevat,  ms.  Mnns,  p.  132,  Potvin.) 

La  dnchesce  s'an  va  jantemant  conraer. 

(Parité,  -2776,  A.  P.) 

.1  carrel  sont  de  marbre  gienlement  d'or  geté. 

(Fieratras.  Vat.  Chr.  1616,  !"  36M 

tlie»lemenl  l'arme  desous  .i.  olivier. 

(Olinel.  1408,  A.  P.i 
janage  veull  avoir  robe  neuve  au  premier 
.t  noble  chanceore  pour  genlemenl  marcier. 

(bit  de  Ménage.  133,  Tr.'butieu.') 
Qu'on  entretienne  genlement  ses  jardins. 
88  mai   1434,  Compt.  du  B.   René,  p.    10, 
•ecoy.) 

Pois  met  a  terre  un  genonil  gmtmenl. 
Clm.  M»rot,  Ep.  à  son  amy  Lyon  Janul,  I 

p.  1*3,  éd.  1596.) 


«iENTEoun,  voir  Gensob. 

OENTERISE,  Voir  GbNTELISE. 

GBNTET6,  s.  f.,  gentillesse  : 


nE\ 

Je  suis  celui  que  voustre  grant  beaulté, 
douceur  et  genteté  ont  contraint  a  vous 
requérir.  {Troilits,  .Nouv.  fr.  du  xiv°  s., 
p.  266.) 

De  bonté,  beaulté,  et  genteté,  passoit 
toutes  les  filles.  (Louis  XI,  iVoM»,, il,  Jacob.) 

Je  TOUS  nvoye  entre  aultres  choisie 
comme  la  non  pareille  de  beaulté, ge«(ei«, 
et  gracieuseté.  (In.,  ib.,  xxxill.l 

Issoudun,  gentelé,  gentillesse,  beauté, 
fraîcheur. 

GENTEUR,  voir  GKNSOR. 
GENTIEUMENT,  VOif  GENTILUEN'T  . 

GENTIL,  -  lill,  gienlil,  '  jenlil,  nanlil, 
jantil.  adj.,  noble,  vaillant  : 

K  il  les  pluretcnm  chevaliers  genlilz. 

(liai..  1853,  Mûllur. 
K  gentils  lioin  ! 

tAle.m,  st.  96=,  xi's.,  Steugel.) 
Lez  lui  Morant,  qui  ftt  prens  et  geitlis. 
<Gar.  le  /.oA.,  3«  ehans.,  su,  p.  269,  P.  Paris  ) 
Geb.  se  lieve,  li  ganlis  et  li  bers. 

(Girbert,  fragm.,  Arch.  Aube.) 
Kt  dist  .F.  qu'il  est  tos  jors  gentis, 
Kt  chevaliers  c.oragos  et  hardis. 

(les  l.oh.,  ms.   Berne  113,  f  31'.) 
Al  loeiiienl  des  chevaliers  genti.s. 

(16.) 
Por  marier  les  puceles  gentis. 

{Ib.,  ms.  Berne  113,  1"  iC'.) 

Cascnns  fu  inult  preus  eigentitfi. 

(Wace,  lion,  liichel.  375,  l'i-iO^.! 

>'e  pnet  autre  estre,  jenlieus  dus  de  Bavier, 
Por  l'imor  Diu,  le  iiierdii  vos  en  quier. 

(Raimbert,  Ogier,  10170,  Barrois.; 

Rois,  lait  il,  .i.  damoisiax  fut 
K:  par  noblesce  et  par  vertut 
Duit  bien  estre  apellez  genliz. 

(Dolop.,  9178,  Bihl.  elz.) 
Que  ce  dcsus  est  moull  gienlils 
Quant  ce  ilesoz  est  si  soutils. 

(Ym.  du  M.,  ma.  S.-Brieuc,  f  38».) 
Oliviers  li  jenlieus,  ki  tant  lu  aloses. 

(Fierabras.  28,  A.  P.i 

.Si  dons,  si  frans  et  si  genlieus. 

(Rose,  Vat.  Ott.   121-J,  f»  l«<.) 
...  Si  gentis. 

(Ib.,  Vat.  Chr.   1858,  f»  IS'.) 
La  gentil  pucele  honorée. 

iG.  de  Dole,  Vat.  Chr.  1725,  C  ItKj 

Quanqu'il  pocout  de  chevaas  traire 
S'entr.'vienent  et  ont  brisié 
Lour  lances,  si  en  sont  prisié  ; 
.Mais  Jehans  de  Dompiere  ouvra 
Corn  jenlieus  cuers,  qu'il  envoia 
Un  palelTroi  le  baceler. 
(Sarrazin,  «0171.  de  llam,  Michel    llist.  des  ducs  de 

Norm.,  p.  307.)  \miir. ,  jenliers. 
De  sa  franche  moillierot  .un.  ûi  ganlis. 

(Floavanl,  15,  A.  P.  i 
Li  alliez  lui  prouz  et  janlîs. 
(Dou  Pechié  d'orgueil  laissirr,  Brit.  .Mus.  adilil. 
I5G06,  f  110''.)  j 

Li  cuens,  ses  pères,  se  maria  niolt  to-t 
apries,  et  prist  haute  feme  et  gentill  (Com- 
tesse de  Ponthieu,  Nouv.  fr.  du  xiii"  s  , 
p.  163.)  j 

La  veraie  noblece  vient  dou  cuer  gentill.  \ 

(Laurent,  Somme,  ms.  Alençon  27,  f"  13  r")  \ 

Et  se  ventent    de  leur  gentilleee    pource 


UE.N 


«3 


qu'il  cuidenl  estre  degentiU  boe.  (lu.,  ib.. 
I»  13  v°.)  ^      '     ; 

Li  genlilz  parages.  (Id.,  ib.,  l"  13  v».) 
Durement  se  combat  Fromer  le  bon  gentis. 

{Gaufrey,  9388,  A.  P.) 
Quant  ele    ou  ses    genz   auront  prise  la 
tierce  partie  de  la  divestisons   des  choi^es 
genMzon  de  lié.  (1312,  Arch.  JJ  48,f'>33r'>.) 
Gentieitli  sirez. 

(.H.  Capet,     J90,  .\.  p  ) 
Cuer  genliex. 
(lia.  Lescurei.,  Chans.,  bail,  et  rond.,  xiviii, 
Bibl.  elz.) 

De  joie  et  d'onneur  pourveoir 
Vous  vueille,  mes  daines  geatieulx. 
(Miracle  d'Amis  et  dAmille,  Th.  fr.  au  m    à  . 
p.  242.) 

Vous  esti!.s  plus  hault  honme  de  moy  et 
plusfleiîW.  [Lancelol  du  Lac,  l'^p.,  ch.  Si 
éd.  1488.)  '       v> 

Et  passa  des  premiers  atout  environ  de 
trois  a  quatre  cens  hommes  des  plus  gen- 
lilz. [Mém.  de  P.  de  Fenin,  an  1420,  Soc.  de 
ril.  de  Fr.) 

Le  premier  acte  qu'il  feit  a  son  arrivée, 
feut  qu'il  accusa  et  meit  en  justice  Servi- 
lius  Augur,  l'accusateur  de  son  père,  d'a- 
voir pareillement  malversé  en  son  estât 
el  forfaict  contre  la  chose  publicque  :  ce 
que  les  Romains  trouvèrent  un  gentil  acte, 
et  fut  quelque  temps  qu'on  ne  parla 
d'autre  chose  a  Rome,  ne  plus  ne  moins 
que  si  ç'eust  esté  quelque  exploict  de 
grande  vaillance.  (Amyot,  Vies,  Lucull  . 
éd.  156S.) 

Et  prenoyent  grand  plaisir  de  veoir  les 
jeunes  hommes  s'attacher  a  poursuivre  en 
justice  ceulx  qui  avoyent  forfaict,  ne  plus 
ae  moins  que  de  gentils  lévriers  acharnez 
après  les  bestes  sauvages.  (Id.,  ib.) 

—  Gentil  femme,  femme  noble  : 
Je  sui  rice  de  grant  avoir, 
Ases  bêle,  ases  gentius  feme. 

(Gauvain,  2268,  Hippeau.) 
Aspovres  genlisfemes.  (Juill.  1269,  Flines, 
Ch.  des  compt.  de  Lille,  Arch.  Nord.) 

G'estoit  la  plus  gentius  feme  de  la  chres- 
tienté  et  la  plus  riche.  {Citron,  de  Rain$, 
c.  I,  L.  Paris.) 

Deux  moult  grandes  abbayes  et  moult 
riches,  l'une  de  noirs  moynes  et  l'aultre 
de  noires  dames,  qui  sont  et  doivent  estre 
toutes  gentilles  femmes.  (Jeh.  le  Bel, 
Chron.,  1,  74,  Polaiu.) 

Et  l'autre  (abeie  de  Noires  Dames)  qui 
sonttouttes  gentilfemmes.  (Faoïss  ,  Chron., 
IV,  407,  Kerv.) 

Ceux  qui  par  dilTamei 
Rendent  suspect  l'honneur  dos  gentifemmea. 
(.Mell.  de  s. -Gel.,  Œuv.  poet.,  p.  270,  éd. 
1719.) 

Et  (juand  bien  cela  auret  esté  de  tout 
temps,  que  les  enfans  du  roy  auraient  dict 
a  leur  pères,  .Monsieur,  non  pas  mon 
père,  et  a  leur  mère,  Madame,  non  pas  ma 
mère,  s'ensuivret  il  que  tant  de  pères  et 
mères,  voire  jiisqiies  a  ceux  et  celles  qui 
sont  moins  que  simples  gentilshommes  et 
que  simples  genlifemmes,  deussent  faire 
monstre  de  quelque  grandeur,  en  ce  qu'ils 
fait  dire  a  leurs  enfans  monsieur  et  ma- 
dame (ou  mademoiselle)  au  lieu  de  dire 
mon  père,  et  de  dire  ma  mère?  (H.  Es- 
TiENNK,  Nouv.  lang.  franc. -italian.,  dial. 
II.) 

Ils  devinrent  extrêmement  amoureux  de 
deux    gentifemmes   espagnoles.    (Des    Pk- 


♦fi* 


(lEN 


GRN 


GEN 


niRHS,  Nour.,i\e  àem  Jonvoncoaux  sicnois,  ! 
Bibl.  elz.) 

Nom  propre,  GenMI. 

GKNTiuE,  s.  t.,  syn.  do  gentillesse  : 

F.  «nlanr  lor  çfnixlf  fl  sulunr  lor  aei 
A  loi  ta  NormeniliP  rflenoi  c  fienllez 

(Roa,  2*  p.,  1181,  Anilrfsen.) 

GENTiLESSE,  voir  Gf.nteusk. 
GEXTii.iE,  S.  f.,  noblesse  : 

E  chi»  cescun  I.onibird,  bien  qn'il  n'ait  genlilif 
Clie  remise  li  soil  de  si  ancesorie. 
Paisse  l'tre  civaler. 

(Prise  de  Pampfl.,  341,  Mnssafia.) 

cEXTii-isE,  voir  Gentelise. 

GENTii-îSMF.gfn/il/i'sme,  s.  m  ,  les  Gen- 
tils, manière  de  penser  des  Gentils  : 

Que  si  quelque  femme,  d'entre  les  es- 
Iranpers,  c  est  a  dire  de  l'erreur  des  Gen- 
tils, est  emmenée  captive,  qu'elle  rase  sa 
perruque...  afin  que  rien  du  geiiUUsme,  ou 
d'erreur  ne  demeure  en  cellf.  (La  Bod., 
Harmon.,  p.  722.  ' 

Sa:nl  Pol  lorsqu'il  prcsclioil  parmy  le  grnlilliime   j 
necneilloii  qnelque  Lien  romme  en  forme  de  dixme. 
(G.  DC  BiYS.  IWimosne,  éd.  liiSî.)         1 

Le  bon  capitaine  italien  Cornélius  est  il  ' 
presl  a  recevoir  la  prace  de  l'Evanpile,  on  le 
renvoie  a  S.  Pierre,  afin  que  par  ses  main? 
fusl  dédié  et  béni  le  genUlisme.  (F.  de  Sal., 
Atit.  de  S.  Pierre,  nis.  Chipi,  f»  1I9«.) 

GENTiLiTÉ,  S.  f.,  étal  de  gentillioinnie  : 
Voos  ayra»!  mienli  nom  de  orniiliti' 
El  l'estimez  pins  qne  nobililé, 
S«ns  canse  n'est,  car  comme  escript  Biidee 
Oni  bien  an  long  la  chose  a  décidée 
El  Cicero,  les  genlihhommes  sont 
Oni  mesiie  nom  toasjouri  nnl  en  et  ont. 
Dont  les  ayenlz  ainsi  qne  l'on  repaie 
Re  furent  onc  sub  ecli  a  servilule. 

(J.  BoccBET,  Ep.  mor..  Il,  ni,  éd.  l.">iS.) 

GENTILLECE,  VOÏf  GeNTEI.ISE. 

<;entiluement,  voir  Gentilmbnt. 
GEXTiLi.iSE,  voir  GENTELI.SIv. 
GENTILLISME,  VOir  GRNTILISME. 
GENTII.I.ORIS,  s.    m.? 

Ll  ribns  qai  le  mainne  jammais  n'en  goira. 
Le  (inlillont  fait,  mais  on  l'enganera. 

(B    de  Sfb.,  vil,  515,  Bocca.) 

cENTii.MENT,  -  tillemetit,  -  tieument, 
-  Uument.  -  tiexment,  jenlilmenl,  adv  ,  no- 
blement, comme  un  genlilli  nnme  : 

Genlilment  la  «iluai. 

(Hom.  ri  patl..  Barlsch,  II,  31,12.) 
Visage  gimiiumevi  (Ignré. 

(Fierabras.  Val.  Cbr.  161  G,  f»  26''.) 
Et  il  le  fcl  genlirTmrnl  aaisier. 
(C.  â'namimr.   Richel.  2Sal6,  f"  51  r».) 
Puis  si  départira  toujours   mes  gentille- 
nu-nt.  {Establ.  de  S.  Louis,  i,  23,  St-Martin.) 

Mo»  n'est  vilains  se  de  cner  imn, 
>'e  nns  gentils  hom  enscment 
S'il  n'aime  de  ruer  grntieummt. 
(B»co.  nr.  Condi:,  dr  Gmlillrrr,  Ars.  8142, 
r  30-'.» 

Jrniilmenl.  (Sept  sages  de  Home,  Ars. 
.^354,  f»  102  v«.) 

Homme   qui  tient  en  parafée  lient  ausei 


noblement  et  nuffi  rienlillemenl  comme 
celui  de  qui  il  tient.  (1301,  Ordonn.  du  D. 
Jehan  JI,  Mor.,  Pr.  de  l'H.  de  Bret.,  I, 
1167.) 

La  t-erce  partie  des  choses  qui  sont 
tenues  en  fié,  ou  gentilment.  (1312,  Arch. 
JJ  48,  f»  33  r".) 

GENTioR,  voir  Gensor. 

CENTOis,  S.  m.,  terre  en  friche  : 

Une  piscc  de  terre  qui  snuloit  eslre  ga- 

pnable,  et  a  piesent  est  a  gentois.   (6  oct. 

1403,  Aveu  de  la  Bruslerie.  fol.  du  rôle  des 

somm.) 

GENTon,  voir  Gensor. 

GENTHEUVE,  S.  f.  ? 

.V.  partiez  de  genlreiive,  .m.  partiez  de 
tere  seelee, .vu.  parties  df  feiccs  en  poudre. 
(Frng.  d'un  tiv.  de  médecine,  nis.  Berne 
A  93,  f»  7  v.) 

GENUIl^LTER,  VOir  GENOILMER. 

GRNUILI..UN,  voir  Genoillon. 
GENUiR,  voir  Genoir. 
GENiii.ER,  voir  Genoillier. 
GENULUN,  voir  Genoillon. 

GENVRE,  voir  JOVEXOB. 

GEXYAi.,  voir  Génial. 

GENYEUR,  s.  m.,  genévrier  : 
Genestre  et  genyeiir.  {Arrêt  de  i535,Arcb. 
Oise.) 

GENZOR,  voir  Gensor. 

geolage,  voir  Jaiolage. 

GEOLE,  voir  Jaiole. 

geollage,  voir  Jaiolage. 

GEOMETRiEN,  -  !i«»,  giom.,  S.  111.,  géo- 
mètre : 

Sire,  qui  la  terre  sostiens, 
Qu'en  est  cil  giomrlrirm:. 

(Bex.,  D.  dertonn..  Il,  2119,  Michel.) 
Il  estoit  bon  musicien 
El  aussy  geomeirien. 
(J.  Le  Kevre.  Malheolus,  IV,   l.'iS,  Tricolel.) 
Un   lion    honinie  geomeirien.    (Oresme, 
Elh.,  Kidiel.  20i,  f°  36^^) 

Les  uns  sont  sages  geomelriens  ou  sages 
noturiens.  (ID.,  ib.,  f°  474''.) 
Tous  geomelriens  ..  se  esjoissent  et  de- 
I   litlent    en   esludier    géométrie.    (In.,   ih., 
,   f»  560".) 

—  Adj.,  géométrique  : 
I       Une  arche...    longue   de    .m.  c.  cubites 
i  geomelriienes.   (Kossetier,    Cron.    Marg., 
MIS.  Brux.,  1,  f'>40  r».) 

GROMETRisER,  V.  3.,  déflnir,  détermi- 
ner : 

La  matière...  refuzanl  A'estre  geomelrisee, 
c'est  a  dire  deliiiic^  et  déterminée.  (Amyot, 
OEuv.  mesl.  de  Plut.,   f"  16a  r»,  éd.  1874.) 

1.  GEORGET,  jeorget,  s.  m.,  sorte  de 
casaque  : 

Mon  comble  csl  a  la  latlere  ; 
Or,  ay  qne  ne  suis  la  pendn. 
Mon  jeorgel  n'a  pièce  entière. 
(Chualet,  %«/.  ir  S.  Chri.ll.,  1°  joarn.' 


Voicy  qni  me  vient  mieux  que  bien  ;  ce 
georgei  e^l  comme  si  je  i'avois  commandé. 
[Corn,  des  prov.,  il,  4,  Ane.  Th.  fr..  IX, 
86.) 

Georget,  pourpoint.  (i!i%,  La  Vie  géné- 
reuse des  mercelots,  gtieuz  et  boesmiens, 
Vnr.  bist.  et  lilt.,  VIll,  186.) 

2.  GEORGET,  S.  m.,  sorte  de  teinture 
appelée  autrement  petit  bleu  ; 

Qile  tous  georgels,  noirs  de  chaudière  et 
petis  tamis  cendres,  tamis  en  escorce  de 
noiz  de  galles,  soient  marques  pour  les 
congnoistre.  (18  avr.  15i10,  Ordonn.,  Arch. 
législ.  de  Reims,  2'  p.,  vol.  I,  p.  8S1,  Doc. 
inéd.) 

La  faulse  tainture  s'appelle  georgel  ou 
petit  bleu.  (8  août  1603,  Feg.  des  déliber, 
sur  le  commerce  en  gén.,  Doc.  hist.,  t.  TV, 
p.  111.) 

GEORGINE,  S.    f.  f 

Et  feit  Gerson  anssî,  comme  on  dît,  les  grorgines 
Qui  euvres  sont  d'estre  bien  venes  dignes. 
(J.  BoocBKT,  Ep-  fam.,  i'  p.,  xxii,  éi.  1515.) 

GEORGiQUE,  adj.,  qui  regarde  la  ccl 
ture  de  la  terre  : 

La  cure  geo\r]giqne,  c'est  a  dire  de  culti- 
ver la  terre.  (Oresme,  Yconomiq.,  f»3'',  éil. 
1489.) 

GEPIR,  voir  Guerpib. 

GEPTE,  voir  Gete. 

GERACHiTE,  geracinU,  s.  f.,  pierre  pré- 
cieuse, héliotrope  : 

Helyotropis,  gerachile.  (Lapid.  d'un  roi 
d'Arrabe,  ms.  Berne  646.) 

Geracinte.  Teste  piere  porte  noire  color, 
et  si  a  moult  de  bones  vertus.  (Descripl. 
lapid.,  ms.  Berne  113, 1°  170*'.) 

GERACINTE,   VOir  GERACHITE. 

GERAGOTE,  S.  f-,  sorte  de  pierre  pré- 
cieuse :  I 

Onches  et  geragotes.  (Liv.  du  nob.  chev.  i 
/.  de  Mandev.,  impr.  à  Paris,  f"  89  r».)       ' 

GERAPiGRE,  s.  f.,  électuaire  fait  de 
poudre  de  cannelle,  de  macis,  de  racine 
d'asarum,  de  safran  et  d'aloès  cicotrin  : 

Ne  soit  peu  jusques  après  midy;  lorf 
luy  donne  bon  past  et  petite  gorge;  ou 
fais  pillules  de  pouldre  de  gerapitjre  avec 
jus  d'aloyno.  (Guill.  Tardif,  Aride  faut' 
connerie,  I,  93,  Jullien.) 

c.erbage,  garbage,  -  aige,i.  m.,  droit 
sur  les  gerbes  : 

Et  si  sunt  sien  li  gerbage  et  li  lerrage  ei 
li  morte  mnin  des  omes.  (1212,  '-ab.  D" 
Fresne,  Metz  ;  Bibl.  de  l'Ec.  des  ch.,  18*0,1 
p.  .394.) 

Cenus  qui  tanront  les  fours  et  les  Jffl"- 
liages.  (1276,  Pont,  Fiefs,  1,  81,  Arcli  . 
Meurthe.) 

Dfiit  avoir  un  boissiau  de  forment  por 
garbage.  {Jurés  de  S.  Ouen,  f"  77  r»,  Arch. 
S.-Inf  ) 

Les  receps,  les  gerbages  et  les  pailles  de* 
ferrages  de  mailicle  dame  l'abbesse  «u. 
terroir  de  Brazoul.  (1363,  Terrier  de  le 
Trinité,  f"  121,  Arch.  Vienne.) 

8  restiers   avoine  pour   lou  gerbaige  i^' 


OER 

Mouson,  r.in  I3S9     (Arch.   Meusft  B  1041, 

f*  42  V.) 
La  diesme  du  garbage.  (1453,  Denovibr. 
!  du    bnill.    de    Constentm,     Arch.    P   30'i, 
I  f  824  f.) 

I  .XVI.  gerbes  de  gerbaige.  (143o,  Denombr. 
,  de  la  Vie.  de  Beaumont,  Arcli.  P  308, 
I  f  23  r°.) 

!  Saize  jerbes  de  gerbnge.  (l'ifiO,  Aveux  du 
j  bailliage  d'Evreux,  Arch.  P  293,  reg.  1.) 

Censeurs  d'heritases  sur  lesquels  sera 
I  prétendu  ferrage  seront  receuz  a  affermer 
<  la  auantili^  de  nombre  de  garbnges,  au 
I  profit   du  droit  de   terrare.  que   l'on  vou- 

droit  prétendre   et   demander.    {Coût,    de 

Hayn.,  lxxxvii,  Nouv.  Coût,  pén..  H,  29.) 

Ils  racneilloienl  par  les  campagnes  belles 
Le  blond  gerhai)e  assemblé  des  gavelles. 
(ViDQ.,  Sat.,  ir,  a  M.  da  Per.,  éd.  1612.) 

GERBALL.\T,  S.  m.,  moFceau,  pièce  de 
bois? 

Une  tonnel  plain  de  morcel  de  fer  et  de 
gerballal  de  hoix.  (J.  Aubrion,  Journ., 
an  1173,  Larchey.) 

GERBEE,  garbee,  s.  f.,  gerbe  de  blé, 
botte  de  paille  de  froment  dont  le  grain 
'$t  ôté  : 

Deux  chariots  attelez  de  bons  cbevanlx, 
îharsez  de  oerhee.  (B.  de  S.\lignac,  Siège 
U  Metz,  p.  526,  Michaud.) 

Se  dit  encore  dans  quelques  contrées  : 

Gerft^e  dans  quelques  lieues  c'est  la  paille 
jui  a  été  la  plus  brisée  par  le  battage,  prin- 
;ipalement  celle  de  l'avoine, et  qu'on  donne 
hour  la  nourriture  aux  bestiaux  ;  dans 
d'autres,  su  contraire,  c'est  la  paille  de 
l-eigle  ou  de  blé  qu'on  a  baltue  de  manière 

ne  pas  la  briser  afin  de  l'employer  à  lier 
5  vigne,  les  espaliers,  les  salades  etc 
Bosc,  Dicl.  d'agr.,  VI,  381,  éd.  1812.) 

Nord  de  la  France,  garbée. 

GBRBBL,  garbel,  jarbel,  s.  m.,  gerbe  : 
Et  ta  t'ea  vas  par  nuit  jarber, 
Et  fes  moisson  d'anlrui  jarbiaus. 
lECLus  DE  MoLiE.Ns,  de  Ckarilc,  Richel   2.31 1 1 . 

r  2i8«.) 

El  fais  messoD  d'aatrai  garbiaus. 

(ID.,  ib.,  Ars.  3112,  f  218'.) 

GERBELE,  garbele,  -  elle,  s.  f.,  sorte 
épice  : 

.XXVIII.  quintaulx  .LUI.  Il  .VII.  oncespoivre 
H  et  garbelte.  f  Vente  des  biens  de  Jacques 
vur,  Arch.  KK  328,  f"  149  r».) 
Garbelles  rosereches.  (Titre  de  ISSl 
lie,  ap.  La  Fons,  G/ass.  ms.,  Bibl! 
mens.) 

GERBEOR,  garbeor,  garbieur,  gerbeur, 
jUi.,  celui  qui  met  en  gerbes  ;  celui  qui 
rçoit  le  droit  de  gerbage  : 
S'aucuns  garbiieres  pourcace  earbes 
5ut  ceval.  (127.3,  Charte  de  la  paix  de 
ilenctennei,  Cellier.) 

Kiconque  donra  au  garbieur  garbe  en 
iist.  (76.)  '  '^ 

Gerbeur,  les  javelles  entasse. 

(J.-A.  DK  Baif,  Eclogues.xnu.  éd.  1573.) 

iRRBEH,  garber,  v.  a.,  engerber,  mettre  | 
lié  en  gerbes,  le  ramasser,  le  recueillir  : 
;ilz  qnigerhet  et  vet  mnxonnsnt.  'Cnrl 
KlBC,  Ricbel.  I.   uu2o,  f»  128  r-.) 
T.   IV. 


GRR 

I      —  Voler,  emporter  des  gerbes  ; 

Jehan  Raoul  fust  souspeçonnez  d'avoir 
emblé  pluseurs  biens....  et  aussi  de  avoir 
garbé  pluseurs. foiz  en  aoust  en  la  juris- 
diction  dn  chapitre  de  Therouenne.  (1380, 
Arch.  JJ  117,  pièce  lOo.) 

Bret.,  Côl.-du-N.,  cant.  de  Matignon, 
gerber,  faire  le  dessous  d'une  toiture  en 
paille.  Guernesey,  guerbair.  Centre  de  la 
Fr.et  Canada,  .gerdec,  foisonner  en  gerbes, 
en  parlant  de  blé. 

GERBERiE,  (jerbrie,  s.  f.,  prélèvement 
de  quelques  gerbes  : 

Item  la  gerberie.  c'est  assavoir  de  chas- 
cun  feu  deux  gerbes;  et  se  il  a  une  beste 
a  charrue,  il  en  doit  trois,  et  se  il  a  trois 
beufs,  il  doit  trois  gerbes.  (1323,  Arch.  JJ 
93,  pièce  43.) 

Que   la   ils   soient  francs   et   quittes  de 

toutes  corvées gerberie,  charrois,  pane- 

terie...  (1367,  Ch.  de  Louis  de  Neuctiâtel, 
Bibl.  Berne  VIII,  b.  604.) 

—  Grange  : 

Deux  seiglons  de  terre  sujets  à  la  sixte 
partie  des  fruicts  pour  droit  de  ferrage 
rendable  en  voslre  gerbrie  au  bourg  de 
Jard.  (1657,  Ste-Croi,x,,lurd,  Arch.  Vienne.) 

GERBETTE,  S.  f.,  petite  gerbe  : 
Petites  gerbettes.  fFREne  Nicole,    Trad. 

du  Liv.  des  ProuffUz  champ,  de  P.  des  Cres- 

cens,  f  43  r»,  éd.  1516.) 

GERBiE,  s.  f.,  sorte  de  lance  courte  : 
Icellui  Cayphas  vint  contre   le  suppliant 
a  tout  une   lance   ou  gerbie,  et   le   cuida 
ferir  par  la  poitrine.  (1398,   Arch.   JJ  133, 
pièce  187.) 

GERBiEK,  S.  m.,  amas  de  gerbes  ; 
grange,  endroit  où  l'on  serre  des  gerbes  : 

Guischart   Traffoy s'en    ala    en  ung 

champ ou   estoieut   quatre  gerbiers.  .. 

esquelz  il  mist  le  feu.  (1460,  Arch.  JJ  190, 
pièce  172.) 

Soaventesfois  à  cause  du  grand  vent 
Qui  va  la  baie  et  la  paille  enlevant. 
Les  granus  gerbiers  blancliissent  de  l'ordure 
Qai  sort  du  bled  et  de  l:i  terre  dure. 

(Hcc.  Salel,  Iliaile,  ch.  v',  éd.  IGOG.) 

Blés  entasses  en  gerbiers.  (0.  de  Serr., 
TU.  d'agr.,  11,6,  éd.  1605.) 

On  appelle  gerbière  en  Lorraine,  et  en 
Bretagne,  Côtes-du-Nord,  une  ouverture 
pratiquée  dans  un  des  murs  de  face  d'nn 
grenier,  et  par  laquelle  on  fait  passer  le 
foin,   la  paille,  etc.,  pour  les  serrer. 

Nom  propre,  Gerbier. 

GERBRIE,  voir  GERBERIE. 
GERDINEL,  VOir  JaRDINF.L. 
GEREDON,  voir  GUERREDOX. 
GBREDONIER,  VOif  GUERREDO-NEH. 

GERFAucoN,  -Un,  girfaucuTi,  s.  m.,  ger- 
faut : 

Erodius,  girfaucun.  (Gl.  de  Garl.,  ms. 
Bruges  336,  Scheler,  lex.,  p.  75.) 

Girfaucons,  gerfaut.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  203,  var.,  Chabaille.) 


GRR 


*«)S 


Hic  falco,  gerf aucun.  {Gloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

GERFAULT,  S.  ui.,  crochet  à  l'usage 
des  baliseurs,  destiné  à  saisir  les  objets 
flottants  ou  cachés  sous  l'eau  : 

Ung  gerfauU  pour  prendre  les  boys  en 
l'eau.  {Invenl.  de  1527,  ap.  Mantellier, 
March.  fréq.,  11,433.) 

GERGERIE,  VOir  JaRGERIE. 

GERGUE,  s.  f.,  sorte  de  graine  : 
Grains  pelis  semblables  a  gergues.  (Jard. 
de  santé,  I,  349,  impr.  la  .Minerve.) 

Cf.  Gegueh. 
GERiLL,  voir  Greil. 

GERLANDE,  VOir   GARLAiNDE. 

GERi^E,  jarte,  gelle,  gilte,  s.   f.,   grande 
cruelle  propre  à  contenir  des  liqueurs  ; 
grand  vaisseau  de   bois  à  deux  oreilles 
trouées,  dans  lesquelles  on  peut  passer  un 
bâton  et  qui  sert  h  mettre  la  vendange  ; 
cuve  ;  mesure  pour  le  vin  : 
Lors  a  li  prestres  enconlrez 
Deux  gars  qui  porlenl  une  jarle. 
(Du  Preslre  crucifié,  Monlaiglon,  fai/.,  I,  196.) 

Comme  les  doiens  et  chapitre  de  l'église 
de  Chalon  sur  Saône aient  esté  eu  sai- 
sine   et   possession  de    avoir    en  la  terre 

d'icelle  église prez  de  nostre  dite  ville 

de  Chalon,  une  gelle  ou  un  vassel  a  me- 
surer les  vasseaulx  ou  les  vins  que  l'on 
vent  il  détail  eu  icelle  ville.  (1362,  Arch. 
JJ  93,  pièce  61.) 

Debent  porlare  les  gilles.{Sans  date,  Cart. 
de  Lausanne,  p.  390,  Soc.  d'Hisl.  de  la 
Suisse  rom.) 

Une  gerle  de  sapin  a  saler  char.  (  Vente 
des  biens  de  Jacques  Cœur,  Arch.  KK  328, 
f»  275  r».) 

Se  voulez  avoir  belle  lessive  et  que  vos 
linceux  soient  beaux  et  blans,  la  première 
fois  que  vous  gelterez  la  lessive  dessus  la 
jarle,  certainement  vous  devez  dire  en  la 
gectant  :  Dieu  y  ait  part  et  monseigneur 
sainct  Cler.  (Eoang.  des  Quenouill.,  p.  92, 
Bibl.  elz.) 

Champagne,  jarle,  gerle,  petit  cuvier. 
Suisse  rom.,  cant.  de  Neuchâtel  et  canton 
de  Fribourg  ;  gerle,  sorte  de  cuvier  ou  de 
grand  seau,  servant  au  transport  de  la 
vendange  ;  au  Dg.,  un  chapeau  de  feutre  : 
mettre  sa  gerle,  Hautes-Alpes,  gerle,  cuve, 
et  jarre,  grand  vase  de  terre.  Lyonnais, 
gerle,  cuve  où  se  fait  la  lessive  du  linge. 

Un  poète  du  xix»  siècle  a  employé  gerle 
comme  un  terme  auvergnat,  dans  les  vers 
suivants: 

On  plonge  de  nouveau  l'écuello  dans  les  gerles. 
Et  sur  ces  doigts  brunis  roulent  les  blanches  perles. 
(V.  Dr.  L.iPB.iDE,  les  Vackes,  dans  le  Livre  du  Père, 
p.  201,  lletzel  1877.).) 

GERLIS,  voir  GltESLIS. 

GEU.MAN1TÉ,  S.  f.,  parenté  entre  frères  : 

Germauitas,  germanilé.  (Gloss.  de  Cou- 
ches.) 

Si  pensoie  que  vostre  germanilé  vous 
vendroit  en  mémoire.  (Bersuire,  T.  Liv., 
ms.  Ste-Gen.,f»425'".) 

L'alliance  de  germanilé  et  île  consangui- 
34 


t6fi 


GER 


Dite.  (J.   Vacocblin.   Trad.  de  la  Chron. 
d'E.  de  Dynier,  II,  ii.Xav.  de  Ram) 

La  germanité,  c'est  a  dire  la  fralernilé 
enlro  Jinla  et  Urai>l.  {Bible,  Zacharic,  cb. 
XI,  éd.  ISW.) 

I.  GERME,  S.  f.,  joune  brebis  qui  n'a  pas 
encore  porlé  : 

Et  s'il  n'i  avoit  castré,  le  germe  anle- 
noise,  et  s'il  n'i  avoit  germe,  le  brebis, 
(i*  5.  Ch.  des  compt.  àe  Lille,  ap.  Duc, 
Germgia.) 

GERMEj  S.  t.,  sorte  de  barque  : 
Item,  y  a  sur  ceste  rivière,  tout  du  pais 
du  Soudan,  une  sy  1res  {irosse  quantité  de 
barques  alant  dn  l'un  a  l'autre  a  marclian- 
dise,  qui  se  nomment  germes  les  aucu- 
nes... que  c'est  une  iulinité.  (Gmi.L.  DE 
Lannoy,  Voy.  et  Amb.,  p.  127,  l'otvin.) 

Fastes  ou  germes  ne  v  peuvent  venir. 
(».,  p.  111) 

GERMELBTTE,  S.  t.,  dimiii.  de  germe, 
jeune  brebis  : 

Printampz  sacré  fut  voué  a  Jupiter,  c'est 
a  dire  que  tout  che  que  germelettes,  jiades, 
et  Iruyes  aporteroient  en  un;;  priotampz 
seroit  sacré  a  Jupiter.  (Fossktikk,  C'roti. 
Marg.,  ms.  Brux.  10bl2,  X,  v,  23.) 

GERMEMENT,  s.  m.,  germination  : 

Germement,  germinalio.  (R.  Est.,  Pel. 
DUl.  fr.-lat.) 

Gcrminatio,  germemenl,  quand  les  arbres 
ou  herbes  jfltent  leur  germe,  (Calepini 
Dict.,  Bâie  1384.) 

La  naissance  et  gerviemenl  des  fruicts  de 
la  terre.  i.Maum.,  Euv.  de  S.  Just.,  f»  292 r», 
éd.  159i.} 

GERMENTER,  Voir  GRAMEN'TER. 

GERMETTE,  S.  f-,  dimin.  de  germe,  pe- 
tite brebis  : 

Haro,  ce  respoot  Aaseana, 
RepoQre  me  faait  roes  germettes. 
Mes  moolons  el  me»  brebiseltes. 
Se  je  les  perc  je  saî  boonis. 
(Fioist..  Poif...  Kichel.  830,  P  2!M   »";  Scheler, 
11!,  336,  54.) 

GERMEirx,  adj.,  qui  a  germé  : 

SiUoaoaDt  par  rayios  uoe  germeuse  plaine. 

(Ho:is  .  £;<■;.,  II,  Bibl.  elz.) 

—  Qui  fait  germer  : 

C'est  an  Tent  priotaDier,  blaodissant,  gracieai, 
Paisible,  dom-sonniiDt,  favoralile,  grrmeiu. 
(Jos.  DC  Coi^.'iB,  Uiroir  du  monde,  189,  éd.  1587.) 

GERMiN,  S.  m.,  germe  : 
Le  gémi*  del  freit  aociea 
Par  ror'.e  lient  en  soi  malt  bien. 

{Upii.  de  Cambridge.  1019,  Pannler.) 

CERMINEMENT,  S.  m.,  germination  : 
(Ce  signe   iaQue)   sur  tout  germinement 

qui  est  de  près  iaue.  lUagiru  le  JuJARichel. 

î»276.  f"  11  r».)  I 

germim:r,  verbe. 

—  Neulr.,  germer  :  1 

Germina  la  racbine  de  Jessé.  (Ms  Berne    I 
697,  f5.Jr«.)  ! 

Qu'en  sa  terre  germineroieitt  \ 
l»t  eipines  et  y  croistroient. 

(Dp,r.oiLLETlLLi,  Trot»  Peleniuiges,  {•  lUï',  irapr.     1 

■util.)  I 


GKR 

Qaant  ces  troys  grains  germinermi 
Et  l'arbre  el  frnicl  :ipporleront. 

(ilysl.  du  riel  lest.,  I,  154.) 

Germiner,   to   springe.    (Du    Cuez.   An 
Introd.for  lo  lerw  toxpeke  frenck  Irewly.  à 
la  suite  de  Palsoiiave,  p.  9i7,  tîéuin.) 
En  ceste  noble  Cosse  eiccllente  et  fertile, 
Cein'.e  de  creuses  mers,  plantée  sus  verte  isle, 
De  tant  temps  on  a  veu  lo  blanc  lys  germiner. 
(Bbanvillb,  Hupliaux  virelaijs.) 

—  Act.,  produire  : 

Germinanz  berbe  as  jumenz.  (Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  cm,  U,  Michel.)  Lat., 
germinaus  berbam  jumentis. 

La  terre  germinera  espines  et  chardons. 
{Bepos  de  conscience,  ch.  xxxm,  Robinet.) 

C'est  celle  qui  germine  tous  arbres  et 
plantes.  (Palissy,    ÛEub..  p.  267,  France.) 

—  Germinant,  part,  prés.,  qui  germe,  qui 
naît  : 

Beneissez,  vus,  tûtes  riens  germinanz  en 
terre,  a  Damnedeu.  (Hymn.  Inum  puer., 
11,  Liv.  des  Ps., Cambridge, p.  280,  Michel.) 

Interroge  la  terre,  et  elle  te  dira  que  c'est 
celle  qui  doibt  plourer  la  mort  de  tant  de 
germinanlz  sus  icelle.  (Le  Fevke  d'Est., 
bible,  Esdras,  iv,  10,  éd.  1534) 

—  Un  auteur  du  xix'  siècle  a  dit  flgu- 
rément  : 

Un  style  inégal,  âpre,  dru,  plein  de  sève., 
qui  sort  d'uu  coeur  chaud,  riche  et  ger- 
minant. (Tainb,  Disc,  à  l'Acad.  fr.,  16  jan- 
vier 1880.) 

1.  GEiiMiR,  V.  n.,  germer  : 
Germirad  en  ses  jurz  li  justes.  {Liv.  des 

Ps.,  Cambridge,  Lxxi,  7,  var.,  Michel.)  Lat., 
gcrminabit. 

La  terre  comandastes  a  germir 
Arbres  porter  fruit  et  flurir. 
(Boni,  de  lumere.&cH.  Mus.  Ilarl.   1390,  P  1".) 

2.  GERMIR,  v.n.î 

V.  le  vis  ou  le  mentonn  li  uiist  avalanat. 
l*n  ait'  coup  li  dooa  tut  en  gerinisaitnt. 
(Pierre  Lasctoft,  dans  les  Ëxcerpla  Uistorica, 
part.  1,  mars  1830.) 

GERMON,  S.  m.,  germe  : 

Tu  enyvres  ses  ruisselz  et  multiplies  ses 
'yermons'et  ses  fruis.  {Ps.,  LXIV,  Maz.  798, 
!•  132  vo.) 

Bourg.,  Yonne,  Doinecy-sur-lu-Vault, 
geormon,  germe. 

GERNATE,  VOlr  GRENATE. 
GERNEMUE,  s.  f.  ? 

Cil,  .1.  herenc  de  gememue. 
(Ad.  de  la  Malle,  li  Jus  Adan.  Richel.  25566, 
f°  48  T"  ;  Coussemaker,  p.  336.) 

Harens  fres  et  poudres  a  l'ail.  Harens 
de  gernemue,  au  verjus  ou  a  la  moustarde. 
{Ens.  p.  apareil.  viand.,  Kichel.  1.  7131, 
f»  luO''.) 

GERNETE,  VOir  GRENATE. 
GERNETER,  VOir  GRENETIEH. 

G'iRMR,  voir  Grbnir. 

GERMSSEMENT,  VOlf  GARNISSEMENT. 
OERNU,  Vi)ir  CRENCr. 
UEHNUN,  Voir  Gbbnon. 


GER 

GERNURE,  S.  f.,  grain  : 

En  ce  temps  furent  si  grant  pleuves  en 
Italie  que  les  gens  et  les  bestes  en  mou- 
rurent en  plusieurs  lieux,  ne  il  n'estoit 
mémoire  de  oncques  avoir  veu  si  grandes 
pleuves  depuis  le  général  déluge,  et  si  Dieu 
n'en  eult  eu  pitié,  par  les  letauies  que  les 
Italiens  luy  faisoient  tous  les  jours,  les 
biens  des  champs  cussenl  esté  tous  perduz  ; 
car  le' plus  grant  partie  par  les  graudes 
eauwes  estoient  ja  tous  gernes,  et  tant  que 
cesgernures  tendoienta  maturité  et  estoient 
ainsi  que  meures.  (J.  Vacquelin",  Trad.de 
la  Chron.  d'E.  de  Vynler,  1,  32,  Xav.  dr 
Ram.) 

GEROFLiNE,  S.  f.,  girofle  1 
Pignonnat,  yerofline,  amnndiolle,  manu 
Christi.  (D.  Bazin,  Honn.  voltiplé  dugoust.) 

GERON,  voir  Giron. 

GERONÉ,  voir  GiRONÉ. 
GERONEE,  voir  GiRONEE. 
C.ERGNER,  voir  GiBONER. 

GEROPHAGiEjS.  f.,  nourrltufe  de  choses 
sèches  : 

Gerophagie...  est  seiche  menjalle.  {Trad. 
de  Beletk,  Uiohel.  1.  995,  f"  U  r».) 

GEROUMET,  voir  Gromet. 

GERouwAiDE,  S.  f.,  rouet,   dévidoir  : 
Gigillum,  yerouioaide.  {Gloss.    lat.-gali, 
Richel.  1.   4120.) 

GERPIR,  voir  GUERPIR. 

GRRPISEMENT,  VOif  GUERPISSEMENT. 

GERREDON,  VOif   GUERREDON.  1 

GERREDONER,   VOir  GUERREDONER.  ! 

GERRIEMENT,  VOir  GUERROIEMENT. 

GERRiF,  adj.,  guerrier  : 

Kar  mull  est  la  terre s«Tii/« 

E  de  boues  genz  pleinteive. 

(Ben.,  0.  de  Norm.,  Il,   19410,  Michel.)       i 

Genz  bataillose  e  si  gerrive 
Que  verz  toz  ses  veisius  estrive.  | 

Ud.,  ib..  Il,  38877.) 

GERROMET,   VOir  GltOMET. 

GERRONNER,  VOir  GiRONNER. 

GERRONNERiE,  gMeronnerie,  s.  t.  1 
Gerronnerie    contre    les    machonneries. 
{Compte  de  1310,  Lille,  ap.  LaFons,  Glosi., 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cascun  avoit  fait  sa  parure  de  bon  drap, 
laquele  parure  estoit  de  drap  blancq  et 
verd  ghieronné,  et  parmi  ghieronnerie  une 
brodure  très  bien  et  gracieusement  ou- 
vrée. {Chron.  des  Pays-Bas.  de  France,  etc., 
Rec.  des  Chr.  de  Fland.,  III,  291.) 

GERSAY,  voir  GCERSOI. 

GERSE,  S.  f.,  céruse  : 

Et  de  ceste  pouldre  ainsi  faicte  toute 
seule  ou  confite  avec  eaue  rose  soit  la| 
face  oiiigte.  Et  ceci  est  appelle  gerse  ou 
ceruse  de  la  petite  serpentaire,  {jard.  de 
santé,  l,  impr.  la  .Minerve.) 

GEiisEuiiE,  jarsure,  s.  f.,  scarillcalion, 
cautérisation  : 


fiES 


GES 


r.KS 


267 


L'autre  manière  de  purger  le  corps  hu- 
main lie  iiiiuivnisps  humeurs  esl  par  sei- 
gnees  ou  par  gcrseures.  (Irailéde  tribula- 
don,  Richel.  |6U9,  f  15  r».) 

La  gerseure  pigiiifie  proprement  Irihula- 
cioQ,  car  ainsi  con)me  en  gerseure  est  le 
gros  sang  tiré  hors  du  corps  humain  par 
le  moyeu  du  feu,  eu  telle  manière  par  tri- 
buljcious  et  ailversitez  sont  tirées  hors  de 
l'ame  les  grosses  ordures  de  pechié,  mo- 
yennant le  feu  de  dilection  esperituelle  ou 
de  charité,  car  sans  feu  peu  ou  riens  ne 
proflteroit  la  gerseure  a  l'nme  que  tantost 
après  le  rasouer  de  Iribulacinn  elle  ne 
cneiist  en  murmure,  en  impatience,  et 
blasphème.  {Ib.,  f»  13  v».) 

Visiter  les  jarsures  desdites  vessies  per- 
cées, pour  les  oindre  dereche'  Judit  on- 
guent. (Fhanchieues,  Fauconnerie,  1.  IV, 
ch.  3,  Paris,  l'Angelier,  1621. J 

GEnsoY,  voir  Guersoi. 

(lERTiER,  voir  Jartier. 

GERLNEL,  s.   m.,  chemise   de  femme  : 
Teristra,  gi'ninel,  chinse.  (.1.   de   Garl., 
ms.  Bruges  516,  Sclieler,  Lex.,  p.  55.) 

GERY,  S.  m.,  nom  d'un  arbre,  appelé 
geria  dans  le  Glossaire  de  Piicange  : 

Un  arbre  appelle  au  pays  (de  Normandie) 
gery.  (1412,  Arch.  JJ  160,  pièce  364.) 

GESANT,  S.  m.,  solive? 

Une  pièce  de  bois  portant  de  treize  a 
quatorze  piedz  de  long  eniploiez  a  faire 
les  gesans  <iu  pl.Tnrqnier  dndit  puclioir. 
(1498,  Compt.  laits  p.  la  ville  d'Abbeville, 
Ricbel.  1.  12016,  p.  112  r».) 

GESCHARBOYDE,  S.  S.,  sorle  de  bateau  ; 

11  n'est  point  permis  non  pins  de  navi- 
gerpar  les  escluses  avec  des  bateaux  dits 
g'îboyde  ou  gescharbogile.  ou  de  les  laisser 
flotter.  {Coui.  de  ta  ville  et  chastelnie  de 
Furnes,  xiv,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  663.) 

GESERANT,  voir  JASERANT. 

GESiNE,gpssme,  s.  f.,  festin  de  relevailles  : 

L'exposant  oi  dire  que  icelle  femme  avoit 

esté  a  une  gessine,  autrement  nommée  au 

pays  (Coutiinccs)   cuffere.   (1414,  Arch.  JJ 

167,  pièce  359.) 

—  Embarras  : 

Ne  tant  n'ai  liardemrnl  ne  spns 
Qoe  j'osaisse  tiire,  eti  nul  sens 
Queie  seroil  la  médecine 
Qui  ni'osleroil  cesle  gninr. 
(Pau..  DE  TlF.Mi,  Jfan  ri  lihndr,  73:1,  Bordier, 
p.  227.) 

GESiNER,  v.  n., 'accoucher  : 
Les  autres    (enffans)   dont  leurs  mères 
I    getmoienl  et  acconrhoient  en   icellny  hos- 
pilal.  (1331,    Archiv.   ho^pit.   de   Paris,  I, 
j    146,  Bordier.) 

I      GESIR,  jesir,  gisir,  gizir,  verbe. 

{      —  Neutr.,  être  couché,  se  coucher,  être 

i  étendu  : 

Par  poeslcticele  noit  i  jurent. 

(IXol.y  SCSS,  Miiller.) 
Tant  chevalier  contre  tTrc/rar. 

(Les  Loh.,  ras.  Berne  113,  f"  l'i'^.) 
Vit  son  segnor  a  la  terre  gnir. 

Ul>-,  !"  44'.) 
lor  chevaus  lonl  gésir  ens  ans  moustiers. 

(Gar.  le  ioh.,  \'  chans.,  vu,  P.  Paris.) 


Onqoes  mais  asenr  n'i  g«c 
!Ne  ;i  ma  volenli5  n'i  fnc. 

(Wacb,  Ho::,  Hicliel.  375,  f»  220''.) 
Quant  ore  fu  d'aler  j/nir. 

(Cligel.  Richel.  1420,  f»  i3'.) 
Jiisl  sur  l'ewe  do  Mac  Burtin. 

(Cotiqi.esl  of  Ireland,  96S,  Ihicnel..) 
Autretel  faisoit  lîlancheflor 
Oui  ceanz  jml  a  l'autre  jor. 
(Floire  et  Blanchepor,  V  vers,,  2201,  du   Méril.) 
Jacet  dons  ades  li   malades   an  sun  an- 
fermerie  ne  jai  ne  s'an  mocet.  {Li  Epistle 
sainl  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f°  49  r".) 

Onques  nus  hora  ne  vit  pins  bel  (castel) 
Que  bien  sai  que  g'i  yiu  anuit. 
(SARnAzi.i,  /!e»i.  de    llam,    ap.    Michel,  Hisl.  des 
ducs  de  Nonn.,  p.  219.) 

Ke  jeo  m'amur  vus  grnntasse 
Ke  vus  jiisxez  ea  inun  lit. 
{Un  Chivttl.  e  .«a  dame,  ms.  Cambridge,  Corpu*  SO, 
f  93",  P.  Meyer.) 

Il  avint  que  Adanz  jut  ou  lit  mortel. 
(Conlin.  de  Gitill.  de  Ti/r,  II.  iMichelant  et 
(i.  Raynaud,  Itinéraires  à  Jérusalem, 
p.  158.) 

(;e  n'est  pas  honte  de  chaoir,  mais  de 
trop  gésir.  {Ane.  prov.,  xiil'  s.,  ap.  Ler. 
de  Liocy,  Proo.) 

Il  s'esmut  pour  aler  la  (cité  de  Sayete) 
le  jour  de  la  feste  des  apostres  Saint 
Pierre  et  Saint  Pol,  et  just  le  roy  et  son 
ost  devant  le  chastel  d'Arsur.  (JoiNV., 
Hisl.  de  SI  Louis,  p.  174,  Michel.) 

Ne  ne  puisent  gizir  an  Mes,  ne  en 
bours  de  Mes.  (1322,  Hist.  de  Metz,  III, 
349.) 

Le  régent...  avoit  cesle  nuit  geut  a 
Evreux.  (Wavrin,  Anchienn.  Croii.  d'En- 
glel.,  I,  260,  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 

Mal  couchiez  a  terre  gerras. 
(G.  DE  Chakny,  Liv.  de  Chenal. ,  ms.  Brux., 

f  9  y".) 

Quant  li  roys  engles  eut  jeu  une  nuit  a 
Mont  Leheri  et  toute  se  host.  (Froiss., 
Ckron.,  VI,  238,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Bers  ou  gesent  petiz  enfans.  {liloss.  galL- 
iaJ.,  Richel.  1.  7684.) 

Que  leur  vanlt  avoir  en  chevances, 
IN'en  crans  lictz  de  parement  geu. 
(Villon,  Granl    Test.,  cxLvin,  .louaust,  p.  109.) 

Et  mauldissoient  moult  leur  Pucelle  qui 
leur  avoit  promis  que  sans  nulle  faute  ils 
gaigneroieut  a  celluy  assault  la  ville  de 
Paris  par  force,  et  qu'elle  geyroit  celle 
nuyt.  {Journ.  d'un  bourg,  de  Paris, an  1429, 
Michaud.) 

Jamais  en  chambre  n'en  salle  deux 
Duictz  ensuivant  ne  gerray  tant  que  sçau- 
ray  certainement  s'il  est  vivant  ou  s'il  est 
moTl.iPerr.eval,  f»  23'',  éd.  1530.) 

Mais  il  les  fanlt  d'or  et  d'argent  saisir, 
Ains  que  ge.'iir  ne  coucher  soubz  leur  elle. 
(.1.   Mabot,  Epislre  des  dames  de  Paris  aux  Courlis, 
de  France,  édition  sans  date,  p.  26.) 

Icy  gerra,  s'il  n'est  pendu. 
(Cl,.  Mar.,   s"  Episire  du    Coq  li   l'Asne,  p.    205, 
éd.   l'iBG.) 

On  ne  les  voit  snr  la  paille  gésir. 

(1d.,  Aiche  en  Pauvreté.) 
II  me  convînt  gésir  on  une  couche. 
(In.,  Epixire  pour  te  capitaine  Raisin,  p.  140, 
éd.  l.'JDrt.) 

Il  n'y  avoit  pour  tout  logis  qu'une  seule 
chambre  si  petite  qu'il  n'y  pouvoit  gésir 
qu'une  seule  personne.  (Amyot,  Vies,  J. 
Cacs.,  éd.  1365.) 


Penses  tu  gésir  au  giron  des  grâces  sans 
qu'il  le  couste,  dy,  beau  jouvenceau  ?  |La- 
BiVEV,  les  Tromper.,  1,  1,  Ane.  Th.  fr.,  VU, 
10.) 

Une  mettairie  assise  au  dit  lieu  en  la- 
quelle a  toiet  a  gésir  bestes  couvitI  de 
chiiume.  (l.''J60,  Aveu  du  fief  île  Lonnvrville 
paroisse  de  Pruniers,  chasteilenie  de  Homo- 
rentin,  ap.  Le  Clerc  de  Doûy,  t°  289  i", 
Arch.  Loiret.) 

—  Fig.,  persévérer  : 

Fous  est  kî  en  péché  volt  lungoment  gisir  I 
(Garmer,  Vie  de  S.  Tkom.,  Richel.  13513, 
f°  2  v"  ) 

—  Coucher  avec  une  personne  d'un 
autre  sexe,  avoir  un  commerce  charnel  : 

Dist  Oliviers  :  Par  ceste  nieie  barbe, 
Se  puis  veeir  ma  génie  sorur  Aide, 
Vus  ne  gerrez  jamais  enire  sa  brace  ! 

(Itol..  1719,  Millier.) 

Avec  mon  amiu  geirai 
Nuelle. 

(fiom.  et  past.,  Bartsch,  I,  23,17.) 
Li  miens  arains  jeiit  a  neot  avouckes  moi. 

01/.,  1,  24,2.) 

Jon  te  dcsfenc,  sor  les  menbres  coper. 
Et  si  très  chier  con  tu  as  m'amislé, 
Que  lu  n'i  gises  ne  n'aies  abité 
Desc'a  cele  euro  que  l'aras  espousé, 
Tout  droit  a  Homme,  la  mirable  cité. 
Et  se  t'i  gis,  si  me  puist  Dix  salver. 
Tu  te  venras  en  si  granl  povrelé 
Qu'il  n'est  cors   d'omme  qui  lo  peusl  conter. 
(linon  de  Bord.  6693,  A.  P.) 
Qu'il  ait  jut  a   fenie  par  forche.  (1253, 

Cnut.  de  la  terre  de  Merk,  C""  d'Art.,  234, 

Arch.  P. -de-Cal.) 

Si  demanda  au  varlct    conbien   il    avoit 
ke  cil  varies  avoit  espousé    sa  fille,  ne  s'il 
avoit  geu  ali.  (Li  Coûtes  dou  roi  Coustant 
l'Emper.,  Nouv.  fr.  du  xiil"  s.,  p.  30.) 
Mtit  me  sermonna  jon^hement 
C'a  li  jeuisse  carnelment. 

{Sepl  Sages,  .'iOlS,  Relier.) 

Ensamble  jurent  bras  a  bras 
Et  démenèrent  leurs  sonlas. 

{Couci,  4053,  Crapelot.) 

Pour  avoir  afaire  et  gésir  a.  elle.  {Assis, 
du  baill.  d'Orl.,  1383-84,  f°  89  v»,  Arch. 
Loiret.) 

Canacé  jeut  avec  Molaire. 
(la  granl  Halice  des  femmes.  Vais.  fr.  des  xv°  cl 

xvi«  s.,  V,  308.) 

—  Être  en  couches,  accoucher  : 

La  povrement  jut  la  virgo  Marie 
DeJhesusson  enfant. 

{Cher,  au  cygne,  16201,  ReilT.) 

Elle  gisait  d'enfant  a  ce  vilage  la. 

1.1b..  18369.) 

La  famme  Gehan  gisoit  d'ijiifant.  (Mén. 
DE  Reims,  423,  Wailly.) 

Si  Din  plaisl,  vous  engroisseres, 
Fait  cele  ;  s'en  gerres  ou  mai. 
{Vu  Pre\lre  et  du  Chevalier,  Moutaiglon     et    Ray- 

naud,  Falilian.v,  II,  86.) 

Elles  n'avoient  pas  de  viande  qui  fust 
digne  pour  les  chaniberieres  de  leurs  me- 
soos  quand  elles  gisent.  {Quinze  joyes  de 
mariage,  la  tierce'joye,  Bibl.  elz.) 

A  présent  il  est  trop  embesongué  pour 
sa  femme  qui  a  geu  d'un  beau  lilx.  {Journ. 
d'un  bourg,  de  Paris,  au  1429,  Michaud.) 

Madame  de  Nan>ur  disoit  a  la  duchesse 
Isabelle  que  les  roynes  de  France  sou- 
ioient  gésir  tout   en  blancq   mais   que  la 


MH 


GES 


GES 


GRS 


nierc  du  roy  jCIinrles  VII)  prini  a  gésir  en- 
verd  et  depois  toutes  l'ont  fait.  (AilKNOB 
DB  PoiCTiKBS.  Honn.  de  la  eour,  ap.  La- 
borde,  kmaux.) 

Elle  a  porlt'  un  beau  filz  et  a  geu  leans. 
(Loris  XI.  Aour.,  xili,  Jacob.) 

—  RéO.,  être  couché,  se  coucher  : 

U  caeas  nollani  ir  jal  dosai  dd  pin. 

(/lo/.,  ÎSIS,  Mùller.) 

Si  >int  un  chev.ilier  toz   armez;   si   s'a-  | 
Costa   ilelez   la    litière   ou  gc  me  yisoie  et 
m'esracha  l'orcillier  dcsoz  ma  lesté  si  du- 
rement   que    niolt   me  blera.  (Gaut.  Map,   i 
Lancelot  du  Lac,  Richel.  1430,  f  92\)  I 

Li  m/  pisrûi. 
'R.  DE  IlOD..  Ueriufis,    ms.  ViCDne,  f*  21'.) 

Quant  je  mf  gis,  si  m'en  porctaas.  I 

C.  DE  SoicMU,  Chant.,  Sclieler,  Trour.   Mg.,        I 

noDT.  s»r.,  p.  12.) 

Me<  o  ton  ami  te  terra. 

(Rose,  Uolg,  Moon.) 
Net  0  son  ami  se  Jerro. 

(H.,  Vat.  Chr.  I5i2,  f»  9î^.' 

Pour  ceali  qni  an  lit  de  la  mort 
.Sf  jerroni  sans  aïoir  confort. 
(I>CCCILLCv.,  Pèlerin,  du   corpshum.,   ms.  Valpin- 
çon,  f  S'.) 

Et  le  mena  dedens  la  cambre  ou  il  ie 
gissoil  sus  une  conte.  (Froiss.,  Chron., 
IV,  î41,  Luce,  ms.  Rome.) 

—  Act.,  jouir  d'une  femme  : 

Car  forment  m'aroit  abonté, 
S«  il  croit  ma  nieche  ene, 
Despnceleo  et  pais  geue. 
(Dt  Praire   el  du  Chetalier,    Muntaiglon  et  Ray- 
naod,  FûHiaus,  II,  C3.) 

—  Nentr,  être  situé: 

Un  jornal  de  viîine  ke  gest  a  Saint  Mamin. 
(1241,  Ban  de  tréf.,  Bibl.  Metz.) 

.11.  jornalz  de  terre  ke  geixent  au  Pe- 
zeires.  (Août  1243,  S.-Tbiébaut,  Arch. 
Mos.) 

.111.  jornals  de  vigne  ki  geijceni  dezor  lo 
mousticr  de  Luicey.  (Juill.  1264,  Conlrat 
passé  au  couv.  des  dames  de  la  Belletanclie, 
Célestias,  maisons,  1*  I.,  Arcb.  Mos.) 

Ou  qu'il  soit  ne  giece.  (1276,  Charmes, 
S,  Arcb.  Meurtbe.) 

.11».  jornalz  de  terre  ke  geixent...  (1308, 
S.  Livier,  Arcb.  Mos.,  G  2189,  n»  1.) 

—  Consister,  dépendre  : 

Tous  les  bonmes  qui  jamais  ont  esté 
DTans  et  faict  grans  clioses,  ont  conmencé 
fort  jeunes.  Et  cela  gist  u  la  nourriture,  ou 
de  grâce  de  IJieu.  (CoMMyNES,  ilém.,  1,10, 
Soc.  de  ril.  deFr.) 

Comme  le  bien  du  corps  gist  en  santé, 
force,  alegreese,  et  en  la  beauté  des 
membres  bien  proportionnez  :  et  la  félicité 
de  l'ame  inférieure,  qui  est  la  vraie  liaison 
do  corps  etderintcllect,i;ijl  en  l'obéissance 
que  les  oppetitz  doivent  a  la  raison  :  c'est 
a  dire  en  l'action  des  vertus  morales, 
lODt   ainsi  que    le  souverain  bien    de   la 

ftartie  intellectuelle  gist  aux  vertus  Intel- 
ectuelles  :  c'est  a  scavoir  en  prudence, 
science  et  vrave  religion.  (Bodin,  /?e»u- 
liUque,  I,  1,  éd.' 1583.) 

La  force  de  tout  conseil  gist  nu  temps, 
(Mo5T.,  £m.,  1.  m,  c.  î,  p.  18,  éd.  169S.) 

—  Gésir  en,  impers.,  Mre  de  : 
Toutefois  (Tibère)  estima  qu'il  gisoil  en 


son  devoir,  et  estoit  son  office,  tant  qu'en 
luy  seroit,  reconcilier  le  père  avec  la  lille 
pa"r  fréquentes  lettres.  (De  LA  Boutiebe, 
Trad.  de  Suélone,  p.  137,  éd.  lo69.) 

—  Infinitif  pris  substantivement,  le  fait 
d'être  couché  : 

Ge  ne  pris  gaires  tel  gésir 
Onant  je  n'ai  co  qne  je  désir. 

{Rose,  2505,  M^on.) 
Li  gesirs  easamble...  el  li  baisiers  reco- 
gnoisseul  assez  dou  crime.  {Ordin.  Tancrei, 
ms.  de  Salis,  f»  72".) 

Si  leur  souffist  mielx  cil  repos  el  cilz 
gesirs.  (G.  de  Charny,  Liv.  de  Cheval.,  ms . 
Brux.,  f»  102  r°.) 

—  Gesanl,  part,  prés.,  en  couches,  ac- 
couchée : 

Femme  gissians  d'enfant  puet  gessir  per 
l'espace  de  un  mois,  el  tent  que  cle  ger- 
rat  li  boslel  i  csl  quitte  de  guaitte.  (Coût, 
de  Beaurepaire,  Bibl.  de  l'Ec.  des  charl., 
1864,  p.  34.) 

Hayt  jours  après  vont  les  Toisines 

Visiter  darao  la  gesante. 
(J.  d'Itrt,   Secr.  et  Loix  de  Slar.,   Poés.  fr.  des 
XV"  et  ivi°  s.,  III,  178.) 

Fiz  qni  fnt  par  la  gesante 

Da  nom  d'Âesqne  nomme. 

(U  Peruse,  Div.  Poés.,  p.  58,  éd.  1553.) 

!      —  Qui  est  couché  par  terre,  mort,  en 

I  parlant  du  bois  : 

Ceuls  qui  deivent  la  taille  deu  bois  onl  le 
vert  en  gesanl  et  le  sec  en  estant  a  ardre 
et  a  herbergier.  {Jurés  de  S.  Oiien,  ("  16  r\ 
Arch.  S.-Inf.) 

—  Synonyme  de  dormant,  en  parlant 
de  verre  : 

Fenestre  ferrée  et  voirree  de  voirre  «iri- 
sant et  dormant.  (1374,  Bail,  Arch.  M'm 
29,  t°  116  r».) 

—  Mis  dans  la  saumure  salé  : 

Le  harenc  sor  et  blanc  et  gisanl,  doit 
mi  d.  de  hdlage.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  tnest,, 
l'  p.,  Cl,  26,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Poisson  de  mer  salé,  saumon  d'Escoce, 
ou  autre,  ne  pourra  eslre  gardé  par  les 
revendeurs  que  onze  jours,  se  ce  n'est 
barens  sors  ou  gisons.  (1377,  Arch.adm.  de 
ta  ville  de  Reims,  m,  440,  Doc.  inéd.) 

Bourg.,  Yonne,  gisante,  giunle,  géante, 
femme  qui  vient  d'accoucher. 

GESME,  voir  Gemme. 

(iESMË,  voir  Gemmé. 

1.  CESSE,  S.  f.,  espèce  de  légume  : 

Le  suppliant  trouva  en  une  pièce  de 
terre....  qui  avoit  esté  semée  de  jesses,  les 
cbievres  el  les  berbiz  de  Bernard  Garnier. 
(1457,  Arch.  JJ  189,  pièce  163.) 

Les  vcsses,  gesses  et  esses  sont  plus  a 
l'usaige  des  bestes  que  des  bonmes.  {Pla- 
Une  de  honneste  volupté,  {"  71  v»,  éd.  1528.) 

2.  f;F.ssE,  s.  m.,  sorte  de  maladie: 
Gesse  est  un  mal  qui  nuit  a  quelque  ac- 

tion  de  la  poupiere,  conme  fait  toute  sorte 
de  mal  :  et  lu  palpitation  n'est  pas  une  ac- 
tion, nins  vice  des  paupières.  D'avantage, 
Aviccnne  parlant  du  gesse  dit  que  c'est 
difficulté  d  aperlion  es  paupières.  (Jocrs., 
Annol.  s.  ta  chir.  de  Guy  de  Chaiil,  p.  249, 
éd.  1698.) 


3.  GESSE,  S.  f..  gouttière  : 

Goutiere  ou  gesse  pour  porter  les  eaux 
communes.  (Coût,  de  Bret.,  art.  712,  ap. 
Duc,  Gessum.) 

GESSiN'E,  voir  Gesine. 

GEssoNNEUX,  gessonoeux,  adj.  ? 
En. la  fin  da  mont  converssoient 
Serpens  malles  et  gessoneuxex. 
Trop  mordaos  et  trop  fenimeuses. 

(Fabl.  i'Oi:,  Ars.  .5069,  f»  60».) 

Gessonneuses. 

Il  h.) 

1.  (;est,  s.  m.,  gestation: 

Richaut  se  tient  et  cointe  et  noble. 

Et  bien  se  vest, 
El  se  conri-ie  bien  et  pest  : 
Plus  est  suianz  que  lisse  en  gest. 
(De  Richaut,  369,  ap.  Méon,  Nouv.  Rec,  I,  49,1 

2.  GEST,  voir  GlET. 

1.  GESTE,  jesfe,  gieste,  yiste,  s.  f.,  action, 
exploit,  haut  fait  : 

Grant  fu  la  jesie,  bien  en  doit  on  parler. 

(Les  Loh.,  Vat.  Urb.  375,  f»  ÎS'.) 

Plest  vos  oir  cbançon  de  boue  geste. 
(Prise  d'Orengc,  32,  Joncls.,  fini//.  i'Or.) 

Mar  veisnies  Guillelir-e  ! 
A  vis  deables  porroit  il  ja  mes  estre. 
Que  remainsissent  ses  voies  et  ses  génies. 

(Li  Corenans  Vivien,   1600,  ib.) 
A  tant  se  taisent,  si  pensent  de  l'errer 
Toute  leur  giste  ne  sai  pax  raconter. 

(Auberi,  p.  21,  Tobier.) 
i  Membre  vous  de  la  geste  flere. 

Des  eslors  et  des  vasselages 
Que  fi,-t  tousjors  vôtres  linages. 
(Eleocle  et  Potinice,  Richel.  375,  f  '  Il  ' 

Ne  vos  dirai  ne  son  ne  lai, 
IVe  cbançon  de  gesle  ne  fable. 
Mais  chose  tôle  véritable 
Vos  vueil  commencer  et  espondre. 
(De    quoi     vienent    li     trailor,     Richel.    191.ÏJ, 
f»  34".) 
Apres  avoir  par  œuvres  belliqueuses. 
Par  haulx  exploitz  et  gestes  vertueuses. 
Acquis  bruit,  los  et  famés  glorieuses 
D'beur  et  victoire. 
(i.  Mabot,   Xoij.  de  Venise,  la  Prinse  du  Chastenti 
de  Pasquiere,  éd.  1731.) 

—  Chanter  de  geste,  loc,  chanter  une 
chanson  de  geste,  une  partie  d'une  chan- 
son de  geste  : 

Je  sai  trop  bien  canter  de  gesle, 
Mo  voles  vous  oir  canter  i 
(A.  DE  i,A  Halle,  li  Gieus  de  Robin  el  de  ilorio». 

Coussemaker,  p.  409.) 

Ledit  .lehan  puel  donner  le  placlie  cl 
faire  chauler  de  geste  a  Beauves  au  lieu 
acousUinié  qui  que  il  lui  niait  le  jour  de 
Noël,  le  jour  de  Pasques,  le  jour  de  Pcn- 
thecousle  et  leurs  fories,  sans  clio  que 
aultres  y  puist  chanter  se  n'est  pur  la  li- 
cence dudil  Jehan.  (1367,  Chart.  de  l'EgUle 
Beauv.,  D.  Gren.  311,  n"  106,  Kichcl.) 

—  Epopée,  chronique,  histoire  : 

Ci  fait  la  geste,  que  TnrolJus  decliuel. 
(Roi.,  400-i,  Millier.) 

Doit  on  les  livres  et  les  gestes 
Et  les  csloircs  lire  as  fesles. 

(Wace,  Rou,  Richel.  375,  f»  219'.) 
On  lit  es  gestesrommaines  que...  {VioUtr 
des  Hist.  rom.,  c.  xxxviii,  Bibl.  elz.) 


GES 

—  Race,  famille  : 

nta»  rao  cuurunde,  se  la  i/esle  en  desment  ! 
{Roi.,  788,  Millier.) 
Se  il  ne  fassent,  par  le  cor^  S.  Rémi, 
Li  qoeas  .F.  et  la  gesif  Alori, 
I)  Tos  eaissent  for»  de  France  fiati. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f»    15=.) 
Li  desconfit  se  plaignent  de  la  gextr  francor, 
Qda  (elon  sont  et  fier  et  noble  poigneor. 

(J.  Bon.,  Sax.,  ccsxx,  Michel.) 

Car  une  giesie  doit  venir  de  ces  enfans, 
nont  la  foi  .Ihesucris  en  sera  mienix  creans. 
(Chcv.  au  cygne,  1161,  Reiiï.) 

Hé  Carin  de  Monglanve  le  chevalier  vaillant 
Dont  issi  ceste  gesic  dont  on  parolle  tant. 

(Garin  de.  htonglanre,  Itorav.,  p.  338.) 

Se  Dex  m'aist  I  trai  nos  a  Orable, 
Et  Dei  confonde  la  sarrazine  geste  ! 
(Prise  d'Orenije,  1189,  Jonck.,  Giiilt.  d'Or.) 

Tuil  li  meillor  de  la  paiene  gesir. 

(Li  Covenans  Vivicjt,  lo82,  ib.» 
£  jeo  soi  mat  de  bone  geste. 
(Le  Uort  du  roi  Gormond,  215,  ap.  Reiff.,  Chron. 

teVousk.,  II,  p.  XTii.) 
Es  .Tii'.  cheviliers  de  la  geste  Mahotn, 
Ses  condnist  Mancabres  des  pais  de  Carion. 

(Gui  de  Bourg.,  1683,  A.  P.) 

Ja  ceo  est  vilanie  a  home  de  vo  geste. 
(Quatre  fils  .iymon,  ms.  Oxf.,  Hatt.  59,  f  77  ï°.) 
Je  voz  affi  qn'il  est  de  franche  geste. 

(Jourd.  deBlaivics,  1525,  Hoffmann.) 

Tonte  est  de  la  lignie  (foe  Dens  a  tant  amee. 
De  la  geste  Aymeri  qui  proesce  a  durée. 
(Baeies  de  Comarchis,  Richel.  U48,  f  110'\) 
Qne  il  est  d'une  geste  moult  cremue  et  doutée. 
(Beuv.  dWigrcm.,  Richel.  766,  1°  3'.) 
Vos  estez  d'une  geste  ou  il  a  maint  princier. 
(Aye  d'Aiign.,   757,  A.  P.) 
Oaqaes  boms  de  ma  jeste  ne  pansai  félonie. 
(Floovant,  272,  A.  P.) 
De  la  garce  de  pute  geste. 

(Blancand.,  2019,  Michelant.) 
Seignor,  vos  qui  estes  de  ge.<ile. 
Qui  cuers  avez  legicrs  et  fols.... 
^  De  pleine  Bourse  de  sens,  Montaiglon  et  Raynaud, 
Fabl.,  m,  101.) 

Par  le  saint  Sauveor  que  nous  tuit  noron 
Mal  est  bai  avenu  a  la  geste  Mahon. 

(Doon  de  Maience,  8066,  A.  P.) 
l.e  riche  duc  Gaufrei  chele  nuit  engendra, 
Qui  père  fu  Ogier,  que  Kalles  tant  ama. 
Ch'esl  l'une  des  .m.  gestes  que  Damediea  créa, 
Il  pour  garder  sa  loi  dedens  Franche  estera. 
L'une  est  de  Garin  de  Mon?Iane  decha, 
3ui  tout  chel  Toulousan  de  paiens  délivra, 
;lît  tont  le  Pierbonnois  et  Orenge  comhra, 
iVenice  sus  la  mer  et  Biau  lande  aquita, 

aille  et  Calabre  aussi  et  quanque  il  i  a. 
-hele  geste  ama  Dex  et  bien  le  demoustra, 

.'ae  sas  trestoule  gent  l'acrut  et  essaucha. 

(/*.,  7981.) 
Bien  dit  la  converse   que    par  toy  seroit 

lonnoree  toute  la  geste  dont  lu   es  yssus 

Chron.  dedu  Guescl.,  p.  S3,  Mlcliel.) 

■Ineslhee  a  coup  il  appelle  et  .Sergnste, 
'eresle  aussi  de  fort  vaillante  geste. 

(DesMazdres,  Enéide,  xir,  éd.  1608.) 

—  Equipage  : 

Il  bel  .irroy,  et  geste  sumptueusc 
iiit  la  Daulphine,  honnesle  et  vertueuse. 
(H.  Salel,  Chasse  royalle,  (Euv.,  éd.  1573.) 

2.  GiiSTE,  voir  Gete. 

fiESTELET,  voir  Gastelet. 


GET 

GBSTER,  voir  Geter. 

1.  GESTEUR,  s.  m.,  celui  qui  fait,  qui 
exécute  : 

Ainsi  comme  coulract  qui  seroit  faict 
par  aucun  gesteur  de  besongne.  {Coustum. 
de  France,  f  49  t°,  éd.  1517.) 

2.  GESTEUR,  vciir  Geteob. 

GESTicuLAiRE,  adj.,  qui  parle  par 
gestes  : 

Un  petit  enfant  muet,  mais  fort  gesticu- 
laire,  représentant  tout  ce  qu'il  vouloit  et 
pensoit  par  quelques  signes  et  mouvements 
de  son  corps.  (Fouquemn,  Bhet.,  ("  57  v», 
éd.  lSo7.) 

GESTicuLAiREMENT,  adv.,  par  gestes  : 

Cependant  que    le    maudit    frère  Jeau, 

usurpateur  des  Carmes,  monstroit  gesticu- 

tairement  l'iiostie   et  le  calice.  (La  vraye 

Hysl.  des  troubles,  f"  7  r»,  éd.  1374.) 

GESTINGE,  s.  f.  ? 

Meslre  est  dos  cerveises  estales. 
Bien  les  conoist  bones  et  maies. 
Bien  est  sire  des  escales. 
Des  gestinges  et  des  eruales. 
(nom.  des  Franceis,  ap.  Jub.,  Noiiv.   Rec.,    II,  2.) 

GESTION,  S.  f.,  acte  : 

Par  les  gestions  duquel  (oiseau)  les 
choses  futures  devinant  precognoissoit. 
(FossETiER,  Cron.  Marq.,  ms.  Brus.,  I, 
fMQevo.) 

GESToiRE,  gett.,  s.  f.  ? 

Tant  qu'il  trueve  une  pautoniorc 
Séant  lez  une  fauconiere, 
Plusor  vestue  autre  nue, 
Et  li  mauves  l'ont  tant  tenue 
Qu'cle  est  plus  orde  et  pins  mauvaise 
Que  nen  est  orse  ne  punaise. 
Lor.s  s'apoie  tant  a  s'estoire 
Qu'il  a  esparse  sa  gestoire. 
Pais  passe  avant,  si  s'abandonne. 
Tant  li  promet  et  tant  li  donc 
Qu'il  est  couchiez  el  lit  puant. 
(De  quoi  mènent  li  trailor,  Richel.  191.'i2, 
C  33  ï°.) 

Qui  veult  prendre  les  leus  a  buissonner, 
le  temps  si  est  a  la  fin  du  mois  de  feb- 
vrier,  et  est  le  temps  qu'ilz  sont  départis 
de  la  gestoire,  pourqtioy  ilz  sont  familleux; 
car  tant  comme  ilz  sont  en  gest,  ilz  men- 
gent  peu  ou  néant.  (Modus,  f»  49  r^Blaze.) 

En  la  fin  de  febvrier,  que  les  leus  se 
départent  de  la  getloire,  lesquelz  sont 
affamez...  (Ib.,  f»  70  r".) 

GESTOiiER,  voir  Getoir. 

GESTOUR,  westour,  s.  m.,  jongleur  : 

Par  pluseurs  westours,  rymours,  niinis- 
tralx  et  autres  vacabondes.'  (1403,  Stat.  de 
Henry  IV,  impr.  gotb.,  Bibl.  Louvre.) 

GESTUE,  s.  m.,  sorte  do  bois  des  Indes, 
ébèno  : 

Item  una  crux  de  ligno  dicto  gestre, 
munita  de  argento  deaurato  cum  crucifixo 
de  ebore.  (133o,/nt;en<.  de  la  Ste  Chapelle  de 
Paris,  reg.  1,  pièce  7,  ap.  Duc,  Gestre.) 

GESTRicft,  s.  m.,  sorte  de  moule  : 
Deux  moulles  et  un   gestricq  pour  faire 
des  tieulles.  (Pièce  de  1449,  ap.  La  Fons,    [ 
Bull,  du  Com.  hist.,  III,  Archéol.,  p.  166.) 

GET,  voir  GlET. 


r.KT 


im 


GETAisoN.  gettaison,  s.  f..  jet,  action  de 
jeter  : 

Si  getaison  se  faisoit  en  la  mer...  (Coust. 
de  Bret.,  f°  209  vo.)  Var.,  gettaison,  dans  les 
Preuo.  del'Hist.  de  Bret.,  1. 1,  p.  790. 

GETANCE,  gett.,  s.  f.,  action  de  jeter  : 
Gettance,  abjectio.    (1464,  J.  Lacadeuc, 

CathoL,    éd.    Aulîret  de    Quoetqueueran, 

Bibl.  Quimper.) 

GETANT,  part,  prés.,  dégouttant  : 

Ces  pères  saisiront  voz  inutiles  mains 
En  disant  :  Voy  tu  pas  que  tes  mains  faynoantes 
Lavent  sonbz  celles  la  qui,  de  mon   sang  gelantes. 
Se  purgent  dessus  toy  et  versent  mon  courroux 
Sur  ta  vilaine  peau,  qui  .se  lave  dessouhs  I 

(D'AiiBin.si:,  Trng.,  vu,  Bibl.  elz.) 

GETE,  getle,  gecte,gepte,  geste,  giesIe,  s.  f., 
taille,  impôt,  redevance  : 

N'aura  li  princes  nulc  geste  en  la  terre 
Saint  Pol.  (Mars  1220,  Cathéd.  de  Metz, 
Arch.  Mos.) 

Les  queux  dis  livres  il  nos  ont  assises  et 
assignées  em  lor  gieste   de  Sendre.  (12o4, 

C 
Cft.  des  compt.  de  Dole,  -,  Arch.  Doubs.) 
S 

Et  de  ces  fies  devons  li  gete  a  la  dite 
contesse.  (1266,  Ch.de  Jeh.  de  Bourg. ,Xrch. 
i  247,  pièce  37  (34).) 

Ils  sont  et  seront  quictes  de  tailles,  de 
morlemains,  de  formariages,  de  assises, 
de  charrois,  de  messaiges,  de  comman- 
dement a  volonté ,  de  crowees  et  de 
gectes.  (1320,  Ch.  d'affranch.  de  Fresnes, 
etc.,  Verdun,  Cabin.  de  M.  de  Labry.) 

Nous  quittons  a  tousjours  les  diz  habitans 
de  Braoux  et  leurs  hoirs  vint  solz  do  Tour- 
nois, qu'il  nous  doivent  chascun  an  pour 
une  redevance  que  l'en  appelle  <7e((e.  (1331, 
OriL,  p.  .333.) 

'Item  voulons  et  octroions  que  lesdiz 
consouls  et  conseillers...  puissent  et  leur 
soit  leu  de  leur  propre  auclorité  indire  et 
imposer...  taille,  queste,  gepte,  etc.  (1374, 
Libertés  de  la  ville  d'Aigueperse,  Arch. 
JJ  198,  pièce  360.) 

Cf.  Giet. 

GETEE,  gettee,  gectee,  gielee,  gitce,  jetée, 
s.  f.,  jet  : 

Si  se  fîert  il  des  espérons,  si  se   met  il 
devant   toute  se   gent,  bien   le  Jetée  d'un 
cailleu.  (Robert  de  Clary,  p.  28,  Riant.) 
Et  quant  li  quens  s'en  dut  aler. 
Cil  li  vinrent  a  rencontrer  : 
Si  fu  gietes  do  palesliaus. 
Et  de  cinces,  et  do  hoiaus. 

(Pit.  MousK.,  Chron.,  29166,  Heiff.) 

—  Saillie: 

Des  saillies  et  gitees  le  prevost  de  Bloys 
en  comptera.  (1392,  tteven.  de  Blois,  Arch. 
KK  301,  f»  7  T\) 

Colin  le  Charpentier  pour  sa  maison  et 
espace  devant  les  halles  tenant  a  Jehau  de 

Dieppe Le    dit    Colin    pour   la   gettee 

d'icelle  maison...  viii  d.  (1401,  Etat  de  re- 
ceptede  la  censived'Yévrl-le-chastel,  ap.  Le 
Clerc  de  Doiiy,  t.  I,  f"  289  r»,  Arch.  Loiret.) 

—  Fondation  : 

Pour  applauir  leur  (/ectee  et  fondement. 
(D'AUTON,  Chron.,  nic'hel.  3082,  f»  UO  r».) 

—  Abatis,  coupe  : 


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r.ET 


Dou  quel  bois  Pierre?  rfil  IVHoe.escuiers, 
uoslre  procurerre?,  avoil  viiulu  le  surfail 
et  la  loosiire  a  religieuse?  dames  l'abeesse 
el  le  convent  dou  Paraclit  parmi  Iraote 
cinc  livres  tournois,  des  queus  nos  re- 
ceumes  noire  enlerin  paiement,  el  devoit 
durer  la  yeUe  dou  dit  bois  cinc  années 
continueuf.  (t30l,  Cart.  du  Paraclet, 
f  165  r°,  Arcli.  Aube.) 

En  attendant  le  temps  de  la  coupe  el  de 
la  getee  (des  arbres).  (1311,  Arch.  JJ  46, 
f*  51  v.) 

—  Getee  d'une  métairie,  bestiaux  et  us- 
tensiles de  labour,  qui  sont  fournis  par 
le  fermier  lorsqu'il  entre  en  jouissance 
d'une  métairie. 

1.  oETEis,  -  teiz,  -  lis,  gil.,  jet.,  jelt., 
adj.,  qu'on  jette,  qu'on  lance  : 

Aas  dan  et  aus  arz  ijelrii 
CommenceDt  le  p&leteiz. 
(OciART.  lioy.  lign.,  t.  I,  t.   115,  Bochon.) 

—  Fondu  et  coulé  dans  un  moule  : 

Tn  or,  en  métal  geteU 
Korenl  tôt  li  qnares  joiolis. 
(EKocle  et  Polin..  Itichel.  37.Ï,  f»  38\) 

Sor  .1.  lit  l'a  assis  j/c/cm  a  cristtil. 

(E.   de  S.  Cilles,  Richel.  25516,  f»  Se"".) 

Aiax  i  TÎ  si  ricbe  Teisele 

De  orre  Iriroire  soldoisce 

El  a  ;mages  geleisee. 
(Esl.  de  la  g.  s..  Val.  Clir.  1659,  f  9'.) 
Nu?  ne  puet  mestre  eu  sele  ne  en  escu, 
de  quelque  manniere  que  lu  sele  ou  li  escu 
soit,  chose  emprientee  ne  enpaslee,  ne 
jeteiche  d'cstain,  se  ce  n'estoil  qui  couve- 
nist  remuer  a  besoins  .li.  esuuciaus  ou  .m. 
d'une  sele  que  aucun  preud'oume  eust 
acbastee,  et  pourroil  on  fere  ces  escucinus 
d'un  estain  tnint  a  la  reqiieste  de  l'ache- 
teeur.  (E.  lioiL.,  Lit.  des  mesL,  l'  p., 
Lxxvill,  13,  Lespinasse  el  Bonnardot.) 

Li  seliers  apele  chose  emprainte  ou  en- 
pasVee  ou  jetetche  d'estaim,  quant  aucuns 
fet  euvre  par  molles,  de  quelque  chose 
que  li  molles  soit  faiz,  et  puis  celle  chose 
moUee  alacbe  a  colle  seur  l'arçon.  (1d.,  ib., 
14) 

—  Rapporté  : 

Qniconquez  vicult  niectre  terre  yelisse 
contre  mur  nioitoien,  il  y  doibt'  faire 
contremur  de  l'espoisse  aconslumee  affin 
que  la  terre  ne  corrumpe  le  mur.  {Stat.  de 
Paris,  Vat.  Ott.  2962,  f»4o'-.) 

Mettre  terres  getisse.  {tiEnvrn,  liubricque 
touchant  te  chaslellet  de  Paris,  f°  303  r°, 
éd.  1347.) 

—  D'impôt  ? 

Disme  gilisse  des  fruiz  qui  croistronl  en 
ladite  vigne.  (1439,  Stc-Croix,  Monlbage, 
Arch.  Vienne.) 

Dimerie  getisse.  {Cr.  Gaulh.,  i"  161  v», 
Arch.  Vienne.) 

Viuçt  feillons  de  terre.,  au  debvoir  du 
douzain  des  fruits  y  croissans  pour  droicl 
de  lerrage  et  oultre  la  disme  jettisse  au 
prieur  de  Marignè.  (1699,  Ste-Crois,  la 
Bellotière,  Arcb.  Vienne.) 

Cf.  GiKT. 

2.  CETEis,  jeteiz,  gettels,  gecteis,  jitteis 
s.  m.,  assaut  h  coups  de  pierres  qu'on 
jetait  avec  les  frondes,  piorrières  el  man- 
gonneaux  : 


Derant  les  barres  reissles  getei». 

(Les  l.oh.,  ras.  Monlp.,  f  131".) 

Qaant  les  .M.  osls  s'entreacontrerent 
Par  grant  fierté  s'entreinPsIerent, 
De  dais  y  ot  grant  lanceis 
Et  de  pierres  g  a  ni  geleis. 
{BruI,  nis.,  f»  19  v°,  c.  2,  ap.  Ste-Pal.) 

Lors  conmence  Wjeleis 

De  cels  dedens  et  ccls  defors. 

(Gaurain.  2896,  Hippeau) 
Receul  moull  de  opprobre  et  de  laideur 
et  de  jeteiz  de  boe  el  de  ordure  du  peuple 
qui  esloil  entour.  (Cfcron.  mss.  de  Guill.  de 
Nangis.) 

GETEMENT,  jetemcnt,  jettement,  jecte- 
ment,  s.  m.,  action  de  jeter,  de  lancer: 

Lnpidatio,  jecfemenf  de  pierres.  (R.  Est., 
Diclionariolum.) 

Lueur  et  jectemenl  de  rayons.  (Id.,  ib.) 

Jeclemenl  par  dessus,  superjectus.  (Id., 
Pet.  Dict.  fr.-lat.) 

Injeclus,  injpclio.  jettement  dedans  ou 
dessus.  {Calepini  Dict.,  Bâle  1584.) 

Ce  jettement  de  baston,  que  Leurs  Ma- 
jestés lenoient  en  la  main  et  le  tiroienl, 
portoit  telle  loy  en  soy  si  rigoureuse, 
qu'aussytosl  qu'il  estoil  tiré  il  ne  lalloit 
sur  la  vie  que  pas  un  des  deux  combatlans 
passast  plus  outre.  (Brant.,  des  Duets, 
Buchon.) 

De  ceste  histoire  se  peut  recueillir  et 
noter  l'usance  antique,  qu'il  y  avoil  en 
France  de  ces  combats  el  jettemens  de 
gaiges.  (Id.,  ib.) 

—  Fig.  : 

Fortune  fery  l'oreille  de  Cassius  de  sem- 
blable jettement  de  voix.  (Sym.  de  Hesdin, 
Val.  Max.,  f-  36'',  éd.  1483.) 

GETEoiR,  voir  Getoir. 

GETEOR,  -  eur,  -  our,  gett.,  jett. ,  gect., 
gesl.,  giet.,  git.,  jetaour,  s.  m.,  celui  qui 
jette,  qui  lance  : 

Par  jetaours  de  darz.  fJ.  DK  Priobat, 
Liv.  de  Vegece,  Richel.  1604,  f°  9^) 

...  Les  geete!fr.<!  de  hasart. 
(J.  Le  Fevbe,  la  Vieille,  1178,  Cocheris.) 
Li  quens  Guis  de  St  Pol  esloit  aies 
veoir  les  gietours  des  engiens,  el  une  piere 
des  engiens  a  ceaus  dedens  li  chei  sour  la 
tiesle.  [Cliron.  de  Hains,  c.  xxiv,  L.  Pa- 
ris.) 

Manouvriers  debras,  fossieurs,  cargeurs, 
jetteurs  et  hostiers.  {Cli.  ae  1365,  àp.  A. 
Thierry,  Mon.  de  l'Iiist.  du  tiers  état,  IV, 
161.) 

Et  dit  an  geleoiirs  :  Faites  et  si  getcz. 
(Cbv.,  dn  Cuesclin,  13839,  Charriém.) 

Les  gecteurs  de  fondes.  (E.  de  Laigue, 
Comm.  de  J.  Ces.,  f»  81  v",  éd.  1339.) 

Force  tireurs  de  fondes,  el  jetteurs  de 
dards.  (Amvot,  Tlieag.  et  Car.,  ch.  xxv.) 

Les  gens  de  traict,  fondaires  et  jetteurs 
de  pierres  sortirent  des  raucs  et  couinien- 
cerent  a  s'esrarmouclier.  (Seyssel,  Appian. 
Alex.,  f»  483  v»,  éd.  1560.) 

Gelteur  d'eau.  (Cattan,  Geomance, 
f»  31  V»,  éd.  1B71.) 

Quand  on  jette  des  pierres  contre  le 
loup,  il  a  bien  ceste  astuce  d'observer  et 
regarder  d'un  œil  furieux  celuy  qui  luy 
aura  jette  la  pierre  ;  el  s'il  en  a  esté  of- 
fensé, il  tuera  celuy  qui  l'aura  jettee,  s'il 
peut  par  luy   estre  attrapé,  mais  s'il  n'en 


a  point  esté  blessé,  ou  peu  atainl,  aussi 
n'offensera  il  que  bien  peu  le  jelteur  de  la 
pierre.  (Adjoncl.  à  la  Vén.  de  J.  du  Fouili, 
ch.  I.) 

—  Celui  qui  répartit  la  taille  : 
Plusours  gens  de  nostre  citeil  se  doloicnl 

el  ont  dolluf,  ou  temps  passeil.  de  ceu 
que  li  faigos  et  bloquelz  n'ont  mies  esleit 
gilient-  par  les  gitours,  ou  temps  passeil, 
bien  ne  justement.  (1357,  Hist.  de  Mets, 
IV,  173.) 

Symonnet  le  Bnuchier,  el  Pierre  de  Bou- 
clenay,  clerc,  gesteurs  et  imposeurs  des- 
dicles  tailles.  (23  juill.  13ô9,  Commission, 
etc.,  Arch.  admin.  de  Reims,  III,  142, 
Doc.  inéd.) 

—  Adj.,  qui  a  l'habitude  de  frapper  : 

La  Bible  veult  que  s'il  est  beste  qui 
fiere  home  ou  feme,  sique  la  personne 
voise  de  vie  a  trespas,  que  la  beste  soit 
deslruitte,  ue  n'en  soit  mengee  la  chair,  el 
le  sire  de  la  beste  en  soit  quille,  se  amsi 
n'est  que  la  beste  fust  accoustumee  d'estre 
hurleur,  mordeur,  ou  getteur.  (Bout., 
Somme  rur.   1»  p.,  f»  69%  éd.  1486.) 

—  S.  m.,  aspersoir  : 

Cil  qui  portoit  le  giteour,  puissant  en 
l'eve,  si  aloit  getanl  par  dessus  les  cres- 
tiens.  (Quesie  du  S.  Graal,  Richel.  12382, 
f»  11  r»)  Plus  bas  :  geteour. 

Et  li  angles  premiers  qui  portoit  le  gie-  t 
teor  puissoil  en  l'aiguë.  (Ib.,  II,  179,  Hu-  i 
cher.) 

Li  favres  prenl  son  giteor,  si  l'arose  (le 
fer).  {Serm.,  xiil°  s.,  ms.  Poitiers,  f»  18  r».) 

GETER,  getter,  jeter,  jetter,  -  ier,  gecter, 
jecter,  gester,  gieter,  gister,  giter,  gilier, 
verbe. 

—  Act.,  faire  sortir,  tirer  : 

Sovenl  reclaime  le  glorioas  du  ciel 
Que  il  le  giel  de  cet  mal  enconbrier. 

(ItAiMBERT,  Ogier,  6330,  Barrois.) 

E,  Broiefort  !  dit  li  Danois  Ogiers, 
Sor  lole  rien  vos  doi  jou  a\oir  chier. 
En  tante  coile  m'aves  eu  mcstier  ; 
Si  m'as  gelé  de  maint  estor  plenier. 

(Id.,  iii.,  mm.) 

A  lor  etesque  venu  sunt, 
Pitosement  preié  li  unt 
Que  preiast  Deu  que  cel  serpent 
Giel  de  la  terre  e  cel  torment. 
(G.  DE  S.  Pmr,  m.  s.  Michel,  3253,  Michel.) 
Toz  ses  amis  de  tôt  ahan 
Giele  la  mère  des  arcangles. 
(G.  DE  CoiNCi,  De  sainte  Leocade,  650,  Mèon, 

Nom'.  Rec,  I,  288.; 
Mais  ne  li  plaist  que  me  giest  de  torment. 
(ViD.  DE  CiiART.,  Chans.,  is,  p.  67,  Lacour.) 

Ung  marchant  de  Monluel  qui  vuet  gec- 
ter de  la  ville  six  porcs  gras,  ne  les  jec/era 
point  dehors,  mes  les  venile  en  la  ville. 
(12  janv.  1419,  Reg.  consul,  de  Lyon,  I,  216, 
Guigue.) 

Je  me  garderay  que  monsieur  de  Lor- 
raine ne  me  gesièra  plus  de  mes  pinces. 
(30  août  1484,  Lett.  de  Louis  XII  d  M.  de 
Torcy,  Arch.  des  miss,,    2'   sér.,  II,  382.) 

—  Réfl.,  sortir  : 

Devient  sers  au  pechié  si  que  il  ue  s'en 
puet  giler  a  sa  volenlé.  (LauheiNT,  Somme, 
Richel.  22932,  f»  34'.) 

—  Act.,  détourner: 


GET 


GET 


GET 


il[ 


Biaus  doai  osles,  ce  ilist  Pitié, 
Bien  voas  devroie  avoir  gilié 
D'aler  ans  leus  que  je  vous  nomme. 
(Rlteb.,  la  Voie  de  Paradis,  II,  ii,  Jab.) 

—  Faire  tirer  : 

Lesquels  Aoîilois  gietlerent  trois  canons. 
{Grand.  Cron.  de  France,  l'Isloire  du  roy 
Phelippe  de  Valois,  xxxix,  P.  Paris.) 

—  Neutr.,  tirer  : 

Puis  i  ont  tant  et  fem  et  jeté 
Cane  des  tours  font  a  terc  verser. 

Uliwn  de  Bord.,  HOi,  A.  P.) 

A  tant  fist  li  rois  ciesser  les  engiens  de 
gieter  et  d'assalir.  (CKron.  de  Rains, c.yiii, 
L.  Paris.) 

Des  brans  d'acier  commencent  a  chapler 
Li  uns  a  l'autre,  esquermir  et  gieter. 

(Gaydon,  3S93,  A.  P.) 

Quant  il  fut  uns  pcu  prez,il  ouyt  sonner 
trompeltes  et  jelier  nanons  moult  horrible- 
ment. (J.d'Arras,  Melus.,  p.  184,  Bibl.elz.) 

Et  se  lo<ïa  li  dus  ce  jour  sus  le  rivière 
d'Uiatiel  au  les  deviers  Kierenaing,  et  toute 
sen  ost  ossi,  et  se  fist  le  nuit  gettier  bien 
et  prossenient  a  plus  de  cinq  cens  lanches 
et  de  deux  mille  bidaus  et  Genevois. 
(Fhoiss.,  Chron., Il, 201,  Lucejms. Amiens.) 

Et  s'en  alla  de  la  a  Han  sur  Some,  de- 
Tant  laquelle  il  mit  le  siège  par  un  lez,  et 
&st  assiéger  de  grands  canons  pour  jetler 
aux  murs  de  la  ville,  (ilém.  de  P.  de  Fenin, 
an  UIO,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Apres  ceux  dedens  commencèrent  si  fort 
^geier  canons,  qu'il  falut  que  les  gens  du 
roy  se  traisissent  arrière.  [Ib.,  an  1412.) 

Pour  despense  de  bouche  a  donner  a 
boire  a  ceulx  qui  gictent  des  canons  qui 
sont  sur  les  dictes  lorelles.  {Compte  de  J. 
Martin,  1421-1423,  Forteresse,  Despence, 
XVII,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Lesquels  engins  a  verges  et  bombardes 
jeetoient  jour  et  nuyt  sans  cesser  contre 
ledit  chasteau.  (J.  Chartier,  Chron.  de 
Charl.  VII,  c.  91,  Bibl.  elz.) 

—  Ruer  : 

Et  lijament  commence  tant  fort  aregiber. 
En  travers  a  salir  et  des  pies  a  gieler. 

{Houm.  d'Alix.,  i"  4T',  Michelant.) 

—  Act.,  porcer  à  coups  de  traits  : 
Pour  une   fieste  que  li   Aveulie  de    Lille 

avoient  ordenee  de  iiieter  un  pourcbiel. 
{Compt.  de  1.3.57,  n"  9,  p.  10,  Arch.  mun. 
Valenciennes.) 

—  Ecrire  : 

Hem  pour  geler  et  grosser  cest  décret 
par  deux  foiz  et  pour  antres  escriptures, 
trente    deux    soûls.    (1344,   Arch.   JJ    75, 

—  Fondre  : 

Puis  getad  Yram  un  grant  vaissel.  {Rois, 
P-  234,  Ler.  de  Lincy.) 

—  Répartir,  compter,  calculer  : 

Nous  feismes  lire  mol  a  mot  et  geter 
ordeneement  toutes  les  sommes,  tant  de 
rcceptes  comme  de  poiement,  contenues 
oudil  tierz  escript.  (1320,  Arch.  JJ  60, 
f»32r».) 

/^iltroi  ensamble  mon  prevost  feront  et 
mleronl  la  taille  sur  ces  qui  auront  povoir 
a  en  paieries  vintetcinc  sols.  (1322,Arch. 
JJ  61,  f»  70  vo.) 

Pour  .1».  de  ges  pour  yester  les  comptes. 


(Pièce  de  1347.  Arch.  adm.  de  la  Ville  de 
Reims,  II,  1141,  Doc.  inéd.) 

Qu'ils  estoient  consentans  et  d'accordz 
que  sur  eulx  et  chaseun  d'eulx,  selon  sa 
faculté  et  puissance,  fust  geslee,  assise  et 
imposée  une  bonne  grosse  somme  de  de- 
niers... pour  emploier  aux  choses  devant 
dites.  {Pièce  reiai.  d  l'arrêt  du  14  août 
1426,  Arch.  législ.  de  Reims,  2'  p.,  vol.  1, 
p.  578,  Doc.  inéd.) 

Gardes  pour  garder  leurs  bestes,  et  faire 
conslitucion  et  ordonnance  a  la  garde  d'i- 
celles  àe  gésier  et  imposer  sur  euix  et  leurs 
coramunz  sommes  d'argent.  (1440,  S.  Paul, 
cart.  IX,  n"  14,  Arch.  Doubs.) 

Lesquelles  sommes  ont  esté  par  mesdiz 
seigneurs  bien  veues,  examinées  et  jectees. 
(1444,  Saint-Flour,  Arch.  K  68,  n"  2.) 

Comble  de  biens  mondains,  sa  despense  ne  jette. 
Et  hors  de  samiison  li  diligence  jette. 
(Les  Omonimes,  Poés.  fr.  des  iv'  etxvi's.,  III, 
113.) 

—  Imposer  : 

Et  se  défaut  y  avoit  par  aventure  de 
paier  lesdiles  vint  libres,  pour  chaseun  jour 
cil  qui  deffaudroit  de  paier  ce  a  quoy  il 
seroit  gttez  paieroit  douze  deniers  d'a- 
mende. (1321,  Arch.  JJ  60,  f"  129  v°.) 

—  Geler  dessus,  loc,  enchérir  : 
Lesquielx  vonlent  jeter  dessus  pour  em- 

pescher  et  avoir  leur  bonne  grâce.  (1580, 
Compte  de  lut.,  f"  127',  Barbier  de  Lescoet, 
Arch.  Finist.) 

—  Gelant,  part.  prés.  ? 

S'il  es  toit  nus  home  d'Yppre  ne  de  Douay 
ki  fust  encontre  de  chou  que  li  4  preudou- 
mes  eswarderoient  porbien,  ne  de  forfait 
ne  d'autre  cose,  il  ne  poroit  estre  a  l'ostel 
ne  a  l'os  gielans  ne  a  couverture  ne  en  nef 
kerkier  lainne  ne  drap  avoec  nul  home 
d'Yppre  et  de  Douay.  (Mars  1239,  .\rch. 
mun.  Douai,  Cart.  00,  f»  30,  et  Cart.  LL, 
f  47.) 

—  Gelé,  part,  passé,  rejeté,  réprouvé  : 

Uns  ois  a  diable,  uns  getes. 
Qui  disoit  qu'il  ert  des  Deus  nés 
Por  ço  qu'il  ne  savoi    son  père 
A  le  gent  nomer,  ne  sa  mère. 

(Parlon.,  253,  Crapelet.) 

Bret.,  Finistère,  Quimper,  jeter,  enchérir. 
Poit.,  giter,  compter.  Ctianip,,  jeter,  essai- 
mer. 

GETiF,  «/eHi/,  adj.,  qui  exhale  une  mau- 
vaise odeur  : 

Le  chien  n'est  pas  si  getif  ni  si  puant 
que  la  chèvre  (Amyot,  OEuv.  mêl.,  t.  IV, 
p.  346,  éd.  1820.) 

—  Fondu  : 

Argent  gelttf  àes,  orfèvres  a  huit  estrelins 
d'alloi.  (1311,  Béthuue,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  Geteis. 

GETiN,  getlin,  adj.  et  s.,  terme  de  mé- 
pris, synon.  de  ribaud,  boulier  : 

Fort  ribaui  comme  chiens  courlins 
Et  plus  getina  que  vieuU  marmotz. 
(Eloy  Damersai.,  Livre  de  la  deablerie,  '"  2i'^ 
éd.  1507.)  Var.,  gettins. 

Tons  ces  gloutons,  goulus,  frians. 
Gelins,  bouliers,  ribauli,  pntler^- 

(Id.,  ii;  [<■  ia'  ' 


GETOEK,  voir  GETOfR. 

GEToiR,  getouoir,  getoer,  yetouer,  ge- 
teoir,  giet.,  geluer,  gettoer,  gectoir,  jectoir, 
gitouer,  gictouer,  gestouer,  s.  m.,  asper- 
.soir  pour  jeter  de  l'eau  bénite  : 

Aspersorium,  wispeilon,  geluer.  {Glots. 
de  Garl.,  ms.  Bruges  546,  Scheler,  Lex., 
p.  71.) 

Si  vit  venir  .II.  Sngeles  dont  li  un? 
tenoit  un  orçuel  tout  plain  d'eve,  et  li 
autres  tenoit  en  sa  main  destre  un  geteoir. 
{Queste  du  S.  Grao(,  Ricbel.  24394,  f-  13\) 

Li  angeles  ki  portoitlc  geteoir  puissoit  en 
l'aiguë  et  si  aloit  getant  par  desus  lescres- 
tieos.  {Ib.,  f»  13=.) 

L'un  tenoit  un  orceil  plein  d'eve,  et  li 
autres  tenoit  .].gilouer  en  sa  main  destre. 
[Ib.,  Richel.  12382,  f»  10  v») 

Si  en  vit  deus  angres  issir  dont  li  uns 
tenoit  un  orçuel  tout  plain  d'iaue,  et  li 
autre  un  getouer  en  sa  main  destre.  [Ib., 
ms.  Tours"  913,  1°  21''.) 

Par  tout  ou  il  aloient  getoit  li  angres 
l'iaue  a  un  geioi{e)r.  {Ib.,  f"  22'.) 

Li  autres  tenoit  un  gieteoir  en  sa  main 
diestre.  {Ib.,  Il,  178,  Hucher.)  Var.,  jeloir. 

Item,  un  orcel  d'argent  a  eaue  benoiste 
et  le  getouer.  (1328,  Inv.  de  Clémence  de 
Hongrie,  ap.  Douël  il'Arcq,  Nouv.  Comptes 
de  l'Argenterie,  p.  50.) 

—  Jeton  ; 

.1.  cent  de  getoers  et  une  bourse  a  les 
mettre.  (1358,  Compt.  de  D.  Collors,  p.  91, 
Duc  d'Aumale.) 

Un  cent  gsslouers  4  s.  p.,  pour  gester  et 
enregistrer  les  parties  dudit  office  du  pre- 
mier jour  d'octobre  jusques  au  premier 
jour  de  janvier.  (1380,  Compt.  de  f  Ilôt,  des 
R.  de  Fr.,  p.  64,  Douet  d'Arcq.) 

.1.  cent  de  giclouers.  (1401,  ib.,  p.  150.) 

Le  suppliant  bailla  audit  Pierre  certaine 
quantité  de  getouoirs  pour  mettre  ou  il 
avoit  prins  ledit  argent.  (1404,  Arch.  JJ 
158,  pièce  416.) 

A    Jehan    Davesnes,    boursier....,    pour 

deus  grans  paulx et  faire  une  bourse  a 

mectre  les  gitouers.  (1441,  Frais  de  trans- 
port des  litres  des  arcUives  d'Orléans  et  de 
Blois,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t.  l,  f»  290  r% 
Arch.  Loiret.) 

Certains  geclouers  de  cuivre  et  de  plomb. 
(1430,  Arch.  JJ  174,  pièce  358.) 

Hz  sont  fringans  du  bois  levez. 
Et  puis  pour  hanter  entre  gens, 
La  bource  pleine  de  gelloers 
Pour  dire  qu'ilz  ont  de  l'.'irgent. 
(CoauiLL.,  Mmol.  desPerruq.,  II, -291,  BibL  elz.) 
Jectoirs   a    compter.  (KossiiXiER,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brui.  10311,  V,  v,  13.) 

Pour  lassetz  et  geclouers  qui  ont  servy 
ausdiz  marchans  en  leur  dicte  assemblée. 
{Compte  de  1497,  ap.  Mantellier,  Mareh. 
fréq..  Il,  313.) 

Pour  troys  livres  de  gecloyrs  achaplez. 
(1534,  ib.,  11,  343.) 

Se  disait  encore  au  xvii*  siècle  : 

Les  gelouerS  de  la  chambre  des  comptes 
à  Dijou.  (1606,  Jetons  de  Bourgogne,  col- 
lecL  de  M.  d'Aumout.) 

1.  GETOIKE,  geltoire,  s.  f.,  pelle  de  bois  : 

Une  grant  paelle,   appellee  geloire,  qui 

estoit  ferrée.  (1411,  Arch.  JJ  163, pièce  247.) 


fiFT 


GEU 


GHK 


Uni-  geltoire  ou  pelle  de  bois.  (IWi, 
Arch.  Jj  I8i,  pièce  450.) 

S.  OKTuiHE,  gettoire,  s.:f.,  rejeton,  bon- 
Inre  : 

Et  en  peiilt  faire  1res  beaulx  gettoires  (de 
l'Unieus)  comme  de  saiilçoyes,  qui  les 
plante  en  terre  dissoulle  loinp  d'un  pied 
l'un  de  l'autre,  de  toutes  pars,  et  se  doit 
retailler  chn=cun  an.  (Fuere  .Nicole,  Trad. 
du  Lie.  des  Prouffilz  champ,  de  P.  des  Cres- 
cens,  f»  66  f,  éd.  1316.) 

GETON,  gieton,jelton,  gecton,  jecton,  gi- 
tan, gicton,s.  m.,  rejeton,  an  propre  et  au 

RcDirt,  de  vil  çrlon  issis. 
En  si  vil  gelon  te  r'es  mis 
Dont  ta  James  hors  ne  seras. 
(De  Hfnarl  el  de  Piauâoue,  49,  Méon,  Siippl-, 
p    4l,Chab:tille.) 

Une  racine...  jeta  un  trop  bel  qielon. 
(Du  Pin  biertaudé,  Richel.  873,  f»  167«.) 

Apres  ce  que  j'ay  parlé  des  branches 
et  fruit  de  ce  noble  arbre,  est  droit  que  je 
die  des  beaulx  giclons  et  ver  des  fueillcs 
fresches  et  belles.  (CniST.  de  Pizan, 
Charles  V,  2*  p.,  cb.  17,  Michaud.) 

Les  fruictz  et  plandes  des  boys,  ou  le 
gecton  des  bovs  taillavs.  {Coust.  de  Bret., 
h  188  r°.) 

Il  sortira  un  jetton  du  tronc  de  Jesay. 
(Du  Fail,  Cont. d'Entrap;  xxxiv,  Bibl.  elz.) 

Du  sapin  les  tendres  jeltons.  (Amtot, 
Pmp.  de  table,  iv,  1.) 

TaDtost  en  emondant 
l.e  fraitier  de  jelloiu  trop  épais  abondant. 
(J.-.V.    DE     Baif,     Poèmes,    1.    VIII,     Lemerre, 

II,  38S.) 

Les  jectons  du  sep  sortent  plus  tost  a 
travers  la  terre  molle  que  par  la  dure  qui 
aura  chômé.  (La  Boetie,  le  itesnag.  de  Xe- 
noph-,  Fcugère.) 

Ksinonde  mes  jellons,  laisse  la  branche  tendre. 
(D'AiBicsK,  Prière  et  confess.) 

—  Essaim  : 

Item  pour  .ni.  gttons  de  mnusches  trou- 
vez a  Thierry,  .XII.  s.  (132S,  Compte  de 
Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3',  f»  56  v°.) 

Grandjean  condamné  a  l'amende  pource 
qu'il  avoit  trouvé  certains  gelions  de 
mouches  en  la  forest  dudicl  Morley,  et 
sans  1rs  rapporter,  les  brisa,  dont  fut  mis 
en  procès  par  le  procureur.  (1473,  Arch. 
.Meuse  B  27S9, 1"  cah.,  f»  9  v«.) 

Une  petite  mochette...  laquelle  morut 
avec  ses  jectons.  (Compl.  de  gruerie,  du 
xiv  et  du  xv*  s.,  Arch.  C.-d'Or,  Mém.  de 
la  Soe.  éduenne,  1876.) 

Quant  le  roy  (des  mouches  a  miel)  meurt 
de  maladie  contagieuse,  tout  le  jetton 
porte  le  dueil,  demeurant  en  silence,  sans 
aller  a  la  quesle,  ny  sortir  hors  de  la 
roche.  (Do  Pinet,  Pline,  xl,  18,  éd.  1866) 

Il  n'y  a.  jetton  d'abeilles  qui  n'ait  son  roy. 
(Pasq.,  Utt.,  t.  I,p.  60Î.) 

E!le  (la  reine)  envoie  le  jecton  dehors 
cercher  autre  logis.  (LA  Boetie,  Mesnag. 
dt  Xenoph.,  Feugère.) 

Un  jetton  de  mousches.  Examen  apum, 
(Nomencl.  oclil.) 

Ctiamp.,  Pitliiviers,  Lorr.,  Franche- 
Comté,  jeton,  e<isalm  d'.ibellles.  Poitou, 
ieton,.  onne,  -  onne  (j'Inn,  j'ionne,  j'toune^. 


jiton,  jitonne,  poulain  ou  pouliche,  mulet 
ou  mule,  jusqu'à  l'âge  d'un  an. 

GETONCELET,  S.  m.,  petit  rejoloM  : 

Et  li  geloticelex  petis 
A  qni  la  grans  froidears  laila. 
Qui  li  prejniers  gelons  geta. 
Ce  fu  li  petis  rois  Jebaris. 
(Watriouet,  <le  l'Arirc  royal,  490,  Scheler.) 

GETONEH,  jettonner,  v.  n.,  pousser  des 
rejetons  : 

Veus  tu  que  derechef  jettonnent  les  buissons 
Sur  les  monceaux  pierreux  de  nos  cheules  maisons? 
(Dij  Bartas,  ludil,  I.) 

GEToT,  s.  m.,  sorte  de  pelle  de 
fournier  : 

Une  grande  scabelle,  ung  getot,  une 
bruchie.  (1501,  Invent,  de  l'Hôlel-Dieu  de 
Beaune,  Soc.  d'Archéol.  de  Beauue,  1874, 
p.  146.) 

Plusieurs  aultres  menues  chouses  ser- 
vaus  auxdicts  fors,  comme  sacz,  thamis, 
j/e(o2,pailles,  tant  de  boys  que  de  ter.  {Ib., 
p.  133.) 

Cf.  Getoire. 
GETOUER,  voir  Getoir. 
GETOuoiH,  voir  Getoir. 

GETTAISON,  VOlr  GETAISON. 
GETTANCE,  VOir  GETANCE. 

1.  GETTE,  voir  Gaite. 

2.  GETTE,  voir  Gete. 

GETTEE,  voir  GeTEE. 
GETTEUR,   voir  GETEOB. 
GETTIER,    voir   GETER. 

GETTiF,  voir  Getif. 
GETTiN,  voir  Getin. 
(iETTOER,  voir  Getoir. 

GETTOIRE,  voir  GETOIRE, 

GETTON,  voir  Geton. 
GETUER,  voir  Getoir. 

GEtJDAlLLE,   VOir  GELDAILLE. 

CEUDK,  voir  Gelde. 
GEUDER,  voir  Geldeb. 
GEUE,  voir  Jaye. 
GEUi,  voir  Jehui. 

1.  GEULE,   voir  GOLE. 

2.  GEULE,  voir  Gorlk. 

GBULEE,  voir  GOLEE. 

GEUMË,  voir  Gemmé. 

OEUN,  voir  Jeun. 

GEUNE,  s.  f.,  barre,  barraiçe  : 
Dessus  li's  geunes  par  ou  l'eau  entre  en 
In  ville.  (1441^  Ch.  de  la  comtesse  Henr.  aux 
bourg,  de  IHontbéliart,  Arch.   inun.   .Mont- 
béliard.) 


GEUNIE,  voir  Jeunie. 

GEUPIR,  voir  Guerpir. 

GEURE,  s.  f.,  mot  obscur  liésiErnant 
une  sorte  de  fleur  : 

Lor  ventailles  furent  iacies 
A  flors  de  ijeiires  ovrees. 
Et  de  roses  orent  espees. 
Uugem.- d'Amour.  302,  ap.  Méou,  Fahl.,  IV,  364.^ 

GEUREDON,  VOir  GlERREUON. 

GEURLE,  voir  GORLE. 

GECSE,  S.  t,  gorge,  gosier  : 

Mais  noslre   sire  ne  lor  volt  mie  soffrir  ! 

qu'il  l'innocent   dévorassent,    qui   par  sa  ; 

grant  pitiet  delivret  assi  de  lor  geuses  ceos  I 

mismes  qui   ne  desservent  mies    qu'il  de-  i 

livreit  soient.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  i 
24768,  f»  141.) 

Plus  douces  sont  tes  paroles  a  mes  ; 
geuses,  ke  mies  ne  soit  a  ma  boche...  (Id.,  | 
(6.,  f»  129.)  I 

I 

GEUTE,  S.  f.  t 

Item  les  dessus  nommez  auront  veue  et 
geute  de  la  laresse  dessusdite  ou  mur 
jusques  a  la  maison  qui  est  en  la  court 
dudit  hospital  par  fenestre  ferreez  et  voi- 
riez de  voire  cisant  et  dormaut.  (1376, 
Bail,  Arch.  MM  30,  f»  31  r",) 

GEWEE,  s.  f.  t 

Pour  mettre,  cxii.  kesnes  qui  vinrent  de  le 
forest  de  Cressy  sur  gewees  telles  qu'il 
plaira  a  conseil  monsieur  le  duc.  (1343, 
Vrav.  aux  chat.  d'Art.,  .4rcli.  KK  393, 
i"  92.) 

GEYNER,   voir  GEHINER. 
GEYTE,  voir  G.UTE. 

GHADUE,  voir  Gadue. 

GHAEGNIER,  VOlf  GaAIGNIER. 
GHALE,   S.   f.  ? 

Un  libvre  de  chire  verde  a  faire  ghales 
pour  les  maieurs  de  le  pierclie  recréer  et 
rénover  en  avril,  .vu.  s.  (Compte  de  1382, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.l 

GHALINE,    voir  GELINE. 

GHALLOiRE,  S.  f.,  baril,  tonneau  : 
Un  brasseur  condamné  a  .x.  1.  de  ban 
enfraiutpour  avoir  mis  grain  en  masquiere, 
brassé  ung  brassin  de  cervoise  et  le  mis 
en  ghalloire  sans  pour  ce  avoir  porté  le 
plommet  pour  ce  deu  et  acoustumé  en  la 
main  des  commis.  (14.'i7,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Glois.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

OHARNATE,  voir  Grekate. 

GHARNissuRE,  voir  Garnisure. 

GHASKERER,  VOif  JASCHEIIER. 

GHEHE,  S.  f.,  sorte  de  mesure  : 
Oille  a  .V.  s.  le  ghehe.  {xv°  s.,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GHEiiOREi,,  voir  Goherel. 

GHELAY,  voir  GELEVDE. 

ouELEYDE,  voir  Geleydb. 
OHEi.icQi'E,  voir  Gl.lC. 


GIA 


GIR 


GIB 


273 


uiHELINE.   voir  GEI.INE. 

<;HEiii-AM>E,  voir  Garlande. 

GHELTE,    voir  GELDE. 

GHEMAiNB,  S.  f.,  assemblée  : 

Il  fut  delcDU  prisonnier  par  aultrcs  alle- 
mans,  pourquoy  uns  gros  débat  s'esnieut 
entre  eulx,  et  a  celte  cause  les  capitaines 
de  l'ost  liudrent  leur  (jhemaine  a  manière 
d'unp  parlement.  (J.  MoLiNET,  Chron.,  cb. 
CCLIII,  Bucbon.) 

GHERnOIEMENT,    VOir    GuERnOIEJIENT. 

GHET,  S.  m.,  dais  î 

Pour  .iiil.  paires  de  pandz  aux  clers 
qui  portèrent  le  yhet  au  dessus  de  la  fierire 
deNostre  Dame  de  le  Treille.  (1498,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GBETHiE,  s.  f.,  marée  : 

Le  retour  de  la  ghethi:'.  fxvil'  ?.,  Valen- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

GHETTEUR,  VOit   GaITF.OR. 

GHEUDE,  voir  Gelde. 
GHiER,  voir  GOIER. 
GHiERON,  voir  Giron. 

GHIERONNERIE,  VOlr  GeRBOSNERIE. 

GRTESkEREc,  voir  Gieskerech. 

OHIESQUERER,  VOif  J\SCHERER. 

GiiiET,  voir  Giet. 
GHiFFK,  S.  t.,  sorte  de  jeu  : 

Défense  de  jouer  aux  (ihiffes.  (Acie  de 
1538,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
.\miens.) 

GHIHALLE,  voir  GlI.DHAI-LE. 

GHILE,  ghille,  voir  Guile. 

GHILLAIN,  voir  GlI.AIN. 
GHILLEOR,  voir  GUILEOR. 
GRILLER,    voir  GUILER. 

GHILUER,  voir  GUILER. 
GEiMPLi:,  voir  Gcimple. 

QHINDAL,   voir  GUliNDAL. 

GHIRLANDELETTE,  VOir  GUIRLANDE- 
LSTTB. 

GHISBLE,  voir  Gisèle. 
GHIST,  voir  GiET  2. 

GHISTERNEUH,  VOir  GUITERNEUR. 
OHISTIERNE,  VOir  GCITERNE. 
GHISTRGNEUR,  VOir  GHITERNEUR. 

OHIZELE,  voir  Gisèle. 
GHODET,  voir  Godet. 

OUODIN,  voir  GODLS. 

UHOGUE,  voir  Gogue. 

OHUISTRENEUR^  VOlr  GHlTEhNKlKI 
QIAL,  voir  GlBL. 
T.  IT. 


uiBAciER,  voir  Gibecier. 

Gin.vs,  ijibatz,  a.  m.,  petite  bourse  : 

Car  s'adressa  a  ung  clerc  de  bazoche, 
Contre  lequel  dix  be:iQlx  escns  desbroche 
De  son  giialz,  igue  mieuls  il  escriproit 
Que  le  dit  clem. 

(Pierre  Faifru,  p.  9-2,  .louaust.) 

Cf.  Gibasse. 

GiBASSE,  gibb.,  s.  f.,  petite  bourse  de 
cuir  : 

11  doit  entendre  Testât  du  sellier,  et 
luesmement  du  marescbal  :  et  pour  ce 
u'cstre  jamais  desgarni  de  sa  bougette  et 
gibbasse  pour  les  selles  et  barnas,  et  sa 
ferriere  pour  les  pieds  de  ses  bestes. 
(LiEBAULT,  Mais,  rust.,   p.  lao,   id-  1597.) 

Cf.   GiBAS. 

GiBAULT,  s.  m.,  sorte  de  serpe  ; 

Vng  gibault  emniancbé  d'un  grant  man- 
cbe  de  bois.  (1477,  Arcli.  JJ  206,  pièce 
1139.) 

Gibaull  parait  aussi  avoir  désigné,  selon 
M.  Chéruel,  Dict.  des  instit.  de  la  Fr.,  une 
sorte  d'arme  qui  est  peut-être  la  même 
que  la  masse  d'armes. 

GiBB.\R,  s.  m.,  baleine  : 

C'est  la  vraie  balene  que  l'on  appelle  en 
Saintonge  gibbar,  a  cause  qu'il  lia  le  dos 
vousté  et  bossu.  (L.  .louB.,  /  Hist.  despoiss. 
de  Rondelet,,  xvi,  8,  M.  isss.) 

GIB.ASSIER,   voir   GiBEClER. 
GIBAYER,  voir  GiBOIER. 
GIBBE,  voir  GiBE. 
GIBBECIERIER,  VOir   GiBECIEUIEK. 

uiBBER,  voir  Gibier. 

GIBBEREUX.  VOir  GiBERECX. 

GiBBiER,  voir  Gibier. 

1.  GIBE,  gibbe,  s.  f.,  sorte  de  serpe  : 
Ung  baston    ferré    en  fason    de     sarpe, 

nommé  gibe  ou  pays  de  Perigort,  dont  on 
coppe  les  malles  berbes  des  champs. 
(1451,  Arcb.  JJ  185,  pièce  111.) 

Une  gibe  faite  en  la  fasoa  d'une  gisarme. 
(1466,  Arcb.  JJ  200,  pièce  174.) 

Guillaume  Versavaulx  tenant  uug  volant, 
que  l'en  appelle  gibbe.  (1473,  Arcb.  JJ  195, 
pièce  1000.) 

2.  GIBE,  3166e,  s.  f.,  bosse  : 

Les  chameaus  courent  plus  légèrement 
que  les  chevaus  de  Nisse  ,  pour  la  longi- 
tude et  distance  des  cuisses.  Les  médiocres 
sont  appelés  becbeti,  qui  ont  deux  gibbes. 
(Le  Blanc,  Trad.  de  Cardan,  f»  208  r", 
éd.  1S56.) 

Tant  de  la  partie  sime  que  de  la  31666 
ilii  loye,  jusques  a  la  veine  cave.  (Paré, 
OKuv.,  Intr.,  c.  VI,  Malgaigne.) 

—  Balle,  ballot,  paquet,  sacoche  : 

Car  qui  maine  en  plate  on  conte  dix 
dras  pour  le  loursel,  et  doit  le  toursel  3 
s.  6  d.  obole  et  li  cars  33  d.,  et  s'il  y  a 
vingt  dras  ou  plus  en  le  plate,  ch'est  gibe. 
(Tarif  du  Traver.t  de  Phonne.  xin°  stède, 
ap.  Roq.,  Suppl.) 


Se  gibe  de  draps  ne  d'uuliv  iiiiiiiliau- 
dise  vient  aval  li  aue  la  gibe  poiera  .xil.  d. 
(L'Ordenance  des  marchans  et  des  voitu- 
riers  d'Auceiirre  et  de  Meleun,  Bicbel. 
20048,  f»  132».) 

Nus  ne  puet  chanvre  ne  file  de  chanvre 
lever,  c'est  a  savoir  hoster  de  la  ijibe  ou 
del  fardel,  et  appareiller  et  mètre  par 
quarterons  por  faire  peser  au  pois  le  roy. 
(Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  V  p.,  lviii,  4, 
Lespinasse  et  Bounardot.) 

Tous  avoirs  menés  sur  char  ou  cbarele, 
qui  est  par  manière  de  gibe  du  long  du 
char  ou  cbarete,  soient  draps,  pelletciie, 
mercerie,  fille,  chanvre,  lin,  papier,  draps, 
draps  d'or  ou   d'argent  ou  de  soye  doit  a 

Crespy  .xil.   s.   parisis Tous  avoirz  qui 

e?t  en  quaques,  queues  ou  tonneaulx,  doit 
acquit  et  paage,  par  la  manière  que  des- 
sus est  dicte  des  l'ardeaul.'c  ou  gibcs.  (ll!93, 
Beg.  du  péage  de  Crespy  en  Val.,  Uicliel. 
11659,  1°  3  v»,  publié_  par  Cocberis,  Doc. 
vianuscrits  relatifs  d  l'hist.  de  la  Pi- 
cardie, 1,  687.) 

Pour  gibbes  de  draps, detoilles,  et  autres 
9î66es.(Avril  1529,  Arr.  impr..  Gibier  1584, 
reproduit  dans  un  aveu,  de  juin  1679,  du 
péage  de  la  Loire  à  Beaugenci,  cité  p:ir  Le 
Clerc  de  Doûy,  t.l,  f»  289  v»,  Arcb.  Loiret.) 

1.  GiuECiER,  -  essier,  -  acier,  -assier,  s. 
m.  gibecière,  bourse  de  cuir  large  et  ornée 
qu'on  portait  devant  soi,  gibecière  : 

Un  autre  petit  gibecier  a  champ  d'or,  et 
y  a  une  ymage  de  dame  et  .1.  homme 
sauvage, une  licorne,  .vil.  gros  boutons  de 
perles  et  semez  d'autres  perles.  (1372, 
Compte  de  l'exécut.  du  Testant.,  Piec.  rcl. 
à  l'hist.  de  Fr.,  XIX,  164.) 

Jehan  Bourrebas  avoit  a  sa  seinture  un 
petit  gibacier,  duquel  ledit  Ricbier  couppa 
les  pendaus...  et  avoit  audit  gibacier  huit 
solz  parisis  ou  environ.  (1372,  Arcb.  JJ 
103,  pièce  238.) 

Ung  petit  gibassier  d'or,  fait  a  façon  de 
maille  a  une  petite  saincture  pesant.ii. onces 
escbars.  (Invent.  de  Charl.  le  Têmér..  ap. 
Laborde,  Ducs  de  Bourg.,  pièce  3081.) 

Ung  autre  gibassier,  brodé  de  fil  d'or  et 
garny  de  pluseurs  perles.  (/6.) 

Ung  gibacier  de  quenepin  noir.  (Acte  de 
1424,  ap.  Simonnet,  Doc.  inéd.pour  serc.  a 
l'hist.  de  la  Bourg.,  p.  300.) 

Le  suppliant...  priut  ung  gibecier  di; 
cuir  ou  avoit  une  cedulc.  (1437,  Aich.  JJ 
187,  pièce  274.) 

Icellui  Genoilbac  ouvrit  sen  gibessier 
et  mist.  sur  la  table  aucune  quantité  de 
monnoye.  (1476,  Arch.  JJ  195,  pièce 
1603.) 

Et  failloit  un  grand  gibacier, 
Plain  do  rouelb's  de  letton. 
Lequel  Sun  niaistro  fauconnier 
Atlaclioit  au  bout  d'ung  baston. 
(C00CI1.1.ABT,  Enqueste.  Il,  100,  Bibl.  elz.i 

Nom  propre,  Gibassier,  Gibassié. 

2.  GIBECIER,  gibesser,  gebecier,  v.  n., 
aller  à  la  chasse,  chasser,  au  propre  cl  au 
lig.  : 

Tant  que  un  seul  chevalier  vil, 
Qui  gibe(oil  d'un  espervier, 
Ëllpré  devant  le  chevalier. 

{(iituvain,  ap.  Duc,  Gibicerc) 

35 


r* 


GIR 


Tiul  belemral  s>D  v..  lei  on  auuoi. 
Tout  fi^n>t,  si  corn  par  esbauoi. 
(.Gêféo»,  son,   Tar.,  A.  P.)  Impr.,   laelml. 
U  leite  saiTi  pir  l'éditeur  porte  :  oitiltanl. 
D*  ritiere  est  leauz  on  il  fa  gehecier. 

(Flom.,  180,  A.  P.) 
Se  ta  taues  pris,  chetii  las  ! 
Ta  ne  Tolaisses  pas  si  bas  ; 
Plas  haut  l'esluet  giiecier. 
'Df  Repart  et  ie  l'iaudouf,  136,  Méon.  Suppl.,  p. 
Il,  ChabaiUe.l 

Qa'ea  jeie(a»l  l'ea  cognoist  bien 
Quant  il  est  UDgbomiue  de  bieo, 

iC.»CES,  Deduii,  Ars.  333i,  r*  65  r°.i 
La  dame  qui  aroit  chacié 
Si  disl  :  Eil  ce  bien  gibecié  ! 
Dame,  prenei  es  lye  chiere. 
Mettez  en  Tostre  gibecière. 

{Modiu,  f  lOS  r°,  Blaze.'" 

Fn  gUfstant  tonte  l'apres  disnee 
P.irmy  les  champs,  pour  me  desennuyer. 
iP»f».  de  Ch.  d  Orléans,  p.  139,  ChampoUion.') 

GiBECiEiuEit,  gibb-,  S.  III.,  fal)ricant  de 
gibecières  : 

Un  gibbeeierier,  faiseur  de  gibbecieres' 
(Trium  ling.  dicl.,  1604.) 


GIBBER,  voir  GiBOIER. 

1.  GiBELET,  giblet,  s.  m.,  gibier,  terme 
de  cuisine  : 

Grues,  et  gantes  et  hairons, 
Bistardes,  cisnes  et  paons, 
.>'inles,  oablees,  gibeles. 
(Flaire  et  Blance/l.,  l'  vers.,  i873,  dn  Méril.i 

Cil  amainent  poucins  en  rost. 
Oisons  novians  et  gibelet 
Tout  entreineslo  de  ponlet. 
(Bataille  de  Karesme  et  de  Charnage,  Itiohel. 
«37,  f"  i3'=.) 

Devant  ma  dame  la  gorriere 
Voys  présenter  ce  gibelet. 
I.N.  DF.  LA  Che-snate,  Comdamtt.  de  Bancquet, 
p.  309,  Jacob.) 

Pour  gibelet  d'oyseau  de  rivière,  il  fault 
haeler  des  oiseaulx  a  la  broche,  ou  sur  le 
gril,  fait  pareil  bouillon  comme  a  la  funiee 
verjus  et  cspices  pareillement.  (Taille- 
VBNT,  le  Yiandier,  s.  1.  n.  <!.) 

Pasté  de  giblet, 
(Gaccb.,  Plait.  des  Champs,  p.  1.1,  éd.  1601.) 

—  Civette  : 

Musc  ou  gibelet,  c'est  a  dire  civetle.  (Le 
FoDHMRR,  la  Décor,  d'hum.  nat.,  1°  37  r», 
éd.  1530.) 

2.  GIBELET,-  ellel,  s.  m.,  cheville? 
Pour  le  boys   et  pour  la   fnçon   de    .xii. 

peliz  gibellez,  pour  pandre  .mi.  lanternes 
hors.  (136.3,  Compt.mun.  de  Tours,  p.  286, 
Delaville.) 

GIBELIN,  ad}.,  sauvage,  (aroncbe  : 

Haderof  eneonirat  un  paen  gibelin. 

(Ilorn.  1678,  Michel.) 

1.  oiBER,  verbe. 

—  Act.,  secouer  : 

Pilndrent  ledit  fiirart  a  yiber  par  manière 
d'esbutemeot  par  les  piez  et  parles  mains. 
(1382,  Arcb.  jJ  121,  pièce  96.) 

—  Neutr.,  s'agiter  : 

Icellui  Gieffroy  et  icelle  Gervaisote  s'en- 
Ireprindrent  a  jouer  et  giber  ensemble 
l'un  a  l'autre  publiqnemi'nl  devant  les 
dee8UBdiz,  et  le  cuida  ladite  femme  en  eulx 


GIB 

jouautabatrc  a  terre.  (1381,  Arcb.  JJ   119, 
pièce  246.) 

Saintonge,  giber,  ruer. 
2.  GIBER,  voir  Gibier  1. 
GiBERESSE,  -  erresse,  adj.  f.,  qui  aime 
à  courir,  à  folâtrer  : 

Jeunesse  j'ay  nom  la  legîere, 
La  giberesse,  la  coursiere, 
La  sauterelle,  la  saillant. 
Qui  tout  daogifir  ne  prise  ung  gant. 
(Decuilleville,  Trois  Pelerinaiges,  !"  •19'',  impr. 
Inslit.) 

J'ay  nom  jeunesse  la  ligiere,  la  cour- 
ciere,  la  giberresse,  la  saiilteresse.  (Id., 
Pèlerin  de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f»  132  r».) 

GiBEREUX,  gibb.,  adj.,  gibbeux  : 
Qu'elles   (les  astelles)   ne  touchent   a  la  | 
partie   eminente  et  gibbereuse,  et  dénuée  , 
de  chair,   comme  autour  du  coude  et  des  j 
chevilles.    (Tagault,  Insl.   chir  ,  p.   bS6, 
éd.  1349.) 

GiBERiE,  voir  Gaberie. 

GIBESSER,  voir  GiBECIER   2. 
GIBESSIER,  voir  GiBEClER   1. 

1.  GIBET,  S.  ni.,  sorte  de  bâton  fort 
court  avec  une  crosse,  espèce  d'assom- 
moir, de  casse-tête  : 

La  lance  cbai  e  froissa. 

Et  il  a  le  gibet  saisi. 

Qui  a  son  destre  braz  pendi. 

(Wace,  «OM,  3' p.,  S348,  Andresen.) 

Pins  de  .V.  cent  et  .m.  milliers 
Entre  rileins  et  chevalliers 
Basions,  gibez,  haches  tenoient. 
(Perceial,  ms.  Montp.  Il  -219,  f  238''.) 

Quar  Perinis  li  franc,  li  blois, 
L'ocist  pais  d'an  gibet  el  bois. 

(Tristan,  1,  2726,  Michel.) 

En  sa  meîn  porta  un  gibet 
Qu'il  ot  enprunté  d'un  vailet. 
(hou  Segretain  moine,  287,  Monlaiglon  et 
Raynaud,  Fabl.,  V,  224.) 
Li  moines  l'ot,  puis  se  leva, 
Prenre  le  volt,  mais  cil  li  done 
Tel  cop  du  gibet  qn'il  l'estone. 

(Ib.,  310,  p.  226.) 

Fundibula  sunt  quaedam  parvae  machinée 
cum  funda  in  baculo  dependnnte,  gallice 
gibet.  (1348,  Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  I.  4120.) 

—  Pieu  marcjuant  la  limite  : 

Planter  nos  pennonceaulx  des  fleurs  de 

lis  ei  gibes  t'A  meetes  de  uostredit  domaine. 

(1411.  Lelt.  de  Ch.  VI,  ordonn.  au  sénéch. 

de  faire  rentrer  la  ville  de  S.  Macaire  dans 

!  son  dam.,  Arcb.  mun.  S. -.Macaire.) 

I      2.    GIBET,    employé    adverbialement, 
I  diable  I 

Qui  ;i(i7  vous  sçaroit  fournir  f 
(Greban,  3list.  de  la  pass.,  22827,  G.  Parie.) 

Que  gibet  le  basteroni  oons  t 

(ID.,  !>..  21210.) 

Je  ne  açay  que  gibet  j  a. 

(Id..  ib.,  27256.) 
Je  ue  sçay  que  giM  il  brasse. 

(ID.,  l'A.,  31918.) 

—  Le  gibet,  lucut.  adv.,  énorinëmenf, 
diablement  : 


r.IR 

Itonllart,  il  fait  le  gilet  froit. 
Le  cueur  me  tremble  de  destresse 
(Grebas,  Ifisr.  de  la  pass.,  19408,  G.  Paris.) 
Il  a  le  gibet  grosse  teste  : 
A  grand  peiue  Iny  peut  ou  joiiidie. 

(iD.,  ib.,  22972.) 

1.  GIBIER,  gibbier,  gebier,  jebier,  giber, 
gibies,  qibiez  s.  m  ,  chasse  aux  oiseaux, 
chasse  en  général  : 

Alez  s'en  est  sanz  armes  con  hon  fait  en  gibies, 
Crien  qu'il  ne  soit  des  Sestie  malemeiit  acointiez. 
(J.  BoD.,  tes  Saisnes,  Itichel.  368,  f°  130'.) 
Pour  aler  eu  gibier  s'est  ly  roy  départis. 

[Chev.  au  cygne.  1563,  Reiff.) 
Et  ly  autres  s'en  va  a  cheval  en  gibier. 

(Ib.,  4586.) 
Atant  es  Moradin  qui  vit  l'establisou. 
Qui  venoit  de  gibier;  s'aportoit  un;^  faucon. 
(Ib.,  18902.) 
Fu  uu  jor  en  gibers  alez. 

(Rom.  d'.Miz.,  Richel.  1371,  f  63'.) 

Mais  il  avoieut  gies,  espies, 
(ia'il  ne  volassent  au  gibies. 

(MOCSK.,  Chron.,  22213,  Reiff.) 
Espreviers  portent  et  faucons, 
Ostoirs,  terL-els,  esmeriUons  ; 
Car  ils  vivoient  de  jebiers. 
(Ren.  de  Beaujeo,  li  Biaus  Desconneus,  3906, 
1        Hippeau.) 

Empres  l'ostel  d'awi  chevalier 
Qui  estoit  aie  en  gibier. 

(ilodus,  f°  103  v»,  Blazc.) 
I      .\ller  au  gibier  avec  ses   chiens   et  oy- 
seaulx.  (1474,  Arch.  JJ  193,  pièce  1320.) 
Richard    avoit    udjï    bel     esprevier,    si 
I  monta  sur  son  cheval  et  s'en  alla  au  gibier 
sans  congé.  (Cro)i.  de  Norm-,  de  nonpeau 
corrigées,  f»  19  r".) 
—  Lieu  de  chasse  : 

Pour  le  chercher  par  gibbiers  et  par  bois. 
(Est.  Forcadf.l,  Opusc,  le    Baiser  Je  la  lune  el 
d'Eudyuiiûu,  éd.  1551.) 

2.  GIBIER,  S.  m.,  action  de  se  démener  : 
Ainçois  requièrent  et  menrout  tel  gibier... 

(Chev.  au  cygne,  34701,  Reiff.) 


Cf.  Giber. 


aller   à 


3.  GIBIER,   gibber,  v.    n., 
cbasse  : 

Une  chievres  estoit 

Qui  un  faon  avoit 

Qu'elle  aimoit  trop  forment  : 

Aus  champs  nel  laisse  aler 

Gibber  ne  pastnrer. 

Pour  le  froit  qu'ele  sent. 

(Ysopet  II,  lab.  xi,,  Robert.) 

GIBLET,  voir  Gibelet  1. 
GiuoER,  voir  Giboier. 
GiROiRii,  gihoer,  gibaier,  gibayer,  ^libeer. 
v.  n.,  aller  à  la  chasse  des  oiseaux,  chas- 
ser aux  oiseaux,  aller  à  la  chasse,  chas- 
ser en  général,  au  i)ropre  et  an  flg.  : 
Ez  voz  Girart  qui  vient  de  giboier. 

(Amis  el  .Imi/m,  3391,  Hoffmann. i 
Sone  voit,  si  l'a  aresnié  ; 
Lerc,  qui  mon  signer  mourdristes 
Et  en  trayson  le  feris  es. 
Petit  prisies  le  remanant 
Quant  vos  chi  aies  giboant. 
Vos  seres  demain  traynes 
(;omme  juonrdrcres  fel  prouves. 

làum-j  de  Nansay.  ms.  Turin,  (°  56".) 


GID 


GIE 


r.iK 


"27fi 


A"  Icmps  (Je  la  trievi-,  il  nWo'd  gibeant,  et 
tenoit  fanlcoDs,  autours  et  iierfaulx.  {Troi- 
lus,  III,  Nouv.  fr.  du  XIV»  s., p.  198.) 

Et  |iiiis  se  retirèrent  aux  champs  pour 
gibayer  comme  accoustumé  avoieut  avec- 
ques  aulcuns  nobles  homnes  d'ontour  la 
place.  (BoLT.HARD,  Chron.  de  Brel.,  f"  175% 
éd.  1S32.) 

Ces  compnicnons  gihaioyent  quinze  ou 
vingt clicvaulx  depuis  soli'il  levant  jusques 
après  midy.  (iD.,  ib-,  f"  17o'.) 

oiBOis,  S.  m.,  cbassc  : 

Bieo  te  set  mener  en  gihois. 
(UlCLOS  DE  MoLiEN.s,  de    Ckanlr,  An.    :jj-2", 
f»  126''.) 

GIBOT,  S.  m.,  gibet  : 

Ainz  le  devoit-on  peter  es  chans  ou 
pandrea  .1.  gihot.  (Vie  saint  Thomas  mar- 
tyr, Richel.  988,  f  32^) 

fiTBnxT,  adj.,  p.-ê.  bossu  : 
Colet  le  gibrat.   (1383-85,   Arch.   Meuse, 
B  493,  r»  4  r».) 

GiBRELiN,  S.  m.,  parties  naturelles  de 
la  femme  : 

Le  brnyt  arez  d'estre  fonrbisserresses, 
Membres  ravir  comme  rapinerresses 
Poar  les  loger  en  vostre  gibrelin, 
(R.  BE  CouERYE,  Rondeaux,  lxxxmi,  Bibl.  elz.) 

OIBRETEL,    adj.  ,   diniin.    dft     gibrat,  i 

hossu  :  ! 

K  francs  de  Berlremiu  (ils  fiuiot  Bertre-  1 
miu  de  Muscey  pour   les  berituRes  et  suc- 
cession  de  Colet  le  gibrat    et  Guiot  le  grj- 

bretel  aquis  a   Mgr  par   dcffaut   de   hoirs,  i 

(1383-85,  Arch.  Meuse,  B  493,  f»  4  r".)  I 

GIBRETEUX,  VOir  GiMBRETEUX. 

GICLER,  V.  a.,  faire  sauter,  faire  jaillir: 

En  se  lavant  les  mains  luy  giclait  l'eau 
an  Tisaige.  (Abetin.  Gen.,  p.  194,  éd. 
i8i2.) 

Champ.,  Ricey,  giquer,  jeter.  Bourg., 
Yonne,  fiigler,  jaillir.  Maine,  gller,  jail- 
lir en  filet .  Suisse  roin.  et  lyonn.,  gi- 
cler, y.  a.  et  n.,  jaillir,  saillir,  sortir  impé- 
tnensement;  faire  jaillir,  jeter  de  l'eau. 
"  Finis  donc,  Louis,  tu  me  gicles.  La  fon- 
taine giclait  a  travers  le  bassin.  "(Bonhote, 
Gloss.  neuchdtellois). 

1.  GiCTE,  s.  f.,  rejeton  : 

A  la  parfin  mcngerent  les  gictes  des 
boys,les  branches  des  vignes  et  l'es  lueilles 
des  arbres.  (D'AuTON,  Chron.,  Richel. 
5082,  f»  188  v«.) 

Cf.  (lETE. 

2.  GICTE,  voir  GiSTE. 

GicTBR,  voir  Geteb. 
GicTON,  voir  Geton. 

(iICTOUER,  voir  f'iF.TOIl',. 

GiuE,  s,  f.,  parlics  naturelle.-;  de  la 
femme  : 

Et  qu'elle  tende  sa  fjide  aulant  de  fois 
'|u  elle  reçoive  l'egoust.  (Chomeres,  Ma- 
tinées, p.  239,  P.  Lacroix.) 

Nom  propre.  Gide. 


GiDELLE,  s.  f.,  jatte,  pot  : 

Son  cul  donna  en  plate  forme,  et  si  pro- 
portionnement  dans  sa  gidelle  sur  sou 
beurre,  qu'elle  le  remit  en  chaos.  (Ber. 
DE  Vervim.e,  le  Moy.  de  parv.,  p.  143, 
Jacob.) 

Le  poitevin  dit  encore  jadello,  dans  le 
même  sens. 

GiÉ,  voir  GiET. 

GiEDE,  s.  m.,  sorte  de  maladie  : 

A  aucun  jor  vendra  une  lèvre  ou  uns 
giedes,  si  gieteia  mort  ce  beau  cors. 
(MA0RICB,  Serm.,  ms.  Poitiers  124,  f°  7  r».) 

GiBL,  gel,  gial,  s.  m.,  gelée  : 

Caries  guardat  aiuunt  envers  le  ciel, 
Veit  les  taneires  e  les  venz  e  les  gieln. 
(Roi.,  2332,  Millier.) 
Beneissez,  tu,  giel,  e  tu,  frcidure,  a  Dam- 
nedeu.  (Cant.  trium  puer.,  7,  Liv.  des  Ps., 
p.  279,  Michel.) 

Entre  les  nues  et  lo  ciel. 

De  flors  et  i1(^  roses,  sans  f/iet, 

Iliiec  ferai  une  maison. 

{Tristan,  t.  I,  p.  222,  Micbel.) 

Dp  feu,  de  noix,  de  gial,  de  charbon  anbrasé. 
(Poignes  d'enfer,  Brit.  Mas.  add.  I."i606,  f°  85''.) 
Par  force  de  glas  ne  de  gicl. 

(Fahl.  d'Ov.,  Ars.  S069,  f  129°.) 

Cel  an  trébucha  maint  moulin. 

Qui  tout  yver  n'avoil  moiiln. 

Que  le  gîel  lor  avoit  tolu. 
(GODEFROT  nE  PARIS,  Cliron.,  nOO,  Biichon.) 

Les  herbes  ont  chascune  leur  propriété, 
leur  naturel  et  leur  singularité;  mais  tou- 
tesfois  le  gel,  le  temps,  le  terroir  ou  la  main 
du  jardinier  ou  adjousteut  ou  diminuent 
beaucoup  de  leur  vertu.  (La  Boet.,  Serv. 
vol.,  Feugère.) 

On  le  gel  toujours  la  terre  ostrainct. 

(Le  Chevalier,  Sur  la  mon  de  Rouicl.) 

Et  pendant  que  la  flamme  et  le  gel  va  meslant. 
(Desport.,  Am.  d'HippoL,  lux,  Bibl.  gaul.) 

Dans  la  Suisse  rom.  et  dans  le  Dauphiné, 
on  dit  le  gel,  pour  la  gelée.  Aunis,  geau 
blanc,  gelée  blanche. 

GiELLE,  s.  f.,  bâton  qui  termine  les 
pans  du  r6ts  saillant  et  auquel  s'attachent 
les  cordes,  qui  fixent  les  extrémités  des 
pans,  à  des  piquets  enfoncés  en  terre  : 

Item,  la  gielle  a  quoy  le  trait  tient  doit 
avoir  cincq  piez  a  pié  main,  et  doit  estre 
plus  grosse  et  plus  forte  que  l'autre.  Et 
doit  estre  ung  peu  courbe  devers  le  gros 
bout,  pour  mieulx  tenir  et  pucher  enl'oohe 
de  la  palette  qui  est  au  bout  de  la  gielle,  a 
celle  fin  que  la  gielle  n'y^se  hors,  quantle 
traict  la  tire,  et  n'a  point  d'oche  en  la 
palette  qui  est  au  bout  de  l'autre  gielle, 
qui  doit  estre  gresle  et  logiere.  [Modus, 
t»  123  V",  Blazc.) 

Roys  a  quatre  gielles.  {Ib.,  f»  126  r".) 

Cy  devise  comment  la  rogs  a  quatre 
gielles  se  tend,  en  laquelle  on  prend  plu- 
seurs  oyseaulx.  (ib.,  f"  126  r".) 

Chacun  pan  doit  avoir  six  toises  de  long 
et  les  gielles  devers  le  traict  doivent  avoir 
six  piez  largement.  {Ib.,  1°  126  v.) 

Les  cordes  qui  tiennent  aux  gielles  de- 
vers le  traict  doivent  avoir  de  long  Irezc 
piez  eschareeraent.  {Ib.) 

1.  GiEN,  S.  m., gré, volonté,  bon  plaisir; 


Pour  ce  se  lient  amant  on  gien 
D'amours  et  de  sa  dame  chiere. 

(Froiss.,  Poés.,  m,  11817,  Schelcr.) 
Ore  vocUo  relonrner  a  mon  gien, 
A  la  très  excellent  personne 
Phclippe,  père  au  duc  Anthonnc, 
Ayoul  l'Iielippe,  qui  ore  Bourgoingno 
Tient. 
(Chron.  dcl'Abb.  de  Flore/fr,   1732,  Monum. 
pour  serv.  à  l'hist.  do  Belg.,  t.  VIII.) 

2.  GIEN,  S.  m.î 

Mairien  a  faire  un  cntavlement  souz  les 
giens  et  le  mantel  de  la  queminee  de 
hautes  sales.  (1304,  Trav.  aux  chat.  d'Art., 
Arch.  KK  393,  f»  16.) 

3.  GIEN,  S.  m.,  clou  de  la  ville  de  Gien  : 
Pour   la  vente   do  cinq  cens   de  clo   de 

grnnt  gien.  (Compt.  de  Girart  Goussart, 
1400-1402,  Forteresse,  i,i,  Arch.  mun.  Or- 
léans.) 

4.  GIEN,  voir  Gein. 
GiENER,  voir  Gehiner. 
GiENNois,  S.  ni.,  monnaie  de  Gien  : 

L'exposant  et  Estienne  le  Jondray  se 
prirent  a  jouer  aux  dez  sur  un  denier, 
appelle  giennnis  qui  valoit  demi  blanc. 
(1380,  Arch.  .1.)  U7,  pièce  1.37.) 

GIENS,  voir  Gens. 

GiENT,  voir  Gent. 

GIENTEMENT,  VOlr  GENTEMENÏ. 

GiENTiL,  voir  Gentil. 

GIENTIUMEXT,  Voir  GENTILMENT. 

GiEPiN,  voir  Guepin. 

(.lER,  s.  ni.  1 

Por  le  vin  du  gier,  .xx.  deniers.  (Vers 
1260,  Despens  a  Caudebec,  Arch.  J  1030, 
pièce  31.) 

GiERB,  voir  Chiere. 

GiERES,  gierres,  giers,  adv.,  donc  : 

Gierres  senz  achaisun  justifiai  le  mien 
cuer.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  Lxxir,  13, Michel.) 

Ore  gieres,  vus  rei,  entendez.  {Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  ii,  10,  Michel.)  Lat.,  ergo. 

Iriez  esl  gierres  la  forsenerie  nostre  Sei- 
gnur  en  sun  pueple.  (Ib.,  CV,  39.)  Lat., 
itaque. 

Gieres  li  dialcenes  pris  les  enfanz  reme- 
nat  al  veske.  {Dial.  de  S.  Greg.,  liv.  1, 
ch.  10,  p.  47,  Foerster.)  Lat.,  itaque. 

Gieres  quant  cez  choses  furent  fineies. 
(Ib.)   Lat.,  igitur. 

Gieres  despitiez  les  estuides  des  lettres. 
(Ib.,   liv.  II,  ch.  1,  p.  55.)  Lat.,  itaque. 

Gieres  de  cui  comparement  tu  es  espris 
ge  non  sai.  (Ib.,  p.  7,  Foerster.) 

Gieres  quaut  il  s'en  aloit  si  avint  chose 
ke  une  femme  aportat  lo  corselet  de  son 
filh  ki  astoit  estinz.  {Ib.,  p.  12.)Lat.,itaque. 

Giers  por  ceu  k'il  ne  Deu  conesivent  nel 
glorifiont  mies  si  cum  Deu.  (Greg.  paji. 
nom.,  ms.  Berne  79,  f  131  r».) 

Giers,  par  ce  ke  par  grant  songe  doit  l'oni 
peuro  gardi'.  ke  la  pensé  ki  a  bones  œvres 
sert  ne  soit  .emboeie  par  malvaise  enten- 
cion,  dist  il  a  droit...  (Job,  Ler.  de  Lincy, 
p.  447.) 


S7fi 


GÏE 


filR 


GIE 


Giers  ce  ke  l'om  al  de  bien  commenciet    1 
doit  om  toz  jors  faire  ke  laviclore  des  biens 
çoitcant  l'oni  parbalaillie  renfaset  lesmalz 
fermement    par    lo    mnin   de     constance 
tenue.  {Ib.,  p.  448. 

Mais  se  il  peut  la  neif  Irorer. 
Il  le  metrcit  çirrs  en  la  mer. 

(MiRic,  Lai  df  Gugemrr,  615,  Roq.) 

GIERNOTE,   voir  G  RENOTE. 

Gii.RON,  voir  GmoN. 

GIERRES,  voir  GlKRES. 

GiEns,  voir  Giebes. 

GiESKERECH,  -  vec,  [ihi.,  ghUserec,  s. 
m.,  juin  : 

L'une  en  may,  l'autre  en  gieskerech,  et 
l'antre  en  fenerech.  (Mai  1947,  Lett.  de  J. 
d'Audenarde,  Arch.  Nord.) 

Il  est  vipile  le  nuit  SI  .lelian  en  gieskerec 
et  le  unit  SI  Pierre  et  St  Pol  ki  est  glUes- 
kerec.  (Calendrier  du  xiit  s.,  Ricbel.  24428, 
f»40r«.) 

En  gbieskerec  doit  on  sainier  et  boire 
aigbe  a  eojun.  {Ib.} 

L'an  de  grasse  Jesu  Cris  .MCCC.  et  .v. 
el  mois  de  ghieskerec.  (1305,  Cart.  de 
Flines,  cclxix,  Haulcœur.) 

Cf.  Gasker. 

GiEST,  voir  Giet. 

1.  GIESTE,  voir  GiSTE. 

2.  oiESTE,  voir  Geste. 

3.  GIESTE,  voir  Gete. 

GiET,  ghiel,  get,  jet,  gect,geet,  giesl,  yist, 
ijcsijgiê,  gez,  s.  m.,  ordure,  mousse,  ce  que 
la  mer  jette  sur  le  rivage  : 

Nous  Guis,  cuens  de  Flandres  et  marcbis 
de  Naniur,  faisons  a  savoir  a  tous  ke  nous 
donnons  et  avons  donneit,  otlroions  et 
avons  ottroict  a  nostre  chier  et  ameit  fil 
Guion  le  gel  de  mer  tout  entièrement  gi- 
sant entre  nostre  vile  de  Nuefport  et  une 
antre  nostre  vilete  k'on  claime  le  Neuve- 
beide,  et  tout  ce  ke  escheir  pucl  ou  porra 
de  get  de  mer  entre  les  devant  dites  villes, 
tout  ensi  comme  li  devant  di.'i  ges  s'estent 
dusqucs  en  le  mer  et  aaiont  vers  terre 
dusques  a  nos  dunes,  lequel  gel  nous  avons 
fait  nouvelement  en  partie  dikier.  (1280, 
Charlr.  de  Nam.,  Donat.,  elc,  Borgnet  et 
Bormans.) 

Avons  donné  a  Ysabel....  tous  les  gees 
de  mer,  uldis,  comment  ke  on  les  puist  ue 
doive  apeler,  dikies  et  nient  dikics,  kc 
nous  avons  aujourd'buy  ens  es  quatre 
mestiers,  et  ki  eskeir  i  porront...  par  allu- 
vion  de  geel  de  mer.  (1283,  Cart.  du  comté 
de  Namur,  f">  2'",  ap.  Duc,  Rejectus maris.) 

Trois  mile  mesures  de  scories  c'on  ap- 
pielle  ghies  de  mer,  qui  sunt  appartenant 
de  dikier  maintenaut,  qui  valent  I  une  pour 
l'autre  .iiir.  livres  purisis.  {Vente  que  le  Cle 
de  Flandres  a  faite  an  Cle  de  Namur,  vers 
1290,  Arcb.  C.-d'Or,  li  486.) 

—  Redevance  annuelle,  sorte  de  taille, 
somme  répartie  sur  tous  les  babitaiits 
pour  fournir  h  des  dépenses  communes: 

Et  lie  nostre  commandcmenz  vuet  estre 
es  fiez  des  missions  des  dites  bcsoingnes 
de  la  commune  de  Dijon  faire,  il  serai  a 
ceu  el  serai  an  ccu  compainz  anxin  com 
liiins  de?  eseheviz  de  In  dite  ville  de  Dyjon, 


et  jurera  suiz  sainctes  euvangiles  que  es 
diz  giez  des  dictes  missions  faire  il  se  por- 
tera bien  et  feaulnient.  (1294.  Confirmation 
de  la  commune  de  Dijon,  lîichel.  I.  9873, 
('  18  V.) 

Je  vuil  et  otroy  que  my  dit  homme  et 
famés  d'Ourges  "chascun  mois  deens  le 
dyemenobe  devant  lu  S.  Reniy  ou  chief 
d  octembre  chascun  an,  et  un  que  ley  me- 
tray,  liquel  quatre  jurront  sus  sainz  évan- 
giles a  me?  diz  homes  et  famés  d'Ourges... 
que  bien  et  loiauii.ent  a  leurs  pooirs  il 
feront  le  gié  de  ces  dictes  vint  libres  sur 
tous  ceuz  de  ladicte  franchise  selonc  ce 
que  uns  chascnns  et  chascune  avéra  vail- 
lant. (1321,  Aich.  .1.1  60,  f"  129  v^.) 

Auront  auctorité  li  dit  escbevin  de  faire 
trais  et  geis  et  provision  sur  lesdiz  h.ibi- 
taus,  pour  faire  clousons  etfermelez.  (13Si, 
Ord.,  IV,  298.) 

Par  ces  lettres  affranchissons  et  exemp- 
tons a  tousjours  en  perpétuité  de  toutes 
tailles,  aides,  gssts,  collectes,  prières,  sub- 
sides, impos  et  debis  de  ville,  d'oos,  de 
cbevacbiees,  de  charroy,  de  graisse,  de 
crouees.  (l"  dec.  1401,  Cli.  de  la  ville  de 
Clermont-en-Argonne,  ap.  Servais,  Annal, 
du  Barrois,  II,  479.) 

Certain  gest  et  impost  fait  au  préjudice 
desdis  religieulx.  (1442,  S.  Paul,  càrt.  3, 
n»  81,  Arch.  Doubs.) 

Toutesfois  que  les  manans  et  habitans 
audicl  Saint  Belin  vouldront  faire  aucune 
taille,  giesl  ou  impost  d'icy  en  avant,  après 
la  licence  dudit  prieur  obtenue,  et  que 
icelle  sera  imposée  sur  chacun  d'eulx,  ledit 
prieur  et  ses  successeurs,  auront  pour 
chascun  impost  qui  sera  fait  sur  lesdits  ha- 
bitans, cinq  solz  tournois.  (1461,  Ord., 
XV,  83.) 

En  deppens  en  faisant  le  dict  marchié 
quel  esloit,  sauff  giesl.  (1466,  S.  Alelaine, 
Morlaix,  Arch.  Finist.) 

Et  encore  au  commencement  du  xviii' 
siècle  : 

Pour  la  dépense  des  échevins  chez  .lean 
Chobarl  pendant  le  jet  de  l'impôt.  (1624, 
Compte  de  Nicolas  Caillât,  Arcb.  mun. 
Avallon,  CG  231.) 

—  Paiement,  époque  du  paiement  dos 
redevances,  des  tailles,  etc.  : 

Le  confrère  qui  ne  marchandera  doit 
chacun  an  huit  soulz  parisis  au  gist  de 
Noël,  pour  ladicte  aumosne.  (1309,  Stat.  de 
la  confrairie  de.<:  drapp.,  Pièc.  rel.  à  l'Hist. 
de  Fr.,  XIX,  330.) 

Doit  chascun  an  huit  soulz  par.  au  giet 
de  Noël.  (Cft.  de  1371,  Liv.  rouge,  Arcb. 
Y  2,  f»  78  r°.) 

—  Projet,  mimitc  d'un  acte  : 

Et  firent  lesdis  commissaires,  avec  les 
.XII.  eslus,  nluiseurs  ges  pour  apointier  et 
acorder  lésais  bourgois  et  le  commun  ; 
lesquels  ges  furent  par  pluiseurs  fois  mis 
devant  les  mestiers.  Mais  il  ne  s'i  voloient 
acorder.  {Citron,  des  Pays-Bas  de  France, 
etc.,  Rec.  des  Chr.  de  Kiaiid.,  111,  226.) 

Pour  pluseur  gies  et  lettres  escripre. 
{Compte  de  1352,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  llihl.  Amiens.) 

A  niaislre  Jehan  Warnier,  Jehan  do  Vaux, 
maistre  Jehan  Eva,  Toussains,  Villette  et 
pluiseurs  autres  mâchons  et  carpentiers, 
qui  a  la  requeste  d'esclicvins  ont  vizité  une 
raaisiere  del  liiretage  de  le  monnoie,  la- 
quelle maisiere  estoit  moult  périlleuse,  de 
laquelle  vizitacion  ilz   fizcnt  ung  jet,  adfiii 


d'icelle    maisiere    mettre   jus,...     .lx.    s. 
(1419,  ib.) 

Cy  vous  renvoyons  vostre  git  et  nous 
veuillez  envoyer  la  lettre  obligatoire  de  la 
ville  en  la  forme  dessus  dite.  (1430,  Hist 
de  Metz,  V,  220.) 

—  Jeton  : 

Lors  prengne  .i.  get  a  terre  en  disant  : 

niex  !  dont  vient  or  cesle  monnoie  ? 
{ilir.  de  Sle  Genev.,  Jub.,  Myst.,  I,  n;i.'i 

Se  disait  encore  au  xvii'  siècle  : 
Pour  deux  cents  de   gros  gelz   apportes 
de  Paris.  (1628,  Compte  de  Simon  de  Besze, 
Arch.   mun.  Avallon,   CG   234,  1"  cahier.) 

—  Pierre  du  seuil  : 

A  Geuffroy  Quindier,  pionnier,  pour  sa 
pêne  d'avoir  fait  le  get  du  petit  fossé  de  la 
porte  Bourgoigne.  (Compt.  de  J.  Assel. 
1402-1404,  Forteresse,  xxi,  .\rch.  muu. 
Orléans.) 

A  l'aide  d'un  levier  ou  de  baston,  le  sup- 
pliant osta  le  giez  ou  pierre  de  dessoubz 
l'uis.  (1409,  Arch.  JJ  163,  pièce  381.) 

—  Lion,  attache  : 

Li  cevaus  u  il  sist  a  desronpu  ses  gies. 
(Roum.  d'AlLv.,  t"  26»,  Michelant.) 

Pins  fu  et  cois  et  mas  qu'esmerillons  en  gies. 
(Ib.,  l"  5'.) 
Sb  Bruns  menja  li  miel  Lanfroi 
Kt  11  vileins  li  ledenja. 
Et  il  por  qoi  ne  s'en  veoja  ? 
Ja  a  il  tex  nieins  et  tex  piez. 
Si  granz  musteax  et  si  grant  giez. 

(lienarl,  Br.  I,  124^,  Martin.) 

Or  a  sovent  la  pel  moillie. 

Or  est  miei  qu'en  fers  ne  en  ges. 

(Ih.,  6B44  Méon.) 

A  poi  do  terme  geteronl  cils  de  gies. 
Dont  dant  Oiiillaunie  iert  ca  Oienge  lies. 
(Herb.  Le  Doc,  Foulq.  de  Cand.,  p.  20,  Tarbé.) 

Il  en  ad  trait  les  bres  s'amie. 
Al  gez  del  esperver  les  lie. 

(Prolheslaus,  Ilichel.  2169,  f  .SO''.) 

Li  cspreviers  nvoit  uns  gies 

Riches  et  biaus  a  desinesure. 

(GiB.  DE  MoNTR.,  Yiolelle,  2165,  Michel.) 

Mais  il  avoient  gies,  espies. 
Qu'il  ne  volassent  an  gibies. 

(MoiisK.,  Chron.,  22213,  UeilT.) 

Amours  le  tient  pris  en, ses  giez^  i 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  23''.) 

Tant  sont  d'amonrs  puissant  li  giez. 

(Ib.,  t»  So'.) 

Plus  joinz  qn'espervier  n'est  en  giez. 

S'en  vont  vers  la  vile  rengiez. 
(G.  GuiART,  Roy.  lign.,  3133,  II,  p.  133,  BachOD.)' 
Aine  n'oistes  effondre,  orage  ne  tcmpesl 
Démener  si  grant  noise  quant  du  ciel  se  desvMt,! 
Con  fesoient  los  besles  qui  aloienl  a  gesl. 
(Un  DU  d'aventures,  Trobutien.)  j 

Un  geez  d'argent  a  oiseaux.  (1376,  Arch.; 
JJ  109,  pièce  367.) 

Je  fui  faucon... 
S'en  fn  en  giez  tenu  trop  longuement. 
(E.  Descuamps,  Poés.,  I,  158,  A.  T.) 

Si  suis  lice  | 

Des  giez  d'amour  et  alliée.  ^ 

(A.' Cdartier,  Quatre  Dames,  p.  652,  éd.  1611-, 

Pour  altrairo  a  la  Iby  voz  subjectz 
Com  faulconnier  tient  les  faulcons  soubz  gelz. 
(CniNGORE,  l'olles  Entrepris.,  I,  lit,  BihI.  elz.) 


GIE 


GIF 


Grn 


—  Lacet,  fllPt,  bordure,  retronssis  d'une 
robe,  d'où  est  resté  surjet,  en  t.  de  coutu- 
rières : 

Un;  gel  avoil  (sa  honssare)  de  menn  vair  aatonr. 
(L.  DE  Bbautao,   P<u  de   la   Bergiere,  318,  Cra- 
pelet.i 
Son  esca  blanc  estoit  et  sa  honssnre, 
D'ang  joli  get  de  menn  Tair  bordez. 

(In.,  î*.,  661.) 

Une  robe  de  drap  pers,  ayent  le  get  de 
menu  vers.  (1482,  Inv.  du  château  de  Cour- 
san.  Revue  des  soc.  sav.,  7'  série,  t.  III, 
2»  liv.) 

Les  getz  et  colletz  de  letisses 
Ne  me  exemptent  point  de  mort. 
(Danse  macabre  des  hommes,  éd.  1486.) 

Et  couvert  d'un  autre  poisle  de  drap 
d'or  frisé  croisé  et  armoyé  de  mesme,  en- 
touré de  velour  violet,  semé  de  France  en 
broderie  plus  plein  que  vide,  avec  un  gect 
et  bordure  d'ermines  de  quatre  doigts  de 
large.  (Favi\,  Thédl.  d'Hoiin.,  t.  II, p.  184i.) 

Un  bord  d'un  gfet  d'hermines  de  quatre 
doigts  de  large.  (Note  ile.sMêm.  de  Du  Bel- 
lay,  VI,  133,  Lambert.) 

—  Rejeton,  petit  d'un  oiseau  ? 

Hec  avispulta,   esraerilun,  et   plur.  hec 

i'ectacula,  jetde  faucun. (Gioss.  de  Glasgow, 
'.  Meyer.) 

Hic  misus,  get  de  esperver.  (Ib.) 

2.  GiET,  giest,  gist,  ghist,  s.  m.,  levure 
de  bière  : 

Pour  goudalle  et  gist.  (1369,  Lille,  ap.La 
Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ghist.  (1400,  ib.) 

Item,  que  nul  ne  mete  giet  en  pain  ne 
mextioQ  aucune,  sauf  que  l'on  poelt  bien 
mètre  giet  en  pain,  s'il  plaist  aux  boulan- 
guiers,  depuis  Saint  Remy  jusques  a  Pas- 
qnes,  et  qui  meleroit  giet  en  pain  depuis 
ledit  jour  de  Pasques  jusques  a  la  Sainct 
Remy,  jceluy  ou  ceulx  qui  ce  feront  seront 
escheu  en  amende  de  .xx.  sols.  (H  nov. 
1443,  Stat.  des  boulang.  et  pâtiss.  de  Corbie, 
ap,  A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  État,  111,341.) 

Deux  deniers  obole,  pour  giest.  (J360, 
Compte  de  l'hospilal  des  Wez,  Arch.  m  un. 
Douai.) 

GIETE,  voir  GiSTE. 

6IETEE,  voir  Getee. 

GIETEOIR,  voir  Getoir. 

GiETEOR,  voir  Geteor. 

OIETER,  voir  Geteh. 

6IETON,  voir  Getos. 

OIKTOUR,  voir  Geteor. 

GIETTER,  VOirGF.TEll. 

GiEV,  geujou,  gou,  fjiu,  ju,  gu,  jus,  s. 
m.,  le  motjew  moderne;  s'employait  sou- 
yent  pour  désigner  l'acte  amoureux  : 

Desour  l'erbois 
Le  gu  11  ai  fait  trois  fois. 
(G.  de  Vies  Maisons,  Bartsch,  Rom.  elvasi.,  III, 
10,36.) 

Par  force  soz  moi  la  rais, 

Demanois 
Le  ju  françois 
Li  fls  a  mon  talant 
(bRKODS  Li  Vieille,  }lol.  etPaslour.  du  \n\'  i , 
Th.  fr.  au  m.  âge,  p.  -ii.) 


Femme  qni  .lit  les  dens  menns, 
Dure  memelle  et  nez  camus, 
LoDgne  doie  et  petite  mnia. 
Fait  voUentier  le  jus  dez  rainz. 
(Ms.  Epinal   189,  C  38  r°.  Bulletin  de  la  Soi-, 
des  A.  T.,  1876,  p.  83.) 

—  Giti  salenois  t 

Eymenidus  se  mist,  e  dist  .i.  mot  cortois, 
Cil  li  a  tost  apris  de  se  giu  salenois, 
A  mellor  chevaler  ne  josta  il  des  mois. 

(Geste  rf'..Ut.r.,  Itichel.   24361,  t"  13  r".) 

—  A  gieus,  en  jouant,  pour  jouer,  pour 


Je  ne  viil  mie  f;iire  a  gietis 
De  vus  et  do  moi  l'assamblee. 

(Bes.,  Troie,  Richel.  903,  f  60'l  ; 

rfe  se  combatent  mie  a  gous, 
Ainchois  le  font  trestout  a  certes. 

(Yvain,  Richel.  1133,  f  113r».) 

—  Gieu  parti,  voir  Partir. 

GiEziTERiE,  s.  f.,  ventp  des  choses 
saintes,  simonie  : 

De  telp  îililuiere  et  guise  est 

Que  grâce  Dieu  achtte  et  vent, 

Pourquoy,  qui  parler  proprement 

Veult,  qu:int  elle  acheté  nommée 

Est  symoQÏe  et  réclamée. 

Et  quant  vente  par  elle  en  est 

Giezilerie  dicte  elle  est. 
(Degiiilletillb,  Trois  Pelehnaiqes,  f  fil'',  impr. 
Instil.) 

GIF,  voir  Gip. 

GiF.\RT,  -  ard,  giff.,  adj.,  joufflu  : 
Andri  Giffart.  (Reg.  ceuilloir  du  Temple, 
Arch.  MM  128,  f  33r.) 

Geneviève  la  Gifarde.  (Liv.  de  la  Taille 
de  Paris  pour  1292,  ap.  Géraud,  Pans  sous 
Phil.  le  Bel.) 

—  Gifarde,  s.  f.,  servante  de  cuisine 
joufflue  : 

N'i  a  torchepot,  ne  gifarde. 
Tant  ai  t  desoz  povre  fardel, 
iS'ait  cnevre  chief,  manche  ou  hardel. 
(G.  DE  Coisci,  de  Monacho  in  flimine  periclitato, 
491,  Michel,  D.  deNorm.,  t.  III.) 
N'i  a  torchepot  ne  giff'arde. 

(Id.,  ib.,  ras.  Soiss.,  f^  92''.) 

Nom  propre,  Giffard,  nom  d'une  famille 
célèbre  de  Normandie. 
Morv.,  giflair,  joufflu. 

Guernesey,  giffair,  rire  comme  un 
joufflu. 

GiFE,  gifle,  juH'e,  s.  f.,  joue  : 

Crassius  qni  dort  sor  les  roisoles. 
Qui  borse  a  dure  et  gifes  moles 
A  plustosl  bien  por  son  avoir 
Que  li  las  n'ait  por  son  savoir. 

(G.  DE  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Brus.,  f  27''.) 
Qui  borse  a  dure  et  gifes  moles. 

(Id.,  (*.,  ms.  Soiss.,  f  27=.) 
Malcuidant. 
Pour  raplatir  ses  grosses  jaffes 
Resveillons  le. 

Dragon. 
De  quoyî 
Mai-cuidast. 

De  bulles. 
(Gp.eban,  ilisl.  de  lapass.,  20986,  G.  Paris.) 

Petite  joue,  petite  gifle.  (R.  Est.,  Lat. 
ling.  Thés.,  Buccula.) 


Gifle,  au  sens  de  joue,  s'est  dit  jusqu',\ 
la  fin  du  xvii*  siècle. 

Wallon,  chife,  joue.  Hainaut,  guife,  vi- 
sage ;  Bourg.,  3W«,  joue. 

GIFFART,  voir  GlPART. 

Gii-LE,  voir  GiFE. 
GIFLU,  adj.,  joufflu  : 
Qui  a  grandes  joues,  gi/lît.  (R.  Est.,  lat. 
ling.  Thés.,  Bucculcntus.) 

GiGANE,  gygane,  s.  f.,  géante  . 

Ysabel  la  Gygane.  {Liv.  de  la  Taille  de 
Paris  pour  1292,  ap.  Géraud,  Paris  sons 
Phil.  le  Bel.) 

GiGANTEE,  S.  f.,  terre  des  géants  : 

Si  ot  passé  la  gigan'ee, 

La  terre  qui  n'est  pas  hantée 

Fors  de  jaianz. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  r>0G9,  f»  t96'.> 

GiGANTiN,  -  dm,  adj.,  de  géant  : 

En  Babilone  irai  que  j'ai  en  ma  saisine  ; 
Si  porterai  coronne  en  la  tor  giganline. 

(lioiim.  d'Mi.t.,  f°  76',  Michelant.) 
Et  Babilone  prise  et  le  tour  giqandine. 

(ib.,  f»  Sf-.J 
Mur  giganlin. 
(Prise  de  Pampel.,  6052,  Mussalia.j 

GIGE,  voir  GiGUE. 

GiGHE,  voir  Gigue 

GIGIEMBRAS,   voir  GiNGEMBBAS. 
GIGIMBRAIZ,  voir   GiNGEMBRAS. 

GIGLER,  v.  n.,  jouer  de  la  gigue  : 

Giglez  et  arpez  et  vielez. 

(Gilles  de  Chin,  310,  Reill.) 
L'un  estive,  l'autre  viele, 
Li  autres  ffiglc  et  calitnele. 
(Ren.  de  Beaujeu,  li  Biaits  Desconnens,  286S, 
Hippeau.) 

GiGNER,   voir   GUIGNIKR. 

GiGMTiF,  adj.,  qui  engendre  : 

...   Gignilive  vertu. 
(Petit  Iraidé  d'Alchymie  allribué  à  Arnauld  de 
Villeneuve,  452,  Méon.) 

GIGNOLLON,  VOif  GENOILLON. 

GiGNOs,  adj.,  paré,  élégant  : 

Mais  quant  li  oel  (de  la  mort)  li  envios 
Voient  enfint  bel  et  gii/nos. 
Ou  baceler  pro  et  vaillant, 
Ja  nel  tairont  jor  vivre  avant. 

(Parlon.,  -Wii,  Crapelct.) 

Cf.  GIGNÉ. 

GiGODAiNE,  S.  f.,  boiiillic  d'avolne  ;  n'a 
été  rencontré  que  dans  un  texte  provin- 
cial du  commencement  du   xyii"  siècle  : 

Il  (saint  Wcnolé)  ne  mangeoit  que  du 
pain  d'orge  cuit  sous  la  cendre  et  de  la 
gigodaine  de  grosse  farine.  (A.  Lb  Grand, 
Saints  de  Bret.,  p.  49,  éd.  1026.) 

Bret.,  Saint-Brieuc,  gigoudaine,  bouillie 
d'avoine. 

GIGOT,   s.    m.,  pièce   de  monnaie,    le 
liard  : 
.11    deniers   ijiijoi....   un  gigot    lùuruoi.= 


278 


GIG 


GIL 


GIN 


(CAron.  dfs  Pays-Bas,  de  France,  etc.,  Rec. 
de?  Chr.  de  Flaml.,  I.  III,  p.  505.) 

A  ma  bonne  ai  on  gijiol. 

tlmjrfc  Yirf,  p.  US,  L.  Dabois.) 

—  Sorte  de  cluu  : 

Clouî  de  gi'.iots  a  .XII.  f .  -Vi.  d.  le  cent. 
(15S7,  BiHliiiiie,  np.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Uibl.  Amiens.) 

Mons  et  Flandre  flamingante,  gigot, 
liird. 

GiGOTEL,  S  m.,  diminntir  da  moderne 
gigot,  le  bas  d'un  gigot,  pris  dans  un  sens 
grivois  : 

Et  me  l'on  ilii-l 
OQ*on  l'^ae  lousjnurs  des  giqpteaiLr, 
W  Efùl-  rf»  Cci  à  l'Asn.  altrib.  à  CI.  Star., 
dans  les  (En.  de  Cl.  Varol.  éi.  1731.) 

—  Gagner  Us  gigotcaur,  expression  po- 
pnlaire  équivalant  à  prendre  la  pondre 
d'escampette,  ou  jouer  des  quilles  : 

Or  escoutant  un  jour  f"il  ne  mordoit 
point  a  la  couenne  de  lard,  entendit  des- 
tendre ladite  sourisiere,  ou  elle  courut  en 
deux  pas  et  un  saut,  mais  la  voyant  le  rat 
approcher,  lequel  n'estoit  seulement  pris 
que  par  la  queue,  gaigna  vaillamment  les 
gigotcaux,  enlraisnant  quaut  et  luy  la  sou- 
risiere. tSouv.  Fabrique  des  excell.  traits 
de  vérité,  p.  137,  Uibl.  clz.) 

GIGUE,  gighe,  gige,  gyge,  s.  f.,  instra- 
iiieiit  à  cordes  et  à  archet,  habituellement 
muni  de  trois  cordes,  auquel  les  Alle- 
mands, qui  paraissent  en  avoir  été  les  in- 
venteurs, donnèrent  le  nom  de  Geige  ohnc 
Bunde  (viole  sans  ceinture,  c'est-à-dire 
sans  éclisses).  D'après  la  description  qu'en 
a  présentée  Yiollet-Le-Dnc,  la  gigve  se 
composait  d'une  table  d'harmonie  appli- 
quée sur  un  corps  concave,  courbe  ou 
pentagonal  allongé,  en  façon  de  demi- 
courge.  Cet  instrument,  peu  perfec- 
tionné et  d'un  usage  facile,  était  entre 
les  mains  des  jongleurs  et  ménestrels 
dn  rang  le  plus  ordinaire.  On  en  tirait 
surtout  des  accords,  comme  de  la  harpe 
ancienne  on   de  la  guitare  espagnole   : 

0  harpes  cl  o  gigurt  est  Ja  joie  sonnée. 

(HcnxAS,  Bible,  ms.  Orléans,  f  12'.) 
De  gighe  sot,  de  simphoiiic. 

(Wace,  Bnil,  3769,  Ler.  de  Linc; .) 
Kn  Iiarpe,  en  TÏele,  et  en  gigue 
En  deTroit  on  certes  conter 
V.\  conteonrs  :i  court  minder. 

rCciOT,  Bible,   200,  Wolf  .ri.) 

Cil  porte  gige,  cil  simphonie. 

(CnARDiiT,  Set  dormons,  ICiJl,  Koch.) 
Toi  les  dcdniz  il  font  oir 
Par  c'om  pnel  borne  resjoir, 
Gigues  et  harpes  et  Tieles. 

(Dolop..  3732,  Bibl.  elz.) 
Cil  damoislans  qni  sont  de  renommée 
Mainte  hnce  ont  hrisie  et  tronçonnée 
Et  tante  harppe,  tinte  gyge  sonnée. 

(Ain.  de  Karb.,  Richel.  21369,  t'i'à^.^ 

Harpes  et  gigues  i  sonercnl, 
Dîmes  cl  pur.elcs  chantèrent. 

(ùurmars  le  Callois,  l';077,  Slongel.) 
En  l'on  a  concorde, 
Gige,  monocorde. 
Harpe,  sipbfinio. 

(l'a  Serm.  m  tert,  y.   i'.  Job.) 


GiGL'EOK,  gigueour,  s.    m.,  joueur  de 
l'instrument  appelé  gigue  : 
Et  si  avoit  bons  lenteurs. 
Et  des  Hauteurs  do  Bebaigne 
Et  des  gipitfourx  d  .\lemaign8. 

' (Clenmades,  288G,  Van  Hassell.) 

<iiGVE.n,  ginguer,jynguer,  v.  n.,  folâ- 
trer : 

Et  tout  ainsi  comme  l'oysel  prenl  son 
esbat  au  temps  nouveau  à  aller  saultant 
de  feille  en  feille,  ainsi  faisoient  ilz  de 
leur  costé,  car  il  n'y  avoit  endroit  du  lit 
la  ou  ilz  ne  allassent  gigant  et  jouant  en 
disant  maintes  gracieuses  paroUes.  {Troi- 
lus,  Nouv.  fr.  du  XIV  s.,  p.  234.) 

Jynguer,  folAtrer.  (Lacombe,  Dict.  du 
vieux  lang.  franc.,  176S-1767.) 

—  Gigant,  part,  prés.,  qui  a  l'expres- 
sion de  la  joie,  du  plaisir  • 

Il  y  .1  donlx  yenlx  d'antre  sorte, 
Qqî  sont  petillans  et  giiigans. 
(Martial,  l  Amant  rendu  cordelier,  v.  li>-i.) 

Bourg.,  Morv.,  ginguer,  ruer.  Champ., 
giguer,  jouer  des  jambes.  Fr.-Comté, 
Norm.,  Berry,  Maine,  ginguer,  sauter,  fo- 
lâtrer, ruer.  Pays  de  Bray,  giguer,  ruer. 
Poitou,  giguer,  ginguer,  sauter,  ruer  de 
côté.  H. -Maine,  ginguer,  jouer  en  luttant. 
Suisse  rom.,  giguer,  ziguer,  sauter. 

GIINGNIER,  voir  GUIGNIER. 

GiLAiN,  gillain,  gilein,  ghillain,  person- 
nification d'un  trompeur  ; 
Qui  fille  osl  au  conte  Gilein. 

(lîenarl,  br.  I*".,  v.  2678,  Martin.) 
Uns  anemis  frère  Gillain. 

Ub.,  127.-12,  Méon.) 

—  Personnification  de  la  tromperie  : 

Tout  jnent  de  le  fanve  asnesse 
Et  de  Ghillain  sa  compaignesse. 

(.Renart  le  [iouv.,  885,  Méon.) 

GiLBOTTSEiix,  adj.,  peut-être  une  forme 
altérée  de  gypseux ,  de  la  nature  du 
plâtre  : 

Sanie  mise  en  eaue  va  au  fons,  car  elle 
est  terrestre  et  gilboiieeuse.  (B.  de  Oord., 
Pralig.,  VI,  xi,  éd.  1493.) 

l'Ieume  est  plus  chault  de  chaleur  natu- 
relle et  est  plus  d'air  et  n'est  pas  si  gil- 
bouseuse.  (Id.,  ib.) 

GiLDABLE,  guldable,  adj.,   imposable  : 
Pur   ceo    qe   Cyrencestre   est    des  aun- 

ciens  demeynes  le  roy   e  ne  mye  gildable 

au  conte.  {Year  books  of  tlie  reign  of  Edw. 

the  first,  years  xxx-xxxi,  p.  19,  Rer.  brit. 

script.) 

Teres  guldables.  {Ib.,  \\  317.) 

GILDE,  voir  GlîLDE. 

GILDIIALI.E,  guihale,  gliihalle ,  s.  f., 
marché  public  1 

.XXII.  s.  de  parisis  de  rente  a  prendre 
a  le  guiltale  de  Uue  cascnn  an  .xii.  s.  au 
Noël  et  .X.  s.  a  le  saint  Jehan  Baptistre. 
(1239,  Cari,  de  Tonlhieu,  Richel.  1.  10112, 
i'  286  r°.) 

Que  nul  marchant  forcin  nen  ad  socne, 
ne  en  gildlialle  ne  aillurs.  (Lois  de  la  cité 
de  Lond.,  ms.  Uril.  .Mus.  odd.  14252.) 


Recepte  faite  de  Simon  Hache,  pour  .vu. 
livres  de  vif  fer  a  luy  vendu  .m.  deniers 
le  livre,  vallent  .xxi.  deniers.  Hem,  pour 
.XIII.  sacs  de  Carbon  de  le  paroison  de  le 
ville  a  luy  délivré  en  le  ghihalle,  lors  par 
luy  faisant  certains  ouvraiges  de  son  mes- 
tier  pour  le  ville,  pour  ce  receu  .xvi.  de- 
niers pour  le  sac.  {Receltes  de  la  ville  de 
Boulogne-sur-Mer,  1413-1416,  p.  69,  Ed. 
Dupont.) 

GILE,  voir  G0ILE. 
GILEIN,  voir  GiLAIN. 
GILEOft,  voir   G0ILEOR. 

GiLER,  voir  GniLER. 
GiLiNE,  voir  Geline. 

GILLAIN,  voir  GiLAIN. 

1.  GiLLE,  voir  Gerle. 

2.  GILLE,  voir  Guile. 
GiLLEOR,  voir  GalLEOR. 

GiMBERTER  ,  gymberlcr,  v.  n.,  faire 
l'amour  : 

Comment,  distune  jone  fille  qui  l'escou- 
toil,  dame  Mehault,  vous  qui  estes  si 
vielle  et  si  ancienne,  vouldriez  vous  ain- 
coires  gymberter  ?  (Evang.  des  QuenouiU.. 
p.  72,  Bibl.  elz.) 

GiMBRETEUx,  gibretcux,  adj.,  lascif: 
Poulain,  gimbreteux.  (La  Porte,  Epilh.. 
éd.  1371.) 
Lasciveté,  gimbreteuse.  (Id., ib.) 
.Maniement,  gimbreteux,  lascif.  (Id.,  ib.) 
Volupté,  gibreteuse.  (Id.,  ib.) 

GINASIE,  voir  GiNGNASIE. 

GiNBREGiEN,  S.  m.,  mot  douteux  équi- 
valant à  gingembre  : 

De  ginbregien  sont  H  cbevron. 
(De  Hueline  et  d'Aiglantine,  299,  Méon,  iVowi'. 
Rec,  1,   362.) 

GINDERESSE,  VOir  GUINDERESSE. 

GiNEOR,  S.  m.,  ingénieur  : 

Sire,  dist  Sortibrans,  vo  gineor  mandes, 
Il  vous  conseilera  coment  les  conquercs. 
(Detitr.  de  Home,  leçon  du  ins,  pour  le  v.  903, 
Grœbcr.) 

GINESTRE,  voir  GeNESTB. 

GINGALET,  VOir  GRINGALET. 

gin<;alle,  S.  f.,  petite  vorgi^  au  milieu 
di's  deux  rôts  qui  se  hausse  et  se  baisse  par 
le  moyen  d'une  ficelle  où  l'on  attache  une 
alouette  vivante  pour  faire  venir  les 
autres  : 

Cellecy  (l'alouelte)  n'est  si  tost  liée  a  la  gingallf 

Qu'on  void  qu'une    autre  après   dessus    ses  cer- 

(ccaux  balle, 

(GAUcn.,  Plais,  des  champs,    p.  233,  éd.   1604.) 

GINGEDRAS,  VOiP  GlNGE.MBnAS. 

GiN(iKMBnAs,    gingebras,    gingimbral, 
gyngembras,   geigenbrat,    gigimbraiz,    gi- 
giembras,  s.  m.,  gingembre  confit,  sons   i 
forme   de  pâte,   dont   on  faisait   grand   I 
usage  au   xiii»  et  au  xiv'  s.,  et  qu'on 
appelait  aussi  pâte  du  roi  : 


GIO 

Apres  manïier  aporler  vi 
Un  ffiugfmbrat  coDÛt  en  soufre. 
(Hoox  DE  Mery,  TonoiemenI  de  l'Anlf christ, 
p.  15,  Tarbé.) 

Laitaaires  aporler  font 

D'espisces  et  de  gingrbras. 

(Durmars  le  Gallois,  6336,  Stenj-el.) 

Es  on  cheralier  qui  aporte 

Vin  et  touaille  et  gingembras. 
(SàRRiziH,  Hom.  de  Ilam,  ap.    Michel,    llisl.  des 
■    Aies  de  Xorm.,  p.  264.) 

Il  ont  gigimbraiz  et  pliris, 
Rt  diadragam  et  rosat. 

(f.noT,  Bible,  i621.  Wolfarl.) 

.Vporta  nois  et  autre  fruit, 
Kt  kaniele,  si  com  je  cuit. 
Et  gijngembras  et  ricolisse. 
10«  Preslre  et    du  Chevalier,  Montaiglon   et  Rav- 
B»nd,  Fabl.,  II,  37.) 

Apres  disner  par  grant  soulas 
Orent  Tin,  pommes,  gingembras. 

(Coud,  475,  Crapelet.) 

Cil  geigeiibral,  cil  laitnaire 
'Renard  contrefait,  ap.  Tarbé,  Poil,  de  Champ. 
tnt.  à  Fr.  l,  p.  38.) 

El  nois  mugaites  en  la  fia 
Et  gigiembras  .Miianiirin. 

(FhrianI,  1.377,  Mi.-hel.) 

.  Gittgimbrat  pris  a  Paris.  {Compt.  du 
ctmm.  du  xiv«  s.,  .4rch.  de  la  Ch.  des 
compt.  de  Nevers.) 

GiNGiMBRAT,  voir  Giî;gembr.\s. 

GINGLE,  S.  f.  ? 

S'aToient  bien  lies  de  cordes 
Les  pies  et  les  mains  et  seoicnt 
Sear  quatre  gingles  qui  olocloient 
Febles  et  magres  et  redois  : 
ClieTauchant  vinrent  les  le  bois. 

{Yvain,  Richel.  1433,  f  96  r°.) 

GiXGNASiE,  ginasie,  s.  f.,  gymnastique: 

Gingnasie  est  une  telle  excercitation. 
(Obesme,  Polit.,  1. 1,  f»  liii,  éd.  1489.) 

Le  jeu  de  la  gent  qui  se  exerce  en  la 
gttuxsie.  (Chron.  et  hist.  saint,  et  provh , 
■Kts.  3Slo,  f"  2o  V».) 

—  Lien  des  exercices  gymnastiques; 

La  ginasie,  qui  est  la  place  ou  l'ou    fai- 
soit  les  jeux.  (Chron.  et  hist.  s.  et  prof 
.\rs.  6079,  I»  ISf.)  '' 

GINGUER,  voir  GiGCEH. 

GiNGUET,  S.  m.,  petit  vin  fort  aigre  : 
En  l'an  1534  uous  eusmes  des  vius  infi- 

mment  venls,    (|ue  l'on   appela   muguets. 

(Pasqoieh,  llecherch.,   I.   VllI,  ch.  43,  éd. 

aiMLLE,  voir  Gelixr. 
oiNus,  adj.,  ingénieux  ; 

Oui  tant  fud  sages  et  ginus. 
\Sttoire  de  la  guerre  sainte,  Koniv.,  p.  414.) 

QIOCGOLER,  voir  Jogeleb. 
GiOGOLER,  voir  Jogeler. 

GIOLENS,  S.  ? 

La  femelle  du  renard  manse  nanillon« 
''^'"mi^f"^'  ^'^°'^^"^-  '■^'J  fouiLL.,  Yen.', 

0i0METHiE.\,  voir  Ueometbikn. 


GIP 

nip,  gippe,  gips,  fjif,  gy,  grip,  gist,  s. 
m.,  gypse,  plâtre  ; 

Et  de  gip  et  de  cendre  de  liez.  (1256, 
Hist.  de  Metz,  III,  212.) 

Pour  gip  et  sallaire  de  celluy  qui  a  ma- 
çonné la  porte  d'amont  ladite  chambre, 
(3  fév.  1448,  Compt.  du  R.  Retié,  p.  128, 
Lecoy.) 

Pour  gippe  et  autres  choses  nécessaires. 
Jb.,  p.  129.) 

Pour  avoir  mené  hors  le  gippe  viel  et 
pierres  de  la  pente  sale  du  loReys.  (Ib-, 
p.  130.) 

Une  mine  de  gip  pour  adouber  ung  grant 
perluys.  (Mars  1449,  ib.,  p.  133.) 

Piastre  ou  gips.  (1464,  J.  L.\GADEnc,  Ca- 
thol.,  éd.  .^uB'ret  de  Quoetqueueran,  Bibl 
Quimper.) 

Une  grant  quantité  de  farines  avec  les- 
quelles il  feit  mettre  et  mesler  grip,  croye 
et  chaux  vive  et  les  envoya  a  l'ost  pour 
les  grever  et  nuvre.  (les  Passages  d'oul- 
tremer,  f»  61  v»,  éd.  1492.) 

Item  :  que  toutes  personnes  admenans 
i  et  vendans  gy  en  lad.  ville  de  Salins  et  es 
furbourgs  d'icelle,  admerront  bon  et  souf- 
fisant  gy,  bien  baptu,  léal  et  marchant, 
lequel  gy  ilz  seront  tenuz  de  baiilier  et  dé- 
livrer aux  achetans  icelluy,  a  l'emyne  et 
mesure  dud.  Salins.  (Ordon.  de  Salins, 
1492-lo49,  Prost,  p.  33.) 

11  me  nomma  le  gif  et  l'alebastre... 
quand  ils  sont  calcinez  ce  n'est  autre  chose 
que  piastre...  (B.  Palissy,  Disc,  admirable 
de  la  nature  des  eaux  et  fontaines,  p.  loi, 
éd.  1580.) 

Gist  et  albastre...  quand  ils  sont  calcines, 
ce  n'est  autre  chose  que  piastre.  (G.  Bou- 
CHET,  Serees,  ii,  216,  Koybet.) 

On  trouve  encore  au  xvii°  siècle  : 
Le  gy  et  le  ciment.  (Ord.  des  arts  et  met 
de  Besançon,  Ord.  conc.  les  bât.,  liv.) 

—  En  particulier  le  feldspath  qui,  coupé 
en  feuilles  niioces,  fait  l'office  de  vitres; 
on  rencontre  souvent,  dit  Laborde,  des 
tableaux  remplis  de  reliques  ainsi  cou- 
verts; les  titres  des  manuscrits  étaient 
placés  sur  le  plat  de  la  reliure,  dans  un 
petit  encadrement  de  métal,  et  on  les  re- 
couvrait avec  du  gif  ou  de  la  corne  : 

Ungs  tableaux  de  deux  pièces  carrées 
ou  sont  plusieurs  reliques,  couvertes  de 
gif.  (13S0,  Inv.  de  Charles  V,  2021,  La- 
barte.) 

Deux  tableaulx  de  boys,  qui  sont  de  gif, 
par  dedens  plains  de  relicques.  (Ib., 
1917.J 

Deux  tableaux  de  boys,  qui  sont  de  gif, 
par  dedans  plains  de  reliques.  (1399,  Inv. 
de  Cliarles  VI,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Suisse  rom.,  cant.  de  Yaud,  de  Genève, 
de  Neuchâtel,  de  Fribourg,  gy,  plâtre. 
Dauphiné,  gippe,  cloison  en  briques  en- 
duites de  plâtre. 

GiPCER,  s.  m.,  bourse  î 

.1.  gipcer  de  noir  velvet,  garniz  d'or,  pris 
66  s.  8  den.  (1423,  Invent,  de  Henry  V, 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

GiPB,  voir  Jupe. 

RiPKii,  \.  n.,  regimber  :  j 


(JIH 


F.i  chevau5  gipe  et  gete  fort. 

(Fregus,  p.  171,  Miiiiel.) 

GiPEREL,  S.  m.,  dimin.  de  gipe,  forme 
de  jupe  : 

Vestas  fu  d'un  giperci 
Deguisié  sans  pointe. 

(liom.  elpasl..  Bartsch,  II,  »),41.» 

GIPPE,  voir  Gip. 

GiPPiER,  gissier,  s.  m.,  celui  qui  fait 
des  ouvrages  de  maçonnerie  avec  le 
gypse  : 

.4  Symonin  Meigeois  et  a  Othenin  Faiget, 
gissiers,  pourplastrer  de  gis  en  la  chambre 
ou  les  eufans  de  Bourbon  estoieut  logiez 
et  bouchier  pluseurs  pertuiz  en  la  dicte 
chambre,  et  aussi  pour  plastrer  en  la  des- 
pense ou  l'en  tenoit  tout  ce  qui  estoit  né- 
cessaire esdiz  enfans.  (1412-1414,  Compt. 
de  la  chdtelleiiie  de  Bracon,  B  3333,  f»  13  r°, 
Arch.  Côte-d'Or.) 

A  Jehan  Daigneiz  et  Pierre  Jacquet,  gip- 
piers  d'Aix,  la  soume  de  quatre  cens  ung 
florin  six  gros  deux  deniers,  pour  les  ou- 
vraiges  et  reparacions  par  eulx  faiz  oudit 
palais  d'Aix.  (1448,  Compl.  du  It.  René, 
p.  129,  Lecoy.) 

Suisse  roin.,  cant.  de  Vaud  et  de  Neu- 
châtel, gypier,  gypsier,  plâtrier. 

GippoN,  voir  Jupo.v. 

GIPPO.NXIER,  voir  JCPO.N.NIEB. 

GiPsÉ,  gypse,  adj.,  gypseux  : 
Eaues  gypsees.  (Platine  de  honneste  vo- 
lupté, f»  3  V»,  éd.  1328.) 

Cicones,  Thracien  ne  trouvez  pas  estrange 
Qu'une  vostre  fontaine  en  pierre  Ij  boys  change. 
Qu'elle  eiamnrbrisse  encor  de  ses  gtipsees  eaui 
A  quiconques  en  boit  les  molâtres  boyaux. 
(Do  Chës.ve,  Su',  liv.  du  grand  miroir  du  monde, 
p.  11,  éd.  1388.) 

Suisse  rom.,  gisser,  enduire  de  plâtre. 

GIPSERINGE,  S.  f.  î 

Fermalz,  anelx,  bedes,  chandelers,  gip- 
seringes,  chalicz,  hiites  et  pomelx  d'espiez. 
(Stat.  de  Henri  IV  d'Emjlet.,  an  v,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

GiRAKCHiEM,  S.  m.,  Chef  hiérarchique  : 

Les  ministrez  de  l'église  sont  les  girar- 
chiens  ecclésiastiques,  et  sont  esleuz  par  le 
sort  de  Dieu.  (P.  Febget,  Mirouer  de  la  vie 
humaine,  f»  138  v°,  éd.  1482.) 

I.  GiRE,  V.  n.,  gésir  : 

Fors  gire  en  leurs  biaus  Us,  en  consolation. 
(Daiid.  de  Seli.,  xxr,  733,  Bocca.) 

Car  espoirs  li  rent  estiri) 

Et  a  lui  il  se  ralloie. 

Il  le  loie 

Et  desloie 

Et  le  ploie 

Et  le  fait  a  ses  pies  gire  : 

En  sou  bon  confort  me  mire. 
(Krois<..  l'oéa.,  liichel.  830,  t-  -242  v";  Scbekr, 

II,  ■269,-218.) 

—  Inf.  pris  subst.,  douleurs  di>  rt-nfan- 
temeat  : 

Bries  et  sans  s.ntir  gires  en  fûtes  acouchie 

Du  fis  qui  a  Noël  aacqai  de  tous,  Marie. 

(Enf.  Haymon,  783,  ap.  Henscbel,  Gloss.  de  Duc.) 

2.  GIRE,  s.  m.,  tour  : 


sm 


GIB 


GIH 


Glli 


Kl  i>»r  1«  conrs  «l  r»Tolllanl  fin- 
0»  c«  rbebns. 
(OcT.  DK  S.  Cri...   Sej.  rf"»»»».,  T  31  r".  éA. 
i5i6.) 

GiRGLLEj  S.  f.,  sorte  de  poisson  : 

Des  scorpions,  dos  girelles,  des  perches 

el  autres  poiscons  do  roeliers.  (Du  PiNET, 

Vioscoride.  il,  32,  «M.  Jeoîi.) 

GiRKMEvr,  s.  m.,  tournoiement,  re- 
cherche faite  en  tournant  autour  d'un 
lien  : 

Endcmenlres  qu'il  convertissent  lor  gi- 
rement  en  pleur  et  girassent  et  alassenl  de 
recliief  cl  de  rechief  el  parvenissent  o  leur 
seigneur  a  leur  dame  la  ou  elle  prioit,  ele 
les  recarda  el  sergenz  el  seigneur  en  cesle 
puise  lorooier  environ.  (Vie  S.  Clein.,  Ri- 
chel.  818,  r  293  r".) 

oiRER,  gyrer,  verbe. 

—  Act.,  tourner,  faire  tourner  : 

Et  fut  cesle  mulalion  si  soudaine  que 
noi  gens  a  peine  eurent  loysir  ne  la  com- 
modité de  girer  les  proues.  (M.\rt.  du 
Brllay,  Mém.,  1.  X,  f«  341  v°,  éd.  1569.) 

—  R(^0.,  se  tourner  : 

Ils  ont  si  costumes  lor  caralz  qu'il  se 
girent  cha  el  nusilosl  con  firoit  un  chien. 
(Voy.  de  Marc  Pol,  c.  lxx,  Boux.) 

—  Neutr.,  tourner  : 

Li  anfiint  d'icelui  giroient  et  tournoient 
avec  celui  dedenz  toute  l'cvglise.  {Vie 
S.  Clem.,  Richel.818,  f"  293  r».j 

El  sert  le  fnulx  laz  de  rloux  choses  : 
l'une,  si  est  de  tirer  a  soy  qu'il  (le  faucon) 
ne  gire  en  l'arbre,  l'.iutre  si  est  que  se  il 
esloil  prins  par  les  dfux  piez,  et  il  estoit 
encroé,  il  se  porroit  estendre  et  ouvrir  le 
lai.  [Modus,  {'  120  v»,  Blaze.) 

Ains  suvvrc  au  plus  près  le  parallèle  de 
ladicte  Indie  :  el  j^rerantour  d'icelluv  pôle 
par  Occident.  (Hab.,  1.  IV,  c.  1,  éd.  1832) 

Car  girant  pour  les  combattre,  les  enne- 
mis avulf-nt  tiîuips  de  les  aborder  a  plaine 
voille.  (.Martin  du  Bellay.  Mém.,  I.  X, 
f*34î  r»,  éd.  1569.) 

—  Avoir  tant  de  lieues  de  tour  : 

La  terre   gire   tout  environ   .xx".  .CCCC. 
.XXVII.    liues    lombardes.    (Brun.    Lat 
Très.,  p.  126,  Chabaille.) 

Maintenant  que  il  troverent  combien  la 
terre  gire,  porrent  il  bien  trover  et  sentir 
combien  elle  a  d'espes.  (lu.,  ib.,  p.  126.) 

Cesle  est  la  greingnor  isle  qe  soit  au 
monde  qe  bien  gire  environ  plus  de  troi 
milia  miles.  (  Voy.  de  Marc  fol,  c.  CLxiir, 
Roux.) 

—  Girant,  part,  prés.,  touni.int  : 

Les    comparions   au    mouvement  d'une 
rhonibe  girante  au  jeu  des   petis  enfans, 
moyennant    les    coups    de    fouet.    (Rab 
L  V,  c.  2.-;,  éd  l'iOi.) 

—  Giré,  part,  passé,  tourné  : 

En  choses  lelement  tournée?  et  giree»  se 
Iraient  lousjoure  au  milieu  les  plus  pe- 
sanles.  (Obbsmb,  Liv.  du  cUl  et  du  monde, 
ms.  Lniv.,  f»  171  v».) 

GiREHOL,  s.  m.,  nom  d'une  espèce  de 
chicorée  qui  tourne  sa  Oeur  au  soleil  : 

Y  a  deux  espèces  de  cycoree,  l'une  est 
domestique  el  l'aultre  est  saulvaige,  que 


I   nulcuns   appellent  giresol  pour   ce  qu'elle 
I   se  gire  el  tourne  s,i  (leur  selon  le  souleil. 

{Platine  de  hotineste  volupté,  ("  42  v»,  éd. 

1528.) 

GiRET,  S.  m.,  pièce  de  l'armure  de 
l'homme  et  du  cheval  : 

La  noblesse  françoise  se  sentant  trop 
chargée  des  armes  qui  luy  avoient  acquis 
tant  de  gloire,  a  voulu  elle  mesme  faire  ce 
mestier  pour  se  délivrer  de  travail  ;  et  au 
lieu  du  corps  de  cuirasse,  de  l'armet, 
avant  bras,  et  des  bardes,  s'est  accom- 
modée delà  cuirassine,  sallade,  brassais  et 
girets.  (Vigen.,  Comm.  de  Ces.,  Aunot.,  p. 
98,  éd.  1.Ï76.) 

La  dame  que  menoit  le  rny,  estoil 
liabillee  en  amazone  d'une  robbe  a  man- 
ches bouillonnees  par  le  haut  de  toile 
d'or,  enrichie  de  frange  d'or  :  le  giret  et 
poilral  du  cheval  de  mesme.  (Chos.fail. 
d  Bayorme  d  l'entrevue  de  Ch.  IX  av.  la  B. 
Cathol.,  f°  10  r».) 

GiRFAucuN,  voir  Gkrfaucon. 

GIRISER,  V.   a.  ? 

Et  s'il  fait  armoirie  survoirre,  elle  sera 
girisee,  et  s'il  ne  pouvoit  la  giriser,  le  fera 
assavoir  aux  gardes,  a  peine  d'amende. 
(1496,  Pièce  citée  dans  VHist  des  Anciennes 
corporations  de  Bouen,  par  Ouin  Lacroix, 
p.  746) 

GIRNAY,  s.  m.  ? 

Une  autre  coupe  d'or,  a  convesole,  haut 
assise  et  en  sa  pâte  a  .vi.  lionceaux  semez 
d'esmaux  de  plique  et  dp.  girnay  {?)  etpoise 
.VII.  marcs  et  demy.  (1363,  Inv.  du  D.  de 
yorm.,  ap.  LabordCj  Emaux.) 

1.  GiROFPLAT,  -  s.  m.,  odeur  de  giro- 
flée : 

Eocores  que  Dioscorides  ne  face  aucune 
mention  des  giroffles...  je  ne  les  ay  voulu 
laisser  en  arrière,  afin  de  faire  sentir  le 
girofflat  a  nos  commentaires.  (Du  PiNET, 
Dioscoride,  II,  133,  éd.  16Uo  ) 

2.  GiROFf.,AT,  giro/leat,  adj-,  parfumé  de 
giroflée  : 

Elle  mesmes  sans  souffrir  qu'autre  raist 
la  main  sur  son  corps,  le  lava  tresfortpar 
tout  avec  savon  musqué  et  gtro/lat.  (Le- 
maçon,  le  Decam.  de  Bocaa,  8»  journ.,  x° 
Doûv.,  t.  IV,  p.  214,  éd.  Lemerre.) 

En  la  mesme  sorte  que  dessus  feres  du 
vinaigre  girofleal,  y  employant  les  giroflées 
ou  œillets  avec  quelque  peu  de  doux  de 
girolle  pour  en  augmenter  la  senteur.  (0. 
DE  Serres,   Tft.  d'agr.,  III,   12,  éd.  1605.) 

GIROFLE,  adj.,  garni  de  clous  de  gi- 
rofle : 

Ils  mengerent  un  peu  depain  blanc  avec 
une  aile  de  phaisan  rosti  et  girofle,  que 
l'archier  avo't  tué  le  jour  précédent. 
{Alector,  f»  28  vo,  éd.  1.560.) 

—  Qui  a  l'odeur  de  la  giroflée  : 

Baselic,  girofle  (La  Porte  Kpith., 
éd.  1571.) 

GIROFLKAT,  VOir  GlROPLAT. 

GiROLB,  -  olle,  S.  f.,  sorte  de  champi- 
gnon, la  chanterelle  : 

Touchant  les  refforts,  navcaux,  raves, 
chervys,ou  giroles,  paslenades,  el  carottes, 
on  les"  hyverne  en  terre.  (Do  PinrTj  Pline, 
XIX,  4,  éd.  1566.) 


Les  racines  sont  les  oignons,  pourreaux, 
aulx,  raiforts,  raves, naveaux,  pastonnades, 
carrotes,  chervis,  on  giroles.  (0.  de  Serr,, 
Tk.  d'agr.,  VI,  3,  éd.  1605.) 

Girolles  et  champignons. 
(Ppl.  hiiicl.  eonl.  les  tnen.  partie,  ie  la  ville  de 

Tom..  Cab.  hist..  Il,  29.) 

1.  GiuoN,  ghieron,  gieron,  geron,  gneron, 
gron,  s.-  m.,  pan  coupi>,  en  pointe,  à  droite 
et  à  gauche,  d^^  la  robe  ou  de  l;i  tunique  : 

Corbarans  ly  siaindy  s'espee  a  son  gieron. 

{Cheii.  au  cygne,  28859,  HeifT.) 

Adont  pri.st  Godefroy  par  le  diestre  gieron. 

{Ib.,  8280.) 
Vesti  Guillanme  la  grand  broigne  Ircillicc, 
Grant  et  pleine,  milt  bien  faite  et  inassisse; 
Aux  espérons  tôt  li  giron  en  traînent. 
(Guill  au  conri  nez,  dans  le  Dicl.  ^lym.  de  Ménage, 
éd.  1750,  T»  Giron.) 

Espees  et  espois  au  senestre  giron. 

(liaud.  de  Seb.,  vu,  173.  Bocca.) 

Diendonné  traist  l'espee,  qui  li  pent  au  geron. 
{Charles  le  Chauve,  Richel.  2i372,  f»  30'.) 

—  La  tunique  ou  la  robe  elle-même  ;  la 
partie  antérieure  du  vêtement  : 

Del  bon  samit  qu'ele  ot  restu 
Trencha  .i.  pan  del  gron  devant. 

(Comte  de  Poitiers,  300,  Michel.) 
Plein  geron. 

{Fierabras,  Vat.  Chr.  1616,  f°  56'.) 
Et  que  nus  qui  reçoive  oes  en  geron 
n'en  panier,  et,  puis  que  il  seront  en  sa 
meson,  n'en  doit  nus  apporter  a  la  char- 
rete  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest ,  l''  p.,  X, 
18,  Lespiuasse  et  Bonnardot.) 

Floridas  de  Dephur  tenoit  par  le^eron. 
(Vœux  du  Paon,  ms.  Brux.  11191,  f°  53  V.) 

Par  le  geron  le  prist  li  chevaliers  doublez. 

(Cuv.,  du  Guesch,  "il  69,  Charrière.) 
Ces  choses  ouyes,  le  légat  romain  a 
prins  sa  togue  et  l'a  repliée  et  en  a  fait 
geron,  et  leur  a  ainsi  dit  :  En  ce  geron,  à\\ 
il,  nous  vous  apiiortons  paix  ou  guerre, 
lequel  que  vous  voudrez,  si  prenez.  (La 
seconde  décade  de  TH.  Liv.  translatée  de 
latin  en  françoys,  1,  14,  éd.  1530.) 

Quant  telz  gens  se  viennent  frotter 
Vers  DOS  gérons  et  qui  recullent. 
Nous  le<  fiisons  danser,  saulter 
Si  fort  que  presque  ilz  s'afollent. 
(Deb.  de  la  Dam.  et  Jr  la  Bourg.,  Poés.  fr.  des 
xv"  el  xvi''  s.,  V,  iî.) 

—  L'espace  qui  s'étend  de  la  ceinture 
jusqu'aux  genoux  d'une  personne  assise  . 

L'iave  qui  ist  des  ious  li  cort  sor  le  gieron 
Si  que  les  goules  mollent  de  l'hermin  peliçon. 
(«o«m.  d'Alix.,  f»  79\  Michelaol.) 
Pour  dormir  ou  gueron  sa  mie   {Chron. 
deS.-Den.,  ms.  Sle-Gen.,  f»  18'.) 
Se  il  chiet  poudre  en  son  geron. 
Soit  sus  robe  ou  sus  caperon. 

(CM  d'amour,  p.  18,  Tross.) 
Cette  signification  conservée  ne  s'em- 
ploie plus  que  d'une   manière  très  res- 
treinte. 

—  Pans  d'étofïe  à  l'aide  desquels  on  for- 
mait les  tentes  : 

Un  si  très  riche  pavillon 
Due  tuil  li  pan  et  li  giron 
Furent  de  diverses  colors 
A  oyseaux,  a  bestes,  a  Hors. 
(Perceval  le  Gallois,  tluas  le  Diel.  èlw».  de  ilémit, 
éd.  1750,  v»  Giron.) 


GIR 

Ll  rois  a  fait  sor  aus  leuilre  le  pavillon 
Dont  tout  furent  a  or  li  pan  et  M  i/ieroii. 

(Houm.  d-AlU;  I'  31''.  Michelaiil.) 

Porrir  voi  do  uoi  tantes  les  girons  et  les  plois. 

(J.  BoD.,  Sax.,  i.xxxvi,  Michel.) 

—  Lit  : 

Grabatiiiii,  gérons.  (Gloss.  lat.-fr-, Kicbel. 
1.  4120,  f  123  V".} 

Ainsi  mena  le  roy  jiisques  a  Kasel,  elle 
descendirent  en  une  meson,  et  le  couchè- 
rent ou  giron  d'une  bourjoise  de  Paris 
aussi  comme  tout  mort,  et  cuidoient  que 
il  ne  doiist  jamais  veoir  le  soir.  (JoiNV., 
Hist.  de  S.  Louis,  Rec.  des  Hist.,  XX,  239.) 

—  Lit  d'un  fleuve  : 

Dans  \e  giron  du  fleuve.  {Sali.\t,  Trad. 
(fUérodots  ) 

—  Voile  d'un  vaisseau  ? 

Li  .1.  de  leur  gré  s'aprestoieat 
\  sousmetre  les  avirons, 
Li  antre  a  garnir  les  girons 
Contre  la  tempeste  nnisant. 

(mil.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f°  136'.) 

\     2.  GIRON,  gieron,  ghieron,  s.  m.,  sorte  de 
tuile  : 

.111°.  et  demi  de  girons  a  ce  prins  de 
Jehannin  le  tuilier.  (1335 ,  Compte  de 
Odartde  Laigmj,  Arcli.  Klî  3S  f°  271  v°.) 

Pour  la  vente,  bail  et  délivrance  de 
quatorze  millers  de  tuiUe  et  un  miller  de 
girons  par  lui  livrez  sur  le  port  de  Me- 
leun  pour  la  couverture  des  édifices  du 
chastel  de  Meleun.  (Juill.  1389,  Quitt., 
!  Arch.  Seine-et-.Marne.) 

I      Plomb  pour  les  .iir.  ghierons  mis  desoubz 
'  l'une    des    grosses    heuses     d'une    porte. 

(1423,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gtoss.  ms.,  Bibl. 

Amiens.) 

Les  gierons  de  le  heuse  du    beffroi.  {Ib.) 

—  Revers  de  cuir  : 

Que  l'en  ne  puisse  mettre  ou  tiges  de 
Ueusiaus,  ne  d'estivaus,  ne  des  heuses  de 
cordoan,  qu'il  n'i  ait  demi  pié  de  giron 
ou  plus  de  cordoan  par  dessous.  (1317, 
Arch.  JJ  56,  pièce  11.) 

Couldre  touz  les  girons  a  double  cous- 
ture.  (1384,  Compt.  de  l'égl.  de  Troyes, 
p.  37,  (iadan.) 

GiRONË,  gironnê,  geronnê,  gueronné, 
part,  passé  et  ad  j .,  qui  a  des  pans,  qol  a  des 
bandes  coupées  en  biais,  divisé  en  pans  : 

Devant  Gironde  teudi  chescun  son  très 
Et  maint  ancube  largement  gironè. 
Plus  d'une  liene  ont  Lien  li  1res  duré. 

(Les  Loh.,  Vat.  Lrb.  373,  i°  29=.) 
Kt  pais  li  ont  .i.  niantel  aflunbé 
D'un  chier  dyapre  qui  moult  fisl  a  loer, 
A  bendes  d'or  estoit  toz  gironnez. 

(Ib.,  Ars.  3143,  f»   i  r".) 

Touz  iint  giromez  les  hanbers. 

(Percevttl,  ma.  Montp.  H  '249,  f°  83''.  J 
En  son  dos  vest  un  bennin  cngolé 
Et  pardessus  un  bliaut  gironé 

(Haimuert,  Ogier,  1434,  Barrois.) 
Bien  fu  couvers  d'un  riche  bouiueiaut 
Et  la  sorcele  d'un  riche  cscariniant, 
De  ci  a  terre  geronnee  pendant. 

(R.  de  Cambrai,  503,  A.  T.) 

L'anberz  est  esiroez, 

île  li  fait  pins  desfanse  c'uns  bliaaz  ifircmnez 
'J.  BoDEi.,  Sax.,  cLxxiviii,  Michel. J 


GIR 


VX  taule  enseigne  de  poile  gironnee. 

/.Ueschans,  4261,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Puis  li  vesti  sa  roube  gironnee. 

(Mon.  Itemiarl.  Richel.  368,  f  231'.) 
Et  peliçons  hennins  et  bijaus  gtrones. 
(Renaud  de  Honlauban,  liichel.  24387,  S"  11  r".) 
Li  rois  est  reuiens  soogles  ou  bliaut  gironné. 

(fierabras,  1821,  A.  P.) 
Li  rois  est  reineis  seai^Ies  o  bliaut  gironez. 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1610,  P  26",) 

Et  a  la  robe  molt  ricement  parée, 
(Jue  cil  Lambert  li  avoit  aportee. 
Toute  est  a  or  cousue  et  gitonnee^ 

(Aiibery  le  Bourgoing,  p.  87,  Tarbé.) 

Li  doi  ceval  as  .ii.  rois  defaes 
Furent  covert  de  .ii.  pailes  roes, 
Tresci  en  tiere  fu  cascuns  gerones. 

(Anseis,  Richel.  793,  f  61''.) 

Vestns  sunt  de  .ii.  pailez  a  coa\oTs  geronnez. 

(Gui  de  Nant.,  13i,  A.  P.) 

—  T.  de  blason,  divisé  en  plusieurs 
parties  triangulaires  dont  les  pointes 
s'unissent  : 

Sont  les  armes  d'Angieu  gueronné  d'or  et 
de  noir  de  .viii.  pièces  a  croisetes  d'ar- 
gent. (Armor.  de  Fr.  de  la  fin  du  xiv°  s., 
Cab.  hist.,  VI,  275.) 

Les  deux  corons  geronnes  a  un  escuçou 
d'argent  enmi  le  moiienué.  (Fboiss., 
Chron.,  V,  223,  Luce.) 

Tous  les  princes  et  comtes  de  Flandres 
portèrent  leurs  armes  gironnees  d'or  et 
d'asur.  (Ol.  de  LA  Marche,  .Mem.,  introd., 
c.  3,  .Michaud.) 

—  Entouré  : 

Tu  fus  li  vaisseaus  glorieus 
D'or  massiz  et  très  precieus, 
De  totes  pierres  aornez 
Précieuses  et  gironez. 
(De  .v.gaud.  II.  M.,  ms.  Reims  llï  ,   f  133°.; 

ICO 

GiRONEE,  geronee,  -onnee,  guer.,  s.,  f., 
tablier,  jupe,  pan,  partie  du  haubert  : 

Deus  se  plaint  de  la  gironnee 
(iui  est  par  terre  trainee. 
(ItECL.  DE  MoLiENS,  de  Charité,  Ars.  3327, 
f»  124''.) 

Ele  reçut  l'enfant  dedenz  sa  geronnee. 

(Beuv.  d'Aigrem.,  Richel.  766,  f  3'".) 
Gautierjla  voit,  s'a  la  resne  tyree  ; 
Vers  li  a  point,  merci  li  a  criée. 
La  damme  sist  sor  la  mûrie  aOTaulree, 
Elle  le  prent,  n'est  plus  avant  alee, 
Si  l'a  couvert  desoz  sa  gironnee. 

(Gagdon,  8139,   A.  P.) 
Du  bon  haubert  consuit  la  gironnee. 
Toute  li  a  rompue  et  depanee. 

(Olinel,  336.) 
De  lor  bliaus  tremhent  grant  gironee. 
Es  fers  des  lances  l'a  chascuns  aiirmee. 
(/*.,  1710,  A.  P.) 

Mez  l'espee  si  iest  de  l'autre  part  coulée, 
Contreval  l'armenre  deschent  de  tel  posne" 
De  l'aoberc  li  coupa  toute  la  gneronnee. 

(Gaufrey.  3839,  A.  P.) 

Si  a  viestu  blanke  chemise, 

S'en  a  le  gironnee  mise, 

(Dont  gaires  ne  li  embieii). 

Par  entre  les  renges  et  li 

De  l'espee  ke  chaiote  avoit. 

(Chev.  as  .ii.  esp.,  1093,  Foersler.) 

—  Contenance  d'un  giron,  d'un  pan  de 
vêlement  ; 


r.iR 


■281 


Icellui  Roussel  qui  avoit  une  gironnee 
de  cailloux,  en  suiant  le  suppliant...  (1403, 
Arch.  JJ  160,  pièce  142.) 

—  A  gironee,  a  gironees,  loc,  à  plein 
giron,  abondamment  : 

S'ot  ceinte  entor  soi  une  fonde. 
Et,  que  ses  anomis  confonde. 
Pierres  qu'on  ijiiiert  a  gironnees. 
(IIUON  DE  Meuy,  Tornoiemeut  de  l' AntechrisI , 
p.  3i,  Tarbé.) 

A  gironee  ai  mon  ïoloir. 
(U  Châtelaine  de  S.  Gilles,  Richel.  837,  f  116".) 

A  gironees  départ  amours,  a  girones. 
(Cour  d'amour,  dans  Vllist.  litt.,  XXIII,  344.) 

Pic,  Vermandois,  grounée,  la  quantité 
qui  peut  tenir  dans  un  giron  ou  dans  un 
tablier.  Norm.,  gèronnée,  gerounée,  gi- 
rounée,  girounaie.  liessin,  gronée.  Beauce, 
gironnee.  Lorr.,  gironnee  :  elle  apporta 
une  gironnee  de  fleurs.  Bourg.,  Yonne, 
gironnee,  gennerée  ,  gihonnée ,  g'isonnée, 
Poitou,  Vienne,  Deux-Sèvres,  gironnaie, 
gironnee,  (/ironnie, suivant  les  lieux,  Bret., 
gironnee  :  «  Une  gironnee  de  foin.  »  Sarthe, 
gironnee,  une  quantité  ;  «  il  y  avait  là  une 
gironnee  de  petits  enfants  ;  il  y  en  avait 
toute  une  gironnee.  » 

GiRONNER,  gerronner,  v.  a.,  donner  à 
un  ouvrage  d'orfèvrerie  la  rondeur  qu'il 
doit  avoir  ;  arrondir  le  fond  d'un  ouvrage 
de  chaudronnerie  : 

Gironner  un  suage,  c'est  a  dire,  donner 
la  rondeur  a  une  pièce  d'ouvrage,  la  plier 
en  rond,  la  voûter  ou  plier  en  arcade,  lui 
donner  le  plis.  (1600,  Et.  hlHET,  Merveilles 
de  la  Nature.) 

—  ■? 

Un  plombier  a  fourni  plomb  en  table 
pour  gerronner  une  tieracbe.  (Compte  de 
IblO,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Un  plombier  gerronne  contre  un  pillier. 
{Ib.) 

Cf.  Giron  2. 

GiROUETEK,  -  etter,  verbe. 

—  Neutr.,  tourner  comme  une  girouette: 
L'œil  trop  ardent  en  mes  jeunes  erreurs 
Giroueltoit,  mal  cault,  a  l'impourveue. 

(ScEVE,  Detie,  I,  Lyon  1544.) 
A  son  coupeau  (de  la  tour)  une  aigle  de 
plomb  giroueloita.  la  faveur  du  vent.  (No- 
GUIER,  Hist.  Tûlos.,  p.  27,  éd.  1536.) 

Quelques  uns  ont  voulu  rechercher  la 
raison  pourquoy  elles  estoient  ainsi  aca- 
riastres  et  opiniastres  au  mal,  et  qu'a  tous 
bouts  de  champ  lors  qu'il  estoit  question 
du  bien,  elles  girouettoient.  {Les  Apresdi- 
nees  du  s'  de  CUolieres,  ii,  f"  72  r»,  éd. 
1387.) 

—  Act.,  faire  tourner  : 

Or  parmy  ceux  qui  ne  peuvent  girouetter 
la  conduite  de  cet  univers  au  vent  de 
l'aventure,  le.s  mieux  advisez  ont  confessé 
d'un  commun  consentement,  que  comme 
nature  ne  défaut  jamais  es  choses  néces- 
saires, sur  lesquelles  elle  préside,  de 
mesmes  ils  advouent  qu'elle  n'a  rien  fait 
vainement,  mais  tout  a  quelque  intention. 
(Les  Apresdinees  du  s'  de  Cliolieres,  un, 
1»  111  v»,  éd.  1587.) 

36 


im 


GIS 


GiRovAOUE,  S.  m.,  nom  donné  A  cer- 
tains moines,  uni,  n'étant  attachés  à  aucun 
monastèns  erraient  de  cùté  et  d'autre 
sans  avoir  de  demeure  fixe  : 

La  quarte  manière  de  moynes  est  de 
ceulx  qui  se  nomment  girovagues.  c'est  a 
dire  coureurs  de  pays  et  vagabonds.  (GtJY 
JtrvBS\L,  Reigle  monseigneur  sainct  Benoist, 
f''8  V».) 

Ces  chercheurs  d'aventures  furent  dans 
la  chevalerie  ce  que  les  girovagues  étaient 
dans  l'ordre  monastique.  (Ste-H.\laye, 
Mém.  sur  la  cheralerie,  t.  2,  part,  v*,  p.  10.) 

GiRovAGi-KR,  V.  n.,  SB  promener  çà  et 
là: 

M&5  ta  combieo  que  hermites  solilaireâ, 
Tes  coers  ;iri>ri);iiii/  ï.t  par  plasienrs  repaires. 
(Girarl  de  Hou.,  2117,  MignarJ.) 

GiRSENS,  S.  m.,  mot  douteux  désignant 
nne  sorte  d'étoffe  : 

Ta  es  Testa  de  beaa'^irtrnj 
De  Reoebors. 

(Tristan.  I,  .SeS-ï.  Michel.) 

GISANT,  voir  GESIR. 

GISA.RME,  voir  GniSARME. 

OIS,  part,  passé,  déposé  : 
lUif  fo'snr  l'aulel  (la  lance  qui  perça  le  Cbrist) 
(oa  cascans  le  baisa. 
(Godrfr.  de  Boiiill.,  8381,  ReilT.) 

OISARNE,  voir  GCIS\RMF.. 

OISE,  S.  f.,  aiguillon  ponr  piquer  les 
bœufs,  les  chevau.t,  les  unes  : 

Il  lui  eestast  l'apuiUou,  appelle  la  gise,  a 
qaov  il  poisnoit  et  cassoit  les  diz  beuls. 
(t38î,  Arcb.  .IJ  121,  pièce  93.) 

GISELE,  gissele,  ghisele,  ghizele,  s.  f.  î 
Que  pour  cas  civilz  l'en  ne  pourra  dores- 
enavaut  en  nostredicte  cbasteilenie  prendre 
a  hosta^e,  nommé  ghisele,  fors  seulement 
les  deux  principaux  ou  les  complices. 
(UIO,  Ord.,  IX,  386.) 

Obtenir  ghizele.  (1410,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Connoistre  d'une  affaire  par  vertu  de  le 
gitele.  (xv*  s.,  Estaires.i'fr.) 

Etre  en  prison  par  gissele.  (76.) 

GISEMENT,  gistement,  s.  m.,  action  de 
se  coucher  : 

El  bore  se  herberca,  'Ilenanl>  delei  nne  abeie  ; 
L'ostesse  aotra  laleai,  qni  fti  de  boae  Tii>, 
RI  pnis  si  II  a  dit  par  malt  jurant  ~i|;norie  : 
Amis,  ealres  çaieas  en  1 1  cbambre  voltie  ; 
Vottre  gi\senenl  faites,  ge  lo  cornent  et  prie. 
(Rert.  de  ilonlaub.,  p.  403,  Michelant.) 

—  Commerce  avec  les  femmes  : 
Il  est  ireus...,  amant  le  gisement,  et  bou- 
lier. (Wajirw  le  Juif,  Richei.  24276,  f<'25r°.) 

GisiER,  zazer,  v.  n.,  gésir,  coucher, 
être  conché  : 

Peilre  ne  >e  peot  ne  aidier, 
Adies  le  cOTenoil  gûier. 

(Sonet  de  Hantiiy,  ms.  Tarin,  f°  Si'.) 
Quant  le  leofant  vuelt  zazer  a  la  lefan- 
tese...  (  Voy.  de  Mare  Pal,  c.  r.xcii.  Roux.) 

oisin,  voir  Gésir 

uisNosopuisTiBN,   S.   m.,    gymnoso- 


GIS 

phiste,  philosophe  indien  qui  s'abstenait 
de  viandes  et  s'adonnait  à  la  contempla- 
tion. Dans  la  légende  d'Alexandre,  ce  nom 
est  donné  aux  habitants  d'un  pays  sup- 
posé de  l'Inde  : 

Quant  li  roys  de  celui  pays  sot  la  venue 
d'Alixandre  si  li  envoya  ses  messages  et 
unes  lelres  ilifsant  en  tel  manière  :  Li  co- 
rouplible  gisnosophislien  a  Alixandre  l'ome 
esciivous.  i/,(  Liv.  dou  roi  Alix.,  liicliel. 
1385,  f°  32'. ) 

GISSAHME,  voir  GUISARME. 

GissE,  S.  f.,  poutres  sur  lesquelles 
gisent  on  posent  les  assiettes  d'un  pont  : 

Les  Flamens  ont  deffait  le  pont  et  tele- 
ment  croisié  de  grans  marrains  et  d'esta- 
ches  parmy  les  gisses  du  pont  que  chose 
impossible  seroit  de  passer  illec  nef  ne 
nasselle.  (Froiss.,  Chron.,  Richei.  2644, 
!•  237  V.) 

Cf.  GiSTE  1. 

GissEE,  S.  f.,  assise  : 

Depuis  icelle  fascie  embas  jusques  au 
pavement  sera  party  en  sept  partz  et  demy, 
et  se  feront  six  gissees  de  pierres.  (P.  Van 
.Velst,  Reigl.  de  l'arch.  selon  Vitruve, 
{'  8s  éd.  1343.) 

GISSELE,  voir  Gisèle. 

GISSEMENT,  VOir  GISEMENT. 
GISSIER,  voir  GiPPIER. 

GissiR,  V.  a.,  assigner  : 

Por  laquel  rente  dessus  dite,  je  Girarz 
devant  dis  et  Miles  chevaliers,  Jehans  che- 
noines  de  Leingres,  et  Pounart  escuiers 
frères  avons  gissis  et  assegné  maistre 
Jehan,  maistre  Gui  Hodinet  escuiers,  et 
.Marie  leur  seur  hoirs  a  la  devant  dite  Lore, 
lour  et  lour  hoirs  perpetuelment,  les  set 
sctieres  desus  dites  en  nos  terrages  de 
Ville  nueve  a  Chasne,  a  panre  chascun  an 
lou  jour  de  la  feste  saint  Renier.  { Charte 
de  1271,  .Moreau  196,  f»  131  r»,  Richei.) 

1.  GIST,   voir  GlET. 

2.  GIST,  voir  Gip. 

GisTAiLLE,  gitt.,  S.  !.,  forme  allongée 
de  giste,  poutre  : 

.XV.  pieches  de  bos  de  quesne  pour  faire 
gistailles  au  planquier.  (1370,  Trav.  aux 
chdt.  dArt.,  Arch.  KK  393,  f  110.) 

Gittaille  de  cœur  de  quesne.  (1438,  Bé- 
thune,  ap.  La  Fons,  GlOSS.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Cf.  GiSTE  1. 

1.  GISTE.  gicle,  s.  m.,  poutres  sur  les- 
quelles reposent  les  assiettes  d'un  pont  : 

Hz  trouvèrent  tous  les  aiZ  devers  eulx, 
si  les  remistrent  et  arrengierenl  sur  les 
gistes  du  pont  et  sur  les  estaches.  (Froiss., 
Chron.,  Uicbel.  2644,  f»  244  r°.) 

Icelle  rapporta  que  le  bois  du  pont  es- 
toit  sans  plus  osté  et  desfaict  quant  aux 
asseles,  et  que  les  j/ùfes  encores  y  estoient, 
et  que  de  léger  il  seroit  mis  en  poinct  pour 
s'en  aider.  (J.  iMOLWET,  Chron.,  ch.  XLIV, 
Bucbon.) 

En  pignons,  ou  murs  communs,  pourra 
cbacuu  rompre  et  percher  pour  y  masson- 
uer  ou  ancrer   sommiers,  gistes   ou  autres 


niT 

bois     {Coût,    de  la   Gorgue,  Nnuv.    Cont. 
gén.,  II,  1003.) 

Gisle  de  bois.  Appoigio,  colonna.  sos- 
tegno.  (OnoiN,  Dict.  fr.-ital.) 

—  Portion  de  la  crosse  de  l'affût,  en- 
taillée pour  y  loger  la  chambre  des  ca- 
nons qui  se  chargeaient  par  la  culasse  : 

Ung  gros  lyen  de  fer  garny  de  plusieurs 
chevilles  et  crampons  de  fer  duquel  est  ly6 
ledit  affust  empres  le  gicle  estant  audit  af- 
fust  de  la  chambre  de  ladicte  serpentine. 
(1471,  Compl.  de  l'Artillerie,  Arch.  mun. 
Dijon,  11,  atf.  milit.) 

Rouchi  et  wallon  de  Mons,  gite,  solive. 
Giter,  garnif  de  giiés...  Le  patois  messin 
appelle  jeules  ces  poutres  sur  lesquelles 
posent  les  tonneaux  dans  une  cave.  (Le 
DccHAT  dans  le  Dict.  élyni.  de  .Ménage, 
éd.  1730.) 

Cf.  GissB. 

2.  GISTE,  S.  f.,  giste  de  chiens,  redevance 
due  au  seigneur  pour  le  logement  et  la 
nourriture  de  ses  chiens  de  chasse  : 

Et  si  prent  Heuris  li  Justice,  cascun  an 
a  le  vile  de  Gamapes  por  le  raison  des 
kiens  le  conte,  sicum  por  une  gisle  des 
kiens  et  des  veneurs,  x  sols.  (1263,  Cart. 
des  revenus  du  comte  de  Hainaut,  Arch.  de 
l'Etat,  à  .Mous.) 

3.  GISTE,  gieste,  giete,  s.  m.  ? 

Les  cinq  moulins  a  blé  d'Estampes  va- 
lent trente  et  neuf  muiz  de  grains,  de  ce 
chiet  neuf  sextiers  pour  le  giste  des  mou- 
lins. (1298,  Ordonn.,  Dup.,  cxxxiv,  46, 
Richei.) 

Tous  les  hommes  et  tenans  dudit  fief 
d'Auteuil  qui  tiennent  en  regite  bestez 
chevalines  en  leurs  hostieus  doivent  au 
seigneur  d'Auteuil  chascune  besle  trois 
corvées  l'an  pour  aider  a  labourer  les 
terres  audit  seigneur  en  trois  saisons  de 
labour  chascun  an,  en  mars,  en  gueres,  et 
en  saison  de  blés,  qui  sont  nommées  cor- 
vées de  giete.  (1413,  Denombr.  du  baill- 
d'Evreux,  Arch.  P  308,  f"  16  r».) 

Corvées  de  giste.  {Ib.,  f"  18  v°.) 

Corvées  de  gieste.  {Ib.,  ('  37  r".) 

Cf.  GiSTEE. 

4.  GISTE,  voir  Geste. 

GISTEE,  s.  f.,  dépendance  : 

Les    personnes   qui  doivent  les  avoines 
de  la.  gistee  de  la   ville    de    Forges,  (1415, 
Denombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303,  ( 
f»  109  v».)  ] 

GisTEL,  s.  m.,  fût  d'une  arme  f  le  | 
manche  i 

Puis  prent  une   mulhe    erant  di-  lier  par  le  gitlel.  | 
(Jbh.  des  Preis,  Ge.4e  de  Liège.  iiSô,  ap. 

ScheliT,  Gloss.  pkUol.) 

GisTEii,  voir  Geter. 
GisTERNE,  voir  Gditerne. 

GISTRENEUR,  VOlr  GOITERNEDR. 

1.  GIT,  ffitft,  s.  in.,  la  uielle  ; 

Celé  semeuce    qui   a  nom   gith  ne  sera  I 
mie  escousse  a   sies,   ne  la  roe   ne   la  re- 
tornera  mie  sus  le  conmin,  mes  gith  sera 
escniis  o  la  verge  et   le    conmin  o  le  bas-  I 
ton.  (bible,  M«z.  t)84,  f"  'Jy^)  j 


GIT 

De  j;i(,  autretneot  dit  ncolle.  Gii  est  une 
semeneo  noire,  comme  un  triangle,  dout 
l'herbe  iiaist  es  formes,  speaultns  et  sei- 
gles, et  en  commun  langaifie  on  l'appelle 
pueronns  ou  pulrcnns.  (Krehe  Nicole, 
Trad.  du  Liv.  des  Proti/plz  champ,  de  P. 
des  Crescens,  !"  26  v»,  éd.  I0I6.) 

Le  gilh  ne  sera  point  bastu  avec  ins- 
trument dentn,  ne  la  roue  du  chariot  ne 
tournera  point  sus  le  comin  ;  mais  le  gith 
sera  escous  par  la  verge,  et  le  comin  au 
baston.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Esaïe, 
xxvill,  27,  éd.  1534.) 

2.  GIT,  (a),  locution,  en  repos,  tranquil- 
lement : 

Et  encore  vivant  vous  osteroient,  comme 
ils  font  a  leurs  maistres  gens  d'Eglise,  la 
couette  sous  vous,  pour  sur  belle  paille 
toute  fresche  vous  laisser  disputer  contre 
les  mouches,  et  tirer  a  git  la  mise  et  re- 
cepte  de  votre  conscience.  (Du  Fail,  Cont. 
d'Eutrap.,  xxix,  Bibl.  elz.) 

3.  GIT,  voir  'GiET. 
GiTAGE,  S.  ni.,  demeure  ; 
Possesseur  comme  de  son  propre  gitage 

et  domainne.  (1376,  Arch.  K  51,  pièce  13.) 

—  Poutrage  : 

Jacques  de  Fierin  aide  a  carpenter  le 
gitage  du  beffroy.  {Compte  de  1391,  D  78, 
Arch.  mun.  Douai.) 

Wallon  de  Mons,  gitage,  assemblage  de 
solives  sur  lesquelles  s'établit  un  plancher. 

GiTEB,  voir  Getee. 

oiTEoim,  voir  Geteob. 

GiTEn,  voir  Geter. 

GiTH,  voir  Gît. 

GiTis,  voir  Geteis. 

1.  GiTON,  voir  Geton. 

2.  GiTON,  voir  Guito.v. 
GiTOUER,  voir  Getoir. 
GITOUR,  voir  Geteor. 

GITTAILLE,  VOir  GiSIAILLE. 

oiTTE,  S.  f.,  jet,  rejet  : 
La  mesme  année  que  Icsdites  branches 
auront  esté  couppees,  près  et  joignant  la 
couppe  d'icelles,  il  sortira  un  nombre  de 
gittes,  qui  derechef  viendront  a  la  mesme 
;  grosseur  que  les  susdites.  (Palissv,  lie- 
I  cepte,  Cap.) 

I  Contemple  un  peu  les  aubiers  lesquels 
I  sur  un  mesme  degré  produisent  plusieurs 
\9iltes.{lD.,ib.) 

I  Ce  mot  est  encore  employé  avec  la 
même  signification  dans  le  centre  de  la 
France. 

GiTTEAU,  S.  m.,  solive  : 

Cartelaige  en  gitleaulx  et  plancquos 
(Çompf.  de  1,%1,  S.-Omer,  ap.  La  Fons 
G/0»»,  ms.,  Bibl.  Amiens.)  ' 

GiTTEJEL's,  s.  f.,  garde-malade  : 

Et  en  furent  tous  quicte  par  la  graice  du 
roy,  reservez  qu'ilz  paiont  le  barbiez  et  la 
gniejeus  de  ceulx  qui  estoient  estez  blés- 
ni"'  \}  •  AUBRio>f,  Journ.,  un   1492,  Lur- 


GLA 

GiTTELETTE,  S.  f.,  soi'te  dc  poutrc  Ser- 
vant de  support  : 

Les  gillelettes,  dites  colombes,  de  2 
pouces  et  demi  carrés,  se  mesurent  comme 
les  planches,  pour  leur  longueur;  et  pied 
et  demi  ne  comptera  que  pour  un  pied. 
(Coût,  et  anciens  régi,  de  la  ville  et  cchevi- 
■nage  de  Douai,  ch.  iv,  ap.  Vermesse,  Dict. 
des  patois  de  ta  Flandre.) 

Cf.  Giste  1. 

Giu,  voir  GiEU. 

GIUCULER,  voir  JOGELER. 

GiusTE,  voir  Juste. 

GivE,  S.  f.,  désigne  une  sorte  d'entrave? 

Puisse  après  un  Griffyn  estoit  pris  et 
amenez  a  le  tour  de  Loundres  et  mis  en 
fort  prisoun  et  Berges  de  deus  fort  peire, 
gives  et  manicles.  (Chron.  de  Lond.,  p.  89* 
Aunger.) 

GivEER,  V.  a.,  donner  : 

Nous  givcons  nos  lettres  overtes  scellées 
de  nostre  serl.  (Charte  de  12S8,  ap.  Le 
Hericher,  liloss.  norm.) 

GivEUER,  s.  m.,  terme  de  mépris  : 
Tuffes,  giveliers,  bomules,   termulons  et 

lacriers.   (Froiss.,  Chron.,  IV,  237,  Luce.) 

Impr.,  grueliers. 

Les  aultres  villains  tuffes  et  giveliers 
(ID.,  ib.,  V,  321,  Luce.) 

Villains,  tuffes,  giveliers,  bomules,  ter- 
mulons,   tacriers,   craffeurs,   marrados  et 
cratinas,  petaulx  et  gars  loubas.  fin     !6 
V,  323,  Luce.)  '      "' 

GivLER,  v.  n.,  tomber  du  givre  ? 
Car  ades  pluel  sor  nos  et  pivlel  et  gresilhet. 
(Li   Vrr  dcl  jiiisfi,  ms.  Oxf.  Canon,   mis.-.  74 

f°  135,  P.  Meyer,  Rapp.) 

GIZARMER,  voir  GUISARMER. 

GiziR,  voir  Gesir. 
GLA,  voir  Glai. 
GLACEiEH,  voir  Glaçoier. 

1.  GLACESiENT,  S.  m.,  gelée  : 

Les  brouillas  et  nuages  ne  sont  pas  gla- 
cements  de  l'air,  ains  seulement  espaissis- 
sements  et  grossissements  d'un  air  humide. 
(Amyot,  ÛBm».  mesl.  de  Plut.,  f°  445  r», 
éd.  1574.) 

2.  GLACEMENT,s.  m.,  action  de  glisser: 
Par  dous  manières,   Pirres,    sûmes   nos 

meneit  defors  nos  ;  car  u  par  lo  glacement 
de  la  pense  alons  nos  desoz  nos  meismes, 
u  par  la  grasce  de  conleniplation  sûmes 
nos  leveit  dessoure  nos  molsmes.  {Dial. 
SI  Greg.,  p.  63,  Foerster.)  Lat.,  lapsus. 

GLACER,  V.  n.,  être  glacé  : 

.le  plains,  je  ry,  je  brusle,  je  glace,  en 
un  mesme  moment.  (Le  Moulinet,  les 
agréables  Diversitez  d'amour,  p.  12,  éd. 
1613.) 

GI.ACEUL,  -ChcUl,   s.   Ul.? 

Chil  furent  enbusquiel  en  ros  et  en  nlachais. 
(II.  Capel,  196,  A.  P.> 

OLACEux,  adj.,  glacial  : 
I  y  eut  de  la  peine  a  demesler  les  forests 
en  une  nuict  très  obscure  et  fort  glaceuse. 


GL.\ 


28.3 


(D'AuniGNK,  llist.  >iniv.,  I.  Il,  c,   win  éd 
1616.) 

—  Glacé  : 

Si  lu  toiT.he  Cyprine 

N'osr.haiifre  quelquefois  leur  nlacnse  poitrine. 
(Du  Bartas,  Jiidil,  V.) 

—  Glaceux,  glayeux  gaceux,  s'est  dit 
d'un  rubis  qui  a  le  défaut  d'être  glacé  : 

Au  bout  de  la  cuiller  a  un  gros  ruby 
glayeux,  percé.  (liOO,  Piccesrelat.  au  règ. 
de  Ch.  VI,  t.  II,  p.  342,  Douët  d'Arcq.) 

Un  balay  cabochon,  sur  le  ront  percié 
de  deux  petis  trous  et  glaceux  en  bende. 
(16.,  p.  3o8.) 

Un  autre  balay  cabochon,  sur  le  plat,  a 
l'un  des  coingnez  gaceux.  (Ib.) 

Une  grant  salière,  garny  d'un  gros  balay 
cabochon  glaceux.  (1416',  Inv.  du  D.  de 
Berry,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Ung  autre  diamant  en  tablette  et  ung 
aneau  et  ung  autre  aneau  en  ung  chaton 
prisez  paravant  .xxvill.  1.  mais  pour  ce 
qu'ilz  estoient  fort  glaceux,  n'en  a  donné 
que  .XXV.  1.  (Vente  des  biens  de  Jacqties 
Cœur,  Arch,  KK  328,  f"  129  v».) 

Cf.  Glacié. 

GLACHE,  S.  f.,  p.-ê.  forme  de  gâche  : 
Une  serrure    sallant  et   le  glache  .II.  s. 

(1496,  Béthune,  ap.   La   Fons,  Gloss.  ms.. 

Bibl.  Amiens.) 

Une  glache  et  une  clef.  (Ib.) 
GLACHEUL,  voir  Glaceul. 

GLACHIER,   voir   GL.^CIER. 

GLACHoiER,  voir  Glaçoier. 

Gi.ACHOiR,  s.  m.,  sorte  d'instrument  à 
l'usage  des  tanneurs  : 

Ung  baston  fort  tranchant  appelé  gla- 
choir.  (1543,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

GLACHON,   voir  GLAÇON. 

GLACIAL,  adj.,  syn.  de  cri.stallin  : 
Ceste  humeur  cristalline  ou  glacial,  qui 
ainsi  fu  nommée  pour  ce  qu'elle  est  olere, 
nette  et  polie  comme  cristal  ou  glace,  est 
de  forme  reonde.  (Evrart  de  Contv, 
Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,  f"  70''.J 

GLAnii5,  adj.,  taillé  en  table  ou  en  mi- 
roir, en  parlant  de  pierre  précieuse,  selon 
Laborde  : 

Une  croix  ou  il  a  .v.  gros  balais  tous 
glaciez  et  .un.  an«elos  a  l'environ.  (1380, 
Inv.  du  duc  de  Berry,  ap.  L.ibiHde,  Emaux.) 

—  Muni  de  glacis  : 

.'\sses  bons  fosses  tous  glacies.  (1432, 
Amb.  envoyée  d  Ibrahim-Bey  par  le  roi  de 
Chypre,  ap.  Mas-Latrie,  Hist.  de  Chypre, 
111,5.) 

Cf.  Glaceux. 

1.  GLACIER,  -  chier,  glasser,  glaichier, 
glacier,  verbe. 

—  Act.,  glisser,  faire  glis.ser  : 
Par  mi  le  gros  dou  piz  li  a  l'espié  glacii', 
Tote  plaine  s  i  lance  l'abat  mort  on  sariticr. 

(J.  ISOD.,  Sa.t.,  XI,  Michel.) 
Perches    pour  glachier  les   baques  sur. 


384 


r.LA 


GLA 


GLA 


(Til.de  IMi,   Lille,  ap.  Ln   Tous,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Ainienf.) 

—  Rëd.,  se  glisser: 

Trop  folemcnl  sen  tans  aliao 

Qui  M  pecUie*  morteas  se  glate. 

(  »>r»  if  /<•  ««r/,  lîif  bel.  375,  P>  SSÔ*-.) 
Ploi  lot  »f  lanee  et  j/a«  an  pecbié  de  liixnre. 

OVraio»,  r.ril.  Mos.  add.  1Û606,  !•  98'.) 

El«  tf  flacf  on  lit  sourine. 

(LEseo«r/le,  Ars.  3310,  f»  4i  v'.) 
Si  TOUS  defliabilleray  illec  a  cop,  et 
faaldres  par  cesluy  huysset  en  la  chambre 
on  Irouveres  lclit;'si  vous glasscrez dedans 
le  plus  coiement  et  le  plus  lepieremcnl  que 
faire  le  poiirres.  (Le  Chevalereux  Cte  d'Ar- 
tois, p.  163,  Bnrrois.) 

—  Neutr.,  glisser,  se  glisser: 

>«  pot  dnrer  ses  boins  elmcs  vergies 
Qu'en  la  cerriele  ne  li  face  glùichier  (l'cspéc). 
{Ut  Loh.,  Ilichcl.  4988,  PIS"  r'.l 
farmi  le  cor»  li  fait  l'cspié  alaetir. 

(/».,  ms.  MoQtp.,  C  234''.) 

Tôt  ont  laissi"  le  governcr, 
E  Tnnt  çlaclant  parmi  la  mer. 
(W*ct,   nia  S.  Uarie  rirg.,  ms.    Tonrs,  cd.  Lu- 
larcbe.  p.  5.) 

Certain  li  fist  dessi  el  pis  glachier. 

(DUNBERT,  Ogirr,  S833,  Barrois.) 

Grant  cop  li  done  de  l'espee  d'acbier, 
Diuqn'eo  l'archon  li  lîst  Cortain  glachier. 
(ID.,  «i.,  5959.) 
Parmi  la  cuisse  li  fist  le  branc  glacier. 
(fi.  de  Cambrai,  Richel.  2493,  f  89  r»  ;    A.  T., 
5434.) 
Orre  la  porte,  lai  jus  le  pont  glacier. 
Ulrschani,  1809,  Jonck.,  Gaitt.  d'Or.) 

Li  ces  glafa  aval  desor  l'escn  luisant. 

(Quai,  fils  .\gm.,  p.  42,  Lirbé.) 
Mail  le  paien  fn  sage,  si  est  glachié  arier. 
(Mavtù  d'Àigrem.,  ms.  Monlp.  H  247,   f°  lo7''.) 
Quant  li  fer  d'autre  part  glaça, 
>'el  naTTa  mie,  nel  bleça. 
(Re».  de  BE-iEJBi:,/i  Biaus  Desconneus,  1107,  Hip- 
peau.) 

La  dame  d'anni  cnlarhic 
E»l  dales  son  mari  glaeir 
Qui  fait  ans!  ke  si  dormist. 
(/)•»»  Presire  corn  parle,  Richel.  1553,  1°  509  y°.) 
Ele  se(!iia  soD  cief,   6i  se  laissa  glacier 
aval  le  fossé.  {Aucassin  et  Nicolette,  p.  20, 
Sucbier.) 

Quant  li  uns  des  pies  glace  li  autre  li 
aide  tanlosl.  (Laurest,  Somme,  ms.  Soiss. 
208,  f°  80'.) 

Lors  le»  fist  en  la  chartre  maintenant  trcbnchier. 
Par  une  fauue  eschiole  qu'en  fist  aT.al  glachier. 
(Gaufreg,  1G31,  A.  P.) 
Diex,  Diei,  que  m«  tient  or  qne  mon  constcl  gla- 
[cier 
.Ne  Toui  fais  par  cesl  corps. 

(Giror/  de  Roa.,  1164,  Mignar.l.) 
Nous  debvons  moult  eschiever  que  nous 
ne  glachons  en  pecbié.   (De  vila  Christi, 
Ricbel.  181,  f«  84  r.) 

Et  l'espee  glace,  si  descent  sur  la  dcstre 
egpaullc  du  chevalier.  (Lancelol  du  Lac, 
f  p.,  ch.  94,  éd.  1488.) 

Le  gnlee  glacltant  sur  la  mer.  (M.  Le- 
FHASC,  l'Estrif  de  Fort.,  (<•  142  r»,  impr. 
Sle-fJen.) 

—  Réfl.,  délonrner  un  coup  : 

Icellui  Lorens  por  toy  glacher  et  def- 
fendre  lira  son  cspcc.  (1449,  Arch.  JJ  184, 
pièce  4.) 


—  Glaçant,  p.irl.  prés.,  glissant  : 

Maarais  fait  alor  et  venir 
En  liu  glaçanl  por  lui  tenir. 
(l>r«  de  le  mrri,  Richel.  375,  f°  342".) 
La  voie  e^lglachans.  {Miseric.  JV.-S.,ms. 
Amiens  412,  I»  9o  v».) 

—  Fig.,  fugitif: 

Li  mcmore  des  hommes  est  glachans,  et 
par  ce,  sebesonpne  ke  ce  ke  nous  faisons 
a  ce  ke  cilh  ki  venront  après  nous  les 
puissent  savoir,  les  fachiens  parmanables 
par  le  warni?semeut  de  lettres,  (xill'  s., 
Cart.  du  Val  St  Lambert,  Richel.  1.  10176, 
f»  31'.) 

—  Rusé,  trompeur  : 

Toz  bons  est  fans,  vuiz  et  inenleres, 
Touz  bons  glacanz  osl  etgnileres. 
(G.     DE    CoiNci,    de    VEmper.,    Itichel.     23111, 
f»  276'.) 

Tout  homme  est  voit,  fans  et  glaçant. 

(ID.,  «i.,  f  27G".) 
Faus  et  glaçanl  et  plain  de  guile. 

(ID.,  Jlfir.,  ms.  Soiss.,  f°  206'.) 
Siècle  glaçanz  est  comme  anguile. 

(ID.,  ib.,  V  98'.) 
Li  sarpanz  est  glaCanz.   {Dou  Diciple  et 
don  Mestre,  Richel.  423,  f  81^) 

2.  GLACIER,  voir  Glaçoier. 

GLACIERE,  S.  f.,  hallBcret,  écrevisse  de 
fer  pour  parer  un  coup  : 

Moltez  ces  banîeres  an  vent, 
Hianmes,  braciex,  escus,  glacières. 
Cotes,  curies  et  empiètes 
Et  cuevrechiez  d'armes  pares. 
(3.  Bbf.tei.,  Tourn.  de  Chauvcnd,  2924,  Delmotle.) 

Cf.  Glaçon. 

GLACiEiJx,  adj.,  glacial  : 

L'hyver  csloit  froid,  glacieit.r. 

(1560,  Cuisine  papale,  p.  21,  Kic-.k.) 

—  Glacé  : 

Glacial  et  hoc  \e,glacieux  ou  froit.  (Voc. 
tat.-fr.,  1487.1 

GLACIS,  adj.,  glacial  : 

E  river  fn  glacix  o  pranz. 

(Ben.,  Ducs  de  ISorm.,  II,  1994,  Michel.) 

GLACLER,  voir  Gl.ACIEH. 

GLAÇOIER,  -  eier,  -  ier,  glach.,  verbe. 

—  Act.,  glisser  : 

Un  coutel  tout  de  fin  acier 
Qu'el  cuer  me  vorré  glacier. 

(PercevttI,  ms.  Mootp.  H  249,  f"  11».) 

—  Neulr.,  glisser  : 

Par  devant  l'arçon  glaceia 

La  hache  qui  mult  bien  trencha. 

(Wace,  Rou,  3°  p.,  8295,  Andresen.) 

Mais  la  saiete  glaçoia 
Si  que  gaires  ne  le  bleça. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  331 1,  f"  61".) 
Remest  en  l'aucoton  de  seie 
Qui  en  sanc  e  en  suor  glaceie. 

(lo.,  D.  de  Norm.,  Il,  19188,  Michel.) 

Li  cols  glaçoie  son»  l'aisselle 
Par  dorant  le  cring  dou  cheval. 

(t'regus,  p.  165,  Michel.) 
Li  cauB  glaçoie  snr  l'escn. 
Si  l'en  abat  plus  d'un  quartier. 

(Mre  per.,  Richel.  216S,  f  9*.) 


Li  cops  chiet  jus  an  glaçniant. 
(Rose.  Ricbel.  1573,  f»  131"  ;  Vat.  Chr.   I.52ï. 
f  100',  et  ms.  Corsini,  f  104''.) 

Glachoiant. 

{Ib.,  Vat.  Cit..  f  118'. i 

De  la  se  part  Renier,  qui  char  ot  alToiblie, 
Apoiiet  d'un  haslon  qu'a  terre  ne  glacie. 
(Hist.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3143,  f  151  v».) 

—  Glaçoiant,  part,  prés.,  brillant  : 
Li  hom  (en  Ynde)   i  sunt  tuit  blanc    et  ount   euz 
[glaciens, 
Il  vient  (voient)  mieuz  par  nuit  ke  de  jor  tnte  teos. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis.,  liichel.  24361. 

f  47  v°.) 

GLAÇOIR,  glassoir,  glassouer,  s.  ui., 
égout,  latrines  : 

Les  dits  deffeudcurs  ne  autres  per- 
sonnes.... ne  peuent  ou  doyvent  lever  les 
carreaulx,  houer.desmolir,  ne  faire  quelque 
ouverture  en  voirie  publicque...  soyt  pour 
faire  escbauffaulx,  apposar  eslayes,  ou 
pourfaire  esvyers  onglassouers.{Cartul.de 
Lagny,  Richel.  1.  9902,  T  194  r».) 

Veues,  aigoulx,  glassoirs.  (1404,  Ord., 
IX,  56.) 

Qui  fait  jlaçoîM,  c'est  a  scavoir  aisance 
contre  mur  moitoyant,  ou  aucun  mursans 
moyen,  il  doit  faire  contremur  d'un  pied 
d'espez,  ou  de  l'espesseur  en  tel  cas  ac- 
coustumee  entre  les  maçons,  pourcc 
qu'autrement  la  fiente  et  pissat  pourri- 
roient  ie  mur.  (1485,  Ord.  de  pol.  sur  les 
rues,  égouts,  éviers  et  glw;oirs  d  Paris.) 

Esgouts,  esviers  et  glassouers.  {Cont.du 
baill.  et  duché  de  Vatlois,  Coust.  gén.,  I, 
398,  éd.  163S.) 

Champ.,  comm.  de  Sommepy,  glassoi, 
évier. 

GLAÇON,  -  chon,  s.  m.,  hallecret,  écre- 
visse de  fer  pour  parer  un  coup  : 

Une  pièce  a  Usures,  une  autre  pièce 
sans  lasures,  nommée  glaçon.  (1413,  Arch. 
JJ  192,  pièce  169.) 

Et  estoienl  les  dictes  communes  que  on 
appelle  Suisses  assez  communément  ha- 
billiez de  jaques,  de  paus,  de  habregerie, 
de  glachons  et  de  chappeaux  de  fer  a  la 
fachon  d'Allemaingne.  (Mathieu  d'Escoo- 
CHY,  Chron.,  I,  21,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Cf.  Glacier,  dernière  signiQcation. 
Selon  Roquefort,  glaçon  était  aussi  une 
sorte  de  toile  très  fine. 

GLAçoxNÉ,  adj.,  golé  : 

Un  doux  et  plaisant  gasouillis  de 
douces  paroles  sulfisantes  pour  rallumer 
un  homme  glaçonné.  {.Iean  de  BARRA0D, 
Epislres  dorées  de  Guevara,  f»  83  r'i 
éd.  1384.) 

GLAçoxxiER,  s.  m.,  latrines  : 
Esviers    et  glaQonniers,    c'est   assavoir 

chambres  privées.    (Slat.   de  Paris,   VaL 

OU.  2962,  f»  44\) 

GLAçouEUE,  S.  f.,  latriiios  : 

Glaçoueres,  latrines.  (Coût,  de  Mantes, 
VI,  2,  Nouv.  Coût,  gén.,  111,  173.) 

Cf.  Glaçoir. 

GLAçoi^iER,  s.  m.,  latrines  :  I 

Qui  fait  (//(içoMt'ers,  c'est  assavoir  aisance,   , 
contre  un    mur  moylien,  il   doit  faire  un 


GLA 

contremur   d'un   pied    d'espes.    (Cout.  de 
France,  f»  106  v»,  éd.  1517.) 

Cf.  Glaçoih. 

GLADIATION,  -  cion ,  S.  f.,  Combat  : 
Batailles  privées,  diiellions,   gladiacions 

et    autres    choses    senibl.ibles.  (Berscire, 

T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  1«.) 

GLADiATOiRE,  adj.,  de  gladiateur  ; 

Deschassez  le  par  main  nlûâiatoire. 

(].  JlAROT,  l'ors..  V,  (!fi,  éA.  1731.) 
Et  estoit  un   vieillard  gourmand,  grand 
joueur,  superbe  et  exercé  aux    armes  gla- 
diatoires.  (LouvE.itr,  E/jigies  des  Empereurs, 
p.  110,  éd.  15S3.) 
11  (César)  ordonna   au  peuple  jeux  gla- 
j  diatoires.  (De  La  Boutiere,  Trad.  de  Sué- 
tone, p.  19,  éd.  1369.) 
I     Vous  faites  les  Romains  bien   cruels  en 
leurs  jeux  gladiatoires.  ((ï.  BoccHET.Serees, 
I III,  44.  Uoybet.) 

11  feit  représenter  diverses  sortes  de 
Ijeux,..  ensemble  phisieur.s  comédies  et 
tragédies,  avec  un  prix  gladiatoire  qu'il 
I proposa.  (Vie  des  12  Césars,  p.  377,  éd. 
1 1611.) 
I 

GLADiE,  voir  Glaive. 

OLADiER,  gladyer,  v.  a.,  percer  d'un 
glaive  : 

Adont  Saint  Jehan  moult  esbahy,  et 
ainsi  comme  perchié  et  gtadyé  parmi  le 
cœur,  se  enclina  devers  nostre  Seigneur. 
{De  vita  Christi,  Ricliel.  181,  f  109''.) 

I    GLADiFER  S.  m.,  ('spi''ce  de  fer  ; 
I    Fer  qui  est  apeles  glatli[er  de  Normendie. 
(1328,    Tarif  de  tonlieu,  Arch.    S.-Omer, 
:XC1X,  4,  n'  bi.) 

GLAGE,  S.  m.,  bruit,  tumulte  : 
te  t'occirai  de  mon  brant  a  grant  i^lagc. 

(ne  Vivien,  nichel.  24369,  f  187  r'.i 

Cf.  Glai  2. 

GLAGEURE,  S.  f.,  jonchée  : 

Cil  ilicnt  qui  i  ont  fist''' 
Qne  la  nieson  est  en  esté 
Tel  que  de  glay  glagie  a  point, 
JoDs  ne  mentastre  n'i  a  point, 
Ainz  est  la  fjtageure  estrange. 
(RuTEB.,  Vota  de  Paradis.  II,   il,  Jub.') 

GLACIER,  glager,  v.  a.,  joncher  de  fleurs 
a  d'herbes  odoriférantes  : 
Si  fist  la  meson  nettoier  et  apareillier  et 
■ah  glagier   de   bel   estrain.  {Artur,   Ri- 
hel.  337,  1°  163''.) 

Et  la  voie  est  toute  jonchiee 
De  fneilles  et  de  Hors  glagirc. 

(Dolop.,  3107,  Bibl.  elz.) 
Cil  dient   qni  i  ont  esté 
Que  la  meson  est  en  esté 
Tel  qne  de  glay  glariie  a  point. 
(RcTEB.,   Voie  de  l'aradis,  II,  il,  Juli.) 

Herbo,   herber,  glagier.    (aioss.  de  Sa- 
ng.) 

Florare,    faire   fleurs,   glager  de  fleurs. 
•loss.  lat.-galL,  Uichel.  1.  13032.) 
Herbare,  herber,  glager  d'herbe.  {Ib.) 
Floro,  as,  faire  fleur  ou  glagier  de  fleurs. 
464,  J.  Lagadeuc,  Calhol.,  éd.  Autfret  de 
uoetqueueran,  Bibl.  Ouimper.) 

—  Glagié,  part,  passé,  saupoudré  : 


r.LA 

J'ay  grosse  et  grele  dragie 
De  giroadlo  et  il'anis  glagie. 
(Passion  Noslre  Seigneur,  Jub.,  ilijsl.,  II,  .SGO.) 

GLAGioT,  S.  m.,  plantation  î 
A  Uama,  le  cucre  y  croist  comnc  on  di- 
roit    en  grandz   glagios.    (xv°    s.,    Valen- 
cienne.s,    ap.    La    Fons,    Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Gi-AGOLÉ,  voir  Gi.aiolk. 

1.  GLAI,  glatj,  gla,  glé,  gloi,  s.  m., 
glaïeul,  carex  ou  laicho,  sorte  de  jonc  ou 
do  roseau,  herbe,  verdure  : 

Cele  nuit  jurent  sus  \?.  glai 
l-'n  paiz  dedenz  lor  pavcillons. 

(Bek.,  D.  deNorm..  II,  3906,  Micbel.) 
Et  vivre  d'orbes  et  de  glaiz. 

(Trislan,  I,  1369,  Mlcbcl.) 
En  nn  liatel  les  reenillit. 
De  ros,  de  glaia  tuz  les  coverit. 
Vers  les  ganieins  prist  a  nager. 
(Chron.  deCeaffr.  Gaimar,  ap.  Michel,  Cliron. 
angl.-norm.,    I,  18.; 

Dedans  une  grant  chambre  painte, 
Jonchiee  de  flors  et  de  glai. 

{Dolop.,  10704,  Bibl.  elz.) 

Tous  tens  ense  rozes  et  flours  de  glays. 
(Pastour.,  cuxxxii,  ms.  Oxf.  BodI.  Douce,  308.) 

Si  menaimes  nos  solas 
Sor  l'erbete  et  sor  les  glas 
Bras  a  bras. 
(Jak.  de  Cambra:,  ap.  Bartscb,  Rom.  cl  Pasl., 
III,  48,13.) 
Li  rosiers  florist  et  li  glais, 
Molt  est  r.is  tens  jolis  et  gais. 

(Durmars  le  Gallois,  923,  Stengel.) 
Ysabians,  dist  Aiglente,  ne  le  vous  cèlerai, 
A  cesti  n'en  savons  la  montarice  d'un  glai. 

{Berle,  1389,  Scheler.) 

Flours  de  lis  et  de  glay. 

iFragm.  d'une  anllwl.pic-,  p.  11,  Boucherie.) 

Se  Dex  plesl  le  puissant  qui  fet  flonrir  le  glai. 

(Gaufreij.  226-2,  A.  P.) 

Plaisans  odeurs  de  roses  et  de  glaij. 

(E.  Descii.,  Poés.,  m,  SUS,  A.  T.) 
Acorus  est  appelle  en  françois  glay,  cl 
croist  es  eaues  etaussies  montàignes  et  en 
haut  pays  et  est  appelle  d'aucuns  venerea 
ou  nfTrodisia.  (Jard.  de  santé,  I,  6,  impr. 
la  Minerve.) 

De  la  graine  de  glé.  {Journ.  ms.  de  Joh. 
Gir.,  Trésor  de  N.-D.  du  Castel.) 

—  Glaïeul  comme  pièce  d'armoirio  : 

Qui  d'argent  et  d'azuré  avoit  bonrleit  le  glay. 
(Jeu.  des  Pbeis,  Gesle  de  Liège,  13953,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Lieu  où  croissent  les  glais,  les 
glaïeuls  : 

Careclum,  glai.  {Gloss.  de  Douai,  Escal- 
lier.) 

Quant  les  perchoit  a  champs  rengies  desus  le  glay 
(Jbii.  des  Preis,  Ge.'He   de    Liège,    4220,  Scheler» 
Gloss.  philol.) 

2.  GLAI,  glay,  gloi,  clai,  s.  m.,  bruit,  tu- 
multe, en  particulier  bruit  confus  de 
joie  : 

11  mainent  otcl  glaij  en  menant  paine  et  hairo 
Que  font  ly  Sarrasin  qui  ont  riche  douaire. 

(Chev.  au  cyg.,  13814,  Reitf.) 

Et  maintenaut  cbai  li  glois, 
Li  bruis,  la  noise  et  la  tempeste. 
(J.  Brf.tel,  Tourn.  de  Chamenci,  1414,  Delmottc.) 


GLA 


285 


Li  uns  regarde,  si  le  voit, 

En  haut  s'escrie  :  Trouvé  l'ay, 

Li  veneenr  saillent  an  glai. 
(De  Truiert,  940,  ap.  Méon,  Noiiv.  liée.,  I,  221.) 
Quant  les  Sarrazins  ouyrent  et  enten- 
dirent la  joye  et  le  glay  que  on  faisoit  par 
la  cité,  ilz  furent  moult  esbahis  pour  quoy 
ilz  faisoient  si  grant  feste.  (J.  d'Ahras 
Melus.,  p.  139,  Bibl.  elz.) 

Et  Baudewins  passe  outre  qui  demaino  grant  clai. 

(Bauil.  de  .Sei.,  xvii,  402  Bocca.) 
Prince  a  court  sont  ceuls  que  nommé  vous  ay. 
Communément  qui  y  mainent  grand  glay 
Qui  ot  banni  franchise,  amour  et  grâce, 
Bien  et  honeur,  vaillance  et  son  essay. 
(EosT.  Df.schamps,    l'oés.,    Uichel.    Sirt,   f  ;i2''.) 

Qne  j'ay  trouvé  ?  Toute  gaudie, 

Tonz  snlaz,  touz  esbatemens. 

Tout  glay,  certes  pas  ne  vous  mens. 

(Mir.   N.-D.,  XXI,  I4G,  A.  T.) 

Et  puis  en  derrière 

Faisions  bonne  rhiere. 

Sans  mener  grant  glay. 
(llAnTiAT.  DE  Paris,   Vig.  deCliarl.  VII,  !"  2i'', 
é,l.  1493.) 

—  Glapissement,  aboiementde  chiens: 

Lors  le  cerf  se  mist  a  la  fuite 
Pour  le  glay  des  chiens  qu'il  onyt. 

(.Iacq.   Millet,  Deslrucl.  de  Troi/e,  f"  H",    éd. 

1344  ;  Stengel,  v.  l.SO.-;.) 

Ainsi  que  Baude  buissonnoit  en  la  forest 
d'Espérance,  lez  une  lande  il  oy  nn  grant 
glay  aspre  et  esclatissant,  etc.  (De  la  vie, 
complexion  et  condicion  du  roy  Charles 
sepliesme.) 

—  Ramage,  gazouillement  des  oiseaux, 
caquet  des  volatiles  : 

Mais  d'oyscl  n'oy  chanson  ne  gl/iy 
Fors  seulement  qne  le  chant  du  cncu, 
(E.  Deschamè's,  Poi'.i.,    Richel.   840,  f"  1,'>7\) 
Et  pour  oir  du  rossignol  le  chant. 
De  tons  oysiaux  la  douç.our  et  le  qlay... 
(Id.,  ib.,  III,  .304,   A.  T.) 

Nous  cirons  des  oyscanh  lo  glay. 

Dont  ilz  font  les  iioys  retentir 

Ce  premier  jour  du  mois  do  may. 
{Pocs.    de  Ch.  d'Orléans,  p.    102,   Chanipollion.) 

Et  les  gents  niseletz  joyeulx, 

Plaisans  et  doulx  et  amoureulx, 

Cessoienl  leur  glay  moAoA'ienXx. 
(Roi  René,  Regnaull  et   .Icannelun,  (HCnv.,    t.  II, 
p.  147,  Quatrebarbes.) 

Lesdits  poussins  voloicnt  et  faisoyent  si 
grant  glay  et  caquet  que  merveilles.  (Mar- 
TiAf.  d'Auvergne,  Arr.  d'Am.,  xxii,  éd. 
1S33.) 

—  Sorte  de  trompette  : 

As  chief  des  rens  estoit  li  glais. 

Et  li  escus,  et  les  bannières 

De  Bcrfromont  et  do  Rozieres. 
(J.  Bretel,  Toiirn.  de  Chaniicnci,  2170,  Dolmotte.) 
Le  roy  de  Thunes,  le  roy  de  Tramessan 
et  le  roy  de  Bugie  viudrent  devant  Af- 
frique  en  leurs  conrroi»,  selonc  leur  cous- 
tuine,  a  tous  leurs  naqueres,  labours, 
oymballes,  fretaux  et  glays,  (Hist.  de 
Loys  III,  Duc  de  Bourbon,  p.  294,  éd. 
1612.) 

—  Honneur,  avantage,  félicité,  joie  : 

Autres  gens  n'ont  en  ce  monde  le  glay, 
Hz  ont  passé  d'abondance  les  lices. 
D'or  et  d'argent  ont  tant  que  je  ne  scay. 
(E.   D  ESCHAMPS,   Poés.,  Ricbel.  840,   f"  290».) 


S86  GLA 


Cab  nnlle  justice  ne  sf»y 
Qoe  Seignenr  sar  le  pajs  f»cc, 
Conreori  el  robenrs  ont  le  gloy, 
Sor  les  champs  chacnn  se  ponrchace, 
Le  pins  forl  le  plus  faible  y  chMO. 

(In.,  i»..  1°  334''.) 

Nom  propre,  Le  Glay. 

Cf.  Glas  I. 

GLAiCHren,  voir  Glacier. 

1.  GUAiK.  gloie,  s.  f.,  glaienl,  ellion  on 
croissent  des  glaïeuls  : 

Florissent  iilairs  et  herbes  reverdissent. 
(Cir.  de  Vime,  p.  160,  Tarbé."» 
CarectTim.  gloie.  (Gloss.  l.-gaU.,  Richel. 
1.  7692.1 
Cf.  Glai  1. 

2.  GLAiE.  gleye,  s.  f.,  boue  : 

Li  di?  Perresson?  fut  jetez  en  la  glejie  et 
foules,  et  vilenez.  (1333,  Arch.  adm.  de  la 
ville  deBeims,  11,  694,  Doc.  int^d.) 

GLAiERF-,  S.  f.,  lieu  OÙ  crolt  le  glai  : 
Et  le  e:çposa  en  la  glaiere  de  la  rive  du 

neuve.  (Le  Fevre  d'Est..  Bible,  Ex.,  il,  3, 

éd.  i534.)  Lat.,  in  carecto. 


GLA 

11  sera  bon  de  pav.  r  leurs  «stables  de 
pierre  ou  de  glaire,  c'est  a  dire  pros  gra- 
vier pierreus.  (Cotereau,  Colum.,  M,  23, 
éd.  1553.) 

—  Terrain  graveleux  : 

Hem  une  gtayre  tenant  a  l'escluze  dndit 
moulin.  (1403,  Gr.  Gauth.,  f»  2îo,  Puiféli.'C, 
paroisse  de  S.  Maurice,  Arch.  \  lenn'.) 

GLAiRER,  V.  a.,  couvrir  de  gravier  : 
Despens  pour  les  escluses...  Ovrerenl  en 
la  crant  banne  et  glairerent  de  gravier  et 
mirent  menu  bois,.xi.viil.journeesdovners 
a  dyvers  fuers.  (1310,  Compt.  du  dom.  de 
Mahaul  d'Arlois,  Richel.  8351.) 

GLAIREUX,  glereux,  adj.,  graveleux 

pierres  glaireuses.  (Bersuire,  T.  Liv., 
nis.  Sle-Gcn.,  t»  181\) 

Et  aussi  au  fleuve  a  pierres  glaireuses 
sur  lesquelles  nul  ne  peult  arrester  esla- 
blement.  (Sec.  déc.  de  TH.  Liv.,  i,  21,  éd. 
1530.) 

Terroer  glereux  et  sablonneux.  (ParA- 
DiN,  Hist.  de  Lyon,  p.  409,  éd.  1373.) 


GLAiXE,  voir  Geline. 

GLArNON,  s.  m.,  lacet,  collet  : 

Tendre   un  glainon   a  prendre   oisiaux. 

[Compte  de  1474,   Péroune,  ap.    La  Fons, 

Gloss.  ras.,  Bibl.  Amiens.) 

Gi-Aioi-É,  glagolé,  jaglolê,  part,  passé, 
jonché  de  glaïeuls,  de  fleurs  d'iris  : 
Et  s'ert  la  sale  d'erbe  vert  glaiolee. 
(BnresdHansKmi;  Richel.  12548,  f  86".) 
—  Adj.,  qui  a  la  couleur  de  l'iris  : 
Nus    ne    puet   a  Paris   melre    en   oevre 
laine  ne   01  taint  en  noir  de  chaudière,  se 
il  n'i    a   autre  coleur    desus,   ne   nul  filé 
blanc  foillié,  ne  unie  laine  jaglolee,  ne  en 
chayne  ne   en   teinture,    se    ce    ne    sont 
chaynes  a  dras  qui  sont  jaglolees,  que  il  ne 
soit  en  .v.s.  d'ameude.  (Est.  Boil.,  Liv.  des 
mesl    1"*  p.,  L,  29,  Lespinasse  et  Bonnar- 
dot.)' 

Je  donne a  .lehanc,  me  niaisnee  seur, 

me  meileure  hupelande  fouree  comme  elle 
est  cl  un  long  sarcot  de  dras  glagolé.  [Test. 
du  23  juillet  1400,  Arch.  roun.  Douai.) 

Gi.AioLEURE,  s.  I.,  teinture  d'iris  : 
Item,  l'en  ne  pourra  mettre  feul,  feustcl, 

glaioleure,  balocié,  ne  noir  de   chaudière 

avec   laine  ou  il  y  ait  vraide.  (1340,   Arch. 

adm.  de  la  ville  de  Reims,  11,  843,  Doc. 

inéd.) 

Gi.Aioi,LAT,  s.  m.,  plant  de  glaïeuls  : 

Des  espérons  hnrla  le  destrier  gros  el  cras. 
Et  il  li  va  saiil.int  parmi  les  glaicllat. 

ihetlor  du  Paon,  m».  Rouen,  f°  19  v'.) 

GLAioLoi,  s.  m.,  lien  planté  de  glaïeuls  : 

C'est  lot  li  çiens  el  glaioloi, 

Tenei  moi,  dame,  tenez  moi. 

(Gui//,  de  Dole,  Vat.  Chr.  nîS,  P  TOK) 

GLAIRE,  glayre,  s.  f.,  gravier  : 

11  y  a  très   mauvais   chemin  a  chevau- 

cbier  pniir  les  glaires.  (Froiss.,  Cftron.,  XI, 

72,  Kerv.) 
Avec  glaire  ou  quelque  autre  cyment.  (i. 

M  ART.,  ;lrcA«<.  de  Vilr.,  p.  200,  éd.  1553.) 


GLAis,  voir  Glas. 
GLAisoN,  voir  Glason. 
GLAiTiR,  voir  Glatir. 

GLAITOIREUE,  S.  f.  ? 
Acesmez  fa  d'une  tesliere 
De  glailoirere  d'espiciere. 
Blanches  a  une  crois  vermeille. 
(Pierre  Gebtias.  Tournoimenl  as  dames  de  Paris, 
Val.  Chr.  15-22,  P  170''  ;  Uomv.,  p.  391.) 

GLAIVE,  gleive;glave,  gladie,  s.  m.  et  f., 
lance,  javelot  : 

Et  a  gladies  (tôt)  percutan. 

(S.  h-ger,  134,  KoschwiU.) 
....  Si  a  sa  glaire  pris. 
(Les  Loi!.,  ms.  Berne  113,  f  19°.) 
Sens  glaive  et  sens  espeie.  (1214,  Paix  de 
Metz,  Arch.  mun.  Metz.) 
Et  lot  li  valles  enseœent 
Tant  sont  monté,  lor  glaives  pendent, 
Lor  armes  luisent  et  resplendent. 

(Diirmarl,  11648,  Stengel.) 
Se  il  porte  glaive,  va  a  sa  désire,  et  se  il 
porte   espee  va  a  senestre.   (Brcn.   Lat., 
Très.,  p.  360,  Chabaille.) 

A  Thieri  Florit  le  Fevre,  pour  .xxrv.  fiers 
de  glave  qu'il  lisl  pour  les  banières  et  les 
pignons  de  le  conneslahlie  Jehan  de  Preus. 
Icompt.  du  Massarl,  1348-82,  Arch.  mun. 
Valenciennes.) 

Copes  la  teste  et  esquarteles  et  envoyés 
les  quarts  en  quatre  souverainnes  chites 
d'EngIclerre,  et  la  teste  de  lui  fu  misse  sus 
une  glave  au  pont  de  Londres.  (Froiss., 
Cftron.,  11,  247,  Kerv.) 

A  une  escurmucbc  qui  estoit  une  fois  a 
le  barrière  dou  castel,  il  estoil  tout  devant 
une  glaive  en  son  poing,  et  faisoit  la  moult 
de  belles  appertises  d'armes.  (1d.,  ib.,  H, 
290.) 

Il  se  misent  tout  a  piet,  et  aBprocierent 
ces  bailles,  qui  cstoient  fortes  durement, 
cascuns  son  glave  en  son  poing.  (iD.,  ib., 
m,  25.) 

Tenoit  un  glave  roit  et  fort,  a  un  lonch 

fer  bien  aceret,  et  dessous  ce  fier  avoit  un 

havet  agut  et  pcndanl.  (ID.,  i6.,  III,  267.) 

—  Massacre  avec  la  lance,  avec  le  glaive, 

carnage  : 


GLA 

Kar  reis  Aigronz  od  ses  Daneis 
À  fait  cest  glfive  de  Franceis. 

(Ben.,  I).  deKorm.,  Il,  169-22,  Michel  i 
Si  fait  glaive  ne  teu  martire 
Ne  fu  mais  sur  deus  reis  oiz. 

(Id..  ib..  Il,  19871.) 

Glaive  de  gant  si  homme  font 
Par  toi  les  leus  on  unqucs  vunt. 
(GniLL.  DE  Si  Pair,  31/  SI  ilicliel.  1655,   Michel 

—  Calamité,  épidémie  : 

En  icel  tens  sorvindrent  glaives 
Tant  dors,  tant  morlaus,  tant  grejous. 
Par  lote  Homanie  estrons 
Qe  nis  en  Rome  la  cité 
De  la  gent  une  inflnité 
Mourirent  de  la  pestilence. 
(Abgier,   Vie  de  saial  Greg-,  710,  P.  Meyer.1 

Cist  moitaus  glaives  qui  tant  dure. 

(Id.,  ib.,  Oin.t 

Cil  de  Damiete  avoient  une  grant  mala- 
die en  leur  bouche  qui  leur  toloit  le  boivre 
et  le  mangier,  et  mouroient  a  gîa!Be.(MÊN. 
DE  Reims,  138,  Wailly.) 

—  Soldat  armé  d'un  glaive  : 

Et  de  leur  route  furent  envoies  trois 
glaives  qui  chevauchierent  par  empres 
Montmartre.  (Gr.  Chron.  de  Fr.,  Jehan  le 
Bon,  Lxxxvii,  P.  Paris.) 

Si  li  une  des  parties  n'avoit  pouvoir  ou 
aisément  d'envoyer  au  mandement  de 
l'autre  si  grand  nombre  de  glaives,  elle  se 
pourroil  délivrer  et  acquitter  en  envoyant 
trois  bons  archiers  ou  arbalestriers,  au 
lieu  d'un  glaive.  (1338,  Traité  d'ail,  Arch. 
admin.  de  Reims,  111,  126,  Doc.  inéd.) 

GLAiviER,  glav.,  fflo))oter,v.  a.,  percer 
d'un  glaive  : 

Car  Ganelon  lor  père  porqnisl  la  traison 
Dont  furent  glaviè  )i  .xii.  compaignon. 

(Age  d'Avign..  1585,  A.  P.) 

Gladio,  tuer  de  glaive  ou  glavoier. [Gloss. 
de  Salins.) 

Très  dolante  meire,  coni  de  grans  do' 
lors  esloit  tes  gentils  ceurs  glaniez  quant 
lu  ce  regardoies.  [L'Abbaye  de  dévot,  el  de 
charité,  Ars.  3167,  f"  48  v».) 


GLAN,  voir  Glant. 

GLANCH,  S.  m.? 

Une  canoniere  a  glanch  embrassée  par 
dedens  et  par  dehors  pour  batre  au  long  du 
pan  de  mur.  {1329,  Bélhune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  Glane  1. 

GLAND,  s.  m.,  balle  de  fronde  en  ploiuli 
sur  laquelle  on  traçait  des  inscriptions  : 

Et  envoyoit  enseignes  a  César  escriptes 
dedans  ung  gland.  (E.  de  Laigde,  Comm. 
deJ.  Ces.,  >  201  r°,  éd.  1539.) 

GL.vND.\s.  Stoidras,  s.  m.,  gland  : 
Une  aiguière  quarree,  sizelee  a   fm'i'''^- 
de  chesne  ou  pandcnt  les  glandas.  (136U, 
Invent,  du  D.  d'Anjou,  n»  418,  Laborde.) 

Une  salière  a  un  pie,  semé  de  fueilles  et 
de  glandas  a  jour.  [Ib.,  n"  299.) 

Un  autre  pot  ronl  sizilé,  par  pâlies,  de 
fleurs  de  lis  et  de  branches  de  chesnes  ou 
sont  les  fueilles  et  les  glandas.  (/6.,n°4Js.) 
Si  est  ce  pourtant  qu'il  n'est 
Meilleur  fruit  en  la  fnrest 
Que  le  glandras  que  tu  portes. 

(VauQUELI.n,  Foresteries,  xil,  1.  '■) 

Norm.,  glandras,  gland. 


GLA 

1.  GLANDE;  S.  f.,  balle  de  fronde  on 
plomb  sur  laquelle  on  traçait  des  inscrip- 
tions : 

En  ce  temps  fut  envoyé  une  glande  ou 
petit  boulet  escripte  que  au  jour  que  ilz 
assauldroieut  la  ville  iln  laisseroieut  leurs 
armeures  ol  escussons.  (E.  OE  Laigue, 
Comm.  de  J.  Ces.,  !"  i98  v»,  éd.  1539.) 

2.  GLANDE,  s.  f.,  chêne  : 

Et  doi  se  laissierent  chaoir  de  la  glande 
a  terre  el  fons  d'un  fossé  aval.  [Arliir,  ms. 
Grenoble  378,  f»  47^) 

GLANOELLE,  S.  f.,  petite  glande  : 
Glandula,  le,  glandelle  qui  nait  entre  cuir 
et  char.  (Catliôlicon,  Richel.  1. 17881.) 

1.  GLANDER,  V.  n.,produire  des  glands: 
Glandeo,  glander,  c'est  faire  gland  corne 
chasnes.  {CathoUcon,  Kiehel.  1.  17881.) 

—  Ramasser  le  yland  qui  tombe  des 
arbres  de  la  forêt,  ou  y  mener  paître  les 
pourceaux  dans  le  temps  de  la  glandée  : 

Et  laquelle  forest  estoit  de  son  vrai  et 
ancieu  domaine  du  dit  Montargis,  telle- 
ment que  nul  n'y  avoit  droit  d'y  aller 
couper  bois  a  chauffer  ne  bastir,  mener 
bestial  pour  champaior,  ne  glander.  (ISIS, 
Sent,  de  délivrance  d'usage  en  la  forest  de 
Montargis  aux  Abbé  et  religieux  de  Fer- 
rières,  ap.  Le  Clerc  de  Doiiy,  t.  I,  f  2'J2  r".) 

—  Glandé,  part,  passé,  couvert  de 
glands  : 

Qnelqaes  uns  a  l'escart  sous  un  chesne  glandé 
t    Aprestoient  le  banquet  a  eax  recoiiimaadé. 
(A.  Jabtn,  Iliade,  xvni,  I»  -296  y»,  éd.  1606.) 

i.  GLANDEii,  S.  m.,  mot  douteux  sem- 
blant signiQer  mâchoire  : 
Tel  colp  del  poing  li  done  parmi  l'os  del  glander, 
DeTant  les  pies  Sodant  le  fait  mort  cravcntcr. 
(Conq.  de  Jeriis.,  6-iiO,  Ilippeau.) 

GLANDEux,  adj.,  plein  de  glandes  : 

Chair  glandeuse.  (La  Nef  de  santi';  f°  2or°, 
éd.  1B07.) 

OLANDRAS,  voir  Glandas. 

GLANDURG,  S.  f.,  espèce  d'ornement 
en  forme  de  gland  : 

Laissons  nos  pdtenotres  noires,  queulx 
sont  bien  usé  avec  notre  glandure  d'or. 
(1101,  Pr.  de  l'Hist.  de  Bret.,  col.  720.) 

GLANDUs,  -  uz,  S.  m.,  gland  ; 
N'est  donc  la  pome  mieidre  irutz, 
[Qae]  de  granl  cliesne  uns  glandii.i. 

(riorimml,  Itichel.  353,  f"  i8^.) 
N'est  donc  la  pnmo  miudres  fruis 
Que  d'un  granl  chasne  li  glanduz. 

{li.,  Michel.  137C,  P  G-i'.) 
Que  d'un  gf.-int  chêne  un  glandus. 

Ui.,  Richel.  15101,  f  78^) 

1.  GLANE,  S.f.? 

Une  «  canonnière  a  glane  »  construite 
parnn  tailleur  de  grès.  (l.iOl,  Iléthune.ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  liibl.  Amiens.) 

Cf.  Glanch. 

2.  GLANE,  glanne,  glene,  glenne,  s.  f., 
botte,  poignée  : 

Ton  arc  en  ta  main,  et  une  bonne  gienne 
ae  sayettes  bien  altilees.  {Modus,  f"  SU  r», 


GLA 

Chascune  glanne  d'aux.  (Li  Péages  de 
Sanz  le  roi,  Arch.  P  1189.) 

Lesilis  mesureurs  auront  du  marchant 
vendant  hidicte  marchandise  d'aulx,  pour 
compter  et  visiter  les  aulx,  pour  chascune 
glanne,  qui  contient  ou  doit  contenir  douze 
bottes,  quatre  den.  par.  (1413,  Ord.,  x, 
311.) 

La  glene  d'aulx.  (1438,  Péage  de  Château- 
neuf,  Uécl.  impr.,  Orl.,  Gibier  lo70.) 

Les  maletotes,  impositions,  gabelles, 
glanes...  et  aultres  subsides.  (VA't.  et  c/w'0)î. 
de  Flandres,  li,  172,  Kervyn.) 

—  Paquet  de  corde  : 

Pour  une  glenne  de  verdon,  .ii.  s.  .vi.  d. 
(1494,  Etat  des  dépenses,  ap.  Mantellier, 
March.  fréq.,  Il,  427.) 

—  Droit  de  glaner  : 

Le  roi  Charle  avoit  quitté,  remis  et  par- 
donné aux  bonnes  gens  de  son  roiaulnie 
les  maletotes,  impositions,  gabelles,  glanes, 
quatrinies,  treisimes  et  aultres  subsides 
qui  longenient  avoient  couru  par  ledit 
roiaulme.  {Chron.  des  Pays-Bas,  de  France, 
etc.,  Rec.  des  Chron.  de  lland.,  t.  111, 
p.  272.) 

—  Puissance  1 

Ce  est  Itenart,  Belins  et  l'Asne, 
Cez  avons  nos  en  nostre  glane. 
Or  te  pues  vengier  de  ton  pié. 

(Renarl,  13323,  Méon.) 

L'édition  Martin,  Br.  VllI,  v.  330,  porte 
lasne. 

Aunis,  glienne,  poignée  d'épis.  Haut- 
Maine,  glane,  épis  abandonnés  ou  fruits 
que  l'on  glane,  quête  que  font  les  sa- 
cristains et  les  bedeaux  dans  leurs  paroisses 
au  jour  de  l'an  et  à  Pâques,  pour  leur 
propre  compte. 

GLANERESSE,  gkueresse,  glenn.,  s.  f., 
glaneuse: 

Et  s'il  est  gleneres  ne  gleneresse  ki  voist 
a  camp  par  nuit  devant  soleil  levant  ne  ki 
demourt  puis  solel  coukant...  {XHl°  s.,  Bans 
d'Uénin,  TaiUiar,  p.  410.) 

Doit  avoir  en  aoust  une  glenneresse  entre 
les  gavelles  des  coutures  saint  Oen.  {Jurés 
de  S.  Ouen,  f»  109  v»,  Arch.  S.-Inf.) 

A  granz  floz  a  tout  leur  faucilles 

lineurent  après  les  glanereses. 
(GuiAirr,  lloij.    lign.,  hiclicl.  5698,  p.    131''.) 

Qu'il  ne  soit  glenneur  ne  gleneresse  qui 
glenne  en  aultruy  camp  en  l'absence  de 
celuy  a  qui  c'est.  (1507,  Prév.  de  Vimeu, 
Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  I,  416,  Bou- 
thors.) 

GLANGLE,  VOir  JANULE. 

GLANioN,  S.  m.,  sorte  de  plante  : 
Oster    glanions    et    roziuus    des   fosses. 

(1372,  Lille,  ap.  La  Fuus,  Oloss.  ms.,  Bibl. 

Amiens.) 

Saquier  hors  des  fosses,  cruaux  et  gla- 
nions. (1419,  ib.) 

GLANT,  glan,  glen,  s.  m.,  partie  supé- 
rieure du  mur  : 

Toz  atalentez  d'aler  juques  ans  fossez 
et  d'asalir  au  glant.  (Chron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  239''.) 

Lors  fist  son  ost  assembler  et  armer,  et 
puis  fist  assaillir  le  cbastel  qui  trop  estoit 


GLA 


l'87 


ung   glen.    (1566 


fors  et  de  parfons  fosses  et  de  glant  haut  et 
fort,  d'eaue  bruianleet  parfonde.  (6;r.  Chr 
de  i<Y.,  Phelip.  I",  eh.  xiir,  P.  Paris.) 
—  ? 

A  .lehan  le  llerry,  carpeutier,  pour  ung 
glan  a  mettre  les  ornemcns  des  trespassez. 
(1552,  La  Bassée,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Gluys    pour    couvrir 
S.-Onier,  ib.) 

GLANTiu,  V.  n.,  cligner,  clignoter  : 
Glantir,  uicto.  (1464,  .1.  Lagadeuc,  Ca- 

thol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueuerau,  Bibl. 

Quimper.) 

GLAON,  clauon,  s.  m.,  osier,  panier  d'o- 
sier : 

Ou  donnes  roses  vermeilletes, 

Primerolos  ou  violetes, 

Ou  biaus  glaons  ert  lo  saison. 

(Rose,  Vat.  Ott.  1212,  C  63''.) 
Ou  de  taries  ou  de  flaous, 
Et  do  forjuages  ou  glaons. 
(ll>.,  Itichel.  1573,  1°  99'' ;  Mcun,   11947.) 
Ou  de  fromaiges  ou  clauons. 

(lu.,  Vat.  Chr.  1858,  f  101''.) 

Et  l'a  isi  loiié 

C'un  glaon  el  dens  a  lichio 
Et  loiié  desus  les  oreilles. 
(Couronn.  lien.,    7.11,  Méon  ;    Hichel.    1-ilG, 
f"  7.1  v°.J 

Item  pour  glui  a  ce  par  Jehan  le  cor- 
dier,  .xil.  s.,  Item  pour  teille  et  glaons  a 
ce  .1111.  s.  (1328,  Compte  de  Odart  de  Lai- 
gny,  Arch.  Ki;  3»,  f"  86  r».) 

GLAP,  s.  m.,  glapissement,  aboiement  : 
Car  c'est  de   luy  la   chasse  du  brachet, 

plantée   de   glaps    a    néant.    (Peraeforest 

vol.  V,  ch.  6,  éd.  1528.) 

Changer  son  glap  selon  ses  pensées.  {Ib.) 
GLAPiMENT,  S.  UI.,  glapIssement  : 

Par  troys  gueuUes  sou  ijlapiment  (de  Cerbère)  es- 
(ch.ippe. 
(0.  DE  S.  Gelais,  Eneid.,  Richel.  861,  P  59''.) 

GLAPPER,  V.  a.,  jeter  à  terre  : 

Une  gelée  le  happa 
Qui  a  terre  jus  le  glappa. 
(Watkiuuet,  du  de  l'Ailire  roijal,  255,  Sclieler.) 

GLARGis,  voir  Glarvis. 

1.  GLAS,  glais,  s.  ni.,  bruit  retentissant  : 
La  ou  les  os  assamblent  d'aubes  pars, 
Pocs  savoir  ke  mult  fu  graus  li  glas. 

(ItAiMB.,   Ogier,  513U,  IJarrois.) 

Des  armes  et  des  bras  i  uisies  graus  glas. 
(Uoum.  dAUx.,  i"  39'',  Michelant.) 

Quant  li  rois  ot  soupe  a  '^rant  joie  et  a  glas. 
(II/.,  f  55''.) 

Por  moi  aves  eu  souvent  vo  escu  quas 
Et  endure  d'espee  en  ester  félons  glas. 

(Ib.,  f  79''.) 
Soueut  li  sain  trestuit  a  glais. 
(CuREST.,  Erec  et  En.,  Hichel.  1120,  1°  1U^) 

Aiui;ois  cricul  luit  a  .1.  glais. 
(Passion  J.  C.,  Brit.  .Mus.  Add.  15600,  C  66''.) 

Ains  s'escrierent  tuit  a  glais 
Que  rendu  leur  soit  Barrabas. 
(Geff.,     .VII.    Est.    du.    monde,    Itichel.    l.'liO, 
f  102''.) 

Cf.  Glai  2. 

2.  GLAS,  glaz,  s.  m.,  glace: 


sw 


GLA 


Pour  jours  de  .xxxviii.  hommes  mis 
pour  rompre  les  glaz  de  Loire,  depuis  la 
loup  carrée  jusque?  aux  Jacoupins.  (1363. 
Compt.  mun.  de  Tours,  p.  293,  Delaville.) 

De  la  ferme  des  l^oi^  moulins  pendus 
soubs  le  pont  d'Orléans,  néant,  car  ils 
furent  démolis  avec  le  pont  d'Orléans  et 
partie  de  la  maison  par  le  glaz  et  ruine 
des  eaux  qui  en  emportèrent  partie  le 
deuxième  ft'bvrier  mil  quatre  cput  trente 
quatre.  (IWO,  Compt.  du  domaine  du 
duché  d'Orléans,  ap.  Le  Clerc  de  Doûy,t.  I, 
f  292  V»,  Arch.  Loiret.) 

Journée  a  rompre  les  glatz.  (1462,  Compt. 
de  Kevers,  CC  57,  f"  29  r°,  Arch.  mun.  Ne- 
vers.) 

L'espoir  on  penr,  et  le  glas  oa  la  flamme. 
'VASorm   PaiLiEOL,  Euv.    vulg.  de  Fr.  Pétrarque, 

p.  118,  éd.  1555.) 

11  estoit  couvert  de  grosses  aisses,  et 
ferré  a  glaz.  (Bab.,  1.  IV,  ch.  LU,  éd.  1552.) 

Sus  chands  sonpirs,  allez  a  ce  froid  cœar, 
Rompex  ce  glas,  qui  ma  poitrine  enflamme. 
(JoACH.  DO  Bell.,  Olive,  lxvii.) 

La  rosée,  le  veut,  et  la  pluie  et  le  glas. 

(Du  Bartas,  l"  Seul.,  éd.  1579.) 
Comme  nn  glas  au  soleil. 
(BoDSIN,  Sol.  au  roy,  f  3'',  éd.  1586.) 

Berry, fflas.  Poitou,  gto(3Hja,  U  mouill.). 

GL.\soN,  glaison,  s.  m.,  motte  de  terre 
glaise  : 

>'ai  pas  cnzauson 
D'aissaillir  a  .1.  doDJon. 
>'eD  a  ploujon 
Taodat  sas  glaàon 
N'avrai  guéridon 
Per  cesle  froide  saison. 

(Chanson,  RicUel.  20050,  C  1 33  r^^ 
Et  enlèvent  de  grosses  mottes  ou  glasons 
de  terre.  (Coterbau,  Colum.,  Il,   18,  éd. 
15S5.) 

Motte,  ylason.  (JUN.,  Nomencl,  p.  270, 
éd.  1377.) 

Un  glason.  Glcbs,  ccspcs.  (Trium  ling. 
dut.,  éd.  1604.) 

OLASONNEUx,  glaz.,  adj.,  visqueux, 
gluant  : 

Terre  glazonneuse.  (La  Porte,  Epith., 
éd.  1571.) 

Glasonneux  :  cloddy,  soddie,  turfie,  full 
of  clod?,  of  sods,  of  turves.  (Cotgrave, 
éd.  1611.) 

Glasonneux,  viscoso.  (C.  Ohdin,  Dict. 
fr.-esp.,  éd.  1660.) 

GL.ASSER,  voir  GLACIER. 

OLASSOIR,  voir  Glaçoir. 

GLAT,  S.  m.,  aboiement  : 

Le  chevalier  dit  depuis  qu'il  tcnoit  que 
la  beste  n'avoil  couleur  au  col  qui  ne 
gectat  son  glat  ou  abay.  {Perceforest,  vol. 
m,  ch.  34,  éd.  1528.) 

GLATRis,  S.  m.,  tapage  : 

Et  cil  mainent  des  bes  un  si  grant  gtateig. 
(Conj.  dr  Jcn$.,  SOi'rl,  Hippcau.) 

GLATiERE,  gratiere,  s.  f.,  rampe  d'accès 
pour  arriver  au  sommet  d'un  rempart: 

La  gratiere  d'une  porte  pour  monter  sur 
le»  murs.  {Compte  de  1457,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  nu.,  Uibl.  Amiens.) 

ta  ylatiere  d'une  porte.  (1537,  ib.) 


GL.\ 

Pour  les  huis  des  gratieres  de  Kave  et 
d'Esrigueaulx.  (J6.) 

Le  bareau    de   le  q7'atiere  des  martres. 
(Ib.) 
Le  gratiere  d'une  porte.  (Ib.) 

El  encore  au  xvii"  s.  : 

A  !\I'  Nicoles  do  Hennin,  licentié  es  droits, 
s'  du  Try,  eschevin  et  Antoine  de  Sailly 
huit-homme,  pour  le  coust  des  bocailles 
plantes  du  long  des  murs  depuis  le  cellier 
St  Paul  jusques  a  la  glatiere  du  rampart, 
du  costé  de  la  rue  de  la  Couceplion  pour 
revestir  les  dits  murs  de  draps  des  cou- 
leurs de  Flandre  et  de  Boursosne,  en- 
semble ung  théâtre  près  la  dite  glatiere  ou 
fut  représenté  le  duc  Jehan  de  Bourgogne 
a  lu  sus  dite  joyeuse  entrée,  vill'=  llllvx  xill 
viii'  VI''.  (1601,  Uôle  des  dépenser  effectuées 
pour  la  joyeuse  entrée  des  archiducs  Albert 
et  Isabelle,  Bulletin  de  la  Commiss.  hist. 
du  Nord,  Xll,  496.) 

Les  murs  depuis  le  cellier  St  Paul  jusques 
a  la  glatiere  pour  monter  au  rampart 
estoient  couverts  de  draps  noirs  et  jaulne 
et  azuré  et  jaulne,  couUeurs  de  Flandres  et 
Bourgogne...  Au  devant  de  laquelle  glatiere 
aultre  théâtre  auquel  estoit  représenté  le 
duc  Jehan  de  Bourgongne  lequel  autreffois 
s'estoit  sauvé  a  Lilfe  du  danger  de  France 
avecq  sa  femme  de  Bavière.  {Ib.,  p.  471.) 

Dans  les  environs  de  Lille  glatiere  est 
encore  usité  avec  le  sens  de  descente. 
1.  GLATIR,  glaitir,  verbe. 

—  Neutr.,  crier,  hurler,  faire  du  bruit 
en  général,  retentir,  tonner  : 

Cil  d'Ociant  i  braient  e  bénissent  ; 

Et  cil  d'ArguilIe  si  cnm  chien  i  glalissenl. 

(Roi..  3526,  Mûller.) 
Huilent  et  crient,  glatissent  comme  chien. 

(les  Loh.,  ms.  Montp.,  f»  226''.) 
La  Dissiez  et  corner  et  glatir. 
Ces  olifans  et  ces  cors  resbondir. 
(Car.  le  Loh.,  1°  chans.,  sxvni,  P.  Paris.) 

Li  cers  s'enfuit,  li  cien  glatissent. 

Par  le  bos  après  se  flatissent. 
(Du  roi  Guillaume,  ap.   Michel,  Chron.  angl.- 
non».,  III,  145.) 

Aucuns  sont  qui  pour  haut  crier. 

Et  pour  glatir  el  pour  gengler, 

Cuident  qu'en  leur  dbisl  obéir. 
(Les  Fables  Ysopel,  liichel.  15213,  f  11  r°.) 

Car  annit  onques  ne  fina 

Que  l'eive  qui  an  niolin  va 

De  plovoir  sor  moi  et  venter 

El  de  glatir  et  de  tonner. 

(Dolop.,   ms.  Chartres  G20,  f  30=.) 
Et  envolèrent  avant  lor  archiers  huant 
et  glatissant.  (H.  de  Val.,  518,  Wailly.) 

Tant  fort  glatissent  (les  chiens)  au  venir 
Que  tôt  en  fout  le  bois  glatir. 

(Parton.,  Richel.  13152,  f''126''.) 
Dont  veissies  paiens  et  foir  el  chacier. 
Hurler,  glatir  et  braire,  crier  cl  abaier. 

(C.ui  de  Bourg.,  3697,  A.  P.) 
Paien  s'escrient,  entre  eus  vont  glatissant. 
Et  Mahomet  doucement  depriant 
Qu'il  BOit  Clarel  hni  en  cest  jor  aidant. 

(Olinel,  l.i62,  A.  P.) 
Chacun?  en  lor  latins  et  braiint  et  glatisent. 
(Floovant,  1208,  A.  T.) 
Si  a  oi  moll  grant  effroiz 
De  chiens  qni  ohercciil  et  glatissent 
Si  cler  que  li  laiit  retentissent. 

(Dumurt  le  Gallois,  415U,  Stengel..) 


GLA 

Mes  si  le  ciel  out  bien  glati 
Et  envoyé  foudres  eu  terre. 
(IIuoN  DF.  Mf.ry,   Tomoiement  de  l'Ànlechrisl, 
p.  ."■,  Tarbé.) 

Diex,  con  Richars  li  hiaus  s'esgol. 
Quant  voit  qu'ensamble  toutflatisseiil, 
Et  ot  que  chil  paiien  glatissent. 

(Itich.  li  biaus.   2171.    Kofvstrr. 
L'aatrier  joiant  et  joli 
Doi  corapaigoon. 
S'en  apeion  l'un  Terri 
L'autre  Simon, 
S'en  aloienl  vers  Clari 
Venant  d'Orliens, 
Pour  faire  glaitir  ces  chiens 
S'en  aloienl  tout  chantant. 
(Chans..  ms.  Montp.  Il  196,  f"  3fil  v".) 
Quant  il  se  ferirent  en  l'ost,  niout   grant 
noise    firent;   il  glatissaient   com    chiens, 
et    fesoient     sonner     tabors    et   timbres. 
GuiLL.   DE  Tyr,  II,  124,  p.  Paris.) 

Moult  grant  noise  iîrent  ;  il  glatisoient 
comme  chien.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f'>  aeS"".) 

Toute  jour  venoient  li  coureur  le  roy 
d'Angleterre  traiant  et  glatissant  entour 
l'ost  de  France.  (Chron.  flam.,  Vat.  Chr. 
92S,  f»  160  vo.) 

—  Fig.  : 

Tel  ribaut  el  tel  ribaudiel 
Morroient  ains  qu'il  ne  mentissent, 
S'abaient  a  faus  el  glatissent 
D'armes,  si  con  fait  ciens  de  proie. 
(B.  DE  CosDB,  li  Contes  des  hiraus,  1 32,  Scheler.' 

Atant  il  monte  sur  son  cheval  et  se  met 
a  chemin  de  grant  randon  après  la  pucelle, 
glatissant  en  ses  pensées  et  retournanl 
propos  et  entreprinses  sur  entreprinses  en 
tant  de  manières  que...  (Perceforest,vo\.y, 
ch.  6,  éd.  1528.) 

—  Fig.,  glatir  après,  chasser,  expression 
empruntée  de  la  pipée,  oti  le  chassenr 
Hlatit  avec  un  appeau  : 

Il  ne  fut  pas  si  tost  sailly  de  l'ostel,  que  | 
le  gentil  homme,  qui  ne  glatissoit  après 
aultre  beste,  et  sans  faire  long  séjour,  in- 
continent exeouta  ce  pourquoy  il  venoit,el  , 
print  de  sa  dame  tout  ce  que  ung  serviteur  i 
en  ose  ou  peut  demander.  (Loms  XI,  j 
Noiiv.,  Lxxii,  Jacob.) 

—  Act.,  crier  après  : 

Car  ilz  n'osent  approcher  la  beste  et  I»  ' 
glatissent  de  loing  d'une  manière  congneue  ■ 
des  veneurs.  (Perceforest,  vol.  V,  ch.  6, 
éd.  1528.) 

2.  GLATIR,  v.  n.,  briller  : 

Un  angle  glatissons. 

(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  10320,  Scheter,  \ 

Gloas.  philol.)  I 

...  Elle  (la  croche)  glatisl  , 

Del  propre  sanc  l'evesque.  , 

(ID.,  ib.,  1037i.)      ' 

...  En  flctre  glalissans 
Fut  enfermeis  et  mis. 

(iD.,  i».,  20111.) 

GLATisoN,  -isson,  s.  f., cri, hurlement: 

Quant  il  crient  ensanble,  si  font  tel  qlatison 
Que  la  terre  eu  tombisl  .ni.  Icues  environ. 

iConq.  de  Jerus  ,  7590,  Hippean.) 
Moult  par  fu  graut  la  noise  et  fel  la  hnslison       . 
Et  fort  le  coniraencier  a  celé  glatisson. 

(ilaug.   dAigr.,  Richel.  766,  f  48  i°.i 

GLATISSANT,  -  «Mt,  adj.,  qui  glatit  : 


GLE 

Uug  pulois  7/(i/(sse»/.  (Du  Gdez,  An  In- 
trod.  for  to  lenie  to  speke  french  trewly,  à 
la  Juile  lie  Palsghave,  éd.  Génin,  p.  917.) 

GLATissEMENT,  S.  m.,  ci'i,  bruit  : 
Li  Efîiptieu  sont  si  sapes  que  il  espellis- 
sent  les  avissions  et  rendent  solussioa  des 
songes,  le  chant  des  oisseaux  et  le  glatis- 
sèment  de  toutes  bestes.  {Li  livre  dou  roi 
Alix.,  Ricliel.  1383,  f»  6»  ;  et  Brit.  Mus.,  reg. 
19,  D.  i,  f»  3'.) 

Vons  orres  ja  gr.inl  noise  et  grant  glotissemenl. 
(Ade.n.,  Buev.  de  Corn.,  Ars.  311-2,  f»  ISe*.) 

GLATissoN,  voir  Glatison. 

GLATON,  S.  m.  ? 

Deux  douzaines  et  demie  de  menue  corde 
pour  ataclier  les  glatons.  {Compt.  de  Gi- 
rartGoussart,  1400-1402,  Forteresse,  XLViii, 
Arch.  mun.  Orléans.) 

GLATZ,  voir  Glas. 

GLAUWE,  voir  Gloe. 

GLAUWER,  voir  Gloeb. 

GLAL'x,  s.  m.,  sorte  de  plante,  l'herbe 
an  lait  : 

Justrio,  glavx,  plantfe  genus,  vulgo 
herbe  au  lait.  (G;oss.  lat.-gali,  Bichel.l. 
4120.) 

GLAVALAS,  S.  iD.,  choc  des  glaives  : 

Des  espérons  hnrla  le  destrier  gros  et  çras, 
Kl  il  li  va  saillant  parmi  le  glaialtts. 

(Veus  dou  paon,  Ricliel.  1.5Si,  f''  22  \°.) 

GLAVE,  voir  Glaive.' 

GLAVELOT,  S.  m.,  diminutif  de  glaive  : 
Un  vallet  vit  qni  vint  le  trot. 
En  sa  main  tint  un  tflnvctot. 
Et  Ta  monlt  liiax,   moult  alignez, 
Jnsqa'en  mi  jambe  seeorciez. 
(fle  l'Ermit.  qui  s'acompaUin.  a  l'ange,  53,  ap. 
Méon,  Kouv.  liée.  II,  217.) 
Icellui  Picart   prit  en  sa  main  une  four- 
chefiere,  et  son  fils  un  demi  glaive  ou  gla- 
velot.  (1378,  Arch.  .IJ  112,  pièce  370.) 

CLAVIER,  voir  Glaivier. 

GLAvioT,  glevoi,  s.  m.,  sorte  de  dague 
ou  de  poignard  : 

Les  glevoz  es  poings.  {Citron,  de  S.-Den., 
Richel.  2813,  f"  394'.) 

L'un  desdis  jeunes  gens....  déguisé 
tenant,  comme  un  messager,un  glaviot  en 
sa  main.  (1403,  Arch.  JJ  1.57,  pièce  333.) 

Et  son  coustilleur  soit  armé  de  corset 
peliz,  garde  braz  petiz,  ganleletz,  salade  et 
gorgery,  espee  de  passot  et  glaviot  (14b4, 
Ord.,  XIV,  351.) 

GLAvoiEH,  voir  Glaivieh. 

OLAY,  voir  Glai. 

OLAYEUX,  voir  Glaceux. 

GLAYRE,  voir  Glaire. 

OLAz,  voir  Glas. 

OLAZONNEUX,  voir  Glasonneux. 

1-  GLÉ,  s.  m.,  chaume  : 

Glé  ou  esloiible,  chaume.  (1464,  J.  La- 
OAnBuc,  Catholicon.  éd  Auffret  de  Quoet- 
queueran,  BibI   yuimiici.) 


GLE 

En  Bretagne,  C6tes-du-Nord,  cant.  de 
Matignon,  glé  se  dit  encore  pour  signifier 
chaume  de  paille. 

2.  GLÉ,  voir  Glai. 

GLEAU,  S.  m.,  le  plus  haut  ,jet  de  la 
vigne  : 

Puis  ce  haut  jet  que  voyez  est  le  clieva- 
lier,  autrement  gleau,  et  le  second  plus 
bas,  l'escuyer.  (Devis  sur  la  vigne  et  vend. 
d'Orl.  de  Suave,  éd.  1542.) 

liLEBE,  s.  f.,  motte  : 
Glèbes  de   poix.   (Bourgoing,  Bat.  Jud., 
V,  15,  éd.  1530.) 

GLECTE,  voir  Glete. 

GLEN,  voir  Glant. 

(3LENE,  voir  Glane. 

GLENERESSE,  VOlr  GLANEHESSE. 

GLENGE,  voir  Jangle. 

GLENGLAUMENT,  VOir  JANGLAM.VENT. 
GLENGLERIE,    VOir  JaNULERIE. 
GLENGLEUS,  VOir  JANGLOS. 

GLENNE,  voir  Glane. 

GLENNERESSE,  VOir  GlANERESSE. 

GLEXON',  S.  m.,  paquet,  botte  : 

De  le  some  d'aus,  .i.  denier  et  .un. 
glenons.  (xii«  s..  Doc.  inédits  sur  la  Pi- 
cardie, IV,  p.  7,  Beauvillé.) 

En  hayne  de  ce  que  les  jumens  ou  pou- 
lain avoient  mengié  deux  glenons  de  ses 
pois.  (1406,  Arch.  JJ  160,  pièce  413.) 

Des  aux,  le  glenon,  ob...  (xvi«  siècle, 
Decl.  du  péage  d'Arcolle,  111,  117.) 

Cf.  Glane. 

GLEREUX,  voir   GLAIREUX. 
GLERfJESSE,  VOif  CLEEGESSE. 
GLERON,  voir  GHROK. 

GLESCHE,  S.  f.,  p.-6.  glaïeul  : 

En  son  chief  .i.  chapel  de  gleschc. 
Les  elz  a  vers,  la  r.oulor  fresclie. 
(Blanchandin,  Ilichel.  19152,  f  ITd'.) 

OLESTE,   S.  f.  ? 

l?ne  glesle  pour  soi  mouvoir 
Sans  mouveeur. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f"  22d«.) 

1.  GLET,  adj.î 

Vostre  esprevier  seroit  bien  glel 
S'il  emportoit  ccl  oyselet. 

{Modus,  f  105  r°,  Blaze.) 

2.  GLET,  S.  m.,  var.  de  glai,  bruit,  ta- 
page : 

Les  Sarrazins  ouail  leans  grandement 
Crier  et  braire  et  glel  en  vieler. 
(liom.  d'Aquin,  2244,  Joûon  des  Longrais.) 

GLETE,  -  elle,  glecte,  s.  f.,  écoulement, 
flux,  sécrétion,  humeur,  mucosité,  pus, 
sanie  : 

La  lange  li  ad  délivrée 
FI  la  glelle  del  puer  jetée. 

{Vrolheslam,  Riohel.  21(!9,  1"  19''.) 


GLE 


i>89 


Au  premier  ue  sommes  que  ylet    , 
Tant  com  vivons  ne  valons  riens. 

{DU  des  Planètes,  Jub.,  Nouv.  Rec,  I,  379.) 

Donc  deit  li  sage  mire  ccle  glelte  e  cel 
venim  reverser  e  vomir.  (Sarmons  en 
prose,  Bichel.  19525,  1°  IC2  r".) 

El  pource  que  volontiers  ilz  jettent  leur 
glelte  (les  faucons),  s'il  est  curé  de  plume 
et  de  glette,  soit  abeschié  de  bonne  char 
chaude.  {Modus,  f»81r%  Blaze.) 

Glette.  (CoTGB.,  éd.  1611.) 

G;et<e,gromma.  (C.  Oudik,  Dict.  fr.-ital., 
éd.  1660.) 

—  Charogne  : 

La  charogne  que  la  mer  giette. 
Home,  beste,  peissou  ou  glelle. 

(GoiLL.,  Best,  div.,  1121,  Ilippeau.) 

.—  Minerai  de  plomb  : 

De.L. pièces  de  plomb  faictes  et  ouvrées... 
l'an  dessusdit  mil.ccccLV.  de  la  glecte  res- 
tant a  fondre  de  la  derreniere  fondoison. 
{Comptes  des  mines  de  Jacques  Coeur,  Arch. 
KK  329,  f»  41  r°.) 

Deniers  yssus  du  plomb  en  glecle  vendu 
en  ladite  année.  (76.,  f'i>50  r».) 

Wall.,  glète,  bave,  et  au  fig.,  partie  im- 
pure d'un  métal  en  fusion.  Nainur.,  it., 
glèter,  baver,  glèla,  glètau,  baveur.  Le 
wall.  a  aussi  gléteû,  bavette.  Namur.,  glé- 
toi. 


GLETERON,  ^(OKjeroîï,  s.  ui.,  grateron, 
nom  de  différentes  plantes  : 

Gleteron  ou  gloton,  lappu.  {Gloss.  ijalL- 
lat.,  Bichel.  1.  7684.) 

L'erbe  nommée  bardana,  c'est  gleteron. 
{Jard.  de  santé,  1,  18,  impr.    la  Almerve.) 

Aparine,  philanlhropos,  grateron  ,  ou 
glouleron.  {Trium  ling.  dict.,  éd.  1604.) 

Gleteron,  ou  glouleron,  dict  aussi  bar- 
dane.  (O.  de  Serk.,  Th.  d'agr.,\'l,  15,  éd. 
1605.) 

L'eau  distillée  de  glouleron,  herbe  ap- 
pellee  en  Languedoc,  lauipourdes  et  ar- 
poules.  (ID.,  ib.,  Vlll,  5.) 

—  Partie  de  la  plante  qui  s'attache  aux 
vêtements  : 

Quant  a  la  bardane,  ses  glouterons  qui 
s'attachent  a  tout  ce  qu'ils  rencontrent 
sont  fort  considérables.  (Du  PiNET,  Pline, 
XXI,  17,  éd.  1566.) 

Beauce,  Perche,  Suisse  rom.,  gletleron^ 
glaiteron,  gaillet  accrochant,  galium  apa- 
rine. 

GLETERONNIER,  S.  111-,  la  pUinlo  qui 
produit  le  gleteron  : 

Plus  aspre  que  glcteronnier. 
Ronce,  cspine  ne  groselier. 
(DEGuiLLiiviLLE,  Trois  felciiiiaiges,  f°  05'',  impr. 
Instit.) 

GLETEUs,  glelteux,  glettous,  gletlus, 
gletieus,  ad].,  visqueux,  rempli  de  pus, 
de  sanie  : 

Qui  de  venin  sont  si  glelieus 

Que  leur  cuer  point  ne  se  délite 

En  la  grâce  Saint  Esperitc. 

(G.  UE  Coi.vci,  Slir.,  ms.  Soiss.,  f  184'.) 

Qui  de  venin  sunt  si  gleleus 

(ID.,  ib.,  ms.  Brax.   10747,   f  179-'  ) 
37 


«H) 


r.LR 


Se  vos  oisiaus  est  gleteut,  prendes  sece- 
miaod'>in  pl  le  Iruilles  et  mouUies.  {L'A- 
vicutaire  (tes  oiseaux  de  proie,  ms.  Lyon 
697,  f  iii'.) 

Si  vousire  oi?ol  est  gleltous.  {Ib.,  ms. 
Oxf.,  Bodl.  Digby  86,  Sleiif:il,  p.  10.) 

El  doit  lousjours  prendre  garde,  se  les 
plumes  qu'il  jetlt-ra  (le  faucon),  seront 
point  ordes  el  gteteuses.  {ilodus,  f"  81  r°, 
Blaze.) 

Il  faut  regarder  si  les  plumes  que  ton 
faucou  ji'lle  sont  ordes  et  gletleuses.  (G. 
B.,  Rec.  de  tous  les  ois.  de  proj/e.elc.) 

—  Kcumant  de  colère  : 

EstriDglé  l'ost,  ne  fast  rescas, 
Tant  fa  irei,  ardaali,  gtellus. 

(S.  Edward  le  conf.,  3IS5,  Loard.) 

GLBTIER,  V.   a.  1 

S'aucun  a  molins  qui  ait  baierie  en  sa 
terre,  el  il  est  Lomé  esUi-iers,  il  doivent 
mouidre  a  son  molin  toz  ceus  qui  sont  de 
la  bauleue,  el  si  aucun  en  deUaillet  puis 
que  l'eu  l'auret  semons,  li  sires  les  puel 
bien  gletier  que  il  ne  moulent  a  autre  mou- 
lin. {Coust.  d'Anjou  el  dou  Maigne,  Ars. 
246o,  cxvi.) 

GLETiEL's,  voir  Gletecs. 

GLETON,  glolon,  s.  m.,  bardaiie,  gle- 
leron,  glonteron  : 

Glcteron  ou  (/loton,  lappa.  {Gloss.  gall. 
lai.,  Richel.  1.  7684.) 

GtelOH  ou  droye  qui  se  hert  a  la  robe. 
(1464,  J.  LagaoÈdc,  Catliol.,  éd.  Auffret 
de  Quoelqueueran,  Bibl.  Qfuimper.) 

Suisse  rom.,  gleton. 

GLETO.viEa.  gletuner,  glotonnier,glout., 
s.  in.,  la  plante  qui  porte  le  gleton  : 

Hoc  lapajiuai,  gletuner.  (Gloss.  de  Glas- 
gow, P.  Mi-yer.) 

Lappa,  gloutonnier,  {Gloss.  lal.-gall., 
Richel.  1.  7692.) 

Je  suis  poinpuant  et  hayneuse,  impa- 
cienle  el  desdaigneuse,  plus  aspre  que 
n'est  glotonnier,  rouce,  firoisellier  ne 
espine.  (Dkguillkv.,  Pèlerin,  de  la  vie 
hum.,  Ars.  2323,  f'  96  r°.) 

GLETONNEUx,  adj ,  de  la  nature  du 
gleton  : 

Lapa,  chardon  gletonneux.  (Gloss.  de 
Salins.) 

GLETTE,  voir  GLETE. 

•    OLETTEUx,  voir  Gleteus. 

GLETUNER,  VOÎr  GLETO.MEH. 

1.  GbEU,  voir  Glui. 

s.  GLEU,  s.    M].  1 

Four  17  hommes  a  byner  lu  vigne  d'Au- 
nay,  au  feur  de  2  s.  pour  chacun  homme, 
el  pour  uue  femme  a  redresser  l'accolagc, 
y  compris  uu  lianl  pour  une  gleu.  (1842- 
1543,  Compte  de  Pierre  blancite  recepoeur, 
Arch.  iimu.  Av.illou,  GG  165.) 

GLEUGON,  adj.,  ivrogne,  débauché  : 
Il  n'i  nvoit  eu  celle    armée  que  cokins, 

truans,  gleugons  H  cens  de  petite  valleur. 

(Citron,  des  Pays-Bas,  de  France,  etc., Rec. 

des  Chrou.  de  FIniid.,  III,  209.) 

OLKVOT,  voir  Glaviot. 


GLl 


GLEYE,  voir  Glaie. 

1.  GLic,  (ihelicque,  s.  m.,  chance,  ha- 
sard : 

Paix  est  si  bonne  de  sa  part 
Qu'elle  veult  qu'où  l'aymo  el  la  prise, 
Sans  y  quérir  glic  ue  hasart 
Que  de  vertu  en  elle  assise. 
(R.  Gacibin,  l'assf  temps  d'oysiveté,  Poés.  fr.  des 
XV"  et  XVI»  s.,  VII,  ioS.) 

—  Sorte  de  jeu  de  cartes  dans  le  genre 
de  la  bouillotte  : 

Gaigne  an  berlan,  an  glic,  aui  quilles. 
(Villon,  tarant  Tesl.,  Bull,  de  la  bonne  doclr., 

Jouaust,  p.  108.) 

Et  trouverez  en  l'ostel  de  madame  assez 
et  plusieurs  compaignies  ad  ce  faire  que 
vous  vouldrez,  soit  a  la  paulme  ou  au  glic, 
soit  aux  tables  ou  eschiez.  (Roi  René, 
l'Abuzé  en  court.  OEuv.,  IV,  108,  Quatre- 
barbes.) 

L'on  joue  au  ghelicque.  (1464,  Lett.  de 
Jan  de  Lannoy,  Cabin.  histor.,  1873,  p. 
241.) 

Puis  quant  la  bourgoise  est  en  galles, 
Une  calerve,  uue  brigade 
Vieut  jouer,  aux  sons  des  cimbales. 
Au  glic  ou  a  la  condamnade. 
(CouoiLLART,  fioiii'.  Droiiz,  1'°  part.,  de  .Statu 
iloiniuum,  I,  85,  Bibl.  elz.) 

Pour  le  jeu  de  glic  que  monseigneur 
joua  contre  inonsgr  de  Joyeuse.  (1490, 
Dépos.de  L.dela  TrémoUle,  Arch.  Serrant.) 

Bien  jouer 

A  la  roinfle  et  a  la  chance, 

Aux  cartes  et  au  jeu  public, 

Au  masgaret,  aussi  au  glic, 

Eu  toutes  manières  de  jeux. 
'.Moral,  des  Enf.  de  ilaintenant.  Ane.  Th.  fr.,  111, 
31.) 

Jouer  aux  beaux  dez,  a  le  cance. 
An  âuc,  au  glic  et  au  brelen. 
(Wtttelet  de  tous  mestiers,  Poés.  fr.  des  xv°  et 
xvi"  s.,  XIII,  166.) 

La  jou'.'ut  en  toutes  saisons 
Aux  quilles,  au  franc  du  carreau. 
Au  trinc.  an  plus  près  du  Cousteau, 
Aux  dez,  au  glic,  aux  belles  tibles, 
Sur  cofres,  sur  bancz  et  sur  tables. 
(Cloy  Damrrnal,  Livre  de  la  deaOlerie,  f  \^', 
éd.  1507.) 

0  gros  goddoDs  damnez  infâmes,  escrits 
au  livre  du  diable,  larrons  et  sacrilèges 
(comme  dit  S.  Bernard)  pensez  vous  que 
les  fondateurs  de  vos  bénéfices  vous  les 
ayenl  donnez  pour  ue  l'aire  autre  chose  que 
paillarder  et  jouer  au  glic  ?  (H.  EsTIEN., 
prep.  a  l'Apol.  p.  Herod.,  c.  7,  éd.  1566.) 

2.  GLIC,  s.  m.,  provision  : 

Ajrans  pain  bis  et  gros  fromage, 
(•tic  de  Janibun  et  de   boteilles. 
(.Deb.  de  l'omme   mond.  lU  du  relig.  Poés.  fr.  des 
XV"  et  xvi'  s.,  XIII,  '211.) 

GLICE,  adj.,  luyant,  rapide  : 

0  le  fc'rand  mal,  qui  si  pour  un  lenips  glice 
Envoie  après  a  l'auctenr  gros  supplice. 

(J.  BoccHF.T,  Ep.  mor..  Il,  vi,  éd.  1315.) 

GLiciiAULE,  voir  Glissable. 

GLICIIOUBRB,  voir  GLI.SS0II1E. 

GLiGHv,  S.  m., conduit  pour  l'eau, gout- 
tière : 

El  si  failloit  abatre  une  engine  on  ung 
arc  boutant,    qui   estoil    appoincté  contre 


GLI 

ledit  clochier...  a  l'égal   du    glichi/.     1476, 
Arch.  JJ  195,  pièce  1585.) 

Cf.  Glissoire. 

GLiER,  -  iier,  verbe. 

—  Neiitr.,  glisser,  couler  : 

Et  souspirer  et  larmoyer 
Et  les  laraies  des  iox  gliier. 

(ilir.  de  S.  Èloi,  p.  31,  Peigné.) 
De  cleres  larmes  qui  (/Uoienl 
De  ses  iex. 

Ut,.,  p.  UG.) 
Kant  l'oil  li  glie,  fait  un  ris  amoras. 
(Pastour.,  CLXsxii,  ms.  Oxf.  Bodl.,  Douce  308, 
P.  Meyer,  Happ.) 

—  Réfl.,  se  glisser: 

Mais  ninlt  coiement  se  gtioit 
Jus  de  son  lit. 

(Mir.  de  S.   Eloi^  p.  33.) 

GLiFoiiiE,  glyphouoire,  s.  f.,  seringue  : 
Les    veues     emulgentes     comme     di-ux 
glyphouoires.  (Rab.,  1.  IV,  c.  30,  éd.  1552.) 
Centre  de  la  Fr.,  glifouère. 

GLiPoiREE,  s.  f.,  ce  qui  est  lancé  avec 
une  seringue  : 

Ce  grund  escadron  d'iceux  (diables) 
conibattoit  autour  de  luy  :  les  uns  frap- 
pent sur  luy  de  costé,  autres  devant, 
autres  derrière.  Mais  il  ne  craint  leurs 
ongles, leursdents, ni  leurs  grandes  grifes... 
ny  tous  leurs  eugius  avec  lesquels  ils 
jettent  leurs  glifoirees  sulphureuses.  (Mer- 
lin Cocaie,  t.  "il,  p.  143,  ap.  Ste-Pal.) 

GLiGANT,  adj.,  glissant  : 

Anguile  est  née  de  limon,  et  por  ce 
avient  que  qui  plusl'estrainl,  et  de  tant  est 
il  plus  gligans.  (Brun.  Lat.,  Très.  p.  183, 
var.,  Chabaille.) 

1.  ULIMPE,  S.  f.,  lumière  produite  parla 
tige  d'une  herbe  sèche  que  l'on  enduit 
d'une  matière  grasse: 

Je  ue  vis  onques  tant  de  scendeauï, 
tant  de  flambeaux,  de  torches,  de  glimpes, 
et  d'agiots.  (Rab.,  1.  V,  ch.  x,  éd.  1564.) 

Glimpe.  A  liglit  made  of  the  staullce,  or 
steuime  of  an  berb  dried,  and  afterward 
greased  over.  (CoruRAVE,  éd.   1611.) 

2.  GLIMPE,  voir  GDI.MPLE. 

GLiNE,  voir  Geline. 

GLiNGNAiiT,  adj.,  mot  obscur,  employé  i 
comme  ajoutant  à  l'idée  de  fel  : 

Par  foi,  ce  li  a  dit  Gavains, 
Je  n'en  voel  ja  nesun  mener. 
Se  vers  vos  nés  puis  conquester, 
Que  trop  vos  voi  fel  et  glingnarl. 

(Mre  périt.,  Itichel.  -2168,  fil'.) 

1.  oLioiRE,  s.  f.,  endroit  frayé  sur  lii 
glace  pour  y  glisser  : 

Frimes  a  l'aire  giioiresaavaler  les  marbres 
desoubz  le  i)ont  de  la  porte  du  moliniel. 
(1417,  Lille,  ap.  La  Fuus,  Oloss.  ms.,  Uibl. 
Amiens.) 

2.  GLioiRE,  voir  Gloiere. 
GLiR,  s.  m.,  loir  : 

Combien  de  fois,  combien  elle  eul  d'envie 
Sur  l'our.'i,  les  gtirs,  les  taissous  eodortni'i  I 
(La  BoETiE,  UEiw.,  p.  185,  Kengèro.) 


GLl 


GLO 


GLO 


291 


GLiHON,  gleron,  s.  m.,  loir: 

G\is,  glerons.  (G/oss.  d«DoMai,E?callier.) 

0  ftirtms,  o  tessons,  iiae  le  sommeil  oppresse  ! 
[Priai,  d'hier,  p.  SU,  éd.  1588.) 
Frotter  la  plante  fies   pieds  avec  praisse 
de  gliron.   (I.ikhaui.t,   Maison  rusliqtie,  j, 
8,  p.  39,  éd.  1638.) 

Le  loir  s'appelle  encore  gliron  dans 
quelques  provinces. 

GLISABLE,  voir  Glissablb. 

GLisAR,  S.  m.,  homme  d'église  : 

N'est  point  glisar  et  ne  devoit  ghoir  del 

immunité  del   eplise.  (1367,   Lille,  ap.  La 

FoDs,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GLiSEUR,  glizeur,  s.  m.,  raargnillier: 

Item  que  li  gliseur  de  le  dite  ville  aient 
rapport  cascun  an  par  devant  le  signeur  et 
eschevins  en  escript,  dedens  les  .xv.  jors 
qu'il  seront  establit,  toutes  les  rentes  et 
revenues  que  li  église  de  le  ville  de  Mar- 
chiennes  a  en  quelconques  coze  que  ce 
soit.  (xiV  s..  Lois  et  coutumes  de  la  ville 
de  Marchiennes,  Arch.  Lille  BB  I,  2777.) 

Et  si  li  dit  gliseur  en  faisoient  autre  cose, 
il  l'amenderoient  du  leur  par  le  dit  du  sei- 
gneur et  des  eschevins.  (/6.) 

Les  gliseurs  de  l'église,  (o  juin  1377, 
Flines,  Arch.  Nord,  Cod.  A,  f"  230  v«.) 

Le  seconde  piere  fu  asisse  par  le  main 
Willamme  le  Marisel,  gliseurs  de  laditte 
eplisse.  {Chron.  des  Pays-lias,  de  France, 
elc,  Rec.  des  Chr.  de  Fland.,  III.  242.) 

Les  glizeiirs  de  S.  Kstienne.  (1530.  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.';ms.,  BIbl.  Amiens.) 

Les  gliseurs  et  maimbours  de  St  Mikiel 
deDechy.  (6  déc.  1334,  Test.,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Cf.  Eglisieb. 

GLisiER,  voir  Eglisier  au  Supplément. 

GLissABLE,  glisable,~glichable,  clichable, 
adj.,  glissant  : 

Labilis  glichable.  (Gloss.  lat.-fr.,  Wiche]. 
1.  7679.) 

Labili?,  glissable.  {Gloss.  de  Salins.) 

Labilis,  clichable.  {Catholicon,  Richel.  1. 
17881.) 

Glisable,  comme  anguille  ou  mauvais 
chemin.  {Gloss.  gall.-lat.,  Bicbel.  1.  7684.) 

Lieus  glissables.irosnETW.n,  Cron.  Slarg., 
ms.  Brux.  10.jl2,  X,  v,  10.) 

Glissables,  lubricns.  (1464,  .1.  L.\GADEnc, 
Cathol.,  éd.  Auffrct  de  (Juoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

GLissANTEMKNT,  glissemmcnt,  adv., 
subrepticement,  petit  à  petit  : 

Gliaanlemenl  m'allira  dans  le  cœur 
L«  doni  TeDin  d'aggreable  tonrment. 
(POKT.  DE  TvARD,  Oeui:  poil.,  p.  114,  éd.  157.1.) 
Je  demanderois  volontiers,  si  le  feu  s'a- 
vivoit  si  gltssemment  qu'il  occnpasl  toute 
la  région  élémentaire,  ne  faudroit  il  pas 
qu'il  eufl  confumee  tonte  l'humidité,  et 
qu'en  luy  dcfiiillant  nourriture  il  s'estei- 
Çnist  et  con.=  uinast  soy  niesmes  ?  (Id.,  De 
la  Nat.  du  monde,  f»  120  v,  éd.  lo78.) 

GLISSEE,  S.  f.,  glissade  : 
^En  cheminant  il  ferme  l'ongle  comme 
s  il  alloil  d'asseurance,  puis   tout  soudain 
il  s'efforce   et   l'ouvre,   faisant    de  grande 


glissées,  donnant  des  os  en  ferre.  (Lie- 
BAULT,  Mais,  rust.,  p.  792,  éd.  1397.) 

GUSSEMMF.NT,  Voif  GLISSANTE-MENT. 

riMssoiiiE,  glisoire.glichoire,  glichouere, 
s.  f.,  conduit  pour  écouler  l'eau: 

Il  puissent faire  glichoueres  une   ou 

plusieurs,  se  il  leur  plait,  pour  essyauer 
jiar  un  fossé  ou  l'yaue  s'en  va  derrière  le- 
dit torgoir.  (1308,   Arch.  .IJ  72,  pièce  309.) 

Il  puissent  du  commonchement  de  mon 
dit  héritage  dusques  audit  torgoir  faire 
glichoueres  pour  essynver  par  un  fossé  ou 
ry;iue  s'en  va  derrière  ledit  torgoir  les  ela- 
vksses.  (1339,  Arch.  JJ  72,  f»  224  v".) 

Vénielles,  pons,  j/moirra,  buses,  (xv'  s., 
Cart.  de  Flines,  p.' 928,  Hauteœnr.) 

—  Verrou,  soit  en  fer,  soit  en  bois  : 
Une  gUchoire  pour  ung  huis.  (Compt.  de 

1369,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 

Amiens.)     - 

Une  double  serrure,  glisoire,  tiroir  et 
clef.  {Compte  de  1383,  ih.) 

Mortagne  (Flandre),g!ic/(oire,  endroit  où 
l'ou  glisse  sur  la  glace. 

GLissuRE,  s.  f.,  faux  pas  : 
Voila  donc  quant  a  ce   temps    oportun, 
et   a    ceste    glissure    dont    parle    Movse. 
(Calv.,  Serm.  s.   le  Deuter.,  p.  1094s"éd. 
1367.) 

A  pen  que  mon  pié  branlant 

Qui  sons  rani  ne  s'assure 

lî'nne  fautive  glissvri- 

N'ait  trompé  mon  pas  conhnt. 

(Baif,  Poés.  chois.,  p.  342,   Fonquières.) 

GLIZEUR,  voir  GLISE0R. 

GLOAS,  S.  m.  î 

Celé  bonne...  s'en  va  droit  a  .1.  gloas  de 
souz  et  revient  dedens  la  voie  de  Condé. 
{Jurés  de  S.  Ouen,  f»  246  v,  Arch.  S.-lnf  ) 

1.  GLOBE,  S.  m.,  rouleau' : 

Tu  li  métras  desoz  l'aissele  .1.  globe  gros 
qui  soit  de  drapiaus  ou  de  lainne  en  la 
quantité  que  mestiers  t'est.  (Brun  de 
Long  Borc,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f»  48''.) 

2.  GLOBE,  voir  Gobe. 

GLOBEL,  -  eau,  s.  m.,  globe  : 
Paravnnt  aussi  au  cardinal  le  Moyne  ap- 
parut feu  a  gros  globeaux  sur  la  ville  de 
Paris,  coruscant  et  courant  de  porte  en 
porte,  sans  tonnerre  ne  vent.  (Juv.  des 
Urs.,  Ilisl.  de  Charles  VI,  an  1382,  Mi- 
chaud.) 

Puis  le  comte  Palatin,  portant  le  globeau 
d'or.  (J.  MouNET,  Chron.,  ch.  nxxiii,  Bu- 
chon.) 

—  Globule  : 
De  mirrc  et  d'nn  chier  globel. 
(Vif  Sic   Mari).,    ms.    appartenant  à  M.  le  rnnilc 
de  Comliarel.) 

Cf.  Elbaboel. 

GLOBEUx,  adj.,  qui  a  la  forme  d'un 
globe  : 

Ulcère  soullable  est  cil...  qui  a  la  char 
soullable,  gloheuse,  sicomme  escrouelles. 
(H.  DE  Monde  VILLE,  Richel.  2030,   f"   77>.) 

Crachat  gros,  et  viscoux  et  globeux.  (B. 
DE  GoHD.,  Pratig.,  IV,  9,  éd.  1493.) 


La  semence    humaine    idoine  a  généra- 
tion doibtestre  blanche,    glutineuse,  glo- 
beuse  comme    la    grcsie.    (G.  lhrestian. 
Gêner,  de  l'homme,  p.  21,  éd.  1339.) 
Jusqnes   a  l'autre  tiout  du  glol-etix  univers. 

(BiKAC.,  Mesl..  Sonn.,  XIY,  éd.  1581.) 

Une  figure  globeuse.  {Trad.  de  Galien, 
p.  574,  éd.  1609.) 

GLOBON,  S.  m.,  globe  : 

En  Asie,  Europpe  et  Auffrique  en  la  terre 
y  a  gli'bes  ou  globons  qui  sont  proprement 
lopins  ou  monceaux  de  terre.  (Chron.  et 
hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3313,  f"  10  r».) 

Le  globon  du  soleil.  (/6.,  f»  47  r».) 
Lesquelles  vapeurs  soy  enflambans  par 
les  parties  occultes  de  ces  cavernes  tour- 
noyent  longuement  enmugissant  etbruiant 
entre  les  entrailles  de  la  terre,  ne  les  glo- 
bons des  flambes  ne  s'esgittenl  et  boutent 
hors  jusques  a  ce  que  les  mouvementz  et 
bruilz  de  dedens  soyent  faiz  et  apparuz. 
(76.,  f  80  V».) 

GLonoRSE,  voir  Clobodrse. 

Gi.oBosiTÉ,  S.  f.,  rotondité  : 

Et  porce  fu  li  mondes  en    tele   globosité 

criez     reons.    {Introd.    d'aslron.,    Richel. 

1333,  f  10=.) 

—  Objet  rond  : 

L'orine  est  blanche  et  se  trait  a  spici- 
tude  avec  aucune  globosité  saigneuze.  (B. 
DE  GORD.,  Pratiq.,  1,  21,  éd.  1493.) 

GLOBULENT,  adj.,  qui  a  la  forme  d'un 
globe  : 

Icelle  semence  doit  estre  blanche...  glu- 
tineuse, globulente.  (Amb.  Paré,  ÔEtto., 
liv.  XXIV,  préface,  éd.  1633.) 

1.  GLOE,  glamce,  glowe,  s.  f.,  petit  bois, 
cotrets,  bûche  : 

De  la  gloe,  des  fagoz  de  husche,  de  fes- 
seau,  d'escanle  et  de  late,  pour  ce  que  les 
nés  sunt  plus  granz  et  les  vessaus,  et  que 
l'on  a  accoustumé  a  vendre  dedanz  l'eaue, 
l'ordrenence  desus  dite  sait  gardée.  (Or- 
donn.  sur  les  met.,  xxxtv,  h  la  suite  du 
Livre  des  met.,  éd.  Depping,  p.  424.) 

Li  marcbanz  de  busches  de  Paris  puis- 
que la  busche  de  moolle,  de  costeres  ou 
de  gloe  sera  mise  en  leur  maison...  (L'Or- 
den'ance  de  marchanz  de  bûche,  Richel. 
20048,  f"  130=.) 

Item  pour  gloe  a  faire  coinz,  .x.  s.  (1293, 
Compte  de  Girarl  le  Barillier,  Arch.  K  Sô"", 
n'iS.) 

Les  gloen  ardanz  que  l'en  gieto 
Qui  des  deus  nés  françoises  isscnt 
Flamens  si  forment  esblohissent 
La  endroit  ou  eles  ondoient 
Qu'a  niâtes  peines  s'entrevoient. 

(CilART,  nmj.   lif/n.,  IS81-2,  \V.  et  D.) 
Bûche  de  gloe,  le  millier  .liii.  den.  (1313, 
Ord.de  Louis  X,  Arch.  mun.  do  Rouen,  reg. 

-H.  ,  fo  164.) 
1 

Pour  .III.  mille  et  .vu.  chent  de  gloe 
pour  le  pourveance  du  chastel.  (1346,  Ite- 
venus  des  terres  de  l'Art.,  Arch.  KK  394, 
f»  36.) 

Le  suppliant  donna  d'une  gloe  ou  huche 
sur  la  teste,  dont  il  chei  estourdi  a  genouLx. 
(1376,  Arch.  .1.1  110,  pièce  183.) 

Une  busche  de  gloe.  (1.382,   Pièces  relal. 


f93 


GLO 


OLO 


GLO 


au  rêg.   de   Ch.    VI,  I.  11,    i.    237,  Douet 
d"Arcq.) 

Snr  loas  pnTs  de  morlier  et  «le  boe 
Ne  s«  doit  nalz  a  Brie  comparer'; 
Vinenes  n'y  a,  ne  rivière,  ne  ghi\ 

lEiST.  Pbscb..  PnK...  1,  1 12,  Tarbé.) 

Gloes  mise?  au  porl  de  Vateville.  (Coût. 

des  forêts,  Bretonne,  art.  Drouel  Bencelin.l 

Pour  .III'.  de  gloes   pour    fondre  le  dit 

plomb.  {Compte  de  la  fabriq.  de  St  Pierre, 

I41I-1Î,  Arch.  Aube,  G  1360,  C  44  v».) 

Une  masure  a  Sainte    Croix    sur  Aisie, 

Eour  meotre    la  gloe  ou    bûches  d'iceulx 
aislres.  (1418,  Arch.  P  30o,  pièce  2H.J 
A  Jehan    Roissc,   pour   la   vendition  de 
trois   quarterons   de   buchc    et    de    gloe. 
{Compte  de  P.  le  Franc,  14481449.) 

Pour  la  fachon  d'une  quartee  de  gloe 
faicte  au  bnvs.  {Compte  de  l'hûlel-Dieu  de 
Baieux,  f"  116  r».) 

Les  glauwes  des  arbres.  ()S3S,  S. -Orner, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Mettre  en  gloes.  (I.ï38,  i6.) 

Mettre  en  gloes  les  branqs  des  quesnes 
pour  en  faire  des  sommes.  (1586,  Compte 
de  S.  BerUn,  Béthune,  ib.) 

Des  bocquillons  font  les  gloes  et  fagots. 
(Ib.) 

On  va  quérir  des  glauwes.  {Ib.) 

Puis  après  fit  mettre  toutes  les  bourrées 
et  coterets,  bûches,  gJoes.cordes,  falourdes 
et  coipeaux  de  trente  deux  arpens  deux 
oerches  de  bois  de  haute  fustnye  dessous 
'.celuy  estant,  et  allumer  un  feu  clair 
aambant.  {Nouv.  Fabrique  des  excell-Trails 
de  vérité,  p.  13o,  Bibl.  elz.)  Impr.,  gloes. 

—  Par  extension  : 

Cbent  glowes  de  fer,  .iv.  d.  Une  en- 
glume  .IV.  d.  (xill*  s..  Tarif  de  tonlieu, 
Arch.  du  chap.  de  S. -Orner,  II,  G  1899, 
a'  43.) 

Chascnn  chent  gloes  de  fier,  .ii.  d.  (1282, 
Reg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer  AB  xviii, 
16,  n»  578.) 

2.  GLOE  gloue,,  s.  f.,  boue,  mare  : 

Et  li  ile.ikle  l'ame  pliiogcnt 
En  lor  imtiaas  et  en  lor  gloes. 
(G.  DuCoLici,  Doul.    de  la  mon,  Kichel.  23111, 
r  300'.) 

IjB  coTi  saint  parmi  le  grant  voie 
^'espargnoient  vanchel  ne  gloe, 
Canï    ne  prenoieot  ne  cure 
S'il  soullassent  leur  TCsteare. 

(Mi'r.  de  S.  Eloi,  p.  lU,  Peigné.) 

Or  est  Baian  en  Maesst  qai  loi  li  momies  loe, 

Kailes  gardoit  avant  aa  chief  d'une  gr.ml  gloe. 

Voit  Baian  par  desus,  qui  par  grant  vertn  noe. 

(fie»,  de  Jlonlauli.,  p.  iO-2,  Michelaut.) 

-N'en  toute  cesie  vile  on  fumiers  ne  reraaiagne, 
>*orde  fosse  ne  ginite,  ne  puliaos  no  longaignc, 
Ko  rue  no  ruele  tant  soit  vilz  ne  soilliô 
Trainee  ne  toim. 

(rie  Sle  ChrUI.,  Richol.  817,  f  18i  v».) 

—  .1  gloe,  visauensement  : 

Enboes 
Ades  lie  tai  et  de  la  boe 
Qai  pissoient  de  lui  a  gloe] 
Il  conteooit  .m.  fois  on  quatre 
Ses  dras  lingues  boer  et  batre. 

(Ifir.  de  S.  Eloi,  p.  103,  Peigné.) 

uLOKtt,  ijlower,  glauwer,  v.  a.,  réduire 
<^a  petites  bûches  : 

Faire   glauwer    et   abattre  des  ccribicr.». 


(1S3S,  S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss.    ms.,  j 

Bibl.  Amiens.)  | 

On  glauwe  des  arbres  ahatus  des  vents.  1 

(Ib.)  j 

Pour   gloicer  .lxi.    sommes    de    bran-  | 

caiges  en  sros  bois  a  .11.  s.  .vi.  d.  la  i 
sonime.dbSè,  16.) 

Glower  le  gros  bois.  (1586,  Compte  de  S. 
Berlin,  Bétliune,  ib.) 

1.  GLOETE,  s.  f.,  diminutif  de  3/oe,  pe- 
tite mare  : 

.Son  roit  espié  li  ficrt  en  la  raamelc 
Mort  le  trébuche  eomi  nne  gloete. 

(Aulieri,  p.  liO,  Tobler.^ 

2.  GLOETE,  S.  f.,  petite  mesure  de  li- 
quide : 

Il  le  livra  et  list  signer  (le  lot  île  vin) 
As  povres  pour  ans  abevrer  ; 
Mais  qu'estoit  cbe  de  tel  gloete 
Et  de  tant  povre  mesurete. 
Comme  d'un  lot.  et  poi  aveuc. 
Au  grand  pule  qni  ert  iluec  ? 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.  iO,  Peigné.) 

uLoi,  voir  Glal 
GLOiE,  voir  Glâie. 

GLOiER,  S.  in.j  bûcheron  : 

Le  demourant  du  gloier,  et  du  cendrier, 
de  l'espureur,  du  sieur  d'aiz,  de  l'escha- 
pleur,  et  de  tous  les  autres  ouvriers.  (Coût, 
des  forêts,  Bretonne,  ap.  Delisle,  Reven. 
publ.  en  Norm.) 

GLOIEKE,  glioire,  s.  f.,  partie  de  l'ar- 
mure : 

En  aloit  en  planant  plus  !ost  c'uns  arondians 
De  si  près  qu'il  riflloit  gloieres  et  boui'iaus. 
(Ad.  SB  1..V  Halle,  du  Roi  de  Sezile,  Coussemaker, 
p.  289.) 

Li  tronson  volèrent  en  hault 
Des  lanches  qui  furent  brisies  ; 
Ces  fjlioires  sont  deslaehies. 
Et  li  bourel  sont  defroissié. 
{Couci,    Kichel.  195,  f   27    r">  :    v.    1330,    Cra- 
pelet.) 

GLOiSEiT,  S.  m.,  livre  accompagné  de 
gloses  : 

.1.  gloiseit  a  leitre  d'or,  et  ancor  un  gros 
gloiseit.  {Inv.  du  très,  de  St  Sauv.,  Gart. 
de  St  Sauv.  de  iMetz,  Uichel.  1.  10029, 
f»  67  r».) 

GLOMEREL,  adj.,  paraissant  signifier 
dont  on  fait  peu  de  cas  : 

Quar  Logique,  qui  toz  jors  tcuce, 
Claime  les  auctors  autoriaus 
Kt  les  clcrs  d'Orliens  glomerims. 
(Bataille  des  .vu.  ars,  Uichel.  837,  f'>  ISS*".) 

GLOMEiiBn,  V.  a.,  rassembler  : 

Ainsin  assemble  la  dedans  et  glomere 
En  iccUe  roche  une  nuyt  funijfere. 

(0.  DP.  S.  Gel.,  Eneii.,  Itiehel.  8C1,  P  81'.) 
Glomerer,  to  folde  togyder.  (Du   Guez, 

,1»  Introd.  for  to   lerne  to  speke  frenck 

trewiy,    à    la    suite    de    P.^lsguave,    éd. 

Géniu,  p.  947.) 

GLop,  voir  Clop. 

GLOBEFiEEuu,  S.  m.,  celui  qui  glorifie  : 

Por  ce   que  tu   soies  couneu  et  anié,  et 

que  nous  soions   en  ta  gloire  parçonniers 

de  ta  beneurté  tt  que  tu  soies  glorefieeur. 


(Evast   et    Blaq.,  Richel.    -24402,  l"    12'.) 

GLOREFIEMENT,   VOir  G1.ORIFIE.MRNT. 

GLORIA  FiLiA,  S.  f.,  sorto  de  boisson  : 
C'est  droit  gloria  fliia 

Pour  laver  ses  dens 

{Force  d'ung  amoureux,  Ane.  Th.  fr.,  I,  220.1 

GLORiATiON,  -cïo«,-sio»,  S.  f.,  louangc, 
glorification  : 

Et  aies  gloriasion  en  la  paour  nostrc 
se?!neur.  (Bible,  Richel.  901,  f»  SI"-.) 

Toute  gloriacion  vaine  est  ycy  dechassee 
et  anullee  en  ceste  parfondilé  de  voz  juge- 
mens  sur  moy.  (Intern.  Consol.,  II,  xiv, 
Bibl.  elz.) 

Gloriacion  de  vérité.  (J.  Bouchet,  la 
noble  Dame,  f»  153  v»,  éd.  1536.) 

Gloriatio,  gloriation,  louange.  (R.  Est., 
Dietionariolum,  éd.  1542.) 

GLoniER,  verbe. 

—  Act.,  glorifier  : 

Ne  voiliez  muUiplier  a  parler;  haltes 
coses  glorianz.  {Lio.  des  Ps.,  Cambridge, 
Gant.  Anne,  4,  Micliel.)  Lat.,  gloriaules. 

—  Réfl.,  se  glorifier  : 

Ki  se  glorient  en  ideles.  (Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  XCVI,  7,  .Michel.) 

En  la  multitudiue  de  lurricbeises  se  glo- 
rient. {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xlvu,  I,  6,  -Mi- 
chel.) 

Kn  ceste  digneteit  se  welt  glorier.  (S. 
Bern.,  Serm.,  Kichel.  24768,  f"'4  V.) 

Les  femmes  devroient  soy  glorier  quant 
amees  sont  de  hommes.  (L.  de  PaEMiEnF., 
Decam.,  Richel.  129,  f»  99  r°.) 

L'Anglets  qui  s'en  glorie. 
(A.  MoiuN,  Siège  de  Boulogne,  quatr.  131, 
éd.  1514.) 

—  Neutr.,  glorifier,  exalter  la  gloire  de 
Dieu: 

Que  nus  regehissums  al  tueu  saint  uuni, 
e  gloriums  en  la  tue  loenge.  [Lib.  Psalm., 
Oxf.,  GV,  45,  .Michel.) 

Cloriez  tuit  de  dreturer  quor.  {Psalm., 
Brit.  Mus.  Ar.  230,  f"  34  v».) 

—  Gloriant,  part,  prés.,  qui  se  glorifie  : 

Mes  cuers  serait  lies  et  joiaus 
En  ton  saveor  glorians. 

(lib.  Psalm.,  XII,  p.  269,  .Michul.) 

1.  ULORIETE,  gloriette,  s.  f.,  chambre 
sur  un  navire  : 

En  lor  nef  ot  une  maison. 

Une  moult  bien  paiute  cambrete, 

(J'Urrake  nome  gluriete. 

(Parion.,  6908,  Crapclol.) 

—  Petite  boucherie  ; 

De  transférer  les  boucheries  et  poisson- 
neries du  petit  [lout  apiiellees  gloriettes, 
ez  boucheries,  iioissonneries  et  place  de 
nouvel  basiies.  (Lett.  de  1570,  Felibien, 
Hist.  de  Paris,  IV,  830.) 

—  Prison,  cage  :    » 

Por  prendre  oiscles  en  gloriele.  (1304. 
Trav.  aux  cbdt.  des  C.  d'Art.,  Arch.  KK 
393,  f»  17.) 

—  L,i  [irison  infernale  : 


GLO 


GLO 


GLO 


293 


El  tout  ainsi  ipie  tous  monrret, 
Voas  ire«  a  la  glorielle. 
(Farce  du  Badin,  Aoc.  Th.  fr.,  I,  28fl.) 

Noms  de  lieux  anciens  : 

Et  Glorifie,  le  palais  principes. 

(Le  iloniage  Guillaume,  Ais.  6.Ï62.) 

Une  pièce  de  viirae  en  trois  pièce  entre- 
tenant ensemble  es  G/on'eHes.(  1332.  Compfe 
de  S.  Ladre,  p.  132,  Hospice  de  Clermonl- 
sur-Oise.) 

On  appelle  glorieltes  à  Bruxelles,  dit 
Ménage,  tontes  les  maisons  de  plaisance; 
et  en  Hollande,  on  appelle  glorietle  le 
cabinet  le  plus  élevé  d'une  maison  dans 
une  vilk",  et  un  cabinet^  ou  un  pavillon,  ù 
la  campagne. 

Pic,  Roiichi,  Suisse  rom.,  gloriète,  ca- 
binet de  verdure  dans  un  jardin,  avec  des 
bancs  pour  s'y  asseoir,  tonnelle. 

En  Normandie,  on  appelle  glorielle  une 
église  consacrée  à  la  Vierge.  Il  y  a  une 
glorielie  à  Caen. 

Sauvai  dit  que  la  rueBaillet  se  nommait, 
en  1297,  la  rue  Dame  Glorielle,  et  depuis, 
la  rue  Glorietle.  (Géraud,  Paris  sous  Ph.  le 
Bel,  liv.  11,  p.  112.) 

Sur  les  diverses  signiflcalions  de  ce  nio| 
voir  un  art.  de  MM.  Mackensie,  Walcott 
et  Charma,  dans  le  Bullelin  de  la  Sociélé 
des  antiquaires  de  Normandie,  1862-63^ 
2»  et  3«  trim. 

2.  GLORIETE,  -  elle,  s.  1.,  gloriole, 
vanité  : 

Icy  n'auroit  lieu  l'accusation  de  glorietle, 
veu  que  rejecte  assez  loing  de  moy  arro- 
gance. (N.  DE  Bris,  Instiltit.,  f"  16  r".) 

On  trouve  au  dix-neuvième  siècle  : 

Cohue  de  notabilités,  promiscuités  de 
fête  publique,  bizarreries  des  rencontres  : 
—  toutes  les  actrices  et  toutes  les  mon- 
daines, la  colonie  étrangère  et  les  belles 
filles  posant  le  modèle  vêtu  ou  l'ensemble, 
les  antithèses  ironiques,  un  Panthéon  de 
hasard,  les  gloires,  les  glorioles  et  Ips  glo- 
rieltes, happées  au  passage  et  notées  par 
les  reporters.  (Jules  Ci-aretie,  le  Million, 
ch.  I.) 

GLORiETTE,  adj.  {.,  personne  vaine  et 
superbe  : 

Gtoriet(e,  persona  sobervia.fOuniN, Très., 
éd.  1660.) 

GLORiEUSETÉ,  S.  f.,  gloire  : 

Pour  donner  a  l'homme  part  a  sa  glorieu- 
seté.  (FossETiER,  Cron.  Margaril.,  ms. 
Brax.,  I,  f-  2i  v.) 

—  Jactance,  témérité  : 

Irriter  ses  ennemis  a  jour  déclinant  est 
glorieuselé,  non  audace.  (Fûssetieb,  Cron. 
Marg.,  ms.  Bru.\.,  U,  f»  209  r».) 

Cloneusete',  jactalio.  (R.  Est.,  Pet.  Dicl 
fr.-lat.) 

Norm.,  Bessin,  gllorieuz'té,  vantardise. 
Vallée  d'Yères,  coquelterie,  amour  de  \» 
parure. 

GLORiFiANCE,  s.  f ,  vanité  : 

Glorificatio,  glori/iance.  (Oloss.  de  Co» 
ches.) 


Et  prennent  en  lenr  mesclieancc 
Par  ce  parler  glorifumce. 
(I.  Briyakt,  Chem.  de  l'onrele,  18,  i  la  suite  du 
ilénagier,     Biblioph.    fr.) 

Fol  donc  s'escript  qni  prent  gloriflance 
Pour  estre  nymé. 
(CoiilredicU  de  Songecreux,  f  16-2  r",  éd.  1530.) 

GLoniFiÉ,  adj.,  orgueilleux  : 

Pourtant,  ce  ta  fumée  est  hanlte, 

Ks  tu  ja  si  glorifié 

De  dire  avoir  sacrifié 

Mienix  que  je  n'é  fait  en  ce  lieu  ? 

(Mis/,  du  viel  lesl..  2548,  A.  T.) 

Gi.ORiFiEJiEXT,  gloref.,  -  ant,  s.  m., 
glorification  • 

Li  oyvre  del  gloriftement  qui  est  a  ave- 
nir. (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
1»  SI  v«.) 

Lo  glorifiemant  de  la  divine  grâce.  {Li 
Epistie  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f"  128  r°.) 

En  glorefiement  de  la  maison.  (Règle  del 
hospit.,  Richel.  1978,  f°  206  r°.) 

Si  nous  tenons  a  la  fin  la  fiance  et  le 
(jlorijiement  de  nostre  espérance.  (Calv., 
Inst.,  p.  433,  éd.  1361.) 

Et  defaict,  ils  eussent  eu  bonne  matière 
de  se  glorifier  de  la  race  d'Abraham,  s'ils 
eussent  esté  enfans  légitimes  et  non  point 
bastars  :  mais  le  glorifiement  de  la  foy 
n'attribue  rien  du  tout  a  la  génération 
charnelle.  (In.,  Comm.  s.  l'harm.  evang., 
p.  615,  éd.  1361.) 

GLORiFiEus, adj.,  vantard, orgueilleux  : 

Glorifieus  et:  bobanciers.  (Ms.  Ars.  3201, 
p.  333'.) 

GLORiFiQUE,  adj.,  glorieux  : 

Dieu,rov  glorifique.  (.1.  Bouchet,  Labyr. 
de  fort.,  M'az.  10832,  f-ôS  r».) 

GLORiN,  s.  m.,  sorte  de  poisson  : 
Le   glorin  est   mis   au    ranc  des  poisr 
çons  plats  et  cartilagineux  ainsi  qu'est  la 
raye.  (Du  Plnet,  Dioscoride,  U,  19,  éd.  1603.) 

GLORiosissiME,  adj.,  très  glorieux  : 

Lo  gi^on'osissiîne  duc  Robert.  (Aimé,  Yst. 
de  li  iS'orm.,  V,  19,  Champolliou.) 

GLOS,  adj.  i 

Ou  bannit  plusieurs  filles  de  joie  séden- 
taires, pluiseurs  piersonnes  tant  j/os,  iles- 
glof,  que  g(!ns  maries  et  autres  a  marier. 
(Acte  de  1492,  Péronne,  up.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amieus.) 

GLOSAiRE,  s.  m.,  recueil  de  gloses  : 
Ils  eussent  esté  extasez  de  voir  un  per- 
sonnage si  confit  en  leurs  conceptions, 
limitalious,  fciutises,  ampliations  et  autres 
gentillesses  qu'ils  ont  matagrabolisé  en 
leurs  glosaires.  (Cholieues,  Mat.,  p.  124, 
Lacn  i.x.) 

GLOSEOR,  -  eur.'^s.  m.,  glossateur: 

Li  gloserres  dit,  qui  ce  glose... 
(EvBAT,  Hible,  Hictiel.  l-iiS?,  f"  69  v°.) 

Et  le  gloseur  espont  ainsi...  (Légende 
dorée,  Rlaz.  1333,  !"  126».) 

Bernard,  gloseur  des  décrétâtes.  [Le 
Songe  du  Yergier,  I,  112.) 

Gr.usBR,  V.  a,,  donner  à  entendre,  ''x 
pliquer,  interpréter  : 


l.'arbre  par  le  gibet  voas  glose  ; 
le  n'i  puis  entendre  autre  chose. 

(liose,  6571,  Méon.) 
Si  ne  poarroient  il  gloser. 
Ne  dire  en  cent  mil  ans  d'espace 
Les  liens,  le  poner  et  la  grâce 
De  la  douce  Vierge  Marie. 

(Adfocac.  N.  1).,  p.  2,  Chassant.) 
Oui  bien  sceit  franchoiz  et  latin 
Et  sceit  respondre  et  opposer 
Et  toute  escrilure  gloser, 

(IIk,  p.  10.) 
Aucuns  se  sont  avances  de  gloser  et  in- 
terpréter nosdites  ordonnances  autrement 
qu'on  ne  doit,  en  faveur  desdits  banque- 
routes et  fugitifs.  (4  oct.  1340,  Placard  de 
l'Emp.  Charl.  V,  contre  les  bangueroul.  fu- 
gitifs, etc.,  des  Bunquerout.  et  Fugitif.) 

J'en  voy  qui  estudient  et  glosent  leurs 
Alraanachs.  (Mont.,  Ess.,  t.  I,  c.  xi.  éd 
1388.) 

Les  fines  gens  remarquent  bien  plus  cu- 
rieusement, et  plus  de  choses,  mais  ils  les 
glosent  :  et  pour  faire  valoir  leur  interpré- 
tation, ft  la  persuader,  ils  ne  se  peuvent 
garder  d'altérer  un  peu  l'histoire.  (Id.,  ib., 
1.  I,  c.  31,  éd.  1388.) 

—  Deviner: 

Je  ne  puis  gloser 
Dont  Tons  procède  tel  meschef  I 

(Te.il.  de  Palhelin,  p.  187,  Jacob.) 

—  Examiner  : 

Toy  qui  vens  aussi  et  engaige 

Ta  chevance  sans  nulle  cause. 

Sans  penser  a  ton  avantaige, 

La  fin,  ne  le  moyen,  ne  glose. 

De  ce  te  reprendre  bien  oze. 
(Dadocv.,  Moyens  d'rriler  ilereneolie,  Poés.  fr.  des 
xt"  et  \vi»  s..  Il,  58.) 

Un  homme  de  vocation  juridique  s'ar- 
resta  a  gloser  rudement  et  magistralement 
une  barricade  logée  sur  la  vis  de  l'estude 
que  cent  capitaines  et  soldats  recognoissent 
tous  les  jours.  (Mokt.,  Ess.,  1.  I,  c.  16, 
éd.  1598.) 

—  Neutr.,  bavarder  : 

Bien  poez  atendre  et  gloser. 

(La  Ckarrelle,  p.  122,  Tarbé.) 
Finalement  tu  doiz  susposer 
Tout  generalineut  sanz  gloser. 

(Clé  d'amour,  p.  11,  Tross.) 
Bien  say  sus  quel  estât  feray  mon  dit  gloser. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  4512,  Chron.  belg.) 

GLOSEURE,  glous.,  S.  f.,  glosc  : 

Primes  en  ecclesians  personnes, 
Qui  deussent  avoir  taches  bonnes, 
Sanz  glouseure  et  sanz  cornaient, 
Clerement  le  dirai  comment 
Tels  personnes,  c'est  chose  cleic, 
Ont  prise  bestouruee  maiiiere. 

(fauvel,  Richel.  1 16,  f  1'.) 

GLOSopiERUE,  S.  f.,  sorle  d'aérolithe  : 
La  jlosopierre aux  lunes  deffaillans  chicl 

du  ciel,  et  est  semblable  a  langue  humaine. 

{Chron.  et  hist.  saint,  et  prof,  Ars.  3313, 

1°31  V.) 

GLOT,  voir  Glout. 

GLOTEMENT,  Volf  GLOUTEMENT. 
(il.OTENIE,  voir  Gl.OUTO.XIE. 

GLOTERME,  voir  Gloutonie. 
Gi.oTiK,  voir  Gloutiu. 


294 


GLO 


«JLOTIRIE,  voir  Gloutebie. 

GI.OTOIBR,  voir  GlOCTOlKB. 

fiLOTON,  voir  Glkton. 

tîi.oToxix,  a^lj.,  de  libertin,  de  dé- 
l>anclié  : 

Icplle  femme  par  fa  mauvai::li.^  glotonine 
conimift  et  perpétra  udnllere.  (1400,  Arcli. 
JJ  155,  pièce  339.) 

GI-OTONNAILLE,    VOif    GLOUTONNAILLE. 

GLOTONNEUSEsrENT,  adv.,  gloutonne- 
ment : 

Licnrio,  lefcliier,  dévorer  glotonnevse- 
ment.  (Gloss.  de  Salins.) 

Gi.oTOXNMF.,  voir  Gloctonie. 

GLOTONMF.n,  voir  Gletosier. 

GLOTORNIE,  voir  GLOCrONIE. 
GM)TRENIE,  voir  GLOCTOSIE. 

Gi.oTiixiE,  voir  Gloutome. 
GLoiTPYON,  s.  m.,  Rorgée: 

One  j'eusse  an  moins  ponr  raon  salaire 
I'd?  petil  ghuppijon  de  vin. 
(K.  Fn»»Nr.,  Vif  el  passion  de  SI  Diilier,  p.  30, 

Gboiis,  S  m.,  égont,  canal  par  lequel 
s'écoulent  les  immondices  d'nne  maison  ; 

Icellni  Robert  disoit  audit  Oille  qu'il  lui 
avoil  occupé  el  occupoit  gloiis  el  parois  a 
lui  appartenan?,  eftans  en  la  dilte  tIIIr  do 
Saint  l'ol,  de  mortier  ou  ordure,  que  le  dit 
Gille  devoil  mener  on  faire  mener  aux 
cbamps.  (i397,  Arcb.'JJ  152,  pièce  283.) 

Gi.oiîSEURE,"  voir  Gloskcbe. 

1.  Gi>ouT,  s.  m.,  goutte,  gorgée  : 

L«  cief  aToil  rlos  li'anc  que  ne  soit  gloiis  de  lail. 
..^   ■       ■    (ftouBi.  (f'^/iJ-.,  t"  9',  Michelant.)  ?:;, 

2.  GI.OVT,  glot,glut,  adj.,  glouton,  gour- 
mand, avide:  t=';';î 
Mon  est  li  givi  qn'en  deslreit  tus  teaeit.  '^^^^ 

(Itol.,  3t36,  MOller.) 
Molt  fist  qo'  ijhteX  qae  Iraislrcs  fist. 

(t«  I.Kh.,  ms.  Berne  113,  P  38'.) 

Fais,  alout  lecliieres,  dijl  Eernars  de  Neisil. 

(/*.,  ms.  .Monlp.,  f°  30».) 

Del  colp  chancelad  li  gluz.  (liais,  p.  67, 
Ler.  de  Lincy.) 

Si  glol  de  beirre  it  de  niengier. 
(CciLunit,  Urst.  dit:,  3887,  Hippean.) 
Il  est  Tîels  et  rasotes 
Et  flot  corne  Ions, 
Si  est  maprej  el  pelés 
Et  si  a  le  tons. 

(Ilom.  el  Vail.,  I,  38,  77,  Barlsch.) 
El  glowi  comme  Ions, 
(/t.,  ap.  TarW,  Chunsom.  de  Champagne  aux  xw" 

el  XIII*  *.,  p.  28.) 
Tâol  li  «  li  raaoi  j/o»  cl  proK  et  roté 
Qoe  11  a  ses  lanons  de  derant  lai  mande. 

{Pante,  1019,  A.  P.) 

Les  dames  cnide  garantir 

Eî  loi  nos  TOll  por  foi  tenir, 

Ot  densl  eslre  II  gloi  pris 

Et  devant  clés  cl  fen  mis. 
(Flaire  cl  tllanerflor,  2*  Tcrj.,  909,  da  Méril.) 

Wc  que  trop  boite  n  nlonlr  (jorge. 
<«(«<;,  Val.  "I'      '"  <"•'     'l  ms.  Corsini,  COIM 


GLO 

Li  porlier"^l  monll  fel,  gitms  el  desmesnres. 

(£.  de  SI  mile,  Uichel.  îbSlO,  f -  81'.) 
Et  qant  on  fu  an   L-ranl  concilie. 
Ne  seul  on  qne  sor  elle-i  dire  (les  femmes). 
Fors  qne  pnte,  glmile  et  hrnesse. 
(Li  Epysll.  des  femes.  ap.  Jub.,  Hngl.  et  Trofiv., 
p.  25.) 

Eissi  deslnrhe  ceste  glote, 
Cesto  malreise,  orde,  pndlente. 
Tut  ceo  que  a  Dca  .ntalente. 

(Besani  de  Dieu,  440.  Martin  ) 

Gloule  desnnz,  glmile  descure, 
Debail  qui  tels  dames  honeure  ! 
(Le  Chasliem.  des   Dam.,    303,    ap.   Méon,  Fffi/., 
II,  194.) 
Ce  dist  renart,  je  n'en  ai  cuie, 
La  croste  m'en  soreit  trop  dure. 
Et  ie  Tos  sai  anques  a  glol. 
Si  TCil  que  vos  le  mendiez  lot. 
(Chasioiem.  d'un  père,  conte xx,  «SS  BIblioph.  fr.) 

Clous  n'iert  ja  sions,  plus  a  pins  veut. 
Une.  pror.,  xm'  s.,  ap.   Leroux  de  Lincy,  Drov.) 
Gulosus,  glous.  {Gloss.  de  Dovai,  Escal- 
lier.) 

Les  uns  sont  larges  et  courtois  plus  que 
nulle  autre  beste,  les  autres  avers  et  glotis 
comme  chiens.  (Oresme,  Eth.,  Riche!.  204, 
("  568».) 

LorsMaroie  distala  ditte  femme:  Va  t  an 
maie  glottte,  je  ne  veil  a  toi  point  de  ten- 
cion.  (1385,  Arch.  JJ  128,  pièce  173.) 
S'il  y  a  de  manvaises  gloules. 
Plus  y  a  de  mauvais  gloutons. 
(U  liebnurs  de  Malhenlux,  p.  21,  éd.  IfilS.) 
Ghul  a  tout  ou  il  pert  tout. 
(Prov.  gallic.,  xv'  s.,  ap.  Leroux  de  Lin.-y.  Drav.) 
Aucuns  glous  seulent  dire  :  Je  vcuil  bien 
vivre  ot  me  donner  du  bon  temps.  (Ger- 
SON,  Diai.  av.  ses  sœurs,  OEuv.,  III,  828», 
éd.  1706.) 

Va,  gloux,  deslovai  se  tu  m'as  preste  je 
t'ay  rendu.  {Hist.  de  Gilion  de  Trasignyes, 
p.'lo6,  Wolf.) 

Et  voulentiers  telles  vieilles,  mariées  a 
iennes  homs,  sont  si  jalouses  et  si  gloutes 
■qu'elles  sont  toutes  enragées.  [Quinze  joyes 
de  mariage,  xiv,  Jacob.) 

Ln  peine  des  glotons  et  gloles.  (Jnscript. 
de  la  catliéd.  d'Albi,  xv»  s.) 

Or  estoit  il  bien  glont  d'honneur.  (D'Au- 
TON,  Cliron.,  Ricbel.  5082,  f  135  v".) 
Con?nnis  lu  point  qu'avarice  est  tant  gloutle 
Quant  pour  argent  tu  achaples  tourment. 
(Conired.  de  Songecreu.v,  S"  19-2  r",  éd.  1530.) 
Celle  mauvaise  gent  gloutz  d'enlx  co-jj- 
batre,  tantost   qu'elle    voit    de    loing    les 
tentes    ordonna   ses  batailles  ainsi  conme 
s'ilz  tleussont  tantost  assembler.  (LePrem.. 
Vol.  des  grans  dec.  de   Tit.   Liv.,  î°  118'', 
éd.  1530.) 

Les  L'topiens  avoient  les  genitoires  tant 
féconds  et  les  IJtopicnes  portoient  matrices 
tant  amples,  gloules,  tenaces  et  cellulees 
par  bonne  architecture,  que  au  bout  de 
chascun  noufvieme  moys  sept  enfans  pour 
le  moins  naissoient  par  chascun  mariage. 
(Rab.,  I.  111,  c.  1,  éd.  1552.) 

Quand  ma  femme    future    seroit   aussi 
gloulle  du  plaisir  vénérien  que  fut  oncques 
McBsalina.  (In.,  1.  III,  c.  27,  éd.  1552.) 
lisent  ouvert  dessus  moy  languissant, 
Leur  gueule  gloule. 

(Cl.  Mar.,  Psttlm.,  xxii.) 

Ouvrant  sa  gncnllc  gloulle. 

(ID.,  Ski.  d'Or  .  I.  I,  p.  39,  éd.  1596) 
La   malice  cl  gloulle   gourmandise    des 


GLO 

deux  frères.  (Lariv.,  Facet.  nuicls  rie 
Strap.,  XI,  l,Bibl.  clz.) 

Elles  sont  sans  amitié,  et  ne  visent  a 
autre  chose  sinon  a  contenter  leurs  gloutz 
et  desordonnez  appétits.  (1d.,  le  Fid.,  iv, 
4,  Ane.  Th.  fr.) 

Comme  estant  ossures  (les  corbeaux) 
que  leurs  pastures  s'apprestent  pour  leur 
glout  ra.vissement.  (J.  VAnr.TiER,  Hist.  des 
choses  faites  en  ce  roy..  Mon.  inéd.,p.206.) 

Se  disait  encore  au  xvii»  siècle  : 

Donnez-lui,  fourrez-lui,  le  gloul  demande  encore, 
(La  Fom.,  Poés.  dit.) 

Ronclii,  glout,  gloute,  adj.,  friand, 
friande,  qui  aime  les  morceaux  délicats. 
On  dit  glout  come  un  cat  d'ermite,  de 
celui  qui  est  difficile  sur  le  chois  des 
mets.  Ch'est  un  9(ou  morciau,  dit-on  d'une 
belle  femme  jolie  et  bien  mise.  Les  Mon- 
tois  ont  une  poire  fondante  et  d'un  goût 
fort  agréable  qu'ils  appellent  le  glou- 
morceau.  Gloute  gueule  est  synonyme  de 
friand.  (Hécart,  Dict.  rouchi-franç.) 

GLOUTEMENT,  gloultement,  glotement, 
adv.,  gloutonnement  : 

Ainsinc  Mort  qui  ja  n'iert  saoule, 
Glolement  les  pièces  en?oule. 

(fiosf,  16167.  Meon.) 

Trop  ardamment  et  trop  gloulemenl 
mengier.  (Laurent,  Somme,  Ricbel.  22932, 
f°  19'.) 

Et  menjoient  glotement  ce  qu'il  avoient 
glotement  requis.  {Comm.  s.  les  Ps.,  Richel. 
963,  p.  169».) 

La  viande  prinse  trop  gloutement  n'est 
pas  bien  diaeree.  (H.  DE  Granchi,  Trad. 
du  Liv.  dii  Gouv.  des  Princes  do  Gille 
Colonne,  Ars.  5062,  f"  118  v«.) 

Par  boire  ou  mengier  gloulemenl. 
(Chr.  de  Pisas.  Liv.  du  chemin  de  long  cslwU; 

5550,  Puschel.) 

Les  douceurs  que  nous  avons  avallé  si 
gloultement  se  fondent  puis  en  amerUmes 
et  repentirs.  (Charr.,  Sag.,  1.  111,  c.  38.) 

Vous  ramassez  tous  les  restes  qui  de- 
meurent devant  les  autres,  et  sans  aucun 
respect,  sans  aucune  honte  ou  vergongne,' 
les  dévorez  plus  gloultement  que  ne  feroit 
un  chien  affamé.  ( Lariv.,  JVîiick  de  Strap., 
Xl«  nuict,  fabl.  3,  Bibl.  elz.) 

Lo  pou  oault  et  imprudent  Salomon  se 
lai«=a  enyvrer.  beuvant  ot  avalant  glouU- 
ment  le  Vin  des  allosrosses.  (Jeax  DE  liAR- 
BAUD,  Trad.  des  Epist.  dorces  de  Guevara, 
f  4r»,  éd.  1584.) 

GI.OUTENESSEMENT,  VOir  GLOUTONES- 
SEMENT. 

Gi.ouTENiE,  voir  Gloctonie. 
CLOUTERIE,  glolirie,^.  f., gloutonnerie: 

Gloulerie  l'orde.  •  ■    „  ,  /-,»  \ 

(J.  VF.  Meckg,  Test.,  ms.  Corsim,  t    H''"  ■' 

—  Repas  où  l'on  s'abandonne  à  la  glou- 
tonnerie : 

Illorfet  briser   lor  jeunes   etfereles 
glotiries.  (Laurent,  Somme,  ms.   CHarires 
I  371,  f°  14  v°.) 

GLOUTEUNiE,  voir  Gloutonie. 
I      GLOUTERON,  voir  Gletebon. 


GLO 

Gi.ouTiR,  gtotir,  V.  a.,  avaler,  englou- 
tir : 

Touz  li  pueples  Israël   qui    estoit    entor 
s'enfoi  por  le  cri  de  cels  qui  perissoient  et 
dist  :  Que    la    terre  ue  nos   gloulisse   par 
aventure.  {Bible,  Richel.  899,  f°63''.) 
Toi  mon  corage  fu  desiraiis 
De  melre  a  mort  toz  les  tyrans, 
Bestes,  scrpaus  et  les  centaures 
N'en  pooient  de  moi  luir, 
Et  hor  m'estuet  la  mort  ylolir. 
{Hercule  el  l'kiiemmis,  Kichel.  8-21,  f»  8».) 
Tantost  il  senti  que  le  morsel  se  prist  si 
au  (.'ozier  que  il  iio   le  pooit  ne  gloulir  ue 
geter.  {Légende  dorée,  Jlaz.  1333,    f"  111''.) 
...  Et  gloutisses  le  chevrel  ou  le  chamel. 

iP.  Fkkget,  Nouv.  Test.,  f  32  v,  impr. 
laz.) 

Glutio,  is,  ivi,  gloutir,  mengier.  (Voc. 
Iat.fr.,  1487.) 

Le  grant  poisson  s'en  va  parmy  (la  mer) 
gloulissant  les  petis  poissons,  {f.es  Prophe- 
eies  de  Merlin,  f»  23^  éd.  1498.) 

Meneurs  d'autres  estes  aveugles  qui 
coulez  le  chevrel  et  glatissez  le  chamel. 
{Bible,  Mathieu,  ch.  23,  éd.  1543.) 

GLOUTOIER,  gloloier,  v.  ii.,  manger 
goolument  : 

A  gloloier  cil  qui  trop  pensent. 
{.G.  DE  CoiNCi,  .»(>.,  ms.  Brus.,  f  217'.) 
A  gloutoier  cil  qai  trop  pense... 
Mole  et  triste  a  la  conscience. 
(Id.,  DouI.  de  la  mort,  Kichel.  23111,  P  30-2''.) 
Gloloier  vell  ades  li  glouz. 

(Id.,  ib..   F  303».:- 
Cil  me  venoieiit  esconter 
Por  déduire  et  por  miex  amer, 
Mais  cist  i  vient  por  miex  mengier, 
Por  miex  boire  et  por  gloutoier. 
(Li  Lais  de  VOiaelel,  193,  ap.  Méon,  Fabl..  III, 
lîO.) 

Scuror,  lécher,  gloutoier.  {Gloss.  lal.-fr., 
Richel.  1.7679,  f°'242  v.) 

OLOuroNCEL,  -  chel,  adj.,  dimiautif 
de  glouton  : 

Mal  passèrent  la  mer  lez  félons  nlouloneiaulz. 

ICiperis,  Kichel.  lOi:,  P  61  r".)  | 

Ocbies  tantost  ches  gloulonchiaus.  ' 

(B.  de  Seb..  ix,  S78,  Bocca.) 

CLOUTONESSEMF.NT,  glouloiin.,  gloule-  I 
neêsemenl,  adv.,  gloutonnement  : 

Les  viandes  qui  sont  prinses  irop  gloule- 
netiemenl  lourm- nt  a  anui.  (Liv.  de  moral., 
Ilichel.  23247,  f»  83  v».)  ! 

Les  viandes  qui  sont  prinses  trop  glou-  \ 
lonessement  tornent  toutes  a  ennui,  ilb.,  ' 
Kichel.  12381,  f»  383  r».) 

Les  viandes  qui  punt  prises  gloutonnes- 
semenl.  {Ib.,  ms.  Chartres 620,  l"  12''.) 

OLOUTONIB,  -  onnie,  glot.,  glolenie,  glu- 
tonie,  -  unie,  gloutenie,  glotornie,  gloternie, 
illoulernie,  glotrenie,  gloutrenie,  s.  f.,  glou- 
tonnerie, avidité  : 

La  giolornie  vos  a  tost  alamee. 
{AUichana,  3030,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Hoc  colluviuni,  gluternie.  (Gloss.  du  xn" 
i_,  ins.   de  Tours,  Léop.  Delisle,    liibl.  de 
•  fcc.  de$  ch.,  6«  sér.,  t.  V,  p.  330.) 
Tait  cil  qui  en  ivresce  mainent 
Qnl  8oa§;iei  est  a  glnienie. 
(G.  DE  CoiNci,  Uir.,  ma.  Soigs.,  P  75'.) 


GLO 

Kt  quanque  glolrenie  englont. 
'l'uiB.  DE  Marlï,  Ver»  sar  la  mort,  xxix,  Cia- 
pelet.) 

Li  uns  par  glouloitnie  d'emplir  leur  povre  pance. 
(Jbh.  de  JIeuno,  ms.  Corsini,  f'  IjU''.) 

Glolonnie,  qui  est  en  boivre  et  en  men- 
giir.  (Lauremt,  Somme,  Richel.  22932, 
f»  iS^.) 

Quant  ou  s'abat  sur  sa  viaude 
Que  gloalenic  commande. 
(Alari,  Dis  desSag.,   Ars.  311-2,  f»  131».) 

Pechié  d'orjjueil  et  d'avarisce. 

De  luxure  et  do  gloulrenic. 

(Al.  du  Pont,  ilahommel,  1887,  Michel.) 

En  dame  ue  sai  vilonie 
Nule  plus  grant  que  glontreiiie, 
Qui  porte  en  la  bouche  le  mal. 
{Le  Chasliem.  des  Dam.,  299,  ap.  Méon,  Fabl 
11,  193.) 

...  Vilanie 
Resenble  grant  et  glolernie. 
(Chasloiem.  d'unpére,  conte  xxii,   181,  Biblionh 
fr.) 

Par  orgoil  e  par  glaluiiie. 

{Vie  de  Tobie,  Kichel.   19523,  f»  130  i".) 

Avarice,  glulonie.  (De  Confession,  Richel. 
19323,  [0  83  r°.) 

Tristesce,  avarice,  glutunie.  (Ib.) 
Inglumes,  gloutenie.  (Pet.  Voc.  lat.-franc. 
du  XIII»  s.,  p.  33,  Chassant.) 
Pu:ins  luxure  et  glouleiiie. 
Et  couïoilise  est  iaus  amie. 

(lien,  le  nouv.,  66G1,  Méon.) 
Et  pour  la  folie 
K'Adansfist  par  gloulernie. 
(i.  Baillebaui,  Chant.,  Dinaux,  TroiuK  brab  . 
p.  402.) 

Pour  che  que  fis  l'autr'iei  trop  grande  glolernie. 
(B.  de  Seb.,  xvi,  93,  Bocca.) 
Si  raemplis  ta  gloulernie.  (  Vies  des  saints, 
ms.  Lyon  697,  1°  70'.) 

Crapula,  glolernie.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

Vice  de  gloulernie.  (Mir.  du  monde,  m  s. 
La  Surra,  Chavanne,  p.  206.) 

Pour  ycelles  gloulernies  doublent  le  tra- 
vail. (G.  DE  Chahny,  Liv.  de  Cheval.,  ms. 
Brux.,  f  102  r».) 

Li  homs  par  sa  luxure  est  samblans  au 
cheval  et  par  sa  gloutrenie  est  il  samblans 
au  iiourchiel.  (xv»  s..  Sermon  pour  le 
XXI U.  dimenche  après  le  Triniteit,  ms.  Va- 
lencieuues  U9,  A.  S.30.) 

En  luxure  et  en  gloulonuie. 
(Débat  de  Nat.  et  de  Jeun.,  Poés.  fr.  des  xV  et 
xvi*  s.,  m,  89.) 

Gloutûtmie, 

Quelque  chose  que  glouton  nye, 
Est  souvent  cause  do  grand  mal. 
(Guill.  llAtDE^T,  Fabl.,  l"  série,  lxxi,  Lormier.) 
La  pucelle  qui  est  empoisonnée  peult 
estre  luxure,  nourrie  de  viandes  délicates, 
ou  [ilùUlonnie,  qui  sont  les  venins  de  lame. 
(  Vtolier  des  hut.  rom.,  ch.  U,  p.  30,  Uibl. 
elz.)  .  r         , 

Une  insatiable  glolonnie  et  voracité. 
(LoYS  GuïON,  Miroir  de  la  beauté,  p.  607, 
éd.  1613.) 

Gloutonie,  aujourd'hui  complètement 
tombé,  s'est  conservé  jusqu'au  xvii°  s., 
et  même,  selon  Richelet,  il  était  plus 
usité  que  gloutonnerie. 


GLU 


295 


GLOUTONNAiLLu,  glot.,  S,  f.,  coinpagu.e 
de  gloutons  : 

Et  le  garderont  lien,  sans  faille, 
Encontre  celle  glottlonnaille. 
(J.  Buijy,\nt,  Ckem.  de  Pmreté,  à  la  suite  du 
ilénagier.  II,   U,  Bililioph.  fr.) 

Les  ventruz,  ce  sont  glotonnaille 
Ansquelz  ne  chault  comment  il  aille. 
(Deccilleville,  Trois  Pèlerin.,  i"  107'',  impr. 
Instit.) 

Cloulonnaille,  veues  avant. 

(I>ass.  de  J.-C,  ms.  Arras,  f°  16.) 

GLouTONNEn,  V.  II.,  manger  comme 
un  glouton  : 

Tousjors  vfudroient  gloulonner. 
Vins  et  viandes  entonner. 
(Fabl.  d'Ov..  Ars.  3069,  f  133'  ;  éd.  Tarbé, 
p.   72.) 

GLOUTONNIER,    VOir  GLETONIKII. 

GLOUTONNiERE,  groutoniùere,  s.  f , 
gloutonnerie  : 

Et  qu'esse,  dy  je,  de  castrimargie  '.' 
Certes  c'est  une  mengerie  de  pourceaux 
faictepar  excès,  ung  gast,  une  subuiersion 
de  loupins  et  groulonniere.  (Ueguillev., 
Pèlerin,  de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  1»  113  r".) 

GLOUTiiENiE,  voir  Gloutonie. 

GLOUTTEJIENT,  VOlf  GLOOTEMEiNT. 

GLOUE,  voir  Gloe  2. 

GLOWE,  voir  Gloe  1. 

GLOVVEU,  voir  Gloek. 

GLU,  voir  Glui. 

GLUAGE,  voir  Gluiage. 

QLUANTEMENT,  -  enlement,  adv.,  d'une 
manière  gluante  : 

Gluentement,  tenantement,  glutiuose. 
(Gloss.  gall.-lat.,  Richel.  1.  7684.) 

GLUEMENT,  S.  m.,  qualité  de  ce  qui  est 
gluant,  action  de  coller  : 

Gluement.  gluliuamentum.  (li.  Est., /'ci. 
Dict.  fr.-lat.) 

L'agglutination  des  paupières  est  double  : 
l'une  se  faict  avec  des  tuniques  des  yeux, 
l'autre  des  paupières  entr'elles.  Ce  glue- 
ment advient  de  l'incision  de  l'ongle  ou 
sebel,  ou  chair  superllue.  (JouB.,  Gr.  chir., 
p.  50S,  éd.  1698.) 

De  sorte  que  l'humidité  soit  convertie  a 
coUemeut  et  gluement.  (Id.,  ib.,  p.  670.) 

GLUENTE.MENT,  VOir  GLUANIEMENT. 

Gi.UEH,  gluier,    gluyer,  v.   a.,    coller, 

joindre  : 

Ci  at  mervillous  artilior  et  mervillous 
auneor  de  choses  ki  par  sa  volenteit  so- 
lemeul  glual  eusi  ensemble  lo  lum  de  la 
terre  et  l'esprit  <le  vie.  (S.  Reun.,  Serm., 
Richel.  24708,  fo  «1  v».) 

0  le  loy  ot  .1.  mestre  qui  |lej  list  tresmuer 
Et  pâlir  et  cangier  et  viel  homme  sembler, 
Les  cheveus  caouir  et  la  barbe  mesler 
Et  la  chiere  fronchir,  les  espaules  combrer, 
El  la  barbe  canue  a  son  menton  gtuer. 

(Doon  de  Maieace,  7117,  A.  P.) 
Gluyer,  cunjcjiudre,  gluliuo.  (Gloss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 


»fi 


GLU 


—  Absolnment  : 

Amours  pretil  e»  »'«!>  et  eolache, 
Amonri  loates  Terlos  elTace. 

(F*H.  iOr.,  Ars.  S169,  t' iH'.) 

—  Réfl.,  se  coller  : 

Car  alor--  Ip?  î-'reffos  Si'gliienl  et  prennent 
beaucoup  mieux.  Lif.bault,  Mais,  rus- 
tique, 111,9,  p.  331,  é>l.  I65S.; 

Gi.uEUR,  s.  f.,  qualité  de  c«  qui  esl 
gloant  : 

Vous  sembleroit  il  que  leurs  toiles  (des 
araignées),  faites  a  jour,  la  polissure  d'i- 
celles,  la  glueur  et  ténacité  de  la  trame, 
ne  Tienne  bien  a  propos  a  leur  chasse  î 
(Dd  Pixet,  Pline,  \l,  24,  éd.  1566.) 

GLUBUS,  gluyeus,  adj.,  gluant,  vis- 
queux: 

»  moi  ne  lui  por  quoi  recloimes 
Quant  ta  ne  l'un  ne  l'antre  aimes  > 
Ta  puant  l'Oche  orde  cl  glueusf 
Co  lient  est  si  presoncieuse  ? 

(G.  DE  Coisa,  Hir.,  Richel.  2163,  f°  11''.) 

Gluyeux.  viscosus.  [Gloss.  gall.lat.,  Ri- 
chel. 1.  7684.) 

Il  y  a  en  la  joincture  des  os  une  moys- 
teur  glutuae  pour  les  faire  plus  lesierement 
mouvoir.  (Corbicho.s,  Propriet.  des  choses, 
V,  57,  éd.  1485.) 

Croy  fermement  que  dons  de  fortune 
sont  gluettses  semences  de  vices.  (.).  DE 
Salisb.,  Policral.,  Richel.  24287,  f''6'.) 

La  maulve  champeslre  est  glueuse.  {Jard. 
de  sanlé,  1,  15,  impr.  la  Minerve.) 

Viande  plus  glueuse  et  plus  nutritive  que 
le  froment.  (/6.,  1,  135.) 

Lieu  glueux.{J.  Bocchet,  'frimiphes  de 
la  noble  Dame,  !"  UO  v°,  éd.  1336.) 

Alimens...  glueux.  (La  Bod.,  Liv.  de  la 
vie,  I,  9,  impr.  Univ.) 

Herbes  non  glueuses.  (Id.,  ib.,  1,10.) 

In  cruel  oiseleur,  par  glueuse  cantelle. 
L'a  prise  et  l'a  tuée  (la  tourterelle). 

(ItONS.,  Amours,  II,  LXil,  Bibl.  eh.) 
Conow  dans  les  longnons  ou  dedans  la  vessie 
D'honnies  et  danimaui  la  pierre  i .  ndurcie 
El  legratois  menu  se  fit  par  la  chaleur, 
El  s«  caille  et  se  prend  d'une  glueuse  humeur. 
'R.  Dellead,  OEur.  poél.,  Disc,  éd.  1578.) 

Lue  terre  visqueuse,  prasse  et  glueuse. 
(Palissv,  Des  lerres  d'argile,  Cap.) 

Couche  de  terre  glueuse.  (Id.,  Recepte.) 

Limon  glueux.  (C.  Bouchet,  Serees,  III, 
170,  Roybet.) 

Glueux,  as  gluant.  (Cotgb-,  éd.  1611.) 

Un  poète  moderne  a  dit  : 

Sjrbarite  au  piil  noir,  cl  gras  voloplneoi, 
Adorateur  sacré  do  parmesan  gliieui. 

(A.  Badbier,  ïambes,  p.  1S9,  Charpentier.) 

uLUEfsEMENT,  glueusmcnl,  adv.,  d'une 
manière  gluante  : 

Viscose,  glueusment.  (Vocab.  lat.-fr., 
1487.) 

oLUKUSETË,  -  site,  S.  f.,  viscosité,  qua- 
lité de  ce  qui  est  gluant  : 

Glueuseté,  ténacité,  plutinositas.  (Glots. 
gall.-lal.,  Richel.  1.  7684.) 

Et  e»t  celuy  (balsanie)  a  eslire  auquel  il 
appert  aucune  guuuiosilé  dedans  ou  glueu- 
site  quand  on  le  froisse  ou  casse.  {Le  grant 
Uerbier.l"  16  r%  Nyv^rd.) 


GLU 

Quant  ou  met  celle  semence  dedans 
eaue  elle  s'enfle  tantost  et  enprossisl  et  y 
vient  uue  glueuseté.  (Ib.,  f"  78  v».) 

Viscositas,  glueuse/^,  ténacité.  {Yoc.  lat.- 
fr.,  1487.)  1 

Et  ainsi  il  y  appella  une  viscosité,  la- 
quelle glueuseté  soit  mise  sus  apostume. 
(,Jard.  de  santé,  I,  13,  impr.  la  iMiuerve.) 

GLUEUsiTË,  voir  Glueuseté. 

GLUEUSMENT,  VOif  GlUECSEMENT. 

GLui,  ijluy,  gleu,  glu,  s.  m.,  chaume, 
paille  de  seigle,  botte  de  paille  ou  liée 
avec  de  la  paille  : 

Desons  ne  fu  mie  (le  litl  de  glui. 
Ne  de  pesaz,  ne  de  viez  nates. 

(La  Charrelle.  614,  TarW.) 

Et  cil  respondirent  a  lui 
Que  n'i  auroit  vallant  .t.  glui. 

(MocSK.,  Chron.,  30247,  Reiff.) 

Sire,  c'est  par  toz  coupes  certes  que  foibles  sni, 
Quar  je  ne  rousI  d'avaine  se  n'estes  a  autrui, 
ÎN'onques  mon  escient  en  vostre  ostel  ne  gui. 
Qu'eusse  jor  et  nuit  devcce  c'un  seul  glni. 
(Du  Plail  Hen.    de  Dammarlin   contre  Vairon,  ap. 
Jnb.,  Nouv.  Rec.,  II,  24.) 

Entour  eus  font  grant  luminaire, 
De  c  erges,  d'estrain  et  de  gluis. 
Car  encore  esloil  noire  nuis. 

(Ren.  len/iiir.,  1846,   Mion.) 
Ne  n'ol  de  fenrre  ne  de  gluii 
Ilnec,  siège  ne  couchelete. 

(Chef,  as  deiii  esp.,  8936,  Focrster.') 
Fuerres,  gluis,  estrains  ne  cstenles, 
Hasples  ne  fuseaus  ne  keneules. 

(Fboiss.,  Poés.,  ir,  -22-2,83,  Scheler.) 
Un  gluy  de  fèves  ou  il  avoit  environ  un 
boisseau    de    fèves.  (1.38b,  Arcli.  JJ    128, 
pièce  132.) 

Un  fesseau  de  chaume,  autrement  ap- 
pelle gr(M!.  (1394.  Arch.  JJ  146,  pièce  323.) 

Un  cent  de  glus  pour  couvrir  la  loige  en 
laquelle  .  ovroient  les  maçons.  (1399, 
Compt.  de  NeversfiC  7/°  19  v»,  Arch.  mun. 
Nevers.) 

Le  suppliant  print  furtivement  aux 
champs  neuf  gluis  ou  jarbes  de  seigle. 
(1403,  Arch   JJ  160',  pièce  ISO.)   . 

Adont  ilz  alunieront  trois  (//«(s  de  paille, 
et  quant  Apaniomnon  l'aura  aparcau,  il 
dira...  (Jaq.  Mii.et,  Deslruct.  de  Troye, 
(°  41S,  rubrique,  Stengel.) 

100  gluis  de  feurre  de  blé.  (Dec.  1495, 
Bail,  Arch.  Hôl.-Dieu  Evreux.) 

Une  douznine  de  cotterels,  et  un  gluy 
de  feure.  (1315,  Comptes  de  l'ordin.  de  la 
Prevosté  de  Paris,  Pièc.  relat.  à  l'hist.  de 
Fr.,  XIX,  273.) 

Pour  un  cent  de  gluys  devant  couvrir  la 
maison  dud.  Bardot  lépreux.  (15151516, 
Compte  onzième  de  Philibert  de  la  VauU, 
Arch.  mun.  Avalloii,  GG  163.) 

Pour  l'achat  li'un  ceul  de  gluytz  de 
paille.  (1327-1528,  Compfe  premier  rfe  mes- 
sire  Symon  Choppard,  ib.,  GG  16i.) 

Ils  font  brusier  le  gleu,  m\  paille  restée 
du  blé.  (Palissv,  Rtcepte,  Cap.) 

—  Flg.,  lien  : 

Les  cors  ou  ille  s'est  aberse  par  un  fort 
glui  d'auior  et  d'acuslunumce.  i  Li  Epistle 
saint  Hernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun 
72,  ('  25  r°.) 

Se  disait  encore  au  xvn«  siècle  : 


GI,U 

Prix  du  bois,  de  la  chandelle,  des  glus. 
(1617,  Compte  de  David  Bierni,  menues  dé- 
penses, Arcli.  mun.  Avullou,'  CC  223,  â* 
cahier.) 

Pic,  comtois,  rouchi,  glui,  botte  de 
paille,  de  seigle,  dont  on  se  sert  pour  faire 
des  liens  et  pour  couvrir  les  chaumières  ; 
Seine-et-Marne,  glui,  chaume  qui  est  sur 
terre  :  IJne  pièce  de  glui;  passer,  chasser 
snr  le  glui.  Nonii.,  Manche,  gli/j,  chaume 
employé  pour  couvrir  ;  on  mettra  dans 
un  bail  :  le  fermier  fournira  tant  de  bottes 
de  glui.  Orne,  glieu.  Bessin,  glku,  gllu. 
Bourbonnais,  glui,  botte  de  paille  de  seigle. 
Aunis,  glieu. 

GLUiAGE,  gluyage,  gluage,  s.  m.,  action 
de  mettre  en  botte,  en  gerbe  : 

Tassage  et  gluyage.  (1404,  Denombr.  de 
la  vie.  de  Conches,  Arch.  P  30S,  f^  UO  r».) 

Une  journée  de  saclage  et  une  de  gluage. 
(1454,  Denombr.  de  la  vie.  d'Orbec,  Arch. 
P  308,  f»  15  V.) 

Tassaige  et  gluag{l)e.  {Deiiombr.  de  la 
vie.  de  tieaumont,  Arch.  P  308,  f»  12  r».) 

Vallée  d'Yères,  gluiage,  gluiache,  bottes 
de  seigle  battues  et  qui  ne  peuvent  servir 
à  faire  des  liens. 

1.  GLUIER,  gluyer,  v.  a.,  mettre  en 
botte,  en  gerbe,  lier  les  gerbes  : 

Por  glui  acPté  a  gluier  et  joindre.  (1304, 
Trav.  aux  chdt.  des  C.  d'Art.,  Arch.  KK 
393,  f»  17.) 

.1.  ouvrii'r  a  gluier  le  chaume.  (1333, 
Compte  d'Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3», 
f»  139  v».) 

Pierre  Hermart  ayant  envoie  Jehan  Her- 
mart  son  filz  et  Gillon  sa  fille  gluier  du 
gluy  aux  champs.  (1371,  Arch.  JJ  102, 
pièce  27.) 

Lequel  estrain  les  prisonniers  veiirent 
faire  et  gluier  en  la  granche  de  la  maison. 
(1372,  Reg.  du  Chap.  de  S.-J.  de  Jerus.. 
Arch.  im  29,  f»  45  r".) 

Faner  foing,  faire  cidres,  et  gluyer  le 
chaume.  (1402,  Denombr.  de  la  vie.  de 
Conches,  Arch.  P  30S,  f»  138  v.) 

Se  disait  encore  en  Poitou  au  xviii'  s.  : 

Glouer,  fourchette  à  glouer,  crochets  à 

glouer.  (An  1731,  Vasles,  nis.   du  Poitou.) 

Yalléed'Yères.oiHicr  une  botte  de  seigle, 
trier  la  meilleure  paille  pour  faire  des 
liens.  Bret.,  Côtes-du-Nord,  cant.  de  Mati- 
gnon, gleyer,  couper  le  chaume. 

2.  GLL'IEB,  voir  GlUER. 

GLuiERE,  s.  f.,  treillis,  mot  ancien  qui 
n'a  été  rencontré  que  dans  un  texte  pro- 
vincial du  commencement  du  xvii' s.  : 

A  Thomas  Bauduin,  voiriereur  a  La  Bas-  , 
sée,  .111. 1.  pour  avoir  lait  une  gluiereel  mis 
une  toille  au  devant  la  veriere  de  madame 
la    comtesse.    (1610,    La    Bassée,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GLUiEiis,  voir  Glubus. 

oLrioN,  gluyon,  gluon.  s.  m.,  lien  fait  ' 
avec  une  poignée  de  paille  tordue  ;  1 


GLU 


GNO 


GOB 


3;t7 


Lajr  laisse  Irnis  oliiyoïix  ia  fonarre. 
(Vii,i.ox,  Pel.  Teil.,  xxiii,  Jouaast,  p.  H.) 
Jehannin  lioistel  porta  aux  champs  uap 
gluyon  de  feiirre,  pour  d'icellui  lyfr  le  bl6 
que  ses  fjeas  soyoient.  (1457,  Arch.  .1.1 189, 
pièce  192.) 

Giuon,  calamus,  festuca  viscata.  (NICOT, 
Thresor.) 

— Fig. : 
Tel  se  peasaal  sanlTer  du  gluo»  qui  le  tient. 
Retombe  en  nn   plus  fort  qui  plus  fort  le  retient. 
(Cauch.,  l'Iais.  des  Champs,  p.  141,  éd.  IGOi.) 

GLUioT,  gluyot,  S.  m.,  lien  de  glui  : 

Item  daluiii  pro  gluis,  gluyos  et  gluyo- 
tasc.  (1370,  Compt.  de  la  fabrique  de  S. 
Pierre  de  Lille,  ap.  Duc,  Gluen.) 

Les  gluyos  pour  faire  les  festus  a  leycr 
les  dites  viufjnes.  (1510,  Reg.  de  Corbie,  13, 
ap.  Duc,  Gluen.) 

Cioq  dizeaulx  de  gluiot  de  seigle.  (1593, 
Doc.  inédits  sur  la  Picardie,  IV,  336,  Beau- 
villé.) 

GLUiOTAGE,  (jluyolage,  s.  m.,  action  de 
lier  les  gerbes  : 

Item  datura  pro  gluis,  gluyos  et  yluyo- 
tage.  (1370,  Compt.  de  la  fabrique  de  S. 
Pierre  de  Lille,  ap.  Duc,  Gluen.) 

GLUiOTiiu,  V.  a.,  lier  la  paille  : 
12  s.  pour  deux  jours  et  demi  de  Wau- 
quier  le  manouvrier  et  sen  compaignou 
qui  bastirent  quatorze  rasierez  de  soiile  et 
gluiolereni  Vitslniin.  (1360,  Compte  de  l'hos- 
pilai  des  Wez,  Arch.  mun.  Douai.) 

1.  GLUIS,  S.  m.,  gland  : 

îi'est  donc  la  punie  miuJres  fruis 
Que  d'un  firant  chaine  une  i/luis. 

U'iorimonl ,  Richel.    79"2,  P  34''.) 

2.  GLUIS,  (jluys,  s.  m.,  ce  qui  joint,  lien: 

Le  don  de  sapience  purge  et  nettoyé 
parfaiclemeut  de  toutes  ordures  de  péchez 
et  eslieve  tellement  l'esprit  de  l'homme 
qui  le  joinct  par  un  gliiys  d'amour.  {Le 
Doctrinal  de  sapience,  f»  46  r»,  éd.  1493.) 

C(.  Glui. 

1.  GLUON,s.  ni.,  gluau,  vergelte  enduite 
de  glu  pour  piper  les  oiseaux  : 

Quaut  les  arbres  sont  descouvers  de 
leurs  fueilles,  les  oyseaulx  se  puent  asseoir 
en  pluseurs  lieux  ou  l'on  ne  porroit  mettre 
glltons  aquoy  ilz  peussent  prendre.  (Modus, 
f  134  r»,  Blazu.) 

—  Fig.  : 

Estre  enlacé  es  gluons  du  vicieux  et 
sceleré.  (J.  de  IiAitn.\UD,  Trad.  des  Episl. 
dorées  de  Guevara,  l"  20U  r",  éd.  1584.) 

L'euiiiûisouué  gluon  de  la  volupté,  (lo., 
•(/.,  f"  13  v».) 

Colgrave,  Oudin,  Monet,  Duez  donnent 
gluon  avec  le  sens  de  gluau. 

2.  GLUON,  voir  Gluion. 
GLusiE,  s.  f.,  sorte  de  fonte  : 

Pour  .1.  c  de  fer,  .nu.  d.,  et  de  glusies, 
.IIII.  d.,  qui  est  une  manière  de  fer  fondu. 
('.'"!((.  de  la  vie.  de  l'eau,  xii,  Arch.  S.-Iuf.) 

GLUT,  voir  Glout. 

GLUTEItNm,  Voir  GLdLlu.Mi. 
T.  IV. 


GLUTiNER,  V.  a,,  coller,  cicatriser  : 
Les  fueilles   de   ulmus,  c'est  un  orme, 
glulinenl  les    plaies   récentes.    (Canappe, 
Irad.   de  Gui  de  ChauL,  ch.  sing.,   impr. 
Univ.) 

Puis  il  faut  faire  la  consolidation  comme 
d'un  autre  ulcère,  en  iruiudiliant,  incar- 
nant, glulinant.  (Tagault,  Inst.  chiriinj., 
p.  68,  éd.  1349.) 

En  peu  de  jours  nous  glutinerons  la 
playe  et  la  guérirons.  (Id.,  ib.,  p.  327.) 

—  Part.  prés,  et  a.â].,glutinant,  gluant  : 
La  boe  de  celui  lac  est   si  teuans  et   si 

glutinans.  (Brun.  Lat.,  T7-es.,  p.  135,  var., 

Chabaille.) 

Medicauientz  glulinanlz.  (Tagault,  Inst., 
chirurg.,  p.  498.) 

Aucuns  topiques  sont  astringents,  gluti- 
nants.  (Loys  Guyon,  Miroir  de  beauté,  11, 
289,  éd.  1613.) 

GLUTONiE.  voir  Gloutonie. 

GLUTUNiE,  voir  Gloutonie. 

GLUY,  voir  Glui. 

GLUYAGE,  voir  Gluiage. 

1.  GLUYER,  voir  Gluer. 

2.  GLUYER,  voir  Gluieu. 

GLUYETER,v.  n.,  iiietlie  en  gerbe,  lier 
les  gerbes  : 

Item  cuidam  mulieri  pour  gluyeter 
estrain  pro  duabus  dieis.  (1369,  Compte  de 
la  fabrique  de  S.  Pierre  de  Lille,  ap.  Duc, 
Gluen.) 

GLUYEUx,  voir  Glueux. 

GLUYON,  voir  Gluion. 

GLUYOT,  voir  Gluiot. 

GLUYOT.AGE,  voir  Gluiotage. 

GLUYOTTE,  adj.  f.,  qualifiant  une  sorte 
d'avoine  : 

.III".  d'estrain  d'avaine  gluyoUe  a  .XXIIII. 
s.  le  cent.  (1406,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GLUYs,  voir  Gluis. 

GLYPaouoiKE,  voir  Glifoire. 

cNACELLE,  S.  f.,  sorlc  de  plante  : 
Point  ne  portoit  fleur,  Ijenjoyn,  gnacclle. 

(Adulcfc.  de  J.  du  l'omllou.v.) 

uNii'',  interjection  : 
Ti  vilain  ouvrage 
T'en  mis  en  servage  : 
Por  ce  en  dirai  (/ni/'/ 

(Motet,  Diuaux,   Trouv.  arlés,,  p.  17.^ 

GNOXGNON,  s.  in.  gronderie  : 
Se  quelque  aubade 
La  niatinade 

Me  font  ces  gentilz  conipaignon 
J'auray  du  groing  et  du  gnongnon. 
(Pocs.  (r.  de  G.  Mionr,  Couipl.  d'une  josne    filio 
mariée  à  un  vicill.  jal.) 

Dans  la  Haute-Normandie,  les  enfants 
usent  souvent  entre  eux  de  ce  mot. 
GiNousE,  s.  f.,  sorte  de  denrée  : 
Nocaux,  nicules,  cau.oille,  gnome,  (l'an- 


carte  du  droit  de  péaqe  du  comté  de   Les- 
mont,  ap.  (irosley,  Ephem.,  I,  162.) 

GOANT,  voir  JOIANT. 

GOBAULT,  voir  Gobel. 

GOBE,  goube, globe,  adj.,  vaniteux,  vain, 
glorieux,  orgueilleux,  fier  : 

Si  doij  estre  ceintes  et  golies. 
(G.  HE  Coi.vci,  Mir.,  lUchel.    21G3,  t'S'.) 
Et  tex  testue  a  bêla  robe 
Qui  le  caer  n'a  mie  goie. 

(ID.,  i4.,  1»  17'.) 
Vers  povres  genz  molt  estoit  go!/es. 

(ID..  a.,  ms.  Brux.,  !"  SlSJ.) 
Teus  est  par  son  autel  moult  goubes 
Kt  teus  en  a  cevaus  et  roubes. 
(Id.,  d'un  Juis  ki  se  fist  creslien,  Ars.  3Si7, 
f  141».) 

Tant  sont  leur  cucr  cointes  et  goles. 

(Id.,  ib..  f  142\) 
De  l'autrui  ne  feu  fais  si  gobes 
N'en  viandes  ni  en  belles  robes. 
(Ysopet,  I,  fab.  xliv,  Robert,  Fahl.  iiiéd..  Il,  21.) 
Lors  devient  la  terre  si  gobe 
Qu'el  veit  avoir  uovele  robe. 
Ulosc,  liichel.  1573,  t"  1  =  ;   Méon,  v.  KO.) 
D'un  samit  qui  toz  ert  dorez 
Eu  ses  cors  vestuz  et  parez. 
De  quoi  ses  amis  avoit  rolie, 
Si  en  estoit  assez  plus  gobe. 

(Ib.,  f  8"  Méon,  T,  805.) 
Dont  devient  si  gaie  et  si  gobe. 

(Ib.,  ms.  Brux.,r  'i''.) 
Si  en  osloil  assez  plus  gobe. 

(10.,  ms.  Corsini,  1°  V.) 
Il  n'y  heust  noble  homme  ne  chevalier  tant  gobes 
Cui  li  puples  n'eust  sarré  a  dos  les  robes. 

(Gir.  de  Ross..  6157,  Mignard.) 

Il  est  a  chascun  cbargens  : 

Or  se  gart  lors  qu'il  ne  soit  indigens, 

Qu'adonc  seroit  rupieus,  non  pas  gobes. 

(E.  Deschami'S,  Poés.,  11,  53,  A.  T.) 

.Ihesu,  roy  Herode  te  donne 
Pour  vestir  cesle  blanche  robe. 
Tu  en  auras  le  cuer  plus  glolie. 
Bien  te  yra  se  la  puez  user. 

(Pass.  N-S.,  Jub.,  Mus!.,  Il,  216.) 

Quant  fu  nudz  envers  moy  durs  fustes 
De  moy  donner  de  vostre  robe, 
Tant  avoies  le  cuer  si  gobe. 
(Slijst.  de  la  ven.  de  l'Antéchrist,  ms.  Besan'.on, 
r°  33''.) 

—  En   parlant   de  chose,    somptueux, 
délicat  : 

Et  a  niengier  gros  goubes  gobes. 
(G.  DP.  Coisci,  bout,  de  la  mort,  Richel.  23111, 
f»  300''.) 

Et  me  vesti  l'en  une  robe 
Si  bêle,  si  ceinte,  si  gobe. 
Que... 
(Compl.  d'Amors,  Ricliel.  837,  f  .358''.) 

Mais  bien  ont  robes 

Do  bons  fins  draps,  ce  ne  sont  mie  lobes. 
Tout  ne  soient  ne  miguotes  ne  gobes. 
Blanches,  nettes,  sanz  ordures  ne  bobes. 
(,Cu.  UE  PisAN,  l)U  de  l'oissy,  Richel.  835,  P  77''.) 

Aunis,  jiofre,  enflé,  gonllé.   Centre  delà 
Vv.,gobe,  engourdi. 

G03EAU,  voir  GOBEL. 

GOBEL,  gobeau,  guobeau,  goubeau,  go- 
liauU,  s.  m.,  vase  k  boire,  viM're  : 

38 


198 


GOR 


lluyct  ipiobeaiMT  d'urgent.  (C/i  de  U34, 
Arcli."  Ussel.) 

Un  goblel  ou  gobauU.  [Coût,  de  Valen- 
eiennes,  Nouv.  Coul.  grii..  II,  2j8.) 
Corne  la  frele  aipiicre,  el  le  frclo  gouleau 
Qn'oo  loil   s'colrechoiiner  entre   les   ma i as  d  un 
(page 
Versent  s^nJaioeraent  l'un  cl  rautrc  breuvage. 
(De  B\p.T*s,  la  Semaine.  H,  éd.  1579.) 
Tout  ainsi  que  Phœbns  frapant  contre  un  gobeau 
Sur  la  fcnostre  assis,  ta  vois  soudain  que  Teau 
neuToie  d'un  long  trct  celc  clartp  tramblante 
Contre  le  haut  plancher  de  la  sale  brillante. 
(iD.,  i».) 
Il  leur  alloit  au  devant   a   pié,   et   leur 
presentoit   un    gobeau  de  lait  de  jument. 
(MosT.,  Ess.,  1. 1,  ch.  XLVIII,  f°  122  f  »,  éd. 
1588.) 

Le  goubeau  dans  lequel  on  bevoit  a  la 
ronde  ne  tenoit  pas  plus  de  chopine.  (Fr. 
DB  FouGEROLLKS,  Tiad.  de  Diog.  Laertien, 
éd.  1601.) 

D  cache  la  couleur  (du  breuvage)  dans  nn  gobeau 
[d'argent 
El  convre  l'amertame  avec  nn  peu  de  sucre. 
(D'AxcoT  L'EpERO^!llERE,  Noun.  Satires,  \i.  36, 
Blanchemain.) 

—  Flg.,  comme  coupe  : 

Hnmanl  des  voluptez  le  venimeus  gobeau. 
(Chàssic.v..  Xespris  de  tarie,  ccccv,  éd.  1594.) 

—  Morceau  : 

Mais  il  la  mangea  si  diligemment  qu'il 
n'eut  loisir  de  se  torcber  les  babines,  lu 
ou  il  demeura  de  pelis  gobeaux  de  ceste 
cBudelee.  (Bon.  des  PE.mKi\s,Nouv.recreat., 
p.  260,  Jacob.) 

H.-Maine,  gobiau,  bûu  morceau,  gorgée 
de  quelque  liquide,  bouchée. 

GOBELET,  s.  m.,  renoncule  : 
Encore  n'y  est  mauvaise  (dans  les  prés) 
la  petite  mauve  sauvage,  ny  le  gobelet  ou 
ranuncule.  (Liebwlj,  Maison  rustique,  IV, 
4,  p.  480,  éd.  1638.) 

GOBELLE,  S.  t.,  gobelet  : 

Une  de  ces  grandes  gobclles  toutes 
pleines.  (J.  de  Lery,  Voy.  au  Brésil,  I, 
150,  GalTurel.) 

GOBELLERIE,  S.  f.,  HOm  d'UH  dfOlt  COH- 

cédé  à  la  ville  de  Lille  par  les  souverains 
de  Flandre,  qui  se  perçoit  sur  le  prix  des 
ventes  publiques  des  meubles  et  usten- 
siles, à  raison  d'un  soixantième.  (Deni- 
SART,  Coll.  de  dêcis.  nouv.,  t.  II,  p.  S39, 
éd.  in-4',  1771.) 
uoBELLiEH,  adj.,  qul  sert  de  gobelet  : 
Ung  moule  d'aiguiere  gobelliere.  (Gaul- 
lieuh',  Pintiers  et  Estainguiers.) 

GOBELOT,  s.  ni.,  gobelet  : 

.1.  gobelol  covert.  (24  mars  1393,  Invenl. 
de  Itegnaul  Chevalier,  tailleur  du  D.  de 
Bourg.,  luv.  de  meubles  de  la  mairie  de 
Dijon,  Arcb.  Côle-d'Or.) 

On  trouve  dans  le  Dictionnaiic  de  Ro- 
quefort : 

Gobelol  de  gland,  petit  vase  dans  lequel 
le  fruit  du  chêne,  le  gland,  est  emboilé. 

Franche-Comté,  goubelot,  verre. 

GOBE  ui;iNAiii/r,  faire  gobe  guinault. 


GOR 

locut.,  imiter  lo  singe  {quinaut)  qui  gobe 
des  noix  : 

Au  moins,  donnez  nous  une  pesche. 

Pour  faire  ung  peu  gobe  quinautl  ? 

(S.  BE  LA  CaESNAïE,  Conâamii.  de  Bancqnel, 

p.  302,  J;icob.') 

1.  GOBERGE,  goub.,  S.  t.,  forfanterie  : 

Boracbourc,  dit   Beaumaner,  sachiez  certainement 
Oue  toutes  vos  gouberges  sy  ne  valent  noient. 
^Bataille  des  treille  Eiiglûis   et  des  trente  Bretons, 
64,  Crapelet.) 

2.  GOBERGE,  voir  Gauberge. 
GOBERT,  S.  m.,  facétie,  plaisanterie  : 

Et  auprès  de  luiîhaultemcnl 
Chantoient  en  lieu  do  vigiles 
Moles  joieuk,  gobers  et  giles. 

(Pasloralet,  ms.  Bruï.,  f''  54  v".) 

Nom  propre,  Gobert. 

1.  GOBET,'V0ir  COPET. 

2.  GOBET.'goMb.,  s.  m.,  morceau,  pièce  : 

Tant  ama  bons  gobez  et  robes. 
(G.  DE  CoiNCi,  itir.,  ms.  Brux.,  t"  'il5''.) 
Trop  par  est  fous  hom  qui  trop  bce 
A  enrober  trop  riches  robes 
Et  a  mengier  gros  goiibes  gobes. 
(IB.,  Dout.  de  la  mort,  Richel.  23111,  f°  300-".; 

Il  parairae  gras  gobes  tant... 

(1d.,  t''.) 
Ung  gobet  de  gris  cbasteaugiron   conte- 
nant quatre  aunes.  (1510,   Inv.  p.  la  cour 
de  Treourec,  Arch.  Finist.) 

En  aille  ainsi  comme  il  pourra, 
Mais  ce  gobet  me  demourra 
Pour  soupper. 
Ucl.  des  Apost.,  vol.  I,  S"  107'',  éd.  1537.) 

3.  GOBET,  adj.,  dimin.  de  gobe,  hâbleur, 
vain  : 

Dame  Constance  la  Gobete.  (Liv.  de  la 
Taille  de  Paris  pour  1292,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Del.) 

COBETEIX,  voir  COPETEIS. 

GOBETER,  goubeter,  v.  a.,  manger  de 
bons  morceaux  : 

Car  bons  qui  va  trop  goubelant, 
11  paraimo  gras  gobes  tant 
Qu'ainz  se  leroit  com  ours  beter 
Gobez  lessast  a  gobeter. 
(G.  BE  CoiNci,  Doul.  de  la  mort,  Richel.  23111, 
f»  300*.) 

Trop  gobelaiit. 

(iB.,  ib.,  ms.  Bras.,  f"  215''.) 

GODiLLERiE,  goub-,  S.  1.,  Hom  d'un 
droit  perçu  par  les  magistrats  de  Lille 
sur  les  objets  vendus  au  cri  public  ;  et  ces 
objets  eux-mêmes  : 

Pour  avoir  vendu  viesware  avec  goubille- 
rie.  (1431,  Lille,  ap.  La  Fons.) 

Pour  le  censé  des  droys  de  le  priserie  de 
le  viesware  et  goiibillerie.  (1452-1467, 
Comptes  de  la  ville  de  Lille, p.  152,  Iloudoy.) 

Plusieurs  individus  sont  condamnés  à 
«  .X.  I.  de  ban  enfraint  pour  avoir  esté  a 
Seclin  et  a  Martiusarl  acheter  viesware  el 
goubillerie  »  venant  de  lieux  infectés  de  ma- 
ladie contagieuse.  (1469,  Lillc,ap.  La  Fous, 
Gloss.  ms.,  Uibl.  Amiens.) 

Et  encore  au  xyiii"  s.  : 

Droits  de  vendues  vulgairement  appelés 
droits  de  gobillerie.  (14  jauv.  1722,  Ord. 
des  magistrats  de  Lille,  ap.  L.  Vermesse, 


GOC 

Dict.du  patois  de  la  Flandre  française,  p. 27. 

GOBii.LEUR,  goub.,  s.  m.,  celui  qui 
vends  certains  objets  au  cri  public: 

Un  goub  illeur  ixig\é  en  .xx.  s.  pour  avoir 
vendu  viesware  avec  goubillerie.  (1431, 
Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

GOBiNE,  s.  f.,  sorte  de  boisson  : 
Vivres  et  gobines   envoyés   aux  arbalé- 
triers. (1347,  Lille,  ap.  La  "Fons,  G/OSS.JHS., 
Bibl.  Amiens.) 

—  Taverne  : 

Hosteleries.  estuves,  gobnies.  (1420,  Lilb' 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GOBissoN,  voir  Ga.mbison. 

GOBITRE,   S.  m.  ? 

Petits  deables,  baissez  le  groing. 
Et  m'aourez  comme  ung  gobilre. 
(Grf.ban,  ilist.  de  la  pass.,  91  i,  G.  Paris.) 

GOBRER,  voir   COMBRER. 

GOBUEE,  adj  f.,  qualilie  une  terre  à 
laquelle  on  a  mis  le  feu  : 

Une  bûisselee  et  deujie  de  terre  gobuee. 
(1519,  Ste-Croix,  Vasles,  Arch.  Vienne.) 

Cf.  le  moderne  écobuer,  dont  gobuee 
vient  par  aphérèse. 

GOBUis,  gobuys,  s.  m.,  terre  pelée  oii 
l'on  se  dispose  à  mettre  le  feu  : 

Une  boisselee  et  demie  de  terre  gobuee, 
par  ledit  Bouer,  tenant  au  gobuys  que  la- 
boure Julien  Texereau.  (1519,  Ste-Croix, 
Vasles,  Arch.  Vienne.) 

A  désigné  au  xvm»  s.  la  cendre  prove- 
nant de  cette  opération  : 

Pour  trois  journées  employées  à  répaudn- 
du  gaubuy  dans  le  bois  de  Laval.  (1719, 
Ste-Croix,  Vasles,  Arch.  Vienne.) 

Vendée,  gobuis,  cobuis,  terre  pelée  oii 
l'on  se  dispose  à  mettre  le  feu. 

GOCEON,  s.  m.,  sorte  d'habil  de  guerre  ; 

Goceons  souffesans  de  mailles  de  h.iu- 
berl.  (Lett.  de  1309,  ap.  Lob.,  II,  1639.) 

1.  GOCET,goucet,s.  m.,cûlonne,soutii'ii'? 

Le  lit  fu  sor  goces  assis. 

Et  li  gocct  sur  quatre  roues. 

{Perceval,  ap.  Itnq. 

.\  ccl  goucet  de  blanc  liois 
Qui  soustienneut  ce  marbre  bis. 
Ou  li  cors  d'Ydoiuc  Ifu]  mis, 
Quant  vo  plaira,  seinpre  en  irois, 
Le  couvercle  en  avalerois. 
Si  enlevercs  vostre  amie. 
(Amaldas  el  Ydoine,  Uichel.  375,  f  328* .' 

2.G0CET,  adj.î 

lue  graut  pièce  de  lardé 
1  roslissoit  li  nains  goces 
Oui  molt  estoit  voisoz  et  nés. 

i.l)iirmart  le  Gallois,  i\U.  SlentPl.) 

GOCON,  s.  m.,  espèce  de  chiens  : 

Uns  veltres  et  si  couipaigiinn 
S'en  issoient  fors  el  sablon. 
Si  compaignon  furent  levrer, 
Fors  s'en  issoient  el  gravier  ; 
Et  de  mastiiis  et  de  gocoiis 
.\voit  molt  d'autres  corapaignons. 
(rioriinoiil,  Kichel.  353,  f»  6',  el  Bicbel.  137G, 
f»l3'.) 


Gon 


GOD 


GOD 


209 


GOCOURT,  voir  Gascort. 

GOCTEROT,  gocth.,  gouct.,  gost.,  s.  ni.  î 

Pour  parer  le  erant  haultel    sont   trois 

paremcns  a^savoir   :  «ai;    commun  pour 

lous  les  jours  de  serge  en    trois   coleurs, 

perse,  rouge  et   rerde,  garnie  de  gosterot. 

glus  ung  aultre  de  coleur  perse  brodé  de 
orettes,  ayant  une  véronique  en  moilleu, 
parnie  aussi  d'un  goclerol  ayant  le  cliamp 
rouge,  plus   une   aullre    de    coleur    perse 
brodée  de  (ors   et  de  clefz,  et  ou    moilleu 
ung  aigneaul  de  brodeure  ayant  le  gocterot 
et  parement  de  mesme.  {Inient.  de  l'Hôtel- 
Dieu  de  Beaune,  1501,  Soc.   d'Archrol.  de 
Beaune,  1874,  p.  124.) 
Garni  de  goctherot:.  (Tb.,  p.  125.) 
Ung  ciel  a  doubles  goucteros.  (76., p. 143.) 
Ung  ciel  de  soye  rouge  a  double  gocterot 
garni  de  dossiel."(/6.,  p.  171.) 

Ledict  beuffet  garni  d'un  ciel  a  simple 
gocterot  avec  ung  dosciel  en  soye  rouge. 
{Ib.,  p.  172.) 

GOCTHEROT,  VOir  GOCTEROT. 

GODAiLLEn,  voir  Godalier. 

GODAILLIER,  voir  GODALIER. 

GODAL,  S.  m.,  rosse,  mauvais  cheval, 
haridelle  : 

Godai  :  m.  A  fit,  a  jade.  Norm.  (Cot- 
GHAVE,  éd.  1611.) 

A  jade.  Galier,  godai,  rosse.  (Id.) 

GODALE,  -  aile,  -  aille,  -  ele,  -  elle,  goud., 
good.,  s.  t.,  sorte  de  bière  sans  houblon  : 

Godetle  eaxe  et  servoiie  a  a  déport. 
(PMour.,  CLXXXU,  ms.  Oxf.,  Bodl.  Douce,  ,308.) 

Volentiers  en  beasl,  mais  trouble  est  corn  goâak. 
(Bcric.   7i3,  Scheler.) 

Cervesie,  sive  goudalle.  (1301,  Denombr. 
de  Guill.  de  Maçon,  Bibl.  Amiens.) 

A  Jakemon  Lamelin  pour  les  goudalles 
qu'il  ont  par  le  terme  de  ces  .vi.  mois 
teout  a  censé.  (1347,  liecette  de  G.  de  Pan- 
thegnies,  Arch.  mun.  Valenciennes,  CC  2, 
f  i  V».) 

Item  que  nulz  brasseur  de  cervoise,  de 
gmtdalle,  de  mies  ne  puist  vendre  sans  estre 
awardé  par  les  eswardeurs,  se  n'est  par 
congiet  du  signeur,  sur  le  fourfait  de  .m. 
8.  de  cascune  fois  qu'il  ensaqueroit,  en  le 
manière  qu'il  estordené  sur  les  tavreniers 
de  vin.  (xiv°  s.,  Lois  et  coutumes  de  la  ville 
de  Marchienne,  Arch.  Lille  lilil,  2777.) 

Chervoise  d'Alemaingne,  goudale  d'En- 
gleterre.  (Dialog.  fr.-flam.,  î"  esMichelant.) 

Aies  boire  vosire  goudale.  (Froiss., 
Chron.,  II,  67,  Luce.) 

Et  qoant  je  voy,  neis  jusqu'à  la  godale. 
Ce  noble  eJit  régner  et  faire  eiïroy. 

(E.  DtscHAMrs,  Poés.,  I,  109,  A.  T.) 

Voulez>ous  mesler  du  vin  et  de  la  gou- 
dalle ensemble  î  (Palsgbave,  Esclairc.  de 
la  lang.  franc.,  p.  457,  Génin.) 

Une  coupe  de  goodalle  a  tout  une  tostee 
est  bonne  et  saine  au  matyn  pour  la  veuo 
d'une  personne.  (Id.,  ift.,  p.  760.) 
Faisons  les  tous,  si  tous  me  voulez  croire, 
Aller  humer  leur  cervoise  et  godale. 
(Cl.  Mar.,  Bail.,  de  l'arrivée  de  Moaseifrncnr 

d'Alençon  en  Haynaut,  p.  291,  cd.  159G.) 

Que  chascun  lavernierde  goudaille  tienne 
semblables  justes  mesures  de  lots  et  demy 
lots.  (1868,  Ord.  sur  la  franche  foire  de 


Audruick,  Soc.  des  Ant.  do  Morinie,  1863, 
47"  et48«liv.) 

De  mémoire  immémoriale 
Sont  abreuvez  d'une  godale. 
(J.-A.  be  Baip,  les  3limes,l.  II,  f»  75  r°,(jd.  1G19.) 

—  Taverne  : 

Dedeus  une  goudale  vous  alies  combattant. 

(Cliev.  au  cygne.  7G99.  lîeilT.) 

Champ,  et  Suisse  rom.,  Fribourg,  go- 
daille, ma.n\ah\\n.SA'ml.,  godale, godaille, 
soupe  mêlée  de  vin. 

GODALEBRASSE,  goud.,  S.  f.,  vase  à 
bière  : 

Pour  les  forages  a  prendre  sur  chacun 
brassin  de  cervoise,  goudalle  ou  autre 
goudalebrasse.  (1428,  Cart.  Esdras  de 
Corbie,  ap.  Cocheris,  Doc.  s^ir  la  Pic.  I. 
623.) 

Gov\i.ïER,- allier, -aillier,  gond.,  s.  m.' 
brasseur  ou  buveur  de  bière,  godailleur  , 

Giles  li  goudaliers.  (1327,  Cart.de  Guise, 
Ricbel.  1.  17777,  f"  210  v».) 

Varnier  goudalier.  (Cens,  de  S.  Tliib.  de 
Soiss.,  Arch.  LL  1022,  f"  H  v».) 

N'a  -waires  taneres  et  ad  présent  gouda- 
liers. (23  janv.  1378,  M^s,  Arch.  Nord- 
Cod.  A,  f»  455  v°.)       "^ 

Jehan  le  Goudalier.  (Ch.  de  1388,  ap. 
A.  Thierry,  Mon.  de  l'hisl.  du  Tiers  Etat, 
IV,  189.) 

Princes,  barons,  ducs,  chevaliers, 
Il  est  venu  .u.  goudaliers 
En  la  noble  cité  de  Komme 
Qui  ne  prisent  p.is  une  pomme 
Nos  sacreûces  ne  nos  Dieux. 
{Le  Martyre  de    S.  Pierre   et  de  S.    Paul,  .Inb,, 
MysL,  I,  7i.)  Impr.,  gondaliers. 

Item  a  le  droit  des  faiz  portez,  des  gou- 
dalliers  chascun  par  an  .ii.  s.  (Denombr.  des 
baill.  d'Amiens,  Arch.  P  137,  f»  23  v.) 

Ung  Flamenc  godalier.  (Chron.  des  quatre 
premiers  Valois,  p.  70,  Luco.) 

Godailliers  remplis  de  p:iresse 

N'enchériront  ja  les  fagots. 
(Pronostic,  gêner,    pour  guêtre  cens  guatre-vingl- 
di.z-neuf  ans,  Po»'s.   fr.   des    iv°     et    xvi°  s., 
IV,  .iO.) 

Hais  les  dronquars,  godalliers  ignorans, 
Du  boys  torin  n'ont  point  gousté  le  fruict. 
(I.'i-21,  .î"  Chans.  sur  le  siège  de  Mézii-res,  ap. 
Ler.  de  Lincy,  Ch.  hisl.  fr..  Il,  71.) 

Lille,  goudalier,  faiseur  de  goudaille. 

Noms  propres,  Godailler,  Godelier,  Gou- 
dallier,  Goutallier. 

GODALLiEUX,  goud.,  s.  m.,  buveur  de 
bière,  godailleur: 

Uns  goudallieux.  (1393,  Noyon,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Hibl.  Amiens.) 

GODANDAC,  voir  GODENDART. 

GODART,  S.  m.,  sorte  de  vase  : 

Item  .iiii.  pos  de  cuivre  et  le  grant  go- 

darl  de  la  cuisine.  (1397,  Arch.  MM   31. 

f»  250  v.) 

r.oDDE,  voir  Gode. 

1.  GODE,  s.  f.,  brebis  qui  ne  peut  plus 
porter,  et  qui  n'est  bonne  qu'à  engraisser 
pour  tuer  : 


Godeffroy  de  Rachace  brode, 
l^scnier  a  la  vielle  mode. 
Hommes  d'armes  par  toutes  voyes, 
Aagé  comme  une  vielle  gode. 
Fort  et  pui'^sant  comme  un:;  herodc 
Pour  esgosillcr  grosses  oyes. 
(CogniLi..,  Enquesle,  II,  123,  Bibl.  elz.) 
.l'ai  trois   vaches,    une  chèvre,   et  une 
noire  gode,  lesquelles   en   tout   temps  me 
font  des  caillotms.   (Merlin  Coccaie,  t.   I, 
p.  170,  éd.  1G06.) 

2.  GODE,   S.  f.  ? 

Tant  soit  peu  ne  scntoys  ma  gode. 
(Roger   de  Coller.,  Monolog.    du  Résolu,  p.  (iS, 
Bibl.  elz.) 

3.  GODE,  godde,  adj.,  clTéminé: 

Un  fainéant,  un  cueur  failli,  un  lasche 
godde.  (R.  Est.,  Dictionariolum.) 

Avoir  le  moyen  de  faire  entretenir  et 
piaffer  trois  ou  quatre  chevaux  enl'estahle, 
d'aller  en  bon  équipage  et  marcher  en 
gode.  (.1.  DE  Barraud,  Epit.  dorées  de  Gue- 
vara,  !"  158  v,  éd.  1584.) 

C'a  esté  une  lourde  beste,  laquelle 
neantmoins  Homère  a  tant  louée,  et  ce 
lasche  gode  do  Virgile.  (Hist.  macaronique, 
p.  295,  .lacoh.) 

4.  GODE,  adj.,  bon  : 

Ces  faitneans  icy  veulent  vivre  a  leur 
aise  et  faire  gode  chère,  conme  des  freslons 
ou  bourdons,  de  la  peine  et  aux  <lespens 
d'autruy.  (Trag.  de  Franc-arbitre,  p.  74, 
éd.  1368.) 

Faire  gode  chère.  (Oudin,  Cur.) 

A  Dieu,  la  gode  m'amye.  (1391,  Lett.  miss, 
de  Henri  IV,  t.  IV,  p.  426,  Berger  de 
Xivrey.) 

GODEAU,  S.  m.,  sorte  de  plante  : 

La  taravelle,  d'aucuns  appellce  la  fiche, 

et  en  Anjou,  le  godeau.  (0.  de  Serr.,  Th. 

d'agr.,  lil,  éd.  itiOS.) 

GODEHELPE,  intcrj..  Dieu  vous  aide  ; 

Godehelpe,  fait  il,  bel  sire, 
ESon  saver  point  ton  reson  dire. 

(Renart,  Br.  I",  23'il,  Martin.) 

GODEHERE,  -  hcrre,  interj.,  Seigneur 
Dieu  : 

Vos  oissiez  dire  tant 
Wileconie  et  godehere. 

(G.  de  Dole,  Val.  Chr.  172,';,  f"  «2''.) 
Et  Alemant  et  Sesne  qui  jurent  Godehcire. 
(Doon  de  Nanleuil,  62,  P.  Jleyer,  Romania,  t.  XIII, 
p.  17.; 
Et  Alement  ont  lor  gent  establie 
Cliascans  en  hait  Godeherre  s'escrie. 

(Aimeri,  Richel.  UH,  f  31"'.) 

GODELÉ,  adj.  ? 

Un  bacin,  doré,  godelé  et  esmaillé  d'en- 
viron le  bord,  et  y  a  des  esmiaux  dos 
armes  Monseigneur,  poisc  .XVI.  marcs  et 
demy  et  y  a  l'en  adjousté  un  grand  pié 
doré,  godelé,  et  faicl  un  grant  drageoir  et 
poise  .XXXVI.  marcs.  (1363,  Invent,  du  duc 
de  Norm-,  ap.  Lahorde,  Emaux.) 

GODELLE,  voir  GODALE. 

GODEMETiN,  godmctm,  s.  m.,  espèce  de 
godeau  : 

Le  godemetin.  (Mai  1473,  Ace.  enl.  les 
plomb,  et  étam.  et  les  religieux  du  Pré, 
Arch.  S.-Iuf.) 


300 


GO» 


Codmetin.  (La  Ttoiine  de  Venu,  Cli.  dp 
Beaurepaire.) 
GODEMiXE,  s.  f.,  plaisir,  srande  fête: 
Biïa  sire  Dens,  glorieus  père. 
Corn  r  nt  hoi  de  ton  patrerooine. 
Cil  riche  clerc,  ci  hant  chanoine, 
Gmni  Jeirai  et  (tram  godfmines. 
(G.  DE  C0I5CT,  ilir.,  ras.  Brnx.,  T  îfi  .) 
Avoir  grant  joie  et  grant  solai, 
Grani  godemitirs,  Rrani  devrai. 

(ID.,  r.,  nichel.  23111,  f»  1'Z\) 
GODENDAC,  voir  GODENDART. 

GOnENDART,  -  andarl,  goud.,  gtiid.,  go- 
dandac,  godendac,  s.  m.,  arme  d'hast  em- 
ployéeparlespiétons.particnlièrementdans 
les  Flandre  ;  tantôt  iino  sorte  de  vonge  on 
de  fanchart  avec  pointe  latérale  perpendi- 
culaire au  fer  qui  permettait  d'accrocher 
le  cavalier;  tantôt  une  masse  de  fer 
emmanchée  d'un  long  manche  et  garnie 
de  pointes  avec  un  long  glaive  au  bout  : 

Mais  aux  lanoes  agues  bi»n  ancoreesque 
l'en  appelle  boutesliacbes  et  godendars, 
les  chevaliers  des  chevaux  faisoient  tre- 
buchier. (Grand.  Cron.de  FrariM,  L'istoire 
du  roy  Phelippe  le  Bel,  xlii,  P.  Paris.) 

Et  a  glaives,  a  lances,  espees  bonnes, 
haches  et  goudendars,  serreemeut  et  es- 
pessement  ordencs  vindrent  au  champ  a 
pié.  (/6.) 

A  granr  bastons  pesaoz  ferrez 

A  nn  lonc  fer  aga  devant 

Vont  cenz  de  France  recevant 

Tiei  basions  qn'il  portent  en  guerre 

Ont  nom  godrndae  en  la  terre, 

Godendnc,  c'est  bon  jonr  a  dire. 

(GciABT,  Roy.  lign.,  IH08,  W.  et  D.) 

Saut  que  ledit  sergent  avoit  vergue,  t. 
baston  ou  goudendart  qui  signe  leist  de 
sergent.  (13ii,  Arch.  .M.M  1094,  n"  17.) 

Que  toutes  manières  de  gens  habitans 
en  la  ville  et  en  suburbez  de  Poitiers 
seront  contrains  a  euls  armer,  chacun 
selon  son  estât  ;  c'est  assavoir  les  riches 
et  les  puissans  de  toutes  armeures;  les 
moiens  de  lances,  pavois  ou  godandac,  et 
de  cote  gambezie  ;  et  les  menus  de  godan- 
dac on  d'espee,  si  et  tellement  comme  il 
pourront,  sflon  !e  regirt  de  leurs  voisins. 
{Charte  donnée  aux  habitans  de  Poitiers,  en 
1347,  par  Guy,  comte  de  Forez,  lieutenant 
du  roi  dans  le  Poitou,  art.  vu.) 

Cha^can  tenant  son  goudendart 
levez  conlre  Français  les  fers. 
fGoDBFBOT  nï  P.iRis,  Chron.,  1212,  Bnchon.) 
Tresperchiez   de  guidendnrs.  (Bersuire, 
T.  Liv.,  ms.  Ste-Oen.,  f»  165''.) 

Ils  estoient  recaciet  ens  de  leurs  enne- 
mis a  plsncons  et  a  goudendars.  (Fuoiss., 
Chron.,  IIl,'  162,  Kerv.) 

Et  y  fut  le  conte  de  Ilaynaut  moult 
froissies,  en  ses  jambes  et  en  ses  pieds,  de 
coups  de  goudendas  et  d'autres  bastons. 
(necits  d'un  bourgeois  de  Valenciennes, 
p.  131,  Korvyn.) 

Il  fut  féru  par  derrière  d'un  goudendart. 
{Ilist.  s.  et  prof.,  Ars.  S079,  f»  106''.) 

Grant  frousse  de  picqucs,  de  macbufz. 
de  godendas  et  de  planeaus.  (xV  s.,  Lille, 
ap.  La  Kons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Comme  les  javelolz  eu?.=rnt  est/-  planiez 
conlre  les  escuz  d'aut-uns,  et  les  corps  des 
autres  eussent  eslé  Irespe.rciez  de  guiden- 
dars,  celle  Bote  fut  abatue   et   morlf.  {I.c 


prem.  vol.  des  grnns  dcc.  de  TH.  liv., 
f»  16S',  éd.  loSO.) 

Si  faillirent  prestement  ces  Wandoles  a 
tout  leurs  lances,  dardes  et  goudandars . 
(Girartde  nossillon,  ms.  de  Beaune,  éd.L. 
deMonlille,  p.  .^,1.) 

Canada  et  Norm.,  godenda,  scie  de  ma- 
çon et  de  tailleur  de  pierres.  Maine,  goden- 
dart,  grande  scie.  Orne,  godendarde. 

1.  GODER,  voir  Gauder. 

2.  GODEii,  gouder,  verte. 

—  Act.,  railler,  se  moquer  de  : 

Sire,  fait  il,  vous  nie  godez. 
(G.  DE  Coisci,  ilir..  ms.  Soiss.,  V  il'.) 
Ja  deceaz  n'i>//  ne  goudez 
Mes  cners  por  terrien  enpire. 
(Id.,  «■*..  ras.  Brui.,  f  13-2»,  et  Richel.  i3111, 
f"  276''.; 

—  Absolument  : 

Quant  assez  oui  goudé  et  ris. 
(G.  DB  Coi.-fci.ifir.  rfe.V-/).,  ms.  Sriix.,  fllil  v».') 

Qui  ne  font  fors  goder  et  rire. 

(Id.,  (t.,  i"  '20S=.) 

—  Réfl.,  se  moquer  : 

Li  chevalier  se  godaient  de  ce  que  ele 
avoit  dit.  (Artur,  Hichel.  337,  f  191».) 

GODERiE,  gouderie,  s.  f.,  moquerie, 
plaisanterie  : 

Avoir  granz  joies,  granz  solaz, 
Grant  gouderies,  granz  degraz. 
(G.  DE  Coisci,  3/i>.  deN.-D.,  ms.  Brus.,  f^  128''.) 
Il  ne  le  disoit  que  par   goderie.  (JoiNV., 
S.  Louis,  Lxxv,  var.,  Wailly.) 

GODERON,  s.  m.,  pot  : 
Et  de  terre  deui  goderons. 

Et  l'escucUe 
Estoit  d'une  escorce  nouvelle. 
(Roi  Rbsé.  Regnaull  etjeannelon,  Œa\.,  t.  Il, 
p.  122,  (Juatreliarbes.) 

GODERONNEURE,   S.    f.,    gûdron,    DIOU- 

lure  ovale  qu'on  fait  aux  bords  de  la  vais- 
selle d'argent  : 

Six  hanaps  plains,  dorez  par  dedans  et 
goderonnez  par  dehors,  laquelle  goderon- 
neure  est  dorée  et  blanche.  (1433,  .Arch.  K 
328,  f"  106  T'.) 

1.  GODET,  govdet,  s.  m.,  sorte  de  jupe, 
jupon  : 

Cothes  a  godet  hault  monté.  (Doyen, 
Chron.,  Richel.  11312,1°  2.) 

Ung. goHrfet  de  drap  rouge.  (xv°  s., Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Comtois,  Vaire,  gondet,  cotillon  de  des- 
sous. 

Cf.  GODOT  1. 

2.  GODET,  goudet,  guodet,  ghodet,  codet, 
s.  m.,  verre,  vase  à  boire  : 

llanaps  sourores,  hanaps  a  piet  etjode*. 
(  Dial.  fr.-flam.,  f»  3',  Michclant.) 

El  porloient  godes  et  pos 

On  du  buvrage  avoit  asses. 

(Froiss.,  Poi's..  Itiehel.  830,  f"  282  v".) 

3  douzaines  de  rodes.  (Compt.  de  Serre, 
prév.  de  Ponl-d  Mousson,  1377-85,  ap.  Scr- 
•  :i\>.  .Uintil.  du  Barrais,  11,  11.) 


GOD 

.1.  ghodet  de  cristal.  (Compte  de  J3Sî. 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Ghodes  d'argent  dores  présentes  aux  sei- 
gneurs de  la  cour.  (1384,  ib.) 

A  la  recommandation  du  duc  de  Bour- 
gogne on  fait  présent  a  M.  Jehan  de  Met- 
tenaye  d'un  jodef  d'argent  doré  a  couvercle 
de  .XXXII.  I.  .XVIII.  s.  ou  .xilii.  frans  d'or 
le  jour  qu'il  espousa  dame  .\elis  de  Ghis- 
telie.  (1389,  i6.) 

Pour  100  godes  de  terre   a  boire.  (1389, 

Invent,  de  Rich.  Picgue,  p.  73,  Biblioph.fr.) 

Pour  .XII.  godes  de  pierre  pour  le  cambre 

du  seel.  (1411,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 

ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Un  g  godet  de  vin.  (La  tresample  et  vraye 
Expos,  delà  r  igle  M.  S.  Ben.,  1486. f  94''.) 

Enfans,  buvez  a  pleins  guodetz.  (RiiB., 
1.  III,  prol.) 

Boire  en  goudet 
Tout  nostre  sanuU. 
(Farce  de  folle  àoiance.  Ane.  Th.  fr.,  II,  280.) 

—  Fig.,  gosier: 

En  eux  je  n'ay  pas  gnnt  regret. 

Car  ils  emplent  bien  leur  godet. 
(Moral,  de  charité.  Ane.  Th.  fr.,  III,  379.) 

H.-Maine,  godet,  grande  cuiller  de  bois  à 
manche  creux.  Haut-Bugey,  godé,  verre. 

Nom  propre.  Godet. 

GODIER,  s.   m.  ? 

Godier  portant  quelque  pièce  de  vache. 
[Acte  de  1327,  Péronne,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GODIL,  adj.,  divin  î 
Ysabiaus   li  sacrée,    Ysabiaus  li  godile. 
(Traité  de  1287,  Arch.  L  733,  cote  2.) 

1.  GODiN,  ghodin,  s.  m.,  sorte  de  perche, 
de  bâton  : 

Pour  .iill'^.  de  godins  pour  cuveliers. 
(1359,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

XI'.  de  perches  conme  deghodins.  (1377, 
ib) 

2.  GODIN,  voir  Gaudin. 

1.  GODiNE,  S.  1.,  mot  douteux,  peut-être 
fille  de  joie,  et  alors  ce  serait  le  même  que 
gaudine  : 

Les  arabubaies,  les  godines 

Sour  les  vœns  de  ces  bons  chalans.... 

V  font  plats  de  popons,  concombres. 

(1560,  Cuisine  papale,  p.  67,  Fick.) 

2.  GODiNE,  voir  Gaudine. 

GODIN'ECLE,  S.   f.  ? 

.Illl.  reilles  qui  souppcndent  ledit  mou- 
lin, quatre  godinelles,\iae  souche.  (Pièce  de 
1408,  Arch.  S  29,  pièce  8.) 

GODiNET,  gaud.,  adj.,  gai,  réjoui  : 

Veez  me  cy,  coincte  et  jolye, 

Gracieuse  et  godinelle. 
(iloralilé  des  Enfans  de  ilaintenan! ,  Ane.  Th.  fr., 
m,  42.) 

Alors  qu'araonreui  il  estoit 

De  la  déesse  Babillette, 

Qny  estoit  gaie  et  godinelle, 

Peur  la  grant  amour  qu'elle  avoit. 
(Les  Elrennes  de  llerpinol,  Var.  liisl.  et  liU., 
VI,  48.) 


GOD 


GOD 


GOF 


301 


Elle  fjeote,  godinelle. 

(Clims.  noim.  ilii  xeiz.  siée.,  viil,  .l:icoh.) 

El  que  je  serai  goilinel 
Je  serai  plus  «ay  quesatir. 
(La  Femme  veuvi-.  Recueil  de  farces,  moralités, 
etc.,  m,  in.) 

—  Godinette,  s.  f.,  jeune  fille  réjouie  et 
agréable  : 

Avez  Tons  point  veu  cy  entrer 
N'a  pneres  une  goâinetle. 
Qui  vient  rire,  esbatre,  danccrî 
(COQDI1.1.ABT,  Monologue  Coquillarl,  II,  208, 
Bibl.  elz.) 
Ba,  ba,  ba,  font  ses  godinclles, 
Qoant  elles  veulent  caqueter. 

ID.,  ib.  Il,  ill,) 
Qnaut  c.uyda  prendre  son  délit 
De  nayt  avec  sa  godimite 
Fort  mignonne  et  bien  sadi  nette. 
(Eloï  Damernal,  Livre  de  la  deabh'Hc,  t"  ^0^ 
éd.  to07.) 
Or  brief,  entre  les  goâinelle.i. 
En  ris  et  petites  minettes 
Elle  a  le  brnyt  jusques  aux  ciculx. 
(R.  DE  C01.LF.RÏE,  Dial.  de  }I.  de  Delà  et  de  M.  de 
Deçà,  Biljl.  elz.j 

Je  ne  ris  autant  d'un  an  que 

Je  feis  l'autre  hier  du  banquet. 

Des  comptes,  devises,  caquet, 

Jeux,  mots,  ridz,  chansons  et  sornettes 

De  qu:.lre  iennes  godinelles 

Aux  esluves  lejeudy  gras. 
(Le  Banquet  des  Chamliricres,  Poés.  fr.  îles  xv°  et 

xvi«  s.,  II,  285.) 
Son  vert  bonnet,  dont  il  fait  le  gros  bis, 
Fi'onblie  pas,  passe  ne  panetière 
Avec  Hcrsanc,  ;a  godinelte  cbicre. 
(Bimqnet  du  boys,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi°  s., 
X,  211.) 

Entretenir  ses  gaudinellcs-, 
Donnez  anucaulx  d'or. 
{Farce  de  folle  Bohance.   Ane.  Th.  fr..  Il,  2740 

Et  songe  qu'une  godinetlc 
Desja  le  siirt  de  pain  blanchi. 

(1560,  Cuisine  papale,  p.  li,  Fi'-k.) 

La  godinelte  me  disoit  d'une  petite  bou- 
chette  douci!  et  amoureuse.  (Lariv.,  ks 
Tromper.,  1,  3,  Bibl.  elz.) 

—  Baiser  en  godinette,  baiser  amoureu- 
sement, tendrement  : 

Baisez  le  en  godinelte 
Pour  la  dernière  fois. 

(SiBiLEi,  l'Iphigenic  d'Euripide.) 

Nom  propre,  Godinet. 

GODINIERE,  S.  f.  ? 

Le  hébergement  appelle  la  haie  et  la 
godiniere  avec  ses  appartenances.  (1344, 
Arch.  JJ  7o,  f°  191  r».) , 

GODIR,  voir  Gaddir. 

GODisTOUET,  godiloue.t,  godiloct,  codi- 
douet,  interj.,  Dieu  le  sait,  vraiment  : 
Sire,  j'ai  a  non  Mauferas, 
Englisseman  de  Canesluct 
Ya,  ya,  codidouet. 

(Witasse  le  Naine,  220'),  Michel) 
Ya,  Ya  :  goditoel. 
Ce  fot  saver,  fet  il,  trestoz. 

{Renart,  Br  I^  2394,  Martin.) 
I.i  prestres  Englois  les  jugoit  (les  vins) 
Qui  voleutiers  les  engorgoit 
Et  a  cliascun  donoît  .1.  bout 
Et  puis  si  disoit  :  Ise    goût; 


Bî  S.  Thomas  qui  fu  martin, 
Gndifnuet,  ci  a  bon  vin. 
(n.    D'Asnr.i.i,  Bat.  des  vins.  171,    p.  2'J,  Unroii.) 
y a.t.,  goditoel.  (ras.  Berne.) 

GODON,  gondon,  gordon,  s.  m.,  terme 
d'injure  adressé  aux  Anglais  à  cause  de 
leur  juron  national  goddam  : 

Ne  craignez  point,  allez  battre 
Ces  godons,  panchcs  a  poys. 
(Chans.  contre  les  Anglais,  I,er.  de  I.iiiry,  Hec.  de 
ch.  hisl.,  1,  300.) 

A  Mabiet  Gaucbier,  paintre,  pour  faire 
les  jusarmes  et  haches,  et  une  fleur  de  Hz 
et  deux  godons,  12  1.  16  s.  p.  (Exir.  des 
reg.  orig.  des  comptes  de  la  ville  d'Orl-,  ap. 
Quicbei'nt,  Procès  de  Jeanne  d'Arc,  V,  310.  ) 

>'uï  n'est  de  nous  qui  ne  désire 
De  eombatre  et  voir  les  godons, 
(Misl.  du  siège  d'Orl.,  4741,  Guessard.) 

ne  combatre  et  voir  les  goudmis- 

(Ib.,  475/1  ) 

Allencontre  de  ces  gardons. 

(Ib.,  1090B.) 

Ces  paillars  godons  d'Angleterre. 
(Courroux  de  la  Mort,  Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi»  s., 

II,  79.) 

Ils  ont  chargé  l'artellerye  sus  mer. 
Force  bisquit  et  chas-'un  ung  bydon 
Et  par  la  mer  jusqu'en  Disquaye  aller 
Pour  couronner  leur  petit  rny  godon. 

(Chans.  narm-,    ap.    Louis   du    Bois,    Vaux-de-vire 
d'O.  Basselin,  p.  173,  éd.,  1821.) 

De  trente  mille  de  ces  godons  gros  veaux 

N'en  retourna  que  six  mille  a  Bourdeaulx. 

(Epltre  de  Henry  VII,  Poés.  fr.  des  xv*  et  xvi'  s., 

III,  50.) 

Aescuraeurs  de  mer  je  suis  baillée 
Et  a  godons  pourceaulx  remplis  de  bière, 
Desquelz  je  suis  tenue  et  embaillee. 
(1513,  le  Depucellage  de  la  ville  de  Tournnij. 
Archiv.  du  Nord  de  la  France,  nouv.  ser., 
t.  I,  p.  371.) 
Hors  France  ont  mis  les  godons  d'Angleterre. 

(J.  BoocHni,  Ep.  fam.,  xxxiii,  éd.  1545.) 
Mais  godons  pleins  d'envie  y  furent  bien  peneux. 
(A.  MoRiN,  Siège  de  Boulogne,  quatr.  6,  Morand.) 

Nom  propre,  Godon. 
Suisse  rom.,  un  godeme,\in  Anglais. 
GODONNAiLi.E,  s.  f.,  réunion  de  godons, 
de  goujats  : 

Levez  sus,  bodeinx  et  sergens, 
Coarcux,  piétons  et  godoniinille. 
(Greban,  Misl.  de  la  pass.,  27904,  G.  Paris.) 

1.  G()noT,s.  m.,  sorte  de  jupon,  de  co- 
tillon : 

.1.  godol  de  blanc.  (Dec.  1397,  Invenl, 
deincubl.  de  la  mairie  de  Dijon,  Arcli. 
Côte-d'fJr.) 

.1.  godot  de  drapt  violet.  (76.) 

.1.  godot  de  futainne.  {Ib.) 

Item  autre  mescbant  godot  pcrs.  [\b.) 

Jura,  goudot,  jupon. 

Xom  propre,  Godot. 

2.  GODOT,  s.  m.,  sorte  de  vase,  de  go- 
belet : 

Pour  ung  bruche  et  ung  godot  de  lerrc 
pour  porter  au  boys.  (I'i09-10,  Compte  de, 
la  fabrique  de  S."  Pierre,  Ar.b.  Aube  1; 
looO,  f»  ICTr».) 


Je  to  baillpray  uu  nodol  de  vin  tout  fin 
plaiu,  si  tu  me  veux  faire  ce  service.  (Ni- 
cole DE  TROYF.S,  Gr.  Parang.  des  Nonv. 
Nouv.,  p.  71,  Bibl.  elz.) 

Cf.  Godet  2. 

1.  GOE,   S.   f.  1 

llostel  de  la  Stuelliere  avecques  ses  ap- 
partenances de  jardiins,  vergiers,  goes  cul- 
tivées et  non  cultivées,  près,  boys,  etc. 
(1530,  Aveu  etdénombr.,  Ste-Croix,  Vastes, 
Arch.  Vienne.) 

2.  GOE,  voir  GoiE. 

GOÉ,  voir  Goi. 

GOECHE,  gouache,  s.  f.,  perdrix  grise  : 
Nous  avons  grosses   perdris,  autrement 

dit  goeches.   (Déb.  des  hér.  d'arm.,  18,  A. 

T.) 

Est  a  présupposer,  que  la  perdrix  grise 
ou  gouache  n'a  pas  esté  cogneue  en  grec. 
(Belon,  Nat.  des  ot/s..  S,  xv,  éd.  1S55.) 

GOERE,  voir  GOIERE. 

OOET,  gohct,  s.  m.,  sorte  de  raisin  : 

Li  vins  de  gros  noirs  ou  de  goet,  cascuns 

muis  six   sous  de   rente.  (Beaum.,    Cout. 

de  Beauv.,  xxvil,  23,  Beugnot.) 
Se   vos  oisiaus  a   le  pierre    prendes  le 

roisin  de  goliet  et  triuUes  et  presses  le  jus 

u  bec.  (L'Avicnlaire  des  oiseaiix  de  proie, 

ms.  Lyon  697,  f  222'\) 

GOEULI.E,  S.  f.  î 

A  Bouiface  de  Naycre,  escrignicr,  pour 
avoir...  livré  trois  culs  de  lampe,  une 
goeulle  et  six  nœuds  estant  le  tout  mis 
au  barreau  de  fer  servant  de  sommier  au 
conclave.  {Compt.  de  1596,  ap.  lloudoy  ,la 
Halle  échevinale de  Lille,  pièces  just.,  p.  "Oi.  ) 

GOFANONER,   VOlr  GONFANONER. 

1.  GOFFE,  S.  ni.  penne? 

Pour  le  paleslrage  ,  go/fe,  sarrure  et 
clou.  (Sept.  l.Vi4  ,  Compt.  des  cordel. 
d'Orl.,  Arch.  Ilzel,  GG  17.J 

2   GOFFE,  gau/fe,  adj.,  lourd,  grossier  : 

Pour  le  reste  des  charges  du  mariage 
pour  ne  vous  sembler  que  je  vueille  en- 
fler la  partie,  je  n'employé  que  ce  que 
les  ténèbres  de  mariage  ont  peu  vous  en 
apprendre,  vous  les  avez  leus  avec  moy, 
il  y  a  du  lourd  et  du  gau(fe,  si  peut  on  en 
tirer  quelque  chose  a  propos,  pource  que 
je  propose.  (Les  Apreadinees  du  s'  de 
Cholieres,  11,  f"  77  v»,  éd.  1587.) 

Inepties,  qui,  comme  choses  go/fes  et 
peu  honnestcs,  font  rire  les  ignorans. 
(Larivey,  la  Vefve,  prol.,  Ane.  Th.  fr.,  V, 
106.) 

Vous  estes  devenus  goffes ,  agrestes, 
hydeux.  (.Montlyard  ,  Trad.  d'Apulée, 
fo  176  v°,  éd.  1616.) 

GOFFEMENT,  adv.,  grossiftroment,  lour- 
dement, d'une  manière  golTe  : 

Le  plus  souvent  quand  nous  parlons 
d'un  ouvrage  faict  a  l'antique  (qui  vaut 
autant  a  dire  qu'a  la  mode  ou  façon  an- 
tique) nous  le  disons  per  mespris;  tout  au 
ridiours  des  Latins  :  comme  si  nous  di- 
sions faict  lourdement,  et  (comme  disent 
aujourd'huy  les  nouveaux  parleurs  de 
François)  goffement.(\\.'F.^T:\v.y.,Tr.  prep.  p. 
Ilerod.,  C.3,  éd.  15615) 


302 


cor, 


GOG 


GOG 


Il  me  deplail  grandement  qu'il  me  faille 
mettre  en  celle  biblioleque  plusieurs  au- 
teurs, dont  lee  uns  ont  escril  si  goffement, 
aucuns  impudiquenient  et  en  toute  lasci- 
vett^,  autres  licretiqucincnt.  {DtrVERD  , 
Biblioth.) 

GOFFEON,  voir  GOFFON. 

r.oFFiun,  s.  m.,  forme,  ou  coiffe  dn  cha- 
peron, !o  creux  du  chaperon  dans  lequel 
entre  la  tète  : 

Lrs  c.iperoDS  dcrous  el  deskiercs  derier, 
El  lï  plDseur  l'atoient  troué  cns  élgolfier. 
(ChiT.  au  cygne,  1CG6",  Iteiff.' 

GOFFOS,  gofon,  gouffon.  goffeon,  s.  in., 
dim.  de  golfe  : 

4  livres  de  plont  achaU-s  per  les  gofons 
de  la  dicte  chambre.  {Compt.  de  P.  Serrer, 
préc.  de  ilontbrison,  réparât,  du  donj., 
138Ï-83,  ArcU.  Loire.) 

3  quarteron  de  fer  achaté  per  fayre  '.es 
esparres  et  le  verrolx  et  les  goffeons  de  3 
portes  noves.  (Ib.) 

A  maislre  Bertrant,  ferrailher,  pour  plu- 
seurs  sarres,  clefz,  pinnilles  goffons  et 
autres  choses  par  luv  faictes.  (3  fév.  1448, 
Compt.  du  R.  llenê,  p.  129,  Lecoy.) 

13Î  1.  de  fer  par  lui  ouvré  en  esparres, 
gouffous,  verrou.'t  et  cinq  serrures  "amies 
de  clefz.  (Comptes  des  mines  de  Jacques 
Cœur,  Arch.  KK  329,  f  118  r".) 

GOFFUÉ,  adj.  ? 

Ce  gogoelu 

Esloit  gay,  gofré,  testonaé, 
Brave,  comme  un  chon  godronné. 

fAovBAï,  le  Banq.  des  Uns,,  p.  191.) 

GOFLE,  S.  m.,  sorte  d'armoire  pour 
mettre  les  ornements  sacrés  : 

Quatre  asselles  pour  ferre  1  gofle  pour 
mettre  les  aornemens  de  l'église.  (1473, 
Trav.  p.  le  beffroi  de  Déihune,  Arch.  de 
Bar,  Blondel  d'Aubers.) 

GOFON,  voir  GOFFON. 

GOFRi::,  S.  m.,  rayon  : 

Les  pourpres  assemblées  en  trouppe 
composent  eu  commun  leur  gofre.  (Amyot, 
CEuv,  mél.,  1. 11,  p.  136,  éd.  1820.) 

GOGAYER,  voir  GOGOIER. 

GOGETTE,  S.  f.,  terme  de  careise  adressé 
à  une  femme,  cause  de  joie,  de  plaisir  ; 

Ma  doalciDettc,  ma  mignonne, 
Ma  gogetle,  ma  loule  Ijoduc. 
(Force  d'nng  liamonn.  de  cheminées.  Ane.  Tli.  fr., 
Il,  199.) 

GOGiiE,  voir  GOGUB. 

1.  GOGOIER,  gogoyer,  gogayer,  v.  réfl., 
faire  bombance,  (aire  la  noce,  se  réjouir  : 

El  il'fuU  ffagayer  en  l'ombr.ige. 
(Cb».  df.  Pis.,  l'oés.,  Ilicbel.  604,  f»  114  t°.) 
Chaacun  si  le  çogoije  la  veille  Sainl  Martin. 
(Débat  de  Iher  el  de  VEité,  \>ah.  fr.  des  XV»  et 
XTl's.,  VI,  im.) 

Et  moy,  qui  n'ay  bougé  d'cstre  couché 
en  cesle  place,  prenant  du  bon  temps  et 
me  goijoyant  a  plaisir,  ai  prins  avec  mes 
fesses  tant  de  cibler  que  c'est  merveille,  et 
dont  je  me  suis  tant  fjuedé  etremply,  que 
j'en  crevé.  (Labiv.,  Nuicis,  X,ii,  Bibl.  eL.) 

—  Se  rire,  se  moquer  ; 


Et  très  durement  s'en  gogoienl. 

(Clef  d'amour,  p.  39,  Tross.) 
Et  ainsi  se  gogoya  la  mariée  de  la  suer, 
el  toutes   voves  elle   disoit  voir.  (Liv.   du 
Chcv.  de  La  'Tour,  c.  cxx,  Bibl.  clz.) 

—  Bien  venir,  prospérer,  en  parlant  de 
plantes  : 

Elle  vient  mieux  d'estre  souvent  arrousee 
et  se  gogaye  a  l'eau,  quand  le  temps  se 
porte  uu  peu  sec.  (Liebault,  Mais,  rusl-, 
p.  262,  éd.  1397.) 

Le  prunier  de  damas  se  refait  et  gogaye 
mieux  en  contrée  seiche  el  d'air  chaud, 
qu'il  ne  fait  ailleurs.  (Id.,  ib.,  p.  471.) 

Se  disait  encore  au  xvii'  siècle  : 
Gogayer,  star  allegro.  (Oudin.) 

2.  GOGOIER,  voir  GORGOIF.R. 
GOGON,  voir  GOJON. 

GOGOV,  s.  m.,  divertissement  bruyant, 
bombance,  noce  : 

Et  quaul  ilz  sont  en  leurs  goijo'js, 
S'aucun  y  ramentoit  la  vois 
D'aucun  vaillant  ou  renomme 
Qui  n'ait  esté  riche  nommé 
Dient  que  ce  sont  toutes  tronj^nez, 
Et  qu'asses  y  :i  de  mençongnez, 
(CuB.  DE  Ph.,  Pocs.,  Richel.  604,  f  199  v».) 

GOGOYER,  voir  GOGOIER. 

1.  GOGUE,  adj.,  gai,  joyeux  : 

Cil  l'emmnine  joieus  et  gogue. 

(GciAiiT,  Ro<j.  lign.,  19416,  W.  et  D.) 

2.  GOGUE,  goghe,  guogue,  guoge,  s.  f , 
plaisanterie,  raillerie,  gaîté,  bonne  hu- 
meur, fête: 

Le  sage  de  l'anflé  se  moque 
Quant  ce  qui  dit  tout  vient  a  gogue. 

(Ysop.,  I,  sxiii,  Robert.) 
Dont  en  France  ot  de  granz  niées. 
Qui  nienoient  anz  Deres  goijues. 
(GoiABT,  Roy.  lign.,  t.  I,  v.  230,  Buchou.) 
A  l'approchier  que  François  firent 
Du  lieu  ou  leur  ennemis  virent 
N'ot  gieu,  ne  ris,  feste  ne  gogue. 

(ID.,  ib.,  18459,  W.  et  D.) 

Puis  dit  que  ce  ne  sont  qne  gogues. 
{Dial.  de  SI  Grég.,  ms.  Evreuï,  f"  131''.) 

Lui  disons  gogues  et  risées. 
(Watriquet,  des  .m.  Chanoinesses  de  Couloingnc, 
Montaiglon  et  Raynaud,  Fablianj,  III,  14"2.) 
Et  tout  ce  que  ilz  pevent  traire  d'elles, 
ilz  rapportent  tout  et  en  font  leurs  parle- 
ments des  unes  et  des  autres,  et  s'en 
donnent  de  bons  jours  et  de  grans  gogues 
et  de  bons  esbatemens.  (Liv.  du  Chev.  de 
La  Tour,  c.  cxxiv,  Bibl.  elz.) 

Car  terre  dessoubz  culz  s'ouvri 
El  en  abisme  les  convri. 
Pour  le  de.^corl,  ce  n'est  pas  gogue, 
Qu'orent  mis  eu  la  sinagogue. 

(J/ir.  A.-C,  IX,  370,  A.  T.) 
Marcliandisc  cstoit  lors  en  sa  vogue. 
En  sou  grant  brnyl,  tryumpli»  et  gogue. 
(Mautial  u'Atv.,  Yigil.  de  Chail.   Vil,  ii,  1", 
éd.  1724.) 

Puis  a  volu,  et  tout  sans  goghe. 
Faire  en  lalin  uni;  culhologbo.... 
(Chron.  de   l'Atib.  de    Flore/fe,  1488,  Mon.  pour 
serv.  il'hist.  de  l)ek.,  t.  VIII.) 
A   l'heure  il   esloit  bien  en    ses  gogues. 
(LotJls  XI,  Nouv.,  XII,  Jacob.) 


J'ay  Sohier  et  Cottin 

Veu  danser  et  mener  la  guoge. 

Et  sachiez  que  grccq  el  latin 

Viennent  a  nostre  sinaguogue. 

(Lf.pra>c,  Champ,  des  Dames,  Ars.  3121,  f^  lîl'.i 

Vrsyment,  elle  en  contera  bien; 
Jaune  est  maintenant  en  ses  gogues. 
(Bellead,  la  Reconnue,  1,1,  .\nc.  Th.  fr.) 
Maistre   Raimond,   qui   avoit   l'une  de.* 
plus  belles  femmes  que  nature  fist  oncqHe>, 
commença  a  entrer  en  ses  gogues.  (Labi- 
YEY,  iV«j(s  de  Strap.,   iv"  uuict,  fab.  4, 
Bibl,  elz.) 

—  Sorle  de  farce  ou  de  ragoiit  coraposo 
de  lard,  d'œufs,  d'herbes  et  de  fromage 
mêlés  d'épices,  et  du  sang  de  mouton,  qne 
l'on  mettait  cuire  dans  une  panse  de  cet 
animal  ;  farce  pour  faire  du  boudin  : 

Par  la  guogue  cenomanique,  dist  Episte- 
mon,  Euripides  escript,etle  pronononce  An- 
dromache,  que  contre  toutes  bestes  véné- 
neuses ha  esté,  par  l'invention  des  humains 
et  instruction  des  dieux,  remède  profitable 
trouvé.  (Rabel.,  1.  IV,  c.  lxv,  éd.  1332.) 

Bourb.,  gogue,  amusement.  Pic,  gogue, 
sorte  de  ragoût. 

GOGVKI.V, guoguelu,  adj.,  vain,  glorieux 
fat,  présomptueux  : 

Nous  voyons  pauvres  goguelus 
Minces,  raesgres,  niays  et  lours 
Pour  estre  a  plaisance  vestu 
Garsonncr  salin  et  velours. 
(CoQUILL.,  Droilz  nonr.,  V  p.,  De  Statu  llonjinam, 
I,  63,  Bibl.  elz.) 

Ung  Macé  goguelu 
Treuve  sa  femme  sur  le  faicl. 

(In.,  ib.,  2»  part..  De  Injuriis,  I,  192.) 
Satban,  mon  gentil  trupelu. 
Mon  fafelu,  mon  goguelu. 
Mon  mignon,  mon  grant  dorelot. 
(Eloï   Damernal,   Livre  de  la  deablerie,  f"   40'', 
éd.  1507.) 

Toutesfois  aucuns  goguelus 
Qui  voyent  leurs  ligues  florir 
S'i  fient  et  sont  résolus 
Plus  que  gensdarmes  dissolus. 
(J.   BoucuET,  Regnars  traversant  les  voyee  perill., 
F  45'',  éd.  1322.) 

Gaubregeux,  goguelus,  cIaquedens.(RAB., 
I,  23.) 
Guoguelu.  (7b.,  V,  13.) 

11  se  disait  encore  au  dix-septième 
siècle  : 

Pour  Desplan,  c'est  un  nouveau  coureur 
de  fortune,  qui  se  doit  tenir  tout  goguelu 
de  son  bonheur.  (Caquets  de  l'Accouch., 
3°  journ.,  Bibl.  elz.) 

Oudin  donne  goguelu  avec  le  sens  de  fan- 
faron, gausseur,  moqueur.  Duez  l'inscrit 
aussi  et  le  traduit  par  bouffi  d'orgueil. 

Pic,  goglu,  présomptueux.  Champ,  el 
Canada,  goglu,  plaisant,  railleur,  hâ- 
bleur. 11  désigne  aussi  au  Canada  un  oiseau 
chanteur. 

GOGUENETTE,  S.  1.,  propos  joycux  : 

En  lisant  ses  chansounetles, 
Quej'empli  des  gognenellcs. 

(J.  GoDAUD,  les  Goguettes.) 

Le  comtois,  l'emploii;  encore  avec  le 
môme  sens  : 


GOH 

GOGUET,  S.  m.,  sorte  de  bateau  : 
Pour  chacun  navire  soit   gribenne,  be- 
lette ou  go'jitet,  .VI.  deniers.  (Cft.  de  1488- 
89,  A.  Tliierry,  Mon.  de  l'hist.  du  Tiers  Etat, 
j  IV,  319.) 

I      Cf.  COQOE  1. 

,     ooGUETER,  V.   n.,  .s'amuser,  folâtrer  : 

1         Par  ce  moyen  le  rej;nanl  fin  et  caull 
I  Eschappa  lors  saullaut  et  yoguelanl 

I         Dessus  le  boni  île  ce  puis... 
I  (GoiLi.  Hadoejit,  Fabl.,  1'"  part.,  I,  I.oruiier.) 
Une  granit  trouppe  féminine 
I/aatr'yer  Je  vey,  faisant  la  mine, 
En  soasriant  et  goguelant. 
(1556,  te   plaisant  Qimqiiet,  Poés.    fr.   des  xv»  el 
XTI*  s.,  VI,  179.) 

GOGUiER,  voir  Gaugoier. 

GOHEE,  S.  f.,  joie,  plaisir,  joyeux  ac- 
cueil : 

Et  de  me  faire  la  gohee. 
(La  Fille  basteliere,  Ler.  de  l.incy  et  Miihel, 
Rec.  de  farc,  1.) 

Monsieur  le   porcher,  voyant  sa  truye, 
fut  le  plus  aise  du  monde.  Hé  ?  Dieu    sait 
la  gohee  qu'elle  lui  fit.    {Nouv.  Fabrique 
des  excell.  Traits  de  vérité,  p.  63,  Bihl.  elz  ) 
L'hyver  venu,  sous  la  meule  est  pilee 
L'imyle  d'olif,  en  joyeuse  gohee. 
(Lb  Blanc,  Gcorgiques,  i"  70  v",  éd.  1608.) 

GOBELHER,  voir  JOIULER. 

GOUEREL,  gohorel,  gelwrcl,  gorel,  -  iel, 
gorrel,  goreau,  gorreau,  -  iau,  gourreau, 
s.  m.,  licou,  joug  : 

Juga,  goriaux.{Gloss.  de  Garl.,ms.  Lille, 
Scheler,  Lex.,  p.  58.) 

Or  faites  donc  qu'uns  goheriaus 
Soit  mis  entours  pour  enarmer. 
(Sin.  d'Estroek,  Chans.,  ap.  Scheler,  Trouv. 

helg.,  nonv.  sér.,  p.  124.) 

De  bestes  prises  en  pièges  il  a  eu  une 
biche,  deus  bichiaus.  «t  .i.  goherel.  (1283, 
Enq.,  Arch.  J  1024,  pièce  84.) 

Quant  on  fait  premièrement  traire 
Ronchin  ou  jument  ou  tliorel, 
Il  sont  plus  grevé  du  gorel. 
Ce  n'est  mie  doubte,  et  plus  pris 
Qa'il  ne  sont,  quant  il  sont  apris. 

{Remédia  amoris,  ;>29,  Koertinj;.) 
Pour  gorriatis,  pour   selles   dossieres  et 
rourriaus.   (1326,  Ueventis    des    terres  de 
"Art.,  Arch.  KK  394,  !■>  47.) 

Ernoul  le  (ioherier  pour  .n.  goheriaus, 
'1348 ,  Recepte  de  P.  de  Paiithegnies. 
(Vrch.  mun.  Valencienues,  CC  3,  f"  9  v.) 

1   11  fait  goriaus  et   soumies   et   cheingles. 
Dialog.  fr.-flam.,  f°  13%  Michelunt.) 
Lm  gohorians    et  autres  harnas  des  ke- 
aus.  {Compl.  de  1369,  Arch.  mun.  Valen- 
ionnes.) 

Pour  .1,  nofif  gohoriel  estofîet  et  une 
loetve  Sicile.  {Ib.) 

Trais  et  gohoreaulx.  (1372,  lieg.  du  Chap. 
te  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MM  '29,    f»  46  r".) 

Tout  le  harnas  de  ghrhoriaus  et  trais 
ervans  as  kevaus.  (1386,  Valeuciennes, 
p.  La  l'ons,  Gloss.    ms.,    Bihl.    Amiens.) 

L'exposant  priut  en  l'estable  deu.x  ju- 
lens  et  un  petit  poulain  avec  deux  co- 
ers  ou  gorriaux  a  traire  tous  garniz. 
U9l,  Arch.  J.1  141,  pièce  214  j 


GOH 


Or  quiert  Juno  son  pastorel. 
Tout  a  esdos,  sans  gehorel, 
S:ins  selle,  sans  frein  et  sans  bride 
Par  le  monde  cevauce  et  ride. 
(Fkoiss.,  Poes.,  Richel.  830,  f°  .lai  r".) 

Occupation  grande  est  crée  a  tous  hom- 
mes; et  uu;;  grief  goreau  sus  les  filz  de 
Adam.  (Lefevrk  d'Etaples,  Bible,  Eccle- 
siastious,  ch.  40,  éd.  1530.)  Lat.,  jugum 
grave.) 

Pourras  tu  lier  l'elephant  a  ton  goreau 
pour  ahenner  ?  (Id.,  j6..  Job,  ch.  39.)  Lat., 
loro  tuo. 

Joue  ou  gourreau.  (Q.  Curse,  II,  3,  éd. 
1S34.) 

—  Fig.,  joug  : 

Et  se  mit  au  nombre  des  sainctes  non- 
nains,  lesquelles  en  celle  mesme  église 
elle  avoit  ordonnée  au  service  de  Dieu,  et 
y  print  le  gorrel  du  sainct  service  de 
nostre  Seigneur.  (J.  Vauqueli.v,  Chron. 
d'E.  deDynter,  1,  26,  Xav.  de  Ram.) 

De  moy  et  de  vous  osteray  le  dur  gror- 
reau  de  l'importable  servitude  ou  vous 
estes.  (FossETiER,  Crow.  Jl/ara.,  ms.  Brux., 

II,  f»  93  v.) 

Et  dirent  que  aulcunes  cites  avoient  esté 
enuemicment  attentées,  et  que  sans  double 
se  remède  n'y  estoit  my  toute  la  région 
de  Thrace  violentée  prenderoit  le  gorreau 
des    Macédoniens.   (Id.,    ib.,   10312,  VllI, 

III,  7.) 

Tresperça  les  endurcis  cuers  des  gens  et 
soubmist  au  souef  gorel  de  la  loy  leurs 
colz  non  apprevoisiez  et  cruelz.  (Bro- 
CHART,  Advis  pour  faire  le  passage  d'ouUre- 
mer,  prol.) 

Hz  rejetteront  et  deboutteront  la  sei- 
gneurie des  François  qu'ilz  reputent  ung 
pesant  goriel.  (Id.',  Adcis,  etc.,  des  quatre 
motifs  de  faire  le  passage  d'oultre-mer, 
t»  51  r».) 

Wall.,  gorai,  goherai,  collier  de  cheval. 
Ane.  wallon,  ou  plutôt  wallon  francisé 
goreau,  namur.,  goria,  rouchi,  goriau. 

GOHERELiER,  golierrelier,  goherlier, 
gorrelicr,  courrelier,  s.  m.,  fabricant  de 
jougs,  bourrelier  : 

Adan  le  gorrelier.  (1337,  Cart.  Alex,  de 
Corbie,  Richel.  24144, 1°  212  v».) 

Gorretiers,  bourreliers.  (1334,  Sent,  des 
Ass.  de  Laon,  Arch.  legisl.de  Reims,  2«  p., 
vol.  I,  p.  331,  Doc.  inéd.) 

Courreliers,  bourreliers.  {Ib.) 

Selliers,  goherliers.  (Ib.) 

Goherreliers,  selliers.  (/6.,  p.  332,  note.) 

Pic,  gorellier.  Environs  de  Béthune, 
'jorlier.  Wall., gorciî  ongohurli.  Anc.wall. 
et  rouchi,  gourlier,  gorlier.  Namur.,  goreli. 

GOHERiER,  s.  lu.,  bourrelicr  : 

Ernoul  le  Goherier  pour  .n.  goheriaus. 

(1348,  Recepte  de  P.  de  Panthegnies,  Arch. 

mun.  Valeuciennes,  CC  3,  f"  9  V.) 

Pic,  Vermand.,  gourier,  bourrelier. 

GOHERLIER,  VOir   GOHERELIER. 

GOHET,  voir  GOET. 

GOHIERE,  voir  GOIERE. 
GOHOREL,  voir  GOHEHEL. 


GOI 


.■io:t 


GOI,  goy,  goiiy,  goé,  goiz,  s.  ni.,  sorte  de 
serpe  ou  de  couteau,  particulièrement  à 
l'usage  des  vignerons  ou  des  tonneliers  : 

Un  gouy  et  une  sarpe.  (1376,  Invent., 
Arch.  Loiret,  f»  73  r».) 

Icellui  Jehannot  ferit  icellui  Bolin  d'un 
ferrement  appelle  goy.  (1397,  Arch.  JJ  152, 
pièce  254.) 

Icellui  Gilet  demanda  un  goé  appelle 
serpe  a  boscherou.  (1409,  Arch.  JJ  163, 
pièce  309.) 

Jehannot  Farez  qui  tenoit  un  goiz  en  sa 
main.  (1410,  Arch.  JJ  164,  pièce  232.) 

Print  ledit  baston  appelle  goys,  et  d'i- 
cellui  frapa  un  seul  cop  sus  la  teste  dudit 
Barthelemi.  (1419,  Arch.  JJ  171,  f»  23  r».) 

Le  suppliant  feri  ung  coup  d'un  goy, 
autrement  aiipellé  vougene,  de  quoy  l'on 
arrache  les  buissons.  (1450,  Arch.  JJ  189, 
pièce  120.) 

Tousjours  faulfestrepourveuxdehouelz, 
marres;  picz,  goys  et  pelles  ferrées.  {Flave 
Vegece,  I,  24.) 

Ung  goy  pour  esguiser  les  paulx  des 
antes.  (1553,  Compt.  de  Diane  de  Poitiers, 
p.  144,  Chevalier.) 

Pour  boys  et  vigne  aussy  fcict  il  des  goijs. 
(Gratie.v  Dupont,  la  Controverse  des  Sexes,  ap. 

Jaubert,  Gloss.  du  centre  de  la  France.) 
Taschoient  l'un  l'autre  a  se  rendre  deffails, 
A  coup  de  gog,  de  boulotte  et  do  soude. 
(Cl.  Maroi',  Compl.  de  madame  Logse  de  Savoije, 

p.   13,  éd.  1390.) 

Goy,  est  une  petite  serpe  de  vignerons. 
(Tabodrot,  les  Èscraiijnes  dijonnoises,  p.  3, 
Rouen  1648.) 

On  trouve  au  xvii"  siècle  : 

Serpe,  goy.  {MosiET,  Parallèle  des  langues, 
Rouen  1632.) 

L'épaisseur  d'un  dos  de  gouy.  (1692, 
Méin.  de  Cl.  Dusson,  Mém.  de  la  Soc. 
éduenne,  1873,  p.  277.) 

Jura  et  Nivernais,  goy,  serpe  de  vigne- 
ron. Orléanais,  notamment  h  St-Benoît, 
goîiy,  serpe  à  couper  le  gros  bois.  Fr  - 
Comté,  goi.  Poitou,  gouet.  Sologne,  gouay, 
gouet.  Bourg.,  Yonne,  goué,gouet. 

Noms  propres,  Goy,  Gouy. 

GOiART,  goyart,  goyard,  gayar,  s.  m., 
sorte  de  serpe  ou  de  couteau  ; 

Lequel  Questam  prist  un  grand  bastou 
de  fer  dit  goiart.  (1402,  Arch.  JJ  157, 
pièce  223.) 

Jehan  Lancier  garni  d'un  coustel  appelle 
'joiart.  (1403,  Arch.  JJ  138,  pièce  237.) 

Un  joiart  que  le  suppliant  avoit  accous- 
tumé  de  porter  quant  il  aloit  dehors  abattre 
ou  copper  les  buissons  ou  bayes.  (1405, 
Arch.  JJ  160,  pièce  74.) 

Lesquelz  sergeus  ouvrirent  une  granche 
de  certain  instrument  appelle  goyard,  sans 
l'aire  en  icelle  ouverture  autre.  (1416,  Arch. 
JJ  169,  pièce  470.) 

A  Pierre  de  Dijon  pour  ung  goyart  pour 
copper  les  herbes.  (1459,  Compl.  de  Necers, 
CC  53,  f»  34  v»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Deux  goyards  et  deux  pioches.  (1325, 
Compte  rendu  par  G.  Charbonnierj  Arch . 
mun.  Orl.) 

Goiart,  id  est  une  sarpetle  emiuanchee 
au  bout  d'un  long  hante  pour  coupper  a 


3*14 


r.oi 


GOI 


GOI 


deux  iii.iios  buissons  et  branches  d'arbres. 
(J.  NicoT,  Thiesordc  la  langue  française.) 

Goyart,  serpe  euinianchee  d'une  longue 
h.uite.  ,.\lo.NKT,  Paiallck des  langues,Roa6a 
1632.) 

—  Sorte  de  fourche  : 

Qui  Bouitus  tenebat  tuoc  in  manu  sua 
queuidaui  baculnui,  vocatuni  gayar  sive 
croucit,  cuu)  quo  trahitur  feuuni  de  fenario 
pro  animalibus,  qucndo  fenum  est  nimis 
coutassalum.  (13'J7,  Aroh.  JJ  loi,  pièce  2S7.) 

Goyart  est  encore  usité  dans  les  campa- 
gnes du  Nivernais,  du  Berry,  du  Bourbon- 
nais et  du  Morvan.  Le  lyonnais  a  le  féiii. 
goyarde,  grande  serpe. 

Nom  propre,  Goyard. 

GoiB,  goye,  goe,  s.  f.,  sorte  de  serpe  : 

Pierre   Lubiron,  qui  avoit  une  serpe  ou 

goye  en  sa  main.  (1403,  Ârch.  JJ  162,  pièce 

311.) 
Un^  goe  ou  serpe  que  le  suppliant  tenoit 

en  sa  main,  de  quoy  il  tailloit  les  Tigiies. 

(1470,  .\rch.  JJ  196,  pièce  10.) 
Goie,  id  est  sarpe  a  main,  (.\icot.) 
Goye,  petite  serpe,  serpe  a  main.  (.\Ioxet, 

ParàlUÙ  des  langues,  Rouen  1632.) 

Bourbonnais^  Lyonnais  et  Forez,  goye, 
Donibes,  goia,   serpe. 

GOiER,  gouyer,  s.  m.,  sorte  de  serpe  : 
Icellui  .Maillé  print    ung  gouyer,  et   en 

frappa  ledit  Pessoul  deu.^cops  sur  la  teste. 

(1444,  .^rch.  JJ  176,  pièce  323.) 

GoiBKE,  goyere,  gohiere,  yoere,  gouiere, 
gouyere,  gouere,  gouerre,  s.  t.,  espèce  de 
tarte  ou  plutôt  de  ragoût. D'après  Golgrave, 
qui  l'explique  par  talmouse,  ce  mets  conte- 
nait des  unes  herbes,  du  lard,  des  œufs,  du 
fromage,  des  épices  et  des  viandes  mêlées 
avec  le  sang  d'un  animal,  le  tout  mis 
dans  nn  ventricule  de  mouton; 

U  i  ot  gaoUres  et  oublees, 
Goirret,  tartes,  flaoociaux, 
Pommes  d'eipices,  darioles, 
Cre^pines,  big  lei  et  roissoles. 

{Faucel,  Richol.  HG,  f-'  3i^.) 

DoiiQes  goyeres 
Bien  sucrées,  bien  faites  et  legieres. 
(Chb.  DR  Pis.,  Poés.,  Richel.  601,  t°  75".) 
Pour  trois  cbappons,  trois  perdri.'î.  une 
goiere,  et  pour  pommes.  (Compl.  de  P.  Ma- 
reau,  14US-i410,  Forteresse,  ii,  Arcli.  nmu. 
Orléans.) 

Pour  deux  gouyeres.  (4  ocl.  i'»30,  Compl. 
du  soubzsecr.  de  S.-M.-des-Ch.,  Bibl.  de  l'Ec. 
des  cb.,  1860,  ji.  220.) 

Faisans  tartes,  llans  et  goyerfs. 
Et  graot  raraailii  a  loiauict. 
(ViLLox,  Cran/    Tes'.,  cxxivii,  Jnuanst,  p.  100.) 

En  gouieres  9  sols  ;  lard  a  larder  9  sols. 
(1448-1447,  Arcb.  S.-Inf.,  G  S92.) 

Pour  .VI.  gouyeres,  chascune  .xx.  den., 
valent  .x.  soiz.  (1434,  ap.  Mannicr,  Corn- 
manderies,  p.  30.) 

A  Pliilbert  Poinbcuf  pour  une  goyere  et 
nne  tarte,  ensemble  vin  et  sucre.  (1466, 
Compl.  de  Nerers,  CC  60,  f»  Il  v»,  Arcb. 
niun.  Nevers.) 

L"n  lièvre,  un  butor,  deux  levreaux  et 
trois  gouyeres  'le  ereni.-.  (Titre  de  1466,  ap. 
Canel,  Est.    hisl.,    arclu'-ul.  el  slalist.  sur 


iarronJ.  de  Pont-Audemer,  t.  I,  p.  104,  éd. 
1833.) 

Altrolira  re,  tarte  ou  goyere.  {Voc.  lat.- 
fr.,  1487.) 

Tartres,  tourteaux,  goeres  cl  pâtisseries. 
(Compt.  de  149ti,  Arch.  de  Dun-le-Roi,  ap. 
Jaubert,  Gloss.  du  centre  de  la  Fr.,  suppl., 
p.  80.) 

Maintenant  dirons  quelque  mot  de  la 
dextérité  de  faire  gasteaux,  flamiches, 
tourleau.x,  tartres,  gohir.res  et  autres  pos- 
tisserics.  (Libb.^ult,  Mais,  rustique,  \, 
22,  éti.  1658.) 

Chars  de  prinsel  par  trences.  Bourlettes 
de  veau.  Josnes  canari  roly.  Châtrons. 
Tartes  de  grousielles.  Goliieres.  (Méin.  d'un 
souper  de  notes  donné  d  Lille  le  i6juin  1387, 
ContinMatloa  île  la  loi  de  la  ville  de  Lille, 
1781-1782,  Biblioth.  de  Lille.) 

La  goyere  qui  eut  au  moyen  âge  une 
grande  célébrité  par  toute  la  France,  n'est 
plus  connue  que  dans  les  provinces  wal- 
lonnes et  flamandes.  On  lit,  dans  un  ar- 
ticle de  M  A.  Dinaux,  sur  les  habitudes 
conviviales  et  bachiques  de  la  Flandre,  in- 
séré dans  les  Archives  du  Nord  de  la 
France,  nouv.  sér.,t.  II,  p.  301». 

U  en  est  resté  dans  ces  provinces  une  es- 
pèce de  tarie  au  fromage,  appelée  goyere, 
dont  les  Flamands  font  une  consommation 
immense  et  qu'ils  mangent  avec  plus  de 
plaisir  le  dimanche  des  Rameaux,  jour 
qu'ils  appellent  la  fêta  du  bon  Dieu  à 
tartes. 

On  lit  aussi  dans  le  Dict.  rouchi-fran- 
çais  d'ilécart  : 

Gohiere,  s.  f.,  sorte  de  tarie  dont  la  farce 
est  faite  de  fromage  mou,  dit  fromage  à 
la  pie,  mêlé  avec  un  peu  de  fromage  de 
.Maroilles  et  des  œufs.  Talmouse...  Th.  Cor- 
neille dil  que  la  forme  de  la  gohiere  est 
triangulaire,  en  Flandre  elle  est  ronde 
comme  les  autres  tartes.  La  composition 
que  cet  ancien  lexicographe  en  donne  est 
bien  celle  de  noire  gohiere  ;  on  écrivait 
autrefois  gouiere.  Boisle,  au  mot  gougère, 
qu'il  donne  comme  inédit,  dil  que  c'est  un 
gâteau  de  mie  de  pain,  d'œufs  et  de  fro- 
mage. 

Norm.,  arr.  de  Pont-Audemer,  gouyère, 
mesure  pour  la  crème.  Centre  de  la  Fr., 
(jouère. 

GOIGUON,  voir  GOJON. 

GoiL,  s.  m.,  syn.  de  goi,  sorte  de  serpe  : 
Ung  goil  a  tailler  bois.  (1460,  Arch.    JJ 
190,  pièce  18a.) 

GOILAllT,    voir  GOLURT. 
GOILLAKT,  voir  GOLIAHT. 

GoiN,  adj.,  embarrassé,  surchargé  : 
Et  même  d'eulx  a  l'en,  veu  en  cest  ha- 
billement, lesquels  quant  ilz  estoient  a 
cheval,  ne  se  pouvoient  aider  ne  tourner 
leurs  cbevaulx,  tellement  estoient  gains. 
(Roi  René,  Traictiéile  la  forme  d' ung  tour- 
noy,  (Jliuv.,  t.  Il,  p.  14,  Quatrebarbes.) 

Goiit,  voir  JoiR. 

GoiitAN,  s.  m.,  sorte  d'oiseau  de  proie 
ressemblant  au  vautour  et  que  nous  appe- 
lons aujourd'hui  hondri^e  : 

Il  n'y  a  petit  berger  en  la  limagae  d'Au- 


vergne, qui  ne  scache  cognoistre  le  goimn, 
et  le  prendre  par  engins  avec  des  grenoille.;, 
telles  fois    avec   de  la  gluz,    mais  le  plus'  . 
souvent  au  lasset.  (Bei,o.\,   Nat.  des  oys., 
du  goiran  ou  boudree,  2,  x,  éd.  ISiio.) 

GOIROX,  s.  m.,  mot  douteux,  peat-êlrr 
forme  de  coron  : 

Loyaliaent  les  gaingD,ti  (les  deniers),  si  ait  m'amc 
IparJoij, 
2t  pour  chou  ea  venra  li  gaio^ne  a   boa  goiron 
(B.  ie  Set.,  \u,  1031,  Bocoa.) 

GoissE,  S.  f.  ;  par  la  goisse  biu,  sorte  d> 
juron  : 

Nai,  par  la  goissr  hin,  iiai,  nai  ! 
Auo  deble,  ce  sera  trop  r^here  ! 
(Phil.   de  Uemi,  Jean  et    Blonde,  '2GiG,    BordiiT. 
p.  210.) 

GoissEMEXT,  S.  m.,  jappement: 
Imitant   le  goissement  du   chien.   (Abei. 

Matthiec,  D/u/.s  de  la  lang.  franc,  2*  dev  , 

f»  9  r°,  éd.  1339.) 

GOiTROx,  goylron,goutron,  goutlron,  go 
tron,  goltron,  gouelron,  groitron,  guilrwi. 
guilerwi,  s.  m.,  gorge,  gosier  : 

Sepulchre  aovranz  est  \\  guiirun  d'iccls 
(Lib.  Psalm.,  Oxf.,  v,  il,  Michel.) 

Le  sepulchre  auveranz  esl  le  guilerun  li 
çoulz.  (f6.,liril.  Mus.  Ar.  2W,  1°  16  v.) 

Parmi  le  col  lej  le  menton. 
Entre  la  gorge  et  U  goilron, 
Li  fist  passer  le  fer  treacbaut. 
(Wace,  fioB,   3'    p.,    i083,   Andrescu.)  Pluinet, 
9iio,  goirun. 

•la  troves  vos  asses  gens  de  religion 
Qui  sont  blancs  sor  les  cotes  et  ont  blanc  le  g«i- 
[Iriiii 
{Renaud  de  ilonlmban,  liicbel.  24387,  f  10  v», 
l.i  goHttrons  dont  chescuns  parloit 
Sepulthure  overte  sambloit. 
{Lib.  l'salm.,  xni,  p.  269,    Michel.)    Lat.,  gniti: 
eofum. 

Gutur,  goilron.  (Petit  Vocab.  lal.-franç 
du  xili°  s..  Chassant.) 

Leur  groitrons  est  sepucres  aouverz 
[Psaul.,  Maz.  238,  f"  10  v".) 

Son  gottron  ou  sa  sorge.   {Les  Mir.  S.- 
Loys,  Rec.  des  llisl.,  X.\,  147.) 
La  gorge  et  li  goilrom  sont  dehors  la  gonncUe. 
(J.  DE  MEijNfi,  Tm/.,  mis.  Corsini,  f°  159''.) 

Pour  monstrer  leur  QOilron  et  leur  gorge. 
(ID,,  il,..  Val.  Chr.  367,  f  23*.) 

Icellui  Pierre...  print  ledit  ThonidSsiii 
sen  filz  par  la  gorge  el  par   le  visaige,  il 

d'un  coustel le  fery  deux   cops   en  1" 

gorge    ou   goilron.    (1376,  Arch.    JJ   II»' 
pièce  208.) 

Et  puis  oste  le  soubzgorgon.  C'est  uiu 
char  qui  est  depuis  le  bout  de  la  hani|" 
par  dessus  la  gorse  jusques  au  goytron 
(Gast.  Feb.,  Maz.  E 14,  f»  67".) 

—  Goitre: 

Ainsi  co.nuie  est  la  grape 
Dossoubï  le  pied,  que  de  vilaine  grape 
El  du  gouelron  soit  tidle  ouaille  prinse. 
(tes  Trêves  de  Marot  et  Sagon,  ii  la  suite  de»  (Knr, 
de  a.  3/arn/,  éd.  1731.)  Imprimé,  goneirm. 
Gongronu  signilie  ce  qu'où  dit  eu  fran' 
(jois  gouetre    ou  gouetron.   (I'aré,  OEuv. 
VI,  9,  Malgaigue.)  j 

Les  escrouelles  en  Espnane,  le  ijouetroi 
en  Savoye.  (lu  ,  ifc.,  XXIV,  1.) 


_  Animalcule  dont  on  ne  voit  guère 
que  le  gosier  : 

Aultres  bestes  naissent  de  In  corrupcion 
ides  fruiclz,  comme  les  pelitz  goutrons  qui 
a  painen'ont  que  le  gosier  naissent  des 
te\es.  (Chron.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars. 
13515,  f»  14  r».) 

I    GoiTRONEiTX,  adj.,  goitreux  : 
I    Apres   eulx   vendront...  les    famés   goi- 
'troneuses.  (Vie  el  mir.  de  plus.  s.  confess., 
Maz.  568,  C  39».) 

coiz,  voir  Goi. 

GOJON,  gogon,  goujon,  gougon,  gougeon, 
,goiguon,  s.  m.,  cheville  à  pointe  perdue  : 

;Les  riches  barbecanes  par  meslrie  sondées 

ks  gtsini  gojons  el  a  plom  soelees. 

|(Th.  de  Keiit,  Getle  d'Alis.,  Richcl.  2436i, 

!    r>  Î7  r».) 

jLi  prOTOSt  clost  la  porte  on  gogoiM  aceres. 

I  (Destr.  de  Rome,  715,  Grœber.) 

iOue  ont  la  porte  close  ou  gojms  acei  res. 
(Ib.,  1068.) 
Trappe  ne  hnis  ne  fenestre  sans  govjons 
de  fust  ou  de  fer.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest., 
i'  p.,  XLVn,  3,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 
Le  boys,  les  chevilles,  les  govgons  et 
i.outes  les  choses  nécessaires  pour  vceulx 
i'canons)  faire  geter.  (1375,  Arch.  KK  350, 
b  277  v.) 

I  Pour  .lill.  chevilles  de  fer,  une  petite 
leviere,  .lviii.  aggrapes  et  .x.xiii.  goujons 
(ui  peisent  l'un  parmi  l'autre  .VIIXXIII. 
jivres  de  fer  ouvré.  (1382-R3,  Compt.  de  la 
l'abrique  de  S.  Pierre,  Arch.  Aube  G  1559, 
ï'  74  T'.) 

'  A  Richart  le  sarrurier  pour  .i.  pois  et 
jxix.  livres  de  fer  ouvré  en  grapes  et 
\wugons.  (1387-88,  Compt.  de  la  fabrique 
le  S.  Pierre,  Arcb.  Aube  G  1559,  f  104  r".) 
Duquel  coffre  le  suppliant  osta  les  goi- 
uons  ou  crampons  a  quoy  le  couvercle 
ludit  coffre  ou  escrin  fermoit  par  derrière. 
|1389,  Arch.  JJ  138,  pièce  152.) 
i  Ala  a  l'un  des  diz  coffres  et  par  derrière 
ista  les  gougons  de  voves  et  l'ouvry.  (1419, 
rch.  JJ  71,  f»  82  r».)' 

i  Apres  referma  ledit  coffre  et  reniist  les 
iz  gougons.  (Ib.) 
Ne  fera  aucune  pie'c  d'euvre  pour 
endre  ne  exposer  en  vente  ou  i!  ait  nior- 
îise  effondrée  ne  gougeons  descouvers  des 
eux  costez.  (1487,  Ùrd.,  xx,  20.)  Impr., 
ortgeons. 

Nom  propre  ancien  :  Galterus  Gojons. 
1188,  Cart.  de  Montieramey,  p.  112,  La- 
)re.) 

GOJONNiEn,  gouj.,  V.  a.,  attacher  avec 
es  dons  appelés  gojons  : 
Faire  sur  icelles  (pièces  de  nierrii^n)  .1. 
lanchier  dont  les  planches  ont  .un.  toises 
e  lonc  de  bonne  espoise,  et  sont  jointes 
'■  goujonnies  el  coussus  sur  les  pièces  a 
levilles  de  fer.  (1364,  Compte  de  J.  dou 
our,  Arcb.  KK  3'',  f»  47  r».) 

GOL,  s.  m.,  sorte  de  cépage  de  qualité 
iférieare  : 

Ont  planlei  golz  et  ayles  vigne,  pour 
îu  qu  il  euxent  plux  de  vin.  (1338,  Hist. 
'ife(2,  IV,  82.) 

Li  destniroit   on   la  vigne  et  lou  cham- 
reiB,  fromental  et  goi.  (Ib.,  p.  83.) 
C'est  li  lettre  comanl  com  doit  raier  les 


GOL 

golz.  Nulz  ne  vouloit  acheteir  nulz  de  nos 
vins  pour  la  grant  fovson  des  golz  qui  es- 
toient  aayriez.  (1338,"  Car*,  de  A'etz,  Bibl. 
Metz  751,  f»  19  r».) 

En  l'an  mil  .m.  .c.  et  .XXXVIII.  fut 
maistre  echevin  sgr  Jehan  Noiron  ;  adonc- 
ques  fit  rayer  les  gouz  en  vignes  partout. 
(.Iacomin  IlnssoN,  Chron.  de  Metz,  p.  18, 
Micbelant.) 

Cf.  GOUAULX. 

GOLCE,  s.  f.,  vipère? 
Stellyon,  gotce,  cersydre.  (Cont.  de  G.  de 
Tyr,  ch.  xlviii,  Hist.  des  crois.) 

1.  GOLE,  golle,  gule,  goule,  gueule,  geule, 
s.  f.,  collet,  la  partie  de  l'habillement  qui 
joint  le  cou,  fourrure  disposée  en  bordure  : 

Li  empereres  par  les  goles  le  prist, 
Qu'il  ot  vestues  do  peliçou  herniin  ; 
A  lui  les  sache  que  lûtes  les  fendi. 

(ilorl  de  Garin,  811,  du  Méril.t 

Goules  de  martre  ne  vos  vuel  plus  porter. 

(R.  de  Cambrai,  62-27,  A.   T.) 

Pleure  des  ieus  la  damoisele 
Que  tote  en  moille  sa  niaisselle, 
Le  Des,  le  bouce,  lo  menton. 
Et  les  gcules  del  peliçou. 

(Alhis,  Iticbel.  373,  f"  1 30».) 

Du    sanc  qui  ist  des  deus  li  covri  le  menton 
Et  moillirent  les  gueules  de  l'eimin  peliçon. 

(Aye  d-Av.,  174,  A.  P.) 

Les  goîes  moîllent  de  la  pelice  hermine. 
(HERE.  Ledcc,  Foulq.  de  Candie,  Ricbel.  25318, 
f"  71  r".) 

Patois  de  la  Flandre,  goule,  vêtement  de 
nuit  fait  d'une  étoffe  légère. 

2.  GOLE,  golle,  goule,  gule,  s.  f.,  le  mo- 
derne gueule,  employé  dans  plusieurs  sens 
figurés  : 

—  Commencement  : 

De  Poitevin  le  ju  fu  emblé 
A  la  gule  de  aust,  en  un  vespré. 
iHug.  de  Lincoln,  Richel.  902,  f  133".) 
Ouf  sa  conipanye. 
Jour  de  la  gule  de  aust,  a  Portesmue  applye. 
(P.  DE  LASCTorT,   Chron-,  ap.  Michtl,  Chron. 
angl.-norm,,  I,  136.) 

Je  vous  paierai  très  bien,  s'il  Dieu  plaist, 
si  que  vous  me  donnez  jour  de  paiement 
jusqnes  a  la  goule  d'aousl.  {La  Manière  de 
langage,  p.  397,  1'.  Meyer.) 

Le  lundi  en  la  feste  saint  Piere  en  le 
ffowje  d'augst,  a  nuyt,  sire  Rogier  .Mortimer 
cscbapa  hors  de  la  tour  de  Loundres. 
(Chron.  de  Lond.,  p.  46j  Aunger.) 

Et  après  çco  fut  perveu  que  touz  les  Jues 
d'Engeltere  furent  mis  en  exil  del  goul 
d'Austjesk  a  le  fesl  de  touz  seints.  (Ib., 
p.  22.) 

Cf.  Engoleure  et  Engoule  aoust. 

—  Parole  : 

En  disant  laides  golles  discouvignaviesa 
no  sigueur  et  a  no  dame  devant  dis. 
(1311,  Lett.  des  échev.  de  Maubeuge,  i' 
cart.  de  liain.,  1°  3  r%  Arcb.  Nord.) 

GOLEE,  goul.,  goull.,  gui.,  geulee  s.  f., 
cri,  parole  : 

11  n'a  beste  el  converg  qui  ne  soit  esfreele], 

Cescanc  fait  tel  brait  cl  jeté  tel  geulee 

Que  oir  le  puel  on  d'une  gianl  liuee. 

(Roum.  dWlix.,  f  M:'\   Micbelant)  Var.,  gidee. 


GOL  30K 


Je  li  diroie  isnel  le  pas 
Tel  cose  que  ne  dirai  pas  ; 
Et  si  dirai  ge  ma  goulee. 
(Sarrazin,  Rom.  de  llam,  ap.  Michel,  llist.  des 
ducs  de  Nortii.,  p.  288.) 

Qu'il  ne  peut  puis  qu'il  a  dite 
De  sa  gueule  maie  golee 
Reslorer  boane  renommée. 

(««.Vf,  ms.  BrUï.,  f«  Si''.) 

Helas,  mcre  I  li  médisant 

Diront,  par  leur  maie  goulee. 

Que  TOUS  en  serez  alee 

Par  mauvaistié. 

(Mir.  de  S.  Jean  Chrys.,  323,  Wahlund.) 

Et  n'en  dira  l'en  pas  les  goullees  ne  les 
paroles  comme  l'en  fait  de  maintes.  (Liv. 
du  Chev.  de  La  Tour,  c.  cxv,  Bibl.  elz.) 
Et  sont  en  eulz  aucune  maie  goulee 
D'anlruy  parler  et  de  faire  debas. 

(E.  Deschamps,  Poés.,  I,  41,  Tarbé.) 

0  faulses  lan:-'nes  affiliées 

Plus  qne  ne  sont  bons  raseoirs 

Comment  jettes  vous  telz  goulees 

Sur  mes  beaux  el  clers  mireoirs  ? 
(Lepbanc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f°  GT".) 
A  cheus  qui  avaloient  dirent  maint»?  geulee. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  6310,  Chron.  belg..) 

Aucuns  envieux  et  mauvaises  langues 
ne  s'en  taisoient  pas  en  derrière,  mais  en 
disoient  leurs SfoîiJeês.  (iMONSTRELET,Cftron., 
ch.  xcv.  Soc.  de  l'bist.  de  Fr.) 

Huilez  a  grande  goullee. 
(Greean,  Myst.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,  f»  183''.) 

Bien  que  fut  parmi  plusieurs  autres  qui 
bruloient,  jetans  grandes  goulees  et  lames 
de  flammes.  (NoGUlER,  llist.  Tolos.,  11, 
p.  229,  éd.  1556.) 

—  Proclamation,  ordre  : 

Et  mesmeut  soustenoyent  grayers  qui 
portoient  les  mauvaises  goulees  pour  oster 
a  leurs  subgectz  le  leur.  (Cotist.  de  Bret., 
f  149  T".) 

—  Nourriture  : 

Que  TOUS  devenrez  bordelierc, 
Por  avoir  d'aulrui  la  goulee. 
{ilargnet  convertie,  ap.  Jab.,  Nouv.Ree.,  I,  321.) 
Si  fet  que  saige  li  poisson 
Qui  fait  le  verm  por  l'ameçon, 
Ker  trop  i  a  chiere  golee, 
Povre  et  petite,  et  tost  alee. 
(Vie  de  S.  Alexi,  229,  Homania  VIII,  172.) 

Aunis  et  Saint.,  goulee,  Morv.,  gueulée, 
Bourbonnais,  gold,  bouchée.  Suisse  roin., 
golée,  gorgée. 

GOLKNEE,  voir  Galonee. 

GOLER,  goleir,  v.  a.,  border  de  four- 
rures : 

Et  donne  est  ce  granz  derveric  de  goleir 
pelices  et  manteaz,  en  leil  manière,  ke  une 
damme  portet  a  son  col,  ki  ne  li  fait  ne 
ehalt  ne  froit,  la  ranzou  d'un  prodome. 
(St  Greg.,  Sapienliu,  [>.  291,  Focrster.) 

GOLEUZER,  voir  GOLOSEU. 

Goij-AuiN,  gour.,  adj.,  gourmand, 
goulu  : 

Qui  sont  ces  nez  eagratignez, 
lit  ces  visages  gourfarins, 
Qui  nous  ont  si  bien  latinez? 
(N.  DE  I*  Chf.snaïf.,  Comdamn.  de  Baneçuet, 
p.  323,  Jacob.) 

Golfarins,  goulus  et  voraces.  (Platine  de 
honncste  volupté,  ("  81  r",  éd.  1505.) 
39 


w 


r,o\. 


GOLFBH,  V.  a.  engouffrer  ? 

0  monde  téméraire  et  pervers  de  culti- 
ver et  mettre  ea  avant  ce  qui  sert  a  golfer 
les  vents,  les  orages  et  les  tourbillons  : 
comme  si  le  Qot  de  l'eau  n'estoit  assez 
bastant  pour  charrier  ce  superbe  animal. 
(Do  PiSKT,  Pline,  xix,  pr.^f.,  éd.  1566.) 

GOLI.VRD,  voir  GOLIART. 

GOLiARDEMENT,  goullardemeiit,  goul., 
adv.,  gloutonnement  : 

Le  loup  mangeue  goullardement.  (Jard. 
de  taillé,  11,  88,  impr.  la  .Minerve.) 

—  Grossièrement,  en  termes  grossiers  : 
Et  avecques  ce  que  tout  le  temps  de  leur 

vie  ont  esté  adonnées  a  grassement  et 
goliardement  parler  des  biens  d'amours  en 
disant  plusieurs  ordes  parolles  et  ui:il 
souuans.  i  Martial  d'Aovkkgne,  Ait. 
d'atn.,  L,  éd.  1533.) 

Duquel  (.M.  de  Guyse)  ilz  parlent  si  gof- 
fement  et  goullardement  qu'homme,  s'il 
n'estoit  extresmement  hérétique,  n'en 
auseroit  avoir  approché.  (CoNDÉ,  ilém., 
p.  6ii,  .Michaud.) 

GOUAitDEUSEMENT,  goui,  adv.,  gros- 
sièrement : 

Icelhii  Jamet  appella  l'oste  coupereau.... 
en  nommant  tout  oultre  gouliardeusement. 
(139â,  -Vrch.  JJ  144,  pièce  33.) 

GOLiAHOiE,  goul.,  S.  f.,  gourinandise  : 
Ou  nourrist  les  jeunes  seigneurs  es  de- 
lices  et  a  la  fetardise,  des  ce  qu'ils  sont 
nez.  Ils  sont  a  l'escoUe  de  gouliardies  et 
viles  paroles.  (A.  ChartieRj  l'Espérance, 
p.  316,  éd.  1617.) 

GOLiARDisE,  youl.,  gouillardise,  gou- 
tardise,  goullardise,  s.  f.,  gourmandise, 
gloutonnerie,  débauche: 

Honte,  qui  de  sa  nature  refraiuc  les 
gouliardtses  et  dcshonnestetez.  (Chr.  de 
Pis.,  Ep.,  Richel.  604,  1°  114  r«.) 

Cueur  qai  a  haultesse  tire. 
Ht  oa  noblesse  est  assise, 
Ooit  toute  ordure  despire, 
Laidure  et  gouliarjut. 
(.\.  (iHARTiER,  Breciaipe  des   nobles,    p.  589,    éd. 
ICl-.J 

—  Paroles  grossières,  mots  de  gueule  : 
Par    manière    de    moquerie     et    autres 

raffardes  malsonnans,...  Jacotin  Poulelz  le 
print  a  moquer  et  dire  plusieurs  goular- 
dites,....  auquel  le  suppliant  dist  que  se  il 
ne  cessoit  de  ainsi  bagouler,  que  on  lui 
respondroit  autrement.  (1447,  .\reh.  11  176, 
pièce  502.) 

L'eu  n'eust  osé  dire  une  Tilleaie 
A  KeotU  femme  ou  quelque  danioisello 
Riche  oa  povre  par  Jeu  ou  •  ompaigaie. 
Fait  bonrgojie,  meschioe,  ou  povre  ancelle, 
Car  eu  ta  court  la  coustuue  estoit  telle. 
De  défendre  user  de  gouliardite. 
(MimiAL  ot  Paris,  liy.  de  Charl.  VU.  f"  69  r», 
éd.  149.3.) 

coLiAHDOisi,  gouliardoil,  aflj.  et  subsi., 
gourmand,  glouton,  lécheur,  débauché, 
grossier,  libertin  dans  ses  paroles  et  dans 
sa  conduite;  désignait  aussi  une  sorte  de 
baladin  : 

Goliardois  et  guileur. 

(G.  01  Coi.ici,  J/ir.,   IMS.  brui.,  ^  191''.) 


COL 

Par  nuit  s'en  est  li  foas  alei, 
Ao  monde  s'est  don  tôt  tornez. 
Et  devint  gotiardois 
Ed  tavernes  et  en  lechois. 

(Visi/M  Prr.,   Ars.  3S11,  f  131'.) 
Et  devint  clers  gmiliardois. 

(/*.,  Richel.  23111,  1M15''.) 
Ribant  et  gouliardoit  doivent 
Par  le  pais  tel  .c.  deniers 
I)i'nt  .1  paior  ert  li  premiers. 
En  bois,  en  chasti.ius,  n'eu  citez. 
(ia  Palenostre  du  lin,  Jub.,  Jongleurs  et  Trou- 
vères, p.  71.) 

Jugleor,  euchanteor,  gotiardois  et  autres 
manières  de  menesterieus.  (Cliron.  de  S.- 
Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  290''.) 

Tielx  sont  ceulz  qui  se  [)aissentdu  gaing 
des  foies  femmes  incontinentes  et  toutz 
telz  gens,  comme  gotiardois  et  aucuns 
;.'engleurs  et  aucuns  cabuseurs.  (Oresme, 
Eth.,  Uichel.  204^  f"  417^  i 

Gouliardois  et  diseurs  de  comedies.(lD., 
ib.,  f»  73',  éd.  1488.) 

II  vont  chascun  jour  comme  gouliardois 
en  habit  resplendissant,  en  apparat  royal. 
{Légende  dorée,  .Maz.  1333,  1°  Sae''.) 

Telles  femmes  gouliardoises  dient  au- 
cunes l'ois  de  femme  qu'elle    est   P ou 

qu'elle  est  ribaude.  [Ùénagier,  II,  60,  Bi- 
blioph.  fr.) 

—  Eu  parlant  de  choses,  grossier,  propre 

aux  débauchés,  aux  libertins  : 

As  parties  et  autres  plusieurs  jeux  qui 
sont  gouliardois,  désordonnés.  (Ménagier, 
l,  36,  Biblioph.  fr.) 

GOLiARDOS,  gouliardeus,  adj.,  grossier, 
libertin  : 

Ne  parolles  deshonnestes  ne  gouliar- 
denses.  (Ménagier,  II,  59,  Biblioph.  fr.) 

GOLiAiiT,  -  ard,~ar,gout.,  gouitl.,golL, 
goil.,  s.  m.,  gourmand,  glouton,  goulu, 
gueulard,  débauché  : 

Del  main  jusqu'au  soir  se  botoit 
Es  tavernes  li  goulias. 
(.D'un  Moine  ki  desroba  s'aieie,  Aïs.   3527, 
f»  89".) 

Don  uiaiu  jusque  au  soir  se  bouloit 

Rs  tavernes  li  golias 

Es  bous  morseas  et  es  hanus. 

Ub.,  Ars.  3641,  f  113».) 

D'ung  cler  goutiar  qui  entra  eu  une 
abbaie  pour  la  rober.  (Ms.  Berne,  f''76  v.) 

Firent  mettre  ledit  Folleteste  hors  dudit 
hostel  par  leurs  variez,  comme  ^ottdord  et 
yvroin  qu'il  estoit.  (1381,  Arch.  JJ  119, 
pièce  437.) 

Estor,  maingeur,  glouton  ou  gotiard. 
(Gloss.  de  Salins.) 

Estrix  mangeresse,  gloutoue  ou  go/iorde. 
Ub.) 

Goliart  ou  grant  mangeur,  estor.  (  Voc. 
gall.-tat.,  Richel.  I.  7684.) 

Les  guutiars  uuroient  horreur  de  le  lire. 
(Chu.  de  Pis.,  Ep.,  Richel.  604,  f  116  r".) 

Grant  mengeur,  goittarl,  estor,  mandu- 
cus.  (J.  Lauadedc,  Calhol.,  éd.  AuB'ret  de 
(Juoetiiueuerau,  Bibl.  Quimper.) 

Augastins,  rustres  et  gouiltars. 

{IS60,  Cuisine  papale,   p.  21,   Fick.) 

Parlons  de  ces  goinfres  gouillards. 
(Plais.  Deris  des  tuppoals  du  S,  de  la  Coquille, 
éd.  1584  ) 


—  En  parlant  dP  chose,  grossier,  liber- 
tin : 

A  leur  lever  peusoient  a  leurs  bobaucei, 
En  s'abillanl  disoient  goulliars  motz. 
(Obingore,  les  folles  Entreprises,  I,  134,  Bibl. 

elz.) 

—  Goui/art  a  encore  qualifié  un  homme 
qui  faisait  le  bouffon  par  les  maisons. 

On  donna,  dès  le  commencement  du 
xiii'  siècle,  ce  nom  à  des  associations  d'é- 
tudiants turbulents  et  tapageurs  qui  s'oc- 
cupaient de  boire,  de  courir  le  pays  et  de 
se  livrer  à  toutes  sortes  de  méfaits  beau- 
coup plus  que  de  littérature  et  de  science. 
Le  Concile  de  Trêves,  en  1227,  prescrit  aux 
prêtres  d'empêcher  les  truands  {irutanos] 
et  autres  écoliers  vagabonds,  dits  Go/iard*, 
de  chanter  à  l'office  divin  ;  il  n'est  pas 
douteux  que  ces  mauvais  garçons  ne 
vinssent  déclamer  dans  les  églises  autre 
chose  que  de  pieux  cantiques.  D'autres 
arrêtés  constatent  des  désordres  causés 
par  la  Goliardise.  Ces  bandes  se  choisirent 
un  chef  qu'on  gratifia  du  titre  d'évêque  : 
Goiius  episcopus.  On  l'appelait  aussi  l'archi- 
poêla.  Il  ne  manquait  pas  de  donner,  contre 
le  clergé  surtout,  carrière  à  sa  verve 
satirique.  Ce  fut  surtout  en  Allemagne  et 
en  Angleterre  que  cette  association  fut  en 
vigueur  ;  elle  a  laissé  d'assez  nombreuses 
pièces  de  vers  latins  qui  mentionnent 
pour  la  plupart  une  grande  détresse,  suite 
de  l'amour  du  jeu  et  de  l'intempérance 
unie  à  la  fainéantise.  (Dinaux,  Sociétés 
badines.) 

Il  est  défendu  a  tout  clerc  d'estre  jou- 
gleur,  cappuleur,  gouliard,  joueur  de  dcz. 
(Bout.,  Somme  rur.,  2"  p.,  f"  26'',éd.l486.) 

II  y  a  des  canons  contre  les  clercs  go- 
liards.  (Addit.  au  Dicl.  élym.  de  Ménage, 
éd.  1750.) 

—  D'aspect  farouche  : 

Ce  est  M.  de  Meques  qui  tant  par  est  guilart 
Qu'il  n'ai  ome  ou  segle  se  li  fet  .i.  legart 
Qui  ne  le  crieme  plus  qu'autre  besle  le  pari. 
(Simon  de  Pouille,  llichel.  368,  t"  1.'13''.) 

—  Homme  qui  se  vante  de  bonnes  for- 
tunes, audacieux,  menteur  ; 

El  puis  dit  que  tous  amoureux 
Sont  gouliars  ou  temps  qui  court. 

(Al.  CuARTiER,  (Miu'.,  -08,  éil.  lliH.) 
Pour  donner  exemple  et  doctrine  auï 
jeunes  gens,  (qui  mesdicts  mémoires  liront 
cy  upres)  qu'ils  se  gardent  d'estre  venteux, 
ne  golias  eu  paroles.  (La  Marche,  Mim., 
I,  9,  Michaud.) 

GOLIAS, j/oMiias, cas  sujet;  voirGoLuiiT. 

GOLIE,  S.   f.  1 

Eu  eufer  iUue  n'aura  inie 
Desputeiuaut  ne  la  goUe, 
Li  despules  sera  fallis. 

(Vie  des  Per.,  Ars.  3041.  f  Ijf.) 

GOLINER,   V.  a.  f 

Qu  ml  avérez  tout  golini 
E  le  pals  environné 

An   Jereiu  si  vous  repentirez  i 

K  en  le  servise  Oen  morrez.  I 

iliagemon  le  lion,   Wrigbt,  Aueed.   lilt-,  f-  ll-l     1 


GOL 

OOLLR,  voir  GOLE. 

ooi^LENEE,  voir  Galonee. 

GOLLOI>E,  S.  f.? 

Faire  qiialrp  goUoles  en  la  tour  d'or- 
loige.  (1S07,  5'  Compte  de  Jehan  Coytant, 
Arch.' Diiin.  Avnllon,  RB  1.) 

GOLLOTTE,  S.  f.   ? 

Pour  rpparatîon?  au  chetnia  de  la  Gol- 
lotie.  (1565,  Compte  de  Guillaume  Gaucher 
pour  ta  fortification,  Arch.  mun.  Avallon, 
ce  171.) 

GoixYE,  S.  f.,  eau  que  l'on  faisait  boire 
à  la  question  : 

Dehot  dari  dicte  acculpato  sepius  aqiia 
dicta  gollye  per  n?  ejuFdem  acciilpati. 
(1308,  Comtn.  s.  le  plaid  qen.  de  Laus., 
Doc.  de  la  Suisse  rom.,  Vil,  379.) 

GOLONNEE,  voir  Galonke. 

ooi.oPER,  S.  m.,  gosier  ? 

Et  je  'i'^  i™  moyc  qni  ost  blanche 
Ly  vnurray  la  testf>  roaper, 
Sy  ly  tonrray  le  (lolnjier. 
(Paision  No'Ire  Snfinpur,  Jnh.,  Myst.,  I!,  2Sfi.) 

ooi.osANCE,  gnlous.,  s.  {.,  désir  : 

C»r  de  joar  et  de  nnil  n'nl  autre  gniousance 
Qae  de  jiarder  l'onnonr  du  roy  sans  demourance. 
(COT.,  du  Giiesclin,  18842,  Charrière.) 

GOLOSANT,  goulousant,  adj.,  avide  : 

Elle  est  (yvresse)  de  tons  manli  pmiottsans. 
(J.  BoocnET,  Regvars  Irarrrsmt,  S"  9S  r",  éd. 
1522.) 

GOLOSER,  goulovser,  golouser,  govleser, 
goleuzer,  v.  a.,  désirer  ardemment,  pas- 
sionnément, convoiter: 

Les  chevaiifî  que  il  inaiiioe  ont  forment  golosé, 
Uli  ïorent  lolir  outre  sa  volent». 

(Les  Loh.,  Ars.  3143,  fMO''.) 
Ly  ont  tant  dit  de  vous  d'honneur  a  hrief  parler, 
One  ly  dus  Gndefroys  tous  prist  a  grmhuser. 
Et  dist  qne  volentiers  vous  venrnit  visiter. 

(Chev.  au  cj/gne,  1.S434,  Reiff.) 
Poinst  le  ceval,  si  se  feri  en  l'onde, 
E  li  cevalx  l'enporta  tôt  droit  ontro  ; 
Unques  la  sele  n'en  moilla  ne  la  crupe, 
E  li  Danois  le  hon  destrier  ffotose  : 
Dex  I  dist  il,  pères  qui  formas  tôt  le  monde. 
Se  toi  plaist.  Sire,  cel  hon  coTal  me  done  ! 
Li  paiens  fn  d'autre  part  el  gravier, 
E  li  Danois  golose  le  destrier  : 
Dei  I  dist  il.  pères  qui  tos  dis  fns  et  iers, 
Tôt  sain  e  salf  me  rendes  cel  destrier, 
Qne  il  n'i  soit  ne  mvres  ne  plaies, 

CliAiMii.,  Ogier,  277G,  Barrois.^ 
La  Toist  l'en  tant  barhelinr 
Si  trcgrant  joie  démener, 
Qni  les  batailles  golousoirnt. 
(Ymg.  d'Alex.,  Brit.  Mns.,  Bibl.  reg.  19,  D  1 
f  32  r».) 

RoUant  la  prist  molt  bien  a  esgnarder, 
I  Dedans  son  cuer  forment  a  gouleser. 

•   (Bertrand  de  Bar-sor-Aube,  Girard  de  Viane, 
'       p.  90,  Tarhé.) 

Conans  la  prist  molt  hien  .i  esgarder. 
Dedans  son  cuer  forment  a  goulomrr. 

(In.,  i*.,  r,48,  Bekiier.) 
...  Mes  r»arain  sa  mie 
A  il  trouvée  duel  fesant 
Qui  vet  la  mort  molt  golosant. 
{Percnal,  ms.  Montpellier  H  240,  f  102".) 
D'autre?  manuscrits  portent  grlosanl. 


GO  M 

Oiieqno  la  hole  Ydone  plenre  et  plaint  et  dolousc 
Le  preu  Garsilion  que  tant  aime  et  golouse, 
Atant  es  vos  sa  maistre  de  tost  aler  jalouse, 
îsaelement  corant  tdute  une  voie  herbonse. 
Et  voit  sa  ilemoisele  en  vie  doleronse. 
(AnnrpRoy  \,r.  Bastard.  Bêle  Idoine,  Bartsch, 
Rom.  et  past.,  I,  K7,.i9.) 

Le  cheval  commencha  forment  a  galoper, 
Kt  le  destrier  au  Turc  prist  moult  a  goliiser. 
{Conq.  de  Jerus.,  8090,  Hippeau.) 

La  cité  prent  li  roys  a  esgarder 
Dedenz  son  cuer  forment  a  goulouser. 
(Aym.  de  Narl>  ,  Richel.  24:|B9,  p.  3».) 

Des  François  d'otre  l'iave  fu  forment  golonses. 
(Chans.  d'.inlioche,  iv,  v.   196,  P.   Paris.) 

nuon  Irai  ens  le  fin,  sans  douter, 
Por  le  grant  tore  que  il  ot  golousf. 

(Iltton  de  Bord.,  2428,  A.  P.) 
S'a  faite  .i.  orison  hien  faite  et  enparlec. 
Que  celé  vile  soit  a  tel  fuer  atornee 
Qne  do  cens  ne  d'autrui  ne  soit  mes  golosee. 

(Gui  de  Bourg.,  4289,  A.  P.) 

Et  elle  dist  ;  Vaves  tous  goulonsee? 

(Auberon,  929,  Graf.) 

En  iiaiiiiie  vit,  en  painne  maint 
Ki  plus  goulnuse  el  plup  ataint. 
(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.  8,  P.  Meyer.) 
Et  pource  se  doit  hien  garder 
Chascuns  del  autrui  goitlo'tser. 

(Ade.net,  Cleom.,  kxi.  3142,  f  35'.) 
Pour  s'arme  que  sanver  gotilôiisc. 

(MoiisK.,  Citron.,  C.529,  Reiiï.) 
Il  saura  hien  qne  cil  gouhuse 
Qui  si  fetement  se  donlonse. 
fRuTEB.,  Dit  del'ucil  Bustebuef,  I,  20,  .luh.) 
Yen  aveiz  com  longuement 
At  tcnn  bel  et  noblement 
Li  cuens  la  contei  de  Tholenze, 
Que  cbascuns  reserahleir  golenze 
Par  son  sang  et  par  sa  largesse, 
Par  sa  vigueur,  par  sa  proesse. 
(Id.,  Complainte  dou  Conte  de  Poitiers,  I,  49.) 

Les  François  qui  plus  asez  ijoulousent  la 
batale  que'  la  pais.  {Chron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f»2.^8>>.) 

Arrivèrent  devant  Murel. 
De  François  grever  gnulmisnnz. 
(Giiiart,  Roy.  lign.,  t.   I,  p.  231,  Ruchon.) 

Trouver  m'a  fait  mon  compaignnn 
Qui  de  son  bien  me  golousa 
Tant  que  par  amour  m'e.spousa, 
(Un  Mir.  de  N.-D.,  de  la  fille  dn  roy  de   Hongrie, 
Th.  fr.  au  m.  II.,  p.  541.) 

coi^osETij,  goulouseté,  s.  f.,  glouton- 
nerie : 

Goulouseté  et  avarice, 
Cnvoitise  et  li  autre  vire 
Tnit  miiinent  a  perdicion. 
(Hacé   be  la  Charité,    Bible,  Richel.    ifll, 
f'Ul''.) 

GOLOTE,  S.  f.,  désir  : 

Qne  Mes  des  Sarasins  astoit  en  grant  golote. 
(Jeh.    des    Preis,   Geste  de  I.iege,  G107,  ap. 
Scheler,   Gloss.  philol.) 

GOLOUSANCE,  voir  GOLOSANCE. 

Gor.ou.sER,  voir  Goloseb. 
GOLPiiv,  voir  Goupit,. 

GOMALT,  s.  m.    ? 

La  falsent  hauherc  et  bli.alt 
Que  li  trenchant  fer  de  gomalt 
Passent  par  piz  et  par  forceles. 

(Bek..  Troie.  19079,  .loly.) 


GOM  -.m 

aoMER,  s.  m.,  sorte  de  vase  : 

Quar  il  boivent  a  grnnz  gomers. 
(Bataille  des  .vu.  arts,  Richel.  837,  f  1,3,S.) 

A  un  gomer  puisent  l'enuo  parfonde. 

(E.  Desch.,  Poés.,  m,  I,  A.  T.) 

—  Objet  de  peu  de  valeur  : 

Et  fitst  Ovides  ou  Omers 
Si  ne  vaudroil  il  ji.  gowers. 

(Rose,  Corsini,  r'''92  ;  Méon,   13S23.) 

1.  GOMME,  goume,  s.  f.,  ballot  : 

Item  \u\e  gomme  d'a?uillep,  c'est  assavoir 
.XXV.  livres  île  pesant  pour  le  gomme. 
(1295,  Cart.  Esdras  de  Corbie,  Richel.  1. 
17760,  f»  356''.) 

Une  goume  d'aipiiilles,  la  mendre  de  six 
milliers  el  tout  d'une  sorte.  (1407,  Ord., 
IX,  303.) 

—  Trou  sous  la  roue  d'un  moulin  : 
Icelle  Jelianue   emporta   ladilte  Benoite 

sur  le  bort  du  pont  pour  la  pctter  en  la 
gomme  du  moulin,  ou  elle  disoit  qu'elle  la 
noieroit.  (1.390,  Arcb.  .IJ  140,  pièce  147.) 

Lesquels  compaiguons....  haucerent 
icellui  ventaili;  et  firent  tourner  la  roue 
d'uu  tordoir  ou  tnoulin  a  huille,  et  lais- 
sèrent aler  un  baston  aval  l'eaue,  qui  se 
mist  entre  la  roue  dudit  moulin  et  la 
gomme.  (1403,  Arch.  JJ  1.58,  pièce  225.) 

2.  GOMME,  S.  f.  1 

Je  luy  Bonhaite  avoir  cent  Rorames, 
Et  autant  d'empereurs  que  d'hommes, 
Dont  il  fust  chief  impérial. 
Par  tel  que  tout  son  cœur  royal 
Tonrnast  a  frnit  et  saines  gommes. 
(G.  Chastellain,  Souhaits  au  duc  Charles,  vu, 
339,  Kervyn.) 

nosiMÉ,  adj.,  syn.  de  molesté  : 

Il  est  escript  en  l'Ecclesiaste  que  les 
larmes  d'une  povre  vefve  gommée  et  mo- 
lestée montent  au  ciel  devant  Dien.  {La 
prem.  propos,  rie  Jean  de  Uely  faite  devant 
(8  roy,  le  12  fiW.  1483.) 

GOMMEMENT,  S.  Hi.,  action  de  poisser  : 
Gummilio,  lionis,  f.  g.  Gommement.  Pois- 
sement.  (R.  Est.,  Dictionariolnm.) 

GOMJiEXE,  gum.,  s.  f ,  câble,  gros  cor- 
dage : 

Le  vent  de  Siroc  commença  petit  a  petit, 
et  se  renforça  sur  le  vespfe,  jusques  a 
estre  moult  impétueux  :  lequel  nous  con- 
traignit plier  toutes  les  voyies,  et  nous 
contenter  d'une  petite,  qu'il  nous  convint 
descendre  jusques  a  mi  mas,  l't  la  renfor- 
cer de  bonnes  gommenes  et  gros  chables, 
(Belon,  Singnlarilez,  11,  l.ï,  éd.  Ioo4.) 

L;s  ancres  retenues  a  belles  chesnes  de 
fer  en  lieu  de  gumenes  et  cordages.  (ViGEN., 
Comm.  de  Ces.,  p.  102,  éd.  1576.) 

GOMMERB,  S.  f.,  fard  : 

La  troisième,  avec,  des  cautères  appli- 
ques es  lieux  qu'on  s.iit,  et  avec  gommeres 
ou  fards,  et  autres  qui  décorent  et  conso- 
lident la  face  elles  autres  membres.  (JouB., 
Gr.  chir.,  p.  435,  éd.  1598.) 

coMMOsiTÉ,  gonm.,  .s.  f.,  gomme,  qua- 
lité de  ce  qui  est  gommcux  : 

Et  est  celuy  (bnsalme)  a  eslire  auquel  il 
appert  aucune  gonmosité  dedans  ou  glueu- 
sité  quand  on  le  froisse  ou  casse.  {Le  grant 
Herbier,  f"  16  r»,  Nyverd.) 

Et  fluc  de  lui  (l'euforbe)  moult  de  gom- 


308 


(ÎOM 


GOM 


GOM 


tnotité.   (Jard.   de  sanU,  I,  479,   impr.   la 
Minerve.) 

GONAIL1.E,  s.  f.,  vêlement  : 

Et  firent  conrs  maatiaos,  gmailks  de  depors. 
(Ajf  i'Arign..  Î3îi,  A.  P.1 

Cf.  GOXE. 

GONART,  adj.  ? 
(Apres  la  mort  d'Angnste)  Kmperenr  rat  ses  fils 
[Tjrberiuii  gonarl. 
(Ira.  DE«  Pmis,  Gfsie  ât  Liegt,  1912,  ap. 

Stheler,  Gloss.  phitol.) 

coNnELE,  voir  Costbele. 
GONCE,  s.  m.,  sorte  de  chien  : 

Grant  masse  de  cliiens  nos  et  antres, 

Mastios  et  fonces  et  grans  \iantres. 

(J.  DE  CoxDE,  H  Dis  d'Entenâan.,  719,  Scheler.) 

GONDE,  S.  t.  î 

Nalnre  anssr,  pnl  tant  est  décorée. 
De  chier  trésor  et  de  hanli  doos  parce. 
An  plas  parfait  de  sa  gonàe  estoree^ 
>"east  en  si  cher,  si  précieux  oarrage. 
(G.  CntsTELL.,  Viroer  ies  noH.  hommes  de 
France,   vi,  2I>,  Kerv.) 

GONDILLIER,  VOif  GaNDILLIER. 

GONDOX,  voir  GODON. 

1.  GONDRE,  S.  f.,  sorte  de  vaisseau  : 
Grand  nombre  d"esquiphes,  gondrez,  et 

nlmadis,  e^uippees  de  mattelotz.  [Entr.  de 
Henry  II  d  Rouen,  1°  45  v.) 

2.  GONDRE,  voir  Gronore. 

GOXDRILLEMENT,  VOir  GRONDILLEMENT. 
GOXDRILMER,  VOir  GROXDILLIER. 
GONDRUILLER,  VOir  GRONDILLIER. 

CONE,  gonne,  gounc,  s.  {.,  cotte  longue 
iini  descendait  jusqu'au  mollet  : 

En  Tos  aroit  bêle  persone 
QanI  anriez  resta  la  gone 
Par  desns  la  pelice  grise. 

(.Ren.,  10"1,  Mcon.) 

Le  deable  qni  es  fers  fu, 
Qoi  ot  go«e  et  froc  vestn. 

(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  PS"''.) 
Et  si  a  mances  a  lor  gouttes. 

(MOLSK..  Citron.,  iilGl,  ReilT.) 

Vest  aoe  goune  a  lees  manches. 

(Etulachele  Moine,  i.S:;,  Michel.) 
Un   jour   prist   ces   compaignons,   e   se 
armèrent  bien,  e  pus  veslireut  iurjounes 
•■-ome  a    mariners   apent.   [Foulques  Fitz 
Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv'  s.,  p.  lu".) 

Pares  et  vestus  tous  d'un  parement  de 
•jonnet  de  baudequin  vert  cl  vermeil. 
IFroiss.,  Chron.,  I.  IV,  c.  1,  Buchon.) 

Je  congnoi>  le  raoync  a  la  gonne. 
(VaLO»,  Dali,  des  Menus  Prop.,  Jonaosl,  p.  150.) 
La  gonne,  ponnclle,  ou  cotte  longue 
jusqueg  au  gras  des  jambes,  de  soye  (vo- 
lontiers) et  sans  manches  (du  temps  de 
Pbilippes  le  Bel)  mais  blasonnees  des 
armes  dudil  chevalier.  Car  ainsi  appelloit 
on  la  casaque,  ou  le  vestement  de  dessus 
les  armes,  (ieoflroy  comte  d'Anjou,  vivant 
l'an  VCCCCLXXX.  s  nppella  grise  ponnelles 
pour  ce  que  volontiers  il  en' vestoit  une  de 
telle  couleur.  (Fadchet,  Oriq.  des  cheval., 
irm.,  et  hér.,  Il,  i,  é>l.  leil.) 


Centre  de  la  France,  gonne,  robe,  vête- 
ment, casaque. 
GONBL,  gonnel,  goniel,  .<.  m.,  robe  : 

Chapo  avoit  et  roantel, 
El  cote  sus  gonnel, 
Et  braies  et  chemise. 
(/)«  l'Eschacier,  ap.  Jab.,  }ongl.  et  Trimr., 
p.  159.) 

Oli»ier  Toit  son  sanc  conlreTal  son  goniel. 
(Jeh.  riES  Preis,  Geste  de  Liège,  18637,  ap. 
ScheK'r,  Gloss.  philol.) 

Cf.  Gonele. 

GONELE,  -  elle,  -  iele,  -  aie,  -  aile,  gonn., 
goun.,  gun.,  s.  t.,  longue  cotte  qu'on  met- 
tait par-dessus  rariimre  et  qui  descendait 
à  mi-jambe,  et  aussi  robe  de  femme  : 

11  s'agenoUle  ;  veslne  ot  sa  gonncle. 

(fl.  de  Cambrai,  1757,  A.  T.) 
La  meschine  fud   vestue  de   une  gunele 
que  li  batid  al  talun.  (Rois,  p.  164,  Ler.  de 
Lincy.) 

Mats  anqaemiit  en  nostre  hostel 
Li  reverserons  la  gonelle. 

(fini.,  Br.  III,  788,  Martin.) 

Tout  maintenant  la  getai  sor  l'eibier 

Eq  mi  leu  de  la  praelle. 

Si  li  levai  la  gonelle. 
(J.    DE    CAMDBi:,    Bartscb,    Rom.    et  pasi.,    III, 
i8,  33.1 

Joste  le  mont  de  Cassel 

Trovai  pastorelle. 

Et  eut  de  foille  chapel. 

En  pure  gonelle. 

Et  cbaiûturo  d'an  rosel. 
(Albdiss  de  Sezanne,   Pastorelle,    ap.  ïarbé,  les 
Chansonn.    de    Champagne  aux   xii"    et    xm"    s., 
p.  13.) 

Biens  ne  li  vanst  nne  gouniele. 

(Fregus,  p.  227,  Michel.) 

Et  d'an  bon  vert  corle  gonelle 
Li  a  Testn  la  damoiselle. 

(Parlon.,  5063,  Crapelet.) 

Pais  vesti  antres  dras  por  desus  sa  gonnale; 
Si  comme  chevalier  s'atorne  la  puccle. 

(Floocant,  1770,  A.  P.) 

Frère,  malvaise  est  vo  qonniele, 

U>e  .S.  Jehan  Paulu,  Ricbel.  1553,  f  H9  r°.) 

Sire,  ou  est  vostre  filz,  est  ce  ci  sa  gonnallei 

{Bible,  Richel.  763,  f  234''.) 

La  femme  qui  les  (gelines)  gardoit  batoit 
l'oue  de  sa  gounelle.  (JoiNV.,  Hist.  de 
St  Louis,  p.  182,  Micliel.) 

Ce  Geoffroy  fut  appelle  Grisegonnelle, 
pour  ce  que  estans  simple  chevalier  au 
temps  du  roy  Lotaire,  il  combattit  un 
géant  devant  Paris,  comme  dit  l'histoire 
d'Anjou,  qui  est  farcie  de  tels  combats.  Le 
jour  du  combat  il  avoit  sur  ses  armes  une 
cotte  d'armes  de  drap  gris,  qu'on  appelloit 
lors  gonnelle,  qui  est  uu  vieil  mot  fran- 
çois  comme  encore  on  en  use  aujourd  huy 
en  plusieurs  endroits  de  ce  royaume.  (Du 
Haillan,  llisl.  d'Anjou,  f"  7  r»,  éd.  1373.) 

Bressan,  gonala.  (Noël  de  Passeron.) 

l.  GONET,  goneyl,  gounet,  s.  ni.,  pièce 
de  vêtement  : 

Li  chers  qui  mainne  gones  de  Cham- 
paigne  ne  doit  que  .ii.  den.  jusques  a  la 
Saincl  Martin.  [Tarif  du,  Livre  rouge  de 
l'Echev.,  Arch.  leg.  de  Ueims,  I,  744, 1"  sé- 
rie. Doc.  inéd.) 


Une  robe  et  un  gounet  de  color.  (Arch. 
(lir.,  E,  Not.,  Min.  d'O.  Frapier,  n"  728-1, 
f  114.) 

\iesgoneys  de  drap  vert,  (xvi"  s..  Invent 
de  metibles  au  pays  de  Montbéliard,  ap. 
Beauquier,  Provincialismes  usités  dans  le 
Doubs,  verbo  Gôné.) 

Franc-Comtois  ,  Montbéliard  ,  Baume, 
Jura,  30Tjne,arrond.  dePontarlier. 

2.  GONET,  s.  m.,  désigne  une  sorte  de 
pain  : 

Item  ay  un  coutel  o  deux  pointes  et 
coustes  blanches  sur  une  vigne  appellee  la 
vigne  de  la  coutelle,  et  s'il  fausset  a  coper 
un  gonet  ou  un  pain  de  Noël  cuyt  et  fumé, 
je  en  ay  sexante  solz  et  un  dener  d'a- 
mende. (1406,  Gr.  Gauth.,  f»  298,  Lusseray, 
Arch.  Vienne.) 

GONEYT,  voir  Gonet. 

GONETE,  gonnete,  s.  f.,  sorte  de  robe, 
comme  gonele  : 

Mais  jeu  en  istrai  per  sainte  Marie, 
Ke  ni  veslirai  cotte  ne  gonnete. 

(Rom.  etpast.,  Bartscb,  I,  33,15.) 

GONFANÉ,  adj.  entaché  ? 

Les  brebis  orent  (ereotî)  gonfaneez 
De  malage  et  toute  pelées. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  t'  102».) 

GONFANOiER,  S.  m.,  gonfalonnier  : 
Gonfanoier  l'a  fait  d'Yrlande. 

(Durmars  le  Gallois,  15232,  Stengel.) 

GONFANONCEL,  S.  m.,  goufanou,  en- 
seigne : 

Très  parmi  l'esquine  s'en  vont 
De  la  lance  li  brun  coutel 
A  tôt  le  blanc  gonfanoncel. 

(Alhis,  Bicbel.  375,  f  152''.) 

GONFANONER,  gof.,  v.  a.,  ranger  sous 
la  bannière  : 

Gofanoneromes,  (nous)  rangerons  sous  la 
bannière.  (Xiv°  s.,  Oaruiesleter,  Glosses  cl 
Glossaires  hébreux-français,  1878,  p.  39.) 

Gofanoné,  rangé  sous  une  bannière. 
Ib.) 

GONFLE,  adj.,  gonflé  : 

Déjà  sur  le  figuier  la  ligne  s'engrossit 
Pleine  et  gonfle  de  lait.... 

(Bemï  Belleau.) 

Dans  l'Orléanais,  dans  le  centre  de  la 
France,  dans  l'Aunis,  dans  la  Bourgogne, 
dans  la  Suisse  romande,  au  Canada,  gonfle, 
gonfe,  ostencore  synonyme  de  ffO)i/!é.  A  Or- 
léans, il  s'emploie  au  sens  physique  et  au 
sens  moral  :  il  y  a  des  moments  que  je 
suis  gonfle  ;  ça  me  serre.  Bourg,  et  Morv., 
avoir  le  corps  jon/îe. Suisse  rom.  etlyonn., 
avoir  les  piedsjon/îes;  cette vacheest  gonfle 
de  trèfle;  avoir  lecœur  gonfle.  Dans  le  cant. 
de  Neuchàlel, aon//e  s'emploie  aussi  comme 
s.  m.,  pour  signifier  houle,  vagues  après  la 
tempête  :  Il  y  a  beaucoup  de  gonfle  au  lac. 
(Bonbôte,  Gloss.  neuchdt.) 

GO^HE,  s.  f.,  mâchoire  : 
Ilec  gêna  vel  maxilla,  gonlie.   {Gloss.  de 
Glasgow,  V.  Meyer.) 


GOR 


GOR 


GOR 


309 


GONMEL,  voir  GONEI,. 

GOMER,  S.  m.,  la  contenance  d'une  go- 
nelle  f 

De  la  magne  qni  chiel  en  manière  de  plnive. 
Morses  .1.  Qonier  a  ehascnn  prendre  en  rueve, 
(La  grani  Bikle  y.-D.,   liichel.   51432,  f°  90'.) 

OONNALLE,  voir  GO.VELE. 

OONNE,  voir  GONE. 

GONNELE,  voir  GONELE. 

GONNION,  jonnyon,  s.  m.? 

tesgonnyons  d'un  mollin  awedde.  (1314. 
Lille,  ap.  La  FoDf,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Pour  aToir  livré  les  gonnions.  (Ib.) 

GONORUTE,  s.  m.,  qui  a  la  gonorrhée  : 
Les  gonorutes,  c'est  assavoir  les    fluens 

en  semence.  (Bourgoing,    Bal.  Jud.,  \l, 

18,  éd.  1530.) 

GONS,  S.  m.  pi.? 

Si  li  demande  qne  il  fist 
Qai  sanz  sa  pel  ilnec  s'assist. 
Les  gon^t  fait  il,  voi  despeciez. 

(Ysopd,  Richel.  19132,  f»  20'.'l 

GONTAL,  S.  m.,  nom  d'une  partie  de 
l'église,  p.  ê.  forme  de  cantel,  chantel  : 

Richart  I"'  se  fist  conduire  a  Fescan 
l'abbaye,  et  commanda  qu'on  l'enfouyl  ou 
gontal  de  l'église,  (xv'  s.,  Valenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Gow'ER,  s.  m.,  gonfanon,  enseigne, 
drapeau  : 

Ce  seigoenr  sera  nostre  hoslage  ; 
Puis  qu'il  nous  a  ainsi  promis 
Le  gonter  lu  y  en  est  remys 
Par  le  TOloir  impérial. 
11565,  HUt.  de  saine!  Itartin.  myst.  en  deux  jour- 
nées,  S.-Jean  de  Maurienne  1882,  Trav.  de  la 
Soe.  d'Arch.  de  Maur.,  t.  V,  p.  243.) 

GOODALLE,  VOir  GODALE. 

I    GOPE,  voir  Gaupe. 
1    GOPiL,,  voir  Goupil. 

GOPILLIER,  voir  GOUPILLIER. 

GORBAi'T,  ffour.,  S.  m.,  fossé  : 
Donner  ordre  a  tenir  les  rues  nectes  et 
I  donner  conduite  au.x  jorfiaw te  pour  éva- 
cuer les  eaux  et  immundicitez.(i.5  fév.lblS, 
Règl.  des  consuls  d'Agen,  Arch.  mun. 
jAgen.) 

Les  marccbaux  pourront  saigner  les  che- 
vaux sur  les  gonrbaullz  qui  ne  donnent 
pas  sur  les  rues.  (Titre  détruit.) 

Nom  propre,  Gourbaut. 

GORD,  voir  GORT. 

GORDEER,  voir  GORDOIER. 

GORDEMENT,  adv.,  vilement  : 

Celx  qui  moinent  gordement  les  sers,  ou 

par  cruauté,  ou  par  dureté,  ou  par  félonie. 

[Liv.  de  jost.  et  de  plet,  1,  xix,  §  2,  Ra- 

petti  ) 

GORDER,  gourder,  v.  a.,  maltraiter  : 
Icellui  Quenivet  print   le   suppliant  a  la 
2orge    et   lui  dist    qu'il  l'estrangleroit,  et 
luanl  ledit  suppliant  vit  que  ledit  Quenivet 


le  gotirdoit  et  consirainanoit  ainsi.  (14.55. 
Arch.  JJ  189,  pièce  41.) 

Cf.   GORDOIER. 

GORDix,  s.  m.,  stnpide,  niais  : 

Icpllui  Boyn    commença  a  desœentir  le 

suppliant ,    et    l'appeller     villain     gordin. 

(1459,  Arcb.  JJ  190,  pii^ce  7.) 

1.  GORDiNE,  gourdine.  s    f.,  femme  ga- 
lante, femme  de  mauvaise  vie  : 

Paris  en  amena  la  dame  fHélène)  par  rapine  : 
Rois  Menelaus  en  ot  grant  dol  et  grantcorine; 
0  sa  gent  en  ala  a  Troies  par  marine  ; 
.X.  ans  i  fn  li  sièges,  si  com  escris  devine  ; 
S'en  fu  Troie  livrée  a  perte  et  a  gastine. 
Aliiandres  regarde   voloaliers  (dans   une  peinture 
(qui  décore  sa  tente)  h  gordine  (Hélène) 
Et  dist  as  .xii.  pers  :  Cist  farent  par  morine, 
Del  roiaume  de  Perse  ferai  itel  ruine 
Et  métrai  le  roi  Daire  en  ilel  desepline. 

(fiorai.  d'.Alij:.,  f  lO*",   Michehnt.) 
11  a  en  ceste  vile  une  dame  naive 
Qui  pour  Ste  Aveline  se  doit  bien  travellier 
Et  son  mostier  refaire  et  tote  nuit  veiller, 
E  Diex  coin  ?e  rounois  une  bone  gourdine 
Qui  11  Taui'uit  donner  une  seule  fordine. 
(Poés.  ma.  av.  1300,  t.  IV,   p.  1333,  Ars.> 

2.  GORDINE,  S.  f.,  abri,  sauvegarde  : 

De  corps  qui  n'ont   point    d'armes  gisans  la  sans 
Igordine. 
(Jeh.  des  Preis  ,  Geste  de  Liège,  10852,  Scheler, 
Gloss.    philol.) 

Vous  aveis  mon    honour,  qui    me    faisoit  gordine. 
(In.,  ib.,   33142.) 

[L'empereur]  m'at  osteil  la  gordine 
De  s^nc  (de  la  parente  qui  était  avec  lui). 
(Id.,  ib..  37828.) 

GORDOIER,  gourdoier,  gourdoyer,  gor- 
deer,  v.  a.,  maltraiter,  rudoyer  : 

11  a  tant  grief  que  il  n'eust 
Mestier  de  piz  s'il  vous  plenst. 
Or  ne  l'alez  plus  gourdoiant. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f"  23''.) 


Goiirdoyanl. 

(Ib.,  Val.  Chr.  1 192,  t°  23'.) 
...    Gordoianl. 

(Éd.  Méon,  t.  3319.) 


Gordeanl. 

(Ib.,  Kichel.  1373,   f  28''.) 

Et  quel  femme!  On  ne  luy  ose 
Rien  dire  qui  ne  la  gourdoye. 
[Le  Lazare,  p.  20,  ap.  Ler.  de  Lincy  et  Michel, 
Farces,  Moratil.  et  serm.  joy.,  t.  III.) 

GORDON,  voir  Gooo.\. 

GORE,  gourre,  gatire,  waure,s.  t.,  truie  : 

La  grand  gore,  ou  gaure.  (Qualilication 
appliquée  par  le  peuple  à  Isabeau  de  Ba- 
vière.) 

Recepte  du  dit  Robert,  pour  l'assise  de 
le  gore  a  luy  vendue,  .XL.  livre,  {liegislre 
des  recettes  de  Boulogne-sur-Mer,  1415- 
1416,  p.  29,  Ed.  Dupont.) 

Main  de  gourre,  pied  de  pourceau,  ou 
celui  dont  la  main  ressemble  a  un  pied 
de  porc.  (CoTGR.) 

—  Adj.  f.,  débauchée  : 

Que  nuls  tavernier  ne  laicbe  joweir  en 
sa  taverne  aux  deiz,  ne  acseiche  waure 
femme  a  hoir  en  sa  taverne.  (J.  de  Stave- 
LOT,  Chron.,  p.  226,  Borgnet.) 


ffiiime  débauchée.  Perche,  H.-.\Iaine,.\lorv., 
gore,  truie.  Bourg..  Yonne,  gore,  truie, 
femme  débauchée.  Norm.,  gaure,  grosse 
femme  sans  souci. 

aoREiGNUN,  voir  Garegno.n. 

1.  COREL,  gorreau,  s.  m.,  cochon  : 

U  souvint  a  la  ditte  femme  d'un  petit 
gorreau  qu'ilz  nourrissoient.  (1401,  Arch. 
JJ  156,  pièce  38.) 

Disme  d'agneaux,  gorreaux,  veaux,  etc. 
(1492,  Nieuil,  ch.  m,  art.  2,  Arch.  Vienne.) 

Et  de  la  est  venu  le  nom  de  ceste  sauce 
exquise  qu'on  appelle  myrtetum;  et  aussi 
le  goust  qu'on  donne  a  la  venaison  de 
sangliers  et  gorreaux,  avec  le  fruict  du 
meurte.  (Du  Pinet,  Dioscoride,  1,  128,  éd. 
1605.) 

Un  gorreau  fort  petit  s'efforcant  se  def- 
fendre  de  la  mâchoire.  {Trad.  de  Galien, 
p.  15,  éd.  1609.) 

Morv.,  gorelle,  jeune  truie. 

2.  COREL,  voir  GOHEREL. 

GORET,  S.  m.,  au  sens  propre,  jeune 
porc,  a  désigné  au  xvi°  s.  une  sorte  de 
rime  non  riche  : 

De  rigmes  en  goret  et  plusieurs  autres 
menues  tailles  ne  font  les  rhetoriciens 
quelque  estime  pource  qu'elles  sont  vi- 
cieuses et  condemnables.  (H.  de  Crot, 
Arlderhet.,  éd.  1493.) 

L'en   faict   cent  mille  chansons  que  les 
enfans  chantent  et  les  pages,  de   rithme 
goret  sans   art   et  mesure,   ainsi    que  les 
ignorans  les  scavent  faire.    (Fabri,  Bhet 
1.  Il,  f»  35  r°,  éd.  1521.) 

Une  autre  fort  basse  rithine,  que  l'on 
appelle  rithme  de  goret,  ou  de  boute- 
chouque;  qui  garde  mesure  en  syllabes  ; 
mais  en  la  rithme  a  peu  ou  point  de  con- 
venance :  laquelle  n'est  approuvée  qu'entre 
ruraux  et  ignorans,  qui  en  font  les  dits, 
pour  aller  a  la  moutarde  ;  comme  cy  : 

Grand  Guillaume 
C'est  le  bel  ouvrage  que  de  piastre. 
Quand  on  le  sait  bien  mettre  a  point. 
C'est  dommage  quand  on  le  gaste. 

(Id.,  ib.,  I.  II,  f  11.) 

L'ung  rime  en  gotct. 

(Conlred.  de  Songecr.,  f  27  r»,  éd.  1330.) 
En  ces  cinq  espèces  de  rymes,  je  lo 
pense  avoir  montré  la  meilleure  part  de  ce 
qu'il  s'en  peut  dire  :  car  ce  que  les  res- 
veurs  du  temps  passé  ont  appelle  la  ryme 
goret,  et  j'appelle  ryme  de  village,  ne 
mérite  d'estre  nombree  entre  les  espèces 
de  rymes,  non  plus  qu'elle  est  usurpée 
entre  gens  d'esprit.  (Ch.  Fostaike,  Art 
poét.,  I,  7,  éd.  1573.) 

Nom  propre.  Goret. 

GORETON,  s.  m.,  petit  cochon  de  lait  : 

Mangez  ilz  ont  noz  goretons 
Et  noz  brebis  et  noz  moutons. 
(Complainte  du  povre  commun  de  Fr.,  ap,  Mons- 
trelet,  Chron.,  VI,   181,  Soc.  de  l'Il.  de  Fr.) 

GORGE, s.  1.,  insulte,  raillerie  piquante: 

A  Ruem  passa  a  son  serorgc, 
Qui  ne  li  Dst  ire  ne  gorge. 

(Mousk.,  Chrou.,  13282,  Reiff.) 


Centre  de  la  France,  gore,  goure,  truie,  l      gorgeçon,  s.  m.,  gorge 


310 


GOR 


GOR 


GOR 


Le  forgetm  «ncorc  sec  a 
Dq  gn  it  soir  qa'iluec  endiir.i. 
(Li  TiuTcnreR.  Chans.,  ap.  Scheler,  Troai'. 
trtt.,  p.  676.) 

OORGER,  voir  GOBGIBE. 

GORHRF.R,  voir  GORGOIBR. 

GonnKiER,  voir  Gorgoier. 
GORGEi.ETE,  S.  f.,  dimiti.  de  gorge  : 

Fansse  nienrtriere  belele, 
Oni  «le  (ionce  gorgrlele 
De  U  dent  as  osé  toucher. 
(Jeax  DoiBLEt,  Po/sifi,  p.    n,  Blancbemain.) 

GORGEOR,  -  eour,  S.  m.,  gourmand  : 

Vous  n'en  povpz  maiz  entre  vous  de 
Quillebuef;  se  vous  estes  pros  et  pras,  car 
vous  estes  prnns  qorgeours.  (139Ô,  Arch. 
.1.1  140,  pièce  J36.) 

GORGEO'J-ER,  VOir  GOHGOIER. 

GORGER,  voir  GORGIER. 

GORGERE,  voir  GORGIRRB. 

GORGEREY,  VOir  GORGERI. 

GORGERET,  -  gieret.  s.  m.,  fraisi»  : 
Bachine?  parnis  de  pavellon?  el  fjorgierez 

de  coton  et  de  telle.  {Pièce  de  1339,  ap.  h. 

Delisle,    Act.    norm.    de    la   Chamb.    des 

compt.,  p.  196.) 

GORGERETTE,  ffor.,  S.  f.,  fraisB  : 
.iir.  aube?   et   trois   gargcrellez.  (1386, 
Invent,  de  S.  Amé,  Arcli.  iNord.) 

GORGERI,  -  y,  -  ey,  gourgerit,  s.  m., 
petit  camail  de  mailles  attaché  à  la  bar- 
bnte  on  au  hacinet,  qui  couvrait  le  cou  et 
atteignait  à  peine  les  épaules  : 

Il.-irnoys  de  la  Pucelle.  parniz  de  parde 
braz,  d'une  paire  de  mytons  et  d'un  abil- 
lement  de  teste,  où  il  y  a  unp  gorgerey  de 
maille,  le  bort  doré,  le  dedans  parny  de 
satin  cramoifv,  doublé  de  mesme.  (Ducs 
de  Bourgogne',  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Si  le  va  atlaipnanl  dessoubz  l'ombre  de 
l'escn  emmy  le  vif  pnrmy  le  gorgery.  (Per- 
ceval,  Elucid.,  éd.  1530.) 

Ponr  r^mplomer  nng  gorgeni. 

(Àcl.  des  Apoft.,  Tol.  Il,  f»  -à'f,  ,J.  15.37.) 

-  Gorge  : 

Le  suppliant  frappa  sa  femme  nnggrant 
cop  de  Cousteau  ou  col  en  descendant 
jusque?  au  gourgerit.  (1463,  Arch.  J]  202, 
pièce  31.) 

GORGERIE,  s.  f.,  fanfaronnade  ; 

Eglof  avoil  non  li  fori.  Ici  fail  prani  gnrgerir 

E  mot  s'on  ta  T.intant  par  pranl  snrgniilerie. 

(Ilorn,  2594,  Mictiel.) 

GORGF.RON,  S.  m.,  gosicr,  gorge  : 
YsophapuF,  gorgeron.  (J.  de  Garlande, 
ms.  Drupes  B46,  ap.  Scheler,  Ux.,  p.  41.) 
Onant  me  sorient  dn  gorgeron 
Oni  tant  ni  M  mi  sonz  le  menton. 
On!  n'eu  jnme»  par  moi  l)esiez, 
Sarhloi  que  cijt  cens  est  mnlt  (iriei. 
(Dm  âetiT  Amant,  Jnli.,  Jotiglnri  et  Trourhft 
p.  122.) 

I.a  fain  lenr  aToit  «i  nen 
Ooe  li  gorgiron  lenr  rroimoient 
Kn  planlenr»  liens,  quant  ils  menjoicol. 
(GniRT,  floy.  lign,,  3ft82,  Bachon.) 


.lupulus,  pnrpelleoii  gorgeron.  (Gloss.  de 
Saliiu.) 

Les  choulx  en  yver  purpent  la  flepme, 
adoulcissent  le  gorgeron  et  font  bonne 
voix.  (Platine  de  honneste  volupté,  f»  76  v» 
éd.  1528.) 

GORGKROTE,  govr.,  S.  f.,  diiDin.  de 
gorgiere  : 

Une  cote  de  fer  et  une  goiirgerote.  (1392, 
Invent,  des  biens  d'E.  Marchant,  liiv.  de 
nieubl.  de  la  niair.  de  Dij.,  Arcb.  C.-d'Or.) 

GORGETE,  -  elle,  -ecle,  gueor.,gur.,  s.  f., 
gorge,  petite  gorge  : 

Vaîr  oil  ont,  Itorhe  riant, 

Biaii  menton,  bcle  pirgele. 
(MoNiOT  DK  P,\Ri«,  Bartsch,  Hom.  et  pasi.. 
.     III,  .li..17.) 

A  poi   que  sa  gorgele    (da    rossignol)    do    banlt 
[chanter  ne  crevé. 
(Ch.  du  Roimignetil,  ms.  Avranches  21i,  f°  2'.) 

Blanche  com  noif,  polie,  de  hean  gros 
Fu  sa  gueorgele. 
(0.  Mach.,  Po/s.,  Richel.  9221,  f  38M 

.lupulus,  gurgetle  ou  gorgeron.  (Gloss.de 
Salins.) 

En  ot  les  gnrgecles 
Dire  choses  faictes 
Sonbz  l'oralire  du  houx. 

(nW  Tes!.,  XV.  13622,  A.  T.) 

Oyant  les  pentes  gorgettes  des  oyselletz 
reci-ealiveTOent  armoniser.  (Perceval,  f"  2'', 
éd.  1530.) 

Ponr  moy  nng  petit  délasser 
Ma  gnrfjff/r  sera  lavée. 
(Ael.  des  Aposl..  vol.  I,  f»  138%  éd.  1537.) 
Ne  chantez  plus,  refrénez  vos  gorgettes. 
Tous  oyselets. 

(Cl.  Mar.,  nalL,  xiv,  Caresme.) 

En  parlant  des  pr.icienx  propo.s,je  n'en- 
ten  pas  de  ces  peti?  mots  affectez,  ou  il 
n'y  a  que  des  ii  et  des  11  de  peur  d'escor- 
cher  ces  gorgettes  délicates.  (Tahureau, 
Second  dial.  du  Democritic,  p.  223,éd.l602.) 

Norm.  et  Canada,  jori/fffc,  ce  qui  sert  à 
attacher  la  coiffure  sous  la  gorge.  Morv., 
porf/eKe,  collerette. Poiton,</or3ef(e,bavette. 

GORGETER,  gorgucter,  v.  n.,  se  garga- 
riser : 

Prendre  la  semence  de  sénevé  et  bien 
broier  et  destramper  de  chaude  eaue  et 
puis  melre  en  sa  bouche...  et  gorgeter. 
(Uv.  de  fisiq.,  ms.  Turin  lxxxvi,  K,  IV, 
37,  f  5  r<>.) 

Qui  estenmacrelespreipne  figues  etysope 
et  les  cuise  en  vin,  et  dont  melle  du  miel 
et  puis  mete  en  sa  bouche  et  gorgele  en  sa 
porge,  si  parira  et  desrora  s'il  est  enroues. 
(Ib.,  f»  13  r».) 

—  Avaler  : 

Et  si  avoil  si  ouvert  l'neil 
Por  rendre  prant  plenlé  do  scve, 
Ouo  l'en  li  peust  une  fève 
Lombarde  très  parmi  lancier 
Oneja  n'en  Icssast  son  pissier. 
De  ce  n'cstuet  il  pas  douter, 
Ne  que  une  oue  a  gorgueler 
S'ele  eust  meni^ié  un  grain  d'orge. 
(Du  Fevre  de  Creeil.  Montaiglon,  F(7WiflB.r,  1,232.) 

1.  GouciAs,  gnorgins,  corgias,  adj., 
élégant,  coquet,  galant,  mignon,  aimant 
la  parure  et  le  luxe,  •  bien  proprement  et 


mignonnernent  habillé,  »  comme  dltDuez, 
vain,  glorieux  : 

Une  jeune  fille  de  .xv.  a  .XVI.  ans  on 
environ,  laquelle  estoit  bien  gorgiase  et 
habillée  fort  frisquement.  (1473,  Àrch.  JJ 
195,  pièce  906.) 

Estoient  en  belle  bataille,  tous  gorgias 
aux  champs.  (16  sept.  1474,  Lett.  de  J. 
Bougpy  au  maire  de  Dij.,  Arch.  mun. Dijon 
B  453,  n»  15.5.) 

Il  vous  fanll  soustenir  nature, 
Et  vous  tenir  fort  gorgias. 
{Farce  de  Folle  linbance.  Ane.  Th.  fr..  Il,  273.) 
Tel  se  maintient  fort  gorgias 
Qui  n'a  ne  beaulté  ne  manière. 

(Les  Fainlises  dn  monde.') 
Gorgiase,  plaisante  et  belle. 
(CoQciLLART.  Droilz  nom.,  2»  part.,  de  Paclis,  I, 
114,  Eibl.  elz.) 

L'un  estoit  homme,  et  l'autre  estoit  une 
daraoiselle  moult  mipnote  et  gorgiasse.  (P. 
MrcHAULT,  Dance  aux  aveunl.,  p.  8,  éd. 
1748.) 

Entre  les  autres  princes,  lesquels  paudis. 
soient  a  ceste  entrée,  estoit  fort  gorgias, 
et  de  grande  pompe,  Richard  d'Iorck.  (J. 
MOLINET,  Chron. ,ch.  cclxxv,  Buchon.) 

Les  dames  a  plains  eschaffaulx  y  estoyeni 
aussi  tant  gorgiases  que  c'estoit  une  drôicte 
fayerye.  (D'AuTON,  Chron.,  Richel.  5083, 
f»  116  r°.) 

Deuj  rail  deux  cens  gorgias  hommes  d'armes 
Montez,  bardez,  prestz  a  faire  devoir. 
(J.  Marot,    Voy.  de  Venise,  Comment  le  Roy  pari 
de  Millau,  f»  57  r°,  éd.  1532.) 

Le  mari  s'en  va  a  sa  maison,  la  ou  il 
trouva  sa  femme  plus  belle,  \i\xi^  gorgiasie 
et  plus  joyeuse  qu'elle  n'avait  accoutumé. 
(Marg.  d'Àng.,  Hepl.,  viii,  Jacob.) 

Monseigneur  d'Avannes,  par  l'aide  des 
dessus  dictz,  estoit  fort  gorgias.  (Id.,  ib., 
sxvi.) 

Quant  je  vous  vey  si  belle  et  Iriumphante, 
Si  gorgiase  et  si  très  avenante, 
Mon  cueur  devint  tout  pensif  a  part  soy  ; 
Et  si  rne  dist  :  Mon  ami,  sçais  tu  quoy  ? 
Advise  bien,  voicy  chose  evcellente. 

(Rertieil  de  Itondeaiur.  P  31,  éd.  1527.) 

Ce  guorgias  Euripides,  dist  Panurge, 
tous  jours  a  niesdict  des  femmes.  (Pab.,  Le 
quart  livre,  ch.  lxv,  éd.  1552.) 

11  est  tualaisé  a  croire,  qu'Epaminondas 
qui  se  vantoit  de  laisser  pour  toute  posté- 
rité des  filles  qui  feroient  un  jour  honneur 
à  leur  père  (c'estoient  les  deux  nobles  vic- 
toires qu'il  avoit  paigné  sur  les  Lacedemo- 
niens)  eust  volontiers'consenty  d'eschanger  ' 
celles  la  aux  pins  gorgiases  de  toute  la 
Grèce.  (Mont.,  F.ss.,  1.  Il,  c.  8.) 

Gorgias.   Gorpeous,    paudie,    flaunting,  | 
brave,'  pallant,  pay,  fine,  trimme  ;  quaintly 
clothed,  richly  attired,  sumptuously  appa-  j 
relled  ;  also,  ploryinp,  deliph  tiop,  or  plea- 
sed,  in  traverie  ;  also,  feedinp,  or  batling 
with  mirth.  (COTGRAVE,  éd.  1611.) 

Gorgias,  m.  Alepre.  (Ces.  Oudin.  Dict. 
fr.-csp.) 

—  Gorgias  s'emploie  aussi  subst.,  pour 
dire  galant,  muguet,  beau-fils  : 

Laissez  aler  ces  gorgia.i 

Chascun  yver  a  la  pippee. 

Vous  verrez  comme  la  gelée  ^ 

Reverdira  leurs  estomas.  j 

(Pot's.  de  Chartes  d'Orl.,  p.  252,  Champollion.)     I 

Pareillement  vont  venir  a  cheval  deusj 


GOR 

ou  iToia  gorgias  qui  In  devoieut  accompai- 
goier.  (Loois  XI,  ,Vou«. ,  XLVll,  Jacob.) 
Cela  siguifle  et  deuote 
Qae  Mz  gorgias  et  dauceurs 
Bien  souvent,  pour  troniper  leur  hoste, 
CoDtrerout  dos  estatz  plusieurs. 
(CoOBii.t.ART,  Uroils  ttouv.,  i'  part.,  de  Pactis,  I, 
134,  Bibl.  eh.) 
Armures,  pourpoiat  de  salia. 
Ou  quelque  corset  de  damas. 
Les  salades  des  rorgiaa, 
Cheveuli  louiiz,  perruques  «le  prU. 

(lo.,  Ulasimdcs  clames.  II,    tS.S.) 
Les  gorgias,  peuple,  et   escolliers   d'Au- 
giers,  par  tourbes  accouroient  voirGoitrou 
le  borgue  aiusi  accoustré.  (Rab.,  Le  quart 
I    livre,  Lyon,  1348,  Prologue.) 
!      —  Gorgiase,  s.   t.,   femme  coquette  et 
I  élégante  : 

I  Une  dame...  qui  par  ses  manières  et 
I  beau  port  el  danses,  en  blessa  en  cœur 
I  une  douzaine,  car  estoit  la  droite  gorgiasse 
I    et  le  passe  bruit  de  la  route.  (G.  Chastel- 

LiL\,  Chron.,  V,  28,  Kervyn.) 
1      —  Gorgias,  adj.,  s'applique   aussi  au.x 
I  choses  pour  dire  délicat,  élégant,  coquet, 
i  gracieux  et  plaisant  : 
i       Le  xvu"  jour  de  novembre    le    roy  qui 
avoit   disné   au  pont  de    Cyve    alla    faire 
Iriumphante   entrée    en   la   riche  et   belle 
ville  de  t'iorence  qui  fut  la  plus  gorgiase  et 
Iriumphante  qu'on  veit  ouc  pour  entrée  en 
arme?  et  pour  réception.  (N.  Gilles,. 4 rtn., 
t.  II,  f<>303  V,  éd.  1492.) 
I      Quand  il   eut  prins   la   plus  gorgiase  et 
I   uiieulx  parfumée  de  toutes  ses  chemises. 
(.Marg.  d'Axg.,  Hept.,  i'  uouv.,  Jacob.) 
Flusles  sonna 
Gaîllardeiueut,  dont  le  son  résonna 
Si  gorgias  que  bonne  raison  ha 
Dire  que  Pau  au  jeu  se  façoana. 
(Crbti.i,  Clianlsroij.,  f  38  ï°,  éd.  IjH.) 
De  gorgiase  et  amoureuse  epistre. 

iId.,  i6.,  i"  1-26  r'.) 
Ville  plaisant,  gorgiase,  polje, 
On  tout  chasc.m  eo  amours  se  ralye. 
(Mlc.  Haurov,  Complainl.  de  la  cloche,  p.  5, 
Poia.  ijolh.,  Michel.; 

Plus  gorgiase  forme.  (Van  Aelst,  Regl. 
de  l'archit.,  f»61\  éd.  lo4;i.) 

—  A  la  gorgiase,  h  pleine  gorge  : 
Bien  .Messieurs,  va  il  dire  en  se  riant  a 
la  gorgiase,  il  faut  que  je  quitte  ma  propre 
volonté,  pour  me  renaer  a  la  vostre.  (Cho- 
LtEREs,  les  Apresdinees,  vin,  f»  260  v», 
éd.  1S87.) 

On  lit  encore  dans  les  Lettres  de  M"'  de 
Sévigné  : 

Cette  présidente  Barentin,  qui  doit  tou- 
jours, si  aise  d'être  présidente,  si  gorgiase, 
veuve  depuis  dix  mois,  s'est  amourachée 
d  un  homme  de  viufit  ans,  lils  de  Cor- 
maillon.  (SÉv.,  d  Grign.,  t.  IX,  p.  481. 
Hachelte.) 

8.  aoRoiAS,  s.  m.,  gorgerelte,  ou  lour 
de  gorge  pour  les  femmes;  collet  dont  les 
femmes  couvrent  leur  poitrine.  Nicot  le 
définit  ainsi  :  .  pièce  d'habillement  es- 
I  tollée  richement,  dont  les  femmes,  allans 
esgorgetees,  bandoient  le  bas  de  leur  poi- 
trine. .  Dans  les  miniatures  du  xv"  siècle, 
on  voit  que  le  gorgias  était  alors  une  toile 
transparente  qui  laissait  voir  les  seins 
dans  leur  entier  : 


GOR 

l'n  gorqias  a  pointe  usée 
Pour  faire  tetius  a  oreilles. 

(Coanu-LART,  I,  99,  Tarbé.) 

Sa  maistresse   l'avoit    tencee  le   malin, 

pour  occasion  de   ce  qu'elle  ne  luy  avoit 

pas  ployé  ses   gorgias.   (Martial    d'Au- 

VEiiGNE,  Arresls  d'amours,  xix,  éd.  1533  ) 

Mes  gorgias  sont  empesez. 
(Déi.  de  la  Dam.  et  de  la  Bourg.,  Poés.   fr.  des 
xv'  et  XVI*  s.,  V,  28.) 

Tetiu  qui  t'enlles  et  repousses 
Ton  gorgias  de  deux  bons  poulses. 
(Cl.  Mar.,  Epigr.diiteau  Telin,  p.  383,  éd. 
1396.) 

Fasciola,  bandelette,  petit  gorgias,  drap- 
peau.  {Calepini  Dict.,  liàle  1384.) 

Fascia,  une  bande  ou  autre  pièce  de 
linge,  comme  pour  emmailloter  les  petis 
enfaus,  ou  un  gorgias  ou  bavette.  (Id.,  ib.) 

Gorgias  :  m.  as  gorgerelte;  a  gorget. 
(COTGH.,  éd.  1611.) 

GOUGi,vsE.yKN'r,  guorgiasement,  adv., 
d'une  manière  élégante,  coquette,  fas- 
tueuse : 

Gorgiasement  veslu.  (J.  Boochet,  Ahh. 
d\4quit.,  t»  36  v°,  éd.  1537.) 

Par  toy  ou  tient  bien  necteraent, 
(lorgiasemeiit,  proprement, 
Le  chapperon  et  la  cdiuille. 
(G.  CoRROzBT,  les  Blasons  domesl.,  Blas.  de  la 

Verge  à  nectoier,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi"  s., 

VI,  259.) 

Et  commanda  a  sa  femme  de  s'habiller 
plus  gorgiasement  qu'elle  n'avoit  accous- 
tumé.  (.Marg.  d'A.ng.,  Hept.,  xxxvi,  Jacob.) 

Geste  mayson  est  gorgiasement  adoubée, 
or  décorée  au  pris  qu'elle  souloyt  estre. 
(Palsgrave,  Esclairc.  de  la  lang.  franc, 
p.  508,  Génin.) 

Breton  estoit  guorgiasement  armé.  (IUb  , 
Le  quart  livre,  ch.  x'i,  éd.  1352.) 

Pareillement  deu.x  gallees  gorgiasement 
acoutres  d'estaudars,  banieres.  {L'Enliee 
de  la  Beyne  a  Bourdeaulx,  Var.  hist.  et 
litt.,  VIII,  232.) 

coiiGiASEH,  -  gyaser,  gorgiasser  (se),  v. 
rén.,  faire  étalage  de  ses  habits,  de  son 
luxe,  être  coquet,  vain,  fier  : 

Lors  pouvoit  ou  ouyr  gorges  et  voix 
démener  bruit  diversement...  dames  se 
leesser  et  gorgiasser  aux  fenestres.  (G. 
Cuastellain,  Cliron.,  I,  188,  Kervyn.) 

Et  ce  qu'il  y  a  entremesié  de  la  philoso- 
phie, il  ne  fault  point  penser  qu'il  l'aye 
emprunté  d'ailleurs,  ue  qu'il  se  soit  gor- 
gyasé  des  plumes  de  autruv.  (G.  Selve, 
Vies  de  Plut.,  préf.,  éd.  1347.) 

Et  la  ou  naguieres  ils  ruuient  contre  la 
selle, ils  se  portent  maintenant  dans  le  har- 
nois,  et  tous  fiers  se  gorgiassent  sous  la 
barde.  (La  Boet.,  Sero.  vol.,  Feugère.) 

Il  ne  s'y  voit  qu'une  misérable  affecta- 
tion d'estrangeté  :  des  déguisements  froids 
et  absurdes,  qui  au  lieu  d'eslever,  abbat- 
teut  la  matière.  Pourveu  qu'ils  se gorgiasent 
eu  la  nouvelleté,  il  ne  leur  chaut  de  l'effi- 
cace :  pour  saisir  un  nouveau  mot,  ils 
quittent  l'ordinaire,  souvent  plus  fort  et 
plus  nerveux.  (.Mont.,  Ess.,  l.  111,  ch.  v, 
r»  383  r»,  éd.  1388.) 

Se  gorgiaser.  To  flaunt,  brave,  or  gallan- 
tize  it  ;  to  eut  it  out  of  the  whnle  peece, 
also,  to  bc  proud  of,  or  please  himselfe  in 
the  bravery  of  bis  appareil.  (Cotgr.,  éd. 
1650. 


r.on  3n 

Gorgiaser,  rallegrassi  (Oudin,  Dict.) 

GoiiGi.vsETÉ,  s.  f.,  «  cointise,  ou  pro- 
preté et  gentillesse  d'habillement  » ,  comme 
dit  Duez  : 

Or  par  vertu  de  l'accoiatanco 
Et  de  sa  gorgiaself. 
Une  secrette  intelligence 
Les  mist  eu  grande  privaulté. 
< CQ(xm\,i..,  Ënqueste.  II,  133,  Bibl.  elz.) 
Luy  faschoit  fort  la  despence  qu'il  estoit 
contrain't  de  faire  pour  entretenir  sa  gor- 
giaseté  et  pour   suyvre   la  court.   (.Marg. 
d'Ang.,  Hepi.,  Lix,  Jiicob.) 

—  .A.VCC  le  pluriel  : 

Ce  sont  grans  gorgiauiez. 
Par  faulte  de  meschaucelez. 
(ComuLL.,  Droits  Houii.,  1"  p.,  de  Statu  hojninura, 
I,  Gl,  Bibl.  elz.) 

Est  il  possible  d'avoir  bruict 
Pour  bagues,  gorgiaselez, 
Baillier  au  disme  le  deduyt, 
l'erme,  comme  uiig  sanglier  en  ruyt 
A  faire  les  joyeuselez  ? 

(Id.,  ilonologue  Coquillart,  II,  20G.) 

Se  retira  du  tout  a  Dieu,  laissant  les 
mondanitez  et  gorgiaselez  de  la  court. 
(Marg.  d'Ang.,  Hept.,  xxi,  Jacob.) 

Sa  gloire  et  sa  réputation  ne  consiste 
point  en  telles  pompes  et  gorgiaselez, 
(Sevssel,  la  Grand'  monarchie,  II,  21,  éd. 
1340.) 

—  En  parlant  du  discours,  pompe,  faste, 
recherche  : 

Ceste  élégance  et  gorgiaselé  de  paroles. 
(MAU.M.,  Eu»,  de  S  Just.,  f°  42  r»,  éd. 
1594.) 

Au  bruit  de  la  dame  accoururent  plu- 
sieurs, lesquelz  l'ayant  veue  et  ouy  l'occa- 
sion de  son  crier,  non  seulement  creurent 
à  ses  parolles,  mais  y  adjousterent  aussi 
que  la  propriété  et  gorgiaselé  du  conte 
avoit  esté  longuement  usée  par  luy  pour 
pouvoir  venir  à  cest  effect.  (A.  Le  Masson, 
Decameron, Dfux.  journ.,  nouv.  huict.,  éd. 
Lemerre,  I,  270.) 

Gorgiaselé,  braverie,  gallantnesse,  fine- 
nesse,  trimnesse,  gorgeousnesse,  gaudi- 
nesse.  (Cotgrave,  éd.  1611.) 

GORGiE,  voir  Gorgiee. 

GORGiEE,  -  gee,  -  gie,  s.  f.,  gorge,  tête, 
vie  : 

L'eschiele  se  repent  que  tant  est  aprocie. 
Cil  qu'il  puet  escbapcr  n'oblia  sa  gorgie. 
(Th.  de  Kest,  Geste  d'Alis.,  Kichel.  2-1361, 
f°llr°.) 

—  Ce  qu'on  a  dans  le  cœur,  pensée, 
sentiment  : 

Mais  çou  me  done  hardiement 
De  dire  tôt  seu  remeut 
Ma  ïolenté  et  ma  gorgie 
Tel  com  je  l'ai  faite  et  forgic. 
(Chrest.,  Cliget,  Richel.  375,  f" -281'.) 

Se  vos  avez  dit  voz  gorgie, 

Hiauz  vos  venist,  par  Saint  Orner, 

Q'ancore  fust  a  porpensor. 

(Renarl,  19992,  Mcon.) 

—  Injure  : 

Garche,  dist  ele,  com  estes  desliie, 
Com  savcs  bien  dire  graut  gorgie, 
Près  oe  vos  doing  es  dens  une  po'gnie. 
(.iuteris  U  Borgignons,  Rorav.,  p    -211.) 


311 


GOR 


Se  partie  se  plaint  de  leles  legieres 
paroles  et  gorgtfs.  {Coût,  de  ChaMlon, 
1371  T  ap.  Garnier.CAarl.  de  comm.,  I,  36t.) 

GORGiEMENT,  gorgiment,  s.  m-,  jac- 
tance, vanité,  faste  : 

lli  fuient  Ions  grans  gorgimrns, 
lli  ne  qniereot  qne  atoir  liesse 

(CemlredieU  de  Songeerfux.  f   12  r°,  éd.  Io30.) 
D'ambitioD  et  de  (trans  gorgifmnt. 

(II,..  ril9  r°.) 

1.  GORGIER,-  (;fr,v.a.,engorger,avaler  : 

Bieo  doit  hair  si  gorjani  gorge 
Li  engorgierres  qni  engorge 
Si  grant  gorgiees. 
(G.  DF.  Coixa,  itir.,  ms.  Soiss.,  f°  75".) 

—  Donner  la  nourriture,  tenue  de  fau- 
connerie : 

Le  suppliant  dist  qu'il  alloit  gorger  son 
outour  ;  lequel  incontinent  ala  gorger  son 
dit  outour.  (J458,  Arch.  JJ  187,  pièce  322.) 

—  Faire  des  gorges  chaudes  de  quel- 
qu'un: 

J'ay  grand  despit  qu'ilz  nous  viennent 
ainsi'  despiter  et  gorger.  (1473,  Arcli.  JJ 
195,  pièce  297.) 

2.  GORGIER,  gorger,  s.  m.,  gorge  : 
Tosl  et  isnelemenl  si  sailli  au  gorgier. 

Plus  tost  l'ol  estranglé  que  n'ensl  .1.  lévrier. 
iMaug.  d'Aigr.,   Kichcl.  766,  f  8  y°.) 
Les  entrailes  du  corps,  le  cervel,  le  gor- 
ger, le  corps,  le  cuer.  (La  Manière  de  lan- 
fiage,  p.  383,  P.  Meyer.) 

GORGiERE,  gorgere,  gourgere,  s.  f., 
partie  de  l'arninre  des  gens  de  guerre, 
hausse-col  : 

Et  ûert  le  Sarrasin  en  une  lelle  colee 
Que  tonle  la  gorgiere  li  a  parniy  copee. 
(Hist.  de  Cer.  de  Blav.,  Ars.  314-i,  f  'J-i  r".) 
Se  la  gorgiere  et  li  hauhers 
fi'enst  son  compaignon  tensé. 
Il  li  enst,  je  cuic,  pa5^û 
Par  mi  le  gorge  fir  et  fosl. 
(fiow.  de  Han,  ap.  Michel,  }lisl.  des  D.  de 
Son».,  p.  308,  Soc.  de  l'Hist.  de  Fr  ) 
Le  roy  le  frri  entre  les  jointures  de  son 
hiaume'etsn  gorgiere.  [Chron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-flen  ,  f»  330'.) 

Hauberjon  el  gorgere.  (^.  deVignav,  En- 
teignem.,  uis.  Bru.t.  11042,  f"  29''.) 
A  uo  chevalier  anglois  donna  telle  rnlee 
Qne  gorgiere  ne  camail  ne  li  valu  riens  ne". 
(CcT.,  du  Gueiclin,  rar.  des  v.  -1623-4625,  Char- 
riére.) 

L'nc  coifTete  de  fer  et  la  gourgere. 
(5  août  1396.  Jntent.  de  meubles  de  la 
mairie  de  Dijon,  Areli.  CAle-d'(Jr.) 

—  Gargouille  : 

Pour  abiitlrc  la  neige  des  ehamplatles, 
ijurgeres.  hautes  el  basses  voyes  de  l'église 
(  1379,  Compt.  de  l'Egl.  de  Troyes,  p.  60, 
i>adaa.) 

—  Fichu  de  femme,  d'étoffe  blanche,  One 
et  transparente,  qui  était  en  usage  dès  le 
XIV*  siècle.Au commencement  du  XV"  siècle, 
les  gorgières.  très  fines,  transparentes,  lé- 
gèrement empesées,  ne  furent  plus  qu'un 
glacis  de  gaze  posé  à  la  hauteur  des 
épaules,  sons  le  corsage  très  ouvert  par 


GOR 

devant  et  par  derrière.  Elles  formaient  de 
petits  plis  réguliers  au  cou,  qui  se  per- 
daient sons  la  poitrine,  laissant  deviner  la 
couleur  de  la  peau  et  la  forme.  Cette  mode 
persisU  assez  longtemps,  avec  quelques 
variantes  sans  importance,  tant  que  les 
corsages  furent  maintenus  ainsi  décol- 
letés. (Viollet-Le-Duc,  Dictionnaire  rai- 
sonné du  mohiticr  français,  Vêtements.) 
Gorgières  de  Behaigne  pour  l'atour  de  la 

dite  dame.  (1332,  Comptes  royaux,  ap.  La- 

bordc.  Emaux.) 
Deux  petites  gorgières  a  dormir,  brodées 

par  dehors.  (1380,  Jnv.  de  Ch.  Y,  3401,  La- 

barte.) 

Que  diray  je  plus?  maintenant  les  Uiigieros 

Ont  œuvre  assez  seulement  en  gorgières. 

(JU1.Ï0T,  Eleg.  de  la  belle  fille,  p.  26,  Willem.) 
Une  gorgere  godronnee.   {Bigarrures  du 

S.  des  Accords,  ch.  m.) 
Une  gorgiere  de  toile  d'argent  blanche. 

(1611,  Inv.  du  château  de  Pailly,  Rev.  des 

Soc.  sav.,  t.  V,  7'  série.) 

—  Gorge  ; 

Cilz  fu  ausi  souspris  que  une  brebis  portière 
Quant  elle  voit  k  Ion  qui  li  tient  la  gorgiere. 
(Clv.,  du  Guesclin,  1128,  Charrière.) 

—  Coup  dans  la  gorge,  gourmade  : 
Le  suppliant    dist  audit  Guillaume  qu'il 

se  traist   en  arrière,  ou   il  lui  donroit  une 
gorgiere.  (1401,  Arch.  JJ  156,  pièce  44S.) 

Bresse,  gorzira,  fichu,  mouchoir  sur  le 
cou.  Bessin,  gorgiere,  ruban  qui  passe  sous 
la  gorge  et  sert  à  fixer  la  coiffure.  Saint., 
gorgere,  trachée. 

GORGIEUET,  VOir  GORGEREI. 

GORGiEun,  s.  ni.,  hâbleur  : 

Se  tu  eusses  eu  a  faire  ce  que  nous 
eusmes  a  faire,  tu  ne  t'en  eusses  sceu  dé- 
livrer, car  tu  n'es  que  un  gorgieur  et  un 
venleur,  soit  a  jouer  a  la  paulme,  ou  en 
autres  choses.  (1397,  Arch.  JJ  152,pièce  197.) 

Cf.   GORGOIEH. 

GORGIMENT,  VOif  GOBGIKMF.NT. 

GORGOciER,  V.  n.,  coasser  : 

Renarl  les  oi  gorgocier 
Et  vers  lor  mère  corecier. 

{Renarl,  471,  Méon.) 

Les  raines  qui  el  tai  gisent  et  chantent 
et  gorgocent  ledement.  {Comm.  s.  les  Ps., 
Richel.  963,  p.  173''.) 

GORGOiBR,  -  oyer,  -  eoyer,  -  eier,  -  ier, 
verbe. 

—  Act.,  railler,  faire  des  gorges  chaudes 
de  quelqu'un  : 

Ne  gorgeiereix  mais  dis  ineis, 
C'espeir  bien,  Normani  ne  Danois. 
(Bek.,  D.  de  Norm.,  Il,  16602,  Michel.) 

Ja  Franceis  celui  n'amera 
Qui  bien  et  ennor  li  fera 
Mes  corn  il  pins  boni  sera 
V.i  il  deus  tîinx  gnrgeiera ; 
Quer  savez  que  lia  n  esrez 
Jamir  François  de  rien  rrerrez  ; 
.Sel  querez,  j:i   nel  Iroierei  ; 
Sel  Irovez.  ja  prou  n'i  aurez. 
l.i  llom.dex  fronfcn,  Jub.,  ft'ooii.  RfC,  11,  10.) 

--  Ncuir.,  se  rengorger,  faire  le  fanfaron: 


GOR 


Tant  01»  gorgoié  longemenl 
Devant  le  conte,  et  hautement 
Qu'il  ont  leur  minger  atourné. 
{Amaldas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f'  3l'J^.' 

N'ont  pas  les  honors  por  noient. 
Ne  s'en  aillent  ja  gorgoiant 
Qu'il  sont  tnit  serf  au  menu  pueple 
Qui  le  pais  acroist  et  pueple. 

{Rose,  Val.  Cbr.  1322,  f  37=.> 
N'ont  pas  les  honors  pour  noient, 
Ne  s'en  ailleat  ja  gorf}raiit 
Qu'il  sont  tuil  serf  au  mena  peuple. 

(«.,   Flor.,  Hic.  275.^,  f»  36'>.) 

N'ont  pas  les  honneurs  pour  noient, 

Ne  s'en  voisent  ja  gngoiant. 

Qu'il  sont  touz  sers  au  menu  pueple. 

(/*.,  ras.  Corsini,  f°  39''.) 
Te  faut  il  ainsi  gorgoier  ;  par  le  sanc  Dieu 
je  te  batray  et  te   niooterray  comment  tu 
gorgoieras    contre   les    hommes     de    cest 
pays.  (1387,  Arch.  JJ  131,  pièce  lOô"".) 

Quel  broict  quant  on  a  son  guerrier 
Aymant  de  bon  amour  certaine. 
Qui  faict  de  sa  bource  mytaine. 
Et  fonce  argent  pour  gorgier. 
(Marchebeau,  p.  19,  ap.  Ler.  de  Lincy  et  Micliel. 
Farces,  moral.,  etc.,  t.  IV.) 

—  Parler  du  gosier  : 

Gorgeient  delur  voiz,  roie  est  lur  parlure. 
(Th.    de     Kest,     Gesle  d'Alis..   RicheL   24361, 
C  61  r^) 

—  Act.,  avaler: 

Et  la  endroit  sont  ilz  assis 
Ou  jadis  ont  pris  leurs  delictz, 
Or  pevent  ilz  assez  gorge.ofjer 
Le  feu  d'enfer  et  langoyer. 
(Decdill.,  Trois  Peler.,  f»120',  iuipr.  Instit.  ' 

—  P.-ê.  dans  l'es,  suivant  signifle-l-il 
combler  de  biens  : 

Les  vertuz  Dieu  il  faut  sçav  ir 
Qui  c'est  la  qui  tant  nous  gorgoye. 

(Mor.  des  blasphem.,   p.  225.) 

GORGOLE,  gourgolle,  s.  f.,  col,  bec  pour 
verser  : 

Deux  pots  d'argent  verez  a  mectre  eau  a 
chacun  une  gourgolle.  (14S3,  Arch.  K 
328.) 

GORGON,  S.  m.,  bouillonnement: 

Nostre  nef  esloit  durement 
Froissée  et  crevacee  toute 
Ou  l'eaue  a  grans  gorgons  se  boule. 
(Cbr.  de  Pis.,  Poés.,   Ricbel.  604,  f"  16'"  r°.) 

Ecuismes  es  grans  pierres  y  bruil 
Tondis  el  chiet 
A  grans  gorgons. 

(1d.>  du  de  Pois.ty.'l 

—  Commérage  : 

Apres  qu'on  a  dit  ce  gorgon 
Tantosl  après  arrivera 
Une  grande  procession 
Qui  d'aullre  matière  lyra. 
(CoQuiLL.,  Droits  nouv.,  2°  p..  De  injuriia, 
Bibl.  elz.) 

GOUGONiGUE,  -  icque,  adj.,  de  Gorgone  : 

Les  Iroys  faces  gorgoniques. 
(N.  DE  i.A  Chesnaïe,  Comdamn.  de  Baacçiiet, 
p    372,  Jacob.) 

'^a   mort  brune,  au  regarl  gorgnnicque. 

(Lf.  Maibe,  Plaincte  du  Désiré.) 

GORGONXER  ,  gourg. ,  v.  M.,  biiull- 
lonner  : 


GOR 

Quant  ta  «>  ea  au$;  veatre,  il  tonne. 
Il  ronfle,  il  broille,  il  ijorijonne. 
(P.  Jauei-,  DeHI  du   Vin  et  de  l'Eaae,  Poés.  fr. 
des  x?"  et  xvi*  s.,  IV,  108.) 
Il  ronfle  et  gourgonne. 

(ID.,  ib.,  L-a.  Tav.) 

—  Bavarder  continuellement  : 

Si  les  muasmes  eu    pies    qui    sont   oy- 

i    seauls  variolez    de  blanc  et   de    noir   qui 

j    encores  vont  gowgonnant   et   de   pou  de 

chose  font  prant   plait.  (C.    Mansion,  Bible 

des  Poet.de  metam.,  (°  53  i°,  éd.  1493.) 

GORGOTER,  V.  n.,  fairo  entendre  le 
'  bruit  d'un  pot  qui  bout  : 
I  0  qu'il  fait  beau  voir  gorgoler  un  pot, 
I  quand  il  est  bien  carny  et  absolu  de  toutes 
j  ses  parties  !  {liée.  gen.  des  rencontres  de 
Tabarin,  I,  nu,  liibl.  gaul.) 

1.  GORGUE,  S.  f.,  rancune  : 

I      Car    craignoit  fort  qu'il  ne  venist  pour 

I   quelque  chose  secrète,  et  de    quoi    on  .-ie 

I   deffiaslde  ly,  parce  qu'il  s'estoit  bien  por- 

I   ceu,  depuisla  prise  du  bastard,  que  le  duc 

portoit    couvertemeut  des  gorgues  et   des 

remors.   (G.  Ghasteli,.,   Chron.  des  D.  de 

Bourg.,  m,  4o,  Buchou.) 

2.  GOKGUE,  adj.,  glorieux  : 

Marie  sa  femme  qui  bien  faisoit  la  gorgue. 
(Ménagier,!,  140,  Bibliopb.  fr.) 

Gloutonnie  la  souillarde,  la  plus  sale  et 
waste  de  la  compaignye,  mal  apointee  et 
habillée,  aussy  larpe  que  longue,  enflée, 
gorgue.  (xv*  s.,  Second  mariage  etespouse- 
ment  entre  Dieu  le  Filz  et  l'ame  pécheresse, 
OIS.  Valencienues  233,  f"  14b  v».) 

3.  GORGUE,  s.  f.,  gargouille,  n'a  été  ren- 
contré qu'au  xvii"  siècle  : 

Les  gorgues  et  tuyaux  de  plomb  de  tout 
le  bâtiment.  (1675,  Compte  de  la  comm. 
d'Ari,  Arch.  Arl.) 

OORGUEÇON,  S.  f.,  rancune  : 

Onqoeâ   ne  volrent  requerra  a  lui  acordisrion  ; 
Reaaui  le  haoil  mult,  de  vielle  gorgueçon. 

(lien,  de  Uontaub.,  156,  Miehelanl.) 

Cf.  Gorgue. 

GORGUET,  s.  m.,  gorge  : 

Je  Toy  a  l'œil  qu'on  ne  peut  faire  guet 
Si  dili;;<;nt  contre  les  loups  niauldictz 
Que  uoz  montons  u'enipoigucnl  an  gorguet. 
(Le  Maike,  Temple  d'Iimn.  cl  de  vert.) 

—  Ce  qu'on  a  sur  la  langue,  dans  le 
cœar: 

Ce  sermon  est  peu  civile,  mais,  o  Qui- 
ntes romains,  je  diray  mou  gorguel. 
(FossETiBR,  Cron.  Marg.,  uis.  Brux. 
I05U,  Vin,  III,  16.) 

Cf.  GORGIEE. 

GORGUETEU,  VOir  GOBGETEK. 
GORGUILLON,  voir  GURGU1.I0N. 
GORIEL,  voir  GOHEREL. 
GORIER,  voir  GORRIER. 

QORiN,  s.  m.,  petit  goret,  petit  cochon, 
cochon  de  lait  : 

En  l'ostel  Jehan  Rousseau  avoienl  esté 
trouvez  sept  yorins  ou  cochons    de  laict. 
(tiSl,  Arcli.  JJ  181,  pièce  67.) 
r.  IV. 


GOR 

Apres  la  raere  les  goritis. 
(J  -A.  DE  Baif,  les  Mimes,  1.  III,  !"  [in  V,  «d. 
1619.) 

Perche  ,  Orne  ,  Maine,  Bourbonnais, 
Norra.  ,  Bessin  ,  gorin.  FrancLe-Cointé, 
Doubs,  Haute-Saône.fJura,  Champ.,  Ilaute- 
Marne,  envir.  de  Langres,  Forez,  gouri. 

Nom  propre,  Gorin. 
GOR.ION,  s.  m.,  sein  : 

La  gorge  et  li  gorjons  sont  dehors  la  gonnelle. 
(xiv*  s.,  Ree.  de  poés.,  ms.  Angers  513, 
f»  il  V».) 

...  pour  moiistrer  le  gorjon  et  la  gorije. 

ilb.) 

GORLE,  gourte,  guorle,  gueurle,  guérie, 
geurle,  goule,  gueHle,gueulle,  gueule,  giiesle, 
guelle,  guele,  geule,  s.  m.  et  f.,  bourse, 
gibecière,  valise  : 

Portent  corroies  et  gueilles  et  baudrez. 
{Chan.  de  Sgmes,  I02S,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Copoie  borses  et  gueilles  bien  fermez. 

{Ib.,  lia.) 
Li  quens  Guillanjnes  descendi  au  rivage. 
Pris  a  son  gueitle,  errameut  le  deslace. 
Dit  a  son  fanle  :  Or  pensez  du  bien  fere. 
(Mon.  Guill..  Ricbel.  368,  f  26-2''.) 
Cil  leva  la  chape  par  l'orle. 
Si  a  desceînt  un  inolt  gros  gorle. 
{Hisl.  de  Guill.  le  Maréchal,    6791,  P.   Meyer, 
Rominia  XI,  60.) 

Larrenesse,  fet  il,  murtriere. 
Bien  pert  qu'avez  esté  routière. 
Et  mainte  gueule  avez  coupée. 
(G.  DE  CoiNCi,    de  i'Emper.,  Richel.  231 1 1 , 
f  264'.) 

Desoz  la  fîertre  qui  mieuz  mieuz 
Ruent  et  guesles  et  franbauz. 

(1d.,  Mir.,  ms.  Brus.,  f  15,'i''.) 
Ruent  et  guéries  et  frambaux. 

(Id.,  ib.,  ms.  Soiss.,  f  101^) 
Ne  lor  caut  de  meskîef  d'autrui 
Mais  que  li  gourle  soient  plaiu. 
(.Vers  de  le  mari,  Hichel.  375,  f"  339''.) 

.1.  gourle  de  deniers  p  irtoie, 
Si  m'est  cheus  en  mi  la  voie. 

(Rom.  de  Mahomet,  232,  Michel.) 

Ainz  aveit  laissé  .un.  guorles 
Toz  plains  de  deniers  jusqu'es  orles. 
(Pean  Gatineau,   Yie  de  S.  Martin,  p.   116,  Bour- 
rasse.) 

Et  pooit  uns  marcheans  porter  .i.  gourle 
de  deniers  a  son  col  sour  .l.  bourdon,  que 
ja  n'eust  garde.  (Chron,  de  Bains,  c.  xvi, 
L.  Paris.) 

Amis,  ce  dit  li  marcheanz. 
Ces  deus  cbevaus  car  les  me  vauz. 
Dit  Trubert  :  Sire,  volentiers 
Quant  vos  me  donrez  les  deniers, 
Li  cheval  vos  seront  livré. 
Lors  a  le  geurle  desnoé. 
Si  li  a  montre  la  monoie. 
(Trubert.  885,  Jléon,  Souv.  Rec,  I,  220.) 
Lors  rue  sur  un  eschequier 
.XV.  livres  d'esterlins  blans, 
Li  gorlcs  fn  riches  et  granz, 
Et  li  avoir  fu  dedeuz  mis. 
(Fabliau  du  Prestre  et  d'AUzon,  215,1  .Montaiglon  et 
Raynaud,  l'abl..  Il,  17.) 

Il  renia  .i.  guelle  de  deniers  que  son 
hoste  li  avoit  baillié  a  garder.  I^Chron.  de 
S.-Deu.,  ms.  Sle-Gen.,  f»  357\  P.  Paris.) 

Et  mist   Salemou   ses  fieux   dedens  le 


(ÎOR 


313 


sépulcre  .vill.  grans  gourles  de  trésors. 
(Bibl.  hist,,  Maz.  532,  f»  107'=.) 

Lequel  Delalande  li  prist  et  osta  son 
argent  qui  estoit  en  une  guele.  (1358,  Arch. 
JJ  87,  pièce  151.) 

Et  mist  sou  gourle  de  les  lui.  (//or.  aux 
peler,  de  N.-D.d'Am.,  Grenier  158,  Richel.) 

Un  gorle  tout  plein  d'or.  (Ib.) 

llabens  ciuctam  quandaui  bursam  ple- 
nam  deuariis  ,  ijuiu  vulgariter  dicitur 
guéries.  (Elienne  de  Bourbon,  Richel.  1. 
IS970,  f"  319.) 

Quarante  frans  ou  environ,  que  il  qui 
parle  mist  dedans  ledit  gueulle  eu  monnoye 
dessus  dite.  {Reg.  du  Chat,,  I,  556,  Bi- 
bliopb. fr.) 

Il  se  leva  et  seingny  son  guelle,  ou  estoit 
l'argent  dessus  dit.  (ib,) 

GOHLÉ,  adj..  Un,  rusé  : 

Puis  apele  sa  chamberiere. 
Une  gorlee  pautoniere, 
La  garce  ot  a  uoni  Galestrot, 
Moult  sot  de  fort  et  de  tripot. 
(De  Constant  Duhamel,  ms.  Berne  351,   f  83''  ; 
Montaiglon  et  Raynaud,  Foi/.,  IV,  180.) 

GORLEL,  gourl.,  s.  III.,  dimin.  de  gorle, 
bourse  : 

Adont  amasse  inoult  miens  .i.  vert  chapel 
Ou  aumosuiere  ou  çuiutuie  oujouel. 
Que  ne  feisse  .c.  mars  en  .i.  gourlel. 

(Auberi,  p.  100,  Tobler.) 

Tant  meteut  sour  lor  haleriaus 

Et  de  bourses  et  de  gourlians. 
(De  S.  Jehan  Pautu,  Richel.  1 553,  f  123».) 

Aucuns  dist  :  Gis  bons  a  grant  avoir  ;  tu 
prises  l'omme,  mais  ce  n'est  c'une  huce  ; 
cils  qui  tu  tiens  pour  riche  n'est  k'uns 
gourliaus.  (Ars  d'amour,  I,  431,  Petit.) 

GORLERiE,  s.  f.,  professlon  du  bourre- 
lier : 

Item,  doivent  livrer  et  estofler  tous  les 
harnas  des  quevaux  de  le  basse  cort  et 
ensement  les  harnas  de  gorlerie  du  kar 
Madame.  (9  mai  1376,  Emlreprise  des  sou- 
liers et  cuirs  d  fournir  d  l'abbaye  des  Prés, 
Arch.  mun.  Douai.) 

Cf.   GOHEREL  et  GOHERELIER. 
GOHMANOEK,  VOir  GOURMANDER. 
GORMANDIË,  voir  GOURMANDIE. 

GORUE,  S.  t.,  sorte  de  vase  : 

Quant  le  formage  se  prendra  a  endurcir 
on  le  mettra  eu  lieu  froit  et  obscur..,  et 
après  aucuns  jours  pour  le  rendre  plus 
ferme  on  le  mettra  eu  uue  gorme  et  l'es- 
praiudni  l'en  uiervcilleiisement.  (Frère 
Nicole,  Trad.  du  Livre  des  Pruuljitz  champ, 
de  P.  des  Crescens,  f"  108  v»,  éd.  1516.) 

GORUÉ,  adj.,  goitreux  : 

Deu  amez  et  Ueu  réclamez 

Que  SI  belle  vos  ai  formée, 

Se  fuissiez  bo(;uo  ou  gormee 

Espoir  preudcfcmmo  fuisaioz. 
(Vie  des  Pèr.,  An.   3011,  f  100";    Méou,  Suuii. 
Rec.,  11,  286.) 

GOKMEIMDEllIE,  Voir  GotIR.MANDEUlE. 

GOKMEii,  gourmer,  v.  réfl.,  jeter  sa 
gourme  : 

Chair  de  tortue  qui  premièrement  aura 
esté  nourrie  en  quelque  jardin  pour  se 
gourmer  et  purger  de  ses  humidités  excre- 
mentitielles.  (Paré,  (JEuc,  -\X,  35,  Mal- 
gai  gne.) 

4U 


314 


r.oR 


GORNMSB,  gronaisse,  adj.  f.,  nmigre, 
desséchée  » 

Jannes.  fnmaissn,  ramnsces 
Doireat  estrc  bien  eslonpees. 
(R.  Di  Buois,  Chasl..  nichel.  51301,  p.  535  .) 

laones.  gornaises.  remusees. 
(lo..  a.,  Ilichcl.  83-,  f«  131=;  Méon,  Fabl.,  H, 
195.) 

GORNAL,  gournal,  s.  m.,  rouget,  ou 
lièvre  de  mer  : 

La  charretée  de  gournaus  doit  de  cou- 
lume  .1111.  s.  (Est.  Boil.,  tiv.  des  mesl., 
l"  p.,  Cl,  24,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

L'en  doit  paier  de  la  morue  en  charrete 
V  s  et  des  .VI.  gounnius  en  charrete  .ilii. 
s  {La  Coutume  du  poisson,  Richel.  20048, 
f  133'.) 

La  charretée  de  gournaux  doit  six  gour- 
naux  de  couslumc.  (1320,  liegle  .  sur  les 
Poissonn.  de  mer,  Ord.,  ii,  582.) 

La  charetee  de  gournaus  lioit  de  cous- 
lume  quatre  sols.  (1326,  Ord.,  xi,  S03.) 

Pastes  de  bresmes  et  de  gornaux.  {Mé- 
nagier,  II,  95,Biblioph.  fr.) 

Cf.  GORNART. 

Goii.\AHT,  S.  m.,  le  rouget  ou  lièvre  de 
mer: 

Gornars,  cuiz  en  eve,  a  la  sausse  came- 
line.  Gornars  au  poivre  chaut.  {Ens.  p. 
apareil.  viand.,  Richel.  1.  7131,  r»  100".) 

Cf.  GORNAL. 
GORNEUR,  S.  m.  î 

Stephani  dicti  lo  gomeur.  (1331,  Cens,  du 
chap.de  Xec,  p.  9,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Stephanus  li  gomeares.  (Ib.,  p.  129*".) 

GORON,  gorron,  gourron,  s.  m.,  cochon  : 

Deux  jeunes  cochons  ou  gorrons.  (1418, 
Arch.  JJ  170,  pièce  112.) 

Item,  je  prins  quatre  boyceaux  de  mous- 
ture  au  parnicr  que  je  faicl  mouldre  pour 
les  gourrons.  (An  1534,  ms.  du  Poitou.) 

Quatre  ou  cinq  pochées  de  falsitez  et 
appellations  comme  d'abus  de  gorron.  (De 
Fail,  Eutrap.,  il,  946,  Assézat.) 

—  Pièces  de  hois  qui  dans  un  pressoir 
sont  placées  sons  deux  pièces  juxtaposées 
qui  reçoivent  dirL'cternent  la  pression  de 
la  vis  : 

Pour  faire  les  gorrons  du  troil.  (1463' 
Compt.  del'aumosn.de  S.  Berthomé,  l'  97  v- 
Bihl.  La  Rochelle.) 

Vendée,  gouraon,  cochon.  Auuis,  goron, 
partie  d'un  pressoir. 
Nom  propre,  Goron. 

GORONNiEUE,  adj.  t.,  qualifle  une  truie 
pour  la  reproduction,  une  truie  prête  à 
lueltre  bas  ou  qui  a  des  ii'lits  ;  mot  an- 
cien (jui  n'a  été  rencontré  que  dans  un 
texte  poitevin  de  la  seconde  moitié  du 
xviii*  siècle  : 

Les  fermiers  de  Pouillé  devaient  annuel- 
lement... un  cochon  de  lait,  s'ils  avaient 
une  truie  joronnierc  (An  1779,  ms.  du 
Poitou,  up.  Laluone,  Glois.  iwilevin.) 


GOR 

Poitou,    Vend(5e,    nenx-Sèvres,  gouron- 
nière. 


GORPiL,  voir  GotrpiL. 
GORPii.i.,  voir  GocpiL. 

GORPILLAGE,  voir  GOUPIF-LAGE. 

GORPiLLE,  voir  Goupille. 

1.  GORRE,  guorre,  s.  f.,  élégance  de  la 
mode,  pompe,  vanité,  luxe,  faste,  bra- 
verie,  débauche  : 

En  despendant  lo  lenr  de  faict 
En  gorres  et  en  bonnes  chères. 

{ilysl.  de  la  Concept.,  f°  8'.) 
Querant  lien  et  occasion  de  pouvoir  faire 
ses  gorres,  que  par  deçà  ne  pouvoit,  mit 
honneur  en  oubli,  et  s'alla  rendre  ennemy 
a  son  prince  et  maistre.  (G.  Ghastellais, 
Chron.,  V,  483,  Kerv.) 

Et   se  faysoieut,  parmy  Paris,   grandes 
guorres,  etgraus  festeyemens.  (La  Marche, 
Mém.,  I,  34,  Michaud.) 
Estte  Testa  a  l'avantage, 
A  la  gorre  dn  temps  présent. 
{Farce  de  Colin  qui  loue  et  despile  Dieu,  Ane.  Th. 
fr.,  1,  224.) 

0  femmes  de  Lyon  qui  eu  toutes  gorres 
passez  les  femmes  de  France,  vostre  desii- 
ne  est  que  en  beaus  habillemens  et  riches 
ba?ues.(J.  Drouin,  Hist.  des  trois  Mariés. ^ 

Les  Milannoys  tant  nobles  que  marchans. 
Au  devant  vont  en  triomphe  marchans. 
L'on  ne  sçauroit  veoir  gent  mieulx  acoustree, 
Puis  tons  armez  en  bataille  rengee, 
Vindrent  cinq  cens  fiers  comme  ung  éléphant, 
j    Armez  a  blanc  près  d'un  char  triumphant, 
(Ju'ilz  conduisoient  a  cors,  clerons.  et  trompes. 
Adonc  n'y  eut  homme,  femme,  n'enfant. 
Qui  par  quantons  n'.iUast  France  criant. 
L'on  ne  vit  onc  tant  de  gorres  et  pompes. 
(J.  Marot,  Voiage  de  Gènes,  !"  18  v",  éd.   1532.) 

Ce  debvroit  eslre  iceulx  qui  debvroient 
garder  la  transquilité  du  peuple  et  corripr 
ces  gorres  et  pompes.  {Cliron.  d'Et.de  Meil., 
I,  413,  Ghassaing.) 

Huffing  wenches.  Femmes  a  la  grande 
gorre.  Haunting  wenches.  Femmes  a  la 
grand  gorre.  Stately,  costly  dames.  Femmes 
a  la  grande  gorre.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

—  Faire  {lorre,  faire  le  beau,  se  pava- 
ner : 

Je  Iny  donne,  pour  faire  gorre, 
Meschanceté,  vie  misérable. 
{Testât»,  de  maistre  levrautt,  Poés.  fr.  des  xv'  et 
xvi"  s.,  X,  140.) 

—  11  se  disait,  dans  un  sens  particulier, 
I  pour  rubans,  livrées  de  nouveaux  mariés 

et  en  général,  falbalas  : 

J'ay  vendu  terres,  vignes,  granges. 

Et  desirnict  femmes  et  cnfuns. 

Pour  porter  gcrres  et  larges  manches. 

(farce  de  folle  Bobance,  Ane.  Th.  fr.,  11,  282.) 


t:e  mot  était  encore  de  quelque  usage  au 
conjinencement  du  xvii"  siècle.  On  lit 
dans  V Inventaire  de  Monet  :  "  Gorre,  viens 
mot,  pompe  et  magnificence.  " 

2.  GORRE,  gore,  gourre,  gaulre,  s.  f.,  le 
mal  vénérien,  la  grosse  vérole  : 

Lors  commencha  a  avoir  son  cours,  en 
Haynaut  et  ninrchps  voisines,  une  manière 
de  meselleiie    fort  horrible,  et  abominable 


r,OR 

maladie,  nommé  grosses  pocques,  grosses 

veroUes,  et  la  grant  gaulre.    (J.  Molinbt, 

Chron.,  ch.  cclxxxvi,  Michaud.) 

Mais  le  commun,  quant  il  la  rencontra, 
La  nommoil  gorre  ou  U  vérole  grosse. 
Qui  n'espargnoit  ne  couronne  ne  crosse. 

(J.  Le  Maire,  Compte  1"  sur  la  naissance  de  dame 
Verolle.  Poés.  fr.  des  sv"  et  xvi'   s.,  IV.  212.) 
l.a  gorre  de  Rouen  je  traîne 
Soubz  le  grand  Credo  en  attente. 
(Le  Triumphe  de  dame  Verolle,  ib.,  2.t7.) 

On  luy  présenta  la  bouteille  : 

Je  n'y  boiray  point  ;  autre  y  but. 

Qui  cotnnie  moy  paya  tribut  ; 

Tel  vaisseau,  dit  il,  trop  m'abhorre. 

l'-t  puis  je  crains  d'avoir  la  gorre. 

Ainsi  que  mon  prédécesseur. 
(1537,  le  Disc,  dn  irespas  de  Vert  Janel,  Poés.  fr. 
des  xv°  et  XVI"  s.,  I,  289.» 
Lequel...  morut  de  la  gourre  eu  l'hospi- 
tault   Sainct    NicoUais.    (.IacomIN    Hosson, 
Chron.  de  Metz,  p.  2o2,  iMichelanl.) 

Geste  grande  gorre  de  vérole.  (Du  Fail' 
Cont.  d'Eutrap.,  xxviii,  Bibl.  elz.) 

Joueurs,  pipeurs,  d'estuves  les  pilieri. 

Borgnes,  gouteus,  de  gourre  chanceliers. 

(Jdlyot,  Eleg.  de  la  belle  fille,  p.  70,  Willem.) 

1.  GORREAU,  voir  GOHEREL. 

2.  GORREAU,  voir  GOREL. 

GORREE,  S.  f.,  vêtement,  parure  : 

Chascuns  vient  avoir  en  gorree 

Chape  noire,  chape  forree. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Brux.,  f''  16S''.) 

GORREL,  voir  GOHEREL. 

GORRELIER,  voir  GOHERELIER. 

aoRREMENT,  gourr.,   adv.,  fastuense- 
ment  : 

A  tous  commande  qu'il  souviensne 
De  moy  maintenir  gourrement. 
(Farce  de  Folle  Bobance,   Ane.  Th.  fr..  Il,    268 

GORRER,  gourrer,  verbe. 

—  Réfl.,  se  revêtir,  se  parer  : 
S'est  moalt  bien  gorrez  a  nalun,> 
De  refuites  por  la  froidure. 
S'a  de  rapine  et  d'avarice 
Chape  forree  de  malice.  ^ 
(Jugement  Salomon,  Richel.  831,  f»  224'.) 

—  Neutr.,  dans  le  môme  sens  : 

Il  n'cnlend  pas  qu'on  vous  baille  le  sien 
Pour  eu  gourrer  en  pompeux  entretien. 

(J.  BoucBET,  Opusc,  p.  133.) 

—  Oorré,  part,  passé,  paré  : 

La  doit  on  le  vilein  gorri< 
Envoler  por  le  chemin  batre. 
(Dit  des  avocas,  342,  G.  Raynaud,  Remania  Ml, 
218.) 

Et  vous,  ma  dame  la  goiirree, 
Vendu  avez  maintz  beaux  surplis. 
Donc  de  l'artrent  estes  fourrée 
Et  en  sont  voz  coffres  remplis. 

(Danse  macabre  des  femmes.) 


Nonn. ,jorer,  se  parer  avec  recherche. 
GORRERiE,  S.  f.,  faste,  étalage  : 

A  veoir  leur  contenance. 
Leur  gorrerie  et  fringuerie, 
Grant  estât,  bobant,  poraperie. 

'    (E1.OY  D*mkbn;.l.  Livre  de  la  deablerie.  f  18  , 

,       éd.  1SU7.) 


GOB 


COR 


GOR 


315 


Gorrerie  :  f.  Gallantrie,  braverie,  sump- 
luousnesse  io  appareil,  stateliDesse  of 
gesture  ;  also,  priae,  vaunting,  vainglorie. 
(COTGRAVE,  éd.  1611.) 

•  GonuETTE,  S.  t.,  coup  : 

Le  peuple  la  assemblé,  qui  n'aime  la  chi- 
canerie, ne  les  cliiquaueurs,  s'oppose  a  sa 
capture,  et  a  force  de  gorreltes  et  de  coups 
orbes,  font  lasclier  la  prinse  a  ces  pre- 
neurs. (G.  BoucHET,  Serees,  xxvii,  Rouen 
1635) 

A  jurre.  Heiirtade,  gorreUe.  (Cotgbave, 
éd.  1611.) 

GORRiÉ,  adj.,  élégant,  bien  paré  : 
Accompaignez  de  plusieurs  aultres  nota- 
bles pcrsonnaiges,  fort   gorriez,  de    grant 
port,  el  richement  enchaynez.  (J.MOLINET, 
Chron.,  ch.  cccxiv,  Buclion.) 
Cr.  GORRIER. 

1.  GORRiER,  gorier,  gourrier.  adj.  et 
snbst.,  élégant,  h  la  mode,  bien  paré,  glo- 
rienx,  coquet  ;  en  parlant  de  personnes  : 

Venez,  gorriers  et  gorrifres. 
{La  Rfpeues  franches  de  Fr.  Villon,  dans  les 
CEia.de  Villon,  Jouaast,  p.  221.) 
Et  pour  tant  que    le  duc    estoit    moult 
curieu.'c   de    soi   trouver   ou    estoient   les 
grandes  dames  et  helles  damoiselles,  Jehan 
André  s'appensa  de  richement  tapisser  son 
hostel,  autant  que  possible  lui  seroit,  en- 
semble  de    le    furnir    des    plus   gorieres 
damoyselles    de    .Milan,  afin    de    l'attraire 
illecq  et  despescher  de  sa  vie  tout  chaul- 
dement.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.  xxxiv, 
Bacbon.) 

Adiea  gorriers  et  adTncatz. 
(Vert  de  W  Henri  Baude,  p.  6fi.  Qnicherat.t 
Et  certes  il  fanlt  l'ouvroaer  clorre 
Se  vous  ne  taillez  a  la  gorre: 
Car  chascan  venlt  eslre  gorrier. 
(Farce  du  Coi/slur.,  Ane.  Th.  fr..  Il,  1,ï9.) 
Estre  gorrier,  gentil  et  frisqne 
Toot  le  monde  luy  faict  honnenr. 
(Faree  de  Folle  Bobance,  Ane.  Th.  fr.,  II,  272.) 
Bonnes  dames,  entretenez 
Voz  maris  par  bonne  manière 
Et  trop  fort  ne  les  ransonnez 
Ponr  faire  trop  de  la  gorriere. 
{Farce  de  Colin,  Ane.  Th.  fr.,   I,  2i;i.) 
Appeliez  voslre  bande  et  compaignes  gorrieres 
Qni  Tont  avccque-  vous  aux  maisons  des  courtières. 
(Complainte  de  la  mcre  Cardine,  Poés.  fr.  des 
x»«  et  xvi"  8.,  III,  .300.) 
Qoattre  chambrières 
Asiei  mignonnes  et  gorrieres 
Prindrenl  complot,  comme  il  me  semble, 
D'aller  aux  estures  emsemble. 
(Le  Banque!  des  Chambrières,  Poés.   fr.  des  xv*  et 
XTi«  s.,  II,  986.) 

El  ï  Toit  on  sonTcnt  la  Tieille  ooTricrc, 
Hieaix  qne  la  jenne  et  pins  gente  coramere. 
Eslre  gorriere,  et  faire  la  poupine. 
(1515,  J.  Maroi,  Epil.  des  Dames  de  Par.  aux 
Courlis,  de  France,  éd.  1731.) 

Oallreplns  tn  te  seras  mis 

Ponr  partir  gorrier  et  en  point 

Que  le  roy  ne  partira  point.  1 

(Cmirediclz  de  Songecreux,  f  l.ït  y",  éd.  1S30.) 

Princes  gorriers  et  mignons  perrncjoetz  i 

Qui  fait  avez  en  amonr  tant  d'acqnetz. 
(J.  BotJCHET,  les  Begnars  traversani,   P  54'  1 

éd.  1522.)  I 

Le  tiers  personnages  estoit  vesfu  comme 
nue  gorrier   de   court   assez   mvgnon  et   : 
«orgias.  (iD.,  Triumplm  de  la  noble  Dame,  \ 
l'SSr-,  éd.  1536.) 


Peuple  de  Picardie, 

Bien  est  par  toy  destrniot 

L'honnenr  de  S'o'mandie, 

Que  cuidoit  avoir  bruyt 

Et  rcnommé[e]  en  Prance 

D'avoir  advenluriers, 

Entre  tous,  sans  doubtancc, 

Preux,  hardis  et  gorriers. 
(Crande  Monsiredessixmillc  Picardz  faicte  à  Amiens 
le  .XX.  juing  mil  cinq  ceniz  xxxv,  Poés.  fr.  des 
xv«  et  xvi"  s.,  I,  179.) 

Le  corps  de  moy.  Dieu,  s'il  attrappe. 

Le  povre  gorrier  résolu. 

C'est  faict,  il  est  cuyct  et  monio! 
(R.   DE    CoLLERVE,  Monol.    de  Resolu,  \i.  67.  Bibl. 
elz.) 

Plus  Ta  avant  et  plus  estes  gorriere.  (i. 
Drocin,  Hist.  des  trois  Mariés.) 

Et  oultre  cela  ayant  espousé  une  jeune 
femme  qui  aymoit  a  estre  gorriere  el  faire 
grosse  despense.  (G.  de  Selve,  Perieles, 
éd.  1547.) 

Si  je  vouloye  faire  mal,  je  trouveroye 
bien  avec  qui  :  car  il  en  est  de  bien  gorriers 
qui  m'ayment  et  promettent  amitié.  (A. Le 
Maçon,  Decameron,  septième  journ.,  nouv. 
deninième,  t.  Ill,  p.  274,  éd.  Lemerre.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  élégant,  joli, 
coquet  : 

Qui  estoit  une  si  gorriere  et  si  très 
sumptueusebesongne.  {^i96, Représentation 
du  Myst.  de  S.  Martin,  Richel.  34332,  ap. 
Lecoy  de  la  Marche,  St  A/arWB,  p.  701.) 

Desquels  n'avoitnul  quine  fust  accoustré 
et  couvert,  tant  cheval  que  homme,  de 
drap  d'or,  en  diverses  façons  et  en  diverses 
devises,  qu'estoit  une  chosse  bien  gorriere 
a  veoir.  (16  fév.  1514,  Négoc.  enl.  la  Fr.  et 
l'Autr.,  t.  II,  p.  60,  Doc.  inéd.) 

Les  dames  montées  sus  belles  hacque- 
nées  avecques  leur  palefroy  gourrier  sus 
le  poing  mignonementenguantiiléporloieut 
chascune  ou  un  esparvier,  ou  un  laneret, 
ou  un  esmerillon.  (Rab.,  Gargantua,  ch. 
LVii,  éd.  1S42.) 

Je  suis  mirry  qu'abandonné 
Ta  ne  fus  a  noz  chrippelliers. 
Tu  eusses  eu  de.s  plus  gorriers 
Conpz  de  fouet  pour  ton  chappeau 
O^'onque  bedier  eut  sur  sa  peau. 
(Contre  Sagon  el  les  siens,  Kpist.  par  ung  amy  de 

Cl.  Man.t,  à  la  suite   des  (Kiiv.    de  Cl.  Marol, 

éd.  17;il.)  Imprimé,  gnrries. 

0  chambre  1res  gorriere  et  belle. 
(G.  CoRRosET,  les    Blasons   dome.il.,    Blas.  de    la 

Salle  et  Chambre,  Poés.  fr.  des  xV  el  xvi=  s., 

VI,  245.) 

—  Joyeux  : 

Avant  que  tirez  pins  arrière. 
Ainsi  comme  il  est  de  raison, 
La  petite  chanson  gorriere; 
Ce  faisant,  adieu  vous  dison. 
(Farce  Moralisée,  Ane.  Th.  fr.,  I,  17S.'> 

Ce  mot  s'est  conservé  jusqu'au  com- 
mencement du  XVII»  s.  On  le  trouve  dans 
Cotgrave,  dans  Oudin,  dans  Duez;  Monet 
dit  :  «  Gorrier,  viens  mot,  magnifique, 
pompeus  en  habit.  » 

2.  GonniEn,  v.  n.,  se  pavaner  : 
Gorriers  ehetifz,  gens  de  lasche  courage, 
Oui  par  outrage  portez  voz  larges  manches, 
De  gorrier  vous  farcies  ronge  raige. 
(Complainte  de  France,  Poés.  fr.  des  xv'  tt  xvi°  s., 

Vlll,  Si.) 

3.  GOHRiRu,  ad].,  qui  est  produit  parla 
gorre,  par  la  maladie  vénérienne  : 


Ulcère  gotirriere.  (Chassign.,  /*.<:. ,lxxvii, 
éd.  1613.) 

GORRiEREMENT,  gorterement,  gourr., 
gaiirr.,  adv.,  à  la  mode,  d'une  manière 
élégante,  coquettement,  fastueusement  : 

Timolcon  gajtrrierement  possessanl  les 
lierlierges  Libiienes  eut  cinc  m.  prison- 
niers, milles  cuiraces  et  .x.  m.  larges. 
(FossETiER,  Cron.  Marq.,  ms.  Brux.  10512! 
Vlll,  m,  5.) 

A  ung  autre  quartier,  les  sept  vertus, 
habillées  gorrierement  des  plus  belles  filles 
de  Genève.  (Molinet.  Chron.,  V,  163,  Bu- 
chon.) 

De  chauses  blanches  ou  rouges  bien 
tirées  et  de  soulliers  de  mesme  coulleur 
estoyenl  gorrierement  accoustrees.  (D'Au- 
TON,  Chron.,  Richel.  .W82,  f»  106  v«.) 

Se  ung  boiiimc  est  rciiiply  de  science 

Et  n'est  gourrierement  vestu 

De  tout  le  monde  c'est  l'iisanee, 

Ne  sera  prisé  ung  festu. 
(Farce  de  Folle  Bobance,  Ane.  Th.  fi.,  Il,  271  i 

Et  vous  babiller  gourrierement. 

(Ib.,  p.  266.) 

Portes  boucqnetz  gorrierement 

Pour  l'amour  de  voslre  amoureuse. 
(R.  GoBiN,  Livre  des  loups  ravissons,  ch.  i, 
éd.  1525.) 


Il   ! 


vestit  gorieremeni . 


(ID.,  i«.,eh.  v.) 


La  pucelle  fust  en  la  manière  des  pail- 
lardes accouslree  gorrierement  et  lubric- 
quement.  {Violier  des  Hist.  rom.,  c.  cxxv, 
Bibl.  elz.) 

—  Il  signifie  quelquefois,  d'une  manière 
drôle  et  joyeuse  : 

Ce  maistre  pilaut  vous  gaschoit  si  gorrie- 
rement ses  motets  Savoyars,  qu'il  y  en  eut 
bien  peu  de  la  compagnie  qui  ne  pissa 
dans  ses  chausses.  {Les  Apresdinees  du  s' 
de  Cholieres,  i,  f»  25  v»,  éd.  1S87.) 

Gorrieremenï,  bravely,  gaudely,  gallantly, 
proudly,  vainegloriously.  (Cotgrave,  éd. 
1611.) 

GORRON,  voir  GORON. 

1.  GORT,  gourt,  gord,gurt,  s.  m.,  golfe, 
baie,  et  par  extension  gouffre,  abîme, 
pleine  eau  : 

Ne  sni  chaus  en  gurs  ne  en  Inrls. 

(Les  Loh.,   ms.  Berne  113,  f»  24'.) 
Tuit  li  tuen  gort  e  li   luen  fluet  sur  mti 
trespasserenl.  {Lit.    des    Ps.,    Cambridge, 
XLI,  7,  Michel.) 

Li  gurz  des  ewes  trespassad.  [Gant.  Ha- 
bac,  Lib.  Psalm.,  Oxf.,  p.  240,  Michel.) 
Var.  :  li  gort. 

Quer  molt  souvent  i  sont  trovez 
Pèlerins  passanz  perillicz, 
Qn'el  gort  de  mer  aveit  neiez 
On  a  l'aleir  ou  au  venir. 
(Gmi..  DE  Saint-Pair,  Monl  Sainl-ilichrl,  1.30, 

Michel.) 
Kar  ses  père  et  sa  mère  afnndrerent  el  gort, 
Dunt  unkes   puis    ne   porent  resordre  a  lur  droit 
Iport. 
(Garnif.e,  Vif  de  S.  Thomas,  Richel.  13513, 

f»  4  V».) 
En  péché  finerant,  ne  purrnnl  prendre  porl, 
La  dunt  nuls  ne  rosort,  karunt  el  pulent  gorl. 
(Id.,  ;■*.,  f  12  V».) 
Le  gort  de  Pisselcu.  fl?'i2,  11.-0.  Soiss.. 
v"  Drachy,  ch.  84.) 


316 


GOIl 


GOT 


GOU 


Ne  puent  fere  plus  lio  gorl  nii  la  leneure 
de  l'oslelerie.  (/fr.) 

En  Loire  ont  lor  ancr«$  jet«s. 
La  nés  est  pans  ;  ne  pnet  amont 
ror  les  gort  qni  en  Loire  sont. 

(Parlon.,  19G1.  Crapelel.) 
Li  antre  passent  si  avant 
Oo'il  se  Tont  on  plein  w/  livanl. 

(lio'e.  Richel.  13:3.  P  Bl'\) 
Il  arriva  a  uns  ooi't  pfitit  que  une  petite 
ysle   faisoit.   (L.  "db  Prf.mierf.,   Decam., 
Ilichel.  129,  f''  44  r».) 

De  certains  autres  menus  cens  dcubs 
chacun  an  au  dit  jour  saint  Rémi  pour 
gors.  isles,  molelles  et  jonquiers  estant  en 
la  dilte  riTiere  d'Aisne.  (1453,  Compte  du 
dom.  du  comté  de  Soissons,  l'  B,  ap.  Le 
Clerc  de  Dofiy,  t.  I,  i'  302  r<>,  Arch.  Loiret.) 

Vons  vous  ponves  par  d^lÏL^ence 
An  missean  laver  a  plain  gnrd. 
(LernâKC,  Champ,  dfs  Dam.,  Ars.  31SI,  f  163''.) 

Et  fist  si  prande  soiclicrosso  qu'au  plus 
profond  endroit  du  Doub  exceptô  es  gours 
un  enffant  y  pasjoit  sans  se  mouiller. 
{Aucunes  choses  memor.  lesquelles  se  sont 
passées  ancienn.  riere  la  cité  de  Besancon. 
Mém.  pour  scrv.  i\  l'hist.  de  Fr.-Comté, 
YII,  261.) 

Le  gort  des  eaux  trespassa  eu  abisnie. 
(Bible,  Abaculh,  eh.  3,  éd.  1343.) 

Fault  tousjours  traverser  par  déserts  et 
pais  sablonneux  avec  plusieurs  gours  et 
marets,  qui  se  font  au  débordement  du 
Nil.  (Léon,  Descr.  de  l'Afr.,  I,  362,  éd. 
1556.) 

Ils  se  plongent  dedans  les  gourdz  et 
creux  prochains  de  la  mer.  {Cosmogr.  de 
Munster,  p.  1332,  éd.  loo6.) 

LeJit  poisson  voyant  eslre  en  sa  fin. 
Ft  n'ayant  pins  de  vie  aucun  espoir 
S'en  est  vena  par  nn  grand  desespoir 
Si  mdement  frapper  dedans  nn  gorl 
Qae  tost  après  en  a  reren  la  mort. 
(GciLL.  Haode.'II,    Fable,    l"  part  e,    xxv,  Lor- 
mier.) 

—  Gorgée  : 

Si  comme  el  erroit  si  avint 
Qne  son  enfant  qn'en  ses  bras  tint, 
Qni  a  vérité  esloil  mort, 
Gita  parmi  la  boche  nn  gorl 
I)e  sanc  qni  don  cors  li  eîssi. 
(J.  Le  Mabcbant,  ilir.,  ms.  Chartres,  P  13''.) 
Qne  li  enfens  qni  esloil  mort 
Mist  hors  par  la  bonche  a  grant  gorl 
L'eire  qoi  ert  on  corps  entrée. 

(ID..  «.,  r»  ir.) 

Qn'el  verseot  vin  en  trorge  creuse 
Tout  aussi  comme  en  une  treuse. 
Et  tant  a  graot  gors  en  entonnent 
Qu'il  s'en  coofundeot  et  estonnent. 
(Rose,  Val.  OU.  1212,  P  102=;  Mcon,  13019. j 

Bourg.,  Yonne,  gord,  gourd,  troa  pro- 
fond el  plein  d'eau.  .Morv.,  gâr,  dans  K- 
même  sens.  Nivemais.Decize,  gourd,  étang 
profond  et  poissonneux.  Beance,  gord, 
canal  ponr  la  conduite  des  eaux;  signifle 
aussi  gorgée.  Lyon,  el  forez.,  gour,  gourd, 
trou  rempli  d'ean,  RonfTre  dans  une  ri- 
vière. On  le  dit  parliculièrement  d'un 
lien  disposé  dans  une  rivière  pour  y  atti- 
rer et  prendre  les  poissons. 

Noms  de  lieux  :  Le  gour  d'enfer, 
chute  du  Fnrens,  près  de  Sl-Étienne. 
—  Le  grand  gour   de    Uousu  (Hoqnille, 


La  Gorlanehia).  —U  gourd  d  Bertaud  (Co- 
chard.A'ofJce  sur  Loire).  Près  de  Salins  est 
une  jolie  cascade  que  les  habitants  de 
cette  ville  nomment  Gou-de-Conches,  et 
ceux  de  la  banlieue  Goiir-de-Conches,  en 
faisant  sonner  fortement  la  liquide. 

2.  GORT,  s.  m.,  bâton  court  faisant  l'of- 
flce  de  ridelle  : 

Le  cent  de  gors  a  charelte.  (xvi°  siècle, 
Décl.  du  péage  d'Arcolle,  ap.  Mantellier, 
March.  frég.,  111,  117.) 

Gos,  cas  suj.,  voir  Gon. 

1.  GosiLLiER,  s.  m.,  gosier  : 

Du  stomach  vient  et  nest  un  pannicle 
qui  monte  par  le  gosiUier.  (H.  de  Monde- 
ville,  Richel.  2030,  f»  19\) 

2.  GOsiLLiER,  goziller,  v.  a.,  parler,  ra- 
conter,  dire  : 

Il  n'est  ne  pie  ne'calandre 
Qni  ne  senst  pas  gosiUier, 
Ce  qui  me  fet  si  merveillier. 
(De  la  Dent,  25,  Montaiglon,  FaU..  I,  148.) 

—  Vomir  : 

Oa  bien  fleurez  nn    peu  quelques    flenrs  de   jar- 
[dins. 
De  penr  de  goziller  vos  tripes  et  bondins. 
(Troterf.l,  les  Corrie.,  Il,  2,  Ani?.  Th.  fr.) 

GOSSAL,  S.  m.,  sorte  d'ustensile  pour 
la  cheminée  : 

Pour  andiers,  pour  gossas  de  chamenee. 
(1337,  Coll.  de  Lorr.,  III,  f»  41,  Richel.) 

GOSSART,  gotissart,  adj.,  qui  a  une 
gousse;  n'a  été  rencontré  que  comme 
nom  de  personne  : 

Jaquet  Goussarl.  (1307,  Pontigny,  Arch. 
Yonne,  H  1542.) 

Simonnette  Gossart.  {Test,  de  1438,  Arch. 
mun.  Douai.) 

GOSSÉ,  adj.,  cossu  : 

Ce  sont  gens  plains  et  bien  gossei. 
Et  est  Orléans  1res  bien  garny, 
D'or  et  d'argent  assez  fourny. 
Olist.  du  siège  d'Orl.,  139j,  Gnessard.) 

GossETTE,  s.  {.,  petite  gousse  : 
Icelles  gosseltes  se  fendent  en   trois  ou 
quatre     parties    quand     la    semence    est 
meure.  (L'EscmsE,  Hist.  des  plant,  de  Do- 
doens,  I,  50.) 

Nom  propre  anc,  Marie  la  Goussele. 
(1387-88,  Compt.  des  annivers.  de  S.  Pierre, 
Arch.  Aube  G  16oG,  f»  213  r».) 

GOSTEMEXT,  VOir  GOUSTEMBNT. 
GOSTEROT,  voir  GOCTEROT. 

GOSTREi>,  S.  m.,  bouteille,  flacon  : 
Gostrel.  (Garl.,  ap.  Scheler,  le.T.  du  xii'  et 
du  XIII' s.,  p.  57.) 

1.  GOTE,  s.  f.  ? 

Et  en  mnin  nioncel  el  en  la  noe  et  en 
\Agote.  (1271,  Arch.  Mcurlhe  H  3137.) 

2.  COTE,  voir  JOSTE. 

GOTÉ,  voir  GouTÉ. 
GOTEURE,  voir  GotrrECRE. 

GOTRON,  voir  GOITBO.N. 


GOTTRON,   voir  GOITRON. 

1.  GOU,  adj.,  épithète  de  mépris  : 

Mes  trai  nos  en  a  .i.  gom. 
Uns  nains  boçus  et  rechigniez. 
(La  Charrelle,  Vat.  Chr.  1725,  P  24».) 
Guillelmus  le  Gouz.  (.luin  1241,  Dép.  de  la 
cheval.  d'Alph.  cte  de  Poit.,  roui.  Baluze,  Ri- 
chel.)      • 

Je  la  demandai  au  chevalier 
Qu'il  la  me  donast  et  il  me  dist  : 
Fui,  gouz,  de  ci. 
(K.  DB  HoD.,  Ueraugis,  ms.  Vienne,  f"  16''.) 
Itiens  ne  queus  gouz  qne  je  soie 
Fu  mes  pères  parenz  le  roi. 

(iD.,  il'.,  f»  16=.) 
Devers  Aquilone  istra  lores 
.1.  pueple  plain  de  ftrant  ville, 
Pl:iin  il'orJure  el  d'iniqnilé. 
Homes  vilz  et  félons  et  goz. 
Ce  sont  les  genz  Goz  et  îMagoz 
Qu'enclosl  le  fort  roy  Alisandre. 

(Fa*;.  rf'Oi'.,  Ars.  5069,  P  202'.) 
Gaufus,    gou.    {Pet.    Vocab.    lat.-franc. 
du  xin*  s..  Chassant.) 

—  Désignant  une  sorte  de  chiens  : 

Il  i  a  petiz   chiens  gouz   qui  sont  bon  n 

garder  maison.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  235, 

Chabaille.) 

Fel  et  orgnilheus  fut  plas  qae  ne  soit  nn  gos. 
(  Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  3726,  Scheler, 
Closs.  philol.) 
Or  ai  la  trahison  trovee  dont  chis  gos 
Seront  Irestons  destrnis. 

(ID.,  il>.,  16514.'! 

2.  GOU,  voir  GiEU. 

GOUACHE,  voir  GOECHE. 

GOUAGE,  s.  m.,  sorte  de  droit  : 
E  pour  les  dites  seet  livres,  a  eslre  ri'n- 
dues  es  diz  religious  ou  a  lor  commande, 
cestes  letres  aportant,  icele  llavis,o  l'olrei, 
et  c  la  volenté  et  o  l'autorité  dudit  Olivier 
son  mari,  en  titre  de  gouage,  balla  et 
obligea  es  diz  reliaious  ses  deines  sises... 
(1282,  Oblig.,  Ste-Mar.-de-Boq.,  Arch.  des 
C.-du-N.) 

GOUASCHER,  V.  a.,  brandir  î 

A  tost  sa  massne  gouasche  ; 
Tele  li  torne  a  la  traverse 
Qu'il  le  fisl  deux  tors  roeler. 

(Fa*;.,  p.  298,  ap.  .Ste-Pal.) 

GouAscHiERE,  adj.  f.,  désiguB  peut- 
être  une  vigne  plantée  du  cépage  nommé 
<30l: 

Guillaume  Berruier,  fils  de  Robin  Ber- 
ruier  ou  lieu  de  Jehan  Rabineau  pour  ung 
quartier  de  vigne  gouaschiere  séant  ou 
clos   de  Monceaux  tenant  au  chemin  et  a 

Rohin  Bourdon vill.  d.  parisis.  (1422, 

Etat  de  recepte  des  cens  en  la  paroisse  de 
Dri,  ap.  Le  Clerc  de  Doûy,  t.  I,  f"  293  r«, 
Arch.  Loiret.) 

Cf.  GoL  et  GouAULX. 

GOUAUi.x,  s.  m.  pi.,  désigne  un  cépage 
de  qualité  inférieure  : 

Fut  statué  que  tous  ceux  qui  avoicnt  des 
plantes  de  gouaulx  en  leurs  vignes,  les  fe- 
roient  arracher  dans  trois  ans.  (1598,  En- 
quéreurs  de  TotU.) 

Fu  faicte  la  recherche  des  septz  de 
gouaulx,  de  ceux  qui  n'avoient  laicl  le 
debvoir  de  les  arracher.  (1601,(6.) 


GOU 

Cf.  GOL. 

1.  GOUBE,  S.  f.,  sorle  de  jeu  : 
Défense  de  jouer  aux  jeux  de   dez,   de 

quartes  ne  aussi  au  brelencq,  aujeux  fretin 
de  goubes,  de  tables,  ne  autres  jeux  de  sort. 
(1476,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amieus.) 

2.  GOUBE,  adj.  î 

Chevaux  bais,  l'un  a  chanfrain  blancq  et 
veulx  Tairrons,et  l'autre  a  aureilles  goMhes. 
(1557,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

3.  GOUBE,  voir  GOBK. 

GOUBEAU,  voir  GOBEL. 
GOUBERGE,  VOir  GOBERGE. 
GOUBET,  voir  GOBET. 
GOUBETER,  voir  GOBETER. 
GOUBILLERIE,  VOlr  GOBILLERIE. 
GOUBILLEUR,  voir  GOBILLEDK. 

GOUBissoN,  voir  Gambison. 

1.  GoucET,  voir  Gousset. 

2.  GOUCET,  voir  GOCET. 

GOUCEROx,  s.  m.,  gousses  ; 
Goucerons.  (Du   Guez,   Introduct.,  à   la 
suite  de  Palsghave,  éd.  Génin.) 

GorcoT,  adj.,  p.-ô.  cocu: 

Si  le  souffris,  et  si  te  plot 
Qae  lele  faitare  de  goucot 
Feri,  et  la  pucele  cl  mol. 
(Chrest.,  Krec  et  En.,  Richel.    1 120,  f»  .H''.) 

GOUCTEROT,  voir  GOCTEROT. 

GOUDAILLE,  voir  GODALE. 

GOUDALE,  voir  GODALE. 

GOUDALEBRASSE,    VOir   GODALEBRASSE. 

GOUDALIER,  voir  GODALIER. 

GOUDALLIEUS,  VOir  GODALLIEUX. 

1.  GOUDE,  voir  COUTE. 

2.  GOUDE,  voir  Gei.de. 

GOUDENDART,  Voif  GODENDART. 

GOUDER,  voir  Goder. 

GOUDERIE,  voir  GODERIE. 

GOUDEROPE,  S.  f.,  espèce  d'Iinitre 
dont  l'écaillé  ressemble  à  un  pied  de 
mnlet  : 

On  lient  que  portant  sur  soy  une  goude- 
rope  simplement,  elle  puerira  de  la  tierce. 
(Du  PiNET,  Pline,  xx.kii,  10,  éd.  1566.) 

GOUDET,  voir  Godet. 

GOUE,  S.  f.,  sorte  de  mesure  de  lon- 
gueur : 

Celé  nave  sera  longue  par  carenne  .xxxi. 
goue,  et  longue  de  rode  en  rode  .h.  goues, 
(1246,  Propos,  des  commiss.  du  roi  de  Fr., 
Doc.  hift.,  t.  II,  p.  61.) 

Lire  ici  les  deux  exemples  placés  sous 
la  forme  coue. 


GOU 

GOUESCHE,  adj.  f.,  terme  de  mépris 
Putaia  gouesche. 
(.L'Eseommen.  aiisjat.,  Ilichcl.  837,  f  194=) 
Cf.  Gou. 

GOUET,  S.  m.,  dimin.  de  goi,  sorte  de 
serpe  assez  forte  pour  tailler  les  paisseaux, 
faire  les  fagots  : 

Icellui  Jeban...  a  roingné  de  toutes 
icelles  tasses  de  chascune  un  pou  d'argent 
a  un  hostil  .ippcllé  gouet.  (1.382,  Arch'.  J.I 
121,  pièce  217.) 

Icelluy  Perrot  prist  un  gouet  qui  estoit  a 
sa  courroie.  (1403,  Arcb.  jj  160,  pièce  149.) 

Un  grant  fer  de  pique,  gouez,  serpes, 
fers  de  cbeval  et  autres  ferrailles.  {Pièce  de 
loll,  Rev.  des  Soc.  sav.,  18?2,  p.  32o.) 

Començarent  esgorgeter  et  achever 
ceulx  qu'il  avoit  desja  meurtris.  Sçavez 
vous  de  quelz  ferremens  ?  A  beaulx  goitets, 
que  sont  petitz  deniy  cousteaulx  dont  les 
petits  enfans  de  nostre  pays  cernent  les 
noix.  (Rab.,  1.  I,  c.  27,  éd.  Jacob.) 

H.-Maine  ,    Bourg.,  Côte-d'Or,  Yonne, 
gouet. 
Cf.  Goi. 

GOUETRON,  voir  GOITRON. 
GOUFFON,  voir  GOFFON. 
GOUFFOURT,   VOif  COUFORT. 
GOUFFRIAL,  S.  m.  ? 

Pour  amener  iln  forestel  au  manage  le 
mairien  des  gouffriaus  du  vivier.  (1342, 
Trav.  aux  chat.  d'Artois.  Arch.  KK  393, 
f°  91.) 

Cf.  GOFFON  ? 

GouFFRONiEUx,  adj.,  OÙ  l'on  s'en- 
gouffre î 

S'il  convient  qne  je  me  desserre 
De  ceste  gonffronipusr  lice. 
(a.  de  la   Vigke,   Farce  du  Munijer,  p.  237, 
.lacob.) 

Il  faut  peut-être,  dit  Jacob,  lire  :  souffre- 
nieuse,  pleine  de  soufre,  ensoufrée. 

GOUFFRONT,  voir  COUFORT. 

GOUFRE,  adj.,  gourmand,  goinfre  : 

Quant  povres  homs  vient  selon  ï'escripturc 

De  povre  lieu  et  de  chetivelé. 

Par  acident,  c'est  trop  grant  advcnturc. 

Quant  il  se  voit  en  grant  anctorité, 

S'il  n'est  fel  orjiieilleui, 

Villaios  en  fais  et  gnufres  comme  uns  lens  ; 

Car  lors  venlt  il  de  toutes  pars  ravir. 

(E.  Descbamps,  Poés.,  11.  53,  A.  T.) 

GOUGE,  S.  m.,  serviteur,  messager  : 
Item  .XII.  s.  au  gouge  pour  porter  lettres 

de  l'arcevesque  et  de  nous  a  Compiengne. 

(1337,  Arch.  adm.  de  la  ville  de  lieims,  II, 

774,  Doc.  inéd.) 

Item  .v.  8.  an  gouge  pour  aler  a  Laon 
querre  une  exequtoire  pour  les  cherbon- 
niers.  (1337,  ib.,  II,  774.) 

GOUGEART,  Voir  GOUJART. 
GOUGEON,  voir  GOJON. 

GOUGiE,  s.  f.,  ser\ante: 

Un  jour  labouroient  pionniers  et  vivan- 
diers, et  un  aultre  lavendieres,  gougies  et 
aultres  femmes  suivant  la  court.  (J.  MoLl- 
NET,  Chron.,  ch.  m,  Buchon.) 


GOU  :U7 

oouGLEUiE,  voir  Janolerie. 

GOUGON,   voir  GOJON. 

GouGONCEH,  V.  n.,  ninrinotlcr  : 
Gougoncer,  mutiro.  (1464,  J.  Laradeuc, 

Cathol.,    éd.   Auffret   de    Quoetqueueran, 

Bibl.  Quiiiiper.) 

OOUGOURDE,  voir  COUCOURDK. 
GOUHILLIER,  VOÎT  JOIELKR. 
GOUIERE,  voir  GOIERE. 
GOUILLARD.  voir  GOI.IART. 

Gou.iARD,  -  geart,  coujard,  s.  m.,  gou- 
jat, valet  d'armée  : 

Un  gougeart  et  un  homme  y  laissèrent  la  vie. 
(A.  MoRiif,  Sii'ge  de  Boni.,  quatr.  13,  Morand.) 
Vous  suivrez    le   bagaigo    a  grands  coups  d'eslri- 
[vleres, 
L'injUro  et  le  mespris  des  gonjards  inhumains. 
(Remonsir.  aux  femm.  et  fin.  de  la  Fr.    Var    hibt 
et  litt.,  IV,  364.) 

Il  avoit  avec  luy  des  soldalz  et  goujards 
assez  légers  d'entendement  et  de  mœurs 
impudiques.  {Clios.  mem.  escr.  p.  Fr.  Ri- 
cher,  p.  99,  Cayiiii.) 

Et  encore  au  xvii°  s.  : 

L'inhumanité  des  soldats  et  desloyauté 
des  goujards  qui  tuent,  qui  molestent, 
qui  violent,  qui  bruslont,  qui  destruisent. 
(1614,  Ennuis  des  Pai/sans  champestres,  Var! 
hist.  et  litt.,  VII,  299.) 
Et  souvent  les  coujards,  ces  infâmes  canailles, 
N'y  laissent  au  départ  quo  les  quatre  murailles. 
(Hkraud.,  Elég.,  p.  H.) 

Haute-Normandie,  vallée  d"ï^ères,  gou- 
jard,  gamin. 

Nom  propre,  Goujeard. 

GOUJON,  voir  GojON. 

GOUJONNIER,  voir  GOJONNIER. 

Gouju,  adj .,  trapu  : 

Que  ceste  garce  ne  pouvoit  avoir  un 
chancre  estant  ainsi  grasse,  potelée  et 
goujue.  (Paré,  QEuv.,  XIX,  xxii.  Mal- 
gaignc.) 

GouLAFRER,  V.  a.,  dévorcT  : 

Mais  ilz  sont  des  enfans  prodigues, 

Grans  despensiers,  gasteurs  de  biens, 

Goulafrent  tout,  n'espar^-nent  riens. 

(Elot  Damermal,  Livre  dr  la  deablerie,  f  21», 

éd.  i;;07.> 

GOULARD,  S.  m.,  engin  do  pèche  ordi- 
nairement en  osier  : 

Goulardz  et  engins  n  pescher.  (1636, 
Prieuré  de  Ligugé,  Arch.  Vienne.) 

Poitou,  goulard.  Il  y  a  des  goulards  à 
deux  et  à  quatre  gueules. 

Nom  propre^  de  Goulard. 

GOULARDISB,  VOif  GOLIARDISE. 

GouLAUT,  s.  m,,  canal  : 

Pour  le  goulaut  du  molin  paver.  (1326, 
Revenus  des  terres  de  l'Art.,  Arch.  KK 
394,  f°  44.) 

GOULE,  voir  GOLE. 

GOULEE,  voir  (jOLEE. 


318 


r.ou 


tn.,    nrpenlenr, 


GOULBEI'R,    gnul. 

raesnrenr  : 

El  ou  les  arpentonrs  et  gouleettrs  se- 
roienl  trouvez  avoir  fait  dcfniit  en  l'arpen- 
tape  et  mefiirase  et  les  priseurs  fait  faute 
notable  en  restimalion  et  avaluation  des- 
dites terres  et  autres  choses.  (Cout.  de 
Bret.,   Coust.  pén.,  t.  Il,  p.  770,  éd.  1633  ) 

Et  ou  les  arpenteurs  et  gauleeurs  se- 
roienl  trouvei  avoir  fait  défaut  en  l'arpen- 
tage et  mesurape.  (/6.,  p.  815.) 

GOl'I-ESF.R,  voir  GOLOSER. 

Goi'LESi,  goulsi,  ad].,  salé  ? 

En  un  pennier  de  maquereau  doit  avoir 
sesanle  mnqueriaus  frais  ;  et  se  le  ma- 
queriau?  est  goulesis,  si  en  doit  avoir  en 
panier  cinquante.  (1326,  Ord.,  XI,  506.) 

En  un  panier  de  maquereaux  doit  avoir 
soixante  maquereaux  frais.  Et  si  le  ma- 
quereau est  goulsi,  si  en  doit  avoir  au 
panier  cinquante  maquereaux  du  moins, 
par  droit  compte.  (1350,  Ord.,  il,  360.) 

D'antres  textes  de  ces  ordonnances 
portent  doulesis. 

Cf.  DOULESIS. 

Gom.ET,  s.  m.,  cou,  gnenle  : 

Pour  TTnfcr  snn  fils,  sa  congnee 
Il  a  SOS  le  charap  empongnce. 
Se  plante  an  goulel  (ia  serpent. 
(J.-A.  DF.  BAir.  Ifs  Mimes,  1.  III.  f  122  r',  éd. 
1619.) 

—  Espèce  d'entonnoir  ;i  l'entrée  d'nn 
filet  en  manches  : 

En  ladite  oriere  du  paveillon  a  iing 
goulet  qui  tient  au  paveillon,  qui  se  re- 
ploye  dedens  jnsques  au  milieu  du  paveil- 
lon, de  quov  l'entrée  est  grande  et  l'issue 
petite  et  estroilte,  fors  que  le  pertrix  y 
puisse  entrer.  (Moim,  f°  130  r<>,  Blaze.) 

—  Gouttière  : 

De  faire  avant  toii,  sailliees,  goules,  ou 
autre  édifice,  (1431  ,  Enqueste  afulure, 
Arch.  léfrisl.  de  Reims,  t,  I,  p.  519,  Doc. 
inéd.) 

—  Boisseau  : 

Depuis  le  missel  ou  goulet  qui  est  au 
bout  du  grand  Pont.  (1358,   Ord.,  m,  311,) 

—  Seuil  ? 

Pour  hoster  la  boue  qui  estoitau  goulet 
delà  dicte  porle.  (Compte  de  Jeh.Chiefdail, 
1412-UU,  Forteresse,  Despence, xiv,  Arcli. 
mun,  Orléans,) 

Dessin,  goulet,  verveux,  passage  étroit. 
Nom  de  lien,  Goulet,  Seine-Inférieure. 
Nom  propre.  Goulet. 
GouLEi-RE,  s.  f.,  collet  d'iin  vêtement, 
fourrure  disposée  en  bordure  : 

Qnanl  Anlieri  choisi  la  nioillenre 
Oni  erl  el  luanlel  de  si  en  la  çoulfurf. 
Bien  fa  temporee  adnnr  la  forrenre. 

(Aabfnj  le  Bourgomg,  p.  45,  Tari».) 

Cf.  GOLE. 

noL-MAfiDErs,  voir  Goliaudos. 

nOUMARDEI-SEMENT  ,  Voir  GOLIAB- 
nEDSRMRNT, 


0O|-LlAI(I)ISK,  voir  GOLIARDISE. 
GOULIARDOIS,  VOir  GOI.IARDOIS. 
GOULIART,  voir  GOI.IABT. 

1.  GOULIER.  S.  m.,  fabricant  de  bourses 
et  gibecières  : 

Goulier.   (Voc.   des   Mest.,   ap.    Géraud, 
Paris  s.  PMI.  le  Bel.) 

Cf.  GORLK, 

2.  GOULIER,  s.  m.,  sorte  de  serpent  : 

El  Maii?is  par  la  goule  let  aler  le  poulier. 
Do  croc  de  fer  H  va  nn  ruisle  conp  paier. 
(Uaugis  d'Aigrem.,  ms.  Montp.  H  217,  P  155''.) 
GOiiLiERE,  S.  f.,  poche,  gousset,  bourse  : 
Le  suppliant  print  les  braies  dudit  Re- 
gniault  qu'il  avoit  laissiee  au  chief  de  son 
lit,  en  la  gouliere  desquelles   il  trouva  six 
francs  en  or.  (1399,  Arch.  JJ134,  pièce  563,) 
H, -Maine,  anUère,  veste  rondesans  taille, 
ou  long  gilet  à  grandes  poches  comme  on 
les  portait  autrefois. 

Cf.   GORLE, 

GOULLARDEMENT,  VOir  GOLIARDEMENT. 
GOULLEE,  voir  GOLEE. 
GOUI.OtJS.\NT,  voir  GOLOSANT. 
GOULOUSER,  voir  GoLOSER. 

GOULOUSETÉ,  voir  Goloseté. 
GOULSI,  voir  GouLESi. 

GOULTIERE,  VOir  GOnTIERE. 

1.  GOUME,  s.  f.  ? 

Par  le  los  a  l'autre  prendonme 
A  son  rendus  cl  a  se  gonme 
Ala  loQt  droit  au  cief  de  l'an. 
(Dou  Fil  au  senesc,  Ars.  3527,  f°  22=.) 

2.  GOiTME,  voir  Gomme. 

oouNi;,  voir  Gone. 

GOUNEPOCDRE,  S.  f,,  poudre  à  fusil  : 

Gounepoudre.  (19  fev.  1422,  Lett.  deHenr. 
(J',4nffJ,,Richel.  coll.  Brequigny,  li.) 

GOUNET,  voir  GONET. 

GOUNiELE,  voir  Gonele. 

GOl'PELLETTE,  VOJF  GOUPILLETE. 

GOVPiL,  gonppil,  gopil,  gupil,  gotirpil, 
gourpill,  golpil,  gorpil,  gorpill,  guorpil, 
grouppil,  gorpil;  vulpil,  vurpil,  vuerpyl, 
volpil,  vorpil,  verpil;  toerpili;  holpil,  hou- 
pil,  houppil,  horpil,  hopil;  ourpil,  oupil,  s. 
m.,  renard  : 

Unie  bise  salrafc  ne  chevroels  ne  giipilz. 

(Charlemagnc,  599,  KoschwiU.) 

Li  gupiïz  signeGo  diable  en  ceste  vie. 

(P.  DF.  TH*r!i,  Best.,  882,  Wright.) 

Unques  od  Ion,  ce  m'esl  avis, 
Ne  fu  nnquore  autre  Ion  pris. 
Ne  od  gopille  pris  gupil. 

(Bf.n.,  n.  if  Norm..  Il,  .^123,  Michel.) 

Ne  demora  puis  paires,  Indienes  soris 
Es  herbeges  se  mêlent,  pripnor  snnl  de  houpis. 
(noum.  d'Mir.,  f  i6\  Michelanl.) 
Li  bolpiz  venanz  de  la  voisineleit  toloit 


GOU 

les  gellines.  (Dial.  St  Greg.,-p.  40,  Foerster.) 

Du  ourpil  et  de  l'aigle.   (Marie,  Ysopet, 
I,  Richel.  2168,  f°  leiM 


Li  rolpia  va  après  criant 
Qn'ele  li  rende  son  enfant. 


(ID.,  i».1 


Uns  horpius  el  uns  leus  tenchierenl 
El  ^nsanible  se  conrechierenl. 

(lo.,  ib..  f  182''.) 

D'nn  gorpill  conle  la  manière. 

(lo.,  ib.,  Richel.  19152,  f»  16'',) 

D'un  VoRPii,  et  d'un  Aigle  gui  exporta  m  des  famy 
au  GouRPlLi.. 

D'nn  Terpil  cnnle  la  menisre... 
Li  gopis  vail  après  priant... 
An  gorpil  prie  el  dist... 
Came  fist  li  aiglez  an  gopili. 

(Id.,  iJ.,  X,  lloq.) 

Du  singe  et  du  werpH.  (Id,,  ib.,  xxxvi.) 

Un  vorpiLt  vint — 
Li  furmaiges  li  escapa  ; 
A  la  terre  l'estut  cheir 
Et  li  houpis:  le  vel  saisir. 

(In.,  I*.,  xiv.) 

Vurpiz  esl  beste  tricheresse. 
(Gert.,  Best.,  Brit.  Mus.,  Add.  28260,  f  93'.) 
Cest  goupil  qni  tant  sel  mal  art 
Que  nos  ci  apelon  renarl, 
Senefie  le  mal  goupil. 
Qui  le  pueple  met  a  essil. 

(GniLL.,  Best.,  1275,  Hippean.^ 

Bien  nature  a  toy  tes  gonpieus. 
(Recios    de    Molif.ns,    Miserere,    Richel.   2o2l2) 
P  12  v".) 

Goupieus  estes  vos  et  vos  liens. 

(iD.,  ib.,  Ars.  3527,  f°125'') 

Tel  esteienl  li  snrcil 

Come  dons  cors  de  gopii. 

(Jie  S.  Georges,  Bichel,  902,  f  '  1 1  1  i     ) 

El  tousjors  en  ivier  si  ol 

A  mances  .I.  nouyiel  sourcol, 

Fourré  de  vair  u  de  goupis. 

(MoDSK.,  Chron.,  2924,  Beill.) 
Gardent  lor  biestes  es  hoins  lens 
Ponr  les  goupius  el  pour  les  lens. 

(Id.,  ib.,  7550.) 

Biches,  chevriens,  lièvres,  goupieus. 

(G.  de  Dole,  Vat.  Chr.  1 725,  i"  70''.) 

Li  goupiz  li  dit. 

(SIe  Leocade,  Richel.  19152,  f  21',) 

Le  chat  an  goupil  demanda. 

\Ib.) 

Bons  ot  le  poil  (le  gorpil)  comme  Renarl 

Moull  par  fn  coinles  el  gaingnart  : 

Par  son  sens  toutes  decevoil 

Les  besles  quanqu'il  en  trovoil. 

Ici  gorpil  nos  senefle 

Renarl  qui  tant  sol  de  mcstrie  : 

Toi  cil  qui  sont  d'engin  et  d'art 

Sont  mes  tait  apelé  Renarl. 

por  Renarl  el  por  le  gorpil 

Moult  par  sorcnt  el  cil  et  oil. 

Se  Renarl  sel  gens  conchier  ; 

Le  gorpil  bestes  engingnier. 

Monlt  par  furent  bien  d'un  lignage 

El  d'unes  meurs  el  d'un  corage. 

{lienart.  101,  Meon.) 

Voi  le  vulpil.  mar  s'en  ira. 
(W.,  SnppL,  var.  des  t.  1869-7Ï,  Chaballle, 
p.  69.) 

El  quant  il  fu  venus  a  rive. 
Si  dist  jamais  jor  que  il  vive 
A  houpil  plait  nul  ne  lenra, 
Ne  par  lui  maus  ne  li  venra. 

(/*.,  Snppl.,  ï.  .106;  p.  lî.) 


GOU 


GOU 


GOU 


319 


Biaa  sot  et  en  (a  avertis 
Que  ce  fu  lleiiurs  H  hnupis. 
(«.,  Suppl.,  var.  dlîs  v.  îi(l22.4l3H,  p.  Ui.) 

Si  avoit  le  pis  et  le  cors  et  la  crope  de 
werpil  (Hist.  de  Joseph,  Richel.  245S. 
I"  8  vo.)  j 

Que  vous   laissiez   chacier    nostre    loia 

ami en    noz   bos   as    gourpiuz  et  aus 

lièvres.  (1223,  Arch.  K  28,  pièce  3.) 

As  counins  et  as  lièvres  et  as  goupieux- 
(Iîi2,  Cart.  de  Ponlhieu,  lUchel.  1.  10112, 
h  222  v>.) 

Cliace  au  gopil.  (1233,  Cart.  de  Blois,  Ri- 
chel. 1.  10108,  1"  36  V».) 

Aussi  com  li  oupius  déchoit  les  pies. 
Li  oupius  se  toweille  en  la  boe  de  rouge 
terre.  (RiCH.  de  Fodhn.,  Best,  d'amour,  nis. 
Dijon  299,  f°  30''.)  Li  gourpius,  éd.  Hippeau, 
p.  48. 

Tricberie  appartient  au  guorpil.  (Ms.  Ars. 
5201,  p.  384".) 

Piaus  de  gourpiz   vendues    doivent,   les 
I  .X[l.  piaus,   .iiii.   den.    de   toalieu.    (Est. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.,  2°  p.,  xxx,  9,  Lespi- 
nasse  et  Bounardot.) 

Aussi  nous  peiuent  et  déçoivent 
Com  li  gorpis  Set  les  oisiaus. 
(Rnns.,    li   Diz   des  règles,   I,    t8S,  Jub.)  Var., 
puerpyi. 

Li  goupiuz  qui  tant  sont  de  barat.(Cftro«. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f  9».) 

Tricherie  apartient  a  gourpUl.  (Mor.  des 
phil.,  ms.  Cliartres  620,  1"  9=.) 

Trecherie  apartient  a  onpil  et  force  a 
lion.  (/6.,  Richel.  373,  f"  31».) 

Hic  vulpes,  gopil.  {Gloss.  de  Glasgow,?. 
.\Ieyer.) 

Vulpes,  houpit.  {Pet.  Vocab.  la  t.- franc. 
du  XIII'  s..  Chassant.) 

Il  prist  .1111.  oupieus  et  les  loia  .li.  et  .ii. 
{Bib.  hist.,  Maz.  532,  l"  84».  ) 

Bernardusli  verpiz.  (1331,  Cens,  du  Chap. 
deNevers,  p.  129'",  Arcii.  mun.Nevers.) 

Regnaudi  le  verpil.  (76.) 

Repars,  hopis  et  ysengrins.  (Maiz. ,Sono« 
duviel  pet.,  \ri.  2683,111,  71.) 

PeauU  di;  hoiipius.  (Hist.  des  Emp.,  Ars. 
5078,^307  1».) 

Li  grouppil.  (1333,  Denombr.  du  baill.  de 
Constentin,  Arch.  P  304,  f"  273  r".) 

Cas  sauvages,  gouppiz,  «enostes.  (1396, 
Cout.  de  Dieppe,  f"  29  r»,  Arch.  S.-Inf.) 

Et  par  sa  fraude  et  se  voisdie  est  il  sam- 
blaos  au  houppii  ch'est  au  renardt.  (xv»  s  , 
Sermon  pour  le  .xxiii.  dimenche  après  le 
TriTUteit,  ms.  Valenciennes  119,  A.  3,  30.) 

Une  pliche  de  piaus  de  houpieus,  qui 
avoit  le  poil  dehors.  (xv"s.,  Valenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Souris  indiennes  aussy  pros  comme 
houppis.  (76.) 

Ardennes,  goupil.  Suisse  rom.,  goupi. 

Noms  propres.  Goupil,  Goupy. 

ooupiLLAGE,  <]r)rp.,  s.  If].,  troiiiporie, 
ruse,  artiflce,  habileté  : 

D'iloef-  reprent 
Maint  visse  et  luaint  yoiipillagi: 
(GuiLL.  LI  VisiERs,  Clians.,  Poel.fr.  av.  1300, 
'•  H,  p.  83-2,  Ars.) 

S  il  est  retez  de  gorpillage 
Il  est  au  meins  el  repentago. 

(Renan,  15161,  Méon.) 


Ainent  soi,  si  face  aucun  bien, 
Sriuver  se  puet,  s'a  lui  ne   tient, 
Selouc  Testai  dou  gorpillage. 

Ui;  Suppl.,  p.   m,  Chabaille.) 

GOUPILLAT,  vulpillat,  S.  .111.,  petit  re- 
nard : 

Prenez  an  niiez  on  au  laz 
A  vos  poers  les  mlpillaz. 
(M\cÉ  DE  LA  Chabité,  Uibk,  Kichel.  iOI,  ^oiOS".) 

Nom  propre  comtois,  Vurpillal. 

GOUPiLLr,,  gourpille,  gorpille,  gupille, 
loerpille,  vulpille,  s.  f.,  femelle  du  renard  : 

Dites  a  la  gupille  qa*il  fait  ;.'rant  merveille. 

(Ph.  de  Thal'N,  Bi'sI.,  891,  Wright.) 
Ces  vulpilles  tolront  les  ijîlises. 
(Canl.  des  canl.,  ras.  du  Mans  173,  f  af>  y".) 

Et  noslre  Sires  avoit  dit  a  Ysaie  :  Vai  et 
se  dis  a  celé  werpille  k'il  requieret  signe  el 
parfont  d'enfeir  ;  li  verpille  a  sa  fosse,  mais 
s'ele  descendoit  assi  en  enfer.  (S.  Bern., 
Serm.,  Richel.  247fe8,  f"  6  v.) 

Envie,  maie  gourpille. 
(Reclus  DE  Mol.,  Miserere,  Ars.    314-2,  f  208''.) 

Il  sont  voiseus  comme  gorpilles. 

(Id.,  de  Charité,   liicbei.  -231H,  f  2U'=.) 

V.n  main  de  glaive  ierent  livrei. 
Et  de  werpilles  devorei. 

(Lî«.  Psalm.,  Lxii,  p.  302,  Michel.) 

Louve,  goupille  et  chate  sont  trois  bestes  de  proie. 

(Chastie  musart,  Uicbcl.  19IS2,  f  107'.) 

Prenes   nous    les    petites  gorpilles    qui 

honnissent  et  menjuent  les  vignes.  (Bible, 

Richel.  901,  f'S^) 

Si  se  torna  a  merci  crier  a  la  manière  de 
tricheresse  gupile.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  276'=.)  P.  Paris  :  tricherie  de 
Regnart, 

Femeest  come  goupille  preste  adies  a  dechoivre. 
(Evangile  aux  femmes,  p.  5i,  Constaus.) 

Bona  la  verpille.  (1331,  Cens,  du  Chap. 
de  Nevers,  p.  134,  Arch.  uiun.  Nevers.) 

Werpilles.  {Acte  de  1382,  Compiègne,  ap. 
Lu  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GouPiLLEAU,  S.  m.,  dimin.  de  goupil  ; 
est  représenté  par  un  nom  propre  : 

Goupilleau.  (1543,  Arch.  m  un.  Angers, 
BB  22,  !■>  188.) 

GoupiLLET,  vulpillet,  S.  II).,  petit  re- 
nard : 

Messire  Hugue  Vulpillet.  (1338-61,  Arch. 
Doubs,  B  88,  f"  3^0.) 

GOiipiLLETE,  gouppellette,  s.  f.,  petit 
renard  : 

[Fauteuil]  Semii  de  pluseurs  besteletes. 
De  renardiaus,  de  goupilletes. 

(Fauecl,'  Richel.  186,   f"  11''.) 
Prenez  les  petites  gouppellettes  qui  hon- 
nissent et  mangeusseut  les  vignes.  {Bible, 
Canl.  de  Salomon,  ch.  I,  éd.  1543.) 

GoupiLLEuu,  '  goupp.,  s.  III.,  chasseur 
de  goupils  : 

Vitoul  le  goupilleur.  (1319,  Recelte  du  Clé 
de  Blois,  Arch.  KK  296,  f"  10  r».) 

Pour  considération  des  services  que  Ro- 
bin Trovart  nostre  gouppilleur  nous  a  faiz 
oudit  ofhce.  (1338,  Arch.  JJ  71,  pièce 
215.) 


GOUPILLEUS,  vorpilleus. 
iiard,  au  renard  : 


adj.,  de   re- 


Arpent  de  terre  a  la  Marue  vorpilleune, 
(1305,  Cens  du  Paraclel,  f»  21  r»  et  23  r». 
Arch.  Aube.) 

GoupiLLiER,  gop.,  V.  H.,  faite  le   pol- 
tron, trembler,  se  cacher  : 
Ilardiz  avant  esperoner, 
Coarz  gopillier  e  trembler. 

(Rou,  3°  p.,  3905,  Andresen.) 
!V'i  a  nient  de!  gopillier. 
Avant  vos  estoel  chevalcUier. 

(;>.,  7015.) 

Herout,  dist  Guers,  rnalvais  coars, 
Cix  cousaus  est  venus  trop  tari, 
[N*i  a  noient  del  goupillier, 
Avant  vous  covient  chevaucier. 

(ll>.,  Richel.  373,  f»  -IM^.) 

Qi  dont  veist  ces  espei's  saicbier. 
Le  sot  Guéris  la  soie  paumoier, 
lit  les  roiax  frémir  et  goupillier , 
Bien  plus  de  .vu.  en  usent  baaiUier. 

(R.  de  Cambrai,  5428,  A.  T.) 
Quant  Franc  les  voient  fuir  et  gopillier, 
Duu  en  raerchient  le  père  droiturier. 

(lUiMBERT,  Ogier,  53fil,  Barrois.  ) 
Li  dux  Ogiers  lîst  les  rens  claroier  : 
La  veissies  les  coars  esmaier. 
Les  plus  hardis  l'ait  sovent  goupillier, 

(lu.,  ii.,    7070.) 

—  Chasser  le  renard,  pris  fig.  : 

Outre  les  deites  (sujet  des  vieilles  fables) 
Ont  seules  -.'oupillé  aax  forets  devoyables, 
Aux  grottes,  aux  rochers,  aux  égares  déserts. 
(A.  DE  UiVAUDEAU,  Œuv.  poit.,  p.  208,  éd.  1859.) 

GOUPiLLiEUE,  vulpilliere ,  s.  f.,  lieu 
fréquenté  par  les  goupils  ou  renards  : 

La  Vulpilliere.  (1490,  Cerche  des  feux  du 
comté  d'Auxonne,  Arch.  Côte-d  Or ,  B 
11523.) 

Noms  de  lieux  actuels,  Goupilliére 
(Nièvre),  la  Vouarpillière  (Suisse  rom.),  la 
Verpillière,  (Isère). 

GOUPILLON,  gour.,  s.  111.,  petit  renard  : 

Le  gourpil  si  requist 
L'aigle  qu'il  li  rendist 
Por  Dieu  ses  gourpillons. 

(Vsopel.  n,  fab.  ixii,  Robert. J 

GOupiLLOT,  s.  m.,  petit  renard  : 

Thomas  le  GoupiHot.  (1313,  abh.  de  Mon- 
tebourg,  par.  de  Monteb.,  Arch.  Manche.) 

Nom  propre  actuel,  Goupillai  (Bretagne, 
Côtes-du-Nord). 

GOUPisEL,  gourpisiel,  s.  m.,  renard  : 
Lors  s'aparella  comme  pour  chevauchier 
-sour  le  roi  d'Escoce,  si  jura  qu'il  feroit  le 
gourpisiel  entrer  en  sa  taisniere  :  chou  di- 
soit  il  por  le  roi  d'Escoce,  qui  rous  estoit 
et  jouenes,  qu'il  feroit  par  force  rentrer  en 
la  tierre  d'Escoce.  (77ts(.  des  ducs  deNorm. 
et  des  rois  d'Anglet.,  p.  163,  Michel.) 

GOUPisELE,  wolpisele,  s.  I'.,  petit  re- 
nard : 

Pcrnez,  fait  il,  ces  wolpiselea 
Ki  les  vignes  de  llor  tant  bêles 
Vont  par  le  siècle  dévastant. 
(Canl.  des  canl.,  ms.  du  Mans  173,  f  56  r».) 
Wolpiseles  jo  nés  sai  prendre. 

(/*.,  f  58  r".) 

GOUPPEE,  S.  f.,  bouchée,  coup  de  dent 
en  p.assant  : 


3» 


Gor 


GOf' 


GOU 


Lt  Ment. 
El  poil  faire  aotsi  i'«la 
AaieuDesroU  a  l'eschappee. 

JlQllSOT. 

Vons  en  anrei  une  govppee 

En  qniuie  jours  on  en  niig  mojs. 

La  KKïnE. 
Xiis  Ions  le$  jours  cinq  a  sii  fois  : 
Je  IVntens  a  nsi  poar  le  moins. 

(fcrce  du  Cutifr,  Ane.  Th.  fr.,  I,  39.) 

OOUPPIL,  voir  GODPIL.  ■ 

GOURBAUT,  adj.  1 

Ysabinu  la  gourbaude.  (Liv.  de  la  Taille 
lie  Paris  pour  1292,  ap.  Géraud,  Paris  sous 
Phil.  le  Bel.) 

Nom  propre,  Gourbaul 

GOURBE,  S.  f.  1 

Car  ordonnance  fait  les  choses  veoir  sy 
comme  elles  sont  et  les  met  en  retenance 
et  en  lepier  record  d'une  meisme  goiirbe. 
(Très,  deshist.,  ui?.  Valencicnnes  493, ^Jr».) 

GOURCE,  S.  /.,  lieu  couvert,  rempli  de 
baissons  : 

Iceulx  de  VergiroUes  poiilscerent  le  sup- 
pliant a  force  de  basions  dedans  une 
gource  on  fort  buisson.  (1469,  Arcli.  JJ  197, 
pièce  107.) 

1.  GOURD,  gourt,  adj.,  engourdi,  lourd  : 

Si  cQrnreot  par  quinze  jurs 
Desqae  11  venz  tuz  )ur  fud  gtirz. 

(SI  Bianâan,  219,  Michel.) 

Pour  ce  que  les  Espaignols  n'avoient 
point  accoustumé  a  estre  si  cbargies 
d'armes,  il  en  furent  plus  pf>sans  et  plus 
gours.  {Gr.  Chron.  de  Fr.,  Si  Lovs,  xcviii, 
P.  Paris.) 

La  jeunesse  de  l'an  n'est  de  longue  durée  ; 

Mais  l'hiTer  aui  doigls  gourds, 
El  l'esté,  rembruni  de  la  torche  elheree. 

Durent  presque  toujours, 
(il.  Carxier,  Elég.  s.  la  mort  de  honsard.) 

—  Qui  engourdit  : 

Je  di  tes  gands  fourchus,  qui  font  qu'elle  n'endure 
M  le  chaud  de  l'esté,  njr  la  gourde  froidure 
De  l'hyTer  glaçonnens. 

(Le  Ga»  de  Jean  Godard,  éd.  1S88.) 

Quand  le  vin  est  bon,  il  est  gourd.  (G, 
BoucHET,  Serees,  III,  129,  Roybet.) 

—  Fig.,  lourd,  niais,  hébété  : 

Le  gourl  courroyt  si  royde  qu'il  raval- 
loyt  toutes  choses"  au  devaut  de  luy.  (Pals- 
CHAVE,  Esclairc,  p.  449,  Génin.) 

—  Mou,  moelleux  : 

Je  le  tronv;ii  l'uutrier  en  une  couil 
.Sus  un  fumier,  preste  pour  remuer. 
Et  je  li  dis  :  )la  dame,  il  fait  la  gourt  ; 
Or  vous  Toeillies  nu  petit  reposer. 

(Froiss.,  l'on.,  II,  359,12,  Scheler.) 

—  Le  mot  gourd,  passant  à  un  sens 
contraire  aux  acceptions  précédentes,  a 
été  employé,  comme  gorrier,  pour  dire 
galant,  homme  à  la  mode,  richement 
habillé,  pompeux,  qui  fait  le  brave  : 

El  TOUS,  championnes  d'auiour, 
Mignonnes,  qui  ai  Lien  faignez 
Pour  entretenir  les  plus  gourds. 
Les  plus  frisques,  les  miculi  pignea, 
On  dit  que  plus  \uus  ne  daignez 
Porter  lissus,  ne  gris,  ne  vers. 
(CoQDiLL.,  Droili  nom.,  1*  p.,  de  Statu  bau.inoni, 
I,  68.  Rihl    elz.i 


Mon  souhait  seroit  il  pas  bout 
Trincher  du  gourt  ;  avoir  renom 
De  bouter  courroucez,  marriz. 
(1d.,  ilonot.  desperriiç..  Il,  274,  Bibl.  ilz.) 
Nous  avons  le  viel  temps  laisé 
Pour  aderer  au  temps  qui  court 
Oui  est  mignon,   gentil  et  ijo'trt. 
(iloraliié  a  4  prrs-,  p.  21,  ap.  Ler.  de  ;,incy  et 
Michel,  Farces,  moral,  et  serm.  joy.,  t.  III. 

Je  voulroie  de  grans  cops  ferir 
Sus  s'ecbinc  qui  est  si  gourde. 
(La  I'a.is.  deX.-S.,  Jub.,  .1/i.ï/.  inéd.,  II,  191.) 

Tel  mendye,  qui  a  esté  bien  gourt. 
(Farce  de  Marchandise,  Ane.  Th.  fr.,  III,  230.) 

Sotz  larges,  sotz  habandonnes, 
Solz  taquins,  sotz  gours  [et]  sotz  cbischcs. 
(SIouol.  des  nour.  Solz,  Poés.  fr.  des  xv'  et  wi"  s., 
I,  13.) 

■  -  En  parlant  d'une  chose,  à  la  mode  : 

Au  chevet  du  lit,  pour  tous  jeui. 
Pend  ung  benoislier  qui  est  gourd. 
Avec  ung  asperges  joyenk 
Tout  plain  d'eaue  benoiste  de  court. 
(CoouiLLART,  Droilz  noue,  2°  p.,  de  Injuriis,  I, 
181,  Bibl.  Plz.) 

—  Sur  le  gourd,  dans  de  brillants  ha- 
bits, avec  une  élégance  fastueuse  : 

lia,  dit  Rouen,  si  la  noblesse  accourt 

Par  devers  moy,  j'espère  sur  le  t/ourt, 

Monstrer  largesse  eu  toute  esjoyssance. 

D'avoir  le  roy. 

(J.  Marot,  Cinqnanle  Hond.  stir  tout.  sort,  de  mal. 

joy.,  T,  éd.   1731.) 

Ne  demandent  que  les  bordeaul.v 
Ou  estre  macquereauli  de  court, 
Soy  farder,  vestir  sur  le  gourd. 
(J.  BoccBET,  les  Rcgnars  traversanl ,  i"  37'', 
éd.  1S22.) 

Bagues,  aneaulx,  coquilles  et  lemplectes 

Ki  bealilles  sur  le  gourt  façonnées. 

(Déb.  des  Dam.  de  Paris  et  de  Rouen,  Poés,  fr. 

des  xv"  et  ivi'  s.,  XII,  il.) 

Je  vis...  uue  Lelle  pucelle  pastourelle 
vestue  d'uug  blanc  rochet  froncé  a  la  mode 
du  temps  présent  avecques  larges  manches, 
afullee  de  uiesmes  et  abillee  sur  le  gourt. 
(R.  GoBi.\,  Livre  des  loups  ravissans,  prol., 
éd.  1525.) 

On  doyt  tousjours  penser  de  ceste  vye 
Soy  tenir  gay  sperlucat  s«r  le  gouit. 

(1d.,  ib.,  ch.  Ht.) 
La  dame  me  veit  sur  le  gourt, 
Gay  et  gaillart,  selon  la  mode. 
(U.  DE  Couluïe,  ilonol.  de  Résolu  ,  Bibl.  elz.) 

Apres  qu'un  de  mes  compagnons 
Estant  accoustré  sur  le  gourt 
M'eut  bien  fait  cognolstre  les  noms 
De  tous  lues  :>eigiieurs  de  la  cour. 
(Nie.  AciiERT,  ap.  Bourgueville,  Hech.  de  la  Seus- 
Irie,  1,  45,  éd.  1588.) 

A  tous  vrais  gueux  qui  bronent  dessus  le  gourt 
Je  leur  laisse,  pour  toute  recompense, 
Mon  kalendrier. 

(Le  Teitom.  de  Ragot,  Poés.  fr.  des  iv'  et  xvi"  8., 
V,  151.) 

—  A  son  youri,  à  son  aise,  ou  à  son  gré  : 

L'hostesse  fut  bien  a  son  gourt. 
Car,  quand  vint  a  compter  l'escot. 
Le  seigneur  ne  dist  oncques  mot. 
(Poés.  altrib.  à  Villon,  la  Kepeue  des  Torcheculs, 
Jonaust,  p.  242.) 

Gourd  se  dit  encore  aujourd'hui  au  sens 
de  morne  : 

Gourd,  immobile,  ses  jambes  posées 
sur  un  escabeau,  il   restait  alors  accroupi 


dans  l'âlre,  regardant  aller  et  venir  autour 
de  lui  Madeleine,  sa  femme,  et  la  petite 
Germaine,  sans  rien  dire;  et  les  jours  se 
suivaient,  démesurément  longs.  (CaMILLB 
Lemonnier,  Un  Mâle.) 

2.  GOURD,  s.  m.,  fourberie  : 

Et  Eortoit  de  pechonnerie,  toutefois  eu- 
tervoit  le  gourd.  (lo96,  La  vie  généreuse 
des  Mei-pelols,  Var.  hist.  et  litt.,  VIII,  130.) 

3.  GOURD,  voir  GORT. 

4.  GOURD,  voir  HouBT. 

GOURDANE,  -anne,  -  aine,-ainne,s.f., 
espèce  de  barque,  ainsi  dite  p.-ô.  à  cause 
de  son  gros  ventre  eu  forme  de  courge, 
ancienn.  dite  gourde  : 

Icellui  moulin  ou  arche...  estoit  en  tel 
point  et  estât  que  il  u'i  avoit  demouré  que 
les  palees,  lesquelles  ledit  Estieane  en 
avoit  portées  ou  fait  porter  avecques  la 
gourdainne.  (1323,  Cart.  de  S.  Magloire, 
p.  181,  ap.  Duc,  gordana.) 

Nul  ne  peut  faire  marché  au  port  de 
Mibray,  qu'il  ne  doibve  quatre  deniers  ; 
d'un  chable,  prende  huit  den.  ;  d'un  roi- 
fealt,  huit  déni  ers:  de  la  ^ourdanne  boutter 
dehors,  delascherle  moulin, huit  deniers... 
D'une  gourdanne,  s'cUe  est  aiï'ondree  et 
que  l'eau  passe  le  rouet,  elles  compagnons 
le  requeult,  cinq  sols.  (1469,  THresconck 
voyer  de  Paris,  Felibien,  Hist.  de  Paris,  III. 
308.) 

—  Sorte  d'engin  de  pêche  : 

Nous  deffendons  les  gourdainnes  eu  la 
guise  de  bois.  (1328,  Ord.,  II,  12.) 

—  Sorte  de  prison  : 

Se  ung  prisonnier  est  mis  en  la  fosse,  il 
doit,  quand  il  a  de  quoy  paier,  pour  chas- 
cune  nuit  ung  denier;  et  s'il  est  mis  ou 
puis,  en  la  gourdaine  ou  bersueil  ou  en 
oubliette,  il  doit  autant  que  s'il  estoit  en  la 
fosse.  (142S,  Ord.,  xiii,  101.) 

Gobiu,  or  fost,  va,  si  me  mect 
Tout  avant  (îuvre  en  la  gourdaine 
La  mère;  et  puis  la  flUe  maine 
D'autre  cos'é  eu  paradis. 

(Mir.  Noire  Dame,  t.  '.V,  p.  203,  A.   1.) 

Le  Geôlier. 
Et  ou  les  bouterai  je  ?  Au  pays. 
Aux  cbesnes,  ou  a  la  gourdaine? 

(tlisl.  du  Viel  Testant.,  18668,  A.  T.) 

GOURDEL,  S.  m.,  vivier  : 
La   pescherie  du  gourdel.  (14G2,  Compt. 
Hôlel-Dieu  Soiss.,  v»  Drachy.) 

GOURDE  PIE,  S.  composé,  bonne  boisson  ■? 

Ma  bouteille  n'est  point  remplie 
De  gourde  pie. 

(ilisl.  du  viel  test.,  6613,  A.  T. 
Se  le  rouaslrc  et  ses  anges 
Nous  trou  voit  a  la  gourde  pie. 
(Myst.  S.  Chrislolle,  F  un  r",  Richel,  lléserve.) 

GOURUER,  voir  GOKDEIi. 

GOl.RDERIE,    S.  f.,     UlOt    dOUtiMlX,  pOUl- 

être  fourberie  : 

Gonruay,  c'est  toute  gourderie. 
(Vieux  testament,  ap.  Vitu,  le  Jargon  du  xv*  nkle, 
p.  340.) 

Cf.  GOOBD  2. 

GOURnFOULL,EMl;NT,   VOif  GOUBFOULE- 


GOU 


GOU 


GOU 


321 


GOunDiLLEu,  V.  FI.,  muriiiiirer  : 
Les  oisians  vont  j.irgoilliant 
Et  la  rivicre  sorirdillanl. 

(FùH.  d'Oc,  Ars.  ^069,  f°'21C".) 

GOURDiR,  verbe. 

—  Act.,  engourdir  : 

La  peur  m'avoil  fjourdi  les  membres. 
(NicoT,  Thresor,  éd.  KiOB.) 

—  Neutr.,  s'engourdir  : 

Gourdtr.  Est  devenir  sans  sentiment  es 
membres,  si  qu'ils  ne  peuvent  faire  leurs 
fonctions.  Les  mains  me  qourdissent  de 
froid.  (NicOT,  Thresor,  éd.  1606.) 

—  Gourdi,  part,  passé,  engourdi,  enflé  : 

IIi  ont  les  ventres  si  peuplez, 
Ils  ont  la  pance  si  gottrdie, 
Qae,  par  force  li'eslre  rei)Ietz, 
SoDt  preslz  de  cheoir  en  maladie. 
(S.  DE  LA  Chess.(ïe,  Comdamn.  de  ISancquet, 
p.  351,  Jacob.) 

Agardes  ce  gourdy,  il  est  si  poussif  qu'a 
payue  peult  il  parler.  (Palsgrave,  Esclairc. 
de  la  lang.  franc.,  p.  429,  Géniu.) 

—  Syn.  de  gourd,  en  terme  d'argot: 
Huré  ou   gourdi.   Bon  vin  ou  mauvais. 

(  Vie  généreuse  des  Idercelots,  Var.  hist.  et 
litt.,  VIK,  184.) 

GOURDOIER,  voir  GOBDOIER. 

Gour.ER,  gourrer,  gorrer,  v.  a.,  attra- 
per, tromper,  frauder,  voler  : 

Goenx  gour^ourans  par  qai  gueux  sont  gourrcz. 
(Villon,  llalluile,  VIII,  .louaust.) 
Le  marcliiind  pensant  que  ce  fussent 
gens  attiltrez  pour  jourer  sa  chasuble,  qui 
estoit  de  velours  cramoisi,  va  aussi  après 
!e  curé,  qui  estoit  chape,  criant  au  larron, 
au  bailleur  de  foin  a  la  mule,  qui  emporte 
et  desrobe  ma  chasuble.  (G.  Bouchet,  Se- 
rees,  XV,  Rouen  1635.) 

Tantost  après  voicy  arriver  les  maistres 
cordonniers,  ayans  chacun  une  botte  en  la 
main  :  et  se  doulans  qu'ils  estaient  gourez, 
se  resardans  l'un  l'autre  se  prindrent  a 
rire.  (lo.,  ib.) 

Cousiued,  trompé,  riourré.  (Cotgr.,  éd. 
1611.) 

Il  se  disait  encore  au  xvii»  s.,  pour 
signifier  tromper,  duper,  filouter  : 

Pour  gourrer  les  panvrcs  gens. 
Qui  leur  babil  veulent  croire. 

il'arn.  des  Mus.) 

La  langue  moderne  a  gardé  gourer,  fa- 
briqner  des  drogues,  et,  en  style  familier, 
se  laisser  gourer,  se  laisser  tromper.  Gou- 
rer, tromper,  attraper,  est  d'ailleurs  resté 
dans  plusieurs  patois,  particul.  en  rouchi. 
Suivant  Hecart,  il  se  dH  aussi  h  Bonne- 
val,  à  Metz,  à  Lyon.  Poitou,  gorer,  ou 
gourer,  tromper. 

OOURFARIN,  voir  GOLFABIN. 

oouRFouLEMENT,  gourdfoullement,  s. 
m.,  foulure  : 

Aucuns  les  baignent  en  eau  chaude  el 
vm  astringent,  puis  les  huilent  des  huiles 
susnommées  :  ou  bien  se  contentent  de 
macérer  et  faire  bouillir  dans  le  vin,  du- 
quel il  doivent  baigner  l'eufant,  des  roses 
louges  ou  lueilles  de  myrtils,  y  adjoustant 


un  peu  de  sel  :  et  font  cela  par  cinq  ou 
si.\  jours,  a  Hn  de  nettoyer  son  corps  et 
résoudre  lesmeurtrisseures  et  gourdfoulle- 
ment qu'il  a  eu  en  sortant  hors  du  ventre 
de  sa  mère.  (Pake,  Œuo.,  XVIII,  xvii, 
Malgaigue.) 

GOURFouLER,  V.  a.,   fouler,   presser, 
maltraiter,  meurtrir,  gâter,  détruire  : 
Quant  entrée  estes  en  lear  foule 
Ou  chuscun  vous  hurte  et  gov.rfoule. 

{Rose.  lus.  Corsini,  f°  62'.) 
Laquelle  chamberiere  bailla  sur  la  teste 
au  suppliant  trois  ou  quatre  coups  le  plus 
fort  qu'elle  peut.  Et  quant  le  varlet  vit 
qu'elle  le  gourfouloit  ainsi  fort...  (14o3, 
Arch.  JJ  182,  pièce  136.) 

Un  hyrer  englacé  tout  roidy  de  froidure. 

Et  qui  gonrfoule  tout  d'un  pas  audacieux. 

(Larivey,  Nuicts  de  Sliapar.,  xi,  I,  Bibl.  elz.) 
—  Gourfoulé,  part,  passé,  en  désordre  : 
Voyant  ses   cheveux  ainsi  goitrfoulez  et 

meslez.  (Amyot,  Thcag.  et  Car.,  ch.  xvll.) 
Centre  de  la  France,  gar fouler,  gourfou- 

ler,   fouler,    abîmer,  battre.   Normandie, 

arrondissement    de   Bayeux,   gourfouler, 

presser  dans  la  foule,  meurtrir. 

GOURGE,  S.  f.  ? 

.II.  cussins  de  plumes,  .viii.  linceux,  .i. 
oroillier,  .1.  gourge.  {Compte  de  1348,  Ch. 

des  compt.  de  Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 
82 

GOURGERE,  VOir  GORGIERE. 
GOURGERIT,  voir  GORGERI. 
GOURGEROTE,  VOÏr  GORGEKOTE. 
GOURGOLLE,  VOir  GORGOLLE. 
GOURGONCEL,  S.   m.  ? 

Lequel  tenoit  grand  rigueur  aux  gens 
d'église,  les  appelant  griniauds  gourgon- 
ceaux.  (J.  Vaultieh,  Hist.  des  chos.  fait,  en 
ce  roy.,  p.  169,  Mon.  inéd.) 

GOURGONNER,   VOir  GORGONNER. 

GOURGous,  -  goux,  -  goz,  s.  m.,  que- 
relle, dispute  : 

A  ce  record  que  messire  Pierre  fit, 
estoient  plusieurs  chevaliers  de  la  chambre 
du  roy,  et  par  especial  messire  Jehan  de 
Guislalles  de  llaynault,  cousin  au  comte 
de  Flandres,  qui  mettoit  en  gourgoux 
toutes  les  paroles  du  chevalier,  et  tant  que 
finalement  il  ne  se  put  taire.  (Froiss., 
Chron.,  vol.  II,  f"  28  r»,  Verard.) 

Avecques  lequelJehannin  on  ne  sçauroit 
nulles  foiz  eslre  sans  noise  et  gourgoz. 
(1450,  Arch.  JJ  197,  pièce  182.) 

y  eut  quelques  paroles  entre  eux  de 
racouslremenl  sur  quelque  gourgous  qui 
avoit  esté  a  Amboise  entre  mesdites  dames 
la  mère  du  roy  et  belle  mère  de  mondit 
sieur  de  Bourbon,  a  cause  du  mal  traite- 
ment de  mondit  sieur.  (Marillac,  Vie  du 
conn.  de  Bourb.) 

GOUHGOussER,  v.  H.,  murmurcr,  par- 
ler du  gosier,  de  la  gorge  et  entre  les 
dents  ,  marquer  du  mécontentement , 
gronder  : 

Icellui  Michel  tenant  tousjours  felonnie 
et  courroux  en  son  tuer,  et  gourgoussant 
contre  ledit  Lorens.  (1366,  Arch.  JJ  97, 
pièce  76.) 


Icellui  Alain  reproucha  :  Geste  vieille  ne 
cessera  mesliuy  de  gourgousser.  (1471, 
Arch.  JJ  197,  pièce  182.) 

GOURGUE,  s.  f.,  canal  do  moulin,  acces- 
soire de  moulin  : 

Acquisition  de  moulin  du  Luc  avecques 
toutes  les  eaux,  delïuytes,  gourgues  et 
autres  appartenances  et  deppendances. 
d"'  août  1621,  Arch.  Gir.,  E,  Not.,  Jacq. 
Devaulx,  199,  I.) 

Gourgue  de  moulin,  canale.  (A.  OuDlN, 
Dict.  fr.-ilat.) 

II  y  a  une  famille  de  Gourgue,  et  le 
cours  de  Gourgues,  h,  Bordeaux. 

GOURGUEILLON,  Voir  GUllGULION. 
GOURGUILLON,  VOir  GURGULION. 

GOURIAS,  s.  m.,  plur.  gués  : 

Autres  par  paour  et  par  désespérance 
s'essayoient  a  uoer,  mais  a  la  parfin  la  ou 
ilz  se  boutirent  dedans  les  gourias  ou  ilz 
se  cuydoient  retourner,  les  chevaucheurs 
Penois  qui  les  suivoient  par  le  lac  les  de- 
trenchoient.  {Sec.  dec.  de  Tit.  Liv.,  II,  4, 
éd.  1530.)  Lat.,  vada. 

GOURLE,  voir  GORLE. 

GOURLEL,  voir  GORLEL. 

GOURMANDAILLE,      S.     L,     gCUS     gOUr- 

mands  : 

Coureux,  piétons  et  gonrmandailie 
Armez  voslre  timbre  d'escaille. 
{Mijsl.  de  la  Reiurr.,  f  3^,  impr.  lustit.) 

GOURMANDEL,  adj.,  gourmand  : 

Mais  les  Dieux 
Te  perdent,  goiirmandiau  flaleur. 

Crliereiice  en  franc.,!"  t01^  Verard.) 

GoiiRMANDEMENT,  adv.,  d'uDB  manière 
goulue  : 

Les  biches...  viandent  gourmandemenl. 
(Du  FouiLLOux,  Ven.,  c.  xxii,  éd.  1585.) 

—  Fig.,  avidement  : 

Et  ne  doibt  une  femme  avoir  les  yeulx 
si  gourmandemenl  fichez  sur  le  devant  de 
son  mary,  qu'elle  n'en  puisse  veoir  le  der- 
derriere,  ou  besoingest.  (Montaigne,  Ess.- 
II,  9,  Louandre.) 

GOURMANDER,  gomi.,-  viender,gromm., 

verbe. 

—  Neutr.,  faire  le  gourmand  : 

Dieu  leur  envoia  sou  ange  qvà  leur  dist 
celles  paroles ,  et  qu'ilz  jeûnassent  et 
qu'ilz  feissenl  abstinences,  et  aussi  que 
ilz  se  gardassent  de  trop  boire  et  de  trop 
gourmander.  Car,  dist  l'ange,  le  trop  gour- 
mander  el  le  trop  meugler,  fors  es  heures 
deues,  et  aussi  le  trop  boire  guerroyé  le 
corps  et  l'âme.  {Liv.  du  Chev.  de  La  Tour, 
c.  Lxxxix,  Bibl.  elz.) 

Le  jour  devant  que  icellui  prestre  pas- 
sasl,  il  avoit  beu  et  gormandé  par  tout  le 
jour.  (1392,  Arch.  JJ  143,  pièce  63.) 
Oeants  se  fout  do  mengier  pouiuios, 
Pigmiens  sommes  en  nos  fors 
Par  grommander  a  grans  cllors. 
(Lefrahc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f°  106''.^ 
M'onyvrer  et  gourmander.  (G.  Bouchet, 
Serees,  I,  39,  Roybet.) 

Gourmander,    être    d'ordinaire    sur    la 
marigeaille,  manger  gloutemant.  (.Mo.nbt, 
Parallèle  des  langues,  Uouen,  1632.) 
41 


3Î2 


Gor 


Gor 


G  ou 


—  Act.,  mnnger  glontonnenieiu,  dé- 
vorer : 

Dcitraire  les  biens  et  goarmfndrr  les  tîds. 
(E.  Dmcs.,  Poes..  Kichel.  810,  P  128.) 

Quand  nous  passons  par  ce  monde  que 
nous  ne  gourmandions  pas  les  biens  que 
Dieu  nous  envovc,  pour  estre  ici  comme 
bestes  brutes,  a'yanl  les  museaux  fourrez 
en  terre,  mais  pluslot  levons  la  teste  au 
ciel.  (Calv.,  Serm.  s.  le  Veut.,  p.  63,  éd. 
1567.) 

Je  leur  avoye  donné  une  terre  bonne  et 
grasse  pour  y  habiter,et  ils  ont  gourmande 
mes  biens  sans  m'en  faire  recognoissance. 

(iD.,  ib.,  p.  asg»».) 

—  Fig.,  dévorer  avidement  : 

Il  aiguisoit  ma  faim,  ne  me  laissant  qu'a 
la  desrobee  gourmanâer  ces  livres.  (Mon- 
taigne, Ess.,  I,  23,  Louandre.) 

—  Larder  une  volaille  : 

Gourmande  de  persil.  (Rab.,  I,  p.  223, 
ap.  Ste-Pal.) 

GOURMANDERiE,  -  mcnderie,  gor.,  s. 
f.,  gourmandise  : 

Car  meogier  soavent  el  menu 
A  fait  que  plusieurs  soat  veuu 
A  leur  mort,  oe  ce  n'est  pas  vie 
De  TÎTre  eu  tel  goumtanderif. 
(UOrotoge  de  la  mort,  Richel.  994,   f  42».) 

Et  mener  leur  gormenderie. 
(Chb.  de  Pis.,  Poét.,  Uichel.  604,  f  202  r».) 

—  Friandise: 

...  Poulie  ou  chapons  ou  cos. 

Ou  ancuue  gourmenderie. 

(G.  M*CH.,  Po^t.,  Itichel.  9221,  f  83''.) 
Garde  toy  de   transmuer  ton   bon  estai 
pour  gourmanderie.  (J.    Ucpin,  Meranco- 
/•M,  Ars.  3099,  f"  89  r«.) 

GouiiM.VNDEUR,  gourmcndeur,  s.  m., 
goannaiid  : 

Les  caffardeux  jouans  aux  dez,  el  gour- 
mendeurs.  (E.  Damernal,  Livre  ds  lu  dea- 
blerie,  !'  S9<;  éd.  1307.) 

GOuiuiANDiE, -eiidie^gorm.,  s.  t.,  goui- 
mandisc  : 

Quelle  chose  est  la  joye  et  lyesse  du 
monde...  c'est  assavoir  vacquer  a  luxure 
et  vvroignie,  a  gourmendie...  (Inlern.con- 
sot.,  III,  ch.  26,  Uibl.  elz.) 

Par  gormandie,  el  par  lubricité. 
a.  BoDrUET,  Triumphes  de  la  iwlile  Uttme,  P'jli", 
éJ.  1536.) 

Morv.,  gormandie,  gourmandise. 

GOUH.MË,  s.L,  gourmade,  lutte  à  coups 
de  poing  : 

Celuy  qui  peut  estreindre  et  tenir  ferme 
UD  autre,  il  est  propre  a  la  luite  :  celuy 
qui  le  peut  terrasser  d'un  coup,  il  est  bon 
a  la  gourme.  (R.  EsT.,«/iet.  dArist.,  1,  v.) 

GouiiMKL,  s.  m.,  gourmette: 
l-ors  ae  reitraint  dedeoi  «a  pel  ; 
A  Ml  deus  mist  bride  et  gourmet. 

(K.  DtscHAiiPS,  Poé$  ,  11,  34,  Tarbé.) 

cot'iiMENrjEii,  voir  Gourmander. 

GOCHMKNDEItlE,     VOir  GOCRMANDERIE. 
GOlUiMENDEUR,  VOir    GODRMANDEUn. 

«ioj'iiMER,  voir  ConMER. 


GOURMET,  voir  Gromet. 

GOURMON,  S.  m.,  goitre  : 

La  maladie  des  gourmons.(ffagins  le  Juif, 
Richel.  24270,  f--  8  r».)  Auuot.  :  bùces  qui 
vienent  ou  col. 

GOURX.VL,  voir  GORNAL. 
GOIIRNON,  s.  m.  ? 

Pour  .H.  graus  gournons  mis  es  .ii.  f'.eu- 
rons  du  dit  piunnn.  (1312,  Trav.  aux  clidt. 
d'.irt.,  Arch.  KK  39.3,  f-  34.) 

GOURI'IL,   voir  GODPIL. 
GOURPILLE,  voir   GOOPILLB. 

GOURPiLLON,  voir  Goupillon. 

GOURPIR,  voir  GUERPIR. 
GOURPISIEL,  voir  GOUPISEL. 

1.  GOURRE,  voir  GORRE. 

2.  GOURRE,   voir   GORK. 
GOURREAU,  voir  GOHEREL. 
GOURREMENT,  VOlr  GORREMENT. 

1.  GOUHRER,  voir  GOUKER. 

2.  GOURRER,  voir  GORRER. 
GOURRIER,  voir  GORKIEH. 
GOURRIEREIIENT,  VOÎT  GORRIEP.E.MENT. 
GOURRON,  voir  GORON. 

GOURSELOT,  S.  m.,  sorte  de  cheval  : 
Lesaultres  pour  leur  nayfve  agilité  qu'ap- 
porte jeunesse,  estoient  montez  sur  gour- 
selolz  harnachez  f.l  capereusonuez  con- 
fonueement  a  leur  habit,  {finir,  de  Henry  II 
à  Itouen,  f°  9  r".) 

GouuT,  voir  Gourd. 

GoussART,  voir  Gossart. 

GOUSSAT,  s.  nj.  ? 

Et  tout  au  long  droit  a  ligne  en  jusque 
au  i/oussat  dou  uuefz  murs  de  Cliapponrue. 
(1420,  Hist.  de  Metz,  IV,  7.ï7.) 

uoussER,  v.  a.,  manger: 

Quant  nous  goussasmes  ies  hareua 
Que  nous  trouvasmes  au  caiguard. 
(.Actes  des  .ipost.,  ïol.  I,  f  106'',  cd.  lo3".) 
Oousser,  c'est  manger.  (G.  Bouchet,  Se- 
rees,  111,  130,  Roybet.) 

Gousser,  manfjer.  (1596,  la  vie  géné- 
reuse des  Mercelols,  Gueuz  et  Boesmiens, 
Var.  hist.  et  litt.,  VllI,  186.) 

GOUSSET,  goucet,  s.  m.,  pièce  de  l'ar- 
mure qui  avait  la  forme  d'un  triangle  et 
qui  garantissait  le  dessous  du  bras: 
Laoche  roide  no  luie  mole 
et  cascuos  mise  eu  son  goucet. 
(Saiira^in,  liom.  de   llam,   ap.   Michel,  Hiat.   des 

ducs  de  Sonn.,  p.  309.) 

D'une  genetaire  luy  donna  en  l'espaule 
au  travers  dn  gousset.  (D'Adton,  Chron., 
Richel.  3082,  f"  166  r".) 

GOUSSETE,  voir  GOSSBTTR. 

Goussu,  adj.,  garni  de  gousses;  est  re- 
présenté par  un  nom  de  personne  : 
Colin  le  Goussu.  (Compte  de  J.  .Miirlin, 


1421-1423,    Forteresse,  Despencc,    xxviii, 
Arch.  mun,  Orléans.) 

GousTABLE,  gusl.,  adj.,  perceptible  au 
goût,  agréable  au  goût: 

Aucunesfois  le  sens  de  goust  est  osté 
quant  il  ne  juge  riens  de  chose  goustable. 
(B.  DE  GoRD.,  Pratiq.,  III,  20,  éd.  1495.) 

Quant  la  saveur  de  la  chose  goustable 
entre  es  pertuis  de  la  langue  et  vient 
jusques  aux  nerfz.  (CoRBICHON,  Propriet. 
des  choses,  Richel.  22333,  t°  3^^) 

Aulcunesfois  le  goust  est  euipeschié  et 
blessié  par  la  malice  de  la  chose  gous- 
table qui  est  trop  aspre  et  trop  amere.  (Id., 
ib.,  f»  31".) 

Chose  guslable.  (ID.,  ib.,  i"  SI"".) 

Poires,  pommes  et  autres  fruictz  de  di- 
verses manières,  laict,  mil  et  herbes  gous- 
tables.  (C.  Mansion,  Bible  des  Poet.  de  me- 
tam.,  f»  164  r»,  éd.  1493.) 

Ha!  povre  maleureuxvieillard,  tel  queje 
suis  et  toujours  ay  esté,  de  qui  la  fortune 
et  destinée  sont  dures,  ameres  et  mal 
goustables.  (Louis  XI,  Nouv.,  xcix,  Jacob.) 

L'araignée  suce  Tumeur  de  la  teste  et 
vit  de  telle  proye  des  mousches,  car  telle 
humeur  est  proprement  goustable  a  icelle, 
ainsi  comme  le  miel  est  goustable  a  la 
mousche  qui  fait  miel.  (Jard.  de  santé,  II, 
11,  impr.  la  Minerve.) 

Ou  des  desers  brnslans  et  areoeuï 
Defaillans  d'eau  et  de  tout  fruyct  goustable. 
(Léon,  ùescr.  de  l'Afr.,  Commend.,  éd.  1356.) 

On  trouve  encore  au  xvii°  siècle  goû- 
table  : 

Vejw,  goûte,  ou  goûtable  rend.  (Lancel., 
Rac.  gr.) 

GousTEMENT,  gostement,  s.  m.,  action 
de  goûter  : 

Les  cinc  sens  del  homme  apelons  nos 
la  veue,  l'oue,  l'odorement,  lo  gostement  et 
l'atocbement.  (St  Greg.,  Sapienlia,  p.  291. 
Foerster.) 

La  quatriesme  porte  est  du  goitstement 
qui  appartient  a  glotonnie.  [Chaslel  péril- 
leux, Richel.  1009,  f  73  r».) 

Delibatio,  gouslement.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

—  Ce  qu'on  goûte,  ce  qu'on  mange  : 

Dou  potage  lor  courea 
Qu'il  u'oreut  autre  gostement 
Fors  pain  et  ayve  soilement. 
(Mace  dk  lit.  Charité,  Ëiile,  Richel.   101,  F  92'.) 

GOusTiLLE,  voir  Coustille  au  Suppit,'- 
ment. 

GousTiLLEUR,  voir  Coustilleuh  ail 
Supplément. 

GOUTANCE,  S.  f.,  actioH  de  goûter  : 
Delibatio,  goulance.  (Gloss.  de  Conches.) 

GOUTE,  s.  f.,  myrrhe  : 

Souutume  de  boue  odour,  comme  mirre 
esleu  el  comme  storax  et  gulban  et  ongle 
et  goûte.  (Bible,  Richel.  901,  f°  ii".)  Lat., 
gutla.  ^Ecclésiastique,  xxiv,  21.) 

1.  GOÛTÉ,  goté,  adj.,  tacheté  : 

Les  liras  s.inglenî  en  son  lit  voit 
De  fres  sanc  tachiez  et  goûtez. 
(I.a  Charrette,  Vat.  Chr.  1723,  f»  21''.) 


nou 

S'a  la  coife  noee 
A   XIII.  lai  fi'nne  soie  gnatee, 
One  n'ot  plas  riche  jnsqu'a  la  mer  betec. 
(Aleschans,  2265,  ap.  JoDCk.,  Guill.  d'Or.) 
La  teste  ol  maigre,  le  roi  gros  et  reon, 
Les  «rios  goutfft  com  penne  de  paon, 
Qni  pins  reluisent  que  or  fin  ne  laiton. 

(Raimceri,  Ogier,  12165,  Barrois.) 

D'indc  et  de  janne  sont  goûtera. 

(Bus.,  Troiea,  liichel.  373,  f°  93'.) 

Gaaoes  et  pers  menns  goln. 

(ID.,  ib.,  f°  92'.) 

L'an  coslé  aToil  bai,  et  H  antres  fn  bis; 
Et  la  crope  qnarree,  golee  com  perlris. 

(Conq.  de  Jens.,  1382,  Hippean.) 

Un  escii  blaDc  govté  de  noir,  (hancelot, 
ms.  Fribourg,  f">  21''.) 

Tonl  est  Termens  d'inde  gotez. 

(Alhis,  Ars.  3312,  f°  44''.) 
En  la  place  loi  trahent  son  destrier  de  .Siirie 
Ke  est  blancs  corne  noifs  et  goûtes  com  la  pie. 
{DesIr.  de  Rome,  570,  Groeber.) 
L'eliotrope    est...   de  roses   potes  bien 

?outee.  (Descript.    lapid.,  'ms.    Berne  113, 
'  170'.) 
Dtsns  ot  eslendii   i.  chier  poielle  roé 
Et  fnt  de  l'or  d'Arrabe  de  liens  en  liens  golt'. 
{Florence  de  Rome,  Richel.  nonv.  acq.  4192, 
f>  31  T'.) 

Teles  i  a  (de  ces  pierres)  qui  sont  vers 
comme iaspre, goûtées  de  goûtes  vermelles. 
{Sydrae,  Ars.  2320,  §  276.) 

La  seconde  estoit  vestue  d'une  cote  d'es- 
carlate  mouree  et  d'un  mantiau  de  ce 
meismes  tout  goûté  d'or.  (MAiz.,  Songe  du 
vUl  pel,  I,  3,  Ars.  2682.) 

Ay  mis  ainsi  comme  au  mylieu 
Le  signe  thorau  qui  estoit 
Tont  gmleii  de  sang,  ce  sembloit. 
(Deguilleville,  Trois  l'elerinaiges,  f  G',  impr 
Instit.) 

Se  bien  regarde  sa  verdenr 
Qo'en  Iny  n'ait  pins  forte  Tigiienr, 
Mesmement  car  elle  est  semée 
De  sang  Ires  \eTmei\  H  goiitee. 

Ud.,  a.,  {"il'-.) 
L'escharpe  est  goutee  de  sang.  (Id.,  Pèle- 
rin, de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  1'°  37  r°.) 

Un  escriniet  d'une  pierre,  aussi  comme 
marbre,  toute  goutee  de  vert.  (1360,  Invent. 
du  duc  d'Anjou,  n»  162,  Laborde.) 

Une  aiguière  dorée,  semée  d'esmaux  par 
quartiers,  et  est  l'un  des  quartiers  doré  a 
bouillons  dorez,  et  l'autre  est  a  un  grant 
08teau,csniaillié  de  vert  et  goûté  de  rouge, 
et  dedenz  ycellui  osteau  a  .vu.  petits  os- 
teaux  azurez,  goûtez  de  blanc.  (J6.,  n^lSO.) 

Une  chambre  de  camocas  vermeil,  tout 
d'une  soye  goutee-  d'or.  (1380,  Inv.  de 
Ch.  V,  3S57,  Labarte.) 

A  Robert  Mangot,  orfèvre,  pour  ung 
jsBpe  vert  goutté  de  sang,  ou  est  gravé  ung 
iDaie,  garny  d'or  pour  l'or  et  jaspe,  cy  : 
—  .VIII.  liv.  .V.  s.  t.  (lobl.  Comptes  roy., 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

Goutté  a  été  conservé  coiiiiiie  terme  de 
blason. 

2.  GOÛTÉ,  adj.,  qui  a  la  gontle  : 

Dicn  amcz  et  le  réclamez 
Qni  si  liele  vos  a  formée. 
Se  fussiez  boçue  ou  gnulee 
Espoir  preudefemme  fussiez. 
(.Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  C  3i'^.) 

GOUTEAL,  S.  m.,  aqueduc  ? 


G  ou 

Tôt  aval  en  revenant  vers  Molins,  tout 
solonc  le  gouteal  de  Malaarnie.  (,).  de  Sta- 
VELOT,  Chron.,  p.  260,  ISorgnet.) 

GOUTEFIERE,  S.  f.  ? 
Je  n'ay  mie  viende  sainne 
Ke  qui  a  tel  larron  afiere, 
Ja  n'en  mettras  en  gonleftere. 

(Ysopel.  Ricliel.   I.ïO:".,  P  22   v".) 

GouTEis,  S.  m.,  action  de  dégoutter  : 

La  eut  en  ce  premier  encontre 
Des  lances  un  fort  bonleis. 
Et  de  sanc  un  grant  gonteis. 
(Fboissart,  Prison  amoureuse,  2711,  Scheler.) 

GouTEL,  goutiaul,  s.  m.,  goutte  : 
Et  de  cou  qu'il  a  enlre  le  planche  et  le 
bos,  ensi  com  H  goutiaul  descendent  d'une 
part  le  planche  et  d'autre  en  feron  rieu, 
demorra  l'église  de  Bucilly  en  paisieule 
tennre.  ri237,  Cart.  de  Bucilly,  Richel.  1. 
10121,  f"  43  V».) 

GOUTEMENT,  .9MÎ.,  s.  m.,  goutte  : 
Crebris  guticulis,    gutemcns.    (Glosa,  de 
Pieck.,  ms.  Bruges,  Scheler,  Lex.,  p.  93.) 

GOUTEPRENANT,  adj.,  qui  donne  l'air 
grave  d'un  notable,  d'après  M.  d'Héri- 
canlt  : 

De  fin  lin  la  chemise  blanche 
.Soy  veslir,  le  beau  feu  aux  reins  ; 
Et  puis  le  gueux  a  quelque  branche 
Pour  monstrer  le  chemin  de  Raims 
Lri  belle  eaue  roze  a  laver  mains  ; 
Trencher  du  caresme  prenant  ; 
Cornette  fourrée,  du  moins 
Cela  est  bien  gonteprenant. 
(CoQiii.L.,  Jfnno/.  des  Perruq.,  Il,  273,  Bibl.  elz.) 

GOUTEREL,  guterel,  s.  m.,  gorge,  go- 
sier : 

Guillaume  Daumelle  avoil  navré  icellui 
Simonuet  en  la  gorge  ou  guterel.  (1414, 
Arch.  JJ  167,  pièce  427.) 

—  Gouttière  : 

Comme  icellui  Robin  se  feust  aloiicz... 
a  oster  certains  tuilleaux  et  vielx  goûte- 
reaux  de  bois,  qui  estoient  sur  les  voultes 
d'icelle  église,  et  ainsi  que  le  dit  exposant 
eust  prins  un  vielz  gouterel  de  bois,  qui 
contenoit  une  toise  ou  environ.  (1398, 
Arch.  JJ  189,  pièce  196  ) 

Jura,  gouttereau,  gouttière.  Morv.,  goût- 
terau,  muraille  de  façade  qui  relie  les 
pignons  d'une  maison. 

GouTERON,  goult.,  S.  m.,  aiguière, 
vase  : 

Gouteron,  esguiere.  (JuN.,  Nomencl., 
p.  172,  éd.  1377.) 

GuUus,  gulti,  m.  g.  Un  goulteron,  ou 
burette  a  huile  ou  autre  chose.  (R.  Est., 
Victiotiariolum.) 

Lecythus,  bocal  a  tenir  l'huile,  goîd/eron, 
ou  burette.  {Calepini  Dict.,  Bàle'loSi.) 

—  Pelite  gouttit'ro  : 

Gouteron.  (Compt.  de  Laon,  Arch. Aisne.) 

GOUTEROT,  goult.,  S.  H].,  goultlère  : 
Luy  dépecèrent  sa  maison,  abatirent  le 
gouterot  devant  et  brûlèrent  les  aissendres 
d'icelle  maison.  (4  nov.  1444,  Inform.  par 
Hug.  Belverne,  f"  21  r°,  Ch.  des  compt.  de 
Dijon,  n  11881,  Arch.  C.-d'Or.) 

—  Adj.,  auquel  une  gouttière  est  appli- 
quée  : 


GOU 


32.3 


Mur  qoutterot  loin  au  long  dn  clianchcu 
(1462,  Arch.  Meuse  B  Kôl,  f"  74  r«.i 

GOL'TETE,  gouttette,s.  f.,  goultelette  : 
Stillula,  petite  goule;  goutete.  [Gloss.  de 
Salins.) 

Ou  n'en  beuvons,  sinon  une  gouttetle. 
(Vau.i-de-Yire  de}.  Le  lloux,  lu,  Jacob.) 
Il  faut,  pour  l'amour  des  gens, 
Ne  fust  ce  qu'une  gouttetle. 
Boire,  puisque  je  te  tiens. 
(Vau.T-de-Vire  d'O.  Rasselin,  i.vu,  Jacoli.) 

Fr.-Comté,  Sauget,  et  Suisse  rom.,  goul- 
teta,  gouttelette. 

GOUTErnE,  got.,  goutture,  s.  f.,  rosée  : 
Et  ensi  s'enjoist   sainte  églises  en    ses 

goteures  entretant  qu'ille  naist.  [Greg.  pap. 

Hom.,  p.  lOo,  Hofmann,) 

—  Goutte,  ce  qui  dégoutte  : 

Ainsi  comme  une  goutte  de  eaue  cave 
une  pierre  en  cheant,  ainsi  la  goutture  de 
reume  ulcère  le  polmon.  (B.  np,  GoRD., 
Pratiq.,  IV,  5,  éd.  149S.) 

GOUTEUSEJiENT,  adv.,  goutlc  :"i  goutte: 

Gouteusemenl,  gutose.  (Gl.  qall.-lat ,  Ri- 
chel. I.  7684.) 

GouTicHÉ,  adj.,  tacheté  : 

Le  Roy  de  Danemarclie.  —  D'or  .i  trois 
lions  vers  passans  l'un  en  l'autre  gou- 
liches  de  gueules.  (Armor.  de  Fr.  de  la  fin 
du  XIV»  s.,  Cab.  hist.,  VI,  281.) 

Cf.  GOUTÉ. 

1.  couTiER,  goultier,  s.  ni.,  gouttière  : 
Un  couvreur...  qui  a  mis  plonc  es  gou- 

tiers.  (1325,   Trav.  aux  chat.  d'.Art.,  Arch. 
KK303,  l»62.) 

Goultier,  s.  m.—  Spoute  of  water.  (Pals- 
grave,  Esclairc.  de  la  long,  franc.,  p.  274, 
Génin.) 

2.  GouTiER,  s.  m.,  partie  du  ciel  de  lit  : 
Ung  grand  goutier  de  tapisserie.  (Fragm, 

d'invent.  du  xvi»  s.,  S.  Amé,  Arch.  Nord.) 

Cf.  GOUTIERE. 

GOUTiERE,  goult.,  S.  f.,  petite  man- 
geoire portative  : 

Et  ceste  viande  mettent  en  une  goutiere 
sur  quatre  pies.  (Ménagier,  II,  89,  Biblioph. 
fr.) 

—  Partie  du  ciel  de  lit,  pente  attachée 
au  ciel  de  lit  : 

.II.  pièces  de  gouliercs  pour  la  garde 
robe.  (1312,  Trav.  aux  clidt.  des  C.  d'Art., 
Arch.  KK  393,  t»  38.) 

Ung  ciel  de  boys  ouquel  il  pend  goil- 
lieres  de  cendal  vermeil  frangées.  (1380, 
Inv.  de  Ch.  V,  3579,  Labarte.) 

Nombre  d'autres  coussins,  avec  six 
pieches  de  gourdines  et  les  gouttières,  et  le 
chiel  de  grand  lit.  (1473,  Iteg.  aux  Test., 
Arch.  niun.  Douai.) 

Le  ciel  diidit  lit  de  deux  lez  et  demy, 
garny  de  goutiere  de  frange  d'or  et  soye 
tannée  et  rouge.  (16  aoilt  1498,  Inv  ,  Richel. 
22335.) 

Cf.  GOUTIER  2. 

GOUToiER,  V.  n.,  dégoutter  : 
Gucturium,  pot  a  yaue   perché  desouhz 

pour  goutoier.   IGloss.  lat.-fr.,  Richel.   I. 

7679.) 


3M 


GOU 


r.OLTRON,  voir  Goitros. 
GOI'TTAGE,  S.  m.,  goutlc  : 


Je  porlc  mon  bras  en  escliarpe  ponr  une 
arquebu?ai1e  et  vous  pour  goutlage. 
(Bbant.,  Capit.  fr.,  Sau?ac.  niichon.) 

GOUTTECRAMPE,  VOir  CRAMPB. 

GOUTTERET,  S.  m.,  goullière  : 

La  crainpe  des  Lombars  d'Escey  pour 
ledit  an  ue  valut  aucune  chose  en  recepte, 
car  le  lonier  fut  mis  on  la  réfection  d'icellc 
en  thiculles,  laite?  et  piellalez  au  goutterel 
d'icelle.  (U15-1G.  Arch.  Meuse  B  1532, 
f»  4  V.) 

GOUTTERON,  VOir  GOUTERON. 
GOUTTEROT,  VOir   GOUTEROT. 
GOl'TTETTE,   VOif  GOUTETE. 
GOUTTIER,  voir  GOUTIKR. 

GoiTTTRON,  voir  GorraoN. 

GOL'TTURE,  VOIf  GotrrEUBE. 
GOUVERNANCE,  VOir  GOVERNANCE. 
GOL-S-ERNANT,  VOlf   GOVERNANT. 
GOmERNATION,  VOir  GOVERNACION. 
GOUVERNE,  voir  GOVERNE. 
GOUVERNEMENT,  VOir  GOVERNEMEST. 
GOU^TIRNER,  VOif  GOVEPXER. 
GOl"A"ERNERESSn,  VOir  GOVERNERESSE. 
GOUVERNEUR,  VOif  GOVERXEOR. 

GOUX'ERT,  goverl,  s.  m.,  gouvernail  : 

Qu'elle  (la  nasselle)  est  des  vents  ja  vaiocne   et 
[de  l'onde, 
Et  désarmée  et  sans  mast  et  goueert. 
(Vasocw  PuiLiECt.  Œuv.  tulg.  de  Fr.  Pétrarque, 
p.  ne,  éd.  1555.) 

—  Gonvernement,  empire  ;  manière  de 
se  gouverner,  conduite  : 

Govert,  conduite,  gouvernement.  (GI  de 
l'msi.  de  Msm.,  III.) 

Tons  ces  jalons  qni  ont  l'oeil  trop  onvert 
Dessns  les  gens  qui  vont  en  lenr  maison, 
Cbantres  legi^rs  hors  de  tonl  bon  nourert. 
Tons  cenli  haroni  toute  la  lunaison. 
{Prcnoil.  d'tlabenragel,  c.  v,  Pocs.  fr.  des  XT'  et 
svi»  5.,  VI,  2Î.) 

Mais  qnsnd  je  pense  a  ce  jour  dn  mois  vert, 
Lequel  me  lit  rirlie  et  porre  en  an  poinct, 
Honte  amonrease,  et  dueil  an  cncnr  me  poiogt. 
Et  suis  marri  do  mon  lasclie  gouvert. 
(Vasqcis  PoiLiErL,  flEur.  tulg.  de  Fr.  Pétrarque, 
p.  86,  éd.  1535.) 

Ha  dessns  raoy  tel  pooToir  et  gomert 
QD'aroil  Mcdnse  an  more  transformé. 

(ID.,  ib.,  p.  122.) 

Touchant  au  second  point,  comment  on 
les  applique  (les  ventouses),  et  du  régime 
ou  gouvert  qu'il  y  faut  observer,  il  y  a 
trois  choses  a  considérer.  (JocB.,  Gr.  chtr., 
p.  61i,  (ii.  1598.) 

GouvET,  S.  m.,  sorte  de  petit  couteau: 

Commencèrent  eseourfreler  et    achever 

cenlx  qu'il   avoit  desja  meurtriz.    Sçavez 

vous  de  quclz  ferremens  ?  A  bcaulx' go«- 


GOV 

vêts.    (Rab.,   Gargantua,    ch.  xxvii,  ^^d. 
1543.) 

H.-Maino,  gonvet,  pelle  en  forme  de 
cuiller. 

G0UVIERNT3,  VOir  GOVERNE. 
GOUVRENEOR,  VOir  GOVERNEOR. 
GOUVRENERESSE,  VOir  GOVERNERF.SSE. 

1.  Gouv,  voir  Goi. 

2.  Gom-,  s.  m.,  sorte  de'grain  : 

Le  meunier  qui  vient  de  battre  sa  meule 
doit  moudre  trois  quartiers  de  gouy 
(.4cte  de  i"Ao ,  Péronne,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GOUYAUL.\,  S.  m.  pi.,  morceau,  reste 
de  pâte  qu'on  gratte  dans  le  pétrin  : 

Pour  faire  du  pain  de  brode  le  suppliant 
a  meslé  du  segle  avecques  des  qouyanlx 
du  pain  blanc.  (1483,  Arch.  JJ  209,  pièce 
394.) 

GOUYER,  voir  GOIER. 

GOUYERE,  voir  GOIERR. 

1.  GOVE,  S.  f.,  antre  : 

En  celé  goee  sont  andoi 
Li  ors  dont  tos  ra'oes  parler. 

(Guill.  de  Paterne,  3948,  A.  T.) 

En  une  gove  se  mncha, 
Ilneqnes  se  tint  tout  seres. 
Tant  que  li  ores  fn  passes. 

(Vie  des  Pères,  ap.  Duc,  Grucla.) 

—  Cave  profonde  : 

Item  de  avaller  du  cellier  dans  le  gove 
.m.  d.  (Pièce  de  1433,  Beauvillé,  Hist.  de 
Montdidier,  II,  459.) 

Item,  de  luy  (le  vin)  avaler  au  celier  .ii. 
d  et  se  on  le  avale  en  le  gove  .III.  d. 
(1433,  ib;  II,  439.) 

Lire  ici  deux  exemples  corrigés  à  tort 
en  bove,  t.  I,  p.  714''. 
2.  GOVE,  voir  CouE- 

GOVERNACION,  -  tion,  gouv.,  s.  f., 
gouvernement,  administration  : 

Ke  com  nous  aieins  lonc  temps  veut  et 
souffert  la  mauvaixe  governacion,  et  lai 
crant  dissolucion  qui  estoit  en  moinnes 
de  Gorze.  (1322,Hist.  de  Metz,  III,  348.) 

Trestuit  soyent  intenus  rendre  compte 
un  chascun  de  sa  gouvenation  et  de  son 
office.  (1387,  Rec.  dipl.  de  Frib.,  V,  8.) 

Porcen  considèrent  et  regardent  la^ower- 
nalion  de  la  drappellerie  qui  se  fat  oren- 
dreit  en  la  ville.  (1412-1414,  Ord.au  sujet 
de  la  fabr.  des  draps,  Arch.  Frib.,  1"  Coll. 
de  lois,  Rec.  dipl.,  VII,  p.  21.) 

Liquel  maire  doit  bavoir  la  goHvernacion 
par  toute  la  chastellenie  de  la  haute  signo- 
rie.  (Vers  1436,  Mie  de  St  Ursanne,  Mon. 
de  l'év.  de  Bile,  V,  329,  Trouillal  et  Vau- 
trey.) 

Lorr.,  goiivernation  :  Cette  femme  a 
tout  en  gouvernation. 

GovERNAiL,  s.  m,  gouvernement: 
Li  Livres  Aristole,  q'est  intitlé  Secré  des 
Secrez,    del  governail   des  princes  ou  del 
govemcment   des   seignurs.   (Ms.   Richel. 
571,  f»  123  r».) 


GOV 

GOVERNAiLLE,  -  aile,  S.  f.,  gouverne- 
ment : 

N'est  pas  nostre  intention  que  ascun  ait 
poiar  sur  la  governaille  dudit  cité  et  exhi- 
bition de  droit  en  ycelle,  sanz  autorité  de 
nous.  (1373,  Mand.  d'Ed.  III,  Arch.  mun. 
Bordeaux,  n»  28.) 

Souvent  per  colour  de  reule  et  gover- 
naile...  (font)  eus  mesmes  pljsours  dis- 
loialx  ordinaunces  des  tielx  choses  dont  la 
conysaunce,punissement  et  correction  sou- 
lement  pertinent  au  roy.  {Stat.  de  Henri  VI, 
anxv,  impr.  goth.j  Bibl.  Louvre.) 

GOVERNANCE,  -  anche,  gouver.,  gouvre., 
s.  f.,  gouvernement,  juridiction, puissance 
général  : 

Au  siège  de  la  gouvernance.  {Lett.  de  ta 
créât,  de  la  lot/  de  Lille,  ap.  Roisin,  ms. 
Lille  266,  f"  193.) 

Chi  doivent  amonreus  prendre  lor  gomemanche. 
(B.  de  Seb.,  ix,  5,  Bocca.) 
En  ladite    gouvernance    au  lamps  de  la 
grâce  dont   lesdittes   lettres  du    roy  mon- 
seigneur    font     mencion.    (4   nov.    1330, 
Fliiies,  Cod.  D,  f»  40  r»,  Arch.  Nord.) 
Et  pource  que  esloie  eu  enfance 
Me  prist  elle  en  sa  gouvernance. 
(G.  Mach.,  Pocs.,  Richel.  9221,  f»  ïi\) 

En  sa  gouvrenance.  (l3oo,  Reg.  du  Chap. 
de  S.  J.  de  Jer.,  Arch.  MM  28,  f"  28  r".) 

Quant  Venus  sera  seuUe  dame  de  la 
gouvrenanche.  (Oresme,  Qiiadrip.,  Richel. 
1348,  f"  87  r».) 

Quant  la  nature  d'aucune  planète  aura 
seigneurie  en  la  gouvrenance  du  monde. 
(In.,  16.,  f»90  V».) 

Selon  les  loix  de  Socrates,  l'ordonnance 
et  le  gouvernement  de  la  cité  ne  seroit  pas 
democracie  ne  oligarchie,  mais  elle  seroit 
une  gouvernance  moienue  laquelle  l'en 
appelle  par  nom  commun  police.  (ID., 
Politiq.,  f»  44°,  éd. .1489.) 

rz  ont  ouidé  fermement  avoir  le  régime 
ou  gouvernance  des  choses  mondaines  et 
humaines.  (Sym.  oe  Hesdin,  Trad.  de  Val. 
Max.,  f»  10»,  éd.  1483.) 

La  première  forterece  d'Engleterre  a  ce 
costé  de  la,  laquele  raessires  Guillaumcs 
de  Montagut  avoit  en  garde  et  en  gouvre- 
nance. (Fnoiss.,  Chron.,  IV,  20,  Luco.) 

Il  avoit  en  gouvrenance  le  conté  de 
Fores.  (In.,  ib.,  VI,  65,  Luce.) 

11  est  nécessaire  de  pourvoir  de  bonne 
gouvertiance  au  dit  office.  (20  nov.  1422, 
Lett  du  vie.  d'Argentan,  Annuaire  de 
l'Orne,  1873,  p.  333.) 

Mon  sire  a  telle  fiance  a  moy  qu'il  m'a 
tous  ses  biens  et  sa  maison  mis  en  nia 
garde  et  en  ma  gouvernance.  {Hist.  de 
l'anc.  test.,  f°  IS'',  impr.  Maz.) 

Comme  quoy  en  voz  gouvernances 
Sont  les  rentes  ou  les  finances 
De  Prospcr  l'empereur  ilo  Rooirae. 
(P.  MicHAULT,    Doctrinal    de  court,  i'  2G 
1528.) 

Que  ledit  duc  d'Acquitaine,  daulphin  de 
Vienne,  ainsné  filz  du  roy  ne  vouloit  plus 
souffrir  telles  gouvernances  ,  ne  telles 
choses  ne  si  grant  destruction  des  biens  de 
ce  royaume  et  de  son  dit  père.  (.MONS- 
TRELBT,  Chron.,  ï,  139,  Soc.  de  1  U.  de 
Fr.) 


,»,  éJ. 


Vous  y  trouverez  honno  foy. 
Bon  reuon,  bonne  gouvernance. 
(Farce  de  Bien   Mondain,    Ane.    Th.  fr.,  H', 
19G.) 


GOV 

Les  habitans  de  Sainct  Pol  ont  louf.ioiirs 
ressorly  en  la  gouvernance  li'Arras.  (1545, 
Pap.  d'Et.  de  Granvelle,  UI,  «21,  Doc. 
inéd.) 

—  Alimentation  : 

Faut  pour  la  gouvernance  de  .iiii.  che- 
I  vaux  environ  .xxiu.  seblier?  d'avoine. 
1  (Pièce  de  1373.  Arch.  adni.  do  la  ville  de 
!    Reims,  III,  427,  Doc.  inéd.) 

GOVEnNANT,  goitv.,  s.  m.,  celui  qui 
I  gouverne  : 

Ledit  duc  de  Sombreset  gouvernant  pour 
i  le  roy  d'Angleterre.  (Berry,  Chron.,  de 
j  li03  à  1461.) 

I      GOVERNE,  gouv.,  gouBierne,   s.  f.,  gou- 

I  vernement,  direction: 
I      A  le  gouvierne  et  a  le  dispensation  dou 

I  dit  hospital.  (Ch.  de  1323,  Arch.  comm.) 

I      —  Anberge  : 

I  En  l'auberge,  en  ta  governe.  (xiv"  s., 
Darmesteter,"G/osses  et  Glossaires  hébreux- 
français,  1878,  p.  34.) 

I      An  gouverne.  {Ib.) 

I  GO\'ERNEME\T,  gouv.,  S.  m.,  actiou  de 
gonverner  : 

Li  oeil  nostre  Seigneur  sont  seur  cels 
qui  le  criement,  et  leur  est  defîendeor  de 
puissance,  et  fermement  de  vertu,  et  gou- 
vernement d'ardeur  et  ombre  pour  chaut  de 
miedi.  (Bible,  Maz.  684,  f°  42  r".)  Lat.,  regi- 
men  ardoris.  (Ecclésiastique,  xxxiv,  19.) 

—  Conduite,  manière  d'agir  : 

De  laquelle  bateure  icellui  Philipot  a  esté 
malade  par  l'espace  de  trois  sepmaines  ou 
environ,  tant  a  l'Ostel  Dieu  ou  il  fu  porté 
comme  en  son  hostel,  et  depuis,  par  son 
mauvais  gouvernement,  est  aie  de  vie  a 
Irespassement .  (1423,  Arch.  JJ  172, 
pièce  186.) 

Parce  qu'il  ouvroit  et  besongnoit  de 
sondict  mestier,  et  qu'il  n'ot  pas  bon  gou- 
vernement en  soy  meisme.  (1423,  Arch.  JJ 
173,  pièce  175.) 

Par  sondit  petit  gouvernement.  (Ib.) 
Une  femme  de  mal  recapte  ou  petit  gou- 
vernement. (14.58,  Arch.  JJ  187,  pièce  309.) 

ChG  fat  mnlt  grant  damage... 
One  chis  Henris  ne  fat  d'altre  governemenl. 
(Jeb.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  II,  1941,  Scheler, 
QloK.  philol.) 

I     Combien  de  fois  m'a  t  il  fallu   estre  tes- 
I  moin  de   ton   beau   gouvernements  (Des 
Peh.,  Cymbal.,  Dial.,  3,  la  Monnoye.) 

Une  fille  qui  avoit  esté  de  mauvais  gou- 
vernement. (H.  EsTiBN.,  l'Apol.  p.  Herod., 
c.  15,  Le  Duchat.) 

—  Entretien  : 

Il  levoit  le  moitiet  de  leurs  revenues  et 
laissoit  l'autre  moitiet  pour  le  doaire  et  le 
gouvernement  de  leurs  femmes  et  enfans. 
(Froiss.,  Chron.,  II,  417,  Kerv.) 

L'abondance  des  vivres  dont  nostredite 
bonne  ville  a  mestier  d'estre  garnie  pour 
1  alimentation  et  gouvernement  àts  manans 
et  habitans  en  icelle.  (Pièce  de  1418,  Feli- 
bien,  Hist.  de  Paris,  111,  546».) 

—  Aliment  : 

Tant  feirent  que  par  grans  et  cruels  as- 
saux  boutèrent  le  feu  dedans  ;  lequel,  tant 
qu  il  trouva  gouvernement,  ne  cessa  d'ardre 
maisons,  et  en  ardit  plus  de  soixante. 
(MOHSIB.,  Chron.,  ch.  92,  p.  149,  éd.  1516.) 


GOV 

—  Train  de  maison  : 

Pour  ces  jours  avoit  ung  chevalier  et  une 
dame  de  trop  grand  gouvernement,  et  se 
nommoit  li  sires  d'Anbrecicourt.  (Fboiss., 
Chron.,  t.  II,  p.  4,  éd.  1339.) 

GOVERNEOU,  guov.,  gouv.,  guv.,  -  ur, 
-  eur,  -  our,  gouvreneor,  s.  m.,  celui  qui 
est  chargé  de  la  conduite  d'un  vaisseau  : 

Alisandre  escrie  et  dîst  au  goiernur  : 

Donce  ewe  nus  euseigne,  amis,  por  Diea  amnr. 

(Ta.    DE    Kent,    Geste  d'Alis.,    Richel.    24361, 

f°  53^) 

En  est  Dex  omnipotens  gouvreneres  de 
vo  nachiele.  (De  Saint  Brandainne  le 
moine,  p.  81,  Jubinal.) 

Le  guoverneor  de  la  nef.  (Liv.  de  jost.  et 
de  plet,  III,  13,  §  I,  Rapetti.) 

Gouverneur  des  navires  des  chevaliers 
de  l'ordre  de  Saint  Jean  de  Jérusalem. 
(Proe.  verb.  des  Coût,  de  Sentis,  Coût,  gén., 
t.  I,  p.  327,  éd.  1633.) 

—  Officier  militaire  : 

Voyons    nos    ennemis,    qui    tantost 

passeront  la  rivière  et  nous  venront  com- 
battre... ne  vouloient  leurs  gouverneurs 
qu'ils  s'adventurassent  pour  combattre 
par  battaille.  (Froiss.,  Chron.,  liv.  Il,  p.  30, 
éd.  1559.) 

—  Magistrat: 

Ne  voulons  doresanavant  aucuns  séné- 
chaux, baillifs,  ou  officiers  de  nos  séné- 
chaussées et  baillies,  soient  appeliez  gou- 
verneurs, fors  seulement  sénéchaux  ou 
baillys.  (1342,  Ord.,  li,  175.) 

—  Favori: 

Allèrent  aussi  au  devant  des  dits  am- 
bassadeurs l'evesque  de  Sepolette  qui  es- 
toit  principal  gouverneur  du  dit  pape.  (Ma- 
THIEC  DE  ConcY,  Hist.  de  Charles  VII, 
p.  720,  Le  Laboureur.) 

—  Administrateur  ecclésiastique  : 

Sainte  Iglise  est  espuse  al  soteraing  seignnr, 
E  s'un  dnne  a  s'espuse  malvais  guvenieur, 
A  Deu  et  a  s'espuse  ou  fait  uni  desUonur. 
(f.AB.viER,     Vie    de    Si    Thom.,    Richel.    13513, 
f»  .3  r».) 

—  Curé  : 

Prestre  goitverneor  de  l'iglise  de...  (1296, 
Ch.  du  tic.  de  Valognes,  Cart.  S.  Sauv., 
p.  05,  Arch.  Hanche.) 

Je  Colas  baronneau  de  Lesignen  con- 
gnois  et  confesse  moi  avoir...  une  dis- 
merie,  appellée  la  dismerie  de  Beusse,  la- 
quelle part  par  indivis  o  le  gouvernour  de 
1  église  d'Airon.  (1404,  lieg.  des  fiefs  des 
comtes  de  Poitiers,  ("  68»,  ap.  Duc.) 

—  Celui  qui  a  la  garde,  l'admlnislration 
d'une  chose: 

Gouverneur  et  garde  du  sel  en  Bretagne. 
{Ord.  des  dites  de  Bret.,  f»  36oS  ap. 
Ste-Pal.) 

Gouverneur  des  celiers  du  duc  de  Bour- 
gogne. (Estât  des  officiers  des  ducs  de 
Bourgogne,  p.  56,  ap.  Ste-Pal.) 

Les  abbez  de  Maremouslier  et  de  Corbie 
furent  establiz  gouverneurs  des  finances  de 
France.  (N.  Gilles,  Ann.,  t.  Il,  f»  25  t", 
éd.  1492.) 

—  Garçon  d'honneur: 

Icellui  Regnart  estoit  maislre  gouverneur 
des  noces  de  Jehan  Morel  et  sa  femme,.... 


GOV 


325 


et  cueilloitl'escot  d'icelles  uocesau  souper. 
(1381,  Arch.  JJ  119,  pièce  64.) 

GOVERNER,  gouv.,  guv..  Verbe. 

—  Neutr.,  se  gouverner,  se  diriger,  en 
parlant  des  marins  : 

Cranz  suut  les  hoz  de  celé  gent  averse, 
Siglenl  a  fort  e  nagent  e  guvenient. 

(Roi.,   2630,  Mûller.) 

—  Act.,  avoir  la  garde  de  : 

Par  ces  présentes  accordonz  ausdiz 
boujonneurs  que  eux  gouverneront  ledit 
scel.  (1361,  Ord.,  m,  695.) 

—  Prendre  soin  de,  entretenir,  nourrir, 
pourvoir  j'i  : 

Et  me  retint  de  son  hostel  ou  je  fus  plus 
de  douse  septmaines  et  de  toutes  choses 
gouverné.  (Froiss.,  Chi-on.,  XI,  85,  Kerv.) 

Et  si  n' avoit  on  lors  a  Gennes  que  cinq 
chevaulx  gouvernes  pour  ung  franc  le 
jour.  (ID.,  !6.,  XIV,  157.) 

Jardins  y  a,  rivier  pour  voler, 
Saavoirs  dedenz,  garanne  prouffitable. 
Vignes  entour  pour  rostel  gouverner. 
(E.  Desch.,  Poés.,  Richel.  840,  f»  158''.) 
Les   dessus   nommes    seront    tenus   de 
trouver  les  despens  des  quevaulx,  et  logier 
et  gouverner  nostre  dit   procureur   et  ses 
gens.  (1421,  Cart.  de  Corbie,  f"  149%  ap.  Ste- 
Pal.) 

Si  y  avoit  a  Paris  plus  de  blé  que 
homme  qui  fust  ne  en  ce  temps  y  eust 
oncques  voeu  de  son  âge,  car  on  tesmoi- 
gnoit  qu'il  y  en  avoit  pour  bien  gouverner 
Paris  pour  plus  de  2  ans  entiers.  (1421, 
Journ.  de  Paris  sous  Charles  VI,  p.  77,  ap. 
Ste-Pal.) 

Il  n'avoit  de  quoy  vivre  ne  de  quoy 
gouverner  sa  femme  qui  estoit  malade. 
(1425,  Arch.  JJ  173,  pièce  186.) 

Et  que  nul  ne  gouvernast  chienne  s'elle 
n'estoit  chastree.  (MoNST.,  Chron.,  an  1437, 
vol.  II,  p.  151%  éd.  1516.) 

—  Traiter  : 

Pour  les  frais  et  mises  dudit  barbier  ou 
cirurgien  qui  le  gouvernait.  (1423,  Arch. 
JJ  173,  pièce  173.) 

—  Entretenir  d'une  manière  déshon- 
nête,  avoir  un  commerce  coupable  avec  : 

Un  quidam  qui  gouvernoit  la  femme  de 
son  voisin  et  l'alloit  voir  si  souvent  qu'a 
la  fin  le  mary  s'en  aperçut.  (G.  BOUCHET, 
Serees,  1.  III,  p.  202,  ap.'Ste-Pal.) 

—  Entretenir  de  paroles,  avoir  un  en- 
tretien avec  : 

11  lit  bonne  chère  a  tous,  voire  aux  prin- 
cipaux des  Seize,  qui  le  gouvernèrent  pen- 
dant son  souper.  (Pasq. ,  Lett.,  xvil,  2.) 

Tous  ces  seigneurs  estans  en  sa  chambre, 
avec  leur  greffier,  il  les  pria  de  se  retirer, 
désirant  gouverner  a  part  monsieur  le 
premier  président.  (In.,  Bech.,  liv.  VIII, 
p.  707.) 

—  S'entretenir  de  : 

Par  fortune  Heleine  j'aperçois 

Qui  gouternoit  ses  pcnsers  a  part  soy. 

(Amïot,  (Em.  mesL,  p.  447.) 

—  RéD.,  se  conduire,  au  propre  : 

lin  petit  chemin,  si  estroit,  qu'un 
homme  a  cheval  seroit  assez  empesché  de 


3M 


GOZ 


GRA 


GRA 


passer  outre,  ne  «leHX  homme?  ne  s'y 
pouiToyenl  gouverner.  ^Froiss.,  Chron., 
liv.  I,  p.  72,  éd.  i559.) 

—  Tirer  ses  moyens  d'existence  : 

Une  grosse  ville  uon  fermée  qui  s'appelle 
Sennrpont  et  se  gourerne  toute  de  la  dra- 
perie. (Fboiss.,  Chron.,  Y,  6,  Kerv.) 

—  Nentr.,  dans  le  même  sens  : 

El  terre  ponr  painpiier  de  qaoy  gotmeronl . 
(Jn.  Dïs  Puris,  Geste  de  Liège,  799,  Schcler, 
Cltss.  philol.) 

Saisse  rom.,  gouverner  les  vaches,  les 
cbevanx,  les  alTonrager. 

GOVEnNERESSE,  gouv.,  goiivreneresse, 
s.  f.,  gouvernante  : 

Nous  saurons  laquelle  des  planètes  est 
gouvreneresse  de  ces  deulx  lieux.  (ObeSUE, 
Quadrip.,  Richel.  13i8,  f»  78  v.) 

Les  planètes  gouvreneresses  de  l'eelipse. 
(ID.,  16.,  f"  79  V».) 

Très  banlte  princesse  Haison, 
La  çourerneresse  des  cieni. 
(Chr.  de  Pisan,  Lir.  du  cliem.  de  long  eslude, 
6136,  Pfischel.) 

La  gouverneresse  de  Lille.  (Froiss., 
Chron.,  X,  28o,  Kerv.) 

A  damoiselle  Jeanne  du  Mesnil,  gouver- 
neresse et  première  damoiselle  de  mondit 
seigneur.  (Compt.  relat.  d  Ch.  VJI,  Cab. 
hist.,  IV,  7.) 

Et  y  avoit  aussi  avec  elle,  jusques  au 
nombre  de  douze,  que  dames  que  damoi- 
selles  pour  la  convoyer,  et  y  estoit  par 
dessus  toutes  sa  gouverneresse,  madame 
de  la  Roche.  (J.  CnARTiER,  Chron.  de 
Charl.  m,  c.  145,  Bibl.  elz.) 

GovERT,  voir  Couvert. 

GOY,  voir  Goi. 

GOYART,  voir  GOIART. 

GOYE,  voir  GOIE. 

OOYERE,  voir  GOIERE. 

(.ovirERET,  s.  m.,  celui  qui  devait  des 
corvées  auxquelles  il  satisfaisait  en  tra- 
vaillant avec  la  serpe  appelée  goi  : 

De  .XI.  libris  et  .xv.  solidis  Turon. 
annul  census,  quem  Petrus  de  Dyciaco' 
miles  babet  et  pereipit  super  liomints  qui 
vocantur  les  goymerez  et  les  bandons. 
(1319,  Arcb.  JJ  89,  pièce  88.) 

covoNNER,  V.  a.,  tailler  à  coups  de 
serpe  : 

Journées  des  charpentiers  qu'ils  ont 
faictes  a  goyonner  et  bossonner  les  es- 
cheles.  (1412,  Comptes  de  Nevers,  CC  18, 
f»  81  V»,  Arcb.  mun.  Nevers.) 

Cf.  Goi. 

GOYTRON,  voir  GOITRON. 

GOYVRE,  S.  m.,  jouissance  : 

Le  suppliant  et  Pierre  Lymosin  eurent 
ensemble  certain  dcbat  a  cause  du  goyvre 
de  certain  pri....  ouquel  pré  estant  en 
goyvre  icellui  suppliant  unfç  jour  trouva 
les  beufp  dudit  lierre  Lymosin.  (1461, 
Arcb.  JJ  198,  pièce  U.J 

GOZ,  cas  sujet,  voir  Gou. 


GoziiXER,  voir  Gosii.i.iEn. 
GRAABi.E,  voir  Greable. 

GRA.\L,  greal,  greail,  graial,  greel,  greil, 
grasal,  grazai,  s.  ni.,  sorte  de  vase  : 

Toutes  les  escueles  et  les  greaus,  en 
que  il  (le  seneschal)  aura  servi  le  cors 
dou  roy  d'eu  premier  mes,  doivent  estre 
soues.  (Ass.  de  Jérusalem,  ap.  Laborde, 
Emaux.) 

Ce  est  nssaver  tant  de  tnces  et  tant  de 
henas  a  pié  et  t.mt  d'escuelles  et  tant  de 
taillors  et  tant  de  greaus  et  tant  de  cuil- 
liers.  (Befffe  del  hospit.,  Riche!.  1978, 
f''176  v°.) 

.VI.  greaus  d'estain.  (1329,  Invent,  de 
mad.  Ysab.  de  Mirande,  Arch.  Vienne.) 

Elle  prist  un  prant  greil,  qui  est  a  dire 
nn  grand  plat  tout  plain  de  froument  et 
l'emporta  en  sa  maison.  (139S,  Arch.  3J 
149,  pièce  62.) 

Comme  ieelle  femme  eust  appareillé  un 
grasal  ou  jatte  plain  de  prunes  pour  porter 
a  mangier  a  iingleur  porc.  (1416,  Arch.  JJ 
169,  pièce  237.) 

Plats  trancheurs  et  grasals  d'estaim  et 
autres  fournitures  et  utencilles  nécessaires 
pour  bien  et  honestement  estre  servis 
dans  leurs  réfections.  iCh.  de  1343,  ap. 
Duc,  grazala.) 

—  En  particulier  le  vase  dans  lequel 
Jésus  lit  la  cène  et  qui  servit  h  Joseph 
d'Arimathie  à  recueillir  le  sang  qui  cou- 
lait des  plaies  du  Christ  : 

Kt  li  feus  qui  si  esloit  haus 
Senefîoit  que  li  graaus 
Qui  tant  est  bians  et  precieus, 
La  a  li  sains  sans  glorieas 
Del  rois  des  rois  fn  reclieus 
Quant  en  la  crois  fa  estendus. 
Avec  lai  ens  cl  bois  estoit. 

(Perceval.  ms.  Berne  113,  f  \a^^'^ 
Li   contes   del   Saint    Greail.   (Ib.,    ms. 
Mons.) 

El  quen  sera  la  renommée 
Do  veissel  qui  tant  vous  apree  î 
Dites  nous,  comment  l'apele  on 
Qnant  on  le  numnie  par  son  non? 
Pelras  responl  :  Non  quier  celer, 
Qui  a  droit  le  vourra  nammer. 
Par  droit  Graal  l'apelera  ; 
Car  nus  le  Graal  ne  verra, 
Ce  croi  je,  qu'il  ne  )i  agrée  : 
A  touz  cens  pleist  de  la  contrée, 
A  louz  agrée  et  abelist  ; 
En  li  vooir  hunt  cil  delist 
I  Qui  avec  lui  pueent  durer 

I  El  de  sa  compeitTiie  user. 

Autant  uni  d'eise  cum  poisson 
Quant  en  sa  mein  le  tient  uns  bon 
Et  de  sa  mein  puel  esch:>per 
Et  en  grant  iaue  aler  nocr. 
Qnant  cil  l'oient,  sel  Krccnl  bien  ; 
Autre  non  ne  gréent  il  rien 
Fors  tant  que  Graal  eit  a  non. 

(nom.  du  S.  Graal,  2053,  Michel.) 
Les  palices  on  li  graaus  estoit.  (S.  Graal, 
ms.  Mons,  f»  86  r».) 

Le  saint  vais  sel  que  on  apele  graial.  (Jb., 
Vat.  Rcp.  1C87,  f»  51'>.) 

Cil  Galais  nvoit  conquis  Gales  au  tans 
que  li  graaus  fu  aporlé  en  Rerlaigne.  (Ar- 
tur,  ms.  Grenoble  378,  f»  88\) 

Apres  entra  une  fort  belle  damoiselle 
suivant  les  deux  Cfcuiers,  laquelle  entre 
ses  mains  portoit  ung  graal,  et  quant  fut 
en  la  salle  entrée  si  graut  clarté  du  graal 


apparust  que  on  ne  percevoit  de  la  clarté 
des  torches  ou  chandelles  allumées... 
{Perceval,  t  IS'',  éd.  1S30.) 

Le  roy  fut  ouyr  messe  dedans  une  chap- 
pelle  duiJit  sainct  en  l'eplize  de  saint  Lau- 
rens  qui  est  le  grant  donime  et  cathedralle 
eglize  de  Gennes,  ou  fut  par  les  chanoynes 
de  la  après  la  messe  monstre  le  riche 
vaisseau  smaragdin,  c'est  assavoir  le  pré- 
cieux plat  ouquel  nostre  Seigneur  Jhesus- 
crist  mengea  avecques  ses  appostres  le 
jour  de  sa  Ceine,  et  est  celuy  plat  qu'on 
appelle  le  sainct  Graai,  lequel  selon  ledire 
commun  de  Gennes  et  ce  que  j'en  ny  veu 
par  lectre  fut  la  apporté  par  les  Gennevoys 
en  l'an  mil  cent  et  ung,  et  fut  pris  en  la 
saincte  cyté  de  Jherusalem.  (D'AUTON, 
Chron.,  Richel.  b082,  f  111  v».) 

Morv.,  grô,  vase  de  forme  arrondie. 
Franche-Comté,  Doubs,  H. -Saône,  gré, 
sébile  pour  le  pain  :  <  mettre  aux  grés.  » 

GR.\ANT,  voir  Créant. 

GRAANTE,  voir   CREANTE. 
GRAANTEMENT,  VOir  CREANTEMENr. 

GRAAiJNTER,  voir  Creanter. 

GRAAVL,E,  voir  GREABLE. 

GRABATON,  -un,  -  um,  grebaton,  s.  m., 
grabat,  lit  : 

Suî  tun  degret  me  fai  un  grabalum. 

(Clians.  d'Alexis,  sir.  li',  Stengel.) 

Sos  ton  degré  me  fai  un  grahatuHà. 
(De  S.  Alexis,  Ricbel.  19325,  f  28  r°.) 
Si  se  leva  de  son  grabaton.  (Mir.  S.  An- 
drieu,  ms.  Alençon  27,  f°  100  v".) 

C'est  Tubal  le  paralilicque 
De  la  piscine  probaticque 
Qui  le  jour  du  sabat  violle. 
Car  il  porte  par  voie  oblicque 
Son  grebaton  et  sa  lectiquc 
El  semble  que  de  joyc  s'envolle. 
iSlijsl.  de  la  Pass.,  f  63',  impr.  Instit.) 

GRABBER,  V.  a.  ? 

Ung  crampon  a  grabber  pour  tenir  une 
baille.  (1496,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GRABELER,  V.  a.,  sotiinottre  à  nn 
examen  attentif  : 

Lesquelz  alloient  au  Concile  de  Chesil 
pour  grabeler  les  articles  de  la  foy  contre 
les  nouveaux  haereticques.  (Rab.,  1.  IV, 
c.  18,  éd.  15S2.) 

Combien  qu'on  ne  vist  oncq'  condamner  nn  cxcez 
Auparavant  qu'on  eust  grabelé  le  proccz. 

(Pasq.,  Jeux  poét.,  I,  21.) 

GRABOUIl,,  voir  GARBOniL. 

GRACiABLE,-at)îe,  adj.,  reconnaissant: 

Ne  volomes  mie  y  estre  tenu  pour  nient 

graciavle  u  nient  souvenavle   de  si  grans 

liberaliteis.  (1311, Lett.  des  Meu.  deHaub-, 

2»  cart.  de  Uain.,  f"  4  r".) 

GRACiEMENT,  adv.,  gracieusemcnt  : 
Entendu  que  ce  qu'il  en  avoit  fait,  passé 
a  loings  ans,  il  avoit  faict  si  graciement  et 
par  telle  deliberacion  que  nul  ne  lui  en  pot 
oncques  donner  blasme.  (G.  ChastelL-, 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  I,  31,  Buclion.) 

GRACIER,  grascier,  grassier,  grasciier, 
gratiier,  v.  a.,  remercier  : 


PtRA 


Trestaix  li]  poplefsl  lodet  Den  e  grarirl. 

(Meiis.  st.  108',  xi"  s.,  Stengel.) 
Ço  dist  li  reis  :  Graciez  ea  sfit  Oens. 

(Itol.,  698,  Mûller.) 

F,  fracieul  tuil  lor  crialor. 

(Adam,  p.  69,  Luzarche.) 

Aias  aoure  Dieu  et  grossie. 
iCbrestien,  i/u  Roi  Guill.,  868,  Michel.) 
Mais  graciie:   nn    soit  nostre   sires.  {Li 
Epislle  SI  Uemart  a  Jdont  Deit,  ms. Verdun 
73,  f»  13  r».) 

Dieu  grasci  qui  m'en  a  seus  et  pooir  preste. 
(A.  DE  LA  Halle,  li  Jus  du  Pèlerin,  Coussemaker, 
p.  .113.) 
Amours  grassi,  si  me  lo  de  l'outrage. 
(G.  LI  VixiBR,  Clians.,  ms.  Sieaoe  IIX  36,  dS^.) 
S'eu  graci  de  cner  boue  amor 
Que  après  dolour 
Par  ma  Tolour 
Graut  douchoar  me  rent. 

(Chaas.,  ms.  .Montp.  H  196.  f°  380  r°.) 
Aiiiors  graiei  de  sou  jolit  presant. 

{Sol.  chtttts..  Il,  ms.  Oif.  Douce  ?08.) 
Li  marchaaut  et  sa  famé  ont  graut  joie. 
De  Vivieu  loe  Deu  et  graçoie. 

Enf.   Vil..  UicLel.  77i,  f«  ST".) 
Kt  je  Damedeu  eu  grasci. 

(Uurmars  le  Gallois,  12860,  Slengel.) 
Dieus  en  soit  grasciies. 
{Bennes  d'Ilanslone,  Riclicl.   12518,  f»  91=) 
Dieus   en   soit    aoures    et    graliies.    {Li 
Contes  dou  roi  Constant  l'Emper.,   Nouv. 
fr.  du  xi!i"  s.,  p.  7.) 

Loer  la,  sire,  et  graciez. 
Et  bouorez  et  merciez. 
(La  Trinilei  Sostre  Dame,  Ricliel.  1-2786,  f  89".) 
Dieu  prist  a  gracier. 
{Brun  de  la  mont.,  Richel.  2170,  r  1  r».) 

Ainsi  graciaient  amours, 
Coiuplaiguaos  leurs  douces  dolours. 

(r.ouci,  13,  Crapclet.) 

Je  vous  en  diray  un  exemple  comment 
il  est  bon  de  prier  Dieu  et  gracier  pour  les 
morts  toutes  les  foiz  que  l'on  s'esveille. 
[lit.  du  CItev.  de  La  Tour,  c.  2,  Bibl.  elz.) 

lia!  roy  (jlorieux.  père  puissant,  vostre 
[1res  saincte  et  digni'  uidjjesté  soit  loee  et 
graciée.  (Girartde  RossUlon,  ms.  deBeaune, 
éd.  L.  de  .Montille,  p.  149.) 

Ils  ne  l'adorereut,  honorèrent,  servirent 
et  gratiierent  comme  Dieu.  (Fossetieb, 
Cron.  Marg.,  ms.   Brux.  lObll,  V,  v,  14.) 

—  Gracier  une  chose  h  quelqu'un,  l'en 
•emercier  : 

Vous  m'aves  respondu  pussaument. 
Si  le  TOUS  grasie. 
A.  BE  LA  Halle,  Par/.,  Vat.Chr.  1190,  ri73r».; 

Et  li  gracierons 
Les  biens  qu'a  fait  pour  nous. 

(Girarl  de  Hoss.,  5304,  Mignard.) 
Bourbonnais,  gratter,  remercier. 

URACIERB,  voir  Glaciehe. 

ORAciEUSET,  adj.,  gracieux,  aimable: 
D'une  amour  nouTele, 
De  la  gracieusele 
Qui  a  a  non  doucete. 
{Chans.,  ms.  Monlp.  H  196,  P  382  r°.) 
Ailleurs  ma  pensée 
N'est,  gente,  bellette. 
Jeunette, 
Gracicuselte, 
Por  si  dous  plaisir. 
F.n.  Lescoeel,  Chanx.    bail,  cl  rond.,  \u,  Bibl. 
eb.) 


GR.\ 

Graeieusette, 

La  très  douce  Gillette, 

Oei  vous  doint  très  bon  jour. 

(ID.,  «S.,  XXXI.) 

GUAciEusETEMËNT,  adv.,  gracicuse- 
ment  : 

Je  laçoye  cojfeltes 
Gracieusetement  failles. 
(Cbr.    de    Pis.,  Dit    de    la    fasl.,    Richel.  836, 
P  49  r».) 

GRACILITÉ,  S.  f.,  maigreur  : 

L'orge  est  test  meur,  et  veult  estre 
cueilly  devant  tout  autre  blé  pour  la  graci- 
lité nui  est  euluv.  (Platine  de  konneste  vo- 
lupté, f-  7  r°,  éd".  1328.) 

Touchant  les  meurs  de  la  vie  dudit  Aris- 
tote  et  de  son  visage  domesticque  il  est 
assez  congneu  qu'il  fut  d'une  forme 
moyennement  belle.  Toutesfois  deux 
choses  le  desbonnestoieni,  c'est  asseivoir 
la  gracilité  des  cuisses  et  la  petitesse  de 
ses  yeulx.  {Triumph.  de  Petrarq.,  f"  176  v, 
éd.  1531.) 

GRACILLIEK,  VOir  GARSILIER. 
GRADAL,   voir  GrAEL. 
GRADILIE,  voir  GrEILI.E. 

GRADUER,  V.  a.,  tailler  des  crans  dans  : 
Graduer  une  flèche. (FouRNiEH,/ft/drojr., 
p.  303,  éd.  1343.) 

GRAÉ,  voir  Gré. 

1.  GRAEL,  graeal,  greal,  s.  m.,  degré, 
échelle  : 

Li  sainz  hom  estanz  sor  graeaz  de  fust 
servit  az  lampes  raparelhier.(i^tai.  St  Grey., 
p.  27,  Foerster.) 

Fourniz  de  bonnes  lanternes,  eschielles 
et  greaulx.  {Ordon.  de  Salins,  1492-1349, 
Prost,  p.  26.) 

2.  GRAEL,  graal,  greel,  gréé,  greil,  gra- 
dal.  s.  m.,  graduel,  livre  d'église: 

Qui  tient  sautier,  livre  ou  grael. 
(G.  DE  CoiNCi,  Slir.,  ms.  .Soiss.,  f°  173''.) 
Et  tel  prieur  qui  ainz  refaire 
Fet  sou  greil  que  son  greel. 

(ID.,  i*.,  l"  23'0 
Li  segonz  livres  est  graaus,  et  est  diz 
graaus  des  degrez,  porce  qu'as  festes  deit 
l'on  monter  sus  les  degrez,  ce  est  el  leteri, 
et  chanter  le  graal.  {Trad.  de  Belelh,  Ri- 
chel. I.  993,  1°  29  V».) 

Mes  légendes  et  mon  greel 
Lessai  je  a  Dun  le  cbaslel. 
{Le  Deparlem.  des  livres,  29.  Mcon,  Noue.  Hec,  I, 
405.) 

Je,  sire  de  Blainville,  ay  garnies  et  esto- 
ffei-s  les  dites  capelles...  d'un  messel  et 
d'un  bréviaire  pour  chascune  capelle,  et 
d'un  grael  pour  les  deux  capelles.  (1333, 
Arch.  JJ  70,  pièce  173.) 

.1.  greel,  .i.  sautier.  (1336,  lleg.  du  Chap. 
de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  .MM  28,  f»  30  r».) 

.1.  grael,  un  manuel.  (1360,  Invenl.  de 
l'osUl  de  H.-D.  des  Barres,  Arch.  Loiret, 
Sle-Croix.) 

.II.  grans  graes  et  un  collectaire.  (1362, 
Inv.  du  très.  deFécamp,  Arch.  S.-Iuf.) 

Ung  greel,  dont  le  second  lueillet  se  com- 
manie  nimam  nieam.  ((.S80,  Inv.  de  Ch.  V, 
1223,  Lubarte.; 


GRA 


.327 


Pour  avoir  relié  tout  de  neuf  les  2  grans 
greels  de  l'église.  (1426,  Arch.  hospit.  de 
Paris,  II,  140,  Uordier.) 

Ung  petit  gradal  pour  le  chantre.  {Joy. 
égl.  Bay.,  f  91  r»,  chap.  Bay.) 

Ung  livre  appelle  greê  a  chanter  messes, 
escript  en  parchemin  relyé  entre  deux  ays 
couverts  de  cuir  blanc  garuiz  de  gros  clox 
de  latoD.  (28  jauv.  1462,  Inv.  de  l'égl. 
S.  Paul  d'Orl.,  8,  Boucher  de  Molandon.) 
Impr.,  grec. 

Ung  petit  grez  en  quoy  les  enfnns  ap- 
prennent. (26  aoi)t  1468,fni'«nf.  des  poilles, 
vestem.,  ornemens,  etc.,  139,  St  Urbain, 
Arch.  Aube.) 

Apres  chante  l'an  lou  greil.  {Entrée  de  la 
messe,  Brit.  Mus.  Add.  13606,  f»  33'.) 

Apres  ce  chante  l'en  le  greel  ou  l'allc- 
luye.  {Ménagier,  I,  18,  var.,  Biblioph.  fr.) 

3.  GRAEL,  greal,  s.  m.,  rôle  ou  registre 
qui  constatait  certains  droits: 

11  nous  est  apparu  par  le  greal  de  la 
forest.  {Coût,  des  forets.  Lions,  pass.,  Arch. 
S.-Inf.) 

Transcript  du  registre  de  la  forest  de 
Brotonne  nommé  d'ancienneté  le  Grael  de 
Vatteville,ouquel  sont  contenues  les  rentes, 
services  et  revenues  dues  au  roy  nostre 
sire  a  cause  de  la  dicte  forest  el  auxi  les 
drois,  franchises  et  usages  que  les  coustu- 
miers  d'icelle  forest  y  ont  acoustumé  a 
prendre  et  perchevoir  par  chascun  an. 
(Ms.  Richel.  1.  4633,  f  96  r°.) 

GRAELiER,  gruUer,  s.  m.,  graduel  : 
Un  evaugeliau,  un  gralier,  un  breviere. 
(1313,  Invent.,  Ausigny,  .\rcb.  Vienne.) 

GRAELLiR,  V.  a.,  faire  griller  : 

Et  s'uns  seus  i  remaiust,  il  en  plevist  sa  foi 
Que  il  ert  graellis,  u  rostis  en  espoi. 

{Roum.  d'Alix.,  C  56',  Michelant.) 

GUAER,  voir  Gréer. 

GRAERiE,  s.  t.,  droit  que  le  roi  exer- 
çait sur  les  bois  particuliers,  afin  d'em- 
pêcher que  les  propriétaires  ne  les  fissent 
entièrement  abattre  : 

Pour  les  levées  de  bois  de  graerie  qui 
ont  esté  levez  par  nos  genz  depuis  que 
l'assiette  fu  délivrée  au  duc  pour  l'an  fini 
a  la  Magdeleine,  cincq  cenz  .xxx.  el  neuf 
livres.  (1334,  Arch.  JJ  70,  f"  19  v.) 

Pour  ce  qu'il  est  venu  a  nostre  cognois- 
sance  que  lesdits  maistres  des  forests,ver- 
diers,  et  autres  officiers,  font  plusieurs 
empeschemeuts  aux  bonnes  gens,  souz 
umbre  des  grueries  et  graeries  que  nous 
avons  esdites  forests,...  nous  défendons 
aux  dessusdicts  maistres,  gruyers,  grayers 
et  autres  officiers  desdictes  eaux  et  forests 
que  doresenavant  ils  ne  facent  ausdictes 
bonnes  gens  tels  empescbemeus.  (1413, 
Ord.,  X,  131.) 

GRAEUSEMENT,  adv.,  favorablement  : 

Favorabililer,  graeusement.  {Gloss.  de 
Candies.) 

GRAEux,  adj.,  favorable  : 
Favorabilis,  graeux.  {Gloss.  de  Conches. 

1.  GRAFE,  greffe,  graphe,  grefe,  greffe, 
graiffe,  s.  m.  et  f.,  poinçon,  stylet  dont 
les  anciens  se  servaient  pour  écrire  ;  pe- 
tit poignard  : 


:«■( 


GR\ 


GRA 


GRA 


Se  je  de  lotes  personcs  specialment  et  les 
paroles  volsisse  tenir,  celés  raconteies  par 
vilain  us  ne  recevcroil  pas  covenablemenl 
li  grefti  del  escri5ant.(/)wJ.  SI  Grej.,  p.  8, 
Foerster.) 

Et  rapo-nliei  est  ja  mes  gre/fes, 
(G.  Di  Coisci,  Mir..  ras.  Brui.,  t»  2il'.) 
Mais  cil  qai  des  grefes  n'oscrîTcnt 
Par  qai  les  mortes  toDs  jors  Tiveat, 
Es  bêles  tables  prccieases 
Qae  Natare  por  cstre  oiseuses 
Ne  lor  atoil  pas  aprcstces, 
Ains  lor  aïoil  por  ce  preslees 
Qae  tDit  i  fusseot  escrirans, 
Cam  tait  et  toates  en  Tiraos. 

{Rose.  198Î9,  Mcon.) 
Et  li  abbes  prendoit  une  grafe,  et  escri- 
soit  en  une  table  par  le  révélation  de  l)iu. 
{De  Saint  Brandainne   le  moine,  Jubinal, 
p.  77.) 

De  lor  greffes  nieismes  dont  il  orenl  ocis 
César.  (Fait  des  Roum.,  Richel.  295,  lin,  et 
ms.  Oxf.,  Canon  mise.  450.) 

Greffes,  apuilles,  estamines.  (Du  Tonlieu 
de   fers,  de  greffes,    etc.,   Richel.    20048, 

f  ^2l^) 

Ne  ait  proprietez  ne  livres,  ne  tables, 
ne  greffe.  (Biule  S.  Ben. ,  ms.  Angers, 
f»  11  V.) 

Il  demanda  unes  tables  et  une  grafe  et 
escrit.  (Vies  des  saints,  ms.  Lyon  697, 
f  23«.) 

Lors  prist  il  uoe    grafff,    qui   pas  n'estoit   d'ar- 
Igeat. 
(B.  df  Sei.,  IV,    981,  Bocca.) 

Devers  celui  qui  tient  le  greffe.  (1320, 
Arch.  JJ  57,  ('  103  v°.) 

Le  feront  de  perres  ou  le  poygnenl  de 
leurs  grefes.  (Jeudi  après  resurr.  1336, 
Lelt.  des  doyen  et  chap.  de  Nev.,  Chap.  de 
Nevers,  Arch.  Nièvre.) 

Deux  graiffes,  un  fermait  de  heures. 
(1367,  Reg.  aux  {Test.,  Arch.  mun.   Douai.) 

Cornets  a  encre  et  grafes,  couliaus, 
■waynes.  (Dialog.  fr.'flam.,  f»  8%  .Miche- 
lant.) 

Table,  pigne,  greffe.  (Compt.  de  la  gr. 
comm.  de  S.-Ven.,  Arcb.  LL  1240, 1,  f»321.) 

Une  graffe  pour  escrire.  (Acte  du  xv  s., 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gtoss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Ursus  le  ferit  de  la  greffe  en  la  poictrine. 
et  la  luy  bouta  en  parfond  de  la  longueur 
dont  elle  esloit.de  douze  poulces  de  long. 
{Perceforest,  vol.  V,  cb.  4,  éd.  1628.) 

Seigneurs,  dist  Ursus,  selon  la  coustume 
romaine,  prenez  vos  greffes  et  escripvez 
en  vos  tables  le  jugement.  (Ib.) 

Lui  faisant  révérence  et  faisant  signe  de 
le  baiser,  le  tua  de  sa  greffe  par  dessous  sa 
loge.  (Chastei-l., /e  Uvr.  de  paix.  Vil,  388, 
Kerv.) 

....  De  greffe»  i\i  poigaoieat 
l.enri  jooes. 
(Ja»ï»,  Oiynee,  11"  chanl.  p.  309  r°,  éd.  1608.) 

Dagues  assez  longues  et  estroictes  pres- 
ques  a  fai;ou  de  greffes.  (Boccace,  des 
Nobles  malUeureux,  VI,  xi,  f"  157  r»,  éd. 
1515.) 

Faiti  belliqaeat,  ne  les  ditz  canouiqaes, 
ToDi  il  les  les  aai  hyalorlographes, 
Ce  leur  partieal  passer  par  sonbt  leurs  graphe». 
(BouaciciiÉ,  Ug.  de  P.    l'aif.,  Prol.  de  l'acteur.) 

A  ma  volonté  qu'elles  (mes  paroles. 
fuBsent  escritcs  en  un  livre  d'une  graffe 
de  fer,  ou  de  plomb.  (Bible,  Job,  xix,  éd. 
1556) 


Graphes  de  fer  agus  en  leur  main  tenoiciil. 
(Débet  du  corps    et  de  famé.  p.  100,  cil.  1825.) 

César  l'empoignant  tout  a  l'iieure  par 
le  bras  le  luv  perça  d'un  grafe.  (Amyot, 
Vies,   J.  Ces.,"  éd.  1611.) 

Bourbonnais,  greffe,  crochet. 

Cf.  GUAPE. 

2.  GHAFE,  voir  Grape. 

ORAFiîn,  graff.,  graph.,  v.  a.,  clouer, 
attacher  avec  un  crampon  : 

Faire  .vi.  grafTez  de  fer  pour  graffer  le 
bort  du  puis  du  cbastel  qui  estoit  dépe- 
ciez. (1364,  Compte  de  J.  Dou  Four,  Arch. 
KK  3S  f»  44  V.) 

Graffes  de  fer  pour  graffer  les  entable- 
niens  de  la  viz  d'icelle  chappelle.  (1490, 
Arch.  K  272.) 

—  Ecrire  : 

Lettres  cubitailles  grnphees  a  la  porte. 
(FossETlEB,  Cran.  Marg.,  ms.  Brux.  10512, 
Vlll,  II,  14.) 

GRAFETE,  graff.,  s.  f.,  poinçon  : 
Done...  ses  meilleures  heures,  une  tave- 
lette  d'ivoire  et  le  graffete  d'argent  qui  y 
sert.  (1432,  Reg.   aux  Test.,  i"  116,  Arch. 
mun.  Douai.) 

1.  GRAFFE,  voir  GRAPE. 

2.  GRAFFE,  voir  Grafe. 

GRAFFEU,  voir  GRAFEK. 
GRAFFETE,  voir  GRAFETE. 
GRAFFIER,  voir  GRAFIER. 
GRAFFIERE,  VOir  GRAFIERE. 
«RAFFINER,  VOir  GRAFIGNER. 

GRAFFioN,  S.  m.,  juge  fiscal,  comte, 
lieutenant  : 

Ingobol,  graffion,  c'est  a  dire  juge  fis- 
cal, selon  que  dit  la  loy  des  Ribarols,  et 
possible  comte  (pour  ce  qu'il  y  avoit  aussi 
des  grafpons  lieutenans  et  assesseurs  des 
grands  comptes).  (Fauchet,  Antig.  gaul., 
V,  5,  éd.  1611.) 

(Uagobcrl)  délibéré  de  passer  le  Rhin 
avec  une  scare  des  plus  vaillans  hommes 
d'Austrazie  et  Bourgongue,  conduite  par 
leurs  ducs  et  grafRons  :  que  je  pense  en 
cest  endroit  signifier  comtes,  ou  lieute- 
nants. (Id.,  ib.,  V,  9.) 

GRAFFON',  voir  Grappon. 

GRAFFONNER,   VOif  GraPPONEH. 
GRAFFYEU,    VOir  GHAFIEH. 

1.  GRAFIER,  graff.,  s.  m.,  gaine  de  poi- 
gnard : 

Alant  s'est  dressies  on  estiut 
C'im  cil  qui  s'aïuor  va  hastaot. 
Va  grafe  a  trait  de  son  ijrafier  ; 
D'argent  estoit... 
(Floire  cl  Blanc,  V  vers.,  785,  du  Méril.) 

Dont  ne  te  membre  de  l'antrier, 
Que  del  grade  de  ton  graffler 
Por  li  ocirre  te  yoasis  ? 

(Ib.,  1107.) 

2.  GRAFIER,  v.  a.,  greflfer  : 

Us  plantent  et  grafient  arbres.  (FosSB- 
TIER,  Cron.  Marg,,  ms.  Brux.,  Il,  f"  130  v».) 


3.  GnAFiER,g)7!//'.,-2/er,  v.  a.,teiller? 

Pour  quellier  et  graffi/er  lin.  (1350, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Glôss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Queillier  lin  et  graffier  a  plusieurs  fois. 
(Ib.) 

GRAFIERE,  graff.,  s.  f.,  burin,  stylet: 
Stiliâre,   grafiere.   (13S2,   Gloss.  lat.-fr., 
Kichel.  I.  4120.) 

.III.  coiiteaulx  et  graffieres  de  bois. 
(18  fév.  1,394,  Inv.  de  mercier,  Inv.  de 
meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arcb. 
Côte-d'Or.) 

GRAFIGNER, -  gnier,-ner, graff., graph., 
V.  a.,  égratigner: 

Item  a  Jacques  Ragnyer, 
Je  laisse  l'Abreuvoyr  Popin, 
Pour  SCS  paoavres  seurs  grafignier. 

(Villon,  Pet.  Tesl.,  \\,  Jacob.) 
Et  l'enfant  aux  ongles  luy  graffinoit  le 
visage.    (Ghampier,    Nef  des    dames  ver- 
tueuses, de  Ste  Julite,  éd.  1S03.) 

Hz  luy  graphinoient  le  nez.  (Rab.,  I.  xi, 
éd.  1542.) 

11  n'y  a  plus  moyen  que  je  vous  puisse 
grafigner,  vous  voila  en  seureté,  il  faut  que 
j'y  sois  aussi...  Ce  fut  a  dire  qu'il  luy  ar- 
racha les  dents,  afin  que,  lui  ne  pouvant 
grafigner,  ne  put  aussi  eslre  mordu.  (D'An- 
BiGNÉ,  Foenest.,  1.  III,  c.  5,  Bibl.  elz.) 

Graphigner,  lacerare.  (J.  Nicot,  Très,  de 
la  langue  française.) 

Et  l'un  et  l'autre  graffignent  avec  leurs 
pattes  et  griff'es.  (Comenics,  Janua  aurea 
reserata  duarum  linguarum,  p.  48,  éd. 
1639.) 

—  Grafignanl,  part,  prés.,  qui  égra- 
tigne  : 

Par  les  graffinans  rouches.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  l'"  p.,  Proesme, 
Buchon.) 

L'autre  le  prend  soudain. 

Et  mel  sur  son  collet  sa  grafinante  main. 
(Marie  DE  Kouieu,  Poés.,  p.  87,  Blanchemain.) 

Saint.,  Poit.,  Bourg.,  Vosg.,  graffigner, 
V.  a.,  égratigner,  donner  des  coups 
d'ongles  ou  de  griffes.  F.-Coiiité,  Doubs, 
Jura,  H. -Saône,  grafigner,  graifena,  etc. 
donner  des  coups  de  griffes. 

1.  GRAFioN,  graffion,  s.  m.,  sorte  de 
cerise  qui  ressemble  au  bigarreau  : 

Graffion.    (0.   de    Serr.,    Th.    d'agr., 

Gloss.) 

2.  GRAFION,  s.  ni.,croc,  poinle.crochet  : 
Les  jaians  les  prendront  a  leur  grafions 

et   les   metront   ens   el  fu.    (Sydrac,  Are. 
2320,  i  1.) 

GRAGAN,  s.  m.,  paraît  sigiiifler  restes 
mesquins,  débris,  bribes  ; 

niche   borjois  d'aulrui  susiance, 

Qui  faites  Dieu  de  voslre  pance, 

Li  po\re  Oieu  chiez  vos  s'auuent 

Ijui  Je  fain  muèrent  et  geunont 

l'or  alendre  vostrc  grai/an, 

Dont  il  n'ont  pas  a  grant  lagan. 
(llUTEB.,    ta  Nomele   Complainle   d'Oulre-iler,   I,  , 
1-20,  Jub.) 

GRAGER,  V.   a.  ? 

Graner  et  sacler  le  lin  et  le  rendre  tout 
prest.  i  1403,  Arch.  P  304,  pièce  62. > 


GRA 


GRA 


GRA 


323 


Grager  et  sorcier  le  lin  et  le  rendre  tout 
prest.  {Ib.,  pièce  160.) 

Grager  et  sîicUt  le  lin.  (1407,  Deiiombr. 
du  baill.  de  Constenlin,  Arcli.  P  3W, 
f»  101  V».) 

GRAGNAJE,  VOif   GRENAGE. 

GRAHUSE,  voir  Gredse. 
GRAiAL,  voir  Graal. 
GRAiciER,  voir  Gracier. 
GRAiBLEis,  voir  Graleis. 
GR.\!EMENT,  voir  Gree.ment. 
GRAIER,  voir  Gréer. 
GRAiERiE,  voir  Greerie. 
GRAIFFE,  voir  Grafe. 

1.  GRAIGNE,  graine,  grangne,  greigne, 
greine,  grinne,  grigne,  s.  f.,  mécontente- 
ment, inimitié  : 

Deiables  sunt  del  altre  part  ; 
Aioz  que  seit  jurz,  mnlt  lur  est  tart, 
A  grant  (/reine,  a  voîz  troble. 
Oient  qae  anrat  peine  duble. 

(S.  Brandon,  1180,  Michel.) 
Igsi  raunta  entr'els  la  greigne  : 
Alain  ne  se  deif^ne  abeissier. 
Ne  )ioberl  ne  l'en  velt  laissier. 
(Boa,  3'  p.,  2608,  Andresen.)  Var.,  grinne, 
grangne,  greine. 

Issi  manta  entr'els  grant  grigne, 

(Var.  de  l'éd.  Pluquel,  v.  7766.) 

Entre  vus  et  le  rei  et  ire  et  graine  en  surt. 
(Garn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Uic'hel.  13513,  f°27r°.) 
Ainiers  ii  responl,  sans  iror  et  sans  graigr.e. 
{.Chanson  d'Anlioche,  i,  y.  9Si,  P.  Paris.) 
L'aclmison  por  quoi  la  grigne  sorsl  entre 
l]empereor  et  le  roi  Johan  si  fu  de  ce  que 
li  rois  le  cliastioit    et    reprenoit   trop  sou- 
vent.   (EU.   de  Eracl.   Emp.,   xxxii,   20, 
Hist.  des  crois.) 

Il  estoit  en  haines  et  en  grignes  contre 
le  roy  de  France  pour  aucunes  terres  qui 
estoient  en  débat.  (Froiss.,  Chron.,  Ri- 
chel.  2641,  f»  307  v».) 

Li  contes  d'Ermignach,  qui  oncles  estoit 
au  dit  signeur  do  Labreth,  fu  enfourmes 
de  ces  avenues  et  des  grignes  qui  estoient 
entre  le  prince,  son  signeur,  et  son  neveu 
le  signeur  de  Labreth.  (Id.,  ih.,  VI,  233, 
Luce.) 

Ensi  estoient  en  grignes  li  princes  et  li 
signeur  de  Gascongne  et  sousteuoit  ces- 
cuns  se  opinion  et  ilisoit  qu'il  avoit  bon 
droit.  (iD.,  ib.,  VIT,  85,  Luce.) 

Si  se  tiut  li  rois  d'Engleterre  un  petit 
plus  frans  et  plus  fors  contre  les  Flamens, 
et  leurmonstra  grignes.  (Id.,  ib.,  VII,  130, 
Luce.) 

En  grignes  et  eu  hajue.  (le,  ib.,  VU, 
131,  Luce.) 

2.  GRAicixE,  voir  Raine. 

3.  GRAIGNE,  voir  GRANGE. 

4.  GRAIGNE,   voir  GRAINE. 

GRAiGNiER,  grainijïiier,  grainer,  gri- 
gnier,  gringnier,  gregnier,  verbe. 

—  Act.,  attrister,  contrisler  ; 

Dame  Dins  les  confonde  ! 
t-ar  eles  bonnissent  le  monde  1 


Kcx,  lu  as  droit,  si  lu  les  kraignes. 
Encontre  eles  et  tu  les  graignes. 

(Gaiivain.  .1629,  Hippeau.) 

—  Absolument  : 

R  esl  une  lettre  qui  graigne. 
Toi  jors  sa  félonie  engraingne, 
Sans  H  ne  puet  on  nommer 
Riche  mauves,  ne  renonirner 
Les  mauvestiez  de  son  vil  los. 
(Rois  m  Tambrav,  Signifiance  de  l'A.n.C, 
Richel.  837,  C  127».) 

—  Réfl.,  s'assombrir,  s'attrister,  se 
mettre  en  colère  : 

Moslré  li  a  11  quens  1  ovraigne 
Qui  vers  lui  s'enpire  e  graiqne. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  31200,  Michel.) 
Ne  vint  que  l'os  le  sace  ne  entor  lui  se  graine, 
{lioiim.  d'Mii-.,  f°  13'',  var.,  Michelant.) 
Adonc  se  grigna  li  rois  et  dist.  (Froiss  , 
Chron.,  IV,  291,  Luce,  ms.  Roine.) 

—  Act.,  grincer  : 

Sus  lui  pristrent  a  rechignier. 
Leur  dens  a  croistre  et  a  graingnier. 
(Geff..  .vu.  Esl.  du  monde,  KKhe\.  1526,  f  159".) 
A  ce  point  grigna  le  roi  les  dens  et  dit. 
(Froiss.,  Chron.,  V,  20S,  var.,  Kerv.) 

Il  grigna  les  dens  par  grant  ayr.  {Ren. 
de  Montaub.,  Ars.  S072,  f"  106  r».) 

En  gregnanl  les  dens.  {Mart.  S.  Estienne, 
Jub.,  Myst,  ),  19.) 

—  Froncer,  contracter  : 
Sanblance  fait  de  lea  et  de  ciere  et  de  vis  ; 
Il  gringne  les  grenons,  si  lieve  les  sorcis. 

(Fierabras,  2630,  A.  P.) 

—  Neutr.,  grincer  les  dents  : 

Il  gringne  de  fine  destresse. 
(Greban,  Myst.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,  f°  191''.) 
Var.,  grigne.  (Ed.   G.  Paris,  22965.) 

Norm.,  grigner,  être  maussade.  Bessin, 
grigner,  gregner,  pleurnicher.  Rouchi, 
grenier  les  dents,  grincer  les  dents.  Lorr., 
Champ.,  Franche-Comté,  grigner  les 
dents.  On  appelle  grigne-dents  certaines 
personnes  contrefaites  et  méchantes  qui 
ont  les  dents  longues. 

GKAiGNoR,  -  our,  -  ur,  -  eur,  greaignor, 
greign.,graingn.,grangn.,grcygn.,greingn., 
gregn.,  grign.,  grin.,  grengn.,  grain., 
grein.,  greyn.,  grenior,  grenor,  grainnor  ; 
grinnor,  grignior,  granniur,  grandeur, 
grandur,  ;  cas  sujet,  graindre,  greindre, 
grainde,  -  es,  adj.,  plus  gniiid  : 
Carlemaigne  fud  graindre  (de)  ]}]ciu  piet  e  .m.  polz, 
(Charlemagnc ,  811,  Koschwitz.) 

As  petiz  ot  les  graingnurs.  [Lib.  Psalm., 
Oxf.,  cxili,,  22,  Michel.)  Var.,  grainurs. 

Bes  le  grainnor  de  ci  qu'ai  niendre. 
(ISe.n.,  U.  de  Norm..  II,  403,  Michel.) 
Ke  Sst  dune  11  Escot  ?  asiega  il  Kardnil  ', 
Nenil,  sire,  si  vus  pleist,  ainz  fist  greinur  orguil. 
(JoRn.  Fantosme,  Chron.,  1579,  ap.  Michel, 
l).  de  Norm.,  t.  III.) 

i:i  greignor  reng  vont  François  envair. 

(Raimb.,  Ogier,  7137,  Barrois.) 
Greignure    asez   est    ta   sapience   e   tes 
ovrcs  que   la  nuvele  qu'en  ai    oie.  {Rois, 
p.  272,  I,,er.  de  Lincy.) 

Grengneur  mal  poet  il  aillours  fere. 

(Marie,  Ysopel.  1.XIXI,  Roq.) 
Grenor  service  vos  ferions  assez. 
(Aleschans,  7317,  ap.  Jonck.,  Cuill.  d'Or.) 


Fu  grenortr  povrett^. 
(Chrest.,  Pastour..  Vat.  Chr.  1490,  f"  109.) 
Nule  nen  a  vertu  plus  giaut, 
Granniur  belle  no  plus  vaillant. 
(Marb.,  lapid.,  Richel.  I.   1 1470,  f»  9  v°.) 
Et  le  melieur  et  le  grenienr. 

{Ysopel-Avionn..  fab.  xiv,   Robert.) 
Due  ele  eust  greneur  biaut(!. 

(Eneas,  ms.  Monlp.  II  2;;i,  f  149».) 

Gré  li  sanroio  assez  graineur 
Kt  assez  plus  l'en  ameroie. 
(G.  DE  CuiKoi,  Mir.,  ms.   Brus.,  f  174''.) 

Faire  grenor  servise.  (Gc.  charte  de  J. 
sans  terre,  Cart.  de  Pont-Audemer,  f"  82  v», 
Bibl.  Rouen.) 

Et  fu  graindes  do  lui  .1.  grant  piet  mesuré. 
(Fierabras,  1141,  A.  1'.) 

Grans  fu  et  fors  et  ricement  armes. 
De  Huon  graindres  .1.  grant  pié  mesuré. 

(Huon  de  Bord.,  1756,  A.  P.) 
Il  n'est  pas  de  grignior  :ié. 
Ne  graindres,  ne  plus  gros  de  moi. 

(Gauttain,  2000,  Hippeau.) 
Il  n'est  nus  graindres  paradis 
D'avoir  amie  a  son  devis. 

iltose,  Ricbel.  1573,  fit''.) 
La  ou  la  grinnor  presse  avoit. 
(Ren.  de  Ijeadjed,  li  Biaus  Descomietis,  S.'JSG, 
Hippeau.) 

Lors  point  li  rois  par  grant  vertu, 
La  u  li  graindres  estors  fu. 

(Id.,  iti.,  5839.) 

Tos  dis  lierl  en  la  graignor  presse. 

(Id.,  !*.,  5878.) 

Car  qant  je  plus  en  mengeroie, 
lit  ge  voir  grenor  fain  aroie. 

(.Renarl.   3099,  Méon.) 

.Se  il  fussent  en  lor  meson, 
."i'cusscnt  il  pas  grenor  joie. 

(;«.,  3134.) 
N'a  qui  ouques  en  terre  avenist  grainde  honneurs. 
(Adam  de  la  Halle,  du    Roi    de     Sezile,  Cousse- 
malier,  p.  283.) 

Que  je  ne  puisse  cheoir 
Kn  greingnor  povreté  ! 
(Marc,  de   Champagne,  Chans.,  ap.   Tarbé,  Clian- 
sonn.  de  Champagne  aux  xii°  el  xiu"  s.,  p.  27.) 

Mes  encore  est  li  dolors  graindre. 
(Compl.  d'amours,  Ricbel'.  837,  f  267».) 
Pur  greinure  merit  en  ciel  aver. 
(Pierre  de  Peckaji,  Rom.  de  Lumere,  Brit.  Mus., 
Harl.  4390,  f»  8'=.) 

Si  vcnoit  .1.  serpens  li  graindres  dont 
j'oisse  onques  parler.  (ArlWj  nis.  Gre- 
noble 378,  f"  1''.) 

Cil  disoient  que  greindres  mestiers  estoit  • 
d'aseoir   la   cité   de    Sur.  (G.  DE  TvR,  XII, 
24,  Hist.  des  crois.) 

La  liue  françoise  est  bien  .11.  ou  .111. 
taus  grangnour  que  le  mille  n'est.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  p.  126,  var.,  Chahaillc.) 

Tôt  autresi  est  il  do  la  nuit  quant  ele 
est  grangnour;  car  adout  at  ele  grangnours 
horcs.  (ID.,  ib.,  p.  13S,  var.) 

Sains  Jakes  li  graindres.  (M.  db  Sully, 
Senn.,  20'  dim.  peut.,  Richel.  13314.) 
Adont  a  dolour  démence 
Telle  c'unques  nus  ne  vil  graindre. 

(Coud,  7079,  Crapelet.) 

je  n'uy  greingnour  duel  en  ma  vie. 

(/«.,  7248.) 

La  pire  roe  de  la  charrette  fait  greigner  noyse. 
(l'rov.  de  Fraunee,  ap.  I.er.  de  Lincy,  Prov.) 
lit 


330 


6RA 


Ksi  gr.inl  l'ntrif  $ns  h  marine  : 

r.»r  François,  li  graindrr  et  li  iiiendr*. 

Veulent  a  force  terre  prendre. 

tCruïT,  Ro)ttiij  ligtogfs,  9S80,  W.  et  D.) 

Le  grignor  merci  que  le  seignor  en 
puist  aver.  (Liv.  de  Phil.  de  Xav.,  Ass.  de 
iér.,  t.  I,  p.  361,  Hist.  des  crois.)  luipr  , 
gringor. 

Nul  pevne  ne  deit  eslrc  greygnour  qe  le 
meffait.  '{Lib.  Cuslum.,  1,  23,  Rer.  brit. 
script.) 

A  greneur  seurté.  (1308,  Arcli.  JJ  41, 
f  M  r».) 

Greyndre  lionour.  [Fonlq.  Fitz  War., 
Nouv.  fr.  du  xrv'  s.,  p.  46.) 

Si  démena  si  grant  duel  qe  borne  ne 
poeit  greynour.  (Ib.,  p.  75.) 

E  tiel  duel  corne  entre  eux  est,ne  veistes 
unqe  greindre  fere.  {Ib.,  p.  99.) 

La  greygnure  partie.  {Chron.  d'Ângl., 
ms.  Barberini,  f*  34  r'.) 

Ils  trébuchent  par  leurs  planètes  en 
gretgneur  erreur.  (J.  de  Salisb.,  Policrat., 
Ricbel.  24287,  fo  60=.) 

La  greigneur  partie.  (Froiss.,  Chron.,  1. 
IV,  c.  44,  Buchon.) 

Home  ne  poit  aver  auter  pluis  ample  ou 
plais  griender  eslate  d'enheritnnce  que 
lee  simple.  (Littl.,  Instit.,  xi,  Houard.) 

Les  gens  de  l'église  vouloient  avoir  grei- 
gniers  privillege  que  autrefois.  (P.  CocH., 
Chron.,  c.  44,  Vallet.) 

Des  amans  le  gràgneur. 
(ViLr.ON,  Grant  Test.,  Bal.  à  s'Araye,  Jouanst, 
p.  05.) 
11  n'y  Jinra  urans,  pelis  ne  'jreigneum, 
One  l«?nr  deffence  ne  soit  tonsjonrs  admise. 
(CoQriLiART,  Poh.  dir..  Bal.  contre  les  Princ. 
r*p.,I,  U,  Bil.l.  elz.) 

J'ay  fait  trop  grant  iniquité. 
Je  le  cognois  bien,  nionseignenr. 
L'an  ne  pourroit  lalre  greigneur. 
(La  nalir.  IV.  S.  J.-C,  JuL.,  Slysl.,  II,  H.) 
Et  tel  lonanv'C  qu'on  ne  sçaiiroit  grignrur. 
(Epilaph.  du  ehanc.  Guy  de  Roche  fort.  Vois.  fr. 
des  iT'et  xTi*  s.,  VI,  139.) 
Celluy    qui    de  toute  chev.ilieric    devoit 
eslre    le    maistre    et    nrineur.    (Perceval, 
f°  7«,  éd.  1S30.) 

OlMjrr  debvei,  selon  raison, 
Tousjours  les  moindres  aux  greigneurs. 
(Le  Doctrinal  des  Sernteurs,  Poiis.   fr.  des  w'  et 
iTi«  s.,  II,  m.) 

—  Avec  le  sens  du  positif  : 

Se  rus  murex,  esterez  saint  marlir, 
Sièges  aviez  el  graignur  pareis  ! 

(Roi.,  il^ît,  Mûller.) 
Paien  cheralchent  par  cez  graignur.i  valees. 

(/*.,  710.) 
Snnjal  qn'il  eret  as  graignurs  pori  de  Siire. 

(/*.,  719.) 
Nostre  baron  deTaleot  du  hault   palais  grandaiir. 
Viennent  a  la  galie,  qui  est  dessonbz  la  tour. 
(Le  neutre  du  roy  Charlemaine,  ap.  Michel,  Ckar- 
lemagne,  préf,  icvm.) 

Pur  on  tel  homme  TCncre  ai  joie  assez  grandur. 
(Tb.  df.  Kt^T,  Geste  dAlit.,  Ricli.l.  2136i, 
f»  75  r».) 

—  Graignor  d'aage,  l'alné  : 

Si  la  terre  il'un  aisnez  demeuroit  en 
bail,  le  greigneur  d'aage  après  luy  auroit 
le  bail,  et  si  les  aisnez  n'avoit  frère,  silz 
des  amis  aura  bail,  auquel  li  mors  le  com- 
mandera avec    l'assentinicnl  rie    «on    sci- 


GRA 

gneur,  sil  qui  aura  la  graigneur  iraage 
aura  la  terre.  (Privil.  accordé  par  le  roi 
Louis  le  Gros  aux  bourgeois  de  la  ville  de 
Paris,  Regist.  du  parlem.,  1080-1317,  ms. 
Bibl.  du  Louvre,  u'  1233''.) 

—  L'avoir  graignor,  être  plus  à  l'aise  : 

Et  pour  la  vérité  enquerre 
De  ce  fait  cy,  doit  ou  do  cuer 
Aler  a  Rome  pour  requerre 
.Saint  Pierre  quant  on  l'a  greingneur 
A  .<iOn  huis  t 

(Frois<.,  Pot's.,  m,  lU.ll,  Scheler.) 

—  A  graignor,  locvit.  adv.,  plus  gran- 
dement, davantage  : 

Por  li  m'en  vois  sospirant,  en  Surie, 
Ke  nus  ne  doit  faillir  son  Creator. 
Ki  li  fanra  a  ccst  besoiug  d'aie 
Sache,  de  voir,  fanra  li  a  grignor. 
(QuESNES  DE  BtTHDNB,  Chons.,    SchcIcr,  Trouvères 
belges,  p.  2.) 

—  En  graignors,  pour  donner  plus  d'au- 
torité : 

Auquel  nous  adjoustons  plaine  foi  quant 
a  ces  choses,  et  en  gregnours  avons  ces 
lettres  seelees  deu  seel  de  la  dite  baillie. 
(1315,  Ch.  du  bailli  de  Caen,  Auluay,  cote 
274,iuat.,  Arch.  Calv.) 

—  S.  m.,  maire  du  palais  : 

Pépin  le  premier  graindre  dou  palais. 
(Chron.de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  288^) 

Garnicaire,  graindre  du  palais,  mourut. 
(Grand.  Cron.  de  Franee,  IV,  10,  P.  Paris.) 

En  ce  temps  trespassa  a  la  joie  de  pa- 
radis saint  Èrnoul,  qui  premièrement  fu 
graindre  au  palais  d'Austrasie.  (76. ,  V, 
12.) 

GRAIL,  voir  Greil. 

GRAiLE,  graille,  grelle,  gresle,  grasle, 
greille,  greidle,  gredie,  s.  m.  et  f.,  espèce  dû 
cornet  ou  de  trompette,  instrument  îi 
vent  en  corne  ou  en  métal,  qui  rendait 
un  son  grêle,  aigu  et  clair  comme  celui 
de  nos  clairons  : 

Parmi  col  host  funt  mil  grailles  suner. 
(Roi..  700,  Miillei.) 
Sunent  rail  grailles  pur  ço  que  plus  bel  seit. 
(III.,  1004.) 

A  l'ajorner  oit  on  grailles  tantir, 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  96=.) 
Por  asallir  fait  .1.  graille  soner. 

(Ib.,  ms.  Berne  113,  i"  ^l^) 
Charles  Martiau.s  fait  ses  gresles  soner. 
(Car.  le  Loh.,  l"  chans.,  xiv,  P.  Paris.) 
Les  greidles  furent  ki  donc  erent  amez, 
Ki  puis  les  unt  de  terre  par  force  degetez. 
(JoRD.  Fantosme,  Chron.,  .170,  ap.  Michel,  D. 
de  Xorm.,  l.  III.) 

Dune  uissiez  ces  greidles  suner  par  cstablie. 
(ID.,  ib.,  1301.) 
A  un  greille  sa  gent  maintenant  apela. 
(ilaugis    d'Mgrem.,  ms.  Montp.  H  217,  f"  166''.) 
Sone  son  grasle  por  sa  jent  rallier. 

(Romisv.,  p.  64,  Bourdillon.) 

Se  vos  oiez  le  graille  an  cel  palais  soner 

Adonc  sachez  de  voir  je  me  serai  meslez. 

(l'arise.  2C13,  A.  P.) 

Sone  ses  grelles  por  ralicr  sa  gient. 

(Otinel,  12'i9,  A.  P.) 

Ilic  liliras,  gredie.  {(jloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.J 


GRA 

—  Sonner  en  graile,  faire  retentir  avec 
un  son  aigu  et  clair  : 

Dieudonné  prent  sen  cor  lost  et  hasteement 
Et  ea  graille  et  eu  gros  le  sonna  hautement. 
(Charles  le  Chauve,  liichel.   2437-2,  f  3;i''.) 

GRAILET, jrai/Iei, adj.jdimin.  de  grêle: 

Ele  est  brunete,  sadeln, 
Golnte,  jonete,  grailtie. 
(Chans..  ms.  Montp.  II  19G,  f^  382  r».) 

S'esloU giaillete  el  aligniee. 

(Rose,  lUchel.   lo73,  f»  9''.) 

GRAiLiER,  voir  Graisloier. 

GRAILLE,  voir  GRAILE. 

GRAILLER,  craiUer,  v.  n.,  crier  comme 
le  corbeau  ou  comme  la  poule,  croasser, 
caqueter  : 

Les  corbeaux  voletoient  a  l'entour  de 
luy,  graillans  et  croaillans.  {Hist.  pit.  du 
Prince  Eraslns,  f  208  v,  éd.  1387.) 

Achille  estant  vestu  d'une  force  accomplie 
Santa  sur  les  Troyens  hideusement  craillant. 
(Jahyn,  Iliade,  XX,  p.  327  v»,  éd.  1006.) 

Lorr.,  grâhier,  crier,  en  parlant  de  la 
poule. 

GRAILLES,  gresles,  s.  f.   pi.,  taille  .• 

Lors  ont  les  gresles  si  tendanz 
Qu'a  paiues  pueent  les  bras  tendre. 
(De  rUnicorne  et  du  Serpent,  Ricbel.  837,  f  80''.) 

Lors  ont  les  grailles  si  tendans 
C'a  paiues  pueent  lors  bras  tendre. 
(Ib.,  ap.  Dinanx,  Troiiv.  brab.,  p.  366.) 

GRAILLET,  voir  GRAILET. 

GRAiLLiER,  voir  Graisloier. 

GRAILLOIBR,  VOir  GBAISLOtER. 
GRAILOIER,   voir  GRAISLOIER. 

GRAiM,  voir  Grain  1. 

1.  GRAIN,  srein,  graim,gran,graing,^àA\., 
affligé,  chagrin,  triste,  de  mauvaise  hu- 
meur, fâché,  colère  : 

Se   il  fut  graim,  ne  l'estol  demander. 

(.t/cris,  st.  26°,  xi°  s.,  Stengel.) 

Or  sui  si  graime  que  ne  puis  estra  pins. 
(/*..  st.  22^) 

Graing  et  dolaut  en  sunt  et  esbahi. 

(Les  Loh..  ms.  Montp.,  f  79''.) 

Tôt  le  plus  coinle  ferai  grain  et  marri. 
(Ib.,  f  50\) 
Quant  cil  l'oirent,  grains  en  snnt  et  maris. 
(Car.  le  Loh.,  3°  chans.,  vni,  P.  Paris.) 
Berneçons  ot  le  cuer  grain  et  irié. 

(Raoul  de  Cambrai,  4986,  A.  T.) 

En  la  bataille  fu  Kalles  au  fier  vis. 
Grains  et  ilolans,  corrochies  e  marris. 

(Raimb.,  Ogier,  COV>,  B:irrois.) 

Et  l'empereres  fu  moult  grains  et  iriez. 
(Coron.  Looys,  91,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Impr.,  yrams. 

Ço  fu  celai,  sachez  tiiz, 
K'al  matin  iert  greins  e  nus. 
Apres  manger  frans  e  duz, 
Curteis,  largis  as  tretuz. 

(Conquest  of  Ireland,  348,  Lnard.) 
Grains  et  marris  fist  tant  par  sa  maistrise. 
(AuDEPBOis  1.1  Bastars,  Barisch,  Tlom.  el  poil., 
I,  o6,  15.) 


GRA 

L'empereres  les  voit,  graim  en  fii  et  dolans. 

(Chans.  (fAnliaclie,  II,  T.  193,  P.  Paris.) 
Qoaat  u'enpuet  nul  trouver,  s'en  fu  grainset  maris. 
(Fierabras.  71,  A.  P.) 
L'amires  l'ot,  s'en  fu  grains  et  iré. 

(Iluon  de  Bordeaux,  5921,  A.  P.) 
Dont  il  fu  molt  grcins  et  iries. 

{Renan,  Br.  XI,  '28ii8,  Martin.) 

Monlt  fu  grains  et  plains  d'iic. 

(Gor.  dé  ilongl.,  Kichel.  21403,  i^  4''.) 
Holt  fa  grainz  et  plainz  d'ire. 

(/*.,  Roϕ.,  p.  348  ) 

Ja  est  mes  cuers  si  grains  et  si  iries. 
(Auberis  II  Horgignoiis,  Rojut.,  p.  226.) 

Quant  vendra  au  jor  derrcain. 
On  tait  ierent  irié  et  grain. 
(Gbff.,  .th.  Est.  du  monde,  Richel.  152G,f  82'.) 
Quant  de  lestour  s'en  fu  partis 
Li  rois  Otbe,  i/rains  et  malis. 

(MousK.,  Chron.,  22113,  Reifî.) 

A  Roume  furent  Sarrazin  revenu. 
Grain  et  dolant  et  de  cuer  irascu. 

(Enf.  Ogier,  1390,  .Soheler.) 

Quant  li  reis  les  entent,  grein  fud  en  sun  curage, 
Mes  nel  volt  lors  mustrer,  kar  il  er  si  volage. 
(Horn,  1360,  Micliel.)  Var.,  grainz. 

Mes  moult  en  snnt  grain  et  maris, 
Grant  duel  font  de  la  départie. 

(Floriant,   6788,  Michel.) 

2.  GRAIN,  adv.,  nullement,  pas  du  tout: 
Treslout  estoit  bien  ; 

D'Angloys  ne  leur  train 

Ne  me  challoit  grain. 
(Martul  oe  Pauis,   Yig.  de  Char!.  177,  f  23'", 
éd.  1493.) 

Tel  se  tue  de  labourer 

Sa  vigne  ;  mais  il  n'ose  grain 

Sa  gorge  de  vin  arrouser. 
{Parce  de  Folle  Bobance,  Ane,  Th.  fr.,  II,  270.) 

Que  povres  gens  ne  prisoit  grain. 
Otor.  de  Charité,  Ane.  Th.  fr.,  III,  412.) 

De  ces  targes  grain  suis  a  sonbait. 

Qui  sont  paintes  de  vert  de  gris  bien  laict, 

Et  bordées  d'une  bien  grosse  graine. 

{Les  sept  ilarchans  de  Naples,  Poés.  fr.  des  ][v°  et 

xvi»  s..  H,  106.) 

Ceste  cy  n'est  mie  la  mienne,  je  n'en 
Teulx  grain.  (Rabel.,  Pantagruel,  Nouv. 
prol.,  éd.  1552.) 

Les  rachepterez  vous  ?  —  Grain.  (ID., 
ib.,  liv.  V,  ch.  XXIX,  éd.  1564.) 

—  De  grain,  loc,  sérieusement,  active- 
ment : 

Et  fesoit  bien  samblant  et  chiere 
De  damoisele  qui  de  grain 
Aidast  sa  dame  tout  de  plain. 
(Pierre  Gektian,  Le  Tonmoimcnt  as  dames  de 
Paris,  Romv.,  p.  392.) 

Centre  de  la  Fr.,  pas  la  graine,  loc. 
Point  du  tout  :  «  Je  ne  l'aime  pas  la 
graine.  —  As- tu  vu  ton  père,  hier?  —Pas 
la  graine.  —  As-tu  cueilli  des  pommes, 
as-tu  fait  du  vin.  cette  année?  —  Pas  la 
graine.  »  (Jaubert,  Gloss.  du  centre  de  la 
France.) 

3.  GRAIN,  S.  m.,  tout  ce  qu'on  peut 
employer  en  cuisine  : 

Bouli  lardé.  Prenes  vostre  grain  et  le 
lardes...  Brouet  de  canelle.  Cuises  vostre 
poulaille  en  caue  et  en  vin,  ou  en  autre 
grain.  Brouet  gorgié.  Prenes  vostre  grain 
et   le    despecies.   Brouet    rousset.    Prenes 


GBA 

vostre  grain  et  oignons  mincies...  Brouet 
de  verjus.  Prenes  vostre  poulaille  ou  autre 
grain...  Happe.  .Metes  vostre  grain  friie... 
(Taillevent.) 

4.  GRAIN,  S.  m.,  tache  : 

Et  .1.  front  large,  blanc  et  plain, 
N'i  avoil  ne  fronce  ne  grain. 

(Parton.,  Richel.  191S2,  C  142«.) 

C'est  à  peu  près  dans  le  même  sens 
qu'on  dit  encore  un  grain  de  beauté. 

GRAiNCE,  s.  t.,  peigne  pour  séparer  les 
cheveux  : 

Discerniculus,  li,  brochette  ou  graince  a 
diviser  les  cheveux.  {Calholicon,  Richel.  1. 
17881.) 

Cf.  GREVE. 

GRAiNCHON,  S.  m.,  petit  grain  : 

Et  ne  mengeoient  chose  yssanle  de  vigne 
jusque  au  grainchon  croissant  dedens  le 
grain  du  ro'isin.  (Fossetier,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.,  I,  f"  144  v".) 

1.  GRAiNDE,  grame,  adj.,  triste  : 

Danois  le  voient,  s'en  sont  grainde  et  dotent. 
(Auberi,  p.  110,  Tobler.) 

E  dcl  mal  qi  cl  mond  se  laisse 
Si  sunl  grames  et  lor  desplaisse. 
{Poème  s.  la  fin  du  m.,  Ars.  3645,  {"  43  r».) 

2. .GRAINDE,  voir  Graigngr. 

CRAINDRE,  voir  Graignor. 

GRAINE,  grainne,  graigne,  greinne, 
grenne,  s.  f.,  cochenille  ou  kermès,  em- 
ployé à  la  teinture  de  l'écarlate  : 

Une  riche  tente  vermeille, 
De  soie  estoit  tainte  en  grainne. 
(Perceval,' ms.  Montp.  H  249,  t"  See*.) 

Confanon  an  graine. 

(J.  DoD.,  Sai:,  xxx,  Michel.) 

Pais  yesti  dras  de  lin  et  bliaut  taint  en  graine. 
(Id.,  ib.,  Lxxvi.) 

Robe  veire,   cote  et  raantel 
A  fet  porter  de  soie  an  greinne. 

(Chev.  au  lijon,  2968,  Ilolland.) 

Mains  bon  drap    i    ot   rot,    qui   esteit  teint   en 
\graigne. 
(Renaiit,  ms.  Oxf.  Bodl.  Douce  cxxi,  fin.) 
L'ansle   a  brandie  dont  l'cnsengne  est  de  graine. 
{.\nseis,  Richel.  793,  f°  17\) 

Tuit  furent  d'escarlate  en  grainne 
Vestut  mult  acemeiement. 

{Dolop.,  10600,  Bibl.  clz.) 
Andui  ont  il  robe  toi  d'un 
On  il  n'a  graine  ne  brosil, 
K'il  sont  de  soie  et  de  chainsil. 

{L'Escouffle,  Ars.  3319,  f"  17^) 

Kn  corte  chemise  le  maine 

m  en  chances  de  soie  en  graine. 

(Parton.,  Richel.  19152,  f  162».) 

Veslue  d'une  colcle  en  graine. 

{(i.  de  Dole,  Vat.  Chr.  1725,   f  71''.) 

Riches   dras  ot  veslus  qui  crent  taini  en  graine. 
(Berte,  1777,  Schelor.) 

Nus  n'aura  ja  pardon  se  il  n'en  sueffre  paiae. 
Ne  plus  que  l'en  puet  faire  escarlale  sanz  araine. 
(Chasiie  Musarl,  Richel.  19152,  f»  lO'!''.) 
La  charge    de   graine  .lill.    den.   (Est. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.,  i"  p.,  ii,  21,  Lespi- 
nasse  et  Bonuardot.) 


C,n.\  :):îi 


Et  toil  i  a  qui  destrier  maine 
Covert  de  soie  e  tainte  en  graine. 
(J.   Brktïl,    Tourn.    de   Chauvenci,     3195,    Di'l- 
motte.) 

Et  sorcot  hermine  trop  bel 

De  soie  en  graine  et  d'escuiriex. 

(he  Lai  de  l'Ombre,  p.  52,  Michel.) 
Par  oui  nous  scions  non   pas  sanz  plus 
lavé  mais  taint  en  graigne  et  renouvelé  et 
baptizié  ou    sanc   Jésus  Oist.   (Laurent, 
Somme,  nis.  Alençon  27,  f»  18-\) 
Lai  ne  vent  on  nulle  poison 
Pour  enherher,  mais  draip  de  grenne 
On  dreips  qui  sont  d'aultre  moison. 
(Guerre  de  Metz,  st.  11°,  E.  do  Bouleiller.) 
Violet  en  grainne.  (1339,  Compt.  de  l'ar- 
gent., p.  227,  Douët  d'Arcq.) 

Violet  brun  en  grainne.  {Ib.,  p.  234.) 
Ung  couvertoer  d'une  graigne  vermeille. 
(1380,  Inv.  de  Ch.  V,  3812,  Labarle.) 

Lis,  orilliers  blans,  draps  floirans  la  graine. 
(EusT.  Desch.,    Pors.,   Richel.  840,  t"  3^8^) 
Safran,  canelle,  espicerie. 
Gingembre  blanc,  graine  et  doux  non. 
(In.,  t*.,  f  442"'.) 
Il  porte  une  manche  vermeille  ne  sçay 
se  c'est  graine  ou  autre  taincture.  {Perce- 
forest,  vol.  VI,  ch.  xv,  éd.  1528.) 

—  Fig.,  taint  en  graine,  solide,  assuré, 
immuable  : 

Amour  d'omme   envers    famé   n'est   mie  tainte  en 

{graine. 

Par  trop  pou  se   destaint,    por  trop  pou  se   des- 

[graine. 

'         .,  (J.'de  Mednc,   TexI.,  437,  Méon.) 

GRAiNEUR,  voir  Graignor. 

GRAiNEux,  adj.,  grenu  : 
Acinosus,  grainenx,  plein  de  grain.  {Ca- 
lepini  Dict.,  Bâie  1584.) 

Apres  avoir  sié  les  graineuses  crinières. 
Les  bons  et  beaux  prcsens  de  la  dame  Ceres. 
(IMBERT,  Son.  exoler.,  1"  p.,  p.  40,    éd.   1578.'' 

GRAiNG,  voir  Grain. 

GRAINGATE,  Vûir  GllANGETE. 
GUAINGNIER,  VOir  GRAIGNIER. 
GRAINGNUR,  VOir  GRAIGNOR. 
GRAINJATE,  VOir  GrANGETE. 
GRAINNE,  voir  GRAINE. 

GRAiNNiLLE,  S.  L,  boissou  de  grains: 

Que  aucuns  ne  soit  sy  hardis  de  brasser 
ne  vendre  grainnilles  ne  aultres  grandes 
cervoises  ne  petites  ensemble,  pour  éviter 
aux  fraudes,  (xiv  s.,  Stat.  des  trass.,  Reg. 
des  stat.,  p.  12,  Arch.  uiun.  Ahbeville.) 

GUAiNNOR,  voir  Gbaignor. 

1.  GRAINTE,  voir   CREANTE    au    SupplO 

ment. 

2    GRAINTE,  S.  f.  ? 

Alons  un  peu  rincher  nos  dens. 
Et  laissons  cette  grainte. 
{Farce  du  Uaporteur,  p.  8,  ap.  Ler.  de  Lincy  et 
Michel,  Farces,  moral,  et  scrm.  joij.,  t.  II.) 

GRAiNUR,  voir  Graignor. 
(;raioler  (se),  v.  réfl.,  s'ébattre,  faire 
l'amour: 


33Î 


GR\ 


GRA 


GRA 


TnieT«    II.  puc^les  seanl 
Kl  graol  >lael  aloienl  faisant 
Por  .11.  cheTaliers  lor  amis 
Qoe  U  iiaiaDS  aroit  ochis 
Le  »oir  derant  a  l'aresprer. 
0  eus  se  loloit  graiolfr 
Le  fiei  aa  Salaoas  pnlleiit. 

KFregua,  p.  169,  Michel.) 

GRAIPAILLE,  VOif  GRIPAILLK. 

GR.MRIE,  voir  Greerie. 

GHAisLETÉ,  S.  f.,  qualité  d'une  per- 
sonne grille,  maigre  : 

Gracilita?,  graislelé,  niaisrelé,  maigreur. 
(CaUpiniDict.,  liiûe  I58i.f 

GRAiSLOrER,  grestoier,  grailloier,  grai- 
loiier,  grailoier,  greilloier,  [grelloier,  gre- 
loier,  grelier,  grelloiier,  graloyer,  graiUier. 
grailler,  greilUer,  verlie. 

—  Act.,  faire  rendre  un  son  à  une 
trompe,  à  un  graile  : 

Hais  ly  roys  des  TafTnrs  fist  nng  cor  graloijfr. 

(Chn.  au  eijgne,  7607,  ReifT.) 

La  ot  mainte  baisine  grailoiie  et  sonnée. 

(Ib.,  23151.) 
Lors  fel  les  cors  soner  et  grrsïoier. 
Wfseli'n',  *9Î9,  ap.  Jonck.,  Gai//.  d'Or.) 
Lors  fait  «es  cors  soner  et  orailoiier. 

(«m.  Cuill.,  ms    Berne  296,  f  199".) 
Lors  fist  SCS  cors  sonner  et  gresïoier, 
(Ih.,  Richel.  368,  f»  273°.)  Pins  bas  :  greloier. 
Par  droite  force  flst  ses  cors  graiUier. 

(Raikbert,  Ogier,  1079,  Barrois.) 
Sorgalan  Tanmaçor  fist  ses  cors  grpsîoier, 

(Beut.  i'Aigrm.,  Ricbel.  766,  f  2''.) 
Sorgalant  l'amachonr  list  ses  cors  greilloier. 
(Maugis  d'Aigrem.,  ms.  Monlp.  H  217,  f  lol^) 
La  ot  mainte  baisine  graisloie  et  sonnée. 

(B.  de  Seb.,  t,  109,  Bocca.) 

Bandevins   et  le  prestres  enlreirent  el  raonstier 
Et  11  clers  ra  le  clokes  ensamble  grailloier. 

(/*.,  XVI,  i33.) 
...Adont  nnp  cor  grailloie. 

(H.  Capel,  o96,  A.  P.) 

Ly  conneslabici  prist  nnc  cor  a  grelloiier. 

(/*.,  1636.) 

Ce  fost  bon  c'on  feisl  la  trompe  greillier 

Afin  que  on  se  penst  entonr  vons  raljer. 

(Cet.,  Brriran  du  Gaesclin.  18264,  Charrièrc.) 

—  Neutr.,  rendre  un  son,  jouer  d'un 
instrument  : 

I.a  Dissiez  gretloier  et  tentir. 
Mainte  baisine  corner  et  esbandir. 
(Car.  le  Loh.,  2°  chans.,  v,  p.  170,  P.  Paris.) 
Qnant  Toient  l'ost  Charlemainne  loigier^ 
Oiicnt  ces  cors  soner  et  grailloier, 
(De  Charlem.  el  des  Pairs,  RoniT.,  p.  170.) 
Com  il  oi  les  contes  corner  cl  grailoier. 
(Ben.  de  Sloitlaiib.,  p.  167,  .Michelant.) 
Qaaot  le  fiert  sor  la  table  (le  bastoo),  oiaot  ses 
(cberaliers, 
Treitoat  fait  le  palais  frémir  et  grestoier. 

(Gui  de  Bourg..  1848,  A.  P.) 
Lors  Teissies  cors  grailloier 
Parmi  l'osl  des  Cassidonois. 

(Blaneand.,  41  î6,  Michelant.) 
Qai  lors  oisl  tentir  bnisines 
Trompes  sonner,  corr  grelloier. 

(CciA»T.  Boy.  lign.,  19198,  W.  et  D.) 
(et  je  qni  n'ai  tcu  le  paon  decopcr, 
>•  n'ai  Tca  les  dames  iirelier  ne  joner, 
Coament  porraj  grant  cops  soalTrir  ne  endarcr. 
{Veiu  dou  paon,  Richel.  13S1,  P  87  r*.) 


Hé  !  Diex,  qu'a  l'assalir  oissies  grailloier 
Trompes,  tainbnrs,  naquaires  et  maint  cor  menu icr! 
(B.  de  Sel'.,  xxiii,  6S9,  Bocca.) 

La  oissiez  baisinez  sonner  et  greloiier. 

(H.  Capel.  308i;,  A.  P.) 
Qnant  la  trompette  oi,  qui  fort  va  grailianl. 
(Cesie  des  dues  de  Bourg.,  961,  Chron.  belg.) 

La  langue  de  la  vénerie  a  conservé  le 
verbe  grailler  avec  le  sens  de  sonner  du 
cor  d'une  certaine  façon  pour  rappeler  les 
chiens. 

GRAISSE,  graixe,  s.  t.,  désigne  une 
sorte  de  redevance  : 

Par  ce?  prcscnles  quitons,  affrancliis- 
?ons  et  exemptons  de  toute?  autres  aide- 
et  prières,  graixes,  cherrois  et  d'autres 
choses  que.  nous  leur  pourrions  demanders 
(13  cet.  138.3,  Décharge  d'impôts,  ap.  Ser. 
vais,  Ann.  histor.  du  Barrois,  II,  464.) 

Par  ces  lettres  affranchissons  et  exemp- 
tons a  tousjours  en  perpétuité,  de  toutes 
tailles,  aides,  gests,  collectes,  prières, 
subsides,  impos  et  debis  de  ville,  d'oos,  de 
chevachiees,  de  charroy,  de  graisse,  de 
crouees.  (1  déc.  1401,  Ch.  de  la  ville  de 
Clermont-en-Argonne,  ib.,  II,  479.) 

GRAISSEUR,  s.  f.,  odeuf  de  la  graisse  : 
Et  en  son  odeur  (de  la  mente)  est  grais- 
seur, (lard,  de  sanlé,  I,  288,  irapr.  la  Mi- 
nerve.) 

GRAL,  voir  Graal. 

GRALEis,  graieleis,-iz,  s.  m.,  cri,chant; 

Graleiz  de  gelinnes.  {Prov.  et  dict.  po- 
pul.,  Richel.  19132.)  Var.,  graieleis.  {Ib., 
Richel.  837.) 

GRALiEsiENT,  s.  m.,  crl,  cliant  : 

Qn'il  m'eiposeroit  liement 
De  leurs  chans  (des  oiseaux)  le  graliement. 
(Froiss..  Pocs.,  Richel.  8.30,  f  333  i"  ;  Scheler, 
II,  30,993.) 

GRALiER,  voir  Graelier. 

GBALi^TR,  V.  n.,  grêler  : 

A  la  fin  du  dilraoix,il  listfroit  .v.  ou  .vi. 
jours  en  routte,  et  grallil  fort.  (.1.  Au- 
BRION,  Journ.,  an  1476,  Larchey.) 

GRALOYER,  voir  Graisloier. 

GRAMMRE,  s.  m.,  grammairien  : 

Varro  ki  fa  molt  bons  gramaires. 
(G.  DE  Cambr.ii,  Earlaam,  p.  173,  Mcycr.) 

Contre  Nachor  iercnt  contraire 
Phyllosophien  el  gramaire. 

(lD..iJ..  p.  167.) 

—  Savant,  astrologue,  magicien  : 

Amis,  dist  il,  gramaires  es 

E  des  lettres  endoctrines. 

(yieditpape  Greg..  p.  48,  Luzarchc.) 
Quant  il  ont  longuement  gramoié  et  ploré  : 
Seignor,  ce  dit  Ronaus,  or  tons  réconfortes. 
Se  Dea  plaist  et  sa  mère  noveles  en  ores; 
Cirai  en  l'abeie  a  nostre  abé  parler. 
Si  ferai  le  gramaire  et  lire  et  con;nrer  ; 
Se  Maugis  i  est  mors,  ocis  ne  afolcs. 
Il  le  sauront  mnll  bi>'n  ains  qn'il  soit  ajorné. 
(Renaud  de  Monlauban,  Richel.  24387,  C  32''.) 

ORAMAiREMENT,  gramm.,  adv,,  selon 
les  lois  de  la  grammaire  : 

Cjramatizo,  zas,  parler  gramairement. 
(CatAoficon,  Ricbel.  1.17881.) 


lirammatice,  grammairement.  —  Parler 
grammairement.'  [  Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

GRAMAIBER,  -  arer,  v.,  enseigner  la 
grammaire,  les  belles-lettres  : 

Gramatizo,  gramarer,  ensaignier.  {Gloss 
lat.-fr.,  Richel.  1.  7679.) 

GRAMARER,  VOir  GRAMAIRER. 

GRAMAs,  voir  Cramas. 

GRAMATiQUE,  -  Icque,  gramm.,  grasm., 
adj.,de  la  grammaire  : 

Science  gramatique. 
(Chr.  df.  Pis.,  Poés..  Richel.  604,  f"  216  v».) 

—  Versé  dans  la  science  de  la  gram- 
maire, dans  les  belles-lettres  : 

Li  bom  est  apeles  gramatiques  se  il  pa- 
role selonc  gramatique.  (Brun.  Lat., 
ÏVes.,  p.  269,  Chabaille.) 

Jehan  Philiteau  gramaticque.  (16  août 
1346,  Beg.  delib.,  1»  36,  Arcb.  mun.  Mon- 
tauban.) 

Soy  pourveoir  de  orateur  et  gramma- 
ticque  ydoines  a  ladicte  régence.  (30  mai, 
1341,  ib.) 

—  S.  f.,  grammaire,  belles-lettres  : 

Gramoti'gue,dyaletique,rethorique.(BRUî(. 
Lat.,  Très.,  p.  8,  Cbâbaille.) 

J'apris  UDg  poy  de  gramatique 
Qnant  je  sonloyo  estre  en  enfance. 

(Gages.  Deduiz,  Ars.  3332,  f  39  v».) 

Sicomme  eu  grasmatique  qui  veult  ce- 
gnoistre  la  nature  d'une  oroyson,  il  con- 
sidère de  quelles  et  de  quantes  partie, 
elle  est...  (Oresme,  Polit.,  ms.  Avranche. 
223,  f»  4".) 

Moise  enseigna  la  grammatique  et  toute 
sapience  a  ses  Hebrieux.  (La  Bod.,  Bar- 
mon.,  p.  10,  éd.  1378.) 

GRAMBiLLE,  s.  f.,  sorte  de  bière  : 

Ont  droit  (le  doyen  et  chapitre  de  S. 
Vulfran]  de  percevoir  seur  chasoun  bras- 
seur de  servoisc...  pour  cascun  brassin  de 
servoise  ou  grambillc,  six  los...  (1391, 
Livre  blanc  d'Abbeville,  ("  lOO»,  ap.  Duc, 
Granvalla.) 

1.  GRAME,  gramme,  s.  f.,  souci: 

Or  oyez  un  (label  corlois 
D'un  Tallet  fil  a  un  borjois 
Qui  prit  famé  cortoise  et  sage... 
De  li  fist  s'amie  et  sa  dame, 
Sovant  li  recordoit  sa  grame. 
(De  Porcelet,  1,  ap.  Méon,  Ai)»».  Ree.,  I,  286.) 

Dont  la  damo  fu  moult  en  gramme. 
(Citron,  de  Flore/Je,  3430,  Mon.  pour  servir  à 
rilisl.  do  iNamur,  du  Hainant,  etc.,  VIII,  184. 

Cf.  Grande. 

2.  GRAME,  voir  Grainde. 

GRAMECE,  s.  f. ,  chagriu,  affliction, 
tristesse  : 

Antre  joie  et  autre  alogrece 
Torne  a  dolor  el  a  qramece. 
(Poème  s.  la  fin  du  m.,  Ars.  3613,  P  S9  V.)         j 

Do  la  gramece  q'il  aveient  i 

E  petit  0  grant  tuit  pluroicnt. 

(ll>.,  i"  63  r".) 


GRA 


GRA 


GRA 


333 


Biea  poras  dire  qe  ta  auras 
Toi  jor  mais  ce  qe  voudras 
De  ris,  de  joie,  d'alegrece  ; 
Jamais  n'auras  une  grameec. 

(W.,  f  40  iK) 

He  D'atendez  mais  alcgreoo 
Avoir,  mais  dolor  et  grameee. 

(li.,  f»  38  r».) 

ORAMENTEMENT,  guenii.,  S.  m.,  la- 
mentation : 

Dolousement  cl  (jiiermentement.  {Hagins 
le  Juif,  Richel.  24276,  f°  53  v».) 

Lamentuin  ,  guermenteinent  ou  pleur. 
(Calholic,  Ricbcl.  1.  17881.) 

ouAMENTER  ,  grementer  ,  garmenter, 
guermenter,  guermanter,  germenier,  gue- 
menter,  verbe. 

—  Neutr.,  lamenter,  se  plaindre  : 

De  guermanter  n*a  mes  lalant. 

(Renan,  Hichel.  1630,  i"  166=.) 

Plourans  et  gramentans.  {L'Abbaye  de 
ttevot.  et  de  diarilé,  Ars.  3167,  f"  46  r».) 

Les  uns  plor.mt  et  garmentanl 
Et  lor  conipaiffnons  despl.ii;;nant. 
(Cûstoiem.    d'un  père,  cent.  xvi.    '17,  ap.  MéOD, 
Fail..  II,  126.) 

Nul  ne  doit  gramenter  puis  que  il  n'y  a  mort. 
(Reslor  du  Paon,  ms.  Rouen,  f"  35  r".) 

—  Réfl.,  se  lamenter  : 

Bien  me  doi  de  lui  garmenler. 
(Wace.  rie  de    Sle   llarg.,    272,  p.    106,  Joly  ; 
Richel.  ISdâ.) 

Comme  Beufvon  se  gramenloil  de  sa 
femme...  (Ren.  de  Montaub.,  Ars  5072,  f»  7 
r'.) 

Ay  je  donc  tort  se  vtr  gnTmrntc 
pins  que  nulle  qui  soit  vivenle  } 
^Poi^.  ie  Charles  d'Orl,,  Itondiîl  par  la  duch. 
d'Orl.,  p.   109,  Champollion.) 
Ta  te  souloîes  germenter 
Et  ta  fais  joye  souveraine  ! 

(Pas».  iV.  S.,  Jub.,  Mgst.,  II,  309.) 

Soij  guermenter 
Que  nnR  homme  no  pcult  tant  ne  quant 
D'une  femme  se  contenter. 

(CoQoii-L.,  Plaiji.,  II,  49,  Bibl.  elz.) 
Se  guermente  pur  très  piteux  regretz.  (A. 
Chart.,   Quadr.  inv.,  OEuv.,  p.  409.   éd. 
1617.) 

Elle  commença  a  pleurer,  a  soy  des- 
tordre  et  grementer.  {La  Mer  des  hystoir., 
t.  II,  f»  26%  étl.  1488.) 

Helas  I  j'ay  veu  quant  en  liesse  estoye  ; 
De  nulle  chose  point  ne  me  guermentoije. 
(1303,  Dm  Gouv.  des  trois  Eslaiz,  Poés.  fr.  des 
xt'  et  xvi«  s.,  XII,  98.) 

—  Act..  se  lamenter  sur  le  sort  de  quel- 
qu'un : 

0  noble  roy  de  Franco, 
Tant  aymé  et  requis. 
Des  nobles  la  substance. 
De  vaillance  le  pris, 
Ung  chacun  te  guemenic 
En  te  plaignant  très  fort. 
(IS25,  Chans.  sur  la  batail.  de  Paiie,  ap.  Ler.  de 
Lincy,  CA.  hist.  fr.,  II,  86.) 

—  Irriter,  agacer,  piquer  : 

Brief,  a  onyr  leur  resveric, 
Comment  l'une  l'antre  guermente, 
C'estoit  une  droicte  faerie. 
(CoQoiLL.,  Enqucstc,  II,  103,  Bibl.  elz.) 


En  Normandie,  spécialement  dans  le 
département  de  l'Orne,  et  dans  quelques 
endroits  du  Perche,  des  dép.  d'Eure-et- 
Loir  et  de  Seine-eUOise,  on  dit  se  gar- 
menter de  quelque  chose,  pour  signifler 
s'en  occuper  .ivec  beaucoup  de  soin  et 
d'activité.  Nous  avons  entendu,  du  côté 
d'Houdan  (Seine-et-Oise)  des  phrases 
comme  celles-ci  :  «  Allons,  garmen-toi  tôt 
de  la  cuisine.  Voyons,  faut  fen  garmen- 
ler. » 

GRAMiER,  garmier,  gremier,  gramoier, 
guermoier,  verbe. 

—  Neutr.,  s'attrister,  se  désoler,  se  cour- 
roucer : 

Ges  ai  oi  si  gramoier. 

(Triitan,  Richel.  21"1,  t°  3».) 
Cui  il  ataint  molt  est  corte  sa  vie. 
Et  Gauteles  ces  grans  cops  i  anplic. 
Et  Juliiens  de  l'autre  pari  gramie. 
Et  Henrics  a  la  chieie  hardie. 

(n.  de  Cambrai,  SGSo,  A.  T.) 
Qui  dont  oist  li  dansel  gramoier. 
Ses  poins  détordre  et.  ses  caveus  sacier. 

(Raisib.,  Ogier,  165,  Barrois.) 

Le  bon  Danois  eutendi  gramoier, 
Dementoit  soi,  si  n'avoit  que  raengier. 

(Ib.,  8870.) 

Charles  [voit]  son  neveu  gramoier  et  irer. 

(Fierabras,  186,  A.  P.) 

—  Impers.  : 

(Dien)  qui  me  vient  compter  et  dire 
Que  de  riens  il  ne  ra'anoio, 
ÎNe  larmoie 
Ne  gramoie. 
(Froiss.,  Poés.,  II,' 262,  6,  Scheler.) 

—  Réfl.,  s'attrister,  se  courroucer  : 

Quant  le  voit  Ladines,  durement  s'en  gramie, 
{Rom.  d'Alix.,  l"  17'',  .Michelant.) 

Li  suens  maris  l'entent,  mont  se  gramoie 
De  la  bêle  ([ui  si  le  contraloic. 
(AuDEFROis  14  Bastars,  Bcle  Emmelos,  Bartsch, 
Rom.  etpast.,  l,  00,19.) 

Ploure  des  oels,  durement  se  gramie. 
(Bertranu    de    Bar-sdr-Aube,    Girard  de  Yiane, 

p.  -l,  Tarbé.) 
Se  li  rois  vers  G.  de  noient  se  gramie 
Ne  porra  pas  faillir  qu'il  n'i  ait  estoutio. 

{Car.  de  itongl.,  Richel.  24403,  f»  3''.) 

Sire,  amis  doit  estre  tes, 
Q'il  doit  s'amie  a  tout  les 
Jointes   mains   mcrchi  proier. 
Me  no  se  doit  gramier 
Vers  li  pour  cheus  par  qui  il  fu  mcUcs. 
{Chans.,  Vat.  Cbr.  1490,  f  150  r».) 

Le  paien  sent  sa  plaie,  si  se  va  guermoiant. 
(ilaugis  d'Mgrem.,  ms.  Montp.  H  247,  f°  157'.) 
Quant  il  est  aresté,  prent  sot  a  gramoier. 

{Ib.,  f  161*.) 
Sire,  qni  le  verroit,  quant  .i.  peu  se  garmie 
Et  il  lient  en  sa  main  l'cspee  qui  flambie. 
Fer  no  luy  tient  n'assier  ;  tout  derront    et  esmio. 

{Dooii  de  Maience,  4359,  A.  P.) 

Mes  pour  ses  .m.  enfans  durement  se  gramie. 

{Gaufreij,  996,  A.  P.) 

Ilerodes  l'ol,   nionlt  se  gremie, 

Samblant  fait  do  chiere  marrie. 

{Rom.  de  VAnnunc.,  Ars.  5201,  p.  ge"".) 
Lors  s'escrie  et  gramoie  aussi  com  forcenée. 
(C4.  du  Roussigncul,  lUs.  Avrauches   244,  f  a''.) 


—  S'inquiéter  : 

Del  fossé  font  amplir  uiio  malt  grant  partie. 
Et  de  monter  ces  murs  chascun   d'eus   se  gramie, 
{Gui  de  Bourg.,   1162,  A.  P.) 

—  Act.,  affliger  : 

Vo  legerie  me  gramoie. 
Que  en  boue  foi  vos  amoic. 
{Del  Cle  de  Poil.,  Ars.  3327,  f  '  172''.) 

—  Gramie,  part,  passé,  affligé  : 
He  vaillans  cuens,  com  tu  noz  lais  iriez 
Et  corresouz,  tristes  et  gramoiez  ! 

(Amis  et  Amiles,  2218,  HolTmann.) 

f:RAMlI,\IREMENT,  VOir  GHAMAIRE«ENT. 
GRAMMATIQUE,  VOlr  GltAMATIOUE. 
GRAMME,  voir  GRAME  i. 
GRAMMENT,  VOir  GrANMENT. 
GRAMMERIEUSEMENT,    adv.,    Selon    leS 

lois  de  la  grammaire  : 

Parler  grammerieusement.  (1464,  .1.  La- 
GADEUC,  Catholicoti,  éd.  Auffret  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

GRAMOIER,  voir  GrAMIER. 

GRAMGLLiR,  v.  a.,  tciller  : 

Quant  il  sera  eschauffé  (le  lin)  le  mettre 
ensemble  en  draps  chaulx  et  le  couvrir,  et 
quant  il  aura  esté  ainsi  par  aucunes  heures 
le  gramollir  et  le  frotter,  car  en  ceste  ma- 
nière ou  le  nettoyé  bien  sans  rompre 
l'estoupe,  et  elle  se  romproit  qui  le  gra- 
molliroit  aussi  tost  qu'elle  viendroit  du 
soleil.  (Frère  Nicole,  Trad.  du  Liv.  des 
Prouffitz  champ,  de  P.  des  Crescens,  f  27  v», 
éd.  1516.) 

GRAMosE,  S.  f.,  sorte  de  ragoût  : 

Gramose  est  faite  de  la  char  froide  du 
giste  qui  est  dcmouree  du  disner  et  de 
1  eaue  d'icelle  char  deraouree  comme  des- 
sus, en  la  manière  qui  s'ensuit  :  primo,  il 
convient  batre  quatre  ou  six  œufs,  c'est 
assavoir  moyeul  et  blanc,  et  batre,  batre, 
et  tant  qu'ils  soieut  degoutans  comme 
eaue,  car  autrement  ils  se  tourneroieut  ; 
et  mettre  autant  de  vertjus  comme  les 
œufs  montent,  et  faire  boulir  avec  l'eaue 
de  la  char  ;  et  d'autre  part  faire  la  char 
par  les  ches,  et  mettre  deux  pièces  en 
l'escuelle,  et  le  brouot  par-dessus.  {Ména- 
gier,  11,  143,  Biblioph.  fr.) 

GRAMPE,  voir   CllAMPE. 
GKANATE,  VOir  GRE.\ATE  2. 
GRANATIER,  VOir  GRENETIER. 

GRANCESME,  adj.,  irès  grand  : 

Si  vint  (/rancesmes  jholt.  (Fragm.  de  Va- 
lenciennes,  v,  1.  13,  S'tengel.) 

1.  GRAN'ciiE,  s.  f.,  carcasse  de  l'ani- 
mal : 

Il  convient  avoir  petites  poulettes,  et  les 
tuer  un  ou  deux  jours  devant,  puis  appa- 
reillier,  et  copper  les  jambes  et  les  cols, 
osier  les  charcois  et  petter  hors,  rompre  la 
grandie,  et  pousser  les  cuisses  pour  faire 
la  char  plus  courte.  {Ménanier,  II,  212, 
Biblioph.  fr.)  ■>     >      > 

Aux  mendiens,  q;ii  ne  prennent  monnoye, 
Mais  pain  et  vin,  aussi  leur  en  donnoyc, 
Carduyt  estois  de  leur  faire  du  bien, 
Qu'on  leur  baille  la  grandie  de  mon  oye 


334 


6RA 


GRA 


GRA 


Oa«  <le«  lonrtemps  fait  engrwser  j'aroye  ; 
S'ils  ont  grast  fain,  ili  la  rongeront  bien. 
(Test,  fl»  Ruif,  Poés.  fr.  des  w*  et  xvi*  s.,  XIII, 

8.) 

GraneA«,'the  carkasse  of  a  fowle.  (Cotgh., 
éd.  1611.) 

î.  GRANCUE,  S.  f.,  sorte  de  jeu  de  dés  : 

Le  suppliant  trouva  iceiilx  conipaipnons 

jouaDS  au  jeu  de  la  granche,  c'est  assavoir 

a  petter  trois  dcz  a  la  plus  prant  poincture. 

(1419,  Areh.  JJ  171,  pièce  1.) 

Cf.  Griesche. 

3.  GRANCHE,  voir  GlUKGE. 
GRANCHERIE,  VOif  GllASGERlE. 
GRANCUETE,  VOir  GBANGETE. 

GRANCHENELLE,  S.  t.,  noiii  d'uue  an- 
tienne de  l'office  de  la  Nativité  de  la 
Sainte  Vierge  : 

Festum  prœsentatiODis  B.  M.  Virginis... 
.-id  instar  Nativitatis  elVisilationis  cjusdeni 
Virpiuis,  demplis  anliphoua,  gallice  le 
ijrancrenelle .  {ils.  de  l'Eyl.  de  Cambrai, 
i»59  V»,  dp.  Duc,  Grancrenelle.) 

GRAND,  voir  Grant. 

1.  GRANDE,  S.  f.,  grandeur,  taille  : 

11  hi  a  encore  des  faizans  qui  sunt  de  la 
grande  et  de  faisonz  des  nostres  pais.  (  Voj/. 
de  Marc  Pol,  c.  lxxji,  Houx.) 

2.  GRANDE,  adj.  f.  pris  subst.,  grand 
danger  : 

De  monll  grande  s'est  escapes 
Li  nies  le  r  ii,  c'est  vérités. 

(Percetal,  11917,  Ilolland.) 

3.  GRANDE,  S.  /.,  souci,  préoccapation, 
désir  : 

Malt  avez  bui  esté  en  grande 
De  reconter  hoi  rostre  vie  ; 
Plains  estes  de  mélancolie. 

(TrUlan,  t.  I,  p.  227,  Michel.) 
Trop  s'en  vont  tost,  ce  lor  est  \is  ; 
Cascane  a  Den  le  sien  conmaude, 
Del  revenir  sont  ja  en  grande. 

(Parlon.,  10546,  Crapelel.) 

De  mangier  anqes  de  viande 
■S'cstoit  mie  li  rois  en  grande. 

(Mocsi.,  Chron.,  29G0,  UeiCf.) 
S'ont  ocls  Ernaul  de  Biaulande 
Qui  d'ans  ocire  esloil  en  grande. 

(ID..  a..  7000.) 
Dont  il  recint  Dien  a  oITrandej 
Par  qnoi  il  ot  esté  en  grande. 

(I[..,ii..  mil.) 

Onar  la  pnors  et  la  viermioc 
Monlt  lenr  ^revoit  et  la  rainine, 
r.l  li  mort,  dont  tant  i  avoil 
(fae  uns  arfevcr  n'en  savoit. 
Et  ton  qa'il  orent  de  viande 
Tenoient  li  plas  rice  en  grande. 
Que  li  povre  peu  eu  avoicot, 
RI  11  antre  cicr  l'acatoient. 

(ID..  i*.,  26905.) 
I.a  plus  bêle  estes,  gel  sai  bien, 
De  toi  rest  siècle  terrien, 
For»  b  roine  d'Yrelsnde 
De  coi  veoir  sut  molt  en  grande. 

(Durm.  le  Gai.,  1963,  Slengcl.) 

Toi  s'espert  e  li  cbet  la  cherc, 
l'fl  p*'titet  s'est  tr.iit  arere. 
Sis  qoer»  volette  e  est  en  grande. 
'lier..  DE  IlOTCLAXDF.,  Ipomedon,  37,  Slengel, 
Zeiltchr.  f.  r.  l'h.,  VI,  395.) 


Er  soir  me  tint  forment  en  grande 
Orgillense  d'amor  la  bele. 

(Blancand.,  1590,'Michelant.) 

Par  moi  mont  de  salus  vos  mande, 
Com  cil  ki  toz  jors  est  en  grande 
De  voslre  honor  a  porchascier. 
(«OB.  DB  Blois,  Poés..  Richel.  21301,  p.  eOi*".) 
Comme  de  bonnes  armcures 
Desquelles  on  doit  estre  en  grandes. 
(GriARi,  Roij.  lign..   18084,  W.  et  D.) 

Cf.  E.NGRANT. 

GRANDECE,-esfe,  -  esse,-  eiche,  grend., 
graund.,  s.  t.,  grandeur  : 

Eslevede  est  la  tue  grandcce  sur  les  ciels. 
(Lib.  Psalm.,  0.\f.,  vili,  2,  Michel.) 

Sulunc  la  grandece  de  tnn  braz.  (Psall. 
monast.  Corb.,  Richel.  1.  768,  f°  66  r°.) 

Sa  permenance,  sa  grandesce,  sa  bonteiz, 
sa  virtuz.  {Li  Epistle  saint  Bernard  aMont 
Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  136  r°.) 

Solonc  la  grandesce  del  forfait.  (Gr. 
Charte  de  J.  sans  terre,  Cart.  de  l'ont-Au- 
demer,  f"  82  v,  Bibl.  Rouen.) 

Et  don  firmament  la  grandeee. 
(Gaut.  de  Mes,  Image  du  monde,  Richel.  21 73, 
f»  44=.) 

De  terre  toute  la  grandesce. 

(ID.,  ib.) 
ha.' grandesce  de  totes  choses. 

(Id.,  ib.,  ms.  S.-Brieuc,  f»  36''.) 
Dont  il  le  vorent  sovent  batre. 
Mais  il  n'osent  poar  s:i  grandece. 

(MocsK.,  CAron.,  9831,  ReiEf.) 
La  grandece  du  ciel.  (Laurent,  Somme, 
ms.  Milan,  Bib.  Ambr.,  f»  47=.) 

De  quel  aage  et  de  quel  grandece.  {Dou 
Diciple  et  dou  Mestre,  Richel.  423,  f"  88'.) 

Ne  petit  ne  grant,  mais  est  de  moienne 
grandesce.  (Liv.  de  Marc  Pol,  lxxxi,  Pau- 
tbier.) 

Si  cum  cil  ki  sunt  el  ciel  sulunk  la 
graundesce  del  bien  ke  tut  lur  dimes  funt 
ta  volenté  parfitement.  {La  Pâtre  nostre, 
Richel.  25407,  f"  159=.) 

Li  plusour  des  barons  se  sont  entr'acordé 
Qu'a  Diion  no  faudront  pour  nulle  poosté. 
Que  son  père  Guion  leur  a  moult  resemblé 
De  grandeiche,  de  gros,  de  sens  et  de  bonté. 
(Doon  de  Maience,  4837,  A.  P.) 

Elle  estoit  grant  femme;  selon  sa  gran- 
desse  touz  membres  bien  lui  respondoient. 
{Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p.  126.) 

Si  n'en  voel  plus  rien  dire  touchant 
grandesse  d'une  chose  non  faicte  despuis 
longtemps  pareille.  (G.  Chastell.,  Chron. 
des  D.  de  Bourg.,  I,  38,  Buchon.) 

Si  eut  le  col  gros  et  bien  fourny  a  la 
grandesse  du  col  et  de  la  teste  et  du  corps. 
{Lancelot  du  Lac,  i"  p.,  ch.  55,  éd.  1488.) 

—  Employé  comme  titre  honorifique  : 

A  Daire,  le  grant  roy  de  Perse,  Coprinus 
el  Antiocus  sâlus  ot  "joie.  Sache  la  votre 
grandesse  que  cil  Alixandrc  que  vos  apel- 
les  anfant  a  destrnil  notre  province.  {Le 
liv.  dou  roi  Alix.,  Richel.  1385,  f"  24».) 

GRANDEL,  S.  m.  ? 

Au  serrurier  pour  .xviil.  crampons  em- 
ploiesacloer  les  grandeaulx el  lessafieures 
dudit  baillot.  (1459,  Compt.  de  Nevers,  CC 
53,  f°  31  v,  Arch.  mun.  Nevers.) 

GRANDEi,ET,-WH,  adj.,  unjpeu  grand  : 
Les  aulcuues  eu  avoient  de  pendus   cn- 


tour  d'elles  et  autour  de  leurs  corps  (des 
enfants)  avec  bandeaulx  de  toille,  et 
d'autres  tenoient  et  traisnoient  les  gran- 
délies  par  les  mains,  du  mieux  qu'elles 
pouvoient.  (.1.  Chartier,  Chronique  de 
Charles  VII,  c.  223,  Bibl.  elz.) 

Un  ruisseau  assez  grandelet.  CIhevet, 
Cosmogr.,  xiiir,  8,  éd.  1538.) 

GRANDESCE,  VOÎr  GRANDECE. 
GRANDESIME,  VOir  GrANUISME. 
GRANDESME,  VOir  GrANDISME. 
GRANDESSE,  VOir  GRANDECE. 

GRANDET,  grundcst,  adj.,  un  peu  grand  : 

Mes  l'une  de  ces  filles  dittes 
Gesoit  en  .i.  bers  petiteste. 
Et  l'autre  estoit  auques  grandeste. 
(S.  Le  MARCBA^T,  Mir.,  ms.  Chart.,  f°  IS^.) 
Elle  fait  bouillir   le  pot,  berce  l'enfant, 
donne   la    mamelle  a   un   autre,  au    plus 
grandet  elle  donne  une  crouste  de  pain  a 
ronger.  [Hist.  maccar.  de  Merlin  Coec.,\l, 
Bibl.  gaul.) 

Quand  elles  furent  un  peu  grandeltes,  de 
l'aage  de  trois  ou  quatre  ans.  (Brant., Fies 
des  Dames  illustr.,  Elizabetb  de  France, 
Buchon.) 

Nom  propre,  Grandet. 

GRANDILE,  -  ille,  s.  m.  î 

Contre  le  tige  de  ce  trophée  estoient 
posées  sur  le  grandile  deux  effigies 
d'hommes  captives.  (Noguier,  Hisl.  Tolos., 
p.  24,  éd.  1336.) 

Le  long  du  grandille.  (Id.,  ib.,p.  25.) 

GRANDILLE,  VOlr  GRAKDILE. 
GRANDiME,  voir  GRANDIS-ME. 
GRANDiN,  adj.,  grand  : 

Grandins  ert  la  praierie. 

Qui  tuz  dis  est  beat  flurie. 

(S.  Brandan,  1731,  Michel.) 

Nom  propre,  Grandin. 
GRANDiSE,  s.  1.,  grandeur  ; 

C'est  a  savoir  que  l'on  alise 
>'on  mie  du  cors  la  grandise. 
Mes  de  cner  les  plus  vaillanz  homes. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Yegcce,  Richel.  1604, 
f»  :,\) 

GRANDISME,  -  <Jtme,  -  deime,  -  desme, 
j  grantdisme,  adj.,  très  grand  : 

Sor  .1.  i/randisme  chaceor. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  f»  188'.) 
I  Des  portaus lancent  pex  aguz 

E  grandimes  c;iillous  cornuz. 

(Id.,  d.  de  Norm.,  II,  4027,  Michel.) 
Et  s'enlrefierent  sor  les  cous 
El  sor  les  cliies  grandimes'coas. 
(Percerai,  ms.  Montp.  H  219,  f°  70'.) 

Que  il  meist  un  grandeime  pot  al  fi!u- 
{Rois,  p.  360,  Ler.  de  Lincy.) 

Et  en  feroit  grandismes  cols  et  desme- 
surez. {Artur,  Richel.  337,  f»  44''.) 

Lors  s'enlrefierent  grandismes  coupe. 
{Ib.,  ms.  Grenoble  378,  f"  66».) 

Montes  sor  .\.  grandime des[ncT.{Trislan, 
Richel.  1434,  f"  16«.) 

Si  prist  .11.  grandesmes  pierres,  si  leur 
fist  lier  as  cous,  et  puis  si  les  fist  geter  en 
le  mer.  (Robert  de  Clahy,  p.  18,  Riant.) 


GRA 

.1.  grantdesime  cerf  tout  blanc.  (S.  Graal, 
m,  710,  Huoher.) 

Il   avoil    enlor    le   col   une  grandesime 
chainne  d'argent,  (ft.,  III,  710.) 
As  b.irons  s'en  repaircnt  le  grandisme  trotlon. 
(Conq.  de  Jeriis.,  3079,  llippe.an.) 

Les  grandismes  g.ilos  en  vait. 

Wreper.,  Richel.  -2Ifi8,  T' 7\) 

Une  grandisme  crois  dorée  qui  sour  le 
Temple  estoit  .i  tiere.  (Chron.  d'Ernoul, 
p.  234,  Mas-Latrie.) 

Et  avoit  unes  grandes  joes  et  un  gran- 
disme nés  plat.  {Aucassin  et  IS'icolette,  p.  28, 
Suchier.) 

Une  grandime  hnre  aporte. 

(Renarl,  2037-1,  Méon.) 

La  teste  a  prise  dn  grandisme  malfé. 

(ffiiOB  de  Bord.,  3209,  A.  P.) 
Vos  premières  lie  yo  rice  barn^. 
De  vos  barons  a  grandime  plenté. 

{/J.,  9S-.1.) 

Doner  grandisme  cox.  (Gir.  le  Cot«r(, Vat. 
Chr.  loOl,  f"  3».) 

Une  grandisme  lumière.  {Vies  des   fier- 
mites,  ms.  Lyon  698,  f  6  r".) 
Dedenz  un  grantdisme  rocher. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  93,  I.uzarche.) 
Et  avoit  grandisme  pooir  de  sens   et  de 
terre.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  36,ChabaiUe.) 
Var.,  grandime,  grandesime. 

Tebet  est  une  grandisme  province.  {Liv. 
de  Marc  Pol,  cxiv,  Pautbier.) 

Mei  li  (çars  est  Tenu,  s'a  le  feu  aporté 
Et  da  fearre  a  son  col  a  grandisme  plenté. 
!  (Doon  de  Maience,  918,  A.  P.) 

I  Qaer  en  mon  songe  ennnit  et  en  avision 
Me  fa  vis  qne  je  vi  .i.  grandisme  gaignon, 
Kler  et  noir  et  veln,  de  monll  fiere  fachon, 
Qui  des  cors  leur  traioit  le  foie  et  le  pommon. 
(».,  1728.) 

GRANDiTÉ,  S.  f.,  grandeur  : 

Quens  qne  nnqnes  seit  sa  nature. 
Sa  force  e  sa  grandilé, 
(Bkn.,  D.  de  Korm.,  Il,  23938,  Michel.) 

GRANDUR,  voir  Gbaignor. 

ORANDURE,  S.  f.,  grandeur  : 

Suhinc  la  grandure  de  tun  braz.  (Psall. 


monast.  Corb.,  Ricbel.  1.  768,  f< 
grandere 


r°.)  Ms., 


Statura,  grandure.  (Gloss.  lat.-fr..  Ri- 
chel. 1.  7679,  f"  249  v°.) 

1.  QRANÉ,  s.  m.,  sorte  de  ragoût: 

Au  lercez  cours  avient  conyns  en  grané. 
(The  Irealise  of    Walter  de  BMesworlh,  p.  174, 

Wright.)  Inipr.,  gravé. 

Se  vos  volez  fere  granê  de  menus  oi- 
seans,  metez  les  oiseaus  cuire  en  .i.  pot 
tout  assec,  ovec  cbarbonnees  de  lart,  e 
metez  vin  en  eve,  e  poivre,  e  gingembre, 
je  tenez  bien  couvert  que  l'alaine  ne  s'en 
■isse  devant  que  tout  soit  cuit.  {Ens.  p. 
apareil.  viand.,  Ricbel.  1.  7131,  f"  ^00^) 

Limandes...  soient  fris  a  la  fleur  et  man- 
gies  a  la  sausse  vert,  ou  fris  par  moitié 
et  mengies  au  civé  ou  au  grané.  (Mena- 
gier.  H,  202,  Bibliopb.  fr.)  Impr.,  gravé. 

Le  grané  sentant  comme  basme. 
^.    DE    LA    Chesnaïe,    Comdamn.    de  Bancguel, 

p.  3H,  Jacob.)  Impr.,  grave. 

Pour  faire  grané  de  poisson,  de  brochet 
•tae  carpe,  ou  aultre  poisson,  escaillez  et 
rieez  le  poisson  ;  faictes  basler  du  pain  et 


GRA 

tremper  en  purée  de  poix,  et  couliez,  et  y 
mettez  de  l'ongnon  fricassé,  treucliii  assez 
gros,  et  mettez  bouillir  ensemble  gin- 
gembre, canelle  et  menues  espices,  et  les 
deffaictes  de  vinaigre,  et  y  mettez  ung  peu 
de  saffran  pour  le  coulourer.  (Taillevent, 
le  Viandier,  éd.  s.  1.  n.  d.) 

Granê  de  locbe,  grané  de  perclie.  (Id., 
16.) 

2.  GR.\NÉ,  adj.,  ladre: 
Porceau  grané.  (1536,  Reg.  cons.  de  Li- 
moges, I,  270,  Ruben.) 

GUANETÊ,  voir  Greneté. 

GRANETEAU,  S.  m.,  petit  grain;  est  re- 
présenté par  un  nom  propre  : 

Guillaume  Graneteau.  (4  juill.  1366, 
D.  d'Orl.,  1.  A  114,  Arcb.  Loiret.) 

GRANETIER,  VOir  GRENETIER. 

GRANi'FE,  voir  Crampe. 

GRANGE,  grandie,  grangne,  grangnke, 
graigne,  s.  f.,  métairie: 

Moult  par  estoit  riche  la  granche, 

{Renan,  G533,  Méon.' 

Por  édifier  une  grangnhe.  (Trad.  du 
xiil'  s.  d'une  ch.  de  1202,  Cart.  du  Val 
St  Lambert,  Richel.  1.  10176,  f"  16=.) 

Le  maison  et  le  grangne  et  les  appen- 
disses.  (Trad.  duxm's.  d'une  charte  de 
1234,  ibid.,  f  34''.) 

Volons  et  otrions  que  lidit  religieus 
tiegnent,  aient  a  tousjours  paisivlement  le 
graigne  avuec  tout  le  porpris  qui  siet  de- 
îeis  le  puich  d'Onnelet.  (1300,  Cari,  de 
Foigny,  Richel.  1.  18374,  f"  306  v«.) 

—  En  particulier,  dépendances  de  mo- 
nastères. C'étaient  des  espèces  d'hospices 
champêtres  et  monastiques  qui  recueil- 
laient non  seulement  les  religieux  du 
grand  monastère  voisin,  mais  souvent  en- 
core les  voyageurs  et  les  étrangers.  Les 
granges  des  abbayes  considérables, comme 
celle  de  Saint-Denis,  étaient  de  véritables 
maisons  de  plaisance  fournies  de  tout  ce 
qui  touche  au  bien-être  et  à  l'agrément, 
et  dont  les  abbés  firent  quelquefois  leurs 
villœ  abbatiales.  Le  pont  Saint-Ladre,  le 
pont  de  la  Grange  du  bûcher  de  l'infir- 
merie, celui  de  la  Grange  du  clos,  ainsi 
que  le  pont  des  Champs  (de  Champis),  et 
celui  de  Merville,  sont  souvent  nommés 
dans  les  Comptes  manuscrits  de  la  grande 
commanderie,  aux  Archives  nationales. 

La  grange  du  Bois  de  l'infirmerie,  si- 
tuée au  nord  de  la  porte  de  Pontoise,  con- 
tenait, outre  son  courtil,  ses  treilles  et 
ses  pâturages,  le  grand  bûcher  de  l'infir- 
merie, qui  lui  avait  donné  son  nom  ;  elle 
avait  encore  en  1610  son  clos,  son  ma- 
noir, sa  cour,  ses  jardins,  son  vivier,  son 
pourpris,  le  tout  entouré  de  fossés  et 
muni  de  bonnes  murailles.  (M""  F.  n'Av- 
ZAC,  Hist.  de  l'abbaye  de  Saint-Denis, 
I,  33.Ï.) 

La  prairie  de  la  Bretonnerie,  devers  la 
grange  a  l'Enfirmier.  (Inventaire  manus- 
crit de  l'abbaye  de  Saint-Denis,  Titre  nou- 


GRA 


3.'15 


vel,  t.  II,  n»  270,  f"  783  ;  Cartulaire  blanc, 
1,  1°  313.) 

Pour  faire  a  un  pout  près  la  grange  a 
l'Infirmerie,  4  1.  18  s.  (1376,  Comptes  ma- 
nuscrits de  ta  grande  commanderie  de  l'ab- 
baye de  Saint-Denis,  Arcb.  nat.) 

Grange  consistant  en  six  traits  et  douze 
eslellons.  (1601,  Ste-Croix,  Vastes,  Arcb. 
Vienne.) 

GRANGEAGE,  S.  ni.,  métairie  : 
Le  prevost  mena  le  dit  Dumesnil  et  ses 
gens  a  un  grangcage  assez  près  du  dit  lieu, 
appelle  communément  la  grange  GoUart, 
en  la  maison  d'un  nommé  Jehan  Marisot,... 
au  partir  duquel  grangeage,  etc.  (Mém.  de 
Condé,  111,  146,  ap.  Duc.,  Grangiagium.) 

—  Administration  d'une  ferme  : 
Villicatio,    gouvernement    de    métairie, 
grangeage.  (Calepini  Dict.,  Bâle  1584.) 

ORANGERIE,  grancheric,  s.  f.,  office  de 
grangier,  garde  d'une  propriété  : 

Pour  la  maison  en  la  Grancherie  qu'il 
tient  a  .vi.  ans.  (Compte  des  annivers.  de 
S.  Pierre,  1379-1380,  Arcb.  Aube  G  1656, 
f"  106  r».) 

Un  lieu  appelle  la.  grangerie.  (1.399,  Eng., 
la  Couture,  Arcb.  Sarthe.) 

Feu  Jehan  comte  d'Armaignac  donna  et 
laissa  a  la  dite  église  et  grangerie  la 
somme  de  .l.  escus  d'or.  (1476,  Arcb.  JJ 
204,  pièce  24.) 

GRANGETE,  -  ettc,  grainjctle,  grain- 
jate,  -  aile,  -  gâte,  granchele,  s.  f.,  petite 
grange  : 

Vne  grangelte  séant  a  Bruyères.  (1374, 
Arch.  MM  29,  f»  114  v».)  Plus  bas  :  gran- 
chele. 

Por  lai  maixon  et  la  graingate  daier, 
(1385,  Cart.  de  S.  Mart.  de  Metz,  Ricbel. 
11848,  f°  88  y.)  Plus  bas  :  grainjate, 
grainjattc. 

Sur  du  foin,  dans  une  grangele. 
Au  maillot  vous  le  trouvères. 

(Cl.  Bottet,  Poés.,  II,  7i,  Jacob.) 

GRANGIER,  S.  m.,  métayer  : 
Jobannes    li    grangiers.  (1195,   Cart.  de 
Montieramey,  p.  140,  Lalore.) 
Trop  a  de  barat  es  grangiers. 

(GuioT,  mi/te,  1289,  Wolfart.) 
Villicus,   metais   ou   métayer,  grangier. 
[Calepini  Dict.,  Bûle  1584.) 

Le  melaier  est  ainsi  appelé  en  France 
de  métairie,  cl  en  Daupbiné,  granger,  de 
grange  ;  l'un  et  l'autre  édifice,  au  dit  pais, 
signifiant  une  mesme  chose,  bien  qu'en 
France  la  grange  ne  soit  que  partie  de  la 
métairie.  (0.  de  Serres,  Th.  d'agr.,  p.  61, 
éd.  1605.) 

On  lit  dans  le  Dictionnaire  d'agronomie, 
1809: 

Oranger,  on  donne  ce  nom  aux  fermiers 
ou  aux  métayers  dans   quelques  endroits. 

11  est  particulièrement  usité  dans  la 
Suisse  romande  et  dans  le  Lyonnais. 

Nom  propre,  Granger. 

1.  GRANGNE,  VOir  GRAIGNE. 

2.  GRANGNE,  VOir  GRANOE. 
GRANGNHE,   VOlr  GRANGE. 


336 


C,W\ 


GuxNGNOUU,  voir  Gbaignob. 

1.  GRA.MEK,adj.,/^HSf  9' arnVr,  trémie 
d'an  monlin  : 

Le  fnst  granier.  inénomhr.  de  1366,  ap. 
Duc,  Tremodium.) 

—  yni  so  nourrit  de  grains  : 

Colombœ  domeslica;,  oolomb»  cellares. 
Colombes  gianieres.  {Trium  Ltng.  Met., 
éd.  1604.) 

Nom  propre,  Granier. 

GRANiL,  s.  m.,  petit  grain  : 

Se  nos  avons  autant  de  creanche  com 
uns  granil  de  seuef.  {La  YieM.S.  Nicholat, 
Moutuierqué.) 

GRANisEOR,  voir  Garnisseoh. 
GR\NMEXT,     gramment,     grantment  , 
granmanl,  adv.,  beaucoup  : 
Mïngi  qui  aise  en  pout  avcir  ; 
N'en  orent  pas  graume»!  cel  seir. 

(Ben.,  0.  de  Xorm.,  Il,  1193.  Michel.) 
Des  chevaUers  demeure  en  la  terre  grmmenl. 
(Gaufrty,  10294,  A.  P.  • 
Le  counte    de    Oestre   avoit  granlment 
perdu  de  sa  gent.   {Foulgues  Fitz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  SIV  s.,  p.  101.) 

Ooand  il  partit  de  son  pays. 
Pas  gramment  d'argent  il  n'avoit. 
{.Pois,  allrih.  à  Villon,  h  Repeue  franche  des 
Torcheculs,  Jouiust,  p.  210.) 

Or  ay  je  en  tout  mon  temps  justice 

Eicercc  grcmmeni  a  droict. 
(Moral,  dung  F.mper.,  Ane.  Th.  Ir.,  111,  134.) 

Mais  certes  il  se  deult  gramment 

De  t'onyr  irreveramment 

Parler  d'une  telle  princesse. 
(Cl.  Ma».,  EpM.,  Fripelippc  à  Sagon,  éd.  1731.) 

—  Longtemps  : 

Pais  ne  demora  pas  granment 
Qu'il  tint  concile  e  parlement. 

(Bex.,   ».  de  Horm.,  11,  lOSS,  Michel.) 
Mais  n'i  a  mie  grantment  sis 
Qant  iloques  viut  un  vilei.. 

(RenarU  Br.  XI,  ill,  Martin.) 
Li  roi»  ne  dormi  pas  granmenl. 

{Dolop.,   3179,  Bibl.  elî.) 
Or  n'a  pas  gramment  que  du  plus  hault 
delà  roe  m'as  mis  au  plus  bas.  (J.  D  Arras, 
Melus.,  p.  240,  Bibl.  elz.) 

11  ne  furent  mies  gramment  arresté  en 
le  ditte  ville.  (Fkoiss.,  Chron.,  Il,  163j 
Luce.) 

Et  montèrent  a  terre  f  iir  le  pays  nui 
esloit  au  roy  d'Anfileterru  pour  prendre 
vivres  mais  n'y  furent  mie  granment, 
quant  le  captai  les  vint  une  nuit  assaillir. 
(Crist.  de  PIZA.N,  Livre  des  fais  et  bonnes 
meurs  du  sage  roy  Charles  Y,  2'  p.,  en. 
26,  -Michaud.) 

Et  alors  estoil  venu  des  parties  de  Bour- 
gongnc  par  devers  le  dit  duc,  n'uvoit  point 
encore  granmant,  messire  Anllioine  de 
Toulonjon,  mareschal  de  BourKongue. 
(.MOSSTRELKT.  C/llOK.,  H,  107,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

El  si  n'aToye  gramment  plus  d'aage. 
(Farce  du    Franc  Mckier,  Ane.  Th.  fr.,  II,  331.) 

Vng  jonr  passé  fu,  n'a  inie  gramment. 
(A.  Chaut.,  beui  fort,  d'am.,  ins.  Berne  i73, 
P  68''.) 

Ceste  obstinée  voulenté  ne  dura  pas 
ytaiiimenl.  (Louis  XI,  Nour.,  ii,  .Incob.  ) 


GRA 

Ham-Maine,  Saiiitonge,  Guernesey,  Des- 
sin, gramment,  grandement,  longtemps. 

GRANNÉ,  voir  Grkné. 

GRANNiuii,  voir  Graignor. 

GRANOULBE,  S.  f.,  coussinet  : 

28  livres  de  bronze,  pour  faire  les  gra- 
noulhes  swe  covsinets  du  pont  levis  de 
la  porte.  (1372-1382,  Arcb.  mun.  Agen,  BB 
32.) 


l.GRA^solIn,  s.  m.,  grandsire,  grand- 
père  ; 

Enssi  morurent  ches  trois  chevaliers 
sour  les  Liegois,  li  gransour,  puis  le  peire 
et  après  son  flili.  (J.  de  Stavelot,  Chron., 
p.  119,  Borgnet.) 

I,  GRANT,  grand,  s.  m.  et  f.,  taille, 
grandeur  : 

Que  il  furent  andui  d'un  granl. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Monlp.,  l"  3'.) 
Mais  n'erent  mie  d'un  semblant 
D'une  groissece  ne  d'un  grant  (les  deux  p.ilmiers). 

(Brut,  ms.  Munich,  3945,  Vollm.) 
Et  tous  li  menres  ot  .xim.  pies  de  grant. 

(Ronm.  d'Alix.,  f°  52=,  Midielant.) 

Li  fers  avoit  de  grant  .1.  piel. 

(Fhrimonl,  Richel.  792,  f°  5  .) 

I,e  grant  de  lut  le  firmament. 
(Gabthier  de  Mes,  Image  du  monde,  llirhel. 
25407,  f^  S56.) 

Ones  hom  est  chou  ?  li  qnens  a  dit. 
Est  noirs  on  blans,  grant  u  petit  ? 
Dist  Wistace  :  11  est  de  mon  granl. 

(llM/flsir  le  Muine,  827,  Michel.) 
Droite  fu  et  bien  faite,  de  bon  grant  compassée. 
(Bueves  de  Comm.,  2102,  Scheler.) 
Il  hi  a  faizans  grant  deus  tant  que  celle 
de  nostre  pais,  car  il  sunt  de  la  grant  de 
paon.  {Voy.  de  Marc  Pol,c.  lxxii.  Roux.) 
Du  grant  de  lui  ont  grant  merveille,' 
Onques  ne  virent  la  pareille. 

(ilellusine,  2541,  Michel.) 
Lequel  est  un  joiues  homs  brun,  de  tel 
grant  comme  lui  qui  parle.  (Reg.  du  Chdt., 

II,  449,  Biblioph.  fr.) 
Et  puis  l'emmena  en  une   chambre  très 

belle  de  son  grant,  ou  il  y  avoit  ung  lict 
de  convenable  grandeur.  {Perceforest,  vol. 

III,  ch.  20,  i5d.io28.) 

—  Inventaire  : 

Aux  frais  du  procez  l'on  comprend  la 
despense  du  présage  des  terres  qui 
tombent  en  partage,  qu'ils  appellent  en 
Bretagne,  faire  le  grand  de  la  succession, 
qui  est  a  dire  mettre  en  escril  cl  par  estât 
le  total  des  maisons,  terres  et  seigneuries 
de  la  succession  en  laquelle  le  puisné  pré- 
tend sa  portion.  (D'Argentré,  Adv.  S.  les 
part.,  Comment.,  col.  1930,  •''d.  1661.) 

2.  GRANT,  s.  m.,  souci,  désir  : 

De  lor  ami  vannier  se  mistrent  molt  an  grant, 
Fièrement  les  reqierent  sanz  alei  menacent. 

(I.  Bon.,  Sai.,  cxii,  Michel.) 
De  son  vouloir  an  grant  la  tiennent. 

(Ch.  au  lijon,  2108,  Holland.) 

Moull  se  maileut  en  granl  por  Ayc  d'Avignon. 

(Ayed'Av.,  1870,  A.  P.) 

Comme  il  se  raist  en  granl  por  Aye  d'Avignon. 
(/*  ,  1776.) 

Voj  comandemeni  m'enchargiei  ; 
Je  sui  dou  fcire  cncoragiez  ; 


GRA 

Mes,  espoir,  se  ge  ne  savoie, 
Tôt  porroie  issir  hors  de  voie, 
Por  ce  sui  en  grant  de  l'aprendre. 

(Rose,  Richel.  1573,  f  18".) 
Et  li   devise  sa  façon  et  son  grant  tant 
c'a  celé   de  Honghefbrt  est  avis  que  c'est 
cil  meesmes   qu'ele   va    querant.    {Artur, 
ms.  Grenoble  378,  f»  131''.) 

De  quoy  se  devroit  peiicr  et  mettre  en 
grant  ae.  nostre  droit  héritage  conquerre. 
(Mandev.,  ms.  Didot,  f  2  v».) 
—  Tenir  en  grant,  presser  vivement  de  : 
Et  me  sire  Thiebaus  li  respondi  k'il  ne 
savoit  nulle  aventure  conter.  Et  li  cuens  li 
pria  autrefois,  et  molt  l'en  angoissa,  et 
tint  en  grant  d'aucune  aventure  raconter. 
{Comtesse  de  Pontliieu,  Nouv.  fr.  du  xill'  s., 
p.  182.) 
Cf.  Grande  et  Engrant. 

GRANTDESIME,  VOir  GRANDISME. 
GRANTDISME,  VOir  GRANDISME. 

GRANTÉ,  grantey,  s.  m.,  paiement  d'une 

chose  achetée  à  crédit  : 

Li  curtilage  de  la  vile  sont  seur  en  tel 
manière,  que  l'an  ne  puet  riens  prandre 
de  par  nos,  se  par  achat  non  ;  ices  doues 
choses  dou  foin  et  dou  curtilaige  sont  senz 
créance;  mas  que  pour  lou  gaige  ren-  ■ 
dant,  tant  que  cil  qui  le  vent  en  ait  son 
granté.  (1229,  Charte  de  comm.  d'Auxonne, 
ap.  J.  Garnier,  Charl.  decomm.  etdajf.  en 
bourg.,  II,  29.)  Impr.,  grance. 

Li  courtilage  de  la  vile  sont  sehur  en 
tel  manière,  que  l'en  y  peut  riens  prenre 
de  par  nous,  se  par  achat  non.  leeulx 
douhes  choses  de  foin  et  de  courtilage, 
sont  sanz  créance  ;  mais  que  par  le  gaige 
rendant,  tant  que  cilz  qui  le  vent  en  ait 
son  granley.  (1361,  Ord.,  iv,  394.) 

GRANTE,  grente,  s.  f.,  liançailles  : 
GrenUs.  (Compt.  dux\k°  s.,  Arcb.  Cos- 
sonay.) 

GRANTEisoN,  graunteisun,  s.  t.,  pro- 
messe, octroi  : 

Tut  lu  dolenz  el  quor  ke  ol  fet  granteison 
De  custume  tenir  li'esl  enkuctre  raisun. 
(Garnier,  Vie  de  S.  Tliom.,  Richel.  13513, 
■   t°  10  r".) 

Se  poeit  de  la  Pape  aveir  graunteisim, 
K'a  celui  de  Verwic  duinst  la  legaciun. 

(ID.,  i».,  f°  18  r».) 

GRANTELMENT,  Voir  CREANTELMENT. 
GUANTEMENT,  VOir  CREANTEMENT. 
GRANTMENT,  VOir  GRAN.MI^NT. 


f., 


GUANTOu,  voir  Creanteor. 

GRAPE,    grappe,    gniffe,    grafe, 
grappin  : 

Grafes  et  chevilles  de  fer  qui  sont  mi? 
es  galeries.  (1313,  Trav.  aux  chat,  d  Ar- 
tois, Arcb.  KK  393,  f»  38.) 

II  liens  et  une  grappe  de  fer  mis  a  la 
noVlc  du  pont  de  Loyre.  (1396,  Compt.de 
Nevers,  CC  3"",  f  4  v,  Arcb.  mun.  Ne- 
vers.) 

Pour  nne  grappe  deux  piez  de  long  mise 
en  l'antablement  de  la  tour  de  la  porte 
Bourgoigne.  (Compt.  de  Girart  Goussart, 
1400-1402,  FortiBcation,  .xxx,  Aieli.  imm. 
Orléans.) 

l'oiii-  une  grappe  de  fer.  (10.) 


GRA 


GRÂ 


GRA 


337 


Pour  sceller  les  grappes  et  aneaulx  de  la 
tour.  (/6  ,  XXXII.) 

Pour  avoir  fait  et  mis  deux  sons,  une 
grosse  paumelle  et  deux  grappes  de  Ut 
pour  fermer  le  courroie  de  la  porte.  (liSO, 
Compt.  de  l'hôUlde-ville  de  Tours,  ferron- 
nerie, Arch.  niun.  Tours.) 

Pour  .XIII.  graffes  île  fer  d'un  pié  et  demi 
de  long.  (U9Ô,  Arcli.  K  272.) 
Je  n'ay  pas  paonr  que  on  la  nie  este, 
Se  je  ines  onc  fois  la  grape. 
{Moral,  d'ung  Emper.,  Ane.  Th.  fr.,  III,  143.) 

En  les  tirant  en  mer  (les  yaisseaux) 
avec  des  mains  et  grappes  de  fer.  (.\myot, 
Diod.,  xiii,  18.) 

—  Pêne  de  serrure  : 

Je  ne  duubte  point  tju'ii  e.ichape. 
L'nis  est  trop  fort,  si  est  h  grappe 
De  la  serrure. 
(Jfir.  de  S.  Ignace,  ap.  Monmerqaé,  Th.  fr.  au 
moy.  âge,  p.  275.) 
Cf.  Grafe. 
GRAPELER,  grapp.,  V.  a.,  travailler  : 

Or  le  diraï  de  mes  six  maiDS 
DoDt  les  œetanx  et  les  erains 
Je  grappelle  ainsi  que  t'ay  dit. 
(DlGDiMEViLLF,,  Trois  Peleriiiaiges,  !"  59'. 
impr.  Instit.) 

GR.\PER,  grapper,  craper,  verbe. 

—  Act.,  cueillir  des  grappes  de  raisin  : 

Si  com  prevost  qui  tout  atrapent, 
Qni  tout  veudanf-ent,  qui  tôt  grapent. 
(G.  DE  Comci,  Mir.,  ms.  Soisa.,  f°  169".) 
Ne  se  doit  pas  cil  encouper 
Qnl  vigne  a  de  l'antrui  graper. 
(Rkclos  dk  MoLiENS,  }liserere,  Ars.  3142,  ^212'.) 

El  les  roisins  an  boii  crnpoient. 

(Hase,  Vat.  Chr.  1858,  T  73'.) 

Et  des  roisins  des  champs  grapoienî. 

{Ib.,  Vat.  Chr.  1522,  f°  54'.) 
Tous  les  ans  icellui  Bègue  5rap/;oiticelles 
vignes  etenavoitla  despueille.  (1447,  Arch. 
JJ  176,  pièce  580.) 

—  Absolument  : 

Ne  se  doit  pis  chil  encolper. 
N'en  autrui  Tigne  aler  graper. 
(Reci.  df.  MoLiEMS-Wiscr^rf,  Ars.  3460,  f  51  t».) 

Que  li  uns  vendange  et  li  autres  y  grappe. 

(1.  DE  Meont.,  Tesl.,  Val.  Chr.  367,  f  20''.) 

Le  suppliant  se  bouta  es  vignes  pour 
grapper,  et  print  une  nappe,  laquelle  il 
trouva  en  grappant.  (1391,  Arch.  JJ  14), 
pièce  236.) 

Qui  sera  trouvé  croparet,  jusques  a  ce  que 
les  enseignes  soient  abatues,  paiera  .xx.  s. 
(Ordonn.  de  la  ville  de  Reims,  Arch.  admin. 
de  Reims,  111,  492,  Doc.  inéd.; 

Puis  regardez  ces  vendanges  ou  il  faut 
grapper,  holter,  fouller,  jiressoirer,  enton- 
ner, remplir.  lOevis  sur  la  vigne  et  vend. 
d'Orl.  de  Suave,  éd.  1.542.) 

Ils  pourront  ou  glener  ou  grapper  après 
moisson  et  vendange.  (Cai.v.,  Serin,  s.  le 
Deuter.,  p.  822^  éd.  1567.) 

Je  n'ay  voulu  ressembler  ceux  qui  vont 
graper  après  vendanges,  et  glaner  après 
les  moissons.  (Corrozet,  Paru,  des  Poêles 
fr.,  éd.l578.) 

—  Fig.,  piller: 

Il  me  semble  qu'ora  les  ressongne  (les  Anglais) 
En  Espaigne  el  en  Castalongne. 
Kl  en  France,  ou  ilz  ont  gi-iip(<. 

(EcsT.   DESCB.,/'orà.   111,48,  A.  T.) 


—  Recueillir,  s'emparer  de  : 

Il  est  encore  plus  ignorant  et  meschant 
que  ces  paovres  ignorans  icy,  qui  grappent 
au  moins  mal  qu'ils  peuvent,  sans  long 
procès,  et  qui  en  trois  petits  mots  ven 
dangent  le  clos  sans  tant  d'interlocutoires, 
ny  decrotoires.  (Rab.,  1.  V,  c.  16,  Jacob.) 

Loiret,  Saint-Ay,  grapper,  vendanger. 

GRAPETEun,  adj.,  grappilleur  : 
Et  oncques  grapeteres  '.  puet  aller  es 
vignes  jusqu'à  ce  que  li  commungs  ayent 
fait  crier  que  ils  porront.  (1242,  Charte 
d'affr.deMontlucon,  ap.  Allier,  Anc.Bourb., 
I,  405.) 

Et  nulz  grapeteurs  ne  doit  aller  en  vignes 
jusques  li  commune  a  fait  crier  que  ils 
courent,  etc.  (1275,  Couslumes  octroyées 
aux  Bourgeois  de...,  par  Raoul,  sire  de 
Culant,  ap.  la  Thaumassière,  Coutumes 
locales  de  Herry,  cb.  lxvii.) 

Centre  de  la  France,  grappeleux,  grap- 
pilleur. 

GRAPHE,  voir  Grafe. 

GRAPHER,  voir  GRAFER. 
GRAPHIGNER,  VOÎT  GRAFIGNER. 

GRAPHON,  S.  m.,  branche  pour  greffer  : 
Donne  moy,  dist  il,  de  cet  arbre  malheu- 
reux trois  grapftons  ou  vergettes,  affinque 
je  les  divise  entre  les  voisins,  affin  que 
chascun  ait  ung  arbre  de  telle  nature,  si 
que  sa  femme  la  se  pende.  {Violier  des 
Hist.  rom.,  o.  xxxil,  Bibl.  elz.) 

GRAPiNER,  V.  n.,  se  livrer  au  pillage  : 

Cil  avocat,  cil  plaideonr 
Qui  ja  ne  querroienl  fiaer 
De  tolir  ne  de  firapiner. 

(DelUserier,  Ricbel.  15212,  flil  r».) 
De  quanke  pot  a  grapiner 
Feit  sa  musage  pur  gnarder. 
(Chron.  de  Geo/fr.  Gawiar,  ap.  Michel,  Chron. 
Angl.  Horm.,   I,  43.) 

GRAPiR  (se),  V.  réfl.,  se  cacher  : 
Se  grapir  etenfuyr  en  cachette.  (R.EsT., 
TItes.,  Suhrepo.) 

GRAPOis,  voir  Craspois. 

GRAPPAGE,  S.  m.,  action  de  se  former 
en  grappe  : 

Grappage,  racematio.  (R.  Est.,  Pel.Dicl. 
fr.-lat.) 

—  Action  de  grappiller: 

Il  veudange  en  couppant  les  grappes,  et 
laissant  le  grappage  ou  grapillage  aux 
jiauvres.  (CoMENius,  Janua  aurea  reserata 
duarum  linguarum,  p.  101,  éd.  1659.) 

GRAPPE,  voir  ClIAPK. 
GRAPPELER,    VOir  GRAPELER. 

GRAPPER,  voir  Graper. 

GRAPPERON,  s.  m.,  bourgfion  stérile  : 
Desquels  (mils)  sortiront  des  bourgeons 
et  drageons  du  tout  stériles  ou  qui  n'ap- 
porteront grand  fruict,  que  les  vignerons 
appellent  grapperons  ou  regaing.  (Cote- 
REAU,  Colum.,  III,  18.) 

GRAPPEUR,  s.  m.,  grappilleur  : 

El  est  le  pareil  observé  contre  les  grap- 


peurs  do  vignes.  (Coût.  d'Estampes,  cxc, 
.\ouv.  Coût,  gén.,  III,  106.) 

GRAPPEUS,  adj.,  en  grappe  : 

Desquelles  (feuilles)  neantmoins  quelque? 
unes  estans  closes  portent  un  fruit  grap- 
peus.  (Du  l'INET,  Dioscoride,  II,  161,  éd. 
1605.) 

Elle  produit  plusours  tiges  feuillues,  a  la 
cime  desquelles  sortent  de  fleurs  herbeuses 
et  grappeuses.  (In.,  ib-,  II,  162.) 

On  lit  dans  le  Dict.  comique  de  Leroux  : 

Grappeux,  v.  1.  Un  manant,  un  gros 
lourdoau. 

GRAPPIN,  erapin,  s.  m.,  menue  paille  : 

A  on  pracl,  ou  millicu,  gracieux. 

Vert,  sans  grappin. 
On  a  planté  en  my  un  Ires  bel  pin. 
(C.m\.  DE  Pis.,  Poés.,  Richel.  604,  f'  72  v°, 
col.  2.) 

Saint  Pierre  de  Lille  n'a  riens  au  droit 
erapin  qui  chiet  du  van.  {Cartul.  de  St. 
Pierre  de  Lille.  f°  206  v°,  ap.  Duc.,  11,646'.) 

GRAPPON,  graffon,  crappon,  s.  m.,  grap- 
pin, crochet  : 

Pour  deux  crappons  de  fer.  [Compt.  de 
Jehan  Lebreton,  1399-1400,  Forteie.'^se,  xvil, 
Arch.  mun.  Orléans.) 

Puur  ung  crappon  pour  tenir  un  des 
grans  chesnes  du  pont  leveis.  {Ib.) 

Deux  grans  grappons  ou  tiennent  les 
torillons.  (Compt.  de  Girarl  Goussart, 
1400-1402,  Fortification,  xxx,  Arch.  mun. 
Orléans.) 

Deux  grappons  qui  tiennent  les  chaynes 
du  gardefol.  (Ib.) 

Pour  ung  grant  gon  en  ])lastre  et  une 
vertevelle  et  ung  crappon.  (Ib.,  xxxvil.) 

Deux  grans  grappons  de  fer  pour  tenir 
la  serreure  qui  est  empres  la  porte  du 
|iont.  (Compte  de  Jeh.  Chiefdail,  1412-1414, 
Forteresse,  Despence,  Arch.  mun. Orléans.) 

Ung  baston  ferré,  appelle  picque  de 
Flandres,...  qui  avoit...  une  rouelle  de  fer 
au  milieu  a  sept  ou  huit  graffons.  (1452, 
Arch.  JJ  181,  pièce  217.) 

GHWi'OKKii,  grafoner,  graffonner,\.  a., 
garnir  de  grappons,  de  crochets  : 

A  Guillemin  Voisin,  fevre,  pour  six  vins 
dix  sept  graffes  de  fer  pour  les  murs  qui 
sont  sur  la  rivière  de  Loire,  pourgraffonner 
les  couvertures  d'iceulx  murs.  (Compt.  de 
J.  Asset,  1402-1404,  Forteresse,  xiv,  Arch. 
mun.  Orléans.) 

GRAPPU,  adj.,  en  forme  de  grappe: 
Son    fruict  retire  a  celuy  du  lentisque, 

et  est  noir,   douçnstre,  et  grappu  comme 

un  raisin.  (Du   PlNET,  Dioscoride,   1,  108, 

éd.  1605.) 
Geste  plante  produict  un  fruict  rouge  et 

grappu.  (1d.,  Pline,  xill,  21,  éd.  1566.) 

GRAS,  s.  m.,  degré: 

Liquelx  ne  siroit  in  justise  ou  eis  gras 
de  la  justise.  (1408,  Arch.  Frib.,  1"  Coll. 
de  lois,  n»  155,  f  39  v».) 

Li  prochain  hoirs  jusque  ou  v"""  gras. 
(1410,  ib.,  n"  187,  f  51  v.) 

Les  murailles  soubstenant  les  clostures 
et  couverture  du  gras  et  poissonnerie  de 
ceste  ville  ruynoiént.  (1536,  Reg.  cnns.  de 
Limoges,  I,  276,  Ruben.) 

43 


338 


(IRA 


GRA 


GRA 


L'entrée  el  sorlie  diul.  gras  estoyenl 
mal  aises,  tlb.) 

Diinbs.Jura,  Hanie-Sadne,  grrî,  pas  d'esca- 
lier, escalier. 

Le  Gras  du  Qneyroix  est  mentionné 
dans  un  acte  du  xiii*  ou  du  xiv"  s.  Le 
marché  an  poisson  qui  se  tenait  autrefois 
an  carrefour  de  Saint-Pierre  s'est  appelé 
jusque  dans  ces  derniers  temps  le  Gras. 

Cf.  Gré  2. 

cnASAL,  voir  Graal. 

c.R.\sciER,  voir  Gracier. 

GhASET,  voir  Craisset. 

GRAS  HUMÉ,  S.  m.,  bouillon  : 

Mais  li  vilains  por  garison 
AToit  ce  soir  prise  poison, 
Tant  ot  roengié  bon  bnef  as  ans. 
Ri  don  gras  humé  qui  fu  chaus. 
Que  11  pance  n'estoil  pas  mole, 
AÎDX  li  teot  coin  corde  a  citole. 
iDii  Pel  m  Vilain,   Montaiglon  et  Kaynaud.  Fahl., 
III,  lOi.) 

GRASILLIER,  VOÏr  GaRSILIBR- 

oRASLE,  voir  Grailk. 

GRASMATIQUE,  VOÏr  GRAMATIQUE. 

GRASPOis,  voir  Craspois. 

GRASSECE,  -  esse,  s.  f.,  qualité  de  ce 
qui  est  gras,  embonpoint  : 

Ici  en  mi  on  pré  veoil 

Set  vaches  dont  monlt  li  scuit 

Et  la  biauté  et  la  grasseee. 
'EvRAT,  C.rnrse,  lii.hel.  12i57,  f»  95  r°.) 
Descouvrit  une  source  d'humeur  grâce 
et  huileuse,  dont  après  que  l'on  eut  cspuisé 
la  première,  il  en  sourdil  une  uutre  claire, 
qui  ne  differoit  de  rien,  ny  en  odeur,  ny 
en  goust  et  saveur,  de  l'huile  naturelle, 
ayant  le  lustre  et  la  grassesse  si  semblable, 
q'uel'on  n'y  eust  sceu  Irouverny  coLDoistre 
aucunedifference.  (Amyot,  Kies,  Alexandre 
le  Grand,  éd.  1365.) 

C'est  une  pierre  qui  favciise  a  la  diges- 
tion et  a  la  grassesse.  (1,A  UoD.,  Harmon., 
p.  HO,  éd.  lâ/S.j 

GRAssELAiGE,  S.  ui.,  sorte  d'iuipôt  : 
Il  n'est  loisible  a  homme  de  quelque 
condition  qu'il  soit  de  imposer  ou  mectre 
sus  truaiges,  tnulniges,  ne  grasselaiges,  ou 
autres  imposlz  sur  ceux  qui  cueillcul  e 
amassent  ledict  or.  (1472,  Ord.,  xvil,  484. 

GRASSERiE,  voir  Crassf.rie. 

(iRAssET,  voir  Criisset. 

GRASSBTË,  S.  f.,  qualité  de  ce  qui  est 
gras: 

Byas  net  engraissier  deux  mulles,  grasses 
et  les  mist  hors  de  la  cité,  et  trouvées 
des  ennemis  furent  menées  a  Aliiitus  qui 
admirant  la  j/ratseté  d'icelles  estima  la  cité 
plaine  de  vjlailles.  (russEllKH,  C'ron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  Il,  I»  71  r».) 

Mcsmement  une  grasseie  de  langue  qu'il 
avoit,  laquelle  eust  esté  vice  en  un  autre, 
luy  seoit  moult  bien.  (Ije  Selvk,  Vie»  de 
PluL,  Alcibiadi-,  éil.  1547.) 

Ces  grattetez  demeurent  partie  en  la 
cendre,  partie  en  In  suye.  fTres.  de  Evo- 
nime,  p.  1«7,  éd.  tnnii.) 


CRAssEUR,  voir  Chasseur. 

1.  CRASSIER,  voir  Crassier. 

2.  CRASSIER,  voir  Gracier. 
GRASSiMER,  voir  Garsilier. 
GRASsoiER  (se),  V.  réfl.,  se  pavaner  : 

Jadis  de  povro  habit  estre  vestu  soloient 
Et  preechanl  a  pie  p:ir  le  pais  aloient. 
Mais  sur  les  grans   chevaus  vont  hui  et  se  gras- 
[soienl 
(Le  DU  des   Hais,  Richel.  24432,  f°  140  r».) 

1.  GRATE,  s.  f.,  claie  en  osier  : 

Mes  iluec  non  lui  list  besoingnc  de  ficher 
paveillon  ne  de  drecier  trehuc,  mes  firent 
une  grale  de  basions  ou  de  jnnclii,  et  la 
metoient  piètre  loies.  {Amé,  Y'stoire  de  li 
Normanl,  VII,  4,  ChampolUon.) 

2.  GRATE,  gratte,  s.  f.,  grattelle  : 

La  vertu  de  ladite  eauc  est  telle  qu'elle 
guorist  en  moins  d'un  regard  d'œil  toutes 
playes  qui  sout  faites  de  blessures,  ou  de 
raclie,  de  gratte,  et  tigne.  (A.  Du  Moui.lN, 
Quinte  ess.  de  tout,  chos.,  p.  108,  éd.  1349.) 

Item  est  privilège  de  vieilles  gens,  leur 
tomber  les  cheveux  sans  pigner,  et  bien 
souvent  leur  venir  de  menue  gratte  sur  le 
col  a  cause  de  la  pborphe.  (Gutkrrv,  les 
Epist.  dorées  de  Guevara,  II,  272,  éd.  1S88.) 

Bourg.,  Yonne,  et  Suisse  roni.,  Fribourg, 
gratte,  gale.  Argot,  gratte,  gale.  Morv., 
graite. 

GRATEiNE,  S.  f.,  souricière,  ratière  : 
Muscipula,   grateine.   (1348,    Gloss.  lat.- 
gall.,  Richel.  1.  4120.) 

GRATEiz,  S.  m.,  grattement: 

Grateiz  de  gelines.  (Prov.,  ap.  Crapelet, 
Prov.  et  dict.  pop,  p.  11.) 
j      Aunis,  graltis,  terre  grattée  par  les  ani- 
maux. 

j      GRATEOR,  S.  m.,  celul  qui  gratte  : 

Ne  troïissiez  .1.  grateor 
Que  cist  ne  fu[il!mout  mellor. 
{îiu  vilain    Mire,  259,    var.,  Montaiglon  et  Hay- 
uaud,  Fail.,  III,  375.) 

GRATER,  V.  a.,  renverser,  détruire,  en- 
lever : 

Le  chaslel  fist  lut  nlumer. 
Portes  ahalre,  murs  grater. 

(Wace,  Hou,  3"  p.,  3355,  Andreseu.) 
Veianl  Normanz,  pur  eus  honir 
E  por  eus  confundre  e  Icidir, 
Vont  toi  graté,  veiaut  lor  oilz  (le  chastel). 
(Bkn.,  D.  (/f  JVorm.,  11,  322i-2,  Jlichcl.) 

Que  quanqii'il  pooit  rapiner, 
Uiiariqu'il  pooil  du  roi  graler. 

(llir.  de  S.  Eloi,  p.  38,  Peigné.) 

Par  foy,  dist  le  roy  d'Armanie^  quant  a 
vous,  vous  avez  failly  a  graler  le  roy  de 
Cbippre,  mon  nepveu.  (J.  d'Ahras,  Meïus., 
p.  183,  liibl.  elz.) 

GRATERiE,   -  ye,  S.  f.,  action  de  grat- 


Me>  longes  ne  demorra  inic 
Que  il  ne  flst  le  rovertour  (^rouler. 
Bien  sout  les  coupes  le  roy  douer 
Le  chevalier,  bien  escient  ; 
Oiiar  il  ne  se  repn.se  nenl. 


Moll  est  vaillannt  eu  cel  estour. 
Sovenl  fesoit  le  covertonr 
Crouler  c  torner  de  nue  part  ; 
K  la  veille,  qe  moul  sont  de  art 
E  d'engyu  e  de  trycherye 
Pensa  qe  unqc  pur  grateryr 
Ne  ala  le  coverlour  ensi. 
(Bu  Chev.  a  la  corbeille,  p.   42,  Michel. i 

GRATEURE,  S.  f.,  grattage  : 

Quanfon  voit  que  le  letre  est  gratee  el 
rescrite  el  lieu  que  le  grature  fu.  (Beaum., 
Couf.  du  Beauv.,  c,  xxxv,  9,  Beugnot.) 

Unes  lettres....  sans  treu,  sans  cousture, 
sans  grateure  et  sans  cbanceleure  nulle, 
(1309,  Arch    K  28,  pièce  3.) 

GRATEus, adj.,  qui  a  la  grattelle: 

Corbes,  ou  grateus  ou  roingneus.  [di- 
gestes, ms,  -Montp.  H  47,  f"  256''.) 

11  est  toujours  grateux  et  roigneux. 
(CoRBir.HON,  Propriet.  des  choses,  Richel. 
22333,  f"  133^) 

Scaber,  grateux,  rongneux.  {Gloss.  de 
Salins.) 

GRATICULE,  S.  f.,  gril  : 
Dessus  la   fournaise  a  graticule  de   fer 
{Liv.  de  M.  Pol,  xxxviii,  Pauthier.) 

GRATIERE,  VOir  GLATIERE. 

1.  GRATiF,  adj.,  reconnaissant: 
Amour  est  subject   et   obéissant   a  ses 
prelatz  et  majeurs,  vil  a  soy  et  desprisé, 
dévot  en  Dieu  et  gratif,  c'est  a  dire  regra- 
ciant Dieu.  {Intern.  ConsoL,  II,  o,  Bibl.elz.) 

2  GRATIF,  s.  m.,  sorte  de  laine  de  re- 
but : 

Et  s'ilz  ouvroient  d'autre  laine,  comme 
de  gralifz,  boures  ou  d'autres  fuulses  et 
mauvaises  estoffes,  le  filé  qui  en  sera  fait 
sera  ars.  (1446,  Ord.  de  l'khev.  d'Amiens 
sur  le  métier  des  bonnetiers,  ap.  Aug. 
Thierry,  JWon.  du  Tiers  Elut,  11,  180.) 

Cf.  Ghatousse. 

GRATIFICATION,  S.  f.,  plaisir,  joie  : 
L'honneste    est    stable    et     permaneni, 
fournissant  a  celuy  qui  l'a  faict  une  grati- 
fication constante.  (Montaigne,  Ess.,  11,8, 
p.  246,  éd.  1S93.) 

GRATIFIER,  -  i/?ier,  verhe. 

—  Act.,  remercier  : 

Lechieu  le  gratifiant  se  donne  a  luy.  (('•■ 
BouCHET,  Serees,  11,  63,  Roybet.) 

—  Flatter  : 

Et  si  j'ay  veu  au  voyage  de  Bayoïme 
qu'aucuns  Espaignolz,  qui  le  vouloient 
aplaudir  et  grailiffier,  l'appelloieiit  cou- 
rounel.  (Brant.,  Cap.  fr.,  V,  346,Lalanne.) 

—  Neutr.,  témoigner  de  la  reconnais- 
sance, être  agréable  : 

Pour  gratifier  a  sa  tendre  espousee.  (1!. 
OES  Pehieus,  Nouv.,  i'.xxiii,  p.  370.) 

Penser  gratifier  au  ciel  et  a  la  nature 
par  uostre  massacre  et  homicide.  (Mon- 
taigne, Ess.,  I,  29,  éd.   1596.) 

Pour  gratifier  a  uostre  hoslesse,  il  luy 
respondit.  (G.  Bouchet.  Serees,  111.  27!i, 
Boybel.) 

—  Kéll.,  se  féliciter  : 


r.HA 


r.KA 


GBA 


330 


Il  esl  peu  criioimiies  addoiiiioz  a  la  poésie 
qui  ne  se  grali/iassent  plus  d'estre  pères  de 
lEneidc  que  du  plus  beau  garçon  de 
Rome.  (MOM.,  Ess.,  Il,  8,  ^d.  1595.) 

GRATIFIOUE,  -  icque,  aiij.,  qui  giMlilie, 
bienfaisant  : 

Que  certes  nulz  hommes  ne  devroit 
ymafjiner  que  jamais  il  voulsissenl  cor- 
rompre par  aucun  maléfice  nouvel  leurs 
bénéfices  anciens,  et  meisuiement  qui 
estoient  assis  es  gens  si  gratifiques  floris- 
sant et  recognoissant.  fBÉRSUlHE,  T.  il'»., 
ms.  Ste-Gen.,  f'IlS".) 

—  Reconnaissant  : 

Parquoy  les  gratificques  romains  luy 
firent  une  statue  a  clieval  a  perpetuele  mé- 
moire de  sa  vertu.  (FossETiER.Cro».  Afarff., 
nis.  Brux.,  II,  f"  146  v°.) 

—  En  parlant  de  choses,  qui  exprime 
des  remerciements  : 

Il  célébra  a  Dieu  avec  fout  le  peuple  hos- 
ties et  sacrifices  gratificques.  {Hist.  s.  et 
prof.,  Ars.  3079,  f»  11«.) 

GRATIGNER,  voir  GRATINER. 

GRATiiBR,  voir  Gracier. 
6RATILLBUX,  adj.,  qui  aiguillonne  : 

Jaçoit  ce  que  la  char  gralillcuse 
Laissié  ayt  aucunes  pointures 
Ou  soarent  l'ame  ralilleuse 
S'ahurte... 
(Lbfraîic,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f"  66''.) 

GRATINER,  -  Qner,  V.  a.,  égratigner, 
gratter  : 

Ses  temples  traire  et  gratiner  son  vis. 

(LmLoA.,  ms.  Montp.,  i"  t'26\) 

Lai  veisâiez  taot  chevalier  plorcr, 
Lor  poitts  deslorilre  et  lor  vis  ijratiner. 

(;*.,  llichel.  1822,  f"  212  s".) 

MoU  sont  (le  maie  part  et  de  mauvaise  orloe  (ces 
[bêtes) 
H*  se  pneent  soufrir,  l'une  l'antre  gratine. 

(Roum.  d'Alix.,  P  78»,  Michelant.) 
Lor  caveas  rnupi^nt  et  lor  faces  gratinent. 

(Raihrert,  0:iier,  12605,  Barrois.) 
Des  on„'Ies  de  lor  mains  onMor  vis  gratina. 
{Renaul,  ms.  Oxf.,  Bodl  ,  Douce  cxsi,  fin.) 
La  face  li  a  gratinée, 
Jas  l'abati  teste  versée. 

(Rcnarl,  2.591,  Méon.) 
Sa  tiestc  vit  entrcpelee 
Et  SI  ciere  gratinée. 

I  Vies  des  Pères,  Ars.  .'i:;27,  f»  2''.) 

Gratigne  mon  ilos  et  je  te  gratignerwj 
ton  orleyl.  (I'alsgrave,  Esclairc.  de  la 
lang.  franc.,  p.  480,  Génin.) 

Par  la  mort,  s'il  nie  gratigne  je  le  mor- 
drai. (D'AuBiGNÉ,  Faenesl.,  1.  Ill,  c.  S, 
Bibl.  elz.) 

Centre  de  la  Fr.,  Canada,  Suisse  rom., 
Neuchàlel  et  Fribourg,  gratigner. 

GRATINTUHE,  S.    f.,    SyU.     de    ,'/rOjM!SS, 

bourre  : 

Nuls  tisserons  ne  poeuvent  mettre  en 
vente  bourre  ne  gratintures,  mais  eschiet 
a  tapissiers  et  non  a  aultres.  (xv'  s.,  Stat. 
des  tisser,  de  draps,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
tnéd.  du  Tiers  Etat,  t.  III,  p.  573.) 

GRATIS,  s.  m.,  gratification,  récom- 
pense : 


l'arquoy,  et  pour  le  subtil  acquest  iiu'ils 
y  avoient,  conseilloient  au  duc  et  a  ses 
gens  que  nullement  il  ne  les  souffrist 
mettre  jus  (les  impôts);  car  du  grand 
avoir  qui  en  venoit  tous  les  ans,  la  court 
meismes  en  divers  membres  en  seroit 
nourrie  et  soutenue,  et  en  auroit  son  gratis 
l)our  clore  ses  yeux.  (G.  CiiASTELL.,  Cliron. 
des  D.  de  Bourg.,  111,  95,  Buchon.) 

A  M.\I.  les  esleuz  de  Uelhellois  pour  gra- 
tis d'aucuns  plaisirs  qu'ils  ont  faictz  pour 
la  ville.  (Compt.,  Arch.  mun.  Rethel.) 

GRATisE,  voir  Gratdisk. 

GRATisoN,  S.  f.,  grallfille  : 

Chaudisons  et  gratisons.  {Des  Vilains, 
Richel.  12381,  f»  373  v°.) 

GRATissE,  voir  Gratuise. 

GRATOiRE,  gratt.,  s.  f.,  instrument 
avec  lequel  on  gratte  : 

La  bonne  vieille...  prenant  la  mesme 
grattoire  pour  briser  son  fourmage.  (Du 
l'INET,  Dioscoride,  IV,  73,  éd.  1603.) 

GRATON,  creton,  s.  m.,  morceau  de  porc 
cuit  dans  la  graisse  : 

Gratons  dus  aux  religieuses  de  la  Trinité 
a  caresme  prenant.  (xiv°  s.,  Terrier  de  la 
Trinité,  Arch.  Vienne.) 

Gralon  de  porc,  of  the  fat  that  holds 
tlie  entralls,  beiog  melted,  there  remalnes 
a  flesliie  part,  which  eut  in  peeces,  is  thus 
tearmed  at  Paris.  (CoTr.R.,  éd.  16o0.) 

Gralon,  creton,  m.  Chicharron.  (Ces. 
Oddin,  Trésor,  éd.  1660.) 

Chicharron,  m.  Un  creton,  c'est  ce  qui 
demeure  en  la  poisle  après  qu'on  a  tiré  la 
graisse  de  l'oing  du  pourceau,  qui  est  le 
saindoux,  et  est  tout  rissolé  et  sec  comme 
du  lard  qu'on  met  en  une  omelette,  (lo., 
Tesoro,  éd.  1660.) 

Vienne,  Deux -Sèvres,  canton  de  Bres- 
suire,  graton,  débris  de  lard  fondu.  Basse- 
Normandie,  creton. 

GRATONNER,  v.  n.,  fréquentatif  de 
gratter  : 

Adonc  luy  gralonne  le  chief. 
Et  puis  le  baise  de  rechief. 
CJ.  Lf.fevre,  Mathcolm,  ii,  llit,  Tricolel.) 

GRATOuiLi^EMENT,  S.  m.,  Chatouille- 
ment : 

Titillatio,  gralouillemens.  {Gloss.  de  Sa- 
lins. ) 

GRATouiLLEux,  adj.,  chatouilIcux  : 

Titillicus,  jfratouiHeMa;.  {Gloss.  de  Salins.) 

GRATTE,  VOirGRATE. 

GUATTELEUX,  adj.,  sujet  à  des  déman- 
geaisons : 

D'autres  y  a  t  il  encor  qui  sont  de  la 
peau  fort  maleficiees  et  marquetées  comme 
marbre,  tavellees  comme  faons  de  bisches, 
gratleleuses  et  subjcctes  a  enderses  fari- 
neuses et  farcineusee.  (Brant  ,  des  Dames, 
IX,  264,  I.alanne.) 

GRATTOIRK,  VOir  GrATOIRE 

1.  GRATUISE,  -  isse,  -  ise,  s.  f  ,  bourre, 
mauvaise  laine,  poil  qui  tombe  des  peaux 
en  les  grattant  : 


J'ai  gratuises  a  pelelces. 
(.Du  Mercier,  ap.  Crapelet,  Prov.  et  diet.  pnp., 
p.  150.) 

l'ource  que  pluseurs  drappiers  usans  de 
fait  de  drapperie  a  U  lieues  environs  de 
la  ville  de  'Troyes,  font  draps  a  lisière  de 
gratuise,  de  seurtonture,  d'aigiielins  et 
autres  mauvaises  matières,  et  ne  les  font 
que  en  .vill.  ou  .x".  et  se  ils  esloient  de 
bonnes  matières  si  devroient  il  cslre  en 
.XVI»...  (1377,  Ord.,  vi,  283.)  Impr.,  gra- 
turse. 

Ou  cas  toutes  voies  que  es  dis  draps  n'ait 
point  bourre,  tondice  ou  laviche,  laveton, 
pennes  ne  gratuise.  (1410,  St.  de  la  drap, 
de  Cliauny,  Arch.  mun.  Chauny.) 

Que  les  jurez  puissent  arrester  tous  les 
draps...  ou  s'en  trouvera  barres,  ou  bri- 
dures  ou  gratisses.  (1421,  Arch.  JJ  173, 
pièce  113.) 

Que  aucun  dudit  meslier  ne  mecte  en 
œuvre  drap  pourry,  de  bourre  ne  de  gra- 
tise.  (1424,  Ord.,  xiii,  78.)  Plus  bas  :  gra- 
tisse. 

Dans  le  Recueil  des  Règlements  des  Ma 
nufactures,  imprimé  au  Louvre  en  1730, 
t.  II,  p.  303,  dans  l'art,  xxix  d'un  règle- 
ment pour  les  manufactures  de  draps,  il 
est  défendu  de  mettre  dans  les  draps 
bourre  ou  gratousse  de  pelletier. 

Argot,  gratouse,  dentelle. 

2.  GRATUISE,  s.  f.,  râpe  : 
Gratuises,  pilous  et  mortiers. 
{Sermon,  42,  Picot  et  Nyrop,  Noiir.  tire,  de 
farces,  p.  193.) 

GRATUISEUR,  gratuisseur,  s.  m.,  bour- 
re,  mauvaise  laine  : 

L'en  ne  pourra  mettre  en  draps  mar- 
chans  mahrez  ou  meslez,  ni  en  draps 
quelconques  pigniez  a  s&ain,  gratuisseurs, 
bourres  ne  autres  laines  ou  choses  déten- 
dues. (1406,  Ord.,  IX,  171.)  Plus  bas  ;  gra- 
tuiseurs. 

GRATUISSEUR,  volr  Gratuiseur. 

GRATUITÉ,  S.  f.,  cadeau,  présent,  bon 
office: 

Ramembrance  de  pluisieurs  coses  ap- 
parteuans  a  l'office  et  de  pluseurs  yra- 
tuitcs  qui  y  sont  venues  et  eskcuwes. 
(Titre  de  1361,  Arch.  mun.   Valenciennes. 

Si  s'en  partirent  et  passèrent  par  les 
Allemagnes,  ou  ils  trouvèrent  plusieurs 
plaisirs  et  gratuitez  :  mais  pourtant  ne 
laissoient  ils  point  qu'ils  ne  pillassent  et 
dérobassent.  (Juv.  des  Urs.,  Hist.  de 
Charles  VI,  an  1396,  Michaud.) 

Luy  donnèrent  une  escarlatte  moul 
belle' et  ung  gris  le  plus  fin  des  aultres 
sans  les  vins  et  aultres  gratuites  qui  es 
toient  de  grand  coust  (G.  Chastell. 
Cliron.  des  D.   de  Bourg.,  I,   56,  Buchon. 

Et  avec  ce  luy  fcit  plusieurs  autres  gra- 
tuttez  et  menus  plaisirs,  dont  il  ne  fut  en. 
cores  pas  content.  (Martial  d'Auverg.ne, 
Arrests  d'Amours,  l,  éd.  1333.) 

Et  donna  le  duc  de  grans  dons  au  roy, 
en  tapiceries  de  haute  lice,  en  chambres 
de  hroduies  et  en  chevaux  couverts  et 
bardes  moult  honnorablement  :  et  le  roy 
donna  des  gratuites  d'Alemaigne  au  duc. 
(Ol.  de  la  Marche,  Mém.,  I,  7,  Michaud.) 

Gratuité  est  deue  aux  services  et  rému- 
nération aux  bons  serviteurs.  (1481,  Lell. 


340 


(IRA 


GRA 


GRA 


de  Rtnè  II,  D.  de  Lorr.,  Arcb.  Meurthe, 
Très,  des  charl.  de  Lorr.,  lelt.  pat.,  vol. 
Bî,  (MH  V».) 

Ceux  de  la  ville  ne  leur  firent  guaire, 
de  gratuHf,  car  ils  tindrent  les  portes  for- 
closes et  bien  serrées.  {.Molinet,  CAron., 
cil.  cxiv.  Buchon.) 

GRATi'iTEux,  -  eulx,  adj.,  reçu  en  ca- 
deau : 

Tant  de  ses  hleos  greluilnlx. 
Comme  de  ses  biens  natarealz. 
(J.  Le  FtTRB,  la  Yirille,  1.  III,  t.   ^771,  Co- 
cheris.) 

GRATULACiON,  -  Uon ,  S.  f.,  félicita- 
tion,  signe  de  joie  : 

Por  ce  ,  sans  estimation, 
PlDs  arODt  gralulalion 
El  joie  en  bien  Deu  simplement 
Qn  en  tonz  les  lenrs  communément. 
iSerm.  du   iiii*  t.,  Hippeaa,  fier.   hial.  de  t'aiic. 
I.fr.,  1877,  p.  220.) 

Comment  pourroit  ce  astre  que  la  cité 
de  Rome  soit  en  leesce,  victoire,  gratula- 
eions  et  supplicacions  pour  cause  de 
Quintius  Fabius  et  de  sa  victoire  ?  (Bkr- 
sniBK,  T.  Lit.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  137'.) 

GRATULAToiRE,  adj.,  de  félicitation, 
de  remerciement  : 

Je  suis  conirainct  changer  mon  instituée 
oraison  gratulaloire,  en  recommondatoire 
et  paroles  excusatoires.  (Maht.  du  Bel- 
LAT,  Mém.,  1.  IV,  f»  127  r»,  C-d.  1S69.) 

caATULER,  verbe. 

—  Neutr.,  être  agréable  : 

Liquel  pour  graluler  et  conjoir  ans 
Romains  envolèrent  a  Rome  leurs  légats 
porlans  .1.  don  de  une  coronne  aor. 
(Bbbsuire,  Tit.  Lit.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  ^24^) 

—  Act.,  féliciter,  remercier  : 

Ohé  ma  femme,  qael  maintien 
As  tu  en  gralulant  les  dieux  ! 
Laisse  les. 
(Thernee  m  franc.,  f°  218',  Verard,.) 

GRATURE,  voir  Gratedrk. 

GRATisÉ,  adj.,  râpé: 

Tu  .-idjousteras  deux  roux  d'œufz  batus 
ensemble,  ung  peu  de  fromaige  vieux 
gratusé,  et  remeueras  souvent  ta  potée. 
{Plaline  de  honneste  volupté,  f»  80  r»,  éd. 
1528.) 

Quant  sera  deroy  cuyt  (le  pigeon)  l'ins- 
pergiras  de  sel  et  pain  gratusé.  (Ib.. 
fo  66  T'.) 

Deux  pains  gratusez.  (Ib.,  f"  81  r'.) 

Cf.  Gbatcise  2. 

GRAU,  grauw,  greu,  s.  m.,  croc,  sorte 
de  fourche  à  dents  recourbées  ; 

Saches  quant  il  doircnl  fenir 
Diable  sont  de  tontes  pars 
A  greia,  a  gnirres  el  a  dars. 
(GtLi.,  Ijnid.,  liichel.  2ol27,  f»  8  v°.) 
Si  alcrent  celle  part  et  le  sacierent  de- 
viers  au.s    a   graus   de   fier,    et   l'ocirent. 
{Chron.  de  Rains,  c.  xxix,  L.  Paris.) 

Ung  jraHici  sacqucfiens.  (1487,  Béthune, 
ap.  La  Fous,  GlotS.  ms.,  IJibl.  Amiens.) 

—  Griffe  ; 


Car  se  to  dame  i  pnet  geter 
Ses  ffratis  fju'a  tranchaos  corne  grue. 
Vos  aurez  tost  vie  perdue. 
(Jeh.  d'Estbcen,  Chons.,  ap.  Scheler,  Trom.  helg., 
nouT.  sér.,  p.   121.) 

S'il  enl  grans  d'esconfle. 
(Pfiel.  (T.  av.    ISOO,    Ricbel.  12613,   IV,  1367.) 

Pour  robes,  lorains  et  chevaus, 
!N"aienl  pas  .iirnisiez  les  graus 
Dont  il  font  les  chevaliers  braire. 
(C'fsl  li  Mariages  des  filles  au  diable,  ap.  .Inb., 

Nour.  Rec,  I,  291.) 
Et  firent   de  lor   graus  (les  lonps)  maiale  esgri- 
(fnre  laide. 
(DU  d'aventures,  Richel.  837,  P  313^.) 
Les  lions,  qui  ne  povoient  touchier  son 
corps,  mordoient  les  pierres  bises  et  les  es- 
gratinoient  a  leurs  graulx.  (Fleur  des  hist., 
Maz.  630,  f°  iOT.) 

Il  fut  aherp  et  pris  u  graux  et  aux  ongles 
et  fui  tout  dossiré.  {Girart  de  Rossillon, 
ms.  de  Beauue,  éd.  L.  de  Monlille,  p.  233.) 

Tout  ce  ou  ils  pouvoient  asseoir  les 
mains  doigts  ou  graux  estoit  rillé  on  ran- 
chonné.  (MoLlNET,  Chron.,  eh.  cclix,  Bu- 
chon.) 

Hainaut,  graus,  griffes.  Pie.,  grau  de 
cat,  églantier. 

Nom  propre.  Graux. 

GUAUE,  grauhe,  grauwe,  groe,  s.  f., 
griffe  : 

Près  soi  k'en  autel  point  que  pinchons  ou  aloe 
K'espreviers  fameillens  tient  saisi  en  sa  groe. 
(Berle,  859,  Scheler.) 
A  retiré  l'humain  linaige  hors  les  jrauwês 
des  faulx  satellites.   (J.   MoLlNET,   Chron., 
cil.  CXLIX,  Buchon.) 

Autres  esgratinoit  aux  ongles  et  agrauhes. 
(G.  Chastell.,  Ver.  mal  prise,  p.  516,  Bu- 
chon.) Jmpr. ,'granhes. 

Cf.  Grau. 

GRAUHE,  voir  Graue. 

GRAUNOESCE,  Voir  Grasdicce. 

GRAIJNTABLE,  VOir  CREANTABLE. 
GRAUNTEISUN,  VOir^JGRANTEISON. 

GRAUW,  voir  Grau. 

GRAUWE,  voir  Graue. 

GRAUWET,  voir  Gravkt. 

GRAVACE,  voir  Crevace. 

GR AVAGE,  -  aige,  s.  m.,  grève,' bord  de 
la  mer  : 

De  la  saisine  de  plusieurs  veres  arrivez 
en  certaines  mettes  ou  gravage  de  la  mer. 
(1336,  Arch.  .1,1  69,  f»  169  v».) 

Comme  feuêt  venuz  et  arrivez  a  vereq 
en  la  paroisse  de  Morsalmes  ou  gravage... 
deux  tonneaulx  de  vin.  (1375.  Arch.  JJ 
173,  pièce  548.) 

Et  contient  ledit  fief  six  cens  acres  de 
terre  sans  y  comprendre  le  gravaige  de  la 
mer  qui  contient  une  lieue  ou  environ. 
(1395,  Denombr.  du  baill.  de  Constenlin, 
Arcb.  P  304,  f"  189  v.) 

—  Droit  sur  les  varechs,  etc.,  rejetés  par 
la  mer  : 

Aussi  m'appartient  \esgravages  par  toutes 
les  mecles    d'endroit    mondit  Qef.  (1413, 


Denombr.  du  baill.   de   Constenlin.  Arch 
P304,  f°  117  r».) 

Gravaige  et  vrec.  (Ib.,  f»  150  v».) 
GRAVAiN,  voir  Grevain. 
GRAVALE,  voir  Gravele. 

GRAVALMENT,  VOlr  GREVAL-MENT. 

GRAVANCE,  voir  Grevante. 

GRAVANTER,    voir  CRA VANTER. 

GiiAVATiF,  adj.,  qui  appesantit: 
Se  la  douleur  est  gravative  ainsi  que  s'il 
sentoit  ung  grant  fardel,  c'est  signe  qu'il  y 
a  plenté  d'humeur.s  de  niale  qualité.  (B.  de 
GoRD.,  Pratiq.,  I,  17,  éd.  1495.) 

GRAVAUMENT,  VOir  GREVALMENT. 

GRAVE,  grève,  s.  f.,  gravier  : 

Fieus,  graves  et  ordures.  {Ord.  du  31  mai 

1390,  Arch.     mun.    Rouen,    reg.  A   1     T 

132  v«.) 

Ouvriers  qui  ont  esté  pour  osterlajrsBe 
qui  estoit  près  du  bateis.  (1406,  Compt.  de 
Nevers,    CC    15,    f°    12    r»,    Arch.    mun. 

Nevers.) 

Et  en  ce  faisant  qu'il  sera  incessamment 
besongné  a  l'évacuation  des  graves  et  im- 
mundices  estans  au  dictfausbourg  (S.  Ger- 
main). (Piècc.  de  1584,  Felib.,  Preuv.  de  l'H. 
de  Par.,  III,  18M 

Ouvre  les  passages  et  achemine  la  grave 
et  le  sable.  (Mont.,  Ess.,  1.  II,  c.  37,  f»  337 

r»,  éd.  1588.) 

—  Lieu  graveleux,  grève  : 

Ci  nus  raconte  ke  un  leus 
En  une  grave  jut  tnt  sens. 

(Mawe,   Ysopel,  LVI,  lluq. 

Uns  liuns  fu  mult  Iravelliez 
E  de  courre  mont  aouiez. 
En  une  grave  fist  sun  lit. 
Bien  fu  malades  a  sun  dit. 

Od.,  ib.,  ixTiii.) 
Vente  d'une  vigne  en  graves  de  Bordeaux. 
(19  mars  1525,   Arch.  Gir.,   Not.,  Brunet, 
67-4.) 

H. -Maine,  Norni.,  arr.  d' Alençon,  jra»e, 
gravier. 

GRA^'EGNIE,  s.  f.  i 

Che  sont  li  chens  deu  a  Vauls  a  .il. 
termes...  Et  doivent  aucunes  teres  grave- 
gnies  a  ches  .ii.  termes.  Est  a  assavoir  a 
le  Saint  Remy  .vi.  d.,  une  poulie,  .1.  ses- 
tier  d'avaine;  au  Noël  .IHI.  d.,  .il.  capons. 
(1337,  Cart.  Alex,  de  Corbie,  Richol.  24144, 
f»  99  V».) 

Et  doivent  chil  .ii.  journeus  de  tere  .il. 
gravegnies.  (Ib.,  !'  102  r».) 

GRAVEi..,  s.  m.,  gravier  : 

Voit  le  poison  noer  par  le  gravel. 

Uuberi,  p.  15'J,  Tolilcr.i 

1.  GRAVELE,  -  elle,  -  iele,  -  ielle,  grev., 
gravale,  s.  f.,  sable,  gravier,  lieu  sablon- 
neux, graveleux,  grève  : 

Eplut  sur  eals  sicume  puldre  charns,  c 
sicume  gravele  de  mer  oiseals  enpenez. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  lxxvii,  28,  Mi- 
chel.) 

Eus  en  mi  liu  dcl  pré  ot  une  fontaiuiele  ; 
Li  rnisiaus  ealoit  clers  ot  blanqne  li  gravele. 
(lioum.  d'Ali-r.,  C  51»,  Michelanl.) 


GRA 

En  on  vergier  lei  aiifl  fontenele, 
Dont  clere  est  l'onde  et  blanche  la  grarele. 

{Rom.  el  pasl.,  Barlsch,  I,  9,  t.) 
La  grariele  estoit  vermeille  comme  sans. 
(Saint  Graal,  II,  28,  Hiicher.) 

La  grevelle  efloit  rermelle  comme  sans. 
{Ib.,  Ricliel.  24S5,  f°8  r°.) 

Tant  chÎTauche  arrier  et  avani 
Par  la  fovest  a  quelke  painne. 
Qn'il  s'anbat  sor  une  fontainnc, 
Dont  l'aigne  cort  el  sainne  et  bele 
Blanche  et  nete  sor  la  gravelle. 

(Dolop.,  9228,  Bibl.  elz  ) 

Si  Ti  lot  covert  et  paTo 

Le  fonz  de  l'eve  de  gravelle. 

{Rose,  Itichel.  1373,  f  i\) 

Le  fons  de  l'eve  de  gravete. 

(Ib.,  Ricbel.  1559,  PS") 

Fols  est  ki  a  cssiant 
Venlt  sor  gravelle  semeir. 

(CMus.,  nis.  Berne  389,  f  81  y'.) 

Pieres,  kaillans,  gravielle  fait  aporter  de  mer 
Et  faseles  de  verges. 

iPoés..  Ricbel.  2039,  f  30  r".) 

Sor la  gravale. 
(ROB.  »F.  B1.0IS,  Poés.,  Ars.  5201,  p.  37°.) 

El  de  mer  tote  la  gravele. 

(De. y.  gaud.  B.  M.,  ras.  Reims  '^'j^,  f»  136''.) 

En  la  gravele  desouz  la  cité  (de  Trêves) 
8'apareillierenl  a  bataille  contre  lui.  {Ch)'on. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  34».) 

Sovent  occioit  les  lyons  en  la  gravele. 
(Ib.,  1°  88=.) 

Cil  venz  lèvera  la  gravele  et  la  porre  de 
sor  la  face  de  la  terre.  {Ib.,  f"  291''.)  P. 
Paris,  gravelle. 

Quant  ilz  (les  chiens)  sont  au  séjour, 
menez  les  deux  foiz  le  jour  esbatre  demie 
lieue  loing  sans  gravelle  de  rivière,  atin 
qu'ilz  ayent  plus  durs  piez.  (Gast.  Feb., 
Maz.  314,  f°  33'.) 

Il  chevaucha  en  celle  ordonnance  parmi 
la  gravelle  di;  la  mer  jusques  a  Flint. 
{Trais,  de  lîich.  II,  [p.  57,  Williams.) 

Le  nombre  des  filz  Israël  est  comme 
gravelle  delà  mtîr.  (I*.  Fergei, Nouv. Test., 
h  153  V,  impr.  Instit.) 

A  l'environ  du  plain  pays  de  Ziurne 
courent  deux  rivières  Pacolus  et  Erinius 
qui  ont  les  gravelle.i  d'or.  (BoccACE,]Vo6/es 
malheureux,  IV,  9,  f  90  r°,  éd.  lois.) 

Unp  petit  monceau  de  gravelle  couvrit 
on  rivage  de  la  mer  d'Epvpte  le  corps  du 
noble    Pompée.  (1d.,  ib.,  VI,  9,  f"  lo4  v».) 

—  Terre  argih'use,  selon  Bourquelot 
(Foires  de  Champ.,  1,  292)  : 

Se  homs  tret  n  son  col  charretée  d'arre- 
ment  ou  de  gravelle  et  il  y  a  cheval  devant 
si  doit  .i.d.  {Du  Paagerquisiel  a  petitpont, 
Richel.  20048,  f'  129".) 

De  Macé  Dore  et  Theveniu,  fermiers  de 
l'imposicion  de  la  ffraoe/fe  et  pleume.(1363, 
Compt.  mun.  de  Tours,  p.  266,  Delaville.) 

Morv.,  gravelle,  ffraiwaie,' gravier.  Wal- 
lon, gravale,  grevale.  Bourg.,  Yonne, 
Etivey,  grevalle.  Centre  de  la  Fr.,  gravelle, 
lie  sèche. 

Nom  de  lieu,  la  Gravelle  (Kièvia). 

2.  GRAVELE,  s.  f.,  sorte  de  poisson,  le 

véron,  le  leuciscus  phaxinus  de  Cuvier  : 

Et  cilz  qui  passeront  az  petitez   nesses 


GR.\ 

de  jons,  n'i  puent  panre  barbebes,  ne 
roces,  ne  graveles,  ne  chaudreles.  (1331, 
Hist.  de  Melz,  IV,  67.) 

GiiAVELEiJS,  adj.,  granitique  ; 

Commença  a  faire  une  tour, 
H:iute  et  grant  et  mont  m''rvellleuse, 
De  noire  piere  graveleuse. 
(Jeh.  db  i-b  Mote,  «7l«ffre(  Gui/;.,  1 4-46,  Scheler.) 

GRAVELiN,  S.  m.,  endroit  de  la  grève 
d'une  rivière  qui  est  planté  d'osiers  ou 
d'autres  arbrisseaux  : 


GRA 


3M 


Des  sentinelles  sont  posées   au 
de  la  Grand  Porte.  (1589,  Compte'des  de- 
niers communs  rendu  par  Pierre  Cottrtoys, 
Arch.  mun.  Avallon,  CC  193.) 

On  trouve  encore  au  xvii"  siècle  : 
Quarante  sept  arpents  et  demi,  savoir 
vingt  sept  arpents  un  quartier  de  pastils 
ou  il  y  a  plusieurs  ormes  el  bouillards,cinq 
arpents  un  quartier  de  terre  labourable  et 
vingt  neuf  arpents  de  gravelins  au  travers 
desquels  quarante  sept  arpents  et  demi  est 
la  levée  de  la  dite  rivière  de  Loire.  (1680, 
Aveu  de  la  terre  de  l'Isle,  paroisse  de  Checi, 
ap.  Le  Clerc  de  Doiiy,  t.  I,  f»  301  v»,  Arch. 
Loiret.) 

GRAVELLEON,  S.  f.,  gravelle,  maladie  : 

Gravelleon.  Pierreuse,  maladive,  sablon- 
neuse. (La  Porte,  Epilh.,  éd.  1571.) 

GRA  VENTER,  VOir  CRA  VANTER. 

1.  GRAVER,  grever,  verbe. 

—  Act.,  faire  la  raie  de  : 
Car  ele  lor  chief  esqneroit 
Et  pinoit,  lavoit  el  graroit. 

(De  Sainte   Ysabel.  Ricbel.   19.Ï31,  F  126''.) 

Et  s'en  a  l'en  son  chief  grave 

Et  bien  pingnê  et  bien  lavé. 
{Ve  la  Maaille,  Jub.,  Jongl.  el  Trouv.,  p.  105.) 

Je  ayme  plus  mes  gans  enfourmer  et 
pignier  et  graver  mon  chef  et  moy  regar- 
der en  ung  niirouer  que  je  ne  lay  autre 
labour.  (Degdillev.  ,  Pèlerin,  de  la  vie 
hum.,  Ars.  2323,  f°  72  v».) 

Monsgr  Gérard  avoit  la  barbe  et  les 
chevculx  si  longs  que  ilz  avoient  plus 
d'ung  pied,  et  si  n'estoient  ne  pignes  ne 
grèves,  ains  estoient  moult  meslez  et  coul- 
liez  ensemble.  (Girart  de  liossillon,  ms. 
delieauue,  éd.  L.  de  Montille,  p.  201.)  Im- 
pr., grenés. 

Ça,  ma  pucelete,  je  vens 

Qu'ore  tn  grèves  tes  cheveus. 
(V.  DE  i.A  Fressaye,  Foresteries,  p.   99,  Traiiers.) 

_  Réfl.,  se  faire  la  raie  : 

Au  rilireour  s'est  gravée  et  pignie. 
Moult  se  Tit  bcle  et  gcnto  et  eschavie. 
(Beuvea  tf llansloite ,  Richel.  12548,  f  80'.) 

2.  GRAVER,  A-erbe. 

—  Act.,  gravir,  grimper  sur: 
Gravoyt   les    arbres     comme  ung   chat. 

(Rab.,  1,23.) 

—  Neutr.,  gravir,  grimper  : 

Par  oest  inconvénient  feurent  au  dessus 
relaschez  les  cotylédons  de  la  matrice, 
par  lesquelz  sursaulta  l'enfant,  et  entra 
en  la  vene  creuse,  et  gravant  par  le  dia- 
phragme jusques  au  dessus  des  espaules 
(où  ladicte  vene  se  part  en  deux)  print 
son  chemin  a  gauche,  et  sortit  par  l'au- 
reille  scuestre.  (HaB.,  I,  6,  éd.  1642  ) 


Bourg.,  Yonne,  Centre,  Saint.,  Poit., 
graver,  grimper  :  «  Graver  après  un  arbre, 
les  rats  gravent  après  les  murs.  » 

3.  GRAVER,  voir  Grever. 

GRAVERAUCHE,  S.  f.  '? 

Une  javellee  de  graverauche  d'ouzier. 
(xvi=  s.,  Decl.  des  droiiHz  el  proffits  deubz 
pour  le  péage  de  Sully,  ap.  iMautellier, 
March.  fréq.,  111,  120.) 

GRAVERE,  voir  Graviere. 

GRAVERENc,  -  ent,  S.  m.,  celui  qui 
lève  les  impôts,  percepteur  : 

Tant  i  a  provoz  et  bedeaus, 
Ettanz  bailiz  viel  et  nuvels, 
FI  tant  serjaus  et  tant  barriers. 
Tant  graverens,  tant  forestiers, 
Ne  poent  aveir  pais  une  hure. 
(Wace,  Roii,  Richel.  373,  f»  220!'  ;  Andresen. 
3"  p.,  831.) 
Venir  a  fait  en  cest  pais 
Tos  les  provos,  et  ses  baillis, 
Ses  graverens  et  ses  visconles. 

(«.,  !"  222>>.) 

Faimes  que  teus  seit  mes  11  lens 
Que  sor  nos  n'ait  plus  graverens. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  2G719,  Michel.) 
Et  fait  abé  d'un  moine  boiseor. 
Un  graverenc  d'un  engries  plaidenr. 
(Geraro,  de  Sap.  et  de  folie,  Ricbel.  1 144, 
f»  76  v».) 

Le  roy  nostre  sire  prent  chascun  an  par 
la  main  du  prevost  dudit  fieu  assis  a  Saint 
Laurens  trente  trois  solz  quatre  den. 
tourn.  qui  se  paient  au  gravèrent  de  Jnheiz. 
(1413,  Denombr.  du  bdill.  de  Cau.x,  Arch. 
P  303,  f"  96  v°.J 

GRAVERESSE,  S.  f.,ccllequi  gi'ave  : 

Et  si  est  contrcfaictercsse 
De  faulx  signetz  et  graveresse. 
(Deguilleville,  Trois  Pelerinaiges,  i"  59'',  impr. 
Instit.) 

GRAVERiE,  greverie,  s.  f.,  charge,  far- 
deau, service,  corvée  : 

Phiz  d'agmiz,  plaiz   de  grnveries. 

{Rou,  3"  p.,  849,  Andresen.) 

Et  en  doit  icellui  Desmortiers  cinq  sols 
tournois  de  greveries  au  terme  de  la  saint 
Michiel.(1403,  Lenombr.  du  baill.  de  liouen, 
Arch.  P  307,  f»  106  r».) 

A  cause  duquel  fief  est  dou  au  roy  toutes 
les  fois  que  le  cas  s'offre  relief  tel  qu'il  ap- 
partient selon  raison,  et  ladite  coustume  et 
la  graverie  communs  ans.  (1406,  Denombr. 
du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303,   f"  68  v.) 

GRAVERIN,  S.  m.  ? 

.II.  milliers  de  fagoz  do  graverin  pour 
mettre  entre  les  pieulx,  pour  soustenir  les 
terres  desdiz  fousses.  (1432,  Compt.  de 
devers,  CC  34,  f"  11  v»,  Arch.  mun.  Ne- 
vers.) 

Cf.  Gkaverauciie. 

GRWKT, gratiwet,grewet,cravel,crauvet, 
s.  m.,dimin.  de  grau,  crochet,  crampon  : 
Icil  .VII.  le  graillent  el  feu  Je  la  fornaiso 
A  erauves  et  a  brokcs  de  héberge  pusnaise. 
{Yrigier  désolas,  Richel.  9220,  f  6  v".) 

Pour  .xxiiii.  graves  as  crestiaus  des  war- 
dereubes.  (1297,  Revenus  des  terres  del'Art., 
Arch.  KK  394,  f°  6.) 


343 


GRA 


GRA 


GRE 


llproctiief  vpiioipnl  li  .11.  l'iilnnl  Hely  1p 
u  on  ciiifrtil  le?  cUar?  des  sacrelisces,  el 
iivùienl  uu!! gramoet  a  .m.  dcns,  si  le  bou- 
loient  e\  cauderon...  Tout  chou  que  li 
grauicn  levoit  esloit  le  prosIre.  (Bib.  hisl., 
Mnz.  53Î,  r-88'.) 

Pour  un  !;rwp?<  de  fer.  (1344,  Trav.  aux 
ehdt.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f"  97.) 

Fuscina,  gracet  a  cliar.  {Olla  patelin, 
p.  3i,  Sclieler.) 

l'ne  estenaille,  un  pril,  un  cravet  a  char, 
un  soufflet.  {Dialog.  fr.-flam.,  ('  3',  Miche- 
laot.) 

El  seroienl  tous  pourveus  d'eschielles 
cordées  a  graves  de  fer  pour  gco.ter  sur  les 
murs  et  atacliier  aux  parités.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2641,  ("  93  r».) 

EschicUez  furent  drechies  et  apoiiees  as 
murs  a  grans  graves  de  fier.  (Id.,  ib.,  I, 
387,  Luce,  ms.  Amiens.) 

A  tous  prands  grauwes  ou  cros  de  fer. 
(.1.  Vauquelix.  Trad.  de  la  Chron.  d'E.  de 
DgnUr,  II,S6,  Xav.  de  Ram.) 

Gravels  a  trois  denz.  (1497,  Béthune,  ap. 
La  Fons,  G/oss.  ms..  Bibl.  Amiens.) 

Grawes  ser%-aDS  pour  tliirer  lescruyaulx 
et  herlies  croissans  en  la  machonnerfe  des 
macbelers  du  rivaipe.  (1526,  ib.) 

Nom  propre,  Gravel. 

GRAVETÉ,  s.  f.,  pssanteur  : 

L'amomum  engendre  en  la  teste  gravelé 
et  douleur.  {Jard.  de  santé,  1,  22,  impr.  la 
Minerve.) 

—  Fig.,  gravité  : 

Quant  uns  cbascun  habunde  en  diz  ou 
en  paroles  il  pert  graveté  et  scillence  de 
pensée.  (P.  Fergf.t,  Mirouer  de  la  vie  hu- 
maine, i°  103  r»,  éd.  1482.) 

—  Senteur  forte  : 

(La  Ceur  de  l'aurone)  a  bonne  odeur 
avccques  une  petite  graveté  et  force  de 
amere  saveur.  {Jard.  de  santé,  I,  2,  impr. 
la  Minerve.) 

Cardamomum  plain  de  graveté.  (Ib.,  I, 
93.) 

GRAVEunE,  S.  f.,  fente,  ouverture  : 

Il  se  rttoroe,  one  anbelestre  print, 
Sor  U  ffrarrure  ni  .i,  qaarrel  assis. 

(Girl:.  de  SMi,  511,  SlCDgcl.) 
...  (Juand  le  courage  devient  ulcéré, 
s'offensant  de  peu  de  chose,  chagrin,  har- 
cneux,  comme  une  lame  de  fer  tenue  et 
faible,  qui  se  perce  a  la  moindre  graveitre 
du  monde.  (Amyot,  Trai.  des  OEuv.  mor. 
de  Plut.,  Com.  il  faut  refren.  la  cholere.) 

GRAVEUSEMENT,    VOif  GREVEUSEMENT. 

GRA  VEUX,  voir  Grbveux. 
GRAviEi.E,  voir  Gravele. 

GRAVIER,  S.   m.  ? 

Et  aveuc  ce  doibt  emprofondir  tous 
Dœufs  graviers,  qui  lui  seroient  préjudi- 
ciables. (1418,  Cartul.  Ezechiel  de  Corbie. 
f»  30  r»,  ap.  Duc,  Approfundare.) 

l.  GRAviERE,  gravere,  s.  {.,  gravier, 
sable  : 

Les  Israélites  estoient  innombrables 
comme  la  gravicre  de  la  mer.  (Fossbtieb, 
Cron.  Marg.,  ms.  Urux.,  II,  f»  2  v°.) 

—  Lien  couvert  de  sable,  de  gravier  : 


Par  .entailles  I"  par  inilli'Tos, 
I  Furent  mon  as  graveres. 

(Cotiliu.  rfa  lirnl  de  W'ace,   Miclicl,  Chron.  aniilii- 
norm.,  I,  76.) 

Une  pièce  de  terre  sur  la  graviere.  (1383, 
Original  comm.  aux  Arch.de  la  Meuse  par 
M.  Persenot,  curé  de  Louppy  le  ChAleau.) 

2.  GRAviKKE,  ."!.  f.,  peigne  pour  séparer 
les  cheveux  : 

Discerniculum,  graviere  a  diviser  les 
cheveux.  (Dict.  lal.-fr.  du  P.  Labbe,  ap. 
Ménage,  Dict.  élym.) 

Cf.  Grève. 

GRAVILLON,  S.  m.,  pépite  : 

Duquel  on  comptoit  que  les  areines  es- 
toient d'or,  ainsi  que  l'on  disoit  aussi  du 
Paslole  d'Asie,  pour  ce  qu'il  y  a  parmi 
quelques  gravillons  dorez.  (Thevet,  Cos- 
mogr.,  XIII,  1,  éd.  1338.) 

GRAVisE,  s.  f.,  hallebarde  : 

Et  prestaut  nos  s"  do  la  cité  a  plusieurs 
desdits  compaignons  dez  gravises  et  des 
piques  appartenant  a  la  cité.  (J.  Aubrion, 
Journ.,  an  1497,  Larchey.) 

GRAvissiME,  adj.,  très  grave,  très  im- 
portant : 

Acteur  gravissime.  (Fossetier  ,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  10311,  V,  vi,  1.) 

GRAvoi,  s.  m.,  grève  : 

Les  soumiers  el  tout  le  harnoi 
Ont  fait  amener  ou  gravoi. 

(.Florimoni,  Richel.  792,  f»  18^) 

GRAvoiERE,  S.  f.,  peigne  pour  séparer 
les  cheveux  ; 

Une  gravoiere  et  un  petit  coutelet,  tout 
d'argent,  a  appareiller  testes.  (1347,  Inv. 
de  J.  de  Prestes,  Bibl.  de  l'Ec.  des  ch  . 
XXXIX,  94.) 

Cf.  Gravoire. 

GRAvoiii,  S.  m.,  gravois  : 

Les  tombereaux  pour  porter  les  dits 
gratJoirs,  pierres,  merrein.  (1350,  Ord.,  u, 
379.) 

GRAvoiRK,  gravoiiere,  s.  t.,  sorte  de 
peigne  servant  à  séparer  les  cheveux  : 

Runcina,  instrument  pour  gravoir,  gra- 
voire, saclel.  {Gloss.  lat.-fr. ,  Richel.  1. 
7670,  f»  240  r".) 

Pour  .1.  pingnc  et  .i.  mirouer,  une  gra- 
vouereet  .i.  fourrel  de  cuir,  baillé  à  lluet 
le  barbier.  (1316,  Comptes  royaux,  ap.  La- 
borde,  Emaux.) 

Une  gravouere  de  cristal,  garnie  d'or, 
.xl.  s.  p.  (1328,  Invent,  de  Clémence  de 
Hongrie,  ib.) 

Pour  .XI.  pingnes  d'ivoire  ,  garnis  de 
petits  pingnes  et  de  gravoire.  (1351, 
Comptes  royaux,  ib  ) 

Pour  .VI.  gravoueres  d'yvoire  blanc  pour 
la  royne,  .vu.   s.  parisis.  (1395,  ib.) 

Pour  deux  pingnes,  un  miroir  et  une 
gravoire  tout  d'ivoire,  mis  on  un  cstuy  de 
cuir  boully.  (1404,  ib.) 

GRAVOIIERE,   VOir  GrAVOIRH. 

GRAZAL,  voir  Graal. 

(;ra/ini;r,  v.  il.,  désigne  le  cri  de  l'oie  ; 


l.ii  hi-.'liis  iKiilera,  l'oye  grazinera,  le 
pourceau  grongiiera.  (Cuterry, Bpisf.  do- 
rées de  Gtievara,  p.  276,  éd.  1588.) 

1.  GRÉ,  gred,  grct,  yrac,  grei,  greit,  s. 
m.,  permi.ssion,  volonté  : 

Karles  li  rois  de  France  est  anirezan  nos  fiez, 
An  Sessoigae  s'est  mis,   onques  ne  fu  jugiez, 
Ne  de  nos  n'en  a  il  les  grrz  ne  les  congiez, 

(J.  Bon.,  Sa.r.,  ccsn,  Michel.) 
Mais  por  avoir  ma  dame  a  mon  talent 
La  porterai,  puisque  il  est  ses  grez. 
Entre  mes  bras  baisant  et  acolant. 

(Thicadlt  IV,  Clians.,  p.  78,  Tarbé.) 
Et  puet   avoir   per   nos  greiz  son  four 
por  son  hosteil.  (Sept.  1294,  liorze,    Olley, 
Arcb.  Mos.) 

Il  est  bien  nos  ^reis  et  nos  volenteis  ke  .. 
(10  av.  1293,  Flines,  Arch.  Nord.) 

—  Plaisir  : 

A  tant  print  congié  la  contesse  d'Artois, 
si   ravie  de    liesse    que   de   tous   ses  grets     I 
passes  ne  luy  souviengnoit  plus.  {Le  Clie- 
valer.   Conte  d'Artois,  p.  103,  Barrois.) 

—  Faire  gré  d  quelqu'un  d'une  chose, 
la  faire,  la  donner,  la  payer  selon  sa 
volonté  : 

Qu'il  fisent  greit  au  maistre  de  Saint 
Lazre  de  ses  cous  raisnavles.  (Mai  12S6, 
Arch.  mun.  S.-Quentin,  1.  269,  doss.  A, 
n"  10.) 

Li  ont  tournei,  assignei  et  plauieremenl 
fet  grei  de  toutes  les  rentes.  (1293,  Ch.  du 
vie.  de  Valogne ,  Cart.  S.-Sauv.-le-Vic. , 
p.  29,  Arch.  Manche.) 

P[ar]  mei  une  souroe  d'argent  que  el 
eslei  estimei'  a  vint  livres  de  tournois,  de 
laquelle  il  ait  faitprei  el  paement  en  en- 
tier a  nous.  (30  oct.  1317,  Collecl.  delorr., 
vol.  982,  Verdun,  n°  8,  Richel.) 

Et  ne  puet  nuls  varies  crier  vastiaux  ne 
escaudis,  s'il  n'a  fait  gré  au  maieur  de 
chuinc  solz.  (1372,  Ord.,  v,  SU.) 

—  De  gré,  à  dessein  : 

.Si  U  demandel  dulcement  e  suef  : 
Sire  cumpain,  faites  le  vus  de  gred  ? 

(Roi.,  1999,  Mûller.) 

—  A  gré,  à  souhait  : 

Ainsi  que  veoir  pourrez,  en  pantagruc- 
lisant,  c'est  a  dire  beuvant  a  gré-  (IUd.. 
Garg.,  cb.  i,  éd.  1542.) 

—  Amitié  : 

M'amisted  e  mnn  gret  en  avez  tut  pcrdut. 
iCIiarlemagne,  5i,  Koscbwitz.^ 
A  maistre  Pierre  Basannier, 
Le  gré  du  seigneur  qui  altainrt 
Troubles,  forfaits,  sans  espargnier, 
(ViLLOK,  Pet.  Test.,  xxi,  Jonaust,  p.  11.) 

—  Puissance,  droit  seigneurial  : 

E  Wormendie  kuide  tenir  en  son  graé. 
(Wace,  Ro«,  2i!)3,    Pluquet.)  L'éd.  Andresen, 

2°  p.,  V.  1106,  porte  aé. 

Les  religieux,  abbé  et  couvent  dudil 
Saint  Wnast  d'Arras  ont  certains  droitssur 
les  ablais  de  plusieurs  terres  qui  sont  telles, 
ly  ung  de  le  tierche  garbe,  l'autre  droiî, 
terres  de  gré  et  demy  quartier,  qui  est  du 
cent  de  giirbes  les  vingt  garbes,  le  quart  el 
le  demy  a  l'advenant.  {Coust.  de  Murchin,  | 
Nouv.  (Jout.  gén.,  I,  439''.)  . 

—  Accord,  convention  : 


6BE 

Ne  les  induyra  ne  requerra  par  lui  ne 
par  antres  a  faire  grez,  promesses,  alliances 
ne  confederacioiis.  (1387,  Traité  ent.  le  D. 
de  Bret.  elles,  de  Cliss.,  C'  Bizeul,  Clisson, 
Bibl.  Nantes.) 

—  Remercieniefits,  actions  de  grâces  : 

A  Dieu  grez  et  grâces  rendirent. 
(J.  LiXARCHANT,  Mir.,  ms.  Chartres,   f  7'.) 
De  nia  vous  renc  .v".  mercis  et  grès 
Qu'on  si  lonc  règne  m'esles  venus  tenser. 

(lluon  de  BorJeau.T,  4507,  A.  P.) 

Auiors,  .Y.  cents  mercis  et  grez. 
{Lnnovetle  Requeste  d'amours^  Jub.,  Jongleurs  et 
Troupèret,  p.  ii'j.) 
I 

I      2.  GRÉ,  grei,grey,s.  m.,  degré,  marche 
I  d'escalier  : 

I       Commence  cis  treffons  de  Saint  Vincent 

I  droit  a  une  bonde  de  grez  qui  siet  deseur 

1   le  fossct    c'oni    dist   de    le    Héron.   fl270, 

I  Cari,  de  Thenailles,  Richel.  1.  b649,  f°  70  r°.) 

Celui  qui  seray  plux  pruchains  es  greyz 

de  lignaige  du  trespessey.  (1348,  Affranch. 

de  Gy,  Arch.  mun.  Gy.) 

Sur   le   chauchie,    devant   les    greis   de 
l'aitre.   (18  oct.    1420,   Testam.,   Reg.  aux 
I  Test,   de  Bouvignes,  1420-S6,  Arch.  mun. 
j  Bouv.) 

Et  vinrent  devant  les  greis  de  niarchiet. 
(J.  deStavelot,  Chron.,  p.  283,  Borgnet.) 

L'église  de  S.-Etienne-des-Grès  fut 
nommée  ainsi  parce  qu'elle  était  élevée 
anciennement  de  plusieurs  degrés;  dans 
les  anciens  titres  latins  elle  est  appelée 
Sanc'.ns  Stepbanus  a  Gressibus. 

Cf.  Gras. 

GREABi^E,  graable,  greavle,  graavle, 
adj.,  agréable,  que  l'on  approuve,  conve- 
nable : 

Nous  avons  cestc  vendicion  ferme  et 
greable.  (1207,  Arch.  K  28,  pièce  3.) 

Douèrent  a  nous  escanf.'e  suffisant  et 
graavle  pour  rendre.  (1248,  Paraclet,  Arch. 
Somme.) 

Werredonner  par  werredon  graavle. 
(1271,  Picard.,  Arch.  J  229,  pièce  37.) 

Que  riens  ne  leur  est  si  greable. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f»  142'.')      , 
Ains  ert  ma  p  ine  bien  sauvée 
Se  ceste  rime  li  agrée. 
Et  bien  li  doit  iestre  greaile, 
(i«C(J.  D'AniEss.  Remède  d'amors.  ms.  Dresde, 
IMS''  ;  Korl.,  v.  59.) 

Quant  la  grâce  nostre  Seigneur  nous 
vient  greavles.  IMtseric.  N.-S.,  ms.  Amiens 
il2,  f  92  r°.) 

Si  cestes  choses  seront  greables  a  le  roi 
l'Escosse.  {1363,  Tract,  redempl.  David  de 
Bruj/s  solvenda,  Rym.,  2'  <d.,  t.  VI,  p.  463.) 

Boue  et  greable  service.  (6  mai  1381, 
Don  fait  par  le  D.  de  Lanc,  Delpit,  I)oe. 
T.  en  Angleterre.) 

Dont  auront  les  honnies  moult  graables 
ieliz  corporieux.  (R.  I.uLLE,  Liv.  de  la  loi 
i«Son-asi)i,  Michel.) 

QREAGE,  s.  m.,  droit  sur  la  coupe  et 
ur  les  ouvrages  de  bois  : 

^Unp  certain  droyt  que  on  dit  greage,  qui 
estend  en  la  quarte  partie  des  revenues 
l  proffit  de  la  coppe  des  bois.  (i469,  Cart. 
t:sdras  de  Corbic,  Richel.  1.  177C0, 1»  132'.) 


GRE 


GREAIL,  voir  Gra.al. 
1.  GREAI.,  voir  Graal 
2  GREAL,  voir  Ghael. 

GREALMENT,  -  aument,  adv.,  d'une 
manière  agréable  : 

Cest  duns  que  lor  ay  fait  ben  et  greaii- 
ment  par  la  salu  de  moi.  (1234,  Donat.  de 
Geoff.  de  Lusignan,  Dupuy  803,  f  69,  Ri- 
chel.) 

GREANCE,  s.  f.,  assentiment  : 
Por  .11".  livres  de  Viennois,  des  quex  nos 
avons  heu  nostre  greance  et  nostre  finance 
dou    dit    avesque.    (1264,    Cart.    de    l'év. 
d'Aulun,  l"  p.,  xc,  A.  de  Charmasse.) 

—  Connivence  : 

Ne  aveukes  les  dessus  dis  ne  serons  an 
lour  greance.  (1307,  Hist.  de  Metz,  III,  286.) 

1.  GRKANT,  adj.,  agréable: 
Mes  si  nos  princes  e  nos  reis 
Sor  les  princes  sarrazineis 
Menassent  lor  gent  en  estor 
Por  l'héritage  au  criator 
Délivrer  de  gent  mescreant, 
Ceo  me  venist  mull  a  gréant. 

(Besanl  de  Dieu,  835,  Martin.) 

2.  GHEANT,  voir  CREANT. 

GREANTABLE,  VOir   CREANTABLE. 

GREANTABLEMENT,  VOif  CREANTABLE- 
MENT. 

GREANTER,  VOir  CREANTER. 

GREAUMENT,   VOir  GREALMENT. 

GREBATON,  VOir  GRABATON. 

GREBBE,  S.  t.,  crèche  : 

Ou  l'a  elle  mis  (son  fils)  ?  voir  en  lieu 
humble.  En  quel  ?  en  une  basse  grebbe. 
(G.  Chastellain,  l'Entrée  du  roy  Loys  en 
nouveau  règne,  Vil,  16,  Kervyn.) 

Venus  en  Bethléem,  trouvèrent  Marie  et 
Joseph  et  un  oiifanchon  mis  en  une  grebbe. 
(ID.,  ib.,  VU,  5.) 

GREBE,  S.  f.,  sorte  de  mouette  : 

Mouette  cendrée,  gavian,  glammet,  en  Sa- 
voye  elle  est  nomnee  grèbe,  ou  griaibe, 
bègue,  heyson.  (Belon,  Porlr.  d'oys., 
r  33  r»,  éd.  1S37.) 

1.  CREBioN,  S.  m.,  crèche  : 

Et  sta  fil  ki  gist  el  grebion 
Celé  part  vint,  si  l'a  mis  a  raison. 
(Vie  S.  Ale.ti,  Richel.  lSo3,  f  398  r".) 

2.  GREBION,  S.  m.,  branche,  partie  : 
Sur  i-erlains  grebions  de  dismes.  (2avr. 

1383,  Cart.  deh'lines,  dclvii,  Hautcœur.) 

3.  CREBION,  s.  m.,  tour  de  puits  hors 
de  terre  : 

Kt  aussi  faire  l'evyer  de  le  cuisine  et  le 
grebion  du  puch.  {Chirographe  du  fi  aoust 
1404,  Arch.  mun.  Douai.) 

GREC,  s.  m.,  nord-est: 

Et  chevauchierent  un  an  entier  par  tra- 
niuntaigne  et  par  grec.  (Liv.  de  Mare  Pol, 
IV,  Pauthier.) 

Cotan  est  une  province  entre  levant  et 
grec.  (Ib.,  lui.) 


r,RE 


■a  3 


GRECiEN,  greciien,  grecient,  s.  m,  Grec: 

E  Grecient  venilrunt 
Sur,  mais  a  Diu  dorrunt. 
Ethiopien  devendrunt  crcstien. 
(Uier  regine  Sibitte,  Itichel.  25407.  f''168\) 

—  Adj,,  grec: 

En  lansue  greciienne.  (Fossetiiîh,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  1,  f»  43  r°.) 

GREcisELR,  S.  m.,  helléniste  : 
Le  plus  sçavant  greciseur  d'entre  nous. 
(Facchet,  de  l'Orig.  de  la  langue  etpoes. 
franc-,  liv.  1,  cli.  6,  éd.  13S1.) 

Je  les  appelle  souvent  nouveaux  hellé- 
nistes et  greciseurs.  (Labbe,  Etymol., 
Avert.) 

GRECisjiE,  gressisme,  s.  ni.,  le  Grœeis- 
mus,  traité  grammatical  en  vers  latins, 
composé  au  douzième  siècle,  par  Everanl 
de  Béthune  : 

Le  livre  de  Gressisme.  {Lie.  du  V.  d'Url., 
1427,  ms.  Louvre.) 

GRED,  voir.CiRÉ  1. 

GUEDELIER,   VOir  GREDILLEH. 

GREDiLLER,  gredelier,  v.  a.,  le  même 
que  grésiller,  flamber  : 

Laissiez  boulir  jusques  a  ce  que  l'es- 
corce  soit  ridée  et  gredelie.  (Ménagier,  II 
138,  Bibliopli.  fr.) 

Mille  petits  .\mours,  folastres  papillons. 
An  feu  de  nos  plaisirs  se  gredilloienl  les  ailes. 
(G.  Durant,  Prem.  amours,  i.xmi,  éd.  1594.) 
Grediller,  brustolare.  (Ouuin.) 

—  Brûler  à  petit  feu,  en  parlant  de  per- 
sonne : 

Prince,  que  je  face  ou  verlure 
De  saisine  et  judicature. 
Et  sy  je  faux  qu'on  me  greditle. 
(La  Hère  de  Ville,  p.  6,  ap.  I.er.  de  Lincy  et  Mi- 
chel, Farces,  moral,  et  serm.  joy.,  t.  II.) 

—  Crêper,  friser  avec  le  fer  chaud  : 
Grediller  ou  Iriser  les  cheveux.  (JtjN., 

Nomencl.,  p.  183,  éd.  1377.) 

Poinson  pour  grediller  et  friser  les  che- 
veux. (1d.,  ib.) 

Grediller  les  cheveux.  (Monet.) 
Fer,  poinçon  servant  a  grediller.  (In.) 
Brusler  un  peu  les  cheveux,  les  grésiller 
ou  grediller.  (Duez,  Dict.  fr.-allem.-lat.) 

—  Gredillé,  part,  passé,  frisé,  frisotté, 
bouclé  : 

0  cheveux  gredillez  en  menus  crespillons. 
(K.  EELI.EAU,  Berg.,  n'  j.,  f  145  r",  cd.  1578.J 
Sous  ton  poil  gredillé  en  menus  crespillons 
Estincelleut  tes  yeux  comme  ceux  des  coulons. 
(1d.,  Eclog.  eacr.,  iv.) 
Sitost  qu'il  J'advi.sa,  sa  barbe  esparpillee, 
IVoire,  en  petits  serpens  en  devint  gredillec. 
(L'Enfer  de  la  mire  Cardiue,  Poés.  fr.  des  xv°el 
xvi<=  s.,  111,  308.) 

Un  qui  a  le  poil  greditle  et  Irisé.  (Duez.) 

UREDLE,   voir  GhAILE. 

GiiEDOis,  voir  Gresois. 
I.  GiiKK,  S.  f.,  voliinté: 


34i  GRE 

I.ris  !  ïinsy  say  osRaree, 

Om  cellp  qoi  n'«y  poToir 

n'atoir  rhose  a  raa  çrfe 

Sans  ions.  ,    t    i  ■  ^ 

(Agses  Dt  NiïARiit.  Bo»..  p.  U.  Tarlu.) 

—  Eti  (jr«,  volontiers: 
Lors  conimenceronl  lail  a  rir.' 
Li  diable  qni  sont  plaiii  d'ire, 
El  diront  :  Seigneur,  en  gire.  ^ 

iSii»ft  i«  Jugement,  nichel.  I915i,  f»  ao  »    ) 

a.  GREE,  voir  GREVE. 

GREE,  voir  Ghakl. 

1.  GREEL,  S.  m.,  fibres  charnues  qu'on 
lire  du  suif  des  bcsles  en  le  fondant  : 

Nul  boucher  ne  pourra  ne  devra  ardoit 
en  ladicle  boucherie  les  greaulx  qui  yssenr 
du  suif  des  besles  qu'ils  tueront.  (1363, 
un  du  ttoy  Jean,  Felib.,  Hist.  de  Pans, 
III,  iSSM 
i.  GHEEL,  voir  Grael. 
GREELbEE,  ijreskc,  yrelee,  s.  f.,  chute 
de  grêle  : 

Araonrs  par  don  achatee 
Est  comparée  a  la  fleur 
Qui  est  en  temps  de  greellee 
Estainte  avec  se  verdeur. 
(Anii  Claudiaiius,  Richel.  I63i,  F  34  ï°.) 
Ce»  sajettcs  voloient  plus  drut  que  la  grelee. 
iCkro».  des  dues  de  llourg.,  10013,  Chron.  belg.) 
Ainsi  cesle  greslee,    riviee,  neige,  pluye 
et  gelée   depuiemhrerent   piteusement   les 
arbres.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.   ccc,   Bu- 
cbon.) 

GREEMENT,  graiement,  s.  m.,  consen- 
tement, accord  : 

Eis:  fu  fait  le  graiement. 
(Bts.,  0.  de  Som.,  11,  C'Oi,  Michel.) 

Laquelle  division  ainsi  faite  et  greemenl 
des  parties  dessusdites  acceptées,  lesdictes 
parties  se  sont  quicleos  et  quictent..  de  tous 
les  biens  meubles  et  non  meubles  dessus- 
diz.  (13i5,  Arch.  J.I  64,  f»  38  r».) 

Recevra  le  greemenl,  rat  liement.  (Paix 
entre  les  fl.  de  Fr.  et  d'.lngl.,  .Montreuil- 
s.-XIcr,  Arch.  Val.,  Instruni.) 

GREEOR.  graeor,  greeur,  s.  m.,  garant, 
caution  : 

Par  enseuriU-  de  cez  davant  diz  conve- 
nauz  segre  et  tenir,  ge  ai  doué  a  mon  sei- 
gneur le  comte  a  tenuz  et  a  graeors  :  Ar- 
naut  Aynart  et  Bernarl  Chabot,  chevalers, 
etc.,  li  quuu  li  eu  sunt  por  inei  tenu.  (Oct. 
1243,  Promesse,  Arch.  J  192.)] 

—  Flatteur  : 

Les  greeurs  semblent  le  faulx  mire,  qui 
prent  l'argent  sans  vooir  le  mal  ;  tieul.\ 
tluteurs  decoiventles  riches.  (Lit),  du  Chev. 
de  La  Tour,  c.  lxxiii,  Bibl.  elz.) 

Et  ainsy  de  telles  flaleries  paissoit  sa 
dame  cl  lui  disoil  joye  de  néant.  Car 
celhii  greeur  ne  deist  jamais  a  sa  dame 
chose  qu'il  sceust  qu'il  lui  deust  desplaire, 
aussi  comme  sont  Ualleurs  et  flatteresses, 
qui  ja  ne  diront  a  leur  seigneur  ne  a  leur 
dame  chose  qui  leur  despluise,  et  taysent 
la  vérité,  cl  leur  disent  tout  leur  bon,  et 
leur  fout  joie  de  neaul.  (/b.,  c.  LXXUI.) 

1.  GREER,  <;reier,  graier,  graer,  verbe. 

—  Acl.,  approuver,  accf)rder,  consentit' 


GRE 


Ont  enlr'c'us  cel  consel  graé... 

(fini/,  Richel.  373.  i"  iiW .) 

Si  de  ma  sent  volez  mener 
Od  vos  nul  leu,  ço  gré  e  voil. 
(Bex..  ;).  de  Sorm..  II,  1934,   Michel.) 

Il  li  iiraa  qu'isi  le  freit. 

(ID.,  il:,  11,  iOC-:.) 

Ne  fauras  mie  de  bataille  campel. 
Se  es  tant  os  que  le  voiles  graer. 
Il  le  fera  corocliics  et  ires. 

(IlAiMBEnr,  Ogier,  ISaï,  Barrois.) 

Por  qoi  que  voianl  toz  nel  prant 
A  mener  o  soi  en  la  tor 
Que  qu'an  gréent  li  jugeor. 

(Parlon.,  Richel.  t9l.S'2,  f»  162'.) 
Encore  n'est  cis  plais  olroiez  ne  graez. 
Ne  je  ne  sai  a  dire  se  c'est  no  sauvetes. 
(Gui  de  Bourg.,  2140,  A.  P.) 

Ainzsois  la  vot  doncr  a  .i.  son  escuier. 
ÎS'an  vosimes  le  plait  graer  ne  outroiier. 

(Fhovant,  715,  A.  P.) 
Sire,  dist  ele,  puisqe  vous  le  voles. 
Moi  le  convient,  u  veule  u  non,  gréer. 

iHiion  de  Bordeaux,   7471,  A.  P.) 

Conseutu  li  ont  et  graié 

Se  qu'avant  li  orenl  naé. 
(J.  Le  MiRCHANT,  ilir..  ms.  Chartres,  f  3"i''.) 

Par  le  commun  asseotement 

Fu  li  mariages  grées. 
(De  lEmper.  Couslanl,  518,  Remania,  VI,  p.  1G8.) 

Li  rois  ot  la  requesle,  ne  l'a  pas  refusée, 
Ainçois  li  a  tn^sluute  otroiie  et  graee. 

{Berle,  199,  Scheler.) 

De  par  Gaufroi  li  a  merci  louvee 
Et  Charles  Va  otroiiee  cl  graee. 
(Adenet,  Enf.  Ogier.  Kichel.  1471,  f°  4  r".) 
Et  dist,  viant  tous  ;  Je  vous  gré 
La  voie  a  mouvoir  a  vo  gré. 

(Cleomades,  8121,  Van  Hasselt.) 

Nus  ne  s'en  doit  por  nul   mal  repentir 
Puis  c'araors  meut  son  service  graier, 
(R.  deNat.,  Ckans.,  Brit.  Mus.,  Egerton  274, 
r»  106  T°.) 

Ele  a  otroié  et  graé  itel  vandue  corn  ces 
sires  a  faite.  (1244,  Cari,  de  Champ.,  Ri- 
chel. 1.  3993,  f"  488''.) 

Je  gré  et  otroi  boinement  comme  sires 
1>'1  vente..  (1262,  Ch.  d'Enguer.  de  Louven- 
court,  Arch.  M  1.) 

Et  si  laditte  ville  ne  valoit  les  dex  livres 
de  rente  par  checun  an  ledit  Gefray  a  graé 
par  devant  nos  et  est  tenu  le  parfaire  au 
grant  et  au  valent  en  sa  terre.  (1264, 
Engagem.,  Mor.,  Pr.  de  l'H.  de  Bret.,1,992.) 

Ke  je  vuel,  gré  et  otroi  cheste  composi- 
tion. (1266,  Le  Gard,  Arch.  Somme.) 

Toutes  ces  coses  devant  dites.,  otroions 
et  graons.  (1269,  Arch.  J  1123,  pièce  4.) 

Otroions  cl  graeons.  (1270,  Cari.  d'Ee- 
naeme,  f"  163  r»,  Arcli.  du  roy.  de  Belg.) 

Kn  quoi  il  cstoil  et  gréait  estre  tenu. 
(Ch.  de  1292,  l'Epau,  Arch.  Sarthe.) 

Et  fu  fait  a  l'abbeie  de  Félines,  leur  li 
baillus  de  l'abbeie  do  Félines  donna  (Agréa 
pieche  de  tere  a  ces  convenances  faire. 
,16  avr.  1307,  Flines,  Arch.  Nord,  Cod.  B, 
f»  296  V.) 

Voulons,  loons,  gréons  et  appuions  le 
testament  et  le  codicille  dessus  diz  de 
toutes  les  choses  contenuz  en  iceu8.(1314, 
Arch.  JJ  32,  i°  23  r».) 

Est  acordé  et  greié  des  devant  diz  ven- 
dors  que..  (Ch.  de  1316,  Fontevr.,  anc.  lit. 
46'',  Arch.  M.-el-Loire.) 


GRE 

Otroierent,  gréèrent  et  i^onsenliient- 
ll317,  Arch.  .U  36,  f'^  37  v».) 

Laquelle  derreine  offre  yceulx  maistres 
et  gouverneurs  loerent,  gréèrent  et  aci-ep- 
terent.  (1338,  Archiv.  hospit.  de  Paris,  11, 
p.  33,  Bordier.) 

Le  dit  Nicolas  a  vola  et  gréé  qui;.., 
(.Mars  1361,  Chap.  de  Quiiiip.,  Arch. 
Finist.) 

Et  icelles  loua,  ratiffia  et  approuva,  pro- 
mit et  gréa  faire,  tenir  et  entériner.  (1412, 
Traité  de  mar.,  ap.  Lobin,,  U,  900.) 

Lesdites  lettres  et  privilèges...  avons 
loué,  gréé  et  confirmé.  {Lettre  de  1484,  dans 
les  Libériez  du  vicomte  de  Turenne,éd.  1658, 
p.  27.) 

El  de  ce,  et  autres  promesses  qu'ils 
s'enlrefireut  et  gréèrent,  bailleroient  l'un 
a  l'autre  chacun  vingt  pleigcs  de  leurs 
hommes.  (Le  Baud,  Chron.  de  Vitré, 
c.  xvill,  Paris  1663,  in-fol.) 

Il  n'avoilcstè  convenu,  gréé,  accordé,  ne 
cheu  soubs  les  promesses,  gréz,  consente- 
ments et  passements,  nuls  ne  aucuns  des- 
dits poincts.  (Id.,  Hist.  de  Bret.,  c  l, 
éd.  1638.) 

—  Neutr.,  chercher  h  être  agréable,  i\ 
flatter  : 

Ce  est  grant  merveille  conment  chascun 
Date  et  grée  aux  seigneurs  et  aux  dames  du 
jour  d'hui.  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour, 
c.  LXXIII,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,se  mettre  d'accord  : 

Et  ad  ce  se  sont  gréé  et  acordé  tous  en- 
semble. (1312,  Cart.  noir  de  Corb.,  Richel. 
1.  17738,  f  40  V.) 

—  Neutr.,  plaire  : 

Vous  grée  bien  Berart,  a  la  chiere  raembree? 
(Gaufrey,  7174,  A.  P.) 

—  Gréé,  part,  passé,  à  qui  l'on  a  fait 
droit  : 

Nous  avons  entendu  par  la  grée  com- 
plainte de  nos  bien  amez  les  bourgois.. 
(24  juin.  1366,  Letl.  de  Ch.  V  au  baïUi  de 
.Udc,  Arch.  mun.  Mac,  Reg.  secrelar.) 

Poitou,  grayer,  v.  n.,  convenir,  plaire, 
être  à  son  gré.  Deux-Sèvres,  grayeai.  v.  n., 
convenir,  plaire.  Marne,  gréer,  approuver, 
plaire. 

2.  GREER,  v.  a.,  couvrir  de  sable  1 

A  qreer  la  grande  allée  du  parc,  a  Al.f- 
l.our  jour,  .xuill.  s.  {Compt.  de  dep.  du 
chdl.  de  Gaillon,  xvi"  s.,  p.  45,  Devillc) 

GREERiE,  graierie,  grerie,  grairie,  s.  f-, 
flatterie  : 

Je  vous  diray  sur  l'exemple  de  greerie- 
(Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  Richel.  1190. 
I'«  68'.)  Bibl.  elz.,  c.  lxxiii,  grerie. 

Gràirie  soil  bounie. 
(Prov.  gallic.  du  xT"  siècle,  ap.  Ler.  de  l.iucy, 

l'rov.) 

Que  plusieurs  gens  se  baient  par  graie- 
rie, par  flaterie  et  par  faux  loiers,  et 
pource  promettent  a  faire  valloir  les  choses 
plus  que  aultres  gens...  {Cousl.  de  urel., 
1"  68  V.) 

(.RUE/.,  voir  Gries. 

GRUF,  voir  Ghief. 

Giiiii'AiGNU,  voir  GniKAiiiNi:. 


GRE 


GRK 


GRE 


■.M 


GREFE,  voir  Gbape. 

GREFFE,  voir  GRAFE. 


GREFFERiE,  S.  t.,  greffe  : 

Pour  les  vins  donnes  aux  clers  de  la 
grefferie  de  la  court  «lu  roy.  (25  mai  i417, 
Reg.  consul,  de  Lyon,  1,  50,  Guigne.  J 

La  scribanie  ou  grefferie  de  la  court  du 
baille  et  consulat  de  la  uier  de  nostre  ville 
de  Coulioure.  (1467,  Aicli.  JJ  194,  pièce 
S74.) 

UREFFEUR,  S.  iD.,  celui  (|ui  greffe  : 

L«  toD  grelfeur  et  beniog  planlaleur. 
(CA.  roy.,  Richel.  1537.  f°  91   r°.) 

1.  GREFFiKU,  greifier,  s.  m.,  faiseur 
de  greffes  ou  feniielures  en  fer  : 

Nus  ne  puet  estre  fevre  a  Paris,  c'est  a 
savoir  mariscliax,  greifien,  hianniiers, 
veilliers,  grossiers,  que  il  n'achate  le  nies- 
lier  du  rov.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  viesl., 
!'•  p.,  XV,  1,  L.e^|liuasse  et  Bouuardot.) 

2.  GREFFIER,  adj.,  sorte  de  chiens  de 
chasse,  grands  à  peu  près  comme  des  lé- 
vriers, lesque's  furent  mis  en  usage  du 
temps  de  Louis  XII.  On  appelait  ces 
cbiens  greffiers  parce  qu'une  braque  d'L 
talie,  appartenant  à  un  secrétaire  du 
roi,  ou  greffier  (comme  on  disait  alors), 
ayant  été  couverte  par  un  chien  blanc  de 
S.  Hubert,  commença  cette  race  : 

Hz  sont  firandz  comme  lévriers  et  ont 
la  teste  aussy  belle  que  les  bracques,  ilz 
s'appellent  greffiers.  (Chasse  royale  de 
CharlesIX,  cb.  x,  p.  33,  Chevreul.) 

Chien,  greffier.  (La  Porte,  Epilh.,  éd. 
1571.) 

GREFTEIT,  voir   GRIETÉ. 
OREFVANCE,  voir  GREVA^•CE. 

GREFVE,  voir  Grève. 

GREGABLic,  adj.,  qui  vit  en  troupe  : 
Les  prues   sont   sociables   et  (jregables. 

(BoAYSTUAn,  Inst.  des  princes,  f»  9  v  éd. 

1579.) 

GREGE,  adj.,  hostile  : 

Une  gent  avoit  Ifirs  en  France, 
Plaine  de  m-iafaise  créance 
Et  a  la  crestienté  grèges, 
Qne  l'on  nommoit  par  nom  hereges. 
(Goiaut,  Uoy.  lign.,  t.  1,  v.  iil,  Bnchon.j 

GREGEOIS,  voir  Gresois. 
GREGER,  voir  Gregiëu. 

GREGUESCELLE,  S.   f.  1 

Un  prédicateur  du  xv*  siècle,  parlant 
de  S.  Jean  l'EvangélisIe  devenu  vieux,  dit 
qu'à  l'église  il  falloit  «  le  porter  comme  on 
fait  les  enlîans  à  le  gregliescelle.  >.  (Ms.  102 
de  la  Bibl.  de  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
m».,  Bibl.  Amiens.) 

GREGiEit,  greger,  grejier,  verbe. 
—  Act.,  grever,  faire  du  tort,  nuire  a, 
opprimer,  léser  : 

Hais  tant  perdle  la  [;eut  le  rei 
E  tant  par  i  lurent  gregiè 
Qn'a  force  snnl  del  champ  chaclp. 
'Bek..  l).   dr  }itirm..  Il,  5W,  Michel.j 


r.ir  il  furent  forment  gregiè 

Du  maugonniuud  et  de  perrieres. 
U.  LfM.ïRCHAMT,  Mir.,  lus.  Chartres,  f°   43"'.^ 

ICt  li  rois  fu  moult  alegies 

De  çou  dont  pins  esloil  gregies. 

(MotSK.,  Cliron.,  95G0,  Reiff.) 
Cum    nos    ne    vossissions    greger    nos 
homes.  (1262,  Ch.  de  Gui  de  Lusignan  en 
fav.  de  Cognac,  Liv.   rouye,   Arcb.  comm. 
de  Cognac.) 

La  le  peut  moult  gregier  le  seignor  ou 
l'orne  contre  qui  il  le  fera  ;  et  comment  et 
de  quoi  il  le  pueent  gregier  sera  après  de- 
vize.  (Ass.  deJer.,  t.  I,  p.  48,  lieugnot.) 

Si  que  durement  en  furent  gregiez.iCont. 
de  G.  de  Tyr,  Flor.  Laur.  xxir.) 

Si  destrainsl  et  greja  le  cliastel  [dus  que 
il  n'avoit  fait  devant.  (Est.  de  Erael.  Emp., 
x.xxill,  23,  Hist.  des  crois.) 
0  son  povoir  les  asseja  ; 
Tant  les  deslraint,  tant  les  greja, 
Ja  soit  ce  que  monll  alendirent, 
Oue  les  harz  es  cols  se  rendirent. 
(GUURT,  Ray.  lign.,  t.  I,  p.  92,  Bnchon.) 
Volons  savoir  de  vous    se  vos   deves  au- 
cune dette  par  laquel  la  maison  peust  estre 
gregee.    (Segle   del    hospit.,    Richel.   1978, 
f°  201  r°.) 

—  Neutr.,  être  préjudiciable  : 

Et  avant  que  sele  faute  de  quey  celui 
qui  aura  dite  la  parole  aura  failli  grege  ou 
puisse  gregier  a  celuv  a  qui  conseill  il  est. 
(.4ss.  de  Jér.,  t.  1,  p.  3i,  Beugnot.) 

—  Gregiè,  part,  passé,  opprimé,  accablé, 
abattu,  fatigué  : 

Enclos  e  morz  e  entrepris 
K  si  yregiez  e  si  aquis 
Que  n'i  ont  rien  del  plus  ester. 
(Ben.,  D.  de  Horm.,  Il,  5481,  Michel.) 

Une  mais  ne  fu  genz  pins    gregie 
Sus  ciel  ne  pins  mesaaisie. 

(Id.,  ib.,  II,  5757.) 

Quant  ceo  sout  11  reis  Lowis,  • 

Greyiez,  destreiz  e  entrepris 
De  laidures,  de  desestances. 

(in.,  !*  ,  II,  10105.) 
La  a  j'ai  esté  pins  gregiez 
.^e  plus  aprienz  ne  plus  iriez. 

tlD.,  ib..  Il,  10643.) 

Malade  fu  e  doleros, 
Gregiez,  destreiz  e  angoisses. 

(iD.,  ib.,  Il,  11387.) 

Ii'i  par  furent  trop  gregé. 

(Id..  ib..  II,  18.S72.) 
Par  pou  que  tons  nés  desconfissent, 
K  merveilles  esloient  grigié. 

(ID.,  Truies.  Hichel.  903,  f  73-.) 
'l'ant  ont  li  vassal  esploilié 
Qai  de  saignier  ereiil  yregié 
Que  dn  travail  qu'il  ont  eu 
Que  de  la  terre  l'ont  mea 
Kl  l'ont  monté  sor  uu  cheval. 

(ferceiial,  ms.  Montp.  H  249,  f"8i^) 

GiiEGNiEH,  voir  GRAIG.N'IER. 

GREGNON,  voir  Gre.non. 

GKEGNOUR,  VOlr  GRAIUNOH. 

GREGOS,  voir  Grejos. 

GREHENTAIII.EMENT,      VOir      CHKANTA- 

I  ELEMENT  au  Supplément 
I      GREI,  voir  Gré. 


GIIEIATABLEMI-;\T,  Vuir  CHEANTAUI.E- 
.MliNT. 

GREiDLE,  voir  Graile. 
GREiER,  voir  Gréer. 
GREiFiEit,  voir  Ghefkiur. 

GHEIGNAILLE,   VOir   GRENAILLE. 

GUEiGNE,  voir  Graigne. 

GREIGNEK,    Voii"   GRAIG.NOR. 
GREIGNIER,  VOit  GRAIUNOR. 

GREiGNOR,  voir  Graignor. 

1.  GHEiL,  gril,  grill,  gerill,grail,  s.  m., 
grille,  grillage: 

Pour  appareiller  de  grès  .i.  grill,  .xil. 
pieches  de  grès  pour  clie  gerill  refaire. 
(1304,  Trao.  aux  chdl.  des  G.  a' Art.,  Arcb. 
KK  393,  f"  28.) 

Por  refaire  un  bougon  de  ter  des  grieus 
du  grant  vivier.  {Ib.,  ("  21.) 

.XII.  piecbes  de  grès  pour  chaque  gerill 
refaire.  (1306,  ib.,  f»  26.) 

Appareillier  le  greil  et  la  bonde  du  vi- 
vier de  la  Queue  que  les  grnns  eaues  des- 
pecierent.  (i:î28.  Compte  d'Odart  de  Lai- 
gny,  Arcb.  KK  3%  f  18  v».) 

Pour  cordele  a  lever  les  cloyes  de  l'ava- 
lison  et  les  grius  des  relais  du  vivier. 
(1344,  Trav.  aux  chdl.  d'Art.,  Arcb.  KK 
393,  1°  96.) 

Mestre  esdits  fossez  et  asseoir  gratis  de 
fer,  que  aucuns  poissons  ne  peuvent 
monter  ne  avaler.  (1350,  Cari,  de  Corbie  23, 
ap.  Duc,  Grala.) 

Les  boudes  et  yreilz  de  fer  d'iceulx  es- 
tans.  (1377,  Arcb.  M.M  30,  f  99  v.) 

Quant  ce  vint  a  passer  le  greil  du  gui- 
chet d'icelle  ville.  (1421,  Arcb.  JJ  171, 
pièce  480.) 

La  herse  ou  le  gril  d'une  porte  de  la  ville. 
(JCN.,  Nomencl.,  p.  273,  éd.  1377.) 

Bourbonnais,  greil,  grille. 

2.  GREIL,  voir  Graal. 

3.  GREIL,  voir  Grael. 

1.  OREILLE,  grille,  yradilie,  s.  f.,  gril  : 

F:1  Ios  alqnanz  fai  escorter. 
Alquanz  en  foy  vius  trébucher 
Et  en  gradilie  les  fai  rosier. 

(l'assiott,  493,  Koscliwilz.; 

On  sera  bouillis  en  chaudières, 
On  rostis  devant  cl  derrières. 
Ou  sus  charbons  ou  sur  yeilles, 
Oa  tornoies  u  grans  chevilles. 

(liuse,  19475,  Méou.) 

Sus  les  charbons  et  sus  les  yreilles. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  f  127''.) 
Greille  ou  gry  pour  rostir,  craies.  (1164, 
J.  Lagapeuc,  Calliol.,  éd.  Auffret  de  Quoet- 
queuerau,  Bibl.  Quimper.) 

U  voulut  estre  rosty  au  feu  de  la  tribula- 
tion  sur  la  mal  dorée  grille  d-  lu  croix. 
(J.  deBarhaud,  Epist.  dorées  de  Gueeara, 
f  5  r»,  éd.  1384.) 

I.a  grille  et  le  grillon  c'est  tout  uiig. 
(CoRuir.HON,  Propriet.  des  clios.,  .wiii,  36, 
éd.  1483.) 

Comme  un  cheval  se  polit  a  l'estrille. 
Et  comme  on  voit  un  harang  sur  la  grille. 
(St  (".ri.Ais,  OKm:,  p.  9i,   éd.  1709.) 
44 


34fi 


GRF 


GRE 


GRE 


Apporte  moi  ce  ^rW  qui  e?l  la  bas  ? 
L'appreati  pensoit  qu'il  demandoit  ce  drap 
pris  qui  esloil  resté  du  manteau...  La  faute 
vint  que  l'apprenti  avoit  toujours  oui  dire 
grille,  fiMuinin,  et  non  pas  firil.  (DkSPER., 
ConUs,  XLViil,  éd.  1709,  in-12.) 

Comtois ,  Grand'Combe  de  Morteau , 
grille,  cheville  du  pied. 

3.  GRBiLLE,  voir  Grailb. 

GREiLLiE,  adj.  t.,  grêle  : 

Ses  .11.  maios  lent  cl  s'escrie 
A  Toi»  femeline  el  greillie. 

iFabl.  dOr.,  Ars.  .5069.  P  IT.) 

GREILUER,  voir  Graisloikr. 

OREiLLON,  grillon,  s.  m.,  gril: 
La    prille  el   le  grillon    c'est  tout   unp. 
(CoHBicHo.v,   Propriet.   des  choses,  xviii, 
56,  éd.  1483.)  Plus  loin  greillon. 

—  Grille  d'un  étang,  d'un  vivier: 
Quod    ipse  exponens   greillon   ferreum 

stauni    sive    vivarii...    furtive    habuerat. 
(1353,  Arch.  JJ  84,  pièce  588.) 

—  Objet  treillissé  coiiime  un  gril  : 
>"avoit  carquans,  velours,  ne  chapperoos 
Qu'on  courre  chef  tout  plié  a  grillons. 

(Adolesc.  de  J.  du  Fouill.) 

GREiN,  voir  Grain. 

GREINDRE,  VOlr  GRAIGNOH. 

GREi.vE,  voir  Graigne. 

GREINGNORj  VOir  GRAIGNOB. 

GREINUR,  voir  Graignor. 

GREiT,  voir  Gré. 

GREJANCEj  s.  f.,  iiial,  peine,  poids, 
accablement  : 

Legeremeol  le  serTiroat 
E  fraDcbemenl  senz  grant  grejancc. 
(Bek.,  D.  de  Horm.,  II,  35692,  Mù-liel.) 
DureuK'Dt  fu  grepez   de  la  maladie  et  ne 

post  monter  en  la  montaipnf,  por  la  gre- 

jance  de  la  maladie  dont  il  c»toit  chargez. 

{Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxv,  3,    llist.  des 

crois.) 

S'il  parle  au  dortoir  après  compiles  en 
manière  qui  face  grejance  as  autres  frères. 
(RegU  del  hospit.,  Kichel.  1978,  f"  138  v».) 

GREJEUSE,  s.  f.,  charge  : 

Et  de  toutes  choses  et  de  toutes  gre- 
jcuses  saut  (les  terres)  apasees  et  aquitees. 
(Ii42,  Fiefs  dir.,  1,  i,  Arch.  Meurthe.) 

GREJiER,  voir  Ghegibr. 

iiREJOis,  voir  Gresois. 

cREacs,  gregos,  adj.,  dur,  pénible  : 

Tante  bataille,  laul  ester. 
Tante  meslee  pesrue  e  dure 
K  tante  grejoae  aventure 
A  sotlerte  puis  qu'il  fu  nez. 

'Bu.,  l>.  de  Sorm.,  Il,  8123,  Michel.) 
Qui  qu'en  seit  or  grrjo»  l'afaire. 
Par  eut  sera  mais  lor  repaire. 

(II).,  ik.,  II,  8666.) 
L'autre  reie  est  d'autre  manière. 
Huit  etl  plus  eitreile  el  plus  flere. 
Plus  aspre  assez  e  plus  gregoie 
Et  a  tenir  plas  angoi^snse. 

Un.,  tb.,  II,  11191.) 


K  la  chose  qu'il  entendeît 
Heteil  enlention  e  cure 
Tant  qu'il  la  saveit  a  dreilure  : 
Ne  li  erl  oscar  ne  gregos 
Riens,  tant  iert  assiduos. 

(ID.,  i*.,   II.  13780.) 

E  por  ses  afaires  gregon, 
Granz  et  deslrelz  e  encorabros. 

(Id.,  !«.,  Il,  32772.)  Impr.,  nreger. 

Li  reis  refist  autres  alees 

La  vers  le  nort,  celés  contrées, 

Si  pesme  veie  e  si  itrejose 

E  en  mainz  leus  si  angoissose... 

(Ib.,  ib.,  II,  39105.) 
En  icel  tens  sorvindrent  glaives 
Tant  durs,  tant  mortaus,  tant  grejoiis. 
(ANdER,    Vie  de  S.  Grrg.,  710,  P.  Meycr.) 

GRELE,  S.  f.,  forme  de  grille,  employé 
pour  désigner  un  instrument  îi  passer  le 
;,'rain  : 

Une  grêle  pournectaier  les  blez.  (Compte 
de  1432-39,  Arch.  M.-et-L.,  E  36,  f»  31.) 

Cf.  Grelleau. 

GRÊLÉ,  adj.,  onde  : 

Non  point  en  cheveux  tortiller, 
Passefillons  frisez,  gréiez, 
Estûfez  d'or,  perles,  rubis. 
iniason  des  Basqnines  el  Yertugalles,  Poés.  fr. 
des  xv'  et  xvi°  s.,  I,  299.) 

1.  GRELEE,  S.  f.,  cri,  chant  : 

Grelee  de  gelyns. 
(Les  Prorerbes  del  vilain,  ras.  Brit    Mus.  Arundel 
220,  f  303.) 

Cf.  Graelis. 

2.  GRELEE,  voir  Greellee. 

1.  GRELET,  S.  m.,  sorte  de  poisson, 
l'ombre  : 

Luces,  leynge,  treyte,  grelet.  (La  Manière 
de  langage,  p.  393,  P.  Meyer.) 

2.  GRELET,  S.  m.,  sorte  de  vase  : 

Que  aulcou  barbeir  ne  doit  in  la  ville  de 
l'"ribor  lo  sang  deis  persones  mettre  in 
grelet  sus  les  bans  devant  hosteil,  ne  ausi 
celuy  meisme  sauf;  giteir  in  ruetta,  char- 
rere,  ne  in  aulcon  lieuf  de  la  ville.  (4  fév, 
1409,  Arch.  Frib.,  1"  Coll.  de  lois,  n"  157, 
f  40.) 

Cf.  Graal. 

3.  GRELET,  voir  GRILLET. 

1.  GRELiER,  S.  m.,  grêle  : 

Crans  pluies  et  orages  de  uoif  et  de  grelier. 
(Les  Chetifs,  Iticbel.  12558,  P  Sg"».) 

2.  GRELIER,  voir  GHAISLOIER. 
GRELIR,  VOirGRESLIR. 

GRELLE,  voir  Graile. 

GRELLEAU,  S.  m.,  petite  grille,  sorte 
d'instrument  pour  passer  le  grain  : 

Grelleau  achapté  pour  passer  le  chapplin. 
(1466,  Ste-Croix,  Vasles,  Arch.  Vienne.) 

Pour  peignes,  quinquallerye,  piastre, 
grelleaux,  cribles,  sacz.  (1570,  Vécl.  des 
droits  du  péage  de  Champloceaux,  ap. 
Mantellier,  March.  fréq.,  111,  306.) 

GRELLËT,  voir  Grillet. 

GHELLBTË,  VOir  GRRSLETÉ. 


Gniîi.i.iR,  voir  Graellir.  au  Supplt^- 
ment. 

CRELLOIEU,  voir  Graisloieh. 

GRELOiER,  voir  Graisloier. 

GREMENTER,  VOir  GRA.MENTER. 

GREMiAL,  S.  m.,  morceau  de  soie  qu'on 
met  sur' les  genoux  du  prélat  ofliciant 
quand  il  s'assied  : 

Ung  gremial  bleu  et  rouge,  de  soye,  pour 
les  innoceus.  (1342,  Inv.  du  trésor  de  la 
chapelle  des  D.  de  Savoie,  p.  152,  Fabre.) 

CREMIER,  voir  GRA.MIER. 

GREMiL,  voir  Grenii.. 
GREMiLLON,  S.  m.,  petit  grumeau  : 
Toutes  les  fleurs,  les  arbres  et  les  fruis, 
toutes  les  semences,racines, greminoifS  qui 
seulent  fleurir  ou  priQteQi|)s.  [L'Orloge  de 
sapience,Maz.  1134,  1.  II,  ch.  S.} 

Deux-Sèvres,  cant.  de  Maz.,  cant.  de 
Bressuire,  Vienne,  arr.  de  Civray,  gretnil- 
Ion,  petit  grumeau.  Vienne,  arr.  de  Cha- 
tellerault  :  petit  morceau,  petite  part, 
une  portion  d'un  tout  :  «  gremillon  de 
pain,  gremillon  de  champ.  »  Lorr.,  gre- 
millon, grumeau.  Suisse  rom.,  gremillom, 
grumeaux,  portion  durcie  d'un  liquide. 

Noms  de  lieux  :  Gremillon  (Marigny- 
Brizay)  ;  le   Gremillon  (Vernon,  Vienne). 

GREMissBL,  S.  m.,  pelote  : 

Plusieurs  gremisseaulx  de  fil  blanc  et 
pers.  (18  fév.  1394,  Inv.  de  mercier,  Inv.  de 
meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch. Côte- 
d'Or.) 

En  gremisseaulx  de  fil  pers,  noir,  blanc, 
rouge.  (Dec.   1397,  ib.) 

Comtois,  Sombacourt,  Goux.  gremecf, 
peloton  de  fil.  Pat.  des  Meutiards,  grau- 
mechau. 

GKEMISSELOT,  S.   Ml.,  OelOtC  : 

Une  cassoteou  il  a  plusieurs .çremisse/oî 
de  fil  pers,  roige  et  blanc.  (18  fév.  1394, 
Invent,  de  mercier,  Inv.  de  meubles  de  la 
mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

GRENAGE,  gragnaje,  s.  m.,  toute  sorte 
de  grains  : 

Jardins^  jrojnajeseltoutes  autres  chouses 
de  borjesie.  (1314,  Titres  de  la  maison  d'An- 
jou, Arch.  P  13S4',  pièce  823.) 

—  Droit  sur  les  grains  : 

Je  vous  prye  aussi  de  tenir  la  main  a  la 
conservation  des  grenages  de  mes  rentes  el 
affermes  de  mon  duché  d'Albret.  (19  nov. 
1572',  Lett.  miss,  de  Henri  IV,  t.  I,  p.  48, 
Uerger  de  Xivrey.) 

GRENAILLE,  greignaille,  s.  f.,  Unit'' 
sorte  do  grains  : 

Icelluy  .Macé  avoit  acheté,  ou  temps  que 
la  ville  de  Poitiers  fu  prise  des  ennemis, 
certaine  quantité  de  runux  et  greignailles 
d'iceulx  ennemis.  (1354,  Arch.  .U  Si, 
pièce  412.) 

—  Sorte  de  bijou  : 

Une  grenaille  de  .11.  marc  .ilit.  onces. 
(Juin  i:t96,  Invent,  de  meubl.  de  ta  mairie 
de  iJtjoii,  Arch.  Cole-d'Or.) 


GRE 

Uue  duliK  grenaille  li'arftcnt  blanc.  (Ib.) 

GRENAT,  adj.;  pomier grenat,  grenadier  : 

Se  puiiHPrs  (jrcnas  eussent  geriué.(fiil)/e, 
Richel.  90i,  f»'lO''.) 

VoioDs  se  li  pumier  grenat  sont  flori. 
(76.,  ^  iO''.) 

Pruniers,  grenat,  roziers  rames. 
(RiN.  DE  Beadjeu,  li  Bians  Deacnmieiis,  42'25, 

Bippean.) 

l.GRENATE,-  ode,-  ete,-elle,gar.,ghar., 
guar.,  guern.,  ger.,  adj.  f.;  pome  grenate, 
grenade  : 

S'esl  de  jas  de  pnme  firmate 
Aïoec  fin  bausrae  destrempé. 
(Chrest.,  du  Roi  Guill.,  1335,  Michel.) 
Poiiie  gfrnale. 
(Delirr.  du  petip.  d'Isr.,  ras.  da  Mans  173, 
fU  T".) 

Pommes  gamelles  me  qnerez. 

(Prolheslaus,  Richel.  2169,  f  iS".) 

Pomiers  i  ot,  bien  m'en  sovient, 
Qai  «harpnient  pomes  gnernades. 
C'est  uns  fruiz  molt  bons  a  malades. 

(Rose,  Richel.  1573,  f"  12».) 

Pomes  grenelles;, 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1858,  f°13».) 
Pomes  garnadcs. 

(/«.,  Vat.  Chr.  1522,  f»  10».) 

Poires,  pèches,  pomes  grenelles. 

(Bible,  Richel.  7fi3,  f"  267\) 
Les  pomes  gernelts. 
(Dil  dubesani,  Richel.  19525,  f»  106  r».) 

Come  pnme  gernelle  e  autre  freidant. 
(P.  d'Aberhon,  finseijn.  d'Arislole,  Richel.  25107, 

f  igs".) 

Figues  et  pommes  guarnades.  (Compas, 
de  la  s.  escripl.,  ms.  Monm.,  t.  I,  f^  81  t».i 

Nois  magnettes,  pomes  garnales, 
Girollle,  ciloual  et  dates. 
(Pttsrion  Noslre  Seigneur,  Jul).,  Mysl.,  Il,  300.) 

—  De  même,  pome  de  grenale  : 

Rosins  et  pûmes  de  gharnate.  (Dialog. 
fr.-flam-,  f»  5'^,  Michelant.) 

Idrotnahim,  boevraipe  fat  de  pomme  de 
grenette.  (Gloss.  de  Salins.) 

2.  GRENATE,  granale,  s   f.,  grenat  : 
Gros   sapliirs,    presses  granates.  (1476, 
Joy.  égl.  Bay-,  C  72  r»,  chap.  Bay.) 

GRENDEICHE,  Voir  Grandece. 

GRENË,  granné,  adj.,  en  grains  : 
Il  commanda  a  Montluc  de  ji'tter  dedans 
la  place  deux  cens  bons  hommes  de  ren- 
fort qu'il  leur  envoyoit  avec  autres  quatre 
cbarges  de  mesches,  de  plomb  et  de  poudre 
menue  grenee.  (Du  Villars,  Mém.,  IV, 
an  1553,  MicUaud.) 

Une  caque  de  cent  livres  de  poudre 
menue  grenee.  (J.  Va0ltier,  Rist.  des 
choses  laites  en  ce  roy.,  p.  267,  Mon.  ioéd.) 

—  Granuleux  : 

Pommes  grannees.  [Platine  de  honneste 
volupté,  f»  12  vo,  éd.  lois.) 

Et  vous  sçaittant  bien  trouver  les  alibitz 
forains,  et  petits  pouUains  grenez  en  la 
ratouere,  que  après  luy  n'y  a  que  espous- 
seler.  (Rab.,  1.  11,  c.  21,  éd.  1342.)      : 

GRENEis, -tXs.  m.,  terme  d'orfèvrerie,  I 
grenetis.  On  disait  des  pierreries,  qu'elles  | 


GRE 

faisaient  un  greneizon  grenelis,quand  elles 
étaient  petites  et  répandues  en  grand 
nombre  sur  une  pièce  d'orfèvrerie.  (La- 
BoiïDK,  Gloss.  de  la  Notice  des  émaux.) 

Pour  une  coupe  d'or  semée  de  greneiz 
de  pierrerie,  de  perles  et  d'esmaux,  a  .i. 
fritellet  sur  le  couvercle  senz  pierre. (1353, 
Invent,  royal,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

GRENEQUIN,  VOif  CRANEQUIN. 
GRENESTIEIt,  VOir  GnENETIBR. 

GRENET,  S.  m.,  petit  grain  : 
Chescun  grenet  de  gravele. 
(Adfocacie  N.-D.,  ms.  Evreux.  f  147^.) 

Suisse  rom.,  Neuchâtel  et  Fribourg,  gra- 
net,  petit  grain. 

Noms  propres,  Granet,  Grenet. 

GRENETÉ.  graneté,  ijarneté,  garnaté, 
adj.,  orné  de  points,  pointillé  : 

Ung  hanap  d'or,  couvert,  pUimeté  dehors, 
et  l'aiguiere  de  mesmes  grenelé  dedens. 
(1380,  Inv.  de  Ch.  V,  272,  Labarte.) 

Une  autre  couppe,  petite,  encizellee  par 
dehors,  grenelée  et  non  dorée  par  dedens. 
(76.,  1374.) 

Une  boiste  de  critail  garnie  d'argent 
doré  et  qarnalee.  {linO, Pièces  relat.  aurèq. 
de  Ch.  VI,  t.  II,  p.  297,  Douft  d'.\rcq.)    ' 

Une  couppe  d'argent  doré,  garnetee  de- 
dens. (76.,  p.  318.) 

Un  pomelet  graneté.  (Ib.) 

GRENETERiE,  S.  f.,  grenier  : 

Geste  greneterie  ot  li  roys  David,  s'en 
fut  loz  riches  et  combles.  (L'. Abbaye  de  dé- 
vot, Ars.  3167,  f  51«.) 

Nostre  greneterie  de  Blois.  (Ch.  de  134o, 
coll.  Joursanv.,  Bibl.  Blois.) 

Maistre  Jehan  Matbé,  commis  a  la  grene- 
terie du  grenier  a  sel  de  Nevers.  (1462. 
Compt.  de  Nevers,  CC  57,  f"  12  r»,  Arch. 
niun.  Nevers.) 

1.  GRENETiER,  adj.,  qui  rassemble  des 
grains  : 

Damoyselle  largesce  si  est  la  compaigne 
et  li  amenistre  tout,  et  une  vallaut  damoy- 
selle est  et  bien  avisiee  grenetiere.  {Abbaye 
de  dévotion,  Ars.  3167,  1°  ol':) 

La  grenetiere  et  soigneuse  fourmy.  (La- 
Riv.,  Facel.  Nuits  de  Slrap.,  III,  iv,  Bibl. 
elz.) 

2.  GRENETIER,  grau.,  garn.,  gern., 
guern.,  -  eslier,  gerneter,  granatier,  s.  m., 
officier  au  grenier  à  sel,  qui  jugeait,  en 
première  instance,  des  différends  relatifs 
aux  gabelles.  Il  y  avait  deux  grenotiers 
dans  le  grenier  à  sel  de  Paris,  qui  ser- 
vaient d'année  en  année  ;  il  n'y  en  avoit 
iiu'un  dans  chaque  grenier  des  provinces  : 

Guillaume  le  grenetier.  (1297,  Cari,  de 
Lys,  Richel.  1.  13892,  f»  43  r».) 

lieu  conseil  et  deliberacion  sur  ce  tant 
migranelierponv  le  royeu  Bassygni  comme 
■i  autres  en  ce  coguoissens.  (1326,  Arch. 
JJ  64,  f»  227  V».) 

L'office  du  guernetier  de  Nostre  Dame  du 

liée.  (1332,  le  Bec,   Maibeuf,  Arch.    Eure.) 

Sur  les  cens  d'Issy  qui  sont  a  Monssieur 


GEH 


347 


l'abbé  puier  au  cenior  par  In  loaiu  ilu  ijar- 
netier  ou  du  mère  d'Issy  prins  sur  les  ma- 
surez  Saint  Vincent,  .xxir.  s.  (1374,  Pa- 
pier de  l'office  de  la  Cène  de  S.  Germ.  des 
prez,  Arch.  L  771,  f°  8  v.) 

Tant  de  receveurs  grenetiers  comme  fer- 
miers des  aides.  (1380,  Arch.  K  53", 
pièce  13.) 

Quant  au  regart  du  paiement,  faictes 
monstres  par  devant  le  provost  et  guerne- 
tier de  Pontoise,  a  ce  commis.  (Lett.  and 
pap.  illustrât,  of  Ihe  u-ars  of  Ihe  Engl.  in 
Fr.,  dur.  Ihe  reign  of  II.  VI,  ]k  123,  Rer. 
brit.  script.) 

Le  guernetier  du  guernier  a  seel  a  Li- 
sieux.  (1469,  Monstres  gén.  desnobles,kTch. 
Eure.)  Alias  gernclier. 

Le  grenestier  de  ceste  dicte  ville.  (1469, 
Compt.  de  Nevers,  CC  64,  f°  23  V,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

Jehan  Chevalier,  garnelier  de  Clamecy  et 
sarde  du  scel  de  la  prevosté.  {Pièce  du 
3  oct.  1470,  ap.  Lebeuf,  77.  d'Aux.,  IV,  279, 
éd.  Gocheris.) 

—  Celui  qui  était  chargé  de  donner  le 

grain  pour  les  chevaux  dans  un  couvent  : 

Granatier.  {Off.  claustr.  de  $.  Oyan, 
Génin.) 

—  Serviteur  auquel  était  confiée  la  garde 
du  grenier: 

Veez  qe  la  grange  et  le  gerner  se  joynent 
ensemble  ;  voz  provosts  et  vos  gerneters 
faitez  charger.  (Tr.  d'économ.  rur.  du 
xiil»  s.,  c.  17,  Lacour.) 

1.  GRENETTE,  S.  f.,  halle  aux  grains; 
Aynns  leurs  bources   bien  fournyes,  ont 

achcpté  chacun  particulièrement  parray  les 
grenelles  et  marchez,  au  temps  d'après 
moyssons,  une  très  grande  quantité  de  blé 
(oultre  les  provisions  de  leurs  mesnages\ 
lequel  ils  ont  secrètement  resserré  dans 
leurs  greniers,  sans  qu'aucun  en  prit  soup- 
çon. (Cl.  Mer.met,  Boutique  des  Usuriers, 
Poés.  fr.  des  xv  et  xvi"  s.,  II,  172.) 

Cependant  leurs  bources  se  sont  vuydees 
et  le  blé  fort  enchery,  tellement  qu'ils 
n'ont  point  peu  avoir  des  grains  sinon  a 
la  miséricorde  de  ces  escumeurs  de  gre- 
nelles. (Id.,  ib.) 

Combien  qu'ils  eussent  accoustumé  do 
toute  ancienneté...  d'avoir  et  percevoir 
tous  les  ans,  en  filtre  d'aumosne,  trente 
asnees  de  seigle  sus  nostre  grenette  de 
Lyon.  (Paradin,  77is{.  de  Lyon,  p.  212, 
éd.  1573.) 

Suisse  rom.,  Lausanne,  la  Grenette,  la 
halle  aux  grains.  La  place  de  la  Grenetle, 
à  Grenoble.  Rue  Grenette,  à  Lyon. 

2.  GRENETTE,    VOlr  GRENATE. 

GRENETURE,  S.  f.,  omemcnt  grenelé  : 
Un  henap  d'argent  doré,  sur  le  plat  gre- 
nelé de  greneture  enlevée  et  a  un  grand 
esmail    ou    fous.     {Ducs    de    Bourgogne, 
n">  1422,  ap.  Laborde,  Emaux,  p.  333.) 

GRENEUR,  voir  Graignor. 

GRENGNEUR,  VOir  GRAIGNOR. 

GRENIER,  S.  m.,  action  de  mettre  les 
porcs  à  la  paisson  ou  à  la  glandée  : 

Le  temps  de  paisson  et  greniers  des  fo- 
rests  dure  depuis  l'emmy  septembre, 
jusques    a  l'emmy   may,    et   le   reste    de 


348 


GRE 


l'année  osl  cenft^  h-^Tbnsf.  ((.ont.  de  S.  Afi- 
hiel  Nouv.  Coul.  pf-n..  11,  1047  ■.) 

Le  lemp?  de  pai5?on  et  grenier  des  fo- 
resli  et  bois  de  haute  fiistaye.(fb.,p.l058*.) 

GRKNienE,  s.  f-,  prenier  : 
Blé  <>a  greniere AGIoss.rom.-lat.  duxy's.,  i 
Scheler.)  ' 

aRBNiEcn,  voir  Graigsor. 

GnBNii.,  grinnil,  gremil,  s.  m.,  planle 
de  la  famille  des  borraginées  : 

Sp.iusa  foll?.  griniiil.  (Vocahnlary  ofthc 
namet  of  plants  (of  Ihe  niidille  of  the 
tbirteentli  cenlury),  p.  140,  Wright.) 

Lillrofpermon,  vulstus  lierbariorum  Mi- 
liiim  salis.  Gallice  Grenil,  vox  ad  verbiiin 
sifmincat  Lapidosiini  .«emen.  (C.  Est.,  De 
lat.  et  grac.  nom.  arbor..  p.  47,  éd.  1347.) 

Graine  de  gremil  prinse  en  vin  blanc. 
(J.  DES  .MoDL.,  Comm.  de  Matth-,td.  J.i7â.) 

l.  ouENiR,  gernir,  v.  n.,  prendre  du 
grain  : 

Que  l'espi  cODTJenl  i/rfuir 
Aoçois  qa'CD  mearté  venir. 
(('■T*  df  le  mari,  Ricliel.  37.';,  f  Ui*.) 

Oaint  le  blé  dell  garnir  si  fait. 

(ttf^ant  de  Dieu,  133J,  MarliD.) 

i.  GRENiii,  voir  Grogxir. 

GRENNB,  voir  GrATNF,. 

GRENOiiXETE,  -  elle.  grenouiU.,  s.  f., 
petite  grenouille: 

Grenoillette,  grenotiillette.  (J.  des  Moul., 
Comm.  de  Matth.,  éd.  1.^79.) 

De  raniila,  ou  grenouillelte.{PA^È,  OEuv., 
VI,  E,  Malpaipne.) 

—  Sorte  de  tnniear  : 

Une  tumeur...  qu'on  appelle  grenouil- 
Utle,  pour  ce  qu'elle  fait  en  parlant  pre- 
Douiller.  (Lovs  CcrrON,  Jlfir.  de  la  Beauté, 
1,  370,  éd.  16i5.) 

GRENoiLLiER,  S.  ni.,  grenouillôFC,  ma- 
rais fangeux,  pris  au  fig.  dans  l'exemple 
suivant,  pour  désigner  une  taverne  : 

Fanll  iratailler,  n'en  doabte  point  : 
Mai»  fays  loasjonrs  ces  grencilti/rt, 
Oq  i^aDi  (leip°DS  le  Toat,  poar  voir. 
■I.e  Voi/r»  de  ioy   rarickir,  Poés.  fr.  des    xv*   et 
ITi'i.,  X.  90.) 

Litlré  donne  le  verbe  grenouiHer,  ivro- 
gner. 

GRENOiLi.ON,  -  ouillon,  S.  m.,  petite 
grenouille  : 

n'.iDlre  part,  d''dans  le  bouillon  de  l'eau) 
Cbaote  le  pftil  grenoitlon. 
(Roi  Rr.>it,  Hegiimll  el  Jeannelon,  (Eut.,  t.  II, 
p.  108,  Qnalrebirbes.) 

Mes  liiirclins,  mes  grenotiilloni. 
(Acte4  dei  ApoU.,  toI.  Il,  f  lOi'',  éd.  1537.) 
tj»  limon  ecomeus  se  transforme  souTenl 
Kn  00  TCrl  yrenoiUon, 

(Du  B«iiTA«,  la  Semaine,  ii,  éd.  IS79.) 
Comme    un    grenouillon    au    frais  de    la 
rosée.  (.Mor.n'av,  t.etl.,  ap.  Meyer,  Galerie 
philosophique  du  xvt    siècle,  t.  Il,  p.  271.) 

I.  GRKNON,   grenun,  guernon,  gernon, 
gernun,  gregnon,  grignon,   s.  m.,   mous- 
tache, fa\oris  : 
Si  daitt  (a  barb«  e  detoerst  sud  gemun. 

(hol.,  772,  Mullcr.) 


GRE 

TroTe  Milon  o  le  iirmon  llori. 

(/,(•«  I.nh..  ms.  Montp.,  f°  53"^  ) 

La  Teissiei  on  eslor  commander, 
T-int  cheveus  traire  et  tant  grenons  sachier. 
(Car.  le  Loh.,  2'  chans.,  u,  p.  131,  P.  Paris  ) 
Gr.  devant  o  le  florit  gregnon. 

(n.  de  Cambrai,  6783,  A.  T.) 

Floires  en  face  n'en  menton 

N'avoit  ne  barbe  ne  grenon. 
{Flaire  el  nianerflor.  i'  vers.,  2229,  du  Méril.) 
Mei  par  icheste  barbe  qni  me  pent  au  guernm. 
(Quatre  ph  Aijmon.   ms.  Montp.   Il  217,  f°  178''.) 
Tnil  .nn.  sont  vallcl,  n'ont  barbe  ne  grenon. 
(«.,  f»  178'>.) 

Mes  mar  se  le  pensa  par  mon  grenon  niellé. 

{Il:,  P  179M 

Ri.,  jo  te  pendrai,  par  mes  gerntws  floriz. 

a».,  ms.  Oif.  Hatt.  5'^,  f»  91  r°.) 
Par  mon  chief,  dist  li  dos,  bien  moves  le  grenon, 
Kn  tote  l'ost  n'a  clerc  mius  desisl  un  sermon  !■ 
(.Chans.  d'Anliorlie,  vu,  v.  780,  P.  Paris.) 
11  gela  la  main  destre  a  ses  ,17)  enons  melles; 
.III.  poilz  an  araga  volant  tôt  le  barné. 

(narise,  2530,  A.  P.)  1 

Otinel  s'est  a  nne  part  tomez,  [ 

Les  oilz  roille,  les  grenuns  a  levez.  | 

(0linel,il9,  A.  P.)  | 

Si  ann  ai  ses  grenos  li  riches  rois  copé.  i 

(Floov.,  226,  A.  P.)  I 

Atant  es  le  viellart  0  le  guernon  mellc.  | 

(Gui  de  Bourg.,   1370.  A.  P.) 
Sa  barbe  li  baloie  jnsc'an  neu  dn  braier. 
Par  desourles  oreilles  ot  les  guernons  trecies 
Derier  cl  haterîl  gentement  atachics. 

U«.,  1H9.'> 

De  maniaient  a  frooci  le  grignon. 

(GiB.  DE  MoNTR.,   riot.,  1422,  Michel.) 
Cn  cotel  d'acier 
0  fait  les  grenons  arachier. 
(Dame  gui  conehia  le  presire,  ms.  Berne  354, 

f°  81".) 
Quant  Robaslre  a  vcn  le  Sarrasin  félon 
Qui  li  a  si  plumé  durement  son  grenon. 
Se  vengier  ne  se  pent,  ne  se  prise  .i.  bouton. 
(Gaiifretj,  2778,  A.  P.) 

Peahie,  fet  le  roi,  le  soient  u    grenon  .' 

(l)oon  de  Maience.  9i82,  A.  P.) 

Ili<-  pernobodum,  grenon.  (Gloss.  de 
Glasgow,  P.  Meyer.) 

On  dit.  en  nn  commun  proverbe, 

Ou'oD  ne  craint  homme,  s'il  n'a  barbe, 
I    Kl  qne  nul  homme  n'.a  renom 

S'il  ne  porte  barbe  an  grenon. 

(Le  Blason  des  barbes.  Vais.  fr.  des  xt'  et  xvi'  s., 
j        11,213.) 

Lillois,  guenons,  moustaches. 
Nom  propre,  Blanguernon. 

2.  GREXON,'  guernon,  s.  m.,  sorte  de 
ragoût  : 

Se  vos  volez  fere  faus  guernon,  prenez 
les  fées  et  les  pinsiers,  puis  haciez  uienu  ; 
breez  du  pain,  c  de.«treiiipez  du  boullon,  e 
metez  bouUir;  c  après  niotez  moues  de 
ous  butuz,  e  safren  deslrempez  de  vin,  e 
puis  frisiez,  c  mêlez  let,  e  hagiez  char  en 
crcsse,  el  mêlez  bouillir  et  movez  tous  jors 
e  puis  metez  les  oves  et  le  sufren.  E  dre- 
chiez  en  cscuelcs,  c  metez  la  poudre  de 
canele,  de  gingembre  et  de  clous  de  gi- 
rofle, par  desus.  (Ens.  p.  aparcil.  viand., 
nichel.  1.  7131,  f»  90''.) 

Faulx  grenon.  (ilênagierde  Paris.) 

Cf.  Grain  et  Gjiane. 


GRE 

GRENONEii,  -  onner, ffi/ei»  ,  x    n.. 
gnor,  iiiuriiiufer  : 
La  ont  eslit  Thomas  et  pris  a  aviié 
Tut  saunz  nul  contredit  de  lai  a  de  lettré 
Fors  de  celui  de  Lnndres  k'en  atrit  guernonr, 
Kar  de  sainte  iglise  ad  persecuturs  esté. 
(Garn.,   1">>  de  S.  Thom.,  Richel.  13313,  f  fi 
Com  mastin    aignon  ou   chien 
Vont  grenonnani  quant  on  lor  conte 
Aucune  licn  qui  a  Deu  monte. 
(G.  DE  Comci,  Mir.,  ms.  Brux.,  f"  179'' 


Qui  qu'en  doie  grenoner. 

(la.,  ib.,  f  ISi"*.) 

GRENONET,  S.  111.,  dimin.   de  grenon  . 

^es  grenonrz  apareilla  (la  souris) 
Et  de  ses  piez  ses  pelucha. 
(Marir,  Ysapel,  Richel.  19132,  f  16";  Roq.,  111, 
V.  7.) 

GRENOR,  voir  Graignoh. 

GRENOTE,  guernote,  giernoie,  s.  f.,  pe- 
tite graine  : 

Volentierg  e  a  grâce  menjast 
Se  aucun  fust  qui  li  donast 
Ausi  come  ses  pors  feseient 
Qni  de  racinettes  viveient 
E  des  giemoles  de  la  terre. 
(Dit  du  besani,  Richel.  19325.  f  122  r'  > 

—  Testicule  ; 

Osles  vus  seront  li  coillon 
Si  com  a  vostre  mère  sont. 
Que  ce  sachiez  partons  guernoles 
Sont  les  famés  fieres  etsotcs. 

(.Vieille  escoillie,  A.rs.  3114,  f  11''.) 

Que  ce  sachiez  par  ces  grenotes 
Sont  les  femcs  fieres  el  soles. 
(De  la  dame  Esnilliee,  Uichel.  111132,  C  -iS'', 
et  Uichel.  1393,  f  177''.) 

Lorr.,  grénote,  petite  graine,  criblnre. 

GRENOUILLANT,  adj.,  semblable  aux 
cris  des  prenouilles: 

Un  bruit  grenouillant,  presque  semblabU' 
aux  cris  des  grenouilles.  (A.  Paré,  Œiiv., 
I,  9,  éd.  1633.) 

GRENOUILLETTE,    VOir    GRENOILLETTE. 
GRENOUILLON,  VOir  GRENOILLON. 
GRENTE,  voir  GRANTE. 

GRENU,  voir  Grenu. 

GREPIR,  voir  GUERPIR. 

GREPPER,  v.  a.,  jeter  : 

Ke  nus  ne  greppe  terre  en  autre  terre  ue 
en  fosses  qui  est  communs  d'une  pari  et 
d'autre.  (1281,  Reg  atix  bans,  Arcli.  S.- 
Omer  AB  xvill,  Iti,  n'^o2o.) 

GRERIE,  voir  Greerie. 
GRES,  s.  m.  pi.,  dents  de  la  inAchoire 
supérieure  du  sanglier  : 

Les  sangliers  ont  quatre  grosses  dents, 
deux  a  chaque  costé,  les  doux  d'eu  bas  se 
nomment  delfenses  et  ceux  d'en  haut  grès. 
Celles  d'en  haut  sont  aussi  nommées  lort  a 
propos  grès,  a  cause  quelles  louchent  et 
frottent  contre  les  delîenses  qui  semblent 
les  aiguiser,  sans  s'appuyer  l'une  contre 
l'autre.  (Salnove,  Vénerie,  p.  200,  ap.  Ste- 
Pal.) 

CRESË,  ailj.  1 


GRE 

Re^niird  u  le  visnpe  f/resé.  ragu,  et  \eé 
ypux  enfoces  et  perchan? .  [Modits,  f°  67  r", 
Blazp.) 

CRESECHE,  voir  Griks. 

r.RESEiLi.iE,  s.  f.,  chute  de  grésil  : 

Car  en  cel  jonr  la  matinée 
Kstoit  greseiliir  ot  riiiiep. 

(CoBii,  6318,  Crapelet.) 

lïRESEis,  voir  GnEsois. 

GRESEi.HE.  S.  f.,  gravier  : 
...  Qnl  ffiseol  par  desns  le  rirenclhp. 
iJsB.  DES  Prp.is,  Geste  de  Lirge,  \(\\(i6,  Srlieli-r, 
lîlois.  philcil.) 

GRESELI,  -  zeli,  c.reselli,  cresceli,  niij., 
ridé: 

La  mort  pins  volcnliers  enfiche 
Set  denz  t*n  une  «lame  riche 
Oni  la  ïorge  a  blanche  et  polie 
Ou'en  one  vielle  gmelie. 
te.  Di:  Coinci,  J/ir.,  ras.  Soiss.,  f  811"  it  ms. 
lirui  ,  f  80'.) 

La  mort  pins  volontiers  ens  fiche 
Ses  dois  en  nne  dame  riche 
Qni  la  gorge  a  blanche  et  polie 
On'en  nne  vieille  rrrsrelie. 
(ID.,  a.,  ap.  Barbazan,  Gloss.  m.i..   Ars.) 
Celé  qni  a  fronciees  faces, 
Le  col  ridé  et  grexeli. 

(In.,  i*.,  Richel.  2311 1,  CIGi'.) 
Le  col  ridé  et  crrselli. 

(1d.,  ih-,  ms.  Brnx.,  V  11S''.1 

CRESELLONS,  VOir  GRESILLONS. 

CRESGi,  adj.  ? 

El  le  trupvent  mort  de  la  foudre  qui  fii 
cheue  sorlui  et  fu  tous  hars  et  tous  gresgis 
et  puoit  si  durement.  (S.  Graal,  Vat.  Chr. 
1887,  f  50''.) 

GRESiEux.  S.  m.,  quatrième  os  du 
tarse  : 

Os  grusieiix,  en  Inlin  prandinosum,  est 
nn  de.«  quatre  os  de  In  première  partie  du 
pied  (nommée  tarse)  après  le  talon,  l'as- 
trapale,  ou  osselet,  et  le  naviculaire  ou 
esquif.  (JoDB.,  Inlerpr.  des  dict.  anat.,  éd. 
J598.) 

GRESiu-E,  -  clhi'.  firesx.,  firis.,  griss., 
s.  /.,  grêle  : 

Grésille  e  eharbnns  de  fu.  (Lib.  Psalm., 
Oxf.,  XVII,  14,  Michel.) 

Ocist  en  grisille  les  lur  vignes.  (Liv. 
des  Ps.,  Cambriiiae,  LXXVII,  47,  Michel.) 

Kl  ocisten  gri'sij/elur  vignes.'/ft..  i.xxvil 

47.) 

Ki  livrad  a  grissille  lur  paistilz.  (Ib.,  48.) 
Danad    lur  pluies,  grisille,    fu  flammanl 
en  lur  terre.  (Ib.,  civ,'32.) 

Li  fous  e  la  grésille,  la  neif  n  la  glace,  li 
venz  e  li  turbeilluns.  {Ib.,  cxLvm,  8.) 

Car  bin  voit  que  li  mais  plus  félon  que  grcsselhe 
Li  vient. 

iIeh.  des  Preis,  Geste  de  lirge,  11710,  Scheler, 
Gloii.  philol.) 

En  cel  an,  le  premier  lundy  de  jullet, 
fut  la  grande  grésille  qui  des iVuit  tout  la 
ou  elle  cliait.  {Citron,  du  Mont  St  Michel, 
1,38,  A.  T.) 

Comtois,  Grand'CoinbP  de  Morteau,  gré- 
sille, frimas. 


GRE 

«jitr.sii.i.Knx.  adj  .  qui  anii^ne  le  gré- 
sil : 

Janvier  le  frillenx. 
Février  gresilteux 
Et  niar.<  le  poadrenx. 
( Dictons  et  Proverbes,  ap.  Jnb.,  Hnuv.  Rer., 
Il,  375.) 

GRESiLLOx,  grezillon,  grisellon,  grisil. 
Ion,  s.  m.,  grillon  : 

El  des  oiiiiaus  oist  le<  sons 
Et  liaus  et  bas  les  gre.tillont. 
(FI.  et  Blanrh.,  1«  vers.,  177j,  du  Méril.') 
La   fable    dou    fromi    et    dou    gresillon. 
(Fahie,  ms.  Chartres  620,  f"  136''.) 

Le  gresillon  avance  le  pas  du  cheminant. 
(.1.  DE  Salisb.,  Policrat.,  Richel.  24287, 
f»  28».  ) 

Il  ne  savoit  pas  bien  que  il  ne  feust  un 
gresillon.  (1d.,  ib.,  f»  56^) 

Grisellon,  crillus.   (Gl.  gall.-lat.,  Ricliel. 
1.7681.) 
Grezillon,  cicada.  (Ib.) 
La  bnvoient  les  oysillons. 
Apres  ce  que  des  grisillons. 
Des  monschelles  et  papillons 
Ils  avcient  pris  leur  pasfnre. 
(Ai..  Cr.irt.,  Liv.  des  quai,  dames,  p.  o93, 
éd.  1617.) 

Les  noirs  grisillons. 

(Ro.vs.,  Ed..  m,  Bibl.  elz.) 

Or  que  par  les  buissons 

Les  grrzillons  réveillent  leurs  chansons. 

(J.-A.  DE  Baie.  Eclngues,  x,  éd.  1573.) 
Non  !  de  regrets  je  me  mords 
Que  je  n'estois  avec  elle. 
Ou  que  n'estois  sauterelle. 
Ou  gresset  ou  grezillon. 
(Guv  DE  Tours,  Poès  ,  l,  81,  Blam-hemain.) 
Je  lu  y  àoaae  na^  grcsiflmt 
Doulcellemenl  en  l'acolhnt. 
(Jehan  Daniel  dit  Maistre  Mitou,  Xoi-lz  non- 
rrùuix.) 

ll.Tut-Maine  et  env.  de  Paris,  gréxillon. 
C.-du-N.,  guersillon. 

GRESILLON.'; ,  grezillons  ,  gresellons  , 
gressellons,  s.  jii.  pi.,  menottes,  liens,  at- 
taches de  fer  faites  primitivement  en 
forme  de  gril,  que  l'on  mettait  aux  mains 
des  criminels,  et  quiétaient  quelquefois  un 
instrument  de  torture  pour  arracher  des 
aveux  aux  prisonniers  : 

Si  l'a  mise  ens  es  grésillons. 
(Hcox   DE   Mery,    Totirn.    de   l'AnlecItr..    p.    03, 

Tarbé.) 

Henry  de  Malhetet  fut  msné  parle  bour- 
reau, \ê?.  grésillons  es  mains   et  les  fers  es 
pieds.  (Mém.  de  Paris,  an  1344.) 
.x\x.  jours  m'a  tenu  es  dois  les  gresiltrns, 
i:t  les  fers  en  mes  piez  par  dessus  le  talon. 
(Cuv.,  Brriran  du  Guesclin,  13791,  Charriéro.) 

Quant  il  y  fut,  il  le  mist  on  list  mettre 
en  grésillons,  pour  ce  qu'il  nvoit  refusé  de 
venir  faire  guet  eu  son  dit  hostel  fort, 
(19  mars  1382,  les  Godins  ou  brig.  de  Ni- 
vern.,  Douët  d'Arcq,  Pièc.  relat.  au  rèq. 
de  Cil.  VI,  t.  I,  p.  30.) 

On  parle  de  larrons  lier 
Et  d'estraindre  de  fors  liens 
De  gre.sillons. 
(Edst.  DE.scn.,  Poés.,  Richel.  810,  f  IS2'.) 

Pinces,  chassoires,  grésillons. 
Fers  es  jambes  pour  justicier 
Et  pour  pngair  mauvais  garçons. 

(iD.,  ib.,  r  2,3b''  ) 


(iHE 


.149 


Il  ineisl  ledit  prisonnier  ou  ce)!  par  hv 
deux  piez  et  es  grésillons  par  les  deu\ 
mains.  (1400,  Arch.  J.l  l,ïo,  pièce  13.) 

Le  seigneur  du  Mortier  a  toute  justice 
en  sa  terre,  et  auxi  scet  il  estre  vray  parce 
qu'il  a  sep,  l'ers,  grésillons  et  fourches  et 
prisons.  (1409,  Enq.,  Arch.  Sarthe  E-3, 
26.) 

Leur  monstrerent  .x"".  gresellons  qu'i. 
trouvèrent  eus  es  nés  dosriis  F.nglois. 
(Chron.des  Pays-Bas  de  France,  etc.,  Uec. 
des  Chr.  de  Flnnd.,t.  III.  p.  259.) 

Cordes,  fnnelz,  et  grésillons. 
(Actes  des  Aposl.,  vol.    II,    f   78%  éd.  1.S37.1 

Fêtes  uietre  ce  porteur  aux  gressellons 
pour  lui  fere,  rendre  conte  de  tout  ce  qu'il 
vous  porte.  (Oet.  182.'),  Lelt.  de  la  duch. 
A'Angoul.  au  roi.  C.uitiv.  de  Franc  I"', 
p.  .^31.) 

Et  encore  au  xvii'  s.  : 

Et  pour  la  seconde  fois  sera  i)ilorié  el 
mis  en  grésillons,  telle  espace  qu'il  plaira 
a  la  descretion  de  justice.  (1603,  Mgl.  de 
Police  pour  la  ville  d'Eslaires,  Soc.  des 
Ant.  de  .Morinie  ,  45°  el  46"  livraison, 
1863.) 

—  Fig„  coiiiiiifi  chaîne,   lien  : 

Au  regard  de  Sensualité  et  Jeunesse 
furent  mises  ps  grezillons  du  monde  et  de 
la  chair.qui  est  uug  tourment  assez  granl 
et  douloureux  a  longuement  supporter.  (.1. 
BoucHKT,  la  Noble  Dame,  f"  68  r»,  éd. 
1336.) 

—  Gresillon  s'est  dit  aussi  pour  partie 
d'une  serrure  : 

Petit  livret  couvert  de  soye  a  une  ser- 
rure d'un  gresillon.  (Invenl.  des  Liv.  de 
Charles  ir,  art.  248.) 

Ce  mot  était  encore  usité  dans  la  pre- 
mière partie  du  XV  II'  siècle  On  trouve  dans 
le  Parallèle  des  langues  latine  et  fran- 
çaise, de  Monet  :  t  Grillons,  grésillons, 
déliées  et  forlcs  cordelettes  à  serrer  les 
doigts,  et  bailler  la  torture  au  criminel. 
—  Appliquer  les  grillons,  les  grésillons.  •< 
Et,  dans  le  Dicl.  fr.-lat.-allem.  de  Duoz  : 
«  Grillons,  ou  grezillons  de  torture,  m.  pi., 
Dactylfithra,  vol  fidicul.T,  arum.  —  Melire 
quelqu'un  aux  grillons,  ou  lug  appliquer 
les  grillons  ,  Dactylethra  coiifessionem 
examinare  vel  exlorquere,  lidicuiis  tor- 
qucrc.  » 

Wall.,  gruzionz,  menottes.  Bretagne,. 
Finistère,  Locmaria,  gresillon,  petit  pot 
en  grès  que  l'on  attache  au  muet. 

Cf.  GniLLO.NS. 

GIIESI.E,  voir  GltAILE. 

niiESLKE,  voir  Grrkllke. 
GRESLEi,,  adj.,  grêle,  mince  ; 

Diex  !  quel  solas 
A  oui  ele  voudroit  fere  laz 
De  racoler  de  ses  dens  bras! 
Qui  tant  sont  gent  endcus  gresHaus. 
(Saint  d'Amors,  ap.  Jnb.,  Heuv.  Bec.,  II,  200.1 

GUESLUR,  v.  n.,  rendre  un  son,  eu 
parlant  d'une  liompc  : 

Et  aui  abbois  f.iirc  trompes  fffM/fr. 
(Crétin,  Chanls  roij.,  C  .SS   r",  éd.  1327..I 


350 


GRE 


GRE 


GRE 


Cf.  Graisloikr. 

GREsi.EREssE, adj.  f.,  étroite  : 
L'equÎDOcial  est  aussi  coaimc  la  droitte 
et  gresleresse  ceinture  du    monde   ou   du 
ciel.  (Oresue,  ap.  Meunier.  Thèse,  p.  180.) 

c.RESLEs,  voir  GR.'MLLES. 

GRESLETË,  greli,  s.  f.,  état  de  ce  qui 
est  grêle  : 

Grellelè,  gracilitas.  [Gloss.  gall.-lat.,  Ri- 
chel.  1.  7684.) 

Oretkté,  ténuité.  (Trium  ling.  dic(.,  éd. 
1604.) 

GRESLi,  adj.,  grêle,  délié  : 

Or  aToit  tant  les  doii  greslis. 

(Trislan,  I,  2013,  Michel.) 

1.  GRESLiER,  S.  m-,  sorte  de  cornet  ou 
de  trompette  : 

P»r  malinel  fait  ses  grfstiers  bondir. 
(Conij.  it  Urfl.  armor.,  Ars.  3846,  f°  li  r".) 

Leurs  gralifrs  sonnent,   lonrs  tambour     et  cor- 
[aets. 
(/>.,  pei  r°.) 

2.  GRESLiER,  adj.,  qni  a  un  son  grêle  : 
Un  tanbourin  greslier.   (Do  Fail,  Cont. 

(TEutr.,  XIX,  Bibl.  elz.) 
Un  tabourin  greslier.  (ID.,  tb.) 

—  D'étoOe  légère  1 

Bonnets,  chapeaux  gresliers.  (Du  Fail, 
Cont.  d'Eutr.,  xxil,  Bibl.  elz.) 

GRESLiR,  grelir,  verbe. 

—  Xentr.,  devenir  grêle  : 

S«s  caisses  soyeut  comme  faites  aa  tonr. 

En  grelUianl,  rondes  lonl  a  l'enlonr. 

(Ross.,  Amour»,  1,  ccwn,  Elég.  i  Janel,  Bibl.  el?.) 

—  RéO.,  s'amincir  : 

Sv  est  cy  bon  exemple  comment  l'en  ne 
se  doit  mie  si  lingement  ne  si  jolietlement 
vestir,  pour  soy  greslir  et  faire  le  beau 
corps  ou  temps  d'yver,  que  l'on  en  perde 
sa  manière  et  sa  couleur.  {Liv.  du  Ch!ev.  de 
La  Tour,  c.  cxx,  Bibl.  elz.j 

GRESLIS,  -  iz,  S.  m.,  grêle  : 

De  nois,  de  greslii  e  dorez. 

(Adam,  p.  82,  Lazarclie.) 

Et  prauot  greslis  cbey  del  ciel.  {Apocal., 
Ar5.  5214,  1^  ÎS  r».) 

Li  ores  ciet  a  terre,  li  nois  et  li  grelia. 
{U4  Chelift,  Richel.  2538,  f^  77".)  Ms.,  gerlU. 

T'ius  mena  ront  taieles  qae  plaie  ne  greslis. 
{l'.miq.  de  lerut,  4200,  Ilippeaa.) 

GRESLOIBR,  voir  Graisloier. 
GRKSLUKB,  S.  f.,  grêls  : 

Poar  le  beau  temps,  j'ay  eu  greslure. 
(COSDII.L.,  Blaton  de»  Armel  et  det  Damea,  11, 
165,  Bibl.  cU.) 

uRESOis,  -  eis,  grezois,  greçois,  grizois, 
grejoit,  grégeois,  grijois,  yrigois,  grygois, 
griçoit,  ijredois,  greyois,  griots,  griais,  adj. 
et  S.,  grec,  en  parlant  des  personnes  ei 
des  choses  : 

D'icez  apristreiit  tant  Goolei» 
Poi  sorent  mciiis  que  li  Greteit. 

(BiR.,  D.  de  Xorm.,  I,  473,  Michel.) 


Iss  Gloriande  qai  le  cors  ot  a  droit, 
Ben  fa  veilue  d'un  cher  palle  greçois. 

(ItAiMB.,  Ogier,  1021,  Barrois.) 

Sus  la  bière  avoit  par  honneur 

Un  grant  saniit  vermeil  grigois. 
(Percei:.  Richel.  12577.  ap.  Michel,  Rech.  s.  le 

comm.,  p.  131.) 
Per  ço  Gresois  la  vindrent  deslruire  (Troie). 
(JoH.  PiCABT,  le  Troyen,  ms.  Tours  951,  f°  6B.) 

An  grezois  lengaage. 

(lD.,J*.) 

Lelres  grejoises.  (1243,  Cart.  de  S.  Maiir, 
Arch.  LL  114,  f»  43  r».) 

Uns  clers  gnjgois. 
(G.  DE  C*MBR.4i,  Barlaam,  p.  181,  P.  Meyer.) 

Bien  lor  est  vis  qu'il  est  François; 
Mais  il  lor  respont  en  grijois. 

(Parlon.,  8711,  Crapelet.) 
Greijois. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f»  112'.) 
Estiene  le  Gredois.  (1281,  li  Cens   dou 
Paraclet,  C  3  v»,  Arch.  Aube.) 

Ainsi  que  les  Grigoix  se  cuidoient  re- 
poser. (J.  Wacq.,  Mern.  d'Inde,  2»  p., 
c.  XXII,  Xav.  de  Ram.) 

Cité  grégeoise.  (La  Boet.,  Servit.,  Feu- 
gère.; 

—  Grégeois  : 

La  dedens  la  citt-  lanceront  fu  griais. 

(Houm.  d'.Alix.,  f"  16',  .Michelanl.) 
Fue  greseis..  {Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxv, 
27,  Hist.  des  crois.)  Var.,  grezeis. 

Sarrasin  lor  ardoient  a  feu  grigois  tous 

lor  engiens.  (Chr  de  /iams,  c.  v!,L.  Paris.) 

Et  Sarrasin  fisent  bien  garder  le  rivage 

que  nus  vaissiausn'i  peut  passer,  s'a  paine 

non,  qu'il  nefuscenlars  de  feu  griois.  (76., 

c.  XXVII.) 

—  S.  m.,  langue  grecque  : 

En  grezois  l'a  traitié  et  dit. 

(Bes.,  Troie,  ms.  Naples,  f  1^) 

En  grezeis  s'escrierent  luit... 

(Florimont.  Richel.  353,  f»  .V.) 
ne  grizois  en  françois. 

(/*.,  ms.  Tours  931,  f  G6  v».) 
Une  beste  manvese  et  orde 
Qui  a  non  yenne  en  grezeis. 

(GciLL.,  Be.il.,  1303,  Hippeau.) 

—  Gresoise,  s.  f.,  sorte  de  jeu  de  hasard  : 

J'ai  perdu  tout  mon  argent 
A  la  griçoise. 
(Resveries,  Jub.,  Jongleurs  et  Trouvères,  p.  iO.) 

cr.  Griesciie. 

GRESOYCHE,  VOif  GRIES. 

GRESSAGE,  -  aige,  s.  ni.,  ce  qui  sert  à, 
graisser,  matière  grasse  : 

l'ourl'oinctureetgressoîjequ'ilafourny... 
pour  oindre  la  playe  du  liepard  (2G  janv. 
1460,  Compt.  du  R.  René,  p.  37,  Lecoy.) 

Suif  et  jress'vge.  (Iléceiiibre  1312,  Pan- 
carte de  la  traite  de  Nantes,  Mautellier, 
iWarch.  fréq.,  111,  316.) 

—  Engrais  : 

...  S'il  y  avoit  fait  gaigneries  ou  inis 
gressaiges  es  beritaiges  il  les  debroit  avoir 
au  i>ris  des  terres  voisinaulx..  (Coust.  de 
Dret.,f'  87  r».) 

GRESSELIIE,  VLlir  (iHUSlLLK. 


GRESSELLONS.    VOlr  GRESILLONS. 

DRESSER,  V.  a.,  casser,  annuler,  trans- 
gresser : 

Il  hont  messusey  et  fassey  les  poinz  de 
lour  dicte  franchise  et  par  conséquent 
gressey,  emfraiut  et  adnulley  lour  dicte 
franchise.  (1340,  Trait,  entr.  H.  de  ilont- 
faue.  et  la  bourg,  de  Montb.,  Arch.  K  2224.) 

{Ont)  fraint,  gressey  et  adnulley  les  co- 
venauces  de  lour  franchise.  (Ib.) 

Adjugèrent  le  champ  de  bataille  en  grès- 
sant,  emffraingnant  et  adnullant  les  dictes 
lettres.  {Ib.) 

GRESSERECH,  adj.,  qui  Sert  à  tailler  le 
grès  : 

Pour  .1.  martel  gresserech.  (1333,  Trav. 
aux  chat.  d'Artois,  Arch.  KK  393,  f°71.) 

GRESSET,  s.  m.,  mesure  de  liquide: 
Un  gresset  plein  de  vin.  (1529,  Slat.  des 

archers  de   Corbie,  ap.  A.    Thierry,  Mon. 

inéd.  du  Tiers  Etat,  t.  111,  p.  607.) 

GRESsiER,  voir  Crassieu. 
GRESSIN,  s.  m.,  collectif  de  graisse: 

Le  cuyrien,  le  gressin,  les  esgruns  sem- 
blablement  .xxxiv.  livres  .x.  soulz,  .li.  den. 
(1343,  Ch.  de  Phil.  VI,  ap.  Duc,  Gresa.) 

—  Engrais  : 

Et  ne  sont  point  si  lasches 
Qu'ils    n'amassent  la   bouze  et   des  bœufs  et  des 
I  vaches, 
Pour  dessus  le  famier  augmenter  le  gressin. 
(Gadch.,  Plais,  des  Champs,  p.  93,  éd.  1604.) 

GRESsisME,  voir  Grecisme. 
GRESVE,  voir  Grève  2. 

GRESZESCHE,  VOif  GRIES. 

1.  GRET,  S.  m.,  bordure  de  passement 
ferme,  tissu  à  jour  : 

Pour  .1IU^  et  demy  d'hermines  em- 
ployées a  facer  un  bord  en  façon  de  gret 
large  de  semye  hermyne,  attaché  a  jour 
d'un  veioux  bleu  semé  de  fleur  de  lis  qui 
estoit  a  l'entour  du  drap  d'or  a  double  fri- 
zure.  (1313,  Obseq.  de  feu  le  roy  Louis  XII, 
Pièc.  rel.  à  l'hist.  de  Fr.,  XIX,  264.) 

2.  GRET,  voir  Gré. 

GRETE,  s.  f.,  sorte  d'arbre  : 

Est  une  aultre  manière  de  cest  arbre 
(unious)  que  les  aulcuns  appellent  gorreet 
les  aultres  grete,  qui  est  très  bon  pour 
tynnes.  (Frère  Nicole,  Trad.  du  Liv,  des 
Prouffllz  champ,  de  P.  des  Crescens,(''  66  v», 
éd.  1316.) 

GiiETÉ,  voir  Griepé. 

1.  GREu,  voir  Gbau. 

2.  GREU,  voir  Grief. 

3.  GREU,  voir  Griu. 
GKEUEE,  voir  GROnBE. 
GREULUR,  grouller,  verbe. 

—  Neutr.,  trembler  de  fruid  : 
Chanter  a  vois  liiimaine,  vient  a  guise  de 

femme  greulant.  {Règle  de  Cileaux,  ms.  Di- 
jon, f»  74  V».) 

— •  Act.,  crier  f 


GRE 

Voos  feray  court  onvierte  tenir  et  ordener 
Oa  PalaU  a  Paris,  qai  qu'en  doie  grouller. 
(Geste  des  dues  de  Bourg.,  S491,  Chron.  1  elg.) 

Jura,  grouler,  trembler  de  froid.  Suisse 
roiu.,  greuler,  trembler  de  Iroid,  avoir  la 
Qreulette,  trembler  de  peur. 

GREULLON,  S.  m.,  instrument  à  cerner 
les  noix  : 

Un  appelle  Pierrenin  se  efforça  de 
prau'jre  au  suppliant  un  petit  instrument 
appelle  greullon  ou  cernouera  eernernoif. 
(1397,  Arch.  .1,1  133,  pièce  9.) 

CREUSE,  grahuse,gruse,  s.  S.,  (iilïérciid 
démêlé  : 

Ai  quitei  et  quitoi  entièrement  au  dit 
conte  mon  frère  totes  raisons,  demandes, 
actions,  grakuses  et  quereles  quels  qu'eles 
soient.  (1279,   C'A.   d'Olh.  de  Bourg.,   Cli. 

B 
des  compt.   de   Dole,  . —  '  Arch.  Doubs.) 
871  ' 

Sor  touz  les  devanz  diz  descors  et  sor 
totes  autres  grahuses,  querales,  torzfais, 
enjures.  (29  avril  1293,  Tr.  de  paix  entre 
l'archev.  et  la  comm.  de  Besancon,  Arch. 
mun.  Besançon.) 

Toutes  emquisons  et  toutes  greuses  que 
je  povoie  greusier  ou  requerre  envers  les 
dis  abbey  et  couvent.  (1293,  Leli.  de  J.  de 
Joinv.,  Enurey,  Arch.  Meuse.) 

Sour  plusours  feulx  bnlez,  plaiz,  grevses, 
ôemniuifi  et  actions  que  li  une  des  parties 
chalonf;eoit  et  deniandoit  a  l'antre.  (I,'i43, 
Ch.  de  l'OffieiaUté  de  Besancon,  Neneji.'iiel, 
Arch.  du    prince,  Y',  n"  12.) 

Kl  qu'est  ce,  dit  li  rois,  Girars,    pour   quoi    ui<! 

Iruses  ? 

veoli  to   recomraancer  encor  nos    vielles  gtuses  ! 

(Girart  de  lio.is.,  3157,  Jlignard.) 

Le  duc  obtempéra  du   tout  a  la  volonté 

du  pape,  se   pensant  tousjours  toulesl'ois 

comme  li    vengeroit    les    vielles    greuses. 

[Aucunes  choses  meinor.   lesquelles  se  sont 

passées  riere  la   cité  de  Besancon,  Weni. 

pour  serv.  à  l'bisl.  de   la   Fr.-C'omlé,  VU 

p.  268.) 

GREu-siER,  gruisier,  grouscr,  verbe. 

—  Act.,  former  une  réclamation,  une 
plainte  : 

Me  suis  apaisies  au  diz  abbey  et  couvent 
en  telle  manière  que  toutes  emquisons  et 
toutes  grouses  que  je  povoie  greuster  ou 
requerre  envers  les  dis  abbey  et  couvent 
"u  11  envers  mol,  quitees  et  anéanties  de 
iine  part  et  de  autre.  (1293,  Lelt.  de  J.  de 
joint.,  Ecurey,  Arch.  Meuse.) 

EtI'abbes  et  li  convens  d'Escurey  me 
greusessent  et  deissient  que  le  dit  pressour 
a\oieje   fait  en  lour  préjudice.   M302,  ib.) 

—  Réfl.,  se  plaindre  : 

LI  uns  de  nos,  cis  que  Toiz  la. 

De  cest  servis  se  grcusa, 

Kt  dit  :  C'est  contre  la  cotumc. 

(J/îr.  a.-I)..  liicbel.  818,  f°  30'.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
»H«r-^   ?°"\   requester    de   lui    faire    a 

nri^.L   N  •  f*,-'^'"'   ''«   Vienne,  Arch.  du 
prince,  NeuchAtel,  I»,  n°  12.) 

f;rmLïIÎ^.  ■''^"'''f    ""^    "'=    plendront,    ne 
'irouseronl  a  créature  ne  persone  oui  soit 

teiz.  (1407,  Arch.  Fnb..   {''     r.oll  dps  loLt 
n"  719,  f  280.)  ' 


GRE 

'       GREV.\BLE,   adj.,  qui   blesse,   qui   f,-iit 
souffrir,  nuisible,  désagréable,  difficile  : 

Yeeluy  parlement,  par  le  conseil  dudit 
tnguerran,  une  subjection  et  une  taille 
trop  maie  et  trop  grevable  a  Paris  et  au 
royaume  de  France  fu  ajevee.  (Grand. 
Çron  de  France,  L'istoire  du  roy  Phelippe 
le  Bel,  LXXI,  P.  Paris.) 

Jloult  de  exactions  très  grevables  a  tout 
le  commun  peuple.    (Ib.,  L'istoire  du  roy 
Fehppe  de  Valois,  xix.) 
Li  vers  de  conscience  qui  trop  par  est  grevables. 
(J.  DE  Meinc,  Test.,  nis.    Corsini,  f°  108''.) 
Laissies  les  bestes  non  grevables 
Vivre  en  pais. 

(blélam.  dOi.,  p.  tlo,  Tarbé.) 
Certes  la  femme  mariée 
Avecques  espoui  appariée 
En  aucuns  cas  est  mains  grevable. 
Mains  somptueuse  et  mains  chargable, 
Et  en  aucuns  plus  dommagense 
Et  a  hanttr  plus  périlleuse. 
(J.  Lefevre,  la   Vieille,  377,   Cocheris.) 
Lesquelles  (amendes)  mener  par  rigueur 
estoient   et    seroient   encor  plus  couslan- 
geuses  el  grevables  a  yceus  religieus.  (1332, 
Arch.  K  42,  pièce  11.) 

Tel  vie  et  plus  grevable  asses  mena  tote 
la  nuit  la  rome.  (Estortes  Bogier,  Richel. 
20123,  f»  154=.) 

Sovent  les  gens  désirent  les  choses  gre- 
vables. (Li  Ars  d'amour,],  381,  Petit.) 

Ne  vous  sambie  il  point  que  la  chose 
qui  est  acoustumee  de  longue  main  ne  soit 
mieulx  congneue  de  ceulx  qui  la  excer- 
cent  que  telle  qui  est  nouvellement  aprise, 
et  SI  en  est  mains  grevable.  (J.  d'Aeras, 
Melus.,  p.  215,  Bibl.  elz.) 

Le  service  de  la  charité  fut  si  grevable... 
[bt.  confr.  N.  D.  Coût.,  xlviii,  Bernai.) 
Kt  par  ce  furent  ressers 
Normans  de  paine  grevable. 

(Elst.  Desch.,  Poés.,  11,  330,  A.  T.) 
Asses  près  de  ladite  vile  et  cbastel,  es- 
loit  la  vile  et  cbastel  de  Dreus,  occupes  et 
détenus  parlesdits  adverssaires,  qui  es- 
toient très  grevables  a  seigneurie  dudit 
beau  père  et  a  nostre  pais  de  Normandie, 
(il  oct.  un.  Lettre  du  roi  d'Angleterre, 
Keg.  de  la  Jnrade,  p.  604,  Bordeaux  1883.) 
La  fut  posé  ledit  siège  le  lundy  huic- 
tiesme  jour  de  decembie,  lequel  fut  moult 
.(/reDafcfga  mectre,  pour  ce  qu'il  n'y  avoit 
nulles  maisons,  prez.  ne  arbres,  ne  bois 
(J.  Chartier,  Chron.  de  Charl.  VII.  c 
212,  Bibl.  eiz.)  ' 

La  place  est  forte  et  imprenable 

A  gens  qui  la  vouldroient  garder, 

Car  il  n'est  engin  si  grevable 

Qui  les  sceust  gaeres  invader. 
(Martial,  Vig.  de  Ch.   Ml,  K   111    r°,  éd.  1493.) 
l'ar  tous  moyens  Dame  doit  paix  chenber. 
Car  il  n'est  riens  en  ce  monde  tant  cber, 
.^e  que  discord,  aux  humains  tant  grevable, 
i:t  qu'ainsi  soit  en  ce  val  misérable 
.lesns  n)ournt  pour  la  guerre  estanchcr. 
(J.  Marot,  Doclr.  des  Princess.,  xviii.  Rond., 
éd.  1731.) 

N'aymez  que  raysonnablement. 
Sans  en  prendre  ne  mal  ne  heurt 
Qui  soit  grevable  aulcuneraenl. 
(Fontaine  d'Amours,  Poés.    fr.  des  xv=  el  xvi" 
IV,  21.) 

Vers  lesquels  sais,  possible  est,  redevable 
De  six  escos,  qui  n'est  somme  grevable 
Ke  grande  aussi. 

(Le  plaisant  Boiitehors  d'oijsiveté,  Poés.  fr.  des 
xv'  et  XVI»  s..  Vil,  159.) 

-  Pesant  : 


GRE  351 

ne  rien  ne  se  sonlcioit  point 
l'.t  ne  portoit  charge  grevable. 
(G.  CoRKozET,  Fabl.,  p.  105,  Saiut-Ililaire.i 

GREVAGEMENT  ,  adv.  ,  douloureusc- 
ment  : 

Et  plora  moult  gre^iagement. 
(FI.  et  Blanchejlor,    Kichel.    1<J152,  1"  195»  ■  éd 
du  Méril.  2°  vers.,  v.  528.)  ' 

GHEVAIGNETÉ,   VOir  GREVAINF.TÉ. 

GHEVAiN,  gravain,grevein,greven,  adj., 
pesant,  lourd  : 

Quant  le  cuer  tint  et  vit  le  pain  si  tre'* 
gros  et  yrevam,  il  en  lut  tout  esbahy. 
(Jioi  ItEKK,  Livre  du  cuer  d'amours  espris, 
'JLuv.,  t.  m,  p.  2b,  Quatieburbes.) 

Lâche  nostre  poix  trop  grevant. 
(Greban,  ilisl.  de  la  Pass.,  1 763,  G.  Paris.) 

—  Fig.,  lourd,  pénible,  fâcheux,  i 
charge,  dangereux  : 

Et  quant  oatnre  li  aprent 
l'.t  li  cuer  du  tout  i  entent 
Ne  le  puet  estre  liens  grecaine. 
(Percerai,  ms.  Montpellier  H  2i9,  1"   10"^.) 
Si  ne  doit  mie  estre  teuz 
Cil  duel  quai  il  ert  trop  grevants. 

(Ib.,  f°  64».) 
Par  foi  I  fit  mesire  Gauvains, 
Moll  est  perilleus  et  grevains 
Li  uns  el  li  autres  passages. 
(Chrest.,  Ihevalier  de  ta  charrette,  p.  23,l'.iibé.) 
Sire,  vos  avez 
Emprise  voie  molt  grevainc. 

(1d.,  ib.,  p.  61.) 
Cesle  chose  seroit  greveinne 
A  dire. 

(Si  Graal,  145,  Slichel.) 
La  querele  si  grevaine. 
(G.  DE  Coiflci,  Mir.,  ms.  -Soiss.,  f  a9''.i 
K'esl  pas  verluz  s'ou  ne  se  peiunc, 
Bien  doit  verluz  estre  grevatnne. 

Wolup.,  2-271,  Bibl.  elz.) 
Mes  la  garde  i  est  moult  grevatnne  ; 
Moult  est  grant  torment  et  grant  peinne 
De  vivre  entre  ses  ennemis. 

(Ib..   3V,-2.) 
Ke  pot  plus  soufrir  n'endurer 
Le  dangier  de  cort  el  la  painne. 
Qui  aspre  li  fu  et  grevatnne. 

(Ib.,  5323.) 
Li  eschaciers  entant  et  voit 
Que  tel  scntance  est  trop  grcvainne. 

(Ib.,  74 7S.) 
l'aor  de  mort  est  moult  grcvainn 


'Ib.,  !)6II.) 

El  est  li  estours  si  grevains 
Que  li  premier  se  desconflsent. 

(Chev.  as  .il.  esp.,  9518,  Foerst^'r.) 

Ce  fi  ehos  mult  gravaine. 
(1264,  ta  Pais  aus  Anglais,  lîichol.  837 
S"  220  V».) 

C(  nia  les  uoveles  grevaines. 
(Bat.  de  (Juaresme,  Uichel.  19152,  f'91'i.; 
Joseph  cui  esloit  moult  grevaine 
Sa  mesaise  a  l'arbre  l'emmaine. 

(Nativité  J.-C,  Uichel.  22928,  f  21''.) 
Car  les  mutacions  soudainnes 
.Sont  trop  a  nature  grevaiimes. 

(Itose.  ms.  Corsini,  f  113'.) 
U  penser  ou  li  dire  doit  estre  pou  grevains. 
Dont  deables  demeure  mus  et  vaincus  et  vains. 
iJeh.  iik  Meu.'sc,  Test.,  1651,  Méou.) 


389 


GRE 


Li  avers  toi  dis  povrt- lé  orieul,  el  iiiolt 
li  saule  grevaine.  (Li  Ars  d'amour,  I,  412, 
Pelil.) 

Apres  fut  il  CD  Brelaicae 
(Contre  MoDlfort  soubz  renseigne 
Du  iaiot  Prodoiumô  de  Bloiâ 
A  la  bataille  greraingne 
Prisonnier. 
iKiST.  DtscuAUPS,  Poét.,   Ricliel.   8-10,  f"  9T.) 

Ta  venue  nous  est  g  moine, 
illenrr.  Kaire  Seigneur,  Jub.,  Ui/st.,  Il,  3i0.) 

D'an  pais  vieng 

Ou  guerres  ay  fait  si  grerainea 

0>ntre  Alemans  et  contre  Seues 

Oue  c'est  merteille  a  raconter. 

le»  Mir.  de  X.  b.,   comment  le  roy  Clovis  se  lîst 

crestienner^  TA.  fr.  au  m.  à.,  p.  661.) 

—  De  mauvaise  qualité  : 

D'un  petit  d'eau  toute  punaise  et  d'un 
petit  de  gravain  bescuit  plain  de  vers. 
(Sb  d'.angluhe,  St  Voyag.  de  Jérusal., 
312,  .\.  T.) 

On  vendoit  le  bon  viez  vin  du  pays  de 
Metz  .xvm.  deu.  laq.  ;  et  les  novelz,  pour- 
tant qu'ils  estoient  fort  grevain  et  fiers,  .ix. 
d.,  .VIII.  d.  (J.  .\rBHlo.N,  Journ.,  an  1489, 
Larchey.) 

—  En  parlant  de  personne,  à  charge, 
fâcbeox  : 

Car  nostre  seigneur  Jhesus  ne  fut  point 
chargable    ne  fort  grecain  a  sa  mère.  {De   i 
cita  Christi,  Richel.  181,  f  18'.) 

—  Afnigé  : 

Adooc  fa  li  rois  trop  grevaim. 

(Dolop.,  41S2,   Bibl.  elz.) 

Puisque  de  ce  estes  certaiut; 
N'en  detei  estes  ry  grnene. 
iHesvrr.  Soire  Seigneur,  Jub.,  Uijst.,  Il,  331.) 

GKEVAiXEMEXT  ,  adv. ,  rigoureuse- 
ment : 

El  de  eeu  avient  plusors  lieies  ke  nos  ju- 
leons  licierenient  nos  prevains  mais  et  les 
lilKiers  niijs  de  noz  prosmes  jugeons  gre- 
oainemenl.  (Greg.  pap.  Hom.,  p.  33,  llof- 
uiauu.) 

GREVAi.NETK,  -  uigneté,  s.  f.,  qualité 
de  ce  qui  est  pénible,  dangereux,  redou- 
table : 

Li  chevaus  Placidas  n'est  inic  lassez,  ne 
il  meisuies  por  la  grevaigneté  del  leu  ne 
ijefailli  pas  d'enseigre  le  cerf  moult  loing. 
(  Vie  S.  Eustace,  Richel.  818,  f"  28  v».) 

UREVAb,  adj.,  terrible,  grave,  nuisible  : 

Por  sofrir  un  grerai  ester. 

{Percée.,  tas.-  Berne  113,  f»  113*.) 

Quant  je  espnrde  celé  chose  ciii  pe  ni 
perdue,  si  devient  ceste  plus  jreca/î  cui  je 
porte.  {Dial.  St  Greg., p.  6,  Forester.) 

Ce  est  grevalz  péchiez.  (Slor.  sur  Job, 
Richel.  24764,  f»  1  v».) 

D  il  soi  afflienl  de  grevai  dolor.  (Ib., 
Ler.  de  Lincy,  p.  464.) 

Toutes  voies  es  rues  Di'ii  entièrement 
chauciees,  seront  escos  de  pierre  on  de 
bois  mis,  aiin  que  les  charrois  ne  facent 
chnrrieres  grecallei  aus  maisons.  (1389, 
Arek.  adm.  de  la  tille  de  lieims,  III,  72S, 
Doc.  inéd.) 

GREVAbMENT,  gravalmenl.firavaument, 
,iilv.,  grièvement  : 


GRE 

.Mais  en  tant  est  il  plus  gravalment  apres- 
seizea  bassece  ke  il  despitel  basses  choses 
sentir  viaiement  de  soi.  (Job,  Ler.  de 
Lincy,  p.  451) 

El  dedeuz  soi  s'ellievet  de  sa  false  jus- 
lice,  quant  il  ne  penseldel  visce  ki  graval- 
ment lo  tient.  (Ib.) 

Jud:is  .Scuriot  signifie 
Le  pecbeur  qui  se  conlie 
Et  samble  par  sa  contenance 
Que  bien  veult  faire  penitance, 
Maiz  ce  fait  il  graraument 
Pour  pechier  plus  liherauraent. 
(J.  Lbpebvre,  Resp.  de  la  mort,  Uicbel.  UUi, 
f»  21'".) 

GREVANCE,  -  euce,  (jrefvance,  gravance, 
-  anche,  grievance,  grivance,  yuerBance, 
s.  f.,  dommage,  tort,  préjudice,  iiialheur  : 

Par  deslresce  l'unt  tel  faisance 
Dunt  sovent  doblenl  lor  gravance. 

(Tristan,  111,  19,  Michel.) 

Ne  nule  autre  chose  ue  puist  estre  en  le 
;;revance  de  liglise.  (1189,  Ch.  de  l'év.  de 
Liège,  S.  Sépulcre,  Cambrai,  Arch.  Nord.) 

Fervent  par  la  dolor  de  malice  en  la  gre- 
vaiice  de  lor  prosme.  {Greg.  pap.  Hom., 
p.  93,  Hofmann.) 

.Uegiez  moi  ma  grevence. 

(Rom.  el  pasi.,  Bartsch,  11,  38,  i-l.) 

Il  se  repanteit  des  damaiges  et  des  ara- 
vances.  (1232?  L'univers,  des  cil.  de  Metz, 
S.  Vinc,  Courcelles,  Arch.  Mos.) 

Por  les  domaines  et  toutes  les  grevances 
que  cil  diz  nouviaus  eslans  nos  ai  l'ait. 
(1270,  S.  Pierrem.,  12,  Arch.  Meurlhe.) 

Ne  en  autre  manière  nule  qui  en  le 
grevance  soit  chiaus  de  Valenchienes. 
(1290,  Lelt.  de  J.  d'Avesn.,  Mail.,  Thés.,  I, 
1236.) 

Tant  at  plus  degravance,  tant  sofre  plus  de  p  linne. 
(rie  de  S.  Thaii,  ms.  Oxf.,  Canon,  mise.  74, 
f»  Sir".) 

Nos  n'i  porroit  sentir  grievance  ne  moleste. 
(L'Evangile  aux  femmes,  xiv,   p.  44,  Constans.) 

Qui  soit  eu  le  grevance  de  l'abbé  el    de 
l'église    devant   dite.    (1300,   Cari,   de  SI- 
Michel-en-Tieracke,  Richel.  I.  18375,p.  343.) 
Si  aucune  grevance  dune  sentez 
Oa  k'eu  l'eslomac  oa  ventre  avez. 
(P.  d'Abeunun,  Ensetgn.  d'Arislule,  lllchel. 25407, 
ri90=.) 

Ne  poet  eu  le  journée  avoir  maas  ne  gravanclie. 
(B.  de  Seb.,  iv,  567,  Bocca.) 

Et  se  11  contera  l'anoy  et  le  guervance 
Dont  il  ara  aa  cuer  orible  dcsplaisance. 
î  (11.  Capel,  4UtS,  A.  P.) 

Mais  aiucbois  avéra  souffert  grande  grevance. 
(II,.,  4928.) 

11  i  demora  tant  (en  prison)  que  bien  a 
fn  rendue  la  gravance  que  il  avoit  lait  ) 
l'empcreor.  {Kassidor.,  ms.  Turin,  f»76r*. 

Combien  que  le  roy  eut  ordonné  (pour 
le  dîner  de  l'empereur)  .iv.  assiettes  de 
.xl.  paires  de  mets,  toutesfois,  par  la  gri- 
vance de  l'empereur,  le  roy  en  lîst  osier 
une  assiette  et  n'en  servit  on  que  troys  qui 
font  .XXXIV.  mets  sans  les  deux  entremets, 
(1377,  Chron.  de  Saint-Denis,  ap.  Laborde, 
Emaux,  i 

Injustice  ny  aucune  grevance.  (22  mars 
1394-95,  Airrc  des  llouillons,  l.xxxili,  p.  261, 
liordeunK  1867.) 


GRE 

Pleust  a  Dieu  que  peussiez  sentir, 
L'ne  fois,  la  dure  grevance 
Que  m'avez  fait  longtemps  soullrir. 
(Poés.  de  Ch.  d'Orléans,  p.  19,  CUuiupollion.) 

Il  n'ot,  ne  volenlet  défaire  nullement 
Grevanche  a  sou  segneur,  n'a  soo  roy  exselent. 
(Gesle  des  ducs  de  Bourg.,  2294,  Chroii.  iielg.) 

Quant  seray  je  sans  quelconque  empes- 
chcmeill  en  vraye  liberté,  sans  quelque 
(jrevance  d'ame  e"t  de  corps  !  (Intern.Consol., 
Il,  XXXXVlII,  Bibl.  elz.) 

En  grant  préjudice  et  grefvance  de  nos 
fubgils.  (1434,  Elabliss.  de  Jeli.  III,  D.  de 
tirel.,  Mor.,  Pr.  de  l'II.  de  tiret.,  1, 1166.) 

Plus  leur  est  de  grevance. 

Mille  escus  perdre  en  or  ou  en  chevance. 

Que  avoir  commis  mille  pecbez  mortelz. 

(J.  -Marot,   Yinage  de  Xeni^ie,  de  la  fondât,  de 

Venise,  f»  37  v»,  éd.  1332.) 
L'oueil  voit  sa  seniblance 
De  laquelle  porter  n'a  grevance. 

(BoviLLi,  Prov.,   ap.  Ler.  de  Liocy,  Prov.) 

Apres  que  les  sœurs  se  feurenl  soy 
excusées  pour  cause  de  sa  gravance,  elle 
se  consentit  beni^'iiement  a  leur  volonté., 
[Vie  de  Loyse  de  Savoie,  ch.  xvi.) 

Les  aultres  (souris)  lors,  voyant  telle 
(jrevance  que  leur  faisoit  ce  chut  par  les 
surprendre...  (Guill.  Haude.nt,  Fabl.,  20" 
2'=  série,  Loruiier.) 

GREVANT,  adj.,  désagréable,  iiui  blesse, 
qui  fait  souffrir  : 

Ne  ileit  pas  subitement  muver 

Del  repos  ke  ad  eu  devant 

A  pesant  travail  e  grevant. 
(Pierre  o'Aberxon,  le  Secré de  secrez,  lliihcl. 
23407,  f»  191''.) 

E,  Mère  Dieu!  trop  m' esi  grevant 

la  paine  que  je  seuffre  et  port 

En  ceste  prison. 
(Un  Mir.  de  N.-D.,  du  roy  Thierry,  Th.  fr.  m  m. 

a.,  p.  S60.) 

S'ilz  s'en  bleceroient  ou  l'en  leur  flsl 
chose  grevante,  ilz  doibvent  estre  gueriz 
sur  les  coustz  de  la  nef.  (Cousl.  de  Bret., 
f»  206  V".) 

Les  dactiles..  sont  indigestes  et  grevantes 
a  la  teste.  (Jard.  de  santé,  I,  154,  impr.  la 
Minerve.) 

1.  GREVE,  grefve,  s,  f.,  gras  de  jambe, 
mollet  : 

C'est  toy  qui  laves  sa  hanchf. 
Sa  grève  et  sa  cuisse  blaiicbe. 

(RoNS.,  Odes,  V,  xii,  Bibl.  elz.) 

Si  j'apperçoy  quelque  chesne  sauvage 
Qui  jusqu'au  del  eleve  ses  rameaux. 
Je  pense  en  luy  contempler  son  corsage. 
Ses  pieds,  sa  grève  et  ses  coudes  jumeaux. 
(Id.,  .Amours,  11,  vi.  Chanson.) 

0  ma  gente  Polybot 
Ta  grève  le  lis  efface. 
(J.-A.  DE  Daif,  Eclogues,  xiin,  éd.  15".).l 
Elle  nnzardoit  le    pauvre   fat,  jusques  a 
descouvrir    sa   cuisse  u  nud,    pour  mons- 
Irer    au    compagnon    sa    grève   droicle  el 
bien    façonnée.   ((.YRE     FoucAUi.T,   Traa. 
d'Aristeiiet,  p.  100,  Liseux.) 

Vrayement,  il  est  de  taille  et  a  la  '.iri've 
assez  bien  faite.  (Tournf.bu,  tes  Coidcn/». 
III,  4,  Ane.  Th.  fr,,  vil,  171,) 

La  reine  Catherine  de  Medicis  avoit  lu 
jambe  el  ]a  grève  très  belle.  (Brant.,  Ktw 
'des  dam.  illust.,  vu,  .342,  Lalanne.j 

Combien  que  les  juvenceaux  île  Venise, 
et  ces    messieurs  les   ablifz    l'rir^ollez,   id- 


GRF 


GRE 


GRE 


353 


largcnl  et  cstircnt  uiiilicimisenient  la  sou- 
lane  au  dessus,  <ifia  de  faire  voir  leur  belle 
grève,  et  en  reiuilstre  les  yi'iix  aux  dauioi- 
sellcs.  {La  Fameuse  Com'pagnie  de  la  Lé- 
sine, fM41  V»,  éd.  1604) 

Wall.,  graivc  ;  Ruiulii,  gréfe  ;  Clianip., 
Bourg.,  Yonne,  ctMurvan,  grève,  dessus, 
devant  de  la  jambe. 

2.  GREVK,  grefve,gresve,  griefve,grevre, 
s.  f.,  espt'ce  d'arme  préservative,  bottines 
de  fer,  armure  de  jambes  : 

Ilanbers,  gurgeretes,  veiitailles, 
Tacl''S,  grèves  fl  ganlelez. 

(r.LiART,  floy.  lt!in.,-M;nS,\V.  H  D.) 
Item  trois  paires  de  grèves  d'acier  et  (rois 
paires  de  poulain.  (1316,  Inv.    de  Philippe 
le  Long,  ap.  Duc,  Greva.) 

De  plaies  et  de  yreves  se  fist  biea  alonrner. 
(r.uïEL.,   D.  du  Guescl.,  2394,   Charrière.) 

Je  suis  durement  navré  et  mes  cliausses 
et  mes  grèves  sont  ja  tout  emplies  de  sang. 
(Fboiss.,  Chron.,  XIII,  223,  var.,  Kerv.) 

Ay  prins  ung  tronçon  de  grève  en  ma 
jambe  jusques  a  tant  que  unp  chevalier 
dudit  royaulme  d'Angleterre  m'aura  dé- 
livré a  faire  les  armes  qui  s'ensuyvent. 
j.MoNSTRELET,  ChroH.,  vol.  I,  Richel.  2678, 
!'  i\) 

Pour  vous  aisier  de  la  penance  que  vous 
avez  soullerle  et  souffrez  porter  le  tronchon 
de  grefve.  (Id.,  ib-,  f"  S*-.) 

Aucuns  u'esloyent  ancores  desarmez  de 
leurs  griefves  et  gardebraz.  (D'Auton, 
Chron.,  liicliel.  5083,  f°  71  r».) 

Les  femmes  en  l'une  et  l'autre  jambe 
portent  des  grèves  de  cuivre.  (Mont., 
Ess.,  1,  22,  p.  58,  éd.  1393.) 

—  Fig.,  pour  désigner  les  soldats  mêmes 
qui  avaient  cette  armure  de  jambe: 

Gerar  de  Goreur,  qui  avoit  bien  .vii^'. 
grevre  de  fier  a  cheval.  (J.  de  Stavelot, 
Chron.,  p.  249,  Borgnet.) 

—  Sorte  d'instrument  de  torture,  le  bro- 
dequin : 

La  forent  ung  tas  de  bourrcauk 
Porteurs  de  gregve  et  d"  ilTestri'ure 
Qui  tuoieut  ^en3  sur  les  carreaulx. 
(M.IRTIAL,  Vil/,  de  Ch.   Vil,  f"  T',  éd.  liU:!.) 

3.  GKEVE,  grieve,  s.  f.,  la  raie  qui  sé- 
pare les  cheveux  dans  la  coiffure  : 
La  cuche  et  li  penoa  ensemble 
SOQt  si  près,  qui  bien  les  ravise. 
Qu'il  n'i  a  mes  c'une  devise, 
Aosi  com  une  grève  eitroile. 

(Cligel,  Kichel.  U-20,  f  33''.) 

Grève  avoit  droite  et  bien  menée. 

(/•■/.  el  Blanclie/l.,  iSTi,  Bekker.) 

Mes  pour  ses  chevols  adrecier 
Ot  drecié  sa  grève  au  matin 
D'une  branche  de  porc  espîn. 

(G.  de  Dole,  Vat.  Chr.  n2.ï,  f  U3".) 
Le  chief  ot  bel  et  bien  remit, 
La  grève  droite  et  bl.iuc  le  front. 

(Amaldas,  Kichel.  37:,,  P  :il.j=.) 
Ptli»  11  a  sa  grieve  drecie 
Kt  li  met  ou  chicf  .i.  capel. 

(CAei).  an  .M.  esp.,  4810,  Foerster.) 
Alixandre  les  vit  ;  si  s'émerveilla  trop 
de  ce  qu'elles  estoient  si  belles  de  la  grève 
dou  chief  jusques  as  talons.  (Le  Liv.  dou 
roi  Altx.,  Hicbel.  1385,  f»  51''  et  Brit.  Mus. 
reg.  19  0  I,  I"  29''  ) 


Que  il  ne  seroit  jamais  roingnez  en  gnise 
de  chevalier,  mez  porteroit  grève,  aussi 
comme  les  femmes  fesoient.  (JoiNV.,  Hist. 
de  S.  Louis,  p.  23,  Michel.) 

liée  glabella,  grève.  {Gloss.  de  Glasgow, 
1".  Meyer.) 

Glabella,  (yreve de  teste.  (Gloss.  deSalins.) 

Et  pour  lui  bien  parer  li  faut  un  miroir, 

un  pine  et  une  broke  pour  faire  une  grève, 

un  huvel  de  soye  et  un  warcolet.  (Dialog. 

fr.-flam.,  f"  4",  Alichelant.) 

Tautost  s'entrepeignant,  en  grève  partissnyeut 

Leurs  cheveux  crespelus. 

(K.  Beli.eau,  Berg.,  l' ].,  i"  18  r°,  éd.  to78.) 

—  Par  suite,  la  petite  pointe  d'or,  d'i- 
voire ou  de  piquant  de  porc-épic  qui  sert 
à  faire  cette  raie  : 

.III.  pignes  d'yvoire  garniz  chascun  de 
niirouer  et  de  grève.  (1348,  Compte  de  Ni- 
col.  Bracque,  Arch.  KK  7,  i"  24  v».) 

Un  pignoer,  garny  d'un  pigne,  d'un  mi- 
roer  et  d'une  grève  d'ivoire  en  un  estuy. 
(1416, /ni'ent.  du  D.  de  Berry,  ap.  Laborde, 
Emaux.) 

—  Le  haut  du  front  : 

Par  mi  la  grevé  de  la  teste 
Lo  fiert  de  l'espee  trcuchant, 
(La  Mule  sanz  frain,   738,   ap.  Méon,  Nouv.  Rec., 

I,  n.) 

Bourg.,  Yonne,  gretive,  raie  qui  sépare 
les  cheveux  sur  le  haut  de  la  têle.  Poitou, 
graive.  Morv.,  graive,  entaille,  rainure 
faite  avec  une  pointe. 

4.  GREVE,  s.  f.,  grès  : 

Item,  je  donne  a  maistre  Jacques  Ra- 
guyer  le  grant  godet  de  grève.  (Villon, 
Grant  Test.,  xci,  Jouaust,  p.  73.) 

5.  GREVE,  voir  Grave. 

6.  GREVE,  voir  Grieve. 
GREVEisoN,  -  un,  S.  f.,  dommage  : 

Mes  il  ne  li  pot  fere  nul  autre  greveisun. 
(Gar.\.,   Vie  de  S.TIiom.,  Richel. 13513,  f  19  r'.) 

GREVELLE,   VOir  GHAVELE. 

GUEVEMENCE,s.  f.,  dommage,  inconvé- 
nient: 

Dont  il  1  eut  plusiors  retes, 
Sans  grevemeiice  k'il  eussent. 

(Mou.'îK.,  Ckron.,  ^li-m,  Reill.i 

GREVEMENT,  grièvement,  s.  m.,  dom- 
mage, tort,  préjudice,  oppression,  tyran- 
nie : 

!S'i  puent  mais  deiiiorer  longuement 

ISe  facent  plait  a  lor  grant  grevement. 
(IlEiiii.  Leduc,  Foulq.  de  Caudie,  llichel.  ■i.'iîilR, 
f"  99  r°.) 

Et  se  tart  vous  est  réclamée 

Par  vanité  que  j'ai  antee, 

V.\  par  mauvais  enortement 

ÎNe  consentes,  dame  doutée, 

Que  che  soit  a  men  grevemenl. 
(A.  DE  i.A  Halle,  CAojij-.,  Itichel.  îo.'iCfi,  f  ti  v°,) 

Li  preudons  ot  grant  grevement, 
Quanqu'il  ot  porta  d'argent. 

(Sept  Sages,  33,')(1,  Kelb'r.) 
...  Se  une  dame  amoie, 
Et  elle  moi,  de  cuer  entiiTeiuenl, 
Li  (jueus  seroit  plus  en  mon  greremeul, 
Ou  ce  que  je  por  li  batus  seroie 


De  ma  fcme,  devant  li,  en  preseni, 
On  que  batre  por  moi  vilainement 
De  son  mari  devant  moi  la  verroie  ? 
(Mevelon  Amion,  Dit  d'amours,  Richel.  2.'i;>6G, 
f  270.) 

Fesoit  fere  grauz  raauz  et  outrageus  ore- 
vemenz  en  la  terre  l'empereor.  (G.  de  'Tyr, 
XVIII,  34,  Hist.  des  crois.) 

Cil  soul'rirent  longuement  et  endurèrent 
les  grevemens  que  il  leur  fesoient.  {Godefroi 
de  Buillon,  Kichel.  2249S,  f  12«.) 

Si  orent  merveilles  grant  desdaing  de 
ce  que  il  avoient  souffert  l'orgueil  et  le 
grevemenl  d'un  prince.  (Ib.,  f°  12''.) 

H  ne  povoient  iluee  trouver  se  poi  non 
d'yaues  douces,  qui  estoit  grant  (/rieBement 
a  l'est.  (G.  de  Nang.,  Viede  S.  L.,  Uec.  des 
llist.,  XX,  451.) 

Et  ele  la  lessa  a  grant  grevement  de  cuer 
et  a  moult  de  larmes.  (Vies  et  mari,  des 
beneur.  virges,  Maz,  568,  f"  .''08''.) 

GREVEN,  voir  Grevai.n. 

GREVEOR,  -eur,  -  our,  s.  m.,  celui  qui 
inquiète,  qui  harcèle,  qui  moleste  : 

Austerus,  grevetir.  (Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

Et  si  ascune  se  sente  grevé,  molesté,  ou 
inquiété  ascunement...  par  colour  des  tielx 
provisions,  licences,  perdons  ou  accepta- 
tions, que  mesmes  les  grevoiirs  et  moles- 
tours  et  inquietours...  eucourgent  les 
peynes  et  punissenients  en  les  estatutes 
contenus.  (Slat.  de  Henri  V,  au  m,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

1.  GREVER,  graver,  verbe. 

—  Act.,  alourdir,  appesantir  : 

Elle  n'estait  pas  grevée  ne  pesante  de  la 
conception  du  filz  de  Dieu.  (Le  Hepos  de 
conscience,  c.  vi,  Trepperel.) 

—  Aggraver  : 

Que  la  dame  luy  coramandoit  de  luy 
graver  la  peine.  (Amyot,  Tlieag.  el  Car., 
ch.  XXI.) 

—  Neutr.,  s'aggraver  : 

Li  bons  cui  mal«  grieve  et  ampire 
Ainme  moult  santeit  et  desirre. 

(Oohpathos,  8327,  Bibl.  elz.) 

—  Etre  pénible,  désagréable,  nuire  : 
Kar  li  arbresel  s'il  no  est  auceois  bien 

cnraceneiz  eu  la  terre,  et  aucun  lo  tochet 
[lar  sa  main  si  saichet  tost,  et  s'il  est  bien 
anracenez  et  aucuns  l'a  tochet  si  ni  li  gru- 
vevet  niant.  (Greg.  pap  Hom.,  ms.  Berne 
79,  1°  11.)  Lat.  uil  ollicit.  L'édiliou  Uof- 
mauu,  p.  12,  porte  gntveiiet. 

Se  vos  me  créez,  fet  li  sires  do  l'cstroite 
marche,  vos  ne  le  feroiz  pas  eissi  ;  kar 
vos  avez  hui  assez  fet  d'armes. — Non  ferai, 
fet  Hector  ;  il  n'eu  devisera  ja  rien  que  ge 
ne  face.  Ne  ge  n'ai  oncor  fet  d'armes  que 
me  griet  riens.  (Gaut.  Map,  Lancelol  du 
Lac,  Uichel.  1430,  f»  107^) 

Certes  ge  i  passerai  mais  que  il  vos 
eunuil  cl  griet.  (Arlur,  Richel.  337,  f<>210''.) 

Sire,  pas  ne  vous  griet  ce  que  ju  vous 
dirai.  (Ib.,  ms.  Grenoble  378,  f°  Z^^.) 

Ja  soit  ce  qu'elc  veist  que  li  feus  ne 
grevait  riens  a  saint  Cyprien.  (Vie  de  sainte 
Justine  et  de  sainl  Ùyiirien,  Richel.  988, 
f"  204''.) 

Quant  Ireuve  cheli  mort,  moult  par  li  a  i/rrré. 
(Dooii  de  Maieiicc,  89,  A.  P.) 

45 


:ei 


(■RE 


l..'urs  Ire?  ne  (/rêva  noienl  as  François. 
(Froiss.,  Chron.,  VI,  162,  Luce.) 

Il  greva  beaucoup  au  roy  de  dissimuler 
de  cesle  parolle...  fCoMMWKS,  Mém.,  1\, 
8,  Soc.  de  ru.  de  Fr.) 

Hais  5'il  loas  çr/red'esXre  ainsi 
.\ppaisri  tostre  caear  traosi  : 
Toul  Tient  a  point  qui  peut  attendre. 
iCl.  Mar.,  Chanson  T,  p.  :U.ï,  éd.   1596.) 

—  Act.,  blesser  : 

Grarer  le  visaiçe  de  quelqu'un.  (14H, 
Bélbuae,  ap.  La  Fons,  Gtoss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Bresse,  grever,  fâcher  : 

A  me  çrUf  prou. 
IChatif.  Bress..  Bui/eys.  el  ùombkles,  p.  323, 
Phil.-le-Dac.) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  se  grava,  se  repen- 


i.  GiiEVF.ii,  voir  Gbaveb. 

i.iiEVEuviN,  adj.,  lourd,  pesant,  pé- 
nible : 

Mainte  pensée  i  aurai 
Crerfraiar. 
(G.  Ll  Visitas,  Chans.,  Poët.  Ir.  av.  1300,  l.  II, 
p.  1730,  Ars.) 

Na<nU  pensée  j'avérai  grneraine. 
(HcE  d'Arras,  CAau.,  Dinani,  Troav.  arlés., 
p.  Î38.) 

UREVERIE,  voir  Graverik. 

UREVETE,  -  elte,  s.  f.,  dimin.  de  yreve, 
jambière  : 

Cuissots,  grevetles.  (1350,  Parties  pour 
l'annivers.  du  roy  Pliil.,  l'iiSc.  rcl.  à  l'Hist. 
de  Fr.,  XIX,  104.) 

Une  pièce  de  cendal  vermeil  pour  faire 
cotes  a  plates,  et  -laruir  sarJebras,  avant- 
bras,  cuissos,  grevetes,  heaumes,  bacine? 
et  bernois  de  maille.  (13o-J,  Compt.  de  La 
Font.,  Douét  d'Arcq,  Compt.  de  l'argent., 
p.  142  ) 

UREVEURE,  grevure.  s.  f.,  blessure  : 

Cûmmissura,  jreccure.  {Pet.  Vocab.  lat.- 
l'ranç.  du  xill*  s..  Chassant.) 

Et  s'il  y  a  sans  dudit  poing  et  grevure 
ou  egratiauure  sans  playe  ouverte,  il  es- 
i-het  en  amende  de  20  s.  parisis.  {Cout.de 
Péronne,  Noiiv.  Coût.  f,'én.,  II,  601.)  Impr., 
gresure. 

Les  greveures  ont  aussi  parfois  servy 
.le  recommandation  et  faveur.  (.\l0NT., 
Ess.,  I.  III,  c.  7,  f  404  v«,  éd.  1S96.) 

—  Hernie  : 

Ceste  herbe.,  guerist  entièrement  les 
hergnes  el  greveures.  (Dd  Finbt,  Pline, 
XX,  13,  éd.  1566.) 

Tomber  en  hercne  et  greveure.  (J.G.  P., 
Oceult.  merv.  de  Nat.,  p.  63,  éd.  1567.) 

OREN-Efs,  voir  Grevos. 

GREVEUSEMENT,  VOÏT  l'.HKVOSEMENT. 

uREviER,  S.  III.,  éguui,  canal,  fossé, 
conduit  d'eau  : 

Je  disiiie  que...  ou  dit  vivier  devoil  avoir 
grevier  d'eaue...  Disoie  encores  que  lidiz 
relifiieus  niegrevoienlen  ce  que  ils  avoient 
tourné  par  un  certain  cours  les  yaues 
tourbles,  hors  de  leur  dit  vivier  de  Mokin- 
court,  et  ainssy. ..   jou   n'avoie    mie    mon 


GRE 

grevier  d'yaue  on  dit  vivier.  (1308,  Chart. 
UEstrommet,  Anh.  ,IJ  72,  pièce  309.) 

Et  aussi  consentiront  les  dits  habitnns... 
que  Icsdits  relif-'ieux  puissent  faire  grevier 
d'yaue,  depuis  l'aiguet  mouvant  jusques 
au  ventaille  et  ponchel,  qui  est  devant  la 
maison  Liedet.  (1310,  Cartul.  de  Corbie 
23,  ap.  Duc,  Graverium.) 

GREVOS,  -0!(s,-  us,  -  eits,  graveus,  adj., 
lourd,  dur,  pénible,  difficile  : 

Gregiez,  destreiz  e  entrepris 
De  laidnres,  de  desestances, 
E  de  grevoses  inesohaances. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  10106,  Michel.) 

Helurno  tei  a  Deu,  met  jus  le  yrefus  fes. 
(Gaen.,   Vif  lie  s.   rAom.,  Richel.  laolS.fiev".) 

Coin  ci  a  grevox  point  et  mal  acoinlier? 

(J.  Bon.,  Sttx.,  ccLXtv,  Michel.) 
Moit  se  derroit  bien  homs  garder 
De  si  grevex  fais  aporler. 
{Floire  el  Blanche/tor,  i'  vers.,  16Io,   du  Mcril.) 

Moolt  est  Gaieté  en  greveiis  plail. 

iMhis,  Richel.  375,  f»  1273.) 

Mostré  aves  grant  repentance 
En  la  greveuse  penitance. 

{Parlon  ,  6037,  Crapelel.  > 

Et  maint  autre  plus  greneiis  plet. 
(rt.,  nichel.  19152,  f»  148»;  éd.  Crapelet,  v. 
6683,  grevex.) 

Et  dist  que  plus  greveus  sairement  fist  il 
ja  dont  il  a  cheu  a  bien  la  Dieu  merci. 
(Artur,  ms.  Grenoble  378,  f"  45''.) 

Une  autre  chose  avint  en  nostre  ost  qui 
fu  tro])  graveuse.  (Guill.  de  Tyr,  XX,  15, 
P.  Paris.) 

Nule  feme  ne  puct  ne  ne  doit  estre 
aprise  au  mestier  devant  dit  pour  le  mes- 
lier,  qui  est  trop  greveus.  (Est.  Boil.,  Liv. 
des  mest.^  l"  p.,  li,  7,  Lespinasse  et  Bon- 
iiardot.) 

Quant  la  dame  s'en  fu  alee, 
Maudit  sa  maie  destinée. 
Que  trop  a  fait  greveuse  faille. 
iBes.  de  Beacjeu,  h  Biaus  Desconneiis,  '243;!, 

Ilippeaa.) 
Ouer  je  nel  puis  sol  remuer  (le  fromage) 
Tant  le  truis  grevos  et  pesant. 
(Chastoiem.    d'un  père,  conte  xs,   210,  Biblioph. 
fr.) 

Cler  fu  le  jour,  greveus  le  halle. 

(GuiART,  Roy.  tiga.,  1,  108,  Buchou.; 

Ki  grcvus  Ira ^aW  veut  hanter 
Ordre  covifint  en  ceo  garder. 
il'iERRE  d'Aberndk.  le  Secré  de  secrfi,  Uichel. 
23107,  f  191*.) 

Par  greveus  sentiers.  (J.  de  Mecng 
rrad.  de  l'art  de  cheval,  de  Veg.,  Ars.  2915 
f  37  vo.) 

La  dilacioD  m'est  greveuse 
Et  la  demeure  trop  ennuyeuse. 
(Gmi.L.  DE  St  Anoue,  Libvre  du  bon  Jehan,  1223, 
Charrière.  i 

Trop  est  crneux  li  mauU  de  jalousie 
ICI  trop  greveux  qui  en  est  entrepris. 
(G.  Machault,  Œuv.,  p.  58,  Tarbé.) 

Par  pestilences  et  par  les  greveus  morto- 
ries.  {Est.  Rogier,  Richel.  2012.".  f'  194'.) 

Pour  ce  que  elles  sont  eu  places  maies 
et  greveuses  a  édifier.  (1370.  He'i.du  Chap. 
de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  M.\l  29,  1»  14  r°.) 

Povretes  a  chiaus  ki  richeces  ontaprises 
sont  molt  greveuses.  [Li  Ars  d'Amour,  I, 
4116.  Petit.) 

.Moût    de    choses    suut    nécessaires   eu 


GRT 

mariage  ;  li  greveuses  *»nl  n  avoir  si  con 
nobles  vestures...  (/&.,  II,  102.) 

La  lumière  de  justice  ne  luyt'point  sur 
nous,  et  sommes  allez  es  voyes  greveuses. 
(Bible,  De  sapience,  ch.  S,  éd.  1543.) 

GiiEvosEiiENT,  -Busement,  -  cussement, 
-  ousment,  grav.,  adv.,  gravement,  griève- 
ment :  ■ 

Et  si  grevememenl  blecies. 
(AmaMas  el  Ydoine,  Richel.  373,  f  '  328".) 

Cil  espris  de  lansueur  par  la  force  de 
fièvres  traveilloit  graceusement.  (Vie  S. 
3far«.,  Richel.  818,  f»  289  r») 

Sur  peyne  d'estre  grevousment  punys 
devers  le  roy.  (Stat.  d'Edouard  III,  an  ii, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Lequel  exposant  par  emprisonnement  de 
lui  et  de  ses  enfans  ont  esté  greveussemen 
détenus.  (1373,  Arch.  JJ  105,  pièce  36.) 

GREvouu,  voir  Greveor. 

GREVOUSMEXT,  VOif  GrEVOSE.MENT. 

GREVRE,  voir  Grève. 
GREVus,  voir  Grevos. 
ORE^vET,  voir  Gravet. 
GREYGNOUR,  voir  Graignor. 

GREYNDRE,  VOir  GRAIGNOR. 
GREYNOUR,  VOIf  GRAIGNOH. 

GUEYOïs,  voir  Gresois. 
GREZ,  voir  Grael. 

GREZALE,  S.,  jatte  OU  baquet  : 

Pour  un  pigne,  un  mirouer  et  un  grezale 
et  un  eslui  faitis.  (1319,  Compte  de  Gieffroy 
de  Fleury,  Piec.  rel.  à  l'Hist.  de  Fr.,  XIX, 
63.) 

Icellui  Salcisse  estoit  aie  besoigner  de 
son  mestier  de  charpentier  el  pour  faire 
grezale.  (1409,  Arch.  J.)  164  pièce  162.) 

Cf.  Graal. 

GREZEAU,  S.  m.,  terrain  pierreux  ; 

Pièce  de  terre  appelée  la  Groye,  parée 
qu'elle  est  de  nature  de  grezeau.  (1504, 
Enquête,  Nouâtre,  Arch.  Vienne.) 

GREZEis,  voir  Gresois. 

GREZELi,  voir  Greseli. 

GREZESCHE,  VOIT  GRIES. 

LiREZiLLON,  voir-  Gresii.lon. 
liUEZoïs,  voir  Gresois. 
GRi,  voir  Griu. 
GRIA.CUE,  voir  Grieschk. 

GRIAGE,  VOirGRUAGE. 

GRiAis,  voir  Gresois. 
GRIA.NNE,  S.  f.,  sorte  de  cerise  : 
Cerises  aigres  appellees  en  aucuns  lieux 

griannes.   (Kbere   Xicoi.e,   Trad.  du  Liv. 

'de.t  Prouffilz  champ,  de    P.  des    Crescens. 

f'49  r»,  e.l.  1516.) 

GRiAYZ,  adj.,  attristé? 
Pauurge    respond...   Fol   griayz.   (Kab., 
ill,  .\xxvili,  éd.  1552.1 


GBI 


GRI 


GRI 


355 


ORiBANE,  voir  Gabanne. 

CRIBGL,  S.  m.,  diniin.  de  crible  : 
L'n?   gribel    pour    tanii?er   1p   cauch    et 
Ihieullep.    (IROâ,    Béthiine,    ap.  La   Fons, 
Gloss.  VIS.,  Bibl.   Amiens,    Art.   du  Nord, 
p.  196.) 

GHiBELEK,  grivib.,  V.  a.,  passer  au 
crible  : 

Mon  père,  dit  la  royne,  alleut  le  fruit  de 
la  valeur  et  bonnes  euvres  de  toy,  pierre 
précieuse,  voire  pour  consoler  de  nouvel 
les  François  en  tribulacion  grandement 
gribetes.  qui  longuement  ont  attendu  ta 
vertu.  (.Maiz.,  Songe  du  viel  pel,  111,  58, 
Ars.  2683.) 

De  non  penser,  grimbeler  ne  eslire. 
(«398,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  liibl. 
Amiens.) 

Gribeler.  (1400,  ib.) 

GRiBELOiR ,  gribloir  ,  s.  m.,  crible, 
tamis  : 

A  Jehan  lirequen  pour  avoir  faict  deux 
nouveaux  gribloirs  pour  nettoyer  le  bled 
et  une  tablette  pour  M.  l'abbé.  (1580,  S.- 
Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Unf»  grand  gribeloir  de  fil  d'archal  a 
(fribeler.  (Pièce  de  l'>97,  ap.  Beauvillé,  Doc. 
inéd.  sur  ta  Picardie,  IV,  361.) 

GRIBENNE,  VOirGABANvE. 

r.RiBOURi,  -y,  s.  m.,  revenant,  follet  : 
Ha  I  poltron  relonrné,  gribonri  d'alegresse, 
Je  veox  tout  d'un  plain    saut  te   boiilre  a  la    reo- 
[verse. 
ite  Galimatias  du  sieur  Deroziers,  Ane.  Th.  fr  , 

IX,  .".01.) 

Et  font  un  tintamarre  de  nuit,  sur  les 
minuit,  des  gribouris,  lutins,  esprits  noc- 
turnes. fCoMENius,  Jamia  aurea  reserala 
duarum  linguarum,  p.  235,  éd.  1639.) 

Griboury  ,  m.  Duende ,  trazgo.  (Ces. 
OcDix,  Trésor,  éd.  1660.) 

GRiÉ,  voir  Grief. 

GRiecE,  voir  Griesche. 

GRIEF,  gref,  greu,  grieu,  féni.,  grieve, 
grive,  griefve,  grie,  creffe,  ad j .,  triste,  fù- 
chenx, malheureux,  pénible,  douloureux  : 

Li  conforz  de  la  grie  mort.  (Vial.  B. 
Ambr.,  ms.  Epinal,  uonuardot,  Arcli.  des 
Hits.,  3'  série,  I,  278.) 

Renjoaissiez  âmes  et  cors 

Par  penilance  qui  est  creffe, 

(G.  PB  Coiîici,  Mir.,   ras.   Brnj.,  P  222".) 

Mes  quant  ge  vi  venir  la  grive 

Qni  contre  nous  tencc  et  estrive.... 

(Rose,  3367,  Méon.) 
Dame,  li  gries  maus  asprement 
Me  lient  que  me  faites  sentir. 

(CouH,  217-1,  Crapelet.) 
Madame, Vil  ne  vous  fut  griez, 
Feissiez  moy  autel  semblant 
Couirae  vos  fere  mi  soliez. 

(Gages  Brulf.z,  mi'  Chans.) 
Dame,  gries  chose  seroil   a  vostre  cors. 
[Comtesse  de  Ponlhieu,  Nouv.   fr.  du  xiii» 
s.,  p.  168.) 

Bien  jre/'estle  parlement,  et  Dieu  m'en 
est  tcsœoing,  mais  plus  gref  me  est  de 
yeoir  Troilus  si  plain  de  ainictiou.  (Troi- 
lus,  Nouv.  fr.  du  xiv«  s.,  p.  225.) 


Ma  vie  grefve  plaine,  d'ennuy  et  de  me- 
rencolie.  {Ib.,  p.  257.' 

Ils  font  les  autres  participans  de  leur 
ruine  et  grie/' trebucliement.  (J.  DE  Sai.isb., 
Policrat'.,  Richel.  24287,  f°  60^) 

Pour  vous  seuffre  gries  doulours, 
Moult  forment  m'agrée. 
(Lescurel,  Chans.,  Hall,  et  [tond.,  \\\.  Bilil.  cl/..) 
Ce  m'abrégera  mes  bons  jours. 
Et  fera  gries  mes  granz  secours. 

(Id.,  ili.,  xxsu.) 

Or  me  sont  grieves 

Les  nais  d'esté  et  trop  Inn;.'hettes 

(fastoralel,  ms.  Brux.,  f"  it)  v°.) 
Lequel  des  deux  t'a  le  plus  gref  eslé. 

(C.  Mar.,  Ch.  du  roij  i'Ecossr.) 

—  Sévère  : 

Par  foi,  sire,  li  archevcsques  est  pers  de 
France,  et  doit  iestre  jugé  par  ses  pers. 
Gis  jugement  n'est  pas  fais  par  ses  pers  : 
si  ne  voet  pas  qu'il  li  soit  gries,  (Chron, 
de  Rains,  c.  xxxili,  L.  Paris.) 

—  Difflcile  : 

.la  ne  veres  \i'\  forterece 
U  tant  ait  gent  de  grant  proece 
Qui  tant  soit  fors  et  grirs  a  prendre 
Que  f  iminc  ne  face  rendre. 

(Wack,  Brut,  4778,  Ler.  de  Lincy.) 

S'a  Troie  puent  ariver 

Molt  en  seront  grief  a  jeter. 

<Bek.,    Troie,  ms.  Montp.,  f°  3^.)  ] 

—  Rude,  fort,  terrible  : 

MoIt  fu  grir  la  bataille  et  li  estor  pesanz. 

(Parise,  2233,   A.  1'.) 

>e  ja  ont  tort  ne  Icnr  feist 
Que  grirs  venjance  n'en  preist. 

(Dolnpathos,  189,  Bibl.  elz.) 
Soiez  douz  c  snef. 
Et  ne  mie  gries. 
(EvERARD,  Distiques  de  Dyon.  C.ato,  ap.   Ler.  de 
Lincy,  Prov.) 

De  duc  de  Loherainne  Godefroit  chire  grie. 
(Jeh.  nEs  pREU,  Geste  de' hiege,  275.84,  Rcheler, 
Gloss.  philol.) 

—  I!  avait  encore  le  sens  favorable  de 
grave  : 

Par  nobles  paroles  gries  et  replenies  de 
bnnes  sentences.  (Brdn.  Lat.j  Tres.,p.iH, 
Chabuille.) 

—  Adv.,  douloureusonii'nt  : 

De  son  pin  cors  greu  suspiret. 

{Passion,  51,  Koschwitz.) 

Cil  les  plaint  et  regrate  .an  sarazenois  gref, 

U'ioov.,  319,  A.  P.) 

—  S.  m.,  peine, souci,  dommage,  sujet  de 
mécontentement, chagrin,  situation  grave, 
pénible,  difficulté: 

Cil  se  desfent  a  moult  grant  i/rief. 

(Atre  per.,  Itichcl.  2i68,  !"  17''.) 
Che  avons  nous   fait  par  no    volenté  et 
encontre  le  volenté  le  doien  et  en  leur  grief 
et    encontre  leur   droiture.    (1264,    Chap. 
Noyon,  Thiecourt,  Arch.  Oise  G  1910.) 

Laquele  chose  est  contre  droit  et  contre 
raison,  ne  n'est  pas  a  souffrir  ;  car  c'est 
gries  et  diiiiiages  au  conmun  des  merchiers 
de  la  vile  de  Paris.  (Ordonn.  sur  les  met., 
XV,  à  la  suite  du  Livre  des  met.,  éd.  Dep- 
ping,  p.  377.) 

Ne  avoient  pas  ce  fait  en  grief  des  mar- 
cheanz   ne  de  lor   marcheandises.  (1284, 


Lett.  du  prév.  de  Paris,  Cart.  de  S.  Maur, 
Arch.-LL  114,  f»  48  v.) 

En  grant  grief  et  domage  de  nous  et  de 
nostre  peup'le.  (1332,  Arcl'i.  J.l  68,  f»  3  v».) 

De  l'enor,  s'il  la  tient,  non  m'est  a  grieu. 

(Ger.  de  Ross.,  p.  369,  Michel.) 
Puis  se  ralierent  en  autres  places  sur  le 
pais  avec  leurs  compaignons  gens  d'armes 
de  Monseigneur  le  Daulphin,  qui  estoient 
en  pluKCurs  places  respandus  parmy  le 
royaume,  et  qui  feisoient  grant  gref  et 
ennuy  aux  Anglois  et  Bourguignons.  (1420, 
Fragm,  d'une  version  franc,  des  Grandes 
clironiq.  de  St-Denis,  Bibl.  e'iz.) 

Tousjours  craignant  que  trop  longne  demeure 
Cause  ne  fust  do  quelque  perte  on  gref. 
(,I.  Marot,  Voiage  de  Venise,  Har.  de   MontjoTC  a 
ceuli  de  Venise,  f"  4S  r",  éd.  1532.) 

Et  du  gref  qu'il  sentit 
Son  chef  luisant  secoua  plusieurs  fois. 
(Cl.  Mar.,  llel,  d'Ov.,  I.  U,  p.  56,  éd.  1596.) 

—  En  grieuxde,  loc.  composée,  malgré, 
contre  le  gré  de  : 

Pour  ce  que  li  mondes  est  TÎenlx, 
Vint  de  son  ciel  entre  nous  Dieux, 
Ainsi  comme  en  pays  de  guerre  ; 
Et  pour  ce  que  ce  fu  en  grieu.r 
Des  Sarrazins  et  des  Ilebrieux, 
Vint  le  Saint  E  périt  en  terre. 
Pour  la  vie  perle  querre. 

(J.  OE  Meong,   Très.,  1237,  Méoii.) 

Wall.,  grieûs,  grave,  important,  diffi- 
cile. (Villers,  Dict.  wall.)  Bresse,  greu, 
beaucoup. 

GRiEFTÉ,  voir  Grieté. 

GRIEFVE,  voir  Grève. 

GRiEFVESME,  adj..  Superlatif  de  grief 
Mes  d'où  procède  ces  abus. 
Les  griefvesmes  pertes  et  ess j  înes  ? 
(Mist.  du  siège  d'Or/.,  18106,  Guessard.) 

GRIEFVETÉ,  VOlr  GrIETÉ. 

GRIENDER,  VOir   GUAIGNOR. 

GUIE.S,  grecz,  adj.,  grec,  grégeois  : 

La  dedens  la  cité  lanceront  feu  gries. 

{Geste  dWlix.,  Uichel.  243G5,  f»  19  r°.) 

y\Q% gréez. {Enlr.  dur oi  enlavilledeNapl., 
12  fév.  1492.) 

1.  GRIESCHE,  adj.  f.,  dure  : 

Ce  qui  l'empesclie 
C'est  mort  ou  prison  très  griesche. 
(Al.  Cuartier,    Lime  des  quatre   dames,   p.  ft-SO, 
éd.  1617.) 

2.  GRiEscHio,  -  eske,  -  ece,  grezesche, 
greseche,  gresoyclie,  griache,  gryacbe,  adj. 
{.,  grecque  : 

Il  chait  par  vive  destrece 
El  mal  qui  les  viailles  blosce. 
Celui  qui  la  grezesche  gent 
Sincopin  cleime  proprement. 
(Freue  Angier,    Vie  de  S.  Greg.,  291,  Meyor.) 
La  grezesche  gent. 
{ne  la  guerre  s,,  Vat.  Chr.  tB.'iO,  f  11''.) 
La  greszesche  gent. 

(Ih.,  f»  12'. I 
E  i  a  une  ymage  peinte  de  Nostre  Dame 
of  Sun  enfant  n  ovro  grezesche.  {Itinéraire 
de  Londres  d  Jérusalem  attribué  à  Matthieu 
Paris,  H.  Michelaut  et  G.  Raynaud,  Itiné- 
raires d  .rérusalem,  p.  131.) 


386 


6RI 


GRI 


GRI 


(Vui  letres  qui  gretofclia  >onl 
(lltcr.    Di    u    CatMTC,    BiHe,    llichel.     101, 
C  1  Irt'J 

—  .4  la  grieselit,  h  la  mode  greciiuc  : 

Armel  fa  bioo  a  la  greaethe 
D'aoe  armeare  belle  et  fresce. 

UMi,.,  Ars.  3314.  V  "7'.) 

—  S.  f..  sorte  de  jeu  : 

Ke  DU::  ne  puist  jucr  a  bozart  ne  a  le 
griece  ou  roiome  dEagletiere.  (Janv.  1237, 
Arcb.  tnun.  Douai,  Cart.  00,  f»30''.) 

[.a  griftckf  est  de  tel  nianiere 
Qa'ele  reat  avoir  geat  legiere 

En  son  serriie. 
(RiTEB.,  la  Grieself  d'EsIé,  I,  31,  Jub.l 

Li  rois  s'est  si  a  çoa  donnes 
K'il  veut  c'on  jnt  a  la  grieske. 
(GiLEBERT  DE  Ber.ieïille.  Iliihcl.  liSl.ï,  C  'iU*.) 

Eu  tavernes,  ou  sont  li  jeu  des  dez  et  de 
la  griece.  (Laubknt,  Somme,  Richcl.  22932, 
f«  19'.) 

Les  Gregois  qui  par  longtemps  y  seirent, 
pour  eulx  desennuyer  trouvèrent  plusieurs 
jeux  par  entr'eulx  "sorlissables  comme  des 
tables  et  de  la  Qriesche,  qui  est  ainsi  nom- 
mée pour  la  cause  que  les  Grecs  la  trou- 
vèrent. (CotniCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689, 
V  75*.  ) 

HlQDIX. 
Geste  robe  qne  je  te  monstre 
Penray  ;  pren  celle  la  en  contre. 
Et  lie  ceste  ci  que  ferons  ? 

MALyCI.i. 
Mie  ne  l:i  despesserons, 
Ainçois  la  lesserous  entière 
Et  en  Jonerons  a  la  première 
Griaclû'  a  qai  elle  sert. 
(.Passion  Rostre  Seiineur,  lab.,  Slijst.,  Il,  21-2.) 

Le  suppliant  dist  qu'il  ne  joueroit  plus 
a  la  raffle,  mais  qui  voudroit  a  la  ijryache. 
(1438,  Arch.  JJ  188,  pièce  114.) 

—  Probablement  malheur  au  jeu,  et 
malbcnr  en  général  : 

Bien  le  ra'ot  griesche  ta  covent 

Qnanqnes  me  lirre  : 
Bien  me  paie,  bien  me  délivre. 
'RCTCB.,  Li  dit  de  la  Griesche  d'yver,   I,  i'j,  Jab.) 

Griesche  li  a  coru  sonre, 
Deanaé  l'a  en  petit  d'enrc. 

(ID.,  i*.,  p.  28.) 
Espérance  les  sert  de  lobe 
Et  la  griesche  les  desrobe. 

flD.,  la  Griesche  d'elle,  I,  3i,  Jab.) 

—  Prison  : 

Cbascune  personne  qui  sera  emprisonnée 
en  la  boucherie,  en  Beaumont,  ou  en  la 
griesche,  qui  sont  prisons  fermez,  il  paiera 
pour  la  nuict  .nu.  d.  et  .ii.  d.  pour  sa 
place.  (1372,  Imtr.  de  la  geôle  du  Chastelet 
de  Paris,  Picc.  rcl.  à  l'bist.  de  Fr., 
XI.X,  171.) 

Comtois,    griesse,    tristesse,   nostalgie. 

Gnip.sKE,  voir  Grieschb. 

GHicsTÉ,  voir  Grieté. 

uniKTÉ,  grielté,  grietet,  grieteU,griefté, 
griesté,  tirité,  griteit,  grefleit,  grêlé, grieveté, 
griefveU,  s.  f.,  doinm.ige,  peine,  souf- 
rance  de  corps  on  d'esprit,  cbagrin,  fâche- 
rie, difBculU,  rigueur,  austérité  : 

Im  i^anj  grieles  do  ceste  rie. 
(Délier,  diipnip.  d'iir.,  ms.  du  Mans  173,  f  5  r°.) 


Il  vous  couverra  aler  en  grieté  ou  en 
serviche  de  sainte  eglisse.  (S.  Griial,  Val. 
Cbr.  1687,  f  94».) 

Par  l'ov  li  glise  devant  dite  en  eust 
grieiel  ne"  damage.  (Août  12o0,  Ch.  d'Ar- 
nouUl  de  Morlagne,  .ap.  Le  Olay,  Mém.  sur 
les  arch.  de  Cfuileau-l' Abbaye.) 

Mais  li  saint  home  ne  redoutèrent  mie 
la  grieté  del  liu.  (Régi,  de  Cileaux,  ms. 
Dijon,  f°  2  I".) 

Ne  moleste  ne  grieteil  fesistent  a  l'ab- 
beit.  (1290,  Cart.  du  Val  St  Lambert,  Ri- 
chel.  1.  10176,  f  15".) 

Ne  moleste  ne  grileit.  {Ib.,  f'  16".) 

Commandons  que  quicunques  pour  le 
lens  sera  trésoriers...  rende  et  paie  sanz 
nule  grieté  et  sanz  atendre  .lulre  comman- 
dement les  devant  dites  deus  mile  livres. 
(Xllf   s.,   Arcb.    K   34,  pièce  28.) 

Tons  jonrs  serons  en  vostre  aye, 
:        Si  qae  nulle  grieles  grever 
Ne  vous  pourra. 

(Coud,  "68,  r.rapelet.) 

La  menèrent  vie  d'amant 
Et  en  recordant  leurs  grieles 
Dont  chascun  a  eu  asses. 

(/*.,  6107.) 

Et  celle  li  dist  le  meschies 
Et  la  grieté  et  la  dolour 
Qu'elle  soafiri  a  celai  jour. 

(7*.,  Glîl.) 

Et  li  sembloit...  que  toute  la  grieté  que  il 
avoit  el  chief  et  el  cuer  de  la  trislece  que 
il  avoit  devant  s'en  fu  alee  desdiz  mem- 
bres. (JoiNV.,  S.  Louis,  p.  420,  Capperon- 
nier.) 

Por  la  grieté   de   la  voie.  (Vies  des  Her- 
mites,  ms.  Lyon  698,  f  11  r°.) 
Plus  m'est  il  de  mon  père,  qui  est  emprisonnes 
Et  Garin  de  Monjjlane,  qui  est  emprisonnes, 
Entre  la  gent  païenne,  ou  moult  ont  de  grieles. 
(Gaufieij,  2316,  A.  P.) 

Et  pour  les  grietes  que  seurvenues  nous 
estoicnt  tant  par  were,  par  tempiest  que 
par  les  desimes  paier.  (1322,  Arcli.  JJ  61, 
fo  99  V.) 

Je  croi  pour  nul  avoir  ue  l'eusl  déporté. 
Car  au  roy  des  François  ot  fait  mainte  grieU. 
(Civ.,  du  C.uescliii,  1879,  Charrière.) 

La  roynne  de  Napples  me  fait  trop  de  grietez. 
(ID.,  ib..  13832.) 

Sans  or  et  sans  argent,  soaifrans  grandes  grielet. 
(ID.,  t*  .  14104.) 

Li  dus  de  Mormendie  que  Diei  jarl  de  griesté. 
i.\D.,  ib.,  var.   des  v.  4158-1173).  Impr.,  gaesié. 

I    Soubz  liqaele  umbre  il  font  tant  de  grêles, 
I    De  malices  et  de  grans  mauv&islies. 
(Ms.  Gencve  119'"',  Ritter,  Poés.  des  iiv«  cl 
xv*  siècles,  p.  38.) 
Si  ne  me  sera  pas  griefté 
Do  ceste  matière  abregier. 

(Livre  de  Leesse,  Romv.,  p.  370.) 
La  cause  de  ceste  erreur  est  la  griesté  de 
savoir  les  choses   particulières.   (Obesme, 
Quadrip.,  Richcl.  1349,  f  22=.) 

Je  ne  voiroie  au  roy  faire  nulle  grielté 
ne  nul  desplaisir.  (Chron.  attnb.  d  J.  Des- 
nouelles,  Hist.  des  Gaules,  xxi,  192.) 

Et  ont  tousse  el  griefcelé  de  pis.  (B.  DR 
GoRD.,  Pratiq.,  IV,  S,  éd.  149S.) 
Et  fait,  quant  il  est  a  martire. 
Qu'elle  le  puisse  gecler  d'ire  : 
S'il  a  grieslc,  celle  le  garde 
El  piteusement  le  resgarde  ; 
El  maintefoiz  par  sa  doaçor 
Le  retrait  do  m'irlel  langour. 
(EosT.  Descu.,  /'</«.,  Richcl.  810,  r  488'.) 


Car  nnlle  grieflé  de  peiiitenci: 
>'e  vault  gueres  sans  paciencp. 
(La   Vie  sainele  Marine,  ]Xom\..  p.  60fi.) 
Aidez  moy,  vous  mon  Dieu  et  mon  Sei- 
gneur, et  je  ne  doubleray   de  quelconque 
griefveté  que  je  soye  grevé.  (/»i(ern.  Cou- 
sol.,  11,  XXIX,  Bibl.  elz.) 

Et  tu  n'y  auras  point  de  griefveté  ou 
peyne, -mais  te  sera  très  grande  consola- 
cion   et  reconfort  a   ta  pacience.    [Ib.,  11, 

XXXXVIIII.) 

Tant  longuement  que  tu  es  en  ce  corps 
mortel,  lu  sentiras  euuuy  et  grieveté  àe 
cueur.  (Ib.,  H,  LI.) 

....  Malt  les  Sst  de  grefleil. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  36099,  Schelcr, 
Gloss.  phiM.) 

—  Mal  d'enfant  : 

En  celle  nuit  eutra  la  dame  en  sa  grilé. 
(Cher,  au  cygne,  319,  Ueiff.)  liupr.,  s'agrile. 

—  Endroit  difficile,  périlleux: 

As  destroiz  des  bois,  es  corsieres, 
Es  grietez  des  paliiz. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  àe  Vegece,  Richel.  1601, 

f»  ag"!.) 

—  Grief,  faute,  crime  : 

Por  les  grietez 
D'Enguerran  et  iniqaitez. 
(GooEFROY  DE  Paris,  Chron.,  7545,  Buchon.) 

Lorr.,  grité,  chagrin  :  Il  a  la  grilé,  la 
grilé  du  pays  ;  la  grilé  du  pays  l'a  rendu 
malade. 

GRIETTÉ,  voir  Grieté. 

1.  GKiEU,  voir  Grief. 

2.  GRiEU,  voir  Gbiu. 
GRiEUR,  s.  m.,  garde-forêts  : 

Devant  le  mestre  des  forez,  les  grieun 
ou  mestres  sergenz.  (1320,  .\rcb.  K  40. 
pièce  23.) 

GRIEVANCE,  VOlr  GREVANCE. 

1.  GRiEVE,  grève,  s.  t.,  préjudice  : 

Et  des  grèves  et  des  domages  que  fait  li 
aviens.  (C'A.  de  1262,  Preuv.  de  l'ilist.  de 
Bourg.) 

En  leur  grieve  et  ou  préjudice  très  grant 
de  leur  et  de  dite  cité.  (29  avril  1293,  TV, 
de  paix  entre  l'archev.  et  la  commune  de 
Besanqon,  Arch.  mun.  Besançon.) 

2.  GRIEVE,  voir  GREVE. 
GRIEVE.MEXT,  VOir  GREVE.MEST. 

GitiEVETÉ,  voir  Grieté. 
GRiF,  voir  Gnip. 

GRIFAGNE,  VOir  GRIKAIG.N'E. 

liRiF.viGNE,  griff.,grii}hai(jne,  gref.,  gri- 
fagne,  griffangne,  grifaine,  gri/faine,  aiJj., 
rébarbatif,  sauvage,  cruel,  redoutable,  en 
parlant  de  personnes  ou  de  choses: 
Il  truverent  la  gent  mult  Dere  a  mult  grifaigne. 

(Kou,  2°  p.,  797,  Audresen.) 
L'eau  me  li  lacent  en  la  leste  gri/aigne. 
(Aleschans,  5263,  ap.  Jouck.,  Guill.  d'Or  > 
Eu  Germaine  a  une  montaigne 
Roistc,  haute,  liere,  gri/Taigne. 

(Be».,  d.  de  Sorm.,  1,  :315,  Michel,  i 


GRl 


GRl 


GHI 


337 


Pel  aulre  part  soi  la  in<)nlaii;nii 
Qui  bien  i  esl  liera  e  grifaiiiie 
L'ûl  Iule  liir  navie  treile. 

(ID..  ib..  Il,  305;;.) 

Desoni  ATrenches  vers  ISretaigne, 

Qui  toi  tens  fnt  terre  grifaine, 

Eirt  la  forest  de  Qaokehinde. 
(Gi'ii-  DE  Saint-Pair,  Sùinl-ilichel,  ^9,  Michel.) 
Comraenl  Emenidos,  a  la  ciere  grifagne, 
Estoit  feras  e  l'cors,  ases  près  de  l'entragne. 
moum.  d'Alix..  f°  22",   Michelant.) 

Oies  li  emperere,  a  la  chiere  grifaigne. 

(Chcv.  au  cijçine.  11,  3-2,  Hippeau.) 

Or  s'i  gardent  li  Saisne,  la  paie  sent  grifaigne. 
(li.,  1,  G4I3.) 

Granl  goerre  anrant  ki  malt  Inr  iert  gri/fainc. 
(JO«D.  FiNTOtME.  Chron.,  G9o,  ap.  Michel,  /).  de 

Sorm.,  t.  111.) 
Et  Jhesas  lor  doinst  vaincre  icele  gent  grifaigne. 
(Chanson  d'Anliorke,  i,  v.   933,  P.   Paris.) 

De  la  la  mer  grifaigne. 

(Tisop.  II,  fal).  xsx,  Itobert.) 

On'il  le  puise  mener  sor  la  beste  grifaigne. 

il'arlon..  lUchel.  19152,  f  171°.) 

Li  das  estoit  en  son  castel, 
Roce  grifagne  &ns  u  moncel. 

(.ilhis,  Richcl.  37.Ï,  f  1-il^) 
Kl  est  entre  la  geiit  grifagne. 

(MocsK.,  Chron.,  4767,  Ueiff.) 
...  F/empercor  a  le  chiere  griphaigne. 
(De  Vasptisien,  Itiohel.  1Ï.S3,  f  387  v».) 

....  Par  montaignes. 
Par  costes,  par  places  grifaignes. 
(J.  DF.  Priorat,  Liv.  de   Vegece,  llichcl.  I  GOl, 

r  t.")'.) 

Tant  avoit  la  chiere 
Grifaine. 
(Dame  qui  ronchia  Ir  prealre,  ii,s.  Berne  3'U, 
f»  86''.) 

Que  si  estoit  fierc  e  grefaigne. 

(Yieille  eseoillie,  Ars.   3111,  f  12''.) 
Tant  vont  qu'il  ont  trouvé  le  félon  roi  grifaigne. 
(Gaufreij,  10.Ï38,  A.  P.) 

Kallemaine  de  Franche  a  la  barbe  grifaigne 
A  Ganfrey  apelé. 

(/*.,  10346.) 
i    L«ar  citeit  refait  ont  \  lus  forte  et  plus  griffangne. 
(Jbh.  des  Preis,  Gesle  de  Liège,  3787,  Scheler, 
Glosi.  philol.) 

Use  vilhele  y  at  qui  fut  asseis  griffangne. 

(Id.,  !*.,  81S1.) 

—  Résolu,  fier  : 

Amé  l'aves  sor  tote  rien. 
Si  o'aves  fait  raison  et  bien. 
Que  qu'en  deiscent  nos  compaignes, 
Qui  tant  se  Osent  bai  grifaignes. 

(l'arlon.,  4913,  Crapelet.) 

Suivant  lo  Duchat,  jn/J'aîne  sn  dit  d'une 

plante  sauvage  qui  n'a  point  été  greffée,  et 
I  ce  mot   se  dit  encore  à  Metz,  des   noix 

que  portent  les  sauvageons.  Lorr.,  noix 
I  griffange,  noix  dont  la  substance  est  lelle- 
I  ment  renfermée  en  de  certains  petits  angles 
I  ou  coins,  qu'il  est  difQcile  de  l'en  tirer. 

•  Vous  avez  les  oreilles  griffanges,  »  les 

oreilles  vous  cornent. 

aniPAiN,  s.  m.,  espèce  d'épervier  : 
Orifains  est  uns  oisiaus  que  on  prcnt  a 
1  entrée  d'yver,  et  a  les  oiis  rouges  et  ver. 

^  iiiaus  comme  feu.  (Brun.   Ut.,    7'res.,  p. 

1 202,  ChttbaiUe.)  '  .  i 

GRIFAINE,  voir  Grifaigne. 


GuiFEiix,  adj.,  griffu  : 

Des  br.is  aussi  detors  et  mains  'jrifeii.icx. 
(Jui.yoT,  Eleg.  de  la  .Mie  fille,  p.  24,  Wilioni.) 

GRIKFAIGNI5,   Voir   ClUl'AIGNE. 

GRIFFÉ,  gryphé,  adj.,  armé  de  griffes  : 

Nous  veismes  ung   grand  dogue  a  deux 

testes  de    chien,  ventre    de   loup,  gryphé 

comme    ung   diable    de    Lamballe.  (Uab., 

I.  V,  c.  16.) 

GRIFFEE,  S.  f.,  griffade  : 

Pue  le  francois  dit  plus  usitecment 
griffée,  comme  bavee,  et  dentée...  signifie 
un  coup,  une  ferure  de  griffe  de  beste  on- 
glée a  serres,  comme  le  lyon,  ours,  faulcon, 
cbat,  etc.  (NicOT,  Thres.) 

GRIFFER,  V.  a.,  enduire  de  mortier  : 
Recouvert  et  mené  a  main  la  dite  mai- 
son des  escolles,  carrelé,  marelle  les 
cbambres  basses  et  baultes,  et  le  tout 
griffé,  blanchi,  etc.  {Compt.  de  1S87,  Arcb. 
de  Dun-le-Roi,  ap.  Jaubert,  Gloss.  du 
centre  de  la  Fr.,  suppl.,  p.  82.) 

GRiFFiEUE,  S.  f.,  griffe  : 

Le  blanc  lyon  de  sa  grifpere 
Luy  feit  (.à  votre  aigle)  bien  ses  aelles  descendre. 
(1521,   Chans.  sur  le  Siei/e  de  Mezirres,  l.cr.  de 
Lincy,  Cli.  hisl.  fr..  Il,  71.1 

1.  GRiFFOx,  grî'/b»,  S.  m.,  nom  donné 
aux  Grecs  byzantins  et  par  extension  aux 
peuples  d'Orient  en  général  : 

Lor  veissiez  Grifons  abatre  et  cbevaus 
gaaignier  et  palefroiz.  (Villehabd.,  Conq. 
de  Constant.,  244,  Wailly.) 

Tant  i  ot  ke  li  une  (bataille)  fu  des  Gri- 
fons d'Andrenople,  et  li  notre  de  nos 
François.  (H.  de  Val.,  549,  Wailly.) 

k  tout  lor  Grifons  et  lor  Turs 
S'iroieot  par  la  mer  as  murs. 

(MorsK.,  Chron.,  29088,  Rciff.) 

Il  avint  que  li  Grifon  s'assemblèrent  et 
pristrent  conseil'  d'assaillir  et  d'occir  les 
Latins  qui  estoient  avec  les  Templiers. 
(GniLL.  PE  Tyr,  Contin.  de  l'hist.  s.,  ap. 
.Martene,  Ampl.  collect.,  t.  V,  col.  637.) 

—  Homme  vaillant  : 

Le  banierc  l'evesqne  portnrent  .ii.  (iriffons. 
(Jeh.  des  Preis,  Gesle  de  l.irge,  11,  4083,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Adj.,  grec  : 

Por  assambler  le  firent  a  celé  gent  grifone. 

(3.  BOD.,  Sa.r.,  ccxx,  Michel.) 

2.  GRIFFON,  -un,  S.  m.,  sorte  de  maladie 
des  faucons  : 

Quant  il  (le  faucon)  a  griffun,  pran  la 
fiante  de  soriz  et  l'escorce  de  la  racine 
d'orme...  et  l'en  lave...  il  garra.  (Traité  de 
fauconn.,  Riebel.  12581,  f  86  r».) 

GRiFFi;,  adj.,  armé  de  griffes  : 

De  ce  monstre  griffu,  monstre  trois  fois  teslu. 
Par  Charles  nostre  Hercule  autrefois  abbatu. 
(P.  Matthieu,  Trai.  de  la  Guisiade,  ap.  Koq.) 
J'en  sens  joarnellemenl  an  aigle  .«ur  mon  cœur, 
.l'entends  un  soing  gri/fu  qui  comme  une  furie 
Me  ronge  impatient. 

(RoNS.,  l'iie.  relraneh.,  lsxxu,  Sonn.  à  Cas- 
sandre,  1.  i.3S,  Bibl.  eli.) 

Plusieurs  écrivains  modernes  ont  reniis 
ce  mot  en  honneur  : 


Le  vautour,  l'aigle.  Ions  les  brigands 
liriffus,  crochus,  altérés  de  sang  chaud. 
(Mir.HELET,  l'Oiseau,  p.  143.) 

tJn  pan  de  mur...  porte  le  bas  relief  co- 
lorié, d'une  bête  de  rêve,  contournée, 
griffue,  nous  montrant  ^es  crocs  dans  un 
rictus  féroce.  (P.  Loti,  Hevue  des  Deux- 
Mondes,  13  août  1884,  p.  869.) 

oniFFiiN,  voir  Griffon  2. 

GRiFiER,  adj.,  qui  a  de  bonnes  griffes  : 

Et  maint  et  maint  faucon  grifîer. 

(Aubery,  p.  67,  Tarbé.) 

GRIFON,  voir  Griffon  1. 

GRiFONAii.LE,  griffonnaille,  s.  f.,  ca- 
naille : 

Kar  li  bnrgeis,  la  grifonaille 

De  la  vile  et  la  garçonaille, 

Gent  estraite  de  Sarazins, 

Uamponoent  nos  pèlerins 

Mais  li  Grex  s'en  corucerent 

Et  li  Lomgebard  en  grocerent. 
(Est.  de  la  g.  s.,  V.at.  Chr.  1639,  f»  5"  et  ''.) 
Monlt  furent  les  oai   grant  de  celle  griffonnaille. 
(F/orcncr  rff  Borne,  Ilichel.  nouv.   acq.   1192, 
fo  20  ï«.) 

GRiFONCEL,  griffoTichel,  s.  m.,  petit 
griffon  : 

Item  une  cappe  blewe  a  griffonchiau.r 
d'or  a  un  cassiel  de  cœuvre  ou  il  a  deux 
plalinez  d'argent  nellees.  (1386,  Invent,  de 
S.  A-mè,  p.  9,  Arch.   Nord.) 

GiîiFONEij,  -  onnei,  griff.,  s.  m,  petit 
griffon  : 

Mon  pcre  quémanda,  qui  tant  fu  aloses. 
Que  il  .VI!.  grifouniaus  fussent  mort  <  t  tues 
Dont  chascun  n'ot  d'aage  fors  que  .v.  jors  passes. 
(Gaufreij,  3977,  A.    P.) 
Un  petit  griffoneau.iRom.  d'.4(ea;.,Ricbel. 
15468,  1.  IX,  I»  282>.) 

GRIGEUX,  adj.,  grec  : 

Moines  i  ot  grigeri.r. 

(Jeh.  des  Preis,   Geste  de  Liège,  3670,  .Sibeicr, 
Gloss.  philol.) 

GRiGiER,  voir  Gregier. 

GRiGiEiiR,  s.  m.,  lépreux,  terme  inju- 
rieux : 

On  scet  bien  qui  lu  es,.lelian  le  liergnier, 
ung  grigieur ;  et  je  suis  receveur  ae  la 
heuse.  (1471),  Arcli.  .1.1  193,  pièce  1618.) 

GRiGNANT,  adj.,  grinçant,  grognon  : 

Et  le  prononcia  le  duc  a  grignans  dents 

et  a  bien  envis    dehors  sa  bouche.  (CiiAS- 

TELL.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,    V,    346, 

Kerv.) 

—  Hérissé  : 

Assis  devant  son  front  luullitude  de  faces 
en  bacinels  enroullies,  et  dont  les  de- 
dans estoient  grignans  barbes  de  vilain, 
mordans  lèvres.  (G.  Chastell.,  Chron.  des 
D.  de  lioiirg.,  V,  273,  Kerv.) 

GRiGNART,  adj.,  rechigné,  en  colère  : 

Ki  viers  moi  est  fel  et  gngnars 
Por  sa  fciiie,  si  que  saves. 
De  qui  je  fis  mes  volenles. 

(Renart  le  nouvel,  G128,  Méon.; 

—  Triste,  affreux  : 
Fuyes  vous  enl,  kokart, 

Jamais  en  la  prison,  en  la  carlre  yrignart, 
Ne  me  remetcres,  se  Ihesucris  me  gart. 

(Chev.  au  cygne,  10321,  Roill.) 


358 


6RI 


GRl 


GRl 


Pic,  grignarii,  plenrnichenr. 

i.  GRiGNE,  voir  GRAiaXE. 

2.  GRIGNE,  gringne,  adj.,   rechignant, 
rechigné,  grognon  : 
Oo  »Toir  tTi»ii»f  chiere,  rioles  ou  dangier. 

■Jta.  DE  MEixr.,  Trsl.,  1315,  Méon.) 

Bourg.,  Champ.,  i/i-eisii*,  triste,  qui  a  de 
l'hameur.  Suisse  rom.,  gn'ngc. 

GRiGXEMENT,  crinemetit,  s.  m.,  grince- 
ment : 

Noslre  sire?  commander.!  n  ses  angeles 
en  disant  :  diecles  es  ténèbres  d'infier,  la 
sera  pleurs  et  crinemens  de  dens.  (xv  s., 
Sermon  pour  le  .xxiii.  dimenche  après  le 
TrinUeit,  ins.  Valenciennes  119,  A.  5,  30.) 

GRiGNER,  voir  Graignibr. 

GRiGNETTE,  S.  f.,  grlguon,  croûtB  gra- 
veleuse du  pain  : 

A  laquelle  fille  le  suppliant  avoit  accous- 
Inmé  de  donner  des  grignetles  de  pain, 
quand  il  tiroit  le  pain  iiors  du  four.  (1434, 
Arch.  JJ  184,  pièce  488.) 

GRiGNEUR,  voir  GnxifiNon. 
GRic^Nr.vs,  voir  Grigsos. 
GRiGNioR,  voir  Graignor. 
GRIGNON,  voir  Grbnon. 
GRiGNOR,  voir  Graignor. 
GRiGNos,  -  ous,  -  oux,-  eux,  gringnos,  - 
us,  adj.,  grognon,  rechigné,   mécontent, 
en  colère  : 

Mult  est  li  deables  gringnos 
Et  mult  par  est  achaisonos. 
(Bex.,  D.  de  Sort)!.,  II,  25666,  IMichel.) 
Robins  est  fel  et  gringnus. 
ij.  DE  Caubraï,  Cham.,  Dinaax,  Trouv.  cambres., 
p.  Ml.) 
Hoinme  est  mesel,  homme  est  roigaoujc, 
nomme  est  tioçns,  homme  est  giignoux. 
iEbbert,  l' Ennor  es  dames,  liichel.  2Î36,  PoOr".) 
De  ces  responsesfu  li  contes  de  Haynau 
tous  grigneus'ei  dist  qu'il  n'iroit  mies  ensi. 
(Froiss.,  CAron.,  III,  193,  Kerv.) 

Le  duc  Aubert  fut  tout  grigneus  et  me- 
lancolieux  de  ces  paroles,  (le,  ib.,  xiv, 
-268.) 

—  En  parlant  de  chose,  où  l'on  grince 
les  dents,  où  l'on  gémit,  où  l'on  pleure  : 

Dous  quartiers  de  vif,'ne  seanz  a  Fousse 
grignouse.  (Sam.  ap.  Anaev.  1276,  Sém.S.- 
Ch.,  Allonnes,  Arch.  ,M  -et-L.) 

Fousse  jrijînousse.  (Dim.  ap.  pâq.  1331, 
•6.) 

—  Rude,  violent  : 

Ne  Tit  ou  mais  nul  si  gringnout  cembel. 
(Gaydou,  6H  J,  A.  P.) 

—  Fâcheux,  lamentable  : 

Geste   douloureuse    cl   très    lamentable 
mort,  grigneuse  pour  toute  la  chrestienlé. 
(G.  Chastell.,  Chroii.,  1,  38,  Kerv.) 
Le  fais  de  ton  rliemU  ne  fut  p.is  si  gringnoux. 
iJin.  i.Hl'REi<i,  Celle  de  Liège,  2U'J39,  Scheler, 

Gloit.  philol.) 

Uret.,  Côtes-du-Nord,  grignoux,  grinoux, 
grognon,  Pic,  griijneux,  pleurnicheur. 
.Mortagne  (Flandre),  giigoux,  grognon. 


GRIGOIS,  voir  Gresois. 
GRiGUENOTKii,  voir  Gringuenoter. 
GRiJois,  voir  Gresois. 

1.  GRIL,,  voir  Greil. 

2.  GRIL,  adj.,  décharné î 

N'i  a  si  Tcille  ne  si  grille 
N'ait  do  merdier  do  cocodrillc. 
(De  Uoaacho  in  /Inmine  periclilalo.  181,  Mii-li  1, 
D.  de  Korvi.,  t.  IIl.) 

GRiLÉ,  voir  Ghillk. 
r.RiLET,  voir  Grillet. 

GUiLETE.  .S.  f.,  grenouille  : 

Ce  povre  homme  ira  après  eulx  sur  la 
nier,  nouant  comme  les  griletes.  (14S1, 
Arch.  JJ  185,-  pièce  103.) 

GRILL,,  voir  Greil. 

1.  GRILLE,  voir  Grkille. 

2.  GRILLE,  voir  Grisle. 

1.  GRiLLEMENT,  S.  m.,  glissemeut  : 
Prolapsio,  ftlissement.ffrJHement,  cheute. 

(K.  EsT.,Diclionariolum.) 

Lubricum,  plissement,  grillement.  {Ca- 
lepini  Dict.,  Bâle  1384.) 

Glissement,  grillement.  {Tr.  ling.  Dict., 
éd.  1604.) 

2.  GRILLEME^'T,  ffrisîemenf,  s.  m.,  pé- 
tillement : 

Et  veid  que  bruslant  ne  faisoil  grisle- 
ment  ne  bruyt  aulcun.  (Rab.,  1.  III,  c.  17, 
éd.  1332.') 

GRILLER,  V.  n.,  glisser  : 

Griller,  glisser,  labi.  (RoB.  Est.,  Dict.fr.- 
lat.) 

Delabi,  prolabi,  glisser,  (jfcil/er  de  costé 
ou  en  arrière.  (Irium  ling.  Dict.,  éd. 
1604.) 

—  Grillant,  part,  prés.,  glissant  : 
Aage,     mobile,     grillant.    (La    Porte, 

Epith.,  éd.  1571.) 
Lubricus,  grillant,   glissant.   (Calepini 

Dict,  Bâle  1384.) 
Lubrico,  faire  glissant  ou   grillant.  (/6.) 
Grillant,  glissant  ;  faire  grillant,  lubri- 

care.  (NicoT.) 

1.  GRiLLET,  grilet,  grellet,  grislel,  gres- 
lel,  grelet,  s.  m.,  grillou  : 
D'un  grislel  conte  la  manière 
Qui  trova  une  foruilere. 
(Marie,   Ysopi-I,  Uichel.  2168,  f»  170".) 
Catinus,  grelel.  {Gloss.  lat.-fr.  du  xill'  s., 
Richel.  1.  8426,  f  110  r».) 

Grillus,  li,  grillet.  {Calholicon,Kiche\.  1. 
17881.) 

Grillelus,  ti,  lieux  ou  habitent  grilles. 
(Ib.) 

Grillet,  cicada.  Le  lieu  ou  li.ibilent  les 
grillez.  (1464,  J.  Lagadbuc,  Callwl.,  éd. 
Àull'retdu  Quoetqueuerun,  liibl.  ijuiiiii)er.} 

A  l'arondelle  (domestique  animal)  est 
donné  le  chant  matulinel,  a  la  scicbaille 
le  méridien,...  au  greslet  le  noclurual.  (Pe- 
regrin.  d'Amour,  1"  69  v».) 

Lequel  formy   demanda   audit  grelel  un 


crignon...  (La  Mer  des  hystoir  ,  I.  Il,  I'»I3'', 
éd.  1488.) 

Damoiselle  Marguerite  de  Fontaines 
porte  d'argent  auni>  fasse  d'azur,  chargée 
de  trois  grilets  d'or.  (1323,  Act.  de  la  nobl. 
de  l'elect.  d'Evr.,  Arch.  Kure.) 

Se  frottant  la  gorge  d'un  grilet  il  mitigé 
les  cat^rres.  (De  Pi.net,  Pline,  xxx,  4,  éd. 
15G6.) 

D'autres  y  appliquent  des  gri'lels  broyez 
avec  la  terre  qu'ilz  portent  sur  eux.  (lo., 
ib.,  ch.  S.) 

Ces  bestioles  n'estans  pas  plus  grosse? 
que  nos  grillels.  (Jean  de  Lery,  Voy.  au 
Brésil,  1,  180,  Gaffarel.) 

Pièce  de  vigne  appellee  le  champ  du 
grellet.  (1583,  Prieuré  de  Ligugé,  Arch. 
Vienne.) 

—  Trembler  le  grillet,  loc,  trembler  de 
froid  : 

Je  f;iy  bien  de  leur  vallet 
D'icy  trembler  le  grelet. 
(Mell.  de  s.  Gel.,  OEue.  poH.,   p.  203,  éd. 
ni9.) 

—  Fig.  : 

Je  ne  doute  point  que  l'impératrice 
vostre  femme  n'ayt  de  grillels  et  de  tin- 
touyus  eu  la  teste  de  sorte  que  par  ven- 
geance ou  pour  quelque  autre  fin,  elle  s'es- 
saye a  vous  tourmenter.  (Hisi.  pit.  du 
Prince  Eraslus,  1"  39  v»,  éd.  1387.) 

Fr.  Comté,  Sauget,  Bresse  et  Suisse 
rom.,  grillet  ;  Saint,  et  Berry,  grelet,  gril- 
lon. 

Les  Poitevins  disent  un  grelet,  les  Ange- 
vins un  gresillon,  et  les  Normands  un  criel, 
11  faut  dire  un  grillon  avec  les  Parisiens. 
(iMÉNAGE,  Observations  sur  la  langue  fran- 
çaise, ch.  ccoxxtv.) 

C'était  un  enfant  très-causeur ,  vif 
comme  un  papillon,  curieux  comme  un 
rouge-gorge  et  noir  comme  un  grelel.  (G. 
Sano,  la  Petite  Fadette.) 

Le  grelet  et  le  sauteriau,  ou,  si  vous 
l'aimez  mieux,  le  grillon  et  la  sauterelle... 
(ID.,  ib.) 

Nom  de  lieu,  Grelet  (Indre). 

Noms  propres,  Grillet,  Grelet. 

2.  GRILLET,  grisl,  s.  m.,  dim.  de  gril  : 

Les  bougons  d'ung  grillet.  (1444,  Bé- 
thune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  liihl 
Aniieus.) 

Le  grand  grislet  de  la  cuisine.  (1886, 
Jl/o6i/.  de  la  halle  de  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Art.  du  Nord,  p.  111.) 

GRiLLis,  s.  m.,  grêle  : 

Por  defaute  de  lens,  ou  por  grillis,  o 
por  autres  pestilence,  f  Voy.  de  Marc  Pol, 
c.  xcix.  Roux.) 

GRILLON',  voir  Greillon. 

GRILLONS,  S.  m.  pl.,  sorte  d'instru- 
ment de  torture  : 

Qu'il  ail  la  géhenne,  qu'on  lui  baillell^ 
grillons  a  ce  meschant.  (Amvot,  ûEmp 
inor..  Du  trop  parler.) 

Le  haut  justicier  doit  avoir  «n  sa   dii 
justice    prisons   bonnes,    seures   et  raiso 
nables,  basties    a  rez   de   chaussée,  sans 
user   de   fers,  ceps,   firillons,   grèves,  ou 


GRI 


GRI 


GRI 


3K9 


autre»  inslriinipn?  semblables.  (Cotil.  du 
baillage  de  Meleun  de  Mayenne,  justice, 
p.  101.  ap.  StivPal.l 

Cf.  GRESILLONS. 

QRiLLOT,  s.  m.,  grillon  : 
Grilletum,  lieux  ou  habite  grillot.  iGloss, 
de  Salins.) 

Apres  d'an  grillot  les  chnnsnns. 

(1500,  Cuisine  papale,  p.  18,  Fick. 

GRiLLOTiER.  S.  iii.,  rôtissBiir  : 
Luculle  griltotier.   (Uab.,  1.  II.  c.  .30,  éd. 
1342.1 

GRiLLOTis,  S.  m.,  son,  murmure  : 
La  première  chose  qu'un  mary  doit 
avoir  d'une  femme,  et  que  la  femme  luy 
doit  fidement  garder,  c'est  l'oreille  ;  afin 
que  nul  lancaje  ou  bruit  n'y  puisse  en- 
trer, sinon  le  doux  et  amiable  gn//o(!S  des 
paroles  chastes  et  pudique»  qui  sont  les 
perles  orientales  de  l'Evanaile.  (Fr.  de 
Sal.,  Vie  dée.ylU,  xxxviii,  éd.  1631.) 

GRniACEUR,  s.  m.,   celui    qui  fait  des 
grimaces  : 

A  ce  propos  ces  grimaceum... 
Font  ea  cuisine  grant  tumulte. 

(1360,  Cuisine  papale,  p.  82,   Fick.) 

GRiMACHE,    S.   f..   Situation  critique, 
embarras  : 

Eiistause  de  Hersta  voit  mnlt  bia  la  grimache. 
IJeh.  obs  Prf.is,  Geste   de    Liège,     II,    1613, 
Scbeler,  Gloss.  philol.) 

Mot  douteux  selon  Scheler,  qui   croit  y 
voir  la  forme  gruvache  ou  grevache  f 

GRiMAUOE,  -  maulde,  s.  f.,  école  : 
Apres  avoir  esté  par  ung  lonj  lemps 
A  la  grimaulde,  il  faillul  changer  temps, 
Aller  an  droict  pour  y  avoir  pralicque. 
(BovRBKSi,  Faifeii,  p.  24,  éd.  17-23.) 
Un  homme...  avoil  mené  deux  siens  fils 
a    Poitiers,  pour    estudier    en   grimaulde. 
j  (Bon.  Des  Périehs,  Nouvelles  récréations, 
D'un   autre    Poitevin,  S'  207  v»,  éd.  1364.) 

—  Sorte  d'oiseau  : 

Hibou,  chevêche,  grimaude.   (.luN.,  A'o- 
mencl.,  p.  49,  éd.  1577.) 

GRIMBELER,  VOir  GRIBELEB. 

GRiHE,  adj.  t.,  chagrine,  irritée: 

Tttaez  avant,  ma  dame  grime. 
(G.  Le  Long,  la  IVuic,  422,  Scbeler.) 

—  Subst.,  femme  chagrine  : 
E  pardieu  elle  n'est  pas  bagbe 
Oi'il  faille  aieltre  a  tel  estime. 
Car  ce  n'est  que  une  vieille  grime 
Farddee  et  qui  vault  pou  d'argent. 

I  Peé$.  fr.  de  G.  Alione,  Farsa  de  la  dona.l 

GRiMELÉ,  adj.,  bigarré  : 

En  ml  sa  voie  a  encontree 
One  gheline  grimelee 
Qui  pasiure  eu  une  chariere. 
'De    Dam  Constant    del    llamiel,    Richel.    1533, 
P  m  r".) 

Poitou,  Saint.,  grimeli,  ridé,  Oétri.  Se  dit 
de  la  Qgure  des  vieillards. 

ORiMESSE,  adj.  t.,  revêche,  acariâtre  ? 
Johnnna   dicta    la    Grimesse.   (1291,  flo- 
lul.  de  S.  Sam.  d'Orl.,  Arch.  Loiret.) 


GRIMOUART,  s.  m.,  moue  dédaigneuse: 

Cele  Gst  mont  le  grimouart  : 
Fi  !  fet  elc,  que  Diei  m'en  gavl, 
Que  je  vous  aiine  por  ce  fere  ! 
(Du  Peseheor    de  Pont  sur  Saine,   Montaiglon    et 
Raynaud,  Fabliaux,  III,  70.) 

cRiMPEit,  V.  n.,  exprime  le  cri  de 
l'ours,  et  traduit  le  latin  imcare  dansl'ex. 
suiv.  : 

L'ours  velu  grommelle  ou  murmure  et 
grimpe.  (Co.'uenius,  Janua  aurea  reserata 
dtiarum  Unguarum,  p.  45,  éd.  1639.) 

GRIMLICHE,  s.   f.  t 

De  chele  cocue  grimuehe 
Et  de  che  vilain  a  l'aumuche. 
Me  devises  que  che  puel  estre. 
(A.  DE   LA   Hai.i.e,   Jus    S.   Hie.,    liirhel.    2.'lo66, 
f»  61  r°  ;    T'A.  fr.  au  m.  a.,  p.   177.1 

GRiNCHE,  S.  f.,  sorte  de  cerise  : 
Cerasiim    actium,  grinche.    It.  Corbine. 
(JuN.,  Nomencl.,  p.  78,  éd.  1577.) 

GRiNELLÉ,  adj.,  craquelé? 

2  petites  bouteilles  de  voirre  grinellé 
garnies  d'argent.  (1333,  Invent,  du  garde-m. 
de  l'argent.,  Douël  d'Arcq,  Compt.  de  l'ar- 
gent., p.  320.) 

Un  petit  [>ot  de  voire  grinellé,  garny 
d'argent.  (1380,  Jnv.  de  Charles  V,  206, 
Labarle.) 

GRrNEUR,  voir  Graignor. 
GRINGALET,  gutug.,  ging.,  s.  m.,  sorte 
de  cheval  : 

A  une  brance  par  la  resne 

et  le  guingnlet  arresné. 
(CiiREST.    DE  Troïes,  ap.    Fr.  Michel,  .\rgol.^ 

Mieus  le  veut  il  requerre  a  pi(!. 

Car  durement  seroit  irié 

.S'il  veoit  mort  le  gringalet. 
{Yvain,  Richel.  1133,  f»  19  v»  et  Ilichel.  2163, 
f  lOJ.) 

Si  li  tramist  le  gringalet. 
Si  li  mist  le  fraia  et  la  sele. 

(;«.,  Richel.  2168,  f»  29''.) 

Car  comaodeit  l'avoit  li  rois 
Qant  sor  .1.  guingalel  norrois 
Virent  venir  grant  aleure 
De  plain  esluis  grant  ainhlijure 
L'n  vieillarl  de  moult  grant  uaige. 

(Dolopathos,   7927,  Bihl.  elz.) 
Les  armes  reçut  un  vasiet. 
Uns  autres  prist  lou  gringalet. 
(Do  Chevalier  a  l'espee,  .Méon,  Noue.  Rec.,  I,  131.) 

Et  si  estoit  montez  dessus  .i.  gingalet. 
Qui  l'ambleure  va  assez  mieulx  c'un  mulet. 
(CnT.,    Berlran   du  Guesclin,    18958,  Charriére.) 
Var.,  gringalet. 

GRINGATOIRE,  S.  Hl.,  galette  •? 
Seigneurs,  voicy  d'im  gringaloire 
Ung  très  bon  morcel  et  triant, 
(Farce  d'un  Pardonneur,  Ane.  Tli.  fr..  II.  33.) 

GUiNGE,  voir  Chine. 

GRiNGNE,  voir  Ghigne. 

GRINGNIER,  VOlr  GRAIGNIEH. 

GRiNGNOs,  voir  Grignos. 

GRiNooLi.ER,  V.  n.,  dégringoler: 
L'un  du  hault  d'une  butte  au  fonds,  sans  se  bles- 
(ser, 
Gringollera  roullant. 
(Gauch.,  Plais,  des  Champs,  p.  266,  «d.  1601.) 


GKiNGOT,  S.  m.,  sorte  de  chant  : 

Et  I  onipal  sanltes  gracieux 
Fais.'tit  en  doublant  le  gringol 
Avoec  Masse,  Maigne  et  Margot. 
Tant  rechooit  bien  a  son  point 
Que  de  niicus  dansant  n'avoit  point. 

(Pasloralel,  ras.  Brux.,  P 
En  chantant  a  gringot  poly. 


GRiNGOTAGE,  -  aige,  gringott.,  s.  m., 
chant,  gazouillement: 

Mais,  en  me  voyant, 
L'oyseau  s'en  va,  de  moy  fuyant. 
Et  délaissa  son  gringottaige. 
(Monol.  de<  Sutz  jog.,  Pocs.  fr.  des  xï'  et  xvi*  <.. 
III,  13.) 

Et  voit  on  en  beaucoup  de  lieux  que  plu- 
sieurs ne  sçavenl  congnoistre  ung  fa, 
doncques  ung  fagot,  mais  ont  voix  assez 
accordantes  s'en  meslent  plus  que  les  ou- 
vriers, mais  nonobstant  leurs  gringolaiges 
on  voit  que  beaucoup  de  quartiers  ne 
treuvent  pas  grans  avantaiges.  (J.BoncHET. 
les  Regnars  tiaversant,  !"  42=,  éd.  1522.) 

GRiNGOTER,  -  olkr,  verbc. 

—  Neutr.,  gazouiller,  chanter: 

Or  regarde  de  ce  primas 
Comment  il  deschante  et  gringote. 
(ilarl.  de  SI  Pier.  et  de  St  Paul,  ap.  Jub.,  .t/i/s/., 

I,  86.) 
Chantez,  notiez,  deschantez,  gringotez, 
Petitz  enfans  qui  sçavez  contrepoinct. 
(MoLiNET.  Clians.  sur  lajoiirn.  de  Guinegate, 

ap.  Ler.  do  Lincy,  Cli.  hist.  fr.,  I,  390.) 
Et  quant  ditez  :  Chantez  tout  doulcement, 
Adonc  orrez  gringotter  hauUeraent, 
Pour  estre  ouyz  chascun  s'offorce  a  braire. 

(Conlred.  de  Songecr..  !"  185  v»,  éd.  1530.) 

Le  moineau  passereau  ou  l'riquet  chu- 
chotte  elgringotte.  (Comenius,  Janua  aurea 
reserata  duarum  Unguarum,  p.  38,  éd. 
1659.) 

—  Act.  : 

Je  n'y  congnois  ne  fa  ne  my. 
Mais,  pour  gringoler  ma  paitie 
.V  plaisir,  s'elle  m'est  partie. 
J'en  triuniphe  et  si  eu  fais  rage. 
Olist.  du  viel  'lestant.,  II,  p.  11,  var.,  A.  1'.) 

Gringotez  et  croquez  vos  notes. 
((jiiEBAN,  Mist.    de   la  pass.,  3843,  G.  Paris.) 

GRiNGOTEUX,  adj.,  qui  gringote: 
Rossignol.  Gringoteux.  (La  Porte,  lipith., 
éd.  1577.) 

CRiNGOTis,  S.  m.,  bruit  : 

Qu'on  oste  ce  chaut  mol  et  rom])u,ou  il 
y  a  du  gringolis  et  du  bruit,  et  mille  pro- 
nonciations de  mots.  (Le  Cabinet  du  roy  de 
Franc,  p.  177,  éd.  1381.) 

GRINGUEI.OTER,  VOIT  GRINGUESOTER. 

uringuenotei!,  -  notler,  grinnueloter, 
verbe. 

—  Act.,  chanter  : 

Le  rossignol  n'y  manque  aucunement, 
lequel  joyeux  avec  son  chant  loue  les 
meurs  et  la  beauté  de  son  amoureux,  et 
gringuenolte  cent  façons  de  chants.  (Hist. 
maccar.  de  Merlin  Cocc,  xiv,  Bibl.  gaul.) 

Le  pauvre,  ayant  accordé  ses  badi- 
goinces,  gringuenotoil  ce  salve  avec  une 
voix  horriUque.  (Hkr.  oe  Vkhvillk,  Moy. 
deparv.,  p.  236,  .lacoh.; 


3«n 


GRl 


—  NVulr.,  jjazouiller,  retentir: 
Gringuenotanl,  souus  vibrans.  (R.  Est., 
Pet.  Diet.  fr.-lat.) 

Princiualeimut  pour  le  bassus  de  devant 
l'Eclise  qui  gringuelotoit  a  til  retors  tout 
de  mesme  que  si  l'on  eust  voulu  abouter 
deux  talonnieres  de  sarge  drappee  de  ce 
pays  icv  a  un  bas  de  sove  de  Normandie. 
{U  prein.  acte  du  Synode  noct.,  xv.) 

GRiNiiUENOTis,  S.  m.,  gazouillement  : 
Gringuenotis,    frequentaaientum    vocis. 
(R.  Est.,  Pet.  Diet.  fr.-lat.) 


l.  GRiNXE.  voir  Craigne. 
i.  lîuiN.NE,  voir  Cri.ne. 
uRiNNii.,  voir  Grenil. 
GiiiNNOa,  voir  Graignou. 
GRiois,  voir  Gresois. 
GRioLË,  adj.,  marbré  : 

Va  pécheurs  me  rivela 

Toai  onue  le  rivier  de  la 

Et  moo  palefroi  griolé. 
(PaiL.  DE  Ke«i,  Jean    el  Blonde,  3118,   Bordier 
p.  iH.) 

Troyes,  griolé,  grivelé,  marbré. 
GRioTEUX,  adj.,  riche  en  gruau  : 
Pour  faire  paiu  du  blé  de  Brie,  faut  se 
"ouverner  tout  autrement,  d'autant  quice- 
luy  blé  est  grioteux  plus  que  celuy  de  la 
France  ou  de  Beausse.  (Lieb.^clt,  Mais. 
rust.,  p.  669,  éd.  1597.) 

Cf.  Gbuotte. 

uiuoTTE,  voir  Gkuotte. 

1.  GRiP,  s.  m.,  sorte  de  petit  navire  de 
guerre  : 

Ils  ont  envoyé  un  grip  a  leur  cappitaine 
aeneral,  qui  est  en  Corfou,  mander  qu  il 
assemble  la  leurs  galees  soutilles,  qu  ilz 
ont  dehors,  qui  sont  environ  trente. 
(Avril  1495,  Ult.  de  Ph.  de  Commynes,  pen- 
dant ton  ambassade  d  Venisr.  dans  lesJtoi. 
dePh.  de  Commynes,  111,  41i,  Soc.  de  1  H. 
de  Fr.) 

Hz  ne  se  doubloienl  que  de  petiz  navires, 
comme  Qrips,  dont  il  y  en  avoil  plusieurs 
au  port  d'Albanie.  (Commy.nes,  Mém.,  VU, 
17,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Si  tost  que  leurs  boulouars  furent  gai- 
gnez  sortirent  par  uog  darriere  grant 
nombre  d'iceuLx  estans  dedans  barches  et 
bri''andins,  et  au  desceu  des  nostres  ap- 
procberent  ung  grip  viz  a  viz  du  boulouarl 
ou  noz  gens  estoyent  et  la^.^edan*  «n- 
irerent  (U'ADTON,  Cliron.,  Richel.  50B2, 
f  49  v«.) 

2.  GRIP,  arif,  s.  m.,  grillon  : 

U  gnr'  Cil  ïraos,  li  drasgon»  raaindre». 

^S.  UroBdan,  An.  3510,  f  mS".) 
Udi  gript  flanimani  del  air  descenl. 
Pur  e»l«  prendre  les  angle»  leut. 

(S.  Brandan,  1008,  Michel.) 

Bataille  d'ors  ne  de  saDgki, 
De  grip,  de  lygres,  de  lions. 

(B«N..  Troie,  U671,  Joly.) 
U  draguai  el  gript  sant  inanant. 

(l'elit  ptel.  Val.  Chr.  16.19,  f  100^) 

El  maintenant  se  pensa  en  son  cuer  que 
il  feruit  faire  .1.  enging  par  lequel  li  oisel 
grif  U-   poiteroieut  jusque»  au   c\e\.  (Ilist. 


fiRI 

du  bon  roy  Mis.,  liril.  Mn?.,  Roc.  19,  0.  1, 
f  36''.) 

3.  Guir,  voir  Gip. 

GUiPAii.Lii:,  graipaille,  s.  f.,  vol,  rapine  : 

Vilains  bossus 
El  ni.ilotrus 

El  loz  plain  de  gripaille. 
(PaiL.  DE  .NAtiTtciL,  ap.  Tarbé,  Chans.  de  Champ., 
p.  90.) 

El  loz  plains  de  graipaille. 

(lD.,i*.,  ms.  Berne  389,  f  1   V.) 

GRIPARIE,  voir  Gripekie. 

c:ripai:.me,  s.  f.,  sorte  de  plante  : 

La  gripaume  donc   est  quasi   semblable 

a  l'ortie.   (Dn   PiNET,  Dioscoride,   IV,   89, 

éd.  1605.) 

gripe,  grippe,  s.  1.,  grille,  crue  : 

Ortppes  de;  fer  agues  entre  leurs  mains  tenoyent. 
(Déliât  du   Corps    et    de   l'.ime.    Ane.    Tb.    fr., 
m,  331.) 

Purqaoy  sou  fils  Pbilippes 
Entre  en  Paris,  qu'il  mect  entre  les  (jrippes 
Dudil  Henry  lors  d'Angleterre  roy. 
(J.  BOUCHET,  Gcn.  des  lioys,  !"  i'î'i  V,  éd.  1341.) 

—  Querelle,  hostilités: 
El  tens  duquel  je  vous  parole. 
Que  Richard  commença  ces  (jtippes, 
N'iert  d'aa?e  li  roys  Phelippes. 

(GuiAKT,  Roy.  ligii.,  ISti,  Buchon.) 

—  Gripe  de  fortune,  mésaventure,  con- 
trariété, désagrément  : 

Mes  très  chers  frères  et  amis,  qui 
jusqu'à  ores  avez  en  ma  faveur  porté  avec 
moi  les  durs  travaux  de  la  guerre,  passé 
les  dangereux  destroicts  sans  grippe  de 
fortune,  et  acquis  honneur  perpétuel,  je 
suis  vostre  chef  et  prince...  (J.  MoLINET, 
Chron.,  ch.  xvill,  Buchon.) 

Les  aultres,  doublant  de  la  grippe  de 
fortune,  ne  se  osèrent  adventurer  de  le 
suivre.  (ID.,  ib.,  ch.  CCX.) 

La  compagnie  du  roy  pareillement  fut 
joyeuse  d'estre  illecq  arrivée  sans  grippe 
de  fortune,  ne  quelque  dommageable 
perte.  (ID.,  ib.,  ch.  cccixxvii.) 

Poitou,  grippe,  action  de  serrer,  de 
tenir  quelque  chose  :  Thiau  gas  a  la  grippe 
bonne.  (Beaochet-Filleau,  Gloss.  du  pa- 
tois poitevin.) 

CRiPERiE,  gripperie,  gnparie,  gripporie, 
s.  f.,  sorte  de  navire, brigautiii  vénitien  : 

Criparies  el  tufourees, 
Lins  et  fyucres  et  galees. 
UIacuaut,  l'rue  d'Alex..  1879,  Mas-Latrie.) 
Paravaut  mu  quelle  descente  voyant  une 
griperie   partuut  du  port,   envoyai  une  de 
mes  galees  après  elle.  (Le  Livre  des  fatcls 
du  maresch.  de  Boucicaut,  T  p.,  ch.  31, 
Buchon.) 

Près  du  diet  cap  Sainct  Ange  veint  un 
vostre  briganlin  ou  griperie  de  Candie. 
{Ib.) 

Nafves,  coques,  paufriers,  mairans,  deS; 
trières,  grippories.  (D'Anglube,  Voyage  a 
Jerus.,  p.  341,  A.  T.) 

Et  est  a  sqavoir  que  pariiiy  la  dessus 
ditte  rivierelle...  s'en  vont  bien  aucunes 
gripperies  petites.  (Ghill.  de  Lanmoy,  Yoy. 
et  Amb.,  p.  136,  Potviu.) 


GRI 

cuiPESEï,  S.  m.,  œuf  de  griffon  : 

Item  uu  coupe,  fait  d'un  gripese.i,  garni- 
pez  d'argeut  eudorrez,  steant  sur  un  ppp 
de  .111.  keneltes  el  le  coverkel  eiiayinellez 
dedeinz  et  dehors  ove.il.keiiclts,  puis.ii.lb. 
.VI.  une.  di.  (1399,  Invent,  de  Henri  IV, nf. 
Lahorde,  Emau.v.) 

GRiPHAiGNE,  voir  Grifaigne. 

GHipiER,  S.  m.,  honiine  de  peine  qui 
sur  les  quais  aide  au  chargement  et  au 
déchargement  des  bateaux  : 

Tous  gripiers  sont  obligez  de  s'assembler 
au  petit  rivage  et  de  se  partager  pour  as- 
sister a  l'enlounemenl  des  dits  eaues 
jusques  au  remerciement,  a  la  peiue  que 
dessus.  {Recueil  des  ord.  polit,  de  la  ville 
de  Douay,  ap.  L.  Vermesse,  Diet.  du  patois 
de  la  Flandre  française,  Douai,  1867, 
p.  275.) 

GuippART,  adj.,  voleur  : 

Cependant  faut  noter  que  le  vermillon 
est  fort  aisé  a  derobber  :  aussi  les  peintres 
s'en  savent  bien  aider  :  car  après  avoir 
bien  chargé  leurs  pinceaux  de  vermillon, 
ils  les  lavent  souvent  pour  les  descharger; 
et  cependant  le  vermillon  va  au  fond  de 
l'eau,  qui  demeure  aux  peintres  grippars- 
(Du  PiNET,  Pline,  xxxiil,  7,  éd.  1566.) 

Nom  propre,   Gripparl.   (1563,   Hisl.  de  \ 
sainct  Martin,   vnjst.   en  deux  journées,  ' 
S.  Jehan  de  Jlaurienne,  1882,  Soc.  d'Arch. 
de  Maur.,  5'  vol.,  p.  333.) 

1.  GRIPPE,  s.  f.,  griffon  : 

Aucunes  bestes  appellees  grippes  oui 
ont  esles  el  sont  très  cruelles.  Quant  elles 
Yoyent  les  hommes  elles  leur  courent  sus 
et  les  dêscirent.  {Jard.  de  santé,  Ois.,  56, 
impr.  la  Minerve.) 

Rue  de  la  Grippe,  à  Nevers. 

2.  GRIPPE,  s.  f.,  lieux  d'aisances  : 

Ke  nus  ait  arbres  a  .x.  pies  près  des  fos 
sees  de  le  vile  ne  ne  tiegne  grippe  ne  pri- 
vée a  .X.  pies  près.  (1270,  Reg.  aux  bans, 
Arch.  S.-Omer  AB  xviIl,  16,  u»  250.) 

3.  GRIPPE,  voir  Gripe. 

GRIPPE  CHENILLE  (faire),  voler  des 
bardes  : 

Je  crois  qu'où  nous  a  f^il  grippe  chenille 
(Com.  des  Prov.,  ii,  5,  Auc.  Th.  fr.,  IXi 
58.) 

GRIPPEE,  S.  f.,  action  de  saisir  :  i 

Korlune  y  fit  une  horrible  urippee 
En  la  laveur,  Jeusncs  armes  encore, 
Qui  est  un  cas  non  digne  de  forclore. 
(G.  Chastellais,  Epil.  a«  duc  de  Boum.,  vi,  15a. 
Kervyn.) 


U  veid  un  conloin  qui  volloil 
Pont  il  pensoit  faire  (jnppee. 

(CORBOZ.,  Fab.,  1.,  éil. 


•Jl-M 


GRiPPEL,  S.  m.,  crochet  : 

Entrer  dans  les  forests  avec  gtippeaui 
(Tit.  de  1413,  Lille,  ap.  La  Fons,  Glos:'. 
ms.,  Hibl.  Amiens.)  1 

GRIPPERIE,  S.  t.,  avidité  : 

L'escriture  sainte  uous  donne  de  forl. 
riches  tesmoignages  des  menaces  que  l)ie 
fait  contre  vostre  gripperie.  (C.holibbI' 
.Val.,  p.  lis,  Lacroi.v.) 


GRI 

GRiPPiERE,  S.  f..  sorte  de  vaisseau  : 
El  louhir   beaucop  de    gros  faissoaulx, 

qui  s'appelli'nl  pauiïre?.  aros?ef  grippieres, 

et  grosses  b.ircoiises.  (Advis  et   lulverliss. 

de  Itertrand  de  la  Hroquière,  dans  Ns  Mon. 

pour  servir  n  l'hist.  de  Namur,  de  llain., 

etc.,  t.  V,  p.  532.) 

Cf.  Grip  el  Gripkhie. 

GiUPPON  adj.,  rapide,  If'ger  : 

El  la  l'on  mis  a  renson  a  .xxvi.  f.,  en- 
semble son  cheval  grippon  et  chasses, 
(ISjiiill.  1418,  neg.  consul,  de  Lyon,  1,  123. 
Cruipiie.) 

gkii'porie:,  voir  Ghiperie. 

GUIS,  S.  m.,  fourrure  on  étoffe  grise  : 

Pni»  la  recaeTrent  rhaot  el  de  ff'i.s  el  d'ermin. 
(Uerlf.  1362,  Scheler.) 

Ung  autre  maulel  de  chappelle  froncié, 
d'une  escarlale  sanauine,  fourré  de  gris. 
(1380,  Inc.  de  Ch.  V,  3478,  Labarte.) 

.11.  aulnes  de  gris  de  Fouchieres.  Une 
pièce  de  pris  de  Fouchieres.  (Lundi  av. 
Noël  1393,  Invent,  de  draperie.  Vente  de 
meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch.  CiMe- 
d'Or.) 

—  Robe  de  gris,  pelisse  grise  : 

Eosainle  sni  d'igoo,  si  qu'en  lieve  mes  urii. 
lACDEFROï  LE  BvSTARO,  lifalris,  Barisch,  Hom.  tl 
pa»l.,  I,  USA.) 

GRIS  (saint),  saint  François, ainsi  appelé 
delà  couleur  de  l'habit  des  religieux  de 
son  ordre  : 

Ho  I  bon  gré  saincl  Grit,  je  ne  cesse. 
(N.  m  LA  THfsNATF.,  Comdamn.  de  Bancgii'l. 
p.  317,  J.i<-nb.1 

De  là  le  juron  fainilier  à  Henri  IV  : 
Yentre-saint-Gris. 

GRiSAN,  voir  Grizain. 

orisancue:,  s.  f.,  grosse  pièce  de  bois  : 

L'un  desdiz  hommes  de  guerre  se  par- 
forçoit  rompre  la  porte  a  tout  une  grosse 
pièce  de  hovs  appelée  grisanche.  (1479, 
Areh.  JJ  203, 'pièce  302.) 

GRiSAKT,  -  ard,  adj.,  gris,  grisâtre  : 
Ungpalefroy  grisart.  (1331,  Ch.  de  J.  de 
Chalon,  ap.  Bulliat,  Abb.  de  St  Martin,  11, 
216.) 

La  friande  perdris,  la  palombe  grivarde. 
I  (Dl-  Barta?,  la  Sepmaine,  v,  éd.  1379.) 

I  Le  masle  est  le  plus  noir  et  a  le  col 
ronge,  la  femelle  plus  grisarde.  (Mont., 
Youag.,  p.  59,  éd.  1774.) 

I     —  Snbst.,  un  che\al  gris  : 

Quar  encores  estoieni  deniourez  a  vendre 
la  mule  el  un  çrant  grisart.  (1389,  Inv.  de 
I  Carehev.  de   Reims,  Arch.  adni.  de  la  ville 
de  Reims,  111,760,  Doc.  iuéd.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  grisard. 

ORISEL,  -  eau,  adj.,  gris  : 


Snr  un  cheval  grixel. 
(BrvH  de  la    mont  ,  Richel. 


3170,  f  40  »».) 


—  Subst..  un  cheval  gris  : 

ne  l'oitel  est  issns,  sus  .|.  petit  gritel. 

(B.  deSeb.,  ni,  fiSO,  Bocca.) 


GRI 

Las,  dist  le  lévrier,  jn  me  l;isse, 
Grisrl,  quiint  nous  reposerons  ■ 
(Frois!!.,  le  Débat  don  cheval  et  dou  leirier,  i, 
Scheler  ; 

—  Drap  de  couleur  grise  : 

Ung  gr-iseiu  entier  de  Motevilliers. 
(Lundi  av.  Noël  139.',  l'u-ent.  de  draperie, 
Invent,  de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon, 
Arch.  Côtc-d'Or.) 

Nom  propre,  Grisel. 

GRisELET,  adj.,  gris  : 

Un  griselet  limonier.  (1389.  Invent,  de 
Rick.  Picque,  p.  47,   Biblioph.    de   Reims.) 

i;riselloNj  voir  Gresillo.n. 

GRISER,  v.  n.,  grisonner  : 
Canere,  griser,  grisonner,  devenir  chenu 
et  blanc.  (R.  Est.,  Dtctionariolum.) 

GRISET,  adj.,  dimin.  de  gris  : 

Soarcol  griset  el  chaperon. 
iC/mns.,  iiis.   Moolp.  H  196,  f  "282  r°.) 

Desfuble  chape  grisele, 
S'afuble  cest  vair  manlel. 
(HoES  DE  Saint-Ocenti.n,   ta.  fr    au  m    due, 
p.  39.) 

Les  sourcilz  blans  et  la  teste  griselte. 
{Modus,  f»  77  v»,  Blaze.) 

—  S.  m., drap  de  couleur  grise  : 

Fait  a  l'abé  du  lieu  entendre. 

Qu'il  treuve  vestu  de  grisel. 

Que  li  rois  Challes  ocis  est. 

(G.  GoiART,  rtoy.  lign  ,  11 126,  W.  el  n.i 

GRisETÉ,  s.  f.,  couleur  grise  : 

Il  distauug  viellart  lequel  taindoit  ses 
cheveux.  Pourtant  se  tu  musses  la  griseté 
de  tes  cheveu.x,  t'i  ne  évites  ne  ne  celés 
point  ta  viellesse.  (to  Mer  des  hystoir., 
t.  Il,  f"  SS'i,  éd.  14S8.) 

GRiSGORE,  s.  m-,  sorte  de  drap  : 

Li  grisgores,  4  1.  10  s.  (1234,  Ordonn.  re- 
lai.  aux  prix  des  draps,  D.  Gren  ,  vol.  91, 
p.  144,  Richel.) 

GRisiLLE,  voir  Grésille. 

GRisiLLON,  voir  Gresillon. 

GRisLE,  grille,  grile,  adj.,  gris  : 

Qui  dune  oui  cheval  brun  u  bai, 
Sor  u  briuzan,  gri.ite  a  ferant. 
Si  i  niuola    deniaintenant. 
(Be.v., />.  de  Sorm.,  U,  18559,  Michel. ■! 

D'autre  part,  outre  la  rivière. 
Se  logent  par  la  sablonniere, 
Li  homme  le  roy,  blanc  el  grille. 
Pour  prendre  le  chastel  de  fille. 
(G.  GiiiART.  fioj.  lign.,  3283,  t.  I,  p.  HT, 
Buchon.) 

Pour  le  cheval  grille  (1330,  Compt.  de 
l'argent,  de  l'hil.   d'Evr.,   Arch.    R.-Pyr. 

E  139.) 

Un  petit  cheval  grile.  [Ib.) 

GRISLET,  voir  Grillet. 

GRisNiER,  s.  m.,  sorte  de  poisson  : 

Grisniers.  {Pièce  man.  du  xili»  s.,  ap.  Le 
Grand  d'Aussy,  Vie  priv.  des  Franc.,  Il, 
81.) 

GRISOLLE,  s.  m.,  peuplier  blanc  i 


GRI 


.ICI 


...  Oui  tremble  qne  grisolle. 
(Jer.    des   Treis,  Ge.\te  de  Liège,  7648,  Scheler, 
Gloss.  pkilol.) 

—  Nom  du  cheval  de  Charlemagne  : 
A  cel  temps  que  je  dis,  paiens  de  ïournesollo 
Ont  forment  dobteil    Charle  el  son  rnste  Grisolle. 
Ueh.  des  Preis.  Geste  de  Liège,   12699,  Scheler, 

Gloss.  pkilol.) 

GRisoMOLE,  s.  f.,  sorte  de  fruit  : 
Mielons,    lamies,    grisomoles,   piesches. 
(Alebrant,    Liv.  de  Med.,    Richel.    2021, 

fo  8  1".) 

GuisoNNEURE,  S.  f.,  actioH  de  grison- 
ner : 

Le  poil  de  la  barbe  pins  fort  i|ue  celuy 
des  cheveux  riisisle  mieux  a  la  grison- 
neure.  (G.  Bolchkt,  Serees,  V,  53,  Roy- 
bet.) 

Grisonneure,  srainesse.  (Cotgr.,  éd. 
1611.) 

GRisQuiN,  voir  Credseqoin  au  Siipplé- 
riient. 

GRISSILLE,  voir  GRESILLE. 

GRITÉ,  voir  Grietê. 

GRiu,  grieu,  greu,  gru,  gri ,  s.  m., 
Grec  : 

Onques  en  tout  le  mont  ue  nasqui  si  bous  Cm. 
(Roum.  d'Alic,  f  5'',  Michelaut.) 
Les  .n,  os  saut  joustees,  U  Persant  et  U  Gri. 
ilb.,  f  3^^) 
...  Saint  Denis 
Est  al  siècle  mult  de  grant  prLs  ; 
Greu  ta,  en  Grèce  engenoiz. 
(Bes..  D.  de  Norm  .  II,  0915,  Michel.) 
Le  temps  est   venu  qne   noustrc   treyve 
des  Greux  est  faillie.  (Troilus,  Nouv.  l'r.  du 
XIV*  s.,  p.  288.; 

—  Langue  grecque  : 

Si  firent  tos  lor  livre  en  griu. 

(L*Imagene  du  monde.) 

Une  beste  qui  est  apelee  en  grieu  mono- 
ceros  :  c'est  en  latin  uuicorne.  {Bestiaire, 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

De  ebreu,  ne  gru,  ne  i!e  latiu. 
(HOB.    Grossetete,    à  la    suili:   des  Mir.  de    N.-  _ 
D.,  ms.  Brui.  10747,  f»  229=.) 

grivance,  voir  GREVA^"CE. 

GRivEi-,  griveau,  adj.,  mêlé  de  noir  et  de 
blanc  : 

Oïlardus  Griveau.  (143fi.  Regl.  des  Ecol. 
de  Troi/es,  ap.  Lalore,  Ane.  discipl.  du 
dioc.  de  Troyes,  11,  213.) 

Noms  propres  actuels,  Griveau,  Grivel. 

GRivELÉ,  adj.,  mêlé  de  noir  et  de  blanc: 

Apres  diner  la  relevée 
Tuer  ma  poule  yrirelee. 
(farce  de  Colin.  Auc.  Th.  fr..  Il,  389.) 

GHivELEMENT,  S.  lu.,  mélange  de  noir 
et  de  blanc  : 

Grivelemenl  :  m.  Pecklednesse;  or,  a 
speckled  colour;  especially  snch  a  one  as 
is  composed  of  blacke  and  white,  or  dunne 
and  white.  (CoTGR.,  éd.  16U.) 

GRIVELERIE,   S.   f-,  fraude,  tromperie 
faite  dans  un  emploi  ou  une  commission 
I    dont  on  est  chargé  : 

W 


36S  ORO 

Bortraud  nalurellemenl  esloit  •■n°fmy 
.le  toutes  les  grir<lfri«s.  (Mem.  sur  Du 
C.uesclin,  IG,  ap.  Sle-Pal.) 

Exaction*,  exlorsiou?  ,  oi-i'^t'efifl-  (ff 
rs  et  CouliimM  de  la  mer,  y.  I8i,  t>i. 
«671. ) 


Giuvoi-É,  -  oHf,  adj..  de  diverses  cou-  [ 
leurs:  I  ('»■ 

Trois  aubes  gricolees  <ie  blanc,  de  pers  : 
et   de  rouse.  fîe   août  1468    Invenl.   des 
poilles,  reslem.,  omemens,  etc.,  88,  bt  ur- 
bain, Arch.  Aube.) 

Deux    esloUes    de  soye,  l'une   blanche, 
l'autre  grivoUe.  (/&.,  90.) 
Et  le  ■lonli  roassignolet 
0  sa  pieu  me  gritoUee 
M'»  laissé  la  tout  seullel.  ,    „        ^ 

(Chaiiioas  du  iv"  »..  P-  *!•  ^-  P"'*-) 
Draconneaulx   grivolez.  (Uab.,  1.  IH,  c. 
n,  éd.  1552.) 

H.-Nortn.,  vallée  d'Yères,  griolé,  lâcheté 
de  gris  et  de.  blanc. 
GiUz\iN,  grisan,  adj.,  grec  : 

E  de*as  al  jelet  no  bon  pâlie  yriiain. 

{Outrlemùgne,  idi,  Koschwilî.1 

—  S.  m.,  étoile  de  provenance  grecque  : 

Cil  teaeor  mal  alirié 

Ks  ledes  chapes  de  grisan 

Qai  ue  fureot  noeves  oan. 

(G.  de  Dole,  Val.  Chr.  i7ia,  t     lO  ■) 

GRIZELLE,  S.  f.  ? 

Feiét  caller  les  boulingues,  trinquet  de 
prore,  et  trinquet  de  gabie,  descendre  le 
Land  arteniou,  et  de  toulc=  les  antemnes 
ne  rester  que  les  «Wie/to  et  coustieres. 
(RaB.,  1.  IV,  c.  18,  éd.  1532.) 

GRizoïs,  voir  Gkksois. 

GROBE.  S.  f.,  saleté  attachée  au  fond 
des  ustensiles  de  cuisine  : 

C^ste  herbe  fait  aisément  tomber  les 
grobes  des  pots,  pour  dures  «' ./û^tf  «f 
qu'elles  soient,  la  mettant  bouillir  dedans, 
2ncores  que  pour  laver  qu  on  face  'esdits 
pots  ladite  crotte  ue  s'en  aille  point.  (UU 
PiNET,  Pline,  XX,  0,  éd.  1566.) 

GROBis,  grobiz,  gros  bis,  groz  bis,  adj., 
important,  considérable,  estimable  : 

Mai  nient  fot  miUour  et  grobii.  (1182, 
Epitaph.,  Fland.,  ap.  Uoscl.) 

—  11  s'employait  d'ordinaire  défavora- 
blement pour  signifier  présomptueux,  qui 
s'en  fait  accroire,  qui  fau  le  seigneur  et 
le  personnage  grave  : 

Puis,  Tieudray,  faisant  du  gros  tis. 
Comme  uug  lômbart  on  ciladia. 
(N.  or.  L4  Chesxaii!,   Comdamn.  de  Ba«c<iuel. 
f.  i'iO,  Jacob.) 

,"ie  Tou»  cbaille,  pas»ei  avant 
Kl  pensez  a  tos  alibis. 
Tel  faicl  mainlenanl  do  groliis 
Uoi  tanlosl  sera  bien  camns. 
tAelesdtsApost.,  vol.  I,  f  l  i".  «>»•  1531.) 
Tel  fait  du  sage  cl  du  grotis 
Oui  esl  OUI  glurieui  rornarl. 

(Le»  Fainiùea  du  monde.} 

Se  cbascnn  nayoil  qu'une  esplingue, 
Si  teoll  il  faire  du  groHs. 
(Di/J  de  Ckiucnn.  l'oéa.  fr.  de.  \i'  el  xvi    >.. 


r.RO 

('.haines  d'or  conrrout  meshonen 
Pour  feindre  millours  et  grol,,s. 
(COQOIILABT.   Houv.    DroiU,    1"    part.,  de  Slalu 
Hominnni,  1,  T7.  Bibl.eiz.) 
Preste  a  donner  reschanlilion 
A  quelque  grobis  esmùllé. 

(ID.,  EniiuesU;  11,  9S,  Bibl.  Mt.) 


Je  les  rens  grobis  et  moussus. 
,  Blason  des  Armes  et  des  Dames,  II,  IbS.) 


Seigncnrs,  oyez  des  Suyces, 
Qui  tant  font  du  grobiz. 
(15t5,  Chaus.suritt  bal.  de  Marujnan  ap.  Ui. 

de  Lincy,  Ch.  hisl.  fr..  Il,  S6.> 
Au  cuer  gist  tout,  el  non  pas  aux  habitz. 
Si  pour  drap  d'or  ou  trancher  du  groi  bt-u 
Les  ennemys  mors  par  terre  on  ruoit, 
Trop  bien  cela  porter  on  en  devroit. 
Mais  tont  le  bien  qui  en  vient  sont  debiU. 
(J.  M»BOT.  Voiage  de  Venise,  Har.  de  Monljoye 
a  ceulx  de  Venise,  f-lO  r»,  cd.  \oi..) 
...  La  crainte 
De  ces  groz  biz,  dont  j'oy  faire  graot  plainte. 
(J.  BoucHET,  Ep.  mor..  H,  vu,  éd.  l54o  ; 
Je  veiz   maislre  Jean  le  Maire  qui  con- 
trefaisoit  du  pape,  et  tous  ces  pauvres  roy= 
et  papes  de   ce  monde   faisoit   baiser  ses 
piedz,  el  en  faisant  du  grobis  leur  donno  t 
sa   bénédiction.    («AB.,  1.    U.    c.    30,  éd. 
1342.) 
—  En  grobis,  loc,  excellemment  : 
Voicy  clons  a  bonne  pointure. 
Et  fust  pour  perser  marbre  bis, 
S'ilz  ne  sont  forges  en  gros  ils.  | 

Je  n'en  demande  rien,  beau  sire. 
(Gksban,  Misl.  de  la  Pass..  23824,  G.  Pans.) 
_  Faire  le  grobis,  faire  des  manières  : 

Ça.  maistre.  ne  rebellez  point: 
Fiiic'fs  ^ous  icy /<' !/ros*!s.?        „    „    .   , 
(Gbebas.  nul.  de  la  Pass.,  28126,  G.  Pans.) 

-  S.  m.,  parties  naturelles  de  la  femme  : 

Or.  je  vous  demande,   mes  dames, 
Qui  vous  coucheroit  sur  ung  banc 
Seroit  ce  tout  ung,  bis  ou  blanc. 
Mais  qu'on  vous  serrast  près  de  l'aine 
Deus  ou  Irois  picotins  d'avoine. 
Pour  repaistre  vustre  grobis  1 
Kla  Passion  de  S.-S.  Je^us-ChriH,  2»  journée, 
f°  58  V».) 

GROCEMEXT,  voir  Grouce.ment. 
I      GROCHiEK,  voir  Grodciek. 

GROCIER,  voir  GtlÛUClER. 

1.  GROE,  <?roJe,  groye,  s.  f.,  terre  mêlée 
de  matière  pierreuse  qui  se  trouve  au- 
dessous  de  la  terre  végétale  ;  et  gravier, 
caillou: 

Il  jaele  fort,  si  est  dure  la  yroc. 

(iloinage  Guill.,  Richel.  368,  C  261*'.) 

Tant  l'apressereiil  li  glouton  paulounier 
Que  sus  la  groe  le  fout  asenoillier. 
Se  Deus  n'en  pense  li  glorieus  del  ciel 
Ja  erl  li  quens  ocis  el  detraucliiez. 
Que  li  larron  l'ont  forment  agregio 
Tant  qu'il  leflrenta  terre  Irebuchier. 
Li  cuirs  li  ronl  des  paumes  el  des  piez. 
La  poignant  groe  li  fet  le  cors  saignier. 
Or  fu  G.  li  marchis  a  la  terre. 

(/>.,  f  îe*»».) 

Kn  eslroil  pue  parfont  se  lient 
Plus  dure  engelee  que  groe. 
(Vers  de  le  mort.   Ilichel.  375,  f  336'.) 
[ieile  gist  9or  la  terre  qui  est  dure  corn  groe. 
(Berle.  8:<8,  Scheler./ 


GRO 

Ronce,  pierre,  groe.  n'espine. 
(G.  Macb.,  Poés;  Richel.  9221,  f  iOS'.i 
Pour  une  groe,  de  laquelle  l'en  li  souloit 
rendre   dis   sept   deniers    de   cens.  (1321, 
Arch.  JJ  61,  pièce  156.) 

Une  vigne  parseant  ons  groyes.  (.Mardi 
apr,  Circonc.  1357,  S.  Berthomé,  Bibl.  la 
Rochelle.) 

Un  arpent  de  groe  tenant  a  RogierHuart 
d'un  coslé  et  d'autre  au  sentier.  (1375, 
Arch.  MM  30,  f»  19  v.) 

Le  suppliant  et  ung  autre  en  sa  compai- 
cnie  enmenerent  une  jeune  femme  amou- 
reuse en  unes  plesses  et  groyes  près  d  illec. 
(1476,  Arch.  JJ  195,  pièce  137.=;.) 

—  Groe  se  disait  particul.  de  la  glace  en 
morceaux  gros  et  durs  comme  des  cail- 
loux : 

Qant  il   vont  paloiant  la  boe 
Et  par  la  noif  el  par  la  groe. 
{Des  CorJoaniers,  ap.  Jab.,  Ms.  de  Berne  SU. 
p.  19.) 

Si  les  regielent  en  .i.  baing 
Plaitt  denoif,  de  glache  el  de  groe. 
{De  .S.  Jehan  Paulii,  lUcbel.  1553,  f»  422».) 

En  ce  mesmes  an  fut  l'yver  si  dur  et  si 
"raut  de  geslees.que  du  jour  samt  Andneu 
nisques  au  xx'  jour  d'apvril  sans  rompre 
la  groe  que  tousjours  ne  durast.  (Wavbib, 
inchienn.  Cron.  d'Englet.,  t.  II,  p.  400, 
Soc.  del'H.  deFr.) 

Sarthe,  groye,  terre  caillouteuse,  pier- 
reuse, qui  n'est  pas  propre  à,  la  culture  ; 
terre  de  gro!/e,locution  encore  usitée  dans 
les  actes  notariés  de  famille.  Haut-Maine, 
groie,  grouas,  terre  élevée,  brûlante,  cail- 
louteuse, pierreuse,  mais  bonne  pour  le 
grain.  En  Poitou,  canton  de  Chef-Boti- 
tonne,  groie,  terre  légère  et  calcaire,  où  il 
se  trouve  une  assez  grande  quantité  de 
pierres  de  même  nature.  Environs  de 
Poitiers,  groge.  Le  patois  poitevin  a  aussi 
le  subst.  grouail,  petites  pierres,  gravois. 
j  Aunis,  groie,  terre  pierreuse.  Lorr.,  croue 
A  Metz  les  qualités  de  terrain  s'échelon 
nent  ainsi,  le  jardin,  la  chenevière,  la 
croue  et  la  friche.  En  Bretagne,  dépt  des 
Côtes-du-Nord,  notamment  dans  le  canton 
de  Matignon,  les  paysans  disent  Ugrâ,  la 
guerouée.  pour  la  glace;  et  i  grô,  pour  il 

gèle.  ,      . 

Noms  de  lieux  :  La  Groe.  (1284,  tourl- 
Dieu,  Arch.  Loiret.)  Les  Groes.  (a93,Carl 
S  Ben.,  Arch.  Loiret.)  La  grange  des 
groux.  (1632,  Chart.  d'Orl.,  T.  8,  ArcH- 
Loiret.)  Ce  lieu,  sur  un  coteau  au  sortir 
d'Orléans,  est  encore  appelé  la  grange  des 
grous.  Le  département  de  la  Vienne  a 
vingt  noms  de  lieux  dérivés  de  ce  mut;  U■^ 
principaux  sont  :  Groge,  Groyes,  Oiogeh^ 
Grojels,  Grogerie,    Groie,  Groix. 

Nom  propre,  la  Groye  (Sarthe). 

2.  GROE,  voir  Gbaue. 

GROELE,  grouelie,  s.  f.,  dimin.  de  gro^ 
terre  mêlée  de  matière  pierreuse  : 

Deus  cens  arpens  de  terre  la  entour  h 
groeles  le  roy.  {Chart.  de  1306,  U.  ^•'^" 
vol.  2b2,  cote  76,  Richel.) 


GRO 


r.RO 


GRO 


:WA 


Hem  en  terres,  firouelles,  larriz  et  terres 
paengnables.  (1335,  Arch.  JJ  69,  pièce 296.) 

GUOENET,  voir  Groignet  2. 

ghokr,  v.a.,  secouer  : 

Mes  sacties  bien  que  li  venz  tjrof 
Qui  son  baslel  en  la  mer  noe. 
(GiFF.,  .VII.  Est.  du  monde,  Kichel.  152fî, 
r  177''.) 

Tant  qu'il  celui  poivre  qui  est  meurs  et 
groes  par  terre  aient  recuelli.  {Eatoriea 
Rogier,  Ricliel.  2012.'),  f»  248'.) 

OROESSE,  voir  Croisse. 

cnoETE,  grouete,  s.  f.,  terrain  pier- 
reux; n'a  été  rencontré  que  dans  un  texte 
moderne  de  province: 

Dons  les  grouetes  et  autres  terres  ou  le 
soulape  n'est  pas  profond.  (Boullay,  Man. 
de  bien  cullh).  la  vigne,  p.  o,  3"  i-d.,  1723.) 

H. -Maine,  gruettc,  champ  rempli  de  pe- 
tites pierres.  Le  normand  a  le  masculin 
grouet,  gros  gravier. 

Cf.  Groe  et  GnOETF.tTX. 

GROETEUx,  groiicleux,  grouetteiix,  adj., 
pierreux,  en  parlant  d'nn  fond  de  terre. 
Prévost,  qui  enregistre  ce  mot  dans  son 
Manuel  Lexique,  remarque  qu'il  ne  se 
trouve  que  dans  quelques  auteurs  qui  ont 
traité  de  la  culture  des  arbres  : 

La  terre  moyenne  et  passable  s uf6t  a  la 
vipne,  comme" terre  noyre  meuble  raison- 
nablement, ou  la  groeferise  dont  le  caillou 
est  terreux  non  du  tout  sec.  (Deri^  aur  la 
vigne  et  rend.  d'Orl.  de  Suave,  éd.  I.'5i2.) 

Les  terres  plaireuses  et  pierreuses  ou 
grouetteuses  et  graveleuses,  et  qui  ont  force 
eaillous  mouvants,  sont  bonnes,  pourveu 
qu'il  y  ait  de  la  terre  grasse  parmi.  (COTE- 
RKAU,  Colum..  m,  II,  {'à.  15.j3.) 

Sur  quelques  coustaux  ou  lieux  pro- 
chains des  monts,  secs  et  ancunenient 
grouetevx  et  graveleux,  pierreux  ou  mar- 
neux.   (LiEBAULT,    Mais,    riint,    p.   441, 

1  Vray  est  que  si  l'on  plante  la  vipne  en 
I  terre  graveleuse,  grouelleuse  et  pierreuse, 
I  labeur  en  terroir  n'est  requis   si    profond. 

(ID.,  ib.,  VI,  2.) 
I     II  se  dit  encore  dans  quelques  provinces, 
j  en  particulier  dans  le  Haut-Maine,  pour 

désigner   un    sol    argileux,   chaud,  rou- 

geâtre  et  pierreux. 

GROFFiLLER,  v.  n.,  grogner? 

Un»  grant  nombre  de  pors  groffillans  et 
mengans  des  nois.  (xv*  s.,  Valenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GROGNE,  voir  GROINnNE. 

GROGNET,  voir  Groignet. 

GROGNETIERE,  S.  f.  ? 

La  métairie  de  la  grogneliere.  ([Z2S,Lelt. 
dePh.  le  B.,  Arch.  Ind.-et-L.) 

GROGNEiT,  adj.,  grognon? 

Malgré  toy.  simplosse  grofineuc. 
Je  gonverneray  tons  estas. 
{Envije,  Estai  el  simplnse,  p.   1  3,  ap.  Ler.  de 
l.incy  et  Michel,  farces,  Mornlil.  et  serni.  joy., 

j    GROGNEUX,  voir  Groignos. 


GROGXiR,  grugnir,  gronir,  grunir,  gro- 
mir,  grenir,  v.  n.,  grogner,  murmurer  : 

Bien  le  tenra  qni  qu'en  doie  gronir. 

(Les  loh..,  ms.  Berne  113,  f»  IS''.) 
N'ai'«(  breit  no  uruni,  ne  crié  ne  hnchié. 
fGAnx.,   Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13313,  f  93  r".) 
Kt  est  II  niioldres  cevaliers 
Et  li  plus  beans  qni  soit  el  raont. 
Ce  est  si  Toirs  que  nus  n'en  çron/. 

(PsrMnop.,  5002,  Crapelia.) 

Onqnes  cil  ne  daînfnia  mot  dire 
Ne  a  son  saint  ne  respont, 
Einz  crollo  le  chef  et  si  aro^it. 

(Benr.t,  22700,  Méon.) 

Li  livons...  commença  moult  fort  a  gro- 
mir  et  a  ruipnier.  {Eom.  de  Kanor,  Richel. 
1446,  fo  8  V».) 

Com  malvais  traitotir  le  fera  si  piisnir 
Qu'il  ne  pourra  janiai>  ne  ^roucicr  ne  grufjnir. 
(Girart  de  Ilnss.,  323!;,  i\Ti','nar(l.) 

Grunnire,  grer.ir.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

Grunir,  appartient  a  pourceaulx,  prunire. 
(1464,  J.  LAGAnKUC,  Cathol.,  éd.  Auffretde 
Quoetquenerau,  Bibl.  Quimper.) 

GUOGXissEMENT.f/roïffn.,  gronn.,  gron., 
grun.,s.  m.,  grognement  : 

Et  si  serion  hors  de  la  mnrmuration  et 
du  groignissement  as  mariners.  (1293, 
Arcli.  J  4.56,  pièce  3(i.) 

Grunnitiis,  gronissement.  (Gloss.  de 
Douai,  Escallier.) 

Grugnitus,  grunissement.  (Gloss.  de  Con- 
ciles.) 

Ce  poisson  est  appelle  marsouin  de 
Maris  sus  en  latin,  qui  vaut  autant  a  dire 
que  porceau  de  mer,  pource  qu'il  retire 
aucunement  aux  porcs  terrestres  :  car  il  a 
semblable  gronnissement,  el  a  le  groin 
comme  le  bec  d'une  canne.  (Thevet, 
Singul.  de  la  Fr.  ant.,  c.  xx,  éd.  1S38.) 

GROGNON  (à),  loc,  en  grognant  : 

Quant  Broiefnrt  le  voit,  si  hennit  a  bandon. 
En  la  presse  se  fiert  el  si  mort  n  grognon. 
(Jf.u.  df.s  Preis,  Geste  de  Liège,  t9'28fi,  Schelcr, 
Gloss,  pkihl.) 

GROHAN,  S.   m.  ? 

Et  dit  on  pour  vérité  que  César,  estant  au 
pais  d'Anjou,  lit  édifier  et  construire  un 
chasteau  cl  théâtre  pour  sa  demeure,  hors 
la  ville  d'Angiers,  et  près  l'un  des  portaux 
d'icelle,  lequel  est  a  présent  en  ruine,  et 
n'y  paroisl  plus  que  les  fondemens,  el  est 
en  langage  anpevin  appelle  (jrofton.  {Chron. 
d'Avjoti,  p.  15,  éd.  1529.) 


GROHEE,  voir  GnOUEE. 
GROiG,  voir  Groin. 


GROiGNVRT,  gruinard,  adj.,  grondant, 
répugnant  : 

D'avoir  merci  se  fait  f/roif/nart. 
Et  non  peruec  se  li  ert  tart, 
Tart  li  est  que  merci  li  face. 

(Eteoclcet  Potin.,  Iticliel.  37.'i,  f»  G2''.) 
Botun,  batnn,  ferun  Gruinard, 
Car  lot  dis  a  le  qner  cunard. 
(Snel  angto-normand,  Bril.   Mus.  Bilil.  reg.  IG,  E 
vui,  fM3ll  v".) 

GROiGNn,  voir  Groingne. 
1.  GROIGNET,    groingnel,    grungnet.   s. 
ni.,  museau  : 


.1.  conrssol  de  violet  a  femme  fourre  de 
groingnez  d'escureux.  (16  nov.  1394.  Jnv. 
du  juif  Joseph,  Inv.  de  menhles  de  la  mai- 
rie de  Dijon,  Arch.  Crtte-d'Or.) 

Mais,  néant  moins  qu'il  fut  lors  les  jours  gras. 

Parlé  no  fut  d'aucun  menu  fatras, 

Quoy  qu'il  y  enst  plusieurs  .sados  grovgnetz. 

Dont  la  pluspart,  pour  faire  les  biRnetî, 

A  leurs  amys  en  secret  peslo  mesie 

Très  voulentiers  eussent  preste  leur  poésie. 

(Mammikn,  Arrest  du  roy  des   Romains,  Poés    (r. 

des  \y°  et  xvi"  s.,  VI,  131.) 
C'est  leur  façon  d'en  portei  les  poiRuelz 
Et  gourjias  comme  cels  de  Tours, 
Pour  donner  lustre  a  leurs  sades  grongnels. 
(L'Advne.  des  Dam.  de  Paris,  Poés.  fr.  dek  \\' 

et  XVI"  s.,  XII,  10.) 

—  Coup  sur  le  nez,  coup  do  poing, 
gourmade  : 

Auquel  .lehan  de  la  Bossue  ledit  escuier 
dist  :  Tu  en  pourras  t)ien  tant  parler  que  je 
te  donrrai  nn  groingnel.  (1401,  Arch.. 1.1156, 
pièce  396.) 

Nom  propre  ancien,  Pierre  Groignet. 
(1383-86,  Compt.  des  annivers.  de  S.  Pierre. 
Arch.  Aube  G  1G36,  f»  203'i.) 

2.  GROIGNET,  grognet,  groenet,  s.  m., 
espèce  de  trident  : 

Vnfi  groenet  de  fer  a  tirer  char.  (Iniienl. 
de  1311,  dans  le  Cart.  IJabacuc  de  Gorbie, 
ï"  39  V»,  ap.  Duc,  Gritgnum.) 

—  Sorte  de  bâton  : 

Seurvint  illec  Jehan  de  Grantmaire  garni 
d'un  baston  nommé  grognet.  (1407,  Arch. 
J.1  162,  pièce  41.) 

Un  baston  que  l'en  nomme  groignet. 
(1410,  Arch.. 1.1  163,  pièce  .332.) 

GROiGNiEE,  voir  Groingnie. 

GROIGNISSEMENT,  voir  GnOGNISSEMKNT. 

GROiGNOiER,  groing.,  grongnoyer,  verbe. 

—  Act.,  grignoter  : 

Cist  mastins  lui  pant  ans  mammeles 
Qu'ele  a  Iribles;  non  pas  gemcles... 
Et  les  groitjnoie  et  tire  et  suce. 
(Rose,  Richel.  1373,  1»106'';  Méon,  v.    2001S.) 

—  Nentr.,  grogner,  se  plaindre  : 

Qui  qui  on  doit  groingnoier. 
(f..  DR  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  1!I0\) 

Qui  forvoyo  si  groignotje. 

(Prou,  gallic.,  ap.   Ler.  de  I,.,  Prou.) 

La  commune  de  Besançon  commença  de 
grongnoyer  a  la  lin,  et  si  le  duc  vouloit 
ainsi  faire  qu'il  conviendroil  le  guerroyer. 
[Aucunes  choses  memor.  lesquelles  se  sont 
passées  riere  la  cité  de  llesancon,  Mém.pour 
serv.  à  fhist.  de  la  Fr.-C.niilé,  Vil,  270.) 

—  Infin.  prissnbsl.,  grognement,  action 
de  grogner  : 

Mais  petit  pris  lor  groignoier.' 
(G.  deCoinci,  ilir.,  ms.  Brux.,  f  11).'!''.) 

GuoioNON,  S.  m.,  sorte  de  pftche  : 
A  autre  usage  ne  sont  non  plus  propres 
les  presses,  pavics,  mirecoutons,  alampers, 
groignons,  peschenois,  pesche  noire,  el 
semblables  l'ruicts  a  noiau.  (0.  DE  Serr., 
Th.  d'agr.,  VI,  26,  éd.  ICOo.) 

GROIGNOS,  -  ns,  grogneux,  adj.,  gran- 
deur : 


IM 


6R0 


GRO 


GRO 


Roblu  Mt  fes  et  froifMi, 
Si  porcs  ftstrt  fsnis 
Kl  bitns. 
iJiiKF.  DU  CtiBiAi.  Barlscb,  /loin.  •■!  pasi.,  III, 
18.  ÎS-^ 

Ardei,  dit  elle,  mon  mari  csl  un  gro- 
gnniT.  (Bbh.  de  Vbrvillk,  iloy.  de  parv., 
p.  ÎW,  Jacob.) 

GRoiiiNOSEMENT.ffrougneusemenf.adv., 
en  grognant  : 

Tn  porc  enfl^  groHgnmfmenl  ronflant 
Vent  provoquer  la  Minerve  a  son  chant. 
(V.  pr.  n  Kre-^saye.  Forest.^  p.  3^,  Travers.) 

OROiMPHER,  V.  n.,  être  mécontent  : 

LrciFE». 
Crnels  serpens,  plains  do  poison, 
Laisseï  œoy  tontes  ces  paroles. 
Il  n'est  pas  mainleninl  saison 
De  compter  oppinions  folles. 
Vous  deussiei  songer  nionopolles 
Encontre  Lan^rres  qui  triumphc, 
Ft  voos  n'ealeodez  qa'a  frivoles. 
C'est  la  cause  pnnrqnoi  je  groimphe. 
vJfj<(.  de  S.  Did..  p.  .110,  Carnandet.) 

1.  r.ROiN,  gruin,  groin'),  gruign,  s.  m. 
'"xtréfiiité,  cap,  promontoire  : 

Li  nions  estoit  dn-'ement  Ions 
Ft  d'une  part  estoit  .1.  groins, 
Desos  le  grning  avoit  .1.  port. 

(S.  Brandon,  Ars.  3316,  P  101 '.) 
■cil  s'estent  durement  Inin 
Sur  l'occean  sicume  un  gruign, 
K  sur  le  gruign  aveil  un  port 
Par  unt  la  mer  receit  un  gort. 

{S.  Brandon,  163,  Michel.) 
Son  osberc  desmaillé  Sert  le  enroi  le  pit, 
Qne  mort  l'a  eslendu  el  ^niin  d'un  costeiz. 
(Ta.    DE    Kent.    Cesif    d'Mts.,    Ricbel.    24361, 
f  31  r'.) 
El  groi»  del  munt  une  bauste  aficha. 

(ID.,  i*.,  f^  33  v".) 
La  nature  du  lieu  fait  les  forteresses 
estre  plus  fortes  quant  elles  sont  assises 
sur  les  groins  des  rocliiers.  (H.  DE  Gran- 
CHl,  Tro'i.  du  Gniw.  des  Princ.  de  Gille 
Colonne,  Ars.  5062,  ('  221  v».) 

Se  rencontre  encore  au  commencement 
du  XVII*  siècle  : 

Groin  de  rocher.  (1606,  Visite  des  forcis, 
ap.  Toubin,  Suppl.  au  dicl.  des  pat.  juras- 
siens, p.  18.) 

2.  GROIN,  groing,  groig,  s.  m.,  gron- 
dcrie,  grognerie  : 

.\  nionit  grant  ^roii;  et  a  vois  troble 
nient  qu'il  avra  paioe  doble. 

(.S.  Brandon,  Ars.  3316,  f''  105'.) 
Ja  se  vanra  o  eus  digner. 
Qui  qu'en  face  cierc  ne  groing. 

(Fergus,  3269,  Martin.) 
Hais  qui  ne  te  reult  faire  bair  on  laideugier, 
Oo  avoir  groins  et  moues  et  riote  et  dangier, 
Jojaoi  ne  belles  robes  ne  leur  face  estrangicr. 
IJ.  lit  Mecnc,  Tesl.,  Val.  Cbr.   367,  f»  21".) 
On  avoir  groings  cl  cbiere,  riotes  el  dangier. 
(lu.,  it.,  lus.  Cursini,  f  160'.) 
Si  je  veux  rire,  elle  prescrit  le  dueil  el 
le  groin.  (Cuolieres,  ilal.,  p.  78,  Lacroix.) 
Dont  sourdeul  plusieurs  ri.tes,  querelles, 
groins.  (Ib.,  ib.,  p.  237.) 

GROi.N  DE  CHIEN,  S.  /.,  tenaille,  sorte 
de  loord  marieau  terminé  à  l'un  de  ses 
bouts  par  un  bec  très  fort  et  qui  servait 


à  rompre  les  ferrures   des  portes,  les  pa- 
lissades : 

Groin  de  chien.  (Oi.iv.  dr  l\  .Marche, 
ilém.,  chnp.  xi,  an  1443,  Micbaud.) 

GROiNDRE,  voir  Grondrs. 

GROING,  voir  Groin. 

1.  GROiNGNE,  grongne,  groiyne,  grogne, 
s.  f.,  querelle, dispute: 

Si  qu'il  ne   feront  jamais  grongne 
De  bien  que  ma  dame  me  dongne. 
(G.  Mach.,  Pars.,  Ilichel.  9221.  f  198\) 
Ki   riens   en    souslenance    retii'ut,    ccle 
tenra  c'on  le  luescroie  et  dont  tournera  a 
groigne,  tencbons  et  ramprosnes.  (Li  Ars 
d'Amour,  II,  104,  Petit.) 

Enssi  estoient  les  grongnes  de  l'un  a 
l'autre.  (Fhoiss.,  Cliron.,  VI,  3.30,  ms. 
Amiens,  Lnce.) 

Par  mon  serment,  bien  j'aperçoy 

Que  de  vous  n'en  ystra  que  groniines. 
(Complainle  du  Nom:  Mo'-ié,  Poés.  fr.  des  sv'  el 
\»i'  s.,  IV,  12.) 

Tou.sjonrs  est  pleine  de  groigne. 

Faisant  une  mauvaise  troigoe 

Pour  faire  son  bec  clacqueler. 
(Songe  doré  de  la  Pucel.,  Poés.fr.  des  xv'  et  xvi"  s., 
III,  209.) 

Toute  uniit  faisant  la  grogne. 
(Com.  de   chaits.,  m,  1.    Ane.  Th.  fr.,  IX,  162.) 

2.  GROINGNE,  groigne,  s.  f.,  sorte  de 
monnaie  : 

Groignesi  deniers  ob.  (1327-1330,  Arch. 
Meuse,  B  1410,  f»  30  v«.) 

Deux  bonnes  vies  groingnes.(,lZ39,  Cari, 
de  Metz,  BIb.  Metz  751,  f"  14  r°  ;  Hist.  de 
Metz,  IV,  88.) 

Cf.  Engrognk. 

GROINGNET,   Voir  GROIGNET. 

GHOiNGNETTE,  S.  f.,  collerettc,  fraise  : 

Se  vous  VMuk'z  de  tories  bannes. 
Par  ma  foy  !  j'en  ay  de  bien  fines  ? 
Ou  se  vous  voulei  de  groingnettes. 
Prenez  en,  ou  des  mantonnelles, 
Des  croupes,  ou  des  pennilleres  ? 

(Uouv.  Palhelin,  p.  112,  .lacoh.) 

GROINGNIE,  grongtiic,  grongnee,    groi- 
gniee,  s.  f.,  coup  de  poing  sur  la  figure  : 
Au  premier  donne  tel  groigniee 
Que  du  cheval  jus  l'abati. 
iPerceval,  ms.  Monlp.  H  219,  f  238\) 

Si  se  dooent  maies  groigniees 
A  ce  qu'il  tieoenl  anpoigniees 
Les  espees,  qui  grant  aie 
Lor  font. 

(Cher,  au  lyon,  6137.  HollamI.) 
Si  se  donent  inales  grongnies 
A  ce  qu'il  tiennent  enpoinguics 
Lcrs  espees  qui  grant  aie 
Lor  font  quant  il  liereul  a  hie. 

(lb.„  Richel.  1133,  F  112  v".) 
Ja  recevront  mainte  groingnie 
Cil  dedans,  ainz  que  il  s'eslordent 
Ans  gtlics  qui  les  rabordent. 

(CuiART,  Hoy.  lign.,  19133,  W.  et  D.) 
Et  donner  meri  lUs  et  poingoics 
Et  muselées  et  groingnies. 

Oo.,  ib.,  19703.) 
Voulez  vous  que  je  le  resveiUe 
D'une  groniinee  bien  assi.^e  ? 
(Creban,  Mitt.  de  la  pois.,  22298,  G.  Paris.) 


—  Emplâtre  : 

Et  aux  gisans  soubz  les  estaux, 
Chascuu,  sur  l'œil  une  grongnee. 
(Villon,  Pei.  Texi.,  xxx,  Jouaust,  p.  17.) 

GROINGNOIBR,   VOir  GROIGNOIER. 

GROiSE,  voir  Groisse. 

GROisBCE,  voir  Grossesse. 

GROisoN,  s.  m.,  gravier  : 

Pour  deux  tunibelerees  de  groison  par 
lui  faites  nicuer  a  la  porte  Bourgoigne. 
(Compt.  deJ.  As.'sel,  U02-1404,  Forteresse, 
VIII,  Arch.  mua.  Orléans.) 

Nom  de  lieu  :  Les  Groisons.  (1407,  Quitl. 
de  J.  Malyn,  recev.  du  duché  d'Orl.,  Arch. 
Loiret.) 

Cf.  Croisse  2. 

1.  GROISSE,. croise,  groesse,  grosse,  grose, 
s.  f.,  grosseur,  largeur  : 

Que  il  furent  andui  d'un  grant 
Et  d'une  groise  el  d'un  senblant. 

(Ben,  Troie,  ms.  .Monlp.,  f  3''.) 
Une  ymage  i  a  fait  de  grose  et  de  longor. 

(Roum.  d'AlU.,  f  38%  Michelanl.) 
Et  les  .XIX.  cercles  ensamble 
Que  David  ot  mis  environ 
Por  la  groisse  et  por  la  façon. 

{Bil'le,  Richel.  763,  f°  272''.) 
3  utiletes    sont  de   la  multiplication  des 
Tuniques  et  de  la  groisse  des   grosses  el 
de  la  subtilité  des  sutiles.  (H.  de  Monde- 
VILLE,  Richel.  2030,  f»  IS".) 

Seloncq  le  grosse  de  le  cartre.  (Froiss., 
Chron.,  VI,  243,  Luce,  ms.  Amiens.) 

—  Grossesse  : 

La  royne  demora  grosse,  et  quant  elle 
conut  que  sa  groisse  aparoyt,  si  apella 
Nectanebus.  (Le  Uv.  dou  roi  Alix.,  Richel. 
1383,  f»  T.) 

Tout  ausi  deves  entendre  de  femme  ke 
ou  premier  mois  et  ou  secont  et  ou  tierc, 
puet  on  anientir  se  grosse  s'ele  ne  se  set 
garder.  (AlebUant,  Rcg.  de  santé,  Richel. 
2021,  f°  32'*.) 

Il   ax'int   que,   quant  Joseph  apperceust 
que  elle  feusl  ijrospe,  il  la  cuida  laissier... 
Mais  en  celle  nuit  Nostre  Seianeur  lui  en- 
voya son  saint    ange  visiblement,  qui  lui 
dist  que  il   ne   se   esmaiast  pas  et  que  la    . 
groisse   estoit   du    Saint  Esperit,    pour  le    [ 
sHuvement  du  monde.  (Lie.  du  Chev.  de  La   1 
Tour,  c.  cix,  Bibl.  elz.)  i 

El  aussi  a  l'aventure  sa  femme  a  deux  i 
ou  troys  ou  quatre  enfaus,  ou  plus  ou  j 
moins,  et  est  grousse  euoore  ;  mais  el  est  . 
plus  malade  de  cesle  groisse  que  de  toiilef 
les  aullres.  (Quinze  joyes  de  mar.,  vill,  I 
Bibl.  elz.'  i 

Et  la  groisse  congneue,  poussent  hardi-  ' 
ment  oultre,  et  vogue   la  pualee,  puisque 
la  panse  est  pleine.  (Rab.,  I,  3,  éd.  1542.)   ■ 

Et   quant  au  préservatif  qu'ils  faigneol 
que  Isis  prit  en  sa  groisse,  on  l'interprète   , 
voix  véritable.  (Amyot,  (Éuv.  mor.,  t.  V, 
p.  314,  éd.  1819.) 

Puis  que  ton  heureuse  porleo 
Passe  de  la  groesse  usitée 
Le  terme  des  neuf  moys  couraiis. 
(J.-A.  DR  BAïf,  Poèmes,  I.  VIII,  Lemerre. 

Il,  383.)  I 

La  groisse  est  plus   salubre  si  la  femme  | 

conçoit  sur  la  fin  de  ses  mois.  (JouB.,  Etr.  I 

po/).,  l"  p..  Il,  3,  éd.  1387.)  | 


GRO 


GRO 


GRO 


365 


BiiMitost  âpre?  son  mariiisp,  pIIp  fut  ca- 
ceinle,  pI  on  (tovint  estonuee  et  hontense, 
et  lit  ce  qu'elle  peut  pour  cacher  sn  graisse. 
(Bbant.,  Rodomont.  espaign.,  VU,  164, 
LaliMine.) 

J'ay    vcH  une    femme  mélancolique,   la- 

3uelle  a  toutes  ses  croisses  elle  i-sloit  bien 
e  son  sens,  et  hors  d'icelles  estoil  insen- 
sée. (I-oYS  l'iUYON,  Miroir  de  la  beauté,  I, 
191,  éd.  Kilo.) 

2,  CROISSE,  S.  f.,  gravier,  caillou,  mâ- 
chefer, charbon  brûlé  : 

Les  consaux  arrêtent  i|ue  la  place  de  la 
Barre  St  Brice  sera  entourée  d'une  clôture, 
pour  empêcher  qu'elle  soit  trop  encombrée 
■  de  fieus  et  de  groisse.t.  »  (7  mars  1421, 
Rêg.  des  Consaux,  Arch.  Tournai.) 

Ordonnance  de  ramasser  les  graisses 
et  immondices  dans  les  rues  de  Tournai. 
{Bullelin  delà  commission  d'histoire,  i'  s., 
t.  XI,  p.  43.-;.) 

Patois  lillois,  grouache,  charbon  brûlé 
qu'on  étale  sur  les  chemins.  Suisse  roui., 
Neuchàtel,  groise,  gravier,  pierraille,  re- 
coupe servant  à  couvrir  les  roules. 

Nom  de  lieu,  la  Groise  (Aisne). 
Cf.  Ghoe. 

GROissECE,  voir  Grossesse. 

GROissETÉ,  voir  Grosseté. 

OKoissEua,  voir  Grosseur. 

GROITRON,  voir  GolTRON. 

GROTXECE,  voir  Grossesse. 

1.  GROI.E,  grotte,  s.  f.,  corbeau  : 

Abattage  des  nids  de  grottes.  (Pièce  de 
1523,  ap.  A.  Richard,  JiiveiU.  des  archiv.  du 
chdt.  de  la  Barre,  1,  xliii.) 

Le  renard  d'une  vislesse  soudaine  em- 
pongna  la  grole,  laquelle  ne  seul  tenir  au- 
cune contenance,  sinon  de  laire  coua.  (Pa- 
LISSY,  OEuv.,  p.  113,  France.) 

Grole  :  f.  A  ronke,  or  white  billed  crow  ; 
aiso,  a  cornish  chouiili  ;  or,  the  red  billed 
rooke.  (Cotgrave,  éd.  1611.) 

Anjou,  Aunis,  Norra.,  ll.-Maine,  grole. 
Centre  de  la  Fr.,  grotte.  Rennes,  grêle. 
[Poitou,  centre  de  la  Fr.,  agrole. 

2.  CROLE,  grotle,  s.  m.,  vase,  on  forme 
Je  flacon,  'i  une  poignée.  L'expression  de 
,grolle  était  usuelle  des  la  fln  du  xiip  siècle, 
ipuisqu'on  trouve  dès  lors  des  chapitres 
l'ntiers  de  grolles  dans  les  grands  inven- 
[luires.  (Laborde,  Emaux.) 

!  Une  grotte  d  Allemuigne,  d'or,  a  couvercle 
i'uuronué,  ou  il  a  autour  de  la  couronne 
JMrnituro  de  pluseurs  balais,  saphirs  et 
perles  et  est  le  niauche  brodé,  tout  a  l'en- 
|our,  de  petites  perles,  ou  il  n'en  faut  rien, 
nesant  .vi.  marcs,  .nil.  onces.  (1467,  Ducs 
lie  Bourgogne,  2291,  ap.  Laborde,  Emaux.) 
I  Une  autre  grotle  d'or  a  la  dicte  manière 
irAUemaigue.  (Ib.) 

[Une  aiguière  d'or,  a  manière  de  grolte 
I  Allemaigne,  assize  sur  ung  pié  a  jour^, 
;arny  d.^  plusieurs  perles  et  de  saphirs. 
/().,2316.)  ^ 

Une  grotte  (en)  cassidoine,  garnie  d'ar- 
lent  doré,  ou  il  y  a  une  petite  poingnie  a 
enir  ledit  croUe  a  .ii.   dois,  le  couvercle 


garny  a  l'entour  de   dentelure.  {Ib.,  2736.) 

3.  GROLE,  «/roilc,  s.  f,  centre  d'une  cible: 
Qu'il  avoit  veu  apertement,  visiblement, 

nianitestemcnt  le  pasadouz  de  Carquelin 
droict  entrant  dedans  la  grotte  ou  mylieu 
du  blanc.  (IIab.,  IV,  52,  éd.  1533.) 

La  jouoyt...  a  la  grolle.  (In.,   I,  22,  éd. 

1542.) 

Grotle  :  L  The  round  circle  in  the  white, 
at  butts.  (Cotgrave,  éd.  1611.) 

4.  GROLE,  grotte,  grnule,  s.  f.,  savate, 
vieux  soulier,  panloufle.  Exemples  dé- 
truits. Roquefort  donno  grottes,  grailles. 

Norm.,  arr.  d'Aleuçon,  grolles,  s.  p)., 
mauvaises  chaussure'!,  savates.  Fr. -Comté, 
Lons-lo-Saulnier,  groula,  soulier,  savate. 
Lyonn.  et  forez.,  grnle,  groula.  gourla. 

GROLER,  voir  Ciioi.Kn. 

(ïROLiER,  grollier,  groutier,  grotley,  s. 
m.,  savetier  : 

Mansum  es  Grotiers.  (1289,  Cart.  de 
l'évéclié  d'Autun,  i''  p.,  lxxxv,  Chai- 
masse.) 

Johan  de  Pretz,  taconey  et  groltei/.  (4  déc. 
1413,  liéneplion  de  bourgeois,  Rr;:.  'de  la  Ju- 
rade,  p.  291,  Bordeaux  1883.) 

Noms  propres  modernes,  Grollier,  Gro- 
lier,  Groulier,  Groullier. 

GROLLE,  voir  Grole. 

GROLLEY,  voir  Grolier. 

GROLLER,  V.  a.,  rissoler,  griller  ; 

Il  les  faut  eschauCfer  avec  miel,  fromeni, 
avoine,  et  febves  jrroKees.  (Liebault,  3Sais. 
rustiq.,p.  103,  éd.  1397.) 

GROLLIER,  groslier,  adj.,  qualifie  la 
noix  lombarde  : 

Pour  doncques  se  soulaiger  du  mal  feist 
aporter  sou  curedentz,  et  sortant  vers  le 
noyer  grollier,  vous  denif,'èa  messieurs  les 
pèlerins.  (Rab.,  1.  I,  c.  38,  éd.  1342.) 

Carpalim  d'une  coquille  de  noix  grostiera 
faisuit  un  beau,  petit,  joyeulx  et  harmo- 
nieux moulinet  a  aesle  de  quatre  belles 
petites  aisses  d'un  tranchouoir  de  vergue. 
(Id.,  1.  IV,  c.  63,  éd.  1332.) 

■Vienne,  cant.  de  Moncontour,  Mazeuil, 
grotire,  s.  f.,  grosse  noix,  aussi  appelée 
rauserole  :  «  deu  caleas  grolea,  deu  noués 
grotires.  » 

GROMELLEMENT,  groMm.,  Qrum.,  s.  m., 
grognement  : 

Les  souris  firent  parlcraeiit 
Ou  il  ot  grnnt  urumellcmcnl, 
La  ou  dut  avoir  souris  maîuto. 

(Vsoprt  1,  fab.  Lxu,  Itoh(!it.) 
J'ay  faict    comme  le   chat   qui   par  sou 
grommelemenl  descouvre  sou  larrecin.  (La- 
Riv.,  la  Veuve,  v,  5,  Ane.  Th.  fr.) 

Un  grommellement  desplaisant  et  har- 
gneux, (tes  Muses  incognues  ou  la  Seille  aux 
baurriers,  l'Avarre  Margot,  éd.  1604.) 

Le  grumeltement  des  pourceaux.  (0.  dk 
Seur.,  Th.  d'agr.,  V,  4,  éd.  1603.) 

GROJiET,  grommet,  groumet,  gourmet, 

gerromet,  s.  m  ,  servilcur,  valet,    garçon 


marchand,  courtaud  de  boutique,  commis- 
sionnaire, facteur  : 
.\  ceste  gent  (lio  guarro)  sont  compaigooji 
Mauvais  i/rflmmp«, 'iniuvais  garchon  ; 
Des  boines  gens  boivent  le  via 
Que  il  carient  au  iiuemin. 
(Pohne.  du   Riche  et  dit  Ladre,  ap.  Duc,  Gromes.) 

D'argent  preste  au  gourmet.  (Bout., 
Somme  rur.,  1°  p.,  f"  100\  éd.  1486.) 

Duquel  .laque  Lecoq  l'e.ïposant  et-tcit 
serviteur  et  grnmel.  (1392,  An-h.  J,l  143, 
pièce  74.) 

Un  groumet  nouuné  Fagot,  qui  cnniliii- 
soit  iceulx  \ii}s.  (1392,  Arcli.  .1.1  143, 
pièce  83.) 

Guiot  ditRulot,  hariiiclieur  et  gourmet  de 
vins,  demourant  a  Bruieres  en  Laonnois. 
(1402,  Arch.  JJ  137,  pièce  306.) 

Les  pontonniers  crieront  hors  et  eus, 
affin  que  les  valiez  ou  gerromez  des  mar- 
chands, se  ilz  sont  hors  leurs  buteaulx,  se 
relraient  en  leurs  bateaulx.  (1415,  Arch.  JJ 
170,  pièce  1.) 

GROMETEL,  S.  Ml.,  diuiin.  de  gromet  : 
Laquelle  chambrière  dist  au  suppliant  : 
Vous  estes  eu  jalousie  de  yostre  femme  et 
de  Guillaume  le  foulon...  vous  n'en  devez 
point  avoir  de  double.  Et  adonc  le  dit 
suppliant  lui  respoudi  :  Je  ne  suis  tenu  de 
m'en  doubler  néant  plus  comme  du  gro- 
metel,  et  dist  a  sa  fenuue  :  Je  cuide  que 
vous  me  voulez  jouer  de  jeu  comme  vous 
mejouastes  avec  le  grometet,  et  vous  ne 
m'en  ferez  plus.  (1398,  Arch.  JJ  153, 
pièce  298.) 

GROMiR,  voir  Grognir. 

GROMMANDER,   VOir  GOURMANDEU. 

GROMMELis,  S.  m.,  dispute,  plaintes  ; 

Et  des  lors  y  eut  de  grands  grommclis, 
et  manières  tenues  entre  eux  bien  es- 
tranges,  tellement  qu'on  appercevoit  evi- 
demmeut  qu'il  y  avoit  haines  mortelles. 
(Juv.  des  Ubsins,  Hist.  de  Charles  VI, 
an  1401,  Michaud.) 

A  Paris  y  avoit  tousjours  aucuns  grom- 
métis  et  plaintes  entre  les  ducs  il'Orleans 
et  de  Bourgongne.  (Id.,  ib.,  an  1400.) 

GROMMELLEMENT,  voir  GHOMELLEMENT. 

1.  GROM.MER,  V.  a.,  gronder  : 
Philippes,  l'épissié,  a  esté  grommé  pour 

avoir  chanté  une  chanson  lubrique  à  la 
danse  qui  se  faisoit  au  janliu  de  la  royne 
.Margueritte.  (1(122,  les  Grands  jours  tenus  d 
Paris,  Var.  hist.  et  lilt.,  I,  218.) 

2.  GROMMER,  V.  n.,  soiiimciUer,  rester 
engourdi  i 

nencoutarras  un  prouil'homme, 
!vn  un  fuuier  toulos  jours  gramme. 

(Ysopel  I,  fab.  Lxni,  Robert.) 

GROMMET,  voir  GUOMIÎT. 

GRON,  voir  GiRO.N. 

GRONAISSB,  voir  GOHNAISE. 

GRONDART,  adj.,  grognoii  : 

Pyounicrs  et  souIJai's, 
Graus,  rustres  et  ijrondars. 
(Complainte  de  France,  Poés.  fr.  des  xv"  et 
XVI' s..  VIII,  78.) 

GRONDE,  S.  f.  ? 


366 


r.RO 


Vue  vove  de  pierres  en  gronde.  (1497, 
BMhune'np.  U  Fons,  Gtoss.  nw.,  Bibl. 
Amien?.) 

CnONnKI.I.EVF.NT.  vnir  r.RONDII.r.K- 
VBNT. 

ORONnELLEU,  voir  r.noNnii.uER. 

GRONDELrs,  s.  ni.,  sorle  dP  boisson  : 
l'ne  pinte  de  grondelus.  12  sol?.  (J.  Van- 
DE>-BSSE,    Somm.    des    voyages   faits  par 
Charles  Vdece  nom,  ras.  du  16*  s.l 

GHONDERiE,  S.  f.,  grognement  : 

Porc,  bpfte  malaisée  a  desrober  par  sa 

gronderie.  (G.   Bouchet,  Serees,   III,    101, 

Roybet.) 
Gronderie,  a  pruntinp,  prumblinfr.wbur- 

ling.  (COTGBAVB,  éd.  1611.) 

GRON-DiLLANCE,  grundilaume.  s.  f., 
gropnerie  : 

Icesle  (l'envie)  ad  filles  trop  mal  naries, 

Car  n'eimenl  pas  bons  compaignies, 

Ceo  sont  ban^  et  deslraccion, 

E  ravine  et  occision. 

E  trop  belle  de  aatre  damage, 

E  de  bien  dire  qni  heit  message, 

E  damesele  grunâilaunce, 

V.  sa  compaipne  ma[ll  oreillannce, 
(PirmiE  DE  PEcm».  liom.  de  liimere,  Bril.  Mus., 
Ilarl.  43!>0,  V  19'.) 

GRONDiLi.EMENT,  grondelUment,  gon- 
drillement,  godrillemeni ,  grundillement, 
grundilement,  s.  m.,  inurmurc,  gronde- 
ment, chuchotement,  mugissement  : 

Mes  paroles  oi,  Sire,  entent  le  mien 
grunilillement.  (Un.  des  Ps.,  Cambridge,v, 
I,  Michel.) 

Cil  flons  qaeart  si  jolirement 
Kt  maine  tel  tjroiiflttlemrnt 
Qo'il  resone  et  labore  et  timbre. 

(Rosi;  Itichel.  1573,  f»  5I«.) 
...  Maine  tel  godrillemeni. 

in.,  Vat.  Otl.  1212,  f»  Ifi».) 
...  Oonirillemenl. 
(;».,  Val.  Chr.  132Î,  f»  39'  et  ms.  Brux.,  f»  <!''.) 

Rnsidoele  iienglerie, 
Larecine  et  çrundilemeni . 
(Pirr.r.r.  de  Peckam.  Itom.  de  Liimere,  Brit.  Mus. 

Ilarl.  4.390,  f  .H9'.) 

Cistnioz  (Racba)  signifie  ]p.  grondillement 
que  li  uns  fait  a  l'autre.  (Seitn.,  XIH'  s., 
ms.  Poitiers  124,  f"  30  r>.) 

U  grondillemenz  que  l'un  honie  fct  a 
l'autre  par  ire  ou  par  dcspit.  (1300,  Yila 
Pair  ,  ms.  Chartres  371,  f»  127  r°.) 

En  ce  ne  rae  failli  le  ffimdrillemenl  d'enTie. 
J.  DE  MEinir.,  Ep.  d'Abeil.  el  d'ilel.,  Rlchel.  920, 
f»  49  r».) 

Ce  sont  ci  qai  paisiblement 
Ponr  Dien  aanz  nal  gmdrillemnl 
SonDrirenl  maintes  hatcares. 

(Fahl.  d'Ot.,  Ars.  5069,  V  SOT.) 

Je  08  bien  par  le  grondellemenl,  or  gron- 

dissement,  or  grouleinent  de  l'eaue  qu'elle 

n'a  pas  son  cours  do  playne  allée,  or  tout 

hony.  (PAi.SGnAVE,  Esc/aire, p. GM.Génin.) 

ontfNDii.i.iER,  grondeller,  -  icr,  grim- 
dillifr,  gondritler,  gondriler,  gondruillier, 
grondirer,  v.  n.,  gronder,  mugir,  mur- 
murer : 

EnruDlrc  mei  grundillowenl  tuit  li  mien 
enenii.  (Lib.  Psatm.,  oxf.,  xL,  8,  Michel.) 
Lai.,  suâurrabant. 


GRO 

Plasnrs  on  veissiei  grimdillier  e  defrire. 

(Hou,  2°  p.,  1684,  Andresen.) 
Mnlt  frémirent  c  Qrmdillie'enl 
Des  paroles  qne  cil  diseit. 

(M.,  3°  p.,    61 IG.)  V:ir.,  qrmdilMrenl. 
A  soi  meismes  froncbitt  et  (jnndrilla. 

(.Won.  nrmiarl,  Richol.  368.  f«  253''. "i 
Ens  en  lor  maisons  mnrmnrerent 
Encontre  Den  el  nrondilerent. 

<U!'.  Psitim..  cv,  p.  333,  'Mirhol  , 

Grant  noise  vont  entre  .inx  menant, 
Contre  lonr  Dcn  vont  tiondniiJhnt. 

(Bible,  Uichel.  763,  f  ïMO».) 
Si  grondirerenl  e  mnrmnrerenl. 
(I)il  dn  liesanl.  Richel.  19525,  P  119  r".) 
Vous  grondiWes  tos  jors  contre  la  piti(^ 
Dieu.  (Vie  ctmir.  déplus,  s.  confess.,  Maz. 
568,  f»  211=.) 

Li  ppchjpz  de  cens  qui  murmurent  et 
gondrillent.  (Laurent,  Somme,  ms.  Alen- 
çon  27,  f"  5  V".) 

Il  commence  a  murmurer  entre  ses  denz 
et  gondrillier.  {Ib.) 

11  mouvra  son  chief  et  baiera  de  ses 
mains  et  il  iiienra  son  volt  en  gondrillant. 
(Bible,  Maz.  684,  f°  28^) 

Il  muera  son  vis  en  grondillant.  {Ib., 
Richel.  901,  f"  33^) 

Grundillasies  en  voz  tabernacles  et 
déistes  :  Nostre  Seignor  nous  haist.  (Bible, 
Richel.  1,  f"  49''.)  Le  m  s.  porte  très  lisible- 
ment arundillastes.  Lat.,  murmurastis. 
(Deut.,  T,  27.) 

Comment  ceste  eaue  grondelle  en  cour- 
rant  sur  ces  pierres.  {PAh&GKxyK,Esr.laiir.., 
p.  618,  Génin.) 

—  Grogner,  en  parlant  dn  cochon  : 

Le  pork  grtmdilc.  irelyne  patyle. 
{The  trealise   of  Wnller   de  Rililesworth,  |i     152, 
Wright.) 

—  InQn.  pris  subst.,  murmure  : 

Qu'il  lessent  leur  groniîîWier.  (Bible,  Ri- 
chel. 899,  f»  63'.) 

GRONDIN,  s.  m.,  animal  qui  grogne  : 
Un  porc,  c'est  un  grondin.  (G.  Bouchet, 
Serees,  III,  129,  Roybet.) 

ORONDiNE,  s.  f.,  tenture  pour  préser- 
ver des  moustiques  : 

Connopeum,  grondine.  [Gl.  l.-g.,  Richel. 
1.  7692.) 

GRONDiR,  groundir,  verbe. 

—  Nentr.,  grogner,  murmurer: 

Jamais  li  autre  n'oseroient  grandir. 
(Lei  Loherains,    lus.   Monlp.,    f  &\.'  :  P.    Paris, 

2'  chans.,  vxxv.) 
Etli  j  liant  grondisent  anlresi  comme  porc?.. 
(Coon  de  Nanlenil,  P.  Meyer,  Remania,  XIII, 
p.  23.) 

Tiecelin  parla  cl  grandi. 

(licnarl,  7365,  Méon.) 

Tiercclins  parla  et  grmndi. 

(III.,  var.) 
Si  n'osa  parler  ne  grandir. 
(De  Consl.  du  llnmel,  Montaiglon  el  Raynaud, 
Fahl.,  IV,  191.) 

Chastiez  vus  d'iraistre  et  vos  boche  de 
qrondir  folement.  (1279,  Comment,  s.  le 
'Nouv.  Test.,  ms.  Oxf.,  Bodl.  Douce  270, 
["  50  r»,  et  ms.  Uiurlres  371,  f'  19  r.) 


GRO 

—  Act.,  murmurer  : 

Si  ke  il  n'osenl  un  tout  seul  mol  ijrandir. 
(Akcuses  de  Monveron,    Chans.,   ms.  Rcrnc  ,389, 
f°  92  r°.  1 

GRONDIRER,  voir  Grondillieii. 

GRONDissEMENT,    S.     m-,    niuriiiure, 
chuchotement  : 

Et  moifine  tcil  gronâinsement. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1858,  f  53'. ^ 

GRONDOiER,  V.  a.,  gronder  : 
Des  lors  le  comença  a  grondoier.  (Est. 
de  Eracl.  Emp.,  xxxii,  20,  Hist.  des  crois.) 

GRONDRE,  groindre,  gondre.  v.  n.,  mur- 
murer, gronder: 

Tant  en   done  a  tes  homes  que   nns   n'en  sace 
\()ondre. 
(Roum.  d'Alij:..  f  49'',  Michelaal.l 

Lors  començas  nn  poi  a  grondre. 

(Renarl,  Br.  VI,  691,  Martin.) 

^îs  sel  li  lox  un  mot  respondre, 
?ie  contre  lui  n'en  o-e  groindre. 

(//'.,  Br.  1'',  2733.) 

Contre  Virgile  n'ose  grondre. 
N'ose  parler,  n'ose  respondre. 

(Dolop.,  10301,  Eibl.  elz.) 

Donc  coramencha  Sathan  a  grondre. 

(L'Amcacie  N.-B.,  p.  7,  Chassant. ^ 
Chastiez  vos  de  corrocer  et  de  gvoindre 
folement  de  voz  boches,  (xm"  s.,  Serm., 
ms.  Poitiers  124,  f°  30  r".) 

Et  va  pensant    tel  chouse    dnnl   puis    fii  Girart 
[gondre. 
(Gif.    de   Ross.,    688,  Mignard.)  Var.  de  l'Ars.. 
grondre. 

Batre  et  cemondrc 
Les  simples  gens  qui  n'osent  grondre. 

(Tomliel  de  Charltose.) 

Norra.,  Guernesey,  grondre. 

GRONER,  V.  n.,  chanter  : 
A  .1.   main  par  sonc  l'anhe,  qanl   l'aloete  gronr. 
Montèrent  .i.  angardo  q'uns  hruillez  avirone. 
(J.  Bon.,  Sn.t.,  ccxx,  Miihel.^ 

GRONGER,  V.  a.,  fMppev  du  poing  sur 
le  visage  : 

Lui  dist  moult  oultracîeusement  que  il 
nientoit  par  sa  gorge,  et  que  se  il  en  par- 
loit  plus,  que  il  le  grongeroil  du  poing, 
qui  est  a  dire,  que  il  le  ferroit  du  poing. 
(1377,  Arch.  .1.1  110,  piècii  341.) 

GRONGNE,  voir  Groingne. 

GRONGNEE,  voir  Groingnie. 

GRONGNET,  voir  Groignkt. 

GRONGNiE,  voir  Groinr.nie. 

GRONiR,  voir  Grognir. 

GRONISSEMENT,    VOir     GROGNISSEMKNT. 

GRONNET,  adj.,  vigoureux  ? 

J'ay  veu  qu'esloye  mignonnet. 
Chantant  entre  les  dainoisoUes  ; 
L'ng  corps  fectis,  sade,  gronnel. 
Penses  qu'avoyo  des  plus  belles. 
(CoQUILL.,  Manol.  du  Pitijs,  II,  244,  Bil'I.  «M 
GRONNISSEMENT,  VOir  GROGNISSEMENI. 


GRONSONNER, 

grogner  : 


-cir,  V.   n..  murmurer, 


GRO 


GRO 


GRO 


365 


Mais  je  cr.ii  bien,  par  saint  Germain, 
Qoe  Tos  cait  toil  choze  doaeir. 
Que  que  en  doie  yronsonneiry 
Oui  m'a  coatei  plas  Je  .c.  souz. 
iIllTEB.,  De  Chariot  le  Juif,  I,  293,  Jub.) 

Giios,  grotix,  s.  m.,  grosseur  : 

Keaduz  en  est  mis  olifans  el  r/ros. 

(liol.,  '2-293,  Millier.) 

Coe  yma,;'e  i  a  fait  Je  (rrose  et  Je  longnr  ; 
Biele  Tu  et  bien  faite,  si  ot  mainte  coulor, 
Aasi  corn  Alixandres  Je  gros  et  de  lonjîoui. 

{Rouin.  d'Alix.,  f'  58%  Miclielant.) 
Li  plusour  Jes  barons  se  sunt  eatr'acordé 
Qn*a  DooQ  ne  fauJront  ponr  nulle  poosté. 
Que  son  pero  Gnion  leur  a  moult  reserablô 
De  granJeiche,  Je  grox,  de  sens  et  Je  bonté. 
IDooit  de  ilttietice,  1837,  A.  P.) 
Doyvoiil   cslre    lesdit  rnz   du  groux  du 
poind'iing  homme.  (0^.  clauslr.de  S.  Oijan, 
m,  Génin.) 

—  Tout  ce  qu'un  chanoine  prélevait  de 
son  bénéfice  en  fruits  principaux,  et  non 
par  distributions.  (Hist.  de  la  cathédrale 
■te  Poitiers,  par  M.  l'abbé  Auber,  t.  II, 
p.  339.) 

Ordonne  que  monsieur  le  fabricueur  et 
i;3  grossiers  de  Vouillé  affermeront  leurs 
iro».  (1374,  Ste-Radeg.,  Reg.  capit-,  Aroli. 
v'ienne.) 

GROSSIS,  voir  Grobis. 

'  CHOSE,  voir  Croisse. 

1 

I  aiiosiLLERE,  s.  f.,  lieu  planté  de  gro- 

.eillers  : 

I  Geull'roi  de  la  Grosillere.  (1294,  Trans., 
i').-Jul.,  Arch.  Ind.-et-L.) 

'  GROsisME,  adj.,  très  gros  : 
Grosismes  sunt  couie  il  est  convenable  a 
jr  longesse.  (Voy.  de. Marc  Pot,   c.   CXCI, 


I  GROSLEE,  s.  f.,  repas  : 

Lesquels  lurent  un  soir  par  nuit  en  une 
eziere...  de  laquelle  il  voloient  apporter 
les  raius  et  des  cosses  pour  faire  une 
roslee  aus  champs,  ou  les  plusieurs  d'eulz 

irdoient  bestes  en  pasture.  (1338,  Aich. 
,1  86,  pièce  164.) 

]  GROSLER,  voir  Groler. 

JGROSLIER,   voir  GnnLLIi:H. 

GRosoLTiER,  -  lliier,  s.  111.,  sorte  de 
lagistral  : 

Cilly  persone  qui  avreyt  offendu  eis 
|i03es  dessus  dites  neutre  advoyé,  noutre 
iisermeister  ou  nonlre  grosoulier  lu  dey- 
,int  prendre  et  di'slinir  tiiuque  li  boririMs 
liusunt  consed  qu'il  en  voraiit  faire.  (1372, 
'•'■h.  Frib.,  1'»  Coll.  des  lois,  w  5V, 
;  16  vo.) 

Apres  lesditz  .1111.  banderet  soit  esliet  au.\i 
Imunelmant  per  lo  plius  nostre  Orosou- 
iier.  (1404,  Conslit.  de  Frib.,  Rec.  dipl  , 
|.  p.  SS.) 

ISoitadvoyez,  consel,  buriermeister,  gro- 
Utliier,  banderet.  {Ib.,  p.  56.) 

iROssAciON,  g.  f.,  action  de  grossoyer, 
crire  : 

-t  quant  a  la  vision  et  grossacion  de  ces 
senli-s.  (1434,  Compl.  de  Neveis,  GC  30, 
l  r»,  Arch.  mun.  Nevers.) 


GR0ss.\GE,  S.  m.,  vente  en  gros  : 

Pour  ces  causes  et  autres  a  ce  nous  mou 
vans,  avons  accordé  et  accordons  ausdis 
grossiers  de  poisson  de  mer  tous  les  articles 
dessus  declairiez,  pour  par  eulx  et  leurs 
successeurs  ofticiers  dudil  grossage  de 
poisson  de  mer  joir  et  user  jusques  a 
nostre  vouleuté  et  rappel.  (1474,  A^OMO.  or- 
donn.  de  l'échevin.au  sujet  des  marchands  de 
poisson  de  mer,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd. 
du  Tiers  Elat,  t.  II,  p.  364.) 

GROSSAIEMENT,   Volr  GR0SS0IE.MENT. 

onossAiLi.E,  s.  f.,  haute  futaie '/ 
Enz  hotmues,  en    femmes,    en    boix  de 
grossaille  jurie  et  eu  toutes  autres  rentes 
et  issues  die   la   ditte  ville.   (1291,   Coll.  de 
Lorr.,  974,  Uichel.) 

GROSSAIRE,  s.  Ml.,  Secrétaire  qul  fait  la 
grosse  d'un  acte  : 

Nostre  aimé  mestre  Bernart  lira,grûssaire 
du  Saint  Pere,  par  devers  nostre  très  chier 
et  féal  ami  le  cardinal  vischancclier. 
(1338,  Arch.  JJ  69,  pièce  366.) 

GROSSE,  voir  GnoissE. 

GROssEiF,  adj.,  grossier  : 
.VI.  dras  grosseis   noes.  (1305,    .\rch.  K 
37a,  pièce  2.) 

GRossEiLLKR,  V.  n.,  gronder  : 

Et  d'un  russel  qui  parniy  la  contrée 

Bruit  et  grosseille. 
(G.  M.vcu.,  Poés.,  Richel.  9-221,  f"  S-f.) 

GROSSEIS,  voir  Groisseis. 

1.  GitossELET,  S.  Hi.,  groseillc  : 
i}rosselels,   grouselles.   Va;    crispas.  (JVo- 

mencl.  oclil.) 

2.  GROSSEL.ET,  adj.,  un  peu  gros  : 

Je  vy  dessous  les  cbous  feuillus 

Jouster  les  gouttes  rondelettes, 

Qui  de  l'eau  tombant  de  la  sus 

.Se  faisoyenl  Jesja  grosseletlet. 
(Bau,  Poés.  ch.,  p.  43,  Becq  de  Kouquières.) 

Or  la  beauté  des  yeux  est  qu'ils  soyent 
ffrossc/e/s.  (1-oYs  Guvo".v,  Miroir  de  la  beauté. 
I,  l'.io,  éd.  1613.) 

1.  GROSSEMENT,  adv.,  grandement  : 
Grossement  deceux  el  laidement.    (1313, 
Arch.  .1  223,  pièce  12.) 

Se  li  habitaus  estoient  riches,  il  feroient 
plus  granz  contralz  que  maintenant,  don  li 
sires  vaudroit  mehuz  el  plux  grossement 
que  devant.  (1348,  A/francli.  de^Gy,  Arch. 
mun.  Gy.) 

Celle  hayne  cousla  depuis  si  grossement 
au  royaume  de  France  que  les  traces  en 
parurent  cent  ans  apries.  (Fuoiss.,  CAron., 
111,  97,  Luce.) 

El  comme  il  alloil  par  mer,  rencontrè- 
rent unei-'rossenave  de  Sarrazins,  laquelle 
lautosl  ils  combatlireul  tant  que  elle  fut 
prise,  el  grossement  y  gaiguerent.  (Le  Livre 
(les  faicts  du  mareschal  de  lioucicaut,  2"  p., 
ch.  13,  buchou.) 

—  Grossièrement,  d'une  manière  gros- 
sière : 

Grassement  li  a  responJu. 

(Florimonl.  liichul.  1376,  P  GT.) 

Il  parlent 9rosse7nen(  et  orgueilleusement. 
I1279,-La01iknt,  Somme,  ms.  Chartres  371, 
f"  60  r«.) 


Soient  faites  loges  devant  et  fait  dedans 
.XII.  pallaces  el  lis  grossement  pour  povre 
gens.  (1314,  Titres  de  la  maison  d'Anjou 
Arch.  P  1334,  pièce  823.) 

Nourris  grossement.  (Oressie,  Etti, 
l°62S  éd.  1488.) 

Livre  grassement  et  rudement  composé. 
(Traict.  de  Salemon,  ms.  Genève  165. 
1»  107  vo.) 

Les  Anglois  ne  sont  pas  si  subtilz  en 
traictez  et  en  appoinctemens  comme  sont 
les  Françoys,  et,  quelque  chose  que  l'on 
en  die,  ilz  vont  assez  grossement  eu  be- 
songne.  (Cojimynes,  Mem.,  IV,  9,  Soc.  de 
ni.  de  Fr.) 

Grossement  et   lourdement,  pingui   seu 
crassa  .Minerva,  crassiore   musa.  (R.  Est 
Pet.  Dict.fr.-lat.) 

Voulentiers  se  vestoit  assez  grossement. 
(D.  Sauvage  de  Fontenaili.es,  Hist.  du 
Royaume  de  Naples,  f°  230  r».) 

Les  paisans,  pour  estre  accoustumez  aux 
lieux  champestres,  vivans  grossement,  ab- 
horrent la  conversation  des  sens  de  court 
el  des  villes.  (Grcget,  Div.  lec,  IV,  vu, 
éd.  1583.) 

—  En  gros  ; 

Considérer...  grossement  et  en  ligure 
(Ores.\ie,  Etii.,  liichel.  2ii4,  f"  SCil.) 

2.  GROSSEMENT,  s.  111.,  rédacliou,  Irais 
d'écritures  : 

Pour  escripture,  copies,  grossement  d'en- 
questes  de  procez.  (1344,  Ord.,  n,  2'22.) 

Ledit  petit  Jehan  avoit  frappé  ou  balu 
longtemps  paravanl  ledit  du  Bust,  pour 
aucune  noise  qu'ils  i;urenl  ensemble,  a 
cause  que  ledit  du  Bust  lui  demandoil  la 
grosse  el  seel  d'une  obligation,  en  quoy 
ledit  petit  Jehan  estoit  obligé  a  celluy 
Oudin  du  Bust,  el  de  laquelle  ledit  petit 
Jehan  avoit  payé  le  principal  el  ne  restoil 
que  ledit  grossement  et  seel.  (J.de  Troyes, 
Citron,  scand.,  p.  287,  .Hl.  li;20.) 

GiiussEou,  -  our,  s.  m.,  niarcliand  en 
gros  : 

Qe  laverner  ne  soit  grossour  de  vyn. 
(1311,  Mandem.  d'Ed.  II,  sur  la  vente  des 
vins  de  Gasc,  Uelpit,  Doc.  fr.  en  Anglet., 
p.  43.) 

GRossEu,  verbe. 

—  Act.,  écrire  en  grosses  lettres,  rédiger, 
écrire  en  général  : 

Que  toutes  les  notles    et  prolocoUes 

qui  autresfoiz  n'auront  esté  grossees  vous 
ycelles  selon  le  fait  et  qualité  d'ycelles 
grossez  et  mettez  en  forme  dehue.  (1391, 
Arch.  P  13332,  pièce  70.) 

Et  en  furent  lettres  levées  el  instrumens 
publiques  escrips  et  grosses.  (Froiss., 
Cliron.,  II,  297,  Luce,  ms.  Home.) 

Mes  les  carlres  ne  furent  mies  si  tost 
escriptez  ne  grosseez.  (1d.,  ib.,  VI,  242, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

Pluiscurs  devises,  ordonnancbes  et 
aliances  escriptes,  grossees  et  saiellees. 
(Id.,  ib.,  II,  292,  Luce,  ms.  Amiius,  f°57.) 

Pour  avoir  escripl,  minuté  el  grosse  plu- 
sieurs foiz  le  papier  dudit  taux  el  aide. 
(1441,  Itichel.  Cab.  des  titr.,  Bailon.) 

A  esté  grosse  (ce  livre)  par  Daviii  Aidjerl 
l'an  de  grâce  mil  CGCCLXll.  {Ilisl.  des  Emp., 
Ars.  5089,  l'rol.) 

.!(/  exlraicl  le   prisunl  et  public   iustru- 


36ft 


GRO 


mcnl  de  ses  nclc?  et  not^^,  grosff  el  red- 
dipé  en  cesie  présente  el  publique  forme. 
(1481,  Aeeord,  Pr.  de  VH.  de  Nim., 
III,  M6.1 

Je  ine  suiz  fi  meiiremenl  informé  que  je 
n'av  fail  les  liistoiros  grosser  que  l'an  ne 
fnst  passé  aproz  qu'elles  sont  advenues 
afin  que  plus  vraiemeul  j'en  peusse  estre 
cerlaïu.  {Continuât,  de  la  Chron.  de  Mons- 
trelet,  prol.,  Biit.  Mus.,  llarl.  4424.) 

Nous  eussions  examiné  plusieurs  tes- 
moings,  et  iceulx  fais  grosser  et  mettre  en 
forme  deue  de  inforuialion.  {Sentence  du 
moisir*  des  eaux  et  forests  du  duclié  d'Or- 
léans, ap.  I.e  Clerc  de  Dofiy,  I,  f°  297  v», 
Arch.  Loiret.) 

Bonne  parlye  des  articles  sont  ja  grossez 
en  parceuiin.  (1539,  Pap.  d'El.  de  Gran- 
velte,  V,  571,  Doc.  inéd.) 

—  Réfl.,  au  sens  passif,  être  écrit  : 

Hz  ont  ordonné  que  l'arrcsl  donné  pour 
la  ville  contre  Raymonl  Dodieu  iiour  la 
barre,  duquel  est  laicte  mencion  en  ladite 
lettre  niissoire  dudil  maislre  Haubert  Ca- 
mus, ne  se  grossera  point  ne  lèvera  d^^  la 
court  de  parlement.  (2  janv.  1416,  Reg. 
tons,  de  Lyon,  p.  20,  Guigue.; 

GuossERiE,  s.  f.,  grossièreté  : 

J'espcre  neantmoins  en  Dieu  de  vous 
envoyer  tout  l'œuvre  tellement  aseancé  et 
augmenté  de  cboses  prouffltables,  el  si 
bien  (en  partie)  limée,  et  repurgee  de  ses 
premières  faultes  et  de  sa  rusticité  et 
grosseiie,  que  peull  estre  elle  vous  agréera 
mieux  qu'au  par  avant.  ( Belle-For.,  Secr. 
de  lagric,  p.  366,  éd.  1377.) 

Leur  grosserie  et  barbarisme.  (J.  de  B.4R- 
RAUD,  Epit.  dorées  de  Guevara,  f"  173  v°, 
éd.  1584.) 

Elle  se  moque  de  moy,  me  reprochant 
la  grosserie  de  mon  esprit.  (J.  Maugin, 
Noble  Trist.  de  Leonn.,  c.  xlii,  éd.  1386.) 

Adouci  la  grosserie  populaire.  (Du  Fail, 
C.  d'Eutr.,  XXX,  Bibl.  clz.) 

C'esloit  une  praud  grosserie  et  mauvaise 
raison.  (Bkant.,  Gr.  Cap.  fr.,  tll,  97,  La- 
lanne.) 

—  Valetaille  : 

Le  noier  est  fort  utile  au  mesnage,  le 
fournissant  i)Our  toute  l'année  de  nois  et 
d'huile,  laal  pour  manger  en  la  grosserie 
de  la  famille...  que  pour  brusier  a  la  lampe. 
(0.  DE  Serr.,  Th.  d'agr.,  VI,  26,  éd.  16U5.) 

—  Ouvrage  grossier  : 

Bien  lieureux  cstoil  le  capitaine  quipou- 
voit  dire  avoir  en  sa  compaignie  vingt  ou 
trente  harqnt^buz  et  fournimens  de  .Milan. 
Certes  ce  n'esloil  que  gros.-<erie.  (Brant., 
Gr.  Cap.  fr.,  VI,  74,  Lalr.nue.) 

Cène  sont  que  toutes  jrosseries,  bifferies 
el  drôleries,  au  prix  des  belles  el  superbes 
(açous,  coilTures  gentilles,  inventions  el 
orucmeDs  de  uoslre  royne.  (ID.,  des 
fiâmes,  VIII,  31.) 

Poil.,  grosseries,  toutes  les  céréales  ex- 
cepté le  froment. 

GHOSSESSE,  -  eche,  groissece,  groisece, 
yroixece,  s.  1 ,  grosseur,  embonpoint  : 

Mftis  D'ereal  mie  d'oa  semblant. 
D'une  groiufce  oe  d'ao  graol  (les  deux  palmier»). 
(Bru/,  ms.  Muoicb,  3915,  Vollm.) 
Li  ventres  desoz  soit  leiz  ke  il  ne  soit  pe- 
sanz  du  groissece,  ue  lloibcs  de  tenneuece. 
(St  <i«K(;.,  Jub,  |i.  'Mo,  Koersicr.) 


GRO 

Selonc  la^roi.Tew  de;  racines.  (S.  Bf.RN., 
Serm.,  Ricbel.  24768,  f°  126  v».) 

Cbil  .m.  arbre  estoieul  luit  d'une  gros- 
seche  et  d'une  liallor.  (S.  Graal,  Ricliel. 
24394,  f'-Sâ'.) 

Por  la  pesanlume  de  son  cors  et  por  la 
qroisece  de  lui.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Sle-Gcn.,  1°  2d9''.)  P.  Paris,  grossesse. 

—  Grosseur,  tumeur  : 

La  ctiair  mollifie  ]os^  grossesses  des  npns- 
lumes.  (Jard.  de  santé,  1,  151,  impr.  la  .Mi- 
nerve.) 

—  Grossièreté  : 

La  grossesse  des  liumeurs.  {Jaid.  de 
santé,  I,  1,  imp.  la  Minerve.) 

—  Rigueur  : 

Ensi  cstoient  tormenlé  par  la  groissece 
dou  tans.  {Hist.  de  Jul  César,  ms.  S.-Omer 
722,  f  133'.) 

GBOSSET,  adj.,  un  peu  gros  : 
Bouctie  petite,  auques  grossete. 

(Parlon.,  Richel.  19152,  f  139'.) 

Se  il  a  nou  grosset  cnimi  le  meen  arteil 
destre.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  201,  Cha- 
baille.) 

Au  père  retraoil  il  des  euz  que  il  avoit 
un  pou  grrossez.  (GniLL.  de  Tyh,  XVI,  1, 
P.  Paris.) 

Un  chauderon  d'argent  blanc,  roont  el 
assez  grosset.  (13iiO,  învent.  du  duc  d'An- 
jou, n°  761,  Laborde.) 

Une  pièce  de  toile  asses  grossete.  (1474, 
Inv.  des  bagues  de  Gabriellc  de  Lnlour, 
Ann.  de  la  Soc.  d'hist.  de  Fr.,  1880,  p.  286.) 

Quelque  corps  un  peu  plus  grosset. 
(.\l0KT.,  Ess.,  11,  37,  p.  513,  éd.  1593.) 

Bas- Valais,  Vionnaz,  grosel,  un  peu  gros. 

Nom  propre,  Grosset. 

GROSSETÉ,  groisseté,  s.  f.,  grossièreté  : 

La  groisseté  des  humors.  (Brun,  de  Long 
lîORC,"  Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f"  25".) 

La  grossete  de  l'eau  se  decuict.  (Miroir 
iVAlquimie,  p.  20,  éd.  1337.) 

GiiossETEMENT,  adv.,  BH  gros  : 

Ai  je  la  matire  reprise, 

Grosselemnil,  selouc  la  lelre, 

Et  la  vueil  en  ce  romans  mètre. 

(GciART,  Huy.  lign  ,  prol.,  354,  Buclion.) 

Je  m'en  passe  legierement, 

Si  l'espondrai  gro^selfineiU  (la  fablej. 

(fabt.  d'Un.,  Ars.  5069,  f"  iSO''.) 

GuossEUit,  groisseur,  s.  f.,  grossesse  : 

Gésir  d'enfant,  ou  de  langeur,  ou  de 
grotSSCMr  près  de  son  terme.  (BeaCM., 
Cout.  du  Beauv.,  ch.  xliv,  20,  Rcuguot.) 

Comme  Ysabel  lille  du  feu  Gernrt  eust 
esté  enproissie  sjjnz  mariage,  laquelle  gros- 
seur  pour  double   de   sou  père    el   de  sa 

mère elle    eust   celée.   (1377,   Arch.  JJ 

112,  pièce  107.) 

—  Grossièreté  : 

Pour  le  grosseur  et  le  inurbanilé  et  ru- 
desse du  'peu|>le  de  Scilbie.  (FosSETIEB, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  1,  f»  56  v».) 

Imbécillité  et  grosseur  d'esprit.  (G.  BOU- 
CHET,  Serees,  111,  64,  Boucbel.) 

GROSSIER,  s.  m.,  marchand  en  gros, 
terme  ^'appli(|ua|]|   ;i   plusieurs  métiers  : 


GRO 

Nus  ne  puet  estre  fevre  a  Paris,  c'est  a 
savoir  marischax,  greifiers,  hiaumiers, 
veilliers,  grossiers,  que  il  n'nchate  le  mes- 
lier  du  roy.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.. 
l''   p.,   XV,  1,  Lospinasse   et  Bonuardot.) 

Nou?  voulons que  de  toutes  denrées... 

puisqu'elles  seront  alToirees,  tout  le  com- 
mun en  puisse  avoir  au  prix  comme  les 
grossiers  les  achèteront.  (IZOo,  Lell.  put.  de 
l'Iiil.  le  Bel,  Annuaire  de  la  boulangerie 
des  arrond.  de  St  Denis  el  de  Sceaux, 
p.  207,  Paris  1836.) 

Ordonne  que  monsieur  le  fabricueur  et 
les  grossiers  de  Vouillé  alTermeront  leurs 
sros.  (1374,  Ste-Iiadeg.,  Reg.  capit.,  Arcb. 
Vienne.) 

Tout  ly  envoy  de  poisson  qui  seront 
fais  de  ceulx  de  dehors  a  Amiens,  les  gros- 
siers les  venderont  et  porront  vendre  en 
gros  par  leurs  mains,  par  prenant  seulle- 
ment  pour  leur  salaire  de  la  somme  de 
poisson  .11.  solz  seullement.  (xiv"  s.,  Or- 
donn.  de  l'échevintige  sur  te  commerce  du 
poisson  de  mer,  np.  A.  Tliierrv,  Mon.  inéd. 
du  Tiers  Etal,  t.  Il,  p.  139.) 

La  estoient  tous  ouvriers  mecanicques, 
(jrossiers,  drapiers, poissonniers,  espissiers, 
parmentiers.  (Molinet,  Chron.,  ch.  IX, 
Buchon.) 

Je  ne  voy  si  volontiers 
Les  boutiques  des  grotsirrg. 
Comme  j'aime  en  chaque  rue 
Les  bouchons  des  taverniers. 
(Veux-de-Vire  de  J.  Le  IIoia\  Xî.vi,  Jaooli.) 

Et  jusqu'au  commencement  du  xviii"  s.  : 
Marchand    grossier   vend    csloffes,   etc. 

{Aclii  de  1614,   La   Bassée,    ap.  La  Fons- 

Gtoss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Défendons  en  outre  ausdits  grossiers  et 
merciers  de  mettre  eux  mêmes  des  coupons 
d'étoffes  audites  vendues.  {Ordonnances  des 
magistrats  de  Lille,  17  oct.  1716,  a|i.  Ver- 
messe,  Vicl.   du  pal.  de  la  Flandre,  \>.  276.) 

Lille,  Champ,  et  Canada,  grossier,  mar- 
chand en  gros. 
GROSSIEREMENT,  adv.,  en  gros  : 
11  convient  parler  figuralment  et  grossière 
ment.  (Oresme,  Elh.,  x,  16,  éd.  1488.) 

GUOSSIN,  S.  m.  i 

Ung  petit  monceau  de  lait  et  grossiii 
receut  de  myne  cuyvreuse.  {Comptes  de/ 
mines  de  Jacques  Cœur,  Arch.  KK  Uli 
f"  194  v».) 

GROssoiEMENT,  -  aicment,  s.  m.,  act' 
grossoyé  : 

Les  minutes  elgrossaiemens.  {Compte  d< 
.taquet  de  Loynes,  1419-1421,  Forteresse 
Despence,  xi,  Aicli,  uiun.  Orléans.) 

GROssoiER,  -  oyer,  -  ier,  verbe. 

—  Act.,  grossir: 

Si  tu  les  oys  abayer  ou  grossoyer  jec 
menée,  laisse  aler  les  autres  chieus.  {m 
dus,  I»  34  v,  Blaze.) 

—  Neutr.,  grossir,  devenir  gros  : 

La   mer  grossoyoit.  (.Ioinv.,  eh.  cxxvi 

Wailly.) 

Quant  je  lis  ou  livre  de  jiye 
Les  lunettes  prens  pour  le  mieuli  :  I 

Par  quoy  la  lettre  me  groasoye  \ 

Et  n'y  voy  ce  que  je  souloye  | 

(fof.s.  ue  Charles  d'Orl.,  p.  190,  CliainpolliOD.) 


GRO 


GRO 


GRO 


369 


GUossoYE,  S.  f.,  iranscriptioli  irune 
uiliiiite  en  crosse  : 

Et  aiid.  procureur  pour  la  grossni/e  d« 
lad.  ri'i]ii^.ite,  .i.lx.  s.  (1536,  Compte  renAn 
aux  Marrh.  fréq.,  ap.  Manti-lliiM-,  Marrh. 
fréq.,  II,  349.) 

ciio.ssoN,  voir  CroçoiN  2  au  .Supplé- 
ment. 

GKOSSOUR,  voir  Grosseor. 

GHOSSURE,  s.  f.,  grossièreté  : 
Per  cause  de!  groisure  et  Ptobernesse  de 
mesiue  ladite  loyne.  (Stal.  d'Edouard  IV, 
an  VII,  impr.  goib.,  Bibl.  Louvre.) 

GHOiîCEMKXT.  grocement,  gnir.emenl, 
3.  m.,  grondoment,  grognement,  mur- 
mure : 

Tantost  devient  orgÏQse, 

Et  annis  et  envie, 
Et  noise  et  grnremens 

Et  ire  et  jalonsie. 
(Dm  vrai  Chimenl  d'am.,  Rictiel.  IS.IS,  f  31fi  ï°.) 
N'i  a  projicemrut  n9  murranre. 
<La  voie  de  Paradis,  Richel.  S37,  <"  91''.) 

N'i  a  Ici  tant  n'en  ait  qu'il  n'i  a  grttcemenl. 

(Uorn,  3i"8,  Michel.) 

GRoucHAUMENT,  adv.,  en  grondant,  en 
grognant  : 

Faire  loi  fait  son  payement 
A  .1.  qui  le  fait  grntichaiimcnl. 
Mais  il  ne  l'ose  refuser 
(Gadi.  d'Arras,  Eracl.,  ms.  Turin,  f  3'.) 


GROUCHiER,  voir  Groucier. 

GROuciEFi,  grousser,-ier,groiicher,-ier, 
gracier ,g)or,her,- ier,  grucer,-ier,  gruchier, 
gruseier,croucier,  v.  n.,  gronder,  grogner, 
murmurer  : 

Callos  ses  fii  l'ocist  d'nn  esquekier; 
Por  seal  ilant  qne  j'en  osai  f/rnrbier 
Me  volt  il  faire  en  sa  cartre  lancliier. 

'Raihb.,  Or/ier,  4410,  Rarrois.) 
Et  II  seignar  en  mit  sn\ent  entre  eus  f/rtichié. 
CGabmer,  s.  Thnm.,  Richel.  13S13,  f°  9  v°.) 
Par  les  forez  po  eit  chacier, 
N'i  ot  si  hardi  forestier 
Ri  contredire  Ij  osast. 
Ne  ja  une   feiz  en  //nixrn.il. 

(Marie,  Lai  d'FJidiic.  37,  Roq.) 
Il  n'est  pas  drois  qu'il  vos  anuît 
De  herbergier  a  vostre  amie. 
—  Damftissele,  je  ne  grime  mie, 
Fait  inesire  Gauvains,  |iarfoil 

(Gauvain,  3G06,  Hippenn.) 
Je  ne  qoier  qu'en  soies  lases 
De  M  amer,  tant  que  j'en  grous. 

(/*.,  4081.) 
Ce  dist  Corsols,  et  nus  n'en  groner. 
Fors  seul  Clarin  t|ni  s'en  corocc. 

(Parloii..  S-2,S1,  Crapclet.) 
.Mains  en  inesdient  et  mains  en  grocenl. 

(h.,  8418.) 
Les  armeures,  qui  qn'cn  doie  grnueier. 
Avéras  tn,  par  Diu  le  droitiirier. 

(Aubercv,  1B03,   Graf.) 
Qne  la  panthère  n'en  grmchanl 
Ou  qn'a  moi  ne  se  courouçast. 
Nicole  dp.  Marcival,  la  Panthère  (/•/lmi)rs,RicheI. 
24432,  f<>lï8\) 
Ke  cil  ne  voisent  grourhatit 
Kl  orront  le  virelai. 
|l-  [.eReiiti.  Rarlsch,  Hom    et past..  III,  41,  19.) 
i  T.    IV. 


Et  se  honte  en  fait,  ja  n'en  grouchera  on. 
(Hakt.  lîicuARs,  Chnitf.,  Vat.  Chr.  1492,^41  v».) 
Kevre,  fet  il,  ne  te  coroce, 
Qu'en  bat  sovent  celi  qui  groiice. 
(La  Jument  an  denltle,  79,  G.  liaynaud,  Rnmunia, 
t.  XII,  p.  2-2-2.) 

Mais  ja  par  moi  n'en  iert  gracié 
De  ce  que  il  est  arosez. 
(De  ta  Sorisete  dex  Eslopes,  Montaiglon  et  Raynaud, 
Faciaux,  IV,  165.) 
Qui  gracier  en  vodra,  si  grauce. 
Qui  correcier,  si  s'en  corrouce. 

(«««•,  11693,  Mcon.) 
On  que  honte  et  paor  en  croncent. 

(».,  ms.  Corsini,  f  52''.) 
Dont    mains  graucent  de   cuers   qui  des  dens  sont 
Irians. 
Le  Vit  des  Mais,  ap.  Jub.,  Kaiiv.  Hec,   I,    184.) 

Enquor  va  grachant  la  forniere. 
Qui  est  moût  orgueliose  et  fîere. 
(Est.  de  Goz,   Vilains  de  Versan,  i'ii,  Reg.  redd. 
M.  S.  M.) 

Ils  gruscereni  vers  Deu.  {Sarmons  en 
prose,  Richel.  19325,  f"  157  v.) 

Sans  ceu  que  je  ne  aucun  de  mes  hers 
en  puisson  de  riens  grouehier  ne  venir  en- 
contre. (Ch.  de  1286,  S.  Wandr.,  Arcb.  S.- 
Inf.) 

II  la  Tonloit  baisior,  mais  elle  ;.loit  grouçant. 

[Le  DU  de  Ménage,  31,  Trébutien.) 

Aucun  de  ses  familes  groussoient  de  ce 
qu'il  fesoit  si  larges  aumosnes.  (Joinvii.le, 
Hist.  de  St  Louis,  p.  23-2,  Michel.) 

Mes  11  tnesafîps  n'ot  oncques  esté  en  cel 
pais  ne  ne  connt  la  contrée,  si  grouca 
d'aler  i.  ( Vie  Bt  mir.  déplus,  s.  confess., 
Maz.  ses,  f»  223». ) 

Charles  li  Ch:.uf  en  a  plos  que  Lois  grvuciè. 
(Gir.  de  Ross.,  168,  Mignard.)  Impr.,  grondé. 

Et  entr'euz  en  ont  fort  grouné. 
(GoDF.FBOï  DE  Parjs,  CItroit.,  "2478,  Buchon.) 

Par  qnoy  ne  deussiez  pas  tjrocer 

N'a  moy  .si  asprement  lencer. 
(DECtlILLEviLLE,  Trois  Pelerinaigcs,  f  1,3',  impr. 
Instit.) 

Or  ay  de  telz  chiens  foison... 
Souvent  mordent  et  souvent  gronssrnt. 

(iD.,  /*.,  f»  -f.".) 
Se  dnbonaireté  veulx  suivre. 
Qui  est  franche,  courtoise  et  douce,' 
C'est  celle  qui  nul  temps  ne  grouce 
He  riens  (|ui  lui  puist  avenir. 
(J.  Bruyant,  CAf"//-'!"  de  pauvreté  et  de  richesse, 
ap.  Gcnin,  Maisire  Patelin,  Motes,  p.  296.) 
Et  se  nulz  en  froucbe, 
Ou  en  parle  ne  en  yrouchc, 
Fay  le  pugnir  de  son  claim. 

(EusT.,  Desch.,  Poés.,  \l,  318,  A.  T.) 
Je  retourneray,  qni  qu'en  grousse, 

(Maistre  Patelin,  p.  67,  Jacoli.) 
Qu'a  fin  les  nietera,  qui  qu'en  doie  groucier. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  876,  Chrnn.  belg.) 

Quand  le  peuple  d'une  contrée 
Est  tenu  dessoulz  ung  princier 
Si  serré  qn'il  n'ose  groucier. 
(Greran,  Mist.  de  /a  para.,  8994,  G.  Paris.'» 
Impr.,  gronder. 

Et  qu'esse  cy  î  En  grousse  tn  î 
(Farce  des  cinq  Sens,  Ane.  Th.  fr.,  111,  323.) 

Et  si  n'en  eusse  osé  grousser 

Pour  cause  que  je  lui  debrois. 
(Moraliléde  Charité,  Ane.  Th.  fr.,  III,  380.) 

Deux  amis  a  une  bourse. 

L'un  chante  et  l'antre  ^rott.ssi?. 
(Gabr.  iMedrier,  Trésor  des  Sentences,  Anvers 
1564.) 


Par  os  en  bouche 
Se  tait  qui  gronche. 
(Bodvelles,  Prov.,  ap.  Ler  de  Lincy,  l^rov.) 

Et  vray  est  que  quant  femme  est  dis- 
solue a  divers  amans,  ilz  grovcent  l'ung  a 
l'aultreetabayent  comme  chiens. (BoccaCE. 
Nobles  malheureux,  I,  xviii,  f»  25  r°,  éd. 
1515.)  Impr.,  groncent. 

—  Fig.,  en  parlant  du  grondenieut  de  la 
mer  ; 

Une  roche  est  en  mer  seans... 
Contre  qui  la  mer  grouce  et  tance. 

(Dose,  5945,  Méon.) 
Une  roche  est  en  mer  seanz... 
Contre  cui  la  mer  groce  et  tance. 

(«.,  Richel.  1573,  f''  50".) 

—  Infinitif  employé  sul)stanlivenient  : 

One  ci  vaut  don  le  corroder. 
Le  Icrmoier,  ne  le  groner  ? 

(«ose,  Riehel.  1573,  f  58''.) 
Le  lermoier  et  le  groucier  ? 

(/«.,  6874,  Méon.) 

Groncer  est  resté  dans  le  pat.  norm.  H 
s'emploie  particul.  du  côté  de  Vire,  dans 
le  sens  de  gronder.  A  Alençon  il  se  prend 
aussi  dans  le  sens  de  se  cotirroucer.  A 
Cherbourg,  il  signifie  remuer  légèrement. 

1.  GROUEE,  s.  f.,  terre  mêlée  de  ma- 
tière pierreuse  : 

Trois  cens  arpens  de  terre  tant  labou- 
rables que  grovces.  (1457,  Denombr.  de  la 
chastell.d'Andely,  Arcb.  P  307,  f  24  r».) 

Grouée  s'est  conservé  en  liretagne , 
Côtes-du-Nord. 

Cf.  Groe. 

2.  GROUEE,  groliee,  greuee,  s.  f.,  cueil. 
lette  : 

Selon  laquelle  sentence,  ne  voulant  pas- 
ser le  temps  en  oysiveté,  mère  de  tous 
vice,  ains  repatrier  et  reci-eer  les  esprits 
humains  quelques  fois  agitez  des  passions 
mélancoliques,  me  suis  ingéré  mettre  par 
escrit  icelles  joyeuses  histoires,  alliant 
excellents  traicts  de  la  vérité,  fidellement 
recueillis  a  la  grouee  des  meilleurs  arbres 
de  la  forest  de'  Lyons.  (Aotti'.  Fabrique  des 
excell.  Traits  de  vérité,  au,x  lect.,  liibl. 
elz.) 

11  y  a  aussi  une  autre  petite  isle  tirnn 
a  senestre  costé,  nommée  Liiredcnt,  dans 
laquelle  nous  trouvasmes  grande  multi- 
tude de  singes  cornus,  de  poil  orangé, 
lesquels  ont  toujours  la  roupie  au  bout 
du  nez,  comme  nouveau.'^  mariez,  les- 
quelles roupies  deviennent  perles  aussi- 
tost  qu'elles  sont  tombées  a  terre,  que  les 
gens  de  ce  pays  vont  tous  les  matins 
cueillir  par  pannerees,  comme  l'on  fait  la 
grouee  des  Iruicls.  (76.,  j).  35.) 

—  Fig.,  volée,  multitude  : 

Et  onques  on  ne  vit  greuee  d'oisillons 
eulx  parquer  sur  ung  buisson,  comme 
chascun  monta  contre  ledit  boloart.  (Jour- 
nal du  siège,  ms.  Saint-J'etersbourg,  ap. 
lînucber  de  Molandon,  Délivr.  d'Orléans, 
(j.  35.)  Var.,  grouee.  (Ms.  Vatican.) 

Voyia  une  droicte  grohee 

De  gens  de  bien. 

(Mysl.  de  la  l'ass.,  !'  145'',  impr.  ln.stil.) 

En    roucbi,    on    dit   «  une  grouce  de 
47 


370 


GRO 


canc-i  •  ponr  nnf  volée  (\f  canards.  En 
Poitou,  canton  de  Clief-Bontonne,  grouée 
se  dit  surtout  des  petits  poulets  qui 
suivent  leur  mère,  se  pressent  autour 
d'elle.  Dans  la  H.-Norm.,  vallée  d'Yères, 
on  entend  par  grotife  les  pommes  qui 
tombent  avant  le  loeliage;  on  dit  aussi 
egrotture,  grouinage. 

CROUELLE,  voir  Groele. 

GROUBTE,  voir  Groete. 

GROuETEux,  voir  Groeteox. 

(;rouge,  s.  f.,  crosse,  bâton  fourchu  : 

La  dame  i  porta  nae  grouge. 
Et  li  chapelains  la  coorge. 

(Renarl.  3H7,  Méon.) 

GROUGXECSEMEXT,  VOlr  GROIGNOSE- 
MENT. 

cnouGNOis,  s.  m.,  museau  d'un  ani- 
mal  : 

Une  robe  a  femme  fourrée  de  grougnois 
noir.  (1433,  Arcli.  JJ  18i,  pièce  392.) 

GROUGXOYER,  voir  Ghoigkoier. 

GROUILLER,  groullcr,  V.  n.,  gronder  : 

Le  col  grouiile  fort. 
(Ftrc.  des  cinq   sens.  Ane.  Th.  fr.,  III,  311  ) 
Il  ne  sert  riens  qae  de  grouller  : 
Aussi  est  il  soavent  escoai. 

(;*.,  III,  307.) 

Morlagne  (Flandre  française),  grouller, 
gronder. 

GROULARD,  S.  m  ,  sorte  d'oiseau  : 
On  le  voit  se  tenir  sur  les  haultes  sum- 
mitez  des  buissons,  et  remuer  tousjours 
les  aelles  et  pource  qu'il  est  ainsi  incons- 
tant, on  l'a  nommé  un  traquct.  Les  autres 
l'ont  nommé  un  tbyon,  mais  n'avons  sceu 
pourqiioy  autres  un  groulard.  (Bblon  , 
Nat.Jes  oys.,  7,  xviii,  éd.  lo5o.) 

GROULE,  voir  Grole. 

GROULEMENT,  voir  Crolic.ment  au  Sup- 
plément. 

GROULLER,  Voir  Grbuler. 

'jROUMET,  voir  Grcmet. 

GROUMME,  s.  ra.,  gobelet  de  bois  : 

An  groummc  burent,  et  oisillons  barpoient 
Pour  rebaadir  et  le  dra  et  la  drue. 
(Bonquel  du  Boys,  I,  Poés.  fr.  des  \y'  et  xvi*  s., 
X,  198.) 

GROUNAISE,  voir  GORNAISE  au  Supplé- 
ment. 

CROUNDIR,  voir  GnONDin. 

QROUPPIL,  voir  GOOPIL. 

UROUSBQUIN,  voir  Credsequin. 
GROUSER.  voir  Grkusier. 
GHOusiAL,  s.  m.,  grêle  ? 
En  celle  meisme  année  cheyrent 
Trop  grant  grousiali  en  ce  pays, 
Dont  mainte  genl  turent  apofris. 
Oui  perdirent  tout  leurs  ahant. 
Chrou.  deVAbli.  de  Florelfe,  2885,  Mon.  ponr 
«err.  à  I  Hist.  do  liclg.,  t.  VIII  ) 


CRU 


GROUSsiER,  voir  GRorr.TF.R. 

GROiiTER,  v.  a.,  mettre  du  crépi  à  une 
muraille  : 

Si  y  avoit  une  tour  des  Dejectz  ruineuse 
et  dangereuse  de  tumberpour  sa  haulteur, 
si  fut  advisé  d'icelle  abbatlre  a  la  raison 
de  la  muraille,  et  icelle  grouler,  reparer 
et  craneller,  de  sorte  que  fust  defensable 
et  en  seurlé.  (lS3i,  Iteg.  cons.  de  Lim.,  I, 
2i3,  Ruben.) 

Pat.  li  mous.,  ffrewto,  mettre  du  crépi  à 
une  muraille,  deigreuta,  enlever  le  crépi 
en  grattant. 

GROUTONNIEUE,  VOir  GLOUTONNIERE. 

GROUVEL,  s.[ni.,  fleur  d'avoine  : 
Ne  porront  nulz  foulions  louUer  que 
trois  saies  a  une  fois,  et  mectre  sur  les 
dites  trois  saies  iing  pot  de  grouvet,  qui 
est  de  fleur  d'avoine.  (1480,  Slat.  des  saye- 
leurs  d'Amiens,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd. 
du  Tiers  Elat,  11,  380.) 

GROUWER,  V.  a.,  tailler,  émonder: 
Un  fermier  puet  et  pora  despoullier  et 
grouwer  toutes  les  saules  et  poupeles  a 
tieste  qui  sont  autour  des  terres,  près, 
pastures  a  lui  loues,  de  trois  ans  en  trois 
ans.  (1406,  Valenciennes,  ap.  La  Fons, 
Oloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GROux,  voir  Gros. 

GROXOM,  voir  Gruxon. 

GROYE,  voir  Groe. 

GROYER  (SE),  V.  léfl.,  SB  vautef  d'une 
manière  fanfaronne  : 

Quant  il  a  bien  beu,  il  se  vante  goraia, 
sèment  de  sa  vaillantise,  or  il  se  groye, 
(Palsgrave,  Esclairc,  p.  500,  Génin.) 

He  hosteth  him  to  moche  :  il  se  groye 
trop."(lD.,  ib  ,  p.  461.) 

GROZBiz,  voir  Grobis. 

1.  GRU,  s.  ni.,  gruau  :     • 

Les  blez,  orges,  jrus,  pois,  fèves.  (1391, 
Denombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303, 

f»  11  V».) 

A  raison  de  quoi  les  gens  du  roy  nostre 
dit  seigneur,  ou  les  ayans  cause,  prennent 
au  dit  moulin  chacun  an  cinquante  deux 
boisselets  de  moulle,  ainsi  qu'elle  vient, 
moitié  res  et  moitié  combles,  a  la  mesure 
en  quoy  on  reçoit  laditte  moulte,  et  une 
somme  de  gru.  (Cartul.  de  Jumièges,  t.  1, 
p.  30,  ap.  Duc,  Grutum.) 

Il  est  question  du  moulin  a  gru,  et  des 
réparations  qu'on  y  fit  dans  le  Compte  de 
Dieppe,  1403-1406.  (Léop.  Delisle.C/.ajnc, 
p.  481.) 

Le  suppliant  conduisit  une  charretée  de 
grain  ou  gru  pour  mouldrc  au  moulin. 
(1477,  Arch.  ,1,1  206,  pièce  1003.) 

Pour  vendue  de  gru.  (Arch.  munie,  de 
nouen,  reg.  GG,  f"  14  r».) 

Les  mecredi,  vendredi  et  sambedi  après 
les  Brandous,  et  aultres  semblables  jours 
des  aultres  sepmainnes  de  caresme,  l'on 
doit  faire  et  livrer  au  couvent  des  gruz 
d'avenue.  (1550, .Wau.  adminislr.  de  Baume- 
les-Moines,  Arcli.  Jura,  Prost,  p.  67.) 

Ni  grus  ny  riz.  (G.  de  Skyturiers,  Jlfon. 
adm.,  ap.  KiTroul-MoutKuilliird,  [lisl.  de 
Cab.  de  S.  Claude,  11,  332.) 


r.Ru 

Les  brasseurs  sont  appelés  gruarii  dans 
le  Cartulaire  de Foucarmont,  f"  53  v». 

Et  encore  au  xvii'  s.  : 

Gru  le  muid,  mesure  de  Paris,  payera 
comme  orge.  {Tarif  de  1664.1 

Lorr.,  Rémilly,  Comtois  et  Suisse  rom., 
gru,  grjiau.Jura,  piler  les  grus,  piétiner  sur 
place,  marcher  avec  difQculté  après  une 
longue  course.  Champ.,  gru,  son. 

Nom  propre,  Gru. 

2.  GRU,  s.  m.,  le  menu  fretin  : 

Ke  nus  ne  peske  a  tei.';  rois  estroit  ke  le 
gru  i  puise  demoreir.  (1270,  Reg.  atixbans, 
Arch.  S.-Omer,  A  B  xvill,  16,  u°  283.) 

3.  GRU,  voir  Griu. 

GRUAGE,  gruiage,  griage,  s.  m.,  droit 
sur  les  forêts  : 

El  leur  ont  baillé  franc  et  quitte  de  tous 
gruiage,  de  pasture  et  de  tous  autres  usage, 
(LelLde  1281,  .Moreau205,  133  v,  «ichel.) 

Item  les  griages  de  la  chastelenie  de 
MeuUeut  excepté  l'escressement  qui  se  es- 
tant es  fiez  et  arrerefiez  et  es  teneures  di' 
Laroche.  (1298,  Ordonn.,  Dupuy,  cxxxiv, 
46,  Richel.) 

Lesquieus  (bois)  sont  en  nostre  griage. 
(1309,  Arch.  JJ  41,  f»  63  r».) 

Esquieus  nuef  arpens  nous  aviens  gruagi 
aussi  corne  es  autres  bois.  (1315,  Arcb.  J.I 
52,  f°58r°.) 

Pour  les  griages  des  bos  vendus.  (1319, 
Recette  du  Clé  de  Blois,  Arch.  KK  296, 
f»  S  r".) 

Le  gruage  avec  tous  ses  drois.  (1326, 
Arch.  JJ  «4,  f»  97  r».) 

Et  doit  prendre  et  parcevoir  chacun  an  a 
la  feste  de  Saint  Andrieu,  en  l'hoste!  de 
ladite  conciergerie  a  Paris,  ou  la  il  lui  plaisi 
en  ladite  ville,  tout  le  gruage  de  tous  le? 
bois  d'Yveline,  et  de  toutes  les  apparl.- 
nances  et  appendances  d'iceux.  (1338, 
Ord.,  III,  315.) 

Item  le  droit  du  griage  prent  en  .nu.  d., 
.III.  poitevinnez.  (Denombr.  du  baill.  d'Am. 
et  de  Doullens,  Arch.  P  137,  f»  1  v».) 

Lequel  Regnault  venoit  delà  Fertésoubz 
Gevre,  chargé  de  biens  meubles  en  deux 
chariotz,  et  y  amenoit  sa  fiancée  ;  et  quant 
le  suppliant  apercent  ledit  Regnault  et  Cf 
qu'il  menoit,  il  arresta  tout  et  demanda  h 
ladite  flaucée  la  parelote  et  le  gruage,  pour 
ce  que  a  icellui  suppliant  appartenoit  de, 
lever  ledit  gruage  ou  barrage.  (14Sl,Arch.| 
JJ  184,  pièce  146.) 

Ceux  qui  sont  en  grurie  quand  ils  seroDll 
en  couppe  mesurez,  arpentez,  laycz,  crii'Zi 
et  livrez  selon  la  coustume  de  gruage-^ 
(Cotist.  d'Orl.,  ch.  I,  art.  82,  Nouv.  Cout.^ 
gén.,  III,  740''.) 

GRUAL,  adj.,  coinme    gruier,  dresse  !i, 

prendre  la  grue  î  i 

Et  ot  lu  char   plus  blance  que  argent  ne  cristal.; 

Les  ieus  vairs  en  la  leste  comme  faucon  grual.    I 

(Gni  de  Bourg.,  2208,  A.  P.)      ' 

GRUBELLB,  S.  f.  ?  ' 

Deux  potz  de  grubelles  et  autres  phiseur», 
chouses.  (1471-72,  Cumpt.  du  R.  Be»f,l 
p.  258,  Lecoy.) 

URUCELLE,   S.    r.  ? 


GRU 


GRU 


GRU 


371 


la  pris  àeas  etourneaai  et  deas  nieilos  au  ^liis, 
Je  liiy  vins  apporter  avecque  des  grucftliv. 
(Cl.  TORHIN,  OEuf.  poél.,  Egl.,  I,  éd.  lciT2.) 

GRUCEMENT,  VOir  GROUCEME-NT. 

GRUCHiER,  voir  Groucier. 
GRUÇUR,  s.  f.,  gémissement  : 

E  del  gruçur 

Del  paient  cafer  nus  délivre. 

(Cbardrt,  Set  dormans,  1816,  Koch  i 
V.l.  Groucier. 

GRUE,  s.  f.  ? 

Six  harciii:,  quatre  pains  pt  une  grue  de 
veau.  (i421,  Arch.  JJ  171,  pièce  422.) 

GRUECHE,  adj.  f.,  qui  se  nourrit  do 
gruau,  de  son  : 

Tu  as  le  nez  fait  comme  une  truie 
grveche.  (Ber.  de  Verville,  Moy.  de  parv., 
p.  107,  Jacob.) 

GRUEN,  voir  Gruin. 

1.  cnuER,  V.  n.,  fabriquer  du  gruau  : 
Sont  tenus  de   morre   et  gruer.  (1274, 

Franck,  de  Dole,  Arch.  de  Dole.) 

2.  GRUER,  y.  n.,  faire  le  pied  de  grue  ? 

Mais  tous  les  jours  (jnier  soul)z  l'asseurauce 
3ae  cesle  ûebvre  aura  sa  guerisou. 

(ScEVE,  Délie,  cvill.) 

GRUFFUJiuN,  S.  m.,  Hom  d'une  maladie 
les  faucons  : 

Quant  tu  voiz  les  faucons  qui  loichent 
or  piez,  et  traient  a  els  les  pennes  de  lor 
!les  et  de  lor  coes,  sachiez  que  il  ont 
irulfumim.  {Traité  de  fauconn.,  Richel. 
12S81,  f»  85  r».) 

GRUGiER,  V.  n.,  égruger  : 

Et  toutes  les  graines  desdits  lins  et 
îhanvree  je  les  doys  grugier  a  mes  des- 
jens.  (1484,  Ste-Croix,  fioncœur,  Arch. 
^'ienne.) 

GRUGNIR,  voir  Grognir. 

ORUIAGE,  voir  Gruage. 

GRUIEL,  S.  m.? 

S'il  avenoit  a  alcun  drap  mouUiet  u  il 
lUist  a  amander,  fust  par  laner,  iust  par 
jouler, fust  par  enwiseure,fust  par  gruiaus. 
|1262,  Bans  aux  échev.,  00,  ass.  s.  les 
r.rap,  de  Douai,  f»  7  r",  Arch.  mun.  Douai.) 

I  Drap  hoin  et  loial,  et  sans  roie  et  sans 
\ruiel.  (/().) 

I  1.  GRUiER,  S.  m.,  garde-forôt  : 

iBaclelerot  commaoc  a  Diu, 
Je  vois  de  raen  cors  faire  aliu, 
Tons  dis  u'est  mie  gruiers  maire. 
\Cmgié  Baud.    Fastoul  d'Aras,   478,    ap,   Méoa, 
!  Fttbl.,\,  127.) 

I  Jehanue  de  Bar,  comtesse  de  Garennes, 
lainbour  de  la  contei,  a  .Jehan  do  l'O.^spi- 
\;M\  nostre  gruier,  salut.  (1353,  Compte  de 
ean  de  IHospital,  ap.  Servais,  Annales  du 
farrois,  I,  357.) 

Nom  propre,  Gruyer. 

2.  GRUIER,  gruyer,  adj.,  expert  : 

n'i  a  roi  ne  prince  si  gruier, 
l'il  Tuel  parler  d'aucun  bien  grant  :;faiiu, 
ncois  n'en  croie  un  vilain  pautonier, 
or  tant  qu'il  ait  trésor  en  son  uumaire, 


Que  le  meillor  qni  soit  Irusqu'a  Ccsaire, 
Tant  le  sache  prea  et  bon  cliev.ilier. 
(Jacq.  de  Cisoisg,  Chiinn.,  Ilist   litt.,  XXIII,  G31., 
Grand  ruffien  et  gruier  de  tous  les  bor- 
deaux.  (L'ESTOILE,   Mém.,   l''   p.,   p.  65, 
Champollion.) 

Un  gruyer,  par  métaphore,  un  habile 
homme,  un  home  plein  d'expérience,  un 
vieux  gruyer.  (OuD.,  Cur.) 

3.  GRUiEK,  adj.,  dressé  h  prendre  la 
grue  : 

l''ist  porter 
Avec  lui  dens  faucons  gniiers, 
Et  ot  avec  lui  deus  lévriers. 
(Du  Filz  au  seneschal,  628,  ap.  M4on,  Nouv.  Rec., 
Il,  331.) 

GRUiERiE,  s.  f.,  juridiction  d'un  gruier: 

Hz   ont  plusieurs    usaiges   es   bois    de 

gruierie  de  la  conté  d'Aucerre  pour  y  hayer 

et  chassier  a  cors  et  a  cris.  (1486,  Terrier 

du  roi,  Arch.  mun.  Avallon,  II,  1.) 

Lieu  dit,  la  Grérie  (Oise). 

1.  GRUiN,  gruen,  s.  m.,  enveloppe  du 
froment  : 

Que  de  tout  cest  grain  c'on  monoit  en 
se  grange  ke  li  paille  et  li  estrains  et  li 
gruins  et  li  espeillon  en  estoient  sien.  {Ch. 
de  juillet  1241,  N.-D.  de  Cambrai,  Arch. 
Nord.) 

Nous  avons  vendu....  tout  le  hauton  et 
tous  les  fourages  et  le  gruen....  de  nos  et 
de  no  maisnie,  quant  on  vane.  (1233,  Cari. 
Esdras  de  Corbie,  Richel.  1.  17760,  f»114  r».) 

2.  GRUiN,  voir  Groin. 

GRUiN.\RD,  voir  Groignart. 

GRUiNG,  voir  Groin. 

GRUis,  gruys,  grux,  s.  m.,  enveloppe 
du  froment,  gruau  : 

Avoc  le  bran,  avoc  le  gruis. 
(G.  DE  CoiNcl,  Mir.  de  N.-D.,  iiis.  Brux.,  f»  128''.) 
Mors  dessoivre  rose  d'espine. 
Paille  de  grain,  gruix  de  ferine. 
'TaiB.  ne  Marly,  Vers  sur  la  mari,  xixn, 
Crapelet.) 

.V.  setiers  de  gruis  achetés  des  boulen- 
giers  pour  donner  aux  vaches  pour  emgres- 
sier.  (1328,  Compte  d'Odart  de  Laigny, 
Arch.  KK  3%  1°  16  r".) 

Qui  vendera  gruys,  il  le  mesurera  au 
pichet,  sens  fer,  et  a  cul  et  a  comble,  sur 
.V.  s.  {Ordonn.  de  la  ville  de  Vailly,  Arch. 
admin.  de  Reims,  t.  III,  p.  491,  Doc.  inéd.) 

Le  nng  des  jours  l'on  lyvre  ris,  l'autre 
grux.  (Off.  claustr.  de  S.  Oyan,  m,  Génin.) 

Une  manière  de  grux  bien  cler,  a  mode 
de  potage,  qui  est  fait  de  grus  d'avoyne  et 
de  pain,  nommé  des  papetcs.  (Ib.) 

GROisiER,  voir  Greosier. 

GRUME,  S.  f.,  pépin  de  raisin  : 
Des  grumes  pressurées  ou    du  marc  de 
raisins  se  fait  de  la  beuvctte.  (Comenius, 
Janua  aurea  reserala  duarum  linguarum, 
p.  102,  éd.  1639.) 

GRUMEL,  s.  m.,  partie  de  la  poitrine  du 
bœuf  : 

En  la  moitié  de  la  poitrine  de  beuf  a 
quatre  pièces,  dont  la  preuiiere  pièce  a 
nom  le  grumel.  {Ménagier,  II,  80,  Biblioph. 
ir.) 


GuuiiEi.É,  adj.,  ridé,  flétri: 
Del  vent  et  de  la  pluie  ont  la  char  gnmelee. 
{Conq.  de  Jeriis.,  1782,  Hippeau.) 

GRUMELER,  v.  a.,  gronder  : 

Mais  grumeler  vneil  a  ma  porte 
Mon  ni2  le  prince,  en  telle  sorte 
Qu'il  diminue  sa  noblesse. 
(Grincore,  Jni  du  Prince  de^:  Solz,  Sollie,  I,  22  i, 
Bibl.  elz.) 

GRUMBi.EUR,  adj.,  grondeur  ! 

S'il  vient  quelque  jiiulin, 
Gnmeleur  ou  Intin, 
Qni  te  face  hntin 
Pour  avoir  ton  butin, 
Prens  fourche,  houe  et  pic. 
(Complainl.  de  France,  Poés.  fr.  des  \y'  et  \i\'  s., 
VIII,  88.) 

GRUMELEUX,  adj.,  CH  dispute,  en  que- 
relle : 

Vous  qui  honneur  et  armes  et  dames  amez, 

Qnipoursivez  pour  los  et  pris  acquerre. 

Tous  amoureux,  qui  vous  entremettez 

De  faire  diz  et  chançonssnr  la  terre, 

Pe  TOUS  nie  guermenle  et  plain, 

Du  plus  faîngnant,  faux  et  mauvais  villain 

(Jui  oncqnes  fu  et  le  pins  grumeleux, 

(E.  DEScaAMi'S,  Poés.,  liichel.  SiO,  f  21^".) 

Alors  l'evesquo  et  les  ministres 
Furent  entre  euU  fort  grumeleu.r, 
Car  selon  leurs  loy  et  chapitres 
Hz  trouvoient  le  cas  merveilleux. 
(Marcial,  I.manges  de  Marie,  C  12  v°,  éd.  1192.) 

GRUMELLEMENT,   VOif  GUOMELLEMENT. 

GRUMER,  V.  n.,  rendre  des  grumes  de 
raisins  : 

Et  si  elles  grumenl  dedans  le  dit  temps, 
c'est  a  dire  qu'il  apparoisse  par  la  fiente 
qu'ilz  ayent  mangé  raisins,  lesdictes 
bestes  sont  confisquées  a  la  justice. (Coî(S/. 
du  Nyvernais,  r  493  r»,  éd.  1546.) 

GuuMissEAu,  s.  m.,  petit  grumeau  : 
Grumulus,  petit  grumeau,  monceau  ou 

amas,  grumisseau.   {Calepini    Dict.,   B.lle 

1584.) 

GRUN,  s.  m.  ? 

Foyes  de  veaux,  poullets  au  grun. 

(1500,  Cuisine  papale,  p.  61,  Fick.) 

GRUNDILAUNCE,  VOir  GUONDILLANOE. 

GRUNDILLEMENT  ,  VOlr  GrONDILLE- 
.MENT. 

GRUNDILLIER,  VOir  GUONDILLIER. 

GRUNiR,  voir  Grognir. 

GRUNISSEMENT,    VOÎT    GROGNISSEMIÎNT. 

GRUOLLEux,  adj.,  riche  en  gruau  : 
Le  grain  (du  blé  de  Brie)    est   court,  cl 
gruolleux  plus  que   les  autres,  ce  qui  rail 
poiser  le   grain.    (Liebault,   Mais,   rust., 
p.  663,  éd.  1597.) 

CL  Grioteox, 

GRUOTTE,  griotte,  s.  t.,  gruau  : 

Les  fueilles  tendres  du  laurier,  broyées 
i;t  incorporées  en  gruotle  sèche,  sont  sin- 
gulières aux  inllammations  des  yeux.  (Dd 
Pinet,  Pline,  xxiii,  8,  éd.  1566.) 

Puis  après  on  le  piloit  (lefroraont)  tout 
menu  avec   un  pilon   roulant  au  moulin 


37t 


GRU 


pilant,  et  il  se  fnisoit  de  la  ffrioHe,  dont 
on  appreste  et  accommode  de?  bouillie.-;  et 
do  la  froumenlee.  (Co>fBSius,yanMa  anrea 
reserata  duarum  linguarum,  p.  90,  éd. 
1659.) 

onup,  adj.  1 

Son  proccs  Ti  tonl  a  rebours 

S'il  Mt  irtp. 

{ilt/tl.  éf  la  Pats..  t°  1-16%  impr.  Instit.) 

ORiTEE,  S.  f.,  part,  portion  : 
p.inr  melîre  mi:^ODS  en  alatno 
Voicy  fine  espice  sacrée, 
Et  tel  y  Liisseri  la  laine 
Qai  n'en  aora  ja  la  gruvf. 
'%</.  df  la  Pn.M.,  f°  C2',  impr.  Inslil.) 

GHUPPEMENT,  S.  m.,  action  de  saisir  : 
Par  fraudiilentes  poinctures,  çiruppe- 
mens  harpyacque?,  importunilez  freslon- 
nicqiie?,  më  evooqiioicnt  du  doulx  pense- 
raent.  onqu"!  je  acquie?eoi;.  (Rab.,  1.  III, 
c.  21.  6d.  1532.) 

GRUPPER,  V.  a.,  saisir,  happer  : 

Un  chat,  durant  les  grandes  gelées, 
poursuivoit  un  gros  rat  de  grenier  dans 
une  gouttière,  lequel  estant  presque  entre 
les  ariffes  dudit  chat,  se  cuida  jetter  du 
haut  en  bas  pour  se  sauver,  et  le  chat 
après  le  pensant  grupper.  {Nouv.  Fabrique 
des  excell.  Traits  de  vérité,  p.  55,  Bibl. 
elz.) 

Je  le  vous  gnipperay  au  crue.  (Rab.,  1. 
m,  c.  1%  éd.  1332.) 

Qui  desrobbe,  ne  sugse,  mais  gruppe, 
(ID.,  ib.,  c.  18,  éd.  1332-) 

Et  en  disant  ces  mots  gruppe  sur  la 
table  et  enlevé  ccste  teste,  (//ist.  mac.  de 
iferlin  Coccaie,  p.  213,  Jacob.) 

—  Gruppe,  part,  passé,  attrapé  ; 

l.es  plos  ronges  y  sont  gnippez. 
(Poéa.  altrib.  à  Villon,  l'Aclenr,  Bibl.  elz.) 


L'ong  est  rasé,  l'antre  gruppe, 
L'ang  est  fort  et  r.iutre  huppé. 
(Uonologiifr.oqailhrl,  II,  •22i,  Bibl.  cli.) 

CRUS,  terme  d'injure  : 

Icellui  Girart  ap[i(!lla  la  suppliante  deux 
on  trois  fois  jrus,  grus,  et  i)ource  qu'elle 
n'entendoit  pas  que  c'estoit  a  dire  des- 
dites parolles,  demanda  audit  Girart  que 
c'estoit  a  dire  :  lequel  Girart  lui  dist  que 
c'estoit  a  dire  ribaude,  en  l'appelant  par 
pluseurs  foiz  :  grus ,  ribaude,  grus,  ri- 
baude. (1415,  Arcb.  JJ  169,  pièce  Gl.) 

GRUSCIER,  voir  GROCCtER. 

GRUSE,  voir  Creuse. 

CRUTE,  S.  f.,  droit  établi  en  Flandre 
et  en  Bourgogne  sur  le  grain  qui  ser- 
\ail  à  fabriquer  la  bière;  on  nommait 
ce  droit  en  flamand  gruytgeld.  Il  était 
donné  en  Ocf  k  quelque  noble  seigneur 
qni  portail  le  titre  de  grutier,  en  flatnand 
degruter.  Il  existait  k  Gand  une  noble  et 
ancienne  famille  du  nom  de  De  Grutere. 
[Invent,  des  chart.  des  coml.  de  Fland., 
p.O.) 

GRtiTPOnTE,  voir  GllUTPOT. 

oHUTi'OT,  yrutporle,  s.,  charrette  : 


r,UA 

La  charele  qui  sont  en  flamenc  dit  grut- 
pot.  (1328,  TarifdflonlieUyArch.  S.-Omer, 
cxcix,  4,  n"  80.) 

Caretee  grutporte.  (xni°  s.,  Tarif  de  ton- 
lieii,  Arcb.  du  Chap.  de  S.-Omer,  il,  G 
1899,  n»  130.) 

GRITVE,  s.  f.  ? 

Item  la  gnire  des  héritages  d'entour 
Beausency  priait' Iniit  livres  par  an.  (1328, 
Ch.  des  compt.  de  Paris,  f  30  v,  ap.  Duc, 
Gruvium.) 

GRUX,  voirGnuis. 

GRUXON,  groxom,s.  m.,  son  : 

De  cherbons  et  de  gruxon.  (1236,  Hist. 
de  Metz,  m,  212.) 

Que  li  bollenaier  doie  paier  des  or  en 
avant  les  copillnn  a  soulz  de  l'ospitaulz 
dou  groxom  qu'il  venderont.  (1312,  ib., 
111.  302.) 

Les  gens  d^scouvroient  leurs  maisons, 
qni  sont  couvertes  de  xolz,  et  les  descou- 
poient  menus  et  les  donnoient  a  mangier 
a  leurs  bestes,  avec  ung  peu  d'avoinne  o>i 
de  gruxon.  (J.  Aubrion,  Journ.,  an  1499, 
Larchey.) 

GRUY.vu,  s.  m.,  pluie: 

Dieu  conmande  a  la  neige  qu'elle  des- 
cende en  laterre,et  aux  pluyes  de  l'hyver, 
et  au  gruyau  de  sa  lorce.  (Le  Fevre 
d'Est.,  Bible,  Job,  xxxvii^  6,  éd.  1530.) 
Lht.,  iuibri  fortitudinis  su».' 

GRY,  s.  m.,  sorte  d'outil  : 

Ung  gry  a  coupper  boys.  (Vente  des 
biens  de  Jacques  Coeur,  Àrch.  KK  328, 
f»  269  v«.) 

GRYACHE,  voir  Griesche. 

GRVGOis,  voir  Gresofs. 

GRYPHB,  voir  Griffé. 

1.  GU,  s.  m.,  fond,  creux  ? 

Si  q'an  l'aive  moillerent  li  .arçon  de  la  sele. 
Que  d'antre  part  issi  don  i/it  de  la  gravele. 

(.1.  non.,  Sa.r.,  cm,  Micbel.) 

2.  GU,  voir  GiEU. 

GUAAINERIE,  VOir  GAAIGNERIE. 
GUAAINGNABLE,  VOir  GAAIGNABLE. 
GUADARROT,  VOir  GABAROT. 
GUABELER,  VOir  GABEI.ER. 

GUABER,  voir  Gaber. 
ouABOis,  voir  Gabois. 
GUAniNE,  voir  Gaudine. 

GUAEMEXT,   VOir  GUAI.MENT. 

GUAENGNAni.E,  voir  Gaaionabi.f.. 

GUAENGNACHE,   VOir  GAAIGNAGK. 

GUAGERE,  voir  Gagiere. 
GUAGERiE,";voir  Gagf.rie. 
GUAGIER,  voir  Gagier. 
GUAGiBRK,  voir  Gagiehi:. 
GUAGOIN,  s.  m.,  cochon  de  lait  : 

Porcaingz  et  guagoins  a  Hourcneuf,  cent 
solz.  Item  le  quint  pain  des  fours,  quatre 


GUÂ 

livres.  (1.301,  f.iv.  roug.  de  la  Chnmhr.dei 
compt.  de  Pans,  f»  140",  ap.  Duc,  Gorri- 
nare.) 

oiiAi,  gwai,  wai,  wae,  vai,  iiitorj.,  mal- 
heur ! 

Guai  a  mei  !  kar  li  miens  cultivemenz 
purlnigpiez  est.  {lAb.  Psalm.,  Oxf.,  cxix,  6, 

Michel.) 

Guai,  guai,  morz  est  iciz  chaitis!  {Dial. 
St  Greg.,  p.  37,  Foerster.)  Lat.,  heu,  heu! 

Wai  a  vos,  riche  gent  qui  aveiz  vostre 
aolaiz.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
f»  61  V».) 

S'il  hua.  Hue!  Wae.'  Launt  k'il  en  fu  près  las. 
(Garn.,  l't^  du  saint  Thomas,  Richel.  lS5t3, 
f»  3-2  r°.) 

l'ai  celé,  soit  blanche,  soit  noire. 

Qui  pour  seue  biauté  aoire 

Se  paiot  com  ymaige  marmoire. 
(Rfclds  df  Mol.,  Miserere,  Ars.  ,^1 12,  t"  207".  1 

—  S.  m.,  malheur,  infortune  : 

Or  m'est  vis,  lornez  est  a  gwoi. 

(Adam,  p.  66,  Palustre.) 

0  VOUS,  riche,  ki  ci  aveiz  vostr<!  solaz  et 
lo  wai  ke  Deus  vos  anoncet.  (S.  Berk., 
Serm.,  Richel.  24768,  f"  61  v».) 

GUAiGNAGE,  voir  Gaaignage. 

guaignar't,  voir  G.ugnart. 

GUAiGNEOR,  voir  Gaaigneor. 

GUAIGNERIE,  VOir  GaAIGNKRIE. 

guaignier,  voir  Gaaignier. 

GUAniENT,  gaim.,guaem.,  veim.,  s.  m., 
lamentation  : 

Li  hom  de  Deu  Benoiz  soi  donat  en  gricz 
guaemenz  {Dial.  St  Greg.,  p.  71,  Foerster.) 
Lat.,  lamentatio. 

De  l'esglise  tantost  s'en  ist 
A  plors,  a  larmes,  a  gaiment. 

(Mir.  N.-D.,  Richel.  818,  f  30''.) 
Tant  i  ol  par  li  fait  veimeiil,  pleur  e  cri. 

(Horn,  3532,  Michel.)  Var.,  ijuaimenl. 

GUAIMENTANT,  weimeutaunt,  part. prés., 
éploré,  qui  s'afflige,  se  lamente  : 

Et  cil  vindrent  eu  la  maison  du  prince 
de  la  sinagoge  et  vist  moltz  plorauiitz  et 
weimentaunts,  {Bible,  S.  .Marc,  ch.  v,  vers. 
38,  Richel.  1.) 

guaimenteiz,  s.  m.,  plainte,  lamenta- 
tion: 

E  firent  plaintes  e  plureiz  e  horrible 
guaimenteiz.  {Rois,  p.   15,  Ler.  de  Lincy.) 

GUAiMENTEMENT,  gaim.,  fjam.,  toeitn-, 
lamentation  : 

Ce  qu'est  dons  keli  prophète  oiel  la  voix 
de  grant  comovement  après  luy,  si  ceunon. 
k'apres  la  parolle  de  Deu,  cum  et  dit  as  p^ 
cheors,sfiut  W  gaimentemenz  de  pénitence  t: 
{Greg.  pap.  llom.,  p.  100,  Hofmann.)  : 

Terrre   commente   et   turbeie   est   chas- 

cuns  destroiz  pecbieres  por  la  conissance^ 

de  saculpe  et  ki  puieiit  a  gamentement  de| 

pénitence.  (Ib.)  { 

I.ore  cumeni.-e  granz  dulurs,  ■ 

Weimenle[me]iilz,  suspirs  e  plurs. 

(S.  Edward  le  conf-,  361)1,  Luard.)      | 

—  Cause  de  douleur  :  I 


GUA 


GUA 


GUA 


.{73 


Eoeore  i  ad  gunimevliineiit  nsez. 
Jadis  snleit  estre  molt  ^ant  pleatez 

De  ftnil  d'arbres,  île  vignes  e  de  biez 

Veillist  li  siècles,  la  terre  est  en  poverle. 

(Il  nom.  des  rom.,  Itiehel.  19325,  f"  117  r".) 

GUAIMRNTKK,  gaim.,  guevi.,  gam.,gem. 
waim.,weym-,waiem.,-anter,  -eir,  verbe. 

—  Neutr.,  se  plaindre,  lamentor,  se  la- 
menter : 

Plore  e  gaimente. 

(Roi.,  IV,  201,  Génin.) 
AdODt  plore  et  gamfnte,  ne  s'en  puet  astenir, 
(CMna.  d'.intioche,  t,  450,  P.  Paris.) 
Tant  doucemant  a  gamanteir  se  prist. 
(Romane,  et  pastour.,  Bartscli,  I,  8,  51.) 
Chi  pnes  veir  une  dosante 
Ki  en  cest  gast  plenre  et  r/emanle. 

{Vie  de  itane  l'Egijpt.,  Richel.  231 12.) 
Ils  ploiiroient  et  waiemenloient 
Et  en  plonrant  se  dementoient. 

(itir.  de  S.  Eloi,  p.  113,  Peigné.) 

Et  tout  che  jour  eotir  nserent 
En  duel  faire  et  en  waimenler. 

(Ib.,  p.  lir.) 
Si  commencèrent  courir,  s'enquorir,  gue- 
menfer,  infnrmfir  par  que!  raoyco,  en  quel 
lieu,  en  que!  jour,  n  quelle  heure,  com- 
ment et  a  Quels  propous  luy  estoit  ce  grand 
lliesaur  advenu.  (Rabel.,  1.  IV,  prol., 
l-i.  lo-iî.) 

—  Réfl.,  se  lamenter: 

Aniiemantiers  qu'il  se  gaimenloil  si, 
Li  Sarrasins  sor  le  col  li  revint. 

(R.  de  Cambrai,  7011,  A.  T.) 
Et  dist  FroniODS  :  De  quoi  vnz  gaimentez  ? 

(Jourd.  de  Blaivies,  215,  Hoffioaun.) 
La  choisi  Guion 
Qui  se  gamentoit. 
(Thibabt  DE  NA.Ncrs,  Chans.,  Coll.  Mouchet,  8.) 
Por  Doiant  voir  se  gamente. 

(Chans.,  ms.  Berne  389,  f  03  r".) 
Coiqne  la  biele  se  gaimente, 
Gerars  revint  de  pasmison. 

(GiB.  DE  MoNTB.,  Viol.,  2085,  Michel.) 
1      La   damoisiele...   coumansoit    a  ploreir 
moult  durement  a  chades  larmes  et  se  prist 
a  gamanleir  moult  durement.  (S.   Graal, 
I  111,  70,  var.,  Huclier.)  Impr.,  gamanceir. 
j     Nulluy  se  peult  ny  âoiht  gamanler  ou 
plaindre   de  la   pesanteur    et    cliarge   des 
armes.  (Flave  Vcgece,  IV,  44.) 
I     Puis  se  gemenloil  de  célluy  qui  lui  disoit 
Ises   fortunes.     (Violier     des     Hist.    rom., 
I  c.  cxxv,  Bibl.  elz.) 

j  Et  se  guementanl  es  gens  doctes  qui  pour 
I  lors  estoient  en  sa  court  et  en  Rome  en  bon 
I  nombre,  qui  estoit  cestuy  Pan,  trouva  par 
I  If  ur  raport  qu'il  avoit  esté  filz  de  Mercure 
^etde  Pénélope.  (R.\b.,  IV,  28,  éd.  15S2.) 
Pensant    qu'ilz    se    guementassent    de 

quelque   larron,    meurtrier    ou  sacrileee 

(ID.,  MV,  C.48,  éd.  1352.) 

—  Act.,  regretter,  plaindre  : 
Chascuns  la  plaint  et  la  gaimante 
Com  s'ele  lor  fust  mère  ou  tante. 

(RcTEB.,  Vie  sainte  Elijsabcl,  II,  221,  Jub.) 
E  quant  Fouke   les   apercust,  plourt   e 
weymente  Willam,   son   frère,   e  se   tient 
jerdu  pur  tous  jours.  (Foulques  Filz  Wa- 
rm,  Nouv.  fr.  du  xiv"  s.,  p.  99.) 

0  noble  rojr  de  France 
Tant  aymé  et  requis. 
Des  nobles  la  substance, 
De  vaillance  le  pris, 


Uns;  chacun  te  gnemente. 
En  te  plaign.-iut  lies  fort. 
(1525,  C.lian.i.   sur  la  bal.   de  Pavie,   ap.  Ler.  de 
Lincy,  Ch.  hist  fr..  Il,  86.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  exprimer  par 
des  plaintes  : 

Lor  (tranz  dolors  guaiment oient. 

(Vie  des  l'&es,  Ars.  36il,  f  45».) 

—  Inf.  pris  subst.,  lamentation  : 

Lai  ton  gaimenter, 
(Thieb.  de  N».\r.is,  Chans.,  B.artsrh,  ftnw.  et  past., 
111,  36,  29.) 

GUAniENTOs,   gaim.,  adj.,    triste,  la- 
mentable: 

Mnnt  fu  lor  contenance  amere. 
Triste  et  plaintive  et  gaimentose. 
(Vie  St  Alexi,  322,  Remania,  t.  VIII,  p.  173.) 

GUAiNNON,  voir  Gaignon. 

GUAIRANDON,  VOir  GdERRRDON. 

GUAiREs,  waires,  adv.,  coniiervé  sous 
la  forme  guèren  ;  dusqu'a  ne  guaires,  loc, 
presque,  peu  s'en  faut,  bientôt  : 
Que  bien  sares  dustju'a  ne  waires 
Se  je  vos  ai  î^abee  a  non. 

(CHRE'iT.,  Rni  Guill.,  1237,  Michel.) 
Si  m'ert  avis  que  jou  caijoie 
Le  plus  grant  cerf  que  jou  veisse, 
Dioiiju'a  ne  waires  le  presisse, 
O'ie  li  chien  si  près  li  venoient 
C'avis  m'estoit  qu'il  le  tenoient. 

(ID.,  ib.,  2589.) 

GUAiTE,  voir  Gaite. 
GUAiTEH,  voir  Gaitier. 
GUAiTEUR,  voir  Gaiteor. 
cuALD,  voir  Gadt. 
GiiALEE,  voir  Galee. 
GUALENTiR,  voir  Galentir. 
GU.vuE,  voir  Galee. 
GCALniART,  voir  Galemart. 
GUALioT,  voir  Gamot. 

GUALLER,    voir   GALER. 
GUALLIER,   voir  GALJER. 

GUALOis,  voir  Galois. 
GUALON,  voir  Galon. 
GUAi.T,  voir  Gaut. 
gualvardine,  voir  Galvardine. 
GUAMAUz,  voir  Gamahoz. 

GU.ANCHE,  voir  GUENCUE. 
GUANDISSANT,  VOir  GANDISSANT. 
GlIANGNAGE,  VOir  GaAIGNAGE. 
GUANG.NEOR,   VOir  GAAIGNEOR. 

GUAnANDis.sEUR,  voir  Garantisseor. 

GUARANTAGE,  VOir  GARANTAGE. 

guarantise,  voir  Garantise. 
GUARANTisuN,  voir  Garantison. 
GUAKBiiN,  voir  Garuin. 


GUARBOUILLE,   Voir   GAliKOUIl.LE. 

cuARCE,  voir  Garce. 

GUARCBTE,  VOIT  GaRCETK. 

GUAKÇONNiîR,  voir  Garçoker. 
GUARD.\ni.,E,  voir  Gardable. 

GUARDEMENT,   VOlr  GARDRMENT. 
GUARRROR,   Voir  GaRDEOR. 
CUARDER,  voir  GARDER. 

GUARE  DERRIERE,  S.  Hi.,  porte  de  der- 
rière : 

Mais  ce  sera  nng  traicti^  qui  nura  unu' 
guare  derrière,  et  duquel  la  ou  ils  se  sen- 
tiront forts  se  desenveloppcronl.  (19  aoûl 
[Hil,  Lettre  du  Chanc.  du  Prnt  à  Louisede 
Sav..  Négoc.  ent,  la  Fr.  et  l'Aulr.,  l  II 
p.  483,  Doc.  inéd.) 

GU.AREISON,  voir  GARISON. 
GUARELLE,  S.   f.  ? 

Chevaus  et  roncius  et  miilaces  et  gua- 
relies  et  profinels  et  resnes  d  clieveslnes. 
{(tègle  del  hospit.,  Richiîl.   197S,   f"  197  r».) 

GlIARENnON,  voir  GgEUREDON. 
GUARENIVIB,  VOif  GaRENIR. 
GUARGOULLE,  voir  GARGOUILLE. 
GUARIGUE,   voir  GARRIGUE. 
GUARIMENT,  VOir  GaRIME.NT. 

GUARiR,  voir  Garir. 
GUARisox,  voir  Garison. 
GUARissEJiEXT,  voir  Garisse.ment. 

GUARNARE,  VOir   GRENATE. 

guaunerie,  s.  f.  1 

Tontes  les  chnsps  que  il  ont  a  la  Gnnr- 
ncrie.  (Ch.  de  13.18,  Bonlieii,  Arcli.  Sarllie. 

GU.VRNiR,  voir  Garnir. 

GlIARiVISSEMENT,    VoIr    (î  SRNISSEMENT. 

GUAROUL,  voir  Gaiîol. 
GUARRE,  voir  Garrk. 

GUARREDON,  VOir  GUERREDON. 
GUARRERE,  VOlr  GUERIIIERE. 
GUARRIGUE,  VOif  GaRRIGOK. 

GUARROT,  voir  Gaurot. 

GUARROUAGE,  VOir  GAROUAGE. 

GUARSACHE,  S.  m.,  bail  à  moitié  des 
fruits  : 

La  value  et  la  quantité  du  cliastiau  de 
Rochefort  dessusdit  et  de  la  forest  du 
Mnrcis....  des  cun)[)lans,  des  gardes,  des 
recepz,  des  giiarsaches.  f  1300,  Liv.  rouge 
de  la  Chambre  des  comptes,  1"  130»,  ap. 
I)uc.,  Gasatia.) 

GUARSONNALLE,  VOir  GAUIJONAILLE. 

GUASCHiER,  voir  Gascuier. 
GUASON,  voir  Garçon. 
GUAST.  voir  Gast. 


37* 


GUE 


Gl'XSTIN,  V'lir  Gastin. 

uuASTiNB,  voir  Gastink. 

GUATEMENT,  VOir  GaSTEMENT. 

GUATHON,  s.  m.,  sorte  de  mesure  : 
Ycellui  Beu  souUoil  avoir  en  rente  de 
froment  le  nombre  de  .xlv.  quartiers  et 
V  boi5S.'aux, .ni.  guatbons.  (1398, Demmbt: 
du  baill  de  Consienlin,  Arch.  P  304, 
f"  263  V».) 
Un  guathon  de  froment.  {Ib.,  ("  264  r".) 


GUATTE,  voir  G.UTK. 

OLiAUCREB,  voir  Walcrer. 
GUA^'E^•E,  voir  Gavrk. 

GCAYTABLE,  VOir  GaITABLE. 

GUA1-VE,  adj.  f.,  voir  Gaif. 
GUBERNATEUR,  S.  m.,  gonvemeur  : 

Bon  nien,  lio  tous  biens  crcatenr 

El  :>ctcar 
El  qnjr  es  seul  gubernatrur. 
(Heeond  mariage  el  rspmisemenl  entre  Dieu  le  filz 
et  l'ame  pécheresse,  ms.  Valenciennes  233, 
r>  161  T».^ 

Le  seigneur  de  Lunel  et  tous  les  raa- 
anats  el  principaux  gubernaleurs,  avec 
Toute  la  noblesse  du  pays.  (J.  d'Auton, 
Chron.,  t.  I,  p.  57,  Jncob.) 

Dieu  Terminns,  des  fins  le  condnctear. 
De  lonles  choses  maistre  et  gubernaleur. 
(PiF.nnK  DB  n  Vacherif.,  r,om.    des   trois  Eslalz, 
Poés.  fr.  des  xt*  et  xvi*  s.,  t.  Xll.) 
Le  gubernaleur  de  la  nef.   (Violier  des 
llist.  rom.,  c.  cxsv,  Bibl.  elz.) 

GUBERNATiF,  adj.,  qui  3  rapport  au 
gonvernement  : 

L'art  giifternali/' de  maison.  (H.  de  Gran- 
iBi  Trad.  du  Gouv.  des  Princes  de  Gille 
Colonne,  Ars.  5062,  f»  136  v».) 

GUBERNATiON,  S.  f.,  gouverncment: 
Gubernation  de  maison.  (H.  de  Grancht, 
Trad  du  Gouv.  des  Princes  de  Gille  Co- 
lonne, Ars.  3062,  f"  129  v°.) 

—  Pouvoir  : 
To  Iles  liberteis,  francieses  et  gubermlions. 
(JtB.  DES  Pr.Eis,  Geile  de  Liège,  II,  11868, 

.Scheler,  Gloss.  philol.) 

r,vÉ,guet,  wes,  s.  m.,  abreuvoir  : 

Devers  le  wes  de  le  capelle.  (Nov.  1297, 
un.  de  Ph.  le  B.,  Arch.  mun.  S.-Quentin,  1. 
l,n»  22.) 

Tout  membre  a  membre  le  mist  en  .i. 
sac,  puis  le  porta  en  .1.  wes  qui  crt  enmi 
le  chastel.  {Rom.  de  Kanor,  Ricliel.  1446, 
f  14  V.) 

Harpoys. employé  a  cimenter  lesdits  guet 
elfontainne.  (1521,  Acquits  de  Laon,  Arch. 
ronn.  Laon.) 

—  Herbage,  terrain  bas  : 

Li  gvet  estoil  as  nonoaias  del  mostier  ; 
Lor  baef  i  paissent  dont  doivent  gaaingnier. 

(ft.  rfe  Cambrai,  139i,  A.  T.) 

—  Fossé  rempli  d'eau  : 

De  ci  au  guénz  sont  arcsten. 

m-  de  Cambrai,  19.54,  A.  T.) 

A  Nanteuil-ia-Fosse   (Aisne)^  il  y  a  la 


GUE 

ferme  du  Vieux  -  Wiel  ou  Wyf  :  l'abreu- 
voir existe  encore. 

GUEAiGNAGE,  volr  Gaaignage. 

GUEAiGNANT,  voir  Gaaignant. 

GUEAINABLK,  VOir  GAAIGNABLE. 
GUEAINGNER,   VOir  GAAIGXIER. 
GUEBBE,  S.  f.? 

Trente  trois  grosses  naves  a  guebbes  et 
quatorze  nalleres.(JV('.70c.  delà  Francedans 
le  Lev.,  t.  1,  p.  523,  Doc.  inéd.) 

GUEBLOIER;,  voir  GUERBLOIER. 

GUECTE,  voir  Gaite. 

GUEDELLE,  S.  f.,  guède,  pastel  : 
Tcellui   .Taquemart  disl  au  suppliant  que 
il   lui  devoit  la  disme  de  trois   jalois    de 
yuedelle.  (1447,  Arch.  JJ  lfi2,  pièce  124.) 

GUEDER  (se),  v.  réfl.,  se  gonfler  : 

Ai  pris  tant  de  gibier  que  c'est  mer- 
veille, et  dont  je  me  suis  tant  guedé  et 
remply  que  j'en  crevé.  (Larivey,  Nuiets  de 
Strapar.,  X,  2,  Bibl.  elz.) 

—  Guedé,  part,  passé,  gonflé  : 
Heures  n'cstoient  envers  vous  que  minutes 
Quant  vostre  ventre  estoit  pliin  et  guedé. 
{Complaint.    des    ilonniers,  Poés.    fr.    des  sv'^   et 

xn"  s.,  XI,  70.) 

GUEDOFLE,  voir  GUKDOUFr.E. 

GUEDON,  voir  Geldon. 

GUEDOui'-LE,  guedofle,  s.  f.,  flacon  : 

11  avoit  une  petite  guedoiifle  pleine  de 
vieille  huyle.  (Rab.,  H,  16,  éd.  1342.) 

Une  guedoufle  de  vinaigre.  (Id.,  «6., 
c.  27.)  Ed.  Et.  Dolet  et  éd.  1533,  gnedofle^ 

D'un  pot,  d'une  guedoufle,  d'une  moufle, 
d'une  pantoufle.  (ID.,  lU,  IG,  éd.  1332.) 

Cf.   COUTODFLE. 

GUEERDON,  voir  GCERREDON. 

GUEiGNERiE,  voir  Gaaignerie. 

GUEILLE,   voir  GORLE. 

GUEiN'CHin,  voir  Gdenchir. 
GUEiNCOis,  adj.;  faire  le  tor  gueincois, 
s'enfuir  : 

Uenars  a  fet  le  tor  gueincois 
Qui  n'a  cure  de  sejorner. 

(Renart,  Br.  V»,  1171,  Martin.) 
Cf.  Guichois. 

GUEis,  s.  m.,  rivière,  gué  : 

Et  li  oisel  ont  pais  de  tos  cens  dou  pais. 
Or  paeent  asseur  noer  par  le  gueis 
Etmaoger  des  poissons,  des  grans  et  des  petis. 
'JMias,  Richel.  1-25j8,  fM3\) 

GUEISSEILLIER,  VOir  GUERSEILUER. 

GUEiTE,  voir  Gaite. 
GUKiTEOR,  voir  Gaiteor. 

1.  GUEL,.,  s.  m.1 

Lait  d'amandes,    guel,  ptisane.    (H.   dk 
Mondeville,  Richel.  2030,  l'»46''.) 

2.  GUEL,  adj.,  bai,  basané,  selon  Pelle- 
tier, Dict.  brel.- franc.,  art.  Gliell  : 


GUE 

Vache  en  poil  guel.  (21  oct.  1510,  Inv. 
par  la  cour  de  Treourec,  Arch.  Finist.) 

Ung  heniï  guel.  Deux  génisses  Vuneguel 
et  l'autre  garre.  {Ib.) 

GUELDON,  voir  Geldon. 

GUELFE,  s.  f.,  sorte  de  navire  : 

11  aborda  une  guelfe  au  navire  de  nostre 

capitaine.  (LEON,  Descr.  de  l'Afr.,  Voy.  de 

Corsai,  11,  130,  éd.  1356.) 

GUELiNE,  voir  Geline. 

QUELLE,  voir  Gorle. 

GUELL.INB,  voir  Geline. 

GUELTE,  S.  f.,  sorte  de  mesure  : 

Une    guette    d'huile.    (,1.     Vandenesse, 

Somni.  des  voyages  faits  par  Charles  V'  de 

ce  nom,  ms.  du  xvi°  s.) 

GUEME,voir  Gemme. 

GUEMENTER,  voir  Gdaimenter. 

GUKNAUX,  voir  Genaux. 

GUENCHE,  guanche,  gauche,  gaianche, 
s.  f.,  action  d'aller  de  côté,  tour  et  retour: 

Car  il  en  prist  tout  le  cours, 

Gaiattches,  travers  et  recours 

Poar  le  fribier  et  pour  la  prise. 

(G.  :(lACH.,  Poés.,  Richel.  9221,  f  72''.) 

—  Agitation  des  membres,  souplesse, 
agilité  du  corps,  détour  pour  échapper  : 

Tant  me  faites  et  tors  et  ganches 
De  bras,  de  trumiaus  et  de  hanches. 

{Rose,  8897,  Méon.) 

....  Guenches. 
(Ib.,  V.at.  Oit.  1212,  f  67".) 
Tant  set  poi  do  Inilc  et  de  ganche 
Que  li  convient  ses  armes  rendre. 

(;*.,  9008,  Méon.) 

Pour  faire  guenches  el  o.emhiaus 
I  vindrent  Neptuniis  et  Mars. 
(lluoN  DF.  Mf.ry,  Tornoiemenl  de  l'AnlechrisI, 
p.  18,  Tarbé.) 

N'ira  raie  issi,  par  saint  Père, 
Fait  cil,  n'i  aura  mestier  i/anc/ie. 
{Mule  sans  frain,  ras.  Berne  351,  f»  32'  ) 

—  Par  extension,  détour,  finesse,  subti- 
bilité,  ruse,  teinte,  attrape  : 

Ja  set  moult  de  tors  et  de  ganches. 

(Perccvàl,  ms.  Monlp.  H  219,  f»  3.ï'.) 
Quant  li  lox  Ysengrins  se  drece 
Qui  Renars  ot  fait  meinto  guenche  : 
Or  est  honiz  s'il  ne  s'en  vencho. 

{Renan,  Br.  X,  G4,  Martin. - 

Ci  n'a  plus  no  guanche  ne  tour  ; 
Quant  la  mors  vos  va  si  entonr, 
A  Dieu  cors  et  arme  rcndeiz. 
(Rbtf.b.,  Complainte  ou  conte  de  Nevcrs,  I,  62, 
Jub.) 

Quar  qui  de  cncr  le  servira 
Bien  sachiez  qu'il  deservira 
Par  qoi  l'ame  de  lui  ert  franche  : 
Ci  n'a  mestier,  fuie  ne  ganche. 
(In.,  Vie  sainte  Elijsal/el,  11,  168.) 
Ne  servent  Dieu  fors  que  de  guile, 
Do  guenches  servent  et  de  torz. 
{Rom.  des  trois  ennem.,  Ars.  5201,  p.  2Sl'.) 
Parquoi  a  fuites  et  a  ganches 
Au  haut  raeuacier  et  au  taire 
Un  seul  d'eus  ne  sais  quel  part  traire  j 

No  ne  voit  ou  bien  se  roduie. 

(GuuRT,  Roy.  lign.,  13j70,  W.  et  0.) 


GUE 


GUE 


GUE 


378 


Rt  ses  frères  fort  le  feri  ; 
Qae  De  li  valut  riens  sa  guanchr. 
Si  que  eu  deus  moitiez  le  tranche  ; 
En  plus  de  .x.  pièces  l'ont  mis. 
(Renard  conirefail,  Tarbé,  Poèl.  de  Champ,  ant.  à 
Fr.  l.  p.  82.)  Impr.,  guache. 

—  Faire  guenche,  fnir,  se  dérober,  aban- 
donner : 

A  cest  conseil  se  snat  teua 

Qu'il  n'eu  facPul  gurnche  ne  faille, 

.Mais  coDtr'ens  ao^ent  a  baUille, 

Cora)?os  e  hardi  e  fier. 
(Be!«.,  0.  deNorm.,  II,  332'23,  Michel.) 

Ja  Tos  aveit  il  a  compaignie  ; 

Mais  nmlt  vos  a  tost  fait  lu  guenche. 

>e  pernei  mais  oJ  main  esclenche 

De  lui  screment  no  fiance, 

Aatretel  vos  fereil  en  France 

Cam  il  a  fait  en  ÏVorniendie. 

(iD.,  ib.,  II,   IS3-25.) 

Laucelot  vient  ;  si  li  deslace 

Li  hiauuie,  et  la  teste  li  tronche, 

James  cist  ne  li  fera  guenehe. 
{Chevalier  de  la  charrette,  p.  188,  Tarbi^.) 
De  D:iiapne  Den  vivent,  nient  du  lur, 
Jfe  ja  sanz  lui  ne  vivreient  un  jur  ; 
MdU  par  deussent  amer  itel  .-eignur. 
Mais  els  li  font  la  guenehe  al  cliief  del  tur. 

(Roman  des  Romans,  strophe  22').) 

GUEXCHiER,  gwencher,  guinclier,  guyn- 
cher,  guencier,  verbe. 

—  Neutr.,  obliquer,  se  détourner  : 
Lors  comeoce  a  guenckier  et  a  detortre 

soi  au  plus  que  cie  puet.  (Lancelot,  vas. 
Fribourg,  f»  11«.) 

La  vielle  ne  puet  pas  guencier: 
Si  l'a  perchie  par  les  flans. 

(Fergus,  H'H,  Martin.) 
Atant  lest  Fouke  coure  le  destrer,  e  ly 
vodra  aver  féru  de  sa  launee  ;  e  le  géant 
gwencha  un  poy,  e  fery  a  Fouke  qu'il  le 
ust  a  poy  afolee.  (Foulq.  Filz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  XIV"  s.,  p.  110.) 

Au  dessus  deschevrons  dont  estoit  enlevé 
le  beau  pignon  vers  soleil  couchant,  guin- 
thanl  un  peu  sur  le  midy  d'un  costé. 
(Noël  dc  Fail,  Baliverneries  d'Eutmpel, 
Bibl.  elz.) 

—  Échapper  : 

Nds  ne  puet  guenckier 
A  la  mort, 

(Poit.  fr.av.   1300,  IV,  1380,  Ars.) 

—  Act.,  détourner  : 

Si  je  ne  me  [eusse  poynt  gw/nché  le 
corps,  il  m'tMist  faict  ung  malvais  tour. 
(I'alsgravk,  Esclairc.  delà  lanq.  franc, 
p.  78S,  Génin.) 

Bessin,  guinchier,  regarder  de  travers  en 
baissant  les  oreilles.  Norm.,  guancher, 
aller  de  côté  et  d'autre.  Centre  de  la  Fr., 
iguincher,  pencher^  être  de  travers.  Hourg., 
Yonne,  guencher,  incliner, pencher,  baisser 
•de  travers.  Morv.,  giUncher,  balancer,  faire 
|un  mouvement  de  côté  et  d'autre. 

I  GUExcHiR,  ganehir,  gaiigir,  gainchir, 
luencir,  gancir,  gueinchir,  genchir,  gencir, 
verbe. 

—  Nentr.,  obliquer,  gauchir,  se  détour- 
ner, décliner,   et  souvent,    se   tourner, 

lier,  se  diriger  : 

Hevaut  la  porte  s'aresla  et  guenci. 

(les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f  18'.- 


Qtiel  part  il  lomeront,  n'o  il  porront  genchir. 
(li.,  ms.  Monlp.    Il  213,  t"  31'.) 
Et  li  vens  lorue  et  la  nanime  gtienehi. 

(/*.,  f°  31^) 

Tôt  droit  vers  Blaives  sont  nostre  genl  guenchi. 

(11k,  f  eC.) 

Passent  Gironde  an  port  saint  Florentin, 
Bordelle  laissent,  a  destrc  sunt  guenchi. 

(Car.  le  Loh.,  3»  chans.,  XII,  P.  PJiris.) 

A  son  ostel  la  pu  celle  guenchi. 

Ht  chiez  Isart  de  Mienlant  descend!. 

(/*.,  2°  chans.,  xxn.) 
Vers  Bar  le  Duc  firent  lor  ost  guenchir, 

{II:.  2»  chans.,  sxvin.) 

Qi  dons  veist  les  deus  afans  gainchir, 
Kt  retoroeir  et  lor  lances  croisir. 

(Mort  de  Garin,  p.  2i7,  du  .Méril.) 

Vers  le  très  la  roine  fist  gainchir  son  destrier. 

(.J.  BoD.,  Sax.,  cxxxix,  Michel.) 

A  lui  et  an  cheval  guenchi.il. 

(Floireet  Blance/lor,  2"  vers.,  1081,  du  Méril.) 

Veilles  ou  non  retorneras, 
Vers  le  roi  gauchir  ne  portas. 

(Renan,  13601,  Méon.) 
Et  paien  lors  guencirenl,  n'ont  soin^  de  deraorer. 

(Chanson  d'Anlioche,  i,  v.  369,  P.  Paris.) 
ïens  .1111.  arpens  galope  parmi  le  pré  flori 
Que  ne  sot  Danemons  quel  part  il  dut  gancir. 
(Gui  de  Bourg.,  2187,  A.  P.) 
Contreval  vers  seaestre  est  li  bons  brans  gancis. 
(Ib.,  2480.) 
Ves  vos  celé  grant  tonr  qui  gete  grant  clarté. 
Qui  deslrnit  en  Espaigne  no  riche  parenté  ? 
Ganchissies  i  tout  droit,  m'oriflambe  i  portez. 
Et  si  faisons  les  chars  esploitieret  errer. 

(ll>.,  379.) 
Voil  le  baisier,  gencisi  del  chief. 

(Rom.  et  past.,  Bartscb,  H,  60,13.) 
Prent  le  meilleur  cheval   qu'il  trueve,  et 
monte    sus,  et  s'en   vait  guenchissant   de 
rue  en  rue.  (Bom.  d'Agrav.,  Kichel.  333, 
C  38  r°.) 

Aies  par  mi  le  droit, 
Onqnes  ne  ganchisdes. 

(Doc/,  le  Sage,  ms.  Rennes,  f°  83'.) 
Cbançon,  va  t'en,  pour  faire  mou  message 
La  ou  je  n'os  trestourner  ne  guencir. 

(Couci,  8o2,  Crapelet.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 
A  une  part  la  dame  se  guenchi. 

(Gar.  le  Loh.,  3"  chans.,  x,  P.  Paris.) 

Lors  s'est  ly  escaliers  viers  la  dame  guencis  ; 
Devant  ly  s'enclina. 

(Chev.  au  cygne,  31718,  IteilT.) 

Tôt  ensi  soi  quidot  guenchir 

Grégoire  del  feint  assentir. 

Quant  li  prefect  de  la  cité 

Qui  fat  par  nom  Gcrmein  clamé 

S'en  apercent,  corn  a  Deu  plot. 
(Angif.r,   Vie  de  saint  Grégoire,  841,  P.  Meyer.) 

Vout  mieus  a  avoir  honte...  par  défaut 
de  soi  et  par  soi  guenchir  que  sa  persone 
ne  son  empire  mi^tre  eu  poril.  {Chron.  de 
S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  2o8'>.) 

Il  se  gency  arrière  quant  il  vey  lé  cop 
venir.  (Hist.  de  Gilion  de  Trasignyes,x).  167, 
Woll.)  J  J    >i 

—  Neutr.,  échapper,  se  soustraire  : 

Par  Dia,  qui  de  cuer  veut  morir, 

Xe  li  pues  pas  longes  guencir. 
(Flaire  et  Blanceflor,  1'"  vers.,  769,  du  Méril.) 
Qu'il  II  quida  la  leste  fors  du  bu  desevrer; 
Mais  li  maus  li  ganci,  qui  11  est  eschapes. 

(Gui  de  Bourg.,  9015,  A.   P.) 


—  Guenchir  a,  guenchir  de,  quitter.'aban. 
donner  : 

Quant  vos  l'auroia  trové  (l'enfant  Jésus)  qu'il   ne 
['ne  soit  qainehis, 
tnçois  le  m'enseigniez,  si  sera  bien  servis. 

(Herman,  Bible,  ras.  Orléans  374'''>.) 
Servirent  lui  a  gré,  ne  li  est  nns  gainchis. 
Fors  Judas  qui  traist,  li  dolenz,  H  cbaitis. 

(lD.,'l«.) 

Koveilise  les  feit  sovent  del  dreit  guenchir. 
(GiiiMRR,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13.Ï13. 
f»  2  r».) 

Se  de  sa  Icauté  vont  envers  lui  guenchir. 

(Id.,  ib.,  f»  29  v°.) 
Se  Lu  guenchis  en  creauche  je  guencirai 
a  toi,  en  tel  manière  que  tu  n'aras  aide  ne 
secours  en  quelconques  lieu  que  tu  seras 
?.u'°L„^P  mescreanche.  (S.  Graal,  Val. 
Chr.  1687,  f°  29\)  ' 

Se  tu  gangis  a  creanche,  ja  nmairai  a 
toi.  {Ib.,  Richel.  24394,  f»  33''.) 

—  Act.,  tourner  d'un  autre  côté,  di'- 
tourner  de  côté  : 

Le  vallet  au  borjois  apele. 

Et  cil  fuencisl  la  resne  belc, 

Le  bon  ceval  droit  vers  lui  guie. 
(Amaldas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f  323'.) 
Adonc  lo  jaiant  aconsuivit  Tristan  au 
grant  cours,  et  lui  volt  lancer  s'espee  sor 
le  col,  mais  Tristant  l'ayant  veu,  il  ganchit 
la  teste  de  son  destrier,  et  escheva  par  la 
le  colp  qui  auroit  esté  morteux.  (Bomo)irfe 
Tristan.) 

—  Eviter  : 

Pur  ç'ateiideit  iluec,  ne  volt  la  mort  guenchir. 
(Garsiëii,   Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13.513, 
F  90  r».) 

Si  près  que  ne  les  puet  gueinchir. 
(Gebv.,  Ilest.,  Brit.  Mus.,  Add.  282G0,  f  9-i-\) 

Trop  bien  savoint  les  coups  gauchir. 
(GoiLL.  DE  St  A.ndrê,  Liivre  du  bon  Jehan,  2317, 

Charrière.) 

Mais  louttelTois  je  n'ai  sceu,  ne  peu  si 
bien  eschiver  ne  guenchir  le  perilleus  pas 
que  je  n'aie  eu  moult  grant  paour.(Corres- 
pond.  de  G.  Machaull  et  de  sa  dame  par 
amour,  p.  142,  Tarbé.) 

Si  vodra  feryr  Payn,  mes  yl  guenchy  li; 
coup.  {Foulq.  Filz  Warin,  Nouv.  fr.  du 
xiv"  s.,  p.  2(1.) 

—  Quitter  ; 

Li  qaens  Robers  l'entent,  sou  cheval  a  guenci. 
Et  prist  la  bone  ensegne  que  Estievncs  guerpi. 
(Chanson  d'.intioche,  II,  v.  792,   P.  Paris.) 
Il  s'fîu  va  guenchissant  la  |)lace.  {Lancelot 
du  Lac,  l"  p.,  ch.47,  éd.  1488.) 

—  Lâcher  ; 

Gueiicisl  la  resne,  laist  aler  le  destrier. 

(Raiudert,  Ogicr,  5961,  Barrois.) 

Il  a  guenchi  la  règne,  au  foir  est  tornez. 

(Pariae,  2232,  A.  P  ) 

—  Emploi  partie,  faire  guenchir  à 
quelq.  (un  rég.  dir.),  amener  quelqu'un  à 
s'incliner  devant  : 

Li  vesques  de  Mallran  qui  leur  ol  fait  gencir 
La  volenlé  de  Dieu  et  son  divin  plaisir. 

(Cltev.  au  cygne,  23135,  ReiCT.) 

—  Inlin.  pris  subst.,  action  de  se  dé- 
tourner : 


376 


GUE 


Il  se  ilelTent  eom  chevalier  h  .rdis. 
.T.  «D  a  mort  a  son  espici  fourbi 
M  rctonroer  •>!  »I  souvent  gftir. 
Si  com  li  livres  le  nos  tesinongne  ei  dist. 
(L«L.»..  ms.  Turiu3«LlH4.  riSS-.) 

l\e  it  Une»  fiert  l'un  des  trois. 

Si  qu'il  Tabït  en  son  y«r«n>  I 

Oo'en  terre  fait  l'eline  ferir. 

(/>«r/(!>i.,  79»*.  Orapelel.) 

—    Guenchissant,   part.    prés,  et    adj., 
flexible,  souple  : 

Si  vos  donrai  nn  ceral  ver  : 
>"a  SOS  ciel  raellor  ne  pins  bel. 
Plus  meneiMml  ne  plus  isnel. 

(Parlonop-,  GT88,  Crapelel.) 

GiJENCiE,  S.  f.,  conp  de  revers  : 
Mais  Danris  nel  prisa  uue  pume  ponrie  ; 
D'antre  part  est  lornes.  sel  fierl  a  la  gnenne. 
Toute  li  a  la  qnise  an  braoc  dncier  partie. 

(Roum.  dMU.,  f  'i'\  Michelanl.) 

GUENCIR,  voir  GOKNCHIR. 

QUENELLE,  S.  f..  banderole  : 

.XV.  .c.  pannonciaiix.el  les  guenellesdes 

baniere!"  et  panonciaux,  on  il  faut  .vni.  .C. 

atine?  de  loille   inde.  iHeg.  île  la   Ch.  des 

comptes,   signé   Croix,  f    186'-,  ap.    Duc, 

Guella.) 

GUENCNABLE,  VOir  GAAIfiNABLE. 
GUENGXERIE,  VOif  GAAIGNERIE. 
GUE.NGNIER,  VOif  GaAIGNIRR- 

ouESGNiETTE,  S.  f.,  Serpette  : 
Guengniette,   petite    co?née    ou   hache. 
{Texte  de  1200,  ap.  Lacombe.) 

Guignetle  se  dit  encore  dans  la  Vienne, 
arr.  de  Civray,  et  dans  les  Deux-Sèvres, 
arr.  de  Melle.  Beauchet-Fillean  le  deûnit 
ainsi  :  petit  instrument  en  fer  emmanché 
fort  long  et  dont  la  lame  a  la  forme  d'une 
serpette  dont  le  tranchant  serait  à  la 
partie  extérieure.  11  sert  pour  couper  les 
racines  des  chardons,  etc.,  qui  croissent 
dans  les  champs. 
GUENicHE,  s.  f.,  guenon  : 
(lia)  manpeovent  delà  chair  de  beuf.de 
vache,  d'ours,  de  guenic/ies.  (Lovs  GUYOS, 
Hiroir  de  la  beauté.  H,  39,  éd.  16lo  ) 

GUENicHON,  S.  m.,  petite  guenon  : 

\je  guetichon  qui  fait  la  moue. 
Qui  du  lion  s'at  rche  et  se  joue 
A  la  qucne,  en  fin  l'ennui'-a. 
(J.-A.  m  Bat,  In  «met,  1.  H,  f°62  r», 
é.1.  1619.) 

r.entU  petit  barbichon, 

Pf^iit  mi^nard  gnenichon. 

Qui  ne  porteroit  envie 

Au  sort  beore'ix  de  la  vie  î 

((;.  DiBANT,  Imil.  de  Bonnef.,  eJ.  t59i.) 

GUENNEBEUSE,  S.  f.î 

Navette  et  guennebeuie.  (17  aoilt  1512, 
Ord.  touch.  le  tonl.  de  S.-Eert.  et  S.-Ow., 
Arch.  iiiun.  S. -Orner.) 

ouENUCHE,  S.  f.,  guenon  : 

Il  lért  anx  abeilles  de  roche, 
n  aert  de  gistc  a  la  gunneke. 

(Louange  du  calas,  p.   11.) 

GiKoi-i;,  voirJAioi-E. 


GUE 

GUBORGETE,  VOir  GORGETR. 

1.  Gi-EPiN.  tjitpin,  s.  m.,  sorle  d'étoffe  : 
Que  nus  fcutriers   face  giepin  ne    œuvre 
ne  face  ouvrer  en  ceste  vile.   (Bans   aux 
iehev.,  00,  f»  20  v,  Arch.  mun.  Douai.) 

Une  viez  bourse  de  guepin  ou  il  .i  .l.x. 
pallon  d'arsent.  (15  ui^.i  1395,  tntent.  de 
meubl.  de  la  mairie  de  Vijon,  Arch.  Lôte- 
d'Or.) 

9.  GUEPFN,  voir  GlTESPIN. 

GUERB,  S.  m.  1 

Combien  de  temps  guerb  dure  et  des 
bestes  qui  vont  au  giterb.  (Coust.  de  Bret., 
f  122  r°.) 

En  temps  d'ivernaige  avoir  de  cherrue 
qui  vait  au  guerb  ne  doibt  point  payer 
amende.  {Ib.) 

Et  qu'ilz   les  lessepent    aller    au    guerb 
quant  ilz  ont  fait  leur  journée.  (Ib.) 
En  temps  de  guerb.  (Ib.) 
GUKRBIN,  voir  Garbin. 
GUERBLoïKR,  guebloier,  v.  n.,  désigne 
une  manière   particulière    de  jouer  d'un 
instrument  de  musique  : 
Ele  trait  sa  chiphornie. 
Si  biau  guerhloie.  si  biau  chante 
ISis  l'apostoile  tôt  enchante. 
(G.  DE  CoiNCi,  iUr.,  ms.   Brux.,  î"  -26'.) 
Kn  l'orguener,  ou  gueUoier, 
On  deschanler,  ou  quintoier 
:<e  fait  Deus  mie  raoll  .ijraut  force. 

(iD-,  ib..  C   l'I"-) 

GUERDON,  voir  GUiiiiREDON. 
GUERDONANCE,  VOIT  GOERREDONANCB. 
GUERDONNABLE,  VOir  GOERREDONABLE. 
GUERDONNEMBNT,  VOir  GOERREDONE- 
MENT. 

GUERDOXNER,  VOir  GUERREDOXER. 
GUERDONNEUR,  VOir  GOERBEDONEOR. 
GUERDUNANCE,    VOir    GUERREDOiNANCË. 
GUERDUNER,  VOir   GUERREDONER. 
GUEREDON,V0ir   GOERHEDON. 
GUEREDONEOK,  VOIT  GUEHREDONEOR. 

OUEREDONER,  voir  GOERBEDONER. 

GUEREDOUNER,  Voir  GOBUREDONER. 

GUEREDUNANCE,  VOir  GDEHRBDOSANCE. 

OUEREDUNER,  VOIT  GCERBEDONER. 

6UBRRNCE,  voir  Warance. 

GUERENDON,  VOir  GCBRREDON. 
GUERENTISSEMBNT,   VOir  GaRANTISSE- 
MENT. 

OUERETBR,  voir  Garetër. 
GUERIDON,  voir  GUERRBnON. 
GUERIDONEIR,  VOir  GOERREDONEB. 
GUERILLES,  S.  f.  *? 

El  plouïoit  guerilles  que  toute  celle  terre 
sambloil  que  elle  deusl  noier.  (Sydrac, 
Ars.  2320,  §  1.) 


GUE 

GUERII.I.ON,  S.  m.  ? 

Ung  guerillo»  de  galee.  '  Vente  des  biens 
de  Jacques  Cœur,  Arch.  KK  .328,  f»  140  r».) 

GUERIMENT,  VOir  GaRIMEXT. 

GUERixEUR,s.  Hi.,  goupIllon  : 

Un  orcel  a  eaue  benoiste  a  tout  le  guéri- 
neur.  (.[Ment,  de  la  royne  Clémence,  ap. 
Laborde,  Emaux.) 

GUERINGAL,,  VOir  GARINGAL. 

GUERIR,  voir  Garir. 

GUERISSEMENT,  VOir  GARISSE-MENT. 

GUERiTEis,  -  eys,  s.  m.,  lieu  où  est 
placée  la  guérite,  plate-forme  : 

Sera  icelle  couverture  d'esteuUe  de  huict 
a  neuf  pies  de  hault  ou  environ  en  tant  que 
le  couronneis  ou  gueritcys  de  la  dicte  tour 
en  emportent.  (1427,  Devis  de  reparacions  a 
eslre  (aides  en  la  grosse  lour  du  Chastel 
d'Exmes,  Arcli.  Orne.) 

Cf.  Gariter. 

GUERiTKR,  voir  Gahiter. 

GUERixo.\,  voir  Garison. 

GUERLANDER,  VOlr  GaBLANDEH. 


1.  GUERLE,  voir  Gorle. 

2.  GUERLE,  adj-,  louche  : 

Je  sçay,  répliqua  un  autre  avaricieuï, 
lequel  ne  se  fust  pas  marié  a  une  lousche, 
luy  estans  bicle,  s'il  eust  eu  les  yeux  de 
cestuy  ci  :  car  il  avoit  prins  expresseuient 
sa  femme  guérie  luy  estans  louche,  a6u 
qu'on  ne  le  peust  tromper,  l'un  regardant 
d'un  costé,  et  l'autre  d'un  autre.  (G.  Bon- 
CHET,  Serees,  XX.  Rouen  1633.) 

GUERM.\NTER,  voir  GPAMEXTER. 

GUERME,  S.  m.,  morceau  : 

Rudus  di,  pierre  taillie  et  guerme  de 
cbauxa  massonner.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ricbel. 
1.7679,  f»-J39  v».) 

GUEiWIENTElIEXT,  Voir  GRAUEXTE- 
MENT. 

GUERMEXTER,  VOlr  GRAMEMEB. 

GUERMOiER,  voir  Gramier. 
GUERXADE,  voir  Grenatf.. 
GUERNART.adj.,  trompeur,  qui  clierche 
à  tromper: 

Chi  mondes  est  si  desloiaus. 
Et  si  traîtres  et  si  faus, 
Si  cnvert  et  de  mal  part. 
Si  tronchonneus,  si  gnrrnnrl. 

iBnliaire,  ap.  r>nc.,  Il,  B91  .) 

1.  GUERNE,  S.  f,  sorte  d'oiseau  sauvage: 
Oiseaus  sauvages.  commeflHerHes.gaul'i'. 

hérons.  (Ens.  p.  apareil.viand.,  Richel.  i 
7131,  f'99''.) 

2.  GUERNE,  8.  f.,  forme  altérée    de  ge- 
Une,  poule  : 

Us  n'onl  laissé  porc,  ne  one. 
Ne  guene,  ne  guernellier 
Tout  ensloor  nostro  cartier. 
(CftaiM.  norm.  du  \yv°  .v.,  Ler.  de  l.incy,  Rec.  de 
rh.  h,9i  ,  t.   I,  p.  3(H.) 

3   GUERXE.s.  f.,  pièce  de  \in  : 


r.uK 


GUFÎ 


GUK 


377 


l!iii>   guerne  île  vin   onlanu''.    (Letl.    de 
Ch.  VII,  17  juin  1443.) 

ouERNELLiEit,  S.  m.,  fomip  altérée  de 
gelinier,  poulaillier  : 

Ils  n'oat  laissé  porc,  ne  one. 
Ne  gaerne,  ne  guerneUirr. 
(Chans.  norm.  du  seiz.sifc.,'%ym,  Jacob.) 

OUEKNEMENT,  VOIT  G.\RNEMEiNT. 

GUERNETIER,  VOir  GRENETIBR. 

GUERNIR,  voir  G.iRMR. 

GUERNON,  voir  Ghenon. 
GUERNONERj  voir  Grenoner. 
GUERNOTE,  voir  Grenote. 
GUERON,  voir  Giron. 

fiUERONNÉ,  voir  GiRONÉ. 
GUERONNEE,  VOir  GiRONEE. 
GUEROUE,  s.  f.  ? 

Le?  hribitfins  du  dit  lieu  ayans  gueroueea 
mes  de  l'escheviuafje  et  cotfiers  du  dit  lieu 
de  Berneville,  sont  tenus  trois  jours  en 
l'an  faire  courovee  et  labourer  de  leurs 
dits  clievaux,  caruer  les  terres  de  la  ditte 
église,  l'un  des  dits  jours  en  mars,  l'autre 
en  mav,  le  troisième  en  septembre.  (Coût, 
de  la  ville  et  eschevinage  de  Ber»eri7(e,Nouv. 
j    Coût,  gén.,  I,  413\) 

I  CUERPER,  V.  a.,  quitter,  laisser,  aban- 
!   donner  : 

La  cilé  guerpr  senz  ilelai. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  9I9'2,  rtllchel.) 
La  terre  guerpent  a  bannm. 

(In.,  t*.,  II,  8628.) 

We  mon  sanior  ne  guerpcrai. 
{Vie  Sie  Juliane,  ms.  Oxf.  Botll.,  Canon,  mise, 
U,  t"  67  r°.) 

Cf.  GnERPiR. 

GUERPiMENT,  S.  iD.,  abandoH  : 

:  Entérine  cession  et  generau  et  perpetuau 
'  guerpiment  et  quiptance.  (Jauv.  1297,  S. 
j   Berthonié,  Bibl.  laRochelle.) 

GUERPiNE,  gurpine,  gulpine,  s.  f., action 
I  de  guerpir,  de  quitter,  abandonnement, 
I  délaissement,  cession  : 
I  Qui  tient  et  porte  beritage  a  cens  et 
I  rente  deuement  constituée  ou  prescripte 
I  (es  cas  ou  rente  se  peut  constituer),  taille 
I  "U  autre  devoir;  il  le  peut  quitter  et  guer- 
I  pir  au  seigneur  en  payant  les  arrérages 
deuz,  et  délivrant  a  ses"  despens  l'acte  ou 
I  instrument  de  iaguerpine.  {Coul.  de  Bour- 
I  bonn.,  cccxcix,n'ouv.  Coût,  gén.,  111,1263.) 

Glieifine  d'une  terre  de  deux  coupée  par 
les  Artigaud.  (Arcb.  Allier,  D  34.) 

La  predicte  cession  ou  gulpine  se  peut 
faire  hors  jusement.  (Gnidon  des  praclic, 
p.  633.) 

Et  dient  aucuns  que  ne  vaudroit  ladicte 
cession  ou  gulpine  si  elle  n'estoit  faicte  aux 
personnes  des  conseillers  d'une  université 
ou  collège.  [Ib.) 

GUERPIR,  gerpir,  werpir,  grepir,  geupir, 
5«pir,  gourpjr,  gurpir,curpir,  verbe. 

—  Act.,  quitter,  laisser,  abandonner,  en 
parlant  d'un  lieu  ou  de  toute  autre  chose  ; 
rejeter  : 


Il  la  volt  prendra,  cil  ne  l'i  ïoll  guerpir. 

(.Alexis,  st.  71',  xi°  s.,  Stengcl.) 
Vocillent  u  nna,  si  guerpissent  le  r.ainp. 

(Rot.,  1626,   Mùllcr.) 
ChCTallers  ont  plus  de  .xl.  mille  ; 
Ja  ilevers  els  n'ierl  bataille  gurrpie. 

(lu.,  3070.) 

1,0  sien  qu'il  a  li  covient  a  guerpir. 

(Lfs  Loh.,  ms.  Montp.  f  07".) 
Mielz  voil  abatre  églises  qu'a  deshonur  mûrir, 
E  a  paiene  gent  iNorjiiqndie  guerpir. 

(Hou,  f  p.,  i-2S6,  Andresen.) 
Le  herneis  voleîent  guerpir. 

(Ib.,  3"  p.,  8129.)  Var.,   gepir. 

Ceo  me  lise  en  paiz  guverner. 
Tut  le  plus  gerp  e  lais  ester. 

(Be.v.,  d.  de  Norm.,  II,  637,  Michel.) 
Qaunt  ne  purent  plus  endurer. 
Le  chauip  gcrpent. 

(1d.,  ib..  Il,  2-ii(l.) 
De  ça  nous  ont  gurpi  la  proie. 

(Florimonl,  Kicliel.  792,  f"  26'.) 
Toute  li  onl  curpi  la  place. 

(Ib.,  Ilicliel.  3a3,  t"  21^.) 
Rendent  lor  armes  et  guerpisstnt  l'estor. 
(Jourd.  de  Blaivies,  130,  Hoffmann.) 
Toute  cestf!  terre  a    me   sire    Gerars   et 
Anes  se  feuie  werpie  et  clame  cuite  a  tous 

jors (Chirog.d'uct.  1218,  Arcb.  muu.  S.- 

Quent.,  1.  24.) 

Werpir  biretage  en  plaine  baie  devant 
les  eschievins.  {Acte  de  1244,  Bans  aux 
échev.,  QQ,  f"  10  r°,  Arch.  mun.  Douai.) 

Tout  chou  werpirent  bien  et  a  loi. 
{Ch.  de  janv.  1252,  up.  Wailly,  Charl. 
d'Aire.) 

Et  werpimes  bien  et  a  loi.  (30  déc.  1293, 
ib.) 

Toz  ceu  qui  lor  pais  avaient  gurpiz. 
{Chron.  de  Turpin,  Richel.  5714, 1'°  79=,  Au- 
racher.) 

Et  leur  firent  laisser  et  guerpir  toute  leur 
proye.  (J.  d'Arras,  Melus.,  p.  147, Bibl.  elz.) 

—  11  peut  aussi  avoir  un  rég.  de  per- 
sonne ou  d'autre  être  animé  ; 
Per  epsa  mort  nol  gurpira. 

(Passion,  116,  Koscliwitz.) 

...il  guerpirat  ses  dens. 

Tûtes  ses  idies  que  il  soell  adurer. 

(Roi.,  2618,  Muller.) 
N'ot  compaignoa  qui  le  vneille  gurpir. 

(Garin,  ms.  Dijon,  1'°  S°.) 
•ta  lor  signor  ne  giierpiiunl. 
(VVace.  Conception,  Drit.  Mus.,  Add.  tSCilfi, 
f  ei":.) 

>'e  gucrpira  son  anomi  Ogier, 
Dasques  el  cors  li  tiengne  son  espiel. 

(ItAiMB.,  Ogu-r,  5990,  Earrois.) 

Pur  vus  geupirai  ieo  mes  gens. 

(Marie,  Laide  Lanval,  120,  ltoc|.) 
Cil  a  la  pucele  gerpie, 
(Floire  el  Btance/lor,  2"  vers.,  891,  du  Méril.' 

Si  james  le  grepis  si  aroi  encombrier. 

(rj(?rflira»,  Vat.  Chr.  1616,  f"  22'.) 
Kt  le  vencor  ne  le  chaco 
>eient  avant,  einz  le  guerpist, 
Quer  11  a  donc  ce  que  il  quisl. 
fCuiLLAUBE,  liesl.  div..  1424,  Ilippeau.) 

—  Il  se  dit  également  des  choses  mo- 
rales : 

Si  uns  le  ben  faisum  e  le  mal  guerpissum. 
(P.  DE  Tback,  Liv.  des  créai.,  676,  Wright.) 


Droiz  est  que  soie  defors  jetez  al  vent, 
l'or- une,  puine  sujo  gerpis  t'amor. 

(Adam,  p.  9,  Luzarche.) 
L'arcevesqnes  dejSanz  les  semont  et  cbaslie. 
Chascuns  dit  sua  pechié,  et  guerpist  sa  folie; 
Tuit  se  randeut  confes,  si  amendent  lor  v.e. 

(J.  Bon.,  Sn,r.,  cix,  Michel.' 
Cil  qui  le  monde  ont  grepi. 

(Ym.  du  monde,  ms.  S.-Brieuc,  f  19'.) 
Bautisé  fu,  si  a  sa  loi  grepie. 

(Otinel.  627,  A.  P.  ' 
iMar  grepe!,i.slr!i  Mahomet  et  ses  lois. 

(Ib.,  2026.) 
Quant  elle  son  pechié  gonrpist. 
(Macé  de  I.A  CuARiTK,  ttible,  Richel.  401,  f''144'.) 
A  la  parfin  guerpi  le   siècle  (Ernoul),  et 
fu  solitaire  eu  herniitage.  {Grand  Cron.  de 
France,  V,  12,  P.  Paris.) 

Nous  avons  gurpies  les  ydoles.  (Fiesainle 
Restoree,  Ricbel.  988,  f»  88^) 

—  Réil.,  se  quitter,  se  séparer  : 

Tant  s'entramerent,  ce  Irovon  dos  lisant. 
Ne  se  grepirenl  onques  en  lor  vivant. 

(.Olinel,  6,  A.  P.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Mais  de  s'espee  ne  volt  mie  guerpir. 

(Ilot.,  .105,  Muller.) 

GUERPissEMENï,  gerpiseiuent,  werpis- 
sement,  s.  m.,  abandon,  cession  : 

Destructio,  yerpisemens.  {Petit.  Vocab. 
lat.-franç.  du  xill'  s..  Chassant.) 

Vente,  quittanche,  cession,  concession. 
guerpissement,  délaissement.  {Charte  de 
1307,  D.  Grenier  30S,  n"  24.) 

OEuvres  de  loix  se  feront  selon  l'ancien 
usage,  donnant  le  vendeur  en  signe  de 
werpissement  une  bucbette  entre  les  mains 
de  la  justice.  {Coût,  de  Bouillon,  xiv,  6, 
Nouv.  Coût,  gén,,  U,  834.) 

GUERPissEUR,  S.  lu.,  celui  qui  aban- 
donne : 

Je  donques  me  combatrai  avecques  ces- 
lui  duc  guerpisseur  de  sou  ost,  (Bersuire, 
T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  1°  184''.) 

GUERRE,  voir  CiARRE. 
GUERREABLE,   VOir  GUERROIABLE. 

GUERREDON,  -  Un,  gueredon,  gerredon, 
geredon,  guarredon,  guerdon  gardon,  guier- 
don  ,  guiardon  ,  guiardoun,  guirdon,  gai- 
redon,  guéridon,  garandon,  guarendon, 
guairandon,  guerendon,  werdon  ,  -  oun, 
galardon,  s.  m.,  prix  d'un  service,  d'une 
bonne  action,  salaire,  récompense  : 
Bien  le  conuis  quo  gueredun  vus  dei. 

(Rot.,  3409,  Muller.) 
Qui  l'om  no  fait  r'en  si  bien  noa 
Por  (lue  l'era  rent  uv,i\  gerredon  f 
(Ben.,  l).  de  Norm.,  II,  H.S79,  Michel.) 

Por  ce  deusl,  ce  set  do  vcir, 
Estre  del  tôt  a  ton  voleir, 
!  Et  por  le  père  rendre  an  Hz 

Gerredons,  grâces  et  merciz. 

(ID.,  ib.,  23381.) 
.si  granz  grâces  vos  rent  o  dei. 
Non  sol  merciz,  mais  gerrdons. 
(Id.,  ib 


Or  en  aurez  mal  gerredon. 
(Floire  el  Blanceflor,  i'  vers.,  1094, 

48 


23492.) 
lu  Mi-ril.) 


37^  GLR 

A»oiT  portons  ol  recovrer 

l.e  irrrfdon  et  \f  loior. 

(C.  PI  CoiMCI.  Vir.  de  \.-/).,   ms 


Brox.) 

PieaJonie  snnl  cl  sape  et  <le  hant  pris. 
S'en  doiteni  bien  avoir  bon  gueredon. 
(Hci^  »r  t»  Fi«Ti.S<-iT<n/où,P.  Paris,  Bomancfro, 
p.  t83.) 

El  je  li  dis  que  se  il  estoit  de  granl 
oueriJon  vers  moi  je  le  peleroie  de  la  pn- 
fon.  (S.  Graal,  Richel.  243o,  f»  71  v».) 

Se  SToie  leil  y»"'"'""''''"-        „_„    ,.,,>,  s 
(fiosf.  Val.  Chr.  185»,  f»  ^^^) 

K'encor  leur  en  soil  li  gatrreJons  rcndns. 

(.Berle.  692,  Sclieler.) 

Voslre  ttHindon  en  anrei. 
(iT  Si>ie».  Brit.  Mns.  Add.  15606,  P  126*.) 
Qae  a  tei  Peas  ne  doi  nul  guiitrâon- 

(Plaridas,  Ricliel.  137i,  f"  '3'.) 
Se  cil  esl  usuriers  qui  baille   les   deners 
sanz  Dule  convenance,  et  nus  nen  baillast, 
s'il  ne  cuidast   avoir  guarredons.  (Lie.  de 
jost.  et  de  plet,  W,  U,  HapcUi.) 

Perdent  \o  gairedon.  [Serm.,  Xlll'  s.,  ai. 
Poitiers  124,  f»  19  r».) 

A  cens  qni  font  iniquilci 
Rendrait  Ircsloul  lor  gunirandon 
De  lor  félonie  a  landon. 

(Lib.  Psalm.,  x\\,  p.  980,  Wictiel.) 

C«r  monll  les  garde  bien  tes  hom, 
Si  en  aorait  boin  garandon. 

(/*.,  xviu,  p.  273.) 
Por   amor   et    por  guiardon.   (De  saint 
Bonet,  Richel.  423,  f  102=.) 

Robin,  disl  li  dame,  je  te  pri,  en  tous 
gueredons,  de  ceste  besonsne.  (Flore  et  ta 
Bielle  Jehane.  Nouv.  fr.  du  xill'  s.,  p.  88.) 
Impr.,  geuredons. 

En  guierdons  des  servises  qu'il  nous  ai 
fait.  (1290,  Ch.  d'Oth.  C.  de  Bourg.,  Arch. 
Jura  E,  suppl.,  fam.  de  Nozeroy.) 
A  connus  el  baronns  par  Icclre  mannde  et  prye 
Pnr  snffisannl  werdnun  Tenir  en  sa  partyc. 
(Chron.  de  P.  de  Lcnglofl,  ap.  F.  Michel.  Chron. 
angl.-n.,  l.   1,  p.  156.) 

Par  guei-edon  reudre.  (Estories  Rogier, 
Richel.  20123,  f  108>'.) 

En  guerenton  d'iceuls  services.  (1316 
Arch.JJ  53,  ("  75  v».) 

En  recompensation  el  guirdon  de  ces 
dictes  choses.  (1352.  OfficialUé  de  Besan- 
con, Arch.  du  prince,  NeuchAtel,  J,  n"  20.) 
Item  por  guiardoun  a  niestre  Girard. 
(Dec  13.50,  Vé/jenses  de  iexpêdition  contre 
le  chdUau  de  Sertieu,  ap.  A.  \aclipz,  JVo- 
tice  sur  la  destruction  du  chaleau  de  ter- 
rien, p.  14.) 

La  mero  vous  fera  des  biens 
Si  Tons  Tonllei  eslre  de»  sien»  ; 
Par  elle  anrci  de  srans  gardons. 
(Grincorp.,  }eu  du  prince  des  Soli,  SoUie,  I,  2:U, 
r.ibl.  elz.) 

Trésor  de»  rienli  me  semble  bon... 
r.'esl  pour  Mire  riche,  el  gardon 
En  aura»  de  Dien  |eo)  brieffc  «omrae.      ^ 
(le  Moyen  de  soy  enrichir,   Poe»,  fr.   de»  xï     et 
'xTi*..,  X,  87.) 

A  tels  grands  volontiers  ne  s'addonnent 
elles,  sinon  pour  avoir  le  galardon,  comme 
ditrEspaignol.  (BRANT.,Dani.9ai.,  r'disc, 
Buchon.) 
Et  encore  an  xvu's.  : 

De  sa  tcmdrili?  la  niorl  fut  le  guerdon. 

(n-l'BFi,  ,l.i/r<'c.  I,  XI.) 

GUERREDONABLF.,3ue>redoHiiû(/(e,gHer- 


donnable,  adj..  di?ne  de  récompenso,  mé- 
ritoire : 

L'espérance  de  mal  guerredonalile  i\e. 
corra  comme  glace  d'yver.  (B'ble,  Richel. 
901,  f°  22=.) 

Cil  qui  esl  pcchierres  el  ma\  merredo- 
nables  depuerpist  celui  qui  le  délivre.  (10., 
Maz.  684,  f»  38*.) 

Toutes  ses  œuvres  furent  égalaient  gwer- 
donnâmes.  (Miroir  hislorial,  Maz.  bo7, 
f  80  v".) 

Pour  ce  que  le  despil  du  monde  est 
guerredonnake  qui  donne  cf„f  °f  !,J" 
povre.  (Légende  dorée,  Maz.  1333,  f"  22''.) 

GUERREDONANCE,  gueredotiance,  guer- 
donance,  -  unance,  s.  f.,  récompense  : 

Rent  guerdwiance  as  orpuilUis.  (Lih. 
Psalm.,  Oxf.,  xciii,  2,  Michel.)  Var.,  guerre- 
dunance. 

E  la  gneredunance  des  pecchedurs  tu 
verras.  (/6.,  XC,  8  ) 

E  ne  Toilles  oblier  tûtes  les  gueredu- 
nonces  de  lui.  (Ib.,  en,  2.) 

,1e  enclinai  mun  quer  que  je  feisse  tes 
comnndemenz,  pur  pnrmanable  gnere- 
dunance. (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  cxvill, 
112,  Michel.) 

Eissi  seit  gverdunance  en  la  meie  aneme. 
(Psalm.,  Brit.  Mus.  Ar.,  f"  113  v«.} 

E  la  giierredunance  des  pécheurs  tu  ver- 
ras. (Psalt.  monusl.  Corb.,  Richel.  1.  768, 
f  74  V».) 

Jo  enclinai  mun  quer  a  faire  les  tuens 
jiistiticaliuos  en  parmanabletet  pur  guer- 
donance.  (Jb.,  t"  99  r».) 

BeU'urez  ki  reguerdonerat  a  tei  la  tue 
guerredwiance.  (Ib.,i°  107  r».) 

GCEBREDONEMENT,  guerdowiemenl,  s. 
m.,  récompense  : 

Guerdonnement.  (Hayins  le  Juif,  Richel. 
24276,  f  51  r«.) 

El  lors  Pilié  lui  scel  mniistrer, 
Qu'il  dessert  bon  guerdonnement 
Pour  bien  cl  loyaumeot  amer. 
(Poés.  de  Ch.  d'Orléans,  p.  70,  ChampoUion.) 
Et  pour  le  guerredonnemcnt 
La  fist  de  moy  dame  et  princesse 

Amours.  

(Liv.  des  cent  ballai.,  m,  S.-Hilairc.) 

Les  bienfaits  et  guerdonnemens  de  leur 
service.  (BoDK,  Inst.  du  Prince,  i'.  181, 
éd.  1547.) 


GUERREDONEOR,  -  onHcor,  -  oncur,  - 
onneur,  guerdonneur,  s.  m., rémunérateur, 
celni  qui  récompense  : 
Kl  Dcx  cjui  des  bleu  f  is  est  gens  guerredonere 
l.or  flsl  connoistre  iluec  qu'Argentine  est  lor  inere 
ICI  que  il  »unt  si  lill  cl  U  quens  Guis  lor  père. 
(AunF.PROis  i.i  liASTARS,  Argentine,  Bartsch,  Boni. 

etpast.,  I,  59,  94.) 

Or  esgurdeis  com  Deus  est  aspres  ju- 
pieres  et  larges  gueredonneires.  (S.  Graal, 
Richel.  2455,  f"  10  v».) 

Larges  guetredonnierres.  (Ib.,  Richel. 
12582,  f»  3  V».) 

Ainsle  vos  di  porl'amor  que  vosdcusies 
avoir  a  moi  se  vos  fusies  si  boins  gueredo- 
neires  de  bonteis  comme  rois  deust  eslre. 
(MortArltif,  lîi'hel.  24367,  f  50^) 

Mauves  guerredonneeurs.  (Mor.  desphil-, 
ms.  (hartre.-^  620,  f°  4*.) 


GUE 

Ne  soiez  mauves  guen'edonnierres.  (Ib 

f°  3\) 

H4  Dix!  Sire,  soverains  pcres, 
Com  estes  bons  guerredoneres! 
(De  Sainte  Ysabel,  Richel.  19531 ,  f»  123''.) 
Vos  feisles  por  moi,  j'en   iere  queredonaire . 
(Du  mépris  du  siècle,  Richel.  1952a,  f  G3  y".) 

DieusyquiestgKPrredonncrrf'.'î  de  tous  les 
biens  qui   pour  l'onnenr  et  l'amour  de  li 
sont  faiz.  (1339,  Arch.  JJ  72,  f»  80  r°.) 
Le  hanlt  seigneur,  qui  du  lieu  fut  donneur 
El  guerdonneur,  pour  tous  l'a  ordonné. 

(Rab.,  1.  1,  c.  51,  éd.  1512.) 

Gnerdonneur 
le  te  ferai,  si  craintif  ne  te  sens. 
(Cl.  Mab.,  Epist.,  le  DespourT.  à  Marg.,  1518, 
p.  i26,  éd.  1596.) 

Dame  Raison,  fille  dn  guerdonneur 
De  tous  biens  faictz. 
(G.  CORROZET,  Blasons  domesl..  la  lictiere  d'Hon- 
neur, Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi°  s.,  VI,  283.) 
Car  son  regard  m'est  assez  gnerdonneur. 
(Vasqiîin  Philieil,  Euv.  vulg.  de  Fr.  Pétrarque, 
p.  57,  éd.  1555.) 

Pliist  a  Dien  qu'en  tonte  la  France 
Le  bien  ust  telle  rcTerance 
Qu'il  y  trouTast  son  guerdonneur. 
iJ.-A.  UE  Baif,  Poèmes,  1.  VUl,  Lemerre,  II,  395.) 

GUERREDONER,  -  ouner,  -  ouner,-uner, 
guered.,  gerred.,  guerid.,  guerd.,  guird., 
gard.,  guiard.,  werd.,  geredonier.  guyer- 
donner,  verbe. 

—  Act.,  avec  un  rég.  de  personne,  ré- 
compenser : 

Que  jeo  ne  te  puis  mercier, 
>'e  merir,  ne  geredonier. 
(Ben.,  D.  de  IVorm.,  Il,  4531,  Michel.) 

Bien  savoit  gueredouner  selon  lor  oevres. 
(Chronig.  de  Bains,  c.  xxv,  L.  Paris.) 

Por  giiyerdonner  aucons  segnyour  en  la 
cor  dou  pape  de  leur  poyne  heue  por  la 
ville  en  cliascoue  causes.  (1418,  Arch. 
Frihourg,  Comptes  des  trésoriers,  n»  32.) 

Que  c'estoit  bien  raison  que  pour  ung 
pays  si  libéral  et  si  bien  guerdonnant  ses 
citoyens  nul  n'espargnasl  ne  sou  corps  ne 
^on  sang,  (te  prem.  Vol.  des  grans  décades 
deTit.  l.iv.,i'"l'è\  éd.isao.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  donner  une 
récompense  pour  : 

Deus  sun  servise  li  volt  guereduner. 

(Alexis,  st.  56",  xi'  s.,  Steagel.) 

Certes,  se  puis  mon  règne  et  ma  terre  aquiter, 
A  Antoine  mon  frère  sera  gniardoné. 

(Parise,  1579,  A.  P.) 

Floiresdist  :  Ja  or  n'en  prendrai; 

Mais  par  amor  la  vous  donni, 

Por  çou  qu'il  miert  gerredones. 

Se  mon  besoing  jamais  ïeez. 
(Ftoire  et  Illancefior,  V  vers.,  lilSl,  il"  M''"'-; 


Bien  pense  mesire  Dnrmars, 
Que  inavais  cncrs  fanz  et  coars 
!Se  doit  de  fine  amor  joir, 
Coars  cuers  n'o/e  deservir 
Ce  qu'amors  puet  guerredoner. 

(Dwmart  le  Galoijs,  .S835,  Stengel.) 
S'an  pou  d'oure  non  m'ait  gueredonett. 
(Grand  Chant  sviu,  ms.  Oxf.,  Douce  308,  P.  Meyer. 

Ke  ne  me  vcull  mon  mal  gueridoneir. 

(Ib.,  lut.) 

Ke  iai  ne  m'ieit  gueridonei. 

(CAfln.T,,  ras.  Berne  389,  f»  17a.) 


GUR 


GUE 


fiuii: 


370 


K'CD  pouc  d'oare  poreis  gueridoneir 
Cea  ke  j'aurai  servit  toQle  ma  vie. 

(/*.,  f  8Ï  r».) 
Que  li  bien  que  il  ont  ne  lor  soient  guir- 
doné.  {Serm.,  nis.  Metz  262,  f°  3i''.) 
Mais  kant  il  le  savra,  mal  li  en  werdnnfz. 
(Horn,  30"-l,  Michel.)  Var.,  irrt  ijuerredoné. 

—  Xeutr.,  donner  une  récompense  : 

E  guerdurral  a  mei  11  Sire  suliinc  la  meie 
justise.  (Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xvii,27,  Michel. J 

Or  bien  sçavez  gardonner 

A  chascun  selon  sa  déserte. 
[La  Vif  du  maulvah  Riche,  Ane.  Th.  fr.,  III,  28S.) 

—  Guerredonant,  part,  prés.,  qui  donne 
une  récompense  : 

Tenes  vous  le  nient  regratiant  et  guerre- 
douant,  l'aver,  le  cruel,  leiiient  piteus  et  le 
malvais  pour  nient  punis  ?  (Li  Ars  d'A- 
mour, I,  400,  Petit.) 

—  Guerredoné,  part,  passé,  récompensé: 

De  tous  bienCais  le  gucrdmmé. 
(Villon,  DU  de  /a  naiss.  Marie  de  Bourgogne, 
Joaaast,  p.  1.11.) 

GUERREDUNANCE,  VOir  GUERREDO- 
NANCB. 

GUERREIEMKNT,  VOir  GUERROIEMENT. 

GUERREL,  S.   m.  î 

Pour  parer  le  ban  torniz  de  la  dicte 
cbauibre  a  ung  drapl  rouge  et  trois  guer- 
reautz  semblables.  (l^Ol,  Invent.de  l'Hôtel- 
Dieu  de  Beaune,  Soc.  d'Archéol.  de  Beaune, 
1874,  p.  173.) 

GUERREMENT,  S.  m.,  gnerre  : 

Joe  sai  vielz,  si  ne  pais  tenir  guerremenl. 

(Horn,  3600,  Michel.) 

GUERREOR,  -  eur,  garraour,  s.  m., 
guerrier,  homme  de  guerre,  ennemi  : 

Remaîne  li  aTeir.-s,  vienge  li  gtiTreur, 
Li  baclieler  Taillant,  li  duc,  li  contnr, 
(Tb.  OE  Ke.vt,  Gesle  d'Alis.,  Richel.  '24364, 
t'  45  ï°.) 

Parole  devant  les  autres  le  noble  guerreur. 
yoBD.  Fantosme,  Chron.,  439,  Michel,  D.  de 
i       «<»>».,  t.  III.) 

■■  Mes  il  esteit  pensif  e  anqnes  en  errnr 
I  En  pur  le  rei  d'Escoce  ki  ert  mis  en  folnr, 
E  Rogier  de  Munbrai,  un  noble  guerreur. 
Kl  destrneient  sa  terre  par  nuit  e  par  jor. 
I  (Id.,  ib.,  1945.) 

I  Mes  li  garraour  ancien, 

Li  très  saige  natnrien, 
Por  ce  qu'il  savoient  bien  sanz  faille 
Que  quant  comancîe  est  la  bitailie 
I  Les  ordres  sont  tantost  troblees. 

Confuses  et  desavisees, 
1  Devisèrent  les  conpai;înies 

I  Adonc  aler  par  centuries. 

(J.  DE  Pbiobat,  Liv.  de  Yegece,  Richel.  ICOl, 
f  20''.) 

Ainsi  le  firent  corne  saige 
Ça  en  arriers  cil  de  Quartaige 
El  li  Lacedemonien, 
Li  bon  garraour  ancien. 

(Id.,  ib.,  f°  46'\) 
Bon  guerreur  et  vaillant  home.  (Liv.  de 
la  Conq.  de  la  Moree,  p.  4S6,  Buchon.) 

Wiardons  li  gnerreres.  (1324,  Arch.  JJ 
fi2,  i"  186  v«.)  ' 

Mais  fors  et  preux,  et,  a  chiere  hardie, 
Receussent  leurs  guerreeurs  tondis, 
Sanz  trop  avoir  fait  des  armes  l'onbllc. 
(Ehst.  DE<r,n.,  Port.,  I,  2->3,  A.  T  ) 


GiiERRER,  V.  a.,  combattre  : 

Pour  résister  a  la  vernie  desdiz  routiers, 
les  guerrer  et  destrousser.  (1432,  Tare,  Pr. 
de  l'Hist.  de  Nira.,  111,  236.) 

—  Guerrant,  part.  prés,  et  s.  m  ,  ijuer- 
rier: 

Qu'on  me  le  serre  en  la  Bastille,  lui  (le 
roi  de  Navarre)  et  tous  ses  guerrans. 
(Lkstoile,  Mém.,  2'  p.,  p.  91,  Champol- 
lion  ) 

GUERRIABLE,  VOir  GUERROUBLE. 

GUERRIERE,  guarrere,  s.  f.,  ennemie  : 
Car  aine  en  nule  manière 

!Ve  forfls. 
Que  fuissiez  ma  guerrière. 
(QuESNE  DE  Bethone,  P.  Paris,  Romancero,  p.  88.) 
Cist  cunuit  sa  guarrere, 
Guerpit  la  nef,  Iraist  s'airero. 

(S.  Brandan,  932,  Michel.) 

GUERRIEUR,  VOif  G0EHR0Ii;0K. 

GUERRISSEMENT,  VOir  G.^RISSEMENT. 

r.UERROi.visLE,-  oyable,  -  iabte,-  eable, 
adj.,  cil  l'on  guerroie,  qui  guerroie: 

Guerre  guerriable  se  fait  par  débat  de 
marche  en  autre  coome  par  contemps  d'uns 
et  d'autres  qui  souvent  pueont  mouvoir  de 
marche  en  autre.  (G.  I  E  t^HARNV,  Liv.  de 
Cheval.,  ms.  Brux.,  f»  38  v».) 

A  faire  guerre  guerroiable,  les  François 
ont  l'avantaige  sur  les  Angloiz.  {Déb.  des 
hér.  d'arm.,  8b,  A.  T.) 

Si  ne  povez  entretenir  guerre  gmrreable. 
(Ib.,  13.Ï.) 

Et  sa  vie  misérable 

De  toutes  parts  guerroiable, 

A  résister  foible  et  tendre. 
(A.  CuART.,  t'Esper.,  OEuv.,  p.  273,    éd.  1017.) 
Et  ainsi  se  menoit  la  guerre  guerroyabls 
de  toutes  pars.  (Ol.  de  la  Marche,  Mém., 
Il,  2,  Michaud.) 

Mondit  seigneur  ne  désire  que  la  ba- 
taille, et  les  François  ne  veulent  sinon 
faire  guerre  guerriable.  (Lelt.  de  ./.  de  Mo- 
lesme  aux  gens  des  comptes  à  Dijon,  dans 
les  Mém.  de  Pli.  de  Commynes,  t.  111,  p.  278, 
Soc.  de  l'Ii.  de  Fr.) 

Considérant  que  fortune  est  muable 
Et  que  partye  est  forte  et  guerroijable. 
(J.  Marot,  Yoiage  de  Venise,  de  la  fondât,  de  Ve- 
nise, f»  40  r»,  éJ.  1532.) 
Ce  jour  le  roy  ung  horault  va  transmettre 
Au  camp  Saiuct  Marc,  leur  requérant  permettre 
Jour  de  bataille  et  place  guerroijable. 
(Id.,    ib..    Comment    le     roy    part    de     Millau, 
f  58  r".) 

Mais  une  chose  a  fait  digne  et  louable 
Plus  qu'onques  roy,  car  il  est  véritable 
Qu'il  a  mis  sus  en  guerre  guerroijable 
Telle  e.îercite. 
(Id.,   ib.,   Har.  de  Monijoye  i  cenh   de  Venise, 
f»  46  r°.) 

La  ou  tous  les  jours  avoit  guerre  guer- 
reable  entre  François  et  Veniciens.  {Gest, 
du  Cbev.  Bayard,  1.  2,  c.  vi,  éd.  lo2ô.) 

Sans  ressource  tant  de  combat  que  de 
guerre  guerroyable.  (Budé, "/ns«.  du  Prince, 
p.  160,  éd.  1S47.) 

Force  luy  seroit  de  faire  guerre  guer- 
royable a  qui  la  faisoit.  (De  ViLLARS,  Mcm., 
11,  an  1351,  Michaud.) 

Lesquelles  garnisons  continuèrent  tout 
l'hiver  en  guerre  guerroyable,   sans  faire 


grandes  ny  mémorables  choses.  (.M.^rt. 
DU  Bellay,  Mém.,  1.  VU!,  I»  248  v» 
éd.  1569.) 

GUERROiABLEiMENT,  guerroyabUment, 
adv.,  selon  la  loi  de  la  guerre  : 

Ces  choses  guerroyablement  faictes  a  ren- 
contre de  l'Aûglois,  combien  que  fust  la 
guerre  ung  peu  cessée  par  aultres  trêves, 
toutesfois  liichard  qui  ne  tenoit  n  aulcune 
promesse,  reconmeuça  la  bataille.  (Mer 
des  Cron.,  f»  73  r»,  éd.  1332.) 

Souvent  guerroiablement  ribloient  les 
gens  d'armes  par  toute  celle  région.  (Ib., 
I°36r».) 

GUERRoiAL,  adj.,  do  la  guerre  : 

Du  gonfire  guerroial  issit 

Un  conseil  a  tout  mal  avysable 

Et  a  Metz  très  fort  nuysable. 
(Chron.  de  la  noble   cité  de   Melz,  Pr.  do  l'Il.   de 
Lorr.,  II,  cxxxm.) 

GUERROIEMENT,  -  élément,  -  iemenl, 
gher.,  ger.,  s.  m.,  guerre  : 

Guerroiement. 
(Les  Loher.,    Ars.   3143,    ap.    Victor,    llandsclu-, 
dcr  Geile  des  Loh.,  p.  .35.) 
Cil  e-t  desmesnres 
Qi  veut  avoir  pais  par  gerrîemens, 
Li  araes  doit  mieus  estre  asseures 
D'avoir  la  un  per  al  coumenchement. 
(Chans.,  Vat.  Chr.  1490,  f  157  v°.) 
Si  nos  garnissons   de  l'oreison  que  nos 
ne   pnissons  estre   vencu  par  le  guerreie- 
ment  au  deable.  (Trad.  de  Beletli,  Bichel. 
1.  993,  f"  16  v°.) 

Que  tribulations  et  gherroiemens  en  po- 
voient  sourdre.  (G.  Chastell.,  Chron.  des 
D.  de  Bourg.,  I,  43,  Buchon.) 

GUERROiEOR,  -  eur,  -  oyeur,  guerrieur, 
gurroieur,  s.  m.,  guerrier  : 

Et  li  Turc  sont  saae  et  bon  guerrieur. 
(.MÉN.  de  Reims,  379,  Wailly.) 

Mars  est  singuour  des  gurroieurs.  (Des 
.vu.  Plannettes,  Hichel.  2483, 1»  13  v".) 

Il  esloit  boins  (juerroieres  en  justice. (Vies 
des  saints,  ms.  Lyon  G97,  f»  92''.) 

Distenes  fut  grant  guerrieur.  (Ores.me, 
Politiq.,  i"  213'',  éd.  1489.) 

Il  n'avoient  nul  bon  chapitainne  ne 
sage  guerrieur.  (Froiss.,  Chron.,  II,  273, 
Kerv.) 

Que  cil  guerrieur  et  pilleur  se  retrai- 
sissent  en  la  ducé  de  Bretagne.  (Id.,  ib., 
VI,  31,  Luce.) 

Pour  estre  bon  guerroyeur.  (Buoij, /rts(. 
du  Prince,  p.  174,  éd.  1,547.) 

Ce  gentil  9!terro;/e»rIIannibal.(l'ASûUlEii, 
Pourparler  du  Prince.) 

—  Fém.,  guerroieresse,  guerroyerresse  : 

Et  sont  bonnes  guerroyerresses.  (Man- 
DEV-,  ms.  Uidot,  f»39  r°.) 

GUERRoiER,  -  oyer,s.  m.,  combattant: 

Lors  Roland  regarda  derrière,  si  no  vil 

plus  nulz  guerroyers,  de  quoy   il  fut   es- 

bahis.  (Voy.  de  Ckarl.  à  Je'rus.,,  p.  106, 

Koschwilz.) 

GUEiiRoiERE,  S.  f.,  ennemie  : 

Altre  bestc  voient  venir 
Qui  bien  le  doit  contretenir, 
Droit  cOMi  ceste  vers  la  nef  treist 
I, 'autre  qui  vient  a  rage  braist  ; 


380 


GITF 


GUE 


GITE 


0>l*  ronnl  s»  lurrroierr, 
Gaerpi  la  uef.  Ireist  soi  aricrc, 
Ajost«*s  sont  1»»  .II.  licslos. 

(S.  BrBpJm.  Ars.  .tSIiî.  P  103'.) 

GUKRROT,  voir  Garrot. 
GUERROYEUX.  adj.,  de  gnerro  : 

....  Et  bien  nous  voit  ç.-»  b.is 
KnT^lopppz  de  tpit^rrnyniT  debatz. 

(Le  Mairf,  Trmpif  d'honn.  et  de  rerl.) 
Ces  gHerro^fui  debatz. 

(Id.,  Plainete  du  Dmr/.) 
Nais  si  pins  tosi  In  rem  qae  tes  chevnnx 
Soient  ronvenans  nox  gurrrotiriix  Iravanx. 
(Lr.  Bla-xc,  Gfargiçues,  P  "S  r°,  éd.  1608.') 

GUERRULBR,  VOir  GARDI.ER. 

GUERSAI,  voir  GUERSOI. 

GL'ERSE,  voir  Garce. 

GUERSEI,  voir  GUKRSOI. 

GUERSErLLiEn,  gueisseiUier,  v.  n.,  pro- 
»oguerà  boire,  se  déOer  le  verre  en  main, 
ivro?ner  : 

Et  Gncrçoi,  qni  a  tons  giieneille, 

D'Irresce  lor  fist  na  entret. 

Tant  les  flst  guerseillier  a  trel 

Qn'lTresce,  qni  tait  les  entesie. 

Vint  guersfilliir  a  celé  feste, 

Qoi  coida  la  tone  espnisier. 
(Hcox  DE  Mebï.  Tornoiement  de  1' Antrchri.it, 

p.  13,  Tarbé.) 
Mieli  sevent  as  pros  banaps  beivre  e  gueissnltier. 
(JoftD.  Fantoshe.  Chrm.,  980,  ap.  Michel,  D. 
de  non».,  t.  m.) 

GUERSILLEUR,  VOir  GaRSILLEOR. 

GUERSOI,  -  SOU,  ■  fOi,  -  say,  ger.,  gar., 
s.  m.,  défi  à  boire  : 

De  tornoier  s'atorna 
Abstinence  contre  Guersaij. 
(Hoos  DE  Mert,    Ton.   de  t'Antechr.,    p.    67, 
Tarbé.) 

C'est  d'an  (ren  qui  a  non  guersai^ 
Si  en  dirai  ce  <)ac  j'en  sai. 

(Ce  r.uersai,  Richel.  837,  f»  238».) 

De  bordes  ne  de  lecherics. 
De  ffiiersrii  ne  de  f^loutonnies. 
(ri>  de  S.  Aleri.  ir,,  Rom.  VIII,  p.  170.) 
—  A  guersoi,  a  grant  guersoi,  loc,  avec 
excès,  à  peu  près  comme  à  tire-larigot  : 

...  Car  sans  assai 
BeToient  tait  honte  a  guenai. 
Qu'on  lor  lirroit  a  nne  seille. 
(Hcox  DE  Merï,  Tonoiement  de  l'Antéchrist, 
p.  13,  Tarb'-.; 

Si  treavent  leanz  dormanz 
Tretoaz  les  sondaiers  ÎSnrmanz, 
Tant  orent  lica  a  guersai 
Dn  Tin  qae  je  pas  ne  \ersai. 

(Ilote,  Richel.  1573,  P  ICI''.) 

Tant  orent  bea  a  gersaij. 
(Ib.,  Vat.  Cbr.  U92,    1°  86''.)  Les  autres  nus. 
du  Vat.  portent  garsoi/. 

Tant  orent  beu  a  gerioy. 

'/*.,  ms.  Corsiui,  f  84'.) 

Les  Tins  ont  blans  comme  cristaus  : 
A  guertoi  briivent  par  igaas. 

{Cka«$.,  Bichel.  817,  ri33  >'  ) 

Et  Toient  a  ici  l'amistié 
Qae  Diei  nous  fist  qni  nous  cria, 
Qui  en  la  sainte  cr  iz  cria 
Ans  Jdjs  qu'il  nioroit  de  soi  : 


Ce  n'est  pas  por  bnirre  a  gvrrsoi  : 
Aînz  avoit  soi  de  nous  reemltro. 
(RiTEB.,  Compl.  d'OiiIrr-mcT,  I,  93,  Jnb.) 
Se  n'eiît  pas  por  boire  a  gemoi. 

(ÎD.,  /'/.,  Bichel.  l"593,  f°  59  r».1 

Tosl  beveries  a  grant  guersoi. 

(Fergn.'!,  39S9,  Martin.> 

Trop  aTez  ben  a  nrnnt  onrxoii. 

(Fatiret,  Richel.  140,  f  2»".) 

GUERSON,  voir  Garçon. 

GUERTiE,  S.  f.,  sorte  de  mesure  : 

ReiDonstrent  humblement  les  pères 
prieur  et  religieux  carmes  de  la  ville  de 
Vallenciennes  que  par  aumosnes  l'on  leur 
a  donné  quatre  cens  -wagues  et  eoclies  de 
houlle,  ou  environ,  et  environ  une  guertie 
de  menue  houlle.  {Livres  des  annotations, 
mémoires,  recoeUes  et  extraits  anciens,  ms. 
Valenciennos  S83,  f°  132  r».) 

GUERVANCE,  VOif  GREVANCE. 
GUERVISE,  S.  f .  ? 

Dunkes  vint  encontre  li  anciens  anemis 
sorun  mulet  par  la  semblance  d'un  meide 
portanz  un  cor  et  une  guervise.  (Dial.  SI 
Greg.,  p.  96,  Foerster.)  Lat.,  tripedica. 

GUESDiE,  S.  f.,  guède  : 
Gnesdie  et  gaudie.    {Cart.    de  Ph.  d'A- 
lenc,  {"  35  v°,  et  36  r»,  Arch.  Eure.) 

GUEsniER,  waisd.,  gueud.,  adj.,  mar- 
chand de  guède  : 

Maroie  li  waisdiere.  {Charte  sans  date, 
vers  1240,  Arch.  mun.  S.  Quent.,  1.  22.) 

Loys  Gueudier.  (1532 ,  Compte  de  S. 
Ladre,  p.  80,  Hosp.  Clerm.-s.-Oisc.) 

GUESUON,  voir  Geldon. 

GUESiLLER,  V.  H.,  s'sst  dit  du  cri  de 
l'hirondelle  : 

Les  arondes  guesilloient  tant  comme  il 
preschoit,  mes  elles  se  turent  tantost  par 
son  commandement.  {Légende  dorée,  Maz. 
1333,  f»  259^) 

GUESLE,  voir  GORLE. 

GUEspiLLONNER,  V.  a.,  arroser  avec 
un  goupillon  : 

Des  lors  tant  que  le  cyprès  ait  levé,  faut 
faire  le  guet  sur  les  fourmis,  et  aussi  le 
guespillonner  d'eau  de  trois  en  trois  jours 
avant  soleil  levé.  (LiEBACLT,  Mais,  rust., 
p.  332,  éd.  1,Ï97.) 

GUESPiN,  guepin,  gueppin,  s.  m.,  espèce 
de  sobriquet  par  lequel  on  désigne  les 
habitants  d'Orléans,  natifs  de  cette  ville 
et  en  général,  les  gens  fins  et  rusés  : 

Une  (lame,  dit  il,  genlille  et  honneste 
encore  qu'elle  fnst  cjuespine.  (Bonav.  des 
Periers,  îiouv.  recr.,  dune  dame  d'Orl. 
qui  aimoit  un  escolier,  p.  71.) 

Apres  vcnoient  les  maîtres  d'escole,  les 
médecins,  puis  les  officiers  de  l'Université, 
les  conseillers  et  guespins  d'icelle.  {Entrée 
de  l'empereur  Charles  Quint  dans  la  ville 
d'Orléans  en  1539.) 

Et  mesmc,  pour  bien  de  paix,  ne  nous 
formalizons  pas  beaucoup  contre  les  Gues- 
pins, quand  il  leur  eschappe  de  dire  qu'ils 
parlent  aussi  bon  franeois  que  nous  qui 
sommes  Parisiens.  (H.  Kst.,  Préc.  du  lang. 
franc.,  p.  177,  Fcugère.) 


Tous  ceux  qui  sont  de  tels  noms, 
chiches,  tenans,  ingratz,  gueppins  etamas- 
seurs  sont  appeliez,  défaillent  an  donner. 
(Le  Pi.essis,  Ethiq.  d'Arist..  f«  57  v», 
éd.  1.553.) 

M  est  trop  ouvert  et  bénin 
Et  courtois  ponr  un  bon  Ciiespin. 
(1.  A.  DE  Baif,  le  Brave,  III,  1,  od.  1.S73.) 

Trévoux  enregistre  encore  guépin  avec 
le  sens  de  fin,  adroit,  rasé. 

On  trouve  une  notice  spéciale  sur  les 
Guespins  d'Orléans  d.ins  le  liccueil  de% 
meilleures  dissertations  relatives  d  l'histoire 
de  France  par  M.  Leber. 

Centre  de  la  Fr.,  gxiépin.  piquant. 
H. -Maine,  guépin,  qui  a  l'esprit  fin,  les 
manières  élégantes. 

Nom  propre,  Guépin. 

GUESTiER,  voir  Gaitier. 

GUESVEMENT,  voir  Gaivement. 

GUEsvER,  voir  Gai  VER. 

GUETABLE,  VOir  GAITAHLB. 

GUETE,  voir  Gaite. 

GUETEMENT,  VOif  GaITEMENT. 

GUETER,  voir  Gaitier. 
GUETTE,  voir  Gaite. 

GUETTEMENT,  VOir  GAITE.MENT. 

GUETTEUR,' voir  Gaiteor. 
GUEUDE,  voir  Geldb. 

GUEUDIER    voir  GUESDIER. 

GUEUE,  S.  f.,  gueuse  : 

Une  gueue  qui  avait  servi  les  confrères 
de  hurlep.  (N.  DU  Fail,  OEuv.  facel., 
II,  282,  Assézat.) 

1.  GUEULE,  voir  Gorle. 

2.  GUEULE,  voir  GOLE. 

GUEULLE,  voir  GORLE. 

GUEUSEMENT,  adv.,  pauvrement,  mes- 
quinement : 

S'en  vint  en  Flandres  tout  gitevsement 
habillé  et  tout  malotru.  (Brant.,  Gr.  Cap. 
eslrang..  Il,  170,  Lalanne.) 

GUEussoN,  s.  f.,  goût,  qualité  do  la 
chose  que  l'on  goûte  : 

Disoit  qu'il  l'avoit  mis  (le  vin)  d'une 
part  pour  euls  en  une  line  et  une  tinette, 
tant  blanc  comme  rouge,  qu'il  nionslroit  ; 
et  que  des  lors  il  l'avoit  ofl'ert  a  dant  Oii- 
dart  qu'il  volsist  essaier  dou  vin,  leciuel  il 
otfroit  ;  et  que  s'il  n'estoit  de  tcle  giieussotl, 
comme  il  dcvoit  estre,  si  estoit  il,  si  comme 
il  disoit,  prest  de  l'amender.  (1366,  Charte 
de  SI  Jean  de  Laon,  ap.  Duc,  GusUm  fa- 
cere.) 

1.  GUEUX,  voir  Queu. 

2.  GVEV\,  gayeulx,  s.  m.,  compagnon, 
coquin  : 

Car  souvent  les  plus  rouges  gncia; 
V  soat  surprins. 

(C/ia«a.  du\y°  s.,  p.  1-29,  G.  Paris.) 


GUI 


GUI 


GU[ 


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Beaards,  voas  estes  ronces  gnevx. 

(Viii.oN,  Jargon,  Joaaast,  [i.   llij.) 

Prince  des  garjettlr,  a  leurs  marques 
Que  Toz  contres  ne  soient  greffij;. 

(lo.,  i*.,  p.  163.) 

GUEYF,  voir  Gaff. 

GUEYTE,  voir  Gaite. 

GUGLERTESSCHILLI,    S.    III.,     SÛFte    dO 

jeu: 

Que  nuls  ne  juyait  a  juouz  lie  quartes, 
de  reynette,  de  giteir  ou  tableiz,  dit  (jugler- 
tesschilli,  de  Perrot,  qui  payait  denier  ne 
mellve  ne  la  valour.  (1406,  Arch.  Frib., 
1"  Coll.  de  lois,  n°  146,  f"  36.) 

GfiAGE,   guyage,    s.    m.,     conduite  : 

Voulons  que  il  soient  sous  nostre  espe- 

cial  garde  royal  en  sepir  guyage  et  conduit 

en  toutes  choses.   (1309,  Chart.  de  Pli.  le 

Bel,  Richel.  1.  9785,  f"  88  v.) 

GuiAL,  S.  m.,  chef,  conducteur  : 

Kl  si  boias  guians 
Herberga  et  si  rices  cors. 

(MocsK.,  Chron.,  9013,  ReifT.) 

GULVNT,  S.  m.,  guide,  chef  : 

Paien  aToient  .viii.  batailles  très  grans. 
Si  estofees  de  cuivers  mescre;ins, 
C'on  les  devoil  bien  estre  redontans, 
R'en  y  ot  nnle  dont  rois  ne  fast  gnianx. 

(Enf.  Ogio;  48H,  Scheler.) 

GUIARDON,  voir  G0ERREDO\. 

GUIARDONER,  TOir  GUERREDONEB. 

OUIARDOUN,  voir   GUERREDON. 

GUIART,  S.  m.,  habit,  vêtement  : 
Qa^nt  il  se  Tu  appareilliez 
S'ymage  mnce  souz  guiart. 
(G.  DE  Coi.NCi,  itir.,  lus.  Soiss.,  f°  -iOSM 

Por  pain  nnle  foiz  ne  s'cndete. 

Ne  lient  rien  souz  nniart  ne  raete 

Por  porter  Renart  en  sa  mue. 

(De  Renan  et  de  Piaudoue,  67,  Chabaillc.) 

GUiBECiER,  V.  n.,  semble  signifier  tré- 
bucher : 

|U  se  lairoit  avant  par  membres  despecier 
Qu'il  osasl  on  péril  de  pechié  guibecier. 
j    (J.  DE  Mrxnr.,  Te.il.,  Vat.  Chr.  .SG7,  P  i^.) 

I  ouiBET,  wibet,  S.  m.,  espèce  de  mou- 
pheron  : 

I  H  dict,  et  vint  musche  et  toibez  en  tuz 
|es  fins  d'els.  (Lib.  P$.,  O.-îf.,  civ,  29,  Mi- 
;hel.) 

Ne  grosse  monske  ne  wibet 
Ne  Innge  wcspe,  ne  cornet. 

(Marie,  Fable  36',  27,  Roq.) 

Les  moucherons,  et  guibets  nous  trou- 
lent  en  esté.  (Desparko.v,  Letl.,  xx.) 

Nom  propre,  Guibet. 

Cf.  BiBET. 

GUiBouRG,  S.  m.,  sorte  de  monnaie  : 
Une  sentence  des  assises  du  prieuré  de 
runiers  de  1468  reconnaît  que  le  chape- 
un  de  Rogéne  doit  au  prieuré  de  Pruniers 
ne  18  deniers  et  unguibourg  de  vendange 
ï""  quartier    de  vigne.  (Arch.  M.-et-L.  B. 

GUICART,  voir  GtJISCART. 


OUICAUDAINE,  voir   QlTir.AUDAlNE. 

GUicE,  voirGuiGE. 
GuiCETiEL,  S.  m.,  petit  guichet  : 

A  le  porte  dorec,  ou  hanlt  sont  ly  crestiel. 
Passèrent  ly  baron  parmy  le  giticetiel. 

{Chev.  au  cygne,  22167,  Reiff.) 

1.  GuicHE,  S.  f.,  ruse  : 

Et  il  s'en  vei  après  les  biches 
Et  il  lor  fist  tant  tors  et  guiclie.'! 
Tant  c'ane  blanche  en  eulreprist. 
(Perceval,  ras.  Montpellier  H  240,  f  37\) 

2.  aciCHE,  voir  Guige.. 

GuicHERON,  s.  m.,  écrou  ? 

Rompre  le  guicheron  (d'un  condamné). 
(xV  s.,  Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

GUICHEUS,  voir  GtTtscos. 

GUicuois,  adj.  ;  faire  le  lor  guichois,  se 
sauver  : 

Renart  a  fçt  h  tor  guichoix 
Qui  n'a  cure  de  sejorner. 

{Kciiarl,  9170,  Méon.) 

Cf.  GUEINCOIS. 

GUICHON,  s.  m.,  grand  verre  : 
Je  TOUS  diray  le  garçon 
Qui  a  fait  ceste  chanson. 
Quand  toute  la  compagnie 
Aura  vuidé  son  gnichon. 
(Vaii-T-de-Vire  (le  J.  Le  lloiix,  xlti,  Jacob.) 

Norm.,  gnichon,  grand  godet  à  oreilles. 
Bessin,  guichon,  tasse  en  bois  de  la  conte- 
nance d'un  tiers  de  litre. 

GuicHous,  voir  Guiscos. 

GuicTE,  guycte,  s.  f.,  canard  : 

De  ne  tenir  et  nourrir  en  ycelle  (ville) 

oyes,  guides  et  pourceaulx  pour  l'immun- 

dicité  et  puantise  que  procèdent  d'iceulx. 

(lo  fév.  lois,  Uegl.  des  Cons.  d'Agen,  .\rch. 

mun.  Agen.) 

Oyes  et  guycles.  {Ib.) 

GUICTERNEUR,  VOir  GUITERNECR. 

GUIDAGE,  S.  m.,  pilotage  ? 

Car  se  le  tonnel  se  perdoit  par  defTaute 
de  guie  ou  de  cordage,  le  maistre  est  tenu 
a  le  paier  aux  marchans  entre  lui  et  ses 
mareneaux.  Et  si  doit  paier  le  maistre  se- 
lon ce  qu'il  prent  de  guidage,  et  doit  le 
guidage  estre  mis  a  recouvrer  le  dommage 
premièrement,  et  le  remenant  doit  estre 
parti  entr'eulx.  {Rôles  d'Oleron,  p.  402, 
Beaurepaire.) 

GuiDEL,  S.  ni.,  pêcherie  : 

Un  essuy  a  guideaus  pour  la  pescherie 
sur  l'arche.  (1322,  Arch.  J.1  66,  pièce  U02  ) 

Comme  nostre  araé  et  féal  Bernart  de 
Themericourt  eust  n'a  guerres  advisé  et 
ymaginé  un  guidel  ou  gort  a  prendre  pois- 
son estre  fait  en  la  rivière  d'Oise.  (1383, 
Arch.  JJ  123,  pièce  62.) 

GUIDEI..LK,  S.  f.,  sorte  de  danse  : 

Pendant  lesquels  (jours)  print  plaisir  aux 
danses  que  l'on  appelle  le  trihory  de  Bre- 
taigne,  et  les  guideÙeset  le  passe  pied  et  le 
guilloret.  {Voyag.  du  roy  Charl.  IX  par  son 
royaume,  f<'38  v»,  éd.  1S67.) 


ouiDEMENT,  guyd.,s.  m  ,  conduite,  au 
sens  propre  et  au  ligure  : 

Or  chfvauchoient  adont  ces  .ii.  contes 
Anglois  et  leur  route  au  guidement  de  mes- 
sire  Wanllart.  (Froiss.,  Chron.,  Richel 
2641,  f»  oO  r».) 

Les  gw/demens  ou  inductions  des  eaues. 
{Flave  Vegece,  II,  10.) 

GUIDENDART,  VOif  GODENDART. 

GuiDEOR,  -  eur,  s.  m.,  guide  : 

Mes  il  failli  a    tant  di.'  gent   .i.  bon  gui- 

deor.  {Chron.  de  Fr.,  ms.  Berne  o90,f''22''.) 
Mais  je  croy  que  ce  n'eussent  osé  faire 

ses  guideurs,    car  n'en  avoient  point  de 

charge.  (G.  Chastellain,  Chron.,  III,  314, 

Kervyn.) 

Cf.  GniEOR. 

GUIE,  guye,  s.  m.,  conducteur,  guide  : 
Judas  apela  nostre  sire  que  li  aidast  et 

fust  guije  de  la  bataille.  {Liv.  des  Machab., 

Maz.  70,  l'  191=.) 

GUIEDON,  voir  Geldon. 

GUIEL,  VOirJOIEL. 
GUIENAGE,  voir  GtJIONAGE. 

GuiENNÉ,  adj.,  mal  vêtu,  déguenillé  : 
Le  vendredy  prouchaiu  ensuivant  vint 
et  arriva  a  la  dite  métairie  un  homme  assez 
guiennê,  vestu  d'une  hopelande  et  d'une 
houe  de  hurel.  {Pièce  de  1384,  ap.  Morice, 
Preuv.  del'hist.  de  Bret.,  II,  col.  484.) 

GuiENNOis,  -  oys,  guyenn. ,  guyoneis, 
S.  m.,  monnaie  des  ducs  de  Guyenne  : 

Nostre  receveur  del  franc  ou  guyoneis 
hardy  a  nous  octroiez  de  checun  tonneu  de 
vin  cresoeant  ceste  année  deins  la  pays 
d'Aunys.  (14  fév.  1372,  Mand.  du  D.  de 
Lanc,  Delpit,  Doc.  fr.  en  Anglet.) 

Jehan  Poilran  changeur  demeurant  a 
Blois  acheta  pluseurs  monuoies  de  dehors 
nostre  royaume  et  autres  que  de  nostre 
coing,  tant  d'or  comme  d  argent  ;...  les- 
quelles d'or  estoient  appelées  guiennois  et 
semhloient  a  guyennois,  fors  tant  qu'il  y 
avoit  escript  liobertus  dux.  (1378,  Arch. 
JJ  114,  pièce  224.) 

Cinq  pelitz  guiennoys  noirs  portouyns 
qu'ils  doivent  par  chascun  an  de  cens. 
(1463,  Compl.de  l'aumosn.  de  S.  Berlhomé, 
C  23  v°,  Bibl.  la  liochelle.) 

GuiEOR,  -  eour,  -  eur,  -  our,  guior, 
guyour,  s.  m.,  conducteur,  guide  : 

Cones  li  dux  est  giiieor. 
(Bek.,  d.  de  Norm.,  II,  10293,  Michel.) 

,1.  mois  sejorna  l'os  dont  li  rois  est  guiere, 

(Romi.  iWlix-,  i"  Vi'^,  Miehelaat.) 

Ce  seroit  grant  domage  se  gent  de  tel  valor 
Estoient  perillié  par  mauvais  guieor. 

(S.  Bon.,  Sax  ,  ccxci,  Michel.) 
Armé  se  sont  et  cevauciereot, 
El  leat  gnieiir  les  adrecierent. 

(MouSK.,  Cliron.,  30083,  RcilT.) 
Tu  seras  niestrcs  et  gtiierres 
Et  de  mon  pueple  couduisierres. 
(Geffroi,  .vu.  Eslaz  du  monde,  Richel.  1526, 
f»  24'.) 

Et  si  serais  guieires  de  grignor  puple  que 
lu  ne  cudes.  (S.  Graal,  Richel.  2435, 
1°  21  ro.) 


3tt 


fiUI 


Por  ostre  guiort  el  gardes  de  ceUs  genz. 
(Est.  de  Erael.  Etnp.,  xxiv.  6,  Hist.  des 
crois.)  Var.,  jMieours,  guierres. 

Planchai  est  de  l'ost  el  ^mio'irs. 
(Ctmi.  *•  Brfl.  Armor.,  Ars.  3816,  V  i   »".) 
\je  chïslel  ad  ja  seisi  au  fcor  de  conqneroor. 
Si  ordeine  eo  «ou  noam  gardein  et  gvyoar. 

{Fraim.,  ms.  OU.,  Fairf.  41,  f  13  r».) 
Duc    Milon    dWifîUmt,    conduiseur   des 
osto  et  auteur  des  batailles.  (Grand.  Cron. 
de  France,  Charlera.,  iv,  4,  P.  Pans.) 

Et  «e  il  avient  qu'il  facenl  batelle  contre 
nos  el  foient  plus  fort,  uostre  guieres  ce 
retrait  au  donjon.  {Consol.  de  Boece,ms. 
Monlp.  Il  43,  f»  r-.) 

B  pnes  citancerent  sens  anlre  guieoar. 
(Prisf  de  Pamprl.,  8B7,  Massafia.) 
La  fraude  de  leurs  guieours  les  avoit  fait 
desvoier.  (Berscire,  T.  Liv.,  nis.  Ste-Gen., 
f  182".) 

Et  doivent  avoir  bon  guieur  qui  les  sache 
mener.  (J.  de  Vign.iy,  Enseignem.,  ms. 
Brux.  11042,  f»70>.) 

—  Fém.,  guierresse  : 
Les  cornailles  vont  tozjors  devant,  comme 

guierresses    et  chevetaines.    (Brun.   Lat., 
Très.,  p.  212,  var.,  Chabaille.) 

Nostre  guyeressee.  [Boece  de  Consol,  ms. 
Berne  365,  ^4r».) 

GUiER,  guijer,  gwier,  gwyer,  guger,  ghier, 
verbe. 

—  Act.,  conduire,  guider,  avec  un  rég. 
de  personne  : 

Apres  iccls  en  avrat  allrelant, 
Sis  auirrat  Cebuins  e  Lorani. 

(Roi.,  3022,  Mûller.) 

Cn«i  ma  lent,  jo  tus  en  fai  le  dnn. 

(/».,  3059.) 

Molt  graot  avoir  fet  messires  mener. 
Mois  el  chevans  et  palefrois  guier. 

iLfs  Loh..  Ars.  31 13,  P  18''.) 
Hnes  les  gaie,  de  Montagu  li  ber. 

(/*.,  ms.  Montp.,  P  99".) 

Bl  Clarembans  les  jnic  qoi  le  poil  ot  mellé. 

LPttrise,  2601,  A.  P.) 

Faites  .m',  païens  ferveslir  el  armer. 
Par  la  fausse  poslerne  et  condaire  et  guier. 

(Gui  de  Bcmrg..  2398,  A.  P.) 
Bien  doit  rois  estre  qni  tel  gent  doit  guier. 
(Aoï.irr.  Enfances  Ogier.  Richel.  1632,  P  2  v".) 
Li  fani  Jndas  si  les  guioul. 

(Po«.  D.  A'.,  ms.  S.-Brienc,  C  49=.) 
Cil  qui  guier  les  dévoient  ne  le  faisoient 
mie  en  bone  foi.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  268'.) 

Lors  le  dame  le  ghie 
En  nne  haaie  sale  on  mainsdegrcs  lonrnie. 

(B.  de  Scb..  ht,  2fil,  Bocca.) 
Cels  ki  les  os  dévoient  guier.  {Hist.  des 
ducs  de  Norm.,  p.  47,  Michel.) 

Et  les   guyerent  jusques  devant  l'empe- 
reur. {Conq.  de  la  Morée,  p.  346,  Buchon.) 
—  Gonv<;rner  : 

Sire,  qnar  faites  mander 

Vos  barons  et  accorder  ; 

El  TÎegncnl  avant  li  pcr 

Qni  senlent  France  guier. 
'Hots  o'OisT,  Sertmtoit,  P.  Paris,  Romancero, 

p.  191.) 
Des  ore  féal  qe  la  terre,  tannl  com  dayt  régner, 
.Sai/  gwi/f  par  lu  y  el  par  drail  trier. 
(Chron.    de  P.  de  Uinglofl.    ap.  F.  Michel,  Chr. 
mgl.-n.,  t.   I,  p.   I   l"i 


GUI 

Enstaoe  de  Fcrers  le  pople  lors  gmait 
Onf  Edgare  en  Escoce. 

(74.,  t.  I,  p.  151.) 

Mais  cis  est  biaux  et  gens,  s'a  grant  terre  a  guier. 
(Yeus  dou  paon.  Richel.  1551,  Vit  r'.) 

Qil  les  donist  tieu  iiovernour  qi  niieuzles 
sache  et  puist  g>iyer  qe  il  n'ad  fait  .n  soun 
temps.  (Lib.  Cuslum.,  I,  20,  Rer.  bnt. 
script.) 

Hay  seinte  Marie  !  je  su  roy,  Englelere 
guye.  (Foulq.  Filz  Warin,  Nouv.  fr.  du 
xiv*  s.,  p.  71.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  conduire,!;ou- 
verner,  guider,  enfoncer  : 

Qni  pust  !7»i>r  la  banere 
E  le  seiine  de  Leynist  re. 

(Conquest  of  Irelani.  2S43,  Mi''hel.1 
Par  mi  le  cors  son  roit  espiea  li  guie. 
(fi.  de  Camirai.  Richel.  2493,  f°  37  v°.) 
Par  mi  la  groi  don  piz  son  confenon  li  g'iii"- 
(J.  BoD.,  Sas..  CXLI,  Michel.) 

A  tei  apent  guier  le  frein 
De  justise  vers  çoeas  ki  plein 
De  ire  sont  e  traisun. 

(S.  Edward  le  conf.,  1677,  Lnard.) 

Son  avoir  a  Montmartre  fist  la  serve  gnier. 

(Berle,  2339,  Scheler.) 

—  Faire  tomber  : 

Snrcis,  neis  et  lalevre  a  terre  li  guia. 
(Jeb.  bes  Preis,  Ge.ile  de  Liège,  441,  Scheler, 

Gloss.  philol.) 

—  Arranger,  accorder  : 
Et  les  besoignes  et  les  quereles  des  pro- 

des  hommes  "jH/er  avenauntment.  {Lib. 
Custom.,  1,281,  8,  Edw.  I,  Rer.  bnt.  script.) 


—  Réfl.,  se  diriger  : 
Quant  ore  voit  Elye  qne  Sarrasin  s'airent. 
Et  les  os  des  pagien  qui  envers  H  ne  guicnl. 

(E.  de  SI  Gille,  Richel.  25516,  t"  79''.) 

GUiERDON,  voir  Guerredon. 

GUIERRESSE,  VOir  GUIEOR. 

GUiEVRE,  voir  VaiVRE. 

GUiGE.  guigue,  guiche,  guice,  guise, 
guinche,  grince,  s.  f.,  courroie  plus  ou 
moins  ornée  par  laquelle  le  bouclier  se 
suspendait  au  cou,  anse  d'un  bouclier;  dé- 
signait aussi  la  courroie  qui  permettait  de 
porter  le  gonfanon,  la  bannière  ou  le  cor, 
le  baudrier  d'une  épée,  etc.  : 

La  guige  (du  cor)  en  crt  d'un  vert  paile  entaillié. 
(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  i°  ^S'.) 

Metes  le  col  entre  guiche  et  escn. 

(Ih.,  f  155'.) 

En  CCS  escns  ces  guiges  rccorsier. 

(/».,  f  ise'.) 

A  la  guige  del  col  osier. 

(Wace,  Rou,  3'  p.,  8950,  AnJrescn.) 

Les  fors  escns  ont  saisis  par  les  guises. 
(Raisb.,  Ogier,  1186,  Barrois  ) 

L'esco  par  la  guige  pent. 

(Percerai,  ms.  Monlp.  H  219,  f  lOV) 

La  guiche  fu  d'un  paile  frois. 
Bien  laillié  d'or  sarrazinois. 
(ïUre  el  Blance/lor,  2'  vers.,  7:5,  du  Mcril.) 
Li  COI  est  aval  descendu, 
Coupela,«,>derescQ.         ^^^  _  ^3^,  ^ 


GUI 

Il  pranl  sa  large,  s'a  la  guiche  saisie. 

(r.erarl  de  Yianc,  5113,  Tarbé.) 

Les  guiges  des  escai  coupées. 
(Li  Chrrnlifrs  dnu  leon.  Val.  Chr.  1725,   Romv., 

p.  512.) 
Il  n'ont  aubère  no  elnie  ne  guige  an  col  pendue. 
(Chans.  dAnlioehe,  vin,  v.  1121,  P.  Paris.) 
Et  tronche  la  guige  de  l'escu.  (.S{  Graal, 
ms.  Tours  91S,  1°  233=.) 

La  bone  espee 
Est  plain  pié  en  l'escu  entrée, 
Qnant  il  ne  l'en  puet  resacier 
Li  rois  l'en  fait  grant  emconbrîer, 
Osto  le  guige  et  le  col  baisse. 
Et  l'escu  en  l'espee  laisse. 

(Parlonop.,  3263,  Crapelet.) 

Et  met  l'escu  au  col  lot  nnef 
Par  la  bêle  guige  d'orfrois. 

(G.  de  Dole,  Vat.  Chr.  172.Ï,  {'  82''.) 

Par  le  guice  de  paile  son  escu  acola. 

(Fierabras,  237,  A.  P.) 

Desns  l'escn  consievi  Amauri, 

Entre  la  guice  et  le  main  dont  le  tint. 

(Hunn  de  Bordeaux,  2076,   A.  P.) 

Ceval  a  bien  aparillié  ; 
En  la  place  tu  amenés  ; 
Li  senescals  i  est  montes, 
L'escu  an  col,  la  grince  al  puing. 

(Mess.  Ganvain,  366.  Ilippean.) 

Grans  cous  se  douent  [en  Inr  escuz]  devant. 
Rompent  les  guiges  de  paile  de  Oriant. 

(Olinel,  130,  A.  P.) 

Chascuns  restraint  la  guige  de  son  escu  hocler. 
(Conq.  de  Jérusalem,  2211,  llippeaa.) 
Tristan  s'arma  coiement,  alla  combattre 
coutre  le   serpent  qui  lui  courut   sus,  si 
commença  la   bataille  de   eulx  deux,  forte 
et  cruelle  ;  le  serpent  lui  giette  les  griffes 
en  son  escu,  si   lui  ront  la  guige  et  tout 
quanqu'il   ataint,  et   gette  feu   et   flambe. 
[Tristan,  Richel.  334,  f  37  r°.) 
Tost  est  montes,  son  escu  prent. 
Par  la  9111.17''  a  son  col  le  pent. 

(Durmart  le  Galois,  3111,  Stengel.) 
Puis  envoleperent 
Des  guinches  lor  senestres  mains. 

(Chev.  as  .11.  esp.,  1692,  Foerster.) 

Es  vos  son  ceval  c'en  amaine  ; 
11  i  sailli  de  terre  plaine. 
La  jiucele  l'escu  li  lent. 
Et  il  par  le  grince  le  prent. 
(Ren.  de  BEADJEn,  li  Biaus  Descoaneus,  1037,  llil'- 
peau.) 

Et  puis  li  ont  son  espiet  apporta  : 
La  guige  en  fn  d'un  vert  paile  roé. 

(Agolani,  p.  163,  Bekker.) 
Les  chevaliers  portoient  aussi   un  escu 
voire  couvert  de  lames  d'escailles  d'yvoirf| 
(comme  il  me  souvient  d'avoir  veu  au  vi-| 
comte  de  Nostre  Dame,   gentilhomme  pi-l 
card,  s'esprouvant  aux  Tournelles,  avanlj 
le    tôurnoy    auquel    mourut   le     feu    roy 
Henry  deuxiesme)  ledit  escu  pendu  a  leu' 
col  a   une   courroye  :    et  lequel   après   1 
lance  rompue,   ils   embrassoient    par   1' 
enarmes,  c'est  a  dire  passoient  le  bras  f 
les  guiges,  je  croys  courroyes,   teuans 
poignée    avec    des    gantelets    de    mail; 
(Fauchet,  Orig.  des  cheval,  arm.,  et  ha 
II,  l.éd.  1611.) 

—  Noire-Dame  de  la  Guische,  en  latii 
e  custodia,  était  une  célèbre  abbaye  prc 
de  Chouzy,  qui  servait  de  sépulture  air 
1  ChâtlUon,  comtes  de  Blols  : 

On  leue  qui  est  apelez  la  Guiche.  (12' 
I   la  Guische,  Arch.  Loir-et-Clier.) 


GUI 

QiriGloi.E,  s.  f.,  jiijnhe  : 
Les  jiijiibps  ou  guigioles.  (Ant.  nu  .Mou- 
lin, de  la  Quinte  Essence,  p.  74,  oii.  1581.) 

1.   GUIGNART,  s.    Dl.,  CCllli    QUi   glligllC, 

qui  cligne,  qui  clignote  : 

Johan  Guignart.  (1378,  Forils  de  lilois 
Arch.  KK  299,  f°  2  v".; 

—  Fém.,  guignarde,  celle  qui  guigne, 
qui  cligne  de  l'œil,  celle  qui  se  njire,  qui 
se  pare  : 

Pour  faire  deraonstraDce 
De  ce  deb.it  lequel  est  eu  créance, 
Oa  la  guignarde  au  muable  talant, 
Oa  le  très  boo  chevalier  noble  et  gent 
Hulin,  qui  veull  1  jaiilté  maintenir. 

(Hall,  de  liucy,  Richel.  IGCl.) 
Qae  la  guignarde  d  ensuivront  nullement. 

(«(!//.  de  Coussij,  Richel.  16G4.) 
Je  me  tiendray  a  la  guignarde. 
;itEC.\AnLT  DE  TiiiE,  I!alladi\  Richel.  826,  f°  l'28..) 
Noms  propres,  GuUjnart,  Guicjnard. 

2.  GUiGN.VRT,  s.  m.,  signe  du  coin  de 
'œil  : 

Li  chacenr  an  bouvier  demande 
Quel  pari  est  li  Ions  en  la  lande, 
Et  il  li  dit  devers  senestre. 
Mes  de  l'uieil  li  fist  le  ç/uianarl 
Que  li  lous  est  de  l'autre  part 
Repost  tout  droit  vers  la  main  désire. 
Cil  n'entend  pas  son  guingnement. 
Dm    Lou    et  dou  Bouvier,    ms.    Chartres    620, 
P  131'.) 

ouio.vE,  S.  f.,  instrument  servant  fi. 
i'piler: 

Hoc  depilatoriuin,  guigne.  {Gl.  de  Glas- 
iOW,  p.  Meyer.) 

cuiGNEMEîMT,  guivgnemeul,  guyiitmrtit, 
:  m.,  action  de  guigner: 

Ft  (ist  la  lune  et  le  soleil, 

Et  an  guingnemrnl  de  son  œil 

Fait  traii.bler  toute  créature. 

(Fahl.  d'Ov.,  Ars.  .►lOCg,  f°  27'.) 

Mes  de  l'nieil  li  fist  le  gniguart 

Qne  li  tous  esi  de  l'autre  part 

Repost  tout  droit  vers  la  main  destre, 
j      Ci!  n'entent  pas  son  nuingvemevt. 
'"1"   Lou    et    dou    Bouvier    ms.    Chartres    <12o, 
I  f  1 31».) 

Guynement.  (Le  Pi,e.ssis,  Elhiq.  d'Arist., 
70  vo,  éd.  1333.) 

Giiignement  mennssant.  (.T.  G.  P.,  Occull. 
terv.  de  nat.,  p.  300,  éd.  1667.) 

,  OUIGNET,  voir  COIGNET. 

I  cuiGNETE,  guygnete,  s.  f,  vendangeuse? 

Pour  vendenper  In  vipne...  fut  mis  seize 
"VHneles,  deux  poile  paniers  et  trois  clip- 
•iiilx  qui  en  consterent  trente.  (146S, 
""'/'f-  de  l'aumosn.  de  S.  Berthomé,, 
I  98  V»,  Bibl.  la  Eoclielle.) 

I.  GUiGNiER,  guy ligner,  gvyner,  giin 
'fier,  verbe. 

—  Neatr.,  faire  signe  : 

Li  barbarins  giingnoit  et  fnisoit  singnes 
r  notfjuniers  qu'il  le  gelassent  en  la  mer. 
;  les  des  Saints,  ms.  Lyon  697,  f"  95«.) 
.Elle  ne  se  demonslra  ne  privée  ne  sau- 
ige  envers  Troilus,  qui  la  regardoit. 
pis  toutesfoiz  par  sus  l'espaulle  destre 
lanestement  hiy  gnynoil.  (Troilvs,  Nouv. 

du  XIV»  s.,  p.  iriC.; 


GUI 

Souffre  toi  qu;int  elle  guignera 
lit  escri  ccu  que  elle  escrira. 

(.Clef  d'amour,  p.  69,  Tross.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens: 

Je  me  giiyngne  —  I  sco-wle,  I  loke  under 
Ihe  browos.  Advisez  comment  ceste  garce 
se  guyngne.  (Palsgbave,  Esclairc.  de  la 
lang.  franc.,  p.  706,  Géuin.) 

2.  GUiGNiEH,  guigner,  guingnicr,  gui- 
nier,  gignier,  verbe. 

—  Act.,  parer,  farder  : 

Car  il  n'estoit  mestier 

De  lui  farder  ne  de  guigner. 

(llosr,  ins.  Corsini,    f°   8"'.) 

Et  son  chief  blandir  et  pegaier. 
VA  son  vis  laver  et  guignier. 

(Mclam.  d'Ov.,  p.  37,  Tarbé.) 

—  Réfl.,  se  parer  coquettement,  se 
farder  : 

Mes  ne  te  farde  ne  le  guingne.. 

(Hose,  Flor.  Rie'  2755,  f  15».) 

—  Guigniê,  part,  passé,  paré,  fardé  : 

Quant  la  dame  serai  parce. 
Bien  giiinie  et  bien  acimee, 
Si  se  mostre  enmi  la  rue 
Por  ce  que  des  genz  soit  ïcue. 

(Vie  de.'!  l'ère.'!,    Ars.  3G41,  f°  loi''.) 
Et  fil  greslete  et  alignie. 
Ne  fn  fardée  ne  guignie. 

(Rose,  100G,  méon.) 
Ne  fn  lardée  ne  gignee. 

(;*.,  Vat.  Chr.  1522,  f°  8».) 
Moult  vos  voi  ore  et  pignie  et  gravée. 
Et  noblement  gignee. 
(Ueuve  d'Uanslone,  Richel.  12548,  f»  83''.) 

GuiGNocHE,  S.  f.,  fronde  : 

Un  baston  de  houx  fourché  et  reployé 
par  lebont.vulgairement  appelé  jwi^noc/te, 
que  le  suppliant  avoit  fait  pour  soy  esbatre 
a  getter  des  pierres  ou  niotes  de  terre  au 
loing.  (1456,  Ar.h.  J.l  189,  pièce  97.) 

Lyonn.  et  fores.,  gnignochi,  gtiinochi,  dé- 
tente d'une  arme  à  feu  ;  pièce  de  fer  qui 
fait  partir  le  chien  quand  on  la  presse. 

GiiiGNOERES,  S.  f.  pi.,  luncltes  : 

Rasoers,  forces,  guignoercs. 
(Du  Mercier,    ap.  Crapelet,  Prov.  el  dicl.  popul., 
p.  153.) 

GUIHALK,  voir  GlLEHALLE. 

GuiLANT,  part,  prés.etadj.,  qui  trompe, 
trompeur  : 

Par  ces  .ni.  choses  anser 
Pot  hon  deceivre  et  amnser 
Le  giiilavl  siècle  et  l'anemi. 
(fi.  DE  CoTNci,  itfjr.,    ms.    Bruï.,  f"  13i'',  et  Ri- 
chel. 23111,  f»  278".) 

(juii.E,  guille,  gvithe,  gile,  gyte,  gille, 
ghile,  gliille,  s.  f.,  tromperie,  superclierie, 
irauderuse  : 

Portez  li  foi  leal  sanz  boidie  el  sanz  guilr. 

(J.  Bon.,  Saa-.,  ccjvi,  Michel.) 
Baudoin,  est  ce  y(/t/e?  estes  me  vos  amblez  ? 
Parlez  a  moi,  amis,  se  faire  le  poez. 

(In.,  ij.,  ccLxv.) 
Je  TOI  voz  garnemanz  lainz  et  ansanflanlcz  ; 
Mes  ce  ne  croi  je  mie  que  vos  soiez  tuez  : 
Il  n'est  si  hardiz  hom  ne  si  demesnrez 


GUI 


383 


Oui  vos  oceist  mie,  ja  ne  fust  si  osez  ; 
Mes  je  croi  par  tel  guile  essaier  me  volez 
Comment  me  contanroie,  se  estiez  outrez. 

(II..,!*.) 

Fui,  ribaus,  lai  ester  le  gilh: 
(Id.,  Jus  de  saint  Nichulai,  Th.  fr.  au  m    à., 
p.  179.) 

Tybert  le  sivi  par  derere 
Qui  n'i  entent  barat  ne  gile. 

(Renarl,  Br.  1,  814,  Martin.) 
11  avinl  chose  que  Renart 
Qui  tant  est  plain  d'engin  et  d'art. 
Et  qui  moult  set  de  mainte  guile, 
.S'en  vint  corant  a  une  vile. 

(/«.,  1267,  Méon.) 
Et  le  conchiera  par  gile. 
Quant  li  fera  mangier  l'angile. 

(II/.,  Suppl.,  p.  133,  Chaiiaille.) 
Ke  lideable  ki  tôt  guile 
Filer  no  puet  par  nule  guile. 
(G.  DE  CoïKCi,  Mir.,  Richel.  21G3,  f"  4".) 
Leur  desloiautez  et  lor  guille 
Conoist  on  par  tote  .Sezile. 

(Dolop..  697,  Bibl.  elz.) 
Lor  barat  et  toute  lor  gille. 

(II/.,  p.  26,  var.) 
Tant  barat  no  ghile. 

(Rose,  Vat.  Ott.  Iil2,  f»  85''.) 
Et  puis  fist  tenir  en  maint  lieu, 
Arcevesques,  vesques,  concilie. 
Pour  toute  osier  mauvaise  gille. 

(MousK.,  Ckron.,  2621,  Reiff.) 
Bien  seit  le  ghille  des  piciers  ; 
Si  sert  del  vin  moult  volentiers. 

(Parlonop.,  3997,  Crapelet.) 
l'aire  vos  covient  une  gille  ; 
A  Robert  veul  conter  l'afaire. 
Qui  bien  le  sauri  a  cief  traire. 
(Ren.  de  Beaujeh,/!  Bms  Desconneus,  231  G.  Ilip- 
peau.) 

Tôt  ont  juré  cil  del  caslel 

De  descur  le  cors  saint  Marcel, 

l)n  cier  cors  saint,  qui  st  en  la  ville, 

Que  vers  celui  ne  feront  guille. 

Qui  au  signor  se  conbatra. 

(iD.,  ih.,  1(104.) 
Il  li  convient  sa  folie. 
Sa  guille  et  sa  vilennie, 
.Ses  médis  el  ses  maux  tes 
Cuerpir. 

(Jedan  Momot  d'Ariias,  vi»  Chan.i.) 
Cil  qui  sont  mestre  de  guile  et  de  barat. 
(Laurent,   Somme,   Richel.  22932,  f»  16''.) 
De  barat  et  de  guyle.  (Ch.  d'Oih.,  C.  de 
Bourg.,  Arch.  J  247,  pièce  37(16.) 

ai  faint  son  cuer  par  grant  traison  cl 
jiar  grant  guile.  {Chron.  de  S.-Den.,ms. 
Ste-Geu.,  fo  237''.) 

Et  cilz,  qui  moult  savoit  de  guille. 
Le  suy  si  couvertemenl 
Que  ne  s'en  aparçut  noient. 

(Cauci,  4038,  Crapelet.) 
T.int  soivent  de  barat,  de  guile  el  de  trichier. 
(Caufrey,  0008,  A.  P.) 
Vous  ne  povez  estre  sans  guile, . 
En  bourc  en  i  a  et  en  ville. 
(Godefrot  de  Paris,  Chron.,  1503,  Buclion  ) 
AiiLsi  a  fait  barat  el  guille 
A  l'empereor  celle  ville. 

(Id.,  (4.,  4349.) 
Bon  chevalier  est  et  hardis, 
Et  n'a  en  lui  barat  ne   guille. 

(ilodus,  1°  104  v°,  Blaze.) 
Et  sire  Jon  d'Ayvile 
Que  oncques  aima  treyson  ne  gile. 
(Piice  avglo-n.,   ap.  Th.  Wright,  Polilical  xongs, 
p.  511.) 


381 


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Duat  estci  nis  ?  ililei  saaai  gyle. 
(Le  roi  i'Amfl.  fl  If  longl.  d'EI),  .MonUiglou  et 
KayDaud.  raH.,  Il,  U3.> 

Ce  fal  loot  roir  saos  poiut  de  puillf. 
(Gn  det  Trois  Kofi,  Jub.,  Hgil.,  II,  Si.) 

Il  me  semble  rers  mov  yenir 
Qoe  je  Toy  Melchioa  de  Seiile. 
Ne  ï^iy  »y  àcel  par  nulle  guittf 
One  je  doie  passer  par  cv. 

(».,  p.  88.) 

—  Aller  en  gttiU,  se  divertir  : 
Li  TJQt  eo  voleatfit  uqc  jour  d'aleir  en  gutihe. 
(Jei.  oci  Preis.  Geste  de  Liège,  1829,  Scheler, 

Glou.  philol.  > 

Nom  propre,  Guille. 

GUiLKE,  guitiee,  s.  f.,  averse  : 

Los  grosses  uiiecs  oui  cspandu  guiltees 
d'eaues.  {Bible,  Ps.  da  David,  77,  éd.  15S6.) 

Je  n'ai  pas  esté  silost  a  la  Rapee  que  j'ai 
senti  tomber  uae  guilee  d'eau,  ce  qui  a  esté 
cause  que  j'ai  tourné  bride.  (TouBNEBU, 
les  Contens,  IV,  4,  Ane.  Th.  fr.) 

Le  franc  ozier...  craint  les  Rclees  elguil- 
lees  de  mars.  (Liebault,  Mais,  rustique, 
IV,  7,  p.  483,  éd.  1658.) 

La  petite  pluie  despoutte  tout  lentement 
ou  douconient,  la  grosse  drue  et  espaisse, 
et  la  guitiee  impeturusement.  fCoMENics, 
Janua  aiirea  reserata  duarum  linguarum, 
p.  9,  éd.  1669.J 

Norni.,  guilée,  averse,  giboulée. 

GUiLEOR,  guilleor,  ghilleor,  guillor, 
-  our,  -  eur,  giteor,  gytour,  gilleur,  s.  m. 
et  adj.,  trompeur,  menteur,  charlatan,  ba- 
teleur : 

Teos  est  gaillerres  et  trnillierrcs 
Fors  triboDlerres  et  lechierres. 
(G.  DE  Coi\ci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f  29''.) 

Qti'ainsi  le  font  maint  guileear 
Por  décevoir  plus  tost  le  mont. 

(ID-,  ii.,  f  205''.) 

Li  gilleres  kl  par  sa  gile 
Gillé  li  east  cors  et  ame. 

(De  Tluophil.,  Ars.  3^27,  f  114'.) 
Ensi  corn  fait  li  oseleres 
Onanl  il  est  apers  et  guileres 
Par  s'in  baret  les  osiaus  preot. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f  135'.) 
Point  Tilein,  con  estes  leres, 
Estei  devennz  guileres  ? 

(.Henarl,  Br.  IX, 1317,  Martin.) 

Bien  en  peust  estre  seurs  messire  li  rois 
que  onques  nus  ne  fust  mains  ghilleres  en 
ses  paroles  ni  on  ses  promesses.  lArtur, 
ms.  Grenoble  378,  f^  40''.) 
Trci  bone  amonr  ne  puet  muer  ne  fraindrc, 
Se  n'est  en  cner  de  félon  losengier. 
Fans  guilleor,  qu'a  raentir  et  a  faindre. 
Font  les  loiaui  de  lor  joie  esloignicr. 

(TniBiULT  IV,  Chans.,  p.  18,  Tarbé.) 
Oar  maint  mal  m'nnt  f.iil  gileor. 

(Rom.  et  patt.,  Bartsch,  I,  46,  26.) 
Cn»  fous  gnilleires  faintis 
N'ait  poent  de  maie  aïenluie... 
(Pniiii»    o'A»ci!ico»T,    Cktttu.,    raj.    Berne  389, 
f"  99  T<-.) 

Ao  pins  corlois,  au  moins  gitillor 
Oui  soit  en  trcstonl  le  pais. 
U.BuTBL,  Toum.  de  Ckauvnn.  2J82,  Delmotle. 
El  si  soient  fors  de  gailiour. 

(Id.,  ili.,  1670.) 


Puis  ont  trové  mainte  autre  gaile 
Li  Iru.int  qui  convers  se  font 
Ht'  Saint  .\ntuiue,  mes  il  sont 
Tuit  li  plus  uicstro  guileor 
Qui  onques  fussent  sanz  paor. 

(GoiOT,  Bible,  1941,  Wolfart.) 

N'ol  tel  gillear  jusqu'à  Bordiele. 
(Bektr.    df.  Bais,   Dinani,    Trouv.  if  la  l'Iandre, 
p.  128.) 

Ge  cuit  que  fusles  moult  fort  lieres 

Oui  encor  estes  si  guilifres. 

(D'un  Juglfor,  Itichel.  19152,  f  46  r°.) 

Car  trop  d'ounies  ghilleors  Toi. 
(Jaco.  d'A«.,  .4r(.  d'.im.,  ms. Dresde,  Kbrt.,  1743.) 

Por  (OU  ke  il  seroit  ghilleres. 

(Id.,  ib.,  2161.) 
Gnilleurs  me  font  moût  souvent 
Lermer  par  leurs  faus  mesdis, 
—  Merci,  ma  dame  gentis  — 
Et  soupirer  très  forment 
Guilleurs  me  font  moût  souvent. 
Ne  les  crées. 
(Jeh.     Leschrel,    Chans.    Bail,  el   Rond.,    XXX, 
Bibl.  eh.) 

Li  fils  sage  est  li  enseignement  de  son 
père,  et  cil  que  est  gylour,  il  ne  oyst  point 
quant  il  est  repris.  (Bible,  Proverbes, 
ch.  13,  T.  1,  Richel.  1.) 

—  QualiGant  un  nom  de  chose  : 

Por  ce  celi  fausser  ne  doi 
Qui  m'aime  senz  ouer  gileor. 

(Rom.  etpast.,  Bartsch,  I,  46,  39.) 

GUILER,  -  eir,  guiller,  ghiller,  -  ier,  gil- 
Icr,  giler,  v.  a.,  tromper,  attraper  : 

Mainte  en  i  a  çainte  d'une  coiroio 
Qui  lor  ami  ne  font  fors  de  guiller. 
(QuESNE  DE  Béthcse,  Chous.,  P.  Paris,  Romancero, 
p.  87.^ 

Ke  li  deable  ki  tôt  gnilf 

Filer  no  puet  par  nule  guile. 

(G.  DE  CoiNci,  Mr.,  Bichel.  2163,  f  4^) 

Moult  seroit  bone  vie 

De  bien  aiuer, 
Qui  auroit  Lele  amie 

Pour  déporter. 
Sans  orgueil,   sans  folie. 
Et  sans  guiller. 
(GoBiN  DE  Reims,  Chans.,  liicbel.  845.) 
Tout  pour  les  faus  convient  il  qu'ensement 
Sache  des  mauz,  si  dirai  bien  comment 
Pluz  sagement  eschiver  les  eu  doie, 
Ouar  sens  de  gbille  a  gliilter  ghillo  avoie 
Pluz  qu'autre  rienzet  tout  par  sa  maistrie 
Kst  trahisons  trahis  qoidant  trahie. 
(Mesire  Pierre  de  Creok,  Chanson,  Trebutien.) 
Et  de  sa  première  mouiller. 
Dont  il  se  parti  par  ghillier, 
Ot  .1.  fll. 

(MousK.,  Chron.,  17626,  Iteiff.) 
A  garchons  qui  pour  lui  honnir 
De  paroles  le  vont  i/ilanl. 

(Rose,  Vat.  Ott.  1212,  f  28«.) 

Nus  ne  guilast  ore  si  bien 
Ne  si  bel. 

(Le  Lai  de  l'Ombre,  p.  66,  Michel.) 
Se  ghiller  ne  veut  et  trair. 
(iACQ.    d'Am.,   Art.    d'Am.,  ms.    Dresde,    Kort., 
1121.) 

Paternes  ne  toit  remauoir 
Avec  Alori,  puis  qu'il  ot 
Perceu  que  il  le  guillol. 
(Vie    S.     Remi,     ms.     Brui.,     188,    Anzeiger, 
IV,  221.) 

—  Mélani,-er,  déguiser  par  le  mélange  : 
Le  brasseur  dont  les  reirais  no  sont  pas 


souffisamment  gltilles  avec  les  autres  bre- 
settes  eu  le  ninsciuiore  encourt  amende 
(xv  s.,  Lille,  up.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl* 
Amiens.) 

—  Prendre  par  surprise  : 
Tost  li  etisl  gnillee  s'arae 

Se  Dieus  ne  fust  et  Nostre  Dame. 
fG.  DE  CoiNCi,    Comment    Theophiliis  vint  à  peni- 
lance,  Richel.  22S28.) 

—  Dépenser  follement  : 

Et  quant  eles  avaient  ribaudé  et  guilléce 
poi  que  elles  avoient  enblé  a  leur  pcres  et 
leur  mères,  eles  reveuoient  avec  leur 
pères  et  leur  mères.  (Est.  Boil.,  Reg.  des 
mest.,  i°  p.,  tit.  Lxxxvil,  16,  Lespinasse 
etBonuardot.l 

—  Infln.  pris  subst.,  tromperie: 
Je  ne  sai  tant  vers  lî  merci  crier 
Qu'ele  ne  cuit  que  je  soie  faintis  ; 
Car  tant  de  gens  se  sont  mis  au  guiller 
Qu'a  poine  iert  mais  conus  fins  amis. 

(Thibault  IV,  Chans.,  Tarbé.) 
Dame,  li  maus  refusers 
Ocîst  amans  et  efi'roie, 
Encor  vaut  mieux  li  guilers 
Qui  coraforte  toute  voie. 
(Girardins  de    BoDLOiG.NE,  Dioaux,    Trouv.  artés.. 
p.  209.) 

—  Giiilé,  part,  passé,  trompé: 

GiUe  la  Guillee.  (Liv.  de  la  Taille  de  Paris 
pour  1292,  ap.  Géraud,  Paris  sotis  Phil.  le 
Bel.) 

Flandre,  guiler,  avoir  peur,  éviter  le 
combat  ou  la  discussion. 

GuiLET,  guillet,  s.  m.,  trébuche!,  at- 
trape : 

Avoec  maçne,  guillet, 

Lanche,  arc,  coltrel,   hannet. 
(Trouv.  lirali.,  Disc,  pré!.,  p.  xxiiv,   Dinauï.) 

Ly  pescheras  a  la  menuise  : 

11  y  fait  bon,  il  a  guilet. 
{Le  Martyre  de  S.  Pierre  et  de  S,  Paul,  lab., 
Mysl.,  I,  87  ) 

GuiLETE,  s.  f.,  dimin.  de  guile,  trom- 
perie : 

Vostre  faus  senblant 
?ie  vostre  guilele 
Ne  pris  tant  ne  quant 
Se  qu'une  noisete. 

(Rom.  et  past.,  Bartsch,   II,   71,  57.) 

La  langue  populaire  a  conservé  la  locu- 
tion conter  guitlette  à  une  fllle,  lui  conter 
des  cajoleries  : 

Et  pourquoi    don;  qu'il  vieut  toujours 
autour  de  sa  cotte,  monsieur  le   maire,  si 
ce   n'est   point   pour  lui   conter  ijuiltettef  j 
(Jean  Uichepin,  Miarka,  la  Fille  d  l'Ourie,  , 
V.)  I 

GciLLADE,  s.  f.,  aphérèse  pour  aguU-  , 
iade,  aiguillon  dont  on  pique  les  bœn/s:  ' 

Une  grosse  guiUade.{li7i,  Arcb.  JJ  204, 
pièce  90,  f''  56  r".) 

GUILLARDINE,      VOir      GALVARDINE    311 

Supplément. 

I.  GUILLE,  s.  f.,  bâtons  qui  terniinenl 
les  pans  du  rets-saillant  et  auxquels  s'at- 
tachent les  cordes  qui  fixent  les  extrémi- 
tés des  pans  fi  des  piquets  enfoncés  en 
terre.  La  corde  que  tire  l'oiseleur  ponr 
faire  rabattre  les  pans  est  aussi  attachée 
aux  deux  guilles  placées  de  son  côté  : 


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385 


Encores  est  il  bon  que  près  des  guilles 
ait  espreviers  ou  niouchets  qui  crient  et 
Tolenl,  et  par  ce  l'esprevier  brancliior  des- 
cent  pliislost  a  la  muetc.  {Ménayier,  II, 
318,  Biblioph.  fr.) 

La  guille  smlle  en  l'aer, 
Et  les  moiaeau!  surpris,  ea  caidaat  s'en  voiler, 
Denteurenl  eiiretez. 

(Gaucb..  Plais,  des  Champs,  p.  100,  éd.  1601.) 
Aux  pieni  jumeaux  il  joinct  les  guilles  d'un  costé, 
Pais  au  cordeau  roidi,  par  un  nond  .irreslé 

(iD  ,  ib;  p.  231.) 

On  lit  en  note  :  Ce  sont  gœules  de  sept 
pieds  de  long  sur  lesquelles  les  rets  sont 
tendues  et  qui  tirées  font  fermer  les  deux 
rets. 

—  Fausset  : 

Comment  y  mettre  fau.x  tonneaux)  l'es- 
pine  ou  la  guitle.  COi.iv.  de  Sehres,  Th. 
d'agr.,  VIH,  1,  p.  754,  éd.  1617.) 

Lyonnais,  Drùiiie,  guille,  fausset,  mor- 
ceau de  bois  qu'on  met  au  tonneau  en 
attendant  qu'on  place  la  cannelle,  c  mettre 
h  guille  au  tonneau  «.  Suisse  roin.,.  guil- 
Ion  :  «  Boire  an  guillon  •. 

2.  GLiLLE,  voir  Gnii.E. 

GUiLLEBANoiER,  surnom  donné  à 
des  gentilshommes  qui  changèrent  de 
parti  en  la(i2.  Ce  mot  est  tiré  du  patois 
de  la  Saintuiige,  et  il  signifie  déserteur: 

Guillebandier.  (Des  Accords,  f"  175'',  ap. 
Ste-Pal.) 

1.  ouiLLEDARUEAU,  S.  m.,  surnom 
donné  à  des  gentilshommesqui changèrent 
de  parti  en  1552. 

Cf.  Guillebandier. 

2.  ouiLLEBARbEAU,  S.  m.,  sorte  d'ou- 
til : 

Gvillebardeau,  a  tool  or  instrumeut. 
(CoTGR.,  éd.  I6U.) 

ouii,LEBEDAi\,  S.  m.,  surnom  donné  à 
des  gentilshommes  qui  changèrent  de 
parti  en  1565;. 

Cf.  Guillebandier. 

GUILLEE,  voir  GUILEE. 

OUiLLELSiiN,  S.  ni.,  monnaie  du  liai 
[  naut  : 

Deux  pièces  d'or,  c'est  assavoir  uns 
ijuiltelmins...  Un  y  guillelmins  de  vingt  solz 
parisis.  (1449,  Arcb.  JJ  176,  pièce  690.) 

GUILLEOR,  voir  GUILEOR. 
GUILLER,  voir  GUILER. 

GuiLLEscHis,  S.  m.,  guillocLage  : 
L'arc  triomphal...  esloit  richement  doré, 
tant  en  cannelures  de  ]n\a.slTes,gaillesehis 
delà  frize, qu'en  autre  fueillage.  (Paradin, 
'Msl.  de  Lyon,  p.  337,  éd.  1573) 

GUILLET,  voir  GUILBT. 

GuiLLEVERDON,  S.  iM.,  sumom  douné 
^  des  gentilshommes  qui  changèrent  de 
parti  en  1562. 

Cf.  Guillebandier. 

T.  IV 


tiUILLIBONDAINE,  S.  m.  '/ 

Jumens  que  tenois  en  estables 
Pour  lue  porter  [et]  mes  guillibondaiites, 
liariquairt's  de  dyamanl  niestables. 
(Le  Teslam.  fin  Huby,  Poés.  fr.  des  w"  et  xvi^s., 
XIII,  4.) 

GUH.LON,  S.  m.? 

Les  gentilshommes,  francs  guillons  et 
gens  de  pied  de  la  prevosté. (1515-16,  Arch. 
Meuse  B  1776,  f"  115  v.  ) 

GUiLLOPÉ,  S.  m.,  homme  dnpé.attrapé? 

Enfin  il  sera  mal  content. 
En  dangier  d'aller  pain  questant. 
Aussi  saige  que  ung  f/tnllope'. 
{Test,  et  Epil.   de  Maislre  Levraull,  Poés.  fr.  des 
xv°  et  XVI»  s.,  X,  136.) 

GuiLLOT,  S.  m.,  monnaie  de  très  petite 
valeur,  que  Jean  XV,  comte  de  Foix,  fli 
battre  à  Pamiers,  au  xiv"  siècle  : 

Sont  les  gens  du  pays  de  petite  dévo- 
tion, et  vont  a  l'ofTrande  très  envis  une 
fois  ou  deux  l'an,  et  quant  ils  y  vont, 
n'offrent  il  qu'un  guiUol,  dont  les  six  ne 
vallenl  qu'un  tournois,  et  ont  exhibé  a  la 
cour  la  monnoie  que  les  geus  du  pays 
offrent.  (1378,  Reg.  du  Partem.  de  Par., 
ap.  Duc,  Gigliali.) 

GUIMAUT,  S.  m.  1 

Par  saint  mort,  lu  diz  voir  guimart, 

Fay  aussy  sy  t'en  pren  envie. 

(Xaliv.  N.-S.J.-C,  iah.,  SIijsl..   Il,    7i.) 

GuiMAU,  voir  Gaaigneau. 

Gui.MBELET,  guymh.,  guinb.,  s.  m., 
foret,  vrille,  petit  outil  de  fer  pour  percer 
les  tonneaux  : 

Ung  guinbelet  ou  toret  a  percer  vins. 
(1412,  Arch.  JJ  166,  pièce  418.) 

Foret,  guinbelel,  hret.  guinielel,  1.  tere- 
hellum.  (1464,  J.  Lagadeuc,  Catliol.,  éd. 
Auflret  de  Quoelqueueran,  Bibl.  Quimper.) 

Pour  deux  giiymbeletz  et  des  pincettes. 
(1584,  Compl.  de  recettes  et  de  dép.,  Saint- 
Georges,  Arch.  Vienne.) 

Guimbdel,  guimblel,  subsiste  dai.s  le 
H. -Maine,  dans  la  Vienne,  dans  l'Aunis  et 
laSaintongo. 

GUiMKELETiER,  guyinlclctier,  s.  m., 
fabricant  de  forets  : 

Maistre  guymbeletier .  (14  nov.  1528,  Arch. 
Gironde,  Not.,  Brun.  67-6.) 

uL'iMUERGE,  guyïiib.,  wimb.,  ivinb., 
-  erghe,  -  ergue,  s.  t.,  ramiiant  d'un  pi- 
gnon, solin  jHjur  réunir  la  couverture  au 
pignon  : 

On  recouvre  le  winherghe  deseure  le 
halle.  (1397,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

On  recouvre  les  winbcrghes  des  feniestres 
noefves  de  le  iiorte  royaux.  (1424,  ib.) 

Winberghe  et  canel  descure  l'uis  de  le 
halle  d'eschevius.  (76.) 

Le  froul  de  ladicle  lucurme,  les  wiw- 
berges  et  l'euheuseure  du  poinçon  de  dessus 
ycelle  lucarme.  (1490,  Arch.  K  272.) 

Truiclz  et  voies  d'escartelaige  pour  faire 
canlatle  et  wimberghe,  a  .m  d.  la  voie. 
(1497,  Béthune,  up.  La  Fous,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Quatorze  eensquidre  vinglz  et  trois  pieds 
de  canlatte  et  de  winbergue  mis  et  emploiez 


sur  le  windas  de  ladite  ville  pour  le  cou- 
vrir d'ardoise.  (1497,  Compt.  failsp.  la  ville 
d'Abbcv.,  Hiehel.  12016,  p.  111.) 

J'ay  veu  des  ouvrages  faits  a  la  inode 
françoise  ou  il  y  avoit  des  guimberges  et 
mouchettes  (ainsi  que  les  ouvriers  les 
appellent)  quasi  semblables  a  ce  que  je 
veux  dire.  (Up.LOriME,  Archit.,  vu,  13,  éd. 
1568.) 

Clefs  en  façon  de  soufflet,  avec  des 
giiymberges  ,  mouchettes  ,  clairevoyes  , 
leuillages,  crestes  de  choux,  (lo.,  ib-,  p. 
110.) 

Aunis,  guimberge,  grande  perche  amincie 
aux  deux  bouts. 

GUIMPILLOX,    S.   m.  '? 

Jlon  harnois  est  eu  estât,  car  je  le  fais 
souvent  fourbir  avec  un  guimpillon  fait  a 
l'occasion  et  au  contraire  de  ceux  qu'on 
met  dedans  les  pintes.  {Caq.  de  l' accouchée , 
p.  262,  Bibl.  elz.) 

1.  GuiJiPLE,  wimple  ghimple,  glimpe,  s. 
{.,  ornement  de  tête  : 

Les  guimples  lor  destrencheut  et  lor  jupes  d'orfrois. 
{Cliaiis.  d'Anlioche,  n.  v.  765,  P.  Paris.) 

Les  fîmes  r'ont  trovees  simples, 
Toailles  et  aniax  et  guimples, 
Fermanx  et  ceintures  ferrées. 

(GoiOT,  Bible,  20.ïi,  Wolfart.) 

Hoc  péplum,  wimple.  {Gloss.  de  Glasgow, 
V.  Meyer.) 

GInmple. 
(Pasloralet,  ms.  Brux.,  f''  41  v°.) 

Quand  la  déesse  eut  mis  bas  ses  habits 
et  achemes,  et  qu'elle  eut  dessemblé  coiffe, 
guimple,  allour,  et  autre  accoustrement  de 
teste,  fermaillets,  chaisues,  anneux,  bul- 
letes  et  tissus,  jusqu'aux  galloches  dorées, 
demeurant  tocipiee,  sans  plus  uun  riche 
couvrechef.  (i.  Le  Maiui-;,  llluslr.,  ap.  Mé- 
nage, Vict.  élym-,  éd.  1750.) 

Je  ne  vis  onques  tant  de  scendeaux,  tant 
de  flambeaux,  de  torches,  de  glimpes,  et 
d'agiots.  (Uabel.,  lo  cinquicsme  livre,  ch. 
x,  éd.  1561.) 

—  Cornette  de  taffetas  attachée  à  la 
lance  : 

Tuil  aloent  lances  levées. 
Et  en  totes  guimples  fermées. 

(Wace,  Hou,  3'  p.,  3871,  Andresen.) 

Bourbonnais,  guemple. 

2.  GUiMPi.E,  guinple,  s.  m.,  droit  qui  se 
levait  sur  le  sel  enNormandie  et  dansquel- 
ques  endroits  de  la  Brelagne,  i)arllculiô- 
rement,  suivant  Savary  des  BrusIons,dans 
toute  la  prévôté  de  Nantes  : 

Et  ne  doit  ne  ginnple  ne  cens  en  la  dite 
ville  de  Couches,  mais  est  subgeit  me  rece- 
voir et  mon  seueschal  cl  officiers.  (1484, 
.ivenx  duhailliage  d'Evreux,  Arch.  pi  294.) 

GUiMPi.K,  part,  passé,  salé,  qui  a  attrapé 
le  mal  vénérien  : 

Disons  en  bon  frauçois  sans  que  rien 
nous  eschapiie,  et  que  sçavons  nous  qui 
nous  adviendra,  la  veroUe  ou  de  l'argent  : 
il  ne  faut  qu'un  bazard  semblable  a  celuy 
de  la  belle  Ulle,  que  le  premier  coup  qu'elle 
lit,  fut  guimplee.  (Moyen  de  parvenir, 
]).  105,  éd.  s.  II.  in-24.) 

Cf.  GUIMPLE  2. 


GUiMPi.EU,  verbe. 


49 


386 


GUI 


GUT 


GUI 


—  Act.,  vêtir,  revêtir  d'une  guimpe  : 

Ele  tornft  de  tnt  son  ntente 
A  li  restir  e  aliirner 
E  a  Iit'ier  e  a  fntimpirr. 
(Lf  Lai  ir  Stharez,  ap.  Micbel,  C.harlemagne, 
p.  90,  Londres  1836.) 

—  RéD.,  se  revêtir  d'une  guimpe  : 
Cuuie  Jezabel  le  sout  que  il  i  vint,  bien 

se  acesmad  e  bel  se  guimplad.  {Rois,  p.  378, 
Ler.  de  Lincy.) 

—  S'attacher  i  une  guimpe  : 

Deux  joyaux  posez  aux  jeux  Pythigues 
M  guimpierenl  d'eux  niesmes  a  deux 
femmes  de  quelques  capilaines  Phocéens. 
(Saliat,  Pletho»,  II,  éd.  1556.) 

GUiMPLETE,  s.  f.,  diuiin.  de  gitimple: 

.N'aïoit  sourcol  ne  [leliron. 
Ne  ffuimplelff  ne  chaperon. 

{nom.  et  pasi.,  Barisch,  II,  -28,  6.) 

GUiMPLiERE,  S.  t.,  femme  qui  fait  des 
gnimples: 

Marie  la  guimpliere.  (1278,  Arch.  J  1034, 
pièce  60.) 

ouiN,  guing,  s.  m.,  action  de  guigner, 
de  cligner  de  l'œil  : 

Je  donne  a  qnelqo'ane  nng  giiin  d'œil. 
{Dittl.  de  Mallrpoije  el  de  Bailleiant,  dans  les  ÛEm. 

de  yUlon,  Jonanst,  p.  207.) 

Percevant  a  ung  seul  guing  d'œil  l'en- 
tente de  sa  dame.  (Le  Maire,'  Plaincte  du 
Désiré.) 

GUINAGE,  winage,  s.  m.,  sorte  de  droit  ; 

De  rechief,  je  vueil  que  qniconques  vient 
au  marchiet  de  Guise,  ne  doive  a  moy  ne 
a  mes  hoirs  point  de  guinage,  alaut  et  ve- 
nant a  la  journée  pour  vendre  ne  pour 
acheter  ses  denrées  audit  marchiet.  (1379, 
Carlul.  de  Guise,  Richel.  1.  17777, 1»  137  r°.] 

Nuls  bourpois  de  Guise  ne  me  devra 
point  de  winaiie  ne  de  tonlieu  de  son 
avoir.  (Ib.) 

GuiNAu,  s.  m.,  sot,  gueux  : 

Voirs  et  don  nioQton  fa  pe  un  priestre. 
Et  on  abé  d'un  cornabaï, 
D'an  mais  loudier  bien  un  rendus. 
Et  an  eyesqne  d'un  gumau. 

(Couronnent,  lien.,  3072,  Méon.) 

GUINBELET,  voir  GUIMBELET. 

1.  GUINCHE,  guynche,  s.  f.,  sorte  de 
planche  : 

A  Jehaa  JobiUiu  el  Pelit,  barriers,  pour 
avoir  ubatus  au  boix  et  soyé  la  quan- 
tité de  seize  prans  plairiohes  tant  pour 
la  porte  du  baille  eiiioiy,  comme  pour 
faire  dez  pans  et  eschames  pour  seoir  sur 
pour  mettre  en  la  grant  saille  basse  ou  le 
tinel  sera  a  la  venue  du  roy  et  de  la  royne, 
et  pour  avoir  fait  demi  cent  de  guinches 
pour  le  pont  levy  et  aussi  pour  dessus  les 
galleriez  de  la  porte  sur  le  pont...  toutes 
lesquelles  planches  et  guynches  dessus- 
diclea  sont  estee  amenée  ilepuis  le  boix 
audit  BoucoDville  par  les  habitants  de  Gi- 
ronville,  excepté  que  ou  leur  a  donné  du 
pain  du  seiRneur.  (1403,  Arch.  Meuse 
B  1851,  f  77  V.) 

Lorr.,  Filllères,  guinche,  Ulle  ou  femme 
ayant  mauvaise  tournure. 

2.  uuiNcuE,  \oir  GUIGE. 
UUI.NCUKIl,  voir  GUEKCUIËR. 


GUINDAL,  guyndal,  gbiiidal,  s.  m., 
treuil  : 

l'njAindaî.  Forpeur  de  g7iyndaus.{ii.y's., 
Lille, ap.La  Fous,  G/oss.  ws.,  BihI.  Amiens.) 

Arbalestfs  j^amyes  de  guyndalz,  cordes 
et  noix.  (I.S42,  /ni\  des  arnoys,  Liv.  des 
serm.,  Aich.  niun.  Montauban.) 

Je  maintiens  vrayserublablement 

Oue  l'homme  mortel  l'on  peut  dire 

Une  arbaleste  proprement 

Tendue  au  ijuindal  de  martyre. 
(Jdltot,  Eleg.  de  la  belle  fille,  p.  81,  Willem.) 

Un  guindal,  trochlea.  {Trium  ling.  dict- 
éd.  1604.) 

Cf.  Gdindarï,  Guindas,  Gui.nde. 
GuiNDART,  guyiid.,  s.  m.,  treuil  : 

Mectez  avant  carnequynz  et  gmjndarli 
Et  ruez  tant  sur  ses  payens  pendartz 
One... 
(D'Abtok,  Chron.,  Richel.  5081,  f  66  t°.) 
Deux    grands    arbalestes    d'assier    avec 
leurs  guindars  et  poUies.    (1565,  Inv.  du 
mob.  des  chdt.  d'Apchon  et  d'Ouches,  Mém. 
et  Doc.  sur  le  Forez  publ.  par  la  Soc.  de  la 
Diana,  1881,  p.  302.) 
Cf.  Guindal,  Guindas,  Guindé. 

GUINDAS,  guyndas,  gaindas,  windas, 
wyndas,  vindas,  vuindas,  s.  m.,  treuil, 
grue,  cabestan  : 

Mariniers  sallent  par  ces  nés 
Et  desplient  voiles  et  très  ; 
Li  un  s'esfurcent  al  vindas, 
Li  autre  al  lof  et  al  betus. 

(Wace,  BruI,  11488,  Ler.  de  Lincy.) 
.  Vaut  as  windas,  lèvent  le  tref, 
Dreit  Ters  la  rive  vent  la  nef. 

{Vie  de  SI  Giles,  803,  A.  T.) 
Marne  s'en  vait  plus  que  le  pas. 
Et  met  les  noons  as  windas, 
Et  fait  la  voile  traire  amont. 

iParlon.,  6161,  Crapelet.) 
El  vuindas  ki  siel  entre  Montoise  et  Con- 
chevuade.  Et  la  entre  deus  ne  puis  jou  ne 
mi  hoir  ne  nus  faire  autre  vuindas.  (1280, 
Acte  d'Ernous,  Cle  de  Ghisnes,  Tailliar, 
Rec.  d'Act.  des  xir  et  xiii'  s.  en  tang.  wall., 
]>.  343.) 

Escot  lessa  Florence,  au  guindas  est  sailliz, 
La  nef  a  redrecie. 

[Florence  de  Rome,   Ilichel..  nouv.    acq.    4192, 
f»  78  r°.) 

U  cas  que  lez  dictez  denrez  venont  en 
a|jport  au  windas  ou  au  pont  a  Abbeville. 
(C'A.  de  1362,  ap.  lieauvillé,  Doc.  inéd.  cou- 
cern.  la  IHc,  U,  80.) 

Nef  de  grâce  pour  humaine  lignie 
Conme  vaissel  qui  touz  les  biens  coniprent. 
Dont  le  windas  humains  a  Dieu  r.ilie 
Uuant  bonne  amour  par  grâce  s'i  assent. 
lilir.  N.-D..  XXI,  m,  3U1,  A.  T.) 
Guindas  a.  monter  arbalestres.  Cordes  a 
guindas.  Arbalestres  a  guindas.    (xv«  s., 
Lille,    ap.    La    Fons,    Gloss.    ms.,     Bibl. 
Amiens.) 

Cordes  a  gaindas,  a  tendre  arbalestes. 
(1419,  Arch.  Loiret,  A  904.) 

Aussi  y  avoit  deux  aullres  chambres 
plaines  d  arbalestres  d'acier,  montées  et  a 
monter,  et  une  aultre  chambre  plaine  de 
tous  traitz  de  tin  yf,  guindaz,  carquoys, 
cordaifies  de  toutes  sortes.  (A.  DE  LA 
Vigne,  Vergier  d'honneur.) 

Tant  qui  fauldroit  bien  un  vindas. 
Durant  l.i  nuict,  a  le  lever. 
(Le  Trnrheur  de»  mnrif,  p.  7,  ap.  ler.  de  Lincy  et 

.Hichel,  Farce»,  moral.,  t.  III.)  impr.,  viudtts. 


Fust  pareillement  trouvé...  ung  autre 
honme  noyé  au  cours  de  la  rivière  fluant 
au  kai  de  l.'ulitle  ville...,  entre  le  wyndas  H 
le  pont  Saint  .Midiel.  (lr:04,  Procès -verbaux 
de  levées  de  cadavres  faites  par  autorité  de 
l'echevinaiie,  ap.  A.  Tliiorrv,  Monum.  inéd. 
du  Tiers  Etat,  t.  II,  p.  5U2.) 

1.  GUINDE,  s.   f.  ■? 

J'ay  saintures  et  gibecières, 
Courroyes  de  maintes  manières. 
Pourpres,  sainis,  tressiers  et  guindés. 

(t'asiion  fl.-S.,  Jub.,  iigst.,  11,  271.) 

2.  GUINDE,  s.  f.,  treuil  : 

Un  escheveau  mis  sur  la  guindé  et  le 
dévidoir.  (Co.mknius,  Janua  aurea  reserala 
duarum  linguarum,  p.  116,  éd.  1659.) 

Un  char  ou  chariot  a  des  roues...  et  des 
aissieux  qui  pour  estre  engraissez  ou  oints 
de  l'oint  et  de  la  graisse  de  chat  se  sous- 
lèvent  avec  la  guindé.  (In.,  ib.,  p.  105.) 

GUINDEE,  guyndee,  s.  f.,  support  : 

11  faloit  paindre  les  chaieres  qui  estoient 
environ  l'autel  et  les  guyndees  du  baulche- 
ment.  (1497,  Boncourt,  ap.  Mannier,  Corn- 
manderies,  p.  526.) 

GuiNDELLE,  S.  f.,  bateau  : 

Deux  guindelles  de  sel.  (t529-31,  Acl. 
consul,  de  Lyon,  Arch.  mun.  Lyon  BIÎ  49.) 

GuiNDENT,  s.  ui.,  treuil,  machine  pour 
hisser  les  fardeaux  : 

Les  mareniers  vont  sur  le  voille  ou  sur 
le  tille  devant  ou  derrière  uns  guindent. 
{Coût,  de  Dieppe,  f»  3  v»,  Arch.  S. -lui.) 

GUiNDER,  V.  a.,  hisser  ;\  l'aide  d'un 
treuil  : 

Il  a  sa  costume  des  neis,  c'est  a  savoir 
de  celés  qui  puent  guinder  a  lor  mast  ud 
tonel  de  vin,  por  quel  la  neif  ou  la  mar- 
chaandise  set  dehors  le  pover  nostre  se- 
};nor  le  rey  demie  marc  d'argent,  (xill'  s., 
Franchise  de  Guernerie,  Arch.  Manche, 
Mont-S.-iMichel.) 

Le  juge  ht  guinder  Barget,  qu'il  inlerro- 
geoit  toujours  de  plusieurs  choses.  (La- 
RIVEY,  Nuicts  de  Strapar.,  X,  5,  Bibl.  elz.) 

GviNDKRBSSE,  ginderesse,  adj.  f,  qoi 
sert  k  hisser  : 

Poulies  ginderesses.  {FovnmEn.Uydrogr .,  , 
p.  176,  éd.  1343.)  ; 

GUiNDOLE,  guyndole,  guindoule,  s.  1^  i 
petite  cerise  noire,  jujube  :  ' 

Anno  1330  fuit  tanla  aeri  serenitas  et  | 
amœnitas  quod  in  martio  inveniehantur  | 
rosa;  et  hotri  in  vineis,  circa  principium  . 
madii  guindola  et  ceraesa.  (Fragm.  inéd. 
d'une  Chron.  de  Slaillezais,  Bibl.  de  l'Ecole  ] 
des  Charles,  t.  Il,  p.  164.) 

Les   guyndoles    haboudent   grandement  ! 
en    Languedoc.    Galien   dit    que   lesdictes  ' 
guyndoles  sont  peu  nutritives   et   sont   de 
dure  digestion  el  engendrent  flegme.  {Pla-  ■ 
tine  de  honneste  volupté,  f"  15  v»,  éd.  1528-)  i 

La  jujube,  ou  guindoule,  ressemble  la  ] 
cornoaille  en  ligure,  en  couleurs,  et  en  ce  • 
qu'elle  a  un  noiau  dedans.  (0.  DE  SerRBS,  ' 
Th.d'agr.,  VI,  26,  éd.  1605.) 

Dans  la  Bourgogne,  on  appelle  guindon,  | 
une  espèce  de  cerise,  et  dans  la  Charente,  i 
guindou .  \ 


GUI 


GUI 


GUI 


387 


GUiNDoi.iEu,  S.  m.,  arbre  qui  produit 
des  cerises  à  longues  queues,  comme  des 
gni?nes,  mais  qui  ne  sont  mûres  et  bonnes 
à  mangerque lorsqu'elles  sont  bien  noires; 
proprement  le  jujubier  : 

Le  noyau  de  guindoUer,  autrement  dit 
jujubier,  se  ficlie  a  la  manière  et  façon  du 
perËguicr.  (Liebahlt,  .Vais,  nist.,  p.  iOO 
éd.  1597.) 

GinNDOULE,  voir  Guindole. 

GUiNG,  voir  GuiN. 

GinNG.\i.,  s.  m.  ? 
Mes  li  r.rea  les  engignent  com  renart  fet  li;  j  il 
Qni  s'en  ist  par  la  porte  qnaat  chante  le  guingal. 
(Geste  d'Ali.!-.,  Richel.  '243B5,  f»  16  r".)  D'autres 

ms3.  écrivent  journal  et  clinal. 

OUINGALET,  voir  GRINGALET. 

auiNGANT  (de),  locut.,  de  travers  : 

le  m'en  allay  tont  en  gaignant, 
Comme  ung  lévrier  qui  se  réveille  ; 
Bonnet  renversé  de  gumgant, 
La  belle  ymaige  sur  l'oreille. 
(C0QCII.1.ART,  Monologue  Coqiiillarl,  II,  221, 
Bibl.  elz.) 

GUINGNEMENT,  VOir  GulGNEMENT. 

GUINGNIER,  voir  GUIGNIER. 

ouiNGUADE,  S.  f., godet? 
Un  bacio  a  barbier,  .11.  gtiinguades,  une 
paelle  percie.  (1397,  Arch.  M.M  31,f<'2o0r».) 

GCINGUENELLE,  VOir  QUINQUENELLE. 

GuiNiMART,  S.  m.,  moue  dédaigneuse- 

Cele  fist  monlt  le  guinimart. 
Fi,  fet  ele,  qne  Dies  m'en  gait, 
Qae  je  vous  aime  por  ce  fere  ! 
Mont  m'annieioit  vostre  afere. 
Se  le  vous  osoie  veer, 
Ja  De  vous  leroie  bouter 
Vostre  longaigne  de  boiel. 
(fl«  Pescheor  de  Pont  sur  Saine,  31,  var.,  Mon. 
taigloii  et  Raynand,  Fabl.,  III,  337. J 

Cf.  Grimouart. 

I    GiinvLECHE,  loinleke,  winlecke,    s.    m., 

terme  de  mépris,propr.  valet  do  marchand 

de  vin,  crieur  de  vin  : 

I    Statuons    et  ordonnons   que  nulz  quel- 

I conques  vendacs  vins  de  la  citeit  de  Liège 

jne  porat  faire  nonchier  vin  tenans  coleur, 

ine  enssi   cnibadier  tenant  coleur,  se   ceh 

|vin  enssi  nonchies   et   embaudis  ne  tient 

I coleur  .XII.  heures   entiers.   Et  qiiiconques 

uzerat  ou  ferat  le  contraire,  et  proveitsoit, 

ilh  encouratlapeine,et  sernt  a  une  amende 

Ide.iiii.mars  de  bonne  monoie,  enssi  sovent 

■  que  chu  avenroit.  Et  si  le  loinlccke  le  fasoil 

sens   le  congier   ou   mandement   de    son 

maistre,  qu'ilh   fuist  atains  de  telle  pnine 

conme  doseur  est  contenue.  (J.  de  Stave- 

LOT,  Chron.,  p.  218,  Borgnet.) 

I    OrdinoDS  que  nuls  quilconques  vendans 

Ivins  dédains  la  citteit  de  Liège  ne  polrat  faire 

nonchier  vin.  Et  se  le  winleke  le  faisoit  sans 

le  congie?  ou  mandement  de  son  maistre... 

(1424,  Hist.  de  Liège,  II,  43S.) 

Ribals  et  îoin/etes.pelletiers,  teisseurs  de 
!i°  .r  '  *^'^-  ('*^''''  ^^«s'-  elfraihesde  la  ville 
ae  Aomur,  ap.  Grandgagnage,  Coût,  de  Na- 
mur,  p.  359.) 

Cf.  Gdinlechier. 

GUiNLECHiER,  S.  m.,  terme  de  mépris, 


propr.  valet  de  marchand  de  vin,  crieur 
de  vin  : 

Aies  a  T09  ostens,  si  me  laisies, 
Ja  ne  me  tieug  [jon]  inie  a  guilnyechier  : 
Caitis  sui  d'autre  tere,  nel  quier  noier  ; 
Qui  qni  me  liegne  a  vi  o)l,  je  me  tieng  chier. 
(Aiol,  976,  A.  T.) 

Gf.   GUINLECHE. 

(;uiNPLE,  voir  Guimple. 

GuixsAL,  s.  m.,  corde,  lien  : 

Les  Locres  Epizephyres  ordonnèrent 
pour  mieux  et  plus  soigneusement  garder 
les  anciennes  ordonnances,  que  nul  ne 
pourroit  mettre  en  délibération  aucune 
chose  contre  l'ancienne  loy  ou  coustume  de 
la  ville,  qu'il  n'eust  le  guinsal  au  col  et  ne 
fust  es  mains  de  l'e.KOcuteur  de  la  justice, 
pour  l'estrangler  incontinent,  si  sa  propo- 
sition estoit  jugoe  desraisonnable  par  le 
conseil  de  la  Republique.  (Disc.  cont.  la 
maison  roy.  de  Fr.,  p.  224,  éd.  1387.) 

1.  GuiNTE,  S.  f.,'voi!e,  capuchon  : 

Ne  pèlerin  querunt  sa  garison, 
Que  porte  escharpe,  ne  gninte,  ne  liordon. 
(Hebb.  Leiicc,  Foulq.  de  Cand.,  p.  56,   Tarbé.) 
Vm' guinle  ont  Estourmy  aflnbee. 

(iD.,  ib.,  p.  127.) 

2.  GUINTE,  voir  Jointe. 

GUINTERNE,  VOir  GUITERNE. 

GUI  ON,  guiun,  guium,  cas  suj.,  guis,  s. 
m.,  guide  : 

Dame,  fet  il  (Jason),  ne  quier  gnion 
Se  vos  et  vostre  mestre  non, 

(Be.\.,   Troie,  ms.  Naples,  ("  10".) 
Par  nn  asne,  sans  nal  guium, 
Lor  avoieaut,  quant  il  poipt. 
De  tel  sDstance  cnme  aveiet. 
(GniL.  DE  Saint-Pair,  Mont-Sainl-Michet,  82, 
Michel.) 

Al  partir  Inr  Irove  un  guiun 
Ki  les  conduit  a  la  meisun. 

(  Vie  de  St  Giles,  2103,  A.  T.) 
Segnor,jo  vos  omanc,  cascuns  soit  obéis 
A  danl  Pierou  l'ermite  qu'en  iert    caiaux  et  guis. 
(Les  Chélifs,  Richel.  12.i58,  f»  61\) 
Karles  a  ses  barons  sevrés  et  départis. 
Et  les  batailles  faites  de  chevaliers  eslis, 
De  l'une  fu  Iticbars  conduisieres  et  guis. 
(Fierabras,  5.57G,  A.  P.) 

Si  font  (les  grues')  giurernail  eA  guion 
De  leur  cors  pmr  plus  droit  voler. 

(Fabl.  dOv.,  Ars.  5069,  f  82^.) 

GUION.VGE.  -  onnage,  guionnaige,  giiiou- 
nage,guienage,  guisniage,  s.  m.,  conduite, 
guide,  conducteur  : 

Guionnage. 
(Les  Loker.,  ms.  Berne,  ms.  Itichel.  t4i3,  et  ms. 
Oxford,  ap.  Victor,  llandschr.  der  Geste  des  Loh., 
p.  61.) 

N'i  qnerent  autre  guionage. 
(Ben.,  0.  de  Hnrm.,  II,  2789,  Michel.) 

Mais  vous  m'aves  donnti  monlt  félon  guinnnage. 
(Chev.  au  cygne,  I,  939,  Ilippe  lu.) 

Saint  Gabriel  sera  vo  guionnaige. 
(Li  Coron.  Lootjs,  399,  ap.  Joncl{.,  Guill.  d'Or.) 
AI  aube  vinrent  en  l'ost  senz  guionage. 
(IIcnB.  Leiiiic,  Foulq    de  Candie,    Richel.   25S18 
t»  93  V.) 

Est  ça  passé  a  poi  de  guionage. 

(ID.,  ib.,  p.  38,  T.irbt  ) 


Mon  destrier  m'a  ochis  qni  ra'estoit  guienage. 
(E.  de  S.  Gilles,  Richel.  23516,  f»  79^  ) 
Faire  lur  vet  Godmod  le  premer  chalengagc 
De  çno  k'il  sunt  la  vennz  issi  sanz  guitniage. 
(llorn,  3218,  Michel.)  Var.,  guionage. 

—  Fig.  : 

Sire,  fait  il,  reraes  vous  sni, 
Des  miens  n'arai  mes  secors  hui. 
Par  desraesure  et  par  outrase 
Vous  lairont  hni  grant  guionage. 
Trop  vinrent  a  petit  de  gent, 
Ja  n'en  riront,  mon  cssient. 

(Alhis,  Richel.  375,  f"  U3'.) 

—  Droit  payé  par   les  marchands  ou 
voyageurs  pour   avoir    sauf-conduit    du 
seigneur  dont  ils  traversaient  la  terre  : 
El  castel  s'en  entra,  mais  mouU  fort   guionage 

Li  convenra  paier  et  s'iert  a  son  damage. 
(Cliev.  au  cygne,  I,  2603,  Hippcau.) 

Non  ponrquaut  bien   est  drois   k'aiies    grant  vas- 
[selage 
Car  amoars  nous  a  bien  paie  son  guienaqe. 
(Adf.n.,  Beur.  de  Com.,  Ars.  3142,  f"  199''.) 

—  Sauf  conduit  : 

Alixandres  descen'  jouste  l'iave,  el  rivage. 
Envoie  por  le  duc  et  livre  guionnage. 

(rxoum.  d'Alix.,  C  59%  Michelant.) 
Celui  qui  s'en  ira,  livres  sauf  guionage 
0  trestout    son  avoir,  que  II  n'i  ait  damage. 
(Chans.  d'Anlioche,  vm,  v.  15811,  P.  Paris.) 

GuioNEOR,  S.  m.,  conducteur,  celui  qui 
mène,  qui  gouverne,  qui  dirige  : 

Tu  fus  guioneres  et  ameneres  et  adrecie- 
res  de  son  erre,  de  son  veaige  en  l'esgar- 
demenl  de  lui.  {Comm.  sur  le  Saulier,  Ps. 
79,  vers.  10,  ap.  Roquef.) 

Cf.  GniONIER. 

GuiONiER,  S.  m.,  conducteur  : 

Tu   fus  guioniers  et    menerres  el  adre- 

cierres  de    son   airre.  (Comm.  s.   les  Ps., 

Richel.  963,  p.  193''.) 

Cf.  GniONEOR. 

GUIONNAGE,  VOir  G0IONAGE. 

GUIOR,  voir  GuiEOR. 

GUIOUNAGE,   voir  GOIONAGE. 

GUIPÉ,  guypê,  part,  passé,  brodé,  orné 
de  cette  sorte  de  dentelle  à  cortisane  dont 
le  relief  est  formé  de  fil  d'or  et  de  soie  : 

Pour  .1.  cliapel  de  bievre  fourré  d'er- 
mines,  couvert  d'un  rosier  dont  la  tige  es- 
toit  guipée  d'or  de  Chypre  et  les  fueilles 
d'or  soudé.  (1330,  Parties  pour  l'annivers. 
du  roy  Phil,  l'iéc.  rel.  à  IHist.  de  Fr., 
XIX,  97.) 

Une  eazaciuo  a  la  damasquine,  de  ve- 
loux  noir,  ineuu  découpé,  doublé  de 
toille  d'argent,  enrieliie  et  guypee  d'une 
précieuse  et  subtili!  broderie.  {Entr.  de 
Henry  II  d  Bouen,  f»  39  r°.) 

GUiPPON,  s.  m.j  goupillon  ? 
Pour  quatre  guippons   a   yaue  benoitp. 
(1342,    Arch.     hospil.    de  Paris,   II,     123, 

Boriiier.) 

GUIRDOX,V0ir  GUKIUIKDON. 
GUIRDONER,  VOlr  GUERREDONER. 

GuiREB,  S.  f.,  caserne  î 

Et    vous  allissiez  herbergier   de   la  en 


388 


GUI 


l'aru-  par  devers  la  lor  de  Galalhas,  ou  li 
guiree  csloienl  devant  ce  qu'il  fussent  ars. 
(B.  1.B  Trrs.,  Coiit'it.  de  G.  de  Tyr, 
p.  296,  Guizot.) 

Cf.  GniRIOK. 

oiTiiŒMKbi.E,  s.  f.,  sorte  de  bière  : 
On  va  aux  maisons  des  craissiers  pour 
scavoir  quelles  moustardes  il  y  avoit  et 
ossi  les  avsieus  qui  fait  estoicnl  de  guire- 
nettes  et'  bromars  et  se  aucuns  pourit  en 
T  avoit  pour  V  pourveyr.  (1378,  Lille,  ap. 
La  Fous,  Gloss.  ins.,  Uibl.  Amiens.) 

Brasser  les  guiremettes,  ambours  et  bre- 
mars,  et  petites  cervoises  et  goudalles. 
(1402,  16.) 

GuiniCE,  s.  f.,  caserne  î 

Tant  erreront  les  pèlerins  françois,  qu'il 
vindrent  par  un  samedi  devant  Constanti- 
nople,  et  ne  poreut  entrer  dedens  le  ports, 
ains  alereat  a  un  port  ariere  desus  la  gui- 
rice  près  de  la  rouge  abbaie.  (B.  is  Très., 
Cont.  de  G.  de  Tyr,  p.  290,  Guizot.) 

GuiRiE,  voir  CcraiB. 

GUIRLANDELETTE,  ffftirl.,  S.  f.,  dïmin, 
de  guirlande  : 

Vi  parrajr  ri>s  prei  amassant 
H.iiat  lis  et  mainte  violette, 
Poor  f  lire  nno  gkirlandelelle. 

(G.  0DRA5T,  Odet,  I,  Ti,  éJ.  1591.) 

GUIS,  cas  snjet,  voir  Gdion. 

Guis.vxDRiE,  s.  f.,  escroquerie  : 
On  congye  un  mauvais  garnement  qui  se 
mesloit  de  guisandrie,  et  lequel  autresfoie 
s'estoiten  cestc  ville  mis  en  la  samblance 
de  Dieu  pour  mieux  atraire  pecune.  (1463, 
Lille,ap.  LaFons,  Gtoss.  ms.,Bibl. Amiens.) 

GuisARME,  guysarme,guiserme,  gisarme, 
gissarme,  gisarne,  jusarme,  juzarme,  gi- 
tarne,  guserme,  juserme,  loisarme,  s.  f., 
arme  d'hast.composéed'un  tranchant  long, 
recourbé,  et  d'nne  pointe  droite,  d'estoc  : 

.\iches  portoient  et  jasarmes. 
(Waci,  Comceplion,  Brit.  Mas.  Add.  1Ô60B, 
f»  6Î'.) 

Et  Tons  avez  lances  agnes, 
U  guiitrma  bien  esmolnes. 

(Boa,  ap.  Ménage,  Dict.  élijm.) 
Ly  ans  porte  nnit  Tiassart,  11  aaltres  ang  espee; 
Et  li  tiers  ong  palTut  ou  gissarme  aceree. 

(Chee.  au  q/gne,  6813,  ReilT.) 

Et  portent  li  anqnant  gisarne  n  pic  Heré. 

(«OBiii.  d'Alix.,  f  W',  Michelant.) 
De  la  gisarme  l'a  si  bien  assené 
Qu'il  l'a  fendu  jasqa'a  l'irçon  doré. 

(Guill.  au  court  nei.) 
Gai  hanche  la  guisarme,  qui  fu  fort  et  rnenibra  ; 
Parmi  le  gros  da  caer  fa  I  loricnt  furu. 

(Gfii  de  Hanleiiil,  610,  A.  P.; 

Si  tenoit  une  gnisarme  et  s'en  vint  vers 
le  roy  et  le  cuidn  ferir  a  plain  bras  estendu. 
{Chroii  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  330°.) 
Fièrent  do  liachez  ot  do  brans  .iceré. 
Et  de  juserme*  don  il  jr  a  planté. 
(Brel.  conquise,  Ilichel.  2233,  f"  27  »».) 
Un  oreslieu    ol  la   teste    coupée    d'une 
gisarme.  (Liv.  du  Chev.  de  La  rour,Richel. 
1190,1°  11'.) 

Emuiy  la  jointe  du  braz  au  coude  qui 
fat  trcnchié  d'une  guserme,  qui  lui  rompit 
avant  bras  et  garde  brus.  (J/ir.  de  Mod. 
S"  Catherine,  p.  91,  Bourrass*^.) 


GUI 

Un  bastou  a  une  grande  alumelle  appelé 
juserme.  (1426,  Arch  .IJ  173,  pièce  o90.) 

Garnis  de  honsjitzarmes.  (14o0,  Ord.du 
D.  Pierre,  ap.  Lob.,  Il,  1134) 

lieux  jusnrmcx  et  une  aulre  qu'il  a  bail- 
lée a  fourbir.  {Vente  des  t>iem  de  Jacques 
Coeur,  Arch.  KK  32S,  f-  137  r».) 

En  sa  main  avoit  une  grande  et  grosse 
guiserme  a  la  vieille  fachon.  (Mathieo 
D'EsconcHT.  Cliron.,  Il,  132,  Soc.  de  l'H.de 
Kr.) 

Et  comme  bien  rasez  gendarmes. 
Des  Grecs  et  des  Romains  anssi 
Prenons  les  boaclers  ol  gmjxarmex. 

iJOACH.  DU  Bell.,  la  Lyre  ehresl.) 
La   forme  wiftrme   est   indiquée   sans 
exemple  par  Roquefort. 

Plusieurs  dictionnaires  de  la  première 
partie  du  xvii'  siècle  donnent  ce  mot  : 

Guisarme,  arme  d'hast,  h.lton  à  long  fer, 
et  long  fusl.  (Mon.,  Parait.) 
Guisarme,  bastou  ^  long  fer  et  long  fust. 

(DUEZ.) 

GUisAUMER,  gizarmer,  v.,  armer  d'nne 
guisarme  : 

Cbarmoit,  armnil,  rjizarmoit,  enhnrna- 
choit,empennachoit,caparassonnoit.(RAB., 
l.  III,  prol.,  éd.  1332.) 

GUisAu:»iiEu,  guysarmier,  jiiisarmier, 
juiZ;  juzarmier,  s.  m.,  homme  de  guerre 
armé  d'une  guisarme  et  combattant  h 
pied  : 

Sont  mes  gens  les  plus  malsongneax? 
Ou  sont  trelous  mes  gmsnrmiers  ? 
(Gfieb\s,  ilisl.  lie  lapais.,  18595,  G.  Paris.) 

.III.  archers  et  un  juzarmier.  (14o0,0î7i. 
du  D.  Pierre,  ap.  Lob.,  II,  1134.) 

Pour  lui,  son  pase,  et  un  guisarmier 
ou  coustillier.  (.1.  Du  Clercq,  Métn.,  l. 
I,  c.  8,  Buchon.j 

Les  archiers  et  jnisarmiers,  et  trois  mil 
francs  archiers.  (Al.  C.hartif.r,  Hisl.  de 
Charl.  VII,  p.  214,  éd.  1617.) 

GuiscART,  guiscard,  guicart,  aJj.,  Tin, 
rusé,  astucieux,  avisé  : 

De  tant  par  estes  fol  guicart. 
(G.  DU  Coisci.  Mir..  ms.  Brui.,  f   121=.) 
Por  foi,  maule  guiscarte,  ra;ir  te  conlredeilcs. 
{Floov.,  1C33,  A.  l'.) 
C'est  ce  Robert  lequel,  par  sou  excellent 
esprit  et  astuce  grande,  fust  nommé  Guis- 
card, qui  en  la  langue  des  Normands  si- 
gnifie ingénieux  et  rusé.  (Ant.  Du  Verdier, 
Diverses  leçons,  p.  405,  éd.  1616.) 

Ondilencoreaujourd'hui,enNormandie, 
guichard,  pour  Qn,  rusé,  astucieux. 

Nom  propre,  Guicliard. 

Gi;isciiE,  s.  f.,  mauvais  traitement: 

Malt  par  densent  imertel  seigour. 
Mes  il  lui  font  la  giiische^X  chicf  de  tur. 
Ui  nom.  des  rom.,  Richcl.  19325,  f°  152  v°.) 

GUISCHER,  V.  n.,  Le  dernier  éditeur 
des  Quinze  joyes  de  mariage  explique  ainsi 
ce  terme  :  Guiclier  esl  un  mot  patois  dont 
le  sens  est  assez  difficile  h  renilre  en  fran- 
çois. Il  signifie  glisser  vivement,  comme 
une  anguille  qui  s'échappe  des  mains  de 
c<'lul  qui  la  tient.  Co  mot  ne  se  trouve 


GUI 

que  dans  le  manuscrit.  Les  anciennes 
éditions  ne  disent  rien.  Celles  de  Rosset 
portent  guinclie,  que  Le  Duchat  explique 
par  gaucliir  : 

La  nuit  vient,  et  sachez  que  la  mère  » 
bien  introduite  la  fille,  et  enseii;nee  qu'elle 
luy  donne  de  grans  estorces,  et  qu'elle 
guisclie-ea  maintes  manières,  ainsi  que  une 
pucelle  doit  faire.  {Quinze  joyes  de  mar., 
XI,  Bibl.  elz.) 

C'est  peut-être  une  simple  faute  pour 
guincfie,  forme  de  guencliir. 

GUiscos,  guiclieus,  guichous.  adj.,  rusé, 
mauvais,  méchant  : 

Li  estors  est  si  perellos. 
Et  si  divers,  et  si  guiscos. 
Et  a  cascun  de  tel  manière, 
C'ore  est  avant  et  ore  ariere. 

I  Partait.,  3293,  Crapelet.) 

Li  estors  est  si  perillous 
Et  si  divers  et  si  guidions. 

(».,  nichel.  19152,  f"  136=.^ 

Et  partant  sera  li  pastres  délivres  s'il  a 
bien  s'entente  mise  au  berbiz  giiinheus  et 
inobedianz.  (Riule  S.  Deneit,  Richel.  24960, 

f»  S  y.) 

Les  guicheus  et  les  mal  dontez  doit  es- 
traindre  durement.  (Ib.,  f»  7  r».) 

GUISE,  voir  GUIGE. 

GuisELER,  V.  a.,  mettre  en  liberté  sous 
caution  : 

Icellui  Loys  pour  cuider  demourer  victo- 
rien, a  trouvé  manière  de  soy  faire  guiseler 
et  de  faire  guiseter  le  suppliant,  selon  les 
lov  et  usaige  de  la  chastellenie  de  Bour- 
bourg.  (1463,  Arch.  JJ  199,  pièce  79.) 

Gui.SEi.YNE,  s.  f.,  p.-ê.  faute  pour  jave- 
line : 

Et  trouvèrent  monseigneur  l'arcevesquc 
tout  armé,  tenant  une  guiselyne  en  sa 
main.  (ROGIER,  Mémoires,  f°  101.) 

GUiSER  (se),  V.  réfl.,  se  déguiser: 

De  jour  entre  la  gent  vont  sagement,_de 
nuit.fe  guisent  et  vont  par  le  ville  en  guise 
de  hardis,  car  ils  sont  seurs  que  l'en  ne  les 
connoist.  {Sydrac,  Ars.  2320,  §  113.) 

GUISERME,  voir  GUISARME. 
GUISNIAGE,  voir  GulONAGE. 

GuisTE,  S.  f.,  sorte  de  mesure  : 

Laye  a  le  casse  ou  guisle  de  chucre. 
(17  août  1312,  Ord.  toucli.  le  tant,  d»  S.- 
Sert,  et  S.-Om.,  Arch.  muu.  S.-Omer.) 

GUISTEUNE,  voir  GUITERNE. 
GUISTERNER,  VOlr  GOITEBNER. 
GUISTERNEUli,    VOir  GUITERNEOR. 
GUISTRBNEUR,  VOir  GUITERNEUR. 

1.  GuiTE,  s.f.,  chapeau: 

Car  dcdenz  ces  novcles  vint  on  l'ost  ans  baacloi-,  : 
Qui  ot  guile  alTubleo,  s'ol  nn  chapcl  bogrois. 
(IlERB.  Lbdoc,  Foulg.  de  Candie,  Richel.  25518,    j 
f»  1.58  r".) 

2.  r.uiTK,  =.  f.   ? 


GUI 


GUI 


GUL 


389 


i;t  après,  l):iugier  vienl,  qui  ne  se  part 
D'uveitguos  culi,  el  foiluue  en  leur  gnite 
Qui  Terse  tout  :  amer  n'est  que  hasart. 
(EosT.  Descii..  Poés.,  l,  13-2,  A.  T.l 

cuiTEE,  S.  f.,  caserne  ? 

(Juant  vint  a  l'endemain  que  nos  sens 
furent  arrives  d'autre  part  (le  Constauli- 
Qople,  il  assaillirent  la  lor  de  Galatlias,  et 
si  n'i  ot  mie  prant  assaut,  et  la  pristrenl., 
si  boutèrent  le  feu  en  la  ijuitee,  et  descon- 
firent  les  Orifons  qui  esloient  venus  por  la 
tor  secore,  et  niult  en  i  ot  de  noies,  quant 
on  dépeça  la  cbaeue,  qui  dessus  estoient 
montes  por  fuir  en  Constantinople  a  garant. 
(B.  i.E  Très.,  Contin.  de  G.  de  Tyr,  p.  292, 
Guizot.) 

i:f.  GCIRICE. 

GrlTRPIllE,  S.    f.  ? 

Tnnt  est  torny   t  rjuitfpirr, 
Chascun  de  jor  en  jor  empire. 
(Vie  des  Pères,  Ricli"!.  23111,  f"  l.'î'.) 

GUiTERNE,  giiyteriie,  guisterne,  gistenie, 
ghislierne,  guinterne,  quinterne,  s.  f.,  iiis- 
Irnment  à  cordes  pincées  dérivé  de  la  ci- 
thare et  de  la  rote  . 

Si  a  gviternes  et  leas. 

(Rose,  -21287,  Méon.) 
Il  avoit  en  sa  compaignie  sept  .joueurs 
de  guislernes,  et  il  meisnie,  si  comme  l'en 
dit,  commença  a  jouer  de  l'uitiesme  guU- 
term.  (Gr.  Chr.  de  Fr.,  Phelip.  de  Valois, 
XLii,  P.  Paris.) 

Viele,  lath  et  guisterne 
(J.  Lbfeïrb,  la  Vieille,  l,  213,  Cocheris.) 
A  sonner  le  p.salterion. 
On  timbre  on  guinterne  on  cithollo. 

(Clef  d'amour  p.  98,  Trnss.) 
Jeuer  de  le  ghistierne.  (Compte  de  1364, 
Lille,  ap.La  Fons, G/oss.ms.,  Bibl. Amiens.) 
Comme  icellui  Lotlin  eust  joué  d'une 
gitUrne  qu'il  avoit,  pour  faire  esbatre  et 
dansier  plusieurs  jeunes  gens  qui  la 
estoient  assemblez.  (1399,  Àrch.  JJ  154, 
pièce  172  ) 

Sas  tost  I  la  royne  des  guitmtes  ! 

(PalheUn.  p.  G9,  Jacob.) 
Fleustes,   lutz,    guinternea.    (Bomvard, 
Adv.etdev.  des  leng.,  éd.  1858.) 

Si  tu  veux  aporter  la  guylerne,  et  que 
t',1  cbantps  un  peu  avec  elle  de  ces  chan- 
sons amoureuses  que  tu  scais.  (A.  Le 
Maçon,  Decameron,  9*""°  journ.,  Nouv., 
.I*»!,  t.  IV,  p.  273,  Dillaye.) 

I    Ceux  qui  apprennent  a  jouer  de  la  gui- 
llerne.  (La  Boet.,  Mesnag.  deXenoph.,  Feu- 

Igèrc.) 

Gm'fernesedisaitencoreau  dix-septième 
siècle.  Il  a  été  employé  par  Sorel  : 

Vous  avez  beau  jouer  de  la  mandragore 
jeu  de  higuilerne,  de  lalenterne,  du  cristre 
jet  de  l'épine    vinelte,    LaureLte   n'en  fai, 
jguere  de  compte.  {Francion,  1.  II.) 
I    Lille,  guiterne. 

GUiTERNEAii,  S.  m.,  dimin.  do  guiterne, 
guitare  : 

Sos  tost  !  la  royne  des  gniternes  ! 
A  conp,  qu'eir  rac  soit  approuchee?... 
Je  sçay  bien  qu'elle  est  acconrlico 
De  vingt  el  quatre  guilerneanx, 
Enfans  de  l'abbé  d'Iverne.ux. 

(Patlietin,  p.  09,  Jnco'i.) 

'iUiTE»NEii,ji/.v(e)-iier,j!«'s(er»(;r,verbe. 


—  Neutr.,  jouer  de  la  guiterne  : 

L'un  de  eu.x  dist  a.  Jebnu  Barre,  qui  lors 
jouoit  de  la  guyterne  :  Viens  jouer  el  guis- 
ierner  avec  nous.  (1368,  Arcli.  J.l  99,  pièce 
307.) 

-  Act ,  (ig.,  torturer  : 

Et  venez  que  les  fortes  fièvres 
Vous  puissent  guijtcrner  les  os. 
(Actes  des  Apiiat.,  vol.  I,  f»  22'',  éd.  1S.17.) 

GUiTEHNEUR,  -  treueur,  gtiict.,  guist-, 
ghtiist.,  ghist.,  gist ,  quil ,  s.  m.  joueur  il.; 
guiterne  : 

Dens  maistres  de  viele  a  quens  Uobers  saisis. 
Avec  un  gnisterneur,  accordant  par  devis. 

(  Yœux  du  Hairoii,  À9,  éil.  Mons.) 
Tierris  le  jongleur  et  ses  fieus  li  trom- 
pores,  ses  fillastres  H  vielleres  et  ses  se- 
rouges  le  ghisterneur  onl  moût  de  boins 
instrument.  (VMog.  fr.  flam.,  ï"  20", 
Miclielant.) 

Un  quitcrneur  ou  autre  monesterel  qui  a 
art  en  sa  pensée.  (Oresme,  Eth.,  Richel. 
20i,  f»  367\) 

Se  le  vieleur  ou  le  quisterneur  fait  et  or- 
dene  comment  le  deuaut  et  le  vice  d'une 
corde  mal  tendue  et  mal  accordée  soit 
corrigié.  (J.  DESALiSB.,Po/(cra(îgt«e,Ricliel. 
24287,  1°  108\) 

Jaquemart  le  guiterneiir.  {lieg.  du  Chat-, 
I,  26o,  Bibliopb.  fr.) 

Guistreneur.  (Compte  de  1427,  Douai, ap. 
La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ghuislreneur,  (1441,  ib.) 

Jehan  Damiens,  ghistretteur.  (I46b,  Va- 
lenciennes,  ib.) 

Gistreneur.  (1467,  Douai,  ib.) 

Guisterneur.  (xv  s.,  Lille,  ib.) 

Laquelle  estoit  fille  d'un  guicterneur 
d'Ephese.  {Mir.  histor.,  f»  232°,  éd.  1479.) 

GUiTERNEUs,  -  ettx,  -  eulx,  guystren., 
quislren.,  s.  m.,  joueur  do  guiterne: 
Dou.x  maistres  de  vieles  a  quens  Uobers  saisis, 
Avoec  un  quistreneus,  accordant  par  devis. 
(Vœu  du  Ilairon,  ap.  Ste-Pal.,  Mém.  sur  la 

Clievalerie,  III,  122.) 

Un  guiterneulx.  (Parties  extraord.  paiées 
par  le  duc  d'Or  t.) 

Guystreneulx.  (1433,  Douai,  ap.  LaFon?, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  .\miens.) 

Guiterneux  jonnns  de  lutz.  (xv°  s., Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Rouchi,  gisterneu,  guinch'terneux,  mé- 
nétrier. Wallon  de  Mons,  giiisterneu. 

GUiTERNiERjS.  m.,  jouoiir  de  guiterne; 

Teridates...  se  moquoil  de  Néron,  et  di- 
soit  infinis  maux  de  luy,  l'appelant  char- 
retier, guiternier.  (Gentillet,  Disc,  sur  les 
moyens  de  bien  gouverner,  p.  117,  éd. 1577.) 

GUITEUUN,   voir  GOITRON. 

GUiTON,  -  un,  guyton,  giton,  witon,  s. 
m.,  page,  valet: 

Cortoisement  apela  le  guiton. 

(Les  Loher.,  ms.  Montp.,  f  181".) 
Dame,  laissiez  estes,  dit  II  cuens  Saloraon, 
Bel  escbango  a  de  mort,  qi  atant  tel  fiitim 
Com  Karles  vos  promet  do  miaz  do  si  maison. 
(J.  BOD.,  Sax.,  ccvn,  Michel.) 
i:t  ■■liil  de  Covclonche,  etserjant  et  guiton 

(Cliev.  au  cygne,  I,  5621,  Ilippoau.) 


Li  lOis  <;or/iuuiaraus  demanda  au  i/uilon. 
Cuubieu  il  puet  avoir  de  si  que  a  ItuiUou. 

(It>.,  11,  2728.) 
...  Fors  tant  que  leur  nevon 
Qui  estoient  aJonques  hacheler  et  guilon. 

(Iten.  de  Montauli.,  p.  ISC,  Miclielant.) 
Torné  s'estoient  devers  le  duc  Gaydoii 
Tel  .mi°'.  de  damoisiaus  guitous 
Qui  ne  desirrent  se  la  meslee  non. 

(Cn-jilon,  9.301,  A.  P.l 
Trosqu'au  broillot  les  mena  .i.  wilons. 

Ub.,  6332.  J 

Tenrement  plenro  li  guiton. 

[Blancand.,  1139,  Michelant.) 
Eté  deiiiandcl  les  chiens,  sis  araoinut    un  guitun. 
(llorn,  619,  Michel.) 
Y  avoit   six  trompectes   et  six  guylons. 
(P.  Choque,  Voy.  d'Anne  de  Foix,  Iticbel. 
90,  f»  3.) 

La  langue  moderne  a  conservé  giton, 
dans  le  sens  de  vil  complaisant,  dé. 
bauché. 

GUITRUN,  voir   GOITRON. 

Guiuin,  voir  GuiON. 

GUIVERE,   voir  VUIVRE. 
GUIVRE,  voir  VUIVRE. 
GULDABLE,  VOir  GiLDABLE. 
GULE,  voir  GOLE. 
GULEE,   voir  GOLEE. 

GULEUs,  adj.,  glouton  : 

Gulosus,  gloutou,  guleus.  (Calholicon, 
Richel.  l.  17881.) 

GULLE,  voir  GORLE. 

GULLET,  S.  m.  ? 

Plusieurs  gullez  d'estain.  (18  fév.  1394 
ïnv.  de  mercier,  Inv.  de  Meubles  de  la 
mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

GULoiE,  s.  f.,  collerette,  gorgerin  : 

Adont  son  esclaminne  vestit  el  le  guloic 
Et  met  l'csquerpe  al  col  et  le  bordon  paluioie. 
(Jeu.    des  I'reis,   Geste  de  Liège,   18962,   Gloss. 
philol.) 

liL'LosiTÉ,  s.  f.,  gourmandise,  glouton- 
nerie : 

De  paradis  gulositez 
Maiiiz  homes  a  deserilez. 
(G.  DE  CoiNcr,  Mir.,  ms.  Brux.,  f"2l7^) 
Vorago,  devoremens,  gulositez,  destruc- 
tion. (Gloss.  de  Salins.) 

Vêla  la  retribucion 
Qu'on  gaisne  de  gulosité. 
(N.  DE  i.A  CuF.s.NAYE,  Cottdatnn.  de  ilancr/uet,  p.  355, 
Jacob.) 

En  détestant  gulosité. 

Qui  consume  vin,  chair  et  pain. 

(Id.,  ib.,  p.  276.) 
Le  septiesme   péché   est  gulosité  et  vie 
charnelle  et  dissolue.  (Exi.mines,  Livre  des 
s.  anges,  1»  67  v»,  éd.  1478.) 

Ung  yvrongne  ayme  tousjours  sa  crapule 
et  gulosité.  (Le  prem.  Vol.  des  exp.  des  Ep. 
et  Eo.  de  Kar.,  f"  43,  éd.  1519.) 

Que  l'homme  ou  la  femme  qui  feront  veu 
aNostre  Seigneur  et  se  vouldrout  consacrer 
a  Dieu  qu'ilz  se  abstiennent  de  boire  vin 


390 


GUR 


et  loul  ce  qui  fait  enivrer,  car  tonte  gulo- 

tili  et  nimieuse  repleclion  de  viu  et  viande 

sont  causes  d'enoraies  péchez.  (Ib.,  f°  7  r">.) 

Gulimié  s'efforce  de  me  indnire 

A  goarmander  en  crapuleui  s  ibal.  ^ 

(J.  BorcHiT,  Triumphes  de  lit  noble  Dame,  T'  2  r  , 

il).  1536.) 

GILPINB,  voir  GCBRPINB. 
GULPIR,  voir  GtJERPIB. 
GULVCION,  S.  f .  î 

Verliïo,  cinis,  gnlueion.  {Gloss.   lai.-fr., 
RicUel.  I.  7079,  f  262  v«.) 

omiENE,  voir  Gommenb. 

GUNELE,  voir  GO.VKLE. 

GUNTUn,  voir  Gcttob. 

GUOBEL,  voir  GOBBL. 

GUOPET,  voir  Godet. 

GUOGE,  voir  GOGUE. 

1.  GUOGUE,  voir  GOGUE. 

2.  GUOGUE,  voir  COQDB. 
GUOGUELL-,  voir  GOGUELU. 
GUOLE,  voir  GOLE. 
GUOIICIAS,  voir  GOBGUS. 
GUORGIASEMENT,  VOlr   GORGIASEMENT. 
GUORL.E,  voir  GOBLE. 

Guoi,  guoy,  remplaçant  le  mot  Dien 
dans  certains  jurons  : 

Et  si,  je  renie  gmy,  dit  il,  il  fut  tiié  un 
cheval  soubsun  pendarme.(iVouB. Fabrique 
des  excell.  Traits  de  vérité,  p.  23,  Bibl.  elz.) 

Par  la  vertu  guoy  des  privilèges  de  l'U- 
niversité. (IlAB.,  1.  II,  c.  XI,  éd.  i5i2.) 

GUORI'IL,  voir   GODPIL. 
GUORRE,  voir  GORRE. 
GUOVERNEOR,  voir  GOVKRNEOR. 

GUOY,  voir  Guoi. 
GUPiL,  voir  Goupil. 

GUPILLE,  voir  GO0PILLE. 

GURDINGUE,  voir  Gardisge. 

GURENE,  S.  t.,  partie  d'un  moulin; 
n'a  été  rencontré  que  dans  un  texte  pro- 
vincial da  commencement  du  xvii*  s.  : 

Le  preneur  d'un  moulin  à  eauc  est  tenu 
d'entretenir  ledit  moUin  de  tous  harnas 
mouvaos  el  travaillans,  conme  chevilles, 
aubes,  coiaulx,  cuipnelz,  gurenes  et  chop- 
pincs.  (1611,  Noyon,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
m$.,  Ôibl.  Amiens.) 
GURGE,  s.  ni.  ? 

Li  gtirget  s'embromcha  vers  terre. 

{Rom.de  Tkebes,  Uicbel.  00,  P  1-2'.) 

GURGEANT,  adj.  t 

(lourme  gttrgeante.  (La  Porte,  EpitU., 
éd.  1871.) 

GURQBTTE,   voir  GOBGETE. 

GURGiTE,  S.  (.,  canal  : 


GUT 

Car  toul  le  feu  horrible  et  ooir 
De  noslre  tene  ireai  manoir 
Se  reod  par  veines  et  gurgiles 
A  ces  estuves  dessnsdicles. 
(Aelet  des  Aposl.,  vol.  I,  f»  44^  éd.  1537.) 

GURGULAcioN,  S.  f.,  gargouillement  : 
On  i  ot  comme  la  gurgulacioii  dou  boel. 
(Brun  de  Loxg    Bouc,   Cyrurgie,  ms.  de 
Salis,  f"  79^) 

Inflacion  d'estomac  c'est  ventosité  as- 
semblée en  l'estomac  par  foiblesse  de 
vertu  digestive  qui  fait  tumeur,  inOacion, 
eructuacioD,  qurgulacion,  torsion.  (B.  de 
GoRD.,  Pratiq'.,  V,  xi,  éd.  1493.) 

GURGUI.ION  ,  gorguillon,  gonrijuillon  , 
goiirgueillon,  s.  m.,  charançon  : 

Autres  bestes  naissent  des  herbes  comme 
les  gourgueillons  et  taisnes  qui  viennent 
de  fleurs.  [Chron.  el  hîst.  saint,  et  prof ., 
Ars.  3olb,  f"  li  r».) 

Les  bestes  nommées  gurguUons  ou  gar- 
guetons.  {Jard.  de  santé,  1, 180,  impr.  la 
Minerve.) 

Toutes  choses  qui  proviennent  des 
champs  cultivez  avec  fien,  sont  de  mauvais 
suc  et  moins  sain.  Et  mesmes  le  froment 
el  tous  autres  bleds  en  sont  plustost  as- 
sailliz  des  cessons  ou  gourguillons.  (J.  G. 
P.,  Occult.  merv.  de  nat.,  p.  191,  éd.  1567.) 

Si  leurs  richesses  consistent  en  molins, 
l'eaue  les  emmaine,  si  ce  sont  robes,  les 
atsres  les  gastent,  si  greniers  pleins  de 
bleds,  les  gorguillons  les  mangent.  (Gu- 
TERRY,  Epil-  dorées  de  Guevara,  II,  64,  éd. 
1588.) 

Cf.  Gargueton  et  Gargeron. 

GURPIR,  voir  GUERPIR. 
CURROIEUR,  VOirGUERROIROR. 
GURT,  voir  GOBT. 
GUSERME,  voir  GUISARME. 
GUSTABLE,  voir  GOUSTABLE. 
GUTEMENT,  voir  GOUTEMENT. 

GUTER,  S.  m.,  évier  : 

Assit  etiam  micatorium  et  ruder  ad  quod 
sordes  coquine  defluere  possint.  Miur, 
guter.  (Neck.,  ms.  Bruges,  Scheler,  Lex., 
p.  88.) 

GUTEREL,  voir  GOUTEREL. 

GUTiER,  v.'a.,  laver  à  la  gutte  : 
Pour  faire   ung  jubé   en   la   dite  église, 
par  la  manière  qu'il  est   pourtraict  et  gutié 
en   une    pel   de  parchemin.  (1382,  Compt. 
de  l'cgl.  de  Troyes,  p.  17,  Gadan.) 

GUTTE,  s.  f.,  guttapercha  : 

Myrre  et  gutte  et  casse  sentent  de  tes 
vestemens  venans  des  maisons  de  yvire. 
(Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Ps.  xliv,  éd. 
1834.) 


GUTTULE,  S.  f.,  petite  goutte  : 
Quant  l'arc  apparoit  avec  petites  gouttes, 
la  nue  est  basse,  laquelle  survenante  après 
grandes  sécheresse  aux  arbres  ja  naturel- 
lement odoriferes,  la  petite  humidité  des 
gutlules  ja  cuite,  elle  se  convertit  insen- 
siblement en  vapeurs  odorantes.  (Le 
Blanc,  Trad.  de  Cardan,  f»  84  v»,  éd. 
1556.) 
GUTTUn,  gunlur,  s.  m.,  gosier  : 


GUY 

Sépulcre  auranz  est  li  guntur  d'icels, 
(Psalm.,  Brit.  .Mus.  Ar.  230,  1°  9  v".) 

GUVERNER,  voir  GOVERNER. 

GuvET,  S.  m.,  chat-huant  : 

Et  a  terre  l'en  meltera  ung  guvel  ou  gu- 
vette,  c'est  a  dire  un  chai  huaul...  (Frkrk 
Nicole,  Trad.  du  Liv.  des  ProuMz  champ, 
de  P.  dés  Crescens,  f°  122  vo,  éd.  1516.) 

GUVETTE,  s.f.,  chat-huant  : 

El  a  terre  l'en  metlera  ung  guvet  ou 
guvelte,  c'est  a  dire  un  chat  huant.  (Frère 
Nicole,  Trad.  du  Liv.  des  ProulJHz  champ. 
de  P.  des  Crescens,  f»  122  v»,  éd.  1516.) 

GUYAGE,  voir  Goiage. 

GUVCTE,  voir  GCICTE. 
GUYDEMENT,  VOir  GUIDEMENT. 

l.GUYE,  S.  i.,  grue,  machine  servant  à 
élever  des  fardeaux  : 

Ung  cable  neuf,  deux  ou  trois  boutz  de 
vielz  cables,  une  guye  a  aller  l'engin  du 
balisage,  (1827,  Inv.  de  l'enginde  balisage, 
ap.  Manlellier,  Mardi,  jréq..  Il,  455.) 

2.  GUYE,  voir  GuiE. 

GUYENNOIS,  voir  GOIENNOIS. 

1.  GUYER,  S.  m.,  gruau,  fleur  de  farine 
Doyt  estre  le  pain  de  guyer.  (G.  de  Sey- 

turiers,  Han.  adm.,  ap.  Ferroul-Monl- 
gaillard,  Ilist.  de  l'ab.  de  S.  Claude,  II, 
307.) 

2.  GUYER,  voir  GniER. 

GUYERDONNER,  VOir  GHERREDONER. 
GUYERESCE,  VOir  GUIEOR. 
GUYETEMENT,  VOir  GAITEMENT. 
GUYGNETE,  VOir  GUIGNETE. 
GUYLE,  voir  GCILE. 
GUYMBELET,  voir  Gdimbelet. 

GUYMBELETIER,  VOir  GniMBELBTIER. 
GUYMBERGE,  VOir  GUIMBERGE. 
GUYNCHE,  voir  GCINCHE. 
GUYNCHER,  VOlr  GUENCHIKR. 

GUYNDAL,  voir  Guindal. 

GUYNDART,  VOir  GUINDART. 
GUYNDEE,  voir  GUINDEE. 
GUYNDOLE,  voir  GUINDOLE. 
GUYNEMENT,  VOir  GUIGNEMENT. 
GUYNER,  voir  GCIGNIER. 

GUYNETTE,  S.  f.,  béquille 


Au  moyen  de  quoy  je  fusse  contraincl 
de  la  suyvre  a  quatre  pattes,  ou  avec  (i<-> 
potences  ou  guyneltes,  comme  ce  vro) 
prophète  Ragot.  (Navig.  de  Parmrge,  prol., 
p.  4,  éd.  1556.) 

GUYNGNIER,  voir  GUIGNIER. 

GUYONEis,  voir  Gdiennois. 
guyour,  voir  Guieor. 


HAB 


HAB 


M  AH 


391 


GUYPER,  voir  Gdipeb. 
GUYSARME,  voir  Gdisarme. 

GUYSARMIER,  voir  GCISARMIEB. 
OUYSTRENEULX,  VOir  GUITERNECS. 
GUYTEMENT,  VOir  GaITEMENT. 
GUYTERNER,  VOif  GDITERNER. 
GUYTON,  VOirGUITON. 

GWAi,  voir  GuAi. 

GWBNCHIER,  VOir  GCENCHIER. 
QwiER,  voir  GUIER. 


liWYER,  voir  GUIER. 
GY,  voir  Gip. 

GYGANE,  voir   GiGANE. 
GYUE,  voir  GiGDE. 

QYLE,  voir  GUILE. 
GYI.OUR,  voir  GaiLEOR. 

GYMBERTER,  VOir  GlMHEBTER. 
GYNGEMBRAS,  VOir  GlXGEMBRAS. 

GYPSE,  voir  GiPSÉ. 

GYRER,  voir  GlRBR. 


GYSELHUNS,  S.    III.  ? 

La  terre  et  seigneurie  de  Plîincfiiies  gi- 
sante au  village  de  Loon,  chastellenie  de 
Bourbourg,  est  tenue  en  lief  du  roy  de 
France  a  raison  de  son  gyselhuns  audit 
Bourbourg.  {Acte  sans  date  extrait  des 
arch.  de  Bourbourg.) 

GYSFRE,  s.  m.  1 

I  Puis  vindrent  six  trompetes  armoiees  des 
armes  du  due,  lesquelles  firent  faire  place  ; 
après  elles  entrèrent  deux  grans  gysfres 
\  sur  lesquelz  y  avoit  deux  Albauays  jouans" 
1  du  tabouriu;  après  veuoient  deux  serpens. 
I  (P.  Coche,  Voy.  d'Anne  de  Foix  dans  la 
j  seigneurie  de  Ven.,  Hichel.  90, 1°  7;  Ler.  de 
,  Lincy,  Ijibl.  de  l'Ec.  des  chart.,  1861.  p. 
)  182.) 


[    h;  chercher  à  la  voyelle  simple  les  mots 
[qa'on  ne  trouve  pas  avec  une  H. 

1.  HAA,  s.  f.,  épée  : 

Adonc  icellui  Fatroulle  va  sacher  s'espee 
;t  dist  a  son  compère  :  N'aprochiez  de 
noy;  car  se  vous  nprochiez,  je  vousdonrai 
le  ceste  haa.  (1373,  Arch.  JJ  104,  pièce 
(26.) 

I  2.  HAA,  interjection  : 

I  Mais  Passclion  se  siet  sur  le  bort  de  la 
pntaine  moult  dolent  de  la  mort  de  son 
|ere  et  de  son  cheval  qu'il  avoit  perdu, 
lais  il  n'eust  gueres  la  esté  quant  l'aer 
;";ninieulx  de  la  fontaine  fist  le  chevalier 
(inatir.  Si  que  l'ancien  preudhouime  qui 
'-  loing  le  regardoit  et  qui  de  luy  avoit 
ling,  luy  escria  et  dist  :  Haa,  chevalier, 
1  mourras  illec  se  tu  ne  es  mieulx  avisé 
ft  ta  vie  garder  :  car  par  telle  voye  fut 
leordry  le  conte  Eslonne.  (Perceforest, 
pi.  IV,  ch.  39,  éd.  1528.) 

I  iiAABLE,  voir  IIalable. 

iHAANT,  S.  m.,  mot  douteux,  peut-être 
jute  pour  brehanl: 

|.  veisslez  iiieiDt  Irpf  cl  tant  haani, 
,  meint  aucalw  de  poile  fl^inl)oiant. 
,  (Meschans,  -iSSi,  ap.  Juuck.,  Cuill.  d'Or.) 

JHAAT,  S.  ni.,  soupir  : 

I    Comblé  d'cDnuy,  vaide  de  Ion»  esbatz. 

Et  de  donlonr  portant  sanglotz  et  haalz. 
lers  15^3,  If  Monde  sans  croix,  Poéa.  fr.   des 
jxv'et  xTi's.,  t.  XII,  p.  198.) 

HABELOTÉ,  adj.   1 

Depechon  nous,  car  si  ces  gens  d'armes 


nous  vont  une  fois  trouver,  nous  en  se- 
rons tant  habelotees.  (Du  Fail,  Bali- 
vernes, p.  115,  Guichard.) 

HABENE,  s.  f.,  bride  : 

Telli?s  paroles  inutiles  et  vaines 
Luy  dist  Liger  tournoyant  ses  hahenes, 
(0.  DB  S.  Gel..  Eneid.,  Richel.  861,  f  lOT*.) 

Habenes,  c'est  assavoir  licolz  et  ligatures 
pour  attacher  les  chevaulx.  (BOURGOIKG, 
Bat.  Jud.,  111,  8,  éd.  1530.) 

HABENNIER,  VOir  HAUBANIER. 

HABEREAu,s.iM.,sorted'habitd'homme- 

Le  suppliant  a  prins  et  eroblé  ung  habe- 
reau  avecques  une  paire  de  chausses  de 
bureau.  (1474,  Arch.  JJ  195,  pièce  1317.) 

UABERGAGE,  VOir  liERBEBGAGE. 

HABERGAILI.E,   VOir  HERBERGAILLE. 

HABERGE,  VOif  IIERBERGE. 

HABERGBMENT,  VOir  HeRBERGEMENT. 

HABERGEOR,  VOir  HERBERGEOR. 

HABERGERIE,  Voir  Herbergerie. 

HABERGIÉ,  S.  m.  î 

Et  une  leise  de  dras  teinz  et  de  roses  et 
de  habergiez.  (Gr.  charte  de  J.  s.  terre, 
Cart.  de  Pont-Audcmer,  f"  83  v»,  Bibl. 
Rouen.) 

HABERGrER,    VOÎT  HERBERGIER. 
HABERJAIGE,  VOir   HeRBERGAGE. 

HABILE,  habille,  adj.,  propre,  utile  : 


Fournil  suffisant  et  habille  pour  cuvr 
suffisamment  leur  paste.  (1425  Cart  de 
Lagny,  Richel.  1.  9902,  l"  240  r".) 

Illec  croissent  herbes  habiles  et  prouffî- 
tables  a  quelconques  tainlures.  (BoccACF, 
Nobles  malheureux,  VI,  9,  f"  151  r»,  éd' 
1515.) 

—  Digne  : 

Marie  convient  aller  querre 
Et  lez  homes  de  ceste  terre 
Qui  sont  de  Marie  habile. 

(Nativ.  JV.-.S.,  Jub.,  Mijsl.,  Il,  32.) 

HABILEMENT,  habUl.,  adv.,  aisément, 
promptement  : 

Et  pour  donner  resveil  au  peuple,  il  cria: 
au  feu  !  au  feu  !  Et  lors  chacun  se  leva 
plus  habillement  que  s'il  eusist  crié  alarme. 
(J.  MoLiNET,  Chron.,  ch.  ccx,  Buchon.) 

Il  abandonna  son  reug,  et  jelfa  lasche- 
mentses  armes  pour  fouir  p]us  habilement. 
(Amyot,  Vies,  Démosfhènes,  éd.  1665.) 

HABiLiTAcioN,  S.  f.,  sorte  d'cmancipa- 
tion  par  laquelle  l'enfant  devenait  habile 
à  contracter  et  pouvait  acquérir  par  lui- 
même,  sans  avoir  le  pouvoir  de  tester  : 

Lettres  de  habilitacion  de  pouvoir  acqué- 
rir des  biens  et  jiossessions  ou  royaume. 
{froc.  verb.  du  conseil  de  régence  de  Ch. 
Vin,  p.  4,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

—  Libération ,  émancipation  en  gé- 
néral : 

Toutes  absolucions  et  habilitacions  en 
fait  de  pénitences  faictes,  tant  par  les  diz 
contenaans  comme  par  les  diz  ordinaires 
pendant  le  scisme.  (Monstrel.,  Chron. ,  I, 
53,  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 


392 


H\H 


HAB 


HAB 


ii.vuiLiTÉ.  abilUc,  s.  f.,  babileté,  capa- 
cité : 

Se  nvecqup?  In  lionuo  hahilité  de  nature 
que  il  onl  il  eussent  la  ilnclrinc.  (Obesme, 
EIft.,  Ricliel.  SOI.  f»  3i8'.) 

Par  abilité  de  corpf .  (Cnn.  de  Pis.,  Poés., 
Ricliel.  60i,  fo  loi  r<>.) 

La  vaillance  de  noz  pensdarmcs  et  Vabi- 
Ulé  de  leurs  courages  fut  si  praiide,  que... 
(f.AfiniN,  Conm.  de  Ces.,  f"  HO  r, 
td.  1539.) 

—  Tour  d'adresse,  moyen  adroit,  ruse. 
fraude  : 

Sas  !  il  m'est  de  nécessité 
De  IronTer  qoelqoe  ohililf' 
De  faire  a  ce  paillarl  injorc. 

(ilUI.  du  riel  Usi.,  i;i83,  A.  T.) 
Procès  intenté  à  certains  Italiens  et  cour- 
tiers qui  avaient  organisé  des  «  blanques  > 
dans  la  ville,  à  cause  des  «  abililez  qu'on 
peut  commettre  es  dictes  blancques.  » 
(1534-36,  Arch.  niun.  Lyon,  BB  53.) 

—  Exercice  propre  à  rendre  le  corps 
habile,  à  lui  donner  de  l'agilité  : 

11  ordona  ung  lieu  en  la  cité  ou  les  jeunes 
gens  sailloient,  touruoyoient,  et  aultres 
abiUtes  exercoienl.  (Fossetikh,  Cron. 
Marg.,  nis.  Briix.  10ol2,  IX,  v,  11.) 

Celluv  cbevalier  frequentoit  vnlentier 
les  toufnojemens  et  esbateniens  d'abilité. 
(Yst.  des  sept  sages,  p.  88,  G.  Paris.) 

C'est  DD  granl  lonr  A'alilitf 
Qoe  faire  bien  le  sonbresant. 
(15ÎÏ,  Ut  menus  l'ropos,  Poés.  fr.  des  xv'  et 
lïi*  s.,  XI,  358.» 

HABILITER,  abiliter,habilleter,  abilleter, 
verbe. 

—  Act.,  rendre  babile,  exercer  : 

.Si  m'i  delitte 
Oae  crandement  j'en  aUlile 
L'entendement  et  le  corage 
De  quoi  Nature  m'encorage. 

(Fboiss.,  l'oé.1..  Il,  2,  51,  Schelcr.) 

Et  abililassent  leurs  en  fans  a  manier 
armes  et  a  traire  de  l'arcli.  (In.,  Chron., 
II,  419,  Kerv.) 

Amours  toDt  fêtard  halilile. 
(LEfBAïc,   Champ,  des  Dam.,  Ars.   31-21,  f»  98''.) 

—  Appliquer  : 

Dont  il  covienl  lesjuïemens  et  les  sen- 
tences habililer  et  tourner  selonc  le  nature 
et  le  covipnablc  fait  des  cboses.  {Li  Ars 
d'amour.  II,  126,  Petit.) 

—  Rén.,  se  rendre  capal  le,  s'exercer, 
s'habituer  : 

Ainsy  en  labourant  et  onvrant  sur  cestc 
matière  je  me  Imbitile  et  délite.  (Froiss., 
Clirou.,  hicbel.  2646,  f»  6"  :  Kerv.,  XIV,  3.) 

Les  cresliens  s'abiliteront  petit  a  petit  n 
l'air  d'orieut.  (.Maiz.,  Sonije  du  viel  pel., 
m.  107,  Ars.  2683.) 

Les  (jeuB  fréquentons  les  armes  et  qui  se 
habililent  a   jcellcs.  (1407,  Ord.,  n,  203.) 

Pour  toy  habiliter  au  Irts  noble  mesticr 
d'armes.  (J.  Molinet,  Chron.,  cb.  CCLVI, 
Bucbon.) 

Y  en  avoit  qui  s'ahililoient  a  tirer  cail- 
loux dextreuHiil.  (La  Lanle,  Jlisl.  de  Die- 
tu,  ('  73  v»,  éd.  1656.) 

Ce  n'est  pas  la  seule  [femme]  que  j'ay 
veue  qui  s'est  habilitée  pour  avoir  traitté 


l'amoui.  (Hhant.,  Des  Dames,  IX,  217,  Lu- 
lanne.) 

•  —  S'armer  en  guerre  : 

Comme  les  Angloiz  occupoient  la  Charité 
sur  Loire. ..le  su|i|diant...avef-qnos  pluseurs 
autres  compaignons  se  habilletoirent  le 
niieulx  qu'ilz  porent  et  alerent  es  deslroiz 
ou  ilz  savoient  que  lesdiz  Atiulois...  pas- 
soienl.  (1389,  Ardi.  J.l  133,  pièce  216.) 

—  Habilité,  part,  passé,  rendu,  déclaré 
capable  : 

Mes  ne  furent  aMIrlé 
A  si  bone  loqucnce  avoir. 
(Macé  de  la  Charité,  Bible,  Itichel.  401,  f  186=.) 
Pour  avoir  les  corps  habilites  ans  armes 
ou   a  aucun    autre  bon    labeur   corporel. 
(Oresme,  Kth.,  Bicbel.  204,  f  407=) 
11  tcnt  a  estre  habilité 
In  iilroque. 
(Edst.  Deshh.,  Poh.,  Richel.  840,  f  27i'\) 
Les  nianans  et  habitans  d'icelle  estoient 
simples  gens,  non  habilitez  ne  faicts   a  la 
guerre.   (.Molinet,  Chron.,  cb.  ccxLi,  Bu- 
cbon.) 

...  En  civilité 
El  droit  canon  estoit  habililé 
Tant  et  si  bien. 
(J.  BouxRET,  Ep.  fam.,  ixxviii,  éd.  15-15.) 

—  En  parlant  de  choses,  garni  de  ce  qui 
est  nécessaire  pour  produire  un  effet  dé- 
terminé: 

La  ture,  ung  instrument  ainsi  appelle, 
est  accordée  elabilitee  de  .x.  cordes.  {An- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  S082,  f»  187''.) 

HABiLi>AGE,  ai).,  abeiglage,  s.  m.,  lia- 
billenient  : 

Or  s'advisa  Faifeu  faire  ung  bon  tour... 
Il  se  vcstit  en  robbes  de  village 
Puis  pardessus  printung  auUr&aHllage, 
C:ir  de  velours  genlemenl  s'accouslia. 

(Faifeu,  p.  84,  ap.  Sle-Pal.) 

—  Apprêt  : 

Payé  pour  l'abeiglage  de  trente  et  trois 
livres  de  chanvre  a  raison  de  dix  deniers 
pour  livre,  .xxvil.  s.,  .vi.  <i.  (1397, 
Ste-Croix,  Arch.  Vienne.) 

Dans  la  langue  moderne,  habillage  se 
dit  en  t.  de  rôtisserie,  pour  signifier  la 
préparation  des  volailles  qu'on  veut  mettre 
en  broche.  Colgrave  donne  ce  sens. 

HABILLEMENT,  -  îlemcnt,  ab.,  s.  m., 
équipement,  machine,  engin,  arme  : 

Et  fist  moult  d'iiullres  abiUemens  dont  il 
pooit  moult  nuire  a  ceulx  de  la  cbilé. 
{Prinse  de  Constant.,  rus.  Cambrai  1000.) 

Que  vous  lui  faciez  baillier  fer,  acier, 
bûche,  charbon,  forge,  souffles  et  tous 
autres  hubillemens  dont  il  vous  requerra 
qui  seront  nécessaires  aux  ouvrages  des 
canons.  (Lclt.  de  Jeh.  de  Vienne,  i"  nov. 
1374,  nis.  Ricbel.,  Cab.  des  titres,  Vienne.) 

L'empereur  esliut  a  Vincennes,  le  roy 
Charles  V  fist  luonslrer  au  roy  des  Ro- 
mains fils  de  celuy,  la  IipUr  tour,  les  es- 
taises,  garnisons  "el  abillemens  d'icellc- 
{Cnron.  franc,  ms.  de  Nangis,  an  1377. 
np.  Ste-Pal.) 

Une  uave  de  mer  garnie  de  voile  et  de 
mats,  cbatel  devant  et  derrière,  et  de  tous 
autres  abiUcmens  cl  ordenunces  qui  appar- 
tiennent a  nef  pour  marayer.  (/&.) 


Une  grauye  et  pressouer...  avecque 
tontes  les  cuves  et  cuviers  et  autres  abiUe- 
mens appartenans  audit  pressouer.  (1380, 
Arch.  J,l  117,  pièce  43.) 

Il  en  tolly  et  osta  les  moles  et  autres 
harnois  el' abiUemens  appartenans  audit 
molin.  (1389,  Arch.  JJ  146,  pièce  123.) 

Si  la  pourveyrent  (la  bastille)  largement 
de  vivres,  artillerie  et  toutes  manières  de 
habillemens  nécessaires  a  leur  emprinse. 
(Wavuin,  Anch.  Cron.  d'Angl.,  1,  326,  Soc. 
de  l'hist.  de  Fr.) 

Et  aussi  advisé  aux  abiUemens  de  toutes 
les  autres  caines  que  on  tant  en  cas  d'ef- 
froy.  (28°  lieg.  aux  compt.  de  la  ville  d'A- 
miens, Arch.  uniu.  Auiieus.) 

Trait  n'oreot  il  ne  engin  qui  fusl  bon, 
Kabillement  pour  assaillir  cel  eslre. 
(E.  Deschajips,  Ptx's..  III,  35,  A.  T.) 

Les  assistaus  ostereut  a  icellui  Caruel  le 
baston  et  autres  abiUemens  qu'il  portoil. 
(1409,  Arch.  JJ  164,  pièce  109.) 

Mais  tant  est  chargié  li'abUlemens,  d'es- 
pees,  et  aullres  divers  bastoiis  ferrez  que 
dix  hommes  seroient  tous  encombrez  de 
les  porter.  {Ren.  de  Moniaub-,  Ars.  5072, 
f"  100  r".) 

La  fist  seoir  les  gens  de  sa  dixaine... 
chacun  tenant  a  sa  main  son  tronçon  d'es- 
chelles  et  autres  habillemens  pour  com- 
battre, {le  Jouvencel,  ms.,  p.  69,  ap. 
Ste-Pal.) 

Affin  que  la  dite  ville  puisse  être  em- 
parée, rediffiee  et  garnie  d'abillemens  de 
guerre.  (15  mars  1422,  Lett.  d'Henry  V, 
Bretiguy,  V,  44.) 

Il  assembla  bien  quatre  cens  corabatans 
tous  gens  de  guerre,  portans  liabillcmens 
pour  escheller  et  prendre  places.  (Juv.  des 
L'rs.,  Hisl.  de  Charles  K/,an  1387,  Michaud.) 

Et  y  avoit  un  homme  assez  léger,  ha- 
billé en  guise  d'un  ange,  lequel  par  engins 
bien  faifs,  vint  des  tours  Notre  Dame  de 
Paris,  a  l'endroict  dudit  pont,  el  entra  par- 
une  fente  de  ladite  couverture,  a  l'heure 
que  la  reine  passoit,  et  luy  mit  une  belle 
couronne  sur  la  teste.  Et  puis,  par  les  ha- 
billemens qui  estoient  faits,  fut  retiré  par 
ladite  fente,  comme  s'il  s'en  fust  retourne 
de  soy  mesmes  au  ciel.  (ID.,  ib.,  an  1389. 

Et  gagnèrent  les  François  leurs  habille- 
mens de' canons  et  autres  engins  de  guerre. 
(1d.,  ib-,  an  1403.) 

Et  si  avoient  mis  canons  et  autres  ha- 
billemens. (Id.,  ib.) 

Pourveu  qu'on  eust  de  grosses  arhales- 
Ires,  canons,  couleuvriues,  et  habillemens 
de  guerre.  (lo.,  ib.,  an  1411.) 

Nulles  provisions  de  vivres  n'y  avoit  en 
la  dite  place,  ni  autres  habiilemens  dr 
i;uerre...  car  on  en  avoit  osté  toute  l'artil- 
iorie.  (J.  Le  Fevrk  de  S.  Remy,  Wist.  rf" 
Charles  VI,  p.  139,  Le  Laboureur.) 

Et  au  tiers  jour  qu'ils  lurent  entres  eu 
icelle  place,  les  Angloiz  de  la  garnisou 
d'Alençon  vindrent  courir  devaul  eon 
avec  canons  et  autres  habillemens,  et  le? 
assaillirent.  (J.  Chahtier  ,  Chron.  fl' 
Charl.  Vil,  c.  60,Bibl.  elz  ) 

Et  y  fist  mener  et  afuster  plussieurs 
grosses  bombardes,  engins  a  verges  cl 
autres  habillemens  de  guerre.  (ID.,  ib.,  i' 
91.) 

Et  premièrement  mist  le  roy  de  Fraocii 
en  son  armée  et  en  sa  guerre  si  bon  orari| 
sur  le  faict  de  ses  gens  d'armes  que  cesj 
belle  chose.  Car  il  a  fait  mectre  tous  iceuii 


haï? 


HAB 


HAB 


393 


gens  d'armes  et  de  traict  en  bous  abille- 
mens  et  seurs  ;  c'est  assavoir  :  les  homnjes 
d'armes  esloieat  tous  armez  de  bonnes 
cuirasses,  liainois  de  jambes,  espees,  saU 
lades.  dont  la  plupart  ilesdltes  sallades  es- 
toienl  toutes  garnies  d'argent,  et  lances 
queportoieot  les  pages  de  chacun  d'iceulx 
hommes  d'armes.  (lD.,i6.,  c.  233.) 

Sas  I  matelot,  la  voile  dresse, 
Metz  a  poJQt  tes  habiUmens. 
(Griba.n,  Mut.  de  la  Pass..  6830,  G.  Paris.) 

S'en  alla  a  la  porte  St  Honoré  faisant 
apporter  avecques  hiy  plusieurs  eschelles, 
fagots  et  autres  habitlemens  d'assaull. 
(Mo.NSTBKLBT,  ChroH.,  vol.  II,  f"  S2  r»,  éd. 
1516.) 

Les  faabitans  de  Bourges  estant  assièges 
en  1412,  advisoyent  toutes  les  voyes  et 
manières  comment  ils  pourroient  grever 
leurs  ennemis  par  leur  traict,  canons  et 
autres  habillemens  de  guerre.  (Id.,  ib-, 
vol.  I,  ('  152  r°.) 

Et  avec  ce  fist  faire  plusieurs  habillemens 
de  guerre,  et  par  especial...  fist  edilier 
deux  grandes  bastilles.  (Id.,  ib.,  l,  29, 
Soc.  de  l'Iiist.  deFr.) 

C'estoient  gens  de  petite  défense  au  re- 
gard des  autres  Anglois,et  avec  ce  n'avoient 
point  habillemenl  dont  ilz  peussent  gaires 
grever  les  François.  (Id.,  ib-,  I,  196.) 

Et  trouva  que  ilz  delîaiscienl  une  nef  de 
plusieurs  a6i(ieme«s  que  ilz  avoieni  prinse, 
nous  ne  savons  sur  qui.  (Jean  de  Bethen- 
CODRT,  le  Canarien,  p.  S,  Gravier.) 
j      Se  partit  le  duc   de  Bourbon,  et  alla  de- 
I  vanl  une  belle  ville  et  fort  chastel,  nommé 
1  Moleon...  et  y  demeura  le  duc  trois    jours 
devant  la  ville  pour  faire  de    beaux  habil- 
lements  a   l'assaillir  de   tous   les  coustez. 
(Uist.  de  Loys  III,  Duc  de  Bourbon,  p.  174, 
éd.  1612.) 

—  Ce  qui  garnit  une  chose  : 

Ung  veugloire  de  fer  a  deux  cbasses  en 
son  abilemenl  de  bois.  (7  décembre  1440, 
Invent,  de  Hugues  Girard,  Arcb.  mun.  Di- 
jon, H,  Aff.  milit.) 

HABILLETER,  VOlf  HABILITER. 

HABILLEUR,  S.  H».,  Chirurgien  : 
Une  bonne  commère,  tirant  un  peu  sur 
l'âge,  estant  tombée,  s'estnit  escroupion- 
nee,  et  estant  habillée,  elle  avoit  dit  a  son 
habilleur,  lequel  avoit  remédié  a  la  dislo- 
cation. (G.  BouCHEr,  Serees,  I,  129,Roybet.) 

BABiLLiER,  habiller,  ab.,  abelier,  verbe. 

—  Act.,  préparer,  apprêter,  équiper, 
orner,  soigner  : 

Marbres  et  antres  aornemens  por  abelier 
la  maison.    {Digestes,    ms.   Montpellier.  H 

Quant  toutles  sez  besoingnes  furent 
pourveues  et  ordonnées,  et  sez  gens  ve- 
nus, et  si  vaissiel  frété,  cargiet  etabilliet. 
(Fboiss.,  Chron.  ,  III,  261,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

1  Et  aooient  ung  grant  temps  devant 
\abilliet  aournemens  et  instrumens  pour 
I assaillir,  (lu.,  jft.,  iv,  188,  Kerv.) 

Habilitare,  abiliier.  (Gloss.  lal.-fr.,  Ri- 
chel.  1.  7684.; 

PlTHELr!!. 

Iji  TODiez  toas  dessus  le  gril 

Oa  bouillie,  cesie  grosse  anguillt  ? 

Le  Pf.lletieb. 
Or  je  Tcos  requiers  qu'on  a'habille 
Rien  qui  soit  pour  moy  davantaiie. 

'Nouit.  PatheU,  p.    157,  Jacob.; 
T.    IV. 


La  suppliante  se  print  a  habiller  le  dis- 
ner  d'elle  et  des  cens  de  son  hostel. 
(1458,  Arch.  JJ  188,  "pièce  45.) 

A  esté  ordonné  que  Colau  Bertould, 
palefrenier  de  l'église ,  prendera  ung 
josne  Ëlz  honeste  et  propice  pour  le  aidier 
a  abiller  les  chevaulx.  (1510,  Cart.  de 
Corbie,  ap.  Duc.,  111,  870'',  éd.  Didot.) 

Faire  et  abiller  le.  pont  de  Clarenul 
assavoir  y  mecire  une  grosse  poutre  des 
soubz  et  des  gros  i)lainchons,  ensemble 
derompre  et  a6(7/iT  l'entrée  et  yssue  dud. 
pont.  (i517,  o'  Comple  de  Jehan  Coylant, 
Arch.  muu.  Avallon,  BB  1.) 

Un  Laconien,  ayant  acbepté  du  poisson, 
le  bailla  a  habiller  a  un  tavernier.  (G. 
BoncHET,  Serees,  II,  23,  Roybet.) 

—  RéD.,  se  préparer,  s'équiper  : 

Oui  s'estoieut  attendu  a  avoir  argent  et 
le  cuidoient  avoir  pour  faire  leur  besongne 
yaus  armer,  monter  et  appareillier,  ensi 
que  compagnon  de  guerre  s'abillent.  quant 
il  ont  laraemeat  de  quoi.  (Froiss.,  Chron., 
VI,  228,  Luce.) 

Si  se  ordonnèrent  et  abillierent  une  ma- 
tinée. (Id.,  ib..  Il,  398,  Kerv.) 

—  Habillié,  part,  passé,  équipé,  fourni, 
muni  : 

Sandoiers  i  ont  mis  et  gent  bien  abillie, 
{Basl.  de  BttiUon,  6-258,  Scheler.) 
Bien  pourveus  et  abillifs  de  naves  et  de 
vaissiaux.  (Fnoiss.,  Chron.,  11,430,  Kerv.) 
Deux    veugloires  ,    dont    l'ung    est    de 
coivre  de  fondue,  et  l'autre  de  fer  a  deux 
cbasses,  habilies  de  leurs  chevaules.  (7  dé- 
cembre   1440,   Invent,   de  Hugues  Gérard, 
Arch.  muD.  Dijon,  H,  Ali.  milit.) 

—  Habitué  de,  prêt  à,  disposé  à  : 
Comme  le  suppliant   est  prest  et  habillé 

de  faire     plaisir,    service   a    autruy,  etc., 
(1443,  Arch.  JJ  176,  pièce  273.) 

HABiLLO.NNER,  V.  a.,  Tcndre  propre  à 
une  chose,  disposer  : 

Et  des  branches  dudit  boys...  avoit  fait 
copper  et  habillonner  pour  son  chauffage. 
(1466,  Arch.  JJ  194,  pièce  169.) 

HABIT,  abit,  esbil,  s.  m.,  habitation, 
maison,  demeure  : 

Qu'essir  poussent  de  sa  terre 
Kl  aillurs  aleir  querre  habit 
U  poussent  vivre  a  délit. 

{Bnt,  ms.  Munich,  936,  VoUm.) 
Ci  es  venuz  a  mon  habit. 

(Tristan,   1,  '2308,  Michel.) 

Amis,  luenbre  vos  de  l'ermite 
Ogrin,  qui  de  la  loi  escrite 
Pics  preecha  et  tant  nos  dit, 
Qant  tornastes  a  sou  abil 
Qui  est  el  chief  de  soo  boscbage. 

(/*.,  2232.) 

Lt  des  ramels  qu'il  as  braiz  escoupoit 
Pour  son  abit   que  il  fero  Toloit. 

(«on.  Guilt.,  Richtl.  308,  f°  267'.) 
Il  ne  voit  ne  bore,  ne  cité 
.Mais  pais  mult  desireté; 
Ne  trove  recet  ne  abil. 

(Gauvain,  4943,  Ilippeau.) 
Icest  oisel  son  habit  fait 
Eu  rive  d'estanc  ou  de  nier. 
(GuiLLADME,  £«/.   (/il),  1116,  var.,   Ilippeau.) 

Et  œainlenaot  li  apresta 
Assez  près  de  lui  son  abil 
Ou  ele  maintenant  se  mist. 
(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  f  10''.) 


El  d'enfer  nos  rachetai  il 

Ou  luit  aloienl  a  e.ibit 

Ausi  bieu  li  bon  coin  li  maul. 

(Ib.,  Ars.  3611,  f"  S'.) 
El  li  lion  el  li  liepart 
S'en  vet  chascuos  a  son  abit.    , 
(ilule  sans  frein,  ms.   Berne  33 1,  f  28'.) 
Mais  ja  pour  chou  n'aront  habit 
En  p. radis  le  glorieus. 
(R.  nr.   lIocoENC.  Songe  de  Parad.,  110,  ap. 
Scbeler,  Trouv.belg.,  nouT.  sér.,  p.  204.) 
Li  teremot  furent  si  grand  e  fil 
Cli'il  verseront  pâlies  e  maint  abit. 

(Pasx.  du  Christ,  548,  Boucherie.) 
Tant  et  si  longbement  comme  il  avéra 
le  vie  naturele  u  cors,  en  quelconque 
abit  ou  estât  que  nostres  sires  Diex  le  mê- 
lera, soit  en  religion  u  hors  religions, 
f  Avr.  1320,  Cart.  de  t'iines,  ccccxiv,  p.  526, 
Hautcœur.) 

Le  couvant  de  Saint  Johan  de  Vabit  de 
Fonlevraut.  (L'A.  de  1316,  Fontevr. ,  anc. 
tit.,  642,  Arch.  M.-et-Loire.) 

Frères  de  Saint  Johan  de  l'abit  de  Fon- 
tevraud.  {Ch.  de  1349,  Fontevr.,  anc.  tit., 
318,  ib.) 

—  État,  disposition  de  l'âme,  habitude: 
Or  volons  nous  que  tous  ceux  qui  par- 
lent de  ceste  chose  veullent  dire  ou  en- 
tendre par  justice  un  habit  qui  encline  les 
personnes  a  ouvrer  justes  choses.  Et  en 
ceste  manière  il  entent  par  injustice  ung 
habit  qui  encline  les  gens  a  faire  choses 
injustes  et  leur  plaisent.  (Orhsme,  Elh,, 
l"  90\  éd.  1488.) 

Pûurce  que  les  enfants  sont  moulz  et 
ductilles,  se  ilz  ensuivent  lascivité  ou  dis- 
solue enrieveté  sans  frpin  de  raison,  incon- 
tinent en  eulx  sont  imprimez  habiz  vi- 
cieulx.  (H.  DE  Granchi,  Trad.  du  Oouv. 
des  Princ.  de  Gille  Colonne,  Ars.  6062, 
t»  112  v».) 

—  Exercice  : 

Apres  Nabugodonosordemoura  Zoroasles 
qui  fust  inventeur  de  l'art  magicqne,  le- 
quel estoit  roy  de  Batrina,  homme  très 
expert  en  armes,  mais  encore  plus  eu 
lettres  et  en  hahitz  speculalifz.  (rcmnip/i. 
de  Petrarq.,(<-  134  r»,  éd.  1331.) 

HABiTABLKMENT,  -  avUmeut,  abitoblc- 
ment,  adv.,  à  demeure,  à  toujours  : 

Et  lu  la  culliveres  moult  de  jours  nommé 
habiter[ejs  habitua lement.  {Bib.  hist.,  Maz. 
532,  f»  14'.) 

A  avoir  perjietuelmenl  et  habitablemenl 
comme  son  propre  heritaf;e  toutes  les 
inesous  dessus  devisees.  (1316,  Arch.  JJ 
53,  i°  2  V.) 

Que  il  lessent  au  roy  abitablement  toute 
ladicte  justice  pour  luy  et  pour  ses  suc- 
cesseurs. (1337,  Arch.  JJ  68, 1"  19  r».) 

Perpetuelmeut  et  habitablemenl.  (1339, 
Arcb.  JJ  73,  f»  8  r».) 

Accordons  que  lui  et  ses  hoirs  teingnent 
ycellui  hesbergemeut  perpetuelmeut  et 
habitablement  a  tousjours.  (1373,  Arch. 
MM  30,  f"  28  r».) 

Allin  que  liabitabicment 
J'aye  pardurable  tie. 
(DscuiuLEV.,   Peknn.  de  la  vie    hum.,  Ars.  -^323, 
f°  1-24  v°.) 

iiABiTACLEMLNT,  S.  m.,  habitation  : 

.Si  a'acocha  la  dame  d'un  enfant, 
Begiers  n'i  ot  oui  habilacleminl 
Mais  que  le  ciel  el  la  terre  ausimeol. 
(Les  Loh.,  Richel.  1622,  f  173  r".» 

50 


394 


HAB 


HAR 


HAB 


RABITAGE,  -aige,?-.  m.,  habitation,  de- 
inenre  : 

El  je  feroi  dejost  ceste  maison,  la  de- 
hors ceste  forest,  mon  habitage.  (S.  Graal, 
I,  503,  Hucher.) 

Aussi  tenoil  de  nous  senz  moien  autres 
habitaiies  assis  en  plusieurs  lieus  en  la  vi- 
coulé  "de  Vire.  (1336,  Arcli.  JJ  70,  f»  118 r».) 

Exposé    nous    ont     nos     bourgeois    et 

subpiez....      de    Neuville  disans    que 

comme  leur  hôtels,  demourances  et  habi- 
tages  soient  siliiees,  etc.  (19  oct.  1393,  Lelt. 
de  Louis,  duc  d'Orléatis,sur  l'usage  des  ha- 
bitants de  Meuville,  ap.  Le  Clerc  de  Doûy, 
t.  1,  f  313  r»,  Arch.  Loiret.) 

.\ulcuns  heent  l'une  l'autre  pour  leur 
habitagez,  et  telle  fut  la  haine  entre  Esau 
et  Jacob.  (J.  Legr-VNT,  Livre  de  bonnes 
meurs,  (°  10*.) 

Toute  personne  qui  a  ou  aura  maison  ou 
autre  kabitaige  dedans  la  ville,  les  peut 
vendre,  donner,  eschanger.  (1462,  Ord., 
XV,  517.) 

Qai  d3  rentre  de  la  pacelle 
Voasis  faire  ton  haUlaige. 

Olysl.  de  S.  Clém..  p.  111,  Abel.) 
Diogenes  ains  qac  payer  louaige 
D'aoe  maison,  ne  servir  Alixandre 
En  UDg  tonneau  faisoit  son  kaHtaiije. 
{Poft.  de  ij.  Alioite,  Cliap.  de  liberté,; 
Icelle  damoyselle    aura    l'administration 
de  leurs  corps  i-t  biens  et  fera  les  fruits  de 
leurs  biens   [et]   habitages,  jusques  ad  ce 
que  lesdicts  enfants  soient  en  auge  compé- 
tent,   en    les   alimentant     et    nourrissant 
selon  leur  estât.  (10   mai   1499,   Contr.  de 
mar.  de  C.  liorij.,  Arch.  Bnsses-Pyrénees. 
E  91.) 

'  HABiTANCE^  -  anche,  abitance,  -  anze, 
s.  f.,  habitation,  deinetire  : 

Ansi  ai  en  s'aparteuance 
Li  decurioiis  ïaMance 
Et  la  santejr  des  chevaus  d'ornes. 
(J,  Dt  Pkiorat,  Air.  de  Yegece,  Richel,  1601, 
f  il'.) 

Huit  s'esmerveille  k'il  si  fort 
Le  truere  et  en  tel  habilam  lie. 
Car  nioll  fait  dore  peuilauciic. 

(De  JosaphttI,  Ricbel.  1533,  f  218  v".) 

Conquislrent  de  Saint  Jaques  la  plus  loestre  haii- 
[lance. 
(IM  cmquile  de  l'Espagne  par  Charlem.,  Doc.  hi<t., 
I.  III,  p,  366.) 

Cad  goerpi  lor  pais  e  lor  mètre  abilance. 

(frite  de  Pampcl.,  534,  Mussafla.) 
Meina  Ij  trois  mesages  a  sa  moire  obitanze. 

Uli.y  p.  88.) 

iiAuiTATEuii,  ab.,  S.  m.,  habitant  : 
L'ubuie  de  Gemeges  qui estoit  gaste 

et  destruite  et  saoz  habilaleur.  (Ctiron.  de 

S.-Den.,  ms.  Ste-Oeu.,  f  212''.) 

Les  nobles  et  les  autres  habilaleurs  de 
vos  baillies,  ICart.  de  Picquigny,  Arch,  O 
19628,  f"  106  V.) 

Ainsi  mes  frères,  après  qu'avons  inler- 
rogué  noslre  seigneur  de  Vabitateur  de  sa 
maison,  nous  avons  ouy  ce  que  fault  faire 
(jour  y  demourer,  mais  si  nous  faisons 
I  office  de  Vabitaleur  nous  serons  héritiers 
du  royaume  de  paradis.  (GtJY  Juv.,  Beigle 
de  taintt  Benoitt,  prol.,  f»  4  r»,  éd.  1828.) 

Indigne  d'esire 

Hnbiliilnr  de  si  bel  esire. 

iMul.  du  wW  leur.  Hfi2,  A.   T.) 


Va  t'en  et  f.iis  trint  que  l'entrée 
De  paradis  te  soit  monstree 
Bont  jadis  fus  hahilaleur. 
CGrebak,  Misl.  df  la  pass.,  1521,  C.  Paris.) 
Des  premiers  habilateurs  de  ladicte  isle, 
{Perceforest,  vol.  I,  c  i,  éd.  1328.) 

Et  pourtant   ardront  les   hahitateurs  de 
la  terre,  et  peu   de  gens  seront   délaissez. 
{Bible,  Isaie,  24,  éd.  1336.) 
Habitateur.  (R,  Est.,  Dictionariolum.) 

...  Et  n'est  que  spectateur 
Dn  bastiment  du  monde,  et  non  haliilateiir. 
(Bkr.  r.ERARD,  .Sur  le  Irespas  du  roij  Henry.) 
Les    linbitiiteurs  d'iceliiy   iiioiit.    (F.  de 
Sal,,  Aut.  de  S.  P.,  ms.  Cliigi,  f  71».) 

—  Fém.,  babitateresse  : 
Habitaleresse   de    la   vallée.  (Le  Fevbe 

d'Est.,  Bible,  Jer,,  xxi,  éd.  1534.) 

HABITATION,  S,  f.,  coutume,  Système 
de  gouvernement  : 

Elle  est  grande  (la  pesanteur  de  tes  pays) 
en  nature  de  situation  ou  ils  sont.  Elle  est 
grande  en  la  nature  de  l'habitation  qui  y 
«st.  (G.  Chastell.,  Advertiss.  au  duc 
Charles,  vu,  306,  Kerv.) 

—  Commerce  avec  une  femme  : 

Par  fréquente  habitation  le  meilleur  du 
lait  se  retire  a  la  matrice.  (G.  BouGHET, 
Serees,  IV,  66,  Roybet.) 

Se  disait  encore  an  xvii»  siècle  : 

Avoir  habitation   avec  une   femme,   en 

avoir   la    compagnie    charnelle.   [Dict.    de 

l'Acad.,  1"  éd.) 

HABITAVLEMENT,  VOir  HABITABLEMENT. 

HABITE,  S.  f.,  habitation,  logement  : 
Le  blanc  chevalier  priut  maint  travail  de 
monter  sur  les  hauts   lieux,  cuydant   tou- 
jours   trouver   quelque  habite  pour  y  soy 
letraire.  (Perceforest,  III,  7,  éd.  1328.) 

HABiTEnuR,  voir  Habiteoe. 

HABiTEMENT,  abUcment,  s.  ui.,  loge- 
ment, habitation,  demeure,  lieu  où  l'on 
habite  ; 

Pour  tous  les  crestiens  destraire 

Qui  avoient  abitement 

Entre  Mougieu,  vers  Occident. 

(/ira/,  ms.,  f»  ■iS'',  ap.  ,Ste-PaI.) 

Outre  cet  rignc  n'a  nus  liabilemenl. 

(Aleschans,  5981,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

.M.  jours  et  une  nuit  i  prist  habilement. 

(Fierabras,  5081,  A.  P.) 
La  terre  est  remise  a  la  gent 
Qui  ont  en  lui  habilemi-nl. 

{Lib.  l'salm.,  Lxxiv,  p.  311,  Michel.) 

C'estoit  une  beghiue  de  povre  abilemenl. 

Qui  d'aumosue  vivoit. 

illisl.  de  Cer.  de  lllav.,  Ars.  3144,  f  192  r«.) 

—  Cohabitation,  commerce  : 

La  moie  foi  le  plevis  loiaument 
Qu'a  la  mechiue  n'oi  alilnnenl. 

(Aubcri,  llichel.  24368,   f°  ST.) 

Et  je  vous  créant  loialmeut 
Ke  jamais!  nul  liabilemenl 
.N'arai  a  fenie  de  cesl  mont. 
litir.  du  clerc  de  Hoem,  liichel.  23112,  f  59',) 

HABiTEoii,  -  eeur,  abiteor,  habiteur, 
abiteur,  habitedur,  s.  m.,  habitant  : 

Li  abilerres  del  ciel  escharuirat.(X,it>.  des 
/»».,  Cambridge,  ii,  4,  Michel.) 


Li  habilediir  de  Filistiim.  {Cant.  Moys., 
Lib.  Psalm.,()xf.,  p.  238,  Michel,)  Var.,les 
habiteors,  habiteur,  abiteur. 

Li  habitedur  de  Clianaan.  (Ib.) 

Trestot  li  abileor 

De  l'aviron. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  7316,  Michel.) 
Ja  cil  qni  'n  sunt  abileor 
Jor  vers  Franceis  n'auront  amor. 

(ID..  ib.,  II,  13387.) 
La  terre  od  sa  grant  pesantur 
U  nos  somes  abileor. 

(In.,  ib.,  II,  23897.) 
Deus  est  abitierres  de  mon  cner  esperi- 
telment.  {Comm.   s.  les  Ps.,   Richel.  963, 
p.  134".) 

Cels    habiteors    de   nostre   sainte    tiere. 

{Bible,  Richel.  901,  f"  18''.) 
Le  cors  de  cete  mortel  vie 
En  quoy  Sathan  li  grans  tricherres 
Ot  esté  jonc  tens  abilerres. 

(JUcÉ  nE  LA  Charité,  Btifc,  Richel.  401,  f  86''.) 

Nouviaui  dieas,  nouviaux  AaWhVrres 
De  mer. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f»  193''.) 
Et   multeplient    li   habitcor    en  champ. 
(Brun,  Lat.,  Très.,  p,  293,  Chabaille.) 

La  trouva  il  viles  champestres  dont  li 
abileor  s'en  estoient  fois.  (G,  de  Tyb,  x,  8, 
Hist.  des  crois.) 

Li  habiteeur  de  ce  pais  estoient  crestien 
vrai.  (iD.,  IV,  1,  P.  Paris.) 

Lors  choirent  les  murs,  et  demoura  (In 
ville)  sans  habiteurs.  (Grand.  Cron.  de Fr., 
Charlem.,  iv,  2,  P.  Paris.) 

Ne  puis  n'i  ot  antres  abih'ors. 

(Vie  Charlem.,  ms.  Berne  41,  f"  7''.) 

La  cité  d'Aire  soit  lavée  du  sancausAofci- 
teurs.  (JoiNv,,  Stioia's,  cxx,  Wailly.) 

Accola,  habiteur.  (Gloss.  de  Salins.) 
Desore  en  avant  je  ne  regarderay  homme 
ne  habiteur  de  repos,  (J,  Goulain,  Bation., 
Ricbel.  437,  f»  199  v».)  Lat.,  Non  aspician: 
hominemet  habitatorem  quietis. 

0  habiteurs  de  Jérusalem,  que  par  ad- 
ventiire  mnn  iudignatiot;  ysse  comme  feu 
et  arde.  (Bible,  Hieremie,  4,  éd.  1343.) 

Les  premiers  habiteurs.  (Pasq.,  Bech.,  I, 
m.) 

—  Fém.,  habiteresse  : 

Habileresse  de  valee.  (Bible,  Maz.  684, 
f»  132\) 

Habitant  ou  habiteresse.  (1482,  Franch.de 
Franguemont,  Arch.  muu.  .Moutbéliard.) 

HABITER,  a6.,  verbe. 

—  Act.,  avoir  commerce  avec,  posséder: 

Mais  si  vous  aimez  le  dednict 
Whabiler  la  belle  au  corps  t'ent, 
Par  nostre  Dame  il  faut  argent. 
(Epigramme,  Rereple,  tiré  du  Recueil  de  Poésie 

Franfuiie,  1530.) 

Madame  la  comtesse  de  Foix,  sa  femme, 
laquelle  dict  qu'elle  aime  mieux  mourir 
que  (\'estre  habitée  de  hiv.  (1389,  Lettre  d 
Henry  de  Valois,  Vur.  hist.  et  lilt.,  VI,  203.) 

Si  un  homme  va  a  un  autre  femme  que 
la  sienne,  il  est  autant  cocu  que  si  sa 
femme  l'avoil  fait  a  un  autre  qu'a  luy, 
d'aulaut  que  ce  qu'il  a  fait  a  une  autre,  est 
imputé  a  sa  femme  justement,  comme  si 
un  autre  Vavoit  habitée  ou  travaillée. (Beb. 
DE  Vehv.,  Moyen  de  Parvenir,  p.  407,  éd. 

s.   d.    M.    1) 


IIAR 


HAC 


HAC 


393 


—  Nentr.,  cohabiter  : 

.Inmes  ne  sares  kn  la  joifi  pspiaut  cant 
boni  abite  a  faino.  (Li  Contes dou  Roi  Flore 
et  de  la  Bielle  Jehane,  Nouv.  fr.  du  xiii»  ?., 
p.  «03. ) 

Cili  gui  (iancc  famé  en  la  loi  est  pieça 
Qae  s'il  kabilf  a  lui,  jannis  anlre  n'ara. 
(CuvEi..,  Du  Guesct.,  0983,  Cliarriére.) 
Se  un  homiiiR  marié  habile  a  la  femme 
de  son  voisin,  il  se  clôt  la  porte  du  paradis. 
{Ev.  des  Quenouilles,  p.  60,  Bibl.  elz.) 

La  nourric^^  habiloit  modestement  avec 
son  mari.  (G.  Boochet,  Serees,  IV,  67, 
Roybet.) 

Se  disait  encore  au  xvii"  s.  : 
Habiter  avec  une  femme,  avoir  sa  com- 
pagnie charnelle.  (Dict.  de  l'Acad.,  i'  éd.) 

—  Atteindre  : 

La  quinte  folie  (d'Eve)  fut  de  touohier, 
quant  elle  habita  au  fruit,  dont  il  vaulsist 
mieux  que  elle  n'enst  eu  nulles  mains. 
{Liv.  du  chev.  de  La  Tour.,  p.  90,  Bibl. 
elz.) 

Les  pois  leur  estant  osté  ilz  (les  bou- 
chers) vendaient  la  char  si  chier  que  nul 
n'y  poioit  habiter.  (P.  Coch.,  Chron.,  c.39. 
Valet.) 

—  Act.,  affronter  : 

Li  conart  fnicnt,  ne  l'osent  aHler. 
Pins  le  redontent  ke  lion  ne  sangler. 

(Aliscans.  481S,  A.  P.) 

—  Rëfl.,  être  comblé  de  : 

One  Diens  ot  Sarre  risilee 
Qo'a  toz  biens  s'estoif  aldiee. 
(Etbat,  Genèse,  Kichel.  12457,  f»  36  r».) 

^  Habité,  part,  passé,  domicilié,  établi  : 
Que  se  aucuns  desdiz  receveurs  estoient 

bons  et  suffisans,  et  fussent  bien  habitez 

et  mariez.  (1378,  Ord.,  \l,  381.) 

HABITERESSE,  VOir  HABITEOR. 

HABiToisox,  ab.,  s.  f.,  habitation  : 
Caste!  ne  fermeté  ne  nule  ahUoisim. 
(Quatre  pis  Aymon,  ms.  Montp.  H  217,  f»  190''.) 

HABiTUAcioN,  -  tion,  S.  f.,  habitude  : 

Fréquentant  les  personnes  elles  habitua- 

I  (ions   séculières.   [La  tresample    et   vraye 

Erpos.  de  larcigle  M.  S.  lien.,  1486, f»  72''.) 

Avoir  en  fca6i(tt(j  (ion  conli  Quel  le  mémoire 

des  péchez  qu'on  a  commis     (G.  Jov.,  la 

reigle  s.  Ben.,  ("  20  v,  éd.  1528.) 

Employez  donc  la  part  intellectivc, 
Par  une  vraye  hahlualion, 
A  aymer  Dieu  sans  variation. 
(J.  BûDCBET,  Labyr.  de  fort.,  Maz.  10832, 
f°123  r».) 

Dont  vient  haèitnacion  de  vertaz. 
(lo.,  nolile  Dame,  f»  55  y»,  éd.  1536.) 
Mai»  je  crains  fort  pir  tant  prendre  et  donner 
Que  des  presens  h  fréquentation 
N'engendre  en  fin  liakilualio». 
(Cb.  Fontaine,  Contr'amye   de   court,  éd.  1568.) 
Quant  les  maulvaises  inclinations  et  Ua- 
omalions  sont  ostees  l'ame  s'en  va  incon- 
tment  en  paradis.  (P.  SuTOR,  Manière  de 
faire  teslam.,  f  14  r».) 

HABiTUDixAiRE,  adj.,  qul  a  l'habitude 
d'une  chose,  qui  y  est  habile  : 

Haliitudinarius,  ria,  rium,  habiludinaire, 
qui  est  en  aulcune  chose  habile.  (  Voc.  tat  - 
If.,  1487.) 


HABITUER,  ab.,  verbe. 

—  Act.,  habiller,  vêtir  : 

Adont  ala  Henris  ccz  freroz  adouher, 
Il  meismez  aussy  s'ala  il  enarraer, 
Kt  quant  il  vit  cez  frerei  ainsi  alnliter. 
Du  gentil  cuer qu'il  ot,  a  pris  a  soupirer. 
(//.  Capet,  2310,  A.  \\^ 

—  Réfl  ,  s'habiller,  se  vêtir  ; 

Robert  encbaraa  tout  simple  habit,  et  s^ 
vestv  elhihitua  tout  de  drap  pris.  (Froiss., 
Chron.,  XV,  190,  Kerv.) 

Le  roy  fist  départir  le  tournoy  et  crier 
que  tous  chevaliers  d'honneur  venissent  au 
bancquelau  franc  palais;  après  ce  cry  tous 
chevaliers  se  retrayrcnt  en  leurs  logis.eu/.T 
desarmer  et  habituer  dp  nobles  vestements. 
{Perceforesl,  vol.  il,  f»  124'<,  éd.  1328.) 

—  Act.,  peupler  : 

On  se  pourroit  assez  esmerveillicr  du 
noble  roiaulrne  de  France,  comment  il  est 
situé  et  habitué  de  cites^  de  villes  et  chas- 
teaul.x.  (Fkoiss.,  C/trore.,  XI,  220,  Kerv.) 

Pour  habitvcr  le  pays  de  chresticns," 
mena  avecq  luy  de  toutes  sortes  d'artisans. 
(Marg.  d'Ang.,  Hept,  Lxvil,  Jacob.) 

—  Habitué,  part,  passé,  vêtu  : 

Lors  icellui  suppliant  estoit  mal  vcstu  et 
habitué.  (1401,  Arch.  JJ  l.ï6,  pièce  382.) 

Aux  aultres  tables  furent  assis  pUiiseurs 
chevaliers  et  escuyers,  dames  et  damoi- 
selles,  de  diverses  contrées,  moult  riche- 
ment habituées.  (Monsthelet,  Chron.,  II, 
!oO,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Unff  grant  compaignon  habitué  d'un 
mantel  noir.  (1469,  Arch.  JJ  19-5,  pièce  263.) 

L'empereur,  ainsi  triomphament  habitué, 
accompagné  de  ses  princes, s'approcha  de 
sa  chayere  impériale.  (J.  Molinet,  Chron., 
ch.  cxx,  Bncbon.) 

Moult  richement  habituez  et  vcstus. 
(D'AuTO.v,  Chron.,  Rieliel.  S082,   f  63  r".) 

Habitues  de  robes  noires.  (1.529,  Rei/. 
cons.  de  Lim.,  I,  183,  Ruben.) 

Rien  habitues  en  bonnes  robes  honno- 
rablement.  (1532,  ib.,  I,  217.) 

Quatre  grands  barbus  habituez  comme 
en  docteurs.  {Cérém.  fr.,  l,  188.) 

Suisse  rom.,  habituer,  v.  a.,  avoir  l'ha- 
bitude de  :  J'ai  habitué  cet  appartement. 
Les  bonnes  d'enfants  ont  habitué  la  pro- 
menade de  l'EvoIc.  Ce  sont  des  personnes 
que  j'ai  habituées.  (Bonhôte,  Gloss.  neu- 
châtetois.) 

iiABORDEAu,  S.  m.,  moruc  parée  : 

Habordeau,  the  fish  haberdine.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

HABREGERIE,  VOif  IlAUBERGERlE. 

HACEAU,  S.  m.,  hache  : 

Haceau,  astia.  (1464,  J.  Lagadeuc,  Ca- 
Ihol.,  éd.  Auffret  de  Quoelqueueran,  Bibl. 
Quimper.) 

II.ACEPIGNIER,  voir  IIOUCEPIGNIER. 

iiACETTE,  voir  Atssete. 

1.  HACHE,  haiche,  s.  f.,  sorte  de  pot  de 
feu  porté  comme  les  torches  dans  les  ré- 
jouissances publiques  : 

Haiche  portant   les    cierges    aux   funé- 


railles. (xv«  s.,  Lille,   ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  l'ibl.  .\miens.) 

Trois  quartrons  de  cbire  en  haches. 
(1592,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Kn  1597,  on  livre  a  chascun  de  mess,  du 
magistrat  une  hache  de  chire  pour  la  pro- 
cession. (/6.) 

A  Jehan  Lecoqe  chirier  pour  la  livraison 
de  torses  et  hnche  de  chirre  .W  ini"''  xvi. 
(1601,  Rôle  spécial  des  dépenses  effectuées 
pour  la  joyeuse  entrée  d  Lille  desarchidnci 
Albert  et  Isabelle,  Riilletin  de  la  Commis- 
sion historique  du  <lépart('menl  du  Nord, 
XII,  498.) 


On  coppc  et  accommode  le  nombre  de 
.LX.  rasieres  de  hache  pour  les  chevaulx. 
(1603,  S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Clnss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

2.   HACHE,  voir   IlARCHE. 
HACHEBUTE,  VOlr  HACQUEnUTE. 

i.  HACHEE,  achee,  s.  f.,  coup  di;  hache  : 
Et  tant  lui  donne  grant  aciiee 
Que  la  teste  lui  a  Irenchee. 
(Cnn.  DE  Pis.,  Poé.t.,  Ricliel.  60.i,  P  229  v".) 

2.  HACHEE,  voir  Haschiee. 

HACHEitENT,  haich.,  S.  111.,  lambi'equin 
ou  chaperon  d'étoffe  qui  enveloppe  lo 
casque  ou  l'écu,  ornement  d'armoiric, 
timbre,  ou  casque  au-dessus  de  l'écn  : 

Achement  en  vieux  langage, est  la  mesmn 
chose  qu'orneniens  de  teste.  (Ci..-Fr.  Me- 
NESTRiEit,  Orig.  des  ornem.  des  armoiries, 
p.  33,  éd.  1080.) 

Quand  ils  estoient  longs  en  forme  de 
lambeaux,  on  les  nommoit  lamhequins  ou 
lanibri'quiiis  du  mot  latin  Lemniscus  qui 
signiûe  proprement  ces  rubans  volans, 
dont  les  couronnes  des  anciens  estoient 
liées.  Quand  ils  estoient  découpez  artiste- 
ment,  brodez,  garnis  de  perles  et  de  pier- 
reries, ou  relevez  en  broderie,  on  les  nom- 
moit hachemens,  c'est  a  dire,  ornemens  de 
teste.  (lD.,t6.,  p.  41-42.) 

S'il  adveuoit  que  par  la  mort  d'aucun 
des  compagnons,  il  y  eut  quelques  ban- 
nières, espees,  heaumes,  timbres  qui  deus- 
sent  estre  oEfertz,  qu'adonc  (avant  l'oll'randa 
d'argent)  lesdilz  hachementz  soient  offertz. 
(1349,  Stat.  de  l'Ord.  de  S.  Georg.,  Dup., 
os,  7.) 

Et  sur  leurs  heaumes  leurs  haichemens 
naturelz,  que  aucuns  disent  tymhres 
{Traité  des  Tourn.,  Richel.  1997,  i»  12  v».) 

A  Gilles  do  Mortaigne,  l'un  des  commis 
aux  ouvrages  de  ceste  dicte  ville,  pour  au 
commandement  de  ses  eschevins  avoir  esté 
en  la  ville  de  Tournay  pour  pourveoir  une 
pierre  servant  au  bolwercq  de  ceste  dite 
ville  en  laquelle  l'en  a   taillé  le  hacliement 

de  Mouy {Compt.  de  la  Tour,  1455-56, 

1»  42  r»,  Arch.  Nord.) 

Armes  et  hacltemens  du  roi.  (Ib.) 
Si  estoit  par  dessus  le  siège  du  duc  ung 
tableau  armoié  de  ses  armes,  de  hachement 
de  son  ordre  et  devise.   (S.  Remy,   Mem 
ch.  CLXVIl,  Buchon.) 

Dessus  le  siège  du  souverain  de  l'ordre, 
sera  mis  et  fichié    l'escu   de   ses  armes, 


396 


IIAG 


HAC 


HAE 


heaulmes,  tymbres  et  haehements.  (ID.,  ib.) 
Les  armes,  les  bannières,  les  enseignes, 
les  timbres  et  les  Imr.hfinens  des  einpe- 
reurs,  rois,  «iucs,  marqiii»,  comtes,  barons. 
(MoLiSKT,  Cluron.,  cb.  cxlix,  Buclion.) 

HACHEPiT,  achapit,s.  m.,  sorte  de  bA- 
ton.  écbalas  : 

Jeban  Sorel  soy  sentant  ainsi  frappé,... 
banlsd  un  aiiltre  bnstoa  qu'il  tcuoit,  appelé 
aeliapit,  et  lui  en  donna  un  seul  cop  sur  la 
teste.  (1397,  Aroh.  JJ  loi,  pièce  304.) 

Lui  fist  cheoir  hors  des  mains  un  bas- 
ton  appelle  hachepit.  (1415,  Arcli.  JJ  169, 
f  150  V.) 

HACHERE.\u,  S.  m.,  hachette  : 
Harhereau,  a  littleaxe,  au  addis.(COTGB., 
éd.  1611.) 

HACHBT,  S.  m.,  bacbette  : 

Espees  ou  badelaires  ou  hachets  ou 
qnelquarmiire  qu'il  eust.  {Journ.  de  Paris 
sous  cit.  VI,  p.  30,  ap.  Ste-Pal.) 

HACHETEUR,  S.  m.,  afliflcier  î 
Uns  hacheteur  de  Lille  livre  des  vouges 
pour   les  archiers.   fxV  s.,   Lille,   ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cr.  Hache. 

HACHEUR,  S.  ni.,  ciseleur  : 

A  Jehan  d'.\beville,  potier  d'estaing  et 
hachiur  en  orfavrerie.  (1399,  D.  de  Bourg., 
5904,  ap.  Laborde,  Emaux,  p.  337.) 

HACHBURE,  S.  f.,  svH.  de  hachement  : 
Façon  et  manier»  dont  doivent  estre  les 
harnoys  de  teste,  de  corps  et  de  bras, 
timbres  et  lambequins  que  on  appelle  en 
Flandres  et  en  Brabant.  ..  hacheures  ou 
hachemens,  (Roi  Re.NÉ,  CIEup.,  Il,  10,  Qua- 
trebarbes.) 

HACHiE,  voir  Hascbiee. 

HACHiÉ,  liaché,  adj.,  ciselé  : 

Un  petit  gobelet  d'or,  hachis  a  couronne 
ionl  autour.  (1380,  Inv.  de  CA.  V,  ap.  La- 
borde, Emaux,  p.  337.) 

Un  bacin  d'argent  doré,  haché  sur  le  bord 
de  l'Ave  Maria.  (1397,  D.  de  Bourg.,  5772, 
ap   Laborde,  Emaux,  p.  337.) 

Un  ancrier  d'argent  doré,  hachié  a  fleur 
de  liz.  (14O0,  Piéas  retat.  au  règ.  de  Ch. 
VI,  t.  Il,  p.  297,  Douet  d'Arcq.) 

HACHIEB,  voir  Haschiee. 

iiACHiERE,  voir  Haschiebb. 

IIACHOEL,  s.   m.  ? 

Pour  l'accat  fait  d'un  petit  hachoel  mis 
dans  une  petite  cuvelle  baignoire  et  sur  le- 
quel on  mist  les  .m.  poissons  sur  le  cau- 
chie  hors  de  l'yauwe  dcvaul  .M.  le  comte  de 
Cbarolois,  pour  faire  icellui  présent.  (1453, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

HACUON,  S.  m.,  petite  hache: 
L'envieux  vieillard  luy  bailla  entre  col  et 

chaperon  d'un   hnchon  qu'il    avoit  caché 

sous  sa  robe  (Hisl.  pil.  du  Prince  Eraslus, 

f«  39  V,  éd.  1387.) 
Dolabella,    petite    doloire   on    hachette, 

tiachon.  {Calepini  Dicl.,  BAIe  lo34.) 

HACHOT,  s.  m.,  petite  hache: 

Lo  cappitaine  donna  aux  principaulx  des 


hacholz,  es  aultres  des  couteanlx  et  es 
femmes  des  patenostres.  {Savigat.  faite 
par  Jacques  Cartier  en  1333  et  1336,  p.  26, 
Tross.) 

iiACQBAUT,  voir  Hacquebart. 

HACQUEBART,  hocqbart,  hacquebar, 
hacquebat,  s.  ni.,  bière  (aible,  qui  tenait 
lien  de  petite  bière,  mais  qui  lui  était  de 
beaucoup  supérieure  : 

A  .Marin  W'adel  et  Guillaume  de  Rue 
pour  deux  barilz  de  hacquebart,  fust  et 
brevage  donné  aux  Cordeliers  de  Abbe- 
ville.  {Pièce  de  li9i,  ap.  Beaiirepaire,Btat 
des  campaqnes  dans  la  Haule-Normandie, 
p.  97.) 

.IX.  lots  de  hier  a  faire  mortier  II"  vi'  : 
ung  lot  de  hacquebar  \i^.  (I5i8,  Béthune, 
ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  196.) 

Deux  lots  de  hacqbart  et  ung  quart  de 
cracqlin,.iii.s.  (1361,  S.  Omer,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Je  sçny  batrc,  fouir  ooe  aire, 
Venoer,  brasser  lioappc,  gondalle 
Kt  hacqiiebal. 
(Vaistre  Uambrelin,  Poés.  fr.  des  xv=  et  xvi'  s., 

XIH,  ni.) 

HACftUEBUT,  S.  m.,  arquebuse  : 

Une  multitude  de  lumières,  que  faisoient 

faire      les    morces     de    leurs    hacquebuz. 

(Jean  de  Serre,  Venue  de   la  royne  Alie- 

nor,  Poés.  fr.  des  xv«   et  xvi»  s.,  XI,  247.) 

HACQUEBUTE,  -  butle,  haquebule,  aque- 
butte,  hacliebutte,  harqbute,  s.  f.,  arque- 
buse : 

Petis  encîiens,  hacqueblUes,  couleuvrines 
et  gros  arballestres.  {\\'A\'Rls,Anch.Cron. 
d'Anglet.,  I,  314,  Soc.  de  l'Hist.  de  Fr.) 

Harqbutes  a  croches.  (Compte  de  1516, 
Bétbune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Espees,  hacguebutes  et  hallebardes.  (Me- 
NOT,  Serm.  quadrag.,  ("  93   r»,  éd.  1326.) 

naquebulrs  descbargent,  et  grosses  pierres  rnent, 
(J.  MiiioT.  Voij.  de  Veniie.  Coosalt.  doDalviane  et 
relill.ine,  f»  6t  v",  éd.  1532.) 

SoaTentefois  par  deraat  la  maison 
De  Monseigoenr  vieoacnt  a  gran.l  foison 
Donner  l'aubade  a  coaps  de  hacguebutes. 
(Cl.  M.vr.,  Episl.  du  camp.  d'Allignià  Dam.  d'AL, 
p.  31,  éd.  lo9r,.) 

A  tous  faisoit  laisser  leurs  picques,  es- 
pees, lances  cl  hacquebutes.  (Rab.,  1,  44, 
éd.  1342.) 

En  nog  moment  aax  conps  de  hacquebulle, 
Qai  vont  plus  dra  qne  playe,  sert  de  batte. 
(1513,  Cl..  Cbaî'puis,  l'Aigle  qui  a  faict  la  poule 

devant  le  Coq  à  Laiidreoi,  Poés.   ft.   des  xv'  et 

xvi«  s.,  IV,  63.) 

Les  junyssaires  avec  leurs  hachebulles... 
ont  donné  deux  terrililes  assaulls.  {Négoc. 
de  la  France  dans  te  Levant,  t.  I,  p.  217, 
LeIt,  de  Nie.  Jurissitch  à  Ferd.  d'Autr.) 

De  pouvoir  se  exercer  a  toutes  armes, 
mesmos  a  l'aquebulte.  (1360,  Estais  tenus 
o  Ponloise,  Richel.  3970,  f"  14  r».) 

HACQUEBUTER,  harquebutter,  v.  a.,  ar- 
quebuser  : 

Harquebutter.  {Compte  rfe  1516,  Béthune, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl,  Amiens,) 

Le  pendre  ou  hacquebuter.  (Disc,  sur 
le  saccag.  des  égl-,  ("  70  r',  éd.  1362.) 


HACQUEBUTRUR,  S.  m.,  arqucbusicr  : 
.1111°.      hacquebuteurs.      (Journ.     d'un 

bourg,  de  Par.  S.  le  règne  de  Fr.  J,  p.  i7i 

Soc.  de  TH.  de  Fr.) 

HACOUEBUTiER,  harqbutUer,  s.  m.,  ar- 
quebusier : 

Canon Jers  et  hacquebutiers.  (D'Auton 
Chron.,  Richel.  5083.  f»  30  r».) 

HarqbutUer.  (Compte  de  1316,  Béthune, 
ap.  La  Fons.  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Hz  gecterent  aux  deus  esles  d'unggrant 
chemin  force  hacquebutiers  et  hacquebou- 
ziers  qui  portent  pierres  aussi  grosses  que 
une  hacquebute  a  croc.  [Le  loyal  Serviteur, 
p.  412,  Roman.) 

HACQUEBUTTERIE,  hurq.,  S.  f.,  afque- 

buserie  : 

Et  estoient  les  maisons  de  la  ville 
assez  près  des  murailles  ou  les  Suisses 
avoient  mis  toute  leur  harquebutterie. 
(Fleukange,  Mém.,  c.36,  éd.  1731.) 

HACQUEMART,  S.  111,,  petit  cheval  : 
Madame  Tint  sur  une  hacquenee  blance, 
accoustree  de  drap  d'or,  et  cioq  aultres 
dames  sur  pareilles  hacquenees,  autres 
sur  hacquenarls.  (.Molinet,  Chron.,  ch. 
cccxiv,  Buchon.) 

HACQUENET,  S.  m,,  petit  cheval  : 

Ung  jour  je  veooye  de  dehors 
Sur  mon  hacquenel  tout  housé, 
(Coocill.,  Vouai.  Coquin.,  Il,   212,  Bibl.  eli.) 

HACQUET,  S.  m.,  petit  cheval  : 

Et  pansez  le  petit  hacquet 
Et  luy  faJctes  bien  sa  litière. 

(CoQOiLi..,  Pois.,  p.  160,  .Tp.  Ste-Pal.) 

HACUTiN,  S.  m.,  sorte  de  rempart  : 
Défenses,  barbakaines  et  sifaii  baculins 
Avoil  lot  fait   refaire,   qn'ilh    n'y   espargnat  rins. 
(Jta.  DES  Preis,  Geste  de  Liège,  2S210,  ap, 

Scheler,  Glo^s.  pkilol.) 

HADOT,  S.  m,,  aigrefin  : 

Hados  et  oitres  et  hennons. 
Et  cOQgres  qui  sont  gros  et  Ions. 
(Bal.  de  Quaresme.  Uichel.  19132,  f  92''.) 
11  est  assavoir  que  chascuu  qui  apporte 
poisson  a    Dieppe    par    mer,    Oe  cliascun 
cent  d'anons  ou  de  hados  saliez...  doit  .11. 
d.  (1396,  Coustumier  de  Dieppe,  Aroh.  S.- 
Inf.,  G  832.) 

HAÉ,  voir  EÉ. 

HAEME,  voir  Aime. 

HAEMENT,  S.  m.,  haine  : 

Par  Eve  ot  liom  comancement 
De  mal,  de  mort,  de  haement. 
(Wace,  Yila  S.  il.   Virg.,  p.  56,  Lnzarche.) 

ILVENGB,  haienge ,  hahange,  hange, 
hainge,  s.  m.,  haine  : 

Ki  tort  eslevera  u  faus  jugement  fra, 
pur  curruz,  ne  pur  hange.  (L.  de  GuiU.,  ! 
XLI,  Chevallet.) 

Par  parfite  haenge  haeie  els  ;  enemi  fait 
sunt  a  mei.  [Lib.  Psalm.,  Oxf.,  cxxxvill, 
21,  Michel.) 

De  paroles   de  haenge  avirunerent  mei, 
{Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  cvili,  4,  Michel.) 
Grans  mellees  et  grans  haienges, 
Grans  porprises  et  grans  caleages. 
Des  mefTais  ne  d'autres  alaires  I 

Ne  faisoient  por  le  duc  gaires.      .  { 

<noii.  r.i  bel.  375,  V  225'.>        | 


HAG 

OraDi  inecllces  e  granz  haenges. 

(W.,  3"  p.,  3-297,  AuJresen.) 

E  s'il  vos  plaist  brienient  diroa 
De  la  haenge  l'acbaison. 

(».,  1054S.) 
AiDi  en  creslra  haenges,  qui  dnrrera  toi  dis. 
C*«H.,  l'if    de    S.  Thom.,  Hichel.    13513, 
P  53  r".) 

Li   hom  Deu   humlement  destornat  ses 
haenges.  {Oial.  SI  Greg.,  p.  71,   Foerster.) 

Danc  crut  entre  eus  hahange. 

(S.  Edward  le  conf.,  3194,  Lnard.) 

En  l'allrc  a  haenge, 
Feintize  et  losenge. 

(Sermon  en  vers,  p.  26,  Jub.' 
Si  tan  ami  deviensne 
Aucun,  pur  vielle  haenge 
Ne  le  doiz  pas  darapoer. 
(Eteraro,    Disliq-  de  Dijon.  Calo,  ap.  Ler.  de 

Liocy,  Proi'..  p.   157.) 
Ore  entent  ben  Flerlant  ke  c'est  hange  mortal 
Ke  Rigmel  ad  vers  lui. 

[Hom,  887,  Michel.) 
Eovie    engendre   dftraclion,    detraction 
haenge.    {Secrets     d'ArUl.,     Hichel.  371, 
r-  126'.) 

Le  hainge  des  morz  font  pardonar, 
K  les  vis  qui  sont  pris  font  dclivrar. 

(Ger.  de  Ross.,  p.  291,  Micbel.) 

Haat-Maine,  hainge. 

BABOR,  s.  m.,  haïsseur,  celui  qui  hait  : 
Haeres  de  fos  et  de  niées. 

(MousK.,  Chron,.  8403,  ReilT.) 

HAEREDITIÎfl,  VOir  HEREDITER. 

HAETE,  voir  Haiete. 

HAOART,  adj.,  incertain,  mnable  : 
Son  cueur  hagarl  avait  chansé  propos 

jet  mué  pensement.  (TroHus,  Nouv.  fr.  du 

XIV'  s.,  p.  119.) 

HAGER,  V.  a.  ? 
C'est  noe  costame  avant  mise 
Qui  plaist  pour  ce  qu'el  est  nouvelle, 
Et  el  n'est  hoonesle  ne  belle. 
C'est  de  vous  hager  et  froisser 
Et  du  chaste  chant  debroisser 
Comme  chansons  d'envoiseure. 
jC'un  Homme  qui  emmena  la  nuit  de  Pasq.  une 
pucelle,  ms.  Avranches  244,  f  49\) 

I  Cf.  Hageitre. 

I 

;    HAGET,  S.  m.? 

Le  hagei  des  balles  de  le  porte  du  marez. 
IS06,  liéthune,  ap.  La  Fons,   Gioss.   ms 
iibl.  Aniien?.) 

HAGETER,  V.  a.,  tirer  : 

Ed  tel  point  qae  par  les  cavians 

Me  doit  11  Qne  hageter, 
'       Et  li  antre  nie  doit  manser 
!       Si  le  gorge  que  j'en  tressue. 
iJeh.  o'EsTRDEN,  Chans.,  ap.   Scheler,    Trouv. 
;  Mg.,  nouv.  scr.,  p.  123.) 

I   HAGEURE,  S.  f.  ? 

Certainement  tel  hageure 
Ne  vient  point  de  dévotion. 
O'ua  Homme  qui  emmena  la  nuit  de  Pasq.  une 
pue.,  ms.  Avranches  244,  f  49''.) 

Cf.  Hager. 

HAGIOGRAPHE,  aff.,  arjyographe,  s.  m., 
vre  saint.  Sainte  Écriture  : 


HA  H 

Je  suis,  dist  elle,  la  nourrice 
De  tous  ceuli  qui  beeot  et  fayent  vice. 
El  saichcs  voir,  qn'il  n'est  nul  cloistro 
Se  dedans  lay  je  ne  m'encioistre 
Ou'il  n'en  soit  de  irop  moins  valable. 
Moins  piisé  et  moins  honorable. 
De  bonnes  gens  je  suis  amee 
Et  je  suis  dicte  et  appelée 
Par  mon  droit  nom  agyoyraphe. 
(nEcuiLLEVin.E,   Trois  Pelerinaiges,  {"  79S   ira|)r. 
loslit.) 

Jberosme  prist  i)Uis  diffusément  le? 
agyographes, c'e»l  adiré  les  saintes  escriji- 
tures.  {Hist.  s,  et  prof.,  Ars.  5079, f  48».) 

Le  psaultler  et  les  livres  de  Solomon, 
lesqiiuh  tous  ilz  nomment  agiographes, 
c'est  a  dire  saincte  escripture.  (['"ossktiek, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.   10510,  1°  203  r".) 

HAGNER,  voir   HAIGNER. 

HAGOiGNER,  V.  3.,  déchicfueter: 
Hagoigner,  cincischiare.  (Oudin.) 

1.    ilAGUE,  s.  f.  ? 

Pour  une  nouvelle  hague  pour  la  bras- 
serie contenant  .xxv.  aines  a  .v.  gros 
l'aine...  (1499,  S.-Omer ,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

2.  HAGUE,  s.  f.,  lieu  épinonx,  plein  de 
ronces  et  de  haies  : 

Le  chevalier  disoit  et  afferraoit  que 
toutes  les  choses  venantes  et  arivantes  a 
verec  a  la  coste  et  a  l'estande  de  la  mer, 
en  la  parroisse  d'Anderville,  en  la  hague, 
lui  apiiartenoient.  (1341,  Arcli.  JJ  72, 
pièce  224.) 

HAGUILLENNE,  VOir  AgUILANNEUF. 

HAGUILENNEP,  VOlr  AGUILANNE0F. 

HAGUIRENLEU,  VOir  AGUILANNEUF. 

HAHA,  voir  Hahai. 

HAHAi,  hahay.hahoye,  haihai,  haha,hai, 
s.  m.,  cri  de  guerre,  cri  d'alarme,  cri  de 
détresse,  tumulte  guerrier,  cri,  tumulte 
en  général  : 

Trop  grant  hahai  après  ans  oient. 

(G.  DE  CbiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  104».) 

Se  hahnis  monte  en  la  terre  les  signors, 
se  il  esloient  .v.  ou  .vi.  en  un  hostel,  si 
dolent  il  luit  aler.  (1231,  Ch.  de  Morv.-s.- 
Seille,  Arcb.  Meurthe.) 

Se  noise  ou  haihais  se  faisoit  en  la  ville 
(Serment  à  faire  par  les  Compaignons  sol- 
doieurs,  Ilist.  de  Metz,  IV,  504.) 

Alant  s'esveillierent  les  gardes  qui  le 
gardoient  et  crièrent  hahai  et  le  queroient 
parmi  l'ost.  (MÉN.  de  Reims,  164,  Wailly. 

Li  masnier  doienl  venir  a  cri  et  a  hahay, 
(Trad.  du  xiii»  s.  d'une  charte  de  1261, 
Cart.  du  Val  SI  Lambert,  Richel.  1.  10176 
f»  48».) 

Touz  kaz  dont  cris  et  hahaz  s'enlèverait 
en  la  vilhe.  (Ib.) 

I,e  responso  Ganfroi,  le  seigneur  de  Nymai, 
Ont  recordé  au  roy  qui  esloit  en  gr.iut  glay 
Avoelies  le  Baslard  qu'où  chief  ot  le  hahai. 

(B.  de  Seù.,  %x,  939,  Bocca.) 
Fu  grande  le  huée,  le  noise  et  le  hahais. 
(II.  Capel,  2603,  A.  P.) 
Car  ly  enfant  lluon  fièrent  a  pau  de  plais 
Dessus  le  gent  Fedri  qu'il  trouvent  au  liarnais  ; 
N'espargnent  duc  ne  conte,  prestre  ne  cler,  ne  lais. 
Et  quant  Fedris   le  voit,  moult  ly   quey  ly  hais, 
(ll>.) 


HAH 


.397 


Quant  le  gouvreneur  et  chiens  qui  es- 
toieut  en  halle  oyrent  le  hahay.  cascuns 
senliiy  que  mieux  mieux.  (Chron.  des 
Pays  lias,  de  Fr.,  etc.,  Rec.  dos  chr  de 
Kland.,  t.  III,  p.  208.) 

Le  hahay  ala  jusqnes  au  chnstel.  (Jeh 
LE  Bel,  Chron.,  II,  264,  Polaiu.) 

De  Golestre  pour  hahay  l'ait  par  nuit  en 
I  osteil  don  maiour,  lait  sans  cause.  (1380 
Arch.  IMeusft  B  1041,  f»  23  v.)  ' 

La  femme  dudit  mort  vint  au  dit  lieu 
son  enfant  tenant  entre  ses  bras  et  l'ai^anî 
grant  fto/taj/  et  noise.  {Ch.  rfc  1393,\p. 
Ueauvillé,  Doc.  inéd.  concern.  la  Pic, 
t,  71.) 

Etsebouterentou/iaAnî.(Fnoiss., CAron  , 
I,  45,  Luce.) 

Li  cris  et  li  hahais  monta  tantost  en 
1  est.  (iD.,  ib.,  II,  94.) 

Princes,  a  ce  mot  me  convint  oveillier 
Pour  un  hahay  que  j'oy  escrier 
Par  nuit  en  l'ost  assez  près  de  Coiilongne. 
(Edst.  Deschamps,  Poés.,  Hichel.  840,  f  |07=.) 

Pour  mon  costé  crie  haha:j 

Mainte  fois  et  a  l'aveulure 

Uue  migraine  ou  chief  aray. 

(!».,  ib.,  C  442».) 
La  dame  d'Orlyens  s'aparat  sans  delay. 
Tout  droit  en  parlement,  et  fisl  uag  grant  hahay. 
{Geste  des  dues  de  Bourg.,  2275,  Chron.  belg.) 

AuquHJ  confOict  ot  grand  noise  et  hahay 
(22  aoiU  1403,  Sent,  du  bailli  de  Venii 
Arch.  législ.  de  Reims  2°  p.,  vol.  I  p  389 
Doc.  inéd.)  ' 

En  quelque  lieu  que  nous  vous  trouve- 
rons, nous  ferrons  dedans  a  horions,  et  si 
ferons  ung  si  gros  hahaye  que  encores  ha 
mil  années  que  en  France  ne  lut  lait  si 
grant.  (22  mars  1429,  Lett.  de  la  Pucelle 
d'Orl.  aux  Anglais,  Desjard.,  p.  278.) 

Et  vous  promets  et  certiffie  la  Pucelle 
qu'elle  y  fera  si  gros  hahay  que  depuis  mil 
ans  .  n  France  ne  fut  veu  si  grant.  {Uisl 
du  si,-ge  d'Orl.,  p.  440,  Guessard.) 

Et  la  oit  grant  hahay,  en  cachant  après 
eaux.  (J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  34,  Bor- 
gnet.) 

Que  nulle  femme  qui  soit  robee  et  priese 
pair  forcbe,  a  cry  et  a  hahay,  de  quelque 
eaige  que  ele  soit  ne  puisse  laire  loianclie 
nulle.  (Id.,  ib.,  p.  61.) 

Proposa  l'advocat  du  roy  contre  les  dis 
prisonniers,  comme  le  dit  Cochon  avoit 
hué  et  fait  ung  grant  hahay  contre  le  dit 
Leret  et  ses  complices,  avoil  esté  promo- 
teur des  noises.  (P.  Cocu.,  Chron.,  dern. 
chap.,  Valet.) 

—  Il  signifiait  quelquefois  douleur, 
chagrin  : 

S'en  ferai 
El  vodrai 
Mon  hahai 

Muer  en  joie  et  en  glai. 
(Froiss.,  Poés.,  Hichel.  830,  f»  262  r".) 

—  Le  commun  hahay  ? 

Et  si  dolent  li  bourjois  de  Nivilley  au 
commun  hahay  de  la  chatelerie  de  Cler- 
mont  .111.  liv.,  et  au  commun  hahay  di; 
l'evcschié  .m.  liv.  {Charte  de  1246,  Mo- 
reau  166,  i"  188  r»,  Richel.) 

iiAiiAN,  voir  Ahan. 

UAiiANGE,  voir  Haenge. 

HAHAY,  voir  Hauai. 


398 


HAI 


HAI 


HAI 


MAHAYB,  voir  Hahai. 

HAIISIE,  voir  lUSCHIER. 

HAiisiERE,  voir  Haschiere. 

HAiîT,  voir  Hast. 

nAinnn,  voir  Ahogf. an  Supplément. 

1.  HAI,  Voir  Fs. 

2.  H  M,  voir  Hahat. 
iiAiABi.E,  Iiaable,  adj.,  haïssable: 

Tu  ne  la  bailleras  mie  a  feme  liaable  en 
tout  ton  cuer.  {Btbie,  Richel.  901,  f  30».) 
Lat.,  odibili. 

HAiAGE,  hayage,  heage,s.  m.,  redevance 
dae  pour  la  maison  qu'on  habite: 

Item  deux  muis  ou  environs  d'avoines, 
deuz  chacun  an  entre  Noël  et  Quaresmc- 
prenant,  eflre  renduz  au  cliasleau  de  liuri 
(le  plusieurs bnbilansde  la  paroisse  de Cou- 
lanlics,  pour  leur  demourance  que  ilz  font 
csdites  mesons,  appelle  celui  devoir  heage. 
(1360,  lieeonnaiss.  des  fiefs  de  la  maisonde 
Vieux  Pont,  ap.  Duc,  Heagium.) 

Item  en  doibt  audil  seifrneur  .Lxxv.  s. 
.VI.  d.  t.,  pour  le  haiage  paiez  et  cueillis 
par  la  niaio  de  son  prevost.  (1393,  De- 
noifbr.  du  baill.  de  Conslentin,  Arch. 
P.  304,  f'  12  V.) 

Item  la  masure  de  la  Gabolerie  qui  est  re- 
levée par  cinquante  acres,  et  en  est  deu  au 
roy  .X.  sols  de  homaipe  qui  se  lievent  par 
le  cueilleur  du  lieaye.  (139b,  ib.,  f"  55  r°.) 

Avec  le  droit  du  hnyage  du  Hay  de  la 
dicte  ville  d'Evreux.  (1526,  Aveu,  La  Croix 
S.  Leufroy,  Très,  des  chartes,  p.  295"'''. 
n«  1,  cote  8.) 

HAicHE,  voir  Hache. 

HAicnEMF.XT,  voir  Haciiement. 

HAICT.  voir  Hait. 

IIAICTEn,  VOirHAITIER. 

HAicTiÉ,  voir  Haitié. 

UAi-DROiT.s,  hé-irois,s.  m.,  qui  hait  le 
droit  : 

Liège  repoussait  les  mœurs  et  les  lois  de 
6es  voisins,  les  siennes  mêmes  peu  à  peu. 
Le  vieux  monde  (léodal  ou  juriste),  inca- 
pable de  rien  entendre  à  cette  vie  rapide, 
appela  les  LiéReois  haï-droits.  (MlCllELET, 
Ilist.  de  Fr.,  VI,  150.) 

Dans  les  deux  poèmes  de  La  bataille  de 
Liège,  et  Les  sentouces  de  Lièse,  ils  sont 
Dominés  hé-drois.  {ilémoires  pour  servir  d 
l'histoire  de  France  et  de  Bourgogne,  ib.) 

1.  UAIB,  haye,  sabst.,  espèce  d'arbre  : 
Que  le  foudre  celesle  te  puisse  con- 
fondre, nmlbiMireux  que  tu  es,  que  ta  vie 
vienne  a  Qestrir,  et  au  plus  florissant  mois 
de  may,  que  tu  ne  trouve  aucune  verdure, 
que  la  baye,  le  Iresne,  le  laurier  et  le  pin 
ne  te  fassent  aucune  ombre.  {Hist.  de 
Lttzman  d'Arbolea,  r»27  v»,  ap.  Ste-l'al.) 

2.  iiAiE,  haye,  s.  L,  sorte  de  danse  : 

L«s  haijfs  d'Allcrnaigae,  frisqneu. 
Passe  pii.-Js,  Iraiislcs,  tourilioiis 

(J.  MiROT,  /W».,  I,  189,  éd.  1731.) 

.1.  HAIE,  haye, S. t.  monnaie  de  la  Haye: 

(Juc  ledit  maire  pour  cascun  de  ses  ad- 

jours  aux  partyes  ne  puisl  demandeir  que 


une  demi  haye  corante  en   bourse.  (I'i24, 
Uist.  de  Liège,  II,  të'.) 

Vingt  quatre  solz  de  monnoie,  tant  en 
pataz  comme  en  haies.  (1426,  Arch.  JJ  173, 
pièce  533.) 

HAicniEE,  voir  Haschibe. 

iiAiEE,  hayee,  s.  f.,syn.  de  haie,  portion 
de  foiÊt  entourée  de  palissades  : 

Nous  voulons  que  cil  Pierres  ait  la  haiee 

3 ni  siel  entre  la  Kreté  .Milon  et  sa  maison 
e  Paci,  c'est  asavoir  juques  a  140  arpenz 
de  bos.  (Carions  des  roiS,xiil' siècle,Arch. 
K  28,  pièce  3.) 

Depuis  l'estang  du  Serisay  suyvant  la 
Hayee  et  la  Pommeraye  jusques...  (6  av. 
1540,  Der.lar.  de  la  chasiellen.  Ce  Pougnis, 
.\rch.  dom.  Rambouilbt.) 

HAIEXGE,  voir  H.AENGE. 

1.  HAIER,  Imiicr,  hnyer,  hcyyer,  verbe. 

—  Neutr.,  faire  une  haie  : 

E  hayyerê.  (Gloss.  hébr.-fr.,  Bibl.  Bùle, 
Romania,  1872,  p.  1()9  ) 

Mieulx  vault  tendre  de  penneaulx  que  de 
laz  sans  faire  hayer,  car  leus  si  redoublent 
la  baye.  (Modus,  f»  49  v»,  Trepperel.) 

Pourra  la  comtesse  de  Roucy  haier  et 
faire  haies  pour  la  chasse  desdits  bois. 
[Chasse  d  la  haie,  p.  15,  Peigné.) 

Hayer  est  encore  usité  dans  ce  sens 
comme  terme  rural. 

—  Act.,  garnir  d'une  haie,  barrer  au 
moyen  d'une  haie  : 

D'aiglentiers  et  d'espines  fri  lotes  pars  hities. 
(Epis  âesChMfi,  p.  233,  Ilippean.) 

Car  maintes  foiz  avons  ven 
Qant  en  nn  pais  est  on  cheu 
I.i  paisant  d'cntor  le  haient 
Qae  les  bestes  leens  ne  chaient. 

(Tien.,  20331,  Méon.) 

Nous  fossiemes  tôt  délivre. ., 
S'envie  ne  fust,  la  haie. 
Oui  nous  a  la  voie  haie 
Et  le  pont  de  joie  astrechié. 
(B.  DE  Co.ND.,  li  Contes  d  Envie,  67,  Schcler.) 

H  le  haia  et  eslut  de  ceo  perres  et 
plaunta  une  visne.  (Bible,  Isaïe,  cb.  y,  v.2, 
Richel.  1.) 

Et  avaient  la  mené  a  sauveté  et  copé  et 
haiiel  le  bois  de  tel  manière  que  on  ne 
pooit  venir  a  euls  fors  a  grant  malaise. 
(Fboiss.,  Chron.,  1,  466,  Luce,  ms.  Rome.) 

Ayant  toute  la  nuict  fait  esplaneret  déli- 
vrer les  chemins  et  traverses  des  bois  que 
les  ennemis  avoient  haie  et  enipesché.  (L. 
DE  Rabijtin,  Comm.,  VI,  éd.  1574.) 

—  Fig.,  garnir  comme  d'une  haie  : 
Vous  Irovercs  les  maus  pas  encombres 
El  de  lor  gcnt  et  haicz  et  pueplez. 

'Lesloh.,  Vat.  Urb.  375,  f  21".) 

Et  de  leur  gent  et  haiies  et  peuples. 

(II).,  Itichel.  4988,  f"  184  t°.) 

L'embas  du  marche  pies  tout  aussi 
large  que  le  charpentier  l'avoit  fait, 
cstoit  couvert  de  velours  noir,  descendant 
de  degré  en  degré,  qui  csJot(  le  plus  haie, 
ce  disoient  aucuns,el  le  plus  fait  enelacion 
qui  oncques  avait  esté  veu  jusques  a  ce 
jour  ne  a  empereur  ne  a  roy.  (G.  Chas- 
tell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  lU,  199, 
BucboD.) 


Il  ne  siilBt  au  prince,  .ainsi  que  dit  le  sage. 
De  deslounier  l'ouye  a»  danger  de  la  rage 
De  quelque  raporteur,  et  d'espines  haijer 
Les  oreilles,  afin  de  point  ne  l'escouler. 
(G.  ru  Bnvs.  l'Oreille  dn  prince,  C  27  r", 
éd.  1582.) 

—  Neutr.,  chasser  dans  certaines  parties 
de  bois  interdites  au  droit  d'usage  et  ré- 
servées pour  y  renfermer  les  bêtes  fauves: 

Le  sire  de  Noyers  ou  ses  ayant  cause 
aront  la  chace  es  dits  bois  en  toutes  me- 
nieres  sans  hayer.  (1312,  Débat  au  snjetitt 
droit  de  chace,  rouleau,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Que  es  boz  qui  assigné  sont  ans  diz  re- 
ligieus,  toute  la  justice,  la  garenne  et  lu 
chace,  sanz  haier  es  boz  dessus  diz  etsanz 
couper  bos  ne  peiis  ep<liz  lieus.  sans  lendri! 
rez  ou  las,  demourront  a  perpétuité  audil 
seigneur.  (1324,  Arcb.JJ  62,  1°  88  r».) 

Y  puet  chacier,  hayer,  tendre  et  prendre 
toutes  bestes,  tout  a  leur  volonté.  (CarM. 
de  Guise,  Richel.  1.  17777,  f»  13  v".) 

Que  il  n'a  nul  droit  de  caichier  ne  à< 
haier  es  bos.  (1327,  ib.,  i"  136  r".) 

Chacier,  tandre  ne  haier  a  autres  beste* 
que  a  cerf  ne  a  biclies.  (1.3,38,  Informat., 
art.  V,  Arch.  C.-d'Or,  li  408.) 

Chacier,  tandre  ne  haier  pour  autres 
beestes  que  pour  le  lyevre.  (Ib.,  art.  X.) 

Défense  a  tous  hommes  d'église,  nobles 

ou  autres de  hayer,  tendre,  chasser,  ui 

faire  hayer,  tendre  et  chasser  par  aucuns 
en  la  lorest  a  quelque  beste  que  ce  soit, 
rouge  ou  noire.  (1417,  Ord.  de  Charles  dur. 
d'Orléans,  ap.  Le  Clerc  de  Doûy,  t.  I, 
f"  316  r»,  Arch.  Loiret.) 

On  ne  doit  tendre  ne  haier  a  nuls  engin? 
ademy  lieu  près  des  foresls  et  garennes  de 
mondit  seigneur.  (Vers  1419,  Les  bois,  fo- 
resls el  garenes,  que  Mgr  le  duc  de  Bourg. a 
es  bailliages  de  Dijon,.'\uxoiset  laMonUigne, 
Mém.  de  la  Soc.  eduenuo,  1880,  p.  40U.) 

Par  ladite  coustume,  ladite  dame  a  droil 
de  garenne  esdits  bois,  et  n'est  loisible  a 
nul  autre  qu'elle  ou  son  advoué  de  yhaye^, 
chasser  ou  prendre  lapins,  lièvres  ne 
autres  besles  cliampestres,  sur  peine  de 
60  sols  parisis  d'amende  a  elle  a  appii;- 
quer  pour  cha.scune  fois,  et  de  confiscation 
des  liarnas  et  filles  qui  y  seroient  trnu\ez. 
(Coust.  locallesde  la  clmstellenic  et  seigneu- 
rie de  la  Freté-lez-S.Riqnier,  Méni.  de  la 
Soc.  des  anliq.  de  Picardie,  1. 1,  p.  498.) 

Gens  de  poeté  ne  pourront  chasser  ne 
hayer  a  bestes  rousses  ou  noires,  sans  li' 
congié  du  seigneur.  (Coût,  du  Cte de  Bourg.. 
xviii,  106,  Nouv.  Coût,  gén..  H,  1282.) 

—  Réfl.,  former  la  haie  : 

Chevalliers,  eseuiers  et  gens  d'armes  se 
haiercnt  tout  autour  du  roy.  (Fboiss., 
Chron.,  XV,  42,  Kerv.) 

—  Haie,  part,  passé,  disposé  en  haie  : 
Et  estoieut  ces  huit  cens  chevaliers  tou.s 

hayes  et  rengios  d'une  part  et  d'autre. 
(IfROiss.,  Chron.,  XV,  302,  Kerv.) 

—  Forêt  haiée,  bois  réservé  pour  la 
chasse,  garenne  :  ; 
K'cn  .1.  foriest,  grant,  espesse,  et  haiie, 

S'est  sires  des  tarons  el  de  la  gent  haie.  , 

(Poés.,  Richel.  2039,  f»  30  r°.) 

Bretagne,  Côtes-du-Nord,  arr.  de  Dinan,! 
hayer  un  fossé,  le  garnir  d'une  haie. 
2.  HAIER,  hayer,  s.  m.,  garde  des  haies  :l 


haï 

Terre  de  Jlarsiliaco  le  Hayer.  (1341,  Test 
de].  d'Aubigny,  év.  de  Troyes,  Lalore,  Obil. 
du  dioe.  de  Troyes,  p.  ISll) 

Pierre  le  Uayer.  (15  fév.  1488,  Ch.  du 
lieuten.  du  vie.  d'Alençon,  Annuaire  de 
rOrue,  1872,  p.  334.) 

Le  Haier.  {Ib.) 

Nom  propre,  Ayer. 

Cf.  Hayel'r. 

3.  UAIER,  hayer,  v.  a.,  haïr  : 

Por  ce  Yhaierent  a  luleas  li  Jue. 

(Ep.  de  S.  Est.,  II",  Sleugel.) 
Sicum  les  seyDz  dus  uot  coiilo 
Par  plus  fere  haijer  péché. 
{De  Pcches,    ms.  Cambridge,   Univ.    Ee.    i,    20, 

4.  u.MER,  S.  m.,  haine  : 

.\  donc  nie  prist  le  rois  de  Franco  si  en  hairr 
Une  il  m'en  volt  ocire  e  les  membres  colper. 
(.Quatre  fils  Aymon,   Oxf.  liait.  59,    f  71.)  Hip- 
pcaa  écrit  fautivement  Itaer. 

HAiBRE,  S.  f.,  haie  : 
Autres!  l'en  pourchaint  com  se  cher  fu  haiere, 
lant  fort  l'a  embrachie,  ne  pot  n'avant  n*ariere. 
(Doott  de  Maience,  1637,  A.  P.) 

1.  HAIETB,  haiette,  hayette,  haete, 
haiecte,  s.  f.,  petite  haie,  lisière,  lieu  clos 
Je  haies  : 

Doe  haiette  cloaze  eutonr. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1858,  f»  15=.) 
I    A  la  haele  Enguelier.  Uurés  de  S.  Ouen, 
f238ro,  Arclj.  S.-luf.) 

Aies  selonc  ceste  haiele. 
■  BE  L4  Halle,  li  Gieus  de  Robin  et  de  Manon, 
Cousaemaker,  p.  373.) 

Le  haiete  de  Boufu.  (Janv.  1260,  Arcb. 
x-Quent.,  liasse  24.) 

.1.  arpent  de  terre  assis  a  la  haiette  que 
acot  de  Telloi  tient.  (1278,  Cart.  de  St-De- 
IIS,  Uicbel.  1.  5413,  p.  39''.) 
Les  le  haiete  d'un  boskel. 

{Gilles  de  Chin,  8U1,  Ueill.) 
A  \a  haiette  l'Ostelier,  et  au  cheniiu  de 
-aon.   .'133U,    Cartul.    de    Guise,    Uichul. 
.  17777,  1°  93  r».) 

Pour  deslier  et  relier  et  refaire  les  hayetes 
lenlour  les  prayuus.  (1344,  Trav.  aux 
nat.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f"  101  r».) 

Le  Uieiju  bois  des  haieclez.  (1348,  Arcb. 
J  77,  f  81  r".}  ' 

Et  si  esloit  par  tel  maistrie 
Hayes,  qa'onqae  jour  de  ma  vie 
Je  ne  vi  haye  ne  haielle 
j      Si  bien  ne  si  proprement  failte. 
G.  Machadlt,  du  de  la  Rose,  p.  6o,  Tarbé.) 
Bien  imaginai  la  haiette 
Rt  le  bois  dont  elle  estoit  fetle, 
Mouli  le  tienc  cher. 
(Fnoiss.,  l'oés.,  II,  195,  37,  Scheler.) 
Il  s'cmbucbe  en  une  hayette. 
■  Le  Fevbe,  la  Vieille,  I.   I,  v.  905,  Cochcris.) 
El  puys  eu  allant  son  chemaia 
Occist  le  maleureux  Cayn, 
El  le  tua  d'une  sagette, 
l'ar  dernier  buys.son  ou  hayette. 

(Id.,  Mattieoltts,  I,  433,  Tricolel.) 
En  l'ombre  d'une  hayette. 

(fass.  de  J.-C.,  ms.  Arras,  f»  21.) 
Por  la  fasson  des  deux  haiettes  faites  por 
.S,Q   r!  r,"  PO"*son.    (1414,    Arch.  Meuse 
W»,  t"  120  r°.) 


HAI 

Soubz  le   doulx    umbraige   des   hayettes 
fueillues.  (Le  Maire, /(/Hs(r.,  1,27,  éd.  1548.) 
Et  qu'il  rompe  en  passant  les  bordures  tondues. 
Et  d'un  gentil  dedal  les  hayettes  fendues. 

(VAiQ.,  Art.  poit.,  I,  éd.  1G12.) 

Lieu  dit,  les  Hayettes  (Oise),  Ayelle  (Pi- 
cardie). 

2.  HAIETE,  S.  t.,  dimin.  de  haie,  sorte 
d'arbre  : 

Bieu  imaginai  la  haiette. 

Kl  le  bois  dont  elle  esloil  fetle 

Moull  le  lienc  chier. 

Deileus  avoit  mainte  haiette. 

Maint  yrouselier,  mainte  espitielte. 

(Fiioiss.,  l'oés.,  Uicbel,  830,  p.  i5''.) 

HAiETEUu,  S.  iij.,  celui  qui  fait  des 
haies  et  qui  en  a  soin  ; 

Jehan  Le  Blan,  haieleur,  .li*.  pour  avoir 
serquelé  les  verdes  baies  et  esplucquié  les 
honuynes.  (1510,  ap.  La  Fons,  Art.  du 
Nord,  p.  189.) 

Uug  haieleur  nettoyé  les  verdes  baies 
des  l'ossez  de  la  ville.  (1511,  Bétbune,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

HAiEua,  hayeur,  s.  m.,  garde  des  haies. 

Ces  hayeurs  et  wardes  des  tailles  dou 
bos  le  priuce.  (1416,  Valenciennes,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.   lUlER. 

u.AiEUUE,  haycure,  hayure,  s.  f.,  haie: 

Il  n'est  loisible  a  nul  tel  qu'il  soit  de 
coupper,  escaeber,  emoudre,  prendre,  ne 
emporter  aucuns  genevres,  espeiues,  ne 
escbeller  buissons,  haieures  et  auiers  (sic) 
esdils  bois  et  garenne  de  lioves.  (Coust.de 
la  chaslelleiiye,  seigneurie  et  baronye  de 
Boves,  Méui.  de  la  tjoc.  des  Antiq.  de  Pi- 
cardie, t.  1,  p.  171.) 

A  eulx  appartiennent  les  arbres  et 
hayeures  subz  estant.  {Coût,  de  liicheb. 
6.  Waust,  XX,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  451^.) 

S'il  euclost  lesdites  terres  de  hayeures  ou 
iossen.  (Coul.  de  la  Prevoslé  de  MoiUrœul, 
xxxil,  ISouv.  Coût,  géu.,  1,  141".) 

Ou  escbarte  une  hayure  de  bois  a  .XL.  s. 
la  mesure.  (1342,  S.-Umer,  ap.  La  l'ous, 
Gloss.  VIS.,  Bibl.  Amiens.) 

Flandre  française,  hayure,  haie.  Somme 
el  ii.-Noim.,  vallée  d'Yères,  haieure. 
iiAïF,  s.  m.,  ennemi  : 

Li  mien  haif  ë  li  mien  enemi  eupeins- 
treut  e  cbairenl.  (Liv.  des  l's.,  Cambridge, 
XXVI,  3,  Michel.)  Lat.,  hostes. 

1.  iiAïuNE,  S.  f.,  anneau  : 

Ebtriers  servans  as  grans  haigties  d'une 
cbegue.  (1399,  Lille,  ap.  La  Fons,  GlOSS. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

La  haiyne  d'une  cloquette.  (1444,  Bé- 
tbune, ib.) 

2.  HAluNE,  hiyne,  hinne,  hisne,i.  f.,lète 
grimaçante  : 

Tote  la  Aisne  li  abat  et  porfcnt. 

(Kaijib.,   Ogier,  11556,  Barrois.) 
Mais  il  s'abaisse  et  tost  la  hiiine  preul. 

(U.,ili.,  11559.; 
Velu  soûl  cuD  mastin,  moall  par  ont  laide  hainn 
{.Couq.  de  Jérus.,  81M,  Ilippeau.; 


HAI 


399 


As  ta  offensé  celt'  haigite 

Qui  ca  abondance  saigne? 
(Les  Urnes   irtcognues  ou  ta   Seille   aiu  Imirriers, 
le   Pardon  du  sanglier  qai  tua  le  bel  Adonis, 
éd.  l«0.l.) 

—  Grimace  : 

Cil  resot  si  a  l'essaier 
Viles  ardre  et  besles  praier 
Qui  qu'en  fasce  moes  ou  higiies. 
(GuiART,  Roy.  lign.,   13729,  W.  cl  D.) 

HAiGNÉ,  voir  Haine. 

HAiGNEH,  hagner,  hangner,  verbe. 

—  Neutr.,  murmurer,  témoigner  du  mé- 
contentement : 

De  quoy  ly  commua  peuple  sus  le  clergié  hani/ne. 
(t.  DES  Preis,  Geste  de  Liège,  1-2540,  ap.  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

La  maisnie  l'evesque  contre  tel  chouse  hangne. 
(Id.,  ili.ti-nih.) 
Advint  que  quant  les  Gantbois  commen- 
cèrent a  haigner  contre  le  roy,  et  que  com- 
motion déjà  toute  esprinse  se  commencha 
a  allumer.  (  J.  Mounet,  Ckron.,  ch.  CLXXIV, 
Buchon.) 

Plusieurs  détracteurs  qui  tousjours 
mordent  et  hagnent  et  picquent  sur  leurs 
voisins  ou  voisines,  (xv»  s..  Prônes  d'un 
curé  de  Cisoing,  ms.  Lille  100.) 

Sans  jurer  ni  haiyner. 
(A.  MoRiK,  Siège  de  Roui.,  quatr.  24,  Morand.; 

Une  pauvre  pucelle...  haigne  en  son  ar- 
deur sous  les  os  secs  d  un  vieil  chenu. 
(Cholieres,  Mat.,  p.  263,  Lacroix.) 

—  Act.,  contrarier,  tourmenter,  atta- 
quer : 

Se  vous  ne  m'eusies  ensi  comjuré  ja  si 
tost  ne  fuse  venus  en  maison  com  jou 
euisse  mon  neis  osté  et  ferai  je  vous  di  se 
vous  plus  vous  me  haignies.  Non  ferai  jou, 
dist  Ydoues,  mais  que  vous  cou  faites  que 
jou  dirai.  (Kassidor.,  ms.  Turin,  f»  23  r».) 
La  comenchat  hestour,  li  nnc  l'autre  mult /i/îiii/nf. 
(J.  liES  Preis,  Geste  de  Liège,  107-2,  ap.  Scheler, 

Gloss.  philol.) 
Basin  si  est  une  leire  quitoas  proid'bonimo  hani/ne. 
(Id.,  !«.,  1898G.) 

Haingner  se  dit  en  Picardie  pour 
mordre  :  «  il  l'a  haingné  au  dou.  " 

uAiGiMEOii,  s.  m.,  celui  qui  murmure, 
qui  témoigne  du  mécontentement  : 

Bern.  Haignere.  (Ch.  lat.  de  juin  1230, 
Cart.  d'Eenaeme,  f"  80,  Arcb.  du  roy.  de 
Belg.) 

HAiGNEUH,  voir  Haineur. 

HAiGNON,  S.  m.,  aide,  secours  : 

Et  dont  revînt  aae  ourse  gaeule  baiee, 
Se  ne  fu  de  haignon  de  Dias  que  j'aip  elé. 
Je  croi  bieu  vraicment  qne  l'ourse  m'eut  voré. 
(Poet.  fr.  uv.  1300,  l.  IV,  p.  1365,  Ars.) 

IIAIHAI,  voir  llAUAI. 

HAIIEK,  voir  llAIEU. 

iiAiLE,  adj.  ? 

Asez  esteil  manans  e  richez, 
Auiale,  francs,  hailes,  chiches. 

(Conquest  of  Irelavd.  14,  Michel.) 

UAILLETEL,  s.  m.  ? 

Pierre  le  Hailletel.  (1328,  Ass.  de  terre 
en  Constent.,  Arch.  KK  282,  f"  30  v».) 


*00 


haï 


u-Mio-ONNER,  V.  3.,  dépecer,  déchirer, 
mettre  en  guenilles,  couvrir  de  haillons: 

Heilln*e$  moy  de  toile... 
{.K.  DE  Ritàcbeau,    OEuf.  poél.,  p.  li',    fJ. 

1859.) 

HaillOHner.  To  eut  iuto  rags,  or  tatters; 
lo  clowt  or  niake  clowls  of.  (COTGR., 
(d.  1611.) 

Pource(lespreniiers  hommes)  cousurent 
ils  des  fueilles  de  fipuier  dont  ils  haillon- 
nerent  leur  nature  devant  qu'avoir  l'usage 
d'autre  iuveulioQ.  (J.  DE  MONTLïARD.rcad. 
d'Apulée,  f  478  r»,  éd.  1616.) 

Haillonner  est  detraucher  et  mettre  par 
bâillon.  Dissecare  particulatim.  (Nicot, 
Thres.) 

Uiillonner,  dépecer  an    haillons.    (Mo- 

XBT.) 

—  Dans  un  sens  obscène  : 

Loyse  lu>  disoit  en  confession,  qu'un 
moine  l'aDOit  haillonnee,  qu'il  avoit  eu 
affaire  a  elle,  qu'il  s'esloit  mis  dessus  elle 
pour  voir  de  plus  loin,  bref  elle  disoit 
qu'il  l'avoit  f .  ;  luiiz  quusi  tout  dit.  (Moyen 
de  parvenir,  Emblesme,  p.  230,  éd.  s.  d. 
n.  1.) 

Lu  Huguenotte  de  Lyon  disoit  a  sou 
mary  qui'  la  batloit  :  Va  chien,  vilain,  par 
dépit  de  toy,  grand  excommuuié,  j'iray 
tant  a  la  messe,  et  me  feray  taut  liaillon- 
ner.  [Ib.,  Elégie,  p.  268.) 

—  Haillonné,  part,  passé,  couvert  de 
haillons,  mis  en  baillons: 

C'est  cellA  qui  si  haillonnee 
M'a  fiictc  et  si  repetricee. 
(DtcciLLgviLLE,  Trois   Pelerinaifift.  f  60'',  iriipr. 
laslil.) 

Ce  monsieur,  le  voyant  ainsi  haillonné, 
respood...  (G.  BoncÙET,  Serees,  U,  49, 
Roybet.) 

—  Discours  haiUonnés,  discours,  propos 
rompus,  sans  suite: 

Discours  haillonnez,  ragged  or  patched 
discourses.  (<,OTGH.,ed.  1611.) 

HAiLLONNEitiE,  S.  f.,  augmentatif  de 
haillon: 

Vieil  lanibcaDi  et  haitlonnerie. 
(CooL'ii-t..  Oroili  nouv.,  1*  p., (le  Statu  ilomiuam, 
I,  6i,  Bibl.  eh.) 

HAiLLONNEux,  udj.,  qui  n'est  que 
haillons  : 

Il  te  faudra  d'au  babit  liaillonneiu 
Vestir  ton  corps. 

(lto.\5.,  aïs,  ap.  Sle-Pal.,  éd.  Favre.) 

—  Couvert  de  haillons  : 

Et  de  mesnie  se  peut  tapir  un  généreux 
et  robuste  courage  en  uncorps  haillonneux 
et  mal  en  point.  (.1.  DE  Montlyahd,  Apulée, 
f  233  V,  éd.  1616.) 

uAiM,  voir  Ain  1. 

UAi.N,  s.  m.  et  (.,  baine  : 

E  grand  part  en  reruist  dehors  sens  nul  liain. 

(Prise  de  l'ampel.,  i5.1,  Mussalia.) 

Qui  toaTiot  ly  disoient  par  monlt  grande  hain. 

(U.  Capel,  6f)0i,  A.  P.) 

UAINANCB,  hayn.,  s.  {.,  haine  : 
•El  par  cest  troublement  le  remembre- 
ment se  Convertit  en  oubliance,  l'entende- 
ment en  ignorance,  et  la  vouleuté  eu  non- 
cbnillance  ou  haynance.  (Chaupier,  l'Ordre 
de  Checai.,  f*  17  r>.)  Var.,  hainance. 


HÂI 

HAINE,  haigné,  adj.,  ba'i  : 

Si  hom  ail  deux,  femmes,  l'une  aniee 
et  l'autre  hainee,  et  eit  de  celés  engendré 
enfaunts,ct  li  fil  de  l'Aaignee  primes  engen- 
dré ne  voidra  départir  de  la  substaunce 
entre  ses  lils,  il  ne  porra  faire  les  primes 
engendres  lils  de  l'amee  aler  devant  les 
fils  de  Vhaignee,  mais  il  conustra  le  prime 
engendré  fils  de  la  haignouse,  et  il  donra 
a  li  des  choses  que  il  avéra  en  toutes 
choses  doubles.  (Bible,  Deutér.,  ch.  21, 
vers,  lo,  llichel.  1.) 

UAiNEL,  adj.,  haineux  : 

Vint 

Un  chevalier  fel  et  cruels 
Et  sur  tous  autres  hainels. 
(J.  Le  Makcbast,  ilir.  de  N.-D.,  ma.  Chartres, 
f^  8'.) 

iiAiNEP,  voir  Hanap. 

hainei:k,  hayneur,  kaynneur,  haigncur, 
s.  m.,  ennemi  : 

Celi  hayneur.  (Enseignem.,  Richel.  9467, 
fo  22  V.) 

Et  venoient  plusieurs  de  ses  haineurs 
qui  l'accusoienl,  et  luy  bailloient  de 
grandes  charges.  (Juv.  dks  Urs.,  Hisl.  de 
Charles  YI,  an  1392,  Michaud.) 

Qu'il  avoil  vendu  le  roy  des  Romains  et 
monseigneur  l'archiduc  son  fils  aux  Fran- 
chois,  comme  ses  haynneurs  et  malveoil- 
lans  faisoienl  courir  par  leclres  ou  aul- 
tremeul.  (Moliket,  Chron.,  ch.  ccxlv, 
Buchon.) 

Celuy  qui  garde  inimitié  en  son  cueur 
a  rencontre  d'ung  autre  lequel  paradven- 
ture  est  plus  blessé  et  injurié  que  n'est 
celiuy  qui  n'est  hayneur.  (Le  premier  vo- 
lume'des  exposicions  des  Epislres  et  Evan- 
gilles  de  Karesme,  i°  36  r»,  éd.  1519.) 

En  endurant  sept  vaincus  les  haineurs. 

(Giii.\cûKE,  Poés.,  1,  129,  Bibl.  eh.) 
A  vos  hayneurs  faictes  moy  resistence. 
(R.  GoBix,  Livre  des    loups   ravissans,  ch.  II,  éd. 
1S23.) 

Familier  du  travail  et  hayneur  du  repos. 
(Jan  de  Vitel,  La  Prinse  du  monl  i7  Michel, 

Beaurepaire.) 

Leurs  haigneurset  malveillans.  (28  juill. 
1546,  Lantenac,  Arch.  C.-du-N.) 
Quand  je  suis  contentée  et   bien    mieux  satisfaite 
Que  si  de  mes  hayneurs  je  voyois  la  deiïaito  î 
(Deploralion  et  eomvlainlr  de  la  mère  Cardiuc, 

1570,  Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi"  s.,  III,  20S.) 

On  doit  retirer  utilité  de  son  hayneur. 
(F.  DE  Sal.,  Aul.  de  S.  P.,  ms.  Chigi, 
r>  aO".) 

Saint  François  a  biffé  le  mot  ennemi 
qu'il  avait  d'abord  écrit  pour  le  remplacer 
par  hayneur. 

HAiNEUs,  -  eux,  hayn.,  hayenn.,  adj., 
ennemi  : 

Et  en  certains  liens,  ceste  naturel  li- 
berté ou  franchise,  par  le  jou  de  servitute 
qui  taut  est  haineuse,  soit  si  efîaciee... 
(13U,  Arch.  JJ  47,  f»  80  r».) 

Des  iniques  et  pervers  ennemys  et  kayen, 
neux  de  l'empereur.  (I.'i2l,  Préc.  des  con- 
fer.  de  Caiais,  Papiers  d'Etal  deGranvelle, 
t.  I,  p.  208,  Doc.  iuéd.) 

Comme  de  son  ennemi,  et  pour  le  moins 
son  haineux.  (Fauchet,  Antiq.  gaul., 
2«  vol.,  VIII,  6,  éd.  1611.) 

Quand  aurons  esté  vangez  de  nos  hai- 
neux. (ID.,  ib.,  1.  IV,  ch.  12.) 


HAI 

—  Produit  par  la  haine,  désagréable  : 
Elle  enfante   tousjours  fruit  maudit  de 

choses   hayneuses.    (J.    de   Salisb.,  PoU- 
crat.,  Richel.  24287,  f»  73=.) 

Une  grniidinir  est  en  orguel,  ke  neis 
encore  les  choses  aniahles  fait  haineuut 
{LiArs  d'amour,  I,  381,  Petit.) 

Car  souvent  vérités  est  haineusi.  (Ib.  I 
89.) 

-  T.  de  droit: 

Droicl  hayneux  est  le  droict  qui  par  le 
moyen  de  la  coustume  de  pays  est  con- 
traire au  droict  escript.(IiouT.,  Sommerur 
f"  2%  éd.  1537.) 

HAiNEUSETÉ,  Aaî/n.,  s.  f.,  haine: 

Hayneuseté,  odiositas.  (Gl.  gall.-lat.,  Ri- 
chel. 1.  7684.) 

UAINGE,  voir  Haenge. 

HAINGNE,  voir  ESNE. 

HAINGNIE,  S.  f.,  coup  suF  la  tètc  : 

Et  Banduins  le  fiert  une  telle  haingtiie 
Que  la  teste  li  est  eus  ou  baooap  llastrie. 
(B.  de  Seli.,  VMI,  940,  Bocca.) 

HAiNGRE,  heivgre,  adj.,  maigre,  dé- 
charné : 

Hcingre  ont  le  cors  e  gr:>isle  et  eschewid. 
(flo/.,  3820,  Muller.) 

Pié  vautic,  haingre,  a  peu  de  char. 

(Jus  Adan,  liichel.  255b6,  f  41  r".) 

S'ot  tieste  haingre  et  magro  et  fortement  séant  (Ir 
[cheval). 
(Hisl.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  314i,  f"  71  v".) 
Se  je  sui  magres  et  liaingres. 

(Li  Riote  del  monde,  p.  7,  Michel.) 

De  corsage  estoit  hault  et  bien  formé, 
droit  et  lé  par  les  espaules  et  haingre  par 
les  flans.  (Christ,  de  Pis.,  Charles  V,  1, 
ch.  17,  Jlichaud.) 

Combien  qu'elle  fust  longue,  si  estoit 
elle  haingre  et  de  noble  taille,  qui  mons- 
troit  qu'elle  estoit  jeune  durement.  (Perce- 
forest,  1. 11,  f»35«,  éd.  1528.) 

Norm.,  Dessin,  haingre,  malingre,  sonl- 
freteux. 


Nom  propre,  Hingre. 

HAIMER,  S.  m.  ? 

Symon,  le  hainier.  (1343,  lieij.  criminel 
de  St  Marlin-des-champs,  p.  192,  Willem.) 

HAINSELIN,  voir  HA.MSELIN. 

iiAiNTE,  voir  Hanste. 
HAINVE,  S.  f.,  haine  : 

Et  m'a  dit  trop  de  villenie 
Dont  j'ai  sur  le  cœur  grand  hainye. 
(Triumphe  des  Carmes,  p.  556,  Leroy  et  Diuaoï.i 

1.  HAioN,  hayon,  s.  m.,  dimin.  de 
haie  : 

Cloyes,  hayon  ne  quelque  autre  clousj 
ture.  (1467,  Ord.,  xvi,  1)90.) 

Les  bourgeois  ne  jouiront  du  privilep 
de  bourgeoisie  a  cause  des  domiuageil 
faits  aux  bois,  fruicts,  prez,  d'efitoupemeni 
et  enifiorts  des  haycs  et  hayons.  (Comi, 
d'Alost.  Nouv.  Coût,  géu,,  1,  H."»'.)  | 


haï 


HAÏ 


FIAI 


401 


—  Sorte  d'étal  h  jour,  échoppe  mobile 
qu'on  plaçait  sur  le  marché: 

Ke  tout  li  banc,  /mions.estaus  et  bourdes 
soient  ostei  hors  du  markié  par  nuit, 
i  IÎ80,  Beg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer  A  B 
XVIII.  16,  n»  397.) 

Ke  nus  n'ait  haions  sor  les  boukes  des 
i-heliers  ne  sor  le  cauchie  se  on  ne  les 
pnet  osteir  et  porteir  et  raporteir.  (1282, 
neg.  aux  bans,  Arch.  S.  Onier  A  B  xviii, 
16,  n»  946.) 

Par  semedi  faire  assanlee  de  markiet  ne 
de  haions  ne  de  estaus  alever.  (Ch.  de  1291, 
Roisin,  iiis.  Lille  266,  f°  266.) 

Bans  est  fais  et  dis  par  jugement  que 
nuls  ne  soit  si  hardis  qui  lasse  estai  ne 
hayon  devant  S.  Pierre.  fJ330,  Bans  des 
eslaus  et  des  hayons,  Arch.  mun.  Valen- 
ciennes.). 

Qui  ne  vent  dessus  se  selle,  quatre  de- 
niers doit  a  son  majeur  ;  et  qui  vent  sen 
pain  hors  de  sen  haion,  quatre  deniers 
doit.  (1372,  Ord.,v,  511.) 

Ne  soy  mesler  de  vendre  a  haion,  porter 
ne  eontreporter,  ne  niectre  a  estai  cire.... 
iStat.  des  merc,  xv  s.,  Res.  des  stat., 
p.  7  à  12,  Arch.  mun.  Abbeville.) 

Nul  ne  porra  tenir  en  outre  le  bouticle 
de  sa  maison  ne  avoir  en  cesie  ville  et 
banlieue  plus  d'un  haion  ou  tablette.  (76.) 

Tente  ou  lopette  de  mercier, /taj/on,  ma- 
ïazin.  (Jdn.,  Nomencl.,  p.  183,  éd.  1577.) 

On  appelle  en  Picardie,  dit  Lanrière, 
haion,  la  petite  échope  portative  sou.s  la- 
quelle les  marchands  se  mettent  aux 
foires.  Ce  mot  est  encore  usité  à  Lille  en 
ce  sens. 

Un  artisan,  déclare  Ste-Palaye,  m'a  dit 
qu'en  Artois,  on  disait  hayon  d'une 
avant-porte  qui  se  met  devant  la  porte  des 
maisons  pour  empescher  les  cochons  d'y 
entrer  et  de  manger  les  enfants,  ce  qui  est 
arrivé  quelquefois.  On  voit  dans  plusieurs 
villages  de  la  Champagne  de  ces  sortes 
M'avant-portes,  njais  elles  sont  de  bois  et 
Ichancrées  par  le  haut. 

En  Normandie  (Orne)  on  appelle  encore 
j/iaïon  une  caisse  à  claire-voie  dont  on  se 
f^erl  pour  le  transport  de  beaucoup  d'ob- 
jjets.  Dans  la  vallée  d'yères  on  nomme 
)/'inion  ou  haillon  une  claie  recouverte  de 
jpaille  et  de  branchages,  derrière  laquelle 
Y'  mettent  à  l'abri  les  vachers,  porchers, 
pantoniers,  etc.,  quand  il  pleut. 

2.  HAION,  S.  m.  ? 

Et  resemble  a  haion  de  porc.  (LiUvres 
Jles  pierres,  Richel.  12786,  f»  29».) 

HAiOR,  voir  IIaob. 

HAIPLE,  S.  m.? 

Alabrum,  haiple.  (Gloss.  de  Salins.) 

t.  HAiRE,  s.  f.,  douleur,  angoisse,  af- 
liction,  peine,  tourment,  ennui  : 
'ar  Mahommei,  Tangr(5,  vons  icsics  grande  Iwire/ 
Ir,  vous  gardes  de  mojr  ;  car  bien   me  doit  dcs- 
Iplaire. 
(Chev.  au  ciji/ne,  2.i70S,  Reiff.) 
raonrs  l'asant  qui  maint  amant  fait  haire. 
(Auberon,  995,  Graf.) 
T.  IV. 


Pour  faire  a  l'ome  plus  grant  haire 
Famine  ses  armes  prendoit. 
(Anli-Claiidiams,  Ricliel.  1631,  f  45  t°.) 

Et  s'on  sent  grieflé  ne  haire. 
On  se  doit  souffrir  et  taire. 

(Froiss.,  Poés.,  I,  27.  891,  Scheler.) 

N'a  fors  que  iloel.  painne  cl  haire. 

(ID.,  ib.,  37,  12-21. 1 
Vo  prophète  Merlin, 
Oedes  concluent  pour  vo  mort  et  haire. 
Qui  faussement  a  esté  mis  a  fin. 
(EusT.  Dejch.,  Poh.,  Ricliel.  840,  f°  ô'24''.l 
Biriu  filz,  nous  avons  a  porter 
De  haire  assez. 
{Un  Mir.  de  N.  D.,  de   la  lîlle  du  roy  de  Hongrie, 
T'A.  fr.  au  m.-.â,  p.  S-2(i.) 
Et  vous,  mère  Dieu  del>onnaire, 
Jetteî  me  hors  de  ceste  haire. 

(Mir.  de  N.  D.,  XV,  4.Ï9,  A.  T.) 

Morut  dedens  la  crois  a  paineeta  grie!  haire. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  12.ï,  ap.  Scheler, 
Gloss.  philol.) 
Haro  !  mourir  me  fanlt  a  haire 
De  maie  mort  soudainement. 
iihjst.  de  S.  Crespin,  p.  97,  Dessales  et  Chabaillc.) 
Avant  !  faisons  lui  assez  haire  / 
(ilir.  de  Noire  Dame,  I,  1,  1226,  A.  T.) 

Or  avons  tant  cruppelé 
Que  sommes  venus  a  grant  haire 
Sur  la  montagne  de  Cal\aire. 
(Grebsn,  Misl.  de  la  pass.,  24S62,  G.  Paris.) 

Nul  n'y  (a)  entrera  (en  ménage),  ja  si  chaulx, 
Si  dur,  si  Ie;^'ier,  ne  sy  bauh, 
Qu'il  n'y  ayt  assez  haire. 
{Complaincle  du  nouveau  Marié,  Pots.  fr.  des  xv°  et 
xvi"  s.,  I,  221.) 
Mesnaige  vent  tables  et  bans 
En  mesnaige  aux  petits  enfants 
Qui  sont  asses  de  haire. 

Qh.,  p.  220.) 

Je  lui  faisois  je  ne  sais  quelle  petite 
haire.  (Ber.  de  Verville,  Moy.  de  parv., 
p.  264,  Jacob.) 

2.  HAIRE,  adj.,  malheureux,  pauvre: 

Il  garde    et  voit  Doet    tristre  et  sonppleet   très 

\haire. 

(Doon  de  llaience,  1512,  A.  P.) 

D'autres  pauvres  fats  et  sots   pensoient 

que  leur   histoire  seroit  manque  et  haire, 

si  elle  n'estoit  décorée   et  allongée  d'une 

grand   creue    et   suite  de   mots.   (Brant., 

Rodomont.  espaign.,  t.  Il,  p.  39,  Buchon.) 

3.  HAIRE,  interj.,  haro  ! 
Mieux  eut  valu  la  hayre 
Pourter  pour  voz  harnoys 
Que  crier  :  haire,  haire. 
Et  mourir  aoubz  voz  boys. 

't.'ilî'i,  2"  chans.  snr  la  hataille  de  Haritjnan,  ap. 
Icr.  de  Lincy,  Ch.  hisl.  fr.,  II,  62.) 
Tu  estois  la  retraitte  de  mon  peuple,  et 
tu  cries  :  Haire,  haire,  après  ceux  qui  ve- 
noycnt  se  cacher  sous  ton  ombre.  (CalV., 
Serm.  s.  le  Deuter.,  p.  778'%  éd.  1567.) 

4.  iiAiRE,  s.  f.,  coquille,  écaille  ; 

Et  la  (I.  une  ?)  femme  meismes  ot  une  pollie  vairo 
Qui  avoit  des  ponchins  issus  hors  de  la  haire. 
(Jeh.  nES  Preis,  Geslede  Liège,  31072,  ap.  .Scheler, 

Gloss.  philol.) 
Que  rins  ne  vient  a  IIiiv  qui  valhe  une  haire. 
(Id.,  ib.,  p.  07.) 

5.  HAIRE,  voir  IIerre. 

HAIREDITABLEMENT,  VOir  llKHEDITA- 
BLEMENT. 


MAIRIE,  S.  f.,  tournient,  ennui  : 

Or  li  faisons  assez  hoirie. 
(Miracles  de  Noire  Dame,  i,  1,  12.')3,  A,  T.) 

UAiniER,  voir  Haeieb. 

HAIUIZONER,  V.  a.  ? 

Les  arches  et  avant  becz  des  quelz  pontz, 
auparavant  et  aux  deux  cousiez  des  dictes 
voustez,  seront  faictz  de  taille  brochée,  et 
hairizonez  de  chaux  et  de  sable  desdiz 
deux  coustez.  (1S31,  Marché  p.  la  constr. 
d'un  pont  d  Craon,  Chartrier  de  Thouars, 
Arch.  M.-et-L.) 

iiAiRONNER,  V.  n.,  prendre  un  héron  : 
Qui  veult   faire   son  faulcon  haironner, 
c'est  qu'il  prenne  hairon,  il  luy  fault  deux 
choses.  {Modus,  f»  86  v°,  Blaze.) 

HAisciE,  voir  Haschiee. 

HAiSE,  haize,  aisse,  hese,  heze,  s.  f , 
barrière,  clôture  faite  avec  des  branches 
entrelacées,  et  servant  ^  fermer  les 
cours  des  métairies,  les  jardins,  les  che- 
mins particuliers  : 

Si  vint  a  son  chaste]  tout  droit 
Ou  sa  maisnie  l'atendoit 
Qui  assez  avoit  grant  mesesc. 
lienars  i  entre  par  la  hese. 

(Renan,  br.  III,  149,  Martin.; 
De  la  granche  ist  par  une  hese. 

(Ib.,  br.  IV,  140.) 
Atant  es  vos  Brun  a  la  hese. 

{Ib.,  br.  1,  490.) 
Et  Rosel  a  overt  la  hese 
Qui  fu  fermée  a  un  baston. 

(/*.,  23382.) 
Ouvers  fu  li  bais  de  la  liaise. 
{Ib.,    Suppl.,  var.  des   v.    22022-24344,  p.  281, 
Chabaille.) 

Mais  onques  n'en  passa  la  haise. 
tDu  l'resire  e' on  porte,  44,  ap.  Montaiglon  et  Ray- 
iiaud,  l'abl.,  IV,  3.) 

Ez  vous  le  vilain  qui  baaille 
Et  de  famine  ot  de  mcsaise  ; 
Cele  li  corl  ouvrir  la  haise. 
{Du   Villain    de  Ilaillrul,    ap.   Jub.,    Nouv.  liée., 

I,  313.) 

Por  refaire  haises  as  gardins  du  mares 
por  les  cers  et  les  dains  qui  depechoient 
les  entes  et  les  arbrisiaus.  (1304,  Trav. 
aux  chat,  des  C.  d'Art.,  Arch.  KK  393, 
f  16.) 

Refaire  haises  pour  l'uis.  (Ib.) 
Por  faire  une  aisse  tonte  noeve  au  molin 
et  por   refaire   le  fer   au  point  de  Vaisse. 
{Ih.,  f»21.) 

Avoir  li  font  toutes  ses  aises, 
Au  devant  de  lui  mctent  haises 
Afin  qu'on  ne  le  pnist  hapcr. 
(Fnoiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f  424  r»;  Scheler, 

II,  221,  48.) 

Somme  au  dit  Huguenot  Sapperoche 
ouvrant  a  faire  le  heze  de  le  barrière  de  le 
porte  de  le  gaiolle.  (1415- 1416,  Registre  des 
receptes  et  mises  de  Doulogne-sur-Mer, 
p.  215,  Ed.  Dupont.) 

Ladite  Marguerite  avoit  fait  faire  une 
haise  d'espines  pour  la  défense  d'un  jar- 
din. (1419,  Arch.  JJ  171,  f  14  r°.) 

Une  haize  de  fer  pcs.  .vu.  1.  mise  au 
haisin  des  murs  entre  le  porte  de  S.  Pry, 
etc.  {Compte  de  1476,  Béthune,  ap.  La 
Kons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Un  chemin   sentier,  qui  est  appelé  une 


U)i 


H  M 


seule,  qui  se  peut  clore  el  ouvrir  d'une 
haise,  doit  contenir  de  largeur  cinq  pieds. 
(Coût,  de  Boulenois,  cxlix,  Nouv.   Coût. 

gén,,  I,  ag''. 

—  T.  de  blason  : 

El  estoit  la  devise  en  la  bannière  sus 
l'eslaDdarl  d'une  haise  d'or  assize  sus  une 
cbampaisue  de  gheules.  (Froiss.,  Chron., 
Richel.  2646,  f  83'.) 

Une  haise  d'argent  armoyee.  {1441,  Va- 
leuciennes,  ap.  La  Fous,  GlOfS.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Côtes-du-Nord,  haiche,  claire-voie,  bar- 
rière qui  donne  passage  à  travers  une 
baie. 

UAISIE,  voir  llASCHIEB. 

BAisiN,  hasin,  s.  «i.,  barrière,  pieux 
servant  à  faire  une  barrière  : 

Pour  hasin  et  costeres  d'un  volant  de 
niolin  .xn.  s.  (1346,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Hem  paiiet  a  le  baye  pour  haisin  avoec 
kesteres  pour  le  mofin  .vil.  solz.  (1338, 
Compl.  de  la  fabrig.  de  St  Pierre  de  Lille, 
ap.  Duc,  Haisellus.) 

.1.  cent  de  haisin  .1.  escut.  (13c9,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

m.  quarterons  de  haisin  .xxxvi.  gros. 
(1360,  ib.) 

Une  haize  de  fer  pes.  .vil.  1.  mise  au 
haisin  des  murs  entre  le  porte  de  S.  Pry, 
etc.  {Compte  de  1476,  Béthune,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

MAISON,  s.  11).,  étal  : 

Comme  icellui  mercier  eustlevé  ou  dre- 
cié  un  haison  ou  estai  en  la  place  de  la 
ditte  ville  de  Bailleul.  (1407,  Arch.  JJ  161, 
pièce  379.) 

Cf.  Haion. 

BAISSÉ,  part,  passé,  orné,  garni  : 
De  trente  si.K  heaulmes  qui   y  venoient 
n'y  avoil  nul  qui  ne  fust  haissé  de  soie,  de 
veloux,     de    drap    d'or.     (<î.    (;hastei.L., 
Chron.,  III,  309,  Kerv.) 

ii.MSSEiR,  S.  m.,  celui  qui  hait  : 
H<Usseur  de  songes.  (G.  BoccHET,Se>-ee.<;, 
III,  146,  Uoybet.) 

UAississiN,  voir  Assassin. 

iiAisTAXT,  voir  Hastast. 

iiAisTER,  voir  Hastier. 

iiaistié,  voir  IIaitié. 

HAISTIF,  voir  Hastif. 

iiAisTRiERE,  s.f.,  lieu  planté  de  bètres, 
pépinière  de  hêtres  : 

Pépinières,  chesnotiercs,  haistrieres,oa\- 
raieres,  cl  autres  jeunes  arbres  provenus 
de  plant  ou  de  semence  el  tenus  en  réser- 
voir pour  estre  transplanté  suyvent  les 
fonds.  {Cousl.  du  Duché  de  Xorm.,  Coût, 
gén.,  I,  10Î5,  éd.  1633.) 

HAIT,  hayl,  heil,haicl,  hel,  ail,  el,  s.  m.^ 
joie,  plaisir,  gré,  allégresse  : 

Goit  les  fort  od  mull  dace  hail. 

(S.  Branian,  CG9,  .Michel.  ) 
Nen  ourenl  pas  tel  hait  en  l'ost,  ne  hier. 


H.\I 

ne  avant  hier.  (Rois,  p.  15,  Ler.  deLincy.) 
Lat.,  Non  enini  fuiltanta  exultatio. 

Dures  noveles  li  sunt  porté, 
Dunt  rel  Ml  esl  triibli!. 
(Contin.  du  Brut  de  ll'ncf,  .ip.  .Michel.  Chron. 
anglo-Horm.,  I,  "0.^ 

Pur  vostre  raorl 
N'aurai  jamais  pur  rien  confort. 
Joie  ne  hail  ne  nul  déduit. 

(Trislau,  III,  79,  Michel.) 

E  rresse  en  ben,  en  joie  e  en  hfl. 

Cbardry,  Pelil  Plet,  1  751,  K."h.^ 

Ne  vivons  pas  a  si  grant  hail 
Cooi  cil  povres  la  dedens  fait. 
(C.  DE  Cambrai.  Barlaam,  p.  91,  P.  Mejer  1 
Tout  celui  jour  (»  en  bon  hail. 

(Coiiei,  2418,  Crapelet.) 

Et  quant  Fedris  le  voit,  moult  ly  quey  ly  hais. 
(II.  Capel,  2G09,  A.  I>.) 
Si  l'un  s'en  rit,  si  l'autre  est  a  son  hait. 
(ta,.  Mar.,  Episl.  à  la  Damais,  nri/ligeiile,  éi. 
1731.) 

—  Envie,  souhait,  désir  : 

De  moi  servir  vos  \M  toz  jorz  en  hail. 
{Aleschans,  1221.  Jonck.,  Guill.  d'Or.^ 

De  vin  boire  a  perdu  le  hail  (l'avare) 
Tresdont  qu'il  voit  c'on  li  veut  vendre. 
(  l'frj  de  le  morl.  Richel.  373.  f  312».) 
Car  quant  personne  est  acomplie 
Des  biens  mondains  a  son  sonhet. 
De  le  servir  (Cupidon)  a  meilleur  het. 
ÙUCBAzn,  Dancr  au.T  Avril!!.,   p.  118,  éd.  1748.  i 

—  .4  son  hail,  à  son  gré,  à  son  plaisir,  à 
sa  guise  : 

Le  vent  lui  estoit  si  a  poinct,  comme  a 
son  hail.  (Froiss.,  Chron.,  liv.  III,  p.  315, 
éd.  1559.) 

Je  vous  vneil  lyer  a  mon  hait. 
(Mnsl.  de  S.  Crespin,  p.  130,  Dessales  et  Cha- 
baille.) 

Il  est  bien  heureu.v  qui  a  toul. 
Car  il  a  le  vent  a  son  het.  » 

< Farce  de    Toul,    Rien    el   Chasciin,  Xw.  Th.    Ii., 
m,  199.) 

J'ai  esté  sept  fois  mariée  ;  mais,  ce  non- 
obstant, se  le  .VIII'.  me  venoit  et  il  estoit 
a  mon  het,  aincoires  y  entenderoie  volen- 
tiers.  {Evang.  des  Quenouill.,  p.  74,  Bibl. 
elz.) 

Certes,  dist  Berte,  de  marier  ne  uie 
parlez,  s'il  n'estoit  bien  a  mon  hait.  (/(/., 
p.  139.) 

—  11  signifiait  aussi  disposition,  hu- 
meur, caractère  ; 

Marote,  je  sui  de  bon  hail 
Kt  garis,  puis  que  je  le  voi. 
(A.  DE  LA  Halle,  li  Gieus  de  Rotin  et  de  Marion, 
Coussemaker,  p.  379.) 

Meint  houine  est  de  tel  hait 
Ke  quant  ankcs  li  faut 
Chose  ki  li  desplaise, 
Lorcs  jure  et  rejure. 
Et  s'avoc  et  parjure, 
Manace  et  remanace. 
(Les  Prorerbes  del   Vilain,  ap.  Ler.  do  Lincv, 
Pror.,  p.  461.) 

La  chamberiere,  qui  fut  belle, 
Kine,  franche,  ferme,  et  de  hait 
Pour  faire  saillir  eslincelle 
D'ung  caillou. 
(CoouiLL..  Droitz  nouv..    1°  p.,  de  Jure   natarali, 
;        1,51,  Bibl.  el/.) 


AI 


—  Hait  est  quelquefois  synonyme  de 
courage,  ardeur  ; 

....  N'a  eus  ne  vail 
Nus  qui  lor  dunt  confort  ne  hait. 
(Ben..  D.de  Norm.,  II,  32510,  Michel.) 
.Se  j'ayme  et  sers  la  belle  de  b>n  haicl. 
M'en  devez  vous  tenir  ne  vil  ne  sot? 
(ViLLOK,  Grant  Test.,  Bail,  delà  grosse  Margot, 
Jouaust,  p.  102.) 

Que  moy  et  mes  gens  sommes  prest 
De  assaillir  de  très  bon  hail 
Mes  anemis,  soit  loin^  ou  près. 
(.Misl.  du  siège  d'Orl.,  15845,  Guessard.) 
Il  (un  cerf)   est  fier  et  de    peu  de  AaJI. 
c'i'st  a  dire,  de  méchante  nature.  (Perce- 
forest,  vol.  V,  f»  100^  éd.  1528.) 

Assaillons  les  de  bon  hait.  (Ib.,  vol.  IV, 
f°32".) 

Dames  lassées  par  hait  de  courre.  (G. 
Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III, 
12,  Buchon.) 

Quant  Flamens  les  apperceurent,  il- 
chargèrent  sus  de  boa  liait.  (.1.  Molinkt, 
Chron.,  ch.  liv,  Buchon.) 

Ne  sçay  s'il  estoit  jacobin, 
Cordelier,  augustin  ou  carme, 
.Mais  je  vous  jure,  sur  mon  ame. 
Qu'il  le  faisoit  de  très  bon  hayt. 
(La  Confess.  de  «argot.  Ane. Th.  Ir.,  1,  372.) 

Venez  et  allons  de  bon  hayt 
A  Instruction,  que  je  voy. 
(Moral,  des  Enfans  de  Maintenant,  Ane.  Th.  fi  , 
III,  12.) 

0  le  bon  mot,  sur  ma  l'oy  je  m'en  ry 
D'aussi  bon  hait  comme  je  feiz  a  l'heure. 
(Crétin,  Chants  roij.,  t"  175  t\  éd.  1527.) 

Le  repas  finy  Pantagruel  pria  un  cha^• 
cun  soy  mettre  en  office  et.debvoir  poiii 
reparer  le  briz.  Ce  que  feirent,  et  de  bon 
hayt.  (Rab.,  I.  IV,  c.  25,  éd.  1552.) 

—  De  hait,  d'une  manière  alerte,  de  plein 
gré,  de  bon  cœur,  avec  ardeur,  ave^ 
promptitude,  vivement  : 

Li  mil  François  qui  sont  armé 
Et  oui  le  jor  le  camp  gardé 
Poignent  de  het  as  Sarasius. 

(Parlon.,  3167,  Crapelet.) 
Commencèrent  a  jouster  et   courir  lu 
contre   l'autre    de   bon    het.   (Monstrel 
Chron.,  I,  246,  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 
Dancer  df  hait  dessoubz  buyssons  et  treilles. 
tSouhailz  du  monde,  p.  8,  ap.  Michel,  Poés.  folk 

Volluntiers,  je  labonreroye 
D'accort,  de  haicl,  sans  estriver. 
iChanson  norm.,  p.  163,  édit.    L.  du  Bois.) 

Veuillez  vous  y  porter  de  het. 
Que  les  Françoys  en  ait  louenge. 
(Proph.  de  Ch.  Ylll,  p.  28,  La  Grange.) 

Vous  vivant  joyeulx,  guaillard,  de  httyl 
je  ne  seray  riche  que  trop.  (Rab.,  III,  - 
éd.  1552.) 

Et  maistre  Pierre  eschappe  de  hait,  qn 
estoit  un  peu  mieux  en  équipage  que  !• 
jour  de  devant.  (Des  Per.,  Kouv.,  XXV,  L 
Monnoye.) 

Le  preux  roy  d'Espagne  voudroit  avon 
perdu  ses  royaumes  de  Naples,  Portugal  >■' 
Navarre,  voire  son  duché  de  Milan,  et  '• 
comté  de  Roussillon,  et  tous  les  droite 
qu'il  a  aux  Pays-Bas,  que  les  Estais  lu 
gardent,  et  que  tous  les  François  lusseu 
bons  catholiques,  et  voulussent  volonlai 
rement  et  de  hait  recevoir  ses  garnisou: 
avec  la  saincte  Inquisition.  (Sat.  Uin.l 
Har.  de  Pelv.)  | 


MAI 

—  A  hait,  d  grant  hait,  promptement, 
avec  ardeur,  gaillardement,  vif;oureusc- 
ment  : 

Brochent  ail  ait  pur  le  plus  tost  aler. 

{Roi.,  1181,  Millier. I 
Laiehent  lor  reisaes,  brochent  amdai  a  ail. 

(Ib.,  1381J 
ruignent  ai  ail  (ait  li  baron  de  France. 

(/*.,  1841.1 
Lascent  les  resnes  a  lur  cevals  lurani, 
Brochent  a  ait. 

(/*.,  3349.) 
Brochent  ad  ait,  lar  ccvals  lotissent  curre. 

ail.,  3S41.) 
Tels  qaatre  cols  le  fiert  u  set 
Dont  il  ruiJe  le  sanc  a  et. 

(Bes.,  Traies,  Kichel.  37j,  f  lOl'.) 
.4  heit  gniei  vos  chevaliers. 

(Id.,  i*.,  7821,   Joly.) 
Al  muster  a  joie  le  menèrent 
Kt  a  Cantcrbiri  s'en  alerent 
.1  irant  hail. 
Vie  des.  Thom.  de  Canlcrb.,  364,  Michel,  l).  de 
Nom.,  t.  III.  1 

El  Karles  s'en  revint  a  hail. 

(MoosK.,  Chnm.,  4713,  Heitl'.j 

Poigncnl  a  hel  as  Sarrazins. 

{Paricn.,  Richcl.   1915-2,  f»  137».) 
I      Gnenchissent  cil  delors  a  hait. 

i/*.,  f  l.ïS^) 

Quant  li  termes  fu  Irespassez 

Qu'il  fa  gariz  et  repassez 
I      Sis'an  ala  clamer  a  cort, 
!      Mais  il  n'i  et  ne  lonc  ne  cort 
I     Qu'il  ne  deist  Irestot  a  hait. 
\ieConnebm,  297,  Méon,  JVo«i'.  Rec,  I,  122.) 

\Hail,  pour  plaisir,  se  dit  encore  dans  le 
ppl  des  Côtes-du-Nord  :  avoir  du  hait, 
pndre  dn  hail  (Pays  de  Quintin). 

HAITAURE,  voir  AlTOIRE. 

ii.viTEMENT,  S.  m.,  plaisir,  contente- 
;ent  : 
j    Sire,  fait  il,  cl  me  disoit 

Que  m'amie  por  moi  raoroil,  j 

Et  faisoit  sovcnt  l'aus  bries  faire 

Por  moi  a  hailement  atraire  : 

Se  mes  bailloit  de  par  m'amie 

Od  paroles  de  druerie. 
I    Se  de  moi  n'eust  conroi  pris 
I    Je  ne  fusce  ne  mie  vis, 
I    Rendue  m'a  vie  et  santé. 
]  U'arton.,  10031,  Crapelel.) 

Bêle  por  vostr  c  hailement 

Que  Diens  par  tans  le  vos  envoit. 

(C.  de  Palrrme,  Ars.  3319,  f  88  r".) 

j—  Cœur,  courage . 

I    Hailement  pernez  e  confort 

Que  ci  prendra  bien  \oslre  sort. 
I       (B«r(.,  D.  de  Norm.,  I!,  1869,  Michel.; 

jllAITEREL,   voir  HaTEREL. 

AiTiÉ.ailie,  haitiel,  hayUé,hetié,  haiclié, 
'hé,  heclyé,  hellié,   hestié,  haité,  haijté, 
t'e,  adj.,  bien  portant  : 
Kt  voire  raere,  que  fait  ele,  Aelis  * 
1  Ole  est  /ia;,e,  dame,  la  Deu  merci. 

(Les  loh.,  ras.  Montp.,  t"  91\) 
Des  qu'en  France  fu  repairiez, 
J*8  fa  puis  jor  sains  ne  hailiei. 
IBb».,  d.  de  Norm.,  II,  20166,  Michel.) 


IIM 

Quanl  eurent  le  mur  depecié. 
Trouvèrent  le  sain  et  hettic. 

(SI  Graal,  1693,  Michel,  i 

Qu'il  vit  et  vient  sains  et  hetiez. 
CChrest.,    Chevalier   de     la    charrette,    p.    119, 
Tarbc.) 

Tût  sain,  tôt  vi  et  tôt  aillé. 
(Rible  de  Ilugiie  de  Berzi,  Brit.  Mus.  Add.  l.S60fi, 
P  105=.) 

.1.  mesaigct  noncier  le  cort 
Dolopathos,  et  dit  k'il  aille 
Contre  son  lil,  ki  vient  sanz  faille 
Sainz  et  héliez  et  lieement. 

(Dolop.,  iSi3,  Bihl.  elz.) 
Tant  me  peiiai 
Q'a  son  ostel  la  ramenai 
Et  son  anfant  sain  et  hailict. 

{Ib.,  8888.) 
Nostre  emperere  fu  mult  joians  et  liez 
Por  ses  barons,  quant  il  les  vit  hailiez. 

{niinel,  1916,  A.  P.) 


HAI 


403 


Et  lor  roiinde  qu'il  est  sains    et 
et  aaise.  {Artur,  ms.  Grenoble  378,  f<'24''.) 

Il  estoit  bien  sans  et  haities.  {(li):  le 
Court.,  Val.  Chr.  loOl,  f°  46''.) 

Li  cors  se  leva  sus,  et  fu  toz  aitiez  et 
toz  saius.  (Maurice  ,  Serm.  ,  Richel. 
24838,  f»  128  r».) 

Et  ke  tu  li  aportes  boines  nouvielles  de 
sa  fille,  ki  est  sainne  et  haiiie.  (Flore  et  la 
Bielle  Jehané ,  Nouv.  fr.  du  xni°  s., 
p.  141.) 

Le  grant  jor  dou  jugement,  tandis  come 
il  est  saius  et  hetiez.  (Chron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f"  94^) 

U  s'en  repairait  a  grant  joie  sains  et 
hailiez.  (Ib.,  ("  90''.) 

Celz  qe  sain  et  aities  estoient.  (  Vot/.  de 
Marc  Pal,  c.  r.,\cvin.  Roux.)  Impr.,  aides. 

La  dame  prist  a  demander  : 
Sire,  aves  vous  le  corps  hailié  .' 
Estes  vous  en  nul  lieu  blecbié  '- 

(Couci,  1484,  Crapelel. ;i 

Quant  la  pucelle  vit  l'essue 
Du  dragon  dont  elle  fut  yssue 
Toute  heslie  et  toute  saine. 
{Lrg.  en  vers  de   Ste  Marg.,  Biblioph.   belge,  IV, 
12.) 

Il  me  demanda  se  la  royne  et  les  enfants 
estoient  haities.  (JoiNV.,  Hist.  de  St  Louis, 
p.  186,  Michel.) 

Haitié  de  cors  et  de  sain  entendement. 
(1310-1320,  Cart.  de  Flines,  ccccxv,  p.  828, 
llautctPur.) 

Aiguë  qu'on  appelle  aiguë  rose. 
Qui  est  bonne  pour  les  helies 
Et  necess:iire  aux  desheties. 
(Fboiss.,  Poés.,  II,  239,  I3i,  Scheler.) 

Li  princes  de  Galles,  qui  adonc  n'estoit 
mies  bien  helies,  entendi  que  ses  pays  se 
perdoit  enssi.  (In.,  Chron.,  VII,  412,  Luce, 
ms.  Amiens.) 

Quant  il  «stoit  sain  et  hectié.  (Monstre- 
i.ET,  Chron.,  I,  44,  Soc.  de  l'II.  de  Fr.) 

Or  en  soit  li  bons  Diex  loez, 

(j'uant  je  vous  ay  sain  et  hailié 

Hors  de  nostre  chambre  sachié. 

(.)/(>.  de  Noire  Dame,  I,  4,  1033,  A.    1.) 

A  Dieu  vous  comment 
Qui  vous  remaint  sain  et  helié. 
{La  ^aliv.  .V.  S.  J.-l..,  Jub.,  Mijsl.,  II,  11.1 

ICslez  vous  sain  et  bien  hailié .' 


(Ib: 


:>\.) 


Je  n'ay  pied  no  membre  retraict  ; 
Si  suis  sain  et  haictié  et  droit. 
(Débat,  de  Xal.  et    de    Jeim.,  Pais.  fr.  des  xv' el 
xvi«  s.,  III,  89.) 
.le  sçay  bien  le  lieu  et  la  terre 
Dont  il  yssit  haylé  ei  sain. 
(Sermon  joijeuir  de  la    vie  S.  Oiignon,    Poés.    fr. 
des  xv*  et  XVI*  s.,  I,  205.) 

Sain  et  hecti/l  (D'Auton,  Chron.,  Richel. 
S08I,  (o  7  V».) 

—  Au  sens  moral,  gai,  content,  allègre, 
rempli  d'ardeur,  déterminé  : 

Por  la  grant  goie  a  tout  le  cucr  hatié. 
{R.  de  Cambrai,  liichel.  2493,  f°  48  v».) 
i;n  riant  li  a  dit  :  Dune  n'estes  vus  Imitiez  ? 
(Wace,  Roii.  2'  p.,  2737,  Andresen.) 
Merveilles  par  s'en  fait  hailei  : 
Des  or  est  mult  joins  e  liez. 

(Ben.,  d.  de  Norm.,  Il,  1641,  Michel.) 
Défini  aidier  se  flst  hailié. 

(Brut,  ms.  Munich,  3432,  Voll  o.) 
Quant  nos    sommes   jai   si    haitiet  per 
panse  ke  nos   restons  encontre   les   vices 
ki  nos  asaillent.  (Greg.  pap.  Ilom.,  p.  120, 
Hofmann.)  Lat.,  sanali. 

Tant  comme  dure  le  creissant 

Sunt  il  moult  helié  et  joiant. 
(GuiLL.iujiE,  Bestiaire  divin,  1879,   llippeaii.) 

Mult  estoit  de  queor  haité 

Ke  de  ses  enemis  fu  vengé. 
(Contin.    du  Brul  de    Wace,    ap.    Michel,  Chron. 
Angl.  Norm.,  I,  69.1 

.la  n'aura  mais  le  cuer  hailié. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  î"  51'.) 
Dont  veres  venir  liemicrs. 
Et  chiens  gentils  et  bons  lévriers  : 
Ja  ne  veres  miols  afaities. 
Ne  de  lor  mestier  plus  haities. 

(l'arton  ,  1791,  Crapelel.) 

—  iVvec  un  nom  de  chose  : 

Combien  que  je  cuide  fermement  que 
avez  maintenant  nette  pensée,  couraige 
haytié.  (Louis  XI,  ?iouv.,  c,  Jacob.) 

Wallon,  haili,  adj  ,  sain,  salubre,  sa- 
lutaire. —  Fig.  C'est  on  haiti  govion  : 
c'est  un  fin  merle,  un  adroit  compère 
un  fin  matois,  un  rusé  coquin,  un  maître 
fourbe.  Il  se  dit  de  certaines  choses  en 
bon  état.  —  On  haili  soùml  :  une  poutre 
bien  saine.  (Remacle,  Dicl.  toalton.) 

UAiTiEMENT,  heitiemeiit,  -  ant,  adv., 
gaiement,  allègrement,  gaillardement,  en 
bonne  disposition  de  santé  et  d'humeur, 
à  souhait  ; 

Et  cil  s'en  vont  hailiemenl. 

(S.  Brandan,  Ars.  3516,  f  lO^"".) 

Or  covienl  il  kc  nos  tôt  a  fait  faciens 
haitiement  et  par  deleit,  car  celui  qui  hai- 
liement  donet  aimmet  Deus.  (S.  Bern., 
.Serm.,  p.  540, Ler.  de  Lincy.) 

El  menga  mont  hailiement.  (S.  Graal, 
Vat.  Chr.  1687,  f»  99».) 

S.  Martin  respondi  moult  haitiemant  que 
oQcques  n'avoil  esté  tant  seurs  comme  il 
estoit  ores.  {Vie  et  mir.  déplus,  s.  confess., 
.\laz.  568,  ^52».) 

Anthoniue  li  respondi  liaitiement  et  de 
haliegre  chiere.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  K''.) 

Li  rois  parla  a  la  roine  et  dist  moutAoî- 
tiement  que  ele  requist  ce  que  ele  voloft, 


4n\ 


MAI 


quariIe$toit  apareillies  don  faire .{Eslories 
Rogier,  nichel.  Î0125.  f  219''.) 

Or  ne  faiclei  pas  le  malade. 

Ein8  rejpondes  heififmnl.  | 

(G.  Hàcb..  Po^s..  nichel.  92Î1,  f»  56'.)         | 

Hilariter,  haitiement.  [Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

H\iTiER,  haijlier,  haiter,haicter,  haitter, 
heiUr.  hetier,  helter,  heter,  aitier,  verbe. 

—  Aot.,  mettre  en  bonne  santé,  guérir 
donner  de  la  force,  de  l'ardeur  à  :  i 

Si  rcunforlad  e  haitad  en  Deu.  (Rois, 
p.  91,  Ler.  de  Lincy.) 

Dame,  sachies 
Qne  lempremeot  sera  hfties. 
El  qoe  il  Tons  Tenra  Tcir. 

(CowTi,  Î9I9,  Crapelet.) 

—  Neutr.,  faire  plaisir  : 
F.  mat  li  AW/j  pins  le  lia 

Ke  meinl  riche  harae  son  riche  fiu. 

iChardbt,  l'élit  Plel,  75,  Koch.) 
Qaer  combien  qu'il  m'eit  raout  heiiè 
Que  plaseors  en  aient  traitié. 
Si  est  ce  par  mos  si  prolis 
Que  les  fins  amonros  jolis 
>e  pueent  pis  briemenl  entendre. 

(Clé  i' amour,  f.  4,  Tross  ) 

.\dani,  amis,  a  moy  enten 

Et  «y  te  lieve  ysnellement. 

Car  dormy  as  trop  lonsaemcnt. 

Pren  ceste  lararac  qne  j  ay  faite. 

Car  je  sçay  bien  qu'elle  te  hele. 
(Ratrr.  Helre  Seigneur,  Job.,  .Wys(.,ll,  319.) 

ne  ce  ne  faites  a  reprendre, 

Chiersire,  puis  qu'elle  tous  haitle. 
(J/ir.  ie  2V.  0.  '/  de  Haalheiiek,  p.  111,  Laoglois.) 

Je  TOUS  prometz  que  bien  me  hailte 

Voslre  maintien,  ma  chero  dame. 
iVoraUlé  des  Enfans  de  Uainlenanl,  .\nc.  Th.  fr., 

m,  a.) 

Or  emprunter  du  gros  cl  du  menu 
Depuis  troys  ans  de  fait  m'a  convenu 
Poar  ung  procès  qui  puieres  ne  me  haiele. 
(R.  DE  CoLLERïE,  Itondeaux,  Lxvm,  BiW.  elz.) 

Votre  ouvraifc'e  1res  bien  rao  hailte. 

Mais  qo'alliei  tout  doulcctteraent 

A  ce  premier  commencement, 

pourceqoe  je  suis  trop  jeunclte. 
(PelU  Trailf  eonleitant  ea  soij  la  fleur  de  toute 
joyeuselé,  in-l6.  Paris  1510.) 
La  partie  qui  plus  leurs  haijle.  (Rab.,  III, 
18,  éd.  1551) 

ffaiJers'employaitencoreaudix-seplième 
siècle  comme  terme  de  mer  : 

Si  une  nef  est  en  b.lvre,  et  elle  demeure 
pour  attendre  son  fret  et  son  temps,  quand 
vient  à  son  depart.le  maistre  doit  prendre 
conseil  avec  ses  compagnons, et  leur  dire: 
Seipneurs,  que  vous  fcaile  ce  tPinpf,  que 
vous  semble  de  ce  temps.  (Les  Us  et  Cou- 
tumes de  la  mer,  p.  11,  llouen,  1671.) 

—  Impers.  : 

El  moul  me  plalsl  el  bien  nie  liailr 
Que  moul  grant  honeur  m'avei  faite. 

(Pua.  ne  nem,  Jean  el  Btondr,  423,  Bordier, 
p.  îiO.) 

Jehannin.  biau  DU!  s'il  te  Ailif/'', 

A  l'oslel  me  convoieras. 

(3/ir.  de  S.  Jean  Chri/s.,  Î03,  Wahlund.) 

Venei  vous  eol,  puisqo'au  roy  haitle. 

(Cn  Mir.  de  S.-l>.,  de  li  lille  du  roy  de  Hongrie, 
Tk.  fr.  au  m.  d.,  p.  M').) 


11. \L 

Allons  a  Orléans,  s'i  vous  haiele. 
(Mist.  du  siège  d'Orl.,  SiU,  Guessard.1 

Ja  n'arresti'ray  tant  nf  quunt 
A  y  nier  puis  qui  luy  hailte. 
(Uisl.  de  SI  Cresp.  et  SI  Crespiniea,  p.  157,  Dcs- 
salloselCIiabaiUc.) 

Vous  .autres,  dilles,  s'il  vous  haile. 
Vos  noms  el  vous  venez  offrir. 

{Farce  des  Patles-Ouaintcs.) 

—  Aet.,  faire  bonne  chère,  bon  accueil 
il,  caresser,  réjouir  : 

Son  bon  boste  doit  on  hailier.(Prov.du 
XV'  s.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

—  Rén  ,  prendre  bon  courage,  prendre 
cœur  : 

.Mais  hors   te  haite  e  guarde    que   seiez 
pruzdum.  {Rois,  p.  227,  Ler.  de  Lincy.) 
Primes  nus  en  poimes  conforter  et  heiler. 
(Garn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513, r'oSv».) 

—  Etre  content  de,  se  contenter  de  : 

Amasse,  amasse,  assemble,  assemble. 
Sans  jamais  de  rien  le  helter. 
(J.-A.  DE  B  VIF,  les  Mimes,  1.  I,  f°  32  r°,éa.  1619.) 

—  Se  haitier  de,  être  allègre  h  faire  une 
chose,  se  hâter  de  la  faire  : 

Et  haitier  soi  de  venir.  {Règle  de  S.  Ben., 
ms.  Sens,  p.  l.SOS  ap.  Ste-Pal.) 

—  Neutr.,  s'amuser  : 

Veoir  la  vent  : 
r.uida  fust  la  on  heler  saoul, 
!S'i  estoit  p:is  dame  Richaut. 
(De  Richaut,  997.   ap.  Méon,    Nouv.  Rec,  I,  69.) 

Haut-Maine,  haiter,  plaire,  réjouir,  con- 
venir. H.-Norin.,  vallée  d'Yères,  haiter, 
encourager,  exciter  :  «  Haite  tes  k'vas,  si 
tu  veux  qu'i  marchent.  »  On  dit  à  Rennes  : 
tes  bannes  te  hé(ent-elles  bien,  pour  signi- 
fier tes  culottes  te  vont-elles  bien?  En 
Bret.,  C6tes-du-Nord  :  «  Ah!  Monsieur,  vous 
vous  haitez  bien  quant  en  nous;  elle  com- 
mence à  sehatter  (5  s'habiller).  >. 

iiAiTOUDEAU,  voir  Hetocdeau. 

HAiz,  S.  m.,  sorte  de  bouclier  : 

Icellui  Anthoine  de  Segalar  ayant  en  sa 

main  ung  fcaiz,  vulgairement  appelle  tavel. 

::1448,  Arch   JJ  184,  pièce  78.) 

1.  iial.vge:,  -  aige,  hall.,  haul.,  s.  m., 
droit  perçu  sur  les  marchandises  mises 
en  vente  à  la  balle  : 

Chascune  charretée  de  pain  qui  vient 
au  samedi  el  murchict  de  Paris,  quex  pains 
que  ce  soit,  venduz  ou  non  venduz,  la 
charretée  doit  .n.  den.  de  hatage.  (Est. 
RoiL.,  Liv.  des  mest.  et  marchand-,  2'  p., 
IX,  1,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Item  pour  les  rentes  en  deniers,  le  ha- 
laige  et  les  autres  choses  appartenanz 
a  lions  en  ladite  ville  de  Saint  Saan  dis 
ot  wit  livres.  (1309,   Arch.  JJ  43,f»  88  vo.) 

Avons  baiUié  en  perpétuité  et  a  heritagi" 
a  touz  jours  a  Pierres  Briefcr,  bourgois  de 
ilarrelleu  et  a  ses  hoirs  la  haule  de  la 
ville  de  Ilarrelleu  haut  et  bas,  el  tout  li' 
haulage  de  la  dite  ville  apiiarleiiaut  a  la- 
dite haule.  (1317,  Arch.  JJ  53,  f»  76  r».1 

Dou  halage  de  Bray  que  Jaquemin  le 
Norrois  tenoit  a  ferme,  .XIIII.  lib.  (1328, 
Compte  (le  O^lart  de  Laigny,  Arch.  KK  3\ 
f'fi  r».) 


H.A.L 

Et  en  icelles  (villes)  fours,  hallages, 
stellages,  ferrages,  rentes  en  argenl.(l384, 
Arch.  adm.  de  la  ville  de  Reims,  III,  601, 
Doc.  inéd.) 

Tous  ceuls  de  ladite  ville  faisant  draps 
ou  faisans  faire  au  signe  et  merq  d'icelle 
drapperie,  seront  lenuz  paier  le  hallage 
anciennement  accouslumé  a  la  drapperie  ; 
lequel  hallage  se  queult  et  assiet  par  les 
boujonùeurs  de  l'année.  (1424,  Ord.,  xui, 
73.) 

Item  les  coustumes,  hallages,  couvers  et 
estallages  avecques  la  jurisdicion  qui  en 
deppendent.  (1426.  Denombr.  du  baill.  de 
Constentin,  Arch.  P  304,  f"  70  v°.) 

—  Droit  de  mesurage.  (Bal  lus,  Suppl.  au 
Vocab.  austras.) 

2.  HALAGE,  -  aige,    s.    m.,  endroit  oii 

l'on  est  exposé  au  hAle  : 

N'ayez  regart  si  j'ay  par  ignorance 
Mal  impetré  ;  corrigiez  le  langaige. 
Considérez  moy  estre  en  un  haiaige. 

(E.  Deschamps,  Poés.,  Ricbel.  840,    f  231'.) 

HALAGRER,  voir  ALEGRER. 

HAL.VGUES,  voir  Alacavs. 

HALBARGAGE,   VOir  llEBBERGAGB. 
HALBERGE,  VOlf  HERBERGE. 
H.ALBERGERIE,  VOir  HERBERGERIE. 
HALCHUR,   VOirALÇOR. 

H.VLCRET,  voir  Halecret. 

1.  HALE,  halle,  haule,  s.  f.,  salle,  salle 
du  conseil  : 

Cisl  doi  eschevin  l'ont  recordee  (cestc 
covenance)  en  pleine  haie  par  devant  es- 
chevins.  (Juin  1256,  Flines,  Arch.  Nord.) 

Eu  le  haule  des  cschevins.  (1310,  Lille. 
Arch.  JJ46,  pièce  150.) 

En  le  haule  des  escbevins.  (1311,  Arch. 
JJ46,  f»78  v».) 

En  la  grant  haie.  (Ib.) 

Joste  la  haule  as  dsssus  dis  religieuse 
(Ch.  de  1326,  Jumièg.,  Arch.  S.-Inf.) 

Pour  Carbon  et  estrain  pris  a  li  que  on 
mist  en  le  halle  dou  conseil.  {Compt.  du 
Massarl,  1348-82,  Arch.  mun.  Valen- 
ciennes.) 

Ayons  fait  convenir   et  assembler  en  le 
haie  de  Tournay  les  jures  eschevins,  mas- 
sars    et  autres    officiers    de  ladicte  ville. 
(1366,  Ord.,  iv.  649.) 
El  que  la  salle 

ne  Dieu  fut  habitacle  et  halle 
De  Sathanas. 
.i.EFRANC,  Champ,  des  Dam.,  .\ri.  3I'21,  f°  IS*' 
Brise  les  gons  des  portes  inferndlcs. 
Puis  délivre  des  ténébreuses  halles 
Le  pouvrc  Adam  el  toute  sa  séquelle. 

(.ides  des  Aposl.,  vol.  Il,  f»  21'',  éd.  1537.) 

Les  inayeurs  et  eschevins  de  la  vil!' 
d'Aire  tiennent  siège  par  trois  jours  en  \« 
semaine  en  leur  halle  que  l'on  nouiiii' 
halle  de  paix.  (Cout.  d'Aire,  Nouv,  Coul 
gén.,  1,  321'.) 

—  llaUe-baiiC,  juridiction  qui,  à  Va 
lencienncs,  jugeait  de  toutes  les  affaire 
de  manufactures,  de  la  qualité  et  de  I; 
dimension  des  toiles,  des  étoffes,  etc.  Oi. 
nommait  un  prévôt  et  des  éahevinsde  1 1 


HAL 


H  AL 


IIAL 


405 


halle  basse,  qui  ressortissaient  du  magis- 
trat. (Hécart,  Dict.  rouchi- franc.) 

2.  HALE,  halle,  harle,  hasle,  s.  m.,  la 
lumière  et  la  chaleur  provenant  des 
rayons  solaires  arrivant  directement;  ce 
qae  nous  appelons  aujourd'hui  soleil  par 
opposition  à  ombre  : 

Toijorz  la  lit  garder  en  chambre, 
Plas  por  peor  que  por  le  hasle. 

(Chbest.,  Cligel,  Holland,  p.   IS.1 
.1.  maotelet  do  noir  ceudc 
Kl  de  vermeil  dedens  foorré, 
Entor  soa  col  moût  tost  lu  mist, 
Ke  harles  mal  n  '  li  fesist. 

{Chef,  as  deiis  e.ip.,  -2671,  Focrster.) 
Mail  a  famé  le  cucr  maable... 
Or  est  sauvage,  or  est  privée. 
Or  veut  pais,  et  or  veut  mellee. 
Or  ne  dit  mot,  et  or  rcpalle  ; 
Or  veut  l'onbre,  et  veut  le  halle. 
Or  veut  repoz,  or  veut  labor. 
{Cmteiiance  da  femmes,  Jnb.,  Nouv.  liée..  Il, 

ni.) 

Cler  fu  le  jour,  gri'veus  le  halle. 
Et  fiers  11  huz,  près  d'Aubemalle 
Ou  les  deus  os  s'eûtre  requièrent 
(GoUBT,  Roij.  lign..  t.   1,  p.  108,  Bucbou.) 
Poi  pensent  a  pluie  n'a  halle. 

(Ib.,  p.  111.) 

Antant  vaudroit  qu'en  an  désert 
Deœourast  an  harle  et  an  vent. 

(Froisç.,  l>ocs.,m,  8-2,11,  Schcler.) 

Levez  ces  cuevrechiefs  plus  hanlt. 
Qui  trop  cucvrent  ces  beauU  visaiges  ; 
De  rieos  ne  servent  telz  u  ubraiges. 
Quant  il  ne  fait  haie  ne  chault. 
(Poés.  de  a.  d'Orléans,  p.  52,  Champollion.) 
Beau  sire  Dex,  et  quant  bevrons  ? 
il  fait  trop  grant  harle  en  cest  estre. 
(Jft'r.  de  Sle  Geneeieir,  Jub.,  Mijst.,  I,  2G7.1 

C'est  boa  a  savoir  que  Bourguignons  se 
trouvèrent  a  ceste  heure  sur  les  champs 
par  ce  beau  harle.  (Moljnist,  Chron.,  ch 
cxtvii,  Buchon.) 

Par  le  hasle,  du  soleil.  (Delorme,  Ar- 
ehit.,  VI,  2,  éd.  1S68.) 

3.  HALE,  hasle,  adj., desséché  : 
Fors  que  pain  noir,  dur  et  hasle. 
Tout  muisi,  et  tout  Ires  sale. 

(RotEBEDF.    Vie  sainte  Elywbel,  11,  17,'i,  Jub.) 

Cf.  Hale  2. 

4.  HALE,    voir  I1.\RE. 

HALEBiE,  voir  Hallebic. 

HALEBRENER,  halUbrener,  albrenner, 
:  albrener,  v.  n.,  aller  h  la  chasse  do  l'hal- 
I  bran  : 

Christophe  La  Chievre,  charpentier, four- 
I  nit  deu.\  nacelles  pour  servir  a  mousei- 
I  ;;aeur  pour  aller  liallebrener  a  la  saisou 
■lui  estant;?  de  Cli.mii[.y.  (1538,  Arcli. 
1  Meuse,  li  1364,  f"  138  r».) 
I  Albrenner,  to  hunl  the  young  wild  duck. 
ifCOTGR.,  éd.  1611.) 

1     Albrener,  chasser   albrens.  (.Monet,  Pa- 
I  rallelle,  llouen  1032.) 

HALECRET,  hallecret,  halcret,  alecret, 
allecret,  alacret,  s.  ni.,  espèce  de  corselet 
léger  dont  on  se  servait  autrefois  dans 
l'infanterie  française  pour  armer  les  pi- 
quiers.  c'est  une   sorte  de  cuirasse  qui 


n'est  pas   i  l'épreuve  des  armes  à  feu. 

(S.WAnv  DES  Bbusl.,  Diet.du  commerce.) 
Mon  bec  de  corbin,  ma  hoguinc, 
Mon  braquomart,  ma  coulevrine, 
Mon  haleeret,  mon  poiguart,  ma  bâche. 

(te  Franc  Arehier  de  Cherré,  Poés.  fr.  de;  xv°  cl 
XVI"  s.,  Xlll,  29.) 

Vestu  d'ung  pourpoint  de  drap  d'or..., 
le  Aoicreidessus.  (D'Auton,  Chron.,  Richel. 
5081,  f°  43  V».) 

Tous  armez  de  leurs  allecrelz.  (Id.,  ib., 
Richel.  5083,  f  81  r».) 

Donner  pour  Dieu,  c'est  ung  fort  alecret 
Pour  batailler  ou  public  ou  secret 
Contre  le  diable,  a  ce  qu'on  le  surmonte. 
(J.  BoocHET,  Triumphes  de  la   noble  Dame, 

f42  v°,  éd.  1536.) 

Les  uns  polissoient  corseletz,  vernis- 
soient  alecrets.  (Rab.,  1.  III,  prol.,  f»  3  v°, 
éd.  1552.) 

Trois  alacretz.  (Invent,  des  arnoijs,  Liv. 
des  serm.,  Arch.  niuo.  .Montauban.) 

Au  lieu  d'un  pourpoint  despouillé. 
Il  vestil  le  fer  enrouillé 
D'un  haleeret  fait  a  la  Suisse. 
(1562,  Chans.  des  Corporiata,  ap.   I.er.  de  I.iiicy, 
Ch.  hist.  fr..  Il,  278.) 

Ne  cesserons  nous  jamais  après  un  si 
long  temps  d'avoir  le  haleeret  sur  le  dos, 
et  ie  pavois  sur  le  bras  1  (Amyot,  Vies, 
i.  Caesar,  éd.  1565.) 

Les  Macédoniens  tenant  leurs  picques 
fermes  a  deux  mains,  en  perçaient  d'outre 
en  outre  ceux  qui  s'approchaient  trop 
d'eux,  sans  que  la  large  ni  le  haleeret 
pussent  résister  a  la  violence  et  fausee  du 
coup  de  pique,  (lo.,  ib.,  Paul  .'Emyl.) 

Avoir  continuellement  le  cul  sur  la  selle, 
le  haleeret  sur  le  dos,  le  casque  en  la 
teste.  (ScLLV,  OEcon.  roy.,  ch.  xxxvili,  .Mi- 
chaud.) 

Hallecret.  C'est  la  couverture  et  armeure 
de  fer,  dont  le  gendarme  et  le  piquier  sont 
armez  par  le  buste  du  corps,  sans  bras- 
sais, ne  fauldieres  :  qu'on  dit  aussi  cor- 
selet ;  parce  qu'il  n'arme  que  le  corps, 
sans  plus.  (NicoT,  Thresor.) 

HALEFERTIEU,  S.  m.  ? 

.le  vis  passer  un  petit  régiment  do  dix 
sept  capussins  espagnols,  pauvres  halefer- 
tiers.  (L'Est.,  itfc'm.,  2»  p.,  p.  536,  Cham- 
pollion.) 

Peut-être  y  a-t-il  du  rapport  entre  ce 
mot  obscur  et  le  normand  halefessier, 
propre  i  rien. 

HAI.EGOUTER,  VOlr  lI.\LIG0TEn. 

HALEiz,  S.  m.,  cri  retentissant  : 
S'en  revient  Oudart  et  sa  site 
Vers  l'autre  inote  desus  dite 
Ou  vaincu  ont  le  poingneiz 
Cil  do  pié,  a  grant  haleiz. 
(GuiART,  Koij.  lign.,  17379,  \V.  et  D.) 

iiALE.voRiN,  S.  m.,  synon.  de  chaussée  : 
Par  la  fortune  et  inundacion  des  yaues  de 
river...  les  halendris  et  chaussieez  de  nos 
inolins  ont  esté  ronpucs  par  grosses  soches 
i-t  trouces  de  saulx  et  d'autre  boys  que  les 
dites  yaues  ont  admenees  et  conduites 
iival  l'yaue  a  l'encoiitre  des  dis  halendris 
(  l  chaussiez.  (1409,  Vente,  Coulomm.,  Arch. 
.M  M  32,  1»  23  r».) 

Halendrins  et  chaucees.  (76.,  f"  3i  v».) 

UAbEOUlN,    voir   llELLEOUIN. 


1.  HALER,  haller,  hasler,  harler,  verbe. 

—  Act.,  brûler,  dessécher  : 

Au  vent  les  ont  halles  (les  cadavres). 

(Chans.  d'Ant.,  v,  55,  P.  Paris.) 
Les  jours  d'esté  sont  trop  longz  et  la 
grant  chaleur  a  tant  haslé  l'assentement 
d'une  si  petite  beste  comme  est  ung  lièvre 
que  jamais  point  par  point  ilz  ne  le  pour- 
roient  trouver.  (Gast.  Feb.,  Maz.  514, 
f»  80\) 

Se  le  lièvre   est  mengié  frais  prins,   la 
char  en  est  plus  tendre,  et  ne  le  convient 
point  laver,  mais  harler  ou  rostiravec  son 
sang.  (Ménagier,  H,  153,  Biblioph.  fr.) 
Car  les  fort  vents  eurent  gorges  hallees. 
(Cl..  Mai;.,  Bail.,  9,  éd.   1596,  p.  268.) 

—  Neutr.,  être  desséclié  : 

Je  sens  ma  trachée  harler. 
Enfer  sui,  si  ne  sçay  parler. 
(J.  LE  Fevre,  mtheolus,  1,  219,  Tricotel.) 

—  Halant,  part,  prés.,  desséchant  : 

Il  fîst 
Grant  vent,  si  ventoit  bise 
Moult  hallens  et  moult  alliée. 
(Bellei'.,  Machab.,  Kichel.  19179,  f  88  r".) 

—  Halé,  part,  passé,  desséché,  sec  : 

Autres!  le  caupa  comme  .i.  baston  halé. 
(Fierabras,  4837,  A.  P.) 

Mon  estomac  est  tout  harlé 
De  ce  qu'ay  longuement  parlé. 
(J.    Lefebvre,    fies»,    de   la    mort,    Richel     99i, 
f  23".) 

Broyez  pain  harlé.  {Ménagier,  II,  199, 
Biblioph.  fr.) 

Aussi  ou  chemin  pouldreux,  ftosii;  et  batu 
n'en  puent  ilz  pas  assentir  comme  es 
autres  lieux.  (Gast.  Feb.,  Maz.  514,  f»  75».) 

Car  ilz  ont  l'estoinacb  halte 
Comme  la  gueuUe  d'ung  four  cbanlt. 
Uctes  des  AposL,  vol.  I,  f»  67'',  éd.  1537.) 

Advis  m'est  que  la  gorge  m'ard 
Tant  est  haslee  du  soleil. 

(;*.,  f  87".) 
Les  campagnes  haslees. 
(U.  Bellead,  Œuv.  port.,  l'Iîmeraude,  éd.  1578.) 

2.  HALER,  haller,  hasler,  harer,  v.  a., 
exciter  un  animal  après  une  proie: 

Lesquelz  chiens  ilz  ont  bien  dois  par 
souvent  mener  aux  champs  et  harer  aux 
loups.  (Christ,  de  Pis.,  Policie,  Ars.2681, 
|IX.) 

Et  commencèrent  a  harer  ou  chassier 
un  chien  que  ilz  avoient  après  et  sur  les 
bestes  dudit  Jacquennin,  et  aussi  sur  son 
chien  qui  les  aidoit  a  garder.  (1403,  Arch. 
JJ  158,  f»  9  r°.) 

Quant  Réconfort  quérir  lui  vien 

Et  cuido  qu'il  lo  doyo  faire, 

Tousjours  me  respont  au  contraire 

Et  me  hare  Relîus,  son  chien  : 

Espoir  ne  inc  fist  oiicques  bien. 
(Poés.  de  Charles    d'OiL,  p.    295,  Chaiiipullion.) 

Et  tout  ainsy  que  je  haloije 

Mes  chiens  après  le  sanglier. 
OI'sl.  du  siège  d'Orl.,  2875,  Guessard.) 
Je  haie  bellement  ujon  chien  après  la  belle, 
.'^i  je  ne  le  halois,  il  iroit  davant  elle 
Au  bord  lui  faire  Cesle,  et  luy  licher  la  main 

Si;achanl  bien  nos  amours 

(J.-.i.  de  Baif,  Eclog.,  \n,  éd.  1573.) 
Alors  Cesarin,  mcu    a  compassion,  frap- 
pant ses  mains  l'une  contre  l'autre  et   sif- 
llant    sourdement  entre    ses    deots,   halla 


406 


IIAI. 


ses  Irois  animaux  contre  ceslc  lourde  et 
furieuse  besle.  (UBiv.,  Facet.  Nmcis  de 
Strap.,  X,  m,  Bibl.  elz.) 

Sire.  loalenlier»  le  feray, 
El  TOI  chiens  loy  hareray.  ^ 

(Vit  dn  maulrais  riche.  Ane.  Th.  fr.,  111.  .bS.) 
Et  >i  »a  mesme  temps  queliine  lonp  se  haiarde 
D'espier  sa  maison,  il  les  »«/-•  sor  lay  (les  chiens) 
Et  reloarneol  Tjincqnenrs.  .     „  ,     ,     j 

iDiesne,  eu  Moy.  d>slaH.   la  pai-T,  Vois.  fr.  des 

xv«  et  wi'  s..  I\,  lî.) 
Il  me  »«;<■  les  chiens  de  ses  mandils  enfers. 
(L'Enfer  if  la  mrre  Cariine,  l'oés.  fr.,  des  w'  et 
XTI*  s.,  111,  30S.) 
S'il  ïient  qnelqoe  malin, 
GrumeleuroQ  Inlin... 
Ilùre  lay  Ion  maslin, 
El  lay  donne  ang  latin. 
r.ompl.  de  Fr.,  Poès.  fr.  des  xt'  et  ivi«  s., 
VIII,  88.) 

Le  Grand  Gredil,  qa'on  dit  le  Iroa, 
Noorrist  chiens  pour  karer  an  lonp.    ^ 
(Oùe.  «w  la  piOM,  Poés.  fr.  des  \v«  el  xvi    s., 
XI,  •Ï9.) 

—  Fig.  : 

Menant  le  peuple  a  leur  plaisir,  et  le 
hallant  comme  un  chien  après  ces  pauvres 
gens.  (L'HospiT.,  Mém.  d  Ch.  I\  s.  la 
guerre  cio.) 

On  les  divisera  entr'eux  (les  princes), 
donnans  des  uiovens  aux  moindres  et  plus 
mal  advisez,  et  leur  promettant  les  charges 
des  autres  plus  grands  el  plus  suftisans, 
et  avec  des  faux  bruits  et  calomnies  on 
lialera  les  peuples  après  eux.  (Du  Vair, 
Harangues,  p.  S7,  éd.  1641.) 

—  Poursuivre,  traquer  : 

Tant  ay  forl  le  sanglier  haré. 
Et  sani  li  prendre! 
(J/ir.  de  y.  D.,  dn  roi  Thierry,  Th.  fr.  an  moy.  âg., 
p.  o8i.) 

Il  (un  lonp)  avoit  troussé  sur  sa  i  ruppe 

Cn  gras  mouton  sans  dire  gare. 

Je  i-riav  :  Briet,  hare!  hare! 
iCïEBAS,  Mis/,  de  la  Pass.,  ITTO.  G.  Pans.) 

0  hare,  maslin.  hare,  hare, 

Apres,  après,  après,  après! 
I.ietet  det  apoM.,  vol.  11.  f»  181',  eJ.  1537.) 

BALERnE,  hallerre,  s.  m.,  treuil,  ca- 
bestan ? 

On  amené  a  Bethune  six  pieches  d'ar- 
tillerie avecq  aucuns  hallerres.  (1351,  Be- 
thune, ap.  La  Fons,  Gloss.  ms..  Bibl. 
.\miens.) 


HALETE,  -  elle,  hall.,  s.  f.,  petite  halle: 

Soient  venduz  cn  la  hallelU  tous  draps 
nommez  petis  drupz  faiz  de  grosses  laines. 
(1399,  Ord.,  vill,  338.) 

La  cloque  des  ouvriers  aux  halleltes. 
(1406,  Compt.  de  Douai,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Avons  donuf'  povoir  de  faire  ediffier  el 
ériger  une  petite  /ia//ef(e  cn  une  place  a 
nous  appartenant...  Et  laquelle  liallelle 
nous  voulons...  que  les  boulengiers  et 
saulniers  admcnans  el  vendans  pain  et 
sel  sur  cher,  charrette  et  autrement,  y 
venderont  leur  pain  et  sel  a  jours  de  foires 
et  marches.  (1504,  Rém.  aux  habil.  de  Gi- 
roncourf,  Arch.  Meurlhe.  Très,  deschart. 
de  Lorr.,  le»,  pal.,  vnl.  B  9,  f  167.) 

Il  y  a\ait  à  Valencicnnes  une  rue  sons 
les   Halettes,   remplie  d'écliopes  qu'on   a 


HAL 

fait   disparaître.   (Hécart,    DM.    rouchi-  I 
franc.) 

H  iNorm.,  vallée  d'Yères,  halette,  petit 
hangar  oit  l'on  fait  sécher  le  bois,  le 
linge. 

iivLETEMENT.s.  m  ,  acUon  de  haleter  : 

Halètement.  A  pnnting,  a  thick  breathin?. 
(CoTi-.B  .,  éd.  1611.) 

MALEUs,  halleus,  hasleux,  adj.,  -se  dit 
d'un  air  sec  qui  dessèche  et  flétrit  : 

Li  air.=  est  moult  caus  et  moult  ses  et 
moult  halleus.  (,\i.ebrant,  Reg.  de  santé, 
Richel.  2021,  f"  27'.) 

Le  printemps  de  ceste  année  fut  fort  sec 
el  hasleux,  avec  un  vent  de  bize  qui  des- 
sechea  la  terre.  (Haton,  Mém.,  an  lo67, 
Bourquelot.) 

L'automne  fiil  bien  froid  cl  hasleux. 
(ID.,  ib.,  an  1573.) 

Le  temps  s'adonna  a  une  froidure  seiche 
el  hasleuse.  (lD.,t6.,  an  1380.) 

HALGAN,  hargan,  s.  m.,  sorte  de  petite 
monnaie  : 

Une  pièce  de  monnoye,  appelle  a  Huise 
halgan.  (1448,  Arch.  JJ  176,  pièce  644.) 

Ung  hargan,  qui  vault  ung  denier  et  I 
maille.  (1449,  Arch.  JJ  176,  pièce  741.)  , 

Nom  propre,  Halgan. 

1.  HALiER,  hallier,  s.  m.,  garde  des 
halles,  qui  percevait  le  droit  de  halage  : 

Li  halier  de  Paris  doit  livrer  eslaus  a 
touz  les  chanevaciers  de  Paris,  avant  que 
il  en  aisent  les  foreins.  (E.  BoiL.,  Liv.  des 
mesl.,  l'  p.,  Lix,  11,  Lespinasse  et  Bouaar- 
dol.) 

Li  drapier  de  Douai  ont  leur  haie,  et  le 
lèvent  cilz  qui  la  coutume  des  haliers  ont 
pour  leur  profit.  (Id.,  J6.,  2»  p.,  XXIV,  23.) 

Aprez  la  vendicion  des  choses  les  halliers 
a  ce  faire  commis  se  faisoient  payer  du 
pris  de  toutes  les  marchandises  ou  de  telle 
partie  comme  les  marchans  vendeurs 
tiroienl  hors  de  la  halle.  (L.  de  Premierf., 
Decam..  Richel.  129,  f»  237  v».) 

2.  HALIER,  hallier,  s.  m.,  bâtiment  où 
l'on  remise  les  charrues,  les  charrettes  et 
tous  les  instruments  de  labour  : 

Halier.    (1412,    Compt.  H.-D.   Soiss..  v 

Nanteuil-la  Fosse.) 
Des  halliers.  {Invenl.  d'Asuel,  xvi'  s.) 
Halier  s'emploie  encore  en  ce  sens  dans 

le  Laonnais. 


iiAi.iGE,  voir  Cai.ige. 

UALiGOT,  aligot,  huri'jol,  s.  m.,  aiguil- 
lette: 

Li  a  bailli'-'  un  nucf  sorcol 
El  un  mantel  sanz  harigol. 

(Cher,  an  hjon,  541!),   Ilnlland.i 

Sans  aligos  la  roube  esloit. 

(Li  biaim  Descotin.,  2568,   Ilippeau  ) 


Quar  unes  bestes  ont  es  aligo.i  repos; 
l,i  paisant  reclaiment  les  Ipotalesmos. 
(rtK'im.  d'Mi.r.,   f"  15',  .MirhcLinl.' 

HALIGOTE,   atigole,   aliguote,   harigote. 


HAL 

hargote,  s  f.,  lambean,  déchirure,  chiffon 
d'étoffe  ;  pièce  rapportée,  aiguillette  : 

Et  mes  escas  fendns  com  dras,  coin  aliguote. 
{Roum.  d'Alix.,  f  îS',  Michelant)  lmpr.,a/iffi«<''''- 

Et  li  garons  vers  lui  s'.ivance 

As  dens  l'aert  et  saut  d'encoste. 

Très  bien  le  tient  par  le  hargole, 

Toteslendu  le  vilain  rue. 
(G.  de  Palerme.  Ars.  3319,  t"  103  v\) 

Si  lor  livrai  mon  palefroi. 

Ma  robe  et  mon  garçon  Jofroi, 

Puis  ïcsti  une  povre  cole 

Ou  il  ot  mainte  haligote. 
(De  pleine  Uourse  de  sens,  6K,  Montaiglon  et  Ray- 
naud,  Fabl.,  111.  100.)  Var..  harigote. 

N'cstoient  mie  bien  lané 

Lor  drap,  ains  avoit  en  lor  cotes 

Plui  de  perlais  et  i'ahgoles 

Qu'il  n'ait  entour  .i.  maistre  autel 

De  reliques. 
(Badd.  de  Condé.  Dis  des  Hiranx,  Ars.  314-, 
I»  318''.) 

iiALiGOTEK.  -  ouler,  al.,  alighoter,  ha- 
rigoler,  harligoter,  halegouter,  verbe. 

—  Act.,  déchirer,  mettre  en  lambeaux, 
taillader,  déchirer  de  coups,  et  aussi,  cou- 
vrir d'aiguillettes,  d'ornements  tailladés: 

t  Trois  cos  li  done  qui  molt  l'ont  estoné. 

Si  que  li  hiaames  fu  tous  harigotes. 
1  l^ilorl  de  Garin.  129",  du  Méril.) 

I  Si  que  li  hiaumes  en  fu  haligoles. 

(Ib.,  T.ir.  du  ms.  Montpellier.) 

j  Kt  les  escuz  dehacbent  touz 

'  Et  par  desus  et  par  desonz 

Si  que  les  pièces  en  despendent, 

N'ii  ne  feu  ne  caevrent  ne  dellendent, 

Que  si  les  ont  haligota. 
I     (Li  Checaliers  dou  leon.  Val.  Chr.  1723,  f  Ut  •) 
1  Car  si  les  ont  harigotn 

I  Qu'a  délivre  sor  les  eostez... 

Essaient  les  espees  l.linches. 

(Ib.,  8-29,  HoUand.' 

Quant  mes  hanbers  sera  delroé  corne  cote 
Et  mes  escuz  a  or  com  drap  c'om  haligote. 
(Th.  r.B  Ke.\t,  Geste  dWlis.,   Richel.  ïlihl, 

r"  9  r".) 

Caut  li  foz  jovenceaz  detrenchet  el  ali- 
aotet  =es  dras,  s'il  les  laissoit  entiers,  I 
feroienlalsi  chall  u  plus  com  detrenchiel. 
(St  Gbeg.,  Sapieiilia.  p.  291,  Foerster.) 

Mais  bien  vos  semblel,  sanior  eldammes, 
Ue  mauleaz  ne  vos  siel  s'il  n'est  aligoteiS, 
pelice  n'est  pas  chalde  s'ele  n  est  engoleie. 
(ID.,  ib.) 

Les  escus  troeiz  et  destrenchies  ft /W'"'; 
noteiz  el  par  desus  et  par  desous.  (Hisl.ae 
Joseph.  Hichel.  2455,  f"  282  v».) 

Moult  par  esloit  Pcrars  hideas. 
Ilaligotez  et  détailliez. 
Feras  et  frapez  et  mailliez. 
(.1.  BnETEU,  Tourn.  de  Chauvenci,  397'!,  nclmnlle. 


El  li  chevalier  tuil  monté, 
Detaillic  el  haligolé, 
Blecié  de  cors  et  do  visaiges. 
(lo., 


!«:!. 


Lors  li  demande  que  ce  doit 
Qu'il  ert  ainsi  haligote'..  ^ 

(De  pleine  Bourse  de  sens,  ial.  Montaiglon  ' 
Raynaud,  Fabl.,  111,  90  1 
Si  furent  leur  cotes  harligolees  et  depe- 
ciees  que  mais  i  peusl  ou  veoir  si  pau  non 
de  connissance.  (Rom.  de  hanor.  Hicnei. 
1446.  f'2o  v».) 


MAL 


MAL 


IIAL 


407 


Et  ert  toute  haligotee  (l'épee) 
Il  de  ron.hes  et  Je  vilK-. 

(tViff.  ai  .11.  esp..,  61G8,   Koersler.) 

Eq  ces  cotes  d'armes  estroiles 

De  toile  uu  de  ceudal  crotees 

DeiToutes  et  haligoteeS' 
(B\UD.  DE  Co.vDÉ,  Dis  des  Hiraiis,  Ars.  3112, 
f  318'.) 

Dosroales  et  aligotées. 

(Id.,  (4.,  4SG,  Scholcr,  i 

Molt  sont  richement  atoruei, 

Jusqu'au  genous  halegoutei 

Li  mesai^'c,  ce  devez  croire. 

Que  cbascuns  out  boites  d'ivoire. 
iRou.  deBlois,  Poés.,  Ricliel.  21301,  1"  180  r».) 

Ko  piez  out  espérons  dorez, 

Jusq'au  gejioil  lialegoiitez 

O'escarlate  cote  et  mantel. 

(h).,  i*.,  ('  .490  v».) 

Ks  pies  ot  espérons  dores 
Dusc'as  génois  aligotés. 

(Id.,  ib.,  Ars.   331B,  F  1  34\  ' 
Jusqu'es  genoz  haligotez. 

(Id.,  ib..  Aïs.  o201,  f-iT'.) 
Jusqu'es  génois  alighotez. 

(Id.,  ib.,  Richel.  223C,  f»  22  r°.) 
Le  bras  tous  ai,  che  cuit,  .i.  poi  haligold  ; 
Qoant  en  ares  autant  en  l'antre  bras  porté, 
.Vi  cousin  priseront  petit  vostre  fierlf'. 

(Duon  âe  Maience,  4119,   A.  P.  i 

—  On  trouve  har ligote  employée  pour  la 
rime  au  lieu  de  harligolée  : 

Et  jeu  veil,  dist  Renars,  ma  cote 
Soit  partie  et  harligote 
D'une  chape  a  jacobin. 
(Ben.  coroné,   Richel.  1440,  !"  77  r»;  Méoii,  v. 
1215.) 

—  Réfl.,  s'entredécliirer  de  cniiiis  : 

Car  si  se  sont  haligolcs 
Qu'a  délivre  sor  les  cosles 
Et  sor  les   bras  et  sor  les  hances 
Se  fièrent  les  espees  blances. 
(Cheval,  au  lin,  Richel.  1450,  f°  210  r».) 

HALiGRER,  voir  Alegrer  au  Supplé- 
ment. 

HALISIOT,  S.  II).  ? 
Moul  est  a  chascun  bone  renie 
Qni  de  ces  escriz  se  funt  mètre. 
Car  il  en  funt  mcint  denier  neslre, 
Li  tabellions  et  li  autre, 
Qni  haut  siéent  l'un  Jelez  l'autre. 
iPJois  s'en  revont  au  seelleur  : 
Qne  Tant  ?  c'est  une  grant  dolenr. 
Qui  lot  vus  diroit  mot  a  mot, 
Mont  demeiiient  grant  halimot 
A  ces  Chartres  enseeller  ; 
Meut  les  seveut  bien  chier  saler, 
La  cire  et  vendre  .iu  seel  fero. 
(Dit  det  avocas,    198,    Gast.  Rayoaad,  /lowianis, 
t.  XII,  p.  217.) 

HALis,  adj.,  sec  ; 

I  Comme  l'homme  est  plus  sain  et  plus 
fort  en  temps  de  froidure,  que  non  pas 
an  temps  que  par  sueur  les  humeurs  sont 
dilatées,  et  les  porres   ouverts,  semblable- 

I  menl  le  bois  qui  est  couppé  au  temps  que 

I  le  vent  est  au  nord,  il  est  plus  halis  et 
plus  fort  que  non  pas  en  esté.  (Palissy. 

|flwepte.  Cap.) 

HALiTRE ,  S.  ni.,  chaleur  excessive 
causée  par  le  hâle  ou  l'ardeur  des  rayons 
du  soleil  : 

Tant  qu'il  suftiso  pour  la  défendre  du  ha- 


litre  et  mauvais  vent.  {().  de  Serr.,  Th. 
d'agi:,  VI,  9,  éd.  1605.) 
Halilre,  as  liasie.  (CoTGB.,éd.  1611.) 
t^e  mot   est  encore  en  usage  parmi  les 
paysans  de  quelques  cantons  de   la  Nor- 
mandie, dit  Ste-Palaye. 

iiALLAUE,  voir  HaLAUE. 
HALLE,   voir  llALE. 

HALLEBARDE, S. f.,  monnaie  de  Flandre 
Aulcuus  aultres  avoient  de  longtemps 
fait  leur  amas  de  petits  gros  et  hallebardes 
par  milliers  en  petits  vaisscaulx,  cuidans 
qu'ils  deussent  plus  tost  mouler  que  des- 
cendre. (JIOLi.NET  ,  Chron.,  ch.  ccxxiii, 
Buchon.) 

HALLEBic,  hallebis,  kalebie,  liellebic^ 
hellebis,  hellebi,  s.  lu.,  droit  qui  se  levait 
sur  les  marchands  forains  de  poisson  de 
mer,  et  qui  était  de  huit,  dix  et  douze 
sous  pour  chaque  panier  qu'ils  vendaient 
à  Paris  : 

Sur  ce  qu'il  se  doulnient  d'une  fausse 
coustume  estant  a  Paris,  sur  le  poisson, 
appellee  ftai/efcîC,  par  laquelle  le  marchand 
estaller,  sur  chacun  panier,  puis  le  pris 
fiiit,  rabatoient  a  la  fois  douze  sols,  a  la 
fois  dix,  a  la  fois  huit,  selonc  leur  volenté. 
(132S,  Ord.,  I,  791.) 

Aucuns  poissonniers  et  estalliers  de  la 
ville  de  Paris  se  sont  efforcez  et  efforcent 
de  jour  en  jour,  de  faire  hallebis  et  rabas 
des  poissons  du  prix  qu'ils  les  ont  ache- 
tez, et  l'ont  fait  de  nouvel,  et  veulent  ra- 
battre aucunesfois  d'un  pennier  qu'ils  au- 
ront acheté  quarenle  sous,  diz  sous  ;  de 
l'autre  douze  sous...  Si  ne  feront  plus  les- 
diz  rabas  et  hellebis...  (1370,  Ord.,  v.,  357.) 

Certain  tribut  ou  impost  sur  leurs  den- 
rées, appelle  hellebic,...  c'est  assavoir  sur 
chascun  pennier  de  poisson  de  mer... 
vendus  es  dictes  halles,  deux  deniers  pa- 
risis.  (1403,  Ord.,  viu,  614.) 

De  chacun  mercier  vendant  mercerie, 
soit  en  marchié,  en  maison  ou  en  estai! 
en  la  ville  de  Soissons....  doivent  a  mes- 
seigneurs  les  comptes  le  quart  d'une  livre 
pesant  de  poivre  une  fois  chacun  an,  et 
se  ils  ne  vendent  que  une  fois  en  l'an, 
s'ils  le  doivent  ils,  et  par  ce  ils  ne  doi- 
vent point  de  hellebi,  et  peuvent  paier 
I)Oivre  en  nature  s'il  leur  plaist.  (Compte 
du  dom.  du  comté  de  Soissons  pour  l'an  fini 
au  jour  de  St  J.B.  1453,  c.  1, 1°  6,  ap.  Le 
Clerc  de  Douy,  t.  I,  f"  327  v»,  Arch. 
Loiret.) 

Au  prevost,  doyen  et  chappistre  de  l'é- 
glise St  Gervais  de  Soissons...  .xv.  1.  pour 
souffrir  par  les  contes  et  leur  officiers 
cueillir  en  la  terre  desdis  de  chappistre 
les  drois  de  halebie,  de  strage,  etc.  {Ib.,  c. 
2,  f"  4.) 

HALLEBIS,  voir  llALLEBlC. 

HALLE  BOIS,  inlerj.  V 

l'iUÏE 

Aiiiout. 

l'.HltfON 

Amont. 

Cl-AgUEDEiNT. 

Halle  bois 
Orillart. 

Halle. 
(GrebaN,  Mist.  de  la  l'ass.,  24820,   G.  Paris.) 

UALLKBOTEu,   v.   ïi.,  grappiller  ;  re- 


chercher après  la  vendan{,'e  les  kallebotes, 
les  raisins  oubliés  dans  les  vignes  : 

Je  me  donne  au  diable,  s'ilz  ne  sont  eu 
nostre  cloz,  et  tant  bien  couppent  et  seps 
et  raisins,  qu'il  n'y  aura  par  le  corps 
Dieu  de  quatre  années  que  halleboter  de- 
dans. (Rab.,  Gargantua,  ch.  xxvii,  éd. 
1542.) 

HALLEBOUT,  S.  111.,  cri  pour  faire  cou- 
rir sus  à  quelqu'un  : 

Comme  aucuns  d'iceulx  compaignons 
eussent  crié  a  liaulte  voix,  hallebout,  hal- 
lebout,  sur  les  variez  de  St  Denis  lez 
Presles.  (1395,  Arch.  JJ  148,  pièce  42.) 

HALLEBRBNEU,  VOir  HaLEBRBNEH. 
HALLECRET,  VOlr  HALECRET. 
HALLEPIGUAILLE,   S.  m.,  VolCUT,    Celui 

qui  pille  les  maisons  : 

Lequel  Estienne  les  appella  harpaiUe, 
ribaiidaille  et  hallepiguaille  ,  en  disant 
plusieurs  autres  injures.  (1378,  Arch.  JJ 
113,  pièce  304  ) 

1.  HALLER,   V.  a.  ? 

Ilallez,  touillez  et  battuz  de  tous  lez. 
(MOEiNET,  Chans.  sur   la  journ.  de  Gmueijale,  ap. 
Ler.  deLincy,  Ch.  hist.  (t.,  I,  391.) 

2.  HALLER,  voir  Haler. 

HALLERRE,  VOlr  HALERBIC. 
MALLETTE,  VOir  HaLETE. 

UALLEUS,  voir  Haleus. 
UALLiER,  voir  Halier. 
HALLo,  voir  Halot. 

1.  HALLOER,  asloer,  V.  n.,  poursuivre 
en  criant  : 

.Mut  hailoent,  crient  et  buent, 
Lur  chens  debatent  e  deruent. 

(Vie  de  SI  Gile,  1741,  A.  T.l 
La  bisse  oit  le  boi.s  tentir 
K  vit  les  chens  \ers  li  venir  : 
Vers  meisnn  comence  a  aler, 
E  cil  après  a  halloer. 

(Ib.,   1849.1 

Li  l'hen  veneiit  après  cliasçaut. 
E  li  vénères  asloant. 

(tb  ,  1019.; 

2.  HALLOER, /tasJot'r,  V.  n.,  tirer  comme 
sur  un  chemin  de  lialage  : 

Kiicnt  e  botent  e  haslocnt; 
Biais  por  neieut  se  Iravelloent. 
(GoiL.  DE   Saint-Paiii,  Mont  Saint-Michel,  293, 
Michel.) 

H  ALLO  N,  S.  m.  i 

Trois   cens  thieulles    de    hallon.    (1479, 

Péronne,   np.  La    I'"ons,  Gloss.   ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

HALLONGNEH,  V.  a.,  cafcsser,  en  par 
lant  de  l'acte  amoureux  : 

J'en  sçay  bien  qni  hantent  lo  monde. 
Kl  qui  fxnt  Ircshien  leur  besongne, 
Qui  ayment  bien  qu'on  les  hallongne. 
Et  n'ont  pas,  c'est  ou  je  me  fonde. 
Petit  letin. 
(R.  DBCoLLEini!,  liottd.,  i.xi,  Bilil.  elz.; 

IIALLOT,    voir   llALOT. 

1.  HAi.i.oTEii,  -  olter.  V.    11.,  haleter  : 


408 


HAL 


HAL 


HAM 


J«  mis  moQ  pied  contre  son  pied 
El  mon  rentre  contre  son  ventre 
n  mon, pendu  en  son  fendu, 
(jnani  il  fut  ens  il  hallolla. 
Htcke   q%'i»    outre    d'une  tief,  dans    Les  Kàti- 
RtfaaT  amoirrofT,  éd.  Tecbencr.) 
Ain?    sont   altérez  et  ha\loian$  de  soif. 
(La  Bod.,  Harmon.,  p.  251,  i^d.  1578.) 

2.  HALLOTER,  VOiT  HALOTKR. 
HALLOTERIE,  VOir  HALOTEBIE. 

HALM,  S.  ni.,  saisine,  transport  : 

Que  tous  ceux  qui  auront  vendu  et 
achetté  des  maisons  ou  fonds  d'héritages 
sont  obligez  d'en  donner  le  halm  et  rece- 
voir le  haltn  dans  les  quarante  jours  après 
la  vente.  {Coût,  de  Bourbourg,  Kubr.  VU, 
art.  I,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  489'.) 

A6c  qu'estant  ainsi  vendu,  le  dernier 
enchérisseur  y  soil  adherité  et  ensaisiné 
an  prochain  jour  de  halm  ou  de  saisine. 
{Coût.  d'Ypres,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  883\) 

Touchant  les  achats  et  ventes,  lialms,  sai- 
sinees  et  dessaisinees  des  maisons,  terres 
et  rentes  situées  en  ce  pays  ensemble  de 
la  retraite.  {Coût,  de  Lan'gle,  Nouv.  Coût, 
gén.,  I,  303.) 

HALON,  S.  m.,  halonne  ,  s.  f . ,  nom 
donné  aux  pauvres  qui  n'appartenaient 
pas  à  un  hùpital  et  qui  étaient  considérés 
comme  externes  : 

Il  fust  arresté  que  les  aulmosnes  de  la 
bonne  maison  de  l'hostellerie,  si  comme 
des  halons  et  halonnes  et  des  pauvres  du 
dortoir,  ne  se  donneroient  plus  qu'aux 
tils  et  filles  des  bourgeois  de  ceste  ville 
ou  a  bourgeois  et  bourgeoises  d'icelles. 
{Règlement  de  la  bonne  maison  de  Valen- 
ciennes,  ap.  Koq.,  Suppl.) 

1.  HALOT,  hallot,  s. m.,  hallier,  buisson, 
saussaie  : 

Wistasses  ne  se  doate  mie 
Quant  il  passe  siere  d'ao  bos. 
Tant  i  ait  arbres  ne  halos, 
Qa'il  ne  cnit  toat  de  fl  saTOir 
Quentes  fuelles  i  puet  avoir. 
{Poil.  fr.  av.  1300,  t.  IV.  p.  13G0,  Ars.) 
C'on  li  face  amender  le  tort  c'on  li  a  fait 
d'un  liu  ki  est  derrière  se  maison,  de  halos 
c'on    i    a    plantes,    desquels   halos    lidite 
abbeie    a   levet   les   pourfis    sans   raison. 
(Vers   1292,  Cart.  de  F/m.,   I,  329,  Haut- 
cœur.) 

Vint  soulz  pour  les  hallos  a  rencontre  de 
sa  maison.  (1340,  Arch.  JJ  72,  pièce  217.) 

De  toutes  bayes,  Aalos,  et  de  tous  aullres 
arbres  quels  que  il  soient  ?i>ans  es  quen)ins 
et  es  rejets  desdittes  villes.  (1348,  Cart. 
de  Flin.,  dxxxi,  p.  602,  Hautcoeur.) 

Faire  copper...  toutes  les  haies,  buissons 
et  hallos  de  entour  toutes  les  terres  et 
près  dessus  dis.  (13S3,  Reg.  du  Chap.  de 
S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MM  28,  f»  14  v.) 

Le  chevalier  qui  les  voit  venir  se  met  a 
courre  par  le  bois,  mais  ceulx  qui  le  sie- 
voient  crient  a  l'onimc  sauvaige.et  la  dame 
oyanl  ce  dcscent  de  son  cbarriot  et  vint 
droit  ou  elle  oyoit  le  brnil,  et  le  chevalier 
se  cuidoit  esconser  d'un /ia/o(.  (DcQUESNE, 
Hitt.  de  J.  d'Avesn.,  Ars.  5208,  f  88  v<>.) 

Est  prisir  un  hallot  a  coupler  un  denier 
par  an.  (BooT.,  Somme  rur.,  l'  p.,  f"  133', 
éd.  1486.) 

Hos  est  hallos  de  sauch  et  de  sallengre. 
(1430,  Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 


Je  S(,'ay  faire  d'iing  cat  ung  i)aien, 
Fauiquier  prez,  abastre  halos. 
(Walelel  de  lom  metliers,  Poés.  fr.  desxV  et 
XTi*  s.,  XIll,  IGâ.) 

Maison,  porte,  four,  colombier,  et  por- 
cherie, arbres  portans  fruits,  hallots  a 
teste,  chesnes  nu  dessus  de  sept  ans  et 
en  dessous  de  soixante  ans,  sont  reputes 
héritages.  {Coust.  de  Lillers,  Nouv.  Coût, 
gin.,  1,  379''.) 

On  aihele  des  plantes  de  hallolz  pour 
planter  autour  des  dodennes  des  rempars. 
{Compte de  1595,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Et  encore  au  xvii'  s.  : 

Aultre  rechepte  h  cause  de  la  vente  de 
la  despouille  de  quelques  saulx  ou  halots 
croissants  aux  environ  du  château  de 
Mortaigne.  {Comptes  du  receveur  de  Mor- 
tagne  pour  l'année  1671,  ms.  appartenant 
a  M.  Bocquillet.) 

—  Bûche,  branche  : 

De  .vr.  halos  vendus  a  Boucard  de 
Vimi,  le  cent  .xc.  sols.  (1302,  Compte  de 
Beuvry,  Soc.  des  Ant.  de  Morinie,  117° 
livraison,  1881.) 

Icellui  Pierre  prist  les  une  cheminée  une 
busche  a  mettre  ou  feu,  nommée  hallot. 
(1386,  Arch.  .IJ  130,  pièce  120.) 

Le  suppliant  print  un  baston  de  cerisier 
que  l'en  appelle  un  hallot.  (1394,  Arch.  JJ 
146,  pièce  134.) 

Pour  vente  de  fagos  et  de  halos  yssus  en 
faisant  le  manœuvre  des  escalas  de  vingne 
de  Pierrepont.  {Pièce  de  1429,  ap.  Beau- 
villé.  Doc.  inéd.  sur  la  Picardie,  IV,  128.) 

Lille,/ia/(o(,  saule  i  tête;  H.-Norm.,  val- 
lée d'Yères,  halot. 
Noms  propres,  Halot,  Hallot. 

2.  HALOT,  hallo,  s.  m.,  sorte  de  tein- 
pôle  : 

Pasteurs  sacrez,  saiges  et  bien  rassis. 
De  Cambresis.  de  Lannoy  et  du  Mans, 
Qni  connoissez  Ciel  et  Dieux  banit  assis, 
Climatz  cinq  six,  l'aznro  throne  Apis, 
Ualto  rassis  cruclz  feux  alluntans.    . 
tJ.  MoLiNET,  A  II  C  Isauvage,   ;ï  la  suite  de  la  Lé- 
gende de  P.  Faifeu,  p.  141,  éd.  1723.) 

Pourextraneizer  les/(0/o(3  elles  turbines 
suz  noz  vignes.  (Rad.,  1.  I,  c.  19,  éd.  1542.) 

HALOTER,  -  oHer,  hall.,  v.  a.,  tailler, 
énionder  : 

Bosquillons  qui  halotent  pluseurs  halos. 
(1371,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Hallotler  les  sauchelles.  (1444,  Béthune, 
ib.) 

Halloter  les  sauchelles.  {Ib.,  Art.  du 
Xord,  p.  153.) 

Pour  l'entretenemenl  des  ponts  etvoyes 
ont  auctoritez  y  planter  arbres,  et  les  ha- 
loler  par  loy  et  gens  a  ce  commis.  {Cout. 
d'EnneuUn',\ni,  Nouv.  Cout.  gén.,  1,437''.) 

Tout  arbre  portant  fruit  est  hiretages, 
fors  chcrisier  boscapc  et  mesplier  qui 
ne  sont  mie  enté.  Sans,  qui  sont  entour 
iauwes  et  ailleurs,  qui  oui  coupler,  sont 
chatel  ;  et  s'ils  ont  esté  haloté  et  ensi  sount 
maintenus,  c'est  hiretages.  {Coustumier 
d'Artoi/,  p.  91,  Ad.  Tardff.) 

—  FiR.,  trancher,  couper  : 


La  y  ot  de  maint  turc  letieste  halolee 
i£t  perciet  mainte  panche. 
(«i»(.  deGer.  de  Blav.,  Ars.  3144,  f»  3Î8  t°.) 
A  ce  cop  qu'il  geta  cuida  bien  a  l'espee 
Le  tieste  son  taion  a  cbe  cop  halolee. 

(f*.,  f»  33Ï  y'.) 

HALOTERiE,  hall.,  S.  (.,  lieu  rempli 
d'arbres  en  buisson,  de  halots  : 

L'halloterie  de  Noyelles-sous-Lens.  (Pièce 
du  XVI"  s.,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p. 
153.) 

Les  halloteries  de  Louez.  (1542,  Lens,  ap, 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Il  y  a  à  Lille  une  rue  de  la  Ilalloterie. 

H.\LQUE,  voir  H0RQCE. 
HALSASIN,  voir  ASSASSIN. 

HALT,  s.  m.,  séjour  : 

Tant  est  alez,  que  nuit  que  jors. 
Qu'il  est  venus  el  hall  des  hors 
Kt  des  lions  et  des  lieparz. 
j  (Parlon.  de  Blois,  5739,  Crapelet.) 

HASTESCE,  voir  Hautesse. 

HALTEUR,  voir  HAUTEUR. 

HALZERAN,  S.  lu.,  sorte  d'amie  : 

I      Vouges,  halzerans.   (6    mai  1453,  Arrêt 
contre  J.   Cueur,   Chamb.   de  just.,  ms. 
I  Bibl.  Louvre,  n»  169.) 

H.ALZOR,  voir  Alçor. 

BAMAIDE,  voir  HAMEDE. 

HAMASSONNÉ,  VOir  HAMEÇONNÉ. 

HAMBAUT,  S.  m.  ? 
Faire  voel  retour 
Vers  mon  créateur  : 
Cias  siècles  peu  vaut. 
Trop  sont  brief  no  jour, 
Sans  seur  séjour 
Kt  plaio  de  hambaul. 

(Loeni/e  N.-D.,  Richel.  375,  f"  343'.) 

HAMBEIZ,  VOirGAMBAIS. 

HAMBERGE,  S.  m.,  Ce  qui  garnissait  les 
gantelets  d'un  chevalier  : 

Uns  gantelets  de  fer,  d'acier  ot  de  leton, 
garni  dedans  la  main  de  hamberge  de  fer, 
d'acier,  ou  de  l'un  d'eux.  (1386,  Procez  et 
duel  de  Beauman.,  ap.  Lobin.,  11,  673.) 

HAMBOURG,  hambour,  hembonrg,  s.  m., 
sorte  de  futaille,  plus  petite  que  la  gonne,  j 
dont  on  se  sert  pour  mettre  les  saumons 
salés  de  la  ville  d'Hambourg  où  étaieni  i 
expédiées   les  denrées  et   marchandises 
contenues    dans   ces    fûts.    Vliambourg, 
selon  les  éditeurs    des  Ordonnances  des 
rois   de  France,  contient  neuf  galons,  es- 
pèce de  mesure.  Savary  des  Brusluiis  dit 
qu'on  le  nomme  quelquefois  bambourgs: 
\       Sur  chascun   baril  de  harens,  caques  el 
I  hambours  de   poissons   salez.  (1403,  Ord., 
VIII,  614.) 
Pour  chacun  hambourg  ou  baril  de  sou-  ^ 
I   mou.  {Cout.  de  la  vie.  de  l'eau,  ix,  Arcb. , 

S.-Inf.) 

I      Baril  ou  hembourg  de   saumon.  (IMI,  | 

Letl.    pat.,   ap.  Mantellier,  ilarch.  {r^A-t', 

!  H,  231.)  I 

1      S'il  se  trouve  quelques  marchandises  eD^ 


ir\M 


HAM 


HAM 


409 


vaisseaux  enfoncez,  doivent  sçavoir  est 
le  grand  tonneau  blanc,  .xil.  s.  .v.  d.  t., 
le  moyen,  dit  hambourg,  .vu.  s.  .vi.  d.  t. 
(Pièce  de  lo-O,  ib.,  m,  18S.) 

Pour  chacun  hambovrg  de  saumon  dont 
les  douze  font  le  lest...  [Tarif  de  la  décla- 
ration du  lùfév.  1633.1 

—  Nom  des  barils  et  tonneaux  dans 
lesquels  se  niellent  les  bières  d'Angleterre, 
de  Hollande  et  de  Flandres.  (Savary  des 
Brusl.,  Dicl.  du  commerce.) 

Vingt  quatre  hamionrs  de  bière. 
Olonot.  des  rtouv.  solz  de  la  joyeuse  bende^  Poôs. 

fr.  des  11'  et  xvi'  s.,  I,  lo.) 

A  Caen,  les  artisans  qui  avoyent  nombre 
de  serviteurs  se  fournissoyent  chaque  sa- 
medy  d'un  hambottr  de 'bière,  qui  est 
comme  un  quartau  de  pipe  qui  estoit  porté 
sur  des  traînes.  (Bocrgueville,  licch.  de 
la  Neuslrie,  II,  83,  éd.  lo88.) 

C(.  AMBO0RS. 

HAMCELLIN,  VOir  HA^fSKLI^•. 

HAMEr.oNXK,  Iiayness..  hamass.,  amass., 
adj.,  pourvu  d'un  hameçon  : 
Hamatus,  hamassonnez.(,Gloss.  deSalins.) 

UaroAlMs  amassonnez.  (Calholic,  Richel. 
I.  17881.) 

Le  sommet  des  scapes  ou  tiges  (du  char- 
don) menasse  de  sa  teste  picquanle  et  he- 
rissonnée  renversant  ses  esguillons  et 
poinctes  legierement  /iamessonnees retorses 
en  façon  d'hamesson.  (Trad.  deVHyst.  des 
iplant.  de  L.  Fousch.,  c.  Lxxxir,  éd.  1S49.) 
1        Atomes  durs,  aspres,  hamfçonnes. 

(Ax.  Jamt»,  Poés.,  p.  -202,  ('A.  1577.) 

—  Pris  à  l'hameçon  : 

]  Hamessonnez,  prins  a  l'ameclion.  (1464, 
,i.  Lagadetjc, Ca(fto/.,  éd.  AutTret  de  Quoet- 
iqueueran,  Bibl.  Quimper.) 

HAMEçoxxEEUR,  ameçonneeur,  s.  m., 
l'abricant  d'hameçons  et  d'ustensiles 
propres  à  la  pêche  : 

Ameçonneeur.  (Voc.  des  met.,  ap.  Géraud, 
^aris  sous  Phit.  le  Bel.) 

I  iiAMEDE,  -  aide,  -  eidc,  -  ete,  hancde,  s. 
I-,  barre,  barrière  : 

i  Pour  l'amour  ke  nous  avons  et  voulons 
fvoir  au  couvent  de  ccl  eglisse  en  tel  ma- 
nière ke  nous  le  ditte  ejrlisse  l'abbé  et  le 
'souvent  de  cel  meismes  liu,  quitons  et  te- 
lons  quite.  Ions  qnites  a  tous  jors  mais 
lie  caucic  et  de  hamede.  (1293,  Acte  des 
!chev.  de  Lille,  Tailliar.  Dec.  d'act.  des  xir' 
I»  XIII»  s.  en  lang.  wall.,  p.  366.) 
1  On  met  une  hnmede  dans  la  rue  des 
freslres.  (l.îo.^,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
m.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  hamede  a  cinq  cambes  dont  on  clôt 
b  nez  de  Cunleleu.  (Ib.) 

Ouvrir  les  hamedes.  (Ib.) 
I  Un  charpentier  fait  une  hamede  de  bois 
i   le  porte  Verpnon   pour    destourner  les 
[ars   qu'il  ne  venissent   a  ledilte    porte. 
un,  ib.)  ' 

Une  hameide  prent  qui  estoit  de  beolle. 
Ieh.  DES  Prf.is,  Cej/e  ife  iié,»^,    37321,    Scheler, 
Oloss.  philol.) 

—  Terme  de  blason,  fasce  de  trois 
ièces  alaisées  qui  ne  touchent  point  les 
3rds  de  l'écu  : 


M.  Estace  d'Aœbichecourt.  —  D'ermine 
a  .iri.  hametes  de  gueules  a  .vi.  coquilles 
d'or  sur  les  hametes.  {.Armor.  de  Fr.  de  la 
fin  du  XIV»  s.,  Cab.  hist.,  VI,  277.) 

Kt  puis  leur  oy  rassembler 

Wivres,  fasses,  chi»s  et  labiaus, 

Bendes,  bares,  peus  et  aigliaos. 

Coquilles,  hamedes  et  crois. 

Et  encor  y  nomiuoit  burians 

Les  armes  de  Berne  et  de  Fois. 
(Fnoiss.,  Poès.,  Richel.  830,  f»  284  v"  ;  Scheler, 
11,   324,  27.) 

Messire  Eusiace  tenoit  son  pennon  de- 
vant, qui  estoit  d'ermine  a  deux  hamedes 
de  gueules.  (Id.,  Cliron.,  Richel.  2641, 
f»  200  V»  ;  Luce,  V,  168.) 

Et  portoit  les  armes  parties  d'or  et  d'er- 
mine, et  sur  le  noir  une  friche  noire  bre- 
tesquie  a  lambiaulx  de  gueules,  et  sur 
Termine  Iroys  hamedes  de  ge'ules.Sur  la  pre- 
mière hamede  une  coquille  d'or,  sur  la  se- 
conde, deux  coquilles  d'or,  et  sur  la  tierce 
hamede  trois  coquilles  d'or.  (Id.,  ib.,  Ri- 
chel. 2646,  f°  53  r».) 

Et  portoit  d'ermine  a  deux  hamedes  de 
geulez.  (iD.,  ib.,  V,  33,  Luce.) 

Semé  d'ermine?  an  hamaides  de  gueules. 
(ID.,  î6..  Y,  265,  Luce.) 

—  Désigne  une  certaine  manière  d'en- 
ter un  arbre  : 

En  tous  les  arbres  le  poirier  peut  estre 
enté  en  escorce,  en  tronc,  en  emplastre, 
au  morcel,  en  la  hamede  ou  en  la  perche 
du  saulx  percée.  (Krere  Nicole,  Trad.  du 
Lit.  des  Prouffitz  champ.de  P.  des  Crescens, 
f»  56  y,  éd.  1516.) 

On  ente  eu  perche,  ou  a  la  hanede. 
(Liebault,  ifat's.  rust.,  p.  427,  éd.  1597.) 

UAMEDER,  -  dier,  v.  a.,  barrer,  barrica- 
der: 

Il  fist  fremer  et  hameder  portes  et  huis 
et  fenestres.  (Fboiss.,  Chron.,  111,  101, 
Luce.) 

Hamedies  les  ruelles  de  chaynes  et  lésons. 
(Jeh.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  II,  9804,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

1.  HAMEE,  S.  f.,  manche  : 

Le  suppliant  coppaune  branche  de  bois 
pour  faire  une  hameeou  manche  a  sa  faulx. 
(14S9,  Arch.  JJ  188,  pièce  138.) 

2.  HAMEE,  voir  Hemee. 
HAMEIDE,  voir  Hamede. 

hamelet,  hamlet,  s.  m.,  petit  hameau  : 

Les  nosmes  de  toutes  les  villes  et  ham- 

tels  que  sount  crt  son  wapentake,  hundred 

ou  franchise. (S(at.  de  la  liiy''  année  du  règne 

d'Edouard  I,  ap.  SIe-Pal.) 

A  .1.  hamelet  vint. 

{Dooa  de  llaietice,  2822,  A.  I>.) 

Ils  trouvèrent  aucuns  petis  hameles  et 
villages.  (,1eh.  le  Bel,  Chron.,  I,  16,  Po- 
lain.) 

Les  hamelez  et  les  villaiges  qu'ilz  ar- 
doient.  (Fboiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 
f»  12  V».) 

11  trouvèrent  aucuns  petis  hameles.  (1d., 
ib.,  I,  27,  Luce.) 

En  ung  certain  petit  hamelet  ou  villaige 
de  ce  monde.  (Louis  XI,  Nouv.,  lxxxix, 
Jacob.) 

HAMELETE,  hamMle,  s.  f.,  dimin.  de 
hameau  : 


Que  ils  ordcincnt  et  faccnt  venir  devant 
eux  de  chescune  ville  entier,  8  homes,  et 
de  demie  ville  6  homes,  et  de  Immlette, 
4  homes  des  plus  sages  et  plus  loyalx,  hors 
prises  les  seignours  des  villes,  demie  villes, 
et  hamlets  avant  nosmes.  etc.  (Stat.  de  là 
XIV"  ann.  du  règne  d'Edouard  I,  ap. 
Ste-Pal.) 

iiAMEQuiN,  s.  m.,  sorte  de  poids  et  de 

mesure  : 

C'est  a  savoir  .xil.  lots  de  vin  a  la  petite 
mesure,  .vi.  pains  tels  que  du  couvent, 
.11.  cappons  et  .ii.  hastes  de  porc  soit 
ninsle  ou  fumelle,  trois  hamequins  de  ser- 
voise  ou  .VIII.  poitevines  pour  la  valeur 
de  cacun  hamequin,  et  les  doit  paierli 
hosteliers  et  .vi.  pains  de  maisme.  (1376, 
Livre  rouge  de  Sl-Riquier,  ap.  Duc,  Hame- 
Ikus.) 

hamessonné,  voir  Hameçonné. 

UAMESTOC,  S.  m.  ? 

Et  les  nés  qui  deveront  leur  euw.ages  li 
signeur  u  leur  coumans  en  puent  oster  le 
hamestoc  et  ariester  le  nef.  (Droits  de  fo- 
rage, Tailliar,  Hec.  d'act.  des  xn'et  xiil*  s. 
en  lang.  ivall.,  p.  467.) 

u.VMESTOR,  s.  ni.,  sorte  de  mesure 
pour  les  liquides  : 

Le  hameslor  qui  contient  .xill.  gallons 
et  demi.  (1396,  Coût,  de  Dieppe,  f»  30  r», 
Arch.S.-Inf.,G8a2.) 

HAMETE,  voir  HA.MEDE. 
HAMETTE,  S.  f.  ? 

Les  aulcuns  portoient  hameltes  ou  ca- 
pelines de  cuir  bouilli,  et  les  aulcuns 
d'osier.  (S.  Remy,  Mém.,  ch.LXiI,BuchQn.) 

HAMEUR,  s.  m.,  engin  pour  pêcher  : 
Rames,   seurs  ,  fagots,   nasses    pelées, 
jonchées,  ligne  du  long,  hametirs,  hame- 
çons. (1326,  Ord.,  i,  793.) 

HAMi,  voir  AiMi. 

iiAMiE,  S.  f.,  hameçon,  croc;  ustensile 
de  cuisine  : 

Kl  Hersens  prent  une  hamie. 

Si  le  fiert  si  parmi  les  rains 

Que  li  craisses  li  est  cstains. 

Et  li  bouvier  tout  se  départent 

Por  les  granz  cops  qu'eles  départent. 
(Le  Flabel  d'Aloul,  970,  ap.  Montaiplou  el    Ray- 
naud,  Fat>l.,  I,  287.) 

UAMLET,  voir  HAMELET. 

HAMLETTE,  VOir  HAMELETE. 

HAMOiNGNiER,  V.  U.,  venir  à  bout 
d'une  entreprise  : 

Li  prestre  sont  riche  renié  ; 

S'ont  trop  dont  nous  avons  petit  : 

Se  vous  volez  croire  mon  dit 

De  po^TCtc  vous  gèlerai, 

Et  a  graiil  honlo  mêlerai 

Cens  qui  me  cuidcnl  engingnier. 

Va  donc,  pense  du  hamoinunier, 

Fet  Jebans,  bêle  douce  suer  ; 

Mes  je  ne  voudroic  a  nul  fucr 

Qu'il  fussent  de  vous  au  desDs. 
(It'Estourmi,  58,  ap.  Montaiglon,  Falil.,  I,  200.) 

iiAMONCiAU,  S.  m.,  petit  hameçon: 
Uncianulus,  petit  crochet,  onhamonciau. 
(Calholicon,  Richel.  1.  17881.) 


4  lu 


H  AN 


Il  AN 


Il  AN 


tuoiQus,  hamoneiau  ou  crucbel.  {Ib.) 

a.KMPSKP,  voir  Hanap. 

HAMSELiN,  hamcellin,  hainselin,  s.  m., 
sorte  de  robe  longue: 

N'oreal  pis  gODele  a  pointes. 
Mais  kamcelliiu  a  graos  manches 
Estrois  tcmi  sus  les  hanches. 
(Cbi.   de  Pis.,    DU   ie   la    Pas!.,   Richel.    836, 
f  55  ■».) 

Teste  Due,  sauz  chausses  et  sanz  soul- 
iers, Testu  seulement  de  soD  hamselin. 
(1403,  Arch.  JJ  1S8,  f  41  v».) 

Orfaverie  pour  mettre  et  asseoir  sur  un 
haintelin  de  vert  brun.  (1416,  D.  de  Bourg., 
326,  Laborde.) 

HAMSOCN'E,  hamsokne,  s.  m.,  irruption 
violente  dans  la  maison  d'autrni  : 

E  qui  issi  l'enledist  e  viole  (le  temple 
de  Dieu)  il  en  dissaisist  Deu  e  chacc  hors, 
e  fait  hamsocne  sor  lui.  {Sarmons  en  prose, 
Richel.  19523,  ('  164  r°.) 

Si  li  plus  povres  del  pais  puist  prover 
en  curt  que  un  haut  riche  baron  eust  fait 
hamsocne  sor  li,  u  un  terriens  peust  pro- 
ver en  curl  que  son  chevaler  li  eust 
son  chastel  tolu,  qui  dreit  jugement  lur 
freit  solum  usage  don  ne  jngeroit  l'om  que 
li  traîtres  u  cil  qui  hamsocne  eust  fait  per- 
dreit  son  chief  u  son  lierilajie  ?  (Ib.) 

De  ceux  que  Irovent  et  countent  men- 
sognes  de  nous  et  de  cschorcheours  et  de 
toundurs  de  berbis  et  de  ceu.^  que  ount 
corue  en  autres  carènes  sauns  congé  et 
de  touz  hamsoknes.  (Britio.n,  des  Loix 
iÂnglet.,  f»  33  r»,  ap.Sle-Pal.) 

Ceux  que  ount  fait  prison  en  lour  me- 
sons  ou  hamsokne  ou  pouudbreche.  (1d., 
ib.,  f  72  r».) 

En  plees  de  hamsokne  ou  de  frescbe 
force  ou  de  abatement.  (Id.,  ib.,  t°  284''.) 

1.  HAN,  hen,  s.  m.,  souffrance  : 

Or  ad  DD  an 

Que  arez  solTert  de  mer  le  hait. 

(S.  Brandon,  516,  Michel.) 
Car  j'ai  la  dolor  apris. 
Les  angoisses  et  les  ham, 
Por  qnoi  je  sui  si  mal  soITrans. 
(Blo-id.  de  >efi.le,  Chats.,  sxvii,  Tarbé,  p.  53.) 
Tant  DO!  a  fait  de  paines.  de  hanz  et  de  traTaus. 
(Oi<a(.  fils  Aymon,  Richel.  21387,  f»  36'.) 
.Se  Dieas  le  descombre  de  han. 

(L'Escou$f,  Ars.  3319,  f*  53  y".) 

De  passion  chiet  cil  en  hen. 
Par  qui  me  sni  ci  tant  tenuz  t 

(Uir.  de  jV.-O.,  VII,  66,  A.  T.) 

C(.  AHAK  et  E.NHAN. 

2.  HAN,  interj.,  oui  : 

Est  la  Gnillanmc  de  Jolicrs, 
Filz  de  la  filie  Gai  le  conte. 
Oui  bien  set  que  ce  contremonte, 
Tool  ne  l'en  die  on  hu  ne  lian. 
(G.  GciAKT.   floy.  lign..  139C0,  W.  et  D.) 

Brel.,  Dinan,  han,  oui,  assurément. 

3.  HAN,  s.  m.  ;  chanter  a  l'han  de  quel- 
qu'un, lui  parler  : 

J'ay  ch.-inti  a  son  ftan,  j'ay  parlé  a  luy. 
(G.  BoucHEi,Sere(;j,  111, 130,  Roybct.) 

J'ay  chanté  a  son  han,  I  bave  epoken 
wilh  him.  (Cotgh.,  éd.  1611.) 

4.  HA.N,  voir  Oan. 


HANAULR.  -  avle,  honu.,  ailj.,  labou- 
rable : 

Terres  hanables.  (1311  ,  Arch.  J.I  46, 
f"  23  V».) 

Terres  wningnavles  et  hanavles.  {Cart. 
noir  de  Corbie.  Richel.  1.  177S8,  f»  38  r».) 

Terres  hannables.  {Coût,  de  la  ville  de 
Peulle,  IV,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  415*.) 

HANAGE,  hann.,  s.  m.,  récolte  : 
Seront   tenus    lesdis  preneurs  de  adme- 
nerlous  les  hannages  desdiles   terres  en  la 
fjrange    de   ladicle    maison.     (1410,   Bail, 
Arch.  M.M32,  ^44^.) 

—  Droit  sur  les  récoltes,  les  fruits  : 
A  ledit  sergent  coustume  prendre  par 
chascun  jour  de  marchié  le  hanage,  c'est 
assavoir  de  chascune  personne  vendant 
en  ladicte  ville  fruiclaiges,  haux,  oignons 
et  naveaulx,  une  poignée.  (14S8.  Denombr. 
de  la  Vie.  de  Conckes,  Arch.  P  30S,  f"  47  v°.) 

[  De  cenli  qui  nie  doivent  bornage 

Qui  ne  m'aporlent  mon  hanage. 
(Farce  des  povres  deables,  p.  6,  ap.  Ler.  de 
Lincy  et  Michel,  Farces,  Moral.,  Serm.  joy-,  I.) 

j         Cf.  AHANAGE  et  ENHAiNAGE. 

HANAiP.'voir  Hanap. 

HANAP,  anap,  hanep,  hampnap,  hempnap, 
hanaip,  hainep,  henap,  enhap,  enap,  henapl, 
hennap,  henep,  enep,  chanap,  chenap,  hanat, 
hanax,  henat,  hennayt,  s.  m.,  vase  à  boire  ; 
lasse,  quelquefois  ciboire  : 

Tuit  sont  Irosé  et  de  vair  et  de  gi-is. 
De  bones  copes,  de  bons  henas  d'or  lin, 

(.Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  107°.) 
iNe  porterai  o  moi  ne  vair  ne  gris. 
Ne  copes  d'or,  haines  ne  maizerins. 

(M.,  Richel.  19160,  l"  26\) 


llaneps  et  copes. 


(Ib.) 


Or  ne  ar;;ent  ne  hanais  maizerins. 

(Ib.,  C  2G=.) 
Or  e  argent,  pailes  e  dras, 
.Aneaus,  coupes  e  anas. 
(Be.-«.,  d.  deHorm.,  II,  28912,  Michel.) 
En  coupes,  en  hanas  d'argent 
Aporlent  clor  vin  et  piument. 
(Flaire  elBlanceflor,  l"  vers.,  1053,  du  Méril.) 
Sovent  raporto  on  le  vin 
En  copes,  en  henas  d'or  fin. 

(Parlon.,  10371,  Cr.ipelet.) 
Yves  le  fiert  en  l'escut  a  compas, 
Ausi  le  perce  con  ce  fust  uns  hanas. 

(Anseis,  Richel.  793,  f  i'i'.) 
Et  a  mon  henap  beverez. 
(Vie  el  mir.  de  la  V.,  Richel.  22938,   C  S".) 
Cors,  tu  te  fes  roons  et  gras 
En  coupes  d'or  et  en  enhas. 
(GiFF.,  .VII.  Est.  du  monde,  Richel.  1526, 
fM78\) 

Lors  s'atorna  comme  mcsiel, 
lleuap  ot,  et  potence  et  llavcl. 

(\Vi.Uasse  le  Moitié,  1399,  MicheU) 
Joseph  a  en  leur  sas. i.  chenap  d'or  bonté. 

(Bille,   Richel.  763,  f  asg"».) 

Touz  cil  qui  vendent  Aenas  de  madré  ou 
de  fust,  ou  cscueles  ou  plaliaus,  hors  do 
leurs  boslieus  au  jour  de  samedi  doivent 
.1.  den.  de  toolieu,  ou  qu'il  vendent  hors 
de  leurs  hoticus.  (hsT.BoiL.,Liu.des  mest., 
2*  p.,  XVIII,  1,  Lespinnsse  et   Uonnardot.) 


Or  ne  argent,  chanap  ne  cope. 
(Le  Vetcie  a  prestre,  117,  Mion,    iVoar.  Rec.   I, 
83.) 

Sainz  Georges  prit  le  enep.  (Vie  saint 
George,  Richel.  988,  f«  82^) 

.1.  henep  plain  de  venin.  [Ib.,  V  82".) 

Chacuns   povres  avoit  escuelle  et  henat 

ou  il  reeevoit  ce  que    on    li   denoit.  [Bla- 

querne,  Richel.  763,  f"  23  r».) 

Et  lassai  enqui  .u.  de  ses  serjanz  et  son 
enap  et  s'an  alai  vers  Paris.  (Li  AmiUa 
de  Ami  et  Amile,    Nouv.    fr.  du  xiii*  s.. 

p.  45.) 

.II.  enas  de  fust.  (Ib.,  p.  39.) 

Un  henapl  de  madré  a  pié  d'argent.  (In- 
vent., Av.  1290,  Mureau,  Arch.  Meuse.) 

Henas  de  madré  doivent  grant  coustume. 
(1296,  iJênfes  d'Orliens,  Arch.  Loiret.) 

Que  vous  beuvez  a  si  riches  hampnat 
d'or  et  d'argent.  (Vie  et  mir.  de  plus.  ». 
confess.,  Maz.  568,  f°37=.) 

Hec  parapsis,  hic  ciphus,  hic  crater, 
hanap.  (Gloss.  de  Glasgow,  P.  Meyer.) 

En  un  grant  hanap  d'argent.  (Jomv., 
Hist.  de  SI  Louis,  p.  151,  Michel.) 

Item,  a  demisele  Margrite  le  Petite,  pour 
che  k'ele  ait  mémoire  de  mi,  le  plus  petit 
hennap  d'argent  ke  j'ai.  (1301,  Cart.  de 
Flines,  p.  SOI,  Hautcœur.) 

Uns  botoilliers  auloit  par  la  saule  un 
enap  en  sa  main.  (Ms.  Metz  262,  f"  80'.) 

Pour  reffroidier  Venap.  (Ib.,  i"  80''.) 

Tuit  boivent  a  un  enap.  (Estories  Bcqier, 
Richel.  20125,  (°  43».) 

Deux  hennas  d'argent.  (An  1329,  ms.  du 
Poitou.) 

Manage  vent  avoir  voirre,  godes,  henas. 
(DU  de  Ménage,  149,  Trébutien.) 
Etconianda  que  lui  fust  aporté  loftenap. 
(Aimé,  Yst.  de  li  A'orm.,  Ill,  21,  Champol- 
lion.) 

Et  par  aventure  lui  chai  de  la  main  etfu 
rout  le  henap  en  moult  de  pars.  (lD.,ift.) 

Conppes,  hempnas,  joiaux  a  foison  encharga. 
(Clv.,  Du  GuescHn,  16468,  Charrière.)  Var., 
hanaps. 

16  hennays  cailliers.  (1332,  Compl.  d'E. 
de  la  Font.,  Arch.  K  41,  f»  142.) 

Or  vous  falent  hanaps  d'argent,  d'or  et 
de  madère,...  hanaps  sourores,  Aanap»  « 
piet.  (Dialog.  fr.-flam.,  f»  3%  Michelant.) 

.XVI.  heneaulx  d'argent.  (18  fév.  1394, 
Inv.  de  mercier,  Inv.  de  meubles  de  la 
mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Par  le  dent  Dieu,  mal  le  pensâtes,  car 
vous  en  beuvrez  ung  mauvais  hanap.  (J. 
d'Arhas,  Melus.,  p.  345,  Bibl.  elz.)  l 

Veant  ung  petit  enfant  qui  beuvoit  de 
l'eaue  en  sa  main,  lors  luy  gelta  ungpelit 
hanax  qu'il  avoit.  (J.  Lkgrant,  Livre  de  I 
tonnes  meurs,  ('  20''.)  i 

El  si  bevrons  a  plein  hanap  ' 

De  bon  vin.  ' 

(Farce  du  Cousiur.,  Ane.  Th.  fr.,  II,  161.) 

Les  filles  feurent  bien  aprises  et  a  tous  l 

prcesenlerent  pleins  hanatz   de   vin  Ole-  ' 

mentin.  (Rab.,  1.  IV,  c.  54,  éd.  1532.) 

—  Fig.,  comme  calice  : 

Wei  pcre.se  il  est  possible,  que  ce  Aana;/ 
trespasse  de  moi.  (BiftJe,  S.  Matthieu, xxvi,  , 
39,  Richel.  1.)  I 

—  Partie  d'une  coupe,  le  vase  :  | 


IIA.N 

lae  autre  couppe  d'argent  dorô,  dont  le 
hanap  est  de  jaspre  rouge  et  dout  le  frui- 
lelet  du  couvescleestde  trovs  serpentelles. 
(1380,  Inv.  de  Ch.  V,  i954."f.abarte.) 

—  La  coiUenancc  d'un  hanap  : 

l'n  hanap  de  graine  d'oygnon.  (Compte 
de  l'hôtel  Dieu  de  Baieux,  l"  114  r».) 

—  Hanap  était  aussi  le  nom  d'un  astre  : 
Le  quatorzième  de  février,  l'astre  nommé 

Hanap  se  levé.  (Cotereau,  Colum.,  XI,  2, 
M.  1355.) 

En  Vendée,  Fontenay,  on  dit  hanac 
pour  vase,  panier.  Suivant  M.  Lelléricher, 
\  Guernesoy  hanap  s'emploie  encore  pour 
vase  à  boire.  Wall.,  Iiéim,  verre  à  boire, 
partie,  petit  verre  à  liqueur  ;  naniur.,  it., 
grand  verre  à  boire.  En  rouchi,  hana 
signifle  coupe,  écuelle,  toute  vaisselle  en 
terre;  au  pluriel,  hanas,  batterie  de  cui- 
sine, tons  les  petits  ustensiles  qui  servent 
^  la  cuisine,  de  quelque  matière  et  de 
quelque  forme  qu'ils  soient.  <•  1  faut  rela- 
ver le5  hanas  »,  c'est  à  dire  tout  ce  qui  a 
servi  au  repas.  (Hécart,  Dict.  rouchi- 
franc.)  A  Savigny-le-Temple,  commune 
près  de  Melun,  les  vieillards  emploient 
souvent  cette  pbrase  proverbiale  :  «  Dans 
un  grand  hana  on  met  ce  qu'on  a.  • 

On  village  près  d'Alençon  s'appelle 
Vingt-hanaps. 

HANAPEE,  hanappee,  hanepee,  haneppee, 
,  *.  f.,  la  contenance  d'un  banap,  un  plein 
I  hanap,  plein  un  vase,  une  coupe,  un  go- 
belet: 

Qui  por  la  large  ea  ot  bone  sodée, 
I        De  bons  deniers  une  grant  hanepee. 
|(Bertfi»nd  de  Bar-scr-Adbe,  Girard  de  Viane, 
p.  130,  Tarbé.) 

1        De  ïin  plain  une  hanepee. 

:(1eh.  ào  Ris,  Uir.  de  S.  Torlu,  Diuaux,   Tronv. 

I     arlés.,  p.  -258.) 

I  Et  quiconque  donra  a  boire  a  un  de  ces 
ImeiDclres  une  hanapee  do  euwe  froide  sou- 
jleinent,  el  uoum  de  un  disciple,  il  ne 
perdra  pas  son  loer.  {Bible,  cb.  10,  v.  42, 

Richel.  1.) 

Verse  ci  bonne  haneppee. 
\(Vn  Mir.  de  N.-D.,  de  la  fille  du  roy  de  lloni'rie, 
I     TA.  fr.  au  moijeii  d.,  p.  .i()!l.) 

I  Sous  charge  de  hanappee  et  deuiye  ha- 
\nappee  froment.  (14  uov.  1349,  Jwjem.  de 
ia  court  de  Lesneven,   Fiuist.,  Cab.   Vréû. 

iiîodefroy.) 
HANAPEL,  hanep.,  henap.,  Iienep.,  -  iel, 
'henepel,  s.  m.,  dimin.  de  hanap  : 
Vns  devez  dire  moon  hanapel. 
G.  DE  BiBi.KSwoBTn,  39,  Meyer,  Ttec,  p.  Wi.) 
1        Chaicuus  avoit  son  lianrpet, 

Monlt  pone  esloient  lor  drapel. 
Les  trois  Ava/il.  de  Comj'iengne,  17,  ap.  Mi'imi, 
fatl.,  III,  388. j 

.1.  hanepiel    de    uiadre.    (11    avr.    1330, 
rest.  chirog.,  Aicb.  uiun.  Douai.) 

Un  petit   hanepel  d'argent   niellé.  (1367, 
«9.  aux  lest.,  ib.) 

~  l'ig.,  le  crâne  ; 


HAN 

Sonbs  les  cornes,  entor  le  hanepel,  | 

Seuglentostroitlenrstestesd'iinlazoa  d'ung drapel, 
Por  leur  front  dcITroncier  et  eslendre  la  pel. 

(Jeh.  de  Mednc  Test.,  1273,  Méon.) 
Soubz  la  coiffe,  enlour  le  hanepel. 
Lient estroit  leur  lestes  d'un  laz  on  d'un  chnppel. 

(ID.,  (*.,   Val.  Chr.  307,  f»  23\)  ' 

Enlour  le  chenepel. 
(In.,  th.,  ms.  CorsinI,  P  1G0\) 

iiANAPELEE,  S.  f.,  syn.  d'hanapec,  con- 
tenance d'un  banap  : 

Ansois  li  corroit  l'iawe  des  eulz  nitreci 
espessement  comme  si  l'en  la  versest  a 
hanapelees  SOT  son  cbief.  {Hisl.  de  .Joseph, 
Ricbel.  24B5,  f"  82  r».) 

HANAPELET,  S.  m.,  dimin.  de  hana- 
pel : 

Je  vos  donoie  plain  .r.  petit  hanapelet 
d'une  grant  iaue.  {Moral.,  Richel.  12581, 
f»  376  r».) 

HANAPicLiEii,  hen.,  s,  m.,  faiseur  de 
hanaps : 

Robert  le  henapelier.  (Lett.  de  la  prieure 
de  Fontaines  d  iabb.  de  Fontev.,  de  122S  à 
1250,  Arch.  .M.-et-L.) 

Millot  le  hanapelier.  (1360,  Compte  de 
taxes  imposées  pour  la  rançon  du  roi  Jean, 
Arcb.  KK  10»,  f»  6  r».) 

HANAPERiE,  hanùpperie,  haneperie,  ha- 
neprie,  henaperie,  s.  f.,  fabrication  desfta-  I 
naps,  art  de  faire  des  coupes,  des  vases  à  ] 
boire: 

Le  suppliant    qui    est  ouvrier  de    orfa- 
vrerie    el  de   hanapperie.  (1416,   Arcb.  JJ   i 
169,  pièce  370.) 

—  C'était  aussi  un  nom  collectif  pour 
désigner  les  hanaps  : 

Jak  de  France  donne  a  Marie  de  Lam- 
belle  se  feme  le  moitié  de  se  henaperie. 
{Test,  de  1326,  Arcb.  mun.  Douai.) 

Le  moitié  de  se  hanep, rie.  (Test,  de 
juill.  1362,  ib.) 

Pots,    poielle?,    tables,    tréteaux,    ban- 
quiers, haneprie,  linges,  quarreaux,  platfe,   \ 
escuelles.    (Bout.,    Somme    rur.,   1»    p.,  i 
f"  113  r",  éd.  i486.)  Le  ms.  porte  hanaps. 

S'ensyevent  les  joyaux,  haneprie  et 
aultres  choses.  (xv°  s.,  Cart.  de  Flines, 
p.  911,  Hautcœur.)  ' 

1.  iiANAPiEU,  -  per,  hanepier,  hanne- 
pier,  henapier,  henepier,  hennepier,  chana- 
pi«r,s.m.,étui  destiné  à  renfermer  leftanap, 
espèce  de  vaisselier  où  on  le  renfermait  : 

Cophini,  hanapers.  {Gloss.  de  Neckam, 
Scheler,  Lex.,  p.  88.) 

.IX.  hanas  do  masere  en  un  hanepier. 
(Vers  1268,  Arcb.  prov.  de  Gand,  Rupelm., 
n"  118.) 

Il  puet  estre  serreurier.-î  de  laiton,  a 
boites,  a  escrins  et  a  henapiers,  a  tables  et 
a  cofres  qui  veut.  (EsT.  BoiL.,  Liv.  des 
mest.,  1'°  p.,  XIX,  1,  Lespinasse  et  Bou- 
nardot.) 

Nus  menestricus  dudit  mestier  ne  puet 
ne  ne  doit  farc  nul  hennepier  qui  ne  soit 
(lu  .111.  cuirs  nues  tout  de  chief  en  cbief,  se 
il  ne  les  fet  ou  de  buet  ou  de  vache  sanz 
veel,  se  en  n'est  a  la  fausse  cerche.  (In., 
ib.,  i-xv,  6.) 


HAN  411 

Or  faut  paeles  et  trepier, 
H.inap  de  madré  cl  henapier. 
Mortier,  pesliel. 
Lien  a  bers  el  le  berceil. 
(I.e  Ditte  des  choses  gui  fallent  en  mesna/ie,  ap. 
Jub.,  Nouv.  Rec,  U,  168.) 

—  Le  crâne,  la  partie  de  la  tête  où  est 
la  cervelle  : 

Sor  le  sorcil  si  roideuionl  le  fierl, 
Ront  li  la  char,  froisse  le  ehanapier, 
lin  la  cervelo  li  a  fait  enconbrier. 

(Les  Loh.,  Val.    Urb.  375,  f»  3\) 
Et    dist   Bandouinel  :    Sire  g'i  jouay   hier  (aus 
[échecs) 
Tant  que  loul  eslonné  en  ai  le  hannepier. 
(Le  Livre  Oger  de  Dannemarche,  Morl  Baudouinet, 

Brit.  Mus.  Bibl.  rcg.  n"'  15  el  vi.) 
Tel  cop  ly  a  donné  parmy  le  hanepier. 
Que  la  ciervelle  eu  fait  a  le  lierre  sainicr. 

(Chev.  au  cijane,  2C096,  Reiff.) 
Eracle  ala  ferir  droit  sur  le  hanepier. 
Qu'il  ly  en  fait  le  sanc  a  le  lierre  rayer. 

(Ib.,  29209.) 
Que  tout  le  fent  desi  el  henepier. 

(Aiiberi,  Richel.  21368,  f»  2.S'.) 
A  grant  merfeille  esgardé  ont 
La  leste  de  cel  avresier  ; 
On  peust  bien  el  hanepier 
Baigner  un  enfant  de  .v.  ans. 

(Oilles  de  Cliin,  3322,  Reiff.) 
Si  le  lapida  de  pierres  et  ot  le  hanepier 
de  la  teste  copé.  (Grand.  Cron.  de  France, 
l'Istoire  du    roy  Pbelippe  de   Valois,  xiï, 
P.  Paris.) 

Craneum,  hannepier.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  4120,  f"  122  V».) 

L'un  traiche  le  mnsel,  l'autre  le  hanepier. 
(Jeh.  des  Prejs,  Geste  de  Liège,  38312,  Scholer, 
Gloss.  philot) 

—  Casque  qui  couvrait  la  partie  supé- 
rieure de  la  tête  : 

Li  rois  Gir.   a  pris  le  henapier 
Do  ïiel  Fro.  qu'il  ol  iiiolt  correcié. 

(Les  Loh.,  ins.  Monlp.,  1»  2i0''.) 

I.e  primerain  fierl  si  do  l'espee  d'acier, 
La  leste  an  fisl  voler  a  lot  le  henapier. 

(J.  BoD.,  Sax.,  XI,  Michel.) 
La  coife  ront  du  blanc  haubcrc  doblicr. 
Le  poil  li  rest  enpres  le  henepez. 

(Raimb.,  Ogier,  11482,  Barrois.) 
L.i   teste  l'n  prenl  a  tout  le  henepier. 

{\uberi.  Val.  Chr.  lill,  f°  .3''.) 
Pais  en  feri  un  autre  des  piez  u  hanepier. 
(W.  de  ilonbrans,  ms.  Montp.  H  217,  f»  175''.) 

2.  iiANAPiEn,  hann.,  hanaper,  s.  m., 
laiseur  de  hanaps  : 

Cipbarii,  hanapiers.  (J.  de  Gabl.,  ms. 
Bruges  546,  ap.  Scbeler,  iea;.,p.85.) 

Del  lianaper  de  sa  cbanceliarie.  (Stat.  de 
liichard  II,  an  x,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

.loan  le  Lieur,  hannapier  et  orfèvre.  (1417, 
l'iéces  relat.  au  règ.  de  Ch.  VI,  t.  II,  p.  190, 
Douét  d'Arcq.) 

Nom  propre,  Uanappier. 

\       iiANAPiN,  lienapin,  s.  m.,  petit  hanap: 
.1.  petit  lienapin  de  madré  a  pié  d'argent, 
(1307,  Mobil,  des  Tcmpl.  du  liaill.  de  Caen, 
Arch.  .1  413,  pièce  20.) 

lIANASKEUnE,  voir  II.MiNASriIKUlU:. 
IIANAT,  voir  IlANAI'. 


113 


H  AN 


II.VNVVI.K,  voir  IlANABLE. 

HANCE,  voir  IIasse. 
ii\NcÉ,  voir  Hansié. 
HANCEPELEE,   S.    composé,   employé 
comme  terme  d"injure  : 

Amii,  qaïiil  m'en   laisoie,    t:iDl  estoit  aireo  (ma 
Ihnirae) 
Qae  d'iir  m'apeloit  :  ribaul,  hancepelee. 

(DU  if  Ménage,  ÎV3,  Trébnlicn.) 

iiANXER,  voir  Hansek, 

ii.vNCETE,  voir  Hanchete. 

HANCHE,  S.  f.,  croc  CR  jambe  : 
S'ancaoe  cliose  desirei 
A  Toslre  bien,  quant  l'cscriprez, 
Paine  mectray  d'entente  fraiich" 
(Jue  r:nei  Ue  croq  ou  de  hanchi- 
(foés.  de  Ck'arlet  dOrl.,  p.  ÎIO,  ChampoUioa.l 

Cf.  Haîcchier  1. 

HANCiiBTE,  hancele,  s.  f.,  dimin-  île 
hanche  : 

Basse  aroit  la  hanchete. 
{Fierairas,  Vat.  Chr.  1610,  i'  iS  i"-)  Kroob., 
iOI5,  hancele. 

La  hanchete  tendre,  soe»e  a  manoier. 
{Sieie  de  Barbasire,   Richel.    -243G9,  f°  1-26  f.) 

1.  HANCHiER,  v.n.,  donner  un  croc-en- 
jambe  : 

Je  gageray  a  toy  un  pot  de  via  que  je  te 
abatrav  dedens  trois  foiz,  mais  que  tu  rne 
laisses' Aandu'er  ou  croquier  a  cascune  fois. 
(1397,  Arch.  JJ  151,  pièce  368.) 

2.  HANCHIER,  V.  3.,  S'emparer  de  '? 

Se  chil  ki  est  pris  n'a  dont  paier  les 
.XII.  d.  de  jor,  chil  ke  le  fait  mètre  les 
paiera  por  lui  cl  kanchera  son  kateil. 
(xiii*  ?.,  Ban,  .\rch.  S. -Orner,  Cart.  A  B 
xviil,  13,  f"  3j.) 

II.VNCOTE,  s.  f.  ? 
Si  que  ton  corset  ne  ta  cote 
He  facbent  plique  ne  haneote. 

(Clé  d'amour,  p.  13,  Tross.) 

HANDELER,  -  «ir,v.  a.,  balayer  : 

Li  closlrier  dolent  faire  handeler  lor 
clostre  lo  grant  roacredi  de  Pasqua,  et  a  la 
commémoration  saint  Pol  faire  handeler  el 
jonchier.  {Censier  de  S.  Paul,  ('  7  v,  sans 
date,  XIII*  B.,  Arch.  .Mos.) 

Li  doiens  de  Montigney  doit  hatideleir 
lou  chancel  de  Nostre  Dame  la  Ronde  lou 
jour  dou  grant  jeudy.  {Droit  de  la  vowerie 
de  MontigHy,  ms.  Metz  46,  p.  124.) 

—  Fig.,  nettoyer  : 

El  j'ai  panceit  de  nuit  en  mou  cuer,  el 
je  me  suis  exercileit  el  occupeil,  cl  handc- 
(oieet  netlioie  mou  esperit.  (Ps.,  Lxxvi. 
.Maz.  798,  f"  184  v.)  Lat.,  Et  e.\ercilabar, 
el  scopebcim  spirituui  uieum. 

On  dit  encore  i  Melz,  handler,  pour 
signifier  balayer,  nettoyer;  patois  de  Fil- 
lières,  handUiie.  Ardennes,  .Mouzon,  han- 
deler l'écurie,  enlever  avec  "un  croc  le  fu- 
mier qui  est  dans  l'écurie. 

HANDHOUDKit^  S.  m.,  sortc  de   magis- 
trat municipal  en  Flandre  : 
Savoir  faison;...  de  parles  handkouders 


HAN 

et  cueriers  de  nostre  chastellenie  deFurnes. 
(1410,  Ord.,  IX,  .^88.) 

HANDUiTEUR,  s.  m.,  cspècc  de  profes- 
seur dans  une  académie  de  jeux  de  ha- 
sard et  d'adresse,  tels  que  dés,  cartes, 
trictrac,  boules,  quilles,  etc.  : 

Jehan  Haguenee,  brelengheur  et  Itandtii- 
leur,  fu  navré...  S'en  encoupa  le  page 
Mailolin  de  Bours,  d'une  espee.  (1443,  iie- 
gistresauxplàyesde  loy  de  la  ville  de  Douai, 
l'-»  189  v»,  ap.  Bo(i.,  Suppl.) 

IIANE,  s.  f .  ? 

Pour  .1.  c.  de  lianes  a  palletle  pour 
clauwer  ploncq  a  masieres  sour  l'avant 
pié  a  le  porte  du  .Moliniel  (1417,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  .4miens.) 

Les  hanes  et  le  chandelier  de  le  son- 
gnye  de  le  Vierge  Marie.  (/6.) 

Ung  coffre,  une  hane.  {Ib-} 

1.  HANEBANE,  hannebaïine,  s.  m.  et  f., 
jusquiame  : 

Jus  de  hanebane.  (te  grant  Herbier, 
f'  79  r">,  Nyverd.) 

Des  semences  de  jusquiame  ou  hane- 
bane (A.  Du  MouMN,  Quinteess.  de  toute 
chos.,  p.  60,  éd.  1549.) 

Hannebanne.  Dangereuse,  mort  aux  oi- 
sons, vénéneuse,  meschante.  (La  Porte, 
Epith.,  éd.  1S71.) 

Uyoscyamus,  du  hanebane  ou  jusquiame. 
(,Calepini  Dict.,  Bâle  1584.) 

La  hannebanne,  que  l'on  nomme  la 
mort  aux  oisons.  (Liebault,  Mais,  rust., 
1.  I,c.  XVI,  éd.  1597.) 

2.  HANEBANE,  hemiebenne,  s.  m.,  vau- 
rien, mauvais  sujet  : 

Qu'on  voist  par  connestablies  savoir 
quels  gens  il  v  a,  comment  Hz  sont  armes 
et  que  les  hanebanes,  dont  il  y  a  plusieurs, 
on  ne  sueffre  point  aler  par  le  ville  armes. 
(27  oct.  1411,  Reg.  atix  Consaux,  Arch. 
Tournai.) 

Tous  les  pays  gisoient  subjects  a  gens 
de  huiseuse,  compaignons  Je  la  facque, 
houvers,  putiers,  ruffieus,  hennebennes,  bu- 
veurs de  vin  et  gasteurs  de  draps,  qui  nés 
estoient  pour  boire  eaue  et  mener  la  char- 
rue. (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  do 
Bourg.,  111,  171,  Buchon.) 

HANEDE,  voir  Hamede. 

HANEGUET,  S.  m.  ? 
Junin,  dy  lui  va  qu'il  achats 
Des  li'inegheli  el  des  perdriz 
Pour  le  soupper. 
(Pocs.fr.de  !'•■  Alione,  Farsa  del  Krinzoso.) 

HANEHOST,  S.  m.,  délatôur  : 

Ung  hanehost,  qui  est  a  dire  ung  accu 

seiir  de  gens.  (1460,  Arch.    JJ    189,   pièce 

429.) 

HANEKOKE,  -  toc/ce,  S.  f.,  softe  do  fruit 
Li  sommiers  de  nois,  o.  De  hanekokef . 
0.(1328,  Tarif  de  «oiiii't'U,  Arch.    S.-Omiv 
cxcix,  4,  n°  69.)  Var,,  hanekockes. 

HANEL,  s.  m.,  doluire  : 

Nus  chapuiseur  ne  puel...  viez  sele  r.i 
pareillier  ne  a  coulel  ne  a  aisse,  c'est  .i 
dire  hanel.  (E.  Boil.,  liv.  des  mest.,  1"  p., 
l,xxix.  6,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

HANEI.ER,  voir  A.NEI.EU. 


HAN 

HANELET,  adj.,aIénois  : 

Le  cresson  haneUts  est  une  herbe  de 
laquelle  nous  usons  en  la  sallade.  11  est 
chaud  et  sec  au  tiers  degré,  et  est  en 
vertu  forment  semblable  a  eruca.  (La  fief 
de  santé,  f»  31  r»,  éd.  1507.) 

HANELissEMENT ,  S.  m.,  respiration 
pénible,  embarrassée,  pressée,  essouffle- 
ment : 

Se  la  plaie  est  ou  dyafragme,  la  percu- 
lious  est  près  des  petites  costes,  et  est  li 
hanelissemenz  granz  et  espes  o  tout  grant 
dolour  et  grant  souspir.  (Brun  oe  Long 
Borc,  Cyrtirgie,  ms.  de  Salis,  f''  14".) 

Et  est  li  hatielissemenz  hastis.  (1d.,  ib., 
i"  14".) 

Cf.  Aneler. 

HANELLE,  s.  f.  1 

Ceulx  que  le  roy  avoit  ordonnez  el  es- 
tabliz  pour  garder  ses  chasteaux,  ses 
bailliages,  ses  offices  et  ses  pors  sur  mer, 
ses  hanelles  et  ses  passages.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2641,  f»  208  v».) 

H.ANEPEE,  voir  HaNAPEE. 
HANEPEL,  voir  HANAPEL. 
HANEPERIE,  VOir  1I.ANAPERIE. 
HANEPIER,  voir  HANAPIER. 
HANEPRIE,  voir  HANAPERIE. 

HAN'EQUiN,  S.  Hi.,  sortc  de  jeu  de 
cartes: 

L'on  joue  au  hanequin  et  au  franc  ju. 
(1464,  Lelt.  de  Jan  de  Lannoy,  dans  le 
Cabin.  histor.,  1873,  p.  241.) 

I  HANER,  luniner,  liinner,  \.  n.,  hen- 
nir : 

La  vespree  quant  fait  serain, 
Sor  la  rive  met  son  polaiu 
Qui  de  faim  comence  a  haner. 
{Image  du  monde,  ms.  Montp.  H  -137,  f  101  v".' 

Le  cheval  hinne.  (Bomyard,  j4do.  etdev- 
des  leng.,  éd.  1837.) 

—  inf.  pris  snbst.,  hennissement; 
L'hannerdes  chevaux.  (Joue.,  Err.pop., 
1'"  p.,  un,  2,  éd.  1379.) 

2.  HANER,  hann.,  hen.,henn.,\.a.,h- 
bourer,  cultiver  : 

On  parole  de  batre  et  de  vanner, 
Et  de  foir  et  de  hanner. 
Mais  ces  déduis  trop  me  desplaisenl. 
(Recueil  de  ilolels,  I,  217,  Raynand.) 

II  n'y  H  que  deux  jours  que  nous  y  ht- 
nasmes  la  chocque,  nous  y  copasmes  If 
inay.  (DuQUESNE,  Hist.  de  J.  dAvesn.,  Ars. 
5208,  f  5  v.) 

C'est  un  povres  homs,  nez  de  petites  , 
«eus  de  labour,  qui  encore  hanent  terres , 
en  nostre  pays.  (Crist.  de  Pizan,  iier«  d« 
fais  et  bonnes  meurs  du  sage  roy  Liianes  v, 
3»  p.,  ch.  XIX,  Michaud.) 

Y  avoit  ja  en  mey  février  beaucoup  d'à- 
voinne  liannee.  (J.  Aubrion,  Journ.,  an, 
1481,  Larchey.)  j 

11  lit  ung  aussy  bel  temps  pour  heniur 
lui'il  avoit  fuit,  passé  .X.  ans.  (In.,  i»-. 
an  1486.) 

Et  si  aucun  homme  ou  femme  avoient 
terres  gissautes  a  marches,  venir  peull  au 


HAN 


HAN 


HAN 


'ii.i 


seigneur  et  dire  faire  :  faict  celle  terre  a 
haner.  {Coutumes  d'Orckies  manuscrites, 
p.  263,  ap.  Ilécart,  Dict.  rouchi-franç.) 

Haner  se  dit  encore  dans  le  district  de 
Valenciennes. 

Cf.  Ahaner  et  Enhaner. 

HANESCHiEK,  voir  Harnaschieh. 

HANETTE,  s.  f.,  mot  obscur  paraissant 
signiûerlille  coquette  : 

II  D'est  niiignon  ne  haneltf. 
Qui  De  vieste  la  heaquelte. 
iChron.  des  Paij^-Bas,  de    France,  etc.,  Rec.    dei 
r.hr.  Je  Fhmi.,  t.  III,  p.  311.) 

HANGE,  voir  Haenge. 

iiangeman,  s.  m.  î 

Et  furent  cliivauchaunz  entur  luy  sis  tur- 
menturs  a  la  furme  de  le  deble  atiretz  et 
le  un  mena  saen  freyn  et  le  hangeman  sa 
chevestre.  (iMs.  Brit.  Mus.  Cotton,  Nero, 
C.  V,  f»  241.) 

Ce  mot  obscur  et  certainement  altéré 
est  peut-être  une  forme  de  hoveman,  capi- 
taine. 

UANGXER,  voir  llAIGNER. 

HAMcaociiE,  s.  f.,  arme  ancienne, 
sorte  de  croc  servant  à  détruire  les  murs  : 

Esguisoient  vouges,  picques,  rançons, 
iialebardes,  hanicroches,  volains,  lances, 
azesi,'uayes.  (Rab.,  1.  111,  proloa.,  f"  S  v, 
^d.  1552.) 

HANICKOCHBiMENT,    S.    m.,    aCCrOC   OU 

difficulté  qui  se  rencontn'  inopinément 
dans  une  affaire  : 

Les  hanicrochemens  des  confesseurs. 
(Rab.,  Pantagruel,  ch.  vu,  éd.  1542.) 

Les  pelitz  hanicrochemens  sont  cachez 
soubz  le  pot  au.\  roses.  (1d.,  ib.,  ch.  xii. 
éd.  1342.) 

Envelopper  leurs  quenouilles,  confondre 
leurs  hanicrochements.  (Du  Fail,  Baliv., 
p.  115,  Guichard.) 

HANicRociiEK,  V.  a.,  accrochcr  : 
l'impelûter  leurs  tabourets,  hanicrocher 

eurs  inoustardiers.    (Du    Fail  ,   Baliv., 

3.  113,  Guicliard.) 

HANKEii,  V.  a.,  suspendre  : 
Et  0   chou   cliil   i   ei  hanket  mi   sieail. 
1133,  Tesl.  conjonrt.  de  Kenaud,  etc.,  Tail- 


HANNABLE,  VOIT  HANABLE. 
,  UANVAGE,  Voir  Ha.nage. 
I   HANNE,  S.  f.  ? 

I  Je  vous  veux  premièrement  apprendre 
jinq  ou  si.^  mots  d'un  langage  que  j'ay  ap- 
pris a  la  cour  du  grand  Coesre,  du  temp.s 
fuej'estois  parmy  les  mattois,  cagoux,  po- 
issons, casseurs  "de  hannes.  (Gte  de  Cra- 
JIAIL,  Corn,  de  Prov.,  II,  v,  Bibl.  elz.) 

j  hannebaxne,  voir  Hanebane. 

HANNEPIEll,  voir  H.ANAPIEU. 
HANNER,  voir  llANER. 

HANNETOXNiEREjS.  f.,  rpvpnu  produit 
r  les  hannetons  : 


Toute  ma  cacqueroliere,  ensemble  ma 
hannetonniere.  (Rab.,  111,  v,  éd.  1552.) 

H wxox,  S.  m.,  coquille  de  la  charrue  ; 

Ainsi  que  le  suppliant  ahennoit  sa  terre, 
rompi  un  hannon  ou  pièce  de  sa  charrue, 
(1449,  Arch.  JJ  176,  pièce  686.) 

HANNONÉ,  part,  passé,  se  dit  des  chiens 
auxquels  on  suspend  un  bâton  autour  du 
cou  pour  les  empêcher  de  courir  : 

Nul  ne  pœult  cacliier  ne  voiler  a  besles 
ne  oysiaux  sauvaiges,  tenir  ne  mener 
chiens  sans  estre  accouples  ou  hannones. 
(1507,  Prév.  de  Monlreuil,  Coul.  loc.  du 
baill.  d'Amiens,  II,  643,  Bouthors.) 

HANNOU.ART,  VOlr  H.ANOUAliT. 

HANOiER,  S.  m.,  porteur  de  sel  du  gre- 
nier de  Paris  : 

Et  après  eulx,  les  vingt  quatre  porteurs 
de  sel  de  la  ville  que  l'on  appelle  hanoiers, 
et  aussi  les  sergens  de  la  douzaine,  tous 
vestuz  de  noir.  (1498,  Ord.  pour  les  funé- 
railles de  Charles  VIII,  Techener.) 

Cf.  llANOnART. 

HANON,  hannon,  s.  m.,  sorte  de  poisson, 
le  merlan  ou  le  merlus  : 

Hados  et  oitres  et  hanom, 
Et  contres  qui  sont  gros  et  Ions. 
(Bal.    de    Karesme   et    de    Chanage,    417,    ap. 
MéoD,  Fa*/.,  IV,  94.) 

Hanons  au  cyvé.  {Ens.p.  apareil.  viand-, 
Bibl.  de  l'Ec.  des  ch.,  5»  sér.,  I,  223.) 

De  la  mer  nous  vienent...  moules  et  ha- 
nons. {Dialog.  fr.-flam.,  f"  5%  Michelant.) 

Morues,  moules,  oistres,  hanons,  pour- 
pois,  crapois.  (1331,  Ord.,  il,  424.) 

Vers  la  fin  de  karesme  vint  des  hannons 
de  fois  a  autres.  (Journ.  de  Paris  sous 
Ch.  VI,  an  1418,  p.  53,  ap.  Ste-Fal.) 

Nom  de  lieu  : 
I       Et  (es)  loges  des  Hanons  ne  as  Hanon- 
!   nieres  nous  n'i  avons  riens.  (1248,  Cart.  de 
'   Ponthieu,  Richel.  1.  10112,  f»  316  v.) 

HANOUAUT,  hann.,  'hanouer,  henouarl, 
-  ard,  honouart,  s.  m.,  porteur  de  sel  du 
grenier  de  Paris  ;  les  hanouars  étaient,  de 
temps  immémorial,  en  possession  dépor- 
ter à  St-Denis  les  corps  des  rois  morts  : 

Les  honouars  porteurs  de  sel.  (1330, 
Ord.,  11,  374.) 

Et  estoit  ledit  corps  porté  en  une  li- 
tière par  les  henouars  de  Paris.  (J.  de 
Troyes,  Chron.,  an  1461,  éd.  1620.) 

Apres,  le  corps  dudit  roy,  lequel  estoit 
couvert  d'un  pouelle  de  drap  d'or  bien 
riche  en  une  liltiere,  laquelle  portoient  six 
vingts  henouars.  (J.  Chartier,  Chron.  de 
Charl.  Vil.  c.  288.)  Var.,  hanouars.  (Ed. 
1617,  p.  249.) 

Ensuite  les  officiers  que  l'on  appelle  en 
françois  les  henouars  mirent  sur  leurs 
espanles,  selon  la  coutume,  le  corps  de  ce 
roi  de  bonne  mémoire.  (Id.,  Chron.  du 
rùijne  de  Charl.  VU,  i"  essai,  I,  10,  Bibl. 
elz.) 

Apres,  mnrchoient  douze  hanouers,  por- 
teurs de  sel.  (Exlr.  des  reg.  du  Bur.  de  ta 
ville,  Arch.  cur.,  1'"  sér.,  t.  111,  p.  433.) 

Aprez  estoit  portée  l'efligie  du  roy  par 
dessoubz  par  les  hannouars  de  Paris  qui 
ont  ce  privilège.  (1539,  Convoy  et  obsèques 


de  Henri/  II,  ap.  Felibien,  Hist.  de  Paris 
IV,  790".) 

Par  privilèges,  les  hanouars  dudit  Paris, 
qui  sont  porteurs  de  sel,  porloient  par  des- 
sous lesdlts  cercueil  et  effigie.  (Du  Tillet, 
Bec.  des  roys  de  France,  p.  341,  éd.  1607.) 

Les  vingt  quatre  mesureurs  de  sel,  les 
vingt  quatre  henouards  porteurs  de  sel. 
(Gilles  Corrozet,  les  Ant.  de  Paris,  p.  240, 
éd.  1008.) 

Se  disait  encore  au  xvii"  s.  : 

Les  jurez  hannouards  porteurs  de  sel, 
porteront  le  sel,  tant  du  batteau  au  gre- 
nier, que  du  grenier  es  maisons  des  bour- 
geois, et  seront  tenus  de  fournir  aux  jurez 
mesureurs  de  radoires.  (Ord.  de  L.  XIV 
concern.  la  jurisd.  des  Prév.  des  March., 
c.  26,  art.  l.j 

HANOUER,  voir  Hanouart. 

MANQUE,  S.  {.1 

ne  son  escu  li  trencha  un  quartier, 
Et  un  des  pans  do  son  hauberc  doblier. 
Et  de  la  hanquc  del  esperon  du  pie. 

(lÎAiMBiiRT,  Ogier,  2831,  Barrois.) 

HANRY,  voir  Hahi. 

HANS,  voir  Hanst. 

HANSAC,  s.  m.,  coutelas,  poignard  : 
E  fist  prendre  le  pople  de  la  cited,  si  fist 
de  serres  detranchier  e  de  chars  ferrez  de- 
fuler,  e  de  hansacs  desmembrer  e  detren- 
cher.  {Bois,  p.  162,  Ler.  de  Lincy.)  Lat., 
divisitque  cultris. 

'       Cf.  Hansart. 

HANSAGE,  ansaige,  s.  m.,  droit  que  l'on 
payait  pour  être  associé  à  la  hanse  ;  par 
'  extens.,  toute  sorte  de  droit  qu'on    est 
obligé  de  payer  : 

Envers  Deu  n'a  point  de  hansage  : 
Qui  mielz  le  sert  el  plus  le  dote, 
Mielz  est  de  lui  sanz  nulc  dote. 
(G.  deCoi.nci,  Mir.,  ins.  Brui.,  t"  -214''.) 

Or  l'ay  cy  aiuenet  par  devant  lo  barnage, 
Si  pues  faire  de  lui  ton  bon  sans  nul  hansage. 
(llist.  de  Ger.  de  Htav.,  Ars.  3144,  fM85  v°.) 

Pourront  ledit  maistre  et  compaignon 
dudit  mestier  faire  paier  a  cellui  qui  aura 
fait  ledit  serement,  et  qui  nouvellement 
voudra  tuer  et  vendre  char,  son  ansaige 
raisonnable  selon  son  pouvoir  et  faculté, 
avant  que  il  ne  puisse  ne  doie  tuer  ne 
vendre  char.  (1381,  Ord.,  VI,  608.) 

ii.ANSAGER,  V.  a.,  affronter,  braver  : 

Si  vas  cel  rei  ne  {{uerreiez  ki  par  lelvaskansage. 
Ne  devez  tenir  terre  ne  nul  seignurage; 
Aiuz  devez  al  fiz  Malialt  serv  r  en  servage. 
(Cliron.  deJord.  l'aiilosmt;  381,  ap.  .Michel,  D.  de 
tiorm.,  t.  111.) 

iiANSART, -  ard,  s.  m.,  coutelas,  poi- 
gnard : 

Le  hansart  et  l'escon-lieor. 
(Parlon.,  .'il 28,  Crapelet.)  Impr..  hansart. 
Ilic  ansardus,  hansard.  (Gloss.  de  Glas- 
gow, P.  Meyer.) 

...  D'un  tel  deuil  fut  ce  rustique  esprins 
Vers  le  serpent  (|u'un  liansarl  il  a  prins 
Dont  l'a  iiavriS,  et  jusqu'au  sang  blessé. 
(GiiiLL.  lUuDENT,  Fait.,  137,  1 '°  série,  Lormier.) 

ll.-.\orm.,  vallée  d'Yères,  hansart,  ha- 
chette ou  couperet  à  débiter  la  viande 
Bessin,  hansart,  scie  i  main. 


\ih 


HAN 


Cf.  Hansac. 


1.  HANSE,  hansse,  hance,  s.  (.,  la  récep- 
tion de  quelqu'un  dans  la  compagnie  de 
quelques  marchands,  avec  certaines  céré- 
monies, et  le  droit  que  l'on  payait  pour 
être  admis  dans  celle  compagnie,  pour  être 
reçu  maître  d'un  métier  : 

A  Rouen  on  désignait  sous  le  nom  de 
hanse,  tantôt  la  maison  oii  se  réunissaient 
les  bourgeois  pour  l'élection  des  magis- 
trats, tantôt  certains  droits  qui  se  préle- 
vaient sur  les  marchandises  venant  par 
eau.  Le  maire  alTerniait  le  droit  de  perce- 
voir celte  taxe  h  «n  bourgeois  qui  prenait 
le  nom  de  hansier  de  la  ville.  (Chéiuel, 
Hist.  de  7?oue)i,lI,  371.) 

Le  dit  maire  ne  fera  charpie  de  recevoir 
nules  des  rentes  ne  des  revenues  de  la 
ville  exceptées  tant  seulement  les  hances, 
les  forfaitures.  (1320,  Ch.  de  Ph.  V,  Arcb. 
mun.  Rouen,  tir.  2.  n''  1.) 

Quant  ilz  voudront  ouvrer  d'eulzmesmes, 
et  en  leur  œuvre,  ilz  iront  devers  le  viconte 
ou  son  lieutenant,  en  la  présence  des  diz 
cardes;  et  pour  leur  hansse.  payeront  xx. 
solz  tourn.  au  rov.  excepté  les  fils  et  filles 
desmaistreselmaislresses.qui  ne  payeront 
que  demie  hansse.  (1390,  Hpglem.  pour  le 
mesl.  desfilass.  de  Rouen,  Ord.,  vu,  337.) 

Que  nul  ne  s'entremette  de  tenir  estai 
publique  de  boucherie,  ne  l'exercer  comme  j 
maistre,  s'il  n'a  esté  autreffois  ou  qu'il  j 
soit  cy  après  examiné,  expérimenté  et 
trouvé"  ydoine,  et  comme  tel  reçu  et  passé 
maistre  dudit  meslier,  par  les  maistrcs 
gouverneurs  de  la  boucherie  de  Reims,  et 
qu'il  ait  fait  son  devoir  et  paie  sa  hance  et 
mailrise.  (1467,  Stat.  de  la  eorpor.  des 
bouchers  de  Beims,  Areh.  lésisl.  de  Reims, 
2*  p.,  vol.  I,  p.990,Doc.  inéd.) 

Un  marchand  sans  hanse,  qui  n'est  pas 
hanse.  (DcEZ.) 

—  Fig-,  à  peu  près  comme  tribut  : 
Oa  fen  d'CDier  tôt  main  a  main 
Lor  covendra  paier  la  hanse. 
(G.  DE  Coiscl,  ilir.,  ms.  Brui.,  f»  Î06'.) 

Lille,  hanse,  ligue,  alliance. 
2.  n.\xsE,  s.  t.,  sorte  de  mesure  : 
Pour  avoir  livré  nœuf  hanses  emploiez  a 
mesurer    l'ouvraige   de  pavement  fait   en 
ladite  ville.  (1498,  Compt.  faits  p.  la  ville 
d'Abbev.,  Richel.  1.  12016,  p.  loi.) 

I.  HA.NSEH,  anser,  hancer,  verbe. 

—  Act.,  recevoir  dans  un  corps  de  mé- 
tier : 

Quant  aucun  varlct  vouldra  lever  son 
meslier  ou  ouvroer  de  soy  comme  maistre, 
il  sera  premièrement  ftons(?.(l3H2,Ord.,vil, 
743.) 

—  Nenlr.,  se  présenter  au  lieu  où  se 
tiennent  les  associés  de  la  hanse,  et  où 
!>ont  les  gardes  du  métier  : 

Et  loit  au  prcvot  dudit  Maisieres...  les 
contraindre  (les  marchands)  a  hancer  au 
dit  et  ordonnance  dudit  prevot.  {Stat.  de 
l'échev.  de  Mézières.) 

Que  tous  tixerans  en  personne  viennent 
oiwer,  et  apportent  ou  fucent  apporter  avec 
culx  tous  les  draps  qu'ilz  auront  tissu,  et 
que»  culx  soit  on  -"oient  bnillié  ou  bailliees 
lesdis   dra[i*    ou  drap  par   \e>   i^ardes    du 


HAN 

meslier,  et  non  a  autres.  (1390,  Reglem.  p.    \ 
les  draps,  Ord.,  vill,336.) 

—  Hanse,  part,  passé  et  s.  m.,  membre 
d'une  hanse  : 

Ung  chascun  pourra  faire  venir  toutes 
manières  de  vins  aval  l'eaue,  pour  vendre 
en  ladicle  ville  de  Paris,  au  dessus  des 
pons  d'icelle,  sans  consié.  sans  hance  et 
sans  compaifinie  francoise;  mais  qui  vou- 
dra avaler  lesdis  pons,  il  faudra  que  celui 
a  qui  seront  iceulx  vins,  soit  hancé  et  bour- 
gois  de  Paris  ;  et  s'il  n'est  bourgois  de 
Paris,  avec  la  hance  il  aura  compagnie 
frnnçoise.  (Réglem.  gén.  pour  la  jurid.  du 
prév.  des  march.,  fév.  1418.) 

2.  HANSER,  v.  a.,  vendre  : 

Au  soir  danse 
Qui  matin  hanse. 
(xvi°  s.,  BoavELLES,  Prov.,  ap.   Ler.  Je  Lincy, 
Prov.,  H,   76.) 

HANSEUS,  voir  AiNsos  au  Supplément. 

HANSIER,  hanssier,  s.  m.,  bourgeois  au- 
quel était  affermé  le  droit  de  percevoir 
une  taxe  sur  les  marchandises  venant  par  j 
eau  : 

Seront  tenus  les  dits  courtiers  d'annon- 
cer aux  haussiers  de  la  ville  les  noms  de 

j  tous  les  marcliands  de  dehors  amenant 
marchandises  qui  ne  seront  hanses.  (140o, 
Statuts  des  Courtiers  de  vin,  ap.  Ouin-La- 

i  croix,  Hist.  des  anc.  corporations  de  Rouen, 

!  p.  607.) 

Seront  tenuz  lesdils  courretiers  et  chas- 
cun d'eulx  d'annoncer  aux  hanssiez  de 
ladicte  ville  de  Rouen  les  noms  de  tous 
les  marchans  de  dehors  qui  amenront 
marchandise  qui  ne  seront  haussez.  ()40b, 
Slal.  des  Courtiers  de  vin  de  Rouen.  Ord., 
IX,  69.) 

HANST,  hans,  s.  m.,  poignée  : 

Prist  sen  espee  qui  estoit  de  Bourdiaux, 
bonne  et  legiere  et  roide  asses,et  l'apuigna 
parle  hans  en  levant  le  main  pour  jeKer 
en  passant  a  l'escuier,  sicomme  il  fist. 
(Froiss.,  Chron.,  V,  431,  Kerv.) 

Et  le  apoigna  par  les  hans.  (ID.,  ib., 
p.  430,2»  réd.) 

Selon  Scheler,  il  faudrait  lire  haus,  qui 
serait  une  var.  de  heut. 

—  La  longueur  d'une  lance  : 

Issi  en  tele  manere 
Oue  un  kanst  do  terri; 
N'csieit  pas  a  celé  feiz 
Entre  Dermod  e  les  Yrreis. 

(Conquest  of  Ireland,  756,  Luard.) 

Cf.  Hanste. 

HANSTE,  anste  ,  hante  ,  anle  ,  ente, 
ainle,  hainte,  haunste,  s.  /.,  bois  d'une 
arme  ou  d'un  outil,  d'un  instrument, 
manche,  lance  : 

De  Sun  algeir  ad  li  haiisle  crollec. 

(fto/.,  -412,  Millier.) 
Drnites  cet  hansles,  luisent  cil  e.ipict  brun. 

(li.,  1043.) 
Preu  escut  e  hauste.  {Lie.  des  Ps-,  Cuin- 
hridge,  XXXIV,  2,  Michel.) 

En  la  spleiidiir  de  la  tue  fuildranle 
hansle.  {Ltb.  Psalm.,  Oxf.,  Cantic.  Habac, 
17,  Michel.) 

Brandisl  la  hante  do  roitespiet  biuni. 
{Les  Leh.,  ms.  Montp.,  f"  97'. 


HAÎN 

r:i  Teissiez  tante  hante  brisîer. 

(74. .  f«  S»*.) 
Brandist  la  hanle  de  l'acier  poitOTin. 
(Car.  le  Loh.,  \'  ch  ins.,  xin,  P.  Paris.) 

llnunsles  lever,  lances  brandir. 
(Hou,  3"  p.,  3917,  .\ndresen.)  Var.,  hainlea. 
Et  fil  armes  d'auberc  et  d'jaume  chier, 
De  bone  espee  et  de  biaume  d'acier. 
Et  porte  droite  la  hanste  de  pomier. 

(«.  de  Cambrai.  7733,  A.  T.i 

El  ont  brandi  les  hansles  de  pomier. 

(Raimbert.  O^ier,  10030,  Barrois.) 
Sire,  TUS  me  désistes  en  le  cité  de  l'Âlainte 
Que  bons  rois  cnnquerere  doit  ades  porler  ainte. 

(Roiim.  d'Alix.,  C  80»,  Michelant.) 
Tant  com  tint  l'amie,  l'abat  mort  craventé. 

(Jonri.  de  Blaivies,   203,  IlolTmann.l 
Grosse  iert  la  jaralic  com  l'enle  d'un  jeldon. 
Uumonlet  Agrav.,  Richel.  2195,  f»  91  v») 
Ses  père  une  hante  11  donne. 

(Gilles  de  Ckin,  231,  Relit.) 
Et  mainte  hante  peçoier. 


De  Vante  roide  do  sa  main 
Si  roidement  abalu  l'a 
Pins  de  .un.  foissepasma. 


(th..  900.) 


(;»..937.) 


nés  autres  lances  s'enlrequierent 

llanles,  hiaumes,  et  s'enlrefierent. 

(Rom.  de  Ham,  ap.  Michel.  Hist.  des  Ducs  de 

Norm.  et  des  Rois  d'Angl..  p.  294.) 

A  icele  parole  ai  la  ante  brandie. 

(Floov.,  273,  A.  P.1 

Snr  Vante  de  l'espié  s'est  li  bers  apuiez. 
(;/-.,  2391.) 

Hantes  a  marchant  doivent  eu    charetc 

.II.  den.,  a  beste  ne   a  col   noiant.  (Est. 

BoiL.,  Liv.  des  mesliers,  2=  p.,  il,  86,  Les- 

pinasse  et  Bonnardot.) 
Espee    de  justice,    hansle    roide    sanz 

ploier.  {Chron.  de  S.-Ven  ,  ms.  Ste-Gen., 

fo  ^33^) 
Pris  une  corde   qui  pendoit  a  un  laz  et 

la  loie  a  une  des  feanfcs  qui  laienz  estoient 

pour  porter  les  ensegnes   en  rouvoisons. 

■  (Ib.,  f»  178''.) 

Et  saisit  nng  espié  dont  Vente  fut  raonlt  fort. 
j  (Gir.irt  de  Iloss.,  3831,  Mifnard.) 

j      Et  quant  le  sanglier  vient  a    lui,  il  ne 

doit  mie  tenir  la  hante  dessoubz  l'aisselle 

pour  mieulx  asseoir  son  coup.  {Gast.  Feb-, 

Maz.  314,  f''84'\) 
Mais  quant  il  l'aura  féru,  il  doit  uietlrr 

la  hante  dessoubz  l'aisselle.  {Ib.) 
!      Puis  s'en   vint   a    le  baniere   son  frère, 

qui  estoit  d'or  a  un  lyon    de    sable  coii- 
1   ronnet  et  endentet  de  geules,  et    le  pnsl 

par   le     hansle    et   le    leva    contremonl. 
;  (Froiss.,  C/icon.,  IV,  120,  Luce.) 

,       Les  hanstcs   des  glaives   f">'.'^Qf   fo;'*^' 
!   pointue  brisèrent.  (In.,  ib.,  Richel.  26»t>. 
f»  48>'.) 

Les  hansies  estoient  fortes  et  les  fer- 
durs.  (ID.,  ib.,t'>  49».) 

Ce  serpent  s'entortillant  a  l'entotir  d'' 
l'anfe  de  son  baston.  (Du  Pinet,  Diosco 
ride,  VI,  Proesme,  éd.  1605.) 

J'avois  une  pertuisaune,  dont  je  me  de- 
fends  contre  ce  chien  seulement  de  M 
Uante.  (("..  Bocchet,  Serees,  11,58,  Roybct.' 
nuo  les  hantes  seront  des  lances  vermoulues. 
(Vauq..  ;lr(.  Poet.,  ni,  éd.  1605.) 
11  n'a  pas  mesmc  oublié  les  clous  qi" 
-..ni    loinme   serpentant   a  l'cntour  de  la 


HAN 


HAN 


IIAO 


VIS 


hante,  car  les  plus  près  de  la  lame  aussi 
bien  que  le  bois,  sont  tachez  de  sang. 
(D'Urfé,  Aslrée,  1,  xi.) 

-Tige  : 

L'aDcuse  croist  enclinee  et  pressée  eu 
terre  et  a  les  fueilles  espineuses  et  si  n'a 
point  de  tronc  ne  de  hante.  {Jard.  de 
tanti,  p.  32,  impr.  la  Minerve.)  Impr., 
Itanee. 

Au  dix-septième  siècle,  hante  se  disait 
encore  à  côté  de  hampe  : 

On  demande  encore  s'il  faut  dire  la 
hampe,  ou  la  hante  d'une  halebarde.  On 
dit  l'un  et  l'autre,  mais  hampe  est  incom- 
parablement meilleur  et  plus  usité.  11  est 
tellement  en  usape,  que  quelques-uns  de 
la  compagnie,  où  ce  doute  a  esté  propo- 
sé, s'estonnoient  qu'on  le  demandast. 
(Vaugelas,  liemarques.) 

Norm.,  hante,  manche  d'un  fouet. 

HANSTEE,  s.  f.,  la  longueur  d'une 
lance  : 

CoDtremont  le  jeta  plus  d'ane  grant  hanstee. 

{Les  Ckelift,  Richel.  12358,  f»  121'.) 

HANSTER,  V.  a.,  publier,  en  parlant  de 
bans: 

Li  preslres  fait  ses  baus  hamter 
Rt  dons  li  [iramet  a  donner. 
1011  VaVfl  qui  se  met  a  malaise,  Hontai{;loD  et 
Ravnaud,  Fabliaux,  II,  16G.) 

!  HANSTiER,  hantUr ,  anstier ,  aniier, 
'■  iere,  s.  m.  et  f.,  fabricant,  fabricante  de 
Hanstes,  de  bois  de  lances  : 

Gaufridus  \e  Hanlier.  ili37.  Cens.  Grand- 
Beaulieu,  p.  136,  Arch.  E.-et-L.) 

[  Et  li  tiers 

.         A  a  non  Adans  li  ansliers. 
A.  DE  LA  Halle,  It  Jus  Adan,  Conssemaker, 
I   p.  305.) 

1       Hé  !  sire  Pierre  li  anliers... 

\C<m}é  Baude  Fastoul,  19,  Méon,  Fabl.,  I,  113.) 

Adams  Vanstiers. 

(li.,  50.-;,  p.  128.) 
Sarain  Vansliere. 

(li.,  561,  p.  130.1 
Dame  liasse  li  anslierre. 
Woil.  ms.  av.  1300,  t.  IV,  p.  1373,  Ars.) 

HANT,  S.  m.,  hantise,  fréquentation, 
ccointance  : 

Sunt  se  nettement  guardé  tes  vadlez,  e 
ûeimemant  de  hant  de  femme  ?  {Rois, 
\.  83,  Ler.  de  Liucy.) 

•  Que  eles  (les  églises)  ne   soient  deguer- 
lies  et  esnuees...  de  tout  hant  de  gent  et 

e  toutes  assemblées  de    clers.  (Code  de 

itst.,  Richel.  20120,  f»  21  v».) 

flonj  de  femme.  (Secr.  d'Arist.,  Richel. 
71,  f»  133^) 

1  A  pechier  fait  allraire  le  hant  de  folle 
jonipaignie.  {Tombet  de  Chartrose.) 

—  L'endroit  oii  l'on  hante  : 
I  Le  temps  ou  l'on  peult  mieulx  trouver 
■  hant  des  faisans,  c'est  quand  il  a  negié 
;aodUS,  f»  127  V»,  Blaze.) 

Hant  s'emploie  encore  pour  dire  fré- 
lentation,  en  Normandie,  Avranchais. 

UANTABLK,  -  avle,  adj.j  fréquenté  : 
Et  si  est  (la  roche)   el   plus   sauvage  liu 


et  u  on  mains  bante  qui  soit  el  liu  de  mer 
hantavle.  (S.  Graal,  U,  339,  Hucher.) 

Les  voies  ki  sunt  hantable.  (P.  de  Font., 
Cens.,  XXXII,  IS,  var.,  Marnier.) 

—  Domicilié,  demeurant  : 

Et  tantost  le  mandèrent  pour  ce  qu'il 
estoil  hantable  en  la  ville  de  Gand. 
(Fhoiss.,  Chron.,  Richel.  2644,  f»  346  v».) 

HANTAGE,  S.  m.,  fréquentation  : 

Par  le  hantage 
D'orgneil. 
(Christ,  de  Pis.,  Poés.,  Richel    G04,  f°   30   r»  l 

HANTAL,  S.  m.,  bois  d'une  lance,  d'un 
épieu  : 

Et  rembrace  l'escu  a  son  senestre  bras. 
Et  empoigne  l'espié  dont  gros  est  li  hanlas. 
(Yeus  dou  Paon,  Richel.  1554,  f  22  r".) 

Cf.  Hanste. 

HAiMTANCE,  -  anse,  entance,  s.  f.,  fré- 
quentation, commerce,  habitude  d'aller 
quelque  part  ou  de   faire  quelque  chose  : 

Je  estoie  retrais  de  l'aprochier  et  du  haute- 
ment des  nobles  femmes  par  la  hantanse 
des  estudes.  (J.  DE  .AlEDNG,  Ep.  d'Abeil.  et 
d'Hel.,  Richel.  920,  C  10  v".) 

La  continuelle  hantance  des  gens  entour 
les  oliviers  les  empire.  (Fherb  Nicole, 
Trad.  dti  Liv.  des  Provffilz  champ,  de  P. 
des  Crescens,  f°  So  v»,  éd.  1316.) 

—  Habileté  acquise  par  l'usage  fréquent 
de  quelque  chose  : 

Par  Venlance  des  armes. 
(J.  DE  PBiOEAT,  Liv.  de  Vegece,  Richel.   160-i.) 

Par  la  hantansedes  armes.  (J.  ce  Meukg, 
Trad.  de  l'art  de  cheval,  de  Veg.,  Ars. 
2913,  f  3  r°.) 

HANTE,  voir  Hanste. 

HANTEis,  hantis,s.  m.,  exercice,  usage: 
Par  le  hanteis  des  armes.  (J.  de  Meting, 

Trad.   de    l'Art    de   chetal.  de  Veg.,  Ars 

2915,  f»  8  vo.) 
Par  l'usage  et  le   hanteis  de  noer.  (Id., 

ib.) 

—  Lieu  que  l'on  hante  : 

To7.  jors  ai  esté  pantoniers 
Et  aloie  moU  volonliers 
La  OQ  je  Savoie  hantis 
Dejelines  et  de  pocins. 

(Pel.  Renarl.p.  .112,  vur  ,  Martin.) 

Cf.  Hantix. 

HANTELEUHE,  S.  t.,  maache  d'un  fléau 
à  battre  le  blé  : 

L'un  prit  la  hanteleure,  et  l'autre  la 
verge  d'icelui.  (Mém.  de  la  Ligue,  t.  111, 
p.  719.) 

HANTEMENT,  hint.,  S.  111.,  hantise,  fré- 
quentation : 

Note  que  hintement  d'un  an  ne  solist 
pas  a  consentement  de  mariage,  c'est  voir 
la  ou  aucune  se  consent.  {Liv.  de  jost.  et 
deplet,  X,  2,  §.  ll,Uapetti.) 

Le  fol  hintement  a  cens  qui  pledent,  et 
a  ceus  a  qui  l'en  plede,  est  aucune  loiz 
refrénez   par  paine.  {Ib.,  xvill,  24,  §.  6  ) 

De  fouir  le  hantemenl  des  hommes.  {Le 
Mir.  historial,  Maz.  5S7,  f»  18  v».) 


Hantement,  frequentutio.  ;Duez,  C'om- 
pend,  gramm.   gallicœ,  p.  191,  éd.  1663.) 

—  E.xercice,  usage  : 

Hantement  d'armes.  (J.  de  Vignay,  En- 
seignem.,  ms.  13rux.  11042,  !"  8'.) 

—  Habileté  : 

Le  mire  de  legier  hantement.  (Mo.nde- 
VILLE,  Chir.,  Richel.  2iJ30,  f°  33.) 

HANTERIE,  S.  f.  ? 

Hermanricus  de  la  Hanlerie.  (1237,  Cens. 
(irand-Beaulieu,  p.  134,  Arch.  E.-et-L.) 

HANTEUu,  s.  m.,  celui  qui  haute,  qui 
fréquente  ; 

Hauteur  de  tavernes.  (A.  Du  Moulin, 
Clurom.,  p.  147.) 

Hanteurs  de  tavernes.  (G.  Boocubt, 
Serees,  111,  103,  Roybet.) 

j       A  été  repris  au  xix"  s.  : 

Le  voilà  qui  causait  avec  l'élégance  et  la 
grâce  d'un  hauteur  de  Versailles  ou  de 
Trianon.  (J.  Jamn,  Journ.  des  Débats,  6 
nov.  1865.) 

Norm.,  hantour,  comme  dans  les  Es- 
prits hanlours,  ou  revenants.  (Le  Héw- 
CHER,  Gloss.  norm.) 

I      HANTiE,  s.  {.,  compagnie  : 

Car  la  vostre  hantie  ne  vuelhe  plus  nient. 
(Jeh.  des    l'REIs.  G«/e  de  Liège,  11,  1083,  Schc- 
1er,  Gloss.  philol.) 

HANTiER,  voir  Hanstier. 

HANTiN,  S.  m.,  lieu  que  l'on  hante,  ou 
bien  hantise,  accointance  : 

E  aloie  moult  volentiers 
La  ou  je  saroie  hanlins 
De  geiioes  et  de  poucins. 
(Confess.  Hen.,  Richel.  837,  f»  17»  ;  Méon,  i. 
13020.) 

—  Séjour  : 

rVe  sçay  qu'il  y  a  a  redire 
M'en  quel  lieu  il  prent  son  hantin. 
iGbeban,  Misl.  de  la  Pass.,  17471,  G.  Paris.) 
Cf.  Hanteis. 

HANTIR  (se),  v.  rén.,  se  jeter  sur  quel- 
qu'un, l'attaquer  : 

Paroles  contencieuses  se  murent  entre 
icellui  Aleaume  d  une  part  el  feu  Jehanne 
Rurelle...  d'autre  part,  et  se  hanti  lu  dite 
detluncte  au  dit  Aleaume  par  plusieurs 
fi)iz,  (lout  il  fu  esmeuz  cl  courrociez. 
(1376,  Arch.  JJ  109,  pièce  317.) 

HANTIS,  voir  llAKTEIS. 

iiAON,  interjection  : 

Toz  tens  groignoient  com  gadiaus 

Qui  dit  ades  :  llaon,  haon. 

(G.  DE  Coi.sci,  Mir.,  ms.  Brux.,  f  200''.) 

iiAOR,  haour,  aour,  haur,  haior.  s.  !., 
haine,  rancune  : 

Mais  par  une  liaur 

>cl  Toleient  reccivre  li  duc  ne  li  cnniur. 
(Wace,  Rou,  2»  p.,  1530,  Andresen.i 
Mult  out  vers  Henri  grant  haur. 
Tôle  France  mîst  en  ernir. 

(li..  'i°  p.,  2519.) 


ur. 


HAP 


HAP 


IIAO 


l'ne  kaort.  une  ire  crani. 
Oni  onl  daree  plDS  de  trente  nni. 
(Be!(  .  0.  </<•  Aorm.,  Il,  <I537,  Michel.) 

Donc  fa  entr'ens  tei  la  haor 
Qo'enlre  frères  n'en  ont  greiRnor. 

(ID..  ib.,  II,  39991.) 
MdU  le  haeit  de  pranl  haor. 

(ID..  iJ.,  II,  13CG7.) 

Einenidui  le  fiert,  sa  grans  anurt  l'en  prie. 

(BoBi».  li'ÀIU.,  r  "2",  Michel.int.) 

Melt  me  -lalait  la  Inr  hour. 
Ysoll,  qoe  ne  fiz  Tostre  aninr. 

(Trislan,  t.  Il,  v.  18,  Michel.) 

Ne  sai  se  pnr  çn  l'ad  1i  reis  pris  en  haur, 
Mes  d'iloec  eo  ivnnnt  l'cslnitma  de  s'amnr. 
(Gar.meb,  ri>  rfc  S.  nom..  Richcl.  13513. 
r  1  1  t'.) 
Ne  voit  desore  mes  qn'il  aient  la  haur 
Del  rci  Henri  qnis  rnlt  descrier  pnr  s'nmar. 
fiD.,  a.,  t'  62  v».) 

Li  plaiez  jnrra  sur  seintz  que  p\ir  mes 
nel  pot  faire,  ne  pur  haur  fi  chier  ncl  fist. 
(I.   de   Guill.,  §  XI,  Clie\-allet.) 

Que  pur  haur  nel  fist.  (76.,  xvi.) 

Oni  de  ses  fii  Cocheis  par  ironr 
Te  pardonna  la  gnerre  et  la  haior. 

(Auberi,  Richcl.  24368,  f  22''.) 
Aoheri  het  de  si  maie  haor... 

(li.,  p.  56,  Tarbê.) 

Car  de  sa  raere  fa  pris  en  lel  haom 

.Sa  mort  jnra  c'oirent  li  pins  soiir. 

(C.  â'mnstone.  Richel.  2S51fi,  f«  1  r".) 

Kar  ire  enpendre  haor, 

Concnrde  nnrit  amnr. 

Ke  Deas  prise  tant. 

(Catun,  Richel.  2.".107.  :"  201"".) 

HAOL'R,  voir  Haor. 

J.  HAPART,  happ.,  .<î.  m.,  crochet  à 
pendre  : 

Hazart  disl  mort  a  cel  haparl 

Qni  de  happer  onqnes  ne  Bne. 
(RECLrs  nï  Mol.,  Wisfr^rc,    Richel.    23111, 
f«2i9'',  ctms.  Ars.  31-42,   T  2U'.) 
Cecy  est  mien, 

Chascun  scet  bien  tenir  sa  part, 

TrestoDt  seirent  hni  de  hoipart. 
(Hisl.  ift  Trois  «aries,   p.  205,  ap.  Sle-Pal.'» 

Ha  !  larron,  garde  la  cordelle. 

Ta  Rorge  sent  lont  le  happirl. 
(Grebas,  Slùl.df  la  Pats.,  12233,  C.  Paris.) 

—  Avoir  son  sanglant  hapart,  n'avoir 
rien  gagné: 

11  ara  son  sanglant  happart. 
(Orebax,  MLiI.  ie  la  Pass.,  22122,  C.  Paris.) 

2.  HAPART,  happarl,  adj.,  celui  qui 
bappe  : 

Un  des  contes  publiés  par  Montai  glon 
et  Raynaud,  Fabliaux,  U,  172,  est  intitulé: 
De  Martin  Hapart. 

Sas  dragon,  viens  a  nostre  sire, 
Rechifn(5,  et  toy  Happarl, 
El  n'oubliez  pas  Agripparl, 
Il  servira  bien  au  butin, 
(Crebak,  UijsI.  de  la  Pass.,  Ars.  fii31,  t°  50'.) 

HAPE,  voir  Happe. 

HAPEL,  hapiel,  s.  ni.,  celui  qui  happe, 
voleur,  brigand  : 
Par  les  boiz  se  trcsloroent  roljear  e  hapel. 

(Vt'xa,  nou,  2«  p.,  4193,  Andrejen.) 


Or  pleurent  ambedoi  comme  petit  dansiel, 
RI  dient  :  Quant  nos  famés  niescin  et  damoisicl, 
Nous  estions  a  repos,  cescnns  en  son  casticl. 
Et  or  sommes  tout  viel,  si  devenons  hapiel. 

(Roim.  d'Alix.,  f"  58^  Michelant.) 

HAPIEL,  voir  Hapel. 

HAPiR,  V.  a.,  happer  : 

Cil  de  Monwiiiier  hapissoient  quanque  il 
leur  venoit  de  vers  Rains.  (Menestb.  de 
Reims,  346,  Wailly.) 

HAPi.E,  voir  Hasple. 

HAPLER,  voir  Haspeler. 

HAPPART,  voir  Hapart. 

i.  HAPPE,  hape,  appe,  s.  f.,  crochet, 
crampon  : 

Li  .v=.  de  hapes  doivent  ob.  de  rivage. 
(Est.  Boil.,  ît'i;.  des  mest.,  2'  p.,  iv,  20, 

Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Clo  a  happe.  {Compt.  de  l'H.-D.  d'Orl., 
1394-93,  exp.  coium.  dom.,  IIôp.  gén.Orl.j 

A  Hugues  le  marcschaut  pour  ferrer  la 
charreste  et  pour  faire  les  bandes,  les 
clos,  les  hurlons,  les  happes,  les  huées, 
les  sayes  et  quatre  frètes.  (1399,  Compt.  de 
Nevers,  CC  7,  f»  26  r»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Uns  quarteron  de  clo  a  happe.  (Compte 
de  Gilel  Baudrtj,  1416-1418,  Despense, 
LIS,  Arch.  mun.  Orléans.) 

L'uis  a  hape  d'une  quenonniere.  (1417, 
Lille,ap.  La  Vous, Gloss.ms.,  Bibl. Amiens.) 

Au  dit  Portevin  pour  six  happes  de  fer  a 
ferrer  les  asseaulx  des  dis  caniyons  et  pour 
clo  a  clouer  lesd.  happes.  (1469.  Compt-  de 
Nevers,  CC  64.  f»  13  v»,  Arch.mun. Nevers.) 

Pour  .iiii.  happes  de  charrete,  .n.  sols 
.1.  d.  t.  (1482,  ib;  ce   70,  f   87  v».) 

Quatre  coupplcs  de  happes  mises  aus 
gamions.  (l.o53,  Compt.  de  Diane  dePoiliers, 
p.  146,  Chevalier.) 

Seize  appes  emploiees  auxessieulxdesd. 
gamions.  (15S6,  ib.,  p.  15b.) 

Si  on  a  coupé  etemporté  toute  la  bourse, 
il  faut  joindre  les  bords  de  la  playe,  les 
approchant  avec  des  happes  ou  crochets. 
(I)ALESCH.,  Cldr.,  p.  193,  éd.  1570.) 

Ni  les  happes  ni  leguille  ne  demandent 
aucune  violence  faicte  aux  parties  qu'elles 
joignent  et   approchent.  (1d.,  ib.,  p.  614.) 

2.  HAPPE,  s.  f.,  sorte  de  serpe  : 

A  happe  et  a  fermcnl.  (1322,  Arch.  JJ  61, 
fSg  r».) 

Et  puct  ledit  Pierres...  faire  copper  le 
ternie  des. IX.  ans  dessus  dis  duranttoutes 
les  haies,  buissons  et  hallos  de  entour 
toutes  les  terres  et  près  dessus  dis,  si 
avant  que  happe  et  serpe  ont  courut  ou 
temps  passé  et  que  on  n  acoustumé  a 
copper.  (1335,  licg.  du  Chap.  de  S.  J.  de 
Jerus.,  Arch.  MM  28, 1°  14  v».) 

Ainsy  que  happe  et  fermiers  a  courut  a 
droite  'taille  de  saison.  (1396,  Arch.  MM 
31,  f»228v«.) 

L'autre  partie  feroit  cl  depeçoit  les  car- 
niaux  aveques  fus  Ions  ferres  àe  huppes  de 
fer  apuisiez.  (Bersdire,  T.  Liv.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f  395».) 

Si  y  avoit  peu  de  ceulx  qui  eussent 
happes  ne  conpnecs  ne  ferremens,  ne  ins- 
trumens  pour  lopier  ne  pour  ooupper  bois. 
(Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 1°  14  r».) 

Leurs   cheveaulx    ricement   couvers   et 


appareillies  de  couvertures  acroixblances, 
sepmees  de  happes  de  fil  de  or.  (Chron. 
des  Pays-Bas,  de  France,  etc.,  Bec.  des 
Chr.  deFland.,  t.lll,  ]i.  443.) 

Armez  et  embastonnez,  ou  aians  happes 
ou  loucets.  (Ib.,  p.  491.) 

Les  petit?  fagots...  taillez  a  la  happe. 
(Coul.  de  llaindut,  Nouv.  Coût,  gén.,  H, 
149».)   ■ 

Sans  pouvoir  toucher  aux  bois  mon- 
tans...  sauf  es  espinchures  et  coppes  ordi- 
naires, si  avant  que  happe  et  ferment  ont 
accoustumé  y  avoir  recours.  (Cout.  de  Lille, 
Nouv.  Cout.  gén.,  II,  902.) 

Se  dit  encore  en  patois  rouchi. 

HAPPEE,  s.  {.,  saisie  : 

Si  a  ce  esté  saisine  clandestine,  ou  sai- 
sine de  prière  ou  happée.  (Bout.,  Somme 
rur.,  l'  p.,  f»35'>,  éd.  i486.) 

HAPPEEMENT,  adv.,  en  happant  : 
Arreptim,  happeement.  (  Voc.  lat.-fr.,  1487. 

iiAPPEGOBET,  s.  tu.,  synonyme  de 
happelopin  : 

Menger  desordonneement 
Y  furent  avec  friandie, 
Happrf/obft,  et  l^cherie. 

(Songe  de  la  voie  d'Enfer,  f  19.' 

HAPPEMOucHE,  qualificatif,  gobe- 
mouche  : 

Suis  je  maulprest,  dy,  Itappemouche? 
Ça  le  flascon. 

(ilijsl.  de  S.  Did.,  p.  179,  Carnandet.) 

HAPPEVENT,  S.  f.,  auvent  ? 

On  met  deux  prans  penneaulx  de  ver- 
rière a  une  happevent  en  le  halle,  et  on 
place  .IX.  loseughes.  (1501,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Les  happevents.  (1561,  ib.) 

HAPPLE,  voir  Hasple. 

HAPPLEL,  voir  Hasplel. 

HAPPLET,  voir  Hasplet. 

HAPPOT,  s.  m.  ? 

Se  allèrent  au  devant  d'elle  (la  royne 
des  Romains)  en  notable  procession,  les 
happas  de  l'esglise  collegialle,  couvcd- 
tuclle  et  parochiale.  (iMolinet,  Chron. 
cil.  ccLXXlii,  Buchon.) 

HAQUA.ssiN,  voir  Assassin. 

HAQUE,  s.  m.,  cheval  demi-hongre: 
Oddo  de  Beuqua  increpando  .lohannein 
de  Forgis,  quia  sic  lenebat  unum  equuiii 
haque,  qnod  est  animal  maliliosum.juxla 
seu  prope  diclum  jumentum.  (1487,  Arch. 
JJ  187,  pièce  334.) 

HAQUEE,  s.  f.  î 

Il  faut  oster  le  trop  et  en  faire  une  ha- 
(jiiee.  (Adages  françois,  xvi"  s.,  ap.  Lcroui 

de  Lincy,  Prov.) 

HAQUEBUTE,  Vûir  HAOQUEBUTE. 

HAQUERÉ,  adj.? 

Je  mengeroie  Lien  .i.  pouchin  escaudé 
En  oile  ou  en  lart,  en  poivre  haquerf. 

(Doon  de  ilaienee,  1857,  A.  P.) 

HAQUET,  S.  m.,  diminutif  de  haque, 
petit  cheval,  mauvais  cheval  :  j 


nAii 


Je  voas  renvoyé  mon  hoquet 
Par  mon  petit  parçon  Jacquet. 
(CoQiiLL.,  Honol.  du  Pmjs,  11,  250,  Bibl.  elz.) 

Pic, Boulonnais,  AajweJie,  petilo  jument 
servant  de  monture. 

HAguETER,  V.  a.,  promener  en  baquet  : 
Hoqueter,    ciirru     iinius     axis     velierc. 

(DuEZ,    Compend.   gramm.    galL,  p.    19, 

éd.  1663.) 

HAQUIERE,  voir   H.\SCHIKBE. 

1.  u.\RA,  interj.,  cri  de  détresse,  d'a- 
larme: 

Hara!  Itarat  le  grant  meschief  ÎMousei- 
pneur  est  tout  dévoyé  !  (Froiss.,  Chron., 
XV,  41,  Kerv.) 

2.  HARA,  S.  m.,  troupe  î 

Voicy  pour  reoTort  de  bataille 
Des  Espaignolz  ang  grand  Iwra, 
Tarabin  taraba,  palatin  patata. 
Et  eulx  sur  moy  et  moy  dcssoubz, 
(lois,  le  Franc  Archier  de  Cherré,  Poés.  fr.  des 
\ï'  et  XVI»  s.,  XIII,  27.) 

1.  HARACE,  ailj.,  qualilie  une  sorte  de 
cheval  : 

Equus  spadix,  [clieval  liarace].  iGloss.de 
Glasgow,  P.  .Mpvit.) 

2.  HARACE,  -  aclie,  s.  f.,  panier  formé 
[Je  cordes  : 

I  Pour  cordes  de  isavene  pour  le  cloke  et 
;(jour  autres  cordes  de  kavene  a  faire 
'taraces.  (1338,  U  Cont.  des  fraisp.  lenouv. 
l'.loque,  L,  Arch.  mun.  Valenciennes.) 

Une  harace  àe  quenneve.  (1399,Lille,ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 
1   Une  harache  de   tille  ou   l'on   met  les 
(pierres  pour   saquier    amont   au   cadran. 
\Ib.] 

Une  harache  a  saquier  pierres  a  mont 
pur  une  porte.  (76.) 

!   Quatre  cordes  de  canvre   pour  faire  ha- 
'aches  a  saquier  amont  les  grans sommiers 
l'une  tour.  (1444,  Béthnne,  ib.) 
i  .XV.  haraces  pour  les  carpeutiers  livrées 
!jar  un  cordier.  (1444,  Lille,  (6.) 

La  panetière  doit  estre  de  cordelle  trel- 
jii'e  et  nouée  au  droit  neu,  en  manière  de 
l'i  harace  au  poUer  de  terre.  (Jeh.  de 
ilRlE,  le  bon  Berger,  p.  73,  Liseux.) 
I  Bessin,  harase,  s.  t.,  grand  panier  de 
jorme  rectangulaire. 

I  3.  HARACE,  -  ache,  -  asse,  -  ase,  s.  f., 
jrand  bouclier,  cspèci'  de  large  : 

Et  une  tuFfie  plus  grant  de  lui  demi  pié 
•u  plain  paume,  que  l'on  apelle  Aarace.en 
aquel  ait  deus  pertuis  de  comunal  grant 
n  tel  endreit  que  il  puisse  veoir  son  ad- 
ersaire  par  ciaus  pertuis.  {liv.  de  J.  d'I- 
,elin,  cb.  cii,  Beugnot.)  Var.,  ftorase.Autre 
(ar.,  harasse.  (Ap.  Ste-Pal.) 

I  4.  HARACE,  harache,  S.  {.,  poursuite  : 

II  d'autre  part  prières  seront  especians 

[or  ce  meslre  antipape  et  ces  chardonnerians, 
ii  contre  sainte  h'glise  courent  a  la  haraclic  ; 
icles  Tos  palenoslres,  que  Diex  merci  li  face. 
le  DU  des  Valenc!,lres,  Jnb.,  JVci/i'.  Rec,  1,-239.) 

Chcscun  m'y  bel.  et  siiz  nio  court, 

Chescun  m'i  despil  et  menace, 

Cliescan  m'i  court  a  la  harace. 
\dvocacie  H.-D.,  ms.  Evrcuv,  P  i:?:i':  Cbassanl, 
p.  53.) 

T.     IV 


I         HARACHE,  voir  HAUACE. 
HARADIE,  voir  HeRADDIE. 
HARAINNE,  VOir  ARAINE. 
HARANGERIE,  VOir  HaRENGERIE. 
HARANGUAISON,  VOir  HARENGUAISON. 
HARANGUIER,   VOir  HaRENGIER. 

HARANs,  S.  m.,  mot  douteux,  signifiant 
troupeau  de  cochons,  selon  Ducange  : 

Ilarans.  {Charte  de  1358,  de  la  Bibl.  du 
roi,  ap.  Duc,  Hara  cunkularia.) 

1.  HARAS,  s.  m.,  maison  de  prostitu- 
tion : 

Femme  qui  va  de  nuyt  sans  torclie 
Et  dit  a  chascuD  :  Ta  l'auras? 
Elle  est  digne  a  peupler  ung  porche 
Et  mener  quelque  vieulx  haras. 
(C6(,iu!LLiRT,  Nom.  Droilz,  1''  part.,  de  Presump- 
tionibus,  I,  106,  Bibl.  elz.i 

2.  HARAS,  S.  m.  ? 

Ha(a')!    dist  elle,  Gneiin,desver  tumeferas. 
Quant  de  mes  quatre  fîlz  ainsi  m'eslongneras  I 
Mais  une  cbamberiere  qui  eusl  nom  Fauconnas 
Lui  a  dit:  Doulcedame,  ne  vous  courrouciez  pas; 
Le  duc  fait  monll  tresbien,  foy  que  doy  saint  Lyas, 
Qni  vos  quatre  beauh  Dlz  met  ainsi  en /idras. 
(Qarin  de  Movglane,  ms.  Chellenham,  Gaston 
Paris,  Romania,  XII,  5.) 

HARASE,  voir  Harace. 
HARAT,  s.  m.,  coup  : 

.S'il  y  a  villain  qui  approche 
Ne  disciple  ne  jiapelart. 
Je  luy  donneray  tel  harat 
Que  le  dyable  l'eniiorlera. 
(Grebak,  itijsl.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,  1"  -229=.) 

HARAu,  voir  Haro. 

HARAUDER,  VOir  HERAUDER. 

HARAUDiE,  voir  Heraudie. 

HARBALEUR,  -  atZeur,  s.  m.jquereHeur: 

De  tous  borgois,  gens  de  malc  famé  et 
aultres  gens  qui  n'ont  biens, cens  ne  rentes, 
et  porsiwent  de  jour  en  jour  les  tavernes, 
joueurs  de  fauls  des,  manecheurs,dirfieures 
et  hurbaleurs  de  gens  pour  argent  ou  aul- 
Irement,  enqueste  soy  faicbe,  chascon  ain 
trois  fois.  (.1.  de  Stavelot,  Chron.,  an 
1424,  p.  199,  Borgnet.)  Var.,  hnrballeurs. 
{Hist.  de  Liège,  11,  443.) 

IIARBARGIEIi,  VOir  IIERBERGIER. 
HARBEGAGE,    VOir  HERDERGAGK. 
IIARBERGE,  VOir  IlERBERGE. 
HARBERGEMENT,  VOir    IlERRERGEMENT. 
HARBERGERIE,  VOir  HERBEBGERIE. 
HARBERGIER,  VOif  IlEBBERGIER. 
HARBERGISON,  VOir   llEBRERCISON. 
HAUBERIER,   VOir  ARBRIER. 
HARBER.IAGE,    VOir   HERIIERGAGE. 
HAHBITRAUTEUR,  VOir  ARBITHEOR. 

iiAiicEL,  -  sel,  S.  m.,  porte  faite  de 
branches  entrelacées  les  unes  dans  les 
autres,  en  forme  de  claie  : 


HAR 


417 


Lequel  Jehan  estant  sur  ycelles  sellettes 
pour  advenir  plus  bault  a  forer  un  harsel 
pour  clorre  sa  court.  (1401,  Arch.  .IJ  156 
pièce  82.) 

HARCELE,  -  elle,  -  ielle,  hars.,  harch., 
herch.,  s.  f.,  lien  d'osier  : 

Tout  eritour  B.iyard  furent  li    chevalier  vaillant. 
Des  harcelés  du  bois  vont  les  estriers  faisant. 
(Enfances  A^jmon,  .137,  ap.  Ste-Pal.) 

Les  basions  de  quoy  elle  est  close  (la 
cage)  sont  lies  a  icelle  de  bonnes  harcelles 
(Modus,  t°  128  r°,  Blaze.) 

Harchielles  a  .xii.  d.  le  cent.  (1400,Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Certains  gaules  et  harcelles  que  l'en 
nomme  osier.  (1448,  Arch.  JJ  170,  pièce S86.) 

Laquelle  femme  s'aproucbaprcs  et  frapa 
le  suppliant  par  le  visaige  d'une  waulette 
ou  herchelle.  (Uiîl,  Arch.  JJ  184,  pièce 
164.) 

Lesdites  bourrées  sont  lyees  ehascune 
de  quatre  harcelles.  (1498,  Compt.  faits  p. 
la  ville  d'Abbev.,  Richel.  1.  l20Ui,  p.  138.) 

Ung  homme  affublé  d'une  peau  de  vache 
et  seint  dessus  d'une  harcelle. (Perceforesl, 
vol.  I,  f»  66^  éd.  1S28.) 

Si  aucuns  desdits  manans  est  trouvé 
coppant  verd  bois  autrenientque  harchelles 
a  couvrir.  {Coût,  de  mettes,  Nouv.  Coût, 
géa..  I,  397>.) 

Par  ladicte  coustume  ont  cognoissance 
et  esguard  sur  les  fagots  faicts  en  la  forest 
de  S.  Pol,  et  s'ils  les  trouvent  non  de 
gouge  peuvent  faire  coupper  les  harcelles 
affin  de  les  faire  suffisans.  {Coût,  de  la 
ville  eteschev.  de  S.  Pol,  vili,  Nouv.  Coiit. 
gén.,  1,368".) 

De  povoir  aller  au  bois  quérir  des  har- 
chelles pouv  loyer  leurs  haies  et  entretenir 
leurs  ediffices.  (1S07,  Prév.  de  Fouiltoy, 
Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  I,  219,  liou- 
thors,) 

Y  a  environ  un  doigt  d'espace  entre  deux 
roseaux,  et  sont  tenus  de  harchelle,  et  de 
jour  cela  est  roulé  et  tenu  d'un  crocq  en 
haut.  {Journ.   de   Parmentier,    1529,  ap. 

Vitet,  Dieppe.) 

Vemen,  bar  ou  harcelle.  (Jdn.,  Nomencl., 
p.  109,  éd.  1577.) 

Lier  avec  des  bonnes  et  fortes  harts,  ou 
petites  harselles.  (J.  de  CLAMORGAN,C/iosse 
du  Loup,  p.  23,  éd.  1576.) 

Ils  l'appellent  aussi  lygos,  c'est  a  dire 
hars  ou  harselle,  pour  raison  de  ce  que 
S(^s  branches  sont  fort  soupples  et  pliables. 
(Du  PiNET,  Dioscoride,  I,  116,  éd.  1603.) 

Harcelle,  ligueiis  laqueus.  (Uuez,  Com- 
pend. gramm.  gall.,  p.  20,  éd.  1C63.) 

Lille,  archellc,harchelle,l)igiieUi)  d'osier 
dont  se  servent  les  Jardiniers  pour  lier  les 
plantes  et  attacher  les  vignes  aux  mu- 
railles. Il.-Norm.,  vallée  d'Yères, /iorce/(e, 
harchelle.  Lorr.,  hercelle,  paille  découpée 
par  petits  bouts. 

1.  HARCEi.EUR,  -  seleur,  adj.,  querel- 
leur : 

Les  aultres  plaideurs  harseleurs, 
Cavillenx,  hoquelcux,  brouilleurs. 
(Eloy  DaMEiiKAi,,  Livre  de  la  deablerie,  f  58^ 
éd.  1S07.) 

2.  HARCELEUR,  -  chclcur,  S.  m.,  garde- 
forêt  ;  n'a  été  rencontré  que  dans  un  texte 
provincial  du  xvii°  siècle: 

53 


418 


IIAK 


HAR 


HAR 


Basticn  Le  Saige,  harclielcur  sermenlé  de 
la  forest  de  Raisme.  (1609,  Raisinés,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  Habcel. 

HAncELLACE,  S.  H).,  liabitude  de  que- 
reller : 

.\  karefllagr 
Tonl  mon  lignage 
Inlroihiirê. 

(J/ij/.  rfu  tietlesl..  .IlSO.  A.  T.) 

1.  HARCHE,  hache,  s.  f.,  pièce  de  terre 
de  forme  circulaire,  selon  Felibien  : 

El  de  la.  traversant  ledicl  fossé,  et  con- 
tinoant  selon  le  fil  rouge  des  demandeurs, 
iusques  a  quelque  quantité  de  terres 
labourables  contenant  un  quartier  environ, 
qui  vient  en  forme  de /iarc/ie,i'n  reprenant 
au  dedans  dudict  pré  et  d'icelui  eudroiet, 
traversant  sur  la  dite  terre  en  hache,  selon 
ledit  Cl  rouge  jusqu'au  baut,  délaissant  les 
terres  labourables  a  main  seuestrc,  et 
ledict  pré  a  main  dextre,  tirant  du  costé 
de  Paris  le  long  dudit  heurt.  (Pièce  de  1551, 
ap.  Felibien,  Uist.  de  Paris.  IV.  750'.) 

C'est  peat  être  tout  simplement  le  mot 
hache. 

2.  HARCHE,  S.   f.? 

Le  prcvost  a  receu  une  harche  qu'il  doit 
avoir  devers  lui.  (141516,  Arcb.  jleuse  B 
1332,  f"  60  r».) 

HARCHELEUR,  Voir  Il.\RCELEDn. 

HARCBELLE,  VOir  HARCELE. 

HARCHEL'RE,  VOIT  HERCEURE. 

HARCHIELLE,   Voir  HaRCF.LE. 

HARCHIER,  V.  3.,  SCCOUBr  : 

Succusso,  troter,  harchier.  {Gloss.  de 
Salins.) 

1.  BARDAGE,  S.  m.,  coUectif  de  bardes: 
Les  pauvres  gens  de  la  ville  de  Paris  et 

aultres  qui  avoient  meilleur  moyen  furent 
contraintz  de  brusler  leur  menuiserie  de 
laquelle  ilz  avoient  le  moings  a  faire,comme 
tonneaux,  vieilles  couches,  meschantz 
tofTres  et  aultre  hardage.  :  IIatok,  Mém., 
un  1565,  Bourquelot.) 

2.  HARDAGE,  TOir  HBRDAGE. 

HARDAiLLE,  S.  t.,  troupe  de  vauriens  • 

Iceulx  Galois  et  Tourbier  commencèrent 

a  dire  ..  .Montez  amont,  hardaille,  alezala 

landie  vo  merc.  (1401,  Arch.  .1.1  156,  pièce 

451.) 

1.  HARDE,  herde,  herle.  hierte,  s.  f., 
troupe  de  bêtes  fauves  ou  d'oiseaux  : 

Une  herle  de  cers  Iroverent. 

(WACt.  Brui,  UO,  Ler.  de  Lincy.) 
Ainsi  comme  hrrde  gisoi  nt. 
Teste  el  keae  ensanlc  lenoienl. 

iSl  Itrandaine,  p.  l'il,  Jubinal.) 

En  noz  tens  allresi  fut  uns  suzdiakenes 
de  la  glise  Luxentine,  Quarantismes  par 
nom,  ki  soloit  paistre  la  herde  de  ses  ber- 
biz  es  parties  de  celé  nuisme  Aureile. 
{Dial.  St  Greg.,  p.  140,  Foerster.)  Lat., 
ovium  suaruni  gregeni. 

Quar  a  meisme  nostre  rachnteor  fut  dit 
de  legioD  ki  l'omme  tenoit  :  Setu  nos  gettes 
fors,  envoie  nos  en  la  herde  des  pors.  (Ib., 
ch.2l.)  ' 


Talent  II  prist  d'un  cerf  bersor 
Q'en  ane  herde  vist  aler. 
(Chron.  de  Geo/fr  .  Gaimar,   ap.    Mcliel,    Chron. 
Ani/I.  norm.,  1,  54.) 

Une  grant  hierte  do  biscbes  qui  pastu- 
roient.  {Lancelot,  Richel.  754.  f»  22''.) 

Pastour  qui  garde  la  commune  herde  de 
la  ville.  (Sept.  1259,  Letl.  de  lacq.,  év.  de 
Milz,  Ste-Glossinde,  Leyr,  I.  B,  Arch. Mes.) 

Primez  ou  cervez  sont  assemblé 
Un  herde  donquc  est  appelé. 
(Fragm.  du  xui'  s.,  llist.  lilt.,  XVII,  631.) 
Ne   demora  mie  empres  lonc   tens   que 
une  grant  herle  de  bestes  vint  en  son  jar- 
din  pour  le  défouler  et   por   brouster.    11 
issi  bors  et  les    vit  et   les  menaça    d'une 
verge  sanz  dire  mol  qu'il  ne  se  remuassent. 
(  Vie  et  mir.  de  plus.  s.  confess.,  Maz.  568, 
f»  206».) 

Il  laissa  plusieurs  herdes  el  Iropeaux  de 
grosses  bestes  dedans  la  doue.  {Sexte  J. 
Frontin,  u,  4,  ms.  Univ.  1  I.  1,  107.) 

H  li  prometlroit  une  herle 
D'oliphans,  s'il  en  avoil  cent, 

(Froiss.,  Poés-,  III,  177,11,  Scheler.) 
Si  une  herde  de  bestes  armelines,  soure 
de  porcs,  ou  troupeaux  de   bestes    est  re- 
pris sous  un  mesme  paistre,  il  n'y  aqu'une 
amende.  (Coût,  de  Clermont,  xx,  15,Nouv. 
i   Coût,  gén.,  II,  886.) 

Les  bourgeois  et  manans  qui  voudront 
tenir  vaches  ou  autres  bestiaux,  seront 
sujets  de  les  mettre  en  garde  desvachiers 
qui  y  seront  commis  par  les  gens  de  loy, 
sans  en  pouvoir  faire  aucunes  herdes  a 
part.  {Coût,  de  Chimay,  Nouv.  Coût,  gén., 
II,  276.) 

—  Troupe  en  général  : 

Sire  rois,  vos  avies  de  chevaliers  tel  herle. 
Qui  iiinlt  los  vus  eusent  une  tor  descoaverle. 
{Itoum.  d'Alix.,  f»  80»,  Michelant.) 
Atanl  en  revient  ane  harde, 
Enfanz  a  pié  et  en  berceas. 
Qui  ansi  crient  comme  leus. 
(/.«  Dit  des  l/oiilangiers,  ap.  Jub.,  Jonijl.  el  Tronv., 
p.  111.) 

Grant  roestresse  i  r'est  Tricberie  : 
Malt  het  Jhesu  Crist  ceste  herdr. 
(De  la  mort  Lttrguece,  ap.  Jul).,  Oeur.  de  liulel'., 

II,  4-r;.) 

Le  monde  y  venoit  a  grandes  hardes. 
{Pèlerin,  d'amour,  t.  II,  p.  663,  ap.Ste-Pal.) 

2.  HARDE,  arde,  s.  f.,  corde  : 

Et  de  la  grant  aleure  des  destriers  l'ung 
hurla  a  l'aultre  :  si  qu'il  n'y  eust  baye 
que  de  drap  vermeil  estroit  pendant  a 
l'arde  :  tellement  que  le  destrier  de  messire 
Enguerranl  tomba  el  celuy  de  Saintré  fut 
esjiaulé.  (Rom.  de  Jehan  de  Saintré,  cb. 
xxxvii,  p.  255) 

—  Timon  : 

Une /iorde  de'charrele.  (1391,  Arch.  .IJ 
141,  pièce  157.) 

HARDEE,  S.  f., botte  liée  par  une  corde; 

La  hardee  de  piaus  pelées.  {Pièce  du 
XII'  ».,  ap.  Beuuvillé,  Doc.  inédits  sur  la 
Picardie,  IV,  81.) 

Iceulx  signilians  ont  prins  six  hardees 
de  lin.  (1369,  Arch.  JJ  100,  pièce  315.) 

Le  suppliant  vendi  \inlhardees  de  foings 
a  Pierre  le  Queux.  (1394,  Arch.  JJ  146,pièce 
351.) 

UARDEILLUN,  hurdelloii,  hardillon,  ar- 


dion,    s.   m.,    petite    hart,   petite   corde, 
cordon  : 

El  col  11  mist  le  hardillon. 

(F.ttsl. 'le  moine,  701,  Michel., 
Son  col  et  sa  leste  passe  onltre 
Les  haràillons,  puis  le;  acoutre 
Dessus  son  dos  que  tout  s'en  cueuvre. 

(lienarl,  Br.  111,  97,  Martin.) 
A  soi  Sacha  le  pailliszon 
Qui  est  liez  d'un  hardillon. 

(li.,  Br.  Vil,  811.) 
11  est  venuz  au  hardeillon 
Ou  il  vit  pendre  le  bacon. 
(Jeh.  de  Boves,  Barat  el  Haimel,  221,  Jlonlaiglon 
et  Baynaud,  Fnbl..  IV,  100.) 

E  Beuves  Irait  .i.  coutel  grant  et  lonc. 
Vint  a  Sobaul,   copa  le  hardellon. 
Délivré  l'a  de  Tcslacbe  et  ilel  ton. 
(G.  i'Uanstone,  Bichel.  io-ïlC,  f»  .'i  v°.) 
Do  prent  .i.  hardillon  que  ileuc  a  trouvé. 
Si  le  se  met  au  col,  moult  estroit  l'a  noué. 

(Doon  de  Maiencc,  C806,  A.  P.) 
Encor  eauit  pendras  a  .1.  grant  hardillon. 

Uh-,  9.19C.) 
Ne  sera  ce  pas  imperfection  d'avoir  um- 
large  courroye  avec  des  galantes  boucles 
garnies  de  leurs  gentils  hàrdillons,  comme 
l'ont  les  Auguslins  ?  (H.  EsTiENNE,ylpo/oj. 
pour  Herod.,  II,  388,  Liseux.) 

—  Botte,  fardeau,  paquet  composé  delà 
réunion  de  plusieurs  choses  : 

La  fisl  ardor  les  robes  son  perc  l'eisclavon, 
.c.  et  .xnii.  pare,  tout  en  .i.  ardion. 

(B.  de  Seb.,  x,  1215,  Bocca.) 

uARDEis,  -  iz,  s.  m.,  action  de  harce- 
ler : 

Eu  tel  manière  dura  tout  le  jor  cil  har- 
deiz,  que  trop  i  orent  grant  perte  li  cres- 
tien.  (GniLL.  de  Tyr,  xvi,  22,  P.  Paris.) 

1.  HARDEL,  hardiel,  hardeau,  s.  m.. 
corde  : 

Et  pendu  erent  andoî  en  .i.  hardiel. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  f^  246'.) 
Jo  n'en  prendroie  raie  tôt  l'or  de  Mirabiel, 
Que  jo  ne  l'ace  pendre  cascun  a  toi  hardel 
Qui  n'iert  mie  de  caisne,  de  frasne  ne  d'aubiel. 
(Ren.  de  Manlauh.,  p.  144,  Michelant.) 
Et  Auberi  redonrai  tel  cbapel. 
Que  le  pendrai  ancui  a  .i.  hardel. 

(Aiib.  le  Bourg.,  p.  226,  Tobler.) 

.1.  grant  hardel  de  soie  aras  au  col  noé. 
Si  te  menra  en  destre  com  mastin  a  couplé. 

(l'ierabras,  2394,  A.  P.) 
Vit  Renaît  pendre  a  la  hardierc. 
Les  meins  gelc,  prendre  le  veut. 
Et  Ilenart  envers  li  s'aquent. 
Au  hardel  par  les  piez  se  peut. 

(nenart.  22812,  Méon.) 
Pour  le   pressouer...  deux  seaux,  deux 
holes,  deux  pelles,   deux  lanternes  el  unp 
hardeau.  (1478,  Gompl.  du  Temple,  Arch. 
MM  148.  f»  73  r».) 

—  Paquet  lié  avec  une  corde  : 
Tor  le  bien,  s'en  fait  .i.  hardel. 

(Euslache  le  moine,  698,  Miciji!l. 
L'autre  panier  a  assailli. 
Son  groing  i  mist,  n'a  pas  failli 
Qu'il  n'en  traist  trois  ro;  d'anguilles. 
Renars  qui  sot  de  maintes  guiles... 
Trois  hardiaus  mist  entor  son  col. 

(lienarl,  Br.  III,  93,  Martin. i 


Partie  du  vêtement  : 


( 


HAR 


IIAR 


HÂR 


4J9 


Ces  pallentes  qui  ti  se  fardent 
El  qui  allablenl  ces  hardeaux 
FoDt  des  plas  sages  robardeaas. 
(G.  Di  Coi>c{,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f"  9¥'.^ 
....  Httrâiam. 

Md.,  I*.,  Richel.  23111,  f  Cg"-.) 

i.  HARDBL,  bardeau,  hardiau,  s.  m., 
jeune  garçon,  vaurien,  coquin  digne  de  la 
corde  : 

Chascnn  se  moqaoit  do  torel 
Qa'il  Tirent  mener  tel  revel 
Contre  un  taon  qui  riens  ne  monte  : 
Antressi  du  fort  damoiscl, 
Qoaat  il  se  preat  a  un  hardel  : 
Honnear  n'en  puet  avoir,  mais  honte. 

iïsop.  Il,  fab.  III,  lîobert.) 

Ardelio,  hardel,  garchon.  {Catholicon, 
ms.  Lille  369.) 

Les  elles  sont  des  pillardeanx 

Qni  sont  si  1res  mauvaiz  hardeau.i 

Qne  tont  est  pilles  et  oslei 

Ce  qu'est  trouTÔ  sus  les  costez. 
(C*cis,  Rom.  des  dedun,  Ars.  3332,  f»  21  t".) 

Bien  Toi  que  tu  es  nns  hardeaus 
Taillies,  rongnies  et  recopes. 
'Fnoiss.,  Poéa.,  Richel.  830,  f»  425  r"  ;  Scheler, 
11,  224, 128.) 

Icciluy  Symon  dist  a  l'esposant  plusieurs 
villenies  et  paroles  injurieuses  en  lui  ap- 
pelant hardiau.  (1380,  Arcb.  JJ  118, 
pièce  20.) 

Tuer  nous  fanlt  par  grant  desroy 
Tons  lei  enfans  que  trouverons, 
Qne  ja  nuU  n'en  espargncrons 
!        'lanl  qa'arons  tué  le  hardel 
\        Qni  tant  de  paiuc  et  d>:  duel 
S'ous  fait. 
(G«i  des  troys  roijs,  Jnb.,  ilijst-.  II,  129. > 
Orillart,  tire  par  delà  : 
Que  tu  es  ung  nice  hcrdel. 
GiiEBi.i.  Kys/.  de  la  Pass.,  Ars.  6i31,  P  199''; 
T.  23878,  G.  Paris.) 

Il  eut  un  filz,  nommé  Tenot  Dendin, 
-•rand  hardeau,  et  gualant  home.  (Rab., 
;1I,  41,  éd.  4S52.) 

Ou   se  trouvoient  de   tous  les  environs 
ilusieurs  jeunes  valets   et   hardeaux  illec 
■'assemblans,  et  jouans  a  une  infinité  de 
eux.  (De  Fail,  Co)it.  d'Eutr.,  xi,  BihI.  elz.) 
Jeanne  de  Solles 
De  ses  herlollts 
Fist  uu?  bouquri  plus  bon  qut;  beau 
Qn'el  donna  au  piHit  hardeau. 

jltHAX  Da.MEL,  OBGAXISTe,   DICT   KAISTBE   MlTOL, 

I   Heéli  nouveaulx,  ap.    Monlessou,    focab.  du 
I   II. -y aine.) 

I  Nom  propre,  Hardel. 

\  hardei.ee,  s.  f.,  trousseau  : 
-Uors  ils  vindrent  a  la  porte  et  y  trou- 
èrent une  grande  hardelee  de  clefs  qui  lu 
■--toient.  (Fhoiss.,    Chron.,    XI,  215,  var., 

ierv.) 

I  HARDEi.ET,  S.  m.,  vaurien  : 
I  Icellui  Yssebar  dit  audit  Goule  qu'il  es- 
loit  un  mauvez  hardelet  hayneux  et  bri- 
kueur.  (1397,  Arch.  JJ  152,  pièce  67.) 

I  1.  iiARDELLE,  S.  f.,  corde  : 
I  Pour   claon?    et   pour    hardelles.    (1335, 
l-ompte  de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3», 
'280r«.)  ' 

i.  HARDELLE,  S.  f,,  troupe,  multitude, 
pécialement  troupeau  de  bêles,  lerme  de 
^pris  : 


Allons,  messieurs  de  Lorraine,  avec 
vostre  hardelte  de  princes.  (Sat.  Mén.,  Har. 
de  d'Aubray.) 

3.  HARDBi.LE,  S.  f.,  jeufle  flUe,  fille  : 
Laquelle  Jelianne  eust  deslengies  le? 
dittes  trois  jeunes  filles,  pour  ce  qu'elles 
mengeoienl  du  fruit  de  la  dilte  Jehanne... 
et  leur  disi  que  elle  les  feroit  batre,  en  les 
appellant  sanglantes  hardelles.  (1397, 
Arch.  JJ  152,  pièce  67.) 

Les  jeunes  lilles  j'enten  bien. 

Qui  sont  a  dire  vérité 

En  leur  belle  virginité 

Gentes  et  faonnestes  hardelles. 
(Elot  Daserml,  Litre  de  la  deablerie,    !"  24', 
éd.  1507.) 

II  est  chaud  (le  cidre)  a  la  fourcellp. 

Et  donne  jusqu'au  cerveau. 

Le  Daraeret  excellent 

A  la  couleur  telle. 

Si  j'en  beuvois  bien  souvent, 

Faudroit  la  hardelle. 
(0.  B.isSELiK,    r.  de  Yir..    41,  p.   78,  Ja.ob.) 

Berry,  hardelle,  fille  facile.  Bas  Vendô 
mois,  hardelle,  fille,  sans  idée  défavorable, 
petite  fille  :  «  C'est  une  fameuse  hardelle'- 
moi  qui  ne  suis  qu'une  pauvre  hardelle.' 

IIARDELLON,  Voir  HARDEILLON. 

1.  iiARDEMENT,  adv.,  avec  hardiesse, 
hardiment  : 

Se  recoromancerent  a  embracer  aussi 
hardement  ou  plus  qu'ilzn'avoient  encores 
fait.  {Troilus,  Nouv.  fr.  du  x!V°  s.,  p.  184.) 

2.  HARDEMENT,  -  atit,  ord.,  herd.,  s. 
m.,  hardiesse,  audace,  action  hardie  : 

Se  vus  cornez,  n'icrt  mie  hardement. 

(Roi.,  1710,  Mûller.) 
Par  son  fler  hardement  l'ocist. 

(.Florimont.  Richel.  792,  f  37*.) 

Par  son  grant  herdement  l'ocist. 

(Ib..    Richel.  15101,  f"  86".) 

Faites  vons  dont  tel  hardement .' 
Non  pas  hardement,  mais  folie. 

(Ste  nais,  Ars.  3527,  f  13''.) 
Qu'est  devenue  la  beauté 
Qui  si  t'avoit  enluminé, 
La  proece  et  li  hardemenz  .'■ 
(Floire  et  Blance/lor,  2°    vers.,    2025.  du  Méril.) 

Benois  soit  li  herdemens 
Ke  m'ait  doneitteil  pooir. 
(Febris  de  Fïrbierks,  Chans.,  ms.  Berne  389, 
f  202.) 
N'encor  n'est  pas  si  granz  mes  herâeman-., 
Ke  je  li  os  dire  li<$  mais  que  trai. 

(Chans..   Richel.  200.50,  f'>  28  r°.) 

Ja  bone  amors  n'iert  feinte  ne  coarde, 
Ainz  fail  soient  herdemant  par  oulr.nge. 
Et  cil  q'aleul  aise  et  leu  et  prent  garde 
Cil  cbiet  plus  tost  en  honte  et  en  damage 
(Jue  cil  qui  fait  ontrajeus  herdement. 

(Ib.,  {'  10  r».) 
A  G  ivain  sa  force  revient. 
Sa  pruece  et  son  herdement. 

{Atre  per.,  Richel.  2168,   f  |0\) 

Ja  |ior  pris  ne  por  hardement 
Ne  serai  ocis. 

(GuioT,  Bible,  1723,  Wolfart.; 

Aleauiues  de  Clari...  inoult  y  fn  preu? 
et  moult  y  Est  de  hardemenl  et  de  proes- 
ches. (Robert  de  Clary,  p.  5,  Riant.) 

Si  vos  aveis  le  cuer  et  le  herdemant  de 
moi  xuire.  (S.  Graal,  Richel.  2455,  f°  230  r". 


De  proesce  et  de  herdement.  (Mort  Ar- 
tus,  Richel.  24367,  f»  U»».) 

Li  leus  en  pert  toute  sa  force  et  son 
hardement.  (Rich.  de  Fouhn.,  Best,  d'a- 
mour, ms.  Dijon  299,  f"  21''.} 

Que  nulz  bons  n'ait  maii  herdemant 
De  soi  baucier  sor  antres  gent. 

{Lib.  Psalm..  ix,  p.  268,  Michel.) 
Il  ot  non  Fernagu,  fiz  le  roi  Galiem, 
Et  fu  isuz  de  l'ost  por  son  ardemant  fier. 
(Ftooi).,  352,  A.  P.) 
Je  avoie  un  eslrier  de  la  terre  des  Frans 
Que  tu  m'as  hui  toln  par  Ion  fier  hardemenl 
(E.  de  Si  Gille,  Richel.  25516,  f»  79".) 
Li  chastelains  entièrement 
Meloit_cner,  corps  et  hardement 
En  bien  servir  amours  tondis. 

(Cottci,  355,  Crapelel.  I 
A  faire  aucun  hardement    ou  a  sostenir 
aucun     travail.   (Blaquerne,   Richel.    763. 
f  16  r».} 

Pour  ce  pristrent  il  hardement  d'aler 
jusques  a  la  cité  de  Laon.  {Chron.  de  S- 
Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  208».) 

Ses  granz  chevaleries  et  ses  granz  har 
démens.  (Joinv.,  S.  Louis,  i,  Wailly.) 

Dont  l'est  venu  le  hardement 
D'avoir  pechié  sy  laidement  ? 
(JVa/i>.  y.  S.  J.-C,  Job.,  il(/st..  Il,  10.) 
Il  a  donné  force  et  grand  hardemenl. 
Très  noblo  ame  et  bon  entendement. 
(xv°  s..  Second  mariage   et   espoiisemerK  entre  Dieu 

le  Filz    et    famé  pécheresse,  ras,   Valenciennes 

233,  f  122  T">.) 

Subtilité  aucune  fois  vaut  bien  grand 
hardement.  (G.  Cuastellain,  Chron.,  Il, 
97,  Kervyn.) 

Jolis  et  gaillart  maintien  de  femme 
donne  hardement  a  couart  ribaut  de  parler. 
(Quinze  joijes  de  mar.,  il,  Bibl.  elz.) 

HARDEOR,  -  eour,  -  eeur,  s.  m.,escar- 
moucheur  : 

11  envoioit  souvent  ses  hardeeurs  et  ses 
archiers  jusqu'eux  les  tentes.  (Guill.  de 
TvR,  xxi,'7,  P.  Paris.) 

Salahadin  lor  vint  au  devant,  et  manda 
ses  hardeors  qui  hardeoient  a  aus.  (Est. 
de  Eracl.  Emp.,  xxill,  40,  Hist.  des  crois.) 

Et  lor  envoicrenl  grant  mace  de  har- 
deors. \lb.,  XXXII,  10.)  Var.,  hardeour. 

1.  HARDER,  V,  n.,  garder  : 

Pour  harder  que  le  poisson  dudit  es- 
tang  ne  se  perdast.  (1419,  Compte  de  P. 
de  la  Coudre,  Arch.  C.-d'Or,  B  2352.) 

2.  HARDER,  V.  a.,  troquer,  échanger 
De  bon  cneur  mes  livres  harderois 

Pour  les  escots  ou  tu  serois. 

(Cl.  Basseiik,  Jacob.) 

Ils  hardent  fort  heureuseincut  ;  quand 
ils  savent  quelque  bon  mareliiind  qui  passe 
pays,  ils  se  déguisent  et  rallr.ipcnt.  (Pe- 
r.HONDE  Runv,  Vie  généreuse  des  Matlois, 
Gueux,  Bohémiens  el  Cagous.) 

Bouillon  propose  a  tous  ces  grands  le 
dessein  de  s'emparer  de  la  cour,  en  tuant 
Ancre,  lequel  ayant  hardé  la  lieutenauce 
de  roy  de  Picardie  el  citadelle  d'Amiens, 
avec  celle  de  Normandie  qu'avoit  Montba- 
zon,  il  s'esloit  encores  réservé  le  gouver- 
nement de  Peronne,  Mondidier  et  Roye. 
(Sully,  Œcon.  roj/.,  ch.  ccxxvii,  Michaud.) 

Il  a  continué  d'être    de  quelque  usage 


\io 


IIAR 


IIAK 


IIAR 


durant  tout  lo  xvu*  siècle,  et  il  se  disuit 
encore  au  comnienceuient  du  xvin»  : 

Barder,  troquer  danrées  contre  danrées, 
bétail  coutre  bctail.  Harder  blé  à  vin,  vin 
à  blé.  Harder  daoréof  a  merceries.  (Mo- 
SET,  Parallèle,  Rouen  1632.) 

Le  chevau-léper...  s'approcha  de  lui, 
DiODté  sur  un  méchant  bidel,  rt  lui  dit  pour 
compliment  qu'il  u'avoit  pa?  besoin  d'un  si 
beau  cheval  étant  prisonnier,  qu'il  lui  en 
amenoit  un  qui  seroit  plus  convenable  à 
son  état,  et  qu'ainsi  il  le  prioit  de  le  harder 
contre  le  sien.  (Mém.  de  Pontis,  I.  XIV, 
1M4.) 

Harder,  troquer,  trocar,  barralar.  (Ce- 
s.\R  Ol-di.s,  Trésor...,  Bruxelles  1660.) 

Harder,  trocquer,  chanizer.  (Dcez,  Dict- 
fr.-all-lat.,  .\msterdani  1664.) 

Harder.  troquer.  Rem  re  ou  cuui  re  mu- 
tarc.  (lUxET,  Dict.  fr.lat.,  éd.  1683.) 

Harder,  troquer,  eschanger  des  hurdes 
lies  menus  meubles,  des  chevaux.  Il  est 
plus  en  usage  entre  gentilshommes  qu'entre 
marchands  ot  bourgeois.  Voulez-vous  /tar- 
der vostre  cheval  contre  cesle  cspée  d'ur- 
gent ?  (FCBETIÈRE.) 

Harder  signifie  aussi  troquer,  échanger, 
il  ne  se  dit  guère  que  dans  le  commerce 
des  chevaux,  et  encore  seulement  parmi 
la  noblesse  de  province,  n'étant  que  peu 
d'usage  à  Paris,  et  point  du  tout  parmi 
les  marchands.  (Savary  DES  BauSL.,  Dict. 
du  commerce.) 

Harder,  troquer,  est  resté  dans  lo  patois 
normand. 

iiAnoiANCE,  -  ence,  s.  /.,  hardiesse  ; 
Fa  quant  li  doi  merci  ciier 
Lors  me  fanl  cuer  el  hariianee. 

{Chant.,  niohel.  "fiS,  f  55  r".) 
Tu  destruiras  bonne  discipline  et   don- 
neras aux  mauvais  hardience  de  mal  faire 
ii'Orloge  de  sapience, ilaz.  1134, 1. 1,  eh.  S.) 
Wallon,  ardianche. 
iiAiiDiEMENT,  S.  111.,  bardiesse  : 

llo.u  qai  (ur  fol  hardiemcnl 
Jure  par  Dca  oribleineol. 
iBf  Pfcket.  mj.   Cambridge,    Iniv.    K  c   ,1,  iU, 

Par  fol  hardiement.  (1435,  Est.  de  S.  J. 
de  Jér.,  .\rch.  Il.-Gar.,  f»  8'.) 

Franiovs...  ont  couppé  la  voie  uus  Fia- 
mans  par  tel  /lardiement  ijiie  tant  comme 
ilz  en  ataignoieut,  furent  mis  a  mort.  (Lio. 
de  Baudoyn,  p.  101,  Serrure  et  Voisin.) 

Onccgues  tel  hardiemcnl  nu  fut  en  homme. 
{Ger.  de  Nevers,  2»  p.,  p.  78,  ap.  Sle-Pal.) 

uAiiDiEOii,  s.  ni.,  escaniioucbeur  : 
Quant  li  hardieor  virent  ce,  si  les  com- 

meociereut  plus  a  hastcr  et  a  tenir  près. 

(B.  LK  Très.,  Co»i(.  de  G.  de   Tyr,  p.  500, 

iiulzot.)  Iiiipr.,  hardieor. 

Si  tosl  que  li  hardieor  les  «prochierent, 
il  se  mirent  au  retraire.  (ID.,  i6.)  Impr., 
Aardtcorl. 

1.  iiARDiEn,  Aardiier,  herdier,  hardoier, 
liardoiier ,  hardoyer,  ardoier,  licrdoyer, 
herdeier,  verbe. 

—  Act.,  attaquer,  charger,  harceler  : 
Si  les  commencent  a  hardoier  mult  dure- 
ment. (Vii,LF.UAnDOUls,  407,  Wailly.) 
CouicDcIcreut  a  hardoier  «'l  a  euvair  le 


pople  de  Galle.  {Chron.  de  S.-Den.,  uis. 
Ste-Gen.,  f»  109*.) 

Pour /lardicr  l'ost  le  roy.  (JoiNV.,  S.  Louis, 
XXXIX,  Wailly.) 

Les  Tursnousvindrent/iordoianfjusques 
en  nostre  ost.  CId.,  ib.,  xli.) 

Glesquln,  qui  conneslable  estnit, 
A  touz  les  jours  le  hardoioil. 
(Gdill.  de  St  André,  ii*(Te  du  bon  Jehan,  Jll", 
Charriére.) 

Par  moult  longtemps  il  ne  lisl  que  har- 
dier  et  tenir  ses  gens  ensemble.  (Sym.  de 
IIesd.,  Val.  Max-.f"  183,  éd.  1483.) 

En  ce  faisant  et  hardiant  l'ung  l'autre, 
l.yonnel  referma  su  visière  a  peu  près. 
(."ilONSTREL.,  Chron.,  Il,  8,  Soc.  de  l'hist. 
de  Fr.) 

Qu'il  suflisoit  les  herdoyer  et  costoyer 
par  manière  que  par  ou  ils  passeroient  ne 
trouvassent  nuls  vivres.  (Hist.  de  Louis  III, 
duc  de  Bourbon,  p.  37,  éd.  1612.) 

—  Neiitr.,  et  ahs.,  comnic  escarniou- 
cher  : 

Moût  souvent  hardioientU  unaus  autres. 
(MÉN.  DE  Reims,  223,  Wailly.) 

Si  alerent  li  siergant  a  cheval  c'on 
apiele  Turcoples,  et  issirent  de  l'ost  pour 
hardiier  as  Sarrasins.  (Chron.  d'Ernoul, 
p.  101,  Mas  Latrie.)  Var.,  ardoier,  har- 
doier. 

Si  tost  com  il  murent,  li  Sarrasins  lor 
furent  au  devant  por  hardoier.  (B.lk  Tues., 
Cont.  de  G.  de  Tyr,  p.  84,  Guizot.) 

Nos  serjans  a  pié  commencierent  a  har- 
dier  a  eulzet  d'arcz  et  d'arbalestres.  (JoiNV., 
SI  Louis,  cvi,  Wailly.) 

Leur  galies  vont  aToiant 
Apres  Anglois,  en  liarioiani. 
Largement  une  lieue  entière. 

(G.  GUURT,  Roy.  ligit.,  3673,  Buchon.) 
Flameus  Iraississent  a  senr 
Si  looguemect  comme  il  vousîsseut 
Ainz  que  Franrois  le  pont  preissent, 
Tant  i  seussent  hardoier  .' 

(lo.,  /*.,  1386-2,  W.  et  D.) 
Puis  revinrent  .v.  arbalestrier,   si   com- 
mencierent a  hardoiier  as  gens  le  conte. 
(JlisL  des  D.  de  Norm.  et  des  liais  d'Anal., 
p.  133,  Michel.) 

En  hardoyant  l'un  contre  l'autre.  (1416, 
.\rch.  JJ  169,  pièce  238.) 

—  Se  mettre  en  embuscade  : 
Pour  le  fait  tost  expédier, 

Il  nous  conviendra  hardier 
El  uiellre  nostre  frère  a  morl, 
A    quelque  coing,  sans  nul  remort. 
(Moral,  nouv..  Ane.  Th.  fr.,  III,  107.) 

—  On  trouve  herdeier  employé  pour  si- 
gnifier pratiquer  une  certaine  espèce  de 
chasse  : 

Mull  lur  a  grant  anior  musirce 
I.i  dui  Guillaumes  Long  Espne, 
Qui  vont,  si  pot  aler  cliacer, 
Currc,  herser  u  herdeier. 

(Bkh.,  d.  de  Nurm.,  Il,  9818,  Michel.) 

—  Infln.  prissubst.,  escarmouche  : 
Kl  se  painent  île  l'encaucier. 

Kl  li  .11.  dou  hardoier. 

(Cher,  as  deua  esp.,  9511,  Foerster.) 
Quant  li  nostre  poignoient  encontre  ans, 
cil  s'esparpeilloient  tuntost  el  fuioient  ar- 
rière.  F,t   quant    il  s'en  retournoient  ver.'; 
leur  pavcillons,  Il  Turc  retournoient  tan- 


tost  arrière  et  leur  estoient  as  talons  tuit 
ensamble.  En  tele  manière  leur  dura  tout 
le  jour  celui  hardoier.  (La  Trad.  fr.  de 
Giiill.  de  Tyr,  f  •  197.) 

Noupourquant  maint  en  i  ocistrent 
Des  galies  li  soudoier 
Au  fcrir  et  au  hardoier. 

(•GtuRT,  Hoy.  lign.,  17191,  \V.  ol  D.) 

2.  iiARniER,  hardyer,  verbe. 

—  Act.,  rendre  hardi,  enhardir; 

Ce  qui  tant  les  hardya,  que  a  coups  im- 
nioderez  respousserent  les  Gennevoys. 
(D'AuTON,  Chron.,  Uicliel.  5083,  f»  44  r«.) 

—  Réfl.,  s'enhardir: 

Je  ne  vous  puis  plus  celler  une  pensée 
que  j'ay  sur  le  cueur,  vous  suppliant 
qu'elle  ne  vous  soit  desplaisante,  si  tant  je 
me /larrfip  la  vous  desclairer.  (J.  Bouchet, 
la  noble  Dame,  f"  67  r»,  éd.  1536.) 

3.  HARDIER,  herdier,  s.  m.,  vacher, 
pâtre  : 

i       Hanrions  li  hardiers.    (1248,    S.  Thieb., 
Arch.  JIos.) 

Dont  regarda  avant  devers  l'uis  d'un  herdier. 
(Hen.  de  llonlauli.,  p.  146,  MicIielaDt.) 

I  Tuis  y  venronl  nés  le  hardier. 

(La   Hescepeion   maislre   Lambelin,  88,    ap.  E.  dt 
Bouteillier,  Guerre  de  Melz,  p.  3S3.) 

Le  herdier,  garde  ou  conducteur  du  trou- 
peau. (Coust.  de  Gorze,  Nouv.  Coût,  gén., 
t.  Il,  p.  1096\) 

Et  ils  prennent  des  herdiers  pour  garder 
chaque  espèce  de  bestes  a  son  particuliert 
(Remacle  Mohy  du  Ronchamp,  le  Cabine, 
hislorial,  Liège,  1610,  iu-4»,  p.  156.) 

Flandre  française,  herdier,  berger. 

Nom  propre,  Hardier. 

4.  HARDiEu,  ardier,  s.  m.,  sorte  de  cré- 
maillère : 

Autres  objets  de  même  nature,  pots  et 
bussins  de  cuyvre,  ardier  de  fer  et  cra- 
mellie  de  fer.  (1389,  /ni),  de  Hich.  Picque, 
p.  19,  Biblioph.  de  Reims.) 

Cf.  Hardiere. 

iiARDiERG,  s.  f.,  grosse  corde,  ou  piQ 
sieurs  cordes  tortillées  ensemble: 

Et  vit  le  ventre  respirer 
Del  gorpil  qui  pcnduz  estoit  : 
.\  la  hardiere  moult  cstroit 
Se  tint  et  as  denz  et  as  picz. 

(Renan,  22798,  Méon.i 

Lue  hardiere  u  .m.  mailles  et  un  cram- 
pon servant  a  fremer  une  barrière  quant 
elle  est  close.  (1402,  Lille,  ap.  La  Fous, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  .\miens.) 

Lue  hardiere  a  .ii.  mailles,  ung  liavet  u 
tenir  ouverte  une  barrière.  [Ib.) 

Lequel  varlet  print  la  hardiere  ou  heni_yp 
faite  de  grosse  corde.  (1441,  .\rch.  JJ  176, 
pièce  78.) 

A  chascune  bastarde,  ung  eonibleau, 
deux  pallonneaux  garniz  de  deux  hardieres 
et  quatre  traicts,  et  dix  paires  d'autres 
Iraicts.  (Documenls  relatifs  au  régime  de 
l'artillerie  de  la  ville  de  Bourges  au  xvi»»., 
Bulletiu  duComilé  de  la  laugiie  et  de  l'hist. 
de  la  France,  t.  III,  p.  644.) 

—  Crémaillère  : 


IIAR 

Kl  alaiiie  le  !a  de  laigac, 
Et  met  de  l'ère  en  la  chaadiete 
Et  la  pendent  a  la  hardiere. 
(De  Haimet  et  de  Baral,  Riehel.  19155,  f"  53 


lURDJETii,  -  et,  S.  t.,  hardiesse  ; 
Ki  a  les  os  des  jambes  ki  issent  fors  si 
doit  iestre  fort  et  de  giant  hardietet.  (Re- 
mèdes anc,  Riehel.  2039,  f»  U  v».) 

Car  la  grande  loyauté 

Garnie  de  vérité 

Qui  est  en  toi, 

Et  la  parfettc  bonté 

Plainne  de  kardielé 

Due  g'i  perçoi 

Me  tient  en  jolieté. 

(Froiss.,  Pors.,  Hichel.  S3l),  f»  idi  v».) 

iiARDiEUx,  S.  III.,  vaurien  : 
Ardclio,   hardieux,  ou  lescheur.  (01.  du 
P.  Labbe,  ap.  .Méa.,  Dict.  étym.) 

Cf.  Hardel  2. 

HARDUER,  voir  Hardier. 

iivnDiLLiER,  V.  a.,  étrangler  avec  la 
hart: 

Toi  et  tes  cunipengnans  feroi  vis  escorchier. 
Traînes  a  chevai  et  pendre  et  hardiilier. 

(Doou  de  Maiencr,  9730,  A.  P.) 

HARDILLON,  VOif  HarDEILLON. 

HAKDIMENT,  -  tmanl,  -  ymenl,  lierd., 
ard.,  s.  ra.,  hardiesse,  audace,  action  au- 
dacieuse : 

De  sen,  d'ardimanl  e  de  mesure. 

{Rom.  di-  Troije,  Itomv.,  p.  91.) 

Çaieos  vindrent  François  par  lor  grant  lierdimant. 
(Gui  de  Bourg.,  2-297,  A.  P.) 
...  Ou  scnefii;  hante  proece, 
Ardimant  et  geotilece. 
iUercule  et  l'Iu/eminis,  lîithel.  821,  f  2''.) 

Li  hardiment  k'il  ose  emprendre 
Li  doit  nom  de  proesce  rendre. 
(ROB.  DE  Blois,  Riohel.  21301,  p.  572'.) 

I     Et  jamais  n'eut  hardymenl  de  partir  de 
1  Naples.  (COM.«-i-NES,  Mém..  VII,  11,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

HARDINE,    hardyne,   s.    t.,  sable,  gra- 
I  vier  : 

I  Li  dis  sires  et  si  successeurs...  doivent 
livrer  hardine  en    leurs   yawes,  près    ou 

j  mares  as  dis  religieux   pour    refaire   leur 

I  i;auchie,  leurs  pons  de  Brye  et  les  moe- 
lins.    (1348,   Cart.    de  Lihons ,  Riehel.  1. 

!3i60,  t»  53  r°.) 

I  Li  dit  religieux  porront  prendre  et 
I  prendront  d'oré  en  avant  hardine  en  mes 
,  yawes,  près  ou  mares  appartenant  a  me 
I  dite  maison  de  Happlaincourl...  pour  re- 
'  faire  leurs  dis  cauchie,  pons  et  moelins. 
(/*.,  f«S3v».) 

Hardynes.  (1474,  Péronne,  La  Fons,  Art. 
\duNord,  p.  134.) 

,  Aucuns  buissons  et  roueusses  estant 
(dans  les  hardines  des  fosses.  (Ib09,  Pé- 
(ronne,  ap.  La  Fons ,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Hardynes.  (/6.) 

En  1534,  les  propriétaires  des  hardines 
situées  à  Péronne,  de  la  porte  St  Sauveur 
à  celle  de  Sor  Bantescluze,  recevaient 
I  ordre  de  couper  les  arbres  qui  y  crois- 
saient. (Arch.de  Péronne,  f»  1(3  v»,  an.  La 

"n^  Art.  du  :sord,  p.  189.) 


H.\R 

iiARDiR,  ardir,  verbe. 

—  Réfl.,  devenir  hardi,  s'enhardir  : 
Quant  li  deable  oi  que  ele  dist  par  aven- 
ture, si  aperchut  qu'ele  ne  creoit  pas  fer- 
mement, si  se  hardi,  et  dist...  (Laurent, 
Somme,  ms.  Soiss.   210,  fi>4».) 

—  Act.,  enhardir  : 

Faut  prendre  tous  les  vieux  bassets,  et 
les  coupler  ;  puis  laisser  aller  les  jeunes, 
les  hardissant,  en  terre,  en  criant  :  Coule 
a  luy.  (LiEBAULT,  Mais,  rust.,  p.  807,  éd. 
1397.) 

—  liif.  pris  subst.,  hardiesse  : 

Plus  cort  a  piez  de  nuls  lévriers, 
ÎVe  fu  mais  nuls  de  tant  ardir 
Qi  contre  lui  ousast  venir. 
I Hercule  el  Phileminis,  Uidiel.  S21,  f°   l'',) 

iiARDiT,  ardit,  ardicl,  s.  m.,  petite 
monnaie,  liard,  ainsi  nommé  de  Phi- 
lippe m,  le  premier  qui  en  ait  fait  faire  : 

Le  droit  de  l'asize,  qui  y  est  acoustumé 
de  lever,  c'est  assavoir  de  soixante  hardiz, 
ung.  (1451,  .\rch.  JJ  185,  pièce  209.) 

En  nos  pays  el  duché  de  Guienne  ait 
grant  faute  de  menue  monnoie,  mesme- 
menl  de  hardiz,  dont  de  toute  ancienneté 
noz  subgets  dudit  pays  ont  accoustumé 
de  user.  (1467,    Ord.,  xvil,  24.) 

Quand  lesdits  marchands  entrent  de- 
dans la  rivière  de  Gironde,  devant  Nostre- 
Dame,  a  quinze  lieues  de  Bordeaux,  il 
leur  convient  la  leur  arrester  et  tenir  a 
l'ancre,  et  envoyer  leurs  basteaux  a  Bor- 
deaux, pour  avoir  leur  congé  et  licence 
de  venir  avec  leurs  navires  et  biensdevant 
ladite  ville,  pour  lesquels  congé  ef  li- 
cence payent  pour  chascun  tonneau  quatre 
hardis  bordelols.  (1473,  Ord.,  xvin,  161.) 

Quarante  ardils  bourdelois.  (16  juill. 
1496,  Arch.  Gir.,  Not.,  Turpaud,  497-1.) 

Ces  chevaliers  esloient  si  1res  hardis 
Que  de  leur  vie  ne  donnoyent  deux  ardiz. 
(1520,  la  Vray  disant  Advocate  des  dames,  Poés. 
fr.  des  sv'  et  xvi"  s.,  X,  237.) 

Les  quatre  quartiers  et  la  teste 
Ke  fousteroiil  que  deux  hardis. 
(Prnnoslical.  nouv.,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi'  s., 
XII,  159.) 

Marché  faict  a  sis  ardicls  pour  tour  de 
charrette.  (1562,  Dép.  de  deux  jur.,  Arch. 
Gir.) 

A  neuf  ardiclz  la  livre  (de  chandelle). 
(Ib.) 

HARDivEMENT,  ttvd. ,  adv.,  hardi- 
ment : 

Puis  s'en  vont  errauuienl, 
Guy  socorent  aràivement. 
(Guy  de  Warwick,  Ilichel.  1666,  f"  10  v".) 

iiARDOiER,  voir  Hardif.r. 

iiARDois,  -oi,  -  eis,  s.  m.,  attaque  . 

Li  cuenz  de  Triple  li  loa  que  il  guerpist 
In  voie  que  il  tenoit,  car  il  estoit  trop 
lart,  por  quoi  il  ne  porroit  mie  aler  très- 
que  a  Tabarie  por  le  grant  hardoi  qui  li 
Turc  lor  faisoient.  {Est.  de  Eracl.  Èmp., 
xxiii,  40,  Ilist.  des  crois.) 

Et  soft'roient  a  grant  meschef  le  hardois 
et  le  charge  des  'rurs.'(/6.,  x.xxil,  2.)  Var., 
hardeis. 

H.vuDOL'ii-,  hourdouil,  s.  m.,  sorte  de 
mets  délini  dans  l'exemple  suivant  : 


II. Mi 


4-21 


Uardouil  de  chapons.  Despeciez  les  par 
membres  ou  quartiers,  puis  les  cuisiez  en 
eaue,  puis  friolez  en  sain  de  lart  :  et  tan- 
dis broyez  gingembre,  canelle,  giroffle  et 
graine,  et  deffaites  de  vertjus,  et  ne  soit 
point  coulé,  mais  sorissiez  pain  sur  le 
gril,  broyez  après  les  espices,  et  destrem- 
pez de  vertjus,  puis  passez  le  dit  pain  par 
l'estamine  et  faites  tout  boulir.  Et  au  dre- 
cier,  mettez  vostre  grain  par  escuelles  et 
le  potage  tout  chault  dessus.  {Slénagier,U, 
162,  Biblioph.  fr.)  Var.,  hourdouil. 

H.AHDoriN,  adj.,  hardi  : 

11  fout  bucn  chivaler,  hardouin  et  honcst. 
U261,  la  Pais  aus  Anglais,  Riehel.  837,  f°220  v".) 
Nom  propre,  Hardouin. 

UARDRÉ,  adj.,  qui  n'a  pas  de  coquille: 
La    trop    grasse    ou    qui  a   le   flux   de 

ventre  fait  l'œuf  hardré.  (Liebault,  Mais 

rust.,  I.  1,0.  XV,  éd.  1397.) 
Pic,  Norm.,  Canada,  ftardc. 

HARDY.MENT,    VOir  HARDIMENT. 
HARDYNE,  VOir  HARDINE. 

^.  HARE,  are,  haie,  interjection  : 
Le  cri  are  I  are  !  ou  hare  I  hare  f  pro- 
mené sans  doute  par  la  voix  des  sergents 
sur  le  champ  de  foire  et  dans  la  cité  en- 
tière, servait  à  marquer  officiellement  le 
moment  où  la  foire  se  terminait,  et  oit 
cessait  le  bénéflce  des  privilèges  assurés 
aux  marchands  et  aux  consommateurs 
qui  la  fréquentaient.  (Bourquelot,  Foir. 
de  Champ.,  ï,8S.) 

Infra  octabas  del  hare.  (1204,  Cart.  de 
Pontigny,  Riehel.  I.  9887,  f"  24».) 

Quatuor  diebus  antequam  clametur  hare, 
hare.  (Ch.  de  1219,  ap.  Duc,  III,  626''.) 

Octo  diebus  postquam  clamabitur  hare  I 
hare  HDéc.  1230,  Cart.  de  Champ.,  Riehel. 
1.  5992,  fMOO.) 

Sicut  nundine  in  quibus  debemus  mer- 
cari  etcongregare  opéra  vertunt  dum  du- 
rant, qui  cito  dicetur  nobis  :  Haie,  haie, 
foire  est  faillie.  (J.  de  Aluet,  Serm.,  Ri- 
ehel. I.  14961,  f°  217  v".) 

Une  reconnaissance  fut  donnée,  le  20 
octobre  1249,  par  Eudes  Rigaud,  arche- 
vêque de  Rouen,  d'une  dette  contractée 
envers  les  marchands  italiens,  et  dont  le 
payement  doit  avoir  lieu  aux  prochaines 
foires  de  mai  de  Provins,  «  tribus  diebus 
antequam  clametur  hare  !  »  (Begist.  visita- 
lionum,  édit.  Bonnin,  1847,  p.  744.) 

—  Ce  cri  était  usité  aux  foires  de 
Champagne,  non  seulement  pour  annon- 
cer que  chacun  de  ces  grands  marchés 
était  terminé,  mais  aussi  pour  indiquer 
la  fin  do  la  mise  en  vente  de  telle  ou 
telle  denrée,  des  draps,  du  cordouan,  des 
épices,  etc.  Seulement,  en  ces  derniers 
cas,  le  crieur  devait  ajouter,  dans  sa  pro- 
clamation, le  nom  de  la  marchandise 
dont  la  vente  allait  cesser.  Le  même 
usage,  d'après  les  livres  de  la  Pratique 
de  la  marchandise  de  B.  Pegolotti,  avait 
lieu  dans  les  foires  de  la  Flandre,  à 
Ypres,  k  Bruges,  à  Lille,  à  Touroulde,  à 
Malines.  (Pagiiiiii,  Délia  dicema  di  Firenze, 
p.  241.) 


V2Î  HAR 

Le  cri  de  ara  y  inarqnait  la  fln  de  l'éta- 
lage des  draps  ;  il  y  avait  trois  jonrs  de 
monire  de  la  draporii>,  i-l  quinze  jours  s'é- 
tendaient depuis  I?  cri  île  ara  jusqu'au 
payement.  (Bodrquklot,  Foir.  de  Champ., 
1,89.) 

En  chascune  de  ces  .vi.  foires  a  .vm. 
iors  d'anlrce,  et  d'antree  faillie  juqu'a 
hare  de  dras  a  .x.  jors.  Et  .xi.  jors  après 
kare  de  dras  veol  ou  cordo.iD.  Et  .xv.  jors 
après  hire  de  dras  faut  droiz  paiemenz. 
(Devis,  des  foires  de  Champ.,  Ricliel.i2S8i, 
f  312  r».) 

Au  quatrième  jour  de  hare  de  dras  de  la 
foire  S.  Jehan  a  Troves.  (1294,  CarJ.  de 
C/iomp-,  ap.  Duc,  11I,"626S  éd.  Didol.) 

2.  HARE.  courir  d  hare,  courir  vite  : 

CooroDS  <  hare 
X\tni,  pour  Dieo  '. 
'CaMir.dr  .V.-D.,  ilu  roy  Thierry.    Tli.  fr.  au 
m.  d.,  1».  r,so.) 

3.  HARE,  are,  arre,  s.  f..  sorte  de  meur 
trière  : 

A  Eliot  de  la  Chassaigne,  maçon,  pour 
avoir  ouvré  .vni.  jours  es  tours  de  la  ville 
d'Orliens  a  faire  des  partuis  et  hares  pour 
les  canons.  (Compte  de  Gilet  Baudrj/,  U16- 
U18,  Despcnc,  xi,   Arcb.  mun.  OrU^ins.) 

Des  diz  parlais  et  ares.  {Ib.) 

Au  dessus  diz  maçons  pour  .x.  livres 
de  pion  pour  seller  les  dictes  ares  de  fer. 
(/6) 

Faire  des  partuis  et  des  ares  pour  les 
ranons.  (Ib.,  xxil.) 

Pour  .VI.  jours  qu'ilz  ont  vacquez  sur 
les  murs  a  percer  des  tours  et  faire  des 
ares.  (Ib.) 

Denis  Hureau  et  Jehan  Delacroiz,  char- 
pentiers, qui  ont  vacquies  .xx.  journées 
d'omme  ou  boulouart  de  la  porte  parisie 
a  faire  les  arres  et  urbalestieres  amont  et 
aval.  (Compte  de  Jaqtiet  de  Loynes,  1419- 
1421,  Forteresse,  Despence,  vi,  Arch.niun. 
Orléans.) 

HARE,  S.  m.,  bagage,  butin  : 

Basliront  an  aiiail  a  la  porle  Eboré, 
Si  prenilrout  noslre  proie  et  le  menu  haré 
Ponr  traire  C.adifler  et  Betis  hors  aa  pré. 
(Reitor  du  Paon,  nis.  Iloaen,  t"  S'I  r".) 

HARECiER,  S.  m.,  (iiarcband  de  mau- 
vaise foi  : 

Manpo,  hareeier.  (Gl  lat-gall.,  Richel.l. 
7f92.) 

IIARECLONNIER  1 

Il  y  en  a  aucuns  qui  ne  veulent  voler 
avec'Ies  autres  faulrons,  se  tirent  arrière, 
s'en  vont,  cl  quant  ilz  volent  en  par  eulx, 
ilz  ne  se  bougent.  Les  autres  les  vonl 
prendre  en  volant  au  hareclonnier,  et  di> 
telz  qui  l.'S  prennent  a  la  perche, et  partout 
ailleurs,  quant  ilz  y  puent  advenjr.(3fodus, 
f*  87  V-,  Blaze.) 

HAREL,  S.  ni.,  émeute,  tumulte  : 
Le  roy  noslre  sire  manda  a  nostre 
maistre  le  baillif  de  Caux  |>ar  ses  lettres 
pendens,  que  sur  les  choses  dessusdites 
il  se  enffirmasl  cl  abbalistdii  tout  au  ncanl 
telles  ranssfies  et  harels  et  toutes  autres 
«•hoscs  touchanles  la  draperie  non  deue- 
menl  faites.  (1321,  Ord.,  XII,  487.) 

Harel  est  un  nom  propre  Ir^'S  répandu 
"n  Normandie. 


HAR 


Cf.  Harei.e. 


HARELE.  -  elle,  herele,  herrele,  s.  f., 
sédilion,  émeute, tumulte, cris, association 
illicite: 

Oaanl  la  conla.«se  vint,  sa  caraberiere  apele  : 
Div.i.  por  i|u'a  cis  ciifes  raollio  sa  maiselet 
Dame,  il  s'evoilla,  si  mena  grant  ha'ele, 
Jel  fis  bien  alailier  a  nue  damoisele. 

(Cher,  au  c>iane,  Riihel.  793,  i"  08'  .^ 

Apresaus  .ii.  venoil  li  cris  et  la  herele. 

(Ib.,  II,  1309,  Hippe-H".' 

A  I.i  fenestre  on  li  rois  dort 
Kn  est  venu,  soucf  l'apele, 
^■avoit  son  de  crier  :  harele. 

(Tristan.  I,  2126,   Mi.hel  i 

Or  ai  fet  roninie  lecharresse 
De  tonte  vilonie  plaine 
Qae  nianfez  a  son  bon  dcrnaine. 
Si  ai  periln  par  ma  herrete 
Kt  mon  :imi  et  ma  cjnerele. 
(fi.  DE  Coi.NCi,  la  Sougreleine,  '2nR,  Mi'oii, 
.Vonr.  Ree.,  II.  160.") 

Pour  ostcr  la  fausseté  et  les  hareles  de 
le  dreperie.  (1321,  Arch.  JJ  61,  f«3  v».) 

Que  les  vallets  telliers  alleut  a  œuvre 
sans  faire  place  commune  ne  harele,  en  la 
niiiniere  que  ils  faisoient  vingt  ans  a. 
fl321,  Ord.,  su,  4S8.) 

Deffendons  que  les  maistres  des  nefs  et 
vaisseaus  et  ceuls  qui  chargeront  ou  des- 
chargeront leur  denrées  ne  puissent  faire 
aliénées  ou  Iiarelles  de  prendre  ou  avoir 
d'euls  ])Uis  excessis  salaires  que  il  en 
apparlendroit.  (1340,  Arch.  JJ  73,  f»  192  r», 
et  Ord.,  II,  136.) 

Les  diz  supplians  ne  facenl  Itarele,  asem- 
blee,  monopole,  ne  taquehain  aucun. 
(1343,  Arch.  JJ  74,  f»  3S  v.) 

Se  nul  est  trouvé  qui  face  quaquehan  ou 
harelle,  il  sera  pugny  selon  le  cas.  (1424, 
Arch.  JJ  173,    pièce  118,  et  Ord.,  xili,  83.1 

Environ  troys  sepmaines  après  que  l'en 
cuidoit  que  ceschoses  se  deussentappaiser, 
se  renouvella  celle  harelle  de  ceulx  de 
Paris  contre  les  Arminachz,  qui  fut  le  plus 
de  populaires.  (Cron.  de  Xorm.  de  nouveau 
corrigées,  f°  105  v».) 

Troys  jours  dura  ceste  liarelle,  les  ungs 
pour  piller  et  les  autres   pour  occire,  (/b.) 

—  En  particulier,  nom  d'une  sédition 
de  Rouen  : 

Et  quand  ceux  de  Kouen  sceurent  ce  qui 
était  avenu  aux  habitans  de  Paris,  pour  ce 
que  pareillement  ils  avoient  fait  commotion 
contre  les  officiers  royaux,  que  l'on  appelle 
la  harelle,  ils  envoyèrent  vers  le  roy  re- 
quérir miséricorde.  (Rosier  de  France. 
2*  partie,  ap.  Ménage,  Dict.  élym.) 

La  sédition  de  Rouen  qui  se  lit  au  mfme 
lemps  (1382),  s'appella  la  Harelle.  La 
populace  prit  par  lorce  un  gros  marchand, 
luy  donna  le  titre  de  Hoy;et  le  promenant 
eu  triouiphe  par  la  ville,  le  contraignit  de 
prononcer  l'abolition  des  imposts.  (Mez., 
Abr.  deillisl.  de  France,  1382.) 

—  Assise  ? 

Les  jurez  don  pais  doivent  meugler 
nveques  les  ballif  le  jor  que  il  tient  su 
harele.  (xni*  s..  Franchise  de  Guernerie, 
.\rch.  Manche,  Mont-S. -Michel.) 

HAREi.EMENT,  adv.,  d'iinc  manière 
malicieuse  : 


HAR 

Si  jo  di  malement 
Mat  haretemenl. 
(Chans.,  liril.  Mus.   \ruud.  -29•^  f»  3Î'.^ 

HAREI.EIIX,  adj.,  séditieux  : 

Icellui  sergent  dist  que  lesdis  de  Dieppe 
n'estoient  que  hareleux,  traîtres,  rebelles 
a  nous.  (1396,  Arch.  JJ  152,  pièce  236.) 

HARENCHERIE,  VOiP  HARENGERIE. 

iiARENGERiE,  -  enckeric,  harangerie, 
herenguerie,  s.  f.,  quantité  de  harengs  : 

En  ladicte  ville  se  fait,  sale  et  conroye 
très  grant  quantité  de  harengerie  et  de 
poisson  de  mer.  (1399,  Ord.,  xil,  193.) 

—  Marché  au  hareng  : 

Girart  de  la  Harengerie,  gainier.  (E. 
BoiL.,  Lit),  des  mest.,  l'  p.,  LXv,Lespinas5e 
et  Bonnardot.) 

La  rue  de  la  harangerie.  (Noms  des  ruei 
de  Paris,  Richel.  4437,  f"  242  v».) 

l'ne  maison  seans  en  le  herenguerie. 
(1337,  Cart.  Alex,  de  Corbie,  Richel.24144, 
r  304  v».) 

23  frans  2  sols  6  deniers  de  Charnisel 
pour  la  pissonuerie  et  harengerie.  (1383- 
85,  Arch.  .Meuse  B  493,  f"  43  V.) 

Vint  trois  mailles  mises  en  la  chaynede 
la  harencherie.  (Compl.  de  P.  Uareau, 
1408- 1410,  Forteresse,  xxix,  Arch.  mun. 
Orléans.) 

—  Propos  de  harangère  : 
Harengeries,  discours  de  harengeres,  in- 
jures. (OuD.,  Cur.) 

HARENGiER,  hercnQ  ,  harangier,  haran- 
gtiier,  harenguier,  harignier,  s.  m.,  celui 
qui  se  livre  k  la  pêche  et  au  commerce  du 
hareng: 

Pescheor  me  clames,  corn  fusse  hercngier. 
(Aeiiattd  de  ilontaiihan,  liichel.  -21387,   Ciit'.^ 

Adenes  li  harigniers.  (1248,  Plaids  de 
l'Echevin.  de  Beims,  Liv.  rouge  de  l'échevi- 
nage,  p.  21,  Arch.  adm  de  Reims,  II,  707, 
Doc.  inéd.) 

Les  escueliers  et  les  herengiers.  (Bans 
aux  échevins,  QQ,  f  22  r»,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Uenaut  le  harenguier.  (Jurés  de  S.  Ouen, 
f"  30  v°,  Arch.  S.-lnf.) 

Marchans  et  vendeurs  de  poissons  et  de 
harens  de  mer  paieront,  soient  poisson- 
niers ou  harengiers,  ou  autres,  etc.  (Chamb. 
des  compt.  de  Paris,  S'  254  v»,  ap.  Duc, 
llarengeria.) 

Thomassin  Helies  harengier  print  80u^ 
l'ombre  de  nostre  poissonnier...  cinq  barri? 
.le  caquehareu  a  nostre  pris.  (1350,  Arch 
Il  78,  pièce  178.1 

Celuy  qui  mis  y  sera,  sera  esleu  par  li- 
(■ommissaires,appellez  a  ce  les  plussnflisun- 
ul  convenables  dudit  inestier  de  haran 
giers  et  poissonniers.  (1350,  Ord.,  il,  359.) 

Les  boucbiers  tenoient  les  chandelle- 
tres  rhiercs,  et  les  haranguiers  leurs  ha- 
iaus.(J.  AuBnioN,  Jo!(r«.,an  1483,  Larchey.l 
Imprimé,  haranginers. 

iiARENGRKSsE,  S.  f.,  Hiarchaiide  de  ha- 
rengs : 

Ordinons  nue  les  harengresses  doresena- 
vent  ne  venaeut  autres  poissons  que  na- 
rens,  bocklioux  fendus,  etc.  (1424,  lli*l-  «^ 
Liège,  11,  454.1 


IIAR 


HAR 


HAR 


423 


HARENGi'AisoN,  -  angaisoii,  -  gueisoti, 
-gaison,  -  gueson,  -  geson,  -  guison,  lier., 
herenghison,  s.  t.,  temps  de  la  pêche  du 
hareng,  celte  pèche  elle-même  et  son  pro- 
dait: 

Nous  faisons  pour  nous  mesme,  le  pre- 
mier jour,  comme  en  herengueson,  cescun 
an,  un?  raoulet  de  touz  nos  hommes  alans 
dessuz  la  mer.  (1337,  Cart.  deS.-Michel  du 
TréporI,  p.  290,  LafOeur  de  Kermainganl.) 

Que  de  tout  le  sel  qui  nécessaire  leur 
sera  pour  saler  leur  harengueson  et  autre 
poisson  de  mer,  il  ne  soient  tenus  de  payer 
gabelle.  (1399,  Ord.,  xii,  194.) 

Le  trésor  parti  de  Bouen  pour  aller  a 
Leviers  porter  l'argent  de  la  harengueson. 
(1406,  Compte  de  iV.  de  Bourc,  Arch.  S.- 
Inf.  G  23.) 

Aultre  recepte  faitte  des  bateaux  bruians 
de  certain  droit  que  la  ville  a  sur  jcheulx, 
quant  ils  viennent  en  pesquerie  ou  temps 
de  herenghison,  et  qu'ils  prendent  main- 
nage  a  terre,  et  lors  sont  tenus  pour  esta- 
gier,  et  doivent  les  cordiers  .v.  soûls,  et 
les  roiers  .s.  s.  [Registre  des  recettes  de 
Boulogne-sur-Mer,  1415-1416,  p.  27,  Ed.  Du- 
pont.) 

l'ng  millier  de  harenc  Irez  en  temps  de 
harengueson.  (1430.  Denombr.  du  baill.  de 
Constentin,  Arch.  P  304,  f  77  r».) 

Disons  et  déclarons  iceluy  Chabot  estre 
altaintetconvaincu  d'avoirnial,  indueraent. 
illicilement,  injustement  et  infidellernent, 
contre  les  deflences  par  nous  de  nostre 
bouche  a  luy  faites,  et  par  impression  et 
force  publique,  sous  ombre  de  son  Admi- 
rante, pris  et  exigé  es  années  mil  cinq  cens 
trente  et  sis  et  trente  et  sept,  vingt  sols 

I  sur  les  pescheurs  de  la  coste  de  Nor- 
mandie, qui  esdicles  années  ont  esté  aux 

,  harangaisons.  {Arrêt  de  François  P',  ap. 

,  Pasqiiier,  Rech.,  VI,  9.) 

HARENGUESON,  VOir  HARENG nAISO.N. 

j     iiARENGUiEii,  voir  Harengier. 

,     HARENGUisEE,  -  Quiser,  S.  f .,  lemps  de 

!  la  pèche  du  hareng  : 

,  Afin  qu'en  ceste  présente  liarenguiser, 
les  pescheurs  puissent  pescher  plus  seu- 
rement  en  la  mer  la  harenk  et  touts 
iutres  poissons.  (1403,  De  securitate  pro 

•piseator.,  Rym.,  2"  éd.,  VIII,  336.) 

1    Durant     ceste     présente      harenguiser, 

Ijusques  au   primer  jour  de   lanver  pro- 

j  ';hain.  {Ibid.) 

I  Dans  ce  texte,  IV  de  la  fin  remplace 
Isonvent  un  second  e. 

Cf.  IlAREXGrAHO.N. 

I  HARENNIEU,  s.  111.,  marchand  de  ga- 
Irnni  : 

'  Il  y  eut  une  liqueur  nommée  garum,  qui 
jesloit  anciennement  en  aussi  grand  usage 
|3  Rome,  comme  nous  est  le  vinaigre  pour 
•  heure  présente.  Je  l'ay  trouvée  en  Tur- 
i^uie  en  aussi  grand  cours  qu'elle  fut  ja- 
liiiais.  Il  n'y  a  boutique  de  poissonnier  qui 
lien  ait  a  vendre  en  Constantinoble.  Tels 
jfendeurs  estoient  nommez  celarii,  qui 
pont  encor  gaigué  aucun  nom  frauçois, 
iiui  ne  les  vouldroit  nommer  harenniers, 
■l  toutesfois  ont  bien  trouvé  appellation 
■ulguaire  en  Italie.  Caries  Romains  les 
jioniment  piscigaroli,  qui  est  diction  pro- 
i-edenle  de  l'appellation  du  poisson  et  du 
;:arum.   (Belox,    Singularilez,   I,   75,    éd. 


HAREOR,  -  ottr,  S.  m.,  celui  i|iii  tient 
un  haras  : 

C'estoient  les  trois  conoeslables  ; 

De  boDS  chev.-xux  eo  leurs  estables 

IMasoars  avoieat  assez  toujours  ; 

Car  ils  estoieat  bons  hareoitrs. 
(fies/.  Bril.,  ap.  Marlène.  Anecd.,  III,  14S3.) 

HAREPiPE,  S.  f.,  sorte  d'engin  de 
'  chasse  : 

(Que  nul)  ii'eit  ne  teigne  desore  en  avant 
nul  leverer  ne  lerce  n'autre  chien  pur  cba- 
cer,  ne  ne  use  foretz,  bayes,  rees,  hare- 
pipes  ne  cordes  ne  nulles  "autres  engynes 
pur  prendre  ou  destruer  savagines.  (Stat. 
de  Richard  II,  an  xiil,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

HARER,  voir  Haler. 

iiARBT,  s.  m.,  bord,  extrémité,  li- 
mite : 

Il  avéra  deux  haretz  en  l'une  et  l'autre 
costiere  des  hautesces  qu'il  revignent  tut 
en  un.  {Bible,  Exode,  ch.  28,  vers.  7,  Ri- 
chel.  1.)  Lat.,  Duas  orasîjunctas  habebit 
in  utroque  latere  summitatum,  ut  in  unum 
redeant. 

HAREU,  voir  Haho. 

iiAREusEMENT,  adv.,  en  tumulte,  sé- 
ditieuseiiient  ; 

Les  habitans  de  Lucey  alerent  violem- 
ment a  force  d'armes,  garnis  de  basions, 
moult  hareusement,  en  la  ville  de  Bruley. 
(1393,  Arch.  JJ  144,  pièce  loo.) 

iiAREVALE,  s.  f.,  tapage,  vacarme  : 

Te\  gens  n'ont  ooqucs  Je  faire  pais  ûaùc 
Ainz  ont  touz  jors  la  harerale  oie. 

(Gaijdon,  4811!.  A.  1'.) 
Cf.  Arval. 

HARGAN,  voir  Hal(;an. 

iiARGAUT,  hergaut,  herigaut,  s.  m.,  vê- 
tement de  dessus,  snrcot,  housse  : 

Que  les  crois  que  les  frères  porteront  en 
leur  manteaus  ou  en  chappes  ou  en  har- 
gaus  soient  d'une  paume  de  lonc.  {Règle 
det  hospit.,  Richel.  1978,  !"  88  r\) 

Kn  aucune  place  m'avient 
Que  aucuns  prendhomme  me  vient 
l'or  esconler  chanron  ou  noie, 
Qui  lost  m'a  ilonee  sa  colo, 
.Son  fiarde  cors,  son  heritjaut. 
(De  la  ilaailk,  ap.  Jub.,  Jongl.  el  Troia:,  p.  102.) 

,Ie  leur  fiz  tailler  cotes  elhargaus  de  vert, 
et  les  menai  devant  le  roy.  (JoiNV., 
St  Louis,  xcil,  Wailly,  1867.) 

Un  hergaut  a  femme  de  burnete  fourrée 
de  connins.  (1334,  Arch.  JJ  82,  pièce  218.) 

HARGNE,  hergne,  herne,  s.  f.,  dispute, 
querelle  : 

Il  est  de  la  ligne  mauldicte, 
Que  nul  de  nous  sy  ne  l'espargne. 
Vous  verres  tantost  belle  hargne 
y\aïi  que  le  sachons  cmponguer. 
iilysl.  de  la  Pass.,  ms.  Trojcs,  3"  j.,  f  20  v".) 

Que  ces  hargnes  et  ces  rebuts  estoient 
plus  propres  a  reculer  qu'avancer  les 
atTaires.  (^DtJ  ViLLARS,  Mém.,  XI,  an  1S39, 
Michaud.) 

Des  courroux  nous  en  avons  plus  que 
tous  les  jours,  qui  engendrent  des  har- 
gnes   et    riottes.    (Amvot,  Trad.  de  Plut., 


;  QEuv.  mor.,  Com.  il  faut  refréner  la  cho- 
\eTe,-p.  373,  éd.  1819.) 

Il  y  a  quelquefois  de  petites  hargnes  e^ 
riottes  souvent  répétées,  procédantes  de 
quelques  conditions  ou  de  quelque  dissi- 
militude ou  incompatibilité  de  nature, 
que  les  étrangers  ne  connaissent  pas.  (In., 
Vies,  Paul  Em.,  éd.  1563.) 

Il  y  avoit  tousjours  entre  ces  deux  ci- 
tez, a  cause  de  leur  voisinage,  quelques 
hargnes  et  quelques  querelles  a  demesler. 
(In.,  ib.,  Demosthenes.) 

Pour  monstrer  que  leurs  hergnes  et  leur 
malignité  passe  outre  la  couche  nuptiale, 
et  foule  aus  pieds  les  grâces  et  douceurs 
mesmes  de  'N'enus.  (MoNT.,  Ess.,  1.  111, 
ch.  V,  p.  373  V»,  éd.  1588.) 

—  Défaut,  désagrément  : 

Maie  Bouche  qui  riens  n'esperno 
Trueve  a  chascnoe  quelque  herne, 
(Rose,  Richel.  l.';73,  f"  33''  ;  Méoii,  v.  3919.) 
Var.,  hergne.  (Ms.  Corsini,  f"  iV.) 

Maulgré  moy  elle  (la  toux)  m'acoinpaigne 
Jour  et  nuict  et  soir  et  matin  ; 
C'est  une  Iresmauvaise  hargne. 
Car  la  dicte  tous  ne  m'espargne 
.Non  plus  qn'nng  povre  chien  matin. 
(R.  DR  CoLLERïB,  Complatncle  qtie  faicl  le  serrileur 
de  la  mon  de  son  maisire,  p.  160,  Bibl.  elz.) 

Micuv  vaut  mourir  faisant  espargne 
Que  vivre  soulTreteux  en  hargne. 
(J.-A.  i>E  Baif,  les  Mimes,  I.   III,  f  115  v", 
éd.  11H9.) 

Il  y  a  donc  de  la  hargne  parmi  les  plus 
grands  délices.  (Chol.,  Contes,  f°  137%  éd. 
1610.) 

—  Syn.  de  bosse  ? 

Ribauz,  en  ces  tavernes, 
Fount  boces  et  hernes 
Es  testes  et  es  dos. 
(Les  Proverbes  del  Vilain,  Ler.  de  Lincy,  Prov., 
p.  460.) 

Lorr.,  /iar«ffne,dispute,querelle.  Hargne, 
hairgne,  ondée  :  Voilà  encore  une  hargne 
qui  chauffe. 

iiARGMER,  hergnier,  v.  n.,  se  plaiiidn-, 
se  lamenter,  se  tourmenter  : 

L'ng  enfant  aagiè  de  deux  ans  ou  envi- 
ron, qui  plouroit  et  hergnoit  par  force  de 
maladie.  (1426,  Arch.  JJ  173,  pièce  432.) 

—  Disputer,  quereller  : 

Nous  nous  somnes  tant  mis  a  la  raison 
et  leur  avons  tellement  satisfaict  sur 
celte  dernière  querelle,  que  s'ils  n'ont 
grande  envie  de  hargner,  ils  n'auront 
plus  a  quoy  s'arrester  qu'ils  ne  parachè- 
vent encore  de  nous  rendre  le  Castellet. 
(1559, Lett.  du  Card.de  Lorr. à  l'Ev.  de  Lim., 
Négoc.  sous  Fr.  II,  p.  203,  Doc.  inèd.) 

Et  encore  au  xvii«  s.  : 

Mariage  empoisonne  l'humeur,  aigrit  le 
sang,  fait  murmurer,  gronder,  bouder, 
hargnier ,  poinliller,  picoter,  quereller. 
(Dl'fresny,  Malade  sans  Maladie,  V,  2.) 

Bourg.,  Yonne,  Chevillon ,  hargner, 
hennir. 

HARGOTE,  voir  llALIGOTE. 

HARGOTER,  V.  3.,  quereller  : 
Icelui    Mabilet    se  leva   de    la    table   et 
print   ledit  Gilet  par   la  poitrine,  et  ledit 
liilet    lui  semblablement,  et   tenoient    et 


4*1 


IIAH 


HAR 


HAR 


hargotoient    l'un    l'autre   foniient.    (1380, 
Arch.  JJ  il8,  pièce  88) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  argoter,  que- 
reller ;  mais  ce  n'est  p.-ê.  qu'une  forme 
d'ergotfr. 

iiAïu-.OTELn,  s.  ni.,  querelleur  : 
Le  fupplianl  disl  a  llerlran  OpieriTu  n'es 
que  un:;  tricheur,  et  un    plaideur,    et  un 
hargoUur.  (1410,  Arcli.  JI  16i,  pièce  223.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  hargoteur 
qoerellenr  :  mais  ce  n'est  p.-ê.  qu'une 
forme  li' ergoteur. 

iiARGOLXEMEVT,  S.  m.,  secousse  : 
Iceulx  Pierre  et  Jebannot  Baillet  prin- 
dreot  le  dit  Kremin  par  U  barbe  et  par  la 
poitrine  en  lui  tirant  et  sachant,  et  pour 
le  lirenient  et  hargoulement  qu'il  faisoient 
l'un  a  l'autre,  obéirent  par  terre.  (1369, 
Arch.JJ  100,  pièce  208.) 

HARGOULER,  V.  a.,  secouer  : 

Jehan  Roussel  se  traist  par  devers  le 
dit  Jehan  Manchon,  jcellui  prinst  par  le 
capperon,  feri  et  hargouta,  et  lîst  plusieurs 
injures.  (1356,  Arcb.  JJ  84,  pièce  729.) 

Willaunies  Kenars  de  Eu,  pour  che  qu'il 
mist  main  a  un  sergent,  et  qu'il  le  nor- 
goula,  banis.  (Livre  rouge  d'Abbeville, 
r»  56  T',  ap.  Duc,  Gula.) 

iiARi,  harry,  hanry,  interj.,  allons, 
allons  : 

nia  commeocbi  a  reooicr 
Kl  tes  cheTaos  a  mancrliier. 
//«ri  .'  .Martin  !  kari.'  I  :iuriel  ! 
l'or  les  boiaas,  poar  le  ceriiel  ! 
Hoet  !  avant  Tois,  por  les  deos  ! 

iWilastf  le  Uoine,  200,  Michel.) 
Ko  loDi  les  leas  ou  vos  Tenez, 
Vos  responez  ;  liari .'  hari  ! 

(Rose,  nichel.  1573,  f"  'A*.) 

Boariqaet,  Donriqoet,  kanry  Bonri  l'anc, 
Buariquet,  Bonriquct,  hanni  Boariqnet. 
(Faree  novrelle  d'un  qui  se  fail  examiner,  Xaf. 
■fb.  (t  ,  II,  3:i.) 

Ce  petit  paillard  lousjours  tastonnoil  ses 
gouvernantes  cen  dessus  dessoubz,  cen 
devant  darricre,  harry  bourriquet.  (Hab., 
Garganlua,  c.  xi,  éd.  liS42.) 

Dans  la  Bourgogne,  dans  le  Beaujulois 
et  dans  la  Suisse  romande,  on  dit  encore 
hari  aux  bœufs  et  aux  vaches  pour  les 
faire  gucnchir. 

iiAniA  CARIA,  s.  ni.,  sorte  d'onoma- 
topée pour  désigner  nn  grand  tumulte  : 

Sj  a 
L'og  prant  haria  caria, 
Vnt  plel,  DnK  débat,  nng;  prores. 
(CobCiLL.,  Enquesle,  II,  102,  Bibl.  eli.) 

Xorm.,  Flandri',  Uourg.,  Morv.,  Berry, 
Canada,  haria,  embarras.  S'emploie  aussi 
dans  le  parler  populaire  de  Paris  : 

Pourvu  que  l'autre  louitoire  n'arrive  pas 
eaiménaBer  Juste  au  moment  où  .M.  Schau- 
nnrd  d^m^napera  !  Ça  me  ferait  un  aria 
dan«  me»  escalier».  (.Mdbger,  Scènes  de  la 
vie  de  Bohème,  p.  21,  Lévy.) 

HAHiAUE,  iiriage,  s.  m.,  Iribulalion, 
tourment  ; 


Poar  Tenir  aa  thesme  prcdict 

El  deschifrcr  lo  hariage 

Qu'a  lo  bon  homme  en  mariage. 

Je  trouïe  qa'il  est  en  loarment 

Toule  sa  vie  scullemenl. 
iSerm.  des  ilaulx  de  mariage.    Vois.  fr.  des  xv' 
el  x»i'  s..  Il,  6.) 

Le  bon  roy  divin 

l  Nous  monstre  bien  qu'en  celny  raari.ige 

Ou  il  fera,  par  quelconque  ariage 

Depovrclc  qui  puisse  survenir 

Sans  y  penser,  y  fera  biens  venir. 
(J.  BoccnEr,  Ep.  mor.,  1"  p.,  vu,  éd.  151S.) 

iivniAPLAT,  S.  m.,  soufflet: 

Mes  quant  la  paume  a  desploie 
Il  donne  un  Ici  liariaplal 
Qu'en  enfer  fail  voulcr  tout  plat. 
'  (G.  DE  ("oiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  Ijl".) 

Cf.  Hatiplat. 

HARiBOURRAS,    harH.  ,  s.    m.,  colifi- 
chets de  femme,  fatras  : 
Ivncore  y  refont  elles  ung  grant  haribourras. 
Car  entre  la  touelle  qui  n'est  pas  de  bourras, 
I    Kl  la  temple  et  les  cornes  porroit  passer  uog  ras, 
Ou  la  greigneur  moustoile  qui  soil  jusqaes  Arras. 
fjEB.  DE  Meonc,  Tesl.,  1269,  Méon  ;  ms.  Corsini, 

f»  IGO'.) 

Un  grant /larnioarrav. 

(iD.,  i*.,  Vat.  Cbr.  367,  V  «S»".) 
Atournez  vous,  mes  dames,  autrement, 
Sanz  emprunter  tant  de  haribourras, 
iSc  de  quérir  ehevenlx  estrangement 
Que  mainte  fois  rungcnt  souris  et  ras. 

(KosT.  Descii.,  Poés.,  Richel.  8i0,  !"  n'i'.) 

HARiciER,  V.  n.,  mot  douteux  présen- 
tant le  sens  de  se  convertir  : 

Maint  paien  fi.st  a  no  loi  horicier. 

(Alesch.,  ap.  Jonck.,   Giiill.  d'Or.,  \l,  263.) 

UARiEAULx  {chevaux  de),  chevaux  de 
labour: 

Son  maistre  varlet  de  chevaulx  de  ha- 
rieaulx.  (1"  avril  1443,  Se7it.  des  Esche- 
vins,  Arch.  inun.  Douai.) 

H  ARIENNE,  s.  f.,  sorte  d'insecte  : 

.\ssez  de  vermine  i  avolt 

Et  de  hariennes  et  de  choplotes. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3Gil,  !"  143».) 

iiAiiiER,  arier,  harrier,  hairier,  herier, 
herrier,  heriier,  herryer,  herriier,  haroier, 
verbe. 

—  Act.,  harceler  : 

Ils  se  rendirent  et  ouvrirent  leurs  portes, 
et  ne  se  firent  pas  assaillir  ne  herier. 
(Froiss.,  Chron.,  Bichel.  2641,  f»  105  v».) 

Quant  ceulx  de  Paris  se  virent  ainsi 
lieriez  et  puerroiez  de  ces  Analois...  (Id., 
ib.,  {"  187  r".) 

Par  espicial  on  lui  disoit  que  ceulx  de 
llesacq  herrioient  trop  Bordeaulx.  (Id  ib 
Bichel.  2660,  f°  17  r».) 
I  De  lonslenips  s'estoyent  les  affriequans 
avanciez  par  mer  et  venus  guerroyer  et 
herier  les  frontières  des  Genevovs  (Id  , 
ib.,  Bichel.  2646,  f»  59».) 

Aimcripet  llartel  puerrioit  el   herioit\e 
pays  d'Auvergne.  (Id.,  ib.,  f»  65».) 
Cbiaus  qui  se  tenoicnt  en  le  garnison  de 
I    Gagant  et  qui  herioient  ses  gens  tous  les 

jours.  (lD.,ib.,  1,134,  Luce.) 
I       Si  ordonnèrent  messire   Guillaumme  de 
Douglas    et  le  jouene  comte   de   Moret  a 
gberiier  sus  les  fronticrre:  les  Engles,  et  a 


heriier  ce  qu'il  poroient.  (lo.,  ib.,  1,  381 
Luce,  ms.  Amiens.)  ' 

Chil  de  la  garnison  d'Escauduevre 
avoienl  tout  l'ivier  et  le  temps  cuvriiet  et 
herriiet  eeuls  de  Cambrai.  (Id.,  ib-.  II,  209, 
Luce,  ms.  Rome,  f"  59.) 

Et  qu'il  voloit  heriier  chiaus  de  Paris 
(Id.,  ib.,  V,  102,  Luce.) 

N  eurent  mies   conseil  d'yaus   tenir  trop 
longementne  de  faire    herriier.   (Id  ,  ib 
VI,  176,  Luce.) 

Qui  guerroyoient  et  haroioient  tout  1.» 
pays.  (Id.,  ib.,  Vlll,  372,  Kerv.) 

Ledit  duc  avoitconclud  qu'il  ne  comba- 
teroit  point  iceulx  Anglois  a  jour  nonme 
ne  assigné,  mais  feroit  garder  les  passages 
de  la  rivière  contre  eulx,  et  les  feroit  affa- 
mer et  herryer  en  leurs  logis,  ou  il  les 
feroit  prendre  en  aulcuns  autres  destrois 
advantageusement,  se  il  povoit.  (MoNS- 
TRELET,  Chron.,  Il,  221,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Agacer,  tourmenter,  importuner, 
presser  : 

Comment  orgieuls  les  contrarie 
Et  les  empece  et  les  herie 
Et  leur  toit  hirelaje  et  terre. 
(Froiss.,  Poes..  Kichcl.  830,  f  195  r".) 
Le  suppliant  dist   que  ce  estoit  mal  fait 
de  vouloir  ainsi    harrier   et   traveiller  les 
marchans    forains.    (1405,    Arch.    JJ    160, 
pièce  68.) 

Nous  sommes  morts,  ame  ne  nous  Itaric. 
(Villon,  Codic,  Epitaphe  en  forme  de  Bail., 
Jonanst,  p.  134.) 

Qnaot  ainsi  tous  voy  harirz, 
Tensez.  fouliez,  mal  charicz, 
Je  ne  m'ose  trouver  en  voye 
Ne  marier,  qu'on  ne  me  voye 
Ainsi  harié  que  vous  estes. 
(J.  d'Ivbt,  Secr.  et  Loix  de  Uar.,  Poés.  fr.  des 
xv'et  xvi=s.,  111,169.) 
De  femmes  sera  fort  ariê.  (Kalend.  des 
berg.,  p.  140,  éd.  1493.) 

J'estoys,  ce  m'est  avys,  plus  sage 

Devant  que  fusses  marié, 

Maintenant  je  sjiys  harié. 
(Farce  de  l'Arhalestre,  p.  3,  ap.  Ler.    de  Liacyet 
Michel,  Farces,  Moral,  cl  Serm.joy.,  t.  I.) 

C'est  gr.int  pitié,  je  te  prometz, 

Que  de  povrei  gens  mariez. 

Hz  soin  bien  souvent  horiez. 
(Farce  des  Cris  de   Paris.  Ane.  Th.  fr.,  Il,  S'IC.) 

Jeunes  enfans,  qui  le  train  de  mesnaige 

Entreprenez  pour  estre  mariez, 

Myeux  vous  vaudroit  avoir  sur  votre  naige 

Que  vous  y  n:ettre  pour  esire  hariez. 

(ta  Hesoliilion  de  .Vy  Trop  Tosl  IVy  Trop  Tard  Marié, 

l    Poés.  fr.  des  xï=  et  xvi»  s.,   III,  129.) 
Quaut  de  nouveau  fus  marié, 
J'euz  bon  temps  environ  troys  jours  ; 
Je  n'esloye  point  harié  ; 
J'estoye  tout  ravy  d'amours. 

(Complainte  du  Nouv.  Marié,  Poés.  fr.   des  xv'  'l 
XVI'  s.,  IV,  10.) 

Saincte  Marie! 
L'en  me  délient,  l'en  me  harie. 
L'en  me  dit  ;  Tu  es  ung  meschant. 
{Conlred.  de  Sougecreux,  !"  i  r",  éd.  1530.) 

Faiz  une  mocquerie 
Pour  la  railler  (ta  femme)  du  cas  pablicqueraeol. 
Lors  crèvera,  s'el  voit  qu'on  la  harie. 

(16.,  r>5«r».) 
Car  seing,  cure,  et  vieillesse 
Incessamment  me  viennent  harier 
Que  je  dance  filles  a  m.arier. 
(J.  M,ii\oT,  Cinquante  Itond.  sur  divers  propos,  WU 
p.  81,  éd.  IS32.) 


HAR 


HAR 


HAR 


Qne  souvent  Toy  de  tristesse  hariez. 
ij.  BoiCBET,  Kp.  (am.,  cxxii,  éd.  lô-iS.I 

—  Absol.  : 

Luilifr,  hairier  et  se  vouloir  folement 
jouer  d'une  meskine.  (xv  s.,  Valenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Il  y  a  temps  de  poindre  et  harifr. 

Temps  d'eslre  doni  et  temps  d'eslre  terrible. 

(P.  .MlCHACLT.  Doctrinal  âr  Court,  f°  15  r", 

éd.  Genève.) 
Je  mors,  je  poins,  j'argue  et  puis  hafie. 

(lu.,  Dance  aux  aveugles,  p.  37,  éd.  1748.) 

—  RéD.,  se  harceler  : 

Et  fu  adouc  la  pais  faite  de  lui  et  dou 
conte  d'Eriuifjnaclij  qui  un  grant  temps 
s'esloient  lieriiet  et  guerriiet.  (Froiss., 
Chron.,  VI,  82,  Luce.) 

Mais  se  sont  par  pluiseurs  fois  lieriez  et 
guerroiez.  (Id.,  ib.,  Richel.  264o,  f"  9G'.) 

—  Harié,  part,  passé,  pauvre,  misérable  : 
Certes  c'est  icy  ung  pueple  hairié.  (Bro- 

CHiRT,  Advis,  des  quatre  motifz  de  faire 
le  passage  d'oultre  mer,  f°  5o  r».) 

Haut-Maine,  harier,  contrarier.  Liège, 
hairi,  importuner.  Champ  ,  hairier,  exci- 
ter un  chien  contre  quelqu'un  ou  quelque 
chose. 

RARiGMER,  voir  Harengier. 

HARICOT,  voir  Haligot. 

HARIGOTE,  voir  Haligote. 

1.  HARIGOTER,  VOir  HALIROTKR. 

2.  HARIGOTER,  VOIT  ARRIGATER. 

HARixcsop,  S.  m.,  l'eau  salée  où  se 
trouvent  les  harengs  avant  d'être  vendus  : 

Ke  tout  chil  ki  vendent  pisson  quit  ne 
herenc,  ke  il  ne  versent  leur  vissop  ne 
harincsop  sor  le  cauchie.  (1280,  Beg.  aux 
bans,  Arcb.  S.-Omer,  AB  xviil,  16,  n"  366.) 

HARioLE,  auriole,  ariole,  s.  m.,  devin, 
sorcier  : 

Les  aucuns  comme  arioles  devisoient  el 
ndevinoient  sus  leur  entente,  pour  mieulx 
valloir,  sus  la  maladie  du  roy.  (Froiss., 
Chron.,  XV,  333,  Kerv.) 

Les  devineurs  etingromantiques,  arioles. 

enchanleiirs,  augures  et  ciromantices  la 
ihonorent    (l'Astrologie)    plus    que     Dieu. 

(Ferget,  Mir.  de  là,  vie  hum.,  i"  122  r°, 
m.  1482.) 

Divinateurs,  astronomes,  aurioles,  et 
jaultres  gens  superstitieux.  (J.  BouCHET,  la 
\noble  Dame,  f»  99  r«,  i'ô.  1636.) 
1  Alors  luv  fut  predict  par  les  divins  et 
tHrioles  qu'il  loniberoit  quelque  jour  en  la 
ipuissance  d'un  Gaulois.  (Paradin,  Hisi. 
\ie  Lyon,  p.  iOi,  éd.  1573.) 
I  Les  CarlhnmioDS  sont  ceux  que  nous 
appelons  enchanteurs  et  harioles,  lesquels 
fn  proférant  quelques  paroles  ou  par  cer- 
tains carncleres  font  transmuer  la  vue  de 
eux  qui  les  contemplent  faire  et  les  re- 
ndent. (Taillepied,  Hist.  de  l'Estat  el 
republ.  des  anc.  Franc.,  p.  10,  éd.  158S.) 

BARIOLER,  arioler,  v.  n.,  prédire, 
aconter  la  bonne  aventure  : 

Aulu  Celle  tenoit  tel  langage  a  ceux  qui 
royent  a  ce  qu'ils  enlendoient  arioler, 
strologiseret  mathematiser  :  Gardezvous 


de  vous  fier  aux  astrologues.  (Cholieres, 
Conles,  ('  190  v",  éd.  1610.) 

HAUiOLiEN,  arioltien,  s.  m.,  devin, 
sorcier  : 

11  fit  assembler  tous  les  ariolliens.  les 
enchanteurs  et  les  divinateurs.  (LaThoison 
d'or,  vol.  I,  f»  46  r°.) 

HARIPAS,  S.   m.  ? 

Pins  lie  XI.  en  at  gcteit  en  harims. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  4027,  ap. 
.Scboler.  Gloss.  philol.) 

HARioL'iDAM,  S.  m.,  ce  quB  paient  les 
apprentis  d'un  métier  pour  leur  bien- 
venue : 

Hariquidam  ou  bienvenue,  que  tous  les 
aprentifs  paient  chacun  on  droit  soy.  (1474, 
Arcb.  JJ  19o,  pièce  1043.) 


HARIVEL,  S.   m.  ? 

Doit  estre  son  pie  si  escrit 
Kn  son  soulier  ou  eslivel 
One  ne  semblés  pas  harivel. 

(.Clé  d'amour,  p.  1.",  Tross.) 

HARiu  (se),  V.  réfl.,  se  mortifier: 

En  soy  tous  les  biens  aduna, 

Monlt  se  bari,  moult  s'ageuna 

ne  bon  cuer  et  de  bon  talent. 

(D'«n  flermile  qui  avait  une  Sarrazine  par  t'enhor- 

tcment  de  l'enemi,  p.  20,  Keller.) 

HARKE,  S.  f.,  râteau  : 

Si  doit  homme  veer  s'il  y  ad  en  le  ma- 
noir fuist  cressant,  ou  boys,  ou  meryngros 
ou  menu  qe  homme  puisse  prendre  verges 
ou  harkes  ou  autrez  choses  nécessaires 
saunz  achat.  {Tr.  d'Econom.  rnr.  du 
xiil°  s.,  c.  13,  Lacour.) 

1.  HARLE,  s.  f.,  fosse,  fossé  : 
Cavina,  harle.  {Gl.  l.-g.,  Richel.  1.  7692.) 
La  moitié  des  varesqz  qui  vient  et  arrive 

entre  la  fosse  du  Mais  et  la  harle  àa  Guay. 
(1403,  Denombr.  du  baill.  de  Constentih, 
Arcb.  P  304,  f^  290  r».) 

2.  HARLE,  voir  Hai.e. 

HARLER,  voir  IlALER. 
HARLIGOTER,  VOir  HAI-IGOTF.R. 

iiARLOUP,  harlou,  s.  n).,  cri  par  lequel 
on  excite  les  chiens  h  la  poursuite  du 
loup  : 

I.e  harloup  se  redonble 
Apres  ce  devorenr. 
(Gadch.,  Plait.  des  Champs,  p.  138,  ii.  160i.) 

(Le  veneur)  doit  parler  au  plus  haut.... 
criant  :  Harlou,  harlou,  harloti.  (J.  dp, 
Clamohgan,  la  Chasse  du  lovp,  éd.  16S8.) 

Cf.  Haler. 

iiARMERÉ,  adj.,  plein,  rempli  : 

Un   nommé  Regino   d'Albinhac  basinrt, 

homme  harmerez  de  sa  mauvaistié.  (1395, 

Arcb.  J.I  147,  pièce  245.) 

HARsnER,  V.  a.,  brandir  : 

Ainsi  que  Pierre  Blindel  harmioil  son 
coustel  ou  bazelaire  au  devant  de  son  dit 
frère  par  jeu,  comme  dit  est,  et  en  disant: 
Mon  frère,  tu  n'en  aras  pas.  (1378,  Arcb. 
JJ  112,  pièce  195.) 

HARMON,  S.  m.,  parlie   d'une  voiture 


Ferrure  de  timons  et  harmons.  (1562, 
Dep.  de  deux  jur.,  Arcb.  Gir.) 

HARNACHEURE,  VOir  IlARNASCHECIiE. 

iiARNAGE,  S.  f.,  bagage: 

Adonc  vint  le  roi  de  France  a  Aigue- 
morte  o  ses  trois  enfans  et  son  frère  le 
comte  de  Poitiers  et  grant  partie  de  son 
harnagc,  et  demora  en  la  Provence  por 
alendro  son  ost  et  sa  baronie.  (B.  le  Très., 
Cent  de  G.  de  Tyr,  p.  584,  Guizot.) 

CL  Harnois. 

iiARNALs,  voir  IIar.sois. 
HARNAiSE,  voir  Harnoise. 
HARNAs,  voir  Harnois. 

HARNASCHERiE,  hamesqucrie,  s.  f., 
harnachement  : 

Pour  hoint  pour  toute  le  harnesquerie 
de  le  maison.  (1326,  Revenus  des  terres  de 
l'Art.,  Arcb.  KK  394,  f"  46.) 

HARNASCHEUR,  hamicheur,  hernekeur, 
s.  ni.,  fabricant  de  harnais: 

Guiot,  dit  Rolot,  hamicheur  et  gourmet 
de  vins,  demourant  a  Bruieres  en  Laon- 
nois.  (1402,  Arcb.  JJ  137,  pièce  306.) 

Hernekeur  de  la  Vasne.  (1573,  Valen- 
ciennes, aj).  La  Fons,  Gioss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

HARNASCHEL'RE,  -  ocheure,  -  ehure, 
harnecure,  -  gure,  hanaskeure,  s.  f.,  har- 
nais, harnachement  : 

Et  toute  le  lianaslieure 
Ki  sus  estoit  ne  valoit  mie 
Le  montant  d'une  nois  pourrie, 

'Chev.  as  .ii.  esp.,  615-2,  Focrslcr.) 

Le  harnequre  d'un  cheval  de  limons. 
(1458,S«a«.  des  gorrel.,Heg.  des  stat.,  p.  291, 
Arch.  mun.  Abbeville.) 

A  dextre  d'elle  venoit  le  chevalier,  sur 
un  cheval  couvert  d'une  courte  couverte, 
en  manière  de  harnarheure  de  satin,  cra- 
moisy,  frangé  de  franges  d'or.  (Ol.  de  la 
Marche,  Mém.,  II,  4,  Michaud.) 

Riches  couvertures  et  harnachures  de 
chevaulx.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  II,  64,  Buchon.) 

Une  harnecure  nouvelle  pour  le  grand 
mollin.  (1332,  S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Chevaux,  chariots,  harnacheures.  (Cayet, 
Chron.  nov.,  p.  739,  Michaud.) 

I  iiARNASCHiER,  hameschicr,  arneschier, 
hernechier,  haneschier,  harnasquer,  har- 
nesquer,  hernoichier,  hernisser,  verbe. 

I      ■—  Act.,  équiper,  armer,  en  parlant  de 

soldats  : 
!      La  descend!  et  liarnesclia  ce  que  il  nvoit 

de  gens.   {Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxxiii, 
]   12,  Hist.  des  crois.) 

—  De  même  en  parlant  d'un  navire: 
Se  une  nef  estoit  obligiee  et  je  prestasse 

après  a  réfère  la  ou  a  hernechier.  (Digestes, 
ms.  Montp.  Il  47,  f°  250"".) 

—  Réfl.,  s'équiper,  se  couvrir  de  ses 
I  armes  : 

Chascnns  an  miens  qu'il  pot  la  nuit  se  liarnesclia. 
I    (Siège  de  Ilarbastre,  liichcl.  24369,  f^  15â  r».) 


w, 


IIAR 


Il  AH 


IIAR 


—  Neiitr.,  dans  le  même  sens  : 

>e  mêlent  pas  motil  Ions  re^pis 
A  kanesekirr. 

{Cher.  Ht  .11.  ftp.,  8Î16,  Foersler.) 

—  Hamasrhié,  part,  passé,  équipé  : 

M  01  messe,  pns  si  est  arnefthiez. 

KHon.  Guill..  llichol.  3GS,  P-JOl'.) 

Charrues  hernoichies  garnies  de  beslo?. 
(CA.  de  Girard  éc.  d'Aulun,  CarUil.  de  Fon- 
tenay,  f«  lîO  v'%  Arcli.  C.-d'Or.) 

Estoit  le  pallefrenier  monté,  vestu  el 
hamesqué  comme  lesditz  pages.  (Cron.  de 
A'orm.,  de.  nouveau  corrigées,  t<>  128.) 

Uarnasqué  ainsi  comme  l'autre.  (Ib.) 

—  Garni  : 

Une  ceinture  hernissé  d'ivoire.  (Inv.  de 
P.  Gaveston,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Dans  la  langue  moderne  harnacher 
signifie  mettre  le  harnais  h  un  cheval. 

iiARNASQUER,  voir  Harnaschikr. 

HARNECURE,  VOir  HaRMASCBEUBE. 
IIARNEQURE,  VOir  IlARNASCHEDRE. 
IIAIINES,  voir  llARNOIS. 
■  IARNE!>C:ilER,    VOir  Il.^n.NASCHIER. 
IIARNESQUER,  VOir  HARXASCHIER. 
IIAUNESQUERIE,  VOlr  HARNASCHERIE. 

HARNicHEUR,  voir  Harnaschedr. 

H.vRNoi,  voir  Harsois. 

iiAHXOis,  -  noijs,  -  noix,  -  nais,  -  neis, 
-  nés,  -  nas,  ar.,  lier.,  er.,  karnoi  (rime) 
s.  m.,  arme,  armure,  engin,  outil: 

Wislace  en  la  foricst  csloit. 
Le  kamu  aa  conte  espioit. 

lEuslach.  le  moine,  639,  Michel.) 
Pour  abroueli-r  du  Mares  au  chastel  les 
pierres  et  le   hamas  des  paintures.  (1306, 
Trav.    aux  chat.    d'Art.,    Arch.    KK   393, 
f»  30.) 

Harnoit  de  pcscheric.  (1314,  Arcli.  JJ 
50,  f  71  r«.) 

PeoDeaux,  filez,  ne  autres  hernois  tou- 
cbanz  parennes.  (19  mai  1346,  Ord.  de 
Phit.  VI,  sur  les  eaux  et  forets,  Ord., 
11,247.; 

.1.  bnssignel,  .1.  hernois  de  jambes  et  de   ! 
bras.  (Sept.  1395,  [nvent.  de  meubl.  de  la 
mairie  de  Dijon,  Arcb.  Côte-d'Or.)  ' 

Aussi  doit  il  avoir  des  raiz  et  laqs  el 
autres  hernas  pour  le  (l'ours)  prendre. 
(Gast.  Feb.,  .Maz.  514,  f»  82".) 

Estienne  de  Villenove  et  Pierre  .lulien 
visiteront  les  arnoys  dessa  Saonne  ou 
royaume,  el  Enemoud  de  Sivrieu  el  Audry 
Cbivrier,  en  l'empire,  comme  l'année 
passée.  (1"  avr.  1418,  neg.  consul,  de  Lyon, 
J,  161,  Guigue.) 

El  s'il  Ireuvent  hamas  gisant,  sarquier 
le  puent  hors  de  linuwe  cl  prendre  pois- 
son s'il  le  trcuvent,  el  fciir  le  piet  eus  el 
puis  repetter  en  l'iuuwe.  (1447,  Loi  ac 
cordée  au  village  de  Douchi,  Aicb.  du 
royaume  bfige,  ms.  el  cartul.  u°  93  ;  Car- 
tui.  de  l'ubbaye  de  Sl-Pierrede  Gand.) 

Dagues,  javelines  ou  autres  harnoiz  in- 
vasibles.  (1453,  Arch.  KK  329.) 

De  harnas  de  jambes,  de  lances  et   de 


bachines.  (Trahis,  de  France,  p.  bl,Chron. 
belg.) 

Celui  qui  tirera  haryiois  malicieusement 
en  rue  payi'ra  six  sols  bons  au  seigneur. 
(Coût,  de  Marsan,  Nouv.  Coût,  giîn.,  IV, 
906".) 

Pesquier  a  ligne,  rois  ne  auUre  harnc^. 
(29  janv.  1512,  Flines,  Arch.  Nord,  Cod.  A, 
f  683  r».) 

Armes  d'arquebouzes,  pistoUes,  pistolets 
et  aultres  arnoix.  (27  déc.  1561,  Lett.  des 
consuls  d'Agen  au  roi,  Arch.  mun.  Agen.) 

Inhibitions  et  deffenses  sont  faictes  a 
toutes  personnes  de  chasser  et  tendre  aux 
menus  oyseaux  de  chant  et  plaisir,  soit 
linottes,  etc.,  ny  les  prendre  a  la  glue, 
pipées,  feuilles  et  avec  harnais,  filets  et 
engins,  ou  autrement.  (1600,  liéglement  du 
Siège  gênerai  des  Eaux  et  Forêts  d  la  table 
de  marbre  du  Palais  d  Paris,  pour  les  oise- 
leurs, ap.  Delamarre,  Traité  de  la  police, 
II,  1415.)     . 

—  Bagage  : 

Mult  Tcissiez  heritei.^  flotor. 
Homes  pliingier  e  all'ondrer. 

(Bob,  3'  p.,  5-255,  Aiuiresen.) 

Chascon  manda  sa  gent  a  se 
Od  grani  kvrneis  e  od  conrei. 
(Bes.,  d.  de  Norm.,  II,  10-213,  Miche!.) 
Dons  cenz  remistrent  al  kernels  guarder. 
{Bois,  p.  98,  Ler.  de  Lincy.) 
Lors  l'a  a  .1.  vallet  donoet 
Qui  jusqu'au  harnais  l'a  menet. 

{Perccv.,  ms.  Mons,  p.  S-,  Potvin.) 

Ançois  mut  a  tout  son  haniois. 

(M.,  p.  133.) 

Laissierent  lor  hernoisel  lor  menue  gent. 
(ViLLEH.,  329,  Wailly.) 

Laissa  toi  son  hernois  el  sa  gent.  (1d., 
379.) 

A  grant  hcrneis  0  graul  enor 
S'csmut  le  matin  au  jor. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  30,  Luzarclie.) 

Hom  qui  se  remue  de  vile  a  autre,  et 
amaiue  son  hamas  a  Paris,  il  ne  doit  paier 
que  .1.  den.  de  chaucie.  (Est.  Boil.,  Liv. 
des  mesl.  et  marchand.,  2'  p.,  i,  30,  Lespi- 
nasse  et  Bonnardol.) 

Si  gacgna  tant  l;c  dedens  .iill.  ans  il 
gaegna  plus  de  .CCG.  livres  de  meuble, 
sains  sou  /iar»!Ois,qui  valoitbien  .L.  livres. 
(ti  Contes  dou  Hoi  Flore  et  de  la  Bielle  Je- 
hane,  Nouv.  fr.  du  xin'  s.,  p.  125.) 

Jlesire  lîaous  mist  son  hamas  en  la  nef, 
et  monta  sour  mer.  {Ib.,  p.  127.) 

—  Charge,  poids  : 

Sire,  fait  11  dax,  entendez. 
Quant  TOUS  plest  et  voas  le  rolez. 
Que  je  aie  sor  moi  Verneis 
VA  de  la  poine  et  dcl  feis, 
.Se  toute  la  chevalerie 
(larder  nous  devons  de  folio 
Dec!  en  l'ost  a  trois  jornees... 

(Florimoni,  Richel.  353,  f»  31 V) 

—  Au  plur.,  parties  naturelles  de 
riioiiiMie  : 

Chascunc  qui  les  Ta  nomant  (les  parties). 
Les  apelc,  ne  sai  cornant, 
[iorses,  harnais,  rieus,  pichcs,  pines.  I 

{Roue,  Michel.  1573,  1»  60=.)         I 

—  Harnais  de  jambes,  chevalier  tout  | 
équipé  :  [ 

Conme   oy  nonibrer    les   Franchois,  ilzj 


esloient  de  cinq  a  six  mille  harnois  de 
jambes.  (Lefèvrr  de  S.-Remi,  Mém.,  ap. 
y  nicherai,  Procès  de  Jeanne  d'Arc,  IV,  435.) 

—  Savoir  le  harnois,  ôtre  habile,  rusé  : 
Vielle  estoit  et  de  povre  force, 

Kt  toutes  onres  tant  s'enforce 
VA  t^nt  ai  lou   harnais  sent 
Qu'eie  ait  lou  roi  aconseut. 

{Dolop.,   7740,  Bibl.  clz.) 

—  Etre  bien  d  harnois,  être  liii^n  équipé, 
bien  garni  : 

Je  aérai  moult  bien  a  harnoi 
Se  avoir  puis  un  palefroi. 

(Florimoni,  Richel.  79-2,  f»  19=.) 
Tele  i  a  qui  n'ot  pas  entiers 
Sollers  quant  elc  vint  a  court. 
Mais  en  poi  ilc  terme  et  a  court 
Furent  eles  bien  a  liâmes. 

(VEscouffle,  ms.  Ars.  3319,  f  73  r».) 

Meinz  en  i  avoit  de  noslre  gent  qui 
avoient  sejorné  par  les  viles  enlor  tout 
1  yver,  et  s'en  revenoienl  ore  en  l'ost  luit 
fres  et  bien  a  hernois.  (G.  de  Tvb,  v,  9, 
Hist.  des  crois.) 

—  Entreprise  : 

Ny  courir  en  ladite  duché  ne  pais  du 
duc,  ny  y  faire  entreprise,  pillerie  aucune, 
ny  entreprendre  harnois  ne  faire  chose 
quelconque  qui  porte  préjudice  au  duc. 
{L'Uermiie  de  Soliers,  à  la  suite  de  Com- 
MINES,  t.  IV,  p.  229,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Tumulte  : 

Faut  il  faire  si  grant  harnois,  s'il  a  donné 
une  buffe  ou  deux  au  tabellion  de  la  ville. 
(1404,  ArchJJ  159,  pièce  50.) 

UARNOIE,  S.  f.,  bruit,  cri  : 
Lors  recommence  li  hamoic, 
Li  larron  les  dansiaus  requièrent, 
V.l  cil  as  brans  d'acier  i  fièrent. 

(Blancand.,  G09C,  Michelant.) 

iiAKxoiL,  S.  ui.,  engin  : 

Prendre  loups  a  chiens,  harnoils  et  filles. 
(1439,  Compt.  des  receveurs  de  la  gruerie 
de  Bourg.,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Cf.  Harnois. 

ii.\RNOisE,  harnaise,  s.  f.,  bruit,  cri, 
dispute  : 

Si  deraenoient  si  grant  noise 
i;t  une  si  flerre  hamoise 
Qu'il  me  firent  luit  abahi. 
(Olhenen,  ms.  Oxf.,  Rodl.  Hatton  100,  f^  02  »".) 
I.a  fisl  el  grant  fieste  et  grant  aoise 
A  che  cri,  a  chele  hamoise, 
Chil  qui  en  sus  de  lui  estoieut 
De  toutes  pars  i  acouroient. 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.  50,  Peigné.) 

Quant  li  sains  hom  ci  la  noise 
Acoisier  vaut  la  grant  hamoise 
Que  li  ahaniers  deuienoit. 

Uh.,  p.  ICI.) 

Li  siècles  n'aroil  mie  partout  tant  de  harnaisei. 
(Gilles  m  Muisis,  l'oés..  Il,  81,2-2,  Kcrvyn.) 

HARO,  harou,hareu,harau,  hero,  harol, 
inlerj.,  exprimant  l'appel  on  la  détresse: 

llarou,  harou,  hé  aidiez  moi  ! 

(Makie,  le  DU  d'Ysopet,  ivi,  Roq.) 
Et  li  scrghans  s'escrie  isniel  : 
ilareu  I  hareu!  Sainte  Marie  I 

(Eiisl.  le  moine,  558,  Michel.) 


HÂR 


UAR 


HAR 


427 


lUrou  !  escric  a  pleine  gole. 

{Ken.,  Br.  II,  3Si,  Mailiii.) 

Dei  !  quel  amer,  harexi!  quel  jocr 
Fait  u  la  pastorele. 
(J.    DE    NiEviLE,   Bartsch,    Kom.    H  pasl.,    III, 
35,  68.) 

Dex  I  quel  amer, 

Ilaron  !  quel  joer 

Fet  a  la  pastorele  ! 
(J.  Erabs,  i*.,  m,  21,  -23.)  Impr.,  harott. 
Sa  mère  i  vint  corrant  ; 
llareu,  hareu,  ki  est,  deu  ! 

A  mon  eafaat  • 
Fille,  toucha  il  a  loi  ? 

(JOCELINS  DE    BrUC.es,    I*.,    111,   51,     iO.) 

Dame,  jointes  mains  vus  prie, 

Hat  eu  ! 
Pour  Dieu  que  n'ociei  mie 
Vostre  ami  loial, 

Uareu  ! 
Je  ne  cuiilai  mie 
Qu'amers  feist  mal, 
Hareu  .' 
(Chans.,  Kichel.  12786,  f  7S  r°.) 

Ilero  !  hcio  !  k'en  ferai  î 
(Eslampie  I,  ms.  0.sf ,  Douce  30S,   P.  Mejer.) 

Hareu  !  commerit  m'i  mainlerai  ? 
Amors  ne  m'i  laissent  durer. 
("J.   Bbetel,    Tonrn.    de    Chaiivenei,    3iS6,    Del- 
motle.) 

Ainmi  lasse,  fait  ele,  je  criasse  haro  .' 

(nerle  aus  granspies,  831,  Scheler.) 
Et  vos,  criez  qu'il  part  qu'il  tort. 
Harou,  liarou,  le  segretain 
Gomaine  a  force  mon  polcin. 
(Da  Se}relain  moine,  Montaigloo  et  Raynnnd,  Fabl., 
V,  2in.) 

Ne  veut  lever  le  chief  a  Dieu  par  contri- 
cion  ne  crier  hareu  par  confession.  (Lau- 
BBNT,  Somme,  ms.  Chartres  371,  f"  8  v".) 
La  voix  de  nul  n'i  est  oie 
Fors  des  heraus  qui  Itaron  crient, 
lit  par  le  champ  se  crucelient. 
liarou,  die  >t  il,  quel  mortaille  ! 
Quele  occision  !  Quel  bataille! 
(Gdiart,  Boy.  lii/a.,  t.  I,  p.  285,  Buchon.) 

Conscience  ne  lesse  cuer  pecheour  durer: 
Ja  pechié  si  très  pou  n'i  venra  pasturer 
Qu'elle  ne  crie  kareu  sanz  soi  asseurer. 

(Jeb.  de  Mecnc,  Tesl.,  1565,  Méon.) 

Pour  la  doulce  Vierge  pucelle, 

Ou  peut  cstre  ma  mère  alee  ? 

Haro,  je  sui  en  grant  pensée 

Qu'est  devenue. 

(J/ir.  de  S.  Jean  CImjs.,  265,  Walilund.) 

liarou,  je  suis  tout  forsonnez. 
'.V«/iV.  fl.  s.  J.-C  ,  Sah.,  Mijil.,  t.  II,  p.  2i.) 

Haro  !  Lucifer  est  entré. 

Ce  m'est  advis,  en  sa  fumée. 
(Gbjbas,  Uial.  de  la  Pan.,  28876,  G.  Paris.' 

Harau  .'  ma  sire,  n'en  parlez  plus. 

(ID.,  ib.,  28931.) 

llaro,  que  de  bruict  ! 
(farce  de  Colin  qui  loue  ri  dexpile  Dieu.  Ane.  Th. 
fr ,  I,  229.) 

Harau,   peu  .s'en  faiilt  i|ue  u'enrage. 
(Le  Citerai,  qui  donna    sa    femme  au   dyable.  Ane 
Th.fr.,  m,  .116.) 

Haro.'  loicy  grant  jiiocguerie  ; 

Tn  aniaines  celle  Marie 

Qui  tant  nous  faict  grief  et  enuuv. 

(ll>.,  lil,  4  73.) 
Ma  mère  avoit  paour  qu'il  n'y  eust  des 
larrons  a  la  mayson  et  elle  s'escria  harol 
alarme  —  nnd  sUe  kryed  eut  liaroll  ul;i- 
rome.  (PALsonAVE,  Esclairc.  de  la  lanq. 
franc.,  p.  30l,Génin.) 


—  S.  111.,  cri  d'appol,  cri  dfi  détresse, 
cri  en  général  : 

Cil  te  set  bien  décevoir  (o  Mort  !) 

Qui  poverle  set  recevoir 

lit  kourt  tout  nus  a  ton  hareu. 
(l'iiiB.  DE  Marlv,  Vers  sur  la  mort,  x,  Crapelet.) 

Se  li  provost  voient  le  malfaiteur  u  il 
oent  hareu  dedens  Lnluee.  (Ch.  de  124S, 
Ch.  descompt.  de  Lille,  854,  Arch.  Nord., 

Item  faciunt  inquisiciones  super  harou, 
et  ea  occasioue  exi^'uut  emendas  a  cleri- 
cis  et  cofjuut  ad  solucionem  per  terras  eo- 
rum.  (12S7,  Rigaud,  Journ.  des  Vis.,  p.  288, 
Bonnin.) 

Tel  conte  d'Audigier  qui  eu  sut  pou. 

Mais  ge  vous  eu  dirai  trusqu'a  Iwrou. 

(De  Audigier,  i,  ap.  Montaigl.  et  liayn.,  Fal/L, 

III,  357.) 
S'escauffent  ceschiervclles  et  li  /lorctts  leur  monte. 
(Gilles  li  Mlisis,  /'ofs..  Il,  92.25,  Kervyn.) 

Li  ftaros  monta;  saudoyer  acoururent  ; 
gens  y  vinrent  de  tous  les.  (Froiss., 
Chron.,  Il,  406,  Kerv.) 

Lors  quand  la  nouvelle  et  le  haro  en 
vint  a  Landrechies,  s'arma  le  sire  de  Po- 
trelles  et  fil  armer  ses  compagnons  et 
partirent  a  cheval  pour  recourre  la  proye. 
(iD.,  ib.,  t.  I,  ch.  59,  Buchon.) 

S'amassèrent  six  vingts  hommes  d'ar- 
mes,... et  chevauchèrent  en  la  ville  de 
Harles  et  l'estonnerent  grandement...  Le 
haro  commença  a  monter  et  les  villes 
voisines  commencèrent  a  sonner  leurs 
cloches  et  a  marcher  vers  Harles  et  vers 
le  Pont  Ameuiu,  car  le  haro  venoit  de  la. 
(iD.,  t6.,  t.  Il,  ch.  113.) 

Ils  cuydoient  eslre  combattus,  mais  du 
tout  ne  fut  riens,  car  ce  haro  s'estoit 
monté  par  des  varlets  qui  s'estoient  en- 
trepris ensemble.    (Id.,  ib.,  t.  II,  ch.  119.) 

Il  m'est  enjoint  de  par  les  habitans  de 
la  ville  de  Rouen  a  crier  contre  vous,  sire 
duc  de  Bourgongne,  qui  avez  prins  le  gou- 
vernement du  roy  et  de  son  royaume,  le 
grant  haro,  lequel  signifie  l'oppression 
qu'ilz  out  des  Anglois.  (Monstrel.,  Chron., 
I,  200,  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 

11  semble  a  veoir  une  Normande 
Qui  vienne  de  faire  ung  harau. 
(Secrels  et  loix  de  mariag.,  Poés.  fr.  des  xv°  et 
XVI»  s.,  111,  187.) 

Voyous  si  Maigret  avoit  bonne  occasion 
de  crier  ainsi  le  grand  haro  coutre  moy. 
(Des  Autelz,  Répl.  contre  Mainrcl.) 

—  Défense  : 

Cependant  les  bonnes  femmes  entrè- 
rent dans  ledit  bled  en  despil  du  liarou. 
[La  Nouv.  Fabrique  des  excell.  Traits  de 
vérité,  p.  107,  Bibl.  elz.) 

Mnrv.,  hnrnu. 

IIAIIOIEH,  voir   llAUlKIt 
IIAHOL,  voir   IlARO. 

iiAisoLLEuii,  S.  III.,  ménétrier,  joueur 
d'instrument  ; 

Il  loist  et  appartieni  ausdits  relligieux 
(le  pourveoir  de  harolleurs  et  joueurs 
dinstrumeus  tant  pour  servir  a  Dieu  et  a 
l'église  comme  pour  faire  danser  et  re- 
créer les  jeunes  gens  et  aultres,  les  jours 
des  festes  et  patrons  que  l'on  dist  du- 
casses.  (1S07,  Prév.  de  Vimeu,  Cont.  loc. 
du  baiU.  d'Amiens,  t.  I,  p.  422,  Boutliors.) 

ii.Miou,  voir  llAi(i). 


iiAROUBLETTEs,  S.  f.  pi.,  mauvaises 
plaisanteries,  charivari  : 

Icellui  Thibaut  avoit  dit  qu'il  iroit  a  un 
esbatement,  que  on  dit  haroublettes  ou 
charivari.    (1406,  Arch.  JJ  160,  pièce  427.) 

iiAiioucE,  adj.,  oi'gneilleux,  chicaneur, 
qni  veut  avoir  la  préférence  : 

Cil  liachelers  que  je  voila. 
Qui  si  se  fi.'l  lier  et  harouce. 

(La  Compaignie  Renorl.) 

iiAnPAiL,  lierjiail,  s.  m.,  troupe  d'a- 
nimaux ; 

Les  cerfz  marins  n'eurent  de  luy  appuy  ; 
Mais  le  lierpail  suivent  pour  le  jourd'uy 
Et  compaignent  en  bruyères  et  landes. 
(Gbihcore,  Chasse  du  cerf  des  cerfs,  1,  161, 
Bibl.  elz.) 

Les  cerfz  marins  Adriatiques  tendent 
Se  relfaire  ;  secrètement  se  bendent 
Et  le  lierpail  lessent  a  l'adventurc 
De  ça,  de  la. 

(Id.,  ili.) 
Harpail  est  une  barde  de  bestes  sau- 
vages. Le  mot  est  ainsi  formé  de  ce  que 
tels  animaux  ne  font  que  harper  et  en- 
dommager où  elles  se  rencontrent.  (Nl- 
COT,  Thresor,  éd.  1600.) 

Harpail,  ferarum  agmen.  (Doez,  Corn- 
pend,  gramm.  gall.,  p.  20,  éd.  1063.; 

—  Il  s'est  employé  pour  dire  une  com- 
pagnie de  mauvais  garnements ,  une 
troupe  de  gueux,  et  en  particulier  ceux 
qui  se  soulevèrent  sous  Charles  VII,  et 
qui  volaient  les  paysans;  c'était  un  syno- 
nyme de  truandante  : 

Cette  compagnie  fut  amplifiée  de  plus 
de  600  hommes  de  faict  et  aultant  de 
harpail.  (Haton,  Mim.,  nu  1S74,  Bour- 
quelot.) 

Et  seroient  payes  tous  les  mois,  et  chassé 
hors  tout  le  demeurant  du  harpail.  (Pasq., 
Hech.,  II,  XVII.) 

IIARPAIIXB,  hcrp.,  s.  f.,  compagnie  do 
mauvais  garnements,  canaille  : 

Lequel  Estienne  les  appella  harpaille, 
ribaudaille.  (1378,  Arch.  JJ  113,  pièce 
304.) 

11  est  grant  temps  que  je  m'en  voise 
Atout  ma  couche  sur  mon  col, 
Encor  ne  suis  je  point  si  fol 
Que  je  la  laisse  a  la  harpaille. 
(Gbeban.  iti/st.  de  la  Pass.,  Ars.   0\M,  f  102''  ; 
G.  Paris,  v.  12153.) 
Sus  ung  grant  feu, 
Acoup,  acoup,  boys,  feu  et  paille, 
Kagotz,  soulfre,  sus  bay,  herpaille, 
Folz  eslourdis,  et  vouliez  tous 
Leur  mort. 
(Actes  des  Aposl.,  vol.  Il,  f  GO'',  éd.   1537.) 
Vray  fut  que  cesle  truandaille, 
Maintes  gens  brigans  de  villaige, 
Coquins  et  grans  taz  de  herpaille, 
(jui  firent  le  meurtre  et  oultraige. 
("Martial  de  Paris,  Yig.  deCharl.  VU,  B  I  r»,  i;d. 
1493.) 
ielz  herpailles  guêtres  acompaigner. 

(Eurialus  el  Lucr.,  i"  U  r",  éd.  1493.) 
Caresme  adonc  anime  la  harpaille 
A  debeller  le  sien  grant  adversaire. 
'Conflict  de  Caresm.  el    de  Charn.,  Poés.  fr.  des 
xv°  el  xvi*  s.,  X,  122.) 
Et  quant  au  front  ou  inelieu  de  sou  ar- 


128 


IIAR 


II.VR 


HAR 


mee,  il  le  remplit  de  harpaille  et  de  tout 
ce  qui  estoit  eu  son  osl  le  moins  propre  a 
la  suerre.  (Selve,  Vies  ds  Plut.,  Fabius^ 
éd.  1547.) 

En  rouchi,  luirpaille  se  dit  encore  pour 
une  troupe  de  mendiants,  de  vagabonds 
qui  attrapent  tout  ce  qu'ils  peuvent. 

1.  iivup.\iLi.Ei-ii,  s.  m.,  gardien  de 
cerfs  : 

Harpaitleur,  a  keeper  or  overseer  of 
deere.  (Cotgb.,  éd.  1611.) 

Harpaitleur.  .Manadero.  (C.  OODI.v,  1660.) 

i.  iiARP.viLLEUR,  arp.,  s.  m.,  gueux, 
tirocanti'ur  ;  et  aussi  homme  qui  fouille  l.i 
mine  : 

Romule  estoit  saulnier Nestor  har- 

pailleur.  (Rab.,  Pantagruel,  ch.  xxx,  éd. 
1543.) 

Arpailleur,  a  seller  of  old  trinkets  or  of 
old  iron  :  also,  a  liner  of  mettais,  or  gold- 
finer.  (CoTon.) 

Harpailleur,  foûeur  de  mines.  .■Erarius 
fossor.  .Metallicus  fossor.  (MoNET,  1636.) 

—  Celui  qui  fouille  tin  sujet,  scrutateur: 
Une    bonne   partie  des   anciens    philo- 
sophes, qui  se  sont  monstroz  grands  har- 
pailleun  des  secrets  de  nature.  (Du  Pinet, 
Dioscoride,  Epist.  prelim.,  éd.  1603.) 

1.  iivuPE,  herpe,  s.  f.,  hanche  : 

La  harpe  (du  bœuf),  large,  grosse  et  ou- 
verte, i^énagier,  II,  72,  Biblioph.  fr.) 

Se  le  cheval  a  bonne  encontre  et  bonne 
herpe  et  ouverte.  (76.,  11,  73.) 

2.  UARPE,  s./.,  pierre  d'attente  : 
Toutes  jambes  ou  membrures  de  pierre 

de  taille...  ou  il  y  a  harpes  faisans  partf- 
ment  d'une  part  et  d'autre.  (Ord.  de  iiSo, 
ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

iiAUPEMENT,  s.  m.,  bruit  de  la  harpe: 

E  jacrccDl  as  esches  e  orccnl  harpentenl. 
(Ihrn,  Î688,  Michel.) 

u.vuPEu,  arp.  (se),  v.  réfl.,  se  courber 
en  forme  de  harpe  : 

Les  Dieoi  lourneot  les  yeiii  et  11  merc  entourée 
Peasa  de  les  nojer  Jaos  Slyge  laat  jurée, 
L»  peioe  loy  semtli  kgere  pour  le  fait. 
Donc  taas  les  metlre  :i  mon  lear   flgure  défait. 
En  hoopeaut  de  poil  roni  leur  blonde  chevelenr'; 
S«  change  cssauTageint  leur  Joaillellc  cncoulurc 
D'espaule  et  d'estomac  en  longe  se  harpam. 
(Biir.  l'oeme;  1.  VI,  f  187  r",  ii.  1373.) 

iiAUPEiiEssE,  -  erresse,  s.  f.,  joueuse 
de  harpe  : 

L'ne  jeune  fille  harperesse.  {Therence  en 
franc.,  f  230  v»,  Verar.l.) 

Liricioa,  ne,  harperresse.  {Voc.  lat.-fr., 
1487.) 

iiAiiPEUK,  s.  m.,  harponneur  : 

En  ce  mesme  hostcl  se  hcrbergast  Jehan 

de  Villepointe.  harpeur  de    marée.  (1361, 

Arcb.  JJ  01,  pié.-c  153.) 

iiARPiN,  S.  ni.,  joueur  de  harpe: 
Linus    et  Orplicus    nobles    harpins    (!•■ 
Grec».  (Taillepied,    llist.    de   VEsiat  et 
republ.  des  anc.  franc.,  I.  Il,  f  22  v,  éd. 
1585.) 

—  Fém.,  harpine  : 


Johannc  la  harpine.  tCompt.  de  l'H.-l). 
d'Orl.,  1340-41,  exp.  de  Lorciaco,  Hôp. 
gén.  Orléans.) 

H.4RPIS,  voir  I1.\HP0IS. 

1.  H.\RPOiER,  harpoyer,  v.  a.,  enduire 
de  poix  : 

U  estoit  neuf  (le  tonneau)  et  bien  har- 
poié.  (DuQDESNE,  Hist.  de  J.  d'Avesn.,  Ars. 
5Ï08,  f»  108  r».) 

Wans  pour  harpoier  les  bouclilausadfin 
que  on  ne  s'escaudast.  {Compte  de  1406, 
Bélhune,  ap.  La  Fons,  Glois.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Colé  et  harpoyé.  {w"  s.,  Lille,  ib.) 

D'estoupes  fari'nt  tous  couvers, 
Harpoie.t  et  ensoullrees. 

(.Pastorale!,  ms.  Brux.,  f  Ifi  v".) 

2.  H.\RPOiER,  V.  a.,  arracher  avec  un 
croc  le  vieux  mortier  des  jointures  : 

Jlarpoier.  (iS21,  Acquits,  .\rch.  mun. 
Laon.) 

iiARPOis,  -  oys,  -  oy,  -  is,  -  oir,  s.  m., 
poix  : 

Etlesveismes  qui  s'esjoisoient  del'oellc 
et  del  harpoir.  {Comment,  s.  le  nouv.  test., 
ms.  Oxf.,  Bodl.  Douce  270,  ('  46  r".) 

Dou  royaume  de  Suedelen  vient  vairs  et 
gris,  oint,  sui,  sain,  cendre  et  ha,rpois. 
(Marchand,  aport.  en  Flandre,  ap.  Crap., 
Prov.  et  dict.  pop.,  p.  131  ) 

11  fist  le  fons  (du  .tonneau)  mettre  en 
point,  puis  oingny  1res  bien  les  joinctures 
de  harpoi/.  (Duquesne, /fist.  de  J.  d'Avesn., 
Ars.  5208,  f»  105  v.) 

Et  puis  fut  sus  ledit  eskaffaire  jetteit  sa 
tieste  et  son  corps  dedensuns  tonealplain 
de  harpis  et  de  craxbe.  (J.  de  Stavelot, 
Chron.,  p.  379,  Borgoet.) 

Toutes  aemplies  de  souffre,  harpoy  et 
crasse.  (Trahis,  de  France,  p.  4,  Chron. 
belg.)  ' 

Harpoys  employé  a  cimenter  lesdils  guet 
etfontainne.  (1321,  Acquits  de  Laon,  Arch. 
mun.  Laon.) 

HARPOisiE,  s.  L, étoffe  enduite  de  poix  : 
Se  fist  vestir  de  toille  de  harpoisie  et  de 

tourmentine.  (8  mars  1408,  Rapp.  d  la  duch. 

de  Bourg.,  Ann.  de   la   Soc.  de   l'hist.   de 

Fr.,  1804.) 

HAUPON,  -  î«îl,  S.  m.  ? 
N'arunt  anials  as  doiz,  ne  harpuns  al  col  mis, 
Ne  bras  avant  geté  por  orgoil  ne  por  pris. 
(Serm.s.  le  jugem.  de  D.,  Richel.  19S25,  foiir».» 

HARPOY,  voir  llARPOIS. 

iiARPOYER,  herp.,  V.  n.,  fréquentatif 
de  harper  : 

Saol  s'elIori;a 
Périr  Darid  quand  hnpwja. 
(DECOruLEViLLE,  Tfois  Pflrrinaiges,  t"  6-2'',  inipr. 
Iiistil.) 

iiARQnuTiî,  voir  IUcquebute. 

II.VRODIITTIER,  voir  llACQUEBUTIER. 

nARi,>i:EninTKn,  voir  IIacquebuter. 
iiAumJEnLTTEUiE,  voir  Hacquebutte- 

HIE. 

HARRE,  voir  Ekue. 


HARREBANNE,    S.     f.,    flllc    OU    fenimC 

débauchée  : 

Lequel  Jaquemart  dist  a  icelUii  sergent 
qu'il  n'eust  pas  oté  le  dit  bastou  a  une 
mauvaise  harrebanne.  (1411,  Arch.  JJ  163, 
pièce  229.) 

HAiiRiET,  S.  m.,  syn.  de  dégât  : 
Pour  ce  que  les  harriels  et  degasts  des 
bestes  se  fait  la  pluspart  de  nuit.  (Stat.  el 
ordonn.  de  Tourneliem,  ch.  ii,  art.  2.) 

HARUivER,  V.  a.,  garnir,  meubler, 
fournir  : 

Promettant...  toutes  ycelles  églises,  cel- 
liers et  autres  officines  harriver  et  garnir 
souffisament  de  livres,  de  ornements  et  de 
uslencilles  et  garnisons.  (1332,  Charlt 
d'Hugues,  duc  de  Bourg.,  Pr.  de  l'Hist.  de 
Bùurg.,  t.  II,  p.  198.) 

HARROTTE,  S.  L,  le  faucoH  tagarotc  des 
Espagnols  : 

Autres  faucons  y  a  que  l'en  appelle  har- 
rottes  et  viennent  de  Grenade  et  sont  moult 
petis  et  1res  bons  pour  le  beron,  la  grueel 
l'oustarde  :  et  sont  icelles  harrottes  ainsi 
que  terceles  qui  sontles  raasles  des  t'aucous 
de  pardeoa.  (Ménagier,  U,  324,  Biblioph. 
fr.) 

HARRY,  voir  Hari. 

HARSEL,  voir  Harcel. 

HARSELEUR,  VOir  HARCELEUR. 
HARSELLE,  VOir  HARCELE. 

HARSoiR,  voir  Ersoir. 
HART,  art,  s.  f.,  branche  : 

Il  lient  l'espee  nue  dont  li  brans  fu  d'acier  : 
De  Tune  part  del  bos  a  une  [fi\art  tranchié, 
Dcleraent  l'a  entorse,  el  col  li  a  lachié. 

(Aiol,  6814,  A.  T.) 
Bien  estoient  ceux  de  Gennes  deceus  el 
engignies  qui  s'estoient  apuyes  a  la  art  de 
seu  qui  faut  au  besoing,  et  s'estoient  en 
riens  lies  au  roy  d'Arragon.  (Grand.  Cran, 
de  Fr.,  Phelippe,  Fils  Mgr  S.  Loys,  xL,  P. 
Paris.)  Lat.,  Super  baculum  arumiineni 
conquassandum. 

—  Osier  : 

De  cordes  de  hart  et  de  corrc 
De  kaines  et  de  carkans 
Les  crucelient  en  lor  bans. 
(Harlaam  el  Josaph.,  p.  131,  P.  Mejer.; 

—  Sorte  de  mesure,  une  corde  de  bols  : 
Que  nulz  ne  querque  au    rivaige  faisset 

s'il  ne  a  deulx  ftars.  {liOO,  Bans  iiourlaigne, 
Reg.  aux  droicts  et  prouffiz  de  Douai, 
fo  isi  vo_  Arch.  mun.  Douai.) 

—  Cri  pour  exciter  les  chiens  : 

Et  les  veneurs  aides  et  valles  doyvcnt 
briser  les  chiens  en  eulx  menassent  hou, 
hou,  fv,  fy,  a  la  hart,  a  la  hart,  ou  ira,  ou 
ira.  (Gast.  Feb.,  Maz.  514,  f»  S&:} 

—  Locut.,  ne  part  ne  hart,  ne  hart  ne 
part,  rien  du  tout: 

Prez  es!  qu'il  s'escundie  i|ueil  lo  duc  n'ocist. 
Ne  nel  soûl,  ne  nel  vidl,  ne  il  sa  main  n'i  mfl, 
Se  pari  ne  harl  n'i  oui  ne  il  n'en  s'cntreinist. 
(l\on,  -2°  p  ,  2100,  Andre.sen.) 
J.'  hni  r.Tndoillc  a  lot  la  h.irt 
Plus  n'i  auroiz  ne  harl  ne  pari.  1 

(lien.,  Snppl.,  p.  18,  Chab.iiUe) 


Il  AS 


HAS 


HAS 


129 


Bessin,  harl,  branche,  lion  tonné  de 
branches  tordues. 

ii.vitTiE,  s.  f.,  troupeau  : 

Il  vint  a  la  hartie  de  bestes  et  prit  .i.  cerf. 
(Vie  et  mir.  de  plus.  s.  œnfess.,  Maz.  568, 
f  i06^) 

Cf.  Harde. 

HAS,  haz,  hax,  s.  m.,  enjambée  : 

A  trois  hax  ou  environ  près  dudit  hostel, 
Bezancon  Darbovs  a  esté  trouvez  navrez. 
(1386,  Arch.  JJ  l'30,  pièce  7.) 

L'uys  du  dit  Basin,  qui  est  près  de  la 
maison  ou  demouroit  le  dit  Colin,  a  huit 
ou  di.t  has.  (1391,  Arch.  JJ  142,  pièce  44.) 

Lequel  Henriou  chancela  et  chut  si  comme 
a  trois  ou  quatre  has  de  la  ou  il  eut  le  cop. 
(1408,  Arch.  JJ  162,  pièce  381.) 

Avant  que  le  suppliant  et  son  frère 
teussent  près  d'icellui  Robert  d'environ 
soixante  has,  autrement  enjambee-s.  (1418, 
Arch.  JJ  170,  pièce  211.) 

HASARDÉ,  haz.,  adj.,  téméraire  : 

Que  lesdits  douze  clercs...  tiennent  les 
cscrits  de  ladite  chambre  secrets...  et  qu'ils 
ae  soient  si  hazardez  de  les  porter  hors 
le  ladite  chambre.  (13SS,  Qrd.,  vu,  262  ) 


m.,  joueur,  qui  joue  aux 


HASARDEL,  S. 

eux  de  hasard  : 

La  mors  a  soveat  trcmcle 
As  CDviaus  et  aa  fardel, 
Hors  a  moult  tost  .i.  hasardel 
Assis  soas  main,  et  tost  lioulc. 
Reci.  de  MoLiENS,  Miserere,  Ars.  3160,  f'Si  v".) 

HASAHDEOR,  -  ceur,  -  eur,  -  ur,  haz., 
!.,  s.  m.,  celui  qui  joue  aux  jeux  de 
liasard  : 

Car  TUS  ne  savez  a  chef  de  tiir, 
S'il  ert  sages  u  hasardur. 

(Cbardby,  l'elit  Plel,  lli",  Koch.) 
Li  liasardeeur   et  li  buveur  de  taverne. 
Digestes,  ms.  .Montp.  H  47,  f"  256''.) 
Oellui  qui  joue  au  dez,  le  hazardeur,  ou 
,iii  acquiert  par  jeux  semblables.  (Oresme, 
Uh.,  f"  71^  éd.  1488.) 
I 

Dit  que  le  clerc  qu'ilz  ont  prins  est  .1. 
ksplus  grans  hazardeurs  dupais  et  a  .ii 
illeltes  continuelnienl  en  sa  chambre. 
11398,  Arch.  Z'a  l,  fo  84  v».) 

I     Pipeur  ou  hazardeur  de  dez. 
atON,  Bail,  de  la  bonne  doctrine,  Jouiiust, 
p.  107.) 

Pour  éviter  donc  ce  grant  mal 
i'ay  tant  fait  vers  mes  hazardeurs 
Ou'ilz  sont  tous  clercz  et  entendeurs 
Que  de  tout  co  qu'ilz  gai);ni.Tont 
Jamais  rien  n'en  restituerout. 

LOY  Da>iee>sal,  livre  de    la   deablcrie,  f"  ii\ 

ii.  1507.) 

."(e  TueiUos  point  estre  gourraanl, 

Joueur  de  dez  ne  hasardeur. 
(oraliU  de  Cliarilé,  Auc.  Th.  fr.,    111,  313.) 
Tous  les  folz  et  hazardeurs  ne  viennent 
13   a   leur    fin.    (Marg.    d'Ang.,    Hept., 
Qouv.,  Jacob.) 

Comme  azardeiirs  qui  font  les  triunphans. 
(BoucnET,  lîp.  mor.,  11,  vi,  éd.  15.10. ) 
Peschear,  pipeur,  hasardeur,  escrimeur, 
Bon  advocat,  procureur  et  notaire. 

Hz  de  Uaisire  Alibontm,  Pocs,  fr.  des  xv"  et 

"H  s.,  I,  37  ) 

tirant  trompeur  et  tricheur  est  appelle 


ainsi  comme  d'ung  crocheteur,  hasardeur 
ou  larron.  (Conlred.  de  Songecr.,  f»  102  r°, 
éd.  Io30.j 

iiASAKDKR,  haz.,  V.  n.,  jouer  aux  dés  ; 

Jehan  le  Picart  qui  ne  sçavoit  d'autre 
bien  que  de  hazarder,  tavernëret  bordeler. 
(1407,  Arch.  JJ  161,  pièce  260.) 

iiASARDEUSEMENï,  haz-,  adv.,  témé- 
rairement : 

Et  concluds  d'exposer  Iiazardeusement 
ma  personne.  (Ravieres,  Les  grandes  et 
admirables  merveilles  descouvertes  près  la 
ville  d'Authun,  Rouen  1S82.) 

Donnant  fort  hazardeusement,  s'en  en- 
suivit le  gain  total  de  la  victoire.  (Brant., 
Cap.  fr.,  t.  m,  p.  101,  éd.  1666.) 

HASARDEUX,  adj.,  téméraire: 
Personnage  hasardeux  oultre  mesure  et 

hardysans  discrétion  es  périls  de  la  guerre. 

I  Amyot,  Vies,  Pelopidas,  éd.  1563.) 

1.  HASAUT,  S.  m.,  le  nombre  six  amené 
aux  dés  : 

Senio  dicitur  numerus  senarius,  gallice 
hasart.  (J.  de  Gabl.,  ap.  Géraud,  Paris 
sous  Phil.  le  Bel,  p.  592.) 

Par  foi,  dist  Saint  Pieres  :  J'ai  huit  ; 
.Se  tu  getes  après  hasart. 
J'aurai  .ni.  âmes  a  ma  part. 
Cil  gete  .lu.  et  .ii.  et  as, 
Et  di.it  Saint  Pieres  :  Perdu  l'as. 
{De  SI  Pierre  et  du  jongleur,  Montaiglon  et 
Raynaud,  Fabl.,  Y,  71.) 

2.  HAS.ART,  hazarl,  s.  m.,  joueur: 

La  femme  dudit  Henri  dit  aux  diz  Robin 
et  Gosselin  :  Alez  vous  en  hors  de  céans, 
vous  n'estes  que  un  hasart.  Et  ledit  Robin 
dist  :  Je  ne  suis  point  hazart.  Cellui  est 
hazarl  qui  joue  sa  femme  aux  dez.  (1403, 
Arch.  JJ  lo8,  pièce  281.) 

Noms  propres,  Hazart,  Hazard. 

HASCIE,   voir   IlASCHIEE. 
UASCHEE,  voir  IlASCHIEE. 
H.\SCUIE,  voir  IlASCHIEE. 

HASCHiEE,  Itaskiee,  hachée,  haschee, 
hascee,  aschee,  hachiee,achiee,  achee,  haschie, 
aschie,  hachie,  hascie,  hahsie,  liaichiee, 
haiscie,  haisie,  hasquie,  hasicie,  haichie,s.  t., 
peine,  tourment,  angoisse,  supplice  : 

Pasnies  chai,  car  il  ot  grant  hascie. 

{Les  Loh.,  ms.  Bcrno  113,  f  36'.) 
Pasmes  chai,  car  il  ot  grant  hachie. 

(Ib.,  u:s.  Montp.,  nos".) 
A  grant  angoisse  et  a  haichiee. 

(Bes.,  Troie,  Ars.  33U,  f  52''.) 
Puis  ainz  qu'asso nblom  od  les  lor 
Aurom  la  veire  cruiz  baisée 
U  il  soffri  mort  e  haschee. 

(iD.,  b.  de  Horm.,  Il,  «1297,  Michel.) 
Por  Jhesn  qui  soulTri  hachie. 

(Percerai,  ms.  Montp.  H  -211»,  P  iSS''.) 
Tant  avez  joie  en  mon  cuer  mis 
Que  tuit  sont  eCTacié  mi  mal. 
Se  de  lui  cstoio  venchieo 
.N'auroie  doulor  ne  hachiee. 

(Ib.,  r'-2.",l'.i 
Ains  li  ferons  luaiiilo  grant  envaje 
Dont  il  aura  et  paor  et  haschie. 

(Radib.,  Ogicr,  1211,  Barrois.i 


Kt  il  s'en  vaita  grant  hachiee 
Asseoir  hors  de  la  maison. 

(Makie,  Ysopet,  ilichel.  191S2,  f"  20'.) 
l.i  lox  s'en  veit  a  grant  haskiee. 

(ll>.,  ib.,  Lix,  Roq.) 
Tuz  cels  que  istront  do  nostre  lignée 
Del  loen  forfait  sentiront  la  hascee. 

(Adam,  p.  41,  Luzarche.) 
Si  jo  mcsiis,  jo  en  suffre  la  haschee. 

(Ib.,  p.  42.) 
Li  mires  li  a  si  se  dolour  alegie. 
Ne  sent  mes  de  ses  plaies  ne  dolor,  ne  hascie. 
(Roum.  d'Alix.,  (•>  Si',  Michelant.) 
Car  ne  porcnt  soffrir  le  mal  ne  le  aschee. 
(Th.    de  Kent,    Geste    d'Alis.,    Richel.    2i3G4, 
(•>  3i  r°.) 

E  maldit  la  guerre  quant  ja  fud  cumenciee. 
Puis  pense  en  sun  curage,  si  Damnes  Deus  l'agrée, 
Par  lui  e  par  sa  force  d'autres  serrad  veugee, 
E  par  les  prnedhumes  ki  sunt  de  la  cuntree, 
Ki  forment  dosireiit  de  veogier  lur  haschee. 
(JoRD.  Fa.ntosme,  Chron.,  "78,  ap.  Michel,  I).  de 
Norm.,  t.  111.) 

Mais  il  montent  amont  a  paine  et  a  hascie. 

(Chev.  au  cyijne,  20G78,  Reitî.) 

De  celui  qui  por  Deu  sollrit  tante  hahsie. 
(Vie    de  SI  Aleï.,   ms.  Oxf. ,   Canoa.    mise.    71, 
1"  1.)  C'est  ainsi    que  lit  M.  P.  Meyer.  Le  ms. 
porte  hahsiere. 

Iteoart  qui  volt  fere /iihc/iîc 
Sofrir  a  danl  Primant  le  Icu, 
Si  s'apensa  lores  d'un  jeu 
Que  l'autre  jor  avoit  veu, 

{tienarl,  4350,  Mtion.) 
Trop  par  sotlrimes  grant  hachiees. 

(Dolop..  8276,  Bihl.  clz.) 

Autant  deit  estre  reduté 
En  bataille  le  coup  despee 
Cum  la  haschee  de  la  fevre. 

(CnARiJ!iï,'Pc/!(  Plel,   755,  K-ch.) 

Un  lil  avoit  qui  moult  soullri  haiscie. 
(Ueuv.  d'Hansl.,  Richel.  12548,  f"  117\) 

Desus  l'an.oa  est  l'cspee  sortie, 
Fauviaus  en  ot  une  dure  haisie. 
Toute  la  teste  en  ot  del  bu  partie. 

Uuberi,  p.  22G,  Tobler.) 

Bieu  sire  Deus,  dit  il,  qui  soufris  la  hasquie. 
(Quatre  fils  Atjmon,  uis.    Montp.  11  247,  f»  181''.) 

Ja  ne  reveora  mais,  si  ara  tel  hascie 
N'i  vanroit  estre  aies  pour  l'onneur  do  Roussie. 
(Fierabras,  2861,  A.  P.) 

Se  Diex  plaist,  et  la   crois  ou  il  prist  la  haschie. 

(Gui  de  Uourg.,  2367,  A.  P.) 
Tost  la   cuidierent  prendre,    mais    n'i    entrèrent 
|mie, 
Aias  lor  convint  soufrir  dolcrouse  hascie. 

(Chans.  d'Anltoche,  i,  v.  285.   P.  Paris.) 
Et  si  ot  la  langue  trencio 
Pour  soufrir  plus  grande  hascie. 

(MOLSK.,  Chron.,  4302,  Reiff.) 

Si  luoillera  son  doi  menor 
En  l'eve  qu'est  de  graat  froidor, 
Sus  ma  langue  en  degostera 
Et  moult  petit  en  i  melra 
Tant  pou  que  soit  asouagiee 
De  ma  langue  la  grant  haschiee. 
(Gekf.,  .vu.  Est.  du  monde,  Richel.  1526, 
f^  77^) 

Molt  ra  leanz  d'antres  granz  peines 

Et  felonesses  et  vileiues. 

Ou  sera  mis,  espoir,  li  hon 

Por  soifrir  trihulacion 

A  grant  douleur,  a  grant  hachiee. 

Tant  que  g'en  seré  bien  vanchiee. 

'fto.sc,  Richel.  1573.  f  162».) 


\30 


IIAS 


Ko  son  caer  a  gi  crinl  hachifi- 
Oo>l  se  fonlieot  ronmp  esr.iïiee. 
(ri><f--  S.  .4/i-Ji,  801.  Rora.  VIII,  p.  l'S.) 
Illacf  ser»  derant  s'aïuic 
Pendas  »  moull  ra.iie  hascJr. 

iBlancandii.  nichcl.  Slâ,  f»  iCl  .) 
El  par  nuit  sa  granche  brisiec. 
Or  »  Coslans  monll  granl  achiee. 
{Dême  «ni  conehia  le  presire,  nis.  Berne  351, 
P  8i<.) 
0»  devant  ad  mie  chaicce 
V  meint  homnc  ad  ea  hascliff. 

(.Prolhesia»',  Richcl.  il69,  f  32''.) 
Hais  cil  qoi  ne  pnet  goir 
De  sa  dame  sociïre  drnito  ha»kie. 
<K.  „T.  i.«llAi.iE,  Cfta-i».,  Richcl.  1109,  ('  3Î1M 
Honle  et  dolor  et  ennui  et  hasehie 
Poissent  avoir  tonlc  vileine  gent. 

(Chaton,  ms.  Montp.  H  IflC,  foi39  r°.) 
N'est  merTeille  se  je  a  celi  pens 
Q'nne  doiiçonr  me  vient  an  cuer  dedens 
Qai  m'alece  mon  mal  et  ma  hachie. 
(Caotier  d'Arcies,  CJins.,  Dinan\,  Tronr.  arlés., 
p.  I9S.1 

Ne  me  pnet  grever  si  donce  hasde. 

(Cftaïu.,  ras.  Sienne  H.  X.  36,  r>  H\) 
Ki  jalons  n'est  n"a  pas  si  grant  hascie. 
(Bull.,  à  P.  if  Wetle,   ms.  Sienne  H.  X.  36, 

f  15'.) 
J'ainj  mieu5  soffrir  ma  poioe  et  ma  hachie 
One  plas  avoir  ne  dolonr  ne  grevance. 
'LiiBERT  Kebri*.    Chans.,  Dinani,  Tron.  arirs.. 
p.  314.^   Impr.,  hathie. 

Par  tel  dolonr,  par  tel  hasehie 
Fn  de  son  cors  l'arae  sachie. 

(Jfir.  de  S.  Eloi'_f.  13,  rei;.-né.' 
Cil  qui  la  chairent,  moreurent  de  tel 
mort  a  prant  hachie.  {Chron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  239''.)  P.  Paris  :  haschiee. 
Feni  sa  maleureuse  vie  a  prant  dolor 
pt  a  crant  hasehie.  {Ib.,  f  292''.)  P.  Paris  : 
hachie. 

Moult  fu  franl  la  bataille,  l'estour  et  la  hasehie^ 
(  Gaufrey,  768,  A.  P.) 

Ar»  inonlt  a  sonffrir  d'ennni  et  de  hasquie. 
(Ib.,  lOOÎ.) 

Tant  coin  l'en  snvendreit,    do  mal  n'avcreit  has- 
[ehee. 
(lion,  2191,  Michel.) 

Mes  dame  a  telle  signonric 
Qn'amans  ne  poet  avoir  hasehie, 
Qn'elle  très  bien  guerredonner 
Le  poet,  s'anionrs  s'en  voct  meller. 

(Covci,  i;J97,  Crapelcl.') 

Moolt  deinainent  joieuse  vie. 
Travail  no  sentent  ne  hasehie. 

(Ib.,  3560.) 

F.l  recordent  les  graos  hairhies 
Qu'il  ont  sonlTerto  maintes  lies. 

(/*.,   GI10.> 

Adonc  pria  nicrchi  ("Longisi.  se  lui  fut  octroiie, 
Cir  Dieu  lui  pardonna  sa  mort  et  sa.  hasehie. 
(Ciperit,  Richel.  1637,  V  O:!  v».) 
Car  lonic  en  retcjurroil  desns  nous  la  haehiee. 

(I.  m  Meush,    ^<•I^.  ms.  Corsini,  f  ICI''.) 
Et  grant  rtonbr  et  grant  /i«f/ii<". 

'fioDErnoT  DF,  Paris  Chron.,  961,  Buchon.' 
Plusieurs  en  snnt  mors  a  hasrhre. 
IComm.  le  /loi  Sonrain  fu  mori,  ins.  Arranches 

I68J) 

El  de  cellui  mefTait  Dieu  voua  a  voulu 
moo'lrT  vosire  deffauUc  et  vous  list  ve- 
nir celluy  grnnl  mal  et  ci-Ue  granl  hachie 
que  vous  avez  ?enli.  {Liv.  du,  Chev.  de  La 
Tour,  c.  xxxiv,  iîil'l   ilz.) 


HAS 

Qui  maintes  hachées  souventesfois  «voit 
en  son  cucur  pour  les  périlleuses  advan- 
lures  ou  il  s'abandonnoit.  (Le  Livre  des 
faicts  du  mareschal  île  BoucicatU,  V  p., 
ch.  14,  Buchon.) 

Elle  disllors  enresardant  le  noble  duc, 
qui  entre  ses  bras  la  tenoit,  a  prant  has- 
chiee de  cœur,  et  ja  l'avoit  baisée  en  la 
bouche...  (Ren.  de  Montaub.,  Ars.  5072, 
f  19  v°.) 

Lors  il  oit  dire  qu'elle  est  mariée.  Or 
juRez  quelle  haschce  il  .i  de  oir  dire  telles 
nouvelles.  {Quinze  joyes  de  mar..  xm, 
Bibl.  clz.)  Quelle  aachee.  (Ed.  1734.) 

Certes  .ivis  m'est  e'on  me  sache 
1.C  cuer,  tant  ay  dueil  et  haehir 
Quant  il  fanlt  que  je  le  vous  die. 

tUlir.de  .V.-/).,  xv,  1211,  A.  T.) 
I.e  dyable  m'avoit  attachée. 
Et  maintenant  en  se  knschee 
A  son   tourment  suis  restablie. 
(Sloralilé  des  Enfans  de  ilaintenanl.  Ane     Th.  fr., 
III,  65.) 

—  Au  plur.,  la  passion  du  Christ  : 

Antoines  et  Acaries 
El  Poincenes  et  Elies 
Jurent  les  saintes  hachies 
Que  Fouques  ses  glolonies 
Encor  comparra. 
(  WiLL.  Li  VisiERs,  Bartsch,  Rom.  el  pas'..  III, 
30,53.» 

—  .-1  haschiee,  d'une  manièri'  malheu- 
reuse, cruelle  : 

Tos  nos  forriers  ont  ocis  a  bftsquie. 

(Raimbeht,  Ogier.  12583,  Barrois.l 
Moreut   paicn  a  ihicl  et  n  hasquie. 

ilD.,  il/.,  12571.) 
Pc  Jiz  mil  homes  q'oi  en  ma  eonpagnie 
Ne  remuin  pas,  mien  escient,  un  mile  ; 
Mort  sont  li  autre  et  oeis  a  hasehie. 
I  (ID.,  ib.,  5453.) 


Troeve 


freri 


qui  se  niuert  a  hasehie. 

(ID.,  ib.,  5625.) 


Mon  fil  ocist  a  duel  et  a  hasehie. 

(ID.,  ih.,  -1197.) 

Trestot  furent  ocis  a  duel  et  a  hascie. 
(Chanson  de  Jérusalem,  13i,  Meyer,  Rec, 
p.  269.) 

Tons  furent  mors  et  destiuis  a  hasehie. 
'IIerb.  I.EDic,  l'oul/i.  de  Cani.,  p.  32,  Tarlic.l 

Moolt  lu  navrez,  si  chevauche  a  haschiee. 

(Id.,  ib.,  Richel.  25518,  P>  43  ï°.) 

Que  li  mes  s'en  reparrent,  qui  vienent  a  ha.tehie, 
Ki  aporlent  Loiher,  qui  la  face  a  noircie. 

(tjualr.  fils  Aym.,  p.  2C,  Tarbé.) 

I.a  muèrent  et  trebnihciit  ihev;:lier  a  hasehie. 

(Ib.,  p.  48.) 
I.'uns  mort  chai  s^r  l'.-iulio  a  moult  grande  oschie. 

'li.,  p.  M.) 

Lors  essaie  s'il  porroit  chevauchier, 
mes  il  ncl  puet  soffrir  ;  quar  moult  est 
bleciez,  et  neporec  montez  est,  et  che- 
vauche a  uioidt  praiit  hascliee  jusqu'à  une 
forest  qui  près  d'ihiec  c^toit,  (Gaut.  Map, 
Lancel.  du  Lac,  Richel.  1430,  f»  2b''.) 

Se  la  venez,  et  vos  fêles  folie. 
Tu  il  i  iiiorrcz  a  duel  et  a  hasehie. 

(Olinel,  186,  A.  P.) 

Je  vous  jure  le  dieu  qu'en  pain  on  sacrillio 
C'oncquez  Louis  mon  frère  par  lui  ne  perdi  vie, 
Ain»  fut  par  ung  garchon  qoi  (qu'il)  Diorut  a 

[hasehie. 
iCiptris.  Richel.  1637,  f"  96  r".) 


HAS 


Puis  jura  Damedien,  le  lis  sainte  Marie, 
Que  s'il  ataint  paiens,  la  piile  gent  haie, 
Plus  de  .H.  en  morront  a  dael  et  n  hasquie. 

(Caufreij,  7927,  A.  P.) 
('ouvertement  ay  souffert  maint  dur  point 
A  granl  achee 
(Crr.  nE  Pis.,  Poés.,  Richel.  fiO-l,  f   ih'.) 

—  Quelquefois  il  sisnifie  particulière- 
ment poids,  charge  : 

Or  le  raetez  en  la  charele. 
Car  elc  n'est  pas  trop  chargie, 
Mfuilt  bien  souferra  la  hachie. 

(Uenan.  3971,  Mcon.) 

—  Haschiee  a  désigné  aussi  une  peine  in- 
famante que  l'on  imposait  aux  seigneurs 
du  moyen  âge  et  qui  consistait  à  porter 
sur  ses  épaules  une  selle  ou  un  chien 
pendant  un  certain  espace  de  chemin. 
(ChtJruel.) 

HASCHiEUE,  hasquiere,  haquiere,  hah- 

siere,  s.  f.,  souffrance,  tourment  : 
De  chelui  qui  por  Dieu  soufrit  tante  hchtiere. 
(De  SI  Ale.vis,  9,  var.  du  ms.  Oxf.,  Herz.) 
Ce  li  fait  plus  le  cuer  doloir 
K'il  ne  trueve  ki  sor  lui  fiere 
Ke  de  ses  plaies  la  hasehiere. 
(Des  trois  Cheval,  el  del  ehainse,  25(1,  Scheler. 
Troue,  belg..  p.  170  ) 
llaec  reinest  icil  pechieres 
.svii.  ans  en  leles  haschieres 
Conques  n'i  ot  autre  maison 
Fois  le  nu  ciel  et  le  JTranl  mont. 

(Vie  S.  Grifi.,  Ars.  3527,  f°  lfi7\) 
Plus  sentoit  de  hasquiere 
Que  s'elle  veisl  lu  Ions  ses  amis  en  liiere. 

(B.  de  Seb.,  i,  295,  Bocca.t 

Le  lion  ne  pot  plus  eudarer  la  hasehiere, 
Mort  s'estent  a  la  terre  et  brait  par    tel  iiianiei 
Le  bois  en  retentist  et  toute  la  bruiere. 

(Doon  de  Maience,  1630,  A.  P.) 

La  Vierge  tresoriere 

.\  honneur    au   jour    d'uî  nous  gieste  de  la  has 
\quierr 
(Cuv.,  du  l'.ue.tclin,  22205,  var.,    Cliarriérc.) 
Pi)ur  la  ville  rainer,  qui  lui  fist  granl  haquiere.    . 
iId..  ib..  var.  du  v.  111.1.) 

11  leur  feroit  souffrir  dou  corps  ftat-| 
chiere.  (Froiss.,  Chron.,  I,  14,  Luce.) 

HASCIE,  voir   HASCHIEE, 
HASDE,  S.  f. '? 

Cinq  has'Ies  rouges  qui  coustent  en  pre 
mier  denier  .vu.  cscuz  et  demi  la  pièce 
{Vente  des  biens  de  Jacques  Co««r,  Arcli 
KK  328,  C  436  v.) 

HASE,  S.  m.,  rustre,  grossier,  âne  : 

ArdeZj    ardez,  mettez    tout   a   feu  et 
flambe  aux  hasez,  aux  hasez  villains  Boiii 
suiguons.  (141.'),   Arch.   JJ   168,  pièce  IV 

HASEAT,  s.  m.,  porte  à  claire-voie  : 
L'uys  d'icellui    hostol   estoit   seulleiueii 

fermé  d'un    haseau.    (1433,  Arch.  J.I  181 

pièce  341.) 

Cf.   llAISK. 

HASEn,  V.  a.,  irriter,  piquer,  fâchcrl 
insulter,  aiguillonner  :  | 

Le  suppliant  dist  n  icellui  Bordicr  :  T| 
as  alTolé  mon  hlz;  lequel  lui  respoudi  quj 
si  le  haseroit,  que  si  feroit  il  a  lui  iiiesini 
(14.'50,  Ardi.  .IJ  18o,  pièce  34.) 


IIAS 


HAS 


HAS 


431 


HASETER,  -zeter,  -zelti'r,  v.  n..  terme 
da  jeu  de  dés,  peloter  : 

Amis,  fet  il,  veus  tu  jouer  1 
Vois  qael  herlcnc  por  hazeler, 
Kt  s'aitroi  dez  qui  soat  pleoiei. 
iFail.  de  S.  Pierre  et  du  Jougleor,  137,  Méon, 
Fabl..  III,  287  ) 

Vois  quel  berlenc  por  hnaeter. 
(Ib.,  Montaigloa  et  Hayn.iud,  FM.,  V,  69.) 

De  ne  jouer,  ne  hazeter  les  fastes  et 
dimanches  aux  jeux  de  palmes,  tamis  ou 
aultre?  a  paine  de  10  liv.  (12  juillet  1566, 
Ban  des  Eschevins  de  Douai,  Arcli.  mun. 
Douai.) 

Item  l'on  deffend...  d'y  admettre  aucuns 
estranf-iers  en  la  dicle  maison  pour  jouer 
ou  hazetter  aux  jeux  de  cartes  ou  dez. 
(I60i,  Règlement  de  police  pour  la  lille 
d'Estaires,  Soc.  des  Aut.  de  jlorinie,  45'  et 
46*  livraisons,  1863.) 

iiASETEUR,  hazeleur,  -elteur,  liassetcur, 
s.  m.,  joueur,  brclandier  : 

Bon  les  doit  miei  hair  de  feide 
C'OD  ne  fet  autres  inaufei  leurs, 
Rihaus,  honliers  ne  liaseleiirs. 
{Dit  des  Atoco.i,  80,  Gast.  liavnaud,  Iloniunia, 
t.  XII,  p.  21G.) 

Lequel  Gilet  respondi  au  suppliant  qu'il 
iinenloit  comme  faulx  hazeleur.  (1392,Arcb. 
|.l.l  144,  pièce  169.) 

I  Qui  en  leurs  maisons  rechoivent  les 
|i,'ens  de  paillarde  et  meschante  vie,  les 
•hasseteurs  aus  jeulz  delTendus.  (xV  s., 
l'rones  d'un  curé  de  Cisoing,  ms.  Lille  100.) 
El  ne  donneront  arcent  aux  yvropnes, 
".vscu.x,  belilres,  hazttenrs.  (7  oct.  1.531, 
Placard  louchant  les  monnoyes,  monopoles, 
Hc,  des  pauvres.) 

I  llcm  l'on  deffend  aussi  a  tous  manans 
•t  habitans  de  la  dite  ville  de  ne  tenir  en 

ii'iir  maison  des  joueurs  ou  hazetteurs  soit 
le  caries  ou  de  dez.  fl602,  lieglemenl  de 
lolice  pour  la  ville  d'Estaires,  Soc.  desAnt. 

Ile  .Morinie,  45"  et  46»  livraisons,  1863.)  i 

HASix,  voir  Haisin.  | 

iiASKiE,  voir  Haschiee.  i 

HASKiEE,  voir  Haschiee. 
HASLE,  voir  Hale. 

1.  iiASLER,  V.  n,,  haleter  : 

Lièvre  qui  hasle.  (.1.  de  Lignevii.le,  p.  1, 
ichelant.) 

2.  HASLER,  voir  Haleb. 
I  iiASLEUx,  voir  Halecs. 

iiASLOER,  voir  Halloer. 

iiASMEDiTE,  hoinedile,  s.  m.,  sorte  de 
rpent  : 

jLa  estoient  H  serpent  que  nous  avons 
'inmez  et  emorroiz  et  hasmedites.  (Conl. 
\  G.  de  Tyr,  ch.  xlviii,  Ilist.  des  crois.) 
ir.  :  homediles.  Lat.,  jaculus.  (Luc, 
!""•«.,  IX,  720.) 

JHASoi,  hazoi.  hasoy,  s.  ni.,  hallier, 
iisson,  broussailles: 

flasoy.  (1205,  Cart.  de  liengien,  I»  23  r", 
eu.  Meurlbe.) 

ili^'"^"*   les  bos  et  espines  ou   hasoy. 

03.  Cart.  de  Corbie  21,  f»  321,  ap.  Duc, 

'iiotus.)  ' 


Une    iiiecbe     de    terre,    tant   buissons, 
hazois,  tlequieres    et    ramons.  (1429,   S.- 
Omer,   ap.    La    Fons,    Gloss.    ms.,    Bibl. 
I  Amiens.) 

I       Et  sera  tenus  le  dit  Pierre  de  essarter  et 
■   destruire    les   hasoys  estans  sur    la   dite 
i   masure.  (14.10,  Cart.  de  Corbie  21,  f°  330, 
ap.  Duc.,  Halolus.) 

iiASPAL,  S.  ni.,  gneiix  : 
Mené  a  Macédoine  ef  a  sa  inere  rendiiz 
Ses  fta.ï/ïa/s  ses  larrons  et  ses  dromunz  voisuz 
j   IVeiez  en  la  mer  et  ses  privez  drus. 
(Th.  DR  Khnt,  Cesir  d'.AIis.,  Richel.  243G1, 

f  32  r».) 

I    .Moult  est  ore  Alixandres,  coc  m'est  avis,  arvalz 

I    Quant  il  el  champ  matent  od  ses  failliz  haspais. 

(iD.,  I*.,  f°  33  v°.) 

('hescun  jur  les  assaut  d'engins  tuz  noveaus, 

ÎSe  lui  vaut  nule  riens  car  il  sont  forz  haupeans. 

(ID.,  il).,  f»  63  V".) 

[      Nom  propre,  Haspel. 

1.  HASPE,  s.  f.,  drachme  : 

La  feme  ki  a  dis  haspes  se  ele  en  pert 
une...  (Serm.,ms. Florence  Laur.,  Conventi 
soppressi  99,  f"  40''.) 

2.  HASPE,  s.  i.  i 

Od  jagunces  e  od  siirdines 
Forment  grandes  e  cnlrines, 
Od  tujiazes  e  od  les  j.tspes  : 
Itant  clers  sont  les  hatipes. 

(.S'«  nrandan,  6Si,  Michel.) 

3.  HASPE,   voir   llASPLE. 

iiASPELER,  haspeller.  haspler,  aspeler, 
hapler.  verbe. 

—  Act.,  dévider: 

Pluiseurs  des  escolieres  estoient  desja 
venues,  qui  commençoient  a  desvuider  et 
haspler  \euTs  fuseez.  (Les  Evang.  des  Que- 
nouill.,  |i.  85,  Bibl.  elz.) 

—  Absolument  :  | 

Melean  haspeloit  a  longue  toise, 

Kt  au  filer  fist  Nabon  son  devoir. 
(Perceforest,  vol.  V,  ch.  -42,  éd.  1528.) 
Nahon,  il  TOUS  convient  filler  appertement 
Et  Melean  aspeler  vistement. 

(Ik) 

iNe  ja  n'aura  autre  pasture 

Que  au  lillcr  aura  gaigné  ; 

Kt  s'il  luy  venoil  compaignic, 

De  /i(ij/)p//cr  seroitsa  maistrie 

Ou  de  sa  vie  n'anroit  cure. 


(It>.) 


Deui  jours  entiers  Melion  se  jeûna, 
Adonc  famine  entour  luy  s'anna. 
Qui  de  haapeler  doulcement  luy  pria. 

Ub.) 
Quant  Marthe  lilc  et  Ambrolse  haple. 
Leur  cas  est  triste  etpitoiable? 
(Gabr.  Mf.ubif.r,  Trésor  des  Sentences,  ap.  Lcr. 
de  Lincy,  Prov.,  Il,  52.) 

Hapler,  to  rele  threde.  (Du  Guez,  An 
Introd.  for  to  lerne  to  speke  french  treioly, 
h  la  suite  de  Palsghave,  p.  948,  Géuin.) 

WM.,  hdxpler,he.ipler,  dévider.  Nani., 
hauspler.  Rouclii,  haspler. 

HASPLE,  happle,  haple,  hesple,  haape, 
s.  m.,  dévidoir  : 

Ilasples  ne  faseaus  ne  keneules. 
(Kiioiss.,  Poes.,  Richel.  830,  1°  .42^'.) 


Quenoilles,  hasples  et  fusiauh. 
(E.  Deschamps,  /'«('s.,  Richel.  840,  P   412'.) 

Vieilles  matrones  barbues  et  cscheve- 
lees....  tenoient  en  leurs  mains  sellettes, 
et  bourdons,  Jiesples  ou  cyueulles,  et  en 
alloii'ut  escrimissant  les  uues  aux  autres. 
{Percef.,  11,  f»  4=,  éd.  1528.) 

fjui  le  samedi  ne  met  sur  le  hasple  toutes 
les  fusées  de  la  septmaine,  le  lundi  en 
trouve  une  mains,  que  les  servans  des 
faees  prent  le  samedi  nuit  pour  leur  droit. 
(Evang.  des  Queno7iiLl.,y>.  146,  Bibl.  elz.) 

Pluiseurs  de  sa  congnoissance  apportè- 
rent leurs  quenoilles,  lin,  fuiseaux,  estan- 
dars,  happles  et  toutes  agoubilles  servans 
a  leur  art.  (ift.,  p.  13.) 

Noz  roes.  noz  cspeulles. 
Nos  happles  mis  en  feu. 
(MouNET,  Faictz  et  Dtelz,  f  2^3    v",  i-d.  1540.) 

D'un  escheveau  mis  sur  le  haspe....  on 
dévide  des  pelotions,  et  en  fait  de  la  toile. 
(Comenius,  Janua  aurea  reserata  duarum 
Itng.,  p.  116,  éd.  1669.) 

—  Rouet  d'une  arbalète  : 

Haples,  y  comprins  lesagrapes  pourres- 
forcbier  les  vielles  roues  des  eugiens  a 
pouldre.  (1481,  Bélhune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Hibl.  Amiens.) 

Duez  donne  «  haspe,  dévider  des  fusées 
sur  un  haspe.  »  Oudin  écrit  aussi  haspe. 
Plusieurs  dictionn-  mod.  donnent  aspe, 
aspel,  asple.  Le  rouchi  et  le  pat.  vosgien 
disent  hape,  en  Lorraine  haipe.  Wall., 
haspe,  haspleù;  naniur., /laus/w,  dévidoir. 

iiAsPLEL,  -  iel,  happ.,  s.  m.  ? 

Chaque  haspliel  mis  par  un  serrurier  a 
une  mesure  aux  grains  coflte  .m.  s. (1411, 
Lille,  ap.  LaFons,Gioss.îiiS.,  Bibl. Amiens.) 

Des  haspliaux.  {Ib.) 

fJlous  de  happleaux.  (1481,  ib.) 

HASPLEU,  voir   llASPELER. 

HASPLET,  happlet,  S.  m.,  rouet  d'une 
arbalète  : 

Troix  aubellestes  de  boix  et  ung  happlel 
a  monter  aubellestre.  (1460,  Inv.  du  chdt. 
de  Bouconville,  Arcb.  Meuse  B  1550.) 

iiASPOL,  S.  m.,  gueux  : 

Escrient  li  en  haut  :  Car  t'en  va,  rois  cheitis. 
Enmcine  tes  kaspolz  et  les  homes  mendis. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'.AIis.,  Richel.  2.1301, 

f  30  r».) 

Cf.  llASPAL. 

iiASQiJiE,  voir  llASr.UIEE. 

iiASouiEUE,  voir  IIaschieke. 
iiASSETEUH,  voir  Ha.seteur. 

IIASSISSIN,  voir  ASSASSl.X. 

HAST,  haht,  hat,  aht,  s.  f.,  arrestation, 
prison  : 

Cil  qui  sera  clameiz  et  ajornez  par  la  jus- 
tice, et  il  ne  vient  a  jor  nomé,  l'an  le  doit 
atandre  trois  joruees.  Et  se  il  ne  vient  au 
tiers  jor  l'an  ne  lo  mctra  mie  an  la  hast, 
quant  l'an  ne  doit  nul  home  mètre  au  hast 
se  il  n'a  fait  chose  de  quoi  il  ne  doige 
perdre  le  cors  ou  la  main.  Et  ne  doit  l'an 
nul  home  forjugier  ne  mètre  an  la  hast 
sanz  ajorner.  {Droit  de  la  cort  de  li  roif 
W Alain.,  ms.  Berne  A  .37,  f»  18\) 


•>3i 


Il  AS 


HAS 


HAS 


Nos  ne  devons  nul  home  forbannir  ne 
mètre  en  hast  que  l'an  promieremant  ue 
le  dege  oir.  (Ib-) 

Le  devons  forbannir  et  roetre  en  la  haht. 
(ft.l 

Le  puet  l'an  melre  en  la  haht  an  lotes 
celés  justices  qui  sunt  reprises  dou  roi  a 
fié.  (Ib.,  t>  iS''.) 
Forbanniz  par  la  hat.  (Ib.,  ('  IS*.) 
Quant  il  hont  esté  en  l'n/if.  {Ib.) 
Por  liet  ne  doit  l'an   nul  borne  moire  en 
la  hat...  Et  se  cil  qui  est  condempnez  vient 
avanz  et  se  -wet  piter  de  la  aht,  et  li  autres 
n'est  an  presance,  ses  aversuires  li  jupes 
n'a  poir  de  lui   giter  hors   de   Vahl.  (Ib., 
f- 19'.) 

HASTANCE,  S.  f.,   h&lC  : 

Ce  est  haslarn-e. 
(Priirr.    in    fnp.     d'Isr..     ms.     daManslTS. 
t*  2Î  T».) 

HAsTANiiENT,  adv..  hMivement  : 
Si    at  mestier  a   toz   li  snins  de  miséri- 
corde, et  par  un  mismes  desier  doienl  corre 
hastanment   a   ceslo   fontaine.   (S.  Bern., 
Serm.,  Ricbel.  24768,  f°  50  r».) 

Kt  don?  vinrent  hastanment.  (In.,  ib.. 
f  88  V.) 

HASTANT,  haistant,  adj.,  pressé  : 
Aucuns    hom   e=t   lahorans    et    Anstons. 

(Bible.  Richel.  901,  f  32'.)  I.at.,  festinans. 
Et  suis  eslei  aucune  fois  si   hnixiant  de 

mencier  qu'il  me  sembloilqup  je  n'ydpusse 

jamais  venir  a   temps.  (LaCRÈnt,  Sommf, 

ms.  Troyes,  f»  52  r«.) 

—  Prompt  ii  la  colère  : 

Il  est  haflant.  couroucier.  (Hagivs  le  Juif, 
Ricbel.  24276.  f°  25  T».) 

1.  iiASTE,  adj.,  alerte  : 

Sp  tn  te  seni  Art.*//*  et  lecier. 
Ne  fai  pas  don  saillir  dangicr. 

(Rose.  Ricbel.  1BT3,  f»  IS*-.) 

Moul  seoit  bien  a  cbeval  ;  hn.'ites  i  esloit 
et  visles.  (Gnil,L.  de  Tyb.  i.  333,  P.  Paris.) 

2.  HASTE,  aste,  haie,  s.  m.  et  f., broche: 
Qol  me  lient  qne  je  ne  voas  froisse 

Le»  os  cnimi»  poocin  en  paslc 
A  cest  peleil  oa  a  cest  hostr. 

(fto.'f.  Val.  Chr.  M92,  f°  65".) 

Et  les  ses  frètes  do  hasie. 
(De  Matile  de  Provins,  Ilichcl.  24132,  f»  51".) 

Hoc  venitum,  hasit.  (Glo.ts.  de  Glasgow, 
P.  Me  ver.) 

Il  conrient  a  manaec  pot,  chandcrons,  pacics. 
Haies,  selles  et  anpes,  estoves.  escnellcs. 

lOil  dr  Urnoge,  140,  Tr^bnlicn.) 

Une  aste  de  fer.   (1348,  Compte,  Cb.  des 
G 
compt.  de  Dole, —  ,  Arch.  Doubs.) 
'82  '  ' 

l'np.hnste  de  bois  a  rostir  poulaille.  (1377, 
Arcb.JJ  IH,  pièce  259.) 

In  (n-ant  haste  de  fer.d.'ÎOO,  Arcb.  .MM  31, 
f"  IÏ2  r«.) 

Ponr  les  coisiaes 
Faolt  poz,  paelles,  chaoderons, 
Cranaali,  roitiers  e  lansseroos, 
Broches  de  fer,  haïtes  de  fnst. 
'EcsT.  Df<chaiip<s,  Pc/s.,  Ricbel.  840,   f"  497'.) 

—  l'iécp  (\r  vi.indi'  ri>!ie  : 


Dont  fa  bien  Sains  Laiirens  truillics 
Ki  fnt  rostis  et  graeillies. 
Et  list  por  Dlen  de  son  cors  hasIe. 
(Tbib.  de  Marlv,    Vers  sur  la  mort,  xxxvii,  Cra- 
pelet.) 

Or  tost,  or  tost,  passez,  passez, 
Fait  li  ridame  qui  la  baste. 
Or  tost,  or  tost,  un  moalt  biaa  hasIe 
De  vostre  cors  verrai  je  faire. 
(G.  DF.  CoiNCi,  Slir.,  ms.  Soiss.,  ftOO''.'» 

Assez  i  ot  venoison  et  daintiers, 
r.rnes  et  jantes,  et  niaslars  et  plouviers  ; 
Apres  les  haxie^  demandent  les  vins  vies. 
(Jord.  de  Blaies,  Ricbel.  860,  f»  113  r".) 

Pain  et  vin  asses  leur  baill:i 
Et  j;rant  plenté  hasles  rostis. 

drain,  Ricbel.  H:!,3,  t»  12  y°.) 

El  quant  j'avoic,  o  le  verjns. 
Mon  hasIe  en  la  broche  tome. 
(Credo  au  ribaiil,  Sn,  Méon,   Falil.,  IV,  .i47.) 

Sur  Tardant  cheminée  l'ont  couphie  ^ouvine. 
De  sa  tenre  char  blanche  ont  li  gloton  fait  hasIe. 
(rie  SIe  Clirhi..  Richel.  817,  f°  183  ï°.) 

Figues  et  noiz,  poraes  cl  dates 

Se  conliatent  as  nennz  hasles 

El  as  tripes  et  a  lor  peut. 

(nal.  de  Quaresme,  Richel.  1(115-2.  f»  02''.^ 

Es  esquîcles  met  le  hasie 

Li  nains  qui  de  servir  se  ha<!le. 

(Tlurm.  le  Gai.,  2101,  Slengel.1 

.1.  cop  rejeté,  molt  se  h.aste 

Que  del  brnnn  nue  t'ranle  hasIe 

Li  a  ostee  de  la  cuisse. 

'GlB.  m  MoNTR.,  VioMlr,  61Sn,  Michel.) 

.l'ai  maingié  maint  bon  chapoaet. 

Mainte  hasle,  maint  gastelet 

En  vergier  et  en  praelet. 
(Colin  Muset,  ap.  Tarbê,  Chansonn.  de  Champagne, 
p.  87.) 

Hoc  assuni,  haste.  (Gloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

De  son  corps  fauldra  faire  un  haste 
Ardent  en  flame. 
(Cn  ilir.  de  A'.-D.,  Comm.  elle  garda  une  femme 
d'estre  arse.  Th.  fr.  au  m.  â.,  p.  351.) 

—  Nom  de  l'asphodèle  : 
L'aspbodile  dit  haste  royale.  (Ant.   du 

.Moulin,  De  la  quinte  essence,  p.  59,  éd. 
1581.) 

—  Mesure  de  terre  qui  répond  à  la  lon- 
gueur d'une  pique  ordinaire,  mais  dont  la 
largeur  est  indéterminée: 

Item  un  haste  sus  In  voie  de  Bcrseneeles. 
(1335,  Arcb.  JJ  71,  pièce  56.) 

Quatre  hasles  de  vipnes  seans  en  Roucbe. 
(1400,  Terriers.  Didier,!» 32 r», Arcb.  bosp. 
Nevers.) 

.11.  hastes  de  vigne  que  Jehan  Dare  lient 
de  St  Didier.  (/6.,  f»  32  v».) 

L'ng  quartier  de  vigne  contenant  trois 
hastes.  (Ib.,  f"  40  v».) 

Item  une  haste  de  courtil  séant  au  lieu 
aux  Audix  tenue  en  fié  de  Jehan  de  Pnpon 
iieiiu.  (1405,  Kegistre  des  taxes  payées  pour 
droit  de  franc  fief,  ap.  Le  Clerc  de  Dofiv, 
t.  I,  fo  315  V»,  Arcb.  Loiret.) 

Icellui  Jehan  avoit  cuilli  ou  fait  cuillir 
et  moissonner  deux  hasles  deterie.  (1468, 
Arcb.  JJ  195,  pièce  141.) 

Le  suppliant  se  coucha  an  long  d'une 
haste  de  vigne.  (76.) 

Et  encore  jusqu'au  commencement  du 
xvin*  s.  : 


Un  journal  en  une  aste  sur  le  haut  des 
Ouches.  (Bail  du  xviis  s.,  ap.  Chambure, 
Gloss.  du  Hforv.,  p.  430™.) 

Deux  hastes  de  cbeneviere  situées  au  bas 
de  l'Esplanade.  (1711.  Acquisition  pour  Fa- 
grandissement  de  la  place  de  la  foire,  Arch. 
niun.  Avallon  DD  98.) 

Plustieux  petites  hastes  de  terre  au  même 
lieu.  (1712,  ib.) 

Bourg.,  Lyonn.,  Morv.,  Nivernais,  hdlt, 
mesure  agraire.  Berry,  die.  Doubs.  haste, 
hâte,  hdlo,  haile,  f.,  manche  de  râteau 
Wall.,  hnsli,  broche. 

Nom  propre,  Haste. 

Cf.  Hanste  qui  paraît  être  originaire- 
ment le  même  mot. 

HASTÉ,s.  m.,  rôti  : 

Débet  haberc  expensam  competentem,  I 
et  de  nocte  duos  denarios  por  haslé.  (1215,  | 
Liv.  rouge,  p.  20,Bibl.  Chartres.) 

HASTEBOYS,   S.   m.  ? 

Perrin  Hasteboys. (iZ9i,  Compt.  de  Nevers, 
ce  2,  {"Z  r°,  Arch.  mun.  Nevers.) 

H.vsTEcuL,  s.  m.,  petit  voile  : 

Hoc  flaraeolura,  hastecul.  (Gloss.  de  Glas- 
gow, P.  Meyer.) 

HASTEEMENT,  adv.,  hâtivemPiit, 
proiuptement,  rapidement  : 

Si  lor  prie  por  boine  araor 

Qu'il  croient  Diu,  nnslre  signor, 

Kt  si  prennent  hastecment, 

Por  l'amor  Din.  baptisement. 
(Flaire  et  Blance/lor,  1°  vers.,  2947,  dn   MWl.l 
Lequele  il  jeta  hasteement  sour  les  sier- 
gans  Diu.  (De  saint  Brandainne  le  moine. 
.hibinal,  p.  94.) 

De  repairior  ariere  pensons  hasteement. 

{Fierairas,  44C2,  A.  P.) 
Es  ïons  si  très  hasteement. 

(Slir.  de  S.  Eloi,  p.  56,  Peigné.l 

On  ne  pnet  son  avantage 
Faire  trop  hasteement. 
(Ad.   de  la  IIallp,  Clians.,  Ricbel.  1109,r3n''.i 

Et.se  traist  a  Provins  et  li>t  le  bouro 
fremer  hasteement  et  se  tint  la.  (Chroniq.  de 
Rains,  cb.  xxv,  L.  Paris.) 

Et   fu  recheus  laicns  hasteement.  (Ib.. 

C.  VIII.) 

Un  petit  plus  hasteement  chanter.  (3*  ;'. 
des  coût,  des  Chartr.,  ms.  Dijon,  f»31v«.) 

Dieudonnf'  prenl  sen  cor  tost  et  hasteement 
Et  en  graille  et  en  gros  le  sonna  hantemenl. 
(Charles  le  Chaîne,  liichel.  2437-2,  f»  .35''.) 

Parvinrent  hasteement  en  toutes  partie? 
dou  monde.  (ViedeS.  Franc.  d'Ass.,  Maz. 
1351,  I"  17''.) 

Et  conmande  qne  ledisncr 
Hasteement  face  aprester. 

(Couci,  6.102,  Crapclet.) 

Puis  repasserai  mer  assez  hasUemenl. 

(B.deSeb.,  I,  335,  Bocca.)       i 

Il  le  courouceroit  hasleement.  (Fboiss.,  ! 
C/iron.,  1,309,  Luce,  ms.  Amiins.flOv».) , 

Et  revinrent  au  plus  lost  et  plus /ia«(«- 
ment  qu'il  peurent.  (lD.,i6.,  Vi,  211,Luce.), 

Li  rois  Henris...  eslonga  ses  ennemis,  ( 
et  ennicna  sa  femme  et  sesenfans,  auplus, 
/iosieement  qu'il  peut,  en  le  cité  de  Valence  j 
en  ArragoD.  (1d.,  ib.,  Vil,  229,  Kerv.)        , 


IIAS 


HAS 


HAS 


M3 


iiASTEEiij,  hasteur,  asleur,  s.  m.,  cui- 
sinier qni  a  siiin  des  broclies,  officier  des 
calsines  royales  cliargé  de  veiller  h.  la 
cnisson  des  viandes.  Ce  mot  désignait  aussi 
ceini  dont  les  fonctions  étaient  de  tourner 
la  broche  : 

Hasteurs,  .un.,  qui  prendront  leurs  drois 
en  la  cuisine.  (liSS, Orden.  de  l'ost.  luRoy. 
Arch.  JJ  57,  ("  2  v".  et  Fontanieu,  47-48.) 
Martène,  Anecd.,l,  1200,  écrit  asteurs. 

Hnsteeur.  (Liv.  de  la  Taille,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

En   la  cuisine aura  un   hasteur  qui 

mandera  a  court.  (131{>,  Arcli.  K  40,  pièce 
23.) 

Pierre  le  hasteur.  (Journ.  du  très.,  1322- 
26,  Arch.  KK  1.  f«934  v.) 

Vallès  ha.tteurs  de  la  cuisine  du  rov. 
(1352,  Compt.  d'E.  de  la  Font,  Douët 
(i'Arcq,  Compt.  de  l'argent.,  p.  135.) 

Potagicrs,  haslt'iirs,  pens  li'espices. 
(E.  Descbasips,  Poi<s.,  lîicliel,  810,  f  378  r".) 

Le  hastenr  e?t  le  premier  en  la  cuisine 
après  le  puenx,  quand  les  gueux  seront 
dehors  ou  malades.  (Ol.  de  la  Marche, 
Estât  de  la  maison  de  Charles  le  Hardy,  du 
iers  estai,  Mlchand.) 

Le  hasteur  tieut  le  compte  du  rost  avec 
son  ayde.  (In.,  ib.) 

H.\STELET,  s.  liK,  diiiiin.  de  haste, 
viande  rôtie  : 

Hasteles  de  beuf.  (Ménagier,  II,  94,  Bi- 
Ihlioph.  fr.) 

I  L'en  les  trenche  par  tronçons,  et  sont 
inbroehies  par  hastelets  et  rostis  sur  le 
iril.  (Ib..  160.) 

Une  petite  femme  qui  rotist  petiz  haste- 
'ez.  {Reg.  du  Chdt.,  1,  250,  Biblioph.  fr.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yèros,  hatelet,  carré 
le  côtelette  qu'on  fait  rôtir. 

Bressan,  o(c(e(.  [Noélsde  Bounj,  1661.) 

HASTELLE,  Vuir  ASTELLE. 

1.  HASTEMENT,  hatement,  adv.,  liâtive- 
nent  : 

Etes  hir  ans  oi  hastement.  (Lib.  Psalm., 
Uf.,  LXXVII,  37,  Michel.)  Lat.,  cum  festi- 
atione. 

llalemfiU  l;i  saluai. 

(nom.  el  pasl.,  Barlsch,  II,  lO.li.i 

Car  vus  poet  Irestoî  aider 
Ben  haslemmt. 
Vie  des.  Thom.  de  Canl.,  17,  ap.  Michel,  D.  de 
Som.,  t.  III.) 

Iceulx  nos  enfants  qui  si  hatement  et 
ileusement  ont  esté  morts.  (1417,  Ord.,x. 

,37.) 

Cf.  Haste  I. 

j  2.  HA.STEMENT,  S.  m.,  liAte  : 

Hastemens,  festinatio.  (Gl.  qall.-lat.,  Ri- 
bel.  1.  7684.) 

1.  HASTER,  osier,  V.  a.,  presser,  pour- 
livre  : 

Li  chien  le  hasteni  ilurement. 
(Marie.  Ysopct,  Richel.  19152,  f  U^.) 

Lors  le  haste  Lancelot  plus  et  pUis'et  le 
)Droie  tel  qu'en  plus  de  .xxx.  lieus'ii  fist 
sanc  raier  tout    clerc  du  cors.  (Ârlur, 
s.  Grenoble  378,  f"  109».) 
T.    IV. 


Do  la  granl  haste  que  il  ol, 

Onar  le  pcsclierro  In  nulol. 

Les  tables  qui  mnlt  ot  parilcez 

-\  en  la  maison  oblicoz. 

(Vie  diipap.  Grcg.,  p.  95,  Lnzarchc  ) 
La  tierce  bntalle  s'en  ala  droitemeni 
as  tentes  le  conte  de  Ilaynaut,  et  l'eurent 
ossi  pries  souspris  et  le  has.t(reni  si  que  a 
fcrant  painne  peurent  ses  gens  estrearmé. 
(Fnoiss.,  Chron.,  Il,  222,  Kerv.) 

—  Provoquer  : 

Icellui  Raoulin  plain  de  mauvais  esprit 
respondi  au  suppliant  :  Se  tu  me  hastes,  .je 
te  batray  très  bien.  (1375,  Arch.  JJ  107, 
pièce  374.) 

—  Susciter  : 

Certes  !i  preeschierres  faux 
Est  tonz  aulez  cnm  li  chenaux 
Oui  se  destruit  et  qui  se  gaste 
El  les  autrui  proesce  haste 
De  ce  dont  il  n'a  nul  talent. 

(GmoT,  BiHe,  231G,  Wolfart.) 

2.  HASTER,  voir  Hastier. 

1.  HASTEREL,  hetriau,  s.  m.,  le  foie,  et 
grillade  de  foie  de  porc;  tranches  de 
viande  que  l'on  mange  rôties. 

Les  hastereaux,  dit  Le  Duchat  (Note  sur 
Bab.,  IV,  59),  se  font  avec  le  foie  qu'on 
découpe  en  autant  de  tranches  qu'en  peut 
couvrir  la  toile  dn  mézentére  danslaquelle 
on  les  envelope.  Avant  que  de  les  cou- 
vrir de  la  sorte  on  y  met  des  brins  de 
persil,  et  on  poivre  le  tout.  Puis,  ces 
tranches  qu'on  nomme  hastereaux  sont 
mises  sur  le  gril  à  un  bon  brasier.jusqu'à 
ce  qu'elles  soient' bien  grillées  et  médio- 
crement cuites,  on  les  sale  ensuite,  et 
mangées  do'  broc  en  bouche  à  déjeuner  ou 
à  diner,  c'est  un  friand  mets  pour  les 
gens  du  païs. 

Puis  offroient  andouilles...  venaison 
sallee  aux  naveaulx,  hastereaux.  (Rab.,  le 
quart  livre,  ch.  lix,  éd.  1552.) 

Les  hetriaux,  le  foye.  (D.  J.  Fb.,  Voc. 
austras.) 

Ménage  croyait  queles/((7S(ereat(a;étaienl 
des  parties  d'animaux  d'auprès  le  cou, 
comme  des  collets  de  mouton.  On  appelle 
encore  aujourd'hui,  dit  D.  J.  François,  du 
mot  hâtrez,  des  morceaux  de  foye  de  porc, 
que  l'on  fait  cuire  sur  le  gril.  Roquefort 
répète  que  dans  certains  pays  on  appelle 
encore  hatterets  des  morceaux  de  foie  de 
porc  que  l'on  fait  cuire  sur  le  gril.  Suisse 
roni.,  atriaux.  Forez.,  autanaua;, boulettes 
de  viande  hachée. 

—  Dans  l'exemple  suivant  haslerel 
désigne  un  apprêt  particulier  des  cuirs  et 
des  peaux  : 

Est  ordonné  et  delîendu  a  tous  les  cou- 
reurs de  cuirs  de  ledicte  ville  qu'il  ne  soient 
si  hardi  de  mettre  en  noir  ou  faire  aucuns 
tenures  ou  cuirs  entiers,  peaulx  et  haste- 
reaux, tenures  qui  seront  a  euls  propre- 
ment ou  qui  apportez  leur  seront,  se  pre- 
mièrement ne  leur  appert  qu'ilz  soient 
signez  du  signe  de  le  ville  d'Amiens. 
(1407,  Statuts  des  tanneurs,  corroyeurs, 
cordonniers  et  savetiers,  ap.  A.  Thierry, 
Mon.  du  Tiers  Etat,  II,  35.) 


2.  HASTEREI,,  voir  HATRRF.L. 

HASTEuiE,  S.  f.,  empressement,  solli- 
citation : 

Si  voles  que  jo  vous  die, 
no  vous  amer  n'ai  envio. 
Mon  coor  est  .autre  parlio. 
fiuidies  par  merancolio 
Pir  vo  foie  haslerie 
OJui  do  moy  départir 
no  qui  amour  sui  (jarnie. 
(/.«  Dame  a  la  licorne,  Itichel.   12362,  f»  32  ï\'> 

HASTESSE,  hatesse,  s.  f.,  hAte,  précipi- 
tation : 

Souvent  avient  qno  on  se  blesce 
Par  depourveue  hatesse. 

(Ysopel  I,  fal).  xl,  Robert.) 

HASTETÉ,  s.  L,  hâte  : 

IJasteté,  festinacio.  (G/.  s«(;.-/a{., Richel. 
1.7684.) 

iiASTEUL,  adj.,  empressé  : 

Y  n'estoit  pas  ohau  ne  hasleul  de  prendre 
tantoist  sa  venganche  ou  del  faire  justice, 
anchois  estoit  de  graut  attente.  (.J.  de 
SrAVELOT,  Chron.,  p.  575,  Borgnet.) 

HASTEULEMENT,    VOir    llASTIULE.MENT. 
HASTEVIEJIENT,  VOir   HASTIEUMENT. 

nASTi,  voir  Mastif. 

H.\STiEMENT, hastiment,asiiemant,adv. 
hâtivement  : 

Dont  respondi  Gerins  hastiemcnt. 
(Les  Loher.,  Itichel.  4988,  ap.  Vietor,  llandschr. 
der  Geste  des  Loh.,  p.  70.) 

Et  quant  il  tome,  hfisliemeiH  le  fist. 

{La  Mort  de  Garin,  1012,  du  Miiril.) 
llasliement  guencient  et  vont  a  eus  joster. 

(Roiim.  d'AlU.,  f"  22'',  Mlchelant.) 
Hors  de  la  nef  issi,  vers  li  vint  liastimeiU. 
(Dit  des  Aneles,  ap.  Jub.,  Nom.  liée.,  I,  2.3.) 

Et  tote  vitoire  siest  en  sa  main,  a  cui  il 
viaut  fait  il  vaincre  astiemant.  (Vie  saint 
Pot,  Richel.  423,  f»  2\) 

HASTIER,  aslier,  hatier,  atier,  haster, 
haister,s.  m.,  broche  à  rôtir,  grand  chenet 
de  cuisine  à  plusieurs  crans,  oii  l'on  met- 
tait plusieurs  broches  à  la  fois  : 

Uu  escuicr 

Qui  en  sa  main  tonoit  uu  grant  hastier. 

(Les  Loh.,  ras.  Montp.  11243,  f  18'.) 
Li  antres  porto  .[.  grant  poonenticr 
En  .1.  hastier  rosli  et  afaitié. 

(II/.,  C  225''.) 

El  devant  lui  trouva  un  grant /id/zVr, 
Priul  l'en  sa  main  que  il  en  ot  mesticr. 
(Garin  le  Loh.,  2°  chans.,  n,  P.  Paris.) 

Aportent  a  leurs  cols  tous  mors  et  tous  sanglans. 
Pour  tourner  ou  hastier  qu;int  il  en  sera  temps. 
(Chcii.  au  cijijne,  1 7.157,  Reilî.) 
Deus  hastiers  lirent  do  plancons 
De  codre. 

(Ren.,  022,  Méon.) 
Li  uns  porle  .i.  paon  roli  en  un  aslier. 

(Parise,  2290,  A.  P.) 
Apres  a  la  qnisino  court 
U  il  avoit  a  plenté  keus, 
Qui  avoient  aguisié  a  keus 
Leur  coutiaus,  pour  faire  liasliers. 
Pna.  DE  Re.\m,  Jean  el  Blonde,  4599,  Bordier, 
p.  231.) 

35 


43% 


HAS 


Un?  haUer  a  roslir  oep.  (.VO'/ms,  f"  I2lr«, 
Blaze.) 
.i.vieiolier.fISiS.Comyjff.Ch.descompl. 
f; 
de  Dole,  —  ,  Arcli.  Doiibf.) 
8î 

Pour  lin  ftisficr  de  fier.  (Compl.  de  Va- 
leneiennes,  J363-64,  n»  20,  f»  12  v»,  Arch. 
inun.  Valencicnnes.) 
Sj  le  ferons  BonrloD  lonrner  en  nng  liaslifr. 
(Trahis,  ie  Fratiee,  p.  103,  Chron.  belg.) 

Au  lieu  de  lance?  combattirent  longue 
espace  de  hastiers  de  fer.  (S.-Uemv,  ilém., 
CD.  cxvi,  Bucbon.) 

—  Rôti  : 


naister  qnisscil  snr  le  bracer 

D'nn  senpler  parcren  e  Lranl. 

(Ijii  del  Désiré,  p.  2 


,  Mirlid.l 


En  nn  esqaele  d'argent 
Li  met  le  hasler  en  présent, 
Li  chcraliers  prist  nn  cotel, 
Del  lar.i  tailla  nn  morsel. 

(/J.,  p.  29.)  Impriraiî,  haslés. 

Wall.,  hasii,  broche  :\  crochet. 
Noms  propres,  HasUer,  Astier,  HtWer. 
Cf.  Hastk. 
H\sTiEf,  voir  Hastif. 

H.VSTIEUEVETÉ,  Toir  HASin-ETÉ. 

HVsTTEfMENT,  hatteiment.  Iw.tlrvie- 
ment,  adv.,  hâtivement,  promptemnnt  : 

Qu'il  le  laisse  si  hastieument.  (Arlur, 
ms.  Grenoble  378,  f»  !•.) 

far  de  chon  dont  painne  vnns  naist 
Screi  Tons  coiic  hûOmmer.t. 
(Du  Prfsire  qu'on  porte.  Montaiglon  et  Itaynand, 

FM.,  IV,  It.) 

Quelesdites  bekenes  soient  hasteviement 
et  covenablement  as  lieux  avant  nomez. 
(1377,  Ordinal.,  etc.,  Rym.,  2»  fd.,  VII,  156.) 

H.vsTiEVE,  adj.  t.,  voir  Hastif. 

HASTIEVETÉ,  VOir  HaSTIVETÉ. 

HASTIF,  -  iK,  -  ini,  -  i.  astif,  haistif, 
halif,  adj.,  avec  un  nom  de  personne,  qui 
se  hâte,  qui  se  presse,  prompt,  ardent, 
empressé,  impétueux  : 

De  sa  p~.role  ne  fa  mie  hastifs. 

(liol.,  140,  Mûllcr.) 
Aucun?  erl  si    haistis  per  nature  que  la 
défauts  de  sa  nccessileit  le  fait  tresbucbier 
es  vicez.  {Boece  de  Consol.,  nis.  Berne  36S, 
f  82  V».) 

Concitus,  hasliiis.  [Gloff.  de  Votiai,  Es- 
callier.) 

>'ol  mie  trop  hasIi  corage. 

(Sept  Saget,  291  fi,  Keller.) 

Li  (oofrant  ont  cler  lien    et  li  hri'tieu   l'ont  noir. 
(II.  de  Seh.,  x,  10G7,  B  cca.) 
Qui    moult    esloit    colorique    el    hatif. 
(Lit.  du  Chev.  de  La  Tour,  c.  18,  Bibl.  elz.) 

Il  est  des  seigneurs  par  le  monde  de 
plusieurs  manière?,  comme  de  ha.stit  et  qui 
croient  de  lepier.  {Ib  ,  c.  cxxvili.) 

La  lune  a  hanlif  mouvement.  (Oresmk, 
Quadrip.,  Richel.  1348,  C  40'.) 

J'ai  et  sens  a  le  fois  des  pointures  moult 
mervilleuses,  Insqueles  je  ne  sçni  mie  por- 
ter fi  bellement  ne  si  doucement  que  je 
vorroie,  car  elles  nie  Iruevent  cbaut  et 
hatUeu.  (Froiss.,  Poés.,  I,  266,  Scheier.) 


HAS 

Et  li  remoustra  le  péril  ou  il  en  poroit 
estre  dou  roy  Jehan,  qui  estoit  soudains  et 
hastieulz  en  son  air.  (Id.,  Chron.,  IV,  130, 
Luce.) 

loge  hnsUr  csl  perilloui. 
(Prov.    galtie.   dti    xv"  s.,    ap.     Lcr.    do    Lincy, 
Prov.) 

Françoys  adonc  a  la  goerrc  cnlenlifz. 
Donnent  dessus  comme  chaulx  el  hastifz. 
(J.  Marot,  Voit,   de    Venise,  llar.  do   Montjoye  à 
cenli  de  Venise,  f»  47  ï°,  éd.  1532.) 

—  Uasiif  de,  prompt,  empressé  à  : 

Dist  li  rois  :  Or  soiei  haslieus 
De  parîr  la  pncele. 

(Adenf.t,  C/cnm.,  Ars.  3112,  T^  50».) 

Oiid  mont  astious 
De  secorro  snen  sire. 

(Pri^e  de  Pampelune,  183",  Mnssafia.) 

Mais  qnant  le  sent  sont  ivre,  hastieu  sont  de  parler. 
(B.  de  Sel'.,  \xi\,  174,  Bocca.) 

Devez  parder  se  l'en  vous  a  fet  servise 
que  vous  ne  saiez  trop  hatis  de  rendre. 
(Afor.  desphil,  nis.  Chartres  620,  f»  5^) 

—  Avec  nn  nom  de  chose,  pressant, 
violent  : 

Ta  n'i  entreras  mais,  c'est  asiire  dolonrs. 
(Hmm.  d'Alix.,  f°  56^,  Michelant.) 

—  Pressé,  urgent  : 

Or  ait  cascuns  merchi  de  soi. 
Car  qui  n'en  preat  hasliu  conroi 
N'e  puet  falir  a  mort  souliile. 
(Thib.   de   Mahly,    Vers   siir  la  mort,  xxv,   f.ra- 
pelet.) 

Que  nulz  des  dits  mcsiiers  ne  puist  ou- 
vrer fors  a  le  lueur  du  jour,  se  n'est  en  cas 
hastieu  quant  eslranges  gens  ou  varletz  de 
bourgois  doivent  aler  hors  le  lendemain. 
{1345,  Ordonnance  relative  au  métier  des 
cordonniers  et  sni^etiers,  ap.  A.  Thierry, 
.Mon.  ini^d.  du  Tiers  Etat,  t.  I,  p.  517.) 

Pour  laquele  cose  la  délivrance  a  mon- 
seigneur Bertran  n'estoit  pas  si  bêle,  ne  si 
hastieve.  (Fnoiss.,  Chron.,  Vil,  239,  Kerv.i 

BASTILLE,  s.  f.,  sorte  de  lance: 
Chescnn  avoit  deux  ferrées  hastilles 
Dedans  sa  main  legieros  el  subtiles. 
(S.  Gelais,  Enni/.,  Itichel.  861,  f»  50».) 

Tons  ses  consors  porloyenl  «rans  hastillis. 

(ID.,  ià.,  f»  75''.) 

—  Grillade  : 

11  n'estoit  tué  pourceau  dans  tout  le  voi- 
sinape  dont  il  n'eust  de  la  hastille  et  des 
boudins.  (Rab.,  111,  218,  i^d.  4711.) 

HASTIMENT,  VOir  HASTIEMENT. 

HASTisE,  hatize,  s.  f.,  précipitation  : 
Aulrc  sompne  ou  dormir  est  qui  est  voi- 
sin u   iunniurel  et   vient  après  labeurs  et 
hatizes  et  falipacions  fortes.  (B.  DK  GoRD., 
PratiQ.,  Il,  15,  *d.  1495.) 

HASTissEMENT,  S.  m.,  excitation  : 
Que  movois  sanz  consoil  a  hastissement 

de    foie    amprise.   (Lavnel.,    liichcl.    754 

f"  16''.) 

Cf.  Aatisemrnt? 

HASTiu,  voir  Hastif. 

HASTIULEMENT,  -  Vilement,  hastevie- 
ment, adv.,  en  grande  h.lte,  prompte- 
D[ient  : 


HAS 

Par  eeu  k'il  trop  hastivlenient  naissent. 
(S.  Bern.,  Serm.,  Kichel.  24768,  f»  125  v.) 

Et  de  ce,  mi  très  cbier  et  boin  ami,  me 
veuillez,  le  plus  hastinllement  que  vous  por- 
rez,  rapporter  de  bouce  ou  rescripre  sares- 
ponce.  {Te.<:tani.  et  ohsèq.  de  Louis  de  Maie, 
ap.Reiff.,G!7/e.srf('Cftin,Introd.,p.  LXXXII.) 

Et  cascon  sov  levnit  hasteviement.  (J.db 
Stavelot,  Chron.,  p.  300,  Borgnet.) 

1.  HASTivEL,  S.  m.,  droit  de  rentrer 
un  certain  nombre  de  gerbes  avant  le  pré- 
lèvement delà  dîme. 

Anatole  de  Barthélémy,  dnns  ses  Mé- 
langes historiques  et  archéologiques  sur  la 
France  (1868),  cite  dix  actes  du  xilt*  s., 
où  ce  mot  est  employé  sous  la  forme  la- 
tinisée hastivellum. 

2.  HASTIVEL,  -  veau,  s.  m.,  saison  hâ- 
tive : 

Or  ans  poires  de  hnutirel, 
Jorroises  ai  a  prant  revel. 
(Crieries  de  Paris,  ap.   Crapelet,   Prov.  el    Dict, 
popuL,  p.  142.) 
Figues,  poires  de  hastiveau.  (.Nicot.) 

HASTiVELLE,  astwelle,  s.  f.,  vivacité, 
emportement,  activité  : 

Voccyne  quelqne  nn  qui  s'ague  ; 
Verlubieu  qu'il  a  d'ustivelle  .'  1 

C'est  Genira  qui  de  tout  se  nielle, 
Il  est  plus  dangereux  c'nn  Icu. 
(La  Mère  de  ville,  p.  1 3,  ap.  Leroux  de  Linry  et 
Michel,  liée,  de  farves,  t.   11.) 

HASTiVEMENT,  S.  Hi.,  proniptituiio  : 
Pointoiement  de  language  et  hastivemml 

de  parole,   (llagins  le  Juif,  Richel.  24276, 

f»  41  r°.) 

HASTivER,  V.  a.,  aiguillonner  : 
Affln  doncques  qu'il  fust  plus  enclin  n 
soy  desvoyer  par  hastiveté,  l'enipereiii 
Penoys  s'âdvisa  qu'il  le  hastiveroit  ei 
courfouceroit.  {La  seconde  décade  de  Tii. 
Liv.,  U,  3,  éd.  1530.) 

HASTivET,  adj.,  impatient: 
On  dit  :  haslivet  s'esr.haada. 
Je  sçay  bien  a  qnoy  m'en  tenir.  , 

(CAans.  du  xv°  s.,  p.  72,  A.  T.) 

HASTIVETÉ,-  ivité,  -  ieueveti',  -  ievet(,\ 
hatifveté,  s.  f.,  hâte,  vivacité,  emporte- 
ment : 

Se  mes  serjans,  par  sa  folie  ou  par  has- 
tiveté, meffet  en  cas  de  crieme.  (liEAUM.. 
Coût,  de  Beam.,  xxix,  3,  Beugnot.) 

S'il  (les  dars)  sont  petis  et  que  l'en  nd 
criegne  que  prant  flus  de  sanc  o  ftfls/iliM 
aviegne  a  lieu  soieul  treis  et  tantost  1p'| 
armes  bostees.  (11.  de MoNDEVlLLE,  Richel 
2030,  f»  39''.) 

Omicides  volontaires  faiz  par  cbalent 
et  hastiveté.  (Oresme,  Politiq.,  (°  IK'-''' 
éd.  1489.) 

Car  rilz  de  s'onneur  trop  dcrhiel. 
Oui  par  trop/olement  parler. 
Ou  par  manvaiscment  celer. 
On  par  sa  bnstinté  pert 
La  joie  pl  le  bien  qui  dessert. 

<C,.  M.irHAn.T,  OEiiii.,  p.  34,  Tarbé.)    i 

Par  fnle  haslieueve!/'.  i 

(Fnoiss.,  Poé-i.,  Richel.  830,  TSir".) 

Se  li  rois  Pbelippes  a  fait  se  hasticvelé  ej 


MAT 

se  feloDDie  de  melire  a  mort  si  vnillans 
chevaliers  que  cil  estoient,  n'en  voellies 
miespource  blecliTvostre  corage.(FROlSS., 
Chron.,  IV,  209,  Luce.) 

Refraindre  les  hastivetez  de  ire  et  de  dé- 
sespoir. (CouRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689, 
h  33'.) 

Et  de  seignonr  qui  a  granl  seignonrie, 
De  sa  fureur,  pour  sa  hasliveU. 

IKcsi.  Desch.,  Poés.,  I,  306,  A.  T.) 

La  hatifceté  et  Icgiereté  de  rccroistrc. 
Jard.  de  santé,  1, 103,  impr.,  la  Minerve.) 

Erucque  esmeut  la  fureur  et  hasliveté 
de  luxure.  (Ib.,  176.) 

Je  pensoyc  avoir  plus  de  deffense  en 
hastivelé  de  bataille  que  en  l'aide  des  La- 
cedenionois  noz  corapaif-'UGns  et  alliez. 
(Bocn^CE,  Nobles  malheureux,  III,  S,  f  S7 
ï«,  éd.  1315.) 

Se  les  udvocatz  par  hastiveté  ont  mal  al- 
le"ué  et  mauvaisement.  [Contred.  de  Son- 
gècr.,  ('  104  v»,  éd.  1330.) 

Ilaslirilé  enseaiiB  repentance. 
(Cabr.    MsuRiER,    Trésor  des   Sentences,    Anvers 

1563.) 

HASTiviTÉ,  voir  Hastiveté. 

HASTODEAU,  VOif  HETOUDEAC. 

HASTOT,  s.  m.,  brocbe  : 

Trois  laiidiers  de  fer  et  ung  gros  tripçier 
et  dos  hastoz  de  fer.  (1423,  Arch.  Frib., 
I"  Coll.  de  lois,  w  727,  f  266  v».) 

I    HASTREL,  voir  Haterel. 

!    HAT,  voir  Hast. 

i    liATE,  voir  Haste. 

I      HATEMENT,  Vûif  lUSTEME.M. 

I  HATEREL,  hasterel,  halereau,  halrel, 
hastrel,  hattereau,  hatreau,  hatlreau,  -  iel, 

\ateriel,  hailerel,  s.  m., nuque  du  cou,  partie 
postérieure  du  cou,  quelquefois  la  tête: 

I        Et  dist  Beruiers  ;  Ci  faut  nos  amisties, 
'        CIs  haleriax  tos  icrt  ains  reoigaies. 
'(B.  de  Camkrai,  Ilichel.   2193,  f  G3  r"  ;  A.  T., 
!     T.  40Î1.) 

iSant  de  la  table  :  .i.  colp  li  Ta  paier 
El  lulere!,  ne  le  TOst  espargnier, 
Qe  lor  la  table  le  flst  toat  enbronchier. 

(Ib.,  4810.) 
Et  d'antre  part  di  haterel 
Le  sanc  et  la  cervcle  espant. 

(Perceval,  ms.  Montp    H  219,  f^  S\) 
Apres  le  glouton  va  tous  abrircs, 
Il  cluioge  de  roreI;:e,  si  l'a  bapé, 
Amont  el  atcricl  si  l'a  cooibré 
Que  .un.  pies  de  tcre  l'a  sousievé. 
S'a  escouse  la  teste,  sel  liist  aler. 

(.410/,  1041,  A.  T.) 
Abaissanz  lo  haterel  de  sa  roide  cruel- 
leit  a  ses  piez  soi  coniandat  az  orisons  de 
celui.  (Vial.  SI  Greg.,  p.  98,  Foerster.)  Lat., 
cervicem  crudelitalis  inclinans. 

Mais  sodaioement  (li  urs)  obliat  sa  cruel- 
leit,  et  a  jus  flechiet   hllerel,  jus  mis  son 
cbief  hunilement,   comenzal   a  lechier  lo 
eske.  {n.,  p.  127.) 

Mes  Savari  ne  si  sol  si  giielier 
Que  un  Lombarl  nel  ferist  par  derrier 
El  haterel  du  cbaillou  au  lancier, 
Si  que  toul  l'yaume  li  a  fet  esmiier 
Et  par  desus  le  haterel  seignier. 
{Mm.  ie  Nart.,  Richel.  213C9,  I    23».) 


H.\T 

Vers  lui  s'eslesse 
Sus  lu  glace  lot  eugclé 
A  tôt  sou  haterel  pelé. 

(ft«i.,  Br.  III,  iâi,  Martin.) 
Du  col  jusqu'au  haterel 
Li  a  roborsee  la  pel. 

(/*.,  4481.) 

Ouaat  jo  li  osrre  mon  anel, 
El  me  torne  son  haterel. 

(Parlon.,  G2G1,  .Crapelel.) 

Contre  terre  est  li  hutereU  vercé. 

{Gir.  de  Yiane,  Richel.  1448,  T»  :'.) 
Par  desns  les  espaulles'J'a  malt  bien  assené, 
El  haterel  deriere  mnll  ruiste  cop  donc. 

(Gid  de  Bourg.,  2595,  A.  P.) 
A  guise  de  cheval  que  on  a  afrené 
Li  ont  mis  celé  corde,  ce  fat  grant  crnanlé  : 
Derrier  ou  hasterel  li  ont  si  fort  noé 
Que  pour  cent  mile  mars  n'eust  un  mot  sonné. 
(Ilrrle,  448,  Sobel"r  i 

Au  premerain  k'il  cncontroit 
Donnoit  del  puing  ou  hateriel. 

{Eusl.  le  moine,  136,  Michel.) 
Hec  cervi.ic,  haterel.  {Gloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

Adout  regarda  Blanche  drecbant  le  haterel. 
(Baud.  de  Seb.,  ni,  669,  Bocca.) 
Testes  et  haiteriaus  vont  par  les  champs  gisant. 

(/*.,  un,  398.) 
Fiens  a  putain,  dit  il,  quides  tu  cscapcr  î 
Tu  m'as  plus  fait  do  manli  que  toh  cis  de  ta  nier. 
Mais  jamais  en  ma  vie  ne  te  vueil  déporter. 
Lors  li  a  fait  an  saut,  as  poins  le  va  combrer. 
Dessus  son  haterel  va  Phelipe  lever. 
Vint  desus  le  vivier,  si  le  va  eus  jeter. 

(Charles  le  Chauve,  Bicbel.  24372,  f°  15=.) 
Ils  trouvèrent  barrières  et  resislence  : 
c'est  a  sçavoir  les  chevaulz  et  charroy  de 
leurs  annemis,  accouplez  ensamble  par  les 
hatreaulz  et  par  les  queues.  (Wavrin, 
Anch.  Cron.  d'Anal,  I,  266,  Soc.  de  l'hist. 
deFr.) 

Sy  se  brisa  le  dit  Crokars  le  hateriel. 
(Froiss.,  Chron.,  IV,  303,  Luce.) 

Haterel,  ceT\ix.  posterior  pars  coli  seu 
anterior  gula.  {Gl.  gall.-lat.,  Ricbel.  1.7684.) 

Il  acolla  le  prince  parmi  le  halriel. 
{Geste  des  ducs  de  Bourg.,  0417,  Chron.  belg.) 

Le  duc  Jelian  luy  fist  coper  le  haterel. 
(Mém.  de  P.  de  Feilin,  an  1418,  Soc.  de 
ru.  de  Fr.) 

Il  eut  le  hateriel  coppé.  (Monstrelet, 
CAro».,  II,  224,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Eurent  les  hateriaux  coppes,  le  dit  Co- 
pin  le  doyen  des  fevres,  le  cousturier,  et 
ung  aultre.  (Id.,  ib.) 

Eut  le  hattereau  coppé  Clarus  Boie.  (Id., 

!6.) 

Pour  querre  ma  grande  donloire 

Dont  je  couppe  les  hasiereaux. 
(OriEiiAîi,  ilist.  de  la  pass.,  25690,  G.  Paris.) 

Estranglé  par  le  hastrel. 
(E1.0Y  Damerkal,  Livre   de  la  deailerie,   f°  60'', 
éd.  1507.) 

11  fut  navré  tout  oullre  le  col  d'un  vire- 
Ion  qui  passoit  demi  palme  oullre  son  lia- 
trcau.  (J.  MoHNET,  Citron.,  cb.  xliii,  Bu- 
cbon.) 

—  Poilriae  : 

Avoit  la  barbe  si  longue  qu'elle  luy  vc- 
noit  jusques  au  hasterel-  {Perceforest,  vol.  1, 
f°  63=,  éd.  1328.) 

—  Fig.,  sous  mon  haterel,  comme  on  dit 
sous  mon  botinel . 


H.\T 


43S 


Forger  fault  une  menterie 
En  m'en  retournant  a  l'hostel  ; 
Une  en  ay  soiiIjz  mon  hasterel  ; 
Je  ne  m'en  soucie  desja  plus. 
(Farce  de  Toul  ilesnage.  Ane.  Th.  fr.,  Il,    113.) 

—  Terme  d'injure: 

Co  dist  li  singes  Cointeroax  : 
Mal  dahei  ait  cil  hatereax 
Se  vos  ne  dites  que  i  a. 

(Heu.,  Br.  \\  793,   Martin.) 

Dans  l'Artois,  on  dit  encore  hateriau 
pour  1.1  nuque.  Dans  le  pat.  de  Lille  at- 
Iriau  désigne  particulièrement  la  gorge, 
la  poitrine  des  femmes.  Nicot  donne  has- 
terel, ou  haslereau,  comme  un  mot  pi- 
card. On  lit  aussi  dans  les  Origines  fran- 
çaises de  Caseneuve,  que  haterel,  signi- 
flant  le  derrière  du  cou,  se  dit  encore  en 
Picardie.  Wallon,  Imlerai,  cou  ;  rouchi, 
hateriau, halrcau,ltalré,co\i,  gorge,  nuque, 
petite  croupe  d'un  toit. 

1.  HATESSE,  voir  Hautesse. 

2.  HATESSE,  voir  Hastesse. 
HATEZE,  voir  Hautesse. 
HATiÉ,  voir  Haitié. 
HATiER,  voir  Hastier. 

HATIEUMENT,  VOir  H.4STIEUMENT. 

HATIF,  voir  Hastif. 

HATIFFLART,  VOir  HATIPI.ART. 
HATIFVETÉ,  VOir  HASTIVETÉ. 

HATiPEL,,  voir  Hatiplei.. 

HATiPLART,  hatiplat,  hatuplat,  hatij- 
flarl,  s.  m.,  soufflet  : 

Desor  son  col  le  giete  comme  ras. 

Et  si  li  donc  sovent  granj  hattiplas. 
(Ateschans,  4000,  ap.  Jonck.,  Guilt.  d'Or.) 

Mes  li  escuier  qui  scrvoient. 

Qui  l'afore  veu  avoient, 

Li  douèrent  grant  hatiplat. 

Si  qu'il  le  firent  cheoir  plat, 

Fièrent  en  teste  et  en  l'eschine. 
{Du  Provost  a  l'Aumuche,  109,  Montaiglon,  Fahl., 
I,  115.) 

Beau  sire,  assiez  lui  sur  le  col 

Droltement  ung  beau  hatifflart 

Tant  que  a  ce  villain  papelarl 

Face  toute  la  char  frémir. 
(Gredax,  ityst.  de  la  Pass.,  Ars.  G311,  f  164''.) 

Je  luy  doaray  tel  haliplart 

Que  le  deable  l'emportera, 

(Id.,  1*.,  27i-22,  0.  Paris.; 

HATIPLAT,  voir  HATIPLART. 

iiATiPLATE,  s.  m.,  soufflet: 

L'uns  le  boule,  l'autre  le  sache, 
El  en  jucnl  a  haliplate. 
(De  S.  Jehan  Paulu,  Richel.  1553,   f"  131  r".) 

UATIPLEL,  -  pliel,-pel,  s.  m. .soufflet  : 
La  ol  donné  maint  halipliel. 

(Witasse  le  Moine,  138,  Michel.) 
Fierl  Gibovn  .1.  moult  lier  hatiplei. 

(Gaydon,  7983,  A.  P.) 

A  Gaydon  donne  merveillouz  hatiplei 
Que  toat  l'escu  li  abat  en  prael. 

(II/.,  9405.; 


«36 


HAU 


Niint  cop  et  maial' hatipfl 
S»  sont  doné  por  grant  air. 
(Hoc    PiACCEL»,  Sirf  lloin   ri  dame  Anieasf,  268, 
ip.  M*OB,  FaH.yWU  388.1 
Maint  cop  et  niiinl  hnliplfl. 
(iD..  i*..  ap.  Monl.iijlon,  Fail..  I.  106.) 
Ci«  root  p.irray  les  rens  donnant  ftans  hetiplfi:- 
(Jn.  DK  P«»I<.  C(sle  âf  Liegf,  "loî,  ap.  Schclcr.    j 
G/.VM.  rhilol.)  I 

HVTiit,  voir  Aatib.  j 

ii.vTissr.n,  V.  a.,  lever  nn  bâton  ou  une 
arme  pour  en  frapper  quelqu'un  : 

Le  fiipplianl  esmeu  «le  challcur  halissa 
un?  petit  baftoii  qu'il  portoit  et  fist  ma- 
nière d'en  vouloir  ferir  icelUii  Ducaslcl. 
(1466,  Arcli.  JJ  19i,  piice  207.) 

HATizE,  voir  Hastise. 
HATOUDEAU,  voir  Hetoodeau. 
HATOun,  voir  Hauteur. 

IlATItKAV,  voir   lUTEREL. 
IIATUEI.,  voir  Il.ATBREI.. 

UATHELEE,  S.  f.,  coup  sur  le  col  : 
Je  ne  scai  qni  j'ai  mort,  mais  c'est  raison  provec 
C'en  doit  rendre  le  cose  quant  on  l'a  empruntée  : 
To  ra'aToiei  preslet  une  grant  hatrelee, 
Nais  tu  le  r'as  an  double. 
(Uitl.  ie  Ger.  de  DIat.,  Ars.  3til,  î'  333  t".) 
Le  pre  nier  qu'il  alaint  donna  tel  halreUe 
Ooe  tout  le  porfendi  jusquos  en  le  coree. 

(/*.,  (»  333  T\) 

Cf.  Haterel. 

HATRIEL,  voir  HaTEREL. 
HATTEREAU,  VOir  HATEREL. 

HVTUPLAT,  voir  Hatiplart. 

iiAUBAX,  S.  m.,  impôt  que  le  souverain 
percevait  sur  les  artisans  auxquels  il 
accordait  le  droit  d'exercer.  Le  haut-ban  se 
paya  d'abord  on  vin;  mais  en  1201,  il  fut 
converti  en  une  redevance  annuelle  de  six 
sons:  cet  impOtaété  supprimé  au  xv' siècle: 

Nus  ne  puct  estre  taleraeliers  dedans  la 
banliue  de  Paris,  hors  mis  ceus  qui  de- 
meurent es  terres  desuz  dites,  qui  ne  poil 
le  hauban  le  roy  et  les  coustumes  du  mcs- 
tier,  si  n'en  est  privilcpié  du  roi.  (Est. 
BoiL.,  Lie.  des  mest.,  l"  p.,  i,  2,  Lespi- 
nasse  et  Bonnardot.) 

Se  li  lalcmelier  haubanier  va  demorer 
en  aucune  des  terres  devant  dites,  il  ierl 
quite  de  son  hauban,  se  il  plcst.  (Id.,  «6., 
I,  5.) 

Ilaubant  est  uns  propres  nons  d'une 
coustume  asise,  par  la  quele  il  fu  establi 
ancienemenl  que  quiconque?  seroit  hauba- 
niers,  qu'i  seroit  plus  frans,  et  paieroit 
mains  ne  droitures  et  des  coustumes  de  la 
marchandise  de  son  mestierque  cil  oui  ne 
serait  pas  baubanicrs.  (ID.,  ib.,  l,  7.) 

Se  rcfrratior  de  pain  vent  sel,  il  doit  .vi. 
B.  de  hauban,  .m.  s.  pour  le  pain,  et  .m.  s. 
pour  le  sel.  (Id.,  ib.,  ix,  10.) 

Autant  doit  cil  qui  vent  que  celui  qui 
achate  s'il  n'est  qiiites  par  son  hauban  ou 
par  franchise.  ( De  Tonlieu  de  toute  manière, 
Kichcl.  2001S,  f  117'.) 


IIAUDANAGE,  S.  III 

sojft  au  hauban  : 


indilion  d'un  lief 


HAU 

Demy  fief  de  haubanage.  {Ii09,  .iveux  du 
bailliage  d'Evreux,  Arch.  P  294,  reg.  4.) 

HAUBANERiE,  S.  f.,  qualité  de  hauba- 
nier : 

11  convient...  que  il  doint  uu  roy  pour  le 
mestier  devant  dit  .xxv.  deniers  de  Ui 
haubanerie.  (K.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  1»  p., 
LXXVI,  26,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Le  mestre  du  mestier  ne  puet  nullui 
contraindre  d'achnterle  mestier  de  freperir 
ne  de  h(tuhanerie.{lT>.,ib.,-\0.) 

HAUBANIER,  haubaunier,  haubennier, 
i  habennier,  s.  m.,  celui  qui  est  sujpt  au 
I  hauban  : 

I  Haubans  est  uns  propres  nons  d'une 
coustume  asise,  par  la  quele  il  fu  establi 
!  ancienement  que  quiconques  seroit /jauba- 
niers,  qu'i  seroit  plus  frans,  et  paieroit 
luains  de  droitures  et  des  coustumes  de  la 
marchandise  de  son  mestier  que  cil  qui  ne 
seroit  pas  haubaniers.  (E.  Boil.,  Liv.  des 
mest.,  l'  p-,  1,7,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 
Haubanier  furent  ancienement  establi  a 
un  mui  de  vin  paier,  et  puis  mist  li  bons 
rois  Phelippe  cel  mui  de  vin  a  .VI.  s.  de 
parisispour  le  contens  qui  estoit  entre  les 
povres  haubaniers  et  les  cschançons  lou 
roy  qui  le  hauban  recevoient  de  par  lou 
roy.  (iD.,  ib.,  i.  8.) 

Des  mestres  qui  sont  haubaniers  li  un 
doivent  demi  hauban,  c'est  a  savoir  .m. 
s.  ;  li  autre  plain  hauban,  c'est  a  savoir 
.VI.  s.,  et  li  autre  hauban  et  demi,  c'est  a 
savoir  .ix.  s.  {\D.,ib.,  i,  0.) 

Tout  li  mestre  de  Paris  ne  sont  pas  hau- 
banier, ne  nul  ne  puet  estre  haubanier  se 
il  n'est  de  mestier  qui  ait  hauban,  ou  se 
li  rois  ne  li  otroie  par  don  ou  par  vente. 
(ID.,  ib.,  I,  10.) 

Au  mestier  de  freperie  devant  dile.li  uu 
sont  haubanier  tant  seulement,  et  li  autre 
frepier  tant  seulement,  et  li  autre  sont  fre- 
picretftaMbanierensamble.  (ID.,?6.,  i-xxvi, 
23.) 

Des  haubenniers  qui  sunt  du  cors  do 
Paris  ne  puet  li  evesque  demander  nulle 
coustume.  {Coût,  de  Paris,  Arcb.  K  28, 
pièce  17.) 

Des  haubaniers  forains  octroions  nous 
qu'il  rendent  a  l'evesque  de  Paris  en  sa 
semaine  les  costumes  droites  aussi  comme 
s'il  ne  eussent  onques  esté  haubenné  ne 
desore  en  avant  ne  soient  haubenné  se  il 
ne  sunt  bostagié  de  Paris  î  Des  habenniers 
qui  sont  du  cors  de  Paris  ou  uus  bours  de 
Paris  ne  peut  li  evesques  de  Paris  deman- 
der nulle  costume.  (76.,  Richel.  20048, 
fo  38''.) 

HAUBBY,  voir  HOBIN. 
HAUBELER,  VOir  HOBELER. 
HAUBENNIER,  VOir  HAUBANIER. 

HAUBERCOT,  S.  111.,  dimiu.  de  haubert  : 

Ne  fnst  le  haubcrcol  vesta. 

(tlcnarl,  ap.  Dac,  III,  619'*,  éd.  Didot.) 

HAUBERGAGE,  VOir  HERBERGAGE. 

HAUBERGE,  voir  Herberge. 

HAUBERGEMENT,  VOlr  HERBEHGEMENT. 

iiAUBEiinEONNER,  -jonuer,  v.  a.,  fa- 
briquer des  haubergeons  : 

Loriquari,  hauberjonner .  {Gl.  lal.-fr.  de 
Couches.) 


HAU 

HAUBERGEONNiER,   haulberjonnier,  s. 
m.,  ouvrier  qui  forge  des  haubergeons  : 
Lormiers,  forgerons,  serruriers 
Haiilberjonnier.t  et  armeuriers. 
(DEr.uiLi.EVii.i.F..  Trois  Pelerinaiges,  ri34', 
impr.  Instit.) 

On  a4)pelle  haubergeonmers  les  faiseurs 
de  chemises  de  mailles.  (Fauchet,  Orig., 
p.  59,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Ecuyer  qui  porte  le  haubergeon  : 
Je  croiroy  bien  que  ces  guerriers  hauber- 
geonniers  ou  feudataires  de  loriques 
avoient  soubs  eux  d'autres  nobles, lesquels 
n'estans  pas  en  aage  de  servir  avec  le  bau- 
berl,  portoientles  escusou  larges  de  leurs 
seigneurs  et  maistres  :  ce  qui  les  faisoil 
appeller  escuyers.  (Fauchet,  De  l'Oria. 
des  dignit.  et  magist.  de  France,  II,  6,  éd. 
1611.) 

HAUBERGEOR,  VOir  HERBERGEOR. 

1.  HAUBERGERiE,  haubregcrie,  liabre- 
gerie,  s.  f.,  haubert,  cotte  de  mailles  : 

Monté  sur  uu  grant  destrier  couvert  d. 
haubergerie.  {Grand.  Cron.  de  France. 
L'istoire  du  roy  Phelippe  de  \alois,  v, 
p.  Paris.) 

Hernoiz  de  guerre  et  autre  hernoiz  d.' 
haubergerie.  (3  juill.  1367,  Est.  des  den.  du 
roy,  Arch.  P  1189,  f"  12  r».) 

Et  estoient  les  dictes  communes  que  on 
appelle  Suisses  assez  communément  lin- 
billiez  de  jaques,  de  paus,  de  habregeric. 
de  "lâchons,  etc.  (Matthieu  d'Escouchy, 
Chron.,  I,  21,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.)  Var., 
haubregerie.  (Ed.  Buchon,  c.  ii.) 

2.  HAUBERGERIE,  VOir  HERBERGERIE. 

1.  HAiiBERGiER,  S.  m.,  fabricant  d" 
cottes  de  mailles,  de  hauberts  : 

Quiconques  veut  estre  haiibergigrs  » 
Paris,  estre  le  puet,  s'il  set  faire  le  mes- 
tier et  il  a  de  quoi.  (Est.  Boil.,  Lw.  des 
mest.  et  marchand.,  1"  p.,  xxvl,  1,  Les- 
pinasse et  Bonnardot.) 

Petrus  le  Haubergier.  (1273,  Charl.  ccfl 
cenoman.,  ccccvii.) 

2.  HAUBERGIER,  aubcrgier ,  abergier. 
hmbregier,  hauhrigier,  verbe. 

—  Act.,  revêtir  d'un  haubert  : 

En  fis  .:ti..  armer  et  haulirrgier. 

(Huon  de  Bordeaiu,  153,  A.  P.) 

—  Rén.,  se  revêtir  d'un  haubert  : 

Li  rois  meisraes  se  courut  haubergier, 
Et  Begons  s'arme  o  le  visage  fier    _    _ 
D'aubcrt  et  d'iaume  et  d'cspce  et  d'acier. 
(Cariu  le  Loh.,  2"  chans.,  xix,  P.  Paris.) 
Quant  ot  maingiet,  si  se  cort  hauhrigier 

(B.  de  Cambrai,  C936,  A.  T.) 
Ce  est  .1.  hyaumc  qui  moult  est  bon  et  chier. 
Ut  un  hauberc  qui  d'or  vaut  maint  setier, 
Il  fut  S.  Jorge  que  Dex  fist  chev-nlier, 
rVenn  n'e.st  homs,  .s'il  s'en  puet  haubergier, 
Qui  cnp  d'ospee  puisse  ja  resoingnier. 
(La  DéliiT.  d-Ogier  le  Danois,  143,  A.  do  Long- 
pdrior.) 

Quant  nous  devrons  armer  et  "''"''f'''''''  ,, . 
{Simon  de  Pouille,  Richel.  368,  f  lU  ■> 
Baron,  fet  il,  a\^%rous  haubergier. 

{Auberij  le  Bourgoing,  p.  12,  TarBe.; 
Bians  nies,  dist  l'arairaus,  coures  lous  ''«"t'/.''"' 
Je  cuil  l'rauïois  feront    no  mengicr  reffroioiet- 
{t'ierabras,  3857,  A.  P.) 


H  AU 


HAU 


HAU 


437 


Ses  arreni^s  fisl  soner. 

Et  ses  homes  fait  adouber 

Ensi  corn  cil  se  liaiiberjoienl. 

Es  vos... 
(Olherien,  ms.  Otf.,  Bodl.  Hatlon  100,  !"  37  v".) 

II  se  sont  biea  haubregiê 

Por  miei  comb:ilre. 

(Resveries,  Jub.,  Jongl.  et  Trom.,  p.  il.) 
Atant   s'est    fait   armer    et   haubergier. 
{Sept  sages  de  Rome,  Ars.  3354,  l"  110».) 

—  Se  couvrir,  en  général  : 

Eq  pur  un^   rollequi[n]  pour  lui  a  hauhergier. 
(II.  Capel,  323>,  A.  P.) 

—  Haubergié,  part,  passé,  revêtu  d'un 
haubert  ; 

Mais  tant  i  ot  entr'ox  des  tianierpics 
Qi  les  secourent,  les  hiaumes  eubuschie-s. 
(Raoul  de  Cambrai,  .iO-26,  A.  T.) 
.I.X.  et  .X.  (chevaliers)  qui   tiiit  estoieut 
haubergié  et  fervestu.  {Lancelot,   ms.  Fri- 
bourg,  r»  83''.) 

Qui  cstoit  haubergié  des  haubers  le  roy. 
(GuiART,  Bible,  Prem.  liv.  des  Machab., 
IX,  ms.  Ste-Gen.) 

Armet  et  aubcrgiet  du  tout  a  leu  commant. 

(B.  de  Seb.,   xiv,  3-13,  Bocca.) 

il  nost  armo  ne  haubregé. 
(Gbeb*x,  Misl.  de  la  pass.,  14821,  G.  Paris.) 

—  Avec  lin  nom  de  chose  : 
l.i  ami  et  les  amies 

Orent  gans  et  sorkcnies 
El  côtelés  haubergies 
Kt  coifes  a  dens  pincics. 
(WlLL.  Li  ViNiERS,  Bartsch,  Rom.  cl  pnxl  ,  III, 
30,19.) 

3.  HAUBERGIER,   VOir    HERBERGIER. 

HAUBER.iEUL,  haubregeul,  s.  m.,  hau- 
bert : 

Manlierz  nrent  et  hauberjeus. 
De  fer  fu  coaverz  chascun  d'eus. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3311,  f"  S9'.) 

Il  porroit  porter  un  haubregeul  et  .i.  pa- 
lete  et  .i.  machue.  (1270,  Beg.  aux  bans, 
Arch.  S.-Omer  Ali  xviii,  16,  n"  119.) 

H.\iiBER.roNNER,  volr  Haubergeonner. 

1.  hatjhert,  -  biert,  s.  m.,  homme 
revêtu  d'un  haubert  : 

Vous  n'esties  eslous  no  hobiers, 
Ains  csties  sires  des  hauHers. 

(MocsK.,  Chron.,  8781,  neiir.l 

Li  sires  vint  ki  bien  amena  .!xxx.  hau- 
biexs  bien  montes.  (Les  sept  sag.  de  Rome, 
Ars.  3354,  f"  TS''.) 

2.  HAUBERT,  aubcrt,  aulberl,  s.  m., 
terme  d'argot,  argent  : 

]0a  prias    auberl  ?  —  Ou  prinst  tant  de  deniers  ? 
Le  peuple  l'a  il  daTantajge. 
(Farce  de  Marchandise,  Ane.  Tli.  fr.,  111,  2G0.) 

Je  sçay  ma  jacquctte  engager 

Quand  je  suis  i'haiiberl  un  peu  minse. 

(Yartct  a  louer,  Poés.  fr.   des  xv"    et    xvi°  s.,    I, 
>.) 

Sans  porter  croi.t  A'aulbcrl  ne  pied,  ne  herme. 

(Test,  de  Ragol,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi"  s., 
V,  l-iî.) 

Tout  ce  qa'aToyc'cstdespendn, 
Mais  je  n'en  suys  guère  esperdu, 
Car  ma  mère  m'en  baillera. 
Vaeille  ou  non,  elle  fonssera 


Aubert  a  ma  proue,  il  le  fanlt... 

Car  d'or  et  d'ar^^ent  je  n'  ly  point. 
(GniNCORE,    Vie  de  Si  l.oijs,  II,  200,  l'.ibl.  <:[/.} 

Plus  d'aubert  n'cstoit  en  fouillouse  pour 
solliciter  et  poursuyvre.  (lÎAB.,  1.  III,  o.  41, 
rd.  1332.) 

HAUBIEHT,  voir  Haubert. 

HAUBiN,  s.  m.,  sorte  de  vêtement  ; 

D'nn  haubin  noir  de  paroure  tanee 
Montée  estolt  la  plus  triste  et  tennee. 
(Cl.  Makot,  Complainct.,  Deplor.  de  messire  Flu- 
rimond  Hobertet,  p.  49i,  éd.  i;i96.) 

HAUBoiT,  S.  m.,  haubert  : 

Car  orains.  a  lever,  je  vesty  mon  hauboit, 
Men  riche  jazeran  que  vcez  chy  endroit. 

(11.  Capel,  496-1,  A    P.) 

h.aubregehie,  voir  Haubergerie. 

HAUBREGEUL,  VOir  HaUBERJEUL. 
UAUBREGIER,  VOir  HAUBERGIEB. 

haubriaux,  s.  m.  pi.,  exprime  l'idée 
de  gain,  profit  : 

M.  de  La  Trimonillo  arriva  en  cette  ville, 
venant  de  la  part  de  sa  majesté,  envoyé 
exprès  vers  le  seigneur  de  Gap,  gouver- 
neur du  chasteau  et  ville  d'Amboisc,  pour 
communiquer  avec  lui  de  certaines  aliaires, 
attendu  qu'il  estoit  bruit  qu'il  avoit  intelli- 
gence avec  l'ennemi.  Je  ne  sais  si  c'estoit 
pour  y  attraper  quelques  haubriaux,  ou 
s'ilvouloit  retenir  la  place  jusques  a  pleine 
récompense,  et  faire  sa  bourse  comme  les 
autres.  (.1.  Vaultier,  Hisl.  des  choses  faites 
en  ce  roy.,  Mon.  iul-d.,  p.  327.) 

HAUBRIGIER,  Voir  Haubergier. 

H.\UBYAU,  S.  m.? 

Ung  haubyau  double  pesant  .ix.  livres. 
(1498,    liéthune,   ,np.  La   Fons,  GiOSS.  ms.' 

HAUÇAGE,  voir  Haussage. 

HAUCEPIIÎ,  voir  IlAUSSEPIÉ. 
HAUCHEPlÉ,VOir  IlAUSSEPIlC. 

HAUçoiER,  voir  IIaussoier. 

HAUDAiM,  S.  m.,  sorte  de  gomme  : 

La  décoction  de  la  gomme  qui  est  dicte 

caudne  ou   haudaim.  {Jard.  de  santé,  l, 

269,  impr.  la  Minerve.) 

HAUDi,  adj.,  lassé  : 

Qui  trouvera  goust  a  telles  viandes,  qu'il 
ne  les  espargne  pas.  Do  nous,  nous  en 
sommes  si  saouls  et  si  haudis,  que  nous 
avons  perdu  l'envie  de  plus  en  taster. 
(L'Est.,  Mém.,  2"  p.,  p.  019,  ChampoUion.) 

Cf.  HODER. 

HAUDRAGEUR,  kordagcur,  s.  m.,  celui 
qui  cure  une  rivière,  un  fossé  : 

Pour  .1.  hordageur  qui  hamlraga  eu  le 
rivière...  (1309,  Revenus  des  terres  de  l'Art., 
Arch.  KK  394,  f»  16  r».) 

HAUDRAGiER,  -  guier,  holdragier,  heu- 
dragier,  eudraghier,  waudragier,  v.  a., 
curer  une  rivière,  un  fossé,  en  arracher 
les  herbes  et  en  enlever  la  boue  : 

Et  dévoient  faire  fauliier  l'erbe  et  holdra- 
gier  et  retraire  et  oster  le  brai  de  piaue  de 
Soume.  (1268,  Abbaye  du  Gard,  Arch. 
Somme.) 


Pour  .1.  hordageur  qui   haudraga  en  le 
nvi.To.  (1309,  Revenus  des  terres  de  l'Art 
Arch.  K.K  394,  f°  16  r°.) 

Porront  li  dit  religieus  faire  waudragier, 
curer,  reparer  et  netier  leurs  fosses  es 
yaues  dessus  dites.  (1347,  Abbaye  du  Gard, 
Arch.  Somme.) 

Lesdiz  religieux  puent  et  porront  a  tous 
jours  regelter,  haudraguier  et  nettier  eu 
no  dite  rivière.  (1366,  Cart.  noir  de  Corb. 
Uichel.  1.  17758,  f»  114  v».) 

Lesdis  habitans  avoient  esté  constrains 
a  netoier  et  haudraguier  lesdis  fosses 
(17  avr.  1448,  Sentence  du  lieuten.  du  bailli 
d'Am.,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers 
Etal,  t.  111,  p.  o6i.) 

Employé  trois  jours  tant  a  assacquier 
hors  de  la  rivière  au  bail,  un  bacquetpour 
le  amener  a  heudragier  le  porte  des  Wez, 
comme  avoir  conimeuchié  a  eudraghier 
pour  l'entretoneuient  de  le  rivière. (Coînpie 
de  1430,  Arch.  mun.  Douai.) 

HAUDRAGUE,  -  glic,  -  gche,  audragghe, 
haugrave,  s.  L,  instrument  qui  sert  à 
couper  et  à  arracher  les  herbes,  et  5,  en- 
lever les  boues  qui  se  trouvent  dans  les 
rivières  ou  dans  les  fossés  : 

Lesdevauchiers  dudit  Freniin  ontledillc 
rivière  fait  netier  de  haudrague,  de  faux  et, 
de  rastel.  (1363,  Liv.  rouge  de  la  maison 
Dicud'Abbeville,i''2Z'',ap.  Duc, Haudraga.) 

Une  audragghe,  haudraghe,  haugrave  de 
fer  pour  nettoier  les  fossés,  fontaines  et 
esseux  de  la  ville.  (Bélhune,  xv»  s.,  La 
Fons,  Art.  du  Nord,  p.  184.) 

Sacquier  a  le  haudraghe  et  haue  de  fer. 
{Ib.,  1406.) 

.1.  haudragehe  pour  nettoier  les  rivières. 
(Ib.) 

Une  haudraghe.  (1317,  Béthune,  ap.  La 
Fons,  Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

HAUDRAGUEMENT,  S.  m.,  action  de 
curer  les  rivières,  les  fossés,  avec  l'ins- 
trument appelé  haudrague  : 

Le  molin  des  Près  elles  trois  autres  nio- 
lins  dessus  declairez,  qui  souventes  fois 
avoient  deffaulte  d'eaueouaucun  u'avoient 
pas  telle  eaue  qu'il  appartenoit  pour  leur 
entreteuement  et  furnir  ce  qui  estoit  afaire 
sans  cesser,  laquelle  retenue,  tant  en  net- 
toiement, haudraguement  comme  autre- 
ment, estoienl  affaire  auxdits  religieux  et 
non  a  autres.  (17  avr.  1448,  Sentence  du 
lieutenant  du  bailli  d'Am.,  ap.  A.  Thierry, 
Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat,  t.  111,  p.  548.) 

HAUDREE,  S.  L? 

Et  si  deffaut  y  avoit  et  que  les  denrées 
ne  fussent  bonnes  et  loyaux,  lesdits  maire 
et  eschevins  pourront  prendre  du  pain 
jusqu'au  nombre  et  valeur  de  cinq  haitdree, 
chascun  pain  i-ou[ier  eu  deux  l'I  donner 
pour  Dieu.  (1307,  Prév.  de  lienuquesne,('oi}L 
loc.  du  baill.  d'Aini('ns,  11,204,  liouthors.) 

HAUEOR,  voir  llOUEOR. 

HAUER,  voir  HOUEH. 

H.\UGRAVE,  voir  Haudrague. 

HAUGUINEl!R,  VOÏr  HOGUINEUR. 
IIAUGUIGNOLU,     IllOt     COrrulal)U     JlnUl' 

agu'ilanneuf  : 


i38 


HAU 


HÂU 


HAU 


Valo  malDns,  c«  sont  Jes  maios  1 

Maladie  bien  eoracineo. 
Qar,  tant  a  Paris  comme  a  Reims, 
r$l  dJTersement  machiaoe  ; 
Mais  manger  faot  nae  holtee 
De  ctaarl-ODs  roages  comme  fen, 
Kl  pais  dan-ïer  la  tricotée 
Kt  demander  kaugmgnolu. 
tLc  rraije  Ufdfcine  ç«i  çtiarist  de  tous  mauU, 
Poés.  fr.  des  xt*  et  xti*  s.,  1, 159.1 

Cf.  Agcilasxeuf. 

HAl'LAGE,  voir  HALAGE. 

HAL'LBERJONXIEn,  VOif  HAUBERGEON- 
MER. 

HAULCE,  voir  Hausse. 

HAULCEE,  voir  HAUSSEE. 

H  VVLCELEVIER,  VOif  HAUSSELEVIER. 

IIAULCEPIÉ,  voir  H.\USSEPIÉ. 

nAULCHE,  voir  Hausse. 
iiAiLDEZ,  voir  Hautdois. 
iiAULE,  voir  Halb. 

H\ULET,  S.   m.? 

Celui  qui  porte  deux  haulets  de  bled  au 
molin,  sans  plometz,  encourt  amende  de 
.LKV.  s.  (1364.  Valenciennes,  ap.  La  Kons, 
Gioss.  ms.,  Bibl.  .4niiens.) 

U.VULSAGERIE,  VOIT   IlArSSA'ÎERIE. 
HAULSAIGE,   voir  IIaUSSAGE. 

iiAULSAiRE,  voir  Uaussaire. 
iiAULSE,  voir  Hausse. 

HAULSERE,  VOIP  HaUSSAIRE. 
HAl'LSEREE,  VOir  HaUSSEREE. 

HAULSBUR,  voir  Hausseur. 

HAULTAINETÉ,  VOir  HAUTAINETÉ. 
HAULTEMORT,  VOir  HAUTEMORT. 

HAULTESCE,  voir  Hautesse. 
HAULTESSE,  voir  Hautesse. 

HAL-LTET,  VOir  HaUTET. 
HAL'LTIERE,  VOIT  HaUTIEBE. 
HAULTOYE,  voir  HaUTOIE. 

HAUMAN,  voir  Hovemax. 
HAL'MER,  V.  n.,  frapper  : 

Elle  s'est  rebecqoee, 
naumam  dessns  ion  dos  comme  sar  an  cberal. 
(TkOTCREL,  les  CorrU:,  iv,  2,  Eibl.  elz.) 

HAUNSTE,  voir  HaN'STE. 

HAUJUIER,  voir  HUCHIEB. 

HAUK,  voir  Haor. 

iiAL'RE,  S.  f.,  brebis  qnl  n'est  pas  por- 
tante : 

Pour  .XII.  hiures  de  norechon,  le  piechc 
.VIII.  p..  (1350,  Lille,  op.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

.X.  petites  haures  .xv.  1.  (1372,  ib.) 
P.iur    l'accal    de    .c.    et    une    blanlies 


bicstes,  c'est  assavoir  .Lxxiilf.  tant /i:i«;rs 
conme  portières,  et  .xxvii.  ainpniaux  pour 
les  mettre  n  noreçon,  .xxi.  s.,  cascune 
haure,  et  cascune  portière  et  cascun  ain- 
gniel  .xnii.  s.  (137b,  ib.) 

HAL'REs,  voir  Ores. 

HAUSAGE,  voir  Haussagb. 

HAusAGERiE,  voir  Haussagerie. 

HAusAiGiER,  voir  Haussagier. 

HAUSIN,  s.  m.,  maison? 

[Rentes]  sns  jardins, 
Terres  hernies,  preis,  Tilhes,  maisons,  kausins. 
(Jeh.  des  Prfis,  Gesie  de  Liège,  6568,  ap.  Schcler, 
Gloss.  philol.) 

HAUSSAGE,  hausage,  hauçage,  haulsagc^ 
-  aige,  s.  m.,  élévation,  crue  : 

Les   haussages  de  l'iaue.  (1320,  Ord  ,  l, 
744,  note.) 

—  Elévation  de  courage  : 

.S'arai  onlre  le  mer  conduit  si  granl  bernage 
Que  sas  les  Sarrasins  monstrerai  tel  haussage 
Que  mon  frère  r'arai,  qa'il  tiennent  en  servage. 
(B.  de  Seb.,  i,  2-26,  Bocca.) 

—  Hauteur,  Derlé,   orgueil,   arrogance, 
excès  : 

Chil  alieve  son  hontage. 
Qui  par  forche  et  par  outrage 
Veut  d'amours  joir. 
Bien  i  doit  faillir 
Qui  U  recpiierl  par  hausage. 
(GitEBERT  DE  Bernevile,   Ckans.,  ap.  Maetzner, 
AUfr.  Lieder,  p.  53.) 
Knsi  Toloit  lot  lor  avoir 
Par  force  et  par  hausage  avoir. 

(G.  DE  Coisci,  ilir.,  ms.  Brax.,  P  7tf'.) 
Delis  le  tient  en  se  maison 
Tant  comme  ele  est  en  se  sai.soa, 
El  veut  que  jonlcche  le  serve 
V^v hausage  comme  se  serve. 

(Houe.  Vat.  Ott.  1212,  f»  3,ï'>.) 
Ne  force  ne  haussage. 
(Rick,  de  For.my.il,  Poissance  d'amours,  ras. 
Dijon  299,  f"  15\) 

Dont  vous  est  cis  consaas  venus 
Oui  Griois  voulez  asservir? 
De  hon'ens  enlreraes  servir 
Les  Tonloz  quant  par  vo  haussage 
Voulez  avoir  d'aus  treuage. 

( Adenet,  C/com.,  Ars.  3112,  f"  33'.) 
...  Car  nniz  par  haustage. 
Ne  por  avoir,  ne  por  lignage, 
Sus  moi  riens  ne  conqnesle  a  force. 
(Nicole  DE  Marcivii.,  la  Panthère  d'ami)rs,\\it,\i&\. 
24132,  f»156'.) 

Car  il  baoit 
Que  on  par  plait  on  par  haussage 
I.i  tolist  .1.  mont  boin  boscage 
Qui  domaines  cstoil  l'Eglise. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  93,  Peigné.) 

^'eslhom  ne  famé el  monde,  espoir.qui  bien nesache, 

Ancnn  en  ai  veu  qui  fesoil  pir  haussage. 

Au  regart  de  ses  iei,  dont  puis  avoit  domage 

De  ce  que  fcl  avoil  de  lui  fol  par  outrage. 

(Des  sis  manières  de  fols,  Jub.,  Xouv.  Ree.,  11,68.) 

Sur  tous  roys  miei  vous  ainmcra 

Ne  Dulz  fors  lui  ne  clamera 

Senr  vous  pocsli!  no  hausage. 
(Le  DU  du  Hoij,  Jub.,  Nouv.  Itec,  I,  350.) 

Ne  convoite  pas  l'eritage 

De  ton  voisin  et  par  haussage 

Ne  le  quior  pas. 

(Orologe  de  la  Mon,  Ricbel.  931,  f  43^.) 


Kl  voirement  je  le  diray 

A  nature  quant  la  verruy, 

El  si  l'envoyeray  bien  parler 

A  grâce  Dieu  sans  point  tarder, 

Car  cecy  fait  elle  tout  faire 

Et  moult  souvent  loy  est  contraire, 

Dont  perdre  luy  fail  par  haussaige 

Sa  conslnme  et  loul  son  nsaige. 
Decdit.i.ïville,  Trois  Pelerinaiges,  i"  \l',  impr. 
Instit.) 

Ja  l'aient  trouvé  sas  le  leur, 

Denissent  voloir  nul  hausage. 

(FR01S5.,  Poh.,  U,  122,  4119,  Scheler.) 

La  est  force  et  grant  habondance 

De  sagece,  qui  le  courage 

N'appetice  no  en  hauçage 

Ne  maine  pour  mutacion 

Des  choses. 
(CnR.  DE  PiSAN,  lii'.  du  ehemin  de  long  eslude, 
5194,  Puschel.) 

S'aucuns  autres  en  veult  ouvrer 

Par  haussage  en  manire  dure, 

Bien  l'en  prendra  par  aventure. 
(Jeh.  Lescorel,  Chans.    Bail,    el  Rond.,  vi,  Bibl 
eU.) 

Haro,  lasse,  ne  sçay  que  faire  : 

A  bien  petit  que  je  ne  raige. 

J'ay  entrepris  trop  granl  haussage. 
(la  vie  Mous.  S.  Fiacre,  lab.,  ilysl.,  1,  330.) 

Mirez  TOUS  ci,  tirans  pervers, 

J'ay  tant  de  hautsaiges  commis 

Que  j'aperçoy  tons  mes  arais 
Endormis, 

Fortune  me  sert  a  revers. 
(Mijsl.  de  S.  Did.,  p.  307,  Ciraandet.) 

Un  individu  veut  par  manière  de /latJSSdiJe 
faire  baisier  le  cul  d'un  pot  a  une  liostesse. 
(1330,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  »ks.,  Bibl. 
Amiens.) 

Commettre  de  graves  haiissaiges.  (Ib.) 

—  Clamer  haussage,  se  plaindre  d'an 
acte  d'arrogance,  d'un  excès  : 

Senr  lui  pooient  tout  li  bon  clamer  haussage, 
El.  as  ostens  paioit  si  despens  et  ostage 
Qae  nus  ne  s'en  plaingaoît  ne  n'i  avoit  damage. 
(.\da)I  de  la  Halle,  Du  Roi  de  Sezile,  Conssc- 
maker,  p.  288.) 

Car  de  li  tieng  nn  si  doaz  héritage 

Que  joie  n'ai  se  de  ce  non  : 

C'est  la  pensée  que  mon  douz  mal  m'asonage 

Et  fait  espérer  girison. 

Ne  pour  quant  seur  moi  pael  clamer  hausage 

Amours  et  moi  tout  mon  vivant  tenir 

En  sa  prison. 

(Chans.,   ms.  Montp.  H  196,  f»  274  r».) 

HAUSSAGERIE,  kauls.,  haus.,  s.  f.,  ha- 
bitude d'arrogance  : 

Hz  vivoient  avec  eulx  assez  simplement 
lie  leur  propre  labeur  sans  oultraKC)  ^"'■'^ 
haulsagerie  et  sans  tyrannie.  (Le  Maire, 
Illuslr.,  1.  m,  f»  30  vo,  ire  éd.)  Var.,  Aali- 
sagerie.  (Ed.  Stecher,  H,  389.) 

ii.vussAGiER,  liaiisagicr,-  aigier,-  agyer. 
y.  a.,  commettre  un  acte  d'arrogance,  nn 
excès,  une  violence  envers  quelqu'un, 
insulter,  maltraiter  : 

Il  ne  faissoient  mies  en  Escoce  enfsl 
que  bonnes  gens  d'armes  et  amis  nu 
roiaulme  de  France  dévoient  faire,  quant  il 
les  voloient  mener  et  hausagycr.  (Fhoiss., 
CAron.,  X,  401,   ICerv.)  Impr.,  hansagyer. 

Un  individu  trnipne  et  hausaige  ung, 
povre  bomme  portant  une  musc.  (1514,  i 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  vis.,  Bibl.| 
Amiens.)  , 

On  dit  qu'un  individu  a  hnussaigié  dcus 


HAU 


H  AU 


HAU 


439 


ordeliers  pa??nns  dons  la  me.  (1533, 
.*.) 

Un  inJividu  paie  .m.  1.  d'amende  pour 
avoir,  de  soir,  estant  yvre,  hausaigié  une 
lille,  dont  pour  le  crisnie  il  s'esloit  l'ait 
purgicr  par  la  court  espirituelle  de  Tour- 
noy.  (1540,  ib.) 

HvussAiRE,  hausaire,  haulsaire,  haut- 
sere,  adj.et  subst.,  bautain,  altier,  arro- 
gant, entreprenant  : 

—  Avec  un  nom  de  personne  : 

Brayarl,  ta  fais  la  le  haufxaire. 
(Gribak,  ilisl.  de  la  pass.,  21354,  G.   Paris.) 
Ainsi  corame  enli  tran -liera  da  haulsaire. 

(P.  Grincoirf..  Ilntis  propos,  m,  éd.  15il.) 
Ed  loy  isonstraDt  fort  relicUe  et  haulsaire. 

(Id.,  ib.,  xni.) 

Se  de  Iny  empescher 
Voye  et  cbemia  il  estolt  nécessaire, 
Poor  loy  moDstrer  qu'il  fait  trop  du  haulsaire. 
'Maiimieîi,    Arrest  du  roy  des  Homains,   Poés.  fr. 
des  xv"  et  xvi'  s.,  VI,  133.) 

—  S.  m.,  sorte  de  soldats  arrogants  et 
pillards  : 

En  Champagne,  et  sur  les  marches  de 
ta  duché  de  Luxembourg  (qui  pour  lors 
estoit  un  pais  plain  de  haussaires  et  de 
roureurs)  se  tenoit  le  sipneur  de  Com- 
mercy,  riche  sifineur  et  puissant.  (Ol.  DE 
LA  Marche,  Mém.,  I,  4,  llicbaud.) 

Combien  qu'ils  fussent  en  la  main  du 
ibic  de  Bourgoncne  (qui  les  tenoit  en 
bonne  justice)  et  que  les  voisins  haus- 
saires, rustres  et  pillars,  cessassent  leurs 
courses  et  leurs  pillerics.  (Id.,  ib.,  1,211.) 

Sy  y  avoit  il  pluseurs  haiilsaires  et 
BUtres  grans  nombres  de  paysans  des 
gens  du  pays,  qui  faisoient  a  ses  gens 
1res  forte  guerre.  (Mathieu  d'EscOUCHY, 
Chron.,  I,  33,  Soc.  de  l'Il.  de  Kr.) 

Il  se  mit  sus  a  main  armée  puissamment 
et  avec  plusieurs  estrangers  Allemans  et 
faussaires.  (G.  Chastell.,  Chron.,  1,  172, 
Kerv.) 

Ponr  ertre  an  lonp  englontie  rapine, 
Serve  et  ctiambriere  a  tout  villain  hausaire. 
(Id.,  le  Throue  azaré,  vi,  -131,  Kerv.) 

Les  Liegois,  tant  par  l'introduction  d'au- 
uns  haulsaires  tenans  le  parti  du  roy 
Charles....  (Monstrel.,  C/iron.,  11,89,  Soc. 
Vie  l'hist.  de  Fr.) 

i  Chincquante  haussaires,  rutres  et  brin- 
î'îans.  (Trahis,  de  France,  p.  2o4,  Chron. 
*elg.) 

—  Avec  nn  nom  de  chose  : 

Celny  qni  a  la  firtnne  adversaire 
Doit  abaisser  son  courage  haulsaire. 
IAmyot,  OEuv.  nwr.,  I,  12i,  W.  1819.) 

—  Fort,  consid(^rah!e  : 

Iront  roant  jus,  ainsin  que  vcns  contraires, 
j3ai  se  rencontrent  par  bouiïeniens  haulsaires. 
'fi.m  S.  r.F.i.MS,  Eneid.,  Richel.  SGI,  f^  19'.) 

iDesploie  donc  telz  fai?.  grans  et  haulseres 
>Dr  centx  qui  sont  contre  toy  adversaires. 

(Id.,  Fp.  d-Or.,  Ars.  5108,  f  23  r".) 

Nom  propre,  Haussaire. 

HAussAiTE,  s.  !.,  Sorte  de  bonnet  : 
I    Pour  faire  anmuches,  bonnets,  mitaines, 
|;oeffectes  et  hanssaites  de  bonne  layne  de 
paison.  (1450,  Ord.,  xiv,  126.) 

HAUSSASIN,  voir  Assassin. 


HArssE,  aus.ie,  haulse,  haulce,  haulche, 
s.  f.,  lien  élevé,  élévation  : 

Et  soit  faicte  une  couche  ou  littiere  d'es- 
Irain  devant  ledit  crucili.x,  et  sur  icelle  lit- 
tiere soit  faicte  une  haulce  d'aiselles,  et 
au  chef  d'icelle  haulce  ait  une  croix  de 
bois  large  surlaquelle  croix  ait  trois  chan- 
delles, et  sur  ladite  haulce  ait  couché  une 
ymage  de  cire  en  fourme  d'homme  mort 
et  nu.  (BouTEILL.,  Test.,  h  la  suite  de  '.a 
Somme  rur.,  V  p.,  f»  70*',  éd.  1486.) 

—  Halage  : 

Pour  chacune  aiisse,  ou  homme  tirant 
navey,  l'on  doit  deux  parpalioles.  (Péage 
du  Hhône,  p.  IS,  ap.  Mantellier,  March. 
freg.,  Gloss.,  p.  8.) 

—  Semelle  élevée  : 

Mais  les  nostres  sont  pieça  duictes 
Pour  les  aymaus  entretenir 
Que  TOUS  ne  pourriez  souslcnir; 
Kd  VOS  giroos  n'onit]  pas  les  hausses  ; 
Aussi  n'ont  garde  d'y  venir. 
Car  ils  gasleroient  la  lenis  chausses. 
(Déi.  de  la  Dam.  et  de  la  Bourg.,  Poés.  fr.  des 
XV'  et  xvi"  s.,  V,  20.) 

—  Partie  d'un  pourpoint,  d'un  surcot  : 
Le  suppliant    d'un    baston    donna   ung 

cop  sur  une  des  haulses  du  porpoint  d'i- 
cellui  Colin.  (1460,  Arch.  JJ  190,  pièce  76.) 

—  Cuisse  ? 

La  hampe  et  la  queue  sera 
Ensamble,  bien  i  avenra  ; 
Kt  les  deux  hausses  d'autre  part. 

(La  Chace  dou  cerf,  p.  23,  Pichon.) 

—  Enchère,  mise  à  prix  : 

Les  escbevins...ront  vendre. ..par  hanlche 
et  renchere  de  paulmees.(Co!/(.f/e  Tournay, 
Coût,  gén.,    t.  II,  p.   949,    éd.  1633.) 

Le  sergent  peut  recevoir  autant  de 
haulces  et  ronchieres  que  on  luy  présente. 
{Coul.  de  ta  Salle,  ib.,  t.  II,  p.  917.) 

—  Arbaleste  de  hausse,  arbalète  à  levier  : 
Une  arbaleste  de  haulse,  toute  neufve,  a 

double  serre.  {Régi,  de  1592,  n°  32,  Arch. 
mun.  Rennes.) 

HAUSSEE,  haulcee ,  s.  f.,  action  de 
lever  : 

A  chascune  haulcee  de  la  hache  que 
mcssire  Nicole  faisoit.  {J.  de  Saintré, 
p.  393,  éd.  1724.) 

iiAi!ssELEViER,  haulcelevicr,  s.  m., 
levier  destiné  à  soulever  les  canons: 

Chargcoirs,  escovillons,  boullets  de  fer. 
haulceleviers,  boute  feu,  corde  a  feu,  ung 
combleau,  pour  exécuter  lesdictes  pièces 
promptement,  quand  il  est  requis  tant 
jour  que  nuict.  {Documents  relatifs  au  ré- 
gime de  l'artillerie  de  la  ville  de  Bourges, 
au  XVI»  siècle,  Bullel.  du  Comité  de  la 
langue  et  de  l'hist.  de  la  France,  III,  642.) 

HAUSSEPiÉ,  haucepie,  haulcepié,  haul- 
sepifd,  aussepié,  hauchcpié,  s.  m.,  mar- 
chepied, gradin,  échelon  : 

Un  hauchepiez.  {Pièce  de  1336,  ap.  Léop. 
Delisle,  Act.  norm.  de  la  Chamb.des  compt., 
p.  132.) 

Un  garrot,  un  hauchepié.  (1336,  Reçu, 
vas.  Dép.  de  la  Mar.) 

—  Fig.,  marchepied  : 


Cela  leur  fut  como-e  un  I aulsepied  et 
montoir  pour  parvenir  a  grands  grades 
et  a  bien  grands  biens.  (Pt-.Iui.ien,  Mcsl. 
hist.,  p.  396,  éd.   1589.) 

—  Chausse-trape  : 

Des  maccs,  de  damas,  de  fliaux, 
Des  piques  que  les  Flamens  ont, 
De  haucepiez  qui  sont  isneanli. 
Ile  ploniraees  qui  corps  delTont, 
De  broches,  d'espiez  telz  qu'ilz  sont. 
Do  fanlx  trenchans  sans  espérance 
De  guérir  soii  mort  ou  en  trance 
Cilz  ou  tu  qui  sdies  qui  t'armes. 
Perdre  puist  honcur  et  vaillance 
Qui  me  requerra  do  faire  armes. 
(Eusr.   Desch.,  Poa.,  liichcl.  8.10.  f  3:10".) 

—  Instrument  pour  tendre  avec  le  pied 
les  grosses  arbalètes  : 

Hz  ont  passé  le  mandement  de  dix  s. 
tourn.  pour  un  aussepié  a  tendre  arbalestes 
a  tour.  (7  janv.  1417,  Reg.  consul,  de  Lyon, 
I,  96,  Guigue.) 

Un  haulcepié  a  tendre  arbalestes.  (1421, 
Inv.  de  l'arlill.  du  chat,  de  Blois,  Arch. 
Joursanv.,  Dibl.  lilois.) 

nxvss-EnEK, haulseree,ausseree,aucerec, 
auxeree,  s.  f.,  chemin  ou  sentier  pratiqué 
le  long  des  bords  d'une  rivière,  ou  dans  le 
lit  même,  h  la  lisière  des  grèves,  pour  le 
passage  des  haleurs  à  col  ou  des  chevaux 
de  halage : 

Enlever  toutes  choses  qui  empeschent 
qu'on  ne  puisse  sûrement  naviguer,  de 
lairefaire  les  haulsereesde  Ja  largeur  portée 
par  les  edits.  (Octobre  1515,  Arr.  imp., 
Orl.,  Gibier,  1383.) 

Faire  les  auxerees  sur  les  borls  et  chan- 
tiers desd.  rivières.  (1345,  Leit.  de  Fr.  I, 
ap.  Mantellier,  March.  fréq.,  II,  227.) 

Et  semblablement  tous  arbres  et  autres 
choses  empeschans  les  bords  et  chantiers 
desdites  rivières,  jusques  a  la  largeur  de 
dix  huit  pieds  que  doivent  estre  les  haul- 
serees  d'icelles  pour  haller  et  poner  a  col 
contremont  lesdits  bateaux  par  lesdites  ri- 
vières. (31  déc.  1559,  Déctar.  qui  abolit  les 
nouv.  péages  établis  sur  ta  Loire.} 

Empeschans  tant  les  cours  desdites  ri- 
vières, que  les  chemins  et  haulserees  d'i- 
celles. (/6.) 

Nettoyage  du  lit  de  la  rivière  et  haus- 
serees.  (1583,  Arrêt  imp.) 

Et  encore  an  xvn=  s.  : 

Pour  une  auxeree  faicte  en  la  rivière  de 
Loire  du  cousié  de  galerne,  au  dessus  du 
pont  de  Sully.  (Compte  de  1032,  ap.  Man- 
tellier, March.  fréq.,  J,  165  ) 

Faire  faire  les  balisages  et  hausserces  en 
son  détroit.  (28  juill.  1646,  Arrêt  imprim., 
Orl.,  Hotot.) 

Il  faudra  aussi  obliger  les  seigneurs  péa- 
gers  et  les  propriétaires  des  héritages  de 
faire  faire  le  balizage  et  les  hausserees daos 
l'étendue  dont  ils  sont  tenus.  (1684,  Lettre 
du  contrôleur  général  des  tin.  h  M.  de  Be- 
zons,  VignoD,  t.  I,  pièces  justif.,  314.) 

—  Halage  : 

A  Joseph  de  l'Espoir,  esperrent,  deniou- 
rant  es  forsbourgs  de  Meung,  pour  passer 
des  mariniers  ctmarchans  lirans  Vaicceree 
des  challans  passant  par  lad.  rivière,  .viir. 
1. 1.  (1507,  Arch.  Orl.,ap.  Mantellier,  A/arcA. 
fréq.,  II,  445.; 


WO 


H  AU 


HA(J 


U\V 


1.  HAissF.nr.T.  aiixeret,  s.  m.,  haus- 
>prée,  i-h<>min  il*"  lalniio  : 

Faire  \esauxfrez  <iii  Imnl  .l'Alycs  jusques 
en  Apremonl.  il"  oct.  !r;î6,  Quilt.,  Arch. 
mun.  Orl.) 

2.  llAUSSEnF.T,  s.  m.  ? 

Paires  de  -mnleUcU  et  de  hausserez. 
(1557,  Pt^ronne,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

HAUSSEin,  haulseur,  s.  f.,  hauteur: 
De   la  hausseur  d'une  lance.  (1395,  De- 
nombr.  du  baill.  de   Constenlin,  Arch.  P 
3(U,  f»  2/6  r».) 

Les  chaussées  desqnelz  (étangs)  nous 
pourrons  hausser,  faire hanlser  de  tel  haul- 
seur que  bon  nous  semblera.  (21  mars 
iS03,  Arch.  .Meurthc,  Très,  des  chart.  de 
iJtrr.,  vol.  140,  r  59.) 

HAUssEURE,  haussure,  s.  {.,  hauteur, 
élévation  : 

Bien  souvent  la  matière  ni  le  sens  ne 
désirent  pas  telle  hamseure  de  voix. 
(RONS.,  Prè(.  de  la  Franciade,  m,  30,  Bibl. 
elz.) 

Des  moulins  a  eau,  qui  ne  reçoivent 
l'eau  que  par  une  gouttière  de  bois  qui 
prand  l'eau  au  pied  de  quelque  haussure, 
et  puis  eslfvce  bien  haut  hors  de  terre  et 
appuyée,  vient  dégorger  sa  course  par  une 
pantc  fort  drette  qu'on  lui  donne  au  bout 
de  cette  goutiere.  (MOXT.,  Voyag.,  p.  49, 
éd.  1774.) 

C'est  une  ville  inégale,  plantée  sur  un 
dos  de  colline  ou  est  assise  la  meilleure 
part  des  rues  ;  ses  deux  pantes  sont  par 
degrés  raniplics  de  diverses  mes,  et  au- 
cunes vont  encore  se  relevant  contremont, 
en  autres  haussures.  (In.,  ib  ,  p.  116.) 

UAUSsoiER,  haucoier,  v.  a.,  élever  : 

Naces  tienent,  basions  hauçoient, 

(Pfren.,  ms.  Mons,  p.  131,  Polvin.) 

4.  HAUT,  adj.,  s'employait  dans  quelques 
locutions  : 

—  Hauts  jours,  assises  où  les  seigneurs 
jugeaient  les  causes  des  vassaux  : 

Lesdils  seigneurs  d'Yvclotavoient  en  icelle 
seigneurie  haute  justice,  basse  et  moyenne, 
et  haults  jours  esquels  les  matiercsde  la- 
dicte  seigneurie  iirenoieut  fin,  sans  ressor- 
tir aiUeurs.  (1461,  Ord.,  xvi,  272.) 

—  En  haut,  à  Jiante  voix  : 

Sire  clerz,  loal  an  haut  nos  dites  la  leron. 

(J.  Bon.,  Stu.,  sxv,  Michel.) 

En  hall  ehantoit  et  son  ami  nommoit. 
(Addifkoi,    BeU    Amelot,  V.   Paris,    Rommcerû 

p.  ^i.) 

Et  puis  dist  tout  en  haut  as  chevaliers 
qui  oir  le  peurent.  (Fkoiss.,  Chron.,  VI, 
185,  Lnce.) 

—  Adv.,  jusqu'en  haut  : 

Onant  Tritanz  rint  devant  lo  roi, 
Aaqnet  fo  d»  porre  conroi  ; 
llaul  fo  tondu;,  lone  ot  lo  col, 
A  mcrtoillp  samhla  bien  fol. 

(Trùlai,  I.  2Î2,  IS»,  Michel.) 

—  Dans  quelques  phrases  oii  le  sens  de 
haut  est  adverbi.il,  Il  s':iccorde  comme  si 
c'était  un  adjectif  : 


Qne  vnstre  sires  lenoit  ses  iretes 

Tont  qnitement,  et  si  n'esloil  ftaus  nés 

Qui  H  lolist  .11    deniers  inonces. 

Uiiseis,  Ricbel.  793,  P  SS"".) 

Or,  me  dites,  sire  hms  rez. 
Mena  saint  Françoys  tnle  vie  ? 
(nnTEBF.i-F,  de  frère  Denise,  i,  2G9,  Jub.) 

—  De  haut  ci  bas,  de  la  condition  la  plus 
élevée  à  la  plus  basse  : 

Je  puis  dire  :  de  haut  si  bas. 

(Tristan,  I,  5,  34,  Michel.) 

Voir,  ce  dist,  cil  no  menti  pas 
Qoi  dist  kc  de  si  haut  ci  bas  / 
Et  nnle  chose  ne  vaut  pis 
Qne  fait  li  prives  anemis. 
(Roo.  DE  Biois,  Poi's.,  Itichel.  21301.  f»  Sil  r".) 

2.  HAUT,  hauU,  s.  m.,  tertre,  éminence: 
Cleomencs  cstoit  monté  sur  un  haut,  pour 
voir  la  contenance    de   l'ennemy.  (Amyot, 
Agis  et  Cleomenes,  p.  373,  éd.  1645.) 

—  Etage  d'en  haut  : 

Et  avoit  oudil  chastiel  trois  estages  :  ou 
premier  hault  estoieut  les  gens  d'armes  ;  ou 
second  les  arbalestriers  rt  on  tiers  estage 
lout  bas,  piqiietonr.  (Fruiss.,  Cliron.,  III, 
403,  Kerv.) 

H.\UTACE,  voir  H.\UTESSE. 

1.  iiAUTAGE,  adj.,  haut  : 

Tos  iert  vein:us  de  paiens  li  barnages 
Ne  taotn'ea  vjeaent  a  dromont  ne  a  nage 
Qui  ne  s'eufuient  par  celé  mer  haulaye. 
(Raiub.,  Oi/ier,  1471,  Barrois.) 

2.  HAUTAGE,  -  aige,  s.  m.,  hauteur: 

A  l'estencion  des  draps,  les  pendouers 
doivent  estre  fichez  en  terre  par  égal  hau- 
taige.  (Trad.  d'une  lett.  de  Phil.  Aug.  de 
1182,  Ord.,  XIX,  588.) 

HAUTAIN,  voir  Altain. 

1.  HAUTAINE,  voir  ALTAIN  au  Supplé- 
ment. 

2.  HAUTAINE,  S.  f ,  acie  d'arrogance, 
de  violence  : 

Les  Liégeois  avoient  ja  fait  des  hautaines 
sur  le  pays  de  Brabant,  et  avoient  esté  de- 
hors eu  bannières  levées.  (G.  Chastell., 
Chron.,  V,  16,  Kerv.) 

Une  très  oultrageuse  et  despite  hautaine 
monstree  et  faite  a  un  tel  prince.  (Id.,  Exp. 
sur  vérité  mal  prise,  vi,  290,  Kervyn.) 

iiai:taineté,  haultaineté,  haullemeté, 
s.  f.,  hauteur,  fierté,  arrogance  : 

Par  son  orgueil  et  haullaineté.  (Fboiss., 
Chron.,  Richel.  2645,  f  78  v».) 

L'evesque  doubla  le  roy,  car  il  le  sentoil 
de  grant  haullaineté  et  de  merveilleuse 
condicion.  (In.,  ib.,  f»  95''.) 

Seigneurs,  je  vous  pryc  a  tous  que  vous 
me  conseillies  loyaulment,  non  point  par 
nulle  haullaineté  ne  orgueil,  mais  par  bon 
advis.  ilD.,!*.,  Xll,  135,  Kerv.) 

Est  prince  de  doulce  et  humaine  conver- 
sacion,  sanz  haulleineté  d'orgueil,  bénigne 
en  parolle  et  responce,  joyeus  en  conver- 
sation, et  en  toutes  choses  Ires  traictable. 
(CitlST.  DE  PiZAN,  Charles  V,  2"  p.,  cli.  12, 
Michaud.) 

Ilanllainel,'  Kl  parfait  hnrderaent, 
Cnenr  de  lyon,  haoltain  d'entendement. 
Me  (ont  ailleurs  plna  volontiers  enten  Ir'" 
(Jao.  Mir.ET,   Deslrucl.  de  Troye,  4782,    Stengel.) 


Hautaineté  de  ropur,  orgueil.  fA.  Dr 
Moni.iN,  Chirom.,  p.  249.) 

Pareillement  la  licence  du  langage 
monstre  la  hautaineté  ou  pusillanimité'des 
hommes.  (N.  Pasq.,  l.etl..  IV,  14.) 

Nonobstant  cette  haulainelé  qu'il  mons- 
troit  en  public,  (fi.  du  Bell.w,  Mém.,  1.  VI, 
f"  192  V»,  éd.  1569.) 

11  semble  que  comme  les  orages  ettem- 
pestes  se  piquent  contre  l'orgueil  et  hau- 
taineté à^  nos  bastimens,  il  y  ait  aussi  In 
haut  des  esprits  envieux  des  "grandeurs  de 
e.a'.bas.  (MoKT.,  Ess.,  1.  I,  c.  19,  éd.  1588.) 

HAUTAt,,  adj.,  haut,  élevé  : 

La  sus  ens  el  palais  haiilal. 

lE.  lie  S.   Cilles,  Richel.  2o:ilG.  f"  Sfi'.) 

HAUTDOis,  hautdez,  hauldez,  s.  m.,  dais 
élevé  : 

Tons  les  nobles  de  sa  maison  (du  duc 
Charles)  estoient  assis  devant  ly  en  bancs, 
cbascun  selon  son  ordre,  et  ly  en  son 
hauldois  couvert  de  drap  d'or,  la  ou  il  re- 
chevoit  toutes  requestes.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg. ,\U,  144,  Buchon.) 
Impr.,  hautdots. 

Environ  le  milieu  dudict  eschauffault  en 
tirant  un  peu  sur  le  derrière,  y  avoit  assiz 
un  hauldez  de  la  hauiteur  d'un  pié  ou  plus, 
ou  l'on  montoit  deux  marches,  lequel 
hauldez  et  marches  qui  contenoyent  de  dix 
aunze  piez  de  long  et  six  de  large,  estoyent 
couvers  d'un  grand  drap  de  pié  de  drap 
d'or  frizéj  sur  lequel  fut  posée  la  chaize 
ordonnée  pour  asseoir  ladicte  dame. (Ordre 
du  sacre  et  couronnement  de  Calh.  de 
Medic,  i"  2  r°,  éd.  1549.) 

HAUTE,  s.  f.,  hauteur: 

Begardes  la  grandeur  de  la  chose  dont 
la  plaie  est  faite,  et  la  force  de  celui  qui 
feri,  et  la  haute  de  la  cheoite  et  le  leii. 
(Br0n  de  Long  Borc,  Cyrurgie,  ms.  de 
Salis,  f"  39''.) 

—  Dignité,  rang  : 

Qnar  vons  estes  fdle  de  roi. 
Ne  tainoit  vosire  haulez  a  moi  ; 
Mes,  por  araor  qui  le  consent, 
Qne  an  parape  vous  entent. 

{FiorimonI,  Richel.  3S3,  f  28'.) 

HAUTEE,  S.  f.,  hauteur  : 

Se  il  aveneit  que  le  refol  de  l'estancq  n- 
moignes  passast  les  bonnes  desusdite? 
dusques  a  dons  hautees.  (1262,  Ch.  dEov 
de  Plomagat,  Ste-Mar.  de  Boq.,  Arch.  des 
C.-du-Nord.) 

HAUTELET,  autclct,  haiilteM,  adj.,  nn 
peu  haut  : 

Le  ventre  devant  .i.  petit  haiitelet.  {Est. 
deJ.  Ces.,  ms.  St-Omer722,  f  138".) 

En  my  lieu  a  .n.  montainpiettes 
Qui  sont  rondes  et  haulelelles. 
(Hachaut,  Prise  d-Alei.,  G918,  Mas-I.alrie.) 

Le  flascon  est  sur  un  pié  haiitelet,  cizelé, 
hellonc.  (1360,  Invent.  du  duc  d'Anjou, 
n»  165,  Laborile.) 

Une  hauUelecte  croix  esraaillee  a  crucifix 
dessus.  (1380,  Inv.  de  Charles  V,  n'  »'», 
Labartc.) 

S.m-  liranchetles 
Autelettes. 
<U  Pass.  en  riiigl  joitrn.,  ms.  Valenciennes.i        j 

HAUTEMCIIHOK,  voie   H AUTKMSSF.OK.       | 


HAU 

HAiJTELissEOR,  -  Ucheor,  hmiiellsseur, 
aultelissettr,  s.  m.,  onvrior  qui  travaille 
;"i  la  fabrication  des  etofTes  de  haute-lisse: 

Piernrs  de  Lntour  liautelichierez.  (1438, 
Valmciennes,  ap.  La  Foas,  Gloss.  ma., 
Bibl.  Amiens.) 

Nostre  intention  est  que  personne,  de 
quelque  qualité  on  condition  qu'il  soit,  file- 
lisr,  hauUeUsseiir,  bourgeteur,  sayetenr  ny 
autre  quelconque,  exerceant  semblables 
styles  on  autres,  ne  pourra  dorenarant  par 
lu'vny  par  autruy  chercher, visiter.manier, 
acheter  ny  rendre  ou  faire  acheter  ou 
marchander  en  quelque  manière  que  ee 
soit  menus  filets  de  lin  ou  de  sayetle  ez 
tavernes,  cabarets,  maisons,  villages  ny 
autres  lieux  particuliers.  (Placard  des 
Archid.  sur  le  transport  des  filets,  Unix., 
15  juin  IGOO.) 

S'est  dit  jusqu'au  xviii'  s.  ; 

Corps  et  communautez  des  tanneurs, 
saieteurs,  hautelhseurs  de  ladite  ville  d'A- 
miens. (20  mars  1708,  Arrêt  du  Conseil 
d'Etat,  etc.,  ap.  A.  Thierry,  ^fon.  inéd.  de 
l'hisl.  du  Tiers  Etat,  t.  III,  p.  216.) 

Savary  des  Brusions,  dans  son  Diction- 
naire universel  de  Commerce, an  mot  hatite- 
tisseur,  dit  : 

Ce  terme  n'est  guère  en  usage  qu'en 
Picardie,  particnlièrement  dans  la  sayette- 
rie  d'Amiens. 

HAUTELissiER,  S.  m.,  Ouvrier  qui  tra- 
vaille à  la  fabrication  des  étoffes  de  haute- 
lisse  : 

Alloient  veoir...  hautelissiers,  tissutiers, 
iveloutiers.  (Rj\b.,  I,  170,  ap.  Ste-Pal.) 

I  HAUTEMENT,  adv.,  abondamment  : 
I  Ccle  nuit  fit  Galeas  plus  bêle  cbiere  qu'il 
|ne  soloit  et  manga  asses  plus  hautement 
qu'il  ne  fist  puis  qu'il  s'en  parti  de  la  me_ 
'son  le  roi  Artu.  (Arlvr-m?.  Grenoble  378, 
jf  3".) 

HAL'TEMORT,  hoult,  S.  m.,  cspèce  de 
;hat  sauvage  : 

I  Due  couverlure  de  gris,  une  honppel- 
nnde  de  brunete  fourrée  de  chas  de 
Imultemort.  (1394,  Arch.  ,1J  147,  pièce  173.) 

I  HAUTERE,  s.  f.,  poignée  d'épée  : 

\  Capulos,  hautere.  {Gl.  de  GarU,  Scbeler, 

\-ex.,  p.  4o.)  Ms.,  hancere. 

I  HAUTERESSE,  S.  f.,  arrogancG  : 
]  Le  prince  de  Galles  les  pcrdi  par  son  or- 
j.'ueil  et  hauteresse.  (Fboiss.,  Citron.,  XI, 
|!27,  var.,  Kerv.) 

HAtiTEURiz,  adj.,  la  pins  élevée  ; 
'  Platons  la  nomme  (la  planète    de  terre) 
a  anciane  et  la  haulerriz   des    déesses. 
Mrod.  d'astron.,  Richel.  1353,  f»  10''.) 

I  hautes.se,  -  esce,  -  ece,  -  eze,  -  esche, 
;  eehe,  -  ace,  haull.,  hait.,  ault.,  hat.,  au- 
mce,  auioce,  s.  f.,  hauteur,  élévation,  an 
ens  matériel  : 

Al  ciel  toclioit  de  sa  haulece. 

(Brul,  ms.  Mnnich,  3930,  VoUii].) 
Ne  la  haiitesce  del  firmamenl. 

(r.nARnnv,  Sel  dormans,  19,  Kocti.) 
Mons  ne  îallee  ue  hallesche 
Pie  lest  a  la  terre  reondesce. 

iilapiiem.,  Ars    31G7.  .""  13  r°.) 

T.   IV. 


H. MI 

La  hauiesse  de  la  chnuciee  dmi  <lit  es- 
l.mc.  (1268,  Verdun,  Fiefs,  51,  Arch. 
Méurlhe.) 

Supanis,  manche  broudee  ou  aornemect 
ou  haulterhe  de  voille.  (Catholicnn,  ms. 
Lille  369.) 

Pinacuhim,  pinoni  de  mayson  ovhatcsse. 
(Gloss.  de  Salins.) 

En  une  nieisme  altitude  on  aullessc. 
(CoNTV,  Profc/.frv)n's(.,rîichel.210, 1°209''.) 

La  haultescedn  cÀi'\.(Traicl.deP.  Salem., 
ms.  Genève  165,  f°  13  r".) 

Que  prouffiteroitil  a  l'omme  de  savoir  la 
hauUesce  du  ciel,  la  largesse  do  la  terre..., 
et  il  ne  se  congnoissoit?  (Demandes  durai 
Charl.  VJ,  p.  26,  Crapelet.) 

Les  cerfs,  chievrcs  et  chevreaux  ont 
acoustumé  de  fréquenter  les  liautesses  de 
ces  mons.  (La  Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f»  93'', 
éd.  1488.) 

Au  summet  et  haulUisse  des  arbres. (Jard. 
de  santé,  I,  8,  impr.  la  Minerve.) 

En  ses  summiles  et  haullesses  (de  cus- 
cuta)  a  un  fruict  délié  et  subtil.  (76.,  I, 
149.) 

Laquelle  chose  comme  ilz  ne  peussent 
faire  après  plusieurs  cU'oreemens  ilz  se 
recullerent  en  une  haultesse,  et  illec  se 
defl'endirent  par  grant  vcrln.  (Leprem.vol. 
des  grans  décades  de  Tit.  Liv.,  i"  73=, 
éd.  1630.) 

—  Au  sens  moral,  grandeur,  dignité, 
gloire,  grand  train  : 

Li  fels  sulunc  la  hallesce  de  sa  forsenerie 
ne  requerrai.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,ix, 
24,  Michel.) 

Par  ceo  k'il  erent  d'un  parage, 
D'one  hallesce  e  d'an  lignage, 
Alain  liobert  servir  ne  deigne. 

(Hou.   3«  p.,  260S,  Andresen."! 
Solum  la  costume  e  son  les  leis 
Qu'en  Danemarche  uni  li  Daneis, 
L'ad  prise  a  femme  a  grant  hautcsce, 
A  grant  joie,  a  grant  leesce. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  4157,  Michel.) 
De  grant  hallesce  sui  mis  a  val. 

(Adam,  p.  31,  Luzarche.) 

Mist  an  sa  subjection  tôt  le  niunde  et 
tote  la  hautace  de  sa  sapiance.  (Li  Epistle 
saint  Bernart  a  Mont  Deu,  ins.  Verdun  72, 
fo  4  vo.) 

Mais  quant  li  baron  venu  furent 
A  lor  seingnor,  si  cira  il  durent, 
Grant  hauiesse  e  enor  li  firent. 
(llisl.  de  Guill.  le  Mardchal,  921;;,  P.  Meycr, 
Remania,  XI,  67.) 

La  hatesse  et  la  signorie  de  si  hait  vstoire 
(Yst.  del  Greal,  Richel.  2455,  f  1  r».) 

Si  lor  donna  l'ordre  et  la  liaulesche  de 
prevoire.  (S.  Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f°  H^) 

Par  hautesce  de  lignage.  (Artur  Richel 
337,  f»  59\) 

La  roine  qui  moult  devoit  avoir  grant 
joie  de  la  hautece  que  Dieusli  avoit  rendue 
(/&.,  ms.  Grenoble  378,  f"  39ii.) 

Il  samble  bien  que  cis  casteaus  fu  fremes 
[lar  grant  envoiseure  et  par  grant /iaM(ec/je 
de  cuer,  car  onques  ne  vi  plus  bel  ne  plus 
riche.  (Ib.,  f°  2''.) 

El  jou  tenissc  court  si  haute  corne  a  ma 
hauteche  apartenist.  (Ib.,  f»  3=.) 

Haute  eglyse  requiert  hautesce. 

(GuioT,  Utile,  996,  Wolfart.) 


HAU 


441 


■  ..  t'I  .1.  mauves,  par  sa  proece. 
Ne  puel  venir  a  grant  halesse. 

(Alhis,  Ars.  3312,  f  12''.) 
Mont  par  estoit  de  grant  halcze 
Et  chevaliers  de  grant  proece. 

(Diirmars  le  Gallois,  27,  Stengel.) 
Icele  grant  auioce  que  glorc  est  appalee 
Por  cuer  de  cresUen  ne  pest  estre  pausee, 
Por  lotre  do  nul  cler  ne  pot  estre  provee; 
Benoite  sera  l'arme  que  laissas  erl  tornee  : 
Icele  grant  aulntice  vit  Sains  Pau  resplandir. 
(Des  Pot  fines  d'enfer,  lîrit.  Mus.  Addit.  ISCOG, 
f  SI''.) 

Fommc  prist  de  moll  grant  noldeche, 
Ki  tousjors  demenuit /Ma((?c/ii?. 

(Sepl  Saijes,  247-i,  Relier.) 
En  la  grandeur  ne  eu  Yaulace. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Yegece,  Uicliel.  160i. 
t"  3^) 

Car  cil  qui  orent  les  hauleces 

Et  les  honors  jadis  tenir, 

.S'en  soloient  bien  maintenir. 
(Baud.  de  Coudé,  /i  Con(«rf«i  Pc/,  122,Sclieler.) 

Sachiez,  amis,  que  les  ricbeces. 

Et  les  horreurs  et  les  hauleces 

De  cest  monde  font  touz  les  max. 
(Du  Filz  au  senesehal,  727,  ap.  Méon,  Nouv.liec 
II,  334.) 

Sire,  fait  il,  se  je  l'osoie  dire  por  la  fca!«- 
tece  dont  je  n'ai  mie  tant  comme  elle,  je  le 
diroie.  (Comtesse  de  Ponthieu,  tiouv.  fr.  du 
XIII»  s.,  p.  226.) 

Et  peut  bien  chascun  savoir  que  ceste 
euvre  est  pourfitable  pour  faire  cognoistre 
ans  vaillans  gens  la  geste  desroys,  etpour 
montrer  a  tous  dont  vient  la  hautesce  du 
monde.  (Gr.  Chron.  de  Fr.,  Prol.,  p.  2,  P. 
Paris.) 

Richesse  ne  hauiesse  ne  veut  point  regarder. 
(Charles  le  Chauve,  Ilichel.  24372,  f  22''.) 
Ou  ma  honte  ou  ma  aultesse  ou  ma  bas- 
sece,  tout  est  en  vostre  maiu.  (Bom   de  J 
Ces.,  Ars.  6186,  f  124^.) 

Enfants,  qui  le  Seigneur  servez. 
Louez  le  et  sou  nom  élevez. 
Louez  son  nom  et  sa  hauiesse. 

(Cl.  Mar.,  Pseaum.,  cxv.) 
0  Dieu,  quelle  hauiesse 
Des  œuvres  que  lu  fais! 

(Tu.  DE  Beze,  Pseaum.,  icii,  éd.  1363.) 
Petit  troupeau,  qui  en  ta  petitesse 
Vas  surmontant  du  monde  la  hauiesse. 

(lu.,  Hymne  à  l'Eglise.) 
Alexandre   eut    en   telle    admiration   la 
haultesse  et  grandeur  de  courage  de  cest 
homme.    (Amyot,    Vies,    Alex,    le  Grand, 
éd.  1565.) 

Pour   la   haultesse   desmesuree  et    l'im- 
portunité  des  honneurs,    pn^eiuinences  et 
[irerogatlves  qu'ilz    luy   décernèrent.  (Id 
/6.,J.Caes.) 

—  Au  plur.,  honneurs,  dignités: 
Por  ceu  osterai  je  les  lors  et  les  poissans 
lies  grans  hatesses  et  des  grans  signories. 
Illist.  de  Joseph,  Richel.  2453,  f»  62  v».) 
Quant  don  mica  ont  assez  eu 
Et  mes  beneurs  et  mes  hauleces. 
Mes  granz  avoirs  et  mes  richeces. 

(G.  iiE  CoiNci,  Hir.,  ms.  Brux.,  f  9"^.) 
De  diguetcs  el  de  hauleches. 

(Rose,  Vat.  Ott.  1212,  f  37''.) 
Que  li  mauves  ainsi  montoicnt 
Es  grans  honneurs,  es  grans  haulesces. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  f°  44''.) 
Patronage,    présentation,     collation    de 
bénéfices,  autres    haulesses,    noblesses   et 

36 


Ui 


H  AU 


H  AU 


IIAV 


seign.iirips.   (Mai   1400.    Don  art  roi  par 
iouislldu  duché  de  Bourb.,  lus.  Hcpançon.) 

—  Tilrp  lioiuirifiqne,  comme  altesse  : 
Facien?  as.-avoira  vosirp  hautece.  [Cari. 

de  Champ.,  Uiehel.  I.  5993,  f«  78  v.) 
Leaiis  serjnns  et  aiiminislreirps  de  nostre 

bauteche.  (Trad.  de  la  fin  du  xiv»  s.  d'une 

fh.  de  Loth.  Il,  Ch.  des  couipt.  de  Lille,  5, 

Arch.  Nord.) 
On  donne  encore   le  tiln'  do  hauiesse 

au  snlt.in. 

—  fin  grant  hautesse,  h  pleine  voix  : 

L'nbbes  et  le  conveDt  chaotent  en  gr.inl  aftlcssi'* 
(.Girarl  de  Ross.,  66iU,  Migaard.; 
La  langue  du  xvii"  siècle  a  conservé  ce 
mot  au  sens  moral.   Voir  F.   Godefroy, 
T^.Tique  de  Corneille. 

HAiTET,  haultet,  adj.,  dimin.  do  haut  : 

Plus  estoit  liautete  et  plus  membrue.  et 
plus  rovente  en  color  un  poi  la  famé  au  roi 
Arlur.  (;4rlMr,  Richel.  337.  f»  60».) 

11  se  furent  receu  en  un  tertre  haulet. 
(GciLL.  DE  Tyb,  VI,  21,  P.  Paris.) 

En  milieu  du  temple  siet  une  roche  auques 
haulete.  (1d.,  viii,  3.) 

Le  nez  par  mesure  lonp,  ung  petit  haul- 
tet au  milieu.  {Lancelol  du  Lac,  l"  p.,ch.  9, 
éd.  J488.) 

HALTETÉ,  s.  t.,  hauteur,  grandeur,  ex- 
cellence : 

Por  ce  aus  cieus  qui  sont  hauz  sont  com- 
parées tes  vertuz  qui  sont  tant  hautes  que 
nules  autres  Tcrtuz  ne  le  pevent  tantestre; 
par  tes  hautetes  et  excellences  tu  senefies 
en  Nostre  Père  que  tu  es  père,  por  ce  car 
tu  es  plus  haut  que  créatures.  (Evast  et 
Blag.,  Richel.  Î4402,  f  97  r».) 

HAUTEUR, -or,  -our,  hault.,  hait.,  hat., 
s.  f.,  a  désigné  les  droits  de  haute  justice, 
les  revenus  nobles  et  seigneuriaux, et  aussi 
l'étendue  de  la  juridiction  d'un  seigneur  : 

A  chascun  de  nous  endroit  soy,  doit 
estre  et  serait  eu  nos  présente?  alliances 
wardee,  retenue  et  réservée  sa  hallour, 
S.1  signorie,  sa  juridiction  et  liominatiou 
touchant  ses  fiedz,  arrierliedz,  bornages  et 
aultres  choses;  ensi  couime  se  alcun  lar- 
ron, murlrier,  ou  aultre  malfactour  estoit 
pris  ou  arresteit  en  la  haulleur  de  l'ung  de 
nous,  par  vertu  de  nosdites  alliances,  celui 
de  nous,  en  la  AaKourduqucil  celui  arreis- 
emenlseferoit  ou  ilebveroit  faire,  en  feroit, 
par  ses  officiers,  pucnition  ou  accomplisse- 
ment de  justice.  (1391,  Tr.  d'Ailty,  Hist.  de 
Metz,  IV,  413.) 

Par  tel  manière  n'averoit  il  que  faire  de 
justice  a  Verey,  et  feroit  cbescun  des  dis 
sires  de  Verey  justice  en  son  ban,  et  se  se. 
roit  dit  Jehan  Dcvy  ausy  profitable  chose 
comme  a  aultre  sires  de  Verey  pour  tant 
que  li  dis.1ehans  Devy  y  ait  ausi  bien  son 
ban  et  sa  hatour  comme  ait  lidis  sires 
Ponce  Grognai  et  comme  les  autres  sires 
de  Verey  y  ont.  (Ch.  de  1408,  Lorr.,  Cab. 
de  .M.  de  Labri.)  Plus  bas  :  sa  hautour. 

A  la  conserii-ation  des  souveraineté,  hau- 
teur, prééminences  et  droits,  que  nous 
avons,  et  nous  appartiennent  en  nostre 
<;omlé  et  pays  d'Artois.  {Ord.  de  Charl.- 
Quint,  touch.  le  pouv.  du  Cons.  d'Artois, 
83  juin  1530.) 

Que  lesdils  nnlaires  ne  pourront  bailler 
acte  ou  attestations  a  quelque  partie  que 
ce  soil,  pour  choses  qui  croncenieronl  nos 


hauteurs,  droils  et  prééminences.  {Ord. 
touch.  les  not.,  14  oct.  1531.) 

Sera  tenu  ledit  greffier  bailler  toutes 
commissions,  actes,  lettres,  copies  et 
autres  choses  qui  seront  nécessaires  a 
nostre  procureur  fiscal  d'icelle  gouver- 
nance, et  autres  nos  officiers  pour  toutes 
causes  emprises  par  eux  touchant  nostre 
domaine,  hauteur  et  seigneurie  pour 
quelque  cause  que  ce  soit,  sans  pour  ce 
demander  aucun  salaire.  {Ordonn.  de  la 
Gotwern.  d'Arras,  art.  183.) 

Chose  qui  tourne  ou  peut  tourner  au 
grand  préjudice  de  la  levée  des  tailles  et 
aydes  dudit  Artois,  toulle  du  commun 
peuple  contribuable  a  icelles,  et  diminu- 
tion de  droits  et  hauteurs  de  Sa  Majesté 
illec.  {Placard  de  D.-L.  de  Requesens,  tou- 
chant l'usurp.  du  lit.  des  Nobles,  13  fév. 
1576.) 

HA.UTEVE,  qualificatif  de  la  grue  : 
De  MoDpelier  estoit  venue 
M,idarae  Haittcve  la  grue. 
{Ysop.  l,  fab.  vin,  Richel.  1591,  f^  9  r») 

HAUTiERE,  hault.,  S.  f.,  hautBur,  émi- 
nence : 

Et  arriva  a  ung  moulin  a  vent  qui  est 
sur  une  haultiere  si  près  du  lieu  ou  es- 
toient  les  Angloys  et  Françoys  que  ilz  pou- 
vûieiit  veoir  l'ung  l'aiiUre.  (Bouchard, 
Citron,  de  Brel.,  f"  174=,  éd.  1332.) 

HAUToiRE,  s.  f.,  prétention  orgueil- 
leuse : 

Abrenonceons  a  toz  assenemanz  et  a  tote 
hautoire  et  a  tote  bainne  qui  est  escripte 
et  continue  en  droit  escrit  et  eu  costume. 
(1264,  Cart.  de  l'Ev.  d'Autun,  l"  p.,  xc, 
A.  de  Charmasse.) 

HAUTON,  hoton,  hotton,  f.  m.,  la  paille 
du  blé  dans  laquelle  il  reste  encore  des 
grains,  le  menu  grain  qui  reste  après  que 
le  grain  est  vanné  : 

Quatre  sestiers  de  blé,  et  tout  le  haulon, 
et  tous  les  fourrages,  et  le  grain  et  le  pe- 
ine, et  le  conroi  de  nous  et  de  no  maisnie 
quant  on  vane.  (1233,  Cart.  noir  de  Corb., 
Uiehel.  1.  17738,  f»  132  v.) 

Tout  le  teuton  du  secourj on.  (1269,  Cart. 
Esdras  de  Corb.,  Richel.  I.  17760,  f»  124  r».) 

Acus,  aceris,  hoton  ou  brau.  (Gloss.  de 
Salins.) 

Trois  quartes  de  Uauton.  (1369,  Arch.  JJ 
100,  pièce  313.) 

.1.  quart  de  blé  a  comble,  de  paille  et 
hoton.  {Vcnombr.  des  baill.  d'Am.,  Arch. 
P  137,  f"  18  V».) 

Quiconques  est  vergeur,  il  est  tenus  de 
vergicr  les  vins  de  l'église,  quant  ilz  sont 
vendus,  sans  iirouffit  ;  et  a  ceste  cause  il  a 
droit  de  prendre  ung  quartel  de  pain  de 
haulon  Rw  four  dudit  S.  Remy.  (1431,  En- 
qucsle  afulurc,  Arch.  admiu.  de  Reims,  I, 
809,  Uoc.  iuéd.) 

Acus,  hoton.  {Gloss.  rom.-lat.  du  x\°  s., 
p.  36,  Scheler.) 

En  y  meslant  du  hoton  ou  criblure  de 
froument,  c'est  a  dire  ce  qu'on  ha  jecté 
hors  du  froument  après  l'avoir  vanné  ou 
criblé.  (CoTEREAU,  Colum.,  VIII,  S,  éd. 
1635.) 

Bottons,  m.  pi.  num.  sont  les  brisures 
des  espis  et  grains  écrasez  et  autres  super- 
fluités  que  le  vanneur  sépare  et  jette  avec 
un  plumard  hors  le  van  d'avec  le  grain  net 


qui  est  pour  porter  au  grenier,  et  servent 
pour  la  volaille.  (NicoT.) 

Ce  mot,  qui  se  disait  encore  au  commen- 
cement du  xvn"  siècle,  a  été  conservé 
dans  plusieurs  patois.  Lorr.,  haulon  ;  pic, 
aulton.  Arr.  de  Vervins, /ioJ(o«.  On  lit  dans 
le  Vocabulaire  Troyen  de  Grosley  :  »  Not- 
ions, graine  maigre  qu'un  sépare  du  blé 
en  le  nettoyant.  »  El  dans  )e  Glossaire 
picard  de  Corblet  :  «  Holons,  épis  coupés  et 
battus,  où  il  reste  encorp  du  grain.  —  Re- 
batlre  ses  hotons,  se  rappeler  ses  anciens 
souvenirs.  « 

Nom  propre,  Haulon. 
Cf.  Rehauton. 
HAUTOUR,  voir  Alçor. 
HAUTURE,  S.  f.,  hauteur: 

Desenre  tous  les  antrez  fu  se  hanturr  passée 
.[.  piet  tout  mesuret... 

(B.  de  Seb ,  520,  Bocca.) 

HAUVAY,  voir  Avoi  au  Supplément. 

HAUVELLANT,  VOir   HUVRELANT. 

HAuvETTE,  voir  Havette. 
HAiîvoY,  voir  Avoi  au  Supplément. 
HAuvRELECQ,  S.  m.,  sorte  de  danse  : 

II  dansèrent  nionlt  coiutement 
Comme  legier  et  non  pesant 
Le  hanvrelecq  en  niarmonsant 
Sans  plus  a  l'acort  des  chansons. 

(Pailoralel,  ms.  Brux.,  f°9  V.) 

HAUWER,  voir  HOIJER. 

HAVAGE,  av.,  S.  m.,  droit  de  prendre 
dans  les  marchés  une  poignée  de  ce  qui 
s'y  vend  ;  celte  poignée  même  : 

Comme  contenz  fust  entre  l'abé  et  le 
couvent  d'une  part,  et  le  uiestre  de  la 
iMeson  Dieu  de  Poutoise  d'autre  part,  d'im 
havage  et  d'un  bufetasede  Pontoise.  (1275, 
Cart.  de  Pontoise,  Richel.  I.  3657,  f  33  r.' 

Li  devant  dis  ahbes  et  li  couvenz  seront 
quites  du  kavale  et  du  bufetage  de  Pon- 
toise. (i6.,  f"  33"  v».) 

Le  havage.  (1296,  Renies  d'Orliens,  Arch. 
Loiret,  f  16  v°.) 

Ceus  dudil  ostel  Dieu  dévoient  avoir  1 
pour  reson  du  havage  de  chascune  char-  , 
retee  de  bûche  que  l'an  ameine  de  hors 
pour  vendre  ou  marchié  de  Pontoise  uue  | 
bûche.  (1306,  Cart.  de  Pontoise,  Richel.  1.  I 
5657,  f°  123  v°.)  i 

Item  le  havage  qui  est  tel  que  de  chas-  ! 
cuu  mui   de    grain  qui   est  vendu  dedenz  i 
les  fossez,  le  vendeur  doit   un   minot,  ex- 
ceptez   les  demouruns    dcdenz  les   fossez 
qui   ne  paient    riens  des  grains  creuz  en  • 
leur  heritaiges.  (1326,  Arch.  .IJ  64,  f»  178  r») 

J'ay  le  droit   de    gravaipe  par  tous  lee 
mectes  d'entre  le  rucbcl  de  Leudemere  et 
le  ruchel  du  havage  du  llarfieu.  (1431,  »<• 
nombr.  du  baill.    de    Constentin,  Arch.  P  ; 
304,  f»  200  V".) 

Et  encore  au  xvii'  s.  : 

A  conclu  a  ce  que  les  droits  de  ham*  \ 
qui  se  per(;oivent  sur  les  grains...  par  lertii  | 
Doublet,  exécuteur,  soient  réunis  aux  i 
droils  de  minage.  (1684,  Minage  de  umt- \ 
targis,  ap.  Ste-l'al.,éd.  Kavre.)  i 


HAV 


HAV 


HAV 


'M 


Dans  plusieurs  contrées,  particulièçR- 
uient  en  Lorraine,  on  appelait  droit  de 
havage  le  droit  que  percevait  le  bourreau 
sur  tous  ci'u\  qui  apportaient  des  den- 
rées au  iiiarclié.  Après  avoir  prélevé  cet 
impôt  le  bourreau  imprimait  avec  de  la 
craie  une  marque  sur  l'épaule  de  ceux 
qui  l'avaient  acquitté.  Cet  usage,  dont  il 
est  iléj.'i  fait  mention  dans  le  règlement 
de  René  11,  du  12  juin  1497,  ne  fut  aboli 
qu'en  17C8,  après  de  longues  réclamations 
de  la  p:irt  des  marchands  et  des  officiers 
municipaux.  (Voir  Liunnois,  llist.  de 
Nancy,  II,  ol.) 

On  lit  dans  le  Manuel  Lexiqne  de  Pré- 
vost (1731)  : 

AvAGE,  S.  m.  C'est  le  nom  qu'on  douue 
au.ï  droits  du  bourreau  sur  diverses  sortes 
de  inarcliaudises.  Droit  d'avage. 

HiVVAGivu,  S.  m.,  poignée  de  blé  pour 
acquitter  le  liarage  : 

Se  il  (!e  blé)  a  cru  en  sa  terre  ou  en  son 
gii.iignat,'e,  il  doit  ilou  sestier  deuiy  hava- 
yiau.  (lieg.  des  Cens  et  fiefs  du  Comté  de 
Chartres,  1°  16,  up.  Duc.,  llavaghnn.) 

HAVAXEU,  voir  Ahaner  au  Supidémenl. 

HAVE,  adj.,  ujaladif  : 

Selon  que  la  matière  est  saline 
Ou  kavf. 
(Jeh.  de  Meiing,    /('S  Remonsir.  de   lYa/.,  13i, 
Héou.) 

—  Sombre  : 

Et  viellece,  sez  ou  demeure  I 
Dire  le  te  veili  sanz  demeare, 
Car  la  te  couvient  il  aler. 
Se  niort  ne  te  fet  avaler 
Ou  tons  de  jcnece  en  sa  cave 
Qui  raolt  est  ténébreuse  et  hâve. 

(Rose,  Richel.  1573,  ('  SH".) 
Au  fond  du  val  farouche  et  hâve. 

{La  Font,  perill.,  f  17  r»,  éd.  157-2. > 

BAVECQ,  S.  ni.,  crochet  : 

Un  havecq  pour  peudre  une  esquelle. 
(Compte  de  1436,  Bélbune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  liibl.  Amieus.) 

Cf.   IlAVET. 

HAVEE,  avee,  s.  f.,  poignée,  morceau  de 
quelque  chose;  «  pièce  qu'on  emporte  en 
un  coup,  »  (liuKz),  ce  qu'on  a  pris  avec  la 
main,  dont  on  s'est  emparé  : 

Del  panier  des  hanons  une  havee.  (Pièce 
(tu  xii"  s.,  ap.  lîeauvillé,  Voc.  inéd.  sur  la 
Picardie,  iv,  9.) 

.III.  havees  de  sel.  (Péages  de  Sanz  le 
roi,  Arcb.  P  1189.) 

Les  havees  de  sel.  (1337,  Arch.  .1.1  70, 
f°  121  vM 

De  checune  somme  de  fruict,  une  liavce 
tant  qu'il  (le  veyer)  peut  lever  o  les  deu.x 
mains  a  une  foiz.  (Debv.  deuz  au  D.  de 
Bref,  a  cause  des  ferm.  de  Lesnev.,  xv°  s., 
Arch.  Fiiiist.) 

Une    /mree   de   chandelles  de  cire  tant 
comme  moy  ou  mon  prevos  en  peult  en- 
liaver  a  deux  mains   des  dites   chandelles 
iqui   ont    esté    offertes   a    la   dite   messe.   1 
tl^iSi,  Aveux  du  bailliage  d'Evreux,  A rrh. 


Et  aura  celui  une  havee  de  sel  a  prendre 
a  une  seule  main.  [Cout.  de  Yernon,  xii, 
Arch.  Eure.) 

Si  tost  que  les  pastez  sont   niys 
l'"rappez  dedans  eu  destravee, 
Chascun  en  pren^me  sa  havee 
Tant  qu'il  se  brusie  le  palays. 
(Actes  des  Aposl.,  vol.  I,  f  UG'',  cd.  1,S37.) 
i.e  monde  aime  briefvelé. 
Court  sermon  et  lonjjue  disnee, 
Et  pour  ce  suis  entaient 
D'en  dire  a  deui  coups  ma  harer. 
(Pronosticat.  nom.,  Voh.   fr.    des  xv°  et  xvi»  s., 
XII,  149.) 

En  voyci  d'une  antre  cuvée, 
Il  ne  démordra  sa  liavee. 
(J.-.V.  DE  Baif,  le  Brave,  m,  I,  éd.  1573.) 

Pour  muy  de  pommes  et  poires  sera 
seulement  pris  .ilii.  d.  1.,  avec  havee,  la- 
quelle avee  est  tant  que  l'on  peut  prendre 
du  fruit  a  deux  mains.  (Avril  1373,  Trans. 
impr.,  Orl.,  Hotot,  1603.) 

Emporter  sa  havee.  (DuEz.) 

—  Par  extension  et  ironiq.  : 

Item,  mon  procureur  Fournler 
Aura,  pour  toutes  ses  corvées 
(Simple  seroit  de  respar^ner), 
ICb  ma  bourse  quatre  havees. 
Car  maintes  causes  m'a  saulvees. 
(Vir.LON,  Grant  Test.,  XC,  Jouaust,  p.  7i.J 

—  Il  se  prend  aussi  au  fig.  pour  dire, 
bonne  aubaine  :    ■ 

Avant,  Colin,  a  ceste  havee. 
Entendez  a  ceste  besoigne. 
(Farce  de  Colin,  Ane.  Th.  l'r.,  I,  2i4.) 

La  Noourisse. 
Je  te  feray  niercy  crier 
Par  tes  paroUes  controuvees. 
La  Chamueiueue. 
Va,  va,  ce  n'est  d'buy  ne  d'hier  ; 
II  est  bien  de  plus  grans  havees 
A  parolles  tant  desKorRees. 
(Drbal  de  la  Noiirr.  et  de  la  Chamher.,  Aiic.  Th. 
fr..   Il,  i2G.) 

—  Redevance  sur  les  blés  qu'on  mesu- 
rait : 

Tous  ceux  qui  lèveront  leur  dit  mestier 
et  marchandise  en  ladite  ville,  viconté  et 
ressort,  seront  tenuz  payer  havee,  c'est 
assavoir  le  filz  de  maistre  soixante  solz 
tournois,  le  tiers  venant  a  nous  etiesdeux 
pars  ausdits  maistres  et  ouvriers,  pour  aider 
a  supporter  lesdites  charges  et  maintenir 
ladite  confrairie.  (1490,  Conflrm.  des  Stat. 
de  la  confr.  des  bouch.  d'Evreux,  Ord.,  xx, 
246) 

—  Poignée  de  main  : 

Maê.I.ET'AYE. 

Aux  povres  duppes' 

FÎAM.r.EVANT. 

La  havee. 
(Poi's.  ttltrih.  à  Villon,  Dial.  de  Mallepaye  et  de 
Baillevant,  Jouaust,  p.  209.) 

Nom  propre  :  Odelina  la  Havée.  (1237, 
Cens.  Grand- Beaulieu,  p.  125,  Arch.  E.-et- 
L.) 

HAVELLON,  S.  m.? 

Laissa  (le  porc)  le  bos  et  a  plain  camp   se  iiiisl, 
Crans  .xv.  liaes  fist  son  cors  a  enclin 
Conques  arieres  .1.  havellon  ne  fist. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f''27''.) 

Cf.  Chevillon  au  SupplémiMit. 


HAVEMENT,  adv.,  alTreusciiient,  horri- 
blement : 

lin  petit  pourrissenr  harement  s'attacha 
Pans  la  jambe  a  Salel,  qui  subit  l'arracha. 

(GnEViN,  des  Venins,  i,  13,  éd.  15G8.^ 
Sa  i;neulo  ostoit  de  sang  havement  altérée. 
(A.  Jasïn,  OEup.  poél.,  t"  68  v°,  éd.  1379.) 

—  Avidement,  ardemment  : 

Tout  ainsi  les  colombelles. 
Trémoussant  un  peu  des  ailes, 
Uavemcnl  se  vont  baisaut. 

(Uo.NS..  Od.,  II,  vu,  Bibl.  elz.) 
Quand  ils  ont  (les  loups)  sur  les  monts   un  grand 
[cerf  déchiré 
Ils  le  roiijonl  soudain  havement  dévoré. 

(Jamï.v,  /;.,  XVI,  éd.  1577.) 

1.  HAVER,  V.  a.  ? 

Coutelé  et  ftace'les  aissielles.  (1411, Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss. ms.,  Bibl.  Amieus.) 

2.  iiAVER,  V.  a.,  saluer,  dire  échec  à  : 
Puisque  deseschies  me  so vient, 

.Se  tu  riens  en  ses,  il  convient 
Que  cil  soit  roi,  que  l'en  fait  hâves. 
Quant  tuit  si  homme  sunt  esclaves. 
Si  qu'il  se  voit  seus  en  la  place, 
Ne  n'i  voit  chose  qui  li  plai  e  ; 
Ains  s'enfuit  par  ses  anemis 
Qui  l'ont  en  tel  povreté  mis  : 
L'en  ne  puet  autrement  haver. 
Ce  sevent  tuit  large  et  aver. 

(Rose,  6704,  Méci.  i 
D'estre  mat  n'avoient  il  garde. 
Puisque  sans  roi  se  combatoieut. 
Eschec  et  mat  rien  ne  doucoient, 
Ne  cil  haver  ne  le  pooit 
Qui  contre  eus  as  eschies  jooit, 
Fust  a  pié,  fust  sus  les  arçons  ; 
Car  l'en  ne  hâve  pas  g.irçons. 
Fox,  chevaliers,  flerges  ne  ros. 

(;/'.,  CGlti.) 

Le  Ducbat  remarque  que  Rabelais, 
livre  5,ch.  23,  où  il  représente  lamanièr(î 
de  jouer  aux  échecs,  s'est  servi  des  termes 
de  bonjour  et  de  Dieu  vous  garde,  aux  en- 
droits où  le  Romande  la  Rose  veut  qu'on 
dise  hâve. 

3.  iiAVER, /iaweir,  v.  a.,  saper  dans  une 
houillère  avec  un  [lic  : 

Que  nuls  qui  soit  dédit  mestiers  ne  doit 
prendre  ovrage  ne  ovreir  devant  altruy 
heraine  por  potier  ne  haveir  aultruy  he- 
raine,  sauf  l'hirelier  qui  puet  faire  de  son 
hirctaige  son  proht  de  luy  mesmea  et 
ovreir  son  hiretaige  tant  seulement.  (J.  DE 
Stavelot,  Chron.,  p.  232,  Borgnet.) 

HAVET,  s.  m.,  croc,  crochet  : 
Creagras,  havet.  (GarL-,  ms.  Brug.  546, 
Scheler,  Lex.,  p.  66.) 

Si  dit  l'an  quo  ce  font  deables 
A  leur  cros  et  a  leur  cbaahles, 
A  leur  ongles,  a  leur  havet  ; 
Mes  tcx  diz  ne  vaut  .ii.  navez. 
(Rose,  Ilichel.  1573,  f"  150'>;  Méon,  v.  18105.) 

A  leur  ongles,  a  leur  hâves. 

(lli.,  ms.  Corsini,  f"  119=.) 

Or  i  faut  il  chaudière  et  sic, 

Havet,  Irefeu, 
Le  soufflet  a  souffler  le-  feu. 
(hr  Ditté  des  choses  qui  fnillent  en  ménage,  ap. 
Juh.,  Nom.  Rec,  11,  1G8.) 
A  grans  hâves  de  fer. 

(B.  *■  Seb.,  IV,  .-ifiO,  Bocca.i 


HAV 


HAV 


HAV 


Lors  mistrenl  ils  les  aoeus  en  chescune 
costiere  «Jel  rational,  en  laquelle  pendirent 
deus  cheinesd'or.lesqueus  ils  enfermèrent 
as  havets  que  apparurent  eu  les  anales  del 
superhunieral.  {Bible,  Exode,  ch.  39,  vers. 
16,  Uichel.  1.) 

Creapras,  havet.  (G/.  J.-j.^Richel.  1. 7692.) 

Un  haret  et  une  paelle  de  fer.  (1373, 
Reg.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch. 
.MM  29,  f»  100  ro.) 

Dng  (rrilh.  "nf!  han-l  tnut  entier, 
El  nnc  praude  leclie  frite. 
(;«rf«/.  dfs  Hi-nx  âi-l'amatt  trespassé  de  dueil, 

Romr.,  p.  ISi.) 

Ponr  enseigne  y  mis  nng  haiel. 
CViiLos,  Grani  Tal..  lswti,  Jonausl,  p.  71.) 

\  picques,  a  havels,  a  hacques.( Traftis. 
de  Fronce,  p.  100,  Chron.  belg.) 
Pelles,  harrs.  lonces  et  grans  cros  c'on  forga. 
(Gale  di-tHes  de  Bourçi.,  7175,    Chron.  bclg  ) 

Je  fais  hovetz  pour  cueiller  meares. 
(Christ,  de  ISoro..  Yarlel  à  louer  à  tout  faire, 
Poés.  fr.  des  xv*  et  xvi*  s.,  I,  71.) 

Les  fiensdarmes  approchèrent  etcomba- 
lirenl  main  a  main  cruellement,  et  pour 
mieux  advenir  l'un  a  l'aultre  uvoient  grans 
crocz  et  havetz  de  fer  tenans  a  chaynes, 
qu'ils  gictoient  d'une  nef  en  l'autre,  et  les 
altachoienl  ensemble  pour  eulx  niieulx 
deffaire  et  desconfire.  (J.  BonCHET,  Noble 
Dame,  f»  143  v»,  éd.  1336.) 

Et  jusqu'au  xviii*  s.  : 

Havet  pour  rompre  le  bois  sec  dans  les 
fort'ts.  (1619,  Raismes,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  testatrice  lègue  quattre  havels  d'ar- 
pent. (1704,  Valenciennes,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Pince  pour  saisir  les  viandes  ? 

Une  cuillier  percée,  une  cuillier  plaine, 
ungAopel  et  une  salière  ausdictes  armes. 
(1380,  Inv.  de  Ch.  V,  1836,  Labarte.) 

Havet  s'est  conservé  dans  le  patois 
wallon,  avec  le  sens  de  crochet,  t.  de  ton- 
deur de  draps  ;  croc,  instrument  de  fer  ou 
de  bois  pour  accrocher. 

Le  patois  manceau  et  le  patois  normand 
ont  aussi  le  substantif  havet,  crochet, 
crémaillère.  Le  norm.  a  de  plus  le  verbe 
haver,  tirer  avec  effort,  généralement  de 
bas  en  haut.  Pays  de  Bray,  havet,  haviau, 
javelle  faite  en  râtelant.  Bessin,  havé, 
crochet  qui  sert  à  enlever  les  herbes 
aquatiques  des  rivières.  Rouchi,  havé. 

Le  français  moderne  a  gardé  havet  avec 
quelques  acceptions  techniques. 

Nom  propre,  Havet. 

HWETEL,  s.  m.,  dimin.  de  havet,  cro- 
chet : 

Pour  .IX.  paires  de  pentures  jointes  es- 
lolTees  de  .vil.  haveliaus  et  de  .vu.  cram- 

BODchiaus  pour  fermer  les  fenestres.  (1427, 
ouai,   ap.    La   Fons,    Gloss.    ms.,   Bibl. 
Amiens.) 

HWETTE,  hauvelte,  s.  f.,  petite  pioche, 
dimin.  de  havet: 

Il  doit  avoir  une  havelle  ou  une  pelle,  et 
doit  couper  du  bois.  {Modus,  S"  40  r', 
Blazc.) 


Ilaueeilet,  bacincs,  bracelcs,  ne  wambiîons.  i 

(Chron.  des  ducs  de  Bourg.,  9772,  Chron.  belg.)        | 

Noms  propres,  Havette,  Hauvelte. 

HAVEURE,  s.  f.,  fente,  ouverture  : 

La  fenestre  fu  amont  traite  ; 
Elle  coroil  en  haieure. 

(Couvain,  2128,  Hippeau.) 

Lors  li  met  la  main  sor  le  con  ; 
Et  qn'est  ceci,  araio  bêle? 
Sire,  c'est  une  fontaaelo 
Qui  siet  ci  en  mi  mon  praîel  ; 
Si  i  fet  moût  bon  et  moût  bel 
Qu'ele  est  assise  en  .i.  rocoi. 
Puis  taste  avant  del  plus  lonc  doi, 
Si  trneve  une  autre  haveun: 
(De  la  Damoisele  qui  ne  pooit  oir  parler  de  foutre, 
MoDtïiglon  et  Uaynaud,  Fabl.,  III,  SI.) 

1.  HAviR,  verbe. 

—  Act.,  brûler,  dessécher  ;  n'a  été  ren- 
contré à  ce  mode  que  dans  des  textes  du 
XVII»  s.  : 

Le  fen  ne  sera  pas  trop  proche. 
D'autant  qu'il  le  hamoil 
Plustost  qu'il  ne  le  cuiroit. 
(16-27,  l'Alloijau,  Var.  hist.  et  litt.,  I,  369.) 

Le  feu  trop  aspre  havit  le  pain  au  four. 
(DoEZ,  Dict.  fr.-all.-lat.,  Amsterdam  1664.^ 

Le  soleil  luy  a  havi  les  mains  et  le  vi- 
sage. (iD.,  ib.) 

Havir,  faire  cuire  les  viandes  avec  un 
trop  grand  feu  qu'on  leur  donne  d'abord, 
qui  en  brusle  le  dehors  avant  qu'il  ait  pé- 
nétré le  dedans  pour  les  bien  cuire.  (Fn- 
RETiERE,  Dict.  universel,  éd.  1690.) 

—  Réfl.,  se  consumer,  se  flétrir  : 

Il  serait  a  craindre  que  la  plante  par 
l'eau  se  pourrista  force  d'humeur,  ou  bien 
se  havist  n'estans  les  racines  eschauffees. 
(La  Boetie,  le  Mesnag.  de  Xenoph.,  Feu- 
gère.) 

—  Havi,  part,  passé,  bnllé,  desséché  : 
Quand  le  pain  est  petit,  il  se  brusle  par 

la  crouste,  et  demeure  mal  cuit  au  dedans 
par  l'obstacle  de  la  crouste  havie.  (G.  Bou- 
CHKT,  Secees,  xxxiv, Rouen  1633.) 

11  n'y  a  point  de  meilleur  moyen  pour 
mettre  les  mauvaises  herbes  tout  dessus 
a  fleur  de  terre,  ny  pour  les  faire  havies 
par  les  chaleurs,  et  la  terre  cuite  par  le  so- 
leil, que  de  la  virer  avecques  les  bœufs  au 
fin  milieu  du  jour  et  de  l'esté.  (LaBoetie, 
le  Mesnag.  de  Xenoph.,  Feugère.) 

Ains  tout  havi  deviendroit  il  (le  mûrier) 
par  la  chaleur  du  soleil.  (0.  de  Serr.,  Th. 
d'agr.,  V,  2,  éd.  1604.J 

Estre  havi  ou  brusle  du  soleil.  (DaEz, 
Dict.  fr.-all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

On  a  dit  autrefois,  ftaBî  de  froid,  pour 
dire  saisi,  remarque  Furetière. 

Ce  mot  est  enregistré  par  l'Académie 
comme  t.  de  cuisine  peu  usité. 

2.  HAViH,  V.  a.,  désirer  avidement  : 

Meairo  Robert  do  Retunc, 
L'ainsné  des  enfaoz  Gui  le  conte. 
Oui,  jasoit  ce  qu'il  se  forconle 
Par  guerre  folemcnl  havie. 
Engendra  huit  fliz  en  sa  vie. 

(Ociaut,  lioy.  liga.,  13791,  \V.  D.) 
Et  pour  Dion,  biaa  seignour,  ne  soit  nus  convoitir. 
De  havir  le  gaaing  no  du  prendre  ententis. 

(Veus  dou  paon,  llichel.  lo-il,  P  90  v".) 


■  —  Dévorer  avidement  : 

Le  paon...  est  de  grand  entretien  et 
nourriture,  goulu  et  havissant  sa  pasture. 
(LiEBAULT,  Mais,  rust.,  1.  I,  c.  xix,  éd. 
1597.) 

3.  HAVIR,  V.  a.  f 

Pour.o  livres  de  fil  a  coudre  et  a  havir, 
7  s.  la  douzaine.  (1316,  Compt.  de  Geoff.  de 
Fleuri,  ap.  Doufit  d'Arc(i,  Compt.  de  l'Ar- 
gent., p.  30.) 

HAvissEMENT,  S.  m.,  actiou  de  briller, 
de  dessécher  : 

Havissement.  Subustio,  crematio,  torre- 
faclio.  {Trium  ling.  dict.,  éd.  1604.) 

—  Prononciation  sèche  et  rude  ? 

De  peur  que  le  havissement  des  deux 
lettres  proférées  l'une  après  l'autre  rende 
la  voix  rude  donnant  peine  a  la  bouche 
pour  decoupper  le  mol  en  deux  respira- 
tions. (Ab.  .Matthieu,  Dev.  de  la  lang.fr., 
p.  24,  éd.  1559.) 

HAYON,  S.  m.,  sorte  de  mesure  : 
Troys  havons,   quareignon   et  demy  de 
blé,  troys  havons  et  demy  quareignon  d'a- 
voine. (1344,  Arsh.  JJ  75,  pièce  328.) 
Cf.  Uavot  1. 

UAVONGNiE,  S.  f.,  poiguée,  autant  que 
la  main  peut  contenir: 

Li  caretee  de  sel,  une  havongnie  a  dois 
clos  de  sel,  etc.  {Coutum.  de  Cambr.  mss-, 
ap.  Duc,  Haoala.) 

HAvoNNiERE,  S.  f.,  marchande  de 
grains  en  havon  : 

Juliane,  la  havonniere.  (Livre  de  la  Taille 
de  Paris  e<i  1313,  Coquebert.) 

1.  H.woT,  s.  m.,  mesure  de  grain  équi- 
valant à  17  litres  53  centilitres  : 

Wit  ruziercs  et  un  havot  d'avaisne  lis- 
lois.  (Mai  1258,  Flines,  God.  B,  f  143  v», 
Arch.  Nord.) 

Quinze  havos  de  vert  blé.  (1267,  Cess.  de 
rentes,  Tailliar,  Rec.  d'act.  des  xu"  et  xiii*  s. 
en  lang.  wall.,  p.  290.) 

Ouartose  muis  et  sis  havos  d'avoine. 
(1312,  Arch.JJ  48,  t°  78  r».) 

Huit  havos  d'avoine.  (1320,  Arch.  JJ  60, 
f  (iO  v.) 

.11.  havos  de  bled.  (1399,  Reg.  aux  compt., 
Arch.  mun.  Lille.) 

Un  fief  lige  contenant  .VU.  havos  de  blé. 
(Dcnombr.  des  baill.  d'Am.,  Arch.  P  137, 
1»  56  V».) 

Et  encore  au  xvii*  s.  : 

300  razieres,  ung  havot  et  demy  quareaii 
de  tourment.  (1020,  Rapp.  de  la  seigneurie 
de  Lambersart,  Bull,  de  la  Comm.  hist.  du 
Nord,  t.  Il,  p.  247.) 

Béthune,  havot,  le  quart  d'une  mesure 
de  terre. 

2.  iiAvoT,  s.  m.,  sac,  pillage  : 

SouTOnt  avieat  k'il  voit  et  ot 
A  son  avoir  crier  :  Uavot. 
(ItECLUs or, MoLiESS,  Miserere, si.  "ilO,  Vaullamal  j 

El,  tout  si  corn  i;ou  fust  havos, 
Prendoit  et  reuboil  le  pais. 

(MousK.,  Chron.,  2Si30,  IteilT.) 


IIAV 

Lora  Tint  al  Dem  a  sod  estore... 
Et  ùil  crier  havol  ai  oes  ! 

(lo..  «*.,  ilOiS.) 

Li  aoiiraul  et  li  autre  chevalier  avoient 
coreu  eiosi  com  uu  havot  u  toutes  les 
choses  qui  esloieut  es  tentes  Noradin. 
(GoiLLAUME  DE  Tyb,  SVIll,  17,  P.  Paris.) 
Impr.,  havoc. 

Aiasi  vesqui  (l'évèque)  quatre  jourz  en 
teil  douleur,  et  mourut,  et  lu  eufouiz  comme 
evesques  eu  la  mère  église,  et  sa  mesnie 
tireut  havol  de  quanqu'il  avoit.  (Mekesih. 
DE  Reims,  193,  Wailly.) 

Quaud  je  dirai  havol,  prenez 
Lumiuaire  et  quaoque  il  y  a, 
Ft  jacopius  u'espargaez  pas. 
{Triumplie  des  Carm-,  p.  o02,  Leroy  et  Dia,iux.) 

—  .4  havot,  en  abondance  : 

Or  TOUS  vaeil  commencier  un  conte 
De  coToitise  qui  sormonte 
Trestout  le  uioat  a  un  seul  luot  ; 
Ele  est  par  tout  si  a  havol 
Qu'etd  a  tout  le  mont  awuglé, 
Taut  par  est  de  graut  poesté. 
(De  l'IJnicorne  el  du  serpent,  a.ç.  lab.,  Saiiv.  Rec, 

II,  113.; 

3.  HAVOT,  S.  m.,  jeu  d'enfants,  p.-è. 
crochet  1 

Puis  jaiens  a  an  anitre  jeu 
Uu'on  dist  a  la  keaveleuleu  ; 
Et  aussi  au  trottot  merlot. 
Et  aux  pierettes,  au  havol. 

iFRoiSS.,  Pocs.,  I,  93,   -21)3,  Scheler.) 

i   Cf.  Havet. 

j   HAvoTEE,  S.  f.,  mesure  de  terre  qu'un 

M^ot  peut  ensemencer  : 

I    Six  havoUes  seans  au  lieu  que   on  dist 

'lu  fossé  de  la  cauchie.   (1369,  Cart.  d'Àr- 

ras,  Uichel.  1.  17737,  f»  133  v».) 

I  tixieî  havotees  seans  devant  le  moustier 

\n.) 

}i\ie( havoteez  de  terre. (1374, !().,f''  138  v.) 
I  Le  suppliant-  achepta  une  havolee  de 
,erre  qui  estoit  entre  les  siennes.  (1468, 
|\rch.  JJ  193,  pièce  197.) 

HAVOY,  voir  Avoi. 
HAVRE,  adj.  ? 
0  eus,  a  compaingnia  bêle 
Delaiau,  li  quens  de  Castele 
Qai   no  riert  mesdisanz  ne  havres. 

(CuuRT,  Roy.  lign.,  139G9,  W.  et  D.) 
Ces  Gantois  par  malvais  asscns. 
Guidant  leur  priuche  faire  havre. 
Entrèrent  en  la  tour  de  Gavre 
Le  jour  del  oreit  venredi. 
\Chrtm.  de  iWhb.  de  Floreffe,  2903,  Mon.  pour 
I  ierv.  à  l'hiât.  de  Bel^.,  t.  VIII.) 

HAvuEDAs,  S.  m.,  coup  violent  : 

prestres  d'un  baston  leur  donoit  havredas.  . 
(B.  de  Seb.,  xvu,  3-21,  Bocca.) 
Le  povre  peuple,  hellas  ! 
A  reçu  maint  dur  havredas, 
Y  perdant  corps  et  ame. 
je.  Cbastell.,  la  Paix  de   Peronne,  vu,  127, 
I  Kerr.) 

UAVRELANT,  voir  HUVRELANT. 

HAVRON,  S.  m.,  folle  avoine  : 
Festuca"o   a   Columella   dicitur,   quam 
ura  qusedam  gallica  folle  avoine  vocant  : 
iquelle  eu  aucuns   pais   est  appelée  ha- 


II. \z 

vron.  (C.  EsT.,D«  lai.  et  grwc.  nom.arbor., 
etc.,  p.  o,  éd.  1347.) 

UAX,  voir  II.vs. 

ii.w,  interjection  servant  à  appeler  du 
secours  : 

Et  puis,  hay,  m'ouvrirez  vous  l'huys  ? 
{Farce  de  Frère  Giiilleùerl,  Ane.  Tb.  fr.,   1,  316.) 

—  "S'en  pouvoir  plus  hay,  n'en  pouvoir 
mais  : 

Frippelippes,  tes  rudes  coups 

M'ont  si  bien  galle  et  secous. 

Et  par  derrière,  et  par  devant. 

Que  je  n'en  puis  plus  hay  avant. 
(C.  FOiiTAlNE,    Complaincir   el   testam.    de  F.  A'a- 
gouyn,  a  U  suite  des  (£iiv.  de  Uarol,  vi,  191, 
éd.  1731.) 

—  Hay  qui  pourra,  advienne  que  pourra  : 
Bien,  bien,  on  y  retournera  ; 

11  y  a  encore  assez  temps. 

Sois  droit,  sois  tort,  hay  gui  pourra. 

Car  j'en  feray  de  mal  contens  ! 

(ilXisV.  du  vicl  Tcsl.,  2634,  A.  ï.) 
Qui  en  poarra  prendre  si  preiogne. 
Et  puis  après  hay  qui  pourra  ! 

a».,  3339.) 

—  Dans  le  môme  sens,  hay  au  bout  : 
Luy  rendroit  tout  son  argent  et   hay  au 

bout.  (Do  Fail,  c.  d'Eutr.,  xv,   Bibl.  elz.) 

HAYAGE,  voir  Hauge. 

HAYBOTE,  S.  m.  ? 

Si  homme  deyve  aver  housbote  e  hay- 
bote  en  altri  bois,  e  celuy  a  qy  le  bois  est 
voile  destrure  le  bois,  l'autre  poet  porter 
la  prohibicioun.  (  Year  books  of  Ihe  reign  of 
Edv.  the  first,  years  xxx-.\xxl,  p.  323,  Rer. 
brit.  script.) 

HAYE,  aye,  s.  f.,  mouton,  chèvre,  grue, 
instrument  dont  on  se  sert  pour  enfoncer 
des  pieux  dans  un  endroit  marécageux  : 

A  Guillaume  Girart,  charpentier,  pour 
avoir  baillé  .xi.  ayes,  chacune  haye  de 
deuxgros  doys  de  grosseur  pour  employer 
es  poas  de  la  ville.  (1437,  Compt.  de  -Ye- 
vers,  ce  33,  f"  10  v",  Arch.  mun.  Nevers.) 

UAYENXEUV,  Voir  Haineus. 

HAYER,  voir  Haiër. 

HAYiM,  voir  Al.N  1. 

U.\Y.MEE,  voir  llEMKE. 

HAYNE,  s.  t.,  panier  à  mettre  do  la  vo- 
laille : 

Lesquelz  homme  et  femme  menoient  un 
chevdl  devant  eux,  lequel  cheval  porloit 
haynes  et  poulaille.  (1413,  Arch.  JJ  168, 
pièce  369.) 

HAYRER,  voir  AREH. 
UAYTÉ,  voir  IlAITIli. 

■    HAz,  voir  IIas. 

UAZARDÉ,  voir  Hasardé. 

BAZARDER,  VOir  HASARDER. 
HAZARDEURjVOir  Hasardeor. 

HAZART,  voir  HasarV. 

UAZELX.E,  S.  f.  ? 


HEA 


445 


.VIII.  c.  de  hazelles  a  .vi.  d.  le  cent. 
(1499,  S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amieus.) 

nvzETER,  voir  Haseteu. 

UAZETEUR,  voir  lUSETEUR. 

HAzoï,  voir  Hasoi. 

1.  HÉ,  hel,  s.  m.,  haine  : 

Le  conte  moût  en  hé  coilloit. 

(Hou,  3«  p.,  10544,  Tar.,  .Andresen.) 
Vous  m'avies  en  hé  coilli. 

(Bex.,  Troie,  Itichel.  375,  f«  86''.) 
Kar  por  ce  qu'il  crt  convertiz 
Fu  des  N'orrcis  en  hé  coilliz. 

(lo.,  D.  de  Vorm.,  u,  28928,  MicheL) 
Kalles  li  rois  m'a  mull  quelli  eu  hes. 

iKaimb.,  Ogier,  4902,  Barrois.) 
L'orne  da  mont  q'ot  plus  quelli  en  hé. 

(lo.,  th.,  5727.) 
Moult  m'ont  en  hé  coilli  li  dieu. 
Ne  puis  en  terre  converser. 

(Eneas,  ms.  Moutp.  H  251,  f»  149''.; 
Charles  l'emperere  l'avoit  cueilli  en  hé. 

(Quai,  fils  Aym.,  p.  3,  Tarbé.) 
Car  li  fel  deputaire  l'ont  moult  coilli  an  hé. 
(Parise,  300,  A.  P.) 
Dont  Toz  l'avez  si  fort  coilli  en  hé. 

(Gaydon,  10224.  A.  P.) 
Bien  semblent  geut  de  mal  fere  apeussé. 
Cils  de  Corins  m'ont  moult  cueilli  en  hé. 
Et  de  Barbastre  bien  le  sai  de  verte. 

(Aim.  de  Narb.,  Richel.  24369,  f  aS"*.) 

Si  la  cueillirent  en  hé.  (Artur,  ms.  Gre- 
noble 378,  f"  93''.) 

Leur  lieus  ont  pris  enhel,  ieslre  voellent  campieslre. 
(GiLLo.N  LE  McisiT,  Poés.,  Il,  146,21,  Kerv.) 

2.  UÉ,  voir  E. 
HEAGE,  voir  Haiage. 

HEALMET,  VOlr  IlEAUMET. 
UEANSE,  S.  f.  ? 

.II.  cbarretes  ferreez,  une  fustive,  un 
tumbereau  et  .viil.  heanses  priseez  .l. 
1.  tourn.  (1390.  Arcb.  MM  31,  f»  122  r'>.) 

HEAS,  s.  m.,  verge  : 

Le  suppliant  print  ung  heas  de  hayes 
d'environ  la  grosseur  d'une  verge  d'aguil- 
lon.  (1459,  Arch.  JJ  188,  pièce  144.) 

HE.\u,  s.  m.  ? 

Pour  trois  charretées  de  fumier  qu'il  a 
mise  devant  la  paule  pour  ce  que  la  dite 
paule  ne  povoit  tenir  son  heau.  (1419, 
Compte  de  P.  de  la  Coudre,  Arch.  C.-d'Or, 
B  2332.) 

HEAUME,  heaulme,  s.  m.,  barre  du 
gouvernail  : 

Pare  les  couels,  parc  les  escoutes,  pare 
les  bolines,  amure  bâbord  ;  le  heaulme 
sous  le  vent.  (Hab.,  IV,  98,  éd.  1711.) 

—  Sorte  de  monnaie  : 

Se  chascun  d'eulz  vouloit  paier  une 
somme  d'argent,  appelle  au  pais(Tournai- 
sis)  heaume,  ilz  auroient  du  vin  assez. 
(1387,  Arch.  JJ  132,  pièce  ISl.) 

Centre  de  la  Fr.,  heaume,  gourme  des 
enfants. 


\*6 


IIK.\ 


HEB 


HEC 


iiK.vrMBn,  heaulmer  ,  v.  a.,  couvrir 
d'an  heaume  : 

Galeo,  aaleas,  nvi,  are,  lieaumer.  (Ca- 
Ihol.,  Richel.  1.  17781.) 

Galeo,  as,  heaumer.  (IWi,  J.  Lagadedc, 
Cathol.,  éd.  AulTi-ol  de  Quoetqueuerau, 
Bibl.  Quimper.) 

—  Heaume,  part,  passé,  couvert  d'un 
beauine  : 

Uais  sa  teste  estoit  heaumee. 
(Cbr.  de  PistN,  /.il',  du  chem.  de  long  eslude, 

2366,  Pâschel.) 

Bufliié  de  quelque  ung  dist  seulement  : 
pleufl  ans  dieux  que  les  homnes  sceus- 
sent  quaudt  il  fault  estre  heaulmé  et  quaudt 
non.  (FosSETIKa,  Cron.  Marg.,  tns.  Brux. 
105H,  VI,  VI,  12.) 

—  Qui  ressemble  à  un  heaume  : 
Coeurs  (nom  d'une    espèce   de   cerises) 

sont  asses  presses,  poinctues  et  fendues, 
ainsi  dictes  a  cause  de  Isur  flgure  ressem- 
blant, et  en  leur  chair  et  en  leur  noiau, 
aucunement  le  cueur  d'une  créature  hu- 
maine, par  aucuns,  sans  jirande  raison, 
appelées  aussi  cerises  heaumees.  (Ol.  de 
Serres,  Th.  d'agr.,  vi,26,  éd.  180S.) 

—  Terme  de  cuisine  ; 

Œufs  heaumes.  Cassez  le  bout  et  vuidiez 
l'aubun,  et  le  moyeu  estant  en  la  co- 
quille, mettez  et  asseez  icelle  coquille  sur 
une  tuille,  le  trou  de  la  coquille  dessoubs. 
{SIénagier,  II,  208,  Itibliopb.  fr.) 

HEAUMERiE,  heaulmerie,  Itiaum.,  s.  {., 
art  de  fabriquer  les  heaumes  : 

Ileniniers  et  ouvriers  du  mestier  de 
heaumerie.  (1412,  Ord-,  x,  p.  44.) 

—  Endroit  où  on  fait  les  heaumes,  où 
on  les  vend  : 

Une  meson  assise  a  Paris  en  la  hiau- 
merie.  (1291,  Cart.  de  Pantoise,  Uichel.  I. 
M57,  ('  113  T».) 

La  maison  Guerry  le  heaumier  en  la 
litaumerie.  (1333,  Arch.  S  82,  n»  14.) 

Fut  ledit  prevost...  Irayné  sur  une  claye 
juFqiie?  a  la  Heaumerit  ou  environ.  {Jour- 
nal d'un  Bourgeois  de  Paris,  p.  32,  Tuetey.) 

M*  René  de  Champdaiiiours,  armeurier 
du  roy,  deniournnt  en  la  rue  de  la  Heaul- 
merie audit  Paris.  {Pièce  de  igo2,Revue  des 
Soc.  sav.,   1874,  p.  104.) 

On  lit  dans  Savary  des  Bruslons  : 
Heaumerie,  art  de  fabriquer  des  baumes; 
ce  qui  s'entend  de  toutes  les  autres  pièces 
de  1  armure,  tant  des  cavaliers,  et  de  leurs 
chevaux,  que  de  l'infanterie.  Se  dit  aussi 
du  lieu  où  les  heaumes  et  autres  harnois 
et  habillements  de  gens  de  guerre  se  font. 
C'pst  de  Ih  qu'on  a  nommé  à  Paris  la  rue 
de  la  Heaumerie  une  petite  rue  de  traverse 
près  du  Chfttelet  où  se  tenaient  la  plupart 
des  heaumiers.  {Dict.  univ.  de  commerce, 
éd.  172.3.) 

HK\VMET,hiaumet,healmel,elmel,s.  m., 
diniin.  de  heaume  : 

SI  n'ert  elmrl  qui  ja  tcnroit 
Contre  s'espei^,  s'il  1  Gcrt. 

fW'-jt.  Gaurain,  5062,   Ilippeao.) 

Piii»  le  roTJpnl  armor 
Por  sa  terre  parilcr, 
Coterele  et  hiaumrl. 
(Or  rOutt.  au  ri/aia,  Montai|,'loD  el  R.ijriiaud, 
Fabl..  Il,  l'M.i 


En  la  manière  de  la  bave  d'ung  honme 
ou  d'ung  petit  hiaumet.  (Guiart,  Bihle. 
Ex.,  Lxxiv,  ms.  Ste-Gen.) 

Et  avoit  un  healmet  a  tout  un  blauc 
plumas.  (.Iean  Le  Fbvre,  Chron.,  II,  313, 
Soc.  de  ril.  de  Fr.) 

Nom  propre,  Haumet.- 

1.  iiE.^UMiEii,  heaulmier,  hiaumier^ 
heumier.  -  iere,  a.,  celui,  celle  qui  faisait 
on  vendait  des  heaumes,  des  casques  : 

Des  fevres,  des  marissaus,  des  greifiers 
et  des  heaumiers.  (E.  Boil.,  Liv.  des  mest., 
1°  p.,  XV,  rubr.,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Greifiers,  hiaumiers.  (Id.,  ib.,  1.) 
Et  faisoient  les  Parisiens  ouvrer  nuyt  et 
jour  les    heaumiers.  (Froiss.,  Chron.,  Ri- 
chel. 2r.44,  f»  247  r».) 

Les  heaumiers  laissent  le  marteler  ; 
Les  orfèvres  n'ont  pas  trop  a  dorer. 
(K.  Desch.,  Poés.,  Richel.  810,  f  239''.) 
Receue    l'umble    supplicacion  des   heu- 
miers.  (1412,  Ord-,  x,  44.) 

.\dTis  m'est  qne  j'oy  regretter 
La  belle  qni  fut  lieaiilmiere. 

(ViLLOs,  Ballad.,  p.  43,  Jonaiirt.) 

On  lit  dans  Savary  des  Bruslons  : 
Heaumier.  Celui  qui  fait  ou  qui  vend  des 
baumes,  des  casques,  des  bassins,  bassi- 
nets, bourguinottes,  cuirasses,  hausse-cols 
et  autres  pièces  de  l'ancienne  armure  des 
cavaliers.  {Dict.  univ.  de  commerce,  éd.  1723.) 

2.  HEAUMIER,  s.  ni.,  étui  à  heaume  : 

Quant  il  l'ot  mis  hors  da  heaumier    (le  heaume). 
(G.  de  Dole,  Vat.  Chr.   1725,  r>  77''.) 

Si  l'essna  d*ane  tonaille, 
Quant  il  l'orent  bien  esgardé 
Il  le  r'a  mis  en  son  heaumier. 

(Ib.,  r  --'.) 

3.  HEAUMIER,  S.  m.,  sorte  de  cerisier  : 
Cueurs   sont....  par  aucun,  sans  grande 

raison,  appelées  aussi  cerises  heaumees, 
et  leurs  arbres,  heaumiers.  (Ol.  de  Serres, 
Th.  d'agr.,  vi,  26,  éd.  180.'>.) 

Cf.  HEAU.AfER. 

HEAUMiERE,  hiaumerc,  -  ire,  hermiere, 
s.  f.,  étui  à  heaume  : 

De  lor  doz  traient  les  hanherz  jazerans 
Et  des  hiaumires  les  vers  elmes  luisans. 

(Les  Loh.,  ras.  Montp.,  f"  ISô».) 
Ka  CCS  hiaumeres  ont  ces  elmes  posez. 
(Alesehans,  3718,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

—  Le  heaume  lui-même  : 

Et  tôt  dernmpre  son  hermiere  delgie. 

(Rimn..  Ogier,  163,  Barrols.) 

HEBARGE,  VOir  HERBEKGE. 

HEDDOMADAirtE.  ebd.,  embd.,  -  edaire, 
adj.,  qui  se  renouvelle  chaque  semaine: 

Les  serviteurs  ebdomadaires.  {La  très- 
ample  el  vraye  expos,  de  la  reigle  M.  S. 
Ben.,  p.  486,  f  80».) 

—  S.  m., semainier  : 

Li  dui  ou  li  embdomedaires  l'assolrenl. 
(.Mars  1220,  cathéd.  de  Metz,  Arch.  Mos.) 

Vembdomadaire.  {Ib.) 

Et  sont  diz  ces  chapitres  en  plusieurs 
églises  par  les  pr(Oaz  ou  par  ceulz  qui 
sont  ebdomadaires.  (J.  Goulain,  national, 
Richel. 437,  f»  189'.) 


HEBE,  voir  Ebe  au  Supplément. 

HEBERGE,  VOir  HERBERGE. 
HEBERGAGE,  VOir  HERBERGAGE. 
HEBERGEMENT,     VOir     HeRBERGE.MENT 
HEBER6E0R,  VOir  HERBERGEOR. 
HEBERGERIE,  VOir  HERBBRGERIE. 
HEBERGERRESSE,  VOir  HERBERGEOR. 
HEBERGEUR,  VOir  HERBHRPEOR. 
RBBERGHEMENT,   VOir  HkRBERGEMENT 
HEBERJAGE,  VOir  HeRBERGAGE. 

HEBERT,  S.  m.,  sorte  de  dard  : 
Et  usoit  l'est  des  gens  a  pié  d'une  ma- 
nière de  dars  que  l'eu  appelloit  pilles,  1 1 
avoient  chascun  d'iceulxdars  ung  fersouh 
til  d'un  pié  de  long  a  quatre  brochi- 
quarrees,  et  quant  il  est  embatu  en  l'escu 
il  n'en  povoit  estre  ostez,  et  quant  il  c!- 
sagement  et  forment  lanciez  il  rompoi 
legierement  le  haubert.  De  ces  dars  non- 
n'en  portons  mais  nuls  ou  bien  peu,  niai 
en  Barbarie  ceulx  a  pié  qui  portent  les  es- 
cus  en  usent  moult  et  les  appellent  lie 
bers,  et  en  porte  chascun  en  bataille  deux 
ou  trois.  (J.  DE  Meung,  Trad.  de  l'Art  rif 
cheval,  de  Veg.,  Ars.  2H5,  1»  13  r».) 

HEBRÉ,  ebré,  ebreg,  adj.,  hébraïque,  ht- 
breu  : 

Lettres  hebrees.  {Ancienn.  des  Juifs,  Ai>. 
S082,  f"  1''.) 

Car  selon  loy  hebree  et  en  latin 
Tuit  sommes  faiz  trespassans  par  ce   inonde. 
(EnsT.  Deschamps,  Poh.,  Richel.   8i0,  P  105'.) 

—  S.  Ml.,  langue  hébraïque  : 

Et  on  ebreij  et  en  ermin. 
(Alberic,  Ale.T.,  P.  Meyer,  Rec,  p.  283.) 

IIEBREGAGE,  Vûlr  HERBERGAGE. 

HEBREGEGE,  VOir  HERBERGAGE. 

HEBREGIER,   VOir  HëRBERGIER. 

1.  HEC,  hecq,s.  m.,  porte  à  clairière, 
barrière  d'un  champ  : 

Le  suppliant  estoit  a  son  huis  appoié  sui 
son  hec,  qui  fait  aussi  que  demi  clostiin' 
d'un  huis.  (1367,  Arch.  JJ  97,  pièce  427.) 

Hz  alerent  ensemble  heurter  au  hec  dr 
l'uis  de  l'ostel  dudit  Obery,  duquel  hec  il' 
rompirent  un  ais  ou  deux.  (1400,  Arch.  J I 
ISS,  pièce  292.) 

Abattez  leurs  bastillons, 
Faites  fagots,  bosquillons, 
Dressez  hecgi  et  equaillons. 

(MOUNET,  Poés.,  p.  129,  éd.  1540.) 

—  Crochet  : 

Mais  li  paien,  a  hes  de  fier. 
Aussi  com  deable  d'infier 
Le  trousent  ens. 

(MoosK.,  Chron.,  19592,  Reid.) 

Dont  veissiez  les  hes  geler 
Les  gens  Renart  et  atacier. 

(lien,  le  noue.,  an^e,  Méon.) 

Longues  perches  mises  a  des  hecz  de  fir 
pour  uettoier  les  fosses.  {Compte  de  1412, 
Béthune,  ap.  La  Fous,  Gloss.  vis.,  Bibl. 
Amiens.) 

De  avoir  clos  et  ouvert  ladicte  porlj 
avecq  les  hecqz  et  caynes  des  pons.  (^1497 


IFEC 


FTEH 


HEL 


Compt.  faits  p.  ta  ville  d'Abber.,  lUclicl. 
12016,  p.  88.) 

Gons  a  hecz  pnur  les  cresteaulx  des  mu- 
railles. (1519,  liéthune,  ap.  La  Fods,  Gtoss. 
m$.,  Bibl.  .Amiens.) 

Bessin,  hec ,  partie  inférienre  de  la 
porte  d'une  grange  ;  assemblage  de  plan- 
ches qn'on  pose  sur  le  marc  avant  de  le 
presser.  Norm.,  Orne,  heck,  porte  à  clai- 
rière. n.-Norm.,  vallée  d'Yères,  hec,  porte 
en  treillis  qui  sert  a  empêcher  les  ani- 
maux d'entrer  dans  la  maison.  Pic,  hec, 
porte  en  treillis  de  bois  qui  sert  d'avant- 
porte  aux  maisons. 

2.  HEC  Par  hic  et  par  hec,  loc,  par- 
tout : 

Sans  accolées  ne  blandimens 
On  passe  par  hic  on  par  hgc. 
(Coaoïii..,  Blason  des  Armes,   I[,  176,  Bibl.  elz.) 

HECQ,  voir  Hec  l. 

1.  HECQUE,  s.  /.,  engin  de  cbasse: 
Que  nnlz  prende  coulons  az  rois  ne  aux 

hecques.  (Ordonn.,  xiv°  s.,  Rep.  des  stat., 
.Arch.  Abhev.,  A.  Thierry,  Mon.  de  l'hist. 
lu  Tiers  Etat,  IV,  213.) 

2.  HECQLTE,  heqiie,  s.  f.,  toit  de  bois? 
Un  berseul,  .ini.  heques  pour  les  brebis. 

137S,  Arch.  .MM  30,  f»  19  r°.) 
Les    heeques   et    couvertures    des   puis, 
i  1444,  B^thune,   ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
iibl.  Amiens.) 

'  HECQUER,  V.  a.,  rendre  aigc  : 

;   Le  suppliant   s'esbatoit  avec  les  compai- 

j.'nons,  et  hecquoit  d'un  petit  coustel  qu'il 

.:voit  a  sa  dasue  un  baston.    (1418,  Arch. 

]I.I  170,  pièce  194.) 

j  Pic,  heker,  fendre  du  bois. 

HECQUET,  hequet,  s.  m.,  porte  à  clai- 
rière, toit  de  bois  au-dessus  d'une  porte  : 
j  Le  suppliant  ouvri  le  hecqvet  de  la  court 
'I  entra  en  icelle  court.  (1427,  Arch.  JJ 
|i74,  pièce  2.) 

I  Pour  le  vin  des  cherquemagneurs  de  le 
fille,  pour  avoir  donné  grasse  a  mettre 
us  et  sus  le  hecquet  qui  est  sur  l'eschevi- 
liaige  a  le  ]iorte  derrière  de  ledite  maison. 
,1437,  Douni,  ap.  La  Fons,  Gtoss.  ms., 
|libl.  Amieus.) 

I  Dont  on  a  fait  un  hecquet  a  l'huis  de  la- 
dite maison.  (1462,  Compte  de  l'hospital 
|m  femmes   gesentes,  Arch.  mun.  Douai.) 

I  —  Nom  d'une  prison  de  Bonen  : 
Icellui  Roulant  se  muça  et  tapy  derrière 

,n  pilier  ou  post  de  bols  en  un  cornet 
res  d'une  prison,  appelle  hequet.  (1387, 
rch.  .U  131,  pièce  103.) 

■  Pic,  hekel,   porte    en  treillis  de  bois, 
lessin,  hequet,  ridelle  de  charrette. 
I  Noms  propres,  Hecquet,  Hequet. 

HECOUEuii,  s.  m.,  celui  qui  taille,  qui 
mpe  dn  bois  : 

1  Hecqumr  de  bois.  (1832,  Valenciennes, 
p.  La  Fons,  Gtoss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 


Pic,  fkeu  de  bos,  mauvais 
iUe  le  bois. 

HECTiii,  voir  Haitié 


ouvrier  qui 


iiEDART,  -  ard,  s.  m.,  désigne  une 
sorte  de  cheval  vif  et  léger  : 

Vous  arez  tant  de  sagectes  et  d'arcz. 
De  pallefroys.  de  conrcyers  et  hedarn 
Qne  c'est  assez  pour  assaillir  les  Tarez. 
(D'Adios,  Chron.,  Richel.  5081,  P  66  t°.) 
Que  maintz  souldars 
Sayvans  gaydons,  enseignes,  estaodars. 
Tant  snr  coarciers,  chevaolx  legiers,  hedars, 
One  piétons,  sncciimbereut  soubz  dardz 
De  mortelle  ambre. 

(Cretix,  Chants  roi/.,  f»  .'6  y",  éd.  1527.) 
Mais  moy  monté  sar  le  gentil  hedard 
De  charité,  lay  feit  passer  sa  gloire. 
11.  BoocHET,   Triumphes  de  la  noble  Dame, 
f  11  r",  éd.  1536.) 

—  Adj.,  rapide  : 

La  nobles  soaldars. 
Serviteurs  de  .Mars, 
Sar  coarciers  hedars, 
Ardans  com'  lyepars. 
Leurs  bons  corps  monstrerenl 
(J.  Marot,  Voy.  de  Venise,  Prinse  du  Cliastean 
de  Pesquiere,  r  95  r»,  éd.  1532.) 

Grisons  fus  hedard, 
Oni  garrot  et  dard 
Passay  de  vistesse. 

(C.  Marot,  Epil.  du  cheii.  de  Vuiarl.) 

Nom  propre,  Hédart. 
HEDROis,  voir  Haidroits. 

1.  HEE,  S.  f.,  haine  : 

IC  dan  Horn  Inr  ad  ja  cumencé  la  meslee, 
E  dan  Hardré  i  fnd  k'od  lui  prcst  sa  hee 
De  ferir  sur  paeos  :  ço  est  ren  ke  lui  agrée. 

{Ifom,  4707,  Michel.) 

—  Tourment  î 

Grant  multitadine  de  genl 
I  ad  veu  diversement. 
De  toute  manière  de  hee 
llnek  estoicnt  tormenlee. 
(Marif,,  Piirg.  de  Si  Patrice,  Richel.  2;;.l07, 
f  U2=.) 

De  tute  manière  de  hee 
I  vit  gens  a  si  granl  plenlc 
Qu'il  quidont  bien  ke  nuis  vivanz 
El  ri  nnd  n'en  peast  voir  tanz. 

(Id.,  ili.,  f  116''.) 

2.  HEE,  voir  EÉ. 

3.  HEE,  voir  HiE. 

HEEus,  adj.,  qui  inspire  de  la  haine, 
affreux  : 

Chieus  ki  ee  courouche  volontiers  doit 
avoir  le  visage  heeus  et  non  pas  amiauble. 
(Remèdes  anc.,  Richel.  2039,  f»  12  r°.) 

HEP,  s.  m.,  crochet,  crampon  : 

Sonr  les  murs  de  la  vile  sont  li  hefenbala  ; 
l.i  mur  et  les  batalles  snnt  des  Grijois  vestu. 
(Roum.  d'Alix.,  {"  36",  Micheianl.) 

Un  baston,  dit  hef,  qui  est  en  manière 
de  fauchon,queles  charretiers  ont  accous- 
tumé  de  porter.  (1420,  Arch.  J.l  171,  pièce 


Cf.  Hec. 

HEGRONNEAU,  s.  m.,jeune  héron  : 
Pluviers,  francolyns,cravans,...pouacre9, 

hegronneaux,  boulques.  {h An.,  Gargantua, 

çh.  XXXVII,  éd.  1S42.) 

HEHA,  interjection  : 


lleha  /  Li  maus  d'amer  m'ocirra. 
(Chansons,  ms.  Monlp.  H  196,  f»  231  r".) 

iiEiM,  voir  Ain  2. 

HEixGRE,  voir  Hainghe. 

iiEiR,  voir  Air. 

HEIRCHIER,   voir  HERCIER. 

iiEiRER,  voir  Errer. 

HEIRTAIGE,   VOir   HERITAGE. 

HEiT,  voir  Hait. 

HEITIEMENT,   VOir   HAITIEMENT. 

HEiTiER,  voir  Haitier. 

HEL,  S.  m.,  barre  du  gouvernail,  timon: 
Gascons  de  maislrier  se  paine 
Li  gouvernai  qui  la  nef  maine 
Avant  le  hel  si  cort  senestre. 
An  sus  le  hel  por  corre  destre. 

(Brut,  11498,  Ler.  de  Lincy.) 

HELBERC,  voir  Herberc. 

HELBOEULT,  VOir  HELBOT. 

HELBOT,  helboeult,  s.  m.,  sorte  de  bois- 
son? 

Deux  tonneaux  de  helbot.  (1563,S.-Omer, 
ap.  La  Fons,  Glo.'is.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 
Ailleurs  :  helboeult. 

UELDE,  voir  Helte. 

HELE,  helle,  s.  m.,  sorte  d'animal, 
l'élan  ? 

La  voit  on  les  chiers  déporter 
Et  les  dains  venir  et  aler. 
Les  chisnes,  les  panwes  et  les  heles. 
(Sones  de  Nansatj,  ms.  Turin,  f  51'.) 
Au  pais   de  Danemarcbe  et   de    Suerie, 
envoya  quérir  deux  sortes  de  bestes  :  les 
unes  s'appeloient  helles,  et  sont  de  corsages 
de  cerfz,  grans  comme  buffles,  les  cornes 
courtes   et   grosses.   (Phil.    de  Commyn., 
Mém.,\i,  7,  Chantelauze.) 

HELEMOT,   S.  m.  ? 

Se  vous  me  volez  escouter. 
Je  vous  dirai  boa  helemot  : 
Rien  ne  vaut  se  cbascnns  ne  m'ot. 
(De  Sire  Hain  et  de  Dame Auieuse,  26,  Montaiglon, 
Fabl.,  I,  97.) 

Cf.  llALI.MOT  ? 

HELEN'GER,  V.  a.,  haler,tirer  : 

Tute  fud  queie  la  marine  ; 
Ne  lur  estât  pas  estricher, 
Ke  tendre  Iref  ne  helrngpr. 

(  Vie  de  SI  Gile,  890,  A.  T.) 

HELEQUiN,  voir  Uellequin. 

HELER,  heller,\.  n., boire  ensemble,se 
souhaiter  réciproquement  la  santé: 

Comme  le  darraiu  jour  de  décembre, 
lesdiz  de  Friucourt,  avec  plusieurs  per 
sonnes  de  la  ville  de  Cuc  sur  le  mer,  se 
feussent  assemblez  pour  jouer  et  heler, 
comme  il  est  accoustumé  de  faire  chascun 
an  icelui  jour  a  la  nuit.  (1374,  Arch.  .IJ 
106,  pièce  331.) 

Comme  ou  mois  de  février  ou  environ, 

l'exposant  et   autre  de  sa  compaignie,  par 

manière  d'esbatement  et   de   consolation, 

ainsi  que  en  la  terre   de  Saint  Amand  en 

^   Peule  et  ou  pays  d'environ  estaccnustumé 


us 


HFF, 


HEL 


HEL 


oudit  li'mp?  df  nier  vcoir  ppp  amis  ou 
voisins,  pour  avoir  par  courtoisie  de  leurs 
biens  ou  raonnove  courtoisement,  aflîn 
de  boire  ensemble,  qui  est  l'nsapc  du 
pavs,  et  lequel  usaffe  est  appelle  heller. 
(1387,  Arch.  JJ  !31,  pièce  240.) 

HELETÉ,  adj.,  ^pnisé  : 
Et  mes  membres  sont  tons  perclus, 
Tons  hfififz,  et  demy  mors. 
(A.  Chirt  ,  Rf/r.  d'un  amour.,  ÛEny.,  p.   793, 

éd.  16n.) 

HEiETTE,  S.  f.,  balran  plat  faisant  la 
navigation  de  la  basse  Somme  : 

Pour  chacun  navire,  soit  gribonnc,  he- 
letle  ou  pocuet,  .vi.  deniers.  (1488,  Stat. 
des  rharpent.  de  nav.,  ap.  A.  Thierrv,  ilon. 
du  Tiers  Etat,  IV,  319.) 

iiELiATiQUE.  adj.,  solaire  : 

La  tierce  manière  de  lever  ou  d'esconser 
l'estoile  ou  le  signe  du  ciel  est  appellee 
heliatique.  c'est  a  dire  solaire.  (Evbart, 
Probl.  d.ir.,  llicbel.  210,  f»  8  vM 

HELiATiQUEMEXT,  adv.,  par  rapport 
aa  soleil  : 

Quant  aucun  signe  ou  aucune  estoile  a 
ja  tant  esloingnié  le  souleil  c'on  le  peut 
veoir,  et  devant  non  pour  saproiichaincti^, 
on  peut  dire  que  tel  sipne  ou  telle  estoile 
se  licve  hetia[tr}quement  ou  solairement, 
c'est  a  dire  an  repart  du  soleil.  (EvB.ART, 
Probl.  d'Ar.,  Richel.  210,  f"  8  v».) 

HELIEXEMENT,  VOir  ALIESKMENT. 

1.  iiELLE,  S.  f.,  barrière  : 

Item  tous  vins  de  France  et  de  Bour- 
poipne  allans  desdits  lieux  en  Flandres 
doivent  chemin  a  Peronne  et  aux  helles 
dudit  peape.  (1293,  Carlul.  rf"  Corbie  21, 
ap.  Duc,  Hayrelium.) 

2.  HBLI.E,  S.  {.  ? 

Non  plus  en  habilz  fais  sur  le  duppe  ne 
a  prandes  helles.  (xv«  s..  Cari,  de  Flines, 
p.  918,  llautcœur.) 

3.  BELLE,  voir  Hele. 

4.  BELLE,  voir  Herle. 

BELLEBI,  -  14,  voir   HALLEBIC. 

iiELLEniT,  s.  m.,  sorte  de  jeu  : 
Icellui  Fouquaut  et  autres   avoient  joué 
nu  hellebil.  (1400,  Arch.  JJ  155,  pièce  227.) 

BELLEKIN,  voir  llELLEQUIN. 

BELLEQUiN  (i.A  Mesnie),  licllckin,  hele- 
quin,  helquin,  herlequin.herlekin,hierlel;in, 
hielekin,  halequin,  henneguin,  crenequin, 
tr.mpe  de  feux-follets,  de  génies  fantas- 
tiques, plnt6t  malfaisants  que  favorables, 
et  pintôt  nioqnenrs  qne  malfaisants,  de 
chevaliers  revenants,  d'Ames  en  peine  qui 
apparaissaient  au  milieu  des  orages  on 
dans  les  cimetières  avec  des  cris  sourds  et 
combattaient  dans  les  airs.  L'auteur  du 
Rom.  de  Fauvcl  cffre  un  lai  sur  la  mesnie 
hellequine  où  elle  est  peinte  comme  une 
famille  horrible: 

ne  la  maùnie  llrleii<n«. 
Me  membra  qnanl  l'oi  Tenir. 
fllC05  DI  Mebv.   le  Tornriment   Ailirrixl,  Iticlicl. 
i.1107,  r  il9M 


J'oi  le  maianif  HielHin, 
Mien  onsiant,  qni  vient  devant 
Et  imintc  clokele  sonnant. 
(Ao.  DE  i.A  Halle,  li  Jus  Adan,  Consseniaker, 
p.  319.) 

Mais  saves  com  seres  helé 
De  la  moifiràe  Ueleijuin, 
Car  avoec  les  di.ibics  s^ns  fin 
Seres  en  infier  tourmenté. 

(Vers  de  Job,  Ars.  3142,  f  167''.) 
A  sa  siele  et  a  ses  loraÎDS 
Ot  cinc  cent  clokelcs  an  maios 
Ki  demenoient  tel  tintin 
Con  H  moisnie  Uicrlckin. 

(Ri-n.  le  nom.,  K.3I,  Ménn.) 
Avocat  portent  granl'domape 
Pourquoi  nieteot  lor  ame  en  gage  ; 
Lor  langue  est  pleine  de  venin  : 
Par  ans  sont  perdu  ^héritage. 
Et  deffait  maint  bon  mariage. 
Et  mal  fait  pour  .[.  pot  de  vin. 
C'est  la  mesnie  llellekin  : 
II  sVolrepoilent  com  mastio. 
(C'esl  li  mariages  des;  Filles  au   diable,    ap.  Jab., 
A'oai'.  Rec.,  I,  28i.) 
Je  cnids  qne  c'estoit  Eellequin 
Et  tuit  li  antre  sa  mesnie 
Qui  le  suivent  toute  eDra,::ie. 

(Rom.  de  Faute!.) 

lie  la  mesnie  Helquin  je  te  di  commu- 
nelnient  ce  sont  dcables  qui  vont  en  guise 

de  peut  qui  vont  a  cheval  trotaut Mes 

<ionc  vint  ce  nio(n)t  Helquin.  Tu  dois  sa- 
voir, mon  enfant,  que  quint  Charles  qui 
fu  en  France  si  emprint  une  grande  ba- 
taille et  mourut.  Apres  sa  mort  l'en  vit 
pluseurs  au  champ  ou  la  bataille  avoit 
esté.  Auxi  comme  une  prant  assemblée 
de  pens  trotans  a  Charles.  Et  disoit  on  que 
c'estoit  le  quint  Charles  qui  estoit  mort  et 
qu'il  revenoit  au  champ  ou  il  avoit  esté 
mort  lui  et  sa  gent.  Et  pour  celui  Charle 
qiiin,  c'est  a  dire  le  quint  Charlez  l'en  dit 
Helquin.  Si  que  pour  celle  apparance  dit 
on  encore  quant  l'en  voit  ou  on  ot  auxi 
comme  une  assemblée  de  gens  trotans  a 
cheval  par  nuit  :  Ce  sont  la  mesnie  Helle- 
quin,  aussi  conme  qui  deist  :  Veci  la  gent 
nu  Charle  quint.  {Expos,  de  la  doct. 
ehrest.,  Itichel.  2458,  f»  40  v°.) 

Advint  une  autre  adventure  tnerveilleuse 
au  duc  Richard  sans  paour.  Vray  est  qu'il 
estoit  en  son  hostel  de  iloullineaux  sur 
Saine.  Et  une  fois  comme  il  s'estoit  allé  es- 
batre  après  souper  au  bois  :  luy  et  ses  gens 
ouyrent  une  merveilleuse  et  horrible  voix 
de  prant  multitude  de  pens  qui  estoient  en- 
semble se  leur  sembloit,  laquelle  noyse 
s'approchoit  tousjours  de  culx  se  leur  sem- 
bloit. Et  si  comme  le  duc  Richard  et  ses 
gens  ouyrent  la  noyse  approcher  d'euls  ilz 
se  reconserent  delez  unp  arbre  :  et  la  le  duc 
envoya  de  ses  gens  espier  que  c'estoit.  Et 
lors  l'unp  de  ses  escuycrs  vit  que  ceulx 
qui  faisoyçnt  telle  noise  estoyent  nrrestez 
soubz  unp  arbre  :  et  commença  a  regarder 
leur  manierede  faire  et  leur  gouvernement  : 
et  vit  que  c'estoit  un  roy  qni  avoit  avecques 
luy  prant  conipaignie  di'  Imites  gens,  et 
les  appelloit  on  la  mesqnie  Ilennequin  en 
commun  langage  :  mais  c'estoit  lamesgnie 
Charles  le  quint,  jadis  roy  de  France. 
(Croît,  de  Norm.,  de  nouveau  corrigées, 
f»  30  T".) 

Desgonte,  Rifflart  et  BrirTanU, 
Tant  plus  y  en  a  et  maint  vanlt. 
C'est  la  mesfinie  Crenequin. 
(Actes  des  Aposl.,  vol.  II,  f  38",  éd.   1S37.) 

—  On  trouve  aussi,  dans  un  sens  anal., 
un  lielleqiiin,  une  lirlleqiiine  : 


El  ly  roys  des  Taffurs,  o  lui  sy  halequin. 
(Chef,  au  cygne,  6217,  Iteiff.l  Irapr.,  halegrin. 
En  ce  dons  temps  d'esté 
Tout  droit  ou  mois  de  may. 
Qu'amours  met  par  pensé 
Maint  cnenr  en  grant  esmay 
Firent  les  herlequines 
Ce  descort  dons  et  gay. 

(Fauiel,  Uic.hel.  1J6,  f»  31'.) 

Dangier,  Envie,  Maie  Bouche, 
Sont  tout  par  tout  fauli  helequins. 
Carde  que  leur  fait  ne  te  touche. 
Car  ilz  valent  pis  que  coquins. 
(Songe   doré  de  la  Pucelle,   Poés.    fr.  des  xv*  el 
xvi°  s.,  III,  221.) 

—  Synon.  de  Satan  : 

Par  le  consel  de  Herlektn 
Eissircnt  fors  de  l'.ibeie. 

(Jfir.  de  S.  Elfii,  p.  110,  Peigné.) 

Vosges,  manie  hennequin,  troupe  de  mu- 
siciens qu'on  entend  quelquefois  dans  les 
airs,  pendant  les  fraîches  nuits  de  l'été 
et  qui  déchirent  impitoyablement  les  per- 
sonnes assez  malheureuses  pour  en  être 
aperçues.  Vervins,  arr.  de  Béthune,  arlf- 
quins,  fenx-foUets. 

\'oir  un  essai  sur  le  Wïdhendes  Heer, 
l'armée  furieuse,  publié  par  M.  Liebrecht 
à  la  suite  de  son  édition  des  Otia  imperia- 
lia  de  Gervaise  de  Tilbury.  (Hanovre,  1856, 
in-8''.) 

Cf.  Herlequiner. 

BELLER,  voir  HELER. 

HELHR,  voir  Herlir. 

HELLOinE,  hieloire,  s.  f.,étrennes,  pré- 
sents : 

20  s.lOd.pourfcieloires  données  asclersdc 

la  balle a  Jehan  le  Varlet,  parmi  demi 

pot  de  vin  que  il  eust  pour  le  nuit  des  Trois 
Rois.  (1330,  Compte  de  l'hospital  des  Wez, 
Arch.  mun.  Douai.)  , 

Défense  aux  eswards  du  venel  de  heller  1 
et  quérir  argent  par  fourme  de  helloire  ne 
autre.  {Acte  de  1439,  Reg.  8,  Arch.  mun.  I 
Arras.) 

—  Jour  où  se  distribuaient  ces  étrennes, 
jour  de  l'an  : 

28  s.  pour  les  estrines  des  maisnies  doa- 
dit  hospital,  a?  clers  et  varies  de  le  haie,  a 
plusieurs  mayeurs,  esclievins,  seigneur, 
as  sierpens  dou  roi,  as  wetes  de  l'yanwe, 
au  Noël,  a  le  hieloire  et  as  Trois  Rois,ensi 
qu'il  est  de  coustiime.  (1360,  Compl.  de 
l'hospital  des  Wez,  Arch.  mun.  Douai.) 

Cf.  Hei.er. 

HELONNIERE,  S.  f.  ? 

Le  perilg  hors  de  mort  et  de  mehainp 
de  Agnes  la  helonniere.  (1332,  «cff.  criminel 
de  St-Martin-des- Champs,  p.  20,  Willem.) 

HELPE,  interj.,  au  secours  : 

Quant  li  Champenois  virent  la  Iraison  cl 
l'emport  de  Baudouin  d'Avesnes,  si  s'acor- 
derenl  aus  trives  ;  et  s'en  repairoient  ar- 
rière quant  li  Alemant  escrierent  :  helpe, 
helpe  I  et  se  ferirenl  en  la  queue  des  Chaoï- 
penois.  (MÉN.  DE  Reims,  432,  Wailly.) 

HELOUiN,  voir  Helleqoin. 

HELT,  heuU,  lient,  heu,  hevz,  heus,  heti!r,\ 


FIEL 


HEN 


HEN 


449 


hoi,  s.  m.,  poifrnée,  pommean  do  IVpée, 
manchp  de  poignard  ou  de  contean  : 

Tenei  m'espee,  moillnr  n'en  al  nnls  hom  ! 
Entre  les  helz  ad  plus  de  mil  mangans. 

(Roi.,  620,  MUller.) 

Par  sor  le  lioz  li  est  ses  brans  cassez. 
(UtLoh.,  Richel.  1622,  f»  19S  v".) 

Vos  rend  od  cest  mien  branz  d'acer  ; 
Doszc  livres  de  0n  or  mier 
A  entre  le  heul  et  le  pnnt. 
(Bes.,  I).  de  Norm.,  11,  iliC,  Michel.) 
Et  l'cspee  li  froisse  devant  le  heii  dorez. 
(J.  Bon.,  Sot.,  cxctm,  Michel.) 
Li  brans  d'acier  croisi, 
A  .111.  doie  de  Vheus  Ironçona  et  fendi. 

(Rotim.  d'Alix.,  f  72»,  Michelant.) 
Plnisor  gisent  génies  baees. 
Les  pnins  et  les  lieh  des  espces 
Metenl  as  bonces  par  froidor. 
(Elroele  r\  Polin.,  Richel.   .■)■.!,  P  ii'.) 
Enlreci  qne  an  heul  fcri  FroberRC  en  terre. 

(Ren.  de  Monlaul).,  p.  2i2,  Michelant.) 
Darendal  lîert  en  terre  jnsqn'al  heul  a  esmal. 
(Ib.) 
Lor  espees  forbies  et  lor  hels  adonbes. 

(Les  Ckelifs,  Richel.  12S58,  P  101'.) 
Lor  espees  forbies  et  lor  heiis  adobes. 
(Chans.  d'Antioche,  VII,  v.  848,  P.  Paris.) 
Dnrandal  lîert  en.  jnsque  n  heut  i  entra. 
Onulre  fih  Aijmon,   ms.  Montp.    II  247,  f»  200=.) 

M'espee  est  fraile  joste  le  hevz  devant. 
IGir.  de  \ianc,  Bichel.  1.148,  i"  32».)  Var.,  heux. 
(^i.  Bek.,  T.  2629.) 

Derant  le  hell  l'espee  brise. 
I  (Parlon.,  Richel.  19I.t2,  P  ISe"*.) 

DeTant  le  heul  l'espee  brise. 

i/A.,  .3320,   Crapclet.) 
El  fierl  le  cheval  es  costes 
De  l'espee,  jnsqu'ens  el  heut. 

(Mess.  Gauvain,  5504,  Ilippean.) 
Et  loa  pon  el  Ion  heu  d'or  (in. 
Do  Chevalier  a  l'espee,   534,  Méon,   Nom.  Rec., 
I,  14.r) 

j  Sont  siinplantes  les  alemellei?  et  li  branc 
t  li  fteîtjupqii'ens  ez  poins.  (S.  Graal,  Ri- 
Ihel.  24.W,  f"  243  v».) 

!  Quiconques  veut  cstre  fesieres  dfi  viroles, 
e  heus  pt  de  pouniiaus,  et  garnisieres  a 
ppec?  et  n  coritiaiis  de  laiton'fit  d'archal, 
jiietct  vjpz,  n  Paris,  ostre  le  puet  franche- 
|icnt,  portant  qu'il  oevre  as  us  ot  as  cou- 
iimes  de  Paris.  (E.  BoiL.,  Lin.  des  mest., 
p.,  LXvi,  I,  Lpspinasse  et  Bonnardot.) 

jNns  pranisoros  ne  puet  ne  hp  doit  nietre 
\mt  a  coutel,  se  li  heus  n'est  touz  d'une 
lece,  et  si  11  heus  est  de  .ii.  pièces,  il  doit 
|lre  saudps  bien  et  loiaument,  c'est  a  sa- 
')ir  de  saudure  d'argent  et  de  saudurc  de 
)n  métal.  Et  se  il  lefet  autrement,  l'oevre 
"st  pas  bone  ne  loiaus,  ains  doit  estre 
lassec  et  pprdiip.  (1d.,  ffc.,  10.) 

Des  garnifseurs  d'pspees,  faiseurs  de  vi- 
les, de  heus  et  poninieaulx.  {Cliambredes 
iitpt.  de  Par.,  f»  218  r',  ap.  Duc.,  Heuça.) 

Ce  pnel  on  en  mains  lins  prover 
Par  les  heus  dont  li  ctois  est  faite. 
i)F.  Baisiecx,  h  Dis  del'Espee,  94,  Schcler. 
Trouv.  belg.,  p.  178.) 

Si  li  rent  maintenant 
»pee  par  le  heuU  qni  relnist  et  resplent. 

(Doon  de  Maience,  3195,  A.  P.) 

TELTE,  heute,  helde,  heude,  hiite,  s.  f., 
?nér  d'une  épée  : 


Drcit  a  l'entrer  pent  uns  glaives, 
L'amnr  aval,  le  helle  amunt. 

(.<-.  Rrandan,  1708,  Michel.) 

L'espee  a  traite  nue  qni  ot  le  helde  saigne. 

(Les  Chelifs,  Iticbel.  12558,  f»  70''.) 

Capulos,  heutes.  (Gloss.  de  Garl.,  ms. 
BrugesS46,Scheler,j:,ex.,p.45.)Var.,  Mîtes. 

Hiltes  el  pomelx  d'espiez.  (Stat.  de 
Henri  IV.d' Englel.,  an  v,  impr.  goth.,Bibl. 
Louvre.) 

—  Dans  un  sens  pins  étendu  : 
Pour  ressoder,  redorer  et  mettre  a  point 
la  ftcade  de  la  croix  d'or  qui  estoit  rompue. 
(1409-10,  Compt.  de  la  fabrique  deS. Pierre, 
Arch.  Aube  G  1559,  C»  U8  r°.) 

Au  serrurier  pour  avoir  fait  .xil.  arron- 
delles  et  .xii.  heudes  de  fer  mises  et  em- 
ploiees  es  quatre  voulans  des  deux  pons 
leveiz  de  la  porte  Saint  Nicolas,  cbacune 
pièce  desd.  barrondelles  et  heudes  .x. 
den.  t.  (1459,  Compt.  de  Nevcis,  CC  bS, 
t°  14  r°,  Arcb.  mun.  Nevers.) 

HEMBOURG,  VOlr  HaMBOUHG. 

HEMEE,  haymee,  hamee,  esmee,  s.  f., 
attaque,  bataille,  mêlée  : 

Alexandre,  qni  tant  fisl  do  hamee. 
(ViiLON,  Bail,  de  la  Fortune,  Jonansl,  p.  133.) 

Certes  on  veit  bien  maie  bonce, 

Tantost  congnnt  on  son  armée 

Cuidans  les  dames  en  leur  couce 

Prendre,  et  entrer  porte  fermée, 

Mais  pau  doubla  on  sa  hemee 

Jassoit  qu'il  n'y  eusl  an  cbaslel 

N'artillerie  envenimée 

Ne  aullre  habillement  mortel. 
(Lefrakc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  PS"'.) 

Il  estoit  présent  a  l'armée. 

Et  a  venir  faire  les  aprouches. 

On  en  la  première  esmee 

Y  eiil  de  vaillans  escarniouches. 
(Martial  de  Paris,  Yig.  de  Charl.  Vil,  K  m  r", 
éd.  1493.) 

Anjourd'huy  est  nostre  journée, 
Alons  m'en  faire  une  haymee 
Et  rompre  lieuï  dru  et  menu. 
(Greban,  Hysl.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,  f°  234^) 

Armes  sommes  et  adonbes, 
Aussy  fiers  que  coulons  lubes 
Pour  faire  une  grosse  hemee. 

(ID.,  il>.,  7605,  C.  Paris.) 
Ça,  seigneurs,  a  la  départie, 
r.hascnn  de  vous  se  mectc  en  point. 
Car  certes  je  ne  double  point 
Qne  nous  n'ayons  grosso  hemee. 
(Actes  des  Apasl.,  vol.  I,  P  49=,  éd.  1537.) 

HEMi,  voir  Al.MI. 

HEMILLE,  S.  f.  î 

Pour  la  ferremente  du  molin  de  Bercoil- 
lins,  c'est  a  savoir  .n.  hemilles,  .mi.  vires, 
.iili.  torillons.  (1.310.  Compt.  du  dom.  de 
Mahaut  d'Artois,  Hiiliel.  8551.) 

HEMPNAP,  voir  IlANAP. 

HEMYE,  S.  t.,  grosse  corde,  ou  plusieurs 
cordes  tortillées  ensemble  : 

Lequel  varlet  print  la  bardiere  onhemye 
faite  de  grosse  corde,  propre  a  mettre  un 
verriu  ou  grosse  cheville  de  bois,  qui  est 
mise  parmi  la  viz  du  pressoir.  (1441, Arcb. 
.1.1  176,  pièce  78.) 

HEN,  voir  IlAN. 

iiENAP,  voir  Hanap. 


IIENAPELIER,  VOIT   IIANAPELIF.R. 

iiENAPEKiE,  voir  Hanaperie. 

HENAPIER,  voir  HANAPIEH. 

HENAPiN,  voir  Hanapin. 

iiENAPT,  voir  Hanap. 

HENAT,  voir  Hanap. 

HENEL,  s.  m.,  pieu  : 

Jehan  Pains  faisoit  amener  aCorbie  bos 
a  voiture  qui  devoit  fouee;  par  raison  de 
le  voiture  le  gent  de  l'église  prisent  un 
lienel  en  le  carete  ;  .lehan  Pains  devant  dis 
s'en  dolu  a  le  gent  le  roy,  et  disoit  queli 
kenyans  estoit  siens.  (Cari,  noir  de  Corbie, 
Ricbel.  1.  17760,  f°  59».) 

iiENEP,  voir  Hanap. 

HENEPEL,  voir  HaNAPEL. 
HENEPIER,  voir  HANAPIEB. 

HENER,  voir  Haner. 

HENGANCHE,  VOir  ENGEANCE. 
HENGHIER,  VOir  HlNGUER. 
HENGUER,  voir  HlNGUER. 

iiENiiER,  V.  n.,  hennir  : 

Li  chevaus  se  desroic,  si  prent  a  heniier. 

(Jeh.  de  Lanson.  Richel.  2495,  f»  16  v".) 

HENius,  voir  Enoios. 
HENNAP,  voir  Hanap. 
iiENNAYT,  voir  Hanap. 
HENNÉ,  voir  Ainsné. 

HENNERENNE,  VOir  HANEBANE. 
HENNEPIER,  VOif  HANAPIER. 

HENNEQurN,  voir  Hellequin. 

HENNER,  voir   HANER. 

HENNIN,  S.  m.,  sorte  do  coiffure  haute 
d'une  aune  et  plus,  «  échauffaudée  de 
cornes  >,  dit  Michelet  {Hist.  de  Fr.,  IV, 
4),  que  portaient  les  dames  flamandes  au 
XV»  siècle. 

Cette  singulière  coiffure,  dit  Viollet-Le- 
Duc,  affectait  soit  la  forme  d'un  cornet 
revêtu  de  drap  d'or,  de  velours,  de  satin, 
de  perles,  et  surmonté  de  joyaux,  d'où 
s'échappait  un  voile  de  mousseline  lé- 
gère, soit  la  figure  de  cornes  couvertes 
également  d'un  voile.  Les  satires,  les  in- 
jures même  ne  faillirent  pas  aux  femmes 
(|ui  portaient  ces  sortes  de  coiffures,  et  ce- 
pendant elles  persistèrent  longtemps. 
Sous  ces  cornes  ou  hennins  les  cheveux 
étaient  complètement  cachés,etles  femmes 
élégantes  se  faisaient  épilerou  couper  ras 
les  quelques  mèches  qui  eussent  pu  pa- 
raître sur  le  front  ou  aux  tempes.  Il  fal- 
lait donc  que  le  front  et  les  tempes  fus- 
sent exempts  de  rides;  aussi  les  dames 
qui  n'étaient  plus  de  la  première  jeunesse 
se  faisaient  ramener  la  peau  du  front  sous 
les  cornettes,  afin  de  dissimuler  ces  rides. 
57 


v» 


HER 


HER 


HER 


{Dictionnaire  raisonna  du  mobilier  fran- 
çais. Vètemenis,  Coiffure.) 

El  le?  faisoit  crypr  après  elles  en  hault  : 
Au  hennin,  au  hennin  I  Et  niesmement, 
quand  les  dcssusilictes  femmes  de  noble 
lipnie  se  deporloient  de  devant  luy,  yceulx 
enfans  en  continuant  leur  cry  couroient 
après,  et  de  fait  vouloient  tirer  jus  lesdiz 
hinnins,  tant  qu'il  eonvenoil  que  ycelles 
se  sauvassent.  (.Mon'strelet,  Chron.,  Il, 
33,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Sur  tout  les  accoustremens  de  teste  des 
dames  estoient  estranpes.  Car  elles  por- 
toyent  de  hauts  atours  sur  leurs  testes,  de 
la'lon<iueur  d'une  aulne  ou  environ,  aiguz 
comme  clochers ,  desquels  dopendoyent 
par  derrière  de  longs  crespes  a  riches 
franges,  comme  estandars.  Ce  prescheur 
avoit  ceste  façon  de  coiffure  en  tel  hor- 
reur, que  la  plupart  de  ses  sermons  s'ad- 
dressoyent  a  ces  atours  des  dames  :  avec 
les  plus  vi'hementcs  invectives  qu'il  pou- 
voit  songer,  sans  cspargner  toute  espèce 
d'injures  dont  il  se  pouvoit  souvenir  et 
dont  il  usoit  et  debaquoit  a  toute  bride, 
contre  les  dames  usans  de  tels  atours,  les- 
quels il  nonimoit  les  hennins.  (Paradin. 
Ann.  de  Ilourg.,  p.  760,  éd.  1366.) 

HENNOR,  voir  HONOR. 

HENOR,  voir  HoNoa. 

HENOREESIENT,  VOir  HONOREEMENT. 

HENOT,  S.   m.  ? 

Encores  plus  subpect  et  né  pour  rece- 
voir ce  pesant  henot.  (OcT.  de  S.  Gel., 
Sej.  d'honn.,  f"  83  r»,  éd.  1326.) 

HENOUART,  VOir  HANOUAriT. 

HENRiCQUE,  S.  f.,  monnaie  à  l'effigie 
du  roi  Henri  : 

Trois  nobles  d'Angleterre  du  roign  du 
roy  Henry,  une  henricque  de  Castille  du 
roy  d'Espàigne.  (1492,  Compt.  de  la  cath.  de 
S.-Brimtc,  Arch.  des  C.-du-N.) 

HEXTicH,  voir  Enticu  au  Supplément. 

HENUiT,  voir  Andit. 

HEQUE,  voir  HECQtJE. 

HEQUET,  voir  Hecquet. 

HER,  S.  m.,  sergent  : 

Le  seignor  le  fait  semondre  par  le  her 
ou  par  le  banier.  (Assises  de  Jérusalem, 
p.  loi,  ap.  Ste-Pal.) 

HERAGE,  voir  AntAGB  an   Supplément. 

iiERAiNE,  s.  f.,  canal  souterrain  : 
Dellc   aulhe    del  heraine  île  chi  aile  for- 

che.    (J.    DE  Stavelot,    Chron.,    p.   231, 

Borpnel.) 

Quikyonques  comcnche  et  fâche  he- 
raine,.'.. ladit  heraine  doit  porsiwre  et  le 
profil  ou  acqueste  al  devant  de  luy,  et  ses 
heurs  ou  successeurs  après  luy.  (Id.,  ib., 
p.  228.) 

HERANCE,  S.  f.  i 

De  lui  .se  i:ratiçnt  cili  plaîn  de  mcscreance 

Qnand  cnteoijeal  la  divine  snstanco 

Clie  Ellye  clamoit  par  si  très  fere  htrance. 

t'au.  dfi  Chrisl,  512,  Boncberie.) 

HERAU,  voir  Heread. 

iiEiiAUDE,  S.  f.,  casaque,  souquenille, 
maavai.<>  habit,  haillon  : 


Faites  hrrauâes 
DoD  les  jrmages  soient  cliandes 
Et  refroidies. 
(Oc  nichaut,  v.  117,  Mcon,   tiouv.   Ticc,  I,  il.) 

l.f.  IlERAUDIE. 

HERAUDER,  hcrauUer,  hiravder,  v.  a., 
proclamer  par  la  voix  du  héraut,  pro- 
clamer, divulguer  : 

Et  te  loueront  et  te  herauderont  comme 
très  bon  homme  libéral.  (Oresme,  Trad. 
des  Rem.  de  fort,  de  Pelr.,  Ars.  2671. 
f»  33  vo.) 

Aincorez  ferons  sa  renommée  herauder 
par  tous  nez  roiamez  que  l'ommage  elle 
nous  face.  (M.  Lefrano,  l'Eslrif  de  Fort., 
f  123  r",  inipr.  Ste-Gen.) 

Combien  que  la  dessusdicte  vieille  mes- 
sagiere  en  recordant  vos  orribles  fuis  vous 
ait  bien  hiraudé,  et  vos  estranges  condi- 
cions  a  menu  recité,  toutesfois  pour  l'a- 
mour des  esleus  de  mon  père...  nous  vous 
laisserons  certain  temps  et  espace  de 
amender  vostre  gouvernement.  (Maiz., 
Songe  du  vielpel.,  1,  41,  Ars.  2682.) 

On  ne  pourroit  dire  ne  heraulder  les 
vaillances  et  honneurs  grans  qu'ilz  feirent 
de  leur  temps.  {Deb.  des  her.  d'arm.,  31, 
A.  T.) 

—  Animer,  inciter  : 

Le  suppliant  appella  son  chien,  le  he- 
raulda  et  mist  après  les  pourceaulx  estant 
en  son  jardin.  (1439,  Arch.  JJ  190,  pièce  9.) 

—  Crier  après  quelqu'un  en  se  querel- 
lant, ou  en  se  moquant  de  lui,  poursuivre 
une  personne  eu  l'injuriant  : 

S'il  y  a  aucun  lequel  n'estant  gradué 
riere  voslre  faculté,  veuille  attenter  des 
cures  en  l'enclos  de  vos  destroits,  vous  le 
haraudez.  (Chol.,  Matinées,  i,  70,  Lacroix.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,se  moquer  de  : 
Apres   lui    vueil    aprendre  comment   il 

parlera  entre  bons  veneurs  de  l'office  de 
vénerie.  Premièrement  il  doit  petit  parler 
et  soy  pou  venter  et  bien  ouvrer  et  subtil- 
lement  et  faut  qu'il  soit  saige  et  diligent 
en  son  meslier.  Car  ung  bon  veneur  ne 
doit  mie  herauder  son  mestier.  {Gast. 
Feb.,  Maz.  514,  f°  â?"".) 

—  Ruiner,  dépouiller  î 

Et  quant  je  fus  bien  heraudez. 
Si  coin  jriaé  eusse  aui  dez 
M'ounenr  et  tonte  ma  chevance... 
Envers  lui  me  vols  excuser. 
(G.  Machadt,  Poés.,  liichel.  9221,  f  180''.) 

Dans  le  Poitou,  cant.  de  Cbef-Boutonne, 
on  dit  herauder  pour  signilier  crier  après 
une  personne  ou  après  un  animal.  Vienne, 
cant.  de  Moncontour,  haraudi.  Saint., 
haroder,  maltraiter. 

HERAUDiE,  hir.,  hyr.,  liaradie,  s.  f.,  ca- 
saque, souquenille  : 

Vicz  drapiaal  ne  viez  haradie. 

Vie  des  Pères,  Ars.  3611,  f»  1.S3^) 
Tantosl  de  s'aloicre  trcst 
Une  hiraiidii'  qu'il  vesl 
Qui  ne  valoit  pas  .vi.  deniers. 
(De pleine  Bourse  de  sens,  Montaiglon  cl  Raynand, 
FakI.,  Ili,  96.) 

Lors  a  sa  roube  despoiUie 
El  viesli  Une  heraudie. 

(Ib.,  var.,  p    3;i0.) 


.•^i  li  convint  sa  leulie  vendre 
Et  cangier  coi  que  nos  eu  die 
A  une  povro  hiraudie. 
'Du  Chevalier  ait  barizel,  552,  Jlénn,  Fabl.,   1, 
2-26.) 

Or  esgardcz  quel  hiraudie 
Il  s'est  iluec  entorteilliez. 
'tes  deiis  Bordeors  ribauz,  32,  ap.  Montaiglon, 
FttbI.,  1,  2.) 

Il  ont  mis  jus  les  heraudiez 
Et  veslent  les  cotez  bardiez. 
(Badd.  de  Cokdê,  Dit   des  hiraus.  Rii-liel.  1.1.16, 
f°125  v".^ 

En  une  hyraudie  desciree.  (Serm.  lat.- 
fr.,  XIV'  s.,  ms.  de  Salis,  f»  131  r».) 

11  sont  afublé  de  la  hiraudie  de  pechié. 
{Sermons,  ms.  Valencienues  217,  f°20.) 

Et  la  luy  monstra  le  roy  d'Angleterre,  qui 
avoit  vestu  une  mauvaise  hiraudie.  {Chron. 
de  Flandre,  ch.  ix.) 

Denis,  rêvez  ta  cousle  pointe, 
Et  vous  aussy  heraudies. 
(ilarlyre  de  SI  Denis,  ap.  Jab.,  Uysl.,  I,  US.l 

—  Fig.,  embarras,  sujet  d'inquiétude: 

Il  advient  bien  aucune  fie 
C'on  ne  peut  pas  tout  réfugie, 
Ains  reuiaint  une  heraudie 
Dont  grant  mal  ne  peut  pas  venir. 
(Boece  dr  Consolacion,  Ars.   2670,  t"  5  v».) 

—  Faire  heraudie,  faire  du  bruit,  faire] 
ses  embarras  : 

A  quel  conte  vient  l'acteur  droit  cy  fairti 
une  grant  heraudie  des  louenges  de  sod 
maistre,  si  ce  n'est  a  intention  couvert(| 
de  vouloir  déprimer  autruy  et  donner  î 
congnoistre  que  rien  n'est  qui  l'approche 
(G.  ChAstell.,  Vérité  mal  prise,  vi,  378 
Kerv.) 

HERAULDER,  VOir  HERAUDER. 
HERAUMENT,  VOir  ErRAUMENT. 
HBRBAGAGE,  VOir  HERBERGAGE. 
HERBAGER,   VOir  HERBERGIEB. 

HERBAGERIE, S. f., composition  d'herbe 
faite  par  magie  : 

Faire  enchantement  et  herbageries.  (Dd 
VERD.,  Div.  leç.,  p.  79,  éd.  1616.) 

HERBAGiER,  herbaigier,  v.  a.,  nourri! 
d'herbe,  faire  paître  :  | 

Esquelles  (terres)  les  hommes  du  fieu  A 
Bruil  peuvent  mectre  et  tenir  leurs  bestf 
en  herbaige...,  ceulx  qui  herbagenl  leu; 
bestes  paient  certain  argent  pour  chascui 
beste.  (1420,  Denombr.  du  baill.  de  Con 
tenlin,  Arch.  P  304,  I"  171  v».) 

Les  hommes  de  ladicle  seigneurie...  vof 
pasturer  et  herbagier  leurs  bestes  en  Ij 
dicte  pasture.  {Ib.,  f°  227  v».)  i 

Le  suppliant  mena  quatre  bestes  a 
mailles  qu'il  avoit  engressees  et  herbagei< 
(1459,  Arch.  JJ  188,  pièce  188.) 

Ouquel  villaige  de  Custrac  (en  Auvergi), 
a  ung  terrouer  appelle  la  aste  de  Cuslrri 
et  autres  deveses  ou  pasturaiges,...  I<; 
quelz...  sont  ordonnez...  a  faire  paistre; 
herbager  les  beufs  arans  iludit  villaifj 
(1480,  Arch.  JJ  207,  pièce  367.)  j 

—  Uerbagié,  part,  passé,  qui  jouit 
droit  d'herbage  : 

Les  religieux  ont  droits  de  franchiee» 
libériez,   tels  que  nous   avons  en   nos 


HER 


FTER 


HER 


45) 


dite  forest  de  Charnie,  et  entr'aiitrps  .sont 
en  possessiou  de  prendre  et  a  eux  a((arte- 
nir  toutes  les  bcstes  porcliines,  aumailles 
et  autres  qu'ils  treuvent  au  dedans  de  leur 
dit  parc  non  herbaigees  et  apparnaigees, 
i-omme  a  eux  a[iparlenans  par  confiscation. 
(I4S0,  Ch.  de  René  d'Alençon,  ap.  Duc., 
Hertergamentum.) 

uEKBAii,LE,er6.,s.f.,  Collectif  d'herbo  ; 
L'espee  de  son  poinç  li  vola  en  VerbaiHe. 

iChev.  au  cygne,  II,  ;i064,  Hippeau.) 
Sire,  je  sai  très  ersoir 
Coq  plante  eu  tel  cortil  saille, 
C'autrc  erbailk 
I  vient  par  mauves  terroir. 
(Bbet.,  à  Greinlicr,  Vat.  Chr.  M90,  ^166^) 

Gracien  en  mit  .vi.  a  terre  snr  Vherbaille. 

iCiperis,  Ric^el.  1G37,  f  114  v°.) 
Norni.  et  Canada,  herbailles,  herbes  de 
rebat,  sarelures  de  jardin. 

HERBAJAGE,  VOir  HERBERGAGE. 

1.  HERBAi.,  erb.,  s.  m.,  lieu  couverl 
d'herbe  : 

Gaderains  se  treslaace  devant  tonz  en  Verbal. 
(Les  Vœux  du  Paon,  Richel.  3G8,  f°91".) 

2.  HERBAi.,  erbnul,  s.  m.,  iiioi.s  dejuin  : 
En  février,  en  mai  et  en  erhaitl.  (xiv'  s., 

Hôle  de  Colongcs  de  Porrentrny,  Mon.  de 
l'év.  de  Bâie,  V,  310,  TrouiUat  et  Vautrey.) 
j  Ou  mois  de  septembre  ou  iVerbaulx. 
[(Vers  1436,  Ifôle  de  St  Ursanne,ib.,  Y,  331.) 
llmpr.,  septembre  ou  derbavlx. 

I    3.  HERBAL,  adj.,  d'herbe; 

Cognoistront  sans  fanlte 

L'herbe  triomphante  royale, 
I        Larjuclle  ont  nommé  minérale, 
I        Aalcnns  philosophes,  herbale. 
iPelit  Iraiclc  d'Meliymie  allrikié  à  Arnaud  de  Villr- 
\    neuve,  SOI,  Méoa.) 
i 

[  —  Se  dit  des  ruisseaux  qui  arrosent  les 
'prés  ; 

j  Ruysseaux  herbatix,  ou  que  soit  vicinaux, 
fervans  pourl'nrrousemenl  des  possessions 

I'ies  particuliers  seront  bien  deuenient  en- 
relenus  par  ceux  qui  s'en  aydent  et 
servent.  {Cousl.  d'Aouste,  1588,  p.  389.) 

i  HERBAN,  erban,  arban,  heriban,  s.  m., 
'lans  sa  plus  ancienne  signification  mar- 
iiuait  un  cri  public  fait  de  par  le  roi  h 
]es  vassaux  pour  l'aller  servir  à  l'armée; 
|iae  citation,  un  appel  fait  aux  nobles 
h  hommes  de  fiefs  pour  aller  à  la  guerre; 
!  a  désigné  plus  tard  l'amende  que 
layaient  ces  mêmes  vassaux  pour  n'avoir 
i'as  obéi  à  la  convocation  ;  ce  mot  s'est 
tendu  à  toutes  les  charges,  prestations 
t  corvées  que  les  seigneurs  avaient  droit 
exiger  de  leurs  sujets  en  remplacemeni 
e  leur  présence  à  l'armée  : 
Quamdam  consuetudinem,  quam  habc» 
at  in  vineis  eorum  de  Troncheio,  et  quod 
os  vulgariter  kerban  dicinuis,  Molismensi 
cclesiœ  remisit,  ministris  suis  interdicens 
e  ulterius  de  vineis  monacliorura  herban 
cciperent.  {Pièce  de  1101,  ap.  Duc,  III, 
j4»,éd.  IJidot.) 

Item  pour  les  Bmeages  de  tenemens, 
'.  s.  .VI.  d.,  et  pour  les  herbans  des  tene- 
lens  inhabités,  .c.  s.  p.  (1383,  Denombr. 
'S  baïU.  d'Am.,  Arch.  P  137,  ^83  v°  ) 


Aussi  sont  lesdits  hommes  serfs,  a  de- 
fanlt  de  faire  Varban  ou  bien  corvées,  es- 
niendables  envers  mondit  seigneur  de  7  s. 
6  d.  (Coût.  loc.  de  Linieres,  1,  Nouv.  Coût, 
géu.,  111,  1026.) 

Pour  le  bian  ou  arban.  doit  payer  audit 
demandeur  quinze  deniers  tournois.  (Sen- 
tence des  requêtes  du  Palais  pour  les  droits 
de  servitude  des  terres  de  Chateauneuf, 
Beauvoir  et  S.-Jullien,  du  12  janv.  1610, 
ap.  La  Thauniass.,  Cout.  loc.  de  Berry, 
p.  182.) 

Lire  ici  deux  exemples  placés  à  tort  à 
Arban  2. 

HBRBAGAGE,   VOir  HERBERGAGE. 
UERBARGIER,  VOlr  HERBERGIER. 

HERBAu,  voir  Herbout. 

HERBAUniE,   S.  f.  ? 

HERBAUo,  adj.,  désert,  abandonné: 

An  servir  a  table  paroit 
Que  la  cours  estoil  moH  herbaude. 
(.GiB.  DE  MoKTREuiL,  Yiotelle,  1440,  Michel.) 

HERBAUDE,  S.  f.,  employé  plaisamment 
pour  ribaude  : 

En  conQit  y  avoit  des  herbaudes,  d'un 
eosté  et  d'autre,  qui  faisoienl  rage  de 
frapper.  (Du  Fail,  Prop.  rust.,  p.  87,  Bibl. 
elz.) 

iiERMAUMENT,  adv-,  gaillardement,  en 
folâtrant  : 

Laquelle  (femme)  avecques  eulx  s'en  ala 
herbaument,  et  telemenl  que  depuis  ilz 
furent  bien  a  accort.  (1412,  Arch.  JJ  167, 
pièce  16.) 

1.  HERBAUT,  herbault,  s.  m.,  terme 
employé  par  les  Angevins  pour  désigner 
un  chien  basset  ou  briquet.  Suivant  Le 
Duchat  et  d'autres  étymologistes,  en 
Anjou  lorsque  quelqu'un  s'est  rué  sur  un 
autre,  on  dit  :  11  s'est  jette  dessus  comme 
Herbaut  sur  pauvres  gens,  parce  que  ces 
animaux  se  ruent  ordinairement  sur  les 
gueux  qui  vont  aux  portes  des  gentils- 
homllIe.^. 

—  Rabelais  a  dit,  en  détournant  à  un 
sens  obscène  cette  comparaison  prover- 
biale : 

Frère  Jan  hannissoit  du  bout  du  nez 
comme  prest  a  roussiner,  ou  baudouiner 
pour  le  moins,  et  monter  dessus,  comme 
Herbault  sus  paouvres  gens.  (ItAB.,  le 
Quart  livre,  ch.  lu,  éd.  1S52.) 

2.  iiERBAUT,  voir  Herbout. 

IIERBEGAGE,  Voif  HERBERGAGE. 
IIERBEGE,  voir  HERBERGE. 
HERBEGEMENT,   VOlr    HERBERGEMENT. 
HERBEGERIE,  VOir  HERBERGERIE. 
IIERBEGIIAGE,  VOir  HERBERGAGE. 
HERBEGIIEMENT,  VOir   HERBEBGEMENT. 

iiERDEGiEu,  voir  Herbergiér. 

IIERBEILLIER,  VOir  HEKBILLIER. 


HERBEILLON,  erbciUon,  -  ong,  erhelon, 
s.  m.,  marchand  d'herhcs  î 

.lelian   Verbeillon.  (1337,  Cart.   .Hex.  de 
Corbie,  Richel.  24144,  f-  22  r».) 

Jehan  Verbelon.  (Ib-,  f»  143  v.) 

.lehan  l'erbeiltong.  (Ib.,  f-  209  r°.) 

Pic,  herbionne,  femme  qui  coupe  ou 

arrache  de  l'herbe  dans  les  champs  pour 

ses  bestiaux. 

HEiiBEi. ,'herbiel,  s.  m.,  pré,  prairie  : 
Lors  regarda  li  roy?  contremont  les  herbieu.^. 
(P.  DE  S.  Cloot,  Test.  d'Ali.v.,  Richel.  24365, 

r>  136  r",  et  Richel.  1554,  f"  2  v°.) 

HERBELEE,  hierbclee,  s.  f.,  potion  mé- 
dicinale faite  de  jus  d'herbes  ; 

Bon  pain,  bon  vin  et  le  bon  air 
Aim  assez  niiex,  par  S.  Wistasse, 
Que  tons  lop  orioaus  ne  face, 
Ne  que  toutes  lor  hrrbelees 
Qui  tantes  bourses  ont  boutées. 
(Mir.  de  N.  D.,  liv.  2,  ap.  Duc,  Herba.) 
lîlles  portent  sour  elles  boisles  et  hierbelces. 
(GiLLON  LE  Moisit,  Poà.,  II,  87,1,  Kerv.) 
Cf.  Herbolee. 

HERBELER,  V.  3.,  faire  paître  : 
De  herbeler  en  iblé  .en  temps  défendu. 
Item  qui  est  trouvé  es  blez  vers  herbelanl 
en  temps  deffendu,  il  chiet  en   amende  de 
cincq  soulz.  (BouT.,   Somme   rur.,   2"    p. 
f»  66»,  éd.  i486.) 

HERBELETE,  -  ettc,  erb.,  s.  f.,  dimin. 
d'herbe,  herbette  : 

Et  herbetetes  et  rachines  ausi» 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  i"  241\) 
Et  herheleles  commencent  a  lever. 
(Adenf.t,  Enfances  Ogier,  Richel.  1471,  I"  1   s".) 
A  l'issue  d'avril,  un  tans  doue  et  joli, 
Que  herbcleles  poignent  et  pré  sont  raverdi. 

(In.,  Bcrte,  1,  Scheler.) 
Teus  i  a  qui  manguent  aveuc  lor  pain  hï- 
herbeletes    qu'il    aunent    lassus.    [Cliron. 
d'Ernoul,  p.  69,  var.,  Mas  Latrie.) 
Un  jour  je  la  tronvay  dedans  un  pré  seulette 
Avecques  ses  brebis  qui  paissoient  l'hcrbclclte. 
(DmAf..,  Bfrp.,  Daphnis  et  Thirsis,  éd.  15lS1.; 

—  Espèce  de  jeu,  la  courte  paille  : 

Juiens  nous  au  roy  qui  no  ment. 
Aux  barcs  et  a  l'agnelet, 
A  estes  moi  de  Coliuet, 
A  je  me  plaing  qui  me  feri, 
Et  dedens  chambre  a  l'csbahi, 
I''t  aussi  aux  adeviniaiis, 
A  l'avainne  et  au\  roponniaus, 
A  Verbelctlc  et  aux  risées. 
(Froiss.,  Poés.,  liichel.  830,  p.  SC  ;  Sclicler,  I, 
9.3,  220.) 

HERBEi.,ois,  S.  m.,  petit  herbage,  petite 
prairie  : 

Et  chascuns  sans  alongement 
Retournera,  et  I.upalois 
Coiemcnt  en  ses  herbelois. 

(Pastoratet,  ms.  Brux.,  f"26  r".) 

HERBER,  erber,  verbe. 

—  Act.,  joncher  d'herbe  : 

Uerbare,  fter6er,glager  d'herbe.  [Gl.lal.- 
fr.,  ap.  Duc,  Ilerbare.) 

—  Faire  paître,  nourrir  d'herbe  ; 
Erbée,  nourrie  d'herbe,  (xiv  s.,  Darme- 


453 


HER 


sleler,  Closies  et  Glossaires  hébreux-fran- 
çais, 1878.  p.  45.) 

Fl  si  T  ft  x\v.  communiors  qm  doivent 
de  scplLs'èn  sept  aas  une  beste  a  laine 
et  pour  ce  ont  leur  b.-.to.  a  lame  erieesj> 
dite»  communes.  (liOÎ,  Denombr.  d»  ftaill. 
de  Caux.  Arch.  P  303.  f"  61  r°.) 

Comme  le  suppliant  eust  vendu  certaine 
herb^ou  fourrage  pour  /«rftar  ung poulain. 
(lUî,  .^rcU.  JJ  176,  piJice  161.) 

AU  neuve  de  Tracie  et  au  palud  de  Stir- 
manie  de  Terbe  de  tribulus  qui  croist  en 
iceulx  paludz  et  Deuve  sont  les  C-hevaux 
herbes  el  nourris.  {Jard.  de  santé.l,  477, 
impr.  la  Minerve.) 

m  veau  de  laict  qui  n'est  encpres  Aerb^. 
(De  PINET,  Pline,  XXVIll,  16,  éd.  15bb.) 

Herber,  to  graze,  or  feed  on  graze. 
(COTGH.,  éd.  1611.) 

—  RéQ.,  pâturer  : 
Plus  de  deux  mil  chevaux  qui  se  herbent, 

et...  quatre  a  cinq  cens  hommes  pour  les 
garder.  {Le  Jouvencel,(-  43  r»,ap.  Ste-Pal.) 

—  Neutr.,  pâturer  : 
Et   en  empeschant  le   chemin    des   nés 

Dour  aller  pasturer  et  herber  es  lieux  des- 
sus dUs(1290,  Charl.  ex  Tabular  S.Qmn- 
min  iniula,  f»  7.  ap.  Duc,  Herbajare.) 

U  diz  relipieus  feront  pasturer  et  herbe»- 
partout  a  leur  volenté  ou  dit  terroir.(1304, 
Cart.  d'Igny,  nichel.l.  9904, f°  80".) 

—  Couper  de  l'herbe  : 
Item  li  habitant   de  Bucy doivent 

avoir  aisementde  herber  en  nostrc  terroir, 
es  lieus  ou  il  ont  aisément  de  pasturage. 
(1343,  Cari,  de  SI  Vincent  de  Laon,  ap. 
Duc.,  Herbajare.) 


—  Se  coucher,  se  reposer  sur  l'herbe  : 
Herber,   to  lay  on   the  grasse.  (Cotgr., 

éd.  1611.) 
_  Herbe,  part,  passé,  couvert  d'herbe  : 
La   place   ou    jouster  on    dcvoit    esloit 

belle,   ample   et    unie,    verte    et    herbee. 

(FroÎss.,  Chron.,  111,  iv,  12,  Buchon.) 
Le  soir  devant  que  l'on  voudra  chasser 

faut  .   tuer  un  cheval  et  le  mettre  a  deux 

ou  troi^  jets  d'arc  loin  du  bois,  en  quelque 

terre  labourée  et  h^'rbee.  (.1.  de  Ci..vmorgan, 

to  Chasse  au  loup,  éd.  161)8.) 
—  Aromatisé  avec  des  herbes  : 

.Mais  ne  siTei,  ce  m'est  iris, 
A  combien  fa  delorminez 

(.Trulan,  I,  2103,  Michel.) 

Trop  ont  bea  del  Tin  hi'rbé 
Ki  Inr  esteil  el  chef  lunnté. 

(Vie de  SI  Cite,  615,  A.  T.) 

—  S.  m.,  liqueur  ou  philtre  fait  avec 
du  jus  d'herbe  :  . 

Il  ne  m'aime  pas,  ne  je  lui. 
For»  par  .1.  htrlié  dont  je  bui 
Et  il  eo  bnt.  ..  ,  ,  > 

iJrUlan,  1,  1371,  Michel.) 

.\pres  laTer  rienenl  erbé. 
Kl  li  plument  el  li  cUré. 

(Par/on.,  1017.  Crapelel.) 

iiiiiiDiiiic,  helberc,  S.  m.,  logement  : 

M  helberc  sont  alet. 

(Alnii,  si.  65'-,  Stengel.) 

De  la  «iande  ki  del  herberc  li  vint. 

(»..  st.  :ii».) 


HER 

Quant  je  passaile  Uin,tont  droli  a  Sainl  Ilorbert, 
Se  cuidai  pas  que  ci  .Mssenl  pris  rai  herbert. 
*  (Berle,  879,  Scheler.) 

HERBERCISON,  VOir  HERDERGISON. 

HERBERG.VGE,  -  aiqcherborj.,  herbreg., 
herbeg.,  herbeijhage,  herbarg.,herhag.,her- 
baj  hierbeg.,heberg.,  heberj.,  hebergege,  he- 
bergeage,  herberjage,  hebreg.,  harbcrj.,  har- 
beg.,halbarg.,  tiaberg.,  haberjaige,  abergege, 
abergaige,  alberjeaige,  hesbergage,  esber- 
jaige,  s.  m.,  logeuiont,  campement,  tente, 
habitation,  hôtellerie,  auberge  : 
La  1ère  estoit  encor  salvage, 
S'i  ot  maison,  ne  herbergaije. 

(Wace,  BruI,  3365,  Ler.  de  Lincy.) 
Nubie  vos  otroi,  une  tiere  mull  large, 
Que  mult  est  bien  garnie  de  blé  et  de  boscagc 
Et  de  mainte  cité  el  d'autre  hierbegage. 

(noum.  d'Alix.,  f  79\  Michelaat.) 
.Yinçois  leireî  vos  héritages. 
Vos  terres  et  vos  hcsbergages. 

{liom.  du  S.  Graal,  2347,   Michel.) 
Je  vi  .1   moU  bel  mostier  et  inolt   riclie 
lierbergege.  (S.  Graal,  Richel.  2453,  f»  9r».) 

Trouver  recel  ou  hermilage 

Ou  peust  avoir  herberjage. 
i;CaREST.,  Perceiial,  ms.  Montp.  U  219,  f    -"--  ■) 

Chevauchant  lez  une  rivière 

S'en  vindrent  jusqu'en  herliajage. 

(Id.,  la  Charele,  Richd.  12560,  f°  -il   •) 
Taul  erra  par  le  bois  qu'il  vil  un  "''"■f'^oe. 
(Dit  de  Guill.  d' Angle!.,  Brit.  Mus.  Add.  1560b, 
f»  146=.) 

Sire,  por  faire  herberjaige. 

De  vostre  terre  lu'olroiez. 

(Oo/op.,  10620,  Bihl.  elz.) 

Que  ilaec  penra  il  desor  son  herbregage. 
{Quai,  fils  Aimon,  ms.  Metz,  un.) 


Oue  vous  laissiez  noslre  loial  ami..... 
prendre  es  bos  de  Villers  dou  vif  lios  el 
branches  et  mort  bos  ce  que  mestier  li  sera 
pour  détenir  son  herbergage  de  Villers. 
(1233,  Arch.  li  28,  pièce  3.) 

Qui  moult  ût  riche  herbargoge. 
(Geff.. -vu.  Estai  du  monde,  Kichel.  1326, 
C  41».) 

Maisons  moût  bêles  et  aoines 
Lor  fisl,  el  tout  le  herbegage 
Que  il  convient  a  mouniage. 

Olir.  de  SI  Eloi,  p.  37,  Poigne.) 
Mestier  avcient  del  harberjage. 

(YiedupapeGrég.,  p.  101,  Luz.rclie.) 
Cil  sainz  arbres  el  celé  ente  iere 
EncUics  Humilité  la  sage 
Quant  Diei  prist  en  li  herbregage. 
(IVUTEB.,  la  Voie  de  Paradis,  Jub.,  II,  44.) 
Ci  aura  dure  perte 
Et  granl  folie  aperte 
Se  la  praing  herbrrgage. 

(Id.,  le  iliracie  de  Théophile,  II,  09.) 
Darae  Dieu  reclanii,  qui  prisl  son  herbregage 

Us  ilans  sainte  Marie.  ^ 

(Gauf.  d'Aup.,  p.  21,   Michel.; 

De  hors  les  murs  dou  heberjage.  (Ch.de 
1270,  Arcb.  S.-elO.,  A  987.) 

Soient  demoranl  et  baient  leur  esberjaige 
n  perpétuité  dedanz  nostre  maison  de 
Ueauche.  (Sept.  1276,  St-Satur,  ch.  3,  9  1., 
Arch.  Cher.) 

An  terres  gaaiguables,  an  herbergages. 
{Ch.  de  1278,  Jarcy,  Arch.  S.-ct-Uise,  A, 
28'.) 


HER 

Kn  terres   gaaingnables,    en  herbegaget 
(MCme  charte,  vidimée  en  1290,  ib.) 

Chou    est   uns    mes    sans    herbeghage. 
(1290,  2»  Cartul.  d'Artois,  Arch.  Nord.) 
Les  godcnd  iz  el  les  coiugnies 
Mêlent  a  mort  es  herberjages 
Chevaliers,  escuiers  et  pages. 

(Court,  Hoij.  lign..  11846,  W.  el  D.) 
La  tierce  chose  qui  me  muet 
A  visiter  ton  habergaige. 
(Bo,\-e  de  Consul.,  I,    ap.   Duc,  llaliergamenim.) 
Do  visiter  ton  herbagaue. 

(Ib.,  Ars.  2670,  f"  4  V.) 
El  il  a  tousjours   le   meillor   liaWargaye 
a  sou  chois.  (Reg.  de  la  Ch.  des  compl.tk 
Paris,  Kichel.  2833,  f-  113  i».) 

Dont   je  avoie    toutes    droitures,  ch'esl 
assavoir    chens,   corvées,    relies,    ventes, 
amendes  et   hebregages  de  brebis.  {Cari 
noir  de  Corb.,  Richel.  l.  17760,  !•>  07  r«.) 
Cils  ont  leur  derrain  hebergeage. 
Que  vous  tenes  en  héritage. 

Olétam.  d'Ov..  p.  6:>,  Tarbô.) 
Fesoit  turner  le   real  cbemyn  par  mi  sa 
sale  a  souu    mauer   de    Alleston,    pur  ce 
que  nul  estrauuge  y  dust   passer  s'il   n  a- 
voit  viauude  ou   herbergage   ou   autre  bu- 
nour  ou  bien  du  suen.  {Foulq.   Filz  Ma- 
rin, Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p.  112.)  j 
Souslenir    en  bon  estai  les  maisons  el| 
haberjaiges   que  il    ont   faiz   ou  feront  au  i 
dit  lieu.    (1343,    Vente,    Arch.  Loiret,  St.- 
Croix,  layette  de  Gémigny,  A  11.) 

Parmi  les  hebregaffes.  (1330,  Rent.deij. 
Cappielle  en  PeiMe,  HautciBur,  Cart.  d«j 
Flin.,  p.  462.)  I 

Pour  pain,  vin,  viande,  chevaux,  hober"' 
gaige  el  autres  menuz  frais.  (1360,  flonçon 
du  roi  Jehan,  Arch.KlC  10^  f°  51  v».) 
A  Yssi,  aux  aulres  villaiges. 
Ou  ilz  priadrenl  leurs  hehergeges. 
(EusT.  Dbsch.,  iUrouer  de  Mariage,  p.  248, 
Crapelcl.) 

Nous  avons  receu  l'humble  supplication 
de  nostre  amé  Richard,  feé  maistre  de^ 
œuvres  de  nostre  duché  d'Orléans,  conte- 
nant que  nous  avons  en  nostre   dite  viUe 

une  place si  est  ainsi  que  pour  le  Aar- 

begage  des  charges  et   besognes  que  ledit 

suppliant  a  a  faire  pour  uous laditte 

place  luy  seroit  bien  nécessaire parmn 

ce  aussi  que  il  édifiera  ladite  place.  (144S; 
Ullres  de  Charles  duo  d'Orl,  porlant  b-- 
d  rente  de  la  halle  au.v  pelletiers,  ap.  \ 
Clerc    Ai'.    Douy,    t.    1,    l"    311    i».  An: 
Loiret.) 


—  Cens  payé  en   vertu  d'un  bail  em  j 
phytéotique  sur  toute  sorte  de  propriété  :i 

Autre  recepte  d'argent   faicte  par  ledii 
gouverneur  audit  lieu  de  Nuys  des  censé- 
Su  dbergaiges  qui  sont  dehuz  chascun 
a  mon  dit  leigneur  a  monnoye  courant 
iour  de  la  feste  de  saint  Denis  cl  sont^ 
buz  sur  plusseurs  mes  el  maisons  esta 
audit   lieu   de   Nuys,    et    s  ensuiven 
Homs  et  les  confins   des  mes  e   "lai- 
qui  dowent  les  dictes  censés   (1404- l-|i 
Cowpl'.de  la  prh.  de  Nuits,  Arcli.  coi^ 
d'Or  1!  5362,  f°  3  r».) 

nue  ce  four  de   les   Farges   soyt  mil 
par  ceux  qui  a  présent  le  tiennent  a  can 
d'albergealge.  (1423,    Ord.  d'AméMe  Ml' 
Cart.  de  Bourg,  p.  153,  Brossard.) 

Et  encore  au  xv:i«  s.  : 
Et  en  herbergaige   et   argent  88  s<)U  .i 
denier.    (21  jnill.  1612,  Partage  des  bi»« 


HER 


HER 


HRR 


453 


d'Ant.  de  Mol  et  de  Jeanne  de  Ligne,  Arch. 
coium.  Mortagne,  cote  72,  pièce  7.) 

—  La  réception,  l'hospitalité,  le  traite- 
inect  : 

La  dame  le  reçal  et  Bst  grani  herbegage, 
AiQS  rteos  que  il  voUit  ne  fa  vers  lui  salvage. 
(Houm.  d'Alix.,  f  79S  Michelant.i 

UERBERGAILLE,  hobergatUe,  s.  f.,  lo- 
gement : 

E  les  TOs  repairiez  droit  a  lor  habergaille. 
(Rom.  dr  la  vanjance  Yaspas.,  Ars.  !>20i, 
p.  148'.) 

HERBERGANT  ,  adj.,  logcablc  ,  habi- 
table : 

Le  suppliant  liostc  d'un  hoslel  en  la 
ville  de  Clia?teau  Thierry,  lequel  e?t  her- 
bergant  et  grant.  (lUO,  Arch.  JJ  16S,  pièce 
21.) 

HERBERGE  ,  herbeygue ,  hcrbege  ,  hé- 
berge, heberje,  hebarye,  hierbierge,  haberge, 
hauberge,  aberge,  abarge,  s.  f.,  logement, 
campement,  tento,  habitation,  hôtellerie, 
auberge  : 

Gneaes  li  cueos  est  venuz  as  herberges. 

(Itol..  068,  Mûllcr.) 
l.i  emperere  ad  prise  sa  kerbcrgc. 

Ub.,  2488.) 
Si   esteruut    envers   mei    herberges,  ne 
criendrat  mis  quers.  (Lit),  des  Ps.,  Cam- 
bridge, XXVI,  4,  Michel.)  Lat.,  castra. 

Par  ces  liauberges  en  gisent  bien  set  vint. 
(Gtrin  leLoh.,  2'  chans.,  xxxv,  p.  1S2,  P.  Paris.) 
Quant  .Tii^  cevalier 
Lor  TienenI  des  herbcges  et  .un",  arcier. 
(Boam.  d'Alix.,  f^i^,  Michelant.) 

Ensi  s'en  revindrent  en  l'ost  aricre,  et 
allèrent  chasouns  a  sa  heberqc.  (Ville- 
fUtS).,Conq.  de  Constantinop.,  146,  Wailly.) 

Ke  herbergue  n'oreot  trouvé. 
(U  Dame  a  la  licorne,  \\\<:\ie\.    12562,   f  '  38  v".) 

Cant  li  chevetains  vuel  remuer  herbege. 
(Fais  des  Talars,  vas.  Turin  L.  V.  32, 
P  198.) 

Al  remuer  de  la  herbege.  (Ib.) 
Ceulx  qui  cschapperent  ne  s'en  fouirent 
pas  a  leurs  tentes,  mais  aux  héberges  Theo- 
doric,  qui  estoil  logié  d'autre  part  de  la 
montaigne.  (Grand.  Cron.  de  France  , 
Charlem.,  1,  vu,  l>.  Paris.) 

Comment  ce  pourroit  estre  que  le  roy 
peut  tenir  héberges  a  si  pou  de  pent  comme 
d  avoit.  (Jocsv.,  S.  ioais.LXXxm,  Wailly.) 

Par  quoi,  il  pourra  tenir  héberges  dedans 
un  an.  {Ib.) 

Tandis  que  le  roy  fermoit  Cezaire,  j'alai 
en  sa  héberge  pour  le  veoir.  (Id.,  ib  , 
p.  152,  Michel.) 

Le  serjant  vint  en  ma  heberje  deschaus 
et  en  braies,  sanz  plus.   (Id.,  ib.,  \>.  136.) 

Et  ala  droit  a  sa  hierbierge.  (Jehan  de 
TtTïM,  Hist.  de  J.  Ces.,  Ars.  33oS,  f»  247\) 

Trespasses  les  «barges  et  gardins  et  fosses. 

(£.  de  .S.  Gilles,  Itichel.  2.-i';i6,  f"  87'.) 

Et  se  départirent  en  trois  batailles,  les 
deux  pour  assaillir  a  chascun  bout  des  fter- 
ocrjes,  et  l'autre  par  le  milieu.  (Wavri>-, 

I  Anchienn.  Cron.  d'Englet.,  Il,  16,  Soc.   de 

I I  II.  de  Fr.) 

Les  Turcqs  quy  gardoieut  les  herber- 
gues...  (Id.,  ib.,  p.  18.) 


Que  tost  puist  surprendre  ses  ennemis 
en  prenant  leur  repast,  ou  de  nuicl  en  leur 
hebarges ,  ou  aucunement  depourveus. 
(Crist.  de  Pizan,  Charles  V,  2"  p.,  eh.  33, 
.Michaud.) 

Advoue  tenir  a  deux  foiz  et  a  deux 
liommeages  simples  mon  haberge  ûi:... 
avec  les  appartenances  tant  en  lies  que 
en  domaines.  (Adueu  du  fief  de  S.  Jean  sur 
Erve,  11  aoust  1404,  Archiv.  de   Solesni.) 

Je  anonce  a  entre  vous  tous  princes, 
seigneurs,  barons,  chevaliers  et  escuiers 
qui  avez  entencion  de  tournoyer,  que  vous 
estes  tenus  vous  rendre  es  haberges  le 
un'  jour  dnvant  le  jour  dudit  tournoy, 
pour  faire  de  vos  blazOQs  fenestres.  (lloi 
Kené,  TraicUê  de  la  forme  d'tmg  tournoy, 
OEuv.,  t.  II,  p.  10,  Quatrebarbes.) 

Et  près  d'ycelluy  chasteau  ont  constrnyt, 
faict  et  basty  plusieurs  herberges  et  mai- 
sons. (9  oet.  1S29 ,  Procés-verb.,  Arch. 
Yonne  H  713.) 

—  En  particulier,  la  dernière  demeure, 
le  tombeau  : 

Al  sedmc  jura  fnt  faite  la  herbergr 
A  cel  saint  cors  a  la  gemme  céleste. 

(Alexis.,  XI' s.,  st.  116»,  Slengol.) 

—  Endroit  où  deux  bâtiments  établis 
sur  un  même  mur  commencent  à  se  sé- 
parer : 

Quant  en  un  mur  appartenant  a  l'un 
des  héritages  n'y  a,  ou  sont  de  l'autre 
costé  assis  corbeaux  a  l'endroit  des  plan- 
chers d'iceluy  :  ce  signifie  que  celuy  au- 
quel appartient  l'héritage  tenant  ledit  mur 
ou  lesdits  corbeaux,  a  seulement  droict  de 
herbergue  audit  mur,  et  peut  sur  lesdits 
corbeaux  asseoir  planchers,  murailles  ou 
autres  édifices  sans  toutesfois  les  enter 
dedans  ledit  mur.  {Cout.  de  Tournay, 
Coût,  gén.,  t.  II,  p.  948,  éd.  163a.) 

Aussi  est  il  loisible  au  voisin  les  estou- 
per  (fenêtres  de  l'autre  voisin)  en  se  ser- 
vant du  mur,  et  remboursant  son  voisin 
de  la  moitié  jusqu'à  Vheberge.  (Loisel, 
/iis(J«.,  p.  283.) 

HEUBERGEABLE  ,  hierbeghaulle,  adj., 
où  l'on  peut  être  hébergé,  habitable  : 

Un  hostel  hierbeghaulle.  (Compt.  de  1386. 
Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

HERBEUGEMENT  ,  -  mont,  hcrbrcg. , 
erbreg.,  herbrig.,  herbeg.,  herbegh.,  heberg., 
hebergh.,  eb.,  herbergh-,  harb.,  haub.,  hab., 
arberg.,  arbarg.,  alberg.,  arbreg.,  abenj., 
abarg.,abb.,  abbergament,  s.  m.,  logement, 
campement,  tente,  habitation,  hôtellerie, 
auberge  : 

Mult  i  ont  bels  herbergemenz 

K  de  riches  restoremenz. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  H,  llOOi,  Michel.) 

Od  paisans,  od  povrc  gent, 

Prcneit  la  nuit  lierbergement. 

(SUrie,  Lai  du  Chevrcfoil,  3,T,  Roq.) 
Sclonc  la  mer  n'ot  chastel  en  estant 
iSe  bore  ne  ville  ne  nul  harbergemenl. 

{Amis  et  Amiles,  72,  Hoffmann.) 
Atani  s'en  tornent  11  parent 
Cascuns  vers  son  herbergement. 

(Alhis,  Ilichel.  37o,  flST'.) 

Bone  dame,  plaine  de  courtoisie. 
Eu  cui  biautcs  a  pris  lieberghement. 
(CHOI.ARS  1.1  BooTELLiERS,    Chtttts.,  ap.  MaclzHcr, 
Allfr.  Licdcr,  p.  3!).) 


En  cui  mes  cuers  a  pris  hebergemeni . 
O'i'.Ai.NS  D'AnnAS,  Chans.,  ap.  Dinaux,  Trom. 

arlés.,  p.  467.) 
.Nos  doinst  ensanble  glorie,  cl  chiel  herbrigement. 
U>e  SI  Alexis,  219,  Hcrz.) 
Ulucc  prendrais  herbeghement. 

(Sept  Sages,  570,  Keller.) 
Eu  paradis,  biaus  sire,  preis  heriergemanl. 
Tôt  lor  abandonastes  fors  .i.  fruit  solemant. 
(Gui  de  Bourg  ,  2637,  A.   I'.) 

Si  estoit  cil  herbergemenz  si  celez  que 
nus  nel  poist  trover.  {Lancel.,  Richel.  754, 
f  13".) 

Li  quaus  arbergemenz  se  tient...  (Ch. 
de  1234,  S.-Sauv.  près  la  Rochelle,  Arcb. 
Vienne.) 

Sauf  lesdis  habergemens.  (Ch.  de  1262, 
Preuv.  de  l'Ilist.  de  Bourg.,  II,  xxvi.) 

Sur  son  herbregement  de  ELTeteinz.  (12 
nov.  1295,  Arch.  M.-et-L.  lî  33,  p.  123.) 

Aymeri  Famayre  et  si  parsoners  .i.  d. 
de  lor  arbergement.  (Arch.  J  192°,  pièce 
64.) 

Ledit  abergement  de  Laleu.  {Ib.,  ("  13  v.) 

Vebergement  de  Flay.  (1309,  Arcli.  JJ  41, 
f»  112  v°.) 

Les  prez  appartenanz  a  Vabbergamenl 
dudit  chevalier.  (1311,  Arch.  JJ  47,  f°  78  r".) 

Cinquante  solzderente  que  il  acquistrent 
de  Guillaume  Brun  sus  son  herbegement  et 
sus  sa  vigne  dou  fié  Papelin.  (1312,  Arch. 
JJ  48,  f  133  V».) 

Aient  un  arbergement  a  Saint  Rogatien. 
(1318,  Fontevr.,  la  Roch.,  Arch.  Maine-et- 
Loire.) 

La  davant  dite  maison  et  le  dit  arberge- 
ment. (1320,  ib.) 

Oftrant  et  voillaut  donner  do  Vabarge- 
menl  de  l'aleu  et  du  troil,  cuves,  auceres 
et  autres  partenauces  a  garnizon  de  troil 
et  de  vignes,  vergiers  desers,  terres,  mai- 
sons et  autres  choses  appartenanz  audit 
arbargement  sis  cens  lib.  tourn.  (1320, 
Arch.  JJ  60,  f"  13  r».) 

Les  prez  appartenans  a  ['arbergement 
dudit  chevalier.  (1321,  Arch.  JJ  61,  l'"23  v».) 

Son  herbergement  de  Beuce  appelle  vul- 
gaument  le  pré.  (1329,  Fontevraut,  pièce 
non  cot.,  Arch.  M.-et-L.) 

La  maison  Grolea  enclose  entre  les  deux 
arbregemenz  dudit  Mons.  Phelippes.(1337, 
Arch.  JJ  68,  f»  13  r°.) 

L'arbregement  de  Beareppaire.  {Ib.) 

Cessons,  quittons...  le  séjour  et  l'aberge- 
ment  de  deux  chevaux  et  de  deux  valiez... 
que  nous  havons  acostumey  bavoir  et 
panre  en  ladicte  église.  (1337,  Ch.  d'Eud. 
duc  de  Bourg.,  S.-Benigue,  l'rivil.,  Arch. 
(;.-d'Or.) 

Tenant  a  haubergement  Jehanne.  (1354, 
Arch.  S  208,  pièce  7.) 

Arbergement  et  gaignerie  de  Boisguillon. 
(13S9,  Ayron,  Arch.  Vienne.) 

Le  fieu  de  Jaquelmaye,...  le  herbergement 
Jallec.  (13t2,  Denombr.  du  baill.  de  Cons- 
tenlin,  Arch.  P  304,  f  8  v°.) 

Une  dame  estoit  qui  avoit  son  haberge- 
menl  delez  l'église.  {Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,  c.  xsxi,  Bibl.  elz.) 

Quant  tu  o  eus  vas  prendre  conrois  et 
herbregement.  {Hist.  des  ducs  de  Norm.  et 
des  rois  d'Anglet.,  p.  66,  Michel.) 

Sur  Verbregement  de  Vaugoniu.   (1465, 


454 


HER 


Compt.dê  /'oMmosn.  de  S.  Berlhomé,  f"  17  v», 
Bibl.  la  Roi-belle.) 

Et  s'il  demande  certaines  choses  ou  il 
n'ait  herbreyement  ou  pré  dont  les  choses 
n'aient  accoustumé  a  eslre  labourées,  ou  si 
ce  n'est  terre  close  ou  u'ait  herbregement, 
celuy  qui  fait  la  monstre  la  doibt  cerner  et 
faire'  sa  monstre  cl  la  deviser  comme  dit 
est.  (Coust.  de  Bret.,  f  74  r°.) 

Boys  qui  porte  fruict  en  herbregement 
ou  boys  de  couppe.  (Ib.,  ('  65  r".) 

En  an  corps  K'rand  bien  raremeot 
Sat;esse  prend  son  ebtrgement. 
(Gabi.    Meueier,   Trésor    des   Sentences,    Anvers 
1568.) 

A  M*  le  banderai  pour  plusieurs  journées 
et  vacations  par  luy  avecq  son  recepveur 
faictes  a  Berne  poursuyvant  Yabbergemenl 
des  corvées  et  fourapes.  (Juin  1587,  Allo- 
cal.,  Arch.  Cossonay.) 

Ne  devra  le  possesseur  et  tenancier  en 
recognaissant  au  seigneur  moyen  payer 
aucun  entrage  ny  autres  charges,  ny  frais 
pour  son  albergftnent  et  investiture. 
{Coust.  d'Aouste,  1588,  f»  223.) 

S'il  n'y  a  qu'un  manoir  roturier  aux 
champ5,"aDciennemcnt  apellé  hébergement 
et  chef  d'héritage,  en  toute  la  succession, 
l'ainé  peut  avant  que  faire  les  lots  et  par- 
tages, déclarer  en  justice  qu'il  le  retient, 
avec  la  cour,  clos  et  jardin,  en  baillant  re- 
compense a  ses  puînez  des  héritages  de 
la  mesme  succession.  {Coût,  de  Norm., 
art.  337.) 

On  trouve  an  xvn*  s.  : 

Lundi  je  seray  à  Chantilly,  où  je  fais 
estât  de  coucher  deux  nuits,  s  il  plaist  à  Sa 
Majesté  ra'v  donner  hébergement.  (22  sept. 
1638,  UlCHËi,.,  Corr.,  VI,  190,  Doc.  ined.) 

—  Sorte  de  contrat  comprenant  une 
somme  d'argent  payée  une  fois  appeléi> 
entrage,  et  une  censé  annuelle  plus  ou 
iiioins  forte,  suivant  que  l'entragc  avait 
été  plus  ou  moins  élevé  : 

Et  est  faict  le  présent  abergement  des 
dictes  deux  raisses  soubz  la  censé  an- 
nuelle et  perpétuelle  de  huit  douzaines  de 
laons  telz  que  dessus  payables  et  ren- 
dables  en  la  maison  de  Leurs  dictes  Excel- 
lences a  Romaniostier  tous  les  cens  sus  le 
dict  terme  de  .Noël.  (10  juill.  1623,  Arch. 
Lausanne,  Romainmotier,  Doc.  de  la  Suisse 
rom.,  V,  673.) 

Besançon,  aibargement.  [Noàls  anc.) 
Les  maçons  de  la  Creuse  appellent  aber- 
gement l'action  de  mettre  le  toit  d'une 
maison  en  construction  à  l'abri  des  intem- 
péries en  le  couvrant  de  tuiles  posées 
provisoirement. 

L'Abergement  est  nn  nom  de  lieu  très  ré- 
pandu,principalement  dans  toute  l'étendue 
de  l'ancien  royaume  des  Burgondes.  On 
le  rencontre  dans  les  départements  du 
Jura,  de  l'Ain,  de  la  Cùte-d'Or,  et  dans  la 
Suisse  romande. 

Nom  propre,  L'Herbergement. 

BERBERGEOR,  -  our,  -  ur,  -cw,  -jeuf, 
-jur,  hab.,  ab.,  heb.,  alb.,  haub.,  celui  qui 
héberge,  hôtelier  : 

As»  ont  oA  lai  chevaliers, 
E  diamberJenct  e  eiinier», 


HER 


llerberjeurs  e  pautoniers, 
Ki  chevaas  meinent  e  samicrs. 
(Roa,  3'  p..  4999,  Andresen.)  Var.,  hcrhergeors. 
(Ricliel.  37;;,  f^  ■221''.) 
Vienent  {;arzun,  vienent  vatlet, 
Vieneal  scuz,  vienent  brachel, 
E  M  curliii  e  li  voltrier, 
E  li  cuistruns  e  li  bernier, 
E  mareschals  e  herberjurs. 

(Tristan,  III,  8i,  Michel.) 

Un  bourgeois...  qui  soloit  eslre 
Herbegieres  de  gcnt  eslranne. 

{L'Escoii/le,  Ars.  3319,  f»  5-2<.) 

Menarz  esleit  .1.  hcrbergeres, 
Davant  son  bnis  esleit  .1.  Icrres, 
Qui  vÎTeit  de  herbergcrle. 
A  Menart  portcil  grant  envie, 
Por  ce  qu'il  hostes  ol  souvent. 
(Pran  Gatikeab,    Vie  de  S.  Martin,  p.   97,  Bour- 
rasse.) 

Robers  li  habergieres.  (1241 .  Ban  de  tréf., 
Bibl.  Metz.) 

Por  tant  qu'il  soit  gentias,  debonaires  et  frans, 
Et  corlois  herbergicrres,  a  l'ostel  deduisanz, 
Por  preudons  est  tenuz  de  saitres  connoisanz. 

(Doetrinal,  Richel.  191.5-2,  f  102».) 

Se  noteniers,  hosteliers,  herbergeors, 
taverniers,  reçoivent  autrui  choses,  il  en 
sont  tenu  ineleraent.  {Liv.  de  Jost.  et  de 
Plet,  111,  13,  I  4,  Rapetti.) 

En  maison  de  herhergeur.  {Stat.  de  Paris, 
Vat.  DU.  2962,  f»  82^) 

—  Qui  a  un  herbergement  : 

Les  essers  et  la  chaux,  qui  se  font  par 
ses  hommes  et  abergeurs  cz  jouz,  sont  de 
son  iîed.  (1380,  Reconn,  an  seign.  de  Neu- 
châL,  Neuohât.,  Arch.  du  Prince,  J*,  n»  27.) 

Etienne  Oydel,  Tevenin  Despeisse,  al- 
hergeurs.  (26  nov.  1417,  Beg.  consul,  de 
Lyon,  1,89,  Guigue.) 

Que  les  dits  trois  fours  soyent  divides 
entre  cenlx  qui  les  tiennent  en  alber- 
geaige...  Et  par  ce  moyen  estre  mis  lesdits 
fours  a  la  main  de  mon  dit  seigneur,  les 
(lits  albergeux  et  ceux  qui  de  présent  les 
tiennent  soyent  et  demeurent  quictesdela 
pension  accoustumee  de  paier  a  cause  des 
(lits  fours  a  mondit  seigneur.  (1423,  Ord. 
d'Amédée  VIII,  Cart.  de  Bourg,  p.  153, 
Brossard.) 

—  Fig.  : 

Soit  son  cnenr  d'ennny  herbergear, 
El  de  son  soncy  le  forgenr. 
(A.  Chart.,  Lin.  des  quat.  dames,  OEnv.,  p.   617, 
<id.  IG17.) 

—  Adj.,  qui  aime  à  donner  l'hospitalité, 
hospitalier  : 

M  esloienl  herbrrgeor 
El  bon  terrien  doneor. 

(GoioT,  Bible,  202,  Wolfarl.) 
CoDrlols  et  biaus  Uerbergiere. 
fAi.ART,  Vis  des  Sag.,  Ars.  314-2,  t"  159'.) 
Ilospital,  hébergeur,  logeur.  (La  Portiî, 
Epitheles,  éd.  1371.) 

—  Fém.,  herbergeresse,  -  erresse  : 

La  femme...  se  elle  norrist  filz  (est  nom- 
mée) hebergerresse.  (J.  de  Meu.\g,E».  d'A- 
beil.  et  d'IIel.,  Richel.  920,  f»  177  r».) 

On  trouve  herbergeresse  employé  subs- 
tantivement pour  maison  herbergeresse, 
maison  où  l'on  loge,  auberge  : 

Se  li  sers  ou  li  fiz  moine  la  nef  ou  la  ta 
verne  ou  la  herbergeresse,  je  cuic  que  celc 


HER 

aucion  est  contre  ans.  [Liv.  de  Jost.  et  de 
Plet,  III,  13,  I  7,  Rapetli.) 

P.-é.  l'ex.  unique  de  cet  emploi  est-il 
fautif. 

iiERBERGERiE,  erb.,  herbcrgirie,  her- 
breg.,  herbeg.,  heberg.,  haberg.,  aberg., 
cbarg.,  «.  f.,  logement,  habitation,  hôtel- 
lerie, auberge  : 

Ardenl  pal'is  el  grans  herbergeries. 

(Les  Lok.,  ms.  Borne  113,  f°  51''.) 
Ainz  qu'une  nuit  ne  prist  herhergerie. 
(Aleschans,  2332,  ap.  Jonckbl.,    GuÙl.  d'Or.) 

Vienent  en  la  cité,  prendenl  herbregerie. 
(Chanson  de  Jérusalem,  228,  Meyer,  Rec.,  p.  274.) 

S'en  vont  par  les  maisons  prendre  herbcgerie. 
(Chev.  au  cygne,  21252,  KeilT.) 
Que  il  (l'abbé  elle  couvent)  aii'nt...Ieur 
usaire...  de   vif  bos   a   leur    herberijeries. 
(1218,  Arch.  K  28,  pièce  3.) 

Gulmars  et  Olhes  et  Teris, 

Ki  moult  fu  preus  et  bien  noris. 

Et  Yvories,  cil  d'Yvorie 

I  prisl  avoec  herbegerie. 

(MousK.,  Chron.,  9Hi,  Reiff.) 
Lî  baron  sont  aie  a  lor  hrrbergeries, 
ElKarles  est  remes  couroucies  et  plains  d'ire. 
(Guide  Bourg.,  3173,  A.  P.) 

On  parfont  puis  d'enfer  m'ont  fait  herbergerie. 
(Despuloison  de  l'ame,  Val.  Chr.  367,  f  '  11''.) 

II  choisît  des  païens  les  granz  habergeries. 

(Floov.,  1207,  A.  P.) 
Sire,  il  est  melaides  en  sa  abergerie. 

(Ib.,  1621.1 
Onques  a  Jhesn  Christ  ne  place 
Que  viiainz  ait  herbergerie 
Avec  le  fil  sainte  Marie. 
(RliTEB.,  le  Pet  au  Vilain,  13,  ap.  Monlaiglon  «rt 
Raynaud,  Fabl.,  III,  103.) 

Loiautez  est  morte  et  perie  ; 
G'estoit  sa  monjoie  et  s'ensaingne, 
C'estoil  sa  dame  et  sa  compaigne. 
Et  sa  mestre  herbregerie. 
(la.,  la  Complainte  de  Conslantinolile,  Jub.,1, 106.) 
Var.,  habergerie. 

James  pucelle  n'aura  de  vos  envie, 
Ainz  garderez  ceste  herbergirie 
K'escufle  i  entre  ne  corneile  ne  pie. 

(Otinel,  201,  A.  P.l 

Se  je  ocis  le  gaiant  assa  hebergerie 
Ferez  vous  acoaplir  toute  la  crlerie  % 
(Charles  le  Chauve,  Richel.  21372,  P  12'.) 
Celle  nuit  ne  trouva  point  de  herbergerie, 
.1.  granl  pnmicrsalvage  choisi  a  celle  fie. 
(:*.,  f°  29''.) 

II  a  belles  herbergeries. 
Il  a  fours,  il  a  bergeri<îs. 

(J.    I.EFF.BVRB,   Brsp.  de  la  mort,    Richol.   991, 
f  13*'.) 

Ne  d'escris  de  lueir  d'osteil,  ne  d'escris 
d'ebargerie,  ne  d'escris  d'eritaigc  c'om  lai- 
cet  a  cens.  (1326,  Hist.  de  Metz,  IV,  33.) 

Et  tant  le  va  priant  toute  la  compaignie 
Que  Bertran  s'en  revint  a  sa  habergerie. 
(Cuv.,  du  Guesclitt,  2998,  Charrière.) 
Tez  délices  charnelz,  ta  doutante  folie. 
Au  parfond  puis  d'enfer  nous  font  abergerie. 
(Débat    du    Corps   et    de    l'Ame,  Anc.    Th.    fr., 
III,  330.)  I 

L'hoste    de  X'abergerie   du   petit   pont,  j 
(Lkstoile,  Mêm.,  1"  p.,  p.  172,  Champ.) 

—  Logement  militaire, campement,  l'en- 
semble  des  tentes  : 


IIKR 


HER 


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435 


Vinst  a  Boorgcs  o  sn  granl  coDp.iignie, 
Grani  .iiii.  lines  dnre  IVrScri/cnV. 
HiBB.  Leduc,   t'oalç.  de  Caniiic,   Riiliel.  -i'JSIS, 
P  91  r°.) 

—  Hospice  : 

S'aroie  bien  mestier  d'avoir  herbegcrie 
Poor  le  mien  cors  parir  de  ce  mal  qni  ra'aigrie. 
(Chev.  au  cijgnp,  liOTS,  Reiff.) 

HERBERGETE,  hcrbrcgete,  s.  f.,  petite 
habitation  : 

Le  fils  ain?né  doit  avoir  la  principale  me- 
son  ou  herbregete  suffisent.  (Très  anc. 
mut.  de  Bret.,  ccxii.J 

HERBERGiEE,  oubbrgee,  s.  f.,  campe 
ment  : 

Quel  part  alomes  nos  ?  Où  est  nostre  oubcrgee  ? 
(Entr.  en  Esp.,  P  178  v°.  Gantier.) 

1.  HEunERGiER,  crbcrgier,  herbargier 
herbegier,  -  guier,  herbager,  harbergier 
harbargier,  herbregier,  herbrigier,  hierber 
gier,  herbreghier,  herbigier,  -  jier,  hierbi 
gier,  hierbregier,  hierbierghier,  hierbegier 
hebergier,  hiebergier,  -  gher,  hiebreghier 
hebregier,  arbergier,  habergier,  abergier. 
abargier,  alherger,  auberger,  arborgier 
hetbargier,  hesbregier,  esbergier,  haubergier 
elbrigier,  aobercier,  verbe. 

—  Act.,  loger,  primitivement  en  parlant 
d'une  armée  : 

Vottre  est  erliergerai,  se  vos  le  commandez. 
iParise,  29S9,  A.  P.) 

—  Loger, en  général,et  héberger,  donner 
l'hospitalité  : 

En  paradis  los  a  arherget. 

(Passion,  388,  Koschwitz.) 

Qoar  me  herbergrs  pur  Deu  an  ta  maisnn. 

(Alexis,  xi°  s.,  st.  44'',  Slengel.) 
Les  povres  herbcrgez  et  paissez  et  vesteiz. 
(Gmiiier,   rie  de  s.  Thom.,  Richel.  13513, 
f  1  f.) 

.1.  des  vôtres  avoni  a  Defnr  hierbregies. 
(Roum.  d'Alix.,  f  73'',  Michelant.) 

Et  herbeja  moult  volentiers  le?  povres. 
(Anonyme,  xii°  s.,  dans  VHist.  litt.,  XV, 
484.) 

En  une  abbeie  u  il  estait  herbregies. 
(VlLLEH.,  691,  Wailly.) 

De  cho  dont  cil  sont  descharchié 
K*en  paradis  sont  herbe{/ié. 
(Cabth.  de  Mes,  yoi.  du  monde.  Riche].  2021, 
P  82'.) 

...  Ne  soit  si  hardis  qui  le  hieberghe. 
(1262,  Bans  aux  échevins,  00,  ass.  s.  les 
arap.de  Douay,  f»l  vo.Arch.  mun. Douai.) 

Sire,  ge  ne  kerberch  nnl  liome. 
S'il  ne  fait  le  coiimeadenient. 
Dont  vos  vees  renbrcvemenl. 

(Blancandin,  Ricliel.  1915-2,  f  178''.) 

Uns  preudons  vint,  si  m'abandone 
Son  bosteit  por  n-oi  habergier. 
(RuTEB..  le  Dit  d'Ypocmie,  Jub.,  Il,  fn.) 
he  son  cors  herbrigier  et  servir  et  garder. 
(De  St  Alexis,  609,  Herz.)  Var.  dtt  ms.  Oxf., 
elbrigier. 

lehans  loua  une  mason  grant  et  bielle, 
fit  si  hierbrega  la  bonne  gent.  (Flore  et 
Jehane,  Nouv.  fr.  du  xiji=  s.,  p.  I2"i.) 

Je  lo    bien   que  nous   louons  une   très 


^rant  mason,  et  jou    akaterai    del   vin  l't 
hierbegerai  la  bonne  gent.  (76.,  p.  125.) 

Kl  nrbergoit  les  pellerins. 

(}[ir.  V.-fi.,  Richel.  818,  f  Si'.) 

De  hierbigier  povre  ne  rike.  (1295,  Von., 
Arch.  comm.  de  Mons.) 

Se  no?  hierbegiens.  (Ib.) 

6  libres  18  sols  pour  le  signourdeLaxe- 
leide  (La  Chalade)  et  monsigr  d'L'elze- 
denges  lierbergier  celui  samedi  au  soir  en 
la  ville  de  Lonwy,  fors  don  chastel,  bien  a 
60  chevals,...  et  le  diemenge  au  digueir 
senz  l'avoine  as  chevals.  (1318,  Arcli. Meuse 
C  1847,^4  V».) 

Hospitaulx  ou  les  povres  sont  esbergies. 
(1344,  Ord.,  xii,  71.) 

Item  si  faut  toutes  les  nuits  herbager  de 
.xl.  a  .1.  povres.  (1374,  Arch.  kospit.  de 
Paris,  II,  44,  Bordicr.) 

Deux  jeunes  hommes  qui  estaient  en  leur 
maison  abergez  sus  le  titre  de  hostes  et  de 
pèlerins.  (J.  Legrant,  Livre  de  bannes 
meurs,  f»  36  v°.) 

Conforte  vcfves,  orphelins, 
Aberges  povres  pèlerins. 
(La  Doctrine  du  Père  au  Fils,  Pof's.  fr.  des  XT°  et 

xvi"  s.,  M,  2-il.) 

Ilebreger  —  to  harborowe.  (Du  Gisis.z,An 
Introd.  l'ar  to  Urne  lo  speke  french  trewiy, 
à  la  suite  de  Palsorave,  éd.  Géuin,p.948.) 

Item  combien  que  tuit  cil  qui  avoienl 
prez  fussent  tenuz  a  herbegier  les  chevaus 
au  commandement  le  seigneur  tant  de 
fois  comme  li  sires  y  envoioit  deus  chevaus 
a  foin  et  a  litière,  lidit  bourgois  desore  en 
avant  n'i seront  de  riens  tenuz  aherbegier, 
se  ce  n'est  a  Pasques,  a  la  Pentecouste,  et 
a  la  Toussainz,  a  Noël  et  quant  li  sires 
devenra  chevaliers,  et  quant  il  mariera  ses 
enfans  tant  seulement,  et  adont  pourra 
envoler  li  sires  deus  chevaus  tant  seulement 
une  nuit  a  chascun  termine  dessusdit  en 
toutes  et  en  cbascune  maisons  de  ceuz  qui 
aurout  prez  a  foin  et  a  litière.  (1312,  Arch. 
JJ  48,  f°118  v°.) 

—  En  parlant  de  choses  matérielles  ou 
morales,  loger,  renfermer  : 

Ne  ke  nus  de  l'aloiance  ne  peust  herbre- 
ghier sen  avoir  en  Engleterre.  (1261,  Arch. 
mun.  Douai,  Cart.  L,  f"  29.) 

Qu'il  est  sers  a  tresloas  les  vices. 
Et  tretoas  en  soi  les  herbcrge. 

(Rose.  19436,  Méon.) 

Toutes  les  bonnes  teches  avoit  herber- 
giees  en  soi.  (,Cron.  de  Norm.,  ms.  Berne 
307,  p.  128».) 

Pour  tonneaus  et  pour  autres  vesseaus  a 
harbargier  ses  vin?.  (1317,  Arch.  JJ  56, 
f»37  v.) 

Si  ad  le  ventre  bien  large  a  herbiger  deus 
galons dedens.  {FoulquesFilz  TKar!n,Nouv. 
fr.  du  XIV'  s.,  p.  62.) 

Uog  chappileau  pour  hebergier  et  porter 
les  cloches.  (1385,  Arch.  MM  31,  f  »  6  v°.) 

Une  petite  tablette  d'argent  asçavoirles 
heures,  hebergiee  en  un  estuy'de  cuir. 
(Invent,  du  duc  de  Normandie,  ap.Laborde, 
Emaux.) 

—  Par  extens.,  dans  le  sens  de  caser, 
d'établir,  de  préposer  : 

En  ceste  marche  m'a  haubergié  Pépins. 
(Car.  leLoh.,  3»  chans.,  i,  P.  Paris.) 

—  Réfl.,  en  parlant  d'une  armée,  cam- 
per, dresser  ses  tentes  : 


Cele  nnil  convint  Karles  qno  as  chans  se  Herbert. 

(1.  Bon.,  Saj.,  i.nxix.  Michel.) 
Son  pavilbm  fait  tendre  et  l'os  se  herbreja. 

(tioum.  d'Alix.,  f  50^  Michelant.) 
Par  deçà  Esqnalonne  s'est  ly  os  herbegie. 

(Chee.  au  cygne,  21700,  ReilT.) 

Or  s'est  li  amirans  tendns  et  abergiez. 
Toi  anviron  la  tor  a  ses  homes  logiez. 

(Simon  de  Pouille,  Richel.  3G8,  f  147''.) 

Puis  étendirent  lor  très  et  lor  pavelloiis 

et  prisent  tere  et  se  hebregierent  au  mieus 

qu'il  porent.  {Chran.  de  Bains,  c.  xi,  L. 

Paris.) 

—  Se  loger,  prendre  logement,  en  gêné 
rai: 

En  la  cité  f'esl  aies  herbigier. 
(I{.  de  Cambrai,  Richel.  2493,'  !"  103  v";  A.  T., 

V.  6297.) 

Et  se  nous  n'avons  nul  tref  ne  nul  au- 
cube,  dist  Pieres  de  Douay,  ou  nous  nos 
puissons  hierbregier,  girons  nous  dont  as 
cans  ausi  comme  mastin  '?  (H.  deValenc, 
Conlin.  de  l'hist.  de  la  conq.  de  Constant., 
590,  Wailly.) 

Si  di  a  Gavain 
Qu'il  se  herbert  dnsqu'a  demain. 
(Atre  fer.,  Richel.  2168,  f»  13''.) 
La  se  harberge  chies  un  oste  félon. 

(Amis  cl  Amiles,  63,  Hoffmann.) 
Si  me  herbijai  ches  envie. 
(l\.  DE  HoD.,  iiom.  d'enf.,  Oxf.,  Bodl.  Digby  SB, 
f^  98\) 

La  harbergier  se  vindrenl. 

(Hase,  ms.  Corsini,  f  133''.) 
Chies  son  oste    s'an  vint,  qui  moult  fit  a  prisier. 
On  se  soloil  sovant  richemant  abergier. 

(Floov.,  VàS,  A.  P.) 
Floovanz  se  habcrge  chics  Godefroi  le  franc. 

(Ib.,  2100.) 
Il  vint  a  Marselle  sonr  mer,  et  se  hier- 
brega en  l'ostel  françois  u  niesire  lîobiers 
et   Jehan    manoient.    (Flore   et   la   Bielle 
Jehane,  Nouv.  fr.  du  xill"  s.,  p.  126.) 

La  nuit  vinrent  a  une  hoine  ville,  et 
illuec  se  hebregierent.  {Comtesse  de  Pon- 
thieu,  Nouv.  fr.  du  xiii»  s.,  p.  180.) 

Il  mêmes  e  la  reyne  s'erbergercnt  en,,. 
[Chran.  d'Angl.,  ms.  Barberini,  {"  38  r".) 

Du  frère  qui  ne  se  albcrge  en  la  maison 
de  l'ospital.  S'aucun  l'rere  va  en  aucune 
cité,  en  chastel  ou  en  ville  et  en  cellui  lieu 
a  maison  de  l'ospital,  et  ne  se  aubergera 
en  la  dicte  maison,  mais  se  auberge  en 
l'ostel  d'aucun  séculier,  soit  en  .VII'. 
(1435,  Est.  de  S.  J.  de  Jêr.,  Arch.  II.-Gar., 

('  l07^) 

Le  bon  pèlerin  doibt  bien  adviser  qu'il 
ne  s'aberge  point  en  maison  dissolue. 
[Trésor  de  l'ame,  f»  47  v",  éd.  1494.) 

Pour  en  l'esté  s'i  herbcrgicr. 
(Débat  de  deux  dem.,  Poés.  fr.  des  xv'  el  xvi°j., 

V,  266.) 

—  Neutr.,  camper  : 

A  .MI.  lines  d'ilncc  alercnt  hebregier. 

(Itoum.  d'Alix.,  f  IS'',  Michelant.) 

Fstes  vos  porpensies 
On  doies  aoberçter  f  estes  vos  hostclics? 
(Prise  de  Pampel.,  393,  Mussafia.) 

_  Se  loger,  demeurer,  habiter  : 

Tôt  enlorn  tei  arberjaran. 

(Passion,  59,  Koschwitz.) 
Félix  le  lin  u  snn  saint  cors  herberget. 

(Alexis,  xi°  s.,  st.  14",  Stengel.) 


isa 


HER 


HER 


IlER 


Siro  liquels  htrhrrgtrat  en  tnen  paveil- 
Inn  e  liqupl?  abitorat  ol  tiii^n  saint  mnnt  ? 
(tic.  des  Ps..  Cambridfre,  xiv.  i,  var., 
Michel.) 

MoDS  nos  pleast  se  ronseiez 
Qoe  T05  0  nos  ahngrrirz. 
(Wace,  ConcfplioK.  Brit.  Mos.  Aild.  I560f.. 
fH'.) 

Qu'en  rost  périrais  toni  enriroD 
Pois  hfrhegifr  eljonr  et  nait 
Joner  et  r.iire  mon  dednit. 
(SliliiE.   Ysopel,  li  Table  d'oae  sonris,  Richel. 
îlflR,  r  ICJ*.) 

Tant  qu'il  viodrent  a  la  maison  de  reli- 
gion u  il  dévoient  gésir,  si  est  bien  tans 
de  herbergier.  {Arlur,  ms.  Grenoble  378. 
f-  3'.) 

Illec  renoient  hesbargier. 
(GcFF.,  .Tii.  Etiat  du  monde,  Richel.  15^6, 

El  qn'emraenez  tontz  tos  enfants 
En  qnelqne  pavs  esirangier. 
Sans  jamais  icf  hebregier. 
(Jacq.  Millet,  Detlntel.  ie  Troye,  P  185", 
4d.  15U.) 

Celle  nuict  les  sœur?  habergerent  en  celle 
abbaye  en  une  chambre  assez  mal  disposée. 
{Le  levain  du  Calvinisme,  p.  2U,  éd.ieu.) 

—  Fig.,  loger  dans,  rester  dans  : 

Com  petis  que  je  soie,  amors  est  grande, 
et  boine  volentes  hierbierghe  en  mon  cuer. 
iRen.  le  nout.,  IV.  ,"509,  Méon.) 

—  Acf.,  constrnire  une  maison,  bâlir, 
entretenir,  réparer  un  logement  : 

Que  lidit  religieux  n'ont  mie  preuve  que 
lidit  conjoint  nient  pris  argent  pour  cesser 
de  faire  faire  maison  en  le  vi!!e  de  Foulloy, 
et  que  lidit  conjoint  piieent  commander 
a  leurs  homes  qui  tienent  a  pur  d'eulsquc 
qaant  leurs  masures  sont  •wnstes  qu'il  les 
herbeguent  ;  et  nient  ne  puent  commander 
lidit  conjoint  as  homes  desdis  religieux 
que  il  ont  a  Fonlloy  que  il  lierbegveni  leurs 
masures  s"il  ne  plaist  as  dis  religieux. 
(Cart.  noir  de  Corb.,  Richel.  1.  17760, 
r  66  r«.) 

A  vendre,  a  doner,  a  harbergier.  (1266, 
Traité.  Nouaillé,  Arch.  Vienne.) 

Doit  servise  de  meitre  le  bois  qui  est 
coupé  el  bois  de  Lonc  Bouel  en  tel  lieu 
que  il  puist  estrc  mis  en  cliareite  a  her- 
bergier le  roaneir  .de  Quievreville.  {Jurés 
de  S.  Ouen,  ('  92  v»,  Arch.  P.-Inf.) 

El  devoit  baillier  ces  devant  dis  fousscs 
a  clorre  et  non  pas  a  herbergier  ne  a  em- 
plir. (1291,  Seni.de  l'Miig.  de  Aorm.,  Arch. 
mun.de  Rouen,  tir.  324,  n"  1.) 

Celui  liu  moul  noblement  puploient  et 
herbergoieni.  {Eslories  Itngier,  Richel. 
20125,  f  99''.) 

Bois  vif  pour  habergier  mondit  manoir 
de  Percv,  et  mort  bois  pour  ardoir.  (1407. 
Denomb'r.  du  baill.  d'Etreux,  Arch.  P308, 
.'•4v".) 

Et  aussi  reparera  et  soutiendra  a  tou- 
jonr.o  le  pilori  de  rostre  dite  ville  qui  est 
en  ruine  el  qui  chiet,  et  la  habergera  en 
accroissant  sur  la  rue  jusques  a  la  der- 
nière marrlie  tout  alentour  d'icelny  ou  de 
présent  n'a  nul  h.Tlicrge.  (I.i48,  Lelt.  de 
Ch.  D.  d'Orl.  porlanl  bail  à  renie  de  la 
halle  aux  pelleliers.  ii\<.  Le  Clerc  de  Douy, 
(.  I,  l"  311  r«,  Arcli.  Loirel.) 

Je  donne  me  maison  et  pardina tcnani, 

comme  dit  esl.nucquie  et/ierfce,9Hiecomnic 
an  jour  de  mon  Irespas  ils  le  trouveront. 
{Teslam.  du  ijuin  1448,  Arch.  mun. Douai.) 


—  Cultiver  : 

Sen  mauage  planter  et  herbregier.  (27 
avr.  1326  Flines,  Arch.  Nord,  Cod.  A, 
f»58vo.)  ' 

—  Adosser  h  un  mur  mitoyen  : 

Si  les  dits  religieux  veulent  icele  tourele 
hebergier  en  quelque  manière  que  il 
leur  plaira,  que  il  le  puissent  fere  sans 
dangier.  {l3'2i,Cart.  de  S.Pierre  de  Chartres, 
ap.  Dui-.,  Hebergare.) 

—  Donner  à  titie  à'herbergemeKt  : 
Tous  seigneurs   premiers  directs  et  ori- 
ginaires peuvent   alberger  leur   fief  a  qui 
bon  leur   semble,   soit  a  nobles   ou   rotu- 
riers. {Coust.  d'Aouste,  1388,  p.  220.) 

Que  les  jadix  abbé  et  couvent  de  l'ab- 
baye du  Lac  de  Joux  ayent  cy  devant 
abergé  «ne  raisse  assize  sus  la  rivière  de 
la  Lionnaz  au  village  de  la  dicte  abbaye 
soubz  la  censé  de  six  douzaines  de  laus 
payables  au  mesme  lieu.  (10  juill.  1623, 
Arch.  Lausanne, Romainmotier,  Doc.  de  la 
Suisse  rom.,  V,  673.) 

—  Infin.  pris  subsl.,  le  logement  : 
Administreront   bien   et    soulfisamment 

aux  devant  dits...  toutes  leurs  nécessitez 
de  vivre,  c'est  a  sçavoir  manger,  boire, 
vestir,  chaucier  et  habergier.  (1335,  Cart. 
de  S.  Benoit,  1. 1,  f°  162  v°,  Arch.  Loiret.) 

—  Construction,  réparation  : 

Ledit  escuier  a  son  ardoir  en  la  foresl 
et  son  hebergier.  {iiOi.  Denombr.  du  baill. 
de  Rouen,  Arcli.  P  307,  1°  115  v.) 

Pour  son  ardoir  et  hesbregier  en  la  fo- 
rest.  (1415,  Denombr.  du  baill.  de  Caux, 
Arch.  1'  303,  f»  112  v.) 

—  Herbergeant,  part,  prés.,  rempli  d'ha- 
bitations : 

Et  mis  a  grant  destruction  grant  quan- 
tité de  noz  bons  lieux  hebergens  et  domi- 
cilies. {Let.  mis.  en  man.  d'un  mendement 
joieux,  Romv.,  p.  154.) 

—  Tenancier  : 

A  noz  biens  âmes  bon  hommes  franc 
abargenl  d'anciennes  costumes  du  Locle 
avons  donnez  el  outroyé...  (1372,  Ch.  de 
Jean  de  Valangin,  Arch.  du  Prince,  Neu- 
chfitel,  Ts,  n»  9'.) 

A  toutmes  homes  abergeant  dou  Loscle. 
(10  mai  1382,  C/i.  du  sire  de  Valangin, 
Neuchatel,  Arch.  du  Locle.) 

—  Herbergié,  part,  passé,  rempli  d'ha- 
bitations : 

Vil  grant  gent,  vit  grant  vile,  vit    bel  bnrc  hfr- 

[hrrgié. 

(Wacb,  non,  1'  p.,  34G9,  Andresen.) 

Tout  cnsi   conme  il  siet  wius  u    hiebre- 

ghies  devant  et  derrière  et  en  coste  et  en 

let.   (1264,  Vente,  Tailliar,  Bec.    d'act.  des 

XTi'etxiii»  s.  enlang.  wall.,  p.  263.) 

—  Herbergié  de,  sur  lequel  on  a  fait 
telle  construction  ou  telle  plantation  : 

Lieu  du  Poésie  herbergé  d'une  tour  de 
forteresse ,  maison,  court,  coursoueres, 
sergiers.  (1538,  Ste-Radeg.,  Vouillé,  Arch. 
Vienne.) 

Fief  assis  ou  village  de  Prigny  herbergé 
estant  tant  en  maisons,  vergiers.  .  (Jb.) 

—  Tenancier  : 

.le  ai  repris  an  fiyé...  dix   el    sept  mes 


vestiiz  et  arborgies.  (Sept.  1263,  Ch.  de 
Sim.  de  Joinv.,  Ch.  des  compt.  de  Dole 
.M  ' 

—  ,  Arch.  Doubs.) 

•  Berry,  auberger,  aberger,  couvrir,  abri- 
ter; bourg.,  eborger  ;  genev.,  aberger. 

9.  HErRBEnGiEH,  héberger,  s.  m.,  syn. 
û'herbergeor  : 

Je  ne  prenderay  pas  de  ta  maison  les 
veels,  ne  les  boucs  de  tes  herbergiers. 
[Psaut.,  Richel.  1761,  f"  68».) 

-  Fig.  : 

Je  ne  seray  plus  vostre  homme, 
Ne  vous  plus  noslre  raesnagere. 
Voas  estes  grande  heberijrre 
D'avoir  tons  les  ans  douze  eofants. 

(Farce  de  Jolyet,  Ane.  Th.  fr.,  I,  61.) 

HERBEKGIRIE,  VOir  HERBERGERIE. 

HEUBERGisoN,fter6)'e(?ison,  herberàson, 
harbergison,  hesbergison,  s.  f.,  logement  ; 

Plus  de  .mil.  liacs  entor  et  environ 
Ont  proprises  lor  os  et  lor  fierbergison. 
(Les  Chelifs,  Richel.  12558,  t"  SS''.) 
Car  en  volons  la  fors  a  no  hirbregison . 

(Ib.,  (0  91  r°.) 
El  bos  de  la  Serpente  prendrons  herbercison, 
A  nne  grant  abeie  del  cors  saint  Laseron. 

(Ren.  de  Montaub.,  p.  220,  Michelant.) 

-Vu  bois  de  la  Serpenie  prendront  herbergison. 

(Ib..  p.  22t.) 

Car  en  enfer  aurai  harbergison 
Avec  mon  frère  le  conte  Ganelon. 

(Gaijdon,  1789,  A.  P.) 
Ung  merquedy  y  vinrent  prendre  hexbergison. 
(Hug.  Capel,  5931,  A.  P.) 

HERBERGUE,   VOir  HERBERGE. 

HERBERiE,  crberic,  orberie,  s.  f. .science 
de  la  connaissance  et  de  la  propriété  des 
plantes;  Rutebeuf  a  composé  un  dit  inti- 
tulé Li  Diz  de  l'Herberic,  ou  de  l'Erberie. 

Ç^us  qui  vivent  de  juglcrie. 
Vicient  par  devant  le  conte. 
Et  tiens  i  est  qui  fabliaux  conte 
Ou  il  ot  mainte  galierie  ; 
Et  li  antres  dit  i'erberie, 
La  ou  il  ot  mainte  risée. 
(Dii  dou  Bufel,  Richel.  1593,  1"  119^) 

—  Marché  aux.  herbes,  nom  d'une  an- 
cienne rue  de  Paris  : 

ICI  Saint  Germain,  que  qne  nus  die 
Le  viel,  siet  près  de  VOrberie. 
(Vers  1325,  Eglis.  et  monast.    de    Paris,  p.  30, 
Bordier.) 

La  petite  Orberie  de  Paris.  (Onii.i.EB. 
DE  Metz,  flcscr.  de  Paris,  xxil,  dans  Paris 
et  ses  historiens,  1867.) 

Au  déliant  du  jardinage,  il  falloit  mettre 
lu  main  a  la  bourse  pour  aller  a  la  bou- 
cherie ou  a  Vherberie  nchepter  de  pitance. 
(Du  PiNET,  Pline,  XIX,  4,  éd.  1605.) 

Hcrberie,  incrcase,  provision  or  store 
of  herbs.  (COTGR.,  éd.  1611.) 

HERBER.IAGE,  VOir  HERBICUGAGE. 

HERBEK.iiiit,  voir  Herbergeob. 
HERBESERiE,  nb.,  S.  f.,  pâturagB  :       | 

Vail  entoar  le  palais  par  une  erbeseric.  j 

l/(n«m.  d'Alix.,  P  -II",  Michelant.)        j 


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457 


HERBEYER,    VOir  HRBBOIEF. 

HERBiDE.  ailj.,  (i'herbe  : 
De  coulpiir   herbide.   (lard,  de  santé.  1, 
347,  impr.  la  Minerve.) 

i.  HERBIER,  hierb.,  erb.,  s.  m.,  lieu 
couvert  d'herbe,  pré  : 

Toi  estenda  l'abali  en  Verliier. 

(Les  Loh..  nis.  rcrnP  113,  P  3fi' ) 
Tonte  desfnHce 
S'assist  seur  Verbier. 
(].  MosiOT,   Mot.  el  Pastotir.    du  xiii«  s,.  Th.  fr. 
an    m.    àje,  p.    3.3:  Bartsch,    Hnm.   el  past,, 
III.   13,13.1 

La  teste  en  fist  voler  dev.int  li  en  VrrHrr, 
{Vangit   d'Ainrem.,  nis.  Montp.  Il  217,  f  157"^.) 

.Nos  avons  vandut....  Verbier  ki  est  de- 
fuers  lou  ninr.  (Noël  1233,  S.-Sauv.  de 
Metz,  Arch.  Mos.) 

Et  Verbier  ki  est  defuers  lou  mur  de  la 
ville.  (I2S0,  S. -Sauveur  de  Metz,  Arch. 
Mo?.  G  1710,  n»  1.) 

Aies,  soiîps  en  cel  vregîer, 
BiaD  lien  i  a  et  bel  Herbier. 

(nich.  U  biaus,  ms.  Turin,  f»  129''.) 
Et  11  fist  son  espoî  clieoîr  des-sns  Verbier. 

(Cov.,  du  Cuesclin,  74a,  Charrière.) 

—  Marché  aux  herbes  : 

Raffle...,  une  racine  que  l'en  vent 
sur  les  herbiers.  (Mênagier.  II.  246,  Bi- 
bliopli.  fr.) 

Bretagne,  CAtes-du-Nord,  St-Brieuc,  Di- 
nar), herbier,  herbes:  couper  le  mauvais 
herbier. 

2.  HERBIER,  8.  Hi.,  herboriste,  bota- 
niste : 

Je  ne  suis  pas  de  ces  povres  prescheurs, 
ne  de  ces  povres  herbiers  qui  vont  par 
devant  ces  mosliers,  a  ces  povres  chapes 
mail  coznes,  qui  portent  boiles  et  sachez  1 
et  si  estendent  .1.  tapiz;  car  teiz  vent 
poivre  etcoumin  el  autres  espices,  qui  n'a 
pas  autant  de  sachez  com  il  ont.  (Uuteb., 
li  Diz  de  VErberie,  I,  235,  Jub.) 

Jehan  de  Luaz  et  Oudin  Mouton,  her- 
biers et  apotieaires.  (1379,  Arch.  M  116, 
n»  6,  f»  10.) 

Pour  l'entretenenienl  des  pesclieurs,  oy- 

1  selcurs,  veneurs  et  herbiers,  qu'il   voulut 

eslre  expressément  employez  aiixpourchas 

des    bestes    et    plantes    "  estranf;eres    de 

I  toutes  les  parties  du  monde.  (Belon,  Nat. 

I  di's  oyi'.,  au  roy,  éd.  1353.) 

Nom  propre.  Herbier. 

1.  HERBiERE,  crbiere,  s.  {.,  empoison- 
neuse : 

Aelais  ot  non  li  erbiere. 

(MOUSK.,  Chron.,  28938,  Rcill.) 

2.  HEnniERE,  erbiere,  arbiere,  s.  f., 
pré,  prairie,  .vazon  : 

!  Pins  cruen.'ment  toî  i  ferai  maisierc 
Que  oesnn  .nome  qui  soit  en  ceste  hrrbiere. 

(Gatjdon,  9485,  A.  P.  i 
El  s'estoil  joene  et  tenre  cora  ronsee  in  herbiere, 
(Berle,  989,  .Scheler.) 
Et  ch'esl  la  rosière  ou  il  n'avoit  adonc 
que  une  herbiere.  (Chron.  deS.Ouen,p.  12, 
Michel.) 

—  Herbier,  premier  ventricule  de  l'es- 
tomac chez  les  ruminants  : 


L'erbtere  et  le  josier  coupez. 
Et  Verbiere  devez  nouer. 
Ce  TOUS  Teul  aprendre  et  Icer. 
(ta  Chaer  don  cerf,  ap.  Jub.,  iVoui'.  Rec,  I.  107.1 

I.a  surgoige  tonte  priraierc. 
Et  puis  le  Bossicr  et  Verbiere 
Enleveres  bien  et  a  droit. 
(Ha^d.  de  Foht.-Guebin,  Très,  de  Yanerie,  p.  Si, 

Plchon.) 

Metz  ton  coustel  environ  demy  pied  de 
la  hampe,  en  tenant  a  tes  dois  le  jarpelet 
Verbiere,  et  encise  tout  entour  le  jargel  el 
Verbiere,  sans  descoupler,  pour  les  des- 
oharner,  puis  les  laisse  aller.  (Modus  el 
/iaoo,  f»  22  V»,  Blaze.) 

Tire  a  toy  la  pence  et  la  bouelle,  et  Var- 
biere  s'en  viandra  avec  la  pence.  {Ib.,  ap. 
Pichon,  la  Chace  dou  cerf,  p.  23.) 

Et  puis  preinene  Verbiere  qui  joingt  au 
chargel.  (Gast.  Feb.,  Maz.  514,  f»  57''.) 

Et  boute  son  costel  au  long  du  chargel 
et  de  Verbiere  dedens  la  hampe.  {Ib.) 

Puis  tire  a  soy  la  pance  et  la  bouelle,  et 
Verbiere  s'en  viendra  avecqiies  la  pance. 
{Le  bon  varletde  chiens,  p.  44,  Lacroix  et 
jullien.) 

—  Trachée-artère  des  oiseaux,  et  par  ex- 
tension, gorge,  gosier  : 

Perdu  avons  le  chant  de  joye  ; 

Morte  est  tonte  joyeuse  chère. 

Pour  nous  reconforter  le  foye. 

Il  nous  faut  boire  de  la  bière  ; 

Cela  nous  refroidist  Vherbiere 

Et  desconforle  les  gualois. 
{Rpgre!s  et  Complninlc   des  Gosiers   altérez,  Poés. 
fr.  des  xv°  et-xvi"  s.,  VU,  77.) 

Donc,  pour  oster  nn  tel  abuz, 

Amy  barbu,  je  le  conseille 

One  plus  en  ce  cas  m^  sommeille. 

Mais,  pour  eviler  le  flambeau. 

Rase  la  barbe  bien  el  beau, 

Et  ne  te  fie  en  la  barbiere 

Qu'elle  ne  coppe  Ion  herbiere. 
(Le  Hlason  des  barbes,  Poés.  fr.  des  xv'  el  xti'  s., 
Il,  220.) 

Sidre,  cervoise,  tout  passe  ç^iv  Vherbiere. 
(Jtacehanal.    el  Clians.,  dans    les  Vaux-de-Vire  de 

Bass.,  Jacob,  p.  283.) 

Tous  oyseaux  n'ont  pas  le  jabot  ou  se 
reçoivent  les  viandes,  avant  entrer  au  gé- 
sier, les  uns  comme  les  autres.  Car  quel- 
ques uns  n'en  ont  point,  mais  pour  ce  dé- 
faut nature  leur  a  baillé  un  gosier  moult 
large  et  ample,  qui  est  ce  qu'on  appelle 
Vherbiere.  (Bklon,  Nat.  des  oys.,  1,  xi, 
éd.  1333.) 

Morv.,  herheire,  panse  des  ruminants, 
premier  ventricule. Fr.-Cointé,arfcérc. 

IIERBIGIER,  voir  IlERBERGlER. 

immtiij.r.vn, erbiUeur,herbillieiir,tém., 
herbilleresse,  erbilleresse,  celui,  celle  qui 
cueille,  qui  coupe  de  l'herbe  : 

Poet  en  ses  ablais  prendre  wages  as  her- 
billeurs,  autant  comme  li  propres  messiers 
sanz  riens  demander  lent.  (1293,  Cart.  de 
Phnlhieu,  Uichel.  10112,  f»  351  r».) 

Se  li  messiers  trouve  erbilleurs  ou  erbil- 
leresaes  es  blés,  soilles  et  secourjon,  après 
le  deflensc  faite  par  le  majeur  et  prcsens 
esclievins,  cascuu  est  a  l'amende  de  .xil. 
deniers  cambresis.  (IS07,  Prév.  de  Beau- 
gtiesne,  Coiil.  loc.  du  baill.  d'Amieus,  II, 
460,  Bouthors.) 

Ont  les  mayeur  et  eschevins...  droit... 
d'establir  ung  messier  qui  doibt   prester 


serment  de  justement  et  fidèlement  exercer 
son  office,  qui  a  pouvoir  de  prendre  et  ar- 
rester  tous  chariots  et  charrettes,  cliaruans 
par  faux  chemins  et  sentiers,  bestes,  her- 
billeurs,  et  tous  aultres  es  cas  deppcndans 
dudit  office  de  messier.  (Coust.  de  la  ville 
de  Buissy,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  404''.)  Un 
autre  texte  porte  herbillieurs. 

Défense  aux  herbilleresses  do  vendre 
leurs  botles  d'herbes  senon  deriero  l'église 
de  S.  Nicolliis.  (1363,  Béthune,  ap.  La  Fous, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

On  trouve  au  xviii"  s.,  dans  un  texte  du 
Nord,  la  forme  herbilloire  : 

Défenses  sont  failles  aux  herbilloires  de 
Haisnes  d'aller  cœuillir  herbes  es  champs 
d'autruy.  (1749,  La  Bassée,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

HERBiLLiER,  crb.,  herbeilUcr,  verbe. 

—  Act.,  faire  paître  : 

Que  il  poent  herbillier  en  leur  chenseus 
toutes  les  fois  que  il  vaurront.  (1279,  Cart. 
de  Ponihieu,  Richel.  1.  10112,  f"  330  r°.) 

Pour  erbillier  .ni.  boefs  l'esté  darrain 
passé  .XXXVI.  gros.  (1363,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Et  tendront  lesdiz  preneurs  deux  vasches 
qui  seront  audit  commandeur  en  garde 
a  l'ostel,  et  yverneront  et  gouverneront  par 
nuit  et  par  jour  sanz  herbiller  comme  les 
leurs  afourrees  par  les  gens  dudit  comman- 
deur. (1396,  Arch.  MM  31,  f»  223  r».) 

—  Neutr.,  brouter  de  l'herbe,  paître  : 
Les  espioit  herbeiltans  es  gnigoages. 

(l'ASSF.RAT,  Ocuv.,  p.  li,  éd.  1C0G.) 

HERBis,  -  iz,  erb.,  s.   m.,  lieu  couvert 
d'herbe,  prairie,  pâturage  : 
Le  fils  de  la  vierge  brebis 
Qui  va  devant  par  les  lierbis. 

Ulose,   ms.  Corsini,  f  132".) 
Erbiz,   herbe,    (xiv"     s.,    Darmestoter, 
Classes    et    Glossaires    hébreux-français, 
1878,  p.  45.) 

Mais  Leonois  ont  les  berbis 

Rassemblé  en  my  les  herbis. 

(Pastoralet,  ms.  Brui.,  f»  23  v».) 

Les  simples  aigneaulx  et  brebis 

P.iissans  dessus  les  vers  herbis 

Bessent  la  teste  contre  terre. 
(Grincore,  les  folies  Entrepris.,  I,  71,  Bibl.  elz.l 

Je  ne  quiers  pas,  o  boulé  souveraine. 

Deux  mil  arpens  de  pastis  en  Touraine 

INe  mille  bcufz  erranlz  par  les  herbis 

Des  monts  d'Auvergne. 
(Cl.  MaR.,  Eglog.  faicle  par  Marol  et  par  Imj  au 
Roy  présentée,  p.  38,  éd.  1!J9C.) 
Et  a  venir  ne  tarde 

Donner  secours  a  tes  simples  brebis 

Et  tes  troupeaux  errans  par  les  herbis 

Do  ces  bas  lienx. 

(ID.,  Egl.  rusl.,  I,  317,  éd.  1731.) 
Fontaine,  a  tout  jamais  ta  source  soit  pavée 
Non  de  menus  gravois,  de  mousses  ny  d'hcrbis, 
Mais  bien  de  mainte  perle  a  bouillons  enlevée. 
De  diamans,  saphyrs,  turquoises  el  rubis. 
l'Rons.,  Sonn.  pour  llelene.  11,  lxxii,  Stances  sur 
la  Font.  d'IIel.,  Bibl.  elz.) 

Maintenant  je  diray  la  fable 

Du  sot  cheval  el  misérable, 

Qui  sa  force  ne  cognoissoit; 

Que  le  cerf  avec  l'avantage 

De  sa  ramure,  d'un  gangnage 

Leur  commun  herbis  dechassoit. 
iJ.-A.  DE    Baif,    les   Mimes,    I.    III,    P  122    y", 
éd.  1619.) 


158 


HER 


Tant  i'  tronpïim  nf  lont  paissant  par  les  herbis. 
(J.  Godard,  Ir  Flasron.) 

Nalor«,  dans  les  krrhis. 
Planlnrensemenl  fecomle. 
(Cl.  ds  >Iobeii>f.,  Po/i..  r-  l^*'  Duhamel.) 

iiERBisTE,  S.  m.,  herboriste  : 
Herbiste,  com.,  an  herbist,  or  herballist  ; 
one  that    underslands  the    nature  ;   and 
tenper  of  berbs.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

HERBOI,  -  ei,  erb.,  s.  m.,  herbe,  pré: 
Mull  i  creisseil  grani  li  erbn:. 

(Brji.,  /).  de  Xorm.,  1,  98Î,  Michel.') 

AI  premerain  enconlrcii 

I  ont  si  fait  desbmiseiz 

Pe  lances  trenchani  c  fraisnines. 

Par  nii  escni  e  par  peilrines, 

On'en  poi  d'nre  de  mon  toi  freili 

llefn  si  coTCn  li  rrbri 

Qae  sns  les  mon  erent  li  vif 

Al  6er  content  e  al  eslrif. 

(ID.,  ib.,  II,  1Î23.) 

Ambla  cnm  par  nn  bel  erbei. 

(ID.,  i*.,  II,  769G  •) 

Dqi  Wiymes  de  Bavière  est  a  pie  an  IVrJni. 
(J.  Bon.,  Soi.,  cclxxjïi,  Michel.) 

HERBOiE,    erbeie,   s.    f.,    herbe,    pré, 
prairie,  gazon  : 
Des  rameisseians  e  del  nbeie 
Ui  nnt  corertes  (les  fosses),  qn'ora  nés  veie. 
(Bïs.,  I>.  de  Sont.,  II,  28711,  Michel.) 
Icil  le»  femeles  inestroic 
Et  en  la  plaine  et  en  Yerboie. 
iBfsliaire,  ap.  Dnc,  III,  619,  éd.  Didot.) 
Je  descendis  en  Vherboie, 
Lez  li  seoir  m'en  alai. 
^AsiDRiro   DF.   nocAT,  Pcsiour.,  Dinaux,   Troui'.  dr 
la  Flandre,  p.  81.) 

iiERBOiER,  herbeyer,  erboer,  erbeer,  v 
n..  pàtnrer  : 

Herbeo,  bes,  bui,  herboier.  (Voc.  lat.- 
fr.,  1487.) 

Faire  paistre  et  herbeyer  beslnil.  (Coul. 
de  S.-Sever,  Coût,  gén..  Il,  687,  éd.  1633.) 

—  Se  couvrir  d'herbes  : 

Les  demeures  (du  désert)  erboérel. 
(XIV*  s.,  Darmesteter,  Glosses  et  Glossaires 
ht'breux- français,  1878,  p.  33.) 

Erbééret,  se  couvrirent  d'herbe.  (Ib., 
p.  45.) 

Erbéerâ,  se  couvrira  d'herbe.  (Ib.) 

HBRBOis,  -  oys,  erb.,    s.   m.,  prairie  : 
Tant  i  gisl  de  cler  sanc  qne  l'rrbois  en  efface. 
(J.  llOD.,  Sax.,  ce,  Michel.) 

Qnl  emmainent  prisons  a  force  el  a  destrois, 
El  cbacent  le  bestail  contrerai  les  herboit. 
(CiivEi..,  bu  Ouescl.,  18983,  Charrière.) 
Et  misrent  leurs    chevaux   en  Vherboys. 
{Perceforesl,  vol.  VI,  ch.  52,  éd.  1828.) 

HERBOi.EE,  s.  f.,  inédecinc  préparée 
avec  des  h>rbes  : 

Bon  pain,  bon  \in  et  le  bon  air 
Aim  asseï  miens  par  S.  Uistace 
QQf  louz  leur  obsimiaas  ne  face, 
^>  qne  toutes  leur  herbolee». 
(C.  Dr.  Coisr.I.  de  fEmper..  Ilichel.  23111, 
r  470'.) 

Cf.  Herbeleb. 

HERBOR,  -  our,  erl;.,  s.  m.,  herbe,  her- 
bage, prairie  : 


HER 

SI  s'entrcbaisenl  par  doçor 
Qu'andoi  choirent  en  Verbor. 
(AoDtFROis  1.1  Bastars,  Bartscb,  llom.  ri  pasi.. 
I,  5G,61.) 

Qa'amdui  chairent  en  ïerbour. 
(ID.,  ib.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  liée,  de  ch.  Iiisl.,  I, 

99.) 
I.'eslandart  des  paiens  abati  sus  l'erbour. 

(Bas/,  de  Bâillon,  1712,  Scbeler  ) 
Ensement  les  abalcnl  com  li  faux  fait  Verbor. 
(Ilist.  ie  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3111,  f  31  \°.) 
En  la  grant  sclve,  ens  el  maior  herhor. 

{ilaeaire,  821,  A.  P.) 

Le  bras,  a  tout  escut,  li  abat  sus  Yerbour. 

(B.  de  Seb.,  xviil,  361,  Bocca.) 

HERBos,  voir  Herbous. 

RERBOsisiEN,  S.  iH.,  celiù  qui  Bst  ha- 
bile dans  la  connaissance  des  herbes  : 

Le  sçavez  vous  mieulx  qu'un  médecin, 
(Jui  est  grand  herbosisien. 

(Farce  du  Badin,  Ane.  Th.  fr.,  I,  282.) 

1.  HERBOT,  adj.,  pauvre,  misérable  : 

Froiz  truanz  est,  asez  en  a. 
Ne  mao^'era  bui  ce  qu'il  a... 
Il  est  herbol  si  que  jel  sai. 
llui  a  sui  boue  pasture, 
Trové  a  geat  a  sa  mesure. 

(Tristan,   I,  3938.  Michel.1 

Ainsi  fait  li  mondes  herbot 
Dou  plus  rike  et  serf  dou  plus  franc. 
(Reclus  deJIoliens,  Miserere, st.  210, Van  Hamcl.) 
Cf.  Herbout. 

2.  HERBOT,  voir  Hebbout. 

HERBOUS,  -OS,  erb.,&.  m.,  herbe,  pré  : 
De  morz  laissent  les  dores  plaines. 
Les  chans  defors  et  les  erbos. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  19133,  Michel.) 

Desous  volent  li  hiaume  et  volent  en  herborts. 
(Boum.  d'Alix.,  P  13»,  Michelant.l 
Maagis  ot  pris  blanc  vin  qa'il    ot    mis   en  hetbos. 
Les  plaies  11  lava  environ  et  entor. 

(Ben.  de  Monlaub.,  p.  218,  Michelant.) 

HERBOUT,    herbousl,   herbot,    herhaut, 

herbau,  s.  m.,  famine,  disette  : 
Ou  se  herbousl  devoit  saillir 
Qui  si  feist  les  blés  faillir 
Que  gens  de  faim  monrir  deussent. 
Pour  ce  que  poiut  de  blé  n'eussent. 
Tant  en  pourroient  retenir 
Aius  que  ce  peust  avenir, 
.11.  ans  devant  ou  .m.  ou  .nii., 
Que  bien  pourroit  la  faim  abatte 
'l'uuz  li  pueples  gros  et  menus 
Quant  li  herbous  seroit  venus. 
Si  com  fist  Joseph  en  Egypte. 

iftoje,  ms.  Corsini,  f  118''.)  Var.,    herboul. 
(Méon,  V.  17853.) 

Quant  Audigier  nasqui,  grant  joie  i  ot; 
Par  le  pais  leva  un  tel  herbot  : 
Itoxignous  ne  oiseaui  par  si  chantot  ; 
Laienz  ot  une  asnesse  qui  rechanot 
Et  une  vielle  lisse  qui  lors  alloit. 
Et  une  chate  borgne  li  faim  braioit. 

(Audigier.   Ilichel.  191Ï2,  f"  66'. > 

Et  ne  doit  l'en  pas  sofrir  qne  commu- 
neté  face  herbaul  oc  ce  que  l'en  doit  avoir 
convenable  en  lieu  et  en  tens.  {Liv.  de 
Jott.  et  de  l'iet,  IV,  23,  §  2,  Itapetti.) 

Si  allons  querre  la  cbetiveté,  que  herbau, 
le  Uieu  de  misère  et  de  povreté,  ne  nous 
faille.  (Perceforest,  vol.  Il,  ch.  46,  éd. 
1548.) 


HER 

UERBO/.,  voir  Heubebecfs. 


HERBKAcoN,  S.  111.,  partie  d'une  char- 
rette : 

Les  herbracons  el  espeettes  des  carettes. 
(1S41,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 

.\uilens.) 

HERBREGAGE,   VOir  HEBBERGAGE. 
HERBREGEMENT,   VOir  HERBERGEMRNT. 
HERBREGERIE,  VOir  HERBERGERIK. 
HERBREGETE,  VOir  HERBERGETE. 
HERBREGIER,  VOir  HERBERGIER. 
HERBREGISON,  VOir  HERBERGISON. 

HERBRETEAu,  S.  m.,  arbret  : 

Il  me  voist  icy  suer 
A  mes  herbreleau.T  a  gluer 
Et  si  ne  peuvent  pas  acleadre. 
(Farce  de  la  Pippce,    xxxi,  ap.  Michel,  Po^s. 
golh.) 

HERBRIGEMENT,    VOir    HERBERGEMENT. 

HERBRIGIER,  VOiV  HERBERGIER. 

HERBU,  erb-,  s.  m.,  herbage  : 

Tôt  li  larris  et  li  erbu 
Sont  arengié  des  abatus- 

(L'Escouffle,  Ars.  3319,  fil  v°.) 

L'Outredoutez 

Fu  parmi  le  destre  coslez 
Fern  au  cheir  en  l'herbu. 

(Meraugis,  p.  190,  Michelant.  i 

Qu'il  grant  cop  ne  feri  el  nu  del  helme  agu 
Ke  li  feus  en  sailli  ki  esprent  lut  Verbu. 

IHorn.  3130,  Michel.) 

Vers  le  lurnei  s'en  vet  galopant  les  herbuz. 

(Ib.,  1175.) 

HERBUE,  arbue,  s.    f.,  terrain    rempli 

d'herbes  : 

Cinq  jourz  en  la  grant  arbue.  (1264, 
Lett.  de  Jean  de  Joint.,  S.-Urb.,  Arcli.  H.- 
Marne.) 

HERCE,  herse,  s.  f.,  action  fâcheuse  : 

Fortune  n'aura  ja  tel  herse 

Sur  nostre  amour,  qu'elle  reverse 

Nos  voulenlez  a  la  renverse. 

(Al.  CHàRTiFR,  Poés.,  p.  6-21,  éd.  1617.) 

HERCEMENT,  -Sèment,  s.  111.,  action 
de  herser  les  terres  ensemencées  : 

Hersement  de  terre  pour  rompre  les 
mottes.  (R.  Est.,  Dictionariolum.) 

Hercemenl  :  m.  A  harrowing.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

HERCEOR,  -  cheor,  -  eour,  -  eeur,  -  eur, 
-  choor,  -  seur,  -  ssour,  s.  m.,  garçon  de 
charrue  qui  conduit  la  herse  : 
La  sont  li  herceeur  ma  mère 
Qui  les  terres  sèment  et  bercent. 

(Perceval.  ms.  Montp.  H  219,  f  3*.) 
Li  valiez  prcnt  sou  cbaccor. 
Et  va  la  ou  li  herceor 
llerçoient  les  terres  arees 
Ou  les  avoines  sont  semées. 

(Ib.,  f  2  r°.) 

Et  si  deit  un  hercheour  .11.  fois  ''a"  " 
jornee.  {Liv.  des  jurés  de  S.-Ouen,!'  20  v  , 
Arcli.  S.-Inf.) 

Et  doit  un  herchoor  se  il  n  cheval  eu 
lieu.  (Ib.,  1°  lui  v.) 


HER 


HER 


MER 


4.S9 


l,i  Itercevr.  (Cniil.  de  Vernon,  Arch. 
Eure.) 

Pour  Iroys  herssour'S  av(>qiies  une  ju- 
ment mis  a  hercier  les  advaenes  du  Parc. 
{liOi-l'iOT, Compt.  de  la  Chartreuse  du  Parc, 
Arcli.  Sarthe,  B  1146.) 

Les  laboureurs  et  les  herseurs  qui  les 
avoines  hersoienl  sur  les  terres  arees. 
{Perceval,  f-  3%  ^d.  1530.) 

iiERCEURE,  harcheure,  s.  f.,  action  de 
faire  passer  la  herse  sur  les  terres  ense- 
mencées : 

Pour  cens  et  harchcures  cent  et  noef 
sols.  (1326,  Arch.  J.!  64,  f»  107  r°.) 

Herceure  :  f.  A  harro-wing.  (Cotgr.,  éd. 
161i.) 

HERCHAGE,  S.  m.,  action  de  passer  la 
herse  sur  les  terres  ensemencées  : 

Il  doit  .III.  corvées  de  herchaye.  {Jurés 
de  S.-Ouen,  f»  268  v,  Arch.  S.-Iuf.) 

HERCiiELEE,  S.  f.,  enfilée,  réunion  : 

La  Fricassée   crostyllonee   des  antiques 

modernes   chansons  par   une  grande  her- 

clielee  des  plus   memoriaul.x   et   ingénieux 

cerveaux  de  notre    armée,    Rouen,    1604. 

HERCHELLE,  voir  HABCELLE. 

UERCHEOUR,  voir  Herceor. 

HERCHIER,  voir  Hercier. 

HERCHOOR,  voir  Herceor. 

1.  HERCIER,  -  rhier,  -  ser,  heirchier, 
verbe. 

—  Act.,  frapper  :  j 

De  loi?  li  I.incent,  si  l'on;  point  et  herse. 
En  .1X1.  lieas  H  ont  le  rort  oaTré. 

(Aliscans,  5813,  A.  P.)  i 

Ces  .111.  en  anfer  vos  atendent. 
Cens  lient,  bâtent,  fastent,  pandent, 
Hnrtent,  hercrnt,  escorchent,  foulent... 
Ceas  qui  flrent  les  félonies.  j 

(noue,  Ricbel.  1373,  f»16e'.) 
Les  sachent  et  tirent  et  herceni. 
Et  du  sanc  des  ocis  se  soillent. 

(GuiART,  Roy.  lion.,  19388,  W.  et  D.) 

Sy  descendirent  des  montaignes,  aprez, 
bien  .v.  ou  .vi"  camelz,  tous  couverts  de 
rouge,  quy,  comme  on  sceut  depuis,  por- 
toient  métal,  dont,  la  nuytie  prochaine, 
furent  gectez  canons  et  bombardes,  dont 
au  matin  hersèrent  fors  nos  gallees.  (Wa- 
VRIN,  Anr.hienn.  Cron.  d'Enqlet..  II.  74 
Soc.  de  ni.  de  Fr.)  ^      .       .     . 

—  Absolument  : 

Entonr  lui  fiert,  et  lioule,  et  herce. 
(Gdurt,  fioy.  Ijun,,  t.  I,   p.  290,  Buchon.) 

—  Act.,  tirer,  traîner  : 

!  Et  puis  fuit  li  remanant  do  corps  her- 
i  Met  en  ladit  banetes  sus  le  grant  pons,  et 
I  jetteis  en  Mouse.  (J.  de  Stavelot,  Chron., 
p.  SU,  Borgnet.) 

I.a  neif  sont  sachies 
Hors  de  Teavo  allant,  et  si  le  sont  heircliies 
\  Trestont  onllre  le  pont. 

l'JEn.  DES  PRErs,  Geste  de  Liège,  31103,  Scheler, 
I     Gloss.  pHlol.) 

—  Réfl.,  se  traîner: 


Et  Hersens  par  niolt  fraat  air 

lït^vet  llerrneline  sesir. 

A  terre  se  vollrent  et  Iwrcent 

Kt  neporquant  les  peax  i  percent. 

As  denz  agucs  les  detrencent. 

(Renan.  Br.  I'',  3159,  Martin. 1 
Tel  duel  a  de  sa  gent  que  bien  cuîde  erragîer. 
Par  .1.  hais  de  sa  chambre  entra  en  .i.   vergicr; 
Enz  el  flun  d'Eufrates  se  volt  alor  baignier, 
Mes  la  mort  l'angoissa  et  fet  agenoillier; 
Quant  ne  pot  plus  aler  si  se  prist  a  hercier, 
La  bêle  Hesones  l'est  :\\é  ro:!recicr 
Et  ses  ieus  et  sa  bouche  li  commence  a  bessier. 
(Signiflcal.  de  la  mort  i'Mex.,  Richel.    3B8, 
f-  120".) 

Elle  se  cnida  relever 

Mais  elle  ne  se  set  tant  herchier 

Qu'el  ne  fléchisse  ça  ne  la. 

Car  la  grant  froidure  qu'ele  a 

Li  a  les  genouls  enroidis. 
(Chrest.  Legouais,  Fab.  d'Oc,  Vrs.  5069,  f"  24».) 

—  Act.,  percer  : 

En  .V.  liex  fu  bien  Dien  perci>i  (Baccns), 
Mais  eu  plus  de  .v.  est  hercié 
Le  tonnel  qui  ce  vin  entonne. 
(Le  Mart.  du  saint  Baccus,  .Inh.,  Snuv.  Rec,  I, 
263.) 

—  Alal  entendre,  mal  comprendre  : 
Molt  ait  bien  overte  l'oreille 

Que  ne  li  coviegne  hercer 

Ce  que  li  rois  li  velt  charger, 

Sa  raison  saiche  bien  conter 

Et  conseil  saiche  bien  celer 

Quanque  il  rois  comeodera. 

(D'an  ilarcheant.  Richel.  19152,  f  12''.  • 

—  Hercié,  part,  passé,   traîné,   souillé  : 

Plaisir  sera  au  vieil  mastin 
De  trouver  son  pastis  herchi^. 
(Farce    de   Frère  Giiillebert,  Ane.  Th.  fr.,    I, 
310.) 

2.  HERCIEIt,  S.  m.  ? 
Mais  faisons  la  deseure  mener  ces  prisoniers  ; 
Demain  si  les  ferons  mener  a  nos  lierciers. 

(Guide  Bourg.,  3606,  A.  P.  i 

HERCION,  herson,  s.  f.;  avoir  hercion  d 
quelqu'un,  avoir  affaire  à  lui  : 

CONCILE. 

Elle  (la  France)  a  assez  d'encombrement, 
Et  en  fièvres  dernièrement 
N'ay  je  pas  eu  a  luy  herson  .' 
(G.  Chastell.,  Concile  de  Basle,  vi,  3G,  Kerv.) 

HEROoiiÉ,  adj.,  battu  ; 
Je  l'ai  awant  souvent  retrait 
Tuut  herçoiié  et  tout  contrait. 
(G.  LE  Long,  la  Veuve,  Montaiglon  et  Raynaud, 
Fait.,  II,  3.Ï2.) 

HERDAGE,  -aigc,  S.  m.,  troupeau  : 
Ne  sera  permis  a  aucun  bourgeois  de 
chasser  ou  raesler  bestes  venants  dehors 
du  lieu  ou  nouvellement  acquises  avec  le 
commun  troupeau  et  herdaige,  ou  sur  le 
commun  pasturage,  sans  en  avoir  advertis 
les  mayeurs.  [Coût,  de  Bouillon,  xxv,  13, 
Coût.  gén.,II,  804.) 

—  Droit  d'avoir  un  troupeau  séparé  de 
celui  de  la  commune  : 

Les  hauts  justiciers,  majeurs  ou  fon- 
ciers peuvent  tenir  lu  herde  ou  troupeau  a 
part  pour  user  de  vaine  pasture  en  leur 
jurisdiction,  bans  et  autres  lieux  esquels 
ils  ont  droit  de  parcours,  sans  déroger  a 
ceux  qui  d'ancienneté  ont  pareil  droit  de 
herdage  particulier.  {Coût,  de  Luxembourg, 
.Nouv.  Coût,  gén.,  Il,  3')2\) 


Cf.  llAitniî. 

HEiiDAi.,  adj.  ;  chemin  herdal,  chemin 
par  où  passent  les  hardes  ou  troupeaux 
de  bêtes  : 

Héritages  assis  sur  chemin  herdal,  pas- 
quis  et  autres  aisances  de  ville  et  com- 
modité, sont  tenus  de  cloison  depuis  la  S. 
George  jusques  a  ce  que  les  fruits  et  chas- 
tels  soient  enlevez.  {Coût,  de  Gorze,  xill, 
4i5,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  1091.) 

Tous  les  héritages  assis  sur  chemins 
herdals.  {Coût,  de  S.-Mihiel,  Nouv.  Coût. 
gén.,  11,  1057.) 

HERDAiMT,  S.  m.,  adhérent  : 

Non  contrestant  chose  proposée  au 
contraire  de  par  lesdiz  Aubin,  ses  com- 
paignons  jurez  et  les  vendeurs  ses  her- 
dans.  (1322,  Arch.  JJ  61,  f"  118  r".) 

HERDE,  voir  Haroe. 

UERDEIER,   voir  HARUIER. 

HERDELER,  V.  u .,  conslruirc  uu  rem- 
part : 

Un  fossé  fist  jeter  aitant 
Haut  e  large,  roisto  grant. 
Pus  par  a  fia  ficher 
E  par  devant  ben  herdeler. 
Pur  défendre  le  passage 
Al  rei  Derraod  al  fer  corage. 

(Conquest  of  Ireland,  101-4,  Michel.) 

HERDEMENT,  VOir  HaRDE-MENT. 

HERDEU,  V.  a.  1 

Ceulz  qui  retiennent  les  oblations  des 
trespassetz,  et  herdent  baillier  aulz  églises 
leurs  donations  comme  gens  infidèles, 
comme  paiens  et  mescreans  doibveut  estre 
bouttes  hors  de  l'église.  {Prônes  d'un  curé 
de  Cysoing,  ms.  Lille  100,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

HERDIER,  voir  IlARDIER. 
IIERDIMANT,    voir   HARDIMENT. 

iiERDOYER,  voir  Hardier. 

1.  HERDRE,  voir  Erdre  au  Diction- 
naire et  au  Supplément. 

2.  HERDRE,  s.  m.,  nom  d'un  ofQcier 
municipal  à  Saint-Omer: 

Ke  nus  ne  viegne  a  neif  ne  tiegne  se 
neif  a  le  costiere  de  le  W'estwede  sor  le 
neif  perdue  et  li  herdre  et  verdre  les 
poent  aresteir.  (1280,  Reg.  aux  bans, Krch. 
S.-Omer  AB  XVIII,  16,  n»  407.) 

1.  HERE,  yere,  s.  f.,  pièce  de  terre  : 
Pour  une  terre  et  yere  par  luy  vendue. 

(1448,  Compt.  du  R.  René,  p.   131,  Lecoy.) 
Une  yere  et  une  petite  terre.  {Ib.) 
Cf.  Hereau. 

2.  HERE,  s.  f.,  ligure,  mine  : 

l.i  Bourgignon  de  l'ost  le  roy  deserrent 
Et  vont  joustor  a  la  gent  d'Engleterro, 
I.a  commencèrent  une  moult  laide  liere. 
Maint  blanc  baubcrc  (y)  derompeat  el  deserrent. 
(Les  Loh.,   Richel.  4988,  f  252".) 

Donc,  dist  Grégoire  od  belo  herc  : 
Va  donqes  tost  o  si  l'aporte 
Al  povreqai  se  desconforte. 
CAngieb,  Vie  de  saint  Grég.,  152,  P.  Meyer.) 


MO  HER 


El  li  roi  rt  11  emp«ror« 
t'aUoiuil  cbiere  «I  bêle  kere 
Et  tenoienl  Terjoe  jaili-e 
Suu  loier  et  sans  covoilise. 

miancand.,  3,  Michelanl.) 

1.  HEnB\r,  herreau,  herau,  erreau, 
ereaii,  eran,  cral,  ayraut,  arreau,  s.  m., 
pièce  de  terre  ; 

Li  moilii^  de  l'crau  ou  la  meison  siet  et 
la  iiioilié  de  In  terre  dou  pré.  (  1273,^1  morJ., 
Bourgm.,  Arch.  Loir-et-Cher.) 

Septiers  de  blé  a  prendre  sur  les  erals  I 
el  sur  les  aparleneuces.  (iiSl,  Ch.  St-Sau- 
reur,  év  de  Ulois,  Arcli.  L.-el-Ch.) 

Sus  un  ereait  e  sus  dous  mesons. 
(l  fév.  1*86,  Arch.  .M.-el-L.,  B  5i,  f"  3.)         I 

E   le  li  assistrenl  e  encores  assient  sus 
lour  ai/raul  de  Tuvblie  e  sus  la  vijjue  qui   | 
si  lietil.  (1301,  Jujein.  de  la  cour  de  Mon- 
soreau, Fonlevr.,  anc.  tit.,  Arch.  Maine-et- 
Loire.) 

La  moitié  d'un  herau.  {Aveu  de  1313, 
Fiefs   des   Clés    de   Blois,   Arch.    P   1478, 

ru  v.) 

Embrasement  fet  en  l'arreau.  (1330,  Arch. 
P  »6,  reg.  1.) 

Pour  leur  hereau  contenant  un  quartier. 
(1339,  Arch.  K  1311,  f»  10  v«.) 

Pour  son  herau  et  les  appartenances. 
(/6) 

Avons  baillé  a  Jehan  Perier...  Verreau 
de  la  Roche  séant  ou  terrouer  de  Villelon 
en  Saulonpne,  si  comme  ledit  hereau  se 
comporte  et  poursuit  en  coins,  osches  et 
places  ou  soioil  avoir  maisons,  contenant 
ledit  hereau  en  toutes  choses  une  septerec 
de  terre  ou  environ.  (1.192,  Bail  à  vie  du 
Herreau,  ou  Surface  de  la  Roche,  Arch.  M.\I 
31,  f»  163  V».) 

Dans  le  patois  poitevin,  comra.  deChef- 
Boutonne,  airault,  ou  ayrault,  signifie 
cour,  jardin,  terrains  vagues,  le  plus 
souvent,  qui  entourent  la  maison  d'habi- 
tation. 

î.  HEREAU,  s.  m.,  sorte  de  tonneau  : 
Li  suppliant  donna  a  icellui  Johanneaux 
unccopsurla  teste  du  serceau  d'un  hereau 
qu'il  trouva.  (1460,  Arch.  JJ  190,  pièce  166.) 

Nom  propre,  Hereau. 

HEREBIC,  adj.  ? 
...  Les  espriti  celettes 
Et  hereUci... 
(i.  BoucntT,  Ep.  fam.,  Lxm,  éd.  1345.) 

HEREBOUT,  inlerj.,  terme  employé 
pour  exciter,  animer,  presser  : 

Lesiuelx  conipaipnons  de  Trappes 
commencèrent  a  Irayuerun  esteuf  au  bout 
d'un  baston  parmi  ladite  Teste  en  disant  et 
criant  :  herebout,  hereboul;  qui  est  a  dire, 
qui  vuelt  jouer  a  la  paume.  (1393,  Arch.  JJ 
tii,  pii^ce  301.) 

iiEREDEii,  V.  n.,  hériter,  posséder  un 

héritage  : 

...  Et  en  l'aymiat,  l'avoir  et  posséder. 
Le  pouedaot  en  jonyr  toot  a  plaio. 
C'est  es  hauli  cieali  avec  Crlst  herrdfr. 

(J.  BoccncT.  Labiir.  de  fort..  Mai.  1083i, 

Vous  meritei  qn'elle  vous  desherede  (vertu) 
Kl  qn'en  voj  lieai  aoi;  vcrtueai  hereie. 

<\[>.,  Ep.  mor..  Il,  ni,  éd.  1S4.S.) 


HER 

Que  Toas  poisser  ave",  lay  hereder 
Lassus  es  ciculi  en  la  gloire  éternelle. 

(iD.,  li.,  Il,  m.) 

HEREDiTABLE,  adj.,  QUI  3  drolt  à  l'hé- 
ritage : 

Les  successeurs  hereditables  ne  vont 
point  en  lipne  montant,  mais  en  descen- 
dant. {Chron.  de  J.  Ludel  Cftré/.,  p.  15.) 

De  Jehan  dooiiesiiie  ne  soys  hercdilahle. 
(Giii>C0RE,  l'Espoir  de  pai.r.1.  180,  Bibl.  elz.) 

HEREDiTADi.EMENT,  hair.,  herid.,&<iy -, 
en  héritage,  à  titre  héréditaire  : 

Hait  et  possoit  haireditablement.  (Lundi 
apr.  Touss.  1297,  Ch.  du  Cle  de  Nevers, 
Hosp.  de  Nev.  S.  Lazare,  Arch.  Nièvre.) 

A  pourseir  et  tenir  dudit  Enj^erran  et  de 
ses  hoirs  perpetuelnient,  heredilablement. 
{Chart.  de  Ph.  le  Bel,  Kichel.  1.  9783, 
f»  64  r».) 

Perpetuelment  et  heredilablement  a  touz 
jours.  (1329,  Venle,  Arch.  S  113,  pièce  33.) 

Donne,  cesse,  quitte  et  délaisse  heridita- 
blemenl  et  perpetuelment.  (27  cet.  1332, 
Ch.  de  J.  Blandin,  garde  du  sceau  du  Cle  de 
JVeo.  en  la  preo.  de  Donzi,  Abh.  de  Roches, 
Arch.  Nièvre.) 

EL  par  non  de  pure,  simple  et  perpé- 
tuelle vente  quitte,  cesse  et  du  tout  a  tou- 
jours heredilablement  transporte  sans  au- 
cun rappel  aux  conireres  et  consuers  de 
l'iiospitiil  de  monsieur  S.  Julien.  (Pièce  de 
1336,  Felib.,  Hisl.  de  Par.,  V,  633».) 

Item,  accordé  est  que  ledit  roy  d'Angle- 
terre aura  les  contes,  cites,  chastiaux, 
terres  et  isles  et  lieux  avant  nommes 
avecques  toutes  leur  appartenances  et  ap- 
pendances  quelque  part  que  il  soient,  a 
tenir  a  luy  et  a  ses  hoirs,  heredilablemenl 
et  perpetuelment.  (Grand.  Cron.  deFrance, 
Les  luis  du  bon  roy  Jehan,  cxxiv,  P.  Paris.) 

Et  luy  donna  le  jeune  roy...  ung  estrelin 
pour  ung  denier  de  rente  heredilablement. 
(Jeh.  le  Bel,  Chron.,  1,  32,  Polain.) 

Le  marquis  du  Pont,  nommé  Edouard, 
succéda  en  la  duché  de  Bar  et  en  la  chas- 
tellenie  de  Cassel,  excepté  aucune  partie 
laquelle  il  avoil  donnée  heredilablement 
a  Robert  de  Bar.  (Mo.nstrelet,  Chron.,  I, 
ch.  70,  Soc.  de  l'hist.deFr.) 

uEREoiTAGE,  S.  m.,  héritage  : 

Entrèrent  en  la  cité,  et  requistrent  ceaux 

i    que  soient  rendus  li  herilage   a  li   lilz  de 

'    ceauz    a    cui  (juaymere   l'avoit  tolnl  ;    et 

furent  rendut  li  heredilage,  et  lo  pueple  fu 

apaiez.  (Aimé,    Yst.   de  li  Norm.,  111,  26, 

i^hampollion.) 

HEREDITAIRE, s.  m.,  héritier: 

Comme  eux    disans  héréditaires    dndit 
lieu.  (P.  Desrby,  à  la  suite  de  Monstrelet, 
!    p.  114,  éd.  1316.) 

!      HEREDiTAL,  -  el,  adj.,  héréditaire  : 
j       A  cause  d'icelle  sergenterie  doy  trouver 
'    sergent  heredital  pour  faire  desservir  la- 
I    dicte  seigneurie.  (1430,  Denombr.  du  baill. 
de  ConsUnlin,  Arch.  P  304,  f  76  v».) 

I  Jehan  Le  Peletier,  sergent  heredital  de  la 
I  ville  et  bourpeoiïïie  de  Conches.  (1438, 
I  Aveux  du  bailliage  d'Evreux,  Arch.  P  294.) 
;  Charge  heredilalle.  (Cottsl.  de  Norm., 
I   1483,  f°  58  V».) 

Descordz  heredilaulx.  (J6.,  1°  117  r".) 
I      Quant  il  y  a  entre  parties  aucun  descord 
I  heredital.  {Ib.,  f»  180  r».) 


IIER 

Contract  neredilal.  {Ib.,  f  200  v°.) 
Droit  heredital.  {Ib.,  f»  206  v».) 
Et  semblablement  luy  dist  ledit  Loys 
filz  de  Lothaire  :  Charles,  mon  cousin,  tu 
tiens  de  présent  mon  empire  que  de  droil 
heredital  devoil  avoir  Loys  filz  de  ma  fille. 
(N.  Gilles,  Ann.,  f°  137  v»,  éd.  1492.) 

Lettres  hereditalles.  {Cart.  de  N.-D.  du 
Vœu,  titre,  Bibliolh.  Cherbourg.) 

...  Des  Cartagiens  très  exercilez  en  mer 
ausquelz  par  leurs  autecesseurs  avoit  ia 
esté  laissée  comme  chose  heredital  la 
gloire  de  la  puissance  dfi  la  mer.  (Leprem. 
vol.  des  grans  décades  de  Tit.  Liv.,  f°  m', 
éd.  1330.) 

Et  montrer  ledit  titre  de  roi  Très  Chres- 
tien  lui  estrenon  seulement  heredital,m&\< 
comme  propre  et  peculier.  (CuiLL.  Bri- 
çoNNET,  Remontr.  au  P.  Jules  II.) 

Viconte  heredilalde  Hotot.  (11  juill.  1349, 
Aveu  de  Jacq.  de  la  Haye,  vie.  de  Ilotol, 
Arch.  Orne.) 

Et  pourtant  que  touche  les  contrncts,  por- 
tans  aliénation  des  choses  heredilaux 
{Coût.  d'Anjou,  art.  444,  Nouv.  Coût,  géu., 
IV,  576^) 

Outre  le  cneur  heredital. 
(Jod..  Oeuv.  mesl.,  f  102  r",  éd.  1583.) 

Titre  fteredifef.  (D'Abgkntré,  iliir.  s.  le» 
part..  Comment.,  col.  1963.) 

Portion  hereditelle.  {Ib.,  col.  2048.) 

HEUi.DiTALMENT,  -  aumciit,  âdv.,  hé- 
rédilairement  : 

Paisiblement,  perdurablement  et  heredi- 
talment.  (Ch.  de  1309, Foutevr.,  Arch.  M.-et- 
Loire.) 

A  tenir  hereditaument.  (1401,  Denombr. 
du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303,  f"  37  r».) 

HEREDiTATioN,  -  ci'on,  cred.,  s.  f.,  hé- 
ritage, succession  : 

Comme  Alain  Courtin....  se  fust  nagueres 
fait  maintenir  et  garder  en  possession  el 
saisine  de  toute  Vereditation  tant  en  meuble? 
comme  héritages.  (28  octobre  1412,  Slal.de 
la  prevosié  d'Orléans,  au  reg.  des  causes  m 
la  dite  prevosié  en  1412,  t°  2,  ap.  Le  Clerc  de 
Doùy,  t.  I,  f  219  v°,  Arch.  Loiret.) 

Cause  des  successions  et  heredilacions 
de  leurs  diz  père  et  mère.  (1449,  Partage. 
étude  Mallet,  not.  à  Orl.,  minute  Arnoul 
Sarre.) 

HEREDITAUMENT,  VOir  HEREDITAL- 
MENT. 

HEREDITE,  -  et,  -  eth,  er.,  heridilet,  s. 

f.,  héritage  : 

0  filz,  cui  erent  mes  granz  ereditez. 
Mes  larges  terres  dnnt  jo  avcie  .asez. 
Mes  granz  paleis  de  Rome  la  cilet  ? 

\St  Aleii.'i,  si°  s.,  st.  SI»,  Stengel.) 

Requier  de  mei  e  jo  durrai  a  tei  la  tue 
hereditet.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  il,  ». 
Michel.) 

Les  lignes  chairent  a  mei  en  très  belef 
choses,  c  la  meie  heredileth  est  bêle,  {w., 
XV,  6.) 

—  Les  héritiers,  la  postérité  : 

Salf  fai  tun  pople.  Sire,  et  beueis  a  la  tue 
hereditet.  (Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xxvii,  12,  Mi- 
chel.) 

Le  eredilé  d'eals  parmanable  serai.  (Z.i« 
,  des  Ps.,  Cambridge,  xxxvi,  18,  Michel., 


HER 


HEK 


HER 


461 


Jacob,  H  funels  de  la  sue  hereditet.  (Ib., 
Cant.  Moys.,  12.) 

HEItEDITEL,   VOif  HEREDITAL. 

HEREuiTEH,  haer.,\.  a.,  hériter,  obte- 
nir, posséder  en  liéritage  : 

Et  li  boins  et  debonaires  herediteront  la 
terre.  {Ps.,  Maz.  798,  f»  92  r".) 

Ainyables  hommes  seroDtceulx  qui  ftere- 
diteront  la  terre  et  qui  vivront  en  Iraoqui- 
lilé  de  paix.  (Hist.  de  la  Toison  d'Or,  II, 
f  1Û6*.) 

—  Absolument  : 

El  ceulz  qui  soulîrenl  et  attendent 
Nostre  Signour  il  herediteront  et  demor- 
roDt  en  terre.  (Ps.,  Maz.  798,  togâr".) 

L'usage  de  la  vie  ancienne  n'estoit  point 
que  les  femmes  heredilassent  avecqués  le.;; 
masies.  (N.  Gilles,  Ann.,  ("  22  v»,  éd. 
1493.) 

Pour  parvenir  a  ceste  félicité  de  mariage, 
que  d'eul.n  ilz  voissent  naistre  lignaige  ra- 
portant  et  lieredilanl  non  moins  aux  meurs 
leurs  pères  et  mères,  que  a  leurs  biens 
meubles  et  heritaiges.  (Rab.,  le  Tiers  livre, 
cb.  XLVllI,  éd.  Jobâ.) 

HEREE,  voir  Aree. 

HEREGE,  -  eige,  erege,  hirrige,  s.  m., 
hérétique  : 

On  ere/ies  on  b.irbarins. 

(Vtedes  Pères,  Richel.  23111,  P  130''.) 
.Si  coin  sont  juif  et  erege 
Qui  en  faacelé  ont  leur  siège. 
'J.  LeMarcb.,  Mir.  V.  D.,  ms.  Chartres,  P  9''.) 
Les  heregea  reconfortoit. 

(G.  GciART,  Roy.  lign..  4914,  Bachon.) 

Jasoit  ce  que  il  fust  au  commencement 
sa  l'errer  des  herefjes.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  82,  Chabaille.) 

Mauvais  ftcrcjes.  (Chron.  de  S.-Den.,m^. 
|5te-Gen.,  f»  liK) 

i   Occisissenl  toz  li'S  ficreges  qui  liabitoient 
pn  ces  terres.  (76.,  f»311».)lM'aris  :  heretes. 
'  Li  Grifon  tieoent  les  Frans  a  ereges.{Est. 
•le  Eracl.  Emp.,  xxv,  llist.  des  crois.) 
;  Les  Grex  tieneut  les    Frans   a  hirriges. 

Cent,  de  G.  de  Tyr;  Flor.  Laur.,  xxiv.) 
I  Pour  ce  que  il  ne  croit  pas  ce  que  il  doit, 
iomme  font  li  bougre  et  li  erege.  (Laur., 
femme,  Uichel.  22932,  f  4'=.) 
Li  arcevesques...  ou   aucuns    des   eves- 

ues...  doivent  demander  au  roy  que  il 
Irometle  et  ferme  par  son  serment...   de 

lettre  hors  de   son  royaume    les  hereges. 

CA.  des  compl.  de  Paris,  f»   163  v»,   ap. 

lue.,  Heregia.) 

I  Autres!  li  infidel  et  herege.  (Ai.mé,   Yst 
le  li  Norm.,  IV,  43,  Champollion.) 
Jehan  de  Fontaine  tenu  et  réputé  sorcier 
t  herege,  parce   qu'il  usoit  de    sorcerie 
6466,  Arch.  JJ  201,  [lièce  98.) 

I      Faux  monnoyeur,  sorcier,  hereige. 
''lais.  Devis  des  supposls  du  S.  de  la  Coatiille, 
éd.  1594.) 

~iîaistredes  hereges,  inquisiteur  : 
Se  Umaislre  des  hereges  requiert  au  juge 
y  qu'il  preugue  aucun  pour  ce  qu'il  a 
lespris  contre  la  foy,  si  comme  il  dit,  le 
gc  lay  n'y  doit  pas  obéir,  se  l'official  ne 
■script  avec  lui.  {Reg.  des  Arréis  du  Par- 
menl  de  Paris,  Richel.  525'J,  f«  4.5»  ) 


HEREGiE,  er.,  s.  f.,  hérésie  ; 

Pour  crima  d'eregie.  (1337,  Arch.  JJ  70, 
f'>i-24r».) 

iiEiiEiGE,  voir  IIeregb. 

HERELE,  voit    HARELE. 
HEREMITAIX,  VOir    IlERMlTAlN. 

HEREiiiT.\L,  adj.,  qui  a  rapport  à  un 
hermite  : 

En  temps  que  on  jeune  et  que   ou   fait 
pénitence  on  doit  tenir  manière  de  penant 
1   hereinital.   (J.    Goulain,   Halion.,    Richel. 
j  437,  {"  61=.) 

I      HEREMiTiQUE,  adj.,  d'hemiite  : 

Vie    heremilique.  (L.    de    Premierfait, 

Decam.,  Richel.  129,  f»  109  v».) 
Hz    vouloient    mener    vie   heremilique. 

(Lég.  des  saints,  f»  44'",  éd.  1477.) 

Menant  vie  solitaire  et  heremilique.  (Le 
Maire,  Dijfer.  des  scismes.) 

En  un  désert  stérile,  pierreux,  areneux, 
et  du  tout  heremilique.  (Id.,  Concorde  de 
deux  lang.) 

Façon  de  vivre  heremiliqxie.  (G.  Paradin, 
Croa.  deSav.,p.  232,  éd.  1332.) 

S.  Ephrem  avait  esté  nourri  presque  des 
ses  premières  années  en  la  vie  heremilique. 
(Fr.  de  Sal.,  Serm.  dim.  pass.,  OEuv.,  éd. 
1823.) 

HERENGHiso?*,  voir  Harenguaison. 

HERENGiER,  voir  Harengier. 

HERENGUERIE,  VOir  HARENGERIE. 
HERENGUESON,  VOir  HARENGUAISON. 

1.  UBRESE,  S.  f.  1 

En  ces  montaignes  aussi  croist  le  mierre, 
les  racines  duquel  arbre  profitent  aux 
heresei  ourastiaux  comme  celles  de  vignes. 
(Chron.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  331S, 
l''43  V».) 

2.  HERESE,  erese,  irese,  tresse,  s.  m.  et 
f.,  hérétique  : 

Il  fu  fluz  (M  lie  Bouche)  d'une  vielle  irese. 

Si  ot  la  génie  raolt  puncse. 

(.Rose,  liichel.  1373,  f  30'  ;  Méon,  t.  3527.) 

II  fa  fiz  d'une  vieille  iresse. 
Si  out  la  langue  niouU  perverse. 

(/*.,  ras.  Corsini,  f  •24''.) 

Les  hereses  qui  mal  sentent  des  articles 
de  la  fui.  {Chron.de  S.-I>en.,  ms.  Ste-Gen., 
f  282'^.) 

Au  temps  dessus  dit  vindrent  les  nou- 
velles es  marches  de  France  des  hereses  et 
rebelles  contre  la  foy  crestienne.  (MoNS- 
TRELET,  C/iron.,  Il,  5,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Fut  faite  procession  générale  a  S.  Magloire 
encontre  aucuns  hereses  qui  avoient  nerré 
contre  notre  foy.  {Journ.  d'un  bourg,  de 
Paris,  an  1423,  Michaud.) 

Echafaud  pour  prCcher  «  trois  hereses  ». 
iCompt.  de  P.  Le  Franc,  1447-1448,  Arch. 
S.-Inf.,  G  45.) 

Les  grans  guerres  et  faictz  d'armes  qu'il 
fist  a  rencontre  des  hereses  et  ennemys  de 
la  foy  chrestienne.  (N.  Gilles,  Ann., 
!<•  244  r»,  éd.  1492.) 

Par  l'enhortement  et  sesduction  desdictz 
clercs  hereses.  (Id.,  ib-,  f"  246  vi>.) 

uEKESERiE,  eriserie,  s.  f.,  hérésie  : 


Chief  d'orgnil  e  de  folie 
E  meslres  de  eriserie, 
(Liber  regine  Sibillc,  Richel.  25407,  f  lea*".) 

HERESIE,  erisie,  iresie,  s.  f.,  action  cri- 
minelle : 

Demenlierres  qne  firent  li  fil  a  l'aversier 
Celé  graot  hérésie  (lo  meurtre  de  Thomas)  dedenz 
(le  saint  mnstier. 
(Garnier,  Vie  tteS.  Tlwm.,  Richel.  13513,  f°  3  »".) 

—  Cohal)it:ition  des  sexes  contraire  aux 
lois  de  l'Église  : 

Laron  doivent  gaber,  gent  s'il  le  triche. 
Cil  qui  sont  engenré  par  iresie. 

(Aiol,  1072,  A.  T.) 

Se  aucuns  prent  a  femme  aucunes  de 
celés  qui  sont  dépendues  par  bones  meurs, 
l'en  dit  que  c'est  erisie.  (Digestes,  ms. 
Montp.  H  47,  f°  280'^.) 

—  Sorcellerie  : 

Laquelle  Jaquette  et  aussi  son  mary 
estoient  notoirement  et  publiquement  dif- 
famez et  accusez  de  cas  de  hérésie  et  faic- 
turerie  etavoir  donné  ou  fait  avoir  pluseurs 
maladies  a  pluseurs  personnes.  (1446, 
Arch.  JJ  178,  pièce  46.) 

George  Vernoys  fut  accusé  de  crime  de 
hérésie  et  de  faire  mourir  et  languir  par 
sort  et  art  magique  plusieurs  gens  et  bes- 
tail.  (1464,  Arch.  JJ  199,  pièce  474.) 

HERETABLEMENT,      VOir       HERITABLE- 

MENT. 

HERETAIGE,  VOir  HERITAGE. 

HERETAVLEMENT,  VOir  HERITABLE- 
MENT. 

HERETE,  voir  HERITE. 

HERETEL,    VOir  llElUTAL. 

iiERETicAL,  adj.,  d'hérétique  : 
Nului  ne  laissât  en  son  règne  chevalchier, 
ki  par  la  herelicale  senzfegerie  ne  cremoit 
pas  eslre  aueuiis  al  règne    de   Deu.  {Dial. 
SI  Greg.,  p.  169,  Foerster.) 

Il  nous  racheta  et  délivra  de  tous  nos 
malz  et  infidelitez  et  de  toutes  les  impugna- 
cions  herelicalz.  (J.  Goulain,  Ration.,  Ri- 
chel. 437,  f»  342  r».) 

HERETTE,  erelle,  s.  f.  ? 

Pine  de  bois  a  trois  herettes  employée  et 
servant  a  mettre  les  araignes  du  gamet. 
(1511,  IJèthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Lire  ici  l'ex.  placé  sous  la  forme  Erette. 
HEREUx,  voir  Aereus  au  Supplément, 

HERGAUT,  voir  IlARGAUT. 

HERGNE,  voir  Hargne. 
HERGNEus,  adj.,  qui  a  une  hernie  : 

Bien  voient  tuit  cil  qui  i  sont 
One  Itergneus  cstoit  li  vilains. 
(Castoiem.  d'un  père  à  son  fils.  Conte  V,  54, 
Méon,  Fabl.,  II,  77.) 

HERGNIER,  voir  HARGNIER. 

iiEHiçoN,  -  chon,  s.  m.,  poutre  armée 
de  pointes  de  fer  qui  tourne  sur  un  pivot 
et  défend  une  porte  de  ville  : 


t6i  HF.R 

De  cale  part  an  chief  dn  pont 
Ln  00  la  ftal  Tiennenl  et  «ni 
A  c«I  temps  aToil  on  fossé 
Hant  et  parfcat  et  reparé. 
Poor  le  fossé  out  hfn(hon 
Et  dedeai  close  une  mesoo. 

Cfiflu,  p.  2-18,  ap.  SIe-Pal.) 

HEniçoNER,  voir  Hkrissonner. 

HEiiiDESsE,  S.  f.,  sorte  de  femme  de 
raénaiie  : 

Après  la  morl  d'un  pestiféré,  des 
femmes,  aux  gapes  de  la  mairie,  appelées 
heridesses,  faisaient  la  buée,  lavaient,  pu- 
rifiaient l'appartement ,  dont  ensuite  la 
porte  était  close  et  scellée  du  sceau  de  la 
mairie.  (Jos.  G.^rnier,  Hist.  du  guarlier 
du  Bourg,  p.  25.  d'après  le  Beg.  des  Ord. 
sur  ta  peste,  1364,  de  la  mairie  de  Dijon.) 

HERIDITABUEMEN'T ,  VOir  HEREDITA- 
BLEMENT. 

HERIDITET,  VOir  HEREDITE 

HERfEL,  S.  m.,  sorte  d'ustensile  de 
cnisine  : 

Un  cxeil,  un  prant  ftmel,  un  plat.  (1374, 
Bail  d  ferme,  Arch.  M.M  29,  f«  113  v».) 

HERiEXER,  voir  EsRENER  au  Supplé- 
ment. 

HERIER,  voir  Harier. 

HERIETAIGE,  VOir  HERITAGE. 
nERIETAVBI.EMENT,    VOJr  HERITARLE- 


HERIGAUT,  voir  IIARGA0T. 

HERiGOTE,  S.  f.,  ergot,  éperon  : 
Herigotes,   dew  clawes  ;    also,   spurres. 
(CoTGR.,éd.  1611.) 

HERiGOTÉ,  -  otté,  adj.,  qui  porte  des 
ergots,  des  éperons  : 

Ceux  qui  sont  retroussez  et  herigoltez, 
sont  bons  a  faire  des  limiers.  (Du  FouiL- 
Locx,  Yen.,  c.  m.) 

Les  chiens  qui  sont  retroussez  et  heri- 
gotez  sont  bons  a  faire  limiers.  (LiebaULT, 
Mais,  rust.,  p.  782,  éd.  1597.) 

Uerigoté.  -  ei,  dew  cla\red  :  havin-ï  spur- 
res, or  dew  clawes.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

iiERiGOTEURE,  ergolure,  argoture,  s. 
f.,  ergot  : 

Autres  ont  voulu  regarder  aux  jambes 
de  derrière  aux  herigoleures.  que  s'il  n'en 
y  a  point  c'est  bon  signe,  et  s'il  y  en  a 
une,  que  c'est  aussi  bon  signe,  mais  s'il  y 
en  avoit  deux  seroit  mauvais  signe.  (Du 
FODILLOCX,  Yen.,  ch.  9,  ap.  Nicot.) 

Herigoteure,  the  having  of  dew  clawes, 
or  spurres.  (COTGR.,  éd.  1611.) 

Ergolure,  f.  penac,  chaussement  d'er- 
gots. Calcariatura,  si  ita  loqui  fas  est.  Au- 
cun l'écrivent  herigolure,  et  par  syncope 
ergolure.  'Voyez  Argoture,  et  IIehigo- 
turr.  (Nicot,"  Thresor.) 

UERiiEn,  voir  Haiiieh. 

BERINE,  s.  f.,  hernie  : 
Sa  romptare  naisl  a  l'orine 
Et  la  fanll  loamcr  a  hrrinc. 
Hirrme  est  qoaDl  l'eaac  a  boillon 
no<cenl  et  vient  an  couillon. 


HER 

Et  est  celle  eane  si  ponrrle 
De  l'estomac  qui  l'a  pourrie, 
One  ja  homme  qui  senfre  herinr 
>'e  pnet  porter  fais  sur  l'escliine. 
Et  est  foible-  et  lanponrenx 
Ponr  le  mal  qui  est  doulonrenx. 
(J.  I.eFeïre,  la  Yirille,  1.  II,  y.  2109.  Cocheris.) 

HERiouET,  s.  m.,  cahute,  baraquo, 
boutique,  échoppe  : 

A  l'aide  d'un  sisel  île  fer  et  d'une  vrille 
a  tonnelier  entre  eu  un  heriquel  ou  es- 
choppe  a  espicier,  assis  en  ladilte  ville 
de  Pontoise.  (1396,  Arch.  JJ  150,  pièce 
211.) 

HERISSEMENT,  S.  m.,  chevcux  hé- 
rissés : 

Gemissemeng 

Y  sont,  criz,  plours,  herissrmrns 
Et  craels  amortissemens 
ne  cQors. 
(Au.  Chartier,  Po^s.,  p.  648,  éii.  1617.) 

HERissoNNEMEXT,  S.  m.,  état  des 
poils  qui  se  hérissent  : 

Luy  survient  un  tremblement  et  heris- 
sonnêment  par  tout  le  corps.  (Liebault, 
Mais,  rust.,  p.  153,  éd.  1.S97.) 

HERissoNNER,  -  çoner,  verbe. 

—  Act.,  garnir  de  défenses  : 

Trois  pipes  de  chau  emploiees  pour 
herissonner  la  grosse  tour  de  la  fortilesce 
de  St  Romain.  (1482,  St-Romain,  ms.  du 
Poitou.) 

—  Hérisser  : 

Commença  a  herissoniier  son  poil  et 
grinser  les'  dents.  (D.  Flores  de  Grèce, 
f»  120,  ap.  Ste-Pal.) 

Parquoi  on  et  non  moins  tiré  en  admi- 
ration qu'en  merveilleux  efroi,  qui  heris- 
sonne  grandement  les  entres  illec.  (No- 
guier,  Hist.  Tolos.,  II,  156,  éd.  1556.) 

—  Réfl,,  se  hérisser,  hérisser  son  poil  : 
Quand  il  est  courroussé,  il  se  herissonne, 

faisant  dresser  son  poil.  (Bklon,  Singula- 
ritez,  II,  xxn,  éd.  1554.) 

Le  chien  du  commencement  se  hérisson- 
nant ,  commença  a  tonner  et  a  japper 
contre  l'elephani.  (Du  Pinet,  Pline,  vill, 
40,  éd.  1566.) 

Inhorreo,  se  herissonner  et  dresser  le 
poil  de  froid,  frayeur  ou  courroux.  {Cale- 
pini  DicL,  Bâle  1584.) 

Exhorreo,  avoir  granl  frayeur  et  fris- 
son, craindre  fort,  se  herissonner.  (Ib.) 

—  Neutr.,  se  hérisser  : 

Hyver  qui  tremble  et  qni  frissonne. 
Et  dont  le  poil  tout  chenu  hfrissonni'. 
(Cl.  Mar.,  HM.  d'OiK,  I.  II,  p.  nH,  éd.  1.Ï96.) 

Les  cheveux  herLisonneronl  de  craiute 
en  la  teste.  (1570,  Disc,  .^ur  le  debord.  du 
nitone,  Arch.  cur.,  1"  sér.,  t.  VI,   p.  405.) 

—  Herissonne,  part,  passé,  couvert  d'ai- 
guillons, d'épines: 

lleriçonf  snnl  II  destrier 

De  saettes  od  fers  d'acer. 

(Brn.,  y),  dr  Sorm.,  II,  21728,   Michel.) 
Qael  corone  ot  ma  dame  de  quoi  fn  coronee  î 
De  jonc  marin,  d'espînes  forment  heriçonee, 
(f)f  la  Deapuloison  de  la  Sinagogur  H  de  sainte 
Egliie,  Richel.  837,  f»  34)  i».) 


HER 

—  Hérissé  : 

Poil  hermonni. 

(nous.,  Elèg.,  XXIX,  Bibl.  elz.' 
Le   poil   roux   et    si    herissonne,  que. 
(Herberat,  Sec.  liv.  d'Amad.,  c.  xix,  éd. 
1555.) 

Dn  lion  eschaafé  lire  de  sa  tanière 
So"n  col  herissonne  d'une  horrible  crinière. 
(Garn.,  Porcie,  nu,  éd.  1568. ■> 
Les  cheveux  fterissonncz.  (Cayet,  C/iroii. 
nov.,  p.  311,  Michaud.) 
Pesja  venant  herissonne 
L'hyver  de  froid  environné. 

(Vaoq.,  Idi!l.,\.   79,  éd.  1612.) 

Littré  donne  hêrissoné,  terme  de  blason, 
qui  se  dit  d'un  chat  ou  d'un  autre  animal 
ramassé  et  accroupi,  et  terme  d'histoirf 
naturelle,  signifiant  qui  est  couvert  d'é- 
pines ou  d'aiguillons  grêles,  flexibles, 
nombreux  ou  rapprochés. 

HERiTABLE,  -  aubU,  kiretoble,  ireUtble. 
htjrelable,  hyretauble,  iretavle,  hyretavle, 
adj.,  héréditaire: 

Rente  iretavle.  (1206,  Chirographe  conte- 
nant vente,  etc.,  Tailliar,  Ree.  d'actes  dei 
XII*  et  xiii«  s.  en  lang.  wall.) 

Dont  jou  vuel  k'il  soient  paiié  de  toutes 
mes  coses  iretables  ne  autres.  (Ch.  de  1248. 
Cart.;d'Auchy,  p.  172,  Betencourt.) 

Rente  hyretauble.  {Ch.  de  mai  12o9,  He\ 
lissem,  Arch.  du  roy.  de  Belg.) 

Toutes  les   choses   cy  dedans  en  cesb 

lettre  devisees commandons  nous  el 

voulons  que  soyent  permanables  et,  heri- 
tables  a  tous  jours  mais  a  nos  hoir?  et  ■> 
nos  successeurs.  (1274,  Franck,  de  Dole 
Arch.  mun.  Dole.) 

Rente  iretavle.  (1282,  Reg.  aux  bans, 
Arch.  S.-Omer  AB  xvill,  16,  n»  912.) 

En  queiscunkes  autres  choses  hyretavles 
ce  soit.  (Trad.  du  XIII=  s.  d'une  charte  il.- 
1238,  Cari,  du  Val  St  Lambert,  Uichel. 
1.  10176,  f  40''"  v»,  col.  2.) 

Et  fera  encore  li  dite  eglyse  deux  hommez 
de  ûd  heritablez  asquelz  il  donrontachas- 
cun  .11.  muis  de  blei  a  hirelaige  sour  la 
dite  maison  d'Esparsy.  (l.'?32,  Cartul.  de 
Guise,  Richel.  1.  17777,  f  117  v».) 

Rente  hlretauble.  (1403,  Ch.  de  G.  (/• 
Bav.,  Arch.  comm.  Mons.) 

Pour  convertir  en  rente  hiretable.  (•*'''i 
Leit.  de  G.  de  Hain.,  Arch.  comm.  Mons.) 

Nostre  panetier  hyrelable.  (24  juill.  1420,| 
Ch.  du  Cte  de  Nam.,  Chart.  de  Nam., 
1326,  Arch.  géu.  du  roy.  de  Belg.) 

Et  s'en  alerent  a  Saint  Bavon,  pour  Ic^ 
aulcuns  estre  recompenses  de  pluiseur.- 
rentes  heritables  qu'ilz  debvoient  a  ladicb 
église,  lesquelles  ilz  avoient  par  avan 
payées.  (MoNSTRELET,  Cftron.,  Il,  122,  ooe 
de  l'H.  de  Fr.) 

Maisons  et  héritages  que  on  baille  » 
rente  heritable.  (Coût,  de  Mons,  Nouv.  Coui. 
gén.,  I,  820.) 

Les  héritages  charges  et  hypothèques  de 
rentes  heritables,  viagères,  ou  somme  pour 
une  fois.  (CoMsf.  partwul.  d'Aire,  iv,  Nouv. 
Coût,  gén.,  1,  318».) 

1.  HERiTABi.EMENT,fter!taBiemen(,'if'' 
retablement,herietaublement,heretablement. 
heretavkmenl,  hyrelablemenl,  irelablemeni 
irefaublemenl,  hiretavlement,  iretavlemenl 


UKH 


\\K\{ 


HER 


463 


irretavlement,y)elaplement,hyrelavelemenl, 
ttiritablement,  IHritavIeinent,  irritavlemenl. 
yritavelement,  iratavlement,  hirtaviement, 
adv.,  héréditairerjient,  k  titr?  d'héritage  : 

Mais  tn  dois  hiTitablemenl 
L'oDor  avilir  preiiiiereiiient. 

(WACf),  Brut,  Gfib:),  l.er.  de  Lincy.) 

Jou  ny  donnt^  a  nii>s  hommes  de  Cau- 
moDt  iretaublement  loi  et  commiignes  de 
Dieu  et  de  moy.  (1229,  Ord.,  XV,  531.) 

Por  demorer  a  le  capelerie  iretavlement. 
(Oct.  1241,  Cft.  de  Joinv.,  Arch.  S.-Omer.) 

A  vendu  a  tous  jours  iretavlement.  (1234, 
Paraclet,  Arch.  Somme.) 

Jou,  Wautiers,  castelains  de  Douay,  che- 
valiers, fach  savoir  a  tous  chiaus  ki  cest 
escrit  veront  et  oront  ke  jou  ai  dounet  et 
olryet  a  le  glise  de  saint  Amet  de  Douay 
;)or  Dieu  et  en  aumosne,  a  tenir  iretavlê- 
•nent,  une  pieche  de  tere  deles  me  vies  tor 
le  Douay.  {Pièce  de  1260,  Brassart,  Pr.  de 
"Hist.  dû  clidt.  de  Douay,  I,  82.) 

.lou  ai  vendu  bien  et  loiaument  et  ireta- 
ilement  a  tous.  (1262,  Chapit.  Noyon, 
irch.  Oise,  G  1793.) 

Somes  devenuz  ses  hons  liges  herrela- 
itement.  (1263,  Arch.  J  247,  pièce  37  (30.) 

Ai  vendu  herietaublement.  (1266,  Ro- 
'ieres,  I,  129,  Arch.  .Meurthe.) 

Tfnir  yretavlement.  (1269,  Cart.  de  Mar- 
]uette,  Richel.  1.  10967,  f"  48  v».) 

iretaublement,  iretavlement,  iretablement. 
\Charte  de  1271,  Moreau  196,  f"  70  r»,  Ri- 
l:M.) 

I  Sur  toutes  mes  rentes,  sans  nul  contre- 
lit,  iratavlement.  (1272,  Cart.  du  Mont 
■l-Mart.,  Richel.  1.  3478,  f  34''.) 

K'il  soit  tenus  île  paieries  douze  livres  de- 
•int  dites  et  de  faire  plainne  main  au  devant 

lit  f,.-imhert,  le  moitié  a  le  nativetei  Saint 
'•han  Baptiste  et  l'autre  moitié  a  le  Tous- 

l^ains  après  ensuant,  et  ensi  d'an  en  an  e( 

■le  termine  en  termine  irritavlemenl.  (1273, 

|.rch.  Nord  B  1,10.) 

,  A  sainte  Eglise  appartient  le  garde  des 
lozesammosnees  et  amorties  herilavlement. 
iBeacm.,  Coût,  du  Beauv.,  ch.  lvi,  5,  Beu- 

pot.) 

I  Avons  vendu  a  tous  jours  yretavlement. 
1290,  Cli.de  R.de  Warmaise, Chaml.  Noyon, 
rch.  Oise,  G  1430.) 

Onze  vins  livres  de  paresis  de  rente  les 
hieus  le  dev.int  dit  cucns  de  Duumartin 
i!voit  hyretablement  a  nous.  (1292,  Arch 

1124,  pièce  7.) 

Ait  vendu...  yritavelement.  (1293, CAortes 
'Aire  en  Art.,  L,  W'ailly.) 
'Le  devant  dit  Jelian  Arrode  pour  ce  pre- 
(•nt  en  jugement  par  <l(:vant  uous  de  sa 
i)nne  volénté  sans  mille  fraude,  de  sa 
lire  et  franche  libéralité,  admortit,  reco- 
iieuten  droict  luy  avoir  admorti,  franche, 
'litté  et  délivré  eu  nom  de  pur  et  perpe- 
|el  admortissement,  lieritablement  des  or 
I  droict  a  toujours  de  luy  et  de  tous  sei- 
!iours.  {Pièce  de  1302,  Felib.,  Hist.  de 
\ir.,  III,  297'>.) 

;Volons  nous  que  lidite  rente  demereche 
Mavtement  al  abbeie  de  Flines. (Dec. 1308, 
i''t.  de  F/mes,  CCCLXVII,  llautcœur.) 
f°>"''ui  et  pour  ses  hoirs  hiritavlement. 
120,  Cart.  de  Guise,  Richel.  1.  17777, 
30  vo.) 

(ou  ai  vendu  heretavtement...  tout  mon 
unoir.  (13io,  Arch.  JJ  62,  f«  221  v»  , 


Pour  tenir,  avoir  et  possesser  perpetuel- 
ment  et  lieritablement.  (1339,  Arch.  K  43, 
pièce  3.) 

Perpelualeuient  et  heretablement.  (1348, 
A/franch.  de  Gy,  Arch.  mun.  Gy.) 

Jehans  de  Fontaines  tenoit  hiritablemenl 
de  nous  le  tierche  partie  de  no  moulin. 
(1337,  Arch.  JJ  70,  f»  128  r".) 

Par  quoi  il  ot  iretablement  le  roiaume. 
{Estories  Rofjier,  Richel.  20125,  i"  159^.) 

Item,  une  (di.xme)  que  je  prends  et  ai 
chacun  an  en  la  ville  et  contours  de  Gouy 
dessous  Bovines  et  appartenances,  avec 
tous  les  droits,  proffits  et  emolumeus  ap- 
partenans  ezdites  dixmes,  lesquelles  sont 
seans  en  l'evesché  de  Therouenne,  soient 
appartenans  tantost  après  mon  decez  hsri- 
tablement  et  a  tousjours  a  huit  escholiers 
pris  et  esleus.  {Pièce  de  1333,  Felib.,  Hist. 
de  Paris,  III,  443».) 

Hyretavelement  et  a  tous  jours.  (Cart. 
noir  de  Corb.,  Richel.  1.  17760,  f»  67  r°.) 

Toutes  ces  coses...  leur  donnons  hirta- 
viement. {Ib.,  f»  140  r°.) 

Willaumes  Biauventre  de  Bickines  doit 
.VI.  quartiers  de  forment  irretavlement. 
{Redev.  de  la  tavle  des  povres  de  S.  Mikiel, 
ms.  S.-Omer,  f"  1  r».)  Plus  haut  ;  irrita- 
vlemenl. 

Il  servit  premièrement 
D'Orléans  duc  et  duchesse  ; 
La  Roclie  ot  de  leur  richesse. 
Tesson  heritablement. 

(Edst.  Desch  ,  Poéa.,  II,  326,  A.  T.) 

En  la  fin  de  ladicte  response  fut  conclud 
par  le  roy  d'Angleterre  et  son  grand  con- 
seil, que  se  le  roy  de  France  ne  lui  don- 
noit,  avec  sa  fille  en  mariage,  les  duchez 
d'Acquitaiue,  de  Normendie,  d'Anjou  et  de 
Touraine,  les  contez  de  Poictou,  du  Mans 
et  de  Ponthieu  et  toutes  les  autres  choses 
jadis  appartenans  aux  roys  d'Angleterre 
ses  prédécesseurs  heritablement,  il  ne  se 
desisteroit  point  de  son  voyage,  entre- 
prinse  et  armée.  (Monsthelet,  Chron.,  I, 
140,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

2.    HERITABLEMENT,    Cf.,    S.     111.,    pOS- 

session  héréditaire  : 

Duinst  li  de  Normendie  tut  V entablement. 
(Rou,  V  p.,  2475,  Andresen.) 

HERITABLETÉ,  hyrtabMé,  s.  f.,  bien 
héréditaire  : 

Lt  deux  cens  livrt^s  A'hyrtubtrtr 
La  son  temps  vendi  cest  abliti. 
{Chron.  de  l'Abb.   de  FloreUe,   1282,    Mou.  pour 
serv.  à  l'faist.  de  Belg.,  t.  VIII.) 

HERITAGE,  -  ai(je,  erit-,  heret.,  eret , 
heriet.,  iret.,  eirit.,arit.,airet.,  heirt.,  hert., 
hirt.,  hyrt.,  s.  m.,  immeuble  : 

Li  signor  et  tout  lor  comandemens 
iroient  a  tout  cest  hcretaige  devant  nomeit, 
si  com  a  lor  loial  aquest.  (1228,  Cart.  de 
S.  Sauveur,  Richel.  1. 10029,  f  39  r».) 

Est  a  savoir  ke  li  chapitres  ait  laissiet  a 
Alexandre  et  a  ces  oirs  trestout  cest  heri- 
taige  permei  .c.  sol  de  met.  de  sanz  chas- 
c'ans.  (1229,  ib.,  f  39  r».) 

Sans  niaul  demandeir,  retenir  ne  recla- 
meir  de  kan  k'il  ont  d'airetaige  ou  ban  de 
Richiemont.  (1272,  Cart.  de  S.  Vincent, 
Richel.  I.  8711,  f"  76  r«.) 

Le  père  de  l'enfant  estoit  uns  riches  hom, 

Deniers  et  heriingesiLXml  a  grant  foison. 

IIHI  des  Trois  pommes,  str.  IV,  Trébntien.) 


Li  hyrtages  des  enfans  esquerront  au 
costé  de  le  part  dont  il  leur  est  venus. 
{Us.  (i'.lnt.,  Marnier,  Ane.  Cout.de  Picard., 

p.  136.) 

Et  aussi  lor  doit  on  (aux  enfans)  rendre 
conte  de  lor  muebles  et  de  lor  héritages 
vilains,  qui  le  tient  por  eus,  el  tans  qu'il 
sont  sous  aagié.  (Beaum.,  Cout.  de  Beauv., 
XIV,  30,  Beugnot.) 

Moi  et  ma  fille  demorona  en  mes  marces, 
Quaut  je  inorai  siens  ert  mes  irelages. 

(E.  de  St  Gille,  llichel.  25316,  f  76'.) 

En  Verelage  de  nostre  père.  (1302,  Arch. 
J  407,  pièce  8.) 

Kant  k'il  ont  d'eritaige  et  de  moivle. 
(1308,  Arch.  Moselle,  Egl.  S.-Livier,  G 
2189,  n»  2.) 

Uou  leu  dont  li  aritaiges  muet.  (1311, 
Cart.  de  S.  Vinc.  de  Metz,  Richel.  1.  10023, 
f»  132  r°.) 

Lou  mayour  don  lieu  ou  li  eiritaige, 
geist.  (1324,  Cart.  de  Sle  Gloss.  de  Metz, 
Richel.  1.  10024,  f-  7  r».) 

Ses  herietaiges  et  ses  biens  nous  seroient 
acquis.  (1332,  Ch.  de  Louis  de  Neuchâtel, 
Neuchâtel,  Arch.  du  Prince,  S'>,  n»  13.) 

Et  quiconques  acatera  qui  sera  raportes 
en  le  main  du  signeur  comme  wages,  que 
li  acateres  le  tiegne  an  et  jour,  comme  sen 
hirtage  sans  niaitre  hors  de  se  main,  se 
n'est  par  leconseldu  signeur  et  eschevins. 
(XIV»  s., Lois  et  coutumes  de  la  ville  de  Mar- 
chiennes,  Arch.  mun.  Lille  BB  I,  2777.) 

Lowion  le  Fournior  prend  ban  p.  tref- 
fons  suis  tout  Verilage  qui  fut  Thomet 
Baissât,  auquel  heirtaige  ledit  Lowion  ait 
esteit  condut  par  droit  en  plait.  (1384, 
coll.  Enimery,  cart.  97.) 

Douqueil  Aertajoe  que  fut  ledit  Thomet. 
(Ib.) 

Sus  tout  l'autre  hirtaige  qui  est  obligiez 
por  une  quarte  de  forment.  (1384,  Arch. 
mun.  Metz,  cart.  934.) 

Ly  rendv  tous  les  hirlaiges.  (Froiss., 
Chron.,  IV,  356,  Luce.) 

Ainz  seront  mariées  par  leurs  amis  et 
par  leur  paranz  ou  de  meuble  ou  à'eritage. 
(Etabliss.de  la  Coust.  de  Norm.,  p.  14.) 

Sus  tous  les  altre  heritaige  et  censé. 
(1477,  Arch.  mun.  Metz,  cart.  935.) 

Les  arbres  croissaus,  advestures  de 
bleds,  d'avoines  seront  tenus  pour  héri- 
tages.... sans  que  l'héritier  impuissant  les 
puisse  vendre  ou  aliéner  non  plus  que  le 
fond.  {Cout.  de  Hainaut,  Nouv.  Cout  gén., 
II,  137.) 

—  Possession  perpétuelle,  opposée  à  la 
viagère  : 

Le  droit  seigneural,  c'est  le  dixième 
denier  du  pris  de  la  vente  se  c'est  a  héri- 
tage, et  se  c'est  a  viage,  le  dixième  denier. 
(Bout.,  Somm.  rur.,  2°  p.,  f»  66%  éd.  1486.) 

Si  l'aisné  n'avoit  aucuns  frères  puisnez 
et  n'eust  que  sœursque fussent  plus  aagees 
ou  moins  que  leur  dit  frère,  toutes  fois 
lesdites  filles  sont  fondées  d'avoir  iceluy 
tiers  par  héritage,  c'est  a  sçavoir  pour  elles 
el  leurs  hoirs.  (Cout.  du  Maine,  Cout.  gén., 
11,138.) 

—  Succession  héréditaire  : 
Henri  li  bolongiers  et   pris    ban   sor  la 

j  maison  ki  li  doit  venir  en  eritage  qu'il  et 
I  aquasté  a  Odon  son  serorge.  (Pièce  de  1220, 
I  coll.  "Van  dor  Straten-Pùuthos.) 


464 


HFR 


—  Snrcession  directe,  opposée  à  la  col- 
latérale : 

Et  doit  dire  de  quoy,  de  bail,  ou  d'es- 
cheoitc  ou  d'hertlage  ou  d'achat.  (1270, 
Ord.,  I,  268.) 

—  Fig.  : 

A  mors  Toil  el  set  mon  fin  corage. 

De  li  tieng  je  tool  mon  droit  herilagf. 

(Poil.  fr.  nu.  or.  1300,  t.  I,  p.  a87,  .\rs.) 

Morv-,  hMlage,  bien  qni  vient  par  suc- 
cession, propriété  rurale,  champ,  terrain 
en  cnltnre. 

HERiTAGEMENT,  fr.,  S.  m.,  entrée  en  , 
tiéritage,  succession  : 

Les  bans  à'eritagemenz.  (Mardi  apr.  re- 
miniscerc  1391,  S.-Paul  de  Léon,  Arch. 
Finist.) 

1.  HERiTAGiER,  S.  m.,  héritier  : 

Le  visconte  de  Chaslillon  qui  se  veult 
tenir  heritagier  de  la  conté  de  Foiz... 
(Fboiss.,  Chron.,  Ricbel.  2646,  f"  136'.) 

—  Fém..  heritagiere,  -  gère,  héritière  : 
Les  filles  leur  advenant  doibvent    avoir 

es  meubles  comme  en  l'herilaipe.  Et  poie- 
ront  leur  advcnnnt  des  debtes  pour  ce 
qu'elles  sont  heritageres.  {Coust.  de  Bret., 
f  83  r».) 

2.  HERITAGIER,  eriiaigier,  v.  a.,  hé- 
riter : 

Que  ledit  duc  de  Brelnime  s'estoit  rendu 
a  Presme  por  retenir  lesdites  terres,  et  les 
avoit  retenues,  et  les  avoit  eritaigies  a  la 
cou'lume  de  la  dite  terre,  el  les  tint  un 
an  en  paix.fxiii*  !^.,Proc.  d'Al.  de  Lnwaux 
font  (e  rie.  de  Bohnn.  Riclipl.  lii.-Mant. 
73»,  fo  278  r°,  et  Morice,  Pr.  de  l  H.  de 
Bret.,  I,  1085.) 

—  Constituer  comme  héritier  : 
Trente  nns  y  a  accomplis  et  passez 
One  de  Brelnime  je  mis  berila/ié, 

El  dedans  Kanles  je  fas  roy  conronné. 
(Conq.  de  Brel.  armor.,  Ars.   38iC,  f°  ^4  v".) 

HERiTAiRE,  adj.,  héréditaire  : 
A   avoir,   tenir,   jovr,   exploitier,  et  par 
droit   heritaire   paisiblement  posseoir  les 
Tint  livres  toum.  de  rente  dessus  vendues. 
(1.340,  Arch.  JI 73,  f"  208  v».) 

_  S.  m.,  héritier  : 

>"e  sonbsliens  pins  ton  herilaire 
Contre  jnslice,  el  fais  le  taire. 
<F«.  cï  S(Ci!i.  EpiM'.  à  Marol,  à  la  snile  des 
(Eut.  ie  Maral,  ii.  1:31.1 

HERiTAL,  erilal,  heritel,  hcrelel,  iretal, 
hyretaull,  adj.,  héréditaire,  qui  fait  partie 
d'un  héritage  : 

r.houses  immobles  et  heritaux.  {Ch.  de 
1284,  la  Couture,  Arch.  Sarlhe.) 

Serjant  le  roy  nosipneur  hyrelmili  en  le 
cnslclerie  et  en  le  baillie  de  Lille.  (1320, 
Arcb.  ^  364,  pièce  3'".) 

Transport  herilal.  (1333,  C.art.  de  la  D. 
de  Cas».,  1,  f"  10  r  .  Arch.  NnrH.) 

Rentes  heritols.  (133»,  ib-,  f  30  r».) 

Droizel  redevances  héritais.  (1341,(6., 
f»  51  v«.) 

Declaracion  des  choses  heritaulx.  {Aveu 
de  liSO,  Arch.  Sarthe,  E,  13.) 

Choupe»  immeubles  et  heritaïu.  (Av.  de 
14SI,  ib.) 


HER 

Et  toutes  ces  choses  leur  concéda  par 
droict  heritel.  (Le  Baud,  Hist.  de  Bret., 
ch.  XIV.) 

Heritaces  et  choses  heritelles.  (1484, 
Accord  ent.  l'cv.  Chr.  de  Penmarc'h  el  le 
chap.  de  la  catluid.,  Arch.  des  C.-du-N.) 

Droits  herilels.  (Acte  de  1544,  Ricbel. 
Bl.-Maut.  73«,  f»  216  r».) 

—  Lettre  héritai,  lettre  qui  concerne  un 
héritage,  nn  immeuble  : 

Des  lettres  hereteltes  que  le  recepveur 
de  ladicle  forest  avoit  acoustumé  sipner 
de  sa  main... il  est  ordené  que  telx  contratz 
seront  sianez  por  seau  par  les  vandeurs. 
(1467,  Uscm.  de  la  forest  de  Brecelien,  Cart 
de  Redon,  cccxci,  A.  de  Courson.) 

—  S.  m.,  héritage  : 

Qnî  me  chaça  fors  de  mon  herilal. 

lAulieri,  206,  Toblcr.) 

Perdn  aves  voslre  irelal. 

(Blancand.,  5593,  Michelant.) 

N'ot  pins  belle  pncbele  ne  pins  especians. 
Plus  génie  ne  miens  faite  en  nesons  iierilatts. 
(Bail,  de  Buillon,  HG9,  Scheler.) 

Il  est  délivres  de  la  gent  criminal 
Qni  sont  entré  en  son  droit  erilal. 
(Aumoni  el  Agrav.,  lUchel.  2195,  f  81  v».) 
Mais  se  vivre  pnis  tant  que  le  voie  mortal. 
Je  li  despendray  trestoul  son  héritai. 

(Ciiv.,  Beriran  du  Gvesclin,  379,  Charrière.) 

HERiTALMENT,  heritaumetit,  heritale- 
ment,  herilallemenl,  heritelment,  hyretale- 
ment,  adv.,  à  titre  d'héritage,  héréditaire- 
ment : 

I>'ai  doné  hyretalement.  (Ch.  du  24  déc. 
122o,  Ancbin,  Arch.  Nord.) 

A  tenir  et  porsner  heritaiiment.  (  126Ô, 
Test,  de  Guide  Laval,  Arch.  .Mayenne.) 

A  nous  et  a  nossuscesseurs  heritelment. 
{Ch.  de  1277.  Tréport,  Arch.  S.-lnf.) 

Heritaument  a  touzjourz  mes.  (Ch.  de 
1297,Arch.  Loiret,  Prieuré  de  Bonne-Nouv., 
MEC.) 

Je  voeil  qa'apres  ma  mort  l'aies  herilaument. 
(Doon  de  Maience,  9861,  A.  P.) 

Chinquante  sous  de  parisiscascun  an  de 
rente  herilalement.  (1302,  Cnrt.  noir  de 
Corbie,  Ricbel.  1.  17758,  f»  140  r».) 

Perpelucllonient  et  heritallement.  (1368, 
Arch.  S  74,  pièce  7.) 

HERiTANCE,  S.  f.,  hérit.ige  : 

Ladite  duchesse  baillera  et  assignera  a 
sa  dilte  fille  damoisele  Aelis  pour  ledit 
mariape  avec  ledit  conte  de  Vandosme 
deux  mil  livres  de  rente  selon  le  pooir  et 
autorité  que  elle  en  a  par  les  lettres  de 
Vheritance  dudit  duc  Artur  et  de  ladite 
duchesse.  (1320,  Trailé  de  mar.,  Mor.,  Pr. 
de  l'H.  de  Bret.,  T,  1293.) 

Non  conirestant  ladite  heritance  et  la 
foy  et  l'omage  esquieus  il  nous  a  mis  de 
ladite  conleé.  (1323,  Arch.  JJ  61,1°  107  r'.) 

De  tous  ces  dons,  ces  desherilnnces  et 
heritanc.es  on  fist  instrumens  publiques  et 
authentiques.  (Fnoiss.  ,  Chron.,  Ricbel. 
2644,  !'  59  v.) 

Heritance  se  dit  encore  dans  la 
Flandre.  Fr.-Comté,  Sauget,  airtance,  hé- 
ritage. 

HERITAUMENT,  voir  Hebitalmkni. 


HER 


HERITAVl,EMENT,VOirHERITABLF.MENT. 

HERITE,  erile,  heriste,  heirite,  herete, 
s.  m.,  hérétique: 

Cil  Sarrazins  me  serablet  mnlt  hérites. 

(Roi.,  IGi;;,  MQller.1 
Il  fa  tons  plains  d'enchantement... 
Kt  encbanteres  et  eriles. 
(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.  t87,  P.  Meycr.) 
Del  nés  ol  la  bnche  petite, 
El  mond  n'ad  si  orible  erile 
S'il  snleraent  la  regardast 
Qui  par  pranl  amnr  nel  amast. 

(Prolheslaus,  Ricbel.  2169.  f»  21'.) 
La  desloi.ll  vielle  channe, 
La  fanse  pautonniere  hérite, 
Fnt  monlt  dotante  et  desconfite. 

(Dolcp.,  10100,  Bibl.  elz.) 

Filz  a  pntein,  pnanz  heiriles. 

(Renan,  Br.  I,  1164,  Martin.) 
Dex!  com  cil  sont  el  fol  el  vil 
Qni  ce  dienl,  cl  ypocrile 
Et  malves  truanl  el  herile. 

(GuiOT,  Bible,  1241,  Wolfarl.) 
Il  n'a  en  tont  cest  mont  ne  bousre  ne  herile, 
Ne  fort  popelican,  vaudois  ne  sodoniile. 

(RuTEB.,  Des  Jacobins,  I,  178,  Jnb.) 
Kex,  vons  ne  me  liemoignies  mie, 
A  ces  paroles  qne  vons  dites, 
C'on  me  pregne  avoec  les  erites. 
(Tournoi  de  Ilam,\p.  Michel,  Hi4.  des  D.  de 
Norm.  el  des  rois  d'Anglel.,  p.  283.') 
Et  occisenttous  les  hereles  qui  habitoieni 
en  ces  terres.  (Grand.  Cron.  de  France 
des  pestes  au  bon  roy  Phelippe,  II,  23,  P 
Paris.) 

Uns  hérites  vint  une  foiz  a  lui  enlechio, 
d'une  manière  d'eresie  qui  lors  coiiroit  par 
toute  Epvpte.  (La  vie  des  SS.  PP  .  f"  25  v 
ap.  Capp'eronnier,  Gloss.  fr.  de  l'hist.  de  S 
Louis.) 

J'ayme  trop  miex  cellny  qni  emble, 
On  .1.  murliier  on  .I.  herile, 
1.  parjure  on  .1.  failli  bermite. 
(Passion  de  nosire  Seigneur,  Jnb.,  SUjsl.,  Il,  291. 
En  une  place  ou    on  brulle  les  heritef 
(Mathieu  d'Escouchy,  Cftron.,  1,  302,Soc 
de  l'H.  de  Fr.) 

Une  secte  de  Tiens  (es  se  sourdy  en  Ai 
pleterre.  (G.  Ceasteli.ain,  Chron.,  1,  S.î" 
Kervyn.) 

—  Qui  a  commerce  avec  les  bêtes: 
Sire,  g'ai  esté  sodomites, 
Eacor  sni  je  fin  hérites. 

(Renart,  Br.  VII,  349,  Martin.) 

Jakemins  Castres  de  Harmaville  pou 
pluseurs  larrechins,  que  il  reconnut  avoi 
fait  fu  jupies  et  menés  as  fourkes,  e 
ileucqr.es  reconnut  que  il  avoit  esté  bien  ■ 
conversé  a  une  vake.pour  lequel  larrecbi 
il  fu  pendus  tout  vis;  et  pour  che  que 
estoit  herile.  il  tous  vivans  fu  ars.(13l. 
Liv.  Bouge  d'Abbev.,  f»  82,  ap.  Duc,  Haer, 
ticus.) 

On  hiy  couppa  tout  premièrement  le  ■> 
et  Icscoulles,  pourtant  qu'il  esloit  fteri 
et  sodomites.  (Jeh.  le  Bel,  Chron.,  I,  - 
Polain.) 

Jehan  Chevalier  dist  a  Vexposant  pi' 
sieurs  paroles  injurieuses...  en  I  appell." 
hérite,  el  disant  qu'il  l'avoit  Iroiivé  ny 
une  vache.  (1400,  Arch.  JJ  1.«Î5,  pièce  40O 

HÉRITÉ,  -  et,  -  eid,  erilé,  erithel,hirrt 
yreté,  irelé,  irilé,  irr.,  arilé,-eté,  herté,^! 
héritage,  domaine,  propriété  : 


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HER 


405 


Li  sires  partie  de  la  meie  hsriteth  de 
mien  chalice.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
XV,  5,  Michel.) 

Dous  sunt  perceners  de  un  erithet.{Lois 
de  Giiill-,  XXXIX,  Chevallet.) 

Et  jare  Deii  qni  en  crois  fa  pênes 
Ains  î  metroit  totes  ses  irfles 
Kl  ne  soit  don  plaiseis  jetés. 

(Les  l.olt.,   ms.   Berne  113,  f°  il'\) 

Qa'il  li  n]ostra.st  cel  paradis 
n  .\dans  fa  premiers  assis, 
Icel  qni  fn  nostre  yrcli'. 
Dont  nos  sommes  desireté. 

(S.  Brandon,  \rs.  35ie,  f  lOl"".! 

Icel  qni  est  nostre  herilet. 
Dan  nos  famés  deseritet, 

(/*.,  51,  Michel.) 

Car  se  il  Conan  eritoit 
El  sa  fille  aillors  marioit. 
Ses  m:iris  desrainier  Talroit 
Qni  l'iri/r  avoir  devroit. 

(Wack,  lirul.  S958,  I.er.  de  Lincy.) 

Dana  bois,  duna  terres,  duna  granz  héritez, 

(Id.,  Rotiy  1'  p.,  1182,  Andresen.) 
Al  fer  calenge  i'eritpidt 
Dont  il  l'orent  desheriteid. 

(BruI,  ms.   Monich,  .348,  Vollm.) 
Jnsc'a  mont  Nnble  conqiiist  les  areles. 
(Alesch.,  liichel.  1.448,  f»  271   v».) 

Il  ierent  tôt  mi  fil,  j'iere  lor  avones 
I         En  Paradis  celestre  sera  lor  ireles. 

(Chans.  d'Aalioche,  i,  t.  1.35,  P.  Paris.) 

I         Or  somes  ci  ventis  conqnerre  s*ireté. 

(/*.,  viii,  ï.  324.) 
I  E  cist  aTeit  sa  terre,  ses  (ieui  et  ses  Itériez. 
:  (Quai,  fils  Aym.,  ms.  Oxf.,  Douce,  cxxi,  f  71.) 

Do  li  tiens  Aigremont  et  lonl  ton  hérité. 
I  (/J.,  ms.  Montp.  H  247,  f»179'.) 

[  De  coi  clames  vos  donqnes  ceste  bone  cité, 

Et  le  Bé  et  la  terre  et  tote  Vérité. 

(Panse,  425,  A.  P.) 

Or  a  Tassant,  franc  chevalier  membre; 
I  Ki  or  me  fant  n'ait  point  de  m'arilé. 
UCir.  de  Tiane,  Richel.   1448,  f»  26'";  éd.  Bekk., 
I     1729.) 

I        A  G.  fa  remese  treslole  Viretez. 

(Gar.  de  Mongl.,  Richel,  2i4n.3,  f»  1'.) 

U  serf  seront  ochîs,  vnslre  en  iert  Viriles. 

(Guy  de  Camb.,  Richel.  243GG,  p.  2fi''.) 
Et  se  il  ne  revient,  si  anra  Vérité. 

(Gui  de  Bourg.,  224,  A.  P.) 
Et  tote  Romenie  est  de  ma  irrité. 

(Deilr.  de  Rome,  171,  Krœber.) 
Distes  moy  vérité. 
Ile  qnel  pays  vons  estes  ne  de  nncl  hérité. 
i      (Charles  le  Chante,  Richel.  24372,  f  28^) 

De  Odel  le  tirant  potir  Vérité  qui  fu  Mi- 
chel liouelle,  .X.  6.  De  Itobiii  Cornele  pour 
I.  hérité  que  il  lient,  .xx.  ?.  (1328,  Compte 
de  Odart  de  Lairjny,  Areli.  KK  3»,  1°  22  v».) 

Jaifs  et  Sarrazins  et  puis  cbrestiennez 
Redonbtoient  Bertran  en  tontes  héritez. 
(CtvEi..,  du  Gtiesclin,  42,  Charrière.) 

Vers  Composterne  ala,  on  il  ol  hérité. 

(ID..  .».,  9352.) 
Dans  nos   vieux  poètes  je  trouve  hireté 
pour  hérédité.  (Pasq..  Eecli.,  viii,  37.) 

HERITEL,  voir  HERITAL. 
HERITELMENT,\oir  HeBITALWENT. 

I.  HERiTEMENT,  eritimetit,  hireternetit. 
i-  m.,  action  d'hériter,  héritage  : 

T.  IV. 


De  la  lour  niaus  hiietemens 
Dont  autrui  deshirelemens. 

(Couronn.  Benarl.  1597,  Mcon.) 

Quant  perdu  ad  par  jugement 

Treslut  son  heritemenl. 
(Trad.  de  Rob.  de  Lincoln,  Richel.  902,  f  99  v°.) 
Sus  l'article    de    l'eritement  des    anfanz 
ledit  Loys.  (13{8,  Arch.  JJ  52,  f»  96  v».) 

—  Action  de  donner  en  héritage  : 

11  ne  doit  faire  l'eritement  a  ses  diz  en- 
fanz  fors  que  de  ladicte  conté  de  Flandres. 
(1315,  Arch.  JJ  52,  f»  96  v°.) 

2.  HERiTEMENT, adv., héréditairement  : 
A  toz  jorz  mes  perpetueraeut   et  hérite- 

ment.   (1278,  vend.    ap.    Lœtare,  Loudun, 

Arch.  Vienne.) 

Otreyerent  a  toz  jorz  mes  perpetuement 
e  heritement  por  ous  e  por  lours  heirs. 
(1282,  Fontevr.,  anc.  tit.,  Arch.  M.-et- 
Loire.) 

HERITER,  eriter,  hireter,  hyreter,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  possession  d'un  héri- 
tage, assurer  un  héritage  à  : 

Asemblei  ad  tout  son  barnage  ; 
Richart,  son  filz,  lor  a  livré, 
De  sa  terre  Va  hérité, 
Seignor  lor  donne  a  son  vivant. 
(G.  m  S.  Pair,  il.  S.  Michel,  1542,  Michel.) 
Fins,  ki  tenra  mes  larges  hiretes... 
Por  toie  amor  m'en  esloie  pênes, 
K'apries  uje  mort  en  fusses  hireles. 

(SI  Alexis.  \m'  s.,  1169,  G.  Paris.) 
11  n'eritera  pas  les  gens  en    terre    et  il 
n'a  part  en  els.  {Bible,  Richel.  901,  f°b9\) 
Mex  les  hériteras  se  tn  bien  les  doctrines 
Que    se   tu    leur    donnoies    d'or   et    d'argent  .x. 
(mines. 
(I.  DE  Meung,   Test.,  ms.   Corsini,  f»  149'"; 
Méon,  y.  393.) 

Car  maint   droit   lieritier   (Iniure)  déshérite  tout 

[onlire, 

Et   hérite    a    grant  tort     maint    bastart,    maint 

[avoultre. 

(ID.,  ib.,  Vat.  Chr.  367,  f»  33».) 

Car  ce  n'estoit  mye  droit  de  déshériter 

un  roy  chrestien    por    puissance  de  tiran- 

nie    et   hériter  ung  bastard.    (Iîourhaed, 

Chron.  de  Bret.,  f»  113%  éd.  1532.) 

Quant  le  vray  Dieu  de  sa  grâce  me  hérite 

D'ung  si  hault  roy  comme  cellny  de  France. 

(J.  îIaeot,  Voyage  de  Cènes,  f  27  r",  éd.  1532.) 

—  Réll.,  acheter  un  immeuble  pour 
avoir  droit  de  bourgeoisie  : 

Considérons  que  icellui  Jehan  de  Meri- 
tain,  escuier,  a  entention  de  soy  hériter  et 
demourer  en  nostre  royaume.  (1381,  Arch. 
JJ  207,  pièce  318.) 

—  Neutr.,  habiter  : 

Par  un  cassai  molt  ancien 
Que  destrnit  avoient  payen, 
L'argaise  molt  Irez  haute  estoit. 
Nus  hom  de  car  n'i  heritoil. 

(Gilles  de  Chin,  -2748,  Reilf.) 

Cil  roy  des  Haussasis,  pesnies  et  deslo- 
vaus,  héritait  en  la  fin  de  icelle  contrée 
d'Antioche  et  de  Damas,  en  chastiaus  bien 
garnis,  seans  susmontagnes  et  sus  roches. 
(G.  DE  Nang.,  Vie  de  S.  Loys,  Hec.  des 
Ilist.,  XX,  325.) 

—  Hérité,  part,  passé,  pourvu  d'l](  ri- 
lage  : 


Encore  vi  je  un  jugement  par  lequel  il 
apert  que  li  enfant  ne  sont  pas  hireté  par 
le  reson  des  douaires.  (Beaum.,  Coût,  du 
Beauv.,  c.  xill,  6,  Beugnot.) 

Et  que  li  devant  dis  cuens  de  Rouloigne 
en  estoit  bien  et  a  lov  et  soulfisamm'ent 
hyreles  de  totit  hyrelage  devant  dit.  (1292 
Arch.  J  1224,  pièce  7.) 

La  revient  Bouchart  de  Vandosme 
Kt  maint  autre  bien  hérité. 
(GniABT,  Roy.  lign.,  10668,  \V.  et  D.) 
Kt  avoit  a  nom  Messire  Jean  le  Mercier, 
Gentilhomme  et  nnble  estoit  de  père  et  de 
mère,   lesquels   n'estoient  pas  si  bien  hé- 
ritez qu'on  pourroit  bien  dire...  (Jtrv.  DES 
Urs.,    Ilist.   de  Charles  VJ,   an  1388,  Mi- 
chaud.) 

Les  mieux  fournis  d'armes  et  de  haruois. 

Bien  héritez  de  villes  et  de  boys. 

(Jaq.  Milet,  Desiruct.    de  Troye,  .•;518,  Slengel.) 

Il  est  très  bien  hérité.  (Les  Quinze  joyes 
de  mariage,  xi,  Bibl.  elz.) 

Les  riches  et  ceulx  qui  se  sentoyent 
bien  héritez  haissoyent  l'edict  pour  leur 
avarice.  (Amyot,  Vies,T\b.  etGaius  Gracci, 
éd.  1565.) 

Ayant  esté  gouverneur  du  pays  , 
comme  le  mieux  hérité  seicneur.  (Fah- 
CHKT,  Antig.  gaul.,  2°  vol.,'  vu,  8,  éd. 
1611.) 

Suisse  rom.,  Fribourg,  Neuchâlel,  hé- 
riler  quelqu'un,  en  hériter. 

1.  HERITIER,  s.  m.,  propriétaire,  pos- 
sesseur : 

Nuls  ne  pourront  entrer  et  venir  es 
champs  d'autruy  pour  glener,  que  premiè- 
rement les  jarbes  ne  soient  liées  et  mises 
en  monts  ;  moyennant  quoy  les  héritiers 
et  fermiers  réciproquement  ne  pourront 
faire  chasser  leurs  bestiaux  sur  les  dits 
champs,  que  vingt  quatre  heures  ensui- 
vant les  dépouilles  levées.  (Coût,  de  liai- 
naut,  Nouv.  Coût,  gén..  H,  51.) 

2.  HERITIER,  hyrritier,  hteretier,  ère 
tier,  iretier,  s.  m.,  héritage,  domaine, 
royaume  : 

Car  se  ne  fnst  par  le  sien  cors  entier, 

Li  rois  de  Franche  eust  perdu  un  quartier 

De  sou  roiame  et  de  son  iretier. 

(RAiMriF.RT,  Ogier,  9667,  Barrois.) 
La  ducoise  feray  rendre  son  hierelier. 

(C/icn.  au  cygne,  2626,  lleiiï.) 
Et  de  Huon,  le  nobile  guerrier. 
Qui  tint  Bourdele  et  le  grant  iretier. 

illuon  de  Bord.,  24,  A.  P.) 

Seigneurs,  dont  estes  vous  et  de  quel  eretier  ? 

(Enfans  Ilaymon,  471.) 

Ne  laissa  a  conquerrc  ville  no  hcrilier. 

(Bast.  de  Buillon,  3272,  Schelcr.) 

Puis  vinrent  li  troi  roy  d'cstranges  hyrritier 
Présenter  a  ton  lil,  pour  lui  autorisier. 
Or  et  rairre  et  enchens... 

(B.  de  Seb.,  xvu,  146,  Bocca.) 
Ou  porroit  on  trouver  ne  en  quel  héritier 
Les  princes  qui  me  font  ceci  si|:;nirier  ? 

(CnvEi..,  DuGuescl.,  18165,  Charrière.) 

3.  HERITIER,-  ter,  adj.,  donné  en  hé- 
ritage, héréditaire: 

Item  li  diz  Hues  tous  les  dons  heriters 
et  porcions  de  biens  meubles  et  non 
meubles  ...  promet  a  tenir  fermes  snnz 
veuir  encontre.  (1317,  Arch.  JJ  53,  f»  98  r».) 

Primes  a  en  la  ville  deMeurchin  pour  la 
59 


(66 


HER 


jiislico  garder  el  observer  ting  niayeur  he- 
rilier  el  sept  eschevios,  qui  sont  de  telle 
et  si  longue  durée  que  on  ne  les  peut  de- 
meure, fi  ils  ne  fourfonl.  {Coût,  de  Meur- 
fftin,  Nouv.  Coût,  gén.,  I.  439*.) 

Si  aucune  vpoteque  est  créée  ou  assise 
snr  fief  pour  "rente  viagère  ou  heriltere, 
soit  a  rachat  ou  non,  le  seipneur  pour 
l'accord  de  Ivpotequc ,  pour  son  droit 
seianeurial  a  le  quint  denier  de  la  somme 
priQcipalle  de  la  conslilulion  de  rente. 
(Coust.  gen.  du  ComU  d'Artois,  68,  Arras 
1679.) 

Permutacions  héritières.  It  janv.  1330, 
Barb.  de  Lescoel,  Arch.  Finist.) 

HERiTUER,  V.  a.,  donner  k  titre  héré- 
ditaire: 

Il  est  loisible  a  tous  seigneurs  viscom- 
licrs  par  puissance  de  fiefs  et  accroisse- 
ment de  seigneurie,  de  bailler  a  rentes  et 
par  arrenement  féodal,  herituer  et  perpé- 
tuer partie  de  leurs  fiefs  et  jusques  au 
tiers  a  le  tenir  d'eux  et  de  leur  seigneurie 
en  icelle  nature,  a  selle  charge  et  servi- 
tude ou  redevance  que  bon  leur  semble 
iCout.  de  Douay,  Nouv.  Coût,  gén.,  II, 
973\) 

HERLE,  herlle,  hierle,  helle,  s.  t.,  bruit, 
tumulte  : 

DiTi,  por  qn'a  cis  enfes  moillie  sa  maisiele  ? 
Dame,  il  s'esiella  ore,  et  menoil  si  grant  hcrle. 
Jel  fis  bien  alailier  a  une  daraoisele. 

(Ear.  Cod..  Richel.  12358,   V  49".) 

—  Assemblée  séditieuse  : 

Jehan  de  la  Mare,  pour  plusieurs  helles, 
compilations  ou  paroles  sentans  commo- 
tion de  peuple...  fu  jupié  a  avoir  coppè 
le  teste.  (1358,  Livre  ronge  d'AbbeviUe, 
f«  8î  r»,  ap.  Duc,  Harela.) 


—  Tocsin  : 

Et  s'il  avenoit  que  on  vesist  ses  anemis, 
on  sounast  les  .ii.  cloques  a  hierle,  et  le 
seulle  a  volée.  [Chron.  des  Pays-Bas,  de 
France,  etc.,  Rec.  des  Chr.  de  Flan  .,  t.  UI, 
p.  241.) 

Fist  on  sonner  a  hierle  les  grandes  clo- 
kes  de  l'abie  de  Denaing.  (1364,  Valen- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Ricouwert  d'Auterive,escuier... estoit  par 
un  jour  en  sa  maison  en  la  conté  de 
Flandres,  assez  près  de  la  ville  d'Espiere, 
et  oy  sonner  leait  jour  bien  matin  les 
cloches  a  herle  de  ladilte  ville  d'Espiere  et 
d'autres  villes  voisines.  (1382,  Arch.  JJ 
121,  pièce  6.) 

Les  villes  voisines  commenchierent  a 
sonner  leurs  cloques  a  hérite.  (Froiss., 
Chron.,  X,  108,Kerv.) 

On  sonna   les   cloches  du  lieu  a  herle  et 
effroy    pour  assembler   le   peuple.  (14S4, 
Arch.  JJ  189,  pièce  3.) 
Cf.  Habkle. 

HEULEKIN',  voir  IlELLEQUIN. 
HERLEQIIN,  voir  HKLLEQOIN. 

HERITER.  V.  n.,  faire  du  tapage  : 

Se»  .111.  fiei  comrorinda  ane  soie  puc^Me  ; 
Li    I.  J'ai  s'cjïeilla,  forment  crie  el  kerle. 

(Cher,  au  ojgne,  11,  690,  Ilippeau.) 
Li  diibles  a  l'abeie 
A  nuit  fleremenl  eoTaie, 
Tant  ont  renié,  linl  onl  hfrU 
Qn»  presque  loot  f:nl  rravenlé. 

(Jlir.  df  SI  Kloi,  p.  tlO.  Peieoé.) 


lIKIi 

iiBRLiER,  V.  n.,  faire  du  tapage  ; 

Ke  nus  ne  herlie  ne  ne  jue  a  deis 
(1270,  Reg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer  Ali 
XVIII,  16,  n»  317.) 

HERLIQUINER,  V.  H.,  diSpUtPr  "? 
Et  boni  ki  rbou  ronnoist 
Et  bien  ^oit  cl  entent 
Qu'il  ne  piiet  amender 
Les  cboses  autrement, 
Laisse  ïoirs  et  mençoignes 
Passer  lejtierement 
Por  chon  qu'il  ne  pnet  mie 
llrrliquinrr  souvent. 
(Dou  vrai  Chimral    d'amour,  Richel.    1533, 
f°  516  r°.) 
Cf.  IlELLEQUIN. 

HERLiR,  hellir,  verbe. 
—  Neutr.,  faire  du  tapage  : 
De  fol  tasl  ne  de  quaroler, 
De  ireiueler  ne  de  liellir, 
Tout  ce  fere  est  Dieu  messervir. 
(Reclus  de  Mol.,  de  Charité,  Richt-l.  23111, 
f°  219»,  el  Ars.  3U2,  f  219''.) 
De  tremeler  ne  de  herlir. 

(lu.,  iK,  liichel.  15212,  f  92  r°.) 
On  a  défendu  les    queles   clouseir  et  le 
lierlir  ne  sour  maisons  ne  es  rues.  (1280, 
Heg.  aux  bans,  Arch.    S.-Omer   AB  xviil, 
16,  n"  4S0.) 

KenusfteWisse,neclosse,nekeilededens 
les  murs  de  le  vile.  (1281,  Beg.  aux  bans, 
Arch.  S.-Omer  AB  xvill,  16,  n»  558.) 

—  Act.,  frapper  violemment: 

Les  enfans  hors  des  bers  Iraoient. 
El  as  postiiUs  les  herlissmenl 
Ke  les  cerveles  en  voloient  ; 
El  anqiians  en  esboueloient. 
<Rou,  Richel.   375,  f»  221*:  Andresen.  3'  p., 
1221,  irar.^ 


IlliRLON,  S.  m.  ? 

lierions  ou  pois  en  escorche  et  raisins. 
(Cft.  de  1309,  Arch.  mun.  Rouen,  U.  I, 
1»  190  V».) 

UERLOT,  voir  Arlot. 

HERLUE,  S.  f.,  folie  : 
Quant  Clarus  l'enlendi  nel  tient  pas  a  herliie. 
Des  espérons  deslriint  la  riche  beste  mue. 
(Veux  dou  Paon,  Richel.  1554,  f "  17  v".) 


HERLUISE,   VOirERLUISE. 

HERM,  voir  Herme. 

IIERMAPHRODISIE,  Voif  llERMOFRODI- 
SIE. 

1.  HERME,  adj,,  inculte,  désert,  aban- 
donné : 

Terres  hermes  et  vacans  sont  au  seigneur 
justicier.  (Couf.  de  Bourbonn.,  cccxxxi, 
Nouv.  Coût.  tiAn.,  111,  1258.) 

Par  tout  lieu  herme  el  non  accoustnmé. 
(Vasquis  PH1L1F.0L,  Euv.  t'ulg.  de  Fr.  Pétrarque, 
p.  251,  éd.  1555.) 

Lieux  hermes  et  non  cultivez.  (IJu  Pinet, 
Pline,  XXV,  8,  t-à.  1566.) 

Il  estime  rhamnus  estre  une  certaine 
ronce  qui  croist  et  rampe  par  terre  es  lieux 
hermes.  (Id.,  Diosc,  I,  102,  <^d.  1608.) 

Ce  m'est  assi^s  couru  par  les  roches  acerbes, 
Par  l'argille  ïlneui  de  ces  hermes  gnerels. 

(L.  l'ATO»,  Paslor.,  I,  i.  ^.1.  ISol.' 


IlER 

Monts  vapies,   pleines  hermes. 

flo.,!».,  V,  I.) 
Scipion  fit  .npprocher  son  armée  de  mer 
de  la  cité,  pour  leur  empescher  les  vivres, 
dont  ilz  ne  pouvoient  pas  avoir  grinde 
quantité  du  costé  de  la  terre,  pourtant 
qu'elle  estoit  la  pliispart  demeurée  inculte 
et  herme,  pour  r.iison  de  la  guerre.  (Seys- 
SEL,  Appian  Alex.,  f"  18  r°,  éd.  1560.) 

Terres  hermes,  ce  sont  terres  délaissées 
et  abandonnées  par  le  propriétaire.  Bien? 
vacquans,  terres  hermes  et  esp.ives  appar- 
tiennent au  haut  justicier.  (LoiSEL,  Instit. 

COUSl.,   Il,  XLVIII.) 

Et  jusqu'au  xviil»  s.  : 

Une  quantité  de  terres  hermes  et  infer- 
tilles.  (1747,  Compoix  de  Sorèze,  Arch. 
mun,  Sorèze.) 

—  Fig.  : 
Dont  n'a  cellnl  qui  n'entre  en  chans 
Lamentables  el  plains  de  lerraes. 
La  ne  sont  mie  de  dcul  hermes 
Cenlï  que  Mines  veult  condempner. 

(Apol.  mul.,  ms.  Barberini,  f  9  v'.) 

2.  HERME,  herm.,  s.  m.,  lieu  inculte: 

Près  de  la  fin  desdits  broteaux  tonchan- 
et  confinans  aux  hermes  vacans  de  .Mon?, 
de  Lion.  (1444,  Accord,  Cart.  mun.  de 
Lyon,  p.  302,  Guigue.) 

Item  ung  herm  ou  pièce  de  terre  non 
labourable...  qui  est  de  bien  peu  de  value 
(1445,  Arch.  JJ  177,  pièce  151.) 

Le  lieu  ou  souloit  estre  l'abbaye  de 
Cluny  (qu'est  en  Masconnois)  démolira 
longtemps  en  solitude  et  (comme  on  dit) 
en  herme.  (S. -Julien,  Mesl.  hist.,  p.  5Ï0. 
éd.  1588.) 

Une  commune  placée  au  milieu  des 
landes  qui  s'étendent  de  Civrac  à  Berp'- 
rac  s'appelle  Saint-Martin-de-Lennc  (lis. 
de  l'erme).  Saint-Micliel-en-1'Werm,  diocès" 
de  Saintes. 

3.  HERME,  s.  m.,  blé  d'hiver  : 

Quatre  bichetz  de  harme.  (13  sept.  137:). 
Compte  rendu  aux  religieuses  de  Sl-Marl 
St-Paul,  f»  8  r»,  Arch.  Rhcme,  St-Paul.) 

HERMEREL,  S.  m.,  sorte  de  valet  : 
.X.  hermeriaus   petis,   et    mengeront  -i 
court  tant    seulement.    (1261,    Orden.   H 
l'ost.  le  Roy,  Arch.  JJ  57,  f»  22  v°.) 

HERMi,  ermi,  adj.,  inculte,  désert  : 
Lendemain  s'en  torna,  s'a  la  ^ile  guerpie, 
En  Ardane  est  entres,  en  une  terre  ermie. 

(Enf.  God.,  Richel,  125;i8,  f  53''.) 

1.  HERMiER,  S.  m.,  terre  inculte;  n'. 
été  rencontré  que  dans  un  texte  provln 
cial  du  cnramencciiient  du  xvii"  s.  : 

Tons  les  terroirs  tant  hermiers,  bo\'. 
landes,  que  de  culture.  (1609.  Miiomb. 
Barousse,  ms.  Larcher,  II,  210,  Arcb 
ll.-Pyr.) 

Cf.  Herme  2. 

2.  HERMIER,  veibe. 

—  Act.,  curer  : 
Fauder  et  hermier  de.  faulx  et  ratel  um 

rivière.  (1524,  Lille,  ap.  La  Fons,  bloss 
ms.,  Bihl.  Amiens.) 

—  Neutr.  : 


HER 


IIER 


HER 


467 


llermier  en  la  rivière.  (1487,  Lille,  ap.l.n 
Fons,  Gloss.  ms-,  Bibl.  Amiens.) 

iiEiiMiERE,  voir  Heaumiere. 

1.  HERMiN,  ermin,  adj.,  d'hermine  : 

Mantel  ot  riche  et  pelison  hermin. 

(Us  Lok.,  ms.  Montp.,  f  70''.) 

Ses  maotiaasfa  hermins. 

(Houm.  d'Alix. ,  f  6*,  Michebnl.) 

Lor  pli^on  sont  hennin,  sebelin  II  maatel. 

(Guy  de  Camb.,  RIchel.  24366,  p.  ii.^".) 
...  Ermins  pelIçoDS. 

(».,  p.  2■■2")^) 
D'un  samit  inde  a  pêne  hermine. 

(.G.  de  Dole,  Vat.  Chr.  t"23,  f  9r.) 
Veez  le  la,  a  ce  flori  i^enon, 
A  la  graat  barbe,  a  Vermin  peliçon. 

(Otinel,  49.  A.  P.) 
Dame  ne  l'ad  vea  ki  vers  loi  n'eit  araur. 
Et  nel  vosist  tenir  soz  hermin  ruverlnr, 
Enbracit'  bêlement  sans  sea  de  seignur. 

(nom,  478,  Michel.) 

î.  HERMIN,  ermin,  iermin,  s.   m.,  peau 
d'hermine,  manteau  d'hermine  : 

El  son  ermin  deronpre  et  depechier. 
(OgicT,  ms.  Dnrh.,  bib.  de  Cos.,  V,  n,  17,  f»jG^  ) 
Et  sont  raonlt  bien  restas  de  cendax  et  i'hermins. 
(Cher,  au  cygne,  I,  4421,  HIppeau.) 
Ta  n'as  vestu  fors  que  tun  hermin  frais. 
iQual.  /!/.«  .4ym.,  ras.  Oif.,  Donce,  cxxi,  f°  4.) 

Li  mantel  a  ermin  li  va  tout  découpant. 

W.  de  Monbrans,  ms.  Montp.  Il  247,  !"  175».) 

Et  les  serjans  a  boins  mantias  donnes. 

Et  les  garçons,  boins  hermins  engoules. 

Uli'on  de  Bord.,  9416,  A.  P.) 
Veitns  de  dras  de  soie 
Plain  i'iermin  et  d'orfroy. 

(De  S.  Jeh.,  RIchel.  2039,  f  29^) 

3.  HERMIN,  voir  Ermin. 

1.  HERMINE,  erm.,  s.  m.,  hermite  ; 
Li  rois  fait  mander  nn  hermine 

Qai  moult  savolt  de  médecine. 
{Eteoclc  et  Polin.,  RIchel.  S?.?,  f  42''.) 
Un  mien  privtî  ai,  nn  ermine, 
^n^  hom  ne  set  pins  médecine. 

(/«.,  r  42».) 

Quant  je  ou  esloinsnee  la  maison  a  l'er- 
nine.  {Hist.  de  yosep/i,  Richel.  2430,^67^.) 

2.  HERMINE,  ermine,  s.  f.,  terre  inculte  : 

Al  chef  de  la  lande  en  ermine 
Unt  une  maison  ja  choisie. 

iProlheslaits,  RIchel.  2169,  f  31^1 

HERMiXET,   erm.,     s.     m.,    diminut. 
l'hermine  : 

I      Graindres  .i.  pea  d'nn  rrminel. 
lES.  DE  Beaujeo,  li  Biaus  Desconnens,  1281, 
;  Bippean.) 

"-Manteau  d'hermine  : 
Vestns  de  palle  aliiandrin, 
De  meisme  mantel  hermin, 
Sor  ses  espanles  l'ot  jeté, 
D'nn  blanc  herminct  enjoIé. 
{Eleocle  et  Polin.,  RIchel.  37o,  f  60'.) 


elte,  erm.,  s.  f.,  dimin. 


HERMINETE,  • 

hermine  : 

Mil  putois  vaut  nne  erminete. 
'•■  DE  Coi.vci,  J/ir.,  ms.  Soiss.,  f»  28'=.)  Var 
l>etmiHelt\  (Ms.  Brux.,  f  28°.) 


Ilerminelles,  lièvre  et  conin. 
'Froiss.,  Pu««.,  RIchel.  830,  t"  201'.) 
Pic.,  herminette,  hermine. 

HEKMixETTE,  S.  f.,  outil  de  menuiso- 


Herminette.X  little  plaining  axe.(CoTGR., 
<^d.  lIJU.) 

iiERMiT-VGE,  S.  m.,  ermite  : 

El  bosc  avoit  .i.  hermilafje 

Ki  n'avolt  pas  trop  f:r;int  ease. 

(MoDSK.,  Chron..  3946,  Heliï.) 

HERMiTAiN,  lieremitain,  adj.,  d'iier- 
mite  : 

Tu  qni  tiens  vie  hermitaine. 
(Reclus   de  Mol.,   DU  de    Charité,    Ars.   3142, 
1°  221''.) 

Hermitaine  poverteit.  (Li  Epistle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verduu  72, 
f»  77  V".) 

Amer  povrcté  et  vie  hermitainne.  (Evast 
et  Blaquerne,  Richel.  24402,  f°  6  v».) 

Que  la  vie  qu'il  merroit  en  l'abaie  li  fe- 
roit  mouteplier  sainteté  de  vie  hermitaine. 
(Ib.,  f  42  V».) 

Vie    heremilaine.    (Ord.   de  Chevalerie, 

f°  1\  ap.  Ste-Pal.l 

—  Vigoureux,  rude  : 

Cassiel  le  Baudrain,  le  marchis  amourain 
Pour  le  cop  hermilain  qu'il  récent  de  la  main 
Cassianus  du  larris,  le  preudomme  certain 
Grant  pièce  jnt  pasmes. 

(Deslor  du  Paon,  ms.  Ronen,  f  30  v".) 

—  S.  m.,  hermite  : 

Et  ala  oir  messe  a  une  chapelle  a  un 
hermilain  que  près  d'ehiec  estoit  herber- 
gies.  (Mort  Artus,  Richel.  24367,  f»  4».) 

En  cel  tans  fu  uns  hermitains,  bons  de 
grant  vertu,  qui  avoit  laissé  toutes  choses 
pour  Dieu.  (Vies  des  Saints,  Richel.  20330, 
f»  67^) 

Empres  de  celé  abaie  de  Sainte  Margue- 
rite en  la  costiere  de  celé  meisme  mon- 
tagne a  .1.  moût  biau  lieu  et  deliteus,  ou 
habitent  li  hermilain  latin  que  l'en  apele 
frères  du  CnrnuM.  (/.es  Pe/ei-i'noîffcs  por  a/er 
en  Jlierusalem,  11.  .'^li.'lielantet  (i.Kaynaud, 
Itinéraires  d  .lêrusalem,  p.  00.) 

Onejamez  hermilain'ea  hois  ne  trouvera 
Que  il  ne  melte  mort. 

{Doon  de  Mai.,  510S,  A.  P.) 

iiERMiTERiE,  S.  f.,  hermilage: 

En  .1.  bois  se  bouta  en  nne  hermiterie. 
(Gaufreij,  10443,  A.  P.) 

iiEUMiTiER,  ermiticr,  s.  m.,  ermite  : 

Ha,  mauves  homme,  trahitler. 
Tu  as  pris  l'ablt  d'ermitier 
Por  moi  prover  a  desloial. 
(Fatitel  de  Niceroles,  Richel.  837,  f  200'=. > 

HERMiTOiRE,  -  etoire,  erm.,  s.  t.,  hor- 
mitage  : 

Et  vers  Serapinghan  a  Vhermiloire  alla. 

(Gabn.,  Yiede  S.  Thom.,  lilchel.  13ol3,  f"  34  v".) 

...    A  Vhermetoire. 

(ID.,  ib.) 
As  désertées  ermitoires. 
(Erehe  Ancibb,   Vie  de  SI  Grégoire,  1344,  Meyer.) 

iiERMiTRESSE,  S.  f.,  feinino  qui  vit  en 
hermite  : 


Une  povre  hermitresse.  (Fossetieh,  Cron 
Marg.,  ms.  Bru.\.,  I,  f»  199  v».) 

iiERMODACTiLE,  S.  m.,  digitale  : 
Poudre  de  litargire  on   de   hermodac.Hle. 
(II.  DE  .MONDEVILLE,  Richel.  2030,  f»  57'=.) 

iiEiiMOFLE,  voir  Ermofle. 

HERMOFRODisiE,  hcrmaphrodisie,  s.  f., 
nature  de  l'hiTinaphrodite  : 

llermofrodisie  si  est  une  passions  non 
naturaus  et  moult  forment  laide  es  homes. 
(Brun  de  Long  Bonr,  Cyrurqie,  ms.  de 
Salis,  f»  S^'.)  '      .'       J    , 

Hermaphrodisie  est  double  nature  de 
sexe.  (JouB.,  Gr.  ehir.,  p.  593,  éd.  1598.) 

HERMOPRONDiTus,  S.  m.,  hermaphro- 
dite: 

L'en  demande  a  qui  l'en  doit  conipai- 
gner  hermofronditus,  qui  ot  nature  d'ome 
et  de  famé  ;  et  je  res|ions  :  a  la  partie 
dont  il  i  a  plus.  (Liv.  de  Just.,  i,  8,  |  2, 
Rapetti.) 

llermofondritus  le  décline  ; 
CUz  Dieux  ainsis  le  destina  ; 
Moitié  homs  et  moitié  fejnnie  a. 
(Edst.  Desch.,  Poés.,  II,  197,  A.  T.)  Impr.,  her- 
mofrondicus. 

HERMOiz,  S.  m.,  armoise  : 

Rumex,  lapatium  acutum,  romane  pa- 
relle  vel  hermoiz.  (Gloss.  du  xw  s.,  ms. 
de  Tours,  ap.  Léop.  Delisle,  Bibl.  de  l'Ec 
des  ch.,  6°  sér.,  t.  V,  p.  331.) 

HERMOLE,  s.  f.,  sortc  d'herbe  : 
Herbe  au  turc,  appellee  aussi   hermole, 
aime  terre    sablonneuse   et  sèche.  (O.    dk 
Serres,  Th.  d'agr.,  VI,  15,  éd.  1605.) 

iiERNAS,  voir  Harnois. 

UERNAUL.T,  S.  m..  Sorte  de  droit: 
Le  seigneur  de  Parthenay  disoit  avoir.... 
ung  droict,  appelle  hernault,  qui  est  un 
péage,  que  quiconque  de  la  ville  passe 
par  certain  lieu  sans  payer  a  Partenay  le- 
dict  droict,  le  seigneur  est  en  possession 
de  prendre  les  biens  de  ladite  ville  a  force 
d'arme  en  acquit  et  paiement  dudit  péage. 
Par  arrest  ladite  coustume  est  donnée. 
[Pièce  de  1388,  Ricbcl.  5264,  f"  7''.) 

HERNE,  voir  Hargne. 

HERNECHIEU,  VOif  HAKNASCHIER. 

iiERNEis,  voir  Harnois. 

MERNEKEUR,  VOir  HARNASCHEUR. 

HERNiAL,  adj.,  syn.  d'herniaire  : 

Enfleure  herniale.  (Jour.,  Gr.  chirurg., 
p.  5ti3,  éd.  1598.) 

IIERNISSER,   voir  IIARNASCHIER. 
IIERNOICHIEU,   voir   IIARNASCHIER. 

IIERNOI.S,  voir  Harnois. 
iiERNU,  S.  m.,  le  mois  do  juillet  : 

(Vest  au  moicn  du  mois  de  jule  ; 
En  l'année  n'est  chaure  nulle 
Si  raaie  ne  si  deslrempee. 
A  maint  home  a  la  mort  donee, 
Jusqu'en  ml  aoust  la  force  dure  ; 
l.yon  resamble  do  nature 
Qu'après  rai  aoust  va  défaillant, 
Tiraindres  est  sa  force  le  mois  devant. 


468 


HER 


Pour  ce  est  l'esloille  lyons  noiueis 
El  esl  li  temps  keniu  apelos. 
\Ymar  du  aonif.  ras.  Montp    H  437,  f»  187  r».) 

Le  temps  esloit  bel  et  secq,  el  l'air  cler 
et  hault  tel  comme  il  esl  ou  moys  d  aoust 
et  de  ft.Tiiu.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2646.  ('  67-  :  Kerv.,  XIV,  176.) 

Le  temps  et  l'air  au  dehors  cstoit  malle- 
menl  chault,  aiusv  comme  il  est  ou  moys 
.le  hernu  et  d'aoust.  (iD.,  «6.,  f"  125';  Kerv., 
XIV,  236.) 

—  Se  rencontre  au  xvii*  s.  dans  le  sens 
d'orage  : 

.lan  Baptiste  Itichart,  qui  fut  tué  d'une 
presse  pierre  tumbez  des  murs  le  jour  quy 
fit  un  prand  hernua.  (1637,  Lens,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Nord,  hernu,  harnu,  orage,  temps  d'o- 
rage. 

Nom  propre,  Hernu. 

HERO,  voir  Haro. 

HBRODius,  s.  m.,  héron  : 

Li  herodius  esl  uns  oiselz  très  ravissana 
et  plus  asseiz  que  ne  soit  li  aigle,  se  dit  li 
"lose  sus  lou  verset  dessus  dit,  et  ai  li  he- 
rodius ceste  proprieteit  que  il  fait  son  nif 
en  un  très  haull  arbre  el  bien  grantetvole 
si  très  hault  que  tou  jour  il  voit  son  nif, 
el  ensi  il  ait  son  nif  pour  son  conduit....  en 
romans  herodius  n'a  point  de  propre  nom. 
{Ps.,  cm.  .Maz.  798,  f°  230  r°.) 

HEROÏNE,  adj.  t.,  en  pari,  de  chose,  de 
héros  : 

Heroine  grâce.  {Entr.  de  Henry  II  d 
Bouen,  f"  61  r".) 

HEROSCEL,  -  ouncel,  s.  m.,  dimin.  de 
héron  : 

Le  bon  herouncel.  (Lib.  Cuslum.,  I,  304, 
14,  Edw.  II.) 

III'  XLV  butors  el  heronçaulx,  a.  vi  s.  p. 
(Compte  de  1330,  Arch.  adin.  de  la  ville  de 
Keims,  11,  484,  en  note.) 

uERONNiER,  adj.,  scc  et  grêle  comme 
les  jambes  du  hérou  : 

Les  jambes  gresles  et  minces,  les  cuisses 
heronnieres.  (àmb.  Paré,  Oëuk.,  xsi,  50, 
éd.  1633.) 

D'autres  les  ont  (les  jambes)  si  gresles 
el  menues  et  si  heronnieres  qu'on  les  pren- 
droit  plustost  pour  des  Deutes.  (BRANT.,<Jes 
Dames,  IX,  274,  Lalanne.) 

HEROScopiTE,  adj.,  quI  a  rapport  à 
l'horoscope  ; 

Divination  heroscopite.  {Chron.  et  hist. 
saint,  et  prof.,  Ars.  3315,  f"  26  v».) 

HEROUNCEL,  VOÏr  HBRONCEL. 

HERPAiL,  voir  Habpail. 

BBRPAiLLE,  voir  Hahpaille. 

BERPE,  S.  f.,liard: 
Herpe,  liard.  {Vie généreuse  des  Mercelots, 
Var.  hist.  etlitt.,  VllI,  189.) 

iiERPÉ,  adj.,  qui  a  les  haucbes  larges  : 

Une  lice  qui  soil  herpee,  etaye  l'eschinc 

large.  (Chahl.  IX,  ta  Chasse  royale,  eh.  12 

Chevreul.)  ' 

HERPBLU,  S.  m.,  liard  : 


HER 

Us  appellent  un  liard  un  herpelu. 
(G.  BoucHBT,  Serees,  III,  130,  Roybel.) 

Herpelu,  a  stiver, or  french  shilling.  Bar- 
ragouin.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

1.  HERPER,  V.  a.,  déchirer: 
L'honneur  des  dames  diffanice  ni  herpee 

par  fauk  rapport {Chasse  d'Amours, 

p.  148,  ap.  Sle-Pal.) 

2.  HERPER,  verbe. 

—  Act.,  accrocher  : 

Brissac  void  le  petit  navire  Beaumont 
herpê  avec  le  vice  amiral,  et  a  chasque 
main  abordé  de  cinq  ou  six  navires  ou 
gallions.  (D'AUB..  Il,  467,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Neutr.,  s'attacher: 

Serpoullel  qui  herpe  contre  terre.'(BAB., 
I.  m,  c.  50,  f°  162  V»,  éd.  lSo2.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  herper,  déro- 
ber, voler. 


m.. 


sorte  d'ul- 


HERPESTIOMENES, 

cêre  : 

Herpestiomenes  esl  une  ulcère  corrosif 
de  cole  grosse,  aduste,  non  ardant,  si 
comme  hersipele,  mais  plus  mortifiant  le 
membre,  car  chancre,  si  comme  nous  di- 
rons cy  après,  vient  plus  es  parties  basses  : 
pt  l'appelle  on  aultrement  loup;  herpestio- 
menes signifie  lui  mesmes  corrodant.  (B.  DE 
liORD.,  Pratiq.,  l,  18,  éd.  1493.) 

HERPET,  S.  m.,  éruption  vésiculeuse  : 
Il  guerisl    lierpetz   el  aposlemes  cholé- 
riques.   {Trad.   de   l'IIyst.  des  plant,   de 
L.  Fousch,  c.  Lxviit,  éd.  1349.) 

HERPETE,  -  elle,  arp.,  s.  f.,  éruption 
vésiculeuse  : 

La  bourse  du  pasteur  cure  et  guerist  les 
fistules  et  herpetes.  (Jard.  de  santé,  I,  333, 
itnpr.  la  Minerve.) 

Pustules  ou  apostumes  nommées  arpetes. 
{Ib.,  363.) 
Herpeltes.  {Ib.,  376.) 

HERPETEUX,  adj.,  éruptif  : 
Ces  herpeteuses  maladies.  (LoYS  GuYON, 
le  Miroir  de  la  beauté,  ii,  80,  éd.  1613.) 

HERPEUx,  adj.,  qui  joue  de  la  harpe  : 
Citharedus,  di,  herpeux,  joyeux.  (Voc. 
tat.-fr.,  1487.) 

HERPOYER,  voir  Harpoyeh. 

HERPRIE,  -  2/e,  S.  f.  ? 

Sellions,  douzimes,  herpryes,  harpagiez 
pour  les  incendies.  (1326,  Péronne,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

UERRAUMENT,  VOir  ERRAU.ME.NT. 

1   iiERRE,  haire,  s.  f.  .' 

Herre  de  long  poil  pour  braser  grains. 
(1499,  S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Itibl.  Amiens.) 

Une  kaire  pour  la  braserie.  (1499,  ib.) 

.XXVI.  auluos  da  herre  pour  mettre  sur  la 
toureille  faicte  en  la  brasserie,  a  .vi.  s.  .VI. 
d.  l'aune.  {Ib.) 

%  UERRE,  voir  Erre. 

HERREDKRiE,  voir  E.NiiEDERiE  au  Sup- 
plément. 


HES 


HERRELB,  VOir  HARELE. 
HERREMENT,  VOir  ERREMENT. 
HBRRER,   voir  KRRER. 
HEURETABLEMENT,     VOir     HERITABLB- 


HERRIER,  voir  HARIEB. 

HERRY,  S.  m.,  employé  dans  la  loc.  long 
herry,  homme  très  long  : 

Longurio,  Varr.I.ong  herry,  long  homme, 
long  comme  une  perche,  1res  long.  (JuN., 
Nomencl,  p.  310,  éd.  1377.) 

HERSE,  voir  Hbbce. 

HERSEMENT,  VOir  HERCEMENT. 

1.  HERSER,  voir  Hercier. 

2.  HERSER,  voir  Ersoir. 
HERSEUR,  voir  Hergeor. 
HERSOiR,  voir  Ersoir. 

HERSON,  voir  HERCION. 

HERssouR,  voir  Hergeor. 

IIERTAIGE,  voir  HERITAGE. 

HERTAYE,  ertaye,  hertoye,  s.  f.,  tene  in- 
culte et  non  labourable  : 

Trois  deniers  assis  sur  demi  arpent  di' 
terre  ou  environ...  joignant  a  la  terre  et 
herlaye  feu  Estienne  Cornillau,...  d'autrr 
part  a  Verlaye  de  Guion  le  Bouvyer.  (1430, 
Cens  de  la  terre  d'Estilly,  Richel.  4639, 
f»  5  r».) 

Sur  demy  arpent  de  terre,  bois  et  hertoye 
joignant  d'un  bout  a  quareour  au  renartel 
au  bout  de  l'aunay  et  chenevrau  Macé 
Vaugoin.  {Ib.,  f°  30  r°.) 

HERTE,  voir  Harde. 

HERTÉ,  voir  Hérité. 

HERTOYE,  voir  Hertayb. 

HERUPAGE,  adj.,  hérissé,  farouche  : 

Ne  prenez  mie  garde  a  la  gent  herupage. 
Poissant  et  Tertaox  et  de  molt  bon  corage, 
Qaot  Tinrent  contre  moi  que  pris  le  trensage. 
(J.  BoD.,  S«x.,  CLxi,  Michel.) 

Cf.  HUREPER. 

UERUPË,  voir  HCREPÉ. 

IIERUPPER,  voir  HUREPER. 

IIERVAUI.X,  s.  m.  pi.  ? 

.VI.  sols  au  Leffrait  et  a  Marchant  pour 
pourteir  a  Bar  certains  hervaiilz  pris  a  SI- 
.Mihiel  pour  Monss.  Henri  le  XIX'  jour  de 
septembre.  (1380,  Arch.  Meuse  B  1041, 
f  89  V.) 

HES,  interj.,  hélas  : 

Etjen'ay  pus  desjeané  Aes. 
(farce  de  Mahiiel,  Ane.  Th.  fr.,  II,  Si.) 

IIESBARGIER,  Voir  llERBERGIER, 

IIESBERGAGE,  VOir  llERBERUAGE. 

IIE8BERUIS0N,  voir  llERBERUISON. 

UESBREGIER,  VOir  llERBERGlER. 

MESCAUDEL,  S.  m.,  cspèce  de  gâteau  : 


HET 

llein  a  la  Sriiiit  ReDiy  quarante  deux 
deniers.  Item  dewy  heseâudel.  (1329,  Arcli. 
JJ  66,  pièce  298.) 

HESCHE,  voir  Esche. 

BESCOUSSE,  voir  ESCOSSE. 

HBSE,  voir  Haise. 

HESER,  voir  HOUSER. 

HESME,  voir  ESME. 

HESMEE,  voir  ES.MEE. 
HESMER,  voir  ESMER. 

HESPLE,  voir  Hasple. 

HESQUIGNIER,  VOir  ESCUIGNIER. 
HESSE,  S.  t.1 

Laisne  de  hesseel.  casteau.  {1S49,  Valen- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Biljl. 
Amiens.) 

HESSÉ,  interjection  : 

Au  descendre  du  chastelj  ainsy  qu'on 
vient  telle  fois  devisant,  dist  a  ûng  des 
siens:  Or  cha!  hessêt  le  tils  m'a  volu 
deshonorer,  et  le  père  me  boute  hors  de 
sa  maison;  qu'est  il  de  faire ?(r,.CHASTELL., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III,  33,  Buchon.) 

Au  partir  de  la  messe  :  Hessé!  ce  dist  le 
roy  au  seigneur  de  Croy,  portez  cesles 
lettres  a  beaux  oncle.  (Id.,  ib.,  111,37.) 

A  ces  deux  exemples^  rédilioii  Kervyii 
porte  belfe. 

HEST.XGIER,  VOir  ESTAlilER. 
HESTAI.,,  voir  ESTAL. 
HESTERNE,  voir  ESTERNE. 
HESTEAU,  voir  OSTBAU. 
HESTIÉ,  voir  Haitié. 
UESTOfDiiAu,  voir  Hetoudeau. 
HESVE,  voir  Heve. 
1.  HET,  voir  Hait. 
3.  HET,  voir  HÉ. 

HKTAL,  voir  ESTAL. 
HETAUDE.AU,  voir  IlETOUDEAU. 

HETER,  voir  Haitier. 
HETiÉ,  voir  Haitié. 
BETiEn,  voir  Haitieh, 

HETOUDEAU,  -  udeau,-audeau,-odeau, 
l'SSU ,est., hat.,  hast., hait.,  hut.,  kust.,s.  m., 
jeune  chapon,  poulet  de  grain,  poulet 
jassez  gros  pour  être  chaponné. 
I  Olivier  de  Serres  paroît  d'aburd  faire  ce 
|nQOt  synonyme  de  chapoimeau  ;  mais  en- 
suite il  parle  de  chaponner  les  eslaudeaux, 
!-t  plus  loin  il  indique  les  chapons  ei  les 
:nlaudeaux,  ce  qui  annonce  bien  qu'il  y  a 
une  différence  entr'eux.  Et  en  effet,  Ihé- 
fudeau  est  le  gros  poulet,  ou  le  poulet 
.'ras,  et  on  voit  qu'autrefois,  au  marché 
le  la  vallée,  à  Paris,  et  dans  les  offices  de 
a  maison  du  roi,  deux  hétudeaux  passoient 


HET 

pour  une  pièce  de  volaille,  tandis  qu'il 
falloit  trois  poulets  ordinaires  pour  faire 
la  pièce;  ainsi  Vhétudeau  n'étoit  pas  aussi 
fort  que  le  chapon,  qui  formoit  seul  une 
pièce,  puisqu'il  en  falloit  deux;  et  il  étoit 
plus  fort  que  le  simple  poulet,  puisqu'il 
en  falloit  trois...  (Note  de  l'édit.  de  1803 
du  Théâtre  d'agriculture.) 

Poucins  gros  comme  hetoudeaux.  {Ména- 
gier.  II,  180,  Biblloph.  fr.) 

Cinq  cochons,  vint  hetoudeaux,  deux 
sols  quatre  deniers  pièce;  quarante  per- 
driaux,  deux  sols  quatre  deniers  pièce. 
(ID.,  ib.,  II,  120.) 

A  Jehan  l'usurier,  poulaillier,  pour  la 
vente  de  douze  haloudeaux.  {Compt.  de  P. 
de  Essoye,  1404-1406,  Forteresse,  vi,  .-Vrch. 
mun.  Orléans.) 

Pour  six  hastodeaux  et  deux  faisens. 
(Compte  de  J.iVarfi»,  1414-1416,Forteresse, 
Despeuce,  xiv,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Sas,  ho  !  servitears  barbarios. 
Apportez  nous  ces  hustaudeaux. 
('S.  DE  LA  Chesnate,  Coiiidamn.  de  Bancquel, 
p.  309,  Jacob.) 

Gros  hetoudeaux  teacires  et  bien  refait:, 

Poulies  grasses  pesantes  ung  gros  faiz. 

(J.  Lepe?re,  les  Fleurs  et  anliquitez  des  Gaules, 

Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi"  s.,  VHI,  219.  i 

Deux  hetaudeaulx.  {Io30,  Acquit,  Arch. 
mun.  Laon.) 

Trois  cens  et  trois  hostardes,  et  mille 
sept  cens  hutaudeaux.  (Rab.,  I,  37,  éd. 
Ib42.) 

Ce  mot  hetoudeau  est  ici  (à  Paris)  et  en 
quelques  lieux  voisins,  ce  qu'ailleurs  on 
appelle  chaponneau.  (H.  Est.,  Préc.  du 
lang.  franc.,  p.  181,  Feugère.) 

La  bécasse  couste...  aultant  que  le  hai- 
toudeau.  (1383,  Grands  jours  de  Troyes, 
Ajch.  \"  9189,  f»  10  r».) 

Pour  les  manger  (les  poulets)  en  cha- 
ponueaux  ou  estoudeaux  durant  l'hyver. 
(0.  DE  Sehr.,  Th.  d'agr.,  \,  2,  éd.  1603.) 

Et  au  xvii»  s.  : 

flêsfaudeau, puUaster,  capo  minor.(DuEZ, 
Compend.  gramm.  gaU.,p.  21,  éd.  1663.) 

Hetaudeau,  idem  ac  hesloudeau.  (Id.,  ib., 
p.  21.) 

Hutaudeau,  gros  poullet,  qui  tesmoigae 
plustost  1  augmeatntion  que  la  diminution, 
et  se  dit  hestoudeau  pour  l'ordinaire. 
(OuDi.N,  Gramm.  franc.,  p.  91,  éd.   1636.) 

Soixante  neuf  maisons...  dont  sont  de- 
tempteurs...  lesquels  payent  annuelle- 
ment... vingt  sept  chapons,  sept  poules, 
six  hutodeaux  et  soixante  poulets.  (1679, 
Aveu  de  Choisi-aux-loges,  chastell.  de  Loris. 
cah.  I,  f"  9,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t.  I, 
t°  321  V»,  Arch.  Loiret.) 

Poitou,  Vienne,  huteaudeau,  s.  m.,  cha- 
pon, chapon  gras. 

A  Metz,  dit  Le  Duchat  (note  sur  Rabe- 
lais), ce  mot  qu'on  prononce  hautondeau 
signifie  un  grand  poulet,  auquel  on  a 
laissé  les  lombes,  quoi  qu'on  lui  ait 
coupé  la  crête  et  les  ergots  pour  le  faire 
paroitre  chapon. 

UETTER,  voir  Haitier. 

HETUDEAU,  voir   IlETOUDEAU. 


HEU 


i69 


1.  HEU,  voir  Helt. 

2.  HEU,  exclamation  : 

Heu,  raa  chiere  filhe,  dnice  amie,  heu  .' 
Ma  vie  et  ma  lacerne  et  ma  joie,  heu  .' 
(Sle  Euphrosyne,  11,  Meyer,  Ree.,  p.  335.) 
Heu,  emportez  vons  donc  cela  1 

(iVo!;^.  Pathelin,  p.  156,  Jacob.) 
lieu  !  que  vous  estes  matineuse. 
Yen  que  n'avez  esté  oyseuso 
Toute  la  nujct  ;  d'ont  vient  cela  ? 
iCaq.    des  bonnes   Ckamiier.,  Poés.   Ir.  des  xv"  et 
XVI"  s.,  V,  78.) 

3.  HEU,  voir  Hc. 
HEUc,  voir  0. 
HEUCE,  voir  Hecsse. 
UEUCERET,  adj.,  à  cheville  : 

Que  nulz  ne  nulles  ne  copece  bos  sur 
aultruy  que  on  puist  forer  d'un  tarel  heu- 
cerel  sur  l'amende  de  .v.  soulz.  (1507, 
Prév.  de  Vimeu,  Coût,  loc  du  baill.  d'A- 
mieus,  I,  413,  Uouthors.) 

Cf.  ECCHERÉ  etHEUSSE. 

HEUCERiE,  voir  Huchbrie. 

1.  UEUCHE,  voir  OSCHE. 

2.  iiBucHE,  voir  Oit. 

HEUCHOiR,  S.  m.,  plaque  de  métal  ser- 
vant à  garantir  la  table  : 

Un  potier  d'eslain  livre  trois  xu"  de 
heuchoirs  et  quatre  garde  nappes  de  Un 
estain.  (1301,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Six  ronds  heuchoirs  doubles.  (1344,  Mo- 
bil, de  la  halle  de  Bélhune,  ap.  La  Fon< 
Art.  du  Nord,  p.  113.)  ' 

On  trouve  au  xviii»  s.  la  forme  fémi- 
nine lieuchoire: 

Trois  douzaines  de  heuchoires  et  quatre 
nappes  de  Un  étain.  (1731,  Mob.  de  la 
halle  de  Bélhune,  ap.  La  Fons,  Art  du 
Nord,  p.  113.) 

UEUCQUE,  voir  Huqce, 
HEUD,  voir  Uoet. 

1.  UEUDE,  houde,  s.  f.,  maison  : 

Ne  li  puet  drap  laissier  porter  hors  de 
se  heude.  (Mars  1239,  Arch.  mun.  Douai, 
Cart.  00,  f»  30,  Cart.  LL,  f"  47.) 

Et  si  quite  Jchaus  devant  dis  Ermentrut 
se  mère  deus  heudes  l;i  sient  a  le  mon- 
taigne,  a  faire  se  volonté.  (1231,  Act.  dev. 
les  échei}.,  Arch.  mun.  Douai.) 

S'il  arrivoit  qu'on  deswagast  les  deux 
heudes  Mehaut  Butor.  (Juin  1263,  Arch, 
mun.  Douai,  ap.  Roq.,  Suppl.) 

In  vice  du  Rosiers,  qui  quondam  fuit 
houde  de  sanclo  .Marcello.  (Fév.  1303, 
Charte  orig.,  H.  D.  S. -Quentin,  Boite  du 
béguinage,  et  Cart.  égl.  S.  Quentin,  Arch. 
LL  1018,  f»  226.) 

—  Cabine  : 

Et  leur  endomageames  presqucs  tous 
leurs  navires,  sans  la  hcude  qui  fut  brulee. 
(.Mahnixde  Sai.nte-.Vluego.nde,  Ecrits  pol. 
et  hist.,  p.  281,  Alb.  Lacroix.) 

2.  HEUDE,  voir  IIelte. 


471) 


HEU 


HEU 


HEU 


UBL'Dft,  part,  passé  et  adj.,  garni  d'une 
poignée  : 

Soos  j'MeliTine  a  mis  s'espee 

Ooi  de  fin  or  esloil  hnirt. 
(Rom.  et  Cômif  dr  Poil.,    "81.     Michel.)    Impr., 

HBUDEbER,  V.  n.  ? 

Desquelz  la  plu?  part  se  m(>?loienl  de 
marchandise  de  cbcvaiis,  et  lant  bien  che- 
vaulchoient  que  un?  cheval  se  monstroit 
pramment  meilleurs  desoubz  eiilz  que 
desoiihz  autres  hommes.  Et  par  ce,  en 
heudelant  et  l)aslant  avoient  aulcune  fois 
un?  meilleur  cheval  que  le  leur,  et  argent 
•ivec.  {Chron.  de  Flanirc,  III,  p.  372.  J.  de 
6met.) 

HEfDER,  houder,  v.  a.,  attacher,  fixer  : 

T.inle  haniere  vers  le  ciel  Tenleler, 
T.int  penoncel  en  ces  antes  hovder, 
El  tant  escn  luire  et  eslenceler. 

(Irt  Lch.,  Val.  Crb.  375,  P  6:».) 

Les  periercs  el  loier  el  hetiiier. 

(/*.,  f»  29=.) 

HEUDEURE,  -  ure,  houdeure,  •  tire,  bol- 
deure,  hodure,  odnre,  audeure.  s.  f.,  réu- 
nion des  doux  heuts  d'une  épée,  poignée 
de  répée  : 

Les  kndures  et  les  potnians. 

(Les  Lok.,  Val.  Irb.  375,  f"  Î8".) 

Her.  li  Irenche  par  sonc  la  houdeure. 

(».,  ms.  Montp.,  f°  ISr.) 

Ll  viaus  li  ail  s'espee  avaDl  lendoe, 
Bervis  li  tranche  par  sor  la  houdeure. 

(li.,  Richel.  16iî,  f°  181  t».) 
Li  brans  fa  taios,  la  hodure  d'or  fin. 
(/*.,  m$.  de  Salis,  Bartsch,  Zeilschrifl,  1880, 
p.  578.) 

D'or  fu  li  pons  el  tonte  la  heudure. 
(B.  de  Cambrai,  Richel.  219.'»,  f  6  r"  ;  A.  T., 
V.  tël.) 

Moeqnes  est  reraes  li  branz  an  mescreu, 
Par  mi  la  houdeure  est  qassez  el  rompn. 

(J.  BoD.,  Sa.r.,  ctLXXi,  Michel.) 
Ses  armilles,  qn'om  bons  apele, 
Od  odure  preciose  e  bêle. 
D'or  e  de  pierres  granl  e  cent 
Qal  Taleieot  maint  marc  d'argent, 
Laissa  en  nn  chaisne  pendnz 
EisI  qne  tnil  les  nnt  veaz. 

(Bes.,  I).  de  Korm.,  11,  7418,  Michel.) 
Qni  Sert  a  cop  devant  son  bran  ne  dore. 
Sanglant  l'avoil  dusqn'en  la  heudure. 
(He»b.  Ledcc.  Foulg.  de  Cand.,  p.  26,  Tarbi5.) 
Sanglant  en  ot  de  sas  les  (lis  la)  holdeure. 

(Id.,  ii;  Tar.  da  ms.  Nolre-Darae.) 

Prenez  la  (l'espee),  et  en  ostez  le  pont 
et  la  heudeure.  (S.  Graal,  Richel.  12582, 
f  31  V.) 

Preneis  lai  et  en  osleis  le  poin  et  la 
houdure.  {Ib.,  Richel.  24S5,  f»  122  v«.) 

Apres  i  faites  une  houdeure  si  mervil- 
loase  que...  (Ib.) 

La  heudeure  estoit  de  .ii.  coses.  (Ib., 
Vat.  Chr.  1687,  ('  23=.) 

0.  la  regarde  (l'espee),  si  la  conut  au 
non  et  a  Vaudeure.  (Lancelot,  Richel.  768, 
r«  161*.) 

Si  li  estoicnt  li  doi  aers  a  la  houdeure. 
{Artur,  Richel.  337,  f'  136".) 

Le  heudeure  de  l'espee.  (/6.,  ms.  Gre- 
noble 378,  t»  15=.) 

.1.  espcc  ceinte   dont  la  heudeure  estoit 


vermeille.  (Chron.  de  S.-Den.,  nis.  Ste-Gen., 
f»  133'.)  (P.  Paris,  enhoudeure.) 

S'est  drois  qne  chevaliers  jnsliche 

Ses  nnisars,  car  le  crois  en  porte. 

Dont  mauvaisties  iloil  estre  morte. 

Si  ke  mors  en  fa  II  pechies 

Dont  Adaos  nos  ol  entpchies 

Par  le  commant  qn'il  Irespassa  ; 

Mais  Oiei  en  crois  nos  respassa 

Par  la  char  dont  il  p'il  vestare. 

Ce  senefie  la  hodure. 
(Jaco-  de  Baisif.dx,    li   Dis  de  l'Espre,  102, 
Scheler,   Trouv.  lielç.,  p.  178.) 

Li  met  parmi  le  cors  l'espee, 

Sanz  atendre  j^ant  alenr?, 

Tonle  jasqu'a  la  heudeure. 
(Gliart.  Rorj.  lign..  t.  I,  p.    138,   Bnchon.) 

HEuni,  adj.,  couvert,  orné  : 
Et  porte  en  son  brac  destre  une  roance  s'amie; 
De  fin  or  el  de  pieres  ert  environ  heudie. 

(Roum.  d'Ali.r.,  f  6i^,  Michelant.) 

HEUDRAGIER,  voir  H.\UDR.\GIER.  | 

HEUDRi,  -  y,  houhiry,  adj.,  à  moitié  | 
pourri  : 

Et  aussi  le  garinsal  pesant  et  ferme  en 
la  taille,  car  il  y  en  a  de  hewfry,  pourry 
et  lesier  comme  mort  bois.  {Ménagier,  II, 
230,  Biblioph.  fr.) 

Que  tous  cerceaulx  a  tonneaulx  soient 
bons  et  loyaulx,  non  pourris  ne  heudris. 
(1400,  Ord.,  viH,  369.) 

N'est  pas  chose  licitte  que  en  ouvrage 
de  bon  cables  soit  mis  aucuns  chambres 
(chanvre)  braves,  houldry,  ne  auquel  [ait] 
aucunne  malle  fasson.  (1443,  Arch.  mun. 
Angers  FF  S,  f"  26.) 

Et  encore  an  xvii'  s.  : 

Heudri,m.  acut,part.  pass.  Est  corrompu, 
putréfié,  pourri.  Ainsi  dit  on  un  linge  heu-    1 
dri,  lorsqu'estant  ord  et  sale  et  encuirassé 
de  grasse,  on  le  laisse  eschauffer.  (NicoT, 
Thresor.)  ] 

Norm.,  heudri,  moisi,  à  moitié  sec. 

Nom  propre.  Le  Heudri. 

HEUER,  voir  HOUEB. 
HEUGAUTÉ,  voir  IVELTÉ. 

HEULET,  S.  m.î 

Contenant  icelle  description,  le  nombre 
des  isles  ou  aires  et  heulets  de  marais,  la 
séparation  d'icelles.  {Edtt  de  Fr.  I'  sur  le 
fait  des  gabelles,  l"juia  1341.) 

HEULiER,  heullier,  s.  m.,  fabrique 
d'huiles  : 

L'ng  baril  d'huille  prins  au  puissoir  du- 
dict  feu  Jehan  Journe,  venant  des  heulliers 
de  Pont-de-Remy.  (1532,  Stat.  des  Brout., 
Reg.  des  stat.,  p.  1  à  7,  Arch.  mun.  Abbe- 
ville.) 

iiEULLE,  hoole,  hule,  s.  m.,  dos  d'un 
couteau,  d'une  hache  : 

El  puis  laissir  couler  l'espesseur  du  hule 
d'un  coûtai  ou  plus  espes.  (Ménagier,  11, 
274,  App;nd.,  Biblioph.  fr.) 

Icellui  chevalier  donna  au  dit  Pierre  un 
cop  ou  deux  du  heulte  d'une  hache  ou 
congnie,  et  si  lui  donna  un  autre  cop  du 
taillant.  (l.'ÎOS,  Arch.  J.1  148,  pièce  34.) 

Icellui  Colot  tira  un  coustel  a  charreton 
qu'il  portoit,  et  en  frappa  icelle  femme  du 
hoole  en  la  temple.  (1426,  Arch.  JJ  173, 
pièce  401.) 


HEULT,  voir  Helt. 
HBUMiER,  voir  Hracmieh. 

HEUQUE,  voir  HUQUB. 

HEUQUETTE,  S.  f.,  hoquet,  rhuuie  : 
Le  commencement  de  ceste  pestilence 
fut  en  febvrier,  durant  jusques  peu  en  mai, 
de  une  maladie  que  on  nonmoit  le  heuquette, 
qui  tenoit  en  la  gorge;  et  de  laquelle  on 
nssourdissoit,  non  pas  tous,  mais  aucuns  ; 
et  peu  de  gens  en  moroient.  Pour  laquele 
chose,  les  gens  en  degiboient  le  unp 
l'aultre,  en  disant  ;  Vous  estes  sortis  de  In 
heuqueitel  Et  de  ce  commencement  de 
malladie  fistaulcun  gentil  compaignonles 
vers  qui  s'ensievent  : 

Tons  galans  qni  ont  apris 

A  mener  vie  joien^e 

Sont  maintenant  esbahis 

Et  en  double  merveillense, 

Car  mais  ne  poelenl  chanter, 

Ains  lear  fanlt  esternuer. 

Il  n'est  maigQOO,  ne  haaetle, 

Qui  ne  vieste  la  heuquette. 
(Chron.  des  PoiisBas,  de  France,  etc.,  Rec.  des 
Chr.  de  Fland.,  t.  111,  p.   313.) 

Toutes  ces   plaisanteries   r\f  sont  que 

jeux  de   mots  sur  le    nom   de  heuquette 

donné  à  la  maladie,  et  sur   le  vêtement 
appelé  heuque  ou  heuquette. 

Cf.  HCQUE  et   HOQUETE. 

HEURE,  eure,  hore,  hure,  ore,  cire,  oure. 
ure,  s.  f.,  temps,  moment  : 

Si  fait  tant  en  poi  d'oire  que  toz  li  tor- 
noiz  s'areste  seur  li  por  veoir  les  mer- 
veilles q'il  fait.  (Lancelot,  ms.  Fribourg, 
f  8».) 

Entie  ne  fine  nule  hore 

D'ancnn  blasme  as  gens  mètre  sore. 

(Rose  2fi7,  Méon.) 


11  est  ensi  qne  li  amant 
Ont  par  ores  joie  et  tormenl. 


(W.,2191.) 


Cornant  faisist  si  granl  malice 
Si  tost  el  an  si  petit  d'oa'c  i 

(Dolop.,  7663,  Tîibl.  elz  ) 

—  Mesme  l'heure,  à  l'heure  même  : 
Mon  baston  mettez  sure,  (le  bœuf) 
Deu  le  garral  mesme  l'ure. 

(Vie  S.  Georg.,  Richel.  902,  fM13».> 

—  Tele  heure  est,  souvent  : 

Lire  ici  les  exemples  placés  sous  la  forme 
Eure,  t.  III,  p.  672''. 

—  Petit  est  heure  que,  les  moments  sont 
rares  où  : 

Petit  est  heure  que  en  aus  ne  s'enpai^ne 

Et  que  forment  ne  les  griet  et  deslraigne. 

(Enf.  Ogier,  5636,  Scheler.) 

—  Pour  heure,  pour  cette  fois  : 
ïoutell'oiz   la   place,  pour  heure,  ne  fut 

point  prinse.  (J.  Le  Fevre,  Chron.,  I,  38t), 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  A  l'heure  d  l'heure,  sur  l'heure  : 

SI  j'aimo  antre  que  vous,  ce  penser  bien  humain, 
Qu'amour  si  doacement  mil  jadis  en  mon  aiuc, 
S'en  parle  a  l'heure  a  l'heure. 

(0.  DE  Mag.-cï,  Sousp.,  L\,  cJ.  1537.) 

—  D'heure,  à  temps  : 

El  si  le  roi  eust  envoyé  d'heure,  il  eusl 


HEU 

pris  le  cbasteau.  (CoJfM.,  Mém..  VIII.  1, 
aoc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  De  bonne  heure,  pri)ni[JteMieiil  : 

Or  leoes  et  aies  grauJ  erre, 
AlJii  que  TOQâ  reveaea  d'Iieure. 
{Farce  du  l'ûulier,  p.  9,  Ler.  de  Liuc;  et  Mieli<>l. 
Farces,  Moral,  et  serm.  joy.,  t.  III. > 

Le  seignour  Barthélémy  d'Alviano  estuul 
averty  de  l'entreprise  des  Suisses  qui 
avoient  rompu  leur  foy,  partit  de  Laude 
avecques  son  armée  venant  toute  nuict, 
L'D  espérant  d'arriver  d'Iieure  a  la  bataille. 
(.Mart.  du  Bellay,  Mém.,  1.  I,  f°  H  v», 
éd.  1369.) 

Si  ceste  invention  procède  de  ceul.x  du- 
dict  conseil  ou  d'aucuns  de  mes  subjects 
qui  désirent  me  mettre  en  mauvais  uies- 
nage  avec  ledit  roy,  c'est  chose  qu'il  faut 
mettre  peine  d'approfondir  et  veriBer,  afiin 
d'y  remédier  et  obvier  d'heure  a  leurs  arti- 
fices. (26  avril  1603,  Letl.  miss.  deHenrilV, 
t.  VI,  p.  80,  Berger  de  Xivrey.) 

Je  trouve  bon  que  vous  vous  eclaircis- 
sies  d'Iieure  a  lor  meilleure  forme  qu'il 
leur  sera  possible,  pour  leur  faire  consen- 
tir que  cela  soit.  (9  mars  1604,  ib.,  t.  VI, 
p.  Î13.) 

Je  crois  que  les  dits  princes  et  tous  les 
autres  qui  y  prétendent  font  sagement  de 
penser  et  pourveoir  d'heure  a  ladicte  suc- 
cession. (3  nov.  1604,  «6.,  t.  VI,  p.  325.) 

—  A  heure,  de  bonne  heure  ; 

11  advient  souvent  que  les  cerfz  partent 
si  a  heure  des  taillis,  (|ue  tu  ne  les  auroys 
peu  veoir  partir.  (Modus,  1»  10  r»,  Blaze.) 

—  A  celle  heure,  loul  d  celte  heure,  tout 
à  l'heure,  il  n'y  a  qu'un  instant,  ou  bien- 

j  tôt,  selon  qu'il  s'agit  du  passé  ou  du 
futur: 

I  0  eOronté,  tu  me  disais  a  ceste  heure  que 
|lu  avais  trouvé  les  deux  mille  escus  que  tu 
;S(;ais  que  j'ay  perdus.  (Lariv.,  les  Ksprits, 
V,  2,  Ane.  Th.  Ir.) 

!  Voila  pourquoy  je  me  suis  ainsi  desguisé 
et  en  ay  fait  faire  autant  a  Nicolas  et  a  Eu- 
^gene,  qui  me  viendront  trouver  tous  a 
\eesU  heure  en  ce  lieu.  (1d.,  les  EcoL,  V,  3.) 

—  A  l'heure,  alors  : 

A  peine  accepterez  vous  ce  que  a  l'heure 
vous  demandiez.  {Nouv.  Lelt.  de  la  reine  de 
Navarre,  lett.  ex,  Génin.) 

—  Toutes  heures,  toutefois,  cependant: 

Tôles  ores  passe  11  nuz. 
iMlivr.  du  peup.  d'isr.,  uis.  du  Mans  1 73,  f°  5  r°.) 

I  Etja  soit  chou  que  il  ne  l'ait  si  bêle- 
ment contée  le  conqueste,  comme  maint 
loin  diteeur  l'eussent  contée,  si  en  a  il 
outes  eures  le  droite  vérité  contée.  (Ro- 
iKBT  DK  Clahy,  p.  87,  Riant.) 

Toutes  étires  fét  il  savoir, 
I       Dame,  quant  il  se  lient  garni. 
!  (Lai  du  Conseil,  p.  88,  Michel.) 

--  De  bonne  heure,  heureusement: 
I      Oui  ceste  aroil  a  moi  lier  et  a  per. 

Bien  porroit  dire  :  de  bon  ore  fus  nés  !  ; 

iDeriraiid  jib   Bar-sur-Aube,    Girard  de  Viane, 

»■  93,  Tarlié.) 

—  De  maie  heure,  de  dure  heure,  inal- 
eureusement  : 

El  diles  li  de  mate  hore  fui  nez.  1 

(Couci,  Ckans.,  xiv,  (,rapelcl.;  | 


HEU 

Kt  ceaix  qui  ont  tout  le  temps  labourt; 
Et  qui  ont  sens  et  diligence  bonne. 
Sont  soufraiteux  et  de  dure  heure  né, 
C:tr  ils  ne  sont  renieris  de  personne. 
(!•:.  IlEsca.,  Poés.,  Richel.  840,  f  28  r».) 

—  .1  la  bonne  heure,  pour  le  bien,  pimr 
le  bonheur,  heureusement: 

Voila  comme  je  vy  ;  si  la  vie  est  meilleure 
Je  n'eu  suis  ouvieui,  et  soit  a  la  bonne  heure. 
(RoNS.,  Rép.  à  quelque  Ministre,  yii,  11 1,  Dibl.  cli.) 

—  A  la  mauvaise  heure,  d  la  maie  heure, 
malheureusement  : 

0  Phèdre  !  o  pauvre  Phèdre  !  hé  !  qu'«  la  mau- 
[vaise  heure 
Tu  as  abandonné  ta  natale  demeure  ! 

(Gar.mer,  Ilippol.,  Il,  éd.  1573.) 
Il  s'en  vint  a  la  maie  heure  pour  m'in- 
duire   a   cela.  (DuEZ,  Dict.   fr.-allem.-lat., 
Amsterdam  1664.) 

Qu'il  s'en  aille  a  la  maie  heure.  (Id.,  ib.) 

—  En  bonne  heure,  heureusement: 

Il  se  print  a  rire,  et  leur  dit  qu'ilz  s'en 
allassent  en  bonne  heure  sans  avoir  peur. 
(Amyot,  Vies,  Sylla,  éd.  1363.) 

La  chèvre,  chargée  ainsi  de  vivres,  se 
trouvant  en  liberté,  se  partit  et  s'en  alla 
en  si  bonne  heure  qu'ils  ne  la  veirent 
jamais  depuis.  (Laiuvey,  Facet.  Nuicts  de 
Slrap.,  I,  III,  Bibl.  elz.) 

—  Heure  s'est  employé  pour  désigner 
une  mesure  de  terre  : 

Deu.x  heures  de  meix.  (1398-1401,  Arch. 
.Meuse  B  1044,  i"  12  v».) 

HEUUÉ,   voir  HCHÉ. 

iiEURiiBEUFS,  herboz,  heyboz,  s.  mi., 
petits  vers,  connus  de  nos  jours  sous  le 
nom  d'usbets,  qui  mangent  le  bourgeon 
de  la  vigne: 

Le  dit  jour  xxilll  avril,  pour  dix  filles  les- 
quelles vacquereut  a  ouster  les  heurebeufs 
des  dittes  vignes  a  .vili.  d.  parisis  chacune 

fille,  valent vi.  s..vill.  d Le  ix,le  X,  le 

XII  et  le  xiil' jour  de  juillet  pour.xx. femmes 
qui  ont  esté  a  oster  lesdits  heurebeufs  les- 
quels mangeoient  les  bourgeons  a  raisins, 
a  .XII.    d.   parisis    pour  chacune   journée 

valent xx.   s.   parisis.    (1470,  Etat  de 

dépense  de  façon  de  vigne,  au  Comm.  des 
titres  des  Uefs  de  la  chastell.  d'Orl.,  art. 
Vignes  de  l'Orme  grenier,  paroisse  de 
.Marceau,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  1, 1°  328  r», 
Arch.  Loiret.) 

—  Vers  qui  attaquent  les  bestiaux  : 
Que  les  beufs  ou  vaches  morussent  des 

herboz.  (140i),  Regl.  p.  les  bouch.,  copie, 
Arch.  Fribourg,  Cart.  1''".) 

—  Animal  attaqué  par  le  ver  appelé 
lieurebetifs  ou  herboz  : 

Quels  qui  escorcheroit  furs  de  la  ville 
ou  dedans  la  ville  bestes  venimoses  que 
l'on  appelle  heyboz  ou  chat  ou  chien  ou 
cheval.  (1400,  Ré'jl.  p.  les  bouchers,  copie, 
Arch.  Fribourg,  cart.  l"'.) 

1.  iiEunEE,  voir  Orée  1. 

2.  HEUREE,  s.  f.,  révolte  : 

Et  tout  en  mesme  temps,  cculx  d'Anvers 
firent  autrelel  que  Malines,  et  firent  des 
commotions  entre  eux  aussi  ;  et  qui  plus 
est,  a  la  tierche  main,  une  meschante  ville 
en  comparaison  aux  autres,  nommée  Lire, 
fist     une    grande  heuree    aussi,  conme  se 


IIKU 


471 


c  eustesté  quelque  chose  de  graml  ;  et  tout 
sur  une  manière  de  faire  conme  Gand, 
contre  les  gouverneurs,  et  pour  avoir  les 
choses  a  leur  poste.  (G.  Chastell.,  Chron 
des  D.  de  bourg.,  III,  US,  Buchon.) 

Kntrant  donc  ainsi  en  sa  ville,  y  avoil 
main  cuer  d'homme  qui  trembloit  de  peur, 
par  especial  des  mauvais  qui  avoient  fait 
la  heuree;  car  doubtoient  fort  leur  puni- 
cion.  (In.,i().,ch.  |19.) 

IIEUREUVAL,  s.  m.,  sortc  de  pomme  : 
Heurelival,  the  name  of  a  soure  apple,fit 
to  make  cyder.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

1.  HEUREii,  v.  a.,  régler  les  mesures  : 
Appartient   encore  au   mayour  justicier 

connoistre  du  fait  de  police,  taxer  vivres, 
denrées  et  marchandises,  adjouster  et 
heurer  poids  et  mesures.  (Coul.  de  Gorze, 
Nouv.  Coût,  gén.,  II,  1077''.) 

2.  HEURER,  V.  a.,  rendre  heureux  : 
Et  seul  ta  m'as  heure  (le  songe) 
Quand  plus  mon  fait  estoit  désespéré. 

(lions.,  Eleg.,  xxvni,  Bibl.  elz.) 
Charlolle,  si  le  ciel  jaloux  de  mon  envie 
Par  si  beau  changement  ne  veut  heurer  ma  vie, 
Tu  ne  lairras  pourtant  de  luire  a  l'univers. 
Si  ce  n'est  dans  le  citl,  ainsi  que  je  désire. 
Pour  le  moins,  ic;y  bas,  on  le  verra  reluire 
Aulanl  que  le  ciel  raesme,  immortelle  en  mes  vers. 
(G.  Dorant,  (Euv.,  p.  MO,  éd.  159i.j 

—  Heure,  part,  passé  et  adj.,'  heureux, 
en  parlant  de  personnes  et  d'esprits  .• 

D'honneur  et  los,  de  grâces  et  vertaz 
Soient  tes  esprilz  aornez  et  vesluz, 
Knlanl  royal,  ailin  qu'en  loy  ;ippere 
Les  grans  vcrtuz  de  Ion  bien  heure  père 
Premier  Krançoys,  et  le  second  Arlhus. 
(J.  Marot,   Cinqanle  lloiid.  sur  loul.  sort,  de  mal 
joij.,  xxvu,  éd.  1532.) 

Très  illustre,  très  haulte.  Ires  excellente 
et  très  heuree  dame  et  souverainne  prin- 
cesse. (1521,  i'rec.  des  confér.  de  Calais 
Papiers  d'Et.  de  Granvelle,  I,  123,  Doc 
inéd.) 

Les  bien  heurez,  qui  ont  souffert  marlire. 

(Cl.  iMar.,  Chants,  Ch.  3.  royal,  chrest.,  n    "80 

éd.  1S9(J.) 

Priant  celuy,  qui  lésâmes  heurees 

Fait  Iriumphcr  aux  maisons  syderees. 

Que  son  vouloir  et  souverain  plaisir 

Soit  mettre  a  lin  vostre  plus  haut  désir. 
(lu.,  Ëpiil.  du  camp.  d'Aligni,  p.  133,  éd.  1396.) 

Deuisot  se  vante  heure 

D'avoir  oublié  sa  terre. 

(ItoNS.,  Ud.,  V,  III,  Bibl.  elz.) 

Plus  grande  est  la  peine 

Que  Toutrageui  sort 

Aux  amis  amcine 

Que  de  l'ainy  mort 

■N'est  la  joye  grande, 

Alors  qu'en  la  bande 

Des  esprits  heurez, 

l'^sprils  asseurez 

Contre  toute  dcxtre. 

Quitte  se  voit  estre 

Des  maux  endurez. 
(JoD.,  Cleop..  act.  IV,  Ane.  Tl  .  fr.,  IV,  i:j5.) 

—  En  parlant  de  choses  : 

Quel  haut  souhait,  quel  bien  heure  désir 
Feraj  je,  las,  pour  mon  dueil  qui  empire  ? 

(Cl,.  Marot,  Ballade  de  paix  et  de  victotie 

p.  291,  éd.  isgy.) 

HEiiRETE,  horele,  -  elle,  .  eite,  km  de, 
urelte,  s.  f.,  dim.  de  heure  : 


V7i 


HEl 


HEl 


HEL 


De  moineni,  d'atonieifis 
Oae  apflum  hnrelfs. 

(P.  Di;TB\r>,  Cimpoi.  2389,  Mail.) 

Por  one  horrte  Aoa  jor. 

(Vi>  rfr.  Prt-.,  Ars.  3611,  r>  SI"".) 

F.  nne  koretlr  el  chsm  labore. 
(Di7  diBfsonl.  Richel.  19r.*5,  f°  lîOr».) 

l'ne  horrile  petite. 
(D«  /roi'jc  fiiiiiiù  d<  Ihomme,  Richel.  19325. 
f»  128  r°.) 
Cil  qni  onqnos  ne  s'entr'amerent 
Eq  une  Aarc/f  s'eocoDlrerenl. 

(Hnarl,  Snppl.,  p.   119,  Chabaillc.) 
Tant  de  richcces  font  dPftruictes  en  tme 
heureU.  (Guiart,    liible,   Apoc,   ms.  Ste- 
Gcn.) 

—  Au  plnr.,  prières  contennes  dans  le 
livre  d'heures  : 

Disans  leors  hrurrlfs 
A  pleines  gorpetcs 
Des  l"oeoges  faicles 
Ponr  pracier  Diea. 
(Mabcih,  Louanges  de  Jfaric  P  108  t',  éd.  1192.) 

tort..  Il  y  a  belle  curette  que  je  ne  le 
vois  plus,  il  y  a  longtemps  que  je  ne  le 
vois  plus.  Par  agglutination  de  l'article, 
on  dit  populairement:  Il  y  a  liello  lurette. 

HEUUETÉ  ,  voir  EuRETÉ  Hu  Supplé- 
ment. 

HEUnEUSETÉ,  eur.,  s.  f.,  bonheur, 
bonne  fortune  : 

llç  lounient  le  peuple  et  le  jour  qui  tele 
eureuseté  avoit  apporté  a  lu  cité.  (Fosse- 
TiKR.Cron.  Marg.,  nis.  Brux.  lOSli,  VII,  v, 
8.) 

Prospérité,  bienheureté,  eureuseté.  — 
Hnppvnesse.  (Paisgrave,  Esclairc.  de  la 
long.' franc.,  p.  229,  Génin.) 

Heurettseté ,  bienheureté.  {Trium  ling. 
dict.,  1604.) 

Heureuseté  :  t.  as  heureté.  (Cotrr.,  éd. 
Ifiii.) 

Heureuseté  se  dit  encore  pour  heureuse 
occasion,  bonne  fortune,  dans  quelques 
localités  des  départements  de  Seine-et- 
Oise  et  d'Eure-et-Loir,  notamment  dans 
les  campagnes  des  environs  d'Houdan. 
Nous  avons  entendu  dire  dans  le  village 
de  S.-Lubin  de  la  Haye  :  «  11  a  de  la 
chance  d'avoir  trouvé  cette  hettreuseté.  » 

HEUREUX,  adj.,  fait  an  hasard  : 
En  cette  mesme  relraille  fut  tué  r.HS?i 
ce  pentil  et  brave  M'  Baynrd  a  qui  ce  jour 
M'  de  Ronnivet,  qui  avoil  esté  blessé  en 
un  bras  d'une  heureuse  arquebusndc... 
donna  toute  la  charf;e  et  le  soin  de  l'ar- 
mée... elliiy  avoil  recommandé  l'iionnenr 
de  la  France.  (Brant.,  Cap.  fr.,  t.  1,  éd. 
1666.) 

iiEuniER,  S.  m.,  automate  qui  sonne  les 
heures  dans  une  horloge  : 

Un  autre  petit  orlope  a  uu  heurter  de 
cuivre  pninten  vert.  (1389, /nfciit.  deJiich. 
Picque,  y.  22,  Biblioph.  de  Reims.) 

—  Ileurier  était  aussi  le  nom  du  chantre 
gagé  de  l'é^'lise  de  Chartres  : 

EnjoindrenI  de  par  le  chapislre  a  mestre 
Richarl  Tesson,  qui  lors  estoil  heurter,  que 
il  iilasl  au  lieu,  et  que  il  le  feist  couper  (le 


bois),  car  a  lui  apparlenoit  pour  ce  que  il 
estoit  a  l'oflice  des  heures.  (1312,  Arch.  S 
296,  pièce  6.) 

Les  heuriers  el  matiniers  de  l'efrlise  Nostrc 
Dame  de  Chartres.  (12  sept.  141S,  Acquit, 
C.hap.  N.-I3.  C,  44,  Arch.  Eure-et-Loir.) 

1.  HEURT,  hitrt,  s.  m.,  coup  de  cloche  : 
Au  premier  Imrt  de  prime.   (1369,  Ord.. 

V,  233.) 

—  Ce  qui  choque  le  bon  sens  : 

Bien  souvent  l'on  ne  peut  accomplir  ce 
qui  est  d'une  vertu,  sans  le  hurt  et  offence 
d'une  autre  vertu.  (Charron,  Sagesse, 
1.  1,  ch.  4,  éd.  1606.) 

2.  HEi'RT,  voir  HOURT. 

HEURTAGE,  kurl.,  S.  ni.,  actiou  do 
heurter  : 

Hurtage.  (xv»  s.,Estaires,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Droit  d'ancrage  : 

Droicture  de  quences,  heurtages,  lavape 
de  glux.  (22  mai  1583,  Av.  de  J.  de  Moy, 
seig.  de  la  Meilleraie,  Arch.  S.-Iuf.) 

Et  au  xvii»  s.  : 

Les  seigneurs  d'Iville  avaient  une  c  droi- 
ture de  pescberie  et  de  heurtage  en  la 
rivière  de  Seine  des  deux  costés  d'ioelle  ». 
(  1609,  yll'eu,  Arch.  S.-Iuf.  B  497.) 

Item  le  droit  d'hnrlage  pour  les  navires 
et  vaisseaux  qui  terrissent  et  mouillent  a 
l'encre,  atîermé  100  1.  (1642,  Cart.  de  Ju- 
mieges,  ap.  Duc,  III,  733',  éd.  Didot.) 

UEURTANCE,  hUTt.,  huert,  s.  f.,  choc  : 
Ulisio,  huerlance.  (Gl.  l.-fr.  de  Conches.) 
Incussio,  hurlance.  (/6.) 

1.  HEiiRTE,  hurle,  s.  f.,  choc,  aventure  : 
En  toutes  hurles  de   fortune.   (G.  Chas- 
TELLAIN.  Chron.,  I,  46,  Kervj'u.) 

Luy  fist  veu  d'aller  errant  qui  ça  qui  la 
parmy  le  monde,  et  esprouver  les  faicts 
chevaleureux  a  tous  hazards,  a  toutes 
heurtes,  et  a  toutes  rencontres.  (Brant., 
Des  Dames,  vin,  176,  Lalanne.) 

—  A  toutes  heurtes,  loc,  à  tout  coup, 
quoi  qu'il  arrive  : 

Si  haulce,  fiert  et  rue  de  l'espee  de 
long  et  de  travers  et  a  toutes  hurles  tant 
courageusement  que...  (Duquesne,  Hist. 
de  J.  d'Avesne,  Ars.  5208,  f°  41  r°.) 

Mes  pour  l'onneur  de  Dieu,  maintenez 
vous  doulcemenl  et  quoyenient,  sans  faire 
rien  de  novel  tant  que  je  reviegne;  et  moi, 
a  toutes  hurles,  je  demorrai  meismes  eni- 
pres  de  vous.  (G.  Chastell.,  Chron.  des 
D.  de  Bourg.,  III,  102,  Buchon.) 

Li  dit  de  Croy  tant  et  si  avant  luy  com- 
plaisoit  tenipre  et  tars,  et  a  toutes  heurtes, 
que  un  soir  tout  mordammentluy  dit.  (Id., 
ib.,  1V,397,  Kerv.) 

A  toutes  hurles  se  trouvoit  aux  coups 
départir.  ^D'AUT0N,  Chron.,  Richel.  B082, 
f»  15  r°.) 

A  celuy  la  ressemblent  proprement  ceulx 
qui  se  mettent  en  pourpoint,  par  manière 
(le  dire,  a  toutes  heurtes,  quelque  affaire 
qui  se  présente...  (Amyot,  Trad.  de  PI., 
OEuv.  mor.,  Inslruct.  pour  ceulx  qui  ma- 
nient aff.  d'Estat,  XLViii,  éd.  J819.) 

Aiaiif  accoustuuié  de    rinlter  el  deballre 


a  toutes  heurtes.  (Vigen.,  Comm.  de  Cet., 
Abrégé  de  la  vie  de  Ces.,  éd.  1576.) 

Les  historiens  de  ce  temps  semblent 
seulement  faire  cas  en  guerre  de  bien 
dauber  et  chamailler  a  toutes  heurtet, 
(ViGNiER,  Bibl.  hist.,  111,  200,  éd.  1588.) 

Affin  que  comme  enfans  nous  ne  leur 
adjouslons  pas  foy  a  toutes  lieurtes.  (Mai- 
gret, Polijbe.  IV,  17,  éd.  1542.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yêres,  mettre  ses 
habits  d  toute  hurle,  les  porter  en  tout 
temps,  en  toute  occasion,  ne  pas  les  mé- 
nager. 

2.  HEURTE,  s.  f.,  terme  d'armoirie,  se 
dit  des  tourteaux  d'azur  ; 

Je  ne  vous  diray  rien  des  gusos,  heur- 
tes, ogoesses,  volets,  guipes  et  plates  de 
gelliot,  si  non  que  ce  sont  des  termes  bar- 
bares, que  je  ne  vois  point  dans  la  pra- 
tique el  qui  ne  sont  point  en  usage  dans 
le  blason.  (Le  Laboureur,  Orig.desarm., 
p.  225,  éd.  1558.) 

HEURTÉ,  voir  Ecreté. 

HEURTEBELiN,  hurlebeUn,  s.  coinposi'. 
celui  qui  cherche  à  attraper  les  sots: 

Tonte  jour  ne  sçay  que  railler 
A  cesluy  cy  qni  a  dn  Tin 
Et  si  m'en  yeul  point  bailler 
Pour  arrouser  mon  chérubin. 
M'en  donras  In,  hurtebelin/ 
Quant  j'en  auray,  tu  en  auras. 
(Flamang,  Vie  de  SI  Didier,  p.   3G5,   Carnandet.) 

—  Femme  qui  cherche  à  attirer  les  re- 
gards des  niais  par  une  toilette  tapageuse  : 

Che  sont  hurlebeUn,  s'en  tient  on  ses  parollcs. 

Quant  on  les  voit  aler  as  fiestes,  as  karoles. 

(GiLi.oN  LE  Mlisit,  Voh.,  Il,  33,10.  Kerï.) 

Cf.  Belin  oii  l'on  trouvera  doux  locu- 
tions qui  auraient  pu  prendre  place  dans 
cet  article. 

HEURTEBiERE,  hwtebiere,  s.  f.  î  j 

Et  je  osleray  ma  lu/rletnere  j 

Et  habilz  ponr  mieulx  cheminer. 
{Actes  lies  Aposl..  toI.  Il,  f°  \Xr,  éd    IS:!'.) 

HEURTEBILLER,  VOir  HURTEBILLIER. 

HEURTEBISE,  -  bisse,  hurlc.,  hiirthe., 
s.  f.,  maison  de  ferme  située  sur  une  hau- 
teur: 

Granchia  de  Hurlebise.  (1249,  Cart.  de 
Montier-la-Celle,  p.  12i',  Lalore.) 

—  S'est  employé  pour  désigner  un 
royaume  imaginaire  : 

Sesonteforceseteforcentmalicieusemeiii 
de  jour  en  jour  d'entrer  en  noslre  royauni' 
de  hurtebisse  bien  garnis  de  basions.  {LeI 
mis.  en  man.  de  mendement  joieux,  Ronov 
p.  164.) 
Nostre  royaume  de  hurthebisse.  {Ibid.'i 
Flandre    franc.,   hurlebise,  maison  '1' 
ferme  située  sur  une  hauteur. 
Nom  propre,  lleurtebisse. 
HEURTEE,  hurt,  S.  f.,  hcurt,  choc  : 
Et  si  II  dona  tel  liurtee  (l'aiple) 
Des  .M.  eles  par  mi  la  face 
Qu'il  cai  as  dens  en  la  place. 

(Chrest.,  du  Itoi  GuilL,  881,  Michel.)     ; 
Si  eu  y  a  .il.  ou  .m.  qui  ont  leurs  che 


HEU 

vaux  mors  et  afolez  nu  jouster  de  hurlée 
on  (ip  cheoitp.  (0.  pr  Chabny,  Liv.  de 
Cheval.,  nis.  Brnx.,  1»  42  v.) 

Li  qnelx  chevaux  n'avoit  onques  pis  valu 
dfi  la  hurlée  de  chose  que  l'en  y  puist  apar- 
cevoir.  (Id.,  ib.,  f»  44  t°.) 

Comme  lyons,  ou  dragons  font  hurlée^ 
S'enirelassans  1rs  qnenes. 
CViSoriN  PniLiFii,.  Eur.  tulg.  de  Fr.  Pelrnrque, 
p.  397,  ii.  1555.) 

Jouster  de  heitrlee  ou  de  cheoite.  (Menes- 
TBiER,  de  la  Cheval,  anc.  et  mod.,  ch.  iv.) 

HEURTEis,  hurteis,  -  iz,  hevrtis,  s.  m., 
henrt,  choc,  rencontre  : 

De  tardes  et  d'escns  tant  asprPs  hurteis. 

(lioum.  d'.Mir..  f"  24^  MirhPlant.~i 

Et  le  hurteis  des  esrns 
Ot  on  nne  liée  n  plus. 

(Ci;™,  le  Gai..  85S5,  Stenfol.) 
La  ont  grant  hurteis  d'espees  et  de  basions 
Et  li  plai  des  espees  li  escrois  des  tronçons. 
0>»  du  Pom,   ap.  Capperonnier,  Gloss.  de  l'hisl. 
de  SI  Louis.) 

Les  supplians  oommencierent  a  alcr  ou 
ledit  descorl  avoit  esté,...  et  y  ot  des  hur- 
teis et  boulei?  d'une  parlie  et'd'autre  cranl 
quantité.  (J363,  Arch.  JJ  92,  pièce  321.) 

Iccllui  Bourpois  frappa  a  l'uys  de  l'os- 
tel,...  et  advint  que  quant  Jebannin  de 
jClaellesnv  ledit  ftt/rfis.  (1412,  Arch.  JJ  166, 
'  pièce  367.) 

Faisoient  le  souri,  ce  me  potivoie  je  bien 
1  penser,  encontre  ses  hurtis,  et  contemp- 
I  noient  sa  personne.  (G.  Cbastell.,  Chron... 
•V,  141,  Kerv.) 

Dame  fortune  envoya  contre  Daire  un? 
Iieurteis  si  très  fort  que  il  et  son  estât  qui 
"sloierit  très  çjrans  furent  tournez  en  néant. 
i(B0CCACE,  Des  Nobles  malheureux,  IV,  9, 
f°  89  r»,  éd.  15IS.) 

Se  vous  estes  endormis  il  convient  que 
|par  le  trop  grant  hurteiz  de  fortune  vous 
Ichaiez  en  la  mort.  (Id.,  ib.,  VITI,  6, 
:fM9Sr».) 

Quand  tu  voydsle  hourt  de  deux  armées, 
pense  In,  Couiîlnsse,  que  le  bruyt  si  prand 
•H  horrible  que  l'on  y  oyt,  provienne  des 
ivoii  humaines  ?  du  /iwrfjs  des  harnois? 
(Hab.,  le  Tier.'i  livre,  cli.  xxtit,  éd.  1S!Î2.) 

Heurtis  de  chevaux,  (fini  i,.  du  Bellay, 
|ProI.  des  Ogdoades,  éd.  1569.) 

1  —  Tintement  : 

Heurteiz    de  seinz.   (Prov.,    ap,    Crnp., 
Prov.  et  dict.  pop.,  p.  12.) 
I   Aunis,  heurli,  hoquet. 

I  irei'RTEi,F.u,  fctier/e/ew,  qualificatif, qui 
lenrte,  qui  attaque  le  loup  : 

1  Svmon  Huertelev.  (Juré»  de  S.-Cuen, 
l-SOÎ  r«,  Arch.  S.-Inf.) 

I  HEURTEMENT,  kurt.,  hueurl.,  s.  m., 
peurt  : 

I       Al  esmovoir  est  tes  li  htirlrmenf;. 

iMaecùb.,     "4.    SlenRel,    Ririsla   di    tilologia    ro- 


p.  SU.) 


Cornupeta,  hueurtement.  [Gl.  lat.-fr.  de 
Çonehes.) 

I  Ce  hurlement  (à  la  perle)  desplut  aux 
oisins.  (}..  DB  Premier?.,  Decam.,  Richel. 
l29,  f°  48  V.) 

Les  nefs  qui  sont  bien  babilles  pour  les 
nariniers  a  nacer  soustiennent  et  endurent 
lin  sieurs  péchiez  et  plusieurs  burs  et  im- 

T.  IT. 


HEU 

pulsions,  sans  ce  que  telles  choses  soient 
corrumpues  par  ces  péchiez  ou  par  ces 
hurtemens.  (Oresme,  Poliliq.,  2*  p.,  f'  14% 
éd.  1489.) 

Ois  tu,  cruelle,  ois  tu  la  porte 

Poussée  de  In  bise  forte, 

Qni  rebrnit  d'un  sec  heurlement  ? 

(Cl.  Biitet,  Poés.,  II,  t07,  Lacroix.) 

HEiiRTEOR,  -  enr,  hurt.,  s.  ni.,  celui 
qni  heurte,  qui  frappe  : 
Or  viegnent  hurleor  pins  isnel  de  leiriere, 
Si  hurlent  a  la  lor. 

Ulelitts,  Richel.  12558,  fS''.) 

Cornupeta,  hurterres.  (Petit  Vocab.  lat.- 
franç.  du  xiil'  s.,  Chassant.) 

Se  li  bues  est  hurterres  de  cornes  par 
costume.  (Bib.  hist.,  Maz.  532,  f°  37»,  et 
Guiart,  Bible,  Ex.,  li,  nis.  Sle-Gen.) 

La  Bible  veult  que  s'il  est  beste  qui  fiere 
home  ou  feme  si  que  la  personne  voise  de 
vie  a  trespas,  que  la  beste  soit  destruitte, 
n'en  soit  menpee  la  chair  et  le  sire  de  la 
beste  en  soit  quitte,  si  ainsi  n'est  que  la 
beste  fust  accoustumee  d'esire  hurtetir, 
mordeur,  ou  petteur,  et  c...  (Bout.,  Somme 
rur.,  1'  p.,f»69%  éd.  1486.) 

—  Je  m'en  vais  frapper  a  sa  porte 
Pour  sçavoir  comme  tout  se  porte... 

Hola  !  h.m  !  —  Kntrez  !  —  Je  vouldrois 

Rencontrer  en  beaucoup  d'endroictz 
De  telz  portiers  que  cesluy  cy  ! 

—  Kl  moy  de  telz  heurtrurs  aussi. 

(la  Fille  abhorr.  mariaae,  p.  28,  Lacour.) 

Jehan  le  Hurleur.  (1532,  Compte  de  S. 
Ladre,  p.  183,  Hosp.  Clerm.-s.-Oise.) 

heurteure,  hurteure,  hurture,  s.  f., 
heurt,  choc,  meurtrissure  : 

C'est  le  Sauveor  qui  s'esteit 
Sor  les  pierres  fermes  et  dures. 
Qui  por  cous  ne  por  hurt  eur  es 
!Ve  li  fallenl  ne  ne  faudront. 
Mes  toz  dis  fermes  estemnt. 
(Gun.iACME,  Bestiaire  dit.,  3191,  Hippean.) 
Li  sanc  li  saloit   parmi    les  mailles  doii 
hauberc  et  des  hurtures  et  des  cops  que  li 
uns  avoit  dnnnet    al   autre.   (Sept   sag.   de 
nome,  Ars.  3354,  f"  117».) 

Froissure  et  hurture  prnnde.  (B.  DE 
GOBD.,  Pratig.,  II,  25,  éd.  1495.) 

Vnr  force  de  lourdes  heurtettrrs. 
(flijst.  de  la  Ilesurr.,  f  4G',  impr.  Instil.) 
Il  aura  bien  d'autres  hurteures 
Qui  Iny  seront  nng  peu  plus  dares. 
(Gbeban,  M.v»/.  de  la  Pass.,  Ars.    6131,  f  \53'.) 

J'anray  donc  la  leste  armée, 
Mon  seigneur,  de  peur  des  heurteiires. 
(.Arles  des  Apost-.  vol.  I,  f  49»,  éd.  1537.) 

HEURTOIR,-  ouoir,hurt.,s.  m.,  parlie 
d'une  charrette  : 

L'n  essoul  de  char  et  un  hurlouoir  de 
char   (1375,  Arch.  JJ  107,  pièce  12.) 

—  Partie  de  l'arbre  d'un  moulin  : 
Item    pour   refaire    le    hurtoir   de   cbel 
arbre  .m.  lib.  de  lier.  (1302,  Compte  de  Bcxi- 
vry,  Mém.  des  Ant.  de  Worinie,  117*  liv,, 
1881.) 

iiEURTOis,  hurlais,  s.  m.,  heurt,  choc, 
rencontre  : 

Et  y  advint  grant  hurlais  et  poussais  de 
lances  les  ungs  contre  les  autres.  (MoNS- 
TRELET,  Chron.,  I,  126,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.  1 

i.  HEU.s,  hos,  s.  m.,  botte  ; 


HKU 


473 


En  piuulx  de  viol  .-t  en  heus  île  iiioii- 
tou.  (Mai  1276,  Entreprise  des  souliers  et 
cuirs  d  fournir  d  l'abbaye  des  Prés,  Arch. 
mun.  Douai.) 

Atant  prenl  l'esclaminne,  le  'oordon  et  le  hos. 
(Jeh.  DES  Pbeis,  Geste  de  Liège,  17710,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

Cf.  Hecse. 

2.  HEUS,  voir  Helt. 

1.  HEUSE,  heuze,  hiiese,  hoese,  house, 
hose,  husse,  s.  t.,  botte  : 

11  les  ad  prises,  en  sa  hoese  les  biitcl. 

(Hol..  641,   Millier.) 
Cote  a  chascier  li  Loherens  vesti, 
Hueses  chausciees  et  espérons  d'or  fin. 
(Gar.  le  Loh.,  3'  Chans.,  i,  p.  22."i,  P.  Paris.) 
As  hueses  traire  qeurenl  cil  esquier. 

(B.  de  Cambrai,  l.'iSi,  A.  T.) 
t'nes  hueses  de  vace 
Et  espérons  et  cape  a  pliiive. 
(Du  roi  Guillaume,  ap.  Michel,  Chton.  anr/L-iiorm. 
III,  104.) 

D'une  grant  huese  se  fist  le  jor  chancier. 
(Bertrasd  de  Bar-sl-b-Adbe,  Girard  de  Viane, 
p.  165,  Tarbé.) 

Qui  versenl  vin  en  gorge  cruese 
Tout  ausi  comme  en  une  huese. 

(Rose,  Vat.  Chr.   1522,  f  87«.) 

Seller  qui  parnissent  de  cordouanou 
d'autre  cuir,  quel  qu'il  soit,  et  cil  qui  ven- 
dent les  seles  parnies  de  quelque  cuirien 
que  ce  soit,  doivent  aidier  aus  cordoua- 
niers  a  paier  les  hueses  le  rov.  (Est.  Boil., 
Liv.  des  mest.,  1"  p.,  i.xxvi'il,  40,  Lespi- 
nasse  et  Bonnardot.) 

Li  tolirent  li  larron  sa  robe  toute  jusques 
a  sa  chemise,  et  espourons  et  hveses. 
(Comtesse  de  Ponlhieu,  Nouv.  fr.  du  xiii»  s., 
p.  175.) 

A  courtes  hoeses  longues  lanières, 
(xill"  s.,  Prov.  ruraiLT  et  mltiau.T,  ap.  Ler.  de 
Lincy,  Prov.) 

Li  cuirs  de  nos  jambes  devenoit  tavelés 
de  noir  et  de  terre,  aussi  comme  une 
vieille  heuse.{lo\K\.,  St  Louis,  291,  Wailly, 
éd.  1874.) 

E  desns  nnes  hnses  de  cordoan. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  313,  Michel.) 
lieuses  et  espérons  dois  prendre 
En  quoi  il  n'ait  riens  a  reprendre. 

(CM  d'amour,  p.  15,  Tross.) 

Crepita,/i»sse.  (Gloss. l.-g.,  Bichel.  7692.) 

Jalousie  est  maladie 
Collerique  cl  bien  fascheuse. 
Que  nous  appelions  jalousie, 
A  toutes  gens  impétueuse  ; 
Prenez  de  soucy  plaine  heu.^e 
El  de  pensées  plain  un  minot, 
Femme  riante,  hardie,  joyeuse. 
Et  vous  serez  guary  lantost. 
(La  vraye  Mederine  qui  puarist  de  tous  maulx, 
Poés.  fr.  des  xv"  et  XTi*  s.,  I,  158.) 

—  Revêteiiicnt  : 

Pour  le  fachon  et  estofle  de  le  prande 
heuze  du  clocquier.  {Compt.  de  1478-80, 
Arch.  Nord.) 

lieuses  et  faux  rains  du  beffroy.  (1491. 
Bélhune,  ap.  La  Fons,  GlOiS.  ms.,  BihI. 
Amiens.) 

Heuze  de  ploncq  pour  une  tour.  (Ib.) 

Heuse,  en  langage  picard,  signifie  une 
bottine  qui  vient  jusqu'aux  penoux,  dit 
tJO 


474 


HKr 


Un  Cange  dans  ses  Observ.  sur  l'hist.  de 
Villehardouin,  cxvi. 

Nom  propri',  Heuse. 

i.  HEUSE,  voir  Heussb. 

iiEusBR,  voir  HonsKR. 

HEussE,  -  ce,  -  se,  eusse,  euche,  ewche, 
husse,  huse,  s.  f.,  cheville  : 

Pro  UDO  croich,  et  pro  heussez  et  mail 
laux  emplis.  {Compt.  de  l'H.-D.  d'Orl., 
1310-41,  exp.  de  ManonTillc,  llopit.  gén. 
Orléans.) 

Pour  avoir  paint  et  doré  les  pignons, 
heuses,  pannaux,  espis  et  fleurs  de  lys  des 
pignons  des  tours  et  cloquiers.  (71*  reg. 
aux  compt.  de  la  ville  d'Avtiens.) 

L'exposant  osta  Veiisse  de  l'esseau  d'i- 
celle  charrcte.  (1386,  Arch.  JJ  129, 
pièce  195.) 

Lequel  suppliant  a  emblé...  une  heuse  de 
fer  a  la  cliarrue  de  certaine  personne  qu'il 
ne  cognoist.  (1388,  Arcli.  JJ  132,  pièce  220.) 

Deux  prans  jirappons  quarrez  et  trois 
goijons  en  pierre  et  quatre  rondelles  et 
trois  hensses.  {Compt.  de  Girart  Goussart, 
1400-1402,  Fortiticalion,  XLllI,  Arcb.  mun. 
Orléans.) 

A  Huguenin  le  mareschault...  pour  deux 
huses  et'une  frète.  (1402,  Compt.  de  Nevers, 
ce  11,  f"  22  r«,  Arcli.  luun.  Nevers.) 

Deux  chevilles  de  fer,  appellees  heuces 
a  charrette.   (1408,  Arcli.  JJ  163,  pièce  6.) 

Husses  pour  fermer  les  charnières  de  la 
dicte  grille.  (1439,  Compt.  de  Nevers,  CC 
42,  {'  11  r»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Pour  la  ferrure  desdites  serpentines, 
vint  bandes  de  fer,  pour  la  ferrure  des 
quatre  rouhes  des  deux  affusls,  quatre 
luusses,  huit  fers  d'aissis  et  deux  cents  de 
clous.  (1463,  Invent,  de  l'Artillerie,  Arch. 
munie.  Dijon,  H,  afî.  milil.) 

Six  chevilles  garnies  d'eusses  et  de  ron- 
delles. (/(>.) 

Une  grande  cheville  de  fer  pliee  a  demy 
rond,  ensemble  huitautres  chevilles  rondes 
garnies  de  quatre  rondelles  et  de  six  heusses. 
(Ib.) 

Une  euche  de  fer  a  quoy  on  dresche  le 
camdelabre.  (Inv.  de  S.-Amê,  sans  date, 
vers  1469,  Arch.  Nord.) 

Une  ewche.  {Inv.  de  1480,  ib.) 

Oueville  a  teste  et  a  euche.  (1492, 
Lille, ap.  LaFons, Gioss.  ms.,h\U\.  Amiens.) 

Une  euche  pour  pendre  une  quicau- 
daine.  (/6.) 

Euehes  de  fer  pour  les  canons.  (1590, 
Péronne,  ib.) 

Heusse,  est  la  cheville  de  fer,  plate  et 
large  par  en   haut,   et  ronde  en  bas  :  la- 

3uelle  passe  a  travers  la  happe,  et  les  bouts 
e  l'aisseul,  sorlans  hors  le  museau  des 
moyens  des  roues,  et  les  contrelienl 
qu'elles  ne  s'eschappent  dudit  aisseul, 
NicoT,  Thresor,  éd.  1606.) 

—  Coin: 

Le  suppliant  fnippa  Jehan  Chiron....  d'un 
baaton  sur  Veuste  de  l'oeil.  (1453,  Arch.  JJ 
182,  pièce  7.) 

Il  eut  une  grande  harquebuzade  au  des- 
sus de  l'huste<\e  l'œil.  (DaANT.,  Gr.  Capil. 
fr.,  V,  336,  Lalanne.) 

Ileusse  figure  dans  le  Dictionnaire  éty- 
iiiologiqne  de  Ménage,  éd.  17.")0. 


HEZ 

1.  HEUT,  vuir  Oit. 

2.  HELT,  voir  HEi.r. 

HEUTE,  voir  HEI.TK. 

HEUVA,  exclamation  de  surprise  : 
tleuva,  heuva,  com  est  granz  et  de  mer- 
veilleuse   puissance    cil    celestiens    rois. 
{Chron.  deS.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f°  33^) 

HEuwEn,  voir  Hourr. 

HEUWYE,  s.  (.,  semble  exprimer  l'idée 
de  rainure  : 

On  remet  le  pont  d'ung  boUvercq  dedens 
ses  heuwyes.  (1498,  Bèlbune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

HEux,  voir  Helt. 

1.  HEUZ,  voir  Helt. 

2.  HEUZ,  voir  Hci. 

HEUZE,  voir  Hedse. 

HEUZER,  V.  n.,  creuser  avec  la  houe  : 
Fouir,  heuzer  et  picquer  au  champ.  {Es- 

chev.  d'Amiens,  âSjanv.  1499,  Arch.  muu. 

Amiens.) 

Cf.  HOUER. 

HEVE,  hesve,  s.  f.,  semble  exprimer 
l'idée  de  rainure  : 

Un  plombier  remet  en  lieve  le  grosse 
cnppe  de  desoubz  l'huise  de  le  tour  des 
malades.  (1423,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amieus.) 

Aisselin  de  sauch  a  heve  et  a  coutiel. 
(1479,  ib.) 

Les  heves  des  herches  des  ponts.  (Ib.) 

La  heve  d'un  vivier.  {Ib.) 

On  dit  que  l'on  peut  aisément  entrer 
dans  un  vivier  jusques  aux  heves  pour 
prendre  le  poisson.  {Ib.) 

On  taille  des  heves.  {Ib.)  Ailleurs  :  hesvci. 

Heves  ou  boUequins.  (Ib.) 

On  dit  que  les  heves  des  herches  des 
portes  sont  déplacées.  (1498,  Béthune, 
ib.) 

Cf.  Heuwye. 

UEVEIl,  v.  a.  ? 

Ung  escrignier  fœuUe  et  heve  le  cassis 
d'une  feneslrc  croisie  pour  y  mettre  des 
voires.  (1517,  Béthune,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amieus  ) 

HEVRELANT,   VOir  HUVRHLANT. 
HEWETER,  voir  HOUETER. 
HEWETTE,  voir  IlOUETE. 

Hi.xiR,  voir  Eissiu. 

IIEVBOZ,  voir  llEUREBEDFS. 

UEYDE,  S.  (.,  bruyère  : 

Por  les  heydes  ou  les  bruwiers  en  la 
campine.  (J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  481, 
Borgnet.) 

HEYNON,  VOirEiNON. 

UEZE,  voir  lUisE. 

HBZIER,  s.  tu.? 

Ils  prendront  bois  mort  ou  mort  bois  non 


HID 

a  leur  choix  iudilTeremment  ça  et  la;  raaie 
par  heziers  qui  se  marqueront  par  pelées, 
tranchées  et  portions  a  front  de  taille. 
(Co?(t.  de  Gorze,  xvi,  52,  Nouv.  Cont. 
gén.,  II,  1096.) 

On  lit  lisiers.  dans  la  Coût,  de  lorr., 
ch.  XV,  art.  20. 

HIAUMEUE,    voir   HEAU.MIERE. 
HIAUMERIE,  voir  HEAtJ.MERIE. 

HiAUMET,  voir  Heaumet. 
HiAUiHiER,  voir  Heaumier. 
HiAUMiRE,  voir  Heaumiehe. 
HiBONDiERE, s.  f.,  tapage  ? 

Mais  a  grant  hibondiere 
Les  reboutenl  si  outre  cheus  dedens  la  bariere. 
(Chron.  des  dues  de  Bourg.,  10100,  Chron.  belg.l 

HICE,  voir  ICE. 

HICEL,  voir  ICEL. 

nicEST,  voir  Icest. 
HiciER,  v.  a.,  exciter  : 

Que  il  hice  son  chien  la  n  il  n'ose  aler. 

{FMe  de  SI  Gile,  1591,   A.  T.) 

Si  chevalier  ce  sont  li  vice, 
Qu'il  anvie  sus  nos  et  hice. 
{Poi'me  nlleg.,  Brit.  Mns.    Add.   15G06,  f»  S'.) 

Bourg.,  Yonne,  hissé,  agacé  :  J'ai  les  dents 
hissées  d'avoir  mangé  des  groseilles  vertes. 

HIDDE,  voir  HiDE. 

HiDE,  hidde,  hyie,  hisde,  s.  f.,  horreur, 
frayeur,  effroi,  épouvante  : 

Lors  n'i  ot  si  hardi  qi  n'ait  hide  et  paor. 
i  (J.  BOD.,  Sa.r.,  cxv,  Michel.) 

I  Garda  araont  et  vil  l'enfant, 

Pitié  en  ol  et  hide  grant. 
j   (Rom.  de  Thèbes,  ap.  Constans,  Lég.  d'CEdip., 
j       p.  253.) 
]  A  fait  nn  si  horrible  cime 

Que  nés  du  dire  ai  je  grant  hide. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f»  42'.) 
Cili  (Renarti  a  tel  paoor  et  tel  hide. 

(Renan,  Br.  II,  1071,  Martin.) 

Se  ne  voles  a  son  gent  cors  parler, 
Il  en  sera  tant  forment  tormenles 
Que  moult  grant  hide  en  vo  cuer  en  ares. 
(Iluon  de  Bord.,  3170,  A.  P.) 

Il  estoient  si  lait  et  si  hideus,  que  le 
menue  gent  a  pié  l'empereur,  qui  estoient 
par  dehors  les  murs,  en  eurent  grant  peur 
et  grant  Aisdequand  il  les  virrent.  (Robert 
DE  Clarv,  p.  38,  Riant.) 

Quant  Rennrt  l'ot  ensi  parler, 
r>e  hides  conmence  a  tranler. 

(Rcnarl  ;<•  noKiW,  571.3,   Méon.) 
C'est  .1.  pechié  mortel  donc  pou  de  gens  ontAyrfe. 
(J.  DB  Meung,  Test.,  ras.  Corsini,  f- 164'.)  Var., 
hide    (Vat.  Chr.  3G7,  f  30».) 

Car  du  roi  de  Kr,ince  ot  grant  hide  ; 
An  roi  Jonhan  reqnisl  aide. 
(GouBT,  Roy.  lign..  l.  I,  p-  250,  Bachon.) 
Qui  donc  veist...  il  en  peuist  avoir  grant 
hide.  (Knoiss.,  Chron.,  Il,  126,  Luce.)         ' 

Plus  la  regars,  plus  ay  grant  hide. 
(Vn  Miracle  de  Noslre-Dame,  Th.  fr.  an  m.  t.,       [ 
p.  570.) 

Et  quant  cestuy  Guyemant  vint  sur  lui, 
de  /jidde  et  angoisse  sçavoit    il  mot  dire. 


MID 

(Girarl  de  Rossillon,   iiis.    de  Beaune,  éd. 
L.  deMuutille,  p.  160.) 

Et  n'a  point  eu  de  hisde  ne  de  horreur 
de  veslir  le.-;  vestenieus  papaulx.  (.\l0NS- 
TRELET,  Chron.,  Il,  238, .Sor.  de  l'H.deFr.) 

Car  le  cueur  me  tr.irable  de  hide 

De  ce  que  vous  m'avez  reveiltj. 
(Greb*k,  iliil.  de  la  piss.,  2:îliG,  G.  Paris  > 

Nusse  assiégée  de  tous  lez,  les  rivières 
relrenchiees,  et  tout  espoir  de  secours 
e.\lerieur  anaicbilé,  debvoit  concepvoir 
grand  peur  et  hyde.  (J.  -Molinet,  Chron., 
ch.  IV,  Buchon.) 

—  Ce  qui  cause  de  l'elTroi,  de  l'épon- 
vante  : 

Dame  !  femme  qui  tant  demeure 
Ed  vie  est  de  soy  homicide, 
Dooc  c'est  graat  pechié  et  grant  hidr. 
(Mir.  de  S.  Jean  Ckryn.,   lOï,  Wahland.) 

Pic,  Veniiandois,  fouaire  hide,  faire 
peur. 

HiDER,  bisder,  V.  n.,  s'olTraycr  : 

Teile  tempeiste  maineot  que  cascons  en  hisdoil. 
(Jeh.  des  Pntis,  Geste  de  Liège,  11,  12386, 
Sclieler,  Gloss.  philol.) 

HiDEUSETÉ,  S.  t.,  laideur  : 

Quand  elle  veit  saisie 
Sa  face  de  vieillesse  et  de  hideuwlc. 
(Ross.,  Sonn.  pour  Hel.,  II,  xliv,  Bibl.  elz.) 

HiDOR,  id.,  yi.,  hyd.,  hisd.,  -  eur,  -  ur, 
-  our,  -  oir,  s.  (.,  effroi,  horreur  : 

Vos  me  pissestes  l'aisue  de  grant  vigor 
Qu'est  périlleuse  et  de  si  grant  idor, 
{De  Charl.  et  des  Pairs,  Vat.  Chr.  1  3G0,  f  i^'.) 
Hisdur   pursist    eals  ;    iluec    la    dolurs, 
cume   de  enfantante.  {Liv.    des  Ps.,  Cam- 
bridge, XLVII,  6,  Michel. } 

Ogier  l'esgirdi  adoncapertemint, 

Tant  le  vit  lait  que  grant  kisdeus  l'en  prent. 

(Haimb.,  Ogier,  11593,  Barrois.) 
Bidors  et  paors  lor  est  pris. 

(Ben.,  Traies,  Richel.  37.Ï,  f  10G=.) 
Poor  et  hisdor  l'en  perneit. 

(lo.,  I).  de  Norm.,  Il,  40571,  Michel.) 
Molt  me  semble  merveille,  si  ai  el  cuer  liisdur 
De  si  riche  rei,  de  hume  de  ta  valur. 
(J.  Fast.,  Chron.,  259,  Michel,  D.  de  Norm., 

t.  m.) 

Guiteclins  l'antandi,  hidors  l'en  est  prise. 
D'ire  el  de  maatelant  roigist  comme  cerise. 

(J.  BoD.,  Sax.,  i.v,  Michel.) 

Tel  saut  feistes  qu'il  n'a  home 

De  Costcotin  enlresqo'a  liomo 

Se  il  le  voit  n'en  ait  hisdor. 

{Tristan,  I,  23".l,  Michel.) 

Eo  son  qner  ad  [mnltl  grant  hisdur. 
I  (/».,  II,  635.) 

I  Quant  il  vint  devant  le  roi  Artu  si  sage- 
noille  etii  présente  la  teste  de  son  anemi 
iiortel,  et  tous  cens  qui  le  voient  en  ont 
,iisdor  et  merveille.  (Arlur,  lus.  Grenoble 
!78,  r»  68>'.) 

L'ao  meisme,  soodement 
Sortint  einsi  1res  grant  famine 
Qe  la  gent  metoit  a  moarine 
Sans  nombre,  a  si  très  grant  dolour 
Qe  del  retraire  en  ai  hisdour. 
AxciER,  Me  de  saint  Grég.,  278i,  P.  Meyer.) 

'  «idur  de  mort.  (De  confession,  Richel. 
j9o25, 1"  86  V».) 

le  II  kideiir  qu'il  maine  tons  esbahis  les  a. 
'Doon  dr  Haience,  9544,  A.  P.) 


IIID 

Duel  et  honte  et  hydeurs  doit  chascan  concevoii-, 
C'fl  se  pert  par  peresce. 

'J.   DE  Meunc,   Test.,  ras.  Corsini,  C  IGl".) 
Duel  el  honte  et  hideur  doit  chaiicun  recevoir. 
(ID.,  {•>.,  Vat.  Chr.  367,  f»  30'.) 
Et  firent  (les  Tartares)  soubdaiuement  si 
grant  exil  que  tout  le  pais    et   toutes  les 
sens   d'Orient  en  eurent  si  grant  paour  et 
si  grant  hideur  que  le  seul   nom  des  Tar- 
tres  et  la  hy  leur   de  les  oyr..   faisoit   les 
dames  ençainles  avorter.  (J.  Lelong,  Liv. 
des  peregrinacions,  nis.  Berne  123,  f  266^.) 

Si  en  eut  si  grant  hideur  et  si  grani  paour 
qu'il  en  fut  tous  effrayez.  (Liv.  du  Cheval, 
de  La  Tour,  c.  3,  ISibl.  elz.) 

...  Cuer  et  corps  et  luit  li  membre 
Me  vont  Irembl.int  de  grant  hideur. 
(Cnn.  DE  PiSAN,  Uv.  du  ehem.  de  long  eslude, 
2232,  PUschel.) 

Et  traioient  par  art  et  par  grant  avis,  et 
de  tel  ravine  que  grans  hidenrs  seroit  au 
regarder.   (Froiss.,  Chron.,  IV,  23,  Luce.) 

Uns  grans  effrois  et  hideurs  les  prist. 
(ID.,  ib.,  II,  78,  Luce.) 

Jehans  de  Launoit,  qui  se  veoit  en  tel 
party  et  que  ce  estoit  sans  remcde  et  que 
li  feus  le  quoitoit  de  si  pries  que  il  conve- 
noit  que  il  fu  ars,  entra  en  hideurs  et  avoit 
plus  chier  a  estre  ocis  que  ars.  (Id.,  th.. 
IX,  361,Kerv.) 

La  prist  a  son  cheval  une  teile  htsdoir 
Qu'il  soy  met  a  fuir. 
(Jf.h.  des  Preis,  Geste  de  rÀege,ll,'636,  Scheler, 
Gloss.  philol.)  Iiiipr.,  histoir. 

—  Chose  horrible,  chose  hideuse  ; 

C'est  grant  hideur  de  veoir  le  maintieng 
et  la  fierté  du  roy  Urian,  de  Guion  et  de 
son  frère,  et  de  toutes  leurs  gens.  (J. 
d'Arras,  Melus.,  p.  309,  Bibl.  elz.) 

La  eut  grant  hisdeur  et  grant  effusion 
de  sanc.  (Froiss.,  Chron.,  VII,  45,  Luce.) 

De  grant  hideur  que  c'estoit  et  de  l'en- 
combrier  mortel  que  François  menoient  et 
faisoient  il  sambloit  que  la  terre  tramblast. 
(Girart  de  Hossillon,  ms.  de  Beaune,  éd. 
L.  de  Montille,  p.  257.) 

Estoit  grant  ydeur  a  regarder  la  chappe. 
(Liv.  de  Baudoyn,\i.  119,  Serrure  et  Voisin.) 

Lors  commença  la  endroit  une  bataille  si 
cruelle  que  c'estoit  une  hideur  a  veoir. 
(Perceforesl,  vol.  I,  c.  xcv,  éd.  1528.) 

Mais  quel  spectacle  de  voir  en  un  lict  ce- 
luy  qui  est  pressé  des  angoisses  de  mort, 
quelle /(îrfeur  /  (BocAYSTnAU,  Théâtre  du 
monde,  C  100  r»,  éd.  1560.) 

0  barbare  hideur  /  qae  sur  terre  gésir 
Pins  vilement  encor  que  les  bestes  il  faille. 
(JOD.,  OEuv.  mesL,  f»  140  v°,  éi.  1574.) 

Vit  on  que  je  changeasse 
De  beauconp  mon  visage,   et    mes    sens  je  trou- 
[blasse 
De  si  rares  hideurs  ? 
(In.,  Did.,  acl.  I,  Bibl.  elz..  Ane.  Th.  fr.,  IV.) 

Ne  se  voulant  ressouvenir  des  hideurs, 
a  quoi  un  champ  de  bataille  l'avoit  con- 
traint. (Pasq.,  Lelt.,  XIV,  10.) 

Des  écrivains  du  xix'  siècle  ont  essayé 
de  rajeunir  ce  mot  nécessaire,  au  sens  de 
chose  hideuse  : 

Et  Tons,  vierges. 

Du  vice  maternel  traînant  rhércdité, 
Kt  tontes  les  hideurs  de  la  fécondité  ! 
(BAiiDELAiRE,     les    Fleurs    du  mal,    p.  9i, 
éd.  1882.) 


HIE 


475 


HIDOS,  hisd.,  -us,  .PUS,  adj.,  saisi  d'hoi- 
reur,  d'épouvante  ; 

Klle  estoit  si  hideuse  que  no  savoil  qne  faire. 
Quant  son  mari  la  vit, haut  li  dist  par  coutraire  : 
\  !  darne  pèlerine,  moult  semblés  débonnaire  ; 
Devant  les  bonnes  gens  levez  haut  le  viaire. 
(te    nu  des  ,\neles,  Jub.,  Nom:  liée..  1,   li.) 

—  Effrayant,  excessif: 
Entrèrent  tuit  en  la  maisun 
Od  hidus  embruissemenz. 

(Marie,  Purg,  de  St  Patrice.    Richel.   25407, 
P  109''.) 

El  cuer  me  tient  la  rage  e  ire  si  hisduse, 
.Mielz  ïolsisse  estre  pris  tut  vif  devant  Tuluse. 
(JoRO.  Fanto^me,   Chron.,  1253,   Michel,   D.  de 
Norm.,  l.  III.) 

Le  feu  saultoit  d'ung  costé  et  d'aultre, 
tant  Boubdainement,  que  quant  l'on  se 
cuidoit  saulver  pour  wider  hors  la  ville, 
l'on  trouvoit  es  faulxbourgs  plus  hideux 
feux  qu'il  n'estoit  en  la  fremelé  etclosture 
d'icelle  ville.  (J.  Molinet,  Chron.,  cb. 
CCXCil,  Buchon.) 

—  Hideuse,  s.  f.,  nom  de  la  cloche  qui 
annonçait  les  exécutions  et  les  incendies 
h  Abbeville  : 

En  après  les  deux  cloques,  et  Hideuse 
sonnée,  le  maieur  va  sur  les  pions,  dict 
le  cas,  et  annonce  a  cuacun  qu'il  voist  avec 
lui.  (1430,  Proc.  verb.,  Liv.  rouge,  f^  200, 
Arch.  mun.  Abbeville.) 

mnosEMENT,  -  ousement,  -  eusement, 
hisd.,  adv.,  d'une  manière  qui  marque 
l'horreur,  l'effroi  : 

Mais  n'i  vint  pas  hisdosement, 
Anz  i  entrât  mut  bêlement. 
(ri>  de  SIe  Juliane,  ms.  Oxf.,  Bodl.,  Canon,  mise. 
71,  f°68  ï».) 

—  D'une  manière  effrayante  : 

En  l'autre  nuit  après,  se  l'histoire  ne  ment. 
Descend!  uns  orages  de  devers  ocident. 
En  l'ost  ans  Sarrasins  chei  hidousement. 

(Ch.  d'Anlioclie,  vu,  548,  P.  Paris.) 

Li  paisant  s'enfuient,  n'i  font  ârrestement. 
Entré  sont  en  la  ville,  criant  hideusement, 

lllani.  de  Seh.,  X,   llG,  Bocca.) 

IIIRRIE,  voir  IIVDRIE. 

iiiDu,  adj.,  hideux  : 

Une  ame  a  ileques  veue. 
Qui  moult  estoit  leide  et  Indue. 
(Pean  Gatineao,  Vie  de  S.  Martin,  p.  20,  Bour- 
rasse.) 

iiiDUSABLE,  adj.,  effrayant  : 

Por  ce  soelTrent  les  hidnsahles 
Ténèbres  ovec  les  diables. 
(Poime  religieux,  ms.  Florence,  Laur.,  Convénti 
soppressi99,  f  153''.) 

1.  HIE,  hye,  s.  f.,  outil  des  paveurs  : 
Soient  fichez  en  la  terre  quelzques  pieux 
courbes  ou  a  teste  de  crosse,  serrez  de 
bon  piloliz  entassé  a  coups  de  bélier,  hye 
ou  maillet  ferré.  (Jan  Martin,  Vilruve, 
f»  136  V»,  éd.  1547.) 

Une  hie  de  quoy  on  bat  le  pavé,  et  en- 
fonsG  on  les  pilotis  en  terre,  fislucatus, 
(II.  Est.,  Pet.  Dict.  fr.-lat.) 

—  Fig.  : 

Oa  Saint  Esperit  c'est  la  hie 
Qui  froisse,  desrnmpl  et  csraio 
Orgueil  et  yre  ou  Dieu  n'est  mie. 

(.1.  DtMF.Uîir,,  Très.,  102,  Méon.i 


476 


HIE 


HiE,  hye,  huie,  hee,  s.  f.,  coup,  atta- 


que ; 

L«s  premier»  cous  loos  doln»  et  la  première  *i>, 

Mes  losl  m'ïre»  spres  a  la  relornerie. 

(Oau»  df  Haieiiee,  8286,  A.  P.) 

—  A  hit,  à  coups  redoublés, avec  force: 

El  palaii  Iraeient  dq  graal  fast  de  dis  pies, 
A  kU  Ûereol  plus  de  ceal  chevalier 
Si  qae  les  hai»  fool  des  goos  arachier. 
(G*ri»  le  Lok.,  f  ch.,  ii,  p.  135,  P.  Paris.) 

Si  se  dooent  maies  groigniees, 

A  ce  qa'il  lieacat  aDpoigaiees 

Les  espees,  qui  grant  oie 

Lot  font,  qaaot  il  fiereat  a  hie. 

^Chee.  au  lyon,  6133,  HoUaad.) 

Arrière  tome  loas  eacUos 
Et  abaudis,  ne  doutes  mie. 
Si  trova  que  cil  a  grant  hie 
Gantent  de  ;ou  qu'il  n'oreat  pis. 

(Courom.  Renarl,  11S2,  Méon.) 

11  ceTaucent  a  mull  grant  ftiV. 

(ttlancand.,  33G1,  Michelant.) 

Ne  semble  pas  geot  csbahie 
De  tontes  parz  fiereat  a  liie 
Sanz  plait  tenir  d'autres  flnances. 
(GoiABT,  Hoy.  Iigti.,  2IJ76I,  \V.  et  D.) 

Hz  frapoient  o  hie  l'ung  sur  l'autre. (fie». 
de  ilontauban,  Ars.  3072,  f»  61  r».) 

Lors  recommeacent  leur  bataille  ainsi 
comme  par  avaat  avoient  fait,  et  frapent 
l'uQ  sur  l'autre  a  hye  sans  cesser.  (/6., 
f»  6â  v».) 

Ou  s'enyvre  tondis  par  droite  glontenie, 
Quant  on  boit  clies  fors  vins  a  tinas  et  a  hie. 
(GiLLOx  Lt  MnisiT,  H  Estas  des  seculers,  ii,  92, 
Kerrjo.)  Impr.,  alinas  et  ahie. 

—  A  une  hie,  d'un  coup,  d'une  fois,  en- 
semble, en  masse  : 

Tons  les  vienli  et  les  genvres  crient  a  une  hee. 
(IUbm.,  Uni.  de  la  Bible,  ms.  Orl.,  f"  12'.) 
Baudoin  corent  sus  trestnit  a  une  hie  ; 
Mes  il  nés  atant  pas,  qar  il  feist  folie. 

(J.  Boo.,  Sac,  CLii,  Michel.) 

Tant  lor  dit  Gondebaes  et  semont  et  chastie 
Qne  il  sont  retorné  trestuit  a  une  hie. 

(iD.,  ib.,  CLXIX.) 

il  se  fussent  fera  an  Rune  a  .i.  hie 
Par  faire  la  bataille  contre  la  geat  haie. 

(iD.,  ih.) 
Lors  acorent  li  lilain  tnit. 
Et  li  prestres  si  ovri  l'ois. 
Si  entrent  enz  a  une  hie. 

{Renarl.  3477,  Miion.) 

Li  Iraitor  viennent  a  une  hu-. 

(Gaijdon.  2193.  A.  P  ; 

.XIX.  cors  fet  soner  ensemble  a  une  hie. 
(.Hauiis  d'Mgrem..  ms.  Montp.  U  217,  C  166''.) 

Si  sali  sus  a  une  hf/e. 
Car  d'un  songe  fu  esbahie. 

(Rich.  li  biaits,  395,  Fuerster.  i 

Tout  issi  cil  héraut  la  huie, 

El  tuit  li  autre  a  une  huie 

ont  si  Vilainie  hnee 

Ou'onqncs  mes  issi  grant  hucp 

>e  fut  en  nule  place  oie. 
(Ilcoi  ne  MÉRï,   Tournoiem.  de  l'Anlechr.,  p.  69, 

Tarb--.) 
Lors  por  la  donbte  que  nns  d'eux  ne  destruic 
Trestout  ensemble  li  vont  a  une  huie. 
(La  Dame  a  la  licorne,  Richel.  1Î562,  l"  2  r'.) 

—  A  hie,  en  grande  quantité,  on  parKint 
de  cboses  : 


illË 

Eschieles  llsl  venir  a  plenté  et  a  hie. 
(,Cov.,  du  Guesclin.  v.  20002,  Charriére.) 

HIEBERGUIER,  VOif  HERBERGIER. 

IIIEBREGHIBR,  VOif   HERBKRGIER. 

HiEE,  S.  f.,  foule,  troupe,  quantité  : 

Et  des  prisons  amena  grant  hiee. 

{Auberi,  p.  87,  Tohler.) 

—  Grant  hiee,  loc,  avec  une  grande 
force  : 

Vivien  prist  par  les  temples  de  lerres, 
Encontremont  le  leva  granl  hiee. 

(Enf.  Xiv.,  Richel.  24369,  f°  113''.) 

HIEHOITE,  s.  f.  î 

ReDODçons  a  barre  de  hiehoite  et  de 
poour.  (1279,  Ch.  deRob.etOlh.de  Bourg., 
Arch.  J  258,  pièce  1.)  i 

HiELEKiN,  voir  Hellequin.  I 

HiELEPEL,  s.  m.,  chapeau? 

MORCDE. 

Et  si  li  porte  che  présent. 

De  par  mi,  lien,  boi  anchois  viaus. 

Crokesc;. 
Me  siet  il  bien  le  hietepiaus  ? 

Win  Adan,  Richel.  25366,  f»  47  v°.) 

HiELOiRE,  voir  Helloire. 

iiiEMENT,  S.  m.,  action  de  battre  avec 
la  hie  : 

Hiement,  a  ramming  ;  a  driving  down  of 
stones,  or  piles  into  tbe  ground.  (Cotgr., 
éd.  1611.} 

Hiement,  applanure  avec  la  hie.  (Monet, 
Parallelle,  Rouen  1632.) 

1.  HIER,  hieir,  y.  n.,  battre  au  moyen 
d'une  hie  ou  d'un  autre  engin  : 

A  la  tour  sont  vena  :  chascans  i  llert  et  hie. 

(Ch.  d'Anl.,  m,  514,  P.  Paris.) 
La  on  11  Turc  entroient,  la  vienent  a  hiant. 

(Conq.  de  Jerus.,  6870,  Hippean.) 
Ja  en  feroi  cheir  plus  de  .c.  en  kian^, 

(Doon  de  itaience,  11223,  A.  P.) 

Et  priesent  des  pieches  de  bois,  etcom- 
menchont  a  hieir  sour  l'hiiys.  (J.  de  Sta- 
VELOT,  Chron.,  p.  366,  Borgûet.) 

Hier,  to  ram  ;  to  beat  or  drive  down 
stones  or  piles  into  tbe  ground  ;  also,  to 
beat,  flat,  or  vadden  (as  a  floor)  with  bea- 
ting.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

—  Uié,  part,  passé,  aplani  avec  la  hie  : 
Qui  est  kié,  fislucatus.  (U.  Est.,  Pet.  Dict. 
Ir.-lat.) 

2.  HIER,  V.  n.,  s'égosiller  : 

Vous  plaiderics  jusk'a  hier. 
Avant  que  vous  le  rovissies. 
(J.  DE  Cosot.  DU  de  le  Nannele,  130,  Scheler.) 

lUERBBGAGE,  Voir  Hbrbergaqe. 

HIBRBEQHAULLB,  VOir  HERBERGBABLE. 

uiERBEGiER,  voir  Herbergier. 

IIIERBELEE,   VOir  llBRBELEE. 

iiiERBiBR,  voir  Herbier. 

MIERBIEItGE,   VOir  llKRUERGI!. 
HIERBIEROIIIEU,    voir  IlERBERGlEU. 


HIL 

IlIERBIGIER,  voir  HERBERGIER. 
HIERBRBGIER,  VOir  HERBERGIER. 
HIERCOPIN,  S.  m.   1 

Pour  rapparellier  la  vigue  et  mener  .1. 
hiercopin  hors.  (1338,  Arch.  de  l'hôpital 
S. -Sauveur,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Ailiieus.) 

HiERE,s.  f.,héronnière, selon  Ducange: 

Le  suppliant   estant   après   vespre  hors 

la  place   de  Gardie,  près    de   la    hiere  de 

l'abft    de   SI   llilaire.    (14S3,  Arch.  .1.1  182, 

pièce  10.) 

HIERETIER,  VOIT  HERITIER. 
HIERLE,  voir  HERLE. 
IIIERL,EKIN,  voir  HELLEQUIN. 
UIERRE,  voir  1ERE. 

HiEU,  pour   Dieu,    alln    d'adoucir    un 
I  juron  : 

Vertu  hieu  faites  vostre  affaire 
Et  me  laissez  la  mienne  faire. 
(B.iiF,  Passelems,  1.  11,  de  Missir  Mace.) 

HiEROSOLiMiTAiN,  iherosoUmîtam,  ye- 
rosolymilain,  adj.,  de  Jérusalem  ; 

L'église  iherosoUmitaine.  (i.  Goulain, 
Ration.,  Richel.  437,  t»  119  r«.) 

Philippe  Auguste  laissa  en  son  testa- 
ment trois  cent  mille  livres  parisis  pour 
emploier  aux  faitz  de  guerre  hierosolimi- 
taine  contre  les  Turcz  et  Sarrazins.  (Mer 
des  Cran.,  l"  80  r",  éd.  1332.) 

Saint  Ange  hierosolimilain,  carmeliste, 
granl  docteur.  {Ib.,  f»  83  v.) 

Langue  yerosoly mitaine.  (L.\  Bon.,  Bar- 
man., Ep.,  éd.  1578.) 

HiBRTE,  voir  Harde. 

HiEWET,  S.  m.,  semble  désigner  une 
sotte  de  bourre  : 

Ke  nus  ne  meclie  jeblecKet  ne  hiewel 
en  graas  dras.  (1281,  Reg.  aux  bans,  Arcli. 
S.-Omer  AB  XVIII,  16,  n»  oi6.) 

HIGNE,  voir  Haigne. 

HIGNEHAN,  S.    111.  ? 
irez  l'oreille  en  amont  .i.  hignehan  esta, 
.jusqu'au  mentoa  dessous  le  oarnel  emporta. 
Tout  res  a  res  de  l'os,  que  rien  n'i  demeura. 
{Doon  de  Mairnce.  5199,  A.  P.) 

HiGUER,  voir  Ever. 
IIIL.AIRE,  -  are,   hyl-,    isl.,   adj.,    gai, 
joyeux  : 

...  Et  rendi  vie  islaire 
A  ce  bon  Lazaron. 

(B   de  Seb.,  xii,  601,  Bocca.) 

De  chère  hrjlaire. 

(Myst.  de  la  Pass.,  ('  89'',  impr.  Instil.) 

Prenon  tous  cest  hylaire  jour 

Auquel  je  puis  de  mon  amour 

Jouyr... 

(Tlierence  en  franc.,  f  217'',  Vorard.) 

.■aonstre  toy  joyeux  et  hylaire. 

(».,  FÎSU'M 

Prélat  se  doibt  monstrer  jeuue,  kyiairi 
et  joyeulx  eu  temps  (C.  M.\nsion,  Hib.  a« 
Poel.  de  melam.,  Prol.,  éd.  1493.) 

Sanctifiez  le  jeusue,  en  jeusnant  et  ma- 
cérant vostre  corps  pur  hilare  et  joyeuse 


HIN 

peusee  de  cueur.  {Prem.  vol.  des  exp.  des 
Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  I"  3  v»,  éd.  1519.) 

A  été  repris  au  xix'  s.  ; 
Sons  au  pampre  aa  rieiii  fauae  hilare 
Murmurait  tout  bas  :  «  Casse-cou  '>. 
(V.  Hugo,  Chans.  des  Rues  et  des  Boi^,  p.  I'2'J. 

Betiel.) 

HiLAiREMEXT,  ad  V.,  joyeusement  : 
S"huinilia  hilairemenl  et  voluatairement. 

(FossKTiER,  Cron.   Marg.,  ms.    Brux.,   1, 

f»74  V.) 

HiLAiRETB,  S.  /.,  joie,  plaisir  : 
Zenocrates  coaimencha  a  parler  de  mo- 
desleté  et  de  tempérance  taut  soleinoele- 
ment  que  Polemon  admirant  la  gravité  de 
son  sermon  osta  premièrement  la  coroae 
de  son  cief  et  la  rua  par  terre,  puis  desvesti 
son  pompeux  habit  et  abaissa  Vhilaireléàe 
sa  cliiere.  (Fossetieb,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.  10312,  IX,  I,  11.) 

HIL.VRB,  voir   HILAIRK. 

uiLLE,  S.  f.,  petit  pavillon  qui  sert  à 
couvrir  le  saint  ciboire;  il  se  dit  aussi  des 
rideaux  qui  sont  i  côté  de  l'autel  : 

Item  deux  hilles,  autrement  dites  custo- 
des, pour  mettre  a  ['environ  de  l'autel,  de 
taffetas  vermeil  rayé.  (1413,  Inventaire, 
Richel.  4628,  f°  489  v».) 

HiLTE,  voir  Helte. 

HIMAGINBR,  voir  I.MAGINER. 

I 

I    HiN\RD,adj.,  de  travers  : 

Teste  hinarde,  de  travers.  (La  Porte, 
Epitli.,éii.  1371.) 

I    HINCE,  s.  f.  î 

,  Une  vesture  de  soye  de  flours  sanz  cous- 
{ture,  car  elle  estoit  lassée  en  telle  manière 
que  on  lasse  une  retz  ou  une  hince. 
(Percef.,  I,  f«  lbl^  éd.  1328.) 

HiXDAHT,  s.  m.,  cabestan  : 

Il  doit  et  est  tenus  a  faire  et  faire  faire... 
un  AinJarf  bon  et  souffisant  sus  le  dit  cay, 
.devant  le  pertuis  ou  lieu  ou  il  a  esté  autre- 
'ois  ou  ailleurs.  (1307,  Lettr.  des  March. 
iePar.,  Arch.  JJ  69,  pièce  16.) 

Icellui  chableuraura  uneOette  ounacelle 
1  lui  appartenant,  et  icelle  soustendra  a 
ies  propres  coustz  et  despens,  portant  le 
i)oix  ou  pi'sanl  de  quatre  queues  de  vin 
)u  environ,  etavecquesce  aura  un  hindarl 
issis  sur  la  mote  de  l'isle  d'icelluy  lieu,  et 
cellui  hindart  soustendra  en  estât  pour  y 
ittacher  les  liiez  et  tourner  a  force  de 
;ens  quant  les  eaues  seront  si  fortes  que  il 
';n  sera  nécessité  pour  yceulz  bateaux  pas- 
fCr  oultre.  (1413,  Arch.  JJ  170,  pièce  1.) 

\  l.  Hifiis,,  hynne,  s.  f.,  prob.  forme  de 
jîtne; 

El  li  paistres  virînt  aconrant, 

(iui  ses  moutons  avoit  t-nrilez  ; 
I      Ersoir  l'en  fu  li  uns  cinbloz, 
j       II  ne  set  qu'il  est  deveiiuz, 

Frotaot  ses  hines,  eu  meson. 
iKosTACHE  b'Amiess.  Dotichier  d'Mibmtle.  506, 
I  Montaiglon  et  Raynaud,  Falil.,  III,  24i.) 
I  Cette  herbe  appliquée  fresche  sur  les 
postemes  des  hynnes  les  guerist  soudain. 
Trad.  de  l'Hijst.  des  plant,  de  L.  Fousch,  c. 
iLVli,  éd.  1549.) 

2  HiNE,  hyne,  s.  f.,  écharde,  éclat  di' 
ois  : 


FIIK 

Qui!  tôt  le  remaiinaut  n'at  perdut  une  lnjnr 
De  trestout  l'iretage. 

(Jeh.  iibs    Preis,  Geste  de  Liège,  38880,  Sclieler, 
Gloss.  philol.) 

HINELLEMENT,  VOir  ISNELEMRNT. 

HiNKiv,  liinner,  verbe. 

—  Act.,  fendre  : 

De  l'espee  les  liine. 
(Jeu.  des  Preis,  Gesie  de  Liège,  8857,   Schelor, 
Gloss.  philol.) 

—  Neutr.,  se  détacher  ? 

Si  que  la  chire  binne 
Toute  chaude  et  ardente    et  nmlt   biu  s'aracliiue 
Sus  la  tieste  Henry. 

(Jeu.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  37821,  Scheler, 
Glosa,  philol.) 

HiNGHix,  S.  m.,  sorte  d'engin  de  chasse  : 
Ke   nus   pregne  oiseaus  sauvages  a  hin- 

ghinsne  a  las.  (1281,  Reg.  aux  bans,  Arch. 

S.-Omer  AB  xvill,  16,  u"  473'"^) 

HiNGUER  ,  henguer  ,  henghier ,  v.  n., 
se  diriger  : 

...  Miens  a  chil  qi  arrive  a  port, 

Encore  ait  il  .i.  poi  voie  marie, 

Oue  chil  qi  heiige  u  port  et  n'i  vient  mie. 

{Ane.  Poés.fr.,  Val.  Chr.   1490,  f»  l-iS.) 

A  celui  OQ  son  cuer  va  henguant 

.N'ose  escondire,  ains  va  moult  redoutant. 

(M.,  Val.  Chr.  1522,  f»  167.) 

Lors  veut  danser  et  espringhier 
Kt  bien  souvent  ailleurs  henghier. 

(l'oèl.  av.    1300,   IV,  1307,  Ar<.) 

HiNGUET,  S.  m.,  viscères  du  cochon, 
tripes  : 

Et  les  garions  (du  pourceau), les  piedz  y 
tenans  avec  les  hinguez  et  corees,  sont 
pour  eulx  déjeuner.  (1307,  Prév.  de  Fouil- 
loy,  Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  1,  280, 
Uouthors.) 

BINNE, >oir  Haigne?2. 

HINNELEMENT,  VOir  ISNELE.MENT. 

HiNNER,  voir  Haner. 

HINTEMENT,  VOir  HANTEMENT. 
HIPOCRISER,  voir   llYl'OCRISER. 

iiin,  s.  m.  ■? 

Touz  ceuls  qui  tiennent  par  lieu  do  ma- 
sure relievent  par  une  beste,  et  deit  choisir 
le  hir  la  meillour  beste,  et  l'abbey  la  meil- 
lour  autre  besle  après.  {Liv.  des  Jurés  de 
S.-Oiten,  f»  16  r°,  Arch.  S.-lnf.) 

iiiRADLE,  S.  f.,  girafe  : 

Hirable,  as  giraffe.  (Cotrr.,  éd.  1611.) 

iiiRASTRE,  voir  Iraistre. 

HiRAUDER,  voir  IIeraudeb. 

iiiRAiiDiE,  voir  IIeraudie. 

HiRAUDOis,  liyr.,  s.  m.,  manières  dé- 
braillées des  hérauts  : 

Chascans  se  despointe  et  dcITait, 
Kt  le  hyraiidois  contrefait. 
(J.   DE  Co.tDÉ,  li  dis  du  Singe,  23,  Scheler.) 

HiRAux,  S.  m.  pi.,  gens  vêtus  de  M- 
raudie,  déguenillés  : 


HIR 


477 


Dont  il  aviat  que  l'auiirauv 
(laylliors,  qui  pas  n'esloit  hiiau.r, 
Ainçoii  esloil  fort  et  corssus. 
(llist.  des    Trois  Maries,  p.   i«7,  ap.  Slo-Pal.) 

En  celuy  saint  disner  soit  bien  garden 
que  kiraus  et  bordeurs  ne  fassent  leurs 
oflices.  {Stat.  mss.  ord.  Coron,  spin.,  cap 
22,  ap.  Duc,  lliraudus.) 

HiRE,  s.  f.,  grognement  d'un  chien  ? 

Celle  sepmaine  fut  prins  le  plus  mauvais 
et  le  plus  tyrant  et  le  moins  piteux  de  tous 
les  cappitaiues  qui  fussent  de  tous  les  Ar- 
minnz,  et  estoit  nommé  pour  sa  mauvesté 
La  Hlre.  (Jonrn.  d'un  bourg,  de  Paris,  au 
1431,  .Michaud.) 

HiREBiEb,  S.  m.,  héraut  : 

Garchon  d'armes  et  hirebiel 
Ne  sont  pas  del  tout  a  séjour, 
(GiB.  de  Montreuii,,   Violette,  S8i;5,   Michel.) 

HiRECENEUS,  liireclieneus,  hyr.,  udj., 
hérissé  : 

Et  trouveront  l'oame  sennt  sour  le  pierre, 
hirechenem  et  lait.  (De  S.  Brandaine,  I(i- 
chel.  1333,  f  264  r».) 

Escailles  hyreceneuses.  (De  Marie  et  de 
Marthe,  Uichel.  1333,  f  270  r».) 

HiRECEus,  adj.,  hérissé  : 
11   estoit  moult  hireceus.  (S.  Brandaine, 
p.  93,  Jubinal.)  Lat.,  hispidus  et  horridus. 

HIRECHENEUS,   VOIT  HiRECENEUS. 

iiiREHARE,  S.  m.,  brouhaha  : 
Pour  ceste  derraine  glose  sourdy  grande 
tumulte  entre  les  femmes  iUec  assembleez, 
taut  de  rire  comme  de  parler  toutes  en- 
semble, et  ne  sembloit  autre  chose  fors 
que  ce  fust  un  marchié  de  iiirehare,  sans 
ordre,  et  sans  voloir  entendre  l'une 
l'autre.  (Evang.  des  Quen.,  p.  82,  Bibl.  elz.) 

iiiREsoN,  s.  m.,  épine  : 

.\  Trym  fi'rina  une  nieisun, 

K  fossé  jeta  envirun, 

R  pus  l'cnciost  de  hireson, 

(Coni/uesl  of  Irrland,   3223,  Michel,) 

HIRETABLE,  VOir    HERITABLE. 

HIRETAULLE,  VOIT  HERITABLE. 

HIRETAVLEMENT,  voir  HERITABLK- 
MENT. 

HIRETÉ,  voir  HERITE. 

HIRETEMENT,  VOir  HERITEMENT. 

iiiRETER,  voir  Hériter. 

HiRETiERE,  S.  f.,  héritage  : 

Lettres  contenans  Chartres,  franchises  el 
libériez  de  le  ville  de  Douay,  dons  el  accas, 
hirelieres  et  accords.  (1410,  Invent.,  reg. 
autref.   coté    11,  Arch.  mun.  Douai.) 

KiREU.s,  voir  IROS. 

HIRITABLEMENT,  VOir  IlERITABLEMENT. 
HIRITAVLEMENT,  Voir  IlERITABLE.MF.NT, 

HiRONDEL,  voir  Aro.ndel  au  Supplé. 
ment. 

HIRRIGE.   voir   llEREOE. 

niRsuRE,  S.  f.,  hérissement: 

Et  dit  Avicenne   que  se  on  met  ung  tel 


i78 


IIIS 


HIS 


HIV 


malade  en  ans  bfinK  et  qu'il  ne  luy 
viencnc  aucune  horipilnlion  ou  hirsure 
c'est  si?nc  de  effimere.  (B.  DB  GORD., 
Pratiq  ,  I,  2,  éd.  1495.) 

HIRT.VGE,  voir  HERITAGE. 
HIRTAVLEMEXT,  VOit  HBRITABLEMENT. 

HIS,  S.  m.,  sorte  de  casaque  ou  capote 
k  l'usage  des  femmes  : 

Hissus,  his.  (1348,  Gtoss.  lat.-gall,  Ri- 
chel.  1.  41*0.) 

UISDE,  voir  IlIDE. 

UISDER,  voir  HiDER. 

HISDEUR,  voir  HiDOR. 

HISDOIR,    \Oir  IIIDOR. 

HISDOR,   voir  HlDOR. 

HISDOSEMENT,  VOIT  HiDOSESIENT. 

uiSDOUR,  voir  niDOH. 
BISDUR,  voir  HiDOR. 

HiSDUS,  voir  HiDOS. 
œsNE,  voir  Haignb  2. 

HISNEL,  voir  ISNBL. 
HISNELEITEIT,  VOir  ISNELETE. 
HISNELEMEN'Ï,  VOir  ISNELEMEST. 

HISTAL,  voir  ESTAL  au  Supplément. 

HisTAR,  S.  m.,  friche,  terrain  couvert 
de  tialliers  : 

Lesquelz  virent  en  un  kistar  ou  friche 
plain  de  gcnestes...  un  cerf.  (1416,  Arch.  JJ 
169,  pièce  347.) 

HISTERIEL-X,adj.  î 

Car  sans  icelle  nature  humaine  nous 
disons  qu'il  est  (le  roy)  dessus  toute  histe- 
n>Msenaturem'irlelle excellent.  (P.Ferget, 
Mirouer  de  la  vie  humaine,  f»  S9  v», 
éd.  148i.) 

HISTOIRE,  h'jsl.,  ysL,  s.  t.,  tableau: 
Item  une  piau  de  parchemin  ou  sont  plu- 
sieurs ysloires  que  fist    maisire  Jehan  de 
Ugaiea.  (Inventaire  des  livres  di  Charles  V, 
art.  912.) 

Huit  hommes,  revestus  de  sa  livrée, 
chacun  un  flambeau  en  main,  le  con- 
voyèrent a  son  logis,  devant  lequel  y  avoit 
histoires,  un  aigle  et  un  lion  distillant  vin 
du  Khin  incessamment  a  tous  ceulx  qui 
prendre  en  voloieot  ou  povoient.  (J.  MOLI- 
NET,  Chron.,  ch.  CXLV,  Buchon.) 

Anvers...  fit  préparer  les  rues  et  maisons 
de  verdures  et  de  riches  draperies,  fit  plu- 
sieurs histoires  aornees  de  drap  d'or  et  de 
soie, fort  grans  et  sumptueux.  (Id.,  ib.,  ch. 

CXLVIII.) 

Et  avoient  faicten  plusieurs  carfours  des 
rues  ou  il  debvoit  passer,  histoires  par 
personnaiges.  (lD.,ib.) 

—  Statue  : 

Pour  avoir  fait,  escripl  et  mis  au  siège 
et  auditoire  de  la  dite  prevosté  une  ystoire 
du  Crucifi.^  it  une  évangile  avec  plusieurs 
suffrages.  (1417,  Arch,  Loiret  A  1089.) 

Tant  images,  histoires  d'allebastre  fin, 
que  de  marbre,  aussi  d'or  et  d'argent  que 


c'estoil  merveilleuse  chose.  (André  de  la 
ViGNB,  Voilage  de  Naples  de  Charles  VIII, 
ap.  Godeffoy,  Ilist.  de  Ch.  VIII,  p.  144,  éd. 
16S4.) 

—  Représentation  dramatique.  Parlant 
de  l'entrée  de  Charles  YIII  dans  Paris  : 

Par  la  ville  y  avoit  de  moult  belles  ft(.<!- 
foires,  jeux  etesbatteraens.  {liSi,  Req.  du 
parlement,  ap.  Godcfrov,  Hist.  de  Charles 
Vm,  p.  434,  éd.  1684.)' 

HISTOIRIER,  voir  HlSTORIER. 

HisTORiAL,  ist..  hyst.,  ht/t.,  adj.,  dis- 
posé d'après  la  méthode  de  VHistoria  scho- 
lastica  : 

La  bible  historianlz.  (Ms.  Richel.  6.) 
Hystoriaus.  {Ib.,  8.)  lïtjloriaxilv.  {Ib.,  9.) 

Cest  livre  est  appelle  la  Bible  hysloriaux 
ou  hystoire  le  escolaslre.  (GniART,  Bible, 
Richel.  159,  f  1'.) 

—  Allégorique  : 

Historial  sens  paet  avoir 
Coste  fable. 

(Uélam.  d'Oi'.,  p.  67,  Tarbé.) 

—  Historique,  véridique  : 

Vistnrial  et  prouvée  escriptnre.  (D'Au- 
TON,  Chron.,  Richel.  5083,  f"  56  v».) 

J'ay  voulu...  mettre  en  œuvre  historial 
ce  que  j'en  ay  peu  veoir.  (lo.,  t6.,  Richel. 
5082.  f»  71  V».) 

Choses  moralles  ou  historialles.  fJ.  Bou- 
CHET,  Mém.  de  La  Trêm.,  ch.  xx,  Petitot.) 

Entreprinse  historiale.  (NogdieRj  Hist, 
Tolos.,p.  393,  éd.  155-;.) 

Toutes  choses  et  fictions  que  l'on  veut 
desguiser  du  nom  d'îs(or;aIeverité.(AMYOT, 
Hist.  œthiop.,  proesme,  éd.  1539.) 

Paul  Jove  se  vanloit  n'avoir  en  si  grande 
recommandation  la  vérité  historiale  qu'il 
ne  fist  plus  grand  compte  de  la  gloire  de 
son  pays.  (Pasq.,  Rech.,  1,  li.) 

Nostre  docte  Veignier  au  second  tome  de 
sa  Bibliothèque  Historiale,  est  de  mesme 
opinion.  (Id.,  ib.,  IX,  29.) 

Voyez  donc  quelle  foi  historiale  nous 
pourrons  recueillir  de  ces  deux  auteurs. 
(Id.,  Lelt.,  III,  8.) 

HISTORIEN,  -  iien,  y  st.,  adj.,  d'histo- 
rien, d'histoire  : 

Ce  seroit  plus  historiienne  diligence  que 
propheticque  providence.  (Fossetier, 
Cran.  Marg.,  ms.  Brux.,  1,  f"  52  v».) 

Livres  historiiens.  (Id.,  ift.,!!,  f°  203  r°.) 

—  Qui  connaît  les  histoires  : 

Ce  bon  jaloux,  que  je  vous  compte, estoit 
très  grant  historien  et  avoit  veu  et  beau- 
coup leu  et  releu  de  diverses  histoires. 
(Loms  XI,  Nouv.,  XXXVII,  Jacob.) 

uisTORiER,  hyst.,  histoirier,  v.  a.,  ra- 
conter en  historien  : 

Pour  historier  et  cronisier  foutes  choses 
advenues.  (Fhoiss.,  Chron.,  Richel.  2645, 
fgi''.) 

Les  contemplations  hysloriez  sur  la  pas- 
sion Nostre  Seigneur.  (Gerson,  1523.) 

Tu  nous  histoiries  la  race  d'Aeacus  et  la 
guerre  faite  sous  lllion  sacré.  (Trad.  d'une 
citation  latine,  en  manchette,  dans  Mont., 
Ess.,  1.  m,  c.  m  p.  61,  Paris,  Le  Uondet 
1669.) 


—  Rédiger  : 

J'ai  ce  livre  historiiet  et  nuiimenlet  a  la 
mienne.  (Froiss.,  Chron.,  Il,  7,  Kerv.) 

HisTORiEUR,  hyst..  S.  m.,  historien  ; 
Comme    dit   Vhistorieur.    (Ménagier,  I, 
128,  Bibliopb.  fr.) 

Nynus,  roy  des  Assiriens,  fut  le  premier, 
comme  les  historieurs  dieat,  qui  esmeul 
peuples  aux  armes.  (M.  le  Franc,  l'Bt- 
trifde  Fort.,  f"  63  v",  impr.  Ste-Gen.) 

—  Enlumineur  : 

Enlumineurs  ou  historieurs  sur  parche- 
min ou  pappier.  (1508,  Stat.  des  peint., 
etc.,  Reg.  aux  délib.,  Arch.  mun.  Abbe- 
ville.) 

—  Histrion  : 

Soubz  l'art  theatrique  sont  comprios 
tous  jeux  publicques  et  prives  ou  il  y  a 
I  divers  jeux  et  esbutemens  soubz  lesqueli 
'  sont  contenus  historieurs  et  batelleurs. 
i  (Ferget,  Mirouer  de  la  vie  hum.,  ("  101  r», 
'   éd.  1482.) 

HisTORiBus,  -  eux,  ystorieus,  adj.,  his- 
torique : 

En  ces  parolles  nen  est  mies  li  ystorieus 
entandemenz  dotos.  {Greg.  pap.  Hom., 
ms.  Berne  79,  ^37  v".)  Hofmann,  Abhandl. 
der  ph'los.-philolog  Classe  der  Koniiil. 
bayer.  Akad.  der  Wissenchaflen,  t.  XVI, 
p.  54,  imprime  ystot  iens. 

Eu  toy  s'esleod  tout  livre  Hstoricux. 
(G.  Chastelhin,  Mort  du  roy  Ckarles  VII,  VI. 
437,  Kervyn.) 

—  S.  m.,  historien  : 

Clovis  le  roy,  qui  de  plusieurs  hislo- 
rieux  est  appelle  Loys.  (J.  Vauqueli.v, 
Trad.  de  la  Chron.  d'E.  de  Dynler,l\. 
2,  Xav.  de  Ram.) 

Ecrivains  et  historieux.  {La  Mer  des  Uys- 
toir.,  t.  I,  f°  54\  éd.  1488.) 

HisTORiOGRAPHEUR,  S.  m.,  historio- 
graphe  : 

Bade,  le  vénérable  docteur  et  historic- 
grapheur.  {De  vita  Christi,  Richel.  181- 
f»  146'.) 

Vhisloriographeur  doibt  en  recitant  les 
histoires  trois  choses  garder.  (FossetIEB, 
Cron.  Margarit.,  ms.  Brux.,I,  f  18  r«.) 

Josephus,  historiographeur  des  Juys, 
Traict.  de  Salem,  ras. Genève  16S,f'' 170  v».  i 

HisToniOGHAPHiEN,  -  iein,  s.  ni.,  his 
toriographe  : 

Et  ci  en  dedens  ne  seurent  onques  his- 
loriographiein  conter  ne  parler.  {Estories 
Itogier,  Richel.  20123,  f°  83'.)  i 

Jospphns  ,  le  notable  historiographien. 
{De  vita  Christi,  Richel.  181,  f»  192".)  \ 

HISTORIQUE,  historicque,  s.  m.,  his- 
torien : 

Cil,  comme  dient  Diodorus  et  Amianu.s , 
Marcellus,  historicques,  édifia  en  Egiple 
la  première  cité.  Fossetier,  Cron,  Marg.,i 
ms.  Brux.,  1,  f-  169  v».)  ; 

iiiTANTE,  voir  Citante.  ' 

hivernage,  yvrenage,  -  aje,  iv.,yv., 
yb.,  adj.,  d'hiver  : 

Tresporle  nos  do  cest  orage. 
De  cest  oscur  val  yvrenage. 
(llBCL.  DB  MoLiENS,  Uisererc,  Ars.  354",  f  1»»  •' 


HO 


HOB 


479 


Il  De  me  caat  d'est*.-  ne  Je  rougee, 

.Ne  de  froidure  ne  de  tans  yrrenaje. 

(Pebhiss,  Chani.,  Val.   Chr.  U90,    f  93  v».) 

K  la  feste  Saint  .Martin  yvernage.  (1264, 
Cart.  de  Rengien.,  i'  lyi»,   Arch.  iMeurtlie.) 

.XXV.  setiers  de  blé  yvernage  de  rentfi. 
(1263,  Cart.  de  Pantoise,  Hichel.  1.  5657, 
t'SS  r».) 

De  cliafcun  nuiy  de  vin  et  de  blé  que  il 
aura,  tact  de  yrernage  que  de  marcesche 
que  il  soit,  il  nous  en  donra  2  deniers. 
{Trad.  d'une  Lett.  de  Phil.  Aug.  de  1184, 
Ord.,  XI,  227.) 

Grain  ivernage.  {Cart.  noir  de  Corb., 
Ricbel.  1.  17760,  f»  124  r».) 

En  la  fain  du  temps  yvernage. 

(Fabl.  d'Oi:,  Ars.  5009,  f°  105'.) 

Cinq  seliers  de  h\k  yvernage.  (1328,  Arcb. 
JJ  6o,  f»  131  r».) 

l!n  sexlier  de  blé  ybernage.  (1407,  Arcb. 
^  4266,  pièce  78.) 

Le  froit  temps  yvernage. 
{Ch.  du  Rouisigncal,  dis.  Avranches    2-il,  P  i'.) 

Dites  l'ennuy  du  mal  temps  ijvernage. 
Banquet  du  ùoys,  Porlefeuille  de  l'ami  des  livres.) 

Seans  a  la  sauch  ivrenage. 

iPailoralel,  ms.  Brui.,  f°  ii  t°.i 

—  S.  m.,  saison  d'hiver  : 

C'est  (l'amonr)  charlre  qni  prison  soulage, 
|Priotemps  plains  de  fort  iivernage. 

iRcse,  4343,  Méon.) 
I        Qui  en  esté  va  porcharant  (la  formie) 
Dont  et  puibse  vivre  en  avant. 
En  esté  quand  el  fait  que  sage, 
Dont  puisse  vivre  en  Vtvernage. 

(te  Casloyemenl,  ap.  Roquef.) 

1  —  Labonrage  d'hiver  : 
j   En    Diy    septembre    l'en    commence    a 
l'aire  les  arroiz  de   faire   les  paigneries  el 
fait  l'eu  lesirernoges  en  celui  temps.  {Ane. 
pouf,  de  Bret.,  (■>  i5(j\) 

—  Blé  qui  se  sème  en  hiver  : 

Un  niuid  d'nvoinc  et  un  muid  û'yber- 
'(iffe.  (Juin  1226,  iJon  faits  aux  Templiers 
'Ôiléans  par  Malemore,  Arch.  Loiret,  Inv. 
e  1766.) 

!lh  retineront  cest  an  en  cbans  le  moitié 
e  Vyvreuage.  (Trad.  du  xill*  s.  d'une 
■harte  de  1234,  Cart.  du  Val  St  Lambert, 
ichel.l.  10176,  f°  34'.) 
iHant-Maine,  H.-Noriii.,  vallée  d'Yères  et 
3ys  de  Bray,  hivernage,  hivernavje,  lout- 
'ige  d'hiver.  On  appelle  à  Lille  et  envi- 
jns  hivernache  un  fourrage  cunjposé  de 
'igle  et  de  vesces  semés  ensemble  pour  la 
purriture  des  chevaux  pendant  l'hiver, 
ionbs,  être  d  l'hivernage,  ôlre  situé  du  cùté 
a  Nord. 

I HIVERNAL,  yv.,  adj.,  qui   s'est  reposé 
indant  l'hiver  : 

j     En  leur  navie  se  rembatent 
I     l'elerins,  qui  armes  i  portent. 

Et  de  ce  petit  se  déportent, 
I  Qu'il  ont  tant  esté  yvcrnaus. 
jOiARt,  Roy.  lign.,  t.    I,  v.  l-iO.'J,    Buchon.) 

JHIVERNE,  l't).,  adj.,  d'hiver  ; 

I     Par  nuit  iverne. 

'ieille  Auberee,  ms.    Chartres  620,    f»  129'.) 

|hivbrnee,  yv.,  s.  1.,  saison  d'hiver  : 


Celle  malle  yvernee  estoit  passée.  (Caum  , 
Voy.  d'oullr.,  p.  109,  La  Grange.) 

HIVERNER,-  eir,  iv.,  yv.,  hyv.,  verbe, 

—  Neulr.,  faire  le  temps  d'hiver: 
Quant  (,e1  Toi  lou  (ans  refroidier 

Et  (ïoi]  gelcir, 

Et  ces  arbres  despoillier 

El  ivemeir. 

{Chanson,  Richel.  20050,  f  133.) 

Si  lour  alume  a  la  lanterne 
Pour  le  fort  tcns  qui  si  iverne. 
{La  Jument  au  dealile,  101,  G.  Raïnand,/îoBiani(7, 
t.  XII,  p.  i-li.) 
Soit  par  chant  ou  quant  il  yverne. 
(J.  Lefebvre,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  991, 

!"  5'.) 
Car  force  est  qu'après  beau  temps  yverne. 
(OCT.  DE  S.  Gti..  Sej.  d'hann.,  C  158  t", 
éd.  1526.) 

—  Réfl.,  passer  l'hiver  : 

Tu  feras  ceste  fosse  en  autumne,  afin 
qu'elle  se  hyverne  aus  gelées  et  auspluyes. 
(CoTERE.\u,  Colum.,  V,  6,  éd.  1555.) 

Il  envoya  son  nrniee  es  garnisons  s'yver 
ner.  (Maigret,  Polybe,  5,  31,  éd.  1558.) 

Et  encore  au  xviu'  siècle  : 

Telle  on  voit  dans   dos    iLurs   quelque  jeune  Eu- 
(phrosioe 
Dans  nn  traîneau  galant  s'Aiiv'rncr  sous  l'hermine. 
(Le  MiERRE,  FasI.,  Il,  éd.  1"'9.) 

—  Act.,  nourrir  pendant  l'hiver  : 

Bues  mal  iverncz 
Eu  mars  est  lassez. 
Si  chiet  en  la  roie. 
{De  itarco  et  de  Salemon,  Méon,  îlouv.  Rec.,  I, 
419.) 

On  ne  peut  faire  pasturer  beslail  es  pas- 
turages  communs  ou  pnrliculiers  d'aucune 
justice,  a  plus  grand  nombre  que  l'on  n'a 
hyverné  et  nourry  des  foins  et  pailles  pro- 
venons des  berilapes  que  l'on  tient  en  la 
justice.  {Cottt.  d'Auvergne,  Coût,  gén.,  II, 
462,  éd.  1635.) 

—  Glacer,  comme  fait  l'hiver  : 

Laisse  ton  creux  ténébreux,  vent  de  bise; 
Froict  \'ullurnus,  délaisse  ta  caverne  ; 
De  Tostre  alaine  et  poulx  qni  tout  yverne, 
Tons  les  bourgeons  estans  dessus  la  terre 
Celiez,  geliez,  car,  je,  qui  tout  gouverne, 
Le  veulx  ainsi  ;  dillisentez  grant  erre.  « 
(Egingue  sur  le  retour  de  Bacchns,  Poés.    fr.  des 
sv'  et  XVI»  s.,  I,  248.) 

Canada,  hiverner,  garder  pendant  l'hi- 
ver :  «  l'ai  hiverné  douze  porcs.  >  Berry, 
Morvan,  hivarner. 

iiivERNEUs,  hyverneus,  yvrenous,  adj., 
d'hiver  : 

Car  pas  n'adonnoit  la  saisons 
Qui  estoit  i/îirfii(m.se  el  froide. 
(Froiss.,  l'oés.,  Richel.  830,  f°  417  v'.) 

Les  influences  yverneuses.  (Le  Blason  de 
toutes  armes  et  escutz.) 

La  neige  hyverneuse. 
(P.  DE  Brach,  Poem.,  f  12  r»,  éd.  1576.) 
L'hitemeuse  lempestn. 

(ID-,  t*.,  f  88  T°.) 

Une  hiveneuse  froidure. 

(Ii>.,  i*.,  !'  119  r'I 

1.  HO,  interj  ,  balle! 


Aimmi  lasse  1  fait  ele,  je  criasse  haro, 
Mais  je  n'os  pour  ces  bestes  k'en  ce  bois  glatir  o. 
D'aler  ou    biens  m'aviengne  puis  je   bien  dire  tw. 
Car  pour  ce  que  j'ai  froit,  en  mon  manlel  ra'enclo. 
(Drite,  831,  Scheler.> 

Je  deissc  volontiers  ho. 
{Du  Yallet  aux  douze  famés,  12,  .Montaiglon  et 
Raynaud,  Fait.,  111.  180.) 

Alnz  areste  sanz  dire  ho. 
(J.  DE  HovES,  des  deux  Chevaux,  192,  Montaiglon, 
Fabl.,  I,  159.) 

Adonc  me  remis  a  la  voie; 

La  rue  de  l'Abbeie  du  Bec 

Helouin  trouvai  par  Abec, 

M'en  alai  a  la  Verrerie 

Tout  contreval  Li  Poterie, 

Ving  0  carefour  Guillori, 

Li  un  dit  ho,  l'autre  hari, 

Ne  perdi  pas  mon  essieu. 
(Dit  des  rues  de  Paris,  414,  Méon,  Fabl.,  II,  268.) 
Il  faut  faire  ung  coup,  après  ho.  Sire,  dist 
le  Jouvencel,  il  est  encore  du  jour  assez 
pour  faire  beaucoup  de  choses.  {Le  Jouven- 
cel, i'  57'',  ap.  Ste-Pal.) 

—  S.  m.,  arrêt  : 

Tant  que  lances  el  haches,  espees  et 
dagues  et  alayne  leur  peueut  durer,  ils 
fièrent  et  frappent  l'un  sur  l'autre  et  n'y  a 
point  de  ho.  (Froiss.,  XIll,  219,  Kerv.) 

—  Ne  pouvoir  ne  ho  ne  jo,  n'en  pouvoir 
plus,  être  à  bout  de  forces  : 

Mes  il  (le  fils)  dit  et  veut  affler 

Que  ja  n'aura  famé  en  sa  vie. 

S'il  n'en  a  douze  en  sa  baillie. 

Filz,  dist  11  pères,  que  dis  tuî 

Une  m'en  a  si  confondu. 

Que  je  ne  puis  ne  ho  ne  jo. 

Je  deisse  volenliers  ho, 

S'atant  m'en  peusse  passer. 
(Du  Xallet  aux  douze  famés,  6,  Montaiglon  el 
Raynaud,  Fall.,  111,  18G.) 

Et  It  rendus,  ce  poez  croire 

Fu  liez  quant  vil  Baillet  errant 

Et  il  vit  reculer  Ferrant, 

Moult  li  croist  le  cuer  et  engrange  : 

Baillet,  fet  il,  voiz  ci  la  grange. 

Garde  que  l'oiior  en  soit  tiue. 

Mes  Baillet  a  fête  la  siue 

Qu'il  ne  puel  mes  ne  ho  ne  jo, 

Ainz  areste  sanz  dire  ho. 
(J.  DE  BovE!!,  des  deux  Chevaux,  184,  Montaiglon, 
Fabl.,  1,  139.) 

2.  HO,  voir  HOT. 

3.  HO,  voir  Od. 

HOAERE,  adj.,  de  la  saison  sèche  : 
Tagault,je  ne  sçay  comment,  a  interprété 
le  dire  de  Guy,  (les  fruicts  hoaeres  (c'est 
de  la  saison  la  plus  chaude  et  seiche  de 
toute  l'année);...  (Joun.,  Annot.  s.  ia  chir. 
de  Guy  de  Chaul.,  p.  103,  éd.  1598.) 

1.  iioBE,  S.  m.,  ])etit  oiseau  de  proie  : 
Ceu.v    [oiseaux]  qui  volent  a  tour  hault 

sont  le  faulcon,  le  lasnier,  le  sacre  et  le 
hobe.  (Modus,  I»  76  v»,  Blaze.) 

Et  qui  veult  son  enfant  apprendre  a 
alfaitier  et  gouverner  faulcon,  si  luy  baille 
hobes  pour  affaittier.  {Ib.,  f"  ICI  v».) 

Norm.,  Bessin,  hobe,  espèce  de  buse. 

2.  HOBE,  s.  f.,  cabane,  maisonnette  : 
Le  suppliant  porta   les  diles   gelines  et 

coq  en  sa  maison,  et  icelles  mist  en  son 
solier  dessoubz  une  hobe,  qu'il  covrit  de 
une  pscndelle.  (1423.  Arrh.  .1,1  (73,  pièce 
2.02.) 


480  HOR 

HOBÉ,  S.   III.,  petit  oiseau  de   proie,  le 
hobereau  : 

I.i  l»reeiel  el  li  hnhf. 
Lt  esmerillon  sont  vcnn. 
(E.  DricBiiP*.  Poà..  nifliel.  81",  r  318''.) 


Sa  proTC  prias  comme 


(In.,  a.,  PSOf».) 


HOBEDIENT,  VOir  ObEDIKST. 

tioBEi.,  S.  m.,  petit  oiseau  de  proie  : 

De  fsmereinn  preo?  le  lèvre, 
De  hoiel  li  kac  e  le  bevre. 

(Trislan,  It,  p.  113.  Michel.') 

Femme  est  hobrl  per  haut  monnler. 
Femme  est  hejroun  de  saef  payl. 
(Dfj  Femmes,  ap.  Jnb.,  Hour.  Ree.,  II,  331.) 

HOBBLEis,  -  eiz,  S.  m.,  bavardage  : 
Ci  n'a  mestier  hcbetrii. 
Mais  od  les  brant  d'acer  forbù 
Deffendre  les  cors  e  les  vies. 
(Be».,  /).  de  Horm.,  II,  372 IG,  Michel.) 
Dist  Tons  a  Tantre  :  Gnischari  nos  a  Iraiz, 
Li  sncns  desroii  soit  de  Den    toi  mandii, 
Kar  ce  n'est  mie  de  noi  holeteiz, 
Encai  ert  toi  nostre  joies  fenii. 
(HiRB.  LEOrc,    Fculq.   de  Candie,  Rirlicl.  2Sd18. 
1°  1Î7  r».) 

HOBELEOR,  -  o«r,  S.  m.,  cavalier  qui 
monte  un  cheval  nommé  hobin  : 
Escns  ne  portent  ne  hanbers, 
HobeleoT  sont  a  travers  : 
Lances  portent  a  trencnns  fers. 
(Eleoele  et  Polin.,  Richel.  37.Ï,  f°  0.3''.) 
Volons...  que  tous  yceux  auxi  bien  pentz 
d'armes,  hobelours  et  homes  a  pié  armez, 
comme  arblasters,  nrcber?  et  allres  homes 
a  pié...  soient    a    lour   valu   presteement 
pavez  de  lour  cases,  c'est   assaver  homes 
d'a"rmps  .xii.  dpuers  le  jour,  hobelour  .vi. 
etc.  (L'A.  de  4326,  Rymer,  IV,  232.) 

Cf.    ilOBELIER. 

HOBELF.R,  houbeler,  -  eir,  hauleler,  hou- 
bler,  verbe. 

—  Act.,  secouer,  an  fig.,  maltraiter  : 
Reniers  de  Gennes  les  païens  reropiele, 
Gerars  ses  frères  malement  les  hof^ele. 

{AnieU,  Richel.  793,  f  65'.) 

—  Caresser  : 

Se  elle  esloil  pins  souvent  houHee, 
Elle  (re)loyroit  comme  nne  yniape. 
{Farce  dea  Fem.  qui  demand.  lis  arrrag.,  Ane. 
Th.  fr.,I,  123.)  j 

—  Nentr.,  être  ballotté  :  1 
Et  ele  i  screit  plus   a  aise  que  aler  hau-  1 

bêlant  par  la   nier.  {Eil.  de  Eracl.  Evip-,  ^ 
XXV,  18,  Hisl.  des  crois.)  j 

—  Faire  l'acte  amoureux  : 
La  celle  qni  le  myeni  houble 
y  à  pas  vaillant  un  ronge  double. 
Tint  soyent  pl.iins  d'abililé 

(Faree  des  Pmrrt  heables,  p.  li,  ap.  I.cr.  de 
LIncj  et  Michel,  Farces,  moral.,  cl  ierm.jvij., 
i.  l.> 

—  Piller  : 
Pnis  escria  Boillon  por  «'ensepne  aloser 
LI  chevaliers  an  cisne  n'ot  soinR  de  hoieler, 
A  hante  vois  et  clere  commença  a  crier  : 
Or  I  fcrei,  baron,  n'i  aves  qn'arcstcr. 

(EiiA  Cad.,  Ilichel.  12558,  f  32''.) 
Si  prist  une    partie    àe    sa    pent  et  les 
envoia  es  marches  pour  houbeteir  et  pour 


HOB 

desiruire    le  pais.  (MÉN.    DE    Reims,   H6, 
Wailly.) 

Tant  que  li  Sarr.iiin  nn  jour 
Surent  qae  li  rois  a  séjour 
Ert  en  un  ch  istcl  a  privé, 
Lors  ont  lor  afaire  abricvé, 
Et  vinrent  la  pour  hoithrlrr. 

(Coiici,  7-193,  Crapelet.) 

—  Crier  : 

Turc  hotibielent,  païen  plalisent, 
Li  nostre  branlent  et  fremisent. 

(MoiisK.,  Chron.,  7378,  Reiff.) 

C.-du-N.,  cant.  de  Matignon,  hobler,  se- 
couer. 

Cf.   UODBILLER. 

uoBELiEii,  lioheler,  hobler,  s.  m.,  ca\a 
lier  qui  monte  un  cheval  nommé  hobin  : 

Et  que  gentes  d'armes,  hobekrs  et  ar 
chiers  eshis  pour  aler  eu  le  service  le  roi 
d'Angleterre  soient  as  gages  le  roy,  etc. 
[Stat.  d'Edouard  111,  an  18,  c.  7,  ap.  Duc, 
Hobellarii.) 

Nul  home  soit  arctes  de  trover  gens 
(l'armes,  hoblers  n'archers,  autres  que  ceux 
qui  teignent  par  tiels  services,  s'il  ne  soit 
per  commun  assent  et  graut  fait  en  par- 
lement. {Ib.,  an  25,  stat.  5,  c.  8.) 

Auxint  de  gentz  d'armes,  hobelers  et  ar- 
chers et  de  leur  associez.  {Chron.de  Lond., 
p.  89,  Aungier.) 

Cf.    HODELEOB. 

HOBELLONNERE,  S.  f.,  objet  Servant  à 
accrocher  les  couteaux  : 

Plusieurs  prindrent  de  ces  grosses  dens, 
et  en  firent  hobellonneres  a  pendre  cou- 
teaulx.  (Cftron.  et  hist,  saint.,  Ars.  351S, 
f»92  v.) 

HOBELOiRE,  hauWeloire,  s.  f.  ? 

Ung  autre  goiibelet  d'or  a  couvescle,  en 
manière  d'un  bouton  d'une  haulteloire, 
(1380,  Inv.  de  Charles  V,  n»  30(i,  Labarte.) 

Un  goubelet  d'or  a  couvescle,  en  ma- 
nière d'un  boton  d'une  hobeloire,  a  un 
fruictelet  a  .nil.  pelles.  (6  mars  1383, 
Cotnpt.  du  R.  René,  p.  188,  Lecoy.J 

Cf.  HOBELO.N. 
UOBELON,  S.  m.  ■? 

Une  escharpe  d'or,  garnye  de  pluseurs 
fusilz  d'or,  et  est  ladicte  escharpe  en  deux 
fiieces  ou  il  y  a  pluseurs  cloicheltes  en 
manière  de  hobelons,  et  garnye,  les  deux 
pièces,  chascune  d'un  saphir  et  l'autre 
garnye  de  six  petis  balays  ensemble  deux 
brochectes,  garnye  chascun  d'un  hobelon 
et  pluseurs  feullaigcs  et  tronches  servausa 
la  dicte  escharpe.  (1467,  Ducs  de  Rour- 
gogne,  3127,  Laborde.) 

Cf.  Hobeloire. 

1.  HOBER,  ober,  verbe. 

—  Réfl.,  se  renjucr,  se  bouger,  bouger: 

En  la  vile  entrent  a  granl  presse 
Li  fourrier  qui,  ainz  qu'il  j'en  hobent. 
L'ardent  Me  touz  poinz  et  desrobeiil. 
(GciMT,  Ro\i.  lign.,  l.  I,  p.  95,  Bnchon.) 

Regarde  m'en  deux,  trois,  assises 
Sur  le  bas  du  ploy  de  leurs  robes. 
En  ces  monstiers,  en  ces  églises  ; 
Tire  loy  près,  et  ne  /'en  hobes. 
(ViLLO.v,  Granl  Teil.,  cixxï,  Jouausl,  p.  100.) 

Quant  nos  gens  virent  ce,  ils  ce  ordon- 
nèrent  BU    mieulx   qu'ils  porent  et  se  ne 


HOB 

hobercnt.   (Jovrn.  d'un   bourg,   de   Parit 
an  1428,  Michaud.) 

Et  la  dame,  a  qui  il  souvient  d'aultrc 
chose,  vouUist  estre  ailleurs,  et  le  lesse 
faire  et  se  tient  pesanlement,  el  ne  se  aide 
point  ne  mais  ne  se  hobe  que  une  pierre. 
{Quinze  joyes  de  mnr.,  v,  Bibl.  elz.) 

—  Neutr.,  remuer,  bouger,  sauter  : 

Helas  !  il  ne  hobr  ! 

(Palhelin,  p.  S7,  Jacob.) 

Icellui  Petit  .lehan  a  celle  heure  se  mist 
en  son  lit,  et  d'ilec  ne  oba  jusques  a  ce 
qu'il  ala  de  vie  a  trespassement.  (1457, 
Arch.  .1.1  189,  pièce  130.) 

L'en  n'eusl  osé  de  la  hober. 

Ne  partir  deux  lieues  a  la  ronde. 
OUhtial  d'Auv.,   rigil.  de  Charl.    VU,    G   11  v\ 
éd.  1493.) 

Par  Dieu  !  ains  que  d'icy  je  hoie. 

Vous  me  payerez,  pour  abréger. 

Ou  vous  y  laisserez  la  roJ'be. 
(la    Rcpeiie  Franche  du  Son/fret.,    dans   les  Pors. 
allrib.  à  Villon,  Jouausl,  p.  248.) 

Il  n'a  pié  ne  main  ;   il  ne  hnbe. 
(Farce  du  Franc  Archier,  Ane.  Th.  fr.,  11.  3.36. 

Sang  bien,  ce  sol  la  me  fait  rire  : 

11  ne  hoir,  pour  rien  qu'on  die. 
(.Sollie  du  Roij  des  Soit,  Ane.  Th.  fr..  Il,  23J.) 

La  requeste  (aicte,  ne  fauU  bober. 
Voir  sy  Paradis  pourrons  desrober. 
(Le  Resveur  avec  ses  resii-ries,  Poés.  fr.  des  xv'  el 
XVI»  s.,  XI,  135.) 

Et  combien  qu'il  a  aussi  bon  sens  qu'il 
eut  oncques,  si  lui  font  ilz  acrnirc  qu'il  est 
assoti,  pource  qu'il  ne  peut  hober  d'nns 
lieu.  {Quinze  joyes  de  mar.,  ix,  Biht.  elz.l 

Mais  comme  mes  vrays  escolliers, 
Affin  qu'il!  n'usent  leurs  soliers, 
Hz  ne  hobenl  de  leurs  maisons. 
(Eloy  Daberxai.,    Livre    de  la  drablerie,   P  19', 
éd.  1507.) 

Car  gens  qui  ne  hobent  d'ung  lien 
Ne  sont  pas  grans  clercz  vonlenliers. 

(ID.,  ib.,  f»  59''.) 

Lors  César  commanda  a  la  tierce  tronpe 
de  son  armée,  laquelle  estoit  fresche  et  ilf 
repos,  qui. iusques  a  l'heure  n'aroi( /loW  de 
son  lieu,  de  chocquer  les  ennemiz.  (E.  DK 
Laigue,  Comm.  de  J.  Ces.,  f  100  v», 
éd.  1539.) 

Qui  de  l'église  desdits  jacobins  ne  Aoboi' 
par  chascun  jour.  (Haton,  Mém.,  1,  W 
Bourquelol.) 

Quasi  par  tout  l'esté  de  ceste  presenlc 
année,  le  roy  ne  hoba  de  Fontainebleau  oii 
il  se  delcctoit  fort.  (II.,  ib.,  1,  48.) 

Pour  empescher  iceux  Parisiens  a  es- 
mouToir  davantage,  fut  falct  le  ban  pnr  les 
carrefours  que  nul  ne  hobasl  de  sa  maison, 
sous  peine  de  la  hart.  (Id.,  ib.,  an  1564.) 

Et  encore  au  xvii"  s.  : 

Auber,  mot  usité  entre  les  gens  de  vil- 
lage, et  signifie  se  mouvoir  d'un  lie"  .i 
l'autre.  Vide/)ober.  (Dv?.z,Dicl.  fr.-all.-lal 
Amsterdam  1664.) 

On  dit  encore  aujourd'hui  en   Anjou  H 
en  Normandie,  ne  hobez  de  là,  pour  fliro. 
ne   bougez   de  lit  ;   ne    parlez  pas   de  1* 
nostri     sic    rure   loquentur.   (.MÉN.,    u"' 
êlym.,  éd.  1730.) 

Norm.  et  Bret.,  sentir  les  cloches  ho- 
ber, entendre  les  cloches  remuer 

2.  HOBEU,  v.  a.  ? 


IlOB 


Les  aucuns  y  I  lissèrent  leurs  fardians  bien  hotrz. 
(A.  MoRi»,  Syge   de  Boul.,  qaatr.   165,  Morand.) 

HOBKRF.T,  auberet,  s.  ni.,  sorte  de  fau- 
con, le  hobereau  : 

Auberet,  thehawk  tearmed,  aliobby  aUo, 
a  kiud  of  eagle.  (CoTGn.,  éd.  1611.) 

Savoie,  auberet. 

HOBERT,  s.  m.,  faucon  : 

Vons  resamblez  Ions  et  hoberz 

Qui  ne  vivent  for  que  de  proie. 
'  Patenostre  de  la  Gunr  de  ilelz,    148,  ap.  K.  Je 
Bouteiller,  Guêtre  de  ilelz,  p.  36i.) 

HOBET,  houbet,  S.  m.,  hobereau  : 

Et  tout  Ji  petit  oisillon 
Le  houbet  a  l'esmerillon 
Fuient. 

(MoiiSK.,  Chnm.,  7136,  Reiff.) 

iioBETTE^  obelte,  s.  f.,  cabane,  maison- 
ette: 

A  Henry  Heemucot,  paintre,  pour  avoir 
slofl'é  le  hobette  du  beffroy  de  fin  or  ou 
•s  menestrelz  jouent,  (isa'e,  Lille,  ap.  La 
ons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ung  heritaige,  maison,  courcelle,  ho- 
•tte,  entrepresure  et  pièce  de  terre.  (1549, 
alenciennes,  ib.) 

Lii  hobette  placée  proche  du  wanlt  au 
ulboiiif;  (\p  la  porte  de  le  Barrey  a  Lens. 
:ièce  sans  date,  Lens,  ib.) 

|Dciix  cassis  d'allemarclie  et  deux  treillis 
rvant  a  la  croisie  de  la  petitte  hobette. 
iHhune,  ap.  La  Fons ,  Art.  du  Nord 
\  202.) 

Au  mesme  temps  (1566)  les  messieurs 
Saint  Pierre  avoicnt  cent  hommes  et 
rdes  a  leurs  propres  dépens  sur  leur 
iieliere,  avec  une  hobetle  parce  qu'ils 
lient  menaces  des  calviniste.'^  et  reli- 
innaires  en  retournant  du  prcsclie. 
■^sai  historique  sur  la  collegiaUe  de  SI 
rre  a  Liste,  p.  ,36.) 

■.0  XVI*  dr'  fobvrier  a  esté  résolu  a  re- 
ndre la  hobette  un'  a  main  droite  allant 
Il  marché  au  poisson.  (159S,  La  Halle 
'lev.  de  Lille,pïùc(:B  juslif.,  p.  90.Houdoy.) 
;  De  obelle,  .X.  s.  (1600,  La  nassée,  ap. 
,Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ilandre  franc.,  hobette,  petit  bâtiment 
'jr  renfermer  des  outils  ou  des  mar- 
^Indises. 

pi  langue  de  l'administration  militaire 
ipnservé  ce  mot  sous  la  forme  fautive 
iieKe  ou  aubete,  pour  désigner  h'  bureau 
I  es  sous-officiers  d'une  garnison  vont 
ordre. 

l'.  HOBE  2. 

|OBI,  voir  IIOBIN. 

OBiENT,  voir  Obedient. 

HOBiER,  obier,  v.  a.,  secouer  : 
Tant  le  obie  qu'il  l'a  fait  esviller. 

'Kaimbert,  Oi/ier,  5795,  Barrois.) 

HOBIER,  aubier,  houbier,  oubier,  au- 
•  s.  m.,  falco  subbuleo,  le  hobereau 
alquet  ;  mot  certainement  ancien,  qui 
îte  rencontré  qu'à  partir  du  xvii»  s.  ; 

T.   IV. 


HOC 

Petits  hobiers  audacieux, 
j  Petits  inouchets  ambitieux, 

I.e  héron  n'est  pas  vostre  chasse. 
(ll!27,  Chans.,  Bull,  dn  bibliophile,  iniii-iniiiii 
,        1883.) 

I       Aubier.  (Salerne,  Wst.  nat.,  éil.    1767 
ap.  Rolland,  Faune  populaire.  11,  27.) 
Oubier.  {Ib.) 
Aubrier.  (Ib.) 

iiouiN,  hobi,  haubby,  s.  m.,  petit  clio 
val  qui   va  â  l'amble  : 

Chevauchant  un  hobin.  ID.  Flores  de 
Grèce,  (•>  132'',  ap.  Sle-Pal.) 

Ung  homme  de  pied  nienoit  un  haubby 
d  Irlande.  (Mathieu  d'Escoucuy,  Chron., 
1,236,  Soc.  del'll.  de   Fr.)  ' 

Elle  chevaucboit  un  hobin  ardent.  (Cow- 
MINES,  Mem.,  p.  483,  éd.  1649.) 

Huit  hûbis  d'Enpleterre,  blances  comme 
neige.  {Trahison  de  France,  p.  156,  Chron. 
belg.) 

Il  print  plaisir  aux  petites  oillades 
Qu'elles  geltoient  sur  Iny,  par  grant  bonté, 
Et  en  feist  faire  lors  une  on  deux  pennades 
A  son  hobin  on  il  estoit  monté. 
(D('b.  des  Dames  de  Paris  et  de  Houen,  Poés. 
fr.  des  XV»  et  Xvi'  s.,  XII,  45.) 

HOBiNKR,  houbiner,  v.  a.,  secouer  ; 
Tant  le  houbine  qu'il  l'a  fait  esviller. 
(R.MMBERT,  Ogier,  5795,  var.,  Barrois.) 

HOBINEIIS,  adj.  ? 

Traquenard  hobineus.  {La  Porte,  Enith 
éd.  1571.)  '    '       ' 

HOBiT,  voir  Obit. 

HOBLER,  voir  HOBELIER. 
HOBLIGEMANT,  VOir  ObLIGEMENT. 

1.  HOC,  hocg,  hoch,  s.  m.,  crochet  : 
Un  hoc  a  tanneur  de  qnoy  on    trait  le^ 

cuirs  hors  de  l'eaue.  (1369,' Arch.  JJ  100, 

pièce  501.) 

Congres  ne  doivent  rien,  se  ilz  ne  sont 
peskiez  a  hoc.  (1396,  Coustumier  de  Dieppe, 
p.  211,  Coppinger.)  ' 

Et  toutes  les  fois  que  mes  gens  et  mais- 
nies  vont  quérir  yaue  pour  mon  hostel  an 
dit  puis,  ilz  peuvent  prendre  le  hoc  dudit 
puis.  {Pièce  de  14S6,  ap.  Benuvillé  Doc 
inédits  sur  la  Picardie,  IV,  168.) 

—  Houlette  : 

l.eonet  une  nuit  songa 
Qne  Tristifer  le  horg  doré 
Dn  hault  pastour  très  honoré 
Prenoit. 

Wastoratet,  ras.  Brux.,  f»  18  r°.) 
De  hocs  et  de  hontes.  , 

(Ib.,  f»:i9  V».) 
Pastours  qni  a  hoch  et  forcetles. 

(.Ib.,  f»  .«)   v°.) 
Vallée  d'Yères,  hoc,  hoque,    crochet  en 
fer  fixé  au  bout  d'un  long  manche,  avec 
lequel  on  décharge  le  fumier  des  tombe- 
reaux. 
Cf.  Mec. 

2.  lioc,  voir  HocQ, 

IIOCEPAINGNIEIt,  VOir  HOUCEPIGNIKB. 
HOCETE,  voir  HOCHETE. 
HOCGUiNE.s,  voir  IIOr.UINKS. 


HOC 


i84 


HOCH,  voir  Hoc. 


1.  HOCHE,    s.  f.,  action  de  secouer;  a 
hoche,  comble  : 

Nicole  Godart  doit  .vi.  boisseaux  de 
ourment  a  la  mesure  d'AgevilJe  a  hoche. 
[tv  s.,  Abb.  de  Montebourg,  Arch 
Manche  II  8392.) 

Ung  quartier  de  fourment  a  lioclie,  a  la- 
dicte  mesure.  {Ib.) 

Cf.    HOCHIER,    IIOCHOCS  et  HOCHU. 
2.   HOCHE,   voir  OSCHE. 

HOCHEBOT,  hoquebol,  liokebot,  s.  m., 
sorte  de  barque  : 

Et  trouvèrent  deus  vassiaus  lous  près 
pour  euls  porter,  et  deus  lioquebos  pour 
lors  pourveances.  (Fnoiss.,  Chron.,  1,414 
Luce,  ms.  Rome.)  .    >    ". 

Sept  vint  gros  vaissiaus  sans  les  hokebos. 
(iD.,  tb..  Il,  34,  Luce.) 

Et  retinrent  des  barges  et  dos  hoquebos 
qui  furent  péri  et  perdu.  (Id.,  ib-,  III,  322 
Luce,  ms.  Rome.)  ' 

Bien  avoit  sis  vint  vaissiaus  d'une  flote 

^i\^T  l^""  î"""»^^  •='  'es  hokebos.   (Id.,   ib., 
VIII,  272.) 

Les  chevaliers  anglois  venoient  a  plains 
voilles  en  barges,  en  hoqueboz  et  en  cha- 
lans.  (Id.,  ib.,  Richel.  2644,  f-  34  v°.) 

HOCHEBRiDE,  S.  m.,  chcval  fougueux 
qui  secoue  son  mors;  employé  au  fig. 
pour  désigner  des  hommes  impatients  de 
tout  frein: 

Ne  t'esbahis  pas  ne  ne  plourc, 

Quer  nous  avons  raeiUors  aides 

Et  plus  que  n'ont  ces  hochehrides, 

Quer  nieus  nous  .ii.  eu  sa  garde  a. 

(Advocacie  N.-D.,  ms.  Evreus,  1»  163''.) 
Il  faut  rabattre  l'insolence  de  ces  hoches- 
iirtdcs  et  avaleurs  de  frimats.    {Sat.  Men 
Har.  du  s.  de  Rieux.) 

HOCHEMENT,  S.  m.,  3016  amourBUx  : 
I.e  dyable  ayt  part  au  hochement 
Et  :i  toute  la  cauquesou. 
(Farce  de  frère  Guillebert,  Ane.  Th.  fr.,  I,  3l.'i.) 

HOCHEon,  -  eur,  hocqueur,  s.  m.,  celui 
qui  secoue,  foulon  : 

Nicole  le  Hocheor.  (Vend.  av.  rois  1297, 
Ch.  du  vie.  de  Valognes,  S.-Sauv.,  Arch. 
Manche.) 

fierardt  de  Froimonl,  hocqueur  de  lafne. 
(1549,  Valenciennes,  ap.  La  Fous,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

HOCHEPOT,  hotchpot,  S.  m.,  terme  de 
droit  anglais  que  nous  rendons  en  français 
par  «  rapport  de  mariage  »,  c'est-ît-dire 
que,  de  plusieurs  enfants  ceux  qui  ont  été 
mariés  et  dotés  par  leurs  parents  doivent, 
après  la  mort  de  ceux-ci,  rapporter  leur  dot 
en  commun  s'ils  veulent  avoir  part  avec 
leurs  autres  frères  à  la  succession  de  leur 
père  ou  mère  : 

Bien  savonz  qe  touz  les  tenenienz  qe 
sunt  douez  a  la  une  parcenere  avant  la 
mort  le  comun  anncestre  cherront  en  ho- 
chepot ovesqe  les  altres  tenementz.  (Year 
hooks  of  the  reign  of  Edw.  the  flrst,  years 
xxx-xxxi,  p.  375,  Rer.  brit.  script.) 

Hotchpot  n'est  lorsque  un  terme  similitu- 
dinarie,  et  est  a  tant  a  dire,  c'est  ascavoir, 

fil 


h»i 


HOC 


Je  milter  Icslerre*  eu  frankiiianage,  elles 
aulers   lorres   en    fee     simple    ensemble. 
(LlTTL.,  Instit.,  268,  llouar.l.) 
Miller  en  liotclipot.  (Id.,  lt.,272.) 

1.  HOCHET,  S.  m.,  osselet  : 

Qu'il  ne  soit  nulz  qui  ioue  ens  le  cloestres 
de  e>'lize  «le  Liège  aux  deiz,  aux  scouz,  aux 
hûchèz,  ou  aux  autres  jeux  q^ue  ons  appelle 
tremrealz.  (1331,  Hist.  de  Liège,  11,  415.) 

2.  HOCHET,  s.  m.,  déduit  amoureux  : 

Femme  qui  a  robbe  devant 

Fendue  cl  se  ferme  a  crochet. 

Elle  peut  bien  porter  enfant, 

Car  elle  aime  bien  \e  hochet-  ^ 

(Presompt.  des  femm.  mond..  Vois.  fr.  des  xv    et 
iTi'  s.,  m,  2-10.)  Impr.,  hocget. 
Cf.  UOCHIER. 

uocuETE,  -  elle,  hocete,  s.  (.,  hochet  : 
Je  Tos  donroy  nue  hocele. 
Fins,  car  mengies  cete  pumele. 
(Port.  fr.  ttc.  ISOO,  t.  IV,  p.  135-1,  Ars.) 
Je  luy  donray  une  hochele 
Si  très  bien  faicle  que  merveille.... 
La  hochrie  l'apaisera. 
Et  se  taira  pour  une  pose. 
(Crebax,  ilUl.  delapass;  5511.  G.  l'arU.) 
Suis  je  un  petit  enfant,  qu'il  faille  m'ap- 
porter    des    hocheltes    pour    m'appaiser  ? 
{C\LV.,  Serm.  s. le  Dénier.,]).  992»,éd.l567.) 

HOCIIETTE,  VOirOCHETTE. 

HociiiEii,  -cher,  -  cier,  houckier,  hoc- 
quier,  hoissier,  v.  a.,  secouer  : 

Woc/ter,  dans  la  langue  moderne,  a  gardé 
celte  signiflcation.  Dans  l'aucieune  langue 
il  a  signiûé  de  plus  : 

—  Pendre  : 

Si  rempeuplerent  les  gisbels  des  champs, 
et  refeclionnerent  les  oysaulx  du  ciel.  Les 
aultres  vovans  leurs  compaignons  hocquiez 
et  ballancîiiez  au  vent,  sans  séjour  se  ti- 
rèrent a  toute  diligence.  (Molinet,  Chron., 
ch.  CCXLI,  Buchon.) 
Fu4l  pour  sa  trahison  hocqud  pat  le  hatrel. 
(.\.  MoBiH,  Siège  de  Boni.,  quatr.  31,  .Morand.) 

—  On  le  trouve,  aux  quinzième  et  sei- 
zième siècles,  employé  en  style  libre  pour 
dire  caresser  une  femme: 

Lequel  Jebannotvit  sa  femme  venir  d'un 
jardin,  et  avec  estoit  un  jeune  homme... 
il  lui  dist  :  Tu  viens  de  loy  faire  hocher. 
(140o,  Arcb. JJ  139,  pièce  317.) 

Vint  a  luy  une  dame  choisie  entre  celles 
qui  ont  été  dépucelées  sur  le  tard  de  leur 
aage  :  telles  sont  plus  sages  ut  meures 
pour  ce  qu'elles  n'ont  tant  esté,  ny  si  tosl 
liocitees,  elles  eu  sont  plus  fermes.  (Uë- 
ROALD  DE  Vkrville,  Moyeii  de  Parvenir, 
p.  58,  édit.  sans  date,  iu-13.) 

—  RéO.,  se  bouger,  remuer  : 

Un  lenl  d'eus  de  la  ne  se  hoche. 
(GoiAHT,  Roij.  lign.,  t.  I,  p.  -23-2,  Iluchon.) 

—  Neutr.,  trembler  : 

La  terre  ot  croler  et  hocier 
Detoi  les  piei  de  son  destrier. 

(burmars  le  Gallois,  1545,  Stengel.) 

Tox  11  cors  me  hocott  comme  feuille  de  tramble. 
(In  dil  d'Aventures,  Trébntlen.; 
y*y  a  dent  qui  ne  ttouche. 
<l/l  Drijmltiton  de  l'ame.  Bomv.,  p.    12n.> 


HOC 

—  Jouer  aux  dés,  .^  pile  ou  face  : 
J'ai  dez  du  plus,  j'ai  dez  du  mains, 
De  Paris,  de  Chartres,  de  Hains  ; 

Si  on  ai  deux,  ce  n'est  pas  gas. 
Qui,  au  hocher,  chieent  sor  as. 
{D'un  Mercier,  ap.  Crapelet,  Prov.  el  dicl.  popul., 
p.  151.) 

Hz  commcncierenl  a  jouer  cnsamble  a 
lioissiei'  a  plus  croix,  ou  plus  pile.  (1371, 
.\rch.  JJ   102,  pièce  256.) 

—  Hochié,  part,  passé,  secoué,  comble  : 
.II.    boisseaux    de    forment     d'oublees 

hoché.  {Liv.  des  Jur.  de  S.-Otien,  f  101  v», 
Arch.  S.-Int.) 

.II.  boisseaux  de  forment  hochiez.  (Ib., 
f°  119  r».) 

.1.  bussellum  frumenti  hochié.  (xiu°  s., 
Abb.  de  Montebourg,  Arch.  Manche  H 
8391.) 

Bonne  mesure  et  foulée  et  hociee  el  es- 
pandant  par  desseure.  (GuiART,  Bift/e,  Luc, 
VI,  38,  ms.  Ste-Gen.) 

—  Foulé,  en  parlant  d'étoffe  : 

Que  nul  ne  puisse  achater  ne  vendre 
laines  teintes,  paumelees  ne  ensainees  ne 
hochées.  (1321,  Arch.  JJ  61,  f  3  v.) 

Boulonnais,  hocquer,  accrocher. 

HOCHOus,  -  MS,  houch.,  adj.,  secoué, 
comble  : 

La  mesure  liouchouse,  houchuse.  (xiii°  s., 
Abb.  de  Montebourg,  Arch.  Manche  H  8391.J 

Cf.  HOCHIER. 

HocHu,  adj.,  secoué,  comble  : 
.1.  buss.    fr.   hochu.   (xiil"  s.,  Abb.  de 
Montebourg,  Arch.  Manche  U  8391.) 
CL  HOCHOUS. 
HOCIÉ,  voir  HOSCHIÉ. 

1.  HOCIER,  s.  m.,  celui  qui  porte  des 
fardeaux  à  l'aide  du  crochet  appelé  hoc  : 
La  leur  fisent  (aux  chrétiens)  payeu  de  le  painea 

Jfnison  : 
L'an  faisoient  hocier  et  de  l'autre  ung  maçon. 
Et  porter  toute  jour  le  kanche  et  le  sablon. 

CGorfp/r.  de  Bouill.,  15639,  Reilï.) 

2.  HOCIER,  voir  IIOCHIER. 

HOciRE,  voir  OCIBE. 
iiocisiuN,  voir  OcisiON. 

1.  HocQ,  hoc,  s.  m.,  troupe  : 

Sept  gros  hocs  et  baslillons  ordonnes  en 
quarré  et  en  triangle.  (Paré,  Apologie, 
Malgaigne.) 

Un  bataillon  dressé  de  trois  hocqs  de  Cn- 
valleric.  (L'E,sTOILE,  Mém.,  2»  p.,  p.  620, 
Chumpollion.) 

Se  voyant  approcher  de  trois  gros  hocqz 
de  cavallcrie.  (1591,  Lell.  miss,  de  H.  IV, 
t.  m,  p.  494,  Berger  de  Xivrey.) 

Cf.  HOT  1. 

2.  HOCQ,  voir  Hoc. 

IIOCQUELER,  voir  HOQUELER. 
HOCQUEMELLE,  VOir   IIOQURMELLE. 
HOCQUET,  voir  IIOUCET. 

uocQi'ETiERE,  s.  f.,  hoquct  : 

Kt  resolvcr  plustost  fi  il  la  nialierc 
Luquellii  cause  icelle  hiicijurliere. 
(L.icHF.si(*VK.  Traiclir  lien  piuis.  de  lamr,  Verard.) 


IlOI) 

HOCfJUETTE,  voir  OCHETTE. 
HOCQUETTEAIENT,  VOir   HOOUKTEMENT. 
HOCQUEUR,  voir  HOCHEOR. 
HOCQUIER,  voir  HOCHIER. 
HOCTEMEN'T,  VOir  HOQ0ETEMENT. 
HOCTEREL,  VOir  llOTEREL. 

HOCTERii.,  s.  m.,  Charrette  à  doux 
roues  : 

Quatre  chevaux  a  harnoys  enharnacbez 
de  toutes  choses,  servant  au  chariot  et  nu 
hocteril  avec  le  chariot  garny  de  quatre 
roues  et  le  hocteril  garny  de  deux  roues. 
(Invent,  des  biens  de  l'évéché  de  Senlit, 
E.  MuUer.) 

HODAiGE,  S.  m.,  fatigue,  lassitude  : 

Ainçois  se  sont  tousjours  escharnies  el 
moqués  les  gens  lays  des  gens  d'église,  en 
poursuivant  les  dictes  lettres,  tellement 
que  par  droit  hodaige,  honte  et  desplaisir, 
est  la  chose  demouré  en  ce  point,  (fle- 
monstr.  faites  par  le  clergé  au  capit.  de  la 
ville,  Arch.  législ.  de  Reims,  2°  p.,  vol.  I 
p.  562,  Doc.  inéd.) 

HODË,  3.  f.,  lassitude,  fatigue  : 
Hodé,     toile,     tiring,      wearisomnesse. 
(COTGR.,  éd.  1611.) 

iiODER,  Oder,  ouder,  verbe. 

—  Act.,  fatiguer,   lasser,  incommoder: 
L'ordenance  que  nous  avons   eu  nous  a 

trop  hodé  et  travilliet.  (Froiss.,  C/iron., 
I,  249,  Luce,  ms.  Rome.) 

—  Ravager  : 

D'iUuec  s'en  alla  asseoir  Chalon,  la  tierri' 
oudant.  {Hist-  des  ducs  de  Norm.  et  des  rois 
d'Anglet,  p.  52,  Michel.)  Var.,  ardani. 

—  Réfl.,  se  fatiguer,  se  lasser: 

Il  se  taneront  et  hoderont,  et  ja  sus  Ir 
soir  nous  les  irons  combalre.  (Froiss.. 
Chron.,  IV,  233,  Luce,  ms.  Rome.) 

—  Fig.,  se  lasser  d'un  train  de  vie  : 

La  première  année  avant  qu'elle  feusl 
expirée,  print  desplaisance  de  demeurer  a 
l'ostel  en  oysance  et  de  y  tenir  mesnaipe 
en  la  manière  qui  convient  a  ceulx  qui  y 
sont  liez,  se  hoda  et  ennuya,  aiant  trc^ 
grant  regret  a  sou  aultre  mestier  de  mari- 
nier. (Louis  XI.JVouu.,  c,  Jacob.) 

—  Hodé,  part,  passé,  lassé,  fatigué: 
Li  signeur  estoient  tout  hodé  et  lassé  il 

tant  estre  sus  lors  cevaus.  (Froiss.. 
Chron.,  II,  208,  Luce,  ms.  Rome,  f''59.) 

U  s'en  revenoient  tout  hodel  et  tout  las- 
set.  (Id.,  ib.,  V,  331,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Il  furent  si  hodé  et  si  tané  que  il  pryp; 
rent  que,  fusl  pour  euls  ou  contre  euls,  n 
fuissent  respondu.  (lu.,  ib.,  II,  2S9,  Kerv.j 

Les  faisoit  on  la  croupir  et  seoir  au  p'i- 
lais  ou  ailleurs,  tant  que  il  estoieut  loui 
lasset  el  tout  hodet.  (Id.,  ib.,  IV,  272.) 

Ses  gens  tout  hodez  et  travaillez,  ei 
leurs  chevaulx  aussi,  ne  contredirent  P"^ 
a  Monseigneur,  mais  s'en  viennent  tout  i 
leur  aise  après  luy.  (Lonis  XI,  iVOMt).,XVI 
Jacob.) 

Tout  le  camp  print  courage  de  se  relire  j 
vers  les  bons  vins  francoys,  cstans  ton, 
hodez  et  lassez  de  boire  le  cydre  de  INon 
mandie.  (Maton,  Mém..  an  1362,  Uo''^ 
quelot.)  I 


IlOG 


nor. 


HOG 


i8;t 


Hodé,  c'fist  a  dire  las  ou  lassé,  fessus. 
(R.  Est.,  Pet.  Dict.  fr.-lat.) 

Hodé,  defatifiatus.  (DuEZ,  Compend.gram- 
mat.gatl.,  p.  21,  td.  1663.) 

Wall.,  Cliaiiip.,  Sominepy,  hoder,  fati- 
guer. Hodé,  fatigué,  est  encore  usité  en 
picard,  en  rouchi,  en  messin,  en  champe- 
nois. Lorr.,  Fillières,  hodai.Langr.,  hodei. 

Oie  !  dit-elle  en  jetant  son  fardeau  sur  le 
talus  du  fossé,  je  suis  hodée.  (A.  Thec- 
BiET,  3/me  Heurteloup,  \\  9.) 

Nom  propre.  Le  Hodey. 

HODiEitxAL,  adj.,  de  ce  jour  : 
En  l'evansille   hodiernale  il  nous  invite 
a  trois  choses.  {Le  prem.  Vol.  des  exp.  des 
Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  f»  8  r«,  éd.  1S19.) 

HODiERNE,  adj.,  de  ce  jour  : 
Jaque,   hodierne  gênerai   lieutenant  ou 
baillage    de   Troyes:    (1367,    Cart.  de  St- 
Etienne  de  Troyes,  Richel.  1.  17098,  f° 200'.) 

IIODIF,   voir  OlDIF. 
IIODURE,  voir  HEnDEOKE. 

1.  HOE,  s.  f.,  p.-ê.  tertre,  monticuin  : 

.Ne  sait  qai  ot  la  fait  nn  siège  d'une  Iwe, 
La  s'apoia  la  bêle  qui  de  plorer  fu  roe. 

<Berle,Sil,  Scheler.) 
Cf.  HOGE. 

i.  HOE,  s.  f.,  dire  soit  hoe  ou  beque,  dire 
tout  ce  qui  passe  par  la  tête  : 

Dont  pour  moy  uq  pou  acquiler 
Ei  eu  m'aquitant  rimoier, 
Je  diray  soit  hoe  ou  beijuf. 

Nous  lisons  que 

(J.  Lepecvre,  Resp.  de  la  mori,  Rirhel.  99i, 
f°  laé-.) 

8.  iiOE,  voir  Hni. 
uoEiLLE,  voir  Oeille. 
iiOEN,  voir  Oan. 
UOBR,  voir  HOUER. 
BOERRIER,  voir  HOLIER. 

BOESE,  voir  Hedse. 

HOET,  heud,  s.  m.,  mesure  pour  les 
grains,  qui  était  en  usage  en  Flandre  : 

De  chascun  hoet  de  fourment  quatre  de- 
niers, et  de  chascun  hoet  d'avoine  deus 
deniers.  (127b,  C'artui.  de F/and.,  ap.  Duc, 
Hodius.)  Alias,  heud. 

Cf.  Houx. 

BOETE,  voir  IIOUETE. 
HŒUMEREL,  S.  Ili.  ? 

Deux  hoeumeriaus  de  fer  pour  l'orloge 
fl527,  Béthune,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

HOEUx,  voir  lloux. 

HOFiTiAL,  voir  Ofiicial. 

HOGE,  hogue,  avgue,  s.  f.,  colline,  hau- 
teur: 

Abner  e  si  cumpaignun  esturent  serrée- 
ment  el  sumet  de  une  hoge.  (Rois,  p.  127, 
Ler.  de  Lincy.)  Lat.,  in  summitatc  tuniuli. 

Ele  eslo  t  une  en  sa  ctiemise, 

En  la  trace  du  sanc  s'est  mise 


Qui  du  chevalier  degutnt 
Sur  le  ctiemin  ou  il  .îlot. 
Icel  sentier  erra  et  tint, 
Deci  k'a  une  hoge  vint. 
En  celé  hoge  ot  une  entrée. 
De  ce  sanc  fu  tnte  arosee. 
Ne  pot  .-ivant  nient  veoir, 
Dunt  cnidoit  ell»  bien  savoir 
One  ses  amis  entrez  i  seit. 
Dedens  se  met  a  grant  espleit, 
El  n'i  trouva  nule  clarté. 
Tant  a  le  dreit  chemin  erré. 
Que  fors  de  la  hoge  est  issue, 
Et  en  un  mult  biau  pré  venue. 

(Marie,  Lai  d'Ynienec,  Si.'i,  Itoq.) 

Ile  niex,  dist  Karlc,  qni  feis  a  ton  reine 
Et  ciel  et  terre,  mer  et  atigiie  et  cbampaisne. 
{AgolanI,  3i,  Bekker.) 

Une  pièce  de  terre  assise  an  hogue  de 
Rouelle.  (1327,  Arch.  JJ  64,  f»  324  v.) 

Le  roy  d'Angleterre  vint  en  France  avec 
bien  neuf  cens  nefs  sur  mer;  et  a  grande 
armée  descendit  a  la  Hogue  Saint  Vast  en 
Cotantin.  (N.  Gilles,  Ann.,  Vie  de  Ph.  de 
Val.,  éd.  1492.) 

—  Hogue  désigne  principalement  une 
émlnence  située  aux  bords  des  eaux. 
Cependant,  comme  le  remarque  Huet,  ce 
nom  se  trouve  dans  plusieurs  lieux  qui 
ne  sont  point  proches  de  la  mer  : 

«  On  peut  citer,  dit  Le  Héricher,  la 
Hougne  près  St  Waast,  ov'i  s'est  livrée  la 
bataille  de  ce  nom,  la/fo^tted'Isigny,  Hou- 
guebie,  lilt.  habitation  de  la  hauteur,  h 
Denneville,et  en  face  h  .]eTsey,  Hougue-bie, 
éminence  avec  une  légende  sur  le  sire  de 
Hanibie,  et  qui  cède  son  nom  a  Princess- 
tower,  la  Heugue  de  Jobourg,  falaise  de 
400  pieds,  la  Hoguelle  de  Champeaux,  la 
Hotigueite  de  Bouillon,  etc.;  ce  terme  sura- 
bonde dans  la  Manche.» 

Nous  indiquerons  encore  les  diminutifs 
\3.Hoguelte,\e  Houguet.  Ces  mots  n'existent 
plus  qu'en  topographie;  toutefois,  dit  Le 
Héricher,  à  Guernesey,  hovgue  signifie 
hauteur.  (Rimes  guern.) 

HOGHINER,  voir  IIoguiner. 

uogsaut,  hoingnard,hongnard,  adj.  et 
s.,  grondeur  : 

Laquelle  misérablement  son  temps  pas- 
soit  avec  son  très  mauldit  mary,  le  plus 
suspeconneux  hongnart  que  jamais  femme 
accointast.  (Louis  XI,  Nouv.,  xi,  Jacob.) 

Et  si  a  volentiers  mari  merancolieux  et 
hoingnard.  (Evang.  des  Quenouill.,  p.  20, 
Bibl.elz.) 

Pensez  un  petit,  vous  riches  bourgeois, 
et  aultres  hongnars,  qui  murmurez  sur 
Testât  de  noblesse,  qui  vivez  en  tranquil- 
lité pacifique  et  repos  délectables, avironnes 
de  tours  murées  et  de  fors  propugnacles, 
pensez  un  petit  et  considérez  que  les  nobles 
chevalereux  n'ont  pas  tant  d'avantaige.(J. 
MoLiNET,  Chron.,  ch.  xi,  Buchon.) 

Picardie,Vermandois,  ftoffnard,  grognon. 
II.-Norin.,  vallée  d'Yères,  hoingnard,  woin- 
gnard,  enfant  qui  pleurniche  sans  cesse. 

noGNAu,  interjection  : 

LA    FEMME. 

Voz  mains  sont  trop  rudes. 

JOLÏET. 

Ilognau. 
Et  ne  suis  je  mie  aussi  gras 
Qu'un  veol?  doy  je  dire  un  veau? 

(Farce  de  Jolyel,  Ane.  Th.  fr.,  I,  52.) 


UOGNE,  lioigne,  homgne,  hongne,  s.  f., 
gronderie,  fâcherie,  reproche,  difficulté  : 

A  Challcs  promet  qu'il  fera 

Quanque  11  rois  devisera, 

Sanz  penser  a  baratn'a  hoingne. 

(G.  GuiART,  Roy.  lign..  12801,  \V.  et  D.) 

Et  il  regarda  les  vergoignes. 

Les  trufes,  les  janjiles,  les  hoignes 

Chescun  jour  plus  et  plus  monter. 
(Dial.  de  S.  Greg.,  ms.  Evreux,  f  46'.) 

Lors  ont  il  grantdeul  el  grant  honte, 

Quer  bien  pensa  que  sa  besoigne 

.Seroil  tonte  tenue  a  hoigne. 

(L'Advocacic  N.-D.,  p.  21,  Chassant.) 

Por  Dieu  !  se  je  les  empoigne. 

Puis  que  j'en  jure  une  foys. 

Je  leur  monstreray  sans  hoigne 

De  quel  poisant  sont  mes  doigtz. 
(Chans.  norm.  du  xv°  s.,  ,ap.  Ler.  de  Lincy,  Rec. 
de  ch.  hist.,  I,  301.) 

C'est  nue  mauvaise  besongne. 

LE   BADIN. 

Par  mon  serment,  se  n'est  hongne. 
{Farce  de  Stesire  Jehan,  p.  27,  ap.  Ler.  de  Lincy 
et  Michel,  Farce.':,  moral,  et  serm.  joij.,  t.  M.) 

LA  PREMIÈRE. 

Sa,  raaîgnen,  monstrez  inoy  que  c'est  ; 
Que  je  Toye  voslre  besongne. 

LE  BAICNEft. 

Je  ne  crains  pas  en  avoir  hongne 
ÎVe  reproche  devant  tout  homme. 
(Farce  des  Femm.,  Ane.  Th.  fr.,  II,  90.) 

Gardez  vous  d'avoir  delà  hongne; 
Ne  prenez  point  nostre  besongne 
Se  vous  n'y  pensez  bien  fournir. 

(/*.,  p.  98.) 
Le  mestier  ne  venlt  pas  de  hongne. 

(II).,  p.  102.) 

Pour  nng  sonlas  cent  mille  hongnes 
Tu  y  aras  dru  et  souvent. 
(,K.  DE  CoLLERTE,  Dial,  dcs  Abusez,  p.  90,  RibI, 
elz.) 

Monstrez  vous  lear  bayneiir  parfayt, 
Monstrez  qu'il  y  a  de  la  hongne. 
Et  demonstrcz  de  cuear  infayt 
Qu'ils  auront  honte  et  vergongne. 
lit.  GoniN,  IJire  des  loups  ravissans,  ch.   m, 
éd.  15->5.> 

Le  vendredy  saivant  ne  nous  firent  grand  hongne 
Sinon  qu'ils  avisoient  de  surprendre  BouloD^jne. 
(A.  MoRiN,  Siège  de  Boni.,  quatr.  94,  Morand.) 

—  Coup,  horion  : 

Sor  son  bialme  le  fiert  en  donant  telle  hongne. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  7131,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Monceau  : 

Que  C"  hommes  mist  ensemble  on  npe  hongne. 
(J.  DES  PiiEis,  Geste  de  Liège,  20188,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

HOGNKsiENT,  hoignement,  s.  m.,  gron- 
derie, fâcherie,  reproche  : 

Hotgnement.  hognement,  niussitatio  vel 
quirit'atio.  (DuEZ,  Vict.  fr.-all.-lal.,  Ams- 
terdam 1664.) 

H. -Norm.,  vallée  d'Yères,  hoingnemenl, 
ivoingnement,  hurlement  d'un  chien. 

HOGNEOR,-  eeur,-eur,  hongn.,  hoingn., 
s.  m.,  grondeur,  celui  qui  grogne,  qui 
est  sans  cesse  de  mauvaise  humeur  : 

Richart  le  hoingneeur.  (1310,  Ch.  du  g. 
du  sceau  de  Caen,  S. -Etienne,  Arch.  Calv.) 


iSI 


iior. 


LE  i-oiths. 
>■,!  Tooi  |>i5  nn»  le  preschcar  ■ 

If.  «OSDI!. 

Psr  m'ame,  ce  n'esl  q'nni;  kngneur. 
DIorûlUéde  Ckaril/,  Ane.  Th.  fr..  III,  iOO.) 

iiOGVBR,  hoigner.  hongner ,  hongnier, 
Itnugner,  hoingnifi;  iiuigner,  vuingnier, 
verbe. 

—  Neulr.,  grogner,  grommeler,  gronder: 

Ensi  dist,  mais  mont  s'esmervelle 

Dont  il  ne  les  ot  resqninnier, 

fsler  ne  braire  ne  riiingnier. 
(/)«  Prfsirf  <i%'on  porte,  Montaiplon  et  Raynand, 
faW.,  IV,  36. > 

Et  contre  Lucembonrg  ho'innons. 
{La  Rebell.  dfs  Lift).,  Anal.  Uod.,  T.  25,  Cliron, 
b»lg.) 

Quï  qny  en  hongne,  bon  are  man  gré. 

(Trahit,  âe  France,  p.  43,  Chron.  belg.) 

De  Jehan    sans   Penr    noas   vint    le  T.iillant  qui 
[qn'en  honane, 
Philippe  l'Aasenré,  paissant  duc  de  Bourgongne. 
(G.  Cb4<tell*is.  Sut  le  Trépas  iti  duc  de  Bourg., 
VII,  2S1,   Kervyn.) 

El  brief  il  n'ayme  point  son  maistre, 
Mes  tonsjonrs  en  mnrmnre  et  hongne. 
■r.RBBix,  Uiil.  de  la  pass.,  17151.  G.  Paris.) 
Et  ponr  lont  joyeai  passe  lenips, 
11  Tanldra  qn  il  hongne  on  qu'il  dorme. 
(1480.  la  Résolution  d'Amours,  Poés.  fr.  des 
XT«  et  xTi'  s.,  XII,  314.) 

^nycl  et  jour  n'y  faict  qne  hongner. 
(Farce  de  l'Obstination  des  fem..  Ane.  Tli.  fr.,  1, 
21.) 

Car  il  n'est  nol  servant  en  court 
Sur  qui  a  la  fin  on  ne  hongne. 
(Le  Doctrinal  des  FUI.  à  marier,  Poés.  fr.  des 
xy'  el  xvi«  s.,  U,  21).) 

Paix  yalet  !  qne  poinct  on  ne  hongne. 
{Farce  du  Coutturier  et  son  varlet,  p.  9,  ap.  Ler. 
de  Lincv  et  Michel,  Farces,  moral,  et  serm.joy., 
t.  I.) 

Caliîlenes  ne  fut  point  nommé  partici- 
pant et  adlierant  a  >  e  cryme  :  mais  (ju'il 
Eouloit  prester  et  donner  legieres  oreilles 
aux  enfans  vituperans  et  hongnans  sur  le 
roy.  (Q.  Ctirse,  VII,  1.5,  éd.  ig3i.) 

Je  hoigne  —  I  wbyne,  as  a  chylde  dothc. 
or  a  dopge.  lloignez  vous  mayntenanlj 
faictez,  taysez  vous  ou  je  vous  feray  tayre. 
(Palsgrave,  Esclairc.  de  la  lang.  franc., 
p.  781,  Oénin.) 

Il  faut  dire  puis  qu'ainsi  hoingne. 
Que  je  lui  ai  gratté  sa  roingne 
En  quelque  mot,  qu'il  trouva  laid. 
(Cl.  Mab.,  Epist.  a  un  qui  calomnia  l'Eptstre  pre- 

eedeale,  p.   183,  él.   1,596.) 
Il  tire,  il  hoigne,   il  sonflle,  et,   plein   do   grande 
l.'irdeiir 
Commence  a  tempester. 
(CtcCB.,  Plais,  des  Champs,  p.  308,  éd.  liV)l.) 

Hoigner,  ou  hogner,  faire  bon  hon,  et 
crioiller  comme  (ont  les  enfants  quand  ils 
voudraient  bien  avoir  quelque  chose. 
(DuEZ,  Dict.  fr.-all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 
La  devise  des  Jlailly  porte  :  Hogne  qui 
vendra. 

—  En  parlant  d'une  charrette,  grincer  : 
Pour  ce  que  la  cbarrete  dudit  exposant 

pignoit,  qui  est  a  dire  selon  le  langage  du 
pays  n'aUiau) /lUijnoiJ,  Icilil  Colin  de  l'Es- 
lang  lui  disl  quf;  elle  avoit  bien  meslier 
de  oindre.  Icellui  Perrcnot  dist  au  sup- 
pliaol  :  Se  lu  en  hognes  encorcs  seras  tu 
fialu.  (Ii82,  Arcb.  JJ  »)6,  pièce  833.) 


HOG 

—Emploi  particulier  au  sens  de  mentir: 

Toui  les  prisons  de  France  nez... 
Fist  délivrer  sins  reançon. 
Se  la  vraie  hystoire  ne  hoingne, 
(G.  GoiART.  Itoij.  lign.,  t.  I,  p.  313,  Buchon.) 

—  Act.,  gronder  : 

Puis  me  hoignes  et  me  recordes 
Qne  j'ay  la  queue  de  mon  fes 
Et  me  demandes  qne  j'en  fes. 
{Vie    du  saint  hermile  Regnart,  118,  Martin, 
Zeitschr,  f.  r.  Ph.,  VI,  350.) 
Qui  voenlt  hongnier  se  hongne 
Privé  ou  estrangier. 
ICanchon  sur  le  voiag,  de  Liège  de  lim ,  ap.  l.er. 
de  Lincy,  Ch,  hisl.  fr.,  m.  139.) 
Ung  homme  qui  tousjours  me  hongne, 
(Serm.  joij.  de   la  patience  des  fem.,  Poés.  fr.  des 
xi'  et  XVI»  s.,  III,  2fi-2.) 

Tousjours  ce  sot  vieillard  nous  hogne. 
(J.-A.  DE  Baif,   le  Brave,  v,  2,  éd    1573.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  dire  en  gron- 
dant : 

Ta  ne  scez  hoignier  autre  chose. 
{Adt'ocaeie  If.-D.,  ms.  Evreux,  f»  ISO*».) 
Haut-Maine,  hongner,  grogner,  gronder. 
.\orm.,  ftougner;  vallée  d'Yères,  hoingnier, 
woingnier.  Une  mère  dira  k  son  petit  en- 
fant :  as-tu  bientôt  fini  iVhoingner,  ou  de 
woingnier?  Picard,  hogner.  Rouchi,  /iOigraer, 
murmurer  en  branlant  la  tête,  en  signe  de 
menace.  Ce  mot,  dit  Hécart,  est  ancien,  et 
n'est  guère  usité  qu'il  la  campagne. 
Champ.,  hogner,  pleurnicher.  Fr. -Comté, 
vouinner,  voiignier,  vogner,  hougnier,  crier 
en  pleurant.  Bourg.,  Yonne,  hogner,  hon- 
gner. Auxerre,  chougner. 

HOGNERiE,  hongnerie,  hoingnerie,  s.  f., 
grognerie,  murmure  : 

Graus  murmures,  secrètes  honçneries  et 
dures  machinations  s'esleverent  sur  les 
Italiens.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.  xvi, 
Uuchon.)  Impr.,  hongueries. 

De  ces  hongueries,  rumeurs  et  estran^es 
langaiges  fut  plainement  adverti  le  roy  des 
Uomaius.  (Id.,  ib.,  ch.  GL.) 

Comment  aucuns  nos  raalvoillans  ont 
mis  avant  en  nos  pays  de  par  deçà  une 
hoingnerie  allencontre  de  nous.  (iS  mars 
1503,  Lett.  de  Maximil.  aux  magist.  de  Na- 
liiur,  Arcb.  Namur.) 

Ces  choses  furent  creues  aucunement, 
entre  autres  lesquelz  rumeur  et  hongnerie 
avoit  esparses,  mais  puissance  les  estain- 
(iisl  et  amortist.  {Q,  Curse,  IX,  32,  éd. 
I33'i.) 

ll.-Norm.,  vallée  d'Yères,  woingnerie, 
pleurnicherie. 

iiOGNEUx,  hongneux,  adj.,  grondeur: 

.lehannot  le  hongneux,  (1333,  Compte  de 
Odarl  de  Laigng,  Arcb.  KK  3»,  1»  223  \°.) 

Coquins,  truans,  paillars,  troiiipeiix,  hon- 
gneux, (,Let,  mis.  en  man,  de  viendement 
joieux,  Komv.,  p.  igi.)  inipr.,  hongleux. 

Cf.    IIOGNEOR. 

liOGMs,  hongnis,  liongis ,  s.  m.,  re- 
proche, murmure,  plainte  : 

N'est  de  merveilles  si  entre  si  haulx  ut 
si  puissans  priuces  il  y  ait  descouverts 
hongnis  tousjours,  quant  povres  et  petites 


HOG 

riens  vivent  a  peine  sans  en  avoir  enlr' 
eux  beaucoup.  (G.  Chasteli,.  ,  Cftron.. 
111,30,  Kerv.) 

De  tels  et  si  faits  hongnis  fut  grand 
murmure  en  Paris  entre  hommes  el 
femmes.  (Id.,  ib,,  IV,  147.1 

A  ceste  cause  commencèrent  a  devoler 
languages  de  la  part  du  roy,  et  a  se  des- 
couvrir' souspechons  et  murmures  irnnp 
costé  et  d'autre,  et  qui  toutes  donuoicul 
malvais  espoir  en  fin,  et  apparence  de 
hongis,  qui  n'y  f.-iilUt  point.  (Id.,  ib.,  III, 
38,  Buchon.) 

Car  y  avoit  pointes  et  hongis  couverte- 
meut  entre  eulx  deux.  (Id.,    ib,,  lll,  80.) 

HOGUE,  voir  HOGE. 

HOGUEMEN,  voir   MOVEMAN. 

HOGUETTE,  S.  f.,  petit  tonneau  : 
Nostre  custume  sur  les  vins...  admenez 
en  petits  touneaulx,   que  l'en  nomme  ho. 
guetles.   (Chart.  d'Henri  V,   roi  d'Anglet., 
Richei.  I.  9134,  ap.  Duc,  Hogettus.) 

1.  UOGUINE,  hoguyne,  hocguine,  liou- 
guine,  hougine,  s.  f.,  désigne  les  pièces  de 
l'armure  qui  couvrent  les  bras,  les  cuisses 

et  les  jambes  : 

L'ung  prend  mon  espee  et  ma  lance. 
Mon  bec  de  corbia,  ma  hoguiur. 
Mon  braquemart,  ma  eonlevrine. 
{Le  franc  Archier  de  Cherré,  Poés.  tr.  des  xv°  ri 

xvi°  s.,  Xlll,  29.) 

Si  je  voys  vestir  mes  hocguines. 

(Actes  des  Aposl.,  vol.  I,  f°  71°,  éd.  1537.) 

Auprès  de  luy  son  armet,  hoguijMS, 
grèves,  ganteletz  et  espee.  {F.ntr.  de 
Henry  11  d  Rouen,  f"  34  r».) 

Les  uns...  nettoioient  bardes,...  guor- 
geriz,  hoguines,  plastrons.  (Rabel.vis,  Tiers 
livre.  Prologue,  t°  5  v,  éd.  1532.) 

Ordonna  le  dict  seigneur  que  tous  ceulx 
qui  auront  doubles  payes  ayent  hallecrets 
a  grands  tassettes,  avec  hoguines  el  sa!- 
lades  crestees.  (Rebuffi,  Rubricque  des  lé- 
gions, f»2D7  v°,  éd.  1347.) 

Toutes  les  hougines  (l'on  appelle  hou. 
gines  les  pièces  de  harnois  d'un  homme 
d'armes,  qui  lui  couvrent  les  bras),  tout  le 
bagage,  et  ce  que  les  marchands  portojenl 
au  camp  fut  pris  par  les  Germains.  (l'An- 
CHET,  Antiq.  gauL,  2°  vol.,  V,  8,  éd.  1610.) 

Les  autres  pieus  de  fer,  qui  couvroient 
les  bras,  cuisses  et  jambes,  s'appelloient 
houguines  (dont  vient  hoguiner,  pour  mo- 
lester et  fascher,  car  ces  armes  n'esloient 
pas  si  jointes  au  corps  comme  la  cuirasse). 
(ID.,  ib,,  f  324  v°.) 

Et  encore  au  xvii°  s.  : 

Les  hoguines  d'un  homme  armé.  (NiCOT, 
Très.) 

Hoguines  d'une  cuirasse  sur  le  derrière, 
ou  culottes.  (DuEZ,  Dict,  fr.-all.-lat.,  Ams- 
terdam 1664.) 

2.  HOGUiNE,  s.  t.,  femme  de  mauvaise 
vie  : 

Mars  nous  démontre  par  ses  signes 
Que  plusieurs  gens  de  vie  salle, 
Ainsi  que  yvrongnes  et  hoguines, 
Combastront  d'estoc  et  do  taille.  ^ 

(Prenoslicat.   de    Songecr.,  Poés.  fr.   dos    nv     el 
XVI' s.,  Xll,  181.) 

HOGUiNELE,-  elle,  S.  f.,  troupe  de  men- 
diants : 


IIOFI 


HOI 


HOL 


485 


Ceslo  mains  cbi  traanderie 
Ksi  iioiDiuee  el  coijuîuerje, 
fhfftiineltc  par  nom  la  claio, 
Et  qai  apelle  Man^e  pain. 
(DEr,ptLr.i-ïii.i.lî,  Trois  Pèlerin. .np.  Dur.,  Il,.^93'.) 

HOGUiNEMiiNT,  S.  111.,  liarcellenipiit, 
vexation,  tourment,  mauvais  traitement  : 

Hoguinement,  a  vexins,  molesting,  an- 
noying,  infesting,  olTeading.  (CoTGR.,  éd. 
1611.) 

Hoyainement,  inquietatio,  Texatio.  (Mo- 
NKT,  Parallèle,  Rouon  1632.) 

Hoguinement,  harcelleraent,  tourment. 
(DuEz,  Dict.  fr.-all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

HOGUiNER,  hoghiner,  v.  a.,  harceler, 
tourmenter,  vexer  : 

Les  autres  pièces  de  fer,  qui  couvroient 
les  bras,  cui.^ses  et  jambes,  s'appeloient 
bonguines  (dont  vient  hoguiner,  pour  mo- 
lester et  fascher),  car  ces  armes  n'estoient 
pas  si  jointes  au.'c  corps  comme  la  cui- 
rasse. (Fadchet,  Orig.  des  cheval.,  arm.  et 
her..  Il,  1,  éd.  1611.) 

Hoguiner,  to  vex,  trouble,  disquiet,  an- 
oov,  molest,  infest,  offend.  fCoTGB.,  éd. 
I6U.) 

Hoguiner,  harceller,  tourmenter.  (DuEz, 
\Oict.  fr.-all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

j  —  Jouir  d'une  femme  : 

1   Hoghiner    une    femme.     (1S52,     Valen- 

|iennes,  ap.  La   Fons,  Gloss.   ms.,   Bibl. 

iVmieas.) 

1  II  faut  envoyer  tous  les  caqueteurs  et  de 
loisir  au  devant  de  cest  yvrongne  pour 
'oguiner  toutes  les  femmes  qu'il  traîne. 
Caq.  de  l'accouch.,  p.  27o,  Bibl.  elz.) 

Hoguigner  existe  dans  le  patoi.s  picard 
vec  le  sens  de  fâcher,  et  avec  celui  de 
lire  l'acte  vénérien.  C'est  aussi  un  mot 
n  patois  rouchi.  On  lit  dans  le  Dict. 
Hécart  : 

Hor,i;iNER  (Vh  s'aspire),  v.  a.,  tourmen- 
r,  prendre  avec  les  femmes  des  privautés 
squ'à  user  de  violence,  violer.  Ce  crime 
ait  puni  à  Valenciennes  par  le  bannisse- 
ent,  et  quelquefois  par  la  corde,  selon  la 
avité  du  cas,  et  les  diverses  circons- 
ices.  {Registres  aux  jugements  criminels 
magistral  de  Valenciennes.)  .\Iénage  rend 
guiner  par  fâcher.  Il  uie  [)arait  que  le 
igistrat  de  Valenciennes  lui  donnait  un 
as  plus  étendu,  puisqu'il  punissait  si  ri- 
ureusement  celui  qui  se  rendait  cou- 
We  de  ce  crime. 

poGuixEUR,  hauguineur,  s.  m.  et  adj., 
'ni  qui  harcelle,  qui  tourmente,  qui 
ne,  railleur,  mauvais  plaisant  : 

l'Iaidereau  hoguineur.  (L.\  Porte,  Epith., 
'  1871.) 

:eux  de  la  ville  d'Arras  en  Artois  ont 
>  de  grands  causeurs  de  tout  temps,  et 
l'Iappelloit  on  hauguineurs,  et  font  des 
'ioonlres  qu'on  apprlle  des  rébus  d'Ar- 
IJJBbant-,  Capit.  fr.,  A.  de  Montmor., 
ufnon.)  ' 

ic,  hoguineur,  débauché. 

OGUYNE,  voir  HOGUINE. 

OUECTE,  houetle,  interjection  : 
•l'entendî  a  ceoK  de  pied,  hohecle 


"ao*.  f ""'     ''"'■'     "'"•     ""■'     Jouausl, 


Et  aussi  amplifiant  sa  gloire,  nous  di- 
soit  qu'il  avoit  guéri  toutes  sortes  de  ma- 
ladies. Comme  je  lui  faisois  houette,  etc. 
(Beroalde  de  VERVtLi.E,  Moy.  de  parv.. 
p.  205,  Jacob.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  houelte,  excla- 
mation qui  e.xprirae  le  doute  et  l'incrédu- 
lité. 

iioi,  voir  Hui. 

HOIGNE,  voir  HOGNE. 
HOIGNEMENT,   VOir  HOGNE.MBNT. 
HOIGNER,  voir  HOGNEU. 

HoiLER,  V.  n.,  pousser  des  cris  de 
joie  : 

Et  ne  hoiloit  ae  ne  chantoit. 
Il  ploroit  :  si  n'avoil  pas  torl. 

(Renan,  Br.  IX,  117.1,  Martin.) 

Il  hoiloit  et  en  haut  chantoit 
Con  cil  qai  d'agait  ne  se  garde. 

(;*.,  16;i30,  Méon.) 

HOILIER,  voir  HOLIER. 

HOiLous,  S.  m.  ? 

.III.  journeus  de  terre  seans  entre  deur 
lioilous  a  le  voie  de  l'arbre.  (1337,  Cart. 
Alex,  de  Corbie,  Richel.  24144,  f  74  v».) 

HoiMAis,  voir  HniMEs. 

HoiNG, s.  m.,  grognement  du  pourceau; 

A  la  mémoire  de  ce  appelle  on  ycelui 
roy  le  roy  au  pourcel,  et  s'en  truffent  les 
bi'laux,  et  par  reproche  dient  aux  Fran- 
çois :  hoing,  Iwing  !  (J.  GouL.MN,  Ration., 
Richel.  437,  f°  142  r°.) 

HOINGNARD,  VOir  IIOGNART. 
HOINGNE,  voir  HOGNE. 
UOINGNEEUR,  VOlr  HOGNEOR. 
HOINGNEU,  voir  llOGNER. 
HOINGNERIE,  VOlr  HOGNERIE. 
HOIOUEMAN,  voir  HOVEMAN. 

iioiRARiE,  S.  t.,  succession  : 

En  la  succession  et  hoirarie  dudit  mes- 
sire  .lehan  de  Norry.  (1433,  Sent.,  Mém. 
et  doc.  sur  le  Forez  publ.  par  la  Soc.  de  la 
Diana,  1870,  p.  208.) 

uoiRE,  voir  Erre. 

iioiRESsE,  s.  f.,  héritière: 

Comme  principalle  hoiresse  de  vostre 
feu  mary  et  seigneur  des  biens  meubles. 
(1429,  Lett.  de  Poton,  seign.  de  Xain- 
trailles,  à  Mme  de  Grantville,  Coll.  du  bar. 
de  Trémout.) 

Héritière  et  hoiresse.  (1496,  Trans.,  chap. 
de  Léon,  Arch.  Finist.) 

HOiRiER,  s.  m.,  héritage  : 

I.a  part    do  mon  hoirier  et  de  ma   peine  grande. 
(Chassics.,  Mespris  de  la  vie,  p.  36o,  éd.  1394.) 

HoiscHETON,  S.  m.,  paysan  qui  pos- 
sèfle  une  oche  de  terre  ? 

Que  se  ilz  ne  se  deportoient  qu'il  en 
feroit  la  plainte  au  seigneur  de  Creancey, 
et  qu'il  n'y  auroit  hoiscbon  ne  hoischelon 
qui  ne  ve'nist  avant.  (1402,  Arch.  JJ  1S7, 
pièce  230.) 


HOiscHON,  s.  m.,  pay.saii  i|ui  possède 
une  oche  de  terre  ? 

Qu'il  en  feroit  la  plainte  au  seigneur  de 
Creancey,  et  qu'il  n'y  auroit  hoischon  ne 
hoischeton  qui  ne  venist  avant.  (1402, 
Arch.  J.I  187,  pièce  2o0.) 

HoisE,  s.  f.,  houx,  honssine  : 

Se  vos  i  faites  cri  ne  noise 
Ja  n'i  iiiifrrë  baston   ne  hoise 
Que  je  orandroit  ne  vos  (ire... 
De  cest  martel. 
'Gac:tier.  de  Coiineberl,  2Î7,  Méon,  Nouv.  liée, 
I,  120  ) 

Lesquelles  femmes  garnies  de  verges  de 
boust,  de  hoisez  et  de  basions....  (1387, 
Arch.  JJ  131,  pièce  133.) 

HOisEux,  voir  Oisous. 

1.  HOISSIER,   voir  HOCHIER. 

2.  HOISSIER,  voir  Huissier. 

HOISTE,   voir  OiSTE. 
HOITANTE,   voir  OiTANTE. 
HOKEBOT,  voir  IIOCHEHOT. 
IIOKELERIB,  voir   HOQUEI.ERIE. 
IIOKELEIIR,  voir  HOQUELEOR. 

iiOKET,  voir  Hoquet. 

HOKETER,  voir   HOQUETER. 

HOKKEDAY,  S.  f.,  Hom  d'une  fête  qu'où 
célébrait  jadis,  en  Angleterre,  le  deu- 
xième mardi  après  Pâques,  à  la  mémoire 
de  l'expulsion  des  Danois  : 

Fêtez  vendre  une  grant  partie  (des 
agneaux)  par  seureté  jesqes  la  hokkeday. 
[Tr.  d'écon.rur.  du  xin"  s.,  c.  30,  Lacour.) 

1.  HOLA,  s.  m.,  commandement  d'arrêt  ; 
s'est  employé  pour  signifier  cessation  de 
poursuite,  d'hostilités  : 

A  ceste  victoire,  Sforce,  conducteur  de 
l'orne,  sonna  un  hola,  ne  pouvant  mettre 
en  oubly  les  anciennes  faveurs  qu'il  avoit 
receu  de  la  roine,  laquelle  aussi  des  lors  se 
reconcilia  sous  main  fort  aisément  avec 
luy,  sans  toutesfois  que  pour  l'heure  il 
retournast  en  sa  cour.  Victoire  qui  de- 
meura par  ce  moyen  infructueuse  a  l'An- 
gevin, le  capitaine  Sforce  luy  faillant  de 
garand.  La  roine  estimant  par  ce  hola  et 
taisible  reconciliation  toutes  choses  luy 
estre  asseurees,  vivoit  dedans  la  ville  de 
Naples  avec  Alfonse  son  fils  adoplif,  se 
donnant  cependant  toute  carrière  avec  son 
Caracioli.  (E.  Pasquier,  Recherches  de  la 
France,  1.  VI,  ch.  27.) 

2.  HOLA,  s.  m.,  trou,  creux  : 

l,e  cliaulderon  est  tout  Ironé, 

1,8  hola  du  Bœuf  escorné. 
{Disc,  sur  les    pions,  Pocs.  fr.  des  xv"  et  xvi's., 
XI,   76.) 

iiOLANDRAGE,  -  aige,  s.  m.,  endigue- 
ment,  presque  toujours  employé  lorsqu'il 
s'agit  du  vannage  d'un  moulin  ;  ce  mot 
certainement  ancien,  n'a  été  rencontré' 
que  dans  un  texte  provincial  du  commen- 
cement du  xvii»  siècle  : 

Cinq  cens  ung  frans  que  le  cellerier  de 
Bar  al  paiez  de  l'ordonnance  de  messieurs 


\*; 


IIOL 


les  presidaus  et  gens  des  comptes  de  Bar- 
rois  à  Claude  Graula  niunier  des  moulins 
d'Andcrnay  pour  avoir  racotnodelé  et  faict 
tout  neuf  "le  holandraige  desdicts  mou- 
lins, de  pierre  de  taille.  (1611,  Compt.  de 
Georges  Clément ,  Arch.  Meuse  B  881, 
f  83  r«.) 

Cf.   IIOLANDRY. 

HOL.xNDRY,  -  dris,  S.  m.,  endiguement: 
Pour  avoir  refaicl  toultes  les  vantelleries 
des  escluses,  c'est  assavoir  charpenterie, 
sovrie,  ferronnerie,  vane,  holandry,  plas- 
sis",  pétille,  contrepetille.  lojfietou.  (20  juil- 
let 1532,  Compt.  de  Jeh.  Chapache,  Arch. 
Meuse  B  7*8,  1»  67  v«.) 

Pour  asseoir  la  charpenterie  et  hoUan- 
dris,  faire  la  massonnerie  de  l'escusson 
desdictes  escluses.  (1S51,  Compt.  de  II. 
d'Aiicy,  Arch.  .Meuse  B  743,  f"  91  v°.) 

Cf.  HOI.ANDBAGE. 

uOLDEURE,  voir  Heudeure. 

UOLDRAGIER,  VOlr  HACDRAGIER. 

iioLE,  houle,  s.  f.,  lieu  de  débauche, 
bordel  : 

Qaanqa'il  avoit  il  despendoil. 
Toi  jors  Toloil  il  estre  en  bole, 
Eq  la  taTeroe  ou  en  hoale. 
Un  chapelet  vert  en  sa  teste. 
Toi  teos  Tolsist  que  il  fosl  feste. 
(D-Bii  Jugleor,  Richel.   19152,  1°  i5*.) 

HOLER,  voir  HOLIEB. 

iioLERiE,  olerie,  houlerie,  houllerie, 
houillerie,  hourrie,  s.  1.,  libertinage  de 
rhomrae  ou  de  la  femme,  débauche,  im- 
pudicitc,  mauvaise  conduite  : 

Qui  soit  clames  de  houlerie  ou  de  mau- 
vese  renommée.  (Est.  Boil.,  Liv.  des 
mest.,  l"  p.,  XL,  9,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

Li  crime  de  olerie  tost  a  mari  a  acuser 
sa  femme  d'avoutire.  {Est.  de  S.  Louis, 
Richel.  2839,  f  192  r».) 

Tarte  et  Ysabiaus  s'aniie  en  sont  banit 
pour  hourrie.  (1280,  Lett.  des  Ecliev.  de  Val. 
aux  échev.  de  S.-Quent.,  Arch.  mun. 
S.-Qucnt.,  lias.  30,  A,  i""'.) 

Condamnation  pour  hourrie,  tenserie, 
piperie,  hocqueleric.  (1384,  Yalenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Soierie,  adulteratio.  (Gl.  gall.-lat.,  Ri- 
chel. 1.  7684.) 

Nous  bannissons  tous  houillicrs  qui 
vivent  de  houillerie.  {Pièce  de  1433,  ap. 
Beauvillé,  Histoire  de  Montdidier,  II,  484.) 

Je  Toy  maint  chaiol  et  maint  dore 
Que  s'il  n'eol  fait  la  houleri- 
Et  Tillainemenl  labonré 
Ne  fasl  en  tclo  «eignourie. 
(LitRisc,  Champ,  det  Dam.,  Ars.  31-21,  f"  S3'.) 

Dans  le  Mystère  de  Bien-advisé  et  Mal- 
advisé,  2*  partie,  Houlerie  est  le  nom  de  la 
provocatrice  au  mal. 

—  Lieu  de  débauche  : 

Cil  tient  houlerie  qui  tient  mauvaisses 

femmes  por  gaicnier.  (Z>i{;e$tes,  ms.Montp. 

Il  47,  f«  32".) 
Cil  qui  maintient  olerie.  {Ib.,  f"  32".) 
Et  i  lenoient  leur  bordiaux  et  leur  houl- 

leries  scnz  coutrcdist.  (Coiif.  de  G-  de  Tyr, 

cb.  xxxvil,  liist.  des  crois.) 


HOL 

Il  samble  niieni  estre  une  espie 
On  maislro  d'une  houlerie. 
(Alard,  Cessr  if.injoti,  Richel.  765,  C  29  y».) 

HOLETE,  olette,  hiilete,  s.  f.,  petit  loge- 
ment : 

Dedenz  le  bois  li  annita, 
Dne  liolele  illuec  truva 
Cane  suriz  dou  bos  ot  faite 
E  sa  Tiande  i  ot  atraite. 
(Makie,  le  DU  d'Ysopel,  i\,  var.,  Roq.)  Antres 
var.,  oletle,  hnlele. 

P.-ê.  faudrait-il  lire  hobete. 

Cf.    HOBETTE  et  LOGETE. 

HOLEUR,  houlleur,  s.  m.,  libertin,  adul. 
tère  : 

Adulter  :  ribaut,  ou  hotdleur.  {Dici.  lat.^. 
fr.  du  P.  Labbe.) 

HOLIAGE,  voir  Oliage. 

HOLIER,  fto/er,  houlier,  horier,  hourier, 
huler,  kourlier,  houllier,  houiller,   hoilier, 
hoerrier,    hurier,    hoilstier,  ellier,   erlier, 
s.  m.,  débauché,  libertin,  paillard,  rjbaud, 
homme  qui  fréquente  les  femmes  de  mau- 
vaise vie,  courtier  de  débauche,  maque- 
reau, fripon,  mauvais  sujet  : 
Tôt  a  doné  \ostre  trésor, 
Tôt  vostre  argent  et  tôt  vostre  or 
A  holiers  et  a  lecheors. 
(Gaut.  de  Coinsi,  d«  l'Emperer.qui  ijard.  sa  chasi., 
1719,  ap.  Méon,  Ti'ouv.  Rec,  11,  24.) 
Si  voient  .i.  holier  aler, 
Et  sa  ribande  après  aler. 

{Vie  desPér.,  Ars.  3S11,  f'>  1G8\) 
Qa'en  ta  Toillance  es  or  puticrs  ! 
Cbaitis  puanz,  inalvais  hpli'r,i. 

ilten.,  Suppl.,  p.  33S,  Chabaille.) 
Ribaus,  par  le  pais  serez 
llouliers,  et  aus  des  jnerez. 
(Geus   d'aventures,   ap.    Jub.,    .Jongl.   el    Trouv., 
p.  151.) 
Ge  te  ferai  molt  bien  servir 
D'un  gras  moine  sor  an  rottr, 
A  la  sauie  d'un  userier 
On  a  la  sanxe  d'un  hoilier. 
(De  Si  Pierre  el  du  jougleor,  121,  ap.  Méon,  Fabl., 

m,  286.) 
Si  covient  qu'il  deviegnent   ou  larron  ou   hourier. 
Comment  qne  soit,  covient  qu'il  aient  a  mengier.- 
(Des  tis  Manières  de  fols,   ap.  Jub.,  Nom.   Rec, 
11,  70.) 
Quant  li  bons  a  booe  moillier 
Qui  maine  vie  de  houlier. 
(De  quoi  vieneni  li  Irailor,  Richel.  191S2,  f  34''.) 
Ainsi  ans  deni  mainent  grant  joie. 
Et  deuï  houliers  enmi  la  voie 
Issircnt  fors  de  la  nieson. 
Font  li  houlier  :  Icist  preudon. 
Est  il  or  nez  de  vostre  vile  t 
(Fabl.  de  Boiiin  de  Provins,    Montaiglon  et  Raj- 
nand,  Fabl.,  V,  !i7.) 
Veiez  cesti  niavois  holer 
Corne  il  siet  son  mesler 
De  son  affere  bien  mostrer. 
(Le  rotj    d'Anglet.  el    le  jongl.  d'Elij,  p.  39,    ap. 
Michel,  lattiole  del  monde.) 

Kc  nus  horiers  soit  en  le  vile  ki  feme 
ait  séant  as  camp.  (1270,  Jieg.  aux  bans, 
Arch.  S.-Omer  AB  xvill,  16,  n°  320.) 

Nus  tissarrant  ne  doit  souffrir  enlour 
lui,  ne  entour  autre  du  mcslier,  larron,  ne 
murtricr,  ne  houlier  qm  licgne  sa  meschine 
au  chaos  ne  a  l'ostel.  (Est.  Boil.,  Liv. 
des  mest.,  1"  p.,  l,  37,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot  ) 


1101. 

Nus  foulons  ue  puet  ne  ne  doit  metrf 
en  oevre  nul  vallet  ne  nul  aprentis  houlier 
ne  larron  ne  murtrier.  (iD.,  ib.,  lui,  7.) 

Se  j'ainc  les  femes,  c'est  un  Iwuries. 
{Riotedou  monde,  p.  b,  Michel.) 

Si  jo  voTs  deles  les  femmes  :  c'est  un 
hulers.  {Ib.,  Brit.  Mus.  Arund.  220,  f»  303'.) 

Houlier  et  ribant  et  paillart. 

Qui  touz  jours  la  guerre  comuiancent. 

En  Normandie  se  relancent. 

(G.  Gdiart,  Roy.  liijn.,  3132,  Buchon.) 

Willaume  le  Hourlier.  (1308,  Arch.  JJ 
415,  pièce  il.) 

Par  povreté  fanra  qu'il  devinge  horrrier 
Murdreres,  en  .i.  bos,  pour  marchans  espier. 
(B.  de  Scb.,  Sïlii,  660,  Booca.) 
Joa  ne  vi  onques  vostre  per 
Pour  gent  escaniir  ne  gaber. 
De  parole  sambles  h'iarier 
Mies  que  ne  faites  chevalier. 

(Fregus,  Richel.  1533,  f  441  ^».) 

Quant  l'espouse  ist  lors  de  sa  chauibi' 
ne  cuide  pas  que  celui  qui  la  corn- 
paigne  soit  son  mari  mais  son  houlier  it 
son  ribaut.  (J.  DE  Salisb.,  PoUtrat.,  Ri- 
chel. 24287,  f°  92^) 

Survint  le  père  de  la  femme  Perrin  qui 
l'appelia  houiller  et  ribaut.  (1391,  Grand.* 
jours  de  Troyes,  Arch.  X<»  9184,  f  20  v  .] 

11  n'y  a  ribiiut  ne  houlier. 
Coquin,  truant,  ne  maqnerelle, 
Qui  ne  soit  tousjours  en  chapelle 
Pour  mailles  et  deniers  avoir, 
(liusi.   Desch.,  Poés.,  Richel.  810    f''334'.i 
II  est  maint  ribaut,   maint  hourlier 
Qni  souvent  de  soy  met  en  blâme 
Contre  raison  sa  preude  faïue 
Par  mal  faire  et  par  fuitoier. 

(iD.,  a,  PoSÎ^.) 

Grant  pitié  print  de  cette  dame 
Menée  ainsi  par  garçons  infâmes, 
Truyans,  glottons,  hoilslii-rs,  paillars, 
Félons,  meurdriers,  larrons,  pillars. 
(Chron.    de  la  noble  cilé  de  Meli,  Pr.    de  I  H.  >!■ 
Lorr.,  11,  cxxii.) 

Gloutons,  ribaus,  houliers,  houUieres, 
Usuriers,  avariciens. 
(ilir.  de  SIe  Geneviève,  ap.  Jub.,  hlysl.,  I,  210.' 
Houlier,    ganeo.  {GL   gall.-lat.,   Riche! 
1.  7684.) 
Holier,  adulterator.  (Ib.)  1 

Oue  tous  huriers,  tenans  femmes  desho. 
nie'stes  de  leur  corps  et  rechivans  leurs  I 
biens  fais  soient  deeachies,  por  tous  peri> 
et  inconveniencbes  a  eskiweir,  et  que  nu 
ne  les  puist  escuseir  sour  eistre  en  teii' 
point.  (J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  t* 
Borgnet.) 

Paillarde   meschante  que  vous  estes,  j'^ 
n'en  pensoye  pas  moins  buy  matin,  quMt 
vous  contrefistesla  malade  !  Ouest  vostre] 
houlier?  Je  voue  a  Dieu,  si  je  le  treuve,. 
qu'il    aura    mal     fine,     et    vous    aussi 
(Louis  XI,  Nouv.,  xxxtv,  Jacob.) 
C'estoient  deux  grans  paillars  ribanli 
Nourriz  d'orJuro  et  villenye, 
HouUii'rs,  assommenrs  de  ponrceanli, 
Gens  a  sang,  plains  de  felonuye.    _        ^  ^ 
(Martial  de   Paris,    Vig.  de   Charl.  VU,  f  ■' 
éd.  1493.) 

Par  quoy  maintz  houliers  et  ribiuli, 
Pour  acomplir  leurs  destinées 
En  tavernes  et  |cn]  bordeanli 
Feront  fumer  les  cheminées.  , 

(Prenoslical.  de    Songecr.,  Poés.    fr.   d«s  »»    " 
ivi's.,  XII,  181.) 


HOL 


IIOM 


riOM 


487 


Aux  miicquereauli  et  aa\  infaiclz  houlliits. 
Qui  ml  ont  vendue  et  fait  ilepuceller. 
Point  ne  pardonne. 
(1513,    le  Depiicellage  de  la    Ville  de    Tournai/, 

Arch.  du  Nord   de  la  France,  nouv.  sér.,  t.  1, 

p.  382.) 

—  Fém.,  holiere,  femme  débauchée  : 
Ce  font  kourieres  et  hourier. 
(iACO.  d'Ahiess,  Remède    d'amors,  ms.  Dresde, 

f  20''.) 

Maintes  femmes  de  bourdel  ne  font  leur 
pechié  fors  que  par  povreté,  ou  pour  ce 
qu'elles  fiireut  deceues  par  mauvais  con- 
seil de  houUeres  et  de  mauvaises  femmes. 
(Liv.  du  Cliec.  de  La  Tour,  p.  23S,  Bibl.eiz.) 

Li  dis  baillis  !i  met  sus  que  ele  tient 
mauvais  ostel  de  bordelerie,  et  est  erliere 
d'autres  femmes.  (1.333,  'Arch.  admin.  de  la 
ville  de  Reims,  II,  694,  Doc.  inéd.) 

Elle  estoit  ribaude,  et  elliere,  et  acointee 
d'un  prestre  et  d'autres.  (1334,  th.,  II,  673.) 

Nous  vous  faisons  a  savoir  que  nous 
bannissons  bouliers  et  houlieres  et  gens 
de  mauvais  renon  a  no  volenté  fors  de  la 
pais  de  Loon.  {Letl.  des  maire  et  jurés  de 
Laon  aux  maieur  et  jurés  de  Saint-Quentin , 
Bulletin  du  Comité  de  la  langue  et  de 
l'hist.  de  la  France,  III,  606.) 

Uoliere,  adulteratrix.  (Gloss.  gall.-lat., 
Kichel.  I.  7684.) 

A  cinquante  ans  hostesse  bordeliere, 
A  cinquante  cinq  ans  putain  houllifre. 
(Nie.  DE  ÎROTts,  le  grand  Parangon,  p.  iTO, 
Bibl.  elz.) 

De  faire  défendre...  jus  de  dez,  ne  hos- 
telleut  femmes  no  houllieres,  le  jour  et  le 
nuyt  Sainte  Berthe.  (1S07,  Prêt),  de  Doul- 
lens,  Coût.  loc.  du  bail!.  d'Amiens,  II,  77, 
Bouthors.) 

Aisne  ,  houlier,  débauché  ,  vaurien. 
Ilaute-Noniiandie,  houllierj  qui  fréquente 
les  bouges  : 

M'appellent  houlUer,  calleux  et  vieux  pcndart. 
(SIiisc  norm.) 
Nom  propre,  Holier. 

uoLLANDois,  s.  m.,  monnaie  de  Hol- 
lande : 

.XVI.  mars  d'arpent  en  hollandois  et  en 
artésiens.  (Demani.  fait,  au  B.  par  le  D. 
de  tirab.,  Arch.  .1  1030,  pièce  66.) 

uoLLANiifiR,  s.  m.,  sorte  de  plante  ; 

Lessive  qui  soit  faicte  de  cendre  de  ser- 
mens,  ou  bien  de  sauge  ou  bien  holtanier. 
(Lanfray,  i'ficairie  du  S.  Gnson,  malad. 
qui  peut  survenir  à  un  cheval,  éd.  1598.) 

HOLLE,  s.  ni.,  émlnence,  hauteur  : 
llayes  seans  sur  le  holle  du  viez  chastel 

de    Sancy.    (1309,  Arch.    .Meuse,    B    1774, 

f»  101  r«.) 

HOLLON,  S.  m.,  émlnence,  hauteur  : 
Demi  journel  de  terre,  séant  au  lieu  que 
oa  dist  les  ries  de  Coquerel,  tenant  d'une 
part  au  ridel  ou  hollon,  qui  est  devers  le 
terroir  de  Heilly.  (1427,  Cartul.  de  Corbie, 
[1°  69  V»,  ap.  Duc,  Hoga.) 

j  HOLo,  hollo,  s.  m.,  cri,  commande- 
jment  : 

I  La  dame  tance  et  tempeste  par  la  mai- 
son :  et  sçachez,  quelque  chose  que  le 
ftpu  home  commande  ou  die,  les  serviteurs 
"  en  feront  compte,  cnr  ils  sont  tous    a  la 


poste  de  la  dame,  qui  les  a  fails  au  liolo, 

et  s'ils    faisoient    autre    chose    contre  sa 

doctrine    il    conviendroit  qu'ils   allassent 

ailleurs    quérir  service.  (Quinze  joyes  de 

mar.,  iv,  éd.  1734.) 

Lors  le  cry,  le  kollo,  et  l'esclataute  voix 

Des  chasseurs  bien  aprins,   redouble  par  !e  bois. 

(Gauch.,  Plais,  des  Champs,  p.   19,  éd.  1U04.) 

HOLPiL,  voir  Goupil. 

HOMAiN,  voir  Humain. 

IIOMASSE,  voir  HOMMASSE. 

iiOMBREK,  voir  Ombreu. 

IIOMBRIER,  voir  O.MBROIER. 

noMEciî,  S.  f.,  virilité,  courage  : 
S'or  ne  nos  faut  quers  e  homece 
Mult  porrom  aveir  grant  largece. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  26737,  Michel.) 
Si  ha  ceianz   de  teus  qui    sunt  en  verai 
aaige  et  en   discrétion  de  homece.  (Serm., 
Ricliel.  24838.) 

HOMEDiTE,  voir  Hasmedite. 

MOMEE,  voir  HOMMEE. 
IIOMEIE,  VOirHOMMEE 

iiOMENAGE,  -  aige,  hommenaige,  hou- 
menaige,  omenage,  hommanage,  s.  m., 
hommage,  engagement  que  l'on  prend 
envers  son  seigneur  de  le  servir  en  toutes 
occasions,  de  combattre  pour  lui  en  cer- 
tains cas,  de  le  défendre  de  son  propre 
corps  : 

Que  il  te  firent  hommanages. 
(Ben.,  d.  de  Norm.,  II,  8574,  var.,  Michel.) 

Je  ne  remaix  de  riens  homs  a  la  davant 
dite  dame  de  Jumuele  ne  an  Vomenaïge  a 
ces  de  Jumuele.  (1273,  Ch.    des  compt.  de 

Dole,  — ,  Arch.  Doubs.) 
606 

Il  sera  tenuz  de  venir  an  l'omenaisfeaudit 
mon  seigneur.  (1278,  Beg.  des  clers  de  Fla- 
vigmj,  Cart.  de  l'ev.  d'Autun,  1"  p.,  xxx, 
A.  de  Charmasse.) 

Et  les  yglises  de  l'empire,  esqueles  nos 
sûmes  tenus  par  homenaige.  (1279,  Tr. 
d'ail.,  Pr.  de  l'H.  de  Bourg.,  11,  XLV.) 

Que  il  entroient  sanz  nul  contredit  en 
l'omenaige  libre   de  madame   la  contasse. 

(1290,  Ch.  des  compt.  de  Dole,  -— ,  Arch. 

Doubs.) 

L'en  ne  racheste  pas  de  nul,  se  il  n'est 
sires  dou  leu,  et  tel  qui  puisse  recevoir 
homenage.  {Liv.  de  jost.  et  de  plet,  xii,  6, 
§  23,  liapetti.) 

Ne  perdez  pas  del  conte  vostre  hometiage. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  3H,  Michel.) 

Terres,  vignes,  fois,  homenaiges.  {Ch.  de 
1303,  Villeloin,  Arch.  Ind.-et-L.) 

Les  houmenaiges.  (1307,  Arch.  JJ  44, 
f»26  r°.) 

Foy  et  homenage.  (1317,  Arch.  JJ  33, 
f»  77  r".) 

La  foy  ctl'omenage.  {Ib.) 

Touz  les  homenages  apartenanz  au  dit 
habergement.  (1317,  Don,  l'Epau,  Arch. 
Sarthe.) 

Le  dit  sire  de  Sillyé  et  ses  heirs  nous 
sont  tenus  a  fere  Vomenage  a  nous  et  a  nos 
sucessours.  (1324,  Accord  ent.  l'év.  dv 
Mans  et  le  S.  de  Sillé,  Arch.  Sarthe,  G  1.) 


iJemourrout  en  l'omenage  du  siic  de 
Sillié.  {Ib.) 

L'en  ne  doibt  empescher  nul  en  sa  sai- 
sine par  deffault  de  hommenaige  ne  pour 
aultres  choses  si  ce  n'est  pour  les  cas  de- 
visez de  la  ou  il  a  eu,ouaultre  en  son  nom, 
saisine  par  an  et  par  jour  sans  appeller  en 
jugement.  {Coust.  de  Bret.,  f"  103  v.) 

uoMENAGiÉ,  adj.,reçuen  hommage: 
Et  doit  ledit  Guillaume  payer  des  deptes 
son  perc  a  l'avenant  desdites  cinq  cens 
livres  de  rente,  l'hommage  fait,  et  est  en 
la  voloulé  dou  dit  Guillaume  vouloir  estre 
homenagic  desdils  cinq  cens  livres  de  rente 
et  payerson  avenant.(1301.  Traité  demar., 
Mot.,  Pr.  de  l'U.  de  Bret.,  I,  U73.) 

IIOMENES,  voir  HOMENOIS. 

HOMENOis,  -  oys,  -  es,  om.,  s.  m.,  honi 
mage  : 

Dites  moi  del  roi  Felipon, 
Fera  il  de  gré  l'ommenage  f 
Dist  Mcleans  :  Le  mariage 
Ne  Vomcnes  ne  fera  il  mie. 

KFlorimonl,  Richel.  353,  f''  G".) 

—  Terre  tenue  en  hommage  : 

Cinc  cent  livres  de  toinois  que  li  nobles 
bers  Othes,  cuens  palatins  de  Borgoigne  et 
sires  de  Salins,  nos  dona  quant  nos  en- 
trames  en  son  homenes.  (Août  1281,  Quitt. 
de  la  Ch.  des  compt.  de  Dole,  Arch. Doubs.) 

Messire  Hugues  de  Montferrant  ai  reconu 
de  sa  propre  volunté  que  il  ai  repris  en  fyé 
et  en  chasement  de  honoré  baron  Thyebat, 
conte  de  Bar,  le  puy  de  Bossieres.  Et  cest 
homenoys  et  ceste  reprise  de  ce  fyé  et  de 
cest  chasemant  ai  volu  et  outroié  dame 
Guillame,  famé  a  devant  dit  llugon.  (1287, 
Ch.  de  Will.,  arch.  de  Besançon,  coll.  de 
Lorr.,  CLXXXlv,  W  3,  Richel.) 

iiOMERiN,  adj.,  homérique: 

Cesie  homerine  invention.  (Fossetierj 
Cron.  Marg.,  ms.  Brus.,  I,  f»  213  v.) 

iioMEssE,  ftomm.,  s.  f.,  vassale  : 

Johanne,  degrepie  Pierre  Flourie,  Aomeise 
et  estagere  de  ceux  religieux.  (1340,  Ace., 
Ste-M.  de  Boq.,  Arch.  C.-du-N.) 

—  Virago  : 

Hommesse,  a  manly  or  stoul  woman. 
(COTGR.,  éd.  1611.) 

HOMET,  voir  HOMMET. 

iiOMiciDAGE,  S.  m.,  homicide  : 
Pour  cas  d'homicidage.  {Cout.du  pays  de 
Liège,  i,  8,  Nouv.  Coût,  gén.,  11,322.) 

iiOMiciDAiRE,  -  diere,  -  diaire,  s.  m., 
celui  qui  commet  un  homicide  : 

iMeurdricurs,  homicidaires.  {Ord.  etSlat. 
du  pays  de  Liège,  cxiii,  Nouv.  Coût,  gén., 
11,319.) 

Ilomicidiaires ,  qui  auroicnt  esté  con- 
traints faire  les  homicides  pour  le  salut  et 
défense  de  leurs  personnes.  (1339,  Ord.  de 
Franc,    l"  pour  l'abreviat.    des  procez, 

CLXVIII.) 

Les  adorants  de  Poltrot,  homicidiere. 
(BùURGUEviLLE,  Rcch.  de  la  Iseuslric,  II, 
191,  éd.  1388.) 

Et  qu'il  ent  vengé  la  mort  d'iceux  sur 
ledit  Ganelon  et  les  homicidiaires  de  ses 
gens.  {Chos.  mem.  escr.p.  F.  Bicher,\).  49, 
Cayon.) 


488 


HOM 


BOMiciDEUH  ,  -  otir,  S.  111.,  ct'liiï  qui 
commet  nn  homicide  : 

Homicida,  homiàdeur.  (Gloss.  lat.-fr., 
Ricliel.  1.  7679.) 

Salvanl  loulz  foiU  a  roy  les  forfaitures 
d'autielz  murdrours,  trâitours  ,  homici- 
dours,  robours  et  niilros  malfaisours  qiiel- 
comqups.  {Stal.  de  Henri  V,  an  ii,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

HOMiciDiAi-,  -  dal ,  homisidial,  adj., 
qni  commet  nn  homicide  : 

En  cesl  rovaume  a  de  inaintes  aineuses 
penz  et  homicidialz.  (Liv.  de  Mare  PoL 
XXXll,  var.  du  ms.  Rirhel.  S619,  Pauthier.) 
Anlre  var.,  homisidiaus.  (Ed.  Roux,  c. 
xxxiii.l 

—  Qui  concerne  les  homicides  : 

Est  une  aullre  espèce  (de  police)  qui  est 
appellee  homiadial.  (Oresme  ,  PoUliq., 
{■  ISQ'',  éd.  1489.) 

Une  espèce  de  causes  homicidiaulx  est 
des  homicides  qui  sont  faitz  pour  prémé- 
ditation. (iD.,  ib.) 

Prétoires  homicidaulx.  (Id.,  ib  ,  f"  leo*».) 

HOMiciDiEUSEMENT,  adv.,  par  homi- 
cide : 

Et  se  par  nos  œuvres  commetons  nomi- 
cide,  mourir  nous  convendra  homicidieii sè- 
ment. (CotJBCT,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689, 

f»  legf) 

HOMiciDiON,  omieidium,  s.  m.,  crime 
de  l'homicide  : 

Nos  péchez  crirainals  par  quel  hnm  est  miirleU, 
Ceo  est  adniterinm  e  le  allre  fornic;iliuii, 
Saperbp  el  .iverice,  injurie,  malveise  vice. 
Le  sisle  detracliun,  le  .vu.  omicidinm. 

(P.  DF.  Thack,  Best..  393,  Wrifrht.) 
De  mort  qa'ot  dessertie 
D'qd  homicidion. 

(Ysop.  Il,  fab.  XII,  Robert.) 

HOMiF,  adj  ,  qui  a  le  caractère  d'un 
homme: 

Famés  homives  et  orgueleuses  et  comba- 
leresses.  (Orrsme,  Quadrip.,  Richel.  1348, 
f  69''.) 

HOMKES,  voir  Onuuks. 

HOMMAGEABi.E,  adj.,  rendu  en  signe 
d'hommage  ; 

Prenant  de  chacun  les  sermens  homma- 
geahles  en  tel  cas  requis.  (NoGUlER,  Hist. 
Tolos.,  m,  1,  éd.  1556.) 

—  Soumis  à  l'hommage  : 

Faisant  ainfi  reluirel'eclair  de  ses  forces 
par  tout  l'univers  (Charlemapne)  tendit 
son  butes  parties  Tolosaines  et  Aquitani- 

3ues,  pour  recevoir  le  point  hommageable 
e  l'Empire  occidental.  (NoGDiER,  Hist. 
Tolos.,  11,  134,  éd.  1556.) 

Albert,  marquis  de  Brandebourp,  refusa 
d'estre  hommageable  au  roy  de  Polofjne. 
(Thevf.t,  Cosmogr.,  xix,  13,  éd.  1338.) 

De  quelques  seigneurs  hommageables  a  la 
'  couronne  de  Francn,  qui  ont  esté  condam- 
nez pour  crimes  deleze  majesté.  (Lestoile, 
Mém.,  i"  p.,  p.  2,  Champollion.) 

Le  royaume  de  France  estant  homma- 
geable a'  Sninct  Denis.  (OïLI.ES  ConROZET, 
les  Anl.  de  Paris,  p.  9.'5.  éd.  IfiOS  1 

iioMMAGEH,  verbe 


HOM 

—  Act.,  faire  hommage  de  : 

En  lui  faisant  justice  il  hommagera  sous 
Vostre  Majesté,  sa  vie,  ses  biens  et  les 
personnes  qui  lui  sont  acquises.  (D'AUBI- 
G-NK,  Hist.  univ.,  1.  V,  c.  m,  1"  éd.) 

—  Rendre  hommage  à,  adorer  : 
Conneureut  a  l'etoille  en  plain  midi  ap- 

paroissant  la  naissance  du  Seipueur  Jésus 
Christ  en  In  Cité  de  Bethleheni.ou  par  elle 
convoies,  Vauroient  depuis  hommage,  ca- 
ressé et  adoré  par  les  dons  précieux  qu'ils 
portoient  avcq  eux.  (NOGUlER, Hist.  Tolos., 
p.  43,  éd.  1336.) 

—  Réfl.,  rendre  hommage  ; 

Or  trop  me  veis  assez  adommager 
Quant  je  a  vous  me  allav  hnnimager. 
{Pcrceforesl.  vol.   Il,   f"  80'',  éd.  1528.) 

—  Hommage,  part,  passé,  pour  lequel  on 
rend  hommage  : 

On  ne  peut  aliéner  ses  rentes  et  devoirs 
hommagez  ou  charger  son  héritage  hommage 
de  rente  ou  autre  devoir.  {Coût,  de  Tours, 
lit,  Nouv.  Coût,  gén.,  IV,  633».) 

HOMMAGiER,  -  ffcr,  adj.,  qui  a  rapport 
à  l'hommage,  qui  sert  à  l'hommage  : 

Par  foy  hommagiere  a  luy  prestee.  {Alec- 
«o^f  62  r»,  éd.  1560.) 

Puis  que  les  roys  persans  moindres  i-ent  fois  que 
[vous 
Font  courber  devant  eux  les  hommagers  genous. 
(Jacq.  de  la  Taille,  Mex.,  I,  éd.  1572.) 
Celle  sous  qui  tout  l'Egypte  flectiit. 
Et  qni  du  JN'il  l'eau  fertile  franchit, 
A  qui  le  Juif  el  le  Phénicien, 
L'Arabien  et  le  Cilicien, 
Avant  Ion  foudre  ore  tonibé  sur  nous, 
Souloyent  courber  les  hommagers  genoux. 

(JoD.,  Cleùp.,a.cl.  III,  Bibl.  elz.) 

HOMMAL,  adj.,  qui  tient  de  l'homme  : 
Celles    (les  femmes)   qui    n'ont    le  cuer 
doux  et  piteux  sont  hommatix,  c'est  a  dire 
qu'il  y  a  trop  de  l'omnie.  {Liv.  du  Cher,  de 
La  Tour,  p.  200,  Bibl.  eh.) 

IIOMJIANAGE,  voir   HOMENAGE. 

HOMMAssÉ,  adj., qui  tientde  l'homme: 
Femme  qui  est  hommassee  et  est  degrans 

membres    et   rudes.    (Kalend.    des    berg., 

p.  147,  éd.  1493.) 

iioMMASsEMENT,  adv.,  comme  un 
homme  : 

Et  marchent  hommassemenl.  {Ménagier, 
I,  14,  Biblioph.  fr.) 

iiOMMATUE,  adj.,  hommasse  : 

Noos  voyons  noz  gi-ans  inarquevelles. 
Barbues  comme  un  vieil  franc  archier, 
Pource  qu'elles  sont  trop  Iwmmalres 
i^lles  fout  leur  poil  arracher. 
(CouciLLART,  Droilz   nom.,  2*  part.,   de  Dolo,  I, 
15.';,  Bibl.  elz.) 

HOMME,  s.  m.,  vassal  : 

Ta  o'ies  mes  hum  ne  jo  ne  sui  tî.^  sire. 

(fin;.,  318,  Muller.) 

Messire  Jean  de  Montfort  envoya  devers 
le  roy,  le  requérir  qu'il  le  voulsist  rece- 
voir a  homme,  et  il  luy  feroit  hommage 
qu'il  devoit  a  cause  dudit  duché  de  Bre- 
tagne, et  le  serviroit  tant  qu'il  vivroit. 
fBRi.l.EFOREST,  Chroi).  el  An»  de  France, 
Charles  V,  an   1364.1 


HOM 

—  Hommes  de  corps,  homme.s  dont  h 
personne  est  serve,  à  la  différence  des 
main-mortables  à  héritages,  qui  ne  sont 
serfs  qu'à  raison  des  biens  immeubles 
qu'ils  possèdent  et  qui  sont  des  personnes 
libres.  (Lauuière,  Gloss.  du  Dr.  fr.) 

Tous  homtnes  et  femmes  de  corps  sont  au 
baillage  de  poursuite ,  en  quelque  lieu 
qu'ils  aillent  demeurer,  soit  lieu  franc  ou 
non,  et  les  peuvent  les  seigneurs  recla- 
mer et  faire  reclamer,  si  bon  leur  semble, 
car  tels  hommes  et  femmes  de  corps  sont 
censez  et  reputez  du  pied  et  partie  delà 
terre,  et  se  baillent  en  aveu  de  dénombre- 
ment par  les  vassaux,  avec  leurs  autres 
terres.  (Cout.  de  Vilry,  art.  143,  Nouv. 
Coût,  gén.,  111,327''.) 

—  Homme  d'estai,  homme  libre  : 
Lequel  Ililet  appella  l'exposant  sanglant 

villain,  sers  taillable;  dont  ledit  exposant, 
qui  est  homme  d'estat,  et  non  pas  de  serve 
condieion.  tu  douleut  et  courrociez.  (1381, 
Arch.  JJ  120,  pièce  315.) 

—  Homme  naturel,  homme  nubile  : 
Icelle  Marote  mettoit   sus   au    suppliant 

qu'il  n'estoit  pas  homme  naturel,  ne  ca- 
pable de  mariage.  (1469,  Arch.  JJ  196, 
pièce  82.) 

—  Certaine  mesure  de  terre  plantée  en 
vigne,  autant  qu'un  homme  peut  en  cul- 
tiver en  un  jour  à  la  bêche  ou  au  croc  : 

Vigne  contenant  journal  de  demy 
homme.  (1511,  Ste-Croix,  Boncœur,  Arch. 
Vienne.) 

Plus  un  homme  de  vigne  au  costeau  de 
Combes,...  plus  un  journal  et  demi  de 
vigne  situé  en  la  vallée  des  Boiscbes.(1392, 
Déclar.,  Ste-Croix,  Sle-Radeg.  de  Somni., 
Arch.  Vienne.) 

Et  jusqu'au  XVIII"  s.  : 

Discussion  sur  Vhomme  ou  œuvre 
d'homme  comme  mesure  de  contenanee. 
(1762-1785,  Procès  de  la  ville,  Arch.  nuin. 
Avallon  DD  14.) 

Dans  la  Bourgogne,  Yonne,  Aunay-sur- 
Serein,  on  appelle  homme,  houmc,  une 
ouvrée,  ce  qu'un  homme  peut  piocher, 
cultiver  de  terrain  en  une  journée.  Dans 
le  Lyonnais,  un  homme  de  vigne  désigne 
environ  mille  ceps. 

HOMMEAU,  s.  m.,  petit  homme  : 
Que  n'as  tu  prias,  o  mastine  enragée. 
De  ce  climat  la  trop  faulse  dragée. 
Qui  jour  el  nuicl  va  taschanl  ruiner 
Le  bon  hommeaii,  faisant  chevaulx  hynner 
Criant  a  mort? 

(Deploi:  mr  la  ilorl  de  Cl.  Mural.  1551.) 

Souffrir  les  cruautés  non  pas  d'un  Her- 
cules ny  d'un  Samson.  mais  d'un  seul 
hommeau.  (La  Boet.,  Serv.  vol..  Feugère.) 

Nom  propre,  Lhommeau. 

iiojiMEE,  homee,  homeie,  s.  f.,  mesure 
de  terre  plantée  en  vigne,  autant  de  vigne 
qu'un  homme  peut  en  cultiver  en  nn  jour 
à  la  bêche  ou  au  croc;  mesure  de  pré 
qu'un  homme  peut  faucher  dans  sa  jour- 
née ;  mesure  de  terre  qu'un  homme  peut 
labourer  en  un  jour  : 

.1.  Iiovieieàe:  vigne  a  Saciz  el  .vi.  Iioweics 


IIOM 

'  eu  ^rant  champ...  eu  praes  .liil.  homeies. 
I  (ÎS  déc.  1225,  S.-Vinc,  Anccy,  Arcli.  Mo«.) 

En  la  fin  de  Dornant  .un. /mmees.  (l-22!t, 
Cari,  de  S.-Vincent,  Riche!.  1.  10023, 
r»  33  T'.) 

An  quartiers  desouz  la  ruelle  .nu.  homeies. 
(1233,  ib.,  f»  50  v°.) 
Li  doit  li  dis  ahbes  donner  les  .il.  ho- 
.  mets  de  visne  ke  gisent  ou  Savelon.  (1317, 
:  ié^ri.»;  V».) 

lue  pièce  de  vinpne  contenant  trois 
.  hommees  ou  environ.  (l-S'O.  Beg.  du  Cliap. 
:  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arcli.  MM  29,  f''  11  v».) 

Les  wynafres  et  rouages  de  la  dicte  ville, 
I  une  maison,  .xiii.  homees  de  vinpae,  et 
autres  rentes  que  on  dit  vinages,  qui 
montent  a  .xiiii.  tonneaulx.  (1384,  Denom- 
brem.  du  temporel  de  l'abb.  de  S.-Bemi, 
Arch.  adniin.  de  Reims,  111,602. Doc.  inéd." 

,     S'est  dit  jusqu'au  xviii'  s.  : 

I  Reconnois  avoir  codé  a  l'abbaye  de 
Clairlieu  deux  omees  et  demi  de  terres 
arrables.  (22  janv.  1730,  Ech.  ent.  l'ab.  de 

■  Clairl.  et  le  peint.  GUI.,  Arch.  Meurthe.) 

En  Normandie  (Orne),  on  appelle  hom- 
mée  de  pré  ce  qnc  peut  en  faucher  tin 
homme  dans  sa  journée.  Lorr.,  hornmée. 
Morv.,  honmée,  houmée.  Dans  le  Lyonnais, 

i  ane  hornmée  de  vigne   désigne  environ 

1  mille  ceps. 

1.  HOMMELET,  -  cU,  liommeiiet,  s.  m., 
I  petit  homme  : 

Se  ge  soûles  les  choses  reconte  cui  ce 
uns  hommeleiz  des  parfiz  et  des  aloséiz 
hommes  ai  conues,...  li  jors  cèsseratanzois 
ke  li  sermons.  (Dial.  St  Greg.,  p.  7,  Foers- 
ter.)  Lat.,  homuncio. 

L'n  petit  hommelel.  (De  vila  Christi,  Ri- 
chel.  181,  f«62«.) 

Petis  hommelets.  (Hist.  des  Emp.,  Ars. 
S089,  f"  59  V».) 

Homnnrio,  jietit  homme,  hommelet.  (R. 
Est.,  Dictionariotum.) 

Homulus,  homululup,  homunculus,  ho- 
muncio, petit  homme,  hommet.hommeau, 
hommelet,  bout  d'homme.  ICalepini  Dict., 
Bâle  1884.) 

...  Comment  ces  pclils  hommrlelz 
Poarroienl  ils  gnerroier  dessoabs  les  corselets. 
(Boc.viN,  Sut.  au  roy,  f°  3*',  ('J.  1586.) 
I    Que  devons  nous  faire,  nous  autres  hom- 
menets?  (Mont.,  Ess.,  1.  lit,  ch.  v,  f  381  r». 
éd.  1588.) 

'  Yii>n  ça,  hommelet,  de  quoy  te  glorifies 
:  lu,  terre  et  cendre,  qui  es  nav  entre  les 
I  excréments.  (De  Ch.wigny,  l'es  Pléiades, 
p.  612,  fd.  lf,03.) 

l'n  nain,  Aommeîc/.  petit  bout  d'homme. 
(Comenius,  Janua  aurea  reserata  duaruvi 
Imguarum,  p.  54,  éd.  1669.) 

j    8.  HOMMELET,  Voir  OnMELET. 

I      HOMMENAIGE,  VOir  IlOMEXAGE. 
HOMMENET,  voir  HOM.MELET. 

HOMMET,  homet,  S.  m.,  petit  homme  : 
La  prière  ilel  bon  Itomrl 
Qni  lont  son  cuer  en  dire  met, 
Celle  aime  Dlex,  celle  maintient. 
{lie  celui  çai  disoil  :  Miserere  lui  l)eus,  335,  Le 
Conltre,  Conl.  iév.,  p.  i3.) 
Voicy  arriver  Loupgarou  avecques  tous 
ies  geans,  lequel  voyant  Pantagruel  seul, 


MON 

feut  esprins  de  Icmerité  et  oultrecuidnnce, 
par  espoir  qu'il  avoil  de  occire  le  bon  hom- 
met.  (Rab.,  1.  II,  c.  29,  éd.  1542.) 

C'estoit  le  meilleur  petit  et  grand  bon 
hommet  que  oncques  ceigneit  espee.  (Id., 
1.  III,  c.  2,  éd.  1552.) 

Dict  il  pas  vray,  le  petit  bon  hommet  ? 
(Id.,  Pantagr.  Prognost.,c.  1,  éd.  1553.) 

Un  sent  hommel  abbat 
Celiiy  qni  en  ses  mains 
Esperoit  voir  les  fins 
De  l'Enrope  envahie, 
(lafie,  Chans.  de  Polirai,  ap.   I.er.   de  l.incy,  Cli. 
Iiixl.,  Il,  iSG.) 
Petit  hommel  abat  grand  chesne. 
(.T.-A.  df.  BAir,  les  Mimes.  I.  III.  f  13i  v°, 
éd.  t619.) 

Homunculus,  honninculi,  ni.ge.  Hommet. 
(R.  Est.,  Dictionariolum.) 
Noms  propres,  Hommel,  Bonhommet. 

HOMOGENATioN,  S.  f.,  assimilation  : 
Il  fault   nourrir  ceste  homogenation  de 

viende   et   nourriture    a   luy   convenable. 

ILa  Ttirbe  desphilos.,  ms.  Stë-Gen.,  f''38  r".) 

HOMOGENE,  part,  passé,  devenn  homo 

gène  : 

C'est  que  l'enwe  se  faict  entière 
Homogenee,  en  nn  vaissean 
Bien  clos,  et  en  nn  sent  fonrnean. 
iJbh.  oe  Meb."!C,  Bemonslr.  de  Haï.,  TJ3,  Méon.) 

1.  HON,  S.  m.,  honte? 
Qni  est  en  compaisnie 
D'an  cmel  plain  d'envie 
Ne  pnet  avoir  fors  hou. 

(Ysopet  II,  fab.  n,  Robert.) 

2.  HON,interj., exclamation  de  l'homme 
qui  fait  l'important,  le  connaisseur  en 
toutes  choses  : 

Et  par  ainsi  donc  ce  mii-'non 
Estait  nng  homme  hanlt  et  ferme 
Ponr  dire  franchement  :  hou  .'  hon  .' 
fCoQriLL.,  Plaidoyer.  II.  1 1,   Ribl.  elz.) 

—  Interjection  négative  : 

Il  menaçoil  les  femmes,  celles  principa- 
lement qui  chopoient  et  qui  faisoient  hon 
de  la  teste,  de  luy  donner  a  disner  ou 
soupper.  (Du  Fail.  Cont.  d:Eut.,  xx,  Bibl. 
elz.) 

HONDEL.EE,  voir  HUDELEE. 

HONDiN,  S.  m.,  ?orte  d'animal  : 

.Hl.  auniailles  que   on   appelle   hondins. 

(1307,  Mobil,  des  Templ.  du  baill.  de  Caen, 

Arch.J  413,  pièce  29.) 

HONDUE,  adj .  ? 

Et  est  assavoir  que  tous  cuirs,  pour  tant 
que  ilz  ayent  lessé  au  laictier,  soient 
hondres  ou  aultres,  sont  de  compte.  (1396, 
Coût,  de  Dieppe,  f»  28  v»,  Arch.  S.-Inf.  r,  852.) 

HONEisoN,  voir  IIOSISON. 

HONEMENT,  S.  m.,  déshonncur  : 

Or  YOi,  dist  il,  grant  honement 
Et  mervillos  enchantement. 
(Vie    Sic  .hiliaue,  ms.    Gif.,  Bodl.,   Canon  mise. 
7i,  f»  79  T».) 
Cf.  ll0Nir..\;ENT. 

HONERANCHE,  VOir   IIONOUAKCE. 


HON 
HONF.STABLK,  adj.,  hoporahle  : 


't89 


Par  la  roc  a  chavetiers  lins 
Ma  voie  en  rne  de  l'Estable 
Du  Cloislre,  qni  est  honestable. 
CGdillot.  le  Dit  des  rues  de  Paris,  Rfi,  Mareiise.^ 

HONESTANCE,  honnestonche ,  s.  f.,  té- 
moignage d'honneur  : 

Car   il  m'ont  il'enfanche 
>'oarri  et  fait  mainte  hnnnestanche. 
(Li  Congies    d'Adan  d'.irras,  88,   Méon,  Fabl ,  I, 
109.) 

HONESTE,  honestre,  adj.,  honorable  : 
La    sue  juvente    fut    honeste  e   spiritel. 
(.-KcTiS,  introd..  6,  Plengel.) 

Icele  nnil  i  jnrenl  no  chevalier  houesle. 

(ilainet,  p.  13,  C.   Taris.) 
.Signor,  franc  chevalier,  dist  Ilngnes  li  honesle[s]. 
Qni  or  set  bon   conseil  bien  le  doit   avant  irere. 
(/*.) 
Philosophes  nomez  estoit 
Cil  qni  Dieu  creoit  et  araoit 
Et  qni  menoit  houesle  vie 
Ne  dennl  tort  n'avoit  envie. 

(GilOT,  Bible,  61,  Wolf.irt.) 

—  Convenable  : 

Cozes  prestees  qui  sunt  demandées  du 
presteur  el  tans  qui  n'est  pas  honesie. 
(BEAnM.,  Coût,  de  BeaM».,  XXXVII,  2,  Beu- 
gnot.) 

—  Considérable  : 

Devers  nos  ert  cil  de  Palestre 
Qni  amaine  ost  grant  et  houesire. 

(Parton.,  7217,  Crapelet.) 

HONESTK,  honn.,  on.,  onn.,  oun.,  -  et, 
-  et,  s.  f.,  honnêteté,  honorabilité,  action 
honnête,  honneur  : 

Poros  furet  morte  a  grand  houeslel. 
(Eulalie,  18,  P.  Meyer,  Rcc,  p.  101.  i 

Joie  e  pais,  honest(e^é,  e  sainte  casteé. 
(P.  DE  Thahn,  Ben.,  1314,  Wright.) 

Mnlt  s'atorna  a  houeslel. 

{Brut,  ms.  Munich,  2558,  Vollm.) 

El  ensi  crie  et  brait  comme  riens  forsenee, 
Que  sa  grant  houeslel  a  trestole  oubliée. 

(J)e  .S/  Alexis,  1000,  Herz.) 

Do  rices  dras  de  soie  l'ont  bien  envolepet, 
Sor  la  bière  le  lievent  par  mont  grant  houeslel. 
Ub.,  1120.) 

lïante  eglyse  reqniert  banlesce 
Et  honesie'  et  genlilcsce. 

(GnoT.  Bible.  996,  Wolfarl.) 

Li  emperaire   qui  moult   estoit  ententis 
et  curieus   a  maintenir  et  a  escroistre  l'o- 
nes(^  de  sainte    église.  (C/iron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  128''.) 
Chiers  sire,  il  m'a  donné  ce  cheval  abrivé. 
Et  quant  en  voslre  non  m'a  fail  telle  honueslê 
J'en  rens  grâces  a  vous,  plus  ne  vos  erl  celé. 
(Bran  de  la  Mont.,  350,  A.  T.) 

Celle  matere  doit  eslire, 
De  coi  il  puisl  aucun  bien  dire 
D'ouuesié  et  de  conrloisio 
Sans  mesilil  et  sans  viloanie. 
CJacO-  d'Am.,  Hem.  i'Am.,  ms.  Dresde,  v.  5, 
Kôrting.) 

Honeslez  est  une  grant  vertuz.  (Citron, 
de  Fr-,  ms.  Berne  590,  f  29''.) 

Kt  Berlran  de  Guesclin  avoil  grant  volenlé 
Dessancier  nnil  et  jnur,  et  main  el  a  vespré 
Le  non  Charles  de   Bloiz,  ou   moult  ol  d'ounesié. 
(Cit.,  B.  du  Guesclin,  845,  Charri'-re.) 

62 


V.hi 


MON 


Norm.,  Bfssin.  Orne,  «onp.<<(', honnêteté. 
\  allée  d'Veres,  (aire  des  Aon»(<^s  à  quel- 
qu'un, lui  faire  des  politesses. 

iioxESTER,  V.  a.,  traiter  avec  distinc- 
tion, faire  honneur  à,  honorer  : 

Honestare,  honesler.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

HOXESTETÉ,  honn.,  s.  f.,  qualité  de  ce 
qui  est  honorable  : 

Nous  avons  pens  qui  ouvrent  en  haulte 
lice,  c'esi  a  dire  en  tappicerie  d'Arras,  qui 
sont  moult  honnorables  et  de  belles  veues 
en  court  de  roys  et  de  princes  ;  et  si  avons 
la  plus  belle"  honnesleté  de  linge  que 
royaume  peut  avoir,  soit  a  Rains,  a  Troye 
en  Champagne.  {Déb.  des  hér.  d'arm.,  117, 
A.  T.) 

HONESTissiHE,  adj.,  très  honnête  : 
La  honestissime  vertu    de    li    Normant. 

(Aimé,  Chron.  de  Rob.  riscart,l,  xi,  Cham- 

poUion.) 

HONEYSON,   voir  HONISON. 

uoNGis,  voir  HOG.Nis. 

HONGNART,  voir  IlOGNART. 
HONGNE,  voir  HOGNE. 

HONoNEn,  voir  IIogxer. 

H0N(;NERIE,  voir  IIOGNERIE. 

iiONGNETE,  S.  f.,  javelle  ou  poignée  de 
grain  fauché  que  l'on  met  debout  pour 
sécher  les  épis  avant  de  former  la  gerbe  : 

Et  estoient  les  champs  tous  coviers  de 
bleis  mieses  en  tausseis  et  en  hongneles. 
(J.  DE  Stavblot,  Chron.,  p.  190,  bor- 
gnet.) 

HONGXEUR,  voir  IIOGXEOR. 

HOXGXEux,  voir  HoGNEUx. 

HOXGXis,  voir  llOGNIS. 

HONi,  honni,  s.  m.,  honte,  affront: 

M»is  qai  sert  l'ennemi,  qoi  ne  fait  se  mal  non. 
Il  en  a  en  la  fin  le  hor,ni  da  baston. 
(Le  DU  du  pocre  chnalier,   an.  Jab.,  Houv.  Rec. 
I,  1*3.) 

HOxiEMEXT,  hun.,  s.  m.,  déshonneur, 
honie  : 

K'il  ne  freil  de  son  cor»  huMemeni  vergnndal. 
(Horn,  385,  jjichcl.) 
Jo  ne  demant  amar  dont  aie  huniement 
Dnnl  seie  par  vile  notée  entre  gent. 

(II).,  1194.) 

iioxiEUR,  honnieur,  s.  f.,  caractère  de 
ce  qui  est  dégoûtant  : 

Smoylynesse,  fylthynesse,  Aonnieur,  s.  f 
(lALSGB.,  Esclaircissement  de  la  lanoue 
franc.,  p.  271,  Géniu.)  " 

HoxixE,  honnine,  honnyne,  honingne 
s.  f.,  chenille:  ' 

{Dial.  SI  Greg.,  p.  39,  Foerster.) 

Il  par  un  jor  entrât  el  cortil,  si  lo  trovat 
CBtre  cov.rt  d'une  grande  multitudine  de 
liontne.  {lu.) 

Mai»  aval  el  amont  se  lance 
De  brauque  en  branqne  nne  honnine 
Ki  les  dour»  de  rangier  ne  flne. 
(De  le  llomine,  Hichel.  2;->306,  f»  219  t«  ) 


HON 

.Nonrrio  fii  pu  jrranl  ordoro 
Li  orde  iiialvaise  A^nnîn^, 
Car  ele  vint  de  le  braine. 
D'air  corrampu,  desnatnré. 

(;*.,  f  220  r°.^ 
12  s.   3  d.   pour   boskellier,   auster  les 
honnines  au  petit  gardin  et  au  grant.  (13S0, 
Compt.  de  l'hôpital  des  Wez,  ap.  Roquef., 
Suppl.,  Boskellier.) 

Qui  behourde  le  jour  des  brandons  ses 
arbres,  sache  pour  vray  qu'ilz  n'auront  en 
tout  cest  an  ne  honnines  ne  vermines. 
(Evang.  des  Quen.,  p.  41,  Bilil.  elz.) 

Les  honnynes.  (1510,  Cétbune,  ap.  La 
Fons,  Art.  du  Nord,  p.  189.) 

Esplucquier  les  honingnes.  (1511,  Arch. 
Béthune,  reg.  des  compt.,  f">  76  V.) 

La  saulterelle  a  mengé  le  résidu  de  la 
bonine,  et  la  petite  saulterelle  a  mengé  le 
résidu  de  la  locuste.  (Le  Fevre  d'Est., 
Bible,  Joël,  i,  éd.  1534.) 

Je  vous  renderay  les  ans  que  la  locuste 
et  la  petite  saulterelle  et  le  mielach  et  la 
honine  ont  mengé.  (Id.,  ib.,  Joël,  ch.  2, 
éd.  1330.) 

Wall.,  halenne,  houlenne.   Rouchi,  hou- 
léne,  honéne.  Lille,  honine,  honaine. 
Il  y  a  à  Lille  la  rue  des  Sept  Honaines. 

HONiNER,  honn.,  v.  n.,  écheniller  : 
3  s.  pour  un  ouvrier  pour  trois  jours 
boskellier  et   honniner.    (1330,  Compt.  de 
l'hôpital  des   Wez,    ap.   Koquef.,    Suppl., 
Boskellier.) 

HONINGXE,  voir  HONINE. 
HONISABLE,  VOir  HONISSABLE. 

HOxisoN,  -  eison,  -  eyson,  -  eysoun, 
-  un,  honn.,  hun.,  s.  (.,  déshonneur,  honte, 
humiliation  : 

ES'an  pues  ta  pas  sans  honison  torner  ? 
(tes  Loh.,  Ricliel.  1622,  V  220  r".) 

S'il  quist  sa  Iwneison, 

Sa  mort  ou  son  damage  esa  confandeîson. 
(Ta.    DE    Kest,    Geste   d'Alis.,    Richel.     21364, 
f  42  T'.) 

E  ki  autrement  le  fait,  si  qaiert  huneism. 
(JORD.  Fa.ni.,   Chron.,  309,   var.,  ap.  Michel,  D. 
de  Norm.,  t.  lit.) 

S'easse  esté  foie  dervee 
Et  si  très  fine  foursenee 
Que  fuisse  alee,  par  mariage. 
Comme  feme  foie  et  sauvage. 
Par  lot  le  mont,  de  lere  en  1ère, 
llonnison  et  viltance  querre. 
(Amaldas  el  Yd.,  Richel.  375,  f»  322''.) 
Del  quoer  me  yent  la  hunesun 
Ki  me  met  en  grant  bataille. 

(Chardrï,  Josaphaz,  1106,  Koch.) 
Lier  me  vodra  poini  et  pez. 
Me  ferreit  mener  cum  laron, 
Co  serrcil  trop  grant  hmeison. 

(Prolhi-alaus,  Richel.  2169,  f»  55'.) 
Qu'il  ne  seit  mis  a  huneisun. 

(;*.,  f»  ST".) 
Car  tut  d)s  ad  esté  pleine  de  hortajsoiin. 

(Fragm..  ms.  Oxf.,  Fairf.  21,  f»  1  r».) 
E  des  félons  d'Escoce  cum  vont  a  honeysons. 
(Ib..  f»  5  v°.) 
A  sa  honeyson  demene  et  a  damage  de 
tut  soen  pople.  (Chron.  d'Angl.,  ms.  Bar- 
berini,  1'  2  r».) 

HONissAULE,  honisable,  adj.,  qui  mé- 
rite d'êtrr  honni  : 


IlON 

Choses  laides  et  belles,  et  i-e  qui  est 
honisable  ou  honeste.  (Ferget,  .Viromrde 
la  vie  humaine,  l"  52  r",  éd.  1482)  Impr., 
honisale. 

HONissEMEXT,  -  isement,  honn.,  Intn,. 
s.  m.,  déshonneur,  honte  : 

Vu&  faites  mult  grant  vllanie, 
A  vostre  cors  hunisemcnt. 

(Tristan,  II,  292,  Michel.) 
K'il  ne  freit  de  sun  cors  hunissemenl. 

(Horn,  385,  var.,  Michel.) 
La  li  Grent  tant  de  vite, 
De  honissement  et  de  honte 
Que  je  ne  l'ose  mètre  en  conte. 
(M*CE  DE  LA  CHARITE,  Bible,  Richcl.  401 ,  f»  81«.) 
11  recognoist  que  l'orgueik  qui  l'a  tous- 
jours   accompaignié   toute   sa   vie,  a  esté 
cause  de  son  honnissemenl,  de  sa  ruyue  el 
confusion.  (Brant.,  Opuscul.  el  piéc.  div., 
X,  120,  Lalanne.) 

Et  jusqu'au  xvii'  s.  : 

En  vain  s'oppose  l;ï  le  frère 
Au  hûnnisscmenl  de  la  sœur  ; 
En  vain,  par  force  ou  par  douceur, 
Pour  la  fille  intervient  le  père. 

(S.-Amant,  la  Rome  ridicule,  il.) 

HONissEURE,  -  swe,  honu.,  s.  f.,  ce 
qui  déshonore,  ce  qui  salit,  tache  : 

Sire  Dieu,  je  suis  net  de  cest /loiinil- 
seure,  absoil  moy  de  ce  fait.  {Le  Miroir 
hislorial,  Maz.  357,  f"  266  r".) 

Mirouer  pur  très  resplendissant  et  sans 
tache  et  sans  honnisseure  et  sans  ordure. 
(CoRBiCHON,  Propriel.  des  choses,  Richel. 
22333,  f»  10\) 

Et  est  mireouer  bel  et  très  cler  sauf 
honnisseure  et  sans  conchieure.  {Légendi 
dorée,  Maz.  1333,  1°  12G'i.) 

Soy  purgier  de  toute  contagion  el  hon- 
nissure  de  son  corpz.  (Fossetier,  Cron. 
Jdarg.,  ms.  Brux.  10312,  VllI,  iv,  34.) 

iioxKE,  s.  f.,  nom  d'une  partie  du 
corps  : 

Hec  scia,  honke.  {Gloss.  de  Glasgow,  f 
Meyer.) 

HONKES,  voir  Onques. 

HONNEL,  voir  Aunel. 

HONNERANCHE,  VOir  HONORANCE. 
HONXEREEMEXT,    VOlr    HONOKEEMEMT  ; 
IIONXEHEUU,  voir  IlONOBEOH.  ' 

UONXESTETli,  VOir  UONESTETË.  | 

HONXi,  voir  HOM.  [ 

BONNiiER,  voir  Onnier. 

HONNINE,  voir  llONINE. 
HONNISON,  voir  HONISON.  ' 

HONNISSEURE,  VOir  HONISSEURE. 
IIOXXORABLE,  VOlr  HONORABLE. 
HOXNORABLETli,  VOIT  HONORABLETlS.   | 

uoxxoiiAïuE,  voir  Honoraire.  j 

HONNOHANCE,  VOir  HONORANCE.  1 

HONXOUREE.MENT,  VOir  llONOBEEMBN-.j 

HONNVEiiENT,  voir  Oniemekt. 


MON 


HON 


HON 


'i.91 


HONOR,  onof,  honoiir,  onour.  onnotir, 
honur,  honneur,  oneur,  onneiir,  ouiior, 
anor.  annor,  henor,  enor,  hennor,  entior, 
enneiir,  esnor,  esneur,  ennueur,  s.  f.,  fief, 
bént^iii'e  féodal,  possession,  empire,  bien, 
richesse  en  général  : 

Ma  ;;rant  honur  t'aveie  rctenude. 

(Meiis,  st.  8-2'',  Stea^-el.) 

Ce  fol  a  une  feste  que  l'ea  rlame  Pascor, 

De  la  surrection  de  noslre  crealour. 

Qu'a  Paris  liât  sa  court  a  joye  et  a  baudoar 

Charlejuaine  le  roy,  le  lier  empereour. 

Assey  y  eusl  baroQS  des  meill-  urs  de  Vonnoiir. 

(Lf  Ueuvre  du  rinj  Charlemame,  ap.  Michel,  Cftar- 

lemagne,  prér.,  p.  cï.) 
Or  puis  bien  dire  qu'en  France  suis  honnis. 
N'aurai  honor,  ne  cil  qui  sunt  o  mi, 

(Gar.  le  Loh.,  1°  chaos.,  xxxiv,  P.  Paris.) 

Se  lor  ligaaiges  estoit  ensemble  mis, 
Tost  Tos  feroient  correçous  et  marris, 
Il  ros  tolroient  honor  a  maintenir. 

(/>.,  2' cbans.,  sxx,  p.  61.) 
Quant  ceste  henor  a  prendre  ne  vos  siet. 
il.i  Charr.  de  Nymes,  382,  ap.  Jonck.,  Ouill. 
d'Or.) 

Quant  ceste  hennor  reçoiyre  ne  volez. 

(W.,  407.) 

Rentes  pramist  as  vavasors 
Et  as  barons  pramist  eni>rs. 

(Wace,  Rou,  3'  p.,  6371,  .\ndresen.) 
Oue  l'an  i  oit  preu  et  esneur. 

(Ben.,   Troie,  Ars.  33U,  F  1^) 
An  cest  pais  porrois  bien  vivre 
A  grant  joie  et  a  grant  esnor. 

(ID.,  a.,  f  i9':) 
Mon  fin  quide  avoir  a  seignor, 
Et  estre  dame  de  m'anor. 
(Floire  et  Blanceflor,  t"  vers.,  439,  du  Mtril.) 
Beat  filz,  quant  ge  te  lis  seignor 
Et  chics  (i.  chief)  de  trestote  m'anor, 
Coroner  te  fis  hautement 
0  mou  baraaige  et  o  ma  i;ent. 

(;*.,  2037.) 
Si  li  a  dit  :  Or  en  pensez  : 
Que  l'aumaçor  vaincu  avez, 
!  Ge  vueil  iiue  vostre  en  soit  Xenor  ; 

Quar  molt  estes  de  grant  valor. 

(Ib.,  Udl.') 

Ves  la  le  roi  vostre  seignor, 
0  lui  li  home  de  s'onor. 

(Tristan,  1,  2716,  Michel.) 

Ainznez  estes,  et  de  m'anar 
Vos  doi  je  tenir  por  seignor. 
(Fhrimottl,  Ricbel.  1376,  f°  2-'.) 
Porpenseiz  est  qu'il  pora  faire 
De  ses  lîlos  a  inarieir 
Et  de  sun  règne  a  deviseir. 
A  chascun  dunra  seignor. 
Entre  eles  partira  s'nnor. 

(Brut,  ms.  Munich,  2779,  VoUra.) 
*  l'^l)  tote  ma  terre  et  m'onors 
.Sera  duoeie  a  tes  serors. 

(;*.,  2900.) 
Cordeille  fn  en  se  ianer, 
Cincansia  tint  par  grant  vigor. 

(/«.,  3.Ï61.) 
La  ducheé  de   Nique,  qui  ère   une   des 
plus  haltes  honors  de  la  terre  de  Romenie. 
(VlLLEH.,30i,  Wailly.) 

Mes  por  ce  qne  te  devrions 
Bien  consillier,  se  poions. 
Et  te  devons  garder  l'enneur. 
Par  tout  conoistre  bon  seigneur. 
Nos  Sûmes  ci  venu  de  loing 
Por  Ion  preu  et  por  ton  liesoing. 

(Uotop.,  339,  Bibl.  elz.) 


Car  coronner  le  vueit  sanz  faille 
Et  doner  s'aniior  et  sa  terre. 

(Ib.,  23.30  ) 

Qu'en  trestote  Vanneur  de  Rome 
Ni!  trovast  on  uu  plus  prodome. 

(Amaldas  et  Yd.,  Richcl.  373,  f  322''  1 
Que  bien  pense  que  li  pluisour 
Et  li  plus  vaillant  de  l'arinor 
Li  vauronl  Amadas  doncr. 

(Ib.,  C  330'". 1 

Et  proieres  Nostre  Segnor 

Qu'il  nos  tenst  et  gart  nostre  Aonor. 

(Parlon-,  2833,  Crapelet.) 

Puis  mande  plus  de  ses  amis. 
Ses  demaines,  ses  vavasors 
Et  ceus  qui  gardent  ses  honors. 

(Ib.,  2800.) 

Ci  porroiz  prenre  a  grant  heuor 
Nièce  le  roi  vostre  seignor. 
Qui  vos  donra  de  rentes  crois, 
Puis  son  deces  Vennor  de  Blois. 

(Ib.,  5307.) 

Ne  vodroie  qu'il  fust  seu 
Por  Vennor  de  Costentinoble 
Dedenz  la  cort  mesire  Noble, 

(Renan,  5568,  Méon.) 

Et  li  laira  sa  terre  eis'oneur  a  garder. 
(Gui  de  Bourg.,  1709,  A.  P.) 
l'ar  Maonmot,  biau  sire,  .ii.  François  orguelous 
Que  li  rois  ai  mandez  por  compiere  Venor. 

(Floov..  602,  A.  P.) 

Li  sire  de  ceste  hnnor. 

(Aire  per.,  Richel.  216S,  !"  5''.) 

El  que  famme  iert  l'enipereor 
Qui  de  Rome  tenoit  Vennor. 
(Otheiien,  ms.   Oxf.,  Bodl.,IIatton  100,  f°  97  r'.) 

Aus  us  et  au  costumes  de  Venor  de 
Chastelaillon.  (1244,  Vente,  St-Maixent, 
cab.  Fillon.) 

Quar  li  argenteeur,  quant  il  le  font  de 
leur  or  et  de  leur  argent,  il  ne  la  présent 
pas  si  d'or  ne  d'argent  comme  il  doivent, 
ne  que  profiz  ne  ennueur  soit  aus  seliers. 
(Est.  Boil.,  Liv.  des  mesl.,  l"  p.,  lxxviii, 
is,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Qui  tfue  s'on  lot,  ne  qui  s'an  plaigne. 
C'est  li  cnens  Hanris  de  Clianpaigne 
Qui  tenoit  la  terre  et  Vanor. 
(La  Plantez.  109,  Méon,   Nouv.  Rec.,  l,  341.' 

La  dame  ot  viestu  un  mantiel 
D'un  drap  de  Tarse  d'or  beiidc 
Et  d'un  cier  sebelin  fourré  : 
Li  atacbe,  avoec  lestassiaus 
Valoit  l'aanorde  deus  castiaus. 

(Renan  le  nouvel,  6306,  Méon.) 

Les  déshéritez  remist  en  lor  honors. 
{Vie  Charlem.,  ms.  Borne  41,  f°  7''.) 

Ly  roy  apela  un  chevaler,  Aleyn  fitz 
Flaeu,  e  ly  dona  le  chastelet  ou  tut  \'o- 
nour  qe  apent.  [Foulques  Fitz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  XIV°  s.,  p.  23.) 

U/empereurl  At  mandeit    tous  ses  prinsbes    qui 
(sont  de  sou  honour. 
dm.  DES  Preis,  Geste  de  Liège,  11,  3346,  Schelcr, 
Gtoss.  philol.) 

—  Palais  : 

Ne  ri'out  Crisaos  de  Rome  qui  tant  honors  bastil. 
(Charlem.,  367,  Koscliwilz,  2"  ('.i.) 

—  Lods  et  ventes  : 

Les  ventes  et  honneurs  se  prennent  sur 
l'acheteur,  qui  sont  la  dixième  partie  du 
prix  que  la  chose  auroit  esté  vendue.  Le 
seigneur  qui  a  justice  ne  peut  demander 
ventes  n'honneurs,  n'avoir  par  puissance 
de  fief  la  chose  vendue,  si   non  celuy  qui 


a  basse  jurisdiction,  ou  plus  près  ilu 
fonds.  (Coul.  de  Poictou,  Nnuv.Cout.  gén., 
II,  S72.) 

—  Parole  honorable  : 

Quant  il  vindrent  a  lor  seignor. 
Del  duc  distrent  mult  grant  enor. 

(Rou,  3°  p.,  7117,  Andresen.) 

—  Faire  son  honneur,  faire  de  belles 
actions  : 

Bien  disoient  plusieurs  vaillans  cheva- 
liers, usités  d'armes,  que  point  ne  fai- 
soyent  leur  honneur.  (Faoïss.,  Chron.,  liv. 
M,  p.  40,  éd.  igS9.) 

—  Dîner  : 

Lors  commença  ledit  Perrin,  a  dire  que 
de  l'honneur  ou  du  disner  dessus  dit  il  ne 
paieroit  aucune  chose.  (1363,  Areh.  JJ  95, 
pièce  124.) 

—  Au  plur.,  les  ma^q^es^v^es  attributs 
de  la  dignité  :  \     \ 

Laiens  erent  lorfemes,qui  monl^«aiJ;ons  les  cors. 
Vestues  de  diaspre,  de  cendaus  et  d'anors. 

(Epis,  des  Chéiif.i,  p.  265,  Ilippeau.) 

Ainsy  finit  la  pompe  funèbre,  après  la- 
quelle furent  portez  les  honneurs  du  de- 
funct  roy,  devant  son  effigie  ainsy  que  s'il 
eust  esté  vivant.  (Favix,  Thédt.  d'honneur, 
11,  1852.) 

HONORABILITÉ,  S.  f.,  révérencc,  res- 
pect : 

Honorabilités  est  une  vertus  por  coi  on 
honneure  les  autres  personnes.  (Mor.  des 
Philos.,  Richel.  375,  f'  30''.) 

HONORABLE,  ftojitt.,  adj.,  poli,  rcspec- 
tueux  : 

Entre  temps  messire  Robert  do  Loire  le 
prinst  par  le  bras  dextre  et  luy  :  Levez 
vous,  vous  n'estes  que  trop  honnorable. 
(.MONSTREL.,  Chron.,  1,  282-,  éd.  1516.) 

HONOUABLETÉ,  -  aubletsl,  Iionn.,  s.  f., 
honorabilité: 

Li  uns  avance  l'autre  par  honorableté  de 
son  estage.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  22,  Cha- 
baille.) 

Avancent  li  un  de  ces  sens  l'autre  par 
vertu,  tout  autresi  qu'il  font  par  honorau- 
hletet.  (Id.,  ib.,  var.) 

La  honorableté  de  sesmeurs  et  de  sa  vie. 
(Id.,  !6.,p.  579.) 

ha.  honor ablelé  de  ses  mours  et  de  sa  vie. 
{Lib.  CMsJum.,  1, 17,  Rer.  brit.  script.) 

En  domocracio  sont  gens  de  nulle  ou  de 
petite  honorableté.  (Oresme,  /'ojitig. ,f°l40S 
éd.  1489.) 

Sapience  est  sus  toutes  autres  sciences 
la  très  plus  haute  par  honorableté  et  par 
dignité,  (ID.,  Elh.,  Richel.  204,  f»  474^.) 

—  Révérence,  respect  : 

Honorablele[z\  est  une  vertu  par  quoi  l'en 
boneure  les  hauz  homes.  Ilonorabletez  n'a 
que  un  tout  seul  mestier,  et  si  vous  dirai 
quieus  il  est.  Li  mestier  de  honorableté 
est  tiens  que  nous  devons  sivre  les  fez  et 
les  ouvres  des  preudeshomes  qui  pevent 
plus  de  nous  se  leur  ouvres  sunt  resnables. 
{.Voral.  des  philos.,  ms.  Chartres  620, 
10  8=.) 

Des  vertuz  comme  innocence,  amitiT', 
honorableté.  (G.  Pehuy,  lié//,  de  la  libr.  de 
i'V.  /,  ms.  Vienne.) 


493 


HO.N 


—  Uonnenr  : 

H  n'ol  onques  sépulture  lU-  point  de 
konorabUli  a  sa  mort.  (Brus.  L.\t.,  Très.. 
p.  570,  Cliabaille.) 

-  Fonction  honorable,  fonction  publi- 
qne  : 

Aussi  est  accouslumé  que  ceulx  qui  ont 
princevz  ou  offices  sur  les  choses  très 
grande's  soient  .'sleuz  et  pnz  de  plus 
srandes  ho)>orabletez  et  de  plus  grans 
hommes  des  honorablclez.  (Oresme,  Po- 
litig.,  2«  p.,  f"  8",  éd.  148'J.) 

Car  les  graus  honnorableles  doiventestre 
distribuées  aux  très  bons  et  auxcscellens. 
(iD.,  «6.,  f''47'.) 

Car  ilz  peveut  eslre  uiaires  ou  eschevins 
ou  consulz  ou  avoir  quelques  honorablelez 
autrement  nommées.  (le,  ift.,  t'ôS'.) 

Hz  ont  une  police  quant  a  la  guberna- 
cion,distribucionouordonuance  d'aucunes 
possessions  et  d'aucunes  honnorabletez  pu- 
bliques, (lu.,  ib.,  f"  73*'.) 

Princey  royal  est  ung  très  noble  office 
publicque  et  une  dignité  et  une  honnora- 
bleti  qui  requiert  excelleuce.  (Id.,  ib-, 
f  109*.; 

iioNORAGE,  -  ourage,  s.  m.,  honneur  : 

Ancor  fel  on  por  lai  soreot  grant  honourage. 
(Ut  yitiLc  du  Paon,  Richel.  308,  V  lis)''.) 

HONORAIRE,  honn.,  adj .,  honorable  : 
Autres  firent  amande  honoraire.  {Journ. 

anon.  du  xvi"  s.,  Pr.  de  l'Hist.  de  Nim., 

IV,  1.) 
Quelqu'un  en  fera  esmende  honnoraire. 

(27  dcc.    loo9,   Lett.   de  d'Ossat  d   Th.  de 

Marca,  Lett.  inéd.,  p.  21.) 

HOXORAL,  onoral,  adj.,  honorable: 

Se  il  u'east  le  chief  cliné  eaconlre  val 
Le  nés  cast  perdu  et  avoec  le  carnal, 
Jamais  n'enst  il  cors  en  cesl  siècle  onoral. 
(.Enf.  God.,  Richel.  12558,  f»  i'o''.) 

uoNORANCE,  lionorence,  honnorance, 
komwrence,  honnouranche,  hounouranche, 
onorance,  onoraunce,  onoranche,  honu- 
rance,  honerance,lwneranclie,  hu  meranche, 
onnuurance,  onurance,  ounorance,  -  che, 
onneranee,  -  anche,  onerance,  ounerance, 
ounerancUe,  unurance,  enorance,  enurance, 
anorance,  s.  f., action  d'honorer,  honneur, 
respect,  véueratioa: 

Ces  cinc  maistres  citez  dunerent  cinc 
anels  c  cinc  raz  d'or,  en  la  honurance  Ueu. 
{Roli,  p.  22,  Ler.  de  Lincy.) 

E  un  temple  levad  al  unurance  Baul. 
{Ib.,  p.  309.) 

Cil  de  Sepharnaum  aslrent  lur  liz  eu 
Vonurauce  Adramelech.  [Ib.,  p.  404.) 

Altels  flst  lever  el  temple  nostre  Seiguur 
encuutre  lei  cl  enurance  des  esteiles.  (Ib., 
p.  4iO.) 

El  onurance  des  esteiles.  (Ib.,  p.  426.) 

Li  rois  Non  Wales  l'en  dona, 
Por  Vonuronce  l'otria. 
(G.  GAimi,  Chron.,  ap.  f.  Michel,  Chr.  an/l.-n., 
I,  ii.i 

Grac«s  en  rnnt  et  honnorance 
Al  Dei  ki  de  loul  ont  puissance. 

(Dolop.,  2139,  Crapelet.) 
Plus  l«  désire  oi'arme  que  d  >a  monl  Vonoranehe. 
(ht  .S/  ,Uexu,  «87,  lien.) 


MON' 

En  meaiûire  de  la  glorieuse  Vierge  .Marie 
et  en  Vounerance  de  li.  (1223,  Cart.  de 
Guise,  Richel.  1.  17777,  f"  61  r°.) 


Porleis  (li)  honoreace. 

{LU).  Psalm.,  \\\,  p. 


Michel.) 


Et  forent  recheu  a  moût  grant  honneranche. 
(AoAM  DE  LE  Ham.e,  rfu  lloi  de  Sezile,  353,  Cous- 

semaker,  p.  293.) 

Leur  mestier  (des  cristaliers)  n'apartient 
fors  a  la  honorance  de  sainte  Eglise  et  des 
haus  homes.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest., 
l"  p.,  .XXX,  14,  Le^^pinasse  et   Bouuardot.) 

Mais  li  rois  Kelipres  de  France 
Estoit  de  plus  granl  ounorance 
En  l'est,  et  plus  âmes  de  lui. 

(MoiisK.,  Chron.,  19G-26,  ReilV.) 
Fclii  a  regardé  la  1res  grant  obligance 
Que  les  gens  li  ont  fait  et  la  graul  lionnorenee. 
(Le   VU    des    trois    chanoines,    Jub.,    Hour.    KfC, 
I,  281.) 

Les  bestes,  par  conoissauce 
De  la  dame,  et  par  enorance 
De  la  mule  que  eles  voient. 
Les  deus  genoux  a  terre  ploient. 
(Paie.ss  de   Maisieres,  la  ilule  sanz  frain,    1-47, 
MéoB,  Noue.  Rec,  1,  G.) 

Si  ke  je  doi  liement 
Servir  amours  par  vous,  car  pourveanclie 
Y  prent  mes  cuers  de  sens  et  A'ouneranch'-. 
(Chanson  amoureuse,  Richel.  24432,  f°  305  r".) 

En  l'anorance  del  siège  l'apostoile.  (Code 
de  Justin.,  Richel.  20120,  f"  9".) 

En  la  onoraunce  de  nostre  dame.  (Ms. 
Bodl.,  Digby  86,  f°  27  r».) 

Si    les  alons    veoir  a  grant  onneranee. 
(  Vies  des  Saints,  lus.  Lyon  697,  1°  44=.) 
Au  temps  le  roy  Pépin,  qui  tant  ot  honnouranche, 
Nasqui  le  gentis  bons  dont  jen  fes  remembrauche. 

(Doon  de  ilaience,  tC,  A.  P.) 
Et  cbellui  qui  me  mist  a  si  haute  hounouranche. 
(B.  de  Seb.,  xm,  697,  Bocca.) 
C'est  grant  honeranche 
D'oume  servir  de  gr.tnt  poissanche. 
(J.  DE  JoiRNi,  bime  de  l'énil.,  Brit.    Mus.  Add. 
10015,  f-l  V».) 

Godefroy  d'Anequin  fu  homme  d'onnourance. 
Hardi  chevalier  fu  et  do  bonne  créance  : 
Se  jour  y  monslra  bi'.'u  sa  force  et  sa  poissance. 
Robert  de  Bournoovilte,  qui  moult  ot  honnorance, 
I  fu  fuit  chevalier  pour  sa  gr.iude  vaillance. 
^Cdv.,  du  GuescUn,  ■16-t7,  Cbarriére.) 
L'Iwnnorance  des  ymaiges.  (xv  s.,  Va- 
lenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  vis.,  Bibl. 
Amiens.) L'onneranc/ie.  (Ib.) 

—  On  l'employait  précédé  de  la  piép. 
de,  en  parlant  de  personnes  ou  de  choses, 
pour  sigaiUer  digne  d'honneur,  hono- 
rable : 

Dame  d'Artois,  contesse  Honorance, 
Oies  mon  chaut  que  j'ai  au  pui  chanté. 
(Lambert    de     Febris,     Clians.,     Richel.     8i5, 
f"  130  r».) 

Et  s'en  avons  la  remembrauce 
Par  bêle  daino  d'onnerance. 
iDu  Cheval  de  fusl,  Klor.,  Rie.  2757  ;  Romv., 
p.  100.) 

Or  vous  traies  eu  cha,  bouoe  gent  i'onneranche. 

(U.  de  Sel/.,  \x,  1,  Bocca.) 
En  AllemainKue  alla,  la  terre  d'onnourance. 

(II.  Capel,  ilO,  A.  P.) 

HONORANT,  adj.,  honoré  : 

Prison  sni  Kalle 

Le  roi  de  France  (}ui  tant  est  honorant. 
(Raiuuekt,  Ogter,  772,   Uarruis./ 


IION 

HONORAUBr.ETET,    Voir   HONORABLETÉ. 

HONOREE,   honn.,   S.   f.,   honneur,  re- 
nommée : 

Et  li  Anglûiz  avoit  si  très  grant  honnoree 
Que  tonte  li  honnonr  li  estoit  présentée. 

(CuvEL.,  B.  du  GuescL,  10155,  Cbarriére.) 

—  Nom  d'épée  : 

.\  dons 

iROB.    DE  Bi 


ains  Honorée  tient. 

>,  Poi's.,   Richel.  24301, 


S86^) 

HONOREEMENT,  honoreicment,  honore- 
ment ,  konnoureement,  honureement , 
honnereement,  unureement,  henoreement, 
enoreement,  enorreemeni,  ennoreement, 
esnoreement,  anoreement,  -  ant,  adv.,  ho- 
norablement : 

Enfoi  l'ont  moult  anoreemant. 

(Les  Loh.,  Richel.  1622,  P  269  V.) 
Un  jor  sist  al  mangier  mult  honureement. 

(fioa,  2'p.,  1861,  Andresen.) 
Onqnes  plus  esnoreemant 
N'oreut  mes  roi  anterrement. 

(Ben.,  Troie,  Ars.   331  i,  t"  OlJ.) 
Malt  la  tint  honoreemenl . 

(lo.,D.  de  yorm..  Il,  4161.   Michel.) 
Unt  la  gent  le  rei  recoillie 
E  lui  riuilt  enoreement. 

(ID.,  a.,  Il,  12814.1 
Abner    honureement   le    receut.    (Rois , 
p.  69,  Ler.  de  Lincy.) 
Monll  l'a  bien  fait  Richars  et  honnrreement. 
(Fierabras,  4257,  A.  P.) 
Au  soir  quant  il    fut  hore  de  dorujir,  il 
couchierent  en  .1.  des   chambres  de  laiens 
au  plus  honoreiement  qu'il  pourent.  (Tris- 
tan, Richel.  1434,  f»  13=.) 

Jou  vous  loeroie  que  vous  atornissies 
ma  dame  en  tel  manière  dont  vous  n'eus- 
sies  blâme  et  qu'ele  fust  honoreemenl. 
(Artur,  ms.  Grenoble  378,  I»  33^) 

Je  nés  puis  ne  laissier  ne  guerpir  hono- 
reement.  (Ib.,  Richel.  337,  f  284''.) 

Si  serreit  dreiz  qu'a  si  hait  bome 
Fust  fait  si  enoreement 
Que  tote  cest(r)e.ponvre  gent 
Eussent  del  suen  alcun  bien. 
(Bisl.  de  Gui  II.  le  Maréchal,  9182,   P.  Moyer, 
Romauia  XI,  67.1 
Si  sera  enorreement 
Ensepeliz  e  richement 
Li  reis  mis  pères  e  a  dreit 
Comme  si  hait  hom  estre  deit. 

(Ib.,  9357.  p.  69.) 

Finer  konnoureement.  (Guir.  le  Court., 
Richel.  338,  f"  1.) 

Aiûs  vesquit  entre  iaus  honnereement. 
(1275,  Chart.  de  la  Paix  de  Valencienms, 
Cellier.) 

Li  clergiez  le  receut  a  procession  au  pluf 
ennoreement  que  il  porent.  (G.  de  Tyh,  iv, 
2,  P.  Paris.) 

Si  envola  richement  et  honoreemenl  Se- 
lengiere...  {Cont.de  G.  de  Tyr,  Flor.,Laur., 

XXIV.) 

Quant  il  furent  venu  en  Acre  moult 
konnoureement.  (Liv.  de  Marc  Pol,  xii, 
Pauthier.) 

La  royne  fist  prendre  le  corps  et  le  fl»' 
entrer  moût  henoreement.  (Le  Liv.  doi' 
roi  Alix.,  Richel.  1383,  l"  10''.) 

Une  sainte  dame  et  noble  prist  le  cors 
S.  André  et  le   mist  enoreement   en  riche 


IION 


HON 


HON 


«93 


vess.-l.  (Vita  l'alv.,  ms.  Chartres  371, 
^73  V.) 

Ne  foies  paroles  ilisaul,  mais  saintement 
et  anoreemenl.  (Comment,  s.  le  nouo.  lest., 
ms.  Oxf.,  Bodl., Douce  270,  f"  33  i".) 

Se  vous  voles  edefier,  ue  vous  deves  pas 
despoullier  de  votre  nioeble  pour  riches 
maisons  faire  ,  ançois  deves  tant  re- 
tenir que  la  maison  eu  soit  AonnereemenJ 
retenue.  {Mor.  des  Philos.,  Uichel.  375, 
t'Zi'.) 

Ici  Loeis  fu  aportez  a  Suint  Denis  et  eu- 
fouiz  moult  honoreement.  (les-  Heslories 
des  seigneurs  et  des  rois  de  France,  \iH. 
Chr.,  f»  4|J.) 

Quant  Edoart  fu  arrives,  ceulx  d'Acre 
alerent  encontre  et  le  reçurent  moult  hon- 
noureement.  (G.  de  Nang.,  l'ht.  du  /i. 
Phel.,  Hec.  des  Hist.,  XX,  481.) 

Ensevelis  honoreement.  [Vie  Charlem.t 
ms.  Berne  41,  f"  IS^.) 

Pharaun   le  receut  unureement,  terre  li 
(lunad  pur   la  maindre.  {Bible,   ap.  Roq., 
I  Unureement.) 

!  E  comauda  qu'il  fuissent  honorement 
resçuz  par  lot  le  roialme.  (Foulq.  FitZ 
Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv  s.,  p.  109.) 

Uonnereement   furent    recheu   dou    duo 

Hicliart.  [llist.  des  ducs   de  Norm.  et  des 

rois  d'Anylet.,  p.  ■'JO,  -Michel.)  Var.,  eiino- 

\  reement.  (.Ms.  Berue  307,  p.  133^.) 

I      Se  vous  voulez  vous  la  pouvez  envoyer 

I  en   la  terre    de  monseigneur  Yvain,  mon 

cousin,  ou  elle  sera  moult  honnoureement. 

'  {Lancelot  du  Lac,  i'-'  p.,  ch.  oo,  éd.  1488.) 

En  cellui  au  vint  a  Paris  l'empereur   Si- 

pemond  qui  honoreement    fut   receu.    (G. 

CousiNOT ,    Geste  des  nobl.  Fr.,    c   143, 

.  Vallet.) 

Ou   receu   fust  honoreement.    (Id.,  ib., 
I  C.181.) 

I  HONOREMENT,  onorement,  onnoremant, 
I  onurement,  s.  m.,  action  de  rendre  Lon- 
1  neur;  hommage,  honneur  : 

Li  devocions  et  li   honoremenz  des  rois 

lo    fait    dévot   et    houuravle.    (S.    Bern., 

Serm.,  Richei.  24768,  f»  78  r".) 
1     De  la  meniere  de  saluer,  de  Vonorement. 

de  cest  tens.  (Trad.  de  Belelh,  Richcl.  1. 
I99S,  r°57  r».) 

Bieu  m'avez  rendu  tut  i'omrcmenl 
Ke  vus  Os  e  frai,  si  joe  vif  loDgement. 

Ulorn,  3U1,  Mictiel.; 

—  Seigneurie,  domaine  : 

Li  viens  Froilins.  et  il  et  si  parant 
De  sa  maisniû  et  de  i'onnoremanl 
(}al  de  Ini  vinrent  et  furent  repairant. 
(Les  Loh.,  Uichel.  lfi-22.  S'  173  r°.) 

HONORBNGE,  VOir  HONORANCE. 

HONORER,  honn.,  v.  a.,  gratifier: 

Li  arcevfsqne  a  la  messe  cantee... 
D'une  once  d'or  l'a  li  cons  honorée. 

(Honcisvals,  p.   I  ;j,  BourdiUon.) 
C'est  li  roys  de  i|ui  nous  tenons 
Ce  dont  nous  sommes  konnoré. 
{Uiracles  de  Noire  Dame,  1,  i,  209,  A.   1".; 

uoNOREUR,  honn.,  -  ereur,  s.  m.,  celui 
mi  honore  : 

,  Il  estoit  mieudres  en  foi  et  ententis  et 
lionorierres  de  S.  Efflise.  {Chron.  de  S  - 
lien.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  16».)  P.  Paris,  hono- 


Comme  ainsi  soit  que  icelle  vie  face 
estre  leurs  consors  et  compaignons  leurs 
deprians  et  honnereurs  qui  l'ensieuvent. 
{De  vita  Christi,  lîichel.  181,  f"  3'.) 

0  chimère  perverse  ! 
N'en  pavois  tu  (pour  mettre  a  la  renverse) 
.\ulre  choisir,  sinon  le  decorenr 
Des  Muses,  lis!  tant  parlait  lionoreurf 
(Deplor.  sur  la  Mort  de  Cl.  ilarot,  IjSI,  i  la  suite 
des  (Euv.  de  ilarol,  cd.  1731.) 

uoNORiFiCADiLiTÉ,  S.  f.,  qualité  de  ce 
qui  est  honorable  : 

Ilouorilicabilitas,  honorificabililê.  {Calho- 
licon,  Richei.  1.  17881.) 

iioNORiFiCABLE,  adj .,  hohorable  : 
Ilonoriticahilis,  honori/icables.  {Catholi- 

con,  Richei.  1.  17881.) 
Celer  les  secres  du  roy   est  boue  chose, 

mais    anouchier    ses    œvres      est    chose 

honorificable.    (Fossetier,   Cron.    Marg., 

ms.  Brux.,  Il,  f»  60  r".} 

HONORiFiCLNCE,  Oïl.,  S.  f ,  action  d'ho- 
norer,  état  de  celui  (lui  est  honoré,  hon- 
neur : 

Tu  es  Vonorificence  de  ton  temple.  {Mir. 
de  mire  Dame,  t.  IV,  p.  180,  A.  T.) 

llonori/lcence,  houoriliceucia.  {Gl.  (jall.- 
lat.,  Richei.  1.  7684.) 

Honorilicentia,  honorificeme.  (  Voc.  lat.- 
fr.,  1487.) 

Ue  Vhonorificence  de  Dieu.  (J.  Geiison, 
l'Aiguillon  d'amour,  f»  98  r»,  éd.  1488.) 

O  Vierge  iulemeree,  tu  es  la  leesse  d'Is- 
raël, l'honori/icence  du  peuple  de  Dieu. 
(FossEiiEH,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  Il, 
f»  65  v«.) 

11  estoit  uiys  eu  orgueil  pour  son  hono- 
riftcence,  par  quuy  Dieu  l'a  llagellé.  (  Violier 
des  Hist.  romaines,  c.  lvii,  Bibl.  elz.) 

llonorableté,  honorificence.  {Triuin  liny. 
Dicl..  1604.) 

HONORiFiCENTissiME,  adj.,très  hono 
rable  : 

Celle  mort  leur  est  honorilicenlissime. 
(Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I, 
I»  37  r».) 

HoNOKiFiER,  V.  a.,  houorer  : 

Adonc  ont  tout  ce  que  il  demandent  por 

lionori/ier  la  feste  de  lor  ydres.  {Voy.   de 

Marc  Pol,  c.  LXXV,  Roux.) 
HonoriUco,  honorifier.  {Gloss.  de  Salins.) 
Honorifie  le  par  dessus  tous  les  roys  de 

la  terre.  (Do  Tillet,  Rec.  des  Hoys  de  Fr., 

p.  270,  éd.  1618.) 

HONORiFiQUEMENT,  adv.,  honorable- 
ment : 

Joseph  d'Arimathie  qui  honorijiquement 
oygnit  et  ensevelist  le  corps  de  Jliesus. 
(Mer  des  hyst.,  t.  I,  f»  76'',  éd.  1488.) 

iioxouAiiT,  voir  Hanouart. 

HO.NouRAaE,  voir  IIonorage. 

UONT,  voir  OiND. 

HONTAULE,  adj.,  hoHteux  : 

Les  muulx  qui  sont  si  périlleux  a  faire 
et  si  très  hontables.  (G.  de  Chakny,  Lw. 
de  Cheval.,  ms    Hrux.  11124,  i»  1(4  v».) 


Ilonlable  se  dit  encore  dans  le  Rerry  : 
Vous  pensez  que  ce  serait  hontable  pour 

moi  d'épouser  le  fils  de  mon  métayer.  (G. 

Sand,  Cluudie,  11,  IX  ) 

UONTAUE,  honlaje,   huntage,  hountage, 
hontaige,  onlaige,  s.    la.,  aU'ront,  déshon- 
neur, opprobre,  action  honteuse  : 
Slielz  ïoeill  mûrir  que  Imnlage  m'ateiguet. 

Uiol.,  1091,  Gautier.) 
De  grant  hontane  as  mon  cors  desfenda. 

(IlAisB.,   Ogier,  13020,  Barrois.) 
S'il  puet  estre  ateinz,  n'ait  des  momlnei Imnlage. 
(Citron,  ascend.  des  ducs  de  Norm.,  41,  Andresen.) 
Se  me  raervoil  porquoi  me  faites  Ici  honlage. 
Car  onques  en  moi  u'ot  folio  ne  outrage. 
(AnoiFROï  LE  Bast,ii\d,  .irgeitline,  Barlsch,    Rom. 
et  pasi.,  I,  59,   39.) 

Que  puis  la  (la  femme)  trairoit  a  putage, 
A  mauvaistié  ne  a  honlage 
Qu'en  le  fesist  mourir  a  honte. 

(.illiis,  ms.  St-Pétersbourg,  f  -I'.) 
Se  je  vous  fail  je  fais  honlage. 

(li.,  f»6«.) 
La  geat  Lambert  furent  grains  et  marris 
Por  le  honlaje  c'ou  fesoit  Auheris. 

(Aulierg  le  Itoitrgomg,  p.  83,  Tarbé.) 
Car  tant  i  désir  mariage 
Que  jo  u'i  puis  voloir  honlage. 

(Parlon..  10239,  Crapelet.) 
Sacies  bien  qu'il  a  en  pensé 
A  faire  vous  aucun  honlage. 

(Aire  perilL,  Uichel.  2168,  f^  39=.) 
Arreres  vous  manrai  a  duel  et  a  onlaiye. 

(Simon  de  l'ouille,  Richei.  368,  f  1  lu'.) 
S'il  n'i  a  honlage. 

(Blancani.,  413,  Michelant.) 
Tauz  Iwnlages,  tantes  leidures 
De  vos  garçons  demeinement  ! 

(Yie  de  S.  Alexi.  720,  Uom.  Vlll.) 
Fere  a  gentil  femme  Iwnlage. 
(Un  Chival.  e  sa  dame,  ms.  Caiiibr.,  Corpus  30, 
fOl'',  P.  .Meyer.) 

Se  vos  lor  a  vos  fait  honlage 
Amendes  lor  par  vostre  homage. 

(Uurmars  le  Gallois,  3609,  Stengel.) 
Et  sou  Cl  rs  livrer  a  honlage. 

(Itose,  ms.  Corsini,  C  W  ) 

Si  ore  ue  me  viuge  Putifares  mis  sires 
De  cest  huntage  donc  ne  sai  jo  que  dire. 
fUMe,  Uichel.  902,  f  6'.) 
Ans  oz  retournent  les  jnessages 
Qui  des  ennuie  et  des  honlages 
Kt  des  torfaiz  qu'aucuns  avouent 
Voie  (le  piiz  trouver  ne  peueut. 

(GUURT,  Hog.  lign.,  20013,   \V.  et  D.) 
Quant  cucrs  est  si  malvais  qu'il  pert  son  herilaigc. 
Li  corps  a  deservi  de  morir  a  honlaige. 

(Girarl  de  llosstllon,  647,  .Mignard.) 

S'en  va  vers  Cumberland  ouf  tout  son  bauage 

La  terre  pur  destrure,  al  pople  feer  hoiinlage. 

(Chron.  de  P.  de  l.angloft,  ap.  F.  Michel,  Chr. 

angl.-n.,  I,  137.) 

Mais  plusieurs  foiz  je  la  requis 
De  villenie  et  de  honlage. 
(Un  Mir.  de  ti.-l).,  de  l'ompereris  de  Itomme,  Th. 
fr.  au  m.  d.,  p.  112.) 

Car  hrisi!  a  sou  miriage 

lit  son  corps  a  mis  a  honlage. 

(li.,  i>.  388.) 
Je  ay  deservy  paine  et  honlage, 
(La  Passion  Noslre  Seigneur,  Ja\>.,  Miixl..  Il, 
143.) 

Pour  quoy  ilsfureutmorshonleuseuienl, 


4M 


MON 


HON 


UOO 


l't  leur  lisnaice  a  hontaiQf,  et  femmes  et 
eniTens  mis  a  pouvrett^  (journ.  d'unbourg. 
de  Paris,  an  1432,  Michami.) 

Je  cr^ys  aassi  qii'.ivei  le  caeur  raarry 
De  veoir  ainsi  rostre  paorre  mary 
A  hmlaiir  raaiolenanl  d'uD  chascun. 
{ùeploralio»  de  Robin,  Epist.  a  sa  mye  de  Veroon, 
Poés.  fr.  dej  xt"  et  vn'  s.,  V,  HT.) 

—  Dire  hontage,  dire  des  choses  offen- 
santes, injurieuses  : 

Kt  dire  aux  Dieax  blâme  et  honlaige. 
(J.  Lf.  Kevre,  la  rU-ilU;  1.  I,  t.  1363,  Cocheris.) 

Bonlage,  pour  honle,  s'est  conservé  dans 
le  Poitou.  On  y  dit  :  Avoir,  ou  faire  hon- 
tagt,  pour  avoir  lionte,  ou  faire  lionte  à 
quelqu'un. 

HONTAGIER,  -  ger,  verbe. 

—  Act.,  outrager,  violer  : 

El  en  fust  maintes  fois  hontagiez  et 
batus.  {Vita  Patr. ,  ms.  Chartres  371, 
f»  82  vo.) 

Aroit  il  point  roaln  rager 
Et  qaelqae  déesse  honlager  ? 
(J.  .\.  DE  lîiiiF,   Deris  des  Dieiis,  un,    éd.  1573.1 

Par  toy  le  soldat  iabamain, 
Csaot  de  violeale  main, 
Uonlage  la  paccUe  entière. 
(1d..  Pot-mes,  1.  VII,  Lemerre,  II,  313.) 

—  Réfl.,  se  déshonorer  : 

Fille  fort  se  doit  honlagier 
A  niesdire  de  sa  compaigne. 
(U  Doctrinal  des  Filles   à   marier,    Poés.  fr.    des 
xT'et  xTi«  s..  II,  2-2.1 

HONTE,  adj.,  flétrissant,  déshonorant  : 

Kn  tonte  paioe,  en   lonl  travail 
Vestaz  seras  de  robe  honle. 
(Resurr.  Hoslre   Seigneur,  Jnb.,  ilysl.,    II,  32S.) 

HONTEABLE,  adj.,  qui  rend  honteux? 

Hontease  conrt,  non  honteable. 
Délectable,  non  delitense. 
(EusT.  Descbamps,  Pois.,  1, 173,  A.  T.) 

iiONTER,  verbe. 

—  Act.,  déshonorer,  couvrir  de  honte  : 
Ardres  jurai  que  cil  avait  hontee  la  fille 

le  roi.  (il  Amititfzde  Ami  et  Amile,  Nouv. 
fr.  du  XIII*  s.,  p.  .59.) 

Du  chevalier  qui  pour  le  pechié  de  sa 
femme  ^ut /ion(^  quant  elle  luy  ferma  la 
porte.  (Sept  Sag.,  p.  82,  G.  Paris.) 

—  Réfl.,  avoir  honte: 

Et  cili  se  prent  fort  a  honlrr  ; 
Son  seignear  regarder  n'osa, 
Poar  ce  que  li  manves  losa. 
'Renard   eonlrefail,    Tarbé,  l'oêt.    (le  Champ,  ani. 
à  Fr.  /,  p.  100.) 

Suisse  rom.,  Fribourg,  se  honler,  avoir 
honte. 

HONTEUSE,  s.  /.,  désigne  une  sorte  de 
bûche  de  mauvaise  qualité  : 

Depuis  la  Saint  Remy  jusques  aux  bran- 
dons... il  ont  louz  ensemble  chascune 
sepraaine  .xxi.  fagot  de  bûche  cincquainne 
appcllee  honteuse.  {Cart.  de  St  Ladre, 
l"  30  V»,  llùpit.  de  Meaux.) 

Audit  Mons.  Guy  qui  prant  par  an  .l,x. 
modes  de  busches  et  .r.  c.  de  honteuse, 
pour  ce  .IX.  1.  .v.  s.  (1332,  Compte  d'O- 
darl  de  Laigny,  Arch.  KK  3',  (•  IbS  r".) 


HONTIEH,  VOirHONTOIEB. 

HONTiR,  hontrir  (se),  v.  réfl.,  avoir 
honte,  répugner  ; 

El  c'est  1res  grant  folie  de  faire  feste  de 
ce  doul  uns  sages  se  hontiroit.  {Li  Ars  d'A- 
mour, 1,  297,  Petit.) 

Ensy  soy  hontrissoit  corn  Basins  enragie. 
(Jeh.  des  Preis,  Gesie  de  Liège,  17692,  Scheler, 

Gloss.  philol) 

Ne  te  honlis  tu  esludiier  en  ta  viellesse  ? 
(FossETiER,  Cran.  Marg.,  ms.  Brux.,  Il, 
fo206r».) 

0  puissansMirmidons,  ne  BOUS  hontissiez 
vous  fuyr  devant  femmes  !  (Id.,  ib.,  I, 
f  240  r».) 

Et  pensa  qa'ilz  se  honliroienl 

De  faire  a  son  filz  desplaisir. 

(Greban,  iigst.  de  la  Pass.,  .\rs.  6431,  f  liOM 

L'ung  et  l'autre  estoient  nudz,  aseavoir 

Adam    et  Eve,  et    ne  se  honlissoyenï  pas. 

(Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Gen.,ii,  éd.  1534.) 

1.  HONTOiER,  -  citer,  -  oyer,  -  ter, 
verbe. 

—  Act.,  outrager: 

Mi  anemi  confanda  soient 

Qui  m'arme  qnierent  et  hontoient. 

(Lib.  Psalm..  ixix,  p.  30",  Michel.) 
Te  fera  rougir,   hontoyra   toi.   (xiv  s., 
Darmesteter,  Glosses  et  glossaires  hébreux- 
français,  1818,  p.  30.) 
Qae  me  reste  il  chetif,  pour  hontoyer  ma  race, 
Sinon  que  me  cacher,  et  du  vilain  licol 
De  mes  bonrelles  main^  hault  estraindre  mon  col  ! 
(Trag.  de  Gaspard  de  Colligni.) 

—  Réfl.,  avoir  honte  : 

Li  .VI.  l'entendent  si  s'en  vont  honloiaiil. 
[Les  Lolt.,  ms.  Montp.,  f»  156''.) 
Voirement  il  n'erent  pas  vestil  de  nule 
covporeil  vesture,  ne  nient  altreraent  ne  se 
hontievent  il  en  lor  natures  a  regardeir 
coin  nos  ne  hontoions  de  noz  viaires. 
(St  Greg.,  Sapientia,  p.  293,  Foerster.) 

Cleomades  a  regarder 

Le  prist,  .i.  poa  se  honloia 

Qu'en  si  fait  point  trouvé  l'a. 

(Adb.nei,  Cleom.,  Ars.  3142,  f  i-2=.) 

Lors  k'il  est  en  la  chambre  entrez 

Oa  il  ait  les  darnes  trovees. 

Toutes  sont  rontre  lui  levées, 

Por  ce  ke  nel  virent  pieça. 

Ains  celé  ne  (^'en  hontia 

Que  toute  première  ne  soit 

Lors  ke  leans  entrer  le  voit. 
(ROB.    de  Blois,  Poés.,   Richel.  21301,  p.  516».) 
Il  la   mercia   en  plouiant   et   soy   hon- 
toyant.    (Yst.  de  Appolon.,   ms.    Chartres 
4U,  fo  52  r«.) 

Et  celle  qoi  n'en  a  nieslier 

De  prendre  se  doit  honloijer. 
(J.iCQ.  d'Am.,  Art  d'Am.,  ms.  Dresde,  Kdrl.,  2193.) 
Cellai  advance 

Qai  scet  beau  démener  son  gien. 

Et  cil  qui  n'a  pas  a  son  vea. 

Se  honloie  pour  mal  venir. 
(J.  Le  Fbvre,  la  Vieille,  I.  1,  v.  1338,  Cocheris.) 

Et  quant  Charles  l'oy,  forment  se  honloia. 

(CovEL.,  du  Guescl.,  GU58,  Charrière.) 

Cils   qui  veulent  mengier    ou   boire  ou 

faire  aucune  autre  œuvre  ne  s'en  hontient 

point.  (EvRART  DE  CoNTY,  Probl.  d'Arist., 

Richel.  210,  f»  96»'.) 

Quant  Huez  entendy  le  roine  o  cors  chier, 
lin  parler  qu'elle  dist  se  prist  a  honloiier. 

(II.  Capel,  2807,   A.  P.) 


J'ai  repris  a  mes  despens 
Ce  de  quoi  je  me  hontloie. 

(Froiss.,  Poés.,  II,  3,  82,  Scheler.) 

Si  se  hontoia  un  petit,  et  puis  s'escusa. 
(ID.,  Chron.,  111,  290,  Luce,  ms.  Rome.) 

Incontinent    qu'ilz    orenl  pechié   ilz   se 
hontoiereni  l'un  de  l'autre.  {Traict.  de  Sa-  i 
lem.,  ms.  Genève  163,  f"  40  r°.)  ; 

Il  ne  se  hontia  point  de  aler  gésir  et 
dormir  avec  une  des  ancelles  de  sa  court. 
(Girart  de  Rossillon,  ms.  de  Beaune,  éd.  L. 
de  Moutille,  p.  444.) 

Non  pas  le  devoir  et  le  sacrifice  seule- 
ment ont  ils  eu  mespiis,  mais  se  hontoient 
de  vestir  l'abil  et  de  garder  l'estat  de  leur 
profession.  (Al.  Ch.\htier,  l'Espérance, 
p.  303,  éd.  1617.) 

Le  chevalier  a  la  rose  se  commença 
hontoyer  de  ce  que  Norgal  luy  deuiouroit 
si  longuementeu  vertu.  (Perceforest,  vol.V, 
ch.  7,  éd.  1328.) 

Quand  la  pucelle  eut  entendu  les  pa- 
rolles  de  Utran,  elle  se  hontoya  ung  petit, 
puis  baissa  le  menton.  {Ib.,  vol.  VI,  ch.27.j 

Le  roy  revenu  a  son  second  penser 
commença  de  se  hontoyer,  estimant  avoir 
fait  un  pas  de  clerc  de  s'estre  de  cestc 
façon  demis  a  l'endroit  de  son  connestable, 
(Pasq.,  Rech.,  VI,  10.) 

—  Neutr.,  rougir  de  honte  : 

Ce  que  en  hontoyant,  elle  accorda.  (Dd 
Fail,  Cont.  d'Eutr.,  xv,  Bibl.  elz.) 

—  Infln.  pris  subst.  : 

Dont  est  che  hontiers  u  hontes,  et  se  li 
peurs  est  de  chose  vilaine...  dont  est  ce 
vergoigne.  (Li  Ars  d'Amour,  1,  324,  Petit.) 

Ce  verbe  était  encore  usité  au  commen- 
cement du  dix-septième  siècle  : 

Tu  as  bafoué  et  hontoyé  devant  le 
monde,  mal  à  propos,  un  homme  inno- 
cent. (MoxET,  Parallelle,  Rouen  1632) 

2.  HONTOIER,  s.  m.,  celui  qui  outrage, 
qui  fait  honte  : 

Les  dessusdis  chevaliers,  ravissablcs, 
comme  hontoiers,  ou  laniers,  a  cas  civil,  te 
ramembreront  souvent  Alixandre,  et  non 
pas  le  vaillant  Charlemaigne,  David,  ou 
Josué,  desquelx  on  ne  list  point  foie  lar- 
gesse ou  prodigaUté.  (.Maiz.,  Song.  du  viel 
peJ.,  III,  57,  Ars.  2683.) 

HONTOIIER,  voir  HONTOIER. 

HONTOR,  ontor,  s.  f.,  honte  : 

Chose  qui  lor  tort  a  hontor. 

(Rom.  de  Thebes,  RicheL  60,  f»  11'.» 
N'i  reraaint  nus  hom  de  valor 
Ne  face  a  lui  veoir  s'onlor. 

(Parlon.,  1313,  Crapelet.) 

HONTRIR,  voir  HONTIR. 
HONURANCE,  VOir  HONORANCE. 
HONUREEMENT,  VOir  HONOREEMENT. 

HONURiR,  V.  a.,  honorer  : 

Pur  coi  vienent  tat  II  home  del  bornage 
Kil  volent  homrir  par  tant  lur  seignuraoe. 
(llorn,  428,  Michel.) 

HONYEMENT,  VOir  O.NIEMENT. 

HOOF.MAN,   voir  IIOVEMAN. 

IIOOFT.MAN,  voir  llOVEMA.N. 


IIOQ 


non 


HOQ 


&9S 


HOOLE,  voir  llEULLE. 

HOosT,  voir  OsT. 
iiOPiL.,  voir  Goupil. 

iioppK,  houppe,  s.  {.,  bière  tout  parti- 
culièrement lioublonnée  : 

Plusieurs  Liegois  lassoicnt  les  kmites, 
hoppes  et  chervois,  et  en  bevoient  tant 
iju'i  soy  corroient  sus  l'un  l'autre.  (J.  de 
Stavelot,  Chron.,  p.  S95,  Borguet.) 

Je  sçay  batre,  fouir  une  aire, 
Veuner,  brasser  houppe,  gouilalle 
Kt  hacqnebat. 
{Haislr.  Ilamtrelin,  Poés.   l'r.  des  Xï"  et  xvi°  s., 
Xlll,  17.i.) 

Cf.  IIOUPPENBIER. 

iioppELLAND,  S.  m.,  houppelaiidc  : 

Hoppelland,  supparus.  {1464,  J.  Laga- 
DEUC,  Calliol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueue- 
rau,  Diljl.  (Juiniper. ) 

HOPPEMENT,  s.  m.,  actjon  de  pousser  : 
Poulsement  ,   hoppement.    {Trium    liny. 
Dict,  1604.) 

UOPPERIE,  voir  IIUPERIE. 
HOftUEBOT,  voir  HOCHEBOT. 

HOQUELEOR,  -  éeur,  -  eur,  hocq.,  hok., 
Aosg.,  ftogMe/;.,  s.  m.,  chicaneur,  querelleur  ; 

Sicut  le  hoqtieleenr  in  taberna.  (J.  de 
Aluet,  Serin.,  Uichel.  1.  14961,  f°  142  v».) 

Fraudulentus  lusor  et  hosqueUeur.  (Id., 
ib.,  f°  200  v«.) 

Soit  loiaus  hom  on  hokekrrcs. 
{Rose,  Vat.  Ott.,  f»  \0V.)  yo.t.,hûqnderres.  (Vat. 
Chr.  1858,  f  H8''.)    Hoquelierrez.  (Vat.  Chr. 
1522,  t"  88'',  et    Corsini,  f   92''.)  Hoqueheres. 
(Ed.  Méon,  v.  13852.) 

Li  hokeleur  et  jeueur  de  taules  ki  d'el  ne 
sechevisscnt  et  asseoir  des  deis,  et  larron, 
cil  sunt  dit  avarissieus.  (Li  Ars  d'Amour, 
I,  412,  Petit.) 

Autres  qui  sont  hoqueleurs ,  larrons, 
usuriers,  rapineux,  parjures,  traittres  et 
mesdisans.  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c. 
XXXVII,  Bibl.  elz.) 

Lequel   Alain    estoit  hoqueleur,  bateur, 

brigeux,  tanseur.  (1364,  Arch.  JJ  94,  pièce 

88.) 
Cabuseurs  ,    lioqueleurs    et    trompeurs. 

(1370,  Arch.  JJ  100,  pièce  609.) 
I      Lequel   Jehan  estoit   de    très  mauvaise 
I  vie  et  hocqueleur  en  tenant  pluseurs  gens 
I  en  grans  procès.  (1412,  Arch.  JJ  166,  pièce 
!  377.) 

Pluseur  de  noz  ennemis  ,  sy  comme 
I  qi:oquin,paillairs  et  rybbaulx,  ruffîien,  hol- 
•  lierSjtruans,  garsons,  merdailles,  tricheurs, 

bareteurs,  hoquelletir,  mehus  de  lor  vo- 
,  lanlei  mairaisonnauble,  se  sont  efforcié  de 
I  entrer  en  nostre  royanlme  de  llurtebise. 
;  {Pièce  du  xv»  s.,  ms.  de  la  Bibl.  d'Epinal 
i  189,  n»  59,  dans  le  Bullel.    de  la  Soc.  des 

anc.  telles,  1876,  p.  lOo.) 

Chacun  veult  faire  le  jangleur  ; 
Cbacan  vcult  estre  hocqueleur. 
{DU  dcChascun,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi»  s.,  I, 
225.) 

Chascun  Tenlt  robe  de  jongleur  ; 
Chascun  venlt  estre  hoqueleur. 
>/4.,  ms.  Genève  179'"',  Riltcr,  Poà.  des  xiv' 
el  xv"  s.,  p.  12.) 


Bas  et  moyens  les  sages  prisent  ; 
On  n'y  congnoist  nul  hoqueleur. 
(Le  Passe  temps  d'Ousivelé,  Poés.  fr.  des  xv"  et 
xvi"  s.,  VII,  256.) 

Soyez  doncques  avaricieui. 
Trompeurs,   barateurs,  convoitcux 
Joueurs,  basardeurs,  hoqueleurs. 
C'est  la  manière, 
(II.  GoBiiV,  Livre  des  loups  raiiissans,  ch.  v,  éd. 
VMo.) 

iiotfUELER,  hocqiieler,  v.  a.,  chicaner, 
frauder  au  jeu  : 

Jehan  du  Pucb  dit  que  c'estoit  la  cous- 
tume  des  sergens  de  tenser  et  liocqueler 
les  bonnes  gens.  (1362,  Arch.  JJ  93,  pièce 
220.) 

Nul  ne  les  doit  soustenir  en  leurs  mau- 
vais mestiers  ne  en  leurs  vices,  et  spéciale- 
ment ceulx  et  celles  qui  usent  de  hoqueler 
les  bons  et  lesloiaulx  gens,  comme  larrons, 
murtriers,  engigneurs  de  contens  et  comme 
garczaille,  ribaudaille,  truendaille,  mauvais 
contracteurs.  {Ane.  Coût,  de  Brel.,  î"  159, 
ap.  Ste-Pal.) 

HOQUELERiE,  -  cllerte,  hocquelerie,  ho- 
kelerie,  s.  f.,  chicane,  querelle,  tromperie, 
fllouterie  : 

Le  maistro  fu  Barat  nommes, 
De  ce  ne  fu  pas  mesnonimes  ; 
Son  clerc  avoit  nom  Tricherie, 
Kt  son  varlet  Uoquelerie. 
(J.  Briyant,  Chcm.    de  Pnvreté,    à    la     suilo   ilu 
ilénagier,  t.  Il,  p.  21,  Biblloph.  fr.) 

Condamnation  pour  liourrie,  tenserie, 
piperie,  hocquelerie.  (1384,  Valenciennes, 
ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 
Alias  hokekrie. 

Icellui  Jehan  fu  aucunement  contredi- 
sant, en  disant  que  c'estoit  une  hoquele- 
rie ;  et  ledit  Hennequin  lui  repondi  que 
ce  n'estoit  qu'esbatemtnt.  (1391,  Arch.  JJ 
149,  pièce  151.) 

Et  si  tendrez  les  dis  certains 
Et  les  jugeurs  sanz  débat 
De  hoquelerie  et  de  barat. 
(E.  Desch.,  Poés.,  Richel.  840,  f°  Sll''.) 

Ce  n'est  qu'une  hocquelerie 
Kt  une  grande  mocquerie. 
(Lefbanc,  Chtlmp.  des  Diim.,  Ars.  3121,  f»  101''.) 

Fait  par  hocque[le]ries  ou  par  pilleries. 
Girart  de  Rossillon,  ms.  de  Beaune,  éd.  L. 
de  Montillc,  p.  235.) 

lloquellerie,  barat,  vunt  ;'u  concilie 
Et  tricherie  saisit,  prent,  happe  et  pille. 
(/,('  Cliasleaude  labour,  éJ.  1499.) 
Finablement,   ils   ont  tant    fait  par  leur 
hoquelerie   et  arrogance...    (Trad.    de  la 
Cosmogr.  de  Munster,  p.  102,  éd.  1556.) 

Houlerie  fait  son  personnage  dans  le 
Mystère  du  Bien-advisé  et  du  Mal-advisc 
avec  Rébellion, Fnllic,  Oysancc,  Hoquelerie. 
(PABFAiCT,  llist.  du  Th.  franc.,  t.  II,p.  114.) 

iiouuELEUX,  adj.,  querelleur,  chica- 
neur : 

Les  anltres  plaideurs,  harselcurs, 
Cavilleax,  hoquetcux,  brouilleurs. 
(Er.01  Damernal,  Livre  de  la  Deabletie,  f  58'', 
éd.  1507.) 

Le  Duchat  cite  ce  proverbo  du  patois 
messin  :  «  Quand  on  devient  pauvre  on 
devient  hoqueleux  :  c'est-<\-dire  chicaneur, 
jusqu'à  faire  des  incidens  sur  toutes 
choses,  jusqu'à  s'accrocher  à  tout,  jusqu'à 


trouver  partout  des  hannicroches.  .  Pic, 
lioqueteu.i-,  celui  qui  triche  au  jeu,  que. 
relieur. 

Cf.    UOQUELEOR. 

UOQUEMELLE,     hOCq,    S.    f . ,    COUp,    86- 

cousse  : 

De  plain  eslais  le  va  ferir 
Emmy  le  pis  soubz  la  mamelle. 
Il  lui  donna  telc  hocqucmelle 
Ne  fust  l'aubert  lacié  menu 
Et  la  pièce  d'acier,  venu 
Feust  Griniault  a  maie  aventure. 

(Melusine,  ^S-iO,  Michel,) 
Et  s'il  est  nul  qui  en  grumelle, 
Qu'on  luy  doint  tel  hoquemelle, 
Qu'il  y  saiclie  bien  assener, 
Si  qu'il  mette  un  mois  ;i  sancr. 
(E.  Descha.mps,  Poés.,  Bichel.  8ill,  p  408'.) 
Harou,  ce  mourdreur  uio  prenez, 
Il  ne  vous  demourra  couillon, 
Bastart  avooltre,  ou  esprouvez 
Que  je  sçay  faire  ainsi  taston. 
Les  rufîens,  faulx  bougeron ; 
Vous  arez  ceste  hoquemelle 
Et  vous  rarez  de  moy  ce  don, 
vieille  ribande  et  maquerelle. 

(lo.,  ili.,  f>  :i;iO''.) 

L'exposant  dist  a  icellui  Garell  que 
autresfoiz  avoit  il  eu  une  hocquemelle;  qu'il 
se  pardast  d'en  avoir  une  autre.  (1413,  Arch. 
JJ  167,  pièce  283.) 

iioouEREL,  S.  m.,  piège  : 

E  se  vos  ne  me  Tolez  faillir 
IVos  le  prendrom  al  hoquerel. 
(Ben.,  D.  de  Nurm.,  II,  15633,  var.,  Michel.) 
Se  Dame  Dex  rac  saut. 
Bien  m'as  or  au  hoquerel  prise 
Celui  qui  ne  m'aiinnie  no  prise, 
Me  feras  amer  maugrc  mien. 

(Chcv.  au  lijon,  (;7i8,  Ilolland.) 

1.  HOQUET,  hocquet,  ocqiiet,  houquet,  s. 
m.,  a  signiflé  d'abord  secousse  en  général, 
puis  en  particulier  la  contraction  du  dia- 
pragme  avec  secousse  brusque  ;  d'où  les 
acceptions  suivantes  que  l'usage  n'a  pas 
conservées. 

—  Phrase  harmonique  dans  laquelle  une 
ou  plusieurs  parties  étaient  entrecoupées 
ou  interrompues  par  des  silences  : 
Chantent  tuit  les  gueules  baees  (les  oiseaux), 
Si  font  maint  son  et  maint  hoquet. 

(G.  Mach.,  Poés.,  Bichel.  9221,  f°  Gl-\) 

Kt  leur  commando  Iravillier 

Pour  moy  aidier  a  consillier 

A  faire  dis  et  chansonnettes 

Pleinncs  d'onneur  et  d'araoureltcs, 

Doubles  hoques  et  plusieurs  lays, 

Motes,  roudiaus  et  virelais, 

Qu'on  claimiiiO  chansons  baladées, 

Complaintes,  balades  entées, 

A  l'onneur  et  a  la  loango 

Do  tontes   dames  sans  losange. 

(iD.,  Oliuv.,  Prol.,  p.  7,  Tarbé.) 

Adonq  on  Iny  fait  son  service. 

Car  tous  ensemble  cornent  prise. 

Si  y  a  telle  mélodie, 

En  faisant  ocqucz  par  maistrie. 
(Cage  de  i.a  Bicne,  des  Déduis,  ms.,  f"  lOS  v', 
ap.  Sle-Pal.) 

Car  ce  qu'il  a  dit  sont  toutes  bourdes, 
Kt  ne  sont  que  paroles  sourdes, 
Que  chiens  doivent  chanter  raotetz. 
Ne  qn'ilz  saschent  faire  ocqueiz. 

(lu.,  il/.,  f"  135  r'.) 


496 


HOQ 


I.ors  fn  bosqoel. 
CIns  d»  mor!,  ffrmunt  a  Inqnel, 
Ed  ch:«ntanl  .1    noniao  htçtirt, 
M'nlai  jon^r. 
(Jbh.  [.FccraiL.  Chats..  Hall,  rt  Birtrf.,  ixïiii. 
Bibl.  eli.^ 

—  Ti^rme  if  jurisprudence,  objection, 
ilifBenlt<<,  chicnni'-  : 

RenoDclia...  a  IohIp?  niitrp?  (ieffensp?, 
barres  et  hoques  par  quoi  la  teneur  de 
teste  lettre  pourrnit  estre  empeechie  on 
retaraie.  («312,  Lett.  du  rie.  de  Fat.,  Ju- 
miè?.,  Arch.  S.-Inf.) 

Renonchant...  a  foutes  exceptions,  bnres, 
deffenses,  dilations  ,  hoquez  et  cavilla- 
tions.  (Vend.  av.  Purif.  1323,  Ch.  du  baiU. 
de  CoienUn,  Aulnay,  Arch.  Calv.) 

Au  cas  ou  leur  dit  paiement  ne  seroit 
acompli,  non  contrestant  frivoles,  cavilla- 
cions,  hoques,  haras,  appcllncions,  et 
toutes  fuites  quelles  que  elles  soient.  (1334, 
Arch.  JJC9,  t'SiTO.) 

Toutes  fuites,  caTillations,  hoqws,  allé- 
gations et  frivoles  arriéres  mises.  (1346, 
Arch.  J.I  76,  f«  1  vM 

Si  eux  se  complaicnent  de  ceux  qui  se 
sont  entremis  des  imposicions  au  temps 
passé  ou  d'aucuns  nos  officiers,  faites  leur 
sommerement  et  de  plain  oster  touz  hou- 
ques,  fuitez  et  cavillations.  (1334,  Ord.,  II, 
638.) 

On  fait  de  .mi.  canses  mile 
Escript'ires  de  (rant  argent, 
Ooqnes  ne  fat  tant  de  hoqvn 
On'M  y  a,  et  finablement 
Ongnes  ne  vy  tant  de  procès. 
(E.  Deçct..    Poés.,  Richel.  840,  f°  32B'.') 

—  Pnr  extension,  dans  la  langue  géné- 
rale, difficulté  : 

Ha  Hny  en  sa  part,  qni  est  nns  gros  hnqufs. 
(Jbb.  riES  Preis,  Gfxlf  ie  Lirge,    II,  11778, 
Scheler.  Clois.  philol.) 

—  Lnc,  o  hoquets,  par  inlermiltence,  à 
plusieurs  reprises  : 

Aussi  plaident  a  diverses  fois  et  a  hoe- 
quels.  {Ordonn.  sur  la  jurid.  du  grand 
conseil,  juill.  1539.) 

—  Coup  de  pointe  : 

P'nng  genl  destrier  grison  bien  se  monta 
Ponr  recevoir  et  donner  des  hoqufs. 
(l.  DE  Beacvac,  le  Pas  ie  la  Bergiere,  829,  Cra- 
pelet.) 

—  Coup  SOUS  le  menton  : 

Icellui  Perrinet  fist  un  petit  hoquel  de  sa 
main  au  menton  dudit  Symon  en  lui  le- 
vant hault  son  menton  par  un  cop  seule- 
ment. (1385,  Arch.  JJ  127,  pièce  76.) 

—  Piège,  surprise  : 

Cil  n'a  mie  bon  avantage 
A  qni  il  fièrent  le  visage. 
Ai»  est  vilmenl  pris  an  hoqvel. 
(G.  CcuRT,  Roy.  lign.,  18679,  W.  cl  D.) 
DnnovB  incontinent  snrvinl... 
A  lonl  ses  gens  Breze  Flocguet 
Et  grande  compaicnic  qui  vint 
Ponr  garder  la  ville  dn  hncquet. 
(MiKTUt,  Vig.  de  Ch.  YII,  !"  89',  éA.  1403.) 

2.  iiOKUET,  hocquet,  hokel,  houquel, 
houcquel,s.  m.,  crocLel,  hoDlette,  bâton 
de  berger,  fléau  : 

Od  a  défendu  que  nus  meeeaus  entre 
dedens  les  murs,  fors  sour  le  nuit  saint 


HOQ 

Martin  et  le  jour  del  quaremel  prendant  et 
le  jour  de  bon  devenres,  et  s'il  i  entrent, 
li  waite  de  le  vile  les  boutent  et  sakcnt 
et  Oerchent  de  hokes  de  fer  et  leur  fâchent 
anui  asseis.  (1270,  Reg.  au.r  bar>s,  n»  257, 
Arch.  mun.  St-Omer.) 

Sainte  Marie  debonere  ! 
Con  vos  par  estes  anoions  ! 
Mont  fêtes  ors  le  pilons, 
Fet  cil  (jai  le  prent  a  hoqitet  ; 
f.ardei  as  pans  de  vofs)  roqnet 
Se  vos  iroverez  mile  chose. 
(DU  des   avoens,    11-2,    Gasl.  Raynand.  nnmania, 
t.  XIT,  p.  216.) 

Un  baston  a  bercier  appelle  hoquet. 
(1404,  Arch.  J.T  1S8,  f»'  190  v^) 

Adam  Michiel,  pasteur,  de  son  hocquel 
ou  baston  a  berpier,  et  le  suppliant  de  son 
hocquH  a  pique.  (1410,  Arch.  JJ  165, 
pièce  23.) 

Grans  cops  de  honles,  de  hocques 
Fieront  en  icelle  bataille. 

(Pasioralel,  ras.  Bmx.,  f»  33  r°.) 
Pnis  en  riant  a  dame  Fois 
Dist  Floqnel  adien  trop  de  fois. 
Et  dame  Fois  sas  son  hocquet 
Disl  qnalre  fois  adien  Floqnet. 

(Ib.,  r  Sr».) 

Ung  hocquet  a  queminee.  (1498,  Compt. 
faits  p.  la  ville  d'Abbev.,  Richel.  1.  12016. 
p.  130.) 

Trois  hocquets  pour  pendre  le  revers  du 
?rant  hostel.  (Compt.  de  1499,  S. -Orner, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ung  hoiicquet  pour  attachier  aux  mu- 
railles. (76.) 

Houqnet  ;  m.  The  hickocke.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

.'!.  HOQUET,  hocquel,  %.  m.,  grand  man- 
teau à  capuchon,  tombant  jusqu'aux  ta- 
lons : 

N'oubliez  rochet  ne  hoeqnel. 
Et  amenez  vostre  assemblée. 
(N.    DE    LA   Chesxaye,    Comdamrt.    de    Dancquet, 
p.  3S9,  Jacob.) 

HOQUET.\T,  S.  m.,dlmin.  de  hoquet,  re- 
présenté par  un  nom  propre  : 

Hufîuenot  le  Hoquetai.  (1387-88,  Compt. 
(tes  annivers.  de  S.  Pierre,  Arch.  Aube  G 
1656,  f»  214  r».) 

HOQUETEMENT,  hocquettement,  hocle- 
ment,  s.  m.,  secousse,  action  de  secouer  : 

Je  ne  say  qnel  dyable  ce  sont, 
Esjar,  il  gênent  don  boucler, 
Treslout  cel  arbre  font  tourner 
Par  leur  mescheant  hnqtielemenl. 
\l.a  Dame  à  la  licorne,  Richel.  12562,  f"  33  r".) 

—  Hoquet  : 

Ce  neantmoins  advient  par  accident 
OnancunesTois  par  nng  fait  évident 
Donne  tristesse  aucune  nlilité 
En  appaisant  par  sa  sublillité 
llocquellemeni  et  bnmeur  superflue 
Dont  l'eslomach  prent  sa  repene. 
(I  vCHESSATE,  Traicli^  des  pass.  de  l'ame,  Vorard.) 

—  Mouvement  saccndé  : 

Par  le  lioctement  de  chant  quiempesche 
l'entendement  des  paroles,  nous  entendons 
les  mouvemens  et  les  desordonnances  de 
propre  voluntc.  (Mélanges  dévols,  Ri- 
chel. 957.) 

iioQL'ETEK,  hoUeler,  hocqueler,  verbe. 


HOR 


—  Act.,  secouer  : 

Qni  li  veisl  son  grant  poil  hokeler 

El  bauloier,  al  vent  recerclieler 

El  puis  ses  cornes  encontre  mont  lever. 

(C.  d'Ilamlone,  Richel.  25516,  r  29  r".) 

Quand    le   suppliant    ne   trouvoit    poiiil 

l'huis  ouvert  il  faisoit  tant  en  le  hoquetant 

et  sourdant  que  il  ouvroit.  (1410,  Arch   JJ 

164,  pièce  286.) 

Du  coupeau  de  le  teste  du  roy  Eternel  se 
repandoyent  cheveux  divins,  et  en  hocque- 
tant  la  teste  feit  trembler  le  «n-and  ciel 
(J.  Le  Br.ON'D,  Val.  Max.,  f»  141  r",  éd 
1579.) 

—  Xeutr.,  frapper  avec  des  mouvement 
saccadés  : 

Serjanz  hoqueteni  ;  heraaz  crient. 

(Gdiart,  Itoy.   lign.,  19622,  \V.  et  n  1 
Icelle  jeune  fille  oy  gens  qui  liocqtietoient 
a   l'uis    du  jardin.  (1408,    Arch.    J,l    162, 
pièce  252.) 

—  Chanter  un  hoquel  : 

Quant  il  hoqnelenl 
Pins  lost  clapelenl 
Que  frestel 
Li  damoisel. 
(Adam  de  la  Halle,  Chans.,  ms.  Montp.  H  ICfi. 
f  280  v».) 

—  Avoir  le  hoquet  : 

A  celle  fin  que  le  hocquet  le  laisse 
On  que  pins  lost  de  hocqueler  il  cesse. 
(Lachesnaïe,  Trniclié  des  pnss.  de  l'ame,  Verard.^ 
Quand  les  corbeaux  se  debatent  et  font 
voix  comme  en  hoquetant,  et  continuent 
quelque  temps,  c'est  présage  de  vent  a 
venir.  (Belon,  Xat.  des  oys.,  6, 1,  éd.  )5S5.> 

—  Hoqueté,  part,  passé  et  adj.,  inter- 
rompu par  des  silences  ; 

Chansons  hoquetees.  (Mélanges  décols. 
Richel.  937.) 

HOQUETERiE,  S.  f.,  tromperie  : 

Si  se  pert  la  chevalerie. 

Et  demore  hoqiielerie. 
(GoDEFROT  DE  Pakis,    Chron.,  1779,  Buchon.) 

Probablement  faute  du  manuscril  (Ri- 
chel. 146,  f°  68")  pour  hoquelerie. 

HOQUETEun,  -  leeur,  hocqueieur,  hoekel- 
lour,  s.  m.,  peut-êlre  abus  de  la  rime  pour 
hoquetenr,  trompeur  : 

De  larrons,  de  chapeteenrs. 

De  heraus,  de  hoqueleeurs. 

fO.  DE  CoiNCi,  J/ir.,  ras.  Soiss.,  f»  48''  ) 

Les  formes  hocqueieur,  hockeltour,  four- 
nies par  rtiiquefort,  sont  probablement 
des  variantes  du  mOme  texte. 

HOR,  voir  IlORT. 

HORAPniME,  voir  Orprimes. 
iiORBE,  s.  f.,  cercle: 
Li  vaus  estoit  grans  et  parfons, 

Et  li  cspinois  tous  reons 

Tant  a  le  horbe  avironnee 
K'il  a  nue  sente  trouvée. 
(De  S.  Jehan  Paulu,  Richel.  1SS3,  !"  426\i 
Emmi  liu  de  celé  lande  avoit  une  horbe 
d'aubres  et  i  avoit  une  fontaine  qui  fii  la 
1res  plus  merveilleuse  chose.  (Rom.de  Ka- 
nor,  Richel.  1446,  f»  34  v».) 
Dont  s'asiscnt  tout  .un.  li  uns  dejousle 


H  OR 


HOR 


HOR 


497 


l'autre  tout  on  mie  horbe.  {Kassidor.,  uif. 
Turin,  f  179  r».) 

iioRCEL,  voir  Orcel. 

iionciiE,  voir  Orce. 

HORCZON,  voir  HOBSON. 

HORD,  voir  HOBT. 

HORDAGEUR,  VOir  HAUDRAGEUR. 

HORDEAT,  S.  m.,  Orgeat  : 
Hordeat.  barlv  water;    drink   made  of 
bariy.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

BORDEIS,  voir  HOURDEIS. 

HORDELYR,  V.  n.,  courir  : 

Tanot  hordehj  par  sa  mesoua 

Qa'a  son  lit  s'en  est  revenue 

Tremblaont  rorne  faeille  menue. 
(flu  Chevalier  n    la   corbeille,   2-40,  Monlaiglon   et 
Riyoand,  FabL,  II,  191.)  Ms.  Iwrdlij. 
Cf.   HORDOILLER. 

HORDENELLE,  Vûlr  ORDINAL. 

HORDER,  voir  HOURDER. 

HORDiÉ,  part,  passé,  possédé  : 

Mais,  puis  q:ie  ne  nie  recot^nustes 
Et  que  d'orgueil  hordié  fustes, 
La   guerre  vous  a  court  tenue. 
Par  quoy  pauvre  estes  devenue. 
(CHiiiiELi,..  le  Concile  de  Basic,  VI,  47,  Kerv.) 

HORDIR,  voir  HOUBDIB. 

HORDIS,  voir  HOURDEIS. 

HORDOILLER,  V.  n.,  courir  : 

Onques  vache  qui  san  taons 
Me  vi  plus  saloper  par  saut 
Que  Galelroit  hordoille  et  saut. 
(Dame  qui  concilia  le preslre,  ms.  Berne  3'il, 
f°  Si".) 

Cf.  HORDELTR. 

1.  HORE,  voir  Hedre. 

2.  HORE,  voir  Ore. 
HOREE,  voir  Orée. 

BOREL,  voir  HOUREL. 

I   HORENDROiT,  voir  Orendroit. 

HORER,  voir  Orer. 

HORES,  voir  Ores. 
I  HORETE,  voir  Heurete. 
I  HOREUL,  s.  m.,  collier  de  cheval  : 

Epifia,  colaria  equorum,  palliée  horeus, 
i=cilicet  hanie  de  cheval.  (.1.  de  Oarl.,  dis. 
iruges  546,  ap.  Scheler,  Lex.,  p.  60.) 

P.-ê.  faute  pour  gohoreul,  syn.  inconnu 
le  gohenl. 

HORIER,   voir  HOLIER. 

1.  HORION,  s.  m.,  nom  d'une  maladie 
|ui  régna  au  commencement  du  xv 
iècle  : 

I  Un  mauvais  eir  corrumpii  elnit  sur  le 
ponde,  qui  plus  de  cent  mil  personnes  a 
l'aris  mit  en  tel  estât,  qu'il  perdirent  le 
lOire  et  le  inenper et  avoient  très  forte 


fiebvre  deu.x  on  trois  foys  le  jour...  on  iior- 
doit  tout  le  pouvoir  de  son  corps...  tant 
estoient  grevez  ceul.K  qui  de  ce  mal  estoient 
attains  ;  et  dura  bien  sans  cesser  trois  sep- 
uiaines  ou  plus,  et  commença  a  bon  escient 
a  l'entrée  du  moys  de  mars  ou  dit  an  (1414), 

et  le  nommoit  on  le  tac  ou  le  horion 

on  avoit  la  toux  si  fort  et  la  rume  et  l'en- 
roueure  que  on  ne  chantoit  qui  rien  fust 
de  haultes  messes  a  Paris.  {Journal  d'un 
bourgeois  de  Paris,  p.  49,  Tuetey.) 

Norni.,  Cotentin,  Bessin,  arr.  de  Mor- 
tagne  et  de  Bayenx,  horion,  gros  rhume, 
épidémie. 

2.  HORION,  s.  m.,  un  coup  de  vin  : 

Je  ne  sçay  que  faire  de  boire 
On  horion  :  c'est  le  plus  seur. 

(Palhelin,  Test.,  p.  18.ï,  Jacob.) 

Donnez  raoy  a  boire  ung  horion. 

(li..  p.  191.) 

BORIS,  s.  m.,  sorte  de  monnaie: 
Tarses    et    horis,    aultrement    appeliez 

gros  de    Bretaigne.  (1480,   Arch.    JJ   207, 

pièce  22Ô.) 

HORLOGEUR,  voir  Orlogeur. 
HORLOGEUx,  voir  Orlogeux. 

HORsiAis,  adv.,  désormais  : 

Il  n'y  avoit  plus  d'ordre  d'appaiser  ceste 
sédition,  qui  ftoj'wiais  estoit  irresmediable. 
(Amvot,  Vies,  Sylla,  éd.  156o.) 

C'est  quelque  grosse  pierre  qui  foulle  et 
consomme  la  substance  de  mes  roignons, 
et  ma  vie,  que  je  vuide  peu  a  peu,  non 
sans  quelque  naturelle  douceur,  comme 
un  excrément  hormais  superflu  et  enipes- 
chant.  (Mont.,  Ess.,  1.  III,  c.  13,  p.  213,  éd. 
1595.) 

HORMissiON,  S.  f.,  pèlerinage? 

Il  ne  fut  lors  ne  procession  ne  hormis- 
sion,  intercession  ne  dévotion  qui  peusist 
ployer  leurs  coraiges  a  pitié  ne  a  miseri- 
corile.  (.1.  Molinet,  Chron-,  t.  IV,  p.  346, 
Buchon.) 

iiORXE,  S.  f.,  rébellion  : 

La  tierce  (manière)  est  de  les  mestre  a 
la  home,  dicte  rébellion,  exil  du  royaume, 
de  laquelle  s'ensuit  confiscation  de  tous 
leurs  biens  meubles,  pour  faulte  dudit 
paiement.  (11  janv.  iSi^iO,  Etat  et  Conslit. 
du  royaume  d'Escossc,  Négoc.  sous  Fr.  II, 
p.  224.) 

Et  pour  l'intelligence  de  l'article  home, 
dicte  rébellion,  est  a  noter  que  si  aulcun 
demeure  en  icelle  an  et  jour,  toutes  ses 
terres  sont  confisquées  pour  ce  es  mains 
du  roy  la  vie  durant  dudit  rebelle.  (Ib., 
p.  228:) 

HORNFROIS,  S    m.? 

Ancliiens  fossets,  hornebois  et  ahons 
sont  reputes  pour  bornes  et  assens  entre 
héritages  circonvoisins.  {Cousl.  de  Tour- 
nay,  ms.  appartenant  à  M.  Bocquillet, 
!..  .38.) 

On  ne  peut  fossoyer  a  trois  pieds  près 
d'une  bonne,  Aor/iftoîs  ou  ahons.  (Ib.) 

iioRNEL,  voir  Ohnf.l. 

iiORNESKivE, adj.  f.,  exprime  l'idée  de 
dure,  impitoyable  : 

Mors!  vers  tous  ies  si  Iiorneskive, 
Crtsruns  te  bel,  rascwns  t'eskive. 
(Vers  de  te  mort,  Richel.  37S,  f°  335''.) 


P.-ft.  pourrait-on  lin 
Cf.  EscuiF. 


si  fort  esl;ive. 


HORPENÊ,  adj.,  détérioré  : 

Toutes  chaires  qui  seroient  trouvées 
oiaulvaises  et  horpenees.  (1334,  Arch. 
Meurtlie  B  419,  f°  114.) 

HORPiL,  voir  Goupil. 
iiORQUEE,  S.  f.,  sorte  de  navire  : 
Ledit  admirai  doit  avoir  de  tous  vais- 
seaux apparlenans  a  la  guerre,  comme 
galees  et  horquees  et  balleniers  et  autres. 
(Traité  des  opces  des  hérauts,  ap.  .Jal,  II, 
255.) 

Cf.    HULQDE. 

HORRAiLi.E,  S.  f., partie  d'uneeharrue: 

Le  suppliant  trouva  une  horraille  d>' 
charrue,  de  Inquelle  il  frappa  sur  le  dil 
Perrin.  (1392,  Arch.  JJ  143,  pièce  62.) 

HORRENDE,  adj.,  horriblc  : 

Qui  chose  est  horrible  et  horrende 
Do  baplizer  une  charoigne. 
(DEGDiLLEviLtE,    Trois  Pclerinaiqes,  P  Gf*,  impr. 
Instit.) 

Apres  la  subgection  horrende  de  si 
nobles  citez  ..  {Les  Passages  d'oultremer, 
f»  156  V».) 

La  chose  a  esté  trouvée  tant  horrende  et 
impye  qu'il  n'^  a  homme  qui  n'en  soit 
scandalisé.  (Négoc.  de  la  France  dans  le 
Lev.,  1. 1,  p.  5i6,  Doc.  inéd.) 

HORREUX,  adj.,  qui  doit  faire  horreur  : 

Encor    est   ceste    délectation    korreuse, 

c'est    a   dire    deshonnesle    et   ennuyeuse 

aux  bons.  (Oresme,  Politiq.,  2»  p.,  f"  107', 

éd.  1489.) 

HORRIBILITÉ,  VOir  IIORRIBIETÉ. 

HORRiBLETE,  hoTribUité,  orr.,  or.,s.l., 
chose  horrible,  qui  fait  horreur,  qui  ré- 
pugne : 

D'estrange  orriUeté  se  paine 
E  d'ovre  mortel  e  hontose. 

(Ben.,  I).  de  Norm.,  II,  34023,  Michel.) 
VorriHelé  qu'ele  avoit  faite. 

(G.  DE  CoïKCI,  Mir.,  Uis.  Soiss.,  Pil"".) 

Il  ot  les  <iens  noires  ytans 
Que  le  vis  et  longues  et  grans. 
Pleins  ert  de  grant  horrillctc. 
(J.  Le  BlAncu-,  Mir.  de  N.  D.,  ms.  Chartres, 
f»  15''.) 

Quant  il  plus  i  pensoit  et  il  rcgardoit 
les  orriMefeZ  et  les  péchiez  que  l'en  faisoit 
en  cest  monde.  (Artur,  Richel.  337,f<>250''.) 

Sa  chars  fn  vilaine 
Et  do  tonte  orribtcti  plaine. 

(Du  Cheval  de  fust,  nomv.,  p.  113.) 

Qui  les  granz  orriblclei   font. 
Les  pecchie?  e  les  félonies. 
(Joies  Nosire  Dame,  Richel.  19523,  P9I.) 

Tu  n'as  pas  redoutées  les  bateures  ne 
les  orribletvz  des  tormcnznede  lachartre. 
(Vies  et  mari,  des  beneur.  virges,  Maz.  568, 
l»278».) 

La  grant  horribleté  de  ce  désert.  {Vies 
des  Hermit.,  ms.  Lyon  773,  f"  3  r».) 

Aucun  ne  vuelent  mie  soffrir  incision 
en  ceste  cure  por  Vorribleté  dou  fer. 
(Brun  de  Long  Borc,  Cyrurgie,  m?,  de 
Salis,  f»  W.) 

63 


40S 


TIOR 


L'orribUilé  (l.m  fait.  tCli.de  1367,Uoisin, 
m?.  Lille  Î66,  f"  379.) 

Oui  lor?  Teisl  niellre?fns  en  ordonnance 
el  courir  sus  Sarrazins  et  jetter  canons  et 
traitz  d'arbalestres,  cVfloit  moult  grant 
horribletf  a  vcoir.  (J.  d'Arras,  Sfelus., 
p.  195.  Bibl.  elz.) 

Mas  enfin  se  psrti  par  prant  horriihié. 
(Cit.,  rfu  Cue'Clia,  .5891,  Charrière.i 

La  pestilence  et  l'oribleté  qui  couroient 
sus  les  gentilz  hommes.  (Froiss.,  Cliron., 
V,  324,  Luce,  ms.  Amiens,  ("  110.) 

Pur  la  horribilité  de  ses  pliisours  trc- 
sons.  (Stat.  de  Henri  VI,  an  ix,  impr. 
gotli.,  Bibl.  Louvre.) 

Vivre  est  delitable,  mourir,  horribletê 
extrême.  (G.  Chasteixaix,  Exp.  sur  rerilé 
mal  prise, \i,  332,  Ker\->n.) 

Haro  !  qael  forsen,  qaclle  rage. 
Quel  horribilité .'  J'enrape. 
(Grfban,  yiisl.  de  la  Pass.,  018,  0.  Paris.) 

Combien  que  Vborribilité  du  temps  plu- 
vieux et  venteux  fusist  mal  convenable  a 
ce  faire.  (J.  MoLiîiF.T,  Chron.,  ch.  LXXVlII, 
Bucbon.) 

Pour  monstrer  la  prant  enormité  et  de- 
leslabilité  et  horribilité  du  péché.  (Le  Tré- 
sor de  Vame,  f»  14  r»,  éd.  1494.) 

iionniniTÉ,  s.  f.,  borrenr,  frayeur  : 
Ilorriditas,  horridilé,  paour.  {Voc.  lai.- 
fr.,  1487.) 

HORS,  ors,huers,  adv.,a  l'extc'rieiir  : 

Dont  doivent  sevrer  et  tranchicr 
Et  de  lor  cners  el  de  lors  cors 
Les  péchiez  et  citer  les  ors. 
(Cert.,  Bfst.,  "12,  P.  Mever,  Roniania,  l,  .435.) 

Etre  huers.  (1220,  Stat.  de  l'hôpital  de 
St  Julien  de  Cambrai,  Tailliar,  Rec.  d'aci. 
des  XII'  et  xiii'  s.  en  langue  watt.) 

Dont  issi  uns  des  habilans  huers  aussi 
que  por  parfaire  auchune  oevre  (De  saint 
Brandainne  le  moine,  Jub.,  p.  93.) 

De  sottes  gens  ne  vons  servez, 
Metlei  les  hors,  si  en  avez. 
{Farce  àt  Cuillerme,  Ane.  Th.  fr.,  I,  3.ï0.) 
Si  le  dur  sort  an  penser  me  désole, 
Soabdainemenl  ma  muse  me  console, 
A  mon  esprit  donnant  tant  de  plaisir, 
Qu'elle  met  hors  soudain  tout  desplaisir. 
(CB,ir.tES  DE  S.\iNCTE-M.\RTHE,  Episire  à  son  père.) 

—  Prép.,  en  dehors  de  : 

En  droit  u  huers  droit.  (1318,  Arch.  J.l 
50,  f»  219  V.) 

Les  moutons  de  Polyphemus  le  borgne 
cyclope  emportarenl  hors  la  caverne 
Ulysses  et  ses  compaignons.  (Rab.,  IV,  8, 
éd.  15S2.) 

Ce  sera  donc  maintenant  a  chacun  de 
vous  d'en  dire,  s'il  luy  plaisl,  fort  libre- 
ment son  advis,  afin  qu'après  les  avoir  bien 
digérez,  hors  toute  passion,  nous  nous 
puissions  renoer  a  celuy  qui  sera  trouvé 
le  meilleur.  (Un  Vii.LAns,3/(!m.,  II,anluol. 
Michaud.) 

—  Hors  de  : 

Qn«  Toni  itsies  sans  mo;  huers  do  la  fremeté. 
(Cher,  au  cygne.  19760,  Ileiff.) 

te»  petis  enfan';on9  vont  huers  des  hier»  liranl. 
(/«.,  2112C.) 

Un.'  des  trois  frères...  sailli  huers  de  le 
nef.  (S.  Brandainne,  Jub.,  p.  94.) 


HOR 


Ne  rcst  mi>  tôt  hors  il"  phit. 

(Gi'iOT,  Bible, 'n\:>,  Wolfart.) 
Li  mesiax  pot  mètre  en  se  delTonse  qu'il 
est  hors  de  le  loy  mondaine.  (Beaum.,  Coût, 
de  Beauv.,  LXiii,  10,  Ceugnot.) 

Ke  il  isseni  huers  de  no  règne.  (Charte 
du  roi  d'Angl.,  Arch.  mun.  Douai,  cart.  L, 
f°46.) 

Estant  devenu  hors  d'aage  et  de  saison 
amoureux  d'elle.  (Amyot,  Vies,  Alex,  le  Gr., 
éd.  1563.; 

Se  laisser  emporter  hors  de  mesure  a  la 
douleur.  (Id.,  Consol.  d  Apollon.) 

Chloé  s'en  alla  vilement  appeler  un  bou- 
vier de  la  auprès,  pour  lui  aider  a  le  mettre 
hors  de  cette  fosse.  (Id.,  Daphn.  et  Chloé, 
I.) 

Quand  la  liberté  seroit  entièrement  per- 
due, et  toute  hors  du  monde.  (La  Boet., 
Serv.vol.,  Feugère.) 

Les  François  ne  faisans  jamais  rien  qu'a 
la  haste,  hors  de  temps  et  avec  triple  des- 
pence. (Du  Villars,  Mém.,  V,  an  1554, 
Michaud.) 

D'Escosse  retourné  je  fus  mis  hors  de  page. 

(Ronsard,  Eleg.,  20,  Bibl.  elz.) 

Le  coup  que  je  reçoy, 
M'eloignant  de  ses  yeux,  me  met  si  hors  de  moy. 
Que  ma  lan^rne  no  peut  former  une  parole. 
(Desport.,  Diane,  I,  lxtiii,  Bibl.  panl.) 

Il  est  bien  plus  raisonnable  de  mesler  le? 
choses  graves  avec  les  moins  sérieuses  en 
une  mesme  suite  de  discours,  et  les  faire 
rencontrer  en  un  mesme  sujet  de  fable  ou 
d'histoire,  que  de  joindre  hors  d'oeuvre  des 
satyres  avec  des  tragédies.  (Fr.  Ogier, 
préf.  de  Tyr  etSid.,  Ane.  Th.  fr.) 

—  Tout  hors,  totalement,  entièrement  : 

Et  ne  furent  pas  adont  tout  hors  payet 
en  deniers  apparillies.(FROlss.,  Cftron.,  II, 
186,  Kerv.) 

Et  li  aucun  qui  tout  engeles  estoient  el 
tout  hors  mouilliet  faisoient  grans  feux 
pour  iaux  ressuyer  et  rescauffer.  (Id.,  ib., 
l\,  38.) 

Et  le  roy  print  le  hanap  et  le  mist  en  sa 
bouche,  et  beut  tout  hors.  (Percef.,  II,  27, 
éd.  1528.) 

HORSAiN,  adj.  et  s.,  forain,  (étranger  : 

Celuy  qui  jugera  les  horsains  etles  estran- 

gers.  (La  Bod.,  Harmon.,  p.  542,  éd.  1578.) 

Et  encore  au  xvii'  s.  : 

Tous  marchands  horsains  ou  forains 
pourront  vendre  leurs  marchandises  pen- 
dant trois  jours.  (1661,  Stat.  des  merciers, 
ciriers,  épiciers  et  drog.  de  la  mile  d'Am., 
ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat, 
111,  124.) 

Par  une  confusion  inexplicable,  on  ap- 
pelle à  Cherbourg  horzain,  celui  qui  ha- 
bite dans  la  ville  :  c'est  un  horzain. 

iioRSBANiR,  V.  a.,  bannir  : 

11  le  puet  faire  et  doit  horsbanir  don 
roiaume.  (Etnbl.  de  S.  Louis,  II,  xvi, 
p.  3S8,  var.,  Viollet.) 

iiORSBonc,  s.  m.,  faubourg  : 

Item  que  les  maisons  desliorsborcs  soient 

nbatues.  (1355,  Pr.  de  l'ilist.  de  Nimes,  II, 

169''.J 

iiouSBOUTEE,  S.  {.,  élargissement  de 
prison  : 


HOR 

fais  quelque  chose  au  moins  pour  mes  amys,         ■ 
Eu  mo  rendant  par  une  horsboulcc 
La  liberté  hiqtielle  m'as  ostee.  1 

(1u23,    Cl.  Mabot,  .x.  Epil.  à  Monsieur  Bûuchlr,   I 
p.  112,  éd.  1596.) 

IIORSGL.OS,  adj.,  chassé  : 

Othon  qui  ainsi  se  vist  horsclos  de  la 
cité  der  Constance  s'en  retourna  droit  a  la 
ville  de  Brisac.  (Grand.  Cron.  de  France, 
Des  gestes  le  roy  Phelippe  Dieudouné,  m, 
2,  P.  Paris.) 

HORS  DU  SENS,  S.  composé,  insensé  : 

Dont  deviegne  jou  anssi  fais 
Que  fa  li  hors  du  sens  enniiit  ! 
(A.  DE  LA  Halle,  li  Jus  Adnn,  Coussemaker, 
p.  339.) 

—  Folie: 

La  maladie  qui  a  non  hors  du  sens. 
(Chron.  des  rois  de  France,  ms.  Berne 
607,  f»  60''.) 

HORSGECTER,  voir  HonSJETER. 

Hons.iETER,  -  jetter,  -  gecter,  v.  a. 
jeter  dehors  : 

Car  ilz  sçavoient  que  la  plus  grant  partie 
des  bannis  n'estoient  pas  horsgectez  du 
pays  pour  avoir  enfraiut  les  loix,  mais 
par  la  maulvaistié  des  seigneurs  du  pays. 
(Bor.CACE,  des  Nobles  malheureux,  iv,  10, 
f»  92  v»,éd.  1515.) 

Les  horsjetant  du  circuit  Pyrenien. 
(NOGUIER,  llist.  Tolos.,  p.  82,  éd.  1556.) 

Un  jour  les  assièges  banuiront  de  leur 
château  les  femmes  qui  etoient  dedans,  les 
metant  a  la  fureur  de  l'epee  des  ennemis, 
contraints  de  ce  faire  pour  cause  de  la  ra- 
reté des  vivres  nécessaires  a  la  garnison 
et  pour  la  defence  de  la  forteresse,  esli- 
mans  que  quand  elle  seroient  dehors  n'au- 
roient  la  faim  si  mordante  entr'eux  :  tou- 
tefois ces  horsjettees  n'eurent  aucun  dam 
des  Montfortiens.  (Id.,  ib.,  p.  305.) 

HORSON,  hourson,  horczon,  s.  m.,  par- 
tie de  l'armure  : 

Et  vendoint  le  benff  et  la  vache 
Pour  quérir  coursiers  et  chevaulx, 
Ilorsons  et  Jacques  touz  nouveaux. 
(GuiLL.  DE  St  André,  Lilivre  du  bon  Jehan,  2851, 

Charrière.)  Lobinean,  horczons. 

Item  un  camail  de  fer,  d'acier  et  de  le- 
ton.  ,  garny  de  barbiere  de  fer...  dessu.< 
attaché  audit  bacinet  et  camail,  et  garnv 
de  cuir  cousu  o  fil,  courroies  et  mai  e^ 
de  fer  d'acier  ou  de  leton,  tenant  et  atta- 
ché audit  bacinet  et  aux  vertevelles  cz 
lieux,  en  l'estat  et  par  la  manière  qu' 
meilleur  me  semblera  et  qu'il  appartient, 
et  cousu  et  attaché  avec  le  hourson  de?- 
susdit  o  courroye  de  cuir  ou  de  soye  ci 
tresses  de  chanvre,  avec  les  plates  on 
haubergeon  ou  a  l'un  d'eux.  («Sb.^':»'-" 
et  duel  de  Beauman.,  ap.   Lobin.,  11,  o7».i 

Garni  ledit  bacinet,  lié,  tenant  et  atacl» 
avec  un  hourson  d'estoffes  de  bourre  d. 
soye,  de  cotou.  (£.ef{.  de  1396,  ib..  H,  674. 

HORSPORT,  s.  m.,  prononcé  : 
Les  droits  et  salaires  des  procureurs  el 
autres  servant  a  l'administration  île  jus- 
tice ne  se  pourront  demander  six  moi> 
après  \liorsport  de  la  sentence.  (ÇoMt.  «f 
Bouillon,  IX,  7,  Nouv.  Coût,  gén.,11,  852.) 

nousPKis,    prép.,   hormis,  excepté, 

outre  : 


HOR 


IIOH 


non 


40Î) 


Une  acre  de  terre  q'est  semé  de  fiir- 
meiit  prent  .m.  arures  horspris  les  terres 
qui  sont  semez  che sciin  an.  (Tr.  d'Econom. 
rur.  duxm'  s.,  c.  17,  Lacour.) 

Vendre  et  achater  en  «rose  et  per  per- 
celles  a  qui  et  de  qui  qui  lour  pleist,  foreyn 
et  denizein,  horspi'is  les  enuemyes  uostre 
seignour  le  roy.  {Stat.  de  Richard  II,  an  ii, 
iiupr.  gotli.,  Bibl.  Louvre.) 

Si  voet  auxi  le  roy  luy  niesmes  absteyner 
de  doner  a?cun  tiel  licence  durantes  les 
guerres  horspris  a  cardinal  de  Naples  ou 
a  auter  especial  personne  a  qui  le  roy  soit 
par  especial  tenus.  (/&.,  an  vil.) 

Et  il  avoit  trcis  cent  de  grosses  niefs, 
horspris  farcostes  et  galeyes.  {Chron.  de 
Lond.,  p.  91,  Auuger.) 

1.  iioRT,  ort,  hord,  hor,or,s.  m.,  jardin, 
verger,  clos  : 

Li  camp  ereat  covfrt  de  mors, 
El  li  vergic!  et  luit  li  ors. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  375,  f>  93'.) 
FuJ  enseveliz  en  un  hort  de  sun  palais 
een  le  hort  Ozam.   (Rois,  p.  421,  Ler.  de 
Lincy.) 

La  cites  fu  asise  par  .1.  mardi  malin  ; 
Pris  simt  dusc'a  la  porte  li  ort  et  li  gardiu. 

(fiouM.  d'AlU.,  F  Si'',  Michelant.) 

Il  n'a  sous  ciel  arbre  lant  chier, 
Benus,  planluiue,  n'ulier, 
Knte  nule,  ne  boins  lîgiers, 
Peschiers,  ne  pericrs,  ne  noiers, 
N'anlre  chier  arbre  qui  Irait  port, 
Dont  il  n'ait  îissez  en  cel  ort. 
(Flaire  et  Blance/l..  1'"  vers.,  i7CI,  du  Méril.) 

Les  fontaines  qui  sont  es  ors 
Lor  veut  tolir  par  son  elîors 
Et  de  l'aige  douce  sevrer, 
Qae  il  n'i  puisseul  habiter. 
{Eleocle  et  Poliii.,  Richel.  37o,  f  '60'.) 

Ses  homes  Ust  es  ors  repondre 
Desous  les  oliviers  foellns. 

(«.,  f»  5-2".) 
D.ms  l'or  .Saint  Abraan. 

(C/i.  d\inl.,  P.  Paris.') 
Por  coi  venez  en  son  hor  herbergier. 

{Arjolanl,  1227,  Bekker.) 

Ego  Landricus  Jofl're  Vort  que  ego  com- 
prei  de  Elias  Gaeli  ab  l'outreement  de  sua 
nxore,  post  ma  mort  lo  do  sancto  Petro. 
(Cart.  duchap.  d'Angouléme,  i"  42v».) 

Li  pré  e  les  tnrres,  et  li  ort.  (1220,  Hist. 
de  lamais.  de  Chasteign.,  Pr.,  p.  27.) 

Ob  Vort  qui  est  par  darrere.  (Fév.  1224, 
Aroh.  M.-et-L.,  Fontev.,  La  Roch.,  fen.  3, 
sac  14.) 

0  la  vigne  et  o  lo  hort  qui  sont  entor  la 
dite  meiiion.  (Ch.  de  1274,  Fontaine-le- 
Comte,  Arch.  Vienne.) 

Un  orl  lloris. 
(La  Passion,  ras.   Venise,  Romv.,  p.  -2  4.) 

Une  pièce  de  ort  ou  verger  a  Nieuil. 
(1385,  Terr.  de  la  Trinité,  1°  120,  Arch. 
Vienne.) 

Un  pré  appelle  Vhord  Mignard  contenant 
deux  journaulx.  (1586,  Aveu  et  dénombr. 
oeBeaupuy,  Sauge,  Arch.  Vienne.) 

2.  HORT,  voir  Ord. 

3.  HORT,  voir   IIODRT. 

HORTAGE,  ortatge,  s.  m.,  jardinage,  lé- 
gumes et  produils  quelconques  du  jardi- 
nage ; 


Cedo...  unum  mansnm  exceplis  tribus 
denariis  de  ortatge...  Cedo  quatuor  dena- 
rios  de  orlaUie.  (103M0o9,  Cart.  de  Beau- 
lieu,  p.  173,  Deloche.) 

HORTAiLi.iî.s,  ort., s.  f.  pi.,  Ibs  diverses 
productions  d'un  jardin  : 

...  Oeufs  a  nombre,  et  beurre  a  poids, 
ftortaiUes, leguns,  et  autres  choses  requises 
et  nécessaires  ausdits  passans  et  repas- 
sans.  (Ordonn.  de  Fr.  P'relat.  à  lanourr. 
et  le  logent,  des  voyag.,  21  nov.  1519.) 

Qui  avoyent  prias  et  emporté  les  hor- 
tailles  des  jardins.  (Bugnyo.n,  Loix  abrog., 
p.  623,  éd.  1574.) 

—  Outils  de  jardinage  : 

Horlailles,  ail  kiud  of  gardening  uteu- 
siles.  (CoTGR.,  éd.  1611.) 

HORTALESsiE,  ortalcssic,  s.  f.,  toutes 
espèces  de  plantes  potagères  : 

Hortalessies,  ortalessies.  (1543,  Stat.  Moii- 
tisreg.,  p.  238,  ap.  Duc,  Hortalia.) 

iiORTALicE,  S.  f.,  herbe  de  jardin  : 
Ou  se  vendent  a  présent...  les  herbes 
pour  mettre  au  pot,  et  toute  autre  sorte 
à'horlalice  nécessaire  pour  la  journalière 
dépense  du  père  de  famille.  (Noguier, 
Hist.  Tolos.,  p.  376,  éd.  1556.) 

HORTATEUR,  S.  m.,  celui  qui  exhorte  : 

Hortator,  oris,  horlateur,  ammonesteur. 
(Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

11  y  en  avoit  qui  l'appelloyent  (J.  C.) 
hortateur  a  mal.  (Calv.,  Instit.,  l'réf.,  éd. 
1561.) 

HORTATIF,  adj.,  qui  sert  à  exhorter  : 
Hortatorius,     hortalis.     (Gloss.    lat.-fr., 
Richel.  1.  7679.) 
Hortatif,  exborting.  (Cotgr.,  éd.    1611.) 

HORTEL,  -  al,  art.,  jardin  : 
Li  quens  les  fisl  ansdeas  loier. 
En  .1.  ûrtel  les  fisl  couchier. 

(Wistasse  le  Moine,  037,  Michel.) 

L'abaie  doit  estre  ensi  aasiee  qne  totes 
les  choses  dont  en  aura  mestier  soient  de- 
denz  l'abaie,  si  coin  li  aive,  li  molins.  li 
ortels,n  fort.  (Riule  S.Deneit,  Richel.  24960, 
f»  45  v».) 

Cloyes  et  hortaux  le  long  des  murs. 
(1433,  Péronne,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

—  Au  plur.,  les  diverses  productions 
d'un  jardin  potager  : 

Rendre  ledit  courtil  bien  ahanet  etcour- 
tillet  souffisanient  de  poret,  d'oignons,  d'o- 
liette  et  autres  ortaus.  (1.372,  Reg.  du  Ciiap. 
de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  .MM  29,  f  46  r».) 

Oignons,  oliotes  et  autres  ftortoua;.  (1377, 
Arch.  MM  30,  i"  78  r-.) 

HORTELAGE,  ortelage,  orlillage,  horlo- 
lage,horlulage,-aige,s.  m.,  plante  potagère, 
légume,  toutes  les  productions  d'un  jardin 
potager  : 

l'or  la  deime  de  formages  paieront  de 
vint  fromages  un  fromage,  et  por  la  deime 
de  fruis,  c'est  de  tous  les  ortelaiges,  de  ce 
qu'ils  venderoient  paieront  la  droite  deime, 
c'est  a  dire  l'onzeime  denier.  (1277,  Sent. 
arbitr.,  Moreau  201,  f»  6  v»,  Richel.) 

Chertainues   dismes    tant   de    fains,  de 


fruis,  de   ortillages.  (Cart.  noir  de  Corb., 
Richel.  1.  17758,  f«  141  r».) 

Et  se  doit  li  censiers  Vorlillage  dudit 
courtil  par  maintenir,  et  si  doit  toutes  les 
vignes  d'icelui  gardin  entretenir.  (1379, 
Rail  du  grant  gardin  des  malades,  Arch. 
mun.  Douai.) 

Il  y  a  un  censier  qui  demeure  en  une 
povre  maisonnette  que  on  y  a  refait,  et 
labeure  les  jardins  pour  faire  ortelage. 
(Pièce  de  1384,  Arch.  adm.  de  la  ville  de 
Reims,  111,372,  Doc.  inéd.) 

Ces  herbes  la  sont  louées  d'estre  fort 
saines  entre  les  nulres  horlulages.  (Amyot, 
Trad.  de  Plut-,  OEuv.  mor.,  le  Bancq.  des 
Sept  Sages,  xlviu,  éd.  1819.) 

Hortolages,  herbs,  fruits,  roots,  gardin 
stuffe  ;  thiugs  growing  in  orchards  or 
gardins.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

Ce  mot  n'était  pas  encore  tout  à  fait 
tombé  au  xvn'  s.  : 

Ilortolage,  est  un  terme  assez  barbare 
et  assez  grossier  pour  signifier  tout  ce 
qu'il  y  a  de  plantes,  légumes  et  herbes 
potagères  dans  un  jardin  potager,  il  n'est 
plus  gueres  en  usage  que  parmy  quelques 
provinciaux.   (La   Qiiint.,  Jard.,  I,    103.) 

Carré...  en  horlolage  c'est  à  sçavoir  en 
salades,  verdures,  artichaux,  fraises.  (ID., 
ib.,  I,  204.) 

iioRTELLERiE,  orl.,   S.  f.,  grand  jar 
din,  grand  verger  : 
Se  il  mangast  de  l'erbe  de  ceste  ortellcne 
Ne  deust  eslre  sains  el  los  lornes  a  vie. 

{Les  Chélifs,  Richel.  12358,  f"  143''.) 

HORTELON,  orleloTi,  S.  m.,  petit  jardin  ; 
est  représenté  par  un  norn  de  lieu  ancien: 

Priorde  Ortelon.  (2juill.  1225,  St-Pierre, 
Arch.  Aube,  liasse  G  2889.) 

Aujourd'hui  Ortillon,  Aube,  arr.  d'Ar- 
cis-sur-Aube. 

iioRTiLLEU,  ort.,  v.  3.,  cultivcr  un 
jardin,  cultiver  en  général  : 

Car  chescuns  emprent  lo  mestier 
De  faus  planter  et  orlilliT. 

(11.  LE  Petit,  Fauvnjn,  Richel.  ■i7l.) 

IIORTOLAGE,   Voir  HORTELAGE. 

iioRTOLAiN,  ortolain,  orlholan,  horto- 
lan,  ortellain,  orlolin,  s.  m.,  jardinier  en 
général,  et  en  particulier  maraîcher,  qui 
cultive,  qui  fait  valoir  un  jardin,  un 
marais,  un  terroir  où  l'on  fait  venir  des 
légumes,  des  herbages  : 

Li  bon  ortellain,  a  ce  que  non  périsse  la 
plante  qui  novellement  est  plantée,  la  va 
drechant.  (AiMÉ,  Yst.  de  li  Norm.,  III,  IS, 
Champolliou.) 

Un§  orlholan  auxi,  ou  jardinier,  ne  peut 
pas  bien  traire  les  mauveses  erbes  d'entre 
les  bonnes  ,  sans  arracher  de  bonnes 
avec  de  mauvaises.  (h'Arbredes  Bat.,nis., 
f°  62  V»,  ap.  Ste-Pal.) 

Sa  charge  (du  vray  pasteur)  est  do 
pourveoir  a  ce  que  riens  ne  leur  faille 
(aux  bestes),  et  laboureux  pour  ce  qu'il 
me  doibt  jamais  estre  oyseux,  et  liortolan, 
car  il  doibt  discerner  le  bon  plaulaige  ar- 
rière du  mauvais.  (Le  Maire,  Illuslr.,  I, 
22,  éd.  1548.) 

Quatre  oliviers    qu'ay   faict  arracher  par 


500 


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HOS 


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l'or/o/in  de  céans.   (1348,  Stfl-Croix,  Arcli. 
VieDoe.) 

Ce  sont  mauves  des  jardins,  qui  ont  esté 
ainsi  accoustrees  par  la  diligence  et  cul- 
ture des  hortolans.  (Du  Pinet,  Dioscoride, 
II,  m,  éd.  1603.) 

Un  seigneur  de  par  le  monde,  que  je 
sçay,  confia  sa  femme,  doul  il  estoil  juloux, 
a  une  sienne  cousine,  lille  pourtant,  pour 
luy  servir  de  surveillante:  ce  qu'elle  Ht  très 
bien,  encore  que  de  son  costé  elle  retinst 
moictié  du  naturel  du  chien  de  Vortolan, 
d'autant  qu'il  ne  mange  jamais  des  choux 
du  jardin  de  son  maistre,  et  si  n'en  veut 
laisser  manger  aux  autres.  (Br.ANT.,  Dam. 
ijal.,  1,  UucboD.) 

—  Fétu.,  Imrtolaine,  ortolaine: 

Sa  mère  avoit  nom  Ortolaine,  c'est  n 
dire  en  francovs  cortiliere.  (Vie  Sle  Clere, 
ms.  Lyou  970, 'f  1  r".) 

Noms  propres,  Bortholan,  Ortolan. 

IIOUTOLAN,  voir  UORTOI.AI.N. 

iioRTRAiRE,  V.  a.,  tirer  hors  : 
Laquelle  Temme  icellui  Adam  avoit  hor- 

trait  etenmené.  (1430,  Arcli.  JJ  18i,  pièce 

46.) 

hortulage:,  voir  Hortelage. 
iiORTULAiN,  -  an,ort.,  adj.j  de  jardin: 
Des   endives  l'une  est  ortulane,  c'est  a 

dire  qui  croist  es  jardins.  (Jard.  de  santé, 

I,  169,  impr.  la  .Minerve.) 

Les  herbes  ortulanes  et  de  jardins.  (Ib., 
1.442.) 

Saffren  orlulainou  dejardia.  (76.,  p. 449.) 

Cf.  HORTULAIRE. 

iiORTULAiRE,  ori.,  adj.,  de  jardin: 
Laictue  domestique  et  ortulaire.  {Jard. 
de  santé,  I,  240,  impr.  la  .Minerve.) 

Cf.  HORTCLAIN. 

1.  HOS,  voir  Os  1. 

2.  nos,  voir  llEus. 

iiosAMER,  osannier,  ozannier,  adj., 
d'hosanna  ;  croix  hosaniére,  la  croi.\  an 
pied  de  laquelle  on  chante  Hosanna  le 
dimanche  des  Rameaux  : 

La  cervelle  en  tomba  près  la  croix  osan- 
niere.  (Rab.  ,  le  Quart  livre,  ch.  xiii, 
éd.  1332.) 

Croi.\  ozanniere  du  cimetière  de  Nieuil. 
(Trinité,. Nieuil,  cli.  2,  art.  3,  n"  16,  Arch. 
Vienne.) 

Elle  s'alla  rendre  a  la  croix  hosaniére  du 
cimetière  S.Mexent.  (D'AuuiG.NÉ,  Foenest 
111,  7,  Bibl.  elz.) 

iio.sAN.\E,  oz.,  s.  {.,  huis  : 

Coustaux  plantez  en  bov»  taillys,  espines 
ozannes,  boistz.  (1374,'  S.-Beuoit,  Arch 
Vienne.) 

El  encore  au  xvii*  s.  : 

Rameaux  d'ozanne  fournis  par  le  sacris- 
tain aux  religieux  de  .Montierueuf  pour 
aller  en  procession  a  S.  Germain  le  di- 
manche des  Rameaux.  (1629,  Droits  et 
devoirs  du  sacristain  de  Monlierneuf,  Arch 
Vienne.) 

Poitou,  hosane,  huis  hénil. 


uoscHE,  voir  OSCHE. 
HOSCHEGE,  voir  OSCHAGK. 

HoscHiÉ,  oschié,  osclié,  hocié,  oiehié, 
adj.,  entaillé,  éhréché: 

Ci  ont  taote  grant  lance  fraite 
E  laole  espee  oschre  et  traite 
E  t:iDte  broine  desmaîlee. 

(Be.n.,  I).  de  Sont.,  II,  -2365,  Michel.) 
Fraint  e  oschié  sun  brant  d'acer. 

(II).,  !4.,  Il,  9G86.) 

Oschee  e  ItAile  esteit  s'espee. 

(ID.,  :*..  II,  2218S.) 

Es  estriers  de  la  sele  s'est  H  bers  allchiez, 

El  tiat  ea  son  poing  destre  le  branc  quIestoscAiVi. 

(fioam.  d'Alix..  Richel.  308,  C  S8'.) 
Il  tint  en  son  pnig  destre  le  branc  qui  fa  hocies. 
I  (;«..  f°  C7'',  Michelant.) 

Quant  alastes  me  espeie  traire, 
E  quant  vas  le  aviez  sacbee, 
.'<i  la  trovastes  oschee. 

(Tristan,  t.  II,  p.  110,  Michel.) 
Son  branc  ert  oschiez, 
(Herbert,  Fou/y.  deCani.,  Richel.  778,  flTO''.) 
Ses  branz  fu  oschies. 

(Id.,  i*.,p.  33,  Tarbé.) 
Tient  son  brant  nu  et  oschié  et  sanglant. 

(ID.,  î*.,  Richel.  23518,  f»  U  r".) 

Les  lances  brixiees,  et  les  espees  hos- 
chiees  et  taintes  de  sanc.  (Hist.  de  Joseph, 
Richel.  2133,  f"  218  v».) 

Ains  ert  si  fors  i'estours  de  ,u.  rencomenciez 
C'oni  veist  en  po  d'oure  lor  brans  fourbis  oichiez. 

{Yeus  don  paon,  Richel.  155-i,  f  121  r».) 
C'on  veisten  poi  d'eure  leur  branz  fourbis  oschies. 
(li.,  Richel.  24363,  t"  180  T°.> 

Norm.,  hochier,  ébrécher. 

HOSCHIER,  oc/ii'er,  eschier,  v.  a.,  comp- 
ter, p.-ê.  compter  en  faisant  une  entaille 
dans  un  morceau  de  bois  : 

Et  avant  qu'il  moille  les  escuelles,  il  les 
doit  eschier  et  compter  en  la  présence  de 
l'un  des  keus  ou  des  aideurs,  et  faire  re- 
quellir  par  ses  valles  les  escuelles  a  l'uis 
de  la  sale.  Et  les  escuelles  qui  auront  esté 
ochees  et  comptées  ne  doivent  pas  estre 
comptées  l'endemain.  (1316,  Orden.  de 
l'ost.  le  roy,  Arch.  JJ  57,  f"  52  v».) 

Et  avant  que  le  saussier  moeille  les  es- 
cuelles il  les  doit  hoschier  et  compter  en  la 
présence  d'un  des  keus.  {Ib.,  l"  62  r».) 

Il  les  doit  ochier  et  compter.  (Ib., 
1°  80  v».) 

HosE,  voir  Hedse. 

UOSEBAUNDE,  S.  lu.,  hommc  marié: 
Fouke  demora  deu  jours  yleqe,  e  pus 
[irist  congii;  de  l'evesqe,  e  lessa  sa  femme 
yleqe,  e  revyut  al  boys  a  ces  compai- 
gnouns,  e  lur  conta  quanqu'il  avoit  fait. 
Yl  ly  eschnrnyerent  e  rierent,  e  le  ape- 
lerenl  hosebaunde  ;  e  ly  demandèrent  ou  il 
amerreit  la  bêle  dame,  le  quel  al  chastel 
ou  a  le  boys.  (Foulques  Fitz  Warin,  Nouv. 
fr.  du  xiv°  s.,  p.  63.) 

Cf.   HUSBOXDltlE. 
IIOSEU,  voir  IIOUSER. 

iioseaiE,  S.  f.,  lieu  où  l'on  fait  et  vend 
des  bottes  : 

Ke  tout  macbeclier  ne  vendent  char 
ailleurs  ke  eu   le  haie  devant  le   hoserie. 


(1280,  Reçi.  aux  bans,  Arcli.  S. -Orner  AB 
xvni,  16,  n»  433,  Hiry.) 

Cf.  Heuse. 

HOSMAN,  voir  HOVEMAN. 

HosPHAN,  hasphan,  s.  m.  ? 

Pour  .iill.  siennes  kevilles  ds  fler  et 
pour  .li.  hasphans  mis  a  chiel  annel,  .im. 
s.  (1302,  Un  compte  de  Beuvry,  Soc.  des 
Ant.  de  .Morinie,  in»  liv.,  aun.  1881.) 

Pour  .1111.  hosphans,  .vi.œches,  .un.  fiers 
d'aisils  et  pluiseurs  autres  mêmes  coses 
pour  les  beniaus.  {Compl.  de  1370,  Arch. 
mun.  Vulenciennes.) 

HOSPICE,  -  pise,  s.  m.,  gite  : 

Se  la  n'eust  monstier  ou  glise 
Ou  il  prendoit  le  nuit  hospise. 

i,ilir.  de  S.  Eloi,  p.  45,  l'eigné.) 

Suivant  Gaérard,  Polyptique  d'Irminon, 
p.  627,  l'hospice  différait  du  manse,  1°  en 
ce  que  sa  possession  était  révocable  et 
temporaire,  tandis  que  le  manse  était  tou- 
jours héréditaire;  et  2"  en  ce  que  ses 
charges  étaient  variables  et  arbitraires, 
tandis  que  les  manses  étaient  soumis  à  des 
lois  communes  et  constantes  formant  le 
droit  de  la  terre  ou  de  la  cour. 

HospiTABLE,  adj.,  hospitalier  : 

Peuple  hospitable,  amy  de  l'estranger. 

(Hardy,  Alcee,  IV,  uil.) 

HOSPiTAciON,  S.  f.,  logis  : 

La  demeure  des  diz  frères  et  seurs  et 
hospitacions  des  pouvres.  (1373,  Arcli.  K 
51,  pièce  11.) 

HospiT.YL,  adj.,  hospitalier: 

Pur  faire  /tospi(ai(e)es almoifines  et  auters 
overaignes  de  cbaryté.  (Stat.  d'Edouardlll, 
an  XXV,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Celuy  la  est  importun  et  impertinent, 
recomiiensact  une  caresse  hospilale  d'une 
importuaité  fascbense.  (Amyot,  Prop,  de 
table.  Vil,  VI,  éd.  1819.) 

Jupiter  hospilal,  protecteur  des  estraii- 
ffers  pèlerins,  et  suppliants.  (ID.,  Tlieag.  et 
Car.,  ch.v.éd.  1339.) 

Le  cler  ruisselet  courant, 
Murmurant 

Auprès  de  l'hospitale  ombre, 
Plait  a  ceux   qui  sont  lassez. 
(JOACH.  DU  Bell.,  Vers  lyriques.  Ode  m,  éd.  1.^73.) 

Maladerie  hospitale.  (La  Porte,  Epith., 
éd.  1371.) 

Peuple  issu  de  Brutns,  gent  perfide  et  brutale. 
Qui  des  troubles  d'autruy  ton  repos  eslablis. 
Et  niesprisant  nos  bras  sur  nous  mesme  affoibli», 
Violes  sans  respect  la  franchise  hospitale. 
(Du  Perro.-!,  Stanc.  sur  la  mort  de  Marie  Sluarl.) 

uospiTALEMENT,  -  allevient,  adv., 
comme  un  h6te  : 

Et  conmanderent  plus  hospilalement 
que  hostilement,  et  plus  deboauairemenl 
que  anemiement.  (Bersuire,  T.  Liv.,  m' 
Ste-Gen.,  f»  108».) 

11  entrèrent  par  nocturne  silence,  et 
furent  receu  chascun  a  très  grant  leesce 
et  moult  hospilalement.  (Id.,  ib.,  f»272''.) 

Hospitallement,  hospitaliter.  (Gloss.  galt.- 
lai.,  Hicbel.  1.  7684.) 


HOS 

Parlèrent  a  etilx  (aux  habitants  de  Tn?- 
culc)plas  hospitalamenl  que  enncmyemenl. 
[Prem.  Vol.  des  gratis  dec.  de  TU.  Liv., 
fo  105'',  éJ.  1530.) 

iiospiTALER,  V.  a.,  recevoir  dans  un 
hOpilal  : 

Pauvres  la  hospitalcs.  (G.  Bocchet,  Se- 
rees,  IV,  273,  Uoybet.) 

[lospitaler,  tn  receivc  into  an  hospitall. 
(COTGB.,  éd.  IGII.) 

HospiTALEiiiE,  -  elefis,  s.  f  ,  hôpital  : 
Cenodoria,    hospitelerie    ou    asiiionerie. 
{Gloss.  de  Salins.) 

iiospiTAi.ET,  s.  m.,  petit  hôpital  : 
Estant    a   mi  chemin   de   la   montasne, 

entre  la  Ferriere  et  la  plaine  de  VHoxpilalet. 

(.\Urt.  du  Bellay,  Mém.,  1.  IX,  f»  298  r", 

éd.  1569.) 

VHospitalet,  localité  dans  W  Larzac. 

HOSPiTALiEii,  -  allier,  -  elier,  osp., 
op.,  s.  m.,  chevalier  de  l'Hôpital  : 

Boban  d'hospitaliers.  {Prov.  d  la  suite 
des  Poel.  av.  1300,  t.  IV,  Ars.) 

—  Administrateur  d'un  hôpital  : 

}  N'est  loisible  a  gens  d'église,  marguil- 
jliers,  administrateurs  d'église,  hospitalUers 
iiie  maladeries,  ou  autres  semblables,  d'a- 
pheter,  prendre  et  tenir  en  leurs  mains 
!5efs  ou  rentes.  (Cont.  de  Chaulny,  Nouv. 
:out.  gén.,  II,  686».) 

—  Hermite  ? 

Diat  ii  rois  :  Levés  tous  de  chi. 
Pois  qne  estes  ospileliers 
Vons  ares  merclii  lolenliers. 

(Wislasse  le  Moine,  1888,  Michel.; 
Wislasre  en  Englctiere  ala, 
Aa  roi  Jolian  merclii  cria  ; 
En  forme  (l'on  ospilt'lier 
As  pies  le  roi  s'ala  conchicr. 

Uli  ,  1881.) 
Hz  ont  octroyé  a  l'opitallier  du  pont  de 
ilome  des  fagos  du  brotel  ce  que  Audry 
ii'aatnas  verra  ce  qu'ilz  en  porront  cuillir 
lans  domnia:;ier  le  brotel.  (22  déc.  1418, 
^eg.  consul,  de  Lyon,  I,  144,  Guigue.) 

—  Celui  qui  habite  un  hôpital  : 

Je  luy  demanday  qui  il  estoit,  il  me  dict 
lu'il  estoit  Vhospilalier  de  Marin...  et  qu'il 
Istoit  pauvre   homme,  reduict  a  cest  bos- 

ital  de  Mariu.  (Mo.ntluc,  Comm.,  1.  IV, 
I  1,^233  r',  éd.  1,^92.) 

I  Suisse  rom.,  Fribourg,  hopitalier,  admi- 
|istrateur  des  biens  de  l'hôpital. 

I  HOSPITALITÉ,  -  ei,  osp..  Op.,  S.  f.,  hô- 
ital: 

Por  tenir  iqui  opilalité.  (1244,  Hist.  de 
Jeaux,  II,  145.J 

>  Biens  que  nos  avons  assigné  a  cel 
lospital  por  l'ospitalilei  maintenir.  (Avr. 
jî66,  Uemir.,bop.  de  .Mari.,  Arch.  Vosges.) 
i  Les  almoifines  sustretz,  les  hospilalilez 
eriz.les  esglises  et  appartenances  desciiez 
1343,  Lelt.  d'Ed.  III,  Avesb.,  p.  112.) 
Que  les  hospitalités  soyenl  maintenues 
>  places  accoiistumees.  (143.5,  Est.  de  S.J. 
<'■  Jér.,  Arcli.  ll.-Gar.,  f"  46'>.) 

—  Aumône  : 

Les  calligraphes  les  plus  connus  de  la 
1  du  siècle,  avec  Henri  du  Trévaux  et 
"•nu  Car^anai,  sont  les  deux  Flamel. 
lullcberl    de    Metz,    leur  contemporain, 


HOS 

distingue  Flamel  le  jeune,  écrivain  du  duc 
de  Berri,  et  «  Flamel  l'aisné,  qui  faisoil 
tant  d'aumosnes  et  hospilalilés  ».  (Hisl. 
un.  de  la  France,  XXIV,  729.) 

HOSPITEI.EIIIE,  voir  HOSPITALERIE. 

hospiteh,  osp.,  v.  a.,  loger  : 

Ancor  voil  je  qe  vos  sachois 
Qo  tost  verais  la  claritez 
Ou  valeuros  sont  ospilez. 
(Hercule  et  Phileminis,  Hicliel.  821,  f"  8=.) 

IIOSPTEL,  voir  HOSTEL. 

HOSQUELEEUn,  VOir  IIOQUELEOR. 

HossAiER,  V.  a.,  ramoner  ; 

Pour  hossaier  6  cheminées.  (1408-9, 
Compt.  de  l'H.-D.  d'Orl. ,  exp.  comm. 
dom.,  IIôp.  gén.  Orl.) 

Cf.  HODSSER. 

HOSSER,  voir  HotrssEn. 

■  HOSSEURE,  voir  HOUSSEUKB. 

HOST,  voir  OsT. 

IIOSTADE,   voir  03TADE. 

HOSTAGE,   -aige,    houstage,  oslage,  s. 
m.,gite,  logement,  demeure  : 
Et  laissier  lor  grans  iretagcs 
Pour  aler  en  autrui  oslages. 

(MoDSK.,  Chroii.,  21339,  UeitT.) 
Hooors  a  pris  en  son  cuer  sou  oslage. 
(GiLt.   DE  BBR.1EV1I.1.E,  Sclieler,   Jrouv.  lielg., 

p.  115.) 

Si  i  tenrons  hostage  et  i  demorrons. 
(1287,  Lelt.  de  Godefr.  de  lirab.,  Arch.  de 
l'Etat  à  Gand,  438.) 

Tenir  houstage  en  la  ville  dou  Mans. 
(C/J.  de  1314,  Arch.  Sarthe.) 

Tenir  hostage  en  nostre  ville.  (Ch.  de 
1315  et  de  1316,  ib.) 

La  meson  de  Bourgies,  et  les  apparte- 
nances et  les  hostages.  (1326,  Arch.  JJ  Oi, 
t°  248  V».) 

Es  hostages  de  ladicte  ville.  (Ib.) 

Ne  peut  clialoir  que  corps  enJuro 
Qui  doit  tourner  a  poiirrclure, 
N'.i  quel  tormeat  n'a  quel  malage 
Parte  l'amo  de  son  hostage. 
{De  Sle  Gaie,  ms.  Avranches,   P  1 7''.) 

—  Redevance  due  pour  la  location  d'une 
maison  : 

Se  le  rendirent  (la  maison)  a  ûstage  a 
tous  jors  a  Ricliart  et  a  Liegart  se  feme. 
[chirog.demars  1218,  Arch.  mun.S.-Quent., 
1.  24,  a»  1.) 

Celé  maison  q'il  vendirent  sus  Adam  de 
Corceles  et  Adain  se  fcuic  .xx.  s.  chascuu 
an  d'ostage  a  tous  jors.  (Chirog.  de  1226, 
Arch.  mun.  S.-Quent.,  1.  24.) 

...  Ains  sont  si  très  aaise 

En  lor  petis  manaigo 
Ko  poi  011  nient  lor  grievenl 

A  paier  leur  oslages. 
{Dou  vrai  Chiment  U'am.,  Iliclicl.  1333,  f'  ■H'j  v".) 

Li  oslage  c'oa  doit  a  le  vile.  (1272,  Arch. 
muu.  St-Quenl.,  1.  42,  n«  2.) 

Comme  Adan  des  Mesins,  prevoz  de 
Saint  Quentin  pour  le  roy  et  ou  non  du 
roy  no  seigneur,  eust  fait  crier  en  vente 
et  a  recroys  ou  a  don  d'oslage  a  touz  jours 

le  meson  qui  fu  Danel et  dedenz  les 

dites  criées  nus  ne  se  fiist  trait  avant  qui 


HOS 


:iOi 


Icdite  meson  vausist  achater  ne  metie  a 
offre,  for  que  Richars  li  Anglees.goudaliers, 
pour  lui  et  pour  sa  famé,  li  quieus  requist 
le  meson  a  avoir  et  a  hostage,  et  sur  che  li 
diz  prevoz  ait  donné  et  otroié  a  hostage, 
werpi  et  clamé  quite  audit  Richart  le  (le- 
vant dite  meson.  (1308,  Arch.  JJ  40, 
f»  11  r».) 

Et  se  paieront  encore  chascun  an  a  touz 
jourz  les  autres  hostages  que  lidite  mesons 
doit  a  lui  et  as  personnes  qui  s'ensuivent. 
{Ib.) 

Se  chius  qui  tient  hyretage  d'autrui  a 
oslage  ou  hyretage  qui  seurcens  doie  a 
autrui,  le  laist  waste  et  se  ne  paist  mie 
Vostage  qu'il  en  doit  et  despaisies  ne  soit 
mie,  ains  soit  en  liu  que  li  justice  et  li  es- 
kievin  qui  cel  hyretage  justichent  ne  le 
puissent  semonre,  chius  qui  li  hostages 
sera  porra  requerre  au  maieur  et  as  jures 
après  l'an  et  le  jour  que  chius  l'ara  lais- 
sié  waste  ou  estrahier  qu'il  le  mettent  en 
tenure  Je  chel  hyretage.  (1320,  Cop.  des 
Charl.  des  Rois  de  Franche,  Arch.  mun. 
S. -Quentin,  p.  33.) 

Il  li  convient  paier  au  clamant  les  hos- 
tages et  les  arrierages  dont  on  li  averoit 
deffali.  (Ib.,  p.  34.) 

Pour  1  clef  mise  a  le  escoppe  et  rabatuc 
de  le  hostage  de  le  St  Jean.  (Compt.  de 
1369,  Arch.  mun.  Valenciennes.) 

—  Redevance  en  général  : 

Anne,  so  ainssy  est  qu'on  l'emble. 
Honni  soit  il  qui  les  hostages 
De  ({uoy  nous  sommes  tous  eu  gages 
A  l'ilate  ja  paiera  ! 
{Passion  Nostre  Seigneur,  Jub.,  Mijsl.,  II,  270.) 

HOST AGEMENT,  ostaffemenï,  s.  m.,  con- 
vention relative  aux  otages  : 

E  Horn  est  aseur  par  bon  lioslagement 
K'il  mes  vers  suu  seignurs  se  tendra  lealment. 
(Ilorn,  1717,  Miclicl.) 

Que  la  dite  contesse  et  li  sien  soyenl 
quite  Je  Vostagement  de  les  cinquante  libr. 
(1283,  Arch.  1'  1366,  pièce  1489.) 

Se  autre  chose  endemenlrieres  n'estoil 
ordonné  et  acordé  par  lesdiz  roys  de 
France  et  d'Eugleterre  quant  il  seront  en- 
semble, et  se  ledit  Plielippe  prononçoit 
durant  ladicte  souffrances  des  choses  qu'il 
doit  pronuncierentrelesjitzroys  de  France 
et  d'Eugleterre  ledit  prison,  ostages  re- 
tourneront selon  la  forme  de  Vostagement 
es  prisons  ou  ils  estoient  devant.  (1299, 
Traité,  Dupuy  ccxiv,  3,  Uichel.J 

Les  ballis  doivent  jurer  de  fare  les  hos- 
tagemens  bien  et  loialment  selonc  la  condi- 
ciou  des  prisons,  et  les  prisons  qui  sont 
ostagiez  demourent  ou  point  ou  il  sont 
durantia  trieve.  (1308,Arcli.  JJ42,f°  UOv».) 

Que  des  ores  il  obéissent  au  loy  nostre 
seigneur  ou  a  sou  commandement  contre 
touz  a  la  garde  et  a  la  seurté  de  la  ville  et 
aus  contraintes  faire  des  deffaillanz  et  re- 
belles a  ladite  paiz  tant  comme  ledit os(a- 
gement  durra.  (1313,  Lelt.  de  Robert,  Ctede 
Flandres,  Arch.  JJ  43,  1"  19  r».) 

Que  se  le  roy  nostre  sire  d'aucun  de  cet 
troiz  articles,  jiour  les(|uel3  complir  lidiz 
osla.'/ement  sont  donné,  builloit  aucun  delay 
sanzuostrerequeste  ou  nostre  assentenient, 
pour  les  cas  ou  il  le  feruil  il  ne  devroit  pas 
lesdiz  oslagemenz  retenir.  (Ib.) 

Nous  cest  os/ajemciitetceste  seurté  avons 
promis  et  prometons  encore  en  boue  foy 
a  tenir  entièrement  et  lealment.  (Ib  , 
f"  20  r°.) 


502 


HOS 


Oclroyous  que  ou  oa?  que  li  diz  trois  ! 
ctiasliaux  avec  leurs  jurisdictions.drois  et  | 
appartenances  seroieut  forfais  ou  commis 
oudit  dauphin  par  vurtu  desdictes  conve- 
nances faites  par  ledit  lioslagement  ou  a 
faire  de  nouvel  par  autre  Aoslaffemenl,  ledit 
dauphin  et  les  siens  les  puissent  tenir  et 
posjeoir  paisiblement.  (1323,  Arch.  JJ  64, 
t'-oS  v\) 

uosTAGERiE,  ostagerie,  s.  f.,  qualité 
d'otage  : 

Et  euvoiies  douze  bourgois  de  la  ville  eu 
ostagerie.  (Froiss.,  C/iro».,  111,  58,  Luce.) 

Se  les  seigneurs  de  France  nevoulsissent 
fvenir)  en  ostagerie.  (iD.,  ib.,  Richel.  2641, 
r  223  r«.) 

Hz  envolèrent  de  la  ville  de  Bruges  a 
Gand  .V.  C.  bourgeois  pour  la  demourer 
en  terme  de  ostagerie.  (Id..  ib.,  Richel. 
2644,  f»  213  V».) 

El  aussi  avoit  fait  le  sire  de  Coucy  ettous 
les  nobles  de  France,  qui  a  Londres  te- 
noient  ostagerie  pour  la  rédemption  qui 
faite  avoiteslé  du  roy  Jean  de  France.  (Id., 
ib.,  1.  IV,  c.  40,  Buchon.) 

1.  iiosTAGiER,  -  ger,  ost.,  ostaigier, 
houstaigier,  estagier,  v.  a.,  loger,  bien  re- 
cevoir, donner  l'hospitalité  à  : 

Que  cil  que  il  oslagera 
MoqU  mieli  de  li  le  coaolslra... 
Riea  sai,  se  me  cooissiez. 
Que  meiotenant  m'oslagissiei. 

{Rcnarl,  '24033,  MéoD.) 

—  Promettre  en  donnant  gage  et  cau- 
tion : 

Par  la  u  jeo  devrai  ester, 
Ceas  Tondrai  bieo  que  maseurent 
Qu'il  m'oslageal  e  qu'il  lue  jurent 
Fei  a  tenir  e  a  porter 
E  a  fer»  oslages  livrer. 
(Ben.,  D.  de  Nom.,  11, -1683,  Michel.) 
Ce  markiet  et  toutes  les  covences  devant 
dites  ai  iou  ostagiet  et  en   covent  a  faire 
tenir  eu  [jais   a  celui  Jehan.    (Ch.   d'avr. 
1249,  S. -Pierre  de  Lille,  Arch.  Nord.) 

—  Donner  en  otage,  retenir  en  otage  : 
Tuitliprisonquenoustenons  porostaiges, 

il  et  lour  ostaige  sunt  en  la  main  dou  di- 
sour  et  cels  qui  ne  sunt  ostaigié,^  nous  les 
ostaigerons  ainsi  con  autre  fais  l'ont  estei, 
et  s'il  en  i  ait  nul  qui  n'mit  estei  ostaigiez 
aulrefoiz,  nous  les  ostaigerons  resnable- 
mcnt,  et  se  nous  lour  sorquerieus,  nous  les 
ostaigeriens  a  l'esgart  dou  disour.  (1277, 
Ch.  de  lEv.  de  Metz,  Rosières,  1, 14,  Arch. 
Meurlhe.) 

Encores  que  touz  presens  qui  sont  pris 
d'une  partie  ou  d'autre  ou  temps  de  guerre 
qui  ne  sont  hostaqez,  soient  hoslagiez  au 
dit  des  ballis.  (1308,  Arch.  JJ  42,  f°  110  v°.) 

Avons  ordené  que  luit  li  prisonnier  qui 
feront  pris  et  hostagiez  a  présent  desdites 
parties  tant  d'une  part  comme  d'autre, 
pour  raison  et  occasion  de  ladicte  guerre 
seront  reuduz  et  délivrez  tous  quictessanz 
toute  raiuçon  paier.  (1332,  Arch.  JJ  68, 
f«  «  V.) 

AH.VES. 

Joieph,  on  voulez  voua  aler  ' 
Dictea  tous,  vous  emporterez 
Le  mort  ;  par  ma  loy  non  ferez. 
Elles  vous  fol  CD  enragiez? 
Pour  le  garder  ni  niofiiet 
ne  mon  .-ivolr,  Je  corps  cl  d'ame, 
De  mes  eofan»  el  de  ma  famé, 
El  avec  mny  loul  mon  lignage. 
Patnm  Xmtre  HeigneHr,  Juli.,  Ugil..  Il,  ifiS.) 


HOS 

—  Prendre  otage  d'un  inculpé  que  l'on 
délivre  de  prison  en  attendant  le  juge- 
ment : 

Que  l'en  ne  puisse  en  cas  de  crime, 
aler  encontre  les  diz  nobles  par  denuucia- 
tion  ne  par  soupeçou  ne  euls  juger  ne  con- 
dampuer  par  enquestes  se  il  ne  s'i  metent, 
jaçoit  ce  que  la  souppeçon  pourroit  estre 
si  grant  et  si  notoire  que  li  souppeçonnez 
contre  qui  la  denunciation  seroit  faite  de- 
vroit  demourer  en  l'ostel  de  son  seigneur, 
et  illec  demourer  une  quarantaine,  ou 
deus,  ou  trois  au  plus.  Et  se  en  ce  termine 
aucun  ne  l'aprochoil  dou  fait  il  seroit  OS- 
tagez.  (1309..  Arch.  JJ  41,  f  116  r».) 

2.  uosTAGiEK,  -  ger,  houstaiger,  osla- 
gier,  -  giier,  ostager,  obslagier,  estagier, 
s.  m.,  otage,  assurance,  gage,  caution  : 

Et  lui  seront  les  pièges  et  estagiers  déli- 
vrez. {Gag.  débat.,  p.  34,  Crapelet.) 

Le  conte  daufiu  qui  estoit  pour  le  temps 
ostagiers  en  Eugleterre.  (Faoïss.,  Cliron., 
VL  76,  Luce.)  • 

Tout  cil  qui  dévoient  estre  ostagiier  pour 
le  rédemption  dou  roy  de  France.  (Id., 
ib.,  VI,  54.) 

De  ce  communément  bailloient  hosta- 
giers.  {Trahis,  de  France,  p.  166,  Ghron. 
belg.) 

Apius  fist  decoler  sur  le  marchié  de 
Rome  .m.  c.  Volsques  obslagiers.  (Fosse- 
TiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10310,  II, 
f»  160  V».) 

Denier  est  la  mesure  de  toutes  choses, 
c'est  nostre  hostagier  en  adversité  et  né- 
cessité et  pour  tout  ce  qui  nous  est  néces- 
saire. (Id.,  ib.,  ms.  Brux.  10312,  VIII,  iv, 
28.) 

Et  laissa  le  fils  Cleves  ostager  pour  eus 
deux.  (La  Marche,  Mém.,  Introd.,  ch.  vi, 
Michaud.) 

Retenir  pour  houstaigers  ses  enfans 
aisnez.  (Rab.,  1.  I,  c  50,  éd.  1542.) 

Philon  gentilhomme  Thebain  luy  (à 
Philippe  r.  de  Mac.)  avoit  faict  beaucoup 
de  plaisir  du  temps  qu'il  demeura  osta- 
ger en  la  ville  de  Thebes.  (A.myot,  Trad.  de 
Plut.,  OEuv.  mor.j  les  Dicls  notables  des 
anc.  roys,  xxvii,  éd.  1819.) 

Aussi  fut  accordé  que  jusques  a  ce  que 
lesdits  hostagiers  seroient  rendus  a  Calaiz 
en  la  puissance  du  roy  d'Angleterre,  ne 
seroit  lait  délivrance  Se  la  dite  ville  de 
Tournay.  (.Maut.  du  Bellay,  Mém.,  1.  l, 
f»  15  V",  éd.  Ic69.) 

—  Adj.,  en  parlant  de  chose,  donné  en 
otage: 

lis  s'excuseront  lors  sur  la  foi  et  parole 
qu'ils  auront  donnée  aux  autres,  et  sur  la 
jalousie  des  Anglois,  qui  demeureront  ce- 
pendant nantis  des  places  ostageres,  et 
nous  n'en  rapporterons  pour  notre  argent 
que  des  paroles.  {Négoc.  du  Prés.  Jeannin, 
p.  126,  Michaud.) 

Quand  on  a  touché  cette  iirosse  corde  de 
la  reddition  des  villes  hostageres,  les  An- 
glois s'y  sont  monstrez  iurt  contraires. 
(Sully,  CEcon.  roy.,  ch.  cxli,  -Michaud.) 

—  Comme  subst.,  il  a  signiflé  de  plus 
tenancier  : 

Hoslaigers  du  Couidroy.  (1331,  Aveu  de 
Chdteauvieux,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  Arch. 
Loiret.) 

Les  cxposans,  leurs  fermiers,  mettoiers. 


1I(1S 

grangiers,  et  autres  leurs  hostagers  et  seu 
viteurs.  {Pièce  de  1426,  ap.  Duc,  t.  llll 
p.  701'',  éd.  Didot.) 

—  Hôte  :  j 

Vous  clicvrepiods,  hostagers  des  liants  frouls 
Du  monl  de  Tombe  enlez  dedans  les  nues. 
(.ixK  ViTEL,  Eclogue,  p.  50,  Beaurepaire.) 

HOSTAïKE,  S.  ni.,  autel  ? 

A  luy  (au  custode)  appartient  a  gard.' 
les  trésors  de  l'esglise  et  a  instituer  1' 
hoslaires.  (Ferget,  Mirouer  de  la  vie  hu 
maine,  f»  170  r%  éd.  1482.) 

HOSTAI-EU,  voir  HOSTELER. 

HOSTE,  oste,  S.  m.,  homme  d'une  classi 
intermédiaire  entre  les  hommes  libres  e 
les  serfs.  Les  hosles  étaient  des  espèces  d'j 
fermiers  occupant  une  tenure  et  vivant  di! 
ses  produits  moyennant  une  redevance.  Il 
étaient  taillables  et  devaient  parfois  garde 
la  maison  et  la  personne  du  seigneur  ;  mai 
entre  eux  et  lui  il  y  avait  contrat:  il| 
n'étaient  pas  irrévocablement  attachés  i 
la  terre  et  donnaient  ou  recevaient  coni' 
de  leur  tenure.  La  tenure  des  hostes,  dan 
le  Cart.  de  S.-Pere  de  Chartres,  est  estiuir 
trois  sous  six  deniers  l'arpent  : 

Je  sui  bom  liges  monsegneur  l'abé  et  I 
glise  d'Auvencbiu  de  sis  mencaldees  d 
terre  une  coupe  mains,  au  camp  saint  R: 
bert  et  de  sis  hostes  de  celé  terre  raeisme 
(Mars  1249,  £.eft.  de  Baud.  d' Aubrecicork 
sire  d'Eslaimborch,  Anchiu,  Arch.  Nord. 

Et  voill  et  olrei  que  li  ostes  d'environ  lel 
dites  vignes,  c'est  a  savoir  de  lomg  et  d 
près  soient  tenuz  à  euls  clorre  pour  le  di( 
prieur  et  couvent  ausi  comme  d  estoiem 
quant  la  dite  terre  me  vint.  (Ch.  de  130- 
Arch.  Loiret,Conue-Nouv.,  K  P3  A.)  La  copi 

B  écrit  li  hostes. 

Li  hostes  estans  et  manans  u  li  hosle  i" 
tant  et  manant  dessous  no  église  lert  qui^ 
useront  quite  de  l'amende  vers  le  \'il' 
{Ch.  de  1282,  Roisin,  ms.  Lille  266,  l'ivi-. 

En   près,  en  chaingles,  en    aunoys,  ei 
hostes,  en  teuans,  en  justice,  en  signoiiri 
et  eu    quelconques   manière  que    le   li- 
gist.  (8  juin  1344,  Flines,  Arch.  Nord,  C 
A,  f»  229  v°.) 

Hosles  couclians  et  levans,  c'est  ' 
qu'on  dist  hoste  et  justiciable,  qui  est  m 
jet  d'un  seigneur  demeurant  en  sa  jusIK' 
(Bout.,  Somme  rur.,  p.  77,  note  de  U' 
1611.) 

—  Juge  hoste: 

Conjure  d'hommes  ou  d'eschevins  ou  . 
juges  hostes  ou  colliers.  (Bout.,  Somu 
rur.,  ï"  2S  éd.  1537.) 

HOSTÉ,  voir  UOSTiiL. 
HOSTEAU,  voir  HOSTEL. 
HOSTEIEMENT,  VOIT  0ST01E.ME.NÏ. 
HOSTEIT,  voir  HOSTEL. 

1.  HOSTEL,  ost.,  ousl.,  hospl.,- al,  -  I 
-  eil,  -  é,  -  eit,  -  elt,^-  er,  s.  m.,  maisn 
logis,  demeure,  habitation,  hôtel,  liôlell' 
rie,  auberge  ; 

Aus  osles  courent  por  lor  armes  saisir. 
(r.ar.  le  Loh.,  2»  chans.,  xxxv,  p.  t:«,  P-  P-'" 


HOS 


HOS 


nos 


5(t3 


Dnnkes  cant  li  nltre  périssent,  si  repairet 
uns  a  Itosieit.  (ilor.  sur  Jo6,  Uicliel.  24764, 
f"  ii  V".) 

Anuer  les  lisl  en  lor  oslai. 

Puis  montèrent  sot  les  chevax. 
ifloire  et  lllancheflor,  2°  vers.,  18G5,  du   Méril.) 

Or  m'eslovra  ciangier  soflrir, 

Kt  maint  poior  de  moi  servir, 

l'H  avoir  maint  mauves  ostal. 

{n.,  2°  vers.,  1745.) 

Qu'>  Diei  Tos  soit  a  toz  garant 

Kt  nos  defTende  de  toz  max, 

Et  nos  doint  eonuit  bons  oslax  ! 

(III.,  2"  vers.,  4.1 

l.i  ïostre  ostnils  soit  de  Deu  maleis  ! 
De  tei  morsiaus  i  savez  or  servir  ! 

(Gaijdon,  435-1,  A.  P.) 

Adonc  sailli 
Tonte  la  gent  de  son  hosié. 
(Vtop.   I,  fab.  xvii,  de  r.\sne  et   du   Chien,  Ro- 
bert.) 

Ils  n'ont  pas  hoslel  en  maison, 
Ains  l'ont  dans  un  bel  pavellon. 

{Parlon.,  7855,  Crapelet.) 

Et  je  vous  ferai  sans  dansier 
En  ce  castel  bien  herhegier  ; 
Car  bien  est  tans  de  prendre  ostel. 

(Mreper.,  liichel.  2168,  f»  12''.) 

Qnerant  le  vont  par  trcstont  l'estre 
Par  les  hosîinn  as  clievaliers. 

(Yvain,  Richcl.  1433,  f»  85  v».) 

Si  serai  nonne  dedcna  .i.  povre  osirl, 
El  proierai  por  l'ame  an  baceler. 

(lluon  de  Bord.,  7935,  A.  P.) 

Soi  le  pont  de  Monmartre  vos  ferai  panre  ostel. 
(Flooi:,  752,  A.  P.) 

De  Vosié  Floovant  ont  les  portes  brisiez. 
(».,  792.) 

Cil  qui  sont  regratier  de  cervoises  vendre 
ne  les  vendent  pas  si  hones  ne  si  loiaus 
corne  cil  qui  les  font  ep  leur  hoslienz,  et 
les  vendent  aigres  et  tournées,  quar  ils  ne 
les  scevent  pas  mètre  a  point.  Et  cil  qui 
ne  les  font  en  leur  hostiex...  (Est.  Boil., 
Liv.  des  mest.,  1°  p.,  vin,  4,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Et  fu  mis  Eour  .i.  ronchi  et  menés  par 
tous  les  osteus  de  le  fieste  de  Lille  qui 
adont  estoit.  (Chron.  de  nains,  c.  xxiii, 
L.  Paris.) 

Ou  lors  oateuf  estoient  pris, 

Et  sales  et  manoirs  de  pris. 

(Coiici,  974,  Crapelet.) 

Dedens  vos  ostietis  coies  estes. 

Privées  ns  bons  et  demiestes. 
(Li  ilariages  des  fillesau  J)ytthle,KTS.  3142, f°  292'.) 
Celui  chevalier  que   voz  herbergiez  en 
vostre  hosliaux.  (Gir.  le  Court.,  Vat.  Chr. 
iSOl,  f"  10».) 

Or  soient  en  prison  si  gardé  et  tenn 
Que  de  pain  d'orge  soient  petitement  peu. 
—  Sire,  a  vostre  vouloir,  le  roi  a  respondu  ; 
'Il  aront  mal  oslel,  foi  que  je  doi  Cuba. 
I      .  {Oaufrey,  C995,  A.  P.) 

i  Pour  Voustel  et  liabergemeut.  (1307,  Cens 
ide  la  chastellen.  deS.-Calais,  Arch.  Sarlhe.) 
,  Que  nulz  des  dits  frerez  ne  puent,  ne  ne 
'doient  yssir  de  lour  cloistre,  c'est  assavoir, 
|de  lour  niason  ou  il  seroient  demourans, 
Ipour  aller,  ne  pour  venir  visiter  nuls  de 
[nos  menans,  quels  qu'ils  soient,  se  dont 
ne  les  mandoit  quérir  le  chief  de  Vostelt. 
(1307,  Hist.  de  Melz,  III,  288.) 

Et  ce  li  doit  porter  chescun  termine  de- 
lens  Mes  en  son  hoster.  (1317,  Cart.  de 
5.  Vincent,  Ricbel.  1.  i0023,  1°  88  r°.) 


Tenir  Iwstel  d'espicerie.  (1322,  Ord.  de 
Ch.  le  D.,  Arch.  i\w.,  \it.  57.) 

l.i  parrochiens  de  chescune  parrocbe, 
chief  à'osteil.  (1326,  Ilist.  de  Metz,  IV,  38.) 

Eust  esleu  sa  sépulture  en  Voftel  do 
nostre  dame  de  l'abbeie  de  Lylle  Dieu  et 
pour  estre  participant  es  saintes  prières  et 
oreizons  du  dit  Iwstel.  (1370,  Estrée,  Arch. 
Eure.) 

Quant  vint  a  l'ajournée  c'on  ot  les  osiez  pris, 
Maint  noble  chevalier  et  escuiers  de  pris 
I  sont  a  ceste  feste  près  do  cent  on  .vi.  .xx. 
(Crv.,  du  Guesclin,  321,  Cbarriérc.) 
Pluiseurs  tesmoings  malades    en    leurs 
hospteus.  (1409,  Lille^,   ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Disans  que  hors  de  voslre  hoslê 
Vous  n'oseriez  saillir  ne  traire. 

(Misl.  du  siège  d'Orl.,  5681,  Guessard.) 
La  dame,  estant  a  Yostel, 
Si  vit  venir  de  loing  le  guenx. 
(Drois  nouv.  établis  s.  les  fem..  Vois.  fr.  des  xv' 
et  xvi=  s..  Il,  133.) 

Devant  Yoiler  du  celerier.  (G.  de  Seytu- 
niEBS,  Man.  adm..  ap.  Ferroul-Montgail- 
lard,  Hist.  de  l'ub.  de  S.  Claude,  II,  265.) 

—  Eslre  de  l'Iwstel,  être  de  la  cour  de 
quelque  seigneur  : 

Le  duo  de  Savoye  avecques  lui  un  sien 
frère,  de  l'aage  de  dix  huit  ans,  qui  estoit 
comte  de  (ieneve,  et  se  nommoit  Anié, 
cestuy  comte  de  Genève  désira  à'estre  de 
l'hostel  du  duc  de  Bourgongne  ;  ce  qui  luy 
fut  libéralement  accordé.  (Ol.  de  la 
Marche,  ilém.,  I,  p.  163,  éd.  1616.) 

—  Ilostel  s'est  employé  comme  maison, 
pour  dire  famille  : 

Cestuy  Lysiniachus,  combien  qu'il  fut 
né  de  Macédoine  et  renommé  hostel  et  des 
nobles  parens...  (BoccACE,  Nobles  mal- 
heureux, IV,  14,  l"  iOI  r°,  éd.  1515.) 

—  Fig.,  comme  lieu,  endroit,  pour  dire 
auteur  : 

Il  est  esçrîpt  es  bons  hoslieux: 
Ce  que  la  femme  veult  et  Dieux. 

(ilodii.i,  ("  ILS  r»,  niaze.) 
Brct.,  C.-du-Nord,  cant.  de  Matignon, 
ôté,  hâté,  maison,  appartement.  Champ., 
Ricey,/id(oi.  Forés.,  ÂoHsfaM. Bressan,  outo. 
Bourg.,  ouslau,  housteau.  D(mbs,  Jura,  II.- 
Saône,  houtau,  hotau,  liotâ,  logis,  cuisine. 

2.  HOSTEL,  voir  HOTEL. 

3.  HOSTEL,  voir  Ostel. 

HOSTELABLE,  -  ellable,  adj.,  hospita- 
lier : 

Ilospitabilis,  hostclables.  {CalhoUc,  Ri- 
cbel. 1.  17881.) 

Ilospitabilis,  hostellablez.  (Gloss.  de  Sa- 
tins.) 

HosTELACE,  -  oige,  -  ellage,  ostellage, 
holelage,  s.  m.,  action  de  loger,  d'héber- 
ger, hospitalité  : 

Tant  leur  set  chier  vendre  et  merir 
Son  servise  et  son  lioslclage. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f°  68''.) 

Prandra  ledit  monseigneur  Adam  quatre 
provendes  d'avcine,  fer  et  clou,  et  cinq 
sols  de  gages  par  jour  pour  fein,  tioste- 
lagcs  et  les  gages  de  ses  valez.  (1317,  lieg. 


Noster  de   la  Ch.  ries  comptes,  f  79'',  ap. 
Duc,  llostnlagium.) 

Leur  donner  repas  le  soir,  hostelaige  la 
nuit.  (Habits  des  gens  rie  guerre,  Ricbel. 

1997,  f"  88  v°.) 

Veult  mondit  seigneur  que  son  maistre 
veneur  ait  ])Our  tous  feutres,  laisses, 
cordes,  chandelles,  oignemens,  liostellages 
de  chiens.  (23  juin  1405,  Ord.  du  D.  de 
Bourg.,  Méra.  de  la  Soc.  éduenne,  1880, 
p.  325.) 

Que  la  dépense  de  nostre  hostel  cesse 
du  tout  quant  a  présent  et  jusques  a 
ce  que  autrement  en  ayons  ordonné,  tant 
au  regart  de  la  despense  de  bouche, 
comme  des  hostelages  de  noz  serviteurs. 
(29  nov.  1415,  lett.  rie  Ch.  d'Orl.,  ap. 
ChampoUion,  Ducs  d'Orléans.) 

L'un  fet  logis  a  l'antre  :  et  l'autre  en  recompence 
De  Vlwlelage  saint,  fournit  a  sa  depance. 

(Do  Bartas,  la  Sepmaine,  v,  éd.  1579.) 
Vhosirlagc  injuste 
De  Diomede. 
(Jon.,  OEm.  mesl.,  f  29  v°,  éd.  1583.) 

Droict  (Vhostelage.  (Habdy,  Achille,  V,  i, 
éd.  1623-28.) 

Dépens  d'holelages  livrez  par  hôtes,  à 
gens  passans,  on  à  leurs  chevaux,  sont 
privilegez  et  viennent  h  préférer  devant 
toute  autre  sur  les  biens  et  chevaux  hô- 
telez.  [Coût,  de  Reims,  rédig.  par  Christ, 
de  Thou,  Barth.  Fay,  et  J.  Viole,  art. 
cccxcv.) 

Dépens  à'hostelage,  livrez  parhostesà 
pèlerins,  ou  'a.  leurs  chevaux,  sont  privi- 
légiez, et  viennent  à  préférer  devant  tout 
autre,  sur  les  biens  et  chevaux  hostelez. 
[Cout.  de  Paris,  1668,  ail.  175.) 

—  Droit  de  place  perçu  sur  les  mar- 
chands dans  une  foire  : 

Duquel  berbergement  la  foire  de  mie 
quaresme  est  et  a  costume  estre  tenue,  et 
qu'il  en  puisse  pranre  et  avoir  tels  proffiz 
et  emolumenz  qu'il  prant  en  ladicte  foire 
de  niie-quaresme,  c'est  assavoir  ['ostellage 
tant  seulement,  pour  lequel  hoslellage 
il  li  convient  soustenir  en  estât  les  mai- 
sons et  estaus  ou  ladicte  foire  se  tient. 
(1348,  Arch.  JJ  77,  f°  101  v°.) 

Et  s'il  fait  la  rétention  de  la  moitié  de 
la  marchandise,  ne  peut  demander  le  droit 
d'hostellage.  (Cout.  de  Baijonne,  Nouv. 
Cout.  gén.,  IV,  949\) 

—  Achalandage  : 

Orme  faalt  penser  de  ce  lien' 
Gouverner  le  niicx  que  pourray. 
Decheoir  pas  ne  le  lairay  ; 
Mais  do  maintenir  Yostellage, 
Com  l'ai  fait  puis  .xn.  ans  d'usage. 
(Un  Mir.  de  N.-I).,  du  roy  Thierry,  Tli.  fr.  au  m. 
à.,  p.  598.) 

iiosTELAiN,  Jiostellain,  hostelein,  ost, 
ostolain,  s.  m.,  aubergiste,  cabaretier, 
hôtelier,  hôle,  celui  chez  qui  on  loge  : 

N'I  distrcnt  crguil  ne  folie. 

Laide  chose  ne  vilanio 

Icil  dcdenz  as  oslolains. 

(Bes.,  d.  de  liatm.,  II,  19226,  Michel.) 

Quant  li  osietain  oirent  la  noise.  (S. 
Graal,  Bichel.  2455,  f"  222  v°.) 

Al  hostelain,  une  paire  de  linceus.(1301, 
Cart.  deFlines,  p.  601,ccclxi,  Ilautcœur.) 

Que  des  avitaillcs  et  hosteleins  et  autres 
chouses  qu'ils  receiveront  soit  fait  enden- 


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tiire.  (28  sept.  J371,  Endent.,  Delpit,  Doc. 
fr.  en  Anglet.) 

El  que  nulz  hostelains,  fur  cslre  trop 
fourfais,  ne  presist  ne  demandasl  point  de 
leur  argent  pour  boire  ne  pour  niengier. 
(Froiss.,  Cfcron.,  Richel  26i6,  (°  ^43^) 

Car  htiiflaiis  reooiTCnt  a  honooar 

Ed  lears  hoslels  maiotcs  gens  cl  par  nrJre. 

(E.  Descb.,  Poés.,  Richel.  810,  f«  33S'.) 
Princ»,  j8  liens  qno  c'est  sonrerains  sens 
De  bien  payer  sa  despense  en  loas  temps, 
S»t>t  acroire  et  sani  rongier  la  coste 
Pe  Vosteloin. 

(ID..  ib.) 

Tous  pcDs  de  nie?tier, foulons,  drappiers,   i 
tifserans,  hostelains  et  d'autres  mesticrs. 
(1400,  Ord.,  VIII,  372  ) 

Iceulx  compaignons  se  vouldrent  loger 
en  l'oslel  Adam  Corl)el,  lors  hostetlain  pu- 
blique, lequel  les  refusa  a  Iiosteler  leans. 
(1405,  Arch.  JJ  160,  pièce  2.53.) 

Jehan  l'Apposlre,  hosleîlain.  (1410,  Arcli. 
mun.  Compiègnc  BB  1,  trav.  i.) 

Sadoc,  ho^telain. 
(GBEBtN,  Uitt.  df  ta  Past.,  p.  5S,  G.  Paris.) 

Il  envoya  par  les  hnstelleries  clers  de 
despence  et  aultres  officiers,  atout  grant 
finance,  pour  les  défrayer;  mais  ils  y 
trouvèrent  plusieurs  liosteltains  du  pays, 
tant  rebelles  que  a  peine  la  povoientravoir 
pour  bien  payer  ne  pour  bel  langage.  (J. 
.MoLiSET,  Cliron.,  ch.  xviii,  Bucbon.) 

Tous  hostelains,  taverniers,  cabaretiers. 
\Placard  des  Archid.  sur  le  transport  des 
filets,  Bruxelles,  13  juin  1600.) 

A  Andrieu  Pontrain,  hosleîlain  de  la 
Teste  d'Or,  pour  despense  de  .nii.bommes 
(;t  .II.  mulets  .xvi'.(l600,  Unie  des  dépenses 
faites  pour  la  joyeuse  entrée  à  Lille  de 
l'archiduc  Albert  et  de  l'archiduchesse  Isa- 
belle, HaWelia  de  la  Commission  liislorique 
du  département  du  Nord,  XII,  510.) 

—  Fig.,  comme  hôte  : 

Responce  del'ame  desconfortee. Homme, 
mon  hottelain,  qui  avec  moy  es  jette  bors 
de  ton  premier  pais.  (J.  Gr.isOK,  Mendicité 
spirit.,  f»  2  r».) 

Nom  de  Vien,  Ilôtelains,  commaned 
l'arrond.  de  Dole. 

iiosTELEE,  s.  f.,  tous  Ics  gons  qui  babi 
tent  une  même  maison  : 

.Moult  fut  toute  l'hoslelee  réjouie  de  la 
venue  des  dames.  (Fnoiss.,  Chron.,  III, 
c.  57,  ap.  Duc,  Ilospitisia.) 

Et  leur  dist  qu'il  se  vouloit  faire  baptiser 
luy  et  tout  son  hostelee.  (J.  de  Bethek- 
couRT,  le  Canarien,  p.  73,  Gravier.) 

IIOSTELKIN,  voir  IIOSTELAIN. 
IIOBTELEMENT,  S.   m.,  logiS  : 

Dehaiz  ait  ores  si  fais  hctclemens. 

(r.aydoit,  i3U,  A.  P.) 

iiosTBLENCu,  hostellenc,  s.  m.,-  hôte- 
lier : 

Que  tons  hostelens  et  hostelenghes  rc- 
choivent  gracieusement  et  bellement  les 
arbalestriers  et  bonnes  gens  qui  venront 
en  la  ville  a  ceste  festc  de  1  arqbalestre 
qoi  6c  doit  faire  procbaincmcnt  sur  le 
marchié.  (17  juin  1394,  Ordon.,  Arcb.mun. 
Tournai  ) 

Ung  bourgois  de   Gund,  très  boin  preu- 


domme,  hostelench  des  niarcbaus  de  bled 
sur  la  Lys.  (Fiioiss.,  Chton.,  X,  39,  Kerv.) 
Lequel  niondict  seigneur,  pour  certaine 
cause  et  raison  ad  celé  mouvant,  luy  auroit 
de  grâce  et  jusques  au  rappel  donné  con- 
gié  et  licence  de  pooir  tenir  taverne  et 
hostellerye  en  sa  susdicle  maison,  moyen- 
nant se  conduire  et  régler  selon  que  a 
/lOSlf/Zencapperlient  défaire.  (16marsl574, 
Congié  de  pooir  ériger  nouvelle  taverne  a 
Ftines,  Arch.  comni.  Mortagne,  cote  18, 
pièce  3.) 

Cf.   IIOSTELAIN. 

HOSTELER,  -  cir,  hosleller,  hostaler, 
osteler,  -  eller,  ostaler,  hôtelier,  hotteler, 
oteler,  hostilier,  osteilier,  verbe. 

—  Act.,  loger,  héberger  quelqu'un,  le 
recevoir  dans  sa  maison,  lui  donner 
l'hospitalité  : 

Anseis  fu  ou  pales  osicicz. 

O-rs  Loh.,  Vat.  Urb.  SId,  P  9''.) 
S'aucnns  nous  a  oi,  mal  sommât  osleîc. 
(Fierahras,  2220,  A.  P.) 
Vos  seroiz  annnit  maïs  ceianz  bieo  otelrz. 

(J.  de  Lans.,  Richel.  249S,  f°  19  r",) 
Mont  rcclions  dolereus  osle, 
Qaant  amours  onques  osteîaa. 

(Hase,  Vat.  Oit.  1212,  f»  36'.) 

Cil  qni  la  sus  montèrent  furent  a  sauvelé, 
FI  cil  qui  hors  reraeslrent  furent  mal  ostclc. 
(Gui  de  Bourg.,  C34,  A.  P.) 

Jusques  a  ce  qui  vindrent  cliies  un 
noble  home,  ou  \\  furent  hoslalc.(Li Amiliez 
de  Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du  xiii°  s., 
p.  45.) 

Le  sire  de  Mortaignc  qui  aroit  ostelé  cl 
souslenu  le  roi  d'Enpleterre.f C/h"o?i.  de  S.- 
Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  339\)  P.  Paris,  hos- 
telé. 

Chat  sauvage  est  a  toit  hostilié.  (Pro- 
verbes de  Fraunce,  ap.  Ler.  deLincy ,Proî;.) 

Ne  hébergent,  ne  hoslellent  et  ne  reçoi- 
vent en  leurs  maisons,  bostieux  ou  ma- 
noirs nulles  personnes. (1316, Ord., 1,644.) 

Celuv  qui  7iOs(e//evoulenliers  les  pauvres. 
(Gl.  gdll.-lat.,  Richel.  1.  7684.) 

Vertu  est  reposte  et  celée, 

Amour  n'a  lieu  pour  ilemourcr 

Verilé  fauU,  justice  lee 

A  raison  loy  exécuter. 

IVulz  ne  venll  lionour  hosteler. 
(EcsT.  Descu.,  llalladr,  Richel.  840,  !"  283^.) 
Ne  les  nndz  revcstir,  ne  le  povre  hosleller. 
(Déliai  du  Corps  et  de  l'Ame,  Ane.  Th.  fr.,  III, 
332.) 

Il  sera  en  no  compagnie 
En  enfer  ennuyt  hoslellez. 
(La  Vie  du  mauv.  riche.  Ane.  Th.  fr,,  III,  2S1.) 
Père  Abraham,  je  tous  requiers 
Que  TOUS  me  vneilloz  cnroyer 
le  poTre  Ladre  que  tenez. 
Qui  avec  tous  esl  hoslellez 
En  ce  sainct  paradis  lassus. 

(/*.,  III,  295.) 

—  Neutr.,  demeurer,  loger  : 

Les  dis  messages  ad  fait  enz  hosleler. 

(Itol.,  IGO,  Jlùller.) 
t'^  .m.  diable  ann  ont  larme  porté  ; 
.Vvaec  ai  an  anfor  le  firent  osteler. 

(Parise,  60  i,  A.  P.) 
Bien  herbergier  nos  firent  el  moult  bien  oslaler. 
(Ib.,  2937.) 


iNoslre  cmperere  fait  François  arestier, 
Sur  l'evo  dcl  Ton  les  a  fait  osteilier. 
Vint  jors  pleoicrs  les  i  feit  demurer. 

(Otinel,  734,  A.  P.) 
Atcuc  les  boens  faites  m'asme  osleleir. 
(Adbertins  des  .\besos,  Chans.,    ms.  Berne  38t) 
f  83  r°.) 

Je  le  prens  sus  mon  ame,  s'elle  ne  puist  aler 
En  enfer  le  puant  manoir  et  hosteleir. 

(B.  de  Seb.,  xvi,  891,  Bocca.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Toi  droit  a  Gansse  corent  osteler. 

(Les  Loh.,  ms.   Berne  113,  f  39''.) 

Sur  la  riTe  d'Andele  nne  nuit  s'oslelerenl. 

(hou,  2"  p.,  3173,  Andresen.) 

Vers  Paris  la  chilé  quanqu'il  paut  chevaucha, 

Chies  Gonliaut  de  Losanne  celle  nuit  s'o.ittela. 
(Charles  le  Chauve,  Richel.  21372,  P  39'.) 
Prenez  ces  choses  que    ou   m'a  donnez, 

ei  nous  alons  osteller.  (Yst.  de  Appolon., 

ms.  Chartres  411,  f  52  v.) 

Puis  que  le  fliz  Dieu  s'ostela 
Es  flans  do  la  virgs  Marie. 
(De  ceitlx  qui  carolerent  un  an,  ms.  Avranches.) 

—  Hostelé,  part,  passé,  nourri  dans  une 
hôtellerie  : 

Cheval  hottelé.  (Battus,  Suppl.  au  Vocab. 
austras.) 

HOSTELERiE,  ost.,  S.  f.,  hospïce,  hôpi- 
tal : 

Et  autel  comme  noz  avons  dit  de  le  garde 
de  le  maladerie,  doit  on  fere  le  garde  des 
osteleries  qui  sunt  fêles  et  estavlies  por 
berbegier  les  povres.  (Beaum.,  Cout.  de 
Beauv.,  ch.  lvi,  6,  Beugnot.) 

Le  maistre  et  les  frères  de  le  hostelerie 
Nostre  Dame  de  Laon.  (1272,  Transact., 
Arch.  S  4949,  pièce  07.) 

L'oslelerie  de  Atniens.  (1282,  Teslam., 
Bibl.  Amiens,  172.) 

—  Couvent  : 

Por  amender  sa  laide  Tic 
Fu  mise  en  une  ostelerie. 

(Comte  de  Poil.,  1221,  Michel.) 

HOSTELET,  ost.,  S.  m., hôtel,  logement, 
logis  : 

Por  lui  fait  son  oslelet 
Treslut  bel  el  treslul  net  ; 
Vostelel  atornel  ben. 

(Vie  S.  Georg..  Richel.  902,  F  112'.) 
Et  quant  lover  se  pot,  li  enfez  l'emmena 
En  Yostelel  ariere,  ou  il  se  recoucha. 

(Doun  de  llaience,  1889,  A.  P.) 

Nom  de  lieu,  ioM«e(e{  (Franche- Comté), 
VHostalet  en  1343,  et  plus  tard  ïHouslelet. 

iiosTELEUR,  s.  111.,  hôtelier  : 

Les  vins  des  taverniers,  hosleleurs  et  ca- 

bareteux.  (23    sept.    1413,    Flines ,  Arch. 

Nord,  Cod.  F,  n»  13.) 
Hosteleur.  (1552,   Valenciennes,  ap.   La 

Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

HOSTELiER,  osteller,  adj.,  hospitalier  : 

Tu  ne  fus  osleliers  ne  almosnes  ne  fis. 
(Serm.  s.  le  jugem.   de  D.,  Richel.    19525, 
f»  11  r°.) 

Je  dcfcns  qu'en  nulle  saison 
Ne  se  loge  dans  ma  maison. 
Et  qu'avec  moy  sus  le  rivage, 
Compagnon  d'uu  mesmc  voyage, 


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HOS 


HOS 


S05 


Polla  ne  conpe  le  lien 

Qui  lieol  Vhosleliere  navire. 

(IlONS.,  Odes,  V,  i\,  Bibl.  elz.> 

Les  nncps    enircnt  en  la  mnifon    hoste- 

liere,  et  celles  qui   sont  closes  nnx  estran- 

sers  brillent    de    flammes    snlfurees.   (Dr 

Chavigny,  les  Pléiades,  p.   549,  éd.  1603.) 

—  Dans  un  sens  défavorable  : 

On  vielles  pat.iins  ostelieres. 
(«««c,  Val.  011.1212,   fo  89=.)  Var.,  hosldieres. 
(Val.  Chr.  1S58,  f  101«.) 

HOSTER,  VOirHOSTEL. 

HOSTEREL,  VOir  HOTEREL. 

Ho.sTERiE,  hoslrie,  S.  t.,  auberge  : 
Qe  les  justyces  de  peas  en  niesme  le 
countee  eient  poair  <renquerrer  de  toulz 
ceux  qui  teignent  Ao.'îferîVs, tavernes,  et  de 
ceux  punir.  (.Stai.  de  Henri  VI,  an  xi, 
impr.  golh.,  Bibl.  Louvre.) 

De  tenir  ascun  comune  hoslrie  ne  ta- 
verne. (/6.) 

A  .lehan  le  Batteur,  povre  honneste 
homme  cbarpié  de  femme  et  de  quatre 
petyts  enflants,  pour  ce  que  il  auroit  lofrié 
en  son  hosterie  du  Chapeau  vert  une  partie 
du  train  de  M.  S.  de  Fromensarten  nombre 
de  .XIII.  a  .xilil.  personnes  et  cincq  che- 
vaux, qu'il  auroit  supporliS  de  leur  des- 
pense  .xxi.  florins  restant,  nanlmoins 
partis  sans  en  avoir  fait  le  paiement,  ce 
quy  lui  retournoit  a  crand  inlerest  attendu 
sa  pnvreté  et  qu"il  avoit  au  dit  loîris  .vin". 
livres  de  louaifie...  .xxx.  livres.  (1601, 
Bote  spécial  des  dépenses  effecHiées  pour  la 
joyevse  entrée  des  archiducs  Albert  et 
Uahelle,  Bulletin  de  la  fommissioD  hislo- 
;riqii(;  du  département  du  Nord,  XII, 
1506.) 

HOSTEVENT,  VOÎT  OSTEVENT. 

'  HOSTi.\GE,  S.  m.,  querelle  : 
(  Oonnne  le  suppliant  fuist  avecqnes  ses 
[familiers  et  niesnace  au  lieu  de  la  Nozierre 
ilu  conté  de  la  .Marche,  sans  faire  a  aucuns 
injures,  villenie  ne  hosliuge.  (1416,  Arcb. 
IJ  169,  pièce  397.) 

j    HOSTI.\IUE,  voir  OSTIAIHE. 
HOSTICE,  voir  IIOSTISE. 

1.  HOSTIER,  voir  HOTIEII. 

2.  HOSTIER,  voir  OSTIF.R. 

3.  HOSTIER,  S.  m.,  sacriflce: 

'  nostiers  preipneurs  esloient  certain  sa- 
refiee  que  l'en  faisoit  pour  aucunes 
nindes   avantures,  et    le    faisoit   on    des 

'lus  erans  bestes,  si  corne    estoient  buefs 

|U  vaches.    (Bersuire,   T.   Liv.,   ms.   Ste- 

j!en.,  f»2M 

I  HOSTIERE,  voir  OSTIERE. 

I  HosTiF,  adj.,  hostile  : 
'  En  dellivrant  les  causes  ou  contredicts 
lesdits  abbé  et  couvent  et  leurs  hommes 
J3  cas  qu'ilz  soubstiendroient  courses 
\oslives  en  matière  d'escez.  (22  nov.  1450 
|l.  Mant.,  XLVill,  Richel.)  ' 

1  HosTiGEMENT,  S.  m.,  t.  de  dfoit,  dé- 

liaratiiin  officielle  du  véritable  posses- 
|!ur  d'un  fief  : 

ITous  rapporlz  et  hostigemens  de  fiefs, 
jaisons,  heritafres  et  biens  meubles  faits 
ir  les    seigneurs  baillifs   ou  lieuteuaus. 


créent  bypothecqiie  en  v  observant  les 
œuvres  de  lov.  {Coût,  de  Lille,  xxil,  1, 
Nouv.  Coût,  aén.,  II,  910.) 

Quant  par  rapport  et  hostigement  aucun 
a  cùusenty  par  expf-es  en  faute  de  paye- 
ment la  vente,  execulion  réelle  et  seigneu- 
rieuse  des  fiefs,  maisons  et  héritages 
rapportez,  le  créditeur^  jiour  avoir  ledit 
payement,  peut  par  la  justice,  ayant  receu 
ledit  rapport  et  hostigement.  faire  vendre 
le  fonds  et  propriété  desdits  fiefs,  maisons 
et  héritages  raportez,  sans  faire  quelque 
saisine,  en  y  observant  semblables  devoirs 
que  l'on  faict  en  vente  des  proffits  et 
revenus  de  cent  ans  et  un  jour.  (Ib.,  p. 919.) 

Hostigement  de  fief,  a  desclaration  in 
open  court,  to  ■whoiii  a  lief  felongs  after 
Ihe  decease  of  him  that  heldit  last,  or  for 
Ibe  Becurity  of  a  debt.  (Coïgb.,  éd.  1611.) 

HOSTiGiÉ,  aà\.;  héritage  hostigié,  ce]n\ 
dont  le  véritable  possesseur  a  été  pro- 
clamé en  cour  : 

Les  hauts  justiciers  ou  viscomtiers,  par 
leurs  loix  et  justices,  peuvent  faire  vendre, 
crier  et  subbasler  par  décret  et  exécution 
de  justice  les  profits  et  revenus  de  cent 
ans  un  jour  des  Mefs  et  héritages  tenus 
d'eux  ou  dependans,  en  y  gardant  et  ob- 
servant les  devoirs  en  tels  cas  requis  et  ne 
peuvent  vendre  le  fonds  et  propriété  d'i- 
ceux  fiefs  el  héritages,  n'est  qu'a  cette  fin 
ils  soient  par  exprès  rapportez  et  hosligiez. 
(Coût,  de  Lille,  l,  30,  Nouv.  Coût,  gén.,  11, 
894.) 

Hostigié,  xs'bose  true  owner  is  named  iu 
court.  (COTGB.,  éd.  1611.) 

HOSTILLE,  voir  OSTILLE. 

HOSTILLEMENT,  VOir  OSTILLK-MEXT. 

HOSTILLIEU,  voir  UOSTELER. 

HOSTINITÉ,   voir  OSTINITÉ. 

HOSTisE,  -  i:e,-  ice,-  isse,  ost.,  houst., 
ot.,  s.  f.,  demeure  de  celui  qu'on  appelle 
hoste,  exploitation  rurale  tenue  par  des 
hostes  : 

Li  maires  et  li  juré  de  la  commune  de 
Senliz  ont  tallié  .li.  estes  l'evesque  en  sa 
franche  ostise.  (1249,  Evêcbé  Senlis,  Arcb. 
Oise  G  648.) 

11  ne  puent  tailler  porce  qu'il  sont  ma- 
nant en  la  franche  ostise.  (Ib.) 

Trois  sestiers  et  demi  de  terre  et  sis 
hostizes  qui  siéent  a  Cailloiie.  (1267,  Car- 
lul.  d'Ourscamp,  f°  157'',  Arch.  Oise.) 

En  terres,  en  prez,  en  ostiaes.  (1273, 
Amort.,  Bourgm.,  Arch.  Loir-et-Cher.) 

Fié  qui  est  assis  as  Mesieres  en  ostisses, 
terres,  masures  ou  mesons.  (1276,  Cart.  de 
Ponloise,  Richel.  1.  5657,  f°  39  v».) 

Se  aucuns  boni  ou  aucune  femme  a  en 
le  vile  de  Fontaines  .ii.  osd'sses.  (1279,  Cari. 
dePonihieu,l\iche\.  1.  10112,  fSOv».) 

Si  avint  que  deiis  de  ses  ostes  vindrent 
pledier  par  devant  li  de  l'iretage  de  lor 
ostizes.  (Beaum.,  Coût,  du  Ueauv.,  VI,  34, 
Beugnot.) 

Quant  sers  tient  ostises  d'autre  segneur 
que  de  celi  a  qui  il  est  bons  de  cors,  et 
eles  vienent  a  son  segneur  par  reson  de 
le  servitute,  il  ne  les  pot  tenir  en  se  main, 
se  li  sires  ne  veut,  de  qui  eles  sont  tenues; 
ançois  convient  qu'il  les  vende,  ou  doinst, 
ou'escange  a  tele  persoue  qui   puist  fere 


'■e  qui  apartient  as  ostises.  (ID.,  ib., 
XLV,  20.) 

Senr  Votise  le  fil  Iloudenart.  (1277,  Cart. 
de  Jouarre,  Richel.  11571,  f»  44  v».) 

Liens,  ostises  ou  resseandiscs.  (1.Î08, 
Chart.  de  Pli.  Ifi  Bel,  Richel.  1.  9785, 
fo  74  ro.) 

Le  trezime  denier  des  ventes  des  mai- 
sons et  des  hostizes.  (1314,  Arch.  JJ  50, 
feSv».) 

Seur  la  meson  et  otise  Oiiiot  Charnier, 
.XII.  boissianx.  (1325.  Cnrt.  de  St  Etienne 
de  rroj/es,  Richel.  I.  17098,  f»  362».) 

Quatorze  soulz  de  menu  cens...  prins 
seur  les  hoslises  qui  s'ensuivent.  C'est  as- 
savoir seur  la  vigne  a  Aliz  cinq  soulz  six 
deniers,  seur  Vostire  ans  effans  I.orent 
trois  inaailles...  (1326,  Arcb.  JJ  64,  fSl  v°.) 
Plus  bas  :  hostice. 

(.Ibascune  hostise  de  terre  doit  chascun 
an  .1.  quart  de  blé.  (1328,  Compt.  de  Odart 
(le  Laigny,  Arch.  KK  3\  f»  59  v.) 

Plusieurs  niazures  et  hostizes  assises  en 
la  dite  ville.  (1335,  Arch.  S  3668,  pièce  42.) 

Si  retieng  les  ostises  et  les  reseandises 
que  on  tient  de  mi    (1358,  Ord.,  III,  293.) 

Viviers,  pescheries,  bostes.  hoslises, 
hommes  et  femmes  de  corps.  (1376,  Anh. 
K  51,  pièce  15.) 

La  ville,  hameaux,  lerroueir,  hoslises  et 
liaroisse  de  Fontenuy.  (1389,  Liv.  ronge, 
Arch.  Y  2,  f"  89  r».) 

—  Droit  qui  se  levait  sur  les  maisons 
des  hostes  résidant  sur  les  terres  d'un  sei- 
gneur: 

Les  houstises  et  les  quarteries  de  la  me- 
sure qui  est  as  hoirs  feu  Robert  Coste. 
(Fiefs   des    Clés  de  Dlois,   Arcb.    P  1478, 

r>  12  V».) 

Droicts  seigneuriaux,  comme  tailles,  os- 
tizes, corvées,  obliage,  avenage.  (Coût,  de 
lllois,  art.  40,  Nouv.  Coût,  gén.,  III, 
lOSO*".) 

Nom  de  lieu,  Ostiches,  village  du  Ilai- 
naut  belge. 

iiosTiSEL,  ost.,  -  issiel,  s.  m.,  dimin.  de 
hostise  : 

r.il  qui  li  batiaus  estoit  nianoit  illuec. 
dejouste  en  un  hostissiel  k'il  avoit  fait  de 
fretin  de  nés.  (Jeh.  de  Tui.m,  Hysl.  de  Julius 
César,  p.  82,  Settegast.) 

Vente  d'un  gardin,  hnstisel  et  héritage 
en  le  basse  rue  S.  Aubin,  joignant  d'une 
part  a....  et  d'autre  part  au  ruissot  de  le 
fontaine  de  Nostre  Dame  a  le  costiere,  et 
opposite  de  le  maison  qui  fut  Jaquemart 
Painele.  (Chirographe  du  iSfév.  1438, Arch. 
inun.  Douai.) 

Se  trouve  employé  comme  nom  propre 
ancien  : 

ArnoultrOsd'se/.  (1318,  l'rév.  de  Longwy, 
Arcb.  Meuse  B  1847.) 

IIOSTOIEMENT,  VOir  OSTOHÎ.'aENT. 

1.  iiosToiER,  ost.  (se),  V.  réfl.,  se 
loger  : 

I.e  cliev,il  lessa  cstraicr. 
Puis  s'en  est  aie  ottoicr. 

(lienart,  2G21,  Méou.) 

2.  IIOSTOIEU,  voir  OSTOIKR. 
HOSTOIRE,  voir  OSTOIRE. 


306 


HOT 


IIOSTRIE,  voir  IlOSTEHIE. 

iiosTnu.E,  ostrice,  s.  (■,  liuilre  : 

Quaut  les  homes  qe  funt  cD  les  petites 
linrch»s,  isont  «le  barchcs  et  vont  sous 
l'eives,  tel  quatre  pas  et  tel  cinq  jusque  m 
douze.e  deuiorenl  toute  come  il  plus  puent, 
e  quant  il  siint  au  fout  de  la  mer.  ils 
treuvont  laiens  capare  que  le  orne  appellent 
hos(rige  de  mer  et  en  ceste  ostrice  se 
ireuvenl  les  perles  proses  e  menues  e  de 
toutes  raisonz.(Z.ii'.  de  Marc  Pol,  c.  CLXXlv, 
Roux.) 

i.  HOT,  /iO,s.  m., tas,  multitude,  troupe: 

Ainsi  qu'il  estoient  sieres  le  bieffroit,  il 
virent  accourir  d'enviers  le  Lornierie  ung 
srant  ho  de  sens  qui  venoienl  tout  crinnt  : 
Trnv!  Trav.  (Citron,  de  Flandres  et  de  Tour- 
nai', Corp'  chr.  Flandr.,  III,  211.) 

Quand  lesdis  ovriers  vinrent  la,  ilh  niy- 
nont  tout  le  fortererlie  et  l'asiesent  sour 
slancbons.  et  puis  butont  dedens  le  feu, 
et  reversât  toute  en  nnc  lio.  (J.  DR  Stave- 
LOT,  Chron.,  p.  379.  lîorgnet.) 

Le  conte  de  Charolois  ordonna  que  tous 
les  cranequiniers  a  cbeval  iroient  tout  de- 
vant et  y  allèrent  n  prant  Irnt.  tout  en  un 
hot,  sans  aller  en  bataille,  (lifi.'i,  Exlr.  des 
Mein.  inéd.  de  J.  de  Ilaynin,  Doc.  hist.,  t. 
m,  p.  4S8.) 

Feil  advertir  nostre  cavallerie  lefîere  de 
se  joindre  pour  charper  ce  hot  de  cavalle- 
rie impériale.  (F.  DE  Rabdtin,  Comm.,  v, 
éd.  1374  ) 

Arriva  un  gros  hot  de  gendarmerie 
d'autres  quinze  cens  ou  deux  mille  che- 
vaux. (ID.,  3/^m.,xl.) 

Ilearlez  vos  jiios  hols  carra 
Contre  leur  siniple  filière. 
(0.  DE  La  Noce.  Poés.,  p.  179,  éd.  1594.) 
Ainsi  plus  il  s'av.ince  en  bntant  In  campagne. 
Plus  s'accro  st  tous  les  jours  \ehnlqm  l'accompagne 
D'hommes  que  le  désir  d'an  public  changement 
Ou  leur  propre  courroux  lui  donne  incessamment. 
(BERI.1LT,  (Eiw.,  p.  l'J8,  «'d.  1633.) 

—  C'est  peut-être  aussi  l'idée  de  tas.  tas 
de  fumier,  tas  de  pierres,  que  présente 
l'ex.  suiv.  : 

Ne  loar  phisl  sainnie  de  ?ainne. 
Si  se  font  s.atDnier  a  buhot. 
Ne  geveot  l'eure  qa'ens  el  hot 
Son  eabalDt  ou  li  vilains 
Cbal. 

(Iten.  coroné,  Richel.  MIC,  f  7a  r".) 

—  Troupeau  : 

Il  y  avoit  ung  hot  de  moutons,  que 
iccUui'censler  ne  osoit  emmener  aux  champs 
pasiurer  pour  double  des  pens  de  guerre. 
(1442,  Arcb.  JJ  176,  pièce  124.) 

Tous  ceux  qui  tiendront  et  nourriront 
porcs  seront  sujets  les  chasser  aux  champs 
avec  le  hot  commun  en  payant  aux  panlos 
a  ce  commises  le  salaire  qui  sera  divisé 
par  les  mayeurs  et  eschevins  de  chacun 
desdits  lieux.  {Coul.  de  Chimay,  Nouv. 
Coût,  pén.,  Il,  276>.) 

Si  tels  héritiers  ou  censiers  avoient  plu- 
sieurs bestiaux  ou  divers  hols  de  bestcs 
blanches  hébergeantes  en  autres  etables 
on  cdilices  d'autres  parois.ses  et  non  ap- 
pcndnns  a  leur  propre  résidence,  le  droit 
de  menue  dlsme  appartiendra  au  curé  ou 
collatcur.  (Coul.  de  Hainaul,  Nouv.  Coût, 
géu.ll,  81.) 

Ilot  est  resté  dans  l'idiome  liégeois, 
nvec  le  sens  de  (as.  Pic,  ho,  troupeau 


IlOT 

Cf.  HOCQ. 

2.  iioT,  s.  ni.,  mesure  de  liquide  : 

Une  fillette  de  vin  de  .l.  hols.  (1583, 
Lille, ap.  LaFons,Gioss.ms.,  Bibl. Amiens.) 

3.  HOT,  voir  IlELT. 

4.  HOT,  voir  Oit. 
HOTCHPOT,  voir  Hochepot. 

1.  HOTEL,  hotl.,  s.  m.,  parcelle  de 
chaussée  : 

Hotteau.  (1499,  Acquits  de  Laon,  ArcU. 
mnn.  Laon.) 

Ont  refîaictz  cinq  hotieaux  tant  cuire 
deux  portes  a  Luxsault  que  soubz  la  porte 
Mortel.  (1521,  Acquits  de  Laon,  Arch.  mun. 
Laon.) 

2.  HOTEL,  holt.,  host.,  -  tel,  s.  in.,  petite 
hotte  : 

l.e  jeu  lors  et  le  ris,  les  libres  chansonetes, 
(Car  tout  est  de  vendangea  et  les  ?a>es  sornelcs 
llcgae  entre  les  garsnns,  qui  aux  filles  meslez 
emplissent  les  hoteaiix  de  raisins  grivelez. 
(Baif,  Poés.,  le  premier  des  Météores,  éd.  1573.) 

—  Sorte  de  mesure  : 
Comme...  Pierrart  de  la  Croix  eust  de- 
mandé a  l'exposant  l'arpent  pour  le  cuisnpe 
de  sept  hostiaux  de  pain,  montans  environ 
trois  solz  tournois.  (1383,  Arcb.  JJ  123, 
pièce  221.) 

j  Pour  six  cent  de  terre  ou  environ... 
doit  par  an  quatre  holiaux  et  le  comble 
d'un  holiel  d'avoine.  (1408,  Arch.  JJ  163, 
pièce  143.) 

I  Ne  puissent  doresnavant  vendre  le  hot- 
liel    desdite.s    brezes  plus   de    .iiir.    d.    t. 

j  (31  oct.  1424,  liég.  aux  Consanx,  Arcb. 
Tournai.) 

'       Hostiel  servant  n  mesurer  pommes  audit 

!  lieu  de  Bethune.  (1483,  Lille,  ap.  La  Fous, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

j      H. -Norm.,  vallée  d'Yères  et  pays  de  Bray, 

;  holiau,  tombereau  à  porter  du  fumier,  des 
cailloux. 

3.  HOTEL,  s.  m.,  peloton  : 
j       L'avant  garde  des  Franohois    se  mist  en 
i   grant  desroy    el  commencherent  a  assem- 
i   bler  par  pelis  hoteaux  et   Englez   a    ferir 
;   ens  et  tuer  sans   merchy.  Et  aussi  la  ba- 
taille se  ouvrit    el   Englez    entrèrent  ens. 
Lors   se  misdrent  Franchois  en  prant  des- 
roy el  commencèrent  a  assembler  par  pe- 
lis hoteaux.  (Mém.  de  P.  de  Fenin,  an  141S, 
Soc.  de  ril.  de  Fr.) 

Cf.  IIOT  1. 

nOTELAGE,  VOirlllOSTELAGE. 

iiOTEn,  hotter,  v.  n.,  porter  la  hotte  : 

Pour  quatre  houiuies  mis  a  la  dicte 
porte,  deux  a  charper  et  deux  a  hotter. 
(Compt.  deJ.  Chiefilail.  1412-1414,  Forte- 
resse, XIV,  Arch.  mnn.  Orléans.) 

iiOTEREi-,  -  eau,  host.,  hocl.,  .s.  m., 
petiie  hot  e  : 

Pour  .VI.  ho!eiau:  fiu'il  a  achalez  ponf 
la  ^:)le.  (is.'îa,  Compt.  mun.  de  Tours, 
p.  133,  Delà.- .ic.) 

Pour.vt.  hostereauv  que  il  a  venduz  et 
livrez  a  la  dite  ville.  (1363,  ib.,  p.  374.) 

Iloclereaulv  a  verge   blanche,  n  pourler 


HOT 

terre,  gnrniz  chascun  de  sangles.  (1418, 
Compt.  de  Ncvers,  CC  24,  f  13  r»,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

Deux  hoclereauxpowT  servir  les  massons 
sur  les  murs.  {i:otnp!e  de  Jaquel  Oeloynes, 
1424-1426  ,  Forteresse  ,  Despeuse  ,  vm, 
Arch.  mun.  Orléans.) 

Pour'Ia  garnison  de  troys  hostereaulx 
baillé  en  menu  cordaipe,  .n.  sols  .vi.  den. 
tourn.  (1437,  Compt.  de  Nevers,  CG  39, 
1°  32  r»,  Arch.  mun.  Ne\ers.) 

(jui  recueillent  par  les  rues  dans  des 
paniers  el  hotereaux  la  fiente  de  bœufs. 
(Bellefor.,  Secr.  de  l'Agric,  p.  29,  éd. 
1377.) 

Dans  le  Nivernais  on  emploie  très 
fréquemment  le  mot  hotteriau,  eu  parti- 
culier pour  désigner  une  hotte  que  les 
femmes  portent  en  allant  au  marché. 
Bourg.,  Yonne,  houteriau,  houtriau. 

uoTERiN,  s.  m.,  sorte  de  charrette  : 
Cinq  chevaulx  enernachiez    de  charue, 

charresle   et  holerins.  (1386,  Bail.    Arch. 

MM  31,1°  11  V».) 

HOTIER,  hotiicr,  hoslier,  houtier,  s.  m., 
hotteur,  celui  qui  porte  la  hotte  : 

10  deniers  pour.i.  ftolî'er  pourtant  pelines 
a  Gendeures.  (1322,  Arch.  Meuse  B  493, 
r  118  r».) 

Et  demourerent  a  Estain  pour  la  feste 
des  houtiers  jusques  au  venredi.  (1345, 
Arch.  Meuse  B  1130,  f  46  r».) 

Manouvriers  de  bras,  fossieurs,  carpeurs, 
jetteurs  el  hostiers.  (Ch.  de  1365,  ap.  A. 
Thierry,  Mon.  de  ihist.  du  Tiers  Etat,  IV, 
161.) 

Un  baston  a  crochet  que  holiers  ont 
acouslumé  porter.  (1420,  Arch.  JJ  171, 
I»  145  V».) 

.VIII.  personnes  a  coper  le  rosin  et  .un. 
holliers.  (149S,  Bruyères,  ap.  Mannier, 
Commander  tes,  p.  332.) 

Les  uns  se  couvrirent  des  bleds  et 
avoines  :  aultres  se  habillèrent  en  manière 
de  paysans  el  hostiers,  portans  pain  et 
vivres  pour  abuser  les  guides  de  la  dicte 
porte  et  ville.  (.Molinet,  Chron.,  ch.  LXiv, 
Buchon.) 

Aux  holiers  on  donnait  .xvili.  d.,  aux 
bourbeurs  et  chargeurs  .m.  s.  (1346,  Pé- 
ronne,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord,  [<.  182.) 

Bourg.,  Yonne,  Argentenay,  hotter,  hot- 
teur. 

HOTON,  voir  Hauton. 

HOTTAiLLE,  S.  f.,  tout  cG  qui  concerno 
les  hottes  : 

HoUailles.t.  AU  kind  of  baskets,  dossers. 
(CoTGR.,  éd.  1611.) 

HOTTEE.s.  f.,  troupe,  troupeau, peuple: 

Vous  devez  tirer  et  destourner  voslre 
noble  face  d'envers  eux. 'les  reputer  indi- 
gnes de  toute  amour,  les  conte'iipner  cl 
avicutir  comme  mauvais,  ri  par  indignation 
jolce  sur  femmes  et  enfans,  abhoniiner 
toute  In'fniiHlIeel  toute  la Toftfeensenible. 
((..  Chastell.,  Chron.,  V,  29D,  Kerv.) 

Cf.  IIOT. 

HOTTELEU,  VOir   IIOSTELEn. 

iiotteh,  v.  a.,  syii.  de  raboter  : 


HOU 


IIOU 


IlOU 


hi)7 


Fairn  quatre  haiix  hottes  de  .viil.  et  de 
.Vil.  paux.  (Compte  de  1416,  Bétliuoe,  ap. 
La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

l'ag  huaier  hotte  et  rabolte  deux  mant- 
tiaux  de  cneminees.  (1491,  ib.) 

iioTTERiE,  s.  f.,  tout  ce  qui  concerne 
les  hottes  : 

Marchies  de  hotteries  et  pionneries. 
M46o,  Lille,  f»  123 r»,ap.  La  Fons,  d'ioss.nîs., 
Bibl.  Ainieus.) 

1.  llOTTOiN,  S.  m.  ? 

Hottons  ou  louchetz.  (La  Fous,  Art.  du 
Nord,  p.  150.) 

2.  iiOTTON,  voir  Hauto.n. 
i.  HOU,  voir  Le. 

2.  IIOU,  voir  Od. 

HouAGE,  S.  m.,  action  de  bêcher  la 
terre  avec  une  houe;  le  pri.K  qu'on  donne 
pour  faire  labourer  un  terrain  avec  la 
houe  : 

Pasua^e,  fouage,  houage.  (1336,  Arcb. 
J.I  70,  f"  101  r>.)  ' 

IIOUBELBR,   voir  HOBELER. 

MOUBET,  voir  Obet. 

HOUBILLER,  V.  a.,  traire  : 

Les  chambrières  qui  servent  en  houbit- 
I  tont  les  vaches,  et  font  le  service  des 
'  villes,  sauneront  et  auront  de  la  saint 
,  Murlia  jusques  a  la  saint  Jean,  vingt  sols. 
'    (ISaO,  Ord.,  11,  370.) 

Cf.  HOBELER. 

HOUBINER,  voir  HOBINEB. 

HOUOLER,  voir  HOBF.LEB. 

Houc,  ouc,  houle.  S.  111.,  hameçon  ;  a 
désigné  un  parti  au  xv"  s.,  dans  les  Pays- 
Bas  : 

Que  nuls  ne  reprouche  a  autres  aucunes 
choses  passées  a  l'occasion  de  cette  guerre, 
ne  ne  parle  doresenavan  de  houc  ue  de 
cabillau  sur  peine  d'eu  estre  pugny.  (1428, 
Lell.  de  Marij.de  Bour^j.,  Ch.  des  compt. 
de  Lille,  ap.  Ùuc,  Cabelijenses.) 

Es  parties  de  Hollandes...  de  très  longs 
ans  a  couru  et  re^nii  une  division  des 
parties  dont  l'une  se  nomene  ouc  et  l'autre 
cabillau,  dont  le  nom  de  l'un  signifie  un 
poisson  qui  a  un  grand  engoulement  et 
large,  et  l'autre  signilie  un  engin  de  fer 
crochu  et  très  agu,  par  lequel  il  se  prend 
et  se  estrangle.  (G.  Chastell.,  Cliron.,  1, 
209,  Kerv.)  ' 

Dedans  la  ville  et  cité  d'Utrecht  s'es- 
toient  retires  aulcuns  houlx,  au  desplai- 
sir de  l'evesque  David  de  Bourgogne,  lils 
naturel  du  duc  Philippe,  et  au  grand  pré- 
judice du  traicté  et  appoinctement  qu'a- 
voient  fait  par  cy  devant  les  ducs  de  Bour- 
gogne, (j.  MOLiNET,  Chronig.,  ch.  xcvi, 
Bnchon.) 

HoucE,  houche,  s.  /.,  sorte  de  robe 
longue  pins  ample  que  lesurcot,  qui  avait 
des  ailes,  ou  des  espèces  de  manches  ou- 
vertes et  pendantes,  et  de  plus  un  appen- 
dice nommé  languettes  : 

Bouches,  mantaus,  chappes  fourrées. 
^Reclusde  MouiENS.ap. Duc,  111,  TâlSéil.Diilnt.) 


J'ai  au  mains  rouchî  traiant, 
Bou  harnaâ  et  lierclie  et  carue. 
Kl  si  sui  sires  île  no  rue  ; 
S'aî  houche  et  sercot  tout  d'an  drap. 
(Adam  de  l*  Halle,    li  Gieus  de  Rob.  cl  de  Mar., 
p.  397,  Conssemaker.) 
Chapeles  ne  r'ert  mie  aumuche, 
Ne  esrios  o'cstoit  mie  liuclie, 
Ne  tarbars  hoiiclie  d'autre  part. 

iCouronnim.  Reii.,  2941,  Miion.) 

S'en  fist  faire  rote  et  snrcot, 
Et  une  houce  graut  et  lar^-e 
Forree  d'une  noire  sarpe. 

(IIUTEB.,  Œiiv.,  11,  74,  Jub.) 

La  nuit,  au  premier  somme,  se  leva  la 
dame  et  prist  tous  ses  deniers  ke  elle  avoit 
en  ses  chofres,  et  prist  un  rouci  et  une 
houche,  et  se  mist  au  chemin.  [Li  Contes 
dou  Roi  Flore  el  de  la  Bielle  Jehane,  Nouv. 
fr.  du  XIII»  s.,  p.  110.) 

Si  houche  afuble  et  son  chapel, 
f£t  mist  a  son  col  son  fardel. 

(Couci,  6840,  Crapelet.) 
Chapel  ou  houche  ou  mantelet 
Dois  avoir  propre  et  neltelet. 

(.Clé  d'amour,  p.  Kl,  Tross.) 

Pour  manches  .lx.  ventres,  pour  le  corps 
de  la  houce  .m",  xl.  (1352,  Compte  d'Est, 
lie  La  Fontaine,  Pièc.  rel.  à  l'Hist.  de  Fr., 
XIX,  112.)  Impr.,  houe. 

Une  robe  de  trois  garnemens,  de  zatabiz 
ondoyaut,  c'est  assavoir  houce,  surcot  et 
chapperon.  (1380,  Invent,  de  Ch.  V,  n»  3493, 
Labarte.) 

HOUCEMENT,  houchemcnt,  housement,  s_ 
m.,  housse  : 

Et  estoient  les  seigneurs  montez  sus 
cbevaulx  couvers  pares  de  leurs  armes 
dout  les  sambues  et  les  houchemens  alloient 
jusques  a  terre.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2fitiO,  f»  73  V».)  Var.,  hoiicement.  (Kerv.,  IX, 
263.)  Impr.,  boutement. 

Faire  le  housement  du  tappecul.  (1321, 
Ar.q.  de  Laon,  Arch.  muu.  Laon.) 

IIOUCEI'AIXGNIER,  VOir    HOUCEPIONIER. 

HoucEPiGNiER,  -  painguier,  housep., 
housp.,  hocep.,  hucep.,  hacep.,  v.  a.,  hous- 
piller : 

Ne  /■«  si  bien  houcepijnia 
Con  Uenars  fu  et  desachiez. 

(Rcnarl,  Dr.  V,  37,   Martin.) 
Fiert  (Renarl)  mainte  beste  et  haccpiqne. 
ilb.,  11021,  MiJon.) 
Parmi  le  col  le  housepigne. 
Durement  le  mort  et  chapigne. 

(;*.,  i7;;47.) 

Li  Ions  le  prcnt  par  giant  air. 
As  denz  le  hoccpaingne  et  mort. 

(Ib.,  24488.) 
As  denz  le  hucepigne  et  sache. 

(/*.,  2';G73.) 

Ils  vinrent  courir  sus  au  dit  Kaguet  et 
tellement  le  houspignerent  par  le  chape- 
ron, qu'il  perdist  leans  son  dit  chaperon. 
(1377,  Arch.  Jj  112,  pièce  45.) 

HOUCETTE,  houchette,  houssetle,  s.  f., 
sorte  de  robe  longue  : 

Li  contes  d'Artois,  montes  sur  son  des- 
trier, armes  d'un  jaserain  et  d'une  hanlte 
gorgiere,  et  par  dessus  avoit  une  honssette 
couverte  de  (leurs  de  lis  d'or.  (Yst.  et 
chron.  de  Flandres,  i,  214,  Kervyn.) 


Iloucellc  d'un  burel  gries. 

(Couci,  6(ill,  Crapelet.) 
Gans,  wages,  jupel  et  houcetle 
lîl  cote  a  mon  point  très  bien  fette. 
(Froiss.,  Poés.,  llichel.  830,  f  278  v°.) 

—  Housse"  de  cheval  : 

Carentivillos,  canevel,  houchette.  (J.  le 
Garl.,  Scheler,  Lex.,  p.  44.) 

1.  HOUCHE,  s.  m.,  clôture  : 

Bouches  de  bois  de  quesne  de  dix  pieds 
de  long  mises  en  cours  de  gistes  sur  les 
banguies  d'un  grenier.  (1517,  Béthune.ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Si  aucun  veut  mettre  houches  et  planter 
hayes  autour  de  son  bois  ou  ailleurs  a  ren- 
contre de  son  voisin,  il  doit  laisser  pied  et 
demy  entre  sa  terre  et  la  terre  de  son  voi- 
sin. (CoMt.  de  laPrevQslé  dcMonlroeul,  xxx, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  141^) 

Houches  de  boys.  {Coût,  de  Boulenois, 
CLXll,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  40''.) 

Item  si  aucun  veut  mettre  houches  ou 
planter  hayes  entour  de  son  bois,  il  doit 
laisser  contre  les  vents  de  mer  pied  et 
demy  entre  sa  terre  et  la  terre  de  son 
voisin,  et  contre  les  vents  d'amont  deux 
pieds.  (Coust.  d'Artois  au  Baill.  deSl-Omer, 
33,  Arras  1679.) 

2.  HOUCHE,  voir  Houce. 

3.  HOUCHE,  voir  Osr.HE. 
IIOUCHEL,  s.  m.  1 

Deux  aultres  draps  soye,  bleus  semés  de 
houcheaulx  et  dragonchiaux  d'or  volans. 
{Invent,  de  S.-Amé  vers  1469,  Arch.  Nord.) 

HOUCHEMENT,  VOir  HOUCEMENT. 

1.  HOUCHETTE,  S.  f.  ?     • 

Nul  ne  fera  houchette,  qu'elle  n'ait  rouet, 
ressort  et  contrercssort.  (Stat.  des  serrur., 
1478-1686,  Reg.  des  Stat.,  Arch.  mun. 
Abbeville  ;  Mon.  de  l'hisl.du  TiersEtat.  IV, 
309.) 

2.  HOUCHETTE,   VOlr  HOUCETTE. 
HOIICHEURE,  voir  HOtJSSEnRE. 

1.  HOUCHIER,   voir  HOUSSER. 

2.  HOUCHIER,  voir  HOCHIER. 

HOUCHOUS,  voir  Hochods. 
iioucHU,  voir  Houssu. 

IIOUCKAIE,  s.  f.  ? 

Une  huytel  de  houckaie  pour  donneraux 
poulletz.  (xV  s.,  Vaieiicienucs,  ap.  La 
Fuiis,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

iioucQUET,  voir  Hoquet. 

iiouDE,  voir  Heude. 

iiifunEis,  voir  HouRDEis. 

iiouDER,  voir  Heudeh. 

iiouDEURE,  voir  Heudruhe. 

IIOUEGNEMENT,  VOir  OlG.VKMENT. 

iiouEL,  S.  in.,  syn.  de  million  : 
V.n  une  pièce,  laquelle  les  hommes  de  la 
ilii'le    terre    doivent    espandri^  niectre  en 
houei  et  en  mulhin  et  râteler.  {Cli.deU07. 
Arch.  P  305,  pièce  207.) 


SOS 


HOU 


iioiEMcxT,  S.  m.,  action  de  bêcher  la 
terre  avec  une  houe  : 

Ceuls  qui  craignent  la  despense  du 
houeur  et  laboureur,  toulesfois  y  veulent 
despendre  quelque  chose  et  imiter  ce 
houement.  font  des  sellions  seulement  de 

six  pieds  de  larceur (CoTERKAU.CoJum., 

III,  13,  ^d.  1555.) 

Et  tant  fouille  sa  vijne  par  profonds  et 
réitères  beschemcns  el  liouemens,  que  dans 
quelques  années  elle  se  rendit  très  fertile. 
(0.  DK  Serr.,  Th.  d'agr.,  III,  1,  éd.  1605.) 

iiouF.x,  voir  0.\N. 

HOUEOR,  -  eur,  hauenr,  s.  ra.,  celai  qui 
bêche  la  terre  avec  une  houe  : 

Robins  li  houerres.  (I29i,  Trav.  p.  If  s 
chdt.  des  C.  d'Art.,  Arcb.  KK  393,  f'  6  r».) 

D'enlour  les  murs  les  lleselmois  .i. 
haueur  pour  .xil.  jours.  (76.,  f"  2  v».) 

On  trouvera  bien  un  bon  laboureur  et 
houeur.  (CoTERSAH,  Co(um.,Xl,  l,éd.  1355.) 

HOUER,  ouer,  hoer,  huer,  houyer,  hauer, 
hauwer.  hauwier,  heuer,  heuwer,  heuver, 
verbe. 

—  Neutr.,  piocher,  bêcher  la  terre,  la 
retourner  avec  une  houe,  avec  un  boyau, 
avec  une  pioche  : 

Sej'eodeïoie  on  foir  oa  haufr. 

(Les  IM.,  Ars.  3U3,  f  18".) 
S'il  est  trouvé  heuant.  ou  arrachant,  ou 
forant,  ou    sovant,  il   doit    soixante   sols. 
(12Î9,  Lelt.  de' Gui,  sire  de  Caumont,  Ord., 
XV,  351.) 

Quant  bien  parfont  oreni  ho^. 
Pis  pies  00  plus,  lors  s'elTreerent 
Derechef. 

(i/ir.  de  SI  Eloi,  p.  7C,  Peigné.) 

Batre  et  veoer  et  bien  koer. 
(De  ta  Pucele  qui  aberra  lepolain.  Riche).  19152, 
f»  55''.; 

.\  heuer  et  a  essarter.  (1270,  Cart.  de 
Ponthieu,  Riche).  1.  10112,  f»  177  r<>.) 

Li  avant  dit  abbes  et  couvens  puevenl 
heuer  es  bos  devant  diz  toutes  les  fois  que 
il  leur  plaira.  (1272,  ib.,  i"  331  r".) 

Si  prist  unfossier  et  haua  tant  k'il trouva 
trois  crois.  {Vies  des  saints,  ms.  Lyon 
697,f°5K) 

Droit  aa  pié  de  la  tonr  ont  fem  et  hotié. 
(Doon  de  ilaience,  10068,  A.  P.) 

El  pionniers  qoi  vont  de  piques  bien  heuant^ 
El  massons  et  minf^urs  q'ii  la  vont  labourant. 
(CuviL.,  du  GueiCl.,  Il,  212,  var.,  Charrière.) 

Et  commencèrent  a  picquer  et  a  hauwer. 
(Froiss.,  Chron.,  Uichel.  2660,  !"  141  r») 

Et  picquoient  et  houoient  de  pics  et  de 
hoyanlx  par  telle  manière  que  c'estoit 
merveille  a  regarder.  (Id.,  ib.,  VIII,  199, 
Kerv.) 

Le  suppliant  print...son  foussouer  et  en 
parti  de  son  boslel  pour  aler  houyer  ou 
loupier  en  ung  mailhol  ou  visne  nouvelle- 
ment plantée. (1439,  Arch.  JJ  188,  pièce 56.) 

Foui  ou  hauwé  sur  )es  crestes  et  rives 
d'un  fossé.  (18  avr.  1486,  Cart.  de  Flines, 
DCCCCXCIX,  Ilaulcœur.) 

Et  on  lieu  qui  plas  fort  esloit 
Prias  a  hoier  par  tel  façon 
Qoe  je  trouva)  a  nni;  endroit 
La  f  irme  d'nng  bel  escosson. 
(J»ca.  Millet,  Deilruel.  de  Troye,  r>  3', 
éd.  1544.> 


HOU 

Chère  senr.  labourons  droit  cy 
Pour  nostre  vie  soasleair  ; 
Soit  de  houer  on  de  fouir 
Dog  chacun  se  mette  en  devoir. 
(Grebax,  Hisl.  de  la  Pass.,  902,  G.  Paris.) 

Hauwier  et  piequier.  (xv*  s.,  Amiens,ap. 
La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Le  dyable  aussi  ne  cesse  d'y  hoiirr 
Dedans  ton  corps  jusq'a  ce  q'il  ait  l'arae. 
(Conired.  de  Songecr.,  f  191  v°,  éd.  1530.) 

Nul  ne  peut  picquier,  fouyr  ne  ou«r  es- 
dits  marets.  (Coust.  de  la  se'ign.  de  Bouin, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  40l\) 

Quelconque  abat,  coppe,  arrache,  fend, 
picque  et  hue  es  bois.  {Coust.  de  Pernes, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  385».) 

Nul  ne  peut  piquer,  heuver  ny  esticquer 
en  ladite  prairie  de  la  garenne,  ou  prendre 
préaux  ou  gasons  sans  grâce  el  congé  de 
mondit  sieur  le  chasteiain.  el  non  d'au- 
tres. {Coust.  parlicul.  de  Hesdin,  concer- 
nant les  droits  preem.  etc.,  12,  dans  les 
Coût.  gén.  du  bailliage  d'Arras,  éd.  1679.) 

Si  aucun  cbarie,  coupe,  fend,  ou  picque 
ou  hanwe  ou  autrement  emprend  sur  les- 
dits  marez  ou  communautés.  {Ib.) 

Que  mal  houer  faict  maulvais  fruîct  produire. 
(Vasqoix  Philiecl,  Euv.  ruig.  de  Fr.  Pétrarque, 
p.  393,  éd.  1ooS.) 

—  Act.,  labourer  avec  la  houe  : 

Ont  pooir  de  fouir  et  de  heuwer  les  mau- 
vais liens  pour  amender  les  quemins  sanz 
nule  amende.  (1279,  Cart.  de  Ponthieu, 
Richel.  I.  1U112,  f»3o0r°.) 

Labourer  el  houer  la  ferre.  (Lariv.,  les 
Esprits,  II,  1,  Bibl.  elz.) 

—  II  a  été  employé  dans  les  vers  sui- 
vants pour  exprimer  une  idée  grivoise  : 

Qui  la  vouldroit 
Servir  a  gré,  il  luy  fanldroit 
Houer  sa  vigne  jour  el  nuyl. 
(Grikgore,  le  Jeu   du  Prince  des  Sotz,  la  Farce, 
Bibl.  eh.) 

—  Il  se  prenait  aussi  pour  signifier 
donner  à  une  terre  toutes  ses  façons  : 

L'en  tient  a  Bourges  par  coustume,  qui' 
la  ou  aulcuns  doivent  faire  division  di' 
leurs  meubles  qui  longuement  ont  esté 
commuugs  en  meubles,  combien  que  chas- 
cun  saiche  sa  partie  des  herilaiges  a  part, 
vignes  faicte3,blez  semez  el  terres  garetees, 
que  l'en  appelle  ez  pays  de  par  delà  hoer, 
qui  prestes  a  semer,  sont  réputées  el  cen- 
sées pour  meubles,  pour  ce  que  les  dictes 
choses  ont  esté  faictes  de  meubles  corn- 
mungs.  {Coust.  de  Berry,  p.  268,  La  Thau- 
massière.) 

—  Neutr.,  gratter  et  frapper  la  terre,  en 
parlant  du  cheval  : 

Et,  devant  lui,  sou  auferrant  destrier 
Grate  et  hennit  el  a  houi!  del  pié. 
(Car.  le  Loh.,  3"  chans.,  v,  P.  Paris.) 

La  teste  crdle,  si  a  des  piez  hoez  fie  cheval). 
(Aleschans,  561,  Jonck..  Guill.  d'Or.) 
Le  cevalv  l'ot,  si  a  haué  du  pié, 
Fronce  et  henist,  si  a  le  chief  drechié. 
Si  se  domaine  corn  l'entcndisl  Ogier. 

(Raivb.,  Ogier,  G282,  Barrois.) 
Le  rhcval  qni  trcssaut  et  va  du  pié  hoanl. 
(Les  ViFui  du  Paon,  Richel.  368,  !"  '92''.) 
Il  haue  des  pies,  il  hennist,  il   hoche  la 
teste.     IRen.     de   Montaub.,     Ars.    5072, 
f»  40  T'.) 


HOU 

Le  cheval  commença  a  hochier  la  teste, 
a  houer  des  pies.  {Ib.,  !'  39  r».) 

Fou«r  est  encore  de  la  langae  moderne, 
dans  le  sens  de  labourer  la  ierre  avec  une 
houe,  de  donner  une  façon  aui  vignes. 

En  Bret.,  Côtes-du-Xord,  on  dit  heuter 
pour  bêcher,  labourer. 

HOUETE,  hoete,  -  elle,  ~  ecte,  hewetle,  s. 
f.,  dimin.  de  houe,  pic  : 

Besche  et  houete.  (Deguiliev.,  Pèlerin. 
de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f"  100  r°.) 

Lez  nobles  convendroil  trava'Uîer  eu  l'eré, 
-Vu  flaiel,  a  la  hnuelte,  et  soufrir  povreté. 
(Combat  de  30  Engl.   et  de  30  ùret.,  p.  15,  Cra- 

pelet.) 

Pour  .1.  hewel  et  une  hewetle  pour  sa- 
quier  savelon.  (1333,7Vac.  aux  chdt.  d'Art., 
Arch.  KK  393,  f»  71  r».) 

Jehan  Laisné  envoia  querre  une  houetle 
pour  esrachier  et  ester  une  pierre.  (1374, 
Arch.  JJ  106,  pièce  263.) 

El  estoienl  armes  la  greigneur  partie 
de  houetes,  de  cbappeaulx  de  fer,  de  hu- 
vetes,  de  banquetons,  et  de  gans  de  halaine. 
(Fhoiss.,  Chron.,  Richel.  2644,  f"  252  r«.) 

Le  suppliant  prisl  une  hoete....  et  lui 
getta  la  ditte  hoelte...  Lui  donna  un  autre 
copde  la  dille  houetle.  (1408,  Arch.  JJ  163, 
pièce  47.) 

A  grant  peine  demeurent  les  houettes, 
Abillement  des  charues  et  brouettes. 
(J.  MEscamoT,  Bail.,  xvui,  éd.  1339.) 

Lorr.,  hawatte,  pioche. 

Nom  propre,  Houetle. 

HouETER,  heweler,  v.  a.,  bêcher  la 
terre  avec  une  petite  houe  : 

Pour  planter   pois   es  courtillages et 

pour  heweler  les  rosiers.  (1344,  Trav.  aux 
chdt.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  (<•  101  r'.) 

HOUETTE,  voir  HOHECTE. 
HOUGINES,  voir  HOGUISES. 
HOUGXER,  voir  HOGXER. 
HOCGUINES,  voir  HOGUINES. 
HOUILLPR,  V.  a.  1 

Estant  couché,  se  fait  houiller  sur  le 
lyn.  (G.  BoacHET,  Serees,  1,46,  Roybet.) 

HOUILLERIE,  VOir  UOLERIE. 

HouiLLEUR,  houlleur,  hulheur,  s.  m., 
mineur  : 

El  furent  mineur  et  houilleur  mis  en 
œvre.  (Froiss.,  Chron..  IX,  83,  Kerv.) 

Si  adviserent  lieu  et  place  pour  faire 
miner,  el  furent  mineurs  et  houlleurs  mis 
eu  euvre.  (lo.,  ib.,  Richel.  2644,  f"  33  v».) 

Que  tous  les  hulheurs  fussent  a  leurs 
gais  del  nuit.  (J.  DE  Stavelot,  Chron., 
p.  291,  Borgnet.) 

Hulheurs  est  .i.  notable  et  honorable 
mestier.  (Id.,  ib.,  p.  292.) 

iiouivET,  s.  m.,  ancien  qualificatif  mé- 
prisant des  Normands  : 

C'est  bon  manger  pour  un  houivel. 
(1337,  Disc,  du  Irespas  de  Verl  Janet,  pièce  ronen- 

naise,  dans  lesPoés.  fr.  des  xv"  eUvi*8.,  I,  277) 

En  Normandie,  dit  M.  Le  Vavasseur,  on 
appelle   houicetle  une    petite   Normande 


HOU 

flaette,  madrée,  qni  frétille,  santille,  se 
toriille  et  ne  dit  ni  nui  ni  non.  Sur  les 
bords  de  la  .Manche  on  appelle  houyvet  un 
cabe  bon  .'i  iiianj;er  un  peu  plus  gros  et 
un  peu  plus  coloré  que  le  fretin  de  l'es- 
pèce. A  ce  sujet  M.  Le  Va\asseur  se  pose 
cette  question  :  L'appelle-t-on  noi'mand 
ou  a-t-on  appelé  les  Normands  houyveis  h 
cause  de  la  marche  tortueuse  et  prudente 
de  l'animal,  et  d'où  vient  l'injure  ? 

HouuviGE,  s.  m.,  bardeau  t 

Il  faut  500  et  demy  de  houlaige  pour  l,i 
couverture  d'un  corps  de  garde.  (1S80, 
Guise,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Cf.  llOULLER. 

HOULC,  voir  Hocc. 
HOULDRY,  voir  Heudhi. 

1.  HOULE,  s.  {.,  houlette: 

P:istours  doibt  soq  champ  sans  tarder 
.\a  fer  Je  la  houle  garder. 

(Pasioralel,  ms.  lirax.,  f°  ti  t".) 

2.  HOULE,  voir  HOLE. 

3.  HOULE,  voir  Ole. 

I     i.  HouLER,  V.  a.,  pousser,  jeter: 
I     11  prist  lox  les  dras  qui  sor  lui   estoient, 
si  les  houla  aval  le  canbre.  {Auc.  et  Nie., 
I  p.  34,  Suchier.) 

'  Au  premier  bout  de  la  hante  ou  baston 
;  doit  estre  le  fer  dessus  dict  concave  et  un 
peu  courbe  pour  coper  et  houler  la  terre 
légère  sur  les  brebis.  (J.  de  Brie,  le  Bon 
\Berger,y.  77,  Liseux.) 

•  Poursuivre  : 

Toî  jors  lor  vait  les  chiens  hnanl  : 

Houre,  pilict  !  koiire.  Manssel  ! 
liConslanl  du  Hamel,  Montaigluu  et  Raynaud, 
i    fa*/.,  IV,  195.) 

On  trouve  au  dix-septiôme  siî>cle  au  sens 
:de  poursuivre  avec  des  cris  : 
I  Ce  loup  qui  aura  esté  desjà  holé  par  ces 
f)ergers,et  peut  estre  couru  par  leurs  chieus, 
|;t  qui  aura  aussi  eu  le  veut  de  vous  et  de 
l-ostre  chien  aura  peine  à  se  résoudre  de 
lemeurer.  (Saln.,  Vén.,  chasse  du  loup, 
f.  XIV,  éd.  1665.) 

'  Vallée  d'Yères,  houler,  pousser.  Guer- 
iiesey,  houlair,  jeter.  N(jrm.,  houler,  cx- 
l^iter,  provoquer,  dans  un  .sens  défavo- 
rable. Dans  l'Orne,  houler  un  chien,  le 
pncer  sur  une  bête. 
Cf.  Haleu  2. 

2.  HOULER,  Y.  n.,  manier  la  houlette  : 
Cler  chante  comme  ane  seraine, 
Bien  scet  houler  en  la  saulchoie. 

(Pasioralel,  nis.  Brux.,  i"  5  t".) 

HOULERIE,  voir  IIOLERIE. 

HOULETTE,  voir  Olette. 

I  HOULETTER,  V.  H.,  SB  battre  ou  badi- 
jer  avec  des  houlettes  : 
1  Us  estriverent  ensemble  en  houlettant  de 
purs  houlettes  les  ungs  contre  les  auires. 
^431,  Arch.  JJ  184,  pièce  103.) 

BOULIER,  voir  HOLIER. 


HOU 

BOULINE,  S.  f.  î 

N'ayaos  rien  de  berger  qu'âne  honline  tarie, 
De  beus  et  de  toareaui  qne  nous  voyons  deslniitz. 
a.  l'AfO»,  PaUor.,  1,  i,  éd.  1S57.J 

HouLLGR,  v.  a.,  couvrir  de  bardeaux  ? 

Crouslas  pour  houller  les  estables  et  re- 
fens.  vl461,  Douai,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms-, 
Bibl.  Amiens.) 

Cf.  llOULAIGE. 
HOULLERIE,  VoIr  HOLERIE. 

1.  HOULLEUu,  voir  HoniLLEUR. 

2.  HOULLEOR,   voir   HOLEDR. 
HOULLIER,   voir  HOLIEB. 
HOULQUE,  voir  HURQUE. 
HOULSER,   voir  IIOUSSER. 
HOULSEUR,  voir  HODSSEOR. 

HOULTREU,  voir  Outrer. 

HOUMENAIGE,  VOir  HOMENAGE. 
HOUNOURANCHE,  VOir  IIONORANCE. 

HOUNQUES,  voir  Onques. 

HOUNTAGE,  voir  HONTAGE. 

HOUPEL,   houppel,  hupel,  -  eau,  s.  m., 
dimin.  de  houppe  : 
Micho  le   Hupel.   (1338,    Arch.    K   1511, 

lît  qu'encor  y  ait  trois  houpeam  (aa  rhapeau) 
Pe  flonrs  blanches  et  vermillettes. 

(Froiss.,  Poés.,  llichel.  830,  f  291  r».) 

Une  testatrice  ne  veut  nulle  beubancc 
de  houpeaux  a  ses  funérailles.  (1569,  Test., 
Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Grands  houppeaulx  a.  mettre  sur  l'autel  a 
l'entour  du  St-Sacrement.  (Ib.) 
Petits  houppeaulr.  (Ib.) 
Grands  et  petis  houpeaux.  (Ib.) 

Tandis  la  ïierge  an  milien  da  troupeau 
Tenant  en  main  de  roses  un  houprau. 
O.-A.  DE  Baif,  Poème,  1.  IX,  t.  II,  p.   /i'26, 
l.eiijerre.) 

Iloupeau  ,  houpicr ,  têtes  des  arbres 
ébranchés.  (Battus  ,  Su/ipl.  au  Vocab. 
auslras.) 

nouPELET,  s.  m.,  dimin.  de  houppe  : 

f-'t  souvent  coeilloieot  flourettcs 
Dont  il  faisoieat  hoifeiea 
Ou  a  la  fois  cnapeies 
Que  sus  leurs  clieveles  metoient. 
(Froiss.,  Poi''.,  U-chel.  830,  f»  176  r"  ;  Scheler, 
I,  259,  1348.) 

HouPELU,  adj.,  qui  forme  une  houppe  : 

D  l'U  costé  c'estoyeut  troi'aeaux  de  brebis 

cauJi'seMes  po  .nos"  ir  la^ne  a  lloccous  hou,- 

peius.  iiizez  et  peadans  jusq.'es   eu   terre. 

(Reji'.  Be'.LE^u,  CEuv.,  il,  76,  Gouverneur.) 

HOUPËSt.AN,  voir  HOVEMAN. 

HOUPEMENT,  VOir  HOPEMENT. 

HOUPËR,  voir  HcpEa. 
HoupiL,  voir  GonpiL. 
1.  BOUPPE,  voir  Hoppe. 


MOU 


ai!) 


2.  HOUPPE,  houpe,  s.  f.,  bouquet  de 
bois  : 

Une  houppe  de  bois.  (xV  s.,  Lille,  ap. 
La  Foas,  Gloss.  vis.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Sommet  d'un  arbre  : 

Vie^  chesnes  bougres  et  mutiles  dont  la 

plus  graut    partie    sont  pouriz   par  pié  et 

secs  eu   houppe.    (1409,  Coulomm.,  Arch. 
MM  32,  i"  23  vo.) 

Secs  en  houpe.  {Ib.,  f»  31  v°.) 

.K  Eulart  Zoquelin,  pour  le  fust  de  deux 
houppes  prinses  oau  a  iuy  pour  mettre  les 
eu  garnison  de  le  tour,  pour  ce  pai(''... 
-HL  s.  (1415-1416,  Rcyislre  des  Recepïès 
de  Boulogne-sur -Mer,  p.  185,  Ed.  Dupont.) 

—  Sommet  en  général  : 

Pour  sa  peye  et  sallaire  d'avoir  fait  tout 
de  nœuf  de  son  meslier  de  carpeuterie  le 
windas  de  ladite  ville,  tant  en  foadacion, 
houppe,  roes,  plancquiers,  housis,  comme 
en  aultres  choses.  (1497,  Compt.  faits  p.  la 
ville  d'Abbeo.,  Richel.  12016,  p.  110.) 

Trois  quennoteaulx  pour  estayer  le 
houppe  dudit  guindas.  (Ib.) 

HOUPPÉ,  houpé,  adj.,  garni  d'une 
houppe  : 

Elle  vous  aToit  puis  après, 
Linge  blanc,  ceinture  houppee. 
Le  chapperon  fait  en  poupée. 
(Cl.  Marot,  Dialogue   de  deux  amoureux,  p.  21, 
éd.  159G.) 

Desgainant  leurs  flambantes  espees 

Qui  desceudoieut  a  ceintures  houppees 

Le  long  des  flancs  eu  des   fourreaux   brodez. 

(Ross.,  Franc,  II,  Bibl.   elz.) 
La  gibecière  bien  houpec. 
(Belleau,  la  lieconn.,  111,  p.  307,  Bibl.  elz.) 

Et  avoit  une  robbe  de  salin  noir,  toute 
houppee  de  blanc.  (L'Est.,  Mém.,  2°  p., 
p.  243,  Champollion.) 

1.  HOUPPEGAY,  houpegay,  interjection 
de  joie  : 

On  parle  do  tel  et  de  telle. 

Mais  pour  an  gallanl  amoureux 

Je  suis  devenu  gracieux, 

Se  disoyt  on  ;  gens,  houppcgay! 
(Le  Monologue   Coqiùllail,  II,  216,  Bibl.  elz.) 

Uoupegatj,   houp  :  l'an  recommance, 

l']t  ma  fortune  autant  s'avance 

Comme  elle  s'avanijoit  autan. 
(J.-A.  m  Baif,   les  Mimes,  I.  Il,  f»91  r",  éd. 
1619.) 

2.  HOUPPEGAY,  S.  m.,  terino  employé 
pour  désigner  un  vol  fait  avec  adresse,  un 
tour  de  filou  : 

Comme  ieellui  Alard  et  un  nommé  Gerart 
Tasse  qui  aussi  estoit  clocliemant  de  la- 
dicte  église,  environ  un  an  a,  se  feusseut 
complains  l'un  a  l'autre  de  ce  que  il  leur 
sembloit  que  le  seneschal  de  ladite  église 
avoit  mal  paie  leur  salaire  ou  desserte,  et 
eulx  estans  ainsi  ensemble  ieellui  Alard 
(list  audit  Girart  ces  mos  ou  en  effect  : 
Quant  le  Camus,  clochemant,  vivoit  et  on 
lui  faisoit  ainsi  il  s'en  savoit  bien  récom- 
penser, et  lors  ledit  Girart  demanda  com- 
ment il  faisoit,  lequel  Alard  lui  respondi 
que  il  lui  avoit  dit  que  il  faisoit  le  houppe- 
gay,  et  que  des  cierges  que  il  alumoit  il 
en  ostoit  chascun  un  pouche  ou  deux  au 
dessus, et  ainsi  se  paioitd'eul.x.  (1403,  Arch. 
JJ  158,  f°  14  V».) 

HOUPPEL,  S.  m.,  guichet  ouvert  : 


olO 


IlOU 


Houppel,  c'est  le  v.iqnet  ouvert,  (xv  s., 
Valoucieuncs,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

uoL'PPËLiER,  S.  m.,  titre  d'office  : 

Il  est  dit  dans  un  compte  de  Jean  Frni- 
gnot,  receveur  aéuérnl  de  Bourgogne,  li- 
Dissant  le  31  décembre  Uii,  que  Jean 
Vignier,  varlet  de  chambre  de  M.  le  duc 
fut  récompensé  de  100  francs  pour  l'oflice 
de  houppelier  du  pays  d'Artois,  que  le  duc 
Jean  donna  a  Guillaume  Dubois,  son  con- 
seiller et  maiire  d'hôtel.  {Eslals  des  offi- 
ciers des  ducs  de  Bourgogne,  p.  223,  note 

r.) 

HouppELOxNER,  V.  .1.,  fauchep  : 
Se  par  dedans  ledit  jour  de  St  Pierre  en- 
trant aoust,  il  ne  les  a  despouillé  ou  pasluré 
(ses  pasturaaes),  il  les  peut  tenir  encore 
francs  et  les  despouillerou  pasturerjusques 
au  jour  St  Reray  exclus,  en  les  faisant 
houppelonner  des  le  my  mars.  (Coût,  de 
Boulejwis,  cxiv,  Nonv.  Coût,  gén.,  I,  37'.) 

HouppEN'BiER,  s.  m.,  sopte  de  bière 
fortement  houblonnée  : 

Recepte  des  dangiers  de  godales,  de 
chervoises,  de  bromars  et  de  houppenbiers 
amenées  par  mer  a  Boulogne.  (1402, 
Comptes  du  comté  de  Boulogne,  ap.  Duc, 
Celia.) 

Cf.  HoppE. 

HOUPPER,  voir  IlDPER. 

HOUPPET,  S.  m.,  appel  qui  se  fait  en 
honpant  : 

Ceux  qui  ont  este  bien  dressez  et  appris 
(les  chiens  et  les  chevaux)  au  moindre 
sifflet  et  houppel  du  monde,  entendent 
incontinent  ce  qu'on  leur  commande. 
(Amïot,  ÛE«p.  mil.,  t.  III,  p.  240, éd.  1820.) 

Cf.  HOPER. 

HOUPPiER,  houpier,  s.  m.,  sommet  d'un 
arbre  : 

Que  du  bois  et  merrien  qui  ne  sera  bon 
pour  édifier  il  em  puissent  faire  charbon 
et  eraploier  en  leurs  nécessitez,  sauf  ans 
usagiers  les  branches  et  les  houpiers.  (1343, 
Arch.  JJ  68,  f«  39  r«.) 

La  ou  je  regardoie  croistre  aucun  arbre 
plus  bault  que  ceulx  d'entour,  il  me  fut 
advis  que  je  veisse  les  houppiers  muez  eu 
chairs  d'honmes  petit  a  petit,  et  après  les 
branches  en  bras  et  en  jambes.  {Percefo- 
rest,  vol.  V,  ch.  37,  éd.  1328.) 

La  sommercté  ou  houpier  de  tremble, 
ehesne,  bouilliau  et  autre  bois.  (Edit  de 
Fr.  l"  sur  ta  conserc.  des  forêts,  janv. 
1518.) 

Le  cens  des  meilleurs  fagotz  de  houppier. 
(Cl.  Hato.v,  Mém.,  I,  113,  Bourquelol.) 

Chesnes...  aveq  leurs  houppiers  et  bran- 
chages. {AcU  de  1581,  Felib.,  Hisl.  de 
Paris,  V,  11.) 

Champ.,  houppier,  taie  d'arbre. 

HOL'ppiERE,  s.  f.,  sommet  d'un  arbro  : 
Choisiront  lesdits  usagers  les  pièces  de 
bois  qui  commencent  a  seicber  par  les 
cimes  ou  houppieres.  (Coût,  de  Gorze,  xvi, 
46,  .Nouv.  Coul.  gén.,  III,  1096.)  lmpr.,/iou- 
prieres. 

Cf.  Houppier. 
HOUPPii.,  voir  GoiTiL. 


IIÛL' 

Houppir,  houpu,  adj.,  en  forme  do 
houppe,  touiTu  : 

Cbeveiilx  ftouppus  rechercellez.  (Froiss., 
C/iroH.,  liichel.  2646,  f»  31'.) 

—  Garni  do  houppes  : 
Ce  mechaat  clievalier  avoit  auprès  de  liiy 
La  pcrfiJe  Origillc  aparemmenl  veslue 
D'uae  robo  d';izar  a  fraoges  d'or  houpue. 
(A.  Jamïn,   Œuv.,  2'  vol.,  f»  18  ï°,  éd.  ioSl.) 

1.  Hoi'QUET,  voir  Hoquet. 

2.  HouQUET,  s.  m.,  échafaud  : 
Bouquet,  m.   A  scafîold.   Pic.    (CoTGR., 

éd.  1611.) 

HOUR,  voir  HOURT. 
HOURCQ,  voir  Hourt. 
HOURD,  voir  Hourt. 

uourdage:,  -  aige,  ourd.,  s.  m.,  écha- 
faudage, réunion  de  hourds  : 

L'enfant  fut  porté  a  baptesmepar  In  dicte 
galerie,  ou  il  y  avoit  quatre  cent  torses  a 
chascun  costé  du  hourdage.  [1.  MoUNKT, 
Chron.,  ch.  lix,  Buchon.) 

Ils  feront  faire  aux  despens  de  la  ville  le 
hourdaige  roillé  et  cloz  de  qnennevach. 
(  Pièce  dé  1370,  ap.  Houdoy,  la  Halle  échev. 
de  Lille,  pièces  justif.,  p.  103.) 

El  encore  au  xvii'  s.  : 

A  Jehan  Aslel,  maistre  carpentier,  pour 
avoir  par  marché  fait  et  érigé  un  théftlre  en 
ourdaige  sur  le  marché  au  devant  de  la  mai- 
son eschevinalle...  .ii™.  .viir.  1.  (1601,  Bd(e 
spécial  des  dépenses  effectuées  pour  la 
joyeuse  entrée  d  Lille  des  Archiducs  Albert 
et  Isabelle,  Bulletin  de  la  Commission  histo- 
rique du  département  du  Nord,  XVI,  494.) 

Lillois,  wallon,  hourdage,  échafaudage. 
Rouchi,  hourdache.  Dans  son  Dicl.  rouchi- 
franç.  Hécart  fait  la  remarque  suivante  : 
«  Th.  Corneille  dit  que  ce  mot  signifiait 
maçonnerie  grossière  :  je  crois  qu'il  se 
trompe,  ainsi  que  dans  le  mot  hourder, 
auquel  il  donne  la  signification  de  ma- 
çonner grossièrement.  Cotgrave  donne 
aussi  dans  le  sens  de  Th.  Corneille,  qui  l'a 
peut-être  emprunté  de  lui,  et  dans  celui 
de  couverture  (covering)  ;  en  rouchi,  c'est 
l'échafaud  pour  maçonner,  qu'on  élève  i 
mesure  que  le  bâtiment  prend  de  la  hau- 
teur. • 

IIOURDEBILLIER,  Voir  HuBTEBILLIER. 

HOL'RDEis,  -  eys,  -is,  -  y,  -  ich,  ourd., 
hord.,  houd.,  s.  m.,  palissade,  retranche- 
ment, et  en  particulier  ouvrage  en  bois 
dressé  au  sommet  des  courtines  ou  des 
tours  et  surplombant  le  pied  de  la  ma- 
çonnerie : 

Eds  el  liordia  firent  le  feu  bouler. 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f»116'.) 
Es  hordàs  lircut  le  feu  bouler. 

(«.,  ms.  Berue  113,  PU'.) 
Il  menjassent  aioçois  as  deuz 
Les  hourdeitt  desor  les  murs. 
(Cm/;,  de  Dole,  Val.  Chr.  172.';,  Romv.,  p.  ii'O.) 
Tant  k'il  vienent  a  la  prant  porto 
Des  mur»  qui  les  palais  clooient 
A  gr&Dt  houdeis. 

(C*<*.  m  .w.  esp.,  4ÎH,  Foersler.) 


IIUU 

La  pierre  d'une  perriere  feri  si  a  iin 
liordeis  d'une  tor,  que  li  hordeis  chei  jus. 
{Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxm,  57,  Hisl.  des 

crois.) 

Assez  i  ot  gilé  de  grosses  pierres  sds 
hordeis  el  aux  tourneles,  si  que  durement 
lurent  desfroissié  li  mur  en  plusieurs  par- 
ties. (GuiLL.  DE  Tyr,  lit,  0,  P.  Paris.) 

Et   ce    fait,    vindrent    tantost   hors   d"  ' 
ourdich   du   dit   duc    deux    chevaliers    ' 
vers  les  amis  dudiî  de  Cavrines.  {Lettre  li 
Henri  d'Espiere  au  duc   de  Lohfraine,  up. 
Reiff.,  GMes  de  Chin,  p.  Lxxxviii.)  | 

Et  fiseat  si  grant  froissais  | 

Ou'il  sanloit  que  li  hourdeis  ' 

Fust  tous  froissies  et  abalus. 
(Rom.  de  llam,  ap.  Michel,  llist.  des  D.  de  ^'orm. 
et  des  roui  d'Aaglel.,  p.  377.) 

Qui  avoient  fait  un  hourdeis  de  pierri 
taillées,  pour  ce  que  nos  arbalestriers  ii 
les    blessassent.   (Joixv.  ,  S.  Louis,    lu. 
Wailly.) 

Il  gelèrent  le  feu  grejois  ou  hordis.  [\d., 
ib.,  Liv.) 

L'on  monte  par  un  degré  sur  le  hourdey^ 
du  mur  du  chastel.  (1438,  Certif.  du 
maiire  des  œuv.  du  roi  donné  d  des  ou- 
vriers employés  d  des  répar.  fait,  au  chai. 
d'Aleaçon,  Arch.  Orne.) 

Un  hourdich  bien  loyet  et  croisiel. 
( Co (HP (e  de  1438,  Béthune",  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Le  maistre  ban  et  le  hourdy.  (Fournikr, 
Hydrogr.,  p.  782,  éd.  1343.) 

Les  dictes  lattes  s'abbreuvent  et  eullenl 
d'humidité  quand  on  les  placque  de  hour- 
diz.  (Jan  Martin,  Vitruv.,  f»  104  v»,  éd. 
1547.) 

—  Échafaud,  estrade  d'où  l'on  regar- 
dait le  combat  :  \ 

Moult  l'esgardent  des  hourdeis  1 

Dames  pour  son  coateaemeat.  i 

(Couci,  1-288,  Crapelel.) 

C'estoit  lors  belle   chose  a   veoir  l'or  1 1 

l'azur  des  riches   joyaux    qui   estoient  on 

hourdis.   (Perceforest,  vol.  lll,   ch.   3,  éd.l 

1328.) 

—  Lutte  de  plusieurs  contre  plusieurs:' 

Armes  el  cheïai  fel  fors  trere 
El  fet  crier  le  bourdeis  ; 
La  veissiez  tel  kourdeis  ; 
Car  moult  rictie  don  proiaetoit 
Celai  qui  muez  s'enlremetroit. 

(Dolop.,  258,  Bibl.  eli.) 
Tournoiemens  furent  deffendus  et  jousti 
et  hourdeis.  {Grand.   Cron.  de  France,  1 
vie  Mgr  Saint   Loys,  LXXXVI,  P.  Paris.) 

La  langue  moderne  a  conservé  hourdi> 
dans  le  sens  de  maçonnage  grossier  d- 
moellons  ou  de  plâtras. 

iiouRDEMENT,  S.  m.,  échafaudage 
palissade  : 

Apres  est  ordenes  que  li  homme  de  If 
terre  S.  Ourbain  ne  doient  aler  ne  pai 
droit  ne  par  coustume  faire  lou  hourdemen 
a  Jainville,  ne  ne  les  en  doit  on  contraindre 
ne  ne  puet.  (Ch.  de  1264,  Tabul.  S.  Irbani 
ap.  Duc,  Hurdicium.) 

Si  estoient  les  rues  tendues,  et,  par  tous 
les  <]\iarfours  ou  il  devoit  passer,  estoienl 
honrdeviens  ou  quarees  d'hystoires  pai 
personnages.  (Wavrin  ,  Anchienn.  Cron. 
d'Englet.,  l,  273,  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 
Nicolas  Toillier,  commis  a  paier  l'œuvre 


HOU 


IIOU 


IIOU 


511 


des  hourdemens.  (1347,  Exibition  et  spec- 
tacle de  la  sacrée  passion  de  Jesu  Christ, 
ms.  Valencicnaes  Si'.) 

—  Bois  de  construction  : 

Et  <lo''t  encore  li  devant  dis  Foukes  et  si 
oir,  porli  et  por  ses  serjans  l;i  sont  de 
son  lier,  ou  eastiel  monsegiieur  l'empereur 
avoir  le  pjsturape,  le  feu  et  les  hourde- 
mens ou  bos  ki  sont  descendut  d'Eude. 
(iio3.  Charlr.  de  Nam.,  Echange,  etc., 
Borguft  et  Dormons.) 

HOunDF.u,  border,  v.  a.,  fortifier,  pa- 
lissader,  retrancher  : 

Et  tant  crenel  hnitrdf'  et  atoroé. 

(if»  IM.,  ms.  Mootp.,  f  57''.) 
Mai.5  11  bons  abes  fist  le  moustier  horâer, 
Por  le  defTendre  trois  cens  moines  armer. 

(Car.  le  Loh-,  1°  chans.,  iv,  P.  Paris.) 

Malt  ricemenl  fu  la  porte  hordee. 

(Raimb.,  Ogier,  6634,  Barrois.) 

Kalles  a  fait  denx  man^îoniaus  lever. 
Et  deox  perrieres  atacbier  et  horder. 

(Id.,  ib.,  6175.) 

Ne  onques  nule  vile  ne  fu  si  bien  hordee. 
(ViLLEH.,  233,  Wailly.) 

Li  courtilz  bien  enclos 

De  pies  de  chesne  a^ux  et  gros  : 

{lourdes  esloit  d'aubes  espines. 

(nenarl,  Br.  II,  43,  Marlin.) 

Trop  l'a  fait  fièrement  hoiirder, 
Monlt  y  conviendra  bonhonrder. 

(Rose,  10975,  I-antin  de  Dameray.) 
Horde  esloienl  li  crelel 
D'uis  et  de  cloies  lot  enlor. 

(Durm.  le  Gai..  5578,  Slengel.) 

I.a  cité  de  Limeri  voient, 

El  les  mars  qui  horde  esloienl. 

(/*.,  10809.)       . 

Et  il  tint  son  siepe  enki  et  hourda  si 
bien  le  bourc  que  mis  ne  pot  el  eastiel 
entrer  ne  issir.  {Chronig.  de  Bains,  c.xxxi, 
L.  Paris.) 

Et  fist  li  rois  gieter  engiens  a  grant 
effort,  mais  poi  i  faisoit:  car  cil  devens 
estaient  trop  bien  hourdé,  et  li  castiaus 
estoit  moult  fors.  {Ib.,  c.  xix.) 

Penre  le  kaisne  pour  hmirder  no  chns- 
tial.  (1277,  Cart.  de  S.  MédardJ"  45% 
Arcli.  Aisne.) 

iAinz  refait  ses  vessiaus  hovrder, 
(GcuRT,  Roy.  Iign..  18252,  \V.  et  1).) 
^    Pour  liourder    les  pignons    des   noeves 
iprison?.  (1304, Trau.  aux  chat,  des  C.d'Art., 
Arch.  KK  393,  f»34.) 

Pour  hourder  l'entrée  du  celier  le  jour 
(lu  siège.  (1330,  Arch.  hospit.  de  Paris,  II, 
188,  Bordier.) 

Fouir  les  argilles  pour  hourder  l'ostel. 
M404,  Denombr.  du  baill.deBouen,  Arch.  P 
307,  f»  107  r".) 

Ili  onl  de  coiivertoirs  et  de  linchenx  hourdes 
Les  mnrs  et  les  crestians  par  grant  sontieveté. 
itieair  des  ducs  de  Bourg.,   6260,  Chron.  belg.) 
;    Hourder  d'ardoise    une   chapelle.   (1502, 
Compt.  de  S.  Amand,  Arch.  S.-Inf.) 
I     Quand  toute  la  paroy  aura  esté  p'acaree, 
|il   vous  y   fauldra   cloi'er    p.-es    après  des 
iroseaux  secz,  avec  bons  clous  a  latte,  puis 
;nerechef    hourder    ainsi    f.a'il   appartient. 
(Jan  Martin,  Vilriive,  '"  1G4  \°,  éc'.  1E47  ) 

—  Fig.,  encombrer  : 

1  ^"jI"  ^"^'^    ^^   "^   pelerinaige    humain 
no'irde  de  mile  erapeschemens  et  de  mile 


misères.  (M.  le  Fbakc,  l'Estrif  de  Fort., 
t"  6  V,  impr.  Ste-Geu.) 

—  Réll.,  se  retrancher  : 

Laiens  se  hordeiil  et  se  sont  alorné. 

(UsLoh.,  ms.  Montp.,  f°  98''.) 
IHull  ricbcraent  s'exl  encontre  hordes 
De  gros  mairien  et  de  cloies  asseis. 

(Raoib.,  Ogier,  6143,  Barrois.) 

Qn\  bien  se  horde  et  se  clout 
8i  pnet  do»*n*îr  seurement. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f  39''.) 

Oui  bien  se  hourde  et  bien  se  clôt. 

(II/.,  ms.  Luzarcbe,  l"  38  v".) 

Si  commandèrent  li  roi  et  li  prince  a 
assembleir  tout  le  charroi  de  l'ost,  et  en 
fireni  lices  environ  l'osl,  et  se  horderent 
si  bien  de  tôles  pars  qu'il  n'orent  garde 
d'esti-e  sospris.  (S.  Graal,  r.ichel.  2453, 
f»  251  r».) 

Moy  et  mes  chevaliers  nous  meismes 
ensemble  et  acocdnmes,  quant  il  seroit 
anuité,  que  nous  enporterions  les  pieries 
dont  il  se  hourdoient.  (JoiNV.,  S.  Louis, 
LU,  Wailly.) 

Ils  n'estoient  en  tant  pas  plus  de  quinze 
cent  contre  sept  mi'le,  qui  esloient  treize 
Arminaz  contre  deux  de  nos  gens;  ils  se 
hourderevt  par  darriere  de  leur  charroy,et 
se  recommanc'eri:nt  a  Nostre  Seigneur. 
(Journ.  d'un  bourg,  de  Paris,  an  1428, 
jlichaud.) 

—  Fig.,  se  fortifier,  s'entourer  : 

Et  tondis,  tant  qu'il  vesquy  et  se  fortune 
dura,  il  se  homdoit  de  bonnes  gens  tant 
que  ses  subges  en  vallirent  mieus  et  que 
che  fu  eu  son  vivant  le  plus  honnouré 
prinche  dou  monde.  (Froiss-,  Chron.,  V, 
274,  Luce.) 

—  Se  couvrir,  se  protéger  : 

Li  bcrmites  en  fist  escu. 
Si  s'en  horda,  si  s'en  covri. 

(Yie  des  Pères,  Ricbcl.  23111,  f°  7''.) 

—  Act.,  charger,  garnir  : 

.Son  heaume  doucettement  hoiirdrz 
D'une  bnuppe  de  1res  bonne  manière. 

(L.  DE  Bf.auvau,  le  Pas  de  la  Bergiere,  665, 
Crapeict.) 

Vielles  sentent  ainsi  leur  cbief  hourder, 

Ou'om  ne  voie  leurs  fronces  de'ionnestes  : 

Mais  les  jeunes  n'en  doivent  pas  oser 

Qui  belles  sont,  gracieuses,  honnestes. 

(E.  Descb.,  Poés.,  Ricbel.  840,  f  328'.) 
Et  prent  un  long  haston  percé  et  creux, 

dont    il  esioit  hourdé.  (Louis   XI,  Kouv., 

XIV,  Jacob.) 

—  Se  charger  de:' 

Ils  prindrent  au  milleiirce  qu'ils  peurent 
boiinenient  hourder.  {Trahis,  de  France, 
p.  96,  Chron.  helg.) 

—  nén.,  se  charger  : 

Mieux  leur  venist  a  nn  labour 
Parmi  les  champs  cbacier  les  lièvres 
Ou  gésir  malades  de  fièvres. 
Car  p'us  de  grant  labour  se  hourdent 
Plus  poinnes  et  labours  leur  snurdetit. 
0.  I.EFEiiïBE,  Bcsp.  de  la  tnori,  Ricbel.  994, 
f  lî*.) 

On  cspinchie  les  josnes  plantes  des 
mares  pour  cause  qu'elles  se  hourdroienl 
de  mousses  et  d'autres  choses,  et  ne  por- 
roient  frutefiier.  (1419,  Béthune,  ap.  La 
Tons,  Gloss.  ms.,  liibl.  Amiens.) 

La  chamberiere...  se  hourde  de   cest  es- 


cuier  et  a  son  col  le   charge.  (Louis  XI, 

Notiv.,  XVIII,  Jacob.) 

Les  preudes  gens  en  leurs  temps  no  s'enquirent 

Kors  de  bonté  et  sagesse  qu'ilz  quirenl 

Dont  les  mesrhans  d'aujourd'hui  tiennent   honrJe, 

Kureusemenl  on  aise  se  chevircnt 

Et  en  la  lin  plains  de  grans  ans  se  virent  : 

Qui  ne  l'entend  de  simplesse  se  hourde. 

(J.  MisCHiNOT,  Bail.,  XIII,  éd.  1539.) 

Saiodoycs  tes  grosses  sainctures 

Qui  estoient  ferrées  d'argent. 

Tout  pour  la  gloire  de  la  genl. 

Car  s'estro  vcu  lu  no  cnydasses 

.lamais  nul  jour  ne  l'en  hourdasses. 
(J.  BniTiiïT,  les  Regnars  Iraveraanl,  f  104  v", 
éd.  132-2.) 

Savez  vous  ponrqnoy  je  me  hourde 

D'une  si  faicte  jeune  soUe? 

Pour  ce  que  quant  jo  m'en  assotte 

Elle  dit  mainte  belle  bourde. 
(H.  DE  Croï,  Art  el  Scieiic.  de  rhetoriq.,  ap. 
Michel,  Poés.  golh.) 

—  Hourdé,  part,  passé,  chargé,  bourré, 
rempli,  au  propre  et  au  figuré  : 
Et  II  evesqnes,  qui  de  mal  fu  hordez, 
Li  pardonna  toutes  ses  faussetez. 

{Gai/don,  6475,  A.  P.) 
...  Ce  demy  corset  ou  co  demy  polisson 
Dentelles  sont  hourdeei  aussi  com  hérisson. 
(J.  DE  Meuso,  Tesl.,  Vat.  Chr.  367,  f"  22''.) 

11  ne  se  peut  plus  tenir  de  demander  la 
cause  pourquoy  on  le  servoit  plus  de  pas- 
lez  d'anguilles,  que  les  aultres,  et  s'il  estoit 
pasté  :  Par  la  mort  bleu,  disl  il,  j'en  suis  si 
hourdé  que  plus  n'en  puis.  (Louis  XI, 
A'oi(t).,X,  Jacob.) 

Nostre  hou  chevalier,  voyant  ceste  mus- 
niere  très  belle  et  en  bon  ]ioint,  mais  de 
sens  assez  escharssemeut/iOHj'dee,  se  pensa 
de  bonnes,  et  lui  dit.  (ID.,  ib.,  m.) 

Wall.,  /lorrfcr,  rouchi,  hourder,  échafau- 
der.  H.-Norin.,  vallée  d'Yrres,  hourder 
quelqu'un,  le  munir  d'outils,  d'instru- 
ments, de  meubles  nécessaires  à  son  métier. 

IIOUIIDICII,  voir  IIOURDEIS. 

HoiinDiu,  ourdir,  hordir,  v.  a  ,  palis- 
sader,  garnir: 

Or  ferai  la  cilé  de  tons  sens  si  ourdir 
Que  par  mer  ne  par  tiere  ne  pora  nus  iscir. 
(Roum.  d'Alix.,  f  35%  Michelanl.) 

Vos  cbasliaux  fermer  et  hordir. 

(Florimont,  Ricbel.  1376,  fil».) 

Cf.  Hourder. 

HOURDIS,  voir  IlOURDEIS. 

HounnoiiiE,  s.  f.,  instrument  pour 
ourdir? 

Une  /joîirrfoi'rp,  aiiltrement  dit  phanelte 
rie  soye  noire  rcnfoirhee.  (15,39,  Lille,  ap. 
LaFons,  Gloss.  ms.,  liibl.  Amiene.) 

HoiinDois,  -  oys.  s.  m.,  syn.  do  hour- 
dcis  : 

Lors  se  tirèrent  Hérault  et  Gucrt  vers 
leur  estendart.  Et  lors  veissiez  vous  Nor- 
mands approuclier  des  hourdoys  aux  An- 
glois,  et  Anglois  a  dell'endre,  et  moult  dom- 
magerent  les  Normands.  Car  quant  les  Nor- 
mands approiiehoient,  les  Angloys  avoient 
L.iclics  dont  ilz  abattoient  les  Normands, 
car  les  Normands  ne  les  pouvoient  es- 
parlir  ne  entrer  dedens  leur  hourdoys.  et 
auffi  les  archers  ne  leur  povoient  mal  faire, 
car  ilz  se  targeoient  des  huis  et  des  fenes- 


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très,  i-t  aussi  qu"ilz  sp  tenoicnt  sur  leurs 
hourdoys  et  ne  faisovent  que  delTendre... 
Lors  fut  ordonna  que'les  nrcliiers  tircroienl 
tout  droit  en  hault  nfKn  que  qiiaut  les 
Analoys  reparderoyent  les  sayettes  en 
l'air  les  autres  despiesseroyent  les  hour- 
doys des  Anjîloys.  Lors  se  partirent  les 
trois  batailles  de  Normands  et  allèrent 
cbascune  a  l'enclos  des  An^loys,  car  les 
Anpioys  n'avoyent  que  trois"  entrées  en 
leurs  hourdoys' ICron.  de  Nortn.,  de  nou- 
veau corrigées,  (°  62  v.) 

HOURDOLiL,  voir  Hardouii,. 

HOURDY,  voir  HOCRDEIS. 

HOunEL,  hourrel,  horel,  ouriel,  s.  m., 
osier  ? 

.XV'.  et  demi  de  raimme  et  .i.  milier  de 
hourraus,  et  .x.  s.  pour  hars  pour  loier  li 
dis  hourraus.  (1376,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  DIS.,  Bibl.  Amiens.) 

Bourreaux  nommes  bourrées  a  .XVI.  s. 
le  cent.  (1406,  Bétbune,  i6.) 

Le  suppliant  bâtit  et  frappa  sa  ditte 
femme  de  verpes  ou  ouriel.  (1450,  Arcb. 
JJ  186,  pièce  36.) 

i?o«r?ni//j  emploies  n  recouvrir  les  ponts. 
(1498,  Bélbune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.)  Ailleurs  :  horiaux. 

Longs  houreavx  pour  espiner  les.L.pom- 
miers  a  planter  au  jardin.  (1522,  Lille, 
i6.) 

Pour  uns  cent  de  honreatix.  vi  pattars. 
(1S88,  Féyl.  pour  les  salaires  à  Morlayne, 
ms.  appartenant  à  M.  Bocquillet.) 

HouRELER,  v.  a.,  tailler  : 

Pour  avoir  fait  houreler  et  copper  au 
ferment  une  bonnier  de  joisne  huis. 
(1445,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Cf.  HOUHER  1. 

1.  HOURER,  V.  a.,  déchirer  : 

Qar  il  y  ad  trop  (dans  la  paille  d'orge) 
dez  arrestez  qi  hourent  lez  boncbes  dez 
chivaix.  (TV.  d'économ.  rur.  du  siu'  s., 
c.  22,  Lacour.) 

2.  HOURER,  voir  IIOULER. 
HOIRESTE,  S.  f .  ? 

A  faire  plusseurs  houresles  pour  mettre 
aux  tours  et  murs  de  le  ville.  (141S-1416, 
Registre  des  receptes  de  Boulonne-sur-Sler, 
p.  192,  Ed.  Dupont.)  j 

HOURIER,  voir  IIOLIER.  I 

IIOURLIER,   voir  IlOLIEB. 

HOURLois,  adj.  ? 

Gans  hourlois,  pour  rcloyer  bayes  d'es- 
pines  n  .xv.  s.  la  paire,  autres  a  .x.  s. 
(1596,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

HOURQUE,  voir  llcnocE. 

HOURREL,  voir  llOCREL. 
HOURRIE,  voir  liOLERIE. 
HOURSEI,,  voir  OCRSEL. 
HOURSON,  voir  IlORSON. 

HOURT,  hour,  hourd,  heurt,  hurt, 
hourcg,  s.  m.,  retranchement,  palissade 
faits  avec  des  claies  garnies  de  terre  par 


derrière,  et  en  particulier,ri'après  VioUet- 
Le  Duc  (Dict.  d'arch.,  VI,  122^,  ouvrage  en 
bois  dressé  au  sommet  de,s  courtines  ou 
des  tours,  destiné  à  recevoir  des  défen- 
seurs, surplombant  le  pied  de  la  maçonne- 
rie et  donnant  un  flanquement  plus 
étendu,  une  saillie  très  favorable  à  la  dé- 
fense : 

Por  osterles  mairiens  elles  hoiirs  d'en- 
tour  les  murs  du  castel.  (1301,  Trai\  aux 
chdt.  des  C.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f»  17  r°.) 

Pour  faire  les  buorieus  la  u  on  boutoit  le 
mairien  dont  on  flst  le  hourt.  (1312,  ib-, 
1»  34  r».) 

Pour  .xxiiii.  pieches  de  bos  dont  on  a 
fait  hours,  leviers  et  oeuches  pour  les  dis 
ouvraiges.  (1346,  ib.,  f°  102  r».) 

Craticulatnm,  gallice  hour  de  cloe. 
{Gloss.  lat.-gall.,  Riehel.  1.  4120.) 

Je  pais  liien  venir  sanz  mander, 
Kt  sans  fourrier  faire  mon  hojirt. 
(E.  Desch.,  Poés.,  Ricbel.  840,  f°  aTaJ.) 

Hurt  et  tenue  d'eauwes  de  grès.  (1510, 
Lille,  ap.  La  Fons, GJoss.  ms.,  Bibl. Amiens.) 

Abatus,  que  l'on  dict  tablettes  servant 
aux  hurs,  a  .iiii.  s.  le  piet.  (Ib.) 

Capprons  faisant  couverture  ausdits 
hurs,  a  .vu.  s.  le  piet.  (Ib.) 

On  fait  ung  hlirt  de  machonnerie,  bon 
et  espes,  a  tout  deux  elles,  pour  garandir 
la  baterie  d'ung  bollevert  qu'on  ne  le  puist 
battre  en  deliors.  {Ib.) 

Mantiaulx  de  queminee  et  les  hurs  de 
.VI.  ou  .VII.  pies  de  long.  (Ib.) 

—  Construction  de  charpente  propre  à 
servir  d'échafaud,  de  théâtre,  d'estrade, 
pour  regarder  un  tournoi,  etc.  : 

Oui  mûolt  doucement  l'esgarUoit 
Del  hourl  sour  quoy  elle  eeoit. 

(Coiici,  1295,  Crapelet.) 

Les  dames  erent  ja  montées 
Es  hours  quoiutes  et  acesmees. 

(/*.,  1S29.) 

Sy  descendirent  les  dames  jus  des  hours. 
{Gilles  de  Chin,  p.  22,  Chalon.) 

La  estoit  l'appareil  fait  et  ordonné  très 
grand  pour  jouter,  de  loges  et  de  hourds 
ouvres  et  charpentes  pour  la  roine  et  les 
daines.  (Fboiss.,  Chron.,  1.  IV,  c.  1,  Bu- 
chon.) 

Et  montèrent  sur  les  hourds  qui  ordon- 
nes et  appareilles  pour  elles  estoient.  (lo., 
ib.) 

Le  duc  descendit  de  son  hourd  en  la 
lice.  (La  Marche,  Mêm.,  1, 16,  Micbaud.) 

Apres  quoy,  veu  les  opinions  desdils 
clenqs,  dites  le  lendemain  neuvième  jour 
de  may  en  la  maison  episcopalle  sur  un 
hault  hourcg  fait  pour  celte  cause,  furent 
amenez  lesdits  Ahbé  de  peu  de  sens,  De- 
miselle  et  aullres.  (J.  Du  Clercq,  Mém., 
1.  IV,  ch.  III,  Buchon.) 

Furent  mis  sur  unhaultAottrt  fait  exprès. 
(ID.,  ib.,  ch.  VI.) 

Lors  fu  fait  ung  hourt  sur  le  marchiet 
{Trahis,  de  France,  p.  118,  Chron.   belg.) 

Sur  ung  hourt  on  leur  trencha  a  tous 
les  cols.  {Ib.,  l>.  166.) 

Dames  et  damoiselles  estoient  desja 
montées  sur  les  hours  pour  regarder  le 
tonrnov.  (l'ercelorest,  vol.  III,  ch.  41,  éd. 
1528.) 


Au  passer  qu'ilz  firent  devant  les  hourt 
saluèrent  le  rov  et  les  dames.  {Geratii  de 
Nevers,  TI,  xx,  éd.  1725.) 

Au  milieu  de  la  crozsee  de  l'église  do 
Saint  Salvator  en  Bruges,  fut  'ait  ung 
hourd.  grant,  spacieux  et  richement  paré. 
(J.  MoLiNET,  Chron.,  cb.  lî,  Buchon.) 

—  Appareil  mobile  que  l'on  attachait  à 
la  selle  et  qui  était  destiné  à  soutenir  la 
lance  : 

Oullre  plus,  y  est  très  nécessaire  une 
fneon  de  hourt  que  on  atanhe  davant  a 
l'arczon  de  la  selle,  tant  hault  que  bas,  en 
plusieurs  lieux  le  mieulx  que  on  peult. 
(Roi  René,  Œtw.,  II,  14,  Quatrebarbes.) 

—  Chœur  d'église  : 

Tout  enrai  le  raoustier  fut  fais  li  /io«rs  notable 
C'on  appelle  le  cuer  pour  le  plus  agréable. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  .'58585,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Eminence  : 

Et  d'icelle  borne  suivant  un  heurt  ou 
sentier  entre  ladite  chastellenie   de  Bean- 

mont  et  la  seigneurie  d'Auxi et  d'icelle 

borne  jusqu'à  une  autre  borne  estant  sur 
ledit  heurt  ou  sentier.  (7  mars  l.=;47.  Aveu 
de  lo  terre  de  Beaumont-le-bois,  chastell.  de 
Chateanlandon,  ap.  Le  Clerc  de  Dotiy,  t.  I, 
f<'329  r»,  Arch.  Loiret.) 

Ils  s'estoient  avancez  jusques  sur  un 
petit  heurt  qui  recardoit  la  citadelle. (Jtfém. 
d'Angoulesme,  103,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Combat,  tournoi  : 

Plus  tost  se  nietlroient  au  plongeon 
comme  canes,  nvecques  le  batruaige.  que 
avecques  les  eonibatans  et  vaillnns  cham- 
pions on  lieu  onquel  par  Enyo  est  meule 
hourd,  et  sont  les  coups  departiz.  (Rab., 
le  Tiers  livre, ch.  vi,  éd.  1552.) 

La  voyons  les  deux  bandes  frémir  et  soy 
affermer  pour  bien  combatre,  venant 
l'heure  du  hourt,  qu'ils  seront  évoquez 
hors  leur  camp.  (Id.,  Cinquiesme  livre, 
cb.  xxilll,  éd.  15G4.) 

Wall.,  hoiir,  échafaudage  dont  se  servent 
les  scieurs  de  long.  Ronchi,  hour,  hourd, 
échafaud  fait  de  perches  à  claires-voies, 
élevé  dans  une  grange  pour  placer  le  foin 
et  l'empêcher,  en  attirant  l'humidité  du 
sol,  de  contrai'ter  un  mauvais  goût. 
Hourd,  dans  le  Laonnais,  pièces  de  bois  non 
fixées  et  placées  à  une  certaine  hauteur,  i 
couvert,  sur  les  ruelles  pour  le  fourrage. 

La  langue  moderne  a  conservé  hour 
dans  le  sens  d'espèce  de  hangar,  d'atelier 
où  l'on  travaille  le  bois  pour  le  sabotage, 
etc. 

3.  HOURT,  hort,  s.  m.,  ruse,  trame, 
machination  : 

I,i  jupes  qui  voit  bien  le  hourl 
Et  la  déliante  Itenart 
Et  copneust  sa  ^'uilie  et  son  art. 
(YsopeC  I,  fab.  xxxvii,  ap.  Robert,  l'alil.  im'il.,  I, 
lOi.) 

Tuil  sont  renart  et  ysengrin  ; 

Tuit  sevent  horl.  barat  et  trot. 
(Gaut.  de  Coisci,  de  SIe  Leocade,  1508,  ap. 
Méon,  Fail.,  I,  .'itO.) 

Je  no  voi  ame  en  vostro  court 

Qui  asscs  ne  sage  do  hourl. 
(Phil.  de  Rémi,  Sut.  d'Am.,:ng,  nordier,p.  271- 


HOU 


HOU 


HOU 


513 


Tact  apela  a  l'hais  li  sires, 
Tantosl  un  poi  coucher  se  tail. 
Et  la  dame  l'eml  rnii  fait, 
Cil  l'apcla  ;  et  fit  le  sort 
Com  celé  qni  nioll  sol  de  hnri, 

^Ves  Braies  Hictiel.  19IS2,  f  12^.1 
Par  tarai  esleut  baraler, 
Servir,  c!iner,  blandir,  llaler, 
Par  /tour/,  pnr  ailulaciOQ, 
Par  faose  simulacion. 

(Rose,  Richel.  1573,  f»  62''.) 
Par  hours,  par  adulations. 
(;»..  Vat.  OU.  121 '2,  f  57"  ;  Méon,  74^.7.) 
Deniers  me  viennent  a  resours  ; 
Ne  fais  je  bien  tauiber  mes  hours  % 

(Ib.,  11757  ) 
Faisons  donques  la  départie 
Alez  a  Dien,  coquelnirie. 
Trop  de  hourt  et  baral  s^avez, 
Deceue  ne  suis  cesle  Ce. 
(E.   Desch.,  Poés.,   Richel.  840,  f  450=.) 

Qa'om  ne  voit  rien  et  qu'on  ne  scet  parler, 
Autrui  blandir  et  qu'oni  saiche  du  hourl. 

(Id.,   i/>.,  m,  30,   A.  T., 

—  Faire  du  hourt,  intriguer  : 
Eq  graos  cours  fault  souvent  faire  le  souri. 
Qu'un  ne  voit  riens  et  qu'on  ne  scet  parler, 
Anllray  servir  et  qu'on  face  du  hourt. 
Faire  plainr,  solTrir,  dissimuler, 
>e  il  n'est  pas  bon  d'y  trop    séjourner. 
CE.  De*ch.,  la  Doctrine  des  Princes,  Poés.  fr.  des 

xv'  et  xvi«  8.,  IV,  33.) 

HOUSCHE,  voir  OSCHE. 

HOUSCOUT,  S.  m.  ? 

I  Et  esloit  f  on  harnaa  de  teste  une  salade, 
et  porloit  un  petit  lionscotit,  et  ainsy  se 
combattit.  (G.  Ch.^stell.,  les  Faits  de  jacq. 
ieLalaing,  viii,  206,  Kerv.) 

I    Et  son  liarnas  de  teste  esloit  nu  chapeau 

«Je  fer  d'ancienne  façon...,  et  par  dessous 

livoit  un  kouscot  de  mailles,  et  en  ce  point 

combattit.  (Id.,  ib.,  vni,  216.) 

I 

I  HousÉ,  adj.,  souille  : 

i       Furent  tuil  de  sanc  arrousé 
Pour  laver  sa  fent  cl  sa  geste, 
Qoi  par  leur  coulpe  manifeste 
Estoient  par  tout  si  housé. 
Et  si  ort,  et  si  embousé. 

(J.  DE  Meukc,   Très.,  339,  Méon.j 

HOUSEL,  «seJ,  s.   m.,  diniin.  de  lien  se  : 
S'avocc  moi  Toljies  venir. 
L'en  ne  leroit  ouan  housel 
Ne  cbauceniente  de  ta  pel. 

(l'rler.  lienart,  p.  421,  Martin.) 
L'en  ne  feroit  onan  usel 
Ne  chaucemente  de  ta  p?l. 

(lù..   13222,  Méon.) 

UOUSELE,  S.  f  f 

0  eus  ont  conrloisîes  leles 
Henri  du  Mens  paira  Iwuxeles 
Qni  raiex  en  autre  lieu  s'amassent. 
Li  desconfit  leur  tenlcs  passent 
A  petit  nombre  de  banieres. 

(GcuRT,  Roy.  /)>n.j  14275,  AV.  el   D.) 

HOUSEMENT,  voir  HOUCEMENT. 

HOUSEPIGNIER,  voir  HOUCEPIGNIER. 

HOUSECIJIN,  S.  nj.  ? 

llousequins  pour  une  brasserie.  (Compt 
\'-  1416,  Vulenciinnes,  ap.  La  Fous,  Ctoss. 
is.,  Bibl.  Amiens.) 

T.    IV. 


grèves.  (R.  Est., 


1.  HOVSER,  houzer,  Imiser,  hoser,  hue- 
ser,  htiezer,  heser,  verbe. 

—  Act.,  inellre  les  heuses  à,  botter  : 

En  la  pninle  del  jur  fist  la  messe  chanter 
E  trestuz  enboez  de  lai  se  fist  heser  ; 
.\inc  pur  uului  ne  volt  fiire  ses  piez  laver. 
(Garnif.ii,    rie  de  S.  T/iom.,  App.,    v.  136,    Ilip- 
peau.) 

Heuser,  boler,  ocrearc.  (Gloss.  gall.-tat., 
liichel.  1.  76S4.) 

Houzer  ou  mettre    les 
'J'Iies.,  Caligo.) 

—  lien.,  se  botter  : 

Jehans,  comment  que  il  li  grieve, 
Se  vest  et  Iwese  et  appareille. 
/l'Hit.  DE  Remi,    Jean  et  Blonde,    1970,    Bordier, 
p.  236.) 

Il  çaint  s'espec,  et  si  se  heiise, 
El  ses  espérons  pas  n'oublie. 

(Fauvel,  Richel.  146,  f»  IC''.  i 

Hz  furf  nt  d  accord  que  ledit  Anthoiue  se 
houseroit  et  esperonneroit  et  feroit  sem- 
blant d'aler  deliors.  (1401,  Arcb.  JJ  156, 
pièce  84.) 

L'heure  est  venue  que  pour  |iarlir  se  kouir. 
(Calend.  du  iv"  s.,  nis.  Toul,  ap,  Chapellier.) 

S'en  alla  houser,  et  monter  sur  un  très 
bon  cheval.  (MoNSTltELET,  vol.  III,  ap. 
Ménage,  Dict.  et.,  éd.  1750.) 

Ainsi  que  le  suppliant  estoit  en  l'ou- 
vrouer  d'un  cordouennicr  pour  soy  liouser, 
pour  aller  au  gibier.  (1474,  Arcli.  JJ  195, 
pièce  1520.) 

L'heure  est  venue  qni  pour  partir  me  home. 
(Le  Teslam.  fin   Rubij,  Poés.  fr.  des  xv'  et  xvi°  s., 
XIII,  3.) 

A  l'an  soixante  et  douze 
Temps  est  que  l'on  se  house. 

(CoTcn.,  éJ.  lOll.) 

—  Housé,  part,  passé,  botté  : 

Pe  certes  hoses  ert  hosez 
E  Corte  Hose  ert  apelez. 

(Rou,  3'  p.,  9373,  Andresen.) 
Cil  de  la  sont  engigneour 
Et  cil  houset  mi  fauconnier. 

(MousK.,  Chroii.,  5457,  Reiff.) 
Li  meneslreil  trestuit  hitczà 
S'en  vinrent  droit  a  l'cspouzei. 
(RcTEB.,  de  Chariot  le  Juif,  Jub.,  1,  292.) 

Ocreatus,  hueses.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

S'en  vint  coucher  tout  houzé  et  espe- 
ronné  dedans  le  lict  de  la  damoiselle. 
(Mabc.  d'Akg.,  Hept.,  02,  Jacob.) 

—  Etre  housé  s'est  dit  d'une  manière 
particulière,  pour  signifier  avoir  des  che- 
vaux : 

Les  antres,  s.ins  offense  ville. 
Se  pouruiainent  par  monts,  par  vau.v. 
Et  sont  houseï  parmy  la  ville 
(CoQi;ii.LART,  iïonol.  des   Perruq.,   Il,    291,   Bibl 
elz.) 

n.-Norm.,  pays  de  Bray  et  vallée  d'Yères, 
être  mal  housé,  être  mal  habille. 

2.  houseu,  voir  Mousser. 

HOUSET,  housset,  s,  m.,  diminulif  de 
Loux: 

Discus  vel  ruscus,  pallice  houset.  (Gloss. 
lat.-gall.,  Bichel.  1.  4120.) 


Huirsiers  ont  la  leste  couverte 
ne  chappeaulx  de  (leurs  de  hoitssetz. 
(CoftuiLL.,  Blason  des  dûmes,  II,  190,  Bibl.  elz.) 

iioijsETTE,  -  zetle,  s.  /.,  dimin.  de 
hense,  guOire  : 

Quatre  paires  de  housetes  pour  les  reli- 
gieuses. (1465,  Compt.  rie  l'anmosn.  de  S- 
Berlhomé,  f»  122  r»,  Hibl.  La  Rochelle.) 
Houzetes.  (Ib..  f"  122  v».) 

Pas  n'oublia  chaussier  les  houzettes. 
(Hist.  des  Selon,  de  Gavres,  t'  140  v».  Ca- 
chet.) 

Lorr.,  Fillières,  housette,  guêtre.  Lille 
houssette.  Laonnais,  housette,  femme  mal- 
propre dans  ses  habits  et  dans  toute  sa 
personne.  «  Faite  comme  une  housette.  » 

Housis,  -  ziz ,   s.    m.,  revêtement: 
Au   houz'iz    du    tappecul  de  le  porte   du 

bos.  (1497,  Compt.  faits  p.  la  ville  d'Abbev., 

Richel.  12016,  p.  37.) 
En  fondacion,  houppe,  roes,plancquiers, 

housis.  (Ib.,  p.  110.) 

HOUSON,  voir  HORSON. 

Housi'AiLLEE,  S,  f.,  guenille  sale  : 
Houspaillee,   t.  A  sluttisb    dragle  tayle, 

whose  ever  sticks  fuU    of  straw.  (CoTGR., 

éd.  1611.) 

HOUSPAILMER,  VOir    HODSSEPAILLIER. 
HOUSPALIEU,  voir  HOUSSEPAILLIER, 

nouspiGNER,  voir  Houcepignier. 
noiisPOULMER,  voir  IIoussepaillier. 

HOUSSE,  voir  HOUGHE. 

uoussEBARRE,  S.  f.,  ragoùt  : 
Houssebarre  de  char  est   fait  en  haste  a 
un  soupper  quant  gens  surviennent  des- 
pourveuement.(3/e'jîa9(er,  II,  170,  Biblioph. 
fr.) 

Houssebarre  de  poisson.  (Ib.,  II,  171.) 

1.  HoussEE,  voir  HOUSSOIE. 

2.  HOUSSEE,  S,  f.,  ondée  : 

Furent  saisiz  d'une  grosse  haussée  de 
pluye.(RAB.,Paii(osi«(;i,ch.xxxii,éd.  1542.) 

Honssee  de  pluve,  a  shower  of  raine. 
(COTGB.,  éd.  1611.') 

1.  HoussEL,  -  eau,  s.  m.,  Loux  : 
Houssel.  (Coul.  des  for.,  Evrcux.) 

En  le  cachant  derrière  ce  housheau. 
(Vai'q.dela  FriES.VAVE, /'om/crtM,  p.  34,  Tiavers.) 

Et  de  Berry  les  lauriers  les  plus  beaux 
Me  sont  cyprès,  me  sont  piquants  housseaur. 

(ID.,  ih.  II,  472.) 

Viornes, /lousscaî/a;,  Euzeauxentremeslez. 
(LiEBAULT,  Mais,  rust.,  li,  154,  éd.  1658.) 

2.  HOUSSEI-,  s.  m.  t 
Nostre  meslier  est  en  ruyne 

Bien  plus  que  n'est  vostre  houssel. 
(Les   Complaint.    des  mannicrs,   Poés.   fr.  des  iv° 
et  xvi=  s.,  XI,  04.) 

HOUSSELiN,  s.  m.,  dimin.  de  housse, 
houce,  sorte  de  robe  longue  : 

Trois  quartiers  de  drap  avec  un  housse- 
lin  de  cendal  rouge  a  une  manche  brodée. 
(1399,  Arch.  JJ  154,  pièce  168  ) 

Go 


51  ( 


HOU 


Il  ne  serait  pas  impossible  que  housselin 
fût  une  faute  pour  hansselin. 

Cf.  Hamskun. 

iioissEPAiLLELn,  S.  ti).,  svn.  d'hons 
sepaillier: 

noiissepailleur.  as  Hespalier  ;  or  lloiis- 
paillior.  (COTGR.,  éd.  1611.) 

iioussEPAii.LiEn,  houspaiUier,  -  pal- 
lier, -  pallier,  -  pouHlier,  s.  ni.,  valet 
d'armée,  palefrenier  : 

Aucuns  mauvais  parsonSjpillars  et  ftous- 
pailUers.  (1481,  Arch.  JJ  206,  pièce  743.) 

Vive  tel  geol. 

Tell  houspailliers,  teli  sonldars. 

(Hysl.  de  la  Resurr.,  1'  i''.) 

LE   CEXTCRIOX. 

Vons  esles  railhns  officiers. 
On  l'aparçoit  bien  a  tos  geslos. 

LE    SECOXD    SODDART. 

Empoint  ainsi  que  hoiispaliers. 
(«Ul.  du  tiel  Talam.,  2-2391,  111,  -2-27,  A.  1.) 
Mil  hommes  de  guerre,  tous  gens  de 
bonne  estoffe,  sans  les  houspouilliers, (ou- 
raigers  et  aultres  gens  de  petit  estât. 
(Mathieu  d'Escouchy,  Chron.,  I,  36,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

Je  laisse  a  mes  houssepaillers 
Plalle  Lonrse  et  Tuide  bouteille. 
(J.  >|nLL>ET,  Teslam.  de  la  giier.,  a  la  suite    de  la 

Léj.  de  Faifeu.f.  192,  éd.  1723.) 
Permettez  tous  a  ses  godons,  galliers. 
Gros  godalliers,  kouspalliers,  pouUalliers, 
Prendre  palliers  an  franco) s  héritage? 

(Cbeii.s,  Chants  roij-,  i"  122,  éd.  lo27.) 

Romule  csloil  rataconneur  de  bobelins. 
SeT\a  houssepaillier. {)\ab., Pantagruel,  ch. 
XXX,  éd.  1542.) 

BouspaUlier,  m.  A  horse  keeper;  a 
groome  of,  or  lad  in  a  stable.  (Cotgr., 
éd.  1611  ) 

1.  HoussEU,  houlser,  houser,  houzer, 
hosser,  houchier.  hiisser,  verbe. 

—  .\ct.,  couvrir,  trousser,  étoffer, 
garnir,  en  parlant  d'un  cheval,  d'un  vête- 
ment, d'un  meuble,  d'une  salle,  de  l'in- 
térieur d'une  voiture,  etc.  : 

Nus  ne  puet  taindre  ne  liouchier,  ne 
nule  manière  de  couverture  mestre  sur 
sele  qui  soit  brisée  par  desus  la  lyure  de 
la  pointe.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest., 
1"  p.,  LXXVlll,  5,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

La  cheminée  estait  houssee,  comme  en 
esté,  de  frailion  ou  de  aucune  chose  verte. 
{Liv.  du  Chev.  de  La  Tour.  c.  cxxii,  Bibl. 
elz.) 

Pour  .XII.  basennes  pour  hausser  x  grans 
ars  a  tour  de  cor.  {Pièce  de  1347,  ap.  Beau- 
villé,  Doc.  inédits  sur  la  Picardie,  ii,  1139.) 

En  laquelle  besongnc,  pour  hausser  ladite 
chappellc  et  armoierie  dessus  dicte,  a  estr 
mis  et  employé  par  ledit  Colart  de  Laon, 
paintre,  .vu.  pièces  de  cendaulx  des  es- 
trois,  c  est  assavoir  .m.  pièces  de  noirs  et 
.iiii.  pièces  de  fauves.  {Comptes  de  1388, 
ap.  Labordc,  F:maux.) 

Le  roy  mesmes  le  rachepta  (le  cheval) 
ce  que  cil  qui  l'avoit  en  voulut  demander, 
puis  le  ht  tout  hosser  de  drap  d'or.  (N. 
Sala,  Hardiesses  des  grans  rois  et  empe- 
reurs, Hi'htl.  10420.) 

—  Neulr.,  faire  un  revêtement  : 

Clous  d'huis  emploies  a  houser  a  te  porte 


HOU 

de  S.  Pry.  (l'i^i?,  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  m's.,  Bibl.  Amiens.) 

.XVI.aissielcs  de  quesneportantchascune 
.XII.  piedz  de  long,  decoppees  et  servans 
a  houzer  autour  dudit  puich.  (1497,Compf. 
faits  p.  la  ville  d'Abbev.,  Richel.  12016, 
p.  113.) 

—  Housse,  part,  passé,  vfitu,  revêtu  : 
Son  coursier   houchiê  des    armes    d'En- 

gleterre.  (Wavri.v,  Anchienn.  Cron.  d'En- 
glet.,  11,272,  Soc.  de  111.  de  Fr.) 

Femme  noire,  appétissante  et  bien  ftOMS- 
see.  {Proc.  crim.  de  la  Saignant,  enq.  de 
1461,  Arcb.  mun.  Dijon  ) 

Et  vint...  le  dit  seigneur  de  Ternant... 
accompaingnié,  houchié  et  habillié  moult 
souffisamment.  (Mathieu  d'Escouchy, 
Chron.,  1,  94,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

11  y  avoit  aussi  des  chariots  couverts  el 
plusieurs  haquenees  haussées  de  riches 
habillements.  (lD.,i6.,  ch.  xil,  Buchon.) 

Apres  vint  messire  Jehan  de  Monfort, 
moult  gentement  haussé  de  soye  et  de 
brodure.  (Ol.  de  la  Marche,  Mém.,  I,  29, 
Michaud.) 

Apres  les  archiers  du  duc  suivoient  les 
seigneurs  et  les  nobles  hommes  de  sa 
compaignie  et  de  son  hostel,  en  grand 
nombre^  tant  richement  montez,  parez  et 
haussez  que  c'estoit  noble  chose  a  regarder, 
et  estoient  plus  de  deux  cens  et  quarante 
houssures  pendans  jusques  a  terre  moult 
nobles  et  moult  riches.  (Monstrelet, 
Chron.,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Ayant  sou  cheval  hirssel  de  damas  vert. 
(J.  MoLiNEï,  Chron.,  ch.  cccxiv,  Buchon  ) 

En  autre  hourd  suivant  estoient  a  cheval, 
bien  accoustrez.  les  noef  preulx  et  preues- 
ses  bien  hauchiez,  chascun  ung  lacquai 
vestu  de  taffetas.  (iD.,  ib.,  ch.  cccxiv.) 

—  Par  extension  : 

Et  a  celle  fin  qu'il  puisse  mieulx  veoir  el 
a  son  aise,  sans  aller  courir  ça  ne  la,  se 
son  veau  estoit  ainsi  comme  il  pensoit,  il 
choisit  le  plus  hault  arbre  et  mieulx  hou- 
chié de  bois  qu'il  peut  trouver,  et  monte 
sus.  (Louis  XI,  !\'auv.,  xii,  Jacob.) 

—  En  t.  de  cuisine,  assaisonné  : 

Pour  le  percil  seulement  est  il  dit  brouet 
houssié,  car  ainsi  comme  l'en  dit  ailleurs 
frangié  de  salTrao,  aussi  peut  l'en  dire  hous- 
sié ce  qui  est  de  percil  ;  et  c'est  la  manière 
de  parler  des  queux.  {Uénagier,  II,  164, 
Biblioph.  fr.) 

2.UOCSSER,  houser,  houlser,  osser,  verbe. 

—  Act.,  brosser,  nettoyer  avec  le  hous- 
soir  : 

Et  cil  l'acrl  par  le  crépon. 

As  denz  le  pigne  et  house  et  hape. 

{lien.,  Br.  XI,  1310,  Martin.) 

rVe  lest  entor  nulo  iraignie 

Qu'el  n'arde  ou  ree,  erracbe  on  housse. 

Uiose,  13542,  Méon.) 

Li  cuer  de  nous  pecheors  fussent  avant 
netié  et  haussé  des  balaiz  de  vraie  confes- 
sion. {Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen., 
f  136>.) 

Perches  pournestoicr  et  hausser  l'église. 
(1317,  Sec.  cari,  du  chap.  d'Evretix,  p.  441, 
1,313,  Arch.  Eure.) 

An  lieu  npst  er, 
Hausser,  purger  et  balier. 
I    i'Decdillet.,  Pèlerin,  dit  corps  hum.,  ms.  Valpin- 
çon,  fT.) 


HOU 

Quant  vient  a  Noël  et  aux  festes  an- 
nuelles ledit  clerc  de  l'euvre  doit  faire 
hausser  et  netloier  l'église  hault  et  bas  par 
le  dedens.  (1488,  Matrol.  de  S.  Germ 
VAUX.,  Arch.  LL  728,  f"  12  r".) 

Puis  soit  mis  sur  la  faulx  du  cheval,  tout 
chault,tant  qu'ilpourra  endurer,  en  lelianl 
de  que.lque  chose  ;  pi  trois,  quatre,  ou  plu? 
de  fois  le  jour,  sait  housse,  s'il  est  vu  exp?. 
dipnt.  ( Trhd.  de  la  Marechallerie  de  Laurenl 
Rusé,  ch.  102,  éd.  Io60.) 

—  Ramoner  : 

Pour  osser  les  cheminées  de  l'ostel 
{Compt.  de  l'H.-D.  d'Orl.,  141011,  exp. 
réparât,  dom.,  Hop.  gi^n.  Orl.) 

Ramonez  la  cheminée  hault  el  bas 
Dame,  chamberiere,  bonsoir. 
IS'y  a  céans  riens  que  houlser  i 
Je  sais  ung  fort  homme  de  bras 
Pour  ramonner  et  hault  et  bas. 
Jamais  n'allez  en  paradis 
S'il  n'est  vray  ce  qae  je  tous  dis. 
i'ay  houlsé  a  Tours,  [et]  a  Blays, 
A  Paris,  en  Lorraine,  en  Mes, 
En  Gascongne  [et]  en  Bretaigne, 
En  Espaigne,  en  Allemaigne. 
{Serm.  joy.  d'ung  liamon.  de  chemiv.,  Poés.  fr. 
des  IV*  et  xvi°  s.,  I,  233.) 

—  Nos  vieux  auteurs  s'en  servent  fré- 
quemment dans  un  sens  grivois  : 

Quant  je  houUe  une  cheminée 
Qui  n'a  point  este  ramonnee. 
(Sermon  joyeu.v  d'un  Hnmonneur  de  eheminees. 
Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi"  s.,  I,  236.) 
Mais  je  les  houIse  si  au  net 
Qu'il  n'y  a  Tire  ne  cornet 
Qui  ne  sente  bien  mes  honstilz. 
Ce  n'est  point  houlser  d'aprenlilz, 

Ul'.,  p.   237.) 

—  Battre  de  verges,  fouetter  : 
Ha  !  Salhan,  vecy  dure  vie  : 

II  nous  convient  esire  hou,Kses. 
(Greban,  ilist.  de  la  Pass.,  tOS25,  G.  Paris.) 

Norm.,  hausser,  nettoyer  avec  un  balai 
de  houx,  spéc.  avec  le  petit-houx  ou 
houx-frelon.  Pic,  hausser,  essuyer  l:i 
poussière,  battre  un  habit  avec  une  ba- 
guette, est  encore  usité  dans  le  patois  pi- 
card. Abbeville,  Amiens,  hausser  une  fille, 
se  faire  hausser,  loc.  obscènes  trèsusitée,*. 

3.  HOUSSER,  V.  n  ,  tracasser,  s'agiter 
se  donner  beaucoup  de  mouvement  : 

Je  housse,  je  cours,  je  tracasse, 
Tousjours  soigneuse  a  la  bezace, 
Quant  il  faut  aller  par  pais. 
(Chambrière  a  louer  a  lonl  faire,  Pocs.  fr   des 
xv'  et  xvi°  s.,  I,  107.) 

HoussET,  voir  Houset. 

HOUSSETTE,  VOir  HonCETTE. 

HoussEUR,  houlseur,  s.  m.,  celui  qui 
balaie  : 

Ilousseur,  m.  A  sweeper;  or  one  tlini 
s\veeps,wilh  a  houssoir.  (CoTGR.,éd.  1611. 

Housseur,  purgator,  scopariiis.  (Due?. 
Compend.  gramm.  gall.,p.i2,éd.  1663.) 

—  Ramoneur  : 

Les  housseurs  de  cheminées.  (1851,  S.- 
Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Et  encore  au  xvii»  s.  : 


IlOU 

llousseux  de  queminee.  (1668,  Lens,  ap. 
La  FùQs,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Il  se  prenJ  souvent  dans  un  sens 
grivois  : 

l'ovres  l)ous»eurs  ont  assez  peine. 
(ViLLOv,  Bail,  des  povres  Ilousseiirs,  Jouaust, 
p.  1.Ï3.) 

ItoHÎseur^  hnulsenr^ 
Vonez,  t.inJi3  qae  suis  seallette, 
Avecquos  nioy  en  ma  chambrette 
Poar  Teotr  que  je  veiilx  qu'on  face. 
C'est  ma  cheminée  qui  est  basse, 
Que  je  Tculi  maintenant  qu'on  houlse. 
{Sermon  joyeux  d'un  Hamonneur  de  cheminées, 
Poés.  fr.  des  xv*  et  xvi°  s.,  I,  131.) 
Car  tu  scez  bien  que  tous  les  jours, 
Puis  que  la  court  est  en  la  ville. 
Par  ma  foy,  ilz  sont  plus  de  mille. 
Tous  nouvcaalx  et  jeunes  hoiisseurs. 
{Fêrce  d'nng  liamonn.  de   chem.,  \nc.  Th.  fr..  Il, 
193.) 
Carbonnicr  suis,  enilacqaonncur, 
Uonsscur  d'enfans. 
iWatelet  de  tons  mesliers,  Poés.  fr.  des  xv**  ot 
ivi"  s.,  XIII,  163.) 

1.  HOUSSEUUE,  S.  f.,  action  de 
honsser  : 

Vous  devez  scavoir  que  la  povre  femme, 
houssee  du  bureau,  ne  mangea  chose  qui 
bien  luy  Gst  ;  et  luy  jugeoit  le  cueur  que  le 
misteie  de  sa  hovsseure  luy  feroit  ennuy. 
;Louis  XI,  \ouv.,  XLix,  Jacob.) 

Cf.  HOCSSER  2. 

2.  HoussEL'RE,  koussure,  hosseure,  hou- 
eheure,  houchure,  s.  f.,  housse,  couver- 
ture, enveloppe,  parement  : 

Nus  ne  puet  garnir  sele  bouchie  de  nulle 
manière  de  houclieure,  ne  tainte  de  nule 
manière  de  tainture,  qui  ne  soit  cuirie 
bien  et  loiaument.  (Est.  Boil.,  Liv.  des 
inesl.  et  marchand.,  1"  p.,  lxxviii,  6,  Les- 
pinasse  et  Bonnardot.) 

Âprez  furent  les  deux  pastonrs  jousteurs 
Sor  deux  destriers  de  houssure  convers. 
(h.  DE  BEABVA0,    Pas  de  la  Bergiere,   in,    Cra- 
pelel.) 

Pour  les  houssures  de  deux  harnoiz  de 
joustes.(Bec.  gên.  de  Lille,  1424-23,  foOSr», 
Arch.  Nord.) 

.IX.  hosseures  de  cbevaulx  pour  .ix. 
preuses  et  .lii^  banneroles  pour  faire  jeulx 
et  esbateniens.  (14o8,  Compt.  de  Nevers, 
ce  Si,  f"  47  r",  Arcb.  mun.  Nevers.) 

Cbascuu  portoit  telles  armes  qu'il  vou- 
loit,  sans  aulcune  enseigne  de  couleur  sur 
la  housseure  de  la  devise  du  prince  de  quel 
part  il  estoit.  {Les  couslumes  des  chevaliers 
de  la  Table-Ronde,  .Mém.  de  la  Soc.  arcb. 
d'E.-et-L.  1873.) 

I  .VII.  escussons  de  fleurs  de  lys  d'or  de 
[  Chippre,  par  dessus  la  houchure  dudit 
chariot.  (Mathieu  d'Escouchv,  Chron.,  II, 
424,  Soc.  de  l'II.  de  Fr.) 

1  Cbeval  couvert  d'une  housseure  bleue 
decouppee.  (1472,  Chron.de  Louis  XI,  ms. 
|7ô8,  Mél.  Clairamb.,  Uichel.) 
I  Ung  grautdesime  pardon  d'armes  et 
lires  noble  tournoy,  frappe  de  masses  de 
Imesure  et  espees  rabalues,  en  harnoys 
ipropres  pour  ce  faire,  en  timbres,  cotes 
d'armes,  et  housseures  de  chevaulx  ar- 
moyees  des  arme.s  des  nobles  tournoyeurs. 
i(Roi  Rf.né,  OEuv.,  II,  9,  Quatreb.) 

Estoient  plus  de  deux  cens  et  quarante 
houssures  pendnns  jusques  a  terre,  moult 


IlOU 

'   nobles    et    moult    riches.     (Monstrelkt, 

I   Chron.,  III,  p.  88,  i^d.  1316.) 

Et  pareillement  tous  les  six  que  pré- 
senta ledict   de  Compays,  firent  armes  en 

:   semblables  houssures.  (Ol.  de  la  Marche, 
Mêm.,  I,  9,  .\Iicbaud.) 

Le  cbeval,  que  chevauchoit  le  premier 
page,  estoit  couvert  d'une  courte  houssure 
de  velours  noir,  et  par  devant  a  poictral 
et  a  renés  et  estoit  chargé  de  campanes 
d'argent,  a  façon  d'ancolies.  (ID.,  ib., 
II,  4:) 

Jamais  n'euz  housseures  ne  bardes. 
(OcT.  DE  S.  Gel.,  Se;.  ii'Aonn.,f''U3  t»,  éd.  1526.) 

Toisons  et  houssures  de  laine.  (LiE- 
BAULT,  Mais,  rust.,  I.  I,  c  viii,  éd.  1597.) 

—  Bannière,  pavillon  : 

Banieres,  pennons,  houcheures  de  cen- 
dal.  (Froiss.,  Chron.,  XI,  367,  Kerv.) 

1.  HoussiERE,  s.  f.,  forêt  pleine  d'ar- 
brisseaux comme  le  houx  et  autres  sem- 
blables : 

Item,  le  revenue  des  bos  de  le  Houssiere. 
[Charte  de  1341,  ap.  Devillers,  Cartulaire 
des  comtes  de  Hainaut,  1. 1,  p.  146.) 

Sour  le  Houssiere,  vint  livres  dis  sols. 
{Charte  de  1340,  ib.,  p.  290.) 

Vont  faire  leurs  viandis  aux  houssieres. 
(Du  FouiLi..,  Yen.,  cb.  xxviii.) 

Ce  mol,  qui  dans  le  premier  de  nos 
exemples  désigne  un  bois  domanial  près 
de  Biaine-le-Comte,  est  aussi  le  nom  d'une 
famille,  nom  (jui  passa  à  un  hospice  de 
dames  à  Mons  probablement  fondé  par  un 
membre  de  la  famille  La  Houssiere. 

2.  HOUSSIERE,  s.  f.,  housse  : 

Le  seigneur  de  la  Tour  housse  de  drap 
d'or  cramoisy  ;  le  comte  de  la  Marche,  a 
une  AoMSSî'ere  toute  plaine  semée  de  grosses 
pommes  d'or.  (G.  de  Chasteli..,  Chron. 
des  D.  de  Bourg,  I,  17,  Buchon.) 

—  Revêtement  : 

Les  dcheles  de  le  houssiere  d'un  tappe- 
cul.  (1526,  Béthune,  ap.  La  Fous,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

HoussiNEUx,  adj.,  plein  de  houssines, 
de  baguettes  : 

Houssineux,  fuU  of  hoUiewands,  or 
switcbes.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

Houssoi,  S.  m.,  taillis  rempli  de  houx  ; 

En  ung  lieu  entre  deux  houssois, 
Soubz  .1.  pouplier  d'odour  bien  saine. 

(Pasloralel,  ras.  Brux.,  f°  1  ï°.) 

Noms  de  lieux,  Houssai  et  Oussoy  (Loi- 
ret), appelé  Hulsetum  dans  le  Cart  de  S.- 
Père  de  Chartres,  éd.  Guérard,  p.  202. 

HoussoiE,  -  oye,  -  ee,  hulseie,  s.  f.,  lieu 
abondant  en  houx  : 

Deleez  une  hulseie  la  se  snnt  arcsté. 
(Quai,  fils  Aym.,  ms.  Oxf.,  Douce  cxxi,  f  11.) 

Bois  de  la  houssee.  (1370,  Mém.  des  renl. 
de  Friardel,  Arch.  Calv.) 

Alain  de  la  Woussoî/«.(  1 375, Recon»., Arch. 
mun.  Bordeaux.) 

E,  gar  !  j'oy  vers  celle  houssoie. 
Ce  m'est  avis,  enfans  crier. 
((.'«  Mir.  de  N.-I).,  du    roy  Thierry,    Th.  fr.   au 
m.  à-,  p.  .ï58.) 


HOU 


olo 


Nom  propre,  Houssaye. 
iioussoiR,  -  ouer,  s.  ni.,  balai  : 
Bruscus,    c'est  l'arbre  de    quoy   on  fait 
les  houssoirs  a  cheminées.  {Le  grant  Her- 
bier, f»  22  r°,  Nyverd.) 

Les  houssoirs  de  cheminées.  {Jard.  de 
santé,  p.  83,  impr.  la  Minerve.) 

Houssouer,  as  houssoir.  (Cotgr.,  éd. 
1011.)  ' 

HoussoN,  S.  m.,  honx  : 

Housson,  m.,  Kneebull,  Kneehulvcr, 
Kueeholme,  PeUiaree,  Butchers  Broome. 
(Cotgr.,  éd.  1611.) 

HOUssoYE,  voir  IIOUSSOIE. 

Houssu,  hossu,  houchu,  hochu,  adj., 
touffu,  velu,  hérissé,  épais,  serré  : 

Regnard  a  le  poil  rous,  et  a  la  queue 
longue  et  houchue.  {Modus,  f"  66  v, 
Blaze.) 

Chevelure  espesse  et  houssue.  (G.  Chas- 
tell.,  Eloge  de  Ch.  le  hardy,  Buchon.) 

Une  chevelure  grande  et  houssue.  (Peree- 
forest,  vol.  I,  f»  130"',  éd.  1528.) 

Ung  grant  homme  a  une  grosse  teste  et 
houssue  de  cheveulx.  {Ib.,  vol.  III,  ch.  49.) 

Le  porc...  heruppa  la  coyne  de  sa  hure 
qu'il  avait  grande  et  toute  houssue.  (Ib., 
vol.  VI,  f»  80^) 

Dresse  nn  petit  au  zodiac  la  veue, 
Voy  nn  lyoa  a  la  crigne  houssue 
En  champ  d'argent,  tout  cler  et  tout  vermeil. 
(J.    Lemaire,     la    Plainte    du     désire',    p.     .11)3. 
éd.  1549.) 

Feuilles  houssuees  et  rudes.  {Trad.  de 
VHyst.  des  plant,  de  L.  Fousch,  c.  xcii,  éd. 
1-349.) 

Crin  hossu.  {Lavorte,  Epilh.,  éd.  lo"l.l 
—  Accompagné  d'aspersion  ? 

Mes  me  fault,  avant  le  mouvoir 
Avoir  la  beneissnn  houssue 
De  vostre  orde  pâte  crochne. 
(Greban,  Mist.   de   lapass.,  3970,  G.  Paris.) 

On  rencontre  houchu  comme  surnom  de 
personne  : 

Michel  le  Houchu.  {Jurés  de  S.-Ouen, 
f»  104  r»,  Arch.  S.-Inf.) 

Jehan  le  Houchu.  (1420,  Reg.  de  l'obiterie 

S.-Sauv.,  Arch.  .Manche.) 

Le  Houchu  est  un  nom  d'homme  encore 
usité  en  Normandie. 

HOUST,  voir  OsT. 

HousTAGE,  voir  Hostage. 

IIOU.STAIGIER,  voir  IIOSTACIER. 
IIOUSTEL,  voir  OSTEL. 
IIOUSTESTE,  S.  f.  ? 

Item,  .III.  bottes  de  cordelle  parMabeul 
Papperoche,  [)Our  lier  les  houslestes  axilour 
de  le  ville,  pour  ce  .111.  sols.  (1415-1416, 
Receptes  de  Houlogne-sur-Mer,  vu,  p.  169, 
Ed.  Dupont.) 

HOURTEVENT,  VOir  OSTEVENT. 
HOUSTILLEMENT,  VOIT  OSTILLE.MENT. 
HOUSTl.SR,    \oir  IIOSTISF.. 


HOV 


HU 


HU 


HOLTIER,   voir  IIOTIKR. 

HOUTILEj  voir  OSTILLK. 

HOUTLOCII,  voir  IIOUTTODCH. 

IIOITTOICII,  houtlocli,i.  m.  î 

Ke  mis  houtlouch  iti?  \c  vile  sor  le  vies 
markié  venue  liili-,  slakes,  ne  nul  bo?. 
(1270,  Hey.  aux  bans,  Arch.  S. -Orner  AU 
xvili,  16,  n»  271.) 

Ke  mi?  hoiillochne  venge  binncbossor 
karete.  {Ib.,n«  i9i.) 

IIOUVELF.NT,  voir  HUVRELANT. 

HOL-VERT,  S.  m.,  mauvais  sujet  ; 

Tous  les  pays  gisoienl  subpets  a  gens  de 
huiseuse,  compagnons  de  la  facque,  ftoîi- 
vers,  putiers,  ruffieus,  bennebenues,  bu- 
veurs de  vin  et  gasteurs  de  draps.  (G. 
Chastell.,  Chron.,  V,  422,  Kerv.;  et  Bu- 
chon,  III,  171.) 

HOUVRKIl,  voir  OVRER. 

HOUX,  hoeux,  s.  m.,  sorte  de  mesure  : 

.Mille  houx  de  cbaux.  (XV»  s.,  Lille,  ap. 
La  FoD?,  Gloss.  ms,  Bibl.  Amiens.) 

.xxxvt.  kœux  de  blnncq  poix.  (xvi°  s., 
Béthune,  ib.) 

Cf.  Ho  ET. 

HOUYER,  voir  IIOUER. 

H0UY6,  S.  m.,  broussaille  : 

44  sols  4  deniers  paiez  par  le  grnier  a 
Didier  Barat  tavernierpour  despence  faicte 
en  son  bostel  par  l'arpenteur  et  autres  offi- 
ciers du  roy  en  faisant  la  délivrance  de 
certains  houys  mis  en  terres  arables  et 
vignes  asccncies  par  ledit  grnier  a  proffit 
du'dit  sieur  roy.  (1468,  Arcb.  .Meuse  R698, 
f  13b  vo.) 

HOUZEE,   voir  HOUSEE. 
HOU7.ELOT,  S.  m.? 

Pierre  Houzelol.  (1378-79,  Compl.  des 
annivers.  de  S.  Pierre,  Arcb.  Aube  G  16b6, 
f»  lo''.) 

HOUZER,  VOirllOCSER. 
IIOIZETTE,  voir  HOCSETTE. 

iiouziz,  voir  Housis. 

HOVALON,  s.  m.? 

Que  toutes  les  compaignies  et  troupes 
cstrangeres  eussent  a  sortir,  tant  les  Es- 
pagoolz  que  Neapolitains,  lansquenelz  et 
novalons.  (1594,  Journ.  d'Olier,  dans  le 
Cab.  hUt.,  l.  XXVI,  l"parl.,  p.  136.) 

iiovE,  voir  OvE. 

iiovEMAN,  lioupeinan,  hauman,  hosman, 
hoofman,  hooflman,  hoiqueman,  lioguemen, 
s.  m.,  capitaine: 

Comme  ou  temps  que  ceu.x  de  Flandres 
fureut  rebelles  a  nous...,  eussent  esté  or- 
dennez  pluseurs  capitaines  et  haumanso» 
dit  pays,  etc.  (1386,  Arch.  J.l  129,  pièce 
226.) 

Ilovemans  et  conseillers.  {Chron.  des 
Paiji-ltas,  de  France,  elc,  Rec.  des  Chron. 
de  f  liiud.,  t.  III,  p.  'Ml.) 

Les  doyens  et  les  hotquemans  de  la  ville. 
(MONSTH.,  Chron.,  111,  !•  46'',  éd.  1316.) 

Puis  feirent  (ceux  de    Oand)  trois  non- 


veaux  ofliciers,  nommez  en  leur  langage 
hoguemens,  qui  vault  a  dire  souverains 
hommes,  el  les  feirent  capitaines  d'eux. 
(ID.,  ib.,(-'  40''.) 

Et  amena  les  Gandois  faire  amende;  et 
premièrement  venoyeut  a  pié  l'abbé  de 
Sainct  Bavon,  et  le  prieur  des  Chartreux  : 
et  après  marclioyent  vingt  cinq  eschevins, 
conseillers  et  hovemans.  des  plus  grans  et 
principaux  de  ladicte  vile.  (La  Marche, 
Mém.,  l,  28,  Midi  and.) 

Pendant  que  les  ambaxadeurs  de  la  ville 
de  Gand  esloient  en  leur  voyage,  les  hos- 
mans  d'icelle  ville  mirent  sus  une  très 
grosse  compainpnie.  (.M  ATHlEUD'EscouCHy, 
Chron.,  l,  386,  Soc.  de  l'il.  de  Fr.) 

Par  leurs  fcoo/"inans,  eschevins  etdoyens. 
(ID.,  i6.,  II,  99.) 

L'ou  ne  prendra  point  d'administrateurs 
d'églises,  d'hospitaux  et  de  confréries, 
ceux  qui  cette  année  la  ont  esté  establis 
hooflman,  assesseurs,  pointeurs  ou  rece- 
veurs de  la  part  de  la  loy.  (CoM'.  du  pays 
du  hYanc,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  618''.) 

Devers  Sa  Majesté  plusieurs  houpevians 
et  seigneurs  allemands  viudront  luy  re- 
monstrer  pour  les  communes  la  foule  et 
charge  que  soutenoient  par  les  fraiz  de  son 
armée.  (F.  de  Rabutin,  Comm.,  II,  éd. 
1374.) 

HOVOY,  voir  Avoi  au  Supplément. 

HOVRER,  VOirOVRER. 

HOYMiLi,E,  -  ile,  s.  f.,  enceinte  ou  ban- 
lieue : 

Quiconque  demande  le  retrait  lignager 
ou  veut  faire  la  réclame  de  quelques  mai- 
sons, d'edilices  ou  de  fonds  d'héritages 
situez  tant  en  dedans  la  ville,  ftoymiffe,  que 
dans  l'eschevinage,  devra,  dors  en  avant, 
cstre  parent  de  sang  et  en  bien  du  vendeur 
ou  de  la  vendeuse  et  faire  sa  reclame  en 
présence  de  deux  eschevins.  {Cousl.  de 
Bourbourg,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  490".) 

Les  bourgeois  de  la  ville  seuls  avoient 
droit  dans  les  terres  d'hoymile,  de  telle 
sorte  qu'elles  ne  pouvoicut  escboir  qu'a 
des  bourgeois.  {Ib.,  I,  494''.) 

HOYRIN,  s.  m.  ? 

Ses  ancres  et  cables  ne  doivent  estre 
perdus  a  ladile  nef,  s'il  y  avoit  hoyrin  ou 
honneau.  {Itooles  d'Oleron,  art.  43,  ap.  Jal, 
H,  66.) 

iioz,  voir  Helt. 

HOZIEUE,   voir  OSIKRE. 

1.   HU,  u,  hui,    huy,    huit,   huyt,    heu, 
S.  m.,  cri,  bruit  en  général  : 
Itichart  a  apelc,  si  H  a  derenila 
Qa'il  n'isse  de  la  Tile,  ne  pur  cri  ne  par  hu. 
(Wace,  Rou,  2»  p.,  22G0,  Andrcsen.) 
Qu'en  poi  je  se  je  m'en  foui 
Quant  j'oi  venir  si  graal  hui. 

(Renarl,  Suppl.,  p.  1 70,  Cliabaille.) 
Pais  s'escrient  tout  a  un  heu  : 
C'est  li  leus!  harou  !  c'est  li  leus! 
(/«.,  ïar.  des  \.  'îiQ-2i--H3U,  p.  2Gi>.) 
Est  la  Guillaume  de  Jtiliers,... 
Qui  liien  «et  i|Uo  ce  conlremoale. 
Tout  [le  l'eu  die  on  hu  ne  han. 
(G.  GciART,  livi/.  lign.,  13UGU,  W.  el  D  ) 

—  Cri  de  guerre  : 

La  nnise  est  grant  et  li  hus  est  levés. 

(Us  l.uh.  ms.  >l„[,l|j..  C  -ir^'.) 


Q'ïant  jeo  i  cuiiulstrai  ma  baniore. 
Maintenant  ert  snr  eus  li  huz. 

(Bes.,  fl.  (le  H(irm.,  Il,  7-26,  Micliol.J 
Lievent  lo  cri,  lievent  lo  Au. 

(lD.,tJ.,  II,  SI4'2.) 
Fiert  et  caploie,  mult  demainne  grant  hii.i. 

(R.HMDERT,  Ot/ier,  5.)3G,  Barrais.) 
Lances  baîssies  il  sont  sore  coru  ; 
Kt  cil  deriere  si  ont  levé  lo  hu. 
De  totcs  pars  se  voit  enclos  li  dax. 

(ID.,  ib.,  638,3.) 
Au  roi  rescorre  fa  grans  loves  Vihus. 

(lo.,  i/..,GG03.) 
Par  lote  l'ost  des  Saisno  furent  levéli  hu  : 
Lors  se  corent  armer  espes.sement  et  dru. 

(J.  Bon.,  Sn.t.,  cc\t.,  Michel.) 
Ou  Rune  se  ferirent  tait  ansamble  a  ,i.  hu. 

(1d.,  il/.,  csvi.) 
Ja  i  aura  barate  el  granz  criz  et  cranz  huz. 

(Id.,  ib.,  CLV.' 

Plus  de  .XX.  M.  lances  brandissent  a  .i.  hu  : 
Cbascuns  a  son  pooir  a  bien  le  snen  féru. 

(lo.,  !*.,  cxcvm.) 
Quant  venu  fu  al  capleiz, 
Grant  noise  i  ont  et  hui  et  criz. 

(Bra/,  ms.  Munich,  1703,  Vollm.) 
Se  l'en  levcut  sor  toi  le  hui, 
Tei  le  voudroit  bien  délivrer 
IVe  l'oserct  neis  porpenser. 

(Trislan,  I,   1000,  Michel.) 
Et  li  huz  ère  si  grauz  que  il  scmbloitque 
terre  et  mers  foudisl.  (  Villeu.,  172,\Vailly.i 
Et  fu  li  uz  et  la  noise  granz.  (ID.,  407.) 

Mult  fu  grant  la  raelleo 
E  li  hu  e  la  criée. 

iConqnesl  of  Ireland,  2360,  Michel.) 
Moult  fa  grande  la  noise,  et  li  Ai,s  sont  plenier. 
(Chanson  d'Aulio^'he,  vi,  SUS,  P.   Paris.) 
Tait  11  autre  se  lurent,  n'i  ot  noise  ne  hns. 
(hiaugis  d'Aigrem.,  ms.  Montp.  H  247,  f  158''.' 
N'i  oissies  ne  cri  ne  hu. 

(Durm.irs  le  Gallois,  12245,  Slengel.) 
Lors  levèrent  li  nostre  un  hui  si  grant  et 
orent  si  entérine     joie    que  cbascuns   fu 
touz  rafreschizde'ce  beau  coup.  (GuiLL.  UE 
Tyr,  VIII,  13,  P.  Paris.) 

En  le  presse  se  Oerent  tout  ensamble  a  .i.  hu. 
(E.  de  SI  Gille,  liichel.  23316,  f  81^) 

Si  fist  mellre  ses  engins  arriéres,  et  vint 
a  tout  un  grant  hui  vers  la  ville  de  Saint 
Orner.  {Gr.  Chron.  deFr.,Ptielip.  de  Valois, 
XXI,  P.  Paris.) 

Ce  vous  aprenderoit  le  son  des  trompes 
et  tambours,  avec  le  huy  de  beaucop  plus 
tumultueux  que  de  présent.  (VVaVRIN, 
Anch.  Cron.  d'Englet.,  H,  15i,  Soc.  de 
TH.  de  Fr.) 

Que,  en  ycellui  tumulte  confortant,  cculz 
de  layans  gectent  aussi  ung  grant  hu. 
(lu.,  ib.,  135.) 

"ît  soulTreray  ea  gré  le  hmj 

Du  peuple  et  rescbariiissement. 

(Mir.  N.-D.,  wiî,  176,  A.  T.) 
Les  trompettes  sonneront,  qui  iiieooreot  grant  A". 
(Geste  des  ducs  lie  Uourg.,  6075,  Chron.  belg.) 
ICsIonnons  les  citulx  par  noz  huils 
Ka  infcnialle  résidence. 

(Misl.  du  viel  Testam.,  543,  A.  T.) 
Il  vint  celé  part  ou  le  huy  se  faisoil  pluf 
grant.  (Le  Checalcreux  Cled'Arlois,  p- 39. 
Ùarrois.) 

La  commença  le  cry  et  le  huyl  si  liauH 
que  tout  en  fut  le  siège  enlormy,  (M,, 
p.fi2.) 


HLA 


nn\ 


HUG 


817 


—  Cri  déchusse  : 

La  clince  conience,  si  lieve  li  huz. 
Jrltir,  Richel.  337,  f»  258'».) 

Poiirqiioy  ee  n'estoit  uiie  chasse  si 
ch.uule  a  veue  li'œil  coiiliniiee  en  poursuy- 
vanl  a  cry  et  a  liu.  (Bout  ,  Somme  rur., 
S*  p  ,  f*  56\  éil.  i486.) 

Et  iiveoqiies  tout  ce  a  cliasse  es  dits  bois 
8  loules  bi!Stes  au  pié  clos,  a  cor  et  a  hui, 
atout  enfjio.  (1404,  Aveu  du  Chemoy,  pa- 
roisse de  Langesse,  ap.  Lh  Clerc  de  Douy, 
t.  I,  f  320  r»,  Arch.  Loiret.) 

2.  HU,  voir  Ou. 

HUA,  huât,  huas,  s.  m.,  etial-luiant, 
hibon,  mihiii  : 

Lo  fils  a  rescouOo 
Quo  aucUDâ  .'ippellent  le  liria. 

iVsopet  I,  fab.  ixiv,  llobert.) 
Lores  s'en  est  loraes  criant  : 
Hua  I   leres,  hua,  hua  ! 
Li  escoullles  se  remua 
Ki  ces  joiaus  li  ot  lolus. 

(L'Excoufle,  Ars.  3319,  t"  39  i°.) 
Cil  huas  mangera  ankenuit  une  geline. 
{Des  .XXIII.  ilanicr.  de  vilains,  p.  6,  Jab.) 
t'est  la  main  du  huai  qui  liappe  et  em- 
porte les  poucius.  (Deguili.ev.,  Pèlerin,  de 
la  vie  hum.,  Ars.  2U23,  1°  1U3  r°.; 

.  Aiosis  qu'oni  voit  gelloe  par  naluro 
Soy  dolouser  et  t'arJer  ses  pnucins 
Tant  do  huas  comme  de  li  froidure. 

(EusT.  Desch.,  OEhv.,  111,  21,  A.  T.) 
Au  mains  as  tu  rouge  la  pel  ! 
Elle  est  lonne  a  penre  huas. 

{Pass.  jV.-S.,  Jub.,  Mipl.,  Il,  2,15.) 
Ils  ne  craigaoyent  petit  [z]  ne  f,'rantz. 
Ne  le  corbia,  hua,  ne  pie. 
{Vie,  teit.  et  fin   de   l'oyson,  Poés.    fr.  des  xv*  et 
i?i°  s.,  X,  162.) 

Plusieurs  aigueletz  faonnez  aux  champs 
ont  esté  mengez  des  corbeaux,  des  huas 
I  et  des  corneilles.  (Jeh.  deBrie,  te  bon  Ber- 
'ger,  p.  87,  Liseux.) 

I     Le  huas   qu'on  appelle  escoufle   est  un 

lOyseau  qui  a  manière  etcoustume  de  siffler 

et  crier  en  l'air.  (Id.,  ib.,  p.  bl.) 
I  >      I      >  1         / 

Le  hua. 
I         Eu  mon  temps  j'ay  pris  niaiotz  poussins 
On  je  n'avoje  nulle  droicture. 

{Kalend.  des  berg.,  p.  1G2,  éd.  1193.) 
Puis  vous  verrez  si  Xehua  fera  plus  rien 
aux  poulets.  (Labiv.,  Niticts,   V,  4,   Hibl. 
clz.) 

Un  milan,  escoufle,  ou  hua.  (Tritiin  ting. 
Dict.,  1604.) 

HUAGE,  huiage,  s.  m.,  corvée  par  la- 
quelle les  habitants  d'un  lieu  étaient 
forcés,  par  le  seigneur,  à  crier,  pour  tirer 
de  son  réduit  l'animal  que  le  seigneur 
voulait  chasser  : 

S'ensuit  ceux  qui  veulent  chasser  en  mes 
forets,  a  toutes  grosses  bestes,  rouges, 
rousses,  noires,  toutes  fois  que  moi  ou 
mes  officiers  voulons  chasser,  et  aussi 
ceux  qui  doivent  le  huage  ausdites  grosse? 
bestes  i-n  mes  forpls.  iH7;i,  .iveu  rendu 
\par  le  duc  de  In  Trémouitle  au  duc  d'An- 
liuu,  ap.  Duc,  III,  726''.) 
!  Droit  (le  kuiage.  (S  oct.  1482.  Ch.  du 
milli  d'.iux.,  ap.  Lebeuf,  llist.  d'Auxerre, 
taûuv.  éd.) 


HUAL, 

Dage: 


.,  rayon  d'une   ruue,   jaiii 


Item  pro  ponendo  in  una  roda  dicti  mo- 
lendini  unum  huai  fusti  bonum  et  suffl- 
cientem.  (143."),  Compt.  de  travaux  faits 
chez  le  sénéch.  de  Carcass.,  ap.  Duc, 
Huale.) 

nuAN,  voir  Huant. 

HiiANCE,  s.  f.,  cri  : 

Lors  oyssiez  tel  noi.ie,  tel  cri  et  tel  huante... 
{Siège  de  Barbasire,  Richel.  213G9,  f  130  v") 

—  T.  de  coul.  : 

Faire  prisses  et  huances  entre  bous  et 
avoir  deniers  communs  por  faire  lor  beis- 
soingne^.  (1290,  Requête  à  l'emper.  Rod., 
Arch.  mun.  Besançon,  reg.  mun.  I,  f'  173.) 

HUANEL,  S.  m.,  dimin.  de  huant  : 

J'estoio  ouan  en  un  essarl. 

Si  trovai  qalre  huatiitj.v 

Bien  enpenez,  et  grant  et  beax. 

{Iteit.,  Br.  VII,  800,  Maitin.) 

Licherres,  por  qoi  les  raengisles  ' 
Il  erent  mis  li  htianet. 

{16..  Br.  VII,  81S.) 

HUANT,  -  an,  huhan,huen,  huyan,s.  m., 
chat- huant,  hibou,  milan  : 

Faiz  sui  si  cume  li  htihans  de  sulliveted. 
{Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  Cl,  6,  Michel.) 
Mult  par  Sont  ore  trente  huant  caitif 
Qui  une  pie  ne  porent  envair. 

(Haimb.,  Ogier,  2081,  Barrois.) 

D'un  ostoir  \oeI  raconter  chi 
Qui  sor  un  caisne  avoit  son  ni 
Et  li  huans  ensamble  o  lui. 
(Marie,    Ysopel,  del  Osloir  et  del  Huant,  Uichel. 
2168,  f  180''.) 

Coninient   .i.   hwjans  vint  avolant  qui 
venga  la  soris.  {Ysopet  II,  fab.  vi,  ap.  Ro- 
bert, Fabl.  inéd.,  1,  261.) 
Leur  chevaus  vont  plus  losl  que  li  huhani. 
{Aim.  de  .Vari.,  liichel.  2i369,   I»  69  v°.) 

Ilic  bubo,  liuan.  {Gloss.  de  Glasgoiv, 
P.  Meyer.) 

Bubo,  huen.  (Gl.  l.-g.,  Richel.  1.  7692.) 
Milvus,  huan  vel  escoufle.  {Gloss.  rom.- 
lat.  du  xv  s.,  Scheler.; 

Mais  j'ay  espoir,  iju'avaot  le  demy  an, 

(;orbeau,  huaa,  Toullour,  aigle,  ou  millan. 

Au  nid  d'antea  ne  feront  leur  traînée. 

(Cl.  Marot,  Suite  de   l'Epislre  de  J.    Marol,  à  la 

Roijne  Claude.  La  resp.  de  Fiance  et  des  Estais 

aux  esiriv.  sedic,  éd.  1731.) 

—  Maquette,  oiseau  empaillé  conservant 
au  milieu  du  fllet  l'apparence  d'un  oiseau 
vivant  ; 

Et  se  vous  veez  les  aloes,  mouvez  vostre 
huant  et  elles  venront  flatrir  au  huant 
{Modus,  f«  127  r»,  Blaze.) 

Norm.,  Bessin,  huan,  hibou,  homme 
sauvage. 

HUAHT,   huard,  s.  m.,  hibou,  milan  : 
Le   huart   qui  agaitle  pour  ravirles  en- 
trailles des  bestes  es  boucheries.  (UitES.ME, 
Eth.,  Bichel.  204,  f»  434'.) 

Lors  luy  monstre  ung  caconin  que 
autres  gens  i.ppellent  huart.  {Wst.  des 
Emp.,  Ars.  3089,  f»  3  v.) 

De  uug  huard  ung  esprevier,  de  ung 
mastin  unglevrier.(.MEi\0T,Se;7n.  (/Mai/raa., 
f»94  r»,  éd.  1S26.) 

Norm.,  Bessin,  huart,  lutin,  farfadet. 


Nom  propre,  lluarl. 
HUAT,  voir  Hua. 
HUBAN,  s.  m.  ? 

Or  vous  laysoz,  do  par  le  dyable, 
Kt  allez  prcscher  aux  huhans 
Et  es  bestes  qui  sont  aux  champs. 
{Sloraliiti  de  Charité,  Ane.  Th.  fr.,  III,  361.) 

HUBETTE,   voir  HUVKTTE. 

HUBiLLiER,  V.  a.,  houspilIcr,  ti- 
railler : 

Lesquelz  compaignons  s'avancèrent... 
de  hubillier,  tirer  et  sacer  Ichnniu  le  bou- 
chier  pour  prendre  et  avoir  sa  bourse. 
(1467,  Arch.  JJ  193,  pièce  43.) 

HUBIR,  ubir,  verbe. 

—  Réfl.,  se  réjouir,  s'égayer  : 

Au  soleil  luysant. 
Et  la  me  hiibis  : 
Itie.i  ne  m'est  nuysant. 
{Bergerie  de  Mieulx  que  devant.  Ane.  Th.  fr., 
111,  227.) 

—  Act.,  faire  prospérer  : 

Ubir,  to  rear,  to  make  thrive,  or  grow, 
by  good  usage,  or  good  fare.  (Cotgr  ,  éd. 
1611.) 

Selon  Nicot,  Monet  et  Oudin,  hubir  ou 
ubir  est  un  verbe  actif  signiliant  gouver- 
ner si  bien  une  chose  qu'on  en  puisse 
venir  à  bout  ;  et  bien  nourrir,  en  sorte 
que  le  nourrisson  croisse  et  profile. 

—  Hubi,  part,  passé  et  adj.,  en  bonne 
santé  et  en  bonne  humeur  : 

Soudainement  après  furent  les  hommes 
joyeux,  contents,  sains, gays,  drus,  liubiz. 
(DesPer.,  iVouB.,  XV,  La  Monnoye.) 

Richelet  présente  ce  mot  avec  un  sens 
très  dilTérent.  On  lit  dans  son  Dictionnaire, 
éd.  1732: 

HuBiu  (se  hubir)  (inhorrescere,  surri- 
gere).  L'h  s'aspire.  Hérisser  le  poil  ou  la 
plume  comme  les  oiseaux  et  les  autres 
animaux  qui  sont  en  colère.  Voyez  ce  chat 
comme  il  se  hubil.  Ce  mot  est  vieux.  11  se 
dit  figurément  des  personnes.  Il  faut  se 
hubir  coujine  on  pourra  ;  pour  dire,  il  faut 
se  passer  de  ce  qu'on  a. 

Manche,  'Val  de  Saire,  hubi,  hausser  les 
épaules. 

Huc,  s.  m.,  cri,  bruit  confus  : 
Et  y  allons  d'une  assemblée. 
Faisans  grant  huc,  de  rendonneu. 
(htist.  du  siège  d'Orl.,  5598,  Guessard.) 
A  un  seul  huc 
Larrons  sont  prias  au  juc. 
(J.  Le   Maire,  le  Temple  d  honneur  et  de  vertus, 
i\'  chans.) 

HUCEL,  voir  HUCHEL. 

HUCEPIGNIER,  voir  llOUCEPIGNiEU. 

HuciiAGE,  ucage,  -  aige,  s.  m.,  revenu 
provenant  du  ban  ou  encan  : 

Et  si  a  li  cuens  le  ucage  et  le  pesiel  et 
le  menus  cen.*.(1265,  Itevenusdu  comte  de 
Namur,  dans  le  Reg.  de  la  Ch.  des  compt. 
de  Lille  sign.  Papier  velu,l'>  6  v'.ap.  Duc, 
llucha  2.) 

Eucor  i  a  (à  Namur)   li  cuens  le  ucaige 


318 


HUC 


IIUC 


HUC 


ki  val  par  an  .xxilt.  livres  et  .xix.  sols. 
(ii89,  Uec.  sian.  le  Papier  aux  aysselles, 
C  73  r«,  16.) 

Lo  hucliage  liu  vin  est  vondu  a  paicr  aus- 
diz  ternies,  .c.  s.  (1373,  Etat  des  revenus 
(U  récliev.  de  Reims,  Arch.  admin.  de 
Reims,  III,  419,  Doc.  inèd.) 

1.  HUCHE,  Auge,  s.  f.,  boutique  où  sont 
étalées  des  marchandises  ;  droit  payé  par 
les  marchands  : 

Touz  draps  qui  tiennent  .XIX.  aunes  et 
demie  sont  de  celle  mesnie  costume  se  il 
sont  de  draps  larges.  Tant  comme  la  foire 
Saint  Ladre  dure,  cil  qui  tiennent  huche  ne 
doivent  point  de  toulieu  de  drap.  {Du  Ton- 
lieu  du  halaye  de  tous  les  dras,  Kichel. 
20048,  f"  123\) 

Li  drapier  de  Paris  ont  leur  haies  et 
crient  aus  los  .111.  fois  l'an,  c'est  assavoir 
a  la  Saint  Jehan  a  la  Saint  Ladre  et  au 
Noël,  et  prennent  de  la  halo  tant  comme  il 
leur  convient  et  sont  quites  par  .1111.  s. 
poians  au  roy  pour  chascune  année  par  an 
a  poier  a  la  Saint  Rémi  et  a  la  mi  ka- 
resme  pour  cens  fors  que  en  la  foire 
qu'il  poient  leur  huche.  Se  un  drapier 
vient  a  Paris  a  la  foire  Saint  Ladre  il  ne 
doit  point  de  huche  s'il  n'a  .vi.  draps  ou 
plus,  et  un  peleliers  ne  doit  point  de  huche 
s'il  n'a  .VI.  garnemenz  ou  plus  pour  que 
le  garnement  doit  toulieu, car  le  garnement 
ne  doit  toulieu,  il  ne  doit  pas  tenir  huche. 
Touz  drapiers  de  quelque  lieu  qu'il  soient, 
de  Paris  ou  d'aileurs,  se  il  ont  a  Paris  .vi. 
draps  ou  plus  et  s'il  les meltentpour  vendre 
ja  soit  ce  chose  que  il  ne  vendent  pas,  .xil. 
d.  pour  huche  en  quelque  lieu  que  il  de- 
meurent tant  comme  la  foire  dure,  et  se  il 
vendent  ou  achètent  il  sont  quite  de  tout 
tonlieu  du  vendre  et  de  1  acheter  tant 
comme  la  foire  dure  por  la  reson  de  la  hu- 
che. {Ib.,  r«  123'.) 

Nous  poons  faire  huches  et  tailles  seur 
nos  bourgeois  et  nos  bourgeoises.  (1269, 
Boulogne,  Arch.  J  1124,  pièce  36.) 

Nous  poons  faii-e  perpétuellement  huches 
et  tailles  pour  faire  le  pourfit  de  le  vile. 
ilb.) 

Pluseurs  nobles  et  populaires  alerent 
en  la  juierie  de  Paris  et  rompirent  les  huis 
dcsdis  juifs  et  leur  huches.  (Gr.  Cron.  de 
Fr.,  Charl.  V,  CXII,P.  Paris.) 

—  Réservoir  à  poisson  : 

Poissons  en  eslangs  après  trois  ans, 
ou  estans  en  huges  ou  sauvoirs  sont  re- 
putez  meubles.  (Coul.  de  Chalons,  Nouv. 
Coul.  gén.,  I,  497.) 

—  Arche  : 

Car  quant  Deas  ot  par  le  délace 
Saavé  Noé  dedeus  sa  huge 
K  sa  mesDee  e  ses  cnfanz... 

{Baanl  de  Dieu.  3015,  Martin.) 
Huge ,    réservoir  de  poisson.    (Baltus, 
Suppl.  au  Vocab.  austras.) 

2.  HUCHE,  s.  f.,  valeur  numérale  : 
Avant  que  il  (Thcodebert)     trespassast 

donna  aux  bourgois  de  Verdun  .vill.  mille 
huches,  que  il  devoientchascun  an.  {Cliron. 
de  S.-Uen.,  Bouquet,  111,  196.) 

3.  HUCHE,  s.  f.,  crieur,  qui  huche  : 

En  mémoire  de  ce,  feist  ordonner  qu'a 
la  première  procession  qu'on  feroit  de  l'é- 
glise cathédrale  a  l'abbaye  Sainct  Cyprian, 
hors  ladicte  ville,  en  passant  par  devant 
et  au  pié  d'ung  bault  rochier,  la  hudie  ou 


crie  de  ladicte  ville  jecteroit  contre  la 
maistresse  chasse  de  ladicte  église  cathé- 
drale, ou  sont  les  barbes  S.  Pierre,  un 
vaisseau  de  verre  rond,  plain  de  vin  ;  et 
s'il  y  touchoit  auroit  la  valeur  de  tout  ce 
qu'il  mouilleroit  de  ladite  chasse,  mais  se- 
roit  excommunié.  (.1.  BO0CHET,  Ann.  d'A- 
gui(.,f»76  v,  éd.  1.537.) 

HvcnEi,:-cheaH,-cel,-gel,s.  m.,  coffre  : 

Ru  one  boiste  qu'elle  prist 
Bien  près  db  ly  en  .1.  hiichel. 
(Disl  de  la  fleur  de  lijs,  Ricbel.  1.  4120,  f»  157  r°.) 
Por  une   serure   de   Lymoge   a  un  hticel 
au  Mares.  (1304,    Trav.  aux  chat.  d'Art., 
Arch.  KK  393,  f"  21.) 

Le  serure  du  huchel  lau  on  met  les  aour- 
nemens  (de  la  chapelle).  (16.,  f"  23.) 

Rompre  guerniers,  huches,  hucheaux. 
(1351,  Ord.,  Il,  448.) 

En  la  chambre  faut  coffres  et  escrins  pour  joiaus 
Kt  parmi  la  maison  gr;inz  buces  et  huceaus. 

(DU  de  Slenagc,  1-il,  Trébntieu.l 

L'exposant  rompit  ledit  roffre  et  prinst 
dedens  une  certaine  quantité  de  fretin 
d'argent  avec  ledit  huchel.  (1399,  Arch.  JJ 
134,  pièce  646.) 

Une  huche  ou  huchel.  (1399,  Arch.  JJ 
154,  pièce  733.) 

Que  toute  le  laigne,  le  marieng  et  le  car- 
bon  qui  vient  par  karette  en  le  ville  soit 
tous  vendu  el  marquié  devant  le  pillori  au 
costé  de  le  fores,  et  les  huches  et  huchaux 
aussy.  {Ch.  fin  du  XIV"  siècle,  Abbeville, 
Mon.  de  l'hist.  du  Tiers  Etat,  IV,  211.) 

La  clef  du  huchel  de  le  ville.  (1410, 
Noyon,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibi. 
Amiens.) 

Quiconque  fera  escrins,  hucheaux  et 
bancs.  {Slat.  de  Noyon,  vas.  Beaucousin.) 

Huches  et  huchiatix  a  serures.  {Travers 
du  comm.  du  xv»  s.,  le  Gard,  n»  274,  Arch. 
Somme  ) 

Escrins,  hugiaus.  (1441,  Reg.  des  contr., 
p.  1124,  Arch.  mun.  Douai.) 

Que  nulz  bûchers  d'Amiens  ne  puist 
vendre  huche  ne  hucheaux.  ne  drechoir 
noeuf  ou  il  y  ait  serure.  (1452,  Statuts  des 
serruriers  d'Amiens,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
inéd.  du  Tiers  Etat,  11,210.) 

.1.  hugel  bendé  de  fer.  (1473,  Invent., 
S.-Amé,' Arch.  Nord.) 

Un  hugel  double,  une  huge  vermeille, 
un  hugel  bendé  de  fer.  (1473,  Reg.  aux 
Test.,  Arch.  mun.  Douai.) 

Il  desrobea  en  l'église,  en  ung  hucheau 
qu'il  ouvrit  d'un  chisel,  deux  robes  a 
homme,  deux  agneaulx  et  deux  verges 
d'argent,  deux  paires  de  couches...  (Compt. 
de  1482,  (•>  299,  Arch.  mun.  Péronne.) 

HUCHELET,  -  ellct,  S.  m.,  petit  coffre  : 
Lidit  dyens  et  capitles  avoient  fait  ar- 
doir  un  huchellet  [lour  ce  qu'il  estoit  de 
fausse  riHivre.  (132i,  Second  accord  entre 
l'Echevinage  d'Amiens  et  le  Chapitrede  Notre- 
Dame,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers 
Etat,  t.  I,  p.  415.) 

HUCHELETE,  huQelete,  s.  f.,  petite 
huche,  coffre,  boîte  : 

Cistula,  hugelele.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

HUCHEMENT,  S.  m.,  proclaiiiation,  pu- 
blication, cri  public  : 
Incontinent  aprc^  ledit  liuchement  et  or- 


donnance faite.  (1335,  Hlsl.  de  Metz. 
IV,  74.) 

Un  huchement  fait  sus  la  piere  sus  ladite 
dammcElesionne.  (1473,  Arch.  mun.  Metz, 
carton  933.) 

Ou  fist  tantost  après  ung  huchement  . 
que  nulz,  quel  qu'il  fust,  ne  magroait,  ne 
ne  renoiait  le  nom  de  Dieu  ne  de  ses 
saincts,  et  qu'on  ne  juet  a  nulz  jeulx  quel- 
conques en  Metz,  sus  .xl.  d'amande. 
(J.  AuBniON,  Journ.,  an  1481,  Larchey.) 

Le  iandemain  nos  s"  de  justice  fîrenl 
faire  ung  huchement  sur  la  pierre  que,  c'il 
ne  se  venoient  excuser  d'aucuns  cas  crimi- 
nelz  dont  ilz  estoient  accuses  a  justice, 
que,  les  dites  .vu.  neutz  passées,  justice  y 
procederoit  comme  au  cas  appartanroit. 
(ID.,  ib.,  an  1492.) 

11  sera  procédé  contre  eux  par  procla- 
mation et  huchement.  [Ord.  de  Metz  et  pays 
messin,  Coust.  gén.,  t.  I,  p.  1163,  éd.  1635.) 

Piere  Martin  l'escripvain  prant  ban  do 
huchement  et  de  conduit  sur  la  m  lison... 
(1534,  Coll.  de  Lorr.,  vol.  328,  Richel.) 

Les  nouveaux  menans  ou  habilans  ju- 
roient  d'être  soumis  aux  atours,  ordon- 
nances et  huchemens  de  la  cité.  (D.  J.  Fe., 
Voc.  austras.) 

—  Appel  en  général  : 

Venus  soiniues  au  huchement 
Qui  ait  esté  fait  présentement 
De  vostre  gentil  message. 

{ilijst.  de  S.  Clém.,  p.  92,  Abel.) 

Le  chant  et  huchement  des  bergères.  (Dr 
FouiLLODX,  Vcn.,  C  68  r°,  Favre.) 

Et  comme  pourroit  estre  le  trouppeau 
uny  conduict  par  deux  pasteurs  incognrus 
l'un  a  l'autre,  a  divers  repaires,  a  divers 
hucltemens  etreceans  ?  (F.  deSal.,  Aut.de 
S.  P.,  ms.  Chigi,  f°  58''.) 

—  Procédure  du  rentier  h  qui  il  élail 
dû  des  arrérages.  Assignation  pour  obli- 
ger le  redevable  d'assurer  l'héritage. 
(Baltus,  Suppl.  au  Vocab.  austras.) 

On  a  dit  au   dix-septième  siècle,  pour 
signifier  action  de  hucher  : 
Telle  estoit  sa  prévoyance 
Que  jamais  sans  vesse  il  n'alloil, 
Dont  le  bon  seigneur  regaloit 
Les  oiseaux  de  Venus  la  belle, 
Qaand  il  estoit  visité  d'elle. 
Mais  pour  vesse  ni  huchemenl 
Ils  n'obéirent  nullement. 

(SCARRON,   ytrg.  trav.,  1.  Ij.) 

Dans  la  Bresse  le  mot  huchement  dé- 
signe un  cri  d'appel,  et  principalement  un 
cri  de  joie  aigu  et  cadencé  que  les  jeunes 
gens  de  la  campagne  font  retentir  au  loin, 
surtout  lorsqu'ils  reviennent  gaiement  de 
la  veillée. 

HUCHEOIR,  S.  m.   f 

Pour  avoir...  bousché  de  hucheoir  le 
portai  du  pressouer.  (1559,  Compt.  de 
Diane  de  Poitiers,  p.  307,  Chevalier.) 

iiuciiEou,  s.  m.,  celui  qui  sonne  dn 
petit  cor  appelé  huchet,  celui  qui  crie, 
qui  appelle,  héraut  : 

Jor.<  de  tubes  et  de  hucheors.  {Greg. 
pap.  llom.,  p.  48,  Hofmann.) 

Saint  Marc  quy  son  euvangele  enconi- 
mencet  par  laiftwcfteorel  désert.  (ffc.,p  M) 


[IUC 


HUC 


HUC 


519 


l.i  huekifres  par  tonl  le  i-rie. 

(Dolop.,  5216,  Bilil.  eU.) 

Dont  fist  hnchicr  son  hucheor 
Qne  crans  ne  pclis  ne  remaigne. 

(/*.,  9061.) 

HUCiiERANT,  S.  m.,  soFte  d'oiseau  de 
proie  : 

Li  hucherant  est  de  telle  nature  qu'il  se 
trait  ontor  les  sépultures  des  mors,  cl 
quant  aucun  est  pris  de  mort,  se  le  sent  et 
crie  (le  loin?.  (Laurent,  Somme  le  roy, 
ms.  Troyes,  f°8.5  v°.) 

HUCHERIE,  -  ye,  huinherie,  heucerie, 
hugerie,  tigerie,  s.  (.,  métier  de  celui  qui 
fait  des  huches,  menuiserie,  ouvrage  de 
menuiserie  : 

De  carpenterie  et  de  ferrure,  de  meules, 
de  heuceries.  (Vers  1300,  Etat,  Arch.  S.- 
Quent.,  liasse  269,  n<>55.) 

Tonnelerie,  hiifierie.  (1360,  Rançon  du 
roi  Jean,  .\rch.  I(K  10%  f°  40  \».) 

Mestier  de  hucherie.  (1414 ,  Stat.  des 
maistres  huchers  de  Rouen,  Ord.,  x,  253.^ 

Une  chaiscre  contenant  trois  siepes  pour 
le  prestre,  diacre  et  soubdiacre,  labour  de 
hucherie  bien  richement.  (1456,  Proc. 
tsrb.  de  visite  du  prieuré  de  Corbeil,  ap. 
Mannier,  Commanderies,  p.  ,'54.) 

Mestier  de  hugerie.  (1494,  lieg.  aux  test.. 
f»  78,  Arch.  mun.  Douai.) 

Le  chiel  de  la  hugerie.  (xV  ?.,  Cart.  de 
Flines,  p.  922,  Hautccpur.) 

!  A  niaislre  .Martin  Guillebert,  bûcher,  la 
somme  de  biiyt  vingtz  livres  pour  la  me- 
nuiserie de  hucherie  desdites  orgues,. vili". 
livres.  (Compte  de  1541,  Saint-.Maclou, 
Arch.  S.-Inf.) 

A  ung  huche  demeurant  près  Nostre- 
Dame,  pour  avoir  faict  ung  pied  de  hu- 
eherye  estofîé  de  mollures  aveuc  une  basse 
sele,  le  tout  servant  a  reposer  le  Saincl-Sa- 
crement  sur  le  prand  autel.  (Comptes  de 
Yalenciennes,  1555-1556,  Arch.  mun.  Valen- 
ciennes.) 

A  Jacques  Le  Phé,  buichier,  pour  ou- 
Traipes  de  huicheryes.  (Compt.  de  1590-91, 

iArch.  Nord.) 

I  Toutes  oeuvres  de  hugerie  estans  en 
quelque  maison  ou  édifice.  (Cout.  de 
Douai,  Nouv.  Cout.  gén.,  II,  989».) 

11  était  encore  employé  au  xvii"  siôcle, 
dans  quelques  provinces  : 

Je  donne  a  l'nbbaje  de  Sin  une  table  a 
'qualre  pieds  d'ugerie.  (Test,  du  13  mars 
!l669,  Arch.  mun.  Douai.) 

!  Lille,  hugerie,  armoire,  porte,  rayoïij 
'devanture  de  clieminée,  lambris,  en  un 
pot  tout  ouvrage  de  menuiserie. 

i  1.  iirciiicT,  s.  m.,  cor,  cornet  pour 
Ibncher,  pour  appeler  les  chiens,  petit  cor 
jie  postillon  : 

;  Ils  prindent  le  huchet  de  la  porte  tant 
iiue  le  portier  clercq  vint.  (Relation  des  mi- 
racles de  sainte  Waudru,  ap.  Vinchnnt, 
innales  du  Hainaut,  t.  III,  p.  249.) 

Haa,  je  foray  nng  huchet 
De  sa  corne  que  j'ay  arrachée. 
(Act.  des  Apost.,  vol.  I,  f  71'',  éd.  1537.) 

Lequel  entra  dedans  la  place  du  chasteau 
ivecques  haultz  sons  de  trompetes,  clai- 
■ons,  tabourins  et  hucheiz  qui  avecques  le 


roy   estoyent.   (D'Auton,  Chron.,    Richel. 
8082,  f»  62  v°.) 

Regarde  aussi  maistre  Pierre  Blam-hcl 
Qni  sceut  tant  bien  joaer  de  mon  huchel. 
(I.  BoucnET,  Ep.  fam.y  xxu.  M.  1545.^ 

Laissez  aller  mon  postillon  devant  n  la 
poste  avec  son  huchet.  (Du  ViLLABS.Jtf^m., 
VIII,  an  1557,  Michaud.) 

Accoustumé  par  les  champs  au  son  de 
la  trompe  et  du  huchet.  (La  Boet.,  Serv. 
volont.,  Fcugère.) 

Cependant  ilz  demandent  a  boire,  dont 
on  donna  d'un  vin  le  plus  exquis  qu'on 
eust  sceu  trouver,  dans  de  petis  verres,  en 
façon  d'ypocras,  qu'ils  trouvarent  si  bon 
qu'ilz  en  demandoient  a  en  boire  un  bon 
coup;  mais  les  serviteurs  et  postillons,  qui 
tous  servoient  a  table  avecque  leurs  hu- 
chets,  dirent  que  leur  maistre  avoit  faict 
cela  afin  qu'ilz  dissent  quel  estoit  le  meil- 
leur et  quel  ilz  vouloient,  et  qu'on  en  iroil 
quérir  de  celuy  qu'ilz  auroient  choisy  pour 
le  meilleur.  (Béant.,  Grands  Capit.  es- 
trang.,  1.  1,  c.  xxxii,  Bibl.  elz.) 

Vous  entendistes  un  huchet  de  postillon, 
et  peu  après  vistes  arriver  un  des  gens  de 
madame  de  Liancourt.  (Sully,  Œcon.roy., 
ch.  LXIV,  Michaud.) 

Nom  propre,  Huchet. 

2.  HUCHET,  s.  m.,  réservoir  h  poisson  ; 

Pour  chacun  huchet  de  poisson.  (Avril 
1531,  .Arr.  impr.,  ap.  Mantellier,  March. 
frèq.,  III,  98.) 

inxHETE,  -  este,  hugette,  s.  f.,  petite 
liuche,  réservoir  à  poisson  : 

Gurgustium,  hugette  a  poisson.  (Gloss. 
de  Salins.) 

Pour  .II.  hugettes  ametlre  artillerie.  (Pièce 
de  1347,  ap.  Varin,  Arch.  adm.  de  la  ville 
de  Reims,  ii,  1135.) 

Item  la  vendue  des  huges  et  hugetles. 
(1350,  Arch.  JJ  80,  pièce  17.) 

La  huchete  de  bois  par  ou  l'eau  descent. 
(3  fév.  1392,  Proc.  verb-,  Arch.  S  22, 
pièce  1.) 

Une  petite  hucheste.  [Un  partage  mobil. 
en  1412,  St-Germain,  p.  32,  Arch.  Gros- 
sœuvre.) 

Trois  hugettes  pour. les  encoD'rer.  (xv°  .=., 
Cart.  de  Flines,  p.  932,  Ilautcœur.) 

Iluchete  a  poisson.  (1464,  J.  Lagadeuc, 
CalhoL,  éd.  Aulfrel  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Quiniper.) 

—  Péricarde  : 

Le  cueur  est  enclos  et  environné  d'une 
jiel  qui  est  appellee  la  hugette  du  cueur. 
(CoEBicHON,  Propriet.  des  choses,  Richel. 
22533,  f»  69  r».) 

II  y  a  à  Paris  la  rue  de  la  Iluchetle. 
HUCHiE,  -  cie,  s.  f.,  cri  ; 

Errammcnt  se  leva,  si  fist  une  hiicie  : 
Baron,  or  tost  as  armes... 
(Quai.  Fils  Aymon,  Richd.  21387,  f  37'.) 

—  Distance  où  porte  la  voix  : 

Une  kuchie  de  snz  Karlinn 

Pris  an  cisne  od  mun  laçun. 

(Mabib,  Lai  de  Slilun,  lS:i,  Roq.) 
D'une  grande  huchie  entendre  les  pnet  on. 
(Renaud  de  ilontautan,  Richel.  21387,  t"  19  r°.) 


^'ot  pas  aie,  je  croi,  une  huchie. 
Quant  sont  venu  a  le  selve  foillio 
U  Gibouars  estoit  et  sa  maisnic 

(Huon  de  Bord.,  91fiS,  A.  P.) 
A  une  huchie  petite 
Kn  erenl  près  quand  ils  coisirenl 

(ilir.  de  S.  F.loi.  p.  5B,  Peigné.) 

I.  HUCiiiER,  hucier,  huichier,  huechier. 
huscher,  huyscher,  hauquier,  huissier,  hu- 
iler, huquier,  verbe. 

—  Neutr.,  crier  ; 

A  haute  vois  commença  a  hnchier, 

(R.  de  Cambrai,  1087.  A.  T.) 
Li  païens  lirait  et  crie  et  hnce, 

(Parlon.,  8148,  Crapelet.) 

El  lors  veisl  Garin  rricir,  braire  et  huchier. 

(Gar.  dellongl.,  Vat.  f.hr.  1517,  f  12\) 
Li  bers  huche  et  crie  cornue  bons  qni  perle  sanc. 
(Floov.,  1-2S8,  A.  P.) 
Puisqu'il  l'ot  a  son  huis  huchier. 
(Thib.  de  Marly,  Ycrs  sur  la  mon,  xvi,  Crapelel.) 

Senblent  font  qu'il  n'en  oient  mie. 
Assez  li  font  huichier  en  vain. 
(Poème  ollrr/.,  Brit.  Mus.  Add,  1,ÏC06,  f»  14».) 

Faictes  entrer,  quant  vous  orrez  hucher, 
L'ame  do  bon  feu  n  aisire  Jehan  C-  tari. 
(Villon,  Grant  Test.,  Bail,  et  Orais.,  Jouaosl, 
p.  83.) 

Quant  ilz  furent  près  de  luy,  tous  a  une 
voix  par  son  nom  l'appelèrent,  mais  ilz 
ont  beau  huchier,  il  n'avoit  garde  de  res- 
pondre;  ilz  recommencèrent  a  crier  mais 
c'est  pour  néant.  Adoncques  descendirent 
aucuns  de  leur  chariot,  si  le  prindrent  par  la 
teste,  par  les  piez  et  par  les  jambes,  et  tout 
en  l'air  le  levèrent,  et  tant  hucherent  qu'il 
ouvrit  les  yeulx,  et  incontinent  parla  et 
ilist.  (Louis  XI,  Kouv.,  VI,  Jacob.) 

Gérard  avoit  beau  parler  et  huissier,  car 
celuy  qu'il  avoit  abattu  estoit  a  mort  navré. 
(Gérard  de  Nevers,  1,  xxiii,  éd.  1725.) 

Si  cependent  vous  survenoit  quelque 
mal,  je  me  tiendray  près,  huschanl  en 
panlmejeme  rendray  a  vous.  (Rab.,  Gar- 
gantua, ch.  VI,  éd.  1542.) 

—  Act.,  crier,  publier  à  haute  voix  : 
Par  sa  nie,«nie  a  fait  nn  ban  huichier. 

(Li  Coron.  Loys,  1493,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Jusc'a  Orainge  ne  veit  roigne  saichier. 
Vient  a  la  porte,  s'apela  le  portier, 
A  hante  vois  conimance  a  huichier  : 
Ouvre  la  poite,  lai  jus  le  pont  glacier. 

(Ahsc,  Richel.  2494,  f  31  r°.) 
Quant  li  rois  vint  a  Sur,  si  commencbie- 
rent  a  hukier  si  serjant:  Ouvres,  ouvres  le 
porte.  (BoBEBT  deClary,  p.  30,  Riant.) 

Commencicrent  a  huchier  que  il  retor- 
nast.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gcn., 
f»  213''.) 

Cest  atour  doient  cbascun  faire  huchier 
li  maistrez  eschevins.  (1279,  llist.de  Metz, 
III,  221.) 

Et  ces  aseuremans  doient  li  trezes  faire 
huchier  chascun  an.  (1303,  ib.,  p.  258.) 

Lors  li  roys  fist  les  rues  netier  et  moult 
bien  appcroillier  et  fist  huchier  par  la 
cité  que  tuit  venissent  au  temple  devant 
les  ydoles.  (Vie  saint  Cristople,  Richel. 
988,  f  138''.) 

Et  s'an  ala  et  fit  huchier  par  la  cité  que 
tuit  venissent  a  la  pèlerine  anterrer.  (Vie 
sainte  Savine,  Richel.  988,  f»  SC.) 

Qui  ne  comraenchent  .Noël  laatement  a  hauquier. 
(Chron.  des  ducs   de  Bourg.,  9395,  Chron.  belg.) 


520 


HIG 


HIG 


HUE 


—  Appeler  à  hante  voix,  mander,  faire 
venir  : 

Qa>at  le  Doise   rnlend;  et  les  hais  defroissans, 
Soo  pelitoa  TiesU  ;  ses  dames  fa  bncquans. 

(Chrt.  an  cyç«f,  10i33,  Reiff.) 
Li  rois,  qai  maiotenir  tooIoU 
Jastise  si  comme  il  sooloit, 
Fel  ktekier  par  totes  les  rues 
Que  les  grans  ;eni  et  les  roeoaes, 
Les  dames  et  li  bacheler 
Et  tait  cil  ki  jiucenl  aler, 
>'es  .1.  tout  seal  n'en  i  reniaigne, 
Cbascan  î  port  espine  ou  laingne. 

{Dolop..  i656,  Bibl.  eh.) 
Symons  huche  ea  feome,  Constance  o  le  cors  gent. 
(fiiT/f,  H15,  Schcler.) 
L'andemanl  quant  si  conipnitrnon  ale- 
renl  en  l'escole,  il  le  huechiercnt,  et  quant 
il  virent  qu'il  ne  respondoil  pas  ne  se  le- 
voit  il,  autrerent  an  la  cli:inihre  et  le  tro- 
verent  mort.  (Ce  l'A.^svmption  Noslre- 
Dame,  Richel.  988,  f»  leQ"".) 

11  hvchoil  et  Hppcloit  en  s'aide  .m.  de? 
sains  de  parndis.  (Chron.  de  S.-Den.,  tns. 
Sle-Gen.,  f  95'.)  P.  Paris  :  hvçoit. 

Des  Taries  hnehe  pins  de  trois. 
Et    si  a  fait  la  table  ester. 

(Coofi,  260,  Crapelet.) 

Ensement    .i.    biaus  homs,   bien   menbrez,   bien 

[tailliez 

Trouve,    par  sa  bianté,  souvent    des  boins  mar- 

(qnies 

On   .1.  autrei  B'ext  ja  apellez  ne  hngnirs. 

(B.  lie  Seb.,  ui,  569,  Bocca.) 

QoicuDques  siet  ou  marquiet  au  pain  se 
/lUÇuerAe personne  d'autruy  estnl  quatre  de- 
niers doit.  (1355,  Ord.s.  les  bonlang.,ATch. 
luun.  Arras.) 

Il  pleut  a  l'université  et  au  roy  que  les 
prélats  foient  hurhez  par  le  roy/iume  pour 
deuï  choses  ;  premier  pour  adviser  quels 
choses  seront  Iraiolo^s  au  conseil  peneral 
de  l'univercelle  eplise  procbainemcnt  a 
tenir  ;  secondement  a  délibérer  de  ce,  sur 
le  contenu  es  reqnesles  des  ambassadeurs 
du  pape  sur  le  dixième  que  sa  sainlelé 
vouloit  qu'on  imposiist  sur  l'cplise  fran- 
çoise.  (MoNSTBELET,  ChroH.,  1,  f"  105,  éd. 
1S16.) 

Le  bon  bomme  huche  et  appelle  ses  gens. 
(Les  Quinze  joyes  de  mariage,  la  sixte 
joye,  Bibl.  elz.) 

Ou  est  Ricliarl,  allez  le  htiyscher  a  nioy. 
(PAi.sr.nAVE,  Esclairc.  de  la  long,  franc., 
p.  473,  Genin.) 

11  se  print  a  hficher  n  pleine  lesle  le  por- 
tier par  plusieurs  fois.  (Des  Peb.,  Tiovv. 
Becr.,  des  joyeux  propos,  p.  2i4,  éd.  1572.) 

Ecoute,  on  me  huiche.  11  m'en  fault  aller. 
(ID.,  Cymbal.,  Dial.  4,  f»  D  m  v»,  éd.  1538.) 

An  Ciel  venu,  ton  perc  a  part  le  huche. 
(Cl.  Marot,  Uel.  d'Ov.,  1.  Il,  p.  97,  éd.  159C.) 
Trembles  tu  point, 
Coiuin,  qnand  tu  cys  en  ce  point 
lliirher  tant  d'esprils,  dont  le  moindre 
Sçail  mieni  que  toi  louer  et  poindre  ? 
(1d..  Epil.  Ile  Fiipel.  à  Sagcn,  ii.  1731.) 

—  El  d'une  manière  analogue,  avec  un 
rég.  de  chose  : 

Ses  armes  huée  par  malt  grande  fierté  : 
Noil  ot  gr  >nt  joie  qui  li  pot  aporter. 

(RtiiiBCRT,  Ogier,  2406,  Barrois.) 

Osant  on  ot  ruse  lon^nemeot, 
Una  cberalier  isnellement 
Hucka  le  «in  et  les  espicei. 
(G.  MACliCLT.  Remède  de  Fortune,  p.  88,  Tarbc.) 


—  Huchier  se  disait  aussi  en  parlant 
d'une  sommation  juridique  : 

Pour  chou  especialment  hukies  et  ap- 
pieles.  (5  nov.  1368,  Cart.  de  Flines,  dcxiv, 
Hautcœur.) 

Arreraccs  de  .iiir.  s.  de  cens  dont  il 
hucha  a  garantie  l'abbé  et  couvent  de 
Montierneuf.  {Assises,  1378,  Ste-Crois, 
Arcli.  Vienne.) 

Quant  le  jour  fut  venu,  les  parties  se 
presenlerent  en  temps  et  enlieu  ;  ilz  furent 
bûchiez  a  dire  leurs  causes.  (Louis  XI, 
J\"o«i'.,  Lxxxvi,  Jacob.) 

Pourtant  que  la  femme  cy  devant  es- 
criple  ne  se  venoit  point  purgier  dedant 
les  dites  .vu.  neutz  après  le  dit  bucbement 
fait,  Mess"  de  justice  la  firent  de  re- 
chiefz  huchier  sur  la  piere,  forgupiee  .v. 
ans  entiers.  (J.  AuBRiON,  Jouin.,  an  1494, 
I.arcbey.) 

Le  di  Piere  Martin  en  ait  la  dile  Ysai- 
bel  servande  dudi  s'  Jehan  de  Rouveroy 
tellement  porsuivi  et  démené  par  les  ad- 
jouraez,  qu'elle  en  ait  esté  huchee  sur  la 
piere.  (1534,  Coll.  de  Lorr.,  vol.  328,  Ri- 
chel.J 

Hucher  est  usité  dans  beaucoup  de  pro- 
vinces, en  particulier  dans  la  Normandie, 
la  Beauce,  la  Bret.  (Côt.  du-i\ord).  Le 
Picard  dit  huker,  appeler  à  haute  voix  : 
■  Il  hvka  ses  varlets.  >  (L'Enfant  prodi- 
gue,ché  parCorblet  )Ancien  bourguignon, 
huiger,  selon  Borej. 

On  lit  dans  l'Académie  :  Hucher,  appeler 
h  haute  voix  ou  en  sifflant:  il  est  vieux  et 
n'est  plus  guèie  usité  qu'à  la  chasse. 

2.  IIL'CHIER,  hucher,  huichier,  hugier, 
s.  m.,  ouvrier  qui  fabriquait  des  portes, 
des  fenêtres,  des  coffres,  des  bancs,  et  dont 
le  métier  équivalait  à  celui  du  menuisier  : 

Adans  li  /iwir/iifrs.  (1226,  Cens.  Paracl. 
de  Pruvin,  f»  12  \",  Arcb.  Aube.) 

Nos  aviens  et  poiuns  avoir  d'estalages  a 
mercbiers,  a  esculicrs,  a  potiers,  a  vaniers, 
a  mairouniers,  a  hvgiers,  a  besliers.... 
(Pièce  de  1263,  Brassarl,  Pr.de  l'hisl.  du 
chat,  de  Douay,  1.  88.) 

Tous  charpentiers,  huchiers,  charrons, 
fevres,  cordiers.  (1381,  Arch.  K  53",  pièce 
8.) 

Colin  Gauchier,  povre  huichier  ou  char- 
pentier de  la  parroisse  de  S.  Symeon  en 
)a  prevosié  de  Coulonmiier  en  Brie.  (1383, 
Arch.  JJ  123,  pièce  100.) 

A  Rogn.iult  Le  Cuitier,  hugier.  (xV  s., 
Cari,  de  Fîmes,  p.  933,  llautcoeur.) 

Ung  hugier  holle  et  rabolle  deux  mans- 
tiaux  de  cheminées.  (1491,  Bélhuue,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Philippe  C.nulier,  hugier. {Compt.de  1586, 
La  Bassée,  ib.) 

Une  rue  d'Amiens  porte  encore  le  nom 
de  rue  des  Huchers. 
Nom  propre,  hucher, 

iiL'Ciiin,  v.   n.,  comme  huchier,  crier  : 
Lors  la  vont  a  force  besir, 
Et  la  dame  prist  a  huchir  : 
Biaas  sire  Pieus,  rnme  soi  traie  ! 
(Olherien,  ms.  Gif.,  BodI.  Ilaltou  100,  f"  18'.) 

iiuciiisoN,  voir  OcuAisoN. 


HUCHISONER,   VOir  OCHOISONER. 

RL'ciE,  voir  Hdchie. 

HUCIER,  voir  HOCHIER. 
HUCINE,  s.  f.  ? 

Un  tailleur  de  grès  livre  deux  hucines. 
(1598,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

HUCLER,  voir  Uller. 

HucoNGNE,  S.  f.,  chose  de  peu  de  va- 
leur f 

Qui  valhe  une  Imcongne. 
(Jeh.  des   Pbeis.  Gesle  dr  Licge,  17969,  Scheler, 
Gloss.  pHlot.) 

Hucouas,  s.  m.,  cri  simultané  de  plu- 
sieurs personnes  : 

Et  puet  ledit  monsour  Hervé  de  Léon  et 
ses  beirs  mettre  cours  ou  hucours,  ou  l'un 
on  l'autre,  entre  ledit  bois...  et  le  bois  de 
Bodister,  a  la  fin  de  prendre  la  beste. 
(1321,  Preuv.  de  l'hist.  de  Bret.,  t.  1,  col. 
1317.) 

HUCQUE,  voir  HCQUE. 

HUCQUEMAQllE,  S.  f.  ? 

Faisons  hucquemaqncs, 
A  hacques  et  a  macques. 
Sur  euls  de  plain  saull. 
{Bergerie  de  bheulx  que  devant.  Ane.  Th.   fr., 
III,  222.) 

HUCftUET,  voir  HUQUET. 

HUCQUETE,  voir  flUQUETE. 

HUCQUiER,  voir  Hdchier. 

HUDDE,  S.  f.  ? 

AGuillaumpDyen,mareschal,pourquatre 
frêles  de  eharrele,  quatre  happes,  deux 
iirles  et  deux  hu/tdes,  pour  la  ferrure  delà 
charrete  pour  servira  la  pile.  (1494,  Compt. 
de  Ncvers,  CC  70,  f"  12  r°,  Arch.  mun.  Ne- 
vers.) 

HUDEL,  S.  m.,  chaumière  : 

La  endroit  nuR  hurlel  avoit 
Duquel  praut  fumée  hors  issoit. 
Et  avoit  une  vieille  a  l'nys. 
(Decuiiieirle,  Trois  Pelerinaiges,   f  73S  impr. 
Instit.) 

—  Charrette,  tombereau  : 

Cassin  Herbnine  ala  quérir  icellui  Buf- 
l'art  en  ung  huilel  et  l'apporla  a  son  hostel. 
(1465,  Arch.  JJ  199,  pièce  412.) 

HUDELEE,  hondelee,  s.  f.,  la  conlenance 
de  la  charreite  appelée  hudel  : 

Vehes  une  charrelti'e,tomhercttec  ou  Au- 
de/ce  soit  de  foin, de  fiens ou  aulrus  choses. 
{Calepini  Dicl.,  Bûle  1584.) 

Hondelee  de  foing,  a  load  of  hav.  (COTGR-, 
éd.  1611.) 

IIUDIF,  voir  OlDIF. 

1.  HUE,  huwe,  ftewe, s.  f., bateau, barque: 

Le  duc  de  Zassen  amena  dedens  les  ton- 

ueaulx  du  dit   bable   quatre  hues  garnies 

de  deux  cens   hommes  de  guerre.   (MoU- 

NET,  Chron  ,  cli.  ncLiil,  Uuchon.) 

Le  seigneur  de  Beures  avec  le  fils  du 
duc  de  Zassen,  ayaiis  treize  balques  et 
trente  hues,  arriva  par  mer.  (1d.,  ib.) 


HUE 


HUE 


HUE 


521 


Nous  voulons  que  ne  permettez  ou  souf- 
frez audit  roy  d'Angleterre  ne  a  ses  gens 
et  depputez  de  lever  ne  prendre  aucuns 
gens  de  guerre  ou  htnoes  que  premier  le- 
dit trailié  ne  soit  fait,  et  que  soyons  au- 
trement appoinclié  entre  nous  et  luy. 
(Corresp.  de  l'emp.  MaximUien  I"  et  àe 
iîarg.  d'Autr.,  t.  II,  p.  83,  Doc.  inéd.) 

Que  il  se  puist  pourveoir  de  heiies  et 
autres  choses  nécessaires  pour  l'adresse 
de  l'armée  qu'il  est  délibéré  de  mettre  sus. 
(Ib.,  p.  136.) 

2   HUE,  voir  OuE. 

HUECHIER,  voir  HCCHIER. 

HUKE,  S.  f..  cri  : 

I,a  ot  prant  presse  et  ^ant  huée. 

(Bes.,   Troie,  ms.  Kaples,  V  IS'.) 
Et  navrez  la  veissiez  tel  bret  et  tel  huée 
que  l'en  i  oist  pas  Deu  tenant.  (Arlur,  Ri- 
chel.  337,  f»  29\) 

.1,  chevalier  i  a  qui  maîoe  prant  hiiee. 
Par  li  est  noslre  (tent  desconfllte  et  mathee. 
(Rm.  de  Ch.   le  Chante,  Rii-hel.  21372,  f  \&'.) 

Par  devers  la  chité  a  sa  resne  tirée, 
0  li  .c.  Sarr.izins,  tons  a  une  huée. 

(Doon  de  ilaience,  8512,  A.  V.) 
A  l'assembler  y  eut  grant  noise  et  grant 
huee,  avecques  bruit  tumultueux  des  trom- 
pettes et  clarons.  (Wavrin,  Anchienn. 
Cron.  d'Evglet.,  I,  263,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 
Si  esloit  la  huee  tant  horrible  que... 
(Td.,  jb.) 

On  parle  des  lonps  qne  l'on  prend 

A  la  huee. 

(JoD.,  Œuv.  mesl,  P  277  ï»,  éd.  1583.') 

—  Distance  qui  s'étend  jusqu'à  la  porléc 
de  la  voix  : 

Et  chevanche  noe  grant  huee 
Devant  le  front  de  la  bataille. 
(I,   Bbetel,     Tourn.    de    Chauvenci,     3686,    r)i>l- 
motte.) 

Il  estoient  en  une  cave  près  aussi  comme 
d'une  jupee  ou  huee  de  son  hostel.  (1449, 
Arch.  JJ  180,  pièce  34.) 

—  Renommée  : 

RI  H  vers  chevaliers,  qa\  monlt  cl  grant  huee. 
(Cdvel.,  du  GuescL,  4130,  Charrière.) 

Mes  de  le  partie  asEngles,  sur  tous  em- 
porloit  le  huee  messires  Gautiers  de  Wauni, 
lmessires.)ehans  Camdos.  (FnoiSS.,  Chron., 
jlt,  326,  Luce,  ms.  Amiens.) 
I  Sour  tous  les  aultres  le  faisoit  bien  et  en 
jjToit  le  los  et  le  knee  li  gentilz  chevaliers. 
[ID.,  ib.,  II,  153,  Luce.) 

Homme  de  grant  huee. 
(JïB.  DES  Pbeis,  G«/(r  de  Liège,   39052,  Schcler, 
I   Gloss.  philol.) 

!  Je  serai  a  la  journée  du  tournoy  et  y 
i'eray  tant  d'armes  de  mon  corps  que  je 
turvaincray  le   tournoy   et  emporteray  la 

luee  sur  tous  chevaliers.  {Perceforesi,  1, 

'  li8\  éd.  1S28.) 

1.  HUEis,  huieif,  huis,  s.  m.,  cri  confus, 
ruit  : 

La  poissies  veir  .i.  si  fier  hiieis, 
Soventes  fols  Monjoie  escrier  a  hans  cris. 
(Cui  de  Bourg.,  4196,  A.  P.) 

larlent,    Initent  as  brans,  s'uns  en  cict  s'a  hans 
[cris, 
i  ne  pnet  eschaper  sans  mult  grant  haeit. 

(Ilelias,  Richel.  12558,  i"  3''.) 

T.  IV. 


Si  cirent  grans  brus  et  grans  huis  et 
grans  cris.  (S.  Graal,  m,  557,  Hucher.) 

Iqui  ot  nngoissous  cstor...  et  si  grant 
hueis  et  si  grant  chaple  et  sor  hyames  et 
sor  escus.  (ib.,  m,  580.) 

Adonc  veîsl  on  grant  poodriere, 
El  de  chevax  grant  hnieis. 
(GoDEFB.  DE  Pah.,  Chron.,  1208,   Buchoii.'i 

2.  HUEIS,  voir  Des. 
HUEiT,  voir  Oit. 
HUEL,  S.  m.,  criaillerie  : 

Ly  une  encontre  l'antre  demoinent  graut  hiiel. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  11,  8175,  Scbe- 
1er,  Gloss.  philol.) 

HUELMENT,  VOir  IVELMENT. 

HUELTÉ,  voir  IVELTÉ. 

HUEMAis,  voit  HniMES. 
iiuEMENT,  S.  m.,  cri: 

Lors  prennent  si  hant  a  japer 
En  disant  hoa  !  a  grant  alaine 
Que  d'une  lieae  entière  en  plaine 
A  l'henre  de  ce  huement 
Les  oist  on  legiercment. 

(Gdiart,  lioy.  tign.,  16G76,  \V.  et  D.) 

I.  HUER,  huier,  huyer,  verbe. 

—  Neutr.,  crier,  parler  à  haute  voix  : 

Huent,  crient  de  tûtes  parz. 
(Ben.,  D.  de  Xorm.,  II,  5S03,  Michel.) 
Et  envolèrent  avant  lor  archiers   huant 
et  glatissant.  (Yilleu.,  §  518,  Wailly.) 
De  le  noise  del  cors  et  de  le  gent  ki  huie. 

{Roum.  d'Alix.,  f  48^  Michelant.) 
Lors  s'cscrie  con  esrapiez. 
En  aventure  huie  et  huie. 

(Renart,  5062,  Méon.j 
Et  li  vénères  crie  et  huie. 

{Ib.,  22498.) 
De  son  rench  se  part  tout  hiani  : 
Amours,  amours  !  va  escriant  ! 
(Sarrazi.v,  Rom.  de   llam,   ap.  Michel,   Ilisl.  des 
dues  de  Norm.,  p.  307.) 

Commenchierent  a  cryer  et  a  huer  apries 
et  a  faire  grant  haro.  (Froiss.,  Chron.,  III, 
45,  Kerv.) 

Le  chahuan  est  un  ojsel  qui  hue  et 
crie  de  nuit.  (Cobbicho.n',  Propriet.  des 
choses,  Richel.  22533,  f»  183^) 

Dyables,  hjiyonsel  menons  crys. 

(Misl.  dutiel  test.,  539,  A.  T.) 
Elles  varlels,et  les  pages  qui  amenoyent 
les  chevaux  des  eschelleurs  et  des  gens 
d'armes  a  pié,  et  crioyent  et  huyoyent, 
qu'il  sembloit  que  tout  le  monde  fust  ar- 
rivé pour  confondre  et  destruire  icclle 
ville.  (Ol.  de  LA  Marche,  Mém.,  I,  12. 
Michaud.) 

Mais  toute  nuit  au  loup  j'oy  tant  hué 
An  loup,  au  loup,  que  j'en  suis  enroue. 
(J.-A.  DE  Baif,  Eclognes,  \,  éd.  1573.; 

Huyer,  clamare.  (R.  Est.,  Pet.  Dicl. 
fr.-lat.) 

Ils  hnyent  comme  millans.  (Paré,  Liv. 
des  Anim.,  c.  xxv,  Malgaigne.) 

Vociférer,  crier,  brayre,  huyer.  (Cale- 
pini  Vicl.,  Bâle  1584.) 

Celuy  la  ne  scroit  il  pas  trop  délicat  qui 
crieroil  et  hueroit,  pource  que  l'on  luy  nu- 
roit  gaslé  sa  robbe.  (CiiARR.,  Sag.,  1.  111, 
c.  22.) 


Bref  il  ne  i)aTl  qu'il  n'escume'et  ne  huye 

Comme  nu  pourceau. 

(Mell.  de  S.-Gel.,  a:uv.  poil.,  p.  84,  éd.  1719.) 

—  Act.,  couvrir  de. huées  : 

Fol  vilain  doit  on  huer 
El  si  le  doit  on  gaber. 

(Rom.  etpasl.,  Bartsch,  I,  48,  17.) 

Si  fet  tant  que  tout  li  mondes  le  huye 
[Arlur,  ms.  Grenoble  378,  f"  103''.) 

Tout  issi  cil  her.int  la  huie  : 
Kt  luit  li  autre  a  une  huie 
Ont  si  vilainio  huee 
Qu'onqrips  mes  issi  grant  haee 
Ne  fut  en  nule  place  oie. 
(HnoN  DE  Mert,  Tornoiem.  de  l'Antechr.,  p.  69, 
Tarbé.) 

Tout  le  monde  m'itoit  hwjant. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  86'>.) 
Et  comme  mastins  fu  huiez. 
(Chastoiem.  d'un  père,  Richel.  19152,  f»  i'.) 

Par  cest  example  voil  monstrer 
Con  doit  ainçois  le  leu  huer 
Des  bestes  qu'il  y  soil  venuz. 
(Du   Fevre  de  Creeil,  Montaiglon,  l'alil.,  I,  237. 

Et  furent  quant  ils  entrèrent  a  Paris 
forment  hiiyez  et  blasmez.  (Chron.  de 
S.-Den.,  Richel.  2813,  f  418^) 

Pechié  de  char  qui  fait  huer 
Honme  qui  tient  femme  sanz  loi. 
(Ei;sT.  Deschamps,  Poés.,  Uichel.  840,  f°  423''.) 

Les  pasteurs  qui  gardoient  les  bestes 
crioient  moult  haultemeut  en  hvyanl  le 
loup.  (1416,  Arch.  J.l  169,  pièce  256.) 

Oncques  gens  ne  furent  autant  mocquez 
ne  huyez  comme  ils  furent.  (Joiirn.  d'un 
bourg,  de  Paris,  an  1435,  Michaud.) 

Les  uns  y  menoyent  leurs  enfans  plus 
soigneusement  qu'au  sermon,  les  autres 
estaient  huyez  par  leurs  femmes,  qui  se  la- 
mentoyent  de  n'avoir  point  de  pain  a  la 
maison.  (Caquets  de  l'Accouch.,  1"  journ., 
Bibl.  elz.) 

—  Prononcer  à  haute  voix  : 

Quant  il  hue  pour  avoir  les  chiens,  il 
doit  huer  un  bien  long  mot.  {Modus, 
f»  20  v°,  Blaze.) 


—  Appeler  à  grands  cris  : 
Et  sa  mesnie  crie  et  huie. 

{Renart,   1197 


Méon.l 


—  Sonner  : 

11  firent...  de  totes  parz  teier  trompes  et 
arènes  soner.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  102''.) 

—  Lancer  en  excitant  par  des  cris  : 

11  s'en  voloit  melre  au  rctor. 
Mes  tosl  l'aperçut  le  paslor. 
Et  li  a  hud  deus  maslins. 

(Renan,  4629,  Mcon.) 

S'il  mehuoit  ses  trol  gainnons, 
J'anroie  en  els  maus  conpainnons. 

{III.,  Br.  IX,  1921,  Martin.) 

—  Neutr.,  se  glorifier  : 

De  quoy  li  Barois  hue, 
CJeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  33639,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Hué,  part,  passé,  méprisé  : 

Ainz  erent  chevalier,  or  sunt  vil  et  hue; 
niche  erent  ainz,  or  sunt  chau  en  dolent:'. 
'Garmer,  Vie  de  SI  Thom.  de  Canl.,  Richel. 
1351.3,  f"  93  v°.) 

66 


HUE 


HUH 


HIJT 


Lorr.,  FlUières,  huyer,  appeler,  dénom- 
mer. 

i.  HUER,  voir  HorER. 
HiERiE,  huirie,  hitrie,  s.  f.,  cri  de  pin- 
sieurs  personnes  : 

Dont  fireDl  Sarrasin  monll  frrande  huerif. 

(Cher,  au  ajgnf,  40614,  Reiff.) 

Grnnt  huerie  i  fiscnt  li  Snrrnsin  apries  le 
crois,  quant  il  le  Iraiocrent.  (Cftron.  d'Er- 
nout,  p.  234,  Slas-Lalrie.) 

Grans  criz,  praiis  hneries.  (Chron.  de 
Turpin,  Richel.  124,  f"  8",  Auracher.) 

Arcbier,  arbalestrier  y  firent  pranl  traye, 
El  li  Aoglois  lians  mainont  prant  huerie. 
(Cov.,  dit  Guesclin,  \ar.  du  v.   19731,  Charrièrc.) 
Orrible  rest  la  huerie. 
(GDr.tRT,  Roy.  lign.,  t.  I,  p.  100,  Bochoa.) 

Pour  cause  du  fouel,  huerie  et  cornerie 
qu'il  avoit  fait.  (1380,  Arch.  JJ  118,  pièce 
27.) 

Dont  fu  grande  li  huirie  et  li  juperie  de 
cbiaiix  de  dedens.  (Fboiss.,  Chron.,  III, 
266,Kerv.) 

Crioient  les  bonnes  gens  de  la  feste  qui 
a  prant  huirie  les  suirent,  (1432,  Arch.  JJ 
174,  pièce  233.) 

Icellui  Poncharry  mena  grans  cris  et 
huries  ausquelles  survinrent...  (1467,  Arch. 
JJ  194,  pièce  231.) 

Vous  oyez  lor-  les  urlemens,  abboys  et 
hueries  de  ces  troupes  des  chiens.  (Relle- 
FOR.,  Secr.  de  l'agric,  p.  334,  éd.  1577.) 

IIUERRESSOX,  S.  f .  ? 

Delivrei  centet  1  sols  tournois  au  boitous 
de  St  Miliicl  pour  le  pourpoint  Mgr,  pour 
4  huerressons,  pour  1  doublet,  pour  unes 
manches  a  noes,  et  pour  un  auqueton. 
(1321,  Arch.  Meuse  B  492,  f»  64  r».) 

HUERS,  voir  HOBS. 
HUERTAXCE,  VOir  HEURTANCE. 
HUERTELEU,  VOir  HEURTELEf. 

HUES,  voir  Ues. 
HUESE,  voirHEnsB. 
HUESER,  voir  HonsER. 
HUEsoN,  voir  noisoN. 

HUET,  S.  m.,  cocn  : 

Ht  tt  Rouen  y  eut  un  autre  docteur  en 
théologie,  qui  en  prescbant  dit,  que  s'il  ne 
sçavoit  monstrer  (que  la  Vierge  était  en- 
gendrée en  péché  originel)  qu'il  vouloit 
qu'on  l'appelast  huet.  Et  au  contempt  de 
ce,  quand  on  voyoit  aucun  de  la  dite  reli- 

?ion  (dominicains)  on  les  appelloit  huets. 
Jov.  DES  UnsiNS,  Hist.  de  Charles  VI,  an 
1387,  p.  63,  éd.  1653.) 

Vous  asseurant  que,  de  la  seule  grimace 
que  je  ferai,  ils  auront  si  belles  vezardes, 
que,  e'ilz  ne  s'enTuient,  appelez  moi  huet. 
(Du  Fail,  Prop.  rusl.,  p.  95,  Bibl.  elz.) 

Je  Ttali  qu'on  m'appelle  kuet 
Se  de  moy  il  a  ja  toornoys. 

(Farc.  noue..  Ane.  Th.  fr.,  II,  126.) 

Mais  je  parleray  a  Ions  cas 
ATeclqeei)  les  ftam  advocalz, 
Oa  que  l'on  m'appelle  huel. 
(Soltit  duRoydei  Sols,  Ane.  Th.  fr..  Il,  2.37.) 
Cf.  WlUOT. 


uuEUR,  S.  m., valet  de  chiens  qui  crie: 
Les  penneanx  doivent  estre  de  fil  cordé 
peu  tors,  et  do  filé  a  cordes  pointues,  dé- 
liez, fors  et  legiers,  et  que  vos  chiens  et 
vos  hueurs  soyent  bien  loing  du  buisson 
au  dpssoubz  du  vent.  (Modus,  S°  50  r», 
Blaze.) 

HUEURTEMEXT,  VOir  HECRTEMENT. 
HUEZER,   voir  HOUSER. 
HUFFRUIT,  voir  USFRUIT. 

HUG-vjL,  voir  IVEL. 
BUGE,  voir  Huche. 

HUGEL,  voir  HUCHEL. 

HUGELANGE,  S.  m.,  espèce  de  nappe, 
linge  dont  on  garnissait  les  bnCfets,  les 
garde-manger  : 

Le  suppliant  fu  avec  Pierre  Auberee  a 
prendre  et  enibler  certaine  quantité  de  filé, 
hugela)}ge.  draps,  etc.  {1268,  Arch.  JJ  99, 
pièce  476.) 

HUGELETE,  VOif  HUCHELETE. 
HUGERIE,  voir  HUCHERIE. 

nuGETTE,  voir  Huchete. 
uuGiER,  voir  HncHiEB. 

HUGNE,   s.  f.  ? 
Tel  noble  sang  en  luy  vice  se  celé 
Pour  ce  qu'il  a  du  noljle  la  cotelle 
^on  tout  riiabil  de  noblesse  planiere. 
Mais  la  Iiugne  a  comlien  qu'elle  soit  belle, 
Et  que  pour  ce  gentilhomme  on  l'appelle. 
(Contrediclz  de  Songecreui;  P  122  v",  éd.  1530.) 

HUGREMENT,  adv.,  bravement  : 

Je  n'en  veulx   estre    creu,    si  je  ne  le 

prouve  hugrement  par  gens  de  plain  jour. 

(RAB.,Pan(a3n;e;,  cb.  XII,  éd.  1542.)  L'éd. 

Doiet  porte  haigrement. 

HUGUCHE,  S.  m.  ? 

Pour  reloierle  hvguche  en  clostre.  (1443, 
S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

HUGUE,  s.  f.  î 

Il  gargouille. 

Il  barbouille, 

Il  se  tainct  jambes  et  bras  : 

Puis  (s'il  est  las) 

Pour  son  soûlas 

Il  succe  les  gonlcleltes 

De  ses  liugues  rondelettes. 

(Df.si'eii..  Chml  dr  Vendanges.) 

HUGl'ETTE,   voir  llCCHETE. 

HUHANT,  voir  Huant. 

HUHE,  s.  f.,  huage  : 

Doit  avoir  cliuîscun  qui  est  a  ladite  huhe 
ung  pain  d'un  parisi.  (1404,  7i«(7.  des  fiefs 
du  comté  de  Poitou,  t"  29,  ap.  Duc,  Hue- 
slum.) 

iiuiiu,  s.  m.,  cri  : 

I.a  eut  grant  priesc  et  grant  huhii 
Si  que  li  fort  et  li  nienbru 
I  ont,  sachics,  lonr  liu  tenu. 
{Ren.  coroné,  Hichcl.  1440,  P  81  y".) 
Cf.  III:. 


1.  Hiii,  hUT/,  ui,  vy,  hue,  hoi,  heuz,  oi, 
hoe,  wi,  wy,  ry,  ot,  ieu,  adv.,  aujourd'hui: 
Felan  Franceis,  hoi  justerez  as  noz  ! 

(Roi.,  1191,  Millier.) 
Or  sai  jo  veireraent 
Que  hoi  marrnm,  par  le  mien  escient  ! 

Ui.,  193S.) 
Vivaiz,   vivanz,  il  regeirat  a  tei,  sicume 
nedes  je   hoi.   (Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
Gant.  Ececb.,  14,  Michel.) 

Il  ad  îii  suhinc  Deu  ovré.  {Rois,  p.  Bl, 
Ler.  de  Lincy.) 

Ui  me  verreiz  merveilles  faire. 
(Ben.,  D.  de  Nom.,  II,  2541,  Michel.) 

A  Avrenches,  n  me  disnai, 
Cbliai  oi  un  mien  culel. 

fin.,  i*.,  7T29.) 
Ne  serreit  oi  conté  ne  dit. 

(Id.,  tJ.,  7977.) 
N'i  avéra  wi  pai  mei  jugement  escuté. 
(Gabmeb.  rie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513, 
f°  31  v°.) 

Par  seint  Michiel  sanz  allre  ennoi 
Laissiez  mei  ci  ennuit  et  lioi. 
(G.  DE    Saint  Pair,    MohI    St    Michel,  1987,  Mi- 
chel.) 

1er  n'i  vînt  pas  ;  hiii  ensemeot, 

Qnant  dut  venir,  ne  vint  nient. 
(Floire  et  Blancefîor,  1"  vers.,  2463,  do  Méril.) 
Je  n'abitei  en  maison  des  cel  jor  ke  je 
menei  les  filz  d'israbel  fuers  de  la  terre 
d'Egypte  enjesc'a  icest  jor  hui.  {Greg.  pop, 
Hom'.,  p.  10,  Hofmann.) 

B'ui  en  un  mois.  (Gaut.  Map,  Lancel.  du 
Lac,  Richel.  1430,  i"  24".) 

Hue  matin. 
(Fieral>ras,  Val.    Chr.    1616,  f  21  v°.) 
Tant  il  m'est  uii  mesavenu. 

(,Mre  per..  Richel.  2168,  f»  3=.) 
Candace  vus  ad  hoi  trai. 

(Protheslaus,  Richel.  2169,  f  ^5^) 
Sovent  l'ai  uii  veu  ferir, 
(.Guillaume  de  Palerme,  Ars.  3319,  f»  94"^.) 

Dosne  si  aussaise  dire 

Ke  fuissiez  ma  mie 

Ai  qui  hoe  volghe  morir. 

(Poés.  ms.  ai:.  ISOO,  t.  II,  p.  903,  Ars.) 

Bien  a  quatre  ans  que  je  vos  aim  ; 
Certes  onc  n'atousa  ma  main 
A  vos,  mais  ol  i  touchera  : 
Lors  racole. 

(FaliL,  ms.,  p.  69,  ap.  Sle-l'al.) 

Mais  ot  soiïrcz  un  poi  ici, 
G'irai  la  sus,  venez  après. 

(;«.,  p.  99.) 
Amis,  jai  n'iert 
Geste  baitaille  renfnsee, 
D'ui  en  quinzainne  soit  jurée. 
(ROB.  DU  Blois,  Richel.  24301,  p.  601".) 
Amis,  menjas  to  hui  ?  di  le  moi  sans  trichier. 
Nennil,  sire,  par  Dieu!  hui  ne  de  tieslouticr. 
(Doon  de  Uaience,  9267,  A.  P.) 

Ke  nus  reconte  li  evangilles  de  hui. 
(Maurice  de  SvLLVjSerm.,  ms,  Oxf.,Douc. 
270,  f»  17  ro.) 

L'evangille  d'ui.  (Id.,  ib.,  !"  20  r».) 

Cist  jur  de  huy.  (Id.,  ib.,  ms.  Oxf., 
Laud  mise.  471,  f»  128.) 

Pour  cou,  si  prie  a  vous  tousl'que  vous 
gardes  iui  mon   cors    et   m'ouneur  et  la   | 
vostre.  {Chron.  de  Hains,  c.  x.\,  L.  Paris.)   ' 

Jusques  a  d'îd  en   huit  jours.  (JoiNV.,  5.    J 
Louis,  LXXXII,  Wailly.)  I 


HUI 

De  hui  en  huit  jours.  (lu.,  ib.,  lxxxiii.) 

Dez  lai  confeclioa  de  ces  presantes  lettres 
jusqiiez  a  jour  d'ieu.  (Nov.  1301,Boiixieres, 
Champigneul,  Arch.  Jleurtlie  H  2971.) 

Des  mes  et  jusques  a  vy.  (1316,  Alour, 
AA  88,  Arcb.  muu.  Metz.) 

Wij  ne  vy  vo  pareil. 

(W.  Capel,  930,  A.  P.) 

Dùu  multre  de  que  il  est  heuz  acorpez. 
(136Î,  Arch.  Frib.,  1"  Coll.  des  lois.n'  757, 
{'  282.) 

Lesquelx  faiz  chascune  des  dictes  parties 
mit  en  uy  a  sa  partie  adverse  entant  comme 
il  leur  eslieut  et  sont  contraires.  (5  juill. 
1373,  Lell.  (le  G.  de  Clugney,  bailli  d'Au- 
xois,  Arch.  uiun.  .Montbard.) 

Je  vous  prie  que  vous  ne  laissiez  mie  que 
TOUS  ne  soyez  du  jour  d'uy  eu  .xv.  jours 
a  Arondel.  {Trais,  de  Rich.  Il,  S,  Wil- 
liams.) 

11  leur  avoit  assigné  jour  a  hui  pour 
donner  leur  response.  (3  fév.  1412,  Rapp. 
au  roi  par  J.  Le  Roy,  Arch.  uiun.  Dijon.) 

Leitres  par  avant  le  jour  d'/iay  données. 
[Trahis,  de  France,  p.  90,  Cbron.  belg.) 

D'oi    en     .lx.    ans.    (1463,     Coll.    de 
Lorr.,  977,  n"  26,  Richel.) 

fluy  rire,  demaia  lermoyer. 

(Danse  macabre  des  hommes,  éd.  1486.) 
Ainsi  n'.a  jeunesse  se  passe 
En  actenilant  fS'huij  a  demain. 
(te  Debal  de  deux Dem., Poés.  fr.  des  xv'et  xvi"  s., 
V,  281.) 

Huy  aie  suis  je  vestue    pour  les  œilz  de 

mon  père.  Hier  je  l'estois    pour  le  grô  de 

i  mon  mary.  (Hab.,  1.  IV,  epistre,  éd.  1532.) 

I  Painclres  expers,  vostre  façon  commune 
Changer  vous  fault,  pluslost  hipj  que  demain. 
(Cl.  Marot,  Ëpidr.  a  Mademoiselle  de  la  Roue, 
p.  37d,  éd.  IdU.) 

D'AuE/  a  un  bon  an  on  deux, 
Luy  donneray  et  corps  et  biens 
Pour  les  mesler  avec  les  siens. 
Et  a  son  gré  en  disposer. 
(Id.,  Dial.  de  deux  Amour.,  p.  29,  éd.   lo9G.) 

Pour  le  regard  de  la  cognoissance  du 
fait  des  troubles  iusques  a  hvy.  [Art.  de 
la  Confér.  de  Nerac,  28  fév.  1579,  VU  .) 

Et  c'est  pourquoy  la  postérité  non  sans 
grande  raison  luy  donna  le  tiltre  de  Pu- 
celle,  qui  luy  est  demeuré  jusques  a  huy. 
(E.  Pasq.,  Rei'h.,  VI,  3.) 

Vous  n'ignorez  de  quelle  façon  j'ai  con- 
duit voire  fortune  jusques  a  hûi.  iId. ,Lelt.. 
XI,  3) 

—  Hui  ces( jour,  aujourd'hui  n  ême  : 
Père,  li  cause  de  Tabie   est  establie,  cui 

je  ne  puis  pas  eschiweir,  car  el  jor  d'ier 
promis  ge  moi  ui  cest  jor  devoir  aleir  la  u 
ge  vuilb  aleir.  {Dial.  S.  Greg.,  p.  14, 
Foerster.) 

Hui  cest  jour  a  .vni.  mois  qne  fumes  el  castel. 
(Caj   de  Camb.,  Richel.  24366,  p.  22S'.) 

—  Uni  jord'hui,  aujourd'hui  : 
Jusqua  vijord'ui.  (3  fév.  I2i)6,  Ch.  de 

Gaut.,  év.  de  Toul,  Arch.  Berlebourg.) 

—  Hui  et  le  jour,  désormais  : 

Que  nulz  ne  doute  hui  el  le  jour  escom- 
menienient.  (Joi.NV.,  S(  Louis,  cxxxv, 
Wailly.) 

—  D'hui  a  ]a,  dorénavant  : 

Se  mestier  est,  de  huy  a  ja   laire  asseni-  1 


HUI 

bler    lesdites    bannières.    (3   jauv.    1424, 
Reg.  aux  Consaux,  Arch.  Tournai.) 

—  D'htn  a  demain,  en  un  jour  : 
11  n'est  riens  c'on  face  de  main 
Qu'il  n'ait  apris  d'uy  a  demain. 

(ilodus,  Uichel.  1297,  f  l''.) 
Fr.-Comté,  Sauget,  aidydi,  aujourd'hui. 
Wall.,  M,  ouie.   Centre   de    la    Fr.,   hui. 
Bourg,  Saulieu,  hoch'  d'eu,  aujourd'hui. 

2.  HUI,  voir  Eu. 

UUIAGE,  voir  HCAGB. 
HUIAU,  voir  WlHOT. 
HUICUERYE,  voir   HnCHERIE. 
UUICHIEK,  voir  HUCHIER. 

uuioisvE,  voir  Oidive. 
HUiDivE,  voir  OlDlVK. 
HUIE,  voir  HiE. 
HUiEis,  voir  HuEis. 

UUIER,  voir  HDER. 

HUIFFUUIT,  voir  Uffroit. 

HUIGNER,  voir  HOGNER. 

1.  HUIHOT,  s.  m.,  muliebria  : 

Vous  faictes  fourbir  le  huihot 
Et  on  m'appellera  huihot. 
{Farc.  de  fr.  Guilleb.,  Ane.  Th.  fr.,    I,  32:i.) 

Cf.  WlUOT. 

2.  HUIHOT,    voir  WlHOT. 

HUILE,  voir  OlLE. 
HUILIER,  voir  Olier. 

HUILLECOJIME,  VOir  WiLECOME. 

iiuiLHER,  voir  Olier. 

HUiMAiN,    humain,    loc.   adv.,  aujour- 
d'hui au  matin  : 

Iluimain  fu  an  l'angarde,  sox  ainz  n'i  fa  venz. 
(J.  BoD.,  Sax..  cxxxv.  Michel.) 

Mais  j'avoie  .lx.  sols 

Humain  pendus  a  mon  braier. 
Ui  Lais  de  Courtois,  Richel.  1553,  î"  500  r».) 

HUIMAIS,    voir  IIUIMES. 

HuiMES,  -  mais,  -maix,  huy.,  hue.,  hoi., 
hu.,  loi.,  0.,  i.,  y.,  adv.,  maintenant,  dé- 
sormais : 
Ne  s'en  ira  huimais,  se  ester  ne  li  rent. 

(Roum.   d'Alix.,  i"  49'',  Michelant.) 

Et  n'oistes  imes  novelle 

Plus  mervellose,  ne  plus  voire. 

(GuiLL.,  Best,  die.,  344,  Hippeau.) 

Plest  mei  que  de  ymes  vos  die 
D'un  oisel  ou  moult  a  boisdie. 

(iD.,  ib..   2171.) 
Imes  vos  vodron  raconter 
D'une  grand  mervelle  de  mer. 

(Id.,  ib.,  2079.)  Var.,  huimes. 
Vos  ne  morroiz  huimais  sanz  moi, 
[Semais  que  bien  en  poist  au   roi. 
(Floire  et  Utanceflor,  2''  vers.,  901,  du  Méril.) 

Ne  vos  alli  huiinais  de  rien. 

(Ib.,  1002.) 


HUI 


523 


Huimais  orrez  avant  de  lor  liugnie 
Et  de  la  geste  qui  des  barons  issirent. 

(lourd,  de  Blaivief,  8,  Hoffmann.) 
Ne  li  fera  humes  pesance. 

(Alhis.  Ars.  3312,  f°1H=.) 
Dox  me  confonde,  se  huemais  me  dément  ! 

(Girard  de  Viane,  p.  6,  Tarbé.) 
Daraoyselle,  relevés  vos. 
Car  je  ne  vous  ferray  humais. 
(Vie  Sie  ilmg.,  ms.  apparten.  à   M.  le  V."  Je 
Combarel.) 

E  dit  q'il  veut  bien  ornais 
Qe... 
(Poème  s.  la  fin  du  m.,  Ars.  3G45,  l"  36  r».) 

Il  est  wimais  trop  tart.  (S.    Graa/,  Val. 
Chr.  1C87,  i"  98''.) 

Et  plus  en    est  esbahis    que   huymes  ne 
l'u.  (Artur,  ms.  Grenoble  378,  f">  4^.) 

Qu'il    n'an     venroit    humaix    ai    chief. 
[Mort  Arlus,  Richel.  24367,  f°  64>.) 
Bien  vous  poves  humais  cheans  sollacier. 

(Ciperis,  Richel.  1637,  fl3i  r°.) 
Foy  que  doi  Dieu,  sire  Renaut, 
Vous  ne  poves  huimes  aler. 

(Couci,  494,  Crapelet.) 
Viaz,  franc  chevalier,  passaz  hoimais. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  382,  Michel.  ) 

No  vous  traheis  humais  ariere. 
(Guerre  de  Metz,  st.  80",  E.  de  Bouteiller.) 

HUIOT,  voir  WlHOT. 

HuiR,  V.  a.,  couvrir  de  huées  : 

Par  Deu,  ce  dist  li  dus,  ases  te  tieg  parjure  ; 
Te  sire  me  manace  et  laiden^'O  et  de.spire, 
A  le  loi  anciien  ki  des  autres  est  pires, 
Quant  il  (ton  maître,  Alexandre)  trueve  mastin  qui 
(vers  lui  se  herise. 
Met  le  ceue  entre  garabe,  si  crient  c'on  ne  le  huise. 
(Roum.  d'Alix.,  l"  59",  Michelant.) 

HuiRiE,  voir  Hderie. 
HumoN,  voir  Huron. 

1.  Huis,  huys,  huyx,  uis,  s.  m.,  porte. 
Conservé. 

—  Fig.,  huis   et  fenestre,  moyen,  con- 
dition : 

Anchois  que  ilh  puist  ses  sers  estre. 
Ses  voloirs  est  huijs  et  fenestre 
Par  u  ilh  entre  en  damage. 
(Jacq.    de    Baisieux,    Scheler,    Trouv.    belg., 
p.  189.) 

—  Mettre  huis  contre  fenestre,  s'opposer 
aux.  desseins  de  quelqu'un  : 

N'est  nul  a  destre  n'a  sencstre 
.  Que  mal  a  Mets  ne  prophétie, 
Ne  mette  huyx  contre  fenestre. 
(L'A  B  C  d'Asselitt,  170,  ap.  E.  do  Bouteiller, 
Guerre  de  Metz,  p.  347.) 

—  Estre  a  l'huis,  ôtre  près  de  sa  chute  : 

Pité,  justice,  affecciou. 

Revenez  toutes  d'un  acueil  ■ 

Gouverner  en  dilection, 

Ou  tout  va  a  perdicion, 

Dont  mains  règnes  sont  Ja  a  l'uis. 

(E.  Diiscu.,  Poés.,  Richel.  840,  C  447''.) 

2.  HUIS,  voir  HuEis. 

HuisAiGE,  s.  m.,  droit  sur  les  portes  : 

Li  huisaiges  et  praalos  chascuns  feus  fors 

l'autre  doit  .1.  den.  et  vaut  eutonr   .m.  s. 

VI.  d.  (xni''  ».,  Cart.  de  Jouarre,  Uichel. 

11371,  f°  41  I".) 


324 


HUI 


HUI 


HUI 


HUISOIF,  voir  OlDIF. 

Hi-ison-E,  voir  Oidivb. 
HuiSEOu,  -eour,  s.  m.,  portier  : 

Qaant  içon  orent  escoté 

Li  baron  et  li  huiseour. 

Si  lu  maioeat  a  lor  singoor. 

(fim.  couronné,  1276,  Méon.) 

Hl'ISBT,  voir  HCISSET. 

HuisEUs,  voir  VoisKcs. 
HtnsEUSB,  voir  Oiseuse. 

HUISEUSEMENT,  VOir  VOISEUSEMENT. 
HUISEUSETÉ,  voir  YOISEUSETÉ. 

HUisiER,  voir  Huissier. 
ucisiERE,  voir  Hdissiere. 
HuisiNE,  voir  Usine. 
HUisoN,  huyson,  huisson,  huoison,  hue- 
son,  s.  f.,  hnée,  cri,  bruit,  tapage  : 
GriDS  fa  la  noise  et  fors  la  huisoii 
Qaant  les  batailles  desrengent  a  bandon. 
(Raimb..  Ogicr.  126G3,  Barrois.) 

Tel  noUe  meioeat  et  si  fort  h'joison, 
El  li  cheral  -1  (iero  branJisoa 
Toi  li  .\rchans  en  leotisl  environ. 

(.Àlesehaiu,  h8'J6,  Jonck.,  r.ttill.  d'Or.) 
Et  qui  sont  chil  glouton, 
Qai  nons  Tant  traveillant  et  font  tel  huisson  f 
(Cher,  au  cijgne,  7315,  ReilT.) 

Ans  ars  de  cors  les  bercent  et  font  i;rans  huesons. 

(Ch.  i-Anlioche,  ch.  IV,  G5Ï,  P.  Paris.) 
Moolt  par  fa  grant  la  noise  et  fel  la  huoison . 
(Uatgis  d'Aigrem.,  ms.  Montp.  H  217,  t°  171».) 

Atant  lor  viennent  a  monlt  grant  huison. 

(Gaijdon,  230L»,  A.  P.) 

Dont  Jordain  l'entendjr,  ne  li  fu  mie  bon  : 
Çonient,  dist  il,  dont  vient  yceste  basqiiison  ? 
Vient  on  cy  par  constame  a  telle  huyson  • 
(HÎ4I.  A-  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3113,  i"  198  V.) 
Et  li  narrel  crioient  et  font  prant  huison. 
(B.  de  Seb.,  xviii,  ii\.  Bocca.) 
Par  devers  Alixandres  a  si  grant  huoison. 
Si  merve.Ileox  estoar  et  telle  occision, 
Qae  tont'  la  contrée  en  tentist  environ. 

d'ea»  dou  paon,  Riclicl.  25r,l,  f»  |33  v».) 

Chil  de  l'ost  lez  perchareot,  sy  font  grant  huison. 
(II.  Copel,  8.39,  A.  P.) 
La  flrcnt  si  grant  noisse  et  telle  liwjaon. 
(Geste  des  dua  de  Uourg.,  572,  Chron.  belg.) 

1.  IIUISSE,  s.  /.  ? 

Huisses  a  brouette  a  .i.  s.  (Compte  de 
1418,  Bélhune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibi.  Amieas.) 

3.  uuissE,  uisse,  uixe,  usse,  uxe,  huxe, 
s.  t.,  porte  : 

Les  feneslre:  et  les  uxes.  (1286,  Cart.  de 
la  gr.  égl.  de  Melz,  Kichcl.  13846,  f«  137.) 

Ue  bri.xier  les  huxes.  (Chr.  du  doy.  de 
SI  Thiéb.  de  Metz,  Hist.  ceci,  de  Lorr.,  IX, 
p.  CCIII.) 

Abatirent  les  portes,  les  usses,  les  fe- 
nestres  de  loi  maison.  (1337,  Coll.  de 
Lorr.,  111,  r»42,  Richel.) 

Portos,  uxes.  {Ib.) 

Quant  ilz  vinrent  devant  la  porte  sus 
Sainct  Ylaire,  on  trouvent  la  porte  cloze. 


et  ons  enconimençont  a  tiurter  a  Vuxe. 
(J.  AuBRiON,  Jonrnl,  an  1479,  Larchey.) 

Il  fut  tirez  hors  de  sa  maixon  par  de- 
soubz  ruûre.  (1d.,  ib.,  an  1484.) 

Faire  eu  la  dicti'  chappUe  une  huisse  pour 
entrer  dedans.  (20  juill.  1521,  Arch.  Gir.,  E 
Not.,  Contât,  Ill-l.) 

—  Ouverture  d'un  casque  : 

Le  suppliant  haussa   son   baston et 

d'icellui  donna  au  dit  Valete  ung  cop  sur 
Vuisse  ou  vidaille.  (14oo,  Arch.  JJ  187, 
pièce  233.) 

Ardennes,  Monzon,  Wall.,  Mons,  huche, 
porte. A  Mons,  rendit:  «  Quand  vo  l'sarez, 
vo  verrez  chier  à  no  n'huche  » ,  ce  qui  si- 
gnifie :  Je  vous  déQe  de  le  savoir. 

HuissELET,  huyssclet,  uisselet,  huyselet, 
uxelet,  -  ellet,  s.  m.,  petite  porte,  guichet  : 

Si  donoit  on  monsegnor  Gauvains  a  oian- 
pier  par  cel  huyselet  qui  iert  en  la  vaute  par 
desus.  {Arlur,  ms.  Grenoble  378,  f»  S6K) 

Li  contrais  ot  son  uxelet  overt.  (S.  Graal, 
Richel.  2453,  f»  134  r°.) 

Et  fermé  ai  mon  hnisselct. 

(Vie  des  Pires,  Uichel.  23111,  i"  105'".) 
Per  un  petit  urellet. 
(Paslour.,  cxxivm,  ms.  Oxf.,  BodI.  Douce,    308, 
P.  Meyer.) 
Tant  c'un  huisselet  bien  barré 
Trouvai,  petilet  et  estroit. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  S'.) 

Et  de  celle  fontaine  lee 
Par  plus  d'un  millier  à'uisselles 
Descendoient  beaulz  ruisselles. 
(Cbr.  de   Pis.,   Poés.,    Richel.  001,   f    126  v»; 
Lie.  du  chemin  de  long  estude,  y.  832,'  Piiscbel.) 

Laquelle  sans  tarder  se  retira  en  sa  mai- 
son tyrans  son  huysselet  a  soy  pour  le 
fermer.  (Roi  René,  Mortiliemenl  de  vaine 
plaisance,  OEuv.,  IV,  43,  Quatrebarbes.) 

Comtois,  Doubs,  Montbéliard,  huisselet, 
petite  porte.  Rouchi,  huchelet. 

HuissER.iviN,  uisserain,  s.  m.,  portier  : 

Si  vint  as  portes  de  la  tour, 
Durement  huche  i'itisserain. 
Li  portiers  an  fu  pas  vilain, 
Le  postich  a  moult  los  ouviert. 
(Gadt.  d'Arr.,  Eracl.,  ms.  Turin,  C  11''.) 

HUissEHiE,  huysserie,  uisserie,  husserie, 
usserie,  wisserie,  uxerie,  s.  f.,  ouverture, 
entrée,  et  porte,  garniture  d'une  porte,  son 
ouverture  en  largeur  et  en  hauteur,  toutes 
les  pièces  de  bois  dont  elle  est  formée, 
son  chambranle  : 

E  hurtout  as  usseries  des  portes.  {Rois, 
p.  83,  Ler.  de  Lincy.) 

Estut  en  Vusserie  de  la  cave  (Ib.,  p.  321.) 
Nus  ne  puet  ouvrer  es  mestiers  devant 
diz  (de  mortelier)  puis  nonne  sonee  a 
Nostre  Dame  en  charnage,  et  en  quaresme 
au  semedi,  puis  que  vespres  soient  chan- 
tées a  Nostre  Dame,  se  ce  n'est  a  une 
arche  ou  a  un  degré  fermer,  ou  a  une 
huisserie  faire  fermant,  assise  seur  rue. 
(Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  l"  p.,  xlviii, 
10,  Lespinasse  et  Bounardot.) 

Grant  espace  li  flst  porprcndre 
Cil  qui  n'i  6sl  c'une  huisserie, 
Qui  a  rissirpst  briserie. 
(RUTBB.,  la  Voie  de  Paradis,  II,  31,  Jubinal. 
Var.,  ujerie. 


Gons  mis  es  nouvelles  wisseries.  (1323. 
Trav.  aux  chdt.  d'Art.,  Arch.  KK  393 
f"  37  r».) 

Refaire  leurs  luiys  et  huysseries,  (e- 
nestres...  (1323,  Arch.  .IJ  64,  f"  2  r°.) 

Il  ne  pourront  faire  huisseries  ne  fe- 
nestres.  {Ib.) 

Demi  -mui  de  piastre  converti  a  refaire 
huisserie  des  moulins  de  Crecy  et  la  clô- 
ture. (1332,  Compte  de  Odart  de  Laiqnv, 
Arch.  KK  3%  f  133  r".) 

Leurs  hoirs...  ne  porront  d'ore  en  avant 
pikier  ne  heuer  en  le  dile  huisserie  ne  el 
mur  qui  y  appartient.  (1333,  Arch.  hosp. 
d'Abbeville,  ap.  Raynand,  Elude  sur  le  Dia- 
lecte du  Ponlhieu,  p.  51.) 

Brisarent  plusour  uxerie  el  huige.  (1337, 
Coll.  de  Lorr.,  111,  f»  43,  Richel.) 

60  sols  pour  certains  ouvraiges  faiz  eu  la 
pailloile  pour  faire  une  chambre,  pour 
faire  une  uxerie  de  pierre  en  la  chambre 
d'arrière  et  aullres  menus  ouvraiges... 
(1380,  Arch.  Meuse  B  lOil,  f"  83.) 

Une  petite  verge  de  fer  pendue  a  Vuisse- 
rie  de  la  dicte  chambre.  (Oct.  1400.  Invent, 
de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch. 
Côte-d'Or.) 

Au  regard  des  huisseries  faisans  clos- 
tures  sur  la  forteresse  d'icelle  (ville)  a 
l'endroit  du  pourpris  de  l'église  et  abbaye 
dudit  lieu,  ou  temps  dessus  dit,  lesdites 
huisseries  seront  et  demouront  ouvertes. 
(17  avr.  1448,  Sentence  du  lieuten.  du  bailli 
d'Am.,  ap.  A.  Thierry  Mon.  inéd.  duTiers 
Etat,  t.  m,  p.  569.) 

Refaire  de  novel  l'uys  et  Vui.iserie.  (1485, 
Compte  de  S.  Melaine,  Morl.,  Arch.  Finist.) 

Aultres  huisseries  et  fenestres.  (1533, 
Compt.  de  Diane  de  Poitiers,  p.  124,  Che- 
valier.) 

Ou  entendoit  par  huysseries  les  couches, 
tables,  scliabelles.  (13ES,  Lille,  ap.  La 
Fons^  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ou  ne  sceut  ni  rompre  les  clostures,  ny 
arracher  les  huisseries.  (Jean  de  .Mo.nt- 
LYARD,  Trad.  d'.ipulee,  f»  9  v»,   éd.  1616.) 

Guernesey,  uss'ries,  s.  f.,  baie,  cham- 
branle d'une  porte.  Berry,  huisserie: 

A  l'heure  dite,  j'étais  devant  ma  porte, 
ayant  poussé  toutes  les  huisseries  pour 
que  les  passants  (s'il  en  passait)  me 
crussent  couché  ou  absent.  (G.  Sand,  les 
Maîtres  sonneurs,  iV  veillée.) 

11  dit  à  mes  cousins  de  bien  fermer  et 
barricader  toutes  les  huisseries.  {]D.,Nanon, 

I,  111.) 

Il  avait  été  convenu  que  Marcelle  sorti- 
rait seule,  la  dernière,  quelques  instants 
plus  tard,  et  qu'elle  tiendrait  les  huisseries 
de  la  maison  fermées.  (Id.,  Meun.  d'Ang., 

II,  236.) 

1.  HUissET,  iiisset,  huiset,  ussel,  s.  m., 
petite  porte  : 

Va,  si  l'acule  a  cel  huiscl 
Et  si  l'entrovro  un  pelitcl. 

(Renan,  Br.  VIII,  351,  .Martin.) 

S'iert  entrée  en  un  gardinet 
Dont  li  rois  le  clef  del  uisset 
Avoit. 

(ReMirt  le  nouvel,  2777,  Méon.) 

Que  l'uistel  vous  ensongneray. 

(Cottci.  2253,  Crapelet.) 

L'en  fermoit  Viissel.  {Chron.  de  Fr.,  ms. 
Berne  590,  f°  18'.) 


HIH 


Fllîl 


HUI 


523 


Por  .11.  vervplos  a  l'ufsset  du  puich. 
(I314,  Trav.  aux  chdt.  d'Ari.,  Arch.  KK 
393,  f"  21  r°.) 

Parmy  Vtiisset  d6  paradis 

Qui  est  estroict  et  très  petis 

Passer  De  pourra  a  la  mort. 
(Deoi  ILLEVILLE,    Trois  Pelerinaiges,  t°  Si',  impr. 

iDStit.  I 

A  Jehan  de  Kichebourt,  cliauderonnier, 
pour  uu  Ion;;  coffre  de  boys,  ferré  par  de- 
dans tout  au  Ions  et  par  dehors,  a  un 
large  huisset  de  laitton.  (1388,  Compl.  roy., 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

Au  milieu  de  ladicte  barrière  y  avoit 
uug  petit  huysset,  qui  fermoit  des  deux 
coslez.  iCoMMYNES,  Mém.,  IV,  9,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

Je  n'eoz  gaeres  avant  esté 
Que  trouvay  Vkuisset  d'aa  jardin 
Ouvert. 
(Le   Débat  de  deux  Dem.,  Poés.    fr.   des    xt°  et 
xïi*  s.,  V,  266.) 

Ung  buffet  fermant  a  deux  huissets.  (Pièce 
de  1571,  ap.  Beauvilié,  Doc.  inédits  sur  la 
ficardie,  iv,  328.) 

—  En  particulier  trappe  de  chaque  case, 
de  chaque  coiupartiment  d'un  bateau 
percé  ou  vivier  flottant,  el  par  extension 
ce  compartiment  lui-même  : 

Pour  chacun  huisset  ou  il  y  a  poisson. 
;Déc.  1380,  Arr.  impr.,  Orl.,  Gibier,  1S59- 
1582.) 

Icelluy  bacq  a  quatre  feuUetz  ou  huis- 
tets.  (xv  s..  Cari,  de  Flines,  p.  915, 
Mautcœur.) 

I  Chalan  percé  par  AuîS.set.  (Août  1493, 
4rr.  et  décl.  impr.,  ap.  jManlellier,  March. 
'réq.,  III,  242.) 

Pour  chacun  huiSset  de  poisson,  de  la 
çrandeur  d'une  toise.  (Février  1585,  Arr. 
mpr.,  Orl.,  Hotot,  1598-1606.) 

Des  formes  de  ce  mot  se  retrouvent 
lans  des  textes  de  province  jusqu'au 
iix-huitième  siècle  : 

Usset  pour  entrer  et  sortir  d'icelle  bou- 
ique.  (An  1741,  Poitiers,  ms.   du  Poitou.) 

2.  HUISSET,  s.  m.,  sorte  d'arbre  : 
Pins, cèdres,  cyprès,  ifz,  huisselz  et  houx. 
Le  Maibe,  lUustr.,  1,  28,  éd.  1348.) 

I  HuissEURE,   -  ui-e,  huiseure,    uissure, 
jii«eure,  wissure,  s.  f.,  porte  : 
i  II  vinrent  a  une  antree  par  ou   l'en  en- 
roit  leanz,  et  ce  iere  une  tiiseure  de  mar- 
re. (S.  Graal,  ms.  Tours  91.'),  f°  96".) 
Paradis  n'a  cure  d'ordare, 
Estroite  et  basae  est  li  huissure. 
(  Vert  de  le  mort,  Ricliel.  375,  f"  .'J37'.) 
J.e8  rawes  ont  enconrlinees 
Et  les  huisseures  parées. 

(Smes  de  Namaij,  ms.  Turin,  f°  92''.) 
Parent  fraites  les  huiseures 
Et  ouvertes  les  serreures. 

(JWtr.  de  S.  Eloi,  p.  88,  Peigné.) 
Qui  entre  en  bercil  a  droiture 
l'ar  l'entrée  de  l'uiseure. 
•  f.tr.,  .VII.  Est.  du  monde,  Richel.  1526,f70".) 
Refiire  les   ganibes  de    Vuissure   de    le 
icte  cambre.  (1306,  Trav.   aux  chdt.  des 
^mt.  d'^rf.,  Arch.  KK  393,  f"  46  i».) 
Pour  refaire  les    gambes  de  l'uissure  de 
'  cambre  madame.  (1313,  «6.) 
lin  charpentier  fait  une   tLissure   a  une 


tour.  (Compte  de  1442,    Béthune,   ap.    La 
Fons,  Gloss.  ms.,  liibl.  Amiens.) 

Les  huissnres  et  sages  des  basses  cham- 
bres nouvelles  faicles  sur  la  rivière. 
(Compte  de  1503,  ib.) 

HUissEux,  voir  Oisons. 

1.  HUISSIER,  adj.,  à  porte,  qualifiant 
une  sorte  de  grand  vaisseau,  particulière- 
ment destiné  h  transporter  les  hommes 
avec  leurs  fournitures,  leurs  chevaux, 
leurs  vivres,  et  ainsi  appelé  parce  qu'il 
avait  à  sa  poupe,  sous  la  flottaison,  une 
ouverture  ou  porte  : 

Deux  galees  huissiercs  garnies  de  vivres 
pour  six  mois.  {Le  Livre  des  faicts  du 
Maresch.  de  Boucic.,^'  p.,  ch.  16,  Buchon.) 

2.  HUISSIER,  uissier,  huisier,  ussier, 
uxier,  hoissier,  oissier,  vuissier,  vissier, 
s.  m.,  grand  vaisseau  h  porte  : 

Ez  idssiers  mêlent  les  biins  chevaux  de  pris. 
Et  aus  sentines  les  bons  tonniaus  de  vin. 
(Car.  le  Loh.,  2"  chans.,  xxxv,  p.  133,  P.  Paris.) 
Ks  huisiers  motcut  les  boins  chevaux  de  pris. 
(Ib.,  var.) 

Auque.s  loing  de  Chastel  mêlez 
Trestoz  les  uxiers  el  les  nez. 

(Florimnnl,  Richel.  3d3,  f  3G''.) 
Nos   ferons    vuissiers   a    passer    quatre 
mille  et  cinc  ceuz  chevaus   et   uuef  mille 
escuiers.  (Villehard.,  Cong.  de   Constan- 
tin., 21,  Wailly.) 

Onques  nus  hom  crestiens  plus  bel  ne 
plus  riche  ne  vit,  sicum  de  nés  et  de  galies 
et  de  vissiers.  (ID.,  ib.,  56.) 

Et  mil  wissicrs  par  leur  consans, 
Por  passer  armes  et  cevaus. 

(MousK.,  Chron.,  2;j3i3,  Reill.) 
Lor  manda  qu'il  fesissent  nés  et  galies 
a  grant  plenté  et  huissiers  a  chevaus  mener. 
(Chron.  d'Ernoul,  p. 436,  var.,  Mas-Latrie.) 

Et  manda  qu'on  hst  galies  et  huissiers  a 
chevaus  mettre  a  grant  plenté  por  lui  pas- 
ser. (£i.  LE  Très.,  Cont.  de  G.  de  Tijr, 
p.  392,  Guizot.) 

La  fu  li  marchez  fais  des  nez  et  des 
galies,  et  de  oiasiers  por  les  chevaus  por- 
ter. (Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxvii,  24,  llist. 
des  crois.)  Var.,  uissiers. 

Des  galees  et  des  hoissiers.  (Ib.) 

Ses  galees  ne  ses  uissiers.  (Est.  de  la  g. 
s.,  Vat.  Chr.  1639,  f»  9''.) 

Que  nous  armon  certaine  quantité  d'us- 
siers  et  de  galies,  qui  porteroient  certaine 
somme  de  chevaliers  el  de  chevaus.  (1295, 
Arch.  J  436,  pièce  36,  Mus.    vitr.  50,  298.) 

3.  HUISSIER,  uissier,  ussier,  uscier, 
huisier,  huisser,  uisser,  wiscier,  s.  m.,  por- 
tier en  général  : 

Cliques  n'i  ot  portier  ne  huissier  de  pris 
Qui  les  hais  li  ossast  contretenir. 

(Aiol,  Richel.  2a516,  f  123''.) 
Et  si  vos  di  tant  sai  ben  de  Vuisser, 
Bea  enterrons,  ja  n'estrons  mis  arier. 

(Raimuert,  Oaier,  4042,  Barrois.) 
Ne  qea  ne  seneschal,  ussier  ne  chambellcnc. 
(Aye  d'Avignon,  3195,  A.  P) 
Onques  uscier  ne  coiineslabte 
!Nel  contredisl  de  nule  cose. 

(VAtreperill..  Ricliel.  2168,  f  2  r".) 


>'i  remest  ni  wiscier  ne  gaite. 


(/*.,  !'-i\) 


Un  cheval  pour  porter  les  armures  Wil- 
liaume  le  huisier.  (1294,  Trav.  p.  les  chdt. 
des  C.  d'Art.,  Areh.  KK  393,  i'  13.) 

Li  hnissers  a  la  grant  mace  de  la  sen- 
tence Dieu.  ( Laurent,  Somme,  ms. Chartres 
371,  fo  34  v'>.) 

l.i  huissiers.  (In.,  ib.,  ms.  Alencon  27, 
fo  2-2  fo.)  -  > 

Quant  vit  la  porte  ouverte,  si  a  prius  a  brochicr. 
Puis  a  traite  fespee,  si  a  ferai  Vuissier, 
Jusques  en  le  poitrine  li  fist  couler  Tachicr. 

(Charles  le  Chaure,  Richel.   21372,  f  32''.) 
Oist  li  sagillaires,  si  print  a  requignier  : 
Faites  me  lot  venir  le  félon  losangier; 
Comparer  li  feray  la  morl  de  mon  huissier. 

(Ib.,  P  33'.) 

Le  roy  transmit  celle  part  ung  nommé 
AUabre  de  Saule,  son  ussier  de  chambre. 
(D'AUTON,  Chron.,  Richel.  5083,  f"  37  V.) 

—  Fabricant  de  portes  : 

Charpentiers,  huichiers,  huissiers,  ton- 
neliers, charrons.  (E.  Boil.,  Liv.  des  mest., 
i'  p.,  XLVII,  rubr.,  Lespinasse  et  Bonnar- 
dot.) 

Dans  un  certain  nombre  des  exemples 
cités  huissier  répond  tout  à  fait  à  la  signi- 
fication du  mot  moderne. 

4.  HUISSIER,  V.  n.,  respirer  bruyam- 
ment, renâcler  : 

Et  qant  Percevaus  vit  se,  si  seygna  et 
li  cheval,  desouz  lui,  huissoit  de  grant 
paor.  (S.  Graal,  i,  463,  Uucher.) 

1.  HuissiERE,  huyssiere,  uissiere,  s.  f., 
portière  : 

L'uissiere  de  la  raeson,  qui  neteoit  fro- 
ment, s'estoit  endormie.  (Bible,  Richel. 
899,  f  ^48^) 

Une  simple  huissiere  ou  clergesse 
Aujourd'huy  se  présumera 
Autant  ou  plus  qu'une  duchesse. 
(CoQutLLART,  hroUsnouv.,  1»  p.,  de   presuraplio- 
nibus,  I,  93,  Bibl.  elz.) 
Vérité  est  première  conseillère 
Et  purilé  huyssiere  la  dedens. 

(t'A.  roy.,  Richel.  1537,  i"  72  r°.; 

Sainct  Pierre  aussi  le  suivoit  de  loin  jus- 
ques  a  la  court  :  et  se  arresla  a  l'huys 
dehors.  Adonc  sainct  Jehan  yssit,  et  le 
dict  a  l'huissiere,  ainsi  misl  dedans  sainct 
Pierre.  (Ol.  .Maillard,  Serm.,  p.  37,  Cra- 
pelet.) 

Sainct  Jean...  yssit  ung  peu  hors  du 
heu  ou  il  estoit  cl  parla  a  l'huissiere  de 
ceste  maison  de  Aune,  en  telle  manière 
qu'il  tisl  mettre  et  introduire  sainct  pierre 
jusques  dedans  icelle  maison.  Et  adonc- 
ques  cesle  chamberiere  el  huissiere  com- 
mencea  de  dire  a  saiucl  Pierre...  (Sec.  vol. 
des  exp.  des  Ep.  et  Eo.  de  Icar.,  f  337  v 
éd.  1519.) 

2.  HUISSIERE,  uissiere,  huisiere,  s.  f., 
barque  servant  au  transport  des  chevaux  : 

Et  es  huissiercs  nietcnt  les  chevals  arabis 
Et  es  sauternes  les  bons  toniaus   de  vin. 
(Gar.  le  Loh.,".'  ch.,  xxxv,  p.  135,    var.  du  ms 
Uichel.  19161,  éd.  P.  Paris.) 

Lor  manda  qu'il  fesissent  nés  et  galies 
a  grant  plenté  et  huisieres  a  chevaus  me- 
ner. (Chron.  d'Ernoul,  p.  436,  Mas-Latrie.) 

Et  la  fu  li  marchies  fais  des  nés  et  des 
galyes  cl  des  uissieres  as  cevaus  mener. 
(th.,  p.  339.) 


.■îîfi 


Hn, 


HUM 


HUM 


Hi'i'^siNB,  uissiiw,  >.  f.,  petite  maison, 
cabane  . 

El  s'esloit  bien  hardis  de  fiire  araoareus  sigm 
Et  demander  a  ellei  le  clef  de  leur  huissinf. 

(B.  df  Sei.,  III,  i'ii,  Bocca  ) 

Hermiles  fa  .vu.  ans,  mainius  ca  povre  Aaitsin? 
(»..  xsi,  98.) 

—  Entrée  : 
Mais  de  toatez  lez  portez  me  vea  oa  Vuissine. 
(H.  Capel,  nu,  A.  P.) 

uuissox,  voir  Huiso.n. 

HUissoT,  yssot,  s.  m.,  réservoir  à  pois- 
son : 

Pour  poisson  d'eau  douce,  hormis  les 
lamproves,  n'est  deu  qno  lut  d.  t.  pour 
yssot  où  bothe.  (1571,  Péage  de  Sovaslre, 
ap.  .Manlellier,  March.  fréq.,  111,  3il.) 

Cf.  Hpisset  l. 

HUISTIME,   voir  OlTISME. 

l.  HUIT,  voir  Oit. 
â.  HUIT,  voir  Ilu. 

1.  HUITAIX,  voir  OiTAI.N. 
i.  HUITAIN,  voir  HOSTIN. 
HUIT.\NTE,    voir  OlTANTE. 

HuiT.wÉ,  huict.,  adj.,  espacé  par  hui- 
taine : 

Le  seigneur  hnul  justicier,  qui  a  droit 
d'avoir  et  prendre  espaves,  prend  celles 
qui  advienaent  en  sa  justi.e  et  seigneurie 
et  les  garde  par  quarante  jours  et  durant 
le  dit  temps  de  quarenle  jours  doit  faire 
crier  par  trois  edicts  huictavez  les  dits 
espaves.  {Cout.  du  comté  de  Bourgogne, 
Nouv.  Cout.  gén.,  I,  865.) 

HUITECOC,  voir  ViDECOC. 

IIUITEL,   voir   OiTEL. 

HuiTiERiË,  S.  t.,  portion  de  huitième: 
Messire  Gefroy...  tient   une  porcion  d'i- 
celui  fîeu  par  hûilierie.  (13'J2,  Denombr.  du 
baill.  de  Caux,  Arch.  P  303,  1°  17  r«.) 

UCITILLE,  voir  OSTILLE. 
HUITIN,   voir  HUSTIN. 

huittell.ee,  voir  Oitelee. 
HuivRE,  voir  Vdivhe. 

HUKIBR,  voir  liUCUIER. 

uuLAGUE,  voir  Ulage. 
Hui.E,  voir  Ubulle. 

HULEE,  voir  UCRLEE. 
UULEIZ,  voir  IIURLEIS. 

HULEn,  voir  Holieb. 

HULEU,  s.  m.,  lien  de  prostitution  : 
La  Rarce  que  je  prins  a  Imleu,  alTermant 

qu'elle  csloit  ma    lille.  (N.  DU  FaIL,  Prop. 

rust.,  I,  75,  Aésezat.J 
Fil  ses  premières  paillardises  a  huli'U  ou 

bordcaii  de  Paris.  {Légende  du  duc  Cliarles 

de  Guise,  ch.  viii,  p.  34.) 

Ur  De  se  sont  contentez  ces  galans  de 
faire  et  dire  en  temps  et  lieu   pis  que  tous 


lesruffiens  qui  entrèrent  jamais  au  huieu 
de  Paris.  (H.  Kstikn.,  Tr.  prép.  d  l'Apol. 
p.  Hérod.,  c.  21,  éd.  1366.) 

HULHEUR,  voir  noaiLLEOR. 

HULIE,  S.    f.  ? 

Car  li  Tilains  ne  c'estndie 
Fors  qu'an  charrue  et  an  hulie. 

(.Renan.  Uichel.  1630,  f  102".) 

HULK,  voir  HORQOE. 

HULKE,  voir  HCRQUE. 

HUL,i>\GE,  voir  Ul.^ge. 
HULLAGuc,  voir  Ulage. 

HUL.LE,  voir  HORLE. 

HOLLEE,  voir  Hdrlee. 

HULLEUR,  voir  HORLEUR. 

HULQUE,  voir  HCRQnE. 

HULSEiE,  voir  HOUSSOIE. 

HUMABLE,  adj.,  qu'on  peut  avaler  : 

Sorbilis,  humable.  {Catholicon,  Riciiel.  1. 
17S81.) 

Sorbilis  et  hoc  le,  humable.  {Voe.  lat.-fr., 
1487.) 

Humable,  que  se  puede  sorber.  (Oodin, 
Dict.,  éd.  1660.) 

1.  HUM.MN,  homain,  adj.,  de  l'homme  : 

Li  homains  enemis  malTez. 
(.\DGAR,  Mir.  de  JV.  D.,  Brit.  Mus.,  Egerlon  612, 
f  M'.) 

—  En  humain,  locut.,  sur  cette  terre, 
dans  ce  monde  : 

A  tenir,  avoir  et  possider  ce  présent 
bail  et  ferme  par  ledit  Jaques,  tant  come 
il  vivra  en  humain,  par  la  forme  et  ma- 
nière qui  ensuit.  (1410,  Bail  d  ferme  d  ung 
donné  de  l'ordre  de  S-  J.  de  Jérus.,  sa  vie 
durant,  Arch.  S  5125,  pièce  1.) 

2.  HU-MAIN,  voir  HCIMAIN. 

HUMAINEMENT,  adv.,  avec  douceur  : 
Por  ceu  ke  li   pères    toz  possanz   parlet 

humainement   des    pecheors.    (Greg.  pap. 

Hom.,  p.  71,  Hofmanu.) 

humaineté,  voir  Hdmanité. 

HUMAIS,  voir  Hdimks. 

HUMANEi-,  um.,  adj.,  humain: 
Vumanel  foiblece.  (Digestes,    ms.  Mont- 
pellier, f»l3'.) 

humanité,  humainelé,  s.  f.,  nature 
humaine,  le  genre  humain  : 

(Jésus)  uel  al  père  sulunc  la  divinitet, 
maindre  del  père  sulunc  la  humaineté. 
{Lib.  Psalm.,  Oxf.,  p.  238,  Michel.) 

—  Vie: 

Comme  plusieurs  deffuns,  ou  temps  que 
il  avoient  humanité,  meuz  de  dévotion... 
eus.sent  laissé  a  l'église  de  Sainte  Nourrice 
de  Ruins.  (1340,  Arcb.  JJ  71,  pièce  381.) 

—  Parties  honteuses  : 

Aucuus  d'eulz  (des  moines  de  S.-Leu) 
avalèrent  leurs  braies  et  monstrerent  leur 
derrière  et  toute  {'humanité  que  il  portoient 


aus  hommes  et  famés  qui  la  estoieut  en 
disant  en  leur  langaige  :  Parle  cap  de  Dieu 
cy  prandres  voslre  Salvadour  le  jour  de 
Pasques,  et  non  ailleurs.  (1382,  Arcli.  ,IJ 
120,  pièce  274.) 

Donc  je  vueil  charcher  couverture 

Pour  musser  mon  humanité. 
Adoacques  doit  Adam    couvrir   son  ftw- 
manité,  faigoant    avoir    honte,    {iiist.  du 
viel  test.,  1214,  A.  T.) 

J'estoye...  tout  nud  et  bien  honteux; 
le  mieux  que  poiivoye,  de  mes  mains  je 
couvroye  mon  humanité,  (i.  de  Cartheny, 
Vomige  du  Chevalier  errant,  f"  87  r»,  éd. 
1337.) 

—  Bon  accueil,  prévenance  : 

Les  habitans  de  Calais  ayant  esté  forces 
par  les  Anglois  après  une  très  vigoureuse 
résistance,  ils  se  retirèrent  auprès  du  roy 
de  France  qui  les  reçeut  moult  agréable- 
ment et  leur  fist  faire  moult  de  huminites. 
(Chron.  de  S.-Den.,  II,  f°  22.i,  éd.  1493.) 

humblece,  -  esse,  -  esce,  umb.,  s.  f,, 
humilité,  modestie  : 

Por  ce  vos  ai,  chier  sire,  plain  i'umblece 
Esleu  a  juge. 
(Le  DU    des  trois  jugent.,  Dinaui,    Trour.  de  la 
Flandre  et  du  Tourn.,  p.  SI.) 

La  grant  tmmbtesce  de  son  lit. 
(Dial.  de  S.  Greg.,  ms.  Evreux,  f  6  i".} 
L'urailité  et  humblesce.  (TAv.  du  Cheval, 
de  La  Tour,  xiv,  Bibl.  elz.) 

Son  joyeux  regart  plain  d'umtilesse. 

CUv.  des  cent  ballad.,  xx,  Si-Hiliire.) 
Salus  de  caeur  par  nostre  grant  httmbtesse 

A  tous  amans. 
(Poe's.  de  Cit.  d'Orléans,  p.  13,  ChampoUion.) 

La  mère  i'Iiumblesse  (la  Vierge  Marie). 
(Conlredictzde  Songecreux,  i"  41  v",  éd.  1530.1 

Siraplesse  ilz  ont  de  leur  partie 
Qui  leur  liumbles^e  a  convertie 
En  vertus  de  grande  valeur. 

Ub.,  f  1-2  r'  I 

En  moy  n'a  joye  ne  d'envye. 
Puisque  jeslongne  vostre  humbtesne. 
(fiaEBiN,  Slisl.  de  la  Pass.,  40-23,  C.  Paris.) 
Mais  je  vous  prie  en  toute  humblesse. 
Que  vous  ayez  pitié  de  nous. 
es.  DE  i.A  Cbesnaïe,  Comdamn.  de  Bancquel,  p. 399. 
Jacob.) 

J'en  demande  en  tiimblesse 
Parilon  et  grâce. 

(Moral,  nom'..  Ane.  Th.  fr.,  111,  91.) 
Quant  il  a  vea  ton  humblesse  petite, 
Il  t'a  aymee  sans  comparation. 
(EpiU.  du  Cheval,  gris,  Poés.  fr.  des  xv'etxvi's.. 
III,  279.) 
Qui  tout  orgueil  en  humblesse  détrempe. 
(Ro.Ns.,  Amours,  I,  08,  Bibl.  elr.l 
Que  sert  humblesse  on  règne  audace  1 
(J.-A.    DE    Baif,    les    Mimes,  1.    III,   P    119   ï», 
éd.  1619.^ 

Hevere  ceste  humblesse,  et  si  tu  peux  l'imite. 
(Bertaut,  (£uv.  poét.,  p.  261,  éd.  1633.) 
Lille,  humblesse,  modestie. 

HUMBLET,  adj.,  dimin.  d'humble  : 
Je  luy  accorde,  comme  toute  humbletle. 
(J.  Le  Maire,  Compte  3°  ,jj;r  la  naissance  de  dame 
Yerolte,   Poés.  fr.  dos  xv°  et  xvi°  s.,  IV,  218.) 

A  voix  humbletle  et  basse. 

(Salel,  Iliade,  m,  éJ.  157".' 

—  S.  m.,  honiuic  d'un  caractère  ba,s  • 


HUM 

Et  va  toiisjours  quoique  hlimblet,  qui  a 
I  quelque  marche  a  part.  (Commynes,  Mém., 
I,  16,  Chanlelauze.) 

I     Et  voyla  comme  l'ambition  de  Charles el 

I  d'Ansepise     trahirent     l'église     pallicane 

,  avec  l'aulhorit^  imperialle,  donnans  occa- 

■  sion  a  loiilos  les  entreprises  que  depuis  les 

papes  firent  sur  les  empereurs,  les  eplises 

de  France  et  de  Germanie,  on  les  Romains 

ont  tousjrurs  trouvé  quelque  hurnllelpour 

'leur  servir   de  ministre    et    e^:eculeur    de 

'leurs    commnndeniens.  (Fauchet,    Antiq. 

\gaul.,i'  vol.,  5,7,  éd.  IRII.) 

HUMBLETÉ,  huml,  S.  f.,  humilité  ; 

Bêlement  lor  respont  par  humielé. 

(Aiol,   nichel.  25S16,  f°  103».) 
Par  humblelé  orfraeil  plaissier. 

(Parlon..  Richel.  19I.".2,  f  IGl''.) 

BUMBRIER,  voir   O.MBROIER. 

HmiBROiER,  voir  Ombroieh. 

HUMÉ,  iimc,adj.,hTim\âe: 
Des  lors  ai  je  le  vis  couvert 
De  liarbe  fort,  umee  et  vert. 

(Fall.  d'Ov..  Ars.  50G9,  f  igc».) 

HVUEAU,  voir  'VlMEL. 

HUMECT,  adj.,  hnmide  : 

Je  fais  os  durs,  dents  a  mascher, 
Le  foye  mol,  aus.si  la  chair. 
Les  nerfz  froiz,  le  cervean  hvmcri, 
Le  cœur  cliaull  on  Diru  vie  nicrt. 
UiH.  DE  MErNX,  Remonstr.  de  Hat..  809,    Jléon.) 

nuMECTACiON,  -  lioii,  S.  f.,  .nction 
d'humecter  : 

Humectations  soient  faites  o  jus  de  mo- 
relle.  (II.  de  Mondeville,  Ri'chel.  2030, 
r»  99=.)  ' 

Oignemcns, 
f  96  r».) 

HUMECTAiiF,  /itfîTif (/., adj.,  humectant: 

Toutes    cho?es   Intmcltatives    valent    en 

quarlaine.    (B.    DE   GoRD.,    Pratia.,  I,   6 

éd.  I49û.)  "     '     . 

Diette  Jtumectatwe.  (1d.,  ib.,  Il,  10.) 
Viandes  humectatives.  (Id.,  ib.,  11,  12.) 

Vertu   hiimectalive.  {Le   grant  Herbier, 

'.o  87  V",  Nyverd.) 

La  chair  de  crisson  est  hvmectative. 
[Jard.  de  sanlé,  I,  152,  impr.  la  lilinerve.) 

Meriicnniens  refriperons  et  hvmeclatifs. 
[Paré,  QEuv.,  XXI,  ix,  Malpaipne.) 

La  première  intention  est  accomplie  avec 
deue  adminisirniion  du  laicl  et  hrouet  de 
poulies  et  autres  hvwcctatifs.  (Joub.,  Cr. 
cftir.,p.  434,  éd.  lî;98.) 

HUMECTE,  s.  f.,  sorte  de  jeu  de  cartes  : 
Commencèrent  les  aucuns  a  jouer  pour 
le  vin  aux   cartes,  a   unp  jeu    appelle   la 
humecte.  (1461,  Arch.  JJ  198,  pièce  317.) 

nuMECTiFiER,  v.  a.,  hnmccter  : 
Ils  (les  petits  chiens)  pourroyent  estre 
îubjets  a  la  râpe,  a  cause  de  leursanp  qui 
•  eroil  sec  et  ardant,  ou  l'eau  les  nourrit  et 
lumecUfie.  (Du  Fouill.,  Yen.,  ch.  x.  éd 
S60.)  ' 

HUMEFACTip,  adj.,  huiEectant  : 
Quant  la  lune  espand  ung  de  ses  ravz  par 
a  feneslre  ou  autre  lieu,    ce  ray  la'entre 
ivecques  toute  l'influctiou  humefactive  et 


humeclacions.      (In.,     ib.. 


HUM 

infripidative  et  non  pas  avec  toute   la  lu- 
mière. {La  Nef  de  sant^,  f  »  7  r»,  éd.  1S07.) 

1.  iiuMEL, -eoH,  s.  m.,  bouillon  : 

Elle  s'en  retourna  a  l'ostel  pour  entendre 
a  la  cuisine,  de  paour  que  le  htimeau  ne 
fut  espandu.  (Louis  XI,  I\'ouv.,  Lix,.lacob.) 

Cf.  Chaudumel. 

2.  HUMEL,  voir  VlMEL. 
IIUMELAYE,  voir  OUMELAIE. 

HU5IELIABLE,  -  ilinblf,  11171.,  adj. 
humble  : 

A  vous  venront  en  viestement 
De  brebis  trop  hmiiîiahïe. 

(Vers  de  Job,  Ars.  3142,   f  167''.) 
Et  bien  vaurroic  ke  ma  dame  se  pardast 
de  cel  ydre,  et  nommeenient  de  chiausqui 
plus  li  sont  liumetiahle.  (Bir.H.  de  Fouhn., 
Best,  d'amour,  ms.  Dijon  299,  f"  27=.) 

Vumiliable  .lehan.  {Légende  dorée,  Maz. 
1333,  f"  Si'.) 

Soies  courtois  et  amiables 
Envers  tons  et  humiîiahîes. 
(S.  Ercvant,  Chem.  de  Potrclé,  à  la  suite  dn 
hlcnagier,  t.  II,  p.  16,  Bibliopb.  fr.) 
Nature  ne  parforce  nul  ne  nulle  qu'ilz  ne 
soient    veritaulx,  hnmitiables   et    loyaulx. 
{Cont.  deliret.,!"  S  v.) 

nuMELiABLEMENT  ,  humilioblemenl , 
adv.,  humblement  : 

Et  s'apenoilla  humiliablement.  {Légende 
dorée,  Maz.  1333,  f"  97  v».) 

nvMF.i.i\MMF.'\T, -arrient,-atimerit,-ant, 
htimil.,  adv.,  humblement,  simplement  : 

Il  le  saluèrent,  et  il  humiliammcnt  les 
resahia.  {Vie  des  Pères,  Richel.  23111, 
f»  188''.) 

Ledit  vicomte  nous  requit  humiliavment 
que...  (1274,  Vente,  Morice,  Pr.  de  l'H.  de 
Bret.,  I,  1032.) 

Kl  il  conie  bons  poTernerrcs 
Estoit  diligenz  enforracrres, 
Jlumitiamriifitil  ensoingnoit 
Le  bien  de  qu'il  li  sovenoit 
A  toz  cex  de  sa  légion. 
(3.  DE  Priouat,  Liv.  de  Vegece,  Richel.  IGOi, 

r°  ig''.) 

,Iu  te  prio  humiliamenl  que  tu  oies  l'o- 
reifon  de  ton  serf  qui  est  eslabliz  en  Tes- 
tât de  ces  repart.  {Vie  saint  Jorge,  Richel. 
423,  f°92''.) 

iiUMELiANCE,  huTiiiL,  S.  f.,   humilité, 
courtoisie,  rapport  amical  : 
Quant  lîios  ol  ce  reconler 
Eissi  1res  granz  hinmliance, 
Eissi  fait  don,  tel  otrciaucc.... 

(Ben.,  D.  de  Korm.,  II,  9039,  Michel.) 
Baous  parole  par  granl  huvieliance. 
In.  de  Cambrai,  Bichel.  2493,  i"  28  r".) 
Lepastour  s'est  doublé 
Que  ue  soit  fausseté 
De  son  humihance. 

(Ysop.  II,  fab.  XIX.  Robert.) 

Cir  jamais  bonne  amour  prise  en  ïostre  subsl.iuce 
>'ara  entre  vous  deus  ne  vraie  humehavce. 

{Basl.  de  liuillon,  4063,  Schclcr.) 
Car  en  la  nostre  himiliance 
A  eu  de  nous  remembracce. 

{Lit/.  Pialm.,  cwiy,  p.  351,  Micbel.) 

Huez  s'agenoulla  par  grande  himiliance. 

{11.  Capel,  988,  A.  I.) 


HUM 


S27 


Fist  moult  grant  himiliance. 
{Citron,  lie  l'Abb.  de  Flore/le,  2238,  Mon.  de  l'hlsl. 
de  nclg.,  t.  VKI.) 

HUMEHANT,  humil.AA].,  humble  : 
Les  cous  baissiez,  liumilianz, 
Unt  fait  al  rei  toz  ses  tahinz. 
(Ben.,   I>.  de  Xorm..  Il,  30778,   Michel.) 
Si  fu  humilims  et  simple. 

(Hose,  Val.  Chr.  1.192,  f»  25=.) 
Et  fusl  humilianz  et  simple. 

{Ib.,  ms.  Flor.,  Rie.  2753,  f»  24''.) 
Si  fn  humelians  el  simple. 

(Ib.,  ms.  Val.  Ott.  1212.  f»  28".) 
...  Humiliant. 

{Ib.,  Val.  Chr.  ISoR,  f»  31».) 
Mon  cuer  m'a  emblë  et  priz 
Qu'a  tout  le  mont  sui  sougiz, 
Frans  et  hnmclianR. 

{Chans.,  Richel.  844,  f-  18  i».) 
Si  soit  toz  jorz  vors  Dieu  ses  cuers  hiimelianz. 
(Doctr.  de  latin  enroum.,  Richel.  19152,  !"  102''. 1 
Hnmilians  ades  estoit. 
En  toz  chemins,  en  toz  sentiers. 
{le  Itenard  contrefait,  Tarbé,  Poêt.  de  Champ,  ant 
à  Fr.  I,  p.  148.) 

Et  elle  lors  paour  ara. 

Do  son  mesfait  se  doutera, 

Si  sera  plus  humelians. 

Plus  débonnaire  et  plus  serrans. 
(J.iCQ.  d'A)i.,  .Art  d'Am.,  ms  Dresde,  Kdrt.,  16.33.) 
Sa  pent  le  repriut  qu'il  estoit  humiliant 
plus  que  a  empereur  ne  apartenoit.  (J.DE 
ViGNAY,  te  Jeu  des  échecs  moral.,  Ars. 3254, 
f»  So  v.) 

Enfans,  soyez 

Humilians,  car  vous  voiez 

Que  les  humbles  sont  exaulcez. 

{Mist.  du  viel  test.,  .•):69,  A.  T.) 

—  Compatissant,  charitable  : 

Bienahurez  (est)  li  cors  qu'a  loi  est  alandans  ; 

f.rans  guer[reldùn  donnes  au  cors  tmmitian.i. 

{De  Jhesu  Crist,  Bril.  Mus.  AdJit.  15006,  f  89». ) 
Gar'le  que  tousjours  lu  soys  prest 
D'eslre  moult  fort  hnmiliaiH 
Autant  an  pelit  comme  an  grant. 

{M/iralité  des  Enfans  de  Maintenant,  Ane.  Th.  fr., 
III,  84.) 

1.  HmiELiEMENT,  humiUment,  -  ant, 
um.,  s.  m.,  humiliation  : 

Vumiliemanl  del  cuer  ansi  ke  li  pres- 
sure del  Ua^aW .{ Li  Epistle  saint  Bernard  a 
Mont  Dell,,  ms.  Verdun  72,  f»  43  r».) 

Vumiliemanl  de  l'umaine  nature.  (Jb.. 
i"  158  r".) 

Le  cuer  qui  est  en  contrition  et  en  hu- 
meliemenl  Deu  ne  despiras.  {Comment,  s. 
les  Ps.,  Richel.  963,  p.  24^) 

A  celui  di  pe  que  vos  façoiz  voie  qui 
monte  seur  le  resconsement,  ce  est  seur 
rabessement,seurr«me/ieniei!L  (76.,  p. 81.) 

En  tel  montement  et  en  tel  descende- 
ment  sanz  dote  n'entendons  nos  autre 
chose  que  descendre  par  eslevement  de 
cuer  et  monter  par  humiliement.  {Riule  S. 
Beneit,  Richel.  24960,  f»  12  v».) 

De  toz  biens  est  aornemens 
Aumône  et  humilimens. 
(RûB.  de  Blois,  l'oés.,  Richel.  24301,  f  .187  r".) 

2.  HUMELiEiMENTj-i'moif,  adv.,  humble- 
ment : 

,lo  te  prio  la  tui  bonté  humiUment.  (Vie 
saint  Jorge,  Richel.  423,  1»  93».) 


528 


HUM 


HLTM 


HUM 


iiiMeLiËii,  -  lier,  ■  oier,  liiimil.,  «me/., 
verbe. 

—  Act.,  s'Incliner  humblement  devant: 

Toai  les  enriine  et  himielie. 
{Renard    contrefait,    ap.    Tarbé,  Poèt.  de  Champ, 
m.  6  Fr.  I.  p.  U9.) 

—  RéO.,  s'incliner,  saluer  : 

Pnis  le  salae,  envers  lai  s'umeloie. 

(Anseis,  Ricliel.  793,  f°  5».) 
El  quaut  ils   oirpnl   chou,  si  en  furent 
molt  lié,  et  si  en  firent  molt  prant  joie  et 
s'umeliierent  Tiers   li.    {Comtesse  de  Pon- 
thieti,  Nouv.  fr.  du  siii"  s.,  p.  213.) 

—  Neutr.,  être  humble  : 

Li  asoes  qai  ot  la  menace, 
Se  taist,  humilie  et  escoDte, 
Samblant  fait  que  il  n'oit  cnulte. 

(Ysopel  l,  fab.  xi.li.  Robert.) 

—  Act.,  adoucir,  amollir  : 

Ponr  qui  mon  coer  s'art  el  flaine. 
Qne  mon  mal  Toeille  alegier 
El  son  coer  hum  Hier. 
(Fboiss.,  Poi's.,  l\,  27J,  150,  Schelor.) 

—  S'apitoyer  sur  : 

Monlt  a  dnr  cner  qui  a'umilie 
Celai  c'on  voit  qui  le  supplie. 

Uiose,  ms.  Corsini,  P  23''.) 

—  RéO.,  se  laisser   fléchir,   consentir, 
condescendre  : 

Trop  ne  $e  poet  frans  coers  humilier. 
Qui  merci  crie,  il  doit  merci  avoir. 

(Froiss.,  Poés.,U,  401,  19,  Scheler.) 
Se  tant  se  yeult  humelier 
Si  ne  l'en  ponrroit  cil  lier. 

(lD.,i*.,  m,  177,  ICt 

—  Infin.  pris  subst.,  amabilité  : 
Tideus   qui  bien    vit   certainement  que 

rien  ne  li  vandroit  humeliers  ne  bêle  pa- 
role, dis!.. .  {Estories  Rogier,  Ricbel.  20123, 
f  96>.) 

HCMELiEUS,  humilieus,  adj.,  qui    s'ini- 
milie,  humble  : 

Ainz  est  triste  et  dolent, 
Humilirus  et  mat. 
(Ci/  de  Uerlm  itellol.  Richel.  24132,  f  199>.) 
Quant  pins  est  home  et  famé  vers  Pieu  humilieus 
Et  rers  iia  douce  meie  de  grâce  gracteus. 
(,Le  Dit  det  .ii.  chevaliers,  ap.  Jnb.,  IV'our.  Rec, 
I,  143.) 

Je  m'en   faiz  humilieuse.    (Deguillev., 
Pèlerin,  de  la  vie  hum..  Are.  2323,  f»  87  r°.) 

iiUMELiTÉ,  humilitié,  -  tet,umiliU',  s.  t., 
bonté,  douceur,  affabilité  : 

Ço  sencfiet  pais  e  humililel. 

(Hol.  ,  73,  Miilier.) 
Antoines  li  a  dit  foi  el  humelUf. 

(Panse,  2280,  A.  P.) 
Aide  Dici,  fait  Berle,  rois  plains  i'umilili', 
Qae  m'est  il  avenu,  c'eut  ces  gens  enponsé  ? 

(Berle.    442,  Scbelcr.) 
...  En  Tons  a  humilitié. 
Ce  dist  chascnns,  et  tant  de  bien 
Qne  avoir  pucl  en  corps  crestien. 

(Couci,  518,  Crapclet.) 
Adonc  fist  grant  humelilé  la  noble  roine 
d'Eneletcrrc.    (Fboiss.,    Chron.,   Y,  218, 
Kerv.) 

Lequel  les  receut  volontiers  et  quitta  et 
remit  a  ceux  de   Bayoune^  de   sa  grâce  et 


humilité,  vinpt'mille  pscus  d'or,  des  qua- 
rante mille  qu'ils  lui  dévoient  payer... 
(BEnRY,  Chron.  du  roy  Ch.  VII,  ap.D.  Go- 
àelToy.Hist.  de  Cliarles  V7/,p.467,éd.l661.) 

—  Familiarité: 

Tenir  doit  son  auctorilc 
Tout  prince  et  juge  a  sesservens 
Sanz  monstrcr  trop  d'umililê. 
(E.  Descu.,  Poi's..   Richel.  840,  f  33G''.) 

miMEMENT,  S.   m.,  action  de  humer  : 

Sorbities,  ei,  humement,  devourement. 
(Foc.  lat.-fr.,  J487.) 

Humement,  sorbitio.  (R.  Est.,  Pet.  Dict. 
fr.-lat.) 

Sorbitio,  tionis,  humement,  avallement. 
(1d.,  Dictionariolum.) 

HUMEREUX,  voir  HtJMOREUX. 

HUMERiE,  S.  f.,  action  de  boire  : 
Pape  a  la  humerie.  (Bab.,  I.  I,  c.  40,  éd. 
1S42.) 

HUMES,  voir  HUIMES. 

HUMET,  S.  ra.j  action  de  boire  : 

On  d'nn  avide  humet  il  tarit  la  fonteine. 
(J.  BE   ViTEL,    Prem.    exerc.  poil.,    Disc,     d'nn 
songe,  éd.  1588.) 

HUMETTATIF,  VOir  HOMECTATIF. 

HUMETTER,  -  ccter,  V.  a.,  employé 
absolument  pour  signifier  boire  : 

Je  mouille,  je  humelle,  je  boy.  (Rab., 
Gargantua,  c.  5,  éd.  (558,  1559,  1571,  1584, 
1596,  1600,  1663,  1666.)  On  lïihumecle  dans 
les  autres  éditions. 

HUMETTEUR,  um.,  S.  f.,  humidité  : 
Mes  s'il  muert  (le  prain)  en  la  terre 
quant  il  est  semez,  se  il  ne  se  treschanpe 
par  Yumetteur  de  la  terre  en  la  nature  de 
perme,  si  fait  prant  fruit.  [Comment,  s.  le 
nouv.  test.,  ms.  Oxf.,  BodI.  Douce  270, 
f»  80  r».) 

1.  HUMEUR,    s.  m.,  celui   qui  hume  : 
Vez  quel  vuideor  de   bronet 

Et  quel  humerre  de  henas. 
(De  .11.  Bordeors  ribauz,  Richel.  19152,  f°  70\) 
Un  humeur  de  broez.  (Oresme,  Eth.,  p. 
94,  éd.  1489.) 
Vêla  le  mengeur  de  soupe  et  le  humeur 
I   de  brouets  de  court.  {Le  Jouvencel,  1°  16, 
I   np.  Ste-Pal.) 

!  Faisant  humer  le  reste  du  banap  a  un 
esclave,  le  humeur  creva  en  moins  derien. 
(J.  Maugin,  Mlle  Trist.  de  Leonn.,  c.  xxi, 
éd.  1586.) 

2.  HUMEUR,  umor,  s.  t.,  humidité  : 

Vumcr  de  la  terre.  (Maurice,  Serm., 
liicbel.  24838,  f°  86  r".) 

La  terre  boit  el  lire  la  moillcureet  humeur 
du  cerf  que  cliiens  n'en  puent  assentir. 
{Casl.  Feb.,  Miiz.  514,  f»  71=.) 

Les  fumositcs  qui  sont  élevées  des  hu- 
meurs de  la  terre.  (Oresme,  Quadrip., 
Richel.  1348,  f»  136  v°.) 

Grieve  pestilence  causée  par  grande  cha- 
leur occupa  les  corps  des  Gaulois  acouslu- 
mes  vivre  en  humeur  et  en  froidure. 
(FossETiER,  Cron.  ilarg.,  ms.  Brux.  10512, 
Vin,  I,  19.) 

Pour  Vhumeur  des  nuits.  (Id.,  ib.,  X,v, 
20.) 


La  doui't^  nianue  tombe 
A  jamais  sur  sa  tombe. 
Et  Vhiimrur  que  produit 
En  may  l:i  nuit. 
(RONS.,  de  l'Elecl.   de  son  sépulcre,  Bibl.  eh.) 

Par  loy  Vhmneur  du  vin  nouveau  distille 

Dedans  la  tonne,  ecnmant  jusqu'au  bcrd. 

(R.  Bellem-,  Berg.,  1"  j.  f  6  v»,  éd.  1578. ■> 

Nuit  an  sein  large,  an  noir  acoùlrement, 

La  fin  du  monde,  et  le  commencement  : 

Tu  rafreschis  la  lerre  de  rouseo 

Quand  elle  est  sèche  et  d'humeur  espuisee. 

(P.\ssEi\AT,  Hymne  de  la  nnici,  p.  118,  éd.  IfiOG.^ 

—  Potion  : 

Lequel  médecin  ordonna  en  la  boutique 
d'un  apoticaire  d'icellui  lieu  de  Pezenas 
plusieurs  beuvraiges...  ou  humeurs.  (1467, 
Arch.  JJ  200,  pièce  64.) 

On  trouve  encore  au  xvn'  s.  : 
Les  arbres  pleins  de  bitume  et  de  poix 
seront  réservés  pour  les  montagnes  long- 
temps couvertes  de  neiges,  et  Vhumeur 
chaude  et  plunnte,  qui  leur  tient  lieu  de 
sève,  les  garantira  de  la  rigueur  du  froid. 
(DuGUET,  Ouvr.  des  six  jours,  111»  jour.) 

Cette  signification  première  n'est  plus 
usitée  qu'en  terme  de  mégissier.  On  dit, 
faire  prendre  Vhnmeur  aux  peaux  de  mou- 
ton qu'on  passe  en  mégie,  pour  signifier 
les  laisser  s'humecter  dans  une  cuve  sèche, 
oit  on  les  met  après  les  avoir  trempées  dan? 
de  l'eau  claire,  pour  les  préparer  à  cette 
façon  qu'on  appelle  :  ouvrir  les  peaux. 

uuMiDOR,  s.  f.,  humidité  : 
Le  fum  et  le  humidor  qui  oisse  de  celle 
terre.  {Voy.  de  Marc  Pol,  c.  xxxix,  Roux.} 

HUMiER,  s.  m.,  usufruit  : 

Sor  le  moitiet  de  tôt  l'iretape  ke  nos 
tenons  a  Bovipne...  ki  de  par  sipneur  Jehan 
Potée  nos  vint  cosseant  sans  les  humien 
de  nos  .II.  tant  kenos  viverons.  (1293,Z)on, 
Arch.  mun.  Bouvignes.) 

Et  faire  leurs  profils  et  leur  volenteit  des 
humiers.  {Ib.) 

El  li  ditte  Gertrus  en  aquiteit  ses  hu- 
miers. (Ch.  de  1299,  nuit  S.  Laur.,  Heylis- 
sein,  Arch.  du  roy.  de  Belg.) 

Le  propriétaire  pourra  purger  biens 
d'humiers  ou  usufructuaires  eslans  saisis 
en  dedans  1  au  de  la  saisine,  en  payant  les 
cens,  rentes,  arrierapes,  amendes  et  des- 
pens  de  ladite  saisine.  (Covl.  de  Namnr, 
XIII,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  304.) 

HUMiERE,  S.  t.,  usufruit  : 

Quant  les  biens  sont  tenus  enusufruict, 
liumiercs,  ou  en  viape.  {Coût,  de  TÇamur, 
Coul.  gén.,  11,865,  éd.  1604.) 

Biens  d'humieres  ou  usufructuaires.  {Ib., 
p.  864.) 

Humieres  et  usufruict.  {Ib.,  p.  867.) 

HUMiFiER,  v.  a.,  changer  en  terre: 

Ce  qu'ilz  touchent,  ilz  humifîenl. 
(Jeu.  pe  Meunc,  Resp.  de  V .Mcliijmiste  à  Nul,,  616, 
Méon.) 

HUMILIADLE,  VOir  llUMELIABLE. 

HUMILIAMENT,  VOir  HUMELIAMMENT. 

HUMILIAMMENT,  VOir    1  InMELIAMMENT- 

HUMILIANGE,  Voir  HUMELIANCE. 


iimi 

lUrMII.IAXT,   voir   HUiMELUNT. 

HiTMiLiATÉ,  S.  m.,  marque  d'hnmilia- 
tion  : 

Ung  droit  millier  d'inclin.itez, 
De  salas,  A'humiUatez. 
(Elot  niiiERXAL,  Litre  de  la  deablerie,  C  38', 
iSd.  1507.) 

HTJMILIEMENT,  VOÎT  HCMELIEMENT. 
HUMILIER,  voir  HUMELIER. 
HUMIUEUS,  voir  HUMKLIEUS. 
HUSIILIMEXT,   voir  HUMELIEMENT. 
HUMILITÉ,  voir  HUMELITÉ. 

HUSfiLMENT,  adv.,  hiimblenimt  : 
AÎDS  noQs  servent  mnlt  hnmilment. 

(Florimonl.  Richel.  1374,  f°  181''.) 

HUSILETÉ,  voir  HUMBLETÉ. 

HUMOiDOus,  adj.,  humide  : 
La  langne  est  en  lea  hvmoiiious. 
iRom.  des  trois  ennem.,  Ars.  5'201,  p    287''.) 

HUMOiSTon,  -  otir,  -  enr,  um.,  s.   f., 
inmidité  : 

Ce  qni  estoit  tendre  en  la  perre, 
D'ancnne  htmoistotir  de  la  lerre, 
OeTint  char. 

(FaH.   d'Ov..   Ars.  5009,  f»  1^) 
Pois  que  M  solan.'s  rea 
Qui  sonr  Vumoisleur  s'espandi. 

Ut.,  r>  3'.) 
VumoUtonr  fait  monteploier 
Ces  arbres  et  actefier. 
I  ff»  5».) 

HUMORADLK,  -  oiiialle,  adj.,  qui  pro- 

ient  des  liumeurs  : 

I  Que  le    corps  uVï-t    point    mundifié    de 

lorrupcions    humovrahUs.  (15.  de    Goed 

.'ratlg.,  111,  23,  éd.  1495.) 

I  Hernie  knmorahlc.  {1d.,  ib.,  VU   7  ) 

1 
nuMORACiON,  ?(TO.,  .S.  f.,  humidité: 
De   raison  font  toutes  çhcses  plaines,  et 
s  terriennes    se  nieslent  et  joignent  aux 

îlestes  par  Viimoracion  des  terriennes  et 

itrenipaniie  du  froit  et  du  cbault.  (Chron. 

:  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  351.5,  f»  237  r".) 

HU.MOKAL,  adj.,  plein  d'humeur,  d'hu- 
idilé  : 

lUn  homme  replet  et  Immoral.  (Du  Fail, 
.  d'Eutr.,  V,  Bibl.  elz.) 

jLa  semence  humorale  des  femelles 
iELON,  Nat.  des  Oys.,  I,  ix,  éd.  Ibgg.) 

!l'"lux  humoral.  (ItoussET,  Hystcrotom., 
I  198,  éd.  1581.) 

nuMOREux,  -  ereux,  adj.,  humide  : 
Bardana  croist   en   lieux   fermes,  htime- 
ux  et  Rras.  (le  grant  Herbier,  f  22  r", 

rverd.) 

—  Plein  de  sève  : 

Les  scions  de  l'olivier  que  vouldrez 
insplanter  doivent  estre  longs,  beaux  et 
mereux.  (Liebault,  Maison  rust.,  m,  8, 
327,  éd.  1658.) 


HmiORosiTÉ,  s.  f.,   qualité  de  ce  qui 
t  humide  : 


HUP 

Humorosifas,  hiimorosttes.  (CalhoUco», 
Richel.  1.  17881.) 

HUNCORE,  voir  Oncore. 

nu:\iouRABLE,  voir  Hdmobablb. 

HUXEISUN,  voir  HONISOK. 

iii'XER,  v.  n.,  faire  entendre  le  cri  du 
hibou  : 

Le  cahnant  qaî  par  nuyl  hune. 
(Lefbasc,    Champ,  des  Dam.,   Ars.    31'21,  f°  4''.) 

HUNESUX,  voir  HONISON. 

HUNETTE,  S.  f.  ? 

Deux  Minettes  de  fer  pour  caufer  les 
fers  des  canons.  (1406,  Béthune,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens) 

P.-ê.  faudrait-il  lire  huvettes. 

HUNIEMENT,  voir  HONIEMKNT. 
HUNISSEMENT,  VOir  HONISSEMENT. 
HUNTAGE,  voir  HONTAGE. 
HUNTILLETTE,  VOÎT  ANTILLETTE. 

HuoisoN,  voir  Hdison. 

HUON,  S.  m.,  pan  d'un  vêtement  : 
L'avoient  tant    trainé    et   batu    et   féru 
d'orbes  coulx,  et  li  avoient  tors   le  bras  et 
les  jambes,  et  pris  et  sache  par  les  huons. 
(1334,  Arch.  JJ  66,  pièce  1380.) 

HUPEL,  voir  HOtJPEL. 

HUPELOT,  hvplot,  s.  m.,  petit  de  la 
huppe  : 

Li  hupe.los  sont  de  tel  nature.  {Bestiaire, 
ms.  Monlp.  H.  437,  f"  213  r».) 

Aussi  font  li  faon  de  la  bupe,  car  quant 
ele  est  mal  empenee  Jamais  ne  mueroit  a 
par  li  seulement  aussi  com  font  autre  oi- 
siel,  ains  viennent  li  hupelot,  si  esrachent 
n  leur  bes  les  vieses  pennes.  (RiCH.  de 
FouBN.,  Best,  d'amour,  ms.  Dijon  299, 
f  29''.)  Var  ,  huplot.  (Hippeau,  p.  43.) 

nuPEMENT,  honpement,  s.  m.,  action 
de  huper  : 

Vous  entendistes  un  grant  bruit  de  plu- 
sieurs voix  confuses,  divers  cris  et  houpe- 
mens  de  personnes  qui  serabloient  s'entr' 
appeler.  (Sully,  Slêm.,  cb.  lui,  t.  I,  p. 
158%  Blichaud.) 

Cf.  HuPEii. 

HUPER,  hvpper,hoitper,tioupper,  verbe. 

—  Neutr.,  pousiîer  un   cri   aussi  long 
que  l'haleine  peut  s'étendre  : 
l'aiene  gent  et  glatir  et  hiper. 
{Meschans,  5905,  Joiick.,  Giiill.  d'Or.) 

Lors  la  pris  a  acoler. 
Et  elle  gcte  nn  haut  cri  : 
Perrinet,  trahi,  trahi  ! 
Du  bois  preuent  a  huper. 
Je  la  lais  sanz  demorer. 
(Li  Rois  dk  Navar.,  Chans.,  ap.  Eartsch.,  Hom. 
el  pas!.,  III,  5,-15.) 

Si  hupa  assez  Eliezers  et  cria  por  de- 
mander noveles  d'un  chevalier  errant. 
(Artur,  Richel.  337,  f»  281"'.) 

Teste  avoil  et  pis  de  lyon, 
Et  TCntrc  de  vil  bouc  hupanl. 

(.FttH.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f"  fiC.) 


HUQ 


S29 


Haullement  hiippa  et  corna. 
Et  horriblement  s'escria  : 
Trii,  Irn,  tni,  tru. 
(DEr,(ilii.EVILiiî,    Trois  Pelerinaiges,  f"  65»,  impr. 
Inslit.) 

Quant  Sarrazins  cœurrent  par  mer,  ce 
n'est  riens  fors  en  houppant  et  en  lar- 
chinne,  ne  ilz  ne  scevent  attendre  cres- 
tiens  se  ilz  ne  sont  gr^mdement  au  dessus 
d'eiilx.  (Froiss  ,  Chron.  ,  Richel.  2646, 
f  88''.)  Var  ,  hovpant.  (Kprv.,XIV,  240.) 

—  Act.,  fîg.,  solliciter  vivement  : 

Rage  d'avoir  qni  les  cœurs  houppe 
Et  tend  a  mainte  convoitise 
Depuis  a  fait  mettre  or  en  couppe. 
(Lefbakc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f  lOG''.) 

Pic,  surtout  Vermand.,  /io?//)/)er,pousser 
d<>s  cris  d'une  espèce  particulière,  des  cris 
jetés  à  pleine  voix,  continués  longtemps, 
et  usités  surtout  au  temps  de  la  moisson. 
Liégeois,;o!;/)er,  vociférer  après  quelqu'un, 
crier  haro  sur  lui.  Qnimper,  hoper,  héler. 
Sarthe, jMper.  Donbs,  hvpper,jnper,  ioiiper, 
héler,  appeler. 

Dans  la  langue  moderne,  houper  n'est 
plus  qu'un  terme  de  chasse  signifiant 
appeler  son  compagnon  par  un  houp. 

HUPERiE,  hopperie,  s.  f.,  action  de 
pousser  un  cri  : 

Hopperie, a  wlioopinc,  or  Ebowting.(CoT- 
GRAVE,    éd.   1611.) 

HUPLOT,  voir  Hupelot. 

HUPPER,   voir  HUPER. 

HUOUE,  hucque,  heuqve,  hevcque,  s.  f., 
sorte  d'ancienne  cape  à  laquelle  était 
ordinairement  adapté  un  capuchon,  vête- 
ment qui  était  à  l'usage  des  deux  sexes  : 

Le  suppliant  print  une  huque  noire  qui 
estoit  a  son  dit  maistre,  qu'il  vesti.  (1404, 
Arch.  JJ  1S8,  pièce  382.) 

Icelle  Boudiere  ala  en  une  des  chambres 
de  l'hostel  el  apporta  une  hevque  fourrée 
qu'elle  bailla  en  paige  a  laditte  Perrette. 
(1408,  Arch.  JJ  162,  pièce  223.) 

Une  heucque  de  brunette  et  une  robe  de 
brun  vort  a  femme.  (1408,  Arch.  JJ  162, 
pièce  378  ) 

Icellui  Jehan  bouta  sa  main  dessoubz  sa 
hevque  en  querant  un  coustel.  (1409,  Arch. 
JJ  163,  pièce  361.) 

I  es  gens  de  Gaucourtde  ceux  qui  avoient 
esté  pris  leurs  hucques  a  la  croix  de  Sainct- 
André,  (Juv.  des  Uns.,  Hisl.  de  Charles  VI, 
an  lilljMicbaud.) 

A  Paris  fut  faite  une  livrée  de  huques  ou 
casaques  de  deux  violets  de  diverses  cou- 
leurs. (ID.,  ib.,  an  1413.) 

Tcellui  Coupper  devesti  sa  robe  et  print 
sa  henque.  (1425,  Arch.  JJ  173,  pièce  165.) 

Pour  une  robe  et  une  huque  que  les  gens 
de  nostre  conseil  firent  lors  faire  el  déli- 
vrer a  Jehanne  la  Pucelle.  (24  juin  1429, 
Fournit,  d'un  habillem.,  ap.  J.  Quicherat, 
Procès  de  Jeanne  d'Arc,  V,  112.) 

Deux  aunes  de  fustayne  noire  pour  faire 
la  doubicure  de  la  huque  de  Mons.  le  ca- 
det de  Bruniquet.  (xV  s.,  Trinité,  Arch. 
Vienne.) 

tîne  hevqve  (]r  velours.  (CompJ.  relat.  à 
Ch.  VII,  Cab.  hist.,  IV,  166.) 
67 


!(30 


HUR 


Lv  avoil  veftn  sur  ?on  linrnois  une  ver- 
meille heucquf.iTiali.  de  France,  p.  181, 
Chron.  belp.) 

Apres  chaoU  temps  vieul  veut  de  bise, 
Apres  hucçufs  rohbe  de  frise. 
iPoès.  ie  Charles  d'Orl..  p.  193,  Champollion.) 

Heticques  d'orphaverie.    (J.    Le  FevrEj 
Chron.,  I,  2il,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 
Chappian  de  fanllro  elle  portail, 
Hnquf  frapee  et  robes  courtes. 
(Martin  Le  FR4NC,  De  dame  Jehenne  la  Pueelle.) 
Item,  laisse  et  donne  en  pnr  don 
Mes  gands  et  ma  hucque  de  soye. 
(ViLios,  Pel.  Test.,  ivii,  Jonaust,  p.  lî.) 
Vesliiz  de   riches  heuques.  (G.  Cousinot 
Geste  des  nobl.  Fr.,  c.  132,  Valet.) 

Et  ont  dessus  leurs  haliillemens  belles 
hucques  d'orfaverie,  ou  de  la  divise  de 
leur  maistre.  (Roi  René,  OEiw.,  II,  31, 
Quatrebarbes.) 

Armel!  Inisans,  briqnoipieti,  capelines, 

Hucques  de  pris.  Ires  riches  manlelines. 
(S. -Gelais,  le  Vergier  d'honneur.) 

Se  j'alasse  vers  roy  on  dnc, 

Ponr  ma  peine  me  fast  livrée 

On  hucque  on  robe  de  livrée. 
(Greban,  ilist.  de  la  pass.,  14318,  G.  Paris.) 

Icellui  empereur  estoit  armé,  et  portoit 
a  l'arçon  de  sa  selle  ung  chapeau  de  Mon- 
taulban,  ayant  sur  ses  armeures  une  noire 
heucque.  e'n  laquelle  estoit  une  droicte 
croix  devant  et  derrière.  (Monstrelet, 
Chron.,  I,  cli.  clv,  Soc.  de  l'Il.  de  Fr.) 

Tons  ses  grans  docteurs. 
Ses  grans  clercs, a  ses  ronfes  hucques. 
Sont  fort  cmbesonsnei  ailleurs. 
(CoQUiLL.,  Droils  nom:,  l'  part.,de  Jure  naturali, 
I.  47,  Bibl.  elz.) 

Le  duc  d'Orléans  estoit  monté  surun  cour- 
sier couvert  de  coquilles  de  fin  or,  vcstu 
d'une  heucque  de  mailles  d'azur,  sur  le- 
quel V  avoit  richesse  inestimable.  (MoLI- 
KET,  Chron.,  ch.  xcvill,  lîuchon.) 

Le  roy  Loys,douziestae  de  ce  nom, a  son 
entrée  en  Paris,  estoit  armé  au  cler,  au 
dessus  une  heucque  de  fin  or  batu.  (ID., 
ib.,  ch.  ccxcviii.j 

HUQUET,  hucq.,  s.  m.,  dimin.  de  huque, 
sorte  de  cape  : 

Bucquet  de  toille.  (1464,  J.  Lagadbdc, 
Calhol.,éd.  Auffretde  Quoetqueueran.Bibl. 
Quimper.) 

HUQUETE.  hucq.,  s.  1.,  dimin.  de  huque, 
sorte  de  cape  : 

Hucquele  a  penez  enfans.  (1464, 
J.  Lagadecc,  Calhol.,  éd.  AuQret  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

BUQUIER,  voir  HCCHIER. 

iiuRBEc,  S.  m.,  chenille  de  la  vigne  : 

Liset,  ver  coquin,  hurhec  qui  ronge  les 
bourjoDs  de  la  vigne.  (JuN.,  Nomencl., 
p.  89,  éd.  1877.) 

Convolvulus,  un  ver  qui  gaste  les  rai- 
sins en  la  vipne,  qu'aucuns  appellent  ver 
coquio,  les  autres  hurhec.  ou  chenille  de 
vigne.  (Calepin»  Dict.,  Bile  1584.) 

Volvox,  liset,  Aurtec,  ou  ver  coquin,  qui 
ronge  les  bourgeons  des  vignes.  (/6.) 

Les  morpions,  vers  a  coquilles, 
Les  hurl/eci,  les  puces,  les  taons. 
(l.'Analomie  d'un  n«  à  la  mode,  Var.  hist.  et  litt., 
V,  139.) 

HUKCOiTE,  S.  /.,  houppe  de  soie  ou  de 


HIIR 

flls  d'or  usitée   pendant  les  xiv  et  xv 
siècles  : 

Lequel  Bosquet  prist  icellui  Jehannin  par 
la  hurcoite  de  son  auhcrjon  et  de  sa  hou- 
pellande.  (1418,  Arch.   Jj   171,  pièce  2S1.) 

HURE,  s.  1.,  poil  qui  couvre  la  lêle,  et 
tête  d'homme  ou  de  bête  : 

Feu  et  flame  gietloil  ;  moull  menoil  laide  hure. 
(Clin,  au  cygne.  12509,  Reiiï.) 

Euï  cl  chief  de  l'espee  grant  cop   li  (;i  Thomas) 
fva  doner, 
Si  ke  de  la  corone  le  capel  cnporta. 
Et  la  hire  abati  et  granment  entama. 
(Gakk.,  Thom.  le  mail.,  Richel.  13513,  f  92  r".) 

Grant  est  la  hure  qui  seur  les  ieus  li  pent. 

(Auheri,  p.  1C5,  Tobler.) 

11  s'eslaisse,  prent  le  maofé. 

Parmi  la  hure  amont  l'a  pris. 

(Parlon.,  Richel.  19152,  f°  166  r'.} 
le  serpent  fn  moult  grant  et  de  leide  eslalure, 
Onques  mcz  si  hideus  ne  regarda  nalnre. 
Quant  Maugis  vit  venir,  si  a  levé  sa  hure, 
aiaugis  d'Aigrem.,  ms.  Mcntp.  H  247,  f°  \'A^^.\ 

Mes  molt  i  bret,  molt  s'i  demante 

Li  chahuans  o  sa  grant  hure. 

Prophètes  de  raalaventnre. 
(Rose,  Richel.  157,3,  f°  SO-"  ;  Mcon,  v.  5998.) 

El  li  vilains  rronle  sa  hure. 

Et  se  forsenne,  et  scur  sainz  jure 

Qu'il  l'ocierra  sanz  uni  respit. 

(/*.,  f  129''.) 

Il  estoit  granz  et  merveilles 

Et  raaofez  et  de  laide  hure. 
(DuVillain  de  ISaillcul,  Jub.,  Jiom.  Uec,  1,  312.) 

Ung  grant  dragon  yssir  en  voit... 

La  teste  grant  a  desmesure, 

Hericee  plus  qu'une  hure. 
(Vie  Sle  Marguerite.  Richel.  19525,  f°  10  v».) 

Uug  camabieu  grant,  a  ung  visaige  blanc 
a  une  grant  hure  rousse  par  dessus,  en- 
vironnée d'un  fillet  d'or.  (1380,  Inv.  de 
Ch.  Y,  2915,  Labarte.) 

Et  devez  savoir  que  ainsi  que  on  doit 
appeller  du  cerf  des  doulces  bestes  la  teste, 
ainsi  doit  l'en  appeller  d'ours,  de  sanglier 
et  des  autres  bestes  mordans  la  hure. 
{Gast.  Feb.,  Maz.  514,  f»  60=.) 

Il  vid  sortir  un  lyon  furieux  a  la  hure 
herisee.  (D'Uhfé,  Aslrée,  I,  xi.) 

—  Faire  une  hure,  faire  une  mine  sau- 
vage: 

Li  pors  les  voit,  s'a  les  sorcis  levés. 
Les  iex  roelle,  si  rebille  du  nés, 
Fet  une  hure,  si  s'est  vers  eus  tomes. 
(Car.  le  Loh.,  Z'  cbans.,  iv,  P.  Paris.) 

Que  liens  fait  grant  chiere  et  grant  hure. 

(G.  DE  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f°  29''.) 

—  Faire  hure,  faire  la  hure,  se  moquer  : 

En  l'orcllier  ot  povre  convrelure 
Qu'ele  me  mist  a  mes  bras  a  droiture  ; 
Ele  a  chapel,  se  me  voul  faire  Inire. 

(Aulicri,  p.  161,  Tobler.) 

Lequel  Bcrnart  faisoit  la  hure  au  dit 
Panquaut  par  manieie  de  dérision.  (1408, 
Arch.  JJ  163,  pièce  243.) 

—  Hure  a  hure,  face  à  face  : 

Que  diriez  vous  de  ces  impudents  poli- 
tiques, qui  vous  ont  mis  en  ligure  en  une 
belle  feuille  de  papier,  desja  couronné 
comme  un  roy  de  carreaux  par  anticipa- 
tion, et  en  la  mesme  feuille  ont  aussi  mis 
la  figure    de  lu  divine  infante,  couroauee 


HUR 


en  royne  de  France,  comme  vous,  vous 
regardants  hure  a  hure  l'un  l'autre?  (Sol. 
Men.,  llar.  de  M.  le  Rect.  Roz.) 

Lorr.,  Fillif'res,  heure. 

HUREBALE,  S.  f.,  plaisifs  bruyauts  et 
coûteux,  fêtes  et  bombances  : 
Le  sien  largement  despendoit, 
Nus  n'en  vosist  qu'il  n'en  eust. 
Ja  li  valiez  en  pes  ne  fust 
S'il  ne  vcist  grant  hurrbale 
Ou  fast  en  champ  ou  fust  en  sale. 
(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  f»  ISf.) 

HUREE,  s.  f.,  revers  d'un  chemin  creux, 
d'un  fossé  ou  d'une  rivière  : 

Si  estoit  la  htiree  trop  roiste  pour  sallir 
son  coursier.  (Froiss.,  Chron.,  V,  399, 
Kerv.) 

Mais  pourveyt  a  nouvelle  emprise  inva- 
sive,  et  fît  faire  grandes  rues,  hurees  cou- 
vertes et  merveilleuses  mines  donnans 
approche  aux  susdicts  fosses.  (J.  Molinet, 
Chron.,  ch.  vi,  Buchon.) 

Wall,  et  rouchi,  hureie,  monticule, 
tertre. 

HUUEHAu,  hurliau,  cri  dont  on  se  ser! 
pour  faire  aller  un  cheval  h  droite  : 
A  propos  uDg  chartier  sans  fonet 
Qui  ne  dit  dia  ne  hurehau. 
(W.  DE  CoLLERYE,  Semi.  pour  une  nopce,  p.  ll'J, 
Bibl.  elz.) 

Si  son  maistre  luy  fait  le  moindre  signe 
a  dia  ou  a  hurhau,  l'asne  l'entend.  (Rec. 
qén.  des  rencontres  de  Tabarin,  I,  xlix, 
Bibl.  elz.) 

Norm.,  vallée  d'Yères,  pays  de  Bray,  If 
Havre,  huhau,  dans  le  même  sens. 

1.  HUREl^,  S.  m.  ? 

Et  les  deux  doubles  de  laisses  premières 
doivent  avoir  huriaux,  c'est  a  dire  du  boys 
devant  eulx.  {Gast.  Feb.,  Maz.  514,  ("65''.) 

2.  HUREL,  S.  m.,  bouffon? 

Et  demandai  a  un  hurtl 
Qu'on  appelle  Waulerel  : 
Diva,  Wautier,  qui  est  ce  cil? 
(J.  Bretex,  Tourn.  de  Chauvenci,  1501,Delmotte.) 

3.  HUREL,  S.  m.,  levée  d'un  chemin  : 
En  icelle  vigne  a  une  baye  contremon- 

tant  amont  icelle  vigne,  ou  il  aung/iMrcI, 
et  de  ce  hurel  en  avalant  jusques  au  puis 
de  Vrilly.  (1431,  Enqueste  afulure,  Arch 
législ.  de  Reims,  I,  560,  Doc.  inéd.) 

Nom  propre,  Hurel.  (Sartilly,  Avran- 
chais.) 

CL  HUREE. 

HUREPER,  heruper,  hcrvpper,  verbe. 

-^  Act.,  hérisser  : 

Si  heruppa  lacryue  de  sa  hure  qu'il  avoii 
grande  et  toute  houssue.  {Perceforesi,  vol. 
VI,  ch.  40,  éd.  1528.) 

Puis  herupant  son  crin  et  ronflant  des  nazeaui. 
Menasse   les  chasseurs,  les  chiens  et  les  chevanj 
(Gadch.,  Plais,  des  Champs,  p.  201,  éd.  1604.) 

—  Neutr.,  se  hérisser  : 

Quant  il  le  voient  vers  ,aus  espcroner  (le  lion) 
Les  grans  chcveus  prenncut  a  liureper. 

(G.  d'Ilanstone,  Richel.  2S516,  f  28  i».) 

Donc  je  suis  toute  espoventee,  tant  qui' 
je  sens  herupper  tous  les  poilz  de  mon 


HUR 


IIUR 


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531 


corps.  (J.  DE  Premierfait,  Decamer.  deJ- 
Bocace,  Ricliel.  129,  1»  10«.) 

—  Hurepé,  part,  passé   el  adj.,  hérisse  ; 

Et  si  avoit  la  teste  herupee^ 
Amples  nariUes,  aes  haut,  chiere  levée. 
(AUschans,  -2983,  Jonck.,  tiuiU.  d'Or.) 
La  peussie-i  veir  taut  vieas  dras  depanes. 
Et  taate  longe  barbe  et  tant  chies  hurepes. 
(Chans.  d'Anlioche,  viii,  v.  U6,   P.  Paris.) 

Lors  lieve  cil  la  teste  qu'il  avoit  molt 
laide  et  henipee.  {Artur,  Richel.  337, 
(•43'.) 

11  ot  la  teste  hurepee. 
Sa  cote  li  ert  dessiree 
Trestole  dusqu'en  la  çaintnre. 

(Durmart  le  Gallois,  33G3,  Stengel.) 

Li  forestier  s'en  tourne  qui  ot  nom  Malqnerrez, 

A  rbermitaçe  vînt  hideux  et  hurepez. 

(Le  Rom.  de    la  conquesie  d'OaIre-Ster,   ap.  Fau- 

chel,  Orig.  delà  lang.  et  poes.fr.,  I.  I,  oh.  i, 

éd.  1381.) 

Velus  estoit  corn  leus  u  ours  enkaene/, 
Les  ongles  grans  et  Ions,  les  cevals  nieelez, 
La  teste  hurepee,  n'ert  pas  souvent  lavez. 

La  peassiez  v[e]oir  tant  viez  draps  depanez 
Et  taute  grande  barbe  et  tant  ciez  hurepez. 

(li.) 

Vivien  tint  une  verge  pelée. 

Un  Sarrazin  en  dona  tel  colee 

Parmi  la  teile  qu'il  ot  herupee 

Que  il  li  a  fendue  et  faussée. 

(En/-.  Yiv.,  Richel.  24369,  f  113".) 

.1.  vilain  trestot  herupé. 

(Mule  sans  frain,  ms.  Berne  354,  f  '  30'*.) 

Appolonius  tautost  descouvri  son  chief, 
el  hosta  sa  prant  barbe  heruppee  d'entour 
sa  bouche.  (Yst.  de Appolon.,  ms.  Chartres 
411,  f°  S7  V».) 

Uns  grant  camahieu  ront  sur  champ 
brun,  ou  il  a  une  teste  d'un  homme  sans 
col  et  les  cheveux  heruppez.  (1380,  Inv.  de 
Charles  V,  u»  2908,  Labarte.J 

Uns  gros  yeux,  noirs  sourcis  tons  herupez. 

(EosT.  Df.scb.,  Poés..  p.  IV,  Crapelet.) 
La  teste  grosse  et  herupee,  la  face  fron- 
cée. {Perceforest,  vol.  V,  ch.  i,  éd.  1528.) 

Le  mol  de  hurepé  pour  poil  levé  el  mal 
pigné  dure  encores  en  la  bouche  d'aucunes 
femmes  de  Paris,  en  mesme  signification 
(jue  le  latin  arrecta  coma.  (Fauchet,  de 
lOrigine  de  lu  poésie  française,  l.  1,  ch.  4, 
éd.  1581.) 

Us  plument,  herupez,  qui   cane,  qui  canard. 
(Cl.  Gaocuet.  OEm.,  p.  246,  Bibl.  elz.) 

—  Par  extens.  : 

Refraingnans  le  froit  d'yver  par  leurs 
cottes  heruppees  el  roides.  (Ores.me,  Rem. 
de  fort.,  Ars.  2671,  l"  34  r°.) 

H.  Norm.,  pays  de  Bray,  hurlupé,  qui  a 
les  cheveux  rudes  et  mal  peignés. 

iiURER,  heurer,  verbe. 

—  Neutr.,  hérisser  la  crête  : 

(Le  lion)   Ulule  et  plaint  et  ne  fet  cure 

De  frcs^e  char  ne  de  pasture 

Qu'on  li  aport,  ains  crête  et  hure. 

Et  fort  maudist 

L'eure,  le  jour  et  l'aventure. 

(Fboiss.,  Poés.,  1,  310,  3018,  .Scheler.) 

—  Act.,  faire  dresser  les  cheveux  sur  la 
tdte: 


Poor  a  grant,  si  a  reson 
Que  deable  toto  créature 
Entour  qui  vet  herico  et  h«re. 
(ta  Jument  au  deable,  94,  G.  llaynaud,  Homania, 
t.  Xll,  p.  222.) 

—  Huré,  part,  passé  et  adj.,  hérissé  : 
Hurees  ont  les  testes  et  baries  et  grenons. 

(fioura.  d'Alix.,  f  53'',  Michelant.) 

Oncques  diables  heures — 
(Gir.  de  Ross.,  841,  Mignard.)  Var.  du  ms    Ars., 

huré. 

Cil  est  chauve,  c'est  nn  pelez  ; 
Cil  a  grant  toape,  c'est  ung  hurez. 
(Distiques  du  zy'  s.,  ms.  Epinal  189,  Bulletin  de 

la  Soc.  des  A.  T.,  1876,  p.  8.").)  Impr.,  huiez. 

Il  estoit  bossu  el  coutrefaict,  et  si  avoit 
la  teste  huree  et  entreraeslee  de  cheveulx 
chenus.  {Perceforest,  vol.  IV,  ch.  l,  éd. 
1528.) 

Soye  ou  see  huree.  (La  Porte,  Epith., 
éd.  1571.) 

A  celle  qui  poursuit  le  fort  sanglier  huré. 
(J.  DE  Vltel,  Prem.  exerc.  poét..  Hymne  de  Pallas, 

éd.  1588.) 

Norm.,  Bessin,  huré,  hérissé. 

HURETE,  voir  Heurete. 

HURGON,  s.  m.,  sorte  de  légume  : 
Blitura  ,   pores      rouge.    In    quibusdam 
locis  Galliee  idolusdicitur  /i»r9o».(G.  Est., 
de  lat.   et  grœc.  nom.  arbor.,  p.  17,  éd. 
1547.) 

HURHAU,  voir  HUREHAU. 

HuRiCLE,  S.  f.,  sorte  de  plante  : 

De  la  huricle   dient   les  maistres  qu'on 

la  doit   mangier    pour    aler   a    chambre. 

{Liv.  de  fisiq.,  ms.  Turin,  f"  10  r°.) 

HURIE,  voir  HUERIE. 
HURIER,  voir  HOLIER. 

HURiLLON,  S.  m.,  sauterelle  : 

La  VIII"  plaie  d'Egypte,  sont  locustez, 
c'est  a  dire  lacustres  el  hurillons.  (xv°s., 
Valenciennes  ,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens  ;  et  1552,  ib.) 

—  Fig.,  tintotiin  : 

Comme  doncques  ces  ambassadeurs  de 
France,  en  la  manière  de  leur  venir  el  de 
leur  aigre  parler,  ra'avoient  donné  beau- 
cop  de  hurillons  en  la  teste,  aveucq^ues 
ce  que  la  matere  sur  quoy  s'esloienl  ton- 
des estoit  assez  peu  honneste  et  de  mal- 
vaise  conjoncture  ,  celle  nuit  mesme, 
comme  donnant  son  repos  a  mon  corps, 
trouvai  mon  entendement  qui  laboroit  en 
vision  spirituelle.  (G.  Chastell.,  Chron. 
des  D.  de  Bourg.,  III,  54,  Buchon.) 

HURi.E,  huile,  s.  f.,  hurlement  : 

Cris,  brais,  huile  et  villain  tourment  (en 

enfer).  (xiV  s.,  Valenciennes,  ap.  La  Fons, 

Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Chose  qu'on  peut  reprocher  : 
Il  n'ama  onques  home  entulle. 

En  Bel  .\acuel  n'at  autre  huile. 
Se  saichiez,  ne  autre  encloneure. 
Mais  qu'il  est  plains  d'envoisenre. 
Et  qu'il  joue  ans  gens  et  parole. 
(Ro.^e,  Val.  Chr.    IS38,  f   34',  et  Vat.  Chr. 
1522,  f  34^) 

HURLEE,  urlee,  hulee,  huilée,  s.  f.,  hurle- 
ment, action  de  hurler,  huée,  grand  bruit  : 


Or  vela  desja  la  mesleo, 
J'en  oy  le  bruit  et  la  hulee. 
(J.-A.  DE  Baif.  le  Hraie,  v,  5,  od.  1573.) 

Cupidité  de  ses  crys  el  huilées 
Faicl  resonner  roches,  boys  et  vallées. 
(Habeeit,  Yoy.  de  l'homme  riche,  f°  20  r".) 

Et  do  hurlées 

Eiïroyeat  toutes  les  valees. 

(lioxs.,  Gaijelez,  Dythir.,  Bibl.  elz.) 

Eveillera  le  peuple  Sarrazin, 

Qui  l'air  d'autour  emplira  de  hurlées. 

(\u..  Franc.,  iv.' 

Sons  l'effroyable  brnit  de  ses  fortes  hurlées 
On  oyt  plaindre  de  loing  les  rives  reculées. 

(G.  Durand,  Poés.,  p.  194,  éd.   1594.) 

—  Cri  de  joie  : 

Et  si  tant  peut  en  accuser  aucunes. 
Qu'elles  en  soient  pendues  ou  bruslees. 
Les  infernaux  feront  sauts  et  huilées. 

(Cl.  Mar.,  Enfer,  p.  03,  éd.  1596.) 
Les  grans  poissons  faisoycnl  sauts  et  huilées. 
(Id.,  Bail.,    de  la  naissance   de    feu  Monsieur  le 
Dauûn  François,  p.  268,    éd.   1596.) 

Sous  l'elfroyable  bruit  de  ses  fortes  urlees. 
On  oyt  gémir  de  loin  les  rives  reculées. 
(G.  DiiRANT,  Mesl.,  aux  Man.  de  J.  Caignet,  éd. 
1594.) 

—Happer  sa  hurlée,  sa.isiT  son  avantage  : 

Chascun  si  quiert  pour  happer  sa  huilée. 
(Conlredictz  de  Songecreux,  f°  192  v',  éd.  1530.) 

Centre  de  la  Fr.,  hulée,  hurlement. 

HURLEi,  s.  m.,  hurlement  : 

Teu  fais,  ten  chaple,  tel  hurlei 
Ne  solfri  chevalier  sor  sei. 
(Ben.,  Duc.  de  Norm..  Il,  21638,  Michel.) 
H.-Norra.,  vallée  d'Yères,  hurlai,  hurle- 
ment. 
HURLEis,  huleiz,  s.  m.,  hurlement: 
Huleiz  de  lox.  (Crap.jPco».  et  dict.  pop., 
p.  20.) 

HURLEF   S.  m.,  mauvais  lieu  : 

Une  gue  e  qui   avait  servi  ces  confrères 

de  hurlep.  ^Du  Fail,  OEm».  facet,  II,  282, 

Assezat.) 

Cf.  Hcleu. 
HURLER,  voir  Ulleb. 

HURLERiE,  ullerye,  uleric,  s.  f.,  grand 
cri,  hurlement  : 

Tant  de  chevaliers,  tant  de  coureurs, 
tant  de  cornetz,  tant  de  uleriez  el  de  cris. 
(Ferget  ,  Miroiter  de  la  vie  humaine. 
f»  109  r»,  éd.  1482.) 

Vous  orrez  belle  hurlerie. 
(Greban,  MijsI.    de    la  Pass.,  Ars.  6431,  f"18''.l 
En  cestuy  an  fut  a  Monlseurs 
Joué  moult  honorablement 
La  Passion  bien  proprement 
Par  les  corapaignons  diidit  lieu... 
Je  n'en  veil  faire  aultre  devis. 
Aussi  que  ne  soys  trop  brouillé, 
Les  paynes  d'enfer  andoullé, 
Ou  avoil  moull  grant  diablerie. 
Qui  flrent  moult  grant  ullerye, 
(GoiLL.  Le  Doyen,  Annal.,  an  mil  vcixx,  E.  dif 
Certain.) 

Remplir  l'air  de  ses  crieries. 
De  ses  brayanles  hurleries. 
(Tauureau,  De  la  Constance  de  l'esprit,  à  la  suite 
des  Dial.,  P  190  v°,  éd.  1589.) 

HURLET,  voir  ORLET. 


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HUR 


HUR 


HUR 


HUKi.EUK,  bulleur,  s.  ui.,  crieur  pu- 
blic : 

A  .1.  cricur  et  hulleur  .lui.  cscuz.  (1330, 
Compte  de  Nicol.  Bracque,  Arch.  KK  7, 
r«69  r>.) 

HURLIGA.Y,  S.  m.  ? 
Oa  camaset  oa  hurli^ay 
Ou  coUarl  od  boiteax  en  conrt 
On  Utiary  oa  petit  gay. .. 
Ont  vers  eali  plas  ilanctorité 
Qne  les  sages  hommes... 
(Ufra.\c  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f  lO'!''.) 

HfRox,  huiron,s.  m-, qualificatif  mépri- 
sant, désignant  un  personnage  grossier  : 
Comme  les  babitans  de  Villers  en  Ver- 
mandois  fuioient  parmi  la  dite  ville...  un 
appelle  Jebannia  Corbel  dist  publiquement: 
Ces  Auroas-  de  caste  ville  ont  il  paour? 
(1380,  Arch.  JJ  117,  pièce  2i7.) 

Meismement  qaant  sar  floiarettes 

Saos  faire  tapis  du  t'iron 

Se  penlt  on  seoir  p  ir  amourettes 

Ensamble  tont  a  TeoTiron, 

Ht  maaIisTé  le  villaîu  huron 

riangier  a  qui  jove  n'est  cliierc. 
(Lefbasc,  Champ,  des  Dam..  Ars.  3121,  f°  163=.) 

De  CPS  Ebrieax,  villains  huron.t, 
Qn'en  feron  nous  ? 

(riel  Tcsl..  23031,  A.  T.) 

Estienoe  Corrarde  dist  au  suppliant  pour 
le  courrocer  ctpromovoir  a  noise  plusieurs 
injures  en  l'appelant  par  plusieurs  fois 
villain  huron.  (1476,  Arch.  J.Ï  193,  pièce 
1555.) 

Elle  Iq}'  dit,  en  un^'  lirief  mot. 
Qu'il  est  de  bon  lieu  et  est  saige  ; 
Et  tontesTois  ce  n'est  q'ung  sut, 
Filz  de  quelque  huron  sanlvaige. 
(CoarauRT,  Droiti  nouv.,  2'  part.,  de  Pactis,  I, 
143,  Bibl.  elz.) 

—  Nom  donné  aux  Jacques  révoltés  : 
Comme  Allâmes  de  Muresquiel  fust  de- 
tenus  prisonniers  pour  le  souppechon  de 
avoir  esté  en  l'ost  et  bataille  des  hurons 
nommez  Jacques  bons  hommes,  a  ren- 
contre des  nobles.  (1360,  Arch.  JJ  89, 
pièce  377.) 

—  Mineur  : 

Et  menoit  tousdis  li  princes  avoech  lui 
en  ses  chevaucies  grant  fuison  de  huirons 
c'on  dist  mineurs.  (Froiss.,  Chron.,  VIII, 
32,  Kerv.) 

uuROuz,  s.  m.  pi.,  blocs  de  glace  : 
Et  quant  il  relingnat,  les  hurouz  dos 
glacbons  furent  si  hisdeusement  «rans,  et 
cressirent  si  grandement  les  aiwes  qu'il 
habatirent  le  pont.  (J.  Dii  Stavelot  , 
Chron.,  p.  143,  Borgnet.) 

Ce  mot  en  wallon  désigne  encore  au- 
ourd'bni  les  glaçons  à  l'époque  de  la 
débâcle. 

HUKPIE,   S.  f.? 

Le  hurpie  d'ung  rabat.  (  1444,  Béthune, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

1.  HURQUE,  urque,  hiilque,  hulke, 
hourque,hou.lq\ie,  halque,  hurle, s.  t. ,n!iviro 
de  transport  à  fond  plat,  ,'i  proue  et  poupe 
arrondies  et  n.'  portant  pas  plus  de  sept 
voiles,  six  carrées  et  une  latine  : 

Et  si  ceo  est  hutke  ou  autre  neif,  un  to- 
uel    devaunt  et   autre  derere.  (te   {^ey  as 


Lorengs,    Lib.    Cusluui.,  1,  62.    lU-r.  bril. 
script.) 

Si  ço  est  hulk  u  altre  nef.  {Lois  de  la 
cité  de  Lond.,  ms.  Brit.  Mus.  Add.  14252.) 

Ils  avoient  .xxiiil.  grosses  hulgues,  fur- 
nies  largeoiont  de  deu.'v  mille  coiubattans. 
{Trahis,  de  France,  p.  180,  Chron.   belg.) 

Le  dit  messire  Jaques  aura  du  navire 
pour  le  présent  estant  au  Crotoy,  c'est 
assavoir  la  grande  liiilque  et  la  barge  Co- 
lin Langlois.  (Monstrel.,    Chron.,  1l,  12, 

Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 

Et  adonc  le  roy  d'Angleterre  issit  de  sa 
hurque  et  se  logea  en  son  chastel.  (In.,  ib., 
t.  I,  ch.  242.) 

Autres  navires  comme  craques,  hurles, 
brigantilz.  (.Mathieu  d'Escouchv,  Chron., 
II,  52,  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 

Il  avoit  prins  au  port  de  l'Escluse  large- 
ment grosses  navires  d'Espagne  et  de 
Porlingal,  deux  naves  de  Gennes,  et  plu- 
sieurs hurques  d'Alemaigne.  (Commynes, 
.Wém.,  III,  3,  Chantelauze.) 

Hurques,  gallees,  et  autres  navires.  (J. 
DE  Troyes,  Ckron.  sconrf.,  p. 162,  éd.  1620.) 

Le  seigneur  de  Heures  avec  le  fils  du 
duc  de  Zassen,  ayans  treize  halques  et 
trente  hues,  arriva  par  mer.  (Molinet, 
Chron.,  ch.  ccliii,  Buchon.) 

Quatre  urques  de  Flaraans  passèrent  par 
la,...  et  avecques  sa  seulle  barche  les  prist. 
(D'AuTON,  Chron.,  Richel.  5083,  f»  148  r».) 

Rencontra  une  autre  urque  de  Flamans 
et  la  prist.  (Id.,  ib.) 

L'on  y  veoit  des  grandes  houlques,  na- 
vires, galères,  et  autres  vaisseaux  de  toutes 
manières.  (Belon,  des  Singularitez,  II, 
Lxvin,  éd.  1334.) 

En  la  grant  mer  oceane,  aux  parties 
froides  tenans  ans  basses  Allemaignes  ou 
Germanies,  y  a  gros  nombre  de  hourgues 
qui  viennent  par  flotte»  en  Brouage  ou  en 
lîretaigne,  ou  Setubal  en  Portugal,  quérir 
du  sel,  et  sont  gros  navires  de  deux  cents, 
et  jusques  a  six  cens  tonneaux.  (Antoine 
DE  CoNFLANS,  Faits  de  la  marine,  dans  les 
Navigal.  françaises  du  xiv»  au  xvi'  siècle, 
par  Pierre  Margry,  Appendice,  Tross, 
1867.) 

Ils  quittèrent  une  grande  hourque  de 
600  qui  devoit  servir  d'adrairal.  (D'AUB., 
Hisl.,  II,  467,  éd.  1616.) 

Estant  son  navire  lourd  et  mauvais  voyl- 
lier  (car  c'esloit  une  grosse  hurque  de 
Flandres).  Brant.,  Gr.  capit.  fr.,  vi,  87, 
Lalaune.) 

2.  HURQUE,  S.  f.  î 

Au  serrurier  pour  avoir  recuyt  .iill. 
liens  de  fer,  pour  emploier  a  la  hurque 
<ludit  engin.  (1459,  Compt.  de  Neoers,  CC 
33,  f»  16  r»,  Arch.  Nevers.) 

Aud.  serrurier  pour  avoir  appareillé  la 
cheville  dessus  la  hurque  qui  tient  le  lo- 
quet du  maillet  dud.  engin.  [Ib.,  f°  16  V.) 

.111'.  et  demi  do  clos  de  .nu.  doys  em- 
ploies a  cûuldre  la  hurque  et  roee  dud. 
engin.  {Ib.,  1»  16  v.) 

1.  HURT,  voir  HocritT. 

2.  HURT,    voir  llEUHT. 
HURTAGE,   Voir  HkURTAGE. 

HURTAXCE,  voir  Heurtance. 
1.  HUitTE,  voir  llUKgUB. 


2.  HURTE,  voir  Heurte. 

HURTEBEblER,  VOir  HURTEBILLIER. 
HURTEBELIN,   VOir   HeURTEBELIN. 
HURTEBIERE,  VOir    HKURTEBIERE. 

HURTEBiLis,  hurUbUis,  s.  m.,  choc 
effroyable  : 

Lors  y  eut  beau  hiirlibilis  de  canons, 
vulgaires  ,  serpentines  ,  coulevrines  et 
aultre  traict  qui  leur  fut  envoyé  de  la  ville 
{Chron.  scand.  de  L.  XI,  f»  17  r»,  éd.  1338.) 

Ledict  de  Craon  s'en  alla  mettre  en  ba- 
taille contre  ledict  seigneur  de  Chasteau- 
guion,  et  y  eut  grant  hurtibilis  a  ladite 
rencontre."  (/6.,  f»  138  r».) 

La  il  y  eut  grand  hurtibilis  entre  la  ba- 
taille des  François  et  Bourguignons,  {le 
Cabinet  du  roy  L.  Jl/,c.vii,p.  88,  éd.  1661.) 

HURTEBILLIER,  heurlebilUer,  hurlibil- 
lier,  hurlebelier,  hurtepillier,  hourdebillier, 
verbe. 

~  Neutr.,  frapper,  battre  : 

Et  sailloient  hurtebillant  de  telle  force 
que  il  n'y  avoit  celluy  qui  ne  tressuast.  (J. 
d'Arras,  Melus.,  p.  409,  Bibl.  elz.) 

Beau  bélier  vaillanlime  a  hurter  de   la  teste, 
Qui  est  hardieur  de  toy,  o  gentUime  beste. 
Quand  a  hurlebelier  tu  egnises  ta  corne. 
(Baif,  Passetems,    1.  I,  Gosserie  contre  le  sonnet 
de  J.  Du  Bi>Uay  des  comparatifs,  éd.  1373.) 

—  S'est  employé  en  style  libre  pour 
dire  livrer  le  combat  amoureux  : 

Princes,  trop  coustcnt  escolier, 

Tousjours  disent  qu'ilz  n'ont  denier. 

Qui  plus  leur  baille  plus  est  fols  ; 

Leurs  noms  est  de  vuide  grenier, 

Car  pour  guerre  et  liurtelfillier 

Mandent  salutem  et  nummos. 
(Edst.  Desch.,  Balade  des  escaliers  d'Orlieiis, 
Richel.  8-iO,  f  450\) 

Et  en  amours  ne  prist  aucun 

Plaisir  que  de  hurlibillier. 
(Lefranc,    Champ,  des  Dam.,  Ars.  31-21,  P  86'.) 

—  Act.,  posséder  une  femme  : 
Toutes  (les  femmes)  se  font  hurtebillier; 
Qu'il  n'est  garde  qui  riens  i  vaille. 

Et  s'il  avient  que  li  fez  faille, 
Ja  la  Tolentez  n'i  faudra. 

{Rose,  Richel.  1373,  f  ^^^) 
Toutes  se  font  hurtebillier. 
{li.,  ms.  Corsini,  P  62";  Vat.  Ott.  1212,  f°69''; 
éd.  Méon,  y.  9173.) 

Toutes  se  font  hourdebillier. 

{Ib.,  9157,  Lantin  de  Damerey.) 

De  ses  cucubines  raconte 
Et  qu'il  en  ot  plus  d'un  millier 
Que  toatez  voult  hrirlebillier. 
(,J-  Lepervrb,   Resp.  de  la  mort,  Uichel.  991, 
f  i\) 

Oncques  tant  n'en  hurlebilla 
D:ivid. 

(Id.,  ib.,  f  1''.) 
Hé,  pour  Dieu,  mon  amy,  tour  toy  ! 
Tu  as  te  cul  tourné  an  proue, 
Foy  que  je  doy  saint  Grisogone. 
Se  tant  ne  quant  tu  m'atouchoies, 
Jamaiz  ne  hcnrtebilleroies 
Eamo  qui  soit  desuz  la  lune, 
(te  ilist.  Mme  Sle  Gcnev..  Jub.,  Mijst..  I,  259.) 

—  RéQ.,  s'assaillir  : 

Colard  Milon  et  Jehançon  Colard  se 
hurtepMereiil  eulz  deux    tellemenl  qu'iU 


nus 

cheirent  touz  deux  a  terre.  (1418,  Arcli. 
JJ  170,  pièce  227.) 

HUitTEBisE,  voir  Heurtebise. 

HURTEE,  voir  Heurtée. 

HURTEis,  voir  Heurteis. 

HURTEIIENT,  VOlP   HEURTEMENT. 

uuuTEOR,  voir  Heurteoh. 

HURTEPILLIER,  VOif  HURTEBILLIEIl. 

HURTEUUE,  voir  Heurteure. 

UURTIBILLIER,  VOir  HDRTEBILLIER. 
HURTIXER,   voir  HUSTINER. 

HURTis,  voir  Heurteis. 

HURTOIR.VOirHEURTOIRauSupplCIllOnt. 

HURTois,  voir  Hedrtois. 
HURTOiioin,  voir  Heurtoir. 

1.  Hus,  voir  Us. 

2.  HU.S,  voir  Ues. 

iiusBONDRiE,  kiisbonderie,  s.  f.,  ma- 
riage : 

En  eslace  de  husbondrie  e  manaungerie. 
[G.  DE  Biblesworth,  -Meyer,  Rec,  p.  360.) 

En  âge  de  husbonderie.  (Id.,  t6.) 

Cf.    HOSEBAUNDE. 
HUSCHER,  voir  HCCHIEH. 

HusE,  voir  Heosse. 
uusËR,  voir  User. 

1.  HussK,  voir  Heuse. 

2.  uussE,  voir  Heusse. 

3.  UUSSE,  s.  f.,  nom  d'arbre  : 

Husso,  husse.  (Gloss.  de  Garl.,  ms. 
truges  546,  Scheler,  Lex.,  p.  77.) 

1.  HussER,  voir  Housser. 

2.  iKjssER,  v.  a.,  refuser  : 
Cil  voir,  00IJUC3  ne  m'en  Imste  ; 
Mecbe  cbascons  a  bonne  eslnue. 

I.  BOD.,   U  Jus  de  sainl  Nicholai,  Montmcrquc, 
Tk.  fr.  au  m.  a.,  p.  193.) 

iiusTAUuE.vu,  voir  Hetoudeau. 

HusTEN(;,-eH,ge,  s.  m.,  assemblée  judi- 
iaire  : 

Donni:',  en  pleyn  huslenge  de  Londres, 
evanl  Andrcu  Dekerel,  adonk  nieyre  de 
\oni\rii^,ete.(liZl, Franchises  commerciales 
'ccordees  par  la  commune  de  Londres  aux 
arcltands  d'Amiens,  etc.,  ap  A  Thierry 
!oH.  Inéd.  du  Tiers  Etat,  I,  803.) 
I  Si  l'oiii  se  claime  al  vescunte  de  dette. 
;  vescunte  le  deit  sumundre  al  husteny 
■■pis  de  ta  cité  de  Lond.,  ras.  Brit.  Mus 
Idd.  14-23i>.) 

;  Donc  deit  il  par  la  lei  de  la  cité  de 
[undres  estre  a  dreit  en  la  cort  le  rei.  eo 
[•t  a  saveir  el  husteng.  (fh.) 

HUSTENGE,  voir  HUSIENli. 
UUSTILEMENT,   VOir  OSTILLE.MENT. 

ilusTi.v,  .ustiii,   huliH,    iiulm,    imlaiti. 


HUS 

huitiii,  ostin,  s.  m.,  bruit,  tapage,  querelk', 
combat  : 

La  veissies  granl  noise  »t  grant  htniti. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  t"  6\) 
Devant  les  lices  commeoce  li  husiins. 

(Ib.,  r  24''.) 
.Sus  el  palais  commence  11  husiins. 

Ul>.,  f»  33''.) 
L'ester  commencent,  la  noise  et  le  liulin. 

(Il:,  Ars.  3143,  f»  52''.) 
Des  brans  d'acier  commensa  li  huslin. 

(Ib.,  ms.  Montp.,  f"  114".) 
Desevré  sunt  la  pucelle  et  Garins, 
Par  le  palais  en  lieve  li  husiins. 
(Garin,  2»  chans.,  xxii,  p.  11,  P.  Paris.) 
Foi  que  vos  doi,  Paien  et  Sarrasin 
Sunt  retorné,  je  vois  la  grant  huslin. 

<ll>.,  l' chans.,  xxxiv,  p.  110.) 
La  pais  dura  sept  ans  et  un  demi. 
Entre  aus  n'en  ot  ne  noise  ne  huslin. 

(Ib.,  2°  cbans.,  xlii,  p.  212.) 
Com  il  s'en  issent,  molt  i  ot  grant  huilin. 

(La  Mort  de  Garin,  1854,  du  Méril.) 
Il  trait  l'espee,  lors  fu  grans  li  hmins  ; 
Qui  il  consuit  tos  est  de  la  mort  fis. 

(Ib.,  3S67.)  Impr.,  halins. 
lluimais  orrez  la  paine  et  le  huslin 
De  la  grant  guère  qi  onqaes  ne  prist  fin. 
(li.  de  Cambrai,  97,  A.  T.) 
En  Aleschaos  ot  merveilleus  huslin. 

(Aleschans,  322,  Jonck.,  Guilt.  d'Or.) 
Dient  q'il  ne  l.iiront  por  .m.  livres  d'or  fin 
Que  nel  voiscut  secorre  a  mervoillox  huslin. 

(}.  Bon.,  Sa.t.,  lxxxviu,  Miebel.) 
Trop  est  liune  parfonde  por  mener  tel  Imslin. 
(Id.,  ib.,  cxviii.)  Var.,  oslin. 
A  .X.  mil  homes  qui  moignent  grant  hulim. 

(De  Charlcm.  et  des  Pairs,  Romv.,  p.  165.) 
Li  cstour  fu  moult  grand,  la  noise  et  le  huslin. 
(ilaugis  d'Aigrem.,  ms.  Montp.  Il  247,  f  171=.) 
Grans  est  la  nqise  et  11  hustins. 

(Durmarl  le  Gallois,  13551,  Slengel.) 

Molt  i  ot  grant  hustin  a  prendre  le  peut. 
(1.  bE  Val.,  Conlin.  de  l'hist.  de  la  conq.  de 
Constant.,  65.5,  Wailly.) 

A  Kenart"  livrent  grant /lasYi'n 
De  caillaus  k'il  gietint  aval. 

(Renan  le  nouvel,  5090,  Méon.) 
Du  monde  qui  n'est  qu'un  huslm 
Mes  pensées  rapelerai. 
(Sermon  du  xm"  s.,  Hippeau,  Hev.  hisl.  de  l'anc. 
tangue  fr.,   1877,  p.   144.) 

Se  hustins  levoit  en  ceste  vile.  (Bans  aux 
échev.,  (JQ,  fo  37  v»,  Arch.  mun.  Douai.) 

Lors  commença  le  hutin  entre  les  Sar- 
razins  et  les  serjans  au  m  estre  des  arba- 
lestriers.  (Joinv.,  Hist.  de  St  Louis,  p.  168, 
Michel.)  ' 

Se  il  advient  aulcunftMsft»,  ou  melleeen 
ladite  ville,  etc.  (1328,  CharlaOdardLdom. 
Hamensis,  ap.  Duc,  Hulinus.) 
Por  ire  et  por  ustins. 

U'ass.  N.-S.,  ms.  Ven.,  fin.) 
Si  avoient  souvent  le  hustin  cil  de  Male- 
maison   et  cil    de   Landrecies    ensamble 
(Fboiss.,  Chron.,  II,  21,  Luce.) 

A  ribleux  meneurs  de  hulins. 

(Villon.  Grant  Test.,  Bail,  pour  laq.  Vill.  crye 

mercy  a  chascun,  Jouausl,  p.  122.) 

La  bonne   femme    attend    de  veoir  ung 

grand  hutin.  (Louis  .\1,  A'oay.,  iv,  Jacob.) 

Or  est  il  bien  en  point,  Dieu  le  scait,  et 


HUS 


533 


semble  bien  que  uutrosfois  il  ait  veu  hulin 
(iD.,  ib.) 

Je  vous  conseille  que  me  bailliez  ma  pari 
justement  la  moitié,  ou  vous  aurez  incon- 
tinent hutin  !  (Id.,  ib.,  xcii.) 

.l'ay  mignons  preslz  autour  de  nioy, 

Avit:aile3  pour  le  hulin. 
(CoQuii.L.,  Iilason  des  Dames,  II,  182,  Bilil.  elz.1 

Si  me  fault  penser  d'acquérir. 

Puis  que  j'ay  trouvé  ce  butin. 

Sans  y  penser  plus  n'enquérir; 

C'est  asses  du  premier  hulin. 
(Farce  de  Colin  qui  loue  et  despite  Dieu,  Aiic    Th 
fr.,  1,  241.) 

Hé,  nous  ferons  si  bien  nos  jeux 

Qu'on  ne  si;anra  rien  du  hutin. 
(Farce  de  Frère  Guillcbert,  Ane.  Th.  fr.,  I,  310.) 

Sang  bien,  s'il  fault  que  g'y  voise, 

Bien  sçay  qu'il  y  aura  hulin. 
lie  Cheval,  gui  donna  sa  Femme  au  Diiahlc    Ani- 
Th.fr.,  m,  471.)  '  ,  AH  . 

.la,  pour  force  ne  pour  hulin. 
Ne  sçauras  tu  trouver  engin 
Que  vieillesse  bien  ne  le  plye. 
(Débat  de  Nat.  et  de  Jeunesse,  Poés.  fr.  des  xv°  el 
xvi's.,  111,86.) 

A  tous  il  y  aur;i  hulain. 
Se  je  puis,  avant  qu'il  soit  nuyt. 
(Moral,  d'ung  Emper.,  Ane.  Th.  fr.,  III,  142.) 
Krançoys  donques  entrèrent,  sans  débat  ou  hulin. 
(J.  Mardi,  Yoy.  de  Venise,  Prinse  du  chasleau  de 

Pesquiere,  f»  83  r",  éd.  15:S2.) 
Ny  a  cil  qui  n'apete  se  trouver  au  hutin 
Tant  pour  l'honneur  et  gloire,  comme  pour  le  butin 
(Id.,  ib..  Consuit.  de  Dalviane  et  Petillane 

f  63  v",  éd.  1532.) 

Le  rouchi  a  gardé  hulin  dans  le  sens  de 
querelle.  En  wallon, /msJm  signilie  ébran- 
lement. 
Noms  propres,  Hustin,  Hutin. 
Hu.sTiNE,  s.  f.,  tapage,  combat  : 
M  et  .11=.  .1.  moins,  avint  allre  hustine 
A  Liège,  la  citeit. 
(.1.  DicsPitms,  Ceste  rfclîf^c,  .38891,  Chron.  belg.) 
Et  si  ot   un.  fils  sire  Otte  en  la  hustine, 
(Id.,  ib.,  35804.) 

HusTiNEMENT,  S.  m.,  bruit,  tapage, 
combat  : 

La  oissies  grant  noise  et  grant  hustinement. 

(BasI.  de  Buillon,  5288,  Scheler.) 
Que  domain  au  matin  sans  point  d'atargement 
Ares  vous  la  bataille  et  grant  hustinement. 

(Ciperis,  Ri<ia<:\    1637,  f°  74  r°.) 
Hz  sont  ja  traveillies  du  grant  hustinement. 

(Ib.,C15!<'.) 

HusTiNEoii,  -  eur,  hulineur,  s.  m.,  celui 
qui  excite  du  tapage,  des  querelles  : 

Jehan,  dit  Vyanne,  risseur,  brigueur, 
hustineur,  mal  et  outrageux  parleur.  (  1363 
Arch.  JJ  95,  pièce  25.)  °        '  ^     "  ' 

Se  aucuns  hustineurs  ou  esmouveurs  de 
hustins  eu  ladicte  ville  pour  forfait  a  fait 
amende  par  deux  fois,  et  il  y  renchiet,  sera 
bannis  de  ladicle  ville.  (1371,  Ord.,  v,713.) 

Allons  prendre  ces  hulineurs  I 
i,N.  [IB  LA  CiiESNAïE,  Comdamn.  de  Bancquel, 

p.  379,  .lacob.) 

Les  hustineurs  irritoient  les  paisibles 
(Fosseiier,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux  10609 
1°  S4  r".)  ■  ' 

HUSTINER,  hutiner, hustinnier,  hurtincr, 
verbe. 


834 


HUT 


—  Nentr.,  faire  du  brnit,  du  tapage,  dis-  ' 
pnter,  se  quereller,  se  chamailler  : 

Il  l'eiloil  MTCllies  qnant  ojr  c'on  huslint. 

iCkfr.aa  ei/gnf.   lOlST.  HeiT-) 
Et  endemonliers  quil  hustinoienl  a  ceus 
defors   li  dui  inesage   entendirent  a  erreir 
et  e«loù"ierent  tant  1  ost  qu'il  n  orent  garde 
d'eus.  (MES.  DE  Reims,  229,  Wailly.) 

Ils  s'avalèrent  pour  venir  /iKStiiinier  de- 
vant Saint  Orner.  (Froiss.,  Chron.,  111,297, 
Kerv.) 

Aias  1  loaijours  l'espee  sainte 
Pour  ci>mbitre  et  pour  harlinrr. 

(Hir.  df  yosl.  Dame,  IX,  -111,  A..  T.) 
Tant  pour  huliner  que   pour  butiner.  (J. 
.MoLiNET,  CAron.,  ch.  ccLvr,  BucUon.) 
Cliican  plaide,  chacua  ripiae; 
Chacan  laoce,  chacun  huline. 
lu  DU  de  Chaseun,  Poés.  fr.    des   w'  et  ivi    s., 
1.  2Î6.) 

Gardez  vous  de  luy,  car  il  hulinera,  or 
il  prendra  novse  a  tous  ceuU  dont  il  a 
afaire.  (Palsgrave,  Esclairc.  de  la  lang. 
franc.,  V-  538,  Gt^nin.) 

—  Réfl.,  se  quereller  : 

Se  ils  se  hustinoienl,  oufaisoientmeslee. 
(1328,  Charta  Oiardi,  dom.  Hamensis,  ap. 
Duc,  //uliiius.) 

Et  eux  s'estre  hulines,  condamnons,  etc. 
(xvi°  s.,  Reg.  auxjugemens  criminels, Arch. 
niun.  Valenciennes.) 

—  .\ct.,  chercher  querelle  à  : 

Le  bâtant,  boutant  et  hustinant.  (De  vila 
Christi,  Richel.  181,  f°  124".) 

Quant  Passeiion  vit  Zephir,  il  le  print 
par  la  capette,  et  par  courroux  le  commen- 
ce a  huliner,  disant  :  Fol  et  desloyal,  tu 
m'as  deceu  sans  cause.  (Perceforesl,  vol. 
IV,  ch.  33,  éd.  1528.) 

Rouchi,  se  huliner,  se  quereller,se  battre 
en  se  prenant  aux  cheveux  .  Wallon,  hus- 
Uner,  kihusliner,  maltraiter,  brusquer, 
rudoyer.  Namurois,  hustiner,  secouer, 
ébranler. 

HUSTiNEUx,  hul,  adj.,  querelleur  : 

Lequel  de  la  Place,  qui  estoit  hulineux 
et  merveilleu.x.  (1413,  Arch.  JJ  167,  pièce 
343.) 

Grant  amas  de  vivres  avec  la  annuelle 
provision  se  faisoit  dedans  Nuysse,  laquelle 
de  sa  propre  nature  estoit  huUnetise,  arro- 
eanle,  espineuse  et  addonnee  a  la  guerre. 
(.1.  MoLiNET,  Chron.,  ch.  l,  Bucbon.) 

Ilitstineux,  yvroigne  et  grant  jureur. 
(loOl,  Valenciennes,  ap.  La  Fous,  Gloss. 
ms.,  bibl.  Amiens.) 

UUSTINIER,  voir  HUSTINEB. 

HUSTisoN,  s.  t.,  huée,  bruit,  cri  : 

Moult  pnr  fa  grant  la  noise  et  fel  la  Uusiison. 
\Maug.  dMgr.,  llichel.  76G,  t'  18  v".) 

HUTAGOE,  voir  Utage. 

HUTAiN,  voir  HOSTIS. 

nuTAUDEAi),  voir  Hetoodeau. 

HUTELETTE,  S.  t.,  petite  hnlte  : 

Pour  faire  hulelelks  pour  culs  muchier. 
(Froiss.,  Chron.,  II,  1B2,  Kerv.)  Impr., 
huceleltes. 

iiUTEREL,  s.  m.,  tombereau  : 


HUV 

Icy  on  maine  les  trois  croix  en  ung  hu- 
terel.  (Greban,  Myst.  de  la  Pass.,  Ars. 
6431,  f°  199».) 

HOTEniE,  s.  f.,  dispute,  débat,  contes- 
talion  : 

Je  ne  prelen  ne  plaid  ne  Imterie. 
(1336,  Episire  à  Sagon  et  à  la  Ihrierie,  i.va,  a 

la  suite  des  iKuv.  de  ilarol,  éd.  1731.) 

—  Parquet  d'un  tribunal  : 

Et  frappez  en  la  hitlerie 

Sur  les  beaulx  sires  bas  assis. 

(Villon-,  p.  tll,  ap.  Ste-Pal.) 

HUTIN,  voir  HCSTIN. 


1.  HUTiNER,  voir  Hustiner. 

2.  HUTiNER,  v.  n.,  faire  des  huttes  : 
Huliner,   faire  des   huttes.  (Dcez,  Dict. 

fr-.all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

HOTiNET,  s.  m:,  espèce  de  maillet, 
instrument  des  tonneliers  fait  de  bois;  le 
manche,  dit  Roquefort,  est  environ  de 
deux  pieds  de  long,  la  cibole,  la  tête  grosse 
,\  peu  près  comme  un  oeuf  de  poule  : 

Item,  ne  vueil  plus  que  ChoUet 

Dolle,  trenche  douve  ne  boyse, 

Ne  lye  brocq  ne  tonnelet. 

Mais  tous  ses  oulilz  changer  voyse 

A  une  espee  lyonnoise, 

Kt  retienne  le  hulinet. 

Combien  qu'il  n'ayme  bruyt  ne  noyse. 

Si  luy  pliiist  il  ung  tantinet. 
(Villon,   Grant  Tesl.,  xctx,  Jouaust,  p.  7.5.) 
Le  hulinel  il  prend,  et,  des    coups  qu'il  en  donne 
Sur  le  faucet   entrant,  fjict  musiquer  la  tonne. 
(.GiocB.,  Plais,  des  Champs,  p.  183,  éd.  1601.) 

BUTINEUR,  voir  HUSTINEOR. 

HuTiNEU.v,  voir  Hostineux. 

HUTLAGE,  voir  ULAGE. 

HuroDEAU,  voir  Hetoudeau. 

HUTOIR,  voir  OSTOIR. 

HUTREE,  s.  f.,  cheville  de  fer  qui  con- 
tient la  roue  sur  l'essieu  : 

Inbiga  ,  hulrees.  (1352,  Gloss.  lal.-fr., 
llichel.  1.  4120.) 

HUTTE,  part,  passé,  logé  : 

Monsieur  de  Parabere  qui  vint  le  soir 
souper  avec  vous  sur  le  haut  de  votre 
colline  ou  vous  estiez  fort  commodément 
huilé.  (S0LLV,  Mém.,  Il,  242,  éd.  1723.) 

HUTYNGE,  S.  iti.,  sorte  de  merlan  : 
Cedeleynge,  merlankes,  hulynge,  poissou 

saleie.  (Manière  de  langage,   p.    393,    P. 

.Meyer.) 

1.  HUVE,  S.  f.,  corde  de  halage  à  tirer 
les  bateaux  : 

Huves,  c'est  a  savoir  cordes  par  lesqueles 
les  valles  et  li  cheval  traient  les  nés  contre- 
mont  les  iaues.  (E.  \ioiL.,  Liv.  des  mesl., 
1"  p.,  XIII,  7,  Lespinasse  et  Bounardot.) 

Requisivit  ut  sibi  venderet  unum  gallice 
chable,  aliter  huve,  ad  trabeudum  naves 
ascendendo  per  aquam.  (1353,  Arch.  JJ 
82,  pièce  123.) 

2.  HUVE,  s.  f.,  sorte  de  coillure,  orne- 
ment de  tète  : 


HUV 

Une  vies  kuve  ot  asfublee. 

(Kusl.  le  Moine,  \.U'i.  Michel.) 
Huves  faites  en  réel, 
Et  cotcles  de  burel, 
Roies  duskes  a  sis. 
(Jehass    Erabs,  Barlsch,   Itom.  et  pas/.,  III. 
22,-27.  ) 

Louïiot  huce  de  soie 
Ot  et  blanche  corroie. 

(nom.  et  past.,  Bartsch,   II,  77,13.) 
Robe  auroii  de  drap  de  soie, 
Kermaus  <i'or,  hrtirs,  coi  roies. 
(itol.  et  Pastoiir.  du  \n\°  s..  Th.  fr.  au  m.  âge, 
p.  43.) 

Nueve  huve  li  ont  huvee. 
De  riche  soie  a  or  ouvrée. 

(Rich.  li  Htttis,  807,  Foerster.) 
Apres  li  mist  une  blance  huoe  sour  le 
cief  et  li  disl:  Sire,  ceste  huve  vous  donne 
a  entendre  que  par  la  déserte  des  coses 
de  desous  ausi  nete  et  ausi  pure  deves 
vous  j'arme  a  Dieu  rendre  conme  esl 
ceste  huve.  (Du  Prince  de  Galilée,  ms. 
Lyon  697,  f»214'.) 

Douze  douzaines  de  huves.  (1323,  Compl. 
de  bijoux,  3'  Cart.  de  Hainaut,  pièce  132, 
Arch.  Nord.) 

Une  huoe  de  soye.  (1389,  Arch.  JJ  138, 
pièce  133.) 

Et  si  vous  di  bien  que  ma  huve 
Esl  vieille  et  do  pouvre  fasson  ; 
Je  scay  tel  femme  de  inasson 
Qui  n'est  pas  a  moi  comparable, 
(Jui  meilleur  l'a,  et  plus  coustable. 
(EcsT.  Desch.,  Mirouer  de   Mariage,  p.  207,  Cra- 
pelel.; 

Aprez  lui  mist  (au  nouveau  chevalier) 
une  blance  huve  sur  le  chief  et  lui  dist  : 
Sire,  ceste  huve  signifie  que  vous  devez 
voz  principales  pensées  et  ymaginations 
employer  a  Dieu  servir.  (Ghill.  de  LannOY. 
l'Instruction,  p.  421,  Potvin.) 

La  dame  avoit  une  huve  devant  sa  face, 
et  en  ce  point  dansèrent  la  franchoise. 
(MoLiNET,  Chron.,  cxliv,  Buchon.)  Impr., 
Iiune. 

J'ay  receu  par  le  peurteor  de  cestes  les 
belles  chemises  et  huves.  (Corresp.  de 
l'emp.  Maximilien  I"  et  de  Marg.  d'Aulr.. 
t.  Il,  p.  380,  Doc.  inéd.) 

HUVELE,  voir  UVELE. 

HUYELET,  s.  m.,  auvent,  petit  toit  en 
saillie  sur  la  voie  publique  : 

Si  li  huveles  ou  appantiz  viez  qui  sont 
seur  les  froz  de  la  dite  ville  ont  mestiei 
de  reppaireller.  (1323,  Arch.  JJ  64,  f"  2  r°. 

Si  li  dit  habitant  voloienl  faire  himles 
ou  appantiz  ou  saillies  nouviaus  il  ea  re- 
querroient  congié  au  dit  froquier.  (Ib.) 

Cf.  Huvrelas. 

HUVBLLAs,  voir  Huvrelas. 

1.  HuvER,  verbe. 

—  Act.,  affubler,  en  parlant  il'une  huve 

Nueve  huve  li  ont  huvee. 

Uiichars  le  biel,  ms.  Tarin,  f"  131''.) 

^  Réfl.,  s'affubler  d'une  huve: 

De  Jehan  Augier  convient  que  je  vous  die... 
Et  d'Ugueniu  a  la  chiere  hardie, 
De  Chevenon  qui  bien  se  scet  huver, 
Messire  Arnoul  y  scet  boire  ot  baver. 
(EosT.  Divscii.,  />»A..  llichel.  SiO,  f»  SilM 

2.  inivKii,  verbe. 


H  LTV 

—  Réfl.,  se  remplir  la  panse  : 

Dva,  voisine,  et  comment  vou?  voz  hu- 
josies  hier  ?o\t  '.  {Evang.  des  QuenouilL, 
i.  71,  Bibl.  elz.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Messire  Arnoul  y  scet  boire  et  huiir. 
(EcsT.  Desch..  Poès.,  Richel.  8-10,  f°  -211».) 

—  Huvé,  part,  passé,  rempli,  gonflé  : 

Sa  borse  emporte  bien  eoflee, 

Qui  l'a  si  graot  et  si  huirfi 
I        Ja  ne  coide  veoir  ke  faille. 
li  Lais  de  Courtois,  Richel.  15.53,   1°  ■i98  v".) 
I        Celé  (écaelle)  li  copie  si  Imvee 
1       Ke  toute  est  plaiae  d'oar  en  our. 
\u  Vilain  dr  Farbu,  88,  Montaiglon  et  Raynand, 
I    Fa*/..  IV,  110.) 

HUVET,  S.  m.,  espèce   de    chapeau  à 
j'nsage  des  gens   de  guerre;  bonnet  de 
'emmc,  ornement  de  tête  : 
EsranmeDt  apieie  un  vallet 
Ki  ne  meloil  point  de  Iwi'el. 

(Renarl  le  nouvel,  24S7,  Méon.) 
Poar  la  cant  osta  son  hiivel. 

(/*.,  174.) 

Miei  amast  ses  hiives  Tost  ars 
Qa'enst  ven  tel  vision. 
Le  Variage  des  .vu.  ars.  Richel.  837.   foîSg'.i 

Et  ne  doivent  porter  li  frère  nul  huvet 
18  '«ans.  (£290,  Ch.  d'Aire,  Wailly.) 

Et  pour  lui  bien  parer  li  faut  un  miroir 
in  piue  et  une  broke  pour  faire  une  preve, 
iD  huvet  de  soye  et  un  warcolet.  (Vialog. 
^'r.-flam.,  f"  i',  ilichelant.) 
1  Pierres  précieuses  et  perles  et  huvels. 
I76.,f"8\) 

I  Le  suppliant  ferj  laditte  femme  un  ou 
|deux  cops  parmi  le  visaige,  dont  le  hu- 
pet  de  sa  teste  cheit  a  terré.  (1387,  Arcb. 
|IJ  131,  pièce  93.) 

Lesquelx  se  prinrent  a  icelle  Margne  et 
lui  tirèrent  par  force  sa  coiffe  ou  huvet, 
que  elle  avoit  sur  sa  teste,  hors  de  son 
îhief.  (1391,  Arch.  JJ  141,  pièce  178.) 

Ancien  rouchi,/iî(Kei, coiffure  ou  bonnet 
de  nuit  pour  feiiiiiip,  nommé  depuis  san- 
irinéle,  selon  Hécarl. 

uuvETiERE,  s.  f.,  fabricaute  de  huvets. 
Griele  le  huvetiere.  (1279,  Reg.  aux  bans, 
■     ■  -Orner  AB  xviii,    16,  n"  1003.) 

BUVETTE,  ^«6.5(6,5.  f.,dimin.  dehuve, 
chapeau  de  fer,  bonnet  : 

S'arJesterent  Taffars,  en  dreçant  lenrs  basions. 
En  monstrant  leurs  Auir(/(;j  et  lenrs  liesancquetons. 
(Chev.  au  cygne,  22418,  Reiff.) 
Chins  li  va  aporter  se  hmelle  enfumée. 

(Baud.  de  Seb..  vnr,  247,  Bocca.) 

Jehan  Gomontescuyer  portoit  sa  huveste 
en  sa  main.  (1374,  Arch.  JJ  105,  pièce  372.) 

Armé  de  hauberjon,  cappelin,  huvettes. 
(1392,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Et  estoient  armes  la  grignour  partie  de 
mailles,  de  huvettes,  de  capiaux  de  fier, 
d'auquetons  et  de  gans  de  baleine.  (Froiss., 
Chron.,  X,  1S8,  Kerv.) 

Une  hace  d'armes,  une  huvette  et  uns 
wantelez.  (143S,  Reg.  aux  test.,  f"  117, 
Arch.  mun.  Douai.) 

Que  hearae  et  coeffe  trenche  et  la  huvelle  franche. 
(Jeb.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  6133,  Scheler, 
t:ioss.  philol.)  Impr.,  hibcilc. 


Arcb. 


HUY 

Quant  ic?ulz  esclaves  vont  en  guerre,  ilz 
sont  tousjours  de  cheval,  armez  seuUemcnt 
de  cuirasbes  mesebantes,  couvertes  do  soye, 
et  une  ronde  petite  huvette  en  la  teste. 
(Ghill.  de  Lanmoy,  Voy.  elambass.,  p.  120, 
Potvin.) 

Pour  les  borions 

Je  prens  vnlentiers  ma  huvete 

L't  mon  Ticil  pourpoint  a  boutons. 
(Gbeban,  ilist.  de  la  l'ass.,  7596,  G.  Paris.) 

Je  ne  scay  a  quoy  je  songeoye 

One  je  ne  boacle  ma  hucelte. 
{Actes  des  Apost.,   vol.  I,  f  143",  éd.  1537.J 

La  beurent  Flamens  du  meilleur, faisans 
hnnaps  de  leurs  huvettes.  (IIolinet,  Chron., 
ch.  ixvi,  Buchon.)  Impr.,  huneltes. 

—  Coup  sur  la  tête  : 

Or  tien,  vclla  pour  toy  armer. 

Je  te  donne  ceste  liuvrte. 
(Gbeea.v,  Uist.  de  la  pass.,  19830,  G.  Paris.) 

Huvette,  dans  le  patois  rouchi  et  lillois, 
désigne  encore  une  sorte  de  coiffe  de  nuit. 

HuvRELANT,  hevrelont,  hauvellant,hou- 
velent,  s.  m.,  syn.  de  hiivi-elas  : 

Nus  ne  puet  faire  pucheoirs  ne  ferir  estoc 
es  yaues  du  devant  dit  seigneur  l'abbé  en 
ledite  ville  sans  congié,  ne  faire  httvretans 
ne  autre  ouvrage  seur  froc  de  vile.  (xill°  s., 
Cart.  noir  de  Corb.,  Richel. 1. 17758,  f"  12  r».) 

Au  clos  du  petit  Floit,  jouste  led.  Floit 
et  fait  hauvellant  ou  vamdiq  a  plusbours. 
(S  novembre  1494,  C/mclrier  de  la  Luzerne, 
Arch.  Manche.) 

Colin  du  Port  (tient)  une  pièce  ou  houve- 
lent  jouste  Jehan  Heneart,  butant  au 
quemin  de  CoUemare,  (Arcb.  Jlanche,  Ca- 
rentan,  n»  5596.) 

Samson  Erquier  une  pièce  au  houvelenl 
Colin  du  Pork.  [Ib.,  n°  5301.) 

Nul  ne  puet  faire  un  hevrelant  ne  autre 
ouvrage  sur  le  froc  de  le  ville,  quel  que  il 
soit,  sans  le  congié  de  ledite  église.  (1507, 
Cout.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  f.  I,  p.  286, 
Bouthors.) 

HUVHELAs,  huvellas,  s.  m.,  espèce  de 
saillie  en  forme  de  toit  qui  surplombait 
les  ouvertures  du  rez-de-chaussée  des 
maisons  et  servait  d'abat-jour  aux  bou- 
tiques des  marchands  : 

Saillies,  huisseries,  huvrelas,  appentis. 
{Trans.  de  1313,  ap.  Beugcot,  Olim,  II,  362.) 

Ferons  asseoir  les  seaux,  huvrelas  et 
bouques  de  cheliers.  (1349,  Accord,  Arch. 
Somme,  Inv.  de  S.-Tïiquier,  f»  62  v».) 

Pluseurs  jeunes  gens  venus  pour  veoir 
le  jeu  d'arbaleste  se  niistrent  au  dessoubz 
d'un  huvrelas  ou  auvant,  lieu  et  place 
ordonnée  pour  veoir  le  jeu  seurement. 
(1412,  Arch.  JJ  166,  pièce  288.) 

Faire  huvellas,  treilles  a  boche,  bouches 
et  entrées  de  celliers.  (1507,  Cout.  de  S.- 
niquier,  7,  Doc.  de  la  Soc.  des  antiq.  de 
Pic,  1,  512.) 

1.  HUWE,  exclamation  : 

Hé  !  httwe,  a  blanc  tabar  ! 
Vos  ne  l'enmenrez  mie  ! 
(Philip,  df.  ÏSasteoii.,  Chans.,  ap.  Tarbé,  Chan- 
sonn.  de  Champagne,  p.  98.) 

2.  uuwE,  voir  Hue. 
UL'XE,  voir  HuissE. 
1.  iiiY,  voir  IlLi. 


nYi) 


oMi 


2.  HUY,  voir  Hd. 


IIUYAGE,  s.  m.  ? 
Mais  cant  vos  di  qe  plus  contre  coragc 
Non  s'an  pera  Eneas  de  Cartahihge, 
Chant  ailla  qnere  la  grant  sibille  saij.»^ 
Coiue  Rolaiit  soi,  mis  en  cels  hiiyage. 
Remenbrant  lui  qu'en  la  tere  sauvaige 
Laiscit  son  o[u]cle  et  le  amoros  bcrhahyge. 

(.Enir.  en  Esp.,  C  230  r",  Gautier.) 

HUYANT,  voir  Huant. 

1.  HUYAu,  s.  m.,  tourment? 
Tendre  tu  dois  a  les  sauver 

Et  du  hmja:i  d'enfer  garder. 
(DEr.cii.LEViLLE,  Trois  l'elerinaiges.  C  102'',  impr. 
Instit.) 

2.  HUYAU,  voir  "WlHOT. 

HUYCT,  voir  Oit. 

HUYDART,  S.  III.,  la  décharge  rl'uii 
moulin  : 

Tout  le'droit, l'action,  saisine  et  propriété 
que  les  diz  vendeurs  avoient...  ou  moulin 
et  pertuis,  qui  sont  dessouz  Chaumontsur 
Yonp,...  soit  en  vannes,  en  hvvdart,  en 
pescherie,  etc.  (1336,  Arcb.  JJ  70,p'ièce20o.  ) 

HUYER,  voir  Huer. 

HUYHO,  voir  WlHOT. 
HUYSIEI.,,   voir  VlMEL. 

HUYMES,  voir  HniMES. 

HUYSCHER,  voir  HUCHIER. 
HUYSEbET,  voir  HUISSELET. 

HUYT,  voir  Hu. 

HUYTEL,  voir  OiTEL. 
HUZE,  voir  HURE. 
HYAUWE,  voir  AlGUE. 

HYDE,  voir  HiDE. 

HYT)RE,  voir  Idle. 

HYDEUR,  voir  HIDOB. 

HYDRiE,  yd.,  hid.,  isd.,  -ye,  s.  f.,  cruche  : 
Plenst  a  Dieu,  pour  moy  esbatre. 
Qu'en  tenisse  trois  les  ou  quatre. 
Voire  une  iidrie  toute  plaine. 
Si  en  beuvroie  a  grant  alainc. 
(//«/.  des  trois  Maries,  ap.  Laborde,  Emau.r.) 

Un  très  grant  llascon  d'argent  blanc, 
appelé  ydrye,  et  ou  dessus  en  haut  a  une 
grosse  gorge  ronde,  et  le  couvercle  qui 
entre  dedens  la  dite  gorge  est  demi  roont 
et  tient  a  une  chaienete  pendant  a  un  anse 
fermé  a  deus  anneaux  de  la  dicte  ydrie 
d'un  costé  et  d'au  Ire.  (1360,  Invenl.  duduc 
d'Anj.,  n»  334,  Laborde.) 

Une  des  !/dncs, esquelles  Nostre  Seigneur 
Cst  miracle  en  conversion  d'eaue  en  vin  es 
nopccs  d'Arcbitriclin.  (1474,  Test,  du  roy 
René,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

En  celle  maison  estoient  six  ydrics  de 
pierre  :  c'est  a  dire  vaisseaulx  convenables 
a  recevoir  eaue...  Chascune  de  ces  ydries 
selon  Ysidore  lenoit  vingt  ou  trente  sep. 
tiers,  et  selon  icelluy  le  septier  contient 
deux  livres.  (Le  Repos  de  conscience,  c.  17, 
Trcpperel.) 

Aussi  donna  t  il  l'une  des  hydries,  es 
quelles  auxnopces,  en  la  Chanc  de  Galilée, 


536 


HYL 


HYP 


HYV 


Nostre  Seigneur  mua  l'eaiie  en  vin.(Bonn- 
Dio-É,  Chron.  d-.inj.,  f»  173  v,  éd.  1529.) 

Fistes  porter  »n  lica  on  fui  assis 
Eïo  pore  el  clerc  en  des  hidrifx  sii 
Qu'il  convertisl  a  la  Tostre  parollo 
Kd  Ires  bon  vin. 
(J.  BoicBET,  XtfJ/c  Dame,  f  81  t",  cd.  1536.) 

Flaccon=  tasse?,  hanatz,  bassins,  hy- 
dries.  (Rab-,  IV,  64,  éd.  1532.) 

Hydrie  se  trouve  encore  an  dix-septième 
siècle.  Sacy,  dans  sa  Traduction  do  l'Ec- 
clésiaste,  a  dit  :  Avant  que  Vhydrie  se 
brise  sur  la  fontaine. 

Le  père  Bouliours  rejetait  ironiquement 
hydrie  comme  un  néologisme  irrece- 
vable. Ménage  lui  prouva  que  ce  mot  était 
très  ancien  dans  la  langue. 

H  YDROM  ANGE,  S.  f .,  divinatiou  par  l'eau  : 
Hydromance  qui  se  faitavecques  de  l'eau. 

(T.\HliR.,  Sec.  dial.  de  Democr.,  p.  232,  éd. 

1602.) 

HYDROM.\N"ciE,  ydr.,  S.  f.,  divinatioH 
par  l'eau  : 

La  tierce  esl  de  raonlt  grant  renom 

F.t  a  bien  pranl  navire  en  mer 

Qne  >eptonns  venlt  gonTCrner, 

Par  laqnelle  Neptanabns 

Se  sonloit  ponverner  le  pins. 

Si  comme  en  Alexandre  est  dit 

Vers  le  commancemeoï,  ce  cuit. 

Et  est  nommée  ijdromanrie 

Laqnelle  par  moy  angnrie 

Est  de  par  Neptun  en  la  mer. 
(Decdillktille,  Trois  Pelerinaiges,   f°  "3",  impr. 
Instil.) 

HYDROMEXCIEN,  ydr.,  idromantien,  s. 
m.,  devin  en  hydromancic  : 

Idromancius,  ydromencien.  (Gloss.  de 
Salins.) 

Idromancius,  lia,  tium,  idromanticus.  ca, 
cnm,  idromantien.  {Yoc.  lat.-fr.,  1487.) 

1.  HYE,  exclamation  plaintive  : 

Helas  !  il  est  pys  de  ma  vve, 

Klhyr'. 
Mesnage  a  prinz  snr  moy  rigonr  : 
A  Dieu  command  joyc  et  bandonr, 
Ksbattement  et  chanterye, 

Et  hije  ! 
(Cliaiu.  nom.  du  teiz.  sicc,  xw,  Jacob.) 

9.  HYE,  voir  HiE. 

HYTEGUE,  voir  IVE. 
HYEUSME,  voir  OiTISME. 
HY-EUVE,  voir  AlGUE. 
HYLAIRE,  voir  HiLAIRE. 

HYLE,  yte,  s.  f.,  matière  : 

Ore  eicotez  des  eicmenz, 
Cco  est  de  \'ijh  les  liemenz. 
Tant  dit  yle  cnm  fct  mateire, 
Dnnt  tntes  riens  pernent  afairc. 
r/r,  cco  est  mateire  divine 
Dnnt  totej  riens  pernent  orine. 
{l'élite  philoiophie,    ms.  Cambridge,  S.  lohn's  I, 
H,  r  l.">^  P.  Meyer.) 

C'e<t  la  matière  primeraine, 
Cahos,  hijli:. 
(Jeu.  de  MEUKr.,/«   Itemotiulr.  de   Nal..  393, 
Méon.) 

Car  le»  espèces  revenues 
Sont  en  la  masse  contcnnc. 


Qne  maintes  fois  t'ay  nommé  hijle, 

Chaos,  matière  confuse,  ile, 

Ou  c'en  quoy  les  individus. 

Tost  nns,  anltres  tard  sont  rendus 

Par  roesme  force  sans  seconde 

Dont  avois  je  euh  produits  au  monde. 

(lo.,  il).,  181.) 

HY-MAIGIÉ,  voir  IMAGIÉ. 

iiYMNiER,,  ymnier,  s.  m.,  hymnaire: 
Celés  l;i  chantent    es   antevcniers  et  es 

hymniers  et  es  graeus.  {Eègle  de  Citeaux, 

ms.  Dijon,  f»  83  r°.) 
Anteveniers,2/m)i«rs,graeus.(i6.,f"148r<'.) 

m'NE,  voir  IIine. 

HYNNE,  voir  HiNE. 

HY'POCRisER,  vp.,  Mp.,  verbe. 

—  Neutr.,  faire  l'hypocrite  : 

Glore  a  deshonneur 
Vont  ypocrisant 
Pour  tenser  le  leur. 

(Locnge  JV.-O.,  Riclicl.  S":;,  foSlS*".) 

—  Acl.,  déguiser,  dénaturer  par  hypo- 
crisie, feindre  hypocritement  : 

La  nouvelle  secte,  laquelle  liypocrisant 
notre  religion  catholique.  (Pasq.,  Rech., 
111,  13.) 

Brunehaut ,  qui  avait  hypocrisé  une 
longue  dévotion...  (In.,  ib.,  V,  18.) 

—  Réil.,  devenir  hypocrite  : 
El  or  qne  son  estât  rnineux  s'hipocrise 
De  double  majesté,  qui  est  ce  qui  n'advise 
Leurs  majestés  au  train  d'estre  sans  niajeslé  ! 
(Lestoile,  ilém.,  l"p.,  p.  57,  ChampoUion.) 

HYTOCRiSESSE,  S.  f.,  hypocrisic  : 
Cil  va  souvent  oyr  messe. 
On  dit  qne  c'est  kypocrisesse. 
(Distiques  du  xt"  s.,   ms.  Epinal  1S9,  Bulletin  do 
la  Soc.  des  anc.  textes,  1876,  p.  8.ï.) 

■  HYPOCRISIE,  yp.,  S.  f.,  déguisement  : 

D'autant  que  ledit  héraut  d'armes,  sous 
ombre  d'apporter  la  seureté  dudit  camp, 
pourroit  pour  divertir  et  eslongner  l'af- 
faire, user  de  quelques  fixions,  simula- 
tions et  ypocrisie.  {Gage  de  bataille  de 
Fr.  ["et  de  Charles  V,f°77r'>,ap.  Ste-Pal.) 

iiYPOCRisiON,  yp.,  s.  f.,  hypocrisie  : 

De  vanité  el  ypocrision.  (J.  Goulain, 
Ration.,  Richel.  437,  f°  225  r".) 

HYPOCRITER,  vp.,  verbe. 

—  Neutr.,  faire  l'hypocrite  : 

Qu'il  ayme  Dieu  et  son  service 
De  vray  cner  sanz  tjpocriler. 
(Ebst.  Deschamps,  Ballade,  Itichel.  810,  f"  31 1».) 

—  Act.,  faire  passer  hypocriteniont  une 
chose  pour  une  autre  : 

Bien  lui  devont  tous  faire  obéissance  de 
cueur  certain  sans  aucune  faintise  et  sans 
ypocriler  noz  seniblans  a  noz  fpuvres. 
(CcintCY,  llist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f»  196=.) 

iiYPOTHECAcioN ,  yp.,  S.  f. ,  action 
d'hypothéquer  : 

Seur  l'oblignlion  de  nous,  nos  succes- 
seurs, et  Vypothecncion  de  tous  nos  biens. 
(1335,  Arch.  .1.1  69,  f»  27  r".) 

Suz  Voblicncion  et  ypolhecacion  de  tous 
ses  biens.  fC/mr/e  rfe'l3B7,  D.  Gren.,  297, 
n"  233,  Riche!.) 


HYPOTHEQUE,  yp-,  adj.,  hypothécaire: 
De  actions  reeles    el    de  actions  ypothe- 
ques.  (1340,  Arch.  JJ  72,  f  72  v».) 

Pource  que  en  ladite  court  souloit  avoir 
un  slillc  que  toutcpfoiz  que  aucun  csloit 
poursuy  en  action  ypotheqtie  ou  personele 
et  hypothèque,  que  supposé  que  ce  feust  de 
et  pour  son  fait,  il  povoit  avoir  jour  de 
garant,  qui  estoit  et  est  contre  raison  et 
une  corruptelle  ;  nous  avons  ordené  par 
la  deliberacion  que  dessus,  que  doresna- 
vant,  s'aucun  est  poursuy  en  action  per- 
sonele et  ypotheque,  puisque  la  pourstiite 
sera  de  et  pour  son  fait,  il  n'aura  point  de 
garant.  (1393,  Ord.,  vil,  284.) 

HYRANTELLE,  S.  f.,  tolle  d'araiguée  : 
De  peur  que  les  hyraignes  n'y  bastissent 

leurs  hyrantelles,  comme  j'ay  (lit  ailleurs. 

et  qu'elles  ne  treuvent  queues  de  regnard 

propres  pour   les    en   oster.  {Brant.,  Des 

Dames,  ix,  538,  Lalanne.) 

HYRAUDIE,  voir  HEBAUDIE. 

HY-RAUDOIS,  voir  HlBAUDOIS. 

HYRECENEUS,  VOlr  HiRECENEUS. 

HYRETABLE,  VOIT  HERITABLE. 

HYRETABLEMENT  ,  VOif  HERITABLK- 
MENT. 

HYRETALMENT,  VOir  IlERITALMENT. 

HYRETAUBLE,  VOir   HERITABLE. 

HYRETAULT,   VOÎT  HERITAL. 

HYRETA^'ELE!\IENT,  VOlr  HERITABLE- 
MENT. 

HYRETAVLE,  VOir  HERITABLE. 

HYRETER,  VOir  HERITER. 

HYRONDiNiER,  S.  Hi.,  Serpent  qui  a  le 
dos  noir  et  le  ventre  blanc  comme  l'hi- 
rondelle : 

Les  liyrondiniers  (serpents),  ainsi  nom- 
mes pour  autant  qu'ils  sont  noirs  par  le 
doz,  et  ont  le  ventre  blanc,  a  la  façon  d'une 
hyrondelle.  (Grevin,  des  Venins,  I,  8,  éd. 
1598.) 

HYRRITIER,  VOir  HERITIER. 
HYRTABLETÉ,  VOir   HERITABLETÉ. 
HY'RTAGE,  VOlr  HERITAGE. 

HYSSER,  hisser,  \.  n.,  siffler,  crier  : 
J'ay  plus  grant    paour   d'ouyr  hysser  le 
fer  ardant,  quant  il  vient  nouvellement  de 
la  forge,    que    d'ouir    hisser    une    ouaye. 
(Palsgrave,  Esclairc,  p.  585,  Génin.) 

HY.STOIRE,  voir  HISTOIRE. 
HYSTORIAL,  VOir  lllSTORIAL. 
HY.STORIER,  VOIT  HISTORIER. 

HYSTRIONEUR,  S.  m.,  histrion  : 
Neron  se  adonna   a  l'office   des  hystrio- 
neurs  et  a  toutes    choses   illicites  et   des- 
honnestes.  (BouRGOiNG,    Bat.  Jud.,  II,  19, 
éd.  1530.) 

HYVERIE,  voir  IVERIE. 
HYVERNER,  VOir  HIVERNER. 

irvvERXEUs,  voir  IIiverneos. 


IGE 


ICE 


ICE 


«37 


I,  voir  Y. 

I,VL,   voir  IVEL. 

lALiN,  adj.,  qui  a  la  diaplianéité  du 
verre  : 

Je  voy  venir  nng  estandart 
Qai  aprouche  vers  cesle  paît. 
Si  est  le  plain  champ  tout  ialin, 
Tont  frangi'  de  vermeil  satin. 
(Jaq.  Milbt,  Deslrucl.    de    Troye,  7807,    Stengcl.) 
Cng  estandart 
Ou  y  a  ponrtriict  une  liepart 
Ialin  sur  un  ciiamp  sablinois. 

Hd.,  !«.,  S861.) 

lASTUN,  adj.,  hiPii  ? 

Cenilus,  hlny  et  iaxtnnz.  (Gloss.  lat.-qall., 
RichpI.  I.  7692.) 

lAUGE,  voir  AlGUE. 
lAUGUE,  voir  AlfiUE. 
lAUVE,  voir  AlGUE. 

lAVETE,  voirAiGUETE  ail  SnppléniPiu. 
lAvos,  voir  AiGOS. 

lAWE,  voir  AiGtJE. 

iBBNus,  voir  Ebenus. 
IÇAU,  voir  Icel. 

1.  ICE,  khn,  eço,  ezn,  eiso,  iso,  ko,  ken, 
cho, içoti,  iceu,  isçout,  içon,  pron.  démonstr. 
entr.,  ceci,  cela  : 

no  nos  Toltiret  concreidre  li  reis  pagiens. 

(Eiilalie,  21,  Meyer,  Rfc,  p.  191.) 

Par  jfo  qnident  aver  discnmbrement. 

(Si  Alexis,  \i'  s.,  st.  106',  Stengel.) 
Sire,  li  miens  Deiis,  se  jn  fis  iceo,  se  est 
elenie  en  mes  mains.  {Liv.  des  Ps.,  Cam- 
•iridpe,  vu,  3,  .Michel.) 

Mal  dehait  ait  qai  iço  vos  aprist. 

(les  I.oh.,  ms.  Berne  113,  r  2|\) 
Faites  ice  que  diront  vostre  amin. 
'ar.  le  IM.,  2»  chaos.,  xxx,  p.  56,  P.  Paris.) 
Ifo  yns  di  par  mei. 
(P.  nu  Thaun,  Cimpoz,  12,  Mali.) 

Par  le  palais  auqnant  s'en  rient, 
El  on  riant  içoii  li  dient. 
'hire  et  lilaneeflor,  1«  vers.,  2861,  dn  Méril.) 
Fors  par    bons    tesmoinz  amenez  a  ice 
-»r.  Charte  de  J.  s.  terre,  Cart.  de   Pont- 
iidemer,  fo  83  v»,  Bibl.  Rouen.) 

T.   IV. 


fce  sachent  tuil    cil   ki....  (1222,  Arch. 
mun.  Metz,  cart.  HO.) 

Iceu  fil  fait....  (1224,  S.-Vinc,  Arch.Alos.) 

lee  est  bien  seu. 

(GiiiOT,  Bible,  VU,  Wolfart.) 
ice  fn  voirs. 

(In.,  «.,  U62.1 
Kt  por  ice  puaires  n'amandent. 

(iD.,  «.,l.';.ï7.) 
Certes,  dos  sommes  en  mal  point 
Tôt  por  ire  qn'il  ne  nos  point. 

(In.,  ili..  730.1 
[ce  sachies  de  voir,  mnlt  ot  le  cncr  dolant. 

(Gui  de  Bourg.,  2625,  A.  P.J 
Quant  MO  vit. 
(Vie  SIe  Cather.,  ms.  Tours  897,  f  1  r '.) 
Lors  commencet  iso  a  dire. 

(!b.< 
Eiso  que  la  dame  dist 
Le  sa\iez. 


!Von  te  chaut  iso  desrain 


(Ib.,  C  31  r».) 


Et  eço  lor  doit  sarir  li  coms.  [Coul.  de 
Cftarrowa;,  21, ap.Fonteneau, Bibl. Poitiers.) 

Que  est  icet  fait  la  meschine. 
iDe  la  Pttcelle,  Monlaiglon  et  Raynaud,  Fnlil.,  IV, 
205.1 

Auditeurs  especiaument  establis  pour  ice 
en  ice  liu.  (Ch.  de  sept.  1283,  Par.  do 
Champ.,  Arch.  S.-et-O.,  A  1333.) 

Rendant  iViche  de  li  et  de  ses  heirs  au 
dit  abe  fit  au  couvent  sexante  et  denz  s oulz 
d'annuel  renie.  (Ch.  de  1389,  Bon-I'orl, 
liasse  ,S9,  n"  1,  Areh.  Eure.) 

Et  de  tout  ice  qui  dessus  est  dit  tenir. 
(Ch.  de  1296,  S.-Vinc, n»  67,  Arch.  Sarthe.) 

Ice  est  despiz.  (Mor.  des  phil.,  ms. 
Chartres  620,  f'  9^) 

De  l'auctorili'!  dudit  Durant  son  mari  a  11 
donné  pour  ice  perpetuelment.(132l,Vcn<c, 
Arch.  S  129,  pièce  41.) 

La  reine,  seignnr,  me  fait  içon. 

(Cer.  de  Bossill.,  p.  370,  Michel.) 
Se  je  parle  ung  peu  poictevin, 
Ice  m'ont  deux  dames  appris. 
(Vii.i.oN,  Grant  Test.,  xcui,  Jouaust,  p.  73." 

—  A  ice,  alors  : 

A  isçout  tremblent,  eslocent  .n.  perron 
Ki  soDstenoient  de  le  sale  .i.  kievron. 

(Les  loli.,  Ilichel.   4988,  f»  2.18''.! 


—  Por  ice,  c'est  pourquoi  : 

Pxir  iceo  je  reseirai  a  tei  en  ftenz,  Sire,  e 
al   tuen   num  je  chanterai.  (Lh.  des   Ps 
Cambridge,  xvil,  50,  Michel.)  Lat.,propter- 
ea. 

2.  ICE,  isse,  yce,  hice,  iço,  adj.  dénionsl. 
masc,  ce  : 

Et  la  tere  environ  une  jornee  grant. 
Qu'en  ice  tans  tenoient  félon  et  souduiant. 

(Garin  de  Monçilnne,  v.  16.) 

Si  auqune  fenne  eret  forcée  en  iço  fé 
(De  1210  i)  1220,  Barin  de  la  Galissonn., 
Arch.  Seine-Inf.) 

Et  ice  soir  fu  Mordrez  engendrez  en  tel 
manière  com  vos  oez.  (Arlur,  Riohel.  337 
f°  20°.) 

Bêle  suer,  i'ice  mestier 
Dont  vous  m'aies  requérant 

Et  proîant, 
■le  n'en  sai  ne  tant  ne  quant. 

(r.hans.  anon.,  Itichel.  2li06,  p.  190,) 
On'il  n'ai  sou  ciel  si  forme  tnr 
Qui  ne  chce  a  hice  lot . 
(Quinze  Signes,  Brit.  Mus.  Add.  15600,  f  I2.5'>.; 

An  procureeiird'ice  meesmes  lieu.  (129S 
Prév.  de  Par.,  Hyerres,  Arch.  S.-et-O.)       ' 

En  isse  lieu.  (1340,  Bôle  de  cens,  S.-Chc- 
ron,  Arch.  E.-et-L.) 

En  tjce  lieu. 

(Gir.  de  linss.,  17.S,  Mi^'nard.) 
Et  nous  ice  plet    lessames    tout    ester. 
(Trad.  d'une  lett.  delmiis  VU  de  1137,Ord., 
XI,  189.) 

Cf.  ICKST. 
ICEAl,,  voir  ICEL. 

iCKi-,  hiccl,  ijchel,ilcel,  icelh,  iceul,  içau, 
ilcheu,  alcou;  snjd s. masc., icil,ichiz,  ycilz, 
icis,  ichius,  ichieus,  equil  ;  sujet  pi.  masc, 
icil,  iceols,  ices  ;  rég.  pi.  masc,  icel,  icez, 
iches,  iceals,  ichiaus,  iceus,  iceous,  içotis: 
féni.  s.,  icele,ysselle ;  pL,  iceles, iceiles,  pron. 
démonstr.,  celui,  celle  : 

E  envers  tonz  içous  Ki  curt  unt  en  En- 
gleterre;  i;o  crt  âl  solz  engleis.  (Lois  de 
Guillaume,  41,  Chevallet.) 

Conouré  tuit  icil  chi  espeirent  en  lui. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  ii,  13,  Michel.) 

Mulz  sunt  mais  al  juste,  e  de  tuz  iceals 
délivrât  lui.  (Ib.,  xxxin,  19.) 

Iceols  forsmerrunt  mei.  (Ib.,  XLli,  3.) 
68 


S38 


ICE 


Eopres  ieelu  el  moU  altres  barunsi. 
(t«».  /«  C«.(..  Richel.  I.  ii9T.  P  9?  V.) 

Entent  \es  misères  d"i«oi(S  a  ques  avient 
ancune  chose  agrément.  (Dial  B.  Amhr  , 
m«  Epinal.  Bonnardot,  Arch.  des  Miss., 
3*  sèr..  I,  280.) 

Si  n'oiirenl  halle  plentc  ices  del  ost. 
[Rois,  p.  333,  Ler.  de  Lmcy.) 

Grant  marement  ai  oud  purramurNoslrc 
Seifmur  de  ço  que  guerpid  le  ont  ictt  ae 
Israël.  (/(>.,  p.  320.) 

Icil  atec  moi  demonrra. 

(Bot.,  dn  S.  Graol,  Î9Î8,  Michel.) 

Icel  ne  bUnJis  ne  ne  dont, 
Por  qoi  qu'il  sont  désespéré. 

(GciOT,  BiHe,  1035,  Wolf.) 

Des  cens  est  ieJiifiis  deche\ierres. 

(Rose.  Vat.  OU.  lîlî,  f"  Se^.) 

Si  «guiJ  estoil  ou  bourl  a  l'abé.  (Couf. 
de  Charrottx,  2,  Fonteneau,  Bibl.  Poi- 
tiers.) 

Tesmoigns  iches...  {Ch.  de  sept.  1283, 
Jumièg.,  Arch.  S.-lnf.) 

Au  coust  cl  au  trait  à'ichiaus.  (1300, 
Greffe  des  Werps  ,  Arch.  mun.  Valen- 
ciennes.) 

...  Ichius  ta  mes  amis 
Et  de  mon  pnchelage  ot  l'onnoor  el  le  pris. 
(B.  de  Set.,  ivi,  561,  Bocca.)  Impr.,  ichuis. 
Yeili  comme  folz  se  maintient 
Qn'a  ses  pies  met  qn'a  ses  mains  tient. 
(ÀHlrei  quatrains  moraux,  2*    sér.,  vu,  tirés  d'un 
ms.  du  XT*  s.) 

—  Adj.,  démonstratif,  ce,  celle  : 

Puis  icel  lens  que  Deos  nus  Tint  saWer. 
(Alexis,  II'  s.,  st.  3',  Stengel.) 

A  icez  moz. 

{Roi.,  090,  Mûllcr.) 

Sor  tote  rien  iâs  jens  m'abelist. 

(L«  Loh.,  ms.  Berne  113,  P  W.) 

leel  ior  furent  Bordelois  desconC. 

(/*.,,t»  45'.) 

Icil  Des  chi  tnt  Dsl. 
'P.  DE  Tbacs,  Des  Créai.,  Vat.  Chr.  1244, 
r  53  r».) 

Si  commencha 

llcel  servise  qui  apenl 
A  cels  qui  snnt  morz  novealment. 
(G.  DE  S.  Pair,  If.  S.  Michel,  2808,  Michel.) 

Icil  meismes  bon. 

{Ysopet  1,  fab.  \h,  Robert.) 

Dune  fu  icil  beislers  donez. 
(bélier,  du  pnip.  d'Isr.,    ms.  du  Mans  113, 
r^  3r.  T».) 

Si  s'en  vont  en  la  sale  ou  li  mcngiers  fu 
conreez  granz  el  biaus  de  totes  iceles 
choses  que  l'en  savoit  que  il  convenoit  as 
cors  de  si  hauz  homes.  {Artur,  Richel. 
337,  f"  9".) 

A  ieei  mos  ont  laissiet  le  parler. 

{Iluon  de  Bordeaux,  7702,  A.  P.  i 

A  kicel  mot  ne  targa  plus. 
G.  DE  CAVBnAi,  Barlaam,  f.  178,  P.  Meyer.,' 

Icis  Tenirs,  ieis  alers, 
Icil  teilliers,  icii  parlers 
Font  as  manans  sous  Ior  drapians 
Durement  ameigrir  Ior  piaus. 

(Rose,  2554,  Méon.) 

Se  TOUS  n'estes  a  ychel  jour. 

(Vraiii,  Richel.  1433,  t'  83  r».) 

lekiui  lonbalj  m'ert  moult  cbiers  compares. 

(Atiberon,  371,  Craf.) 


ICE 

A  içau  lens.  {Ch.  de  123S,  Launay,  Arch. 
Vienne.) 

Toz  icez  convenanz.  (Ch.  de  1234.  S.- 
Saiiv.  près  la  Rochelle,  Arch.  Vienne.) 

L'enclos  ou  ikheu  nieismc  hospital  siet. 
(Nov.  1267,  Hôp.  d'Aut.,  Arch.  Nièvre.) 

Par  reison  d'icei/cs  chouses.  {Ch.  de  1272, 
Bercé  et  la  Hubaud.,  26,  Arch.  Sarthe.) 

Et  promislrent  ices  vendeurs  que... 
(1282,  Cart.  de  St-Denis,  Richel.  1.  S41b,  p. 
449^) 

Iceles  dites  chouses.  (^Charte  de  1284, 
Beaulieu,  Arch.  Sarthe.) 

Faire  le  presace  d'iceul  manoir.  (1288, 
Ch.  de  H.Sautago'r, f"''Bizenl,Bibl.  Nantes.) 

Avoient  vendu...  touz  iceus  bois.  {Ch. 
de  1299,  S.-Evroult,  Arch.  Orne.) 

Au  couvent  à'iceitl  lieu.  (1306,  Cari,  de 
Troarn,  Hichel.  1.  10086,  f»  126  r".) 

Et  quant  a  toutes  yces  choses  et  cbas- 
cun  par  soi.  (1326,  Andresy,  Arch.  S  129, 
pièce  44.) 

Ouant  ichiz  bons  viagiers  sera  mors. 
(  1332,  Cari,  de  Guise,  Richel.  1.  17777, 
f°  118  r°.) 

En  akou  tens.  {Chron.  d'Angl,  ms.  Bai- 
berini,  f»  1  v°.) 

Nous  eslisons  la  sépulture  d'icelh  nostre 
corps.  (2S  janv.  1379,  Arch.  P  1370,  pièce 
1877.) 

Et  ysselle  (terre)  rendre  a  fin  de  censse. 
(1388,  Arch.  MM  31,  f-egv".) 

Et  jusqu'au  xviii'  s.  : 

Je  me  suis  résolu  à  vous  en  importuner 
de  quelques  morceaux,  pour  vous  supplier 
par  iceux  de  juger  de  la  pièce  et  de  me 
vouloir  prescrire  une  régie  pour  dire  tou- 
jours la  vérité  sans  blesser  ma  conscience. 
(S.  Simon,  Leltre  d  M.  de  Rancé,  abbé  de  la 
Trappe,  en  le  consultant  sur  ses  Mémoires, 
Versailles,  29  mars  1699.) 

Si  les  gouverneurs  et  lieutenans  géné- 
raux, ayant  fait  leur  entrée  d'honneur, 
retournent  dans  les  places  après  un  an  et 
un  jour  d'absence,  les  gouverneurs  et  com- 
mandons des  places  les  iront  recevoir  à 
l'entrée  d'iceltes.  {Ord.du  roi,  23  juin  1730, 
488.) 

ICELI,  voir  ICELUI. 

iCELUi,  ycellui,  iceli,  ycelH,  icheli, 
ychelli,  adj.  démonslr.,  ce,  cet,  cette  : 

En  iceli  tens  delilens. 

{Rose,  84,  Méon.) 

Nous  avons  mené  ychelli  conte  absous 
lie  la  peticion  desdiz  moinez.  {Ch.  de 
1282.  Clerm.,  Richel.  4663,  f°  95  r°.) 

Icheli  palefroi. 

(Gaufrey,  5606,  A.  P.) 

Iceli  Charles ,  nostre  oncle,  deceuz 
par  les  caulelles  de...  (1313,  Arch.  J  225, 
pièce  12.) 

Les  quelles  (quartes  de  froment)  hont 
estei  vendues  el  mises  a  pris  d'argent  et 
ycelli  argent  raporté  en  sa  recepte.  (1349, 
Comple  duprév.  de  Vesoul,  Ch.des  compt. 

de  D61e,  — -  ,  Arch.  Doubs.) 
164 

L'abbayesse  don  convent  d'iceli  lieu. 
(Ch.  de  1377,  Fontevr.,  La  Roch.,  Arch. 
M.-et-L.) 

En  ycelli  conté.  {Corr.  des  ord.  de  1386, 
Cart.  d'Arbois,  Arch.  mun.  Arbois.) 


TCE 

En  ycellui  parlement.  (1388,  Dep.  au 
pari,  de  Dole,  Ch.  des  compt.,  B  1472, 
Arch.  C.-d'Or.) 

icEOL,  voir  Icel. 

ICEST,  hicesl,  ycest,  iqiiesl  ;  sujet  sing. 
masc,  icist,  icest;  sujet  pi.  niasc,  icist  ; 
fém.  srng.,  iceste,  hiceste,  icele,  equeste, 
pron.  démonstratif,  celui,  celle  : 

Nen  est  salut  a  iceste  en  Deu.  {Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  m,  2,  Michel.) 

Des  arrérages  dehuz  de  ceste  année  et 
de  l'autre  avant  equesle.  (6  av.  1333,  S,- 
Cybard,  Arch.  Charente.) 

—  Adj.  démonstratif,  ce,  cette  : 

En  icesl  siècle  nus  acat  pais  8  glorie 
Et  en  cel  allra  l;i  plas  durable  glorie. 

(Alexis,  u'  s.,  st.  125S  Steogel.) 
A  icest  mot  s'ant  Frnnceis  escriet. 

(Roi.,     H80,  Mûller) 

Jusqu'au  hiceste  contrée. 

(Wace,  Concept.,  Brit.  Mus.  Add.  15605, 

f°  es*.) 

SU  laisserai  en  icest  pas. 

{Brut,  ms.  Munich,  2036,  Vollm.) 

Quant  iceste  aventure  avint. 

(ib.,  461.) 

Apres  lo  lens  d'iceste  balailhe.  {Job, 
p.  461,  Ler.  de  Lincy.) 

Icist  ordres  ia  en  travers. 

(GuiOT,  Bible,  1563,  Wolfait.) 

Icist  chanoine  que  je  di. 
Ont  bone  ordre,  jcl  vos  afi. 

(ID.,  «*.,  1654.) 

A  hicest  mot  en  pies  leva. 

(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.  191.) 

icist  hontaiges  sera  grant. 

{Sept  Sages,  2692,  Keller.) 

E  equesle  meynie  codumgne.  (1247,  Con- 
flrm.  de  la  coût,  de  Charroux,  ii,  Fonten.,v, 
Arch.  Vienne.) 

Icest  escangemenl.  (1248,  Arch.  S  141Î, 
pièce  12.) 

Icele  verge,  icele  estoile. 
{De  .y.gaud.  B.  J/.,ms.  Reims  y^g  '  l"  135'.) 

Biau  nies,  ce  dist  li  qocns,  ce  me  plegei 
Que  i'iquesl  convenant  ne  \os  islrez. 

(Ger.  de  Ross.,  p.  290,  Michel.) 

De  tout  icest  fait  avons  mis  ledit  Pierres... 
en  perpétuel  possession  souz  le  gariment 
don  roy.  (1313,  Arch.  JJ  52,  f»  80  r".) 

En  ycest  nostre  fait.  (1349,  Fontevr.,  La 
Roch.,  Arch.  M.-et-L.) 

ICESTI,  voir  ICESTUI. 

icESTUi,  icesli,  ichesti,  ichestu,  adj.  dé- 
monstratif, ce,  cet,  celte  : 

Icesli  perle  ne  puet  nus  adrechicr. 

(Rauibebt,  Ogier,  3203,  Barrois.) 
Icetlui    convenant.    (Villehard.,    188, 
Wailly.) 

Et  mandez  a  Robastre  ichesli  couvcnanl. 
{Gaufrey,  3723,  A.  P.) 

Ains  mes  n'avoit  entré  en  ichesti  resnier. 
(/*.,  5937.) 

Que  TOUS  estes  tenue  en  ichestu  pais. 

(B.  de  Seb.,  X,  923,  Bocca.) 
En  iceslui  cas.  (Ord.  de  la  drap.  deLouv., 
Cart.  de  Ph.    d'Alenc,  p.    886,  Arch.  S.- 
lnf.) 


ICET,  voir  ICEST. 

icETERicE,  S.  f., jaunisse: 

La  coule  chaude.. .  ((ui  est  ea  tout  le  cors 
fait  iceterice.  (l<yag.  d'un  liv.  de  médecine, 
ms.  Berne  A  95,  S"  9  t°.) 

ICEU,  voir  IcE. 

ICEUL,  voir  ICBI.. 

ICHE,  voir  ICE. 

ICHELI,    VOirlCELUI. 
ICHESTI,  voir  ICESTDI. 
ICHESTU,  voir  ICESTDI. 

iCHi,  voirlssi. 

ICHIL,  voir  ICEL. 

iCHius,  voir  ICEL. 
iCHo,  voir  icE. 
iCHoiNE,  voir  ICOINE. 
ICIL,  voir  ICEL. 

ICILEC,  adv.,  ici  : 
Il  nons  prie  qne  te  prioos 
De  la  grâce  que  nons  avQus 
Iciiec  en  la  conipeigoie 
A  graot  joie  et  a  seignourie 
Qu'avec  nous  eu  soit  parçonuiers. 

(nom.  du  S.  Graal,  2733,  Micliel.) 

ICIST,  voir  ICEST. 

iço,  voirICE. 

I  ICOINE,  -  choine,  yc.,rjch.,  ancone,  ans- 
bonne,  s.  f.,  image,  bannière: 
I  Si  le  hasterenl  et  lui  et  chiaus  de  se 
compaiasnie,  que  il  laierent  cair  Vans- 
Konne...  Quant  11  Franchois  le  vireut  si 
|laiserent  leur  caciie,  si  furent  moult  lié 
jdurement,  si  prisent  l'image.  (RoB.  DE 
[Clary,  p.  Si,  Riant.) 

>  Et  pardi  son  ponfanon  emperial,  et 
lane  ancone  qu'il  faisoit  porter  devant  lui, 
i3U  il  se  fioit  moult,  il  et  li  autre  Gré  ; 
>n  celé  ancone  ère  Nostre  Dame  formée. 
(ViLLEH.,  228,  Wailly.) 

Bien  voit  q'un  ymage,  une  ycoine 
[       A  estrous  querre  li  cooïient. 
[       (G.  iiE  Coi.Ni-.i,  hlir.,  ms.   Soiss.,  f  '207".) 

Celé  qui  tout  courage  a 

En  honourer  la  saiute  ichoine, 

D'ao  biau  çandal  et  «l'un  sydoine 

Souvent  la  prîst  a  essuier. 

(In.,;*.,  f»  208''.') 

Por  i'ychoine  et  por  s'ymage. 

(Id.,  ib.) 

içoN,  voir  ICE. 

içou,  voir  ICE. 

I  ICTERITE,  .S.  m.,  affecté  d'ictère,  icté- 
"ique  : 

I  Emorroydes  qui  viennent  aux  icierites 
[:t  nefretiques  c'est  bon  signe.  (13.  de 
iORD.,  Pratiq.,  VI,  5,  éd.  1495.) 

iDELE,  voir  Idle. 

IULE,  ydle,  ydre,  hydre,  yde,  idele,  ydele, 
fndele,».  m.  et  f.,  idole  : 

iules  seâ  tdtes  que  il  soell  adorer. 
1  ihol.,  2619,  MûUer.j 


tDO 

Kl  tuz  ses  idfîfs. 

(Ib..  var.) 
Truisseut  les  imagenes  et  trestutes  les  ijdeks. 

(Ib.,  3664,  var.) 

Les  idles  des  genz  argent  e  or,  ovres  des 
mains  d'unies.  (Lib.  Psalm.,  Oxf.,  cxxxiv, 
15,  Michel.) 

Si  ne  savaient  deviner 
Qui  les  (/rf't's  ai  l'ait  qaasser. 
(Wace,  Conceplian,  Bril.  Mus.  add.  15606,  f'^  53''.) 
Troverent  iloc  li   frère   un  ydle  d'erain. 
(Dial.  StGreg.,  p.  74,  Foerster.) 

Nous  n'avons  espérance  n'atendence  es 
fauses  ydres,  mes  en  Dieu.  {Psaul.,  -Maz. 
238,  f»  138  V».) 

Les  gens  aorerent  les  ydles.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  31,  Chabaille  ) 

Prestres  de  la  malionierie. 
Les  t/dres  avoil  en  baillie. 

(Vie  Ste  ilarg.,  ms.  Troyes.) 

El  les  ydres  faire  aorer. 

(W.) 
Frondise  moult  dolent  estoit 
Pour  les  hydres  que  chair  voit. 
(Poèm.  sur  le  Nom.  Teslam.,  ms.  Grenoble  1137, 
f»  40.) 

Ferai  lor  aonrer  Mahomet  et  ses  indeles. 
(E.  de  S.  Gilles,  Richel.  23516,  f^  82''.) 
Mahomet  et  ses  ideles. 

(Ib.) 
En  celé  cité  avoit  .i.  temple,  et  en  cel 
temple  avoif  une  yde  :  ce  est  une  image 
que  cil  de  la  contrée  appelloieut  Astaroth. 
(La  Passion  monseignor  saint  Berilielemi 
l'apostre,  liichel.  423,  liage  intercalaire 
entre  les  f"'  20  et  21.) 

IDOINE, -one,  -  onne,  yd.,  adj.,  capable  : 

En  lui  ot  chevalier  ydone. 

(Rich.  Hbittus,  3140,  Foerster.) 
Messagiers     sages    et    avises    et    bien 
idoines    et  taillies    de    taire  ce  messaige. 
(Fiioiss.,  Chron.,  II,  40,  Kerv.) 

Dirent  que  ce  scroit  bien  le  fait  de  Phi- 
lippot,  et  que  mieux  ydonne  de  luy  on  n'y 
sauroit  niectre.  {Chevaler.  Cle  d'Artois, 
p.  139,  Barrois.) 

V.l  la  l'arcevesqne  et  chanoines 
Leur  vindrenl  donner  l'eaao  beuyte 
l'^n  perlant  reliques  ydoincs. 
(Martial,  Vig.  de  Charles  VII,  M  nii  v»,éd.  1493.) 
Eu  la  première  (hiérarchie)  sont  ydones 
Chérubins,  séraphins  et  Iroaes. 
(Grf.ban,  Mtsl.  de  la  Pass.,  303,  G.  Paris.) 

iDoiNETÉ,  voir  Idoneité. 

iDoi.ATUEMENT,  yd.,  adv.,  d'une  ma- 
nière idolàtrique  : 

Zacharias  regua  .vi.  mois  irreligieuse- 
ment,  ydolatrement.  (Fossetier,  Cron. 
Marg.,  ms.  lirux.,  II,  f»  41  v.) 

iDOLATUEHiE,  yd.,  S.  f.,  idolâtric  : 
Le   péché    de    ydolatrerte.   (Le    Fevhe 

d'Est.,  Bible,  Sani.,  I,  xv,  éd.  1534.) 
Son  csperit  estoit  euQambé  eu  soy  mesme 

voianl  la  cité  adonec  a  idolatrerie.  (Id.,  ib.. 

Actes,  ch.  17.) 

idolatrier,  -yer,  yd.,\.  n.,  se  livrer 
à  l'idolâtrie  : 

Folles  amours  font  les  gens  besles  ; 
SalomoD  en  idolatrya. 
(V11.1.0.V,  Granl    Test-,  Doubl.   Bail.,  Jouausl. 
p.  31.; 


Par  femme  fut  tué  Arnou, 
Deceu  le  saige  Salomon, 
Qui  par  femme  ydolalna. 
(Le  Débat  de    l'Homme  et  de  la  Femme,    PoiSs.  fr. 
des  xv"  et  xvi"  s.,  1,  2.) 
A  ce  grief  mal  Salomon  octroya 
Tanl  son  esprit,  qu'il  idolatria. 
(J.  Bouquet,  Ep.  mor..  Il,  1,  éd.  1345.) 

iDOLLAToiuE,   yd.,  adj.,  idolàtrique  : 

Pour  ce  (|ue  les  dix  niallefices  sont 
ydollatoires  el  corrujition  de  foy  catho- 
lique. (J.  Petit  dans  P.  Coch.,  Chron., 
c.  9,  Vallet.) 

IDONC,  idunc,  idunt,  adv.,  alors  : 
Sainz  Innocenz  ert  idunc  apostolie. 

(Aledh,  st.  61»,  Stengel  ) 
Ferms   est   11    tuens    soliers  des  idunc, 
des  parmanableté    tu   les.  (Liv.    des  Ps., 
Cambridge,  xcil,  2,  .Michel.) 
Idunc  si  regnoient  eu  Troie 
Li  fil  Hector  a  mult  graul  joie. 

(BruI,  ms.  Muuicb,  2071,  Vollm.) 
Idonc  croslera  chérubin, 
E  si  tremblera  séraphin, 
E  del  ciel  tôles  les  vertuz. 

(Adam,  p.  78,  Luzarche.) 
Quant  la  dame  vil  qu'el  n'aureil 
Congié  de  ceu  qu'el  requiereit, 
Greigoor  talent  idonc  l'em  prisl, 
E  son  seignor  souvent  requist. 
(G.  DE  S.  Pair,  ilonl  S.  ilichel,  3330,  Michel.) 
Mult  dulcemeul  idunc  lur  respundi  li  ber. 
(Garnieh,    Vie    de  S.    'l'Iiom.,  Hichel.  13513, 
f  81  r".) 

Quant  des  letres  auques  saura, 
Idonc  les  tables  conoistra. 
De  qui  e  comenl  il  fu  nés... 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  23,   Luzarche.) 
E  quant  hum  quide  graut  leesce  encontror, 
Idunc  est  il  plus  près  del  desturber. 

(Otinel,  905,  A.  P.) 
Plus  seurement  idunt  le  frai. 
(Itesurr.  du  Sauv.,  Th.  fr.  au  m.  à.,  p.  10.) 

—  A  idonc,  dans  le  même  sens  : 

E  sis  pères  fud  a  idunc  en  la  plus  luing- 
taine  partie  de  Gabaa.  {Hois,  p.  45,  Ler. 
de  Lincy.) 

L'arche  fud  o  idunc  od  els.  {Ib.,  p.  47.) 

—  Des  idonc,  dès  lors  : 

Le  duc  Guillaume  Long  Espce 
Fu  apelez  des  idunc  puis. 
(Ben.,  Ducsde  Norm.,  II,  8335,  Michel.) 
Des  idonc  a  tôt  reueié 
Le  siècle. 
(Pean  Gatinead,  Vie  de  S.  Marlin,  p.  1 1,   Bour 
rassé.) 

IDONEITÉ,  yd.,-eylê,  idoinele,  ydoinelé, 
indointé,  s.f.,  qualité  de  ce  qui  est  idoine  : 

Il  apparu  de  se  sulhcence  et  idoneilé. 
(1410,  Orrf.,  IX,  553.) 

Pourra  informer  le  roy  de  Vidoneité  des- 
dits ofliciers.  {Trailé  ent.  la  Fr.  et  le  dnc 
d'Aulr.,'£i  déc.  1482.) 

Pour  expérimenter  son  ydoneité.  (La  très 
ample  et  vraye  Expos,  de  M.  S.  Ben.,  1486, 
f"  139''.) 

Pour  monstrer  la  différence  de  l'ydo- 
neylé  et  capacité  respective  de  ladicte 
chantrerie  de  l'un  personnage  a  l'autr(^ 
(1490,  Pièce  concern.  la  cliantrerie  de  S. 
Cerm.  des  près,  Arch.  L  779,  2"  liasse.) 

A   plein  informez  de  leur   grande   sul'li- 


540 


1ER 


IRV 


IGA 


sance,  idoineté.  scienc.-...  Ji98,  Lelt.  ftal. 
de  L.  XII,  Felibieu,  Hut.  de  Pans,  111,568.) 

L'on  pourra  iuformer  le  roy  de  Vindoinlé 
desdiU  ofliciers,  et  eu  fera  fuict  pour  le 
mieulx.  (Moliset,  Citron.,  cli.xni,Buchon.) 

L'idoiuilé dad'il  suppliant  attestée  parles 
dits  prevosts,  jurez  et  consaux.  [Cousl. 
de  Tournay,  Coût,  yen.,  Il,  937,  éJ.  1604.) 

Lesditsabbé,  religieu.t  et  convent  fussent 
tenus  apporter  et  présenter  caultions  et 
certifications  de  la  suffisance  et  ydoinetc 
des  dessus  dits  présents. (Senfence  d'enthe- 
rinement  en  1343,  de  lettres  de  François  /, 
concernant  iusa'j'.'  de  l'abbaye  de  Ferrieres 
en  la  forest  de  .Vontargis,  ap.  Le  Clerc  de 
Doûy,  t.  I,  {'  331  V»,  Arch.  Loiret.) 

Tu  as  laissé  le  péché,  non  pas  pour 
l'amour  de  Dieu,  mais  par  faulte  de  puis- 
sance et  ydoineté  a  ce  faire.  (Guill.  Tah- 
DlF,  Facecies  du  Page,  p.  170,  .Moutaifilon.) 

iDO.VEiiE.\T,  yd.,  adv.,  d'une  manière 
appropriée,  convenable  : 

Et  furent  les  gardes  du  champ  bien  es- 
tablies  et  ydonement.  (J.  d'.Vrhas,  Melus.. 
p.  93,  Bibl.  elz.) 

iDONQUEs,  idunques,  idanckes,  idoncs, 
idons,  adv.,  alors  : 

Mes  li  reis  Hearts  dist  idunques  sqo  taleot. 
(G.IRK.,  Vie  Je  S.  Thom.,  Richel.  13513,  f"  U''.) 
Idanckes  se  dresça. 

(ID.,  ib.,  App.,  V.  133,  Hippeau.) 
Quant  ele  oi  qa'il  este'it  mors, 
litnes  (a  li  daels  plus  fors. 

(  Vie  du  pape  Grég.,  p.  27,  Lnzarclie.) 


Idons  comense  en  el  pnis 
A  cheraochier  li  eaemis. 


IDOR,   voir  HiDOR. 


(/*  ,  p.  3-2.) 


1.  iDRE,  ydre,  s.  f.,  cruche  à  mettre  de 
l'eau  : 

Emples,  dist  il,  ces  idres  d'aiguë.  (Mau- 
rice, Serm.,  Kichel.  13314,  f*  12  v.) 

Deu.x  ydres  d'or,  a  mectre  eaue,  ou  il  a 
au  mylleu  la  teste  d'un  lyon.  (1380,  Inven- 
taire de  Charles  V,  n»  346,  Lai.  acte.) 

2.  iDiiE,  ydre,  adj.,  idolâtre  : 

Les  genz  sont  touz  ydres.  Et  encor  vous 
di  que  vous  devez  savoir  que  tuit  cil  de  la 
province  du  Catay  sont  iretouz  ydolatres. 
(Lit.  de  Mare  Pol,  cix,  Pauthier.) 

Les  genz  sont  tait  idres.  (Ib.,  ex,  var.) 

IDROMANTIEN,  VOir  HyDBOMANCIE.N. 

luitopiE,  s.  f.,  hydropisie  : 

Si  fait  as  faais  de  langue  eoteuJre 
Qu'il  lisi  garra  de  Yidropie. 

(Mess.  Gauiain,  1850,  flippeaa.) 

iDUNc,  voir  iDosc. 

lou.NciiEs,  voir  1do.>qoes. 

lOU.NQUKS,  voir  lDO:<QUES. 
1EUME\T,  voir  IVEHIB.\T. 

lEHPE,  s./.,  savon  : 

Audit  Jelian  Couppelot,  pour  par  luy 
avoir  délivré  audit  hospilal  six  livres 
d  ieppe  pour  faire  le  buée  des  povres  car- 
ÎT^M^'  "  '^''"^  *"''  ''i  •'^'■■e.  12  s.  {Compt. 
de  l  hop.  dei  Wez,  Arcb.  mun.  Douai.) 

IKR,  voir  El  au  .Supplenifiil. 


1ERE,  yerre,  liierre,  eire,  eyre,  ère,  edre, 
eedre,s.  m.,  lierre  : 

Un  edre  sore  sen  clicve.  [Fraym.  de 
Valenc,  Bartsch,  Chrest.,'i'  éd.,  p.  6.) 

Mult  laetatus  est,  por  que  Deus  cel  edre 
li  douai.  (Ib.) 

Et  cilg  eedre  fu  sèche.  [Ib.) 

Il  (le  ver)  feri  le  eyre  terrestre.  {Bible. 
Jonas,  Richel.  1.) 

Rt  devioc  ïers  plus  que  n'est  fuelle  i'iere. 
(SoHi/es  do  diu  d'am.,  Iticliel.  1353,  f-»  5-21  v°.) 

Ataunt  vynt  Garyn  a  jostes  vestu  de  foyie 
de  ère  tôt  vert.  (Foulq.  Fils  Warin,  Nouv. 
fr.  du  XIV"  s.,  p.  27.) 

Fueillages  de  yerre.  (1360,  Irœenl.  du  duc 
d'Anjou,  u-113,  Laborde.) 

Hz  scalpèrent  en  ung  chascun  pié  (de  la 
table)  eires  et  ceps  de  vigne.  [Ancienn.  des 
Juifs,  Ars.  5082,  f"  299''.) 

Eq  maint  tour, 
A  rentour 

Du  cercueil  croisse  Vhierre. 
(Ro.\s.,0(/.,  Od.  retrauch.,  II,  464,  Bibl.  elj.) 

Le  liras  fueillu  de  Vlnerre. 
(JoACH.  DO  Bell.,  Od.  s.  la  naiss.  du  D.de  Beaum., 
Rec.  de  poésie,  f°  136  v°,  éd.  1373.) 

Hierre  est  resté  dans  les  patois  berri- 
chon, picard,  aoriuand. 

lERGNE,  voir  Ieh.ne. 

lERMix,  voir  Her.\iik. 

lERNE,  iergne,  s.  f.,  buisson  épineu.ï  : 

Et  si  destruiseat  tôle  Auviergne 

Qu'il  n'i  remest  vallant  .i.  iergne. 
(MoosK.,  Chron.,  13049,  Reiff.)  Imfr.,  jergne. 

Et  d'.\uvicrgûe  uae  graot  partie 

Qu'il  ot  prise,  par  aalie, 

Sor  le  conte  Guion  d'Auvier!;:ne 

Qui  n'en  r'ot  le  Tnll.int  d'une  iergni\ 

(In.,  ib.,  23429.)  Impr.,  Jeri/iie. 

Grahelens  de  Fineposterue 

Se  r'armoit  dales  une  lerne. 
(Rex.  deBeadjbo,  HBiaus  Desconneus,  3424, 
Hippeau.) 

Cf.  lERNISE. 

lËRNiSE,  S.  f.,  buisson  épineu.x  ; 

Espînes  trencans  et  agues, 
Orties  et  iernises  tortues 
Ne  me  laissoient  avant  traire. 
(Fragm.  de  poènt.  du  xiv'  s.,  Bull,  du  Biblioph. 
belg.,  1,330.: 

Cf.  ISRJIE. 

lERRAMMENT,  VOif  ERIiANME.NT. 

lERRE,  voir  Erhe. 

lESCUEVI,   voir  ESCHEVI. 

lEssiR,  voir  EissiR. 
lEssuE,  voir  EissuE. 

lESTRE,  voir  ESTRE. 

lEu.MEN'r,  v(»ir  Ivelment. 

lEVEL,  voir  IVEL. 

jEvoL,  adj.,  égal  : 

Je  vous  feray  aporter  deux  Uarnas  tous 
ievols,  otels  les  uns  coiunie  les  autres. 
(Fhoiss.,  Chron.,  l.\,  336,  Kerv.) 

Cf.  IVKL. 


1.  Ki.vr.,  voir  Ivel. 

2.  luAL,  ingal,  emjauU,  s.  iri.,  plaine, 
terrain  uni  : 

.Mult  menèrent  graut  joie  quant  furent  en  Viinjal. 
(Hoiim.  d'Ali.v.,  f»  53'',  Michelaiit.) 
Encontre  Roboan  broce  tout  .i.  ingal. 

(Ib.,  !'  48'.  I 
La  u  il  voit  Porran,  si  s'eslaise  en  imial. 

(Ib.,  f^aC'.) 
Et  point  le  vair  destrier  qui  plus  tos  va  par  vaus 
Et  par  tertres  agus,  c'autres  bestcs  Viagaux, 
(Ib.,   f  28'^.)  Impr.,  litigaus. 
Li  UD  les  le  bos  se  tinrent, 
Li  autre  la  rivière  vinrent, 
Li  antre  revinrent  l'ingal. 
Et  li  quart  furent  en  un  val, 

(Chrest.,  Cligrl,  Richel.  o73,  f  2"1\) 
Souz  .1.  chaslel  priodreat  ostel 
Et  descendirent  en  l'igat. 

(Rom.  de  Thebes,  Ricùel.  GO,  S"  13«.) 
Deles  l'iave  de  Ferne  très  emmi  un  ingal 
A  la  porte  Mahon,  le  frère  l'amiral, 
La  se  loja  Tomas,  qui  le  cuer  ot  loial. 
(Chanson  d'.iutioche,  iv,  v.  137,  P.  Paris.) 
Impr.,  Jugal. 

Devant  les  portes,  en  Vigal 
Fu  la  bataille  comiuencbîe. 
(Bellep.,  ilaclmb.,  Richel.  19179,  f"  95  v".) 

En  venant  a  l'engault  de  la  chaussie  d'i- 
cellui  estang.  (1419,  Compte  de  P.  de  la 
Coudre,  Arch.  C.-d'Ûr  B  2332.) 

iGALANCE,  ygaillance,  s.  f.,  égalité  : 
Si  que  si  subset  vivent  en  bone  fermeté 

de  uialance.   (Bhdn.   Lat.,  Très.,  p.  294, 

Chabaille.) 

Car  en  telle  chose  mesme  peut  il  avoir 
ygaillance.  (Id.,  ib.,  ch.  190.) 

iGALEOR,  adj.,  qui  partage  avec  égalité  : 
Li   boni  juste    est    igaleor,   et    tel  foiz 
am:eor.  (Brun.  Lat.,  très.,   p.   294,  Cha- 
baille.) 

IGALETÉ,  voir  IVELTÉ. 

IGAX.IR,  V.  a.,  rendre  égal  : 
Mors...  igalist touz.  (Brun.  Lat.,  Ties., 
p.  430,  Chabaille.) 

iG.ANCE,  s.  f.,  égalité,  même  valeur: 

En  un  des  plus  hauz  puis  de  France, 
Dunt  nuls  n'i  esteit  de  s'igance, 
ICsteit  eu  si  très  grant  haulur 
Qu'a  cel  erent  b:LS  tut  entur 
Li  antre  e  tuz  li  ai  irons 
E  trestote  la  régions. 

(Ben.,  u.  de  Hoim.,  II,  1371,  Michel.) 
Mais  or  conoissoin  senz  dotance 
Qae  nuls  princes  n'est  de  i'igance 
.Ne  de  son  pris  ne  de  son  lait. 

(In.,  ib.,  11,  10607.) 
Ausi  con  de  février,  mais. 
Et  li  rubizdou  balais, 
.N'a  de  beauté  nul  igance. 

(Gabiier  d'Epikais,  Chan.^.) 

Je  vosisse 
Que  li  mal  que  j'ay  deservi 
Tant  cùn  en  cesl  sede  vi 
Et  la  grant  peigne  et  la  dolor 
Que  je  sostiens  et  nuit  et  jor 
Por  vooir  droiluriere  igance, 
Fussent  :ois  en  une  balence. 
(Mace  HE  LA  Cbarué.  liible,  RicUel.  401,  f  10-2'.) 

IGAUMENT,  voir   IVKLMENT. 


IGN 


IGN 


ILI 


S'il 


lUAUTÉ,  voir  IVELTÉ. 
lUNAAGE,  voir  AINSNEAGE. 
ION.\L,ËMANT,  voir  ISNELEMKNT. 

IGNANIME,  adj.,  d'un  cœur  lâche  : 

0  hiiiuine  1res  pou  sage. 
Très  ignaniitif,  sans  coura^'e. 
Homme  1res  fol,  mal  adrUé. 

(Tkerence  en  franc.,  t"  S-l"",  VerarJ.) 

lUNAKisTÉ,  (/«/».,  S.  f.,  igiiorauce  ; 

Pourtant  est  je  graut  iijnareté  a  ceux 
que  l'eaueiuy  tente  si  fort  de  vouloir  et 
aesirer  exerciter  tant  de  maulx,  tant  de 
mell'uilz  exécrables  perpétrer.  (Orose,  vol. 
I,  f»  iii',  éd.  1491.) 

Eu  eeste  faceeie  sont  deux  choses  a  noter, 
premièrement  la  mauvaistié  et  faliace  de 
une  femme...,  secondement  la  j/i/nareft' de 
rUomme.  (GuiLL.  Tabuif,  Faceclèsdu  Poge, 
p.  37,  .Montaiglon.) 

IGNE,  voir  Aisne  1. 

i    IG.NEE,  voir  AlSXEE. 

1     IGNCIL,  voir  IS.NEL. 

I  iGNEiTii,  aignité,  s.  f.,  ijualilé  de  ce 
lui  est  de  la  nature  du  feu  : 

Pour  la  legiiTfté  et  la  igneité  de  la 
natire.  (Frag.  d'un  lia.  de  médecine,  ms. 
Jerue  A  93,  1"  9  v».) 

L'asa  fetida  a  une  véhémente  chaleur  et 
gneilé.  [Jard.  de  santé,  p.  46,  impr.  la 
ilinerve.) 

Eaues  tempérées  eu  aignilé.  (G.  Tohnos, 
Crad.  du  Poiiv.  de  l'art  de  Roner  Bacon,  p. 
>7,  éd.  1357.) 

I  C'est  celle  la  fcette  eau)...  qui  est  l'ame 
iilanche,  subtile,  chaude,  et  de  grande 
'jneité.  (.Vh.vadld,  sieuu  de  la  Chevale- 
,iiE,  de  la  PIttl.  naturelle,  p.  14,  éd.  1612.) 

I    IGNEL,  voir   ISNEL. 

IGNELE.MEN'T,    VOif  IS1NEI.E.ME.NT. 
j    lUNBLEPAS,  voir  ISNEI,    LE  PAS. 

Ifî.NELESCE,  voir  IS.NELECE. 

!.;.\iiLETÊ,  voir  Isneleté. 

IliNlCL  LE  PAS,  voir  ISNEL  LE  PAS. 
IGNliLPAS,  VOirISNEL   LE  PAS. 
ll.MELEMENT,  VOlr  ISNELEMENT. 

iG.NisE,  S.  f.,  épreuve  par  leUeu  : 
j  tjuant     femmes      estoient    accusées   de 
rime  et  elles  n'avoieut   qui  les   defendist, 
llles   se    expurfçeoient   par    ignise   et    les 

ornes  par  eaue  ou  par  ignise  quant  la 
lastice  ou  femiiies  les  suyvoienl  de  causes 

liuiinelles.  {Coust.  de Norm.,HS3,(' ^5!^v<'.) 

11. NOBLE,  ynoble,  adj.,  non  noble  : 
I  n;^  (faucon)  mixte  qui  n'est  pas  de  père 
étalement  ynoble.  (xv«  s.,  Traité  de  (au- 
piinen'e,  p.  39,  Martin- Dairvault) 
I  Sedechias  après  eut  tant  de  tristesse 
our  les  adversitez  qui  luy  survindrent, 
u'il  désira  aucunesfois  plus  qu'il  eust  esté 
illaiii  et  ignoble  que  de  lignaige  royal. 
BoccAGE  ,  Sobles  malheureux,  II,  .xv 
■  40  r»,  éd.  lois.) 

Astiages  ne  maria  pas  seullement  sa 
Ile  Mandanes  a  ung  honme  de  noble 
gnee,  mais   il   la    maria  a  Cambises  ung 


homme  ignoble  et  de  moyen  estât  du  pays 
de  Perse.  (1d.,  ib.,  c.  xvn,  f"  42  v.) 

Aujourd'hui  la  pluspart  de  ceux  qui 
doyvent  le  service,  tant  nobles,  qu'ignobles, 
s'en  ucquitent  avec  l'argent.  (Lanoue, 
Disc,  p.  233,  éd.  1587.) 

IGNOCE.NT,  voir  INNOCENT. 

IGNO.MINION,  S.  f.,  honte,  ignominie  : 
Geste  privée  ignominion  et  seule   honte 
a   soy  elle    couvrist    et  effaça.  (Chron.  et 
hist.  saint,  et  prof ,  Ars.  3315,  t°  98  r".) 

iGNOiiABLE,  adj.,  ignorant,  mal  ren- 
seigné : 

Jijnorable  et  descoguoissable  des  ba- 
tailles de  la  mer.  [Chron.  de  Nangis,  an 
1283,  ap.  Ste-Pal.) 

Geste  merveille  fut  engrandie  par  Vigno- 
rable  ou  vélocité  ysnelleté  de  la  renommée 
de  ceste  victoire.  (SvM.  de  Hesdin,  Trad. 
de  Val.  Max.,  i"  Sa'',  éd.  1483.) 

iGNOKAMMENT,  -  antenient,  -  entement, 
ygn.,  adv.,  avec  ignorance  : 

Tout  ce  qui  fu  fet  ignurarnment  doit 
estre  rapeté,  et  doivent  couiencier  novel 
plait.  (Beau.\i.,  Coût,  de  Beauo.,  xx.xix, 
20,  Beugiiût.) 

Pour  ce  qn'ignorammcnt,  ce  me  sambloit. 
Mon  coer,  qui  de  paoar  trestous  trambtoit, 
S'ert  contenas  vers  vous  ains  raoo  départ. 

(Froiss.,  Poés.,  I,  78,877,  Sclieler.) 
C'est  fol  plaisir  et  grâce  qui  folie 
Ygnorammpnt,  quant  ue  scet  remerîr. 
(Klst.  Desch.,  Pocs.,  III,  263.  A.  T.) 
Maintenant    avons   a    parler    de   sainct 
Julian,  qui    ignorentement  ses  parens  tua 
et  occist.  {VioUer  des  hist.  rom.,  ch.  xvill, 
liibl.  elz.) 

.Si  aucun  est  aveuglé  par  son  péché 
ignorantement.  {Ib.,  c.  lxxi.) 

Ou  volontairement,  ou  a  l'improviste, 
ou  escierament.ou  ignoramment.  (Brant., 
des  Dames,  ix,  532,  Lalanue.) 

IGNOUANTEMENT,  VOif  IGNORAM.MENT. 
IGNOHENTEMENT,    VOlr    iGNORAJIilENT. 

IGNORER,  verbe. 

—  Act.,  négliger: 

L'ordonnance  qui  prise  estoit  li  doi  roi 
ne  vodrcnt  pas  ignorer.  (Froiss.,  Chron., 
111,  322,  Kerv.) 

—  Faire  semblant  de  ne  pas  savoir  : 

Et  ignorèrent  que  il  n'en  savoient  rien. 
(Fboiss.,  Chron.,  11,75,  Kerv.) 

—  Neutr.,  dans  le  môme  sens  : 

Li  rois  d'Euglelerre  et  ses  consaus  igno- 
roient  de  toutes  ces  coses.  (Froiss.,  Cft» on., 
II,  73,  Kerv.) 


IGNOREUX,    adj.,    qui    reste     i; 
dont  on  ne  fait  pas  de  bruit  : 

Par  la  verge  et  bapture  sont  entendues 
les  pugnicions  et  ignoreuses  vengeances. 
(P.  .MiCHAULT,  Doctrinal  de  court,  !"  98  r», 
éd.  Genève.) 

iGNOTicioN,  S.  f.,  ignorance  : 
Mes  pour  ce  que  plait  et  riote  et  ignoti- 
eion  des  faits,  de  la  vérité  et  de  la  sai- 
sine peussent  nestre  et  estre  engendrez  ou 
temps  a  venir.  (1327,  Arch.  JJ  69,  pièce 
133.) 


IGREMANCE,  voir  I.ni;iio.\ian(;k. 

■  GUEL,    voir  IVEL. 

iGUEK,  voir  EVEll. 

IlIKItOSOLIMITAIX,  VOir  lllEROSÛLlMl- 
TAIN. 

IL,  voir  I.K. 
iLA,  voir  iLL.V. 
ILAIC,   voir  iLl'EC. 
ILAUUES,  voir  Il.UEyUES. 
ILCEL,  voir  IGEL. 
iLCiiEU,  voir  ICEL. 
iLEC,  v<jir  Iluec. 

iLECu,  yleg,  tenue  d'astronomie  : 

Il  demeure  orendroit  distinguier  une 
chascune  des  manières  encontrans  yleg. 
(Ores-ME,  Quadrip.,  Richel.  1348,1°  148  v».) 

Et  comment  que  nous  jugons  le  fait  de 
société  et  compaingnie  et  de  la  séparation 
qui  est  a  avenir  a  aucun  temps  et  puis 
qu'il  est  appetissié  pour  les  mouvemens 
des  planetez  qui  seront  en  .ii.  nativités  et 
se  sera  pour  les  ascensions  a  quoi  ilech  de 
une  nativité  s'applique,  c'est  au  lieu  des 
planètes  de  la  nativité  de  l'autre.  (lo.,  ib-, 
f»  203  v».) 

Ce  que  il  convient  savoir  est  que  les 
lieus  des  ylegs  sont  ceulz  es  quieulx  il 
avient  que  le  planète  disposeur  à'yleg  soit 
et  celui  est  le  signe  de  l'ascendent  qui  est 
de  4  degrés.  (Id.,  i6.,  f»  133  v".) 

ILECUES,  voir  ILUEQUES. 

ii^EiiiE, ylegie,  s.  m.,  terme  d'astronomie  : 

Et  primierement  nous  donrous  en  chas- 

cun  des  ylegies   les  temps   de   la    planète 

qui    sera    en    mauves    degré    du    ylegie. 

(Oresme,  Quadrip.,  Richel.  1348,  ^220  v».) 

iLENS,  adv.,  de  là  : 

liens  s'adrecent  droitemeat  vers  Pariz. 

(La  Mon  de  Garin,  2-253,  du  Méril.) 

ILEOUUE,   \0ir   iLDEQUES. 

ILEUUES,  voir  iLUEQUES. 

ILES,  isles,  s.  f.  pi.,  entrailles,  côtés, 
flancs  : 

Les  hypochrondres  sont  a  cousté,  soubs 
les  costes:  les  isles,  ou  les  flancs,  sur  les 
hanches.  (JouB.,  Gr.  chir.,  p.  60,  éd.  1398.) 

ILEUC,  voir  iLUEC. 
ILEUKKS,  voir  iLUEQUES. 
ILEUUUES,  voir   iLUEgUES. 

ILIER,  illier,  yltier,  Hier,  s.  m  ,  côté, 
flanc  : 

Mes  illiers  sunt  empliz  de  vergoigne. 
(Lio.  des  Ps.,  Cambridge,  xxxvii  7  Mi- 
chel.) 

Sor  \eiiUers  le  heaume  li  délace. 
(.Slaccai.,  ms.    Berne    113,    Stengel,  v.   -219,  lii- 
visla  di  fitologia  romanza,  1873.) 

Les  ilUei  li  list  si  escainer 
Ansi  con  goulo  de  sentier. 

(Hcnarl.  Suppi.,  p.  180,  Cliabaiile.J 


54S 


ILL 


ILL 


ILL 


Miis  '^n»nt  Knons  pir  le»  illirrs 
Ces  nantins,  cej  coareis,  ces  moines. 
(Df  MoMeJu   in  /lumitf    perielilalc.    i.    130,  Mi- 
chel. /).  ie  Xorm.,  Ill,  515.) 
Les  os  pir  ICi  itiim  H  siilleat. 
Rosf.  nichel     1573,    f»  83'';  Méon,  10403.) 
Les  os  pir  les  ytlien  li  siillent. 

(;*.,  m*.  Corsiai,  f  68^) 

Des  foi  entre  l»ol  de  milliers 
Qoi  li  frôlera  ses  illiers. 

(/».,  13801,  Méon.) 

Qoi  li  frôlera  ses  illiers. 

(/*.,  ms.  Corsini,  f  9î'.) 

Qai  li  fronceront  les  ylliers. 

(II,.,  Val.  Chr.  1858,  f  118^) 

Qoant  li  dame  a  mal  en  sen  chief 
Se  H  concieot  par  gr.int  meschief 
.\ler  jesir  ens  en  an  lit. 
Se  li  preudom  ponr  sen  délit 
Li  tastoae  un  dettre  illier 
Nos  ne  s'en  doit  esmerveiller. 

(.Pofl.  av.  1S00.  IV,  1339,  Ars.) 
Et  Sainz  Pieres  sanz  plus  atendre 
Le  TOUS  aert  par  les  illiers. 
(De  Si  Pierre  et  du  Jougleor,  256,  ap.  Montaigloa 
et  B;ijnaud,  Fabl.,  V,  73.) 
L'une  «les  cuisses  bien  amont  les  illiers 
fu  un  poi   serrée  entre  .:i.   fuz.  (Citron,  de 
S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f°  les'.) 

Hoc  inguen,  hoc   illium,  Hier.  (Gloss.  de 
Glasgow,  P.  .Meyer.) 

iLiERBS,  yllieres,  s.  i.  pi.,  côtés,  flancs  : 

Et    l'une    des    cuisses    bien    outre   le 

yllieres  fu  un  peu  serrée  entre  deulx  fusts. 

(Grand.  Chron.  de  Fr.,  le  débonnaire  roy 

Loys,  X,  var.,P.  Paris.)  Lat.,juxta  inguina. 

iLLA,  Ha,  yla,  adv.,  là: 
Et  se  iitt  peuvent  estre  atrapé, 
>'ous  aurons  d'eus  tonte  no  volenté. 
Ude.vet,  Enfances  Ogier,  Itichel.  163i,  P  3  »".) 

N'est  ce  pas  y/fl  ?  j'en  fais  doabte... 

(Palhelin,  p.  25,  Jacob.) 

Je  Toy  ila  Rictiovaire 

En  son  conseil,  qui  nous  altent. 
(%!/.  de  S.  Crespin,  p.   13,  Dessales  et  Cha- 
baille.» 

lia  devant  la  ville  forent 

En  belle  ordonnance  et  arroy. 
(Mabiul,  Vig.  de  Cliarl.   Vil,  f  32\  éd.   U93.) 

Mes  je  voy  yla  le  portier 

Qui  sauilile  tant  orrible  et  fier. 
iGrebai,    Uisl.  de  la  pass.,  1573,  G.   Paris.) 

Mais,  si  lo  que  je  veu  louchez     . 

Voslre  joly  Iclin  molet. 

Vous  m'appelle  pety  folel 

En  me  diran  :  Laissé  cela  ; 

Vuus  n'avé  rien  caché  ila. 
(LAmaitl  despouneu  de  son  esperil  escripvanl  a  sa 
mye,  toulanl  parler   le  courtisan,  Poés.  fr.  des 
iT*  et  in*  s.,  V,  128.) 
tfue  cerchez  vous  illa  /  vous  n'y  avez  rien  mis. 
(Iip.«i  ItcLLCAU,  OEur.  poél..  D'une  dame,  t.    II, 
f»  82  r'.éd.  1578.) 

—  Il  s'employait  aassi  comme  (à  après 
an  sabst.  on  nnpron.  : 

Cappitaine  le  flst  de  ce  cbaslel  yla. 

(Cuï.,  du  Gueselin,  837,  Cliarrière.) 
De  ceulx  yla  qoi  ont  laissé  pourrir 
Leurs  bledi  puaos  es  greniers  et  périr. 
(La    Plaincle  du    Commun   conire  les  boulengerset 
laienurs,  l'o^-s.  fr.  des  xï"  et  xvi*  a.,  II,  231.) 
Norin.,  Solssonnais  et  Conipiêgne,  ila. 
ILLACllUES,  vuir  Ilubques. 


ILLAIG,  islaie,  -  aye,  isloie,  s.  f.,  lie 
remplie  de  broussailles  : 

Un  terlier  d'ilfaie  pou  plus  pou  moins 
assis  ou  dit  clos  de  feu  Moreau.  (1339, 
Biens  et  revenus  de  la  chapelle  de  N.-D.  des 
Barres  de  Boigny,  Arch.  Loiret.) 

Trois  arpcns  d'Iieritage.  vignes,  terres 
et  islaye.  {1555,  Chart.  â'Orl.,  anc.  cote  Y, 
14,  Arch.  Loiret.) 

Fault  avoir  des  saulsaies,  des  oseraies 
ou  islaies,  des  lieus  ou  croissent  les  joncs 
et  cannes.  (Cotereau,  Colum.,  lY,  30,  éd. 
1Sd6.) 

Nom  de  lieu,  Vlsloie.  (1386,  Aveu  de  P.  le 
Barbellier,  Arch.  Loiret.) 

ILLAIENT,  adv.,  là  : 

Yolon  que  illaient  se  tiengnent  bien  et 
en  pez.  (1273,  Ste-M.  de  Boq.,  Arch.  C.-du- 
Nord.) 

iLLATiF,  adj.,  déductif  : 

Quand  l'écriture  parle  de  la  vie  éter- 
nelle et  des  bonnes  œuvres,  eU'use  de 
particules  illatives  et  causatives.  (Coton, 
Serm.,  p.  192,  éd.  1617.) 

iLLATio.N',  -  cion,  s.  i.,  conséquence, 
induction,  action  d'inférer  ou  de  déduire 
une  conséquence  d'un  raisonnement  an- 
técédent : 

L'illacion  faicte  par  le  cliancellier  de 
France  n'est  pas  concluante.  (1S21,  Préc. 
des  confér.  de  Calais,  Papiers  d'Etat  de 
Granvelle,  t.  I,  p.  157,  Doc.  inéd.) 

Et  s'en  pourroient  réduire  a  mémoire 
aucunes  praticques,  avec  aultres  cruautez 
et  malignes  invencions,  que  si  elles  ne 
sont  du  tout  si  griefves  pour  estre  la  pré- 
sente  des  plus elles    sont    toutesfoys 

grand  argument  et  illacion  a  ce  propoz. 
(10  déc.  1336,  iecire  privée,  etc.,  ib-,  t.  II, 
p.  503.) 

Ayans  aussi  entendu  qu'il  estoit  envoyé 
pour  annoncer  la  volonté  de  Dieu,  et  qu'il 
estoit  né  d'une  vierge,  ils  firent  ceste  illa- 
lion  (comme  il  est  a  présumer)  qu'il  devoit 
estre  fils  de  Mercure  messager  du  grand 
Dieu  Jupiter.  (Gentillet,  Disc,  sur  les 
moyens  de  bien  gouverner,  p.  292,  éd. 1577.) 

L'illalion  est  captieuse.  (Cholieres, 
Contes,  f  73  r°,  éd.  1610.) 

Et  l'argument  et  illation  tirée  des  ele- 
mens, laquelle  il  semble  que  Platon  mesme 
obscurément  ait  touchée,  est  fort  difficile 
a  comprendre.  (Amyot,  ÛEat).  mor.,  XYII, 
390,  éd.  1820.) 

Les  autres  absurditez  que  l'on  tire  par 
illalion  des  prémisses.  (Id.,  Œuv.  inêl., 
111,  388.) 

iLLAUDATioN,  S.  f.,  blâmu  : 

Hz  se  jugeroient  dignes  de  toute  illau- 
dation.  (Fossetier,  Cron.  il/arfl.,  ms.Brux., 
11,  f»  142  v») 

IL.LE,  S.  m.,  ile  : 

Un  nie  i  a  plenliu  et  bon. 

Coi  la  granz  meirs  dot  environ. 

(Brut,  ms.  Munich,  1211,  VoUm.) 
De  tosl  cest  ille  te  fai  oir. 

(Ib.,  3635.) 

ILt^EC,  VOirlLUEC. 

ir.LECEUHE,  S.  f.,  clianiic,  appâts, 
attraits  : 


Et  vous  deiz  que  la  fleur  de  bonté  est 
l'apparente  beaulté  laquelle  par  ses  illece- 
bres  nous  attire.  {Nat.  et  secr.  de  l'amour, 
Ars.  2380,  f°  16  r».) 

Avecques  ceaix  furent  semblablement 

Les  chastes  preslres,  lesquieulx  padiqueraent 

Ont  exercé  en  vivant  leurs  offices. 

Non  compaectans  illccebres  et  vices. 

(0.  DE  S.  Gel.,  Eneid.,  Richel.  861,  P  62''.) 

Desquelz  la  vie  n'est  seulement  de  toute 
part  iUecebre  de  péché,  mais  totalement 
mise  soubz  la  conduicle  du  diable.  {Vie  de 
Mons.  S.  ///er.,  ch.  XXXIX,  éd.  1341.) 

Maui;ré  l'Amour,  ses  <•  aux,  ou  illecebres. 

(ME1.L.  DE  S. -Gel.,  ŒniK  poêl.,  p.  26,  éd.  1719.) 

ILLEGAL,  adj.,  qui  agit  contre  la  loi  : 
Illégal  est  celluy  qui  ne  veult  garder  les 

loix  ordonneez   pour  le  bien   publique  et 

celluy  qui  ne  tient  pas  bien  ses  conveaans. 

(Oresme,  Table  des   exposidons    des  fors 

motz  de  polilig.,  éd.  1489.) 

ILLÉGALITÉ,  S.  f.,  désordre,  violence  : 
Mal  pourvoit  a   la  rigueur  des  loi.î  qui 
donne  loy  a  illégalité.  (A.  Chartieh,  l'Es- 
pérance, p.  333,  éd.  1617.) 

ILLEGITIM.ACION,  -  tiOrt,  S.  f.,  COnditiOH 

de  celui  qui  est  illégitime  : 

Et  procura  tant  que  il  fut  déposé  pour 
aucuns  cas  de  t((egi(ima(io«  qu'il  luyfaisoit 
imposer.  (Bouchard,  Chron.  de  Brel., 
{■'  71'»,  éd.  1532.) 

On  doit  aussi  ouster  la  honte  d'une  chose 
non  prohibée  ne  défendue  comme  de  pau- 
vreté, de  illegilimacion,  de  stérilité  ou 
quelque  autre  detfault  de  nature.  (J.  Bou- 
chet,  Triumphes  de  la  noble  Dame,  f»  18v», 
éd.  lo36.) 

Si  un  illégitime  envoyé  en  cour  de  Rome 
pour  estre  dispensé,  il  faut  qu'il  dise  son 
illegHimation,  et  d'où  elle  procède.  (J.  Le 
Pellet.,  instrucJ.,  etc.,  p.  83,  éd.  1393) 

iLLEic,  voir  Iloec. 

ILLEITE,  voir  Islete. 

ILLEL,  voir  ISLEL. 
ILLEOK,  voir  ILUEC. 
ILLEOSQUES,  VOir  ILUEQDES. 

iLLEPiDE,  adj.,  désagréable  : 

Va  t'en,  saison  est  que  tu  vuydes 
.\vecques  tes  dons  illepides 
Fais  sans  honte  ors  et  villaios. 

(Therencc  en  franc.,  t"  117",  Verard.) 

ILLEQUES,  voir  iLUBQUES. 

iLLES,  S.  pi.,  entrailles  : 
Les  deux  reins  dont  les  illes  sount  cou- 
verts. (Bible,  Lévit.,  m,  4,  llichel.  1.) 

iLLET,  voir  Islet. 

ILLETTE,  voir  ISLETE. 

iLLEU,  voir  Ildec. 

ILLEUC,  voir  ILUEC. 

ILLEUCQUES,  voir  Ildeqdes. 

iLLiBERAL,,  inlibcral,  adj.,  qui  manque 
de  libéralité,  de  générosité  : 

Ce  poète  (Symonides)  estoit  plain  de 
avarice  et  illiberal.  (Oresmr,  Elh.,  f"  69', 
éd.  1488.^ 


ILL 

Il  D'est  pas  vertuenlï,  mais  est  inconti- 
nent ou  inliberal.  (1d.,  Politig,,  f  74", 
éd.  1489.) 

Le  libéral  au  regart  de  prodigue  et  fol 
large  semble  estrc  ilUberal  et  aver.  (In., 
ib.,  f"  140=.) 

Hz  sont  inliberaulx.  (U.  de  CIRA^•CHI, 
Trad.  du  Gouv.  des  Princ.de  GilleColonne, 
,    Ars.  5062,  l"  74  v».) 

I       Expérience  de  temps  les  rend  in/J6era«a,'. 

!    {lD.,ib.) 

Item  sont  illiberaux  el  sordides  les  mer- 
cenaires. (LoYS  LE  Roy,  Polit.  d'Aristole, 
p.  108,  éd.  1368.) 
11    ne    suffit   pas    a    un    prince    de    se 

'■  monstrer  quelquefois  cruel,  desloyal,  im- 
pileux, chicbe  et  illiberal.  (Gentillet,  Disc, 
sur  les  moyens  de  bien  gouverner,  p.  658, 
éd.  1577.) 

iLLiBERALEMENT,  adv.,  d'une  manière 
I    non  généreuse  : 

En  quoy  il  usa  incivilement  et  illiberale- 
ment  au  don  que  Lucullus  luy  avoit  fait. 
(AiiY'OT,  Vies,  Lucull.,  éd.  1503.) 

iLLiBERALiTË,  S.  f.,  défaut  de  libéra- 
lité, de  générosité  : 

Et  sont  ces  vices  contraires  ;  c'est  assa- 
voir prodigalité  et  illiberalité.  (Oresme, 
Eth.,  Richel.  204,  f"  377'.) 

Selon  Aristote,   libéralité  est  une  vertu 

3ui  faict  du  bien  par  pecune,  le  contraire 
e  laquelle  est  illiberalité.  (J.  Bouchet, 
Triumphes  de  la  noble  Dame,  f°  33  v», 
éd.  1336.) 

Car  l'une  (la  richesse)  engendre  délices, 
paresse...,  l'autre  (la  pauvreté)  nouvelleté, 
illiberalité  et  malice.  (Lovs  le  Roy,  Poli- 
tique d'Aristole,  p.  495,  éd.  1568.) 

iLLiDER,  V.  a.,  rompre,  enfreindre  : 
Pour  laquelle   clause  et  convenance  î7(i- 
derel  assorder.  (1481,  Arch.JJ  200,  pièce  6.) 

ILLIEC,  voir  ILOEC. 

ILLIER,  S.  m.,  lentisque,  arbrisseau  ; 
Sonbz  quel  arbre  la  la  veis 
Parler  emsemLle  et  conseiller? 
Cilrespont  :  Desconbz  nn  illier. 
{L'Orologe  de  la  mort,  Richel.  994,  f  31''.)  Lat., 
«ub  schino.  (Dan.,  lui,  54.) 

ILLIERS,  voir  Iliers. 

ILLIQUIDE,  adj.,  ternie  de  jurispru- 
dence ;  a  servi  à  désigner  une  créance, 
une  dette,  une  somme  d'argent  quel, 
conqne,  sujette  à  contestation,  ou  résul- 
tant d'un  compte  qui  n'est  pas  encore 
liquidé  : 

Debtes,  tant  liquides  que  illiquides. 
{Coût,  de  St  Orner,  Nouv.  Coût,  cén.,  t  1 
p.  294K) 

Les  debtes  de  la  maison  mortuaire  li- 
quides ne  pourront  estre  retardées  pour 
debtes  ou  charges  illiquides,  mais  seront 
payées,  en  baillant  caution  de  rendre  et 
restituer  a  ratle  de  ce  que  les  biens  ne 
peuvent  porter,  sans  attendre  la  décision 
des  procès  sur  les  debtes  i'iiquides.  (Ord. 
de  l'Emp.  Charl.  V,  touchant  les  porteurs 
de  remiss.,  les  respits,  etc.,  20  oct.  1341.) 

ILLO,  voir  Iluec. 

ILLOABLE,  voir  Illouable. 


ILL 

ILLOGEABLE,  adj.,  OÙ  l'on  ne  peut  pas 
loger  : 

Tout  demeure  imparfaict,  illogeable  et 
inutile.  (Delorme,  Archil.,  aux  lect., 
éd.  1568.) 

ILLOSQES,  voir  ILUEQDES. 

ILLOUABLE,  -  Gable,  inl-,  adj.,  qui  ne 
doit  pas  ùtre  loué,  peu  louable  : 

Laquele  (plaie)  rent  boe  et  humidité  in- 
loable.  (11.  DE  Mondeville,  Richel.  2030, 
f"  81''.) 

Toutesfois  et  quantes  tu  vois  une  playc 
et  une  exilure  rendre  sanie  illouable,  et 
plus  qu'elle  ne  doit,  estime  qu'elles  de- 
viennent ulcère.  (JouB.,  Gr.  chir.,  p.  317, 
éd.  1398.) 

—  Qui  ne  peut  pas  être  loué  suffisam- 
ment, au  dessus  de  toute  louange  : 

Car  se  en  convoitise  veulz  ton  entente 
mectre  tu  trouveras  inloable  chose. 
(CouRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f  200».) 

Aulcuns  jugent  leurs  inventions  illuiia- 
bles.  (FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  13rux., 
1,  f»  83  V».) 

Illoable  est  la  discrétion  d'home  sage 
constitué  en  péril  mortel  qui  ne  poursieut 
sa  prospérité  quandt  fortune  favorable  le 
arrit.  (Id.,  ib.,  f"  228  r".) 

iLLuc,  voir  Iluec. 

iLLUCQUES,  voir  Ilueques. 

ILLUDER,  V.  a.,  tromper,  se  railler,  se 
moquer  : 

Le  roy  Louys  se  voyant  tlludé  de  sou 
adversaire,  et  que  en  son  ost  avoit  forte 
mortalité,  délibéra  de  s'en  partir  et  re- 
tourner. (.Inv.  desUrs.,  Hist.  deCharlesVI, 
an  1385,  Michaud.) 

Puis  aux  Geatilz  me  livreroul 
Qui  me  illuderont  et  bâteront. 

(Sliisl.  de  la  Pass.,  F>  7^^  impr.  Instit.) 
Ennemys  sont  de  l'humain  genre 
Dont  l'erreur  iltude  et  engendre 
Es  hommes  jusques  ce  que  saille 
L'ame  du  corps... 
{Act.  des  Aposl.,  vol.  II,  F  125\  éd.  1537.) 

—  Se  jouer  de,  empêcher  : 

Pour  cuidier  i(/Mde)'  ou  adnuller  l'exécu- 
tion et  commission  a  lui  baillée.  (1472, 
Registres  des  minutes  civiles  et  criminelles 
du  For  l'Evéque,  Arch.  2=  3150.) 

On  trouve  encore  au  xvii"  siècle  : 
Pour  illuder  la  curiosité  des  ennemys  de 

la  paix.  (30  août  1625,  RiCHEL.,   Corr.,  Il, 

117.) 

ILLUEUC,  voir  Iluec. 

iLLUi,  adj.,  ce,  celui-là  même  : 

Je  l'ai  Irait 

D'i//»t  limon  d'où  tu  es  fait. 
(Jeh.  de  Mei-nc,   Rcmonstr.  de   Kat.,  71,  Jléon.) 

iLLUK,  voir  Iluec. 

iLLUMiNATiF,  adj.,  éclatant  : 
Chevalerie  a  vertu   défensive  par  force  ; 

clergie  a  vertu  iltuminalive  par  prudence'. 

(Gerson,  dans  Littré.) 

ILLUMINATION,  inl.,  S.  f.,  lumière  : 
Nostre  seigneur  Dieu  est  mon  inlumina- 
tion  et  mon  salut;  je  le  cremiray.  (xv'  s., 


ILL  .%3 

la  parfaite  Imitation    de  Jhesucrist,  ms. 
Valeucienues  231.) 

iLLUMiNEon,  s.  m.,  qui  apporte  la 
lumière  : 

Par  l'enluminement  de  lui  qui  est  vraiz 
illuminierres  et  veraiz  confort.  (S.  Graat, 
ms.  Tours  915,  f»  1».) 

On  trouve  au  xvii'  siècle  dans  le  sens 
d'enlumineur  ; 

Les  maistres  peintres,  sculpteurs,  bro- 
deurs, doreurs  et  illumiyieurs  de  ceste 
ville  d'Amiens.  (14  sept.  1682,  Act.  relat. 
dlacorpor.  des  peint-,  scutpt,  brod.,dor., 
et  enlumineurs  d'Am.,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
inéd.  du  Tiers  Etat,  t.  111,  p.  134) 

ILLUMINER,  ell.,  verbe. 

—  Act.,  rendre  la  vue  : 

Tu  nettoies  les  leprous,  tu  illumines  les 
avogles.  {Dial.  S.   Greg.,  p.  48,   Foerster.) 

Vous  saves  bien  comment  je  fuy  medicincs. 
De  le  volenté  Dieu  pour  voir  illumines. 
(GiLLOK  LE  MuisiT.  H  Complainte  des  compagnons. 
Il,  263,  27,  Kerv.) 

Clarlet  m'atcs  rendut  el  bien  itliimiiiel. 

(II].,  î*.,  !I,  274,   19.) 

—  Enluminer,  illustrer: 

Bapteur  d'or  a  illuminer.  (Aucunes 
choses  memor.  lesquelles  se  sont  passées 
riere  la  cité  de  Besançon,  .Mém.  pour  serv. 
à  l'hist.  de  la  Fr.-Comté,  vil,  272.) 

Pour  avoir  escript  et  illuminé  de  lettres 
d'or  ung  (livre)  ou  sont  contenues  les  pa- 
roUes  sacramentelles  de  la  messe.  (1634, 
Lille ,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Les  petits  enfants,  qui  pour  veoir  les 
images  de  livres  illuminez,  apprennent  a 
lire.  (La  Boet.,  Serv.  vol.,  Feugère.) 

—  Donner  de  brillantes  qualités  à  : 
(Dieu)  Les  Grlus  sur  tuz  élimina. 

(Pierre  d'Abeiincn,  le  Secré  de  secretz,  liichel. 
25107,  t"  187".) 

—  Neutr.,  voir  clair  : 

II...  fait  illuminer  \es  aveugles  et  autres 
semblables  miracles.  (Le  second  Volume 
des  exjiosicions  des  Epislres  el  Evangilles 
de  karesme,  f  234  r»,  éd.  1319.) 

iLLUMiNURE,  s.  f.,  enluminure  : 
Ung  autre  petit  tableau  de  la  semblauce 
du  roy  de  Danemarck  tout  habillé  de  noir, 
et  tenant  une  Deur  d'or  eu  sa  main,  de 
illuminure.  (Inventaire  fait  pour  Marg. 
d'Autriche,  Corresp.  de  l'emp.  Maximi- 
lien  I»'  et  de  Marg.,  t.  II,  p.  477,  Doc. 
inéd.) 

iLLUSER,  V.  a.,  tromper,  se  moquer  de  : 
Ces    blans     vestemens    signifient  ceulz 
esquelz     Herodes   illusa    .Ihesuscrist.    (.1. 
GOULAIN,  Ration.,  Richel.  437,  f  76''.) 

/Hwser  les  hommes.  (xV  s.,  Valeuc,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 
L'erreur  d'ung  enchanteur, 
D'ung  fol,  d'ung  séducteur 
A  Ion  sens  illusé. 
(Ad.  des  Apost.,   vol.  II,  f  175%  éd.   1537.) 

—  Illusé,  pari,  passé,  trompé  : 

Soubz  plus  rusé 
J'ai  esgaré  mon  temps, 
roi  illusé/ 
(Le  ROI  Re.sé,  l'Aliuzé   encourt,  OEuv.,  t.  IV, 
p.  77,  (Jaatrebarbes.) 


5M 


ILL 


ILU 


ILU 


—  Trompeur  : 

Si  ma  dignité  ne  ponrToit 
A  ce  Ire»  illus^  affaire... 
(Aclet  in  Apatl..  toI.  Il,  f  177",  éd.  1537.) 

ILLUSION,  -  «n.  S.  f.,  moquerie  : 
Fait  sûmes  reproce  n  noz  vpiisins,  sub- 
sannatiun  e  illusiun.  (Lib.   Psalm.,  Oxf., 
LXXVIII,  4,  -Michel.) 

Mes  parlez  de  l'horrible  encombre, 

Des  lelz  mots,  des  ilttisiovs^ 

Des  tormens,  des  derrisions 

Qni  loy  forent  fais  en  l'ostel 

De  Caipbe. 
(CRtriN,  iliil.  de  la  pas>.,  30845,  G.  Paris.) 

ILLUSTRANT,  .idj.,  éclatant  : 

Dont  mainte  église  ilhislranle  et  cité 

Mise  a  esté  a  bas,  arse  et  desconfite. 

(T..  CnssTEM.AIx,   Ballade,  \m,    307,  KerTyo.1 

ILLUSTRATEUR,  S.  Fil.,  celui  qui  il- 
lostre  : 

Ange  Policien,  homme  très  éloquent  eu 
tontes  langues  et  illustrateur  de  langue 
latine.  (N.  Gilles,  Ann.,  t.  II,  f»  303  v», 
éd.  1492.) 

Pierre  d'Auton,  illustrateur  des  cronic- 
qnes  de  France.  (Lf.  JIaire,  Leg.  des  Ven., 
ch.  m.) 

Quelques  uns  se  plaignent  de  quov  je 
blflme  les  traductions  poétiques  en  nôstre 
langue,  dont  ilz  ne  sont  ((lisent  ilz)  illus- 
trateurs ny  gaigez  ny  renommez.  (Du 
Bell.,  /'0/i"r.,  au  lecl.,"éd.  l.'JoO.) 

Prnculc,  principal  illustrateur  de  la  doc- 
trine Académique.  (La  Bon.,  Harmon.. 
p.  3o3,  éd.  1578.) 

N'es  lu  pas  celuy  illustrateur  de  la 
langue  françoyse.  {Quintil  Censeur,  p.  203, 
Person.) 

ILLUSTRATION,  -  «"on,  S.  f.,  lumière, 
clarté  : 

Epyphaine  vaut  autant  comme  illustra- 
tions, c'est  enluminemens  ou  apparitions. 
(Bib.   hist.,  Maz.  532,  f»  196''.) 

Trop  plus  vault  une  seule  illustracion 
de  ceste  noble  estoile  Marie  que  toutes  les 
possessions  des  mondains.  (.1.  Gerson, 
l'Aiguillon  d'amour,  f»  8  r«,  éd.  1488.) 

Et  aussi  défaillant  le  soleil  duquel  dé- 
pendent ses  rayes  solaires  et  illustration, 
defTault  semblablement  sa  clarté  et  illumi- 
nation (le  premier  Volume  des  exposicions 
des  Epistres  et  Evangiles  de  karesme, 
f  43  r",  éd.  1319.) 

iLLUSTREMENT,  adv.,  d'unc  manière 
illustre  : 

Toutefois  la  providence,  la  raison  et 
l'entendement  (qui  font  que  l'homme  soit 
homme)  avec  le  but  d'éternité,  auquel  il 
aspire,  me  semblent  estre  l'unique  craye 
de  laquelle  il  peut  assez  illustrement  blan- 
chir la  noirceur  de  son  ténébreux  estai. 
(Pont,  de  Tyabd,  Disc,  philos.,  f»  1  r»,  éd. 
1587.) 

Le  cour»  d'nne  vie  illnslremenl  féconde. 
(BruTiCT,  flEi/r.  poél..  p.  231,  éd.  1633.) 

ILLUSTRER,  V.  a.,  éclairer: 

En  l'antre  escolle  j'enseignoie, 
tlluJttroye  cl  endoctriooye 
L'entendement  a  dispnter. 
Arguer  et  a  discerner 
Entre  le  ïr.iy  et  fanlseté. 
fDr.colLi.r.vrii.E,  Troit  Vflnintiiqi-t,    f»  18«,  impr. 
Inslit.) 


Illustré  de  la  lumière  de  vraie  intelli- 
iience.  (La  très  ample  et  vraye  Expos,  de  la 
reigle  M.  S.  lien.,  i486,  f"  13») 

Ceste  lumière  a  commencé  de  m'illustrer 
les  yeux.  (La  Bod.,  Harmon.,  p.  768,  éd. 
1678.) 

iLLUSTRiTÉ,  S.  f.,  ïllnstration  : 
Mais  an  fort  nostre  fanlte 
Se  peall  moins  veoir  sonbz  vostre,  pins  est  hanlte, 
Jlliisirilé. 
(RenéMacé,  Voij.  de  Cit.  Quint,  leSl,  G.  Uaynand.1 

ILLUVION,  S.  m.,  allnvion  : 
Jlluvion,    as    Alluvion,  also    filthinesse, 
nastinesse,uncleanesse.  (CoTGR.,éd.  1611.) 

ILOC,  voir  Iluec. 

ILOCHES,  voir  iLtrEQUES. 
ILOEC,  voir  ILUEO. 

ILOEK,  voir  Iluec. 
ILOK,  voir  Iluec. 
ILOKES,  voir  Ilueques. 

ILOQUES,  voir  lUJEQUES. 

ILORES,  î7ors,  ?/!.,  adv., alors  : 

Terre  ert  ihres  vaine. 
De  tnt  en  Int  baraine. 

(P.  DE  Thaon,  Ompoz.   «nn.S,  Mail.) 
Des  !/!ors  qn'll... 
(Ciiv.,  Beriran  du  Gueselin,  var.  du  v.  I.SIOR, 
Charriére.) 

ILOUQUES,  voir  Ilueques. 

ILOYQUES,  voir  iLUEQtlES. 

ILOZQUES,  voir  Ilueques. 

ILUEC,  illnec,  ileuc,  ylevc,  illeur,,  illeut, 
illeu,iloec,  iloelc,  Hoc,  ilok,  illo,  illeolc,  iluoe, 
illuc,  illuk,  illec,  ilte,  illeic,Uliee,  Haie,  illueur-, 
ehiec,  eloec,  eluic,  eloc,  eler,  adv.,  en  ce 
lieu-l.'i,  alors: 

Illo  reclnslrent  se.  L. 

(.S.  Léger,  178,  Knschwilz.'» 

Clerj  Ewrni  iWc  trovat. 

(n.,  100.1 

Hoc  converset. 

(SI  Alexis,  st.  55«,  Stenpel.) 
Hoc  dednit  ledement  sa  poTerle. 

(/*..  st.  S3'>.> 

Qner  ilitee  est  et  ihc  le  troTereiz. 

(M.,  st.  B3«.) 

Iluec  paist  l'um. 

(Ih.,  st.  KO*'.') 
Ilnec  fnt  la  reine,  al  piel  li  est  caiet. 

(Charlemafine,   Sfi.S,  Knschwilz.) 

Huer,  sistrent  li  tlirone  en  jugement. 
{I.iv.  des  Ps.,  Cambridge,  cxxi,  5,  Michel.) 

Wileuc  enporlcnl  la  bêle  Biatrix 
Tote  pasmee,  dosqo'an  palais  marliriri. 
(Car.  le  Loh.,  3°  chans.,  xii,  p.  271,  P.  Paris.) 
Doon  ilaîc  retenn  fit  et  pris. 

(Les  Lnh.,  Vat.  Urb.   37.'i,  f  7''.) 
Hoc  n'aveil  conseil  reqnis 
N'antre  jornal  de  cel  empris. 

<Bek.,  I).  de  Korm.,    Il,  5331,  Michel.) 
Iloec  sont  lor  veiles  calées 
Et  la  ont  lor  ancres  getces. 

(io.,  '/'.,  II,  i:;no2  ) 


Lues  m  grant  pose  ilocr  li  turneis  nrestez. 

(Rott,  2'  p.,   :i834,  Andresen.) 
Iluec  remaindre  n  aillurs  traire. 

(Brul.  nis.  Munich,  910,  Vollni.l 
K'il  ne  pnise  jamais  hors  d'ilor  repairer. 
COarn.,  Vie  de  .S.  TAorn.,  Ricbel.  13.t13,  f°  22  r»,  ' 
S'aparut 
Qne  cil  est  hom  qui  illuec  jol. 
(Flaire  el  Blance/lnr,   l'    vers.,  2:)l)l,    du   Méril. 

Iluec  ot  grant  enbracement 
Et  mnlt  merveillox  baiseinent. 

(/*.,  2°  vers.,  2819.) 
Iluoc  est  ma  coronet. 

iCuiil.  lies  r.nnl.,  80,   Kos.liwilz.) 
Hluec  ne  s'est  mie  arestes. 

(Mess.   Caiivain,  72.'i,  Ilippeau.) 
Iloec  firent  chastel  fermer. 
(G.  Gaimar,  Chron.,  ap.  F.  Michel,  ^'ftr.  iinql.-n. 
t.  I,  p.  7.) 

Mes  eloec  erent  deslurhez 
Par  un  horae  ki  ert  naffrez. 

(Conques!  of  helanrl ,  1371,  Michel  i 
Weloc  s'en  est  li  qnens  turné 
Vers  Weyseford  la  cité. 

(«.,2021.) 
Iloec  sojoroat  li  reis. 

(Ib.,  370.) 
E  iloec  s'enlreveissent. 

(Marie,  Lai  du  Lausiie,  56,  Roq.) 
Un  escoufle  par  itietic  vint. 
(.Les  Fables  Ysopel,  Richel.  15213,  S"  7  v^) 
Ou  vas,  dist  il  ?  Esta  ileuc. 

(Renarl,  7045,  Méon.) 

Illuec  fn  Giglains  corooes. 
(Ren.  HE  Beaujeu,    li  Biaus  Descomrus,  6097 
Hippeau.) 

X)'eluec  s'en  turne  a  esperun. 
(Hdc.  de  Rotelande.  nipomcdon,  Slengel,  Zeil- 
schrift  fiir  rom.  Phil.,  1882,  p.  396.) 

Illuc  près. 
(De    Charlcm.     et   rfes  Pairs,  Val.  Chr,  1360, 
fis».) 

K'eluec  la'  facet  demembreir. 
(Vie  Ste  Juliane,  ms.  Oif.,  Bodl.,  Canon,  mise. 
74,  f»  65  T».) 

La  niere  veit  illeuc  son  fil. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  56,  I.uzarrlie.) 

Le  matin  s'est  d'illeic  tourné. 
(La  Vie  saincte  ifarine,  Vat.  Chr.  172S,  C  lOr,^.) 

Alant  se  parti  li  rois  Phelippe?  d'!(«ec  et 
ala  par  toute  Norniendie.  (Chron.  de 
Bains,  c.  viii,  L.  Paris.) 

Pierrez  s'esveilla  en  ce,  et  fu  des  illuec 
en  avant  plus  abandonnez  a  la  voie. (Gode- 
froi  de  Buillon,  Richel.  22495,  f»  14".) 

Pour  faire  illeu  une  cliapelenie.  {Test. 
d'Alph.  de  Poitiers,  Richel.  6700.) 

Au  Noël  qui  ore  vient...  et  puis  d'iluec 
en  un  an...  (Janv.  1270,  Arcb.  S.-Quent., 
liasse  24.) 

.ex.  arpenz  de  bois  ou  Hier,  entnr.  (1279, 
Cari.  deS.-Maur,  Arch.  LL  112,  f°  171  v°.) 

Il  passoit  par  illueur..  (F.nq.  sans  date. 
prob.  du  XIII'  s.,  S.-Jul.,  Arch.  Ind.-et-L.) 

Et  eussent  illeuc  patriarche.  {Cont.  deG. 
de  Tyr,  Flor.  B.  Laur.  lxi,  10,  1.) 

D'î/oc  en  avant.  {Décrétâtes,  ms.  Caen, 
f»  3".) 

Me  sire  Thiebaus  demanda  a  son  hoste 
s'il  avoit  nulle  maison  ib'  ntlegionpries  d'il- 
luec.  {Comtesse  de  Ponthieu,  Nouv.  fr.  du 
xni°  s.,  p.  180.) 


ILU 


ILU 


IMA 


5't5 


Dp  illuc  le  mirent  an  .i.  tornianl.  {Serm., 
018.  Metz  282,  f  eo"-.) 

.1.  Turs  dV/?/ic  se  par,  dolanz  et  irascns. 
(Fhoi:,  586,  A.  P.) 
I.i  valos  le  coffre  d'argent 
I.i  baillierent,  et  il  le  prent, 
Kl  l'a  illeiie  la  dame  ouvert. 

(Couci,  8065,  Crapclot.)  Impr.,  illenl. 
Iloek  ben  se  para,  ki  fort  est,  esprover. 
{llorn.  2360,  Mirlicl.) 

Et  des  yleuc  se  prist  a  jeiiner.  (Compos. 
de  la  s.  escripl.,  nis.  1\  Durand,  f»  2^) 

Cerlein?  lieritaces  assis  a  Dniont  et  Hier 
environ.  (1305,  Cft.  rfî(  garde  de  la  prév.  de 
Sens,  Arch.  S.-et-Marne,  E  42.) 

E  fi  mnnist  ilol;  le  rey.  {Chron.d'Angl, 
nis.  Bnriiorini,  f°  8  v".) 

La  fesayent  de  illeok  départir.  (Ib., 
f  35  v°.) 

BonrpoTS  et  aulfres  illuk  assemblez. 
(9  juin.  1363, /ftmaff.etserem.,  etc.,  Delpit, 
Doc.  fr.  en  Anglet.) 

Ce  chevalier  (pt'ehirc  voy  cslro, 
Messire  f.rimaut,  qui  est  il  ? 
(ilir.  d'Amis  et  d'Amill/;  Th.  fr.  an  m.   à., 

p.  232.) 
Qui  par  longtemps  font  illrc  lenr  dcmonr. 
(E.  Df.sch.,  Poés.,  Richel.  84n,  P  338^) 

Peu  d'ilee  après.  (1447,  Arch.  11  179, 
pièce  37.) 

Iltec  s'estoit  fort  employée  dame  Flora  a 
produire  flourettes.  {Extr.  d'un  poème  du 
15*  s.,  conten.  l'apoth.  de  Philippe  le  lion, 
Nouv.  Mém.  de  l'Acad.roy.  de  lirux.,  t.  I.) 

On  leur  fendit  illiec.  (Ledoyen,  Citron., 
Richel.  HSI2,  f«14'.) 

Ainsi  que  racontent  les  vieux  pères  de 
notre  forest,  il  y  a  un  puits  dans  les  bois, 
su  triape  de  la  vente  aux  brebis,  qui  est 
estimé  le  plus  profond  d'icy  illec.{Lanouv. 
Fabrique  des  excell.  Traits  de  vérité,  p.  28, 
Bibl.  clz.) 

Kt  les  foulques  illec 

Se  delei'.lans  jouent  sur  le  sable  sec. 
(Le  Blanc,  Georgigues,  {"  46  v»,  (i.  1008.) 

—  Ci  iluec,  ici  tout  près,  là  contre,  ou 
tout  simplement  ici,  l.'i  : 

Quant  trouvé  vos  ai  ci  eîec 
Monlt  en  ai  a  mon  cuer  granljoie. 
(Percerai,  ins.  Montp.  Il  249,  f  236'=.' 

Je  ne  qnit  mie  ne  ne  sent 
Que  Jhcsus  si  TileinDCment 
L'eust  c'ilrc  leissié  morir. 

(Rom.  du  S.  Graal,  2009,  Michel.) 

En  cest  tertre  ci  eluec.  {Lancelot,  Richel. 
754,  f«  24^) 

—  iJ'iluec,  fig.,  de  là,  à  cause  de  cela  : 

Et  pource  que  Mithridates  rcffusa  a  le 
restituer,  les  Rommaius  prindrent  d'illec 
la  première  occasion  de  fïuerroyer  contre 
Mithridates.  (lioccACE,  Nobles  malheureux, 
VI,  5,  f»  144  V»,  éd.  1515.) 

—  De  cela  : 

Cil  juglcor  vous  chantent  de  Maudis  le  larron. 
Cornent  il  guerroia  l'empereor  Charlon, 
Pour  aider  ses  cousins  les  quatre  fls  Aimon  ; 
Mais  ce  n'est  pas  d'iliiec  dont  nos  vous  chanteron. 
(Mangis  d'Aigrement,  Richel.  7G6,  f  1  r".) 

Illec  se  disait  encore  en  vers  au  xvii° 
siècle  et  même  au  xviir  : 


Oue  je  n'osnis  ouvrir  le  bec 
ICt  qne  j'allois  mourir  illec. 

(."^OM.,  Procès  des  Précieuses,  xii.) 

Tons  les  authenrs  illec  presens. 

(11).,  I*  ) 

Notez  qa'illcc  avec  deux  autres  femmes 
Pu  gros  bourgeois  l'f^pouse  étoil  .Tussi. 

(Lafont.,  Conl.,  Savetier.^ 

l..'i,  sons  l'argent,  le  brocard,  la  parure, 
f.it  l'impudeni-e  et  brille  la  lusurc; 
Kt  sont  illec  reçus  grands  et  petits 
A   niarcbander  des  crimes  a  tout  prix. 

(J.-B.  Rors?.,  Alli'g..  Masq.  de  Lav.) 

Uec  se  dit  encore  en  Bretagne,  C6t.-du- 
N.  :  alou  ilec,  viens  lîi.  Env.  de  Rennes, 
par  ilé,  par  ici.  Valognes,  St-Lô,t/o,  par  Ho. 
Villers-Cotterets,  Ho,  là.  Bessin,  Heu,  Ho. 
Norm.,  Manche,  Orne,  Mayenne, i';è.  Où  est 
ton  mari  ?  —  Uè.  Pic,  illo.  Fr.-Conité, 
Sauget  et  Morvan,  Hai. 

iLUEQuns,  -  que,  Hl,  yl.,  ileuq.,  ileok., 
Houq.,iloq.,ilok.,ileq.,iluq.,ilacg.,illeosqucs, 
illosques,  iloyq.,   -  cques,  -  kes,  -  ckes, 
-  ches,  ylleques,  ileoque,  yleoqe,  Heucques, 
ylleuqnes,   iluerques.    eleucques,    elucques, 
aluekes,  adv.,  dans  ce  lieu,  alors  : 
Car  ses  affaires  preist  iluccqucs  fin, 
Qui  puis  torna  a  duel  et  a  déclin. 
(Gar.  le  Loh.,\°  chans.,  xsxiv,  p.  110,  P.  Paris.) 

IMes  pist  enterre. 
(Conlin.  du  Brut  de  W'ace,  Mirhel,  Chron.  nngh- 
norm.,  I,  '^2  ) 

Remist  Hoches  mulz  jurs.   (Tlois,   p.  24, 
Ler.  de  Lincy.) 
L'nns  d'ans  a  l'autre  sont  illueclics  hurté. 

(Gtr.  de  Yiane,  Uichel.  1448,  f  7''.) 

Et  maine  ileuques  moult  fort  vie. 

(lienarl,  UI67,  M('od.) 

lloques  se  gist  estendu. 

(/*.,  Br.  XI,  3141,  Martin.) 

Se  saut  iloqne  asemblé. 

(Conq.  of  Ireland,  2324,  Michel.) 
Et  puis  d'ilueques  en   avant    a    toz   les 
antres  jors  je    ou   mis  prevoz   i  vanrons. 
(1237,  Carlul.  Chap.  Noyon,  (<•  267»,  Arch. 
Oise.) 


Estre  illucquet. 

(Rose,  Vat.  Chr.  IS 


17''.) 


Que  s'Emclon  ocit,  ne  porai  rcmenoir 
Que  il  i.e  soit  detrainchiez  ilequcs  demcnois. 
(Floov.,  H73,  A.  P.) 
Et  gens  armées  feleneskes. 
Qu'il  orent  tous  eslius  aluekes. 

(MoosK.,  Chron..  20997,  Reiiï.) 
Ne  nus  d'ex  A'ilouques  n'isi. 

(/irrepo'.,  Richel.  2168,  f»19''.) 

Por  les  c qnV/uf  jaei  voit. 

(Delà  maie  Dame,  Richel.  1593,  i"  177''.) 

Ore,  dist  li  empereres,  vous  venres  nu 
kasliel  et  Heukes  m'en  dires  la  vérité.  {Li 
Contes  dou  roi  Constant  l'Emper.,  Nouv. 
fr.  du  xill"  s.,  p.  14.) 

Si  copa  la  testes  ilukes  de  Eustacc.  (Ms . 
ISrit.  Mus.  Harl.  636,  f°  201  v».) 

Elfaylleuques  desputé...  ICont.  de  Guill. 
de  Tyr,  Florence  B.  Laur.  lvi,  10, 111  ) 

Lucifer  ileoque  Ija. 
(De  Pèches,  ras.  Cambridge,  Univ.  Ec.  1.  20, 
f»  4".) 

Ici  c  ilteques  vous  seez. 

(Pass.  D.  N.,  ms.  S.-Brieuc,  t"  40".) 


L'n  petit  flz  k'il  ot  ileches  me  mnsira. 

(llorn,  2364,  Michel.) 

Il  se  départi  d'iluques.  (La  Vie  saint 
AUexi,  Richel  988,  f-  121''.) 

Les  personnes  ileqves  a  Dieu  servanz. 
(Merc.  av.  S.  Aubin  1303,  Arcli.  Mayenne 
11  194.) 

Les  paroissiens  ilteques  asemblez.  (C/t. 
de  1305,  chap.  d'Evr.,  Arch.  Eure.) 

Que  d'elcucqucs  en  avant  il  ne  soit  ap- 
pelés ne  reclius  en  estât  de  mairie  ne  de 
cskevinage.  {Ch.  de  1321,  ap.  A.  Thierry, 
Mon.  de  l'hist.  du  Tiers  Etat,  IV,  113.) 
Impr.,  de  lencques. 

Demourrasmes  Hleosqes.  (1339,  Ch.d'Ed. 
III,  Avesb.,  48.) 

Et  quant  ledit  Sanduboys  qui  aloit  de- 
vant les  autres  fu  ylleques.  (1344,  Arch.  .IJ 
72,  f»  362  V».) 

Illoucques  venus.  (Ch.  de  1362,  Arcli. 
Loiret,  Ste-Croix,  S.-Euverte.) 

Les  miracles  ke  ilukes  surviegnenl. 
(Chron.  de  Canierbury,  Hist.  litt.,  XXIII, 
4.o7.) 

lloques  s'arma  Pierres  com  chevalier. 

(Ger.  deRossill,  p.  31.';,  Michel.) 

Yleoqe  furent  totes  grevancos  redressez. 
(Foulq.  Filz  War.,  Nouv.  fr.  du  xiv»  s., 
p.  35.) 

•loce  s'en  ala  a  Lambournc  e  sojorna 
yleque  e  bien  tost  après  morust,  c  fust  en- 
terrée yleoqe.  {Ib.,  p.  48.) 

Et  illacques  meismes  ledit  Guill.  cheist 
mort.  (1344,  Arch.  JJ  72,  f  352  v».) 

lllosqes  serra  accepté.  (1357,  Indentura 
Convention.,  Rym.,2''  éd.,  t.  VI,  p.  47.) 

A  religieux  ylcticques  Dieu  servans.  {Ch. 
del377,'Arch.'S.-Inr.,  D  148.) 

A  l'abbé  et  as  frères  illueques  Dieu  ser- 
vens.  (1384,  Don.,  Buzai,!.  35,  n»  19,  Arch. 
L.-Iuf.) 

Les  offerandes  et  oblntions  yllecques 
offertes.  (23  déc.  1397,  llôp.  S.-Did.  de 
Nev.,  Arch.  Nièvre.) 

Faire  lever  le  nous  convient 
n'Huer qites  hors. 
(Miracle  de  Nostre-Dame,  de  Robert  le  dyablo, 
p.  118,  Soc.  des  Ant.  do  Norm.) 

—  D'ilueques  en  avant,  dorénavant,  dé- 
sormais : 

lYHeques  en  avant.  {Ch.  de  12G0,  Moncé, 
Arch.  Ind.-et-L.) 

Des  iloques  en  avant.  (1266,  Traité, 
Nouaillé,  Arch.  Vienne.) 

Des  Hoyqiies  en  avant.  (Cft.  de  1267, 
Fonteneau,  xxii,  203,  Bibl.  Poitiers.) 

De  ileques  en  avant.  (1317,  Arch.  JJ  53, 
r»  79  r».) 

ILUERQUES,  voir  Ilueqdes. 

ILUKES,  voir  IJ.UEQUES. 
ILUOC,  voir  iLDEC. 

f LUQUES,  voir  Ilueques. 
I.MAGE,  -  aige,ym.,  s.  m.  et  f.,  statuette  : 
Une  ymage  de  saint  Loya  a  un  entable- 
ment et  a  une  mitre  de  perrerie,  qui  tient 
son  doit  en  une  main  et  une  petite  cou- 
ronne en  l'autre.  (1328,  Inv.  de  Clémence 
de  Hongrie, ap.  Douët  d'Arcq,  Nouv.  Compt. 
de  l'Arg.,  p.  48.) 

09 


S4« 


IMA 


Item  une  crois  d'arsont  ?onroree,  a  deux 
ymages  en  eosté,  de  N.  D.  et  de  saint  Johan. 
Ub;  p.  49.) 

Un  imaige  de  Stc  Marcuerite  qni  sault 
d'un  drapon.  (1399,  fnr.  de  Ch.  YI,  ap. 
Laborde,  Emaux.) 

—  Pierre  d'image,  pierre  propre  à  faire 
des  st.itnes  : 

Plu?  pour  quatre  pierres  appellees  pierres 
d'ymages.  au  pris  la  pierre  de  cinq  sols 
louruois.  (U84,  Compt.  de  Nnrers,  CC  73, 
f»  4i  V»,  Arch.  muD.  Nevers.) 

niAGELE,  rjm.,  s.  f.,  petite  imase  : 
De  fin  or  tresjeté  i  ot  nne  ymaitele. 

(Rcum.  d'Alis.,  P  51",  Michelant.) 

IMAGERIE,  -  ye,  ym.,  s.  f.,  imafte  : 

Chape  d'or  a  ymaqeries  de  pnint  ilVcuillo. 
(xiv  s.,  Inv.  de  Dol,  Arcb.  Ulc-el-Vil.) 

Une  chape  o  ymageries.  (Jb.) 

Unf?  portai  faict  et  eiitaillié  a  menue 
ymagen/e  de  mahre.  (D'AuTON,  Chron., 
'Richel."5082,  f  112  v°.) 

IMAGET,  -  aiget,  ym.,  s.  m.,  diniin. 
d'image  : 

Ung  petit  ymaget  de  Nostre  Dame,  en 
séant,  d'ambre.  (1380,  Inv.  de  Charles  V, 
238,  Labarte.) 

Ung  voirier  faict  les  ymaigetz.  (1531,  Pé- 
ronne,  ap.  La  Fons,  Gtoss.  vis.,  Bibl. 
Amiens.) 

iMAGETE,  -  elle,  ym.,  s.  f.,  dimin. 
d'image  : 

Une  ymagete 
A  1»  semblance  Noslre  Dame. 
(G.  DE  CoïKCi,  Sir.,  ras.  Soiss.,  (°  35'.) 

La  tablele 
On  ponrlraite  estoit  s'i/mai/fle. 

(ID.,  ib.,  l'  3S''.) 

Laides  ymagetles. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  134  .) 
Li  délivra  nne  ymagete 
Qni  molt  erl  coinle  cl  joliele. 

(Ck  Cheval  de  fusl,  Romv.,  p.  109.) 
Prometbeas,  qni  monlt  saTOit, 
De  terre  et  d'yane  fait  avoit 
IJoe  ijmaaelc  4  la  samblance 
Des  Dieux. 

(Uelam.  d'Or.,  p.  10,  Tarbéj 
Pren  cesle  aiguille  et  poin  ceste  imagelte. 

(J.-A.  DE  Baif,  Eclogiies,  V,  éd.  1573.) 
Lien  derol  el  sacré  de  maintes  imagelles. 
(ID.,  Poèmes,  1.  VI,  f  187  r»,  éd.  1573.) 
Imagelte,   a    liltle    image.   (Cotgr.,    éd. 
1611.) 

Imagete  en  bosse.  (.Monet,  Parallellr, 
Rouen  1632.) 

LMAGECR,  ym.,  sculpteur  : 
Jehan  de  Soignoles,  maçon  et  ymageur. 
(13159,  Compt.  de  Dimenche  Vilel.) 
Venus  dit,  ayant  appercea 
Venus  sur  l'autel  de  Cnidie  : 
Imogeiir,  dy  moy,  je  te  prie, 
En  quel  endroit  la  m'aTois  rcn. 
(G.  BouCBET,  Sercrs,  xxvni,  Rouen  1635.) 

iMAGEUX,  adj.,  qui  fait  voir  des  imagos, 
des  objets  sans  réalité: 

Le  mouron  proffile  moult  contre  la  veuc 
obscure  et  ima'iettse.  {Trad.  de  l'IIysl.  des 
plant,  de  L.  Foiisch,  c.  vi,  éd.  18i9.) 

L'orvalc  est  bonne  contre  la  maille  en 
l'œil  et  vcue  imageuse.  {Ib.,  c.  ccxv.) 


IMA 

Combien  que  le  jour  soit  imagenx.  (/b., 

c.  CCLXIII.) 

iMAGiÉ,  hymaigié,  part. passé,  reproduit 
dans  une  iniasie  : 

Son  très  bel  cors  gent 
Ponrtrait  et  hymaigié  si  souliaitiement. 
(Veus  du  paon,  Ricliel.  1551,  f  49  v".) 

IMAGIER,  -  ger,  ym.,  s.  m.,  sculpteur, 
qui  outre  la  pierre  sculptait  le  bois,  la 
corne  et  l'ivoire  : 

Li  vmagier  paintre  sont  quite  del  guet. 
(E.  lioiL.,  Liv.  des  mest.,  l'  p.,  lxii,  4, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Nous  avons  commis  notre  amé  Apdrieu 
Biauneveu,  nostre  ymager,  a  faire  faire  les 
lumbes  que  nous  avons  ordonnées.  (1364, 
Mandement,  ap.  Laborde,  Ducs  de  Bour- 
gogne, t.  IV.) 

Item  aSimonnetl'îmager,  pourl'armoirie 
qui  est  sur  la  porte  de  l'entrée  de  la  viz 
des  grans  escoUes,  .xlll.L.v.s.  (1449,  Arch. 
mun.  Poitiers.) 

Un  nommé  Lisippe,  qui  estoit  imager 
besoignant  en  aerain.  (BuDÉ,  Inst.  du 
Prince,  p.  47,  éd.  1547.) 

Quant  a  la  forme  de  toute  sa  personne, 
les  images  faittes  de  la  main  de  Lysippus 
sont  celles  qui  la  représentent  le  mieulx 
au  naturel.  Aussi  ne  voulut  il  point  qu'autre 
imager  le  taillast  que  luy.  (Amyot,  Vies, 
Alex,  le  Grand,  éd.  1568.) 

h'imager  Phidias.  (Sibil.,  Contram., 
p.  177,  éd.  1581.) 

Peintres  elimagers.  (G.  Bouchet,  Sereis, 
IV,  217,  Roybet.) 

Imager,  as  imagier,  an  image  maker. 
(Cotgr.,  éd.  1611.) 

iMAGiNACioN,  -  (ion,  ym.,  s.  f.,  image: 

Congié  a  pris  Poras  et  paie  son  ostage. 
Pensée  et  volenlee  i  a  mis  en  paage. 
Mes  avoec  lui  cnporte  .i.  très  bel  contregage, 
Vymagiiiacion  du  gracieus  visage 
Ma  dame  Fezonnas  qni  ert  bêle  a  outrage. 
(Test.  d'Alix.,  Richel.  24363,  f  167  v".) 

Li  esperit  de  fornicacion  qui  sert  du  feu 
de  luxure  embraser  fet  premièrement  venir 
les  pensées,  les  figures  et  les  ymaginacions 
de  pechier  el  cuer  et  i  fet  penser.  (Laur., 
Somme,  ms.  Soiss.  210,  f°  47".) 

Car  la  Ires  donlce  imprecion 
De  son  ymaginacion 
Est  en  mon  cuer  si  fort  emprainte... 
(G.  MiCH.,  Pocs.,  Richel.  9221,  f»  61''.) 

—  Réflexion  : 

Il  orent  la  mainte  imagination  pour  sç-a- 
voir  se  il  rentreroieul  eu  lor  vaissaux. 
(Fhoiss.,  Chron.,  U,  69,  Kcrv.) 

Us  apperçurent  que  les  lanipiers,  qui  es- 
toient  d'argent,  en  estoient  ostez,  et  consi- 
dérèrent comment  ce  pooit  avoir  esté  fait, 
et  trouvèrent  par  ymaginalion  que  ce  avoit 
esté  fait  tant  comme  l'en  disnoit  en  cloistre. 
(Pièce  de  14Q6,  ap.  Duc,  Ymaginacio.) 

—  Dessein: 

Tout  aussi  vrayenicnt  n'ay  je  mie  faictes 
toutes  les  matières  de  quoy  le  traictié  de 
ma  compillacion  est  composé  ;  il  me  sou f- 
fit  seulement  que  je  les  sache  appliquer  a 
propoz,  si  que  bien  puissent  servir  a  la  flu 
de  Vimaginacion  a  laquelle  je  tens  a  per- 
faire.  (Ciusï.  de  Pizak,  Livre  des  fais  et 
bonnes  meurs  du  sage  roy  Charles  V,  2°  p., 
eh.  20,  Michaud.) 


IMA 

Mais  il  ne  fut  oncques  en  leur  puissance 
qu'elle  y  voulust  consentir,  et  demeura 
ferme  et  stable  en  son  imagination.  (Juve- 
NAL  DES  Ursins,  Hist.  de  Charles  VI, 
p.  166,  éd.  1653.) 

Apres  disuer,  bien  en  secret,  au  comte 
de  Genève,  son  frère,  a  maistre  Pierre  Gé- 
rard el.  a  moi  ouvri  son  imagination, 
comment  il  desiroit  trop  la  pais  entre  le 
roy  d'Arragon  et  M.  le  duc  d'Anjou  roi  de 
Sicile.  (Hist.  du  duc  d'Anjou,  roi  de  Sicile, 
ap.  Le  Laboureur,  Hist.  de  Charles  VI, 
p.  64.) 

—  Envie,  désir  : 

Le  duc  de  Berry,  qui  eut  espousé  ma- 
dame Jebanne  d'Armignac,  sa  première 
femme  trespassee  de  ce  siècle,  avoitgrande 
imagination  et  bien  le  monstra,  que  secon- 
dement il  fust  marié.  (Froiss.,  Chron., 
liv.  III,  p.  360,  éd.  1559.) 

—  Hésitation,  appréhension  : 

U  ot  plusieurs  imaginations  pourtant  que 
elle  n'ooit  nulles  nouvelles  de  messire 
Amauri.  (Froiss.,  Chron.,  IV,  15,  Kerv.) 

1.  IMAGINAIRE,  -  ayre,  ym.,s.  m., celui 
qui  fait  ou  qni  vend  des  images  : 

Dans  un  registre  de  notaire,  de  Limoges, 
le  gendre  de  Jehan  Roy  est  qualifié  li'ima- 
ginayre  ea  1461.  (Arch.  mun.  Limoges, reg. 
de  Possa.) 

—  Celui  qui  porte  les  images  : 

Ces  qni  portoient  les  ymages 
Apcloit  l'on  en  loz  langages 
Ymaginaires  voirement. 
(J.  DE  Priorat,    Liv.   de    Vegece,   Ricbel.    1604, 
f  18'.) 

Les  imaginaires  ou  imaginifers  sont 
ceulx  qui  portent  les  images  des  empe- 
reurs. [Flave  Vegece,  II,  7.) 

2.  IMAGINAIRE,  S.  f.,  sculpture,  image: 
Sur  l'amortissement  du  chapiteau  estoit 

une  belle  croix  plantée  de  cinq  pieds  de 
hauteur  avecques  autres  imaginaires  et 
graveures  mémorables  de  belle  et  forte 
pierre.  (Bourgueville,  Rech.  de  la  Neus- 
trie,  II,  17,  éd.  1588.) 

iMAGiNAiREMENT,  adv.,  60  imagina- 
tion : 

Mais  la  considération  de  leur  propre 
mouvement  est  esmerveillable,  et  l'indus- 
trie non  jamais  assez  louée  de  ceux  qui, 
élevez  au  ciel,  ont  sceu  remarquer  autant 
qu'a  l'œil  (bien  qu'imaginairement)  ces  pe- 
tites lignes  circulaires  qu'ils  nomment 
epicycles,  par  lesquels  l'astre  est  porté 
continuellement.  (Pont,  de  Tyard,  Nal.dn 
monde,  f  17  r°,  éd.  1578.) 

iMAGiNAL,  adj.,imaginatif,  intelligent: 
Li  dus  d'Ango  qui  estoit  sages  et  imagi- 
naulx.  (Froiss!,  Chron.,  IX,  449,  Kerv.) 

IMAGINANT,  adj.,  fin,  habile  : 
Soubtieus  et  imaginons.  (Froiss.,  Chron.. 
III,  333,  Kerv.) 

Sages  chevaliers  et  i7naginans.  (Id.,  ib-, 
VIII,  56.) 

Se  dit  dans  le  Berry  au  sens  de  difQcile 
à  imaginer,  à  croire: 

C'est  une  chose  imaginante,  monsieur 
Silvain,  dit  le  métayer  d'uu  air  capable, 
qu'il  y  ait  des  apparissances  dans  notre 
vieux  chAteau.  (G,SAND,il/cs.s'.  de  Bois-Doré, 
II.v.) 


IMA 


IMA 


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347 


iMAGiNATEi-R,  ym..   S.  Hi.,  sculpteor: 
linnfiinarius,  rii.i/majinafettr.  {Voc.  lat.- 
fr.,  1487.) 

—  Celui  qui  imagine,  qui  a  de  l'imagi- 
nation : 

Imaginons  donc  (je  vous  prie)  que  di- 
roit  un  Italien  qui  voudroit  par  une  belle 
harangue  persuader  telle  chose  aux  Fran- 
çois. Phil.  Je  ne  suis  point  imaginateur. 
(H.  EsTiENNE,  Long,  franc,  ilal.,  2«  dial., 
p.  488,  éd.  J579.) 

Laquelle  imagination  est  cause  degrands 
maux  et  quelques  fois  couste  hien  cher, 
voire  la  vie  aux  imaginaleurs  mesmement. 
(ID.,  ib.,  p.  492.) 

IMAGINATIF,  t/m.,  adj.,  qui  a  de  l'iiiia- 
gination,  fin,  habile  : 

Jehan  Cbandos  qui  estoit  preux  cheva- 
lier, gentil  et  noble  de  cuer,  et  de  sens 
ymaginaUj.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 
f  167  r°.) 

Jaques  d'Arlevelle,  saige  homme  et  yma- 
ginatif  durement.  (1d.,  ib.,  I,  394,  Luce.) 

Li  contes  de  Montfort  qui  soubtieus  et 
imaginatis  estoit.  (In.,  ib-,  II,  269,  Luce, 
ms.  Rome.) 

Si  estoit  il  soubtils  et  moult  imaginatis. 
(ID.,  «6.,  IV,  252,  Luce,  ms.  Rome.) 

Li  dus  Henris  de  Lancastre,  qui  fu  -vail- 
lans  sires,  sages  et  imaginatis.  (Id.,  ib., 
VI,  51,  Luce.) 

Le  roy  de  France,  qui  moult  estoit  subtil 
et  imaginatif.  (Le  Baud,  Uist.  de  Bret, 
c.  XLI,  éd.  1638.) 

Et  laisser  en  ceste  rêverie  les  gens  qui 
font  volontiers  les  imaymatifs  aux  choses 
de  quoy  ils  ne  peuvent  juger  de  veue.  {La 
BoET.,  Serv.  vol.,  Feugère.) 

—  Inquiet: 

Dont  j'estoie  toas  amitis 
Et  forment  ymaginalis 
Qu'il  li  pooit  estre  avenn. 
(Frotss.,  Poés.,  I,  -283,  2131,  Scheler.) 

IMAGINATIVE,  ym.,  S.  f.,  imagination  : 
Li  extiniative  a  dilTerence    a   ïymigina- 
tive,  (Li  Ars  d'amour,  I,  201,  Petit.) 

J'oy  a  .III.  aos  griot  ymaginalive. 
Jasqn'a  .\\\.  ans  je  np  cessay  d'apprendre. 
(K.  Desch.,  Poés..  Il,  52,  A.  T.) 

En  ceste  fantastique  ymaginalive  chemi- 
nay  asses  longuement  entre  ung  bois  etla- 
dicte  rivière. (1300,  Livre  du  Faulcon ,  Poés. 
fr.  des  xv'  et  xvi»  s.,  XII,  268.) 

L'autre  rameau  des  facultez  connois- 
santes  intérieures...  est  appelé  phantasie 
ou  imaginative.  (Meynier,  Abrégé  de  lo- 
gique, p.  232,  éd.  1652.) 

iMAGiNATivKMENT,  !/m.,ad  V.,  au  moyen 
j    de  l'imagination  : 

j        Pourroient  en  partie  cognoistre  ymagi- 
nativement  sa  puissance  inestimable.  (Fos- 


SETiER,     Cron.    Marg., 
S"  55  r».) 


Brux.,    II, 


Et  sont  iceux  (points)  descritz  imaginati- 
vement  par  les  astronomes.  (Besson,  Cos- 
molabe,  p.  41,  éd.  1567.) 

IMAGINAUMENT,  ym.,  adv.,  imaginaire- 
ment: 

Virtualement  s'entent  l'un  et  ymaginau- 
went  se  entent  aucun,  et  representaument 
entens  je   aucune  des  choses.  (Deguille- 


vtLi.E,  Pèlerin,  de  la  vie  hum..  .\r?.  2393, 
f°  33  r".) 

IMAGINEEMENT.  ym.,  adv..  imaginaire- 
ment,  par  l'imagination  : 

Ou  comme  senefié  figureement,  ou 
comme  soncié  ymagineemenl.  {Légende 
dorée,  Maz.  1333,  1»  86'.) 

IMAGINEMENT,  ym.,  S.  m.,  image  : 
C'est  ymaginement  de  notre  seigneur. 
C'est  ymaginement  de  mort. 
{L'En/anl  sage  à  Iroi.i  ans,  f°  i  r",  A.  Aabry.) 

IMAGINER,  ym.,  hin.,  verbe. 

—  Act..  considérer,  examiner  : 

Et  commencèrent  a  aviser  et  a  yma- 
giner  la  forteresse,  et  congneurent  assez 
qu'elle  estoit  bien  prenable.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2641.  f°  162  v».) 

Et  tous  li  plus  grans  consaulz  de  France, 
qui  imaginoient  bien  le  volage  dou  roy 
d'Engleterre,  et  comment  il  et  ses  gens 
fouloient  et  apovrissoient  le  royaume  de 
France.  (Id.,  ib.,  VI,  2,  Luce.) 

Quant  il  les  eut  leutes  et  bien  imaginées 
(les  lettres),  il  manda  une  partie  de  son 
conseil  et  iist  partir  le  hiraut.  (Id.,  i6., 
VII,  12,  Luce.) 

De  quoy,  tout  considéré  et  imaginé  les 
affaires,  j'ay  trouvet  en  mon  conseil  que... 
(Id.,  ib.,  11,366,  Kerv.) 

Loeis  d'Espagne  imagina  bien  le  fortrece 
(le  le  ville  et  vit  bien  que  elle  estoit  pren- 
dable.  (Id.,  ib.,  IV,  59,  Kerv.) 

—  Écouter  : 

Lors  me  boutai  un  peu  avant 

Pins  près  de  li,  pour  mienlx  imaginer 

Son  chant. 

(Fboiss.,  PoA.,  Richel.  830,  f  45.'' 

—  Neutr.,  réfléchir  : 

Des  ce  qu'il  fut  assis  a  table  et  ung  peu 
ymaginè,  conme  vous  sçavez  qu'il  faisoit 
(qui  estoit  bien  estrange  a  ceulx  qui  ne 
le  congnoissoient  :  car  sans  congnois- 
sance  l'eussent  jugé  mal  saige,  mais  ses 
oeuvres  tesmoiguent  bien  le  dontraire),  il 
me  dict  en  l'oreille...  (Commynes,  Mém., 
IV,  7,  Soc.  de  l'II.  de  Fr.) 

—  Act.,  sculpter,  peindre,  parer,orner  : 
E  desout  a  la  table  est  portraré  le  lion, 

e  desoure  hi  est  himagines    le  soleil  et  la 
lune.  (Yoy.  de  Marc  Pot,  c.  lxxxi,  Roux.) 

Une  coupe  d'argent  doree,  dont  le  pies 
est  une  rose  a  six  fuelles,  s'est  ymaginee 
de  rois.  (1297,  Inventaire  d'Edouard  I", 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

Cornent  la  ville  et  le  chastel  de  Guynes 
furent  pris  des  Anglois  par  Iraison,  le 
jour  que  le  roy  Jehan  faisoit  a  Saint  Ouyn 
la  teste  de  l'Estoille,  laquelle  feste  est  cy 
après  pourtraite  et  ymaginé.  (Grand.  Cron. 
de  France,  Les  fais  du  bon  roy  Jehan,  m, 
note,  P.  Paris.) 

Car  elle  est  de  biauté  sy  bleu  ymaginee 
Qu'il  n'a  plus  belle  dame  deçà  le  mer  sallce. 
(H.  Capet,  4887,  A.  P.) 

I.'n  gobelet  d'argent,  esmaillié  et  doré,  a 
quatre  piez,  ymaginez  a  trois  pèlerins. 
(1353,  Arrh.  JJ  81,  pièce  766.) 

Du  verre  ymaginé.  (xiv'  s.,  Compt.  de 
l'Egl.  de  Troyes,  Arch.  Aube.) 

En  la  fenestre  ou  sont  le  Sauveur, 
saincte  Hélène  et  saincte  Mastie  ymagines. 
Ub.) 


Ung  tabliel  a  deux  foelles  d'argent 
cloant  ymagitiet  et  esmailliet.  (20  août 
1415,  Test,  chirog.,  Arch.  mun.  Douai.) 

—  Imaginé,  part,  passé  et  adj.,  imagi- 
naire : 

Ores  je  veux  te  remettre  en  mémoire 
Un  soiiRO  faulx  de  la  porte  d'ivoire. 
Tel  que  souvent  Morphee  en  fait  avoir 
Aux  sens  trompez  d'tmflpin^  vouloir. 

(A.  .lAMï.v,  OEuv.poH.,  Il,  245,  Willem.) 

iMAGiNEitiE,  -  enerie,  ym.,  s.  f.,  figure: 
Kar  un  est  corporele  quant  nous  veiun 
ascune  chose  des  oyiz  corporels.  Un  autre 
est  espiritele  o  ymagenerie  de  ascune 
chose  duut  autres  choses  sunt  signefiez. 
{Apoc.  de  S.  Jean,  Ars.  .j2I4,  f»  1  r«.) 

—  Sculpture,  peinture  : 

Item  un  pot  purement  dorei  et  portrait 
d'ymaginerie  sans  esmail.  (1297,  Inven- 
taire d'Edouard  I'',  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Couteaulx  a  ymaginerte, 
(EnsT.  Desch.,   Mirouer  de  Mariage,  p.  208,  Cra- 
pelet.) 

La  statue  de  Vulcan  que  feit  Alcamenes 
delecla  grandement  les  Athéniens,  oultre 
les  choses  de  singularité  touchant  l'art 
d'imaginerie,  qui  surpassoyent  l'invention 
de  tous  imaginiers.  (Jean  Le  Blond,  Val. 
Max.,  f»  374  r°,  éd.  1579.) 

IMAGINEUR,  ym.,  s.  m.,  fabricant  d'i- 
mages, sculpteur,  peintre  : 

Mestre  Lambert  Vymagineur.  (Acte  de 
1334,  vidinv.  de  1350,  S.-Berthomé,  Bibl. 
la  Rochelle.) 

Je  vueil  et  ordonne  que  six  imaiges  de 
pierre  soient  faictes  a  Paris  par  le  meilleur 
ymagineur  qui  soit  a  Paris  pour  mettre  en 
ma  chapelle.  (1"  août  1381,  Test,  de  Droin 
de  la  Marche,  Arch.  Aube,  liasse  G  2659.) 

Celle  royne  Candace  avoit  oy  parler  des 
grandes  proesces  du  roy  Alixandre,  par- 
quoy  en  son  cueur  tant  l'avoit  amé  que  en 
son  ost  avoit  envoyé  ung  tailleur  d'ymages, 
et  luy  commanda  comme  bien  avisast  les 
faictures  et  manières  de  luy,  et  d'autelle 
figure  Uiy  taillast  ung  ymage.  Celui  yma- 
gineur fist  son  commandement...  (CoORCY, 
Hist.  de  Greoe,  Ars.  3689,  f"  217''.) 

Ymagineur,  bret.  imaginer,  1.  ymagina- 
rius.  (1464,  J.  Lagadeuc  ,  Cathol.,  éd. 
AulVret  de  Quoelqueueran,  BihI.  Ouimper.) 

—  Inventeur  : 

Merveilleux  crierez  et  ymaginerez  de  tor- 
mens  et  d'engins.  (BersuirÉ,  7'.  Liv.,  ms. 
Ste-Gen.,  1"  227'.) 

Quant  les  hommes  se  gardent  mal  il 
donnent  cause  a  plusieurs  d'ymaginer  et  de 
procéder  contre  eulz,  et  se  l'en  a  bonne 
garde,  les  ymagineurs  se  tiennent  de  faire 
contre  eulz  aucun  mal.  (J.  de  Vignaï, 
Enseignem.,  ms.  Brux.   11042,  f"  61°.) 

—  Inventeur  de  mensonges  : 
Menteur  et   imagineur.  (Maum.,  Euv.  de 

S.  Just.,  f"  23  r»,  éd.  1594.) 

iMAGiNEURE,  ym.,  S.  f.,  image  : 
Ungs    tableaux     d'ivyre...   a    plusieurs 
ymagineures    de    Nostre    Seigneur    et  de 
Nostre    Dame.    (1380,  Inv.   de  Charles  V, 
258,  Labarte.) 

Dedans  ycelles  oratoires  n'a  nulles 
painctures  ne  ymagineures.  (D'Anglurb, 
Soinf  voyage  d  Jérus.,  234,  A.  T.) 


548 


IMB 


IMB 


IMM 


iMAGiNTER ,  !/m-,  S.  ni.,  scniptenr, 
peintre  : 

Machon  et  ymnginier.  (Compt.  de  Guif- 
fray  Charl.,  l47fi-'",  Arch.  S.-Inf.,  G  72.) 

Les  ninilres  cl  ouvriers  peintres  ou  ima- 
giniers  pourront  ovrer  et  besoncner  de 
toutes  façons  de  pierre,  de  corne,  d'ivoire. 
(t507,  Slaliils  <les  peintres,  sculpteurs,  ap. 
Ouin  Lacroix,  Hist.  des  anc.corp.  de  Rouen, 
p.  7ii.) 

Mathieu  Lapnel,  imajim'er.  (1317,  Compte 
de  G.  de  Tilques,  \rch.  S.-Inf.,  (i  98.) 

Argentiers,  fondeurs,  i/mnOiniers.  gra- 
veurs. (J.  LF.  Blond,  Liv.  de  pal.  hum., 
V  U  r«,  ùd.  15U.) 

Phidias,  imaginier  excellent,  par  son 
beau  dict  donna  illusion  aux  vers  d'ilo- 
uiere.  (Id.,  Val.  Max.,  141   r»,   éd.  1579.) 

Corporation  des  maçons,  tailleurs  do 
carreau  et  imaginiers  de  Coutances.  (Pièce 
de  1581,  ap.  Le  lléricher,  Gloss.  norm.) 

IMAGINOL'S,  adj.,  sculpté  • 
Tontes  sont  celés  pieres  que  celé  aige  ol  euclose, 
M'I  a  nnic  eat-iillie  ne  nale  imaginnuse, 
Por  çon  forent  la  mises  qne  nous  i|ni  boire  en 

[on  se 
Ja  tant  n'erl  travellies  qne  sa  cars  ne  repose. 
illelias,  Kichel.  14538,  f  f".) 

iMAGNETE,  ym.,  S.  f.,  petite  image  : 

L'ymase  Dea  ki  depechiee 
Estoit  en  nos  e  eHachiee 
Comeni'e  en  nos  a  aparoir 
E  forme  A'ymagnile  avoir. 
(Delif.  dupevp.  d'Isr.,  ms.  (lu  Mans  I7,S,  ^27?°.) 

Cote  ijmagnele. 

(lù  ,  f  28  r".) 

iMAL,  ym.,  s.  m.,  hémine,  mesure  de 
grain  : 

Je  ne  doi  avoir  c'un  ymal  d'avcinnn. 
(1373,  Charte  de  Ferry,  duc  de  Lorraine, 
Arch.  .Meuse  B  236,  f  262  r».) 

Cent  ymals  de  bief.  (1307,  Coll.  deLorr., 
971,  KicliKl.) 

Je  donne  aux  quatre  ordres  niendians 
chacun  vint  ymal.  (1407,  Test.  d'Isabelle  de 
Bauzemont,  ap.  Duc,  llemina.) 

Va  ymal  d'avoine.  (Chos.  mem.  escr.par 
F.  Riclier,  p.  223,  Cayou.) 

IMBECILE,  -  ille,  adj.,  faible  : 

Pour  ce  que  cecy  pourroit  par  aventure 
donner  erreur  au  peuple  imbecilte  de  sens. 
(J.  Le  .Maire,  Legend.  des  Vénitiens,  p.  62, 
éd.  1549.) 

Que  si  ce  marché  estoit  ainsi  divisé, 
ceste  si  belle  ville  de  CarinagnoUeB  de- 
viendroit  un  pauvre  et  fort  imbecille  vil- 
lage. (Du  ViLLARS,  ilém.,  Xll,  an  1360, 
Micbaud.) 

Lesquelles  crainpenl  sur  tout  que  l'on 
ne  louche  ou  remue  leur  ouvrage  de  cire, 
qui  esl  fort  imbecillc  et  facile  a  gasler. 
(LiEBAULT,  Mais,  rust.,  p.  379,  éd.  1597.) 

Les  femmes  vaines  sont  tenues  pour 
imbéciles  en  chasteté.  (Fr.  de  Sal.,  Vie 
dév.,  m,  XXV,  éd.  1618.) 

iMBECiLiTÉ,  -  illité,  s.  {.,  faiblesse  : 
Que   chascuns   d'ouls    fust  langueureux 

par  autrui  imbécillité.  (Bersuirb,  Tit.  Liv., 

vas.  Ste-Gen.,  f»  22  v».) 

LcB  Deurs  et  feuilles  de  cette  herbe  pro- 
fitent aux  imbecillitez  de  ventre.  (Trad.  de 


l'Hi/st.  des  plant,  de  L.  Fousch.,  ch,  ci.ii, 
éd."  1349.) 

Le  hyacint  rejeté  la  peste  qui  principa- 
lement advient  par  crainte  et  par  imbeci- 
lité  de  cœur.  (Le  Bi.anc,  Trad.  de  Cardan, 
f»  132  V»,  éd.  13.3ii.) 

Il  niangeoit  bii'n  peu,  et  encore  sur  le 
lard,  pour  Vimbecililê  et  la  foiblesse  grande 
de  son  estomac.  (Amyot,  Vies,  Cioero,  éd. 
1363.) 

Que  si  Vimhecilité  de  ma  plume  eust  peu 
suivre  le  vol  de  ma  volonté,  qui  vous  est 
entièrement  acquise  ,  vous  n  eussies  eu 
faute  d'un  très  éloquent  escrivain  pour... 
(P.  DB  Bracu,  Second  liv.  des  Poèmes,  à 
.Mgr  de  Sansac,  f- 68  v»,  éd.  1376.) 

L'enfance  et  la  décrépitude  se  rencon- 
trent en  imbccillité  de  cerveau. (Mont. ,Ess., 
1.  I,  c.  34.  f"  130  r»,  éd.  1388.) 

Ceste  eau  est  surtout  souveraine...  pour 
faillance,  esvanoyssenient,  imbecilité  d'es- 
tomach.  (Libbaclt,  Maison  rust.,  I,  12, 
p.  33,  éd.  lt)S8.) 

Et  encore  au  xvii°  siècle  : 

Par  imbecilité  de  leur  comple.xion  na- 
turelle, ou  pour  estre  déjà  affaiblies  par 
l'âge.  (Fr.  de  Sal.,  Constit.  pour  les  relig. 
de  la  Visii.) 

Ou  pourra  secondement  recevoir  celles 
qui,  pour  leur  âge,  ou  pour  quelque  im- 
beciliïé  corporelle,  ne  peuvent  avoir  accès 
aux    monastères    plus   austères.    (iD.,  ib.) 

Vimbecililê  de  leur  jugement.  (Naudé, 
Apologie,  p.  71,  éd   1623.) 

lAiBELLiQUEU.K,  -  icqueux,  adj.,  qui 
n'est  pas  belliqueux,  qui  ne  fait  pas  la 
guerre,  qui  ne  porte  pas  les  armes  : 

La  tierce  partie  de  ses  gens  d'armes 
entra  es  logis  abandones  des  Persans  et 
occist  toute  Vimbellicqueuse  multitude  illec 
trouvée.  (Fossetieu  ,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.  10311,  VI,  11,  20.) 

Nations  imbelliqueuses.  (Gentillet,  Disc. 
sur  les  moyens  de  bien  gouverner,  p.  737, 
éd.  1377.) 

iMBLAMABLE,  adj.,  qu'oH  HO  pcut  blâ- 
mer : 

Elle  avait  honte  de  descendre  a  la  men- 
dicité ;  vergogne  imblamable,  et  qui  a  esté 
cause  cependant  que,  n'osant  manifester 
ses  besoins  ni  demander  secours,  elle  de- 
meuroit  en  des  abandonneniens  déplo- 
rables. (François  de  Sales.) 

iMBRiNQUË,  part,  passé,  eiubrouillé  : 
Que  lesdicts  créanciers  puissent  faire 
prendre  et  saisir  nostre  terre  et  seigneurie 
d'Estoile  avec  ses  appartenances  et  de  nos 
autres  biens  plus  liquides  et  moins  imbrin- 
qués.  (Test,  de  Jeh.  de  Poycliers,  ap.  Guif- 
Irey,  Procès  crim.  de  Jehan  de  Poycliers, 
p.  186.) 

iMBUER,  V.  a.,  pénétrer  : 

L'on  a  veu  jusquesicy  quels  troubles  et 
guerres  intestines  et  civiles  nous  a  suscitez 
en  ce  royaume  la  diversité  des  opinions, 
dont  nos  subiets  se  sont  laissez  imbuer  au 
faictde  la  religion.  (15  avr.  1563,  Lelt.  du 
Roi  aux  Pères  du  Concile,  Instr.  concern. 
le  Conc.  de  Trente.) 

—  Imbué,  part,  passé,  imbu  : 
El  que  nostre  roy  Charles  fusl  vray  phi- 
lozophe,  c'est  assavoir  ameur  de  sapience, 
et  mesmes  imbuez  en  ycelle,  appert  parce 


que (Crist.  de  Pisan,  Livre  des  fais 

et  bonnes  meurs  du  sage  :  oy  Charles  V, 
3«p.,  eh.  3,  Michaud.) 

Le  peuple  fut  d'erreur  tellement  imliiié. 
(J.  OF.  ViRF.Y,  la  Machabec,  p.  2G,  éd.  1598.) 

IMEU,  voir  ESMER. 

iMES,'voir  Huimes. 

immanifeste,  inm.,  adj.,  qui  n'est  pas 
manifeste  : 

En  mathématiques  les  choses  n'y  sonl 
pas  si  immanifestes.  (Oresme,  £(/»., Richel. 
204,  f»  477^.) 

En  mathématiques  les  choses  n'y  sonl 
pas  si  inmanifestes.  (Id.,  ib.,  ("  122'', 
éd.  1488.) 

iMMANiTÉ,  S.  f.,  énormité,  cruauté, 
grossièreté  : 

Vimmanilé  de  ma   mauvaistié.  (Traicl. 
de  Salem.,  ms.  Genève  165,  f"  130  r-.) 
Ayez  la  chair  terrestre  sale  brune 
Agravee  de  mile  iminanilez. 
(M.  Lefuanc,  l'Eslrif  de  Fort.,  f°  -15  r",  impr. 

Ste-Gen.) 

Se  tu  es  troublé  pour  Vimmanité  de  tes 
pechies.  (Fossetier,  Cron.  Marg.,  lus. 
Brux.,  I,  f  81  r°.) 

Lequel  ayant  entendu  ceste  inhumanité 
et  immanité  scythique,  fut  encor  plus 
joyeux  que  paravant  de  la  conversion  de 
ce  roy,  espérant  que  la  foy,  et  douceur 
evaugeliqne  façonneroit  ces  gens  brutaux. 
(Paradin,  Hisl.  de  Lyon,  p.  409,  éd.  1373.) 

0  ernautc'  félonne  !  o  fiere  immanil^  ! 

(G.\R!i.,  Atnig.,  nu,  éd.  ISTJ.) 
Quoy  ?  n'ont  ils  peu  frauder  l'avare  immmilé 
Du  roy  Tartareau  en  ta  verte  jeunesse* 
(J.-.\.  DE  Chavicnv,  Souspirs  el  regrets,  p.  10, 
éd.  1582.) 

La  partie  de  l'esprit...  qui  tient  du  natu- 
rel bestial  et  de  quelque  agreste  tmwam'l^. 
(J.  de  Montlyahd,  Apulée,  f"  32  v, 
éd.  1616.) 

iMMARCESSiBLE,  adj.,  qui  ne  peut  se 
flétrir  : 

Sont  colloquees  en  gloire  immarcessMe. 
(La  Yiaij  disant  advoeat.  des  dam  ,  Poés.  fr.  des 
xv°  el  XVI*  s.,  X,  250.) 

iMMAuciTÉ,  S.  f.,  mot  altéré  pour  im- 
marcescibilité,  qualité  de  ce  qui  est  im 
marcescible  : 

0  Divinité, 
Ilaulte  immarcité, 
Luysante  et  llorie... 
'iUjsl.  de  S.  Did.,  p.  437,  Carnandet.) 

i.viMARiABi.E,  adj.,  qu'on  ne  peut  ma- 
rier : 

Immariable  :  com.  llumarriable,  pasl 
marriage.  (CoTGR.,  éd.  1611.) 

IMMATURE,  adj.,  qui  n'est  pas  mûr  : 
El  semble  que  pyrites   soit  la  substance 

immature  du  cuivre,  non   pas  exhalation. 

(Le  Blanc,   Trad.  de  Cardan,   f   113   r», 

éd.  1576.) 

IMMATURE,  adj.,  qui  n'est  pas  mùr, 
prématuré  : 

Il  n'y  avolt  emprise  immatiiree 
Tant  qu'il  vesqnil.  rar  tout  bien  compassoil. 
(J.  l'.oucuti,  i.aliyr.  de/„rl.,  Maî.  10832,  f"  7  r».) 


l.MM 


IMM 


IMM 


549 


Eii  ces  fanli  biens  et  gloire  immaluree. 
(ID.,  ib.,  C  ^^  r".) 

iMMATUREMENT,  adv.,  prématurément  : 
Sa  Majesté  l'en  eut  depuis  en  telle  es- 
time et  en  telle  révérence,  que  si  elle  ne 
fusl  peu  après  immaluremenl  morte  a  Or- 
léans, elle  hiy  eiist  remis  entre  les  mains 
tout  le  uKUiiement  de  l'Estat.  (Du  Villahs. 
Wm.,  XII,  an  1560,  Michaud.) 

iMMATiJiiiTÉ,  s.  f.,  défaut  de  maturité  : 
Vimmalurité  des  vendanges.  (Cftos.?nem. 
ttcr.  p.  F.  Ricker,  p.  197,  Cayon.) 

L'immalurilé  de  mes  nopces.  (J.  de 
Montlvaud,  Apulée,   f°  i79  v»,   éd.  1616.) 

niMEDiATiK,  adj.  f 

Plaie  toute  voies  est  immediatif.  (H.  de 
MONDEVILLE,  liichel.  2030,  f'^  8i=.) 

iMMEMOiiABLE,  adj.,  ({ui  Sert  à  perpé. 
tuer  la  mémoire  : 

Le  roi  lit  plus  île  cinq  cents  chevaliers, 
desquels,  et  aussi  de  plusieurs  autres  qui 
n'avoient  porté  bannière,  furent  immemo- 
râbles  bannières  élevées.  (Monstrelet, 
Chron.,  t.  I,  c.  93.) 

iMMEMORABLEMENT,  adv.,  de  temps 
immémorial  : 

Qui  esloit  bien  selon  la  forme  du  droit 
escrit,  mais  directement  contre  lesdites 
coustumes,  la  notoire  usance  et  commune 
observance  immemorablement  gardée  audit 
pays.  {Placard  de  Philippe  II,  touchant  le 
douaire  des  femmes,  Bruxelles,  29  juill. 
1366.) 

iM.MEMORATiF,  adj.,  qui  ne  se  souvient 
pas  : 

Tantost  après  que  son  frère  fut  party, 
fut  imniemoraUf  de  ses  commanderaens. 
(BOURGOI.NG,  Bal.  Jud.,  I,  28,  éd.  1330.) 

Non  immemoratifs  du  grand  support  et 
soulagement  (ju'avons  eu  de  nos  deniers 
casuels.  {Edil  de  Fr.  I",  28  déc.  1523.) 

IMMENSE,  adj.,  complet,  général,  en 
t.  de  droit  : 

Et  renonçons  ensemble  en  tant  comme 
I  a  chascun    touche...  a  exceptions  et  alle- 

guations  et  mal  barat  de  déception,  et  im- 
I  mense    ou    moins    solemnelle     donation. 

iContr.de  mar.,  1300,  ap.  Lohin  ,  11,502.) 

IMMBNSIBLE,  adj.,  immensfl  : 

Puissance  immensibte.  (Le  Maire,  II- 
liutr.,  I,  33,  éd.  1518.) 

I.MMENSIF,  adj.,  immense  : 

La  haultesse  de  son  immensive  science 
(de  Dieu).  (Eximines,  Livre  des  s.  anges, 
f  13  r»,  éd.  1478.) 

IMMENSURABLE,  adj.,  qui  nc  peut  être 
mesuré  : 

Et  immensurablc  l'espace. 
(Decuilleville,  Trois  Pelerinaiges,  f  139S  iuipr. 

iDStit.) 

Montant  es   cieux   par  la  vertu  de  con- 
templative   et    ifiimensurable    puissance. 
(C.  Mansion,   Bibl.  des  Poètes  de  metam., 
I  f*  37  r»,  éd.  1493.) 


Joie  immcnmrable. 
(Clians.  rnij.,  Hichel.  1537,  F  109  v".) 

Immensurable,  omis   par  l'Académie  et 


donné  par  Littré  sans  exemple,  a  été  em- 
ployé par  La  Bruyère. 
Cf.  Immesurablk. 

IMMERITE,  adj.,  sans  méiite,  qui  ne 
mérite  pas  : 

l'ersonues  de  petit  estât  et  immérités. 
(1402,  Ord.,  VIII,  496.) 

Eslevant  Vimmerile. 
IL.  Pai'O.v,  Jî/i'r?.    à  Anne   dTrfé,   éd.  1857.) 

IMMERITEMENT,  adv.,  sans  raison,  sans 
cause  : 

Non  pas  immeritement  et  sans  cause. 
[Jard.  de  santé,  I,  378,  impr.  la  Minerve.) 

iMMERiTOiriEMENT,  ium.,  adv.,  sans 
raison,  sans  cause  : 

Certainement  je  double  non  inmeriloire- 
menl  qui  a  reportet  plus  noble  triumphe 
ou  le  père  au  capitole  ou  la  fille  a  son  mo- 
nastère. (Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms. 
Urux.  10512,  X,  vil,  14.) 

Celuy  qui  imineriloireme7il  usurpe  ce  beau 
filtre  ressemble  aux  accoustremens  des 
truyes  qui  sortent  du  bourbier.  {Comment, 
sur  l'edict  d'union  de  l'an  1588,  p.  15.) 

IMMESURABLE,  adj.,  quI  ne  peut  être 
mesuré  : 

Si  les  surfaces  sur  lesquelles  les  astres 
tournent  estoient  entre  elles  proportion- 
nées et  non  immesurables  comme  le  dia- 
mètre d'un  quarré  a  l'un  des  coslez.  (LA 
BoD.,  Harmon.,  p.  713,  éd.  1578.) 

Profondeur  et  espesseur  immesurable. 
(Pont,  de  Tyard,  de  la  Nat.  du  monde, 
1»  32  r»,  éd.  1578.) 

Qui  conduit  l'ame  purifiée  en  reverente 
admiration  de  la  non  jamais  coraprinse 
immesurable  grandeur  de  la  sourse  de 
bonté.  (Id.,  Solit.  prem.,  p.  2,  éd.  1587.) 

Qui  est  terme,  commencement,  fin  et 
mesure  de  tout,  combien  qu'il  soit  imme- 
surable,  éternel,  infini.  (Id.,  ib.,  p.  12.) 

Cf.  Immensurable. 

iMMESURË,  adj.,  qui  n'a  pas  été  me- 
suré : 

0  très  excessive  et  immesuree  clémence. 
(.1.  Gerso.n,  l'Aiguillon  d'amour,  f»  13  r», 
éd.  1488.) 

A  la  comparaison  de  ta  valeur  et  imme- 
suree bonté.  (Id.,  «6.,  f"  91  v».) 

Car  charité  immesuree 
De  son  lout  vous  fait  le  présent. 
(Mabc.  de  Nav.,  Chans.  spir.,  dans  les  Warj.  de 

ta  Marg.,  l.  1,  p.  487,  éd.  1547.) 
Voulant  celer  sa  joye  immesuree, 
Soubdain  ploura  pour  mal  conteal  paroistre. 
(V.  Philjedl,  Euv.  vulg.  de  Fr.  Pétrarque,  p.  ;i7, 
éd.  1555.) 

iMMisERicoRDE,  S.  f,,  manque  de 
pitié  : 

Pour  la  peine  des  offenses  que  le  monde 
vous  a  fait  commettre  par...  inquiétude  de 
pensée  et  immisericorde.  (J.  Uouchet, 
Triumplies  de  la  noble  Dame,  f»  93  r°.  éd 
1536.) 

Immisericorde,  immisericordia  (lî.  Est 
Pet.  Uicl.  fr.-lat.) 

iMMisERicoKDiEux,  ium.,  adj.,    sans 
miséricorde,  injpiloyable  : 
L'inmisericordieuse  pestilence  des  grands 


ostz.  (Fossetieb,  Cron.  .Varn.,  ms.  Bru.\ . 
II,  f'  178  v».) 

/mmîse)'icord/e!(a-,immisericors.  (R.  Est 
Pet.  Dict.  fr.-lat.) 

Immiséricordieu.v  est  reproché  par  St 
Réal  {De  la  critique,  ch.  x)  aux  écrivains 
de  Port-Royal  comme  un  néologisme.  Il 
a  été  employé  isolément  au  xix°  s.  : 

Le  protestantisme  français,  aivtri  par  les 
souffrances  et  l'exil,  assombri  par  la  vie 
du  désert  et  par  ces  horribles  guerres  des 
Céveunes,  a  conservé  plus  que  tout  autre 
le  caractère  sombre  et  Vimmisêricordieuse 
vertu  que  devait  enfanter  le  dogme  de 
Calvin.  (FnANz  de  Cha.mpaony,  Un  mot 
d'un  catfiol.  sur  quelques  irav.  protest.) 

IMMISSION,  s.  f.,  action  de  mettre, 
d'ejivoyer  : 

Qa'as  ta  fait,  quant  immission 
De  tes  pales  as  fait  sur  moy  ! 
(Decuilleville,   Trois  Pekrinaiges,  f°  1 75',  impr. 
Instit.) 

Par  immissions  de  pluyes  véhémentes. 
{Orose,  vol.  11,  1°  37'',  éd.  1491.) 

Il  envoya  sus  oulx  l'ire  de  son  indigna- 
tion :  indignation,  ire  et  tribulalion,  qui 
sont  immission.i  par  les  mauvais  anges. 
(Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Ps.  Lxxvir,  éd. 
1530.) 

IMMOBILE,  adj.,  immobilier  : 
Item  et  par  l'usance  sur  ce  donnée  ou 
bailliage  et  prevosté  d'Orléans,  qui  est 
telle  que  qui  tient  et  possède  aucune 
chose  immobile  ou  aucune  chose  incor- 
porel par  ung  an  et  jour  entier,  non  vi, 
non  clam,  non  precario,  il  est  repputé 
vray  possesseur  d'icelle  chose  immobile 
ou  droit  incorporel.  (1450,  Acte  de  procé- 
dure, ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t.  I.  f»  349  r», 
Arch.  Loiret.) 

i.MMOBiLEMENT,  lum.,  adv.,  d'uiie  ma- 
nière immobile  : 

0  non  plaise  a  Dieu  que  ce  ne  te  soit 
immobilemenl  en  l'oeul,  et  que  ce  glorieux 
edifice,de  si  lon'nie  main  fabricqué  et  faict, 
tu  n'ayes  plus  chier  que  ta  vie  !  (Wavhin, 
Anch.  Cron.  d'Emjlel.,  Append.,  III,  228, 
Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 

Immobilement  affixé  en  son  bon  propos. 
{Traict.de  Salem.,  ms. Genève  165,f'' 201vo.) 

Elle  est  diversement  mobile  et  inmobi- 
lement  diversifiée.  (M.  Lefbanc,  Estrif  de 
Fort.,  r°  164  V,  éd.  1480.) 

Limites  immobilement  fiches.  {La  très 
ample  et  vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S. 
Ben.,  1486,  1»  116'.) 

Hz  sont  immobilement  stables  et  fichez 
eu  leur  premier  estât.  {Ib.,  f»  172''.) 

Dix  immoiî/emeHtcoinme  premiers  cham- 
bellans toute  l'entière  année  ;  vingt  par 
demi  année.  (G.  Cuasteli,.,  Chron  \ 
365,  Kerv.)  '      ' 

Sa  puissance  fermement  et  immobilement 
3  arreste  eu  celuy  qui  est  vrayemeut  sou- 
veram.  (La  Boderib,  Ilarin.  du  monde, 
p.  111,  éd.  1578.)  ' 

Immobilement,  immovably,fîrmly  stead- 
fastly,  assuredly.  (CoTGR.,  éd.  1611.J 

IMMOUERABLE,  adj.,  sans  mesure  : 
Ceuls  cognoissans  fureur   de  peuple  en 
sa  première  impeluosité  estre  immoderable 
les  laissèrent  convenir.    (Fossetikh,  Cron. 
Marg.,  ms.  Ltrux.,  11,  i'  -2-23  r»  ) 


5S0  IMM 

DiatilM  maoliUs  el  miserablps. 
Farieoi  «l  immodrraUrt. 
iHysl.  if  SIf  Barhr.  Ars.  3196, 


33.) 


iMMODERACioN,  S.  f.,  rigueur  : 
L'inleniperaoce      et    immoderacion    de 

lyver.  (Jard.  de  santé,   Ois.,  8,  ioipr.   la 

Miuerve.) 

iMMODESTETÉ,  s.  f.,  inimodestie  : 
Pour  le  2rof?eur  et  le  inurbanité  el  ru- 
desse du  peuple  de  Scithie,  pour  ï'immo(n)- 
destelé  duquel  elle  est  lousjours  dicte 
Barbarie.  (Fossetikr,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.,I,  f»56  V».) 

En    quoy  n'est  nulle  discrétion,  immo- 

desteté,    immoderalio.    (Trium   Ung.  Vict. 

1604.) 

iMMOLABLE,  adj.,  qu'oti  peut  immolef  : 

Beste     immolable.    (Fossetieb  ,     Cron. 

Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f»  20  r».) 

niMOLEMENT,  s.  iTi.,  actioD  d'immoler: 
Le  Diea  qui  l'a  prodait  a  nn  momeat 
As  délaissé  CD  tel  immolemenl. 
C.NoGLIER,  IM.   Tolos.,  p.  7,  cd.  1556.) 

jMMONDiciTÉ,  immun. ,  s.  f.,  impu- 
reté, immondices  : 

M.'llre  en  la  me  les  immondicitez.  (1480, 
Compt.  de  IHôt.-de-ville  de  Tours,  Arch. 
mun.  Tours.) 

Ceulx  qui  ont  l'estomac  plain  de  viande 
et  de  immundicites    et   de  mauvaises  hu- 
meurs jamais    ne    doivent  manper  raisin. 
(Régime  de  santé,  !'  17  v».  Robinet.) 
En  gardant  par  bon  exemplaire 
Les  nobles  el  le  populaire 
D'errear  el  d'immundicité. 

{Ad.  de»  Aposl.,  vol.  Il,  f  31',  éd.  1537.) 

Le  capitaine  Faustau  de  Peyrouze,  qui 
estoit  dans  Piance,  m'avoit  dict  qu'il  y 
avoil  un  trou  a  la  muraille,  du  costé  de 
la  ou  je  devois  venir  de  Montalsin,  qui 
estoit  par  la  ou  sortoyent  les  immondicilez 
de  la  ville.  (MoNTLUC,  Mém.,  t.  1,  f»  244  r», 
éd   1592.) 

iMMOfVABLE,  -  ovable,  inm.,  adj.,  iin- 
niobile,  qui  ne  peut  être  remui',  ébranlé  : 

Convient  il  que  le  patient  ne  se  meuve, 
ains  soit  quov  en  son  lict  el  ausy  comme 
immouvable.  '(Probl.  d'Arist.,  Ricbel.  210, 
f40'.) 

Et  pour  ce  qu'elle  ne  se  levoit,  ilz  la 
vouloient  tirer  arrière,  mais  elles  trouvè- 
rent qu'elle  estoit  inmouvable.  (L.  de 
PBBMreBP.,  Decam.,  Uichel.  129,  (°  135  r».) 

Ceste  condition  regarde  le  habit  de  vertu 
qui  doit  estre  ferme  et  immouvable  et  non 
pas  de  lepier  variable.  (Oresmb,  Eth., 
f'27\éd.  1488.) 

Toute  chose  par  nature  ou  de  nature  est 
immouvable  et  immuable.  (Id.,  ib.,  f"  104''.) 

Choses  nécessaires  et  immouvables.  (lo., 
«6.,  f  124'.) 

Elle  (la  Gorgone)  rendoit  les  gens  comme 
immouvables.  (Christ,  de  Pis.,  Cité,  Ars. 
2686,  fMU».) 

Affiii  que  les  choses  movables  demeurent 
inmovables.  (P.  Ferget,  Nouv.  Testam., 
f°  210  V»,  iinpr.  .Maz.) 

Or  avoicnl  ces  Insubriens  au  temple  de 
.Minerve  la  déesse  certaines  bannières  ou 
signe  d'or  qu'ilz  appelloient  immouvables, 
et  oe  les  metloicnt  ne  portoient  jamais 
dehors  pour  quelque  cause  que  ce  fust,  si- 
non en  extresme  et  derni';r  \ieT\\.(Translat 


IMM 

de  la  prem.  guerre  pun.,  h  la  suite  du 
Prcm.  vol.  des  grans  deraUrs  de  Tit.  Liv. 
translatées  de  latin  en  françoys,  f  196'. 
éd.  1530.) 

Les  rovaumes  immouvables.  (Bible,  Epist. 
aux  Hébreux,  ch.  12,  éd.  1543.) 

iMMOirvABLEMEiN'T,  adv.,  immuable- 
ment : 

A  tenir  fermement  et  immouvablement. 
(Ch.  de  1247,  Clermont,  Richel.  4663, 
f»  94  V».) 

IMMOVABLE,  VOir  IMMOUVABLE. 

IMMOVALMENT,  inm.,  adv.,  immuable- 
ment : 

Lequele  sentence  nous  confermons  inmo- 
valment.  (Ch.  de  1247,  Clermont,  Richel. 
4663,  f»  94  vo.) 

IMMOYEN,  adj.  ;  immoyen  ressort, ressort 
particulier,  qui  appartient  de  droit  et  de 
fait  à  une  juridiction  : 

Lesquelles  inous  voulons  illecques  avoir 
lieu  leur  plein  cours  et  exécution  de  notre 
sens  et  immoyen  ressort,  et  a  ceste  fin 
ordonnons.  (Begistres  aux  jugeineiis  du 
magistrat  de  Valenciennes,  ap.  Ilécart, 
Dict.  rouchi-franç.j 

iMMUANCE,  s.  f.,  immutabilité  : 

A  cause  de  la  perfection  et  immuancede 

son  povoir.    (Madm.,   Euv.  de    S.    Just., 

f»  239  v,  éd.  1.594.) 

IMMUER,  inmuer,  verbe. 

—  Act.,  changer  : 

Nous  resusciterons  tous,  mais  nous  ne 
serons  mie  touz  immtiez.  (i.  Gouiain, 
nation.,  Richel.  437,  f»  123  r».) 

Adjouster,  esclercir,  immuer,  changer 
ce  que  verrons  bon  estre.  (1469,  Ord.,  xvil, 
254.) 

Innove  et  renouvelles  tes  signes  et  fais 
immuer  tes  merveilles.  {Le  premier  Volume 
(les  exposicions  des  Epislres  et  Evangilles  de 
karesme,  1°  99  r»,  éd.  1519.) 

Immue  et  change  tes  merveilles.  (Ib.) 

Ne  seroit  le  profit  du  roy  immuer  la  na- 
ture de  forest  pour  mettre  icelle  eu  terre 
labourable.  (1537,  Echange  de  l'Isle  aux 
Hœufs,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,Arch.Loiret.) 

Ne  voulons  rien  estre  immue  de  la  forme 
ancienne  qu'on  a  accoustumé  garder  eu 
l'instruction  et  jugement  des  procez  et  cas 
privilégiez  contre  les  personnes  ecclésias- 
tiques. (Prem.  Declar.  sur  l'Ord.  de  Mou- 
lins, 10  juin.  1566.) 

—  Neutr.,  varier,  changer  : 

\.<:  temps  n'est  pas  variable  ; 
Toasjonrs  tourne  ciel  et  nue 
Aux  elemeus  acordable, 
Jasoît  ce  qti'aocun  argue 
Qae  c'est  le  temps  qui  inmuc. 

(EusT.  Df.sch.,  (W.m.,  Il,  13,  A.  T.) 

IMMUN,  immune,  adj.,  exempt  : 
Les  diz  religieux  e.stre  en  possession  et 
saisine  de  tenir  et  maintenir  le  ban  desdiz 
religieux,  que  aucuns  appellent  le  chastel 
de  î'eplise  Saint  Remy,  avec  toutes  ses 
appendances  et  aisances,  tant  dedans 
Reims  comme  dehors,  soubz  le  ressort  et 
souveraineté  du  roy,  frans,  qiiictes  et 
immuns  de  toute  autre  justice.  (1431,  En- 
queste  afuture,  Arch.  législ.  de  Reims,  t.  1, 
p.  592,  Doc.  inéd.) 


IMM 

Que  nous  soyons  exempts  et  immuns  de 
ces  emprumpts.  (tcH.  du  Chap.  de  Mont- 
briss.  d  M.  d'Alluye,  Cab.  hist.,  III,  127.) 

En  ceste  année  (1464)  le  roi  Louis  XI 
confirme  aux  Bourdelois  touts  leurs  privi- 
lèges anciens,.,  et  pour  cet  effect  les  de- 
claire  par  ces  lettres  patentes  francs  et 
('mmujies  de  toutes  tailles.  (Chron.  borde- 
laise, 1,  23,  J.  Delpit.) 

D'autant  que  les  dessus  nommez  el 
autres  qui  possèdent  laplus  part  des  biens, 
terres,  possessions  et  héritages  ruraux  di^ 
nostredit  pays  de  Languedoc, d'eux  mesme? 
et  au  dessus  de  nous  s'en  disent  el  rendent 
immunes,  exempts  et  deschargez,  en  sur- 
chargeant nosdits  pauvres  subgets.(Dec(or. 
de  Fr.  l''  sur  la  remonHr.  des  Etats  du 
Languedoc,  18  juill.  1535.) 

—  Privé  de  tout  : 

Las  !  je  n'ay  plus  que  la  povre  commnne 
Qai  me  soastieat  comme  princesse  immune. 

(J.  BOUCHET,  Opusc,  p.  125.) 

—  Indemne  : 

Je  t'absoniz  et  te  rends  immun. 

{.Vyst.  de  la  Pass.,  f  204',  impr.  Inslil.) 

niMUNDIClTK,  voir  IMMONDICITÉ. 

IMMUNE,  voir  iMMUN. 

iMMUNERABLE,  adj.,  irréparable  : 
Prenoienl   corps    d'ommes,    bestes,    et 
boutoient  feu,  et  faisoient  dommaiges  im- 
munerable.  (J.   Aubrion,  Journ.,  an  1489, 

Larchey.) 

IMMUNEUX,  adj.,  qui  n'exige  aucune 
redevance,  aucun  retour  : 

Immuneuse  libéralité.  (J.  BoncHET,Me'm. 
de  La  Trém.,  ch.  xvil,  Petitot.) 

IMMUNI,  -  y,  adj.,  exempt,  privé  : 
Sa  terre  ne  tenoit  d'aucun   homme  fors 
de   luy,  mais    estoit    tmmUJîie    de    toutes 
choses.  (Orose,  vol.  Il,    f  124»,  éd.  1491.» 
Pour  son  plaisir,  n  n  d'argent  trop  muny. 
Il  s'en  alla,  d'esprit  non  immiiny, 
Ung  certain  temps,  en  maint  pays  et  contrée. 
(Bouhdignb,  Leg.  de  P.  Faifeu,  ch.  xvui,  Jonaust. 

IMMUTABLE,  inm.,  adj.,  immuable  : 

Par  son  cler  sen  et  inmutahle. 

(Mir.  Mme  SIe  Grn.,  Jub.,  Myst.,  I,  191.) 

IMMUTATII--,  adj.,  qui  préside  aux 
changements  : 

Ceste  vertu  generative  aussi  parfait  sou 
fait  par  .11.  verluz,  l'une  est  appellee  l'm- 
mutative  qui  administre  la  matière  de  gé- 
nération et  le  prépare  el  dispose  convena- 
blement selonc  la  nécessité  de  chascun 
membre.  ,Evkart  de  Conty,  ProftI.d'ilr., 
Richel.  210,  f»  4  r».) 

IMMUTATION,  S.  f.,  Changement  : 
Sont  au  seignour  dnd.  Nuefcbaslel  de 
pareille  condition  les  autres  hommes  d'i- 
celle  ville  sans  immutation.  (Cart.  orig.de 
Neuchdlel- Comté,  appartenant  au  nuinpiis 
de  Durfort-Civrac,  f»  6  v».) 

—  Changement  de  front  : 
Declinulion  double  c'est  quant  les  che- 

vaucheurs  se  retournent  le  visage  contre 
les  ennemis  qui  les  viennent  assaillir  par 
derrière,  laquelle  chose  s'appelle  immuta- 
tion, qui  se  fait  ou  par  le  costé  de  la  lauce 
ou  par  le  costé  de  lescu...  Immulation  esl 
ung  changement  du  premier  regarl  devant 


IMP 


IMP 


IMP 


351 


I  peur  : 


a  celuy  Je  rlorriprc,  c'est  a  dire  mettre  le 
visage  ou  l'on  avoit  le  dos.  {Trad.d'Elien, 
Richel.  2427S,  f  127  r".) 

IMMUTER,  V.  a.,  changer  : 

Pendant  laquelle  cause  aucune  chose  ne 
dovt  estre  immutee  ou  innovée  au  préjudice 
des  parties.  (1388,  Arrêt  du  parlem.  de 
Paris,  VIII,  ap.  Duc,  Immutare.) 

—  Fig.,  changer  les  dispositions  du 
cœur: 

Laquelle  fut  si  prudente  qu'elle  fut 
cause  et  moyen  de  ivimuler  et  divertir  le 
cœur  de  David  de  Absalon.  (Champieb,  La 
Nef  des  dames  vertueuses.  De  Thecuite^  éd. 
1303.) 

iMPAciFiABLE,  adj.,  implacable,  qui  ne 
peut  être  apaisé  : 

Les  .X.  homes  oyant  que  mention  n'estoit 
faicte  de  leur  punition  se  contentèrent, 
e.Tcepté  Apius  en  qui  impacifiable  envie 
doniinoit  suppcllativement.  (FossETIER, 
Cron.  Marg.,  njs.  Drux.,  Il,  f»  224  r».) 

iMPAciFicABLEMENT,  adv.,  implaca- 
blement : 

Mais  rien  ne  mœut  si  fort  les  anchiens 
que  la  paix  des  Romains  faicte  aux  lUiriens, 
qui  les  haioient  impaci/icablement.  (Fosse- 
TiEn,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10312,  X, 
IV,  11.) 

IMPACIFIQUE,  -  icque,  adj.,  troublé, 
agité  : 

Cel  an  fut  impacifîcgue  dedans  et  dehors. 
(FosSETiER,  Cron.  Mary.,  ms.  Brux.  10511. 
VII,  I,  23.) 

Le  départir  de  Tons  m'est  doloreax,  i 

J'en  ay  le  cnear  si  triste  et  laDgoreiix  j 

Qne  mon  esiirit  en  est  impacifique. 
(Compl.  de  Dame  Chrcslienté  sur  la  mort  du  feu  roy 
Charl.  17//.) 

iMPAissiBLE,  voir  Impassible. 

IMPAOUREUSEMENT,  adv.,  SRHs  avoir 


Ils  s'entreferircnt  impaoureusement.  (Fos- 
SETIER,  Cron.  Uarg.,  ms.  Brux.  10311,  Vil, 
i,  20.) 

I.MPARABLE,   VOir  IMPEBABLE. 

IMPAREIL,  adj.,  sans  pareil,  incompa- 
rable : 

Et  le  baisa  a  jove  !m;)are!7/e.  (Duquesne, 
EM.  de  J.  d'Avesn.,  P^t».  5208,  f"  20  r».) 

Ce  sembloit  une  horreur  impareille. 
(J.  Vauquelin,  Trad.  de  la  Chron.  d'E.  de 
Dynter,  IV,  28,  Xav.  de  Bam.) 

Et  comme  ung  jour  ensemble  estoient... 
et  se  devisassent  en  promenant  jiar  une 
sale,  comment  ceste  leur  joye  impareille 
continuer  se  pourroit  seurement.  (Louis  XI, 
Nouv.,  XIII,  Jacob.) 

Vous  ave/,  aussi  d'Ysaic, 

Oui  en  tant  de  lieux  que  merveille 

Parle  de  la  peine  impareilie 

Que  Cristas  devoit  endurer. 
(Gbebak,  Mist.  de  la  pass.,  31017,  G.  Paris.) 

...  Engendre   langueur   impareilie  et   si 
horrible  que  la  mort  s'en  ensuit.  (Percefo- 
I  resl,  vol.  III,  ch.  5,  éd.  1528.) 

Lorsque  la  Grâce  a  Fortune  est  sugete, 
On  que  l'Amour  soa  impareill  regete... 
(JiO.    Peleiieb     du    MA^s,     Louanges,     p.     22, 
éd.  1581.) 


Trinrapho  impareil. 
(L.  Papou,  Disc,  à  il.  Pan/lli;  p.  45,  éd.  1857.) 

—  Inégal  : 

Mon  dueil  est  an  vostre  imparcil. 
{Le  Jardin  de  Plaisance  ou  Fleur  de   Rhétorique, 
ap.  Rcq.) 

Chascun  admiroit  de  veoir  une  femme 
estrangere,  née  de  condition  impareille  a 
nos  rois,  au  lieu  d'estre  renvoyée  en  sa 
maison  comme  plusieurs  reines  douai- 
rières, se  jouer  d'un  tel  royaume  et  d'un 
tel  peuple,  que  les  François.  (D'AuBIGNÉ, 
Hist.  wiiv.,  II,  16,  éd.  161ti.) 

iMPAiiESCEUx,  adj.,  qui  n'est  pas  pa- 
resseux ; 

Aussi  n'est  il  louable  ne  licite 
A  l'imparesceux  qui  milite 
Et  qui  conduit  chevalerie 
Mener  avecques  soy  s'amii' 
Quant  il  est  par  chemin  allant. 

(.riierence  en  franc.,  f»  104'',  Verard.) 

IMPARITÉ,  imper.,  s.  f.,  inégalité,  infi'- 
riorité  : 

En  tout  mariage  doit  on  éviter  Irop 
grande  imperilé  ou  non  pareil,  car  quant 
une  des  parties  est  excessivement  non  pa-_ 
reil  en  noblesse  ou  en  aige,  telle  imparité 
est  souvent  cause  de  noise.  (11.  de  Gran- 
CHi,  Trad.  du  Liv.  du  Gouv.  des  Princ.  de 
Cille  Colonne,  Ars.  5062,  f  95  v.) 

Il  n'a  rien  opposé  a  une  si  grande  m- 
parité  de  forces,  que  l'avantage  de  sa 
vertu.  (D'AuBiGNÉ,  Hist.  univ.,  1.  V,  c.  n, 
1,  éd.  1616.') 

L'imparité  des  jours.  (0.  de  Serb., 
Theal.  d'agr.,  Gloss.,  éd.  1815.) 

1.  iMPARTABLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
partagé: 

Héritages  impartahles.  {Coust.  de  Norm., 
1483,  f°  87  V».) 

2.  IMPARTABLE,  adj.,  qui  doit  être  dé- 
parti : 

Si  le  père  et  la  mère  sont  tous  deux 
bastards  et  ayans  enfans  au  jour  de  leur 
trespas,  par  quoy  ils  soient  imparlables  au 
seigneur....  {Coût,  de  Haynault,  Coal.  géu., 
1,  806,  éd.  1G04.) 

iMPARTiBLE,  adj.,  indivisible  : 
Car  ceste  Lontd  eicellent 
Qui  est  du  dieu  indivisible 
De  forme  simple  et  imparltble. 
Qui  pour  sa  giant  perfection 
IVe  penlt  soullrir  addition 
ISe  composition  quelconques. 
{Ad.  des  Aposl.,  vol.  Il,  ('  22',  éd.  1537.) 

IMPARTIR,  voir  Empabtir. 

iMPARTissABLE,  adj.,  qui  UB  peut  être 
partagé: 

Les  atomes  que  aucuns  de  nos  Latins 
appellent  corps  impartissables,  et  les  autres 
indivisibles.  (,I.  Mart.,  Archit.  de  Vitr., 
p.  33,  éd.  1853.) 

Indivisible  et  impartissable.{AiVïOT,OEuv. 
met.,  t.  II,  p.  265,  éd.  1820.) 

iMPARTissEMENT,  S.  111.,  partie: 

Bien  peu  de  mestiers  y  a  qui 
IN'avent  grant  impartissement 
De  fer  et  terre  aucunement. 
(DEGi;ii.i.F.vii,i,E,  Trois  l'clennaines,^  i^i}',  impr. 
Instit.) 


iMPARTissEURE,  S.  f.,  répartition  : 

Et  Iclz  piedz  de  fer  moult  sonslicnnent 
ïrestout  le  royaume  et  maintiennent 
Selon  la  portion  qu'ilz  ont 
Et  que  Yimparlisseure  font, 
Kt  sans  eulx  soustenir  a  droit 
Le  rcmanaut  point  ne  pourroit. 
(Degi:ii.levii,le,  Trois  Pelerinaiges,  f°  13.4°,  inipr. 
Instit.) 

iMPARTRE,  V.  a.,  départir,  accorder: 
Et  sur  ce   nos   grâce   et  libéralité   leur 

imparlre.  (Arch.   mun.   de  Loches,  liasse 

A,  dossier  1.) 

IMPASIBILITÉ,  voir   I.MPASSIBILITÉ. 
IMPASSABLE,  («p.,  adj.,  OÙ  011  118  pBUt 

passer  : 

Par  quoy  le  chemin  est  illec  ruyné  et 
rendeu  inpassable.  (1584,Arch.  mun.  Agen, 
DD  17.) 

IMPASSIBILITÉ,  impas.,  s.  f.,  état  de 
celui  qui  ne  souffre  pas,  qui  ne  peut  pas 
souffrir  : 

Impasibilites.  {Miseric.  iV.-S.,  ms.  Amiens 
412,  f»  113  y.) 

l'our  ce  disoient  aucuns  que  les  vertus 
sont  impassibilités  et  repos,  (Obesme,  Eth., 
Kichel.  204,  f»  371».) 

La  ont  les  corps  impassibilité. 
Agilité,  clarté,  subtilité. 
{La  grande  Danse  macabre,  danse  des  femmes, 

éd.  Ii86.) 

Je  ne  saurois  estre  de  l'opinion  de  ceux 
qui  louent  si  haultement  je  ne  sai  quelle 
brutale,  tarouche  et  sauvage  impassibilité, 
laquelle  n'est  ni  possible  a  l'homme,  ni 
utile,  quand  bien  elle  seroit  possible. 
(Amyot,  Consol.  à  Apollon.) 

IMPASSIBLE,  -  essible,  -  aissible,  - 
esible,  adj.,  qui  ne  souffre  pas,  qui  ne  peut 
pas  souffrir  : 

Diens  immorteux,  Diens  impesibles. 

{Fabl.  d'Or.,  Ars.  50G9,  f  Gl\) 
La  deité  demeura  lousjours  impassible  et 
immortele.  (Traict.  de  Salem.,  ms.  Genève 
165,  f  49  v.) 

Nature  immortelle  et  î'mpaissifc/e  en  grâce. 
(Eximines,  Liv.   des  anges,  lîichel.  1000, 

f»  8^) 

Ce  qui  est  Dieu  est  immortel, 
Incorruptible  et  impassible. 
(Ad.  des  Apost.,  vol.  I,  f  50=,  éd.  1537.) 

La  mort  et  passion  de  Christ.,,  estoit 
ensamble  conjoincte  a  son  impassible  et 
éternelle  deité.  (Le  second  volume  des 
Epistres  et  Evangilles  de  Icaresme,  f»  290  r», 
éd.  1519.) 

iMPASTER,  voir  Empaster. 

iMPATRONER  (s'),  v.  réfl.,  so  rendre 
maître  : 

Leur  armée  s'estoit  desja  tmpatronee  du 
fossé  du  chasteau  de  Hesdin,  et  ne  faisoit 
aulcun  doubte  de  l'emporter  ne  plus  ne 
moins  que  Therouenne.  (1553,  Négoc.  de 
la  France  dans  le  Lev.,  t.  II,  p.  268,  Doc. 
inéd.) 

Henri  et  Federic,  frères  du  roy  de  Cas- 
tille,  appellerentles  Sarazins  tant  par  terre 
que  par  mer  pour  chasser  les  François  de 
l'Italie  :  et  en  peu  de  temps  avec  l'armée 
des  barbares  s'impatronerenl  de  la  plus 
grande  partie  de  la  Sicile.  (.\IOML., 
Comw.,  l.I,  éd.  1394.) 


?ÎÔ2 


IMP 


IMP 


IMP 


iMPATHONin,  verbe. 

—  Acl.,  rendre  maître  : 
L'empereur  Charles   le  quint   les  impa- 

Ironist  de  l'isle  de  Malte.  (TuEVET,  Cos- 
viogr.,\,  J3,  <^d.  i558.) 

—  RéO.,  s'emparer  : 

Nouf  avons   advisé  de   faire  assembler 

une  armée pour  par  le  moyen  d'icelle 

remettre  en  nostre  obéissance  les  villes  et 
places  dont  l'on  s'est  saisi  et  impatrony. 
(Pièce  de  1562,  ap.  Fclibien,  Hist.  de  Paris, 
III,  668'.) 

Qui  est  celuv  qui  avec  les  armes  cherche 
de  s'impatronir  des  choses  a  l'Empire  ap- 
partenans  ?    (Mabt.    du    Bellay,   Mém., 

I.  IX,  f»  279  V».  éd.  Io69.) 

iMPECTORER,  V.  a.,  faire  entrer  pro- 
fondément, insinuer  dans  l'âme  ; 

Qui  fit  au  roy  Masinissa  tenir  ferme  pied 
aux  liouiains..",  soy  joindre  avecques  eux 
en  vray  compact  et  les  impectorer  en  son 
amourj  sinon  qu'il  estoit  homme  de  teneur 
et  de  vertu...  ?  (G.  Chastellain,  Livre  de 
paix,  VII,  363,  Kervyn.) 

Non  tant  seuUemeut  la  mort  de  ce  noble 
duc,  mon  maistre,  me  avoit  esté  impec- 
loree,  mais  également  le  prant  doeul  du 
très  noble  fils  et  héritier.  (Id.,  Advertisse- 
vient  au  duc  Charles,  vu,  286.) 

iMPEDiciON,  -tion,  s.  f.,  empêchement, 
entrave  : 

Que     lesdis    de    Mes   empeschoient   et 
nvoient  enipeschiet  nos  officiers  en  impe- 
dicion  cspirituelle   d'avoir  la   cognissance 
des  testamens   et  dariennes    volenteit  de 
toutes  manières   de  gens.    (1393,  Hist.  de 
Metz,  IV,  432.)  Inipr.,  impecion. 
Oo'est  Envie  î  La  niere  de  tristesce, 
Cause  de  mort  et  de  destruction 
D'ame  et  de  corps,  quand  d'anlrni  bien  se  blesce, 
Qui  ne  loi  pnel  faire  impedinon. 

(F.CST.  Dfsch.,  CKuv.,  I,  77,  A.  T.'» 

Lui  fust  remonstré  par  ledict  conseil 
Vimpedition  qu'il  avoit  faicte  en  la  comté 
de  Ilainault.  (.MOKSTRELET,  Chron.,  vol.  11, 
f«  23  V»,  éd.  1316.) 

Car  de  la  graot  haste  de  fouyr  qu'ilz 
avoient  quant  vint  a  yssir  du  temple  les 
yssues  furent  tant  constipées  des  ungs  qui 
conculquoient  les  aultres,  avec  Vimpedi- 
cion  des  gens  d'armes,  que  tant  par  armes 
que  par  offuscation  il  y  en  eut  plus  de 
trente  mille   occis.  (Bourgoing,  Bat.  jud., 

II,  17,  éd.  1330.) 

lUPEDIMENT,  voir  EMPF.DEUEiNT. 

iMPEDiMiAL,  voir  EPiDiMiAL  an  Sup- 
plément. 

iMPEDiMiÉ,  voir  Epidimié  au  Supplé- 
ment. 

iMPEDiTEUR,  S.  m.,  celui  qui  empêche, 
qui  met  des  obstacles  : 

Elle  ordonne  qu'il  soit  exécuté  sans 
nulle  infraction,  cl  quelconques  rebelles 
on  itnpediteurs,  si  aucuns  venoient,  ledit 
exécuteur  aye  a  compeller  soi  en  désister. 
(Test,  de  Jeanne  de  Bret.) 

Hz  ne  ne  sont  en  riens  redebilenrs, 
Ains  de  plaisir  et  joyo  impedileurs. 
(R.  iiE  Cnii.Ep.vr,  Ilojidrmii,  cm,  BihI.  clz.) 

uiPEDiTiF,  adj.,  qui  empftche,  qui  en- 
trave : 


Prolixité  impeditive  de  dévote  nfTection.  I 
(La  tresampic   elvraye  Expos,  de  la  reigle 
M.  S.  lien.,  f  74',  éd.  I.'i86.) 

Chose  impeditive  de  la  vertueuse  conva- 
lescence de  l'esperit.  (/6.,  f  130''.) 

Pour  les  inquiétudes  du  faict  delà  guerre 
impeditives  de  contemplacion  et  oraison, 
ou  gens  d'église  sont  tenuz  vaquer.  (J. 
BouCHET,  Triumphes  de  la  noble  Dame, 
1»  13  v»,  éd.  1336.) 

...  Ces  vices 
Impedilifs  d'honriestes  excercises 
.Sont  indnctirs  a  la  lubricité. 

(Id.,  Ep.  mor.,  iiii,  éd.  l.'JiS.) 

niPEDiTorar.,  adj.,  qui  empêche  : 
SonlTeray  je  que  la    mémoire 
Pe  Chrilnn  a  ma  volupté 
Soit  contraire  et  impeditoire. 

(Thereiiee  en  franc  ,  f"    71',  Vcrard.'» 

IJIPEDU5IÉ,  voir  Epidimié  au  Supplé- 
ment. 

iMPELLEn,  V.  a.,  pousser,  chasser  : 
Pe  Toslre  tutelle 
Si  l'on  nous  iiiiprltf 
Nous  aurons  deffault. 
(Acl.  des  Aposl.,  vol.  II,  f»  H3=,  éd.  1537.1 

I.e  cerfueil  impelle  et  fait  fluyr  l'urine. 
(Jard.  de  santé,  I,  108,  impr.  la  Minerve.) 

IMPENDRE,  verbe. 

—  Act.,  dépenser,  employer  : 

Hz  impendent  el  enhibent  l'ungarnultre 
obédience  en  affectueuse  concertation. 
(La  tresample  et  vraye  Expos,  de  la  reigle 
M.  S.  Pen.,  fM66»,  éd.  1486.) 

—  Réfl.,  an  fig.,  se  dépenser,  se  con- 
sumer : 

H  se  tourmente  et  impend,  et  fait  longues 
veilles.  (De  OT«a  C/ins((,  Richel.  18l,f»  79=.) 

TMPENETRÉ,  adj.,  qui  n'a  pas  été  pé- 
nétré : 

La  frenestre  impenetree  des  eaus  du 
déluge  puet  aussi  préfigurer  la  pure... 
vierge  Marie  mère  impenetree,  voir  inton- 
cbee  des  eaus  de  pechies  originelz.  (Fos- 
SETiEit,  Cron.  Marg.,  m  s.  Brux.,  I,  f°4l  r».) 

IMPENSE,  s.  f.,  dépense  : 

Doit  estre  rembnurcé  par  coberilier?  des 
impenses  utiles  et  nécessaires.  (Coût,  de 
Paris,  Coût,  gén.,  I,  40,  éd.  1604.) 

IMPENSER,  V.  a.,  récompenser  : 

Pour   impenser   les  bons  el  nggreables 

services    que  Marote  m'a  faiz.    (1,340   Lelt. 

de  Ph.  de  Val.,  Arch.  JJ  73.) 

IMPER,  adj.,  sans  pareil  : 
...   Apres  monta 
I.assus  es  cienl.t,   on  renie  avec  son  perc, 
Kl  tout  cecy  feil  par  puissance  impere. 

(3.  BorrnFT,  Ep.  fam.,  I,  xc,  éd.  1515.) 

IMPERABLE,  imparable,  adj.,  qui  gou- 
verne : 

El  sy  Jaspar,  roys  imperoHe, 
Riches   hom«  est  ly  jouvenciaulx. 
(Geii  des  Troit  Itoijs,  Jub.,  ifijsl.,  II,  98.) 
Et  sy,  Jaspar,  roy  imparable. 

m.,  p.  106.) 

iMPERABLEMENT,    adv.,    dcspotique- 

I  ment: 


Quantles  Athéniens peurent  nvoirprincey 
sur  cestes  gens  plus  imperablement,  lors  ou 
adoncques  ilzles  humilièrent  hors  et  contre 
les  premiers  convenans.  (Oresme,  PoUliq 
f»  98\  éd.  1489.) 

iMPERATEUR,  S.  m.,  général  : 

...  Rachetez  d'ung  mesrae  sang  voyons, 
Regener^  dessus  ung  mesme  fontz 
Qui  soubz  un  mesme  imperateiir  militent, 
D'ung  mesrae  pain  usent  et  en  héritent. 
{Gri.vcoire,  Mrnii!  propos,  XIT,  P  iiii  v",  cii.  K^i^'i.) 

'  —  Empereur  : 

Se  fut  du  temps  Gordian,  prudent  homme, 
Imperaleur  premier  chrestien  a  Romme. 
(Grixcoire,  Blaz.  des  Htreliq.,  I,  .SOI,  Bibl.  elz.) 
Julius,  imperateur,  cela  oyant,  conceut 
contre  celluy  frère  grande  persécution,  par 
quoy  le  frerc  qui  tant  avoit  fait  de  mal  vint 
a  son  frère,  lui  requérant  miséricorde.  (Fi'o- 
lier  des  Hist.  rom.,  c.    xxxviii,  Bibl.  elz.) 

ijiPERATioN,  S.  f.,  pouvoir  ; 

Très  douz  Diens,  donne  moi,  par  t'imperalioii, 
Volonté  de  bien  faire  et  meditacion. 

(G.  DF.  CoiNxi,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f°  213".) 

iMPERATOiRE,  adj.,  d'cmpcreur  : 

Par  le  consentement  de  tous,  el  sans  nul 
contredit,  offrirent  au  roy  Karle  de  France 
les  louenges  imperaloire's  el  le  couronne- 
ment par  la  main  du  pape  Léon.  (J.  Vau- 
qdelin,  Trad.  de  la  Chron.  d'E.  de  Dynter, 
II,  12,  Xav.  de  Ram.) 

Lors  eut  auditoire, 
l.ors  tint  consistoire, 
Bruyt  imperatoire. 
Puissance  robuste. 
(ilijst.  de  S.  Did.,  p.  115,  Carnandcl,) 

IMPERE,  S.  m.  et  f.,  droit  de  haute  et 
moyenne  justice  : 

Rpcognoissances,  droitures,  mer  et  mixte 
impere,  et  toutes  manières  de  jurisdictions. 
(Chron.  deS.-Den.,  Richel.  2813,  f»  427".) 

Juridicions  haute,  basse  et  moyenne, 
mixte  el  mère  impere.  (1371,  Ord.,  v,  444.) 

Mère  el  mixte  impere.  (Froiss.,  Chron., 
VI,  310,  Kerv.) 

Mixte  el  mère  impere.  (G.  de  Seyturiers, 
Man.  adm.,  ap.  Ferroul-Montgaillard,  Hist. 
de  l'ab.  de  S.-Claude,  11,266.) 

iMPERiALMENT,  -  alcment,  adv.,  à  la 
manière  d'un  empereur,  comme  pour  un 
empereur  : 

Et  puis  le  vestirent  imper ialment.  (Va- 
LEH.,  Conq.  de  Constantinoble,  lxxxih, 
P.  Paris.) 

Regarde  el  considère  la  dominacion 
qu'elle  a  ou  ciel  (Marie)  el  comment  elle 
commande  a  chascun  imperialment  et 
puissamment.  (L'Orloge  de  sapience,  Maz, 
1134,  1. 1,  ch,  18.) 

Alexandre  célébra  impérialement  les  obsè- 
ques de  son  père.  (FossETiF.R,  Cron.Marg., 
ms.  Brux.  10312,  IX,  II,  1.) 

iMPERicE,  S.  f.,  impéritie,  ignorance  : 

Lequel  vendeur  de  triade  n'esloit  qu'un 
bronlleur  et  ne  se  congnoissoit  au  fait  de 
cirurgie...  Pour  Vimpcrice  et  nonsaichance 
duditCaslille....  (1411,  Arch.  J.I  166,  pièce 
110.) 

VnvVimperiee  el  ignorance  de  plusieurs. 
(1486,  Ord.,  xix,  656.) 

.,.  Neautmoins  pour  Vimperice  d'aucuns 


IMP 


IMl* 


IMP 


«83 


de  nos  ilitf  esloiiz,  icpnlx  esleiiz  souffrent 
et  font  entrer  les  parties  plaidaus  par  de- 
vant eux  en  pramics  involutions  de  procès 
en  petites  matières  qu'ils  devroient  vuider 
sur  le  champ  par  expédient.  (Juin  iol7, 
Edil  de  Franc,  l"  sur  la  jiirid.  des  élus  et 
lapercept.  des  aides,  gabelles,  etc.) 

Geste  première  faulte  et  imperice  du 
consul  brisa  moult  et  amollit  les  couraifres 
de  ses  chevaliers.  (Translat.  de  la  prem. 
guerre  puti..  etc.,  h  la  suite  du  Prem.  vol. 
desgrans  décades  de  TH.  Liv.  Iramlaleesde 
latin  en  françoijs,  f  183",  éd.  1530.) 

...  Il  advient  qne  pour  trop  se  hasler, 
Par  impericf,  on  faalte  de  taster 
Ad  fond  do  sac  et  toas  les  titres  lire, 
Ht  ne  peuvent  pas  le  bon  conseil  cslirc. 

(J.  Boi'CEET,  Opasc,  p.  37.) 

Pour  cause  de  Vimperice  et  ignorance  des 
médecins.  (Le  Blanc,  Trad.  de  Cardan, 
^  238  V»,  éd.  1556.) 

Ce  qui  procède  de  toute  imperice  de 
Dombres  et  supputations.  (La  Fod.,  Har- 
mon.,  p.  773,  éd.  1578.) 

IMPERIEXCE,  S.  f.,  inexpérience,  ma- 
ladresse : 

Ainsi  estoient  les  Juifz  vaincus  par  im- 
perience  de  combattre  main  a  main. 
\Bovrgokg,  Bat.  jud.,  VI,  25,  éd.  1530.) 

iMPERiRjV.  n., gouverner, commander: 

Je  sois  pnissani 
Et  sonflisant 
Pour  régenter, 
Tont  revissant, 
ImperisMnl 
Sans  nnl  doubler. 
(Wtjlt.  de  la  Pas.'.,  ms.  Troyes,  1"  j.,  f  6  r°  ;  et 
ilisl.  du  viel  test.,  248,  A.  T.) 

Dien  par  sa  grare  imperissant 
Nous  doint  sa  divine  clémence. 

(;*.,  f  80  r".) 

IMPERISTÉ,  voir  IMPERITÉ. 

iMPERiT,adj.,  ignorant,  inexpérimenté: 

Je  ne  suis  point  tant  inhumaine, 
.    Tant  impcrite  et  pon  clergesse. 

(Thftrcncc  en  franc..,  f"  140^  Verard.) 

La  renommée  de  luy  crcut  tellement 
entre  les  tîn/ieris...  que"  on  le  repufoit  le 
meilleur  des  aultres  médecins.  (GuiLL. 
Tardif,  Facecies  de  Poge,  p.  161,  Montai- 
glon.) 

La  calumnieuse  accusation  de  ces  pens 
imperits.  (J.  Bouchet  ,  Ann.  d'Aguit.  , 
f  14  v°,  éd.  1537.) 

Entre  iceulx  un  estoit  tant  faultier,  im- 

perit  et  mal  a  droict,  que,  lorsqu'il  estoit 

en  ranc  de  tirer,  tout  le  peuple  spectateur 

s'escartoit.  (Rab.,  I.  IV,  c.  52,  éd.  1552.) 

!      Nos    imperits   de    médecins.  (P.  Bbail- 

I  LIER,  Decl.   des  abus  et  ignor.  des  medec, 

I  éd.  1557.) 

I      La-  multitude   imperite.   (Pc    Woi.iN,  des 
\  Contracts,  c.  xvi.) 

I      Les     médecins    imperits.    (G.  BouCHET, 
I  Serees,  XXVII,  Rouen  1633.) 

I  L'ignorance  d'un  impcn't  médecin  luy  est 
réputée  un  dol,  auquel  il  peut  estre  punv. 
{Le  Martel  en  teste  des  cathol.  fr.,  p.  6"i, 
éd.  1390.) 

La  veue  n'est  capable,  que  des  choses 
corporelles  et  d'individus,  et  encores  de 
leur  crouste  et  superficie  seulement,  c'est 
l'outil  des  ignorans  et  imperiles.  (Charr., 
Sag.,  1.  I,  c.  13.) 


Le  vulgaire  sot,  imperit.  (Id.,  ift.,  c.  S6.) 

1.  IMPERITÉ,  -  islé,  inp.,  s,  f.,  impé- 
ritie,  ignorance  : 

Les  maistres  qui  ont  eu  le  gouverne- 
ment des  dictes  eaues  et  forets  se  sont  en- 
tremis de  tenir  jurisdiction  de  nostre  héri- 
tage et  deniaine,...  dont  par  imperite  ou 
aultre  coulpe  moult  de  dommages  se  sont 
ensuis.  (1376,  Ord.,  vi,  227.) 

Par  inperité  ou  aultre  coulpe.  (1388, 
Ord.,  VII,  772.) 

Par  leur  co\ilpe  ou  par  leur  imperislé  en 
leur  dit  mestier.  (1430,  Ord.,  xiv,  117.) 

2.  IMPERITÉ,  voir  Imparité. 
iMPERMUABLE,  adj.,  immuable  : 

Que  loT  qui  es  impermiiahle 
Et  en  ton  estre  pernianable 
Seras,  et  es,  et  as  esté, 
Sans  point  muer  stabilité... 
(Decdilletili.e,    Trois  Pelerinaiges,  f°  203'', 
impr.  Instit.) 

Geste  amistié  est  impermuable  et  perma- 
nente. (Obesme,  Elh.,  Bichel.  204,  f»  520^) 

iMPERPETU,  adj.,  perpétuel  : 

Fist  imperpetue  paiz  avec  eaux.  (Aimé, 
Chron.   de  Bob.  Yiscarl,    I,  xi,  Cbampol- 

lion.) 

iMPERSCRUTABi.E,  adj.,  qu'on  ne  peut 
scruter,  sonder  : 

Voici  plaisir  imperscrutaHe. 
{Shjst.  de  Sie  Barbe,  Ars.  3196,  p.  485.) 
Ung  grand  lac  d'eaue  noire,  quant  a  sa 
parfondité  imper scrutable .  (Viol,  des  JHst. 
rom.,  p.  373,  Bibl.  elz.) 

L'essence  imperscrutabîe. 
(Episl.   du  Cheval,  gris,  Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi° 
s.,  m,  285.) 

Des  secrets  a  nous  imperscrulables. 
(.Mellin  de  Sainct-Gelats,  OEuv.,  Ill,  263, 
Bibl.  elz.) 

Vos  imperscrulables  et  justes  iugemens. 
(Coton,  Serm.,  p.  620,  éd.  1617.) 

IMPERSUASIBLE,  adj.,  qu'on  ne  peut 
persuader,  qui  est  rebelle  aux  conseils, 
aux  exhortations  : 

O  gens  testus,  de  dur  cervel,  obstinez  et 
impersuasibles,q\n  estes  circoncis  du  corps, 
mais  non  pas  du  cueur.  {Hist  de  la  Toison 
d'or,  t.  II,  f"  148,  ap.  Ste-Pal.) 

Homme  impersuasible.  {La  Mer  des  hys- 
loir.,  t.  II,  f»  18'-,  éd.  1488.) 

iMPERTiNAfiiTÉ,  S.  f.,  candcur,  fran- 
chise : 

Nous  en  regart  a  la  simplesse,  imperti- 
nacité.  (1382,  Ord.,  vi,  654.) 

uiPERTiNENCE,  S.  f.,  uon  couvenance  : 
Suhtilisoit  mille  delaiz,  subterfuges  et 
exoines,  sans  donner  le  consentement  ré- 
ciproque au  mariage,  ainsi  que  le  devoir 
l'obligeoit,  ains  s'armoit  de  mille  excuses, 
fouilees  ou  sur  la  saincteté  des  jours  ou 
sur  Vimpertinence  du  temps.  (Martial 
d'Auvergne,  Arr.  d'amour,  lui,  éd.  1833.) 

IMPERTINENT,  adj.,  qui  nc  tient  pas 
au  sujet  : 

Item  la  forme  d'y  respondre  ou  croire  ou 
non    croire,  en    négatif,    ou  supposilif  ou 


impertinent.  (Bout.,  Som.  rur.,  1.  Ii.tit.  2, 
éd.  KiU.) 

IMPERVERTIBLE,  adj.,  qui  no  peut 
être  gâté,  endommagé  : 

Anicunes  gens  usent  de  ungs  instru- 
uiens  mécaniques  et  artificiaulx  qui  font 
les  corps  de  tels  enfans  impervertibles  ou 
droiz  et  bien  formes.  (ObesME,  Politiq., 
2»  p.,  f»  88%  éd.  1489.) 

niPEsiBLE,  voir  Impassible. 

iMPET,  s.  m.,  vigueur,  impétuosité  : 

Et  fu  ven  un  chevalier  vestut  de  blanc, 
o  cheval  blanc,  moult  grant  de  persone  et 
de  face,  estre  tenut  en  reverance  o  un 
gonfanon  blanc  et  la  croiz  rouge,  et  cest 
chevalier  o  prant  î'mpei  rompant  entre  li 
anemis.  (Aimé,  Chron.  de  Robert  Viscart, 
I,  18,  Champolliou.) 

ruPETiTioN,-  cion,  s.  f.,  demande,  ré- 
clamation: 

Estre  absols  de  leur  impcticion  et  de- 
mande. (1391,  Vente,  Arch.  S  3688,  pièce 
3.) 

Absous  des  impeticions...  que  lui  faisoit... 
{Pièce  de  1432,  Gros-Marché  de  Janville, 
ap.  Le  Clerc  de  Douy,  Arch.  Loiret.) 

Mais  devoit  estre  absolz  de  Vimpeticion 
et  demande  dudit  procureur.  (Nov.  1445, 
Arch.  Nat.,  fonds  Montbeliard,  Reg.  des 
Assises  du  bailli,  Z  1374,  f  1.) 

Puis  par  sentence  déclara  que  les  héri- 
tiers ne  faisoyent  a  recevoir  en  absoulant 
la  deffenderesse  des  impelilions  et  de- 
mandes et  les  condempna  es  despens. 
(Martial  d'Auvergne,  Arr.  d'Am.,  xiii, 
éd.  1333.) 

La  court...  absolut  la  dame  des  impeft- 
tions  et  demandes  des  héritiers  du  dit  def- 
funct  conme  non  coulpable  du  cas.  (Id., 
ib.,  XXII.) 

IMPETRACION,  S.  f.,  action  d'obtenir  : 
Logicien,  decretalistre 
N'aroicnt  jamais  a  ce  titre 
Pour  leur  altercation 
Sanz  do  das  impetracion. 
(E.  Descbasips,  Poés.,  Richel.  840,  !"  326  r».) 

Pour  Vimpetracion  des  lettres  de  mon- 
seigneur le  duc  d'Orliens.  {Pièce  de  1395, 
Chaussées  d'Orléans,  ap.  Le  Clerc  de 
Douy,  Arch.  Loiret.) 

iMPETRANCE,  S.  f.,  action  d'accorder  : 
Le  roy  n'estoit  pas  bien    disposez  pour 

icelle  impelrance  faire.  (1408,  Arch.  Com- 

piègne,  CCS.) 

iMPETREMENT,  S.  m. ,  aclion  d'iin- 
pétrer  : 

Et  scez  bien  qne  Vimpetrement 
Qu'elle  a  fait  surrepticeraenl 
Eust  esté  très  bien  coniredicl. 
(DEr.iiu.T,Evit.LE,  Trois  Pelerinaiges,  !°  106», 
impr.  Instit.) 

IMPETRERESSE,    S.    f.,    CCllc    qui    im- 

pètre  : 

Comme  par  celle  (la  Vierge  Marie)  qui 

est  singulière  impetreresse   et  médiatrice 

de  toute  grâce  et  miséricorde  envers  Dieu 
pour  tous   les   humains.  {Prem.    Vol.  des 

exp.   des    Ep.  et  Ev.   de   kar.,  i"  40  r», 
éd.  1519.) 

niPETREUx,  S.  m.,  celui  qui  impètre: 
70 


554 


IMP 


Et  «e  par  inadverlnncc   Bvicunes  lettres   , 
esloiènt  octrovees   au  contraire,  que  les   I 
iÙc<">  n'y  obéissent  en  aucune  ninnicre,  el 
iouions-que   les  impelreux  '';;<•<■"«  .^o'^nt 
pucnis   (Tomende  arbitraire.  (Les  Ordonn. 
royaux,  1415.) 

iMPiEMENT,  -  ant.adv.,  d'nne  manière 
impie  : 

Car  les  Epicurees,  bien  qu'ils  ayent  con- 
féré la  divinité,  l'ont  dcscrit  tant  impi«- 
ment  qu'ils  sont  indignes  d'entrer  en  rauf! 
de  l'autre  compa?nii>.  (PONT.  de  TyarD, 
Sat.  du  vwnde,  f"  112  ^°,  td.  1578.) 

11  eneeisne  non  moins  impiement  qu'in- 
doctenient.  (La  Bod.,  Harmon.,  p.  20, 
éd.  1578.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
XVII*  siècle  : 

Blasphémer,  parler  impiemant  contre 
Dieu,  ou  les  choses  divines  et  saintes. 
(MoNET,  Incent.,  Rouen  1632.) 

IMPIEU,  voir  IMPIEUX. 

iMPiEUSEMENT,  adv.,  impitoyable- 
ment : 

Voila  d'où  vous  prenes  sujet  de  m'ac- 
cuscr  impieiisement  d'avoir  enrichy  des 
personnes,  de  oui,  au  contraire,  j  ay  dé- 
robé JH  labeur.  (Uesp.  de  il.  des  Yiet  a  M. 
de  la  Fresn..  p.  17,  à  la  un  du  Procès  dit 
président  Giroux.) 

Impieusemenl  est  une  des  expressions 
insolites  reprochées  par  St-Réal  (De  la  Crit., 
ch.  X)  à  l'auteur  des  Réflexions  sur  l'élal 
présentée  la  langue. 

IMPIEUX,  impieu,  adj.,  impie  : 
Oa'il  a  faict  nng  cas  très  impieu 
Ponrce  qo'il  a  blasphémé  Dien. 
(Ael.  des  Arosl.,  vol.  I,  f  B2S  W.  1537.) 

Tous  resusciteront,  les  bons  en  ploire, 
les  impiViiX  a  malheurelé.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f°  95  r».) 

Je  te  prie,  traistre,  que  ton  cœr  impieu 
prende  pitié  de  ma  fille.  (1d.,  ib.,  l»  242  v°.) 

EUo  rooe  a  mes  yeox 
Le  Dambean  imnisseor  d'un  parjure  impieiix. 
(Alex.  Habdï,  Didon  se  sacrifiant,  309,  Slengel.) 
El  celle  dont  la  rage  en  gonffre  se  cbangea, 
L'n  père  dans  «on  lict  impieiue  égorgea. 

(Id.,  Elmirr,  31U.) 

iMPiGNORER,  V.  a.,  engager  : 
Avoient  et  ont  obligié  el  impifinori  en 
non  de  wage  a  honorables  hommes  au 
doien  et  nu  capitic  de  Terouv^ane  trois 
pars  de  deus  pnrhes  et  demie.  (1290, 
Chartes  d'Aire,  ii,  Wailly.) 

Arrest  estant  fait  sur  quelque  bien,  il  de- 
vient affecté  el  iwpignoré  au  profit  de  l'ar- 
reelant,  pour  la  dette  par  luy  demandée. 
(Coût,  de  liourbourg,  Bnbr.  Y,  art.  xxill, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  487"'.) 

iMPiTEUSEMENT,  adv. ,  impitoyable- 
ment: 

Ne  œuvre  tu  point  ingrntement,  je  ne 
dis  impiteu sèment,  qui,  desjecté  de  ung 
seul  ordre  hors  de  la  cité,  contends  des- 
truire  tout  le  pays.  (Kossf-tieb,  Cron. 
ilarg.,  ms.  Brux.  10511,  VI,  20.) 

...  El  frappez  du  poing  impiteutemenl. 
(Prem.  Vol.  des  eip.  des  Ep.  et  Ev.  de 
kar.,  f  24  v,  éd.  1519.) 


IMP 
IMPITEUX,  adj.,  impitoyable  : 

(0.  vt  S.  Cfl.,  Ep.  d-nt.,  Ars.  510.S,  T  90  v°.) 
Ceulx  cv  anticipent  le  conseil  des  mau- 
vai-s  et  descouvrcnt  leurs  déceptions, et  des- 
cipent  leurs  files,  el  friisteut  les  entencions 
et  conseilz  des  impileux  (P.  Feijget,  3/i- 
rouer  de  la  vie  hum.,  f  154  r»,  éd.  1482.) 

Las  !  faudra  il  qu'un  gi'ndarrac  impileiix 
Tienne  ce  champ  tant  cnlle  cl  fruclueux  ? 
(Cl..  Mah.,  I,   Ed.  de  Vira.,  p.  S,  éd.  1596.) 
Tu  vois,  pauvre  Creon,  quelque  part  que  tu  ailles. 
Des  meurtres  impileux  lu  vois  des  funérailles. 
(GARNiEn,  Anligone.  2"-28,   Foerstcr.) 

Vimpiteux  gendarme.  (Paso.,  liech., 
II,  15.) 

Acquiescer  a  un  acte  tant  impilcux.  (In., 
il).,  VI,  XV.) 

Il  n'y  a  passion  qui  tourmente  la  vie 
Avec,  plus  de  fureur  que  Yimpileuse  envie. _ 
(CATnEBiNE  DES  RocHF.s,  AgnoUce,  éd.  15"8.) 

C'est  un  ordre  superbe  el  impitevx. 
(.Mont.,  Ess.,  1.  II,  c.  37,  p.  509,  éd.  1595.) 
Les  maux  de  l'ame  s'obscurcissent  en 
leurs  forces,  le  plus  malade  les  sent  le 
moins.  Voila  pourqiioy  il  les  faut  souvent 
remanier  au  jour,  d'une  m.iin  impiteuse. 
(ID.,  ib.,  1.  m,  c.  5,  p.  40,  éd.  1595.) 

Je  ne  pense  avoir  jamais  eu  affaire  a  un 
si  rude  ennemv,  ny  qui  me  donnast  plus 
de  traverses  eï  dures  atlaintes  que  lait  le 
cœur  impileux  de  cesie  cruelle  Goneviefve. 
(TouRNEBU,  les  Conlens,  I,  3,  Ane.  Th.  fr.. 
Vil,  122.) 

Helas  !  j'avois  assez  par  cy  devant  senty 
Tes  penelrables  coups,  dont  rien  n'est  garanly. 
Sans  venir  m'achever  'o  cruelle  impileuse  !) 
Par  le  funeste  coup  d'une  playe  honleuso. 
(P.     TiioTEnEi.,    les     Corrwauz,    Ane.    Th.    fr., 

VllI,  280.) 
Plus  nn  mortel  est  grand,  plus  grande  est  sa  raine, 
Quand  le  sort  impilcux  contre  luy  se  mutine. 
(ScHELANDRE,    Tyr    et  Sidon,  I,  2,  Ane.   Th.  fr., 

VIII,  37.) 
0  lasche  sanguinaire  1  o  impiteux  voleur  ! 
(A'euii.  tragicom.  du  cap.  Lasphrise,  Ane.  Th.  fr., 

VII,  470.) 
Mon  bras  encor  sonillé  des   marques  de    la  mort 
Que  je  sens,  malheureux,  l'avoir  donnée  a  tort, 
Ilepugne  a  cestc  grâce,  et  ne  veut  que  j'espcre 
Hien  de  loi  <\a'mpilciix  et  sangliraineot  severe. 
(Bertact,  OEuv.  poél.,  p.  307,  éd.  1633.) 

iMPiTiÉ,  S.  f.,  durelé,  méchancelé: 

Les  vices  grands,  comme  envie  on  rancune, 

Despendcnl  tous  d'une  seule  impilié. 

OlESLiN  EE  Sainct-Gelaïs,  OEiiD.,  II,  4,  Bibl.  eli.) 

Quand  je  nasqni,  l'astre  do  mon  destin 

Tout  incliné  a  cruelle  impilié, 

M'esloDgoa  tant  des  aspects  d'amilié. 

Que  je  me  hay  moy  mesme. 
<PosT.  DE  TvARn,   OKi/r.  poel.,  p.  65,  éd.   1573.) 
El  la  dure  impilié  dont  son  ame  est  couverte. 
(Desi'Obt-,  Diane,  I,  xv,  Bibl.  ganl.) 

IMPLECTION,  voir  IjIPLETION. 

iMPLER,  voir  Empler. 

IMPLETION,  implection,  -  cion,  s.  f.,  ac- 
complissement, exécution  : 

Par  impletion  de  vérité.  (J.  Goulain,  Ra- 
tion ■,l^ii-h':\.  437,  f'SS-".) 

Le  neuvième,  fraternelle  dilection,  le 
dixième,  des  commaudemens  iipplelion,\e 
onzième,  des  bienfaits   exercitation.  (Uoi 


TMP 

KBirt ,    Mortifiemenl   de   vainc   plaisance, 
œuv.,  IV,  39,  Quutrebarbes.) 

Quant  l'homme  a  fait  Vimplelion 

De  son  terme,  soit  povre  ou  rice... 

Tous  deux  lincot  sous  une  loy. 
(G.  CHASTE1.LAIN,  la  ilort  du  Duc  Philippe,  vu, 
263,  Kervyn.) 

Les  grandes  œuvres  manifestes 

Qu'il  a  vcuz  a  Vimplelion 

De  l'humaine  rédemption. 
(Grebak,  ilipl.  de  la  Pass.,  f»  54«,  impr.  Instit.') 

Prophecies  et  visions 
Aront  lors  leurs  impleccions. 

(ID.,  ib.,  Ars.  6431,  f»  63=.) 
Il  nous   convient    monter  en  Jasa,  qui 
est  interprété  impled'on  de  commandement. 
(FossETlER  ,   Cron.  Marg.,  ms.    Brux.,  I, 
t°  156  r».) 

iMPLicATioN,-cion,  S.  f.,  enroulemeut: 
Si  un  seul  (trispaston)  ha  plus  de  puis- 
sance active  que  le  fardeau  ne  peult  ame- 
ner de  resistence,  il  sufiira  qu'on  use  en 
le  tyranl  de  l'implication  du  chable  a  l'en- 
tour  do  l'axe  de  la  tierce  roue.  (Besson, 
Cosmolabe,  p.  249,  éd.  1567.) 

—  Fig.,  lien,  empêchement  : 

Amour  veult  estre  franche  et  hors  de 
toute  affection  mondaine,  ace  queson  re- 
gard  interiore  ne  soit  pas  empesclié,  et 
qu'elle  ne  soustiengne  quelque  implicacion 
terrienne.  (Inlern.  ConsoL,  II,  v,  Bibl. 
elz.) 

IMPLIQUER,-  icquer  (s*),  V.  réa.,  s'en- 
lacer, s'entrelacer  : 

El  sont  les  caprioles  et  cheveleures  ou 
(les  feuilles  de  la  vigne  blanche)  se  im- 
plicgnent  et  suspendent  semblables  aux 
nostres.  (Jard.  de  santé,  p.  75,  impr.  la 
Minerve.) 

—  S'embarrasser  : 

Les  hommes  séculiers  se  implicquenl  a 
vanitez  et  es  choses  mondaines.  (P.  Fer- 
CET,  Mirouer  de  la  vie  hum.,  f"  185  r»,  éd. 
1482.) 

—  Impliqué,  part,  passé,  embarrassé  : 
Pou   de    gens   sont  qui  parraictement  se 

esforcent  de  mourir  a  soy  et  qui  plaine- 
ment  tendent  a  eulx  eslever  hors  soy,  el 
pource  demeurent  ilz  impliques  et  en.pes- 
chez  en  soy,  el  ne  se  pevent  eslever  en 
esperit  sur  soy.  (/nient.  Consol.,  II,  un, 
Bibl.  elz.) 

iMPLORACioN,  imploiiracion,  s.  f.,  ac- 
tion d'implorer  : 

Ne  imploracions  de  juge  a  empêtrer. 
(1317,  Arcli.  JJ  56,  f''  83  v».) 

Implouracion  ou  demande  de  divine 
miséricorde.  (Crainte  amour.et  bealit.,  ms. 
Ars.,  f»  26  V».) 

IMPLOURACION,  VOir  IMPLORACION. 

iMPLOYABLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
ployé  : 

Mais  iole  moy,  qui  le  temps  el  la  peine 
Ensemble  per,  d'une  entreprise  vaine, 
Tachant  mouvoir  nn  fier  cuer,  non  de  chair, 
Ançois,  je  croy,  A'imployable  rocher. 

(J.-A.  DE  ^m-,Eclo!i.,  v,  éd.  1S73.) 
Je  suis  le  roc  de  foy  non  variable, 
Que  vent,  que  mer,  que  le  ciel  importune, 
El  toutefois  adverse  ou  opportune 
Soit  la  raison,  il  demeure  imployaite. 
(JOACH.  Du  Bell.,  Oliv.,  xxxv,  éd.  1574.) 


IMP 


IMP 


IMP 


SSS 


Le  roc  des  Oots  marins  battn 

M'est  jamais  par  eux  abbatn. 

Mais  demeure  imploijabte. 
(Id.,  Rec.  de  poés.,  Cbaoson,  éd.  1374.) 
C'est  pouniuoi,  chacun  an,  les  des- 
pouille  on  enlieremeuL  de  leurs  jetions, 
retirant  tout  ce  que  les  arbres  rapportent 
en  tel  temps  :  car  d'attendre  d'avantape, 
leur  engrossissement  les  reudroit  im- 
ployables,  et  par  conséquent  inutiles  en  ce 
ou  ils  s.int  destines.  (0.  de  Serr.,  Th. 
d'agi:,  VU,  12,  éd.  1605.) 

—  Au  sens  moral  : 

C'est  l'eifect  d'une  ame  forte  et  im- 
ployable.  (.Mont.,  Ess.,  1.  I,  c.  i,  f°  2  r", 
éd.  1588.) 

Le  parti  des  Reformes  sentit  celte  perte 
comme  d'un  prince  pieux,  de  bon  naturel, 
libéral,  d'nn  couraiie  eslevé,  impioijable 
partisan.  (D'AuBIGNÉ,  Hisl.  Univ.,  éd.  1616.) 

—  Dans  un  sens  défavorablej  inflexible, 
impitoyable  : 

Las  !  en  tel  point  me  met    sa  rigueur  impîoyabîe 
Qoe  j'espère  la  mort  plus  qu'elle  secourablo. 
(J.-A.  DE  Baif,  Edog..   xui,  éd.  1573.) 

Voila  de  ces  amans  Vimptmjable  destin. 
(Be^leau,  Pois.,  111,  82,  Gouverneur.) 
Rigueur  mploijable.    (Posr.    de  TyaRD, 
Disc,  philos.,  1°  334  r»,  éd.  1S87.) 

La  persuasion  estant  populairement 
semée  entre  les  Turcs  de  la  fatale  et  m- 
ployabte  prescription  de  leurs  jours  ayde 
apparemment  a  les  asseurer  aux  dangers. 
(MO.NT.,  Ëss.,  1.  II,  c.  29,  p.  469,  éd.  lo95.) 
Imployahles  esprits,  incorrigibles  cœurs. 
(D'.\UB1G.SE,  Trag.,  vu,  Bibl.  eU.) 

Marmontel  a  dit  : 

lullexible  ne  laisse-l-il  jamais  regretter 
imployable  1  (Elém.  de  LilU,  Usage.) 

niPLOYABLETÉ,  S.  L,  qualité  de  ce 
qui  est  imployable  : 

Imployableté,  implexibilitas.  {Voc.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

IMPOLLUMENT,   VOir  iMPOLUJIE.NT . 

IMPOLU,  -  oilu,-  Ut,  adj.,  non  souillé  : 
Vaisseau  impolut. 
(La  Paix  faicle  a  Cambray,  p.  18,  éd.  Io08.) 

Qu'en  toutes  cboses  ils  advisassent 
d'estre  impolus.  (Calv.,  Serin,  s.  lebeuler., 
p.  631»,  éd.  1567.) 

Je  meurs,  tu  l'as  voulu,  mais  je  meurs  impoUue. 
iJ   DE  ScuELANDRE,  Tyr  et  Sidon,  •i'journ.,  IV,  3, 
Bibl.  elz.) 

Sortir  impollus  hors  d'une  noire  fange. 

(D'AneicsÉ,  Trag.,  II,  Bibl.  eU.) 

A  été  encore  employé  par  Corneille  : 

Je  saurai  conserver  d'une  âme  résolue 

A  l'époui  sans  macule  une  épouse  impolliie. 

^Thcoi.,  ui,  1.) 

iMPOLu.MENT,  impotl.,  adv.,  purement: 
11  faut  estimer  grandement  ceste  prin- 
cesse d'avoir  esté  si  belle,  et  fiardé  sa 
viduilé  jusques  a  son  louibeau,  et  révéré 
si  inviollableraent  et  impollument,non  par 
tierces  nopces,  la  foy  aux  mânes  de  son 
mary.  (Brant.,  des  Daines,  ix,  631,  La- 
lanne.) 

iMPONCioN,  S.  t.,  action  d'infliger  : 
Jehan  JoUrey,  par   vertu  de  la  commis- 


sion d'Ymbault  et  Jehan  Caille,  contraintra 
par  imponcions  de  peines  ceux  qui  doivent 
du  premier  terme  du  don  de  monseig'  le 
Dauphin.  (15  sept.  1421,  Deg.  consul,  de 
Lyon,  I,  324,  Ouigue.) 

IMPORT,  s.  m.,  enlèvement,  prise  : 
Vimport  d'un  pot.   (1531,   Douai,  ap.  La 
Fous,  Gloss.  ins.,  Bibl.  Amiens.) 

IMPORTABLE,  adj.,  insupportable,  pé- 
nible : 

D'autres  périls  encourre  inévitables  et 
importables.  (Ch.  de  sept.  1328,  Arch.  de 
1  Etat,  à  Gand,  1466.) 

Il  luy  dit  et  exposa  les  rebellions  et  fais 
importables  de  ses  sujets.  {Gi'and.  Cron. 
de  France,  Phelippe  de  Valois,  ii,  P.  Paris.) 

Enllé  d'orgueil  et  de  toute  mauvaislié 
importable.  (J.  de  Salisb.,  Policrat.,  Ri- 
chel. 24287,  f"  4P.) 

Il  avoit  en  son  temps  estainct  plusieurs 
des  nobles  Romains,  pourtant  que  il  estoit 
importable  en  son  yre,  et  se  il  avoit  désir 
ne  voulenlé  de  'aire  aucune  chose,  nul  ne 
l'en  povoit  detraire.  {Ancienn.  des  Juifs, 
Ars.  5083,  f»  104''.) 

Laboureurs  et  marchans  ils  persecu- 
loyent  moult  cruellement  parmy  les 
cliamps,  et  les  mectoient  a  grandes  et 
imporlables  rançons.  (1419,  Fragm.  d'une 
vers,  franc,  des  Grandes  chron.  de  Sl-Den., 
à  la  suite  'de  la  Chron.  de  Ch.  VU,  t.  111, 
p.  221,  Bibl.  elz.) 

...  Et  ce  submet  a  servile  condition, 
voire  u  la  subjeclion  de  ceulx  qui  les 
mainnent  en  importable  et  perpétuel  exil. 
(Michault,  Danse  aux  Aveugles,  p.  55, 
éd.  1748.) 

Hz  ont  trouvez  des  ennemys, 
Qui  leur  ont  fait  guerre  importable. 
(N.  DE  LA  CaESXAïE,  Comdam»,  de  Bancguet,p.  329, 
Jacob.) 

Sa  sentence  espovcntable 
Et  son  jugement  importable 
Porter  me  fault. 
(Complaincle  de  l'ame  dampnee,  Poés.  fr.  des  xv° 
et  xvi»  s.,  VII,  110.) 

Et  se  trouvans  tous  deux  d'un  consente- 
ment, jouèrent  la  vengeance  dont  la  pas- 
sion avoyt  esté  importable.  (Marg.  d'Ang., 
Hept.,  3"  nouv.,  Jacob.) 

La  passion  d'amour  est  la  plus  impor- 
table, de  toas  les  aultres.  (lo.,  ib.,  10' 
nouv.) 

Le  duc,  enflambé  d'un  courroux  impor- 
table, meit  le  doigt  outre  ses  dents,  se 
mordant  l'ongle.  (Id.,  ib-,  12"  nouv.) 

Cest  ennuy  la  luy  fut  le  plus  impor- 
table; car  il  n'y  a  faiz  si  pesant  que  l'a- 
mour de  deux  personnes  bien  unies  ne 
puisse  doulcement  supporter  ;  mais,  quand 
l'un  fault  a  son  debvoir  et  laisse  toute  la 
charge  sur  l'autre,  la  pesanteur  est  im- 
portable. (Id.,  ib.,  21°  nouv.) 

Elle  voi.mt  mon  mal  estre  importable 
M'a  dit  ce  mot  qui  tant  m'est  aggreable. 
'J.    Marot,  Cinquante    Rond,  sur    divers   propos, 
VMI,  éd.  1532.) 

Ce  m'est  un  faii  importable, 
Qui  m'accable. 
(Cl.  Mar.,  P^alm.,  xxxviii,  p.  19G,  cd.  159G.) 
Leur  importable,  infioie  douleur, 
El  leurs  beaux  jours,  convertis  en  ténèbres. 
Les  font  vestir  douloureuse  couleur. 
(Melli.v    de    s.    Gelais,    Œuv.    poet.,    p.     26, 
éd.  1719.) 
Us  sentirent  une  main  de   Dieu  inipor- 


table.  (Fahel,  du  vray   Usage  de  la  croix, 
p.  100,  Fick.) 

Tu  sembloys,  ('alavs,  dont  je  gronde, 
Menacer  les  troys  pars  du  monde. 
Par  dculx  cens  dis  ans  imprenatle. 
Que  ta  perte  m'est  importable  ! 
(Moralil.  de  la  prinse  de  Calais,  p.  8,  ap.  I.er.  de 

I.incy  et  Michel,   Farces,  moral,  etserm.joy., 

t.  I.) 

Dont  me  seroit  trop  importable  pois. 
(Pronost.  d'Habenragel,  c.  v,  Poés.  fr.  des  xt°  et 
XVI»  s.,  VI,  19.) 

Et  le  tiers  estât  misérable 
Gémit  sous  le  faix  importable 
De  ces  prodigues  sans  soucy. 
(1576,  Verras  et  Propriétés  des  Mignons,  Var.  hist. 
et  litt.,  VII,  337.) 

Des  maladies  importables.  (Mont.,  Ess., 
1.  III,  c.  10,  f  443  r»,  éd.  1588.) 

iMPORTABLEMENT,  adv.,  d'une  ma- 
nière insoutenable  : 

Les  importablement  chargies  de  debtes 
ne  pouvoient  plus  avant  vivre.  (Fosseheb, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  H,  f°  151  r».) 

i.MPORTER,  -  pourter,  verbe. 

—  Act.,  emporter,  entraîner  : 

Et  se  il  li  plait  de  partir,  il  s'en  puent 
départir  par  le  congié  de  uostre  justice, 
et  impourter  avec  lui  ses  biens.  (1354, 
Ord.,  IV,  299.) 

Important  transport  de  demaine.  {Charte 
lorraine,  an.  Baltus,  Suppl.  au  Vocab.  aus- 
tras.) 

—  Réfl.,  SB  rapporter  : 

Ausquelles  choses  ledites  parties  se  im- 
portèrent sans  autre  fait.  (1345,  Arch.  JJ 
77,  f»  8  r».) 

iMPORTUNACioN,  s.  f.,  importunité: 
Il  sera  bien  que  vous  tenez  soing  de 
(sans  toutesfois  trop  fascher  par  importu- 
nacion)  avoir  la  responce  que  encoires 
vous  attendez  du  roy.  (15  janv.  1544,  Lett. 
d'Ant.  de  Granv.  à  J.  de  S.  Mauris,  Pap. 
d'El.  de  Granvelle,  III,  44,  Doc.  iuéd.) 

iMPORTUNEUSEMENT,  adv.,  avec  im- 
portunité : 

Qu'ilz  ne  nous  vexassent  trop  importu- 
netisement.  (Exlmines,  Livre  des  s.  anges, 
f  132  V»,  éd.  1479.) 

IMPOSEMENT,  S.  m.,  imputation  : 
Restituant     iceulx     supplians     a    leurs 
bonnes  lames  et  renommées  ausquelles  ils 
estoient  paravant  lesdilz  accusations  et  m- 
posemens.  (1448,  Ord.,  xiv,  10.) 

IMPOSER,  V.  a.,  imputer: 

Ledit  baillieu  appela  aveuc  lui  plusieurs 
frans  hommes  et  les  mena  en  la  présence 
du  dit  prisonnier  et  luy  imposa  qu'il  avoit 
fait  les  malfaiz  dessus  ditz,  (1302,  Cart.  de 
S.-Bertin,  iv,  5,  Cuérard.) 

L'en  li  imposoit  que  il  avoit  dit  aucunes 
paroles  contre  sa  majesté  royal.  (Pièce  de 
déc.  1353,  Revue  de  l'Aunis,  de  la  Saintonge 
et  du  Poitou,  1869,  p.  25.) 

Et  leur  imposoit  qu'ils  avoient  esté  ne- 
gligens.  (Pièce  de  1389,  Assises  de  Montar- 
gis,  ap.  Le  Clerc  de  Doiiy,  Arch.  Loiret.) 

Et  tout  ce  qu'on  lui  imposoit  n'estoit  que 
par  envies  et  liaines  particulières.  (Juv. 
DES  Ursins,  Itlém.,  an  1404,  .Michaud.) 

—  Imposé,  part,  passé,  taxé  : 


.•$36 


IMP 


IMP 


IMP 


Le  granl  lau\  a  quov  le  diocèse  d'Or- 
lieus  est  touzjours  imposé.  {Compte  de 
J.  ifartin,  1414-1416,  Coniimine,  Despence, 
IX,  Arcb.  mun.  Orléans.) 

iMPosEUR,  s.  m.,  celui  qui  règle  la  ré- 
partition de  l'impôt  : 

Tuit  cil  et  celles  qui  auront  et  tendront 
heritaftes  en  ladicte  ville  paieront  pour 
leurs  biens  et  héritages  des  diz  blez  et  ar- 
pent selonc  ce  qui  sera  regardé  par  six 
imposeurs  ou  asseurs  ordenez  a  ce.  (1340, 
Arch.  J.I  72,  f  122  r».) 

—  Celui  qui  impute  : 

Imposeurs  de  crime.  (Le  Fkvrk  d'Est., 
Bible,  S.  Paul,  a  Tim.,  II,  3,  .d.  1334.) 

Les  imposeurs  de  crimes.  (1560,  Cah.du 
Tiers  Etat,  Ueg.  aux  délib.,  Arch.  mun. 
Abbeville.) 

—  Imposteur  : 

L'avare  italien,  imposeur  souverain. 
(Complainte  de  France,  i-2,    Poés.  fr.    des   xv"  et 
\\\'  s.,  V,  .11.) 

iMPOsiTEun,  s.  11).,  percepteur  de  l'im- 
pôt : 

GielTroy  de  la  Fargue ,  Jehan  Regnaut, 
qui  impositeurs  avoient  esté  et  avoient  re- 
ceu  la  dicte  imposition  des  diz  bourgois. 
(134S.  Arch.  JJ  73,  f»  217  v».) 

Sans  ce  que  ledit  de  Louvres  feust 
onques  du  conflict  ne  de  l'assemblée  des 
mailles,  a  tuer  ne  rober  imposileurs  ne 
juifs.  (1383,  Arch.  JJ  123,  pièce  233.) 

Li  consaus  dou  roy  Jehan  l'enorterent 
a  ce  que,  pour  avoir  ayde  sus  ses  guerres, 
il  mesist  aucune  gabelle  sur  le  sel  ou  il 
trouveroit  grant  reprise  pour  paiier  ses 
soudoiiers  ;  se  li  misl  li  rois,  et  fu  acordé 
en  trop  de  liens  en  France,  et  le  levèrent 
li  impositeur.  (Froiss.,  Chron.,  IV,  174, 
Luce.) 

Impositeurs  e\.  gabelleurs.   (]d.,!6.,  Ri- 
chel.  2644,  f»  177  r».) 
împositrurs  advers. 

(CA.  roij.,  Richel.  1537,  P  49  t°.) 
Et  se  font  marchans,  taverniers,  imposi- 
teurs, serpens  et  mangeurs  pour  leur  sin- 
gulière utilité.  iConirediclz  de  Songecreux, 
f  112  V,  éd.  1330.) 

IMPOSITION,  -cionjS.  {.,  action  de  pla- 
cer, de  poser  : 

Nous  avons  fait  garnir  ces  lettres  de 
Vimposicion  de  nostre  seel.  (1317,  Arch.  JJ 
53,  f*  114  y.) 

Quant  la  cité  fut  fondée,  Neptunus  luy 
voulut  imposer  nom  mais  l'alas  luy  deist 
que  point  ne  s'en  debvoit  entremettre,  ains 
luy  appartenoit  l'imposition  du  nom. 
(C.  Mansios,  Bible  des  Poet.  de  melam., 
f»  56  V,  éd.  1493.) 

1.  iMPosT,  S.  m.,  répartition  : 
Ils  payeront  pour  et  en  lieu  desdiz  quatre 
deniers  Parisis  que  on  lieve  et  veult  lever 
sur  eulx  pour  chascun  quintal  de  sel  qu'ilz 
feront  mener  contremont  ycelle  rivière, 
la  somme  de  deux  cens  escus  d'or  ou  la 
value  seulement.pour  chascun  an  doresen- 
avant  ,  selon  Vimpost  et  indiccion  des 
maistres  et  visiteurs  desdictes  gabelles. 
(1407,  Ord.,  IX,  248.) 

—  Désignation  : 

La  cboUUt   il  ses  sièges  de  repos 
Et  a  la  gent  donna  noms  et  impôt. 
(0.  Di  S.  Cm.,   Kmrid.,  liichoL  861,  t"  G'.) 


2.  i.MPosT,  part,  passé,  imposé  : 

Et  ont  sur  loiirs  subjectz  ordonnances 
de  grandes  exactions  impostes  de  pieza  et 
eslevees  par  leurs  prédécesseurs.  (Oresme, 
Polit.,  (■'  J01\  éd.  1489.) 

—  Imputé  : 

Attaintz  et  convaincus  des  cas  a  eulx 
impostz.  (18  août  1562,  Arr.  du  part., 
Arch.  Joursanv.,  u"  1688,  Bibl.  Blois.) 

3.  IMPOST,  voir  E.MP0ST. 

IMPOSTERESSB,  S.  f.j  Celle  QUI  comiiiet 
des  impostures  : 

Le  parlement  de  Bourdeaux  commua 
par  son  arrest  du  17  juin  en  amende  ho- 
norable et  une  fustigation  jusqu'au  sang, 
sur  la  personne  de  ladite  imposteresse. 
{Chron.  bordelaise,  1,  133,7,  Delpit.) 

I.MPOTENGE,  -  ense,  s.  f.,  impuissance, 
incapacité  : 

Apres  s'en  va  sans  cscuier  ; 
Mes  porses  membres    apuier 
Ot  ausiac  cam  par  impotence 
De  traison  nne  pûleuce. 

(Rose,  12-293,  Méon.) 

Que  il,  par  sa  benivolense, 
Te  garlsse  de  l'impotense. 

(ilir.  des.  Eloi,  p.  51,  Peigné.) 

S'il  erent  chaoiz  en  impotence.  (Lau- 
rent, Somme,  ms.  Soiss.  210,  f*  6'=.) 

Veillece  ou  impotence.  (1341,  Ord.,  il, 
172.) 

Mon  impotence  est  aonuncee. 
(J.  Le  Feïre,  Malheoiiis,  1.  I,  v.  1378,  Tricotel.) 

L'impotence  de  nature.  (Traict.  de  Sa- 
lem., ms.  Genève  163,  f»  203  r".) 

Pluseurs  hommes  se  retrayent  de  ce 
que  moult  désirent,  ou  par  la  difficulté 
d'y  parvenir,  ou  par  occupations  aultres, 
ou  par  aucune  impotence  ou  deffault.  (Crist. 
DE  PizAN,  Livre  des  fais  et  bonnes  meurs 
du  sage  roy  Charles  V,  3°  p.,  ch.  64,  Mi- 
chaud.) 

Non  comprins  en  ce  les  gens  d'église, 
nobles  vivans  noblement,  frequentans  les 
armes  ou  qui  par  impotence  du  corps  en 
sont  excusez.  {L'Assiele  (aide  par  Edouard 
.ipparvel ,  ap.  J.  Quicherat,  Procès  de 
Jeanne  d'Arc,  V,  180.) 

N'est  homme  qui  voye 
Les  cstoilles  de  jour  reluyre. 
Car  le  souleil  pour  son  cler  luyre 
Les  passe  et  met  en  impotence 
De  les  choisir  en  sa  preseaco. 
(C.REBAN.  Mipl.  de  la  l'ass.,  Ars.  6131,  f°  .il".) 

Aujourdhuy  me  faisant  ce  bien,  tu  me 
as  reduict  en  telle  ignominie  que  force 
me  sera  vivant  mourant  estre  ingrat  ré- 
puté par  impotence  de  gratuité.  (Uab.,  I.  IV, 
c.  4,  éd.  1552.) 

IMPOTENT,  adj.,  impuissant,  inca- 
pable; avec  dc,PA  un  substantif,  qui  n'a 
pas  la  libre  jouissance  de  : 

Des  pauvres  impolens  de  leurs  membres 
(Juin. -sept.  1576,  Compt.  du  li.  de  Nav. 
Arch.  B.-Pyr.  H  30.) 

—  Avec  de  et  un  iiilluilif,  |incapable 
de  ; 

Il  naist  nouvelle  espérance  en  son  cou- 
rage barbarin  et  impotent  de  faire  nou- 
velle guerre.  (Hehsuire,  '/'.  Uv  ,  ms.  Ste- 
Gen.,  1°  303».) 


Il  sembloit  estre  impotent  d'engendrer. 
(ViGNiER,  Bibl.  hisl.,  111,  413,  éd.  1588.) 

Impotent  de  bander  a  l'attellier  de  Ve- 
nus. (G.  lioucHET,  Serees,  IV,  7,  Roybet.) 

—  On  a  employé  impotent,  au  xvi» 
siècle,  pour  signifier  dont  on  ne  peut  être 
le  maîtce,  en  parlant  de  chose  : 

A  tous  accidens  eu  ceste  vie  transitoire 
non  doublez  ne  soubsonnez,  nos  sens  et 
facullez  animales  palissent  plus  énormes 
et  impotentes  perturbations  voyre  jusques 
a  en  estre  souvent  l'ame  désemparée  du 
corps.  (Rab.,  l.  IV,  c.  4,  éd.  1352.) 

Aunis,  impotent,  imbécile. 

IMPOTIONER,  voir  E.MPOTIONER. 
IJIPOURFITABLE,     VOlr    ImPROFITABLK. 

iMPOURissABLE,  tmpourr.,  adj.,  qui 
ne  se  pourrit  pas  : 

Le  bois  appelle  sethin  est  impourris- 
sable  et  inconbustible.  (Fossetier,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f°  132  r».) 

Et  pourtant  grande  rétribution  de  vie 
éternelle  et  de  couronne  de  gloire  immar- 
cessihle,impourrissable  et  infletrissable  te 
est  comparée  au  ciel.  (1320,  (a  Vie  et  Lé- 
gende de  Monsieur  Saint  Mellon,  p.  187, 
Sauvage.) 

Se  trouve  encore  au  commencement  du 
dix-septième  siècle  : 

Et  de  leur  bois  impourrissable  (les 
cèdres)  forment  des  caisses  pour  recevoir 
vos  reliques.  (J.-P.  Camus,  Hom.  festin., 
p.  109,  éd.  1619.) 

iMPOURissABLETÉ,  S.  f .,  qualité  de  ce 
qui  ne  peut  pas  pourrir; 

/m/)0!<nssa6!e(4immarcessibilitas.(Gioss. 
gall.-lat.,  Richel.  1.  768i.) 

LUPOURPENSÉ,  adj.,  irréfléchi  : 
Au  moyen  du  ravissement  impourpensé 
que  Paris  Alexandre  feit   de   la  belle  He- 
leine.  (J.  Bouchet,  Gen.  des  roy  s,  !"  2  r», 
éd.  1341.) 

IMPOURTER,  voir  IMPORTER. 
IMPOURVEU,  voir   iMPUOVEU. 

impourveuement  ,  voir  luproveue- 
ment. 

iMPREGACioN,  S.  f.,  Invocatlon  : 

Et  misrent  les  mains  sur  les  chiefs,  non 
mie  par  manière  de  consecracion,  mais 
par  manière  de  imprecacion,  afin  que  le 
saint  espcrit  descendist  en  eulz.  (J.  Gou- 
LAiN,  Ration.,  Richel.  .',37,  r»()8''.) 

i.MPREGNAciON,  -  tion,  imprign.,  s.  L, 
action  d'engrosser,  état  de  grossesse,  fé- 
condation : 

Les  monstres  ausi  et  les  fausses  impre- 
gnacions  qui  se  font  es  marris  aucunes, 
fois  des  femmes  de  la  semence  meismes 
dessus  dicte...  (EvuART  DE  Conty,  Probl. 
d'Arist.,  Richel.  210,  1-  90\) 

Puis  que  c'est  chose  certaine  que  la 
femelle  se  charge  du  fruict  par  la  commo- 
tion du  vent  que  luy  porte  l'esperit  et 
l'humeur  du  masle,  ce  n'est  pas  de  mer- 
veille se  la  femelle  qui  a  empres  soy  plu- 
sieurs uiasles  et  semences  qui  luy  aic;ent 
et  valent   a  ceste   imprignation  et  (se  la) 


IMP 


l\H' 


IMP 


o57 


plante  et  le  fruict  en  valent  mieux.  (Frkre 
Nicole,  Trad.  du  Liv.  des  }'rouf/its  champ. 
de  P.  des  Crescens,  f»  6i  r«,  éd.  1516.) 

De  la  mutation  de  la  femme  Loth  et  de 
l'imprégnation,  de  ses  filles.  (Fossetier, 
Cron.  ilarg.,  ms.  Urux.,  I,  f"  05  v.) 

La  fécondation  et  imprégnation  de  la 
femme  suuumite.  (Mer  des  hyst.  ,  t.  I, 
f»  $iS',  éd.  1488.) 

L'enî;endrement  et  imprégnation,  (lard, 
de  santé,  I,  401,  impr.  la  Minerve.) 

Et  alors  le  maisire  cordelier  qui  bien 
apercent  ceste  imprégnation,  part  et  s'en 
va.  (GuiLL.  T.\RDiF,  Facecies  du  Poge,  p. 
262,  Montaiglon.) 

iMPiiEGNER,  voir  Empr.^igniek. 

iMPiiEUENsiBLE,  adj.,  incompréhen- 
sible : 

Qu'il  soil  en  Dieu  imprehensible. 
Olysl.  de  Ste  Barbe,  Ars.  3496,  p.  89.) 

Ses  machinations  estoient  tant  grandes 
et  imprehensibles  que  impossible  eust  esté 
de  y  résister.  (Bourgoing,  Bat.  jud.,  V, 
21,  éd.  1330.) 

IMPRELA.TION,  S.  f.,  coUatioii  d'uDe 
prélature,  d'un  évêché  : 

Ilfist  le  roy  engles  escripre  au  duc  de 
Bourbon,  qui  estoit  en  Franche,  que  il  vol- 
sist  aller  deviers  le  pappe  et  il  impetrer 
ceste  imprelalion  pour  sou  cher  et  bien 
amé  cappelain.  (Froiss.,  Cftron.,  VII,  233, 
Kerv.) 

iMPKEMEDiTACioN ,  S.  f .,  impré- 
voyance : 

Jmpremeditacion  de  choses  avenir. 
{Crainte  amour,  et  beatit.  ,  ms.  Ars. , 
f'  25  v°.) 

iMPHEiiEDiTÉ ,  adj.,  non  prémédité, 
I   non  prévu  : 

Des  mouvemens  fortuites  et  impreme- 
'  ditez.  (.Mont.,  Ess.,  1.  III,  c.  9,  f»  424  v°, 
éd.  1588.) 

—  Avec  un  nom  de  personne,  sans  pré- 
méditation : 

Un  philosophe  impremedilé  et  fortuit. 
(Mont.,  Ess.,  1.  11,  c  12,  p.  338,  éd.  1393.) 

iMPREiiEDiTEMEXT,  adv.,  sans  prémé- 
ditation : 

Les  occasions  me  surprenans  et  agitans 
impremeditement.  (.Mont.,  Ess.,  1.  Il,  c.  17, 
p.  429,  éd.  1593.) 

IMPREXDABLE,  adj.,  imprenable  : 
Ville   imprendabte.    (Fossetier,     Cran. 

Mary.,  ms.  Brux.,  Il,  f»  194  v»,  et  ms.  103U, 

VI,  VI,  1.) 

iMPRESE,  s.  f.,  représentation  : 
11  priut  pour  imprese  a  son  enseigne  le   ( 
feu  et  l'escoube   avec  des  motz  françois  et 
I  bon  prouvencal.   (1.562,  Disc,   des   guerres 
I  de  Prov.,    Arch.     cur. ,    1"    sér.,   t.    IV. 
j  P-  452.) 

'■     niPREsio.v,  voir  Lmpression. 

IMPRESSER,  V.  a.,  imprimer,  enfoncer: 

,      Pour  la  grant  secheur   naturelle  que  ilz 

\  Jut,  et  est   si  forte  impressee  que  a  grant 

:  peme  se   peut  elle   séparer.  (B.  de  Gord., 

Pratiq.,  Il,  12,  éd.  1493.) 


La  chose  impressee  ne  subsiste  point 
sans  la  chose  a  laquelle  est  faicte  l'im- 
pression. (Chron.  et  hist.  saint,  et  prof., 
Ars.  3315,  f°  17  r°.) 

Le  suppliant  impressa  en  pain  tendre 
icellui  martel  et  lleur  de  liz.  (1479,  Arch. 
JJ  206,  pièce  247.) 

Cy  fiae  ceslo  doctriae 
A  Wesmeslro  les  Loaadres 
En  formes  impressee. 

(Baok  for  travellers.) 

Les  aigles  impériales  des  portes  de  la 
chambre  et  aultres  notables  places  furent 
effacées,  et  les  armes  de  France  impressees. 
(J.  Molinet,  Chron.,  ch.  lxx,  Buchon.) 

Les  figures  de  son  vestement  sont  encore 
apparentes  et  impressees  en  icelluy  lieu. 
(Premier  Vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Év.  de 
kar.,  f°  172  r»,  éd.  1319.) 

—  Opprimer  : 

Toutes  lesdictes  deux  nations,  tant  La- 
lins  que  Albaniens,  sont  durement  impres- 
sez soubz  l'importable  et  très  dure  servi- 
tude de  la  très  hayneuse  et  abhominable 
seigneurie  des  Esclavons.  (Broch.\rt,  des 
quatre  Motifz  de  faire  te  passage  d'oullre- 
.mer,  f"  35  r".) 

iMPREssEUR,  s.  m.,  imprimeur  : 
L'invention      soutile     des    impresseurs 

thiois.  (Uist.   des    Seign.  de  Gavres,  Prol., 

tiachet.) 

IMPRESSION,  impresion,  s.  f.,  pression, 
oppression  : 

Puis  que  il  sentirent  les  impressions  des 
colees  de  la  partie  adverse  et  virent  les 
glaives  resplendir  devant  leurs  yeux. 
(Bersuire,  t.  Liv.,  ms.   Ste-Gen.,  f"  40=.) 

Par  impression,  et  non  de  nostre  franche 
volunlé.  (1359,  Ord.,  m,  348.) 

Pour  les  impresions  qu'il  font  sus  le 
commun  peuple.  (Froiss.,  Chron.,  V,  421, 
Luce,  ms.  Amiens,  f"  122.) 

Lesquelz  an  moût  de  manières  sont 
grevez  et  opprimez  tant  par  impressions 
d'officiers  de  justice  comme  par  logis  de 
gens  d'armes.  (1403,  Remonstr.  ,  Dup., 
CVIll,  4,  Richel.) 

Esquels  impetrans  et  requerans,  nous 
avons  donné  par  impression,  iniportunité 
inadvertance  ou  autrement,  plusieurs  des- 
diz  oiflcesque  l'en  disoit  estre  vacans.sans 
enquérir  ou  savoir  se  lesdiz  impetrans  es- 
toient ydoines  et  souffisans  de  tenir  et 
avoir  ycculz  offices.  (1413,  Ord.,  xii,  254.) 

Pour  éviter  Vimpression  et  importune 
requeste  desdiz  impetrans.  (/6.) 

iMPREssoiRE,  adj.,  d'impression,  ser- 
vant à  l'impression  : 

Apres  l'avoir  communiqué  (ce  livre)  a 
Anthoiue  Verard,  libraire  de  Paris,  lequel 
l'a  bien  voulu  mettre  sur  ses  formes  im- 
pressoires ,  et  le  publier  partout...  (Le 
.Maire,  Temple  d'honn.  et  de  vertu,  éd. 
1304.) 

Que  vueille  ceste  présente  histoire  des 
gestes  de  ton  cbier  cousin ,  le  noble 
Bayard,  faire  bouler  sur  les  formes  im- 
pressoires.  (Gest.  du  Chev.  Bayard,  epistre 
prohemiale,  éd.  1523.) 

IMPRESSIJRE,  s.  f.,  trace,  marque  du 
pied  : 

Impedatura,  impressure.  {Catholicon,  Ri- 
chel. 1.  17831.) 


IMPRESTANCE,  S.  f.,  argent  destiné  à  la 
solde  des  troupes  : 

Cedit  conte  de  Campobache,  des  qu'il 
alla  faire  ses  questes  en  Ytalye,  récent  du- 
dit  duc  quarante  mil  ducalz  d'imprestance, 
pour  mètre  sus  sa  compaiguie.  (Co.'UMYNES, 
Mem  ,  IV,  13,  Chantelauze.) 

Le  duc  de  Bourgongne  luv  bailla  d'en- 
trée quarante  mil  ducats  à' imprestance, 
pour  aller  faire  sa  charge  en  Italie,  qui 
estoit  quatre  cens  lances  qu'il  payoit  par 
sa  main.  (iD.,  î&.,  V,  6.) 

Et  quant  il  commencea  ceste  marchan- 
dise, il  s'en  alloit  en  Ytalye  a  tout  qua- 
rante mil  ducalz,  qu'il  avoit  receuz  pour 
imprestance,  qui  est  a  dire  pour  mettre  sus 
ses  gens  d'armes.  (Id.,  ib.) 

I.UPREVOYABLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
prévu  : 

Voila  pourquoy  quelques  uns  des  anciens 
ont  definy  la  fortune  estre  la  cause  inco- 
gneue  et  imprevoyable  au  discours  de  la 
raison  humaiue.  (Amyot,  Œuv.  mesl.  de 
Plut.,  f»  313  r»,  éd.  1374.) 

Ceste  haute  entreprise,  dont  les  evene- 
mens  seroyent  imprevoyables.  (Lanoue, 
Disc,  p.  407,  éd.  1387.) 

IMPRIGNATION,  voir  IMPREGNACION. 

IMPRIMÉ,  -  ismé,  S.  m.,  empreinte  : 
En   Vimprismé  duquel  (sceau)   avoit  un 
bonme  d'arme  a  cheval.    (1499,  Remise  du 
droit  de  bail,  Morice,  Pr.  de  l'H.  de  Bret., 
I,  1042.) 

iMPRiNTOUR,  S.  m.,  imprimeur  : 
Pur  ascuu  escrivener,  alluminour,  liour 
ou  empr'essour,  autrement  dit  imprintour 
de  lielx  livers.  (Stat.  de  Richard  lll,  an  i, 

inipr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

IMPRISMÉ,  voir  Imprimé. 

IMPROBABLE,  adj.,  ([ui  peut  être  re- 
proché : 

Qui  tout  a  fait  en  bien,  et  en  point  de 
charité  et  de  vérité  et  d'éternel  salut,  non 
James  reprochable  ne  improbable.  (G.  Chas- 
tell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III,  113, 
Buchon.) 

IMPROBE,  -  obre,  adj.,  qui  n'est  pas 
probe  : 

Homme  improbre.  {Therence  en  franc, 
(0  no'-,  Verard.) 

—  Acharné  : 

Le  grant  labenr  improbe  et  Tebement 
Fait  a  l'esprit  nujt  et  joar  dn  tourment. 
(J.  BODCHET,  Triumphes  de  la  noble  Dame,  f°  58  v", 
éd.  1336.) 

IMPROBRE,  voir  iMPROIiE. 

iMPiiOFiTABLE,  improuff. ,  impourf., 
adj.,  qui  n'est  pas  prolitable,  qui  n'a  pas 
de  valeur  : 

Pour  desracbiner  son  cuer  des  pense- 
mens  impourfitables  qu'il  avoit.  (Do- 
QUESNE,  Hist.  de  J.  d'Avesn.,  Ars.  5208, 
f"  6  r».) 

Les  Sarrazins  furent  respitez  moyennant 
que  de  loy  impourftlable  vindrent  a  celle 
qui  tout  vault.  (Id.,  ib-,  f"  83  r».) 

Et  les  improuffltables  choses  pour  eulz 
eschiveront  a  leur  povoir.  (1.363,  Arch.  S 
94,  pièce  12. 


588 


IMP 


IMP 


IMP 


Mettre  hors  lenr?  ranins  a  toujours  tous 
les  héritages...  qui  leur  sembleront  impro- 
Hlables  a  tenir  et  «larder.  (Lett.  de  1400, 
Fclib.,  Hist.  de  Pari!:,  III,  3io.) 

iMPROFCNDF.R,  V.  3.,  remplira  fond: 

donnear  est  en  raison  fondée 
Et  est  l'ane  a  l'aalre  amiable, 
Chascaoe  esl  de  sens  tiabondee 
El  de  Terln  improfundte. 
{L'Outré  d'amoitr,  ms.  Sle-Gen.,  f  38  t°.) 

IMPRONOXCEABLE,  adj..  qni  ne  peut 
être  prononcé  : 

Pour  ce  mystère  dénoter,  ses  quatre 
lettres  hebraiq'ues,  iod,  lie,  vau,  he,  qui 
sont  es  aultres  motz  prononcez  ;  quand 
elles  sont  assemblées  au  nom  de  Dieu, 
qui  est  de  ses  quatre  lettres  escript,  elles 
sont  imprononceables,  le  nom  et  lettre 
n"oDt  aulcune  prononciation.  (N.  DE  ËRIS, 
ImlHul.,  {'  160  v».) 

niPROPEUABLE,  adj.,  reprochable  : 
D'autant  sont  pires  et  improperables  ses 

œuvres  sur  autres   delinquans.  (G.   Chas- 

TELL.,  Chron.,  IV,  231,  Kerv.) 

Et  a  ma  griefre  improperaile  ysloire. 
(La    Correxion    det    Liegois,    .\na!.     leod.,    12-1, 
Chron.  belg.) 
D'elles  n'enlens  dire  diffame, 
Se  nnlle  chose  improperable. 
(.Bousier    de»    Dames,     Poés.     fr.     des     xv*    et 
ITI*  s.,  V.  191.) 

i.  iMPROPERE,  S.  m.,  honte,  déshon- 
neur, confasioii  : 

Toute  la  ceneration  françoise  destituée 
du  nom  de  franchise  ancienne  et  ramenée 
a  l'impropere  de  servitude  sous  multitude 
de  verges  lamenteuses.  (G.  Cuastell., 
Chron.,  I,  137,  Kerv.) 

A  ce  roy  anglois  n'est  a  imputer  la  gloire 
de  vostre  humiliation,  mais  a  vostre  or- 
gueil est  due  l'impropere  d'avoir  provoqué 
contre  vous  l'équité  divine.  (ID.,  ib., 
p.  336.) 

Il  toleroit  et  portoit  constamment  im- 
properes  et  paroles  injures,  {iîer  des  hyst., 
t.  II,  f»  20\  éd.  1488.) 

De  Toz  gneollei  tomisses  mproperes 
Et  viloperes,  meurtrissant  nostre  gerre. 
(Latraij   di%ant  Adeocal.    des  dam.,   Poés.  fr.  des 

XT*  el  iti*  s  ,  X,  231.) 
Eq  la  mer  chenl,  ponr  son  grant  impropere. 
Non  obsliol  ce  qu'il  fast  legier,  isncl. 
iCrincorb,   Foll.  Enlrepr.,  p.    17,  Bibl.    ch.) 
Onltre  depuis  la  ronlui  requérir 
Pour  femme  aïoir  la  fille  a  Ion  beau  père, 
Dicte  Anltionie,  a  ton  grant  impropere. 
{Aci.  des  Apotl.,  roi.  Il,  r-SlG^,  éd.  1537.) 

L'enfaot  anss!  qni  surmonte  le  père 

Bende  iti  yeux  pour  voir  mon  impropere, 

(Cl.     Ma».,     Hond.     par    coniradicl.,    p.     350, 

éd.  1596.) 
Mais  quand  je  pense  a  si  grand  impropere. 
Qu'est  il  besoin  que  soje  en  liberté, 
PoU  qu'en  prison  mon  rcj  esl  arreslé  ? 

(Id.,  Eafer,  p.  6i,  é.i.  l.'iOG.) 

Il  n'en  pourroil  recueillir  autre  moisson 
que  les  mcsmes  improperes  et  malédictions 
qui  doivent  estre  fulminées  contre  ceux 
qui  se  rendent  pluutost  loups  ravissants 
que  gracieux  pasteurs  de  l'Eglise  de  Dieu. 
(Do  VlLLAns,  Mém.,  1,  an  1S50,  Michaud.) 

2.  IMPROPERE,  adj.,  déshonorant,  fà- 
cbeu.x  : 


Les  prani  peines  improperes 
Que  plusieurs  dampnej  enduraient. 
(UyxI.  de  la  Pass.,  T  ^8S^  impr.  Instil.) 
Arreste  court  l'enlreprise  impropere. 
(Cl.   Mar.,  r.anl..  i  li  Reine  de  Nav.,  1536, 
éd.  1731.) 

iMPROPERF.u,  verbe. 

—  Act.,  reprocher  en  faisant  honte, 
reprocher  comme  une  chose  honteuse  : 

Guillerme  lui  recordoit  la  premere  amor, 
et  lo  nombre  de  la  victoire  laquelle  il 
avoienl  faite  ensemble,  dont  lui  imprope- 
roil  li  Normant  que  il  lui  avoit  occis. 
(Aimé,  YstdeU  iYorm.,VI,6,Cbampollion.) 

Nul  ne  doit  improperer  ou  reprouchier  a 
un  homme  ce  que  il  est  aveugle.  (Oresme, 
Elh.,  Richel.  204,  f»  396'.) 

Paour,  qu'on  ne  peult  pour  Tice  improperer. 
(ScEVE,  Délie,  ccclxxii,  éd.  i'6H.) 

Nul  n'a  jamais  osé  leur  improperer 
qu'ilz  eussent  supposé  de  faux  livres. 
i   (Calv.,  Inslit.,  I,  VIII,  éd.  1S61.) 

Advertir  l'empereur  et  le  roy  Philippe 
des  torts  que  l'on  improperoil  au  pape. 
(Fr.  de  Rabut.,  Mém.,  VIU,  éd.  1374.) 

Luy  fut  impropere  que  tousjours  elle 
avoit  empesché  la  paix  avec  l'Anglois.  (E. 
Pasq.,  Rech.,  liv.  VI,  ch.  S.) 

Ne  vous  souvient  il  point  de  la  responce 
que  fit  Virgile  a  ceux  qui  luy  imprope- 
raient  lestude  qu'il  employoit  en  la  lec- 
ture d'Ennius,  quand  il  leur  dit  que  en  ce 
faisant,  il  avoit  apris  de  tirer  l'or  d'un  fu- 
mier ?  (ID.,)6.,  1.  YIII,  ch.59.) 

Le  roy  le  trouveroit  mauvais,  tout  iroit 
mal,  et  après  on  me  impropereroit  le  tout. 
(Mo.NTLUC,  Comment.,  11,  f"  49  r»,  éd.  1592.) 

—  Neutr.,  adresser  des  reproches  : 

Les  parties  sont  d'accord  que  mal  et  in- 
considérément ledit  Berthier  o  impropere 
audit  Delaplace.  (1397,  Arch.  des  not.  de 
Nevers,  minutes  Taillandier.) 

iMPROPERiE,  S.  m.,  honte,  opprobre  : 

Tu  seis  le  mien  improperie  e  ma  confa- 
siun.  {Lib.  Psalm.,  0x1.,  lxviii,  23,  Mi- 
chel.) Lat.,  opprobrium  meum. 

Cf.  Impropere. 

IMPROPICE,  adv.,  défavorable: 

Et  en  après  voy  l'autre  cas 
Qui  leur  est  dur  et  impropice. 
<V..  Deschamps,  Poés.,  Richel.  810,  f»  552».) 

iMPRosPERE,  adv.,  malheureux  : 
Homme  très  mal  fortuné  et  1res  impros- 
pere    en    toutes    ses    bcsongnes.  (J.  Vau- 
OCELIN,  Trad.  de  la  Chron.  d'E.de  Vynter, 
V,  4,  Xav.  de  Ram.) 

0  sort  improspere.  I 

(JOD.,   bidon,   II,  Ane.  Th.  fr.)         j 

iMPROSPEREMENT,   adv.,    inalheureu-  \ 
sèment  : 

Voyant  toutes  choses  luy  advenir  im- 
prosperement.  (De  La  Boutikre,  Trad.  de 
Suétone,  p.  139,  éil.  1369.) 

iMPROSPEniTÉ,  s.  t.,  insuccès  : 
L'improsperité     de   ses    otVaires.    (1SS8, 

Négoc.  de    la  France  dans  le  Lev.,  11,481, 

Doc.  inéd.) 

EMPROUFFITABLE,    VOir  lllPHOFITABLE. 


IMPROUVEU,    voir  iMPROVEU. 

IMPROVABLE,  adj.,  impossible  ;\  prou- 
ver : 

Et  il  soit  ainsi  que  la  dite  chose  et  ma- 
tière contencieuse  soit  si  obscure  et  im- 
provable  d'une  partie  et  d'autre.  (1444, 
Accord,'  Cart.  mun.  de  Lyon,  p.  301, 
Guigue.) 

niPROVEu,  improu.,  impor.,  impour., 
inp.,  adj.,  dépourvu,  dénué  : 

Comme  le  suppliant  impourveu  de  con- 
seil eust  appelle  en  nostre  cour  de  parle- 
ment. (1370,  Arrêts,  l.  VI,  ap.  Ste-Pal.) 

Prince,  li  bon  doivent  estre  esleu, 

Le  bien  avoir,  et  a  tous  doivent  plaire. 

Et  les  chelis  soient  inpottriru. 

(E.  Deschamps,  Poés.,  I,  199,  A.  T.) 
Ung  très  gracieux  gentil  homme,  dési- 
rant employer  son  service  et  son  temps 
en  la  très  noble  court  d'amours,  soy  sen- 
tant de  dame  tmpourre«,pour  bien  choisir 
et  son  temps  employer,  donna  cueur, 
corps  et  biens  a  une  "belle  damoiselle  et 
bonne.  (Louis  Xt,  Nouv.,  xxxvi,  Jacob.) 

Impourveu 

De  leur  sens  comme  il  a  semblé. 
{Act.  des   Apost.,  vol.  H,  f  61'",  éd.  1537.) 

—  Imprévoyant  : 

Malcontant  de  ce  parler  improveu  et 
voilage  propos.  (D'AUTON,  Chron.,  Richel. 
508-2,  {■>  117  r».) 

—  A  l'improveu,  loc,  h  l'improviste  : 
Jamais  l'on   ne  vit   Deniosthenes  haran- 
guera l'improuveu.  (Amyot,   VtVs,  Demos- 
thenes,  éd.  1363.) 

Celuy  qui  a  veu  a  l'impourveu  quelque 
chose  divine,  se  trouve  travaillé  d'une 
fureur  céleste.  (G.  Bouchet,  Serees,  I,  85, 
Roybet.) 

Le  bruit  esclattant  d'une  barquebusade 
vient  a  me  frapper  les  oreilles  a  l'improu- 
veu. I  Mont.,  Ess.,  i,  12,  l"  15  r»,  éd.  1388.) 

iMPROVEUEMENT,  impourv.,  inp.,  adv., 
à  l'improviste  : 

Le  consul  eutenlis  a  trouver  son  point 
comme  il  peust  ses  anemis  trouver  es- 
pandus  et  les  envayr  inproveuement  se 
nionstroit  négligent  en  petites  choses. 
(liERSUIRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  t°33''.) 

Il  prist  impourveuement  leurs  princes  et 
les  Iva.  (FossETlER  ,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux".,II,  f  138  V».) 

Entrèrent  environ  l'heure  de  medy  im- 
pourveuement dedans  le  siège  des  Anglois. 
(Le  Baud,  Hist.  de  Bret.,  c.  xlix,  éd. 
1638.) 

iMPROviDEMMENT ,  adv.,  à  l'iinpro- 
viste,  sans  être  attendu  ;  sans  prévoyance, 
sans  précaution  : 

Nourrir  grande  quantité  de  bestail  pré- 
suppose abondance  d'herbages  :  sur  lequel 
fondement  on  bastira,  afin  de  prévenir  la 
despence  el  fascherie  d'envoyer  loin  cer- 
cher  les  fourrages  defaillans  en  l'arriére 
saison  de  l'unnee,  quand  improvidem- 
ment  l'on  ne  s'est  bien  mesuré  eu  cest  en- 
droit. (0.  DE  Seuives,  Tk.  d'agr.,  IV,  8. 
éd.  1603.) 

IMPROVIDENCE,  S.  f.,   imprévoyance: 
Se    aucuns  veulent    prouver  Vtmprovi- 

dence  île   Dieu.  {Ancienn.   des  Juifs,  Ara. 

S083,  (°  26  v.) 


IMP 


IMP 


INA 


.ÏS9 


Voz  amis  meEme  s'amusent  a  accuser 
vostre  invigilance  et  improvidence,  plus 
qu'a  vous  pleindre.  (Mont.,  Ess.,  ii,  IS, 
p.  408,  éd.  1395.) 

Le  roy  ayant  ordonné,  a  vostre  grand 
regret  et  dêsplaisir,  que  soixante  chevaux 
qu'il  vous  avoit  bailles  a  mener  pour 
cette  exécution  seroient  de  la  trouppe  de 
M.  de  Nevcrs,  lequel  par  sa  lenteur  et 
improtiilence  ne  fit  rien  du  tout,  voire  faillit 
a  se  perdre.  (SijLLT.ÛEcon.roj/.,  ch.xxxiv, 
Michaud.) 

IMPUBLIABLE,  adj.,  qui  Hc  petit  Mre 
publié  : 

Je  me  suis  ordonné  d'oser  dire  tout  ce 
que  j'ose  faire,  et  me  desplais  des  pensées 
mesmesi  impubliables.  (Mont.,  Ess.,  1.  III, 
c.  5,  f"  369  r»,  éd.  1588.) 

iMPUGNABLE,  adj.,  inHttaquablo  : 
Cité    impugnable.    (Bersuire,    T.    Liv., 
ms.  Ste-Gcn.,  f»  234".) 

Ceste  Tostre  question  a  esté  debatue  au 
plus  excellent  degré  de  dispute  par  Platon: 
et  senliray  ma  resolution  impugnable,  si  je 
puis  l'apnyer  sus  quelqu'une  de  ses  rai- 
sons. (Pont,  de  TyAnn  ,  Solit.  prem.., 
p.  20.) 

iMPUGNAULEMENT ,  adv.,  d'une  ma- 
nière qui  ne  peut  être  combattue,  ré- 
futée : 

Mais  avant  qu'entrer  plus  outre  en  ce 
propos,  il  e?t  nécessaire  de  tenir  pour 
impugnablement  asscuré,  avec  les  anciens, 
que...  (Pont,  de  Tyaud  ,  Disc,  philos., 
('  56  r»,  éd.  1587.) 

IMPIIGNACION,  -  iion,  S.  f.,  attaque  : 
Les  nourrissons  des  plus  larges   grâces 
contre  les  impugnacions   des  malveiUans. 
(1339,  Arch.  K  47,  pièce  56.) 

Je  enseigne  sans  prant  son  de  parolles, 
sans  confusion  de  oppinions,  sans  orgueil 
de  honneur,  sans  impugnadon  de  argu- 
mentacions.  (Inlern.  Consol.,  Il,  xxxxiii, 
Bibl.  elz.) 

Impugnation.  An  impugning,  -withstan- 
ding,  resisting,fighting,  or  stirring  against. 
(C0TGR.,éd.  1611.) 

Impugnation.  Impugnacion.  (C.  Oddin, 
i6S0.) 

iMPUGNANCE,  S.  f.,  attaque  : 

Impugnance.  A  résistance  ;  or,  as  impu- 
gnation. (CoTGB.jéd.  1611.) 

Impugnance,  Debatimiento.  (C.  Oudin, 
1660.) 

IMPUGNATEUR,  S.  m.,  agressGur  : 

Impugnaleur,  harceleor,  onltragenx. 
(Desper.,  des  Quatre  Yerlus  Cardin.,  Oeuv., 
p.  144,  éd.  1344.) 

Que  pourroit  la  fortune  adjouster  a 
vostre  condition,  a  la  vostre,  dy  je,  qu'estes 
formel  ennemi  des  cupides  et  viril  impu- 
gnateur  de  l'ambition  ?  (Pontus  deTyaud, 
Disc,  phil.,  1°  4  r»,  éd.  1387.) 

iMPUGNATiF,  adj.,  qui  combat  la  ma- 
ladie ? 

Behin  est  nutritif  et  impugnatif,  confor- 
tant le  polmon  et  la  poitrine.  (Le  granl 
Herbier,  f  22  y,  Nyverd.) 

iMPUGNAToiRE ,  adj.,  qui  peut  être 
combattu,  réfuté  : 


Nostre  Seigneur  Jésus  Christ  demonstre 
icy  en  ce  lieu  l'antecedant  des  .luil'z  et 
Pharisiens  estre  fanlx  et  impugnaloin. 
(Second  Vol.  des  exp.des  Ep.  et  Ev.  de  kar., 
{"  250  V»,  éd.  1519.) 

iMPUGNER,  V.  a.,  attaquer  : 

Il  en  doit  estre  creuzsans  venir  encontre 
ne  lui  dommagier,  poursuire  ou  impugner 
sur  ce.  (1363,  Ord.,  m,  060.) 

Vous  serez  a  force  impiigné. 
(Gbeban,  ilisl.  de  laPass.,  8423,  G.  Paris.) 

Comme  un  diable  lu  impvgnes  tes  frères. 
(Billy,  Sonnets  spirituels,  p.  41,  éd.  1573.) 

Impugner.  To  impugne,  fight,  or  stirre 
agaiust,  resist  ,  withstand.  (CcTGR.,  éd. 
16H.) 

Impugner.  Impugnar,  debatir.  (C.  Ou- 
din, 1660.) 

—  Imputer  : 

A  ce  que  ou  temps  advenir  ne  luy  fust 
impugné  aucun  crime.  (Monstrel.,  Chron., 
111,  f»  16'',  éd.  1516.) 

—  Impugné,  part,  passé,  agressif  : 

Fist  invocation  par  oevre  condannee 
Et  diabolique  de  parolle  impignee. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  424,  Chron.  belg.) 

iMPUGNEUR,  S.  m.,  agresseur  : 

El  de  tontes  injures  1res  crueux  impugnenes. 
(Gir.  de  Ross.,  572,  Mignard.) 

Que  Nostre  Seigneur  eust  pour  impu- 
gneur  ung  mauvais  ange.  (Eximines,  Livre 
des  s.  anges,  f»  100  v»,  éd.  1479.) 

IMPULSÉ,  part,  passé,  poussé  : 

Quant  les  amans  impulses  pour  beaulté 
Oui  est  en  nous  on  pour  joyeuseté 
^ous  honnoreot  et  font  aucune  grâce 
Ce  n'est  que  vent  que  toute  laschetc. 
(Tlierence  en  franc.,  f  178",  Verard.) 

iMPULSEun,  s.  m.,  celui  qui  pousse, 
qui  incite  : 

Seigneur,  ne  me  regarde  point 

Do  travers;  s'il  est  en  ce  point. 

Pas  n'est  que  j'en  soyc  impukeur 

Ne  inventeur  ne  pourchasseur  : 

Tu  ne  m'en  dois  point  accuser. 

(Therence  en  franc.,  f°   14T=,  Verard.) 
Mais  ce    seroit    blasphème  de   attribuer 
leur   trebuclicment    a  Dieu    come  impul- 
seur  ou    aucteur  de   leur  ruyne.  (J.  Boc- 
CHET,  !\'oble  Dame,  f"  164  r»,  éd.  1336.) 

IMPUTER,  V.  a.,  accuser,  citer  en  jus- 
tice: 

Icellui  Michel  dist  au  suppliant  qu'il  vc- 
noit  de  voir  la  femme  de  Di'iiys  du  Tertre, 
et  que  certainement  il  le  imputeroit  a  of- 
fice lui  et  la  liite  femme.  (13U2,  Arch.  JJ 
144,  pièce  85.) 

iMPUTEUR,  S.  m.,  accusateur  : 
Dont  plusieurs  eurent  grande  envie  de- 
sirans  de  luy  nuire  en  mesdisantsur  luy 
faussement,  mais  quant  on  eut  bien  tout 
considéré  il  fust  trouvé  que  ses  détrac- 
teurs et  imputeurs  estoycnt  infâmes  et 
menteurs.  {Mer  des  hyst.,  t.  II,  f»  151".  éd. 
1438.) 

iMPUTREFACTiBLE ,  adj.,  imputres- 
cihle  : 

Les  choses  pourrissables  il  fait  impu- 
trefactibles.  {Chron.  et  hist.  saint,  et  prof., 
Ars.  3315,  f"  153  r».) 


Charité  est  ung  arbre  de  qui  les  fruictz 
sont  imputrefactibles.  (R.  GoniN,  Livre  des 
loups  ravissans,  ch.  m,  éd.  1523.) 

Ung  boys  nommé  cetin  imputrefactible. 
(II).,  ib.,  ch.  IV.) 

iMPUTRiBLE,  adj.,  imputrescible  : 

Comandez  que  on  f.ice  une  chasse  de 
bois  belle  et  nette,  pure  et  imputrible  pour 
mettre  le  corps  de  la  sainte  niartire.  {Vie 
Ste  Fchronne,  Richol.  2096,  (''48  r».) 

Boiz  imputrible.  {Ancienn.  des  Juifs,  Ars. 
5082,  f  70'.) 

Et  luy  dist  qu'il  face  une  arche  de  se- 
thin  qui  est  bois  imputrible,  qui  pourrir  ne 
peult.  (Hist.  de  l'Ane.  Test.,  f  51'',  impr. 
Maz.) 

IN,  voir  Ent. 

iNACCOSTABLE,  adj.,  qu'on  ne  peut 
accoster,  aborder  : 

Sorcier  barbu,  a  l'oeil  ospouvantable. 
Au  gros  sourcil,  au  front  inaccostaUe, 
Itid(5,  crasseai,  arrogant,  elionté. 
(RoNS.,  les  Poêm.,  1.   I,  à  Scev.   de    Ste-Marthe, 
Bibl.  el2.) 

Hargneux  et  melancholiques  inaccos- 
tables.  (Cholieres,  Contes,  II,  219,  éd. 
1610.) 

iNADVERTAMMENT,  -  tcmmcnt,  adv., 
par  inadvertance,  sans  s'apercevoir  de  ce 
qu'on  fait  : 

Conme  par  importunité  de  requerans,  et 
aussi  inadverlamment,nous  ayons  aucunes- 
fois  donné  amendes  sur  aucuns  nos  sub- 
giez.  (1388,  Ord.,  xii,  167.) 

Advouer  d'avoir  inadvertamment  signé 
la  depesche.  (Du  ViLLAns,  Afem.,  V,  an 
1534,  Michaud.) 

Si  rien  se  rencontre  ignoramment  ou 
inadvertamment  couché  en  cette  rapsodie 
contraire  aux  saintes  resolutions  et  pres- 
criptions de  l'Eglise.  (MoNT.,  Ess.,  1.  I,  c. 
56,  p.  201,  éd.  1595.) 

Je  cours  inadver temment.  (Id.,  ib.,  1.  III, 
c.  5,  f»  383  V»,  éd.  1588.) 

Ainsin  qu'il  couroit  inadvertamment  et 
imprudemment  pour  chercher  un  chemin 
court  pour  altaindre  Alviano,il  tumba  dans 
un  champ  plein  d'eau.  (Brant.,  Grands 
Capit.  estrang.,  1.  I,  c.  xxviii,  Bibl.  elz.) 

INADVERTI,  voir  INAVERTI. 

iNADVisÉ,  adj.,  qui  n'est  pas  avisé: 
Hz  n'osoient  aultrement  les  envayr  d'à- 

gait  et  inadvises.  (Fossetier,  Cron.  itarg., 

ms.  Brux.,  I,  f"  193  r».) 

iNACREABLE,  adj.,  désagréable,  pé- 
nible ; 

Forfait  pcchio  decepvable, 
Forfait  et  inagreahle. 
(E.  Desch.,  Poés.,  Ilichel.  840,  f  8i».) 

Roboam  vescu  plusieurs  ans  inagreahle 
a  tous.  (Fossetier  ,  Cron.  Marg'.,  ms. 
Brux.,  Il,  t»  13  r».) 

Les  exercites  regardoient  anxieusement 
ce  tant  peiilleux  et  inagreable  conflict. 
(ID.,  ib.,  f  76  V.) 

iNAGREssiBLE,  adj.,  inabordable  : 
Majesté    inagressible.  (Fossetier,  Cron. 
Margarit.,  ms.  Brux.,  I,  f»  18  r".) 
Voyant  la   doloreusc  perte  des  siens,  et 


.•560 


INA 


que  les  isles  lui    esloient  plus  loinp   que 
auparavant,  quasi  comme   inagressibles  el 
hors  de  son  commandement.  (J.  Moliskt, 
Chron.,  cb.  il,  Buchon.) 
Conquis    pays    niagressible.     (ID.,   ib., 

'  cil.  XLV.) 

Tn  es  Athias  inagresnUe 
De  rbcbos  leal  occapenr. 
(La  Paix  faicle  à  Cambraij,  p.  ÎO,  od.    1308.) 

iNAiABLE,  adj.,  inhabile,  impropre  : 

Par  conspquens  la  vertu  generalive  en 
est  destourbee,  et  la  matière  faicte  ausi 
inaiable  a  peneraeion.  (Evraut  de  Conty, 
Probl.  d'Arist.,  Ricliel.  210,  I»  93'.) 

Jaçoit  ce  que  ceste  matière  soit  froide  et 
sèche  en  son  commencement  et  prosse  et 
inaiable  a  Duxibilitt\  (1d.,  ib.,  C  gs*-.) 

Et  tel  lieu  est  comme  reputes  estroit  et 
inaiable  a  peueration  de  grandes  créa- 
tures. (ID.,  16.,  f»  137".) 

Hz  ont  la  langue  dure  et  secbe  et  inaiable 
a  si  hastiz  mouvement.  (1d.,  «6.,  f"  180''.) 

Qui  fait  les  habitans  pereceus  et  negli- 
gens  et  inaiables  aux  œuvres  de  l'enten- 
dement. (iD.,  ib.,  f  200».) 

rs'AJ.,  voir  Is.nel. 

1N.\LLEMEXT,  VOif  ISNELKMENT. 

INAMER,  voir  Enauer. 

iN\NiAQUE,  adj.,  affaibli  : 

Le  (malade)  quartenaire  a  moult  de  di- 
gnités, car  a  peine  est  il  inaniaque  ne  me- 
lencolieux  ne  ladre.  (B.  de  Gord.,  Pratiq., 
I,  6,  éd.  1493.) 

iXANiMADVERTANCE,  S.  t.,  inatten- 
tion : 

Une  dame...  laquelle  estoit  desja  devenue 
toute  noire  el  sans  parler,  pour  pareille- 
ment, par  inanimadvertance,  avoir  pris  du 
sublimé.  (Du  PiNET,  Dioscoride,  YI,  40, 
éd.  1605.) 

INANIMÉ,  adj.,  animé,  furieux  : 
Comme  après  ces  choses  venist  a  con- 
gnoissance  a  notable  personne  maistre 
Gonlier  Col  que  la  dite  Christine  avoit  es- 
cript  contre  ledit  Bornant  de  la  Rose,  le- 
quel comme  inanimé;  contre  elle  lui  es- 
cript  le  présent  epiltre.  (Christ,  de  Pis., 
Ep.,  Richel.  604,  f»  113  r».) 

iNANiT,  adj.,  vide  : 

Pour  ce  a  ceulx  qui  sont  vuis  et  inanis 
il  leur  semble  que  ilz  volent.  (B.de  Gord., 
Pratiq.,  VU,  4,  éd.  1493.) 

—  Affaibli  : 

Se  aucun  a  esté  inanit  moult  pour  aul- 
cune  cause,  se  fièvre  y  survient  et  puis 
spasme,  tel  spasme  est  incurable,  car  il 
est  de  inanicion.  (B.  deGord.,  Pratiq.,  II, 
27,  éd.  1493.) 

i.NAPARENT,  adj.,  qui  mauqne  d'évi- 
den:e,  invisible  : 

Car  il  faut  aux  choses  inaparentes  user 
d'apati'Ds  tesmoignaiges.  (Le  Plessis, 
Elhiq.  dArisl.,  t"  20  v»,  éd.  1553.) 

ixAPELLxnLE,  adj.,  que  l'on  ne  peut 
appeler  : 

Innommable  el  inapellabic.  Id.  Bouchet, 
Street,  II,  152,  Roybet.) 


INA 

iNAPEncEVABLE,  inopp,,  adj.,  imper- 
ceptible : 

Vapeur  inappercevable  au  sentiment  du 
nez  et  cerveau.  (Blaise  Vigenere,  Traicté 
du  feu  et  du  sel,  p.  224,  id.  1542.) 

iNAPERCEVANCE,  inapp.,  S.  f.,  défaut 
de  perception  : 

Bien  sert  a  la  décrépitude  de  nous  four- 
nir le  doux  bénéfice  d'inappercevance  et 
d'ignorance.  (Jl0NT.,Ess.,  1.  Il,  c.  8,  f"  163 r", 
éd.  1388.) 

iNAPOiN'TAni.E,  adj.,  inconciliable  : 
Opinions     contraires     et    inapointables. 

(Po>-T.  DE  Tyard,  Nat.  du  monde,  f°  67  t", 

éd.  1.578.) 

Ils  esloient  passionnez  de  tant  inapoin- 
table  discorde  et  fiere  inimitié  que...  (ID., 
Oise,  philol.,  {<•  138  r»,  éd.  1387.) 

INAPOINTABLEMENT,  adv.,  d'unc  ma- 
nière inconciliable  : 

Le  mouvement  de  la  huitième  sphère  a 
embesongné  les  astronomes  assez  ina- 
pointablement.  (Pont,  de  Tyabd,  Nat.  du 
monde,  f  9  r»,  éd.  1378.) 

INAPPROCHABLE,  -  ouchable,  adj.,  qui 
ne  peut  être  approché  : 

Parquoy  les  souveraines  haultesses  fussent 
inapprouchables  aux  Juifs.  {Ancienn.  des 
Juifs,  Ars.  5083,  f»  238".) 

ixARMABLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
armé  : 

Et  brusierent  la  cité  quandt  ils  eurent 
fait  issir  la  multitude  du  peuple  inarmafc/e. 
(FossETiER,  Cron.  ilarg.,  ms.  Brux.  10312, 
X,  VII,  4.) 

iNARMÊ,  adj.,  sans  armes: 

La  multitude  inarmee  fut  captivée.  (Fos- 
SETIER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II, 
r»  86  r».) 

IXARRACHABLE,  adj.,  qii'on  ne  peut 
arracher  : 

Racines  haultes  et  inarrachables.  [lard, 
de  santé,  I,  293,  impr.  la  Minerve.) 

ixARTiFiciEL,  adj.,  qui  n'est  pas  arti- 
ficiel : 

Argument  inartificiel  est  qui  de  soy  et  de 
sa  force  ne  fait  foy,  mais  empruntant  la 
forme  de  quelque  argument  artificiel.  (La 
Ramee,  Dialectique,  xxxi,  éd.  1376.) 

Ce  discours  représente  en  une  hardiesse 
inartificielle  et  sécurité  enfantine  la  pure  et 
première  impression  et  ignorance  de  na- 
ture. (Mont.,  Ess  ,  1.  III,  c.  12,  p.  186, 
éd.  1395.) 

iNARTiFiciELLEMENT,  adv.,  sans  arti- 
fice : 

Inartificialiter,  inartipciellement,  sans  ar- 
tifice. {Calepini  Lict.,  Bâle  1384.) 

iNAssociABLE ,  adj.,  insociable ,  en 
parlant  de  personnes  on  de  choses  : 

Ils  le  peignent  (Pyrrhon)  stupide  et  im- 
mobile, prenant  un  train  de  vie  farouche 
et  inassociable.  (.Mont.,  Ess.,  I.  II  c  12 
f"  212  r»,  éd.  1388.) 

Ces  humeurs  cspineuses  et  inassociables. 
(lD.,i6.,  1.  111,  c.  2,  foSoev,  éd.  1588.) 

Mes  mœurs  mesmes,  qui  ne  desconvien-    i 
nont  de  celles  qui  courent  a  peine  de  la   | 


INC 

largeur  d'un  ]ioulce,  me  rendent  pourtant 
aucunement  farouche  a  mon  aage,  et  inas- 
sociable. (In.,  ib;  c.  9,  p.  143,  éd.  1595.) 

Inassociable ,  unsociable  ,  unaccompa- 
nable,  hagard,  savage,  froward,  austère. 
(CoTGR.,  éd.  1611.) 

rxATEMPR.\xcE,  inatrempencc ,  s.  f., 
désordre,  dérangement, excès  : 

Maladie  est  une  inatemprance  qui  cor- 
ront  les  choses  naturelles.  (Evrart  dk 
CoNTY,  Probl.  d'Ar.,  Richel.  210,  f  4  v».) 

Sédition  de  la  cité,  discorde  de  l'hostel, 
et  inatemprance  de  toutes  choses.  (Fosse- 
TIER,  Cron.  ilarg.,  ms.  Brux. ,11,  f»  100  V.) 

V  inatemprance  de  ces  peuples  fist  que.. 
(Id.,  (6.,  ms.  Brux.  10312,  Vlll,  in,  v.) 

Toutes  les  inatrempenccs  de  l'air  sont  a 
fouyr.  {La  Nef  de  sarjé,  f°  3  r°,  éd.  1307.) 

iNATEMPRÉ,  adj.,  qui  n'est  pas  bien 
mélangé  : 

Que  quant  le  beuvraige  desus  dit  inalem- 
pré  et  la  farine  melles  ensamble  l'un 
atempre  l'autre.  (Evrart  de  Conty,  ProW. 
d'Arist,  Richel.  210,  1°  273''.) 

IXATREMPENCE,  VOÎT   INATEMPRANCE. 

ixATTEJiTÉ,  adj.,  qui  n'a  pas  été  tenté  : 
Adfin  que  les  Lacedemoniens  ne  laissas- 
sent rien  inattemté  pour  adniciller  la  puis- 
sance athenensienne.  (Fossetier,  Cron. 
Marg.  ,  ms.  Brux. ,  2"  p.,  sec.  copie  , 
r»  293  V".) 

ixAUGURER,  V.  a.,  consacrer,  avec  un 
régime  de  personne  : 

Inaugurez  est  cilz  qui  par  auguremens 
estoit  sacrez.  (Bersuire,  T.  Liv.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  270''.) 

INAVERTI,  inadverti ,  adj.,  qui  n'est 
pas  sur  ses  gardes,  imprudent  : 

Et  pour  ce  que  lousjours  elle  (Alips) 
perseveroit  a  dancer,  icelle  Katerine  inad- 
nertie  et  non  souvenant  dudit  asscurcment 
la  ferv  de  la  main.  (1406,  Arch.  JJ  160, 
pièce  321.) 

Les  barbares  pensans  bien  que  nous 
n'estions  pas  sur  noz  grardes,  mais  ina- 
vertis par  le  long  repos  que  nous  avions 
eu  tout  l'yver,  avisèrent  de  saillir  un  ma- 
tin avecques  le  poinct  du  jour.  (La 
Lande,  Hist.  de  Dictis,  ("  63  r»,  éd.  1536.) 

Et  se  campèrent,  inadvertis,  auprès  dU- 
lisse  et  Diomede,  qui  esloient  de  ce  costé 
la  assis  pour  faire  le  guet.  (1d.,)6.,  f''67  v".) 

ixAVRER,  voir  Ennavreb. 

ixBiNDÉ,  voir  EiiBANDÉ  au  Snpplé- 
nient. 

ixcAMBRÉ,  part,  passé,  ressortissant  i 
une  juridiction  : 

Pour  ce  que  Cambray  est  incambré  a 
l'empereur  et  es  terres  de  l'Empire. 
(Froiss.,  Chron.,  II,  468,  Kerv.) 

iNCANTER,  inquanter,  verbe. 

—  Act. ,  mettre,  vendre  à  l'encan  : 

Ont  esté  venduz  cl  !Hca(i(e2  plusieurs  des 
biens  et  heritaiges  dudit  Colin.  (1474, 
Lett.de  L.  XI,  ap.  Menard,  Hist.  de  Nîmes, 
Pr.,  III,  324,  éd.  1752.) 

Ce  molin  le  temps  passé  estoit  unes  es- 
luves  apparleuans  a  noble  Jehan  Davinon, 


I\C 


INC 


INC 


56! 


que  par  arreirapoF  de  tailles  fut  subasté 
et  inqtianté  l'an  mcccclvii.  (Ckron.  de 
Médicis,  U,  277,  Chassain?.) 

Faire  inquanter  ieeux  au  plus  offrant  et 
dernier  enclieripscur.  {Coust.  d'Aousle, 
1588,  p.  647.) 

Ladite  maison  fera  vendue  ou  inquanlee 
entre  lesdits  héritiers.  (Com4,  de  Bretagne, 
art.  728,  ap.  Sic-Pal.) 

—  Rëfl.,  se  vendre  à  l'encan  : 

A  qai  pins  on  promet  la  preinrc  s'inquante. 
(L.  P.iros,  Elf'g.  à  Amie  d'Urfé,  éd.  1837.) 
Los  parties  plaidantes  par  devant  lui,  il 
acliepte  le  droit  de  l'une  pour  ruiner 
l'autre,  il  achepte  les  pièces  qui  s'incan- 
tent  au  banc  de  ladicte  chastelainie  et 
compose  de  tout  a  son  plaisir,  profit  et 
avaulape.  {Plaidé  resp.  de  balt.  de  Mal- 
lian,  p.  28,  éd.  1604.) 

iNCARNAL,  adj.,  de  couleur  incarnat: 

Je  oe  veux  plas  ponr  monstrer  ma  donlenr 
Qne  Vincarnalf  et  la  noire  conicur. 

(Jehan  de  la  Taime,  Ekg.,  v,  cd.  1S72.) 
Taffetas     incarnai.   (Chevauch.   fakte  a 
Lyon,  p.  8,  éd.  1578.) 

—  S.  m.,  incarnat  : 

Couleur  (Vincarnal.  (Sicile,  Blas.  des 
coul.  en  armes,  ("  2(5  r",  éd.  1511.) 

Incarnai,  couleur  moult  belle  et  paye  ; 
elle  approche  fort  du  rouge  :  mais  elle  est 
un  peu  plus  chargée  et  trait  fort  sur  le 
blanc.  L'incarnai  en  fleurs  ressemble  moult 
f  fort  a  la  rose,  a  la  giroflée.  Geste  couleur 
I  est  composée  d'un  peu  de  blanc.  (Id.,  ib., 
f»  28".) 

INCAUNALITÉ,  s.  f.,  incarnation  : 
Blans  nies,   di^t  l'cmpcreres,  je  tos  cornant  a  Dé 
Qui  en  la  sainte  virge  prist  incarnante. 
(«en.  de    ilonlaub.,    Richel.    2438',  f»  34'  ;  Ml- 

chelant,  p.  3-20.) 

Diei  vrais  pères,  si  voirement 
Corn  vos  par  saint  anonceraent 
Presistes  incarnante 
En  la  virge  d'amililé. 
(G.  de  Valerme,  Ars.  3319,  f  -Ili  r".) 

Siros  confis  de  donce  confilnre, 
De  .nu.  herbes  plaines  de  .sanilé, 
Del  saint  esprit,  ce  tesmoignc  escritnre, 
Del  fil,  del  père  et  A.'incarnalitf. 
(Chanson,  ap.  Maelzncr,  Allfr.  Lieder,  xiiix,  4.';.) 

INCAUNASSION,  VOil'  1nCARN.\TI0N. 

iNCAnNATir,  adj.,  qui  fait  recroître  la 
1  chair  : 

I     Medicines  incarnalives.  (Bbun  de  Long 
I  BoRC,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f»  i'.) 

i  Médicament  incarnatif.  (Id.,  ib.,  !"  l'/i.) 
Les  modernes  chirurgiens  ont  accous- 
!  tumé  d'appliquer  a  telles  plaies  pouldre 
rouge  qu'ilz  appellent  incarnative  et  con- 
.servative.  (Tagault,  Inst.  cliir.,  p.  326, 
[éd.  1349.) 

j     Médecine   incarnative.    It.    Incarnativo. 

(JUN.,  Nomencl,  p.  319,  éd.  1577.) 
I     La    ligature   glutinative  ou   incarnative 
I  appartient    aux    plaies   récentes   simples 
)(Paré,  (Muv.,  YII,  5,  Malgaigne.) 

Toutes  moellessont  reinollilives, chaudes, 

subtiliantes  et  incarnalives.  (Du  Pinet 
I  Dioscoride,  II,  70,  éd.  1605.) 

Perseront  l'apostume  avant  qu'il  soit  fort 
|meur,  puis  procéderont  par  mundificatifs 

et  incarnalif,  a  la  manière  des  autres  apos- 


tumes.    (fi.  DE  Serh.,    TIi.  d'agr..  VIII,  5, 
éd.  1605.) 

—  S.  m.,  remède  qui  fait  recroître  la 
chair  : 

Je  continua)'  mes  mondeficatis,  et  après 
les  incarnatis  et  cicalrizatis  scelloy  très 
bien  la  plaie.  (Trad.  de  Lanfranc,  Richel. 
1323,  foSi  V».) 

INCARNATION,  S.  f.,  nature  humaine  : 

Car  por  noslre  rédemption 
Prist  il  noslre  incarnation. 

Ulolop.,  liSTI,  Bibl.  elz.) 

—  Action  de  repousser,  en  parlant  de  la 
chair  : 

Aucune  fois  nature  encharne  aucunes 
choses  qui  sont  ja  près  de  dessevrees.  de 
lac[uele  incarnation  le  cyrurgien  ne  doit 
faire  dessevrance.  (H.  de  JIondeville. 
Richel.  2030,  f»96M 

INCARNER,  voir  Enchabner. 

INCASSÉ,  adj.,  sans  être  cassé  : 
Si  fort  (miroir)  que  la  mort  ne  le  rompt, 
ainsi  demeure  eternelenient  incassé.  (Fos- 
SKTIER,   Croniq.   Margar.,   ms.    Brux.,   I, 
f»  137  r".) 

INCATHEDRACION,  S.  f.,  actioH  d'élevcr 
sur  la  chaire  pontificale  : 

Aussi  est  adjousté  a  ceste  feste  Vinca- 
thedracion  qu'il  (S.  Pierre)  ot  a  Rome. 
(.1.  GouLAiN,  Ration.,  Richel.  437,  f°3S7  v°.) 

INCAULTEMENT,  VOir  INXAUTEMENT. 

iNCAUTEMENT,  -  aultement,  aà\.,  sans 
précaution,  imprudemment  : 

Lesquels  incautcment  combattans,  furent 
occis  conme  brebis  par  loups.  (LE  Baud, 
Hist.  de  Brel.,  ch.  xv,  éd.  163S.) 

En  la  bataille  que  Sempronius  commist 
incaultement  et  dissoluement.  {Le  Jirem. 
Vol.  des  grans  dec.  de  Tit.  Liv.,  f»  73'', 
éd.  1530.) 

Ainsi  qu'il  entroit  sans  advis  et  incaulte- 
ment, il  fut  atteiuet  par  l.i  jambe  d'une 
grosse  pierre.  {Q.  Curse,  III,  25,  éd.  1534.) 

Cherche  moyen  de  soy  venger  assez  in- 
cautement.  (Rab.,  1.  V,  c.  24,  éd.  1564.) 

iNCEDER,  V.  n.,  marcher,  aller: 
Il  ne  souffist  mye  exerciler  les  hommes 
de  guerre  a  inceder,  a  courir  et  a  saillir, 
mais  aussi  doivent  esire  excrcilez  a  plu- 
sieurs autres  choses.  (II.  de  Granchi, 
Trad.  du  Gouv.  des  Princ.  de  Gille  Colonne, 
Ars.  5062,  f»  208  v°.) 

Abraham  habitoyt  en  petites  cases  et 
maisonnettes,  allendant  la  grande  cité  de 
paradis,  et  Jacob  gardoit  humblement  les 
petites  bestes  par  les  champs,  posé  que 
son  frère  Esau  incedast  et  ala  pompeuse- 
ment avecques  grande  compagnie.  {Mer 
des  hyst.,  t.  I,  f«  23%  éd.  1488.) 

Selon  Marus,  le  souleil  inccdent  et  alant 
par  le  milieu  du  zodiaque  produit  .xil. 
rais  enluminans  tout  le  monde.  (/&.,  t.  I, 
!<■  Ho':) 

INCENDAIRE,  S.  m.,  inccndic: 
Tous    cas    qui    touchent   haute   justice, 
aussi   corne    rapt,   incendaircs,    larrecins, 
homicides.  (1321,  Arrh.  .1.1  60,  f»  138  r».) 

INCENDIRLE,  adj.,  qui  porte  l'in- 
cendie : 


Allainl  au  cœur  d'éloquence  incredible 
A  humain  sens  difficile  a  produire. 
Tout  offusquié  de  lumière  incendibic. 
(linrip.RTET,  à  Cliaxtcllain,    dans    les  Doinc  Dames 
de  rhctcrique,  VII,  180,  Kervyn.) 

iNCENSE,  S.  f.,  tribut,  redevance: 
Prometoient  chascun  an   de  donner  in- 
cense   et   tribut  a  la  sainte    cclize.  (Aimé 
y'st.  de  U  Norm.,  III,  36,  ChampoUion.) 

iNCENSER,  verbe. 

—  Act.,  allumer  : 

A  luy  (au  custode)  appartient  a  garder 
les  trésors  de  l'esglise  et  a  instituer  les 
bostaires,  et  préparer  et  incenser  les  lu. 
mieres.  (P.  Ferget,  Mirouer  de  la  vie  hu- 
mairte,  f»  170  r»,  éd.  1482.) 

—  Fig.,  enflammer  d'amour  : 

L'âge  n'est    plus   semblable,    et    n'est   plus    ma 
(pensée 
D'un  fnrieuï  Phœbus,  comme  alors,  incensee. 
(\AtiQ..  Sal.  au  Roy,  éd.  1612.) 

—  Neutr.,  être  enflammé  d'amour: 

Peruse  ayant  depuis  cette  Muse  guidée 
Sur  les  rives  du  Clain,  (ist  incenser  Medec. 
(Vauo.,  Art.  poet..  Il,  éd.  1862.) 

iNCENSF.UR,  S.  m.,  qui  allume,  instiga- 
teur : 

Varus  monta  sur  mer  pour  aller  enllie- 
rusalem,  pour  enquérir  les  incenseurs  et 
conducteurs  de  la  sédition.  (Boubgoing, 
Bat.  jud.,  II,  3,  éd.  1530.) 

Et  toutes  choses  qui  plaisoient  aux  in- 
censeurs de  la  bataille  sembloient  estre 
lainctes.  (Id.,  ib.,  II,  40.) 

iNCENSiF,  adj.,  inflammable,  échauf- 
fant : 

Lequel  feu  tout  au  long  de  la  corde  alla 
jusques  audit  pillierlaou  il  print  hastive- 
ment  pour  les  choses  incensives  qui  autour 
estoient.  (Boubgoing,  Bat.  jud.,  II,  28, 
éd.  1530.) 

Anis  est  de  nature  incensive.  {.lard,  de 
santé,  I,  £9,  impr.  la  Minerve.) 

Vertus  caustique,  c'est  a  dire  incensive 
et  cschauflante.  {Jb.,  I,  73.) 

Flammula  a  verlusj'jicensitJeet  art  comme 
flamme.  {]b.,  1,  187.) 

INCENSION,  -  tion,  s.  t.,  incendie,  brû- 
lure  : 

Vincension  et  bruicment  du  temple.  (La 
Mer  des  hyst.,  t.  1, 1»  205'',  éd.  1488.) 

Considérant  que  Vincension  et  embrase- 
ment de  luxure  est  souventes  fois  plus 
gront  en  femme  que  en  homme.  (Boub- 
going, Bat.  jud.,  I,  37,  éd.  1530.) 

Brûlures  et  incentions.  (Cattan,  Gco- 
mance,  f°  50  r»,  éd.  1571.) 

Par  brusleuros  et  incensions  de  ses  biens. 
(Id.,  ib.,  1°  67  r».) 

—  Cautérisation: 

Se  li  pacianz  est  dclicious  que  il  ne 
puisse  soflrir  incision  ne  incention.  (Bbun. 
DE  Long  Bobc,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis, 
1»  38^) 

INCENTION,  voir  Inceksion. 

iNCEPCioN,  -   lion,  s.   f;  commence- 
ment, action  de  commencer: 
A  Vincepcion  et  commencement  de  ceste 
71 


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matière.  (CorBCT,  Hisl.    de    Grèce,    Ars. 
3689,  f-  5«.) 

Clia^cun  doit  avoir  niemore  en  son  in- 
eepUon  de  la  tin  a  laquele  il  peut  parvenir. 
(ID.,  16.,  f  194'.) 

C'est  ane  l)«Dediclion 
Que  je  (loDne  a  Vinception 
De  Tostre  coaression  faire. 

{Le  your.  Palkelin,  p.  168.  Jacob.) 

Apres  noslre  petite  inception  moyenne- 
ment faicte  et  en  simple  orature  toucliant 
l'inleucion  peneralle  du  livre...  (J.  Bor- 
CHET,  les  Regnars  traversant,  f»  36», 
éd.  1322.) 

ImmacDiee  ea  son  inceplion 

Et  Angostin  des  pasteurs  la  lumière 

Dict  son  filz  seul  pur  en  conception. 

(Ck.  roy.,  Richel.  1S37,  f»  63  t«.) 
Hais  a  Vincfption 
La  masse  en  fut  si  necte  et  si  pollye. .. 

(/*.,  f°  101  r°.) 

ixcEPTER,  V.  a.,  commencer  : 

L'«y  je  ja  inceplé 

île  ce  faire  au  commencement. 

(Therence  en  fraitf.,  f°  215',  Verard.) 

iNCEPTEUR,  S.  m.,  celui  qui  com- 
mence : 

Sage  et  hardjr  incepleur. 

(Therence  en  franc..,  1°  151'^,  Verard.) 

Dedans  la  roche  les  edifficateurs  surve- 
nans  depuis  David  premier  incepleur, 
Toyans  la  nécessité  qu'il  cstoit  de  fortiffier 
celluy  lieu,  yniaeinercnt  entaillier  dedans 
la  roche.  (liouRGOiNG,  Bai.  jud.,  VI,  16, 
éd.  1530.) 

Guillaume  Okam,  cordelier,  dit  entre  les 
théologiens  scolasliques  le  Docteur  aipu, 
et  le  vénérable  incepleur,  mourut  le  9«  jour 
d'avril.  (Vignier,  Bibl.  Iiist.,  111,  bl8, 
éd.  1588.) 

iNCEPTiF,  adj.,  du  commencement,  qui 
donne  conmiencement  à  : 

Et  sembloit  reallement  audit  peuple 
vulgaire  que  le  roy  et  les  princes  de  la  loy 
dévoient  incontinent  courir  aux  armes 
contre  Florus,  se  les  sages  ne  leur  eussent 
monstre  aucune  faultc  inceptive  de  ce  mal 
venante  de  par  eul.\.(13ounGOlNG,  Bat.  jud  , 
II,  24,  éd.  1530.) 

iNCERATiF,  adj.,  qui  se  colle,  gluant: 
Inceralif,  incerative,  waxing  ;   cleaving 
or  sticking  unio.  (Cotgr.,  éd.  16H.) 

iNCERTAiNETÉ,  -  tenailé,  yncertaynelé, 
s.  /.,  incertitude  : 

A  cause  de  Vincertenaité  du  lieu  ou  est 
sa  1res  noble  personne.  (15  janv.  1477, 
Lett.  de  Slanj.  d'Yorck,  Arcb.  Nord,  Ueg. 
des  Chart.,  13,  f»  173.) 

Meditans  V yncertaynelé  de  toute  hu- 
mayne  condycyon.lFossETiEH,  Cron.Marg., 
ms.  lirux.,  i'  p.,  sec.  copie,  f»  41  v».) 

Tachans  par  ce  moyen  de  fuyr  l'incer- 
taiiutè  du  temps.  (A.  PIERRE,  Consl.  Ces., 
II,  12,  éd.  1643.) 

Estant  sur  telle  incertainelé  quej'eslois 
de  ce  qu'il  pourroit  succéder  de  ladicte 
nepotiaiion.  (Lelt.  de  Henri  II  d  M.  de  la 
Vigne,  dans  les  \égoc.  de  la  France  dans  le 
Léo.,  II,  578,  Doc.  inéd.) 

Il  assembla  tous  les  seigneurs  au  con- 
seil, et  leur  rtniouslra  en  quelle  agitation 
il  estoit  pour  V  incertainelé  du  succès  des 


affaires,  (Dn  Villars,  Mém.,  V,  an  1554, 
Michaud.) 

De  sorte  que  il  n'est  de  merveilles  s'il  y 
a  tant  d'inccriaineté  eu  l(Mirs  opinions. 
(Choliehes,  Apresdinees,  1111,  f  123  r», 
éd.  1387.) 

INCERTENAITÉ,  VOir  INCERTAINETÉ. 

iNCESSAiiLE,  adj.,  incessant  : 

Entre  eulx  et  les  dragons  y  a  bataille  el 

guerre  incessable.  {Cliron.  el  hist.  saint,  et 

prof.,  Ars.  3515,  f»  70  v°.) 

Incessable  fornnise  d'amour.  (J.   Gerson, 

l'Aiijuillon  d'amour,  fgs  r»,  éd.  1488.) 
Par  incessùl'lf  souvenance. 
(L'Oiilré  d'amour,  nis.  Stc-Cen.,  f°  22  t".) 
Sollicitudes  incessabUs  et  non  pareilles. 

(G.  Chastellain,  l'Entrée  du  roy  Loys  en 

nouveau  règne,  vu,  15,  Kervyn.) 

Par  incessables  libidinitez.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brus.,  I,  f"  ICI  r".) 

încessabk  deffectuosité.  {La  tresample  et 
traye  Expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  i"  39=, 
éd.  1486.) 

Incessable  tumultuatiou.  {Ib.,  f"  107\) 
Et  ayans  les  yeux    pleins    de    faulx   re- 
gards,  de    adultères,  et   en   delictz   inces- 
sables. {Bibl.,  2°  Epit.  de  St  Pierre,  ch.  2, 
éd.  1543.) 

îl'incnsables  alarmes. 
(JoD.,  œuv.  mes!.,  f  44  y",  éd.  lSS:i.) 

Le  hideux  et  Vinccssahle  aboy. 

(Id.,  il.,  f  110  T°. 

iNCESSELMENT,  adv.,  incessaiiiment  : 
En  consideracion  et  advis  aus  bons  et 
agréables  services  que  Guillaume  le  Ber- 
ruer  nous  a  fait  et  fait  un  chascun  jour 
incesselment.  (1379,  Ch.d'Ed.  de  Beaujeu, 
Arch.  P  1391,  pièce  589.) 

iNCESSEMENT,  adv.,  sans  cesse  : 

Obeyss mce  onques  n'en  fust  absente, 
Incessement  avec  cils  repose. 
Ce  que  Ion  vueil  a  commander  propose, 
Entièrement  l'acomplir  se  coatempte. 
(Mercier,  Entrée  du  roy   François   I^'  faicle    en 
la  ville  de  Beziers,  en  l'an   mvcxxx.  Bulletin  do 
la  Société  archéol.  de  Béziers,  t.  I,  p,  39.) 

INCESSIF,  adj.  ? 

Gens  incessifz  qui  tant  aymez  vitaille, 
Ne  cnydoz  pas  que  voslre  cors   mieuh  raille 
Pour  cstre  ainsi  songneuseuient  nourrys. 
(J.  BoucuET,  les  liegnars    IravenanI   les  voyes  pé- 
rilleuses, f  54»,  éd.  1522.) 

iNCESTEMENT,  adv.,  incestueuscment  : 

Les  vierges  a  Dieu  dédiées 
Ont  inceslemeni  mariées. 
(J.-A.   VE  Bau,  les  Slimes,  1. 1,  f  19  r°,  éd. 
1619.) 

iNCESTER,  V.  a.,  violer,  souiller  par 
un  inceste  : 

Fauldra  il  que  vostrc  lict  conjuguai  soii 
inceste  et  contaminé  par  moynerie  ?  (Rab., 
I.  III,  c.  44,  éd.    1552.) 

Avoir  esté  polluée  et  incestee  par  ses 
propres  frères.  (Amyot,  Vies,  Lucull.,  éd. 
1565.) 

INCESTUER,  v.  a.,  \ioler,  souiller  par 
un  inceste  : 

Nous  voyons  en  nos  loix  un  pore  avoir 
tué  son  fils  a  la  chasse  pour  aroîV  incesttié 
sa  belle  merc.  (UoDiK,  Itep.,  I,  4,  éd.  1583.) 


—  Absolument  : 

Il  y  en  a  eu  d'autres  qui  n'ont  peu  estrc 
retenues  pur  la  saincteté  naturelle  d'inces- 
(«er.  (Cholieres,  .apresdinees,  II,  f»  58  v", 
éd.  1587.) 

iNCHANGEABLE,  adj.,  immuablo  : 

...  X^ar  Dieu  a  adjonsté 
Aui  inehangeahtes  vœm  l'aigre  nécessité. 
(A.  DE  KiVACDEAO,  (Muv.   poét.,  p.  143,  éd. 
1859.) 

INCHASTE,  adj.,  non  chaste  : 

Mal  saine,  inchaHe  et  pnleresse. 
(Jacq.  Locher,  la  Nef  des  fols,  t"  116  v',  éd. 
1507.) 

INCHASTETÉ,  S.  f.,  défaut  de  chasteté  ; 
action  contraire  à  la  chasteté  : 

Nul  fors  son  mari  ne  cognent, 
h'inchasielé  voulenlé  n'eut. 
(E.  Deschami's,  Poés.,  Richel.  840,  !°  565''.) 

iNCHEiR,  voir  Encheoir, 
iNCHEOiR,  voir  Encheoir. 
iNCHOER,  V.  n.,  commencer  : 

Dieus  doinst  qu'il  persévèrent,  car  bien  ont  inchoel 
(GiLLON  LE  MmsiT,  H  Maintiens  des  ordcnes  men- 
dians,  I,  244,  Kervyn.) 

iNciDE,  incyde,  s.  m.,  malheur? 

Donc  le  peuple  ne  peult  plus,  u'ayaiit 
pas  le  liart,  pour  satisfere  aux  incydes  et 
ravages  que  nous  souffrons.  (J.  Bdrel, 
Mém.,  p.  373,  Chassaing.) 

INCIDENCE,  -  ense,  s.  t.,  incident  : 
Sanz  riens  ajouster  d'autre  matière   se 

ce  ne  sont  aucunes  incidences.  {Chron.  de 

S.-Den.,  me.  Ste-Gen.,  f»  1».) 

Toutes  les  incidenses  qui  se  dépendent 
de  ces  besoingnes  seroyent  trop  longues  u 
recorder.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2646, 
f"  97».) 

Et  parlerons  d'aucunes  incidenses  qui 
aviurent  en  celle  saison.  (Id.,  ib.,  IV,  174, 
Luoe.) 

—  Cause,  circonstance  : 

Tout  homme  qui  demande  a  estre  preus 
doit  regarder  a  la  vie  des  ancyens,  co- 
rnent ne  par  quel  M!cï(ie»!ce  il  y  sont  venu. 
(Faoïss.,  Chron.,  II,  12,  lierv.) 

—  Poème  épisodique: 

Le  nom  d'incidences  semble  réservé 
par  les  copistes  aux  poèmes  épisoiliqucs 
qui  entravent  l'action  de  la  grande  geste: 
tel  est,  dans  le  ms.  23  La  Vallière,  le  Siège 
de  Barbastre,  intercalé  entre  la  première 
et  la  seconde  partie  des  Enfances  Vivien 
(Ci  après  commence  li  Sièges  de  Barbastre, 
incidences,  A,  f"  114  v)  ;  telle  est  encore  la 
llalaille  des  Sagittaires  ou  Mort  d'Aimeri 
de  Narbonne ,  inlercalée  au  milieu  du 
Montage  Itenoart  (B,  l-  7).  (L.  Gautier,  les 
Epopées  franc.,  t.  111,  p.  4,  l"  éd.) 

iNCiDENTEL,  -  c/,  adj.,  qui  Se  produit 
par  incident  : 

Attendu  que  ladite  faulcelé  avoit  esté 
commise  ou  procès  pendant  par  devant 
luy,  et  esloit  incidéntalle.  (1495,  Liv.  vert, 
Arch.  y  62,  f»  64  v  ■.) 

iNciDENTELLEMENT,  adv.,  par  inci- 
dent : 

Cecy  je  ditz  incidentellement.  (Mer  des 
cron.,  r°227  r°,  éd.  1532.) 


INC 


INC 


INC 


r,r,:] 


INCIDIATION,   voir  I.NSIDIATION. 

iNciucoNSCRiT ,  incircumscripl,  part, 
passé  et  adj.,  qui  n'est  pas  circortscrit  : 

Tu  ne  ilotes  pas  Deu  estre  créant  et  go- 
veruant,  emplissant  et  environ  enbracliant, 
sormontant  et  sustenant,  et  incircomcrit 
et  nou  veable.  {Dial.  S.  Greg.,  p.  201, 
Foerster.) 

0  haolte  dominacioD, 
incircumscripte  Deitc, 
J'appirqueray  l'iûleacion 
A  faire  voslre  volenté. 
(Klvuant.,  Vie  el  pass.    de   S.  Did.,    p.    43,  Car- 
uaailel.) 

iNCiRC0NSCRiTiBLE,incirc«mscrrp/i6;c, 
dj.,  qui  ne  peut  être  circonscrit  : 

CoDbioa  que  Deas  soit  invisibles 
Kt  de  lea  incirconscritibies 
Et  l'en  ne  le  puel  conleoir. 
(Vie  S.  Slagloire,  Ars.   5122,  f  oO  v".) 
A  la  lounge  de  toy,  souveraine  puissance 
et  dignelé   incircumscripUble.     (Chr.    de 
PiSAN,  Charles  V,  prol.,  Micliaud.) 

ixciucoNSCRiTiBLEMENT,  incircums- 
criptiblement,  adv.,  de  manière  à  ne  pou- 
voir être  circonscrit: 

IncircumscripUblemenl.  (xv"  s.,  Valen- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

iNciRCuiTATiON,  S.  f.,  révolution  des 
astres  : 

Il  semble  qn'on  !enr  voie  faire  (aui  astres) 

MoaTemcnt  aa  premier  contraire. 

Non  fait,  mais  c'est  l'occasioa. 

Pour  ce  que  Vincircuilalion 

Se  met  ainsi  en  nos  veues, 

Qai  maintesfois  en  sont  vaincues. 

(J.  Lefevre,  la  Vieille,  4253,  Cochcris.) 

INCIRCUMSCRIPT,    VOIT    INCIRCONSCRIT 

INCIRCUMSCRIPTIBLE,  VOif  INCIRCONS- 
CBITIBLE. 

INCIRCUMSCRIPTIBLEMENT,  VOJr  IN- 
CIRCONSCRITIBLEMENT. 

iNcis,  voir  Encis. 

ixcisEUR,  S.  ra.,  celui  qui  taille,  qui 
émonde  : 

Maistre  Mathieu  Campyon,  inciseur. 
(1349,  Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  IJibl.  Amiens.) 

—  Adj.,  qui  sert  à  pratiquer  une  inci- 
sion : 

Instruments  incwettrs  des  fistules.  (Joub., 
Gr.  chir.,  p.  309,  éd.  1398.) 

Cf.  Enciseijh. 

INCISEURB,  -  sure,  s.  f.,  incision  : 
Branches  decouppeez  et  inciseez  de  pe- 
tite inciseure.  {Jard.  de  santé,  I,  2,  impr. 
la  Minerve.) 

Il  se  arma  d'une  brave  et  gualante  bra- 
guette, faicte  par  moult  belle  invention  de 
teueilles  de  figuier  :  lesquelles  sont  naifves 
et  du  tout  commodes  en  dureté,  incisure, 
frizure,  polissure,  grandeur.  (Rabel.,  1.  III, 
c.  8,  éd.  1552.) 

—  Terme  d'hist.  naturelle,  nom  donné 
aux  découpures  de  certains  organes  : 

Les  sections  ou   trenchees  de   la   main. 


<7ue  les  anciens  appellent  scissures  ou  in- 
cisures.  (A.  Du  Moulin,  Chirom.,  p.  14, 
éd.  1638.) 

Cf.  Enciskure. 

INCISTEMENT,   VOir  INCITEMRNT. 

INCITATIF,  adj., qui  excite: 

Mixtions  et  drogueries  incitatives  de 
friandise  et  charnalité.  (Mer  des  hyst.,  1. 1, 
1°  54  V»,  éd.  1488.) 

Causes  incitatives  a  rire.  (Fabri,  Rhet., 
f»  68  vo,  éd.  1321.) 

Et  paravant  n'y  avoit  loij  escriptes, 
Faicles  estoient  de  dix  commcndeinens 
Incilatifs  a  leurs  amenJeraens. 

(J.    BODCBET,    OpilSC,   p.    10.) 

Un  bruvage  incitatif  a  ardemment  ay- 
mer.  (De  la  Boutiere,  Suétone,  p.  207, 
éd.  1S69.) 

La  naturelle  passion  incitatixe  a  la  cor- 
porelle conjonction.  (SiBiLET,  Contramour, 
p.  61,  éd.  1381.) 

INCITANCE,  S.  f.,  action  d'inciter  : 
ïncitatio,  incilance.  (Gloss.  de  Conches.) 

iNciTEMENT,  -  istement,  s.  m.,  action 
d'inciter  : 

Comme  metanx  et  pierres  de  valeurs, 

Ineitemcns  a  tous  maux  et  malheurs. 

(Cl.  Mar.,  Ilel.  d'Ov..  1.  I,  p.  17,  cd.  159G.) 

Que  sy  de  la  part  des  seigneurs  de  Chas- 
teauvert  et  d'Anglards  qui  ont  quelque 
droict  en  la  justice  de  nostre  dicte  ville 
estoit  faict  incistement  que  la  justice  ordi- 
naire ne  fust  a  nostre  dicte  cour  ducale... 
(iiu.  noir,  13  nov.  1399,  Arch.  Ussel.) 

iNCiTEux,  adj.,  insinuant  : 

Les  doulx  moyens,  les  parlers  inciteua, 
Qne  feit  jadiz  Jaquette  de  la  Mare. 
(II.  Baude,  les  Lament.  Ilourrien.,  Quicherat.) 

INCLINABLE,  adj.,  qui  incline,  qui 
penche  vers  quelque  chose  : 

Le  second  amour  nommons  nous  tous- 
jours  démon,  par  ce  qu'il  semble  qu'il  aye 
une  certaine  affection  envers  le  corps 
avecques  laquelle  il  est  inclinable  vers  la 
province  inférieure  du  monde.  (La  BO- 
DERiK.  de  l'honnesle  Amour,  p.  227, 
éd.  1378.) 

Le  père  pour  non  resveiller  en  l'appétit 
concupiscible  du  jeune  garçon  aucun  in- 
clinable désir  moins  qu'utile...  (A.  Le  Ma- 
çon, Decameron,  Quatricsm.  journ..  Il,  198, 
billaye.) 

—  Fig.,  qui  a  de  l'inclination,  de  la  dis- 
position à  : 

Et  est  la  puissance  de  Dieu  inclinable  a 
noz  croisons  exaulcer.  (A.  Chakt. ,l'Esper., 
Olîuv.,  p.  378,  éd.  1617.) 

iNCLiNATE,  s.  f.,  salut  qu'on  fait  en 
s'inclinant  : 

Tont  leur  désir  est  qu'on  leur  face 
En  tous  temps  et  en  toute  place 
Ung  droit  millier  d'inclinates 
De  salus,  d'humiliatez. 
(Eloy  Damernal,   Livre  de  la  dealilerir,   f  38^, 
éd.  1507.) 

INCLINATOIRE,  S.  m.,  accoudoir  : 
Inclinatorium,    inclinatoire.    {Gloss.    de 
S'iiins,  et  Voc.  lat.-fr.,  éd.  1487.; 


INCLINEMENT,  voir  Encli.ne.ment  au 
Supplément. 

INCLINER,  voir  Encliner. 

iNCLiNETÉ,  S.  f.,  inclinaison,  pen- 
chant : 

Inclineté  somunt  et  point 
Mun  quer  de  dire  aucun  beau  dit. 
(IIcON  DE   Merï,  le  Torneiment  AnticrisI,  Ricbol. 
25407,  f"  213».) 

iNGLiT,  inclyt,  inclile,  adj.,  renommé, 
fameux,  célèbre  : 

Laquelle  chose  a  fait  la  victoire  des  Ro- 
mains fameuse  et  inclile.  (Bersuire,  T. 
Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  21'.) 

Et  vous,  très  révérends  et  magnifiques 
seigneurs  et  orateurs,  princes  et^comniu- 
nautes  de  ceste  inclile  nation,  souvenez 
vous  du  sang  de  vos  progenileurs  cruelle- 
ment respandu  par  les  mains  des  Turcs, 
et  n'oubliez  a  le  venger.  (M.  de  Coussy, 
Ckron.,  ch.  cxxv,  Buclion.) 

Très  illustra  et  très  inclyt  prince. 
(N.  Gilles,  Ann.,  Proesnie,  éd.  1492.) 

Renom  très  inclil.  (Le  Maire,  Plaincte 
du  Désiré.) 

Si  estoit  le  temple  moult  incli[nï]te  et 
noble  tant  par  saincteté  comme  par  ri- 
chesses. (La  sec.  Dec.  de  Tit.  Liv.,  IV,  i, 
éd.  13:30.) 

INCLUS,  adj.,  complet  : 
Et  régna  quattre  ans  includ::.  (N.  Gilles, 
Ann.,  f"  84  r",  éd.  1492.) 

iNc.OGiTABLE,  adj.,  inconccvahle : 

Inquisition  incogilabls.  (Fossetier,  Cran. 
Margaril.,  ms.  Bru.K.,  I,  t»  13  v».) 

INCOGITAXT,  adj.,  irréfléchi  : 

Je  l'eusse  attendu  sans  doublance 
Comme  droit  a  esté,  se  tant 
Je  n'eusse  eslé  incogilant 
Et  plain  de  petite  vertn. 

{riierence  en  franc.,  t"  298",  Verard.) 

iNCOGNEUEMENT,  incongnuemenl,  in- 
connuement,  incongneulement,  adv.,  inco- 
gnito : 

Et  lorsqu'il  eut  vacquié  .vi.  sepmaines 
incongnueinentaax  esbateniens  dessus  dis... 
il  luv  vint  on  voulenté  de...  (Ddquesne, 
llist.  de  J.  d'Avesn.,  Ars.  3208,  !•  57  vo.) 

Et  yrons  la  incongneulement.  (1424,  Mém. 
du  D.  de  Glocest.  au  de  de  Suff.,  Gh.  des 
compt.  de  Lille,  Arch.  Nord.) 

C'est  le  1res  beau  Paris...  nourry  incon- 
gneutnent  entre  les  pasteurs  des  montagnes 
Idées.  (Le  .Maire,  Illustr.,  I,  30.) 

Qui  inconnuement  vont  en  masques  par 
la  ville.  (Ediclz  du  13  febvrier  1363,  ap. 
Roq.,  Suppl.) 

iNCOGNiciON,  s.  f.,  ignorance  : 

Que   par   oubliance    ne    incognicion  ne 

nous     puissions     contre    lui      omueillir. 

(CouRCY,  Bist.  de  Grèce,  Ars.3689,'f°  139''.) 

iN'COGNisciBLE,  inconynoissible,  adj., 
qui  ne  peut  être  connu  : 

Vostre  princesse  ayant  donlenrs  sensibles 
Aux  médecins  du  tout  incogniscil/lcs. 
(I,i;  Mairk,  Convaiesc.  d'Anne  de  Brcl.)  Var., 
incongnoissil/lea  (Ed.  1549). 

INCOGNOISSANT,   Voir  iNCONGNOrSSANT. 


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INC 


INC 


INC 


ixçois,  voir  AiNçois. 
iNCOLE,  -  olle,  i.  m.,  habitant  : 
Si  brusia  In  cité  de  Sephoris,  laquelle  il 
print  et  meist  en  servitude  tous  les  incoUes 
et  habilateurs   d'icelle.    (BOURGOING,    Bat. 
jud..  Il,  5,  i^d.  1530.) 

Et  mes  iiieoles  m'ont  faicl  estre  rebelle 
A  mon  seignienr  souverain  de  Savoye. 
(FuRE  Jr»s  Cacï,  la  Déplorât,  de  la  Cité  de  Ge- 
nefte,  Poés.  fr.  des  xv*  et  xvi*  s.,  IV,  96.) 
Et  son  complice  Viret,  le  Tiraient 
Qui  a  cuydé  d'erreor  mettre  en  bourbe 
Les  habilans  et  les  incoles  de  Orbe. 

(iD.,  i».,  p.  98.) 

IXCOl.I.E,   voir  I.NCÛLE. 

iNCOLUME,  adj.jSain  : 

Son  empreiguement  s'accomplira,  et  .sera 
sa  fin  sauve  et  incolume.  (xv"  s.,  Grimoire 
d'un  sorcter,  Revue  des  Soc.  sav.,  t.  VI, 
7*  série.) 

Il  penlt  sonbdain  donner  aer  incolume. 

(J.  BoucBET,  Ep.  fam-,  \.\\n\l,  éd.  1315.) 

iNCOLUMiTÉ,  incoH.,  s.  f.,  bonne  santé, 
bon  état  : 

Afin  de  recouvrer  et  avoir  incollnmilé 
et  pleine  santé  de  leur  lualadie.  (1379, 
Arch.  JJ  US,  pièce  loi.) 

Apres  que  llerode  et  son  esercite  furent 
en  incolumilé  et  eschappez  des  dangiers, 
ils  couteudirent  contre  Dieu.  (BoURGOING, 
Bal.  jud.,  I,  32,  éd.  1330.) 

Ignorant  la  obstacule  par  lequel  la  main 
a  esté  par  si  longue  espace  lente  a  nous 
faire  scuvoir  le  train  de  la  tienne  incolu- 
milé. (Le  Bousier  des  Dames,  Poés.  fr.  des 
xv«  et  xvi*  s.,  V,  162.) 

Comme  le  bien,  repoz,  salut  et  incolu- 
milé de  vostre  ville  et  de  voz  humbles  et 
très  obeissans  subjectz  requièrent.  (1562, 
Papiers  d'Etat  de  Granv.,  VI,  613,  Doc. 
inèd.) 

Sans  encourir  note  et  reproche  perpé- 
tuelle pour  nous  et  nostre  postérité  d'estre 
infidèles  serviteurs  et  officiers,  déserteurs 
de  l'honneur,  bien,  incolumilé  et  salut_  du 
roy  et  de  son  royaume.  (CONDÉ,  Mém., 
p.  669,  Micbaud.) 

Voila  le  zèle  qu'ils  ont  a  Vincolumilé  du 
roy,  comme  ils  disent.  (Id.,  ib.,  p.  673.) 

iNcoMMBABLE,  adj.,  OÙ  l'on  ne  peut 
marcher  : 

Si  est  celle  terre  de  Alexandrie  munie  de 
toutes  parts  de  sollitude  incommeable , 
c'est  a  dire  de  terre  ou  on  ne  peut  che- 
miner. (BotJiiGOlNG,  Bal.  jud.,  II,  2a,  éd. 
1530.) 

INCOMMELIN,  S.  m.  1 

lleni  et  au  cas  ou  ou  uiefTeroit  sur  la 
personne  du  comte  et  de  ses  enfans,...  la- 
quelle chose  nous  déclarons  estre  entendue 
fies  incommeiins  en  telle  manière  que  de 
tout  le  droit  que  nous...  et  que  nos  de- 
vanciers comtes  de  Flandres...  ont  accou- 
tumé a  avoir  par  la  cause  de  ce  qu'ils 
sont  incommeiins,  soit  de  main  morte,  si 
comme  de  meilleur  kief  ou  d'autre  droi- 
ture... .Mais  pour  ce  ne  demeure  mye 
que  incommeiins  oudit  francq,  de  leurs 
biens,  possessions  et  héritages...  recevront 
loy,  tendront  ghyselschip  et  seront  tail- 
lables,  ainsi  comme  il  a  esté  accoustumé. 
(Ch.  de  1323,  Chambre  des  compt.  de  Lille, 
ap.  Duc,  Incommelinus.) 


iNcosnfENsun.vTioN,  s.  f.,  qualité  de 
ce  qui  est  incommensurable,  de  ce  qui 
ne  peut  être  mesuré  avec  une  autre 
chose  : 

Mais  le  ineqnalité  et  la  incommensura- 
lion  dessus  dite  fait  sambler  que  une 
chose  soit  ausi  comme  plusieurs  choses 
pour  la  comparaison  et  le  regarl  qu'elle  a 
a  li  et  aus  autres  choses  aus  quelles  elle 
est  inequal  et  incommensurable.  (EvraRT 
DE  CoNTY,  Probl.  d'Arist.,  Richel.  210, 
f°  2l7^) 

iNCOMMUABLE,  adj.,  imiiiuable  : 

Le  bien  incommuable.  (Ferget,  Miroiter 

de  la  vie  humaine,  f»  6i  r»,  éd.  1482.) 
Incommuable  :  com.  Immutable,  unalte- 

rable,  unchaiigeable.  (CoTGR.,  éd.  1611.) 

iNCOMMUABLEMEisT,  adv..  Immuable- 
ment : 

Toutesfois,  pour  conquérir  tel  bien  in- 
commuablement,  convient  en  faire  livrer 
la  possession  par  justice.  (Cotit.  du  pays  de 
Liège,  vu,  23,  Nouv.  Coût,  gén.,    II,  326.) 

INCOMPACT,  adj.,  qui  manque  de  com- 
pacité : 

Et  se  es  choses  divines  sont  aucunes 
vrayes  negacions,  les  afflrmacions  en  sont 
incompactes  et  non  solnbles.  {Chron.  et 
hist.  saint,  et  pro/'., Ars.  3515,  f"  1  r".) 

i.N'COMPARÉ,  adj.,  incomparable  : 
Ainsi    que    l'excessive  beauté  et  bonté 
imcomparee    d'icelles   dames   le    requiert. 
(Pas   des   armes    de   Sandricourt,    p.    6. 
Peigné.) 

La  est  joie  incomparee 
Préparée. 
(.4(/.  desApost.,  vol.    I,  f°  33'',  éd.  1337.) 
Fnlcy  de  gloire  incomparee. 

(16.,  vol.  I,  f  58=.) 

0  majesté  incomparee. 

(Ib.,  vol.  I,  f  tOS».) 

Beaulté  incomparee. 

(M.,  vol. II,  f  29».) 

Mais  après  lay  toute  perfection 
I  Sur  toy  ce  met,  dame  tant  lionnoree. 

Dont  a  jamais  seras  incomparee. 
(F.pisl.  du  Cheval,  gris,  Poés.  fr.   lies'xv"  et,xvi° 
s.,  m,  -iSl.) 

Pour  enluminer  ses  serrans 
En  trinité  inseparee 
Par  dessus  tout  incomparee. 
An  ciel  et  entre  les  vtvans. 
(ta  Paie  faicle  à  Cambraij,  p.  16,  éd.  1308.) 

L'accroissement  de  tous  incomparez 
mérites.  (Vtoiier  des  Hist.  rom., prol.,  Bibl. 
elz.) 

iNcoMP.\uiTiox,  S.  f.,  non-comparu- 
lion  : 

Et  avec  ce  n'y  a  coustume  du  bailliage 
de  Sens  qui  ait  esté  publiée  ne  receue  en 
la  court  du  parlement  pour  l'incompari- 
tion  d'icelle.  (Proc.-verb.  des  coût,  de 
Monlargis,  Nouv.  Coût,  gén.,  III,  872.) 

iNCOMPASsiBLE,   adj.,    incompatible  : 

Mais  pour  co  que  n'est  pas  p033il)le 
Ou  au  moins  semble  incompatsihie. 
Mon  entendement  n'y  voit  goûte. 
vJ.  Le  Fevuk.  la  Vieille,  l.lll,  v.  3193,  Cocheris.) 

Et  cest  cas  et  ce  qui  n'est  mie 

D'elernele  coodicioo 

Ne  paet  faire  ccstc  unicn 


Si  com  de  Dieu  et  d'omme  ensemble, 
ïncompassible  ce  me  semble. 

(Id.,  ib.,  3526.) 

Mais  se  il  avenoit  que  les  commande- 
mens  fussent  incompassibks  et  que  l'en 
n'en  peut  accomplir  fors  un  tant  seulement. 
(Oresme,  E(A.,  Uichel.  204,  f»539^) 

INCOMPOSÉ,  adj.,  qui  n'est  pas  com- 
posé, simple  ; 

Nombres  qui  sont  appelles  premiers  et 
incomposes.  (Evrart  de  Conty,  Probl. 
d'Arist.,  Uichel.  210,  f"  203»'.) 

—  Mal  régie  : 

Se  ceulx  qui  le  célèbrent  esloient  mal 
ordonnez  eu  leurs  pensées,  vouloirs  et  de- 
sirs  tous  manifestes  a  Dieu  et  incomposez 
par  ce  moyen  en  leurs  gestes  et  maintiens 
exteriores.  {La  tresample  et  vraye  Expos, 
de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  f  12'',  éd.  1486.) 

INCOMPOSEEMENT,  adv.,  sans  symé- 
trie : 

Les  autres  cinq  (courtines)  descendoient 
devant  l'ouverture  qui  estoit  vers  Orient, 
toutesfoiz,  affiu  qu'ilz  ne  pendissent  in- 
composeement,  toutes  les  deux  parties  de 
courtines  qui  trespassoient  deux  grans 
costez  du  tabernacle  se  tiroient,  mais  s'es- 
toit  par  le  milieu  de  l'ouverture,  et  illec 
eusemble  se  joingnoient.  {Chron.  et  hist. 
saint,  el  prof.,  Ars.  33irj,  f"  234  v».) 

INCOMPOSITION,  s.  f.,  qualité  de  cf 
qui  manque  de  mesure,  d'équilibre  : 

L'altération  et  incomposilion  de  la  prin- 
cipalle  partie.  (Z,a  tresample  et  vraye  Expos, 
de  lareigle  M.  S.  Ben.,  I"  150'^,  éd.  i486.) 

Puis  de  son  cors  \' incomposilion  (de  Promethée) 

A  ses  enfans  viut  en  succession. 

(Descoles,  l'Enfer  de  Cupido,  p.  iO,  éd.  135S.) 

iNcoMPiiF.NABLE,  adj.,  incompréhen- 
sible : 

Incompréhensible,  incomprenable.{Gloss. 
de  Conches.) 

Par  ses  gemissemens  incomprenables. 
(Chos.  mem.  escrit.  par  F.  Richer,  p.  218, 
Cayon.) 

D'une  vive  et  incomprenable  force.  (No- 
GUIER,  Hist.  Tolos.,  p.  311,  éd.  1536.) 

Celuy  qui  est  infini,  éternel  et  incom- 
prenable. (La  Bod.,  Harmon.,  Ep.,  éd. 
1578.) 

(Chose)  incomprenable  aux  honunes. 
(Pont,  de  Tyard,  de  la  Nal.  du  monde, 
av.  dise,  éd.  1378.) 

Dieu  tout  savant,  tout  bon,  tout  sage 
Emplist  le  tout  de  son  ouvrage 
U'incomprenabte  respleodeur. 
(J.-A,   m  B VII',  les  Mimes,  1.  Il,  f  100  r°,  éd. 
1619.) 
Car  Dieu  qui  n'a  ny  corporence, 
.>"y  Ggure,  ny  apparence, 
^y  matière  en  laquelle  il  siit. 
En  nos  sens  est  incomprenable, 

(lo.,ib.,  1.  IV,  f  in  t".) 

Aristote  estime  la  forme  de  Dieu  incom- 
prenable. (Mont.,  Ess.,  1.  II,  c.  12,  p.  336, 
éd.  1,395.) 

—  Subst.,  ce  qui  est  incompréhensible  : 

Ponr  concepvoir  V  incomprenable. 
(Act.  des  Aposl.,  vol.  II,  f»  W,  éd.  1337.) 
Bourg.,  Yonne  ;  St-Maurice  aux  riches 


INC 


INC 


FNC 


rifiS 


hommes,    incomprenabln ,    incompréhen- 
sible. 

iNCOMUNEii,  voir  Encomuner. 

iNcoNT.iîssiBLE,  adj.,  qul  HG  pcut  être 
concédé,  accordé  : 

Ce  estoit  chose  inconcessible.  (1388,  Lio. 
rouge,  Arch.  Y  2,  f"  86  v».) 

iNCONcupisciBLE,  adj.,  qui  ne  vient 
p.ns  de  la  concupiscence  : 

Et  l'appétit  seloa  la  fantasie  qui  est  désir 
est  inconcupiscihle.  [Cliron.  et  hist.  saint, 
et  prof.,  Ars.  3313,  f-  18  v.) 

iN'coxcussiBLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
ébranlé  : 

Vinconcw^sible  columpne  de  sa  justice. 
(Triumph.  des  vert.,  Richel.  144,  prol.) 

INCONFES,  adj.,  qui  ne  s'est  pas  con- 
fessé : 

...  Le  grief  mal  qui  mort  m'a  estendii 
Tant  me  troubla  qu'incon/e»  m'a  rendu 
.Sans  repcatance,  dont  après  j'ay  tendu 
En  ce  lieu  cy. 
(J.    BoucHF.T,    les    Hegtiats  Iravcrsanl,    f°    33°, 
éd.  15-2-2.J 

iNCONFONDi:,  adj.,  qui  n'est  pas  con- 
fondu : 

Le  fureur  trihunitiien,  adfin  que  rieu  ne 
demeure  inconfondu,  a  divulguiet  loys  teles 
que  tous  drois  divius  et  humains  seroient 
vitupères  et  troubles  se  elles  avoient 
courses.  (Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brus.  iOoU,  Vil,  I,  23.) 

i.vcoNFUs,  adj  ,  clair  ; 
Inconfuse  confession.  {.N.  de  Bris,  Insti- 
tut., (0  121  r».) 

iNCONFUSEMENT,  adv.,  d'une  manière 
non  confuse,  clairement  : 

Cest  inoU'able  anéantissement  par  lequel 
il  s'est  invariablement  et  inconfusement 
a  nous  communiqué.  (La  Bod.,  Harmon., 
p.  306,  éd.  1378.) 

iNcoNPusiBLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
confondu,  impossible  k  confondre  : 

Plaise  a  vostre  haiilte  et  inconfusible  ma- 
jesté recepvoir  l'humble  supplication  de 
moy.  [Orose,  vol.  II,  f°  23%  éd.  1491.) 

INCONGNEUEMENT,  VOIT  I.NCOGNKUE- 
ME.NT. 

INCONGNEUTEMENT,  VOir  InCOGNEUE- 
MENT. 

iNCONGNOissABLE,  adj.,  qui  ne  peut 
être  connu,  reconnu  : 

Et  a  voulu  nostre  seigneur  avoir  la  pu- 
gnition,  combien  que  ceste  chose  soit  in- 
congnoissable  a.  humaine  créature.  (J.  d'Ar- 
BAS,  Melus.,  p.  331,  Bibl.  elz.) 

Vint  une  nue  qui  couvri  celle  place,  tel- 
lement qu'elle  fut  toute  incongnoissable. 
(CooRCY,  Hisl.  de  Grèce,  Ars.  3689,  t°  243''.) 

iNcoNGNoissANCE,  S.  f.,  ignorance  : 

Vincongnoissance  du  mal.  {!^at.  et  secr. 
de  l'amour,  Ars.  2380,  f"  1  v".) 

—  Ingratitude  : 


Congnoissance  face  devoir, 
C'est  ce  qui  le  boa  cuer  attrait. 
Pour  faire  tous  biens  apparoir 
Maugrô  qn'inconijnoisnance  en  ait. 
(E.  Descuamps,  Poi's.,  liichel.   810,  f°  Ul  r".) 

i.\coNG.\oissANT,  adj.,  qui  ne  connaît 
pas,  qui  méconnait  : 

Trop  impacieut  fut  le  peuple  de  Nynive, 
incongnoissant  de  l'amour  leur  seigneur. 
(CouRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f°  139».) 

Apres  lesquelles  folles  oraysons  et  ydo- 
latries  les  lolz  Romains  incognoissans  du 
hault  Dieu  entrèrent  en  mer.  {Orose,  vol. 
II,  f»  97'',  éd.  1491.) 

Vous  estes  tous  incongnoissans  de  voz  an- 
ciennes desconfitures  et  ingratz  des  an- 
ciens bénéfices.  (Prcift.  Vol.  des  grans  dec. 
de  Tit.Liv.,  f°  127\  éd.  1530.) 

—  Ignorant  : 

Les  fols  et  incongnoissans  y  couroient  (à 
ce  médecin)  pour  tant  que  ils  cuydoyeut 
que  il  fist  choses  impossibles.  (Guili.. 
■Tardif,  Facecies  de  Page,  p.  163,  Montai- 
glon.) 

INCONGNOISSIBLE,    VOlr    INCOGNISCIBLE. 

iNCONGNoisTRE,  V.  a.,  ne  pas  con- 
naître, méconnaître  : 

Default  d'avis  est  la  décision 
De  fortune  qu'om  no  doit  inconf/noistre. 
(E.  Df.sckamps,  Wm:,  II,  4-2,  A.  T.) 

Pource  n'est  aucun  qui  doye  incon- 
gnoistre  son  divin  povoir  et  sa  magnifi- 
cence (de  Dieu).  (CocRCY,  Hist.  de  Grèce, 
Ars.  3689,  f»  149^) 

INCONNUEMENT,  VOir  InCOGNECEMENT. 

INCONSEILLABLE,  adj.,  coutre  lequel 
il  n'y  a  pas  de  remède  : 

Cil  decheu  par  le  inconseillable  chaleur 
d'amour  qui  affole  aulcuuesfois  les  plus 
sages...  (Fossetier,  Cron.  Margar.,  ms. 
Brux.,  I,  f"  239  r».) 

iNCONSiDEU.VBLE,  adj.,  indigne  d'être 
considéré  : 

I.as  mon  enfant,  si  vous  estes  sy  pleine 
Du  bien  qui  m'est  trop  inconsidei able. 
Ne  laissez  pas  de  regarder  ma  peine. 
(Marc.  u'Anc,   Dial.  en  fonn.  de  Vision.) 

Ces  quatre  poinctz  touchez  par  ce  doc- 
teur ne  sont  pas  inconsiderables.  (Gentil- 
let, le  Bureau  du  concile  de  Trente,  p.  200, 
éd.  1586.) 

—  Qui  n'a  considération  de  rien  ; 

0  mort  !  que  tu  es  inconsiderahle  !  que  si 
tu  es  impiteuse  I  (Fh.  de  Sal.,  Vie  dev.,  I, 
XIII,  Sacy.) 

iNcoxsiDERANT,  adj.,  inconsidéré  : 
.le  serois  trop  inconsiderant,  si...  (1592, 

l'rinceps  Anhnltinus  ad  Dom.   Union  am- 

bass.,  Ryni.,  .\V1,  167.) 

INCONSIDERATION,  S.  f.,  défaut  d'at- 
tention  : 

Sans  l'indiscrétion  et  Vinconsideration 
de  la  jeunesse  de  la  court  qui  estoit  avec 
luy.  (Brant.,  Gr.  Capit.  fr.,  III,  208,  La- 
lanne.) 

iNcoNsiEvi,  part,  passé,  qui  n'est  pas 
suivi  : 


Furent  inconsievys.(xv'  s.,  Valenciennes 
ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  .Vmiens.) 

IMCONSOMPTIBLE,  -  sumpliblc ,  adj., 
impossible  à  consumer  : 

Que  les  âmes  humaines  ayent  vie  incon- 
sumptible  et  incorruptible.  (Mer  des  liyst., 
t.  I,  f  12',  éd.  1488.) 

Principe  en  après  de  toute  humidité  li- 
quable,  onctueuse,  mais  inconsomptible. 
(H.  ViGENERE,  Traicté  du  feu  et  de  l'eau, 
p.  242,  éd.  1342.) 

Inconsumplible ,  com.  Unconsumeable, 
everlastiug,  aye  during.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

INCONSONN.\NT,   adj.,   déraisonnable  : 

Et  aussi  seroit  inconsonnante  chose  d'a- 
lumer  la  chandelle  pour  li  briefve  leçon. 
{La  tresample  et  vraye  Expos,  de  la  reigle 
M.  S.  Ben.,  f»68',  éd.  i486.) 

INCONSULTE,  adj.,  irréfléchi  : 

Paour    inconsulte    precipitoit     chascun. 

(Fossetier,  Croii.  Marg.,  ms.  Brus.  10312, 

IX,  m,  3.) 

Que  l'esprit  de  ineonsulle  délibération 
les  decheupt.  (Id.,  ib.,  I,  f»  233  v.) 

L'audace  folle  et  incon.suife  des  hommes. 
(BOURGOING,   Bal.  jud.,  VII,  41,  éd.  1330.) 

INCONSULTÉ,  adj.,  irréfléchi  : 
Tiudreut  entre  eul.K  une  turbe  commune 
ou  conseil  populaire  ou  plusieurs  propos 
escartez  et  raisons  inconsullees  furent 
mises  sus.  (D'AuTON,  Chron.,  Richel.  5083, 
f"  41  r°.) 

En  ces  faulses  et  inconsullees  oppinions. 
(J.  Bouchet,  Labyr.  de  fort.,  Maz.  10832, 
f  143  v.) 

iNcoNSULTEMENT,  adv.,  saus  réfle- 
xion  : 

Lequel  peuple  juge  inconsullement  se- 
loncq  exteriore  apparence.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f°  12  v".) 

Celle  iree  respoadit  inconsullement... 
(iD.,  ib.,  f"  63  r".) 

Et  se  transtferent  inconsullement  a  mes- 
tiers,  charges  ou  offices  esquelz  ilz  ne  en- 
tendent rien.  (GuiLL.  Tardif,  Apol.  de 
Laurent  Valla,  p.  173,  Marchessou.) 

Inconsullement  se  départit.  (Bourgoing, 
Bat.  jud..  Il,  34,  éd.  1530.) 

Inconsullement  s'en  partirent  du  fort. 
(Id.,  ib.,  V,  11.) 

Ce  fut  une  entreprise  asses  inconsulle- 
ment faicte,  de  laquelle  procédèrent  d'as- 
ses  maulvaises  choses.  (.1.  Boucuet,  Ann. 
d'Aquit.,  f°  120  r»,  éd.  1337.) 

Et  assez  inconsullement,  a  teste  descou- 
verte,  se  vint  présenter  au  Toy.  (Voyage 
de  Franc.  I"  en  sa  ville  de  la  Rochelle,  en 
l'an  1342,  Arch.  cur.  de  l'hist.  de  France, 
1»  sér.,  t.  m,  p.  62.) 

Laissant  son  entreprise  de  faire  laguerre 
aussi  soudainement  comment  il  l'avoit 
commencé  inconsullement.  (Paradin,  Hist. 
de  Lyon,  p.  403,  éd.  1573.) 

INCONSUMPTIBLE,V0irlNC0NS0AIPTIBLE. 

INCONSUTIL,  -  lit',  -ille,  adj., sans  cou. 
ture  : 

Estoit  vestue    d'une    cote    inconsutitle. 

{Maiz.,  Songe  duviel  pel.,  I,  4,  Ars.  2682.) 

Le  cotte  inconsulil   i|ue    la    virge   Marie 


566 


INC 


INC 


INC 


fist  por  son  fils.  (J.  d'Outrfmeuse,  Chron., 
1,  7C,  Borgnel.) 

Les  bourreaux...  jouèrent  de  sort  a  qui 
auroit  sa  robe  inconsutile.  (Oliv.  Mail- 
LABT,  Pass.de  X.-S.  J.-C,  p.  57,  Crapelet.) 

La  Tierce  faisoit  des  tyssas 

Et  oarroil  a  robe  d'egniltc. 

Dont  cl  fist  celle  de  JesDS 

Nommée  la  robe  ioconsulile. 
OLtRaii,  LoHanges  if  ilarie,  f  49  t».  éd.  U92.) 

Da  fils  de  Diea  la  robe  ineonsiitilf. 

(Cfi.  ro'j.,  Hichel.  153",   f  36  t».) 

Sa  saÎQOte  ^rrace  establist  gouverner 

Ce  bel  et  graad  chief  d'œarre  incomnlile. 
(Criti.i,  Chant:  roy.,  f  13  r»,  éd.  I5Î7.) 

Qne  sa  grand  robbe  estoit  ineonsulille 
Et  sans  coaslare  a  façon  très  snbtille. 
(J.  BouCHET,  Ep.  fam.,  xi,  éd.  151S.) 

iNCONT.AMiNABLE,  adj.,  qai  ne  peut 
être  souillé,  sans  souillure,  sans  tache  : 

Jhesucrist...  par  sa  mort  et  résurrection 
nous  a  rc2i"nerez  en  heritaige  incorrup- 
tible et  inconlaminable.  (Courcy,  Hisl.  de 
Grèce,  Ars.  3689,  f»  lOS'.) 

L'essence  divine  est  du  tout  simple, 
pure  et  inconlaminable.  {Prem.  Vol.  des 
exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  kar.,  1°  103  r°,  éd. 
1319.) 

Vérité  inconlaminable.  (L.\  Bon.,  Bar- 
man., p.  Ul,  éd.  1378.) 

iNxoxTAMixÉ ,  adj.,  sans  souillure, 
sans  tache  : 

L'ai^eau  inconlaminé  et  sans  macule. 
(GoBis,  Liv.  des  loups  ravissans,  ch.  xi,  éd. 
1522.1 

Toutesfoiz  n'y  avoit  en  Adam  corrup- 
tion, ains  estoit  incontaminee  créature  de 
Dieu.  a.  BouCHET,  la  noble  Dame,  f°  42  r°, 
éd.  1336.) 

Mais  l'un  et  l'autre  incontaminez,  purs  et 
nets ,  sans  corruption.  (B.  Vigenere  , 
Traictédtt  feu  el  de  l'eau,  p.  221,  é.i.  loi*!.) 

Virginité  incontaminee.  (.\MyoT,  Theag. 
et  Car.,  I,  éd.  1339.) 

iNXONTAMiNEMENT,  adv.,  purement  : 
Alors  viendront  avec  honte  et  vergogne 
les  efTeminez  et  impudiques,  lesquels  n'au- 
ront chastement  et  incontaminement  usé 
de  leur  propre  lict.  (De  Chevigny,  les 
PUiades,  p.  328,  éd.  1603.) 

iNCONTEMPLABLE,  adj.,  impossible  à 
contempler,  à  sonder  : 

Dieu  est  pensée  immortele ,  haulteur 
incontemplable.  (Fossetier,  Cran.  Mar- 
garit.,  ms.  Brux.,  I,  f"  13  v».) 

INCOXTENANT,    VOif    ENCOSTENAXT  au 

Supplément. 
iNXONTENT,  adj.,  mécontent  : 
Lequel  Grasset  tnconlent   de  la  response 

dudit   Bayot...  (1431,    Arch.  JJ   183,  pièce 

152.) 

iNCONTiNEMMENT,  -enlenciil,  adv.,  par 
incontinence  : 

Vivre  inconlinenlement.  (Oresmb,  Eth., 
f  49*,  éd.  1488.) 

En  ce  que  l'on  euvre  incontinenlement. 
(ID.,  ib.,  f  H4'.) 

/neon(inemmen(.lncoDtinently,unchastly; 
disorderedly,   uustuyediie,  immoderately, 


without   auv     covernment     of     himselfe. 
(CoTGR.,  éd".  1611.) 

INCONTINENCE,  -  enchc,  s.  t.,  vice  op- 
posé à  la  continence  : 

Monll  blasment  nos  inconlinencfs. 
Nos  outrages  et  nostre  orgneil. 
(G.   DE    Coisci,    ap.    Dochez,    Dicl.  de   la  lang. 
franc.,  1860.) 

—  Situation  périlleuse,  affaiblissement: 

Le  paiis  est  perdas,  dont  la  Tostre  eicellenche 
Seiroil  trop  formenee,  quant  en  vostre    presenche 
Seiroit  vostre  vilhe...  en  teil  incontincnche . 
(Jeu.  riES  Prf.is,  Geste  de  Liège,  7017,  Scheler, 
G/isi.  philol.) 

INCONTINENT,     VOif     ENCONTENANT    aU 

Supplément. 

INCONTINENTEAIENT  ,  VOIT  INT.ONTI- 
NEMMENT. 

INCONTRA,  voir  ENCONTRE  2. 

iNCONTiTJiAX,  adj.,  doux,  modéré  : 
Sages  et  sobres  et  justes  et  inconlumax. 

(GuiART,  Bible,  S.  Pol  ad  Titum,  ms.  Ste- 

Gen.) 

iNcoNVALESCENCE,  S.  f.,  état  d'une 
personne  qui  ne  peut  pas  guérir  : 

Pour  ce  povons  nous  veoir  les  grandes 
déceptions  qui  par  simonie  sont  mises  en 
l'église,  et  comme  elle  est  tournée  en  in- 
convalescence par  aucun?  des  ministres  qui 
la  doivent  ijarder.  (CouRCY,  Hisl.  de  Grèce, 
Ars.  3689,  f»  246».) 

INCONVENABLE,  tuconvign.,  adj.,  qui 
n'est  pas  convenable  : 

Beste  qui  ait  jambe  brisiee,  ou  qui  soit 
deshonorable  ou  inconvenable  a  vendre. 
(1381,  Ord.,\l,  608.) 

.le  n'oseroye  escriprc  ne  raconter  les  or- 
ribles  fais  et  inconvenables  que  ilz  faisoient 
aux  dames.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 
f"  181  r».) 

Les  horribles  fais  et  inconvignables .  (Id., 
ib.,  V,  100,  Luce.) 

Geste  parolle  me  semble  estre  inconve- 
nahle.  (Jard.  de  santé,  I,  178,  impr.  la  Mi- 
nerve.) 

Pour  ce  que  nous  sommes  tombez  sur  le 
propos  du  houx,  il  ne  sera,  ce  me  semble, 
inconvenable  d'en  mettre  icy  la  description. 
(Dd  Pi.net,  Dioscoride,  l,  104,  éd.  1603.) 

iNcoNVENABLEMENT,  adv.,  d'une  ma- 
nière qui  n'est  pas  convenable  : 

A  l'exemple  de  ceste  matière  se  peut 
chascun  assez  adviser  de  mectre  paine  a 
emploier  son  temps  en  choses  qui  lui 
puissent  porter  utilité  et  non  le  user  in- 
convenablement.  (Couhcy,  Hisl.  de  Grèce, 
Ars.  3689,  f»  U7^) 

iNcofTVENiENCE,  S.  f.,  inconvenance, 
chose  inconvenante  : 

Gardez  nule  incomeniencc 
Vos  sainz  espons  en  vous  ne  voie. 
(G.  DE  Coi.vci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  C  14l=,  et  Richel. 
23111,  f»  ?81''.) 

—  Discordance  : 

Des  inconveniences  de  la  loy  de  Socrates. 
(Obbsme,  Poliliq.,  f"  34"',  éd.  1489.' 

—  Malheur: 


Et  porte  en  très  graat  pacience 

Le  mechief,  Yinconvenience 

Et  la  dure  malenrté 

Qni,  sanz  abatre,  l'a  harté. 
([■»  Mir.  de  tt.-D.,  de  la  fille  du  roy  de  Hongrie, 
Th.  fr.  au  m.  /!.,  p.  523.) 
Pur  pUisours  inconveniences  et  meschiels 
qui  plusours  foilz  ount  avenus.  (Stal.  de 
Henri  IV'd'Englet.,  an  i,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

1.  INCONVENIENT,  S.  m.,  situation  fâ- 
cheuse, chose  fâcheuse,  accident,,  mal- 
heur : 

Molt  les  assaut,  molt  lor  cort  sus 
Et  meine  a  inconvénient. 
(G.  DE  Coi.Nci,  Mir.,  ms.  Brui.,  C  idf".) 

Qu'il  ne  fera  malx,  dommaiges  et  incon- 
vénients au  dit  Mons^Thiebaut.  (1373,  Ch. 
de  L.  de  Cossonay,  Trouilhat  et  Vautrey, 
Mon.  de  l'év.  de  Bdte,  V,  156.) 

Mais  si  bien  advint  qu'aucuns  signeurs 
anglois  se  trouvèrent  preseus,  qui  les  dé- 
partirent, et  se  mirent  entre  eux  deux 
sans  aullre  inconvénient.  (Ol.  dk  la 
Marche,  Mém.,  iutrod.,  ch.  3,   Michaud.) 

Ainsi  que  la  dame  passoit  par  devant  la 
maison  du  sire  Henry,  voicy  qu'il  lui  fut 
jette  (selon  que  le  mistere  avoit  esté 
dressé)  un  plein  seau  d'eau  qui  lui  couvroit 
toute  la  personne.  Et  fut  jette  si  a  poinct, 
que  tous  ceux  qui  le  virent,  cuiderent  bien 
que  ce  l'ut  par  inconvénient.  (Des  Per., 
Nouv.  Rea:,  de  l'enfant  de  Paris,  p.  69,  éd. 
1372.) 

Chloé  ayant  de  loin  vu  son  inconvénient 
y  accourut  soudainement.  (Amyût,  Daphn. 
et  Chloé,  1.  I,  éd.  1559.) 

Et  avait  la  fortune  en  peu  de  lieu  pro- 
duit infinies  sortes  de  divers  inconvénients, 
en  contaminant  le  vin  de  sang,  faisant 
sourdre  un  mortel  combat  en  un  feslin, 
mêlant  le  meurtre  parmi  la  bonne  chair. 
(ID.,  Hist.  Etliiop.,  éd.  1539.) 

Mon  Dieu,  fay,  je  te  supplie,  qu'auloun 
inconvénient  ne  me  soit  advenu  de  ce 
costé!  (Lariv.,  le  Laq,,  IV,  3,  Bibl.  elz.) 

La  pauvre  femme,  voyant  un  tel  incon- 
Dénient,  fut  grandement  faschee.(lD.,Atttc(s, 
V,  3.) 

Il  n'y  a  art  si  profitable  au  monde  ny 
moins  subject  au.t  inconveniens  de  for- 
tune. (Fr.  d'Amboise,  les  Neapol.,  I,  4,  Bibl. 
elz.) 

—  Chose  inconvenante  : 

Vous  estes  tumbee  eu  tel  inconvénient 
que  je  suis  contrainct  de  vous  imposer 
pénitence  contre  ma  coustume.  (Marg. 
d'Ang.,  Hept.,  XXII,  Jacob.) 

2.  INCONVENIENT,  adj.,  inconvenaiit, 
qui  n'est  pas  convenable  : 

Que  ce  n'estoit  chose  inconveniente  ne 
desraisonnable  que  le  roy  son  maistre,  en 
traittant  avecques  ledit  seigneur,  entretint 
ses  autres  amis  et  confederez.  (Guill.  DIT 
Bellay,  Jlfe'm.,  I.  V,  f»  141  r»,  éd.  1369.) 

INCONVEMENTEMENT,      adv.,      IndÛP- 

ment  : 

Une  personne  qui  se  excusoit  inconve- 
yiienlement  et  iudeuement.  (Ores.me,  Eth., 
Hichel.  204,  f  436'.) 

iNCONVENiENTEii,  v.  a.,  faire  éprou- 
ver un  inconvénient  à  : 

Le  suppliant  saus    qu'il   eusl    mesprins, 


INC 


INC 


INC 


î)67 


ne  que  icellui  Ysarabert  eust  esté  ou  feusl 
inconvenienti'....  (1471,  Arch.  JJ  194,  pièce 
332.) 

Lesquelz  compaignons  eussent  tué  le 
suppliant  ou  autrement  inconvenienlé  de  sa 
personne.  (1475,  Arch.  JJ  195,  pièce  1522.) 

Lesquelz  esteufs  qui  ainsi  seront  trou- 
ves garniz  et  euipliz  des  choses  dessus- 
dites, seront  ars  et  brûlez,  afin  que  aucun 
n'en  soil  ituonvlenyenté.  (14S0,  Ord., 
XVIII,  546. J 

INCONVIGNABLE,  VOif  iNCONVENABLE. 

iNcoNvixciBLE,  adj..  Invincible  : 

Ces  choses  sont  telles  cl  si  grandes 
qu'elles  portent  tcsmoignages  inconvincible 
de  l'amour  mondit  seigneur  a  mondit 
seigneur  son  filz.  (1484,  Jnstr.  de  l'Arch. 
d'Auslr.,  Lett,  illustr.  of  Eich.  III  and  II. 
VII,  t.  II,  p.  37.) 

Tu  es  bien  terrible 

Et  inconvincible. 

Mais  l'en  t'assauldroit. 
(Martial  d'Acv.,  Vigil.  de  Charl.  Vil,  t°  ii', 
éd.  Ii93.) 

Car  l'on  estimoit  Constantin  tnconeinciMe 
a  tous  aultres  princes  pour  les  grans 
conquestz  qu'il  avoit  faiclz  en  Grèce  et  es 
Espaignes.  (BoncttàBD,  Chron.  de  Bret., 
fo  24%  éd.  1532.) 

Grâce  divine  arriva  armée  de  pié  en 
chief  des  armes  de  puissance  inconvincible. 
(J.  BoucHET,  Triumphes  de  la  noble  Dame, 
f»  125  r»,  éd.  1536.) 

Qnasi  ïonlantz  qoe  contre  l'impossible 
Je  TÎvfi  ainsi  une  mourante  vie, 
Qni  en  l'ardeur  tousjonrs  inconvineiile 
Pins  est  contente,  et  moins  est  assonvye. 

(ScEVE,  Délie,  cccxxvn,  éd.  154.1.) 
Ha,  dit  le  fen,  le  sonverain  des  dieux 
Bien  apperceut  mon  los  inconvincible. 
Plus  haut  me  meit,  plus  beau,  plus  radicnx. 
Pins  près  des  cieus,  congnu,  mais  invisible. 
(Est.  Forcadel,  Opimc,  Dissens,  des  quatre  clein., 
éd.  1551.) 

iNCONviNciBLEMEi\T,adv.,  invincible- 
ment : 

Pour  par  iceux  monstrer  clairement  et 
inconvinciblement  de  voslre  suprême  puis- 
sance et  authorité  en  ces  clioses.  (Du 
MoLiN,  Monarchie  des  Franc.,  p.  94, 
éd.  1561.) 

INCOPABLE,  voir  Incoupable. 

iNCoiiroRABLE,  adj.,  qui  peut  s'incor- 
porer : 

Mais  la  subtille  matière  qui  se  transporte 
en  forme  de  fleur  n'est  pas  bien  incorpo- 
rable  a  la  plante,  et  ainsi  le  fruict  perist 
et  non  pas  la  fleur.  (FnERE  NICOLE,  Trad. 
du  Liv.  des  Provfplz  champ,  de  P.  des  Cres- 
cens,  f»  10  v»,  éd.  1516.) 

iNCORi'ORER,  V.  a., pénétrer,  au  figuré  : 
Et  tiens  que  l'empereur  n'y  fera  point 
de  resolution  sans  me  ouyr,  pouisquesuis 
icy,  et  m'efforceray  si  bien  le  incorporer 
des  matières  que  tout  ira  bien.  {Lell.  de 
Louis  XII,  IV,  367.) 

—  Se  pénétrer  de  : 

Et  doresenavant  rendray  compte  (ei 
Dieu  me  donne  temps,  loysir  et  vie)  de  ce 
que  Dieu  m'a  donné  grâce  de  veoir  et 
incorporer,  moy  estant  a  court,  et  en  lieu 
pour  veoir  et  congnoistre  beaucoup  de 
grans  biens,  si  je  les  ay  sceu  retenir  et 


apprendre.  (Ol.  de  la   Maechiî,  Mvm.,  I, 
4,  Alichaud.) 

INCORREOUR,  VOif  E^'CORHEOK. 

IN'CORRIGÉ,  adj.,  qui  n'est  pas  corrigé  : 
J'en  plus  de  despit  encore  que  de  com- 
passion de  le  voir  a  Ferrare  en  si  piteux 
estât  survivant  a  soy  mesmcs,  mescon- 
noissant  et  soy  et  ses  ouvrages,  lesquels 
sans  son  sccu  et  toutesfois  a  sa  veue  on 
a  mis  en  lumière  incorrigez  et  informes. 
(Mont.,  Ess.,  1.  II,  c.  12,  f»  206  r», 
éd.  1588.) 

INCORRIGIBLE,  adj.,  impuni  : 
Pource  que  nous  ne  vouloiens  mie  que 
telz  fais  demourasi  incorrigibles,  de  nostre 
office  meismes  le  dit  Raoul  en  la  prison  de 
Basencourt.  (1334,  Arcb.  JJ  69,  f»  13  r".) 

iNCORRiPTiBLE,  adj.,  imprenable  : 
Et  pourtant  celle  nuyt  ne  se  gardoient 
ilz  point,  mais  avoient  confidence  que  la 
tour  pourroit  demeurer  incorriptible,  et 
pour  ce,  quant  ilz  sceurent  le  cas  que 
î'ung  des  costes  de  la  dicte  tour  estoit 
abatu,  ilz  furent  moult  esbahis.  (BouB- 
GOii\G,  Eat.jud.,  VII,  2,  éd.  1530.) 

iNCORROMPABLE,  -  umpablc,  adj.,  qui 
ne  peut  être  corrompu  : 

Les  haulx  Dieux  d'immortalité 
Infinis  nl'incornimpables. 
(Jacq.   Mii.i.f.t,  Desiruct.  de  Troije,  f  58', 
éd.  1541.) 

Singulière  et  incorrumpable  union, 
amytié,  ligue,  fraternité  et  confédération. 
(10  déc.  1508,  Art.  du  traité  de  Cambray, 
Négoc.  entre  la  Fr.  et  l'Autr.,  1. 1,  p.  225, 
Doc.  inéd.) 

Que  juges  soient  droicturiers,  entiers, 
incorrompables.  (J.  le  Blond,  Liv.  de  pol. 
hum.,  f°  30  r»,  éd.  1544.) 

INCORROMPU,  incorrunipii,  adj.,  non 
corrompu,  sans  corruption  : 

L'espouse  incorrompue  de  Jbesuscrist. 
(MoNSTiîELET,  Chron.^  11,  238,  Soc.  de 
ni.  de  Fr.) 

Estimant  la  pensée  de  la  vefve  estre 
incorrumpue  par  sincérité  de  foy,  qui  après 
le  lict  de  sa  virginité  perdue  ne  vouloitse 
monstrer  publicquement.  (J.  BouCHET,  la 
noble  Dame,  i"  24  v»,  éd.  1536.) 

Le  passage  tiré  de  S.  Basile  a  donné  de 
la  peine  a  plusieurs,  par  faute  d'avoir  bien 
sceu  distinguer  l'estre  de  l'homme  après 
qu'il  a  pesché  d'avec  l'intégrité  de  sa 
nature  incorrompue.  (Cholieres,  les  Apres 
dinees,\ni,  f"  285  r»,  éd.  1587.) 

iKConnoMvvuMEKT, incorrumpuement, 
adv.,  sans  êlrc  corrompu  : 

Que  toutes  les  choses  dessusdiles  et 
thascune  de  elles  ils  garderont  lernienient 
et  incorrumpnemenl.  (HGS,  Cart.  deGuise, 
lUchel.  1.  17777,  f"  71  r».) 

INCORRUMPABLE,  VOir INCORROMPABLE. 

INCORUUMPU,  voir  INCORBOMPU. 

INCORRUMPUEMENT,  VOif  INCOBBOM- 
PCEMENT. 

iNCORRUPT,  adj.,  sans  corruption  : 
Vierge  incorrnpte  et  entière.  (Champier, 

la  Nef  des  dames  vertueuses,  de  Ste  Gen., 

éd.  1S03.) 


...  Esprit  incorrupt  et  agille.  (J.  Bou- 
CHET, la  noble  Dame,  f»  148  v»,  éd.  1536.) 

iNCORRUPTiF,  adj.,  non  corrompu  : 
Dedans  la  cité  de  Bomme  fut  ung  corps 
incorruptif   trouvé,    plus   hault     nue   les 
murs  de  la  cité.   (Violier  des  llisi.  rom., 
c.  cxxix,  Bibl.  elz.) 

INCORRUPTION,  -  don,  -  nlion,  s.  f., 
caractère  de  ce  qui  n'est  pas  corrompu, 
incorruptibilité  : 

Seurement  puys  jai  atendre  la  glore 
d'incorruplion  en  ma  char  ke  promise 
m'est  quant  par  luy  j'ai  en  sa  meire 
mismes  wardoie  li  incorruptions.  (S. 
Bebn.,  Serm.,  Kichel.  24768,  f»  34  r».) 

Incorruplion  fait  estre  prochain  a  Deu. 
{Bible,  Richel.  901,  f»  14''.) 

Et  a  pouvoir  et  action 
De  donner  incorr/ipcion. 
(.1.  \.T.  Fevre,  laVicillcl.  III,  v.  liGll,  Cocheris.) 

Incorruptela,  incorrutions.  {Gloss.  de 
Douai,  Escallier.) 

Se  dont  al  usage  et  l'offisce  de  mariage 
ensieut  corruptions,  incorrnptions  dont 
apiertenra  a  vircinitet  et  chasteet.  (Li  Ars 
d'am.,  II,  97,  Petit.) 

Le  lieu  estoit  convenable  pour  son  incor- 
ruption. (Corbichon,  Propriet.  des  choses, 
XV,  m,  éd.  1485.) 

Par  elle  (la  Vierge  Marie)  sommes  appel- 
iez de  teniebres  a  lumière,  de  mort  a  vie, 
de  corrupcion  a  incorrupcion,  d'essil  a 
héritage,  de  pleur  a  joie.  (Jl/ir.  de  JV.  D., 
t.  Vil,  p.  8,  A.  T.) 

Tu  gousteras  pain  de  bénédiction  et  vin 
d'incorruplion.  (Fossetier,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.,  I,  f»  89  r».) 

...  Lequel  en  la  fin  luy  donna  le  doulx 
loyer  de  sa  virginité  et  de  incorrupcion  eu 
lagloire  éternelle.  (Le  Livre  et  ordonn.  de 
la  dévote  confrairie  du  psaulUer  de  la  glo- 
rieuse Vierge  Marie,  f»  6',  éd.  1488.) 

Je  te  beneis  et  te  remercie  de  ce  que  tu 
t'es  daigné  de  me  conduire  a  ce  jour  et  a 
cesle  heure  pour  estre  participant  des 
martyrs  et  du  calice  de  Jesu  (ihrist  ton 
filz  en  la  résurrection  de  la  vie  éternelle 
du  corps  et  de  l'ame  par  incorruption  du 
S.  Esprit.  (C.  de  Seyssel,  Hisl.  cccles.,  IV, 
12,  éd.  1567.) 

La  coustume  des  Juifs  estoit  d'ensevelir 
leurs  morts  embaumes,  qui  estoit  signe 
de  ceste  incorruplion  qu'ils  esperoient  en 
la  ressurrection  des  morts.  (Paré,  De  la 
façon  d'embaumer  les  corps  morts,  liv. 
XXVlI,Malgaignc.) 

INCORRUTION,  voir  Incorruption. 

INCOULPABLE,  VOif  INCOUPABLE. 

INCOUPABLE,  -  coulpable,  -  culpable, 
.  copable,  adj.,  qui  n'est  pas  coupable,  in- 
nocent : 

Le  suppliant  qui  de  toute  trayson  se 
seutoit  et  se  sent  incoulpable.  (1364,  Arch. 
JJ  96,  pièce  323.) 

Homme  incopable.  (Memor.  du  xy  s., 
Arch.  de  La  Sarraz,  Doc.  de  la  Suisse 
rom.,  t.  I,  3»  liv.,  p.  83.) 

Et  déclarons  laditle  Jehanne,  ses  frères 
et  parens...  innocens ,  incoulpables  et 
exempts  de  crime  et  pecbé,  lequel  fiiulse- 
meûl  on  imposoit  a  ladicle  Pucelle.  (Sent, 
dffin.  d'absol.  et  juslif.  de  la  Pue.  d'Orl., 
7  juill.  1450.) 


«6'< 


INC 


\insi  feras  lu  la  snlii  des  tiens  et  du 
populaire  ineoulpable  de  ccsle  guerre. 
(KossETiF.R,  Cron.  ilarg.,  nis.  Brux.,  1, 
r  23i  r«.) 

El  I>ien  ne  tiendra  itieoulpable 
Oui  en  T»in  son  nom  anra  pris. 
(Cl.  >1ar.,  Comm.  de  Dieii,  p.  244,  éd.  1S96.) 

Demourans  ionocenles  et  iuculpables  du 
péché,  (MAhG.  D'AiNG.,i/ep»..XLvn,  Jacob.) 

Le  scorpion  blanc  est  du  loiit  incou- 
Da6/«.  c'est  a  dire  sa  morsure  n'est  point 
daupereuse.  (Grevin,  des  Venins,  1,  24, 
éd.  1568.) 

Elle  fut  délivrée,  jusee  ineoulpable  par 
Nieocrat.  (Grdget,  Div.  leç.,  IV,  xi,  éd. 
1S83.) 

Snisneurs  et  dames  conmençoient  ja  a 
buffeter  Vincotipaile,  la  jugeant  digne  de 
njorl.  (J.  -Maugin,  Noble  Trist.  de  Leonn., 
c.  XXVI I,  éd.  1586.) 

Pour  pardonner  au  plus  inique,  impie  et 
vicieux  ses  melTaits,  et  le  tenir  ineoul- 
pable. (POST.  DE  TïARD,  DiSC.  philOS., 
f  IdO  r»,  éd.  lo87.) 

le  ne  dy  pas  qn'en  tout  ineoulpable  je  sois. 

(JoD..  Didon,  II,  Bibl.  elz.) 

Car  c'est  chose  certaine  que  ceux  qui 
sont  occis  ou  qui  mettent  a  mort  pour  la 
ploire  de  Dieu  ils  sont  inculpables,  ils  mé- 
ritent beaucoup  de  louanpc  et  de  recom- 
mandalion.  {Comment,  sur  l'édicl  d'union 
de  i'an  1588,  p.  28.) 

Combien  d'années  pensez  tous  que 
l'anie  pourra  demeurer  ineoulpable  et  nette 
de  péché  dans  le  corps  1  {Cl.  Prieur,  Dial. 
de  la  Lycanlhr.,  t"  28  r°,  éd.  ir;96.) 

Elle  est  ineoulpable  de  ce.  {Chos.  mem. 
escr.  p.  F.  Richer,  p.  176,  Cayon.) 

IncoapabU  envers  toy. 

(Desport.,  Eleg-,  I,  Jili,  Bibl.  ganl.) 
IneonpaUf  en  sa  vie,  en  sa  mort  admirable 
Il  s'esl  toosjours  fait  Toir  a  soi  mesme  semblable. 
«Bebtaot,  OEw.  poél;  p.  251,  éd.  1633.) 


Vivre  incoupabif. 


(ID„  i».,  p    287.) 


11  était  encore  d'un  usage  habituel  au 
XVII*  siècle  : 

Je  te  croiray  incmpable  da  tort. 

(Hardt,  flaiiss.  de  Plut.,  III,  t.) 

Ne  pensez  pas  flre  incoupable  devant 
Dieu,  ni  exempt  de  sacrilège  quand  vous 
communiez,  quoique  votre  conscience  er- 
ronée ne  vous  en  remorde  pas,  si  vous 
vous  êtes  ingéré  à  une  charge  dont  vous 
(••les  incapable.  (Le  Jbu-ne,  Serm.  chois., 
XVI,  1'  p.) 

ixcouRnE,  voir  Encobre. 
iNCOuns,  voir  Enxours. 

iNcoL°SABLE,adj.,  sans  couture  : 
Pource  dist   l'cvangilc,    qu'elle    (la   lu- 
nique)  estoit  incousuble  et  ouvrée  par  con- 
textures  par    lout    dessus.    (J.   Goulain, 
Ration.,  Richel.  437,  f"  80^) 

ixcousTUMABLE,  incust.,  adj.,  inac- 
contamé  : 

Par  ascun  outrageons  et  incustumable 
lempesl.  (3  uotil  1373,  Endent.,  Delpit, 
Doc.  [r.  en  Anglet.) 

INCOUSTUMÉ,  adj.,  extraordinaire  : 
De  ceste  doulcc  cl  incoutlumee  advenue 


INC 

se  peult  Perceval  fort   alloser   et  priser... 
{Perceval,  f»  12%  éd.  1530.) 

ixcREDiBLE,  adj.,  incrovable  : 

De  Scevola  YincredHle  confiance. 

(J.  Marot,  Cinçuanle  Rond,  sur  divers  propos, 
xxviii,  éd.  1332.) 

Phylon  renflé,  dont  la  morlcllc  pance 
Fouloit  de  terre  iiicredible  distance. 

(Cl.  Mabot,  SIel.  d'Ov.,  1.    I,  p.    35,  cd.  1S9G.) 
De  sang  royal  et  semence  divine 
Participant  elle  est  des  sa  naissance 
Et  seur  de  roy  A'iiicredible  constance. 

{Apolog.  de  Sic.  Glolflet  pour  Cl.  Marot,  à  la 
suite  des  OEuv.  de  ilarol,  éd.  1731.) 
Au  reste,  je  ne  puis  vous  dire  d'où  vient 

que  ceste  maison  est  toute  pleine  d'incre- 

dible  allégresse  et    contentenieut.  (Lariv., 

la  Constance,  V,  8,  Bibl.  elz.) 

La  chose  semble  incredible.  (Id.,  les 
Tromper.,  V,  6.) 

Mais  ce  propos  m'est  incredible. 
(Les  Mu^es  incognues   ou    la  Seille  aux  bourriers. 
De  Martin,  éd.  1604.) 

—  S.  m.,  incroyant,  mécréant  : 
Et  fu...    excommeniez   publiquement  et 
reputez  pour  bouare  et  incredible.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2641,  f»  264  r».) 

Pour  destruire  les  incredibles  et  exaul- 
cier  nostre  foy.  (Id.,  ib..  S"  264  v».) 

iNCREDiBLEMENT  ,  adv.,  incroyable- 
ment : 

Car  il  est  mecreans  et  incrediblenienl... 
(CuvEL.,  du  Guescl.,  S60G,  Charrière.') 

Nous  avons  dit  aucuns  exceller  d'esprit 
incrediblement  par  dessus  les  autres.  (G. 
ToRNUS,  Choses  merv.,cha\).  vu,  éd.  1337.) 

Cest  animal  est  incrediblenienl  fort  au 
travail.  (Du  Pinet,  Pline,  viii,  44,  éd. 
1566.) 

Ceste  légation  et  remon=trance  fust  trou- 
vée par  le  conseil  incrediblement  estrange 
et  mal  a  propos.  (.Mart.  du  Bellay,  Mém., 
1. 1,  f»  117  r",  éd.  1369) 

L'œuvre  crent  incrediblement  haut  et 
superbe.  (Gruget,  Div.  lec,  1,  xxui,  éd. 
1583.) 

INCREMABLE,  adj.,  qui  ne  peut  êlre 
briilé  : 

L'autel  estoit  fait  de  huches  de  bois  de 
sethim  qui  est  bois  espineulx  incremable 
et  imputrescible.  {Mer  des  hyst.,  t.  1, 
f"  leS'i,  éd.  1488.) 

iN'CREPABLE,  adj.,  qui  mérite  des  re- 
proches : 

Increpabilis,  increpable.  {Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

Filî  orgaeilleox,  damnable  et  increpable, 
Monlt  a  blasmer  et  moult  vitnperable 
D'avoir  enfrainl  paternelle  sentence. 

(Therence  en  franf.,  f»  5T,  Verard.) 
!    Mais  les  eiïetz  de  la  mort  increpable 
i    Nous  a  rendu[sl  d'une  forme  cxcreable. 
(Eiclamalion  des  os  Saincl-lmoccnl,  Poés.  fr. 
des  xv'  et  ivi"  s.,  IX,  6i.) 

iNCREPAcioN,  -  tion,  S.  f.,  réprimande, 
reproche,  blâme  : 

Les  ciloiens  qui  eoustiennent  les  perilz 
es  batailles  pour  cause  de  éviter  les  incre- 
valions,  blasmes  et  reprouches.  (Obesme, 
Elh.,  Richel.  204,  f»  401''.) 


TNC 

Vous  avez  contemné  tout  mon  consei 
et  toutes  mes  invocations  et  increpacions . 
(J.  Gerson,  la  Mendicité  spirit.,t'>  bèv".) 

Ramener  les  pécheurs  a  voie  de  vérité 
par  dévotes  oraisons  et  par  bonnes 
exemples,  par  bonnes  considérations  et 
ferventes  increpacions.  (Id.,  l'Aiguillon  d'a- 
mour, f»97  v,  éd.  1488.) 

Toute  là  saincte  escripture  est  plaine  de 
increpations  que  Dieu  donne  es  prelatz  de 
l'esglise  par  la  bouche  des  patriarches  et 
prophètes.  (P.  Ferget,  Mirouer  de  la  vie 
humaine,  f"  164  v»,  éd.  1482.) 

11  avoit...  le  chief  gros,  le  nez  petit  et 
plat,  les  yeulx  gros,  vers  et  estincelaus 
comme  escarboucles,  terrible  et  cruel  en 
increpalion  a  ceulx  qu'il  regardoit  de  fé- 
lon couraige  quant  il  estoit  courroucé, 
(N.  Gilles,  Ann.,  f  99  r",  éd.  1492.) 

—  Grondement  : 

La  parabole  de  la  semence  avec  l'incre- 
pation  des  eaux.  (Le  Febvre  d'Estaple, 
Bible,  Marc,  iv,  éd.  1534.) 

iNCREPAMMENT,  adv.,  avcc  feproche  : 
Droit  la  il  arraisonne  les  François  incre- 

pamment,  et  leur  dit.  (G.  Cuastell.,  Ver. 

mal  prise,  VI,  333,  Kerv.) 

iNCREPANT,  adj.,  qui  adresse  des  re- 
proches : 

(II)  avoit  les  yeux,  ce  sembloit,  increpans 
et  agus.  (G.  Chastellain,  Livre  de  paix, 
vit,  346,  Kervyu.) 

iNCREPATiP,  adj.,  accompagné  de  re- 
proches, de  réprimandes  : 

Collocution  increpalive.  {Therence  en 
franc.,  l"  211  v",  Verard.) 

iNCREPATivEMENT,  adv.,  avec  des  re- 
proches : 

Laquelle  chose  congneue  moult  irrites 
furent  les  sénateurs  contre  Gayus,  et  incre- 
pativement  rappelleront  traistre  et  failly 
chevalier.  {Orose,  vol.  II,  f  94%  éd.  1491.) 

Cf.  Encrepativement. 

INCREPER,  V.  a.,  faire  des  reproches  à, 
gourmander,  réprimander,  gronder  : 

Le  suppliant  et  Gauteron  comniancerent 
a  blasmer  et  increper  par  doulce  manière 
icellui  Boutemic.  (1416,  Arch.  JJ  169. 
pièce  248.) 

Et  si  ne  le  vouloit  pas  increper  ne  accu- 
ser publiquement.  {Le  Repos  de  conscience, 
c.  xxvil,  Trepperel.) 

Mais  encores  en  increpant  Zachorie  le 
Dlz  de  Joiade  le  tuèrent  et  occirent  monlt 
cruellement.  (Le  prem.  Vol.  des  exp.  des 
Ep.  et  Ev.  de  kar.,  1°  21  v»,  éd.  1519.) 

Pour  increper  et  reprendre  ceulx  qui 
transgresseroient  la  loy.  (76.,  1°  144  r".) 

L'on  m'a  notté  et  increpé  de  ce  que  j'a- 
voye,  au  commencement  de  mon  iiropos, 
protesté  de  dire  vérité.  (1521,  Préc.  des 
confer.  de  Calais,  Papiers  d'Et.  de  Gran- 
velle.  I,  158,  Doc.inéd.) 

Pnis  iiicrepez  ceste  luoit  qni  nonsfiande. 
(Cl,.  Marot,  Compl.,  III,  p.  HOO,   éd.   1596.) 

Kt  que  plusieurs  me  pourront  increper 
D'avoir  voulu  ce  traicté  usurper 
Sur  les  docteurs  do  bonne  rclboiiquc. 
(MAxnuEN,  l'Arresl  du  ro;i  des   nom..  Pois,    fr, 

des  xv*  et  xvi°s.,  VI,  123.) 

Ledit    M»     Loys     apperceut     que    cest 


INC 


INC 


IND 


369 


homme  estoit  malade  de  peste,  qu'il  in- 
creva  nuleinent  de  re  qu'il  avoil  celé  ccste 
maladie.  (IIatox,  Mém.,  an  1561,  Bour- 
quelot.) 

N'i'ncreperonJ  la  fortune  en  cas  de  mal- 
heureux suceez.  (Pasquieh,  Ponrparler  du 
Prince.) 

—  Absol.  : 

Car  d'ainsi  charger  sans  mesdit, 
Nous  conrrouçoDs  et  iscri-povs. 
(Pci.  rfc  la    Dam.  tl   île  la   Bourg.,  Poés.  fr.  des 
w"  et  xvi"  s.,  V,  31.) 

iNCRCENT,  adj.,  non  sanglant  : 

Se  nous    commençons  maintenant  ceste 

chose  elle  sera  incruente  pour  nous,  c'est 

assavoir  sans  effusion  de  sang  pour  nous. 

(BOCBGOING,  Bal.  jnd.,  Vil,  3,' éd.  ISJO.) 
Sacrifice    incrvent.    (Mornay,   Inslit.  de 

l'Euch.,p.  398,  éd.  1S98.) 

iNCUBON,  S.  m.,  incube: 

Incubes  ou  iyicubons  sont  dieux  qui  sans 
quelque  repard  se  méfient  avec  les  bestes. 
{Mer  des  hyst.,  t.  I,  f°  69\  éd.  1488.) 

iNCUGNER,  voir  Encdgnier. 

iNCiTiDiS,  adj.,  non  présonipluenx  : 

Qui  incuidé  cner  et  net  ont. 

(Lib.  Psttlm.,  iciii,  p.  32;>,  Michel.) 

INCUIT,  adj.,  non  cnit  : 
Matières     incuiles.    (Régime    de    santé, 
f»  6  V»,  Robinet.) 

iNCULPABLE,  voir  Lncoupable. 

INCULTEMENT,    adv.,     SHHs    culture, 
sans  l'aide  de  la  culture  : 
Commenra  de  vestir  la  terre  toute  nno 
D'herbes,  plantes,  buissons  incuUement  produits. 
(ScEVE,  Microc,  III,  éd.  15G2.) 

iNCULTivER,  V.  a.,  laisser  inculte  : 
Par  telle  manière...  que   lesdiz  héritages 

ne  demeurent  incultivez.  {lZSl,0rd.,u,i9i.) 
En  lieux  inciiltives  qui  sont  en  cliaulmes, 

en  fruielies  et  brueres  et  buissons,  n'y  a  et 

n'y    encbet    point    de   prises    de    bestes. 

{Cousl.    de  Berry,  p.   367,  La  Thaumas- 

siére.) 

iNciuiBENT,  voir  Encumbent. 
INCURE,  voir  Encorbe  au  Supplément. 

iNCURiEUSEMENT,  adv.,  avcc  insou- 
ciance : 

Et  a  l'on  de  quoy  couler  plus  incurieuse- 
menl  en  la  pauvreté  qu'en  l'abondance 
justement  dispensée.  (MoNT.,  Ess.,  II,  33, 
p.  486,  éd.  1595.) 

Jncurieusement.  L'ncuriouslie,  plainely, 
after  a  homélie manner.  (CoTGii.,  éd.  16H.J 

INCURIEUX,  adj.,  insouciant,  négli- 
gent, indifférent  : 

Adfin  qu'on  ne  te  jupe  inciirieiix  des 
absens.  (Fossetieh,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  II,  f°  110  r».) 

Ses  œuvres  sont  perdues  par  Vincurieuse 
négligence  des  anchiiens.  (In.,  ib.,  ms. 
Brux.  10511,  V,  VI,  13.) 

Et  enjoignons  a  nosdicts  conseillers 
qu'ils  soient  curieux  de  voir  et  visiter  les 
arrests  anciens  de  nostredite  cour  et  les 
stites   et  observances  d'iccUe,   de  sçavoir 

T.   IV. 


et  copnoiftre  la  forme  de  décider  et  or- 
donner lesdits  extraits.  Et  si  aucuns  es- 
toient  de  tous  points  incurieux  de  ce,  que 
nosire  président  les  admonestera  et  in- 
duira a  ce  faire.  {Ord.  de  Fr.  1"  sur  l'ad- 
min.  de  ta  jusl.,  oct.  1535.) 

Tu  as  esté  négligent  et  incuriettx  d'en- 
(eudre  l'analomie.  (Daleschamp,  Trad.  de 
Catien,  p.  300,  éd.  1609.) 

—  Incurable  : 

Maladie  at  çmpris.  fel  et  incurirnsf. 
(Jeh.  des  Pheis,  Geste  de  Liège,  28031,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

Jncurieux  se  disait  encore  dans  le  pre- 
mier sens  au  xvii"  s.  : 

Prompts  et  heureux  à  conquesler  ;  mais 
incurieux  et  malheureux  h  conserver  leurs 
conquestes.  (Dupleix,  le  Triomphe  des 
armes  franc,  sous  L.  XIII,  p.  H.) 

Maints  miracles,  dont  Vincurieuse  anti- 
quité ne  s'est  souciée  de  nous  faire  part. 
(La  MoitLiERE,  Prem.  Liv.  des  antiq.  d'A- 
miens, 3"  éd.,  p.  33.) 

Mercier  inscrit  ce  mot  parmi  ses  'néolo- 
gisrncs. 

INCURIOSITÉ,  s.  f.,  insouciance,  négli- 
gence : 

Par  Vincuriositè  et  négligence  de  ceulx 
au  profit  desquels  elles  (ces  renies  et  hy- 
pothèques) auroient  esté  faictes  et  cons- 
tituées. {Edit  d'Henri  II,  3  mai  1553.) 

[Une  dame  négligée  en  ses  ajustements] 
monstrant  pourtant  avec  son  incuriosité 
une  grande  beauté.   (Iîrant.,  Dames  gai., 

II,  155,  éd.  1660.) 

Incuriosité  :  f.  Plainenessc,  unaffecta- 
tion,  bluntnesse.  (Coion.,  éd.  1611.) 

Et  jusqu'au  xviii'  s.  : 
L'incuriosité  naturelle     des    Castillans. 
(Mabm.,  Elém.  de  Litt.,  Usage.) 

iNCURSEMENT,  S.  m.,  attaque  : 

Bonne  pensée  ne  craind  nul  incursenient 

de  triste  fortune.  (Sym.  de  IIesdin,  Trad. 

de  Val.  Max.,  f»  226%  éd.  1485.) 

INCURSION,  s.  f.,  action  d'encourir  : 
Afin  qu'icele  (information)  vcue  par  la- 
dite cour  et  lesdits  sergents  sommaire- 
ment ouys  sur  lesdites  contraventions, 
après  avoir  cognu  et  entendu  la  vérité, 
procéder  a.  ladite  plus  ample  et  spéciale 
declaralion  de  l'incursion  desdites  peines. 
(1543,  Ordonn.,   Felibien,   Ilist.   de  Paris, 

III,  626.) 

INCURVATION,  -  cion,  s.  f.,  courbure  : 

Le  plus  hault  qui  est  premier  ciel 

Du  mouvement  «le  son  cercci 

Vaint  tous  les  antres  par  rigueur; 

Par  sa  vertn,  par  sa  vigueur. 

Si  semble  qne  l'en  doie  faire 

Aux  autres  nionvemens  contraire, 

Maiz  non  fait,  et  ce  nous  déçoit 

Que  nostro  veue  en  reçoit 

nu  tourner  l'inairvacion, 

Kt  qui  plus  fait  lardacion 

II  semble  que  plus  lost  s'en  voise. 
(J.  I.EKEtivKE,  Rcsp.  de   ta  mort,  Richel.  9^1, 
f»  6».) 

Le  ventre  ne  se  traveille  point  ne  ne  se 
moeut  comme  les  autres  parties  du  corps 
font,  pource  qu'il  ne  y  a  nulles  plicacions 
ne  nulles  inflexions  ou  incurvations. 
(EvnAnT  DE  CoNTV,  Probl.  d'Arist.,  Richel. 
210,  f»  99".) 


INCUSTUMABLE,    VOir    iNCOUSTUMABLE. 

INCUTER,  V,  a.,  imprimer  : 

11  li  sembla  que  en  celle  niullitude  igno- 
rant et  rude  la  crainte  des  dieux  seroit 
souverain  et  très  bon  remède  qui  bien  la 
leur  pourroit  empraindre  et  incuter.  (Ber- 
sniRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f-  14''.) 

Voulons  pngnir  les  delictz  perpétrez. 
Pour  incuter  crainte  et  correction. 
(N.  de    i.a    CiiESNATE,  Condamti.  de  BancqurI, 
p.  43i),  .laccb.) 

Pour  incuter  terreur.  (,1.  de  La  Mothe, 
Blas.  des  armes  de  Fr.) 

iNCUTiR,  V.  a.,  imprimer  : 

Si  est  que  la  divine  providence  par  ceste 
manière  a  voulu  incutir  crainte  de  mort  a 
l'umain  lignaige.  (P.  Feuget,  Miroiter  de 
ta  vie  hum.,  f»  141  v»,  éd.  1482.) 

INCYDE,  voir  Incide. 

IND,  voir  Ent. 

iNDAGHiNGHE,  S.  f.,  ajournement  : 
Que  lesdis  bourgois  etiuanans  de  uostre 
diète  ville  de  Gand  ne  joyront  doresna- 
vant  de  indaghinges  et  ne  pourront  faire 
adjourner  ou  attraire  audit  Gaud  leurs cen- 
siers  et  debteurs  demourans  bors  ladicte 
ville.  ITroîibl.  de  Gand,  p.  148,  Chron. 
belg.) 

INDAMNE,  voir  L\demnb. 

INDAMNER,  voir  Indemner. 

INDAMPNE,  voir  Indemne. 

INDAMPNITÉ,  S.  f.,  dommage  : 

Pour    pourveoir     aux   indampnilez     et 

ineonveniens    qui    se    pourroient  ensuir. 

(1433,  Taxe,  Pr.  de  l'H.  de  Nîm.,  111,243.) 

INDE,  ynde,  adj.,  violet,  couleur  venue 
do  l'Inde  : 

Et  sans  doute  li  quars  escu 
Fu  yndes  corn  flours  d'aubefaln. 

(Percev.  le  gai.,  4488i,  Potvin.) 
Li  giron  bleu  et  vert  furent  et  inde. 

{Mol,  2016,  A.  T.) 

Oner  ele  est  rousse  et  inde  et  blove, 
lit  jaune  et  verte,  et  neire  et  bise. 

(Gun.i.AUME,  Bett.  div.,  19B2,  Ilippeau.) 

Virent  les  très  de  soie  ijndes,  verniaus  et  bis, 
Virent  les  aigles  d'or  dont  reluîst  il  pais. 

(Gui  de  Bourg.,  28ir>,  A.  P.) 

l'or  çou  que  d'Inde  sont  venu. 
Furent  tôt  inde  lor  escu. 

(lUancandin,  3.300,  Michclant.1 

Ft  voit  sor  sa  désire  mamiclo 

Une  violete  nouvielo 

Inde  paroirsor  la  car  blanche. 

(GiB.  DE  MoNTR.,  \iol.,  Gt3,  MichcI.) 
La  ot  maint  pavcillons  inde,  vermeil  et  blan.s. 

(Clianson  d'Anlioclie,  IV,  v.  90,  1'.  l'aris.) 

Vint  tors  soslienent  le  palais, 

Plus  bcles  ne  verres  jamais, 

Totes  indes  d'une  color, 
(Ren.  de  IiEAD.iEU,  li  Diaus  Descotmcus,  1901, 
Ilippeau.) 

Une  robe  tolo  novele 
D'une  color  inde  trop  belo. 

(Uurm.  le  Gai.,  9619,  Slengel.) 

l.'ensengne  qui  esloit  ivde 

Li  traist  du  cors  loulo  viermeillo. 

(/iic/i.  li  l/iaus,  2086,  Foerster.) 
72 


570  IND 

De  colon  i  s  cent  paire  ; 
D>rbes  de  flors  l'irfMel  perses, 
El  de  miinlei  colors  diTi>rses. 

Œosr.  62,  Méon.) 

Si  se  eneire  do  Dors  diverses, 
D'iadfs,  de  janncs  et  de  perses. 
(RcTiB.,  la  Voif  df  Parai.,  II,  2i,  Jab.) 
Li  nn  (dras^  sont  blanc,  li  anlre  inie. 
(Phil.  de  IlExi,  Uaneliine,  7301,  Bordier,  p.  2H.1 
Toile...  vprde,  inde,  noire,  ronce,  jaune. 
(E.  BoiL.,  iir.  des  mest..  2*  p.,  xxvn,  1, 
Lespinafse  et  Bonnardot.) 

La  rouae  coulenr  demonslre  venz,  et  la 
couleur  ynde  plnvcs.  (J.  de  S.vlisb.,  Poli- 
crat.,  Richel.  24287,  f"  32\) 
.  La  coulenr  de  cestc  (leurcltc  est  inde. 
(Le  Chapelet  de  virginité.  De  la  violette  de 
mars,  F.  Godefroy.) 

La  flcnr  dn  glay  mettez  y, 
Qai  est  donice  et  a  conlenr  ynde. 
(Lf  Chappelel  d'amour,  Pocs.    fr.  des    XT*  et  %\i' 
t.,  XIII,  113.) 

Quant  elle  veit  le  pertuys  fait,  clere- 
menl  vit  sa  danioiselU',  si  regarda  que 
snr  sa  dextre  matnolle  avoit  une  enseipae 
moult  pente,  en  semblant  d'une  violette, 
apparant  estre  inde  sur  sa  cliair  blanche. 
{Gérard  de  Nevers,  I,  iv,  ta.  172-5.) 

La  superficie  extcrieure  detout  son  corps 
se  fist  inde  et  noir.  (Amyot,  Theag.  et  Car., 
ch.  xsi,  ••d.  JSo9.) 

Ayant  la  lare  inde  cl  deconlonree. 

(Habert,  le  fiel  Chevalier.) 

Dans  la  Normandie,  Orne,  inde  parait 
s'appliquer  h  plusieurs  couleurs.  On  dit 
d'nn  homme  qni  a  la  jaunisse  qu'il  a  la 
figure  inde. 

iNDEniTEMENT,  -  ylemeni,  adv.,  indii- 
ment,  d'une  manière  indue  : 

Aulcuus  bereticques  et  payens  detes- 
toycnt  la  saincte  escripture  comme  faulse, 
pour  ce  qu'elle  as sypnoit  indebylement  le 
cours  des  tnmps.  (FossETlER,  Cron.  Mar- 
gar.,  ms.  Brux.,  2'  p.,  sec.  copie,  f»  27  r".) 

L'homme  convoita  ma  sapience  indebi- 
tentent,  (le,  ib.,  II,  f  41  v».) 

iNDEBOUTÉ,  adj.,  qui  ne  peut  pas  6tre 
rejeté  : 

Que  che  parmaint  aproaubli^  clindebotité. 
(Ch.  de  1233,  Richel.  4C63,  1»  97  r°.) 

Que  cbeste  donacion...  permaint  ferme 
cl  indeboutee  cm  perpétuité'.  (76.,  f"  97  v".) 

iNDECEPTiBLE,  adj.,  qui  ne  peut  pas 
être  déçu  : 

Escripst  saint  Pol  aux  gens  de  Galathe 
comme  ilz  ne  voulsissent  errer  envers 
Dieu  parce  que  en  tel  eus  est  indeceptible. 
(CocRCY,  Jlist.  de  Grèce,  Ars.   3689,  t»37'.) 

Une  sapience  indeceptible.  fFossETlER, 
Cron.  ilargarit.,  ms.  Brux.,  I,  f  18  r».) 

I.VDECLINA.BLE,  adj.,  quI  n'a  pas  de 
déclin,  qui  ne  peut  décliner: 

Clcos  prcce,  gloire  indéclinable,  (Voc. 
lat..fr.,  1487.) 

Et  tenons  la  confession  de  nostre  espé- 
rance indéclinable.  (Bible,  St  Paul  aux  Hé- 
breux, 10,  i^d.  1243.) 

—  Qui  ne  penche  pas,  qui  ne  se  laisse 
pas  fléchir  : 
Justice  est  droictc   en   tant  qu'elle  est 


IND 

indéclinable  envers  aucunes  des  parties. 
(C.  Mansion.  Bible  des  Poet.  de  metam., 
Prol.,  c^d.  1493.) 

INDECORÉ,  adj.,  qui  n'est  pas  orné  : 
Adfîn  que  la  nuit  ne  demorast  indccoree 
Dieu  le  décora  (le  monde)  d'pstoilles.  (Fos- 
SETiEB  ,    Cron.    Marg.,    ms.     Brux.,   I, 
f"  20  r».) 

INDECOBEEMENT,  adv.,  d'iino  manière 
contraire  à  la  convenance  : 

Et  cbpupt  (Noé)  indecoreement  descon- 
vert.  (FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux., 
I,  f»  42  r».) 

i!<{DEFAiSAnbE,  indépassable,  adj.,  in- 
délébile : 

Tndeffassable  ,  indefaisable  .  indcicbilis. 
(Gloss.  gall.-lat.,  Richel.  1.  7684.) 

iNDEPAisABLEMENT  ,  indeffaissobU- 
■ment,  adv.,  d'une  manière  indélébile  : 

Jndpffaissablemeni.  indelebiliter.  (Gloss. 
gall.-lat.,  Richel.  I.  7684.) 

iNDEFAis.^BLETÉ,  tnâeff.,  S.  {.,  Carac- 
tère de  ce  qui  est  indélébile  : 

Indeffaisableté,  indelibilitas.  (Gloss.  gall.- 
lat,  Richel.  I.  7684.) 

rNDEFALLiBLEîMENT,  adv.,  de  manière 
h  ne  pas  manquer,  h,  ne  pas  s'effacer  : 

Que  toujours  en  mon  cnciir  soit  escripte 
indefalliblement  la  benoîte  pnssion  de  ton 
enfant  .lesus,  (J.  Gebson,  l'Aiginllon  d'a- 
mour, ("  51  v°,  éd.  1488.) 

iNnEFATiGABLE,  adj.,  infatigable  : 

Un  indefatigable  labeur.  (Belon,  Singu- 
laritez,  I,  47,  éd.  1S34.) 

Oui  sont  de  prand  sçavoir  et  d'estude 
indefatigable.  (An.  MATTHrEU,  Dev.  de  la 
lang.  /r.,  p.  22,  éd.  lSo9  ) 

Indefatigable  qu'il  estoit  et  obstiné  en  ce 
qu'il  dcliberoit  d'exécuter.  (BOLSEC,  Hist. 
deCalv.,  ch.  21,  éd.  1577.) 

Pareillement  indefatigable  ruffien  et  sol- 
dat. (Mont.,  Ess.,  I.  II,  c.  33,  p.  482, 
éd.  1H95.) 

Cette  ardeur  indefatigable,  pleine,  cons- 
tante et  magnanime,  qui  est  en  vous,  fin., 
ib.,  1.  ni,  C.5,  f''389,  éd.  1588.) 

Par  votre  travail  indefatigable.  (N.Rapin, 
Epit.  lim.  de  l'hist.  de  M.  de  Thou.) 

Les  prossiers  ignorants,  qui  d'eux 
mesmes  sans  maistre,  lecture  indefatigable, 
ou  prière  a  Dieu  tout  puissant,  désirent 
d'emporter  victorieux  celte  bienheureuse 
toison  d'or.  (Abnauld.sieuh  de  la  Cheva- 
lerie, de  la  Philosophie  naturelle,  p.  20, 
éd.  1612.) 

La  prande  vipilance  et  indefatigable  sol- 
licitude des  mauvais  démons  a  nous  nuire. 
(Coton,  Serm.,  p.  128,  éd.  1617.) 

INDEFATIGABLEMENT,  adv.,  infatiga- 
blement : 

Comme  ainsi  soit  que  tous  crimes  soient 
poursuivis  de  la  vengeance  divine,  si  est 
ce  que  le  ravissement  et  le  viol  en  sont 
talonnez  le  plus  indefatigablement.  (1607, 
Exempl.  punit,  du  viol,  et  assass.,  Var. 
hist.  etlilt.,  t.  111.) 

iNDEFENDU,  part.  passé,qui  n'est  point 
défendu  : 


IND 


Qne  deponillor  Icint  nn  le  penple  indefendu. 
(Vauq.,  Sat.,  V,  à  M.  de  la  Bodcrie,  éj.  1612.) 

Ce  mot,  que  l'Académie  omet  et  que 
Littré  donne  sans  historique,  a  été  em- 
ployé par  Corneille. 

iNDEFENSABLE,  adj.,  contrp  lequel  ou 
ne  peut  pas  se  défendre  : 

Indefensable  tcmptacion.  (.1.  Couchet, 
Mem.  de  La  Trem.,  ch.  vu,  Petitol.) 

iNDEFENSiBLE,  adj.,  indéfendable  : 
Ceux  qui  le  prennent  pour  une  trop  hau- 
taine confiance  ne  m'en  veulent  gueres 
moins  de  mal  que  ceux  qui  le  prennent 
pour  foiblesse  d'une  cause  indefensible. 
(.Mont.,  Ess.,  III,  12,  p.  179,  éd.  1595.) 

INDEFFAISABLETÉ,  VOir  INDEFAISA- 
BLETÉ. 

INDEPFAISSABLEMENT,  VOlr  INDEPAI- 
SABLEMENT. 

INDEFFASSABLE,  VOir  INDEFAISABLE. 

INDEFFECTIVEMENT,  adv.,  sans  man- 
quer, sans  faute  : 

Enpres  icelle  cité  est  le  sépulcre  du  roy 
.Menon,  auquel  indeffectivement  tous  les 
ans  avolent  d'Ethioppe  par  grans  compa- 
gnies et  troppeaulx  ung  bien  prant  nombre 
d'ovseaulx.  {Chron.  et  hist.  saint,  et  prof ., 
Ars".  3515,  f"  53  v».) 

iNDEFFECTUEUX,  adj.,  infaillible  : 
Et  diray  plus  qu'il  faicl  tout  pour  le  niieulx 
Car  il  est  Dieu  par  ce  indefleclueux. 

(J.   BonciiET,  Ep.  mor.,  II,  vi,  éd.  1515.) 

iNDEFiciENT,  indeff.,  adj.,  qui  ne  vient 
jamais  à  manquer  : 

La  science  est  indefficient  et  simplement 
parfaicte.  (J.  ieSalisb.,  Policrat.,  Richel. 
24287,  f°  51J.) 

Gloire  indefficiente.  (La  tresampleetvraye 
Expos,  de  la  reigle  de  S.  Ben.,  1486,  f"  48'» 
et  64\) 

Le  trésor  indefficient  des  biens  incorrup- 
tibles. (Ib.,  1-  ISO''.) 

Montaigne  de  influence  indeficiente  et  de 
humidité  continuelle.  (Jlfer  des  hyst.,  t.  I, 
f  95'',  éd.  1488.) 

Fleuve  indefficient.  (Gobin,  Livre  des 
loups  raviss.,  ch.  vu,  éd.  1522.) 

Fièvre  indeficiente.  (Canappe,  Presag. 
d'Uipp.,  II.) 

INUELE,  voir  IDLE. 

iNDELECTABLE,  adj.,  qui  n'cst  pas  dé- 
lectable : 

Les  cormes,  les  glnns  et  les  autres  fruictz 
saulvages...  font  mal  a  l'estomach  et  sont 
indétectables.  (Jard.  de  santé,  1,  138,  impr. 
la  Minerve.) 

iNDELECTATioN,  S.  !.,  le  Contraire  de 
la  délectation  : 

L'en  doibt  regarder  et  doubler  que  a  son 
amy  bien  fortuné  l'en  ne  face  indelectation 
on  appeticement  de  sa  délectation  parce 
qne  par  aventure  il  anroit  opinion  que 
celny  qui  le  visitle  est  trop  changanl  c' 
trop  envieux.  (Obksmk.  Eth.,  ("  231", 
éd.  1488.) 


IND 


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571 


iNDEMNK,  indempne,  indamne,  indampne, 
adj.,  qui  n'a  pas  subi  do  dommage  : 

Si  les  robps  sont  ointes  de  la  chevelure 
de  crisogonium,  elle  les  parde  seurcz  et 
indamnez  et  non  endommagées  des  taisnes. 
{Jard.  de  santé,  I,  129,  iiiipr.  la  Minerve.) 

—  Exempt  : 

Obtempérant  au  contenu  de  nez  letres 
et  pour  Tauiour  de  vous,  il  offre  et  est 
contant  de  le  fere,  a  condicion  toutefois 
que  le  ferez  rendre  indempne  par  ledit  duc 
de  Lonfîueville  de  la  prinse  desdiles 
places.  [Corresp.  de  l'emp.  Maximilien  1" 
et  de  Marg.  d'Autr.,  t.  H,  ji.  323,  Doc. 
inéd.) 

Par  nez  letres  avons  promis  les  rendre 
indempne  de  toutes  pennes  et  amendes  qui 
s'en  pourroient  ensuyr.  {Ib.,  p.  327.) 

Et  le  gardera  indempne  de  sadicte  pro- 
messe et  obligation.  (17  sept.  1523,  Lelt. 
pat.  de  M'"'d'Angoul.,  Captiv.  de  Franc.  1"', 
p.  320.) 

—  Exempt  de  toute  redevance  : 
Rendre  du  tout  indemnes  lesdits  prevost 

des  marchands,  eschevins,  babitans  et 
biens  de  ladite  ville  de  Paris.  (Pièce de  1523, 
ap.  Felibien,  Hist.  de  Paris,  111,  584^) 

Et  l'en  avons  quicté,  quictons  et  pro- 
mectons  en  acquicter  et  rendre  indempne 
luy  et  les  siens  envers  et  contre  tous  ceulx 
et  celles  qui  luy  en  pourroient  ou  voul- 
droient  demander  aucune  chose.  (19  mai 
1327,  Lett.  de  Fr.  I,  lU-v.  des  Soc.  sav., 
1860,  p.  383.) 

—  Au  sens  actif,  qui  ne  cause  aucun 
dommage  : 

El  la  aapres  falsoit  son  cours  indampne 
Mais  gracieni  le  beau  fleuve  Eridane. 
(0.  DE  S.  Gelais,    Kneid.,  Richel.  8G1,   f»  62'.) 

iNDEMNEMENT,  adv.,  saus  dommage  : 

Inâemnemenl  et  sans  aucune  coulpe. 
(PosTB.  DE  TaiARD,  Disc.  du  temps,  I"  16  v".) 

Or  voyez  comme  de  ceste  espèce  de  fu- 
reur un  bon  esprit  pourroit  indemnement 
eslre  occupé.  (In.,  Solit.  prem.,  p.  8.) 

INDEMNER,  -  dempner,  -  damner,  v.  a., 
e.xempter  de  toute  redevance  : 

Si  le  seigneur  féodal  foncier  franchit  et 
indempne  aucuns  acquesls  fais  par  gens 
d'église  sans  l'assentement  de  son  sei- 
gneur. {Stat.  de  Paris,  ms.  Vat.  Ott.  2962. 
f39'.) 

Tenoieot  et  possedoient  plusieurs  biens... 
sans  avoir  esté  par  nous  ou  noz  prédé- 
cesseurs amortiz  ou  indamnez  ne  nous 
avoir  payt';  la  liuance  et  iiidamnité  pour  ce 
due.  (Oct.  1322,  Lett.  de  i<V.  /,  ao.  Lebeuf, 
Hist.  à' Aux.,  nouv.  éd.) 

Lesdits  seigneurs  féodaux,  censuels  et 
terrageaux  peuvent  indemner  et  permettre 
ausdits  gens  d'Esglise  ou  main  mortes 
tenir  lesdits  héritages  en  leurs  mains. 
(Coul.  de  Blois,  XLill,  Nouv.  Coût,  gén  . 
m,  lUoO.) 

Et  encore  au  xvii'  siècle  : 

La  ville  les  redimera  et  indemnera  de 
tous  pomctz.  (13  août  1636,  63"  reg.  aux 
délib.  de  l'H.  de  ville  d'Amiens.) 

—  Donner  sans  l'obligation  d'aucune 
redevance  : 

Lesquelles  (propriétés)  nous  amorlis- 
soDs,  dédions  et  indemnons  a  Dieu  nostre 


dit  créateur  et  ledit  glorieux  monseigneur 
Saint  Denis,  sans  que  jamais  ils,  ne  leurs 
dicts  successeurs  en  ladite  abbaye  soient 
ou  puissent  estre  contraints  d'en  vider 
leurs  mains.  (1482,  Orrf.,  XIX,  87.) 

—  Indemne,  part,  passé,  qui  n'a  pas 
subi  de  dommage  : 

Que  dirons  nous  de  ces  contrelettres 
que  les  notaires  ont  accoustumé  faire,  par 
lesquelles  les  debteurs  s'obligent  de  payer 
et  acquitter  tous  lotz,  ventes  et  amendes, 
saisines  et  droictz  seigneuriaux,  ou  autres 
quelconques,  et  en  acquitter  et  rendre  iti- 
demné  le  créancier?  (Du  Molin,  des  Con- 
tracts,  c.  xxvn,  éd.  1586.) 

Et  en  lin  dudit  bail  ledit  ayant  entre- 
prins  iceluybail  est  tenu  rendre  quitte  et 
indemne  ledit  mineur  de  toutes  dehtes 
pures  personnelles.  {Coust.  gen.  du  Comté 
d'Artois,  160,  Arras  1679.) 

Deniers  indemnes.  About  which  no  cost 
is  bestowed,  no  paiues  imploied,  which 
come  in  cleare  to  the  purse.  (Cotgr., 
éd.  16U.) 

INDEMPNE,  voir  LVDEMNE. 
INDEMPNER,  VOir  iNDE-MiNEIt. 

INDENET,  ynd.,  S.  m.,  fécule  de  l'in- 
digo: 

Fndenet  rotls  .xxvn.  (1411,  Malte,  Arch. 
de  l'ordre,  Libr.  bull.,  i"  233  v°.) 

iNDET,  adj.,  dimin.  de  inde,  violet  : 

Parmy  planté  de  fleurettes 
Vermeilles,  blanches  et  indeles. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  92-21,  f»81=.) 

Je  TOUS  lens  l'odorant  violette  : 
C'est  une  fleur  qui  est  indetle. 
{Les  Dilz  et  ventes  d'amours,   l'oés.  fr.  des  iv°  el 
XTi»  s.,  V,  2U.) 

1NDICA.T,  s.  m.,  ce  qu'on  vent  faire  en- 
tendre : 

N'entendez  vous  pas  bien  son  cas  r 
Oyez  vous  point  les  indiens 
Et  la  pensée  que  nous  garde  ? 
(Greban,  Sli/sl.  delà  Pass.,  .\rs.  6431,  f»  139'.) 

INDICE,  S.  m.,  celui  qui  iiidi(iuo,  qui 
donne  le  signal  d'une  chose  : 

Je  suis  content  estre  le  premier  petit  in- 
dice a  exciter  quelque  noble  esperit  qui  se 
esvertuera  davantage,  comme  firent  les 
Grecs  jadis  et  les  Romains,  mettre  et  or- 
donner la  langue  française  a  certaine  règle 
de  pronuncer  et  bien  parler.  (Geofp. 
Tory,  Champ  jleurij,  i"  1  v»,  éd.  1344.) 

—  Adj.,  indicateur,  index: 

Il  eut  au  doigt  indice  de  sa  main  gauche 
une  escarboucle  grosse  comme  un  œuf 
d'austruche.  (Rab.,  Gargantua,  ch.  viii, 
éd.  1342.) 

Tous  les  doigtz...,  excepté  le  poulce  et  le 
doigt  indice,  (lo.,  le  Tiers  livre,  ch.  xx, 
éd.  1332.) 

Doigt  indice.  (Le  Blanc,  Trad.  de  Car- 
dan, f  116  r»,  éd.  1536.) 

iNDiciAiRE,  -  ycyaire,  -  iquaire,  adj., 
indicatif  : 

Table  indiciaire  du  premier  volume  des 
Actes  des  Aposlres.  {Actes  des  Apost., 
vol.  1,  f"  1',  éd.  1337.) 

i  Doigt  indiciaire,  l'index  ; 


Le  doy  indi/cyaire.  (D'Auton,  Citron., 
Richel.  5082,  f°  113  r°.) 

A  la  quatrième  partie,  on  n'y  voit  qu'un 
os  aussi,  qui  est  de  la  forme  de  la  main 
d'une  personne,  de  laquelle  seroient  osiez 
les  doigts,  fors  Vindiquaire.  (Despaiiron, 
Fauconn.,  IV.  3.) 

—  S.  m.,  celui  qui  rédige  des  mé- 
moires : 

Jehan  le  Maire  de  Belges,  très  humble 
indiciaire  et  historiographe  de  très  hault 
et  très  excellent  prince  l'Archiduc  Charles 
d'Austriche.  (Le  .Maire,  Poés.,  préf.) 
Aussi  avons  la  grant  indiciaire 
Que  vous  nommez  feu  maistre  Jehan  Le  Maire. 
(BoDRDlGNK,  Ugend.  de  p.  Faifeu,  p.  7,  éd.  1723.') 

Impr. ,  indiciaire. 

Adurau  fut  sus  les  tributz  et  Josaphat 
filz  de  Achilud  indiciaire;  Siva  fut  le 
scribe.  (Le  Fevre  d'Est.,  lit'iJe,  II,  Sam., 
XX,  24,  éd.  1534.)  Lat.,  a  commentariis. 

INDICIEL,  adj.,  qui  indique  : 
Les  signes  indicielz  de  Icpre.  {Pracliquc 
de  P.  Boceltin,  f°  14  r»,  éd.  Lyon.) 

iNDicioN,  indiction,  s.  f.,  imposition  : 
Nous  avons  entendus,  n'a  gaires,  que 
plusieurs  seigneurs  par  leur  indicion  vo- 
lontaire ou  autrement...  ce  sont  eÈforces  de 
exiger,  de  prendre,  lever  et  cuillir  plusieurs 
subsides.  (1367,  Ord.,  v,  89.) 

Au  roy  seul  et  pour  le  tout  appartient 
de  octroyer  nouvelles  indictions  generaulx 
sus  villes  et  sus  pais.  (1372,  Ord.,  v,  480.) 

—  Terme  de  chronologie  employé  fig. 
pour  signifier  disposition  : 

Aussi  tost  que  la  dame  eut  l'argent,  in- 
continent Vindiclion  commença  a  changer. 
(A.  Le  .Macon,  Decameron,  8'  journ., 
Nouv.  10»,  t.'lV,  p.  220,  Uillaye.) 

INDICTION,  voir  Indicion. 

INDIFFERENT,  adj.,  judécis  : 
Quant  le  chevalier  eut  ouy  les  parlers  de 
la  damoiselle,  il  fut  si  indiffèrent  qu'il  ne 
sceut  lequel  faire,  ou  suyr  sa  voie,  ou  al- 
ler avec  la  damoiselle.  [Percef.,  V,  1"  80, 
éd.  1528.) 

INDIGABUNDE,  adj.  ? 

Inconstante,  mobile,  vagabonde, 
Iniprobe,  vaine,  avare,  indigabunde. 
(De  la   Femme,  lioc.    de  Poés.,  nis.  Soissous  1S7, 

P  1=.) 

iNDiGERABLE,  adj.,  indigostc  : 
Concombres  et   citrulz  sont  très  indige- 
rables.  (Frère  .Nicole,  Trad.  du  Lio.  des 
Prouffitz  champ,  de  P.  des  Crescens,  f"  71  v, 
éd.  1510.) 

INDIGERÉ,  part,  passé,  qui  n'est  pas 
digéré  : 

Ces  superfluites  descendent  indigerecs 
au  ventre.  (Kvrart  de  Conty,  frobl. 
■i'Ar.,  Richel.  210,  f»  21  v».) 

Item,  quant  l'autour  gâte  sa  viande  indi- 
geree.  (xv«  s..  Traité  de  faulconnerie,p.  83, 
.Martin- Dairvault.) 

—  Indigeste  : 

Le  coing  fait  descendre  la  viande  indi- 
geree.  {La  Nef  de  santé,  f  18  r°,  éd.  1507.) 

Toutes  les  viandes  indigerees,  crues. 
(CuoLlERKS,  Apresdinees,  p.  20,  Lacroix.) 


»7« 


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INO 


IND 


—  Fig  ,  difficile  à  digérer,  intolérable  : 
Avec  parole?   aisros   ft  indigerees.  (Jkh. 

Lk  Ulosd,  du  GouF.  des  royaumes,  ("  71  v, 

éd.  1549.) 

iNDicESTiniLiTÉ,  s.  t.,  qualité  de  ce 
qui  est  indigeste: 

Le  vin  de  nulle  odeur  assemble  et  re- 
tient la  proffeur  de  la  fumosité  et  sa  grief- 
veté  et  son  indigeslibililé,  et  pour  ce  il  en- 
gendre très  mauvaise  nourriture.  (FbeuK 
Nicole,  Trad.  du  Liv.  des  Proulfitz  champ, 
de  P.  des  Crescens,  ("  43  v»,  éd.  1316.)  ! 

INDIGESTIBLE,  adj.,  indigeste  ; 

Les  choses  ameres  et  puans  sont  indi- 
gestibles. (EvRART  DE  CosTï,  Probl.  d'A- 
rist.,  Uichel.  210,  f«  33  v.) 

C'est  la  première  condition  de  médecine 
laxative  qu'elle  soit  indigestible  pour  l'ex- 
cès de  sa  chaleur.  (Id.,  ih.,  (°  32  v«.) 

Viandes  indige-ttibles.  (13.  de  Gohd.,  Pra- 
tiq.,  m,  9,  éd.  1493.) 

L'asa  puante  est  indigestible.  {Jard.  de 
$anté,  p.  46,  impr.  la  Minerve.) 

Toutes  dacliles  sont  indigesiibles.  {Ib., 
I,  154.) 

Grappes  vertes  sont  indigesiibles.  {Ib., 
I,  SOI.) 

—  Fig.,  qui  ne  peut  être  digéré,  intolé- 
rable : 

Parquoy  commencent  a  ne  trouver  plus 
si  rude  et  indigestible  la  demande  et  condi- 
cion  a  eulx  proposée.  {Négoc.  de  la  France 
dans  leLev.,  t.  I,  p.  433,  Doc.  inéd.) 

Les  nostres  (médecins)  ne  s'advisent 
pas  que  qui  pourvoid  a  tout  ne  pourvoid 
a  rien,  que  la  totale  police  de  ce  petit 
monde  leur  est  indigestible.  (.Mont.,  Ess., 
I.  Il,  c.  37,  p.  314,  éd.  1393.) 

iNDiGESTiF,  adj.,  indigeste: 

Pour  prendre  de  mauvais  et  indigestifs 
morceaux.  (Brast.,  Dam.  gai.,  l"  dise, 
Buchon.) 

ISDIGNAMMENT,  adv.,  avec  indigna- 
tion : 

Et  disoyent  indignammenl...  (Fossetier, 
Cron.  Uarg.,  nis.  Bru.^.,  I,  f"  146  v°.) 

iNDiGNATiF,  adj.,  indigne,  qui  repousse 
avec  indignation  : 

Et  après  que  tu  l'auras  receu,  o  mon 
ame,  se  tu  ne  sens  aucune  espirituelle  sua- 
vité indignalive  de  toutes  mondaines  con- 
solations, pourvray  c'est  signe  de  maladie 
espirituelle.  (J.  Gersox,  l'.iiguillon  d'a- 
mour, ('  92  r",  éd.  1488.) 

iNDiGNATio.v,  S.  /.,  haine  : 
Estre     en    Vindignation    de   quelqu'un. 
(Fboiss.,  Chron.,  IX,  423,  Kerv.) 

—  Mépris  : 

Le  dit  Pierre  l'avoit  occis  ou  fait  occire 
a  cause  de  laditte  indignation  et  mespri- 
sancc.  (1376,  Arch.  JJ  110,  pièce  87.) 

—  Irritation,  lésion  d'un  membre  : 
Nnle  chose  n'est    plus   contraire  contre 

ledit  cas,  c'est  contre  flux  de  sanc,  conme 
dolonr  et  indignaliont  de  membre,  car  ce 
enganre  chaut  apostume.  (Brun  de  Long 
BùBC,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f»  23^) 


iNDiGNATivEMENT,  adv.,  avec  indi- 
gnation : 

Lors  dist  le  consul  indignaticement  que 
li  olz  devoit  bien  estre  parlicipanz  de 
celle  proie.  (Bersoire,  T.  Liv.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f"  83'.) 

IXDIGNER,  V.  a.,  s'indigner  contre, 
haïr  : 

Dont ,  disoit  Aristote,  se  ainssi  estoit 
comme  cil  oppinoit,  il  s'ensuivroit  les 
hommes  estre  moult  maleureux,  quant, 
par  envie,  Dieu  les  indignerait,  ne  don- 
ques  plus  ses  biens  vers  eulx  influeroit. 
(Crist.  de  Piz.\n,  Charles  V,  3"  p.,  ch.  67, 
.Michaud.) 

Je  porte  hayne,  and  je  indigne.  —  I 
beare  hatred.  Tu  n'es  que  ung  fol  de  oie 
indigner,  or  de  me  porter  hayne,  car  je 
ne  l'estime  pas.  (Palsgrave  ,  Esclairc, 
p.  449,  Génin.) 

—  Mépriser  : 

Item  que  ledit  Pierre  avoit  ja  pieça  une 
femme,  appelle  Guilla,  laquelle  il  n'aimoit 
point,  ains  la  indignait  moult  et  mespri- 
soit.  (1376,  Arch.  JJ  110,  pièce  37.) 

—  Braver  : 

Icelluibastard  se  mist  a  garant  ou  pour- 
pris  des  ireres  meneurs  a  Lille,  ouquel 
lieu  en  indignant  justice  et  les  amis  dudit 
mort  se  monstroit  orgueilleusement. 
(1366,  Arch.  JJ  97,  pièce  90.) 

INDIGNEUSEMENT,  adv.,  avec  indigna- 
tion : 

Fuir  les  voyes  de  vindication  qui  tant 
sont  ireuses  et  a  Dieu  desplaisans  qu'il  ne 
veult  veoir  ceulx  qui  leles  fautes  com- 
mectent,  mais  les  repreuve  si  indigneu- 
sement  que  la  face  de  luy  leur  est  denoyee. 
(CoDRCY,  aist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f  187'.) 

iNDiosE,  s.  f.,  nom  de  pierre  pré- 
cieuse : 

De  le  piere  de  l'aigle  qui  a  nom  indiose. 
(Descript.   lapid.,  ms.  Berne  113,  f»  170».) 

iNDioTiTÉ,  s.  f.,  idiotisme  : 

Ledit  maistre  durant  ledit  temps  ne 
pourra  prandre  autre  apprantiz,  s'il  n'y 
avoit  notable  et  souffisante  cause,  comme 
de  maladie  contagieuse  ou  incurable,  in- 
I  habilité,  indiotité  ou  incensibilité.  (1413, 
Ord.,  X,  357.) 

iNDiQU.AiRE,  voir  Indiciafre. 

I         INDIRE,  voir  ESDIBE. 

'  iNDiscus,  -  ttz,  adj.,  qui  n'a  pas  été 
discuté,  agité  ou  débattu,  indécis,  en  sus- 
pens : 

Lequel  plegement  estoit  encore  pen- 
dantz  et  indiscus.  (3  mai  1422,  Ste-Croix 
de  Quimperlé,  Arch.  Finist.) 

Et  linalement   on   ne   sceust   que    con- 

'   clurre,  et  demeura   la    matière   indiscusse 

[   et  sans  aucune  décision  ny  détermination. 

(Jnv.  DES  Urs.,  Hist.   de  Charles  VI,  an 

1398,  Michaud.) 

Et  par  ce  moyen,  demeura  la  matière 
indiscusse  et  indécise.  (Id.,  ib.,  an  1414.) 

Plusieurs  causes    ont   esté    mises  et  in- 
1  troduitcs     en    nostredicte   court  csquelles 
les  droictz   des    parties  demeurent   indii- 
cuz.  iOrdonn.  du  raji  Charl.  Vil.) 


iNDisBRT,  adj.,  qui  n'est  pas  disert  : 
Ciceron  aime   mieux    une   prudence  in- 
diserte   que    une    folle   éloquence.  (Bo.Nl- 
VARD,  Adv.  etdev.  des  leng.,  éd.  1836.) 

Verse  le  miel  plus  dons  de  l'humeur  Castalide 
Snr  ma  langue  indiserle. 

(ni;  BiRTAS,  la  Sepmaine,  VI,  éi.  1579.) 

INDISPOS,  voir  Indispost. 

INDISPOSÉ,  adj.,  gâté,  en  mauvais  état. 

Por  creuser  et  aparfondir  les  gayeres  et 
autres  paz  indisposez.  (21  janv.  1442,  Lett. 
pat.  de  Ch.  VII,  Arch.  Eure-et-Loir.) 

INDISPOSITION,  s.  f.,  intempérie  : 
Intempestas,  hors   heure,  temps  ou  sai- 
son,   indisposition     de    temps.    (Calepini 
Dict.,  Bàle  1384.) 

INDISPOST  ,  -  pos ,  adj.,  indisposé, 
faible  : 

Tant  qn'nng  nyais  de  son  sens  indispaa 
Ne  vonlJroit  pas  tenir  telz  sotz  propos. 
(Apoltig.  de   Xic.    Glolclet   pour    Cl.    ilarct,  i  la 
snite  des  OEuv.  de  ilarot,  éd.  1731.) 

Et  auroit  bien  une  chose  sienne  eu 
hayne,  qui  parleroit  plus  de  la  donner  a 
Cinlhien  qui  a  le  nom  A'indisposl  et  de- 
bile.  (Jehax  ue  LA  Taille,  le  Negrom.,  I, 
U,  éd.  1372.) 

iNDiTEUR,  s.  m.,  celui  qui  révèle,  qui 
explique  : 

AnaxagorasleiadJteurde  nature.  (Chron. 
et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3313,  f»  52  r».) 

INDIVIDU,  adj.,  indivisible  : 

0  très  excellente  Trinité, 

Vray  Diea  paissant  et  Terlac;i\, 

Sainte  individne  deité. 
(MAiiCtAL,  Louanges  de  Marie,    f    118   v",  éd. 
H92.) 

En  tant  que  nons  trois  en  substance 

Sommes  nng  Diea,  ane  puissance 

Et  Tolauté  iiîdividue. 

{.ici.  des  Aposl.,  ïol.  1,  f»  5',  éJ.  1337.) 

Et  encore  an  xvn°  s.  : 

Au  nom  de  la  très  saincte  et  individite 
Trinité.  (1643,  Test.  F.  Pamiers,  vas.  Ri- 
chel.  Baluze,  Arm.  ccxvil,  39.) 

—  Individuel,  particulier  : 

L'en  doit  avoir  recours  aux  termes  gène- 
raulx,  especiaulx  et  individues.  (Fabri, 
Rhet.,  f''4v»,  éd.  1S21.) 

Nous  point  qu'un  cas  individu  il  doive 
imiter  l'un  et  1  autre.  (E.  Pasqcier,  Pour- 
parler  du  Prince.) 

—  En  individu,  en  particnlier  : 

U  ne  suffit  pas  de  recognoistre  sa  faute 
en  destail  et  en  individu,  et  tacher  de  la 
reparer  ;  il  faut  en  gênerai  recognoistre  sa 
foiblesse,  sa  misère,  et  en  venir  a  une 
reformation  et  amendement  universel. 
(C.HARR. .Sag.,  l.  I,  c.  1.  p.  9,  éd.  1606.) 

iNDiviDUER,  v.  a.,  rendre  particulier  : 
Les  membres  generatifz  sont  faitz  affin 
que  les  membres  generaulx  feussent  spéci- 
fiez et  après  qu'ilz  seroient  spécifiez  feus- 
sent  individuel  et  faiz  particuliers.  (Jard, 
de  santé,  11,  i,  imiir.  la  .Minerve.) 

iNDiviDUiTÉ,  s.  f,  caractère  particu- 
lier : 


rND 


INI) 


IND 


fi73 


Vindividuité...  ou  la  determinai?on  île 
cliaqiie  chose  particulière.  (LA  Boderie, 
Hann.  du  monde,  p.  137,  éd.  1578.) 

iNDivisABLE,  adj.,  qu'on  ne  peut  dé- 
noiniiier  : 

Certes,  c'est  monstre  inàivisabîc  (resconiUié), 
Et  plus  que  monstre  au  doy  monslrablo. 
(J.  Lt;  Kevre,  la  Vieille,  1.  II,  v.  2215,  Cocheris.) 

INDIVISÉ,  adj.,  qui  n'est  pas  divisé, 
indivis  : 

Ou  non  de  la  sainte  et  indivisee  Trinité. 
(Cft.  de  123o,  Clerm.,  Riclicl.  4663,f<'  98  r».) 

Elles  sont  une  uieisme  chose  indivises- 
(Oresme,  Elh.,  30,  éd.  1488.) 

Heritaiges  communs  et  indivisez.  (1437, 
Coust.  d'Anjou  et  du  Maine,  ii,  182,  Ueau- 
temps-Ueaupré.) 

A  l'honneur  de  la  tressaincte  fd  indivisee 
Trinité.  {Remède  très  utile  contre  fièvre 
pestilencieuse  et  autre  manière  d'epidemie, 
f»  l  r».  Robinet.) 

En  chascune  partie  de  l'hostie  soit  en- 
tière ou  divisée  est  tout  le  corps  de  Jhe- 
sucrist  indivisé.  (J.  Rouchet,  la  DIoble 
Dame,  t«  136  r»,  éd.  1S36.) 

Une  mine  de  terre  indivisee.  (lo32,Comp(e 
de  S.-Ladre,  p.  200,  Hosp.  Clermont-sur- 
Oise.) 

Le  flccheur  profond  descend  indivisé 
jusqu'au  carpe.  (Paré,  QEuv.,  IV,  28, 
Malgaigne.) 

La  sainte  et  indivisee  Trinité.  (Chos. 
mem.  escr.  p.  F.  liiclier,  p.  73,  Cayon.) 

INDIVISER,  V.  a.,  faire  participer  ; 

Et  ceulx  qui  sont  appeliez  gardes  des 
loix  et  que  les  princes  traictent  avecques 
eulx  des  négoces  et  les  indivisent  aux 
choses  desquelles  ilz  ont  devant  conseillé 
et  ordonné.  (Oresme,  Polit.,  i"  154'', 
éd.  1489.) 

—  Exciter,  soulever  : 

Les  demagoges  sont  flateurs  du  peuple 
et  le  indivisent  injustement  contre  les 
princes.  (Oresme,  Polit.,  C  132'',  éd.  1489.) 

jNDivi.siBLETÉ,  S.  f.,  indivisibilité  : 

Individuitas,  indivisibtelez.  (Gloss.  de 
Salins.) 

INDOCIBLE,  adj.,  qui  ne  peut  être  ins- 
truit : 

Je  ne  suis  mio  coofondas 
Ne  pour  indocible  rendus. 
(J.  Lefevrb,  la  Vieille,  3707,  Coclieris.) 

iNooiER,  V.  n.,  paraître  violet  : 

Li  qaens  i  met  son  oel,  et  voit 
Desor  sa  désire  mamelcto 
Indoier  celé  violete. 

(G.  DE  Mo.NiR.,   Violetle,  660,  llicliel.) 

INDOINTÉ,  voir  IdONEITÉ. 

iNDOis,  adj.,  indien  : 

Aucuns  vendent  pour  ebene  le  bois  des 
espines  indoises  ou  de  meurier.  (DuPinet, 
Dioscoride,  I,  m,  éd.  ieoii.) 

INDOLE,  s.  f.,  caractère,  naturel  : 

Il  ne  mena  avoec  lui   fors  un  enfant  de 

boue  indole,  c'est  a  dire  de  bone  estrace. 

{Vie  del  ben.  Just.,  Uichel.818,  f  303  r».) 
Ce  qui  me  meust  a  estre   couroucié  de 

prendre  si  grant  correction  de  toy   est  la 

naturelle  amour  que  j'ay  a   toy    comme  a 


mon  Blz,  et  aussi  la  belle  indole  et  bel 
commencement  de  virtu  laquelle  a  esté 
dcceue  par  vaine  ymage  de  beauté.  (Sy.m. 
DR  IlEsnm,  Trad.  de  Val.  Max.,  f"  130', 
éd.  1495.) 

Indole  selon  Papie  est  proprement  ymage 
de  vertu  a  venir,  c'est  a  dire  que  quant  un 
enfant  est  en  sa  joaesce  de  bonne  philo- 
zomie,  de  bonne  nature  et  de  bonnes 
meurs,  et  fait  ce  que  son  eage  peut  souf- 
frir et  encore  plus,  on  doit  et  peut  dire 
qu'il  est  de  bonne  indole,  c'est  a  dire  qu'il 
est  signifiance  qu'il  sera  un  vaillant  homme 
en  temps  advenir.  (In.,  ib.,  f'I.'ie''.) 

Enfant  de  bonne  indole  et  de  très  ingé- 
nieuse nature.  (Le  JIaihe,  Illustr.,  1,  31.) 
Du  grand  François,  ornement  des  grands  roys, 
La  bonne  indole  et  l'ancien  génie 
Qui  au  tombe.iu  luy  tirent  compagnie 
Sont  retournez  en  ce  nouveau  François. 
iRo.Ns.,  Mascar.,  Pour  la  statue  de  Mgr  le  duc 

d'Alençon,  Bibl.  eU.) 

Enseigner  les  lettres  et  bonnes  mœurs 
a  la  jeunesse  de  bonne  i?!do(e.  (Lariv.,  le 
Fidelle,  I,  3,  Ane.  Th.  fr.,  VI,  316.) 

Apres  avoir  attempté  a  l'honneur  de  ce 
bon  chevalier,.,  ils  s'efforcent  de  maculer 
de  cruauté  sa  bsnigne  et  saincte  indole  et 
nature.  (CoNDÉ,  Mém.,  p.  637,  Michaud.) 

Depuis  la  fondation  de  la  cité  de  Lyon, 
il  ne  se  trouve  chose  en  quoy  plusreluyse 
Vindote  et  fidelilé  Lyonnoise  envers  son 
roy...  que  la  bataille  d'Anthon.  (PaRadin, 
Hist.  de  Lyon,  p.  247,  éd.  1S73.) 

iNDOMABLE,  adj.,  indomptable  : 
11  envoia  .ii.  pueples,  les  juifs  et  les 
gentilz,  l'un  rude  gentil  qui  est  par  l'asne 
désigné,  l'autre  indomable  qui  est  par  les 
juifs  demonstré.  (J.  GotJLAlN,  Ration., 
Richel.  437,  I»  221  v».) 

Restes  cruelles,  indomables  et  sauvages. 
[Orose,  vol.  I,  f  9',  éd.  1491.) 

L'une  estoit  pour  bestes  privées  et  doul- 
ces,  l'aultre  pour  indomables  et  terribles. 
(La  Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f»  35°,  éd.  1488.) 

Ce  juste  est  comme  le  diamant  indomable 
de  feu.  (N.  de  Bris,  Institut.,  f»  84  v.) 

iNDORMABLE,  adj.,  qu'on  HO  peut  en- 
dormir : 

Indomable,  insoporabilis.  IGloss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  768i.) 

INDOUAIREU,  voir  E."iD0UAlHER. 

I.NDOUBTABLE,  indoutoble,  adj.,  indu- 
bitable : 

Ils  (les  anciens)  conferment  comme  in- 
doutable  que  l'entière  cognoissance  de 
tous  les  arts...  est  enclose  es  cinq  livres 
de  la  loy  de  Moise.  (Nie.  DE  LA  BodehIE, 
lleptaple,  p.  876,  éd.  1578.) 

INDOUBTEUS,  adj.,  qui  n'est  pas  dou- 
teux : 

Aux  quieus  nous  adjoustons  pleniere  et 
indoubteusefoy.  (1340,  Arch.  JJ  Tâjf»  139v».) 

INDOUBTEUSE.MENT,  adv.,  d'une  ma- 
nière non  douteuse  : 

La  femme  de  ce  noble  duc  Pépin 
nommée  Itte,  dicte  Idubergue,  fut  née  dé 
la  très  claire  noblesse  d'Acquitaine,  ainsi 
que  nous  le  sçavons  indoubteusement  par  le 
tradition  de  ses  possessions  faicte  a  l'église 
de  Sainct  Pierre.  (.1.  Vauquelin,  Trad.  de 
la  Cliron.  d'Edm.  de  Uynler,  1,23,  Xav.  de 
Haui.) 


iNDOULoUREtix,  adj.,  qui  ni!  cause  pas 
de  douleur  : 

Pour  tenir  le  membre  en  ligure  droite  et 
indculoureuse.  (Paré,  OEuv.,  XII,  8,  Mal- 
gaigne.) 

Schirre  est  aposteme  dur,  reposé,  et  ap- 
paisé  et  indouloureux.  (Joi;b.,  Gr.  chir., 
p. 140,  éd.  1598.) 

INDOUTABLE,  VOir    I.NDOUBTABLIS. 

iNDRoiCTURK,  S.  f.,  Hianquo  de  droi- 
ture : 

Toa  indroicliire  et  ta  grant  injustice. 
(J.  BoucHET,  la  Noile  Dame,  t"  149  r",  éd.  1536.) 

iNDUBiT,  adj,,  incertain,  partagé  : 
Car  ancor  ly  pais  non  est  uiie  in  entier 
arrest   de    paix,  maix   est  indubil.   (1410, 
Arch.   Fribourg,   1"  Coll.  de  lois,  n»  184, 
f"  50  v",  Rec.  diplom.,  vi,  169.) 

iNDUBiTATivEMENT,  adv.,  d'uuc  ma- 
nière non  douteuse  : 

Leur  multitude  sçavoit  indubitativement 
quandt  Dieu  estoit  en  leur  ayde.  (FosSE- 
TiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f»  136  r».) 

1.  iNDUCE,  -  usse,  -  uice,  s.  f.,  délai, 
trêve,  loisir  : 


Doné  11  a  par  grant  savoir 
Trois  Jors  i'induces  et  d'espace. 
(G.  DE  Coi.\ci,  Mir.,  Itichel.  21G3, 


f"  G'.) 


Adont  dist  le  counestable  audit  Jehan  de 
Longueval  qu'il  se  conseillast  et  que  il  luy 
donnoit  deux  jours  à'indusse  pour  soy 
bien  conseillier.  (Wavkin,  Anch.  Cron. 
d'Englet.,  III,  68,  Soc.  de  Ihist.  de  Fr.) 

C'est  trop  tart.  —  Nous  nous  repontons  : 
De  confesser  ayons  induce. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Uichcl.  SiO,  f  233''.) 

Lesquelx  eschevins  ainsi  esleuz  sont 
présentez  a  nostre  bailli  a  wit  jours  de  in- 
dusse.  (1409,  Ord.,  ix,  480.) 

Demander  garend,  veue,  délais  et  induces. 
(1434,  Arch.  Allier,  G,  cart.  S,  1.  2.) 

Et  eult  trois  jours  d'induice  pour  les 
-widier.  (.1.  Lb  Fevre,  Chron.,  I,  340,  Soc. 
de  ni.  de  Fr.) 

Si  ne  leur  bailla  pas  induce  de  repondre. 
(Louis  XI,  Nouv.,  XXX,  Jacob,) 

Ainsi  vous  rao  donrez  induce 
Do  m'y  aller  ung  peu  esbatre. 
(Grebax,  Uist.  de  la  pass.,  8320,    G.  Paris.) 
Frère,  prenez  ung  pou  li'induce. 
Et  venez  au  manger  entendre. 

(iD.,  U.,  17971.) 

Le  légat  print  induces  de  sept  jours  pour 
leur  respondre.  (Le  Raud,  Uist.  de  Bret., 
ch.  XVI,  éd.  1638.) 

Judoch  luy  demanda  induces  de  huit 
jours  a  délibérer,  (lo.,  ib.,  ch.  xil.) 

Le  roy  l'envoya  quérir  pour  se  préparer, 
et,  quand  Plebeus  entendit  que  le  pèlerin 
ne  estoit  pas  mort,  il  eut  paour  et  demanda 
induces.  {Violier  des  Uist.  roi».,  c  cxl 
Ribl.  elz.)  ■  ' 

2.  INDUCE,  s.  f.,  instigation  : 
Jean  Fourquié  estoit  marié  a  une  jeune 
femme...  Nicole  Menard,  prestre,  par  ses 
fausses  induces  et  monitions  avoit  séduit 
laditte  femme.  (1389,  Arch.  JJ  138. 
pièce  223.) 

iNDuciEu.s,  adj.,  tentateur,  perfide: 


S74 


INH 


Kn  Inquelle  lioslollerie  après  qtic  le  sup- 
pliant se  fut  loaié...  par  indueieusei  pa- 
roles eust  meoee  en  une  cstable  icelle 
lillette.  (UIO,  Arcli.  J.I  164,  pièce  20o.) 

INDUCTIF,  adj.,  qui  produit,  qui  cause, 
avec  de  et  un  snbst.  : 

Pour  eoniiufiondoncques  lie  cestuy point 
second  et  des  raysous  inductives  de  ta  de- 
vocion,  il  te  souviencne  de...  (Maiz., 
Songe  du  viel  pel.,  III,  60,  Ars.  2G83.) 

Lequel  (vin)  est  especialement  inductif 
et  cause  de  joyeuseté.  {Mer  des  hyst.,  t.  1, 
f«  95^  éd.  1488.) 

Le  San;;  corrompu  est  inductif  de  tolalle 
corruption  par  tout  le  corps.  (J.  BocCHET, 
la  noble  Dame,  f-  42  v°,  éd.  1336.) 

—  Avec  de  et  un  infinitif,  qui  pousse  à  : 
J'ay  dict  les  causes  qui  ont   esté  induc- 
tives "a  Ulixes  de  commectre  tel  homicide. 
(Fabbi,  Rhrt.,  f  43  r»,  éd.  1321.1 

—  Avec  d,  qui  induit  1  : 

On  dit  que  les  femmes  sont  frasilles, 
muables,  deceplives  et  inductives  a  mal. 
(J.  BoccHET,  Triumphes  de  la  noble  Dame, 
t'  126  r»,  éd.  1336.) 

INOUCTIVEMENT,  adv.,  pap  induction  : 
Nous  descrirons  au  moins  mal  que  nous 
pourrons  induclivement  les  régions  et  por- 
tions des  trois  parties  du  monde.  {Orosc, 
vol.  I,  f»  14",  éd.  1491.) 

IXDUICE,  voir  ISDCCE. 

iNDUiCTEMENT,  S.  m.,  instigation  : 
Jason...  ala   en   eslrange   contrée...  par 
Vinduiclement  Pelleus  sou  oucle.  (Chr.  de 
Pis.,  Ep.,  Kichel.  604,  f"  98  v.) 

INDUIKE,  voir  ENDUinE. 

iNDUisABLE,  adj.,  qui  se  laisse  guider, 
conduire  : 

Ils  m'ont  fort  pressé  de  la  reformer 
d'autre  sorte  (la  ligue  bereditaire),  pour  ce 
qu'elle  se  réfère  a  autres  traitiez  précé- 
dents; mais  n'y  ay  voulu  entendre  et  n'ay 
trouvé  en  conseil  d'y  riens  varier  :  a  quoy 
sont  estez  bien  mal  induisables,  mais  a  la 
fin  s'y  sont  condescenduz.  (12  avr.  1318, 
Lett.  de  Max.  de  Berghes  au  roi  de  Cast., 
Négoc.  entre  la  Fr.  et  l'Autr.,  II,  420, 
Doc.  inéd.) 

iNDUisEMEXT,  s.  m.,  séduction  : 
De  son  bon  grc,volonté,certaine  science, 
sanz  aucune    force ,    contrainte  ,    erreur, 
Ignorance,   decevance   ou  induisement  au- 
cun. (CftJrte  de  13>>1,  Arch.  S  82,  pièce  6.) 

Par  mauvais  induisement.  [Ib.) 

iNDUisEUR,  s.  m.,  qui  cherche  à  in- 
duire, chef  : 

Pource  que  l'en  dit  plusieurs  de  ladicle 
Université  estre  principaulx  aucteurs  et 
induiseurs.ei  qui  insistent  et  commeuvent 
les  suppostz  de  ladite  université  a  telz 
voyes  de  cessations.  (14'/'),  Ord.,  xill, 
458.) 

iNbURABLE,  adj.,  qui  n'est  pas  digne 
de  durer  : 

Non  pai  <^a  onc  CBDTrs  indaralile 
Faicte  artif1ci«ll«meal. 
lAct.  d(t  Apoil.,  »ol.   Il,  f  1\'.  éJ.  1537.) 


INE 

INDURATION,  S.  f.,  pris  au  lig.,  endur- 
cissement: 

A  sa  volpnté  ne  mner 
Obstant  son  induration 
Et  sa  gran'to  obstination. 
(Djcciubtille,   T'ois  pclerin.,  f  13'',  impr.  Ins- 
lil.) 

INDURE,  voir  Enduire. 

iXDURER.  voir  Endurer  au  Supplé- 
ment. 

INDUSSE,  voir  I.NDUCE. 

INDUSTRIAL,  adj.,  produit  par  le  tra- 
vail, l'industrie  : 

Terres  portans  fruits  industriaux.  (1471, 
Ord.,  xvii,  434.) 

Sont  repulez  fruitz  iiidMsfrîaHa;  lesfruicts 
pendans  en  vignes  et  les  bleds  estans  se- 
mez es  terres.  (  Coût,  de  Troyes,  Coût,  gén., 
1,418,  éd.  1604.) 

iNDusTRiER  (s'),  V.  réfl.,  se  rendre 
liabile  : 

Et  luy  donnons  courage  de  se  duire  et 
industrier  a  nos  dépens  aux  armes,  les- 
quelles peut  estre  un  jour  il  employera  a 
uostre  desavantage.  (Pasq.,  Rech.,  I,  v.) 

—  Industrie,  part,  passé,  dressé  : 
Un  cheval  fort  courageux  et  industrie  au 
fait    de   la   guerre.    (IN'OMU.    Fabrique  des 
excell.  Traits  de  vérité,  p.  30,  Bibl.  elz.) 

iNDUTioN,  S.  f.,  investiture  : 
Dans  une  charte  du  comté  de  Gruyère, 
du  20  décembre  1333,  il  est  dit  à  propos 
de  Pailly,  qu'il  faut  toucher  le  verrou  de 
la  porte  du  grenier,  prendre  une  bûche  de 
bois  de  ce  grenier  et  la  remettre  à  l'acqué- 
reur en  signe  de  vraie  indulion  et  mise  en 
possession. 

INEBRIACION,  •  tion,  S.  f.,  ivresse  : 
Noé  après  son  inebriacion  fut  cestui  qui 
premier  fist  faire  les  brayes.  (Chron.et  hist. 
saint,  et  prof.,  Ars.  3313,  f"  98  r".) 

Conme  ame  dévote  ou  repos  de  con- 
templation est  doulcement  enyvree  de  plu- 
sieurs inebriacions.  (J.  Cerson,  l'Aiguillon 
d'amour,  f  3  v»,  éd.  1488.) 

La  inebriation  de  Noé.  (FossetieRj  Cron. 
Marg.,  ms.  Biux.,  I,  f»  42  v.) 

Pour  sa  trop  grant  repletion  ou  inebria- 
cion. (J.  BouGHET,  Nobte  Dame,  ("  97  v, 
éd.  1336.) 

i.vEBRiANT,  adj.,  qui  enivre  : 
User  de   bruvaige   inebriant.   (La  Ires- 
ample  et  vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S. 
Ben.,  f»  lOS'',  éd.  1480.) 

La  corvoise  faicte  de  choses  inebrianles 
est  la  pire.  {Régime  de  santé,  f»  43  v»,  Ito- 
binet.) 

Et  mengent  d'une  herbe  pulverizee  ine- 
triante.  (P.  Mart.,  Bec.  des  isles,  f»  50  r».) 

iNEBRiATiF,  adj.,  enivrant  : 
Armonies     inebrialives    ou    enivrantes. 
(Ohesme,  Polit.,  r  p.,  fo  111",  éd.  1489.) 

iNEFFAiLLiBLE,  ineffalible,  adj.,  qui  ne 
manque  jamais  : 

Jamais  n'aurons  la  vision 
De  VineHaUble  lainière. 

(llù(.  i/u  Hel  lesl.,  iSo,  A.  T.) 


INE 

iNEPFECTUÉ,  adj.,  inex(''Cnto  : 
L'arrost   p?t   d.nneuré    incffectuè.    (1,';78, 
Arrest,  Felib.,  Hist.  de  Paris,  v.  7.) 

Nous  nous  sommes  résolus  de  luy  ac- 
corder plus  tost  la  somme  qu'il  demande 
que  de  laisser  la  dicte  trefve  ineffectuee. 
(1393,  Lettres  missives  de  Henri  IV,  t.  IV, 
p.  384,  Berger  de  Xivrey.) 

INEL,  voir  ISN'EL. 

iNELABORÉ,  adj.,  qui  n'a  pas  été  tra- 
vaillé : 

Car  ne  voit  on...  des  entrailles  de  la 
terre,  d'une  matière  sale  et  inelaboree  sortir 
toutes  sortes  de  métaux  et  pierres  pré- 
cieuses ?  (Du  PiNET,  Dioscoride,  II,  93, 
éd.  1603.) 

INELEMENT,  VOif  ISNELE.MEiNI. 
INELTÉ,   voir  ISNELETÉ. 
INENARRABLEMENT,  mïî.,    adV.,    d'UUe 

manière  inénarrable  : 

Dieu  est  inenarrablement  ardant  et  dési- 
rant espardre  sa  bonté.  (Fossetier,  Cron. 
Margaril.,  ms.  Brux.,  I,  f"  18  r°.) 

Il  n'attend  pas  qa'tiamblement  je  le  prie, 

iNe  que  voyant  mon  enfer  a  luy  crie, 

Par  son  Esprit  fait  un  gémissement 

Dans  mon  cœur,  grand  irui^narrablemt^nt.  . 

(Marguerite  de  Nav.,  Miroir  de  l'ame  pécheresse. 

Marguerites  de  la  Marguerite,  t.   1,    p.  18,  éd. 

1317.) 

INENGENDRÉ,  adj.,  qui  n'a  pas  été 
engendré  : 

Dieu  est  inengendré.  (Fossetier,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brus.,  I,  f"  60  v".) 

Ce  mot,  que  l'Académie  omet  et  que 
Littré  donne  sans  historique,  a  été  em- 
ployé par  Voltaire. 


INENSANGNAVLEMENT, 

GNABLEMENT. 


voir    iNENSEI- 


inenseignable:\ient  ,  inensangnavlc- 
ment,  adv.,  d'une  manière  contraire  à  l.i 
vraie  doctrine  : 

En  laquel  chose  nos  doions  entandre 
k'uu  chascuns  expoaeres  ki  ateiret  aucune 
chose  inensangnavlement  en  l'exposicion 
de  la  sainte  escriture  por  ceu  k'il  plaist  as 
oiauz,  il  dist  ses  parolles  et  ne  mies  les 
parolles  de  Deu.  (Greg.  pap.  Hom.,  p.  93, 
Hûfmaun.)  Impr.,  innesangnaulement. 

INENSIEVABLE,     udj.,     qU'dU     nO     peUt 

suivre  : 

Leurs  inensievables  faiclz  et  fréquentes 
victoires  muUiplioient  leur  importune  au- 
dace. (Fossetier,  Cron.  Marg. ,ms.  Brux., 
II,  f»  174  v«.) 

i.NENTENTii-'',  adj.,  inattiMitif  ; 

El  l'arae  inenlendvc 

A  ce  que  voit. 
(Vasquiv  I'hiueci.,  Euv.  rutg.  de  Fr.  Pelrarçiie, 
p.  133,  éd.  ioo5.) 

iNEPTEMENT,  adv.,  inhabilement  : 
Demande  ineptement  formée.    (28  juill. 

1330,  Cart.  d'Aiix.,  ("  62,  Hôpit.d'Auxerre.) 
Barbares  anciennement  estoient nommez 

ceux  qui  ineptement  parloient  grec.  (J.  di; 

Bellay,  Œuv.,  1,  l-  4  r",  éd.  1369.) 


INE 

—  D'une  manière  inepte  : 

Et  pour  le  repard  (ie  l'inclination  des 
colombes  a  cliauchcr,  Albert  dit  non  inep- 
tement  qu'elles  sont  ainsi  nommées  de  deux 
mots  latins  qui  peuvent  si^'iiitier  exercer 
les  lumbes.  (J.  de  Mo.NTLYxnn,  Hieroçily- 
phiques  de  Jan  Pierre  Valerian,  xxii,  3, 
éd.  1615.) 

iNEPTETÉ,  S.  t.,  ineptie,  manque  d'ap- 
titude : 

Si  par  cas  d'auventure  aucune  chose 
d'ineptelé  tu  trouvois  en  ce  livre.  {Ciel  des 
philos.,  c.  43,  éd.  lo47.) 

Voyant  que,  quant  au  scavoir,  a  l'expé- 
rience, difl'erence  de  pouverner  prince  en- 
vers gouverneurs,  de  Vineptelé  de  lafemme 
envers  l'homme,  il  y  a  aultant  a  dire  que 
du  blanc  au  noir.  (looS.  Lett.  de  Marie,  fl. 
de  Hongrie,  à  l'Emp.,  Pap.  d'Et.  de  Gran- 
velle,  iV,  473,  Doc.  inéd.) 

iNEPTiTuDE,  S.  t,  manque  d'aptitude: 
L'ineptitude   de  l'instrument.  (J.   G.  P., 
OccuU.  merv.  de  Nat.,  p.  82,  éd.  1S67.) 

—  Sottise,  ineptie  : 

Le  donix  Jésus  anquel  noas  debvons  plaire 

De  panvrelé  a  esté  l'exemplaire, 

Et  neanlmoins  par  nne  ineptUude 

Ea  avarice  est  noslre  lotalle  estuilc. 

(Rond.,  liée,  de  Poés.,  ms.  Soiss.  187,  fôv".) 

Coîjnoissant  la  couardise  elineptitude  de 
son  frère.  {La  Mer  des  hystoir.,  t.  II,f''oO'', 
éd.  1488.) 

Ils  vivoient  en  leurs  délices  en  toute 
ineplilude  et  meschance.  {La  Thoison  d'or, 
vol.  I,  f°  64  V».) 

Ineplilude  de  langage.  (Fabiu,  Rhel., 
f»69  v»,  éd.  1321.) 

Ainsi  assemblèrent  Salomé  et  ses  com- 
plices tous  les  vices  et  inaptitudes  de  Ar- 
chelaus,  et  les  baillèrent  en  escript  a  César. 
(BOUBGOIXG,  Bat.  jud.,  II,  2,  éd.  1530.) 

Nostre  vieux  Jean  BouteiUer  en  son 
Somme  Rural  se  plaignoit,  de  ce  que  de- 
dans l'ancienneté  il  ne  trouvoit  en  matière 
de  retraict  que  l'an,  et  que  neantmoins  de 
son  tem[is  on  disoit  par  ineplilude  an  el 
jour.  (Pasq.,  Rech.,  IV,  32.) 

Ne  considérons  point  ceste  ineplilude  et 
absurdité  seule.  (Dalegh.\mp,  Trad.  de 
Galien,  p.  139,  éd.  1609.) 

IXEQUITÉ,  voir  Iniquité. 

iNERUDicTiON,  s.  f.,  ignoraHce  : 

Que  celuy  qui  est  maintenant  ou  soudain- 
I  nement  enrichi  non  est  autre  chose  que 
I  une  inerudiclion  de  richesse,  et  les  appelle 
I  le  philosophe  fortunes  ou  incenses.  (P. 
Ferget,  Mirouer  de  la  vie  htim.,  f°  70  r», 
I  éd.  1482.) 

I      iNEsciiAPABLE,  adj.,  inévitable  : 

Ouquel  estoit  un  signe  évident  de  mort 
ineschapable  quant  aucun  homme  rendoit 
sang  pur  1h  nez.  (L.  de  PnEMlEnF.,  Decam., 
Richel.  129,  i"  G  r».) 

INESCROULABLE,   adj.,  inébranlable  : 

Vinescroulabte  mur  de  la  maison   divine. 
(Du  Bartas,  Semaine,  4' jour,  p.  101,  éd.  IGIO.) 
Inescroulable,  unshakeable,  immovable, 
fteady,notlo  beslirred.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 


INE 

cremeur,   inespantable.  (Fossetier,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  1,  f»  218  v».) 

INESPANTÉ,  voir  INESPOENTÉ. 

j:fESPOET<TÉ,inexpoente,inespante, &(}]., 
non  effrayé  : 

lloratius  et  Valerius  inespoenles  accou- 
rurent illec.  (Fossetier,  Cron.  Marg. ,ms. 
lirux.,II,  f°222  v°.) 

Moyse  voyant  et  oyant  que  le  peuple  en 
cellesedition  le  voloii  lapider,  soyconfiiant 
en  Dieu  se  mislinexpoenté  an  milieu  d'eulx 
tous...  (ID.,  ib.,  I,  f»  148  vo.) 

Celle,  inespanlee  et  sans  changier  cons- 
tance, offrit  au  tirant  le  gosier  et  la  poi- 
trine. (ID.,  t&.,  I,  f°244  r-.) 

iNESTANCHABLE,  adj.,  qui  ne  peut 
être  étanché  : 

Les  autres  estoient  persécutez  d'un  flux 
de  sang  ineslanchable  qui  decouloit  par  les 
narines  comme  un  torrent  jour  et  nuit  in- 
cessamment. (Jean  de  Marcouvii.i.e, 
Traidà  mémorable  des  cas  merveilleux, 
fo  26  V»,  éd.  1564.) 

iNESTiMABLEJiENT,  adv.,  inapprécia- 
blement  : 

Tout  ausi  peut  il  estre  que  une  vertu 
excellentement  forte  et  inacoustumee  fera 
parler  ]ilus  tost  que  droit  ineslimablement. 
(EvRART  DE  CoNTY,Pro6i.  d'ylrist.,  Richel. 
210,  f-  177''.) 

S'csjouir  ineslimablement  sans  ennuy. 
(Geuson,  Serm.,  ms.  Troyes  2292,  f»  46  v°.) 

Ténèbres  ineslimablement  obscures. 
{Traict.  de  Salem,  ms.  Genève  ICS.feO  v».) 

Le\ojp.Te?lineslimablement  glorieux.  {La 
Iresampleel  vrat/e  Expos,  de  lareigleM.  S. 
Ben.,  1486,  f»  loO''.) 

Dieu  se  trouva  en  cecy  si  ineslimablement 
offensé  en  sa  créature  qu'il  le  condampna 
a  souffrir  paines  et  travaux.  {Le  Trésor  de 
l'ame,  l"  19  v»,  éd.  1494.) 

Ineslimablement  riche.  (Geuffroy  , 
Descript.  de  la  court  du  Grant  Turc, 
f»  44  V'',  éd.  1546.) 

iNESTisiEMENT,  adv.,  inappréciabls- 
ment  : 

Estoit  une  vigne  inestimement  désirée 
dndit  capitaine.  (Chos.  mem.  escr.  p.  F. 
nicher,  p.  89,  Cayon.) 

INEUREUSEMENT ,  VOIT  InHECREU.SE- 
MENT. 

iNEVAPORABLE,  adj.,  qui  ne  peut  s'é- 
vaporer : 

Adonc  toute  la  chose  en  devient  vis- 
queuse et  ausi  comme  inevaporable. 
(EvRART  DE  CoNTY,  Probl.  d'Arist.,  Ri- 
chel. 210,  f»269=.) 

INEVITABILITÉ,  S.  f.,  caractôrc  de  ce 
qui  est  inévitable  : 

Liberté  doncques  est  treble,  c'est  assa- 
voir de  nécessité,  de  péché  et  de  misère. Par 
nécessité  elle  est  double,  c'est  assavoir  de 
inevitabililé  et  coaclion.  {Chron.  et  hist. 
saint,  et  prof.,  Ars.  3313,  f»  18  v.) 

INEXAUSTIBI.E,    voir  INEXHAUSTIBLK. 


INE 


S7f) 


iNESPANTABLE,  adj.,  qu'on    nc   peut        INEXCOGITABLE,  adj.,  qui  dépasse  la 
épouvanter  :  pensée  : 

Honme  fort,  corageux  et  virtueux  et  sans  I      Las  !  comme  grans  maulx  inexcogilabkz 


viennent  especialement  por  ce  misérable 
et  malereux  descord.  (Gerson,  Serm.,  ms. 
Troyes  2292,  f'>  61  V.) 

Votre  1res  inexcoyilable  et  profonde  sa- 
pience.  {Triumph.  des  vert.,  Richel.  144, 
prol.) 

Ceste  ineffable  et  inexcogitahle  éternité. 
(Fossetier,  Cron.  Margarit.,  ms.  Brux., 
I,  f"  18  r».) 

Profundité  inexcogilable,û"»^es  énormes. 
(CnAMPiER,  la  Nef  des  dames  vertueuses, 
liv.  II,  ch.  20,  éd.  1303.) 

Unique  en  essence  et  nature  inexcogi- 
table.  (LaBoderie,  Harm.  du  monde,  la- 
trod.,  éd.  1578.) 

INEXCOGITÉ,  adj.,  inattendu  : 
Dieu  envoya  soubdainement  par  sa 
grâce  un  soulagement  inexcogilé  a  ses 
bons  serviteurs  par  la  main  et  le  mistere 
de  ses  persécuteurs.  (C.  DE  Sevssel,  Hist. 
eccles.,  V,  2,  éd.  1367.) 

INEXHAUST ,  adj.,  inépuisé,  inépui- 
sable ; 

Oui  as  science  très  profonde, 

Inexhauste  et  inénarrable. 

(Mijst.  de  S.  Didier,  p.  437,  Carnandet.) 

INEXHAUSTIBLE,  iûexaust.,  adj.,  iné- 
puisable : 

Mer  in'exhaustible  de  miséricorde,  d'a- 
mour et  de  doulceur.  (Crainte  amour,  et 
bealit.,  ms.  Ars.,  f°32  v».) 

Inexauslibles  murs.  (J.  Gerson,  l'Aiguil- 
lon d'amour,  f'  71  v»,  éd.  1488.) 

En  ce  qu'il  l'a  faict  inférieur,  a  voulu 
estre  en  soy  le  grigneur  et  plus  fort,  afHn 
que  conirainct  parla  nécessité  de  son  im- 
bécillité il  requière  son  seigneur  au  promp- 
tuaire  inexhauslible,  ducpid  habonde  toute 
fortitude.  (Bouchard,  Chron.  de  Bret. 
Ep.,  éd.  1532.) 

INEXPERT,  adj.,  qui  n'a  pas  d'expé- 
rience, inhabile  : 

Et  n'estoit  point  inexpert  des  choses 
qu'il  disoit  et  pensoit.  {Ancienn.  des  Juifs, 
Ars.  5082,  f»  114''.) 

Jeunesse  inexperte  des  faits  de  fortune 
et  des  variacions  de  ce  monde.  (G.  Chas- 
teli,.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III,  83, 
Buchon.) 

Hommes  inexpers  au  droit  chemin  de 
vertu.  (La  tresample  el  vraye  Expos,  de  la 
reigle  M.  S.  Ben.,  f"  50»,  éd.  1486.) 

Les  deux  apostres  respondirent  a  Noslre 
Seigneur  :  Nous  pouvons  boire  le  calice; 
mais  ils  respondoient  lors  comme  inexpers, 
et  de  leur  propre  fragilité.  {l'rem.  vol.  des 
cxp.  des  Ep.  el  Ev.  de  kar.,  f  132  r»,  éd. 
1519.) 

On  no  doit  un  enneniy  cr.iinJre 
Lequel  on  congnoit  inexpert. 
(Gun.i..  IIacde.ni,  Fahl.,  9G,  •2°  p.,  Lormier.) 

11  ne  faut  point  douter  que  l'expert  n'ait 
beaucoup   davantage    sur  Vinexpert.  (La- 
ngue, Disc,  p.  245,  éd.  1587.) 
Qni  sont  quant  a  la  guerre  inexpers   hobereaux. 
(Vabq.,  Sal.,  V,  il  M.  de   la  Boderie,  éd.  1012.) 

iNEXPEUTisE,  S.  f.,  inhabileté  : 
Plusieurs  conseillent  selon  leur  utilité, 
cupidité,  amour,  couardise,  inclinations, 
dessein  particulier,  paix  ou  guerre  désirée 
qu'ils  colorent  de  raisons  selon  leur  inte- 
rest,  pour  se  rendre  nécessaires  et  pescher 
en  eauc  trouble,couvrant  leur  pusillanimité 


570 


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cl  inexperlise  du  bien  de  pnix,  qu'ils  for- 
tiflenl  de  l'inlerest  du  maiflrc ,  duquel 
iHielquefois  ils  désirent  la  ruine.  (Gasp. 
DE  Tavansbs,  Mém.,  p.  102,  Michaud.) 

INEXPLICABLEMENT,  adv.,  inextrica- 
blement : 

Nouveaus  troncs  estoient  issus  des  ra- 
cbines  enpenrces  des  ranieaus  flescbis.  Et  I 
ces  nouveaus  Irons  estoient  ineiplicahle- 
ment  entrelacliies  et  enlrenoues.  (FOSSE- 
TISR.  Croît.  Uarg.,  nis.  Brux.  10512,  IX, 
m,  16.' 

—  D'une  manière  inexplicable,  indi- 
cible : 

Laquelle  fut  inexpUcablemenl  dolente  en 
sa  passion.  (La  Iresample  et  vrai/e  Expos, 
de  la  reiglede  S.  Ben.,  f  69', «il.  1486.) 

INEXPOENTÉ,  voir  IXESPOENTF.. 

INEXPRESSIF,  adj.,  inexprimable  : 
0  inexpressive  suavité  !  (J.  GEnsoN,  l'Ai- 
guillon d'amour,  f°  14  r»,  éd.  1488.) 

iNEXPiiGNABLEMENT,  adv.,  d'unc  ma- 
nière inexpngnable  : 

Tout  incontinent  les  Arrabiens  furent 
moult  espoventez,  et  corobatant  contre  les 
Juifs,  tnntost  que  ilz  les  veirent  inexpu- 
gnablement,  et  plains  de  toutes  vertus, 
alor=  les  plusieurs  se  œisrent  '  en  fuite. 
{Ancienn.  des  Juifs,  Ars.  S083,  ("  8=.) 

Arpbaxat,  qui  inexpugnablement  repara 
de  pierres  quarrees  et  ciselées  Ecbatana. 
'FossETiER,  Cran.  Marg.,  nis.  Brux.,  II, 
f  130  v°.) 

Souverain  et  inexpugnablement  puyssant 
empereur.  (La  Iresample  et  vraye  Expos. 
de  la  reigle  il.  S.  Ben.,  î"  120s  éd.   1486.) 

iNEXPUisiBLE,  adj.,  inépuisable  : 
C'est  une   mer  inexpuisible.  (Fossetieb, 

Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  Il,  f°  55  r".) 
Ainsi    demeurera   le    tonneau    inexpui- 

sible.  (Rab.,  le  Tiers  livre,  Prol.,  éd.  1552.) 

iNEXTiNGUiBLEMENT,  adv.,  d'uns  ma- 
nière inextinguible  : 

Par  la  mesme  chaleur  les  ladres  sont 
inextinguiblement  altérez.  (G.  Bouchet, 
Serees,  V,  129,  Boybet.) 

iNEXTiRPABLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
extirpé  : 

Vinextirpable  orpueil  des  corafjes  bel- 
picqu  es.  (Fossetier,  Cron.  Uarg.,  ms. 
Brux.  10511,  YIl,  m,  14.) 

iNFACiLLE,  adj.,  difficile: 

V  noas  ont  icy  dit  ciemple, 
Cliose  comme  a  croire  infaeillf. 
(J/ù(.  du  tieg.  d'Orl.,  9930,  Guessard.) 

iNFAinr,,  V.  a.,  infecter,  empoisonner  : 

De  ordes  vessies  gens  infist.  (Fossetier, 
Cron.  Uarg.,  ms.  Brux.,  I,  1°  118  r».) 

L'omme  doit  éviter  bainfr  et  cstuves  en 
prant  companie,  car  une  mauvaise  alaine 
peult  tout  le  corps  deslruire  et  infaire,  (flc- 
mede  contre  fièvre  peslilencieuse,  Itobinct.) 

Il  fit  brûler  tous  les  meseaulx,  car  il  avoit 
entendu  que  ilz  acoienl  infaict  et  cmpoi- 
eoDDé  les  eaues.  (La  Mer  des  hysloir.,  t.  II, 
f°  211%  éd.  148S.) 

Hz  acoienl  infaict  et  empoisonné  les 
eanes.  (BotiCHAitD,  ChroH.  de  Dret.,  t'  95% 
éd.  1532) 


—  Infait,  part,  passé,  infecté  ; 

On  congnoist  le  porc  a  la  langue  s'il  est 
sain  ou  infail.  [Le  Chastel  périlleux,  Richcl. 
1009,  f"  71  r».) 

Cf.  Enfait. 

infallahlement,  adv.,  d'une  ma- 
nière infaillible,  invariable  :  j 

Et  de  la   tant  vraye   obéissance,  loyauté    ' 
et  constance  que  i'nfallablement  y  avons 
trouvée  nous   tenons   si  très    eontens  f|ue 
fere  se  puet.  {Lelt.  de  Ch.  VII  dauphin  a  la    j 
ville  de  Lyon,  Arch.  mun.   Lyon,  AA  22, 
f  13.)  1 

infamable,  adj.,  ignominieux,  désho- 
norant : 

Kt  poar  ce  cas  de  sa  bouche  infamable  (le  serpent) 
Tant  qn'i!  sera  en  ce  raonde  durable, 
Ne  gettera  si  non  venl  venimeux. 

(ilisl.  du  rirl  lesl.,  149G,  A.  T.) 

Le  punir  par  peines  iifamables.  (Coust. 
de  Norm.,  f°  50  v»,  éd.  1483.) 

iNFAsiACioN,  S.  f.,  déshonneur: 
Et  non  avoir  eu  de  droit  aucun  effect  de 
privncion,  suspencion,  infamacion,  dimi- 
nucion  ou  lésion  quelconques  desdiz  con- 
seilliers  et  officiers  en  leurs  personnes, 
estaz,  honneurs,  renommée.  (1339,  Ord., 
III,  348.) 

INFAME,  s.  m.,  déshonneur,  opprobre, 
ignominie,  infarnie  : 

Bêle  amie,  fait  nostre  dame. 
Du  grant  hontage  et  de  Yinfamc 
Dont  tanles  lermes  as  ploree 
A  grant  honneur  t'ai  délivrée. 
(G.  DE  Coisci,  JWir  ,  ms.  Soiss.,  f»  S0\) 
Cest  grant  blasrae  et  cest  infâme. 

(ID.,  ib.,  f  SC^.) 

Par  la  teneur  de  ces  présentes  lettres 
estons  Vinfame  que  lidiz  Thierris  estoit  en- 
couruz  pour  raison  de  ce,  et  le  restablis- 
sons  a  sa  bonne  renommée.  (1327,  Arch. 
JJ  64,  f  355  r°.t 

Quant  on  les  lit  (les  homélies  d'Origène) 
on  taist  le  nom  de  l'aucteur  pour  cause  de 
Vinfame  de  l'eresie,  aussi  comme  on  taist 
le  nom  de  Salemon  en  ses  livres  pour 
cause  de  Vinfame  qu'il  encourut  yilolatrie 
quant  il  fut  deceu  par  les  feranics.  (J.  Gou- 
LAIN.  nation.,  Richel.  437,  f"  216  r».) 

Telz  doivent  encourre  aucune  note  de 
infâme.  (Id.,  ib.) 

Quiconques  est  ou  sera  banny  de  Tour- 
nay...  pour  vilain  cas  criminel  portant 
perpétuel  infâme.  (1370,  Ord.,  v,  377.) 

Injure  si  est  dire  et  proposer  infâme  et 
diffame  en  corps  et  renommée  a  aucune 
personne.  (Bout.,  Somme  rttr.,  2'p.,  fSS', 
éd.  1486.) 

—  Mauvaise  renommée  : 

De  quoy  dit  Sencque  que  il  apparut  une 
estoille  cornette  ou  temps  de  l'emperiere 
Octavien  après  laquelle  il  ne  vint  nul  mal 
maiz  s'ensuit  asses  de  bien,  et  releva,  ce 
dit,  Vinfame  des  comettes,  car  touz  leurs 
acteurs  attribuent  significacion  de  mal, 
(Oresme,  Contre  les  divinat.,  Richel.  994, 
f°  29''.) 

INFAMEMENT,  adv.,  d'unc  manière  in- 
fâme, ignominieuse  : 

Ce  qu'elle  aroit  acquis  infamemcnt 
Et  mcschamuicnt. 
(Therence  en  franc.,  '"  î'9''.  Verard.) 


Ils  occirent  in/'amement  les  fugitifs.  (Fos- 
SETIEH,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10511, 
VII,  II,  8.) 

Ceuls  de  celle  cohorte  s'entre  aimoient 
infamement.  (In.,  ib.,  ms.  Brux.  10ol2,VIlI, 
m,  9.) 

Infamement  expulsée  du  cloislre.  (Id., 
ib.,  ms.  Brux.,  I,  f»  153  r°.) 

Ce  voyant  les  supplians  que  a  tort,  sans 
cause  et  contre  raison,  ils  estoient  ainsi 
infamement  injuriez.  (1478,  Arch.  JJ  205, 
pièce  105.) 

0  djables,  fault  il  que  je  meure 
Infamement  par  devant  tons  ! 

(Shjst.  de  S.  Did.,  p.  307,  Carnandel.) 

Archilupus  ceurt  très  infamement. 
(GOBiN,     Livre     des    loups     ravissans,     ch.     xii, 
éd.  1525.) 

Les  hommes  estoient  confus  fort  infa- 
mement. (Le  Fevre  d'Est.,  Bi'bie,  Sam.,  ii, 
10,  éd.  1534.) 

Infamement  fouetté  par  les  rues.  (La- 
Biv.,  le  Fid.,  V,  4,  Bibl.  elz.) 

iNFAMER,  V.  a.,  noter  d'infamie,  perdre 
de  réputation,  déshonorer,  diffamer,  dé- 
crier : 

Et  le  contraindre  a  faire  amende  honno- 
rable  ou  autre  exécution  de  quoy  pourroit 
estre  infamé.  (Proc.  de  J.  Cuer,  Ars.  2469, 
f''69v°.) 

Ne  craignent  point  a  infamer  leur  di- 
gnité. (P.  Febget,  Mirouer  de  lavie  Iium., 
fo  81  V»,  éd.  1482.) 

Ou  la  personne  est  infamee.  {V'ABm,Rhet., 
{'  13  V»,  éd.  1521.) 

Doncques  le  vice  a  vertu  préféré 
Infamera  honneur  et  excellence? 

(ScEVE,  Iteiie,  ccxx,  éd.  1544.) 
Infamer  le  seigneur  ou  la  dame. 
(J.    EoocHET,    Ep.    mor.,    xi,    aai    Serviteur!!, 
éd.  1543.) 

Cadamidiare,  infamer  quelqu'un  publi- 
quement. (Calepini  Dict.,  Bâle  1384.) 

On  Vinfamoit  disant  qu'il  estoit  démo- 
niacle.  (Gutebry,  Epit.  dorées  de  Guevara, 
p.  117,  éd.  1588.) 

Au  dehors  par  sa  deformité  et  conte- 
nance nouvelle,  toute  altérée  et  contre- 
faite, elle  (la  tristesse)  deshonore  et  infâme 
l'homme. (CHABR.,Sag.,l.  I,c.33,  éd.l606.) 

Mercier  inscrit  ce  mot  au  sens  de  flétrir 
parmi  les  termes  dont  il  conseillait  la  re- 
prise : 

Infamer.  On  peut  flétrir,  calomnier  la 
vcrlu,  mais  non  Vinfamer.  Tout  ce  qu'on 
a  fait  pour  infamer  ce  grand  homme  est 
retombé  sur  ses  détracteurs.  (Mercier, 
ISiéol.) 

On  a  essayé  au  xix'  s.  de  le  remettre 
en  usage  : 

L'occasion  était  belle  pour  frapper  Glo- 
cester,  pour  perdre  sa  femme,  infamer  sa 
maison.  (JIichelet,   Hist.  de  Fr.,  V,  266.) 

Cf.  Entamer. 

iNFAMETÉ,  s.  f.,  infamie,  ignominie, 
action  ou  parole  ignominieuse,  traitement 
ignominieux  : 

Pour  ceste  nudité  ne  m'aviendray  point 
à'infameté.  (Vie  Ste  Febronnc,  lîicbel.2096, 
f»  39  r».) 


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577 


Pour  la  infamelé  âf  ton  pechié.  (De  vila 
Christi,  Ricliel.  181,  f»  87'.) 

Ja  ne  me  sera  repro-^îié, 
Si  je  puis,  quelqne  infamelé. 
(Jaco-   >Iillf.t,  OfStrrirt.  ftr  Trofie^  éd.  -1514, 
f»  nn-)  ;  Slen^'el,  v.  '25fi91.) 
Sa  respoDce  est  très  bien  garnie 
n'ordurc  et  toute  vilennie, 
Si  que  sa  prande  infamelé 
En  r.  sans  numbre  degoaste. 
{Epùl.  à  iittrol,  à  Sagott  et  à  la  Hiielerie,  à  la 
taile  des  (T.nv.  de  Jlaro'.,  éd.  n.'Jl.) 
Et  plusieurs   de  ceux  qui  dorment  en  la 
poudre  de   la   terre  s'esveilleront,  les  uns 
en  la  vie  éternelle,  et  les  autres  en  opprobre 
et    infameté    perpétuelle.   {Bible,    Daniel, 
cL.  XII,  éd.  1356.) 

Que  sont  ce  sinon  patron  de  pompe  dis- 
solue et  niesme  d'infameté.  (Calv.,  Instit.. 
l,H,éd.  1561.) 

Ils  s'exposeront  a  toute  infameté.  (In., 
Serm.  s.  le  Deuter.,  p.  930%  éd.  1567.) 

Les  Sodoniifes  ne  se  contentans  de  leurs 
souilleure?  et  infametez  détestables  tou- 
lurcnt...  (LeTocsain  contre  les  massacreurs, 
p.  199,  éd.  1S79.) 

Avec  toute  cruauté  et  infameté.  (Bf.ze, 
Hist.  eccl.,  t.  m,  p.  122,  éd.  1580.) 

Cassius,  mal  renommé  pour  Vinfameié 
de  son  corps,  (p.  D.  B.,  Trad.  de  Tacite, 
p.  67,  éd.  1599.) 

iNFAMEUSF.MEXT,  adv.,  d'uiie  manière 
ignominieusse  : 

Infameusement,  vilainement  et  inhumai- 
nement fut  mis  a  mort.  (fi.  Crastell., 
Citron,  du  1).  Pliil.,  Introd.,  Bucbon.) 

iNFAMEL'x,  adj.,  ignominieux,  déstio- 
norant : 

Hideux  opprobres,  infattieux  scandales. 
(J.  MoLINET,  Chron.,  cb.  lxvi,  Bucbon.) 

i.NFAMiEii,  V.  a.,  diffamer,  déshonorer: 

Lesquels  serviteurs  eussent  peu   tuer  et 

estranftler  ou  infamier  toutes  les  religieuses 

et    femmes    qui     estoient     dedens     ledit 

prieuré.  (1406,  Areli.  JJ  201,  pièce  75.) 

De  ce  cas  mut  raaistrcs  infamiez. 
(t«  Trêves  de  Marol  et  Sai/on,  à  la  suite  des 
ÛEuu.  de  Marol,  éd.  1731.) 

—  Salir  : 

Infamiant  la  place  ou  l'on  met  les  pains. 
(1S43,  Délib.  du  conseil  delavilledeBourg, 
ap.  .1.  Baux,  A/m.  hist.  sur  laville  de  Bourg, 
I,  122.) 

ixFAMiEux,  adj.,  diffamatoire,  déslio- 
norant  : 

Le  comte  de  Nevers,  qui  soloit  estre  de 
l'ordre,  icellui  par  aucunes  lettres  de  se- 
monce qui  luy  avoient  esté  envoyées  de 
par  le  chapitre,  de  venir  respondre  a  plu- 
sieurs grands  et  infamieux  articles,  avoit 
ja  par  avant  renvoyé  son  collier.  (G. 
Chastell.,  Chron.  dès  D.  de  Bourg.,  III, 
147,  Bucbon.) 

INFANCIBLEMENT,  VOif  EnFANCIBLE- 
MEMT. 

iNFANTiF,  adj.,  enfantin  : 

Pource  qu'elle  estoit  encores  moult 
jeune  et  infantive  a  tel  mestier  :  car  elle 
n'avoit  pas  plus  de  douze  ans.  {Perceval, 
vol.  I,  c.  83,  éd.  1530.) 

Cf.   EiNFA-MIr. 


INFAUSSABLE,  adj  ,  qui  IIP  peiit  lin- 
faiisst'  ; 

...  Qnand  Vulcan  aiors  que  d'un  infatigable 
Travail  faisoit  forger  ce  harnois  infausaahle.... 
(JOD.,  Œm-.  meut.,  !"  ISl  r",  éd.  157i.) 

INFAUX, -aîtte,  s. m.,homnie véridique: 

Unf;    bonme   snipe   ne   diroit    pas   qu'il 

(Dieu)  n'eust  pouvoir  sur  les  faulx  et  les 

infaulx.  (L'Arhre  des   batailles,  f°  38   r», 

impr.  Ste-Gcn.) 

iNFAVonAiîLE,  adj.,  non  favorable  : 
Infavorable,    malevolus.     {Trium     ling. 
nid.,  1604.) 

iNFEAL,  adj.,  perfide  : 

Cbevaulx  lepiers  faisoient  plusieurs 
courses  sur  noz  inveterez  et  infeaulx  enne- 
mvs.  (fM  Prinse  de  Pavie  par  Monsieur 
d'Anguien,  Poés.  fr.  des  xv»  et  xvi»  s.,  II, 
163.) 

INFECT,  part,  et  adj.,  an  sens  passif, 
imprégné,  empoisonné  : 

Un  des  barons  de  Bretagne...  oignit  de 
venin  le  cornet,  les  rennes  et  les  gands  de 
Conan...  ;  après  qu'il  eut  touché  ses  rennes 
leva  ses  mains  a  la  bouche,  par  lequel 
alouchement  il  fut  infect.  (Le  Baud,  Hist. 
de  Bret.,  cb.  xxii,  éd.  1638.) 

Ils  recitent  de  Bion,  (qu'infect  desatheis- 
mes  de  Theodorus,  il  avoit  esté  longtemps 
se  moquant  des  hommes  relieieux.(MoNT., 
ESS.,  1.  II,  c.  12,  p.  286,  éd.  1593.) 

—  Fig.  : 

Tant  estoit  belle  que  c'estoit  merveilles  ; 
tant  trescendoit  en  beaulté  que  plusieurs 
en  furent  infects  et  folz.  {Violier  des  hist. 
rom.,  cb.  xi,  Bibl.  elz.) 

INFECTE,  S.  f.,  lèpre,  on  autre  maladie 
contagieuse  : 

Et  comme  ledict  Carin  estoit  porteur  des 
infectes,  il  a  esté  condempné  de  clore  sa 
maison,  de  porter  la  blanque  verghe  et 
non  hanter  avec  les  gens.  {Jugemens  du 
Magistrat  de  Valenciennes,  op.  Hécart,  flîcf. 
rouclii-fr.) 

Ce  mot  est  resté  en  rouclii. 

iNFECTiF,  adj.,  infectieux  : 

Geste  obtalmie  est  infective  et  conta- 
gieuse. (EvBABT  DE  CoNTY,  ProM.  d'AHst., 
Richel.  210,  f°  115\) 

La  contagieuse  et  infective  maladie  de 
lèpre.  {Practiq.  de  M.  P.  Bocellin,  f"  1  r», 

éd.  1540.) 

1.  INFECTION,  s.  f.,  maladie  infec- 
tieuse : 

Lèpre  est  infection  insanable.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,I,  f»  141  v».) 

—  Fig.,  sentiment  impur  : 

0  sire  Dieu  !  tourne  ta  face 
Par  devers  homme  désolé  : 
Qu'il  soit  de  par  toy  consolé 
En  ses  grandes  afflictions  ; 
Ne  prens  garde  aux  infections 
Qui  sont  sorties  de  son  courage. 

(j;is(.  du  Yiel  Tcstam..  .m'iVO,  A.  T.) 

2.  INFECTION,  S.  f.,  constitution,  com- 
plexion,  nature  : 


.\acun  sont  qui  pas  n'ont  la  grâce 
De  si  fervent  dlicctioii, 
illais  par  leur  fcbic  infection. 
Oui  aspreraent  les  assaiildroit 
Kn  tfmptant,  li  cners  leur  faudroit 
Kt  li  propos  do  bone  vie. 
(Chuestien  Lecouaks.  l'abl.  d'Ov.,  Ars.  .1009, 
f»  31«.) 

iNFECTioNNER,  verbe. 

—  Act.,  infecter,  corrompre  : 

Ouanl  on  osmeut  matière  venimeuse  elle 
infectionneet  envenime  les  parties  voisines. 
(B.  DE  GoRD.,  Pratiq.,  1,21,  éd.  1483.) 

Leurs  cbarongnes  empuantissoient  et 
infectionnoient  toute  la  région. (Bourgoing, 
Bat.  jud.,  III,  2,  éd.  1530) 

La  bonne  mère  ne  permettra  jamais  son 
enfant  estre  infectionné  de  la' contagion 
d'ung  aultre  laict.  f.l.  Bouchet,  la  Noble 
Dame,  f»  9  v»,  éd.  1536.) 

Quand  ilz  (les  médecins)  voyént  claire 
ment  un  membre  infectionné..'  i\z  le  cou- 
pent. (J.  Le  Blond,  Inst.  de  la  chose  pu- 
blique, f"  109  v,  éd.  1349.) 

Sus  l'instant  qu'elle  est  extaincte  (la 
chandelle), par  sa  fumée  et  evaporationelle 
infectionné  l'air.  (Bab.,  1.  IV,  o.  26,  éd. 
1552.) 

—  Au  sens  moral  : 

Ces  prédications  diaboliques  infeclion- 
nent  les  âmes  dos  pauvres  et  simples 
gens.  (Bab.,  I,  xlv,  éd.  1535.) 

S'ilz  n'infectionnent  autruy  de  leur 
venin.  (.1.  i.E  Bi.o.nd,  Liv.  dé  pot.  hum., 
f»  73  r»,  éd.  1344.) 

.laçoit  qu'un  corps  mal  complexionné 
Hende  l'esprit  presque  infectionné. 

(.1.  Bouchet,  Ep.  fam.,  lxxiu,  éd.  1543.) 

—  Réfl.,  se  communiquer  l'infection  ; 
Il  est  necessayre  en  une  ville  de  séparer 

telles  gens  (les  lépreux)  d'avec  les  sains 
pour  éviter  qu'ilz  s'ivfecUonnent  les  ungs 
les  aultres.  (1343,  Délib.  du  conseil  de 
Bourg,  ap.  J.  Baux,  Mém.  hist.  sur  la  ville 
de  Bourg,  I,  110.) 

iNFECTUEUx,  adj.,  infeclé,  gâté,  cor- 
rompu, infect  : 

Que  aucunes  chars  ou  poissons  corrom- 
puz,  infeclueux  ou  de  mûrie  ne  .^oieul 
vendu.  (1381,  Ord.,  vi,  607.) 

Char  infectuense  ou  corrompue.  (Ib., 
p.  608.) 

Es  lieux  sterilies  et  divers 
Secz,  perdus  et  infectueux. 

{Act.  des  Apost.,  vol.  11,  f  67^  éd.  1537.) 

iNFECTURE,  S.  f.,  infectiou,  chose 
puante  : 

On  tient  les  bouchers  sus  riviera 

Afiin  que  leur  grant  infecliire 

Par  laver  si  s'en  vnise  arrière. 
iContrcdiclz  de  Songecreiix,  !"  3-i  v",  éd.  1530.) 

De  moy  vient  tant  i'infeclure 

Et  d'ordure 
Que  pouvoir  n'ay  do  le  dire. 
{Le  Lazare,  p.  7,  ap.  I.er.  de  Lincy  et  Michel, 
Farces,  Moral,  et  Serm.  joij.,  t.  Il[.) 

iNFELicE,  adj.,  malheureux  : 
Les  fautes  d'Estat,  qui  se  font  en  un 
jour,  sont  pleurees  par  plusieurs  années, 
comme  furent  toutes  celles  cy,  par  Vinfelice 
succès  desquelles  s'ensuivit  la  honteuse 
paix  de  l'an  1S39.  (Du  Villars,  Mém.,  IV, 
an  1533,  Michaud.) 

73 


578 


INF 


Le  sieur  Slrozzy,  fort  brave  et  coura- 
peux,  mais  un  peu  trop  halif  en  ses  ac- 
tions et  en  ses  délibérations,  qui  avoienl 
souvent  esté  assez  infelices,  délibéra  d'aller 
attaquer  l'ennemi.  (iD.,  16.,  V,  an  1554.) 

Mais  en  leurs  œuvres  ils  estoient  très 
infelices  et  ne  faisoient  rien  disne  d'admi- 
ration. (Delor-ME,  Archit.  ,  IV,  19,  éd. 
1568.) 

Le  sainot  prophète  Jcrcniie  se  lamentant 
sur  Vinfeliee  désastre  de  son  peuple.  (Jean 
DE  Barraud,  Epist.  dorées  de  Guevara, 
{'  20  \',  é>l.  138i.) 

iNFEUCEMENT  ,  adv. ,  malheureuse- 
ment: 

Ilanibal,  laissie  toute  espérance  de  Noie 
conquesler,  comme  de  chose  tant  de  foiz 
infelicement  temptee  et  assegee,  meust  son 
ost.  (Bebsuire,  t.  Liv.,  ms.  Sle-Gen., 
f«  223".) 

Qu'il  falloit  entrer  a  faire  un  eschanse 
du  royaume  d'Escosse  avec  la  duché  de 
Milan;  tant  et  tant  infelicement  combatue 
et  désirée  par  le?  François.  (Du  Villars, 
Mém.,  V,  an  lo5i,  .Michaud.) 

Moult  infelicement  il  se  porte  entre  gens 
studieux.  (De  la  Boutiere  ,  Trad.  de 
StieJone,  p.  218,  éd.  l."69.) 

iXFELiciTÉ,  S.  f.,  malheur  : 

Grant  folie  et  infelicité.  (Maiz.,  Songe  du 

vielpel.,  Ars.  2683,  f»  40".) 
Grant  infelicité  est  de  cueur  instabilité. 

(Intern.  Consol,  III,  xxvi,  Bibl.  elz.) 

iNFELiciTER,  V.  a.,  rendre  malheu- 
reux: 

Dieu,  les  hommes  et  fortune  espient  et 
apuettent  les  orgueilleux  pour  les  infeli- 
citer.  (G.  Chastell.,  Chron.  du  D.  Phil., 
ch.  xcviii,  Buchon.) 

Sont  felices  tous  deux,  mais  tanes  de 
félicites,  par  semblant  menacent  le  monde 
etl'espoentent  pour  in/'e(ici(erculx  mesmes. 
(ID.,  Ver.  mal  prise,  p.  524.) 

INFEODATIOX,  VOir  ISFF.DDATION. 

INFERER,  V.  a.,  lancer  : 

Les  envoiies  assaillirent  de  het,  contre 
lesquels  tant  peu  d'hommes  qui  estoient 
commis  a  les  garder  soustiurent  aulcune- 
ment  la  force  ennemie  impourvencment 
inférée.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  II,  fo  173  r«.) 

S'il  l'eust  craint  conme  il  le  debvoit,  il 
ne  m'eust  pas  inféré  ne  a  mon  pays  l'in- 
jure ne  l'outrage  qu'il  a  fait.  (Bouchard, 
Chron.  de  Bret.,  P  11%  éd.  1532.) 

Par  l'ordonnance  et  deliberacion  de  Dio- 
clecien  fui  inférée  la  dixiesme  persécution 
en  l'eclise  catholicque  depuis  Néron.  (Id., 
16.,  f  22''.) 

isFEUEUx,  adj.,  inférieur  : 

Le  XI*  chapitre  monstre  la  différence  et 
conparoison  des  ecclésiastiques,  c'est  assa- 
voir des  evesques  et  des  aultrez  prelatz 
infereux.  (P.  Ferget,  Mirouer  di  la  vie 
hum.,  f»  159  v«,  éd.  1482.) 

iNFERiAL,  adj.,  infernal  : 
Tous  cculx  qui  sont  es  infers  inferiaux 
sont  ja  jueie?  et  dampnes  pardurablement. 
(Vis.  de  Tondal,  Ars.  3622,  f»  19  v°.) 
Ijet  infern.ini  ao  pajti  inferial 
PnUseot  brancher  ces  tectes  aspidiqoei. 
(R.  DE  CoLLtuM,  Ballades,  I,  Ribl.  eli.) 


TISF 

iNFERiR,  V.  a.,  porter  : 

Pour  éviter  les  dommages,  grevances  et 
préjudices  que  pour  la  force  d'icelle  place 
et  situation  prochaine  des  pays  de  mon- 
dit  seigneur  eussent  pu  estre  inferu  aus- 
dits  pavs  et  subgets.  (25  oct.  1472,  Ord., 
du  D.  de  Bourg,  de  dHruire  le  château  de 
Bégennes,a^.  Lebeuf.ffist.  d'Auxerre,no\iv. 
éd.) 

iNFERM.\iUE,  adj.,  destiné  aux  malades  : 
Cheliers  el  cheles  infermaires. 

Olir.  de  S.  Eloi,  p.  38,  Peigne.) 

INFERMER,  -  firmcr,  verbe. 

—  Act.,  affaiblir  : 

Leur  pouvovr  est  affovhlié,  or  infermé. 
(Pii.sGRAVE,  'Esclairc.  de  la  lang.  franc., 
p.  770,  Génin.) 

—  RéD.,  s'affaiblir  : 

Mesmement  moy,  qni  suis  son  ennemi, 
En  y  pendant  je  me  pasme  a  demi, 
Ma  vois  a'infirmi-,  et  mon  penser  defant. 
(JoD.,  Cleop.,  acte  V,  Bibl.  elz.) 

I.NFERMETÉ,  VOir  ENFERMETÉ. 

1.  INFERNAL,  S.  m.,  habitant  de  l'enfer, 
démon  : 

Mnlt  s'en  merTeilIa  Lucifer, 
Et  trestnit  li  antre  vifernal,.. 
?ie  Surent  pas  que  Dieï  fust  nez. 
(tiativ.  N.  S.,  Reinsch,  die  Pseudo-Evangelien, 
p.  52.) 

2.  INFERNAL,  S.  m.,  enfer  : 

A  home  donna  tel  franchise 
Qu'il  sot  conoistre  la  devise 
Qu'est  entre  le  Lien  et  le  mal, 
El  paradis  et  infernal. 
(GriLi..,  li  drois  Besliaires  de  le  devine  Escriptiire, 
Richel.  2168,  f»  189".) 

iNFERNALMENT,  -  alcment,  adv.,  d'une 
manière  infernale  : 

Interfaisans  nostre  bonne  nature  en 
telle  voye  que  par  dampnaeion  nous  mal- 
nent  ou  feu  inestimnble  qui  art  et  bruit 
infernalment.  (Courcy,  Hist.  de  Grèce,  Ars. 
3689,  f»  14 1\) 

Oui  art  et  bruit  infernalement.  (Id.,  ib., 
f»  ^55^) 

iNFERNATioN,  S.  f. ,  Ic  supplice  de 
l'enfer  : 

Trahnchié  furent  an  infernation. 

(Girorl  de  Viane,  Richel.  1U8,  (°  l*".) 

iNFERNE,  adj.,  infernal  : 

Accompaigné  des  déesses  infernes^ 
Dame  Clothn,  Lachesis,  Atropos. 
(J.  Marot,  le  Voyage  de  Gènes,  f  C  v»,  éd.  1S32.) 
Cf.  Enferke. 

iNFERNEULx,  S.  m.  pi.,  les  onfcrs  : 
Lesqnels  font  naistre  et  baptisier. 
Mourir,  descendre  aux  inferneiilx. 
Ressusciter,  monter  es  cieulx. 

(Jeh.  de  Meck,  Très.,  1.539,  Moon.) 

INFERTILE,  adj.,  peu  fertile  : 
Considerans  icelle  nostre  dite  ville  estre 
assise  en  mer,  en  pays  infertile,  et  n'y  a 
aucun  entretenement  que  le  fait  el  entre- 
cours de  la  marchandise.  (1488,  Ord.,  XX, 
104.) 

INFESTANT,  adj.,  qui  inquiète,  hostile, 
ennemi  : 


TNF 

Et  tombèrent  en  tout  reproche  houleux 
Les  envieuv,   infeslaiis,  rioteux. 

(J.  BoccBET,  Ep.  fam.,  xx,  éd.  1515.) 
Ces  achapteurs  y  a  tant  infestons 
Qu'ili  ne  seront  en  leurs  espriti  cootans 
Si  le  marchant  cinq  on  six  foiz  ne  jure. 
(Id.,  Ep.  mor.,  11,  is.  éd.  1515.» 

—  Ootrageux  : 

Mais  tous  les  jours  par  plus  infestantes 
paroles  pouilleux  l'appelloit.  (GuiLL.  Tar- 
dif, Facecies  de  Poge,  p.  124,  Montaiglon.) 

INFESTATION,  -  cioti,  S.  f.,  action  d'in- 
fester, de  ravager,  dégât,  vexation,  incur- 
sion : 

Et  aussi  par  l'infestation  des  gens  de 
nostre  hostel  et  autres.  (1370,Ord.,'v,  323.) 

Infestation  de  conscience.  (Fossetieb, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  i,  f"  2o9  v".) 

Succéda  au  siège  apostolique  Estienne, 
troisième  de  ce  nom,  lequel  fust  par  Vin- 
festation  et  mauvaiseté  de  Astulphus,  roy 
de  Lombardie,  conlraint  de  partir  et  vuyder 
hors  de  la  ville  et  cité  de  Rome.  (Hisi.  de 
la  Toison  d'Or,  t.  I,  f  72,  ap.  Ste-Pal.) 

Et  facillement  procéder  a  reparacion  et 
remède  des  affaires  et  nécessitez  d'icelle 
chrestienté,  repulsion  des  erreurs  y  pullu- 
lans  contre  nostre  saincte  fov,  et  infesta- 
cion  des  infidèles.  (1534,  Lett.  au  S' de  Vely 
d  l'emp.,  Pap.  d'Et.  de  Granvelle,  II,  192, 
Doc.  inéd.) 

Ces  belliques  infestations  et  ruses  de  la 
magnanime  amazone.  (Gueroult,  Narr. 
fab.,  f  9  r»,  éd.  1558.) 

Que  sans  se  soucier  de  leurs  paroles  ny 
des  infestations  et  intérêts  d'aulruy,  ils 
n'avoient  songé  qu'a  eslargir  leurs  coudées. 
(Sully,  Œcon.  roy.,  ch.  lxii,  Michaud.) 

L'abaissement,  foiblesse,  nécessité  etcon- 
tinuelle  infestation  de  l'Estat.  (Id.,  ib., 
ch.  LXXX.) 

Infestation  a  été  encore  employé  par 
Bossuet. 

INFESTER,  V.  a.,  outrager  : 

Lequel  le  Royer  infesta  le  suppliant  de 
grans  paroles  injurieuses.  (1468,  Arch.  JJ 
200,  pièce  112.) 

—  Importuner  : 

Icellui  Vincent  retourna  devers  ledit 
Symon  pour  le  infester  et  exciter  a  jouet 
au  dez  ou  a  la  paume.  (1390,  Arch.  JJ  139, 
pièce  22.) 

Elle  estoit  toute  entière  et  voiiloit  garder 
sa  virginité,  combien  que  son  maistre  la 
infestait  merveilleusemenl.  (Guill.  Tardif, 
Facecies  de  Poge,  p.  156,  Montaiglon.) 

—  Infesté,  part,  passé,  incommodé  : 
(Femme)  Qui  soit  toujours  jres  de  ma  cosle, 
Se  non  pour  aler  au  moustier 

Quant  aux  jours  qu'il  sera  meslier. 

Et  qui  ne  soit  pas  infestée 

Ni  de  saillir  a  la  volée 

Es  rues  pour  ouir  le  bruit. 

(E.  DEScuAMrs,  Mir.  du  Mariage,  p.  10,  Tarbé.) 

INFIABLE,  adj.,  indigne  de  conflance: 

Les  choses  mondaines  sont  si  infiaplet 
que  fortune  les  maine  tout  a  son  plaisir. 
(Courcy,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3089,  f  2S1«.) 

Voix  infiable  et  incroyable.  (Mont., 
Ess.,  II,  12,  p.  374,  éd.  1595.) 

Ou  la  religion  sert  de  prétexte,  les  pa- 
rentez  mesmes    deviennent  infiables  avec 


INF 


INF 


INF 


r!79 


couverture  de  justice.  (Id.,   16.,    c.    13,  i>. 
40S.) 

INFICHIER,  voir  Enfichieb. 

iNFiciACioN,  -  tion,  s.  t.,  dénégation, 
refus  de  reconnaître  : 

Et  que  par  in/iciacion  ne  povoit  estre 
occultei.  (12  juin.  1324,  Ch.  des  compt.  de 

B 
Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 

Vraymenl  l'in/!ftfl/ioi» 
De  la  table  de  Terité 
Te  bailla  tonte  aulhorité 
Et  bouche  ea  cour... 

(1360,   Cuisine  papale,  p.    16,  Fick.) 

iNFicrER,  V.  a.,  inlecter  : 

Aulcuns  hommes  sont  qui  par  leur  fort 
regart  inficient  et  corrumpent  oyseaulx  et 
enfans  et  chevauls  ainsi  que  s'ils  estoient 
fachuriers.  (B.  DE  GoRD.,  Pratiq.,  1,  14, 
éd.  U80.) 

iNFiciLUE,  adj.,  difficile: 

Pas  ne  voeil  les  violettes 
Aux  estoilles  ne  aux  planettes 
figurer  par  aucune  Toie 
Non  se  partir  je  me  dévoie, 
Car  ce  seroit  fais  vificillea  ; 
Mes  je  les  voeil  nommer  les  Qlles 
Dou  ûrmaiiient  qui  est  reons. 
(Fboiss.,  Poèi.,  Uichel.  830,    C  131  r";  Scheler, 
II,  241,  201.) 

iNFiciR,  V.  a.,  infecter  : 

Le  doyen  doncques  doit  garder  qu'il  ne 
soyt  pas  ainsi  que  le  chief  du  serpent,  le- 
quel ne  végète  pas,  mays  inficit  tout  le 
corps.  (P.  l'ERfiET,  Mirouerde  la  vie  hum., 
f°  166  r»,  éd.  1482.) 

—  Affaiblir  : 

La  frequentacion  des  honmes  inficisl  les 
tristesses.  (P.  Ferget,  Mirouer  de  la  vie 
hum.,  f'  147  r",  éd.  1482.) 

iNFicQUiER,  voir  Enficuier. 

iXFiEXER,  V.  a.,  posséder  par  emphy- 
téûse  : 

Comme  Pierre  de  la  liue  eust  prins  et 
infiexé  heritablement...  une  moytoyerie, 
pour  trois  sextiers  de  froment  et  quatre 
poules  de  rente  héritai.  (l.TOO,  Arch.  JJ 
139,  pièce  78,  ap.  Duc,  Injileos.) 

iNFiNABLE,  adj.,  inQni  : 

D'uutrc  part  pour  ce  que  péché 

Occist  le  bien  qu'est  commancé 

Pour  estrc  et  venir  pardurable 

Doue  la  peine  aussi  infinable 

A  droit  contrepoix  estre  doit. 
(Degcilleville,     Trois    Pèlerin.,    f   120',  impr. 
Instit.) 

L'oume  a  fait  offense  semblable, 

Si  doit  avoir  peine  infinable. 
(Greban,  Uii$t.  de  la  Pass.,  Ars.  64314^  8'.) 

ixFiNicioN,  S.  f.,  qualité  de  ce  qui  est 
inQni  : 

Car  toutes  citez  ne  sont  pas  d'unggrant; 
mais,  si  coinnie  nous  avons  dit  devant,  ce 
n'est  pas  infinicion  sans  fin  et  sans  terme. 
(Oresme,  Polit.,  2»  p.,  f»  33»,  éd.  1489.) 

INFINITÉ,  adj.,  infini  : 

Car  iîifinitee  est  la  place 
Et  iinmensurable  l'espace. 
(DsGDIi.LEviLLE,  7ro!s  Pclennaiges,  f  1 39",  impr. 
Instit.) 


iNFiNiTEMENT,  adv.,  à  l'infini  : 

...     Et    ainsi    des    autres    infinitement. 

fEvRAHT  DK  CoxTY,  Probl.  d'Afisl.,  Richel. 

210,  f»  230''.) 

INFINITIF,  adj.,  infini  : 
Plain  Je  doulceur  et  gloire  infinilivc. 

(ilisl.  du  viel  lest.,  138,  A-  f-) 
A  Dieu  le  père  pardurable 
Qui  règne  en  gloire  infinilire. 
{Actes  des  Aposl.,  vol.    I,  t"  153",  éd.  133"  1 
Totallement  j'ay  adonné  mon  cueur 
En  une  horreur  qui  est  inflniltre. 
{le    Testam.     de    Leuler,    Poés.    fr.    des  xv"   et 
XVI'  s.,  I,  197.) 

INFIRMER,  voir  INFERMER. 

iNFisTULER,  verbe. 

—  Act.,  produire  une  fistule  sur  : 
Quant  on  la  trayt  aux  tenailles  (la  dent) 

on  la  doit  premier  esmouvoir,  ou  on  pour- 
roit  grever  la  mandible  ou  infisluler.  (B. 
DE  GoRD.,  Praliq.,  m,  26,  éd.  1493.) 

—  Réfl.,  s'ulcérer  : 

Suffumigation  d'iceluy  (vin)  faicte  par  un 
embut  ayde  a  sourdesse,  et  quand  la  playe 
est  laveo  d'icelle,  elle  ne  se  infistulle  point. 
(1381,  Arnoui,  de  Ville  Nove,  Trésor  des 
pauvres,  f»  127  r»,  éd.  1581.) 

—  Infistulê,  part,  passé,  sur  lequel  se 
produit  une  fistule  : 

Os  infistulê.  (B.  de  Gord.,  Pratiq.,  111, 
23,  éd.  1493.) 
Cf.  Enfistulé  . 

iNFix,  part,  passé,  &xé,  empreint  : 
Une  chose  y  a  de  laquelle  par  especial 
religion  infixé  a  vous  et  a  voz  courages 
nous  constrainct  a  complaindre,  et  vous 
prions  que  vous  le  vueillies  oir.  (BersuIRE, 
T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  294=.) 

INFIXER,  V.  a.,  insérer,  fixer  une  chose 
dans  une  autre  : 

El  riicognut  que  le  seel  mis  aux  lettres 
parniy  lesquelles  ces  présentes  sont  infixées 
est  son  propre  seel. (Carf.  Esdr.  de  Corbie, 
Richel.  1.  17760,  f»  114  r».) 

Par  sa  lectre  pendant  infixée  parmi  ces 
présentes.  (1322,  Arch.  JJ  61,  C  99  v».) 

Lettres  en  vremeille  chire  infixées  es 
lettres  royaux.  (Pièce  de  1407,Valenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bihl.  Amiens.) 

Par  lettres  scellées  du  seel  de  la  pre- 
vosté  d'Orliens  parmi  lesquelles  ces  pré- 
sentes sont  infixées.  {Compte  de  Jeh.  Cliief- 
datl,  1412-1414,  Commune,  Recepte,  Arch. 
mun.  Orléans.) 

En  icelles  lettres  dedens  lesquelles  ces 
présentes  sont  infixées.  (1473,  Exemption 
de  guet  au  chasl.  d'Arnlies,  Arch.  .Mcurthe, 
Très,  des  chart.  de  Lorr.,  reg.  B  1,  f"  127.) 

Et  une  commission  infixée  audit,  acte 
adressant  au  premier  huissier  sur  ce  re- 
quis. (Charl. -Quint,  Ord.  de  la  Chambre 
du  Conseil  d'Artois,  31  juill.  l.'îSl,  dans  les 
Couslumes  générales  du  comté  d'Artois, 
Arrus  1679.) 

Cf.  Enficuier  où  l'on  trouve  (t.  III, 
p.  148=,  1.  39-64)  un  ex.  d'EwFixER  qui 
aurait  dû  former  un  article  à  part  dans 
lequel  seraient  entrés  les  exemples  placés 
ici. 


ixFL..\cioN,  -  ation,  -  action,  s.  f. ,  gon- 
ileinent  : 

Par  Vinflacion  des  voinues.  (Cyrurgie 
Albug.,  ms.  de  Salis,  f»  160».) 

/7î/?acion  de  jambes.  (B.  DEGoRD.,Pra(ig., 
IV,  5,  éd.  1493.) 

Ccrvoise  qui  est  mal  bouillie  engendre 
veutosiles,  torsions  et  inflations  aa  ventre. 
(liegime  de  santé,  C  23  v",  Robinet.) 

Inflactions  de  ventre.  (P.  Ferget,  Mirouer 
de  la  vie  humaine,  t°  146  r°,  éd.  1482.) 

Les  inflations  de  la  rate,  (xv"  s.,  Valen- 
cieunes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
.Vmiens.) 

L'inflation  des  pennes  signifie  roupture, 
ou  distillation,  ou  ventosité.  (Arthel.  de 
Alag.,  Fauc.) 

Voyant  la  mer  en  son  inflation. 

(J.  Pabmeht.,  ilerv.  de  Dieu,  éd.  1336.) 

Quelle  playe  et  tourment  receurent  les 
Romains  l'an  mil  cinq  cens  trente  par 
Vinflation  et  desbordemenl  du  Tj'bre  ? 
(Uou.AYSTCAU,  Théâtre  du  monde,  f"  82  v", 
éd.  1560.) 

—  Fig.,  irritation  : 

Car  l'inflaction  et  l'esprit  des  Ydumeens 
ne  reposoit  point  pour  le  despit  et  indi- 
gnation qu'ilz  avoient.  (BOURGOING,  Bat. 
jud.,  IV,  22,  éd.  1330.) 

Cf.  Enflation. 

iNFLACTioN,  voir  Inflacion. 

INFLAITRISSABLE,  VOir  INFLETRIS- 
SABLE. 

INFLAMBER,  VOir  ENFLAMBER. 

i.NFLAMMABiLiTÉ,  S.  f.,  qualité  de  ce 
qui  est  inflammable  : 

L'inflammabiliié  est  la  qualité  première 
spécifique  et  émanante  ou  dépendante 
immédiatement  de  la  forme  de  l'huile  ou 
souil're.  (De  Clave,  Nouv.  Lwii.  philos., 
p.  161,  éd.  1641.) 

L'inflammabilité  de  l'huile.  (Id.,  ih., 
p.  237.) 

iNFLAMMATiF,  adj.,  enflaniiiié, ardciit  : 

Par  le  pouvoir  de  l'arc  inflammatif. 
(IIaiiebt,  Voij.  de  l'homme  riche,  f  10  v°.) 
Tant  deviendra  le  cueor  inflammatif. 

(Id.,  a.,  {"  31  r».) 

ixFLATiF,  adj.,  qui  fait  enfler: 

Viandes  inflatives.  (Brun  de  Long  Borc, 
Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f''  10''.) 

Douleur  inflalive  ou  inflammative.  (B. 
DE  Gord.,  Pratiq.,  I,  17,  éd.  1495.) 

Douleur  extensive  et  inflalive.  (Id.,  ib., 
VI,  16.) 

Les  rezins,  se  ilz  sont  mangez  inconti- 
nent après  qu'ilz  auront  esté  cueilliz,  sont 
inflatifz  et  engendrent  humeurs.  {La  Nef 
de  santé,  f»  41  r»,  éd.  1507.) 

Les  (figues)  sèches  sont  moins  inflatives 
et  plus  convenables  a  l'estomac  que  les 
humides.  (Régime  de  santé,  ('  17  r».  Robi- 
net.) 

iNFLATiL,  adj.,  flatueux,  veineux  : 
La  vertu  de  l'œil  est  visqueuse,  in/taW/e, 

stiptique.  (Jard.  de  santé,  l,   14,  impr.  la 

Minerve.) 


38(1 


INF 


INF 


INF 


Esprit  in/toJil  .  I'ark,  OBub.,  XVIU,  iv, 
Malgaigne.) 

iNFUVTiviTÉ,  s.  f.,  faculté  de  s'enfler  : 
En  la  fève  demeure  toujours  in/Ialioitéet 

si  enOe.  (Jard.  de  santé,  1,  313,   impr.  la 

Minerve.) 

iNFLECHissABLE  ,  ttifles.  ,  adj.,  in- 
flexible : 

Mais  kar  destin  n'a  point  de  haine  oa  d'amitié, 
UHfchUtaHe  il  suil. 

iJoD.,  itiur.  mesl.,  t»  88  r",  éd.  1583.) 

InfteschissabU,  as  inflexible.  (Cotgb.,  éd. 
1611.) 

iNFi-ETRissABLE,  infloHrissable,  adj., 
qui  ne  peut  être  flétri  : 
Anqnel  Apollon  doit  donner  et  le  luy  donne 
L'inflailritsakif  honnenr  duquel  il  si;  orouno. 
(J.  DE    .\)IE1.1N.  Ilimne    à    la  louange    du   duc    de 

Cuif.  PoPs.fr.  dC3  xt"  et  xvi'  s.,  IV,  298  > 

INFLEXION,  S.  f.,  volte-face  ,  demi- 
tour  : 

Inflexion,  c'est  quant  l'on  (ait  deux  con- 
versions, tellement  que  l'on  ayl  le  visaige 
ou  l'on  avoit  le  dos  vers  le  derrière.  (,Trad. 
d:'Elien,  Richel.  24275,  P"  129  r°.) 

INFLUANCE,  voir  IXFLUE.N'CE. 

INFLUCT,  adj.,  versé,  répandu  : 
Je  recepvrav  tout  péril   et  toute  misère 
qui  pœult   es'tre   influcte   au  corps.   {An- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  5083,  f»  110'.) 

INFLUENCE,  -  uncc,  -  ctiche,  s.  f.,  dé- 
bordement : 

Crans  influances  d'eaues.  (1474,  Ord., 
xvin,  99.) 

—  Alfluence,  multitude  : 

Vrai  Dieu  de  gloire,  qui    par    voslre  excellenche 
Kesisles  ciel  et  terre  et  tonte  Vinfluenche 
Qne  par  dedens  on  trnve. 
iJkhan  lits  Preis,  Geste  de  Liège,  '21831, 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

—  D'influence,  abondamment  : 

Et  des  biens  de  l'egliese  qne  p  r  sa  marimenche 
At  ensi  rapineit  et  dooeit  d'inflaenche 
A  ses  enfans  bastars. 

(Jehan  des  Phbis,  Geste  de  Liège,  II,  1747, 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

—  Concours,  contribution  : 

^L'évèqae   paya  celte    acquisition)  De   sa  propre 
[semencbc 
Et  del  tressoir  aussi,  sabstanchc  et  in/litencke 
Des  eniilieses. 

(Jeb.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  27996,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

iNFLUBii,  V.  a.,  verser  : 

Se  ccst  homme  n'avoit  ferme  vertu  et 
plus  prant  que  nature  ne  l'influe  commu- 
nément es  hommes,  la  pitié  paternelle  ne 
luy  soutTriroit  couvrir  son  cas  sonbz  telle 
constance.  (Crist.  de  Pizan,  Liv.  des  fais 
et  bonnes  meurs  du  sage  ro;/  Charles  V, 
3'  p.,  ch.  21,  Michdiid.y 

En  quelle   part  du  ciel,  ou  soljs  quelle  planette, 
Isabean,  ton  esprit  s'est  ores  retiré 
Pour  contempler  ton  roy  dolent  et  martyre 
Et  influer  en  luy  quelque  chose  parfaite? 
(Fr.  de  BELi.EPOKEST.Sonnrt  sur  la  mort  d'Elisttielh 
de  France,    reine    d'Espagne,   Tombeau  de  très 
baalt«. ..      princesse     Madame     Elisabeth    de 
Fraoce.  Paris,  Itob.  Estienne,  1569,  InU  '.) 


INFLUS,    voir  iNTLUX. 

INFLUX,  -US,  S.  111.,  ce  (jui  découle, 
influence  : 

Aux  vcrlueux,  qui  par  droit  d'héritage, 

Ou  par  excès  d'estre  expert,   clerc,  ou  sage. 

Ou  pir  influ-v  de  céleste  action 

Ont  mérité  son  inspiration. 

(Hlas.  de  la  Gaulle,  p.  3,  éd.  15i7.) 
Comme  si  les  llambeanx  des  célestes  cantons 
Empruntoyeot  de  la  terre  et  Vinflux  et  les  noms. 
(R.  Beliead,  iXuv.poét.,   l'Améthyste,  éd.  1S78.) 

Qni  premiers  ont  cscrit  que  les  vcrtas  secrètes 
Des  pierres   s'escouloyent  de  Vinflus  des  planètes. 
(1d.,  ib.,  Disc.) 
L'ange   recevant  de  Dieu   Vinflus  et   le 
commandement.    (LA     BoD.  ,     Ilarmon., 
p.  718,  éd.  1S78.) 

i.NPLUXÉ,  adj.  ? 

Les  cheveulx  n'ont  nulle  vertu  de  nati- 
vité ne  tluence  influxee  ;  mais  ilz  ont  seu- 
lement generacion.  (B.  de  Gord.,  Praliq., 
11,  4,  éd:  1493.) 

ixFLUxioN,  s.  f.,  écoulement  : 
Tumeurs  faictes  de    Vinfluxion   des  hu- 
meurs. (Tagault,  Jnst.  chir.,    p.  33,  éd. 
Ib49.) 

—  Au  sens  moral,  influence,  ce  qui  dé- 
coule : 

Bien  que  l'esprit  hnmain  s'enfle    par  la  doctrine 
De  Platon,  qui  le  chante  inflnxion  des  cieus. 
Si  est  ce  sans  le  corps  qu'il  seroit  ocienx 
Et  auroit  beau  vanter  sa  céleste  origine. 

(Ross.,  Sonn.  pour  Hélène,  I,  l,  Bibl.  elz.) 
Qui  pour  autant  imaginent  taisiblement 
urgentes    influxions    des    cieux   vers    ces 
choses     inférieures.    (G.  Tornus,    Choses 
merv.,  p.  5,  éd.  1S57.) 

Est  ce  l'ire  de  Dieu  ?  est  ce  Vinfluxion 
Du  ciel,  qui  nous  plongea  en  ceste  alllixction. 
(I.MBERT,  Son.  e.t9ter.,    t"    p.,  p.  38,  é  1.  1378.) 

S'il  representoit  au  vif  l'inconstance 
des  choses  mondaines,  qui  reçoivent  Vin- 
fluxion  continuelle  de  ce  ciel  estoilé. 
(l'ONT.  DE  Tyahu,  de  la  Nat.  du  monde, 
f  9  r»,  éd.  1578.) 

D'autant  que  la  complexion  de  la  mère 
et  sa  niture  qui  est  bien  tempérée,  et  tout 
ce  qu'elle  apporte  a  la  conception  est 
sain  et  bien  disposé  avec  la  bonne  dispo- 
sition de  sa  matrice  ;  comme  aussi  Vin- 
fluxion  du  ciel  et  la  force  de  ce  qui  est 
couceu  peuvent  corriger  le  vice  du  père. 
(G.  BoocHET,  Serees,  XX,  Rouen  1635.) 

Sans  rechercher  de  loin  la  cause  pins  secrète 
Qui  a  produit  cest  astre,  et  son  infliaion. 
De  ma  bourse  altérée  une  inflammation 
Asscs  me  fait  s(*ntir  l'effet  de  la  comète. 
(Passbrat.  (IEuv.,  .Sonnet,  à  M.  de  Souci,    sur  la 
Comète,  p.  291,  cd.  10(16.) 

INFONDER,  -  under,  v.  a.,  verser,  in- 
fuser : 

Et  aussi  l'ame  raisonnable  n'est  point 
aucunement  infundee  ne  mise  en  son  corps 
nue  icelluy  corps  ne  soit  premièrement 
disposé  eu  sa  proporliou.  {Prem.  Vol.  des 
exp.desEp.  et  Ev.  de  kar.,î'>  8  r",  éd.  1319.) 

Dieu  ne  infunde  jamais  sa  grâce  que  a 
celluy  qui  est  disposé  de  la  recevoir.  {Ib., 
f»  8  r".} 

Quelque  chose  plus  noble  est  infundee 
spécialement  dn  ciel.  (G.  TouNUS,  Choses 
merv.,  ch.  ix,  éd.  1537.) 

Le  jus  des   perles   de   sureau...  appaise 


la  douleur  des  oreilles,  si  on  Vinfunde 
chaul  dedans.  (De  PiNET,  Dioscoride,  IV, 
168,  éd.  1605.) 

iNFONDiR,  V.  a.,  verser  : 

Lors  mettras  et  infondiras  icelluy  just 
dedans  la  dessusdicte  croste  de  pasté. 
(Platine  de  honnesle  volupté,  f»  62  v»,  éd. 
1528.) 

INFONDRE,  -  undre,  v.  a.,  verser  : 
Les  filz  tendoient...  les  dits  vaisseaux  a 
icelle  leur  mère,  et  elle  mettoit  et  infun- 
doit  l'huyle  dedans.  (Le  prem.  Vol.  des 
exp.  des  Èp.  et  Ev.  de  kar.,  f"  173  r», 
éd.  1519.) 

Tout  cela  sera  pillé  dans  un  mortier  avec 
un  pillon  chaud,  y  infondant  dessus  huile 
de  myrte  et  de  terebinde.  (0.  de  Sebr., 
Th.d'agr.,  Vlll,  5,  éd.  1605.) 

—  Insinuer,  introduire,  communiquer  : 
11  veuille  en  mon  ame  infondre  nouvelle 

science.  (L.  de  Phemierfait,  Decameron, 
Richel.  129,  Prol.) 

Les  cerubins  infundent  aux  ordres  infe- 
riores  et  cheulx  a  nous  la  sapience  qu'ilz 
p\iissent  de  la  bouche  du  très  haultain. 
(Fossetieh,  Cron.  Marg.,  vas.  Brux.,  I, 
f''29  vo.) 

Infonde  en  moy  sçavoir. 

(J.  BoDCUET,  Ep.  fam.,  ixuii,  éi.  1515.) 

Ains  y  a  une  grande  portion  de  vie  ani- 
male et  de  divinité  que  Dieu  y  a  infondue 
et  meslee  de  sa  propre  nature  et  substance 
en  la  matière.  (Amyot,  OEiw.  mesl., 
t.  XIX,  p.  260,  éd.  1820.) 

Quand  Die\i  infondit  l'ame  en  l'honme. 
(La  Bod.,  Harmon.,  p.  794,  éd.  1578.) 

Dieu  infond  ces  dons  aux  âmes  des  le 
commencement  quand  de  luy  elles  nais- 
sent. (1d.,  de  l'honn.  Am.,  p.  206.) 

Comme  c'est  aussi  a  mon  advis  a  elle 
(l'ame),  aux  plaisirs  qui  luy  sont  propres, 
d'en  inspirer  et  infondre  au  corps  tout  le 
ressentimentque  porte  sa  condition. (MONT., 
Ess.,  1.  m,  c.  5,  p.  74,  éd.  1593.) 

—  Faire  fondre  : 

De  tel  onguent  la  roigne  sera  frottée, 
après  l'avoir  estuvee  et  baignée  avec  de 
l'eau  ou  l'on  aura  infondu  du  sel,  du 
souffre  et  de  l'alum.  (0.  de  Serr.,  Th. 
d'agr.,  VIII,  5,  éd.  1603.) 

—  Infondant,  part,  prés., celui  qui  verse  : 
L'ame  estant  logée  en  ce  corps  est  mise 

comme  dans  un  fourneau  ou  alembic  et 
doit  estre  repurgee  du  feu  de  charité  et 
divin  infus  en  to'ut  l'homme  par  la  grâce 
de  Vinfondant  et  selon  la  disposition  du 
recevant.  (La  Bod.,  Harmon.,  p.  692, 
éd.  1578.) 

iNFORÇABLE,adj.,  qu'on  ne  peut  forcer: 

Des  âmes  inforçables. 
(I,0ïs  LE  Caron,  Poés.,  f  5,  éd.  1551.) 
Inforçable,    unforcible,     uuexpugnable, 
impreguablc.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

INFORMATEUR,  S.  m.,  celui  qui  s'in- 
forme, qui  est  chargé  de  prendre  des  in- 
formations, de  faire  une  enquête,  d'infor- 
mer sur  un  fait  : 

Informateurs  et  inquisiteurs.  (FhOISS., 
Chron.,  Uicliel.  2646,  1"  29».) 

Parce  que  il  est  contraire  a  la  piété  et 
dangereux   pour  les  hommes  de    penser 


INF 


INF 


INF 


381 


aux  choses  futures  illicites,  et  s'iDformer 
des  accidents  des  princes,  pourvoir  a  l'ad- 
venir  sur  iceux;  uous  ordonnons  par  ce 
décret  que  s'il  se  trouve  aucun  informateur 
de  telles  choses,  et  qui  du  vivant  du  roy 
regarde  un  autre  pour  l'espérance  du 
royaume  ou  attire  quelques  uns  a  soy 
pour  ce  refjard,  il  soit  chassé  par  sentence 
d'excommunication  de  la  compagnie  des 
catholiques.  (Cayet,  Chron.  nov.,  Introd., 
p.  23,  Michaud.) 

—  Celui  qui  informe,  qui  instruit  : 

Afin  qa'en  la  vie  terrestre 

Hz  me  âoyent  conJailleurs  (les  apostres\ 

Vrays  preschears  et  informateurs 

Da  fait  de  ma  saiocte  doctrine. 

(Greban,  UijsI.  de  ta  Pass.,  Ars.  Gi31,  f»  78'.) 
Comme  ceUiy  'iiii  suyt  son  preceptear 
De  bonnes  menrs  et  lettre  informateur. 
(I.  BooCREi,   Ep,  fam.,  i.iix,  éd.  1515.) 

iNFORMATio.v,  -  cioM,  S.  f.,  actiou  de 
former  : 

Le  sang  menstruel  peut  bien  estre  devisé 
en  quatre  parties.  La  première  se  mesle 
avec  la  semence  et  en  est  faite  Vinforma- 
Cion  ou  la  forme  des  membres.  (B.  de 
GoRD.,  Pratig.,  III,  2b,  éd.  1493.) 

Choses  qui  tendent  a  Vinformacion  des 
bonnes  meurs.  (J.  de  Vignai,  Echecs,  Ri- 
chel.  1172.) 

—  Instruction  : 

En  Klicon  leurs  tables  virent 
Oq  leurs  si'iences  escripvirent 
A  l'information  des  gens. 
(I.EKRANC,  Cliamp.  des  Dam.,  Ars.  Slil,  f  128'.) 

—  Science,  talent  : 

Si  l'avise  que  pour  bien  parler  ne  pour 
quelcunques  informations  tu  ne  laisses  se 
que  tu  as  entrepris.  (L'Orloge  de  sapience, 
Maz.  1134, 1.1,  Prol.) 

INFORMER,  voir  Enformer. 

INPORMITÉ,  S.  f.,  conformation  : 
L'informitê  espirituelle  et  corporelle  de 

la  créature.  {Chron.  et  hist.  saint,  et  prof., 

Ars.  3815,  1°  8  r».) 

rNFORSER,  V.  a.,  forcer  : 
En   inforsant  lesdis  religieux    de  paier 
coustumes...  (1370,  Ord.,  v,318.) 
Cf.  Enforcier. 

iNFORTUNEEMENT,  adv.,  malheurcuse- 
ment  : 

Labour  en  vain  a  chiere  alan^onree 
En  grief  travail,  inforluneement. 
(Christ,  de  Pis.,  r>0(<s.,  Uichel.  60i,  S"  3".) 
Me  fault  soudrir  perpetaellement 
Trouble  conseil,  vouloir  injurieux. 
Pour  eur,  rualeur,  inforluneement. 
(Jao.  Milet,  Destruct.  de  Troye,  20350,  Slengel.) 

INFORTUXER,  V.  a.,  rendre  malheu- 
reux : 

.Mais  que  veux  ta  de  ma  fortune. 
Contre  qui  ne  pays  bonuemeut. 
Qui  si  faulsement  m'infortunc. 
Que  c'est  grant  esbabissement. 
(Villon,  Grand  Test.,  iix,  Jonanst,  p.  29.) 

Faignaus  qu'ils  ignoroient  contre  qui  il 
^uerroioit,  adtin  que  se  fortune  Vinfortunoit 
Ils  se  cxcuseroientpar  ygnorance.  (FosSE- 
TIEB,  Cran.  Marg.,  vas.  Brux.  10512,  VIII, 
H,  21.) 


Rien  cognoissant  que  despile  Fortune, 

Et  non  pas  toy,  a  présent  m'infortunc. 

'Cl.  Mar..  Epit.  de  ilaguel.  à  P.  de  Prov.,  1517, 

p.  IIG,  éd.  159C.; 
...  Car  pour  m'infortuner 
C.f  m'est  assez  do  toi  me  voir  abandonner. 

(La  Perdse,  Sfed.,  it,  éd.  1555.) 

—  Prédire  un  sort  malheureux  à  : 

Phelius  respond.  il  inonrra  d'un  coustean, 
Mars  dist  pendu,  et  Juno  dedens  l'eau  : 
Voila  comment  chasCTïn  d'eulx  m'iitfortune. 
(J.  l'ARRADis,  Micropaedie,  p.  69,  éd.  15i6.) 

INFORTUNETÉ,  VOir  INFORTUNITÉ. 

iNFORTUNEusEMENT,  adv.,  malheu- 
reusement  : 

Or  puys  qu'il  m'est  ainsi  infortuneuse- 
ment  advenu,  j'aimes  mieulx  ma  mort  que 
ma  vie.  (J.  d'Ahras,  Melus.,  p.  227, 
Bibl.  elz.)  Impr.,  inforlueusement. 

INFORTUNEUX,  adj.,  malheuroux  : 
Las,  mon  amy,  or  sont  nos  amours  tour- 
nez en  hayne,  en  douleurs,  en  dureté,  nos 
solas  et  joye  en  larmes  et  en  pleurs,  nostre 
bonheur  eu  très  dure  infortuneuse  pesti- 
lence. (J.  d'Arras,  Melus..  p.  333,  Bibl. 
elz.) 

Ce  fut  une  moult  merveilleuse  chose  et 
infortuneuse.  (I'roiss., C/jro».,  Richel.2646, 
f  28=  ;  Kerv.,  XIV,  65.) 

INFORTUNITÉ,  -  neté,  s.  f.,  malheur  : 

Trové  en  toi  d'aversité 

Ai  plus  et  à'infortunitt' 

Conques  ne  firent  tait  ensenble 

Tait  cil  qui  furent. 

(G.  DE  CoiNCi,  Slir.,  ms.  Itrax.,  C  122''.) 

Trovee  ai  plus  d'aversité 

En  toi  et  d'infortunité. 

(ID.,  î*.,  Kich«l.  231U,  f<>266''.) 
Enees  par  semblable  inforlunité  fu  cha- 
ciez  de  son  pays.  (Bersuihe,  T.  Liv.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  S"».) 

Or  regardez  se  ce  ne  fut  une  grant  in- 
forlunelé  pour  eulx  quant  ils  ne  porent 
obtenir  la  place  coutre  leurs  ennemis. 
(Fiioiss.,  Chron.,  Richcl.  2641,  f°  171  r».) 

Par  grant  inforlunité.  (Id.,  ib.,  Richel. 
2644,  ("  217  vo.) 

Si  leur  avint  grant  merveille  et  grand 
infortuneté.  (Id.,  ib.,  II,  81,  Kerv.) 

INFOSSADE,  voir  Enforçade. 

INFOURMER,  voir  Enformer. 

iNFRACT,  S.  m.,  infraction  : 

Apres  laquelle  affaire  et  infract...  (.xv°  s., 
Péronne.  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

iNi-RACTAiRE,  adj.,  infracteur  : 
Nous  les  déclarons  indignes  d'y  obtenir 
aucuns   bénéfices,   comme   infraclaires  et 
transgresseurs    de    l'ordonnance  de  nous. 
(1464,  Ord.,  xvi,  2I'J.) 

—  S.  m. ,  infracteur  : 

Au  premier  infractaire 
Mon  courous  donnera  le  mérité  salaire. 
(Hardy,  Raviss.  de  Proserp.,  V,  2.) 

iNFRACTiF,  adj.,  qui  enfreint,  qui 
viole  : 

Nostre  cousin  le  duc  de  Bourgongne  a 
naguieres  cacrit  et  fait  sçavoir  a  vos  bour- 


geois et  habitans  certaines  choses  qu'il 
dit  estre  infractives  de  la  paix  par  nous 
faite  a  Auxerre  entre  ceux  de  nostre  sang 
et  liguaije.  (31  janv.  mz.Utt.de  Charles  VI, 
dans  Juv.  des  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI, 
an  1419,  Michaud.) 

INPRACTUUE,  S.  f.,  infracljon  : 
Une  infinité  d'autres  infraclures  que  nous 
avons   tant  claires    et   apparentes.    (1360, 
Négociations  sous  François  II,  p.  326,  L. 

Paris.) 

CL  Enfracture. 

INFRAGIBLE,  Voir  INFRANGIBLE. 

INFRAINTURE,  S.  f.,  infractiou  aux 
lois  : 

Mellees,  injures,  infraintures,  arnes 
sures. (1311,  Cart.  rfe  Roî/aaiiett,  p.  1,  ch.  30, 
ap.  Duc,  t.  III,  p.  827,  éd.  Didot.; 

Cf.  Enfrainture. 

INFRANGIBLE,  -  ingihle,  -  agible,  adj., 
qui  ne  peut  être  brisé,  rompu  : 

J'ay  mon  ame  eslevee  confiant  de  ta  très 
liberalle  pitié  attraire,  et  très  doulcement 
alechee  par  ta  très  merveilleuse  suavité, 
de  ta  très  doulce  oudeur,  et  doulcement 
estraincte  par  Vinfragible  lien  do  ta  très 
ardent  et  fervent  amour  et  cliarité.  (,I.  Ger- 
soN,i'j4!(/«((/on  d'amour,  f"  20  v»,  éd.  1488.) 

Lances  infrangibles.  (ID.,  ib-,  f°  71  v°.) 

...  Un  diamant  quarré  et  infrangible. 
(Vasquin   Philirul,    Euv.    vttlg.  de  Fr.  Pétrarque, 
p.  223,  éd.  1555.) 

Le  dyamaut  ne  pliera  le  gantelet  a  force 
qu'on  y  face,  ains  demeurera  infragible. 
(Du  HHKT,  Pline,  XX,  Prêt.,  éd.  1366.) 

Clou,  infrangible.  (La  Porte,  Epilh., 
éd.  1371.) 

-  Fig. : 

Patience  infrangible.  (J.  Gerson,  l'Aiguil- 
lon d'amour,  f»  71  v»,  éd.  1488.) 

Courages  infrangibles.  {Les  Passages 
d'oultremer,  f"  11  v»,  éd.  1492.) 

Saincl  Ililaire,  comme  estant  tout  fiché 
(l'un  perpétuel  et  infrangible  regard  en 
Dieu,  a  interprété  mistiquemeut  les  textes 
originaux  de  la  saincte  Escripture.  (J.  Bou- 
quet, Ann.  d'Aquit.,!"  12  v'>,  éd.  1337.) 

0  lors  paix  obstinée  infringible  en  l'uni- 
vers. (Rau.,  I.  IV,  c.  51,  éd.  1332.) 

INFRASCRIPTION,  S.  f.,  souscriptiou  : 
Desquelles  lectres  la  superscription  es- 
toit  :  A  très  hault  et  puissant  prince,  mon 
très  chier  et  très  amé  cousin,  le  duc  de 
Bourgongne.  Et  la  infrascription  :  Vostre 
cousin,  le  duc  deGlocestre...  (.Monstrelet, 
Chron.,  II,  25,  Soc.  de  l'Il.  de  Fr.) 

iNFRE,  prép.,  au-dessous  de  : 
Li  pape  infre  li  mur  de  la  cité  fu  miz  eu 
)o  plus  grant  palaiz.  (Aimé,  Yst.  de  li  for- 
mant, VII,  9,  Champollion.) 

iNFRiGiDATii-,  -  tatif,  adj.,  refroidis- 
sant, rafraîchissant  : 

Choses  infrigidatives.  (Evrart  de  Contv, 
Probl.  d'Ar.,  Hichel.  210,  f°  23  r°.) 

Diette  infrigidative.(}i.  DEGonv.,  Pratiu., 
IV,  4,  éd.  1495.) 

Vertu  infrigitative.  {Le  grant  Herbier, 
f"  87  v»,  Nyverd.) 


582 


INF 


Cicuta  est  de  très  p;rande  vertus  infrigi- 
datice.  (lard,  de  santé,  1,  115,  iuipr.  la  Mi- 
nerve.) 

Régime  infrigidatif.  (JODB.,  Gr.  chir., 
p.  6iS,  éd.  lo9S.) 

—  S.  m.,  remède  rafraîchissant  : 

Et  en  toutes  ces  choses  cy,  avant  que  ul- 
cération se  face,  se  elles  se  alrayent  plus  a 
apostuuie  colérique,  nous  y  mettrons  infri- 
gidatif z,  et  se  c'est  de  manière  de  sang 
nous  ferous  evacuatifz.(B.  de  Gord.,  Pra- 
liq.,  1,  18,  éd.  1493.; 

Cf.  E.\FR1GIDITIF. 

ixFiiiGiD.\TioN,  -  cion,  S.  t..,  refroidis- 
sement, action  de  refroidir  : 

Le  infrigidation  des  parties  qui  four- 
ment  la  parole  la  font  entreeoper  et 
rompre.  (Evbart  de  Con'ty,  l'robl.  d'A- 
rist.,  Richel.  210,  (<•  183".) 

Donner  choses  qui  confortent  le  cuer, 
par  infrigidation  et  par  aigreté.  (Bru.\  de 
Lo.NG  BoRC ,  Cyrurgie,  uis.  de  Salis, 
f  67''.) 

L'operacion  que  fait  ici  bas  un  corps 
freit,  ce  est  assavoir  refreidier,  ou  infri- 
gidacion.  (Obesme,  Lie.  du  ciel  et  du  monde, 
ms.  Univ.,  f"  146  v°.) 

Neantmoins  ceste  infrigidation  qui  garda 
Putiphar  d'accomplir  sa  voulculê  dyabo- 
lique  sur  Joseph  il  ne  le  hayt  pas.  (Urose,, 
•vol.  I,  fol',  éd.  1491.) 

Ungfruict  qui  refroidist  de  petite  tn/rt- 
gidation.  (Jard.  de  santé,  p.  42,  impr.  la 
Minerve.) 

INFRIGIDE,  adj.,  froid  : 

Puthifar  estoit  eunuche,  c'est  a  dire 
chaste,  infrigide  et  impotent  a  génération. 
{Mer  des  hyst.,  t.  I,  f»  143'',  éd.  1488.) 

iNFRiGiDER,  V.  a.,  refroidir,  rafraî- 
chir : 

En  infrigidant  et  consolidant  et  sigillant 
les  ulcères.  (J.  CaN-^ppe,  le  Prologue  et 
Chapitre  singulier  de  maistre  Guidon  de 
Cauliac,  Bibl.  Univ.  S.M  134.) 

—  RenJre  impuissant  : 

Dieu  infrigida  Putiphar  et  le  rendisl  im- 
potent. (La  Mer  des  liysloir.,  t.  I,  f»  lid", 
éd.  1488.) 

Ceulx  qui  estaient  chastrez  et  infrigidez 
DU  lolallement  a  génération  indisposez. 
ilb.) 

—  Infrigidant,  part,  prés.,  refroidis- 
sant : 

Diète  tenue  et  infrigidant.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  11,  3,  éd.  1493.) 

Choses  qui  sont  moult  infrigidentes. 
{Jard.  de  santé,  1,367,  impr.  la  Minerve.) 

Les  humeurs  infrigidantes  et  deses- 
chantes.  {Practique  de  P.  liocellin,  f»  8  r", 
éd.  Lyon.) 

—  S.  m.,  ce  qui  refroidit,  rafraîchis- 
sant : 

Tous  ceulx  cy  soyent  gardes  de  méde- 
cine trop  réfrigérante,  nonobstant  que  le 
chief  soit  actuellement  pulrilié,  car  on  les 
doit  amener  par  foibles  infrigidans.  (B.  ue 
GOBD.,  Pratiq.,  Il,  10,  éd.  1493.) 

INPRIGITATIF,  VOlT  INPRIGIDATIF. 
INFRI.NGIBI.E,   VOir   INFRANGIBLE. 


ING 

iNPROCTUEUSETÉ,  infructuosité,  s.  f., 
infertilité  : 

In/'rMcJueusefc'.inrecunditas.  {Gloss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  768i.) 

Infructuosité,  infructuositas.  (/6.) 

Et  ainsi  faisant  le  plonc  lantost  li  rap- 
portera a  sa  mémoire  le  sablon  de  sa  fra- 
gilité et  infructuosité.  (.Maiz.,  Songe  du 
viel  pet.,  Il,  43,  .\rs.  2683.) 

INFRUCTUOSITÉ,  VOir  L>)FRUCTOEUSETÉ. 

INFRUSTR.\BLE,  adj.,  qui  ne  frustre 
point,  qui  ne  trompe  point  : 

Estre  revenu  en  grâce  et  en  hauUe  cre- 
dence  du  roy  luy  servoit  et  duisoit  bien 
de  la  garder  ;  et  avoir  esté  aussi  de  l'al- 
liance et  de  la  commune  conjurison  quasi 
moveur,  scelleur  et  prometteur  jii/'rMsIrabie 
lui  estoit  bien  cause  aussi,  et  devoit  estre, 
de  non  trop  ployer  au  préjudice  de  ses 
associes  en  cause.  (G.  Chastkll.,  Chron. 
des  D.  de  Bourg.,  111,  163,  Buchoo.) 

iNFULATioN,  S.  f.,  actlon  d'orner  de 
l'infule,  du  bandeau,  la  tête  d'un  prêtre  : 

Lyqueis  Walthier  de  Mostier  impetrat, 
en  dit  concile  de  Constanche,  a  pape  de 
Romme  et  l'emperere  le  infulation  et  le 
meltration  del  abbie  de  Sains  Hubert  ;  car 
adonc  fut  de  premier  mytreis  ly  abbeit  de 
S.  Hubert  devant  dis.  (J.  DE  Stavklot, 
Chron.,  p.  158,  Borgnet.) 

iNFULE,  s.  f.,  bandelette  : 

Celluy  eut  sur  sa  teste 
Iiifale  riche,  précieuse  et  boaaeste 
Qui  le  sien  chief  des  deux  pars  decoroit. 
(0.  DE  S.  Gel.,  Eaeid.,  Richel.  861,  f  iOT'.) 

Le  prestre  assis  en  une  chaire,  avec  ses 
infuies  et  adoubemens  de  pontife.  (Para- 
DiN,  Hist.  de  Ltjon,  p.  122,  éd.  1573.) 

iNFULGEXGE,  S.  f.,  rayonnement  : 
Saint  Augustin  dit  qu'Hanibal  fut  né  et 
formé,  ce  sembloit,  de  toute  lu  celestienne 
infutgence,  pour  destruire  la  chose  pu- 
blique de  Rome.  (Sym.  de  Hesdin,  Trad. 
de    Val.  Max.,  f»  SS-i,  éd.  1483.) 

INFUNDER,  voir  iNFONDER. 
t.NFUNDRE,   voir  INFONDHE. 

INFUSION,  S.  f.,  sorte  de  maladie  pro- 
duite par  excès  de  nourriture  : 

De  infusion  ou  eufonture.  Ceste  maladie 
vient  au  cheval  de  trop  manger  ou  boire 
a  superlluité.  (Frere  Nicole,  Trad.  du 
Liv.  des  Prouffitz  champ,  de  P. des  Crescens, 
f»  98  v»,  éd.  1516.) 

1.  INGAL,  voir  Igal. 

2.  INGAX,  voir  IVEL. 

INGALMENT,  VOir  IVELMENT. 
INGAMMENT,  VOir  IVELMENT. 

iNGAUDABLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
gardé  : 

Il  a  gardé  des  places  ingardatles. 
(lloss.,  Suite  de  l'IIymn.  de  1res  illustre  Prince 
Charles,  Cardin,  de  Lorr.,  Hibl.  elz.) 

INGAUME.NT,  VOir  IVELMENT. 

INGAUTÉ,  voir  IVELTE. 

INGECION,  voir  Injfction. 


ING 

iNGEMissEMENT,  S.  iH.,  géinissement 

Les  grans  plaios  de  soq   cuer,  ses  inijernissemem. 
(Girart  de  Ross.,  j7j8,  Migaard.) 

iNGENGE,  voir  Engeance. 

iNGENER.\BLE,  adj.,  uon  Créé,  qui  n'a 
pas  eu  da  commencement  : 

Choses  ingenerables.  (OreS-VIE,  Liv.  du 
ciel  et  du  monde,  ms.  Univ.,  f»  33  v.) 

Ainsi  disons  nous  Dieu  le  père  ingeni- 
tuin  ou  ingenerable.  (16.) 

Choses  ingenerables.  {Chron.et  hist.  saint 
et  prof.,  Ars.  3313,  1°  17  r".) 

(Le  firmament)  est  ingenerable  et  incor- 
ruptible. {Mer  des  hyst.,  t.  I,  f"  3'',  éd. 
1488.) 

Le  ciel  est  ingenerable  et  ne  se  peult 
augmenter.  (Nicolas  de  Nigolai,  l'Art  de 
naviguer,  p.  7,  éd.  1379.) 

iNGENERÉ,  adj.,  non  créé  : 

Ce  qui  est  ingeneré  et   divin    égale  son 

semblable  en  puissance.  (Mau.\i.,   Euv.  de 

S.  Just.,  f°  47  r»,  éd.  1394.) 

i.NGENiATioN,  S.  f.,  travail  ingénieux: 

Avec  ce  feil  faire  de  pierre  de  taille,  et 
par  iiigenialion  d'ouvriers  ung  tombeau 
magnifique.  (Bourgoing,  Bat.  jud.,  I,  35, 
éd.  1330.) 

INGENIER,  voir  Engigner. 
INGENS,  interjection,  certes  : 
La  Damoyselle. 
Meschant,  suis  je  poiat  assez  belle 
Pour  vous  ? 

Naddet. 
Ingens,  oy,  ma  damoyselle  ; 
Vous  estes  partout  ciere  et  belle. 
(Farce  d'un  Genlilh.,  Ajie.  Th.  fr.,  I,  267  ) 

INGENUE,  adj.,  franc,  libre  : 

L'ingénue  certaîneiueut 
C'est  homme  franc  naturelemenl 
Qui  est  franc  des  ce  qu'il  naist 
Et  de  loyal  mariage  est. 
Ou  soit  de  deux  franc  naturel, 
Ou  soit  de  deux  dont  l'ung  est  tel 
Qui  fut  franchi  par  avanture 
Et  l'autre  est  franc  par  sa  nature. 
{Livre  des  institutions  des  drois  appelle  Institute, 
f  4".) 

iNGENUiLE,  adj.,  des  personnes  libres  : 
Cens  ingenuiles,  consistant  en  une  rede- 
vance de  numéraire,  opposé    a    cens  ser- 
viles.  (Charg.  des  o§,c.  claustr.  deS.-Den., 
Arch.  LL  1180.) 

iXGERAY,  S.  m.,  engin  de  guerre  1 
Que  adonques  les  dites  boites  et  espin- 
gaùes    et    autre    ingeray   fussant   tantost       i 
prest.  (1425,   Arch.    Frib.,  1"  Coil.  de  low,        I 
n»  341,  f»  99.) 

iNGESsioN,  voir  Injection. 

iNGLORiATioN  ,  S.  f. ,  déshonueur , 
honte  : 

Vercuudo  est  paour  de  ingloriation,  c'est 
a  dire  paour  de  avoir  contusion,  deshon- 
neur ou  vitupère.  (Oresme,  Eth.,  Richel. 
204,  f°  433''.) 

iNGLORiEusEMENT,  adv.,  d'uuc  ma- 
nière déshonorante  : 

A  un  jeune  filz,  mesmemeat  extraict  de 
bonne  race,  n'est  honnesle   ny    expédient 


ING 


ING 


INH 


S83 


de  Hfimourer  inglorieusement  sovibz   l'nile 
de  la  mère.  (AÙctor,  1°  85  r»,  éd.  1560.) 

INGLORIEUX,  adj.,  sans  gloire,  désho- 
noré : 

Si  s'en  revint  sans  riens  fii\re,inglorienx 
et  sans  honneur.  (Grand.  Cron.  de  France, 
l'iftoire  du  roy  Phelippe  le  Bel,  xxxix,  P. 
Paris.) 

Qui  ne  paist  ses  père  et  niere  indigens 
il  est  inglorieux.  (Fossetieb,  Cron.  Marg., 
m  s.  Brus.,  Il,  f  69  r».) 

iNGLUviEux,  adj.,  glouton  : 

S'ilz  sonppent  chez  leurs  amnoreux 
A  manger  morceaalx  sivoureox 
C'est  rage  qu'elles  sont  doulccles  : 
Le  plus  petit  lopiu  en  deux 
Party,  ce  sera  trop  pour  enlx. 
Tant    font  les  petites  bouclietlcs  ; 
Mais  après  qu'elles  sont  retraites 
En  lenrs  lieux  et  places  sec-retlcs, 
C'est  le  salut  a  un?  leune  homme 
De  sçavoir  et  cognoislre  comme 
Sont  ordes  cl  ingliivieusn. 

(Tkerenceen  franc.,  P  143'',  Vcranl.i 

Cf.  Engluive. 

INGNEL,  voir  ISNEL. 

INGOMBREMANT,    VOir  ENCOMBREMENT. 

INGOMBRER,   voir  ENCOMBRER. 

iNGRAis,  adj.,  violent  : 

Minisires  ou  servans  barbares  sont  ceulx 
qui  sont  comme  sauvaipes,  rudes,  sotz, 
ingrats  et  lours  et  ne  sr;aivent  soy  meis- 
mes  diriger.  (H.  de  Gbanchi,  Trad.  du 
Gouv.  des  Princ.  de  Cille  Colonne,  Ars. 
5062,  f»  143  V».) 

Cf.  Encres. 

INGRAT,  adj.,  mécontent  : 

Colart  Vaine,  ingrat  du  vin  que  on  leur 
avoit  apporté.  (1408,  Arch.  JJ  195,  pièce 
45.) 

INGRAVANCE,  S.  {.,  violence  : 
J'en  appelle  devant  Dieu,  le  grant  juge, 
des  grans  torts  et  ingravances  qu'on  me 
fait.  (Jeanne  d'Arc,  ap.  Qiilcherat,  Procès 
de  condamnât,  et  de  rékabiUlalion  de  J. 
d'Arc,  t.  11,  p.  4.) 

iNGREMANCE,  -  ancfte,voir  Ingbomance. 

INGREMANT,  -  «jif,  S.  m.,  commc  in- 
gromance,  magie  : 

Et  connoistre  raison  et  savoir  itifjrrmriit. 

(Rom.  d'Miz.,  1°  .1»,  Michelant.) 
Par  ingremant  i  furent  compassé. 

(Huon  de  Bord.,  4926,  A.  P.) 

INGREMANTIEN,  S.  m.,  magicien  : 
Ne  aies  mie  avecques  ti  les  malvais  qui 
sacrefîent  leur  enfans  as  dyaules,  ne  les 
devins  qui  parolent  par  le  dyaule,  ne  les 
ingremantiens,  ne  les  regardeurs  des  es- 
toiles.  {Uib.  hist.,  I\laz.  532,  f»  70».) 

INGRESSEUR,  S.  m.,  agrcsscur  : 
En  la  compagnie  desquelz  ingresseurs 
estoit  ledit  Jehan  des  Mainiex,  qui  en 
ladite  ingression  et  assault  lut  navré  tele- 
ment  que  mort  s'en  est  ensuye  par  le  fait 
et  cause  desdis  ingresseurs.  (1378,  Pièce 
exlr.  des  arch.  de  l'ilntel  de  ville,  Arch. 
admin.  de  Reims,  III,  450,  Uoc.  iuéd.) 

i.NGREssiON,  S.  f.,  invasiou  : 


Que  Jehan  de  Briment,  bourgois  dudit 
eschevinage,  avec  autres  ses  coiuplices, 
par  manière  d'invasion  et  d'ingression, 
armez  de  diverses  armeures,  d'agait  ap- 
pensé  avoient  assailli  Vyart  et  lierthele- 
niin  Josné...  (1378,  Pièce  exlr.  des  arch. 
de  l'Hdlel  de  ville,  Arch.  admin.  de  Reims, 
III,  450,  Doc.  inéd.) 

A  Vingression  de  la  terre  de  promission. 
(FossKTiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I, 
f°  185  v°.) 

—  Entrée  dans  nn  ordre  religieux  : 
Par  ingression,  vœu  et  profession  mona- 
chale  ne  se  fait  aucune  dedication  de 
biens  de  celuy  qui  entre  audit  monastère, 
ou  fait  telle  profession,  nu  profit  dudit  mo- 
nastère. (Coût,  de  Sedan,  cxcvi,  Nouv. 
Coût,  gén.,  II,  830.) 

iNGROMANCE,  -  CHCe,  -  anclie,  -  enche, 
yngr.,  ingremance,  igremance ,  s.  f., 
magie  : 

A  yngremancf  tout  an  derrain  le  mist. 
(Les  Loh..  Itichel.  4988,  f  194  v'.l 

Et  de  l'art  d'ingremance  et  des  devineors. 

(liotim.  d'Alix.,  f"  4'',  Michelant.) 

Mnlt  sot  d'astronomie,  et  plus  sot  à'ingrniiance. 

(Ib.,  f»  Gl''.) 

Se  disoient  par  ingremance 
Trcstout  lor  bon  et  lor  enfance. 
(Floire  el  Blancefl.,  l'  vers.,  585,  du  Méril.) 
Par  ingremance  faisoit  l'oevre. 

(/*.,  Append,,  v.  30.) 

Tant  savoit  d'art  et  i'ingromance 
Qu'a  l'anemi  faire  faisoit 
Toutes  les  riens  qu'il  11  plaisoit. 
(Comm.     Theophil.    vint    a  penitance,  ap.   .lui)., 
œia:  de  Huleb.,  II,  277.) 

Et  Irestoul  cil  qui  sevent  i'ingromance 
I  porroient  tous  jours  lor  tens  user. 

(Thib.  IV,  Chans.,  p.  56,  TarbiS.) 
Car  Amaa.'is  par  ingremanche 
Embla  la  couronne  de  Franche. 

(Eiist.  le  Moine,  288,  Michel.) 

Trois  sorcières,  sans  demorance, 
A  Guises,  qui  de  ingremance 
Sevent  eutr'eles  toute  l'oevre. 

(Amald.  et  Yd.,  Itichel.  37.'i,  f°319''.) 
Virgillcs  fist  a  Homme  un  feu 
Par  ingi cmanche  en  molt  bjel  leu, 
Ki  de  nuis  et  do  jour  ardoit. 

(Sept  Sages,  3926,  Keller.) 

L'art  d'ingromanclie.  (S.  Graal,  Vat.  Chr. 
1687,  f°  105'.) 

Ne  magique  ne  yngromance. 

(Hose,  nis.  Corsini,  !°  97".) 

Et  aprist  tout  l'art  i'igrcmance. 
(Créai,  du  monde,  ms.  Montp.    Il  317,  f  27  r°.) 

Une  doctrine  de  ingromence  qui  avoit 
esté  conddmpnee  pieça  devaul.  (Confinua- 
tion  anonyme  de  la  Chronique  de  Jean  de 
Sainl-Viclor,  Recueil  des  historiens  de 
France,  t.  XXJ,  p.  681,  note.) 

Hais,  ponr  jouer  en  ce  lieu  i'ingromance. 
Faites  venir  le  noble  Achelous. 
(I.e  Messaigier  d' Amours,   Voh.  fr.  des  xv"  et  xvi" 
.s.,  XI,  33.) 

iNGROMANCEUR,  S.  m.,  magicien  : 
Et  avoit  le  roy  Henry  avec    lui    ung  in- 
gromanceur  de   Tollete  qui  disoit  que  l'air 
estoit    tout    envenimé...  (Froiss.,  Citron., 
Itichel.  2644,  (•>  27  v».) 

i.NGROMANciE,  -  sie,  S.  l.,  uiagic  : 


Ingromansie.  (xv°  s.,  I,ille,ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

iNGROMANTiQUE ,  S.  m.,  nécroman- 
cion  : 

Les  devineurs  et  ingromantiques,  ariolcs, 
enchanteurs,  augures  et  cironianlices  la 
honorent  (l'astrologie)  plus  que  Dieu.  (P. 
Ferget  ,  Mirouer  de  la  vie  humaine , 
1»  122  r»,  éd.  1482.) 

IN'GROSSATIF,  adj.,  qui  fait  grossir  : 

Choses  ingrossatwes  ne  compettent  point 
avec  les  subtiliatives.  (B.  DEOoRD.,i'rati(/., 
1,  3,  éd.  1495.) 

Médecines  moyennement  ingrossatives. 
p.,t6.,  1,  4.) 

Médicament  ingrossatif.  (JouB.,  Gr.  chir., 
p.  651,  éd.  1898.) 

iNGROSSATiON,  -  cion,  S.  f.,  grossisse- 
ment : 

Toutesfois  bon  seroit  que  eust  faite 
aulcune  ingrossacion  de  matière  et  evapo- 
racion  du  cerveau  par  roses,  snndalz,  ca- 
momille. (B.  DE  GoRD.,  Praliq.,  II,  10, 
éd.  1495.) 

Opilacion  et  ingrossacion  des  esperis. 
(ID.,  ib.,  14.) 

Le  froid  multipliant  la  melancholie  par 
voye  d'ingrossalion,  congélation  et  impis- 
sation.  (G.  Bouchet,  Serees,  II,47,Roybet.) 

—  Sorte  de  maladie  de  l'œil  : 

11  y  a  une  indisposition  nonimce  en  grec 
proplosis,  exitus  en  latin,  ingrossalion  ou 
prominence  enfrançois,  qui  est  quand  l'œil 
sort  hors  de  sa  cavité  par  trop  grande 
repletion  de  matière  tombant  sur  les  yeux. 
(Paré,  OEuv.,  XV,  xiv,  Malgaigne.) 

La  prominence  ou  ingrossalion  de  l'œil 
guérit  souvent.  (Lovs  GUYON,  Miroir  de  la 
beauté,  I,  202,  éd.  161S.) 

INGUIGNE,  voir  Enguene. 

iNGuiNAiRE,  adj.,  de  l'aine,  inguinal  : 

Les  gens  en  pristrent  une  maladie,  la- 
quele  il  appellent  inguinaire,  que  tant 
solement  dou  veoir  li  uns  prenoit  a  l'autre. 
(Vies  des  Saints,  Richcl  20330,  ap.  Duc, 
111,  835',  éd.  Didot.) 

Les  orifices  inguinaires.  {Le  prcm.  Acte 
du  Synode  noct.,  XV.) 

Cf.  Engdinaire. 

INHABILETER,  VOiP  INUABILITER. 

iNiiABiLiTATioN,  S.  f.,  actlon  de  rendre 
inliabilo  : 

Ils  y  encherront  de  privation  de  leurs 
oflices  et  de  inhabilitations  a  tous  offices 
royaux.  (1413,  Ord.,  x,  73.) 

Jnhabilitalion,  a  disabling.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

iMiARiLiTEMENT,  S.  m.,  action  do 
rendre  inhabile  : 

Inhabilitement,  a  disabling.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

INUABILITER,  -  clcr,  V.  a.,  rendre  un 
déclarer  inhabile  : 

En  oullrc  les  diz  commissaires  inhabili- 
terent  le  suppliant  d'office  de  recei)te. 
(1386,  Arch.  JJ  129,  pièce  45.) 

On   les   doit   inhabiliter   ou    priver    do 


5« 


INH 


oftice  honorable.  (Obksmb,  dans  la  Thèse 
de  Meunier.) 

Que  le  pape  Sixte  V,  par  le  pouvoir 
donné  a  Saint  Pierre  surtous  les  royaumes 
du  niondi',  aroil  inhabilité  Henry  de  Bour- 
bon a  toute  succession  de  royaume. 
(Cayet,  Chron.  nov.,  p.  627,  Michaud.) 

Il  n'est  pas  bcsoing  de  parler  d'autres 
travaux  extérieurs  que  donnent  les  nialings 
esprits,  lesquels  ne  sont  pas  si  ordinaires 
ny  si  peuibles  pour  la  plus  prand  part, 
pour  autant  que  pour  le  plus  qu'ils  fassent, 
ils  ne  viennent  jamais  a  inhabiliter  les 
puissances  de  l'ame.  (Du  Cuevbe,  Trad. 
du  Chasteau  de  l'ame,  f"  113  r»,  éd.  1601.) 

—  Inhabilité,  part,  passé,  rendu  inha- 
bile : 

Pour  déclarer  schelms  et  inhabiletez  de 
jamais  eslre  receuz  en  assemblée.  (!,ï50, 
Lett.  de  l'Ev.  d'Arras  d  l'ambass.,  l'ap. 
d'Et.  de  Granvelle,m,  481,  Doc.  inéd.) 

iNHABiTANT,  part.  pfés.  et  s.  m.,  celui 
qni  habite  : 

Per  les  in/iafcitante  et  enfraunchises  en" 
icelles  citées.  (Stat.  de  Richard  II,  an  ii, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Avons  avccq  les  inhabitants  et  subjects 
au  pays  de  Flandres,  cspirituels  et  tempo- 
rels, faict  une  bonne,  seure  et  estable 
paix.  (J.  JIOLlN-KT,  Chron.,  ch.  CLXxxll, 
Bucbon.) 

Qoi  fait  ce  donc  ?  inhatilsnt  péché 

Dedens  la  chair. 
(Mauc.  pe  >'at..  Dise,  de  l'espr.  et  de  la  chair,  dans 
les  yarg.  de  la  ilarg.,  t.  I,  p.  72,  éd.  1347.) 
Cf.  ESH.\BITER. 

iNHABiTEU,  voir  Enhabiter. 

IXIIAVNT,  voir  INHAUT. 

INHAUT,  inhaunt,  ad].,  peu  élevé  : 
Trop    inhauntz  ou  estretz.  IStat.    de  Ri- 
chard II,  an  XXI,  impr.  gotb.,  Bibl.  Louvre.) 

iXHEniT.vBLE,  adj.,  qui  peut  hériter  : 
L'issue  del  second   feme  ne  sera  jamais 

inheritable  per  force  de  tiel  done.  (Littl., 

Instit.,  16,  Houard.) 

Cf.  EXHERITABLE. 

INHERITEMENT,  VOif  E^•^ERITESrE^^. 

ixHERiTRix,  S.  t.,  héritière  : 
Quecunque  que  serra  inherilrix  perforée 
d'un  done.  (Littl., /nslit.,  24,  Houard.) 

iNHEi'REUSEsiENT  ,  ineureusement , 
adv.,  malheureusement  : 

Tbimocrates  combali  ineureusement 
contre  Lisandridas.  (I'ossetier,  Cron. 
Ilarg.,  ms.  Brux.  10611,  VII,  iv,  3.) 

En  l'an  que  les  Romains  combatirent 
inheureusemenl  contre  les  Veiens.  (Id.,  ib., 
ms.  Brux.,  Il,  f»  172  v°.) 

INHEUREUX,  adj.,  malheureux: 

Nulle  heure  est  tant  heureuse  qn'inheu- 

reuse  ne  soit,  (xiv  s.,  Adages  français,  ap. 

Ler.  de  Lim  y,  Prov.) 

iNHiBicioxNER,  v.  3.,  cnleveri  la  juri- 
diction ordinaire  : 

Lequel  (un  accusé  qui  en  avait  appelé  à 
la  cour  spirituelle  de  Tournai)  s'esloit  fait 
inhibitionner  et  neanlmoinps  il  a  esté  ren- 
Tové  a  la  congnoissance  des   cscbevins. 


INH 

(1469,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

iNHiBiR,  V.  a.,  inhiber,  défendre,  inter- 
dire : 

Au  sénat  et  devers  le  pueple  nasquist 
sur  ce  moult  grant  débat,  et  furent  inhibit 
et  denoiez  les  empires  d'une  partie  et 
d'autre,  et  gages  pris  et  appeliez  aus  tri- 
buns et  puis  au  pueple.  (Bersuire,  T.  Liv., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  390».) 

Faites  inhibir  et  deffendre  a  tous  juges. 
(1390,  Pr.  de  VU.  de  Mm.,  III,  103.) 

Ce  nonobstant,  lesdits  debteurs  qui 
n'ont  mie  bon  vouloir  de  satisfaire  a  leurs 
créanciers,  obtiennent  chacun  jour  lettres 
de  la  cour  de  Msmes  ou  autre  cour  royal, 
par  lesquelles  font  faire  inhibition  aux 
curez,  sur  grandes  peines,  qu'ils  n'aient  a 
recevoir  aucunes  lettres  monitoires  ne 
excommunicatoires  contre  eux,  sans  inhibir 
aux  parties.  (I4S6,  Ord.,  siv,  399.) 

INHIBITION,  inibicion,  s.  f.,  défense  : 

Jaques  avec  Constance  sa  mère  occupa 

la  terre  de    Seeile,  coutre   l'inibition  et  le 

coniandement  de  l'eglyse    de   Rome.  {Gr. 

Cron.  de  Fr.,  Pbelip.'  le  Bel,  i,  P.  Paris.) 

La  loy  ancienne  amoneste 
Que  tote  persone  soil  nette  ; 
Et  li  cors  inibicion 
Ont  toit  de  fornication. 

(Mage,  Bible,  Uichel.  401,  f  140''.) 

Par  le  inhibition  et  correction  dou  pape. 
(Froiss.,  Chron. ,\,  275,  Kerv.) 

Valerien  empêtra  de  l'evesque  de  Car- 
tbage  que  il  lessast  l'eveschié  et  pourmeust 
Augustin  en  l'église  d'Yponense,  et  Augus- 
tin le  refusa  en  toutes  manières,  et  toute- 
fois il  fut  constraint  et  déboutez  tant  qu'il 
prist  la  cure  de  l'eveschié,  laquele  chose  il 
disoit  qu'il  ne  devoit  pas  estre  fait  que  il 
fust  ordené,  l'evesque  vivant,  et  dist  et 
l'escript  par  l'inibicion  du  concile  gênerai, 
laquelle  il  aprist  après  ce  qu'il  fu  ordené. 
{Légende  dorée,  Maz.  1333,  f°  21o«.) 

iNHiBiTOiRE,  adj.,  qui  défend,  qui 
prohibe  : 

Lettres  inhibitoires .  {Lett.  de  Ch.  VIII, 
mars  1483.) 

Et  s'il  se  fait  au  contraire,  le  roy  peut 
décerner  des  lettres  inhibitoires  a  sa  cour 
de  parlement  ou  autre  juge,  ou  se  peut  la 
partie  y  ayant  interest  pourvoir  par  appel 
commed'cibu5.(P.  PiTHOn,  p.  45,  ap.  Littré.) 

INIIOBEDIANCE,  VOir  INOBEDIENXE. 

iNHONESTETÉ,  inhonn.,  s.  f.,  caractère 
de  ce  qui  est  déshonnête  : 

Se  aucune  inhonesteté  il  a  commise  ou 
pechié.  (J.  GonLAiN,  Ration.,  Richel.  437, 
f»  99<'.) 

S'il  est  en  fait  plein  de  iiikonneslelé 
>"nl  ne  dit  rien. 
(Coniredicn  de  Songecreux,  f°  167  r">,  éd.  1S30.) 

iNHONESTE,  inhomi.,  adj.,  déshonnête  : 

Motz  inh.ônneiles  et  lubriques. 
(P.  MicHACLT,  Doctrinal  de  court,  S°  48  t°, 
éd.  Genève.^ 

Sa  mort  inhoneste  ne  vous  sera  de  moy 
récitée.  (Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  II,  f»  111  r».) 

Inhonnestes  suspicions.  (I'abrt,  Rhel., 
f»  19  r°,  éd.  1321.) 


INI 


Propos  inhonnestes.  (.1.  BoncHET.Ty-iura- 
phes  de  la  noble  Dame,  f»  99  r",  éd.  1336.) 

La  nuict  noircit  leur  foy 
El  leur  bande  h  leste 
D'ignorance  inhonneste. 
(Ch.  Fost.,  les  Riiiss.  de  fontaine,  p.  150, 
éd.  15oS.) 

ixHONORABi.E,  inhonnourcble,  adj., 
déshonoré  : 

Acconipaignié  de  son  inhonnourable  tilz 
alla  devers  la  dame...  (DuQUESNE,  Hist.  de 
J.  d'Avesn.,  Ars.  5208,  f  4  r".) 

iNHONORATiON,  -  cion,  inhoun.,  s.  f., 
déshonneur  : 

Quant  de  honneur  et  inhonoration  le 
moien  et  la  vertu  en  grans  honneurs  c'est 
macnanimité.  (Oresme,  £(A.,  Richel.  204, 
f»  377''.) 

Le  magnanime  est  selon  ceste  vertu 
vers  honneurs  et  vers  les  opposites,  et 
sont  inhonoracions.  (Id.,  ib.,  f"  76,  éd. 1488.) 

Le  fait  de  magnanime  est  principalement 
vers  honneurs  et  inhonoracions.  C'est  non 
avoir  les  grans  honneurs  qui  lui  sont 
deubz.  (Id.,  î6.,  f»  77''.) 

Item  se  l'on  repputoit  que  il  (le  prince) 
eust  fait  aucunes  inhonnoracions  ou  appe- 
ticé  aucunement  les  honneurs  d'aucuns 
sans  cause,  il  doit  telles  causes  racheter  et 
reparer  en  leur  donnant  plus  grans  hon- 
neurs. (Id.,  Politiq.,  f"  212'',  éd.  1489.) 

INHONORER, î'n/)onn.,v.  a., déshonorer  : 
Je  honorifie  Dieu  mon  père  et  vous  me 

inhonorez.  (Le  sec.  Volume  desexp.desEp. 

et  Ev.  de  kar.,  f»  233  r%  éd.  1319.) 
Vous  me  inhonnorez  en    attribuant  au 

diable  ce  que   vous  devriez  attribuer  a  la 

divine  vertu  de  Dieu.  (76.,  f"  234  r».) 

—  Inhonoré,  part,  passé,  qui  n'est  pas 
honoré  : 

La  noble  cité  ne  soufifrist  celle  vertu 
estre  inhonoree.  (Fossetier,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.  10311,  VI,  IV,  3.) 

INHORTATION,  VOir  ENORTATION. 
INHORTEStENT,  VOir  ENORTEMENT. 

iNHORTER,  voir  Enorteh. 
iNHOspiTABLE,  adj.,  inhospitalicr  : 

Le  froid  Caucase  inhospUahle. 
(JOAcn.  D(i  Bell.,  Od.,  vit.  Recueil  de  poésie, 
éd.  1573.) 

0  repaire  moins  souhaitable 
Que  le  Caucase  inhospitable. 

(In.,  Vers  lyriques.  Ode  xi.) 
Le  plus  fort  el  massif,  le  plus  espouvenlable  (lion) 
Qui  jamais  bebergeast  an  Taure  inhospitable. 
(liOB.  Gabn.,  Hippol.,  I,  éd.  1573.) 

Bords  inhospilables. 

(ID.,  Corn.,  m,  éd.  1374.) 
Le  froid  Caucase  inhospitable. 
(G.  DU  Bcïs,  Ode,  à  Mgr  de  Chaslillon,  éd.  1582.) 

iNHOSPiTAL,  adj.,  inhospitalier  : 
Celle  mer  abonde  de  lieus  perilleus  ;  les 

anchiiens   le    nomoient  mer    inhospitale. 

(Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms.   Brux.,   II, 

f»  158  v") 

INHUI,  voir  Amit  au  .Supplément. 

INIBICION,  Voir  INUIBITIO.N. 


INI 


FN.1 


IN.I 


."ÎSS 


iNiciANT,  adj.,  initial  : 

S'aulcun  estoit  présent  (au  (léliiil  d'une 
pleurésie)  et  que  Dieu  luy  eust  donné  telle 
prnce  de  conpnoislre  tel  commeueement 
iniciant.  (1!.  dk  Gordon,  Pratig.,  IV,  4,  éd. 
li9S.) 

I        iNiciEMENT,  S.  m.,  cliose   révélée  par 
initiation  : 

Et  si  11  dist  que  certes  elle  doubloit 
moult  les  dieus  desquelx  elle  reveleroit  les 
secres  iniciemens.  (Bersdike,  î'.  Liv.,  ms. 
Ste-Ren.,  f»  ilSi.) 

i       iNicioN,  voir  Inition. 

I       iNiMiciTÉ,  s.  f.,  inimitié  : 

Et  ne  scenst  oncqiies  le  roi  que  publique 

inimkité  fenst  entre  le  roi  de  Behaipne  et 
I     niondit  sfiiî^neur  de  Bonrgonsne.  {Chron. 

des  Pays-Bas,    de  France,  etc.,  Rec.   des 

Chr.  de  Flnnd.,  III,  542.) 

En  sipne  de  la  prant  inimicité  qui  avoit 
esté  entre  eulx.  (Fossrtier,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.,  I,  f"  180  v".) 

Laquele  loy  enpendra  prandes  inimicites 
entre  les  esiranaiers  et  les  citoiiens.  (Id., 
ib.,  ms.  Brux.,  II,  f"  19  V.) 

iNiMiciTiÉ,  s.  f..  inimitié  : 
Havne   et  inimiciHé.  (Lt.  Fevre  d'Est., 
Bitle,  Ecclesiastic,  v,  éd.  1.S34.) 

INIMISTANCE,   VOir  INIMITANCIÎ. 

INIMITANCE,  -  istance,  s.  f.,  iuinjitié  : 

Je  me  suis  de  franche  voulenté  offert  el, 
abandonné  a  ceste  guerre  et  inimistance . 
{La  sec.  Dec.  de  rit.  Liv.,  I,  2S,  éd.  1530.) 

Les  œuvres  de  la  chair  sont  fornication, 
immundicité,  impudicité, empoisonnement, 
inimitances,  contencions,...  (J.  Bouchet, 
Noble  Dame,  Ep.,  éd.  1536.) 

Dont  a  la  fin  procède  inimitance.  (Id., ib., 
f»  41  r».) 

Mal  parler  et  detracter  est  le  commen- 
cement de  inimitance.  (Id.,  ib.,  f»  109  v.) 

Voz  adversaires  vous  bayent  tant  qu'ilz 
ne  quierent  fors  que  par  Vinimitance  dfs 
Francoys.  (Id.,  Mém.  de  La  Trem.,  ch. 
XXIV,  Petitût.) 

iNiMiTEEMENT,  adv.,  pn  ennemi  : 
Adont  quant  Moisc  vit  l'Amoreen  venir 
encontre  lui  inimiteement  il  ne  consenti 
pas  que  aux  Hebrieuz  survenist  ancoires 
a  souffrir  péril.  (Ancienn.  des  Juifs,  Ars. 
5082,  ('  89=.) 

iNiMiTiEii,  -  ter,  verbe. 

—  Act.,  rendre  hostile  : 

Pour  indigner  et  inimitier  les  princes, 
potentatz  et  tous  estalz  a  rencontre  de  sa 
dite  majesté  impériale.  (1534,  Arraisonne- 
ment, Pap.  d'Et.  de  Granvelle,  II,  216, 
Doc.  inéd.) 

—  Réfl.,  se  rendre  liostile: 

Pour  non  faire  cho.se  que  doige  desplaire 
au  daiilphin,  lequel,  pour  demander  du 
coustel  de  sa  majesté  dadvantaigc,pourroit 
prendre  occasion  de  soy  inimiler  a  ren- 
contre d'elle.  (1S45,  Sur  la  declar.  de 
l'alternat,  du  traité  de  Crespt/.  Pap.  d'Et. 
de  Granvelle,  111,  C9,  Doc.  inéd.) 

INIQUE,  adj.,  défavorable: 
Les  Rommains  suyvans  les  ennemys  re- 
culans   furent  trahis    jusques   a  ung  lieu 

T.    IV. 


inique.  (Prem.  vol.  des  qrans  dec.  de  TH. 
liv.,  f»  105»,  éd.  1530.1 

Si  cheurent  en  ung  lieu  inique.  (Ib., 
f  106''.) 

Moult  de  batailles  furent  par  luy  contre 
les  ennemys  faictes  en  lieux  et  en  temps 
périlleux  et  iniques.  (Ib.,  !"  161".) 

i.MQUER,  V.  a  ,  rendre  injuste,  .souil- 
ler : 

Iniquer])i  purité  et  honnesteté  du  pur  et 
lovai  prest.  (Dn  MoLiN,  des  Contracts, 
c."xix,  éd.  1586.) 

iNiQUiT,  S.  m.,  iniquité  : 
Lassies  vostre  iniqtiil. 
(Hn.  DES  Pheis,    Crsie  de  l.irge,  26961,   Sctieler, 
CUoss.  phi  loi.  )  " 

INIQUITÉ,  inequité,  s.  f.,  situation  défa- 
vorable ; 

Quaut  il  vint  aussi  comme  a  .v.  miles,  il 
se  pensa  que  pour  cause  de  l'iniquité  des 
lieus  l'en  ne  pourroit  avoir  sui.  (Ber- 
SUIRE,  T.  liv..  ms.  Ste-Gen.,  f°  331=.) 

L'exercite  estant  en  péril  d'estre  perdu 
pour  Vineqvité  des  lieus.  (Fossetier,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f»  175  r.) 

L'iniquité  du  lieu  les  espouventoit.f  Prem. 
vol.  des  grans  dec.  de  Tit.  Liv.,  f"  122=, 
éd.  1530.) 

INIRASCIBILITÉ,  S.  f.,  Caractère  oppose 
à  l'irascibilité  : 

L'opposlte  do  ire  est  inirascibilité.  {U.  nR 
Granchi,  Trad.  du  Gouv.  des  Princ.  de 
Gille  Colonne,  Ars.  5062,  f"  49  v.) 

Inirascibilité  ou  doulceur.  (Id.,  ib.) 

INIRASCIBLE,  adj.,  qui  n'est  pas  iras- 
cible : 

Que  celui  qui  deffaut  (d'ire)  soit  appelle 
inirascible,  c'est  trop  mal.  (Oresme,  Eth., 
Richel.  204,  f  378''.) 

IMTION,  -  cion,  inn.,  s.  f,,  commence- 
ment : 

Douz  nieus,  qni  sanz  fin  ies  et  -ans  inilion. 

(G.  DE  CoiMCi,  Prière,  ms.  Soissons,  l"  2.'i3=.) 

Douz  Diens,  qni  sans  lin  es  et  sanz  inicion. 

(Liv.  des  art.  de  la  foy,   (°  150,  Arcli.  Saone-cl 

l.oire,  H  364.) 

.Te  croî  au  créateur  par  vraie  entencion. 

Qui  n'ara  finement,  n'ainz  n'ont  inicion. 

(IVc  Sle  Christ.,  liicliel.  817,  f  182  v».) 

Com  il  fu  tousjonrs  et  doit  estre 
Sans  fin  et  sans  iniciun. 

^.lEH.  iiE  MEUNfi,   Très.,  1091,  Mécrn.) 

Selon  le  pais  et  nsages 

Des  terres,  fores  et  bocages. 

Et  selon  l'introdiicion 

Que  lions  a  a  son  innicÀnn, 

De  laquelle  envis  se  départ. 
(IIabd.  de  FoNTAiN.  GuER.,  Trcs.  de  Vancric,  p.  il, 
l'iclion.) 

Je  ne  vous  ose  contredire, 

Car  toutes  vos  monllions 

Ont  si  douces  imtions 

Qu'il  n'est  riens  si  trcttable  chose. 
(Fnoiss.,  Poà.,  Iticliel.  830,  C  3U  v";  SclieliT, 
II,  13,  436.) 

iN.iECTioN,  •  gecion,  -  gession,  s.  f., 
action  de  jeter,  violence  : 

Ilastiveté  esmeut  injections  et  detrac- 
tions  de  mauvaises  paroles.  (CoURCY,  tlist. 
de  Grèce,  Ars.  3C80,  f"  .'j3''.) 


Homicides  et  ingecions.  (Id.,  ib.,  f»  242''.) 

Douloureux  vices  qui  souvent  issent  de 

la  cité  du  monde,  comme  murmure,    ran. 

cune,  despit,  blasphème,  jurement,  inges- 

sion,  homicide.  (Id.,  ib.,  f»  70*.) 

Quant  a  declairer  l'église  ou  le  cime- 
tierre  de  Lizieux  polluz,  uiondit  Sgr  l'eves- 
que  et  lesdictz  de  chapitre  sont  d'accord 
que,  s'il  advenoit  que  en  ladicte  église  ou 
cimetierre  dudit  lieu  fut  faicte  aulcune  in- 
jection  manuelle  et  effusion  de  sang  ou 
aultres  cas  par  quoy  ladicte  église  ou  ci- 
metierre deussent  es"tre  declairez  polluz  et 
par  conséquent  reconcilies,  l'official  de 
mondit  Sgr  l'evesque  et  l'ofticial  du  cha- 
pitre congnoistront  ensemble  dosdiz  cas. 
(23  avril  1463,  Accord,  par  suite  de  contes- 
talions  survenues  entre  Thomas  Basin  et 
son  chapitre,  ap.  Th.  Basin,  Hist.  desrégn. 
lie  Ch.  VII  et  de  Louis  XI,  IV,  236,  Quicheriit.  ) 

iNJECToiRE,  S.  m.,  instrument  servant 
à  injecter,  clystère  : 

Se  les  ablutions  laxatives  et  corranz  ne 
sont  faites  premièrement  les  doit  on  geter 
par  dedenz  a  .i.  injectoire,  c'est  par  clis- 
teres.  (Brun  de  Long  Borc,  Cyrurqie,  ms. 
de  Salis,  f  27".) 

INJOYEUSEMENT,  adv.,  saus  joie  : 
Se   aulcuu    est   franc    de    tclz  vices...  il 
doibt   meritoirement,    non   injoyeusemenl 
estre    veu    de    ses   citoiiens.   (Fossetieb, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f"  244  r".) 

iNJURACioN,  s.  f.,  injure  : 
InjuracioH   ou  souffrir   injure.  (Oresme, 
Btt.,  f'>94'',  éd.  1488.) 

iNJURATEUR,  S.  H!.,  colui  qui  fait  in- 
jure, qui  injurie  : 

Les  contredisans,  opposans  et  injura- 
teurs  adjouruez  en  nostre  parlement. 
(Charte  de   1358,    Liv.     rouge,  Areh.  y-, 

r  17  v.) 

Icelluy  Eliman  iujurateur  de  Dieu  perdit 
la  veue.  (la  Thoison  d'or,  vol.  II,  f»  135  v».) 

iNJiiRER,  V.  a.,  faire  injure,  faire  tort  à: 
Et  en  i  a  tant   (de  porcs   et   de  vaches) 
que   els    injurent     lor    blés    et    lor  font 
molt   de  damages.  (Vers  1260,  Cascont.le 
vie.  de  P.-Audem.,  Arch.  J  1024,  m»  42.) 
Nul  ne  m'en  nroit,  supposé  que  j'en  jure  ; 
Contraint  je  .suis  d'endurer  s'en  me  injure. 
(R.  M.  CoLLERïE,  Hondeaux,  c,  Bibl.  elz.) 

i.VJURiABL,E,  adj.,  qui  se  rapporte  h 
une  injure  : 

Si  firent  plaintes  injuriables  des  termes 
que  leur  avoit  tenu  leur  comte.  (Ol.  DE 
L.\  Marche,  Mém.,  I,  26,  Wichaud.) 

iN.iURiAU,  adj.,  qui  fait  injure  : 
Hz  sont  despiteux  ou   despriseurs  et  in- 
juriaux.  (Oresme,  Eth.,  f'°  78»,  éd.  1488.) 

INJURIANT,  s.  m.,  celui  qui  fait  in- 
jure : 

Vinjuriant  sera  tenu  pour  l'injure  faite 
a  payer  sept  sols  au  seigneur  et  a  celuy 
qui  est  injurié  amender.  (1266,  Franchise 
d' Orgelet,' \U-02,  t.  26.) 

Soustenir  les  iiijurians.  (Oresme,  Poli- 
tiq.,  2°  p.,  f»  47=,  éd.  1489.) 

L'injuriant  sara  tenuz  au  seigneur  a  la 
peinne  de  sept  solz.  (Franch.  de  Monnet, 
trad.  du  xv°  s.,  Chamb.  des  compt.  de 
Dijon,  122,  Arch.  Doubs  ) 

74 


586 


IN.I 


l,i>  baron  de  Ncnbonri:  qui  pstoit  haut  a 
la  main  et  injuriant.  (BnANT. ,  Hoinm. 
iltust.,  La  Trimouille,  Bibl.  elz.) 

INJURIATEUR,  S.  m.,  celni  qui  fait  in- 
jure, qui  injurie  : 

Et  fi  aiicimf  pour  les  injures  dessus 
dites  ne  fasse  point  de  clamour,  ne  l'tnjt»- 
riatetir,  ne  celuv  qui  est  injurié  ne  doi- 
vent rien  au  seigneur.  (1266,  Franck.  d'Or- 
gelet, Droz,  t.  26.) 

Adjournent  ou  facent  adjonrner  les  in- 
iiiriateurs.  (1361,  Ord.,  m,  562.) 

Comme  notoire  injuriatenr  des  dis  de 
chapitre.  (1377,  Letl.  de  Ch.  1',  Cart.  mun. 
de  Lyon,  p.  183,  Guigue.) 

iNJURiATiox,  S.  f.,  injure  : 
Rapine,  mutilation,  accusation,  injuria- 
tion.  (Oresme,  Elh.,  Ricliel.  204,  !■=  441''.) 

IN.HR1ER,  V.  a.,  porter  dommage  à  : 

Qui  repaira  la  fourfailtnre 
D'Ailam  qui  nous  injuria. 
(Dod.  de  la  tec.  retor.,  ras.  Val.,  S"  HO  ï".) 

Ce  estoient  ceulx  qui  plus  avoient  esté 
injurié.  (Bersuibe,  T.  Liv.,  nis.  Ste-Gen., 
MO.) 

El  pour  ce,  se  leur  concupiscence  appelé 
plus  que  les  choses  nécessaires,  adonques 
pour  medicine,  ce  est  a  dire  pour  faire 
satisfaction  a  ceste  concupiscence,  il  inju- 
rient leurs  proceins.  (Oresme,  Polit.,  ms. 
Avranches  223,  f°  bO\) 

Cliil  de  la  garnison  d'Escauduevre  avoient 
moull  injuriet  et  heryet  ceuls  de  Cambrai. 
(Fboiss.,  Chron.,  III,  165,  Kerv.) 

iNJURiEUR,  s.  m.  .celui  qui  fait  injure  : 

Jusques  ad  ce  quil  soit  comppetammenl 
emendé  de  Vinjurieur.  [Franck. deMonnet, 
Irad.  du  xv'  s.,  Chambre  des  comptes  de 
Dijon,  122,  Arcb.  Doubs.) 

Ils  avoient  irréfragables  désirs  d'euls 
vengier  de  leurs  injurieurs.  (Fossetieb, 
Cron.  Slarg.,  ms.  Brux.  lOoU,  VII,  ii,  19.) 

Pour  non  estre  réputé  Vinjurieur  de  la 
très  haulte  et  noble  nacion  françoise.  (G. 
Chasteli,.,  Ckron.  du  D.  Pkil.,'  Introd., 
Bucbon.) 

INJURIEUSEMEXT,  adv.,  injustement, 
violemment  : 

Li  dis  Joaguins  se  cuida  resqueurre  dudit 
sergent  et  feri  de  son  queude  ledit  sergent, 
en  telle  manière  que  li  sanz  en  sailli  par 
le  nez  et  par  ailleurs;  et  ce  fil  injurieuse- 
ment  et  sans  cause.  (1344,  Arch.  admin.  de 
Reims,  II,  2'  p.,  p.  108,  Uoc.  inéd.) 

S'aucun  met  main  a  autre  injuriensement. 
(1371,  Coul.  de  Ckitillon,  ap.  Garnier, 
Char  t.  de  comm.,  1,  365.) 

Les  tirer  du  danger  d'estre  injurieuse- 
ment  violez  et  outragez.  (Amyot,  Tkeag.  et 
Car.,  I,  éd.  1559.) 

Tel  père  est  si  sot  de  prendre  a  bon  au- 
gure d'une  ame  martiale,  quand  il  voit  son 
fils  gourmer  injurieusement  un  paisant  ou 
un  làquayqui  ne  se  défend  point.  (Mont., 
Ess.,  I.  I,  c.  22,  p.  Si»,  éd.  1595.) 

IN.IURIEIIX,  adj.,  injuste  : 

Les  baillis  ou  injurieux  ou  faisanz  exac- 
tions ou  soupeçonnez  de  usure.  {Beg.Noiter, 
f°  44',  ap.  Duc',  Injuriari.) 

iNJURiosBR,  adj.,  injurier  : 

Le   suppliant  se  traist  par  devers  deux 


INN 

de  ses  frères eu  leur  disant  et  exposant 

comme  il  avoH  esté  ravalé  et  injuriosé  de 
Lienart  Gargcs.  (1393,  .\rcli,  J.l  lU, 
pièce  331.) 

iN.iiiSTE,  s.  m  ,  injustice  : 

Qniconques  fait  injuste  proprement  il 
convient  que  le  fait  soit  voluntaire  et  par 
élection  et  avecques  ce  faire  injuste  est 
avant  que  souffrir  injuste.  (Oresmk,  Elk., 
f»  117",  éd.  1488.) 

iN.iosTETÉ,  S.  f.,  injustice  : 

Et  doncques  n'est  pas  proprement  in- 
justetê  entre  telles  personnes.  (Oresme, 
Elh.,  Richel.  204,  f» 451''.) 

iNJUSTiFicAciox,  s.  f.,  acte  injusti- 
fiable : 

Et  par  ce  peut  apparoir  qui  est  injuste 
et  injustice  et  injuslification.  (Oresme, 
E(/j.,  Richel.  204,  f»  450^) 

Avoir  ce  que  n'est  pas  sien  c'est  injuste; 
mais  prendre  de  fait  et  embler,  c'est  injus- 
tificacion.  (Id.,  ib.,  f»  105»,  éd.  1488.) 

iNLABOURABLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
labouré  : 

En  quel  manoir  il  a  jardins,  terres  labou- 
rables et  inlabourables.  (1423,  Denombr.  du 
baill.  de  Constentin.  Arch.  P  304,  f«  164  r».) 

ixLABOURÉ,  adj .,  qui  n'est  pas  labouré  : 
Champs  demores   stériles  et  inlaboures. 

(Fossetikr,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,   II, 

f»  163  V».) 

INLASSABLE,    VOif  ENLAÇABLE. 

iNLEGiTisME,  S.  f.,  concubinc  : 

Et  y  survint  Symon  Douchet  et  Ysabel 

Brouguarde,   sa   concubine  et  inlegilisme. 

(1402,  .\rch.  a  157,  pièce  336.) 

INLIBERAL,  VOir  ILLIBERAL. 
INLOABLE,  voir  ILLOHABLE. 
INLUMINATION,  VOir  ILLUMINATION. 

ii<oiANiFESTE,  voir  Immanifeste. 

INMENDEIR,  VOif  ENMENDER. 

iNMiMSTRER,  V.  a.,  administrer,  four- 
nir: 

Mais  il  doit  inministrer  et  faire  aide  en 
biens  prestement.  (t)RESME,  Elk.,  l'  78'', 
éd.  1488.) 

iNMOiENNEMENT,  adv.,  sans  l'entre- 
mise OU  l'intervention  de  personne  : 

En  eulx  suhmectant  nuement  et  retour- 
nant inmoiennemeiit  en  nostre  obéissance. 
(1471,  Ord.,  XVII,  414.) 

iNsiouvANT,  adj.,  immobile  : 
Ce  n'est  point  a  l'antique  un  iilole  inmom'iinl. 
(h.  Pai'On,  Disc,  a  il.  Panfile,  p.  17,  U.  18S7.) 

IXMOVALMENT,  VOIT  1.MM0VALMENT. 

INMOVEMANT,  VOif  EnMOVEMENT. 

ixMLiER,  voir  Immuer. 

iNNARRABLE,  adj.,  inénarrable  : 
0  tristesse  do  Troye,  o  perle  inreparable, 
De  toy  taire  me  fanll,  car  tu  m'es  innarraUc. 
iPreamb.  sur l'isl.  ie  Troies,ms.  Breslau,  t.  101.) 
Dont  sont  innarrables  les  pertes. 

(ia  Sefiexfoli,  f  3  »•,  cd.  1507.) 


INN 

Sainct  Pol  et  Moyse  virent  Dieu  ou  ilz 
euhient  grande  et  iiinaraft/e  consolation 
(Sermons  pour  la  semaine  saincte,  ms 
Valenciennes  220,  f"  1.) 

INNATURALITÉ,  S.  f.,  état  de  ce  qui 
n'est  pas  naturel  : 

Qui  est-signe  de  mutacion  d'air  a  grant 
innaluralité.  (Evrart  de  Contv,  Probl. 
d'Ar.,  Richel.  210,  f»  11  r».) 

Mais  en  la  fin  et  en  l'acomplissement  de 
l'œuvre  dessusdite  quant  la  chose  est  par- 
faicte  la  chaleur  dessusdite  naturele  et  li 
esperiz  qui  ne  peuvent  plus  demourer  ou 
corps  pour  leur  flebesce  et  innaluralité  s'en 
vont  en  ensievant  le  mouvement  commun 
qui  leur  est  deu  de  nature  universele.(lD., 
ib.,  f"  83^) 

La  innaturalité  de  l'air.  (Id.,  ib.,  f'>293''.) 

INNATUREL,  adj.,  qui  n'est  pas  naturel, 
contre  nature  : 

Fièvre  est  chaleur  innaturelte  muée  en 
ardeur.  (B.  de  Gord. ,ProMg.,  I,i,  éd.  1495.) 

En  ce  temps  apparurent  aux  parties  de 
Rome  plusieurs  etdivers  signesinnatttrelz, 
merveilleux  et  espoventables.  (Orose.  vol. 
II,  f»  31=,  éd.  1491.) 

Meus  de  malicieux,  dampnable  et  inna- 
turel vouloir.  (J.  Marot,  la  Vratj  Disant, 
prol.,  Poés.  fr.  des  xV  et  xvl"  s.,  t.  X.) 

Quant  au  dormir  et  sommeil  l'ung  est 
naturel  et  saluhre,  l'autre  innaturel  et  vi- 
tieus.  (P.  Verney,  Presaiges  d'Hyppocras, 
II,  éd.  1S39.) 

Innaturel,  contre  nature.  (Trium  ling. 
Dicl.,  1604.) 

iNNATURELMEXT,  -  élément,  adv., 
d'une  manière  qui  n'est  pas  naturelle  : 

Ces  choses  le  peuvent  corrompre  (l'air) 
et  altérer  innaturelment.  (Evrart  de 
CONTY,  Prob.  d'Ar.,  Richel.  210,  f"  11  r».) 

Et  pour  ce  s'en  eschaufe  et  enflamme  le 
corps  innaturelment.  (In.,  ib.,  f»  US'.) 

Trop  mengier  et  trop  boire  et  plusieurs 
autres  choses  font  innaturHment  dormir  et 
trop.  (ID.,  ib.,  f'  220^) 

Et  manda  Alexandre  frère  de  sa  femme 
Olimpias  et  usa  de  luy  innalurelement. 
(Fossetier,  Ci'on.  Marg.,  ms.Brux.  10512, 
VIII,  IV,  21.) 

INNELEPAS,  voir  ISNEL  LE  PAS. 

ixNiABLE,  adj.,  qui  peut  être  nié  : 

Principe  inniable. 
(JoD.,  OEm.  mesL,  Disc,  f"    133   r",  éd.  1583.) 

INNICION,  voir  INITION. 

I?JNOBEmENSE,  VOiP  INOBEDIENCE. 

INXOBEISSAXT,  VOiP  InOBEISSANT. 

iNNOBiLiTÉ,  S.  {.,  qualité  de  ce  qui 
n'est  pas  noble  : 

La  gloire  de  nobilité  est  partie  de  l'on- 
neur  des  parens,  et  par  contraire  est  inno- 
bililé  et  villanie  de  père  en  filz.  (P.  Ferget, 
Mirouer  de  la  vie  hum.,  ("  70  v,  éd.  1482.) 

INNOBLE,  ynoble,  adj.,  qui  n'est  pas 
noble,  forme  refaite  (l'ignoble  : 

Cestui  Milo  homme  innoble.  (Laur.  dk 
Premibrfait,  Traic.lié  consolatif  de  vieil- 
lesse, Richel.  1009,  f»  98  v.) 

Mestier  servit  et  ynoble.  (Id.,  Decam., 
Richel.  129,  f»  41  v».) 


INN 


INN 


INO 


387 


Plusenrs  gens  noblos  Pt  in»lo6fes.(FROIss., 
Chron.,  II,  5,  Kerv.) 

A  ce  propos  dist  Sallustius  que  tunt 
grande  pourroil  p?tre  la  prérogative  des 
mérites  de  Vinnoble,  et  tant  grandes  lu- 
xures des  vices  du  noble,  que  selon  toute 
opinion  le  innoble  devroit  eslre  en  hon- 
neur devant  niys.(P.FEBGET,3/iroMer  de  ta 
vie  humaine,  l»'73  r°,  éd.  1482.) 

Ung  ynoble  romain  occist  che  chevalier. 
(FossETiER  ,  Cron.  Uarg. ,  ms.  Brux. 
10S12,  X,  I,  14.) 

Geste  Aragnes  fut  une  femme  innoble  du 
pays  d'Asie  et  fut  tille  de  Idinovius,  ung 
taincturier  de  laync.  (BoccACE,  Nobles  mal- 
heureux, I,  xviii,  f»  24  r»,  éd.  1515.) 

Le  moindre  homme  du  peuple  povre  et 
innoble  ne  doit  estre  despité  ne  tenu  vil. 
(ID.,  ib.,  II,  V,  f°  30  V».) 

Winnoble  sang,  humble  et  obscar  lignage. 
(J.  BorciiBT,  Ep.  mor.,  II,  m,  cJ.  1S4S.) 

Plusieurs  nobles  et  innofties armèrent  du 
signe  de  la  croix  leur  poitrine.  (SoRBIN, 
Hist.  des  Albigeois,  f»  23  v»,  éd.  1.58.5.) 

Cf.  Ignoble. 

iNXOBLEMENT,  ,idv.,  d'une  manière 
peu  noble  : 

Onques  ne  fust  honme  plus  noblement 
mené  qu'il  fut  quant  il  ala  a  Rome,  ne 
onques  plus  innoblement  quant  il  en  re- 
tourna.  (Ancienn.    des    Juifs ,  Ars.   5083, 

{'  igo*.) 

INNOCENCE,  S.  f.,  preuve  de  non-cul- 
pabilité : 

Pour  besongner  avec  eulx  a  faire  l'in- 
formacion  sur  lesdictes  innocences  et  jus. 
tificalions  dudit  s'  d'Armeignac.  {Proc. 
verb.  des  séanc.  du  cons.  de  rég.  du  roi 
Charles  VllI,  p.  189,  liernier.; 

INNOCENT,  ignocenl,  s.  m.,  livre  conte 
nant  les  décrétales  recaeillies  par  l'au- 
torité d'Innocent  III  : 

L'exposant  et  aucuns  ses  complices  en- 
trèrent de  nuit  en  la  maison  du  bedel  de 
l'eslude  de  Tholouse  ,  et  prindrent  en 
icelle  un  code,  un  livre  appelle  innocent, 
un  volume  et  une  viez  concordanses  de 
théologie.  (1380,   Arch.  JJ    117,  pièce  172.) 

Plus  ung  ignocent  entier  dans  ung  cris- 
tal, sur  quatre  pieds  d'argent.  (1542,  ïnv. 
du  trésor  de  la  chapelle  du  D.  de  Savoie, 
p.  145,  l'abre.) 

iNNocENTETÉ,  S.  f.,  innocence  : 

La  vesteurede  l'immortalité  et  de  Vinno- 

cenleté.  (.Maurice,  Serm.,  ms.  Poitiers  124, 

f«  33  V».) 

INNOCIF,  adj.,  qui  n'est  pas  nuisible  : 
Et  pour  ce  que  pluseurs  de  ces  bestes 
sont  nocives,  loist  sçavoir  que  Dieu  les 
créa  innocives,  c'est  non  nuysibles.  (Fos- 
SETIER,  Cron.  Margarit.,  ms.  Brux.,  I, 
f  23  v«.) 

INNOCTABLE,  VOIF  iNNOTABLE. 

INNOMINABLE,  adj.,  quI  ne  peut  6tre 
nommé  : 

Tous  noms  avez,  estant  inuoînhinùlc. 
(Mabc.  de  Nav.,  Or.  à  N.-S.  J..r...  p.  137, 
éd.  1.SJ7.) 

INNORME,  adj.,  sans  règle,  sans  mesure, 
éuoruie  : 


Et  commencèrent  ceulx  de  l'ost  de  mon- 
dit  seigneur  le  daulpliiu  a  piller  le  pays  et 
faire  grans  et  innormes  niaulx.  (,l.  Chah- 
TIKR,  Chron.  de  Charl.  VJI,  c.  159,  liibl. 
elz.) 

iNNORTACio  i\-,  voir  Enortation. 

INNOTABLE,  -  octabU,  adj.,  qu'on  ne 
peut  noter  : 

Et  sui  acompaignee  de  choses  innoc- 
tables.  (Yst.  de  Apolon.,  ms.  Chartres 
411,  ("  59  r".) 

iNNUER,  V.  a.,  signifier,  faire  entendre 
par  écrit,  donner  expressément  à  en- 
tendre : 

Afin  qu'ilz  puissent  innuer  et  prétendre 
par  ainsi  non  eslre  tenuz  de  faire  admortir 
les  choses  qu'ils  tiennent  et  possident. 
(1408,  Ord.,  IX,  317.) 

Voulans  iceux  rapporteurs  innuer  et 
donner  a  entendre  ces  choses  estre  faicics, 
en  venant  contre  ladicte  paix.  (14  janv.1413, 
Lett.  des  prev.  des  march.  aux  habit,  de 
Paris,  ap.  Juv.  des  \jTs.,Hist.de  Charles  VI, 
au  1413,  Xlichaud.) 

En  la  formation  d'Adam  est  subtilement 
innuee  le  immaculée  conception.  (Fosse- 
TlER,  Cron.  Margerit,  ms.  Brux.  10509, 
f»  25  r«.) 

11  est  a  espérer  que  Dieu  innuera  sa 
sentence  et  te  pardonnera  tes  deffaulx. 
{La  Thoison  d'or,  vol.  I,  f»  49  r°.) 

Or  veil  ponrsuyr  l'aullre  point 
Par  lequel  je  \eil  inmirr 
Kt  sensiblement  arguer 
Que  les  humbles  et  les  pileux 
Précéderont  les  orguilleax. 
(Greban,    Mist.  de  la  pass.,  16790,  G.  Paris.) 

Ce  texte  ne  veult  pas  innuer  que  le  juge 
soit  abstraint  a  desclairer  especialement 
la  cause  pourquoy  il  délaie  le  jugement  en 
ce  cas.  {Cousl.  de  Norm.,  1483,  f»  34  r».) 

Le  sainct  docteur  veut  innuer  que  nous 
devons  rendre  aux  princes,  ministres  de 
Dieu,  gloire  et  honneur.  (J.  MoLINET, 
Chron.,  autre  prol.,  Buchon.) 

Geste  discrétion  et  prudence  sert  de  pro- 
vision aux  pauvres,  voulant  innuer  que 
l'homme  sage  n'a  point  de  nécessité.  (J.  DE 
La  .Mothe,  Blas.  des  arm.  de  Fr.) 

—  Conclure  : 

Et  faut  il  doncques  innuer  que  tous 
sonmes  ainsi  subgeclz  a  tant  de  maulx 
que  vous  comptez,  sans  estre  exempts  de 
tel  servage.  (Oct.  de  S.  Gel.,  Sej.  d'honn., 
(0  101  r»,  éd.  1526.) 

Par  quoy  je  puis  innuer  que  plus  se 
monstre  I  amitié  en  povreté  que  en  ri- 
chesse. {La  Thoison  d'or,  vol.  II,  f»  23  v.) 

iNNUMERABLE,  -bUc,  adj.,  qul  ne  peut 
se  nonibror  ;  en  grand  nombre,  forme 
savante  pour  innombrable  : 

Mais  en  eulx  acollant  sans  mot  dire, 
commancerent  p\euTs  innumerables.  {Troi- 
lus,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  [i.  227.) 

Quantité  !nni«n«rafc/e.  (Bebsuihe,  T.  Liv., 
ms.  Sle-Gen.,  f"  367'.) 

Innumerabile  multitude.  (Aimé,  Yst.  de 
li  Norm.,  VI,  8,  Champollion.) 

L'Dg  peuple  innumeiable. 
(Act.  des  Apost..  vol.  Il,  f»  24'',  «-d.  lo37.) 

Ij  innumerable  multitude  de  tant  de   de- 


voirs. (Mont.,  Ess.,  I.  III,  c  5,  p.   71,  éd. 
1595.) 

/«numerafcies  actions.  (Fr.  de  Sal.,  Am. 
de  Dieu,\.i,  c.  4,  éd.  1616.) 

iNNu.MEiiABLEMENT,  inum.,  adv.,  sans 
nombre  : 

J'ay  fait  des  mauli  innumei ablemeni . 
illorœ,   xv"  s.,  Bibl.  Laon,  ras.  243  quai.) 

Y  avoit  do  beaulx  draps  de  soye  et  de 
lin  d'estranges  sortes  et  de  Flandres  tn«- 
merablement.  (A.  de  la  Vigne,  le  Vergier 
d'honneur.) 

Et  après  que  innumerablement  l'eust 
baisé  et  accollé,  s'est  au  plus  près  de  luy 
assis.  {Perceval,  f»  210=,  éd.  1530.) 

Ncantmoins  que  le  peuple  fut  en  divers 
lieux,  tant  de  la  ville  que  des  faulxbourgs, 
mesme  de  l'esteudue  du  pont,  innumera- 
blement respandu.  {Entr.  de  Henry  II  d 
Rouen,  f-  47  r».) 

iNOBEDiENCE,  inn.,  inh.,  -  ance,  -  ense, 
-enche,  s.  f.,  désobéissance  : 

Dunkes  corrodez  comandat...  ke  il  lo 
gettassent  fors  parmei  la  fenestre,  par  ke 
nule  chose  ne  remanroit  el  cellier  par  ino- 
bedience.  {Dial.Sl  Greg.,  p.  94,  Foers'ter.) 

Eve,  des  le  commencement. 
Pécha  par  inobedience. 
fGoii.LAUME,  Besl.  diiK,  37C,  Hippeau.) 
Il  ne  se  trouveroit   si  hardi  homme    de 
par   le  roy   de  France  qui   le  (la    gabelle) 
deuist  faire  courir,  ne  sergantqui  enlevast, 
pour    la    innobediense,    amende.  (Fnoiss., 
Chron.,  V,  356.  Kerv.) 

Péchiez  au  moude  vint  il 
Par  un  homme?  —  Cil,  cil. 
Par  son  inobedience. 

(EcsT.  Desch.,  (Mm.,  Il,  -2.^,1,  A.   T  ) 

Le  comte  d'Armagnac  n'estoit  point  d'o- 
pinion de  paix  ou  traitté  avec  eux,  veues 
les  inobediences  qu'ils  avoient  faites  et 
leurs  manières  et  mauvaises  voloutez. 
(.Juv.  DES  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI,  an 
1414,  Michaud.) 

Inhobediancr, 
(Greban,  Mijsi.  de  la  Pass..  Ars.  C431,  i"  ¥.) 

—  Négligence,  inattention: 

Leur  harnois  ont  lassiez  par  inohedicneh'. 
(Jeh.  iiES   Preis,  Gesli-  dr  Lii-gf,  II,  57.'îl,  Sch»- 
ler,  Gloss.  pliHol.  ) 

INOUEDIENT,  adj.,  désobéissaiit.  Insou- 
mis : 

Obliez,  inobedieiiz. 
Des  glorios  comandeinenz. 
(Ben-,  /).  dr  Norm.,  II,  23817,  Michel.) 

Dunkes  somonst  il  plus  leemeut  lo  nial- 
fiant  et  lo  inobedient  frère.  {Dial.  SI  Greg., 
p.  95,  Foerster.) 

Les  cuers  des  homes  inobediens. {Bestiaire, 
ms.  Monlp.  II  437,  f"  199  r°.) 

Que  por  la  très  grant  amour  que  il  eut  a 
li,  fu  il  inobediens  del  fruit  qu'il  menga.  {Li 
prolog.  a  la  response  sour  l'arriere-ban 
Maistre  Richard  de  Furnival,  p.  54,  Ilip- 
peau.) 

Anchiennement  avoient  esté  chil  de  le 
chilé  obedient  a  le  loi  de  Rome,  et  ore  en 
estoient  inobedient.  (Robert  db  Clahy, 
p.  57,  Riant.) 

Pense  quantes  foiz  tu  as  esté  inobediens 
a  ton  père  et  a  ta  mère.  (LAtJiiKNT,Somme, 
Richel. 229.32,  f'>5''.) 


588 


INO 


INO 


INO 


I'  pîir  cpo  fin' inohedifHl  esleii 
A  la  Dilore  del  aime  lui  ilreil 
iMieii^nlf  li  fosl  sa  rhar. 
(Picr.RK  or.  Ptxn».  Rom.  de  l'imerr,  Bril.  Mas. 

H«rl.  4390,  f  IS") 

Ceulz  qui  sonl  inobecUem  et  desobeissans 
a  raison.  (Urksmk,  ap.  iMeunier,  Thete, 
p.  184.) 

Se  TOUS  estes  inobediens  a  la  voi.t  du 
Seigneur  vostre  Dieu.  (Lkf.  d'Etaples, 
Bible,  DeuteroDonie,  8,  éd.  1530.) 

Le  mnlfaicteur  est  l'homme  pervers,  a 
Dieu  inobedieni.  qui  plus  snyt  les  délices  de 
la  chair  que  les  divins  commandements. 
{Violier  des  Hist.  rom.,  c  xi,  p.  30,  Bibl. 
clz.) 

Les  Dieux,  dit  Platon,  nous  ont  fourni 
d'un  membre  inobedient  et  tyrannique,  qui, 
comme  un  animal  furieux,  entreprend  par 
la  violence  de  son  appétit  sousmettre  tout 
a  sov.  (.Mo.NT.,  Ess.,  1.  IH,  c.  5,  p.  bO, 
.'■d.  1390.1 

iNOBEissANCE,  -  ettce,  s.  f.,  désobéis- 
sance : 

Ele  chei  en  pechié  par  inobemence.  (S. 
Graal,  œs.  Tours  913,  f  122».) 

Santé  est  pernicieuse,  laquelle  mène 
l'homme  a  insolence,  inobeissance.  (N.  de 
Bris,  Inxtitut.,  f°  120.) 

.\iilien  d'employer  ceste  jastc  risncnr 
Qu'en  Adam  mérita  nostre  inobeissance. 
(0.  DE  n  Nom;,  Pocs.,  p.  XH,  éd.  159-1.) 
11  abolit  tous  les  maux  de  ce  siècle  pro- 
venans  d'infidélité,  inobeissance  et  mesco- 
pnoissance  de   son    sainct    nom.  (Maum.. 
Euv.  de  S.  Jnsl.,  f»  236  v",  M.  1394.) 

ixoBEissAXT,  inn.,  adj.,  désobéissant  : 

Inobeissant  a  pcre  et  a  mère.  (Ars.o201, 
p.  360".) 

Li  dit  sire  fut  inobeissant  et  rebelles. 
(1377,  Ch.  d'Isab-  de  Neuchâtel,  Arcb.  du 
prince,  Neuchâtel,  D,  n°  ol.) 

Hz  sont  envieux,  convoiteux  et  innoheis- 
sans  a  leurs  prclatz.  (Fekget,  Miroiter  de 
la  vU  hum.,  f»  176  v»,  éd.  1482.) 

Blasmeurs  et  inobeissans  :'  leurs  pères  et 
a  leurs  mères.  (Id.,  Nouv.  /,,.>{.,  f"  201  v», 
impr.  .Maz.) 

iNOBLiGABLE,  adj.,  inflexible  : 
■Voulenté    inobligable.   iEximises,    Livre 
des  s.  anges,  (°  13  v°,  éd.  1477.) 

Et  combien  que  tu  soyes  inobligable, 
c'est  a  dire  que  ta  raisonnable  créature, 
quelque  chose  qu'elle  face  pour  toy  et  pour 
l'amour  de  toy,  ne  le  puisse  a  aucune 
chose  obliger.  (J.  BouCHET,  /'(  noble  Dame, 
f»  163  r»,  éd.  133  i.) 

INOLDEURE,  voir  ENHKDDEUnE. 

INONCTION,  voir  EfJONCTION. 

iNOPiNABi.E,  -  iable,  inopp.,  adj.,  ino- 
piné, imprévu,  insoutenable,  incroyable  : 
Car  lear  opinion  mnable 
Arons  prouvé  inopinable. 
(Boeee  de  Consolacion,  Ars.  2670,  f»  63  t».) 

Ezccbies  après  ceste  merveilleuse  vie 
loire  et  inopinable  sacrelia  selonc  Jose- 
pbnm  saerences  a  Nostre  Seigneur.  {Bib. 
hiil.,  .Maz.  332,  f»  129'.) 

Telles  raisons  font  les  sophistes  pour 
conclure  choses  inopinable»  a  tin  que  il  ap- 
parissent  saaes.  (Oresme,  Etii.,  Richel. 
204,  f«489'-.» 


Les  fais  et  les  operacions  vers  lesquelles 
sonl  les  ars  el  les  ordonnanci's  politiques 
sont  particulières  el  sinijuliiM-es,  et  sont 
innombrables  cl  les  cas  inopinables,  et  ne 
peult  on  faire  loix  escriples  fors  en  uni- 
versel. {\B.,  t'olitiij.,  f'33'',  éd.  1489.) 

Ce  est  une  absurdité  inopinable.  (ID., 
Liv.  du  ciel  et  du  monde,  ms.  Univ., 
f»48r».) 

Viengnent  doue  les  stoiqucs  et  apportent 
leur  sentences  inopinables  que  ilz  appellent 
gloires  et  merveilles.  (.1.  de  Salisb.,  Poli- 
crat,  lîichel.  24287,  f»  33\) 
Par  deslrois  espouventables, 
Merveilleus  el  inoppinahles. 
(Chr.  de  Pi.'î.,  tin.  du  Chemin  de  lorxj  eslude, 
lîichel.  60i,  f°  130  t°  ;  v.  lolii,  Pûschel.) 

Combien  que  le  temple  fust  grant  et 
merveilleux  d'ouvraiije,  et  a  tous  ensemble 
inoppiniable,  toutes  voyes  Dieu  en  ayde  il 
print  toute  sa  consumatinn  en  .vil.  ans. 
{Ancienn.  des  Juifs,  Ars.  3082,  I"  207'.) 

iNOPiNABLEMENT,  -  niablcment,  adv., 
inopinément,  à  l'improvisle: 

Ses  cheveulx  s'acrochierent  a  ung  grant 
arbre  et  bien  branchu,  si  demoura  inopi- 
niablement  yeudn.  (Ancienn.  des  Juifs,  Ars. 
3082,  f»  ISOJ.) 

H  s'esjoy  de  l'ayde  que  Dieu  inopinable- 
ment  leur  avoit  donnée.  (Ib.,  f"  232'».) 

Car  ils  ne  scavoient  riens  de  la  descon- 
fiture, et  inopinablement  se  jectoient  en 
leur  danger.  (Le  IUud,  Hist.  de  Bret.,  c. 
xxxvii,  éd.  1638.) 

Mais  ainsi  qu'il  s'en  vouloit  retourner 
seurvindrent  inopinablement  bien  quatre 
cents  Anglois.  (iD.,  '6.,  c.  xLix.) 

ixopiNATivEMENT ,  adv.,  d'iine  ma- 
nière inopinée  : 

Qu'ilz  envayssent  leurs  euueuiis  inopi- 
nalivement.  (Coquill.,  Guerre  des  Juifs,  u, 
324,  Bibl.  elz.) 

IXORDEINEMENT,    VOir     INORDINRMKNT. 

iNORDiNEMENT,  -  einement,  adv.,  sans 
ordre  : 

Et  courrureut  inordinement  en  l'eaue. 
(FossETlER,  Cron.  Mari].,  ras.  Brux.  10312, 
X,  V,  1.) 

—  Contre  l'ordre  : 

Le  rei  ke  dane  veruiement 
Les  biens  da  règne  inordeinement 
A  ces  ke  pas  ilifrne  ne  suai 
Ne  d'autre  part  mester  n'en  nul, 
Celui  est  en  ïcriti» 
Del  Lieu  del  people  w.islur  numo. 
(PiERHE  d'Aberndb,  le  Secri'  des  secrez,    Hifliel. 

2;;i07,  p  n.S''.) 

Cf.  iNORDONEBMENT. 

ixoRooNË,  -  onné,    adj.,  désordonné  : 
Par  trop  graul  et  inordonnee  convoitise. 

(Transtat.  de  l'Epist.  de  S.  Bern.  d  Raym., 

ms.  ïroyes  A  288,  f"  89  v\) 

Domptons  les  illicile?  et  inordonnez  ap- 
pelis  de  la  chair.  {Le  premier  Vol.  desexp. 
des  Ep.  el  Ev.  de  kar.,  (■>  119  v,  éd.  1319.) 

Le  chevalier  la  persuada  fort  d'amour 
inordonnee.  (Violier  des  Hist.  rom.,  c. 
Lxvii,  Bibl    i-A-/,.) 

ixoiiiJoxEEMEXT,  -  domieement,  adv., 

dune  inanièro  désordonnée,  en  désordre  : 

Dont     courrureut     iiLurdonnecmeiit     us 


tentes.  (Fo.ssetier  ,  Cron.  Marg. ,  ms. 
Bnix.,  Il,  f»  27  v».) 

Qui  maugeue  une  foys  le  jour  ou  deux 
inordonneement  contre"  ce  qu'il  a  acoiis- 
tumé,  il  se  griefve  et  foule  grandement. 
{Platine  de  honneste  volupté,  f°  2  v»,  éd. 
1528.) 

Et  ainsi  boivent  et  mangeussent  inor- 
donneement lin  fniict  de  sensualité.  (Prem. 
Vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  kar. , 
f»  45^,  éd.  1319.) 

Cf.  Inordinement. 

moRNit,  adj.,  grossier  : 
Le  peuple    est  barbare,  inorné,  aspre  et 
cruel,  (la  Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f«  87'',  éd. 
1488.) 

Oui  tient  son  maintien  inonir 

(l.a  Nèfles  foh,  f°  .S  r".) 

INPEXDANT,   voir  EMPK.NDANT. 

iNPiNDRE,  voir  Empaindre. 
ixpoiNDRE,  voir  Empaindre. 
ixpRiMEMANT,  adv.,  premièrement? 

Por  Paris  li  faron  traîner  inprimemanl. 
(Macaire,  12-20,  Mnssafia.) 

INPRISE,  voir  Emprise. 

INQUAILLEU,  VOir  ENCAILLIER. 
INQUANTER,  VOir  iNCANTER. 

INOUESTACION,  S.  f.,  cnqn&te  : 
Toutesfois  que  le  bailli  du  seigneur  dudit 
chastel  ou  autre  officier  ou  président  en 
ioeluy  chastel  vouldra  inquester  ou  faire 
respondre  aucun  a  enqueste,  il  les  notif- 
liera  aus  dis  conssous  ou  de  l'un  d'eulx, 
ou  cas  qu'il  y  voudront  estre  a  ladicte  res- 
ponce  et  inqu£Stacion,  après  ladite  nolifli- 
acion.  (1371,  Ord.,  v,  70ri.) 

iNQUESTE,  s.  f.,  visite  : 

Hz  ont  concluz  que  niessire  Jehan  Pata- 
rin  face  Vinqueste  des  foyres  avec  le  procu- 
reur du  roy.  (19  juill.  1416,  Beg.  consul,  de 
Lyon,!,  180,  Guigne.) 

ixQiiESTER,  V.  n.,  faire  une  enquête  : 
Toutesfois  que  le  bailli  du  seigneur  du- 
dit chastel,ou  autre  officier  ou  président  en 
iceluy  chastel  vouldra  inquester  ou  faire 
respondre  aucun  a  enqueste...  (1371,  Ord., 
V,  703.1 

Cf.   INQUESTACION. 

INQUESTION,  s.  f..  Bnquête  : 

.lean  .lacques,  lieutenant  civil  de  nostre 
dicte  prevosté,  procédant  a  faire  ladicte  iu- 
formation  et  in5ttes(ion.(TlEHUFFl,B«6riC(;u« 
des  draps  d'or,  !•>  181  v»,  éd.  1347.) 

Cf.  Enqcestion. 

iNQUiETATioN,  -  CIO»,  S.  f.,  vexation  : 

Violences,  oppressions,  inquielations  de 
force  d'armes  et  puyssance  de  lays.  (1342, 
Lett.  dePhil.  de  Val.,  Cart.  mun.de  Lyon, 
p.  334,  Guigne.) 

Et  les  (lelfendes  de  par  nous  de  toutes 
injures...,  inquielations,  molcstations  de 
force  d'armes.  (Pièce  de  1361,  Anliq.  de  Mo- 
riuie,  1865.) 

Tant  de  griefs,  excès  et  inquielations. 
(U  sept.  1408,  Cari,  de  Flines,  dcci.xxxi, 
llaulcoiur.) 


INO 

Vous  le  deflVnilfiz  ..  <ie  toutes  violenops, 
griefz...et  de  tontes  antres  inquietacions  et 
nouvelletez.  (1423,  Registres  des  minutes 
civiles  et  criminelles  du  Forl'Evéque,  Arch 
Z»  3IS0.) 

Vicieuses  inquietations .  (La  tresample  et 
vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.J'SZ'', 
éd.  1486.) 

iNQUiETEOR,  -  our,  ■  eur,  inqu,it.,s.  m., 
celni  qui  inquiète  : 

Garir  e  deffendre  de  toz  perturbeors,  de 
loz  inquiteors,  de  toz  detnaadeors.  (Fév. 
128S,  Aroh.  Thouars,  Taillebourg.) 

Et  si  ascune  se  sente  grevé,  molesté, 
ou  inquiété  ascunement...  par  colour  des 
lielx  provisions,  licences,  perdons  ou  ac- 
ceptations, que  mesmes  les  grevours  et 
molestours  et  inquietours...  encourgent 
les  peynes  et  punissements  en  les  esta- 
lutes  contenus.  {Stat.  de  Henri  V,  an  ni, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

i.NQUiETUDiNE,  S.  f.,  tfouble,  inqui- 
étude : 

Ke  perece  soit  amors  de  quieté,  et  tii- 
quietudine  d'esperit  soit  droite  essoingne. 
{Explic.  sur  le  Deuier.,  Maz.  13ol,  f  115».) 

INOUILIN,  -illin,  s.  m.,  locataire  : 
L'inquillin   qui  demeure  en   la    meyson 

dudit  Loys  va  au  guet  et  a  la  garde  a  son 

tour,  comme  les  autres  habitans  de  la  ville. 

(30  sept.  1421,  Reg.  consul,  de  i!/on,  1,328, 

Guigue.) 

Et  les  bourgeoys  qui  ont  mayson  a  louer, 
de  mettre  inquilUns  en  icelles  sans  en 
advertyr  les  sindicz  etconseil.(29  déc.lo64, 
Délib.  du  conseil  de  Bourg.,  ap.  .1.  Baux, 
Mém.  hist.  de  la  ville  de  Bourg.  1,  324.) 

Firent  commandement  a  tous  manans  et 
habitans  de  la  cité  de  Lyon,  tant  proprié- 
taires que  inquiiins,  des  maisons  ou  ilavoit 
pieu  a  Dieu  que  la  peste  eust  esté,  faire 
nettover  lesdites  maisons.  (P.\radin,  Hist. 
de  Lyon,  p.  375,  éd.  1573.) 

La  condition  des  locataires  de  Paris  est 
beaucoup  meilleure  et  gratieuse  que  celle 
des  inquiiins  d'ailleurs.  (Bugnyon,  Loix 
abrog.,  p.  569,  éd.  1574.) 

Un  fantosme  vieil,  maigre,  crasseu.t... 
lequel  donnoit  de  telles  espouvantes  aux 
inquiiins  qu'il  les  jdtoit  en  maladie.  (.Iban 
DE  .MoNTLTARD,  Trod.  d'Apulee,  f  354  r», 
éd.  1616.) 

iNQUiNATEUR,  S.  iH.,  celui  qui  souille  : 
Mais  je  vous  prie,  qui  sont  ces  inquina- 
teurs  de  la  loyî  je  n'en  avoye  encores 
jamais  ouy  parler.  —  Comment  avoye  je 
dit?  Inquinaleurs t  Helas  j'ay  failly,  je 
vouloye  din;  inquisiteurs  de  la  foy,  qui  sont 
les  officiers,  sergens  et  défenseurs  du 
royaume  papistique,  voire  a  tort  et  a  droit. 
{Trag.  du  roy  Franc  arbitre,  p.  127, 
éd.  1568.) 

iNijuiNATioN,  -  cion,  S.  f.,  souillure  : 
Fai  moi  hair  toaz  vices,  toute  inquination. 

(Prière  à  jV.  .S.,  Riche).  23ill,  f"  329".^ 

Que  par  dedeus  n'ait  nule  vnquinacion 
de  vice.  (J.  Goulain,  Ration.,  Richel.  437, 
f«  100».) 

Tant  que  l'enfleure  du  poulmon,  c'est  a 
dire  la  présomption  d'orgue!  et  tonte  inqui- 
nation  de  coulpe  qui  d'orguel  vient  par 
elle  est  purgée.  (P.  d'Ailly,  les  sept  De- 
grés de  l'eschelle  de  la  penitance,  f»  15  v.j 

Lu  \ie  des  houmes  pleine  de   inquina- 


INll 

timis  et  pecbez.  (BouRGOiNr.,  Bat.  jiid.,  I, 
4-;,  éd.  1530.) 

Inqitination  de  pensée  et  de  corps.  (.1. 
BoucHKT,  Noble  Dame,  f  83  r°,  éd.  1536.) 

...  Ces  parties  la  intérieures  snnt  toute 
la  pollution  et  inquinalion  de  nostre chair... 
(Amyot.  Trad.  de  Plut.  ,  OEuv.  mor., 
Rancq.  des  Sept  Sages,  i.iv,  éd.  1819.) 

iNQUiNER,  V.  a.,  souiller  : 

Il  appartient  a  ung  estomach  fastidieux 
menger  plusieurs  viandes  lesquelles  plus- 
lost  inquinent,  foulent  et  grieivent  nostre 
nature  que  ne  nourrissent  icelle.  {Platine 
de  honneste  volupté,  ("  2  v»,  éd.  1528.) 

Et  ainsy  est  aspersé    et  respandu    leur    | 
sang    sur   mes    vestemens    et    tellement 
(]ne  i'ay  inquiné  et  maculé   tous  mes  ves- 
ti-mens.  (Sec.  Vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Ev. 
de  kar.,  f'  305  r°,  éd.  1519.) 

Ce  n'est  pas  de  ceste  heure  que  vostre    '; 
royaume  mesmes  a   esté  inquiné  de  plu- 
sieurs  telles  gens.  (Du   Mot.iN,  Monarchie   j 
des  Franc.,  p.  91,  éd.  1361.) 

iNQuiRiER,  V.  a.,  examiner  : 
Apparoissant    plainement    par    Chartres 
inquiries  el  reppceues  par...  (i2janv.  1396, 
Liv.  des  Bouill.,  lxxix,  Arch.  nmn.   Bor- 
deaux.) 

iNQUisiTÊ,  part,  passé,  recherché,  com- 
posé de  recherches  : 

De  ce  s'ensuit  que  ce  livre  qui  est  ainsi 
inquisites  des  causes  de  plusieurs  mer- 
veilles entre  les  autres  est  appetables  el 
aniables.  (Evrart  de  Conty,  Probl.  d'Ar., 
Richel.  210,  f»  1  r».) 

INQUISITEUR,  s.  m.,  celni  qui  f.iit  une 
enquête,  une  recherche  : 

Fu  ordoné  que  tout  evesque  tenist  cha- 
pitre une  foiz  l'an  et  qu'il  eust  en  sou 
eveschié  inquisiteurs  qui  emuissent  de  la 
vie  de  clercs.  (Evast  et  Blaq.,  Richel 
24402,  f»  74  vo.) 

Les  naturalistes  et  inquisiteurs  des  choses 
naturelles.  (Du  Pinet,  Dioscoride,  iv,  179, 
éd.  1605.) 

—  Fém.,  inquisiterresse,  celle  qui  re- 
cherche : 

(Avarice)  gloute  inquisiterresse  de  gai- 
gnes.  (Miroir  historial,  -Maz.  557,  f''  46  r».) 

INQUITEOR,  voir  INQUIETEOR. 
I.NRAISONNABLE,  VOir  lRR,VISONNABLE. 
IXRATIONABLE,  Vûir  IrRAISOPîNABLB. 
INRECOEUVRABLE.VOirlRRKCOUVBABLE. 
INRECOU\'RiVBLE,  VOir  IRRECOUVRABLE. 
INRECUPERABLE,  VOir  IRRECUPERABLE. 
INREMUXERÉ,   VOir  IRREMUNERÉ. 

INREPARÉ,  adj.,  auquel  on  ne  fait  au- 
cune réparation  : 

Par  ce  moyen  feust  et  est  icellui  sup- 
pliant demouré  foulé  et  inreparé  d'icelles 
paroles  et  injures.  (1464,  Arch.  ,1.1  199, 
pièce  403.) 

INREPRENABL.E,  adj.,  auquel  on  ne 
peut  faire  aucun  reproche  : 

Car  toas  ses  livres  fureal  plaios 

De  âapieûce  inreprenable. 
(Lefk.i.\c.  Champ,  des  Dam.,  Ars.  ilii,  I"  12'J''.) 


INS 
iXRESOULT,  voir  Irresout. 


m9 


i.NRKSTAURABLE,  adj.,  qui  ne  peut  «^tre 
restauré  : 

Toute  chauveur  ou  privacion  de  cheveux 
pour  generacion  des  causes  nalnrelles  est 
inrestaurable.  (B.  de  Gord.,  Pratiq.,  II,  i, 
éd.  149.5.) 

ixREVERAMMENT,  -aument,  adv.,  indé- 
cemment : 

Icellui  curé  estoit  coustumier  de  dire  la 
messe  inrevernument  et  mal  dévotement. 
(1400,  Arch.J.1  156,  pièce  18.) 

Commeot  !  Ont.  il  dont  responiln 
Contre  moy  inrcveramment  .' 

(msl.  âiisieq.  (fllrl..  969(1,  G-jossaril.) 

INROGAXCE,  s.  {.,  arrogance  : 
Li  roys  Loys  qui  n'ot  pas  oublié  l'or- 
guel  ne'la  inrogance  le  conte  Hue  de  la 
-Marche,  assembla  l'année  après  grant  ost 
de  par  tout  son  rovaume.  {G.  de  Naniî., 
Vie  de  S.  Loys,  Rec.  des  Hist..  X\,  335.) 

INROTULER,  VOif  ENROTULER. 

TNS,  voir  Ens. 

INSACIETÉ,  -  tieté,  insasstetlé,  s.  f.. 
qualité  de  celui  qui  est  insatiable,  insa- 
tiabilité  : 

Li  delis  Salenion  et  la  ,srans  richetes 

Lor  seroit  grans  misère  et  insacietes. 

I  (Herman.  Bible,  Michel.  1  lli,  f°  C3  r°.) 

Vinsatieté  des  inarchans.  (N.  de  Bri.s, 
I  Institut.,  f"  132  r».) 

Insacieté  et  appétit  désordonné.  (.).  Bou- 
CHET,  Noble  Dame,  f»  133  v,  éd    1536.) 

Hz  ne  se  contentoient  pas  d'avoir  pris, 
pillé  et  saccagé  jusques  a  la  terre;  il  falut 
j  que  les  cardinaux,  evesques,  ambassa- 
I  deurs  et  marchands,  donnassent  encor  de 
I  l'argent  pour  la  paye  des  soldats.  Quelle 
I  insassiettél  (Brant., Grands  Capit.estrang., 
I.  I,  c.  xr,  1,274,  l.alanne.) 

iNSAii,,  s.  m.,  drisse  : 

Uretacque  ban,  cria  le  pilot,  Uretacque. 
La  main  a  Vinsail.  (Rab  .,  I.  IV,  c.  20,  éd. 
l,-i52  ) 

ixsALAiRiÉ,  ~iié,  adj.,  qui  ne  reçoit 
I  pas  de  salaire  : 

Le  longtain  service  du  peuple  constrainct 
1  labourer  insalairiié  en  plusieurs  lieux. 
(FosSETlER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II, 
I   1°  115  v°.) 

ixsALUTAiRE,  adj.,  non  salutaire  : 
Rngeltant  tous  ces  insahitaires  conseils 

qui    ne   peuvent    qu'alTolblir    l'e.-tat.    (E. 

Pasq.,  Lett.,  t.  III,  p.  691,  éd.  1619.) 

ixsAXABLE,  adj.,  qu'on  ne  peut  gné- 
ir,  incurable  : 

Féru  d'une  insanable  playe.  (Courcy, 
Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f"  190^) 

Cette  longueur  empirera  le  mal  que  nous 
voyons  presenlemcnt  et  le  rendra,  par 
aventure,  insanable.  (1560,  Mém.  envoyé  à 
M.  de  Lim.,  Négoc.  sous  Fr.  II,  p.  828.) 

Ils  furent  pleins  de  vessies  insanables. 
.Marcouville,  Traicté  mem.  des  cas  mer- 
veilleux, f»  19  V»,  éd.  1564.) 

—  Fig.  : 

Et  commencèrent  a  forsener   par   haine 


590 


INS 


insanabU.  {Pasf.  des  xlvih  mart.,  Richel. 
818,  f»  297  fo.) 

Les  honnies  sont  fHciles  a  delinquer  par 
fureur  insanable  et  par  faulte  de  non  assez 
puissante  bride  de  raison.  (J.  BonCHET, 
Jfm.  de  La  Trém.,  ch.  xix,  Pelitot.) 

Car  c'est  ang  todîd  insanohU. 
(Elot  Dahebxal,  Litre  if  .'«  deaHerie.  P  28'', 

éd.  1507.) 

INSANÊ,  adj.,  qui  rend  furieux  : 
Parce  que  icellui  Pierre  estoit  par  inter- 
valles furieux,  malade  de  maladie  caduque 
ou  insanee.  (1411,  Arch.  JJ  163,  pièce  181.) 

iNSAME,  s.  f.,  folie  : 
0  Diea  paissant,  pcmr  .ibbrcgier 
Tu  homme  me  faiz  eoragier 
Et  me  redays  a  insanie. 

(Thrrence  en  franc.,  f»  236'',  Verard.) 
Lesquels  (accidents)  néanmoins  plus 
proprement  sont  comprins  souz  le  nom  de 
manie,  et  les  retirent  les  latins  sous  l'es- 
pèce d'insanie.  (Pontds  de  Tyahd,  Disc, 
philos.,  {'  3  r»,  éd.  1387.) 

De  manie,  irisante,  folie  et  fureur.  (LOYS 
GuYOX,  Miroir  de  beauté,  I,  176,  éd.  1613.) 

Ce  mol  a  été  repris  par  un  écrivain 
moderne  : 

Dans  son  langage  absnrde,  effrayant  d'insmie. 
On  retrooTe  leur  dogme. 

(L.  VcriLLOT.  Satires,  p.  17,  Ganme.) 

iNSANiKR,  V.  n.,  être  fou,  faire  un  acte 
de  folie  : 

Hz  nous  monstrent  comme  ilz  doivent 
bien  estre  mauvais  et  rebelles  envers  nous, 
quant  eulx  niesmes  insanient  et  se  mons- 
trent enragiez  les  ungs  envers  les  aullres. 
(BocRGOiNG,  hal.jud.,  V,  6,  éd.  1330.) 

Hz  esmouvoient  et  faisoient  insanier  les 
povres  gens  vulgaires  et  inibecilles  a  estu- 
dier  et  inventer  toutes  choses  nouvelles. 
(lD.,i6.,II,  20.) 

INSAOULABI.E,  insauUibie,  adj.,  qui  ne 
peut  être  soûlé,  rassasié  ;  en  parlant  de 
personne  : 

Honme  insaoulable  de  richesses.  (Boc- 
CACB,  Nobles  malheureux,  IX,  4,  f»  222  r», 
éd.  1513.) 

—  En  parlant  de  chose  ; 
Insaulable  convoytise.  (Chron.  et   hist. 
saint,  et  prof.,  Ars.  3513,  f"  163  r".) 

Celluy  qui  a  en  soy  insaoullable  convoi- 
tise de  agrandir  sa  seigneurie  terrienne,  il 
cuyde  que  toute  chose  luy  soit  loysible. 
(BoccACE,  Nobles  malheureux,  IV,  13, 
f"  97  v«,  éd.  1315.) 

Elle  avoit  en  soy  luxure  et  avarice  in- 
saoulable.  (1d.,  ib.,  f»  164  r».) 

Contre  l'enragé  et  insaoulable  désir  de 
Herodes.  (Id.,  ib.,  VU,  3,  f"  109  v«.) 

iNSAssiETTÉ,  voir  Insacieté. 

INSATIETÉ,  voir  Lnsacibtr. 

INSATISFAIT,  adj.,  qui  n'est  pas  satis- 
fait : 

Adfin  que  rien  demorast  insatisfait. 
(FossETiEH,  Cran.  Marg.,  ms.  Brux.  10512, 
IX,  III,  it.) 

INSAL'LABLR,   VOIT  L-^SAOULABLE. 

iNstAVANi-,  adj  .ignorant  : 


INS 

Celluy  est  intoUerable  et  insçavant  qui 
pour  amitié  rend  inimitié.  (Jacq.  Locher, 
la  Nef  des  fols,  (■'  86  r°.) 


Ung  pOTre  M  est  insfavanl 
Qni... 

(Ir..,  ib..  1°  65 


°.) 


iNscEU,  adj.,  inconnu  : 

Adfm  que  leur  advent  fuist  insceu.  (Fos- 
SF.TIEB,  Croît.  Marg.,  ms.  Brux.  10511,  V, 
m,  2.) 

INSCIANCE,  voir  INSCIENCR. 

iNsciEMMENT,  inscienlemeiil,  adv.,sans 
avoir  conscience  d'une  chose  : 

Les  Juifs  traictans  la  mort  de  Jhesus 
acomplissûient  inscientement  et  malicieuse- 
ment la  volenté  et  le  plaisir  de  Dieu.  (Fos- 
SETIER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,f»93r<>.) 

Les  péchez  qui  se  commettent  insciem- 
ment  ne  sont  tant  graves  comme  les  vo- 
lontaires. (Lariv.,  Facet.  Xuicts  deSlrap-, 
Xlll,  IV,  Bibl.  elz.) 

INSCIENCE,  -  aiîce,  s.  (.,  ignorance  : 

Les  soles  qni  par  inscienee... 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richo].  840,  C  54i  r°.) 

Beaucop  parler  est  inscience  et  ygnorer 
quandt  est  asses  dit.  (Fossetier",  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10312,  VIII,  ii,  24.) 

Congnoist  son  faict  et  voit  son  inscienee. 

(J.  Meschinot,  Bail.,  xix,  éd.  1539.) 
En  me  fondant  dessus  l'esquis  renfort 
De  mon  scavoir  qui  n'est  pas  inscience. 

{Act.  desAposl.,  toI.  II,  f"  191»,  éd.  1537.) 
Infirmité  malvaise  et  inscience. 
Dicte  ignorance. 
(J.  BooCHET,  la  Noble  Dame,  C  57  r°,  éd.  153B.) 

Bonté  seroit  meilleure  en  inscienee. 

(lo.,  Opusc,  p.  58.) 

D'endurer  d'euk  seroys  trop  fantastique. 
Trop  lunatique  et  plaine  de  insciance. 
(P.  VACnOT,  Deplar.  des  Est.  de  Fr..  Poés.  fr. 
des  XV"  et  XVI»  s.,  111,  258.) 

Je  ne  traicte  a  poinct  nommé  de  rien,  que 
du  rien  ;  ny  d'aucune  science,  que  de  celle 
de  l'mscîeri(:e.(M0NT.,Ess., 111,12,  éd.  1393.) 

Ma  conscience  ne  falsifie  par  un  iota  ; 
mon  inscience,  je  ne  scay.  (Id.,  i6.,  l,  20.) 

INSCIENT,  adj.,  ignorant  : 

LasI  on  est  honneur  et  vaillance? 
Eslevez  sont  les  insciens 
En  maint  pais  et  en  maint  règne. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  810,  f  446  r°.) 
Les  gens  communs  sont  simples  et  insciens. 

(Id.,  ib.,  V  '232\i 

Insciens  et  oultrecuidez.  (Ac/"  des  Fotz, 
prolude.) 

Souvent  se  joue  et  faict  de  Vinseient  : 
Mais  en  jouant  tasche  a  bon  escient 
Faire  son  cts. 

(Cl.  UM\.,ie  l'Amour  fugitif  de  Ludan,  p.  129, 
éd.  1596.) 

INSCIENTEMENT,  VOir  INSCIEMMENT. 

iNSCULPER,  insculter,  v.  a.,  graver, 
sculpter  : 

Trouva  lettres  escriptes  et  insculpees  en 
ung  pillier  de  pierre.  (Perceforest,  vol.  IV, 
ch.  44,  éd.  1328.) 

Ao  boys,  an  metail  incisé 
Ou  intculpi  par  art  hamain. 
(Act.  des  Apost.,  vol.  I,  f"  84'.  éd.  1537.) 


INS 


Insculper  en  pierrerie. 

(In ,  ib.,  vol.  I,  r  tes*.) 

A  l'un  des  costez  d'icelle  (borne)  sont 
insculpees  et  taillées  les  armes  du  roy, 
{Pièce  de  1497,  Doublet,  Antiq.,  p.  1138.) 

Et  sur  ledit  monument  la  pourtrailure 
insculpee  de  nostre  image.  (1506,  Testam. 
de  Bené,  D.deLorr.,  Dup.,cciv, 63, Richel.) 

Cassez  les  coings  de  la  monnoye  ou 
nostre  vmage  estait  inscultee  et  escripte. 
(D'AUTÔN,  Chrotu,  Kichel.  5083,  f»  121  v«.) 

L'esprit  est  la  superiore  partie  et  la  simi- 
litude de  divine  nature  que  nous  avons, 
en  laquelle  Dieu  a  insculpé  de  son  doy 
l'éternelle  loy  de  droicture  et  honnesteté. 
(J.  BouCHET,  Triumphes  de  la  noble  Dame, 
Ep.  de  l'acteur,  éd.  1336.) 

Sortant  de  ladite  église  pour  aller  aux 
cloîtres  dicelle,  ou  sont  insculpees  et  taillées 
les  images  de  saint  Pierre  et  saint  Serniin. 
(NoGUlER,  Hist.  Tolos.,  p.  60,  éd.  1336.) 

Se  trouvent  gravées  et  insculpees  dixhuic 
gouttes.  (Delorme,  Archit.,  V,  17,  éd. 
1368.) 

Il  y  aura  espèce  ou  manière  d'architrave, 
frise  et  corniche,  non  pas  proprement  ins- 
culpees, mais  comme  qui  se  mocqueroit, 
en  les  formant,  et  les  insculpant  a  grands 
coups  de  marteaux.  (Palissy,  7iecep(e,Cap.) 

Elle  fit  insculper  son  image  sur  le  mont 
Bagisthene  de  .Medre.  (Pontds  de  Ty.\rd, 
Disc,  phil.,  f»  133  V»,  éd.  1587.) 

Plaques  d'argent  ou  est  sravee  et  inscul- 
pee partie  de  la  Passion  de  nostre  Seigneur. 
(Voyag.  du  S.  de  Villamont,  p.  372,  éd. 
1398.) 

Des  testes  de  bœuf  insculpees  par  orne- 
ment. (Oliv.de  Serres,  Theat.  d'agric,  iv, 
7,  éd.  1617.) 

INSCULPTEUR,  S.  m.,  sculpteuT  : 
Anaelyptes,  tailleur,  insculpteur.  [Cale- 
pini  Dicl.,  Bâle  1584.) 

INSCULPTURE,  S.  f.,  sculptufe  : 

SuyTant  nature  qui  ministre 
Matière  grosse  et  indigeste 
Ou  se  faict  la  forme  et  b  geste 
De  l'ymage  on  de  Vinseulpture 
Par  le  vray  ordre  de  nature. 
(Act.  des  Apost  ,  vol.  1,  f"  83",  éd.  1537.) 

Ne  tenant  aucune  apparence  ny  forme 
d'art  d' insculpture.  (Palissy,  Receijte,Ciip.\ 

INSCULTER,  voir  Insculper. 

INSECUTEUR,  VOif  iNSEQDITEUH. 

iNSELË,  adj.,  qui  occupe  une  stalle 
dans  le  chœur  d'une  église  : 

Et  ceux  qui  demeurent  en  l'hostel  des 
dercqs  servant  en  l'église,  qui  seront  pre- 
sens  et  inselez  ou  cuer,  auront  chascun 
une  pinte  de  vin.  (1439,  Epitaph.  de  Pieire 
de  Rosay  dans  l'église  de  St  Pierre  de  Lille, 
ap.  Duc,  Inslallare.) 

INSELER,  voir  Ekseler. 
iNSENCE,  S.  f.,  folie,  frénésie  : 
Lors  icrllui  Adam   entra  en  frenaisie  et 
insence.  (1453,  Arch.  JJ  184,  pièce  267.) 

INSENSIBLE,  adj.,  inseusé,  dénué  de 
sens  : 

Icelle  Jehanne  qui  est  de  longtemps  et 
souventes  fois  lunatique,  frenaisieuse  et 
insensible.    1378,  Arch.  JJ   114,  pièce  212.) 


INS 


rNS 


FNS 


fiOl 


Jehan  du  Moustier,  homme  fol,  insensible 
et  furibonde.  (1380,  Arch.  JJ  118,pièce  18/ 

M'aloit  devisant  des  natures 

De  toutes  inorlelz  crealarcs 

Et  de  toute  besle  ittaer,siile. 
(Cbr.  de  Pisas,  ii>.  du  Chemin  de  long  estuie, 
1503,  Pûschcl.) 

On  donne  .xi..  s.  a  Jehan  Platiel...  en 
avanceniont  des  despen?  par  lui  soustenu? 
en  menant  et  ramenant  Gillet  Platiel  son 
frère,  insensible,  es  villes  de  Haspres  et 
Tonail  a  inlencion  de  aleper  et  estre  paris 
de  sa  maladie.  (1438,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ma.,  Hibl.  Amiens.) 

Le  roi  des  ribbaux  bat  une  femme  insen- 
sible adfin  qu'elle  doubtast  de  plus  retour- 
ner en  ceste  ville.  (Ib.) 

As  lu  dit  que  tant  donlce  face 

lit  tant  prudente  se  inefface? 

Ta  mens,  il  luy  est  impossible. 

Mentir  ?  Je  sois  bleu  insensilile. 

Quand  je  regarde  bien  son  fait. 

De  croire  qu'il  n'y  aist  nieiïait  : 

Elle  est  ensaiote... 
(Grerix,   ifijsl.  de  la  Pass.,   1166,   G.  Paris.) 

EVSENsiF,  adj.,  qui  est  hors  de  sen.^  : 
D'icelle   maladie  le  dit   Jehan   est  trop 
souvent  comme    insensif  et  homme  fol  et 
sans  avis.  (1391,  Arch.  JJ  141,  pièce  216.) 

INSEPAREEMENT ,  adv. ,  inséparable- 
ment : 

Les  traictpz  des  servitudes,  des  fruietz, 
partages,  divisions,  sont  conjoinctz  jnse- 
pareement  avec  l'agriculture.  (A.  Pierbe, 
Const.  Ces.,  Préf.,  éd.  1543.) 

iNSEPAREN'CE,  S.  f.,  qualité  de  ce  qui 
ne  peut  être  séparé  : 

Non  le  filz  seul,  mais  par  inseparence 
Les  trois  personnes  joinctes  nnicqnement. 
(Marcial,  Louanges  de  Jfjric,  f "  1 1 9  r°,  éd.  1488.) 

iNSEPULTURÉ,  adj.,  privé  de  sépul- 
ture : 

Qu'il  ne  laisse  mon  corps  insepulturé. 
(FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10512, 
IX,  m,  12.) 

On  luy  coupe  le  brach,  et  puis  la  teste, 
et  est  laissié  insepulturé.  (Id.,  ib.,  ms. 
Brux.,  II,  S"  180  r°.) 

INSEQUEMMENT,  adv.,  à  la  suite  : 

Apres  je  voy  inseguemmcnt 
Ung  estand-irt  tout  plein  d'azur... 
(J»CQ.  Millet,  Destruct.  de  Troije,  éd.  loii, 
f  55'';  Stengel.  t.  7836.) 

INSEQUITEUR,  insecutcur,  s.  m.,  celui 
qui  suit,  qui  imite  : 
En  ce  que  le  père  fera 
Le  Qls  insequiteur  sera. 
(Greban,  Myst.  delà  Pass.,  \rs.  o069,  f"  104'.) 

—  Partisan  ; 

Justin  après  grans  maulx  devint  fréné- 
tique et  comme^hors  du  sens,  fust  spolia- 
teur des  sénateurs,  dissipateur  des  povres, 
insecuteur  de  l'heresie  pelngienne,  et  fina- 
blement  mourust  a  Constantinoblc.  {Mer 
des  hysl.,  t.  Il,  f»  142=,  éd.  1488.) 

iNSERCiON,  voir  Ensercion. 

iNsi,  voir  Issi. 

iNsiDE,  S.  f.,  piège  : 
Icelles   personnes   eulx    tenront  de  pré- 
somption de  droit  que  li  maléfices  et  excès 


dessHsdils  seront  faits  par  insides,  agai?  et 
certain  propos,  (xiu"  s., Cri  annuel  du  jour 
de  l'Ascension,  ap.  Poutrain,  llist.  de 
Tournay,t.  U.  Rec.  des  lettres  et  Chartres, 
p.  26.) 

INSIDIATEUR,  S.  111.,  qui  drcssc  des 
pièges  : 

Il  n'avoit  pas  esté  gardez  ne  deffendus 
se  n'estoit  par  erreur  de  l'insif/mteîir.  (Ber- 
SUIRK,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gcn.,  f»  34''.) 

Les  oyseaux  ne  doubtoient  point  les  in- 
sidiateurs  et  oiseleurs.  (La  Mer  des  hys- 
toir.,  t.  I,  fo  37S  éd.  1488.) 

Si  l'ung  de  ces  vices  est  vaincu  l'autre 
recommance  la  bataille  :  vous  ne  verrez 
autre  chose  par  les  voyes  et  sentiers  que 
hommes  et  femmes  abatuz  par  tous  ces 
larrons  insidiateurs,  brigans  et  homicides 
des  pauvres  âmes,  a  faute  de  bonne  resis- 
tence.  (J.  Bouchet,  la  Noble  Dame,  Ep.  de 
l'acteur,  éd.  1536.) 

Pour  unanimement  luy  courir  sus,comme 
au  vray  insidiateur  el  perturbateur  de  leur 
repos,  de  leur  gloire  et  de  leurs  estats. 
(Du  VlLLARS,  Mém.,  II,  an  1551,  iMichaud.) 

Il  faict  aussi  mention  des  Juifz  comment 
ils  sont  cruelz  insidiateurs  des  chrestiens. 
((;.  DE  Seyssel,  Hist.  eccles.,  IV,  13,  éd. 
1367.) 

11  avoit  fait  punir  quelque  sien  ennemi 
ou  insidiateur.  (De  la  Boutiere,  Trad. 
de  Suétone,  p.  245,  éd.  1369.) 

Les  jaloux  sont  vrays  insidiateurs  de  la 
vie  des  jeunes  femmes  et  très  diligens 
po'irsuyvans  de  leur  mort.  (A.  Le  Maçon, 
Decameron,  Septiesme  journ.,  Nouv.  c'aq, 
t.  IV,  p.  10,  Dillaye.) 

Je  supplie  vostre  Sérénité  vouloir  avec 
son  accoustumee  prudence  considérer 
comme  l'empereur  est  non  seulement  la 
cause  de  la  ruine  et  misère  de  l'Italie, 
mais  aussi  le  cognoistre  comme  insidia- 
teur de  la  liberté  de  l'Italie,  cette  illustris- 
sime seigneurie.  (Montl.,  Comm.,  I,  éd. 
1592.) 

INSIDIATION,  incid.,  S.  f.,  piège  : 
Batailler  contre  la  villenie  et  ordure  de 
la  chair,  contre  les  malices  du  monde  et 
contre  les  insidialions  du  diable.  (J.  Bou- 
chet, Triomphes  de  la  Noble  Dame,  î'  23, 
ap.  Ste-Pal.) 

Je  double  de  quelque  insidiation  tendue 
sus  le  sang  et  la  liberté  de  nous  aultres. 
(Ahetin,  Geji.,  p.  212,  éd.  1342.) 

Les  incidiations  d'Acaste  estoient  dres- 
sées contre  Peleus.  (Lalande,  Hist.  de 
Diclis,  f"  139  r»,  éd.   1356.) 

Parle  commandement  el  incidiation  au 
duc  Jean  de  Bourgongne.  (Bouhgueville, 
Rech.  de  la  Neuslrie,  11,38,  éd.  1388.) 

iNSiDiE,  S.  f.,  piège,  embûche  : 
Corne     escliapa     de    diverses     insidiez. 

(Aimé,  Yst.  de  li    Norm.,  V,  3,  Champol- 

lion.) 

Comme  ceulx  qui  font  les  eschogueltes 
et  insidies  en  guerre.  (J.  Bouchet, te  A'ofc/e 
Dame,  f»98r»,éd.  1536.) 

Richesses  sont  comme  amorces  muniz 
d'hains,  dons  engluez  et  insidies.  (N.  de 
Bris,  Institut.,  f°  102  v».) 

Cf.  Inside. 

INSIDIEMENT,  S.  Ut.,  piège  ; 


L.ns,  qnel  mal  faict,  qnel  insidiemeni 
J'ay  perpétré  tout  le  temps  de  ma  y'ie  ! 
(Le  Testai»,  de  Leuler,  Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi'  ,s 
I,  I9S.) 

iNsiDiER,  V.  a.,  dresser  des  pièges,  des 
embûches  à  : 

Délectation  nous  combat,  luxure  nous 
abat,  ambicion  nous  guerroyé,  avarice 
nous  surmonte,  envie  nous  insidie,  et  ire 
nous  surprend.  (J.  Rouchet,  te  Noble 
Dame,  Ep.  de  l'acteur,  éd.  1536.) 

En  parlant  au  serpent  qui  deceut  Eve  : 
La  femme  te  froissera  la  teste,  mais  lu 
Vinsidieras  au  talion.  (Id.,  ib.,  f"  145  r".) 

—  Neutr.,  dresser  des  pièges  : 

Et  tu  insidieras  et  porteras  inimitiez 
aux  plantes.  (Chron.  et  hist.  saint,  elprof., 
Ars.  3515,  f  27  r».) 

—  Insidié,  part,  passé,  entouré  d'em- 
bûches, de  pièges  : 

La  republicque  msidiee  d'ennemis. 
(.Mart.  du  Bellay,  Mem.,  1.  IX,  f»  287  r», 
éd.  1569.) 

iNsiDiosiTÉ,  s.  f.,  piège,  embtiche  : 

Eviter  les  aguetz  et  insidiositez.  (Chron. 

et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.   3515,  f"  23  v».) 

iNsiENTEUSEMENT,  adv.,  sans  con- 
sulter la  conscience,  contrairement  à  la 
raison  : 

Vivre  insienlensrmrni. 
(Recl.  m.  MoLiENS,  Miserere.  Ars.   3527,  f  127=.) 

INSIGNE,  S.  m.,  honneur  : 

Il  (le  cardinal  la  Ballue)  a  esté  receu  a 
Lion  avec  les  insignes  de  légat.  (1484,  Beg. 
du  Cons.  d'Etat  de  Ch.  VIII,  ap.  Codefroy, 
Observ.  sur  l'Hist.  de  Charles  VIII,  p.  441, 
éd.  1684.) 

iNsiGNEMENT,  adv.,  remarquablement, 
extraordinairenient  : 

A  qui  désire  s'enrichir  de  science  et  dis- 
cipline, la  force  et  vertu  de  l'entendement 
et  <le  la  mémoire  est  insignement  et  néces- 
sairement nécessaire.  (Pont,  de  Tyard, 
Solit.  prem.,  p.  35,  Galiot  du  Pré,  s.  d.) 

Humide  insignement.  (Pabé,OKmi).,  1,  6, 
Malgaigne.) 

Il  est  extraict  d'ayeuls  et  bisayeuls  insi- 
gnement nobles.  (1387,  le  Siège  du  Prieuré 
de  S.  Philberl,  Arch.  cur.,  1'"  sér.,  V,  37.) 

iNsiGNiER,  V.  a.,  décorer,  illustrer, 
rendre  remarquable,  signaler  : 

Et  le  créons  comte,  et  insignions  de 
toutes  dignités,  noblesces,  seignories  et 
droits  que  a  comte.  (1364,  Ch.  des  compt. 
de  Paris,  f"  128  r»,  ap.  Duc,  Jnsignare  2.) 

INSIGNUATION,  voir  INSINUATION. 

iNsiGNUER,  voir  Insinuer. 
INSINC,  voir  Issi. 
INSINT,  voir  Issi. 

1.  INSINUATION,  s.  f.,  enfoncement,  si- 
nuosité : 

Pourquoy  est  ce  que  es  lieus  de  la  mer 
ou  il  a  insint<aCîons,  c'est  a  dire  concavités 
et  réceptacles,  se  font  li  vent  legiers  et 
feibles.  (Evrart  de  Conty,  Probl.  d'Arist., 
Richel.  210,  f'>  327".) 


892 


INS 


INS 


INS 


3.  INSINUATION,  iTisi!;».«a(iori,  s.  f..  si- 
gniûealion,  piiMicitioii,  enropistrement  : 

Renoncions...  a  tout  droit  qui  dit  dou- 
neisou  do  prosse  somme  ne  valoir  pas 
snn?  insignt/alion  de  prince.  {IZ19,  Assiette 
<J(^  "OO  tir.  de  rente,  Moriec,  Pr.  de  l'H.  de 
Bret.,  I,  1290.) 

One  ledit  don  elle  ne  rappellera  par  Ticc 
de  ingratitude,  par  deffault  de  insinuation 
ne  par  autre  cause.  (1320,  Traité  de  mar.. 
Mot.,  Pr.  de  l'H.  de  Bret.,  1,  1291.) 

Pourveii  que  celui  qui  le  lendemain  les 
désavoue  (les  contrats)  et  y  renonce,  le 
face  scavoir  a  la  partie  adverse  par  insi- 
nuation, et  a  cet  effet  luy  rendre  les  pot 
de  vin  et  denier  a  Dieu  "dans  le  mesme 
soleil  luisant.  (Cont.  de  Fumes,  Nout. 
Coût,  pén.,  I,  658.) 

issiNfEn,  tnsignuer,  v.  a.,  signifier, 
inscrire  : 

Et  celle  noslre  sauvegarde  il  facent  pu- 
blier et  insignuer  en  tous  les  lieux  et  aus 
personnes  dont  il  seront  requis.  (1335, 
Arcb.  JJ  70,  C  13  r".) 

Le  52  des  arrêts  d'amours  :  Joinct  que 
de  l'heure  qu'un  homme  est  marié,  il  ne 
luy  est  plus  loysible  de  faire  l'amoureux 
ne"  insinuer  ses"  nominations  sur  un  autre 
que  sa  femme  pour  l'incompatibilité,  et 
pource  que  pluralité  de  telz  bénéfices  est 
réprouvée  de  droict  naturel  et  positif  d'a- 
nioors,  quelque  chose  que  lesdictz  marys 
veulent  dire  et  faire  leur  Achilles  de  l'ar- 
resl  des  ribaultz  mariez.  (Martial,  Arrêts 
d'amour,  lu,  éd.  1533.) 

Je  i'insinue  ma  nomination  en  mon  tour. 
(Rab.,  Garg.,  ch.  5,  éd.  1548.) 

Insinuer  ses  nominations  au  diocèse  d'a- 
mour. (Taiivb.,  Dial.,  p.  83,  éd.  1606.) 

—  Réfl.,  se  soumettre  : 

Les  ministres  et  subjectz  congnoissans 
le  vouloir  de  sadicte  hautesse  commencent 
tous  a  s'incliner  de  sa  part,  et  s'msinuer  a 
sa  bonne  grâce.  {Négoc.  de  la  France  dans 
le  Lev.,  II,  p.  615,  Doc.  inéd.) 

—  Act.,  syn.  de  dédier  : 

U  lui  ordonnoit  faire  et  construire  ung 
lemple  et  V  insinuer  et  dédier  a  luy. 
Ichron.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3515, 

r»  H6  V.) 

iNsiPiENCE,  incip.,  s.  f.,  ignorance  : 

Ainsint  seront  cil  oscaré 

TTiiuipii-nce  et  de  folelé. 

(CiLB.,  iMcid.,  Ilicliel.  1807,  P  206  v".) 
Insipience    est   qui    habonde   en    mal. 
(Bible,  Richel.  901,  f  39'.) 

C'est  très  parfaite  ineipience, 

DesTerie  et  non  pas  science. 
(J.  Lefebvre,    Rctji.   de    la  mori,    Ilichcl.   09-i, 
f»  16«.) 

Fatloil  soudain  .-iviser  que,  par  Vinsi- 
pience  d'un  bien  petit  nombre,  les  sages  et 
mieux  avises  n'en  souffrissent.  (Nie.  DE 
Langes,  Chron.  de  Hinib.  Vellay.  iv ,  ù  la 
suite  de  la  Chron.  de  J.  d'Auton.  éd.  Jacob, 
l.  IV.) 

Trop  raienh  la;  fast  user  de  sapience 
Qne  «ojr  tenir  en  telle  insipimcf. 

a.  Mr^BiiioT,  hall.,  XIX,  ii.  1539.> 

Eo  non  esprit  d'jt  a  assez  science, 
Oo  ponr  le  moins  petite  sapience 
Je  To;  en  Iny,  ponr  dcoement  >ons  louer  ; 
Supportez  donc  de  ino;  l'insipimce. 
(R.  bc  CoLi.tKïï,  Episires,  xiii,  Bibl.  elz.') 


Ceulx  qui  laissent  sapience  derrière... 
ont  délaissé  aux  hommes  la  mémoire  de 
leur  insipience.  (Lef.  d'Etaplks,  Bible,  De 
Sapience,  x,  éd.  1530.) 

Toute  sapience  est  insipide  qui  ne  s'ac- 
commode a  Vinsipience  commune.  (Mont., 
Ess.,  1.  m,  c.  3,  p.  23,  éd.  1595.) 

Ce  mot  a  été  repris  par  nn  écrivain  dn 
XIX*  siècle  : 

Si  la  nécessité  des  choses  ne  faisait  jus- 
lice  de  Vinsipience  des  hommes.  (Pnou- 
DHON,  Beform.  de  l'exploit,  des  chemins  de 
fer,  p.  98,  éd.  1868.) 

iNsii>iENT,  adj.,  dépourvu  de  sagesse, 
incapable,  inhabile,  ignorant  : 

Et  qui,  moy  indigne  et  insipient  a  gou- 
verner ton  re'aume  de  France,  as  institué 
ton  vicaire.  (Crist.  de  Pizan,  Charles  V, 
3»  p.,  ch.  71,  llichaud.) 

Hommes  insipiens.  (xv"  s.,  Valen- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

D^'livre  moy  de  toutes  mes  iniquitez;  tu 
m'as  mis  en  opprobre  a  Vinsipient.  (Lef. 
n'ExAPLES,  Bible,  Psaume  38,  éd.  1530.) 

Que  trop  seroit  l'esprit  insipient 
(3ui  mesurer  vouldroit  iusipience. 
(1.  BorcHF.T,  Ep.   mor.,  un,  éd.  15-i5.) 

i.NSisTEMENT,  S.  ni.,  insistancc : 
Le  2  juillet  1564,  Claude  Stocq,  ayant  été 
gouverneur  quatre  ans,  en  fut  élu  deux 
autres,  au  lieu  de  lui  et  de  Berthaut,  sa- 
voir, deux  de  longue  robe  nonobstant 
Vmsislement  des  marchands  qui  soutinrent 
que  l'cdit  du  roi  devait  être  gardé,  qui 
portait  qu'il  n'y  aura  que  des  marchands. 
(J.  Mallet,  Extr.  de  ce  gui  s'est  passé  en 
la  ville  de  Senlis,  Mon.  inéd.,  p.  59.) 

INSISTER,  verbe. 

—  Act.,  entraîner: 

La  pierre  sagade  y  croist,  laquelle  est 
legiere  a  trouver,  car  de  sa  nature  elle 
vient  du  plus  parfont  de  la  mer  et  se 
joinct  et  lie  aux  entablemens  des  nefz  na- 
geans  par  dessus  elle,  tellement  qu'elle  ne 
peut  estre  separce  sans  insister  le  boys 
avec  elle.  (Chron.  et  hist.  saint,  et  prof., 
Ars.  3515,  f  51  r°.) 

—  Réfl.,  s'appliquer,  s'adonner  : 

Ou  se  vouldront  insister  es  saisies  tor- 
tionnaires de   taxes.   (1336,  Arch.  S  231, 

pièce  7.) 

INSOLATION,  S.  f.,  action  d'exposer  aux 
rayons  du  soleil  : 

Insolation,  f.  A  sunning  ;  n  setting,  or 
laving  open  in  the  sunne.  (Cotgb.,  éd. 
1611.) 

INSOLIDE,  adj.,  ([ui  manque  de  soli- 
dité : 

/nsoiide, unsolide,unsound;  loose,  weak, 
ficble.  (COTGR.,  éd.  1611.) 

INSOLIDEMENT,  adv.,  saos  solidité: 
Insolidement,       unsoundiv,     unsolidly, 
weakly.  (Cotgr.,  éd.  1611.)" 

iNSOLiDiTÉ,  s.  f.,  manque  de  solidité  : 
Par  l'insoh'di'fé    du    fondement.   (0.    de 
Serr.,  Th.  d'agr.,  Vlll,  2,  éd.  1605.) 

iNSOLu,  adj.,  non  résolu: 

Laisses  toutes  les  questions  insolues  a 


nos  successeurs.   (Nelson  sur    Job,    Val 
Chr.  1683,  f»  10".) 

INSOLVENCE,  S.  f.,  insolvabilité  : 
Execution  qui  se  fait  sur  les  biens 
meubles,  pour  recouvrer  louage  de  mai- 
son, ou  terres  en  cas  d'insolvence  ou  ruuip- 
ture  entre  créditeurs.  {Coût,  de  Langle, 
XXXVIII,  Souv.  Coût,  gén.,  I,  301\) 

Laquelle  préférence  et  affectation  de 
biens  a  l'effect  d'icelle,  en  cas  d'insol- 
vence  desdits  receveurs,  nous  voulons  sor- 
tir effect.  (Editperpetîieldes  Archid.  Albert 
etisab.  Euiienia,  28  oct.  16H,  25.) 

iNsoi.vENT,  adj.,  insolvable  : 
En  ladite  terre  de  Mortaigne,  le  pleige 
n'est  convenable,  sans  preallable  exécution 
du  débiteur  principal  et  qu'il  soit  rendu 
insolvent.  (Coust.  de  Mortagne  (Flandre), 
ms.  appartenant  à  M.  Bocquillet,  p.  113.) 

INSOMPNIETÉ,  voir  iNSOHtNITÉ. 

INSOMPNITÉ,  -  nieté,  s.  f.,  insomnie  : 
Et  puis   sent  chaleur  par  tout  le  corps, 
et  puis    froidure   et   insompnites.    (B.   de 
GORD.,  Pratiq.,  I,  21,  éd.  1495.) 

On  a  insompnieté  et  soif,  (le.,  ib., 
VII,  19.) 

INSONGEABLE,  adj.,  (|u'on  ne  peut 
songer  : 

Je  ne  reciteray  a  présent  la  guerre  qui 
estoit  entre  ces  ilieux  avant  la  création  du 
monde  n'aultres  absurditez  desdictz  Mani- 
chiens  ou  songes  par  raison  insongeables 
(N.  DE  Pris,  Inslilnt.,  f  26  r°.) 

INSOPERABLE,  VOIT  iNSUPERABLE. 

INSOPORÉ,  part.,  plongé  dans  le  som- 
meil : 

Cuydant  par  ce  que  ce  fiist  fantasme,  ou 
sort,  ou  bien  fayrie,  ou  que  cela  ainsi  ne 
venist  connie  ung  songe  particulier  moult 
agréant,  sophistique  et  non  véritable,  par 
ung  objet  desordonné  d'aspre  désir,  conme 
il  advient  a  tous  humains  lors  competans 
en  leur  pensée  î'nsoporee.  (Oct.  de  S.  Gel., 
Sej.  d'honn.,  f°  22  r°,  éd.  1526.) 

INSORETOUT,  voir  Enseurtoitt. 

iNsouFFRABLE,  adj.,  intolérable: 
El  comme  tel  visce  soit  a  Dieu  comme 

insouffrable.  (Chr.   de  Pisan,  Charles  V, 

t.  I,  p.  27,  Michaud.) 

însouffrahlr  habondance 
De  douleur  et  de  desplaisance. 
(L'OuIn'  d'amour,  ms.  Sle-Gen.,  f  10v°.) 

Norm.,  Canada,  insouffrable,  insuppor- 
table. 

INSOUILLÉ,  adj.,  qui  n'est  pas  souillé  : 
Aulcuns  curieux  ont  illec  en  la  poudre 
escript  leurs  noms,  lesquelz  ilz  ont  re- 
trouves insouillies  au  ciel  de  l'an  sequenl. 
(FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I, 
fo  47  vo.) 

iNSPARGiii,  V.  a.,  arroser: 

Pour  les  faire  doulx  (les  rafles)  Pline  dit 
qu'il  les  fault  inspargir  souvent  d'eaue 
salée.  (Platine  de  honneste  volupté,  ("  27  v«, 
éd.  1528.) 

Et  fault  icelluy  (orge)  inspargir  ung  peu 
avec  du  vin.  (Ib.,  f"  59  v.) 

iNSPERGER,  V.  a.,  répandre  : 


INS 


INS 


INS 


393 


De  rechef  mettez  les  en  un  pot  et  y  ins- 
pergez  de  la  (■liniilx  vive  pulverizee.  (Ta- 
fiACLT,  Inst.  chir.,  p.  l'iO,  M.  1549.) 

INSPIETH,  voirEspiET. 

iNSPiRvcioN,  -  tion,  s.  f.,  aspiration, 
respiration  : 

Les  nnltres  Itestes  dessusdites  sans  sang 
pevent  tiien  vivre  sans  inspiracion. (Evrart 
DE  CoNTY,  Probl.  d'Arist.,  Richel.  210, 
P  166''.) 

Il  est  certain  que  a  Rome  un  prestre  a 
vescu  plusieurs  années  de  la  seule  inspi- 
ration de  l'air.  (L.  .louB.,  l'Hist.  des  poiss. 
de  Bond.,  I,  3,  M.  1558.) 

—  Action  de  faire  pénétrer  : 

Par  inspiration  de  sa  grâce.  (Castis  tolius 
juris,  ms.  Angers  390,  f°  'J  v».) 

INSPIRE.MENT,  -ant,  S.  ui.,  inspiration." 

Par  un  divin  inspiremeni . 

(Trésor  H.-D.,  Riohel.  904,  f  5r.) 

Ce  ■vis  por  voir  par  l'rnxpiremant  Da- 
medou.  (Ms.  Ars.  5201,  p.  335».) 

1.  INSPIRER,  verbe. 

—  Act.,  aspirer: 

Aucunes  bestcs  tnspirentV tiir  ei,  aucunes 
non.  (EvRABT  nr.  Conty,  Probl.  d'Arist., 
Richel.  210,  f»  166'».) 

—  Nentr.,  aspirer  : 

Le  marsouin  a  les  yeuls  moult  petits, 
entre  lesquels  dessus  le  sommet  de  la 
teste  est  le  cnnduict  de  la  fistule  par 
laquelle  il  inspire  et  expire.  (Belon,  Poiss. 
mar.,  I,  45,  <^d.  1551.) 

—  Respirer,  lialeter  : 
Malement  l'a  blechii'  se  dart 
D'araor  qni  en  cner  l'est  entré 
Et  l'a  si  durement  navré 

Qne  d'anfioisse  imtpirf  et  gient, 
A  mont  prant  painne  va  et  vient. 
(De  Dont  Constant  del  hamiel,   Richel.  1553, 
p.iS'J  r".') 

—  Act.,  informer  secrètement  ; 

Ne  u'cuist  esté  Oeden,  sires  de  Grantsi, 
qui  avait  esté  inspires  et  certefyes  le  jour 
devant  de  lachevaucie  desEngles.(FROIss., 
Chron.,  VI,  148,  Kerv.) 

2.  INSPIRER,  V.  n.,  employé  abusive- 
ment pour  dire  expirer  : 

Si  fu  la  triewe  inspirée  et  la  guerre  re- 
nouvelée plus  forte  asses  que  devant. 
(Froiss.,  Cftron.,lV,  132,  Luce.) 

Si  tostque  il  veirent  que  la  journée  esloif 
inspirée.  (Id.,  ib.,  VIII,  211,  Kerv.) 

iNSSi,  voir  Issi. 

iNssiR,  voir  EissiR  au  Supplément. 

INSTABLE,  adj.,  établi  : 
(I.'évêqne)  Aloit   prêchant   en  Frise  u  ot  un  roy 
linslable, 
Oui  fut  norameis  Guybart. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  11618,  Scheler, 

Gloss.  pliilol.) 

—  Endurci  : 

Al  pnrieit  tôt  en  hait  comme  une  trahitre  !Ji.((aWc. 
i.lfii.  OES  Pbeis.  Cesie  de  Liège,  16G4,Î,  Scheler, 

liloss.  philol.) 

iNSTABLER,  V.  3.,  étaler  : 

T.  IV. 


A  l'enseigne  de  la  mangoire  instablee  au 
dessus  du  râtelier.  (Iîab.,  1.  V,  c.  14, 
éd.  1564.) 

iNSTAiii.iR,  inslanblir,\.:)-,  établir  : 
Et  y  imlaublit  grant  warnison.  (.Iehan 
LE  Bel,  Chron.,  p.  61.) 

iNSTABLisoN,  S.  t.,  affaire,  bataille  : 
Si  en  ont  del  peour  a  cest  imlablison. 
(Jeh.  des  Pbeis.  Geste  de  Liège,  123,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

INSTANCE,  -  anche,  istance,  ystance,  s. 
f.,  intention,  motif,  faveur  : 

Or  regardes  la  substance 

D'amours  et  la  grant  puissance 

Comment  et  en  voslre  istance 

Gist  et  maint 

Cils  qui  jour  maint 

A  souffert  prant  penitancc. 

(Froiss.,  Poes.,  Ilichel.  830,  !"  229  r".) 
Car  1res  qu'Adams  morst  le  mors  de\eé 
Fu  es  sains  ciels  don  vrai  père  ordené 
Que  son  vrai  iîl  vendroit  en  nostre  istonce. 

(In.,  ib.,  foaOl  v».) 

,1e  vous  dirai  en  quels  islances 
Zepherus,  qui  si  souef  vente, 
Avoit  ses  souffles  mis  a  vente 
Com  gracieus  et  bien  apris. 
(lD.,/o;!  iuissonde  jonesse, II,  37,  1233,  Scheler.) 

Et  se  partirent  en  istance  que  pour  venir 
a  Venues  brisier  ces  trieves  et  traities. 
(ID.,  Chron.,  II,  392,  Luce.) 

Li  doy  cardinal  qui  la  estoient  envoiiet 
en  ystance  de  tout  bien.  (Id.,  ib.,  III,  244, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

Ces  parolles  et  pluiseurs  aultres  belles  et 
soubtieves  que  li  dus  de  Lancastre  re- 
moustroit  fiablement  en  istance  àe  bien  au 
roy  d'Engleterre,  convertirent  ledit  roy. 
(ID.,  ib.,  VI,  4,  Luce.) 

Respondirent  astrettieurs  qui  de  ce  s'es- 
toient  ensonniiet  et  en  istance  de  bien 
cargié.  (Id.,  ib.,  VI,  17,  Luce.) 

Et  se  mist  li  rois  de  France  tout  a  piet 
en  istance  que  pour  venir  en  pèlerinage  a 
Nostre  Dame  de  Boulongne.  (ID.,  ib-,  VI, 
54,  Luce.) 

Li  rois  de  Cipre  retourna  arrière  par 
devers  France  pour  revenir  a  Paris,  en 
istance  de  ce  que  pour  trouver  le  roy 
revenu.  (ID.,  î6.,  VI,  98,  Luce.) 

Il  avoit  ses  gens  semons  et  assembles  en 
cestc  instance.  (Id.,  ib.,  IV,  135,  Kerv.) 

Li  roy  d'Engleterre  passa  le  mer  en 
instanche  de  ce  que  pour  [faire]  hommage 
au  roy  de  France.  (Id.,  ib.,  Il,  231,  Kerv.) 

Depuis  que  ilz  se  furent  départis  de  la 
cité  de  Thours  en  instance  de  retourner  en 
Foys  et  en  Berne.  (Id.,  ib.,  Richel.  2646, 
C  140'!.) 

Pour  venir  a  Amiens  en  instance  de  tenir 
le  siège  et  ordonnance  de  parlement.  (Id., 
ift.,^  142".) 

A  l'inslanche  de  Liège  chisjugleor  truant 
No  dient  fours  que  che  qu'ilh  vont  adevinanl. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  13872,  Scheler, 
Gloss,  philol.) 

—  ElTort  : 

Li  tribun  a  grant  instance  s'efforcierenl 
que  l'en  commençasl  aus  dictes  lois  escrire 
et  publier.  (Bersuire,  T.  Liv.,  ms.  Ste- 
Gen.,f''58'.) 

—  Instant  : 


Ih  ont  abatu,  par  oultrance. 
Leur  bouloart  ot  ilesmolu 
Tout  a  coup,  en  nne  instance, 
(tlisl.  du  siég.  d'Orl.,  '2771,  Guessard  ) 
Tous  chis  chevaliers 
Sont  férus  en  l'eslour  droit  la  a  une  instanche. 
(Jf.h.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  II,  214,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

Quant  le  jour  fault  au  soir,  que,  en  une 
mesme  instance  ou  peu  après,  comme 
d'ung  quart  d'heure,  on  voit  derechief 
naistre  le  jour  a  venir.  (Commyn.,  Mém., 
VII,  17,  Chantelauze.) 

A  ceste  propre  instance  qu'ilz  donnèrent 
sur  nous,  donna  le  conte  de  Caiazze  sur 
l'avant  garde.  (Id.,  ib.,  VIII,  U.) 

—  Instar,  ressemblance  : 
Fauz  ausimnnt  r'est  apelez 
Uns  fers  qni  est  agnz  et  lez 
Et  corbes,  et  est  a  l'instance 
D'une  fauz  et  a  sa  sarablance. 

(S.  DE  Priorat,  Liv.  de  Vei/cce,  Richel.  IGOi, 
r"  75''.) 

—  Juridiction  : 

(jue  chilh   de   Rains  le    fâche  qui    est   fours    de 
[l'jinstanche 
L'empereur  de  Romme. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  37G33,  Scheler, 

Gloss.  philol.) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  tstanse,  lieu  où 
s'exercent  les  tireurs. 

iNSTANciER,  V.  n.,  plaider  : 

Que  si  li  clerg  ou  si  li  prestre...  tenoient 
héritage  en  laditte  ville...  ilz  en  devroi^t 
instancier  par  devant  lesdits  sieurs  enfans. 
(Cft.  de  1290,  ap.  Duc,  Instans  2.) 

INSTANT,  ystant,  adj.,iraniinent  : 
Pour    passer   l'iver    qui    estoit    yslanl. 
(Froiss.,  Chron.,  XV,  296,  Kerv.)  Var.,  ins- 
tant. 

—  Assidu  : 

Retournons  a  nostre  bon  Gargantua  qui 
est  a  Paris  bien  instant  a  l'estude  des 
bonnes  lettres  et  exercitations  athlétiques. 
(Rab.,  Gargantua,  ch.  xxvill,  éd.  1542.) 

—  Adv.,  à  l'instant  : 

Et  fu  le  corps  du  jeuvencel  porté  en 
pleurs  et  en  cris  tout  instant  ans.  frères 
mineurs  a  Ortbais.  (Froiss.,  Chron.,  XI, 
100,  Kerv.) 

INSTANTEMENT,  adv.,  assidument  : 
Tu  visiteras  instantement  les  malades  et 

défigures.  (J.  Gerson,  l'Aiguillon  d'amour, 

fo  74  v,  éd.  1488.) 
Et   jura  que  se  elle  ne  se  abstenoit  de 

l'appeler    pouilleux    qu'il    la    noyeroit 

mais  nonobstant  elle  tousjours  instantement 

sa  parole  continuoit.  (Gu'iLL.  Tardif,  Fac. 

de  Page,  p.  124,  Montaiglon.) 

iNSTANTER,  v.  a.,  presscr  instam- 
ment : 

Toutefois  j'entends  que  dempuis  l'em- 
pereur, niondit  bon  frère  et  cousin,  les  a 
favorablement  ouyz  et  recueilliz  en  leur 
donnant  bonne  et  gracieuse  audience,  et 
qu'il  les  a  très  iorl  installiez  de  vous  ac- 
compaigner,  et  a  ceste  intencion  ordonné 
et  commandé  a  son  orateur  et  ambassa- 
deur le  prevost  de  Cassel  de  m'en  solici- 
ter et  instanler  de  sa  part.  (1508,  Lett. 
d'flenru  Vil  à  Marg.  de  Savoie,helL  illustr. 
ofRich.  III  and  II.  VU,  p.  365.) 

75 


394 


INS 


iNSTAi'BLin,  voir  Instablib. 

iNSTAiRATEUR,  S.  lu.,  ccIui  qui  eu- 
blit  : 

liulaurolnr  de  lonl  bordean  pDblicqne. 
(Aelfs  its  Apoil.,  TOI.  H,  f"  H6\  éd.  1537.) 

Mais  estant  adouci  par  les  prières  de  sa 
femme  Placide,  d'ennemi  il  devint  ami,  et 
de  destructeur  tn.'i(aiira(f«r  de  la  cité.  {Le 
Tocsain  contre  les  massacreurs,  p.  174. 
éd.  1578.) 

—  Fém.,  instauratresse,  instavralrisse  : 
Princesse    de  fortiliide  et   de  prouesse, 

avant  en   chief  l'armet  de  prudi>nce,  cou-  i 
ronne  d'olivier  en  sipne  de  paix,   de  la- 
quelle tu  es  seule  instauratresse  en  l'aape   I 
moderne.     (Le     Maire,     Iltustr.,    Prol., 
éd .  1S08.)  Var.,  inslauralrisse.  (Ed.  Stecher). 

INSTAURER,  V.  a.,  établir,  rétablir  : 

En  celi  an  li  jeu  romain  furent  touz  ins- 
taurez et  célébrez.  (Bebsuire,  T.  Liv., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  311»'.) 

Maintenant  toutes  disciplines  sont  resti- 
tuées, les  langues  instaurées.  (Bab.,  Pan- 
tagruel, ch.  vni,  éd.  1542.) 

Dont  nous  est  au'.cunement  instauré  ce 
que  nous  feut  toUu  par  le  péché  de  nos 
premiers  parens.  (lD.,t6.) 

—  Munir,  garnir  : 

i'ay  instauré  mes  pasturages  de  beslail 
et  mes  viviers  de  poyssons.  (PalsgRATE, 
Esdairc,  p.  687,  Génin.) 

INSTICTION,  voir  INSTINCTION. 
INSTIGEB,  voir  IXSTIGCER. 

iNSTiGUER,  -  iger,  v.  a.,  exciter  : 

Tant  ûcoient  ja  li  tribun,  en  blasmanl 
les  pères,  insligué  et  esmeu  le  pueple  qui 
de  soy  estoil  assez  courroucié  encontre 
eulz.  (Bebsuibb,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Gen., 
{'  42'.) 

Guillaume  de  Montigny  instiga  et  pro- 
meut le  suppliant  de  jouer  aus  dcz.  (1450, 
Arch.  JJ  184,  pièce  66.) 

Par  lesquels  (exemples)  nous  soumes 
otidiennement  incites  et  instigties  de 
fonder  aussi  noslrc  espérance  en  icelle 
(miséricorde).  (G.  Chastei.l.,  Chron.  des 
D.  de  Bourg.,  111,  113,  Bucbon.) 

Insliguera  faire  aucune  chose,  bret.  ins- 
tipatr,  1.  instisarc.  (1464,  J.  Lagadf.uc,  Ca- 
thol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran,  Bibl. 
Quimper.) 

Charlemaignetousjours  instigé  et  esmeu 
de  la  grâce' du  benoist  sainct  esperit... 
{Chron.  de  Turp.,  f  19  r»,  éd.  1527.) 

Comme  il  soit  venu  a  nostre  connois- 
sance  qu'aucuns  meus  et  instituez  du 
mauvais  esprit  auroient  fuit  entendre  a 
plusieurs  et  divers  paysans...  (Placard  tou- 
chant les  Dismes  Ecclesiast.,  20  juill.  1553.) 

En  après  fortifians  leur  dessein  de  plus 
en  plus  sous  l'authorité  du  duc  Jean  qui 
les  inttiguoit  a  ce  faire,  ils  demandèrent 
audience  au  roy.  (Pasq.,  Rech.,  VI,  3.) 

Je  m'cnhardiray  et  ingereray  a  cesie  fois  de 
vous  inttiguer  et  provocquer  a  voulloir  ouir 
l'exposition  des  cerirooniez  de  la  messe. 
(Do  GuF-z,  An  Introd.  for  to  lerne  to  speke 
trench  trewiy,  à  la  suite  de  PsALGBAVE,éd. 
Génin,  p.  1067.) 

Vostre  cxcf-Uence,  a  laquelle  je  suis 
obligé  par  nature  et  par  serment,  me  fn«- 
«gt4e  et  esuieull   incessamment   désirer  la 


INS 

Iruicion     de   vostre    présence.    (ID.,    ib., 

p.  1037.)  Impr.,  instigite. 

Ain>  qae  In  nons  insliques 

A  l'aimer  et  bénir  pendant  qne  nons  vivons.  i 

{Vttux-ile-rire  de   J.  Le    Houx,  ixvii,  Jacob.)         j 

INSTTMULER,  V.  a.,  stiiiinler  : 
La  moustarde  faicl  avoir  soif   et   insti- 
nxule   et  conimeut   a   luxure.  {Platine  de 
honneste  vohipté,  f"  83  v°,  éd.  1528.) 

INSTINCT,  adj.,  poussé,  pressé  : 
L'nvortenient  des  femmes  vient  devant 
le  terme  par  nature  inslincte  et  contrainte 
d'enfanter  par  quelque  cause  et  violence 
contre  nature.  (Pabé,  ÛEut).,  XVni,xxxvii, 
Malcaigne.) 

iNSTiNCTiON,  insticlion,  s.  f.,  instiga- 
tion : 

Par  l'instiction  duquel  esprit  ilz  eslargi- 
rent  de  leurs  biens  aux  povres.  (J.  Vau- 
QUELIN,  rrad.  de  la  Chron.  d'E.  de  Dynter, 
IV,  32,  Xav.  de  Ram.) 

Philonie  est  art  de  deviner  par  instinc- 
tion  dyabolicque.  (Fossetier, Cro».  Marg., 
ms.  Brux.,  I,  f»  100  r».) 

Par  divine  instinclion.  (Id.,  ib.,  f°  104  r°.) 

Moult  de  difadences  s'y  entretreuvent 
par  i'instinclion  de  l'ennemi.  (G.  Chas- 
tell.,  Ver.  mal  prise,  p.  597,  Buchon.) 

Et  sache  que  l'ealise  par  Vinstinction  du 
Saint  Esprit...  a  ordonné  la  communion 
pour  ceux  qui  ne  sont  prestres  seulement 
soubz  espèce  du  pain.  (Grenier,  le  Bou- 
clier de  la  foy,  f»  233  v»,  éd.  1580.) 

Par  inslinction  et  inspiration  divine.  {La 
Mer  des  hystoir.,  t.  II,  f  150S  éd.  1488.) 

Mais  l'aigle,  par  Vinstinction  de  uatnre 
bien  enseij;nee,  fait  telle  cautelle.  (Vioto- 
des  Hist.  rom.,  c.  xxxvi,  Bibl.  elz.) 

INSTIQUER,  voir  Instigher. 

iNSTiTEUR,  -  or,  s.  m.,  courtier,  com- 
missionnaire : 

Encore  est  il  graindre  besoing  de  fere 
marchié  as  mestres  des  nés  que  a  ces 
autres  qui  sont  apeles  instileurs.  (Digestes. 
ms.  Montp.  11  47,  f  177''.) 

Il  est  appelé  inslitor  li  marcheant,  parce 
qu'il  est  curios  de  sa  besoigne  fere,  ne  il 
ne  fet  pas  moult  se  il  est  mestre  de  ta- 
verne ou  d'autre  marchandie  ;  car  il  en 
porte  aucune  fois  marchandies  a  prodes 
hommes  et  la  lor  vendoit,  ne  le  leu  ou 
vient  ou  l'en  eschate,  ne  ne  mue  pas  la 
cause  de  l'aucion,  comme  en  l'une  me- 
niere,  et  en  l'autre  que  li  marcheanz  vent 
et  acheté.  Donques  quiconque  est  mis  a 
fere  la  besogne  est  apelé  institor  a  droit, 
et  c'est  a  dire  marcheanz...  et  nos  appe- 
lons CCS  instilors  qui  portent  teles  et 
autres  choses  a  vendre  et  iteus  puet  l'eu 
apeler  proprement  chacerrans  ;  et  cil  qui 
sont  mestres  des  folons,  des  artriniers,  et 
qui  sont  herbcrgeor,  sont  institors.  (Ib., 
Richel.  1.  5456.) 

Jnstiteurs  et  exerciteurs  sont  les  fami- 
liers que  les  marcbans  ont  faict  de  leur 
marchandise.  (BOUT.,  Somme  rur.,  f»  16", 
éd.  1537.) 

iNSTiToiRE,  yst.,  adj.,  qualifiant  une 
sorte  d'action  juridique  et  expliquée 
dans  les  ex.  suivants  : 

Se  cil  qui  faisoit  les  fosses  as  mors 
mist  son  serf  a  fere  cel  ofice  et  despoilla 
le  mort,  ses  sires  sera  tenus  par  accion 


INS 

insliloire.    {Digestes,    ms.    Montp.    Il    47 
f»  180'.) 

Quelle  differetice  il  y  a  entre  action  ins- 
titoire  et  excerciloire.  Sachies  que  la  insti- 
toire  pro|iriniient  est  la  chose  qui  est  par 
le  marchant  commise  a  varlet,  et  excerci- 
loire est  celle  qui  seroit  commise  par  la 
femme  qui  seroit  marchande.  (BoDT., 
Somme  rur.,  ^'  p.,  f»  lô"",  éd.  1486.) 

Action  insliloire  est  quant  le  varlet  d'un 
marchant  qui  meine  sa  marchandise,  em- 
prunte deniers  pour  son  malstre  :  lors  y 
est  tenu  le  maistre.  (In.,  ib.,  l'  p.,  f  40".) 

Action  excerciloire  et  yslitoire,  si  est  le 
droit  que  ont  contre  les  maistres  les  var- 
letz  qui  font  et  excercent  les  besoignes  de 
leurs  maistres  en  marchandise  faisant. 
(ID.,  ib.,l'  p.,  f»  100^) 

iNSTiTUAiRE,  S.  m.,  recteur  : 
En  1566,  les  gouverneurs  de  Besançon 
choisissent  pour  insdl^iaire  (de  la  nouvelle 
Université)  M.  d'Orival,  principal  du  col- 
lège. (H.  Beadne,  Documents  inédits  sur  ta 
fondation  de  l'Université  de  Besançon,  Rev. 
des  Sociétés  savantes,  mars-avril  1865, 
p.  208.) 

iNSTiTUEMENT,  S.  m.,  éducation,  ma- 
nière dont  on  a  été  élevé  : 

Or    considère     chascun    de   vous    mon 

aage   et    Vinstituement  de  ma  vie,  et  ma 

pitié  aussi,  car  je  ne  suis  point  si  ancien 

!    que  on    se  doive    désespérer   de   moy,  ne 

j   enclin  ne  acoustumé    a  délices  desordon- 

!   nées...    (Ancienn.    des    Juifs,  Ars.   50f>3, 

f°190\) 

INSTITUER,  V.  a.,  établir  : 

Le  prevost  fermier  de  la  dite  foire  sera 
et  doit  eslre  institué  en  son  siège  par  le 
prevost  de  Paris  ou  son  lieutenant.  (E. 
BoiL.,  Liv.  des  Mest.,  p.  439,  Depping.) 

Je  vous  institue  a  estre  souverains  de 
celle  armée.  (FROlss.,  Chron.,  V,  234, 
Kerv.) 

—  Instruire  : 

Celles  qui  sont  pauvres  sont  inslitueet  du 
public.  (G.  BoucHET,  Serees,l,  232,  Roybet.) 

Instituer,  enseigner,  instruire.  {Dict.  de 
Trévoux.) 

INSTITUEUR,  s.  m.,  celui  qui  établit  ; 
fondateur  : 

Institueur  et  observateur  de  loix.  {Ilisl. 
s.  et  prof.,  Ars.  5079,  f^  24i'.) 

Lesquels  institueurs  ont  promis  et  ac- 
cordé teuir,  garder  et  observer  les  consti- 
tutions, slatuz  et  ordonnances  de  la  dicte 
confrarie.  {Confraine  de  S(  Martin  d'Ar- 
gentan établie  l'an  1539.  Richel.  4437, 
1"  192  v.) 

INSTITUTION,  S.   f..  Commandement  : 

Si  s'en  vint  deniorer  en  le  ville  de  Saint 

Omer  par  le  institution  dou  roy  Phelippe 

de  France.  (Froiss.,  Chron.,  V,  272,  Kerv.) 

—  Instruction  : 

L'éducation  et  instilution  est  négligée. 
(G.  BouCHET,  Serees,  11,  106,  Roybet.) 

Était  encore  de  quelque  usage  à  la  fin 
du  xvii"  s.;  on  lit  dans  la  2°  édition  du 
Dictionnaire  de  l'Académie  : 

Institution.  Il  se  prend  quelquefois  pour 
éducation,  et  en  ce  sens  il  vieillit. 


INS 


ms 


INS 


r>35 


iNSTRUiCTEL'ii,  instruteur,  s.  m. .celui 
qui  enseigne,  qui  instruit  : 

Je  fais  protestation  d'avoir  temps  etjour 
competant  et  jour  lienommé,  pendant  le 
quel  temps  je  puisse  eslre  instruit  a  tout  ce 
qu'appartient  et  conipete  a  tous  fait  de 
clianip  de  bataille,  d'avoir  maistre  et  ins- 
truicteur  a  ce  appartenant.  (Bout.,  Somme 
rur.,  p.  882,  éd.  1611.) 

Hortateur,  inslruteur,  amonesteur  de 
bien  faire.  (1464,  J.  Lagadecc,  CathoUc, 
éd.  .\ulîret  de  Quoetqueueran,  Bibl.  Quim- 
per.) 

iNSTRUinE,  verbe. 


—  Act.,  construire,  élever  : 

Les  muTi  de  la  citeit  sont  noblement  instruis. 
(Jed.  des  Preis.  Gesie  de  Liège,  5508,  ap. 
Scl\eler,  Gloss.  philot.) 

La  scène  estoit  ung  lieu  en  la  terre  et 
uns  tbeatre  instruit  a  la  fasson  d'une 
maison.  {Chron.  et  hisl.  saint,  et  prof., 
Ars.  3515,  f»  26  r».) 

—  Réfl.,  se  placer,  s'établir  : 

Ils  eongneurent  et  apperceurent  que 
ceulz  de  la  dite  cité  n'estoient  pas  joints 
ne  uniz  ensemble,  ne  loyaulz  avec  ceulz 
qui  s'estaient  mis,  boutez  et  inslruicts 
esdites  tours.  fAL.  Chartier,  Hist.  de 
Charl.  Vil,  p.  183,  éd.  1617.) 

INSTRUISEUR,  S.  ui.,  instructeur, 
mailre,  professeur  : 

Ce  bon  galant  Machiavel,  mauvais  ins- 
truiseur  de  guerre  certes,  en  son  livre  de 
l'Art  militaire.  (Brant.,  Grands  Capit. 
estrang.,  I,  vu,  Bibl.  elz.) 

INSTRUITE, s.  ni.,  apprêt,  arrangement: 
Ce  jour  fol  commis  a  l'offlce 
Et  a  faire  l'enterrement. 
Comme  il  Ut,  et  tout  Yinslruite 
Oa  il  s'uqaitta  grandement. 
(Mabtial,   Vig.  de  Charl.  Vil,  ('  71%  éd.  1493. i 

iNSTRUME,  S.  m.,  instrument  de  mu- 
sique : 

Le  seigneur  a  tel  regart  au  subjel, 
comme  le  menesterel  a  son  Instrume. 
(Oresme,  Eth.,  aichel.204,  f°  Sa?"".) 

INSTRUMENT,  S.  m.,  membre  : 
Combien  que  cuenr  et  voulenté  eust 
surmonté  le  chevalier,  les  instrumens  du 
corps  qui  se  dévoient  mettre  a  euvre 
estoient  encore  tendres.  (Perceforest,  vol. 
II.  f*  128,  éd.  1528.) 

—  Parties  honteuses  : 

Avant  qu'il  peust  toucher  a  Vinslrumenl 
naturel  d'elle...  (1456,  Arch.  JJ  183,f°97  rM 

iNSTRUMENTAiRE,  adj.,  qul  sBrt  d'ins- 
trument : 

Seigneur,  vous  estes  nostre  père,  nous 
sommes  voz  enfanz  faiz,  engendrez  et  pro- 
créez par  vous  immédiatement  ;  les  pères 
et  mères  que  nous  avons  en  ce  monde,  ne 
Bont  que  putatifs,  (]u'insirumentaires. 
{Amant  ressuscité,  p.  100,  ap.  Ste-Pal.) 

Premièrement  l'on  doubteroit  des  serfz  : 
a  sçavoir  s'il  y  a  quelque  autre  vertu  en 
eulx  plus  honorable,  outre  les  instrumen- 
taires  et  uiinistrantes.  (LoYS  le  Roy,  Polit. 
d'Aiistote,  p.  112,  éd.  1568.) 

i.\siiiu.UENTBi>L.EMENT,    -    allement,  \ 


adv.,  en  manière  d'instrument,  pour 
servir  d'instrument  : 

Pour  parvenir  a  la  fin  intente  en  vie  po- 
litique servent  inslrumentellemenl  les  biens 
lie  par  dehors.  (H.  de  «ranxhi,  Trad.  du 
Goiw.  des  Princ.  de  Gille  Colonne,  Ars. 
.j062,  f°  176  r°.) 

Et  peuvent  les  roys  faire  les  loi.K  en  leurs 
royuulmes  comme  faict  l'empereur  en  son 
empire,  et  au.\  roys  a  esté  ceste  puissance 
octroyée  par  le  peuple  instrumentallement. 
(Bouchard,  Chron.  de  Bref., f-SQ'.éd. 1532.) 

INSTRUMENTER,     V.     U.,     jOUCr      d'UU 

instrument  de  musique  : 

Sus,  gallans,  qoi  avez  l'usaige 

De  harper  ou  instrumenter. 
(N.  DR  LA  Chesnaïe,  Comdamn.  de  liancqiiel, 
p.  316,  Jacob  ) 

iNSTRUMENTEUR,  S.  m.,  t.  ds  droit, 
celui  qui  dresse  les  instruments  : 

Et  pour  ce  qu'en  telle  action 
Fault  instnimentt'urs  et  notaires, 
.\vons  aussi  provision 
De  tesraoings  et  de  secrétaires. 

(Mgsl.  Ile  S.  Did.,  p.  10,  Carnandet.) 

INSTRUTEUR,  voir  Instruicteur. 

iNSUFFiciENCE,  S.  t.,  Insulflsance  : 
11  montre  encore  la  insufficience  ou  non 
souffisance  de  la  policie  Socrate.  (Oresme, 
Polit.,  ms.  Avrauches  223,  i"  43=.) 

iNSUFFiciENT,  adj.,  insuffisant  : 
La  loi  Socrate  est  insufficiente .  (Oresme, 
Polit,  ms.  Avrancbes  223,  f"  42'.) 


INSUIVRE,  voir  Ensuivre. 

iNSULT,  -  suite,  s.  m.,  soulèvement, 
révolte  : 

Le  mardy  25  d'octobre  au  soir  toute  la 
nuit  ensuivant  fut  fait  ung  grand  insuU  a 
.Montpellier  par  aucuns  du  popullaire,auquel 
furent  occis  plusieurs  grandz  officiers  de 
nostre  sire  le  rov.  (  1380,  Proced.  faitecontre 
ceux  de  Montpellier,  Uupuy,  1,  172,Uichel.) 

Conmie  le  suppliant  feusl  avecques  ses 
familiers  et  mesnage  au  lieu  de  la  Nozierre 
du  conté  de  la  Marche....  avintqueoy  insMit 
et  cry  de  gens  arrivant  au  dit  lieu.  (1416, 
Arch.  JJ  169,  pièce  397.) 
'  Et  aloient  les  dessus  diz  faisans  ladite 
commotion  et  insull  parmi  la  ville,  en  hur- 
lant et  tahoulant  au.x  huis  et  portes  des 
hostelz  de  ladilte  ville  de  Miraude.  (1431, 
.\rch.JJ185,  pièce  196.) 

Ainsi  ceste  meschante  communc,prompte 
a  mectre  aux  champs  et  aisée  a  ellrener, 
tist  ung  insulte,  et  avecques  grant  tumulte 
misrent  la  main  aux  armes.  (D'AOTON, 
CAron..  Richel.  5082,  f  19  r».) 

iNSULTATioN,  S.  f..  attaque,  insulte  : 
Icellui  Vigier  se  lança  au  dit  Robin,  le- 
quel, doublant  la  puissance  et  insultation 
du  dit  Vigier,  le  feri  un  seul  coup.  (1370, 
Arch.  JJ  102,  pièce  83.) 

Toutesfois  resistoit  il  très  grandement 
aux  insolences  et  insultalions  de  ceulx  de 
tirimberghe.  (J.  Vauquelin,  Trad.  de  la 
Chron.  d'E.  de  Dynter,  IV,  28,  Xav.  de 
Ram.) 

INSULTE,  voir  INSOLT. 

INSULTER,  verbe. 


—  Act..  soulever,  révolter: 

Et  furent  les  portes  de  la  ville  malgré 
les  Espaignolz  ouverte  aux  Françoys,  et  a 
grant  tumulte  toute  la  commune  contre  les 
Espaignolz  insultée.  (D'Auton,  Chron., 
Richel.  5082,  f"  91  r».) 

—  Attaquer,  porter  atteinte  à  : 

Oudit  an,  le  très  chrestieu  roy  de  France, 
affectant  de  insulter  ses  ennemys  et  par 
especial  les  Turcs,  etc.  (J.  Chart.,  Chron. 
de  Charl.  VII,  ch.  282,  Bibl.  elz.) 

—  Neutr.,  se  soulever,  se  révolter  : 
Nycliolas  le  cirurgien  se  fist  fort  envers 

le  seigneur  Ludovic  de  faire  insulter  la 
commune  de  Millan  contre  les  Françoys 
qui  dedans  estoient  logez.  (D',\uT0N, 
Chron.,  Richel.  5081,  f»  9  v".) 

iNSUPERAiiLE.  insopcrable,  3.0].,  qui  ne 
peut  être  surpassé,  invincible,  insurmon- 
table : 

Ton  ayde  insuperable. 
(A.  Cbart.,  l'Esper.,  ÛEuv.,  p.  273,   éd.    1617.) 

Contre  Jupiter  et  Phebus 
Qui  ont  puissance  insuperable. 
{.\ct.  dei  Apost.,  Tol.  1,  f°  83'',  éd.  1537.) 

0  sapience  insuperable. 

(/*.,  r'IOS».) 

Une  insoperable  vision.  (Must.  de  lavenue 
de  l'Antéchrist,  ms.  Besançon,  f»  f.) 

La  nation  de  France  insuperable . 
\Epit.  de  Henry  V//,   Poés.    fr.  des  sv"  et  ivi°s., 
111,  •<».) 

11  estoit  invincible  et  insuperable  par 
molestes  et  persécutions.  {La  hier  des  hys- 
toir.,  t.  II,  f•'22^  éd.  1488.). 

Et  avec  insuperable  compagnie  de  gens 
armez  se  hasta  de  venir  en  Bourgogne. 
(Le  Baud,  Hist.  de  Bret.,  ch.  xill,  éd. 
1638.) 

Dieu...  nous  voit  et  regarde  de  son  di- 
vin et  insuperable  throsne  céleste.  {Le pre- 
mier Vol.  des  exp.  des  Ep.  elEv.,  t"  12  r", 
éd.  1519.) 

La  insuperable  gloire  du  père  et  du  filz... 
(76..  f»  133  r».) 

La  solise  du  peuple  est  insuperable. 
{Adages  français  du  xvi'  siècle,  ap.  Ler.  de 
Lincy.  Prov.) 

Celluy  qui  estoit  invincible  par  fortune 
et  insuperable  [lar  force  d'armes,  fut  veincu 
par  maladie.  (BuDÉ,  Hist.de  France,  p.  163, 
éd.  1547.) 

Luy  rameutevant  qu'il  n'y  avoit  si  fort 
ny  si  puissant  qui  peust  combattre  contre 
la  faiin,  nécessité  insuperable.  (Du  Vil- 
LARS,  Mém.,  VI,  an  1553,  .Miclii'ud.) 

Il  faut  que  notre  doctrine  consiste  élevée 
et  insuperable  par  dessus  toute  la  gloire  et 
puissance  du  monde.  (Calv.,  Instit.,  au 
lect.,  éd.  1361".) 

Et  pour  ce  disoyent  que  les  Romains 
estoient  invincibles  el  insuperables .  (P.  D. 
li.,  Trad.  de  Tacite,  p.  99,  éd.  1399.) 

Mon  cher  enfant,  ma  force  insuperable. 
(Des  Mazuhes,  Enéide,  f  119  r»,  éd.  1608.) 

—  Qui  ne  peut  être  franchi  : 
Les   insuperables   coupeaulx  des  Alpes. 
(Postel,  IIisl.  mem.,  l"  24  r»,  éd.  1552.) 

INSUPPORTANT,  adj.,  qui  ne  sait  pas 
supporter,  impatient: 


596 


INT 


Car  qniiit  a  mov,  je  snis  de  ma  nitare 
Dont  el  courtois,  et  l'anlre  infupporlani 
El  oDtra|!«ai. 
(Ct.  Ma».,  «fl-  dOr..  I.  I,  p.  52,  éd.  lo96.) 

ixsuppuRABLE,  adj.,  qui  ne  peut  pas 
suppurer  : 

Le  froid  est  cuisant  aux  ulcères,  il  en- 
durcit la  peau,  cause  douleur  insuppuraftie, 
el  induit  lividité,  risueurs  fiévreuses. 
(JouB.,  Gr.  ehir.,  p.  215,  éd.  1398.) 

Le  froid  est  mordicant,  il  endurcit  le 
cuir,  fait  douleur,  rend  les  playes  insup- 
purabUs.  (La  Frambois.,  OEuc,  p.  750,  éd. 
1631.) 

INSUPPURATIF,  adj.,  qui  ne  peut  pas 
suppurer  : 

Le  mal  se  rend  rebelle  et  insuppuralif. 
(LoïS  OcYON,  Miroir  de  la  beauté,  I,  205, 
éd.  1616.) 

iNSURGiR  (s"),  V.  réfl.,  survenir  : 

Affin  que  autres  inconveniens  ne  s'en 
avent  a  insurgir.  (13  mai  1414,  Lettre  des 
jurais  à  la  dame  d'Albret,  Keg.  de  la 
Jurade,  p,  11,  Bordeaux  1883.) 

INT,  viiir  Ext  au  Supplément. 

INTACHÉ,  adj.,  couvert  de  taches  : 
Nev[i  us,  inlaché.  {Gloss.  lat.-fr.,  Ricliel. 
I.  7679,  fo  220  v.) 

INTAMER,  voir  ENTAMER. 

INTANGIBLE,  inUng.,  adj.,  qui  ne 
peut  être  touché  : 

Source  de  rerlu  impaisible. 

Le  fil:  de  Diea  ta  héritas 

De  chier  hamaine  et  l'assistas 

Par  mislere  iacomprehensible  ; 

De  trois  to  es  l'anc  inlengible- 
(La  Paii  [aide  a  Cambray,  p.  13,  éd.  1S08.) 

INTEGRATION,  S.  f.,  achèvement  com- 
plet: 

Jusques  a  plaine  intégration  et  perfec- 
tion (le  ladite  assise.  (1309,  Arch.  JJ  41, 
f  107  r».) 

INTEGRER,  V.  3.,  exéouter  complète- 
ment : 

Leur  avons  fait  par  ces  présentes  plaine 
recreance  et  délivrance  de  leur  corps  et 
de  leurs  biens  pris  et  arrestez  pour  la 
cause  dessus  dicte,  et  voulons  que  de  fait 
leur  soit  intégrée  el  faite.  (1340,  Arch.  JJ 
72,  f  25  v.) 

iNTEGUMENT,  s.  m.,  enveloppe,  voile, 
tout  ce  qui  recouvre,  au  propre  et  au 
ng.  : 

La  Terité  dedens  reposte 

Seroit  clere  a'ele  ert  etposte, 

Bieo  Teoteodras,  se  tu  repaires 

Les  inlegumens  as  poêles, 

La  Terras  uue  graul  partie 

Des  secres  de  lilosophic. 

(Rose,  Vat.  OU.  1212,  t"  55''.) 

Cul  Phebus  qui  VintegumenI 

SelOQC  la  payeooe  créance 

Apela  Dieu  de  sapiaoce. 
*Ca»F.<iT.  Lbsooms.   Fttbt.  d'Or  ,    An.   5069, 
f  S"-.) 

Geste  lof  sera  sousteoue, 

Car  elle  sera  deiïendue 

Par  tant  de  soutilz  argumens 

Kl  pir  divers  inlegumens 

Ooe  lousjoars  ferme  dorera. 
a.  Le  KtTRt,    la    Vieille.  I.    III,    v     5211,    Co- 
cberis.) 


INT 

.Mon  entente  est  aussi  de  faire  aucuns 
prologues  ou  je  verrai  qu'il  eu  sera  be- 
soing  a  la  declaracion  des  livres,  et  aussi 
aucuns  inlegumens  es  comencenn^ns  d'au- 
cuns chapitres,  alla  de  comprendre  plus 
legierementlasi^ntenne.fRAOULDRPRESLES, 
ap.  Berger,  Bible  fr.  au  moyen-dge,  p.  246.) 

Les  quelles  (fables)  peuvent  estre  aucu- 
nesfois  récitées  en  sermons  et  prédica- 
tions publiques,  quant  le  cas  et  matière  le 
requièrent,  car  il  y  a  plusieurs  inlegumens 
et  moralités  comprises,  lesquelles  font 
beaucoup  a  l'édification  de  l'homme.  (La 
Mer  des  hystoir.,  t.  II,  f»  13'',  éd.  1488.) 

INTELLECTIF,  adj.,  intelligent  : 
Estoit  bel,  cent  et  gracieux,  et  moult  ac- 

tentif.snubtilet  intellectif  ea  toutes  choses. 

{Melusine,  p.  26,  Bibl.  elz.) 

iNTELLECTioN,  S.  f.,  intelligence,  des- 
sein : 

La  nature  et  couJicioa 
De  la  nostre  intelleccion. 
(Boece  de  Consolacion,  Ars.  2670,  f"  7G  r".) 

Toutesfois  Dieu  u'estoit  pas  oiseux, 
avant  ce  qu'il  creast  le  ciel  et  la  terre,  car 
il  avoit  très  nobles  intellecltons  et  beati- 
fiques  cogitations.  {La  Mer  des  hystoir., 
t.  I,  f»33'%éd.  1488.) 

A  ce  que  aucunes  mauvaises  interpré- 
tations ouinlelleclions  ne  puissent  avoir 
lieu.  {Ord.  de  Fr.  I"  sur  le  faictde  lajust., 
f  188  r».) 

La  contemplation,  et  l'object  contemplé, 
rinlellect,riBte(tecJion,et  la  chose  entendue . 
(Coton,  Serm.,  p.  8,  éd.  1617.) 

—  Figure  de  rhétorique  : 

Intellection  c'est  quant  par  quelque  chose 
prochaine  l'en  donne  a  entendre  la  chose 
sans  la  nommer.  (Fabri,  Rhet.,  t°  65  r", 
éd.  1521.) 

iNTELLECTivE,  S.  {.,  intelligence  : 

(Juand  Ocero  parloit,  il  est  certain 
Que  pour  le  son  de  son  dire  hautain 
Des  simples  gens  passoit  Vuitelleclive. 

(Cl..  Mar.,  Uallttdin,  p.  3i4,  éd.  1596.) 

iNTELLECTiVEMENT,  adv.,  intellec- 
tuellement : 

Quant  tu  as  tant  de  diverses  matières  et 
(le  diverses  causes  en  quoy  tu  labeures 
ententivement  el  inlellectivement.  (G.  Chas- 
TELLAix,  Adverlissement  au  duc  Charles, 
vu,  300,  Kervyu.) 

iNTELLKCTUABLE,  adj.,  intellectuel  : 
Nature  inlellecluable.  (Eximines,  Liv.  des 
S.  Anges,  f»  123  r°,  éd.  1477.) 

Un  auteur  du  xvi'  s.,  Grosnet,  a  écrit  le 
Manuel  ou  Proniptuaire  des  Vertus  mo- 
rales et  intellectuables. 

INTELL.ECTUAL1TÉ,  S.  f.,  Compréhen- 
sion : 

Par  coi  il  fussent  enluminez  en  Vinlellec- 
txtalité  de  la  suinte  foi  catholique.  (£vas(  et 
Blaq  ,  Uichel.  24402,  f°  74  v».) 

iNTEbLiGiBLE,  adj.,  intellectuel  : 
Lesdelectations  intelligibles  cl  spirituelles 
sont  plus  graniles  et  plus  excellantes  sans 
comparaison  que  les  délices  sensibles.  (H. 
DE  (iRANCHi,  Trad.  du  Gouv.  des  Princ.  de 
Gitle  Colonne,  Aïs.  5062,  f"  7  v«.) 
Quant  a  l'iulellecl,  il  n'est  que  trop  riche 


INT 

en  conceptions  des  choses  (jui  se  présen- 
tent a  luy,  et  non  mal  les  philosophes...  au- 
roicnl  mis  les  richesses  es  choses  intelli- 
gibles, comme  la  pauvreté  es  sensibles. 
(Pierre  Le  Loyer,  Histoire  des  spectres, 
p.  7,  éd.  1603.) 

—  Intelligent  : 

Le  cueuT  saige  el  intelligible  se  abstiendra 
de  péchez.  (Lef.  d'Etaples,  Bible,  Eccle- 
siasticus,  ch.  3,  éd.  1330.) 

iNTEMERÉ,  adj.,  s.îns  tache,  pur  : 

Quant  j'eus  fais  offrande  intemeree. 
(0.  DE  S.  Gelais,  Eneii.,  Itichel.  861,  f  2T.) 

La  intemeree  vierge  Marie.  {Le  premier 
Vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  kar., 
f  163  v»,  éd.  1319.) 

Intemeree  sapience. 

(Mislere  de  la  Concept.,  éd.  1540.) 

Sainct,  intemeré  et  inviolable.  (Seyssel, 
AppianAlex.,!"  288  r°,  éd.  1360.) 

INTE5IERETÉ,  S.  f.,  qualité  de  ce  qui 
est  sans  tache  : 

En  attribuant  execrablement  choses  in- 
dignes a  Vintemereté  el  gloire  de  sa  dicte 
mère.  {Prophéties,  f  24  v»,  dans  \eMirabHis 
liber,  Rouen  1324.) 

iNTEJiPERATURE,  S.  f.,  température 
nuisible,  malsaine  : 

Tant  pour  Vinlemperature  et  corruption 
de  l'air  que  pour  rinfertilité  et  stérilité  du 
lieu.  (Lariv.,  Nuicts,  Vil,  ii,  Bibl.  elz.) 

Le  chou  chasse  Vinlemperature  du  vin. 
(G.  BoncHET,  Serees,  1,  40,  Uoybet.) 

Pavs  ou  la  vigne  ne  peut  fructifier,  a  rai- 
son de  Vinlemperature  froide  et  inclémence 
de  l'air.  (Liebault  Mais.  rusU,  p.  491, 
éd.  1397.) 

Les  accidents  de  la  melancholie  ?ont  tous 
tels  d'ordinaire  que  sera  Vinlemperature 
du  sang.'  (Pierre  Le  Loyer,  Histoire  des 
spectres,  p.  93,  éd.  1603.) 

Une  inlemperature  froide  et  seiche,  con- 
traire au  principe  de  vie.  (Planis  DB 
Campy,  l'Hydre  morlifiqiie  exterminée, 
p.  26,  éd.  16-28.) 

INTEMPERÉ,  adj.,  déréglé: 

L'escolier  plein  de  desdain,  comme  sage, 
et  lequel  sçavoit  bien  que  les  menaces  ne 
font  autre  chose  que  les  armes  au  menacé 
retint  en  son  estomach  ce  que  la  volonté 
intemperee  se  parforçoit  de  mettre  hors. 
(A.  Le  MAQOtt.Decameron.S' journ.,Nouv. 
7',  t.  IV,  p.  149,  Oillaye.)  ' 

INTEMPEREEMENT ,    -   renient,   adv., 
sans  mesure,  sans  tempérance  : 
Miis^iiosi  intempereement 
Icy  ne  devoit  pas  venir. 

(Thercace  ea  franc.,  f  13\  Verard.) 

Encore  que  la  liqueur  du  vin  soit  propre 
a  aucunes  maladies,  si  est  ce  qu'il  en  pro- 
vient tant  de  maux  et  de  dommages, quand 
il  n'est  infemperement  prins,  qae...(GHOOET, 
Div.  Icç.,  111,  XVII,  éd.  1383.) 

Le  vin  )irins  intemperement.  (Pierre  Le 
Loyer,  Hist.  des  spectres,  p.  96,  éd.  1605.) 

Demoehares  disoit  que  vivre  intempere- 
ment... n'est  point  tant  vivre  mal  que  mou- 
rir longuement.  {.IeaN  de  MontlyaHD, 
Apulée,  I»  483  v,  éd.  1616.) 

iNTENCiEusEMENT,  adv.,  attentive- 
iiieiil  : 


INT 

Et  In  passa  toute  une  nuict  sans  dormir 
avec  les  sens  de  sa  garde  qui  iniencieuse- 
ment  veilloient  autour  de  elle.  (BouiiGOlNG, 
Bat.jltd..  II,  23,  éd.  1330.) 

Cf.  E.NTENTIF.CSE.MENT. 

iNTENCiEUX,  adj.,  attentif: 

Elle  estoit  tousjours  intencieuse  a  l'ac- 
croissement de  ses  copieuses  richesses. 
(BooBGOiNu,  Bat.  jud.,  1,  ii,  éd.  1330.) 

Cf.  Ententiecx. 

iNTESBio,  -yo,  yntendyo,  s.  m., favori, 
amant  ;  et  fém.,  amante,  dame  des  pen- 
sées : 

Or  l'aToye  je  ponr  inlendio  prise, 
El  elle  moy,  de  quoi  miealx  je  me  prise. 
(JF.AS  d'Alto.n,  Chron.,  Uichel.  5082,  1°  2l9  t".) 

L'ynicndyo  da  noble  roy  de  France. 

(Id.,  iù..  P>  210  ï°.) 

Ainsi  se  douloit  l'esploree  dame,  mons- 
Irant  comment  son  inlendio  estoit  d'elle 
bien  voulu.  (Id.,  ib.,  f»  213  r».) 

Il  luy  plust  qu'elle  fiist  son  inlendyo  et 
liiy  le  sien.  (Id.,  ib.,  f°  114  v».) 

Cf.   ACOINTE  1. 

iNTE?n)iT,  ent.yS.  m.,  intention  : 
Ponr  venir  a  ton  inlendil. 

(Le  Chasteau  de  labour,  éd.  H99.) 
Aussi  de  mes  ditz  la  teneur 
>'e  porte  point  d'autre  inlendil. 
(Farce  de  Colin  qui  loue  el  despite  Dieu.  Ane.  Th. 
fr.,  I,  236.) 

Ay  je  a  Ion  dict  et  inlendil. 
En  faict  ou  dict,  rien  cootredict  1 
(Lyon  Jamel  à  ilarot.   1543,  à  la  soite  des  (Eut. 
de  Uarol,  éd.  1731.) 

—  Acte  de  l'ancienne  procédure  par 
lequel  le  demandeur  déclarait  l'intention 
qu'il  avait  de  fonder  son  droit  sur  tels 
faits,  causes,  raisons  et  moyens  qu'il 
entendait  prouver  : 

Parmi  les  intendiz  baillez  des  dites  par- 
ties. (Sam.  apr.  S.  Mart.  d'hiv.  1313,  Mar- 
mout.,  Epernon,  Arch.  Ê.el-L.) 

Tant  pour  le  débat  des  intendiz  qui  sont 
a  vous  accordez.  (1364,  Ord.,  iv,  512.) 

Que  li  procureur  baillast  sen  inlendil  et 
adniinistrast  ses  temoings.  (29  déc.  1372, 
Flines,  Arch.  Nord,  Cod.  A,  t»  489  r».) 

Soit  par  articles,  replications,  duplica- 
tions, raisons  de  droict,  soit  par  faictz 
contraires,  intendit,  soit  par  manière  de 
mémoires.  (Bout.,  Somme  rur.,  f»  IS* 
éd.  1337.) 

A  raaistre  Jehan  Tenon,  licencié  es  loys, 
pour  avoir  fait  l'intendit  pour  faire  l'infor- 
macion.  (1439,  Compt.  de  Nevers,  CC  36, 
f"  33  v»,  Arch.  muo.  Nevers.) 

M'amye,  qui  sont  ceux  qui  le  virent 
Ponr  ordonner  de  Vinlendilt 
(Deb   de  la  Dame  el  de  la  Bourg.,  Poés.  fr.  des 
xv°  et  XTi"  s.,  V,  31.) 

Et  parties  ouyes  l'on  les  réglera  a  bailler 
et  servir  leurs  faits,  raisons  et  moyens 
par  escrit  par  forme  d'escritures  ou  mé- 
moires ,  avertissemens  ou  entendit. 
(CHARt..-QuiNT,  Ordonn.  de  la  Chambre  du 
Conseil  d'Artois,  31  juill.  1331,  dans  les 
Cont.  gén.  du  lomlé  d'Artois,  Arras  1679.) 

—  Testament  : 


INT 

Ponr  forclore  d'adversité 
Povres  clercs  de  ceste  cité 
Sonbz  cest  inlendil  contennz. 
Charité  m'y  a  incité 
Et  natnre,  les  voyant  nudz. 
(Villon,  l>el.  Tesl.,  xxvii,  Jonanst,  p.  IC.) 

—  Devoir,  règle  : 

Inlendils  des  catholiques  vrays  et  légi- 
times enfans  de  l'église  de  Jésus  Christ,  ou 
sont  deduicts  certains  poincts  et  articles 
contre  les  modernes  hérétiques.  {Titred'un 
livre  de  Jean  Porthe.wis.  ) 

INTEXDIIE,  vorbp. 

—  Act.,  diriger  : 

Mais  luy  semblera  que  la  fallace  qu'on 
luy  veut  faire  soit  intendue  contre  Mene- 
demuni.  (Therence  en  franc,  f  186  v», 
Verard.) 

Et  furent  les  Romains  tous  esjouys 
d'ouyr  telles  nouvelles,  eslevans  et  tn- 
tendens  leurs  courages  a  la  cité.  (BocR- 
GOING,  Bal.  jud.,  V,6,  éd.  1330.) 

—  Avoir  pour  but  : 

L'art  et  doctrine  civile  désire,  appelé  et 
inlent  telle  fin,  c'est  assavoir  le  bien  de 
vis  humaine.  (Oresme,  Elh.,  Ricbel.  204, 
f»  3oO^) 

—  Neutr.,  entendre,  écouter: 

Les  priant  et  requérant  de  par  nous  que 
a  vous  en  ce  faisant  obéissent  et  inten- 
dent diligemment.  {Ch.  de  1366,  Liv.  rouge, 
Arch.  Y2,  fo42  r».) 

rxTENDu,  part,  passé,  assigné  : 
Toutes  voies  ledit  escuier  ainsi  navrez 
attendi  l'espace  de  quarente  jours  ou  plus 
intenduz  par  la  coustume  du  pais  a  laisser, 
aincois  que  l'on  puisse  faire  contrevenge- 
mens.  (1374,  Arch.  JJ  103,  pièce  303.) 

INTENGIBLE,  VOir  INTANGIBLE. 

iNTENiii,  voir  Entenib. 

INTENSEMENT,  sdv.,  avec  intensité  : 
Pour  ce  puet  il  estre  que  cil  qui  est  ar- 
restes  ou  soleil,  pour  ses  rais  et  sa  vertu 
qui  le  ataignent  plus  afichiement  et  plus  a 
plain  pour  ce  qu'il  les  reçoit  aussi  plus  ar- 
resteement,  eschaufe  plus  tost  et  plus  in- 
tensément que  cil  qui  se  moeut  continuel- 
nient.  (Evrart  de  Conty,  Probl.  d'Arist, 
Uichel.  210,  f  109^) 

Les  brebis  transmuent  leurs  couleurs 
par  yaue  boire  trop  intensément  froide. 
(ID.,  tb.,  f»  133''.) 

Et  plus  intensément  en  eschaufe  la  terre. 
(iD.,  ib.,  f°  302''.) 

INTENSIF,  adj.,  intense  ; 

(Syncope)  vient  aussi  pour  accidens  de 
l'ame  qui  sont  trop  intensifz,  si  comme 
ire,  joye  et  les  semblables.  (B.  DE  GoRD., 
Pratiq.,  IV,  12,  éd.  1493.) 

Appétit  intensif.  (Id.,  ib.,  V,  3.) 

INTENSION,  voir  INTENTION. 

INTENSIVEMENT ,  adv.,  avec  inten- 
sité : 

Le  fer  fait  la  douleur  plus  intensive- 
ment grande  que  l'arain.  (Evhart  de 
Conty,  Probl.  d'Ar.,  Richel.  21U,  f»  28  v».) 

Jasoit  ce  que  nostre  ame  ne  soit  capable 
de  paine  infinie  intensivement-  (Mer  des 
hysl.,  t.  1,  f"  27s  éd.  1488.) 


[NT 


5!)7 


Les  douleurs  de  la  mort  m'ont  envi- 
ronné ;  mon  ame  est  triste  jusque  a  la 
mort  intensivement.  (Ol.  Maillard,  Pass. 
deN.-S.  J.-C,  p.  32,  Crapelet.) 

^Les  signes  nnivocques  sans  lesquelz  nul 
n'est  jugé  lépreux  sont  ceux  que  l'on 
prent  au  visaige  comme  tousjours  ensui- 
vans  lcpTe,inlensivement  ou  remissivement. 
(Practique  de  P.  Bocellin,  f"  16  v,  éd. 
Lyon.) 

Cf.  Entensivement. 

INTENT,  adj.,  proposé  : 

Par  quoy  le  peuple  puisse  parvenir  a  la 
fin  intente.  (II.  de  Ttranchi,  Trad.  duGouv. 
des  Priiic.  de  aille  Colonne,  Ars.  5062, 
f»  176  r".) 

—  Appliqué,  attentif  : 

Afin  que  lesdits  consuls  et  leurs  succes- 
seurs eu  leur  charge  et  administration 
soient  plus  enclins  et  intents,  et  en  icelle 
ne  soient  perturbes.  (1333,  Confirm.  de 
privil.  accord,  par  te  roi  de  Nav.,  Doc. 
hist.,  t.  III,  p.  8.) 

INTENTAT,  S.  ni.,  attentat  : 

Tassillon  estant  retombé  en  sa  felonnie 
fut  devant  les  Estais  de  France  tenuz  a 
un  parlement  a  Ingelhelim  accusé  par  ses 
propres  subjects  d'avoir  derechef  contre- 
venu, par  un  nouveau  intentât,  de  la  foy, 
loyauté  et  fidélité  qu'il  devoit  et  avoit  ju- 
rée a  Charles.  (Vignier,  Bibl.  hist.,  II, 
380,  éd.  1388.) 

INTENTÉ,  part,  passé  et  adj.,  qui  n'a 
pas  encore  été  tenté,  essayé  : 

11  n'avoit  laissé  aucune  voye  intentée. 
(Guill.  du  Bellay,  Mém.,  1.  VII,  f»  222  r», 
éd.  1369.) 

Alcippe  ne  laissa  rien  d'intenté  pour  ob- 
tenir son  pardon.  (D'Urfé,  Aslree,  I,  2.) 

Je  puis  dire  n'avoir  rien  laissé  d'intenté 
en  ce  qui  concerne  l'amour.  (Id.,  ib..  II. 
12.) 

INTENTER,  v.  3.,  tendre,  étendre  : 
Tous  tirèrent  leurs  glaives  et  les  inten- 
tèrent sus  luy.  (BouRGOiNG,  Bat.  md.,  III, 

23,  éd.  1330.) 

INTENTIBLE,  VOir  ENTENTIBLE. 

INTENTIF,  voir  Ententip. 

INTENTION,  -  sion,  S.  f.,  tension  : 
Pour  le   séjourner  de   ceste  véhémente 
intention  des  esperitz.  (Hab.,  Gargantua,  c. 

24,  éd.  1542.) 

—  Intensité  : 

Intensio,inteîiSio»,augmentatioD.  {Gloss. 
de  .Salins.) 

La  douleur  se  doit  appaiser  selon  Vin- 
tention  et  remission  d'icelle.  (Paré,  Œuv., 
IX,  9,  Malgaigne.) 

—  Pensée  : 

l,e  mal  que  li  dus  nos  at  fait  en  traison 
Que  vos  l'aicz  tousjours  en  vostro  inlenlion. 
(Iv.n.    lits  Preis,   Geste   de   Liège,  II.  li'JT, 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

—  Opinion,  assertion  : 

Et  li  sires  d'Awans,  qui  son  intention 
Devoit  errant  proveir,  fist  adjornoir  tesmons. 
(Jeu.  des  Piiei.s.  Geste  de  Liei/e,  7278,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 


INT 


FNT 


INT 


INTENTIVEMENT.VOir  EnTKNTIVKMRNT. 
INTERAINEMEXT,  Voif  EXTERAINEMENT. 

iN'TERCEDENT,  adj.,  intercalaire,  inci- 
dent: 

Or  te  Toeil  je,  dil  elle,  faire 

Un  intercèdent  corelaire 

Des  choses  qui  prourees  soot 

Aassi  qae  geometrieas  foat, 
{Boeee  de  Contolacion,  Ars.  2670,    f"  42  r».) 

iNTEitcEs,  S.  m.,  intercession  ; 

El  sar  ce  je  vons  respooily 
Qae  DOQ  obstanl  tos  interees 
A  la  Sa  de  rostre  procès 
Jamiis  De  me  coaseotiroye. 
(Gbibax.  Misl.  de  la  Pass.,  3J278,  G.  Paris.) 

INTBRCESSERBSSB,  S.  i.,  Celle  qui  in- 
tercède : 

En  mémoire  de  la  Vierge  Marie  et  priant 
qu'elle  soit  intercisseresse  a  Dieu  pour 
moy.  (Botrr.,  Test.,  à  la  suite  de  la  Somme 
rur.,  2'  p.,  f»  70'-,  éd.  1486.) 

Cilz  la  tenoient  comuie  leur  intercesse- 
resse  envers  Dieu  et  envers  les  hommes. 
(Girarl  de  ttossillon,  ms.  de  Beauue,  éd. 
L.  de  Montille,  p.  464.) 

Qu'icelle  soit   toujours    vraie  intercesse- 
resse     envers   N.-S.    pour  nous.  {Acte  de 
14«0,  Hist.  de  Meaux,  II,  261.) 
Faicles  Pitié  vostre  intercesseresse, 
Grâce  diviae  sera  vostre  maistresse. 
vGri.ncore,  le  Jeu   du    Prince  des   Solz,  Moralilé, 

I,  269,  Bibl.  eli.) 

Marie,  mère  de  grâce...  ne  vous  est  point 
advocate  et  intercesseresse.  (Jean  dk  Bar- 
rauo,  Epit.  dorées  de  Gacvara,  f°  77  r», 
éd.  1584.) 

iNTERCESSEURE,  S.  f..  Celle  qiu  in- 
tercède : 

La  saincte  intercesseure  qui  jour  et  nuit 
veille  pour  la  redempcion  de  tout  le 
peuple  humain.  (CoiTRCY,  Hist.  de  Grèce, 
Ars.  3689,  !•  72'.) 

Car  se  nous  avons  pour  nous  ces  trois 
inlercesseures  (les  trois  vertus  théologales), 
par  elifs  acquerrons  la  grac:  de  Dieu.  (ID., 
ib.,  f»  213%) 

Pleare,  dolente  femme,  pleure. 
Et  de  plears  toat  toa  corps  espleare 
D'avoir  esté  meJlateare 
Du  serpeat  et  intercesseure 
KoTers  moy,  pour  moy  décevoir. 

(Hist.  du  net  test.,  1605,  A.  T.) 

iNTERCESSiONNER,  intrcc.,  V.  II.,  in- 
tercéder : 

At  f.iit  son  orison 
A  l'apostle  sains  Pire  qa'il  intreceuien 
A  roy  de  toi  le  moode. 
(Jii.  DES  PiEis,  Gale  de   Liège,  4859,  Scheler, 
Glou.  pkilol.) 

iNTERCEssoiRE,  adj.,  qui  intercède  : 

Par  qnoy  prions  la  dame  souveraine 
De  paradis  que  soit  intercessoire 
EnTers  son  filz  le  benoit  roy  de  gloire 
Que... 
(.Rosier  des  guerr.,  Richel.  412,  f*  il  ï°.) 

iNTERCisË,  part.,  tailladé  : 

Combien  que  tel  vest  robe  de  bourras 

On  la  porte  cointe  et  intercisee, 

Oui  pint  a  leas  qu'en  teU  est  advocas. 

(E.  DucuiiPt,  PoM.,  I,  233,  A.  T.) 

iNTERCisioN,  s.  f..  action    de  couper  : 


Deboittemens  de  membres,  intercisions, 
empalements.  (Coton,  Serm.,  p.  788,  éd. 
1617.) 

—  Fig.,  interruption  : 

Li  membres  lors  ne  se  reposent  point, 
ains  se  traveilleut  grandement  pour  leur 
mouvement  qui  sans  inlercision  de  repos 
d'une  manière  se  continue  ainsi.  (Evrart 
DE  CoNTY,  Probl.  d'Arist.,  Kichel.  210, 
f»98'.) 

ixTERGOURS,  volr  Entrecors. 

iNTERCUPACioN,  S.  f.,  interruption  : 
Au  regard  des  ediliies  qui  se  dûibvent 
faire  en  la  dite  ville  de  [.Monstreau]...,  on 
y  commencera  a  ouvrer  dedens  trois  mois... 
et  y  continuera  on  diligamment  et  sans 
intercupacion,  tellement  que  yceuls  édifices 
seront  tous  parfais  et  assouvis  dedens  cinq 
ans  ensuivans.  (Monstrel.,  Chron.,  11 
187,  Soc.  de  l'Hist.  de  Fr.) 

INTERESSEMENT,  S.  ui.,  dédommage- 
ment : 

Veut  et  ordonne  que  tous  maistres  cou- 
reurs qui  seront  par  le  grand  maistre  esta- 
blis  aient  aussi  pour  leur  intéressement  en 
leurs  estais  pour  gages  ordinaires  chascun 
30  livres  tournois.  {Arrêt  du  conseil  sur 
l'inslit.  de  laposle,  juin  1464.) 

INTERESSER,  V.  3.,  endommager  : 

Les  vignes  en  furent  fort  intéressées, 
(par  l'orage)  et  furent  les  vins  bien  verds, 
(neporlemens  des  François  et  Allemands, 
14o6-i492,  Mém.  pour  sérv.  à  l'hist.  de  la 
Fr.-Comté,  1876,  p.  382.) 

Que  vous  prendrez  tousjours  sa  cause  en 
main  et  ne  souffrirez  poinct  que  l'honneur 
de  nostre  maison,  qui  prend  sa  source  de 
la  vostre,  soit  aulcunemenl  intéressé. (1580, 
Lett.  miss,  de  Henri  IV,  t.  I,  p.  339,Berger 
de  Xivrey.) 

Mais  ce  n'est  la  meilleure  façon  pour  le 
vin,  car  ainsi  la  crasse  et  le  limon  des 
raisins  se  mesle  avec  le  moust,  dont  les 
vins  sont  d'autant  plus  interesses  que  plus 
jeune  en  est  la  vigne,  plus  jeune  et  plus 
fumé  le  terroir.  (O.  de  Serres,  Th.  d'agr., 
m,  8,  éd.  1603.) 

Ce  gentilhomme,  qui  s'attitre  du  nom  de 
Nécessite,  pouvoit  auoîV  intéressé  l'honneur 
de  ce  brave  cavallier.  (Bbant.,  Opuscul., 
X,  114,  Lalanne.) 

L'abeille,  dit  Aristote,  tire  son  miel  des 
fleurs  sans  les  intéresser,  les  laissant  en- 
tières et  fraisches  comme  elle  les  a  trou- 
vées. (Fr.  deSal.,  Vie  dev.,  I,  m,  Sacy.) 

iNTEREST,  intherest,  s.  m.,  dommage, 
préjudice  : 

Craignant  par  après  de  retomber  en  telle 
peine  et  interestz.  (1290,  Edif.  et  ruyne  du 
chast.  de  Rozemont,  Arch.  mun.  Besançon  ) 

Icelle  Katerine  dist  a  Alii>s  qu'elle  n'esloit 
pas  saige  de  soy  esjouir  de  l'interest  et 
desplais'ir  de  son  père.  (1406,  Arch.  JJ  160, 
pièce  321.) 

L'audition  de  plusieurs  comptes  a  esté 
par  plusieurs  fois  et  est  encore  présente- 
ment retardée  et  dilayee  au  i^rand  inieresl 
de  mondit  seigneur.  (Estais  des  ojf.  des 
ducs  de  Bourgogne,  p.  78,  ap.  Ste-Pal.) 

Ilypocriticques  braguettes...  qui  ne  sont 
plenes  que  de   vent,  au  grand  interest  du 
sexe  féminin.  (Uab.,  Gargantua,  ch.   vill,   I 
éd.  irAi.) 


Au  lieu  de  porter  profit,  comme  elle  de- 
voit,  au  roy,  elleluy  avoit.parle  contraire, 
apporté  un  fort  préjudiciable  interest.  (Du 
ViLLARS,  Mém.,  IX,  au  1558,  Michaud.) 

Aujourd'huy  presque  tout  le  monde  se 
mesle  d'exercer  la  médecine,  au  grand 
danger  et  interest  du  bien  publique.  (Ue- 
LORMK,  Archit.,  aux  lect.,  éd.  1568.) 

Il  peut  bien  sans  interest  de  son  devoir 
leur  quitter  aussi  d'enhaster  ou  retarder 
son  pas.  (.Mo.NT.,  Ess.,  I,  44,  ("  HZ  r», 
éd.  1588.) 

J'ay  sotivent  remarqué  avec  grand  admi- 
ration cette  merveilleuse  nature  d'Alcibia- 
des,de  se  transformer  si  aisément  a  façons 
si  diverses,  sans  interest  de  sa  santé,  sur- 
passant tantost  la  somptuosité  et  pompe 
Persienne,  tantost  l'austérité  et  frugalité 
lacedemoniene.  (Id.,  ib.,  c.  23,  f"  62  t°, 
éd.  1588.) 

Il  ne  faut  point  douter  que  les  esprits  des 
peuples  n'ayent  des  inclinations  bien  diffé- 
rentes les  uns  des  autres,  et  des  sentimens 
tout  dissemblables  pour  la  beauté  des 
choses  spirituelles,  telle  qu'est  la  poésie, 
ce  qui  se  fait  neantmoins  sans  interest  de 
la  philosophie  :  car  elle  entend  bien  que 
les  esprits  de  tous  les  hommes,  sous  quelque 
ciel  qu'ils  naissent,  doivent  convenir  en  un 
mesme  jugement  touchant  les  choses  né- 
cessaires pour  le  souverain.  (Fr.  Ogier, 
Préf.  de  Tyr  et  Sidon,  trag.  de  J.  de  Sche- 
landre.) 

Si  est  ce  qu'il  faut  donner  beaucoup  de 
choses  a  l'opinion  des  autres,  et,  puisque 
nous  sommes  obligez  d'y  régler  la  pluspart 
des  actions  de  notre  vie,  il  faut  y  confor- 
mer aussi  tant  que  nous  le  pouvons  faire 
sans  interest  de  la  sagesse,  nos  paroles  et 
nos  pensées.  (In.,  ib.) 

Advenant  que,  par  sa  faulte  et  négli- 
gence, advienne  aulcungtilferest  esd.  pain, 
et  pastes,  icelluy  fermier  est  tenu  l'amen- 
der envers  les  intéressez.  (1580,  Reconn. 
des  droits  seign.  de  Clairvaux,  Arch.  Jura, 
Prost,  p.  70.) 

Le  sieur  de  Segur  vous  dira  Testât  des 
affaires  de  ce  royaume  et  des  miennes,  les 
dangers  que  je  puis  courir  sans  vostre 
appui,  et  les  grands  effects  que  je  puis  sans 
doute  faire,  si  je  sens  vostre  faveur  en  ce 
besoing,  et  surtout  combien  les  choses 
pressent,  n'y  ayant  retardement  d'un  seul 
jour  qui  ne  nous  puisse  apporter  interest 
d'une  sepmaine.  (Letl.  miss,  de  Henri  IV, 
t.  11,  p.  52,  Berger  de  Xivrey.) 

Par  ce  moyen  aussi  évitera  il  que  le  bes- 
tail  ne  s'escarte,  a  son  propre  tnferest  et  au 
doumage  d'autrui.  (0.  de  Serres,  Th. 
d'agr.,  IV,  13,  éd.  1603.) 

En  lui  imputant  de  très  salles  voluptez 
ausquelles  mesmes  il  sembloit  que  les 
dames  eussent  intherest.  (D'.\ubigné,  i/tsi. 
Univ.,  1.  V,  c.  III,  éd.  1616.) 

Voir  notre  Lexique  de  Corneille  pour  la 
conservation  de  ce  sens  dans  la  langue 
du  dix-septième  siècle. 

—  Prix,  valeur  : 

Lequel  suppliant  prist  un  gobelet  d'ar- 
genl,  lequel  il  ploia  ou  froissa  entre  ses 
mains  ;  laquelle  froisseure  ledit  suppliant 
congnut  avoir  faille  et  en  rendist  an 
tavernier  son  interest.  (1384,  Arch.  JJ  126, 
pièce  19.) 

INTERFAIRE,  V.  a.,  détruire  : 
F.t  'le  la  joe  d'un  asnc  sans  armes  porter 
intcr/ist  il  mil  hommes  en  la  place. (CouRCV, 
Uisl.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f"  34'.) 


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INT 


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son 


...  Veillent  interfaire  les  œuvres  île  l'e- 
jïlise  et  briser  les  portes  des  divins  sacre- 
niens.  (Id.,  ib.,  f»  67'.) 

iNTERFECTEUR,  S.  ID.,  meurtrier, celui 
i|ui  met  :\  mort  : 

L'interfecteur  de  Saul  je  occis.  (Ancienn. 
des  Jvifs,  Ars.  5082,  f»  167«.) 

Ne  faire  dons  aux  interfecteurs  de  leur 
propre  seigneur.  (7b.) 

Hector  tout  eschaufé  en  ire  demanda 
l'interfecteur  (de  la  bataille),  on  luy  dist 
Achille?.  (FossETlEB,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  I,  fo  234  r".) 

Les  interfecteurs  de  son  frère.  (BouR- 
GOING,  Hat.  jud.,  I,  29,  éd.  1S30.) 

Celluy  qui  estoit  interfecleitr  et  meurtrier 
de  l'autre.  {Violier  des  Hist.  rom.,  c. 
cxxxix,  Bibl.  elz.) 

iNTERFECTioN,  S.  f.,  mcurtre,  carnage  : 
Li  jours  d'interfeelion  et  de  demorement 

et  de  plors  est  a  Nostre  Seigneur.  (Bible, 

Maz.  684,  f°  96».) 

Et  an  i  ot  prant  multitude  des  mors  de 
l'une  partie  et  de  l'autre  ;  et  por  ceste  in- 
terfenlion  ot  num  lileus  Morlex. (Li  Amitiez 
de  Ami  et  j4mi(e,  Nouv.  fr.  duxiiP  s., p. 79.) 

Et  voit  on  la  le  lieu  oiiquol  Saint  .lohan 
se  repust  ou  temps  de  Vinterfeclion  des 
Innocens.  (Ghill.  deLaknot,  Voy.  et  Amb., 
p.  86,  Polvin.) 

Joas  souffrit  grandes  persécutions  pour 
les  murdres  et  interfeclions  dudit  Zacharias 
et  de  ces  cnfans.  (La  Mer  des  hystoir.,  1. 1, 
f»226'',éd.l488.) 

La  destruction  d'aulcunes  villes  par 
prinses,  interfertions  et  pilleries.  (Prog'nos!. 
de  Louv.,  Arch.  Il.-D.  Laon.) 

Interfection  et  occision  de  plusieurs.  (76.) 

INTERFERER,  V.  ,1.,  introduire  : 

En  la  présente  facccie  sont  interferees  et 

mises   les  paroles  du  rustique    Chresmes. 

(Therence  en  franc.,  C  106  r»,  Verard.) 

iNTERFUGE,  s.  m.,  rccours  intermé- 
diaire : 

Et  après  le  secours  et  l'aida 
De  Dieu  et  de  celle  qai  de 
Toi  pechoars  est  refuge 
Requièrent  sani  nul  inlerfuge. 

(Fauvel,  Richel.   tlG,  f»  33''.) 

iNTERicioN,  S.  t.,  mort  : 
Devans  les  gens  a  intfricion, 
A  dannemont  et  a  perdition. 

(J.  BODCUET,  Opusc,  p.  32.) 

Ceulx  qui  veulent  estre  riches  entrent 
es  laqs  et  temptacions  du  diable,  en  plu- 
sieurs inutilz  et  nuysibles  désirs,  qui  plon- 
gent et  submergent  les  humains  en  inte- 
ricion  et  perdition.  (Id.,  la  Noble  Dame, 
fM32  V»,  éd.  1536.) 

Je  m'en  riray  (dist  Dieu)  en  vostre  inle- 
ricion  et  dampnacion.  (Id.,  ib.,  f»  146  r».) 

INTERIEURITÉ,  VOir  InTERIOBITÉ. 

iNTERiMER,  V.  a..  Combattre  : 
Desquelz  (arguemens)  il  convient  aucuns 

interimer  et  nier.  (Obesme,  Eth.,  Richel. 

204,  f  489'".) 
Cf.  Entebimer. 

INTERIN,  voir  Enterin.  ' 


iNTERiNANCE,  -  «iCB,  S.  f.,  entérine- 
ment : 

Touchant  Vinierinence  des  testament, 
codicille  et  dernière  voulenté  faits  dudit 
Duc.  (Le»,  de  145S,  ap.  Lob.,  II,  1165.) 

Cf.  Enterinance. 

iNTERiNATioN,  S.  f.,  entérinement  : 
Elle  procedast  a  le  interination  desdites 
lettres.  (1410,  Ord.,  ix,  552.) 

iNTERiîVER,  voir  ENTERINER  au  Supplé- 
ment. 

INTÉRIORITÉ,  -  curité,  S.  f.,  intérieur  : 

Les  apostumes  chauldes  qui  sont  es 
intériorités  du  corps.  [Jard.  de  santé,  I,  26, 
impr.  la  Minerve.) 

Du  pain  petit  et  subtil  le  feu  perfore  et 
pertuyse  les  interioritez.  {Ib.,  I,  381.) 

Jusques  a  Vinteriorilé  des  entrailles.  (P. 
d'Ailly,  les  sept  Degrés  de  l'eschelle  de 
penitance,  f»  5  v".) 

Son  venin  (de  la  haine)  pénètre  en  toute 
interieuritc.  (Auktin,  Gen.,  p.  51,éd.  1S42.) 

Pour  en  tirer  lesdits  métaux,  minéraux, 
et  autres  choses  précieuses  et  non  pré- 
cieuses couvertes  et  cachées  aux  iXeriOn'teZ 
de  la  terre.  (7,e((.  pat.  de  Fr.  II  relat.  d 
l'ouvert,  des  mines,  29  juill.  1560.) 

iNTERiR,  verbe. 

—  Neutr.,  mourir,  périr  : 

Mais  ainsi  le  perniist  Dieu  afin  que  luy 
et  la  main  des  custodes  inlerissent  et  mou- 
russent ainsi  qu'il  estoit  destiné.  (BoUR- 
GOING,  Bat.  jud.,  IV,  23,  éd.  1530.) 

Car  sonbz  ces  biens  y  a  faulte  latente 
Qui  quelque  jour  me  fera  dépérir. 
C'est  hérésie,  ou  l'on  veoil  intrrir 
Tout  mon  honneur  en  douleur  angoissense. 
(J.  Boiir.HET,  Deplor.  de  i'Iigl.  milil.,  Opusc., 
p.   H7.) 

—  Act.,  faire  mourir,  tuer,  exterminer; 
Ce  péché  seul  snfDst  pour  inlerir 

Tous  les  humains  ot  tout  faire  périr. 
(J.  BoccHF.T,  lip.  mor..  Il,  vi,  éj.  tS45.) 
La  seulle  mère  est  do  Jésus  commise 
Ponr  inlerir  telz  pu.ms  do  l'Iîglise. 
(BOURDICNÉ,  Irg.  de  P.  Faif.,  Ep.  aux  Angev., 
Jouanst,  p.  8.) 

iNTERiT,  S.  m.,  mort  : 

De  Vinlerit  et  nombre  d'iceulz  ne  feray 
antre  compte.  (D'AuTON,  Chron.,  Richel. 
5081,  f"20r».) 

INTER.IECTION,  interjectio,  s.  f.,  excla- 
mation : 

Asemblcî  Y  e  0, 

Sin  avrez  un  YO, 

C'est  interjectio, 

Victorie  sigocfie. 

(P.  DK  Thau.n,  Cumpoz,  lSo6,  Mail.) 

Une  interjection 
Qui  de  donlour  fait  mcncion. 
(Macb  de  i.a  Charité,  llilile,  ms.  Tours,  f  3''.) 

iNTER.iETTÉ,  adj.,  entremêlé  : 
Par  dessus  le  dit  sayon  il  avoit  un  man- 
teau en  echarpe  frisquemcnt  interjette  de 
la  couleur  que  portoient  ses  pensionnaires. 
(Pièce  de  149.5,  ap.  Denis  fiodefroy,  77isJ.  de 
Charles  Vlll,  p.  176,  éd.  1684.) 

Cf.  Entregeteb. 

INTEKLINEAIRE,  adj.,  placé  entre  les 


qnatre  vents   principaux  qui  composciil 
la  rose  des  vents  : 

Lesvens  interlineaires.  (Maiz.,  Songe  du 
vulpel.,  II,  54,  Ars.  2683.) 

INTERLINEAL,  adj.,  intorlinéaire  : 

Selon  ce  que  dit  la  glose  inlerUneale. 
(Jean  de  Barraud,  Epit.  dorées  de  Que- 
vara,  f»  32  r",  éd.  1584.) 

INTEItl, INEURE,  VOir    ENTRELIGNEURE. 

INTERLOCUTOIREMKNT,  adv.,  par  in- 
terlocutoire : 

Et  ne  pourront  nosdits  juges  presidiaux 
procéder  au  jugement,  desdiles  matières, 
soit  inlerlociUuirement  ou  diflinitivement 
en  moindre  nombre  que  de  sept.  (Edit 
d'érect.  des  sièges  présid.  dans  toute  l'éten- 
due du  roy.,  jauv.  1351.) 

INTERLOQUER,  V.  u.,  porter  une  sen- 
tence interlocutoire  : 

Au  jugement  d'un  vieux  procès  il  se 
faut  contenter  de  ce  qui  s'y  trouve,  sans  y 
rechercher  ou  interloquer  davantage. 
(Loysel,  p.  874.) 

INTERMETTRE,  V.  il.,  interrompre, 
suspendre  : 

J'ay  oublié  mes  tristes  passions, 
l'ay  intermis  mes  occupations. 
(Des  Per.,  nom.  recr..  Sonnet  à  la  suite  de 
l'extrait  du  privilège,  éd.  1558.) 

Et  faut  durant  les  pluyes  inlermettre  et 
attendre  jusques  a  ce  que  les  eaux  ayent 
repris  leur  première  force. (Du  Fouilhoux, 
Orig.  des  font.,  p.  77,  éd.  1592.) 

Ayant  entendu  qu'estiez  sur  le  chemin 
pour  aller  au  devant  de  la  royne,  je  deli- 
beray  d'intermetlre  mes  estudes  encom- 
mencees,  afin  d'estre  présent.  (Pap.  Mas- 
SON,  Disc,  du  mar.  du  roy,  éd.  1570.) 

Aux  octaves  de  Pasques  et  de  la  Tous- 
sainct  on  fait  des  cérémonies,  tout  ainsi 
que  si  c'estoient  ouvertures  de  parlemens 
qui  eussetit  esté  longtemps  intermis.  (Paso., 
Bech.,  II,  3.) 

Dix  huict  ans  sont  passez  que  j'avois 
commencé  ces  escrits,  et  depuis  intermis. 
(Gasp.  de  Tavannes,  Mém.,  p.  177,  Mi- 
chaud.) 

Vous  sçanres  en  quels  termes  les  choses 
sont  par  deçà,  comme  vous  estes  assez 
adverty  des  mauvais  desseings  qui  ne  sont 
rompus  ny  changez,  mais  seulement  in- 
termis, attendant  que  les  forces  et  moyens 
soient  prests  pour  recommencer.  (Lettres 
missives  de  Henri  IV,  t.  IV,  p.  19,  Berger 
de  Xivrey.) 

Les  articles  dudicl  edict  concernants  le 
restablissement  de  la  religion  catholique, 
apostolique  et  romaine,  a  la  célébration 
du  divin  service,  es  lieux  ou  il  a  esté  in- 
termis, ensemble  la  jouyssanoe  et  percep- 
tion des  dismes,  fruicts  et  revenus  des 
ecclésiastiques ,  seront  entièrement  exé- 
cutez. [Art.  de  la  Confér.  de  Flex,  26  déc 
1580,  II.) 

Ordonnons  que  la  religion  catholique, 
apostolique  romaine  sera  remise  et  res- 
tablie  en  tous  les  lieux  et  endroicts  de  ces- 
tuy  nostre  royaume  et  pays  de  nostre 
obessance  ou  l'exercice  d'icelle  a  esté  in- 
termis. (Edict  de  Nantes,  avril  1598.) 

Pour  lesquelles  (gelées)  vous  inter- 
mellrcz  vostre  labeur.  (Liebault,  Mais, 
rusl.,  p.  694,  éd.  1597.) 


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—  Nëpllper,  omettre  : 

El  ponr  ce  que  les  Anglois  avaient  l'n- 
termis  de  donner  des  oflapps,  il  se  doub- 
loit  bien  de  ce  qui  advint.  (ViGEN.,  Comm. 
de  Ces.,  p.  !4,  /-d.  1S76.) 

Vous  priant  n'iniermectre  pour  cela  aucun 
eiploict  on  pfTort  de  suerre.  (10  fév.  1569, 
Letl.  des  Princ.  de  Sar.  el  Condé  aux  gen- 
tilsh.  fr.,  State  papcr  office.) 

Cf.    EVrnEMETRE. 

iNTERMrxATioN,  S.  f.,  défcnse  : 
Et  devant  eux  faict  deflense   a  touz  les 
dyablcs    sus    interminaiion    de    centupler 
leurz  paines....   (Bonivard,  Advis  et  devis 
de  la  source  de  l'idolâtrie,  p.  43,  Fick.) 

Quelques  unes  du  commencement  firent 
des  rencheries,  a  cause  de  ['interminaiion 
qui  avoit  esté  fait  par  le  S.  Père  d'ouvrir 
la  boite.  (Choi.if.res,  les  Apresdinees,  V, 
f  168  r»,  éd.  1S87.) 

iNTERsnNÉ ,  adj.,  qui  n'.i  point  de 
terme,  de  bornes,  de  limites  ;  infini  : 

Elle  pense  et  fort  ini.i;:ine 
A  Tos  bontés  interminfes. 
(«ysl.  drSif  Barbe,  Ars.  3t9C,  p.  47t.) 

Davantage  le  propre  de  l'incorporel  est 
d'estre  terminé,  et  le  corps  quant  a  sa  ma- 
tière est  infiny  et  inlerminé.  et  se  fait 
sensible  quand  par  participation  de  l'in- 
tellipible  il  vient  a  eslre  terminé.  (Amyot, 
CEuv.  mesl.,  XIX,  262,  éd.  1820.) 

rvTERMiNER,  V.  a.,  assigner,  signifier, 
prescrire  : 

Ke  l'aij  je  point  inlermher 
Ceste  charge  icy  el  donnée 
En  me  partant  de  la  maison  ? 

(Thercnce  en  franc.,  f°  137'',  Verard.) 
...  Et  qne  me  ordonnas 
Par  grant  œnvre  et  inlerminas 
Se  j'enfaotoye  nne  pacclle 
Qne  ta  n'avoyes  care  d'elle. 

(«.,  f»  200".) 

Poine  par  nature  est  au  refusant  inter- 
minee.  acre  vexation  parmy  les  membres 
et  furie  parmy  les  sens.  (Rab  ,  1.  111,  c.  4, 
éd.  1532.) 

Interminer,  to  prescribe.  (Cotgr.,  éd. 
1611.) 

—  Donner  un  ordre  prohibitif,  dé- 
fendre : 

El  si  leur  intermina  et  deffendit  sur  très 
(^riefz  tourmens  que  plus  ne  feussenleulx 
ne  leurs  enfans  circunciz.  (Coqiill., 
Guerre  des  Juifs,  II,  311,  «ibl.  elz.) 

INTERMISSION,  S.  f.,  intcrruption  : 
Attendu  que  les  diz  complaipnans,  sans 
péril  de  leurs  corps  et  de  leurs  biens  et 
sans  intermission  de  la  parde  de  nostre 
dite  ville  d'Abbeville...  (Mandements  de 
Charles  V,  p.  816,  L.  Delisle.) 

Et  encore  an  xvii*  siècle  : 

Devront  travailler  continuellement  et 
sans  inlermission.  (1611,  Arch.  des  No- 
taires de  Nevers,  minutes  Taillandier.) 

iNTERMUARLE,  adj.,  sujct  au  Change- 
ment : 

Mais  il  y  a  (irant  iliiïeren'e 

De  temporelle  permanence 

Qui  cneort  lonsdii  par  lempi  mnable 

Combien  qne  soit  intermuuttlr. 


Ainsi  nne  Platon  l'appliqnoîl 
An  inonde  qui  sans  fin  disoit 
Kt  de  l'elernal  permanence. 
(Boece  de  Coiisolarion.  Ars.  2670.  f"  77  v".) 

INTERNE!.,  adj.,  intérieur  : 
Le  livre  de  Vinternelle  consolacion.  (Ou- 
vrage attribué  à  Gerson.) 

Prens  un  aise  inlernel. 
De  Sion  habitante. 
(L.  DE  Carie,  Cant.,  p.  44,  éd.  I.'i60.) 

Par  occulte  vertu  d'un  esprit  internet. 
{Atector,  f»  69  r»,  éd.  1560.) 

iNTERNELLEMENT  ,  adv.,  intérieure- 
ment : 

Eslever  ta  devocion  el  ton  entendement 
par  vraye  créance  affin  que  lu  puisses 
eongnoistre  comment  faire  le  pourras,  et 
Dieu  internellement  le  te  vouldra  révéler 
quelle  est  la  viande  que  tu  doibz  recevoir.. 
(Crainte  amour,  et  beatil. ,ms.  Ars.,f»44r°.) 

ixTERNONCE,  S.  f.,  entremise  : 
Comme  son  ambition  n'avoit  point  de 
frein,  aussi  retourna  il  sur  ses  premières 
brisées,  par  Vinternonce  de  La  Fin,  son 
apent,  tantost  avec  le  duc  de  Savoie,  tan- 
tost  avec  le  comte  de  Fuentes.  (Pasq., 
Lett.,  XVII,  4.) 

INTERNUNCIATEUR ,  S.  111.,  intermé- 
diaire : 

Castor  ce  temps  pendant  avoit  intemmi' 
dateurs  et  messapiers  qu'il  envoyoit  vers 
Svnion.  (BouRGOiNG,  Bat.  j«d.,Vl,27,  éd. 
1530.) 

INTERPAULATION  ,  VOir  INTERPOLA - 
CION. 

iNTERP.\us.\TioN,  S.  f.,  interruption  : 
Quant  la  puantise  vient  de  la  corrnplion 
des  humeurs,  on  la  puet  bien  couvrir  el 
palier,  mais  on  ne  la  puet  puerir,  car  elle 
est  continuelle  sans  interpausalion.  (CoR- 
BTCHOx,  Propriet.  des  cJioses,  Ricliel.  22533, 
f'  t09M  L'éd.  1485,  VII,  23,  porte  interpau- 
lation. 

INTERPELLATION,  S.  f.,  intemiptioii  : 
Donner  des  detorses  ei,  interpellations  au 

chemin    de   vertu.    {L'Amant   ressuscité , 

p.  281,  ap.  Ste-Pal.) 

INTERPELLER,  T.  a.,  invoquep  : 

Qui  interpellait  aide.  (Bersuire,  T.  Liv., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  84\) 

—  Interrompre  : 

Il  ne  vous  desplaira  si  i'interpelle  vostrc 
propos.  (Cartheny,  Voyage  du  chevalier 
errant,  p.  142,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Interpellé,  part,  passé,  frappé  h  plu- 
sieurs fois  : 

Bapla,  menrdry,  de  coups  interpellé. 
(1.  BoiCHET,  Ep.  mor.,  vi,  éd.  1545.) 

iNTERPOLAciON,-o;/acion,  -((On,  -aula- 
tlon,  s.  f.,  inlerrupliiin  : 

La  vicissitude  ou  égal  interpollacion  de 
seinpnourir  qui  est  un  seul  signe  de 
franche  cité.  (Bersuibe,?"!!.  Liv.,  ms.  Ste- 
Oen.,f»60».) 

Fièvres  qui  ont  prant  interpolaclon  et 
repos.  (Evrart  de  Coniy,  Probl.  d'Arist., 
Richel.  810,  f»  41''.) 

Quant  la  puantise  vient  de  la  corruption 


des  humeurs  on  la  peut  bien  couvrir  el 
pallier,  mais  on  ne  la  peut  guérir,  car  elle 
est  continuelle  sans  interpaulation.  (Cor- 
bichon.  Propriet.  des  choses,  VII,  23,  éd 
1485.)  Le  ms.  Richel.  22533,  f°  109%  porte 
interpausalion. 

iNTERPOLATEUR,  S.  m.,  brocanteur  : 

Ils    furefit   grands    lesineiirs,   mesquins 

tn(erpo(a7e!(rs  de  vieilles  bardes,  marchands 

fripiers.  (Les  Vs  et   Coutumes  de  la  mer, 

p.  187,  éd.  1671.) 

INTERPOLÉ,  -  allé,  adj.,  interrompu, 
qui  n'est  pas  continuel  : 

Le  cri  des  ennemis  fii  plus  hardis  et  plus 
continuz  et  celi  des  Romains  plus  disson- 
nez, plus  peresceux  et  pins  interpoliez,  si 
que  la  clameur  de  eulz  qui  estoit  non  cer- 
taine manifesta  la  paour  des  courages. 
(Bersuire,  T.  Liv.,  Ste-Gen.,  fSO'.) 

Fièvres  interpoleez,  c'est  a  dire  fièvres 
qui  ne  sont  mie  continues.  (Evrart  de 
CONTY,  Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,  f»  40''.) 

iNTERPOs,  -oz,  s.  m.,  interposition  : 

Ils  ne  peurent  perchevoir  la  grosse  com- 

paignie,  pour   Vinterpos  d'une  montaigne 

dont    ils    furent    couverts.    (J.    MOLINÉT, 

Chron.,  ch.  cxcvii,  Buchon.) 

—  Interruption  : 

Car  tous  les  plainclz,  les  pleurs  et  les  propos 
Dont  en  veillant  escervellé  m'estoye, 
lîenouvellay  sans  aucun  inlerpoz. 
(Le  Maire,  la  Concorde  de  àeu,i:  tatia.,  aa  vi'^,  éd. 

poth.  s.  d.) 

Se  hasta  de  donner  quelque  interpos  a 
son  gémir.  (Id.,  Plaincte  du  Désiré.  III.  des 
Gaules,  p.  401,  éd.  1549). 

Elle  donna  interpos  a  son  gémir.  (Id., 
Temp/e  rf'/ioHH. et  de  rer(.,c.iiii,éd.goth.s.d.) 

Cf.  Entrepos. 

INTERPOSER,  -  ouser,  V.  a.,  faire  in- 
tervenir : 

Pour  former  ordonnance  et  interposer 
nostre  décret  au  bien  de  nous  et  de  la 
chose  publique.  (23  mars  1461,  Ord.  de 
Ch.  de  Bourg.,  Arch.  mun.  Nevers  HH  4.) 

—  Déclarer,  préciser  : 

En  icel  temps,  singnours,  je  le  vous   interpouse, 

MC  el  LIIIl. 

(Jeh.  des  Preis,  Geslc  de  Lieue,  1 340,  Scheler, 

Gloss.  pliilol.) 
Et  saint  Thiars  astoit  a  Treit  qui  inlerpome 
El  desclarist  mult  bien  a  ses  gens  et  reglonse 
Nostre  vraie  creanche. 

(Id.,  ib.,  8369.) 

iNTERPosiTANT,  adj.,  intermédiaire, 
médiateur  : 

Tu  seras  ediffiee  comme  interpositantt 
de  tous  les  subjects  au  nom  de  Nostre 
Seigneur.  (Chron.  et  hist.  saint,  et  prof., 
Ars.  3515,  f  201 V».) 

INTERPOSITE,  adj.,  tiers,  intermé- 
diaire : 

La  tierce  manière  si  est  par  cause  et 
raison  interposite.  (Bout.,  Somme  rur., 
2"  p.,  f''  55'',  éd.  148G.) 

Par  ces  choses  les  principaulx  de  la 
conjuracion  furent  attainez ,  et  après 
longue  souffrance  par  (j!(£rposi(es  personnes 
ilz  vindreut  cautement  en  la  constance  du 
menu  peuple,  (liocckcv., Noblesmalheureux, 
IX,  24,  f"  239  v»,  éd.  1515.) 


ToDJonrs  faisant  ainsi  l,i  rhallemille, 
A  cliaque  coins;  personne  inlerjiosile 
Ponr  toy  sera  se  mettant  en  grand  peine. 
(Cl.  MenaET,  la  Houlique  des  VsuriiTS,  Poés.  fr. 
des  XV»  et  xvi«  s  ,  II,  180.) 

Qu'il  n'envprra  (Inhors  pour  vendre  ni 
nnltrenicnt  publier  ledit  par  luy  ni  inter- 
posite  persûiine.  (Proc.-verb.,  do  sept.  1561 
Arch.  des  Miss.,  2»  soi:,  V,  368.) 

Par  personne  interposite.  (i&'ÎS,  Partage, 
llospiee  de  Gien,  Fonds  des  Ursulines, 
III  B  3.) 

Sur  la  démission  dudit  Combe  de  Testât 
et  office  de  chastelain  au  lieu  de  Seissel,  et 
inhabiliti;  de  l'exercer  par  lui  ni  interposite 
personue.  (Plaidéresp.  de  Bail.  deMallian, 
p.  37,  c-'d.  1604.) 

iNTEUPosiTEMENT,  itilrep.,  adv.,  par 
un  intermédiaire  : 

Et  pour  ce  que  icelhii  Derthaut  ot  paour 
de  perd  d'enuy  et  de  doniaipe,  intreposile- 
ment  fisi  rendre  et  reslilner  ladite  toile 
{Reg.  dit  Citât.,  I,  503,  Biblioph.  fr.) 

Ne  envoyer  en  quelque  manière  que  ce 
soit,  de  nuyt  ne  de  jour,  interpositemenl 
ne  autrement,  au  devant  des  marchans 
venans  et  amenans  danrees  en  toute  lad 
ville.  (Ordon.  de  Salins,  1492-1549,  Prost 
p.  5.) 

Et,  pour  autres  objectz  et  raisons  faciles 
a  discovrir  et  entendre,  nous  semble  que 
vostre  mnjesti^  doit  faire  entendre  au  pape 
interpositement  el  secreltement,  et  le  sup- 
plier de  contenir  l'envoy  des  lejïat  et 
evesque  qui  avoit  deliber(5  envoler  par 
deçà.  (lS.'i4,  Lett.  des  ambass.  de  Ch.  Quint 
au  roi  d'Artglet..  Pap.  d'Et.  de  Oranvelle 
IV,  327,  Doc.  inéd.)  ' 

liNTERPOsiTiF,  adj.,  intercalaire  : 

Ceulx  cy  engendrèrent  ces    cinq  dieux 

pour  quoy  aux  Esipciens  il  ont  cinq  jours 

interposittfs.  {Citron,  ethist.  saint. Hprof 

Ars.  3518,  f°  129  r°.)  ' 

—  Qui  vient  par  digression  : 

Apres    cesle     admiration     interpositive 

laicte    retourne    le    cliev.dier    a   nouvelle 

■vantancc.  (Therence  en  franc,  {«  loo  v 

Verard.)  '  ' 

INTERPOUSER,  VOir  INTERPOSER. 

iXTEitPUETABLE,  adj.,  qni   pcut  être 
!     interprète  .• 

/^'"Jl"',':'''^'''^'?^''''''      "O"     interprétables. 
(Calholicon,  Kicliel.  1.  17881.) 

i-NTERPRETATiON,  S.  H).,  jugement  : 

Octroyons    que    les    quatre    maistres 

ayent  la  Visitation,  conpnoissance  et  inter- 

?rf;^''9,"  *'"  '''^""S''    «'esdiz   cuirs  tannez 

(1370,  Ord.,  y,  313.) 


INTERPRETE, 

tion  : 


elle,   s.  f,,  interpré^- 


Mais  ancnos  motz  de  sentence  secrctlc 
Eussent  donne  quelque  faulco  inlerprelle. 
En  en  faisant  sans  pins  leur  mal  profit.' 

(BouRDli.m:,  Faifeii,  p.  fi,  iM.  17-23.) 

INTERPRETEEUK,  -  teiir,  S.  m.,  inter- 
prète : 

Sanz    autres   interpreteeurs.    (Evast  et 
Blaq.,  Ricbel.  24402,  f»  71  v».) 

i..Ht%'°'''?°'*   "^  ''■^    interpréteurs   qui 
jadis  furent  avecques  le  roy  d'Egipte  que 


INT  ) 

on      noniuioit    Ptliolomee      Phill;,delphe, 
(Jean  Lefevre,  la  Vieille,  p.  2,  Cocheris.) 

Saint  Jeroyuie,  vaillant  docteur  e;  inter- 
préteur. (In.,  ib.) 

La  translation  des  .lxx.  sages    .t  inter- 
préteurs. (.\v»   s.,    Valenciennes,    ap.    La 
Fons.  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 
Je  suis  fort  bon  inlcrprclcur. 
Oui  sçay  parler  divers  langages. 
(Chbist.  de  BoRn.,  Varlcl  a  louera  tout  faire . 
Poés.  fr.  des  xv"  el  xvi»  s.,  I,  ,S0.) 

—  Fém.,  interpretresse  : 

La  langue  qui  est!n(er;)re<r«sse  déraison. 
(CoRnir.HON,  Propriet.  des  choses,  Richel. 
22533,  f»  40".) 

Cf.  Entrepreteur. 


INT 


fini 


INTERPRETEMENT,  S. 

tion  : 


m.,  interpréta- 


.l'appreuve  assez  V  interprètent  ent.  (0.  de 
LA  .Marche,  Mém.,  introd.,  cli.ll,Michaud.) 

iNTERPRETi.soN,  .S.  f.,  explication  : 

Pur  ce  rcvenk  al  quens  Simon, 
Pur  dire  inlerprelison 
Comrnt  liom  le  nomme. 
(CAnns.  relal.  à  la  rà\  des  barons  artr/lais  contre 
Henri   III.    125S-12firi,    ap.     I.er.de    Lincy, 
Kec.  de  ch.  hisl.,  I,  200.) 

INTEUROGANCE,   S.   f.,  interrogation  : 
Et  linterrogance  Israël  rospondra  en  sa 

face.  {Bible,  Maz.  684,  f"  IW.) 
.le  vous    diray  mon  cas  selon  que  vous 

avez   faict  interrogance.  (Fleur  des  hist., 

Maz   530,  f"206".) 

INTERROGATIF,  S.  m.,  interrogat,  en- 
semble d'intorrogations  que  le  juge 
adresse  ■'i  un  accusé  : 

Ordonnons  que  quant  aulcuns  prison- 
niers appellans  seront  amenez  ez  prisons 
de  nostredicte  court,  qu'ils  soient  promp- 
tenient  interroguez  el  iconlx  interrogatifs 
veuz  avec  les  cbarges  et  informations, 
soient  lesdites  appellations  vuydees.  (Lett. 
de  Louis  XII  pottr  l'ewegistr.  des  ordonn., 
14  nov.  1507.) 

INTERROGE,  S.  f.,  interrogation  : 
Apres  Vinterroge    faict  par  ledict  cban- 

cellier  nya  tout.  (D'AuTON,  Citron.,  Richel. 

5082,  f  201  v«.) 

iNTERRoi,  -oy,s.  m.,  magistrat  cliargé 
de  gouverner  pendant  un  interrègne  : 

Aucunesfoiz  eslisoienl  il  un  autre  que  il 
apeloient  interroij  qui  avoit  enlre  euls 
tous  pouvoir  royal,  mais  o'estoit  seule- 
ment par  l'espace  d'un  an  ;  hiy  donques 
avoit  nom  interroy,  et  Testât  de  la  chose 
publique  estoit  apeles  interrègne.  Œer- 
SUIRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  2''.) 

La  chose  publicqne  revint  a  interrègne, 
et  furent  interroiz  M.  Manlius  Capitolinus, 
Servius  Sulpicius  Canieliniis...  {Chron.  et 
hist.  s.  et  prof.,  Ars.  nO^O,  f»  247''.) 

Cf.  Entreroi  au  Supplément. 

iNTERRUPT,  adj.,  interrompu  : 

Si    est    interrupte    l'appellation.   (1391, 

Grands  jours  de  Troues,  Arch.  X'^  9184 

f»  15  V».) 

Par  quel  temps  procez   y  est  interrupt. 
(BooT.,  Somme  rur.,  I,  20,  M.  1611.) 
Et  si  le  lignaige  cessoit  de  poursuir  son 


7 


adjourucmcnt  de  retraict  par  an  .^t  par 
■lour,  le  procès  seroit  interrupt,  et  n'aui'oit 
james  le  retraict.  (1437,  Cousl.  d'Anjou  et 
du  Marne,  ii,  25S,  Beautenips-Beaupri^.) 

Lesquelles  foires,  pour  occasion  de 
guerres  et  divisions,  n'ont  peu  avoir  leur 
cours  pleinement,  et  n'ont  bonnement  esté 
entretenues,  ains  sont  demeurées  inter- 
rupt{e)es  et  do  nulle  valeur.  fl443  Ord 
.XIII,  400.)  '  ' 

In.stances  interruptes.  (Baltus,  Suppl.  au 
Vocab.  Austras.) 

Escornimenrs  anciens  et  modernes 
Vos  bnlles  sont  demeurez  interruples. 
(1600,  les  f.mnpl.  des  Manniers,  Poés.  fr    des 

xv'  et  xvi"  s.,  XI,  C9.) 

Cf.  Entberompre. 

INTERSAINCT,  adj.  ? 
Bcanlx  faictz  et  heaulx  dictz 
Des  temps  inlersainclz. 
{Sltjsl.  de  laltesiirr..  S"  Sl\  inipr.   Inslit.) 

iNTERSECATioN,  S.  f.,  interscction  : 

Les  cercles  qui  passent  par  Vinlersenn- 
iw».  (Oresme,  Quadrip.,  Riche!.  i;hs 
f"  144  r».) 

INTERSECTION,  S.  f.,  interruption  : 

Cils  qui  sont  eschauffes  de  vin  boire 
parlent  bien  et  continuent  bien  leur  pa- 
role sans  intersection.  (Evhart  de  Conty 
Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,  f»  183''.)  ' 

iNTER.sEQUANT ,  adj.,  d'intersection  : 
Ligne  intersequante,  ou  coupante  (BuL- 
L.4NT,  llorolog.,  p.  8,  éd.  1S62.) 

iNTERSEQUER,  verbe. 

—  Act.,  couper  : 

Et  entre  icelle  (Asie)  et  les  deux  autres  j, 
(Europe  et  Afrique)  est  la  grant  mer  qu; 
les  inlerseque  et  divise.  {La  Mer  des  - 
loir.,  t.  I,  f"  70'',  éd.  1488.) 

Tous  SCS  chevaliers  a  grant  course  de 
cheval  retournèrent  sus  ceulx  de  la  mou- 
taigne  et  en  tuèrent  plusieurs  aux  autres 
qui  cuydant  repaigner  la  montaigne  inter- 
sequerentlc  chemin  et  furent  contraints  de 
s'en  fouyr  vers  Hienisalem.  (Bourgoing, 
Bat.  jud.,  IV,  6,  éd.  1530.) 

—  Réfl.,  se  couper  : 

En  une  plaine  superlice  l'en  peut  yma- 
giner  .il.  lignes  qui  se  intersequent  en  un 
point  et  sont  .iili.  angles.  (Ohesme,  Liv. 
du  ciel  et  du  monde,  ms.   Univ.,  fo  4'r'>.) 

INTERSIGNE,  -  singnc,  s.  m.,  signe, 
insigne  : 

lît  pni.»  avoit  en  lien  de  cappo 
Mantcl  ronge  fourré  d'ormines 
Oui  portoit  au  col  en  escliarppe 
Devant  le  roy  ponr  inlersiniines. 
(MAnTiAi,,   Yig.  de  Charl.    VU,  f"  .47",  éd.  -1193.) 

Portanssnr  eulx  les  royaux  in/CTjijnfs.  li 

(J.  BoiiCHF.T,  Opmc,  p.  138.)       J 
Arbres  plusieurs  ou  de  la  passion 
E.sloient  pendans  les  nobles  inlersignes, 
(,'ommo  fonelz.  cioz,  verges  et  autres  signes.         ^" 
(In.,  Labijr.  de  fort.,  Maz.  10832,  f»  Ofi  r».) 
Et  pour  ce  faire  il  fanlt  la  bourse  ouvrir      A 
Et  luy  monstrcr  d'amour  les  inlersignes     '  ' 
Par  donspresens. 

(In.,  Kp.  mer.,  viir,  éd.  IS.i.ï.)    -.e. 

Intersignes  de    grande    familiarité.   (  ■'"'', 

Fail,  Cont.  aEutrap.,  II,  Bibl.  elz  )      ^""'■ 

'       ue  a 

70 


602 


INT 


Marques  ol  intersignes  (i'un  bon  nain, 
rei.  (In.,  16.,  XXV.) 

Cf.  EXTRKSEIGNE. 

INTERVALAIRE,  -'allaire,  adj.,  placé 

ans  les'intorvnlles  : 

La  voulte  «ftoit  double,  sousteniie  sur 
(niarante  piliers  de  pierre  grise,  a  Bçavoir 
douze  a  cbaspun  costé,  et  douze  nu  mi- 
lieu departiffant  des  deux  youltes,  et 
deu\  viterraUaires  en  front  et  en  fond. 
(Alector,  p.  127,  ap.  Sic-Pal.) 

—  Fi?.,  qui  ne  dure  qiie  pendant  un 
Intervalle  : 

Mai=  d'eu  viendroit  cela  que  le  poète 
admire  la  gravité  et  le  sens  de  ses  vers 
que  Yinterialaire  fureur  divine  luy  lia 
diUez,  alors  que  las  et  remis  il  s  est  al- 
lenti  et  retiri''  du  labeur,  ainsi  que  Dieu 
i'a  laissé  ?  (FONT.  PF.  Tyabd,  SoUt.  prem., 
p.  23,  Paris,  Galiot  du  Pré,  s.  d.) 

INTEUVARIEMENT,  S.  m.,   variation  ; 
La  »iet  a  la  destre  son  père, 
HoD  de  lui  divers  ne  lointains, 
Derers,  secnnz  no  prcraerains. 
Mais  uns  Pens  nnianment 
Seni  nnl  inlrrrariement. 
(Bf,s.,  ».  de  Sorm.,  II,  21160,  Michel.) 

INTEUVENUE,  S.  f.,  intervention  : 
Intervenue   de  «arand.   (1307,    Prév.  de 

Montreuil,  Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens, 

il,  683,  BouUiors.) 
Cl.  ESTREVE.XUE. 

INTESTÉ,  adj.,  intestat  : 

Toulcsfois  que  aucuns  des  babitans  qui 
demeurent  en  ladicte  maison  y  mourront 
intentez.  (1376,  Arcb.  JIM  30,  f  42  v°.) 

INTHEREST,  voir  ISTEREST. 

THROxisE-MENT,  S.  m.,  intronisa- 
tiofl  : 

On  l'avoit  a  son  inthronisement  saluel 
rov.  (FossETiBR,  Cron.  Marg.,  ms.  Brus. 
10512,  IX,  it,  7.) 

iNTniER,  -  eir.v. a., informer,  avertir: 
Et  ponr  la  y  intimeir  de  son  destrnement 
S'ilh  bannissoil  les  prinches. 
(JiH.  »KS  Preis,  r.alr  de  Liège,  14919,  Scheler, 

C/OM.  fhilot.) 

—  Faire  savoir  : 
One  l'on  m(im«  et  fasse  sçavoir  nu  pape... 

(Mathieu  le  Coucy,  Charles  VII,  p.  713, 
ap.  Ste-Pal.) 

—  Exécuter  : 

L'enfant  de  Castillf  ne  volt  ne  n'osa  dé- 
sobéir au  commandement  de  son  père,  et 
fist  et  intima  le  mandement.  (I'roiss., 
Chron..  IX,  111,  Kerv.) 

iNTiRABLE,   adj.,  qu'on  ne  peut   pas 
irer  : 
Estant  perse  (le  cocon)  les  files  de  la 
oye  se  treuvent   tronçonnes,  par  conse- 
fuent     indcsvidables  et   intirables,    dont 
on  est  contraint  de  carder  telle  matière, 
imme  laine,  pour  après    la   filer.  (0.  DE 
.îRR.,  Th.  d'agr.,  V,  IS,  éd.  1603.) 
fnliràble,  net  lo  be  drawne  or  puUed  oui. 
oTOR.,  éd.  1611) 

<TiTULATios,ls,  f.,  action  de  donner 


INT 

un  titre  à  nn  ouvrage;  le  résultat  de  cette 
action  : 

Vouli  ni  a  la  vérité  éviter  lors   le   mau- 
vais bn.it  et  haineuse  intilulalion  d  un  tel 
acte  (Du  h.k  Routière,  Trad.  de  Suelone, 
p.  144,  tJ.  1369.) 
—  Suscription  : 

En  Vinlilulacion  de  ce  compte.  {Compt. 
de  Jehan  Lebrelon.  1399-1400,  Forteresse, 
XIX,  Arcb.  mun.  Orléans.) 

Je  laisse  les  usaces  de  la  chancellerie, 
dec  tabellions,  crefliers  et  notaires  qui 
font  leurs  iiilifî/fotion.'!  selon  la  noblesse  de 
leur  entendement  et  des  coustumeslocalles 
ou  ilz  escripvent.  (Fabri,  Bhet.,  f"  67  v% 
éd.  1521.) 

Ces  nouvelles...  portent  en  leur  intitula- 
tion  (afin  de  ne  tromper  personne)  ce  qui 
est  caché  dedans  icelles.  (A.  Le  Maçon, 
Decameron,  Conclusion  finale,  t.  \,  p.  2U0, 
F.  Dillaye.) 

—  Inscription  : 

Lors  congneut  Ourseau  par  les  intitula- 
lions  aue  c'estoient  ses  trois  cousins. 
"perceforest,  vol.  IV,  ch.  49,  éd.  1322.) 

iNTiTULEMENT,  S.  m.,  titre  : 

Che  sont  li  inlimlement  des  Chartres  et 
privilèges,  des  arres,  compositions  et  de 
nlusseurs  lettres  que  li  ville  et  h  com- 
mungne  de  S.  Quentin  ont  des  roys  de 
Franche  et  de  leur  officiaus.  (Arcb.  mun. 
S.-Quentin.) 

Jouxte  ce  que  il  est  contenu  en  Vinlitu- 
lement  de  cest  compte.  (1370,  Bançon  du 
roi  Jean,  Arcb.  KK  ION  t»  38  v.) 

Nous,  vicomte  desous  dit,  baillasmes  au 
dit  receveur  cest  rouUe  pour  faire  la  re- 
ceptc  desdiz  fouages  jouxte  ce  que  eu 
Vintitulement  est  contenu.  (1371,  Assiette 
des  feux  de  la  ville  et  vicomte  de  Caen, 
Mém.  des  Ant.  de  Norm.,  t.  I,  2»  série, 
p.  214.) 

Cf.  ESTITELEMENT. 

INTITULER,  V.  a.,  inscrire  : 

A  ce  m'a  aucune  foiz  meu  la  fausseté  et 
l'excès  des  livres  qui  sont  corrompus  par 
les  escripvains  et  par  les  notaires  qui 
intitulent  les  auctoritez  des  sains  trop 
largement  et  faussement,  car  ilz  lacent 
aucunefoiz  les  auctoritez  de  l'un  saint  a 
l'autre  ou  mectent  mos  pour  autres.  (Vl- 
GNAY,  Mir.  hist.,  Vat.  Chr.  538,  f»  2  r'.) 

Et  escrire  de  nouvel  les  dictes  epistres 
en  intitulant  sur  une  cbascune  d'icelles 
par  manière  de  rebriches  les  matières 
qu'elles  contiennent.  (Traict.  de  Salem., 
ms.  Genève  163,  f"  83  r».) 

—  Accuser  : 

Pour  ce  que  icellui  Hncquinet  estait  ac- 
cusé et  intitulé  d'avoir  fait  plusieurs 
crimes  et  deliz.  (1464,  Arch.  JJ  199,  pièce 
549.) 


.JT 


—  Intitulé,  part,  passé,  investi  : 
Par   quel    moyen    est   il  intitulé  a  ces 

terres?  (Palsgrave  ,  Esclairc. ,  p.  638, 
Génin.) 

—  Attitré  : 
Ledit  défendeur  aurait  donné  a  entendre 

que  ladite  chantrfrie  est  bénéfice  intitulé 
qui  vault  par  an  eu  revenu  quinze  ducats. 
(1490,  Pièce  concern.  la  chantrerie  de  S. 
Germ.  des  prés.,  Arcli.  L  779,  2'  liasse.) 


Cf.  Entiteler. 

INTITULEURE,  -  iure,  s.  t.,  titre,  sus- 
cription : 

Ce  sont  les  intituktires  et  le  titre  du  tiers 
livre  des  roys.  (GniART,  Bible,  Trois,  liv. 
des  Rois,  ras.    Ste-Gen.) 

Selonch  le  intitulure  et  introduction  de 
ceste  matere.-  (Froiss.,  Chron.,  III,  375, 
Kerv.) 

Desquelles  (lettres)  Vintitulure  et  sus- 
cription n'estoit  pas  pareille  aux  aultres. 
(MONSTRELET,  Chron.,  11,  191,  Soc.  de  1 II. 
de  Fr.) 

Un  livre   qui  s'appelle    Vintitulure   des 
bonnes  meurs.   (1322,    Test.,  Arch.    mun. 
Douai.) 
Cf.  Entiteledre. 

ixTOLERABiLiTÉ,  intoll,  S.  f.,  Carac- 
tère de  ce  qui  est  intolérable  : 

Pour  VintollerabiUté  du  crime.  (FosSE- 
TIER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f»  222  r°.) 

INTOSCHEMENT.  VOlr  ENTOSCHEMENT. 

INTOUCHABLE,  adj.,  qui  ne  peut  être 
touché  : 

L'amo  est  parfaite,  intouchahlc.  Immortelle. 
(RoNS.,  les  Poem.,  1.  I,  la  Ljre,  Bibl.  elz.) 
...  Sa  main  intouchable. 
(Jamyn,  Iliade,  xvi»  ch.,  f»  230  y»,  éd.  1606.) 
Sçais  la  qne  ce  heaa  peintre  encore  imaginoit 
A  l'heure  qu'au  tableau  des  mains  ne  tedonnoit! 
Il  pensoit  qne  les  mains  sont  dn  tout  comparables 
A  celles  des  Héros  qu'on  appelle  inlouchables. 
^PASQ.,  la  Main.) 
Intouchable:  com.  Untouchable.  (Cotgr-, 
éd.  1611.) 
INTOUCHÉ,  adj.,  non  touché,  intact  : 
Tourne  ton   ost   vers   l'occean  oriental 
ou  très  grande  partie  est  encoire  intouchee 
de  tes   armes.    (Fossetieb,    Crou.  Marg., 
ms.  Brux.  10512,  IX,  iv,  13.) 

La  pure...  vierge  Marie,  mère  impene- 

tree   voir  intouchee  des  canes  de  pechies 

originelz.  (Id-.  '''■.  "i^-  Brux.,   I,  f»  41  r°.) 

Le  roy  luy  rendy  sa   femme  intouchee. 

(Id.,  ib;  ms.  Brux.,  I,  t»  64  r».) 

INTOUSSIQUE,  voir  Entoussique. 

INTRAGE,  voir  ENTRAGE. 

iNTRAiTABLEMENT,   adv.,   incurabli'- 

ment  : 

Qui  desiroient  adoucir  l'aigreur  de  leurs 
mœurs  difficiles  et  intraitablement  mélan- 
coliques. (Pont,  de  Tyard,  Disc,  philos., 
f»  16  V»,  éd.  1587.) 
iNTUALAissiEH,  voir   Entrelaissieh 
INTRANQUILLE,   intransq.,    adj.,    qui 
n'est  pas  tranquille  : 
A  ceste  cause  de  l'ame  les  passions 
Garder  santé  peurent  sans  passions, 
S'actrerapez  sont,  modérez  el  Iransquilles, 
Semblablement  s'ellcs  sont  intransquilles 
Induire  mal,  ou  maladie  curer. 
iLaciiesnaïe,  Traiclié  dcspass.  de  famé,  Verard.) 

iNTRANSiBLE, «nJronssi(»(e,  adj.,  infran- 
chissable : 

Les  Alpes  luy  sambloiont  intransibles. 
(Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10512, 
Vin,  1,  13.) 


{ 


INÎ 

Montaignes  intransibies.  (Id.,  ib.,  I 
f  120  f.)  ,        ,      , 

Nous  avons  pasé  oostre  armée  et  artille- 
rie par  rocz  et  montaignes  quasi  [inUrans- 
Bibles.  (23  sept.  1515,  Leli.  de  Franc.  I"  d 
la  ville  de  Bayonne,  Reg.  des  stat.,    etc 
Arch.  mun.  Bayonne.)  ' 

—  Fig.,  qu'on  ne  peut  surpasser,  qu'on 
ne  peut  atteindre,  incomparable  : 

Beaulté  intransible.  (Fossetier,  Cion 
Margarit.,  ms.  Brux.,  I,  f  18  r».) 

INTRAXSMUABLE,  adj.,  immuable  : 
Ce  qui  est  divin  est  instransmuable  et  ne 
peut  estre  transmué.  (Oresme,  Liv.  du  ciel 
et  du  monde,  ms.  Univ.,  f»  47  r».) 

L'amistié  des  bons  seule  est  intrans- 
muablejl  non  variable.  (Id.,  Elh.,  Ricbel. 

Choses  intransmuables.  fin.,  16..  1  X 
c.  12,  éd.  1488.)  i      .      ,    •     , 

Donçques  après  la  dernière  revolutioQ 
du  ciel  le  monde,  le  ciel  et  les  estoilles  se 
doivent  deffaire,  se  renouveller  et  eul.ic  faire 
assez  plus  beaulx  a  l'ymaige  parfaicte,  in- 
Iransmuable  et  infinie.  {Triumph.  de 
l'elrarq.,  f»  202  v»,  éd.  1531.) 

iXTnAxsN.\TABLE,  adj.,  qu'oH  ne  peut 
traverser  : 


INT 

iNTniQUEMENT,  -  inquemetit,  adv., 
d'une  manière  embrouillée  : 

Intrinquement,  intriquement,  intricatelv 
||jri>|px(.dly,intangledly,dukely;difficultlie 
iCOTGH.,  éd.   1611.) 

iNTniQUER,  -  icquer,  -  iiiquer,  -  incer, 
verbe. 

—  Act.,  embarrasser  : 

Kii  la  matière  y  a  doubles  plasicars 

Qui  nous  pourroieul  inirinquer  en  erreurs. 

{ilysi.  de  ta  Pass.,  f"  S'',  impr.  Inslil.) 

Intriguer.  To  intiicate,  perplex,  pester  ■ 

W"}^'!^.'.    intaugle;    iocumber.     (Cotgr.' 
eu.  ifall.) 

-  Réfl.,  s'embarrasser,  s'empêtrer  : 
Athene  a  dit  que  Platon   ne  fut  pa*   si 

divin  qu'il  n'ait  voulu  scavoir  que  c'estoit 
que  1  humanité,  s'estant  inlriqué  aux  rets 
d  une  vieille  appellee  Archonassa.  (G 
BoucHET,  Serees,  XIX,  Rouen  1635  ) 


INU 


603 


0  lïier  intransnatable  I  (Intern.  Consol 
II,  XIV,  Bibl.  elz.)  ' 

I\TRA.\-SQUILLE,  VOir  INTRANQUILLE. 
INTRAXSSIBLE,   VOif  INTRANSIBLE. 

INTRE,  voir  Entre. 

I.\TRECESSIO.\NER,  VOif  INTERCESSI0.\- 
NER. 

INTREMIEZ,  voir  E.VTREMI. 

IXTREPOSITEMENT,   VOif  INTERPOSITE- 
MENT. 

iNTRER,  voir  Entrer. 

iNTRicABLE,-inca6te,  adj.,embroniIlé, 
embarrassé  : 

Que  continuelle  cure  des  cogitations 
extermine  le  corps,  et  les  fatigacions  de  la 
pensée  et  les  questions  intrincables  des 
choses  deseichent  toutes  les  humeurs  (P 
*ERGET,  Miroutr  de  la  vie  hum  ,  f"  147  r>' 
éd.  1482.J  »»/  i  , 

ixTRicATioN,  -  cion,  s.  f.,  enchevêtre- 
ment : 

Et  de  ceste  intricalion  et  envelopement 
des  cercles   est  solue  une  contrarietez  nui 

Wchel''Và3^fo'°'c°^''''''''^"''"'''''''"*''"''''-' 
Dont  il  avendra  que  le  plait  tant  durera 
que  le  povre  homme  qui  avoit  juste  cause 
par  force  de  long  plait,  par  intricacionsdè 
procès  ou  par  deflaulte  de  son   advocal 

H    l5!l?s?\"682.j"^'^"  '  ^°"'"'  ''""'■«'P*'-" 

INTRICQUER,   voir  iNTRIOUEB. 

iNTRiNCABLE,  Voir  Intricable. 

INTRI.NCER,  VOirLNTRIQLER. 
INTRINQUEMENT,    voir    INTRIQUEMENT. 
I.NTRINQUER,  voir  INTRIQUER. 


—  Intrigué,  part,  passé,  embarrassé,  em- 
brotiillé,  enchevêtré  : 

Le  texte  de  Aristote  eu  cest  probleume 
est  moult  intrinqué  et  moult  obscur  brief 
en  une  partie  et  long  en  l'autre.  (Evrart 
DE  CoNTy,  Probl.  d'Arist.,  210,  f'>  218".) 

Car  en  leurs  vaines  paroles  ilz  cuident 
eslever  eur  entendement.  Hz  sont  intrin- 
quez tellement  qu'ilz  ne  scevent  que  ilz 
Ml?  v^^e^f^'i  ^'''°^^''  <*«  '<»  *>««  humaine, 

Et  sont  séparées  lesd.  seigneuries  les 
unes  des  autres,  combien  qu'elles  soient 
intrinquees  les  unes  parmy  les  autres  et  en 
plusieurs  lieux,  (i486,  Terrier  du  roi,XTch 
mun.  Avallon,  II,  1.) 

Leur  peau    (des  crocodilles)  est    entre 

perce  et  jaune  sus,  ver  gay  entre  couleur 

morte  tntrincee  et    clavellee    de   aucunes 

taches    blanches.    (Rom.    d'Alex.,   I.    IX 

I   Richel.  15468,  f»  21^.)  ' 

.J^'^.'ilf  intringuee.  (Fabhi,  fl/ici.,  f»i8r»,  i 
ea.  1521.)  ' 

.Alais  le  volume  de  Clotho  (qu'où  appelle 
metaphoncquement  la  quenoille  et  le 
fuseau)  est  si  intricqué,  et  les  causes  et 
matières  si  meslees  l'une  avec  l'aultre  que 
1  entendement  humain  ne  s'en  peut  bien 
Mplicquer  ny  deinesler.  (BUDÉ,  Instit.  du 
Pr.,  ch.  XVI,  éd.  1547.) 

Matières  ambiguës,  intrinquees.  (Rab., 
1.  III,  c.  43,  éd.  1552.)  i   '»"•. 

Indefinitum  obscur  et  intringué.  (Cale- 
pin(  Z)jc«.,  Bille  1584.) 

.  Ce  troisième  expédient,  sire,  n'est  pas 
selon  mon  humeur  ;  mais  s'estant  présenté 
a  ma  pensée,  je  n'ay  voulu  laisser  de  le 
mettre  icy  a  toutes  adventures,  pour  ce 
qu  en  choses  si  intrinquees,  et  ou  les  parties 
ont  volontés  et  prétentions  du  tout  con- 
traires, I  on  est  contrainct  de  s'avder  de 
pires  expédients  que  cestuy  cy  ne  serait. 
1624  J  ^^''■"'  '^««-   «»   roy,  éd. 

Cf.  Entriqué. 

INTRODITEMENT,  Voir  Entroditejient. 

INTRODUCTION,  voir  Entboduction. 


nomme  predicablcslequel est, HirorfMctoire 
au.x  predicamentz  de  Aristote.  (La  Mer  des 
hystolr.,  t.  Il,  f»  124%  éd.  1488.) 

INTRODUIRE,  voir  Enthoduire. 

INTRODUISEUR,  VOif  ENTHODUISBUR. 

j  iNTRODUisiBLE,  adj.,  qui  introduit  : 
Nonobstant  que  bien  entendist  le  latin, 
et  que  ja  ne  fust  besoin  que  on  luy  expo- 
sast,  de  si  grant  providence  fu  pour  la 
grant  amour  qu'il  avoit  a  ses  successeurs 
que,  ou  temps  a  venir,  les  volt  pourveoir 
a  enseignemens  et  sciences  intraduisibles 
a  toutes  vertus. (Crist.  tiePizx-^, Charles  V, 
3  p.,  ch.  12,  Michaud.) 

INTRODUITOR,  VOir  ENTRODtJITOR. 

iNTRoiTE,  -  yte,  S.  f.  et  m.,  entrée  : 

En  une  chambrecle  petite, 

Qai  est  a  destre  .1  Ymtroitc. 
(J.  Le  Fevbe,  /a  YinUe,\.  II,  v.  .3017,Cocheris.) 
Comme  ob.scurcie  de  plains,  plours  et 
lermes  a  cause  de  nouvelle  mort,  me  con- 
vient laire  douleureuse  introyle  et  com- 
mencement a  la  deuxiesme  partie  de  ceste 
ouvre  présente. (Crist. DE Pizan,  CharlesV, 
2»  p.,  prol.,  Michand.) 

Le  Soleil  entrant  en  Aries  et  au  quarlil 
(le  Mars  en  Vmtroile  de  Cancer.  (ProOHOsf. 
de  Louv.,  Arch.  Ilùt.-Dieu  Laon.) 

Affin  qu'il  eust  passage  et  inlroiio 

Par  les  buissons. 

(jlni.  par;',  de  Guiscard.  et  Sigism.,  f  5  r".) 

!       Introite,  s.  m.   -  Entry   into   a   matter 

I   (Palsgrave,  Esclairc.  de  la  lang.  franc 

p.  217,  Génin.)  ''     '       ^' 

—  Droit  d'entrée  : 

Item  sur  le  introite  du  dit  ort  ou  courtil 
doit  ledit  tenemcntier.  (1412,  Arch.  JJ  166 
j    pièce  272.) 

iNTRuiRE,  voir  Lntrcue. 

I      f^TRVRE,  intruire  (s'),  v.  rcQ.,  s'intro- 
duire sans  titre  : 

Que  nostredit  oncle,  sesditz  gens  et 
otfaciers  veulent  et  voulussent  prendre  et 
enlever  les  biens  meubles  et  eulx  intruire 
bouter  et  prendre  la  possession  des  beri- 
taiges  et  biens  immeubles  et  en  lever  les 
fruiz.  (1479,  Ord.,  xviil,  505.) 

N'est  loisible  a  tel  lignager,  voulant 
prétendre  droict  au  dit  lief,  soy  intruire 
ou  bouter  en  iceluy  depuis  la  saisine  dudit 
seigneur  féodal  sans  son  congé  ou  license 
{Coût,  de  Bar,  Coût,  gén  .  II.  1031     éd' 

Personne  ne  doit  d'autorité  privée  s'in- 
gérer, intrure  et  intremettre  au  régime  et 
gouvernement  des  biens  pupillaires.  iCout 
ae  Oorze,  Nouv.  Coût,  gén.,  il,  1088''.) 

Est  du  devoir  des  heraux  d'empescher 
que  nul  sans  concession  du  souverain  ne 
sorte  du  tiers  estât  pour  s'intn^-e  en  celui 
éTm9)'^'  ^^■■'""'^'  ^«'-  /"'s«-,  P-  S45, 

INCMERABLEMENT,  VOir  InNUMERABLE- 

ment. 


INTRODUCTOIRE,  adj.,  qul  sert  à  intro- 
duire : 

L'art    introducloire.    (Fossetier,   Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  VIII,  ly,  25.) 
Porphyre  composa  ung  livre  de  logique 


INURBAIN,  adj., qui  manque  d'urbanité 
grossier  ;  ' 

Gens  mal  conditionnez  et  qui  n'ont  grâce. 
„,IZP„"°' '*' '!y  '^"g«^'l«s,sont  aplenez' 
ZZ''T',''^  rustiques,  pour  ce  qu'ilz  sont 
veuz  plus  tost  estre  nez  aux  champs  que  a 


604 


INV 


la  ville.  (J.  LK  Bloxd,  Lie.  de  pol.  hum., 
f"  S7  r».  éd.  1544.) 

iNURB.VNiTù,  S.   (.,  qualité  de  ce  qui 
manque  d'urbauité  : 
Pour   le    i:ro?jeur,  et    le    inurbanité   et 
~Tude?.*e  du  peuple  de  Seithie.  ^FossRTIER, 
t;roM.  Marg.,  uis.  Brux.,  I,  t"  S6  v».) 

ixisK, -  ussé,  adj.,  inusité  : 

Et  des  basions  que  les  parties  entendent 
olleudre  et  deffeudre,  espees  et  dagues 
porteront  seulement,  sans  poinssons, 
cousti-aiix,  ne  autres  pointes  inussees. 
(H.tRDOu'iN  DE  L.\  Jaille,  Ceretii.  des  gages 
de  bat.,  p.  83,  (Jrapelet.) 

iNussÉ,  voir  Indsé. 

iWADER,  V.  a.,  assaillir,  envahir  : 
Ledit  Ciuilhem  avec  sez  compaignous  et 

•  omplices  estant  oudit  baleiuier  et  qui  touz 
estoieut  armez,  invaderenl  et  assaillirent, 
par  manière  d'oslilité  et  de  guerre  lesdiz 
pesclieurs  et  marinier  avec  leur  dit  baisse! 
(vaissel).  [i  mai  1413,  Lettre  des  maire  et 
échevins  de  La  Rochelle,  Ueg.  de  la  Jurade. 
p.  lôS,  Bordeaux  1883.) 

Il  n'est  eagia  si  grevable 
Qni  le»  sceiisl  gneres  iniader. 

■  Martial,  n>i;.  de  Charl.  Vil,  K  III  r°,éd.  U93.) 

.\cbab  ûst  aussi  lapider 
Nabolh  sans  cause  et  s;ids  raison  ; 
Dont  les  chiens  feirent  l'inrader 
Et  borent  son  sang  a  foison. 

Un.,  a.,  f  Si"-,  éd.  1493.) 

Quant  sa  proie  lui  eschape,  il   est  si  yré 

qu'il   invade  et  frape  le  faulconnier  par  le 

visage.  (XV»  s.,  Traité  de  fauconnerie,  \>.  46, 

•Martin-Dairvault.) 

Contre   la    pestilence    qui    souvent    les 

■  orps  humains  incade  et  contrarie. (fle»»ed« 
contre  fièvre  peslilencieuse,  Robinet.) 

Nos  ennemis,  lesquels  ont  dessein  en 
ette  prochaine  saison  de  courir  sus  et 
i/iradernoslre  royaume  par  divers  endroits. 
(1514,  Provisions  de  lieutenant  gênerai  d 
Paris,  donni'es  par  le  roy  François  I"  au 
cardinal  de  Meudon,  ap.  Felibieh,  Hist.  de 
Paris,  III,  6*8».) 

...  Ont  ozé  témérairement  avec  armes 
invader  les  églises  de  Nostre  Dame  ou  des 
Augustius.  (.\ctes  relat.  à  des  émeutes 
arrivées  au  mois  de  sept.  1351,  ap.  A. 
Thierry,  J/on.  inéd.  du  Tiers  Etat,  II,  703.) 

Qu'il    se  donnast  de   garde    sur    toutes 

•  hoses,  et,  r|uelque3  guerres  qu'on  luy  fist, 
le  ninoader  son  ennemy  avec  le  secours 

et  ayde  du  Turc.  (.\I.\bt.  du  Bellay,  Mém., 
1.  IV,  (o  97  V»,  éd.  1569.) 

Aucuns  estiment  qu'iceluy...  ayt  usé  de 
l'occasion  a  invader  par  force  la  domina- 
tion. (De  la  Bocttiere,  Trad.  de  Suétone, 
p.  a,  éd.  1369.) 

iNVADEUH,  S.  m.,  agressear  : 
Destructeur    et    invadeur   de     toute    la 
hreslienlé.  f.MoxsTHELBT,  Cliron.,  H,  238, 
>oc.  de  l'Il.  de  Fr.) 

iNVADinLE,  adj.,  qui  assaille  : 
Tendante  a  fin  an^oisentse  et  araere, 
Sonblz  plains  et  pleurs  rua  vie  ilifinissaDt; 
Tout  mon  temps  est  invadible  nii>ere. 
• /■•  ittiarr.  p.  ,S,  ap.  Ler.  de  Lincy  et  Michel, 

Farcft,  m/tral.  ri  iterm.  Joij,,  t.  III.) 
Jamais  n'anraj  ne  jojre  no  réconfort, 
Tool  mon  temps  est  deuil  (]nc  trop  préfère  ; 
Tout  mon  temps  est  d'faloureaz  desconfort, 
Toat  oinn  temps  est  inraditle  raisere. 

iW.p.  '.)  Iiupr.,  imanililile 


INA'ADIR,  V.  a.,  assaillir,  attaquer  : 
/npodir  et  surprendre  Tholose.  (.\IoNTL., 
Lett.,  aux  capit.de  Toiil.,31  mars  1367.) 

iNVAHissEMENT,  S.  H).,  attaque: 
Ne  se  pourra  faire  mouvoir  guerre,  hosti- 
lité, invahissement  ne  aultre  force,  quel- 
conque... audit  comté  de  Bourgongne. 
(1335,  Traité  de  neutral.,  Dupuy  cxiii,  34, 
Richel.) 

iNv.\iLLABLE,adj.,qui  n'est  pas  valide, 
incapable  : 
Asses  esbahir  ne  me  puis 
Quelle  part  cellay  imaillable  (un  eunuque) 
Si  malheureai,  si  pou  mectable 
Que  jamais  n'en  fut  veu  de  tel 
Soit  allé  eslre  serviable... 

{Therence  en  franc.,  f°  HT,  Verard.) 

iNVAissEUR,  S.  m.,  assaillant  : 

A  la  fin  Bornât  voyant  que  ledit  invais- 

seur  s'efforeoit  tousjours  de  le  affoler   ou 

occire...  (1389,  Arch.  JJ  137.) 

LWANGÉ,  voir  INVENGIÉ. 

i.wASANT,  adj.,  assaillant  : 
Les    invasans    ou    assaillans.    (OresmEj 
Politiq.,  2'  p.,  f''  67%  éd.  1489.) 

iNVASEUR,  s.  m.,  agresseur,  assaillant, 
envahisseur  : 

Par  la  poursuite  du  dit  Boyer,  qui  fut 
premier  inoas«Mr  dudit  Jaques.  (140i,Arch. 
JJ  loS,  f»  269  r».) 

Invaseurs  et  destruiseurs  de  chrestienté. 
(1109,  Ord.,  IX,  462.) 

Et  lui  pardonna  ledit  Philippe,  qui  avoit 
eilé  invaseur.  (1420,  Arch.  JJ  171,  f''142r°.) 

Oppresseur  et  invaseur  de  l'église.  (N. 
Gilles,  Ann.,  f»  276  r»,  éd.  1492.) 

Hibetes,  mcaseur  de  Bithynie.  (Postel, 
Hist.  mem.,  f»  41  r»,  éd.  1332.) 

Et  ne  serons  plus  eu  noz  consultations  en 
la  difficulté  que  nous  avons  esté,  a  déli- 
bérer et  conclure  si  nous  devons  nous 
préparera  la  guerre  comme  contre  un  tel 
ennemi  que  luy,  ou  dillerer  encores  quel- 
que temps,  jusques  a  ce  que  les  effects 
contraires  a  ses  propos  le  déclarassent 
invaseur.  (Guill.  nu  Bellay,  Mém.,  I.VI, 
r»  170  r»,  éd.  1369.) 

Contre  les  invaseurs  et  ennemis  de  sa 
couronne.  (Bdgnyon,  Loix  abroq.,  p.  S17, 
éd.  1374.) 

iNVASTBLE,  -  esible  ,  adj.,  oITensif, 
propre  k  l'attaque  : 

Nul,  de  quelque  estât  qu'il  soit,  ne  feust 
si  hardi  de  porter  espees,  grans  cousteaux, 
dagues  ne  antres  ferremens  ne  armes  in- 
vasibles.  (1387,  Justice  de  Montargis,  ap.  Le 
Clerc  de  Douy,  Arch.  Loiret.) 

Et  autres  harnoiz  et  armeures  tn»a- 
sibles.  (Cft.  de  1.393,  3"  reg.  des  chart , 
f»  22  V»,  Arch.  Nord.) 

Suns  aucunes  armes  invasibles.  (Juv. 
DES  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI,  an  1403, 
.Michaud.) 

Espees,  dagues,  javelines  ou  autres  har- 
noiz invasibles. {Comptes  des  mines  de  Jac- 
ques Cœur,  Arch.  KK  329,  f°  21  r».) 

Armes  d'arbalètes  et  antres  basions  trt- 
vasibles.  (1300,  Complainte,  S.-Cyprien,  1. 
44,  Arch.  Vienne.) 

Prindrent  leurs  armures  et  basions  m- 


L\V 

vasibles.   (Palsgrave  ,    Esclairc,    p.   362, 
Géniu.) 

Bastou  invesible.  (1307,  Cft.  du  comt.  de 
Ftixicourt,  ap.  Thierry,  Afon.  du  Tiers  Etat, 
m,  646.) 

Armes  invasibles,  offensibles  et  deffen- 
sibles.  (17  mars  1361,  .4cks  relat.  aux 
troubles  survenlis  dans  la  ville  d'Amien  s, 
ib.,  Il,  686.) 

iNVASiF,  adj.,  propre  à  l'attaque: 
Enbastonnez     d'armes   invasives.     (Mai 

1443,  .\rch.  mun.  Orléans,  ap.   .Mantellier, 

ifarcft.  fréq.,  III,  263.) 
Armures  invasives. (x.v'  s.,  Valeuiiennes, 

ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Instruments  invasifs.  (J..\IoL[NET,C'/»ron. , 
ch.  X,  Buchou.) 

Ne  portent  armes  ne  basions  invasiz. 
(Ordon.  de  Salins,  1492-1319,  Prost,  p.  12.) 

Ni  aultres  armes  invasives.  (Cl.  IIaton, 
Mém.,  I,  191,  Bourquelol.) 

—  D'invasion  : 

Mais  pourveyt  a  nouvelle  emprinse  in- 
vasive.  (J.  .AIolinet,  Chron.,  ch.  vi,  Bu- 
chon.) 

Qu'ils  ne  porteroyent  les  armes  contre 
le  roy  de  France  en  guerre  invasive.  (Gcill. 
DU  Bellay,  Mém.,  1.  VI,  f»  180  v°,  éd. 
1362.) 

INVASION,  S.  f.,  attaque  : 

S'il  tumbe  en  invasion  et  assaut  d'au- 
trui,  n'aura  qui  le  deffende.  (J.  BooCHET, 
Triomphe  de  la  Noble  Dame,  (•'  87,  ap.  Ste- 
Pa!.) 

Cf.  Envasion. 

iNVASTiBiLiTÉ,  S.  f.,  incorruptibilité  : 

Ces  trois  seules  vertuz  personnelles  sont. 
Car  elles  sont  personnes,  et  si  y  adjous- 
tent  autres  deux,  c'est  assavoir  invastibi- 
lité  et  spiracion  commune,  et  ainsi  sont 
cinq  en  l'universel,  desiiuelles  les  troys 
sont  en  la  personne  du  père,  c'esi  assa- 
voir invastibilité,  paternité  et  commune 
inspiracion.  (Chron.  et  hist.  saint,  et  prof., 
Ars.  3313,  f  2  v.) 

iNVECTiF,  adj.,  qui  contient  des  invec- 
tives : 

Cestuy  Antboine  print  et  condamna 
Tulle  pource  que  Tulle  avoit  fait  une  es- 
cripture  invective  qui  racomptoit  trop  lar- 
gement les  crimes  et  les  péchez  de  An- 
tboine. (Boccace,  Nobles  malheureux,  VI, 
12,  f»  160  r»,  éd.  1313.) 

N'escripvez  plus  a  Jehan  ny  a  Philippes 
Motz  iiireclifi. 
(Appol.  par  l'.UI/é  des  Canards,  sur  len  invecl.  Sa- 
gan, Marol,  etc.,  i  la  suite  des  IW.m.  de  Cl. 
Moral,  éd.  1731.) 

Continuant  ses  sermons  invectifs  contre 
le  Bearnois  et  les  politiques.  (LestOILB, 
Mém.,  2'  p.,  p.  213,  (ihampollion.) 

Serlon  escrivit  un  livre  forl  aspre  et 
înoecti/ contre  les  vices  et  hypocrisies  des 
moines.  (Vig.niek,  Bibl.  hist.,  II,  390,  éd. 
1388.) 

—  S.  m.,  invective  : 

S'ilz  ne  veullent  escrire 
Sans  inrftclifz  dont  noue  vouloieot  repaistre 
De  vieil  jargon,  ou  l'on  ne  voil  que  rire. 
[AppDlog.  par   l'Abbé  dis  Conardx,   sur  les  invrcl. 

Sagan,  Marol,  etc..  à  la  suite  des  Œup.  de  Cl. 

Marul.  0.1.  llM.i 


r\v 

iNA'EiABUE,  adj.,  qu'on  ne  voit  jamais  :  i 
Y  ot  si  pnint  Iriuuiplie  et  sy  jjraut  ri- 
chesse faicle  pour  l'onnor  du  roy,  de  sa 
femme  et  de  la  noblesse  dont  ils  estoient 
acompaifinies,  que  c'estoit  cliose  inveiable, 
tant  du  coustel  du  roy  coume  du  coustei 
de  M.  l'archiduc  son  filz.  (J.  AUBBION, 
Journ.,  au  1494,  Larchey.) 

JNVEiLLE,  adj.,  en  non-valeur  ? 

L'outreplus  d'icelles  terres  sont  inveilles 
et  en  voye  d'estre  toujours  ou  jusque?  a 
lonfîtemps  de  nulle TaUeur.(  1430,  flenombr. 
du  baill.  d'Evreux,  Arch.  P  308,  f"  31  r».  ) 

iNVENciEux,  -  eulx,  adj.,  inventif  : 

Maiâ  toulesfoiâ  ne  furent  ilz 
Tant  invencieuîx  ne  sablilz, 
Pour  quelqae  science  qu'ilz  eussent, 
Que  leur  vie  conserver  peussent. 
(J.  BoLcutT,  les    Hi'gnars   traversant,  1°  49'',  éd. 
1522.) 

iNVENGiÉ,  -  ange,  adj.,  non  vengé: 
S'il    fault  périr,    ne    niorons   invengies. 

(KossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brus.  lOSH, 

VII,  IV,  12.) 

L'ombre  de  votre  royne  invangec  est  la  bas. 
(G.   DcRAiiT,  l'Ombre  des  Ombres,  éd.  1594.) 

r>rv'ENTAuiSER,  V.  a.,  inventorier  : 

Biens  invenlarisez.  (CottsJ.  d'Aousle, 
1388,  p.  217.) 

INVENTEME.NT,  S.  m.,  invention  : 

Avecqnes  ton  inventement. 

(Therence  en  franc.,  f  21 -2^,  Verard.) 

iNVENTERESSE,  -  erressB,  s.  {.,  inven- 
trice : 

Inventerresse 
D'habitz  noaveaulx, 
(J.  M\RoT,  [ioclr.  des  Princesses,  xxiv,  Kond.,  éd. 
1532.) 

Les  six  qui  avoient  esté  invenleresses  et 
présidentes  toute  la  sepmainc  viudrenl 
vers  moy.  {Les  Evang.  des  QuenouiU., 
p.  96,  Bibl.  elz.) 

Ne  qui  en  furent  les  sages  doctoresses 
et  premières  iiivenlerresses.  {là.,  p.  1.) 

INVENTIF,  s.  m.,  inventeur  : 
Les  inventifz  et  procureurs    de  guerre. 
(!'.  Gringore,  Menus  propos, \n,  éd.  1321.) 

INVENTION,  s.  (.,  action  de  retrouver, 
en  parlant  d'une  personne  : 

Tout  l'ost  se  rejouissoit  de  Vinvenlion 
des  personnes  tant  nobles.  (Vioiier  des 
Hist.  rom.,  c.  xr.vil,  Bibl.  elz.) 

iWENTOiRE,  s.  f.,  invention  : 

Car  par  une  telle  iivenloire 
Plusieurs  se  pourroieat  abuser. 
(Gbebar,  Misl.  de  la  Pass.,  29663,  G.  Paris.) 

iNVENTORE,  S.  m.,  registre,  descrip- 
tion, relation  : 

Anchois  que  commençasl  li  siècles  qui  keurt  ore. 
S'en  euist  dou  boin  lemps  fait  un  boin   iiurnlore. 
I (.11.1.0»  LE  Mlisit,  li  Estas  de  tous  gens  seculers, 
II,  19,4,  Kerv.) 

Pour  chou  que  de  mi  soit  et  de  mes  fais  memore, 
l>e  ciertaine  science  fait  ai  chest  inventore. 
(Id.,  la  cnrr  Gillinn  le  Muisit,  11,  256,1 1.) 

iNVENTORisiER,  -  zer,  v.  a.,  invento- 
rier : 


INV 

Puis  envoiunt  quérir  deux  notaires  pour 
inventorisier  ce  qu'ilz  trouveroient  en  la 
dite  mai.xon.  (J.  Adbrion,  Journ.,  an  1481, 
Larchey.) 

Et  (le  pillage)  fut  par  luy  feablement  in- 
venlorisé,  et  rendu  en  thresor  public. 
(BuDÉ,  Inst.  du  prince,  p.  167,  éd.  1347.) 

Et  régulièrement  confesser,  curieuse- 
ment espluchans  et  invenlorizans  vos  pé- 
chez tant  dru.  (1Ub.,1.IV,  c.  49,  éd.  1332.) 

Mesmes  il  vint  jusques  a  vouloir  inven- 
toriser  les  estoilles.  (Du  PiNET,  Pline,  II, 
26,  éd.  1603.) 

Suisse  roni.,  Fribourg,  inventoriser,  in- 
ventorier. 

INVERCONDEUX,  VOir   INVERGOXDEUS. 

INVERCUNDE,  S.  f.,  effronterie  : 
Qui  argueroit  ainsi  :  vercunde  est  mau- 
vaise chose  et  non  vertueuse,  ergo  inver- 
cunde  est  vertueuse  il  ne  s'ensuit  pas 
pour  ce  que  verecuade  et  invercunde  sont 
de  mal.  (Oresme,  Elh.,   f°   84'',  éd.  1488.) 

INVERECOND,  -  und,  adj.,  effronté  : 
.\ntre  chose  je  ne  vouidroie 
Que  avoir  veu  ta  sote  grimace 
lit  ton  inverecunde  face. 

(Therence  en  franc.,  f  112°,  Verard.) 

INVERECONDÉ,  adj.,  effronté  : 

Le  troisiesme   de  ses  personnages  sem- 

bloit  une  aultre  femme  inverecondee  etsans 

soucy  qu'ont  nommoit   vaine    espérance. 

(J.  BoDCHET,  Triumphes  de  la  Noble  Dame, 

f»  83  v°,  éd.  1536.) 

INVERECONDEUX,   Voir    INVERGONDEUS. 

INVERGONDEIJS,  -  eux,  -  ercoudeux, 
-creeondeux,  adj.,  effronté,  qui  n'a  pas 
honte  : 

Celui  qui  de  rien  n'a  vergonde  il  est 
appelle  inverfiondeus.  (Oresme,  Elh-,  Ri- 
chel.  204,  fo  379>.) 

11  est  appelle  invergondeiix.  (Id.,  ib., 
t°  33J,  éd.  1488.) 

Le  vercondeux  a  honte  de  ce  qu'il  a 
fait  mal  et  le  invercondeux  n'a  honte  de 
faire  mal.  (Id.,  ib.  {"89^.) 

0  folle  et  inverecondeuse  hardiesse  [ 
(Therence  en  franc.,  t"  170  y",  Verard.) 

La  seconde  condition  que  doit  avoir  une 
pucelle  est  d'estre  honteuse,  et  quant  elle 
va  entre  les  gens  tenir  sa  veue  basse,  ne 
regarder  ça  ne  la  a  chiefelTronté  et  invere- 
condeux.  (J.  Bouchet,  Triumphes  de  la 
Noble  Dame,  f"  22  v,  éd.  1536.; 

INVERSION,  s.  f.,  interversion  : 
Par  inversion  de  lettres.  (L.\  Bod.,  Har- 
mon.,  p.  330,  éd.  1378.) 

iNVERTiBLE,  adj.,  qui  peut  être  tourné, 
changé  : 

Ventant  toute  riens  invertible. 
De  pure  grâce  convertible 
A  l'humaine  fragilité. 

(Jeh.  de  Meuni:,  Très.,  1282,  Méon.) 

INVESIBLE,  voir  INVASIBLE. 

INVESTICION,  voir  INVKSTISON. 

iNVESTiGABLE,  adj.,  incompréhensible, 
introuvable  ; 

Discussion  imiesligable. 
(CiiB.  DB  Pis.,  Poéa..  Richel.  004,  f  208  r".) 


INV 


ma 


Incompréhensibles  sont  tes  jugemens  el 
tes  voyes  !ni)e.?{i(/x();es.  (.1.  Gkrson,  ;'Xt- 
guillon  d'amour,  f^Se  r»,  éd.  1488.) 

La  grâce  de  nostre  Seigneur  qui  est  se- 
crette  et  investigable.  (La  tresample  et 
vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  f»  103*, 
éd.  i486.) 

f)deur3  de  ordoration  invesligable.  (Le 
Fevre  d'Est.,  Bible,  Esdras,  iv,  6,  éd. 
1334.  ) 

Mais  la  miséricorde  de  ta  promesse  est 
grande  et  invesligable.  (lo.,  ib.,  Paralip., 
II,  36.) 

Vos  sentiers,  selon  tous  nos  possibles, 
A  tons  nos  sens  investigables  sont. 
(^targuer,  de  la  Margiier.,  {"  32  v",  ap.  Pougens, 
Arch.  fr.) 

Combien  sont  incompréhensibles  ses 
jugemens  et  ses  voyes  invesligables  !  (J. 
Bouchet,  Noble  Dame,  f  161  v,  éd.  1336.) 

Les  investigables  richesses  de  Christ. 
(La  Bod.,  Harm.,  p.  492,  éd.  1378.) 

INVESTIGUER,  V.  a.,  rechercher  : 
En  invesliguenl  ou  enserchent  comment 
on  doit  jiiser.  (H.   de  Granchi,   Trad.  du 
Gouv.    des  Princ.   de  Gille  Colonne,  Ars. 
S0G2,  f»  187  r».) 

Chascan  doibt  mettre  son  estnde 
A  investiffuer  vérité. 
(.1c/.  des  Aposl.,  vol.  I,  f  157'',  éd.  1537.) 

Le  pape  envoya  deux  cardinaulz  es  par- 
ties de  Gaulle  en  Angleterre  pour  investi- 
guer  et  savoir  la  vérité  du  faict.  (Bou- 
chard, Chron.  de  Brel.,  f  81',   éd.  1532.) 

Mon  esperit  fut  tout  esmervcillé 
Investigant  le  voir  ou  la  mensonge. 
(1525,  le  Livre  du  Faiilcon,  Poés.  fr.  des  xv"  et 
xvi's.,  XII,  267.) 

iNVESTiGUEUR,  S.  m.,  investigateur: 
Un  autre  clerc,  riches  homs,  et  de  la 
court  du  roy  Charles,  qui  assez  estoit  in- 
vesligueur  des  secrètes  sciences,  pria  moult 
a  l'autre  qu'il  luy  voulsist  enseigner  a  faire 
ledit  azur.  (Crist.  de  Pizan,  Ckarles  V, 
3'  p.,  ch.  28,  Michaud.) 

Philosophes  invesligueurs  de  sapience. 
(Id.,  Policie,  Ars.  2681,  i.viil.) 

iNVESTisoN,  -  zon,  -  cion,  s.  f.,  inves- 
tissement : 

Loux,  vendes,  investicion  et  intrages. 
(1333,  Information  par  J.  de  Paroi,  Richel. 
24040.) 

Il  est  loisible  au  parent  et  lignager  du 
costé  dont  procèdent  lesdits  héritages,  de 
demander  et  requérir  en  jugement  avoir 
ladite  rente  par  retrait  lignager,  dedans 
trois  mois  de  l'infeodation  ou  investizon 
d'icelle.  {Coût,  de  Bourbona.,  ccccxxiil, 
Nouv.  Coût,  gén.,  III,  1263.) 

Ne  sont  pourtant  les  retrayans  empes- 
chez  de  faire  la  retenue  incontinent  après 
le  contract  de  vente  et  auparavant  le  jour 
des  dites  prinses  de  possession,  infeoda- 
liou  et  investizon  si  faire  le  veulent.  (Coul. 
de  Bourbonnais,  Coût,  gén.,  I,  400,  éd. 
1604.) 

Investison  :  f.  An  investing,  or  inves- 
ture  ;  an  inrobing,  iustalling,  indowing, 
inslituting,putting  mto possession. (Cotgr^, 
éd.  1611.) 

INVESTIZON,  voir  Investison. 

iNvicTE,  adj.,  invincible,  invaincu  : 


MUq 


606 


INV 


INV 


Leur  auftuste  et  inricteeinpereur.(MART. 
DU  BBtLAY,  Mém.,  I.  IV,  C  i30  r», 
éd.  1569.) 

i}>n-icTissiME,  adj.,  invincible,  in- 
vaincu : 

Et  poi  qu'il  virent  lo  duc  invictissime 
-1er  ferme  pour  confondre  la  cité... (AIMÉ, 
Chron.  de  liob.  Viscart,  1,  22,  Champollion.) 

Tre5  cristiea  et  invictissime  rov.  (D'Au- 
TO.N,  Chron.,  lîichel.  3083,  f»  94  r».) 

Triomphe  du  très  chrestien,  très  puissant 
et  invictissime  roy  de  France  François  l" 
de  ce  nom.  (J.  Bouchet.) 

iNvicTUEUS,  -euz,  adj.,  invincible  : 

I  iisi  qae  li  Doble  roy  plaisaos  et  amereaz 
D«  Boeme,  a  cbe  temps  qu'il  fut  invicluriiz. 
(Jeb.  DE5  Pbeis,  Geste  de  liège,  11,  12H5, 
Cliroa.  belg.) 

iN>iDENCE,  S.  t.,  envie  : 

Par  moy  et  par  ma  provideace 
Viol  sar  terre  toute  invidence 
Et  dueil  de  fraternelle  grâce, 
Tousjours  la  fay  sortir  de  place. 
(Eloï  Damersal,  le  Livre  de  la  deablerie,  f°  10\ 
éd.  laOï.) 

Lesquels  (secours)  sont  ordinairement 
plus  grands  en  ce  royaume  qu'en  nul  autre 
de  la  cbrestieuté,  pour  l'estendue  et  ferti- 
lité d'iceluy,  et  pour  Vinvidence  des  voi- 
sins, et  pour  la  force  que  pour  cause  y 
convient  entretenir.  {Edil  de  Henri  II, 
relat.  aux  offic.  compt.,  oct.  1334. ) 

iNviESiR,  voir  Enviesir. 

INVIGII.A.NCE,  S.  t.,  manque  de  vigi- 
lance : 

Voz  amis  mesmes  s'amusent  a  accuser 
vostre  invi'iilance  et  improvidence,  plus 
qu'a  vous  pleindre,  et  Fignorance  ou  non- 
chalance aux  offices  de  vostre  profession. 
(.Mont.,  Ess.,  1.  li,  ch.  xv,  p.  408,  éd.  1393.) 

INVINCIBILITÉ,  S.  t.,  qualité  de  ce  qui 
est  invincible  : 

SigulSant  a  lu  multitude  la  joie  du  sénat, 
et  la  félicité  de  la  cité,  et  l'invincibilité 
d'icelle.  (FossETiRR,  Cron.  Marg.,  ms. 
Urux.  10511,  Vil,  V,  8.) 

En  quoy  appere  que  ['invincibilité  de 
leur  naturel  corage  est  vaincre  ou  morir. 
(ID.,  ib.,  ms.  Brux.  10312,  VllI,  l,  13.) 

i.wioLAUJiENT,  adv.,  invïolablement  : 

Les  devant  dites  concordaeions,  conven- 
oions  et  conveuz  tenir  fermement  et  garder 
•nciotaumenl.  (1308,  Chart.de  Ph.  le  Bel, 
Bichel.  1.9783,  f"  134  v».) 

ixviscATiON,  -  cion,  s.  f.,  état  d'ane 

chose  convcrie  de  matière  visqueuse  : 

Et  covient  que  sa  cbalour  (de    la  sanie) 

it  ecaus,  c'est  qu'cle  soit  procbaine  a  la 

inlour  dou  cors,  et  qu'il  i  ait  aucune  in- 

'  licaliou.  (Brc.n  de  Long  Borc,  Cyrurgie, 

HS.  de  Salis,  f  17".) 

De  inviscacion  et  conglutinacion  de 
paupières.  (11.  de  Gord.,  Pnttig.,  III,  7, 
éd.  1493.) 

iNvisQUEii,  verbe. 
—  Act.,  engluer  ; 

Aux  lépreux  les  cbevenlx  tombent,  pour 
default  du  nourrissement  devant  venir  a 
la    porosité    du   cuyr,    pour  continuer  et 


invisguer  \e  cuyr.  {Practique  de  P.  Hocellin, 
('  17  v»,  éd.  Lyon.) 

—  RéD.,  s'attacher  comme  la  glu  : 

La  térébenthine  iuficie  les  costes  de 
l'aureille.toutesfois  elle  ayde  :  car  l'ordure, 
la  pouidre  et  les  puces  se  adherdent  et 
invisquent  a  la  tcrebentine,  et  ainsi  on  les 
tire  hors.  (li.  de  Gord.,  Pratiq.,  III,  13, 
éd.  1493.) 

Se  elle  va  (la  viande)  au  villis,  et  que  elle 
se  invisque  la,  c'est  nausée.  (Id.,  ib.,  V,  3.) 

Partie  d'iceluy  (plomb)  se  brusle,  sa 
partie  a  savoir  sulphureuse,  et  partie  s'm- 
visque  dans  les  couppelles,  en  forme 
presque  de  verre  ou  esmail.  (Blaise  Vi- 
gexere,  Traicté  du  feu  el  du  sel,  p.  86, 
éd.  1342.) 

—  Invisqué,  part,  et  adj.,  fixé  comme  la 
glu,  gluant  : 

Obtalmie  ancienne  et  qui  envieillit,  a 
laquelle  ne  proufitent  medicines  que  on  y 
met,  elle  est  très  mauvaise,  et  entre  les 
aultres  celle  qui  a  humeur  corrumpue  in- 
visqueeqai  corrompt  le  nourrissement.  (B. 
de  Gord.,  Pratiq.,  IH,  2,  éd.  1493.) 

Humeurs  froides  invisquees.  (Id.,  ib.,  V, 

1N^^TATEUR,  s.  m.,  celui  qui  cherche  à 
se  faire  inviter  : 

Car  c'est  d'ung  petit  parasite 
Ou  an  moins  d'un;;  imilaleur 
Que  a  parlé  nostre  serviteur. 

(Thercnce  en  franc.,  f  -277^,  Verard.) 

INVITATOIRE,  S.  m.  ? 

Pour  Vinvitatoire  que  le  maistre  devoit. 
(Compt.  de  l'H.-D.  d'Orléans,  1409-10,  exp. 
comm.  dom.,  Hôp.  gén.  Orléans.) 

iNviTEJiENT,  S.  Ett.,  invitation  : 
Invitamentum,  amorce,  invitement,  inci- 
tation. (R.  Est.,  Dictionariolum.) 

Invitement,  as  Invitation.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

INVOCABLE,  adj.,  que  l'on  peut  invo- 
quer : 

Il  ot  jadisi  selon  la  fiction, 
Guerre  mortel,  periUeus  et  doabtable, 
Qui  trop  dura  et  fist  d'alliction, 
Entre  Beraart  l'arceprestre  invocable 
El  Briquemer  le  cerf  non  deffonsable. 
Qui  gasterent  l'un  de  l'autre  pais. 

(E.  Desch.,  OEuv.,  lit,  197,  A.  T.) 

INVOCATEUR,  S.  m.,  sorcier,  enchan- 
teur : 

Icellui  Beluys  estoit  tenu  et  réputé  estre 
invocateur  et  sorcier  et  de  faire  mourir 
par  venin  et  invocation.  (1469,  Arch.  JJ 
196,  pièce  92.) 

iNvocATiF,  adj.,  qui  invoque  : 

Lequel  par  art  du  dyalde  invocalif 
A  dessus  moy  motz  fainctifi^  controuvé. 
(Aci.  des  Aposl.,  TOI.   Il,  f  187S  éd.  1S37.) 

INVOCQUEUR,  voir  iNVOQUEUR. 

iNvoLu,  adj.,  entouré,  enveloppé  : 

Pécheurs  en  péchez  involui. 

(J.  BoccHET,  Ep.  fam.,  xi,  éd.  1545.) 

Involu  et  enveloppé  des  ténèbres  d'infi- 
délité. (Violier  da  llist.  rom.,  c.  xcvii, 
Bibl.  elz.) 


'"iLSGR.. 

INV 

—  Embrouillé,  obscur  : 

La  mauvaise  forme  d'austour...  est  : 
quant  il  a  teste  grande,  col  court,  les 
plumes  du  col  meslecs  et  involnes.  (Gcill. 
Tardif,  l'Art  de  "Faute,  i,  28,  Lacroix  et 
Jullien.) 

Question  involue,  obscure  ot  cnigma- 
tique.  (J.  DE  CORAS,  Altère,  en  forme  de 
dial.,  p.  18,  éd.  1358.) 

INVOLUCION,  -  tion,  s.  f.,  complication, 
confusion  : 

Tant  de  plaisans  decepcions 
lît  de  grans  invohicions. 

(Remédia  amoris,  79,  Koerlinit.) 

Ce  qui  naist  de  péché  tourne  en  desroy, 
en  agitation  confuse,  et  involution  désor- 
donnée. (Al.  Chartier,  l'Espérance,  p.  329, 
éd.  1617.) 

Sur  laquelle  opposition  pourroient  nos 
dictz  vassaulx  entrer  en  involutiotl  de  pro- 
cez.  (Rkbuffi,  Bubricque  de  grâces,  par- 
dons, f"  274  r»,  éd.  1347.) 

Allegoient  les  parties  plusieurs  raisons 
d'une  part  et  d'autre,  et  etoient  en  voye 
de  tomber  en  grandes  involutions  de  pro- 
cez.  {Cout.  de  Berry,  ch.  93,  p.  212,  La 
Tbaumassière.) 

Voila  comme  en  jetant  la  philosophie 
morale  en  des  involutions  ainsi  tortues... 
ils  detractent,  despriseut  et  vilipendent 
tout  ce  qui  est  alentour  d'eux.  (AilYOT, 
Œuv.  mesl.  de  Plut.,  î"  607  r»,  éd.  1574.) 

IN^'OLVER,  verbe. 

—  Act.,  envelopper  : 

Et  illec  les  involvent  en  grandes  invo- 
lucions  de  procez.  (1464,  Ord.,  xvi,  269.) 

Le  dyable  s'estudie  et  s'efforce  qu'il  in- 
volve le  cuer  de  l'omme  en  mauvaise  cogi- 
tacion.  (Eximines,  Livre  des  s.  anges, 
r»  107  r»,  éd.  1477.) 

Car  quant  Marie,  ceste  estoile  de  mer 
tant  grande  et  spacieuse  seroit  ostee,  ce 
ne  seroit  plus  fors  une  involvente  obscu- 
rité, car  il  ne  nous  demoureroit  sinon  té- 
nèbres et  umbre  de  mort.  {Le premier  Vol. 
des  exp.  des  Ep.  et.  Ev.  de  kar.,  f"  47  v», 
éd.  1519.) 

Et  serreras  et  involveras  gentement  tes 
racines  dudit  rozier  en  menue  terre.  (Pla- 
tine de  honneste  volupté,  f»  9  r»,  éd.  1528.) 

—  Réfl.,  s'envelopper,  s'entourer  : 

Car  quant  chevalier  de  moindre  pris  est 
bien  afiicbé  sus  puissant  cheval,  pourveu 
de  roide  lance  :  mais  qu'il  ayt  la  manière 
de  soy  involver  contre  la  pesanteur  du 
coup,  ne  sera  chevalier  si  puissant  se  il 
n'est  rusé  en  recevant  le  coup  qu'il  ne  luy 
conviengne  clieoir.  (Perceforest,  vol.  IV, 
ch.  35,  éd.  1528.) 

11  y  adjousta  encores  assez  d'autres  in- 
dignitez  a  rencontre  du  roy,  ens'involvanl 
el  fourrant  si  avant  en  ambages  el  super- 
Quité  de  paroles,  que...  (GniLi..  DD  Bp.llay, 
Mém.,  1.  VII,  f»  199  r»,  éd.  1569.) 

—  Involvé,  part,  passé,  entouré  : 

Il  appert  par  leurs  noms  que  il  sont  in- 
volves  en  mal  de  la  signification  de  leurs 
noms  si  comme  joye  de  mal.  (Oresme, 
Eth.,  Richel.  204,  f"  370'=.) 

Ay  bien  voulu  examiuer  plus  avant  les 
anciennes  histoires  et  chroniques  des 
vieulx  volumes  el  registres  involves  que 
j'ay  pris  el  serchez  es  lieux  ou  l'on  a  cous- 


IRA 


IRA 


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tume  de  garder  lettres  de  perpétuelle  mé- 
moire. (Bouchard,  Chron.  de  Bret.,  ("  l'\ 
éd.  1332.) 

ixvoQUEUu,  -  ocqueur,  s.  m.,  celui  qui 
invoque  : 

Des  enchanteurs  et  invoqueurs  de 
dvables.  (Bout.,  Somme  rur.,  1'  p.,  f°,7S% 
é'd.  1486.) 

I'"t  ne  serons  de  M.irs  pins  iwocqiieurs, 

Aias  de  toy  seuU  Baccbus  très  honnore. 

(Calvi  DR  r.*  FoxTAiNE,  Eglog.    sur   le  retour  de 

Bacchua,  Poés.  fr.  des  xv'  et  xti'  s.,  I,  251.) 

Invoqueur:    m.    An    invoker.    (Cotgr., 

éd.  1611.) 

10,  voir  Je. 

INWELMENT,  VOir  IVELMENT. 
lOELMENT,   voir  IVELMENT. 

iPOTATESMOs,  ipotimcos,  S.  m.,  hippo- 
potame: 

Qnar  nnes  Lestes  ont  es  aligos  repos, 

Li  paisant  reclalment  les  ipotalesmos. 

(Roum.  d'Alix.,!'  -iSS  Michelant.)  Var.,  ipolimeos. 

iPOTiMEos,  voir  Ipotatesmos. 
iQOEi>,  adj.,  quel  : 
Se  tu  viens  chi  enqnerre  iqnels  hom  la  seras 
(Roum.  d'Alix.,  f°  5S',  Michelant.) 

IQUEST,  voir  ICEST. 
IQUIST,  voir   ICEST. 

iRACOND,  -  onde,  -  unde,  adj.,  em- 
porté : 

Tiex  homes  sont  aucune  fois  prisies  qui 
ne  font  grans  menaces  aussi  comme  Vira- 
cundes,  que  l'on  cuide  maintes  foiz  que  il 
soit  preus  et  liardiz.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  289,  Chabaille.) 

Les  iracondes,  les  hnreux, 
Les  diligens,  les  pareceux... 
Sont  tait  fraint  par  beauté  de  femme. 
(E.  Deschabi's,  Poés.,  Richel.   840,  f  3-27'.) 

Face  iraconde.  (Eiirialus  etLucr.,  fSr», 
éd.  1493.) 

n'uns  homme  fonl,  iracond  et  hanisaire. 
(J.  BounnET,  Opusc,  p.  30.) 

Ne  voyez  vous  pas  un  homme  langoureux 
cstre  plus  iracond  qu'un  homme  sain  ? 
(Jeh.  Le  Blond,  Inst.  de  la  chose  pubtigue. 
f»  91  r»,  éd.  1S49.) 

Les  Alemans  sont  traçons,  hardis  et 
agrestes.  (Le  Blanc,  Trad.  de  Cardan, 
f«  180  v»,  éd.  1536.) 

Ceux  qui  sont  iracondz  et  colères. 
(BouAYSTUAU,  Théâtre  du  monde,  f»  87  v», 
éd.  1360.) 

Es  tu  po^nt  superbe?  il  disoit  tousjours 
nenny.  Es  tu  point  iraconde  ?  encores 
moins.  (Des  Per.,  Nouv.  recr.,  du  Prestre 
et  de  Manon  qui  se  confessoit  a  luy 
{"  140  v»,  éd.  1S64.) 

Ceux  de  l'isle  de  Corse  sont  iraconds. 
(G.  BouciiET,  Serees,  II,  56,  Roybet.) 

Iracond,  colérique,  iraconde.  (Duez, 
Diet.  /"r.-a/i.-toJ.,  Amsterdam  1664.) 

IRACONDE,  voir  iRACOND. 

IRACONDEUR,  yr.,  adj.,  emporté  : 
Et  ce  advient,  ou  pour  ce  qu'ilz  (les  oi- 
seaux de  proie)  sont  ijratondeurs,  ou  qu'ilz 


sont  trop  bas  et  megres.  S'il  est  yracondeur 
lui  soit  la  teste  couverte  de  son  chaperon. 
(XV"  s..  Traité  de  faulconnerie,  p.  37,  Mar- 
tin-Dairvault.) 

lUACONDiEUSEMENT,  -  undieHscment, 
adv.,  avec  colère,  avec  emportement  : 

Mais  a  tous  propos  luy  respondoienl 
iracundieitsement.  (Bourgoing,  Bat.  jud., 
II,  1,  éd.  isao.) 

lUACONDiEUx ,  yr.,  adj.,  emporté, 
violent  : 

Gentz  iracondieux.  (G.  Mansion,  Biblio- 
th.  des  Poet.  de  Metam.,  Prol.,  éd.  1493.) 

Car  yre  est  si  forte  poison 
Que  elle  fait  en  toute  raison 
Mettre  les  yracondieux 
Hors  du  jagement  de  saison. 
(J.  BouCHET,   les   Itegnars  Iraversant,  f»  33'',  éd. 
1522.) 

IRACONDOS,  -  ondus,  -  wideus,  adj., 
emporté,  violent  : 

Cil  qui  se  corrouce  si  comme  il  ne  doit, 
si  est  apelcz  iracondus.  (Brun.  Lat.,  JYes., 
p.  272,  Chabaille.) 

Beste  moult  iracundeuse.  (Jard.  de  santé, 
II,  42,  impr.  la  Minerve.) 

iRAcu,  voir  iRAscn. 

1.  iRACUNDE,  S.  f.,  courroux,  colère  ; 
Moult   estoit   Decius  pleins    (Viracunde. 

{Vie  S.  Lorant,  Richel.  818,  f°  277  r°.) 

2.  IRACUNDE,  voir  Iracond. 

iRACUNDEUs,  voir  Iracondos. 

iRACUNDiE,  S.  f.,  emportement,  fureur: 
Vit  li  sire,    e  a  iracundie    comouz    esl. 

(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  Cant.  Moys.,  28. 

Michel.) 

Purvocerent  lui  en  deus  estranges,  e 
en  abominatiuns  a  iracîmdie  commourent, 
{Ib.,  24.) 

Iracundie,  c'est  a  dire  félonie.  (Ohesme, 
Eth.,  Richel.  204,  f°  428''.) 

lUACUNDIEUSEMENT,       VOir       IrACON- 

dieusement. 

1.  iRAGE,  S.  m.,  colère  : 

Entre  lui  et  Guibert  se  fièrent  par  irage. 
{Siège  de  Barbaslre,  Richel.  24369,  f»  147  r°.) 

2.  IRAGE,  s.  m.,  héritage  : 

Se  l'apostoles,  par  compas, 
Ke  li  confermoit  a  irage 
Normcndie  et  tout  le  rivage. 

(MoisK.,  Chron..  23390,  Reill.) 

iRAGNE,  voir  Araigne. 

iRAiGNEE,  plus  anc.  irainede;  iraîgnee, 
iraingnee,  yr.,  irrannee,  yrignee,  araignée, 
s.  f.,  toile  d'araignée  : 

Li  nostre  an  sicum  irainede  seront  pur- 
pensed.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxxxix,  10, 
Michel.) 

Item  je  laisse  aux  hospitanx 
Mes  châssis  tissus  à'araignee. 
(Villon,  Pet.  Test.,  xxi,  Jouaust,  p.   17.)   Var., 
iraignee. 

—  Grillage  de  fll  de  fer,  panneau  de  fil 
d'archal,  en  forme  de  toile  d'araignée  : 


Si  sont  aultres  engins  que  l'eu  appelle 
yrignees,  et  y  prent  on  faulcons  et  espre- 
viers  qui  y  met  des  coulombs,  et  sont  ces 
retz  si  très  doliees  que  on  ne  les  voit 
point  eu  l'air.  (Frère  Nicole,  Trad.  du 
Liv.  des  Proul/ilz  cliamp.  de  P.  des  Cres- 
cens,  f»  121  v,  éd.  1516.) 

Deux  yraingnees  de  fer.  (1490,  Arch.  K 
272.) 

Suisse  rom.,  Neuchâtel,  aragnée,  toile 
d'araignée. 
Cf.  Araigne. 

iRAiGNEUx,  adj.,  de  la  nature  de  la 
toile  d'araignée  : 

...  Et  Vulcan  guygnant  auprès 
De  son  erabusche  iraigneitae 
Qui  la  couple  vergongneuse 
Alloit  serrant  de  si  près. 
(D.  Flores  de  Grèce.  Epit.,  p.  8",  ap.  Ste-Pal.) 

IRAINEDE,  voir  Iraignee. 

IRAIS,  adj.,  qui  est  en  colère  ;  irrité  : 

Les  destriers  broichent  qui  molt  furent  irais. 
(/!.  de  Cambrai,  2374,  A.  T.) 
Des  or  lor  i  sort  granz  esmais, 
Kar  fels  e  desvez  e  irais 
Lor  vunt  les  noz  plus  très  hardiz 
Que  n'est  li  faucs  vers  la  perdriz. 
(Ben.,  Ducs  de  Norm.,  II,  9556,  Michel.) 
Molt  par  fn  l'amperercs  correciez  et  irais. 

(J.  lion.,  Sax.,  XV,  Michel.) 
La  dolour  qui  norrist  et  entre 
Dedens  l'eslomac  et  ou  ventre 
Ilapaie  li  ligures  vrais 
Et  reslece  houiine  trop  irais. 

(Lapid.,  E,  155,  Pannier.) 

iRAissANCE ,  S.  f.,  disposition  à  la 
colère  : 

L'ame  a  trois  forces  :  raisonableté,  co- 
veitance,  iraissance.  (Irad.  de  Beleth,  Ri- 
chel. 1.993,  ro81  v.) 

iRAiSTRE,  -  estre,  hirastre,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  colère  : 

Lors  nel  poust  nniz  home  iraislre. 

(Vie  du  pape  Gre'g.,  p.  108,  Luzarche.) 

—  Réfl.,  se  mettre  en  colère,  s'em- 
porter : 

Iraissentsei  li  pople.  {Lib.  Psalm.,  Oxf., 
XCVIII,  Michel.) 

Iraisez  vus  et  ne  voiliez  pécher.  {Psalm., 
Brit.  Mus.  Ar.  230,  f  9  r°.) 

Ains  se  commancent  a  hirastre. 
(Wace,  Conception.  Brit.    Mus.  Add.   1S606, 
P  59^) 

Uns  de  Juis  i  ot,  .i.  maislre, 
Qui  se  conniença  a  iraislre. 

(In.,  ib.,  p.  73,  Maacel  et  Trébatien.) 

Od  grant  pour  e  od  dotance 

Que  li  dux  od  eus  ae  s'ircsse. 

(Ben.,  0.  de  Norm.,  Il,  10498,  Michel.) 

^'i^ai  mie,  fet  cil,  qui  qui  s'en  doie  ireslre. 

(Roum.  d'Alix.,  i"  19'',  Michelant.) 

.N'a  homme  en   sa  compagae   que  por  lui  ne  s'i- 
[raise. 
(Ib.,  F  79".) 
Quant  Rollans  l'entendi  si  se  prist  a  irestre. 
(Ren.de  Montaub.,  p.  242,  Michelant.) 
La  beste  s'aira,  forment  s'est  irascuc. 
(Maugis  d'Aigrem.  ms.  Montp.  II  247,  ,  f  loo") 
Granz  pecchez  est  de  sei  iraistre.  {Corn- 


608 


IRA 


ment.    s.  le  nour.    test,  nif     Oxf.,  BodI., 
Douce  «70,  (•  oO  r°.) 

Irasquilsei.  iFie  SU  Cather.,  ms.  Tours   : 
97,  f"  1  r»-)  j 

—  Nentr.,  dans  le  môme  sens  : 
De^qu^   a  q-.ant,  ?ire,  iraistras'-n&xi'i 
(t.(..  Psalm.,  Oxf.,  Lxxviii,  S,  Michel.) 

Iraisez  e  ne  vuille?  pécher.  (Liv.des  Ps., 
Cauibridfie,  IV,  4,  Michel.) 

Cum  iraisseit  la  furur  d'els  sur  nus.  (J6., 
cixiii,  3.) 

Pechiere  verrat  e  iraistrat,  ot  ses  deM 
frémirai.  (Pso/1.  monasl.  Corb.,  Richel.  1. 
708,  f''  91  V".) 

Borne  si  aroit  non  la  mesire 
Oni  mainU  terre  fist  iresire. 

{Alhh,  Richel.  37o,  î'  It     .) 

Mon»  me  poise,  s'il  penst  estre, 

nont  jetons  fis  onquesj«^r._^__^,^_^^ 

Mottm-aqnisirafetir«(r..^^^^_^^^ 

Chauliez  vus  à'iraistre.  {Comment,  s. Je 
n^Tiel,  n.s.  Oxf-,  Bodl.,  Douce  270, 
f»  50  r'.) 

iRAL,  adj.,  en  colère,  emporté  : 

Il  escria  Gni,  mez  ...  petit  fa  •"<«. 

(Cui  âelianleutl,  i-tlO,  A.  P.) 

IR.V.NCE,  s.f.,  colère,  dépit  : 
S'i  ad  icel  qui  ne  demeiot  irance 
une  a  ne  snnt  a  Rollant  le  calai?ne. 

(Roi.,  1815,  MuUer.) 

iRANCiER  (S"),  V.  rén.,  se  mettre  en  ce-  ' 
1ère: 

E  Pierres,  quant  Toit,  molt  s'en  irance, 
E  sembla  li  orgoil,  ire  e  pesance. 

(Ger.  (le  liosiill.,  p-  32",  Michel.) 

iBASCEOR,  adj.,  colère,  emporté  : 
11?    sont    irasceor.    (Bible,    Maz.    684, 
(•  161*.) 

IRASCU,  -  qu,  -  eut,  iracu,  adj.,  qui  est 
en  colère,  en  courroux,  furieux,  et  quel- 
quefois simplement  chagrin  : 

Li  coens  Rollani  il  est  ranlt  irascuzl 

mol.,  "'7.  Mûllcr.) 

Fièrent  li  Crin  qni  mnlt  sont  ira.iens 
El  départent  la  prese  as  brans  qn'il  ont  tons  nns. 
(Roum.  d-MU.,  f  49=.  Micl.elant.) 
R.  le  TOit,  le  qner  ot  irc^gu. 

(R.  de  Cambrai,  14*9,  A.  1.) 

Aini  est,  fist  la  femc,  londnz. 
Dont  est  li  Tileins  irosi-u».  „,,-> 

OUbiï,   ysopel,  Richel.  191o2.  f  2»  .) 

N'en  soit  dolani  el  irasaii. 
,ûaflrr.»^Vat.  Christ.  1725,  fît".) 

Or  est  li  rois  trop  iratatz, 
Qnant  son  vassal  voit  abaln. 
^Floirc  et  Blanceflor,   i'  w».,  1207,  dn  Mcril 

Ele  respoâl  com  irascue  : 
Sin.'aistDiex.n.airamfai..^^^^^^^ 

Ne  s'est  dorement  iraciit.  ,,  ,  „,  ^ 

(Flormoni,  Richel.  3b3,  fM6'.) 

Qnant  li  rcis  l'ont  entendu. 
Dolent  esteit  e  iratcu.  ...  .   ,  > 

ir.onqunl  of  Ireland,  191,  Michel.) 

Sachiei  si  en  ot  irascti 

Le  cner  qne  de  dnel  en  morn. 

(Admet,  Cleom.,  Ars.  3142,  V  53^) 


IRF. 

Lors  fist  grant  ilnel.  forment  fu  ira.vit,- 

Œuf.   fil..  Kiihel.  771,  f  51  ■) 

Joseph  li  dist  snn  songe  dont  il  ert  iracuu 

(Bible.  Richel.  763,  f  236».) 

IRATAVLEMENT,  VOir  IlERITABLEMENT. 

iRAYSTnE,  S.  m.,  furme  irrégulière, 
hérétique  : 

Et  ce«te  chose  permist  Jehan,  combien 
nue  peu  de  confidence  il  eiisl  en  Synion, 
car  l'un?  iraystre  voulentiers  de  1  «"Ire  je 
parde  et  fait  double.  (BoURGOING,  Bat. ;«a., 
VI,  23,  éà.  1530.) 

Cf.  HEREGE  et  HERITE. 


IRE,  yre,  s.  f.,  colère  : 

L'ir«  fod  granz  cnm  de  senior. 

(.S.  Léger,  79,  Koschwilz.) 

Amours,  ire,  vies  ne  novele. 
(Rescl.  de  MoM-iEss,  de  Carilé,  st.  xlvi,  6, 

Van  Hamel.) 
E  maint  gentil  chetalier  Angevins  e  Gascnns, 
Ki  frunt  a  cens  de  France  ires  e  cnntençons. 
(JOBD.  FiSTOSME,    ChroH.,  68,  ap.   Michel,  D.  de 
^orm.,  t.  111.) 

Onques  mes  nule  joie  n'oi 
Qui  si  tost  me  tornast  a  irr, 

(Lai  de  l'Ombre,  p.  72,  Michel.) 
Encourir  Vyre  de  Dieu.   (CoMii.,  Mém., 
V,  9,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

N'entrez  poiot  tons  deos  en  courroux 
Ky  en  si  grand  colère  et  ire. 
(.Godard,  les  Desgtiis-,  V,  5,  Bibl.  elz.) 

L'Académie   enregistre  encore  comme 
vieilli  ce  terme,  fort  usité  au  xvii»  siècle. 

iRÉ,  voir  iRIÉ. 

IKEEMENT,  voir  IWEEMENT. 

iREis,  voir  iROis. 
lUEMENT,  S.  m.,  colère  : 

Ki  par  lor  malvais  iremens 
JuroiCDt  les  grans  sairemens. 
(De  S.  Jehan  Paulit,   Richel.  1553,  P  421  .) 

iREMONGNE,  yr.,  s.  f.,  colère: 

Bien  .c™.  Franchois,  dont  cascun  avoit  brongne 
Assembloit  a  Paris  qui  sont  plains  AHremongne. 
(Jeu.  des   I'reis,    Geste   de  Liège,  9599,  Chron. 

belg.) 
f.ar  en  son  cucr  entrât  adont  grant  yremoiigne. 
(ID.,  ib.,  15415.) 

iRESE,  voir  Herese. 

IRESIE,  voir  HERESIE. 

1.  iRESSE,  yresse,  s.  t.,  disposition  à  la 
colère  : 

Si   parist    d'une   maladie    du    cuer    et 
à'yresse.  (Sydrac,  Ars.  2320,  §  271.) 

2.  IRESSE,  voir  Herese. 

IRESTRE,  voir  InAISTRE. 
IRETABLE,  VOir  llERITABLE. 
IRETABI.EJIENT,  VOir  IlERITABLEMENT. 
IRETAGE,  voir  HERITAGE. 

iRETAL,  voir  Herital. 

inETAUBLEMENTjVOirHERlTABLEMENT, 
IRETAVLE,  voir  llKRITABLE. 


-  \r 
IRETAVI.EMENT,  VOir  HERITABLEMENT. 

iRETÉ,  voir  Hérité. 

IRETIER,  voir  HERITIER. 
IRETIR,  voir  IRRETIR. 
IREUR,  voir  IROR. 

iREUS,  voir  IROS. 

IREUSEMENT,  voir  Irosement. 

IRIÉ,  yrié,  -tel,  irrié,  iré,yrê,  adj.,  qui 
est  en  colère,  en  courroux,  irrité,  fu- 
rieux, colère  ;  et,  quelquefois  aussi,  en 
parlant  de  choses,  courroucé  : 

Mult  sunt  iré  li  .Tué,  li  felun. 

(SI  Ealienne,  vi°,  Stengel.) 

Si  cum  li  dus  Guillaume  irriez  et  ran- 
curos  enveie  ses  messages  en  l'ost  as 
traitors  (Ben.,  Chron.  des  dtics  de  Norm., 
Somm.,  t.  1,  p.  398,  Michel.) 

De  vos  iree  e  forsenee. 

(ID.,  ib..  Il,  2926.) 

La  roine  voit  son  sijnor 
Iriet;  bien  pert  a  sa  coulor. 
(Floire  el  Blance/lor.  1"  vers.,  2"9,  dn  Mcril.) 

Et  aparmismes  sunt  assi  cum  iriet  en  lor 
mais.  (Greg.  pap.  Ilom.,  p.  61,  Hoflmann.) 
I    Nos  avon  moult  cerchié  et  chatiax  et  citez. 

Mais  nos  ne  trovons  mie,  dont  nos  son.es  tre. 
!  (Parise,  2897,  A.  P.) 

Li  rois  remest  od  sa  maisnie 
Et  la  roine  fu  irie. 

(Sep!  Sages,  1881,  Keller.l 


•)    i 


Et,  quant  li  paiens  fu  a  piet. 
Si  traist  son  bran  a  loi  f  iriet. 

(MousK.,  Chron.,  5858,  ReilT.) 

Si  ne  soies  mie 
De  petit  iriM. 
(EVEBARD,  Disliq.  de  Dijon-  Cato,  ap.  Ler.  de 

Lincy,  Pro».) 
Qnant  li  Ronges  Lions  a  sa  seronr  coisie 
Aïoec  le  cristien,  le  chiere  en  ot  ine. 

(C.  A' Sfi.,  VI,  111,  Bocca.) 

El  Robert,  conte  de  la  terre,  fut  mouH 
,-r^de  la  mort  de  cestui.  (Aime,  ist.  de  (i 
iVorm.,  1.20,  ChampoUion.) 

Le   seigneur,   qui    regarda    tout    celluy 
arrov,  en    fui    durement  yres.    (Lw.  au 
Cheval,  de  La  Tour,  c  6,  Bibl.  elz.) 
Filiez  de  cy,  tonz  vous  tneray, 
^e  point  ne  vous  espargneray  ; 
Car  ijriez  snis  dnrement 
De  oez  .III.  roys  certainement 
Qui  ainssy  me  sont  eschapes. 
Que  ne  lez  ay  point  alrapes. 
(Le  Geu  des  Trois  Roijs,  Jub.,  Mijsl.,  M,  l-a-) 

Moult    esmeue,    yree     et     courroucée. 
(142b,  Arch.  JJ  173,  pièce  303.) 

.  .  Les  nochers,  fuyans  les  eaux  irees, 
Avoient  aux  ports  leurs  voiles  retirées. 
(Cl.  Marot,  llisl.  de  Leander  et  llcro,  p.  H*. 

éd.  1596.) 
Alors  que  Mars,  et  la  Discorde  iree 
Ont  tout  remply  de  feu,  de  sang,  «Jo.fB'î- 

(Do  Rell.,  l'Olive,  xux,  éd.  15 14.) 
0  bien  heureux  qui  de  rien  ne  s'estonne. 
Et  ne  nallist,  quand  le  ciel  iré  tonne  ! 

(iD.,  Od.,  12,  éd.  1574.) 

Verrons  de  loing  les  llotz  irez 
S'élever  an  ciel  par  l'orage. 
(J.-A.  deBaif,  Poèmes,  1.  Vil,  Lomerrc,  II,  d4».) 

luiEEMENT,  iriemenl,  ircement,yremenl, 


IttO 


IRO 


IRO 


609 


isreement,  aiiv.,  avec  colère,  en  colère, 
avec  fureur  : 

Ircemenl  se  cunibat  al  lepart. 

(Roi.,  733,  Millier.) 
Quar  l'amiraas  ceraucc  sor  nous  ireemenl. 

(Koum.  d'Alix.,  f»  62'',  Michehmt.) 
Li  maufes  vient  iriemenl. 

(Florimoni,  Uichel.  loi 01,  f°  19''.) 

Irremenl  a  sa  cort  Tiennent. 
(Marie,  Ysopel,  Du  liorpil  et  du  leu,  Ricliel.  2168, 
f  i83\) 
De  .II.  parîies  vinrent  iriecmenl. 

(Caydon,  7279,  A.  1>.) 

Et  cil  dist  moult  isreement. 
(Geff.,     .vm.    Est.    du    monde,    Hicbel.     1529, 
f  59''.) 
.Sa  cnignie  courut  ireement  combrer. 

(Doon  de  ilaience,  10G09,  A.  P.) 
11  nie  re?poniU  moult  ireement.  (JoiNv., 
llist.de  S.  Louis,  p.  208,  Michel.) 

Si  lui  demanda  moult  ireement.  (Girart 
de  Rossillon,  ms.  de  Beauue,  éd.  L.  de 
Montille,  p.  230.) 

En  respondant  ^r«ment  et  bien  fièrement. 
(Perceval,  f»  59'',  éd.  Ib30.) 

miEMENT,  voir  Irieement. 

iRiER,  irer,  yrer,  verbe. 

—  Act.,  mettre  on  colère,  fâcher  : 
Vraye  fille  doibt  doubler  et  soy  parder 

de   irer    son    père.   (J.    d'Ahras,   Melus., 
p.  171,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  se  mettre  en  colère,  s'irriter  : 

Vers  la  roine  moalt  s'en  irent. 

{Gilles  de  Chin,  3680,  Reill.) 
Les   aultres    s'en    vont    et    les    aultres 
perdent  leur  devocion,  et  parfois  le  prestre 
s'en  yre  et  pert  sa  bonne   devocion.  (Lit), 
du  Chev.  de  La  Tour,  p.  68,  Bibl.  elz.) 

—  Neutr.,  dans  le  mf  me  sens: 
Que  elle  fist  le  duc  Bazin  irier. 

(Auheri.  liichel.   860,  i'>  133''.) 
Et  sa  marrastre  ou  il  n'ot  que  irer. 

(Ib.,!"  13.1''.) 
Di  donc  bones  paroles  joiouses,  clcres 
et  honesles,  simples  et  bien  ordenees,  a 
plainne  bouche,  le  visape  coi  sanz  trop 
rire  et  sanz  trop  irer.  (Brdn.  Lat.,  Très., 
p.  36b,  Cbabaille.) 

—  Inf.  pris  subst.,  colère  : 

Sns  lui  fist  crois  et  devant  et  derier. 
Jeté  sa  main  a  son  cief  par  irier. 

(PiAiMB.,  Ogier,  8275,  Barrois.) 

iRisroN,  voir  Irrision. 
iRiTÉ,  voir  Hérité. 

1.  mois,  s.  m.,  colère,  emportement, 
fureur,  douleur  : 

Pilousemont  recorde  son  dnel  et  son  irois. 

(J.  Bon.,  Saî.,  xvui,  Michel.) 

...  Je  m'en  vois, 
Mais  kc  n'en  aies  irois. 
Car  il  est  plus  de  mienuit. 
(Enguf.rr.  d'Oisï,  dou  Mannier  de  Meus,  Michel.) 

2.  mois,  irrois,  ireis,  s.  et  adj.,  Irlan- 
dais : 

1  an  eust  mort  le  rei  Gormund, 
Qu.int  un  Ireii  saut  entre  dous. 
(ilorl  du  roi  Gormond,  277,  ap.  ReilT.,  Chron.  de 
ilousket.) 


Et  sains  Patris  fu  envoies  as  Irois. 
(Index  chronoi,  ms.  Berne  307,  p.  166.) 

Que  toutes  Irrois  et  clerUs  irrois  men- 
dinantes  appelés  chamberdckens  soient 
voides  hors  du  roialme...  (Stat.  deHenri  V, 
an  1,  impr.  golh.,  Bibl.  Louvre.) 

Anplois, Irois  etGalois,  et  semblablement 
tous  Gascons,  Escocois,  Alemens.  (1434, 
Arch.  JJ  173,  pièce  313.) 

—  Arme  de  jet  d'origine  irlandaise  : 

Ja  l'eust  mort  icist  por  vcir 
Ouant  a  lui  lant;a  un  irri.-i. 
Suz  11  ocist  sun  bon  moreis. 

(ilorl  du  roi  Gormond,  98,  Scheler.) 

iHOR,  -  enr,  -  our,  -  ur,  irr.,  s.  f., 
colère,  emportement,  violence,  méconten- 
tement, douleur  : 

Li  erapercres  cevalchet  par  inir. 

(liol..  1812,  Muller.) 

Sur  l'herbe  vert  veit  gésir  snn  nevuld, 
Nen  est  merveille  se  Caries  ad  irur. 

(li.,  2S7fi.) 
A  po!  ne  muert  d'iror. 

(Les  Loh.,  Vat.  Urb.  375,  f»  15«.) 

Frémit  et  tranble  par  iro:ir. 
(Wace,  Conception,  Brit.  Mus.  Add.  13606, 
f  32=.) 
Irors  sa  force  li  ramaine. 

(Brul,  ms.  Munich,  1989,  Vollm.) 
La  nuit  songa  .1.  sonije  don  fu  an  grant  iror  : 
Vis  II  fu  q'en  Ardene  fussent  si  veneor. 

(J.  Bon.,  Sa.r.,  cclxsix,  Michel.) 

Emenidus  le  fiert,  sa  grant  irors  l'en  prie. 
(lioiim.  d'Alit.,  !"  72',  var.,  Michelant.) 

Plus  n'en  parlât  H  reis,  mes  semblant  fist  d'irrur, 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  21364, 
f  3  r'.) 

El  qucr  en  ad  mult  grant  irrnr. 

(Tristan,  II,  1310,  Michel.) 

Mais  sur  trestons  les  autres  a  Karles  grant  iroiir. 
(Fierabras,  4573,  A.  P.) 

Vireur  et  de  viellesco  tremble. 

(Dolop.,  4404,  Bibl.  elz.) 

La  grant  iror  que  Deus  ara, 
Quant  tos  cis  siècles  finera. 

(Durmars  le  Gallois,  13861,  Stcngel.) 

Quar  li  cos  vint  de  grant  irour. 

(MousK.,  Chron.,  5812,  Iteilt) 
Respondi  com  par  grant  irrtir. 
(Un  Chival.  e  sa  dame,  ms.  Canibr.,  Corpus  50, 
f  94'',  P.  Meyer.) 

Entre  les  prélats  de  Ste  Eglise  avoit  dis- 
cort  et  irror  tant  qu'il  ne  se  povoient 
accorder.  (Brcn.  Lat.,  Très.,  ch.  81.) 

—  Faire  iror  d  quelqu'un,  le  méconten- 
ter, lui  donner  des  sujets  de  chagrin,  de 
colère  : 

Puis  fu  bien  France  an  pais  et  maint  an  et  maint 
(.ior  ; 
Ne  Irova  l'ampereres  qi  li  frist  iror. 

(J.  Bon.,  S«.i-.,  ccxrvii,  Michel.) 

—  Faire  jror,  combattre  avec  fureur,  et 
faire  un  grand  carnage  : 

Icist  ferunt  noz  Franceis  grant  irur\ 

(liol.,  1023,  Muller.) 

iROs,  -  oz,  -  ous,  -  US,  -  eus,  -  euz,  - 
eux,  -  eulx,  hir.,  yr.,  er.,  adj.,  qui  est  en 
colère,  irrité,  furieux,  farouche,  impi- 
toyable : 


Iroi  estoient  li  vassal. 
(Floire  et  Blance/lor,  2°  vers.,  3241,  du  Méril.) 
Ne  voilles  estre  aniins  del  iros  homme. 
(Greg.  pap.  Nom.,  p.  86,  Holfinann.) 

Voirs  est  que  Dieus  estoit  a  cel  tans  si  hireus. 
(Li    Mère    de    Theopli.,    Scheler,    Zeitschrifl,  \, 
250,  36.) 

Et  li  rois  son  fil  i  rameinne, 
Pcnsiz,  irex,  dolenz  et  tristes. 

{Dolop.,  6488,  liibl.  elz.) 

U  mut  eurovre  a  trop  iruse. 

(CuABDiiY,  Petit  Plel,  13S6,  Koch.) 
Certes  trop  est  mes  sire  iros. 
Qui  me  volait  ocirre  ainsi 
Por  son  oisel  que  je  pcrdi. 

(Laij  de  l'Espeniier,  212,  Itomania.) 

Je  Ior  serai  fel  et  trous. 

(RUTEB.,  Mir.  de  Théophile,  II,  92,  Jnb.) 

Tant  ert  de  iriise  et  desvee. 
(Est.  de  la  g.  s.,  Vat.  Chr.  1639,  f»  5=.) 

Li  plus  ireux  sont  en  Ali^maingne. 

(Prov.  et  dicl.  pop.,  Crapelet.) 

Tous  leur  fremist  ly  sans,  moult  fu  leur  cuer yreus. 
(//.  Capel,  1179,  A.  P.) 

Autres  y  a  qui  sont  yreux  et  gardent 
leur  mal  cuer  et  félon  en  rencune.  (Liv.  du 
Chev.  de  La  Tour,  c.  xxxvil,  Bibl.  elz.) 

Se  l'homme  ireux  se  regardoit  il  auroit 
pitié  de  soy  meisme.  (.1.  Legrant,  Livre  de 
bonnes  meurs,  f"  10".) 

Ire  tormente  Vyreux  et  le  meine  a  tel 
point  qu'il  ne  scet  ne  ne  puet  a  raison 
conscentir.  (Id.,  ib.,  f"  10'=.) 

Grant  paor  me  fait   que  votre  cuer  ne 
soit  yreulx  vers  moy.  (Istoire  de  Troye  la 
grant,  ms.  Lyon  823,  f"  57'=.) 
Ou  sont  ijrenx  et  rempliz  de  faintise. 
(Griscore,      les     folles     Entreprises,     p.    130, 

Bibl.  elz.) 

Il  est  horriblement  yreux  s'il  est  une  foys 
esmeu.  ( l'A LSf. a.,  Escia ire,  p.  635,  Génin.) 

De  gens  ireux  qui  appetcnt  vengance. 

(J.  BODCIIET,  Opusc.,  p.  29.) 

Plus  ireuse  qu'un  tygre. 

(Ross.,  Ctjelop.  jimorir,  Bibl.  elz.) 

Contre  les  lianes  d'une  ro<'he 
Dont  le  Ilot  ireux  m'approche. 
(Tahur.,  Poes.,  l"  p.,  p.  43,  éd.  1574.) 

Et  que  vostre  authoritc 
Réprime   l'ireu.ie  audace 
D'une  foie  populace... 
(P.  DE  Brach,  Pocm.,  V  104  t",  éd.  1576.) 

A  la  mercy  des  vens  ireux. 
(DiR,\o.,  ilesl..  Ode  au  duc  du  Maine,  éd.  1581.) 

Nous  n'allons  pas,  on  nous  emporte, 
comme  les  choses  qui  flolent,  ores  dou- 
cement, ores  avecqiies  violence,  selon  que 
l'eau  est  ireuse  ou  bonasse.  (Mont.,  Ess., 
1.  2,  c.  I,  f'  138  r»,  éd.  1S88.) 

Ereux,  qnérelleux.  (BoREi.,  îi  la  suite  du 
Dict.  éiym.  de  Ménage,  éd.  1730.) 

—  Qui  donne  do  la  colère,  désa- 
gréable : 

Qui  n'est  pas  a  l'oir  ireuse. 

(Kroiss.,  Poés.,  II,  14,  U8,  Scheler.) 

iROSEMENT,-  ousement,  -  usement,-  eu- 
sèment,  yr.,  adv.,  avec  colère,  en  colère, 
avec  fureur  : 

Ironsement  se  combalit. 
(G.  Gaimar,  Citron.,  ap.  F.  Michel,  Chr.  angl.-n., 
t.  I,  p.  6.) 

77 


610 


IRR 


IRR 


Si  lar  ad  dit  sa  Tolenté 

(Yif  de  S.  Thon,  ie  Canl.,  IG7,  np.  Micliel,  D  de 

Xorm..  l.  III.) 

E  cil  fort  le  requiert  <e)  mol  irusemeal. 
(non,  3392,  Michel.) 

Si  respondv  au  marcscbal  yreusimtnt. 
(L'w.  de  la  Conq.  de  la  Moree,  p.  401,  Bu- 
cUon.) 

MoiiU  yrctiscment  jura  Dieu  el  ?ainl 
Gorge  que  a  maie  lieur'î  furent  les  dis  ar- 
ticles poupenses.  (Wavrin,  Anchienn. 
Cron.  d'Englet.,  t.  I,  p.  68,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

El  lui  fut  dit  yreusemenl  des  François  que 
il  relouruapt  a  Poitiers,  ou  la  ou  il  lui  plai- 
roit.  (Froiss.,  Chron.,  1.  I,  part.  II, 
ch.  XXXIV,  Buchon.) 

leellui  Jaquet  disl  moiilt  treusement  et 
escliauffement  telles  paroles.  (1409,  Arch. 
JJ  163,  pièce  316.) 

Peu  paravant,  le  jour  estant  encor  for  clair. 
Tout  aussi  tosl  brouillé,  d'un  ondoyant  esclair 
Discourant  parmy  l'air,  treusement  menace 
Da  Chasteau  Portian  la  reilontable  place. 
(156",  Ubebt  p.  de  ViLiiERs,   ie   Trophée  i'Anl. 
de  Croy,  Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi«  s.,  VII,  131.) 

inouR,  voir  Iror. 

iROus  (rime),  s.  f.,  colère  : 

0  les  brans  acerins  se  fièrent  plaio  (Virons. 

(Boum.  d'Mii.,  V  43=,  Michelant.) 

IROUSEMENT,  VOif  IROSEMEN'T. 

IRRACIONABILITÉ,  VOif  IRRAISOXNA- 
BLETÉ. 

IRRACOJIPTABLE,   VOir    IRRACOXTABLE. 

iRR.\coxT.vBLE,  irvacompt.,  adj., qu'on 
ne  peut  raconter  : 

La  mauvaistié  irracomplable  de  nos  faulx 
traisleurs.  (23  avr.  1417,  Lelt.  de  Jean,  duc 
de  Bourg.,  I!ea.  du  Parlem.,  ms.  Bibl. 
Louvre,  B  1233!) 

La  mauvaistié  irracontable  desdils 
Iraislres.  (7b.,  var.,  ap.  Godefroy,  Annot. 
sur  l'Uist.  de  Charles  VI,  p.  681,  éd.  1661.) 

Plaisir  irracomplable.  (.Vrbtin,  Gen., 
p.  63,  éd.  1542.) 

IRR.\D1EUX,  adj.,  qui  jette  au  loin  ses 
ayons  : 

Splendeur  Irradieiise. 
(0.  DE  S.  Gel.,  Eneid.,  lUchcl.  861,  f»  66''.) 

iRR.visoxNAni,E,  inraisonnable,  irre- 
sonnable,  inrationable,  adj.,  privé  de  rai- 
son, en  parlant  de  personne,  ou  d'être 
animé  : 

Li  élément  inrationable.  (AIMÉ,  Yst.  de 
li  Norm.,  II,  22,  Champollion.) 

Bestes  inraisonnables.  {Ancienn.  des 
Juift,  Ars.  5082,  f  272''.) 

Les  animaux  irraisonnahles  discourent 
et  songeât.  (Pierre  Le  Loyer,  Hist.  des 
spectres,  p.  î>,  éd.  1603.) 

—  En  parlant  de  chose,  contraire  à  la 
raison  : 

Il  est  une  autre  nature  ou  manière  de 
puissance  ilf  aine  laquelle  est  irresonnable 
ou  irrationnelle,  et  nicnlmoins  il  semble 
que  elle  parlicipc  en  raison.  (Oresme,  Elh., 
p.  31,  éd.  1488.) 


Icellui  chevalier  par  sa  maistrec,  arro- 
ftance,  fjrant  puissance  et  Tolenté  irraison- 
mble...  (1372,  -Vrcb.  .),1  104,  pièce  92.) 

Pour  phisenrs  pricfs,  exlorcions  et  em- 
peschemens  inraisonnables  a  lui  faiz  par 
les  dessus  nommez.  {Reg.  du  Chdt.,  I,  127, 
Biblioph.  fr.  ) 

Que  le  royaume  estoit  gouverné  par  es- 
tranpiers,  qui  estoit  chose  inraisonnable. 
(3/e'm.  de  P.  de  Fenin,  an  1418,  Soc.  de  l'II. 
deFr.) 

Chose  n'est  plus  inraisonnable  que  de 
vendre  justice  par  iniquité.  (P.  Ferget, 
Mirouer  de  la  vie  hum.,  ("  93  v-",  éd.  1482.) 

Quant  est  de  toy,  tu  mors  et  pinces 
Par  ton  cnvye  inraiionnahlc 
Plus  c'un  serpent. 
{F.imje,  Estai  ri  Simplesse,  p.  6,  ap.  Ler.  de  Lincy 
et  Michel,  Farces,  Sloral.  cl  Serm.  joij.,  t.  1.) 

Y  n'y  a  sy  hanll  clocher 
Par  tnn  envie  inraisonnable 
Qu'en  tov  lu  ne  faces  clocher. 

(«.,  p.  13.) 

iRRAisoNx.vBLETÉ,  irraciouabUilé,  ir- 
rationnabitité,  s.  f.,  qualité  de  ce  qui  est 
irraisonnable  : 

Hz  vainquent  les  passions  de  irraciona- 
bilité.  (J.  GouLAIN,  Ration.,  Richel.  437, 
r«401  v.) 

Enfin  les  Romains  vinrent  a  si  grande 
irraisonnableté  qu'ilz  adoroient  ymages. 
(Fossetier,  Cron.  Margarit.,  ms.  Brux.,I, 
f^  16  r°.) 

Derechef  arguoient  lesditz  sages  l'/rra- 
lionnabililé  de  la  cause  d'icelle  motion. 
(BOORGOING,  Bat.jud.,  11,  26,  éd.  1530.) 

IRRATIONNABILITÉ,  VOif  IRRAISONNA- 
BLETÉ. 

iRREciTABLE,  adj.,  qul   ne  peut  être 

récité  : 

Et  par  ses  vertus  a  eu  tant  de  dignilez 
et  aucloritez  qui  sont  irrecilables.  (Fabri, 
Bhet.,  r°  100  V»,  éd.  i521.) 

iRRECOJiPENSABi.E,  adj.,  qui  ne  peut 
être  compensé,  réparé  : 

Par  aulcunes  contrées  dudit  royaume, 
et  par  les  lieux  ou  ledit  tremblement  a 
esté,  se  sont  ensuivis  innombrables  et  ir- 
recompensables  maulx.  (J.  Chartieh,  Chron. 
de  Charles  VU,  c.  279,  Bibl.  elz.) 

lUREcoMPEXSÉ,  adj.,  qui  n'est  pas  ré- 
compensé : 

Le  juge  souverain...  qui  ne  laisse  aucun 
mesfaict  impuny,  ny  aucun  bienfaict  irre- 
compensé.  (Blaisr  Vige.nere,  Traiclé  du 
feu  et  du  sel,  p.  43,  éd.  1342.) 

iitiiECONNAissABLE,  adj.,  méconnais- 
sable : 

Il  estoit  irreconnaissable.  (Bhant.,  des 
Duels,  Buchon.) 

H. -Norm.,  vallée  d'Yèrcs,  inreconnais- 
sable. 

IRRECOUVRABLE,  inrecouvrable,  inre- 
cœuvrable,  adj.,  qu'on  ne  peut  recouvrer, 
qu'on  ne  peut  réparer  : 

Pour  la  perle  que  desja  luy  estoit  ad- 
venue de  tant  de  grosses  villes  qu'elle  avoit 
perdues,  qui  luy  estoient  irrecouvrables. 
(CojiMYNKS,  Mé'm.,  V,  17,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 


llazarder  le  tout  a  perdicion  inrecou- 
vrable. (D'AuTox,  Chron.,  Richel.  5081. 
C  16  v".) 

Dommage  inrecœuvrabte.  (lo.,  ib.,  Ri- 
chel. 5082,  f°  60  v°.) 

C'est  chose  illustre  et  1res  lonable 
Tost  oublier  Virrecomrable. 
(Gabr.   Medrier,  Très,  des  Sent.,  Anvers  I.'IGS.) 

Ne  te  courrouce  jamais  d'une  chose 
perdue  quand  elle  est  inrecouvrable. 
{Violier  des  Ilist.  rom.,  c.  cxxxvi,  Bibl. 
elz.) 

Les  causes  des  remises  et  respits  que 
vous  avez  eu  si  longtemps  de  vostre  perte 
irrecouvrable.  (Paso.,  Lett.,  t.  111.  p.  622, 
éd.  1619.) 

IRRECOUVRABLEMEXT,        adv.,      d'UHB 

manière  à  ne  pouvoir  être  recouvré  : 

Trésors  perdus  irrecouvrablement  a  ja- 
mais. (Traict.  de  Salem.,  ms.  Genève  165, 
f"  230  r».) 

Perdues  irrecouvrablement.  {Alector, 
f»  14  r»,  éd.  1360.  ) 

IRRECUPARABLE,  VOir  iRRECrPERABLE. 

iRRECUPERABiLiTÉ,  S.  f.,  (lualité  de 
ce  qui  ne  peut  être  recouvre  : 

En  considérant  VirrecnperabiUlé  du 
temps.  (La  tresample  et  vraye  Expos,  de  la 
reigle  M.  S.  Ben.,  C  59»,  éd.  1486.) 

IRRECUPERABLE,  -  purable,  inrec, 
adj.,  qui  ne  peut  être  recouvré,  réparé  : 

Dommage  irrécupérable.  (1386,  Arch. 
MM  31,  f  7  v.) 

Desvoyans  par  teniptacions  de  choses 
mondaines  vos  pensées  divines,  desirans 
pour  la  perdicion  de  sa  gloire  irrécupé- 
rable. (E.  Deschamps,  Poe's.,  Richel.  840, 
C  401".) 

Vierginité  est  ung  trésor  inrecuperable. 
(J.  Legrant,  Livre  de  bonnes  meurs , 
P  37".) 

N'y  avoit  obstacle  sinon  l'ancienne  haine 
des  Anglois,  desplaisans  et  conme  enragez 
des  pertes  qu'ils  avoient  faites,  qui  leur 
sembloient  estre  irrécupérables.  (Jov.  des 
Vus.,  Hist.  de  Ch.  VI,  an  1380,  Michaud.) 

Ton  abus  est  si  faille  et  corrumpable 
Et  temps  perdu  las  irrecuparable 
Que  tout  chascun  de  bien   fjire  desvoye. 
(Roi  Uenk,  Morlipemenl  de  vaine  plaisance,  Otuv., 
t.  IV,  p.  19,  Qualreb.irbes.) 

Ha  I  ha  !  royaume  d'Escoce,  vous-  cli- 
nerez  d'un  costé  a  cause  de  ceste  irrécu- 
pérable perte.  (Perceforesl,  vol.  IV,  f"  ÏS', 
éd.  1528.) 

Pour  l'irrécupérable  perte  des  mines.  (J. 
.MOLI.N'ET,  Chron.,  ch.  xvi,  Buchon.) 

Qui  lui  fut  chose  griefve  a  porter  et 
doumaige    irrécupérable.    (Id.  ,     ib.,   ch. 

CXCVIII.) 

Excès  de  biens  trop  irrécupérables. 

(Blas.  de  la  guerre  du  Pape.) 

La  chose  est  en  dangier  de  ronipliire  irré- 
cupérable. (1518,  Letl.  de  Ma.T.  de  Berghes 
d  Marg.  d  Aulr.,  Négoc.  ent.  la  Fr.  et 
l'Aulr.,  t.  II,  p.  203,  Doc.  inéd.) 

Mon  naufrage  souffert  d'aucun  n'esl  réparable, 
.Ma  perte  sans  recousse  el  irrécupérable. 

(lUnriY,  Alcesle,  acte  111,  éd.  1623-28.) 
Cf.  IHREC0UVRAU1.E. 


iM 


IRR 


FRR 


fUl 


iRRECi'PERAni.EMENT,  adv.,  sans  re- 
tour : 

Ou  tu  périras  irrecuperablement.  (FossE- 
TiER,  Cron.  ilarrj.,  ms.  Brux.,  I,  f"  237  v».) 

iitREDiMiBLE,  adj.,  qn'on  ne  peut  pas 
racheter  : 

llerilapps  irreditnibles.  (Coût,  de  Bruss., 
CXLIII,  Nouv.  Cûut.  };éu.,  1, 1246'.) 

iRREFRENABLE,  adj.,  qui  uc  peut  être 
réfréné  : 

Dont  les  Juifs  furent  tant  irritez  et  es 
chauffes  que  ce  fust  chose  irrefrenable. 
(liODRGOLNG,  Bat.jud.,  Il,  22,  éd.  1530.) 

lUREGULiER,  adj.,  peu  propre,  peu  ha- 
bitué, incapable  : 

Plas  de  .Lx°.  forent 

De  IrieTCs  preodre  irregnliers. 

(Gi-URT,  lioij.  lign.,  ISO'iS,  W.  et  D.) 

Cil  cnident  François  melrc  en  deles 
Doût  il  seront  irrt'griliers. 

(iD.,  ib.,  tseis.) 

iRREiTERABLE,  adj.,  qul  ne  peut  être 
réitéré  : 

Le  baptesme  est  irreilerable  a  l'endroit 
de  chaque  particulier.  (CaRD.  du  Perron, 
dans  le  Dict.  de  Dochez.) 

Ce  mot  a  été  encore  employé  par  Bos- 
sue t. 

IRRELEVANT,  adj.,  terme  juridique, 
insuffisant  pour  provoquer  un  appel  : 

Seront  lesdiles  exceptions  advisees  par 
la  justice,  pour  décréter  sur  icelles,  afin 
(jue,  si  elles  sont  trouvées  irrelevantes,  le 
jupe,  ex  officio,  les  rejette,  et  si  admis- 
sibles, il  les  vuide  avant  discussion  du 
principal,  appointans  si  faire  se  peut  les 
parties.  (Coul.  de  Bouillon,  ix,  2,  Nouv. 
Coût,  gén..  Il,  832.) 

IRRELIGIEUSETÉ,  -  gtjeuseté,  irreligio- 
sité, s.  f.,  absence  de  dispositions  reli- 
gieuses : 

Repner  en  toute  perversyté  et  irreli- 
gyeuseté.  (Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms. 
Èrux.,  2'  p.,  sec.  copie,  f»  39  r".) 

Unf,'  tirant  de  Cccille  nommé  Denis  est 
fort  blasmé  de  irrelifjiosité  et  sacrilège.  {La 
prem.  propos,  de  Jean  de  Rely  (aile  devant 
le  roy,  le  xii  fev.  1483.) 

Irreligieuselé ,  irreligiosidad.  (Oudin, 
Dict.) 

IRRELIGIOSITÉ,  VOif  IrRELIGIEUSETÉ. 

iRREiiEABLE,  adj.,  qu'on  ne  peut  re- 
passer : 

...  Et  est  de  ce  manoir  (le  labyrinthe) 
Si  très  obscur  le  chemin  et  si  noyr 
Que  dol  y  a,  et  frauldcs  et  finesses, 
Par  mile  ïoyes  et  doubleuscs  adresses  ; 
Rien  n'y  feroit  signe  seur  ou  Iraiclable 
Car  l'erré  est  leans  irremcablr. 
(0.  DE  S.  Gelais,  Ennd.,    Itichel.    861,  f  30=.) 
AÎQsin  évade  par  legierlé  notable 
Le  rivaige  de  l'undc  irremeable. 

(lo.,  ib.,  f  39'.) 

IRREMISSIBLE,  adj.,  qui  nc  pardonne 
pas  : 

Par  coups  morlelz,  divers,  irrcmissibles. 

{bis  des  trois  mors  et  des  trois  rifz,  ap.  Holbein, 

Alphab.    de   la    mort,  3'    vers.,  Montaiglon.) 

Inipr.,  irremislible. 


Du  dart  mortel  irrémissible. 

(ilist.  du  fiel  tesl.,  1-261,  A.  T.)    ■ 

iRREMUNERABLE,  adj.,  qui  ne  peut 
être  payé  de  retour,  sans  récompense  : 

Peine  irremunerable. 
(Contredicts  de  Songecreiix,  f°  UG  r",  éd.  13,'iO.) 
Par  cest  irremunerable  bienfaict  vueille 
a  jamais  obliger  ton  bien  affectionné  ser- 
viteur. (Jean  de  Monti.yabd,  Trad.  d'A- 
pitlee,  f-  96  v'\  éd.  1616.) 

iRREMUNERÉ,  tw .,  adj.,  saus  récom- 
pense : 

Que  aucun  bien  fait  ne  demeure  inre- 
muneré.  (1340,  Arch.  JJ  72,  f°  431  r».) 

La  justice  de  Dieu  ne  laisse  nul  mal 
impugny  ne  aussy  ne  laisse  elle  nul  bien 
inremuneré.  (Chb.  de  Pis.,  Ep-,  Ricbel. 
604,  f»  103  V.) 

Que  nul  mal  ne  demeure  impugny  ne 
nul  bien  inremuneré.  (H.  de  (iRANCnr, 
Trad.  du  Gouv.  des  Princ.  de  Gille  Colonne, 
Ars.  5062,  f«  197  v».) 

Jamais  grant  mal  ne  se  rela 
Longuement,  car  Dieu  iufiny 
Ne  laisse  péché  impuny 
Ne  nul  bien  irremuneré. 
{Art.  des  Aposl.,  vol.  I,  f»  36\  éd.  1537.) 

Et  SI  ■■>  pas  esté  celle  bonté  et  fran- 
chise de  c.  ur  perdue  ne  irremuneree  par 
la  justice  livine,  ains  Uiy  est  redondee 
plus  avant  qu'il  n'esperoit  a  grant  gloire 
et  honneur.  (Cl.  Seyssel,  la  Vict.  du  roy 
L.  XII  cont.  les  Venic,  i"  27  r°.) 

Les  Romains  ne  laissèrent  jamais  un 
bienfaict  irremuneré.  (Ghuget,  Dio.  lec, 
m,  XXX,  éd.  1583.) 

iRREPASSABLE,  adj.,  qu'on  ne  repasse 
point  : 

J'ay  passé  des  Enfers  le  fleuve  irrepassablr. 
(P.  DE  Brach.,  l'oem.,  C  '210  v",  éd.  157G.) 
Mais  un  somme  éternel  a  bouché  les  conduis 
De  l'oreille  du  duc.  qui  déjà  misérable 
A  passé  du  noir  Styx  la  rive  irrepassable. 

(Du  Bartas,  Judil,  VI,  éd.  1601.) 
Irrepassable  :  com.  Unrepassable,  over 
which  no  return  can  be  made.  (Cotgr.,  éd. 
1611.) 

Elle  a  passé  le  fleuve  irrepassable. 
(A.  Haro..  Alcee.  IV,  5,  éd.  lU-23-28.) 

iRREi'UGNADLE,  adj.,  ;"i  qui  l'on  ne 
peut  résister  : 

La  nécessaire  science,  son  infinie  puis- 
sance et  sa  volenlé  irrepvgnable  sont  si 
d'accord  qu'il  scait  tout  ce  que  il  puet, 
et  puet  tout  ce  que  il  veult.  (A.  Chart., 
l'Esper.,  ûEuv.,  p.  379,  éd.  1617.) 

IRREQUIET,  adj.,  inquiet  : 

Aulcuus  malings  et  irrequietz  espritz 
qui  ne  taschenl  qu'augmenter  les  diffi- 
denccs  pour  eutreteuir  tout  en  garbouille. 
(1577,  Corresp.  de  Philippe  II,  t.  V,  p.  835, 
Gachard.) 

D'un  esprit  bizarre,  irrequiet  et  présomp- 
tueux. (Pasu.,  Bech.,  VI,  18.) 

IRRESONNABLE,    \oir     IRRAISOKNABI.E. 

iRRESouT,  inresouU,  adj.,  irrésolu  : 
A  raison  de  quoy  Fleurdiane,  le  voyant 
inresouU,   dict  :  Messieurs,    mon    énigme 
ne  sicnifie  autre  chose.  (LarivEV,  Muicts 
de  Sl'rapar.,  XI,  1,  Bibl.  elz.) 


Avise  derechef,  fay  l'option  soudaine 
Des  deux  eitrcmitez,  ou  d'amonr  ou  de  haine. 
Ma  patience  échappe,  il  ne  fant  plus  penser 
Irrésolu  ça  et  la  de  doutes  balancer. 

(Hardy,  Felism.,  IV,  2,  éd.  1623-2.S.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  non  résolu  : 
H  n'y  eut  personne  en   toute  la  trouppe 

qui  peust  dire  que  vouloit  signifier  l'e- 
nigme  recité  par  Vincende,  d'autant  que 
le  vray  sens  estoit  caché  soubs  l'esctorce. 
Au  moyen  de  quoy,  la  prudente  damoi- 
selle,  pour  ne  le  laisser  inresouU,  l'exposa 
en  cesl<>,  manière.  (Lariv.  ,  Nuicts  de 
Strap.,  XI,  V,  liibl.  elz.) 

IRRETAVLEMENT  ,  VOir  llERITAni.E- 
.MENT. 

iRRETiR,  ir.,  yrr.,  verbe. 

—  Act.,  attaquer,  infecter  : 

Moult  de  gent  en  murmurent  c'on  les  (les  bene- 
[fiees)  donne  d'olDsce 
Mainte  fois  a  personnes   irrelis  de  maint  visce, 
(('.I1.L0.V  LE  MuisiT,  li  Estas  da  papes,  I,  332, 
Kerv.) 

D'orguel  les  veres  tous  si  pris  et  yrrelis  .. 

(Id.,  li  Eslas  de  tous  gens  seailers,  11,  12.) 
Or  avon.i  piusears  hommes  soulieument  irrelis. 
(Id.,  li  Complainte  des  Dames,  II,  196.) 
S'ancuDs  est  d'aucun  visce  nullement  irretis. 
(Id.,  li  Mainlieits  des  momies,  I,  189.) 
Li  siècles  est  Irestoul  de  pekies  irelis. 
(Id.,  /j    Maintiens  des  ordenes   meiidians,  1,274.) 

—  Réfl.,  être  infecté  : 

Et  si  me  sti'j  si  irretis 
De  tous  pekies  grans  et  pelis. 
(GiLLON  LE  MuisiT,  U  LameiilaHons,  I,  KO,  Kerv.) 

IRREVEILLABLE,  adj.,  d'où  l'on  ne  se 
réveille  pas  : 

Si  la  mort  ne  luy  eut  sillé  les  yeux  d'un 
sommeil  irreveillable.  (La  Porte,  Epitli., 
éd.  1571.) 

Irreveillable  :  com.  Unwaliable,  in  a 
dead  sleepe.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

iRREVEREMMËNT,  adv.,  avec  irrévé- 
rence : 

Si  tost  que  la  dame  ouyt  ce,  elle  luy 
dit  :  Sire  chevalier,  ne  vous  desplaise  se 
jusques  a  présent  ay  parlé  si  irreverem- 
ment  a  vous.  {Perceforest,  VI,  1°  17,  éd. 
1528.) 

IRREVERENDER  ,  V.  a.,  nian(iuer  de 
respect  à  l'égard  de  : 

Ils  auront  desprisé  et  irreverendé  nostre 
seigneur  Dieu  ,  et  ses  commandemens 
transgressé.  (Penil.  d'.idam,  cbap.  15,  ap. 
Duc,  Irrevercns.) 

iRREVERER,  V.  n.,  mauquêr  de  res- 
pect : 

Us  ont  moult  de  fois  <lefailly  vers  elles 
qui  leur  ont  desubey  et  irreveré.  {.Vénagier, 
1,  156,  Bibliopb.  fr.) 

IRRIÉ,  voir  IriÉ. 

IRRIGER,  V.  a.,  infliger: 

Amendes  irrigees  et  infligées  pour  excès, 
abuz  et  rebellions  de  justice.  {Coust.  de 
Bret.,  f»  219  v°.) 

IRRISEUR,  s.  m.,  railleur,  moqueur  : 
Haisseur  des  esglises,    irriseur  et   des- 


612 


IRR 


IRR 


isC 


priseur  de  l'ordre    ecclésiastique.  {Mer  des 
Cron.,  f»  20  v,  éd.  1532.) 

iRRisiBLE,  adj.,  qui  prêle  à  rire  : 
Uefforniilé    misible.    (La    tresample   et 

vraye  Expos,  de  la  reigle  il.  S.  lien.,  f»  150'', 

éd.  Ii86.) 

iRRisiox,  irision,  s.  f.,  raillerie,  mo- 
querie, dérision  : 

Annui,  dolear,  irrision. 
(Cnl.  dfs  Canl.,  ms.  lia   Mans  l'S,  f°  9i  i".) 

Qui  sor  moi  font  irrision. 

(.Lit.  Psttlm.,  xixiv,  p.  281,  Michel.) 

N'est  qne  bourde  ot  irrision 
De  trestout  ton  pèlerinage. 

{Rom.  d'j  moine,  Ars.  3331 ,  f  2".) 
C'est  une  grande  irision 
De  toir  anerye  eslevee. 

{Science  et  Anerye.) 

Irrision,  malveillance  et  rancune. 

(J.  BoiCHF.T,  Ep:  fam.,  ic,  éd.  1545.) 

Et  les  irrisions  de  l'art  magique  esloient 
adjoustces.  {Bible,  p.  491,  éd.  1336.) 

En  irrision  et  tuocquerie  du  pays  de 
Roue.  (Cl.  Haton,  Mém.,  I,  37,  Bourque- 
lot.) 

iRRiT,  adj.,  nul,  vain  : 

Casse?,  irritz  et  teuus  pur  voides.  {Slat. 
d'Edouard  II,  an  v,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

iRRiTATip,  adj.,  irritant  : 

Garde  Je  parler  follement 
ISe  de  dire  aucune  parolle 
Mauvaise,  irrilalivc  ou  folle 
Oultre  celle  que  je  demande. 

(Therence  en  franc.,  S'  55',  Verard.) 

—  De  nul  effet  : 

Se...  ils  eussent  fait  leur  requesle,  elle 
seroit  irrilative  et  sans  aucun  fruit  ou 
prouffit.  (Ghill.  de  Lannoy,  Annexes, 
p.  239,  Potvin.) 

IRRITAVLEMENT,VOir  HERITABLEMENT. 

IRRITE,  adj.,  vain,  nul  : 

Les  lettres  sont  cbanselees,  adnuUees, 
irrites,  quacies,  etc.  (1363,  Arch.  P  1355', 
n*  IS.) 

Pour  ce  leur  don  et  leur  ordenance  qui 
estoit  de  fait  et  non  pas  de  droit  esloit 
vaine  et  irrile.  (Uerscire,  T.  Liv.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  44'.) 

Le  pape  decernoit  le  toïit  nul,  irrite. (N. 
Gilles,  j4nn.,  f»  302  v»,  éd.  1492.) 

Mes  vers  reodroient  sa  digne  gloire  irrile 
.Si  je  Toalois  en  son  loz  me  ff.arrer. 

(J.  BoicuET,  Ep.  fam.,  i.iiiu,  éd.  1515.) 

IRRITÉ,  voir  Hérité. 
IRRITEMENT,  S.  ni.,  irritation  : 
Par  l'insolence  de  l'uns  et  irritement  de 
l'aultre.  (1514,  Mém.  justifie,   au  sujet  du 
traité  de  paix  de  Crépy,  Pap.  d'Et.  de  Gran- 
velle,  t.  111,  p.  29,  iJoc.  inéd.) 

—  Excitation,  action  d'irriter,  provoca- 
tion : 

Les  alcchemcns  et  les  irritemens  que 
faisoient  li  tribun  pour  celé  foie  largicion. 
(Bp.hsi'ire,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  43''.) 

Ces  irritemens  que  faisoient  les  tribuns 
par  celle  folle  lar^ition.  {Seconde  Dec.  de  Tit. 


Liv.  transtal.   de  lat.   en  franc.   11,    26, 
éd.  1330.) 

Irritemens  et  provocquemeus  de  la 
bouche.  {Jard.  de  santé,  I,  396,  impr.  la 
Minerve  ) 

IRRITER,  V.  a.,  annuler,  casser,  rendre 
de  nul  effet  : 

Nous  abrogeons,  irritons,  cassons  et 
annulions  ensemble  toutes  lettres  en  cas 
de  reliefvement  d'appel...  {Ordonn.  de  feu. 
roy  Louis,  etc.,  Registr.  du  Parlera.,  1317- 
1340,  ms.  de  ia  biblioth.  du  Louvre, 
n»  1233Sf»109  v.) 

Nous  irriions  dez  maintenant  et  annul- 
ions et  mettons  du  tout  au  néant  lesdictes 
appellatious.  {Ordonn.  de  Charles  IV,  ib., 
f  104  V.) 

Et  se  par  aucune  aventure  ou  volenté  il 
faisoient  le  contraire,  nous,  par  l'interposi- 
tion de  nostre  décret,  le  irritons,  rappelons 
et  mettons  du  tout  au  nient  de  nostre  dit 
auctorité  royal.  (1317,  Cli.  de  Ph.  roi  de 
Fr.,  Arch.  mun.  Lille,  Cart.  C  1°.) 

Ces  lettres  pourroient  eslre  adnullees, 
cassées  et  irritées.  (1382,  Ollic.  de  la  court 
de  Besancon,  Richel.  Moreau  ccxxxix, 
f»  103.) 

Soient  quassees,  irritées  et  mises  au 
noient  (les  pactions).  (Froiss.,  Chron.,\l, 
44,  Luce.) 

Et  pour  ce  les  ait  le  dit  nostre  saint  père 
cassées,  ostees,  anuUees  et  irritées  du 
tout.  (ID.,  ib.,  VI,  302,  Kerv.) 

Sa  parole  ne  sera  ja  faulse  ne  irritée. 
(A.  Chart.,  l'Esper.,  OEuv.,  p.  332,  éd. 
1617.) 

Nous  ne  cassons  ne  irritons  nostre 
alliance.  (Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.  10311,  Vil,  II,  6.) 

Cestuy  Sergius  estoit  cardinal  diacre,  et 
fut  reprouvé  et  répudié  pource  que  il  irri- 
tait et  adnulloit  tout  ce  qui  avoit  esté 
ordonné  par  le  pape  Formose.  {Mer  des 
hystoir.,  t.  Il,  f"  ITl'',  éd.  1488.) 

Pour  ce  que  les  legatz  ne  furent  receuz 
ne  ouys  de  Hanibal  celle  légation /■«(  vaine 
it  irritée.  (Grans  dec.  de  Tit.  Liv.  Iranslat. 
de  lat.  en  franc.,  2»  dec,  I,  9,  éd.  1330.) 

Lesquelz  n'ont  pas  voulu  escouter,  mais 
ont  irrité  mou  conseil.  (Le  Fkvre  d'Est., 
Bible,  Esdras,  iv,  2,  éd.  1534.) 

lia  dounélettres  patentes...  parlesquelles 
il  irrite  et  casse  ladite  cession.  (1544,  Note 
destinée  d  prouver,  etc.,  Pap.  d'Et.  de 
Grauvelle,  t.  111,  p.  41,  Doc.  inéd.) 

L'alliance  qu'il  a  faite  avec  les  fidèles  ne 
sera  cassée  ne  irritée.  (Guill.  Fahel,  du 
vray  Osage  de  la  Croix,  p.  192,  Fick.) 

iiiRiTEUR,  s.  m.,  provocateur  : 
Provocator.  Defliant,  provoqucur  et  irri- 
leur.  (H.  Est.,  Dictionariolum.) 

iRRocuER,  V.  a.,  infliger  : 

Pour  aller  enquérir  et  venger  l'injure 
faite  et  irroguee  a  la  royale  majesté.  (J. 
MOLINET,  Chron.,  ch.  CLXXIX,  Buchou.) 

iiutois,  voir  Irois. 

lURo.Mi'RE,  irrumpre,  verbe. 

—  Act.,  rompre  : 

Lors  Eeques  et  Volsques  animes  de  ses 
dicts,irruTOpireBt  impétueusement  la  partie 
ou  Posthumiusbatailloit.(FossETlER,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10511,  Vil,  ii,  3.) 


—  Neutr.,  faire  irruption,  invasion  : 
Il  voulzisten,ludee  irrumpre  el  l'envayr. 

((^OQUiLL.,  Guerre  des  Juifs,  OEuv.,  Il,  310. 

Bibl.elz.) 

La  mer  occeane...  irrumpante  d'Occident 
rase  du  coste  dextre  Afrique.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms  Brux.,  1,  f»  43  r".) 

Tous  les  jours  estbient  les  sedicieux  en 
sa  maison  irrompans  ot  prenans  toutes  les 
provisions  et  nourritures  qu'elle  avoit. 
(BODRGOING,  Bat.  jud.,  \ll,n,  éd.  1530.) 

IRROR,  voir   iROR. 

iRROTUL\TioN,  S.  f.,  action  de  faire, 
de  dresser  un  rôle  : 

Qu'aucune  irrotulation  ne  sera  faite  de  la 
conscience  d'autruy  ;  ce  dernier  article  par 
exprès  adjousté,  parce  que  peu  auparavant, 
le  prevost  des  marchands  et  eschevins  de 
ceste  ville  avoyent  présenté  requeste  au 
roy,  afin  d'aller  par  les  maisons,  pour 
s'enquérir  de  la  foy  de  chacun  et  en  faire 
rooUes.  (E.  Pasq.,  Lett.,  IV,  10,  éd.  1723.) 

Cf.  Enrotuler. 

IRRUER,  verbe. 

—  Neutr.,  se  lancer  avec  fureur,  fondre 
avec  impétuosité  : 

Quandt  il  eut  attraict  ses  ennemis  asses 
long  de  la  cité,  en  laquele  ceuls  de  le  agail 
irruerent  et  la  bruslerent.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f»  165  r°.) 

Vens  et  grésilles  et  inundations  de  pluyes 
irruerent  contre  leurs  faces  si  très  véhé- 
mentement qu'ilz  ne  se  peurent  aidier. 
(ID.,  ib.,!'  196  V».) 

A  ces  mos  pluseurs  chalereus  corages 
irruerent  subitement  espees  desgaignees 
pour  luy  faire  grieves  injures.  (Id.,  ib., 
f  221  r'>.) 

Ainsi  donques  vit  le   roy  de   Babilonne 

I   comment  iceulx  du  peuple  venoient  irruer 

et  courir   sur  luy   ainsi    furieusement.  {Le 

}  second  Volume  des  exposicions  des  Epistres 

et  Evangilles  de  karesme,  1"  262  v»,éd.l519.) 

Irruer.  —  To  ronne  upon  one.  (De  Guez, 

An  Inlrod.  for   to  lerne   to   speke  french 

Irewly,  à  la  suite  de  Palsgrave,  éd.  Genin, 

p.  949.) 

—  Réfl.,  se  ruer  avec  fureur  : 

Icellui  Didier  tirit  a  son  espee  nue  et 
par  trahison  se  irrua  contre  le  suppliant. 
(1473,  Arch.  JJ  195,  pièce  854.) 

IRRU.MPRE,  voir  IRRO.MPRE. 

IRRUR,  voir  Iror. 

iRUNDELLE,  voir  Ahondelle  au  Sup- 
plément. 

IRIJR,  voir  Iror. 

iRUS,  voir  IROS. 

IRUSEMENT,  voir  Irose.ment. 

1.  IS,  voir  Es  2. 

2.  IS,  voir  Ist. 
isandhun,  voir  Isemurux. 

ISANGRAIN,   voir  ISENfiRlN. 

isciR,  voir  E;ssiii. 

ISCII.LIEIt.   voir  ESSILLIER. 


ISl 


ISL 


ISN 


613 


ISCOMINGE,  voir  ESCOMKNGE. 

isçouT,  voir  IcE. 

isDRiE,  voir  Hydrie. 

isE.Mnui'x,!sen6rHB,  isanbrun,ijs.,s.  m., 
sorte  d'élolTe  de  couleur  foncée  : 

Mors  fail  a  tous  A'ijsembrun  cape. 
(TniB.   DE  Marlt,    Yen  sur   la   mon,    ixx,  Cra- 
pelet.) 

Mort  fait  a  toi  à'isenbrim  chape. 

(iD.,  ii.,  Afs.  5201,  p.  233'.) 
D'oQ  moQt  ilelic  ijfenbrun 
D'Alemaigae,  noir  et  deagii'. 

{Amatd.  et  Irf.,  liicliel.  373,  f  Sia''.) 
Son  blanc  escu  qu'il  ot  couvert 
De  YisemtfTun  uoir  detrencié. 

(Ib.,  f  32i\) 
Li  antre  chanoine  parent 
Meillor  cure  et  meillor  aiz. 
Ce  sont  cil  as  blans  sorpcliz. 
As  noires  chapes  i'isanbrim  ; 
En  cels  a  don  noir  et  dn  brun. 

(r.oior.  Bible,  1615,  Wolfart.) 

Lyoneaus  avoit  vestu  une  chape  à'ysen- 
brun  desor  son  haubert.  (Arlur,  ms.  Gre- 
noble 378,  f"  49=.) 

Fu  chauciez  d'uns  solers  bassez  a  noiaux 
et  d'uues  chauces  noires  à.'isenbrun.  ilb., 
Richel.  337,  f"  48^) 

En  autre  (fardel)  le  linge,  et  en  autre 
Visenbrun,  et  en  autre  les  escarlates.  (Mau- 
BICE,  Serm.,  Richel.  13314,  f  31  r".) 

Ne  tendre  en  arc  nul  garnement,  ne 
contre  paroy  ne  en  lices  ;  ne  fere  chauces 
de  galebruu  ue  d'isenbrun.  (Est.  Boil., 
Liv.  des  mest.  et  viarchand.,  l"  p., 
LXXVI,  S,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

ISENGRIN,  isangrain,  ysengrin,  s.  m., 
personniûcation  du  loup  : 

L'aignel  ressemble  qui  joe  a  Isemjrin. 

(Auberi.) 
Ly  rois  a  lleaart  appeliez  ; 
Et  puis  si  ly  a  commandez 
>'oblon  son  fils  l'^speron  désire 
Chaussast,  Isangrain  le  seoeslre. 

(liettart.) 

Li  papelart  et  li  begain 
Tuit  sont  renart  et  ysengrin. 
(G.  DE  Comci,  Mir.,  ras.  Soiss.,  C  30''.) 

Pic,  Isengrin,  loup,  mot  peu  usité. 
isEUSE,  voir  Oiseuse. 

ISGNELLEMENT,  VOir  ISNELEMENT. 

isi,  voir  Issi. 
isi.v,  voir  Issi. 
isiNT,  voir  Issi. 
îsiR,  voirEissiR. 
I9IT,  voir  Issi. 
isLAGE,  s.  m..  Ile  : 

La  Tors  encootrai  jou  .i.  breton  en  l'islage. 

(Aiot,  llichel.  2ïj16,  f  1.ï8=.) 

ISLAIE,  voir  ILLAIE. 

iSLAiRE,  voir  HlL.\lnE.    " 

ISLEIS,  voir  ISLOIS. 

iSLEi.,  itlel,  -  iel,  s.  m  ,  petite  ilc,  ilut  : 


\  l'annitier  virent  la  mer 
Et  si  Tirent  eu  un  illel 
La  dedenz  nn  moult  bel  chasiel. 
(Pfrceval,  ras.   Montpellier  H  219,  f»    153'.) 

Dont  est  issus  fors  del  batel 
Puis  si  est  montes  en  Vislel. 

fBEx.,  Troies,  Itichel.  373,  f»  71''.) 
Pel  autre  part  fu  li  istiaas. 

(Id.,  ib.,  f  71'.) 

Pus  est  Tcnns  droit  droit  a  Vislel. 
I  (Id.,  ;*.,  llichel.  003,  !"  61''.) 

Enz  en  mi  l'eve  ont  un  iilel. 
Va  merveilles  bel  prael. 
(Id.,  D.  de  Sorm.,  Il,  122S7,  Michel.) 
Car  ce  est  voirs   que  la  balainne    .-îi  est 
uns  poissons  qui   nioll  est  granz  ;  et  bien 
croi  que  cil  qui  vont  par  haute  mer  cuident 
que  ce  soit  aucuns  isUaus.(La  Response  del 
Best,  meslre  Rich.  de  Furnival,  la  Balaine, 
p.  94,  Hippeau.) 

Ot  sa  gent  armée  en  lisliel. 

(MousK.,  Ckron.,  14333,  UeilV.) 

Puis  l'amainnent  en  .i.  islel. 
(GiD.  DE  MoNTR.,  la  Violette,  1802,    Michel.) 

Pour  .11.  illiaus  seans  devant  le  prci 
monseigneur  de  Corbye,  et  sont  li  dit 
illel  les  enfans  ,Ichan  Heuc.  (1337,  Cart. 
Alex,  de  Corbie,  Richel.  24144,  f''  279  v.) 

Ces  lacs  avoient  plusieurs  isles  et  isleaux. 
(Pierre  Le  Lover,  Hist.  des  spectres,  p.  47, 
éd.  1603.) 

ISLEMEX,  yslemen,  s.  m.,  insulaire, 
habitant  d'une  île  : 

Comme  le  suppliant  se  feust  mis  en  un 
vaissel  en  la  compaignie  du  uiaistre  et 
autres  marineaulx  d'icellui  vaissel  pour 
aller  pescher...,  ilz  furent  prins  par  les 
Anglois  et  yslemens,  qui  les  menèrent 
prisonniers  es  isles  de  Gersie.  (1412,  Arch. 
JJ  166,  pièce  279.) 

ISLES,  voir  Iles. 

isLET,  illet,  illeit,  s.  m.,  îlot  : 

Puis  s'enfuirent  en  Tanct 
Joste  la  mer  eu  au  illet. 

(Wace,  Brut,  7285,  Ler.  de  Lincy.) 
Ce  fa  tout  droit  a  Pinkettni, 
En  .1.  islel  de  Sainne  cnki. 

(MoosK.,  Chron.,  1-1327,  ReilT.) 

Alerent  oudit  islel.  {Liv.  de  Marc  Pol, 
CLIX,  Pauthier.) 

lUetz  et  gorlz.  (1326,  Aveu,  La  Croix  S. 
Leufroy,  Très,  des  chart.,  p.  295'"',  n"  1, 
cote  8.) 

IlleilZ,  praryes.  (76.  ) 

A  la  fin  du  xviit"  siècle  on  trouve 
encore  islet.  (ILiyn.xl,  Hist.  des  Jnd.,xvj, 
1,  éd.  1780.) 

En  Norm.,  arr.  de  Valognes,  on  ap- 
pelle llet  un  pâté  de  maisons  entouré  de 
rues  de  tous  côtés. 

ISLETE,  -  elle,  -  cite,  ill.,  yll.,  s.  f., 
petite  île  : 

En  une  illeite  esteit  assise, 
Tornee  ont  nom,  josic  Tamise. 

(ttou,  3'  p.,  5531,  var.,  Andrcsen.) 

En  une  iHelle.  (Hist.  de  la  terre  s.,  nis. 
S. -Orner  722,  f"  90".) 

Une  channeviere  ou  yllete  assise  a  Crecy. 
(\X\o.  Compt.  de  Odart  de  Laignii,  Arch. 
KK  3%  r»  233  r».) 


Voyants  de  petites  Islettes  qui  apparois- 
soyent  desja  au  milieu  du  cours  do  l'eau. 
(Amyot,  Vies,  LucuUus,  éd.  1565.) 

Non  saus  avoir  porté  dommaae  aux 
costes  et  a  quelques  petites  isleltcs  qu'on 
avoit  laissé  comme  abandonnées.  (IÎraNT., 
Grands  Capit.  estrang.,  I,  xx,  Bibl.  elz.) 

Vaugelas  fait  cette  remarque  sur  ce 
mot  : 

M.  Goëffeteau  en  use,  quoique  les  dimi- 
nutifs ne  soient  pas  fort  en  usage  dans 
notre  langue.  {Ifouv.  rem.,  p.  209.) 

Nom  de  lieu,  les  Islettes,  dans  l'Ar- 
gonne. 

isLBUx,  adj.,  qui  forme  une  île  : 

Corse.  Isleuse.  (La  Porte,  Ei>itli.,éi\. 
1371.) 

Marne  tsîeMse.(lD.,  ib.) 
isLiEL,  voir  Islel. 

isLiER,  yslier,  s.  m.,  îlot  : 

Faire  copper  et  rompre  de  force  et  vio- 
lence grande  partie  des  terres  estans  et 
faisans  ung  estang,  berquet  et  yslier  sur 
la  rivière.  (IjoO,  Charte  de  Ponthieu,  Gre- 
nier, 301,  n°  333,  Richel.) 

ISLOIS,  isleis,  s.  m.,  qui  habite  une 
île,  insulaire  : 

Ne  somes  pas  isleis  d'outre  i;a  inar. 

(Gérard  de  Ross.,  p.  296,  Michel.) 

ISLOTTE,  S.  L,  îlot  : 

Douze  milles  par  delà  on  voit  les  isles 
Elapbites,  assavoir  Lagusta,  et  certaines 
autres  petites  islottes.  (Du  Pinet,  Pline, 
111,  26,  éd.  1566.) 

is.ME,  s.  m.  ? 

En  rikece  le  fait  tourner  (Fortune), 
Isnelement  le  monte  sus. 
Quant  se  repcnt  si  l'abat  jus, 
Tost  le  trebuce  en  un  abisuie. 
De  son  avoir  le  met  a  isme. 

(Alhis,  Richel.   375,  f  123'.) 

ISNAILMENT,  VOir  ISNELEMENT. 

ISXAL,  voir  ISNEL. 

iSNALETÉ,  voir  Isneleté. 

ISXAI.LEMANT,  VOir  ISNELEMENT. 
ISNEAUTÉ,  voir  ISNELETÉ. 

ISNEL,  -  iel,  ysnel,  hisnel,  hysnel,  inel, 
ynel,  ignel,  igneil,  ingnel,  isnal,  inal,  esnel, 
enhel,  adj.,  agile,  prompt  : 

Ne  l'oi  dire  ne  jo  iiûo  nel  sai, 
Li  quels  d'els  dous  en  fut  li  plus  isnels. 
(Itol.,  1386,  Mûller.) 
Cranz  est  e  forz  a  vassals  e  isnels. 

(Ib..  3839.) 

El  li  .VII.  monteol  sor  lor  dcslriers 
Qui  sont  adroit  et  ines  cl  corsiers. 
(Les  Loher.,  Richel.  1.112,  ap.  Victor,  llandscltr. 

der  Geste  des  Loli.,  p.   75.) 
Se  Vairons  est  isniax,  po  a  cist  moins  valu. 
(i.  l!oD.,  Sax.,  cxui,  Michel.) 
La  esloit  .i.  batiaus  venus  et  arives 
Qui  venoit  de  Masone,  isniaus  et  abrieves. 
(Boum.  d'Alix.,  f»  70'',  Michelant.) 
S'il  est  ingniauz  e  soef  saut. 

(Maiiie,  Vsopct,  i.\xi,  lioq.) 


f.li 


ISN 


ISN 


11 

ISIN 


Soil  f»U  f ist  brief  o  main  iinfle. 

(Trijia»,  I,  '2603,  Michel.) 

Sire,  disoit  li  damoiseax, 
Vostre  cbeTal  esl  trop  isHeax. 
{Floireet  Blancf/lor,  î'  vers.,  1175,  du  Méril.) 

Et  li  oz  dcl  duc   ci   devant  dit  par  enhel 
curs  parvint  al  Duel  Yullurnum  par  nom. 
{Dialog.S.  Greg.,  p.  Il,  Foersler.) 
Por  ce  ke  In  ies  chevaliers 
F.rrani  et  wiiax  et  legiers. 

(Dolop..  5919,   Bibl.  elz.) 

Belins  estoil  le  plas  igitittT 
Qoi  6SloU  le  plus  jovenciax. 

(Renan,  641",  Méon.) 

L'amachoar  W.  qoi  fu  preus  et  isnal. 
{ySaugis    û'Aigrem.,   ms.  Monlp.  U  i\',  f"  111   •) 
Que  legiers  et  isnatts  et  prons  et  hardis  fu. 
(G.  de  yiongl..  Val.  Chr.  1517,  P  If") 
La  sel'  est  mise  sns  Migrados  l'inc;, 
Qoi  pins  tost  court  qne  ne  vole  arondel. 
Wlinel,  371,  A.  P.^ 

Va  el  mont  com  li  passeri:is. 
Qui  leiiers  est  et  uioll  isnias. 

ai».  Psalm.,  I,  p.  i6S,  Michel.) 

Au  coer  jolif,  au  cors  inel. 

{Rose.  Vat.  Chr.  1858,  C  eO"-.) 

U  avoit...  l'isneleté  Ysael  qui  estoit  is- 
niaus comme  chevriaus  an  lande.  (Maurice, 
Serm.,  Richel.  248.38,  f°6i  r».) 

Oui  estoit  si  ignés  comme  cheivrues  de 
lande.  (1d  ,  ib.,  ms.  Metz  262,  f  12=.) 

Soies  lens  a  ire,  et  isnes  a  miséricorde. 
(BRtru.  Ut.,  Très.,  p.  386,  Cbabaille.) 

Cist  hom  est  isnes  comme  tigre. (ID.,  ib., 
p.  535.) 

Li  chevaux  e.stoient  si  esniaux  q'il  sen- 
blent  vent.  (Gir.  le  Court,  Vat.  Chr.  1501, 
f  T.) 

Un  granl    destrier    fort    esniaux.    (Ib., 

f  se.) 

...  Si  devons  estre  inet. 
Vierge  royal,  a  bien  ouvrer. 

{Trésor  S'.-D.,  Richel.  991,  f  32^) 

Car  tant  fa  a  merveilles  bcs. 
Tant  saiges,  tant  fors,  tant  ijnes. 
(ROB.  DE  Blois,  Poét.,  Richel.  -21301,  p.  521''.) 
Daim  fu  de  respundre  iinians. 

{Falil.,  nis.  Berne  331,  1°  59'.) 
Il  ert  de  cors  el  de  braz  gens 
Et  frans  et  leviers  et  isniaas. 

{Lai  de  l'Ombre,  p.  15,  Jlichel.) 

Mat  fa  igneui,  pas  ne  se  feint, 
Assez  bastivement  l'aieint. 

(Lai  del  Désiré,  p.  13,  Michel.) 

Li  humble  est  très  villes  cl  1res  igneilz... 
(L.iURENT,  Somme,  ms.  Troyes,  f»  41  r».) 

Ceux  avoienl  leurs  chevaux  bien  sé- 
journes comme  ceux  a  qui  rien  ne  failloit, 
si  les  IrfiuvereDt  fors  et  isiteavx.  [Gr. 
ÇroH.  de  Fr.,  Loys,  Père  au  roy  Phe- 
lippe,  VI,  P.  Paris.)' 

Gis  destriers  que  tu    maines  est  iraens  et  cointos. 
(E.  de  SI  Cille,  Richel.  25516,  t"  79'.) 

Pour  les  mutations  hisneles  et  haslives 
qu'il  fait  environ  le  solail.  (OresME,  Qua- 
drip.,  Richel.  1348,  f  25  v.) 

Le  chevelaine  doit  avoir  hommes  sus 
chevauls  igneauls.  (Crist.  de  Pizas,  Charles 
V,  2*  p.,  cb.  31,  Jlichuud.) 

Archier  sont  trop  plus  isniel  au  traire 
ne  sont  arbalestrier.  (Froiss.,  Chron,,  I, 
409,  Luce,  ms.  Rome.) 


An  petit  ru  boit  tearterelle 

Plus  aise  qu'en  rivière  isiteïle. 

(E.  Desch.,  Pois.,  Richel.  810,  f  286^) 

One  plus  inaiii  sera. 
(Roi  Re.vb,  Regnaull  et  Jeamelon,  OEut.,  t.  11, 

p.  MO,  Onatrebarbes.) 

Comme  il  est  songnenx  et  yrnel 
De  venir  sa  proye  requerre  ! 
(La  Vie  et  l'hisl.  dit   Matilv.  Riche,   Ane.  Th.  fr., 

111,281.) 

Hisnel,  acer.  (R.  Est.,  Pet.  Dict.  fr.-lat.) 

Pour  celte  niesnie  raison,  j'ai  usé  de 
gallees,  j)our  galleres  ;  endemenliers,  pour 
en  cependant;  (SHeJ,  pour  léger;  carroUant, 
pour  dansant  ;  et  autres,  dont  l'antiquité, 
suivant  l'exemple  de  mou  auteur  Vergile, 
me  semble  donner  quelque  majesté  aux 
vers.  (JOACH.  DU  Bellav,  Epislre  au  sei- 
gneur Jan  de  Morel,  Ambrunois,  en  tête  de 
Deux  livres  de  l'ICneide  de  Vergile,  le  qua- 
trième et  sixième,  éd.  1561.) 

Dieu  leur  a  donné  des  ailes 
Qui  sont  bien  assez  isneltes 
Pour  voler  jusqnes  aux  cieus. 

(iD.,  Od.,  XVI,  éd.  1571.) 

Qui  est  celuy,  qui  l'air  fend 
Au  balancer  des  aisselles. 
Porté  sur  le  dos  du  vent, 
Qu'il  esperonne  des  ailes 
De  ses  deas  plantes  isnelles? 
(1d.,  la  Musagnaomachie,  i°  79  v°,  éd.  1571.) 

D'une  course  isnele. 
(J.-A.  DE  Baik,  tes  Mimes,  1.  U,  f°  51  y",  éd. 

1619.) 
Quelquefois  il  s'échappe  hors   de   la  denl  cruelle 
Du  coureur  qui  l'ataint  d'une  roideur  isnelle. 

(A.  Jamïn,  Œue.  poel.,  f»  67  r»,  éd.  1579.) 

Tant  ses  pas  sont  subtils  et  son  alleure  isnelle. 

(Lariv.,  Kuicts,  Vil,  V,  Bibl.  elz.) 

Cest  evesquc  voulant  monstrer  qu'il 
estoit  isnel,  sans  user  d'avantage  se  lança 
de  terre  si  rudement  en  la  selle  que  peu 
s'en  falut  qu'il  ne  sautast  de  l'autre  costé. 
(Kauchet,  Antiq.  gaul.,  3»  vol.,  II,  18,  éd. 
1611.) 

Mais  aussi  plume  d'aigle,  tant  elle  est 
isnelle  et  sublime.  (J.-P.  Camus,  Hom.  fes- 
tin., p.  91,  éd.  1619.) 

—  Adverbialement  : 

Milis  de  Cogan  tost  ynaus 
Le  dreit  chemin  ver[sl  Finglas 
S'en  est  tnrné  tut  butant. 

(Conq.  oflrel.,  1917,  Michel.) 
E  vunt  saisir  ses  armes  igneus  e  demaneis. 
UoRD.  Fakt.,  Chron.,  155,   ap.  Michel,  D.  de 
Norm.,  t.  III.) 

L'apostolcs  lie  Rome  s'aparilla  isniaus. 

(Chans.  d'Aiilwche,  l,  755,  P.  Paris.) 
Ses  cbevaus  faisoil  bondir  l'air. 
Car  il  l'esporonnoit  isnel. 

(Couci,  1232,  Ciapelet.) 
Sas  an  palleis  montent  inal. 
{Hercule et  Phileminis.  Richel.  821,  t"  li':) 
Guernescy,  igitelU,  egnilli,  vif,  gai. 
Nom  propre,  Isnel. 

ISNELECE,  -esce,  -  eche,  isnetl.,  ysnel., 
ignel.,  s.  {.,  rapidité,  célérité,  agilité  : 

Por  bODlé  c  por  isneîece, 

Por  hardemcot  e  por  proere 

Fu  apelez  Chief  do  Fauron. 

(RoH,  3"  p.,  1113,  Andresea.) 
Pur  la  Banie  ne  pur  Vignelesce  (de  la  roue), 
Ed  grant  miserie  c  en  grant  trislesce 
Furent  icil  qui  la  e»teient. 
(Marie,  Pure,  de  S.  Patrice,  II,  p.  4S6,  Roq.) 


Apres  oies  de  l'isneleche 

Qui  tant  lor  dona  grant  leecbe. 

(C.ILB.,  Lucid.,  Ricbel.  251-27,  f»  69  v».) 
De    Visnelesce  du   cours  du  lirmament. 
{Ymage  du  monde,  ms.  S.-Rrieuc,  f°  1\) 

Or  pri  Dieu,  qui  est  droite  voie, 

Que  les  forvoian»  i  ravoie 

Et  lor  doinst  si  rade  isneîece 

Que  destruire  puissent  perece. 

(DU  Je  Perece,  Jub.,  Noui'.  Rec,  II,  61.) 

Il  avoit  la   force    Sanson    et  la  beauté 

Absalon,    et   le    sen   Salonion,  Visnelesce 

Asael.    {Comment,    s.    le    noHV.    test.,  ms. 

Oxf.,  Bodl.,  Douce  270,  f"  61  v".) 

Alixandres  les  surmontoyt  tous  de  toutes 
choses  et  autresint  faisoit  il  en  isnellece  et 
en  vigor.  {Le  Livre  dou  roi  Alixandre,  Ri- 
che!. 1385,  f"  g»».) 

Quant  li  roys  Phelippes  conut  la  grant 
vigor  qui  estoit  en  luy,  si  li  dist  :  Fia 
Alixandre,  je  aime  trop  l'isnellece  de  ton 
cors.  (Ib.,  f"  9'.) 

Honeur  aussi,  branche  des  fleurs  de  lis, 
Ysnelcce  vous  soit  distribuée. 
(EusT.  Desch.,  Œiiv.,  III,  306,  A.  T.) 

iSNEi^EMENT,  isnellemeut,  hisnelement, 
isnelment,  hisnelment,  isnielement,  isnesle- 
ment,  isnelament,  isnallemant,  isnailment, 
isniaument,  ignelement,  -  ellement,  -  {élé- 
ment, -alement,  inetlement,inelement,-anl, 
yneltement,  hinnvlemcnt,  hinellement,  inale- 
ment,  inallement,  enhekment,  adv.,  proiup- 
tement,  vivement,  allègrement  : 

Tarpins  de  Reins  quant  se  sent  abatut, 
De  .1111.  espiez  parmi  le  cors  ferai, 
Isnelement  li  ber  resaillil  sus. 

(Roi.,  2083,  Mûller.) 
IgnalemenI  l'a  ou  furre  gilee  (l'épée), 
(De  Charl.  et  des  Pairs,  Val.   Chr.  1360,  f»  20'".) 

Ensement  cume  fain,  ignelement  seche- 
runt.  (Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xxxvi,  2,  Michel.) 

Kar  sicum  erbe  inelement  seruut  triblet. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xxxvi,  2,  Michel.) 
Var.,  ignelement. 

Li  reis  vint  al  Mans  isnelment. 
(Rou,  3°  p.,  9917,    Andresea.)    Var.,  isnailmenl. 

Des  qu'il  orenl  bien  oré. 
Sont  es  nés  isniaument  entré. 

(;*.,  Richel.  373,  f^  221».) 
E  hisnelment  apart'illié 
Quatre  horariie  nez  de  la  contrée. 
(G.  DE  S.  Pair,  Mont  S.  Michel,  3379,  Michel.) 

Isnelement  ereol  venu. 

(ID.,  ib.,  -2023.) 

11  apelanz  par  soventine  voix  lo  nom  de 
Crist,  enhelement  eslendit  sa  désire.  {Dial. 
S.  Greg.,  p.  9,Foersler.)  Lat.,  mox. 

Ainsi  com  andui  s'en  aloient 
Pins  hisnelement  qu'il  povoienl. 

(Rom.  du  S.  Craal,  519,  Michel.) 

Inelement  et  lost  la  corde  a  aporlé. 

(Fierahras,  Val.  Chr.  1616,  f"  31".) 

Isnielement  desccnt  de  la  mule  afeulree. 
(Ciians.  d'Antioche,  I,  660,   P.  Paris.) 

IgnielemenI  la  mier  passa. 
(G.  Gaimar,  Chron.,  Michel,   Chr.  angl.-n.,  t.  I, 
p.  U.) 

Le  portast  bon  isneslemcnl. 

(G.  DE  CoiNCI,  Mtr.,  lus.  Brui.,  f  171».) 

Hinellement  le  voot  garir. 

(Id.,  ti.,  RicheL  818,  t''62».) 


ISN 

El  se  leva  ignalemant. 

(Vil-  des  Ph.,  An.    3G-II,  f>  | ll\) 
Inallemenl  est  sus  salis. 

(/«.,  f»  147  r".'! 
ImelemenI  monta  sor  .i.  ceval  irena. 

(Qiial.  fils  Aim.,  ms.  Metz,  f  a"».) 
Les  pons  gi>ltent  an  terre  tost  et  isgni-llemenl. 
(Desirucl.  de  Home,  395,  Groeber.) 
Clianron,    va  l'eu 
Inellemanl. 
(Chans.  d-lsak.,  fille  de  S.  L.,  Ann.  de  la  Soc.  de 
l'hisl.  de  Fr.,  ISGl.) 

Icil  cort  plus  ineicmeiil. 
(Pot'mealUa-,  Brit.  Mus.  Add.  loGOS,  f  12''.) 

A  l'abre  vint  ignalemanl. 
{De  l'Cnicorne,  Bril.  Mus.  Aild.  luGOC,  P  108''.) 

Li  reis  inelemenl  e  tost 

Assembla  granl  gent  e  grant  ost. 
(Hisl.  de  Giiill.  le  Maréchal,   183,  P.  Meyer    Ito- 
mania,  XI.)  ' 

Ses  compaingnuns  apele  tgnetement. 

(Olinel,  SOC,  A.  P.) 
Li  berss'an  adobai  tôt  Hinelcmanl. 

(Floov.,  1117,  A.  P.) 

f  rf 'i.^*^'^  ^'""."•'î'  "P^es  mult  inalement. 
{LiAmdiez  de  Ami  et  Amile,  Nouv  fr  du 
XIII"  s.,  p.  48.) 

Isnelement  et  tost  se  leva  en  estant. 

{.Gaufreij,  6109,  X.  p.) 
A  Jacob  est  alee  isnaUemanl  noncier. 

(.Bible,  liichel.  7G3,  f»  229'.) 
Contre  lai  vint  inellement. 
(Macé  de  I.A  Charité,  BiWf,  Richel.  iOl.f  122".) 

On  Waran  vont  iiinrllemenl 
(Guerre  de  Metz,  si.  293»,  E.  de  Bouleillnr.) 
La  pauloniere  cost  molt  isniaument. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  360,  Michel.) 
Bertran  ijnellement  da  fumier  se  leva 
riéret  '^''""""  "'"  *"*  "'   3^24.370i,'  Char- 

Il  c'est  avec  ses  gens  isnellemeni  armez, 
(lo-,  I»..   3774.) 
Celeriter,  inelement.  (Gloss.  de  Couches  ) 
Celenter.  hinellement.   (Gloss.  de  Salins  ) 

li  rnfjf  ^"°'*'  ''•'^  '^'^'''  '■  disent  caima 
de  Norm  ^T^M  ^^nielement.  [Hisl.  des  diics 
chel.)  ****  '"'"*  "^"i?'*'-.  p.  31,  Mi- 

Aler  m'en  vueil  isnellemenl. 

(Naliv.N.  S..J..C..  lab.,  Mi/sl.,  U,  Si.) 

Allons  a  luy  ignellement. 
(Morahlé  de  Charilc,  Ane.  Th.  fr.,   m,  393.;         1 

Adonc  les  «retons  se  levèrent  ignellement 
de  leurs  s.ege^s  et  coururent  sus  au"  Nor    ' 

éd^ieïî!)'"'"'-    ^''    ^«»«««'"e"«.     (COTGR., 

Isnellement.    Fleedv      swiftlv      i;„i,.i 
quickly,  nin,bly,  acti^èly.'reSy.  g)"^' 

ISXELEPAS,  voir  ISXEL  LE  PAS.  1 


'"«««.  s.  f.,  promptitude,  rapidité,  agilité  • 
,.nr='^°   "î-'""''  '^'^    tfstnoipniez  curre     car 

»iT?!,.L'.tr'"- <='■'»■'«■ 


ISN 

j      fies  isneleteiz  dou  cours  dnu  firninment. 
(/m.  dtt  monde,  liichcl.  24428,  1»  1».) 

Quant  la  serre  voit  une  nef,  pour  Visne- 
lele  de  li  csprouver  si  II  licurt  encontre. 
(HiCH.  DE  FouRN.,  Best,  d'amour,  ms. 
Dijon  299,  f»  28».) 

Por  son  isncUtet  esprover.  (Id.,  (6.,  p. 39 
Ilippeau.)  ' 

La  isneletes  dou  cheval  est  cogneue  as 
oreilles.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  241,  Clia- 
baille.) 

Or  vous  deviserai  les  bontés  del  cors; 
c'est  biautes,  gentillece.  igneletes,  force, 
Krandece.  [Mor.  des  Philos.,  Richel.  373. 
1°  32''.) 

Car  isnalelez  et  usaiges 
F^iil  les  balaillonrs  prouz  et  saiges. 
(J.  BE  Pr.ioRAT,  Liv.  de  Vegece,  Richel.  1604, 
f»4=.) 

Par  Visnaleley  des  chevans. 

(Id.,  ib.,  f  S3^) 
Je  aim  trop  Visneleté  de  ton  cors.  (Hist. 
du  bon  roy  Alix.,  Brit.  Mus.  Res.  19.  D    1 

f'S".)  ■  ' 

Childebert  le  quatriesme  s'enfui  et  es- 
chapa  par  Visneleté  du  cheval.  IGr.  Chron. 
de  Fr.,  IV,  19,  P.  Paris.) 

Vigneleli'  Ysacl.  [Serm.,  xiii"  s.,  ms.  Poi- 
liers  124,  f»  36  v».) 

Ouar  la  peur  rjuc  il  avait 
Grant  i>nfHrt</li  donnoit. 
(Macé  de  la  Chahité,  Bible.  Richel.   iOl,  FaO\) 
Merveilles  fa  de  sa  isneaiile'. 

(Melam.  d'Ov.,  p.  79,  Tarbé.) 
Car  trop  li  doubla  sa  bianto 
Por  le  travail  et  l'isniauté. 

{Ib.,  Ars.  5069,  P  4'.) 
Lors  nota  le    roy  Vinelté  du  jouvencel. 
(Yst.    de   Appolon.,    ms.     Chartres     411, 
f°  51  v°.)  ' 

Velocitas,  ynelhtez.  {Gloss.  de  Salins.) 
Celeritas,  igneleté.  (Gloss.  de  Conchcs.) 
Pour    la  isnelilé   de    son   encontre   (de 
l'air).  (EvRART  dk  Contï,  Probl.  d'Arist., 
Richel.  210,  f»  102''.) 
]    ^  La   niedicine    de   toutes  choses    est   en 
yisnelleté  de  la  nue,  c'est  a  dire  en  Visnel- 
leté  de  Marie.  (Mir.  N.-D.,  x,  t.  II,  p.   59 
A.  T.)  '     >        >  f    "", 

Il  s'en  retourna  arrière  en  ses  tentes  non 
point  seures  ne  certaines  par   nulle  autre 
I  chose  que  par  sa  ysnelleté.  (La  sec.  Dec  de 
m.  Liv.,  III,  16,  <^d.  1330.) 

L'asililé  et  ysnelleté  de  son  corps.  (Jard 
de  santé,  II,  93,  inipr.  la  Mmerve.) 

ISNELITÉ,  voir   IS.NELETÉ. 

iSNEi.  LE  PAS,  isnelepas,  isnel  les  pas, 
nnelepas,  inelcpas,  ynelepas,  ynel  le  pas, 
ignel  lepas,ignelepas,  ignet  pas,  adv.,  aus- 
sitôt, sur-le-champ,  promptement  : 
Por  le  paor  qu'il  ot,  s'arcste  isnel  le  pas. 

(Ronm.  d'Alix.,  f  55'',  Michelant.) 
De  la  douror  que  il  oissent 
hnel  le  pas  s'en  endormissent. 
iFloire  el  Blanceflor,  l'  vers.,  633,  du  Méril.) 
Un  lit  li  fiint  ignelepas. 

(Marie,  Lai  d'Eliiuc,  932,  Roq.) 
Et  cil  s'enpart  inelepas. 
(CiiREST.,  Chev.  de  la  Cliarrclle,  p.  30,  Tarbé.) 
Relorna  s'en,  ignelepas 
Est  revenue  a  lui  Pallas. 

(Eneas,  ms.  Montp.  11  251,  f»  MO».) 


[SS 


615 


Ignelepas  i  alorent.  (Rois,  p.  35,  Ler.  de 
Lmcy.) 

Innelepas  cuntre  cnrarenl. 

{Biul,  ms.   Munich,   1700,  Vollm.) 
Garissent  luz  ignel  pas 
Qui  de  fei  requeient  seint  Thomas 
I  Par  sa  vertu. 

I    (rie  de  S.  Thom.  de  Cant.,  1282,  ap.  Michel,  /). 
de  Norm.,  t.  III.) 

Treis  fosses  ignel  pas 
Aveit  le  fel  fet  jeter. 

{Conq.  of  Ireland,  SOS,  Michel.) 
Mais  baisier  voil  ses  pieds  isnelepas 
Kl  puis  après  sa  bouche  a  mon  voloir. 

(TaiBAUi.T  IV,  Chans.,  p.  III,  Tarbé.) 
Il  leur  respont  ynelepas. 

(Rom.  du  S.  Graal,  3282,  Michel.) 
La  damoisiole  lieve  isnel  les  pas. 

(Anseis,  Richel.  793,  f  5°.) 
Ne  dois  Deu  blâmer, 
Mes  dois  amender 
Tel  meismes  ignelepas. 
(Everard,  Disliq.  de  Dyon.  Calo,  ap.  Ler.  deLiacy, 
Pror.) 

.le  ne  di  pas 

Que  vos  mevciz  isnelepas 
Por  la  sainte  terre  défendre. 
(RuTEB.,  Nouv.  Complainte  d'Outre  Mer,  I,  117 
Jub.) 

A  ce  mot  prent  isnel  le  pas 
La  dame  sa  foy  a  jurer 
Li  fait  qu'il  le  voi  ra  celer. 

(Couci,  5299,  Crapelet.) 
Si  que  je  lo  que  gnel  le  pas... 
(Un  Mir.  de  N.-D.,  da  roy  Thierry,  Th.  fr.  au 
m.  il.,  p.  559.) 

Ore  comand  que  Longin  seit  pris 
E  ignelepas  en  chartre  mis. 
(Rcsurr.  du  Sauv.,  Th.  fr.  au  m.  à.,  p.  15.) 

—  A  isnel  le  pas,  dans  le  même  sens  ; 

Mes  li  uns  a  ignel  le  pas 
Dit  au  pcre  qu'il  n'iroit  pas. 
(Macé  de  la  Cuarité,  Bible,  Richel.  401,f'■■'^44^) 

ISNELMENT,  VOir  ISNELEMENT. 

ISNESLEMENT,  VOir  ISNELEMENT. 

ISNIAUMENT,  VOir  ISNELEMENT. 

ISNIAUTÉ,  voir  ISNELETÉ. 

iSMEL,  voir  Isnel. 

ISNIELE.MENT,  VOir  ISNELEMENT. 
ISNIELETET,   voir  ISNELETÉ. 

ISO,  voir  ICE. 

isuAEL,  (pierre  d'),  camée  : 

Une  bourse  de  soye,  un  annel  ou  il  avoit 
■  un  courau  fourché  et  une  pierre  d'Israël. 
I   (1389,  Arch.  JJ  14S,  pièce  l'38.) 

ISREEMENT,   voir  IRIEE.'UENT. 

is.sANCE,  yss.,  S.  (.,  sortie,  naissance  : 
Que  les  chyvalors  des  countees  pur  le 
parlemeut  en  après  a  esliers  soient  nota- 
bles chyvalers  de  niesmes  les  countees 
pur  lesqueux  ils  serront  issint  eslus,  ou 
autrement  tielx  notables  esquiers  gentiles 
honmes  de  la  issance  de  mesmes  les 
countees  corne  soient  ables  d'estre  cliyva- 
1ers.  {Slal.  de  Henri  V/,  an  xxill,  impr. 
goth.,  Bibl. Louvre.) 


;iti  ISS 

Miroi  ïons  aa\  hiclz  Torlueax 
Du  troDC  dont  avei  prins  yssance. 
.  Le  Maire,  Tfmpif  d'koiineix  el  de  rerlus,  éd.iSOl.) 

issART,  voir  EssABTan  Supplément. 

1.  issE,  voir  IcE. 

2.  ISSE,  voir  Issi. 

issELiTE,  S.  f.,  sorte  de   pierre  pré- 
cieuse imaginaire  : 

Mais  les  gerames  font  grant  Inars 
Dura  purplante»  estcit  li  murs 
As  gales  d'or  grisolilcs, 
MaU  iarcil  A'isseliles. 

(S.  Branrfan,  1680,  Michel.)  { 

Le  ms.  de  l'Arsenal  3316,  i'  103%  porte  : 

Malt  i  avoit  pieres  eslites. 
ISSEMENT,  voir  ElSSEMENT. 

issi,  isi,  issis,  isit,  insi,  inssi,  msinc,  in- 
sint,  issin,  isin,  issint,  isint,  isse,  khi,  eissi, 
eisi,  eissin,  einsi,  einci,  einsin,  einsinc, 
einsit,  eiensi,  ensi,  emy,  enci,  enssi,  emic, 
ensit,  ensis,  ensin,  ensinc,  enssinc,  ensint, 
enseint,  etiseinl,  eussent,  eci,  esi,  essint, 
aysi,  aisk,  ainsi,  ainsy,  ainssi,  ainsic, 
ainsis,  ainssis,  ai»sin,ainx>n.  ainsinc,  ain- 
sins,  ainssins,  ainsint,  aynsint,  ansi,  anxi, 
ansique,  ansis,  ausin,  anxin,  assint,  assien, 
aça  iiil,  adv.,  de  cette  manière,  de  cette  sorte  : 

Issi  est  al u met. 

(ÀIcTis,  II"  s.,  st.  49«,  Stengel.) 

Hoc  cODTCrset  eisi  dis  e  set  ans. 

(».,  st.  35",  G.  Paris.) 
Nien   isst   felun,    mais  ensement  cume 
puliire.  {Lit.  des  Ps.,  Cambridge,  l,  8,  Mi- 
chel.) 

Aiasins  m'aviegnc  con  tu  diz. 
(Wace,  Conception  Kosire  Dame,  p.  41,  Mancol  et 
Trêbalieo.)  i 

Einsit  Tuel  que  ta  faces... 
(Hebïvx,  Bible,  ms.  Orléans  37-1''",  i    2'.) 
Aijsi  s  conten  en  magcsleyr 
Cam  Ireslot  teyne  ja  l'crapeyr. 
(Alberic,  Alei.,  80,  P.  Meyer,  liée,  p.  283.)         I 
Ha  Lancclot,  ce  que  puet  eslre  1 

Qo'iiwio/  foiblemeot  le  contiens  ! 

(La  Charete,  Richel.  12560,  f°  63*.) 

Dont  venes  tus  min. 

(Roum.  dWlii.,  T  i"',  Michclanl.) 

Et  li  cevans  li  "fa  par  isi  grant  air 

One  U  fait  des  caillaos  le  fn  cler  resplendir. 

"  (ll>..  f»  23''.) 

Isti  vint  sonven  et  ali. 
Tant  com  Dea  plout  o  commanda. 
(GiiL.    Di:    Sai.nt-Pair,   ilont   Sainl-}lichel,  139, 
Michel.) 

Or  t'ai  insinc  gemme  ttOTce. 
(Marie,  [lit  d'Ysopet,  I,  Tar.  da  t.  9,  Hoq.) 
Issi  combat  et  nnil  et  jor, 
;»■<•  defenl  toi  e  l'onor. 
(Eipl-  du  Cant.  des  canl.,  ms.  du  Mans  173, 
f»  70  r^) 

Soit  assien  li  uniteiz  de  cuer.  (S.  Bebn., 
Serm.,  Ricbel.  24768,  P  410  r».) 

Avoit   il   issi  esploilié.    (Villeh.,  283, 
Wailly.) 

El  bien  li  dit  lot  en  apert 
Qne  s'cle  isU  son  citant  pcrt 
lames  nnl  jor  n'aura  fiance 
En  ta  dooror  n'en  «a  puissance. 
(C.  Bï  Coi.ici,  ilir.,  ms.  Brux.,  dôV.) 


ISS 

El  je  feroie  eiisin  peis  que  vos  le  loez. 
(Fierakras,  Val.  Chr.  1616,  f  22'.) 

Eissi  le  font  le  roi  entendre. 

(I)olop.,  3636,  Bibl.  eh.) 
IsH  est  devisé. 
Ne  je  n'en  nientiroie  por  les  menbres  couper. 
(Gui  de  Bourg.,  2387.  A.  P.) 

/».«'. 
(G.  de  Dole,  V,-it.  Chr.  1725,  f  80.) 

.11.  jors  cl  une  nuit  ont  il  einsi  coros. 

(.hje  d\ivignon,  3291,  A.  P.) 

Isi  fet  cop  m'agrée. 

(Olinel.  1893,  A.  P.) 

Si  li  a  demandé  commant  est  ansin  sous. 

(Floov.,  592,  A.  P.) 

Isint  est  quant  aucuns  eslrive. 

(Vie  de  S.  Alexi,  561,  Rom.  VIll.) 

Parlant  les  a  issi  menez 
Au  cors. 

(7*.,  677.) 

Nous  avons  ce  essinl  tauxé  pour  ce  que 
nous  puissions  mies  amender  ce  que  nous 
avons  pris  et  receu  a  tort.  (Trad.  du  Test, 
de  Phil.  Aug.,  Layettes  du  Très,  des  chart., 
t.  I,  p.  530.) 

Aliiandres  ainsi  demeure 
Et  aient  maint  jor  et  mainte  eure. 
(H.  D'A.-iDELi,  Lai  d'Aristole,  181,  Héron.) 

Et  tôt  issis 
De  sa  mort  saura  vérité. 
Uo.,  Chanccl.  l'hil.,  Brit.  Mus.  Harl.   'i333, 
t»  99'.) 

Cist  deniers  doient  estre  ansi  de- 
parti.  (1231,  Cft.  de  Morv.-s.-Seille,  Arch. 
Meurlhe.) 

Les  queles  sis  cens  livrées  sunt  ansis 
devisees.  (1233,  Cart.  rouge,  pièce  13,  Arch. 
Nord.) 

Aisic  le  vos  requérons.  (letf.  de  laprieure 
de  Fontaines,  abb.  de  Fontevr.,  de  1225  à 
1230,  Arcb.  Maine-et-Loire.) 

Et  ensint  fu  pourchacié  et  otroié  de  l'a- 

poslole.  (1230,  Lett.  du  Cte  de  Poitiers  a 

S.  Louis,  Arch.  J  890.) 

Nos  avons  inssi  fait  et  inssi  lo  volons. 

C      .     , 

(1233,  Cb.   des  compt.  de  Dole,  —  ,  Arch. 

Doubs,) 


Et  ensi?îCla  droiture  le  roy  en  croistroit. 
(Est.  UoiL.,  Liv.  des  mest.,  i"  p-,  liv,  6, 
Lespiuasse  et  Bonnardot.)  ] 

Ne  sui  hoir  ansin.  (27  juill.  1264,  Ch.  de 
Joinv.,  Uicbel.  1.  9033.) 

E  einsit  de  tous  les  autres  fils  puisnez. 
(1267,  Mcstré,  sac  2,  ch.  3,  Arch.  Mame-et- 
Loire.) 

Einsinc  toutevoies  que...  (1269,  Lett.  du 
Cte  de  Boulogne,  Ctes  d'Artois,  373,  Arch. 
Pas-de-Calais.) 

Se  cinsin  estoit.  (1269,  Lett.  du  Vie.  de 
Thouars,  Arch.  i  192,  pièce  49.) 
Se  ainsic  avenoit.  (Ord.,  1270.) 
Si    issi    avcneit    que...    (1273,  S.-Flor., 
Alonue,  doni.  et  declar.,  vol.  I,  f»  5,  Arch. 
Maine-et-Loire.) 

Se  ansique  n'estoit  que  leu  l'ardit.(1278, 
Lett.  de  J.  de  Joinv.,  Inv.  de  S.-Urb.,  Arch. 
11. -.Marne.) 
Ainssi.  (1291,  Paraclet,  Arch.  Somme.) 
Je  hay  anxin  juriC-  la  dite  franchisse. 
(1294,  Commune  de  Vijon,  Hichel.  9873, 
f"  12  v«.) 


..iT 
ISS 

N'est  pas  isi.  (Vie  Sic  Callierine,  ms. 
Tours  897,  f"  2  r».) 

Quant  il  orent  ensic  domoré  per  trois 
anz.  Amis  dit  a  Amile...  [Li  Amitiez  de 
Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du  xiii»  s.,  p.  50.) 
Impr.,  ensie. 

Por  cco  les  esluet  eci  brasier. 
{La  Vision  S.  Paul,  Itichel.  19525,  f  12  v».) 

Amis,  esi  l'a  Deu  cumpunt. 

(II,.,  f°13r°.) 

Qne  TOs  end  tos  conlenes. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  la,  Luzarche.) 
Je  tieng  a  mont  grant  folio 
Se  TOUS  l'ames  s'il  ne  li  est  icU. 
(Chans.,  ms.  Sienne  H.  X.  36,  f  50''.) 

Ainsis.  {Hiule  S.  Ben.,  ms.  Angers.) 
Tout  fust  il  einsinc.  (1300,  Pr.  de  VU.  de 
Bourg.,  II,  111.) 

Pur  l'amur  de  celi  raveit  cist  nmi  i.\in. 

(Ilorn.  203-2,  Michel.) 

Par  amnr  d'iceli  raveit  nun  cist  eissin. 

(It.,  var.) 

Que  Gaufrey  a  ouvré  issi  vilainement. 

(Gaufreti,  5116,  A.  P.) 

Et  sachiez  li  princes  qui  einci  lou  feroit 

scroit  âmes  et  dotez  dou  pueple  ausi  com 

la  Bible  dist.  (JoiNV.,  Credo,  xliii,  V/adly.) 

Qui  anxi  i  mot   sou   cuer.  [Serm.,  ms. 

Metz  262,  f»  34^) 

1       Se  ainssins  estoit  que...  (1308,  Arch.  JJ 

l   40,  f"  35  v.) 

Se  ainssis  est  que...  (1308,  Arch.  JJ  42, 
f»  lUr°.) 

Enxeint  a  tousjours  mais.  (1314,  Test,  de 
Hug.  V,  Fonteneau,  l,  Bibl.  Poitiers.) 

Chilz  consaulz  est  moult  bon,  etwi  soyt  acordd. 
(U.  Capel.  1160,  A.  P.) 

Et  enssenl  pour  eux  franchir  des  droi- 
tures et  redevances  accoustumees...  (1349, 
Ord.,  XII,  91.) 

Puix  qn'est  ain.iin. 
Pour  Dieo,  actandon  le  matin. 
(GoiLi..   DE   St   Akdre,  Ltv.  du  bon  Jehan,    1201, 
Charrière.) 

Et  enseint  promist...  {Ch.  de  1370,Estrée, 
Arch.  Eure.) 

Si  eiensi  esteit  que.  (1430,  Ch.  de  L.  d'Am- 
boise,  Fonteneau,  1,  542,  Bibl.  Poitiers.) 

Se    mocquant  ainsin  du  roy  son  père. 
(Brant.,  Capit.  eslrang.,  1,  25,  Bucbon.) 
1       A'msin  semble  tenir  un  peu  de  la  badau- 
derie.  (11.  Estiexne,  Nouv.  long.  fr.  ilaha- 
\   nisé,  p.  312,  éd.  1S83.) 
!       11  n'est  pas  que  Montagne  eu  ses  Essaiz, 
et  Ronsard  en   la  dernière   impression  de 
ses  œuvres    (avant  qu'il   mourut)   n'ayent 
I   par  une  nouveauté  fait  un  nouvel  ainsin  : 
Car  lors  que  ce  mot  est  suivy  d'une  voyelle 
1    immédiate,  ils  melloient   une   N   derrière 
pour  oster  la  cacophonie.  (E.  Pasq.,  Rech., 
Vlll,  3,  éd.  1G43.) 

'      —  Issi  n'issi,  nullement,  on  aucun  cas: 

Que  il  lor  a  tout  olroiiô 
î  Qu'il  n'en  ira  emi  n'ensi. 

(l'erccval,  ms.  Mons,  p.  71,  Potvin.) 

I      _  Issi  est  souvent  suivi  de  comme  : 

Que  je  ne  me  mourai 
O'einsinc  com  je  sui  si  iiues. 
(Ciii.tST.  DE  ÎROïES,  la  aarrelte,  p.  80,  Tarbe.) 


rss 


Primes  parole  auqoes  Je  loÏDg, 
Et  afaint  corn  il  ii'east  soiag 
De  dire  rieo  contre  s'amie, 
I      Par  tant  en  son  sermon  la  lie. 

(Parlm.,  4369,  Crapdet.) 

Porclinooit  sa  viaiulo  ahinl  comme  il  soil. 
{Fab.  d'Esope,  Ricliel.  15213,  t»  S8  v».) 

En  lele  manière  amsinc  comme  il  fftulenl 
prendre.  (1216,  Arcli.  K  28,  piùce  3.) 

Enci  corn  il  en  apeirt...  (Ch.  de  1233,  Ch. 
(le  Metz,  n»  9.) 
Ensis  rom  il   est  contenu    ens   lettres... 


{1-267,  Ch.  des  compt.  de  Dole, 


735' 


Arch. 


Dniib?.) 

Ensinc  com  il  est  desus  devisé.  (1266, 
Chart.  d'affr.  de  Montier,  Arch.  Montiers- 
8ur-Sanl.x.) 

Ensis  com  li  cuens    les  i    mist.    (1268, 
g 
Cil.  des  compt.de  Dole, — -  ,  Arch.  Doubs.) 

Ensic  com  l'on  les  puet  ineuls  entandrc, 
(1281,  Pr.  de  l'Hist.  de  Bourg.,  II,  xlix.) 

Cisl  estoit  petiz  boni  de  fors  et  assint 
comme  une  despite  chose  par  semblant. 
(G.  DE  Tyr.,1,  XI,  Hist.  des  crois.) 

Sainte  Apne  les  gete  (les  vêtements  pré- 
cieux) anxi  con  ce  fussent  viles  choses. 
{Serm.,  nis.  Metz  262,  f°  64».) 

Ainsins  comme  il  est  dit  dessus.  (1312, 
Arch.  JJ  48,  1°  100  r«.) 

Ensil  comme  il  les  davoit  bavoir.  (1340, 
Trait,  entre  H.  de  Monifaucon  et  la  bourg. 
deMonlbéliard,  Arch.  K  2224.) 

—  Par  issi  com,  dans  le  même  sens  : 
Par  aynsinl  come  il  e.«t  contenu  eslettres. 

(1242,  Pr.  de  l'Hist.  de  Bourg.,  M,  xv.) 

Que  nos  ne  puissions  garantir  la  dite 
almonne,  par  enssitic  con  nos  l'avons  pro- 
mis. (1273,  Acey,  xxxvii,  1,  Arch.  Jura.) 

—  Issi  que,  de  sorte,  de  telle  sorte  que  : 
Mais  vostre  lige  chevalier 

Serrai  n  que  jo  nnqaes  soie, 
A'/sf  qtte  riens  ne  desv.  Iiirpie 
Que  vos  pleust  a  comamler. 
(Ben.,  /;.  df  Horm.,  Il,  1972,  Michel.) 
EisSi   neporquant    que   nos    le    saclions 
avant.  {Gr.  Charte  de  J.  s.  Terre,  Cart.  de 
Pont-Audemer,  f°  85  r»,  liibl.  Rouen.) 

Mes  Everwjk  onnt  arsc,  les  mures  cravauntez, 

Isai  qc  les  Danajs  no  fussent  receliez. 
(Ckron.  de  P.  de  Langlofl,  Michel,  Chr.  angl.-n., 

I,  134.) 

Ensi  qiie  je  penrai  tous  les  douares  de  la 
devant  dite  église.  (Mars  1238,  S.-Nic.  de 
Verdun,  Arch.  Meuse.) 

E  Fouke  molt  sovent  fist  ferrer  ces  chy- 
vals  e  mettre  les  fers  a  revers,  issint  qe 
le  roy  de  sa  svwte  fust  descu  e  engynee. 
{Foulq.  Filz  IKar/fl,  Nouv.  fr.  du  xiv*  s., 
p.  66.) 

Que  cescuns  fust  a  rimdemain  appa- 
reillies  et  mis  en  arroi  et  en  ordenance  de 
bataille,  ensi  que  pour  tantost  combalre. 
(Fnciss.,  Chron.,  VI,  163,  Luce.) 

Ainsin  que  j'ay  ouy  dire  a  aucuns  an- 
ciens. (Brant.,  Grands  Capit.  estrang.,  I, 
XIX,  Bibl.  elz.)  '   ' 

—  Au  moment  que, pendant  que,  lorsque: 
Ainsi  que  j'attendois   vostre  fils,  je  l'ay 

trouvé  qui  mouroil  de  froid.    (Lariv..  le 
Morf.,  IV,  3,  Bibl.  elz.) 


ISS 

Un  charbon  ardant  s'eslant  eseoulé  dans 
la  manche  d'un  enfant  lacedemonien, 
ainsi  qu'W  encensoit.  (MoNT.,  Ess.,  1.  Il, 
c.  32,  f°  309  r»,  éd.  1S88.) 

Et  ainsin  qu'û  fut  arresté  de  la  luy  coup- 
pcr  (la  jambe)  ou  luy  annonça  l'arrest. 
(BiUNT.,  Capil.  estrang.,  I,  xix,  Bibl.  elz.) 

Le  bourreau  vint  donc  ;  et  ainsin  qu'i\ 
fust  près  de  luy,  il  luy  demanda  comment 
il  se  portoit.  (Id.,  ib.,  I.  I,  c.  xxvil.) 

—  Par  issi  que,  coiiiine: 

Par  enssi  et  en  le  menierc  que  j'estoie 
bons  a  mondit  seignour.  (Murs  1290,  Ch. 

des  compt.  de  Dole,  —  ,  Arch.  IJoubs.) 
'640'  ' 

—  Par  ainsi  que,  à  condition  que, 
pourvu  que  : 

Se  rendirent  iceulx  assegez  aux  capi' 
taines,  par  ainsi  qu'ûz  anroient  leurs  vies 
saulves.  (Monstrelet,  Chron.,  I,  ccxxiv, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Comment,  dist  fieburon,  n'estimez  vous 
pas  une  grande  faulte  de  faillir  d'accom- 
plir les  teslamens  des  aniyz  trespassez  ?  — 
Si  faict,  dea,  dist  Parlanienle,  par  ainsy 
que  le  testateur  soit  en  bon  sens  et  qu'il 
ne  resve  point.  (Marg.  d'Ang.,  Hept., 
55»  nouv.,  Jacob.) 

—  Au  seizième  siècle  ainsi  se  rencontre 
avec  des  acceptions  tout  à  fait  particu- 
lières : 

—  Ainsi,  optatif: 

Ainsi  des  vents  le  soit  donné  l'empire. 
Ainsi  la  Flore,  o  bienheureux  Zephyre, 
Te  soit  toujours,  cl  toujours  plus  humaine. 
(J.  DU  Bellay,  Olive,  lxxxvi,  éd.  1.5a0.) 
0  Citheree,  o  gloire  Paphienne, 
Mère  d'amour,  viens  pileuse  a  la  belle, 
Qui  le  secours  de  tes  grâces  appelle,... 
Ayez  encor,  vous  les  deux  yenx  du  monde, 
l.'honnear  jumeau  de  l'île  vagabonde. 
Le  juste  deuil  de  ce  cœur  gémissant. 
Ainsi  la  nuit  les  baisers  favoiise, 
Chaste  Diane  :  ainsi  Parnasse  prise. 
Docte  Pbebus,  Ion  laurier  verdissant. 

(Id.,  ib.,  nv.) 
Cache  pour  ceste  noict  ta  corne,  bonne  lune  ; 
Ainsi  Kndyniion  soit  lousjours  Ion  ;iray, 
Et  sans  se  reveiller  en  ton  sein  endormy. 
Ainsi  nul  enchanteur  jamais  ne  l'importune  ! 

(HoNS.,  Amours,  11,  xx[V,    Bibl.  elz.) 
Amour,  dy  moy,  do  grâce  (ain.n  des  bas  humains 
Et   des   Dieux    soit    lousjours   Icmpire   entre  tes 
[mains) 
Qui  te  fonrnist  de  flèches 

(Id.,  ili.,  Il,  XXX,  Chanson,  Bibl.  elz.) 
Loir,  dont  le  cours  heureux  distille 
An  sein  d'un  pays  si  fertile, 
Fay  bruire  mon  renom 
D'un  grand  son  en  les  rives, 
Qui  se  doivent  voir  vives 
Par  l'honneur  de  mon  nom. 
Ainsi  Telhys  te  puisse  aimer 
Plus  que  nul  qui  entre  en  la  mer  ! 
i!d.,  Od.,  Od.  retranch.,  l.  II,  p.  .42.'i,  Bibl.  elz.i 
Ainsi  vous  soil  amy 
Tout  le  destin,  comme  il  m'est  eiinemy. 
(JOD.,  Cleop.,  ad.  III,  Ane.  Th.  fr.) 
Preste  Iny    ilonq  Junon,  presto  luy  donq  ta  voix, 
Et  le  délivre  lost  des  importuns  abois 
D'un  tas  de  clabaudeurs  :  Ain.n  sois  tu  sans  ces.te 
Par  luy  dicte  du  Ciel  la  première  Princesse. 
(Tahukead,  Poés.,  à  P.  de  Pascal,   éd.  1574.) 

—  Comme  ainsi  soit  que,  vuque,attendu 
que  cela  est  ainsi,  cela  étant  ainsi  : 


ISS 


6J7 


Si  Tamberlan  avoil  tant  faict  par  ses 
bœufs  qu'il  estoit  monté  en  une  telle 
grandeur,  en  quel  degré  devons  nous  pen- 
ser nu'estoyent  montez  les  rois  de  Perse, 
qui  déjà  du  ventre  de  leurs  mères  nppor- 
loyent  une  puissance  infiniment  grande,  et 
toutesfois  eulrausau  tombeau  la  laijssoyent 
do  beaucoup  augmentée  ?  Or  comme  ainsi 
soit  qu'on  puisse  donner  beaucoup  de 
bonnes  enseignes  d'icelle,  neantmoins  je 
me  contenteray  de  celles-ci,  prises  des 
historiens.  (H.  Estien.,  Apol.  p.  Herod., 
Disc.  prel.,éd.  1S66.) 

Or  comme  ainsi  soit  que  ceste  trop 
grande  crédulité  reçoive  et  approuve  éga- 
lement toutes  sortes  de  propos  sans  au- 
cune discrétion, s'il  falloit  alléguer  des 
exemples  de  chacune,  ce  seroit  une  chose 
non  seulement  longue,  mais  infinie,  et  qui 
n'apporteroit  ni  grand  proufit  ni  grand 
plaisir  aux  lecteurs  :  et  pourtant  je  me 
contenteray  d'amener  de  ceux  d'une  sorte, 
qui  pourront  comme  acheminer  l'argu- 
ment que  j'ay  entrepris  de  traiter  ici. 
(Id.,  i6.) 

Comme  ainsi  soit  que  chaque  profession 
nourrisse  diversement  de  bons  esprits, 
aussi  trouvent  ils  en  leur  sujet  des  ternies 
hardis,  dont  la  plume  d'un  homme  bien 
écrivant  saura  faire  son  profit  en  temps  et 
lieu.  (E.  Pasq.,  Lett.,  II,  12,  éd.  1723.) 

—  Tout  ainsi  que...  aussi...,  de  même 
que...,  de  même  : 

Tout  ainsi  que  ce  siècle  produisit  plu- 
seurs  gens  doctes,  aussi  se  reveilla  la  dé- 
votion des  supérieurs  de  l'Eglise  en  fa- 
veur des  bonnes  lettres.  (Pasq.,  Rech.,  III, 

XXIX.) 

Tout  ainsi  que  ce  jeune  prince  s'estoit 
voulu  liguer  avec  ce  prétendu  pape  contre 
l'université,  aussi,  après  son  deces,  elle  se 
ligua  contre  sa  mémoire.  (Id.,  ib.) 

—  Ainsi  comme  ainsi,  aussi  : 

Nous  ne  pouvons  pas  tout.  Ainsi  comme 
ainsi  nous  faut  il  souvent,  comme  a  la  der- 
nière anchre,  remettre  la  protection  de 
nostre  vaisseau  a  la  pure  conduilte  du 
ciel.  (Mont.,  Ess.,  1.  III,  c.  i,  p.  8,  éd.  l59o.) 

Ainsin,  qui  se  prononce  plutôt  assin, 
continue  d'être  usité  pour  ainsi  dans  le 
patois  de  Lille  et  de  ses  environs  :  Il  va 
toudis  assin,  il  va  toujours  de  même.  Mâ- 
conn.,  aitsain:  Le  garçon  et  le  boigle  au- 
sain.  {Noels  maçonnais.)  Le  patois  troyen 
dit  ainsinche,  pour  aussi  bien,  autant  que. 

issiEU,  voir  Le. 

ISSU',  voir  Kssil. 

issiN,  voir  Issi. 

issiQUES,  ainsiques,  ainssiques,  ein- 
siques,  einsinques,  ainsinques,  ansiques, 
adv.,  ainsi  : 

Ilonni  sommes  se  nos  lesson 
A  lui  einsiques  defoler. 

(Renan,  Br.  XVI,  1  iOG,  Martin.) 

,\  lui  issiqucs  defoler. 

Uh..  62C1,  Méon.) 
Moult  par  fu  os,  ce  est  la  vérité, 
Quant  cest  baron  a  ainssiques  bouté. 
(Mm.  detiarli.,  Bichel.  24369,  i"  43  v".) 
Et  quant  se  vil  ainsinques  atorner... 

(Gttydott,  8843,  A.  P.) 


78 


H'»; 


618 


IST 


iNe  nos  ne  nostre  home  qui  tiennent 
ansinc  de  nos  an  demoigue  ne  poront  an- 
signes  retenir  le?  lor  lioiiies.  (123S,  Cart. 
de  Champ.,  Richel.  1.  599S,  f  208».) 

Donei  le  nous  aintinçvfx  esire 
Let  soD  cosié. 
(RcTED.,  rire  Uaria  Rusiebruf,  II,  4,  Jub.) 

Se  einsinques  estoit  que...  (1308,  Arch. 
JJ  42,  f^  110  V.) 

De  tout  niaquereaus  fres,  six  maquereaus 
an  feuron  l'en  le  vent,  et  le  salé  ainsiou». 
(1326,  Ord.,xi,  504.) 

ISSIR,  voir  EissiB. 

issis,  voir  Issi. 

issom,  yssouer,  s.  m.,  endroit  pour 
sortir  : 

Ce  lieu,  ceulx  d'Arménie  l'appellent 
yssouer,  lieu  pour  yssir.  (Ancienn.  des 
Juifs,  Ars.  5082,  f°  8'.) 

issoLUBLE,  S.,  terme  de  scholastique, 
argument  insolnble  : 

Ele  se  deffeol  à'issolubles. 
De  solaces  et  de  fallee. 
(H.  d'Asdeui,  Bataille  des  .tii.  ars,  •423,  Héron.) 

issoR,  S.  f.,  issue  : 

Ed  cele  foraoise,  sci|aors, 
Si  avoil  bien  .tu.  c.  issor». 
(Ceff.,  .vu    £.(/.  du  monde, Kicbe\.  io-2G,  PiW.) 
Cf.  ISSOIR. 

ISSUE,  voir  EissuE. 

issuRE,  yss.,  s.  f  ,  sortie  : 

Froidure  niollifiant,  lubricant  et  humec- 
tant est  cause  de  yssure  de  lon^aon.  (B. 
DE  GoRD.,  Prutig.,  V,  21,  ^d.  1493.)        i 

iST.  est,  es,  !•!,  adj.  dém.,  ce,  cette  : 

D'ist  di  en  avant.  {Serm.  de  Strasbourg, 
Koschwilz.) 

E  per  es  niond  roal  allar. 

{Passion,  433,  Koschwilz.) 
Per  toi  ri  mnnd  es  adhoraz. 

(;j.,  500.) 
S'or  me  conoisseat  mi  parent  à'este  terre. 

U/fjis,  si.  41  %  XI*  s.,  G.  Paris.) 
De  lot  esl  mond  somes  nos  jagedor. 

(/«.,  st.  73'.) 
Va  des  plas  bans  à'iile  contrée 
Et  des  plas  sages  qni  !  soil. 
(Bex.,  Traies,  Richel.  373, P  91";  Joly,  t.12470.) 
La  garison  d'isie  cité. 

(Id.,  ««.,  12833,  Joly.) 
Goerart,  .K.  tos  mande  isie  raison. 
Que  li  Tienges  dreit  faire  en  sa  maison. 

(Ger.  de  liossill.,  p.  319,  Michel.) 
E  ne  qnidez  à'is  conte  qne  gaire  estart  ; 
Combatra  sei  a  .K.  premier  dimart. 

(/*.,  p.  342.) 

ISTAGE,  voir  ESTAGE. 

ISTANCE,  voir  LSSTANCE. 

iSTEL,  voir  Itel. 

ISTOHIAL,  voir  HISTORIAL. 
ISTOVOIR,  voir  ESTOVOIR. 
I.  ISTRE,   VOirESTRE. 
i.  ISTRE,  VOirElSTRE. 


FT.\ 

isTu,  adv.,  ici  ; 

Cnides  i<tn  rien  conqnesteii  ? 
(Vie  Sie  Jiiliane,  ras.  Oif.,  BodI.,  Canon,  mise 
74,  f»  73  r«.) 

ISUAIRE,  voir  USUAIRR. 

isuE,  voir  EissuE. 

ITAL,  voir  Itel. 

ITANT,  ytanl,  hitant,  adv.,  autant  ; 
l,i  premiers  livres  esl  feniz, 
Retraiz,  Hz,  cnnlez  e  diz, 
1^  Il  secunz  après  revient 
Qui  treiz  ilaitl  dure  pins  e  tient. 

(Des.,  D.  de  Norm.,  I,  2165,  Michel.) 
Ki  Dampnedeu  itant  amerent. 

(CdARonT,  Set  dormans.  920,  Koch.) 
Fors   itant  que   nos    li    devoni    dire... 
{Serm.,  xiii"  s.,  ms.  Poitiers  124,  f"  1  v°.) 

Amors  me  grieve  pins  forment. 

Fors  nul  bien  qne  je  en  aie, 

Tors  seal  Haut  qu'espérance  m'apaie. 

(Casse  Brûlez,  Chans.) 
Dex  me  doinst  itant  vivre  que  le  puisse  embracbier 
Estroit  entre  mes  bras  et  par  amour  beisier  ! 
(Gaufrey.  6538,  A.  P.) 

—  D' liant,  autant  : 

Cil  deus  qui  mains  amena  gent 
En  pol  avoir  cinq  cens  d'itans. 

(Bek.,   Traies,  Ricbel.  375,  f"  81'.) 

—  Par  itant,  à  cause  de  cela  : 
VX  par  ytant  mes  caers  s'acorde 
A  commenchier  se  jel  sai  faire. 

(J.  DE  CoNDÉ,  DU  du  ilagnif.,  ras.  Casanat.,  Sche- 
ler.) 

—  Por  itant,  à  cause  de  cela  : 
Car  por  itant  pas  ne  me  praeves 
Ke  en  toi  ait  plus  granl  bonté. 

(ItENCi,.  DE  Moiliems,  Misererc,  st.  lxxix,  11, 
Van  Hamel.) 

Pur  quel  mnrrinm  donc  mir  ilanl 
Se  li  vasiez  vont  foleantî 

(Ch.vrdry,  Set  dormans,  723,  Koch.) 
.T'amasse,  mais  je  nen  os, 
Ainz  ne  soi  riens  d'amoretes. 
Por  itant  se  in'an  repos. 

(.Rom.  etpasl.,  Bartsch,  II,  21,  2.i.) 

—  Por  itant  que,  parce  que  : 

Grant  joie  ot  en  la  ville  et  ?rant  deiluisement 
Potir  itant  que  Phclippe,  qui  tant  ot  harderaent, 
Eost  afiee  le  fille  a  roy  Ilaire  o  le  corps  gent. 
(Charles  le  Chauve,  liicnel.  213-2,  f"  17''.) 

—  Itant,  alors,  maintenant  : 

Mais  itani  me  faites  doner 
Pain  et  vin. 

(Perceval,  ms.  Mons,  p.  7-,  Potvin.) 
El  li  rois  li  a  dit  itant. 
(FI.  et  Blanche/lor,  Michel.  19152,  f  194^) 
Elle  commence  a  plorer. 

Et  disl  ilanl  : 
Je  ne  puis  vous  escouter  : 
Ne  sai  qu'allez  querant. 

(TuiiiAULT  IV,  Chans.,  p.  90,  Tarbé.) 

—  A  itant,  alors  : 

Prarais  nus  esl,  fin  prendrum  a  ilanl. 

(Itol.,  1476,  Muller.) 
Les  m'aidez  si  a  destrnire 
Que  lor  orgnilz  e  lur  deslaiz 
VienKC  a  ilanl,  cam  il  est  dreiz. 
Mort  0  vencu,  pla(i),ssic  e  prient. 
(Ben.,  0    de  Korm.,  11,4551,  Michel) 


ITE 

Ja  le  départissent  a  ilanl,  \ 

Qant  par  la  vile  vint  pogoant, 

Tosl  a  ceval  une  pucole.  I 

(M,\iiiE,  Lai  de  Lanval,  543,  Roq.) 
A  hilani  fut  li  jors  levez. 

(Flormoni,  Richel.  15101,  f°89\) 
Les  harnns  firent  a  ilanl 
AI  rei  trestut  son  cornant. 

(Coitquesl  of  Ireland,  614,  Michel.) 
Lors  a  itant  la  laissai 
Un  petilet  reposer. 
J.  DE  NiiEviLE,  Bartsch,  Rom.  elpast.,  111,35,30.) 
A  itontse  desbuche  la  première  bataille. 
{Mort  Artus,  Richel.  24367,  f  77".) 

Le  clerk  a  itant  ses  oils  overi. 
(Vn  Chiral.  r  sa  dame,  ms.  Cambr.,  Corpus  50, 
f»  93",  P.  Meyer.) 

.le  vous  faz  savoir  a  itant 
Qne  le  petit  qui  sovent  vient, 
Le  povre  homme  en  richece  tient 
Plas  qne  le  grant  qni  vient  a  tart. 
(DU  de  la  Maaille,  Jnb.,  Jongleurs  et  Trouvères, 
p.  101.) 

—  D'itant,  alors,  maintenant  : 

Mes  d'itant  me  dites  cornent  il   a  non. 
{Arlur,  Richel.  337,  f»  164=.) 

—  Entre  itant,  cependant  : 
Mes  entre  ilanl 

Deus  i  furent  en  Den  créant. 

CCHARony,  Sel  dormans,  767,  Koch.) 

—  Entre  itant  que,  pendant  que  : 

Entre  itant 

Kel  pople  fu  s'esmervillant, 
L'eveske  Marin  ki  ben  les  gnie 
Oui  tnte  asemblee  la  clergie. 

(Ch.vrdbv,  Sel  dormans,  1235,  Koch.) 

iTÉ,  voir  Itel. 

ITEIL,  voir  Itel. 

ITEL,  ytel,  itê,  istel,  iteil,  ital,  ylal,  etel, 
etau,  adj.,  tel,  semblable,  le  même  : 

Li  emperere  qui  FranceLs  nns  laissât 
Itels  .XX.  milie  en  mist  a  une  part. 

(Roi.,  11  II,  Mnller.) 

Oliviers  frère,  itel  colp  me  snnl  bel   ! 

(/«.,  1395.) 

[tels  est  sis  talens. 

(P.  DE  Thaon,  Best.,  665,  Wright.) 
Trop  en  ameront  par  le  mont 
Des  malades  cent  islaus. 

(FlorimonI,  Richel.  353,   f»  25».) 

Moi  sovient,  passé  sont  maint  jour, 
Ke  uns  hom  dist  un  mol  ital. 
(Rekci..  de  MoiLiEN.s,  de  Carilé,  st.  xi,  9,  Van 
Ilamel.) 

Plenst  a  Dien  qni  en  crois  fa  pênes 
Qne  li  rois  fust  si  fais  et  tos  iteit. 

(Auberi,  Vat.  Chr.  1441,  f  20''.) 

Itius  en  est  la  forme. 
(Tn.  de  Kent.  Geste  d'Alis.,  Richel.  24361, 
f°l2  ï°.) 

Ilel  ert  des  ore  ma  vie. 

(Parton.,  5233,  Crapelel.) 
Dont  oissies  par  l'ost  ilele  mélodie 
El  defors  et  dedens  lele  ne  fn  oie. 

(Gui  de  Bourg.,  4160,  A.  P.) 

Pour  ce  fu  Socrates  rjtieus. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f"  47''.) 
Cisl  pensser.-i  m'est  mull  bons  itie.v, 
Qnant  je  pcus  a  vous,  donco  amie. 
(Requesle  d'Amours,  Jub..  Jongleurs  et  Trouvères, 
p.  144.) 


ITE 


D'asses  plus  coinle  et  pins  biaus 
Aferroil  a  li  servir 
Que  jou  ne  sai  oe  cent  iliatis. 
(.4)ii-.  Chans.   fr.   ai:    tSOO,  Val.  Chr.  1  laO, 
f«  30  V».) 

Etau  scuhorie    ha.  {Coût,  de  Charroux, 
5,  ap.  Fouleueau,  Bibl.  Poitiers.) 

Mestre  estoit  de  dÎTinité; 
PuQ  verrez  mes  devin  it(. 
(lliTEE.,  Bataille  des  vices  contre  les  vertus,  II, 
64,  Jub.) 

Tant  qae  Tons  verrez  la  cite  ; 
E  t  si  sachiez  biea  c"une  ilé 
Comme  ele  est  ne  verrez  jamais. 

(II).,  l'oit-  de  Paradis,  II,  Si,  Jub.) 
E  conlirmey    les   dictes   comugnes,  les 
quaus  sont  elaus.  (Ib.) 

Qae  nule  vie  n'est  t7ii//.r 
Com  est  la  vie  esperitaux. 
(Pean  Gaiinbau,  l'i<  de  S.  Martin,    p.   62,  Bour- 
rasse.) 

Plusieurs  en  ai  veu  d'itatu 
Vivre  s:iaz  membres  génitaux. 
(J.  LeFBBTRt,  Resp.    de  la  mort,  Uichel.  994, 
f»  8''.) 

E  a  parle  li  qiiens  par  iteil  art. 

(Ger.  de  Hossitl.,  p.  3'2'2,  Michel.) 
Pour  vray  le  fait  en  est  ijlal. 
(Je»,  de  la  Fo.ntaine,  la  Fontaine  des   amoureux 
de  science,  Genty.  ) 

Ilelas,  mon  &\i,  es  to  ijlel  ? 
Me  reproches  tu  ma  despeuce  ? 
(iloratité  de   Charilé.  .\nc.  Th.  lY.,  III,   316.) 
Je  croy  que  assez  en  trouverons 
n'iteulx  paillars  truaudeaulv. 

(Ik,  p.  339.) 

—  Adv.,  pareillement,  semblablement  : 

Ançois  pueent  cstre  cneilliez  (les  fleurs) 
Ytieus  le  soir  comme  le  main. 

(.Rose,  nis.  Corsini,  f  132'.) 

Vendée  et  Poitou,  Deux-Sèvres,  ilao, 
ilau,  adv.  et  adj.,  aussi,  ainsi,  tel.  Ar- 
dennes,  ital,  ilel,  autant,  ainsi.  Dans  les 
départements  environnant  Paris,  itou, 
aussi.  Poitou,  Vienne,  Deux-Sèvres,mefo«, 
métoul,  loc,  moi  aussi. 

ITENERAinE,   VOif  ITINEBAIRE. 

ITERATION,  S.  f.,  réitération  : 

Fréquence  et  itération.  {Mer  des  liystoir., 
I.  I,f°153\  éd.  1488.) 

iTEREH,  V.  a.,  réitérer  : 

0  ame,  tu  es  moult  ville  et  infâme  pour 
ce  que  tu  itères  et  rendiez  trop  souvent 
en  tes  njaulvaises  voyes.  (jl/er  des  ftj/stojr., 
t.  1,  f'  123»,  éd.  1488.) 

De  rechief  je  ilere  la  clause. 

{Therence  en  franc.,  f"  201'',  Verard.) 

Les  prisonniers  ou  adjournez  person 
nellement  comparans  seront  exactement 
interrogez  et  en  secret,  et,  s'il  fait  besoing, 
leur  examen  itéré,  afin  de  mieux  tirer  la 
vérité  du  fait.  {Cout.  de  Bouillon,  XX,  18, 
Nouv.  Cout.  gén.,  11,860.) 
Ces  éditions  tant  de  fois  et  par  chacune 
nnee  itérées.  (Liebault,  Mais,  rust.,  dé- 
die, éd.  1397.) 

Le  marner  ne  doit  estre  itéré  si  souvent 
que  le  fien.  (lo.,  ib.,  p.  143.) 

On  le  trouve  encore  nu  xvii"  siècle 
dans  un  texte  d'Angleterre  : 


iVE 

A  l'instante  et  itérée  réquisition  de  très 
hault  prince  le  roy  de  Grande  Bretagne. 
(1623,  Séquestrât,  de  Frankendal,  Uym., 
2"  éd.,  XVII,  476.) 

iTiDE,  s.  f.,  temps,  époq'ae  de  l'année  î 

Dedenz  le  terme  de  ices  treis  itides,  deit 

le  veskunte  et  le  chamberleng  le  rei  venir 

a  la  nef.  {Lois  de  la  cité  deLond.,  ms.  Brit. 

Mus.  Add.  14232.) 

Nul  marchant  ne  puet  entrer  en  la  nef 
dedenz  ces  treis  itides,  por  marchandise 
ferre.  (Ib.) 

ITINERAIRE,  ifen.,!/(w.,  S.  111.,  syn.de 
voyage  : 

Le  livre  de  peregrinacion  de  Viteneraire 
et  du  voiage  que  fit  ung  bon  preudomme 
des  frères  prescheurs.  (J.  Lelong,  ms. 
Berne  125,  f»  134'.) 

—  Récit  d'un  voyage  : 

Explicit  le  ylineraire  de  la  peregrina- 
cion frère  l'fuld  U.  Lelong,  ms.  Bern<; 
123,  f»  286».) 

iTiNERANCE,  S.  f.,  itinéraire  : 

La  itinerance  de  la  peregrinacion  et  du 

voyage  que  fist  frère  Ricult.   (J.  Lelong, 

Richel.  1380,  f»  54=.) 

iTiNER.\TEUu,  S.  m.,  voyageur  : 
Car  voulentiers  ung  itinerateur,  quand  il 
avoit  cheminé  autant  que  l'une  de  ci-Ues 
petites  lieues  contenoit,  il  se  arrestoit 
aucun  peu,  et  pourtant  estoit  appelle  stade. 
(BouRGOiNG,  Bat.  jud.,  Il,  33,  éd.  1S30.) 

iTRESTANT,  adv.,  tant  : 

Doolin  mon  bians  fis,  que  je  aim  itrestant. 

(Doon  de  Staience,  -2264,  A.  P.) 

Cf.  Trestant. 

iTROPiiEN,  voir  Ydropien. 
iTuopis,  adj.,  hydropique  : 

Ilropis  devint. 

(IlERMAN,  Bible,  ms.  Orleaus  371''''.) 

iTROi'iSE,  S.  f.,  hydropisie  : 

Li  jaspes  garist  de  itropise.  {Desnript. 
lapid.,  ms.  Berne  113,  f»  169°.) 

iTROPiTE,  s.  f.,  hydropisie  : 

De  fièvre  et  de  itropite.  {Li  Livres  des 
pierres,  Richel.  12786,  t"  26*.) 

IV,  voir  Y. 

1.  IVE,  !/ve,  ywe,  yeve,  yeuwe,ye,  yegue, 
hyegue.  escjuc,  ci/ue,  s.  f.,  jument,  cavale  : 
Uns  ives  unt  afamees  de  nuvel  pulaiuecs. 

(P.  DE  IttAvn,  Best.,  S20,  Wright.) 
Li  furmi  iloc  saut,  la  n  les  l'ves  vunt. 

(Id.,  !*.,  o2S.) 
X  la  tierce  nuit  sanz  mentir 
Le  fist  a  une  yve  gésir. 

(Pereeval,  ms.  Moulp.  H  219,  P  IQ''.) 
Li  cuens  qui  chevalier  ne  dnute  ne  eschive 
A  fait  le  jor  vuidier  maint  cheval  et  maint  iir. 
(AuDEKROis  LI  Bastars,  Barlsch,  liom.  et  past. 
1,  a7,  157. J 

Quant  son  01  encontra,  ambiant  desor  une  ije. 
(Chanson  d'Anlioche,  II,  v.  961,  P.  Paris.) 
De  ce  cevai  vos  dirai  voir. 
Amenés  fu  d'outre  le  flun 
Engenres  A'ipe  et  d'nnicun. 
(Eteocle  et  l'oli/n.,  Uichel.  3"S,  f  'iS'  ) 


IVE  619 


Quake  yeuives  gra.as,  ce  saichiez  par  verte, 
Qui  sont  sauvaiges  et  de  grant  cruauté. 

(Roncisvau.r,  GO,  Bourdillon.) 
\us  déduis  ne  seroit  plus  bians  a  esconler. 
Et  fn  d'une  ive  Bere  et  de  tygre  engendré. 

(Gui  de  Bourg.,  2337,  A.  P.) 
.i  la  queue  d'une  yne  to  fera  trainer. 

(/*.,  1932.) 
Et  Savari  qui  se  fut  trait  arrière 
Esperonna  sa  grant  ijeve  courssiere. 
{Aym.  de  Narb.,  Richel.  21369.  p.  20''.) 
U  sur  cheval  u  desur  ive. 

(Chardrï,  Set  dormans.  1166,  Koch.) 

En  chevau  ou  en  eque,  ou  en  inul  ou  en 
mule.  (1260,  Coul.  accord,  aux  hab.  de  la 
PerouseparH.  de  Broce,  La  Thaum., Cout. 
de  Berry,  p.  98.) 

Chivaulx  ou  yeijue.  {Cout.  de  Chalamont, 
Arch.  P  1384.) 

Courvee  de  chevaux,  d'hyegues.  (1336, 
Franck,    de   la    Chaux- du-Dombief,   Droz, 

Heo  equa,  ywe.  {Gloss.  de  Glasgow,  P. 
-Meyer.) 

Chevaux,  eques.  (Cau.m.,  Voy.  i'Oultr., 
p.  33,  Lagrange.) 

Le  suppliant  habitant  de  Tarbe  en  Ri 
gorre  loua  les  jumens  ou  eçMesdeRaymond 
de  Fort  en  Rearu  pour  piquer  ou  hatreson 
mil  ou  blé.  (1408,  Arch.  JJ  16.1,  pièce  139.) 

Chicanons  issu  du  chasteau,  et  remonté 
sur  son  esgue  orbe  (ainsi  nommoit  il  sa 
jument  borgue).  (Rab.,  le  quart  Livre,  ch. 
xin,  éd.  1552.) 

Jura,  Doubs,  ego,  iega,    igue,  jument, 

rosse. 

2.  IVE,  voir  AiGUE. 

ivÉ,  yvé,  adj.,  égal  : 

Se  le  numhre  est  d'une  part  et  d'autre 
yves,\a.  diguité  sormonle.  {Liv.  dejost.et 
deplet,  I,  6,§  21,  Rapetti.) 

Il  set  que  li  usages  ne  soit  pas  aquis 
par  î/cees  parties.  {Ib.,  iv,  13.)  Impr.,  ynees. 

Cf.  Ever. 

IVE  ATuiTiQUE,  S.  f.,  nom  doiiné  au 
teucrium  chamœpitys,k  causedeson  utilité 
dans  les  douleurs  arthritiques  : 

lue  alritique,  nous  planterons  ceste 
herbe  en  l'automne,  en  terre  sablonneuse, 
pierreuse  et  sèche.  (0.  de  Serres,  Tk. 
d'agr.,  VI,  15,  éd.  1804.) 

iVEEMENT,  yveement,  adv., également  : 
Se  usages  est  lessiez  a  Tibert  ton  serf 
et  a  Gaubert  mon  serf,  aulex  est  li  les 
comme  s'il  fust  lessiez  a  toi  et  a  moi,  etpor 
ce  n'est  pas  dote  iju'il  ne  soit  nostres 
yveement.  (Livr.  de  jost.  et  de  plet,  iv,  9, 
Rapetti.)  Impr.,  yneeiiient. 

Se  plus  i  a  herhergages,  il  sont  partiz 
iveement  as  autres  frères.  {Ib.,  xii,  6,  §  10.) 

IVEIL,  voir  IVEL. 

ivEL,  yvel,  iceil,  iwel,  ivuel,  ywel,  ievel, 
yevet,  yewel,  inweul,  enweil,  enweul,  en- 
loaul,  ewal,  euwel,  owel,  owell,  ouel,  oel, 
uel,  uwel,  uhail,  uveal,  ial,  iyal,  ygal, 
iguel,  ygaul,  ingal,  yngal,egal,  egual,egail, 
elgal.  esgual,  eugal,  euguel,  engueil,  agal, 
aigal,  uqal,  hugal,  equal,  equait,  equaul. 


630 


IVK 


adj..  égal,  de  même  nature,  de  même 
lajile,  de  même  hauteur  : 

.Meis  del  Perre  e  del  Fiz  e  del  SeiulEspi- 
ril  une  est  diviuited,  Ut'/?  i;lorie,eBserable 
pardiirable  majrsted.  {Symbule  de  S.  AVia- 
nase,  6,  ap.  Michel,  Ps.  de  Cambridge, 
p.  288.) 

Tute  les  treis  persones  ensemble  pardu- 
rables  a  els  meesmes  suut,  e  ensemble 
ueles.  {Ib.,  26,  p.  290.) 

Ed  Denelae  mettrad  en  uele  main.  (Lois 
de  Guillaume,  xxv,  Chevallct.) 

Si  home  mort  senz  devise,  si  départent 
les  eafans  l'erité  entre  sei  per  uwel.  {Ib., 

XXXVI.) 

Qaant  la  Doit  e  li  jor 
l'ai  uele  luDgar. 

(P.  DE  Tbaon,  Cunipot.  269,  Mail.) 

Egal  lei,  egat  peioe,  egal[s\  malfs]  vas  alenl. 

(/(«a,  i°  p.,  128^,  Aodreseo.i 

Ne  sQDt  pas  oels  a  estrus, 
Qa'aataal  tient  l'une  cain  les  dons. 

(Be.1.,  D.  de  Xor^  ,  ;,  :33,  Michel. 1 

Li  gen  n'es'iicnt  pas  agaus, 
Mes  aa  tables  et  aus  esches, 
Li  O'-.  aa  dez,  li  autre  an  sen. 

(ta  Chareie,  Ricliel.  12560,  P»  51  ^) 

'     Tei  que  tos  ytUius  les  en  fist, 
N'i  orent  nient  ne  cis  ne  cist. 
ihoi  Guillaume,  p.  82,  Michel.)  Impr.,  yniaus. 

Portes  larges  e  baltes  furent  faites  de 
quatre  parz  des  murs,  e  quatre  cenz  aines 
ont  de  hait  li  uns,  e  cist  murs  itant  muntad 
que  uels  fud  al  fundement  u  li  temples 
levad.  (Rois,  p.  231,  Ler.  de  Lincy.) 

Columpnesde  cèdre  quarante-cinc  riches 
e  haltes  fist  doler,  e  de  lune  celé  maisun  a 

treis  ordres  lever e  ueles  furent  de  tûtes 

parz;  e  un  porche  i  tist  a  columpnes.(/6., 
p.  266.) 

Floremons  dist  ;  f.ist  gens  me  siet, 
Ja  plus  ne  doit  plaindre  mon  mat. 
Pais  que  je  roi  le  jea  ial. 

(Flonmont.  lîichel.  333,  f  8=.) 

El  Gifliez  priinerains  le  voit  (le  mantel), 

Si  s'escria  de  maintenant  : 

Damoisele,  n'est  trop  pendant. 

Il  n'est  pas  encor  antaillies, 

Ja  n'ert  derant  si  bien  moillies 

Qne  U  paisse  ùoiu  devenir. 

(Ib.,  f  13''.) 
Cis  chanz  n'est  mie  bien  iguez. 

(II).,  Itichel.  792,  f  10^) 
Euguez. 
(/«.,  nichel.  13101,  P  20'.) 
Chascan  d'eus  solTre  paine  elgal. 

(Tristan,  I,  1613,  Michel.) 
Est   une    morz     des    hommes    et     des 
jumenz,  et  engiieile\<i  conditions  del  un  et 
del  altre  ?    (Dial.   Greg.    le  pap.,   p.  196, 
Foerster.) 

P a.r  eugal  corage  sofre...  {Dial.B.  Ambr., 
ms.  Epinal,  Bonnardot,  Arch.  des  Miss., 
3*  sér.,  I,  279.) 

Il  prist  la  forme  del  serf,  qui  en  la 
forme  de  Deu  estoit  weaU  al  peire.  (St 
Berm.,  Serm.,  p.  533,  Ler.  de  Lincy.)  Impr., 
wealt. 

N'est  dons  tes  pères  Deus  a  cuy  tu  es 
ewals.  (Iii.,  ib-,  p.  531.) 

En  l'isle  tinrent  au  cemin  ; 
Plaine  fu,  sans  moos  et  sans  vai, 
Si  qu'a  le  mer  sanloil  icaus. 

(De  saint  Brandan,  lab.,  p.   139.) 
Li  loDgbece,  li   lari;bece   et  li    hauteche 


IVE 

estoient  iveles.    (De  saint    lirandainne  le 
moine,  .hib.,  p.  99.) 

Eles  estoient  (les  escalles)  d'ivel  forme. 
{Ib.,  p.  88.) 

(Chanter)  par  yvel  modulation.  (Ib., 
p.  71.) 

Cile  isle  esloit  de  mervilleuse  planète, 
entant  qu'elle  soloit  estre  ivueus  a  le  mer. 
(Ib.,  p.  86.) 

Ne  ne  fu  trop  grasse  ne  trop  maigre, 
mais  d'aigal  charneure.  iArlur,  Kichel. 
337,  f  33''.} 

Li  jors  estoit  biaus  et  seris,  et  li  plains 
tant  ingaus  ke  il  n'i  avoit  mal  pas  ne  cose 
ki  desturber  les  peust.  (H.  DE  Valen- 
CIENNES,  526,  Wailly.) 

Et  se  doit  eslre    levée  en   telle  manere   i 
entre  leur  et  ygauUe  que  cilx  qui  plus  en   1 
paieray.n'en  paieray  plux  de  quinze  soulz.    ' 
(1229,  Cout.  ace.  aux  Itab.  d'Aux.,  Arch.  J 
232.) 

Que  tout  li  jor  leur  sont  oiicl, 

Touz  jours  font  il  ou  un  ou  el. 
\v.  ss  Coiyr/,  'i'r.,  ms.  Soiss.,  {"  OB'".) 

Geste  jouste  fu  bien  ingaus, 

Andni  cairent  des  chevals. 

(Athis,  Kichel.  793,  f  11 7'=.) 

Si  qne  li  mont  serurit  igau. 
(.XV.  Signes,  Bril.  Mus.  Add.  15G06,  f»  123».) 

D'ore  y  wainent  a  droit  estail 

Et  sont  li  jour  et  la  nuit  eqnail. 
(Ymage  du  monde,  ms.  Montp.  H  437,  f>  187  v°.) 

Dame,  trop  est  vos  cners  cruens 
Vers  celui  qui  merci  vos  prie; 
Por  ce  s'il  a  vous  n'est  iveus 
En  richeté  el  en  ligule, 
Ne  doit  i'amors  estre  amenrie. 
(Matbieu  de  Gand,  Chans.,  ap.  Scheler,   Trom. 
Mg..  p.  131.) 

Por  amor  doit  en  pacieuce 
Tout  prendre  en  gré  et  toat  ingal 
Et  joie  et  duel  et  bien  et  mal. 
(R..DE  HouDANC,  les  Eles  de  corlois.,  Richel.  837, 
f»  36'=.) 

.Vais  li  cner  qui  hébergent  l'ame 
Il  sont  tissu  en  autre  lame, 
Point  ne  sont  de  natuie  iveil. 

(DU,  Uichel.  1416,  f»  Sir».) 
Si  jugement  sont  tuit  ii'eus. 

(Lib.  Psalm..  civ,  p.  331,  Michel.) 
La  mort  n'o^parne  nul,  ains  li  sunt  toz  ouez. 
(Serm.  de  t'.uich.  deBeaulieu,  p.  21,  Crapelet.) 

Toutes  les  trois  personnes  suntensamble 
pardurables,  et  ensamble  iveus.  (Psaut., 
.Maz.  238,  f»  193  r°.) 

Jhesucrist  est  Deux  et  iveux  au  père. 
(Ib.,  fo  195  v°.) 

Se  ne  peut  nulz  compains  pourchasser 
le  nef  de  son  compagnon,  se  elle  n'est 
uhaille  avec  la  sienne.  (1253,  Ord.  des 
maires  el  échevins  d'A  miens,  d'Abbevilte  et  de 
Corbie  sur  la  navigation  de  la  Somme. 
ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers  litai 
\,  217.) 

Puisque  les  parties  sunt  ygaus  de  tes 
moins,  il  est  bien  resons  que  li  meillor  e 
li  plus  creable  tesmong  euportent  le  que 
rele.  (Beaum.,  Coul.  du  lieauv.,  c.  XL,  36 
Beugnot.) 

Se  la  dete  e&lingatde  une  parletd'autre_ 
lors  s'acorderali  juges  au  gregneur  nombre 
des  créanciers.  (Digesles,  ms.  Montp.  H  47 
f  25'.) 

Que  tuit  cil  de  la  commune  soient  ivel 
des  fruiz  de  la  commune.  (Liv.  de  jost.  et 
de  plet,  I.  3,  §  3,  Kupetti.) 


IVE 

Et  s'il  sontjuej  de  deus  paroiz,  iveement> 
prendront.  (Ib.,  XII,  23,  §  6.) 

Se  ton  aiol  qui  escrit  ton  père  et  ta  ma- 
rastre  oirs  eu  yceles  parties  de  son  héri- 
tage... (Neuf  prem.  liv.  du  code  de  Justin., 
Uichel.  497,  t»  222  vo.  i 

Eu  miliu  de  celé  place  qui  einsi  estoit 
close,  avoit  nue  autre  place  plus  haute, 
quarree  a  quatre  costez  ives  de  toutes 
parz.  (GciLL.  DE  Tyr,  VllI,  3,  P.  Paris.) 

Par  la  volunté  nostre  segneur  se  leva  et 
fu  hugaus  es  sièges  es  evesques.  (Vie  saint 
Hilaire,  Richel.  988,  f"  39"'.) 

Les  .II.  fuellies  de  la  fleur  de  Hz  qui  sont 
oeles  segnefient  sens  et  chevalerie,  qui 
gardent  et  deQ'endent  la  tierce  fueillee  qui 
est  ou  milieu  de  elles,  plus  longue  et  plus 
haute.  (G.  de  N'axg.,  Vie  de  S.  L.,  Rec.  des 
Hist.,  XX,  321.) 

Eguas  de  facture  et  de  visaige.  (Li  Ami- 
liez  de  Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du  xiil°  s., 
p.  50.) 

Issint  qe  la  semence  poet  cheir  owel. 
(Tr.  d'Econom.  rur.,  xiii"  s.,  c.  10,  La- 
cour.) 

Par  owel  porcioun.  (Ib.) 

Com  tu  m'as  alegié  ou  per  la  force  de 
tes  raisons  ou  pour  la  dousour  de  tes  dei- 
tiers,  si  que  je  ne  sui  pas  ugaulz  as  cops 
de  fortune.  {Boece  de  Cotisol.,  ms.  Berne 
363,  f'>  22  vo.) 

11  est  semblanz  et  egailz  au  père.  (Lau- 
rent, Somme,  ms.  Troyes  731,  f»  S  V.) 

Il  est  samblables  au  père  et  igaus  en 
toutes  choses.  (Id.,  (6.,  Richel.  22932, 
fo  24c.) 

Toutes  les  montaignes  et   les  valees  se- 
ront iïiyaMS.  (Cftron.,  Richel.  13212,  f"  1  ro.) 
Et  la  bouche  bien  faite  et  les  dens  ot  igiirs. 
(E.  de  S.  Gilles,  Richel.  25316,  f  88M 

Tuit  seront  aigal  et  compaignon.  (1310, 
Lille,  Arch.  JJ  46,  ch.  130.) 

(}ue  les  balances  soient  owelles.  (Stat. 
d'Edouard  III,  an  xxv,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

Par  ygaul  porcion.  (1360,  Ch.  des  compl. 
ieBole,  -—  ,  Arch.  Doubs.) 

Par  quoy  toute  la  place  soit  au  délivre  et 
a  plainesse  jusques  au  reys  et  t/oe  du  haut 
des  fossez.  (1364,  Arch.  admin.  de  Reims, 
III,  238,  Doc.  inéd.) 

Par  oueUes  porcious.  (25  sept.  1371,  En- 
dent.,  Delpit,  Doc",  fr.  en  Anglet.) 

Choses  oeles  en  feibleté.  (Oresme,  Qua- 
drip.,  Richel.  1349,  f»  19'=.) 

Eguals  en  feblesse.  (Id.,  16.,  Richel. 
1348,  f»  18^) 

En  amisté  doit  estre  rendue  une  meisme 
chose  selonc  espesse,  s'on  puet  et  mee- 
ment  quant  ele  est  entre  iwes.  (Li  Ars 
d'Am.,  I,  33,  Petit.) 

Sovent  a  grans  choses  nous  obligent  cil 
ki  petit  donnent,  quant  les  corages  font 
leves  as  roiaumes  et  as  richeces.  (Ib., 
I,  396.) 

Puis  qu'il  a  le  coer  gai  et  frice, 
Amoureus,  et  je  l'ai  otel, 
Nous  sommes  auqnes  tout  tjevel. 

(Fkoiss.,  l'oès.,  1,  239,  813,  Scheler.) 

Le  parti  dou  parler  n'est  mie  yngal  de 
moy  a  vous.  (lAv.  de  la  C.onq.  de  laMorce, 
p.  186,  Buchon.) 

(Juaut  a  la  majesté   reginale   les   troys 


^ 


IVE 


IVR 


IVE 


621 


roynes  sembloient  trop  bien  ingales,  ex- 
cepté que  l'une  ea  clarté  resplendissoit  un 
paou  plus  que  les  autres.  (Maiz.,  Songe  du 
vielpel.,  Ars.  2682, 1,  4.) 

Li  Jus,  qui  en  pensé  avoit  d'iestre  moines, 
le  traist  a  une  part,  si  li  euquisl  comment  [ 
c'estoit  ke  saiucte  Eplyse  estoit  de  tant  de  j 
manières  de  gens,  de  clers,  de  lays,  de  re- 
ligion et  sans  religion,  et  se  tout  auroient 
yioel  desierte.  Li  abbes  li  respondi  :  Qui 
plus  fera,  plus  aura.  [Hist.  des  ducs  de 
iVorm.  et  des  rois  d'Anglet.,  p.  22,  Michel.) 

...   Dois  perchons  fnwd/e. 
(Jeu.  des  Prf.is,  Gesl,!  de  Lu-iji;  20693,  ap.  .Sche- 

ler,  Gloss.  phitol.) 
Mais  tous  ingaus   les   trouveat  d'ua    fait    et   d'un 
Ipeaser. 
(Chron.  des  ducs  de  Bourg.,  9064,  Cliron.  belg.) 

Que  bon  justice  et  owell  droit  soit  fait 
a  chescuu.  [Stat.  de  Henri  IV  d'Englel., 
an  VII,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

A  euwelle  parchon.  (18oct.  1420,  Reg.  aux 
test,  de  Bouvignes,  1428-56,  (<•  73,  Arch. 
niun.  Uouvines.) 

Analogia,  rigle  ou  ugal  forme.  (Gloss.  de 
Salins.) 

Equanimis,  de  eugal  courage.  (Ib.) 

Equinoxial,  c'est  li  chercles  que  li  solaus 
descript  et  fait  entour  le  terre  quant  il  le 
jour  et  le  nuit  inweuls.  {Gloss.  du  xv"  siècle, 
Scheler.) 

Le  surplus  en  common  et  a  enweule  par- 
chon. (J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  6S,  Bor- 
gnet.) 

A  soa  maistre  seroit  tjgal. 

(Nativ.  .V.-S.  J.-C,  lab.,  Slijsl.,U,  7.) 
Amisté    est   estable    entre    les   equauls. 
(FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brnx.  10512, 
IX,  m,  25.) 

Croyon  qa'll  n'est  dueil  a  cestny  esgual. 
(J.  BoDcaET,  Ep.mor.,  ix,  P  26",  éd.  1S45.) 

Mary  et  femme  n'ayans  enfans  se  peuvent 
entreuonner  mutueUement,pourveu,  disent 
quelques  coustumes,  qu'ils  soicut  ivels  ou 
égaux  en  santé,  aage  etchevance.  (LOISEL, 
Hslit.  coust.,  1,  II,  XXVI.) 
Le 

—  Aplani  : 

La  roche  lot  enwcile,  se  ilh  pnit,  metrerat. 
(Jeu.  des  I'reis,  Geste  de  Liège,  23884,  Scheler, 
Gioas.  pliilol.) 

—  Par  ingal,  également  : 

Mos  barons  sont  eatr'eaaz  conselhiet  par  ingal. 
(Jf.h.  dp.s  Prkis,    Geste  de  Liegr,  16747,  Scheler, 
Oloss.  plutôt.) 

—  S.  m.,  répartition,  ou  distribution 
d'une  chose  en  plusieurs  parties  égales  : 

Toutes  personnes  de  quelque  qualité 
qu'elles  soient,  qui  procéderont  a  départe- 
ment  et  egail  de  deniers,  et  audition  des 
comptes  de  paroisse,  ne  prendront  aucune 
chose,  pour  leur  dépense,  vacation  et  sa- 
laire, sur  peine  de  concussion,  fors  le  no- 
taire ou  le  clerc  qui  escrira  ledit  départe- 
ment, egail  et  comptes,  lequel  sera  payé 
de  l'escriture  seulement.  (Proc.  verbal  de  la 
Coust.  de  Bref., Coût,  gén.,  11,831,  éd.  1004.) 

—  Al  enwaule  de,  au  ras  de  : 

Ilh  l'abattirent  (Bealren)  al  enwaule  de 
terre,  et  ardirent  aveque  toute  la  ville. 
(J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  3t)7,  Borgnet  ) 

W.illuii  de  Mons,  einyal,  égal. 

ivELER,e««;aieic,  v.  a.,  rendre  égal  : 


Autretant  sont  Ligois,  la  i-lionse  est  nniinlee.  j 

(Jeh.    riF.s   Preis,  fi«7i' rfe  Lifi/e,  2501.S.  Scheler, 
Gloss.  phitol.)  ] 

—  Raser,  détruire  : 

Trestout  ont  enmaleit  li  Irahilres  musars.  j 

(Jf.h.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  5665,  Scheler,      | 

Gloss.  phiiol.)  \ 

iVELMENT,  ivelement,  yoelment,  yvele-  ! 
ment,ywetemenl,iBiellemenl,iwelmenl,eitoal- 
ment,  eiwament,  ewalmenl,  euwelement, 
euwallement,iviement,yviemenl,  inwelmenl,  ' 
owelment,  owelement,  oelment,  oelement, 
uelment,  uelemenl,  oyelment,  oijellement, 
ioelevient,  isument  :  ygalment, ,  igaumenl, 
ygauTnent,ygaulment,ingalmeni,ingaument, 
inguaument,  ingammenl,  egalment,  egalle- 
ment,  egaumenl,  egaulment,  esgualment,  en- 
gaument,  engueiltnent,  enwelmsnt,  eugal- 
ment,  eulgainetit,  equaument,  eguaulment, 
esqualement,  adv.,  également  : 

Ço  'la  peise)  3t  est  unssrument 

Ki  part  malt  uelment. 

(P.  DE  TUAUN,   Cumpoz,  1703,  Mail.) 

A  la  table  ingatinent  seoient 

Et  ingalment  servi  estoienl. 

(Wace,  [trut,  10002,  Ler.  de  Lincy.) 

Ne  egalment  nés  amereit. 
(iD.,    Rou,    3'    p.,    10878,  Andresen.)   Var.,    in- 
gamient,  egaulment. 

N'estait  mie  equaument  a  toas. 

(iD.,  ib.,  11210,  var.) 

Sor  nos  n'a  prince  ne  baron  ; 
Tuit  sumiïies  d'un  seignoreruenl, 
Tuit  vivuni  per  e  igautnent, 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  3302,  Michel.) 

Amers  Ingaument  lor  départ 
Tel  livrisoD  corn  el  lor  doit. 
(Chrest.,  Cligel,  Richel.  375,  f"  268=.) 

Mais  par  tant  ke  li  humains  cuers  est 
de  mult  grieve  durece,  et  meisme  la  de- 
mostrance  des  poines  n'est  pas  engueil- 
ment  a  toz  uhele.  (Dial.  Greg.  le  pape, 
p.  245,  Foerster.) 

Ewalmenl  ceu  pons  nos  auvertement  en- 
tandre  el  livre  fienesis.  (Greg.  pap.  Hom., 
p.  6,  Iloflmanu.) 

Si  est  il  ewaltnent  baltismes  al  peire. 
(S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  f  2  r».) 

Li  seint  aingele  de  Deu  unt  les  celles 
por  los  ciels  et  k'il  eiivament  se  deleitent 
et  an  celles  et  an  ciels.  (Li  Epistle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f»  17  v°.) 

Mais  tuit  ne  repairent  mies  eiwalment  a 
lor  consciance.  {Ib.,  ï"  32  r°.) 

Et  ansi  esploitent  eiwalment  par  un  es- 
perit.  {Ib.,  ("  95  r».) 

De  quant  (j'enscmble  conquerront 
Tut  owelement  départiront. 
(G.  Gaimah,  Chron.,  F.  .Michel,  Chr.  ani/L-n..  t.  I, 
p.  4.) 
0  cest  bon  frère  vous  mesistes 
Qui  boin  lin  atent  sans  raeskicf, 
Kt  vous  ares  ingaument  grief. 

{St  Urandaines,  p.  111,  Jubinal.) 
Tout  départ  ingaument  as  chevaliers  de  pris. 
(Chans.  d'Antioche,  III,  29j,  P.  Paris.) 
Se  jeo  vus  di  scu  u  folie. 
Tut  le  prendrez  uelement. 

(CuARDRï,  Petit  plel,  282,  Koch.) 


Si  leur  donras  autant  deniers 
Tout  egaument  comme  as  premiers. 
(Gepfroi,  .VII.  Eataz  du  monde,  Richel.  1526, 
f°  46''.) 

Mais  qu'il  alaissent  ioelement. 
{L'Ym.  dou  monde,  Richel.  1553,  f»  185  i°.) 

Tuz  les  duns  unt  communément 
Mes  ne  lut  uelemenl. 
(Pierre,  Rom.  de  Lumere,  Drit.   Mus.  Ilarl.  13110, 
f°  9=.) 

L'autre  seconde  partie 

Fust  tôt  enwelment  départie 

A  ses  fdics  et  a  sos  fins. 

(MoiisK.,  Chron..  11580,  ReilT.) 
Doit  li  fourniers  ki  i  sera  prendre  pour 
nous  trois  fournages,  desquels  il  doit 
prendre  lesdeus  communément  etieunient 
de  cascun  selouch  chou  k'il  cuist  de  cas- 
cun,  et  le  tierce  doit  il  prendre  de  cascun 
ne  mie  ieument,  mais  plus  et  mains  selonch 
chou  k'il  sont  lonc  et  pries  dou  four. 
(1263,  Acte  sur  les  dev.  du  Fournier  d'.4(- 
lues,  Tailliar,  p.  256.) 

Et  n'crt  pas  jonchie  de  jonc  (l'église). 

Mais  d'inde  Qor  de  violete 

Et  de  levencjue  menucte 

Estoit  poldree  espessement. 

De  ciefen  clef  tôt  ivelment. 
(Parlon.,    10826,  Crapelet.)  Impr.,  juelment. 

Ki  nus  est  père  oelement  a  tuz.  {Pater 
noster,  Richel.  19525,  f»  74  v».) 

(}ui  tout  enclos  et  tout  eraprent  (Dieu), 
Et  qui  partout  est  oelment, 
Et  tout  soustient,  et  tout  gouverne. 
(La  Patrenostre,  Richel.  837,  f  172''.) 
Les  parties  sont  igaumenl  covenauhles. 
{Ordin.  Tancrei,  ms.  Salis,  f"  71^.) 

La  quarte  partie  de  tôt  l'eritage  lor  soit 
donnée  et  soit  départie  oelmanl  enlr'elz. 
(Institutes,  Richel.  1064,  f"  33'=.) 

Se  noteniers,  hosteliers  ,  herbergeors, 
taverniers,  reçoivent  autrui  choses,  il  en 
sont  Itma  ivelement.  (Liv.  de  jost.el  de  plet, 
III,  13,  §  4,  Rapetti.)  Impr.,  inelemenl. 

1  apela  toz  les  enfanz  iviemcnt  a  l'eri- 
tage lor  mère.  (Jb.,  xii,  21,  |  4.) 

Li  autre  ont  le  bail  yviement.  (Ib.,  xt, 
23,  §  2.) 

Li  drois  naturel  que  toutes  gens  guar- 
dent  yvelment  qui  furent  esfabli  por  la 
devine  porveance,  sont  tousjors  ferm  el  ne 
pueent  estre  mues.  (P.de  Fontaines,  Con- 
seil, p.  474,  Marnier.) 

Cascuus  paiera  ingamment  se  part  de 
l'amende.  (^îic.  Coût,  pic,  p.  72,  Marnier.) 

Tout  leur  gaeng  partiroieut  igaumenl 
ensemble.  (G.  de  Tyu,  IV,  17,  llist.  des 
crois.) 

Les  .xii.  lignies  le  devisèrent  euwele- 
ment itar  sort  a  leurs  muisnies.  (Bib.  kist., 
Maz.  532,  l»  6l\) 

On  départi  yvetement  les  polmens.  (Hegle 
de  Citeaux,  ms.  Dijon,  f»  170  v.) 

Riches  estoient  tuit  ygaumrnt. 

(liose,  Vat.  Ott.  1212,  S'  72''.) 
L'un  et  l'autre  ijgalment  la  blesce. 

(Ib.,  ms.  Corsini,   f  76''.) 
Mm  le  flst  uelment. 

(Ilorn,  p.  177,   var.,  Michel.) 
Par  treslut  oelment  sunt  li  mes  lut  plenier. 

(Ib.,  4.574.) 
Et  li  dois  ménestrel  vielent  douchement, 
Avoec  le  guistreueu  s'acordent  ingaument. 
(Vœu  du  lleron,  ap.  Ste-Pal.,  Mém.  sur  l'anc.  Che- 
valerie, m,  i2o,  éd.  nsi.) 


dit 


IVE 


IVE 


IVO 


\ 


El  s'e^t  partis  si  iowelmm. 
Se  H  EscritQre  n>^  m-^Dl» 
Que  ciDS  ki  a  le  part  piear 
Ke  le  dooroit  pour  le  milleur. 
(Hnart  le  nourri,  71îl.Méou.1  Inipr.,  iuwelmeat. 

Trouveras  le  siufïQe  ou  la  lune  est  des- 
cendue owelment  dessous  le  siugne  ou  la 
conjonction  fu.  (Cours  de  la  lune,  Richel. 
2483,  f  10  V.) 

Nature  lia  toutes  choses  crées  ygaument. 
{U  Liv.  dou  roi  Alix.,  Bichel.  1385,  f°  18=.) 

Et  ne  sai  mie  liqiieus  feri  avant,  anchois 
l'ont  fait  si  inyamment  que  chascuu  senti 
son  couipaignon  félon  et  plain  de  très 
cranl  proeche.  {Kassidor.,  ms.  Turin , 
î^  184  V.) 

Je  ne  met  pas  ceste  franchise  eulgamenl 
en  lo\ile5  choses.  [Boece  de  Consul.,  ms. 
Berne  363,  f"  37  v°.) 

Prendes  tanesie  et  en  froissies  ivielle- 
ment.  {Rem.  anc,  Kichel.  2039,  ("  2».) 

Ceux  as  quiez  toutes  houmours  habon- 
dent  engaumenl  et  poent  estre  évacues  par 
flobothomie.  (11.  de  Mûndeville,  Richel. 
203 1,  f»  43''.) 

Si  la  departoient  (la  viande)  as  sergans 
et  a  la  chevalerie  qui  avec  aus  esté  avoient, 
et  ingw.mment  selonc  ce  que  il  preut  es- 
toient.  {Eslories  Bogier ,  Richel.  20123, 
fM93M 

Tous  ne  viennent  pas  egaiimenl. 

(Le  Fevee,  la  Vieille,  1159,  Cocheris.) 
Ses  balances  Lien  apresiees 
Et  etqualement  mesurées. 
(DECDiLLEvii.LE,rr(nj  Pelerinaiges,  f  lOl"",  impr. 
lostit.) 

Ames  toutes  pareilles  sont. 
Par  Cfinsequent  doivent  avoir 
Pareil  engin,  sens  et  savoir 
Et  comprendre  pareillement 
Toutes  semblauces  equaulmeitl. 

(ID.,  il/.,  f°  1^8».) 
11  se  sont  ferut  si  ingalment  que  nus  ne 
sot  ki  avant  feri.  (Sept  sag.  de  Rome,  Ars. 
3334,  f»  149=) 

Je  laisse...  a  l'église  des  canoines  de 
Renais  entre  yau.x  et  les  cappeleins  d'i- 
celle  ywelement  a  départir.  (1347,  Test,  de 
Rob.  de  Nam.,  Arch.  mun.  Valeuciennes.) 
Issint  que  les  balances  soient  oweles, 
et  les  levDS  et  auters  marchandises  owel- 
mint  po'yses  par  droit  poys.  {Stal.  d'E- 
douard lu,  an  XXV,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

Les  dictes  hottees  de  venainge  faites  au 
plus  pareilles  et  au  plus  ygaulment  que 
l'en  pourra.  (1369,  Reg.  du  LUap.  deS.J.  de 
Jerus.,  Arch.  M.M  29,  f»  27  v».; 

Justement  et  esgualmetil.  (1369,  Cari, 
noir  de  Corb.,  Hichel.  I.  17738,  f»  141  v».) 
Auront  li  vendeur  grossier,  avant  toute 
œuvre,  du  poisson  qui  sera  amenez,  .li. 
sommes,  desquelles  il  veuderont  en  gros, 
et,  se  plus  en  y  vient,  il  seradepartiz  aux 
uulrez  grossiers  oyeltemenl,  a  chacun  deux 
sommes,  (xiv*  s.,  Urdonn.  de  l'échevinage 
sur  le  commerce  du  poisson  de  mer,  ap.  A. 
Thierry,  Rec.  de  monuvi.  inéd.  de  l'hist.  du 
Tiers  Etal,  t.  11,  p.  13J.) 

L'outre  plus  seroit  departiz  oyelment  a 
chacun  grossier.  (Ib.) 

Equipenso,  pcnseir  ou  jugier  eugalment 
(Gloss.  de  Salins.) 

El  je  a  vous  pens  si  igaumenl 
Oue  nulle  part  durer  ne  pnis 
Saut  Tons,  (|ue  j'aim  trns  loialment. 
(Jea.  Lescurel.CAhiu.,  Hall,  et  tioni.,  xxui,  Bibl. 
eli.; 


On  ne  sceusl  lesquelz  obtemlroienl  terre 
ou  place  pour  celle  journée  tant  se  com- 
batoient  bien  et  eqallcment.  (KaoïSS., 
Chron.,  Ricli.l.  2643,  i»  lOo-".) 

Toute  la  soinnie  entyrenienl  parvenrat  a 
ses  enfans  euwallemenl.  (J.  de  Stavelot, 
ChroH.,  p.  43,  Borguet.) 

Equivoque  (est)  uns  uons  qui  senefle 
plusieurs  coses  iwelment.  (Gloss.  du  xv" 
siècle,  Scheler.) 

Lesquels  ayans  en  main  la  justice  pour 
la  nous  rendre  esgalement,  se  sont  du 
tout  reuduz  partiaux.  (20  avril  1380,  Lett. 
miss,  de  Henri  IV,  t.  I,  p.  296,  Berger  de 
Xivrey  ) 

ivELTÉ.,  ysveleW' ,  oellé,  oellel,  uellé, 
huelié.  ovellelé,  eiwaliteit.  yeulelé,  igaulé, 
ingaulé,  igalelé ,  ylgaltê,  egalté,  egaullé, 
egalletê ,  eugalté,  heugalilé,  esgakté,  es- 
gaulté,  equelilé,  equalilé,  enyueileleit,  s.  f., 
égalité  : 

Il  jugerat  le  cercle  de  terre  eu  oeltet. 
(Lib.  J'salm.,  Oxf.,  ix,  8,  Michel.) 

Oellel  vit  li  suens  volz.  (/t.,  x,  8.) 

Guarde  nunnuisance  e  vei  oellé.  (Ib., 
XXXVI,  39.) 

Il  jugerai  le  cercle  de  la  terre  en  uellé. 
(Rsalm.,  Brit.  Mus.  Ar.  230,  f»  12  v».) 

Et  a  la  fie  avient  ke  li  aurme  ki  doit  eis- 
sir  recouoist  alsiment  ceaz  avoc  les  queiz 
por  Vengueileleit  des  culpes,  u  encor  por 
Vengtieileteit  des  lowiers  en  une  mauandie 
doit  estre  astaleie.  (Dial.  Greg.  lo  pape, 
p.  240,  Foerster.) 

Que  il  fussent  d'une  egallé 
De  geutillece  et  de  biaulé. 
{Percevttl.   ms.  Monlp.  H  249,  f°  lOi''.) 
Se  tn  ne  les  ester  et  clers  et  sainte  Eglise, 
Deus  les  vengera  tost  ;  ja  ad  sa  verge  prise, 
Tens  est  qu'en  oellé  en  prenge  la  justice. 
(Carmer,  rie    de    S.  Thom.,  Ricliel.    13513, 

f«  50  r°.) 

Virluz  est  une  eiiealileiz  de  vie  concor- 
danz.  (Li  Epislle  saint  Bernard  a  Mont 
Deu,  ms.  Verdun  72,  t"  109  r».) 

Ceste  igalelé  avient  eu  septembre  por 
l'apelicemeut  des  jor»  et  le  croissement 
des  nuiz.  (BRUN.  Lat.,  Très.,  p.  134,  Cha- 
baille.) 

Se  il  n'i  avoit  desyeuletc^,  ja  n'i  aroit 
yeulelé.  (Id.,  ib.,  p.  294,  var.) 

Equalitatem,  huelié.  (Gloses  de  Neck., 
vas.  Bruges,  Scheler,  Lex.,  p.  93.) 

Saint  Jouan,  qn'i  pues  tu  dire  i 
En  toi  n'a  c'uu  pou  de  luatire, 
Mes  do  force  ne  de  biauté 
Eavers  iiioy  n'auras  ylgallé. 
(La  bespuloison  du  vin  et  de  l'iaiie,  ap.  Jub., 
iVouu.  Rec,  I,  297.) 
Et  ramener  a  esgaullé 
Des  niaulvais  la  degloyaulté. 
{Le  Livre  dis    insiuutions  des  drois  appelle  Iruti- 
tule,  translaté  de  latin  en  français,  f  l"*.) 
E  sancté  u'avera  ja  nul  hum 
Sanz  oellé  de  complexiaa. 
(PlERBE  u'AiiERsu.v,  le  SecTC  de  secrez,  Richel. 
25407,  fl86''.) 

D'une  majesté,  d'uni»  essence, 
D'une  pgaulté,  d'une  substar 

(«cl.  d'Ov.,  Val.  Chr.  1»        f°  1  T».) 
Nostre    dicte   cha[iclle    soit     nmenee  a 
equelilé.  (1340,  Aicli.  JJ  72,  f»  431  r".) 

Qui  seriuul  oïdeyuez  et  chargiez  de 
veoir  quelle  ovellelé  de  débat  devera  estre 


fait.    i23sept.    IZTl,  Endenl.,  Dclpit,  Doc. 
fr.  en  Anglet.) 

Sans  ordre  ne  juste  equalité.  (1389,  Letl. 
de  Ch.  VI,  Pr.  de  l'II.  de    Nimes,  III,  97.) 

Faire  droite  egaullé  a  chascuu  de  ce  qui 
est  sien.  (1396,  Ord.,  viil,  103.) 

Touteffois  veull  l'aulenticque  sur  ce 
faite  que  la  tierce  partie  que  les  nepveux 
avoient  moins  que  leur  père  ou  mère  ne 
dévoient  avoir,  soit  amendée  par  ceste 
derraine  loy,  et  soit  ramenée  a  ysveleté. 
(Bout.,  Somme  rur.,  1"  p.,  f»  117'',  éd. 
1486.) 

Parilas,  esgalelé.  {Gloss.  lal.-fr.,  llicheï. 
1.  7679,  f»  223  v°.) 

Paritas,  heiigalites.  {Culkolicon,  Richel. 
1.  17881.) 

Parilitas,  eugallez.  {Ib.) 

Devizer  par  equahlé  (1433,  Est.  de  S.  J. 
deJer.,f»79\  Arch.  H.-Gar.) 

Lesquelz  furent  en  cestuy  office  de  si 
grant  mérite  et  de  si  graul  esgaulté  que 
leur  renommée  est  escripte  eu  maintes 
hystoires.  (Prem.  Vol.  des  grans  dec.  de 
T.  Liv.,f  117'',  éd.  1530.) 

Equalité,  aequalitas,  aequatio.  (li.  Esr., 
Pel.  Uict.  fr.-laU) 

En  gardant  eonlinuellement  Yegalleté 
aux  leiirs.  (Maigret,  Polybe,  II,  18,  éd. 
1558.) 

—  Equité  : 

Et  fai  me  vif  en  igaulé. 
(Lil/.  Psalm.,  cxvui,  p.  342,  Michel.)  Impr.,  iguale, 

Droiz  est  art  de  bien  et  de  igaulé.  {Liv. 
dejosl.  et  de  plet,  i,  1,|  1,  Rapetti.) 

Tenes  justice  et  loyaulté 
Et  vous  tenes  en  ingaulé. 
(Ai.ard,  C""  d'.vijoii,  Hichel.  7GS,  f°  29  v».) 

ivERiE,  hyv.,  s.  f.,  haras  : 

Il  menoient  avec  eus  toute  leur  chose, 
leur  sers  ,  leur  baiasses  ,  leur  iveries. 
(GuiLL.  DE  Tyh,  I,  7,  P.  Paris.) 

Quant  il  aprochierent  d'eus  s:  connurent 
que  c'estoient  bues  et  vaches,  chameus  et 
granz  iveries  de  chevaus  et  de  jumen5i.(!D. 
IX,  12.) 

Pour  grant  mortalité  de  leurs  bestes 
blanches,  et  de  toute  la  hyverie  de  leurs 
junicns  et  de  leurs  poulains.  (1337,  Arch. 
JJ  70,  f°  123  r».) 

IVBRNAGE,  voir  HIVERNAGE. 

ivEKNE,  voir  Hiverne. 
IVERNER,  voir  Hiverner. 

IVIEMENT,   voir  IVKLSIKNT. 

ivuiiiE,  y».,  S.  m.,  éléphant  : 
Peresce  esloil  trop  bien  montée 
Dessus  .1.  ijvoire  arestif. 
Si  peresceus,  si  lesantif 
Qu'il  ne  pooit  venir  avant. 
(IIUON  DE  Merï,  TornoiemenI  de  l'Anteclirisl,p.  36, 
Tarbé.) 
Sou  yvoire  va  semonant. 

(Id.,  ib.,  p.  168,  var.) 
Et  en  ceste  manière  preut  ou  les  olifans 
qui   sont  appeliez  yvoirez.  (Le   Livre  de 
Clergie,  c.  xi.) 

ivoiiiiN,  ivoyrin,  ivorin,  yvorin,  evorin, 
eborin,  adj.,  d'ivoire  : 
En  tuz  tes  vestemenz,  de  temples   ivo- 


rr 


IVR 

/  ,tto.   des  Ps.,  Cambridfie,    xliv,   8, 

p..) 

1  Mlrra  et  fïiitta  et  casia  de  tes  vestemenz. 
/  de  inai?uns  evortnes.  {Psaltn.,  Brit.  Mus.  Ar, 
/    230^0  48  vo.) 

Moillies  sonl  les  cengles  de  la  sele  ivoirine. 

(J.  Bon.,  Saj-.,  Lxxiv,  Michel.) 

Bastoa  morin. 

(In.,  i*.,  .\rj.  3112,  P  -23B\) 
Yvorin  mireoir. 

(nos,;  Vat.  Ott.  1212,  f  70''.) 

Lors  parnt  l'espanlle  ehrine 
Qni  li  Ta  hantée  a  seoestre. 

(FaH.  if'O!'.,  Ars.  5069,  f  SS"-.) 

Main,  douce  main,  mollette  et  ivoijrine. 
(Tabur.,  Poes.,  l"'  p..  p.  o4,  éd.  1574.) 

ivoBiN,  voir  Ivoirin. 

ivRAixG,  yv.,  s.  m.,  ivresse  : 
S'il   y  a  aucun   dnsdiz   chappellains   en 
yvraing  continuel.  (1433,   Charl.  de  Jean, 
duc  de  Bret-,  ap.  Duc,  Ebriare.) 

ivRAis,  yvrays,  s.  m.,  ivrogne  : 

Il  y  anroit  heanconp  a  faire, 
.Me  taire  je  ponr  nng  t/vraijs  ? 
(Serm.  joy.  de  Hen  lioyre.  Ane.  Th.  fr.,  II,  6.) 

iVRAisoN,)/';.,  S.  f., ivresse, ivrognerie: 

Eulx    eschaufcz  de  vin,   et    l'usaige    de 

raison  perdu  par  yvraison.  (H.   de  Gban- 

CHi,  Trad.  du  Goitv.  des  Princ.  de  Gille 

Colonne,  Ars.  S062,  f»  63  v».) 

Yvraison,  !.  Drunkennesse  ;  or,  Ihe  act 
of  drunkennesse  ;  yvronjinerie  hoina  the 
vice,  or  use  tliereof.  (Gotgr.,  éd.  ICH.) 

IVRE,  yvre,  adj.,  plein,  rempli  : 
Ancoi  se  porr.i  bien  vanter 
Son  mestre  Arislotc  d'Alaine 
Qn'araors  bone  leaus  lontaine 
Se  défirent  a  apiochier, 

j ^Ne  mes  n'en  ira  reprochier 

Le.ioi,  .-.e  ne  dira  aniii, 
Quar  il  trovera  tant  en  Ini, 
El  ert  de  Tolpnté  si  ijeres. 
(Lay  d'Arislole,  308,  Méon,  Fail.,  Ill,  lOS.) 

Lenr  document  nous  font  d'inQer  ieslre  délivre, 
Haiîqne  de  l'amonr  Dien  soyons  tons  lesjoarsyBre. 
(Gii.i-ON  LE  Moisit,  li  Estas  des  Papes,  1,  300. 
Korv.) 

IVRENAGE,   voir  HIVERNAGE. 

ivRER,  yvrer,  verbe. 
—  Act.,  enivrer  : 

Qni  tant  doucement 
Le  cner  sole  et  yvre. 
(Hicii.  DE  FoDR.N.,  ms.  Dijon  299,  dern   f 
col.  2.) 

Quandt  la  plénitude  des  biens  trouves 
les  eut  yvrel  et  endormi...  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10S12,  X,  vu,  9.) 

C'est  un  breuvage  blanc  comme  laicl 
espois,  et  bien  nourrissant,  et  entestè 
beaucoup  ceulx  qui  en  boivent  par  trop 
jusques  a  les  yvrer.  (Belon,  Singularitez, 
II,  xcviii,  éd.  1554.) 

Et  jusqu'au  xviii»  s.  : 
Et   on  nous  apporta  de  l'elle  qui  yvre 
plus  que  de  l'eau  de  vie.  {Journal  du  Cor- 


IVR 

I   saire  Jean  Doublet  de  Honneur,  ifidS-l?!  I, 
!    p.  156,  Charavay.J 

—  RéD.,  s'enivrer  : 
De  TOUS  anssi  ne  vonlons  brin, 
Oni,  tenant  du  vin  de  pourceau, 
Vous  yires  et  dormez  soudain 
Comme  porcs  après  le  morceau. 
(Ullre  decorni/terie,  Var.  hist.  et  litt.,   IV,  56.) 

Gardons  pourtant  qu'anlcun  de  nous  nO  s'yvre 
D'humains  plaisirs  et  dissolution. 
(Cl.  Mar.,  Can/.,Morl.  du  juste  et  du  pécheur, 
éd.  1731.) 

Ny  le  riche  accouslrement 

D'une  laine  qui  deraent 

Sa  teinture  naturelle 

Ez  chaudrons  du  fiobelin, 

S'yvrant  d'un  rouge  venin 

Pour  se  desgniser  plus'  belle. 
(Roms.,  Od.,  m,  21,  p.  231,  Bihl.  elz.) 

Que  je  ne  sçay  si  je  me  suis 

Ivré-  de  leur  ruisseau  amy. 
(Id.,  ib.,  Od.  retranch.,  t.  Il,  p.  414,  Bibl.  elz.) 

Et  d'un  espieu  la  première  en  son  liane 

Fera  la  playe  et  s'yura  de  son  sang. 

(Id.,  Franc,  111.) 

Et  qui  bouillants  de  jeunesse 

S'ycrent  au  cours  de  Permesse. 
(Amadis  Jamyn,  CEav.  poH.,  Ode  à  lay  misme 
P  254  r°,  éd.  1575.) 

—  Neutr.,  se  livrer  à  l'ivresse  : 

Apres,  vous  di  je,  de  ivrer. 
Dame,  vous  devez  moult  garder. 
(RoB.  DE  Blois,  Chasiiement  des  dames,  Richel 
837,  f"  131^) 

Norm.,  Orne,  s'ivrer,  s'enivrer.  Centre 
de  la  France,  ivre,  enivré  : 

Il  y  avait  tant  de  feu  sur  leurs  visages 
elle  paraissait  si  ivrée  au  dedans  et  lui  au 
dehors,  qu'ils  ne  voyaient  et  n'entendaient 
rien  autour  d'eux.  {G.  Sand,  les  Maîtres 
sonneurs,  xxiii»  veillée.) 

IVRESSE,  yvresse,  adj.  f.,  ivrogne  : 
De  peur  on  me  voit  tressaillir 
Et  trembler  comme  femme  rjvressr. 

(.«isl.  du  Viel  Teslam.,  27,S30,  A.  T.) 

Au  moins  je  ne  suis  pas  yvresse, 
Au  moins  je  ne  suis  menteresse. 
(J.  DE  Baif,  VEunuque,  iiii,  4,  éd.  1573.) 

IVRETOIGNE,  -  tongue,  -  longe,  yv.,  s. 
f.,  ivrognerie,  ivresse  : 

Esgardeiz  vos  mimes  se  vos  veeiz  onkes 
nului  estre  u  senz  orguelh,  u  senz  ava- 
risce,  u  senz  envie,  u  senz  ivretonge  (St 
Greg.,  Sapientia,  p.  287,  Foerster.) 

Ciaus  ki  par  ignorance  u  par  négligence 
par  yvretoigne,  luxure,  sunt  lait  ou  foiblê 
u  avugle,  chiaus  blamc  on.  (Li  Ars  d'Am 
I,  319,  Petit.)  ' 

Princes,  il  burent  jusqu'au  fons 
De  leurs  barils  grans  et  partons, 
Telement  que  par  yvrelongne 
Il  ordenerent  la  cbançons 
De  Poitevin  et  de  G.iscongne. 

(l'Roiss.,  Poés.,  Il,  316,71,  Srheler.) 

ICnsi  viennent  H  grant  débat 
Moult  souvent  par  foie  iirelongne. 
(GII.I.0S  LE  MuisiT,  la  Vie  desevesques  de  Tournnii 
II,  91,  Kerv.)  '' 

ivKOGNETÉ,  -  rogneté,  -  rongneté,  yv., 
s.  f.,  ivresse  : 


IVR  623 

Tu  as  estains  et  mis  en  bière 
Ton  enfant  par  yvrogneté. 
Qui  estoit  vif  il  n'y  a  guère. 

Olisl.  du  Yiel  Testant.,  34411.  A    T.) 

Et  consumèrent  ce  tanipz  en  volup- 
tueuses et  charncles  yvrognetes.  (Kossi'- 
TiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10512  ix 
7.)  '    ■  ' 

En  son  yvrongnelé  ne  tua  il  pas  a  sa 
table  Calistenes.  (Sdrse  de  Pistoye,  Dé- 
bat  entre  trois  chevalereux  princes,  imnr 

Maz.)  ' 

lurongnetii  brusle  le  foye. 

(Le  Cliasteau  de  labour,  éd.  1499.) 

Et  sera  le  hannp  eu  ivrongneté,  et  dou- 
leur de  pleur  et  de  tristesse.  (Bible,  Ezechiel 
ch.  23,  éd.  1543.) 

Le  jus  de  citonia  prouffite  contre  vo- 
missement et  yvroigneté.  (Jard.  de  santé, 
I,  H8,  impr.  la  Minerve.) 

iVROGNisE  ,  -  ongnise  ,  yv.,  s.  f. 
ivresse,  ivrognerie,  et  par  extension,  per-' 
versité,  ruéchaiicetç  : 

Force,  honeur  et  science  acquise 

Se  confondent  par  yvrognise. 
(Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,   I,  f»  42  v"  ) 

Aussi  doibt  on  bien  garder  que  par  cra- 
pule ou  yvrongnise  le  corps  de  Jésus  ne 
soit  evomy.  (lî.  <;obin.  Livre  des  loups  ra- 
vissons, ch.  IX,  éd.  1525  ) 

ivRoiE,  yvroie,  s.  f.,  ivresse  : 

Je  le  dy  de  jenng  estomac, 
Y'vroie  ne  me  fait  point  dire 
Cela  (pie  je  dy. 
(Tlierence  en  franc,.,  i"  104^  Veranl.) 

IVROIEN,  adj,,  ivrogne  : 

Glotons,  ivroiens.CSU.  Ars.  5201,  p.  360''.) 

ivRoiGNE,  y».,  s.  f.,  ivresse  : 
Teil  sunt  li  fil   de  cest   seule  ki  vivent 
cns  pastienient  et  en  yvroignes  et  en  de- 
leit    de   char.    (S.    Bern.,  Serm.,    Richel. 
24768,  f»  125  r«.) 

Pastiement  et  yvroigne.  (Li  Epislle  saint 
Bernard    a    Mont    Deu,    ms.   Verdun   72, 

r°3iv».) 

Une  chose  est  li  sonmes  ke  meut  fait  .i 
doteiret  k'en  grant  partie  est  samblanta 
yvroigne.  (Ib.) 

C'est  tes  entendemens.ki  en  ton  yvroigne 
est  si  con  mors.  {Li  Ars  d'Am.,  U,  307, 
Petit.) 

ivRoiGNEMENT,  )/«.,  S.  11).,  ivrogne- 
rie : 

En  yvroignemens  et  grans  mengiers. 
(OcT.  DE  S.  (iEL.,  Sej.  d'honn.,  f  162  f, 
éd.  1526.) 

ivRoiGNiE,  -  ongnie,  yv.,  s.  f.,  ivrogne- 
rie : 

Mes  bien  gart  qu'il  n'i  ait  sauleté  ne 
yvroignie.  {Biiile  S.  Beneit,  Richel.  24960. 
f»  30  r».) 

Véritablement  yvrongnie,  ire,  lasclieté... 
sont  conduictes  avec  le  lait.  (Jeh.  Le  Bi-ONDj 
Gouv.  des  royaumes,  f»  18  v»,  éd.  1549.) 

ivRoiN,  yv.,  adj.,  ivrogne  : 


'"te 


621 


J\ 


Se  iusqucz  u  orc  vous  ..vcz  esté  j/l.cm, 
desormaiz  vous  devez  eMre  sobre.  (Offlce 
des  ordres,  Richel.  994,  f»  45'.) 

ne»  ytroins  et  des  leveours.  . 

^Uelam.  d'Or.,  f  '"-<  Tarl"^-) 
MuUsagts  hon.  ne  doit  gCDS  viroins  compaigncr. 
(GiLLON  LE  MnsiT,  ;i  Eilcs  des  secukrs,  U.  92, 
KerT.) 

ivnoNGXET,  !/t) ,  s.  m.,  petit  ivrogne  : 


.lA 

Meschant  raffoll*  yvronenel. 
{Acte,  its  Aposl..  vol.  Il,  f  203'',  éd.  1537.) 

Ha  !  iirongrtel,  respoiicl  la  raort  immonde, 
Je  crains  autant  tes  menaces  follettes 
Comme  je  fais  roses  cl  viollettes. 
(J.  Le  Maire,  Compte  I"  sur  In  naissance  de  dame 
Verotle,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi«  s.,  IV,  239 .> 

Yvromjnel  que  vous  estes  et  suppost  de 


.lA 

taverne.  (GARASSE,  Doctr.  cnr.,  p.  Iti 
1623.) 

IVROXGNETÉ,  voir  IVROGNETÉ. 
IVUEL,  voir  IVEL. 
IWEI.,  voir  IVEL. 
IWELMENT,  voir  IVELMENT. 

ixiu.  voir  Eissin. 


j\,jai,  adv.,  maintenant,  aussitôt, déjà: 

Ja  dicen  tuil  que  yivs  era.  ^    ..    - 

(Passion,  430.  koschwiti.) 

Faites  o  tost.  que  ja  Tenta  l'espos. 

(Ep.de  S.  Es«.,n,  Steogel.) 

Dame,  certes,  ce  jai  Jhesus  me  voie. 
C'est  yostre  araor  cui  je  voil  deman  eir. 

(Rom.  et  paU.,  Bartsch,  1,  44,22.) 
Dame,  ce  dist  Hugaez,  ja  orrez  «rite.  | 

(Paràe,  lîll,  A.  P.) 
El  renonçons  par  noslre  ;ai    dit  saire- 
menl  a...  (1294,    Accord,   Pr.  de  IH.    de   | 
Bourg.,  11,  Lxxxiv.)  j 

Comme  l'on  le  peull  copnoistre  par  ses 
harenfTues  qu'il  fit  a  rencontre  de  Philippus, 
desQuelles  les  dernières  furent  failles  après 
la  guerre  ja  toute  achevée.  (Amvût.  Vies,   l 
Demoslheues,  éd.  1563.) 
Ja   beaucoup    d'une  course  légère    ont 

altaint   le    but    1»°' /?/%'   1^%.  37  r»' 
lUustr.  du  lang.  fr.,  1.  li,  ch.  xii,  t»  37  r  , 

éd.  1373.) 

Ja    ja,  marchant,  enrage  de  sortir. 
Pour  de  son  henr  un  chacun  advcrtir. 

(Jon.,  Fmh.,  prol.,  p.  8,  Bibl.  eli.) 

—  .4  ja,  à  jamais  : 

Nous  le  mesimes  hors  de  no  prjson  ...  et 
li  (esimes  jurer  seur  sains  que  il  n  enlrc- 
ro  t  en  le  vUe,  devant  la  que  1.  esquevin  le 
îapeîeroient;  et  fremanies  en  no  conseil 
que  cbe  ne  seroit  ne  a  ore,  ne  a  m.  (1275, 
livre  Rouge  d-Abbeville.CSZ',  ap.  Duc,  Ja.) 

_  Mais...  ja,  maintenant  : 
Se  lelrcnrc  tus  cistes 
Que  conte  li  euvangelisles. 
Mais  ne  seustes  que  monstra. 
Moi,,  s'il  ^u..  plaisl,  TUS  Vomja. 

(passion  Dieu,  Ars.  352),  f    1»-  ■> 

—  Avec  une  négation,  jamais  : 
Ja  le  lur  Toil  de  lui  ne  dcsevrassenl. 

(.1/f j^is.  II*  s.,  st.  HT,  Stengcl.) 
Tôt  fnsl  lor,  quant  ke  il  gaignaissent  ; 
Amenassent  noTcl  avoir. 
Que  («i  part  n'i  vnnloil  aTOir. 

(Uolop.,  8086,  BiM.  ch.) 


Jai  n'iert  si  longuement  celiez 
Li  mail  k'il  ne  soit  révéliez. 


—  Ja  jor,  jamais  : 

Nus  ne  menjue  s'il  n'en  deserl,  | 

Fors  plus  seulement  que  d'estre  ivre, 
Ne  ja  jor  n'en  sera  délivre. 
(La  notice  Varlie,  Montaiglon  et  Raynaud,  | 

l'aHiaux,  11,  2.) 
Mez  Herchembaul  le  fel,  qui /a  jo?ir  n'ait  santé,        ] 
Est  venu  aprez  li  u  pales  henourc. 

{Doon  de  Maience,  1194,  A.  P.) 

Les  dens  ains  sacier  me  lairoie. 
Que  ja  jor  de  vous  me  vantasse 
INe  ja  d'amor  nul  jor  ghilasse. 
iJac«.  D'AM.,  Art  d-Am.,  ras.  Dresde,  Kort.,8il.) 

—  la  soit  que,  quoi(iue  : 
laseii  que...  donnour  n'est   pas  tenu  a 
.■aninlir  ce   que  il  donne,  touteveys   ledit  , 
Guillelme  a  obligé  au  dit  priour  sey  e  ses  ' 
hcirs.  (1299,  S.-Serges,  Sceaux,  Arch.   M.- 
cl-Loire.)  i 

D'aultant  que  toute  la  grurie  dudict  SI 
I  ecier  est  seule  a  Monseig.,  jacoit  que  le 
village  soit  indivis.  (1375,  Arch.  Meuse, 
B  1940,  f»  7G  V».)  I 

La  femme  mariée  est  en  la  puissance  de 
son  mari,  jaçoit  gw'elle  ait  Pfe  °u  ajeul 
(1579,  càut.  de  Bar,  art.  70,  Arch.  Meuse.) 
Ne  voulant   en  ceste  occasion   desfaillir 
en  mon   lidele   devoir    a  l'endroit   de  ba 
Majesté,  vers  laquelle   j'avois    deeja    des- 
pesclié  pour  le   mesme    efTecl,  Jflço  t    que 
en  semblables  occasions  qui  se  sont  pré- 
sentées   depuis   trois   ou   quatre   ans,   ba 
Majesté  n'a  trouvé  bon  de  voir  ni  de  ouïr 
eeiiK  aue  i'ay  envoyez  devers  elle.  {Lettres 
MTdel}enri  lY,  t.  H,  P-  27,   Berger 
de  Xivrcy.) 
Jacoil  que\es  armes  ayant  esté  prises  par 
,   quafre  ou  cinq  fois,  j'ai  toujours  conse.Ué 
cl   persuadé    la    paix.    (Bbant.,    Homm. 
illuslr.,  niopit.,  Buclion,) 

Jaçoit  que  se  disait  encore  au  dix-sep- 
tième siècle. 
—  Jasait  ce  que,  juêiiie  sens  : 


Juisoit  ceu.  que  li  peires  de  miséricorde 
atarzast  moll iongement.  (S.  BEnN.,  Serm., 
(/*.,  9961.)         ;     Bicbcl.  24768,  f"  149  r".) 

'  Car  ja  soit  ceu  ke  les  oevres  ke  noslrc 
1  sires  fisl  an  terre  fuissent  mervdlouses  et 
trranz,  ceste  sole  chose  tote  voies  fut  mer- 
villouse  sor  totes  les  autres.  (Li  EpisUe 
saint  Bernart  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f»4r°.) 

Lors  en  ol  l'amirals  pitié, 
Ja  soit  (Oit  qii'M  le  cuer  irié.  „.  .,  , 

{Floirr  et  Hlance/tor,  1«  vers.,  2700,  du  Meril.) 
Et,  ;aj  soit  ceu  he  il  atande, 
Nuns  no  fait  bien  ke  il  nel  rande 
Le  loier  debonairement. 

{Dolop.,  9949,  Bibl.  elz.) 
Et  disoie  que  ja  soiche  que...  (Vend;.ap7.  c. 
S.   Mart.    d'été  1323,  S.-Sauv.,  les  Pieux, 
Arch.  Manche.) 

Jaseice  que  fournissant  d'icelles  gouliercs. 
{Cliap.  de  Bennes,  S.-Melaine-le-Petit,Arch. 
lUe-et-Yil.) 

La  vi  je  les  deux  emisperes 
Du  ciel,  ja  soil  ce  que  deux  paires 
On  n'en  voit  pas  ça  jus  de  terre. 
(Chr.  de  Pisan,  Lti'.  du  chemin  de  long  esluic, 
1885,  Puschel.) 

Jasoil  ce  que  elle  soit  proude  femme 
elle  met  son  intencion  d'estre  mestresse  et 
1  de  savoir  les  besongnes  de  son  iiiary,  et 
fu.t  il  président,  et  s'en  veult  entremettre 
et' faire  aucunes  responces  si  mestier  est. 
{Quinze  joyes  du  mariage,  vi,  Bibl.  eiz.) 

Ce  que  nous  autres  pauvres  uialheureux 
lavz  ne  leur  pouvons  faire  moit  ce  que 
nous  faisons  bien  noslre  devoir  de  nous 
'  en  venger  sur  leurs  mères,  sœurs,  amies 
et  filles,  d'aussi  bon  cœur  coin  me  ilz  le 
font  a  nos  femmes.  (A.  Le  MAr.oN,.i>eca- 
mron,  Huictiesmejourn.,  Nouv.dcuxiesme, 
t.  IV,  p.  91,  Dillaye.) 

_  par  altération  jasacke  que,  au  lieu 
de  ja  soil  ce  que  : 

Car   jasache    qu'il    ne   soit     que     uus 
homme,  si...  {Perceforest,   vol.  V,  cli.  U, 
éd.  1528.) 
Jasache  que  il  soit  mou  ùerc.  [Ib.) 


El  p.  ' 
Mais  il  if /stoit  point  au  pré  de  iiiou 
«ge,  jasache  que  \e  bien  et  la  ningnifi- 
:\.^K.k  qu'on  me  proniettoit  eust  bien  deu 
suffire  a  la  plu?  prant  dame  du  royaulme 
ie  Bretaigue.  (Ib.) 

—  Ja  fust  ce  qm  avec  nn  passé,  même 
sens  : 

Ja  fut  ce  que  sa  mère  l'en  batoil  souvent. 
kUnBENT,  Somme,  Slaz.  809,  (<•  133''.) 

I   —  Ja  fust,  sans  que,  même  sens  ; 

Iceulx  serpens  moult  durement  lièrent 
de  cordes  ledit  Jehan  ].o^\i^,  ja  funt  il  leur 
desist  qu'il  estoit  clerc.  (1373^  Arch.  JJ  104, 
pièce  374.) 

—  Ja  du  moins,  ja  le  moins,  néanmoins, 
cependant  ; 

E  jadumeyns  pur  la  parcenerie  tut  fut 
anynti.  (1304,  Year  hooks  of  the  reign  of 
Edward  the  fivst,  xxxii-xxxni,p.  301,Rer. 
brit.  script.) 

Ceur  avers  passaunlz  plusurs  foitsdount 
il  avoit  admonest  niesme  cesty  plej'nlyfe 
que  il  les  oustast  et  il  jaleymeyns  autre 
faitz  les  envoya  encontre  son  défense. 
(Britton,  Lois  d'Angleterre,  ("  fiO'*,  ap.  Ste- 


KiTiv 


OTioia'  > 


.lAGLOi,  'îé  P«  //■'•ef'?''''  f'^ 
■S,  nc.,^J  qe  les  de- 
Trics  eis,  jadumeyns  q'ii  ne 
Et  biece  ne  as  armes.  (1304. 
{Tristan  reign  of  Edward  thé 
Ij  .  XXXIII,  p  2o9,  Ker.  brit. 
^jOdmueyns. 

^'sorte  d'interjection  répon- 
.i  à  .    ^y."s  maintenant,  lié  bien. 
Ja  chi  ja,  est  ce  moqnerie 
De  vons  trois  qai  tant  vous  lonez  ? 
ST.  DhMiiAMi'S,  Poés.,    Ricliel.  84(1,  f»  3"9''..' 

■  Ja  desja,  locution  battologique  que  le 
'  siècle  afTectionnait  : 

Déjà,  mon  lutt),  ton  loyer  ta  reçois. 
"^^l  Ja  deja  la  race  des  François 
Me  vent  nombrcr  entre  cens  qu'elle  loue. 
(RoN^.,  Od.,  I,  xxH,  Bibl    elz.) 
Ma  vie  désespérée 
A  la  mort  délibérée 
'a  desja  se  sent  i-onrir. 

'.  PC  Bri.r..,  ta  Complainte  du  désespère, 

•  3  V",  éd.  1573.) 

j  je  te  voy  porter  l'aflliclion 
^ue  Promctbee  ou  de  quelque  Ixion. 
(liOB.  GjiRti.,IIippol.,  1,  cd.  ims) 
ont  dévot,  contrit  et  pénitent, 
son  exemple,  esmeu  d'en  faire  autant 
cnieh,  Sal.,  xni,  Jouaust,  p.  128.) 

Yonne,  jd,  déjà,  encore.  Fr.- 
get,  dza.  l'oH.,  ja,  non,  jamais. 
niche,  quoique. 

Iirifl  fiir  rom.  Phil.,  1882, p.  69. 

jjAEL. 
4NC. 

Pii 

^ti:our,jazour,  s.  m.,  ins- 

Jagon  dont  se  sert  le  labou- 

(«oi^T/"'"^  "î"'  s'attache  à  la 

Ja  moL 

"■    •  Bné""  jaazour,  qui  estoit 
"charrue,  lequel  ilz  ont 


.FAB 

acf  ustumé  de  porter  pour  curer  et  vuidier 
leui  'narrue,  quant  elle  se  charge  trop  de 
terre    (1383,  Arch.  JJ  122,  pièce  263.) 

Icellui  Renier  couru  sus  audit  Guiot  a 
tout  le  jazour  ferré  dont  on  cure  la  char- 
rue. (1397,  Arch..lJ  132,  pièce  32i.) 

Morv.,  jdou,  zâou,  instrument  dont  on 
se  sert  pour  sarcler. 

.lAAzouK,  voir  .Taasour. 

,  .iBER,  voir  Gaber. 

(lAni.E,  gablt,  s.  m.,  façade,  fronton 
d'une  maison  : 

Une  fnrche  esteit  al  gaUe 
A  cel  bordel  profitable. 
Il  la  fit  florir. 

(Vie  S.  Georg.,  Richel.  902,  T  US'.) 

Se  peut  l'on  promener  autour  de  ceste 
salle  par  les  cameaux  sousienus  par  petits 
pillastres,  et  les  deux  gables  de  ceste  si 
ample  salle  sont  si  admirables  en  hauteur 
et  largeur  que  l'on  en  contemple  l'un,  si 
aucuns  demandent  par  admiration  ou  en 
soit  encores  un  semblable,  l'on  ne  peut 
autre  chose  respondre,  sinon  que  c'est 
l'autre  gable  oposite,  pource  qu'il  ne  s'en 
voit  de  semblables,  et  j'ose  dire  avecques 
asseurance  qu'il  n'y  a  hospital  en  France 
ou  il  y  ait  une  si  belle  et  ample  salle. 
(BorBGUEviLLE,  Bcch.  de  la  Neustrie,  IT, 
33,  éd.  1588.) 

—  Latte  bombée  : 

Pour  demi  cent  de  jables  nlias  chamlaz 
])our  les  tournelles.  (1397,  Compt.  de  Ne- 
vers,  r.C  3,  S"  8  v»,  Arch.  iinin.  Nevers.) 

A  Guillaume  de  Paregny,  couvreur  de 
maisons,  pour  avoir  couvry  et  mis  sur  la- 
dicte  chambre  .li".  d'asseaulne  et  .i".  et 
demi  de  tyole...  ;  a  lui  pour  .ix.  toises  de 
jables  et  "une  toise  d'achene  .xil.  sois 
.VI.  den.  ;  a  lui  pour  .un"',  de  late  .xill.  sols. 
(1401,  Compt.  de  Kevers,  CC  10,  f»  24  r", 
Arch.  mun.  Nevers.) 

—  Entaille,  rainure  qui  est  aux  douves, 
et  dans  laquelle  on  enchâsse  les  fonds 
d'une  pièce  : 

Le  fond  bien  arrondi  dedans  le  jable  il  joînct 
Un  des  chanteaui  premier. 

(Gauchet,  Vendanges,  p.  217,  liibl.  elz.) 

Jables  :  m.  Thecroes  of  a  pièce  of  caske; 
the  furrow,  or  hollow  (at  either  end  of  the 
pipe  slaves)  vvhercinto  the  head  pièces  be 
cnchased.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

Jable,  c'est  l'enchasseure  des  deux  bouts 
de  la  douve  d'une  pièce  de  fustaille,  dans 
laquelle  les  fonds  sont  enchâssez  et  en- 
fustez.  (NicoT,  Thresor,  éd.  1006.) 

JABLER,  V.,  faire  des  entailles,  des  rai- 
nures aux  douves  d'un  vaisseau,  pour  y 
faire  tenir  les  fonds: 

Jabler.  To  make  the  crocs  of  caske,  viz. 
a  l'urrow,  or  hollow  (at  either  end  of  the 
pipes  slaves)  vvbereinto  the  head  pièces 
niay  be  enchased.  (Coion.,  éd.  1611.) 

Jabler,  c'est  creuser  ou  entailler  le  jable 
d'une  pièce  de  fustaille,  dont  les  composez 
cnjabler  et  renjabler  sont  en  usage.  (NicoT, 
Thresor,  éd.  1606.) 

JABL0ER£,  s.  f.,  instrument  qui  sert  h 
jabler  : 

Vais,  pour  faire  le  jable,  il  prend  i^jallocre. 
(.Gaicb.,  Plais,  des  Cliamps,  p.  182,  dd.  1601.) 


JAC 


625 


Centre  de  la  France,  jablouere. 
JABOis,  voir  Gabois. 
.FACERAix,  voir  Jaseran. 
.lACERANT,  voir  Jaseran. 
.lACHiE  (sainte),  espèce  de  serment  : 

One  ferez  vons,  sainte  jaehie? 
Tons  ceulx  que  vous  avez  nommes 
Sont  plus  a  moy  abandonnez 
Que  ils  ne  doivent  a  vons  esiro. 
(E.  rtEsniAMPS,  Pot's..  Richel.  810,   C  378'^.) 

.IACINCTE,  voir  Jacint. 

.iacinctin,  voir  Jacintin. 

.IAC1NT,  jacincte,  s.  m.,  sorte  de  rubis  : 
Li  jacinetes  clers  i  est  il. 

(S.  Brandan,  Ars.  3.Ï16,  f»  10S».) 

—  Etoffe  de  la  couleur  de  ce  rubis  : 

Li  premiers  pules  des  enfants 
Estoit  en  vestiniens  tous  blans  ; 
Li  autres  eurent  roges  jacint, 
Li  tiers  romatiques  porprins. 

(SI  Itrandaine,  p.  139,  Jub.) 
.X.  cortines  de   bourgeron  retors   et  de 
jacinl.  [Bible, 'E.s.oàe,  xxvi,  1,  Richel.  899.) 

.lAciNTiN,  -  cinctin,  adj.,  de  la  couleur 
du  rubis  nommé  jacint  : 

Des  pels  roges  et  jacintinet. 
(Delirr.     du   peup.    d'Isr.,    ms.    du    Mans    173, 

f  11  r».) 

Un  bel  lien  jacinctin.  {^.  Goulain,  Ba- 
tion.,  Richel.  437,  f°  91\) 

Chaenes  jacinctines.  (1d.,  ib.) 

Qu'ils  facent  pour  eulx  aucunes  franges 
par  les  quatre  angletz  de  leurs  pailles,  et 
qu'ils  mettent  eu  iceulx  paillettes  jacin- 
tines.(Prem.  Vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de 
kar.,  f»  124  v,  éd.  1519.) 

Paillettes  jacinlines...  de  couleur  ce- 
leste...  ilb.) 

JACKE,  voir  JAQUE. 

.lAConiN,  voir  Jacopin. 

.jaconce,  voir  JAG0^■CE. 

•lAcop,  employé  dans  la  Idc.  se  con- 
seiller a  Jacop,  pour  signifier  être  lûche  : 

Mais  n'en  fera  Imnc  journi'e 
Aius  a  la  retraite  cornée. 
Si  s'est  consillies  a  .lacop, 
Car  (les  puios  n'en  ferra  ja  cop. 
(B.  DE  CoNnÉ,  li  Contes  don  baceler,  IGS,  Schenr. 

1.  .lACOPiN,  jacotin,  s.  m.,  crachat: 
Je  crache,  blanc  comme  cotton, 
Jacobins  gros  comme  ung  esteuf. 

(Villon,  Crant  Test.,  lxii,  Jouaust,  p.  56.) 

Sotz  yvrongnes,  aymans  les  Ions  loppiiis, 
Sotzqui  crachent  an  uMia  jacopins. 
(Gbincore,  le  Jeu  du  prince  des  son,  Cry,  I,  202, 
Bibl.  elz.) 

Elle  a  dans  la  gorge  des  gros  jacobins 
qui  l'empeschcnt  de  pouvoir  parler. 
(G.  BoDCHET,  Serees,  V,  39,  Roybet.) 

Les  jacobins  m'estranglent,  i.  e.  les 
negmee.  (OuDlN,  Cur.  fr.) 

2.  jACOPiN,adj.,  de  Jacobin: 

Tartes  couvertes  communes  ;  tartes  des- 
couverles  ;  tartes   a   deux   visaiges  ;  tarte 


79 


h 


-% 


JVC 


626 


J\C 


03» 

,a.o,.i«.   couverte  f^J^^^^Z  d%tm^«'^' 
La  belle  title  jarop""--       ^v,-/-  rff  sa-iK"-) 

geux,  éd.  1538.)  ^^^^ 

d'un  Jacobin:  .finement  paiUar- 

''■''''\«i:  s  f.,  demeure  des  Jaco^ 
''p?ure.pareUeretla«eMouide«"fà„ 

pre^BOuer     ComPt.  de  i  ^  ^^   orléaus.) 
I39î-li00,  f»  3o  r  ,  ""i     ^ 
.,^cQUES,voirlAQur.- 

.^niTBT   voir  JAQCET. 
JACQUES'  >"  ,   . 

e    m  ,  partisan  de  la  Jac 
JACQUIER,    s-    "^■'  '' 
nuerie  :  p„vové   en   Goelon 

porte;   lettres  tou^chant_Ja^^^a^q    ^^  ^^^^. 


.TACUi^E,  S.  m.,  trait  j^       y^* 

Afin  d'avoir  i^i^»"  ^rtwictzou  de  glaive 

f„'Srr;Bot.;or«î«'''-^«''-"^'''^ 

1530.)  __^ ..._ 


CeniKdelareti^-^S^Î^rfr^ 

Ne  te  jactes  et  "^«S'^^,  Epist.  dorées  _,^^^^h,  v.  a.,  percer  d  ^^ 

Se  Guevara,  t  33  r  >  lesqueH  se 

ray  ovvy.  parier   <1^«^„  -i'^Tol^Mes 
sont  ainn  jacle.  e^t^  ^.^   ^braOT.,  S -r 

ainsi  «?^?^f6%aunne.) 
Duels,  M,  ^'"' 

Et  encore  au  ^^'"J  '.^      i^^  disciptoe; 
se  jactans  d'appre^dre  0^^  ^ 

lilt.,  I,  1240 


^  Vadmirai  Mes^vre   j^ 

^*-^  ■  co  vante,  qui  se 

„xT^  idi  .  OUI  se  ^  auie,  h 

Ste-Pal.) 


TA.CTURE,  S.  I->  Pe      ■  domasîes, 

"-^'SerU30acb.K37^ 
jaclures   et   ae.y 

1S^3-)  ,     ,„.  „„e  gtietve  jacWe, 

ou  vos»,  corps  socRnt-i»«ir'l536.> 


.     c^.,    a„et<r.e  biens  quM'^it»» 
Ot  est  il  mort,  queiqu 

Plus  ne  sera  '^^^'^.^fj^^o,  recalée, 

(0.    »E    S.      1>E1">    -^  ■" 

,.CUNCB,V0irJAGONCE. 

-«^.i  S  m.  grande  jatte: 
,xDEi.,-«a«.J''''^VJs;tpet>Ml484, 

Arch.  Vienae.)  ..    .-«w.^i, 


i^fch.  Vienne.)  „„„,me  un  jodeau 

de  vergue.   (Kab.,  u"'a 

éd.  1542.)  -     .--  j»  fni^vps 


'•  i^^^-^  ■     t  Jnrfniilx  de  febves 

frezes.(lD.,l.lv, 


Boutonne,  J^f^X'T 
laquelle  o.  place  la  pî* 
en  pains  ei   a  P'^-., 

jjvDOT,  je<«ot=  «■  ™ 

.^^f  IrcouieS'k  Hsericorde 
Stiernk  P- 30,  P--.S^™- 

jADUMEVNS,  voir  JA.      ^ostrc 
.    ....:.  nnp  feme  lafl     . 


/ 

da./ 


„  eparse 
;  de  vio- 


e-i-ai.) 

r>v  s  f    agitation  : 

Frambois.,  Ut««->  f 

licTER,  verbe. 
_Neutr.,sauter.reiailUrj^  ^^^^., 

U  m'est  advis  1^^  l\l^fXXmi,  mf^^f 
pc^^Uousiourstorner    ur^JeJ^p^^^^^^esl, 

vol.      ^  '    '    ' 

_Rén.,  se  vanter:  ^^  ^^^  ^es 

c'esmerveilloi     de   ce   ^    ^^^^t  les  pa- 

^r"u=^-lo-rufoK;c.ron.,B.cbel. 

^5:s-;ie.i.pf--j"-^^^ 


éd.  1539.)  .    ^a  croix  reveu 

Mais  le  conservateur  "e  "^       ifestemenl 

,^f ^miraculeusement    et^u^^^  ^j,,g,„,,, 

^.  ieter  de  lancer,  en  par- 
_  Action   de  jetei,  u 

lant  de  jets  d'î^r^^^^"^ ;     ,^,  de  dis  buvl 

T'ora^e  lurbineus  d"W  p'u  y 

beurt?que  nu,l,  quMO«  .   ,i  ,,,.aes 

lî.lllilt.lOU       lie       '''      J     .        l'nc 


ce  eleestoH  une  terne  ;<.;i^^^^ 

Ci  la  piendroie,  pn'»  f        «g^g    4..   r.)« 

Par  les  sain.  M  Deus  fist^-^^^U^  ^^^^  «iebel 
Marletochereî.fiU^P«*"''^''"''-at.,338j 

Cf.  Gaause.  - 

.Lise,  voir  GAAUSB  au  Supplé 

jAFFARD,VOirlAVAnT.  / 

.«  S  m.,  semble  signifier 

JA.FUER,  S-  "V''        . 

ctère,  Vie  délicieuse.  I 


^^^"TrltVit^ntor 
Kar  U  En8'V=' "^  "Vil  aveient  : 
Lor  P'"'°''''\S  e  beveient. 
Od  eus  manjoenteu       33021,1 


«"^'  ^^'i    I^vm"  1^36.)  Si  que  aucune  r^^^lf_\Zi^oomo,  Bat 


.lAGEbER,  S.  W-.  S    cl,,  li, 

ib.) 


Jjjnant  le  jageler  me  Teira, 
r-l|a  mei  ne  kanuslera. 

Par  un  fust  a  me  estendt  rai. 
En  la  jagele  me  descenderai; 
Si  lierai  voslre  adversere. 
(De  Sali:  hom.   dial.,   Lib.    Psaim.,  p.  367, 
Michel.) 

JAGERANT,   voir  JASERAN  . 

JAGLEL,  -  iau,  s.  m.,  glaioul  ; 
Mont  dormi  bien  senr  les  jaglew 
Sanz  conte  pointe  et  sanz  lincens. 
(.Du  Fili  au  seneschal.  Richel.  23111,  f  86»  : 
McoD,  ;Vmit>.  Rec,  II.  353.) 
TreslOE  li  mons  morroit  de  tain 
S'en  donoit  blanc  pain  por  charbons, 
Et  les  jagleus  por  les  poissons- 
(Du  Denier  et  de  la  brebis,    ap.  Jnb.,  Anac.  Rec, 
11,  27-2.) 
J'ai  joncbenre  de  jagliaus. 
Herbe  fresche  ;  les  viez  honsians, 
Les  sollers  viez,  et  soir  et  main. 
Les  Crieries  de  Paris,  ap.  Crapelet,  Prou-  et 
Uicl.  popul.,  p.  110.) 
Tant  com  jaspe  sorroonte  l'or. 
Et  li  lis  la  flear  de  jagliau. 
Et  rose  fraiche  proonciau . 

(Oeide,  ap.  Borel.) 

.lAGLOi,  S.  m.,  roseau  : 

Tries  en  la  chanbre  est  grant  la  doiz 
Et  bien  espesse  11  jagloiz. 
{Tristan,  I,  1277,  Michel.)  Impr.,  biagloiz. 

il  a  poor,  et  faiu  et  soi, 
Si  a  dnr  lit,  sanz  nul  jagloi  ; 
Plenre  li  las,  ne  sait  que  faire, 
Quar  n'est  apris  de  nul  mal  trere. 

(Parlon.,  P.ichel.  19152,  f»  126'.) 

.lAGLOLAi,  voir  Glaioloi  au  Supplé- 
ment. 

JAGLOiiË,  voir  Gl.\iolé. 

JAGLONNEE,  S.  f.,  l)olte  de  foin,  de 
paille  : 

Uae  jaglonnee,  que  l'en  dit  jonchée 
d'erbe  au  pays  (en  Gatinais).  (1408,  Arch. 
JJ  162,  pièce  322.) 

JAGONCE,  -se,  -conce,-unce,  gag.,  jarg., 
s.  m.,  pierre  précieuse,  jacinthe  ou  hya- 
cinthe, ou,  suivant  quelques-uns,  grenat, 
sorte  de  pierre  précieuse,  de  couleur 
rouge  non  foncée  : 

Bien  i  ad  or,  matistes  et  jacunces. 

(Roi.,  638.  Millier.) 
De  jargunce  fud  saphire. 

(S.  Brandan,  1068,  Michel.) 
lagonce  ae  esmeraude 
N'ot  sor  lor  hianmes  atachiee 
Ne  soit  roolue  et  arachiee. 

(Chev.  au  Lyon,  6128,  Holland.) 

Esnieraudes  et  amctrites. 
Et  jagonces  et  crisolites. 
(Pereeval,  ms.  Monlp.   H  219,  l"  108'.) 

Pieres  i  a  qui  vertus  ont 
Et  moult  grans  miracles  i  font  ; 
Jagonses,  sailirs,  calcédoines. 
Et  esmeraudes  et  sardoines. 
-(fitoice-ei  Blme^Hor.,  V  vers.,  641,  dn  Méril.) 
Ja  mon  anel  ne  me  toleo 
•      •  «ntr»  •''•-  •""•«,.■"        .lAI. 


Oon  jagonee  grenas,  don  sarde. 
Avons  pris  en  la  Bible  garde  : 
Des  douze  pierres  est  leus 
Premiers,  et  de  Dieu  esleus  ; 
Voir  en  dirons  sans  contredit. 
Si  com  l'anctoritoz  le  dit 
A  cni  cis  romans  s'aparaille. 
Sengle  coulor  gentil  Termaille 
  li  jagonces  grenas  fins. 

(Lapidaires,  E  133,  Pannier.) 

As  puins  en  ot  pins  de  .un.  onces. 
Par  tôt  avoit  ases  jaconces 
Et  autres  pierres  de  vertu. 
Qui  furent  deseur  l'or  bâta. 
(He.v.  de  Beaojbc,  li  Biaus  Desconneus,  3271, 
Hippeaa.) 

Un  serpent  d'or  si  porloit 
Qui  les  elz  de  jagonee  avoit. 
(D'un  Home  qui  porloit  grant  avoir,  5,  ap.  Méon. 
Fabl.,  II,  120.) 

Rubis  i  ot,  saphirs,  jagonces, 
Esmeraudes  pins  de  deus  onces. 

(Rose,  Richel.  1573,  f°  10'.) 

Lez  pierres  qui  i  sunt  valent  une  chité, 
Jagonces  et  saphirs,  dont  il  i  ot  plenté. 

(Doon  de  Maience,  6579,  A.  P.) 
En  ce  mesmes  sachet  avoit  un  serpentel 
d'or  a  yeux  de  pierres   précieuses  que  on 
appelle  jagonces.  {Discipl.  de  Clergie,  xv, 
Biblioph.  fr.) 

.JAGONSE,  voir  Jaoonce. 

JAI,  voir  Ja. 

JAiAL,  voir  Jael. 

JAIGE,  s.  f .  ? 

Pour  ung  pié  et  une  jaige  de  grans  voul- 
senrs.  (31  oct.  1387,  Qiiitt.  de  J.  Bour- 
geois, viaçon,  Arch.  muu.  Dijon.) 

JAiLAGE,  voir  Jalage. 

JAiLLE,  voir  Gerle  au  Supplément. 

JAILLIR,  jalir,  galir,  verbe. 

—   Act.,    lancer,    jeter,    faire   sauter. 


mettre  : 

Un  mangonel  lor  fait  laiens  jalir. 

(Les  Lok.,  ms.  Berne  113,  f  32='.) 

La  veissies  ces  pierres  jaillir. 
Ces  mangoniaus  et  giter  et  llatir. 

(/«.,  ms.  Montp.,  f  127».) 
Au  matinet,  quant  l'aube  parust  cler, 
Li  rois  a  fet  molt  grant  assaut  livrer. 
Et  ces  perrieres  et  galir  et  geler. 

(/*.,  Ars.  3143,  f»  22''.) 


Puis  le  mardi  en  sui  galis 
Com  cil  qui  est  tus  acalis. 

(S.  Brandan,  Ars.  3516,  f»  104'.) 
Puis  el  demain  el  sui  galiz 
Cam  cil  qui  est  tôt  acaliz. 

(Ib.,  1360,  Michel.) 
Il  prent  trois  pox  de  l'ermin  qu'ot  vesti 
Parmi  les  mailles  de  l'auberc  esclarci, 
Enver  Rajul  les  jeta  el  jali. 

(fi.  de  Cambrai,  2314,  A.  T.) 

Le  feu  gregois  d'an  vieil  ros  Sarrasin 
Ben  cituchié  de  çofre  et  d'argent  vi'  , 
Lor  ûst  laiens  a  mangoniaus  galir^. 
Contre  les  mars  et  ruer  et  fer'-  ) 

Et  as  [Baisons  et  as  sales  ver 


.lAI 

As  espees  d'acier  en  ont  dis  mil 

Et  quinze  cens  en  ont  el  Ferne  ji^-i^ 

(Ib.,  IV,   '""' 

Et  fiert  .1.  sodoier  del  branc  d'acier  foriailrt 
Que  la  teste  ot  tôt  l'iaumc  li  a  el  chaui;e 
(Ren.  de  ilontaub.,  p.  62,  Michete 

Et  ses  bauieres  fors  gali. 

(MousK.,  Chron.,  19S0; 


ba- 


—  Réfl.,  se  précipiter  : 
De  cens  d'Engleterre  a  la  tant 
Chascun  d'armes  abilité 
Qu'il  reinbatent  en  la  cité 
A  basle,  non  pas  a  relais. 
Cens  de  Franci'  et  les  liourdelais 
Qui,  pour  la  plenté  d'eus,  fléchissent 
Et  par  force  a  eus  se  jalissent. 
En  leurs  poinz  les  espees  nues. 


relow 
l,  24  ; 


te.  (j. 
et.) 


ialt., 

■t  de 

(Court,  Rog.  Ugn.,  13216,  W.  etD.,3is- 

—  Neutr.,  être  lancé,  tomber,  éch?' 
v.         .■    ■         ,         •      .  1-    '"2  me 

^  en  partiroie,  por  les  menbres  ^'"Vieroaa 
Tant  que  je  face  celé  teste  >i)(îr.  ""' 

(B.  de  Cambrai,  Richel.  2493, 

'•   PUgn   ~   ;, 
Fiert  un  paien  qu'il  voii  Fr.ii  jalois  " 
Tel  de  l'espee,  por  voir  I'    verge     -, 
Que  le  brac  désire  li  Sa.WiU$x.   "galir. 
(Anseis,  liichel.  753,  f»  41=.) 

Nasier  sur  le  test  ala  tel  coup  ferir 
Que  dcdens  la  chervele  li  fet  toute  galir. 
(Gaufrey,  3645,  A.  P.) 

La  lanche  vole  en  pioches  hors  des  poîns  li  gali. 
(Ib.,  63:W.) 

Norm.,  galir,  lancer,  jeter  :  galir  du 
sarrasin,  lancer  les  javelles  sous  le  fléa' 
en  les  secouant  avec  la  fourche  ;  gali 
dehors,  jeter  à  la  porte. 

.lAiLLON,  voir  Galon. 

JAINE,  s.  f.  ?  ^is 

Item,  pour  la  jaine  d'une  poterne.  (1 


Arch.  adm.  de  la  ville  de  Reims,  II,  U 
Doc.  inéd.) 

j.xiNGLER,  voir  Jangler. 

JAINGLERIE,  VOir  JaNGLERIE. 

.lAioLAGE,  gaiolage,    gaolage,   gec- 
geoll.,   geaulage,  gaoullage,  jaoulage- 
lage,  joulage,  -  aige,  s.  m,,  prison  : 
Ourouries  es  de  tes  oiseaux 
Qn'oir  ne  pues  chanter  en  caigc  ;      . 
.Mais  bien  pues  faire  les  appeauls  '"'' 
Pour  chanter  en  ton  geolaige.  "<■' 

(Hoc.  Adbriot,  Dit  rimé,  ap.  P.  Paris,  G 
deFr.,  VI,  479.)  U. 

—  Droit  dû  aux  geôliers  pour--' 
et  la  sortie  des  prisons,  pour  Id  ga 
le  soin  des  prisonniers: 

Se  les  justiciers  du  conte  emprisf 
homme  de  cors  ou  que  il  soil  dem 
ou  hoste  de  chapitre,  ou  autre  jurf 
de  chapitre  sanz  cause   et   " 
ne  payeront  poi"; 

--.sfS:;^S;i''-'i-t  treize 


ns  P    """Ile  Flandre* 
•-"^H.  Ml,er,  s.  ,„.,  bàlon  ; 


JeLouûua:Aeh%P'°'«^- 
Centre   de  l-.  p,    c  ,  V'euue.) 

vaisseau  de  boi's  empi^iT;- f  ««-  '"''' 

•/ALoiT,  voir  Jalois. 
JALo.v,  voir  Galon. 


63V 


JAN 


i.  JA>TN,  voir  Jenin.  1 

JAMTEVR,  s.  m.,  portier  : 

Sulomon  ordonna  les  offices  despre^res 
des  lévites,  et  des  jamleurs,  ^V',  l'°,'iôT- 
tuer  des  hystoir..  t.  1.  f»  217%  éd.  1488.)       ^ 

r„  double  an  janil^r  pour  balier  '»  «f  [«■  l 

(D-EsTEiiNODB,    l'Espadon    ,a„nquf,  sat.  1,  B.W. 
eli.)  ] 

.,.xNN.ME,  -  aye,  s.  f..   terre    couverte 
d'ajOMCS  : 

Ils  alloient  mettre  le  fen  «  «ne  jairnaie. 
(1384,  Pr-  de  VH.  de  Brel.,  H,  col.  485.) 

Avoir  mis  le  feu  es  jmrtayes.   (1412,  Ri- 
chcl  Bl  -Mant.,XU,  651.) 

jamie  est  le  terme  usuel  en  Bretagne, 
dans  les  Côtes-du-Nord,   pour  dire   ter- 
rain couvert  d'ajoncs. 
Nom  de  lieu,  La  Jaunaie. 
j.\NNAiN,  voir  JBNIX. 
..ANNETU,  voir  Genete  au  Supplément. 
.1ANMEUE,  s.  f.,  terre   couverte  d'a- 
joncs ; 

icelle   femme  s'en    ala   et  se  mussa  en 
une  ]a..r.,>rc  en  laquelle    on   nela  Povoit 
"eoir.  (1406,  Arch.  JJ  160,  pièce  312.) 
JANNOIER,  voir  Jaunoieb. 
jANSE.jonce,  ganse,  gans,  s.  f-,  sorte  de 
sauce  : 

Ma  pncele.Ta  tuer 
Denx  chapon?  por  déporter 
A  la  jameMMe.  ,inn     i    II 

(COM»  McsET.    Chans.,  Pet.  fr.  av.  1300,    l.  H, 
p.  "09,  Ars.) 

Deus  chapons  a  Ujame  aillie. 

(fini,   coroné,  Richel.  lllG,  f   ^i  r    > 
Ponchines  frais  an  larl  et  a  la  gans  aillie 
Lenr  apporte  le  qnen. 

(Doon  de  ilaience,  10d15,  A.  V.) 

Morue  fresche.  appareillée  et  cuite  et 
œenpee  a  la  jance.  (laénagier,  U,  196. 
Biblioph.  fr.) 

El  meneie7  a  la  moustarde  ou  a  jonce 
d'aulx,  {lii;  II.  *99-) 

JANT,  voir  Cent. 

JANTE,  gante,  génie,  s.  f.,  oie  sauvage  : 

Molt  les  a  fait  richement  acevir. 
Assez  donner  cl  pain  et  char  et  tiu, 
Crues  cl  grntes  cl  inalars  et  perlris. 

{Les  l.oh.,  .\rs.  3143,  t     2  ■) 

Grues  e\.  janles  a  6"°' P'"»° '^•„<,,,  x 
(rt.,  uis.  Montp.,  ^239'.) 

Mes  aini  que  il  tenial  ans  lentes 

Voloit  une  route  de  yiin(«-  „  „,,  x 

(Prrcnal.  ins.  Moutp.  H  2i9,  f°  27  .) 

La  ginle  Sa  navrée  el  col. 

La  jattle  n'ot  mal  ne  dolor.  ^ 

La  noif  sor  quoi  la  janle  vint. 

t/p.) 

I  conUl  tint  dont  a  or  fn  li  raance, 
Si  en  capuise  l'alele  d'une  Siilr. 
(Dnies  d'Ilanslonf,  llichel.  12518,  t    9»    ) 
I  ievrcs  aportel  quant  il  doit  repérer, 
r.rne»  ei  grnlrs  qui  .noull  font  a  proi9ier_ 

<Enf.   Vil'.,  Richel.  308,  f  l/«  •> 


.lAP 

Grues  el  ;oii/'S  cl  rav.slars  ut  plouvicrs. 
Uourd.  de  mairies,  8U,  Hoffmann.) 

Abat  les  grues  cl  '«s  »«""'»■  "  , 

(Mousï.,  Citron.,  69w,  Keiu.) 

Grues  el  aanles  el  oslardes 
Vinrent  poignant  par  les  engardes  , 

Tripes  de  porc  cl  de  mouton. 
(Bal.  de  Kareme  et  de  Charn.,    2-19,    ap.  Meon, 
FaW.,  IV,  88.) 
i      .lANTEL,  voir  Chantel. 
I      .lANTELE,  ganstele,  s.  f.,  dim.  de  janie,  I 

oie  sauvage  : 
j  11  s'alerenl  a  els  combalre 

Comme  faucons  entre  gansleles. 
\     (BELLEP.,  ilochab.,  Richel.  19179,  f  34  V.) 

.lANTEMENT,  voir  Gente.ment. 
jANTiL,  voir  Gentil. 
JAOLE,  voir  Jaiole. 
.lAONNOis,    s.   m.,    lieu  couvert   d'a- 
joncs f 

Mesire  Ganvain  dormi  a 
Des  qu'an  matin  qu'il  se  trova 
Lez  la  mer,  en  un  jaonmis. 
El  lui  el  tresluit  son  bernois. 
(Perceval,  ms.  Montpellier  H  249,  f°  l"".) 
Cf.  Janniere. 

jAOUbAGE,  voir  Jaiolage. 
JAP,  s.  m.,  jappement  : 

Ainsi  changé,  et  vague  en  silve  mainte,  ^ 
Fuis  de  mes  chiens  le  jap,  el  en  ay  crainte 
(VASQms  PB11.1ED1.,  Em.  ivlg.  de  Fr.  Pelrarque, 
p.  161,  éd.  1555.) 

jAPEAux,  S.  m.  pi.,  cris,  clameurs: 

L'EVESQVE. 

Si  qoe  pour  vray  soing  et  dueil  sans  japeaux. 
M'ont  amaygri  cl  desséchées  mes  peauli-,  . 

(Palsgbave,  Esclairc,  p.  790,  Genin.) 


.lAQ 

Ne  ne  coile  plus  ;  mes  soigneus 
Soies  de  biau  parler  a  eus.  ,    ,  „,  , 

(Chaee  don  cerf,  ap.  Jub.,  Non».  R'C,  I,  It"».' 

.lAQUE,  jacque,  jaques,  Jacques,  h^ique 
jflcfca!  jàsine,  s.  m.  et  f.,  habillement 
court  et  serré  :  ,   ,       ,, 

Ung  jaques  blans.  (1375  Jurtd;  de  î»  sat€ 
de  S.  Ben,  f^  8  r",  Arch.  Loiret., 

Veez  le  sa  venir  parmi  celle  ch^inssie 

A  ceUc  mne  noire  ^"»>""',.""?,T  Ch  ■■ricre  ^ 
(Civ..  du  Giiesclin,  15  l'J,  Lnairiero. 

S'ol  un  jasgue  moult  fort  de  »»"«  ^"'^  X'"' 
I  (In.,  it,  ap.  Duc,  Jacke-J 

Aussi  veut  bien   .xxx.   de  nos  archiers 
blechies,^el   lenrs  Jacques   fanl.ez   du  dit 
t  au  U.rq«ois.(WAVB,N,  Anc%Cron.  d  En- 
oiet.,  Il,  62,  Soe.de  Ihist.  deFi.) 
!       far  il  esloienl  fort  armes  de  jaclteset  de 
1    bonnes   fortes   plal.e-    (Fboiss^-    C/iron.. 
I    VII,  2S7,  Luee,  nis.  Amiens,  1°  14. .  ) 
'seaus  chevauls  et  belles  selles, 
.laijues.  jaserans,  cotelles, 
El  armures  proufitablcs. 

(EusT.  Desch.,  OEhu.,  Il,  340,  A.  1.) 
Vestu  d'un  noir  Jacques.  (Chron.  de  du 
Guescl.,  p.  72,  Michel.) 

Pour  une  sallade,  ung  jaique  et  une  ja- 
^eUnè  (1446,  Compt.  du  receveur,  H.st.  de 
Metz,  V,  5(18.) 

Quant   au  cueur  ^-^  '^^°^rPd   Je/^d" 

passé  en  son    acquesàe  soye   {Pet  m.  ae 

Sainlré,  ch.  lxxxi,  Z  ni\  éd.  golh.) 

El  esloient  les  dictes  communes  que  on 

„„iu  «nissps   assez  communément  Ua- 

X     de    a5«es    dfpaus,  de  habregene. 

eic   (Mathieu  d'Escouchy,  Chron.,  1,  21, 

Soc.  de  ru.  de  Fr.) 

I  eauel  berault  sv  tost  qu'il   fust  des- 

(J.  Dn  Clercq,  Mém.,  1.  U,  cb.  2,  Buchon.) 


jAPERAiLLE,s.  f.,troupe  de  braillards  : 
Icellui  Pernart  disl  au  suppliant  que  lui 
et   tout   son   lignage  ne  valoient  pas  son 
tabart   et  que  ce  n'esloient  que  japeraïUe. 
(1408/Arcb.  JJ  163,  pièce  243.) 
J APERiE, iarperie,  s.  f.,  jappement: 
Elle  (celte  bêle)  avoit  jambes  et  cuisses 
de  cerf    corps  de  léopard,  queue  de  lion, 
teste  dé  serpent,  el  nombre  infini  de  rep  is 
en  la  gorge,  desquels  sortoient  tant  de  gla- 
tissements,  japeries  el  abbois,  'P  on  eusl 
estimé   ne  la  voyant,  y  avoir  qu^itre  dou- 
zaines'de  chiens.  (J.'Maugin,  mie  Tnst. 
I  de  Leonn.,  c  lxxi,  éc*.  1586.) 
'      Japperie,    as  jappement.    (Cotgr.,    éd. 
1611.) 

.lAPiLLEu,  V.  n.,  fréquentatif  et  dimi- 
nutif de  japper  :  ... 

(Les  limiers!.. .  fourrent  ordinairement  e 
nés  contre  terre,  et  laissant  pendre  la 
queue  sur  les  jarrets  vont  japiKont  et 
crondant  sur  les  voyes  qu  ils  suivent. 
fCHARLES  IX,  Livre  de  la  Chasse  royale, 

p.  137,  éd.  1623.)  •    

Poitou,  jappailler,  brailler,  parler  à  tne- 
tête,  faire  beaucoup  de  bruit  pour  rien. 

.lAPis,  s.  m.,  grondorie  : 
Se  tu  chasses  desouz  l'oignie, 
Onqnes  pour  co  ne  t'csbaudi», 
TJe  a  tes  chiens  ne  fai  japi.i. 


S'estoil  «n  pourpoint  de  chamoys, 
Farcy  de  bourre  sus  et  soubz,  ^ 
Ung  granl  villain  jaci/ue  d'Anglois 

Q„i  ,uy  P-d-^„i:;,^?,"^;,f;jt^:''4e  Presump- 
(Coaoïi-iART,  ^om.  DrtnU,\     pari.,  u 

lionibus,  I,  115,  Bibl.  clz.) 

Pourpoins,  jaques  ou  jaqueUes.  {Chde 
1480  ap.  A.  Thierry,  Mon.  de  1  hu,t.  du  uers 
Elal,  IV,  313.) 

Conrard  et  -Icuns  cou,p.fno-^a.au^^ 

contre   les  aullres   ^'^"^^«^"i^i^^Slfre. 

force  de  corps,  ils  abbatircm  i  u  , 

(J.  Molinet,   Chron.,  ch.  cxxi,  uucuuu  / 
Par  ...a  fov,  vous  debvez  penser 
Ou'ilz  estoyent  tous  vestus  de  fer, 
El  j'avoye  mon  ;»<:5««  (le  louel  e. 

(Farcedi  Colin  Filz  de  Thevol  le  Havre.  Ane.  Th. 

elz.) 

L'bosle  estant  sans  ;ac?u«.  v,.ra„d,, 

(A.  MOMN,  Siège  de  BouL,  quatr.  8-,  »"'"°'' 

Us  (les  Romains)  s'armèrent  de  col  ed'^ 
lait'a  de  coton  conlrepoinctee^  -Po- 
sants un  nom  'n"^'^. '^%„  cuouL.  Cal 
leurs  Jacques.  '^°'';'-,,''L  T^l  )  ;- 
tram,  des  [tomains,  p.  23,  éd.  l&»i.)         ; 


•lAQUETER,  V.  n.,  jaser,  caqueter: 
Les    pies    sont   assez   désirables   quand 
e\\M  laquetUnt  et   qu'elles  contrefont  la 
Sh™  Ll'^f  '"'^'■'''-  (^"  P"<Er,  Pline,  X,  42. 

JAQUIER,  S.  m.,  homme  revêtu  de  l'ha- 
blllenient  nppa\éjarjue: 

IColre  vous  autres  gros  jaquiers, 
Od  vous  descouJra  bien  vos  toiles. 
(U98,  l-Aisnee  fuie  de    fortune,    ap.    Duc.     III 
"17",  éd.  Didot.)  ' 

JARBEL,  voir  Gerbel. 

JARCE,  voir  Jabse. 

■lARCERIE,  voir  JABQERIE. 

JARÇON,  S.  m.,  dérivé  de  jars,  gazouil 
ement  : 


J.\R 

JAQUES,  voir  Jaoub. 

JAOUET,  jacquet,  s.  m.,  habillompiii 
court  et  serré  : 

Voyans  XfUTi  jacquez  cmbourrez  en  dan- 
ser d  estre  percez,  n'acteudirent  le  cboc 
(J.  D  AuTON,  Chron.,  Ricbel.5081,  f»  27  v».) 

—  Domestique,  valet,  parasite,  svco- 
phante,  bduiïon  : 

Un  palilin,  unyacçuet  qui  suit  les  lapin» 
'^-  Parasite.  (Jdn.,  i\omencl.,  p.  369,  éd'. 

Un  jaquet  gourmand,  edax  parasitu= 
(Ant.^^de  Muret,  Corn,  de  Terence,  f»  133  r» 

CQ.    lOoO.J 

Les  serviteurs  sont  ennemis,  principale- 
ment des  qu'ils  commencent  d'estre  para- 
sites et  jacquets.  (lo.,  ib.,  {»  224  r».) 

Tu  le  loueras  doncques  hautement  et 
follement,  et  feras  bruit  des  mains,  eu  lui 
donnant  des  applaudissements  comme  les 
jaquels.  (A.mvot,  Œuo.  moi:  de  Plut  i 
197,  éd.  1819.)  '     ' 

A  leurs  consultations  (des  médecins)  l'un 
dit  d  un,  el  l'autre  d'autre,  pour  ne  servir 
<ie  jaquet  les  uns  au.x  autres.  (G  Bouchft 
Serees,  II,  17.5,  Roybel.)  «"uchet. 

Leur  pouvoir  ne  s'estend  pas  si  avant 
quilg  ayent  a  me  commander,  encore 
moins  a  me  forcer  de  croire  ce  qu'ils 
croyent  Dieu  m'a  fait  uaistre  libre,  la  fran- 
chise   de    ma   condition    ne  sera    jamais 

muf  il  Tu  '""''■■  '^'^  ^"'i''"^-  'La  Co- 
lomb., Th.  d  Honneur,  I,  7.5,  éd.  1648.) 

Jaquet -.m.  A  pilgrim  to  S.  James  of 
Compostella;  aUo,  a  parasite,  sycophant, 
claw-back,  pick-thanke,  flattering  smell' 
feast.  (COTGR.,  éd.  1606.) 

Jaquet,  badin,  m.  Tonto,  necio.adulador 
(C.  OuuiN,  Trésor,  éd.  1660.) 

—  .Membre  viril  : 

Qui  fui  si  fol  de  te  donner  Pasquetle  1 
l;ar  son  maintien,  par  son  hec  qui  daquelle, 
tlle  t  exhorte  a  bransler  le  jaijue!  ■ 
Mais  quoy  !   tu  dors,  combien  qoélle  caquette 
Bien  hault  et  cler. 

(Calvi  de  1.A  Fort.,  Eglogue  sur  le  retour  de  Bac- 
chu3,  Poés.  fr.  dej  xv«  et  xvi*  s.,  I,  2i3.) 

—  iMonnaie  : 
Lesquelz  hommes  payèrent  le  suppliant 

?/,««   \  "P""i'e    de  jaquetz,    larges 
1474,  Arch.  .IJ  195,  pièce  Uiig  )  ^ 


.lAR 

I     Jfais  quand  en  me  bais.ant  douce  tu  me  déports 
Los  sonspirs  dérobez  de  ta  blanche  poitrine. 
t.e;,ir|-o;i  tremblottant  de  ta  lèvre  poupine. 
Ht  l'air  entrecoupé  de  petits  mots  mignars  : 
Je  quitte,  dedaij;iieux,  les  tables  plus  friandes 
De  la  bouche  des  Dieux, 
(n.   liELLKAu,  Brrg.,  Il"  j.,  fo  i.'jB  ro_  ^j    ^5,3  ^ 

JARD,  S.  m.,  grand  réceptacle  d'eau  de 
mer  construit  dans  les  marais  salants  de 
la  Saintonge  : 

Ayant  aussi  (nos  prédécesseurs)  creusé 
certains  canaux,  ils  ont  fait  venir  l'eau  de 
:a  merjusques  a  un  grand  réceptacle  qu'ils 
ont  nommé  \ajard,  et  ayant  fait  une  écluse 
au  dit  jard,  ils  ont  fait  au  bout  d'iceluv 
d  autres  grand  réceptacles  qu'ils  ont  nommé 
couches  dedans  .lesquelles  ils  laissent  cou- 
ler de  I  eau  du  jard  en  moindre  quantité 
que  non  pas  au  dit  jard.  (B  Palissy 
OBao.,  p.  308,  France.)  '       palissy, 

JARDEAu,  s.  m.,  ivraie  : 
Jardeau,  m.,  a  codded  weed  that  windes 
about^corue    and    intangles   it.    (Cotgr., 

Cf.  Jargerie. 

JARDEL,  -  eau,  -  eaul,  jargel,  chargel, 
s.  m.,  larynx,  gorge  : 

Uns  yailloz  trait  un  espointon  suis  un 
autre  et  li  moit  au  jardeau l  cl  ne  lou  fiert 

Fo^^o'*^^*'  ^°^^-  '^^  ^'Jon,  lUchel.  1.  9873. 
I   00  v.) 

Et  puis  en  oste  la  froissure. 
Mais  garde,  par  nulle  aventure. 
Que  le  Jardel  n'i  obliez. 

(ta  Chace  don  cerf,  p.  24,  Pichon.) 
lît  puis  la  froissure  ;  et  au  voir 
Bien  vous  deves  garder  a  l'eure 
Que  le  jardel  pas  n'y  demeure. 
(Hard.    de    Fontauies   Cuerin,  Très,  de  Vanerie 
P-  55,  Pichon.) 

Contre  une  maladie  que  on  apele  asma 
et  contre  le  vice  dou  polmoj  tu  feras  cau- 
tère en  la  racine  de  la  gorge.  Et  te  garde 
que  tu  ne  viegneso  tout  ton  cautère  jusques 
au  jardel,  et  ne  brûleras   mais  que   i.  pou 

ms."JéVab"s"fo9'^'.)''°'"*'^  BoBC,  6'j,r«rff.V,   | 

Ainsi  fu  desloiez  U  jardiaus  de  la  famé 
{Cyrurgie  Albug.,  ms.  de  Salis,  f»  139c.)     ' 

Le  jargel  est  appelle  gosier  de  ceux  qui 
ne  sont  mye  veneurs.  (Modus,  !"  22  v» 
Blaze.)  ' 

Apres  mette  son  costel  ou  chargel  qui 
est  la  cave,  environ  dcmy  pié  de  la  hampe. 
(CrAST.  Feb.,  Maz.  S14,  f»  67d.)  ^ 

Et  puis  preingne  l'erbiere  qui  joingt  au 
chargel.  (In.,  ib.) 

Et  boute  son  costel  au  long  du  jargel  et 
de  lerbiere  dedens  la  hampe  en  tenant  a 
ses  dois  le  jargel  et  l'erbiere.  (1d.,  ib.) 

Puis  doit  lever  la  vaine  du  cueur  que 
aucuns  appellent  ;arf;d  et  pour  ce  qu'ele 
se  tient  au  grant  jarffe/  la  mettre  oufour- 
chié.  (ID.,  ib.,  f»  58'.) 

JARDEREAu,  S.  m.,  ivfaie  : 

Jardereau,  m.,  a  codded  weed  that 
windes  about  corne,  and  intangles  il. 
(Cotgr.,  éd.  1611.) 

Cf.  Jabgerie. 

JARDERiE,  voir  Jargerie. 

JARDEus,  gardeus,   adj.,    se  dit  d'une 


•lAR 


ti.SS 


I    laine  qui   est  entremêlée  de  longs  poils 

I    blancs  et  roides,  comme  la  soie  de  porc  : 

Nus  loisserrans   ne   puel  mètre  nul  -art 

eu  oeuvre,  c'est  a  savoir    file    gardeus   el 

aine  jardeuse.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest 

»     p.,  L  45,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

JARDiL,  jord.,  s.  m.,  jardin  : 

irF^"^,,  "",■''?'■*■'•   (1*22,  Arch.  Fribourg, 
1'»  Coll.  de  lois,  n"  308,  f»  90  v».) 

Nom  de  lieu,  les  Jordils,   prés  de  Lau- 
sanne. 

JARDINAGE,  -  aige,  gard.,  jaird.,  jar- 
drinaige,  s.  m.,  jardin,  verger  : 

ArcrjJ48,  f'l2  v^.)'"  ^'''■^''"'Bcs.  (1312, 

Ar^cb!T88!"piè{el7T''-''"'  ""''''■  ^'^^^' 
Et  contient  le  fons   de  l'eritagc    le  ma- 
noir et  oarrfiwaffM  qui   dessus   sont  cent 

S  é'S^-^ZT';- ''''''''■ ''''^^^' 

/iMn    i'^''^''i<'9es    plantez    de    pommiers 
(14  0_,  Aveux  du  bailliage  d'Evreux,  Arch 
[    r  29d,  reg.  1.)  ' 

I  Visitez  noz  ouvraiges,  jardrinaiges  et 
mesnaiges...  qu'il  ne  nous  faille  de  riens 
qui    touche    lesdits    ouvraiges   et  jardri- 

]   naig^es.^  (1454,   Compt.  du  H.   René,   p    8, 

'    «^^i   ""'!""■  ^'^^^  **°'^°''^    d'autres  jardi- 
nages    plain.s     d'arbres.     (J.     Chartier 
Chron.  de  Cliarl.  VII,  c.  218,  Bibl.  elz.)     ' 

Vignes  et  jardinaiges.  (1632,   Compte  de   ''■ 
S.  Ladre,  p.  113,  llosp.  Clerm.-s.-Oise.)  \ 

Améliorer  les  jaird(naii;es.(1558,Péronne.       ^ 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

I  Maduc  est  bastie  en  une  belle  planure 
fort  lertile,  toute  environnée  de  ruisseaux 

î   frTlX^tVtS"'''-  "'"'''''  '""*'"''■ 
A  l'entour  de    ce  lac  vous  voyez  une  iu- 
tinilc  de  jardinages,  (lo.,  ib.,  1,  10.) 

Pbilanon  dans  na  jardinage 
Tonoit  a  Philis  ce  langage. 

(Vauq.,  Idill.,  I,  .13,  éd.  1612.) 

—  Légume  : 

Deux  pauvres  femmes  bourguignonnes 
n  ayant  plus  d'herbes,  ny  jardinages,  n'y 
aucunes  racines  desquelles  iiz  se  peussent 
sustenter,  {  Maucouv iLi.E,  Traicté  mem  des 
cas  merveilleux,  f°  23  r",  éd.  1364.) 

,  Les  yardùiages,  les  arbres  fruictiers  les 
vignobles  se  délectent  en  la  terre  pré- 
parée parcest  arlilice.  (0.  de  Serr.,  TA 
d  agr.,  il,  1,  éd.  i6og.) 

Jura,  Fr.  Comté,  Suisse  rom.,  jardi- 
nage, légume  :  «  Quel  jardinage  avez-vons 
eu  à  dîner  1  »  Centre  de  la  Fr.,  jardinage, 
mode  d'exploitation  d'un  bois  qui  consiste' 
à  abattre  çà  et  là  les  arbres  de  ludins  belle 
venue. 

JARDINE,  gardine,  s.  f.,  campagne  : 

...  Tôt  parmi  la  gardine. 
ilEU.    DE.S  Preis,  Geste  de  Liège,  30347,  ap 
Scheler,  Gloss.  philol.) 
...  De  Hesbaiti  la  gardine. 

(ID.,  ib.,   35798.) 

JARDiNEL,  gerdinel,  s.  m.,  petit  jardin  : 

Mort  le  trehache  delez  un  gerdinel. 
(Aleschans,  62,11,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 


r,a6  l\H 

Li  prant  jardijM.erra-MUURKNT,  Somme, 
U.S.  Sois..2l0,f'62el63>'.) 

Jarrfi«e»r.  ortolanus.   (Gloss.  gall-lat., 
Kichel.  1.  7C8i.) 
.1  vRDixER,  verbe. 
-  Xeutr.,  pris  au  fig-,  fair?  »'-'«"io«f  '■ 

J'ay  moQ  mari  qui  se  rigole 

ne  moi  el  s'en  vi  jardtnanl 

Avecqaes  raniûle  femme  foie 

C.hascan  jottr.  oa  le  plus  s»»""'- 
K    Deschamps.  Po«.,  Uichel.  810.  f  33i  r  .) 

-  Act.,  jardiner  des  oiseaux,  les  placer 
sur  un  billot  dans  un  jardin  : 

VoiU  un  bon  billot  pour  jardiner  mes 
oifeaux.  (G.   BoucHET,    Serees.  lU,    2". 

r  J--0..  loa  nv«eaux  sur  des  billots,  to 
.v/fafrTa4"es%-Tefthemouta.eathe- 
rin"  upoa  blockes  in  gardens.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

.lARDRlE,  voir  Jargerie. 

.lARDRIN.XGIi,  voir  JARDWAGE. 

jARER,  V.  a.,  couper  les  jarrets  à  : 

Fl  Drindrent...  plus  de  trois  mille  cha- 

myaux     mai"   ils^e  les  purent  recuelUr 

Tnàvi^e,  el  en  tuèrent,  et  J^'-f'^'-  (J:^f) 

BETHESCOCRT.fe  Canarien,  p.  Ib9,0rayier.) 

jA-RETiER,  voir  Jartier. 

j.\RFET,  s.  m.,  ivraie  : 

Zizaoia,  ou  c'est  jarfet,  c'est  >,ne  herbe 
,T.,i  .niit  entre  es  blés.  (1464,  J.  l.ai.a 
2eÙc  Calhot  éd.Auirret  de  Quoetqueue- 
ran,  Bibl.  (Juiuiper.) 

Cf.  Jargerie. 

JA.RGEL,  voir  Jardel. 

JARGELIE,  voir  JARGERIE. 

JARGEOT,  voir  Jargot. 

.,  vRGERiE,  gargerie,  jarguerie,  gargarie, 
cargerie,  jergerie,  gergerie,  jarcerie,  garze- 
rie,  jarderie,  jardrie,  gardene,  jargehe, 
gargelU,  jazerie,  garberie,  largerie,  s.  t. 
ivraie  : 

Re  avoec  le  forment  semé  le  S'rb<-ne 

(noum.  d'Alix.,  f  8^^  M.chelaût.) 

Dunkes  dirai  pe  az  '"«if  «°°"  ;  Sa; 
hiez  les  gargaries,  si  les  loiez  par  la'ssea'- 
por  ardoir.  (D«»'-  GreS-  'o  P^P-'  P-  ^^^' 
Foerster.) 


.lAB 


Si  vit  qu'il  fa  tôt  pUiDS  d-orliej  (le  ble). 
De  chardons  el  de  t/argcrtes. 
(Geff.,  .th.  Est.  du  monde,  Uichel.  loîG,  f   81  .) 
Xale  rien  ne  vont  mannger  fur  ke  averun, 
Amcrok  el  jacrie,  ceo  est  dclraccioon  ; 
Pas  si  esl  enbeveré  de  maie  saspe.iona 
Et  de  nn  torbai  conreé  de  PU^P"'- ..,,.„,   .oog 
(BozoN,  le  Char    d'Orgueil,    ms.   PhillipP»   8336. 
f»  69  r°,  I'-  Meyer.) 

La  rnnins  de  Dien  Ast  chel  maanche, 
Ett  blé  mua  la  gargerie.  r,  ■     a\ 

(i/ir.  /«S.  £(»i,  P-81,  Pe'«'>«'> 
Cil  qui  semé 
Cargerie  avoec  le  forment 
De  ce  s'efforça  malt  forment. 
(B«  S"  )Wifl.ai..Jab.,(*:»i>.  <»<«»"»•. "-361.) 

Garirric,  e  droe  e  neele. 
(bU  du  Bctant,  Itichel.  195i:>,  f  108  r  .) 


Si  viol  ses  enemis  et  s,  sema  sur  la  se 
mence  malveis  =ram  ''^  f  rdew-.fbes 
virent  la  garderie  et  les  malveises  herbes 
uaistre.  (Maubice..  S^'"'"-. '"/:  ^'o^-  ^a"^- 
convenli  soppressi  99,  i    »a  .) 

Si  descvra  le  froment  de  \&jardarie.  (In  , 
i|).,Uic"uel.  13314,  f»  77  r°.) 

Dessebrcra...  le  bon  f'-o™'=°' 4f.]^^"?Si     1 
vaise  7ar«rie.   (Id.,  ib.,  ms.   Poitiers  12i, 

^°  Et'sorsema    malvaiz   grain  de  jarcerie. 
(Ib.,  f  31  V».) 

Entre  la  jarderie.  {Comment,  sur  le  nouA, 
test.,  ms.  b:cf.,  Bodl.  Douce  270,  f»  68  r  .) 

Laissez  croistre  •«  f^->J.'"«,"t,„f  ^*  '"'" 
derie  jusqu'al  oust.  [Ib.,  t    si  r  .; 

Quant  la  paille  iert  soQee  del  gre-n.  f 
iJarderie  del  fromeul.  (Comm.  s.  les  Ps., 
Ribhel.  963,  p.  119"-)  .1 

Onanl  li  homs  dormoit  ses  anemis  vin 

Richel.  12oSl,{''241  r".) 

I  i  ripables  sema  la  gergerie  qui  esl  plus 
uioite  î'ee  que  la  do^'f-^  "ot-S^^^é' 
IComp.  de  la  s.  escript.,  ms.  Monmerque, 
t   I    f»  198  r».) 

■  ù  jardrie  elles  r^^^^^^ fnllT' ^ '''''' 
Patrf  ms.  Chartres  371, 1°  lU  r  •) 

Se  lu  melles  largerie  o^i  ^y^^aneen^f' 
irui  blé.  (Cigesles,  ms.  Monlp.H  47,  f»  118  •) 
Sonanemijintelsemajarderiessorle 
forment.  (B(6ie,  Maz.  684,  1    idl  .) 

Sire  dont  ne  semas  lu  l'onne  semence 
en  on  champ?  Et  il  li  dist  oud.  Dont J 
"ont  venues  jargeries.  (Gciabt,  BiMe.  S. 
Math.,  ms.  Sle-Geu.) 

Si  dessevrerrons  le  froment  de  lagargeiie 
elte  graTu  de  la  paille.  (Serm.,  ms.  MeU 
262,  f"  18".) 
Esraigons  ceste  jargerie.  {Ib.,  f  28  .) 
Ou  champ   Deu    ai  m.ilt   de  jargelie  et 
petit  dou  fromeul.  (Ib.,  t"  ai  ■) 

Eslquedam  herba  que  dicUur  gallice 
mraerie  (Gloss.  lat.  gall.  ,  ^^l',- ,, .  .  ,"^?:î 
S.  de  d,v.  nan.  lai,  p.  ««"•  «^^j^  "  "'' 
dod.  gramm.  du  m.  âge,  p.  206,  u»  1.) 

Giih,  gargerie.  (Gloss.  lat.-gall.,  Hichei. 
1.  7692.) 

j,.roerie  une  mauvaise  herbe  qui  croist 
enfreTes  ^les,  zizania,  lolium.  (Gloss.  gall- 
lat.,  Kichel.  1.  7684,  t"  70^.) 

Lolium.  lii,  une  herbe  qui  croist  entre 
les  blés,  jargiierie.  (Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

Jarwne,  sorte  d'ivraie.  (Du  GOEZ,jln 
iniroifor  to  lerne  lo  speke  Tre-ch  J^-"'!/. 
à  la  suite  de  I'alsgiiave,  p.  91o,  Oeuin.) 


.1.\R 

Dont  s'en  ensuivront  plusieurs  voix  de 
Oajols  oargouiifdHles.qui  en  leurs  garpouil- 
leàens  imileronl  de  bien  près  les  chans 
de  divers  oiseaux.  (Palissy,  liecepte.  Cap.) 


Ainsi  que   les    aigneaux,    qui    n'ont    P«.^°ï 

Errent  ores  espars  dessus  la  rive  humide 
Des  qargouiUanh  rnisseanx. 

(Pi!  Hartvs,  Mil.  ^.' 


—  J.iser,  ba\arder 


Doubs,  gergerie,  jargiUerie.   Prauthoy,   , 
djarjeillerie,  espèce   de    vesce  qui  vient 
dans  les  blés.  Arc-en-Barrois,  j^jeuriie. 

.lARGOiLuiEU,  -  oullier,  -  ouiller,  garg., 
V.  n.,  gazouilli'r,  murmurer  ; 

Les  oisiaus  vont  J'-'S»'"'"'''-         „,...) 
ifabl.  d'Ik..  Ars.  5069,  l'îlb  .) 

Ky  poor  voircscouler  la  Sona, 
il»  18  ganioiiillanl  ruisselet. 
(I.    L»Bi,  Epiaire  à  se.i  amis  des  gracieuselei  de 
\        D.  i.  L.,  p.  1^16.  éd.  1355.) 

Ouinl  aux  oiseaux,  les  plus  petis  ga- 
I  ,ouinenteljargo»a(e«t  le  plus.(Do  l'mBT, 
I    PUne,  XI,  61,  éd.  1666.) 


El  devers  Pall-as  m'en  alay 
Pour  gnrgonilier  et  révéler 
De  mol  a  mol,  sans  riens  celer... 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f  ÎOd".) 
Or  ça  viellarl  de  pule  afaire, 
Vien  jarijouUier  au  commissaire. 
(Marliire  de  S.  Denis  et  de  ses  compagnons.  Job.. 
tlyst..  1,  in.'' 

Il  gargouille. 

Il  barbouille. 

Il  se  lainct  jambes,  el  bras  ; 

Puis  (s'il  esl  las) 

Pour  son  soûlas 

Il  succe  les  gouleleltes 

De  ses  bogues  rondelettes. 
(Desper.,  Chant  de  Vendanges,  Rec.  des  œuv., 
p.  101,  éd.  1514.) 

JARGON,  jargouji.gargow,  ghargun,  ger- 
gon,  gorgon,  s.  m.,  babil,  bavardage,  ga- 
zouillement, langage  en  gênerai  : 
1  Lors  luit  disoienl  en  leur  Jargon... 

(Mar:e,  Fables,  22,  Roq.) 
I   Ne  charme  ne  calden  ne  sai  P»s  'e  jflrff™». 
(Thom.  be  Kent,  Gesle  d'Alis.,  U.chel.  24364, 
f  1  v".) 

Richars  .1.  escuiier  avoil 
Qui  le  gargon  Irestout  sa  voit.  j 

(Rich.  li  biaus,  ms.  Tarin,  f  139".) 
Hinnissement  de  cheval  eghargu»d'ois. 
sel.  (Secr.  d'Arist.,  Richel.  571,  f°  138  .) 
Il  n'y  a  ne  besle  n'oyseau 
Qu'en  son  jargon  ne  ch mie  et  crie  : 
Le  lems  a  l:iissié  son  manieau 
De  venl,  de  froidure  et  de  plnye. 
(Charles  d'Orl.,  Rondeau.  Champollion.) 

Il  court  an  gergon 
Oae  humains  auront  rédemption. 
(Vl»cornatu.n  el  natmlé  de  nostre  saulveur  et  r.- 
dempleur  Jesuchrist.  f"  44  v°,  m-t°,  s.  1.  n.  d.) 
Apres  qu'on  a  dit  ce  gorgon 
ïanlosl  après  arrivera 
Une  grande  procession 
Qui  d'aullre  matière  lyra.  ,„;.,::, 

(CoQmu.*RT,  Droilz  nouv..  2»  part.,  de  Injaru., 

l,  184,  Bibl.  el2.) 
A  1-aspic  caaleleaï  cesle  bande  est  pareille. 
Alors  que  de  la  queue  U  s'eslouppe  1  oreiUe, 
Lui.  contre  \.s  jargons  de  renchanleur  sçavant, 
Eai,  pour  chasser  de  Dieu  les  Paroles  au  vent. 
(D'AuBiGSE,  Trag.,  m.  Bibl.  cU.) 
Le   XVI*  siècle   affectionnait  la  forme 
gergon.  (Fabhi,  Rhet.;  GBEViN,des Poisons.) 
jar- 


.lAiiUONisER,   gargoniser,   v. 
gonner,  parler  indistinctement  : 

menl.    (B.    nE   i.okd.,   l'taUq.,     "',    »  I 
éd.  1493.) 
jARGONNEis,-eiz,  s.    m.,  gazouille- 

Par  le  jargo»»eis,  parle  chant  et  par 


f 


J.VR 

Diaintii^n  iIps  oyseaulx.  (Laur.  de  Pre- 
MiERFAiT,  Traiciié  consolatif  de  vieillesse, 
liicbel.  i009,  f-9î  v°.) 

Le  jargonneiz  des  oiseletz.  (Id.,  Decam., 
Uichel.  129,  f»  33  r°.) 

Au  second  jour  de  may  que  le  rossignol 
jour  et  nuit  maine  son  merveilleux  et 
mélodieux  jargonneis...  (Duquesne,  Hist. 
deJ.  d'Avesn.,  Ars.  8208,1»  39  V.) 

JARGONXEMENT,  S.  ID.,  gazouillement  : 
Jargonnemens  d'oyseaux.   (Jan  Martin, 

Vilruve,  (•>  1-13  r'Jù.  1347.) 
Le  jargonnement  des  oyseaiix.  {Hisl.  pit. 

du  Prince  Erastus,  i"  207  r",  éd.  1387.) 

.lAUGoWEH,  garg.,  gargouner,  gergon- 
ner,  vt>rbe. 

—  .\eutr.,  jaser,  bavarder,  gazouiller, 
parler  en  général,  murmurer,  médire  . 

RiigloU,  Flamenc  prissent  a  nargonner 
l'ur  coi  ODt  fait  chclui  eiiiprisoauer. 

{Les  Loh.,  Uichel.  -1988,  1"  2IS  r".) 

Mais  eacors  n'a  cors  qui  se  taise 
De  mesdire  et  de  jargonner. 

(FaM.  d'Oc,  Ars.  5069,  f"  ^9^) 

Garnouncr. 
{Pastoralet,  ms.  Brux.,  f»  10  r".) 
On  ne  saavoit  mieux  jargonner. 
(Greban.  htysl.  de  la  Pass..  Ars.  6431,  f  16S\) 

(Juaut  agaches  ou  pyez  gargonnent  des- 
sus une  maison,  que  c'est  signe  de  très 
mauvaises  nouvelles  ;  mais  se  moussons 
y  gargonnent  ou  y  l'ont  leurs  nyds,  c'est 
signe  de  bon  air  et  de  bonne  fortune.  (Les 
Evang.  des  Quenouilles,  p.  33,  Bibl.  elz.) 

J'oy  d'autre  part  le  pyvert  jargonner. 
Siffler  l'escouffle,  et  lo  buttor  tonner. 
(C.  Mak.,  Egl.  auroy.,  p.  44,  éd.  lo44.,) 
"iergonner    contre    le    maistre     céleste. 
LV.,  Inslit.,  1.  I,  c.  XIV,  éd.  1S61.) 
otre  sens  est  piqué  a  gergonner  contre 
eu,  comme  s'il  ne  se  portoit  pas  humai- 
iment  envers    les   inocents  qu'il    afflige 
ànsi.  (Id.,  ib.,  1. 1,  c.  xvt.) 

.Sons  les  ombres  mollets 

Je  ces  coudriers,  près  cette  eau  qui  jargonne. 
(K.  Belleac,  Berg.,  1"  j.,  f»  7  r°,  éd.  1378.) 

Us  jargonnenl  comme  les  jars.  (Paré, 
Liv.  des  anim.,  c.  xxv,  .Malgaigne.) 

Le  pape  oyant  si  bien  gergonner  ces  am- 
bassades ne  sçavoit  que  croire  autre,  sinon 
que  ce  fussent  quelques  graniis  docteurs. 
(Cholieres,  Apresdinces,  v,  f»  166  v«,  éd 
1887.) 

—  Act.,  dire  en  bavardant  : 

Quant  ace  qu'il  gergonne  de  la  personne 
du  médiateur,  nous  le  verrons  eu  son  lieu. 
(Calv., /ns((t.,  1.  1,  c.  XIII,  éd.  1361.) 

Bourg.,  env.  de  SamUi'u,  jargonner  après 
quelqu'un,  crier  après  lui. 

JAUGONXEniE,  s.  t.,  gazouillement  : 

Elles  ouvrent  jargonnerie  d'oyseaux 
voletans  par  l'air,  (i;.  .Mansion,  Bi6/io(ft.de« 
Poet.  de  metam.,  1"  50  v»,  (d.  1493.) 

J  ARGOT,  -  geot,  -  gaiiU,  jer.,  s.  m., 
sorte  de  pourpoint  : 

Un  jergault  de  demye  bostade.  (13  iuill. 
1529,  Arch.  Gir.,  Not.,  Brunet,  67-6.) 
,      Robes  a  manches  faictes  de  peaux,  jar- 
gots,    cappes    a    capputions    ou     cahuets 
(Coterkau,  Colum.,  I,  8,  éd.  1SS5  ' 


JAR 

Vestus  dejergots  de  toille.  (Sau\t,  Hcr., 
VU,  éd.  1538.) 

Pour  se  sauver  du  vent,  du  froid  et  de 
la  pluye  serviront  robbes  et  mancbes  faites 
de  peaux, /ari7eos,  cappes  a  capputions  ou 
cahuets.  (LiEnADLT,il/a«.  rusl.,  1.  1,  c.  vu, 
éd.  1397.) 

•lARGOuiLLiER,  voir  Jargoillieh. 

.lARGOUN,  voir  Jargon. 

.i.\RGUEiL,  S.  Ml.,  pie  de  mer  : 

A    le  jargueil  le    gosier    moult    grand, 

large  et  robuste.  (Belon,  Singularitez,  I, 

XI,  éd.  1334.) 

JARGUERIE,  voir  Jargerie. 
JARGUNCE,  voir  Jagonce. 

JARICE,  s.  f.  î 

Et  si  appartient,  ce  .m.  famés  doivent 
nestre,  que  la  chose  soit  en  la  manière  qui 
est  de  génération  de  jarices,  et  la  lune  et 
Venus  soient  avec  Mercure.  (Oresme, 
Quadrip.,  Richel.  1348,  ("  128  r».) 

JARiE,  s.  f.,  hernie  : 

Lequel  garson  se  plaigny  d'une  jarie,  et 
dist  on  que  par  eschivissement,  mauvaistié 
et  malice  du  dit  garson,  ou  autrement,  lui 
vint  une  omiuade  ou  bosse  en  l'ayne,  grosse 
comme  le  poing.  (1407,  Arch.  JJ  200,  pièce 
183.) 

JARiON,  S.  m.,  sorte  d'arme  : 
Embastonnez  de  basions  et  armes  inva- 
sibles,  comme  d'espees  et  de  grans  dagues 
et  de   gros  jarions.  (1477,  Arch.   JJ   206, 
pièce  1103.) 

.lARL.viGE,  voir  Jalage. 
JARLE,  A  oir  Gerle. 

J.ARRETIER,  VOir  JaRTIER. 

JARRiE,  garrie,  s.  f.,  terre  inculte  : 

Ele  0  est?  —  En  cel  bois  soz  la.  jarrie. 
j  (Ger.  de  Rossill.,  p.  384,  Michel.) 

La  terre  sillonnée  et  labourée  et  mise  en 
guerets  ou  garries.  (Pierre  Le  Loyer,  Hist. 
des  spectres,  p.  766,  éd.  1603.) 

Était  fréquent  comme  nom  de  lieu  : 
La  Jarrie.  (1313,  Letl.  d'E.  de  S.-Mesm., 
prév.  d'un.,  Arch.  Loiret.) 
j       Deux    quarterons     et    demy    de   vignes 
assises  es  Jarryes.  (1463,   Compt.  de  Cau- 
!  mosn.   de  S.  Derlhomé,  1"  18   r»,  Bibl.    La 
I   Rochelle.) 

!      Ou  fief  des  Jarries.  (Ib.,  f»  21  v<>  ) 

Deux  communes  de  l'Aunis  portent  le 

nom  de  La  Jarrie,  et  une  celui  de  .farrie, 

dans  l'Isère. 
Sobriquet,  La  Jarrie.  («390,  Mandats  de 

dépenses,  Arch.  mun.  Avallon,  EE  39.) 

JARuis,  -  i':,  jaurris,  garris,    s.    m., 
sorte  de  plante,  l'ilex  aquifolium  : 
Un  baston  cornu  de  jarriz 
Tort  et  pesant  tint  en  sa  main. 
(l'erceval,  ras.  Moutp.  H  249,  f  124'.) 
Puis  a  saisi  la  lanche,  la  hansto  ert  de  jarris  : 
.X.  mile  Tors  eniuaine  ;  chascuns  ert  fervestis. 
iConq.  dejeriis.,  139»,  Ilippeau.) 
A  une  grant  eslache  l'aresna  d'un  jarris. 

(Chans.  d'Anlioche,  IV,  192,  |>,  Paris.) 


.f.\R 


(^37 


Mais  Ferraus  prinsl  .i.  baston  de  jaurris. 

{Gaijdon.  5648,  A.  I'.) 
El8  prisl  des  Hors  de  lis 
Et  de  l'erbe  du  garris 
Kt  do  le  foille  autresi, 
Une  bcle  loge  en  flst. 
(Aiicassia  et  Mcolelte,  p.  23,  Suchier.) 

.lARiioGE,  jarrousse,  ffarrofte,  s.  f.,  sorte 
de  vesce,  gesse  cultivée,  lathirus  saliva  : 

Item  les  ferrages  de  Venours  eu  pois 

fèves,  jarroces  et  veces.  (1326,  Arch.  JJ  64! 
pièce  713.) 

Vesces,  jai-rousses,  pois,  fèves.  (1340, 
Bail,  S.-Cyprien,  1.  49,  Arch.  Vienne.) 

Item  habeo  cogrerium  seu  largicr  in 
bladis  que  seminantur  in  terris  superius 
declaratis  scilicet  de  bailhargia,  de  jarrofie, 
de  vesse,  de  piso  bruno,  douaiitz  et  depa- 
nitz.  (1407,  Gr.  Gauth.,  1°  213,Champagne, 
Mouton,  Arch.  Vieune.) 

l'oit.,  Aunis,  jarroî(sse,  vesce.  Saint., 
jarousse  et  garotle.  Bourg.,  Yonne,  Fer- 
reuse, jarroule. 

Littrédonne,  comme  d'origine  inconnue, 
caroube  ou  garousse,  et  jarosse,  jaroufle, 
jarouge,  jarousse. 

JAiiRON,  s.  m.,  branche  d'arbre  : 

Le  soir  com  qu'il  donooicnt  a  bon  feu  de  jairoiis 
Es  vous  anqui  venus  quatre  grans  fors  larrons. 

{Girarl  de  Ross.,  2011,  Mignard.) 
Vilains,  tu  semble  miex  pendeour  de  larrons 
Que  ne  fais  charbonnier,  ne  copeur  de  jarrons. 
(Ib..  2319.) 

—  Jante  de  roue,  jambage  : 

Jarrons  d'une  roue.  The  fellowes  of  a 
wheele.  (Cotgh.,  éd.  1611.) 

.lARROussE,  voir  Jarroce. 

JARS,  s.  m.,  jargon  : 
Mille  chansons  dont  la  feste  est  doublée, 
Dauces  et  jaru,  motz  ditz  a  la  volée. 
(OcT.  DE  ,S.  Gel.,  SeJ.  d'honn.,  f°  16  r»,  éd. 

1526.) 

Les  Psaumes  des  courtisans,  dédies  aux 
braves  esprits  qui  entendent  le  iars  de  la 
cour.  (1620,  in-12.) 

—  Entendre  le  pair  et  le  jars,  loc,  com- 
prendre tout  : 

Mercure,  fin  et  subtil,  qui  entend  le  pair 
et  le  jars.  (1615,  Vraye  Pronostic,  de  M' 
Gonnin,  Var.  hist.  et  litt.,  V,  217.) 

Hécart  donne  la  locution  entendre  le  jar 
comme  étant  d'un  usage  général  en  rou- 
chi,  pour  signifier  entendre  la  plaisan- 
terie, entendre  parfaitement,  quoiqu'on 
parle  à  demi-mots  ou  à  mots  couverts. 

Argot,  jar,  jars,  jargon. 

JARSE,  jarce,  s.  f.,  sorte  d'arme  : 

Et  sa  char  estoit  detrenchiee 
Ausi  cou  se  ce  fusl  de  jarse 
Oue  ele  avoit  crevée  et  arse. 

{l'erceval,  ms.  Montp.  Il  249,  C  24"=.) 
Coutel  a  pain  laillier 
Et  la  jarce  d'acier. 
(VEstiUem.  au  vil.,  Uichel.  837,  f»  120=.) 
Ja  en  i  aura  maint  sanglant 
D'autres  saingnies  que  de /ars*',!. 

(GuiART,  ftoy.  lign.,  19236,  W.  et  D.) 


638 


JAR 


—  Sorte  d'animal  : 

Comme  blanches  toisons 

ne  >ar.«  el  br>>bis  daas  le  lajo.r 

(LâBoo.,  Ilarmon.,  p    ■"'- 


91,  éd.  1518.'» 


JARSER,  garser,  verbe. 
—  Act.,  scarifier  : 
Bon  fet  de  sor>  cors  sanc  ester. 
Par  jarser  oa  par  «ntoser. 
a'  Lunaire  qv  Salf»-  /!»'.  ï»-»'   ^P" 

BW.,  1,  3-;6.) 
On  nns  clers  en  est  rooingnieî,  1 

Jarjrj.  yeu'ouseï  ou  sainiez. 

Or'on  te  pnisl  ventre  et  dos  ;irs<T. 

(El.OÏ    DvMEBNAL,     LllTf    fl«    1"     "'""  I 

DE  Alag.,  Kauc.)  I 

—  Fig.,  tourmenter  : 

N-aorerent  l'enfant  li  riche  roi  fT''"^^;^^ 
Si  cora  David  le  dist  qui  asprempot  vous;ar.«. 
f,'„r  Tarse  --ent  et  en  q.e.le  ^an.er   I     ^^^^ 

II,  -406.) 

—  Réfl.,  se  piqner,  se  blesser  : 

Li  ieos  sontinraent  le  cuer  tentp. 
Ne  loe  pas  k'on  s'i  assente. 
Li  snrre  devant  cai  passa 
En  Uorae  une  dune  moût  genli'. 
Tantost  com  il  le  vil  présente 

En  covoitant  i  inespensa  ; 

El  après,  quant  se  porpensi. 

De  ralesne  sen  uel  quassa 

Dont  il  cousoit  se  cauchemenle. 

Chil  ki  si  grieraent  se  garsa, 

Jlouslre  quieas  mans  en  reg  irs  a, 

Qoantporansoffritellor.uene 

(RENCLCSl.F.MOIUESS,JW«er«'-<-,st.    CXXXMI,    .. 

Van  HaraelJ 

jARSiîRE,  voir  Gerseurb. 
1.  ixjir,gart,gard,tBart,wairt,^.m. 
jardin,  verger: 

Ses  balalles  dont  il  ot  vingt 
Fait  enbuscier  de  tôles  pars, 
Eovaas,  en  selves  et  en  jar». 

(Aikts,  Ilichel.  37o,  f    1  >J  -^ 
Vint  .1.  serpens  de  maie  part, 
Oissi  de\  bois,  si  vint  cl  jarl. 

(Rom.  de  Thebes,  Kichel.  60,  f  H  •) 
Garde  sor  désire  en  uu  cemin, 
Si  a  coisi  un  granl  gavdin, 
Guencist  sa  voie  celé  part. 
Si  est  venus  lot  droit  al  gart ,  \ 

Moalt  estoil  bien  Horis  li  gars,  \ 

Si  estoil  clos  de  totes  pars. 

(;t.,  Richel.  310,  f"  *i  •'         I 

nés  kaillos  Ost  son  garl  murer.  | 

OloiJSK-CAron.,1  "21.  ««'"•>  | 

En  SOS  de  ce  chatel,  la  trailie  d'»"  "'^• 
Ot  planté  .i.vergier  que  Ton  apalejar(, 

Anvirons  dons  a  mnrs. 

(Floovanl.  CJo,  A.  r.) 

Lettre  par  chirographe  d'un  a'ssain  de 


JAR 

■wnigier.  (1337,  Coll.  de  Lorr.,  m,  f"  4S, 
RicUel.) 

11  ardircnt  toute  la  ville  f t  abatirenl  une 
partie  des  mur.=ï  dou  garl  do  Werchm. 
(Froiss.,  Chron.,  m,  149,  Korv.) 

Comme  le  supplia.il  se  aloit  esbatre  tout 
seul  autour  du  flacd  ou  jardm.  (1412,  Arcu. 
li  167,  pièce  27.) 

Je  suis  Tongris  de  Uens  qui  par  dessus  le  garl 
Aï  rescosse  vo  corps  et  vo  ge  .s  '«f/;»'»  «""'• 
ggH.  DES  l'REis,  Geste  de  Liège,  tlla,  ap.  Sche- 

1er,  Gloss.  philol.) 
...  L'aige  qui  court  trestout  entour  les  gars. 

(Id.,  ib.,  ôso^y.) 

Vos  petit  toart  prez  de  Meurelet.  (1886, 
Compte  de  S.  Bertiii.Béllume,  ap.  La  Fous, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 
I  Vosges,  Chàtel,  jard,  jardin.  A  S.-Dizier 
î  et  dans  d'autres  villes  de  la  Haute-Marne 
;  et  de  la  Marne,  jard  (d  ne  se  prononce 
■,   pas),  jardin  public. 

I      A  Bar-le-Duc,  la  rue  du  Jard,  le  château 
J    du  Jard. 

j       Nom  propre,  Jard. 
I      2.  JART,  garl,  s.  m.,  poil   long  et  dur 
dans  la  laine  : 
Nus  toisserraas  ne  puet  mètre  na\  gart 
'    en  oevre.  (E.  BolL.,  Liv.  des  mesL,  1»  p 

L    4b   Lespinasse  et  Bonuardol.) 
I      '  A  peser  icelles  lainnes  ledit  ^«gent  les 
doit  esgarder  et  en  ester  ^mng,  gors    cro- 
iins    eJconssures  et  colen.^uix.  (1410,  S(a(. 
des  'drapiers,  Arcb.  mua.  Chauny.) 

Les  habitants  de  l'Aisne  désignent  en- 
core par  le  mot  jars  les  poils  droits  qui 
apparaissent  dans  la  laine  et  la  déprécient. 
Cf.  Jardeds. 


.lARTAGE,  gartage,  s.  m.,  jardin  : 

C'est  assavoir  en  com  plans  en  garloOfS, 
en  sardes,  en  recepz,  eu  ventes,  en  renies, 
en  ferrages,  et  eu  toutes  autres  choses,  les- 
quelles choses  il  acquidreul  dud.l  Nenl  e 
de  son  père.  (1309,  Aich.  JJ  4a,  1°  18  v  .) 
Cf.  Jart  1. 

JARTÉ,  adj.,qui  a  des  jars,  c'est-à-dire 
des  poils  qui  déprécient  la  toison  : 

Laine  jartee.  (1410,  Stat.  des  drap.,  Arch. 
mua.  Chauny.) 

.lARTiER,  jarretier,  jaretier,  gartkr, 
gertier,  s.  m.,  jarretière: 

Un  autre  fermail,  fait  en  manière  d  un 
jarrelier.  (1360,  Invenl.  du,  D.  d  Anjou, 
Laborde.) 

11    e-^l  permis   aux  filles  de   joyc  de  la 
ville   de  ^Thoulouse   de    porter    et  vest.r 
I    îè  les  robes   et   chapperons    comme  elles 
I    vouldrout,  et  enlour  l'un  de  leurs  bras  une 
1    ensaTgue  ou  différence    à'ixu    jareUro,, 
lisière    de    drap    d'aullre  couleur   que    U 
robe(1389,  Ord.  de   Charles   VI,  ap.  La- 
borde, Emaux.) 
I       Et  feroit   li  roys  (d'Angleterre)    une  or. 
donnancè   de    cllevaliers   de   1«'  e' de  se«. 
;    encans  et  des   plus  preus    de   «a  terre,  et 
«eroient   en    somme   jusques  a  quarante 
1    ;r°ez    nommeroit    on    les    '^heva l.ers   du 
1   Bleu   Gerlier.  (Froiss.,  Chron.,  m,  2dO, 
I    Luce,  ms.  Amiens.) 

Par  an  gartier  d'argent  qu'il  portoit  a  se  caoce. 
(cL«  <to  duc,  de  Bourg.,  533.   Chron.  belg.) 


.I.\S 

S'avoit  un  gartier  d'or  qu'entonr  le  col  li  lie. 

Se  n'eust  esté  un  gartier  d'argent  par 
nuoy  les  dames  recongueurent  le  roy.;2ro- 
hisons  de  France,  p.  5,  Chron.  belg.) 

Je  perdy  mou  i;arlieren  la  rue.  (Evatig. 
des  Qiten.,  p.  27,  Bibl.  elz.) 

Je  voy  raectre  un  jarlier  a  poinct. 
Comment  !  .non  maistre  a  esté  oingt  ! 
Maislre.  avez  vous  les  coupx  compte  t 
{Farce  du  Comliir.  el  son  valet,  p.  11,  ap    Ler- 
de  Lincy  et  MicheUFarces,  Moral,  el  Serm.  joij., 
t.  1.)  , 

Lye  ta  chause  or  lye  ton  gerlier,  c  esi 
boute  de  le  veoyr  aller  aynsi.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  560,  Génin.) 

Jarretiers  de  pourpre  et  de  coulei.r 
violette.  I  De  la  Bodtikre,  Trad.  de  Sué- 
tone, p.  183,  éd.  1569.) 

Une  paire  de  jartiers.  (1S80,  Compte  de 
tut.,  f°  135»,  Barh.  de  Lescoet,  Arch.  Fi- 
nisL.) 

Periscelis,  ornement  de  jambes,  jartter 
oujarliere.  (Gilles  de  Housteville   Trad 
des  dialogues  de  Loys  Vives,  index, éd.  1611.) 
Dans  la   Normandie,   la    Picardie,   la 
Flandre,  on  dit  encore   gartier,  guertier, 
pour  jarretière. 
.lARZEU,  s.  m.,  ivraie  : 
Quant  nos  augom  «' f ''?'i'^,'«^":f  "    ^ 
tous  froment  que  ne    touge  ^^   ^/f^^ 
l'autre.  (Serm.,  xii»  s.,    ms.    Poitier.   124, 
f  3  r°.) 
Environs  de  Langres,  jarjeiUeu. 

Cf.  JARGERIE. 

JASAR.\NT,  voir  JASERAN. 
jA9ARD,jaz.,adj.,  babillard,  bavard 
Taisez  vous,  ma  lyre 


jnarde, 

Taisêî  vous',  ma  lyre  ja.arde 
(RoNS.,  Od.,  l,  XVI,  p.   116,  Bibl.  en.) 
Des  fontaines  la  princesse, 
Moy  célébrant  le  conduit 
Du  rocher  percé  qui  darde 
Avec  un  enroue  bruit 
L'eau  de  la  source  jazardi: 

0"i'f«P'"^°'»^''%„.,,l,  .x,p.  119.) 

Tu  m'as  rendue  plus  jazarde 
Ou'une  corneille  babillarde. 

(lo.,  V,  XXV, 


.  367.1 


fo  121    ï»,  éd.  1578.) 


160G.) 


La  corneille  jasardc. 
(R.  Beuleao,  Berg.,  11"  J- 

jazardes  Muses. 

(Passerat,  OEBt'.,  p.  tO-2,éd. 

Je  n'cnlens  plus  Philomelle  jasarde. 
Ni  le  linot,  ni  l'aronde  criarde. 
(Jacques  Bereao,  Poés..  p.  7J.  Jouanst.) 

Jasard  eucores  pis  q»"  >'f  1>°-  («•  ^°"- 
CHET,  SercM,  II,  236,  Koybet.) 

Feuunes   jasardes  et   mocqueuses^    (A. 
DU  MOULIN,  Wom.,  p.  227,  éd.  1638.) 

Jasard:  m.  A   P^-^^^^  X^idVe   tt"' 
tailler,    chalterer ,    jangler,   idlc    laiKer. 

(Cotgr.,  éd.  1611.) 

Jasard  se  dit  encore  dans  quelques  pro- 
vinces, particulièrement  dans  la  Flandre. 

,xsoHBn^n,<jasch.,ghaskerer,gacquerer 

ghiesquerer,  gascrer,  v.  a.,  d"""«f  '«  P  ; 
.nier  laboura  une  terre  pourla  lai.sn 
reposer  une  année  : 


r/ 


JAS 

f  ^l"^\  Jascherees.   (Jh     a,  ., 

1°  39  vo.)  UO.,  Arcb.   JiAi    39, 

Douze    bonniers    de    »=     u- 

'*■.  f»  228  ri.)    '  ^'"'^^uerees  d'esté,  (lage' 
*'«K  d(/«J^'„^^;°°?,'p  et   semer.  (/„».  ^ 
Adam  De<;fflm,>,  j  ' 


E-^carto)eret  fendre  f  'cas     ""'"t  ">«-™».. 
Destriers  de  pris  n,.!  ""^  '"'«"ns. 

B-en  esloient  armé  de  fer   ri.  ■  '^ 

'   ""  l'iiescltn,  951  s    ri. 


^"^•.  JV,  167.)  *    ■"'"'•   '«<?</*/«  «ttr  /a 

de'^cé'nlx  tf'Z  î,'"'"^  •=°"^^ees  en  l'an 

''"^;^*' ''"''«'-M/6.,  p.  147.) 


éd. 


I6U.)  •"•  As  jaserie.    (Cotg„ 

^^SEnxis,  vo.rj^sERAN. 

'••'ASEUAN,  .    ran/ 

«""e  orientale^  ni  .   "'""^^  ''^  f«'- 
"•gerin,  etc!:  "'""'^  ''e  mailles,  d'un 
Jfi^'icliet  ie  nés  p  i,  >     v 

"-  tm:''rr^«-«■ 
c«'>'.■x  f.on>  sire  i„  '       "-  '"  '^6'-) 

JO'  (ail  aporler. 

[•,„i,  wlniel,  470     ,     A 

'■aaboarc/>,ara„j  •  -"'S.  A.  P.; 


""«t  chascun  ot  chevl  /  "''"''•' 

Et  ferit  HDff  chev«h».  ''"•• '*•' 1'089.) 

Bl«nc..v  „;:"•'  '"'''^'-  «'0,  P  100^) 
,:   *"^«ï  poti  blei::^,?'  «™ee  d'un   ,«-   I 

'«coDlinent  nous  fanit  veslir      ' 
■^03  jaques  et  noz  ;,,,//;;'' 

Le  dit  duc   Aubert    „,\?  ""'-^ 

-ur?„'-?^"cLt"''^erniT" 

!>oc.  de  l'H.  de  Fr.)  f-nron.,    jj^  gj,' 


,'    '^^^^%i^tr    '^'"■-    ^^^-7'    î-^'.,    Arch 
''-al.  I.A  iij  r»,  éd^oV)^'»*'^'"'»  '«"•'rf^! 

'-^e:'ir,::!r.orde'''^'"'"-^""-"»it^e„ors 

E'de  boa(o„'s;„t"„',f  *«'™'«mors 


auî^.e"  bout''a''p'!;?°«'  ■''  Jazeran  et  un<. 


15.11.)      "'  '"""^"W-    -/«  rroj,^,  fo  133,^  ^j 

Et  „,e5  cairasses  r.suj'n 

Et  avoit  pour  c  ""■"'*■'  ""'"''"'"«^'■> 
if;,  "PPcCS.;'„\'=°"- de  maille 
o/--  (Jean  le  flUiip    /,f"j'    '«"Ifs  de   fin' 

-ye~SX-asoneberfi,,.    „,, 

manches  volane'/r-^P""''''^  '■'    4es 
dessus  ouvragé   et  fr?n.^/°!' ■"'"-«"  Parf 

,  Avant  d'arriver  en  A  ,'  '  ^'^-  *^«0-) 
'«belle  Fezn„„,'.7,?,^j^"' '"ne  et  de  voir 
Valenl.n  fait  faire  aOr/l""  '  AquilainT 
f,\^J-  S  IUrc  OmAm  V  /  ,';"-"^''"'o«  dv' 


ASERAN..;.a„< 


~  Collier  de  femmo 


V-"-=^nS^^:Se™oUi. 

f' «"  or  que  poriaenS:^  <=<'•' à  n'ailles 

'es  femmes  des  cimno  ^"""''""^  «ogvs 

.'""««portent    ,o"f%^''.t'7ue,uel,„es 

--«"g^  de  la  Chaîne  ■mîi''"°"''''-«  des 
^»'eluxedelaSC^"'''^^^''^''esse 

?«^oui'Je,  gui  ,„,,,,;;/;/•  ^-.'/ui  jase,  qui 

Cors,    «j     v 
''^  "aime  lluiefoif!'"  "''  '  '''"■'••  «d.  1612  ) 

''^'"'<<>err:roi-?-7-s.o--' 

>r„-   j  '     '^'^''"c'ienf  sans 

'^'----«....r.:r;,'r,te-d.,,,a.) 


■'ASERiE,  s.  r,  bavardage- 

Au  lien  rfo  f„-  """Jge  . 

'"".a   d"entn"dr;ar'""f'   ''e  payer  i, 

•■"■t   jaserie?    i-V.'.' '^°^°°'*sance  de  v^.i 


Rio 


JAU 


Jasene-.f.  A  prating,  praftlinp,  babbling, 
janplin?;  lillle  taille,  garrulilie,  idlc  chat 
(COTGR.,  .wj.  1611.) 

l'ar  jaserie,  par  badlnage.  (Monet.) 

JASERois,  adj.,  fait  de  mailles  de  fer 
d'œnvre  orientale  : 

El  desraaillier  tant  hauberc  jaserois. 

(t«  Uli.,  Ricbcl.  162Î,  f»  19i  t».) 
En  son  dos  Teisl  .1.  haaberc  ;a«ro«. 

(liaoul  de  Garnirai,  2136,  A.  T.) 
Cf.  Jaseran. 

•lASEnox,  voir  Jaseran. 
.iAsm.VN,  voir  Jaseran.  j 

JASPERE,  s.  {.,  jaspe  :  ( 

Une  coupe  de  jaspere  rouse,  a  deux 
hausse:,  paruye  d'or,  ouvraige  de  Venise 
{1536,  Inventaire  de  Charles-Quint,  ap  La- 
bç^rde,  Emaux.) 

JASPis,  voir  Jaspy. 

JAspv,  jaspis,  s.  m.,  jaspe  : 

Inp  jaspy  de  troiz   pointes   de  dov    de 
long.  (1474,  Inv.  des  bayues  de  Gabrielle  de 
Latour,  Ann.   de   la  Soc.   d'hist.   de    Fr 
1880,  p.  273.)  ' 

Saphyriis  et  jaspis.  (Le  Fevbe  d'Est., 
Bible,  hx.,  xxviii,  éd.  lo3i.) 

JASQUE,   voir  JAQ0E. 

•TASSEAU,  s.  m.,  botte,  javelle  : 
A  confessé  aussi  qu'il  cmbla  un  jasseau 
uf  ''"''/.oTl.''/'''°f''    a  Joigay  deuxpetiz 
blanz.  (1375,  Arcb.  JJ  108,  pièce  6.) 

JASSERAX,  voir  Jaseran. 
JAU,  voir  Jal. 

JAUCE,  jause,  adj.  f.,  abus  de  la  rime 
pour jaune  : 

fia  bont  des  dois  le  morsel  lonche 

Oa'el  devra  moillier  en  la  sance, 

.Soit  Terl,  00  caraeline,  on  jauce. 
(Rose,  13G18,  Sléon,  et  ras.  Corsini,  P  90''.) 

En  la  sanse 
Soll  Terle,  00  caraeline,  on  jause. 

(/*..  13858,  I.antio  de  Damerey.)         1 

JAUCHUE,  S.  f.  ? 

Deux  jauchues,  l'une  serrée  et  l'autre 
non  {Vi-nte  des  biens  de  Jacques  Cœur, 
Arch.  KK  328,  f»  140  r°.) 

.lAUDE,  voir  Gelde. 

1.  JAUGE,  S.  f.,  partie  de  la  charme, 
celle  qui  règle  la  profondeur  du  sillon  : 

Desqueles  cbarues   le   supliant    print  et 
emporta  les  ceps,  la  jaufli?,  deux  chevilles    ' 
IM  r  *'      ^"°*'  ^*'*®*  ^^'^^'  ■'■'  *^®>  P'*"^^   I 

Le  suppliant  a  cmblé  un  soich,  un 
chasgnon,  une  jauge  et  une  beuse  de  fera 
la  charrue  de  certaine  personne  qu'il  ne 
cognoist.  (1388,  Arch.  .IJ  132,  pièce  220.) 

2  JAUGE,  gaiige,  f.  f.,  droit  sur  le  jau- 
geage : 

Comme  les  bourgeois  de  la  dite  ville  ne 
soient  tenuz  de  paier  sinon  una  gauqe  en 
ladite  noslre  villa  de  Bourdcux,  laquelle 
gauge  le  sire  <i„  .Mussidan  011  autre  par 
nom  de  li  li.nl  .t  lovct  par  donacion  a  li 


.l.\U 

faicte.   (1"  oct.    1,365,  Ch.  d'Edouard,  pr. 
a  Aguit.,  Arch.  nuin.  Uord.,  AA  1.) 

3.  JAUGE,   voir  Gacge   3  au  Supplé- 
ment^ 

JAUGEABLE,  Qougeable,  adj.,  soumis  à 
!   la  jauge  : 

I        Toutz  maners  dez  vyns  et  auters  licours 

I    gaugeablez.  (Slat.  de  ttichard  II,  an   iv 

impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.)  ' 

!      JAUGERiE,  s.  f.,  métier  du  jaugeur: 

Ouiconqiies  est  jaugeur  a  Paris,  il  doit 
j    jurer  par  devant  [le]  devant  dit  que  il  le 

mestier  de  jaugerie  fera  bien  et  loiaumenl 
'    (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest,  l'  p.,  VJ,  2  Les- 

pinasse  et  Bonnardot.) 

JAUGERON,  voir  Jaseran  2. 

JAUGIER,  V.  a.,  enfoncer  : 

Le  suppliant  et  autres  tirent  semblant  de 
jaugier  ledit  huis  et  de  rompre  les  pales- 
sous  diidit  hostel.  (1388,  Arch.  ,1J  132, 
pièce  220.) 

JAULET,  jolet,  s.  m.,  jenne  coq,  Cochet  : 

Eu  font  leurs  contes  l'endeœain  matin 
qn  ils  sont  crestez  comme  petits  coqs  ou 
joletz  qui  ont  mangé  force  millet  le  soir 
(Brant.,  des  Dames,  IX,  92,  Lalanne.) 

Centre,  jaulet,  cochet,  se  dit  d'un  ado- 
lescent qui  commence  à  être  amoureux. 

Nom  de  famille,  Vendée,  Jollet.  Sain- 
tonge,  Jallet. 

JAULPJET,  voir  Jaunet. 

JAUNAssE,  gaunasse,  galnace,  adj.,  qui 
tire  sur  le  jaune  : 

Couleur  gaunasse.  (Marb.,  Lapid.,  Ri- 
chel.  25247,  I»  108  r°.)  >       i""  .  "' 

L'nne  est  blanche  cnuie  glace, 
L'antre  est  nn  petit  galnace. 

(Lapidaire,  D  735,  Pannier.) 

JAUNESSE,  gaunece,  s.  f.,  teint  jaune: 

Maigrenrs,  gaunece,  humilité. 

(G.  DE  CoiNci,  ilir.,  ms.  Brnx.,  f»  213''.) 

j       JAUNET,  jaulnet,  s.  m.,  lis  jaune  : 

JauMef  d'eau.  Tlie  vellowwater  lillie  or 
water  rose.  (Cotgr.,  "éd.  1611.) 

—  Jaune  d'œnf  : 

Bailler  pour  entrée  de  table  ventre  de 
veau  ou  de  chevreaulx  et  la  souppe  au 
jaunet  boully,  et  y  servir  dudit  boully, 
heuf  ou  mouton,  poulaille  et  chevrau,  etc 
(1509,  Chap.  de  Ste-Radeg.,  Arch.  Vienne.) 

Pour  tels  plaisirs  tels  jamels  fant  humer. 

(hep.  d'Amour,  p.  2i3'',  ap.  Sle-Pal.) 

JAUNETÉ,  s.  f.,  couleur  jaune  : 
Et  ne  sont  pas  bons  (les  citrouilles)  de 
tant  que  leur  substance  tend  a  diirté  et 
leur  couleur  a  jaunelé.  (Frère  Nicole, 
Trad.  du  Liv.  des  Provffitz  champ,  de 
P.  des  Crescens,  f»  72  r\  éd.  1516.) 

JAIINCELER,  voir  JANGLER. 

JAUNHN,  janin,  s.  m.,  pièce  d'or  : 
Por  chascone  pièce  d'or,  comment  escut, 
janin,  ducal,  florin.  (1420,  Arch.  Fribourg, 
!'•  Coll.de  lois,  n"'  233-235,  f'  68  v»  et  69:) 
.Nom  propre,  Jaunin. 


J.W 

I      JAUiviz,  s.  m.,  jaunisse  : 

j  Le  jauniz.  (Ms.  Bodl.,  Digby  86,  f  26  r».) 
JAUNOiER,  -  oyer,  jannoier,  v.  n.,  de- 
venir jaune,  tourner  au  jaune,  paraître 
jaune: 

l>i  plus  chiers  ligures  resamble 
Or  et  niyr're  et  encens  ensamble, 
Kt  de  tels  i  a  qui  jannoieni 
Qa'il  samble  que  Ihopasce  soient. 

(Lapidaire,  E  425,  Pannier.) 

Tel  (pierre)  qui  sont  de  tel  manière  dont 
ta  verdorjnuwoic.  (Li  Livres  des  pierres.Ri- 
chel.  12786,  f"  27'-.)  ' 

Si  les  ponmes  ne  jaumyent 
Sur  la  branche,  on  n'en  fait  cas. 
(Goï  DE  ToLRS,  Poés.,  II,  G9,    Blanchemain.) 

JAUNOR,  s.  f.,  jaunisse: 

Ligures  garisl  de  jaunor  et  de  nialvcs 
ï^786"'fo"  30^'»  ^''"'**  **"  pierres,  Richel. 

jAURRis,  voir  Jarris. 

JAUSE,  voir  Jauce. 

JAVARRÉ,  s.  m.,  sorte  de  chancre  : 

Le  javarré  (maladie  des  chevaux)  est 
gueri  par  ce  moyen  ;  faictes  emplastre 
avec  des  aulx  et  oignons  pilles,  les  incor- 
porant eu  moustarde  faicte  au  vinaigre 
(0.  DE  Serr.,  Th.  d'agr.,  VIII,  6,  éd! 
1605.) 

JAVART,  -  ard,  jaff.,  s.  m.,  sorte  de 
chancre  : 

Qu'il  (le  cheval)  n'ait  javart  et  rongne. 
(Menagier,  II,  75,  Biblioph.  fr.) 

Lequel  Robin  avoit  une  grand  niaïadi 
que  l'en  appelle  chancre  ou  javart.  (144! 
Arch.  JJ  179,  pièce  130.) 

La  alniue  courte,  puante,  punaise,  les 
denz  noiies,  jaulnes,  dorées,  pourries,  qui 
branslent  es  machoueres, comme  les  toylles 
de  ung  moulin  a  vent,  quant  galerne  ou 
bise  vente,  les  balievres  en  couleur  de 
guynes  de  raeurier,  la  bouche  escbaufee 
qui  bave,  escume,  gourme,  et  gecte  sou 
jaffard  qu'il  fault  gargariser.  (Le  Triumphe 
de  dame  Verolle,  Poés.  fr.  des  xv  et  xvi»  s 
IV,  278.) 

Pour  le  javard  au  jarret,  cautérisez  le 
de  long  et  de  traver.s.  (Liebault,  Mais, 
rust.,  p.  172,  éd.  1597.) 

JAVEL,  gavcl,  gaviel,  s.  m.,  monceau  : 

Testes  et  bras  fait  voler  sus  l'erbicr. 
Et  Bertrans  fait  un  gaticl  issi  fier  : 
L'un  mort  sor  l'autre  verser  e  Irebuchier. 
(Uaiiib.,  Ogier,  3891,  Barrois.) 

Ile  formée  de  sable  et  de  limon  paii^'® 


un  débordement  d'eau  : 

Les  isles,  jaufaMX,  alterissemens  et  e 
blissemens  estans  esdits  fleuves  et  rivî' 
navigables.  (1572,  Ord.  de  Ch.  IX,  uo 
l'éd.  Idll  de  la  Somme  rur.  de  BouleiF' 
p.  429.) 


s.) 


P 
leur  I 
sont/ 
ne 

—  .lavelle,  poignée  de  blé  non  enc.  tgue-i 
mise  en  gerbe  :  ..  1    *0^ 

Pour  ce  que  les  pauvres  gens  gler  Ji 

auparavant  que  lesdites  dépouilles  si''>juille'ac' 
liées  et  mises    en   moyes,   font  plusiB' 
degats,  en   tirant   et  robnnt   les  gaveat'i         \ 
iChart.  deHain.,  VllI,  20,Nouv.  Coût  r /par  1'' 
11,51.) 


JAV 

»«"?,  s.  t.,  monceau  : 

{,,     sarrasins  feisse  tjeos  «nr/ft 

I  las  en  luasse  de  .v.  c.  ain.  le  vespre. 

(J/o».  Ci«7/.,  Richel.  36S,  f  •>7->i.  ) 

0^?''«"'f' "P'oieel  tant  i  est  demis    "' 

Qa  a  moos  et  ^j„,.el<-z  les  lest  mors  et  delis 

(floon  rff  Jlaieiice,  2873,  A.  P  ) 

-Botte  d'échalas, de  charniers,  formée 
de  deux  faisceaux  ou  d'un  cent  de  bâtons  • 

■il.  javelles  (le  fisiaus   (/ft  ) 
ch^:erf'Kfi-'"-"'^i-Iaditere.    j 
n»w   w''"i  '''' javelle  de  cli.iniiei-   fvvie  , 

Sttis:^''œe,[frr? 

frtg.,  III,  I20.f  l'ianteiiier,    jtfarc/t. 

Javelles    de    sarmpnio     /i„ 
t'",  6,  éd.  1334  )""■    ^•^■^'™'''    •O'od-, 

J.WELEE,  -  etliv   oan     «    f 
V '  '-'»'*"■' -^^  i-,  monceau  . ■ 

N«,u,lataintocl„stct„,ete„„„w« 

—  Javelle  : 
'arch  0%"%,"%^""-''    «P-  Mantollier, 


JAZ 

•''d'^'is??:/"""''"'-  ^•''^'^■'  ^"'"""'i;  p.  i9o. 

^.l^^'Sc^t'/rï^r-is^-'^-- 
:'-::s^^,f;^taS„"'^^'-- 

!       •'AviçLOTiER,  s.  m,  soldat   m,i   lance 
I    le  javelot  :  '  ^ 

>..é  a  la   légère    n;^?'"","'-""  ^''='""   «■•■ 
^AVELorTE,s.f.,  petite  javelle: 


JE 


'i'il 


■'A/.EU.VNT,  voir  Jaseran. 
•lAZICHEXC,   VOirjASIÎRAX. 

JAZEiiEssE,  voir  Jaseresse. 

•'AZEItlE,  voir  JARliERIE. 

■'  vzouit,  voir  Jaasouh. 

i       ^'""•'^'"■■narnon  Tint  pois,  (/fc  ) 
i  Oels  feluns  ,,aV«  vos  dis. 

(''''»'"'.  277,  Koschwiiz.) 
Eu  SOI  Jésus. 

tyo  dolente  cura  par  fui  ,,vo"lie 

(.4tei*.  SI»  s.,  st.  S7^  Steu"ei  ) 


•«AVIOLER,  voir  .lAIO[.EK. 
•'A VIOLEUR,   voir  JAIOI.EOR. 


Ouimper,,/a„«/^.,   contenu  d'un  grand 
"•B'>,reuneyat>rt,%delait.  ^ 

•'AVELE.s  9a«.,  s.  m.,  monceau  • 
ne  teste,  c.  de,, et  grau.  ,,.,,„,■ 
Uioon  de  Maience,  9031    A    P  ) 

(«00»  rf^  J/a„„„,  sS.'iT,  A.  P.) 

-  Garnir  d'une  pièce  de  bois  •  i 

"'y.Arch.'Kr3\?"7f',..;'«  Odurt   de   ; 
in'eerc';:r'Lî;P^'-"'-'^'»"iave,ot:    ' 

VELEcn.  s.  m.,  .soldat  armé  du  ja- 

P'^oJ'TcC^^^-  ";'"«  "«"""-^ 
vo.)  '     ^'"^"n;    Hichel.    2644, 

«ator.  cris,  ya..fe„r.    (Gto„.  ^e  Sa- 

l^'^Ei'x-.s.  m.,  javelle  de  blé  • 
lems  oirpiino  o„-     .  f-'""cs   et   ms. 


I      -'AYE,  .9e«e,  s.  f.,  prison,  cage  • 

.    Rnjayolez  esten  fortyW 
(G.DECo,.vcr,Jftr.,  Riche,.  817,  f"  ce  r») 

«^e  l^yon,  p.  191,  éd.  tS73;)  ^''^«^cjn,  tf«^ 

•'AVERE,  s.  /.,  geôle,  prison  : 
Persônr't"'    ^''l.o^J'?^';»"    ''-'■egn-e  sa 
Pef  .Xlin.  Jorsemier»     fniV°  '"  •'"2'^''«    I 
Arch.  Fribour?    i«VP,7'   '■   /!"«•    «402, 

•'AYET,  s.  m. .diminutif  de  jais  • 

MalSsuS  ■'"^'^-  ^^'''^''  OEuv.,  XXVI.  4,    ' 

q"^  "'"SLirr"' d^?"«  -  Poiunt 
leurs  prains  s'ôwùreU  ?Ip  m  "'Î"'*'"''  ^le 
cores  plu.;ch,ir.rp„  „„''•''.•  ''^  noire  en- 
1803.J  '  ""^"'-  '^««'•'c,  m,  7,  éd. 

™'E,»mf.,.,.  f.,  diminutif  de  lais  • 

Je  tairai  la  ffrtV/,.    ..  i»n.„h  '""ejais. 

WIBU.1I1KS,  /«siffla,,,,,  ,„_  éd.  1.^79.) 
•lAYLAIGE.  voir  .IalAGE. 

•lAZARD,  voir  Jasard. 

i;;nr!:!^!':-^'"''--iiie 


r-t;.^'bï^tSëi  -  - 


i.'-îm  trois  paire  ,;■;;;;; '-'"«^ 

bois.eps  désarmes  le  rov  "f    f  "''''' ■S"'"" 
jazequenees.   (13I0     wL  \,  """   '"des 

/^«</'v.i>.D.iLr,?/,7g^,«î:^tdo'r'*^^ 


•lAZEKAI.V,  voir  JasERAN. 


Comme  feuls  prent  a  li  cookie  ■ 

Alant  l'en  ont  doné  confié 
'vrao  vous?  et  <,,>•  et  ;,,>•! 

f'''^««'.rns.  Mous,  p.  i;,»,  pot,;„_) 

I.esnuns  des  hommes  suntenquis 
';'  "*  """"■'fes  del  mostier  mis 
Jfa  meesmes  jadis  les  vi 
Dist  li  priors.  ' 

f»  58  ri.)      ^'"'■'   ^"''"-  .   Hichel.    24768 
Kes  .xiiii.  h„„,„,es  ,i  ,,i  ,„„  ^p„^,^^ 
_  **""'  '''■  Bord.,  -isse,  A.  P.) 

_     Vendrez  i  vous  ? 

Font  ils  entr'euls.-Oil,  et  vous? 
Ulom.  d.  Mcraug,,,  „,.  vionae,  f  93.1  ) 

J»»  te  dirai  tout  vraiement. 
(G- »B  C.MBHA1,   fl«r/..„,  p..,2,  p.„„y„^, 

el/i-^^^^-^^^-^-elSÈr'^^l-;! 

Sept-Fonts.  Va 'chir^'/ref  ^,tf/f' «««. 

Noto.'tôirrî'i^eG'ioTo")-    ^''""   ^"«P- 
./«  et  me  feme.  {Ib.) 
Que  ./m  ai  recheu.  (/ft.j 

Donc  leur  mal  soient  alet-ie 
Icest  barat  leur  pardoing  ^ié. 

(lias,;  ms.  Corsini,  l«  i^sb.) 
Que  ferai  ^,>-  ; 
Maloment  me  sent  enga^ié 
Envers  le  raaufé  enragi,: 
^""""-  «'•«'^'^  ""'«»,  II,  101    j„h) 

Par  m-ame  !  ançois  le  comperra 
I-'  qucs  que  soit,  a  j„u,  „  ;„„,_ 

(l->ms,  p.  113,  ,iii,.he,.) 

■SI 


i;.i  .lEH 

r.ardci  qo'en  fin,  jf  qui  suis  voslre  Troie,        | 
nn  paissant  Grec  ne  devienne  la  proye.  i 

(Cl.  Mar.,  Cent,  de  la  Chreslienlé,  p.  306,  éd. 
1596.) 

JE,  voir  Je. 

JEAXMN,  Vdir  Jr.xiN. 

JE.\NTESSE,  voir  Geastesse. 

.lEBiER,  voir  Gibier. 

.lEBLECKET,  S.  iti., Semble  désigner  une 
sorte  do  bourre  ; 

Ke  nus  ne  niecbe  jeblecket  ne  bie-wet  en 
sranf  dras.  (1281,  Reg.  aux  bans,  Arch.  S.- 
ijnier  AB  xviii,  16,  n"  546) 

.lECOLE,  s.  f.,  espace  do  bandoulière 
que  l'on  plaçait  par-dessus  les  armes  : 

Les  reistres  et  toute  l'infanterie,  tant 
l"rani;oise  qu'estrunfiere,  avoient  (a  la  ba- 
taille de  .Montcontour)Testns  leurs  cbeniises 
blancbes,  Ujecole  au  surplus,  et  l'ecbarpe 
de  laffelas  jaune  et  noir.  (M.  Liberi.e, 
Siège  de  Poitiers,  p.  163,  Beauchet-Filleau, 
éd.  1846  ) 

Poitou,  jincole,  lisières  dont  on  se  sert 
pour  dirlRor  la  marche  des  tout , petits 
enfants  et  les  soutenir  dans  leur  pre- 
miers pas. 

lECT,  voirGiET  au  Supplément. 

.lECTACioN,  S.  f.,  borborygme  : 

Jeclacion  c'est  mouvement  deanibulatif 
par  ventosifr  enclose  qui  ne  peult  vssir. 
(B.  DE  GoRD.,  Pralig.,U,  29,  éd.  1495.) 

Se  sauter  el  jeclacion  se  continuent,  c'est 
signe  de  epilence  avenir.  (lD.,l6.) 

JECTEMENT,  VOir  GeTEMEXT. 

.lECTEU,  voir  Geter. 

.lECTix,  s.  m.,  rejeton  : 

La  greffe  prend  sot  jeclins  espineux. 

(Cil.  roij..  liichcl.  1537,  f»  9-2  v».) 

jECTioN,  S.  f.,  division  : 

Ouc  nulles  /Ml/ons  c'est  a  dire  divisions 
des  cbanips  conquis  n'avoient  depuis  esté 
faicles.  (Beksuire,  T.   Liv.,  ms.  Ste-Gen., 

.lECTOlR,  VOirGETOIR. 

.lECTON,  voir  Geton. 

.lEDEi',  voir  Jadel. 

.lEDOT,  voir  Jadot. 

.lEHAN,  Johan,  Jean,  Jan,  cocu  : 

Icellui  Prnuftdistau  suppliant  qu'il  estoil 
bien  Jelinn  Prunier,  par  manière  de  nioc- 
querie.  (1457,  Areb.  .U  187,  pièce  134.) 
r.-iill:irils,  riliauv  et  ruTiens,  qni  tont 
l'Ofter  anx  Jnnt  les  cornes  sur  le  front. 

(RossARi.,  OEtiv.,  VI,  86,  nilil.  elz.) 

tu  quidam  nommé  ./an  de  nom.  Testoit 
peut  esirc  .lussi  de  surnom.  (Tab.  des 
Acconns.  les  Bigarrvres,  S-  39  v»,  éd.  1584.) 

Pror.ez  pour  avoir  appelle  un  liomnie 
marié  Jan,  sol,  cocu  et  i)arcnt  de  .Moyse. 
(G.  BoucHRT,  Serees,  li,  75,  Hoybet.) 

—  Jehan  Veau,  même  sens  : 

lu  niai>trc  jobet  ou  Jean  Veau.  (Michel 


JEU 

Dcsseau,  Enchirid  ou  Manipul  des  mira- 
pôles,  p.  212,  éd.  1581.) 

—  Faire  Jehan,  faire  cocu  : 

Icelle  femme  vint  a  rencontre  du  sup- 
pliant son  uiary,  et  lui  dist  telles  parolles  : 
Traistres,  paillard,  larron,  je  l'ay  fait  plu- 
seurs  fois  Johan,  et  eu  despil  de  loy  je  le 
te  feray  encores.  (1475,  Arcb.  JJ  193, 
pièce  1563.) 

n.-Norm.,  vallée  d'Yéres,  un  Jean,  un 
honime  faible  ;  un  vrai  Jean,  un  cocu. 

.iEii.\NGiPi»ON,  s.  m.,  appellation  dési- 
gnant un  niais,  un  badaud,  un  homme 
bizarre,  variable  et  un  peu  fou  : 

Vella  la  lune:  sans  ilonbtance, 
Ooi  est  variable  en  siistance 
Comme  le  pourpoint  Jehan  Gippon. 
(Grincore,  Jeu  du  prince  des  son,  Sollie,  I,  232, 
Bibl.  elz.) 

Dans  la  vallée  d'Yères  javjipon  désigne 
un  niais  ou  un  cocu. 

.lEHANNEL,  voir  Gehknal  au  Supplé- 
ment. 

.lEHANNETTE,  voir  Genete  au  Supplé- 
ment. 

.JEHANXOT,  adj.,  sot  : 

Le  suppliant  lui  dist  :  Eudet,  vous  aves 
un  toreau  qui  hurte  les  gens  et  ne  osent 
aler  aux  cbamps  pour  hiy.  Lequel  Eudet 
luy  respondi  :  As  lu  nom  .lebannot?  Ouyl, 
dist  ledit  suppliant,  j'ay  nom  Jebannol 
voirement,  El  ledit  Eudet  luy  dist  :  Jehan- 
nol  es  tu,  car  a  toy  n'en  appartient  de 
riens,  en  le  bûchant  plusieurs  fois /eftannot. 
(1397,  Arch.  .1,1  iS2,  pièce  248.) 

.lEHENNAI.,  Vdir  GeHENAI,. 

.lEHiE,  voir  Gkhie. 
JEHiNE,  voir  Gehine. 
.lEHiNER,  voir  Gehiner. 
JEHiR,  voir  Gehir. 

.lEHUl,  gehui,  geui,  jetoi,  jithui,  jui,  jug, 
adv.,  aujourd'hui,  maintenant  : 

Tex  .XXX.  lois  a  il  Jehni  josliï... 

(Haoul  de  Cambrât,  4111,  A.  T.) 

.XX.  .M.  erent  jeliui  au  joster  an  la  plaigne. 

(J.  Bon.,  Sa.r.,  ixxxjix,  Michel.) 
Dus  Nuymes  s'en  issi  jeliui  ainz  l'anjornee. 

(lu.,  ili.,  ccLXxxvn.) 
S'il  vos  eussent  encontre 
Jui  malin  au  comencier. 

(Bf.n.,  0.  de  Korm  ,  II,  573i,  Michel.) 

Juhui  malin  quant  solnus  fu  levés, 
To  regardas  ton  espiel  acéré. 
(Raimb.,  Oi/irr,  87T3,  Barrois.)  Impr.,  In  hui. 

Pur  quel  ne  respundis  jui  a  tun  serf? 
{Rois,  p.  5),  Ler.  de  Lincy.) 

Cil  dont  vous  ai  conlé  jui. 

(G.  liE  CoiNCl,  ilir.,  au.  Soiss.,  f  203''.) 

Li  rois  ne  vit  Morgan  sa  seror,  si  li 
demanda  ou  cle  esloit,  et  ele  dist  qu'eln  ne 
savoit  ou  ele  iere,  que  point  n'en  avoit 
trovee  gehui  malin  quant  ele  la  fu  querre  a 
son  lit.  (Artur,  Itichel.  337,  f"  189'.) 

Et  jui  malin  s'entorna. 

(Eus/ac/if  le  moine,  S'il,  Michel.; 


JEN 

Encor  se  dormoienl  Irestuil 
Jeiiii  quant  j'alai  en  déduit 
Por  berser  en  ceste  foresl. 

(Aire  perill..  Ri.hel.  2108,  f°  C-.) 

Chevaliers! 
Oue  jehui  esties  si  liers, 
Mo'rs  este^. 

(Chee.  as  .u.  esp.,  471 1,  Foerster.) 

Vallès,  dist  il,  u  alies 
Ke  si  vous  hasties  julmi. 

(Ib.,  3884.1 

El  li  chevaliers  ki  jui 

01  f.iit  armer  les  cbevaliers. 

(Ib.,  SUS.) 

Bien  voi  que  comme  fox  m'esmui 
Jthui  matin  de  ma  meson 
Por  dire  ma  confession, 
(fie  des  Pères.  Richel.  2;illl,  f  'Ja''.'» 

Du  malfé  que  injchiii  vi. 

(/*.,  f  08'.) 

Bien  set  por  voir  que  c'est  celui 
Que  ele  ol  encontre  ;p/i«». 

(Illancmd.,  389,  Michelanl.) 

Esl  il  esté? 
Non  esl;  la  noif  a  ci  esté 
Jeliui  par  tout  que  je  sivi. 

(ileraugib,  p.  185,  Michelant.) 

Li  bourpois  s'en  vint  a  lui  et  li  dist 
Sire,  vees  icbi  le  chevalier  nui  vostre  cuin 
laine  jehni  vous  abati.  {Kassidor.,  m~ 
Turin,  f»  79  r».) 

Tel  est  mort  puis  fteui  matin 
Que  l'en  peust  Iroveir  erseir 
riain  de  sanlé  c  de  poeir. 

(Ilesanl  de  Dieu,  31 3G,  Martin.^ 

Je  y  alay  Jiiy  bien  malin, 
El  si  priay  Dieu  de  cuer  fin. 

(Mir.  de  N.  B.,  I,    11,  A.  T.) 

,IE1T,  voir  Giet  au  Supplément. 

.lEJINAISON,  voir  .lEUNAISON. 
.lELDON,  voir  GEbDON. 

.lELiNE,  voir  Geline. 
.lEMANT,  voir  Jument. 

,I15MBETTE,  VOir  JAMBETE. 

.1  EMULE,  voir  Jamble, 
,iEMÉ,  voir  Gemmé. 
.lENELLON,  voir  Genoillon. 
.lENELON,  voir  Genoillon. 

1.  .lENETTE,  voir  GENESTE. 

2.  .FENETTE,  Voir  GENETE. 

.lENGi.E,  voir  Jangle. 

.lENGLEOR,  voir  .IaNGLEOR. 
.lENGLERIE,  VOir  JaKGLERIE. 
.lENGLEUSEMENT,  VOir-lANGLEUSEJ 
.lENGLOIER,  voir  JANGI.OIKII. 

.lENGLOis,  voir  .Iaxc.lois. 
.iF.NGLOs,  voir  Janiilos. 

.lENGNOILLON,  Voir  GENOILLON. 

.lENiN,  genin,  jeanniii,  janin,  ,/oJ 
s.  m.,  sol,  niais,  cocn  : 


W6 


JE.N 

Uni  s'cu  cuide  issir  sans  ilchat 
Pour  certain  il  6*1  bien  />;it». 
(A.  CiiART.,  Bail,  il-  Foiig-,  iKuv.,  p.  '['.', 
r.l.  1G1-.) 

Car  je  voy  (bien)  que  la  paranlù 
Me  fi'ray>niM  parfaicl. 
(Faree  de  Pernet  qui  va  au  riii,  Aik*.  Th.  fr.,  I, 
•21(1.) 

Iccux  cachej,  entré  est  le  jeiiin. 
Lequel  .«a  Temme  a  reprins  durement. 
(Lf  plaixant  Umle-hoTs  ti'oi/m'rlr,  Pocs.  fr.  des 
xv'et  XVI»  s.,  Vil,  IG'f.) 

Car  de  -vray  tu  ne  retiens  rien, 
Tu  n'es  qu'ung  fol  et  qu'ung  jenin. 
(Ei.oY  Dameb.nai.,   iiiTiî  dr-  la  deablerie,  f  Gl", 
éil.  1507".,! 

.*i'il  ne  dit  mot  on  le  tiect  ung  jenin, 
(Conlrfdiclz  de  Soni/ecreiu;  t°  166  r»,  éd.  1330.) 

Aussi  celuy  qui  croit  largesse 
Kslre  en  aucuns  est  bien  jenm. 
(4"  ICpixI.  du  Coq.  à  l'Asn.  allrii.  à  Cl.  Mar.,  .i  la 

suite  des  Dhluv.  de  CI.  alaral.éii.   1731.) 
Regardez  cy  la  villainie 
De  ce  gentil  genin  de  lesche. 
(Ch.  FoNLiiNE,  liesp.  à  Ch.    Huel,  à  la  suite  des 

OEuv.  de  Cl.  Marol,  éd.  1731.) 

Curriica,  parva  avis,  nua^  alienos  pullos, 
proprios  piitans,  niitrll,  iiia.xime  cuculli. 
L'ng  genin,  qui  nourrit  les  t-nfans  qu'il 
pense  estre  a  soy.  (R.  Kst.,  Tlies.) 

Ouniul  on  (lit  un  boa  jannain,  que  le 
vulgaire  prononce  genin,  cela  s'entend 
proprement  d'un  pitaut  qui  prend  bien  en 
iialience  qui-  sa  femme  lui  fasse  porter  les 
cornes.  (11.  Estien.ne,  Apolog.  pour  Herod., 
p.  19,  éd.  1566.) 

Au  moyen  de  quoy  jalousie  n'estoit  en 
vifçueur,  fors  celle  de  mal  aymer,  de  la- 
quelle les  janins  meurent.  (Du  Fail,  Prop. 
rust.,  p.  47,  Bibl.  elz.) 

Dict  :  Allez  mol  quere 
Ce  Biernois  genin. 
(Chant,  delà  /inesse  du  .lacoHn,  1.Ï89,  ap.  Ler. 
de  Lincy,  Ch.  hisl.  fr.,  11,  458.) 

—  Adj.,  des  cocus  : 

.l'oy  ftrand  peur  que  vo.stre  femme  ne 
vous  enroole  en  la  bande  Jeannine.  (Cho- 
LiERES,  yipres  Disnees,  p.  120,  Lacroix.) 

Noms  propres,  Janm,  Génin. 

.lENiNOT,  s.  m.,  jeannot  • 

Jeninol  est  le  nom  d'un  sot: 
Mais  aussi  n'es  lu  pas  trop  sage. 
(Farce  de  Jentnol,  Ane.  Th.  fr.,   I,   293.) 

.IliX.NEICHE,  voir  .lOENESSE. 

.lEXXESCE,  voir  JOE.NESSE. 

.lENNETAlnE,   VOIP  GENETAIRE. 

.rENNETEi'R,  voir  Genetedh. 

1.  ■lEN.NETTE,  VOir  GeNETE. 

2.  .lENNETTE,   VOir  Gli.NESTE. 

•lENT,  voir  Gent. 
•lENTELis,  voir  Gentelis. 

•lENTEMENT,  Vûir  GENTEMENT. 

■lENTiL,  voir  Ge.ntil. 
■lENTiLisE,  voir  Gentelise. 

JENTILMENT,  VOir  GENTILMENT. 

•lENVHE,  adj.,  grilk: 


JEU 

Mes  fencstre  qui  est  jerniee 
lîst  par  nus  chanceaux  apell^e. 
(Mace  DR  [.ACnAïuTK,  llililr,  Richcl.   101,f'in7'' ) 

Cf.  Cha.ncel. 

.1  EN  VUES,    voir   .lOVENOR. 

.lENZ,  voir  Gent  ;i. 
.lEoiNTUUE,  voir  Jointure. 
.1  ROUGET,  voir  Georget. 
.iBRciEH,  v.  n.,  traîner  : 

Kt  prist  .1.  niantiel  d'escarlate 
Tôt  uuef  et  loue  a  lor  costume. 
Conques  n'i  ot  adesé  la  plume. 
.S'uDs  grans  cm  a  pi*';  l'afublast, 
Jusques  al  talon  li  Jerça&t. 

(MousK.,  Citron.,  18023,  IlcilT.) 

.lEUGAiiLT,  voir  Jargot. 

.lERGEItlE,  voir  lARGERIE. 

.lEUGOT,  voir  jABr.OÏ. 
.lES,  voir  Le. 
.lESivAN,  voir  Chascan. 
.lESMÉ,  voir  Gem.mé. 
.lESSEUAN,  voir  Jasehan. 
.lESTE,  voir  Geste. 
.lET,  voir  Giet. 
.lETAouR,  voir  Geteor. 
.lETEB,  voir  Getee. 
.lETEis,  voir  Geteis. 
.lETEU,  voir  Geter. 

.lETTEMENT,  VOir  GETEMENT. 

.lETTER,  voir  Geter. 

.lETTES,  S.  f.  pi.,  cliantiers  do  cave  sur 
lesquels  on  met  des  tonneaux  : 

De  cette  qualité  (des  immeubles)  sont 
aussi  \ps  i elles  d'une  cave. (COMi.  deCorze, 
Nouv.  Coût,  gén.,  11,  1086''.) 

Cf.  Giste  1. 

.lETTEUU,  voir  Geteou. 

.lETTis  voir  Geteis. 

.lETTON,  voir  Geton. 

.lETTONNICR,  Voir  GETONER. 

1.  .lEU,  voir  Je. 

2.  .JEU,  voir  JuET. 
.lELDE,  Voir  Gelde. 
.lEiERiE,  voir  Juerie. 
.rEUGE,  voir  Jeun. 

.lEULABLE,  voir  JEUNABLE. 

.lEux,  geun,  jeung,  jun ,  Jung,  jeuge,  adj., 
il  jeun  : 

Il  avoit  acconstumeit  par  cascun  an  venir 
de  son  liu  a  sa  celé  geuns.  (Dial.  SI  Greg., 
p.  76,  Foerster.) 

Sa  femme  reinanoit  geune. 

(Dolop.,  4036,  Ilibl.  elz.) 
L'os  lions  geuns  et  faraelleus.  (S.  Grial, 
Vat.  Chr.  1687,  f°  75''.) 


JEU 


ui;j 


Si  estoit  lais  et  travillies  et  vaits  etjeuns. 
{Hist.  de  Joseph,  Riche!.  2455,  f"  113  v».) 
l'.i  li  sers  soit  dehors  venus 
.leu».i,  penez  et  cuipleus. 
(Geff.,  .VII.  &(.  et  monde,  llichcl.  loi'ï,  f  GG''.) 
Le  povre  deit  l'on  berbergier, 
Le  getin  pestre  e  aasicr. 
(Dit  du  Besanl,  Uichel.  19.H2S,  f"  110  v".) 

Ome  jeun.  (IJrun.  Lat.,  Très.,  p.  190, 
Cliabaille.) 

Quant  il  estoit  tousjew/is.  {Compos.  de 
la  s.  escripL,  ms.  Momnerqué,  t.  1, 
fo  IQJ  ro  ) 

Nul  ne  doit  atouchier  a  tels  saintuaircs 
s'il  n'est  jeun  et  sobre  et  sanctifié.  {Gr. 
Chron.  dé  Fr.,  Charlemaines,  ni,  12, 
H.  Paris.) 


L'a 


I  du  ' 


ne  sui  geun. 
Mil  aveu(iue  trois  cens  e  un. 

(r.mAKT,  Roy.  lign.,  HG7I,  W.  et    >.) 
Tout  geun  vendrei. 

(Diai.  de  S.  Greg.,  ms.   ICvreux,  f  3.  \) 
Quant  l'en  est  geun  il  (le  carlill'-je  d 
slomach)  s'encline,  car  autrement  il 
vacuité  entre   deus.    (11.  DE   MoNUi 
Richel.  2030,  f"  24''.)  •  '"''>'" 

Icelle  Perrenelle  qui  estoit  laisse  e  ., 

tant  pour  ce  qu'elle  n'avoit  niengié  inew^i., 
le  jour,   comme...   pour  ce  qu'ell 
malade   et  jeuge.    (1384,    Arch.      n  coup 
pièce  9.)  ) 

Icellui  Godier  qui    estoit  coustu    jouée. 
ieuge  et  a  saoul  de  injurier  et  vilene 
(1403,  Arch.  JJ  157,  pièce  391.)  .^^g  jg 

Et  si  ne  reviendrez  pas  jeiing 
De  sa  maison. 

(Xouv.  l'alkelin,  p.  147,  Ja 

S<itz;»«.(;.ï,  sotz  plains  jusques  aux  yeulx,  ilaeuni. 
Sotz  rechines  et  sotz  joyeulx.  ^ri    ■^"'' 

(Mmol.  des  Nom.  Solz  de  la  .logeuse  ISendc,  Po<«. 
fr.  des  xv°  et  xvi"  s.,  I,  M.) 

Prenne  parchascun  jour  a.  jeun  estoraach 
de  ceste  eaue.  {Ciel  des  philos.,  c.  49,  éd. 
1S47.)„. 

Pourquoy  en  plus  grand  dangier  de  mort 
est  l'home  mords  a  jeun  d'un  ^erpentjewn, 
qui  après  avoir  repeu  tant  T'iome  que  le 
serpent'?  Pourquoy  est  la  sallive  de  l'home 
/euw  vénéneuse  a  tous  serpeus  et  animaulx 
vénéneux  '?  (Rab.,  1.  IV,  c.  63,  éd.  1552.) 

A  cstomach  vuyde  et  jeuti.  (L.4.  BoD., 
Liv.  de  la  vie,  II,  8.) 

A  estomach  J^wn.  (Id.,  (6.,  1, 17.) 

Les  doctes  ecriteurs  seroient  juns  et  stériles. 
Sans  des  honmes  vallaos  les  proneces  viriles. 
(Jaq.    Peletieii    du    Mans,    Louanges,   S°  46  ï°, 
éd.  1581.) 

—  Sec: 

Le  bout  de  l'escorce  (de  la  mespile)  qui 
est  Jeun  et  sans  humeur  ne  nourrist  rien. 
(Jard.  de  santé,  I,  294,  impr.  la  Minerve.) 

Norm.,  Orne,. /'«un,  adj.,  à  jeun;  à  cœur 
jeun,  h  jeun. 

.IEUNAHLE,  j«Msn., ,/«)!.,  jeuL,  adj.,  de 
jeûne  : 

As  jorz  jnnables  lor  donnout 
Oe  ses  peissons. 
(G.  nu  S.  Pair,  M.  S.  Michel,  2777,  Michel.) 

A  vegile  je«na6/e.  (Est.  Uoil.,  Liv.  des 
mest.,  l"  p.,  XXIX,  1,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

Au  jor  de  feste  d'apostredu  quel  la  veille 
soil  jeulable.  (Id.,  ib.,  i,  25.) 


Au.  sis  feslos  des  aposlres  j««"a««; 
(Ordonn  .«r  les  met.,  xvi,  '•  1»  ^""«  '*" 
Lirre  rfM  net.,  éd.  Uepp.,  I>.  381.) 

.Maz.  13:13,  f5S^) 

Jours  jeusnables.iLatr^ampU  etvraye 
Erpos.  de  ta  reigle  M.  S.  Ben.,  i  n'  , 
.-A.  Ii86.) 

.,Kvy\i^os,-eson,-eison,jun.,jejunai- 

sun,  s.  t.,  jeûne  : 

Des  equÎQocUuas 

E  des  jfjunaùnns.  . 

<P.  D.:  Ces,  li  Cumpoz,  199,  Ma»-'» 
f.ranl  <  >k  li  sacriBses  e  bêles  les  orcisons, 
E  rich.  s  les  an.noines,  loDges  '«  J""«^;°»»;,     g^ 
(Th.    it    KoT,    B««    <(M'«-    K'»""'-    -""-^ 
r>  6,.  r».) 

T  .'is  jors  fireol  jeanesous, 
\  gUes  et  aflicions.  . 

I  ,,  S.  ta-TOi/,  Kichel.  1954.',  f°  8  r  .) 

lEUNEMENT,  jun.,  S.  m.,  jeùnc  : 

chanoine  deivent  mengier.... 
moine  la  lot  enseinent 

ne  lor  ?riet  le  jmemenl. 
•je  Si   Paik,  Mon'   St  Michel,    -20.3.  Mi- 

i  nies  qne  faire  de  son  liabilemenl, 
de  chanter  ne  de  {«'"'^"^'-  ,  ^ 

(Son.  Rnuan,  Kichel.  368, 1°  -i-)  •' 

EUNEMENT,  voir  JOVESEMENT. 

<E«iE.JMn.,s.f.,habitudedeieuner: 

mmes  sont  pleines  de  sobresse, 
bstinance  et  de  jmenr. 

(Le  ilir.  des  Dames.) 

JEUNESON,  voir  JEDSAISON. 


JEUNESSE,  voir  JOESESSE. 
JEUNET,  voir  JOVENET. 

..EUNEUK,  J«sne«r,  s.  m.,  jeuneresse, 
jusneresse,  s.  f.,  celui,  celle  quueùne. 

jEUNEi:x,adj.,  de  la  nature  da  jeune: 
T„.,i»<foi5  ce  au'il  en  dit  n'est  pour  nous 

modéré   des    viande;.    (UO   H^E'-    '^       ' 
xxviil,  5,  éd.  1566.) 

.lEUNG,  voir  Jeun. 

.lEUMR,  voir  Jovenib- 

.lEUSNABLE,  voir  JEUNABLE. 
jEUWiEi.,  voir  JOIEL. 
4EWER,  voir  JOER. 

.lEWi,  voir  Jehoi. 
JHEHIR,  voir  Gehir. 
1.  jo;  ne  pouvoir  ho  ne  jo,  n'en  pouvoir 
pins,  être  à  bout  de  forces  : 

Considerans  que  je  ne  puis 
Ho  ne  10,  av:inl  ne  arrière. 
Je  me  «onhailte  en  ang  puis 
r.aché,  sans  ce  que  ritn  n  v  pcre. 


JOB 

llideox,  puant  et  sans  lumière. 
En  desespoir  près  de  la  nv>rt, 
Rongant  mon  frain,  c'est  la  manière. 
Sans  attendre  de  nul  confort. 
(ComplainU  du  .Vm-r.  Mané,  Toes.  fr.  des  .^ 

XVI*  s.,  IV.  n.) 

Voir  d'autres  exemples  de  cette  locution 
à  Ho. 
2.  .11),  voir  Je. 

.lO.VBLE,  voir  JOIABLE. 

.ioahleté,  voir  Joiauleté. 

.lO.VNT,   voir  JOIANT. 

.iOBXiKD,  .joubard,  adj.,  qui  aime  à  plai- 
santer, à  samuser  : 

Chien  joubard.  (La  Porte,  Epi(«-.  éd. 
Ib7l.) 

On  trouve  avec  un  sens  incertain,  dans 
un  texte  du  xn"  siècle  : 

Conslaotius  Jobar. ,  (U61,  Cart  de 
SI  Loup,  f°  40  v«,  ongin.,  Arch.  Aube.) 

.lOBE,  s.  et  adj.,  niais,  sot,  jobard  : 

due  par  servir  et  faire  le  mignon  long- 
temps,^quiestroffiee  d'un  job.,  ou  cai  - 
leite  (Dn  Fail,  Prop.  rusl.,  p.  5b,  Bibl. 
elz.) 

Et  encore  au  xvii°  s.  : 

Enfin  le  bon  jobe  de  mary...  lui  répliqua. 
acfacecieux  iiéveille-matm  des  esprits  me 
lancliotiques,  p.  112.  é.l.  16oi.) 

Poitou,  ./obe;  argot,  job. 

joBELiN,  adj.,  des  gueux,  des  maqui- 
gnons : 

Venez  y  d'amont  et  d'aval. 
Les  hoirs  du  deffuncl  Pathelin, 
Qui  scavez  jargon  J0*«'!n. 
(Poésies  atmhuées  à  VUlon.  Jouaust,  p.  2»l.) 


—  S.  m.,  jargon  des  jobelins  ou  gueux, 
des  maquignons,  etc.  : 

Le  iar^on  ou  jobelin  de  maistre  Fran- 
coh  ViUon  (Poés.altnb.  d  Villon,  Jouaust. 
p.  157.) 

Mais  que  dyable  est  ce  qu'il  demande  ? 

Je  nentens  point  son  ;o«Wi.i. 

(Farce  de  Colin,  Ane.  Th.  fr-,  H,  39J.) 

—  Ruse  : 

Par  la  mort  !  je  feray  bien 

Argent  pour  le  fin  atraper. 

En  doibtî  tu  aulcans  a  piper 

A  Ion  entente  ou  jobelin  1 
(Farce  de  i  genlilsh.  el  le  mrnnter,  p.  8,  ap- 
Le"  de  Lincy  et  Michel,   Farces,  moral,  cl 
serm.  joy.,  t.  U.) 


—  .Mari  trompé  : 

L'antre  n'a  rente  ne  héritage, 
Et  en  est  jolielin  bridé.  ._ 

(Ilor.EB  nt  Coller.,  Monolog.  i'mc  <lamc,  p.    m, 
Bibl.  eU.) 
Je  veux  dire  qn'oav,  ponrirea 
Qne  le  marié  soit  pourvcu 
Qui  en  est  jobelin  l.ridé.  ^ 

(Disc.  joij.  pour  adverlir  la  noui:  manee,  p.  -. 
Ilouen,  Loys  Coslc,  s.  d.) 

Aaa  frare  Piarre,  ^^'- Jobelin  ^'''^^{J^T 
uÉhes,  Apresdisnees,  f  23  r",  éd.  1588.) 

Tnndis  nostre  lobelin  bridé  ne  mit  gueres 
.,  I;  coucher  auprès  de  sa  cbasle  Lucme. 


JOC 

{Le  faccc.ieu.T  Réveille-matiiides  esprits  mé- 
lancholiques,  p.  114,  éd.  1654.) 

Jobelin,  au   sens  de  jobard,  a  été  em- 
ployé par    Madame  de  Sévigné,  et  Piron 
en  a  fait    un   nom  propre  dans  une  épi- 
gramme  célèbre  contre  l'abbé  d'Olivet. 
JOBELOT,  s.'m.,  sot,  jobard  : 
Icellui     suppliant    oy    et   enlendy    que 
Pierre   Peleriu...   le   nommoit  et   appeloit 
par    manière    de    injure  et  moquerie,  jo- 
bclot   qui  est  a  entendre  selon  la  iiianiere 
déparier   et  langaige    du  pays  (d  Artois), 
nu'il   estoit   un  chetif  et   mescbant   etde 
pelile    entreprinse.    (1454,   Arch.   JJ    184, 
pièce  506.) 

jOBERiE,  S.  t.,  niaiserie  : 
Ce  qui  donna  sujet  a  l'auteur  de  se  moc- 
!    quer   de  leur  joberic.  {Sept,  partie  de  ta 
.Muse  normande,  p.  115.) 
Argot,  jobene. 

.lOBET,  jovbet,  s.  m.,  niais,  sot,  jobard  : 
Et  s'il  escbape  alors  quelque  souspir  de 
leur  estomac  pour    la    fraische  mémoire 
au" elles  ont  encore  de  leurs  amoureux,  elles, 
feront   accroire   au    pauvre   jobet   que   ce 
sera   pour   l'amour   de    luy.    (TahuREAU 
Prem.  dial.  du  DemocnliC,  p.  5b,  ed.lhUï.) 
Fut  pendu  a  Paris  un  adultère   qui  en- 
Iretenoit    la    femme  d'un    tourreur,  et  lui 
:^^U  vendu  sa  fille  :  laquelle  estant  près  e 
,1'estre    conduite   au   suppUce,   dit  quelle 
.4ôt  "rosse,  et   fui   ramenée,  a  la  pnere 
uesme  de  sou  jo»bet  de  man,  qm  alla  cou- 
chera nuit  avei  elle,et  se  fascho.t  de  sor  ir 
d'une  tant  honorable  compagnie  que  celle 
des   cocus.   (L'Est.,  Mêm.,  2»   p.,  P-  398, 
Champ.) 
Et  encore  au  xvn°  s.  : 

Combien  de  financiers 
Et  de  jobels  voit  on,  qui  pour  estre  olUciers 
Mesprisenl  la  siience. 

(Le  Parnasse  salyr.  du  sieur  Théophile,  p.  1-5, 
éd.  1660.) 

L'adj.  jobef  est  encore  usité  dans  tout 
le  Poitou. 
.lOBiNER,  V.  a.,  dépouiller  : 
Et  vecy  ung  très  beau  dednyt 
Et  les  scet  très  bien  jobiner, 
\\i  n'auront  garde  de  Tollcr 
Avant  que  de  ses  mains  il  parte. 
(ihraliW  des  Enfans  de  mavilenanl.   Ane.   Ih.  fr., 
111,  •!•!.) 

.loc,  joHc.juc,  S.  m.,  juchoir,  perchoir 
i  poules  : 

Je  souhaitte,  moy  qui  suis  duc, 
Chevaliers  pour  estre  près  moy. 
Pour  prandre  aversaires  anjuc 
S'ilz  murmurent  contre  mon  roy. 
(les  Sonhailz  des  hommes.  Voh.  fr.  des  xv    el 

xyi's..  m,  13'J.) 
A  un  seul  hue  larrons  sont  prins  >"/«^- 

(Lf.  Maibk,  Temple  d'honn.  et  de  virt.) 
Il  usoit  quelques  fois  de  si  rudes  termes 
qu  le°  oïlles^s'en  fussent  levées  du  juc. 
?B0N  DES  PER.ERS,  A'OOT.  flecr.  de  lad- 
vocal  qui  parloil  laliu,  !•  55  ^',  -^d.  lo/2.) 
1  p  ,oir  vous  allez  coucli.'r  quand  les 
poules  ^^^t  au  joue.  (LAH.v.,la  Constance, 
1    1,  Bibl.  elz.) 

1.-1  les  poulies  en  tombèrent  du  joue 
Jauv  Fabrique  des  excetl.  traits  de  vente, 
p.  164,  Bibl.  elz.) 


.lOC 


.loi': 


JOE 


l'ic.,MiiMin.,i-t  11. -Xonii.,  vallée  d'Yères, 
ju,  tablette,  planche  posée  h  plat  sur  le 
chambranle  tic  la  cbeminée.  Auiiis,  joue, 
juchoir.  Poil.,  ju.  Maine,  joujiic.  Berry, 
Norin.,  Canada, ,/«(;.  Rouchi,  ôtre  .'ijoc, être 
en  repos.  Pic,  moi(/m  h  /oc,  mcmlin  qui  ne 
Miûuil  pas,  qui  ne  travaille  pas,  faute  de  vent 
ou  d'3au,  ou  par  quelque  autre  accident: 
cette  manière  de  dire  est  inscrite  par 
Ménage  comme  usuelle  dans  sou  Dictionn. 
étymiol.  Lot.,  joc:  d  joc,  perché;  se  dit 
prirJcipalenient  des  poules  qu'on  envoie 
au  poulailler.  ^4  joc,  en  repos  :  «  11  est  tou- 
jonrs  à  joc  sur  ses  talons.  Que  faites-vous 
là  a  joc  SUT  cefte  table  ?  »  Champ.,  jonque. 
Bourg.,  Yonne,  jou,  joue,  jau,  jeu,  ju. 
Svuisse  rom.,  Neuchàtel,  ,jol,  juchoir  :  «  Les 
pjoules  sont  sur  le  jot  ;  les  poules  sont  à 
i\ot.  » 

JOCCULKli,   VoirJOUGLKB. 

•locLÉ,  voir  JoucLË. 

.lOCOND,  jocund,  jucond,  jnrund,  ailj., 
agréable,  divertissant,  joyeux  : 

Oete  e  jocttiiile  oui  la  fa(oo. 
(Contin.  du  Brut  de  Wace,  ap.  Mii-hel,  Chron.  an- 

glo-iwrm.,  I,  lli.) 

Avpcqiies  sincère  et  jucond  couraipe. 
iCoRKOZiiT,  Prison  d'amour,  prol.,  éd. 
1S26.) 

Choses  aromatiques  jucundcs  nt  délec- 
tables. (PahÉ,  Œuv.,  Man.  d'extraire  les 
enfans,  1.  XVII,  iMalgaigne.) 

.lOcoxuALE,  -  (ille,  s.  f.,  sorte  de  mon- 
naie, risdale  : 

A  propos  de  pistolet,  il  y  a  bien  plus 
d'appureuce  a  ce  mot  jocondale,  d'autant 
que  les  Allemans  disent  joeliim  daliT,  ou 
joachim  daler.  Il  est  vray  que  ordinaire- 
ment ils  se  contentent  de  dire  daler  ou 
taler.  (11.  EsT.,  Conf.  du  lang.  fr.  avec  le 
grec,  Préf.,  éd.  1569.) 

Il  ne  se  faut  estonner  d'ouir  un  mot 
nouveau,  non  plu.s  que  de  voir  quelque 
nouvelle  jocondalle,  nouveaux  tallars, 
royales,  ducats  de  sainct  Estieune  et  pis- 
tolets. Telle  monnaie,  soit  d'or  ou  d  ar- 
gent, semble  estrange  au  coumencement; 
(mis  l'usage  l'adoucit  et  ilomestique. 
(ftONS.,  Pref.  de  la  Franc,  p.  34,  Bibl.  elz.) 

En  1.578,  Philippe  roi  ordonna  que  tous 
les  résidants  eu  conté  de  Bourgogne  soient 
tenus  «  de  prendre  et  recevoir  assavoir 
escu  sol  d'or  et  de  juste  poid  pour  trente 
six  gros  et  demi  a  l'advenant,  les  escus 
d'Espaigne,  Italie  et  austres  appelez  pis- 
tolets [lour  trente  cinq  gros,  pbilippestales 
bonnes  et  entières  pour  vingt  huicl  gros, 
les  deinye  et  quarts  a  radvenant,dalles  a  la 
croix  de  Bourgogne  pour  vingt  six  gros, 
les  deinye,qnart  et  huictieme  al'advenant  : 
Joconda/it'sd'.MIemaigneet  aullres  du  poids 
de  vingt  deux  deniers  six  grains  pour  deux 
francs  deux  blans.  (Recherches  sur  les 
anciennes  monnaies  du  Comlê  de  Bour- 
gogne, par  un  Bénédictin  de  la  Congréga- 
tion de  S'  Vanne,  p.  186.) 

.locoNDEU,  jocunder,  v.  a.,  réjouir  : 
En  tontes  pnrs  don  inonde  les  t'éns  moult  jncunda 
Ide  St  Kspiit;. 
(Gilles  li  Mnisis,  Poes.,  I,  179, 20,  Kerv.) 

.lOcoNDiTÉ,  :iocundilP,  jucundité,  s.  f., 


agrément,  allégresse,  joie,  plaisir,  amu- 
sement : 

C'est  joaindilé 
De  veoir  si  planté 
Fruii-lï  a  grant  largesse. 

(Misl.  du  vicl  tcsi.,  !I89,  .\.  T  ) 
Et  sera  salut  sans  faillir,  nulle  anxielé, 
benoiste    jocundité,    doidcc    et   plaisanté 
compaignié.  (Intern.  Consol.,  II,  xxxxvii, 
Bibl.  elz.) 

Ce  lui  sera  lit  de  joconditê  et  de  solas. 
((j.  Chastkll.,  Chron.  des  D.  de  Bourg., 
II,  21,  Buchou.) 

L'ineffable  jocundité  qui  est  en  la  vraye 
et  pure  louerige  de  Dieu.  (La  tresample  et 
vraye  E.rpos.  de  la  reigle  de  S.  Ben., 
f'Gi»,  éd.  i486.) 

Lujncunditéel  l.a  suavilé  de  semblables 
saveurs.  (Ahetin,  Gm.,  p.  11,  éd.  1542.) 

.locQUAGE,  s.  m.,  chômage  d'un  mou- 
lin : 

Jocquage.  (Acte  du  l.'i  février  1456,  ap. 
Vermesse,  Dict.  des  pat.  de  la  Flandre  fran- 
çaise.)' 

Jocquage  est  encore  usité  dans  le  patois 
de  Lille. 

Cf.   .lOC  et  .lOQUIER. 

•lOCQUETER,  J0(y«(((.T,  v.  a.,  jouir  d'uMC 
femme  : 

Maistre,  je  vous  prye.  venez  veoir  tous  les 
chiens  du  pays  qui  sont  assembles  a  l'en- 
tour  d'une  dame  la  plus  belle  de  eeste  ville, 
et  la  veullent  joc^wefer.  (Uad.,  Pantagruel, 
ch.  XXII,  éd.  1542.) 

Joquelter,  lo  leacher  ;  or,  to  Une,  as  a 
dog  doth  a  bitch.  (Cotgr.,  éd.  16U.) 

•lOCQUIER,  voir  JODUIEU. 

.locuLATEUR,  S.  -m.,  bateleur  : 
Et  meneroit  son  grant  amy  loyal  et  son 
ennemy  desloyal  et  uug  joculateur.  (Vio- 
lier  des  Ilist.  rom.,  c.  cxlviii,  Bibl.  elz.) 

1.  .lOCULATOIRE,     S.     Ul.,     SnrtB    de  jOU 

q«i   se  faisait   en   lançant  des  dards   et 
des  flèches  à  un  but  : 

Et  ordonna  un  jeu  nommi  jaculatoires. 
(JuvEN.  DES  IJBSINS,  Mém.,  p.  382,  Mi- 
chaud.) 

2.  .locui.AToiiiE,  adj.,  plaisant; 
Inscient  je  sui  presque  clieu 

En  ung  dangier yoc«/a/oî>(' 
ne  qnoy  il  eust  esté  mémoire 
Kt  eust  on  peu  en  ung  théâtre 
De  moy  se  jouer  el  esliattre. 

(Tlierence  en  franc..,  f  ,S"'',  Veranl.) 

.locuLEn,  voir  Jougleh. 

.lOCUND,  voir  JOCOND. 
JOCIINDEIl,  voir  JOCONDER. 

.focuNDissiMiî,  juc,  adj.,  supcrl.  de 
jocund,  agréable  : 

Notre  précepteur  JMCMJîd/ssi'nie.  (iVe/"  des 
FolZ,  prol.) 

•lOCUNDITÉ,  voir  JOCONDITÉ. 

•IODE,  voir  Gelde.  . 

I 

.lOEE,  jouee,   s.  f.,  coup  sur  la  joue,  j 

siiulTlet:  i 


Or  tenez  or  reste  joer. 
Si  vos  en  tesiez  autre  foiz. 
I.ors  la  Tiert  si  que  louz  ses  doiz 
Kuz  el  vis  li  a  seelez. 
(Percerai,  ms.  Montp.  II  2i9,  f°  33\) 

llauce  la  destre  palme  et  li  done  tel  joee 
que  toute  la  sale  et  les  chambres  en  re- 
sonent  et  l'abat  as  piez  son  frère  toi  es- 
tendu.  {Artur,  Richel.  337,  f»  139=.) 

Ledit  Brisson  dona  une  joee  audit  Sy- 
monet.  (1363,  Arch.  JJ  94,  pièce  35.) 

Le  suppliant  fer!  ledit  .lehau  une  jouee 
de  la  pauhue  seulement.  (1378,  Arcii.  JJ 
114,  pièce  93.) 

Les  autres  Iny  donoient  en  sa  face  grandes 
bulles  et  jouées.  {Le  Bepos  de  conscience, 
c.  XXX,  Trepperel.) 

Monstra  Yvonuet  a  Clauiadieu  la,  pucello 
laquelle  avoit  la  jouee  de  Keux  receue. 
(Perceval,  f»  17',  éd.  1530.) 

Et  en  ce  disant  telle  jouee  luy  donna 
que  les  doitz  luy  furent  escriplz  longtemps 
dessus  sa  tendre  face,  (/b.,  f"  28'.) 

.Iimee  te  bailleray  si  grande  ! 
.le  parle  du  lever,  follet  1 

(Farce  du  Cnider,  Ane.  Th.  l'r. ,  I,   il.) 
Te  chastia  d'une  grande  joiirr. 
(René   Mack,    Voy.   de  Ch.-QuinI,   5i8,    G.  liay- 
naud.) 

Soufflet,  bulle,  jouee.  (JuN.,  Nomenrl., 
p.  27,  éd.  1577.) 

Alapa,  une  jouee,  un  soullet,  un  couii 
de  poing.  (Cal'epini  dict.,  Bâle  1384.) 

Bailler  un  coup  de  poing,  ou  une  jouee. 
(NicoT,  Thresor.) 

Lorr.,  Fillières,  jauay,  gifle.  Centre  de 
la  Fr.,  joutée,  baiser  sur  la  joue. 

.lOEL,  s.  m.,  jubilé  : 

lluncque  appellant./'oe(,  id  est  jnbilaeuni. 
(1474,  Annales  de  Plaisance,  MaTulon,  X.\, 
col.  946.) 

.lOELET,  voir  JOIELET. 

.lOEMENT,  S.  m.,  jeu: 

.S'araors  rroire  me  voloie 
J'abatroie  do  ma  part 
Tel  joi'menl. 

(t'oil.  fr.  av.  I3UV,  IV,  l.i7l,  Ars.) 

.lOENE,  joenne,  joigne,  s.  m.,  jeune 
homme  : 

Lequel  Jeuson  encontra  un  homme  nez 
de  Couloigne  sur  le  Itiu...  qui  avoit  grans 
cheveux,  et  li  di'»'  ces  paroles  ou  sem- 
blables :  Veez  la  .  hiau  joigne.  (1363, 
Arch.  .IJ  95,  pièce  114.) 

—  Maltre-gare(m  d'un  boulanger  ou 
d'un  meunier  : 

Adecertes  en  un  chacun  des  moulins 
deux /oennes  seront  tant  seulement:  que 
si  aucuns  plusieurs  joennes,  ou  autres 
mauvaises  coustumcs  veut  imposer  es 
moulins,  et  de  ce  clameur  vient  aux  maire 
et  pairs...  {Trad.  d'une  Charte  de  1147,  ap. 
Duc,  Juniores.) 

.10ENESSK,  juennesse,jennesce,jenneiche, 
jeunesse,  s.  f.,  action  de  jeunesse  : 

n)\plicit  des  jenneichez  de  Do  le  bon  guerrier. 
(Uoon  de  ilaience,  6U27,  A.  P.) 
Explicit  des  je)mesce.sDooli!i.(/6.,  p.  182.) 

—  Dans  nn  sens  défavorable,  étourdcrie: 


;:::ra;.7Ln«'cr«v^.Lro^«r,c.cx.v. 

neveu  d'aucune.  je«n«s«q  f^,u,„e    1 

Jen  ay  veu  .lui  »H";  l"",  „J,  aprez  bien 

.lOENET,  voir  JOVESET. 
JOENNE,  voir  JOESE. 
JOENVRES,  voir  JOVESOR. 

..OENVRESCE,  S.  f.,  jeunesse: 


Cf  JOE.SVBES.  cas  sujet  de  Jovekoh. 

,nFOR  ^  m.,  mol  douteux,  pourrait 
d/sSe^'un  clieval  qui  caracole  ga.e- 
nient  : 

Commanda  a  son  cs.uier 

pais  dist  k-il  ^oisl  aparcillier 

Le  blanc  yo/rorc"  =""»"'»•    (,j     sjgg.) 

M.  Foerster  propose  de  lire  josl«or. 
,oER,  jouer,  j>.cer,jucr,  verbe. 
_  Nentr.,  chanter  : 

l>or  coi  y-ioi'  *"  H 'f  "",  „„:„ 
Li  bons  Leurens,  k.  de  .nang.er 
Se  c^r  le  tirant  semoQo.t  ? 

rorrigenJa,  Van  Hamel  ) 

_  se  livrer  au  plaisir,  à  la  débauche:   1 
Thomas  Brisoul.  par  -^^.^"Sailf  Xu- 

^rdtrriet^'ène^^^^^^^^^^ 
(tMO   Arch.  J.1  117.  pieee  3o.) 
'T:-envintje.er.trafrefire^^^^^^^^^^ 
de  Lille.  (Fboiss.,  Chron.,  n,  8». 
_  Jouer  de  retroite,  s'enfuir  : 

(8,,™.  des  d<-u.r  cmans,  hrs.  5U6,  i 

..e'-orps  bien   elle  m-eus^bau. 
t^fcrce  moraluee.  Ane.  Th.  ir.,  >■ 
_  Jouer  b,en  d«  P'>d.  être  bon  niar- 
clieur: 

Si  vostrc  lacquel.    '^J^ne^^t^^ £. 
pied,  povoii  %%';f  j^-^'gï;  L»:  de  C(.  de 

velle;  111,  593.  Uoc.  inéd.) 

—  Act.,  célébrer  : 

Agnes.  Diool  te  doit  on  locr 

El  joir  en  Dio  et  joer 

Kl  les  autres  >irges  jonetee. 

(RE>c- o«  »!»••'*-■  '"'^'■""•"•""' 
Van  Haroel.i 


.lOERESSE,  joueressf,     «lo,  i.,  j 
s.  t.,  joueuse: 

Asej  i  ot  ircssiteors, 

Jorrc«c«  et  joeors.  . 

OVa.e,  Bra/,  10833.  l.er.  Je  I.hhv.) 

Ne  va  mie  a^sid.iclraent  ajoercsse.lBible, 

Richel.  901,  f"  30".) 

Et.ivo.,sdy,.l,eUesmie.    qtjcvouser, 

«ovez  ia  Kraos  louaresscs  de  tablt  .  (im- 
\    du  A  de  drour,  c.   cxxiv,  p.  26., 

Bibl.  e\z.)  ,„    ,     . 

I       Ne  parleriesse   ne  ]oneriesse.  {M'jst-  "« 

neod.,  Kichel.  819.) 
Jouare.se  d'orgues.  (Ci.9aH.-!at.,lUchcl. 

'■  praesligiatrix,  t.  ?.   J<'".«^fi^'^'  P'"''"' 
I   passe,  (r!  Est.,  flictionortolum.) 

.lOERiE,  jouene,  ,/uerie,  s.  f.,  jeu  : 
'        \ussi  doit  l'en  dire  des  bo^le l.e.^s  et^  d, 
taverne   s'il  i  a  ./uer.e  (f-.r.  de  jos(.   et  de 
plet,  111,  13,  S  3,  ftapetli.) 
De  belle  et  grande  fesloierie 
Et  de  très  dévote  jouenr.. 
(DF.coaLEViLLt,    Tro,s  Pel.rm.,    i"  l '^  ■    ""P  ' 
Instit.) 


pays   de    Caux,    joKeHe  :  "   C'est  une 
jouerie.  »  Cela  n'a  ni  sens  ui  raison. 
joETTE.  s.  f.,dim.  tlejûue: 

Si  sagement  et  si  bel  ne 
Qn'ele  descrieve  deux  fossetes 
D'ambedeux  parts  de  ses  joelles, 
rse  par  ris  n'ende  trop  ses  joes 
Ne  ne  restraigne  par  ses  moes. 
(fio.<.,  ap.  Uoq.)  L'éd.  Meon,  v.  ISboS,  donne 
vretes. 

Que  deux  rosseltcs 
En  son  riant  faisoient  se^'^'/f  "  fo  3S»  ) 

Voi  joelU-s  font  deux  fosses  t»"'''*       , 
En  soubmant.o  belle  pus  que  belle^ 

(ECST.  DEscB.,  Poés.,  Ruhel.  8i0,  f    -="  ■> 
..OEUNEMENT.  VOir  JOVENEMENT. 

..OFNETUS,  s.  m.,  jeune  homme  : 

Si  fu  l'eslrif  mut  delilus 
;  Cf.  .lOVKNTDS. 


.|OC.ELEU,V0irJ0nGI.ER. 

JOGELERIE,   voir  JOUGLERIE.  | 

..or.LER,  voir  Jougleb. 

..OGLERRIE,  voir  JOUGLERIE. 

.lOGNET,  voir  Jlignet. 
.lOiiAN,  voir  Jehan. 

..oiABi.K,  joable,  jouable,  adj.,  joyeux, 
réjouissant  : 

Qnantievosvoi.molt^uiUéet;».»»!;;;^^^^ 
ausch.,    var.    des      .     -ISl-'""'      ' 
GuUI.  dOr.,  n,  310.) 

et  belc.  (Psaul.,  Maz.  ioS,  f  l'O  ^    '         ' 
iocunda  Deo  laudalio. 
1       Ainsi  nue  c'est  la  coustume  des  homines 


,101 

llESDiN,    rrud.    (le    Val.    Mas.,    '■'    110", 
éd.  1485.) 
.ioiABLETE,joaMe(.-,s.  f.,  réjoui -;#ane.-, 

joie: 

meus  i  est  parduraldeté 

Et  nous  douna  ;oi»''W'--^  .cii,\ 

(Des  quinze  Sin»-.-'»,  Uichel.  2168,    f»  181   .) 

0  joablelé.  (Bible,  Maz.  684,  f"  ISS^..) 
.lOi.xNCE,  -   anche,  .joy.,    s.    f.,    j'oie, 
plaisir  : 

Quant  li  cuilverz  ot  les  respuns, 
Pie  lu  mie  pensis  n'einbruncs 
Qui  haiteie  pleins  de  ;jm»r,-.  - 

i  (Ben.,  D.deyorm.,  1,  \WJ<  mi.u«i-i    ^ 

1  Et  si  s'entra  a  grant  joiance  en  mer.  , 

1  Uord.  deBlaies,  Uichel.  8b0.  tM2l  ^  .)    \ 

En  tai  pitiel  aurai /oianc-f.  \ 

(Lib.  Psalm..  x^x,  P-  -SO-  ""  1'^'-'  \ 
Sire  d,sl  la  pucele,  moult  me  faites  joianckc,  > 
Et  j;  guerpi  Mahom  por  U  'ostre  .reau-  -e.  \ 

(E.  de  S.  GiUes,  Uichel.  %M(u  I    ^î»  •>  y 

—  Jouissance: 

vi  «i  doit  oanre  la  moitié   es  tailles,  es 

9129,  n°  7.) 
Que  nos    an  ayeus  la  Joyance^\^  troi= 

37(13).) 

..oiANT,    joyant,  joanl,    'joanl,    adj., 
joyeux  : 

Li  prevos  l'oU.  molt  joian<.  ''"''"'":•„.  . 

((«  M-,  Ars.  314.»,  1     -  ■' 

Q„.„leill'ente.t,siJu.«.«s^tUe^^^^ 

QaantrentendiEr,es,m^oUJu^<..»n...^._^ 

De  ses  elles  (le  cygne)  faisoit  une  Geste,»,»../. 
i,Chev.  au  cygne,  2308,  Kein.; 

Ft  il  est  Paiques,  une  feste  joiani 
0  en^nent  joie  li  petit  et  li  grant. 

(Girard  de   1"'"^,  P-  ^'   'irue.) 
Li  fel  l'entendent,  y«a.i(  en  sont  et  lié, 
VinTen  lor  vie  ne  lurent  n.a.s  si  l.e. 

Uourd.  de  ma,vies,  103,  Hollmann.) 
Se  l'un  ea  convient  a  laissier, 
Dites  liquels  est  moins  jmans. 
S'tauqa^najoieestplusgrans      ^^^.^ 

(Thibault  IV,  Lnans.,  p.  ■"." 
I  Ncn  demandes  s'il  fo  joans.         _ 

';    (non  'é- Hercule,  ms.  Oxf.,  Canon,  m.sc.  -loO, 

f»  m''.) 


Lies  et  joians. 

(WASTEBUt,  l.hans..  Unmv 


,  p.  305.) 
Ouant^sôlehadins  en^endi  «s  paroles  si 
eu  fil  a  merveilles  jo.onz.  (MEN.  bb  n 

33,  Wailly.)  ,  . 

UroifucorrociezdeceqiMlot^P«^u 

Su^ie^rrastru^z-if^j^^- 

&,Nouv.fr.duxin=s.,p.o9. 
I  i   11,   «obers    demouro.t  goans  et  po^ 
sesseur.  [Im  des  Jon,leurs  et  Bourg,  d  A, 

ra^  Guesuou.) 

Mezetioianz.  (Cfcron.de  S.-De...,m^. 

Sie-l.en.,'l"  aïO*.) 
Sieuumo„Ujo,„a«s(L.«rfe/aC0«./. 

de  la  Morêe,  p.  206,  Buchou.) 


.loi 


.101 


.]()[ 


Saron?  lit-  ri  joant.  (Serin.,  ni?.  .Mi'lz 
262,  l"  !8'i.) 

L'>s  moi.  en  'oiaot,  en  oi  iiit  : 
<).ir  je  ne  pu.is  aatremerit 
Avoir  cner  lié  aejoiiiiil. 
Oeh.  Le-^corel,  Chiins.,   lînll.  et  lîotid.,  xwu. 
p.  56,  Bibl.  elz.) 

Suis  bien  liez  et  joyanl  <le  vous.  (1388, 
.Morenu  89S  Fr.-Co.  37,  Mais,  de  Ncncliat., 
I,  1'.  142.) 

—  Agrfuble,  iiui  f.iit  plaisir  : 
AJonqiies  prùi.i  l'emperere... 

A  Cnrlemainne,  le  bueii  roi,... 
Que  le  lor  jaiaus  fesist  prcmlre 
Bi.liis  et  iniaiis. 

(Mov.sv...  Chroii.,  llini,  llpiiï.) 

.101  KiiMENT,  adv.,  joyeuspinent  : 

l-'t  jfiiaument  ma  tlisme   rendre. 
(}■  DF;  Jouhm,  bime  Je  l'niii.,  Brit.  Mus.    AiM. 
lOOl.-i,  f»  1  r».) 

.roiCE,  voir  Juise. 

.lOiE,  ,/oj/e,  s.  f.,  jdiiissance  : 

Je  vois  ce  que  je  désir. 
Si  n'en  pais  Joie  avoir. 

(Pcrt.  «r.  1S00,  III,  l-2,S!),    Ars.) 

I.a  mec  espouse  fenie,  Inqiipl  nen  a 
lieirs  prencliaiiis  ne  costiers  ne  loinlains  a 
qui  le  fié  puisse  ne  flee  escheir  ne  venir 
'ine  aiirei  et  a  ces  heirs,  ne  mei  ne  n^a 
fi'ine  n'en  avons  ni  devons  avoir  qne  l.i 
jnm'  des  biens  a  nostr  e  vie.  {Liv.  de  J 
d'Ibelin,  ch.  CCXLIX,  Beu  pnot.) 

Se  vous  voulez  avoir  /oî/B  sans  villenie,  si 
la  pourrez  avoir  en  mariage.  (Lanc.  du 
Lac,  t.  I,  ΫIW,  éd.  1.533.) 

—  Divertisse  ment  populaire  : 

Leurs  festes  et  joies.  (1369,  Ord.,  v,  172. 

—  Joyau,  bijou  : 

Adonc  convient  qe  done  a  celle  fenies 
con  cui  il  n  jeu  ancnne  joie  on  ancnn 
seign  por  celle  qne  le  puisse  monstrer 
qnnni  ille  se  vient  a  marier  q'ele  a  en 
amant.  (Voij.  de  Marc  Pol,  c.  cxv,  Houx.) 

I.edicl  roy  de  Polo<.'n(!  laissa  trois  mil- 
lions d'or  de  comptant  sans  les  Iia2\ips. 
nienbles  precieu.x  et  joycs.  qu'il  n'eslime 
pueres  moins.  (2  mai  1S73,  Lelt.  de  Ch  l.\ 
d  la  reine  mrre,  dans  les  Ifégoc.  de  la 
France  dans  le  Lev.,  III,  397,  note.  Doc 
inéd.)  ' 

F.n  telle  et  si  grande  parade  d'habits, 
joyes  et  armes  que...  (7  août  l.=i8n.  lelt.  de 
M.  de  Germigny  d  Henri  m,  ib  ,  111,  934.) 

Joyalier,  vendeur  de  joyes  et  bagues 
(Nomencl.  or.iil.,  éd.  1604.) 

—  Avoir  froide  joye  de  sa  peau,  avoir  la 
chair  de  poule  : 

Luy  list  le  roy  de  prans  peurs  et  elfrolz. 
dont  le  dict  sei<;[ieur  de  Houssi  cuyda  avoir 
froide  joye  de  sa  peau.  iChron.  scandai, 
de  Louis  XI,  f»  110  V»,  ,m1.  1.558.) 

—  Joie  était  parfois  du  genre  masculin  : 
.\  la  joie  des  oiseaus 

Ke  refraignent  li  Ijnisson, 
Me  croist  Joirs  et  reveaus  . 
(0.  riF,  SoiCNiEs,  Chans.,  ap.  Srheler.  Troiiv.  bel(j.. 
nonv.  sér.,  p.  1.) 

Ou  joies  est  moult  prochains. 

Ud..  il'.,  p.  li;.) 


Cl  ans  inies  me  vn'nt 
1)0  servir  la  geulo. 

(ID  ,  ii.,  p.   33.) 

1.  .lOiEL,  -  al,  adj.,  joyeux  : 

De  quoy  il  fut  moult  joiaus.  iLit\  de 
Marc  Pol,  lxxvii,  Pautbicr.) 

Si  s'en  vint  en  .lerusalem  joi'efs  et  enorez. 
(G.  DE  ÏYR.XllI,  16,  Ilist.  des  crois.) 

.foiaulz  est  li  bonis  qui  ait  merci  pilou- 
scmeiit   d'autrui.  {Psaut.,  Jlaz.    798,    l's. 

CXI.) 

2.  .loiEL,  joyel,  jotal,  juiel,  jiiiiel,  guiel, 
juyal,  jual,  jtiel,  jonel,  jouyel,  jeuwicl,  s. 
m.,  conservé  sous  la  lornie  joyau,  s'em- 
ployait fig.,  comme  bijou,  [lour  désigner 
une  jeune  tille  fort  jolie  : 

Et  avec  li,  un  gent  joiifl, 
Agnes  sa  fille. 
(.1.  BniTEi.,    Touni.  de  Chamrnci,  I  7.S',  Pelinolle.) 

—  Un  amant  chéri  : 

Dame,  quelz  est  vostres  jnyolz. 

Ksi  il  si  bons  conie  il  est  bians  ? 

—  Maislres,  corn  niar  vi  sa  biaule 

Sa  venue  ne  sa  bonté. 

Bien  sai  qu'il  m'estevra  languir 

Pour  lui  et  a  la  fin  venir, 

Car  il  m'a  dit  qu'il  s'en  ira. 

{Sones  de  ^ansay,  nis.  Turin,  f°  SS'.) 

—  La  nature  de  la  femme  : 
Por  "n  petit  qu'isneicment 
Fors  par  nii  outre  son  jouel 
Tout  ne  li  saillent  le  liouel. 

(C.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  1°  19i'.) 
CanI  vint  a  la  nuit,  niesire  Hobiers  jua  a 
sa  lame,  et  trouva  tt  vil  en  sa  dicstre 
cuise  le  tace  noire  et  le  porion  aukcs 
pries  de  son  biel  juiiel.  (Flore  el  la  Bielle 
Jehane,  Nouv.  fr.  du  xiii°  s.,  p.  109.) 

Car  il  avoit  counute  sa  famé  karnelment, 
a  toutes  ces  ensengnes  ke  elle  a  une  noiie 
ensengne  en  sa  diestre  cuise  et  un  porion 
pries  de  son  guiil.  (,1b.,  p.  108.) 
El  n'est  engin,  tant  soit  il  naturel. 
Qui  sceust  trouver  la  fève  en  leur  tourtel. 
Car  leur  jouet  tient  ung  peu  de  la  pipe. 
On  se  dissipe  après  telle  gnenippc 
Qui  riioninie  pipe. 
(J.  MAnoT,  Epit.  des  Damea  de  Por.  ««.r  Courlis, 
de  France,  1315,  p.  i'.),   éi.  Vy.M.) 

—  Un  cadeau  ; 

...  Ung  petit  jomjrl  et  don 
Luy  fist. 
(DFr.uIi.r.r.vn.i.E,    Trois  Pclrrinolges,  f  156^, 
inipr.  Inslit.) 

Voila  les  dons  et  gracieux  joyaux 
Que  les  hauts  dieux  ont  de  ce  traistre  la  !  (L'A- 
[mour.) 
(G.  D'AuniGKV,    le    Tut.  d'Amour,  II,  éd.  IS^iC.) 

—  Le  joiel  Aostre  Latrie,  sorte  di' ma- 
ladie : 

Le  mal  qu'on  dist  \p.  joiel  nostre  Dame. 
(Evang.  des  QuenouilL,  \>.  130,  Bibl.  elz.) 

—  Joiel,  tout  seul,  dans  le  même  sens  : 
Une  autre  plaie  d'epedimie  appelée  com- 

niiinement     oudit     pavs    (Hoissonnais)   le 
jovel.  (1,178,  Aicb.  .1,1  114,  pièce  38.) 

—  .leu  ; 

T'esliahis  lu  qciantjc  nie  sainue, 
Quant  on  tennit  un  tel  juirl 
Que  de  Bar  et  de  Lorainne 
1:1  de  llainan  li  pins  isniel 


Kt  de  Naniur  li  dauioisel 

De  France  et  d'autres  nations, 

Kscuiers,  chevaliers,  barons. 

De  conibatre  prest  et  garni, 

Ensi  que  recorder  oy, 

Ot  au  jour  dont  on  parla  tant. 

(FiH)iss.,  Pocs..  Ilichel.  8:i0.  f»  •lx\  x'\) 

—  Enjeu  : 

IHiis  dist  :  .1.  jfuwit'l  me  kieri\a. 
Mais  il  Tu  tclz  qu'il  me  baisa. 

{Soiies  de  Nonsoij,   lus.  Turin,  f  til'".) 

Entre  le  Roes  et  la  Louviere 

Vi  awen  dessous  un  ourmiel 

Knsi  qu'a  basse  renionliere 

Mainte  louse  et  maint  pastouriel, 

Car  on  avoit   la  un  Juiel 

Donné  ensi  que  dire  oy. 

S'en  estoient  moult  esbahy 

Les  pastoureaux  d'oultrelo  bos 

Et  en  tenoient  leurs  gros  nios 

De  ce  qu'il  lor  lu  eseapes. 

Mes  le  pris  ot  esté  douné 

A  son  droit,  ce  nio  dist  Thieris. 

(Fiioiss.,  Poés.,  Hichel.  830,  f"  iUl  v".) 

—  Faire  ses  joiaus  avec,  prendre  son 
plaisir  avec,  jouir  de  : 

0  lie  faisoie  mes  joiau.^. 

(Triilon.  1,  ^730,  Michel.) 

.lOiELEiî,  joyeller,  gohelher,  gonliiller, 
verbe. 

—  Act.,  bien  accueillir  : 

Alixandres  les  prist  ques  cnniaine  et  caicle  ; 
A  sa  tente  les  niaine,  ses  jouist  et  joiele, 
Geutemi'ut  les  apiele  et  niult  bel  les  apele. 
Uloum.  i'Mi.r..   f°  10'.   \.ir.,  Michelant.) 

—  Gratifier  de  cadeaux,  de  joyaux  : 

Et  si  sera  Indicle  dame  Elizabeth  joyel- 
lee  par  ledict  seigneur  roy  catholique,  son 
futur  espoux,  jusques  a  la  somme  de  cin- 
quante mil  escus,  qui'  sortiront  nature 
d'héritage,  comme  aussi  feront  les  autres 
bagues  et  joyaux  qu'elle  portera.  {Traicté 
de  pair  de  Cateau  Camhresis,  dans  du  Vil- 
lars,  Mém.,  1.  XII,  Micbaud.) 

—  liéll.,  s'aiiniser  : 

Al  Danois  demandât  pour  quoy  la  .v  iiolirlhr. 
(Jeu.  des  I'beis.   Geste  de  Lieye,  ItTit),  ap. 

.Scheler,  Gloss.  pliilol.) 
Jusqu'à  une  fonlainc  se  vint  ou  soy  yovhtile. 
(In.,  il/.,   1843.)  Impr..  youlUtle. 

.loiELET,  -  ellct,  joyetlet,  joelet,  jouelet, 
jouellet.jouveleljjvwelel,  jonlel,  joiel,  s.  m., 
jouet,  joyau  : 

Et  s'aloit  joant  a  sa  queue  ausi  corne  li 
enles  a  son  joelet.  (Lancelot,  ms.  Fribourp, 
l"  100».) 

(;ar  sarhiez  qu'au  jouelet 
En  valeur  petitclet 
A  bien  graiit  signifianoe. 
(Nrc.  M.  M.iiK.iVAN,  Paulliere   d'amtrs,   liichol. 

-2.u3'j,  f  icr.) 

Car  pour  ces  enfans  soulassier 

Faisoit  querre  el  porchacier 

Joiaus  de  voire  et  po<;onnes. 

Et  autres  petis  Joules. 
iPe  Sainte  Ysaliel,  ap.  Jub.,  (H-'jip.  de  Iluteli.,  Il, 
.■ti)7.) 

Chapiaus  de  llenrs  en  esclicete.s 

Aunionieres  on  crespinetes, 

Ou  aulres  joelez  petiz. 
iltose,  Ricbel.  157:1,  f"  CI».)  Méon,  7i75,  joelts. 


»>iS 


JOI 


.101 


JOI 


r.'-  ne  di  pas  ']ne  hien  n'en  iiorl, 
Kt  par  soi»  el  par  tiepori, 
la:  joflfl.  se  ses  amis 
I  <?  li  a  donné  ou  Iramis. 

(/»..  4595,  Ménn.) 
l'orter  nn  jo'ielfl. 

<».,  ms.  Corsini,  f»  33''.) 
Orfroîs,  corroies,  ^ouflf$. 
(Poème  ttr  la  man.  df  Hen  rnlenire  la  tonfcss., 
Richel.  9U.  f  73  v".) 

Ce  sunt  come  les  juweletz  aux  pnfans 
que  Dieu  nous  donne  pr>r  nous  solaciier. 
(LAcnKXT,  Somme,  vas.  Troyes,  t"  23  r<>.) 

Et  l'acoinler  de  joureMz, 
I>e  labletlps,  de  costelelz 
Et  de  boarse  pinpelolee. 
(Dcr.rii.LETiLLE,  Trois  Pelerinaigrs,  f"  -13'',  impr. 
Inslil.) 

Qai  lors  portoint  nonTcanIx  coliers 
I>e  monlt  bel  port,  de  belle  ^nise, 
Kt  estoÎDt  non  relie  devise 
I>e  doai  jnirz  brnniz  et  beani. 
Couplez  ensemble  de  doux  fermanlx, 
(CciLL.  r.E  St  A.NDm:,  Litrr<-  du  bon  Jehan,  37C9, 
Cbarriére.) 

Vo  joielletfiiH  de  buzelte.  (Test,  chirogr. 
dedéc.  1380,  Arch.  mun.  Douai.) 

Deux  petits  joi/e/Zespendans  pour  mettre 
en  oratoire.  (1380,  Inv.  de  Charles  Y,  ap. 
Laborde,  Emaux.) 

l'n  petit  joi/ellet  d'or.  (UOO,  Pièces  relal. 
au  règ.  de  Ch.  Vf.  t.  H,  p.  288,  Douït 
d'Arcq.) 

Pelxl  jouelet.  (76.) 

JoiELEUR,  juellour,  s.  m.,  joaillier  : 
Que  null  orfeonr  ne  juellour  n'nulre 
homme  que  overe  harneys  d'arpent  mette 
nulle  d'iceile  a  vendre  dêins  la  dit  cilé  de- 
v.nnt  ceo  qui  soit  touché  ovesqz  le  touche. 
l^lat.  de  Henri  VI,  an  ii,  impr.  fîotb., 
Bibl.  Louvre.) 

.lOIENETÉ,   voir    JOVENETK. 

1.  .loiER,  V.  a.  Jouir  de  : 

Et  ceulx  qui  ont  c.nuse  lie  part  le  dit 
autel  le  puissent  joier  perpétuellement 
Hi06,  Ch.  de  l'év.  de  Bdle,  Troiiillat  et 
\  autrey.  Mon.  de  l'év    de  Bdle,  V,  203.) 

2.  JOJER,  jouyer,  s.  m.,  bas  de  la  joue: 
La  lletre  enporte  et  treslot  le  joier. 

Si  que  les  deni  veissiei  blanchoier. 

(Olinel,  1188,  A.  P.) 
Kn  one  des  narines  du  nés,  les  le  Joier, 
Poorrolt  on  largement  nn  oef  d"nne  mnchier. 
{Gaufretj,  29-6,  A.  P.) 

Li  firent  une  prant  plnve  de  laille  au- 
dessus  du  jouyer.  {lien,  du  CAdl.  I,  236, 
Bibliopb.  fr.) 

—  Bajoyer,  paroi  en  maçonnerie  qui 
revêt  la  chambre  d'une  écluse  : 

Un?  jouyer  faisant  closture.  (1521. 
i(f7Ui7»(/eLaon,  Arch.mun.  Laon.) 

■loiERE,  jouyere,  s.  1.,  bas  de  la  jone  : 
_  On  cuira  les  plandes  (du  cheval),  que 
l'en  appelle  viulles  ou  viues,  qui  sont 
eotour  le  col  et  la  teste,  soubz  \esjouyeres. 
fPRBRB  .NicoLK,  Trad.  du  Lit.  des  Prouffilz 
champ,  de  P.  des  Crescens,  i'  99  v». 
M.  1516.) 

—  Partie  derarinnre  de  tête  qui  couvrait 
la  joae  : 


De  la  Teotaille  li  rompi  la  loiere. 
(.Metehans,  631 1,  ap.  Joiick.,  Cuill.  d'Oi.) 

•lOiESE,  voir  JnsE. 

.loiETTE,  s.  f.,  jouissance,  usufruit  : 
Ne  avons  que  la  joielte  des  biens  a  nostre 

vie.  (.4s.«is.  de  Jérus.,  ch.   263,   ap.   Duc, 

Joissentia.) 

.loiGN'ABLE,  joiHjn.,  ./omn.,  ad  j.,sascep- 
tlble  d'être  joint  : 

Junftibilis,  joinnables.  (Ca(Ao/icon,Uicbel. 
1.  17881.) 

Junsibilis.  joUmable.  {Gloss.  lat.-fr., 
Uichel.  1.  7679.) 

Junsibiiis,  joinanab/e.  (14G4.  J.  Laga- 
Dkdc,  Cathol.,  éd.  Aufl'ret  de  Quoetqueue- 
ran,  Bibl.  Quimper.) 

Junsibilis,  et  hoc  le,  joingnable.  (Yoc. 
lat.-fr.,  1487.) 

.ioiGXABLEMEN'T,Jo«ngn. ,Jomn.,  adv., 
I   de  manière  à  pouvoir  être  joint  • 

I       Jungibiliter,  joinnablement.  ICatholicon, 
,    Richel.  1.  17881.) 

Jungibiliter,  joi'ngnaft/emenf.  (Voc.  lat.- 
fr.,  1487.) 

.lOiGNABLETii,  joingn.,  joinn.,  s.  f., 
faculté  de  pouvoir  être  joint  : 

Jungibilitas,  joinnablelez.  (Calholicon, 
Richel.  1.  17881.) 

Jungibilitas,  jomnafc/e(e.  (Gloss.  lal.fr., 
Richel.  1.  7679.) 

Junsibilitas,  lié,  joingiiableté.  (Voc.  lat.- 
fr.,  1487.) 

1.  .JOiayAST,  joingnant,  adv.,  tout  près: 
Aucuns  des  voisins  veut  mesonner  join- 

gnant.   (Bkaum.,  Coût,   de  lieauv.,  xxiv, 

24,  Beugnot.) 

—  Prép.,  près  de  : 

Il  advint  un  jour  qu'une  troupe  de  gens 
de  cheval,  qui  avoit  charge  de  le  prendre, 
passa  tout  joignant  un  halier  ou  il  sVsloit 
lapy.   (.Mont.,  Ess.,  i,  23,  p.  71,  éd.  1393.) 

—  Joignant  de,  loc.  prép.,  prés  de: 

Et  le  tuèrent  jof'ngnanf  du  lit  de  Mons. 
le  duc.  {Chron.  de  S.-Den.,  Richel.  2813, 
f-  410".) 

Puis  oste  les  neuz  du  col  qui  sont  entre 
le  col  et  les  espaulles,  et  encise  en  travers 
celle  char  joignant  de  l'espaulle.  (ie  bon 
varie,  de  chiens,  p.  42,  .lullien  el  Lacroix.) 

—  .1  joignant  de,  à  côté  de  : 

nrûil  a  joignant  de  sa  herbergerie. 

(.Enf.  Ogier,  6539,  Scheler.) 
.1  joingnanl  de  lui  s'atropelent. 

(Gliakt,  Rotj.  lign..  20258,  W.  et  D.) 

2.  .POIGNANT,  S.  m.  ? 

En  Touraine  adjournement  baillé  pour 
devoir  faire  la  monstree  doit  contenir 
huiteine  pour  le  moins  et  doit  declairer 
deux  joignans  de  confrontation  pour  le 
moins.  (Le  Coustumier  de  Poiclou,  ch.  10, 
éd.  1499.) 

.lOIGNAT,  voir  JL'IGNET. 
JOIGNE,  voir  JOENE. 

.loiGNEOR,  -  our,  S.  m.,  celui  i|ni  joint, 
qui  fait  les  jointures  : 


A 


Je  vuil  qu'il  fera  venir  ciens  le  quarreour 
ou  le  joignour  pour  appareiller,  joiiigjre 
et  faire  les  ais  de  mon  lit.  (La  Manière  de 
langage,  p.  384,  P.  .Meyer.) 

.lOIGNET,  voir  JUIGNET. 

.lOiGNETEi.,  S.  m.,  petit  jeune  homme  : 

Perrinoz  Vijbignetaz,  .x».  o.  (1.339. /ureV 
de  tiar  sur  Seine,  Uichel.  I.  1O40O,  Lalorc, 
p.  7.) 

.lOIl.ITÉ,  voir  JOLIETÉ. 
.lOINCElEI,  voir  JONCEIBI. 
.lOINCHEIZ,  voir  JONCHEIS. 
.lOINCHEUUE,  voir  JON'CHEURE. 
.lOINCHIE,  voir  JONXHIE. 
.lOINCTURÉ,  voir  JotNTDRÉ. 

.loiNDABLEMENT,  adv.,  de  manière  & 
pouvoir  être  joint  : 

Jungibiliter,  joindabiement.  (Gloss.  4e 
Salins.) 

.loiNDABLETÉ,  S.  f.,  faculté  de  pouvoir 
être  joint  : 

Jungibilitas,  joindabletez.  (Gloss.  de  Sa^ 
lins.) 

.lOiNDANT,  prép.,  tout  prés  de  : 
Li  princes  de  Galles  et  ses  batailles  pas-     \ 
serent  tout  joindant  Thoulouse.   (Froiss.,       v 
Chron.,  IV,  162,  Luce.)  ' 

Li  vens  les  ramenoit  mausré  euls  join- 
dant Bristo.  (ID.,  ib.,  II,  82,  Kerv.) 

Ens  ou  chaste]  Saint  Anlhoine  joindant 
Paris.  (ID.,  ib.,  XV,  94.) 

JOiNDiiAGE,  juind.,  s.  m.,  redevance 
pour  avoir  \f  droit  de  faire  paitre  les  bes- 
tiaux dans  un  endroit  dénommé,  un  pitu- 
I   rage  commun  : 

Que  en  la  terre  n'eust  point  de  juin- 
drage,  ne  chose  qui  la  vaille  par  fraude, 
ne  par  boisdise.  (1329,  Ord.,  Il,  32.) 

—  Regain  : 

Item  les  joindrages  des  herbaiges  des 
fros  de  la  paroisse  de  Beaufort  des  la  mi 
aoust  jusques  a  Noël.  (1342,  Arch.  JJ  103, 
pièce  316.) 

Les  baillies  appartenant  a  la  dicte  pre- 
vosté  avec  les  joindrages  et  les  trespas. 
fl342,  .Vrch.  K  49,  pièce  38.) 

1.  .loiNDRE,  juindre,jondre,  verbe. 

—  Act.,  ajouter  : 

Ge  toi  demande,  père,  conus  tu  Fortuneit 
lo  veske?  —  Li  queiz  dit  :  Gel  conu,  et  bien 
lo  conu.  -  Dunkes  ;o»)!S  ge  après  :  Ge  toi 
proi,  di  se  tu  conus  alcuns  de  ses  miracles. 
(Dial.  St  Greg.,  p.  43,  Foerster.) 

—  Relier  : 
Et  li  maschum   Satomun  e  li    maschun 

Yram  les  taillèrent  e  parèrent,  juinstrente 
acuplcrent  île  primes  as  munz.  {Bois, 
p.  243,  Ler.  de  Lincy.) 

—  Placer  : 

I.a  dame  fait  de  banme  enoindre, 
.\  one  glise  le  hit  joindre 
Pries  d'un  autel  el  fait  sus  faire 
.1.  biel  lombiel,  puis  s'en  repaire. 

(flic/i.  li  liiaus,  il7,  Foerster.) 


JOI 


JOI 


.101 


r,49 


—  Frnpper : 

C.nt  Forlanc  m'a  'Onl 
Par  si  Icite  inainere. 

(Prise  Je  Pamp.,  1803,  Mussafia.i 

—  Joindre  ses  maias  de,  rendre  liDm- 
II) âge  à  : 

El  .ascuDs  Tf skes  premeraios 

Dou  roi  de  Fr»nce  joiiitl  ses  wains. 

(■oosK.,  Chron.,  1168,  ReilT.) 

—  Neutr.,  conclure  un  marché  en  se 
donnant  la  main  : 

Ne  doit  rendre  ne  apporter  pour  vendre 
cuir  tanné,  ne  faire  niarchié.  ne  joindre,  ne 
bailler  deniers  a  Dé.  (1311,  Ord.,v,  272.) 

—  S'unir  amoureusement  avec  une 
femme  : 

Sa  feuime  souvent  le  requerroitdn  déduit 
et,  par  nécessité  qu'elle  aroit.  s'efTorooit  a 
le  faire  joindre.  (B.  des  Perikbs,  \ouv. 
Rfcr  ,  d'un  superstitieux  médecin,  f"  237  v», 
éd.  1.'j72.) 

—  Réfl.,  se  couvrir  : 

Le  cheval  broche. 
Si  te  joint  en  l'escai. 

(.Koncisrah,  p.  90.  Bonrdillon.) 

Li  ons  et  ?i  autres  sv  joint 
En  l'escn  et  se  vont  ferir. 

(Hom.  de  Ham.  p.   351,  Michel.) 

Dedens  l'escn  Ireslont  se  joint, 
T>es  esporons  le  cheval  point. 

{Rich.  libiaus,  813,  Foerster.) 
Saull  sur  son  cheval  de  plaine  terre,  c! 
embrasse  l'escu,  et  se  lOincl  en  ses  armes. 
(Perceforest.  I.  f»  14,  éd.  1528.) 

—  Infin.  pris  subst.,  bataille  : 

ijuand  se  vint  au  joindre,  les  François 
estoient  conme  ja  hors  de  haleine,  par  le 
moyen  dudit  mauviiis  chemin  qui  y  estoit. 
(Jnv.  DES  t'RS..  Hist.  de  Charles  VI, 
an  1413,  .Miehaud.) 

—  Joint,  part,  passé  ;jom(  en,  couvert 
de: 

Onlre  s'en  passe,  en  l'escu  joins, 
Mesire  Driens  et  tosl  retient. 

(nom.  de  Ham,  p.  282,  Michel.) 

Casions  passe  outre,  en  l'escn  joins 
Et  sont  a  lour  rens  retoorné. 

(Ib.,  p.   292.) 

2.  .JOINDRE,   voir  JOVENOR. 
.lOINGLEKIE,  voir  JONGLERIE. 
.lOINGXABLE,  VOir  JOIGNABLE. 

.lOlNG.NABI.EMENT,  VOJr  JOIGNABLE- 
MENT. 

.lOlNGNABLETÉ,  VOir  JOIGSABLETÉ. 
.lOINGNANT,  voir  JOIGNAM. 
.lOI.NGN'ET,    voir  JOIGNET. 
JOIXXABLE,  voir   JOIGNABLE. 
.lOINXABLEMENT,  VOir  JOIGNABLEMENt. 
.lOINNABLETIi,  VOir  JOIGNABLETÉ. 

1.  .loiXT,  ./'omet,  jonl,  adj.,  bien  fait, 
gracieux,  élégant  : 

Nns  n'i  seust  riens  qne  reprendre. 

Tant  ot  lo  cors  jont  et  bien  fet. 
(Do  Chev.  a  l'espee,  6i9,  Véoa,  ^ouv.Rec,  1,111.) 


.^age,  plaisans,  apte  et  coiote. 
Grasse,  greslete,  gente  et  jointe. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  8'.) 

Oui  robes  onl  L'entes  et  jointes. 

(/4.,  fSl».) 

Habit  unques  ne  vi  si  cointe, 
Ne  dame  en  son  habit  si  jointe. 
(G.  Machaolt,  Liire  du  Voir  dit,  p.    iS,  Tarbé.) 

Joins,  nair,  parfais  et  compris 

En  toutes  parfaites  \ierlus. 
Uf.ii.  iiF.  Lk  Mote.  li  Reg.  Giiill.,  715,  Schelcr.) 

Lendemain  vint  plus  joins, 

Vestns  fut  de  dras  d'oir. 
(JtH.  OKS  PRETS,  Geste  de  Liège,  11,  484G,  Schc- 
1er,  Gloss.  phlol.) 

Et  afin  qn'elle  semble  droite, 
Luy  fault  faire  sa  robe  estroirte 
Par  les  llans,  et  soit  bien  estraincte 
Afin  qn'elle  semble  pins  joinete. 
(E.  Descb.,  Poés.,  Richcl.  810,  f  407  r».) 

—  Rapide,  vif,  alerte  : 

La  damoiselle]  a  regardé  Beroier 

Qi  plus  est  joins  qe  fans  ne  esprevier. 

(Raoul  di'  Cambrai,  5595,  A.  T.) 
Mais  li  bons  chevaliers  an  cora^je  cremu 
Se  ûert  en  rius,  plus  joins  d'un  fauconcel  ramu. 
(Roum.  d'Alix.,  f»  SS',  Michclaul.) 
Outre  s'en  passent  si  joint  coume  faucon. 

(Enf.  Ogier,  2724,  Schelcr.) 
Plus  joint  qu'oisel  oullre  s'en  vont. 

(Couci,  1422,  Crapelcl.) 
Une  damoisielle  moult  cointe 
Qui  plus  iert  qn'esmerilions  jointe. 
(J.  DE  CoNDt,  Cliev.  a  le  mance,  347,  Scheler.) 

Il  est  si  plaisant  et  si  coint 
Que  oncques  esprevier  ne  fust  joinct 
Si  bien  qu'il  est,  ne  si  propice. 
(Jaq.  Milet,  Desiruct.  de  Troyes,  2413,  Stencel.) 

—  Adv.,  tout  près  : 

Le  suppliant  courut  après  icelui  Pierre, 
et  incontinent  qu'il  fuct  Joinct,  il  lui  bailla 
sur  l'espaule  un  coup  de  la  fourche.  (1453, 
.\rch.  J.l  182,  pièce  31.) 

2.  .lOiNT,  s.  m.,  joug  : 

Icellui  Monin  portant  une  chose  nommée 
joint,  a  quov  ou  pays  l'en  lye  les  buefs. 
(1397,  .\reh."jJ  133,  pièce  78.) 

.lOisTE,  joynte,  jointie,  j,.'icle,  juinic, 
guinle,  s.  f.,  jointure,  articulation  : 
l.e  bras  saint  Père  aporlé  del  moostier, 
L'or  et  l'ar^'ent  en  ont  fait  erachier, 
La  mestre  jointe  font  au  conte  besier. 
(Conronn.  du  roi  Looys,  Richel.  774,  f°  21  T°.) 

Mes  si  estoit  trcnchanz  li  fers, 
Et  dou  doit  moien  jusqu'es  ners 
La  primere  jointe  en  trencha. 
(I.a  Cliarrelle,  Val.  Chr.  1725,  f°  21''.) 
Ou  feust  sor  nerf  on  fenst  sor  jointe. 
iErec  et  F.nide,  Richel.  1420,  f°  18=.) 

Cil  tire  de  si  frrant  force  que  les  vaines 
du  cors  s'en  sentent  et  toutes  les  loinles  du 
cors,  {.irtur,  ms.  Grenoble  378,  i"  66''.) 

Quant  ele  dreçoit  les  doiz.  vos  peuissiez 
mettre]  es fosseles  endroitlesjoinfes.quant 
la  paume  fust  estendue,  en  ch.nscun  crocet 
noiaux  de  noiseles  menues.  (76.,  Richel. 
337,  f  Z3'.) 

Encor  estoit  tout  che  du  mains. 
Oui  resgardoit  ches  blanches  mains, 
Dont  naissoient  chil  bel  lonc  doit, 
A  basse  jointe,  grade  en  fin. 
(A.  lit  i,A  Halle,  Jeu  Adan,  Coossemaker,  p.  301.) 


Dont  aporta  o»,  jel  sai  bien, 

A  Sessons  St  Sebasliien. 

Et  en  France,  par  .1.  jour  biel, 

nel  cors  St  Piere  et  St  Marciel, 

Et  de  confies  et  de  martirs 

Jointes  et  oissians  tous  entirs. 

(MorsK.,  Chron.,  12351,  Reiff.) 
Se  on  fiert  .i.  homme  en  le  main  de  quoi 
ke  che  soit  et  on  l'i  tolist  membre,  fust  en 
doit,  se  on  caupast  u  tolist  une  jointe, 
c'est  a  dire  un  membre  del  doit,  u  .II. 
jointes,  u  .m.  jointes,  c'est  un  doit.  Ou  se 
ou  li  tolist  .11.  dois,  ce  seroit  .vi.  jointes. 
(1282,  lieg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer  AB 
xviii,  16,  n°  783.) 

Et  cil  li  a  bouté  Panel 
Ou  doit,  si  qu'il  passa  la  jointe. 
{De  Gombert,  70,  Montaiglon  et  Raynand,    Fabl., 
1,  240.) 
Si  doit  sont  lonc,  ses  jointes  Ices, 
Mnlt  sont  bien  fêtes  et  mollees. 
(Des   deu.r   Amans,  ap.    Jub.,    Jongl.    et  Trouv., 
p.  122.) 

Goûte  de  guintes  et  de  niers.  (Remèdes 
anc,  Richel.  2039,  f-  1  r».) 

Et  aussy  a  le  jeune  cerf  les  deus  os  qui 
sont  endroit  la  Joinfe  du  pied  au  dessus  du 
talion,  plus  larjios  et  plus  couverts  que 
n'a  une  biche.  {Modus,  (°  7  v»,  Blaze.) 

Et  tient  ledit  aigle  en  sou  bec  un  petit 
reliquaire  ou  il  a  une  jointe  de  S.  Denys. 
(1.372,  Compte  de  l'exeait.  du  Testam., 
Pièc.  rel.  à  l'Hist.  de  Fr.,XlX,  132.) 

l'n  aigle  d'or  qui  tient  en  son  bec  une 
jointe  de  M'  S.  Denys.  (J6.,  p.  166.) 

Les   coubtes,    les    mains,    les    deis,    la 
paulme,  les  ongles,  les  joyntes.   (La  Ma- 
nière de  langage,  p.  383,  P.  Meyer.) 
Tous  bontent  dedens 
Leurs  mains  jnsqn'aux  jointes  des  doys. 
(E.  DESCHAMPi!,  Poés.,  Richcl.  840,  P  354''.) 

Joinctes  et  nerfs  croistre  et  estendre. 

(ViLLO.v,  Grant  Test.,  xli,  Jouansl,  p.  .')5.) 

T^es  joinctes  des  pierres  ou  qnarreaux. 
(Jan  Martin,  Vitruve,  f»  102  r»,  éd.  1547.) 

Les  couvercles  des  ouies  finissent  en 
eguillons  qui  ont  les  pointes  vers  la  queue, 
lesquels  couvercles  après  la  jointe  qu'ils 
out  avec  la  teste,  sont  minces.  fL.  Joiib.. 
l'Hist.  des  poiss.  de  Bond.,  .\,  10,  éd.  iSoS.) 

.\  l'enrirnit  de  la  jointe  du  coude. 
(Amyot,  Theag.  et  Car.,  ch.  xv,  éd.  1559.) 

Encores  que  ce  soit  pour  remettre  en 
leur  lieu  naturel  \es.  joinctes  des  membres 
desnouez  et  desboitiez,  elles  font  néan- 
moins grande  douleur  au  patient.  (iD., 
Vies,  Compar.  de  Cim.  av.  Lncull.,  éd. 
1365.) 

D'un  coup  de  sa  large  allnmelle. 
Qu'il  luy  donna  on  l'espaule  est  conjoincte 
.\vec  le  col  sans  point  faillir  la  joinete. 

(Salel,  //.,  V.  éd.  1577.) 
.Nature    a    produict  peu    de   chair    aux 
joinctes,  et  largement  aux   lieux   qui  sont 
entre  icelles.  (Dalechamp,  Trad.  de  Galien, 
p.  37,  éd.  1609.) 

—  Les  parties  de  la  femme  : 

Leur  tasleras  parmi  les  jointes, 
Sns  monteras,  et  donrr^is  pointes 
Es  costez,  de  tes  espérons. 
(EcsT.  Drsi  11.,  Mirouer  de  mariage,  p.  219,  Cra- 
pelct.) 

—  Génération  : 

Excepteit  et  fuers  mis  tous  mes  signours 
de  cui  je  serioe  homme,  et  mes  amis  char- 


râO 


.iOI 


,1.    jusque?  a  la  qxmrW  jointe.  (t39t,  Pr. 
Je  rH.de»letz,i\,iOÔ.) 

Jusques    a   la   trcke  joint*.    (1392.  tb-, 
IV,  428.) 

Jufqnes  a  la   tierce  joinlte.  (1409,   ib-, 
IY,637.) 
_  Rencontre  : 

Vers  ce-ios  de  l'ost  fis»  une  pointe. 
Premiers  en  toII  ater  la  joiale. 

[Vif  dupap.  Grég.,  p.  59.  Luzarchs.) 
Ile  !  combalei  sans  feinte  ; 
Composez  vos  squadroiis  ; 
Chefs,  mar.hez  a  la  joinlt. 
Hardis  comme  lyons.  .      ,     j  e  ., 

(Proif  du  clfrgé    de  l'aris,    Poes.  fr.  des  xï     et 
xvi«  s..  II,  305.1 

—  Angmenlation  : 
La  joincU  et  crue  qu'ils  (les  Vénitiens) 

avoient  faille  a  leur  empire  en  Italie.  (Clbm. 
DK  Seysskl,  flisl.de  Louis  .17/,  ap.  hte-Pal.) 

—  Mesure  contenant  denx  pots  : 
Pour    iiuatre   juintes   de    vin,  chacune 

juinle  tenant  deux  pos,  chacun  iiot  du 
pris  de  .11.  s.  (Extr.  des  arch.  delHol.-de- 
Vil/e  d'Evreux,  Bounin.) 

bresse.  join(«.  jointure.  Bcssin,  jouiiite, 
temps  pendant  lequel  les  chevaux  de  la- 
bour restent  attelés  :  action  d'atteler. 

.lOINTEE,  voir  JOIMIEE. 

joi.NTEMEXT,    joiticiement,    jotntmenl, 
jonlemenl.   adv.,  dune    nianièn'   jointe, 
serrée,  étroitement  : 
Par  la  chambre  a  la  dame,  la  fn  le  mur  crevés. 
Kl  si  fn  joinlement  dessus  lerre  vonles 
Oue  il  n'a  si  sage  homme  desi  en  Balesiues, 
Puisque  laomaire  esl  close  el   li  gons  bien  serres. 
Oui  s'en  apercheusl  por  l'or  de  .x.  chiles. 

(Caufreu,  20-7,  A.  P.) 

Cili  qui  du  seneschal  de  Bordiaux  proprement 
Portoit  le  m-ant  penon  de  sovc  qui  resplent 
Au  plus  bel  de  la  place  le  fiça  emplemeul, 
Et  la  allant  Angles  qui  viennent  jonlemenl. 
iCovEL..  B.  du  Guetcl.,  var.  des  v.  2Î581-22583, 

II,  316,  Charrifre.) 
Plus  joinlemenl  forent  armeisli  damoiseals 
Qoe  ne  soit  en  ses  plommes  un  nobiles  ooseals. 
(Jer.  nts  Pbf.is,   l.eile  de  Liège,  3iu06,  Scheler, 

Closi.philol.)  j 

—  Conjointement,  en  même  temps  : 

L'un  et  luuter  tiendront  jointmenl  lour 
mains  enter  les  mains  \V.  T.  (Littl.,  Jnst., 
88,  llouard.) 

Ce  qu'escripvons  a  nostre  cousin  le 
comte  de  Nassou  et  vous  joinctement. 
(IS34,  Pap.  d'Ei.  deGrantelle,  i.ll,  p.  199, 
Doc.  inéd.) 

Avec  six  pros  pièces  et  six  moiennes 
d'artillerie,  que  se  conduisoient  a  bras,  et 
la  uiunilioù  joinclenient,  en  bataille.  (1535, 
ifc.,  p.  .363.1 

Oue  jointement  ses  biens  soient  annotez 
et  "saisis.  (iH  o.  t.  1611,  Edit  perjiHvel  des 
Arcliid.  Albert  et  Isab.  Ewjenia,  38.) 

—  Fig.,  étroitement,  directement: 
Sa   lin  (.le  Socrate)  fut  de    nous  fournir 
de  choses  el  dp  préceptes,  qui  rcelement 
el  plus  joinclenient  servent  a  la  vie.(MoNT., 
Ess.,  1.  m,  c.  lî,  <"  439  r«,  /td.  1588.) 

.loiNTENANciF-,  joijn.,  S.  l.,  oction  de 


.101 

tenir  un  fief  conjointement  avec   quel- 
qu'un d'autre  : 

La  nature  dejoynienaiicie  est,  que  celuy 
que  survesquisl  avéra  solement  1  enlier 
tenancie  solonque  tiel  estate  que  il  ad,  si 
le  ioynlure  soit  contenue,  etc.  bicorne  si 
trois  jovQlenanls  sont  en  fee  simple,  et  1  un 
ad  issue  et  dévie,  uncore  ceux  que  sur- 
vpsquont  avpront  les  tenements  enfer,  et 
l'issue  n'avéra  riens.  (Littl.,  Instit.,  280, 
llouard.) 

.ioiNTENANT,J0!/n.,s.m.,  celui  qui  tient 
conjointement  un  fief  : 

Si  soient  Aeas.  jointenants  de  certaine 

lerre  en  fee.  (Littl.,  Instit..  44,  Houard.) 

Si  Eoers  purchase  terrts  ou  tenements, 

de  ceo   ils   sont   appelles  jot/ntenanls,   el 

ne  my  parceners.  (lo.,  ti>.,  234.) 

.loiNTKUR,  jointteur,  joinlour,  s.  m., 
instrument  qui  sert  à  relier  les  ton- 
neaux : 

Icellui  Reanault  frappa  Vincent  Bernarl 
par  la  teste"  d'un  jointteur  a  joindre  ton- 
neaux. (.1382,  Arch.  JJ  121,  pièce  40.) 

I  joinlour  de  bois  garni  de  fer.  (18  nov. 
1392,    Vente  de  meubles  de  la  mairie  de 
I    Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Cf.  JOINTIER. 

.loixTEUS,  -  eux,  adj.,  contigu  : 
Pourestre  les  estais  des  princes  jointe»!. 

(1536,   Pap.  d'Et.  de  Granvetle,   IV,  741, 

Doc.  inéd.) 

.loiNTiEE,  -  tee,  joinc,  s.  f.,  ce  que 
peuvent  contenir  les  deux  mains  : 

La  farine  a  mainl  jor  gardée 
Marlins,  quant  l'en  li  envoiot  ". 
El  se  nus  povres  le  priot 
Que  por  l'amor  Den  l'en  donu.isl, 
.Si  l  isl  de  Deu  mol  ne  sonast 
Com  il  en  avoit  sa  Joinlee. 
(Pr.*s  Gatixf..*i;,    Vie  de  S.  Warlin,  p.   93,  lîou- 
rassé.) 

L.i  dame  a  pris  un  coflnel 
A  son  chevcz  ou  si  jnel 
Esloient,  el  si  ert  loi  plains 
De  parisis  el  de  charleins  : 
La  dame  en  done  au  bacheler 
A  ses  joinliers  sanz  conter. 
^DoLis,    Rom.    de    Trubert,    "209,    Méon,    Vom- 
1        Rec,  I,  198.) 


Une  jointee  d'icelui  grain  en  assemblant 
les  deux  paumes  de  la  main  ensemble. 
(Cft.  de   1473,  ap.  Duc,  Juncla  2.) 

Pour  chacune  somme  de  fruit,  droit  de 
havage,o'est  a  scavoir  que  lesdisl  copimis 
en  peuvent  prendre  unejoincfee,  c'est  a 
siavoir  plein  les  deux  mains  dudicl  fruicl. 
(1493,  Arr.  el  decl.,  ap.  Mantollier,  March. 
(riq.,  III,  242.) 


JOl 

Jelian  le  Bovier  d'i>:elle  hache  couppa 
ledit  pain  sur  le  chappuiz  ou  joiiiKier  du- 
dit  relieur.  (1445,  Arch.  JJ  177,  pièce 
169.) 

Cf.  JOINTEUR. 

.ioiNTiF,joi)ic(i/",  adj.,  joint,  uni  : 

Ne  veit  plus  genlil  parement 
Ne  marquelté  plus  genlement 
Ne  mieulx>tn(i7ne  raieuli  voianl. 
(I.EFRANC,  Champ-  des  Dam  .  Ars.    3til,  f    68.) 
Sera    la    cisterne    recouverte    de  deux 
pierres  joincliwes.  (20juill.  1521,  Arch.  i.ir., 
Not.,  Contât,  III-l.) 

.îoiNTis,  -iz,  -  eis,  juint.,  ionct.,jorncl., 
adj.,  juint,  rapproché,  contigu  : 

El  tu  es  de  notre  gent  nés 
El  de  nos  jonctis  parentes. 

(,Wace.  Brul.,  6531 ,  Ler.  de  LIncy.) 

Car  les  rues  erent  voUices 
Les  unes  es  antres  joinlices. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  375,  f»  74^1 
E  furent  juinteices  (les  bases)  de  quatre 
u  cinc  tablés  de  araim.  (Bois,  p.  254,  Ler. 
de  Lincy.) 

Avoit  en  chascnne  entrée  deus  paire  de 
portes  cloanz  et  joinffces  qui  fermoient  a 
bons  verroz  de  fer  et  a  barres  granz  el 
forz.  (Artur,  Richel.  337,  f»  41'.) 

«or  la  rive  de  l'autre  part  esloient  li 
chaisne  joinfiz.  {Ib-,  f»  218-'.) 

Ouatre  soliveaux  jotntis.    {Compt.  de  P. 
Mareaii,   1408-1410,   Forteresse,  iv,  Arch.    \ 
nnin  Orléans.) 

Pour  avoir  fait  le  planchier  de  la  tour 
il'Avalon.de  solliveaux  joinJis.  {Compte  de 
Jeh.  Chiefdail.  1412-1414,  Forteresse,  Des- 
pence, VI,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Uobbes  joinlisses  et  pressées. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,   Ars.   3121,  f    61  0 
-      Penlures  jointiches   a    .11.    d.   la  paire. 
{Compte   de  i4S0,  Béthune,   ap.  La  Fons, 
GloiS.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Lebvres  corallines  elbien  joinclisses.  (LE 
IIAIRE,  niuslr.,  \,  33,  éd.  1548.) 

.lOINTME.NT,  TOir  JOINTEMENT. 

.loiNTOiER,  -oyerjoinct.,  verbe. 

—  Act.,  joindre,  réparer  : 

Rappareillier  et  joinlOi/ec  le  viez  taluz. 
(1335  Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch. 
KK  3-,  f"  272  r°.) 

Pour  seeller  merrien  et  jointoier  de 
piastre.  (1364,  Compte  de  J.  Dou  Four, 
Aich.  KK  3",  f»  44  f.) 

Plus  seront  tenuz  les  dis  maçons  et 
promeclent  jointoyer,  ragreer  P'°ceU"  f 
marqueter  d'ardoys.s  toute  la  diUe  ma- 
çonnerie. {Pièce  de  1534,  Bibl.  de  1  Ec.  des 
chartes,  IV  série,  111,  63.) 


Et  jusqu'au  xviii'  siècle  : 

Tenures  sujettes  a  une  rente  de  96  bois- 
seaux, dix  écuellées  de  froment,  lesquelles 
joinlêes  sont  évaluées  a  cinq  poignées  el 
les  vingt-quatre  juinlées  a  dix  écuellées. 
IProc.  verb.  de  1781,  dom.  de  la  Vau- 
Munet,  Arch.  .M.-et-L.,  B  173.) 

Poitou,  joinlée,  ce  que  penvent  contenir 
les  denx  mains  jointes  :  ■  0  n'en  faut  pu 
qn'ine  joinlee.  >  Bessin,jOMin(^«. 

.loiNTiEB,  joinlt..  s.  m.,  instriinient 
servant  à  relier  les  tonneaux  : 


-  Neutr.,  jouer  des  articulations  avec 
coquetterie  : 

Cors  ki  ensi  va  joinlnianl 
Merveille  est  se  moût  ne  se  lasse. 
(Remu..  11!  MoiLiESS,  Miserere,  st.  xcvi,  11. 
Van  llamel.) 

Toutes  mes  joinctes  joincloyer 
Etions  mes  ncrfz  fais  coinlover 
(DECLM-LEVILU:.  Troi.  Pèlerin.,  f»   59'.  ■■»?'• 
Instit.) 
Cf.  JOINTE. 

.K.iNTOiR,  S,  m.,  conjonction,  union  : 


JOI 


JOI 


JOI 


(iol 


Puis  ke  <loi  cuer  sont  joiot 
n'an  jointoir  amoureaSi.. 
(Dou  irai  Chimml  i'am.,  Richel.  1553,  l". 'in  t°.) 

.loiNTUKAL,  jonctural,  adj.,  relatif  aux 
jilinturt's  : 

l'araiîelse  extolle  fort  son  baume  contre 
les  pl.iyes  nerveuses  et  joncturales.  (Loys 
•  iUYON,"  Miroir  de  la  beauté,  II,  395,  éd. 
1615.) 

JOINTURE,  joynlure,ioinclure,  jeoinlure, 
junture,  s.  t.,  action  de  joindre,  accou- 
plement, assf^'mblage  : 

Li  priiiiifiie  junture  fut  faite  de  <\onf 
choses.  (S.  Behn.,  Serm.,  UicLel.  24768, 
f«  52  vo.) 

Jeointure  de  maîe  et  de  fuiuele,  que  nos 
apelons  n'ariafie.  (Liv.  de  jost.  etdeplet,], 
1,  §3,  Rapetti.) 

I.('3  f:nfaD3  que  «iflulx  lionnes  oot. 
Ne  cil  qui  lie  deuk  frères  sont, 
Ne  ''.il  du  frère  et  de  la  seur 
."N'.'.sembleront  j:i  pour  uuj  feur, 
Ne>  prendre  ne  peult  nul  qui  vive 
Neys  s'elle  estoit  adoptive, 
Ue  i.T  seur  son  père  ou  sa  mère 
'.Ne  prcnt  nulz  qui  ne  le  conipcre, 
Car  droit  i.-itaia  ne  s'acorde 
'  A  nulle  jointure  si  ordc. 
(Lr    Livre  des  inslilulions  des  drois  appelle  Insti- 
lule.  C  S""  j 

.Moy  qui  ay  congneu  les  plaisans  em. 
brassemens  et  les  délectables  joinclures 
/qui  sont  prinses  de  vous,  très  chieres 
'dames.  (L.  de  Phemierf.,  Decam.,  Richel. 
129,  f  H3  V».) 

Quant  Dieus  vint  faire  la  joinclnrc 
De  soi  et  d'umainc  nature. 

I^Falil.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f"  ni'.) 

-  Nature  de  la  femme  : 
Prince,  en   anioor  tant  de  dourour  figure  ; 
nue  qui  se  puet  boulfr  en  sa  joinltire 
Et  il  s'i  scet  bien  aider  ses  talons. 
(K.  Desciiamps,  Pocs.,  Richel.  840,  f"  272''.) 

—  Parenté: 

l.i  noble  duc  d'Ardennc  avoit  noble  joinclure. 
(Jeu.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  221'JG,  Sclieler, 
Gloss.  philol.) 

—  Ce  qui  sert  à  lier,  à  attaclier  : 

Par  dessoubz  a  .ii.  aniaux  d'or  et  a  .11. 
jointures  ou  chaenes  (|ui  assernbloient  et 
conjoiniinoient  a  eptiot.  (.1.  r;oui.AlN,  na- 
tion., Hichel.  437,  f°  9I\) 

—  L'assemblage  des  p.iiiii'^  dunt  h' 
corps  est  composé  : 

Dieux  n'a  pas  fait  chascuo  d'iiùe  jointure. 
Terres  ne  fleurs  toutes  d'une  couleur. 
(K.  Df.sciumI'S,  Pocs.,  Richel.  810,  f  18^) 

'  —  Tenure  iiiie  l'on  possède  conjointe- 
ment avec  quelqu'un  : 

Quaunt  l'un  des  joyntenant»  lessa  ceo 
que  a  luy  afhert  a  un  auter  pur  terme  de 
sa  vie,  per  tiel  lease  le  frankteuieut  est 
sever  de  le  joynlure.  (Littl.,  Jnstil.,  302, 
Houard.) 

—  Dépendance  : 

Kt  puis  en  ovrelure 
nonal  Hny  et  Muhault  atouties)  leurs  joinclurei 
A  t'aus  duc  de  Brabant. 

(Jf.H    DES  Pbek,  Geste  de  Liège,  H,  293i,  Scheler, 
Gloss.  phttol.) 


JOINTURE,  joinct.,  adj  ,  lelalll  aux 
jointures  : 

,1e  serois  bien  d'advis  qu'on  n'hasardas! 
ceste  >"orte  de  curatioa  nus.  eallus  joinctu- 
rez.  (LOYs  GcYON,  le  Miroir  de  la  beauté,  n, 
466,  éd.  1615.) 

JOiR,  jouir,  goir,  verbe. 

—  Act.,  bien  accueillir,  caresser  : 

Au  départir  les  besa  et  joi. 

(Les  Loh.,  Ars.  3143,  Pi''.) 
Ounc  prist  li  reis  le  duc,  sil  baisa  c  joi. 
Ses  bêles,  ses  déduis,  ses  aveirs  li  oiTri. 

(/iott,  2*  p.,  16(j7,  Andresen.) 

Asses  la  joist  et  enbrace, 
.\3sez  li  a  baisié  la  face. 

(Ben.,  Troie,  ms.  .Napics,  f"  :i".) 

Dont  dist  li  abes  :  Aves  oi 
Cora  cist  angle  nos  ont  joi  î 

(S.  Ilrandaii,  Ars.  351  G,  I"  102'.) 

Avez  oid 

Cuin  cist  ao^'Ole  nus  un/  goid  f 

(lli.,  56.i,  Michel.) 
Et  la  roine  o  le  cler  vis 
L'a  mult  joi  et  honoré. 

(l'ercev/tl,  ms.  Berne  113,  f  91".) 
La  damoisele  bien  le  gol, 
Adonl  a  joie  ensamble  furent, 
(l-'loire  et  Blance/lor.  1»  vers.,  2226,  du  Méril.) 

Dieus  te  puist  beneir  ! 
Que  il  te  laist  de  la  prison  issir, 
Qu'encor  te  paisse  et  baissier  et  joir. 
(Aiibcris  le  liorgign.,  Vat.  Chr.  liil,  Romv., 
p.  206.) 

Mais  celé  dame  que  vous  iluec  vees, 

(^eli  deves  joir  et  acholer, 

Car  par  li  suî  ge  de  le  mort  respitea. 

illuoa  de  Bord.,  6228,  A.  P.) 
Oauvain  les  joist  et  apele. 
(Do  Chevalier  a  l'espee,  1061,  Méon,  Nom.  lice, 
1,  160.) 

llelie  et  Lanpars  joie  font 
Quant  la  dame  reconnue  ont. 
Et  Kobers  joist  son  signer 
De  cui  il  ot  ca  paor. 
(Ue.\.  de   Beaujec,  li  Biaiis  Descomteus,  3102, 
Ilippeau.) 

Toute  Flandres  le  tonoit  a  seif;;neur,  et 
mont   le   joirent.    (.Mén.  de    Keims,  317, 

Wailly.) 

—  Gratifier  de  son  amour  ; 

D'amors  ne  doit  estre  bonoreis 
Honi  ki  ne  veult  boens  ilcvenir, 
Ains  doit  estre  a  teJI  fuer  meneis 
Kc  dame  ne  lou  doit  joir. 
(Me5Siri:s  Gaisf.z  Bkui.eis,   t'kans.,  ms.   Berne 
389,  fSl  v".) 

Or  ai  parlé  dusc'al  délit 
C'en  fait  et  eu  cambre  et  en  lit, 
Coiiuuent  on  s'i  doit  maintenir 
El  son  ami  en  lit  joir. 
(Jac«.  n'AsiiEKS,  Art  d'Am.,   ms.  Dresde,  Korl., 
2211.) 

—  Jouir  de,  posséder  : 

Ayant  opinion  qu'elle  fnst  aimée  cl  jouic 
de  quelque  Dieu.  (Amyot,  Vies,  Alex,  le 
Grand,  éd.  1565.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  jouir  de, 
goûter,  .savourer  : 

Que  tel  cose  puet  on  goir 
Qui  ne  puet  mie  a  tous  plaisir. 
(Marie,  Ysopel,  d'une  Singesse,  Richel.  2168, 
f°  lt3^) 


Et  weil  que  li  ilit  relif,'ieus  goent  et 
tiesuent  paisiblement  et  penlurablenient 
les  ditz  .II.  mines  de  blé.  (1308,  Cart.  de 
Beaupré,  Richel.  1.  9973,  1»  4^) 

Jou  et  mi  hoir  tenrons,  gorrons  et  pos- 
sesserons  hiretavlemenl  les  dites  terres. 
aa3l,  Cart.  noir  de  Corb.,  Richel.  1.  17758, 
f»  38  v».) 

Dont  ne  lerrons  a  nous  bien  resjouir 
Et  nous  hcnter,  pour  noz  amours  yoirir. 
{Déplorai,  de  Bobin,  Pocs.  fr.    des    xv"  et  nvi' s., 

V.  249.) 

.le  reçois  la  santé  les  bras  ouverts,libre, 
plaine  et  entière,  et  esguise  a  mon  gousl 
a  hi  jouir,  d'autant  plus  qu'elle  m'est  a 
présent  moins  ordinaire  et  plus  rare. 
(Mont.,  Ess.,  1.  II,  ch.  xil,  f°  205  r»,  éd. 
1588.) 

La  sagesse  nous  semble  sans  truict,  si 
elle  n'est  jouie  que  de  nous,  si  elle  ne  se 
produiet  a  la  veue  et  approbation  estran- 
gere.  (Id.,  ib.,  1.  111,  ch.  ix,  f»  421  r»,  éd. 
1388.) 

Ce  soleil,  cette  lune,  ces  estoilles,  celle 
disposition,  c'est  celle  mesme  que  vos 
ayeuls  ont  jouye.  (Te,  ib.,  1.  I,  ch.  xx, 
t"  33  r»,    éd.i588.) 

—  Rén.,  être  un  sujet  de  jouissance  : 
C'est    la    vraie    solitude    et    qui  se  peut 

jouir  au  milieu  des  villes  et  des  cours  des 
roys,  mais  elle  se  jouyt  plus  commodé- 
ment a  part.  (Mont.',  Ess.,  1.  1,  cb.  xxxix, 
f  99  V»,  éd.  1588.) 

—  Avoir  ce  qui  est  nécessaire,  pouvoir 
suffire  à  un  besoin  déterminé  : 

Come  uns  rois,  qant  il  va  guerroier  hors 
de  son  roiaume  et  il  enmaiue  de  ses  ineil- 
lors  bornes  une  partie  et  s'en  lait  la  gri- 
gnor  partie  a  sa  terre  garder  ;  mes  quant 
il  voit  qu'il  ne  se  puet  joir  a  tant  de  gent 
come  i\  en  maine,  si  parniande  toz  ceaus 
qu'il  i  a  lessiez,  et  fet  son  arrière  ban. 
(Rich.  de  Fournival,  Best,  d'amour,  p.  3, 
Ilippeau.) 

—  Neutr.,  se  réjouir  : 

Ces  damoisiaus  canter  et  esliaudir. 
Ces  damoiseles  envoisier  et  joir. 

{Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f»  29'.) 

—  Joi,  part,  passé,  dont  on  jouit  : 

Assez  de  gens  sont  en  ce  monde 
Kn  qui  bien  peu  de  sens  abonde. 
Qui  le  présent  ne  vivans  pas 
Comme  ayans  autre  vie  a  vivre. 
Mettent  grand  peine  de  poursuivre 
Des  biens  non  jouis  au  tres[)as. 
(.iuaiit  a  raoy  je  tien  que  l.a  vie 
En  biens  et  plaisirs  non  juuie. 
Prenant  toutes  choses  au  pis. 
C'est  un  long  et  fâcheux  voyage. 
(J.-A.  DE  Baif,  les  Mimes,  1.  Il,  f  30  v»,  éd. 
1619.) 

—  .ioyeux,  réjoui  : 

•Signer,  dist  il,  soiez  lié  et  liant  et  joi. 
(Les  Loh.,  ms.  Montp.  II   213,  f»  36^) 
Gardes  qu'entre  vous  .u.  n'ait  guerre   ne  envie, 
Tous  ors  en  sera  ni'arac  plus  lie  et  plus  joie. 

{Boum.  d'Alix.,  f»  79'',  Micbclant.) 

Celé  festc  fu  bien  joie. 
Et  bêle,  et  boinc,  et  moult  jolie. 
(Flaire  et  Bloneeflor,  l"  vers.,  2815,  du  Méril.) 

Nus  ne  porroit  pas  raconter 
Les  lups  qu'il  orent  al  disner, 
Onqnos  nus  bons  qui  fust  en  vie 
Ne  vit' une  cnit  miens  joie. 

AFlorimont,  Richel.  792,  f  12'.) 


6:ij 


JOI 


.lOL 


JOL 


Blonlels  aime  et  sert  et  proie 

S»  ilemoisclle  joir 

Qu'elle  le  fasse  esjoir 

Ft  boDue  aoar«lle  oir. 

(Bloxdel  01  Keesl.,  Chant.,  \\\,  Tarhé.) 

Si  on  sai  jmiU  t  lei. 

iCmRDRV,   Pfli  pltu;  Rorav.,  p.  130.) 

C*  fa  a  Pasques,  ane  feste  loiie. 
(Bmrcj  rf'WjM/OTC,  Richel.  liôlS.    f*  80».) 

Ce  fil  après  la  Pasqnes,  ci>lle  feste  joiie. 
Qui  monlt  e>t  en  ce$t  siècle  beuoree  et  servie. 
{ÀyfdAe.,  181,  A.  P.) 

Vous  ares  «Ifrant  biea  oit 
Comment  Karles,  ao  cner  goil... 

(MoDSK-,  Chron.,  12135,  ReilT.) 
Berart  crie  Monljoio  !  chele  ensengae  Joie. 

(Gaufreij.  66i9,  A.  P.) 

Atant  es  les  .\.  Francs  lie  la  terre  yoif. 

(;*.,  6663.) 

Norm.,  Canada,  jouir  de,  \eniT  à  bout 
de. 

•lOiHRE,. /o!/re,  s.  f.,  sorte  de  vase  : 

Joirres  et  ponclionnets.  (1330,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Aiuiens.) 

Ung  gobelet  ou  aultrejoyre.  (1471,  ib.) 

jois,  voir  JuisE. 
.lOiSE,  voir  JoiSE. 

.lOissABLE,  y'oMwsab/e,  adj.,  qui  procure 
de  la  jouissance,  du  plaisir  : 

Foy  est  eo  povre  homme  .iggreable, 
An  moyen  lie  et  Jnissalitr, 
Au  riche  honnesle  et  avenanz. 

(f  ai/.  d'Oi-.,  Ars.  5069,  P  69'.) 

Parce  qu'un  chascun  d'eulx  jouiroit  do. 
l'autre,  attendu  qu'ils  seroient  souveraine- 
ment jouissables.  (La  Bon.,  Harmon  , 
p.  20,  éd.  1378.) 

.loissANTMENT,  adv.,  avec  jouissance, 
avec  plaisir  : 

Qant  il  sont  tnl  hors  de  tormcnt 
A  nos  Tienent  joissanlment. 
(ÏAEiF.,  Piirg.  de  S.  Patrice,  Richel.  '23-i07, 
r  in";  Roq.,  T.  1765.) 

JoissE,  voir  JciSE. 

joissEMENT,  joyssement,  jouissement, 
jouyssement,  s.  m.,  jouissance,  usufruit, 
possession  : 

En  fonz,  dreture,  propriété  et  sessine  et 
joi«sem«nl  des  dites  pièces.  (1391,Locmalo, 
Arch.  .Morb.) 

Lequel  droit  de  gabelle  leur  avons  donne 
et  donnons  par  ces  mesnies  lettres,  sans 
ce  qu'ilz  soient  tenuz  de  uionstrer  autre 
tillre  de  don  ou  de  arace  a  eulz  faiz  par 
noz  diz  prédécesseurs,  fors  que  par  l'usage, 
coustunie  et  joyssement  dessusdiz.  (1409, 
Ord.,  IX,  436.) 

Que  d'elle  mesniement  en  prenne, tienne 
et  garde  le  jouissement  et  possession 
(desdits  biens).  (1436,  Assise  de  douaire, 
Arch.  de  M.  de  Cuverville.) 

Il  demourra  paisiblement  en  la  possession 
et  joyssement  tant  de  l'espirituel  que  de 
tout  le  temporel.  (Août  1449,  Convent.  de 
Ch.  Vil  avec  les  habit,  de  Lisieux,  Arch. 
mun.  Lisieux.) 

Et  prenne  par  assignation...  le  jouisse- 
ment de  .CL.  1.  de  rente.  {Lelt.  de  1437,  ap. 
Lob.,  II,  1179.) 


Eldient  les  dessus  dis  que  leurentcnciou 
n'est  pas  d'en  paier  denier,  sinon  qu|on  les 
face  joir  desdites  pastures  dcsdils  héritages, 
ouquel  joissemeni  ilsdient  estre  empesches. 
{Compte  de  1408,  ap.  Le  Clerc  de  Douy, 
t.  1,  f»  342  v^  Arch.  Loiret.) 

Le  suppliant  avoit   fait  faire  prinses  et   I 
arrestz...  d'une  portion    de    fief....   et  par 
icelles  prinses  le  joj/ssemenJ  en  fut  défendu 
a  ieellui  de  Floricnv.  (1474,  Arch.   JJ  193, 
pièce  1290.) 

El  joyssement  du  sire  de  Rohan.  (1487, 
Compte  de  J.  LebaiU,  C  2',  Arch.  Finist.) 

.\utre  que  toy  de  moy 
Tant  que  vi^ré  n'aura  jouyssement. 
[Erialmel  Lucr.,  t"  iâ  ï°,  éd.  1193.) 

.lOissEUR,  ./oj/sseur,  s.  m., celui  qui  a  la 
jouissance,  la  possession  : 

Le  faisant  possesseur  titulayre  eijoysseur 
propriétaire  et  héréditaire.  (1329,  Charte 
de  Ponlhieu,  Grenier  30t),  n»  324,  Richel.) 

JOissioN,  joyssion,  s.  f.,  jouissance, 
possession  : 

GDERMON^ÏET. 

Jo  venlï  avoir,  eu  un  bref  mot. 

Le  bénéfice  de  Riguol, 

Qui  est  filz  de  Guillol  le  maire. 

L'AVAIITUREOt.X. 

Comment  se  poura  cela  faire, 
S'en  a  l  il  pas  joijsxion', 
(Farce  de  l'Ai'ontureulx,  p.  8,  ap.  Ler.  de  Lincy  et 
Michel,  Farces,  iloral.  et  Serm.joy.,  t.  III.) 

.lOlT,  voir  JUET. 

1.  .lOLET,   voir  J-^ULET. 

2.  .lOLET,  voir  JOIELET. 

.lOLETRiN,  S.  ni.,  jeune  coq,  coquet, 
galant  : 

Comme  plusieurs  sont  blasmees  a  grant 
tort,  Dieu  le  sceit  bien,  par  les  joletrins 
allans  et  venans  par  les  rues, quant  parlent 
des  bonnes  preudes  femmes  quant  autre 
chose  n'en  povenl  avoir.  (Quinze  loyes  de 
mar.,  v,  Bibl.  elz.) 

Joletrin,  m.  A  joungster,  or  joung  gal- 
lanl.  (COTGR.,  éd.  1611.) 

Lorr.,  /ai(re,  jouvenceau  qui  commence 
seulement  à  se  plaire  avec  les  filles. 

Cf.  JOLLETRH. 
.101.1,  voir  JOLIF. 

.lOLiEMENT.adj.,  gaiement  : 

Pins  jolienent 
Conclues  mais  vocl  chanter. 
(Motet,  ap.  G.  Raynaud,  Rec,  I,  '215.) 

—  D'une  manière  recherchée  dans  la 
toilette  : 

Les  filles  tant  tenir  joliemenl  pour  trois 
choses.  L'une  qu'elles  soyent  plustost  de- 
mandées a  marier  de  plusieurs  galands... 
{Les  Quinze  joyes  du  mariage,  p.  32,  éd. 
1726.) 

El  la  cause  de  la  soubspicion  fut  pour 
ce  qu'elle  se  portoit  ung  peu  trop  jo/iemen( 
et  qu'elle  avoil  le  courage  trop  dissolu,  ce 
qui  n'appartenoit  pas  a  une  vierge.  {Le 
prein.  Vol.  des  grans  décades  de  TH.  Liv., 
f  75'',  éd.  1330.) 

—  Galamment  : 

Le  comte  de  Foys  priut  sa  mère,  laquelle 
cstoit  seurde  mossire  Robert  d'Artoys,et  la 


fit  mettre  en  ung  fort  chasteau  en  prison, 
pour  ce  qu'elle  vivoil  trop  /olieinetif  de  son 
corps  a  sa  grant  confusion  et  villenie  de 
son  lignage.  {Chi'on.  deS.-Denys,  II,  f"  185'', 
éd.  1493.) 

Cf.  JOIIVEMKNT. 

.lOLiER,  jolyer,  joliier,  jolloyer,  verbe. 

—  Act.,  rendre  joli,  enjoliver,  orner, 
parer  : 

Tous  s'elTonoient  a  jolyer  et  cointoier 
leurs  nefs.  (Faoïss.,  Chron.,  XI,  .367,Kerv.) 

Cueillir  des  fleurs  pour  le  pavillon  jo/ier 
et  parer.  (Perceval,  ('  ô',  éd.  1330.) 

Pour  un  enfant  trouvé  on  paye  V  pour  le 
linsel,  iiii^  pour  la  messe,  un'  pour  la 
fosse,  lin*  pour  sonaige,  ii»  au  curé  et  a  la 
vesve  qui  l'avoit  en  garde,  n'  pour  vio- 
lettes employées  a  jolyer  ledicl  enlîanl. 
(1353.  Dépenses  faites  par  la  villii  de  Lille, 
pour  les  enfants  trouvés,  Arch.  mun.  de 
Lille.) 

—  Réfl.,  s'orner,  se  parer  : 

Pour  eulx  bien  joliier  et  quointier. 
(Froiss.,  Chron.,  Richel.  2060,  f"  73  v».) 

—  Neutr.,  faire  des  embellissements  : 
Le  duc  de  Rerry  y  (dans  une  maison  de 

plaisance)  avoit  fait  ouvrer,  jolyer  et  ydit- 
fier.  (Fboiss.,  Chron.,  XIV,  196,  Kerv.) 

—  Jolie,  part,  passé,  enjolivé,  paré  : 
Les    rues    par    ou    on    portoit   l'enfant 

jusquesa  S.  Donas  esloient  tendues  effort 
joUoyees.  (.\lien.  de  Poict.,  Honn.  de  la 
Cour.) 

Cf.  JOLIVER. 

.lOLiEssE,  jolyesse,  s.  f.,  agrément, 
plaisir  : 

Ou  est  le  cuenr  qui  ne  s'esmenst 
El  qui  deff|r|ené  ne  feust 
Quant  tel  jolyesse  le  point? 
(Débat  de  Sal.  el  de  Jeun.,  Poés.  fr.  des  w'  et 
XVI»  s.,  111,  87.) 

.lOLiET,  adj.,  gai,  joyeux,  agréable  : 

Et  si  serez  plus  joliele 

Que  l'aloete  au  point  du  jor. 

(fiom.  el  past.,  Bartsch,  II,  6S.i7.) 
Je  soi  joliete, 
Sadele,  pleisans. 
(Motel,  ap.  G.  Raynaud,  Rec,  I,  30.) 

El  de  la  jolielle  vie 

Donc  mes  cners  a  si  grant  envie. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  87^.) 

La  rencontra  un  escholier  tout  ,;o/iet,  qui 
venoit  par  icelluy  chemin.  (Rab.,  Il,  6, 
éd.  1342.) 

Cf.   JOLIVET. 

.louETË,  -  ei,  -  elle,  jolité,  joililé,  s.  f ., 
plaisir,  agrément  : 

El  por  ceo  qe  jolietes,  pais,  houestez, 
douceur,  deboneiretes  e  bon  amour  sanz 
infinité  soit  maintenue.  {La  Feste  de  Pui, 
Lib.  Custuni.,  1,216,  Rer.  brit.  script.) 

En  celle  année  adonc,  eu  may. 
Un  temps  plain  de  jolieté. 
Ko  tnrnee  en  adversité 
.Au  royaume. 
fr.oDEFBOï  DE  Pabis,  Chron.,  em,  Buchon.) 

Faire  île  son  avoir  son  orgeil  et  ses  joi- 
ntes, (xv  s.,  ap.  La  Fons,  Gloss.  jns.,BibI. 
Amiens.) 


JOL 


JOL 


JOL 


653 


—  Plaisir  île  l'amour,  volupté  : 

Amors  el  joliefeis 
Kt  ma  d^mr  a  cui  ji  soi 
Me  fait  muels  anieir  c'atrai. 
(J.  oi;  Cambrai,  Chûiu.,  Dinaux,  Troiiv.  cambr., 
|..  1J5.) 

i,iui  en  la  lleur  de  son  eaipe  se  donna 
lorî  a  la  jodete  el  a  la  vanité  de  cenionde. 
{L'Orlogede  sapience,  Maz.  1134,  1. 1,1'rol.) 

—  Gaité,  bonne  humeur  ; 
BCD  sai  en  quel  vas  tus  fiez  ; 
Kn  la  jolilf   le  le  rei. 

Que  Tot  boDs  salTre  eoilreit  sci. 

(Tristan,  II,  28-2,  Michel.) 

l*ar  raa  foi,  tout  aussi  sai  jou  de  voir 
que  se  il  m'estoit  mesaveniis,  que  james 
jolieté  n'auroit  eu  moi,  ne  nus  n'en  auroit 
mes  cure.  (La  Hesponse  del  Best,  meslre 
Richard  de.  Fumival,  la  Torterelle,  p.  83, 
Hippeau.) 

Bean  i.i'est  del  Puy  que  je  vois  rcsloro, 
Pour  sosteair  amonr,  joie  et  joveut 
Fn  establis,  et  de  jolicié 
En  -e  le  ïoil  essauchier  bouemenl. 
(VriAiss  d'Arras,  Chans.,  Richel.  12615, 
f°59  V».) 
Jolieli!  et  bianté  et  valoar. 

(Cliaiis.,  DIS.  Monlp.  Il  l'J6,  f  148  v".) 

Seurles,  déduis  cl  lieclie, 
Jolieles,  biaales,  jouleche. 

(liosi;  Val.  OU.  1212,  f  79'.) 

Kt  la  fnisl  amours  et  noblesse, 
Kt  jolirllé  et  proesse. 

(Cbandos,  Prinrc  noir.  521,  Coxe.) 

—  (J ualité  de  ce  qui  est  joli  : 

/     Lajolielé  du  poil.  (Arbtin,  Gen.,  p.  199, 
/  éd.  1342.) 

/       —Objet  destiné  à  l'ornement,  à  la  dé 
/     coration  : 

'  Pour    des     jolites     pour    le    gardin    de 

.M.  l'abbé.  (15Î3,   S.-Omor,    ap.    La    l-'ous, 
bto.ss.  ms.,  Uibl.  Amiens.) 
Ce  dernier  sens  est  resté  en  Artois. 
Lille,  jolité,  qualité  de  ce  qui  est  joli. 

Cf.   JOLIVETÉ. 

.lOLiETEMEXT,  -  ettement,  adv.,  joli- 
ment, aimablement,  agréablement,  gaie- 
ment : 

Ne  ja  por  chastiement 
Mes  lins  cuers  ne  tenrai 
D'amer  }olieteme»t. 
(Crest.  iiK  Thoyf.s.  Cham.,  ap.  Tarbé,  Chansonn. 
de  Champagne  aux  xu*  et  \\n'  s.,  p.  38.) 
Nos  ameros  et  moi  el  m'amie 
Jolielement. 
(.Chansons,  ins.  Montp.  H  136,  t"  138  v».) 

Nouvel  amour  m'a  sai^i... 
A  ce  penser 
Et  sanz  reposer 
Très  lolielenfnl  m'esnjuet  a  cbaoter. 

(Motel,  ap.  G.  Haynaud,  Rec,  I,  î.'iO.) 
Jolietement  m'en  voi"     ^lielcment. 
(J.  Bretel,  Tourn.  de  Chaiu      ■   2.Ï24,  Delmotle.) 

Kt  marche  jnliettemeiii. 

(Rose,  Val.  OU.  1215:,  f°  1U3\) 

Mentir  fault  jolielement. 
Renier,  s'il  en  est  meslier. 
(I.K^RA^c,  Champ,  des  Dam.,   Ars.  3121,  f  91''.) 
Cf.  JOLIVETEMENT. 

.louF,    jollif,  joli,   jolly,  jouli,    adj., 
I        joyeux,  gai,  tendre,  amoureux,  ardent  : 


De  joli  cucr  chanlcrai  ; 
Bono  amor  m'en  prie. 
Kt  tous  jors  jolis  serai 
Et  sans  vilonnie. 
(Crest.  de  Troïes,  Chans.,  ap.   T^irbé,  Chaiisona. 
de  Champaiinc  aii.t  \n°  et  xui°  s.,  p.  31.) 
(.0  est  tuit  par  inun  fol  cor.ige, 
Ki  tant  m'irt^o/i/' e  volage. 

(Tristan,  111,  p.  22,  v.  417,  Michel.) 

Joli  cuer  ne  doit  penser 
Qu'a  boue  amor  demander. 

(Rom.  elpast.,  Bartsch,  I,  48,11.) 
Prin»'es  du  pui,  jolis  el  renvoisies 
Convient  eslre  celi  qui  le  servise 
Knprent  d'amors,  el  corlois  a  devise. 
(Vilain  ii'Arras,  ap.  Dinaux,  Trom.  artés., 
p.  465.) 

Maix  ans  boens  espoirs  jolis 
M'ait  dit  ke  je  m'aseure. 
(Pbrrins  ii'A.NciNCORT,  Chuns.,  ms.  Berne  389, 
f  99  V».) 

Elle  est  belle,  coente  et  jolitie. 
(PiEiiEKiNS  DE  LAI  CAfELLE,  Chans.,  ms.  Berne 
389.  P  99  r».) 
Car  en  toz  tans  se  dnit  bien  resjoir 
Bêle  pncele,  et  joli  cuer  avoir. 
(Maroie  de  Drf.gnau,  Chans  ,  Richel.  844, 
f°  181*'  ) 

Lies  el  yo/ù  atenderai  son  gré. 

(Chans.,  ms.  Sienne  HX  36,  f"  25''.) 
Relient  mon  cner  en  jolie  esperanche. 
(.1.  Brei-.,  Chans.,  Val.  Chr.  14911,  f"  75''.) 
Mes  cuers  est  si  jolis 
l'or  un  poi  qu'il  no  s'en  vole. 
(La  f.hatelaine  de  S.  Gilles,  Richel.  837,  PI  15''.) 
Moine,  qui  a  cuer  joli 
Ne  doit  eslre  sans  amonr. 

(Ctians.,  ms.  Montp.  H  196,  f  l.'iS  r".) 
'l'ant  sui  a  m'amie  eotentis. 
Ne  pui  vers  autre  estre  jolis. 

(.Parton.,  4U41,  Ciapelet.) 
Ou:ir  on  donoit  les  riches  dons, 
jolis  estoit  Irestos  lî  mous. 

(l)urm.  le  Gai.,  1483,  Stenfiel.) 
Cointes  me  tiengne, 
.lotis  el  reuvoisiez  deviengue. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f"  70''.) 
A    home    triste   convient    avoir    tristes 
paroles  ;  au  courroucié,  paroles  de  menaces; 
a  celui  qui  se  joue,  paroles  joUves.  (BRUN. 
Lat.,  Très.,  p.  378,  Chabaill'e.) 

Nus  ne  doit  eslre  jolis  s'il  n'a  amie. 
(Resveries,  lab.,  Jongl.  et  Tronv.,  p.  34.) 
La  meschine  qni  fu  jolive, 
Qaol  0  sa  mère  fu  soltive. 
Mère,  dist  ele,  entendez  ça. 
(Chastoicm.  d'un  pire,  cont.  VIII,  v.  7,  Bihiioph. 
fr.) 

A  l'estortoire  dois  monslrer 
As  chiens  que  veu  a[s|  passer 
Le  cerf;  plus  joli  en  ceronl. 
(La  Chacc  dou  cerf,  Jub.,  Noitv.  Rec,  I,  164.) 
La  sage  genl  el  la  johre. 
(Est.  de  la  g.  s..  Val.  Chr.  1659,  f  5''.) 
Sire,  ne  sai  qne  entendes. 
Ne  quelle  garison  pense.?  ; 
Sain  vous  vol  et  gai  et  jouli. 

(Coud,  1494,  Crapelel.) 
Ains  en  esl  ses  cuers  si  Ires  lies. 
Si  jolis  et  si  envoisies. 
(Jacu.  d'Amiems,  Art.  d'Am.,  ms.  Dresde,  Kôrl., 
I         444.) 

j    Seigneurs,  ce  dit  Bomcbourc,  soioz  liaulx  el  jtilis  ; 
Soicz  seurs  el  certains  qae  Beaumanoir  esl  prins, 
Lui  et  sez  compaignoos  pié  n'y  en  demourra  vis. 
j    (Bataille  des  trente  Englois  et  des  trente Bntons, 
i        -.13.  Crapelel.) 


Car  on  le  tendra 
Pour  raaleureux,  s'il  n'a  de  quoy 
Eslre  jolis. 
(Chr.  iie  Pisan.  Li\i.  du  chemin  de  long  estiide, 
3986,  Piischel.) 
Plaisant,  joliT  el  amiable. 
(Jeh.  Lescurel,  Chans.,  bail,  et  rond.,  xxxiii, 
p.  65,  Bibl.  elz.) 

Quant  il  avoit  raison  de  quoy  il  deust 
faire  joye.  nul  ne  povoit  estre  tant  esbaudis 
ne  Uni  jollis  qu'il  ne  le  feust.  (Lancelot  dti, 
Lac,  l"  p.,  cil.  9,  éd.  1488.) 

Elle  a  ce  mot  le  cogneut,  si  en  fu  bien 
.jolie.  (Perceforest,  vol.  VI,  f»  1 10% éd.  1528.) 

—  Paré,  riche,  huppé  : 

De  quoi  li  plus  joli  estoient  tout  a  ma- 
laise. (Froiss.,  Chron.,  Il,  147,  Kerv.) 

Ha  esté  contraint  de  soi  tenir  joli  et  de 
changer  souvent  d'habit.  [Aresi.  Amor., 
p.  167,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Brave,  loyal  : 

Commencèrent  a  ferir  les  ungs  sur  les 
autres  de  toutes  leurs  forces,  et  tant  que 
en  peu  d'heure,  il  n'y  eut  si  jolly  que  le 
sang  ne  lui  saillist  par  les  playes  qu'ils 
s'entrefaisoient.  {Perceforest,  VI,  f"  101", 
éd.  1528.) 

.roLiFTÉ,  voir  Joliveté. 

.loUTÉ,  voir  Jolieté. 

.lOLivEiTÉ,  voir  Joliveté. 

.roLivEMENT,  jolyv.,  adv.,  gaînient, 
joyeusement,  tendrement  : 

Dame,  or  vous  pri  docement 
Que  voz  penses  de  moi  jolivemrnt. 

(Chans.,  ms.  Montp.  Il  196,  f  .35  v».) 
Kn  haut  s'escria  jolivement. 

(Rom.  et  past.,  Barlsch,  II,  «3,  28.) 
Une  pucele  avenant... 
Deles  une  espinete 
Oui  aient  jolivement 
'  Son  ami  gent 

j  Seulele. 

(Motel,  ap.  C.  Haynaud,  Rec,  I,  42.) 

.\ias  m'enlremet  main  el  soir 
De  chanter  jolivemev' 
(Perrin  n'ANi;Ei'.0DRT,  Cf  ^nj.,  Poiit.  fr.   av.  1 300, 
l.  II,  p.  577,  Ars.) 

Mes  je  ne  pois  chanter  jolivement  ; 
Car  tout  ades  maint  mes  cuers  en  tourment. 
(EuST.   Lei'eintre,    Chans.,  ap.  Tarbé,  Chansonn. 
aux  wf-  el  xiii"  s.,  p.  71.) 


Jolivement  se  doduisoicnt. 

(Rose,  15893,  Méon.) 

Le  comte  de  Foix  prist  sa  mère,  laquicllc 
estoit  suer  de  Koberl  d'Artois,  et  la  lisl 
mettre  en  un  sien  cbastiau  en  prison,  pour 
la  cause  qu'elle  vivoit  trop  jolivement  de 
son  corps,  a  sa  grant  confusion  el  vilanie 
de  son  lignage.  {Grand.  Cron.  de  France, 
L'istoire  du  roy  Phc^lippe  de  Valois,  xi, 
P.  Paris.) 

Si  encontra  un  messager  trop  jolynemenl 
chauntant.  {Portiques  Filz  Warin,  Nouv. 
fr.  du  xiv  s.,  p.  59.) 

Cf.   JOLIEMENT. 

.lOLivEU,  verbe. 

—  Act.,  caresser  amoureusement  nnc 
femme  : 

Tu  es  garçon  ;  car  tu  as  pris  une  femmCj 
laquelle  tu   as   fait  .jolimr  a  autre  avant 


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JOL 


JOL 


JOL 


que  tu  l'espousasse.  (1395,  Arcb.  JJ  148, 
pièce  285.) 

A  laquelle  feuiuie  icelliii  Barthelemi  dist 
ces  mois  :  Avance  loy,  si  te  va  faire 
jolicer,  qui  est  a  entendre  harigoler.  (1403, 
Arch.  JJ  158,  pièce  111.) 

—  Neutr.,  faire  la  belle,  la  coquette  : 
Gardez  vus  donc  de  joliver,  de  coure  ça 

et  la  por  esparder,  por  cnquere.por  espier 
choses  noveles.  (Sarmons  en  prose,  Richel. 
19325,  f  166  y.) 

Cf.  JOLIER. 

joLivET,  joli,  jollyvet,  adj.,  joli,  mi- 
gnon : 

Certes,  sire,  j'ameroie 

Moût  plus  jolitet  amio  ! 

(Tetson,  Oxf.  Bodl.  Dooce  30S,  f»  -231.) 

lliiues  joliretcs. 
(Rose.  V;il.  Chr.  ISÎ'â,  f  Hi'.)  Var.,  jolivellcs. 
(>l^.  Cor.'^iDi,  C  ST.) 

El  pais  ea  ung  lieu  jolln-el 
Qoe  l'on  ilil  jardin  d'Oliret 
JhesDs  veistes  humilier. 
(Greeak,  «isl.  de  la  pass.,  20085,  G.  Paris.) 
Si  a  UDg  jardin  qui  est  mien 
El  est  certes  bien  jollijiel. 
(Act.  des  Aposl.,  vol.  1,  fM9',  éd.  1537.; 

Nom  propre,  JoUvet. 

Cf.  JOLIET. 

jouvETÉ,  -  elle,  -  eleit,  -  elait,  -  eité, 
jolyv.,  joliflé,  s.  f.,  gaîté,  entrain  : 

Jlaix  se  je  Irovoie 
Ke  m'amaist  sens  fauceleil. 
En  plus  pranl  joliveteit 
AfToie  tout  mon  cuer  mis. 

{Rom.  el  pas/.,  Barlscli.  Il,  11,  2".) 
Que  la  saison  par  grant  duuçour 
Recommuel  tout  de  grant  bander. 
Et  rauiaine  en  joliveté 
Les  jovenes  gens  qui  ont  anié 
Et  qui  aiment  honnenr  et  pris. 

(Amald.  et  Irf.,  Richel.  373,  f°  323''.) 

Vus  caulerai  une  enveisure 
D'an  veillart  e  d'un  enfant 
Ki  senliedalierent  tant 
De  juvenle  et  de  veillesce 
De  joliflé  el  de  peresce. 

(CHiRDRï,  Pelil  Plel,  i,  Kuch.; 

E  c'est  ore  rafeitement 
Ke  joliflé  lui  tus  aprenl 
Ke  vas  despisez  par  enprise 
lia  hautesce  e  oia  jaslise. 

(ID.,  Sel  dormons,  303,  Koch.) 

Joticeilé,  envoiserie. 
(J.  Le  Marcbam,    «ir.   de  S.   D.,  ms.   Chartres, 

K'il  ne  demeure  mie  ke  jou  ne  soit  per- 
clus fors  en  .i.  petit  de  joUvelé  de  cuer  qui 
nie  soustient.  (KiCH.  de  Fourn.,  Best,  d'a- 
mour, ms.  Dijon  299,  f"  29'.) 

De  Pathelin  n'otez  plus  les  canticqnes. 
De  Jehan  de  Mena  la  grant  jolyrelé, 
Ne  di-  Villon  les  subtilles  tralEcques, 
Car  pour  lool  Tfay    ils  n'ont  que  nacquellé. 
(Cb.  BoL-RDioÉ,   Lég.    de  P.  Faifeu,    p.   I,   éd. 
1723.) 

—  Plaisir  de  l'amour,  volupté  : 
Force  d'amors  me  deslraint  et  jostice, 
Jolivelais  m'ait  mis  dedans  ces  lai». 

(J.  M  Cambrav,  C>ions.,  Dinaux,  Trouv.  cambrés., 
p.  149.) 


Cil  qui  sont  cspoanlé 

El  esm:iiant. 
Par  feiiie  snnt  lost  mal*.' 

El  re*  reanl. 
Or  ferai  plus  que  devant 

J/iliieIr. 
(GlLBBF.RT  DE  Bebsevm.i-b,  t'/i(/«s. .  Ri'liel.  12G15.) 

En  tel  point,  main  a  main  tenant, 
nient  soveut  lor  voleulé 
D'amors  el  de  jolivelé. 
(J.    BuETEi.,    Toiim.     de    Chauienci,    2324,  Del- 
moltc.) 

Hé  Dieus  !  je  n'ai  pas  mari 
Du  loi  a  mon  gré  ; 
Il  n'a  rortoisie  en  li 
Ke  jolivelé. 

(Ckaus.,  ms.  Monlp.  H  19i;,  f  208  r°.) 
Et  si  i  fait  sa  genl  manoir. 
Souvenir  el  joli  espoir, 
Sens,  honnour  el  jolirelé. 
Largesse,  courtoisie  el  bonté. 

(Coari,   7765,  Crapelel.) 
El  facenl  en  lor  priveté, 
'l'reloule  lor  jolivelé. 

(Rose,  14537,  Méon.) 

For  de  mener  jolivelez. 

(Ib.,  ms.  Brux.,  f  <ii^.) 

Par  grant  jolivellé  cueilli 

La  fleur  du  biau  rosier  fueilli. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  1'°  144'.) 

Et  aviser  ou  il  pourra  trouver  manière 
d'avoir  ses  plaisirs  et  trouver  ses  jolivelez. 
(Quinze  joyes  de  mar.,  l,  Bibl.  elz.) 

Et,  a  l'aventure,  qui  ne  les  tiendroitjo- 
liement,  elles  trouveroient  manière  d'avoir 
leurs  jolivelez,  dont  je  me  tais.   (Ib.,  iv.) 

—  Coquetterie  : 

Sire,  je  me  merveille  moult  que  pour 
l'esbat  et  le  délit  de  vostre  fille  a  esté  perdu 
maint  bon  chevalier  et  bon  preudomuie 
par  sa  jolivelé.  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour, 
c.  LVI,  Bibl.  elz.) 

—  Légèreté  : 

Mes  n'ot  entre  eus  uule  folie. 
Ne  joliflé,  ne  vileinie. 
(Marie.  Lai  d'Eliduc,  575,  Roq.)  Impr.,  jolifre. 

Se  li  aprentiz  s'en  part  d'entour  son 
mestre  sanz  congié,  par  sa  folour  ou  par 
sa  jolivelé,  par  .m.  foiz,  le  mestre  ne  le 
doit  pas  prendre  a  la  tierce,  ne  nul  autre 
el  mestier  devant  dit,  ne  a  serjant,  ne  a 
apientiz.  Et  ce  establissent  li  preud'ome  du 
mestier  por  refréner  la  folie  et  la  jolivelé 
des  aprentiz,  car  il  font  forant  damage  a 
leur  mestres  et  a  eus  meismes  qant  il 
s'enfuient.  (Est.  Boil.,  Liv.desmesl.,  1"  p., 
XVII,  4,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Et  peust  estre  plus  debonaires  et  profi- 
tables au  roiaume  s'il  eustlessié  \a  jolivelé 
de  son  cors  que  il  ne  maintenist  pas  touz 
jors.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen., 
fo  6*.) 

S'il  ne  se  retournent  et  refraingnent  de 
leur  joliveles.  (Conipos.  de  la  s.  escripl.,  ms. 
Monmerqué,  t.  1,  1"  56  v».) 

Je  vous  diray  un  autre  exemple  de  la 
fille  Jacob,  qui,  par  sa  jolivelé  de  cuer, 
laissa  l'ostel  de  son  père  et  de  ses  frères 
pour  veoir  l'atour  des  femmes  el  l'arroy 
d'un  autre  pays.  (Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,  c.  LVI,  Bibl.  elz.) 

—  Adultère,  bAtardise  : 

D'un  ticle  de  Moui'hetes  estans  a  Houde- 
laincourt  appartenant  par  moitié  u  l'eu  Evre 
de  Poissons,  et  après   son  trespassement 


mises  en  la  main  de  monsseigneur  sa  part 
pour  ce  que  l'on  disoit  lui  estre  nez  en  jo- 
livetté.  (1422,  Arch.  Meuse,  B  1430, 
r»  52  r».) 

—  D'une  manière  générale,  les  plaisirs 
et  les  délices  du  monde  : 

Si  on  a  péché  par  les  oreilles  en  lolle- 
nient  et  voulentiers  escouter  vanitez  et 
cliançons  et  parolles  des  joliveles  du 
monde.  (Le  Chaslel  périlleux,  Richel. 
1009,  1°  39  r».) 

De  jolivelé  et  de  luxure.  (Ménagier,  1, 56, 
Biblioph.  fr.) 

Et  combien  qu'il  estoit  nouvelles  que 
les  François  aideroient  au  comte,  toutes 
fois  ils  ne  dévoient  point  craindre  leurs 
jolivelez  superflues,  qui  estoienl  cause  de 
leur  destruction.  (Juv.  des  Urs.,  Hist.  de 
Charles  VI,  an  1381,  Michaud.) 

La  furent  faictes  si  grans  pompes,  bo- 
bans  et  jolivelez  que  depuis  le  temps  du 
très  noble  combatant  Artus,  roy  d'Angle- 
terre,... ne  fut  veue  en  ladicte  ville  de 
Londres  la  pareille  feste  de  nuls  des  roys 
anglois.  (Monstrelet,  Chron.,  I,  23S,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

Mais  au  moins  dites  moy  la  manière 
comment  vous  aurez  la  robe  que  vous  de- 
mandez. —  Par  Dieu,  sire,  je  n'eni  de- 
mande point,  fait  elle,  el  n'en  veil  point  : 
j'ay  assez  robes,  car  de  jolivelé  ne  jne 
ohault.  (Quinze  joyes  de  mar.,  m,  Bilbl. 
elz.) 

Jolivelé  se   rencontre  au  sens  de  gen^ 
tillesse   chez    un    auteur  de   la   Sn   du, 
xviii'  siècle  qui  aimait  à  employer  des  \ 
ternies  de  son  pays  natal,  la  Bourgogne:  \ 

J'eus,  en  cette  occasion,  une  preuve  de 
l'horrible  atteinte  que  le^  fléau  Arabique 
avait  portée  à  ma  jolivelé.  (Restif  de  la 
Bretonne,  Mons.  Nicolas,  1746,  éd.  Liseux, 
t.  II,  p.  17.)  \ 

Cf.  JOLIETÉ. 

.lOLivETEMENT,  -  ellemetit,  adv.,  joli- 
ment, agréablement,  gaiement  : 


M'amor  vous  présent 
Jolivelemenl. 

(Hom.  el  pasl.,  Barlseh,  II,  72 


Et  par  granl  entente  li  chauoe 
En  chascuu  pie  soler  el  chance 
Entaillies  jolivelemenl. 

(Rose,  21247,  Méon.) 

Sonler  el  chance 
Entaillies  ;o/ire//(.'men(. 

(/*.,  ms.  Corsini,  f°  139'.) 

Cf.  JOLIETEMENT. 

.lOLbETE,  S.  f.,  sorte  de  vase: 

Pour  une  jollete  a  mettre  piastre   balu. 

(1379-80,    Compt.    de    la    fabrique,  Arch. 

Aube  G  1539,  f  53  W) 

i.  .louLETRU,  adj.,  galant  : 
Ves  en  sy  est  (amant)  tout  jolleiru, 
El  i|ui  est  ferme  contre  l'cscu, 
El  sy  il  ne  faillyra  poincl. 
(Le  Trockeiir  des  maris,  p.  13,  ap.   Ler.  de  Lim-y 

el  Michel,  Farces,  Moral,  el  Serm.  joy.,  t.  111.) 

Cf.   JOLETRIN. 

2.  .loi.LETiiii,  jallelru,  s.  m.,  monnaie 
paraissant  valoir,  au  xv'  siècle,  un  franc 
onze  centimes  : 


•)       JOR 

Ilelas  !  je  sais  tant 55^^,^  n,-"^' 
Tant  langoureux  et  ittencir' 
Que  ii'ay  vaillant  U'qj   us;;" 
Hobe,  ne  i-hose  qui^        "le- 

Olysl.  de  S.  I  p.  t3l,  .Ybcl.) 

Tut  liuchicz  le  gros  ^^^pAletz  a  .xvill.  il., 

les  bugnes  a  .vi.   der'      .^'jalletrus  a  .111. 

den.,    les    hlans    m'-  le  ms,    .1.    don.    (,l. 

AuBRioN,  Journ.,  aoct  Q8,  Larchey.) 

,1  gf 

.lOLLOYER,  voir  JSli'.ER. 

■  a 

.lOLLY,  voir  JOL'    , 

.lOMMARiNE,  S.  f.,  joiic  mai'iii  : 

Ung  chaste!  clos  i^e  forte  haye 
Que  deviser  ne  vois  sauroie, 
Fors  que  de  ronciies  et  d'espines 
Trop  plus  poing'jans  que  jommarines. 
(D'un    Cltrc  qui   vou'..  aller  en    enfer,  ms.    Oand, 
flSr".) 

.ION,  voir  JONi!. 

•lONC,  junc,^  ion,  s.  m.,  mèche  d'une 
l.niiipe  : 

Dunkes  eirplit  d'aiguë  totes  les  lampes 
de  la  gli-'e,  el  si  misl  lo  Jonc  en  mei,  soliint, 
sa  constUDie,...  et  11  aiguë  arst  ensi  es 
lampes,  a\-'\  corn  ce  fust  oisles.  (Dml.  SI 
Greg.,p.  îo,  Foerster.)  Lat.,  papyrus. 

Car  el;  (l'huile)  sustient  le  luiuinnire, 
La  raouletle  del  June  paist. 
Dont  le  feu  el  la  clarté  nest. 
(OniLLAUME,  Joies  Nostre  Dame,  Richel.  19523, 
fgi  ;  Zeilsclir.  f.  r.  Pkit.,  111,  219,  v.  630.) 

J'?.i  jonc  paré  por  mètre  en  lampes, 
Bones  esctialoingnes  d'Estampes. 
(0011.1..  DE  ViLLE.'ïEOVR,    Crieries    de   l>ar..  l.'îg, 
ap,.  Méon,  Fabl.  el  Cent.,  II,  283.) 
Mergulus,    le    ferret    de    la    lampe,    en 
qiioy   est   la   nieehe,  ou    le  jon,  ou  petit 
pluvlon.  (Gloss.  lat.-gall.,  Riohel.  1.13032.) 

•ro\CEiEi,./oiH.,  s.  m.,  tas  de  joncs  : 
Kn  malvelse  terre  e  eu  vaine 
Pert  fo!  laboreor  sa  paine. 
Car  il  n'en  cuelt  fors  espineiz, 
E  orties  e  joineeieiz. 

(Besanl  de  Dieu,  2887,  Martin.) 

■loxCELLE,  s.  !.,  sorte  d'oiseau  d'eau  : 
El  oyseanli  de  mainle>  manières. 
Canes,  sarcelles  et  joncellea. 
(Actes  des  Apost.,  vol.  1,  i'  151'',    éd.  1537.) 

.lONCEROiE,  S.  f.,  herbe,  joncs  : 
Mort  le  trebace  enmi  la  joneeroie. 

(Anseis,  Richel.  793,  f»  40''.) 

•lONCIIAY,  voir  JONfiHOI. 

■lONCHEE,  voir  .lONCHIE. 

•loxcHEis,  joincheiz ,  jonchis,  s.  m., 
jonchée  : 

De  braz,  de  poinz  i  fel  tel  joincheiz. 
(Mon.  Renuarl,  Richel.  368,  f  239'^.) 
Rt  fait  en  son  courrou\  un  grand  joneMs  île  corps. 
(Ch*<mcn.,  Ps.,  i.\xvii,  éd.  1613.) 

.loNCHEUELE,  /mb.,  S.  f.,  lieu  planté  de 
joncs  : 

Super  duabus  peciis  terre. ..qiiarum  nna 
est  in  Vengi  et  altéra  in  Junckerele.  (1216, 
Cent,  de  Montiérameij,  p.  283,  Lalore.) 

1.  .loxcHERiE,  s.  /.,  sornette,  plaisan- 
terie railleuse  et  menteuse,  raillerie, 
bourde  : 


JON 

Je  n'ay  pas  les  espris  si  lours 
Ne  tant  retournes  a  rebours 
Que  n'entende  la  joncherie  : 
Si  tosl  qu'elle  a  ma  voix  ouye 
Et  par  ces  femmes  adverlye 
Que  devant  l'huys  de  elle  j'estoye 
Elle  a  crié  comme  enragie, 
Faignant  estre  a  mort  assaillie. 

(Therence  en  franc.,  f"  32",  Veriird.) 

Il  a  de  la  gendarmerie 
Qni  prennent  s'ilz  Ireuvent  a  prendre. 
Qui  ne  congooist  leur  joncherie. 
Et  ne  les  en  veullon  reprendre. 

(Misl.  du   Viel  Testant.,  17063,  A.  T.) 
Vous  entendez  bien  joncherie  ', 
(ViLT.ON,    Codic.,    Bail,    de    r.\ppel,  Jouausl, 
p.  138.) 

Adonc  le  Penancier  vit  bien 
Qu'il  y  eut  quelque  tromperie  : 
Quand  il  entendit  le  moyen, 
11  congneul  bien  la  joncherie. 
(La  Depenr  de  Villon  et  de  ses  Compaignons, 
Jouaust,  p.  231.) 

Aux  bons  servaus  sa  main  n'esloit  tarie. 
Aussi  chascun  deîiroit  son  service  ; 
Me  n'il  failloit  user  de  joncherie. 
Car  con^'noissoit  ceux  la  sans  ilaterie 
A  qui  le  bien  estoit  deii  et  propice. 
OlARTUi,  Vin.  de  C.harl.   VII,  f  21  r»,  éd.  1-103.) 

Par  faintises,  dérisions. 

Par  molz  dores,  par  joncheries. 

(Co<,.uu.L.,  Playd.,  U,  51,  Bibl.  elz.) 

Les  grans  jureraens,menteries  ; 
Les  statiitz,  ce  sont  jtncheries. 
(In.,  Noui:  Droi/z,  f"  part.,    de  Statu  horainura, 

1,  7-i.) 

Il  ment,  le  ribault,  croyez  lay. 
Sang  bien,  ce  n'est  que  joncherie. 
(Farce  d'un  Pardonneur,  Ane.  Th.  l'r.,  II,  5i.) 

Ils  ont  leur  sçavoir  appreslé 
A  barat  et  a  tricherie  : 
Mais,  qnant  Mort  aura  tout  cité. 
Ce  ne  sera  pas  joncherie. 
(Le  Conrernem.  des  trois  Estatz-,  Poés.  fr.  des 
XV'  et  xvi°  s.,  XII,  73.) 

Le  proconsul  le  brocardoit  de  l'inipudi- 
cité  de  sa  mère,  et  le  pescheur  luy  rendit 
son  change,  reciproquant  ceste  joncherie 
envers  la  mère  du  dict  proconsul.  (.Ikan 
LE  Bloxd,  Val.  Max.,  f  442  v,  éd.  1579.) 

2.  .lONCHERiE,  -  quivie,  s.  f.,  jonchée  : 
Lesdits  habitants  auront  leur  usage  en 

tous  lesdis  mares  et  pré,  tel  que  de  y 
pooir  faire  pasturer  leurs  bestaux  et  y 
soier  l'iierbe  pour  icoux  bestaux,  et  pour 
faire  jonquirien  en  leurs  hostelz.  (144S, 
Sentence  du  lieulen.  du  bailli  d'Am.,  ap.  A. 
Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat,  t.  III, 
p.  570.) 

Leva  ung  si  grant  estourbeillon  qu'il 
emporta  la  /oncAerie  jusques  vers  les  lates. 
(I.ancelot  du  Lac,  ^'  ;>.,  ch.  83,  éd.  1488.) 

Nou]  de  1  ieu, 7oKC//en'es  (Seine-et-Marne). 

.io\<:heuon  ,  jonkeron  ,  s,  m.  ,  lieu 
planté  de  joncs  : 

Tout  le  desnie  an  lîetonehamp  ansi  coni 
li  gros  pariers  portet  devar  le  Jonkeron. 
(xiii"  s.,  Cart.  de  St-Sauv.  de  Metz,  Hichel. 
1.  10029,  f»  24  v^.) 

.10NC11EUR,  s.  et  adj.,  trompeur: 
Joncheurs  qui  sont  gens  plains  de  ma- 
lice et  damnée  cautelle,  Icsquelz,  quant  la 
raison  leur  fault  a  avoir  ce  qu'ilz  préten- 
dent, treuvent  les  inventions  nouvelles, 
voire  damnées  et  réprouvées  de  Dieu,  pour 


JON  G5o 

parvenir  a   leur   inlencion.  (.1.   Bouchict, 
les  Regnars  travers.,  f°  H'^,  éd.  1522.) 

Jangleurs,  joncheurs,  détracteur?,  flalerermix. 
(lini;EK  DE  COLLtRVE,  Ronieautx,  xiix,  Bibl.  elz.i 

—  Qui  rapporte  mensongéreinent  : 
Chescun  veiilt  estre  au  temps  présent  preschenr  ; 
Las,  qui  pourroil  estre  loyal  prescheur 

Oc  ses  péchez,  on  ne  seroit  joncheur 

Des  faiclz  d'aultrny. 

(.1.  B(]iJCHET, /«  Noble  Dame,    t' ii  v»,  éd.  1536.) 

—  Fém.,  joncheresse  : 

S'oii  taste  les  grandes  joneheresses. 
Celles  qui  hantent  es  escolles. 
Elles  serrenl  si  fort  les  fesses 
Qu'on  ne  les  sç.iuroit  trouver  molles. 
(CoQDiiiART,  Droilz  nouv.,  2"  p.,  de  Dolo,  I,  157, 
Bibl.  elz.) 

.lONCHEURE,  -  chure,  joincheure,  s.  f., 
fleurs  pour  joncher  les  rues,  jonchée  : 

Et  puis  leva  partout  laiens  un  si  grant 
estorbellons  que  il  enporta  toute  la  join- 
cheure de  la  maison.  {Artur,  ms.  Grenoble 
378,  I"  83=.) 

J'ai  joncheure  de  jaglians. 
Herbe  fresche  ;  les  viez  housiaus. 
(Les  Crieries   de  Par.,  ap.  Crapelet,  Prov.  et 
Dict.  popiil.,  p.  110.) 

Jons  ne  mentastre  n'i  a  point, 
Ains  est  la  jonchure  estrange. 
(RuTEB.,  la  Voie  de  Parad.,    Richel.    163i, 
f  87  r".) 

.lONCHEUx,  jontqueux,  adj.,  parsemé 
de  joncs  : 

Et  les  jovcheu.ï  sablons  des  bourbeux  marescages. 
'De  Chisnr,  .Sï>.  liv.  du   grand  miroir  du  monde, 
p.  7i,  éri.  1588.) 

—  De  la  nature  d'un  jonc  : 

La  plante  d'ellébore  est  utile  ijuant  elle 
est  blanche,  tondable,  fragile,  plaine  et 
joncquevse.  (Jard.  de  santé,  \,  164,  impr.  la 
Minerve.) 

.lONCHiE,  joinchie,'  junchie,  jonchiee, 
joncliee,  s.  f.,  lieu  rempli  de  joncs,  jonc 
répandu  !i  terre  : 

Ele  va  devant  et  il  après  et  trépassent 
la  tor  et  vienent  en  une  grant  joinchie  de 
jons  menus.  {Artur,  ms.  (irenoblc  378, 
■("SS^.) 

Avec  la  salle  tapissée. 
Parée  de  mays  et  de  jonchée. 
(Serm.  joy.  sur  les  maitl.r  de  mariage,  p.  fi,  ap, 
Michel,  Pors.  golh.) 

—  .(oncliement  : 

Princes,  après  ce  qu'om  ot  mangié 
El  beu  tant  qu'om  estoit  blecié. 
Vont  esluver  li  pèlerin  : 
De  leur  corps  firent  nnnl  junchie. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  840,  f"  365'.) 

—  Botte  d'herbe  dont  on  se  sert  pour 
prendre  du  poisson  ; 

Pnscher  as  jonchies.  (Letl.  de  J.  de  Joinv., 
Arch.  K  U55.) 

Tous  engins  de  bois,  soient  nasses 
d'ozier,  nasses  pellees, j'oncftees,  ou  autres 
engins  quelsconques.  {Ord.,  I,  794,  note.) 

Item  la  pescherie  aux  usagiers  qui  pees- 
chent  en  la  ditte  rivière  a  panier,  a  verge, 
aux  jonc/jiees  et  a  la  main.  (1318,  Arch.  .IJ 
56,  pièce  233.) 


1(11. 


JON 


650 

—  Polit  p.inior  de   jonc  ['onv  faire  le 
fromase  : 

Vne  jonehce  a  faire  (romaiges   (6  mars 
1385.  Compl.  du  R.Rene,  p.  19o,  Lecoy.) 
C'est  bien  raison  qoe  soit  conchee 
Anpres  des  antres  la  jonchée. 
(Condam„ac.  de  Ba«equel.  p.  33i,  Jacob.) 
Junchie  de  lait,  bret.  junclieenn    1.  jun- 
eafn      (1464.     J.     tAGADEUC.     CalhOl,     ed 

Auffret  de  Quoetqueueran,  Bibl.  (Jumiper.) 

Sons  an  plnmafe  pins  blanc 
ijne  le  laid  snr  la  jonchée 

(Ross.,  OEut.,  p.  466,  ed.  1623.) 

—  Jonchet,  sorte  de  jeu  : 
Vne  jeu  Ae  jonchées.  (1527,  Jnpe(!t.,Arch. 

Gir.,  Not.,  Brunet,  67-5.) 

40NCIUEE,  voir  JONCHIE.  | 

1.  ..oNCHiER,  jongu.er,  s.  m.,  lieu  planté 

de  joncs  : 

De  certains  aultres  menus  cens  deubf 
,,,acun  In,  audit  jour  S.  Rem,  PO»r  bo.s^ 
u1p«  niotelies  et  jonquiers  estant  en 
adiUe  HvVere  d'Aisne.  (1453.  Compl.  du 
nom  dèsoissons.  ap.  Le  Clerc  de  Douy, 
t.  I,f»3Dl  r»,  Arcb.  Loiret.) 

i.  .lOXCiiiER,  V.  a.,  railler,  se  moquer 
de  : 

Nons  parlasmes.  tarin,  tara, 

Pnis  de  monsieur,  pnis  de  ma  dame  ; 

Kt  me  mist  on  en  telle  pâme, 

Qne  la  dame  et  la  chambenere 

Me  jmchierenl.  L'une  par  derrière. 

L'antre  devant  me  regardojt  : 

L'nne  fjrsoyt,  l'antre  lardoyt. 

(Hmclogue  CoquiUarl.  11,  21B,  Bibl.eli.) 

jONCiiiERE,  -  ciere,  -  chère,  junchere,   1 
s.  f.,  lieu  couvert  de  roseaux  : 
Par  mi  "ne  Terde  jotieiere 
S'en  Mit  li  r.alois  chevachant. 

(Di/rm.  le  Cal.,  91Î8,  Stenyel.) 

Comme   l'exposant   feusl     alez.       pour 
aidier  a  amender  noz  ^bemins        '1    çom 
menca  a  houer  en  une  jonchieie.  (1388, 
Arch;  JJ  133,  pièce  31.)  \ 

Sur  une  pièce  de  pr^   el  sur   sa   çranpe    1 
asfuala  J«neh«re.  {im.  Terrier  S.-Did.er, 
fo  117  r»,  Arch.  hospit.  Nevers.) 

W&Jonchcre.  (Jb.) 

_  Petit  panier  fait  en  jonc  pour  la  pré- 
paration des  fromafres  qu'on  ne  voulait 
pa.  soumettre  à  une  pression  ;  les  anciens 
inventaires  de  bijouterie  font  mention 
d'imitations  de  ces  paniers  en  or  et  en 

argent  :  .      •  „ 

Une  ionchiere  a  faire  rromapes  etpoise 

,.  marri",  onces.  (1363,  Invent,  du  duc 

deNorm-,  ap.  Labordc,  Emaux.) 
Deux    paires     de     jonchi«re«    d'argent 

dorecj,    pefant,   toutes   ensemble,  X.    m. 

(1426,  Dues  de  Bourg..  4246,  Laborde.) 
Et  encore  au  xvii«  siècle  : 

Joncquieres    de    lait   ^o»'^-    <J«l"'o:ui' 

Orner,    ap     La   Fons,    Gloss.    m».,    Bibl. 

Amiens.) 
Joncieres  de  crasme.  (1623,  ib.) 
Gnernesev,  jonquere,  couche  jonchée  de 

fongëre,  deti?es  sèches  de  poison  de  jonc. 

Bessin,  jonîuiere,  lien  couvert  de  joncs. 


m) 

Noms  de  lieux  :  Jonquiéres  (Seine-Inf.), 
la  Jonchière  (Somme),  la  Jonciére  (Nièvre). 

.lONClIlS,  voir  JONCHEIS. 

.lONciioi,  -  chay,  -  chois  (rime),  -  qoi, 
-  A'oit,  s.  m.,  lieu  couvert  de  joncs  : 
Kn  .1.  iùnchoi  aresle  (le  bercean  de  Moïse). 
(IliRMAN,  Bible,  Richel.  24387,  f°  Ci''.) 

Aval  en  cel  jonqoi. 

{Helias,  nichel.  12358,  f  6'.) 

Il  a  oi  par  atenlnre 
Les  le  chemin,  en  .i.  jonchais 
.1.  ruisselet  qni  n'est  pas  cois. 
(VEscoiiDle,  Ars.  3319,  f  37  y'.) 

Pour  les  louaaes  dou  Jonkoit  et  des  We. 
rissays.  {Compt.  de  1292,  Arch.  comm. 
Mens.) 

Juxta  quoddam  rivet  nut  jonchay.  (1407, 
Charte  de  la  Dombe,  ap.  Duc,  Livot.) 

Nom  de  lieu,  le  Jonquoy  (Somme). 

Nom  propre,  du  Joncquoi.  {Procès  verb. 
de  la  Pass.  et  Restirr.  jouée  en  Valenciennes 
l'an  15'i7,  ms.  de  Madame  Hurez,  :\  Cam- 
brai.) 

.lONCHU,  adj.,  plein  de  joncs  : 

Jonchu,  rushie,  fuU  of  rushes.  (CoTGR., 
éd.  1611.) 

.lONCiERE,  voir  JoNcnrERE. 

1       .lONCQUEUx,  voir  Joncheux. 

.JONCCIUIEUE,  voir  JONCHIERE. 

JONCTIS,  voir  JOIKTIS. 

.lONCTURAL,  voir  JOIXTDRAL.  j 

.lOXEMENT,  voir  JOVENEMENT. 

.lONET,  voir  JOVENET. 

.lONETÉ,  voir  JOVENETÉ. 

.lONETTE,  voir  GENESTE. 

.lONGLURE,  S.  f.,  droit  que  certains 
seigneurs  prenaient  sur  les  baladins,  bouf- 
fons, bateleurs,  joueurs  de  foires,  etc.  ;  ce 
mot ,  certainement  ancien,  n'a  été  rencontré 
que  dans  un  texte  provincial  du  xvii« 
siècle  : 

Et  encore  a  droit  le  dit  fief  de  -yiHefort 
de  la  coustume  des  femmes  de  vie,  et  la 
lonqlure  des  jouailliers  qui  ne  peuvent 
jouer  an  dit  Cbateaulandon  sans  le  congé 
de  la  dite  dame  de  Jolmain  ou  de  son 
Drocureur  de  seisnenrie  a  peine  d'amende. 
(1679  Aveu  du  fief  de  Villeforl  en  la  ville 
de  Ckateaulandon,  ap.  Le  Clerc  de  Douy, 
t.  I,f°  352  r«,  Arch.  Loiret.) 

.lONKERON,  voir  JONCHERON. 

.lONKorr,  voir  Jonchoi. 
.lOSQOi,  voir  Jonchoi. 

.lONQl'IER,  voir  JONCHIEU. 
.lONOUÏR'E,  voir  JONCHERIE. 
.lONT,  voir  JOINT. 
.lONTEMENT,  voir  JOISTEMENT. 

.loousE,  S.  f.,  Joyeuse,  nom    de  l'épée 
de  Charlemagne  : 


JO 

«  main  de  n 
U'on  disoi) 
^,     Arch' 

Et  Karles  d'auiri  ilre  Saisnes  bargaigne, 

Joouse  porte  trailjnière  i  '1  l«s  mehaigne. 


(J.  \ 


mon' 


,  ci.xisix,  Michel.) 


.lOPPEin,  voir  pareR. 

tier^ 
.roQ,  s.  m.,  flèciroltimon  de  voiture  : 
Le  loq  ou  tip.on^slev)  diar.   (1419,  Arch. 
JJ  171,  pièce  67.) 

.  'jxu  ,. 

.loQUES  SUS,  joi_     us.  joquessu,  adj., 

jocrisse  :  est 

Coquins,  niayz.  solz, "/oîKfs  sua. 

Trop  tost  mariez  en  substance. 

Seront  tons  menez  au  lessns. 

Le  jour  sainct  Arnoul,  n  la  danfe. 
(CoQOIi..,  Mon.  des  Pemiq.,  Il,  285,  Bibl.  clz.) 

An  meurtri!  !  Tu  m'as  ïil.ainement 

Meurdrie,  TÎeil  coqu  joqimsK. 
(Farce  de  CaWain,  Ane.  Th.  fr.,  il,  155.) 

Et  qu'en  est  il,   vray  joqiies^is, 

Coqnillard,  bec  jaune,  folas  re. 
(Farce  de  deii.r  jeunes  femmes,  1 : 0,  ap.    Picot  et 
Nyrop,  Woui'.  Bec.  de  farces,  p.    03.) 

.lOijviEn,  jacquier,  johier,JMiquier,jou- 
chier,  juchier,  verbe. 

—  Neutr.,  être  en  repos,  jucher,  en  par- 
lant d'un  oiseau  perché  sur  le  ji  choir  : 

Nient  plus  corne  la  prue,  qui  vole  par 
l'air  s'asseure,  qne  quant  ele  joqtte  par 
terre  elle  met  petites  pierres  en  un  de  ses 
piez  'porce  que  ele  est  sor  Vautre  piet. 
I  ta  nesponse  del  Best,  mestre  Rich.  de  Fur- 
nival  la  Grue.  p.  73,  llippeau.) 

—  Par  analogie,  être  en  repos,  en  géné- 
ral, être  à  ne  rien  faire  ;  attendre,  faire  le 
pied  de  grue  : 
Et  dedans  la  forest  s'en  alerent  mucier. 

t    Pnis  ouirent  ou  bois  sans  longneraent  jaquier 
III.  dames  tont  ch.intaot  venant  esbanier. 
(Brun  de  la  Slont.,  Richel.  2170,  f    3i  v  .) 
'    Au  roy  Da?oubert  dit  :  Or  nous  va  gentement. 
Car  point  ne  nous  faudra  chi  jacquier  longuement, 
Demain  arons  l'assanlt. 

(Cv^ri»,  Richel.  1637,  f  74  r».) 

La  convint  mes  enfans  nostre  cité  vuidier 
Oui  puissedi  le  vinrent  longeraent  assegier. 
Mais  chil  de  Boulenois  n'i  vaurent  plus  jaqmer. 
(B.  de  Seb.,  iv,  733,  Bocca.) 
Maudit  snil  ce  Bertran  qni  tant  m'a    fait  jaquier. 
(Ccv..  du  Guesclin,  var.  du  v.  13709,  Charriere.) 
Ja  m'a  le  roy  mandé  par  maint  bon  chevalier  ; 
C'est  honte  qu'après  moy  je  fay  le  roy  joqute-r. 
(In.,  ib.,  var.  des  v.  17202-17213.) 
Vous  ïolies  adics  cevaucier 
Ne  mie  en  .1.  seul  lieu  jaiier. 
(Un.  HE  i.K  JIoTE,  li  Renrel  Guill..  3032,  Scheler.) 
Dont  se  partv  Enpherant  de  Paris,  et  ne 
ioca,  se  vint  a  Tournay.  (Chron.  des  Pays- 
Bas:  de    France,   etc.,  Rec.   des  Chr.   de 
Fland.,1.  ULP.133.) 

Chevauca  après  ''«"e  ParollVUsques  a  la 
barrière  de  la  dicte  ville.  A  laquelle  bar- 
rière on  le  fist  longuement  jacquier  anchois 
que  on  luy  feisl  onvrelnre  e_n  la  dicte  ville 
,  {Chron.  anon.  du  règne  de  Charl.  v  . 
kp  Monstrelet,  Chron.,  VI,  278,  Soc.  de 
'    l'hist.  de  Fr.) 

A  moy  se  fusl  rendus  treslous  li  rcmennans. 
Villes,  castians,  cites  que  tiennent  mi  nuysant. 
Trop  les  ay  fait  jaquier,  se  m'en  vois  picrchcvans. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  7510,  Chron.  belg.) 

Jocquiei-  et  laissier  d'ouvrer.  (1448, 
Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 


JOR 

Il  DP  nous  laissera  pas  longuement  jou- 
diier  icy,  ne  n'attendra  pas  que  les  An- 
Rl.iiz  le  viennent  assaillir.  {Du  Guesclin, 
1>.  404,  Ménard.) 

V.ljocqnairent  prant  pièce  a  la  porte.  (J. 
AUBRION.  Jour».,  an  £479,  Larchey.) 

Dp  la  s'en  vint  le  seneschal 
Du  costé  Sainct  Oayn  jiichier, 
El  Florquct  el  gens  de  cheval 
De  l'antre  costp  enibnchier. 
(MiRTUi,,  Yig.  de  Charles  VU,  H  nii  t°,  cd.1193.) 

Onanl  la  hachette  dit  aye. 
Ne  tapppz  néant  :  joquiez^  joquiez, 
(Fahri,  Art  de  Ihéorique,  2'  p.,  f°  35  y", 
éJ.  1521.) 

Jocquer.  To  stop,  or  stand  still,  a?  a 
Iiorse  or  cart,  in  Ihe  way.  (CoTGlt.,  éd. 
16H.) 

Cela  est  capable  de  faire  joqner  le  moulin. 
(Dicl.  élytn.  de  Ménage,  éd'.  1750.) 


—  Réfl.,  se  coucher  : 

Il  (]<•  mailre  du  cheval)  l'aporlera  de  l'avainne, 
El  s'il  voit  qu'aies  en  paiiine, 
Sns  tiin  dos  jettera  sa  cloque. 
Et  pais  jiar  dales  toi  se  joqne. 

«Froiss.,  Poh.,  II,  21  ",25,  Scheler.) 

—  Infln.  pris  subst.,  inaction,  repos  : 

.Soit  ail  boire  ou  an  mengier, 
A  l'aler  on  an  joinier. 
Au  seoir  ou  au  drecier. 
On  au  reposer  cuîdier 
Qu'amonrs  si  me  représente 
.Son  plaisant  corps  et  legier, 
Son  maintien  gai.  friche  et  chier. 
(Froiss..  Poés.,  itichel.  830,  f»  231  r"  :  Scheler, 
II,  253,22 1.) 

Le  verbe  joquer  est  très  usité  en  rotiehi. 
On  lit  dans  le  Dictionnaire  d'Hécart  : 
«  Joquer,  v.  n..  cesser,  finir,  s'arrêter. 
Joque-to'i,  finis  donc. 

Kh  !  joquez  donc,  Jean  Jaques, 
Eh  !  Jean  Jaques,  joquez, 
Weltiez. 

{Chansmis  lilloises.) 

Joquer,  tarder,  rester  longtemps  dans 
un  endroit.  •  T'as  ben  joquê  1  .  Tu  as  bien 
tardé.  «A  belle  voie!  n'y  a  rien  hjoqver.  > 
Manière  proverbiale  de  dire  qu'on  ne  doit 
pas  s'arrêter  sur  quelques  légers  obstacles 
lorsqu'une  affaire  est  en  bon  train.  Les 
lexicognphos  ont  conservé  le  substantif 
et  non  le  verbe  qni  ne  laisse  pourtant  pas 
d'être  employé,  môme  par  les  meuniers, 
qui  disent  très  bien  :  i  faut  faire /oçMer  1' 
inolin.  •  Pic,  Somme,  et  H.-Xorm.,  vallée 
d'Yères,  jouquer,  se  coucher. 

Cf.  Joe  et  JOCQUAGE. 

•ion,  voir  Jocr. 

.JORAN,  joram,  s.  m.,  vent  du  nord- 
ouest,  qni  vient  du  Jura  : 

Tant  comme  nostre  terre  dure  devers 
vend  et  devers  joram.  (1372,  Ch.  de  Jean 
de  Valangin,  Arcli.  du  prince,  Neucbfllel. 
T',  nog'.) 

Suisse  rom.,  joran,  vent  du  nord-ouesl. 

.lORDiL,  voir  Jardil. 

.lORNAGE,  s.    ra.,  sorte    de  blé;  p.-ê. 
faute  pour  ivernage  : 
Dominus  Symon    de  Meneures...    dédit 

T.    IV. 


.lOS 

Dec  et  fratribus  Buxeriœ...  qiiinque  quar- 
[    tallos   bladi,  quod   vulpo  dicitur  jornage. 
(1224.  Carttil.    de  Bu.ssiére,  part.' 20,   élî. 
10,  ap.  Duc,  Jiiorna'jium.) 

.roiiNvi.,,  voir  JouRXAt,. 

.lOliNAUL,  voir  JOUli.\AL. 

.lORXÉ,  voir  JOURNÉ. 

.lORNEE,  voir  Journée. 

.roRNEER,  voir  Joubnoier. 

.lORNEiL,  voir  Journal. 

.louNEL,  voir  Journal. 

.iorxeor,  voir  Journeor. 

.jORNOiEii,  voir  Joubnoier. 

j      .lORRAsiER,  s.  m.,  prunier  : 
I       Pierre  Lenploys    de  une  serpe  avoit  c.o- 
j    pez  ou  jardin    dudit    exposant    plusenrs 
arbres,    c'est   assavoir  noueniiers  ou  jor- 
J    rasiers.  (1396,  Arcb.  J.l  149,  pièce  290.) 

j       .lORRAZE,  voir  Jorroise. 

j       .lORREUsE,  voir  Jorroise.  I 

•toiKnoisE,  jorreuse,jorraze,  s.  f.,  fruit 
rouge,  long  et  aigre  qui  vient  dans  les 
haies,  prune  de  Jouarre  : 

Beloces  d'Avesnes,  jorroises. 
(Rose,  825G,    Méon  )  Var.,  jorreuses.    (.Ms.    Bon- 
hier.) 

Jorroises  ai  a  grant  revel,  , 

Fres  jonc  a  nionlt  grant  alenee. 
(Les    Crieries    de    Par.,   ap.    Crapelel,     Prov.  el 
Diet.  popul.,  p.  113.) 

—  Fig.,  coup  :  j 

Par  les  patins  Dieu,  qnel  jorroise  !  j 

Onrques  coup  ne  fui  mieulx  assis. 
(Grf.ban,  Mist.  de  ta  Pa.'.s.,  20912,  G.  Paris.)         I 
Var.,  jorraze.  (Ms,  Ars.  6431,  f  17•i^) 

.lORviR,  jiirvir,  jnvir,  verbe.  < 

—  Neutr.,  snlïire,  venir  à  bout  : 

Dist  Basin  :  —  Dame,  ne  vous  en  quicr  menlii, 
O'iroi  encontre  ma  terre  garantir, 
A  tant  de  gent  corn  ge  porroi  jorvir. 
Et  vous,  faciez  gent  après  moi  venir, 
Henri  mon  frère  a  tant  coni  puet  jorvir, 
Iloedes  de  Lengres,  qui  ne  me  doit  faillir. 

{.\nlery  te  llourgoing,  p.  9,  Tarbé.) 

Qui  plus  emprcnt  ne  peut  juvir. 

Il  ne  peut  a  honte  faillir, 
(.tiic.  prov.,  %\n'-  s.,  ap.  Leroux  de  Lincy,  Pror.) 

—  Act.,  suffire  ù,  endurer  : 

Trop  lor  seroit  dure  leur  vie, 
Ne  il  ne  poroient  jurtir 
Les  painnes  i;u'il  ont  a  souffrir. 
(Fnoiss.,  Poés.,  I,   29,951,    Scheler.)   Irapr., 
jimiir. 

Uouchi,  jtirvir,  suffire. 

1.  .los,  voir  Le. 

2.  .los,  voir  Jus. 

.losTE, ./oMstc,  juste,  jouxte,  juxle,  joule, 
gole,  prép.,  le  long  de,  auprès  de,  proche, 
sur  : 

Suz  Alixandre  ad  nn  port  juste  mer. 

(Rot.,  2626,  Millier.) 
Joste  les  archiers  se  snnt  mis. 

(fioB,  3'  p.,  6331,  Andresen.) 


.10  S 
.leste  le  rivage  se  lindronl. 


■Gl 


(n>.,  GG30.) 


S'.isist 

Joste  moi. 

(Renorl.  Br.  IX,  93S,  Martin.) 

'       L'en  ne  puet   deD'eudrc  son  voisin  qu'' 
ait  son  agot  gote  la  paroi  commune.  (Li 
dejost.  et  de  plet,  iv,  18,  Uapetti.) 

Joule  les  vipnes.  (1276,  Fontevr.,  an  . 
lit.,  Arcli.  -Maine-et-Loire.) 

Juste  les  vif;nes.(l2SI,  la  Couture,  Arch 
Sarthe.) 

Joute  les  terres.  (1282,  Coiitr.  de  rente, 
la  Clarté,  Arch.  ludre-et-Loire.) 

Joute  la  visne.  (1283,  .Alarmout.,  Parcav, 
Arch.  Indre-et-Loire.) 

Jotite  le  niareis.  (Fév.  128o,  Taillebourir, 
Arch.  Thouars.) 

Le  manoir  et  les  terres  et  toutes  les 
autres  choses  que  il  ont  jouste  icelles. 
(1293,  Arch.  S  273,  pièce  10.) 

Joute  la  roiclie,  (Ch.  de  1298,  Font.-Ies- 
Rl.,  Arch.  Indre-et-Loire.) 

Juste  ]n  nievson.  (Fin  xill»  s.,  Cens  dus 
au  Cliap.  de  liourj.,  par  S.-Urs.  et  S.-Jean 
des  Ciiamps,  Arch.  cher.) 


Jousle]!i  meyson.  (/&.) 

Trois  quartiers  de  vignes  assis  juste  la 
vigne  de  l'église...  (1314,  Arch.  'Loiret, 
Ste-Croix,  S.-.Michel.) 

Joule  la  nieson.  (1316,  S.-Jiil.,  Arch. 
Indre-et-Loire.) 

Juste  le  chemin.  (Samedi  après  brand 
1331,  Arch.  Cher,  E  134.) 

Jute  la  ruete  par  la  quelle  l'on  vait... 
(Mardi  apr.  epiph.  1368,  Arch.  Cher,  E 
237.) 

Sa  très  loyalle  mère  la  Vierge  Marie 
estoit  joa^fe  la  croix.  (0.  Maillard,  Hist. 
de  l'jpass.,  p.  58,  Crapelet.) 

—  Selon,  .suivant  : 

Tenir  et  garder  fermement  jotixle  et  se- 
lon ce  que  dessus  est  dit.  (1348,  Cart.  de 
Pli.  d'Alençon,  p.  204,  Arcb.  Se:ne-Inf.) 

Ils  lessent  et  soufTrentjoir  et  user  jouxte 
la  forme  et  teneur  de  noire  présente  con- 
lirmacion.  (13.'J9,  Usage  de  Perrot  de  Gau- 
digny,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  Arch.  Loiret.) 

Juxle  nostre  dicte  ordonnance.  (1374 
Ord.,  VI,  16.) 

Jouxte  les  mandemens  du  siège  apos- 
tolique. (Le  Iîaud,  Hist.  de  tiret.,  ch.  xvi, 
éd.  1638.) 

Jouxte  sa  nature.  (Id.,  î6.,ch.  XXIX.) 

Des  hommes  incoulpable 
J'iii.rtc  la  loy. 
(Ci..   Mar.,  Serm.  du  ion  Past.,  p.  528,  cd. 
1596.) 

Jouxte  le  concordat  de  ce  faict  et  passé 
entre  eux.  (.VIart.  du  iiEUAY,  Mêm.,  1.  III, 
f"  86  r»,  éd.  1369.) 

Jouxte  la  commune  renommée.  (De 
Thou,  Coût,  de  Reims,  art.  cclxxvi.) 

—  .louxle  que,  ajouté  que  : 

Le  neud  qui  tenoit  ccste  alli.ince  si  ser- 
rée et  en  son  point  vertical  de  bonheur  se 
deslie  et  renverse  ces  pauvres  gens  au 
nadir  de  malheur  ;  jouxte  aussi  que,  quant 
un  homme  est  pyrté  d'une  cupidité  et 
avidité  des  sens  p'pres  hyvrognerie,  bien 
qu'il  soit   en  boÈne   intelligence   avec  sa 


65^ 


JOS 


"orne,  ruine  pourtant  la  maison.  {Invcnl. 
ircùv.  de  Tabar.,  7,  Bibl.  elz.) 

1^0  Jouxte  élail  encore  employé  au  xvii' 
'iècle  : 
Jouxte,  pour  vis  à  vis,  ne  se  doit  plus 
jcrirc,  ny  en  lu  siauificution  de  selon, 
ien  que  quelques  uns  de  nos  autheurs 
ervenl  encore.    (Ot"Di.\,   Gramm.  franc., 

^■.  263.  éd.  1636.) 

Chifllet  range  jouxte  parmi  «  les  prépo- 
sitions décriées  >.  (Noiiv.  et  parf.  gramm. 
franc.,  p.  128.) 

josTEE,  joustee,  jostie  (rime),  s.  f., 
joute,  combat  : 

.Se  li  lance  no  fust  de  celui  cop  Troisie, 
Faite  enst  Nicol.is  la  première  jostie. 
(Roum.  d'.ili.i-.,  f  10'',  Jlichelant.) 

S'coiengoe  escrie,  Monjoie  a  escriee, 
La  comparronl  pa!en  celc  jousU'e. 

{.inseis,  nichel.  793,  1"  49'.) 

Mais  or  voel  dire 
De  l'assamblce  que  il  firent. 
Qu'a  Itoarne  fu  si  grans  Jnusice. 

(G.  de  Palernif,  Ars.  3319,  f»  103  r".) 

.lOSTEEMENT,  jouslement,  adv.,  en 
lignes  pressées  : 

Et  Sarrazios  font  ensemblement 
Leur  gent  ordonner  jomlement, 
iOlhcvkn,  ma.  Oxf.   Bodl.  Hatton  100,  f  88  r°.) 

JOSTEJiENT,  joustemant,  s.  ra.,  joute, 
tournoi  : 

Clieyauclie,  rois,  ne  t'atargier  noiant. 
Se  tant  puet  Tuire  ta  maisnie  et  la  gent 
(Ju'il  les  puissent  Irovcr  an  joiislemmi. 

Humonl  ri  Agrav..  llichel.  H95,  f  103  v".) 
El  DOS  avons  ici  merrillous  jMtemenl. 

{Poime  de  la  Croisade,  Romania,  VI,  493,  1.) 

.lOSTER,  jiister,  jousler,  jouxter,  joulter, 
joter,  verbe. 

—  Act.,  rassembler,  réunir  : 
Jusiees  sunl  les  eschieles  devant. 

(Roi.,  3347,  Mailer.) 
nés  dons  baruns  jusiee  est  la  bataille. 

(«.,  3874.) 
Jusiei  ensemble  north  e  nian. 
Et  ensemble  dites  Northmnn, 

(ftoti,  3«  p.,  61,  Andresen.) 
.Sor  le  rirage  enz  et  sablon 
S'en  issirent  fors  li  baron. 
En  parlement  i  ont  josli'. 

(Bes.,  Troie,  ms.  Naples.  C  ^5^) 
Qnant  les  compaigne.s  sont  joslees. 

(ID.,  »*.,  f»  15''.) 
Roa  a  îost^  ses  maisgnees 
Si  grani  e  si  desmesurecs 
(Jo'en  l'esloric  nés  truis  nomccs. 

(Id.,  D.  deSorm.,  M,  4794,  Michel.) 
.Son  grant  concile  a  fait  juster. 

(Id.,  ili.,  II,  487-2.) 
Jea  le  di  bien  veraienient 
One  «eint  .Micbiel  apertement 
>'os  a  gnaris  d'aversilé. 
Des  i|ne  fuîmes  a  lui  josté. 
(G.  De  St  Pau;,  .1/.  S.  Michel,  2906,  Michel.) 
La  bouche  o  l'autre  n'en  joalee. 

(Tristan,  l.  I,  v.  1961,  Michel.) 
Josté  orent  an  parlement, 
Descorde  i  «orvinl  sonlemenl. 

(Eneas,  nis.  Montp.  II  2j1,  f»  MS^) 


.lOS 

l.î  rois,  en  sa  propre  pi'rsoune, 
Jousta  lors  ses  oz  a  Peronne. 
(Gbiaht,  Hou.  lis"..  1C323,  W.  et  D.) 

—  Neutr.,  se  rassemblor  : 

Jotum  ensemble  por  députer  o  lui. 

(S.  Etienne,  III'',  Stengcl.) 
De  devant  tus  jiuier  e  enrengier. 

(Roi.,  21S1,  Millier.) 

La  nuit  josterenl  lor  barons, 
Et  H  prince,  et  li  haut  homme. 
De  lor  lonsel  oes  la  somme. 

(Be.\.,  Troies,  Richel.  375,  P  91°. ) 

—  Act.,  touclier  : 

De  une  chesau  qui  jou.Tte  le  cliesau  des- 
susdit. (Compte  de  J. Guérin,  1386-7,  f"  3  r», 
Arcli.  Cher.) 

—  Neutr.,  toucher  : 

Uobert  le  Danioysel  tient  par  foy  par 
hommage  .xxx.  acres  de  terre  appelés  les 
Camps  .Mahieu,  jotixte  d'un  bout  et  d'un 
costé  as  terres  dé  l'Espiney...  et  en  fait  .c. 
sols  de  rente  par  au.  (1376,  Terrier  de  la 
poterie  Matliieu,  C  48  r°,  Arch.  Eure  E  538.) 

—  Act.,  frapper,  lancer  : 

Plus  n'osèrent  retorner  en  tornoi  ne  jos- 
ter  cop  de  lance.  {Arlur,  Richel.  337, 
f  145'=.) 

Et  fui  Loys  Raymbault  jotislé  et  porté 
jus  de  son  cheval.  (Fuois's.,  Chron.,  XI, 
127,  lierv.) 

Et  Radus  a  honeure 
Le  josie  enrai  le  pis  de  Irestout  son  poieure. 
(Jeu.  des  Prf.is,  Geste  de  Liège,  14510,  Scheler, 
Gloss.  philot.) 

—  Neutr.,  être  lancé  : 

Trcstuz  li  cors  a  la  terre  li  jusiet. 

(Roi.,  2020,  Muller.) 

—  liiDn.  pris  subst.,  joute  : 

Qnar  jousler  de  lance  n'estoit  mie  en- 
core Rranuieut  en  usage.  {Estories  Rogier, 
Richel.  20123,  f»  119''.) 

—  Jostaiit,  part,  prés.,  jouteur  : 

Et  avoit  es  dites  jonltes  .xxii.  joutlanls 
des  bourgeois  de  .Mets.  (Jacomin  IIusson, 
Chron.  de  Metz,  p.  61,  Michelant.) 

—  Josté,  part,  passé,  rassemblé,  réuni  : 

Rous  vcit  la  fiere  gent  jiislee 
De  lui  destruire  entalentee. 
(B[.N-.,  /;.  de  Aorm.,  Il,  2399,  Michel.) 

Por  la  grant  gent  desmesuree 
Que  Rous  \cit  contre  lui  jostee, 
A  ses  barons  toz  fait  venir. 

(iD.,  ili.,  II,  2511.) 
A  ccstc  paiz  dite  e  parlée 
Oui  merveilles  grant  gent  joslec. 

(II..,  ib.,  II,  6G03.) 

Ains  que  huit  jor  passassent  en  ot  cent  rail  jostes. 
(Chanson  d'Anlioche,  II,  v.  393,  P.  Paris.) 

—  Accompagné  de  joutes  : 

Et  fu  la  fesle  moult  grande  et  moult 
noble,  bien  festee  et  bien  jottstee.  (Fhoiss., 
Chron.,  III,  41,  Luce.) 

—  Placé  : 

Av  saisy  la  maison  cy  dessus  jouxtée. 
(23  'jnnv.  1390,  Ste-Chapelle,  S.-Éulgenl, 
Arch.  Cher.) 

Bessin,  Orléanais,  lîerry,  Suisse  rora., 
jouter,  toucher,  ôlre  attenant  à  : 


JOT 

Votre  terre  de  Luzy  qm  joule  la  mienne, 
(G.  Sand,  Françoise,!,  m.) 

josTERiE,  joust,  s.  f.,  joute,  combat  : 

Les  millor  chevalerie, 
Et  la  plus  bonne  joiislerie 
Qui  fust  en,d'.\usai  et  de  Rin. 
(Bretel,  Tourn.'de  Chamenc,  189,  Delmntlc.) 

La  bonne  lille  fut  tant  pressée  qu'il  luy 
convint  dire  que  l'en  n'avoit  encores  riens 
besoiugn6  en  son  ouvroir,  mais  elle  tai- 
soit  qu'elle  lust  cause  de  la  dilacion,  et 
cpie  tousjours  eust  refusé  la  jousterie. 
(Louis  XI,  Nouv.,  Lxxxvi,  Jacob.) 

Ainsi  doncques  par  ses  vertu.'!. 
Peine,  labeur  et  industrie. 
Et  non  pas  par  moyens  indeuz, 
r     Comme  motz  couvers,  Jousleries, 
Elle  acquesta  la  seignourie 
Et  renommée  de  cesl  amy. 

(Coouii.L.,  l'Iaijd.,  11,  Cl,  Bibl.  elz.) 

.losTicE,  voir  Justice. 

.rosTiCEOR,  voir  Justiceor. 

.losTiciER,  voir  Justicier. 

.losTis,  adj.,  juste  : 

D'Equitan  qui  mut  fu  cuiteis. 

Sire  des  INauns  joslis  e  leis. 

(Makie,  Lai  i'Eqiiilan,  11,  Roq.) 

.losTisiER,  voir  Justicier. 

,^o^E,,  jolie,  joule,  joulle,  jute,  s.  f.,  l,i 
bette,  sorte  de  légume,  et  légume  en  gé- 
néral : 

Sicum  erbe  inelenient  serunt  trihlel,  e 
sicume  joute  verte  fleistrirunt.  (Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  xxxvi,  2,  Michel.)  Lat.,  olus 
viride.) 

I  Et  li  lerres  avoit  aconstumeit  venir,  et 
par  la  soif  monteir,  et  repunsement  les 
!  joies  en  voies  porteir.  (Dial.  SI  Greg.  la 
pape,  p.  13,  Foerster.)  Lat.,  olera. 

Il  soi  retornat  a  cez  meismes  honines,  si 
dist  :  Ge  vos  conjur  el  nom  de  noslre  sa- 
nior  Deu  .Ihesu  Crist,  aleiz  de  ci,  et  si  ne 
voilhiez  pas  mangier  cez  joies.  [Ib.,  p.  39.) 

Uns  moines  de  haute  vie  estoit  corlilliers, 
mes  uns  lerres  venoit  celeement  et  mon- 
toit  par  la  soif  et  embloit  les  joutes.  Quant 
li  moines  vil  soveutes  foiz  ses  jotes  folees 
et  emblees...  (Vie  des  Pères,  Richel.  23111, 
f"  178''.) 

Hoc  olus,  jute.  {Gloss.  de  Glasgow, 
P.  SIeyer.) 

Tout  ensi  com  joute  d'erbes  bienlost 
chairont.  {Ps.,  xxxvi,  Maz.  798,  f»  91  r"  ; 
Bounardot,  1,  103.)  Lat.,  olera    herbaruni. 

Con  cis  (Diogene)  une  lie  lavast  ses 
joules  et  uns  princes  li  desist  :  Se  tu  Denis 
(ki  rois  estoit  don  pais)  voloies  blandir,  tu 
ne  mangeras  mie  tes  joutes.  {Art  d'amour, 
I,  301,  Petit.) 

Tous  les  jours  maigres,  depuis  Pasques 
jusques  a  la  mi  aoust,  de  bonnes  herbes 
tant  de  jouîtes  que  autres.  (An  1500,  Arch. 
Vienne.) 

Beta,  Herbe  nommée  de  la  porce,  de  la 
jotte,  des  betes.  (R.  Est.,  Dictionariolum.) 

On  plante  ainsi  d'une  besche  aceree 
En  terre  grasse  et  la  jotle  et  poiree. 
(CoTEiiEAU,  Colum.,  1.  X,  Prol.,  éd.  1555.) 

Wall.  ctLorr.,  Fillières,  joie,  chou.  Poi- 
tou, Aunis,  joute,  espèce  de  betterave, 
-ette  ou  poirée;  désigne  aussi  un  mélange 


JOU 

de  choux,  d'orties  ou  d'autres  plantes,  et 
de  son,  que  l'on  donne  en  nourriture  aux 
dindons,  aux  oies. 

.lOTER,  voir  JOSTER. 
.lOTISIEK,  voir    Jl"STICIER. 

JOTissER,  voir  Justicier. 

1.  .lot',  voir  Joug. 

2.  .lor,  voir  Je. 

.lOlABLK,  voir  JOIABLE. 

.lOUAiL,  adj.,  jovial  : 

Je  ne  me  peus  contenir,  voyans  qu'elle 
me  porloit  si  bon  visafje,  de  iiiy  demander 
combien  il  y  avoit  qu'elle  n'avoit  veu  son 
uoc,  me  doutant  bien  que  je  ne  serois 
sans  responce,  ces  personnes  fraisches  et 
caillez  estans  railiards  et  jouaittes.  (G. 
BocCHET,  Serees,  XXVI,  Rouen  1635.) 

Ce  paon  des  poètes  françois,  ^\.  des 
Vielles,  se  trouvant  en  ses  jouailtes  liu- 
meurs  extraordinaires,  a  fait  voir  le  jour 
.1  ce  sixain  sur  leur  sujet.  {Purgatoire  des 
Bouchers,  Var.  liist.  et  litt.,  V,  268.) 

.iou.\iixiER,  s.  m.,  joueur  de  foire;  ce 
mol,  certainement  ancien,  n'a  été  ren- 
contré que  dans  un  texte  provincial  du 
xvii'  siècle  : 

Et  encore  a  droit  le  dit  Bef  de  Villefort 
de  la  coustume  des  femmes  de  vie  et  la 
jonplure  des  joiiailliers  qui  ne  peuvent 
jouer  au  dit  Cbuleiiulandon  sans  le  congé 
de  la  dite  dame  de  Jolmain.  (1679,  Aveu 
du  fief  de  Villefort  en  la  ville  de  Château- 
landon,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t.  I,  f»3o2  r", 
Arcb.  Loiret.) 

.louAi.,  s.  m.,  partie  de  la  cheminée  : 
Ne  doit  cvrer  en  cest  mur  ne  por  voûte 
ne  por  arvout,  ne  por  fenes tre,  ne  por  nulc 
œvre  que  soit,  fors  que  jiertus  por  mettre 
joualx  de  chemineie.  (1234,  Catb.  de  Metz, 
Maisonn.,  Port-Vailly,  Arch.  Mos.) 

Cf.  JOUL. 

.loUALEK,  voir  Jalaie. 

.lOUARESSE,  voir  JOERESSE. 

.loUBAitD,  voir  Jobard. 
.louBEï,  voir  JOBET. 
.lOL'c,  voir  Joc. 

JOUCIIIER,  voir  JOQUIER. 

.loicLÊ,  jod*;,  adj.,  attaché  au  joug: 
Mesmes  s'en  sont  trouvez  (des  toreaux) 
qui  estans  joclez  et  attelez  avec  d'autres, 
empoignoient  le  chariot,  se  mettans  a 
courir,  et  donnans  courage  aux  autres. 
(Du  PiNET,  Pline,  VIII,  45,  éd.  1566.) 

.louDE,  voir  Gelde. 

.rounELLE,s.  f.,  sorte  d'oisean, foulque: 

hnjoudelle. —  The  coole.  (Du  GuEZ,  An 
Inlrod.  for  lo  lerne  lo  speke  french  treicly, 
h  la  suite  de  Palsgrave,  éd.  Génin,  p. 912.) 

.lOL'EE,  voir  JOEE. 

.louEL,  voir  JOIEL. 

.lOUELET,  voir  JOIELET. 

.iouELLE,s.  f.,  traverse,  croisillon  placé   1 


JOU 

[  entre  les  pieux  perpendictilaires,  pour  y 
lier  la  vigne  : 

Aussi  est  elle  bonne  (cette  vigne)  a 
mettre  en  appuy  on  jouelle,  que  les  Latins 
appellent  juguiii  (c'est  quand  après  iivoir 
ficlié  en  terre  des    perches    debout,  on  en 

\    met  d'autres  de   travers,  ausquelles  ou  lie 

j    la  vigne).  (CotereaU,  Co/!(7«.,   111,  2,   éd. 

1    1555.) 

.lOUER,  voir  JOER. 
.lOUERESSE,  voir  JOERESSE. 
•lOUERIE,  voir  JOERIE. 
.lOUET,  voir  JUET. 

1.  .rouG,  iou,  s.  m.,  jointure  : 

Sus  le  jou  lie  l'espaule  est  le  brnnt  dev,ilé. 
{ilaiigis  d'Aigrcm.,  ms.  îlonlp.  H  517,  f°  IGl^i 

—  Faire  joug,  plier,  céder,  obéir,  locu- 
tion usitée  jusqu'au  commencement  du 
xviii»  siècle  : 

>'e  Teisles  vous  jamais  ung  grant  v.inlenr 
Jurer  :  «  Sang  bieu,  morbicu,  j'en  balray  quatre," 
<im  faisoil  jou  quant  venoit  au  coinbatre  ? 
(J.  Mauot,    la    Vraij  disant    Aâvocal.  des  dames, 
Pocs.  fr.  des  Xï*  et  xvi*  s.,  X,  ^ll.) 

Avantliier,  entre  chien  et  Iou, 

.\y  d'une  nourrisse  breneuse 

Gaifiné  une  bosse  chancreuse 

Qui  ïcnoit  de  je  ne  sçay  ou. 

Or  puis  qu'il  m'en  fault  faire  jou. 

Je  dy  fy  de  telle  amoureuse 
Avanlhier. 
(11.  DE  Coi.LERYE,  Roitdeaux,  xxxsTU,  Bibl.  elz.) 

Us  veulent  qu'on  les  redoute,  et  qu'on 
face  joug  sous  eux.  (Calv.,  Serm.  s.  le 
Deittèr.,  p.  625%  éd.  1567.) 

Vin  d'Artoys,  de  Bcanine  et  d'Anjou 
Luy  ont  souvent  faict  faire  jou. 
(F.    IlAnF.RT,  Epilapli.   de  ilalhelon  bon  yvrongne.) 

Pour  entreprendre  ce  voyage  d'Alle- 
magne dont  i'ay  cy  devant  parlé,  le  con- 
nestable  tira  de  costé  et  d'autre  toutes  les 
vieilles  bandes  françoises  pour  renforcer 
l'armée  de  Sa  .Majesté,  au  nombre  des- 
quelles furent  comprinses  ces  sept  vieilles 
bandes  de  Chaslillon  précédemment  en- 
voyées en  Piedmont,  la  privation  des- 
3uelles  apporta  un  grand  reculemeut  aux 
esseins  du  mareschal,  qui  fit  joug  a  la 
nécessité  et  non  a  la  vertu  ny  au  courage. 
(Du  Villars,  Mém.,  III,  an  1552,  .Vlichaud.) 
L'ambition  et  l'opiniastreté  de  l'Empe- 
reur, qui  voloient  d'une  aisie  trop  haute, 
ne  perniettoienl  qu'il  s'accommodast  a  la 
jeune  et  florissante  valeur  de  Henry 
deuxiesme,  luy  semblant  que  luy  et  tous 
les  autres  potentats  de  l'Europe  dévoient 
faire  joug  a  ses  desseins  et  a  ses  convoi- 
tises. (iD.,  ib.,  IV,  an  1553.) 

Vertu  fait  joug  dessous  lo  vice. 
(J.-A.  DE  B.viK,  les  Mimes,  I.  II,  f»  80  v",  éd. 
1619.) 

Les  seize,  auparavant  intolérables,  com- 
mençant de  faire  joug,  le  viennent  en 
toute  humilité  accueillir.  (Pasq.,  Lelt, 
XVII,  2.) 

Quand  tous  les  evesques  estoient  assem- 
bles, il  falloit  que  les  papes  fissent  joug. 
(Id.,  ib.,  XX,  1.) 

Quand  les  Normans  et  Bretons  vindrent 
assaillir  l'Anjou,  ceux  du  pays  cognois- 
sans  Foulques  pour  très  habille  liomme, 
firent  joug,  seachant  qu'il  n'v  avoit  aucun 
plus  propre  a  les  tirer   de    danger.  (Fau- 


.lOU 


i;.';9 

V,   XI,   éd. 


CHET,  Anli<i.   gaul.,   2'    vol., 
1611.) 

Les  hommes  d'une  commune  suffisance 
sont  plus  gens  de  bien,  meilleurs  citoyens, 
.«ont  plus  souples,  et  font  plus  volontiers 
joug  aux  loix,  aux  supérieurs,  a  la  raison, 
([lie  ces  tant  vifs  et  clairvoyans,  qui  ne 
lieuveut  demeurer  en  leur  peau.  (ChaRR., 
Sag.,  1.  I,  c.  16.) 

Le  soleil  fléchit  devant  toy. 
De  loy  les  astres  prennent  loy, 
Tonl  fait  joug  dessous  ta  parole. 

(liECKiER.  Stances,  Jouaust,  p.  250.) 
Toutes  choses  sont  sujettes  à /"aire  j'otij 
à    l'inconstance.    {Caquets    de  l'Accouch., 
8"  journ.,  p.  229,  Bibl.  elz.) 

Quand  nous  aurons  faici  joug  à  la  loy  du  trespas. 
Nous  ne  jouirons  plus  d'auiun  plaisir  là-bas. 
(1627,  G.  CoLLETET.  le  Treliuchemenl  de    l'I- 
vrongne,  Var.  hist.  et  litt.,  111,  129.) 

Ce  Cfsar  qui  aeontraint  loutle  monde  de 
faire  joug  à  sa  valeur,  pardonnoit  les  in- 
jures et  faisoil  du  bien  à  ses  ennemis.  (Le 
Jeune,  Serm.  chois.,  serm.  XI.) 

Nos  princes  prevoyoient  bien  que  les 
papes,  qui  venoient  de  terrasser  l'Alle- 
magne, qui  avoient  contraint  tout  le  reste 
de  la  chrétienté  de  faire  joug  li  toutes  les 
règles  de  la  chancellerie,  ne  manqueroient 
pas  de  tourner  un  jour  toutes  leurs  forces 
contre  nous.  (Patru,  Plaid.,  IV,  éd.  1732.) 

Les  villes  d  Ypres,  de  Cassel,  et  tout  le 
pais  jusqu'à  Iiruges,/i?Tn<  joug  à  ses  armes. 
(Mezer.,  Abr.  de  VHisl.  de  Fr.,  an  1213.) 

Conrad...  passa  du  costé  de  Naples  ou 
tout  /({  joug  a  ses  armes.  (Tillem.,  S. 
Louis,  Append.,  IV,  Soc.  de  l'iiist.  de  Vr.) 

Pour  se  faire  justice  et  maintenir  ses  droits, 
Louis  se  voit  contraint  d'avoir  recours  aux  armes: 
Tout  cède,  tout  fait  joug  aux  premières  allarraes. 
Et  ce  n'est  (jue  lui  seul  qui  borne  ses  exploits. 
(ItÉGMER-I)ESMAiuis,  l'ocs  lijr.,  InscHption  pour 

lo  roy  à  la  place  des  Victoires  à  Paris,  t.  I, 

p.  28(i,  éd.  1707.) 

Us  poussèrent  après  jusqu'à  l'inégalité 
de  la  susoription  avec  tout  ce  qui  n'est 
point  titré,  et  même  avec  les  évèques,  ar- 
chevêques, excepté  les  pairs  ecclésias- 
tiques, et  tout  leur  a  fait  joug.  (S.-Simon, 
Mém.,  t.  Il,  ch.  18,  éd.  Chéruel.) 

2.  JOUG,  jug,  s.  m.,  sommet  : 

Ytaille  fu  jadis  apelee  Grèce  la  Grans, 
quant  li  Grezois  la  tenoient  ;  et  est  finee 
vers  soleil  couchant,  au  joug  des  mon- 
taignes  qui  sont  vers  Provence  et  vers 
France  et  vers  Alemaigne.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  162,  Chabaille.)  Var.,  jug. 

3.  .lOUG,  s.  m.,  mesure  de  terre  : 
Journée,  journeaii,  joug  de  terre.  (JuN., 

Nomencl.,  p.  242,  éd.  1577.) 

.lOUGEOUIl,   voir  JUGEOR. 

.louGLAs,  s.  m.,  jongleur: 

Et  [si]  lesisse  au  mont  tous  leur  degras. 
Ne  s'en  plainsisl  chevaliers  ne  jouglas. 

(Anthol.  pic,  p.  14,  Boucherie.) 

.TOUGLEis,  jugleis,  -  ais,  s.  m.,  plaisan- 
terie, forfanterie  :  ■ 
lune  i  avint  li  quens  Geofreiz 
I  d  Angevins  jdeins  de  jugleis. 
(ÎES.,  l).  de  Xorm.,  11,  21o35,  Michel.) 

Pirole  de  ris,  de  juglais 
Fîuisable  est  a  trestoz  jongleus. 
{Rom.  des  trois  ennem.,  Ars.  5201,  p.  288*'.) 


6J0 


JOU 


JOU 


JOU 


JOt'GLEMENT,  jiiglement,  s.  m.,  plai- 
santerie ; 

l'okes  a  noeces  n'en  ool  nal  peur  Jaglemnl. 
illorn,  5197,  Michel.) 

JOVGi.iion,  jugteeur,  s.  m.,  homme  qui 
aime  à  plaisanter  : 

Le?  fols  et  ceiilî  qui  sont  trop  sages  et 
jugleeurs  tu  fuvras.  (J.  ue  Salisb.,  Poli- 
crat.,  Ricliel.  242S7,  f»  o"".) 

—  Féiii.,  jougleresse,   jugleresse,  bala- 


Asseï  .iToit  ubleteresses 
Illec  ealoar  et  juqteresses. 

(Rote,  Flor.  Rie.  2755,  f  UV) 

En  maintes  manières  s'en  déguisa,  une 
fois  a  pié  et  l'autre  a  cheval,  une  fois  en 
manière  de  jugleresse  et  de  niescliine  de 
vie.  {Gr.  Cron.  de  Fr.,  Loys  le  Gros,  ii, 
P.  Paris.) 

H.-Nonn.,  vallée  d'Yi^res,  jongleur,  jon- 
gleuse, celui,  celle  qui  aime  à  rire,  à  faire 
des  folies. 

1.  .rouGLER,  joffZer,  jugler,  verbe. 

—  Neutr.,  dire  des  chansons  : 

Je  soi,  dist  Renars,  ans  jaglere  ; 
Je  sai  bien  jugler  eu  liretoa 
Et  sai  loatiite  bonae  oanchou. 

ilienarl,  Sappl.,  f..  137,  Chabaille.) 

—  Plaisanter  : 

Mais  aa  fol  cni  je  roi  joglant 
Et  ki  Ta  de  bonrdes  jenglant, 
X  cheloi  est  li  pains  destrois. 
IRf.sci..    de    Mo:i,if..is,  Miserere,  st.  clvii,  7,  Van 
Ilamel.) 

—  Act.,  se  jouer  de  : 

Juglé  m'a  e  envllani. 

Laidement  m'a  le  jea  parti. 

(Bes..  D.  de  Xorm.,  II,  1Ô-240,  Michel.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yéres  et  pays  de 
liray,  jongler,  plaisanter,  folâtrer. 

2.  .lorcLBR,  jogeler,  joculer,  jocculer, 
giuculer, giogoler,gioc'joler, s. m. .jonsltiar: 

.1.  Jouglfr  chante,  onq^ies  millor  ne  vi. 

(Raoul  de  Cambrai,  C087,  A.  ï.) 
Harpeiit  Bretons  et  riellent  jongler. 

(Ib..  8228.) 

Grandismcs  moutitude  de  giuculer  et  de 
f resiteor.  (  Voy.  de  Marc  Pal,  c.  lxxxvi 
Roux.) 

Les  joculer  vienenl  et  seulacent  la  corl. 
{Ib.,  c.  LXXXIX.) 

Quantité  de  jocculer  et  des  trepiteois. 
(Jb.,  c.  cxxv.)  Plus  bas  :  giogoler,  giocgoler. 

Ore  sai  je  bien,  fet  Morys,  qe  jogelera 
sunt  mensuDgers.  (Ilist.  de  Foulques  Filz 
Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv*  s.,  p.  G8.) 

■lOUGLEitiE,  joglerrie,  jogelerie,  juglerie, 
gouglerie,  join'ilcrie,  s.  f.,  métier  de  jon- 
gleur, acte  de  jongleur  : 

Ne  larrai  nel  vas  die, 
^'cn  est  pas  juglerie. 

(P.  iiE  Tim\,  Cumpoi,  97,  Mail.) 
Ne  melloit  uulc  juglerie 
A  «e  hante  chevalerif. 
(Yileel  Calerott,  lii.hcl.  375,  f  iiir,'.) 

.Mestier  de  ioglerrie.  IVie  des  Pérès,  Ri- 
chel.  23H1,  f»166J.) 


Car  la  soie  chevalerie 
Ne  toarne  pas  a  gouglerie. 
IGaut.  d'Arr.,  Eracl..  ms.  Tarin,  f»  10=.) 

—  Instrument  de  jongleur: 

.lolian  se  vesti  Msque  povrement,  e  prit 
sa  maie  ou  sa  jogelerie  et  un  grant  b.istoun 
en  sa  meyn.  {Foulques  Filz  Warin,  Nouv. 
fr.  du  xiv  s.,  p.  67.) 

Uns  menestre  de  jonglerie,  friperie  on 
d'aultre  instrumens.  {Travers  du  comin. 
du  XV"  s..  Le  Gard,  u»  274,  Arch.  Somme.) 

—  Somme  perçue  sur  les  jongleurs  : 
La  ville   de  Oyson    et   de    Cliinon...    le 

fouage  d'ilec,  les  cens  la  bouclierie,  les 
ventes,  \a.  juglerie.  (1298,  Lio.  Ronge  d'E- 
vreux,  l'  41,  ap.  Duc,  Joglaria.) 

Andres  de  Chancelé  est  en  saisine  et 
possession  d'avoir,  prendre,  lever...  de  un 
iliacnn,  qui  est  beni  en  la  ville  et  septene 
de  Bourges,  et  eu  plusieurs  autres  lieu.\ 
voisins,  quatre  deniers  parisis  et  un  mes 
souffisans  de  viande,...  quantes  fois  que 
ils  se  marient  et  plusieurs  autres  drois 
appartenans  a  la  dite  juglerie;  et  de  un 
cliascun  franc  bourgeois...  toute  la  robe, 
on  laquelle  ils  sont  espouses  et  beneiz  en 
s:iinte  église.  (1346,  .\rch.  JJ  176,  pièce  2.) 

—  On  trouve  au  sens  actuel  : 

Ainsy  que  ceux  de  sa  nation,  en  leurs 
farces  et  joingleries,  croyans  (jue  ceste  loy 
fust  de  nouvelle  impression,  appelloieut 
Philippe  de  Valois  le  roy  trouvé,  comme  si 
par  un  nouveau  droict  et  non  jamais  reco- 
'jiiVL  par  la  Fi-auce  il  se  fust  faict  roy. 
ilîR.^NT.,  Vies  des  dames  (7/us(.,  .Marguerite, 
revue  de  France  et  de  Navarre,  BucTiou.) 

.louGLEus,  s.  m.,  jongleur  : 

Les  bateleurs  et  jougleus...  sailloient  el 
trepoient  au  son  des  cornemuses.  {Prem. 
roi.  des  grans  dec.  de  Tit.  Liv.,  f»  111'', 
éd.  1530.) 

•louHix,  s.  m.,  cocu  : 

CDIDER. 

Est  il  bien  joultin  ? 
On  le  pleniiie  la  au  clin  d'eul. 
(Fiircf  de  la  Pipce,  ap.  Ed.  Fonrnier,  Thculrc 
franc,  avant  la  Renaissance,  p.    Ul.) 
Cf.  Jeii.\n. 

■lOUIGNET,  voir  JtriGNET. 

•louiLLE,  voir  Jdille. 
•louiR,  voir  JoiH. 
•louisE,  voir  JoisE. 

JOUISSABLE,  voir  JùJSS.iBLE. 

JOUISSE,  voir  JûiSK. 

■lOuissEMENT,  voir  Joisseme.m. 

•louL,  s.  m.,  partie  de  la  cheminée  : 
6  sols  a  Crestien  et  a  .lehan  Poureiu 
d'Exey,  a  Girardin  et  Robinet  de  Siverey, 
charpentiers,  pour  faire  \e  joui  delà  che- 
miuee  de  la  chambre  c'en  dit  messire 
lleury,  qui  l'ut  faiz  d'une  grosse  tronse  .  . 
(1413-16,  Arch.  .Meuse  B  1532,  f  Si»  v».) 
Cf.  JOUAL. 

■IUIIL.AGE,  voir  Jaiolace. 

•loui.E,  joure,  adj.,  forme  parlicuhèie 
lie  jeune: 


Mull  p:,r  est  joules,  n'a  pas  encor  an  an. 

(Raibb.,  Ogier,  1161-1,  Barrois.) 
Li  pins  joures,  li  corajus. 
(Ben.,  D.  de  Sorm.,  11,  3S9,  var.,  Michel.) 

Puis  te  vantas  le  soir,  quant  lu  fus  enivres, 
Due  li  vieil  chevalier  c'avoies  amené 
L'avoient  moult  mie.'s  fait  que  li  joule  d'asses. 
(Fierabras,  to6,  A.  P.) 
I.i  enfant  qni  la  sont  petit,  de  joule  aes. 
Seront  tuit  parcrea  anchois  .x\.  ans  passez. 
m.,  «31.) 
Eï  joules  boumes  et  joUs. 
Umadas  el   Ydoine.  Richel.  373,  f  318''.) 
Moult  par  fu  biaus,  joules  ta,  ce  sacies, 
lincor  n'ot  onqes  .xxv.  ans  entiers. 

(Iliton  de  Bord.,  187,  A.  P.) 
Brandins  ot  nom,  ce  dist  l'escris, 
D'eage  joules  el  palis. 

(G.  de  Palermc,  Arj.  3319,  f  79  r".) 
Car  il  est  joules  damoisiaus. 

(Rose,  Vat.  Ott.  1212,  t"'".) 
Ains  il  est  joules,  dont  il  vaut  miens. 

(Ib.,  Vat.  Ott.  1-212,  V  27''.) 
Car  nns  ne  veut  rien  devenir 
Ne  joules  sa  vie  fenir. 

(iD.,  ib.,  1»  33''.) 
Joules  et  ïienz,  peti.i  et  grans. 
(ItOB.  DE  Blois,  Poés.,  Uichel.  2i301,  F  .180  r».) 

Abertin  Roieit  \o\\  joule.  (1307,  Cart.  Gr. 
E'jl.  de  Metz,  Richel.  I.  11846,  pièce  114=.) 

•louLECE,  -  eche,  s.  t.,  forme  particu- 
lière de  jeunesse  : 

El  livre  de  vielleche 
Qu'il  loe  asses  plus  que  jouleche. 
Car  jouleche  met  hojiie  et  feme 
En  tous  perieus  de  cors  et  d'am». 

(Rose,  Vat.  Ott.  1212,  F  S-f.) 
Biautes,  jouleche. 

(Ib.,  f  79''.) 
Se  me  jouleche  fust  présente. 

(/*.,  f«  98''.) 

•louLENCEL,  -  chiel,  joulimhel,  s.  m., 
forme  particulière  de  jouvenccl,  jeune 
homme  : 

Quant  j'estoie  eacor  jouliachel, 
Aprenlis  d'armes  et  nouvel. 

(Ycain,  Richel.  1433,  f  30  ï".) 
Amoars  avoit  .i.  joulenchiel 
Qu'il  faisoit  estre  par  delez. 

(Rose,  Vat.  Ott.  1212,  f^  8".) 

Li  deale  jetèrent  le  cors  del  joulencel  for 
la  rive.  {Vie  S.  Mathias,  Richel.  23112, 
l'IOS'.) 

.louLET,  voir  Joielet. 

JOULl,  voir  JOLIF. 
.lOUUNCUEL,  voir  JonLE.NCEL. 

•louLx,  voirGADT. 

.llllII'OXÎMERIE,   voir  JUPONNERIE. 

.louppE,  voir  Jup. 

JOURjjor,  s.  m.,  temps,  heure: 
Lesquels  se  logèrent  en  un  cuignet  deS 
bergeries,  ou  il  avoit  un  tas  d'essaies  a 
bri'liis,  duquel  ilz  furent  en  attendant  que 
iii'lle  (lilon  venist ,  (|uant  jour  seroit. 
allourn-i-  icelics  brebis.  (1406,  Arch.  JJ 
161,  pièce  163.) 

—  Délai  : 


JOU 


JOU 


JOU 


(i(jl 


Dedans  un  jour  qui  ne  fust  pas  troii 
lontaius  apries  sa  délivrance.  (Fkoiss., 
Chron.,  IV,  118,  Kerv.) 

—  Bonjour,  dimanche  de  Pâques  : 
Comme  en  la  sepraaino  peneuse  l'an  7o 

derrain  passé,  ledit  lUiillot...  li  dist  et 
nionslra  comme  il  estoit  Ixmne  sepmaiuf 
et  piHv  du  bonjour,  et  qu'il  apparteuoit  un 
chascnn  estre  u  paix.  (1376,  Arcli.  JJ  110, 
pièce  213.) 

— /a jor,  jamais,  voir.lA. 

—  Mais  jor,  désormais,  voir  M.\ts. 

—  Sur  ses  jours,  au  terme  de  sa  gros- 
sesse : 

Elle  estoit  si  encliainte  que  sîts  ses  jours. 
(Froiss.,  Chron.,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

Moy  qui  estove  tant  enceinte  comme  sur 
mes  jours,  {l'ercef.,  IV,  f«  118,  éd.  1S28.) 

—  Avant  mes  jours,  avant  le  temps  : 

Avfint  mes  Jours,  mort  me  faal  eucourir 
Par  un  regaril,  dont  m'as  voulu  ferir.... 
Je  me  voy  jeune,  et  en  aage  lleurir. 
Et  si  uie  monstre  estre  pleio  de  vieillesse 

A:'a»l  mes  Jours. 
(Cl.  MvitOT,  Rondeau,  De  l'amant  douloureux, 
p.  253,  éd.  loUG.) 

—  Assises  : 

Simon  Quarré,  demeurant  a  Monestaul 
lez  Aucerre,  list  appeller  le  suppliant  aux 
jours  du  soir  dudit  jour...  auxquels  jours 
le  suppliant  ala.  (1392,  Arcb.  JJ  14a, 
pièce  73. J 

—  Ouverture  : 

Ladite  huisserie  aura  trois  pies  et  demi 
de  jour.  (1.3.34,  Lettre  de  Philippe  de  Valois, 
Felibien,  llist.  de  Paris,  III,  240"'.) 

—  Journal,  mesure  de  terre  : 

Li  propaslres  de  Ware  ont  escheu!;;i6  a 
l'abé...  tout  ce  qu'il  avoienl  de  disme  en 
la  lin  de  Surevile,  fors  la  disme  de  .vil. 
jours  de  terre,  liquel  jour  sont  asson  le 
pont  de  Sureville.  (1248,  .Moreau  168, 
1°  208  V»,  Richel.) 

.XX.  jours  de  terre  ke  sient  on  ban  et  on 
tinaif;e  d'Augiencourt,  des  quels  li  .m.  jor 
sient  on  leu  c'on  dist  a  Mainbertaincroce 
et  .1.  jorsan  siet  entre  la  terre  Jakemin  et   i 
Thiriet,  autre  .n.  jor  an  sient  a  Puiz  deleis   [ 
la  croee  sainte  tilossenne.   (1273,  Cart.  dn   • 
Stti-Gloss.  de  Metz, HiclicA.  1.  10024,  f°llr".) 

Les  .111.  jornals  de  terre  ke  nos    avons   j 
an  la  voie  d'Ansenvillers  et  les  .m.  jors  de   : 
terre  ke  nos   avons  an   la  voie    doù    nuef 
chasteil.  (1274,  ib.,  f"  5  v».) 

Item  une  maison  assise  a  Reims,  devant 
le  guers  de  la  porte  a  Veelle,  un  jour  de 
bois,  un  pré.  (1374,Arch.  JJ  106,  pièce 306.) 

Ont  une  vingne  ou  terroir  d'icelle  ville, 
contenant  environ  .liii.  jours,  qui  couste 
plus  a  laire  chascun  an  qu'elle  ne  rend  de 
prouflit.  (1384,  Déclar.  du  lem/jorel  du  couv. 
de  Clermarès,  Arcb.  admin.  de  Reini.- 
t.  III,  p.  S80,  Doc.  incd.J 

Ung  jour  de  vingne.  {Ib.,  p.  '184.) 
Une  pisce  de  terre  contenant  dous  yoMJ-.s 
de  terre.  (Lundi  apr.  la  Touss.  1387,  Ch 
de  l'Olfic.  de  Tout,  Arch.  .Meurthe.ll  2977. 

■rOUKDAIN,  s.  m.  1 

Or,  estoit  ainsi  que  de  tout  temps  les 
gens  d'église,  tant  du  Viez  Testament  quv 
du  Nouvel,  avoient  tousjours  este  lesjour- 


dains  et  plus  prochains  de  Dieu,  a  cause 
de  leurs  oflices  et  dignitez  et  des  prières 
et  oroisons  qu'ils  faisoient  a  Dieu  pour  le 
peuple  et  dont  ilz  obtenoient  ce  qu'ilz  re- 
queroient.  (1463,  Délibérât,  de  l'assemblée 
des  citoyens  d'.imiens,  au  sujet  d'un  impiH 
à  payer  par  le  c.lerfjé,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
inéd.  du  Tiers  Etat,  t.  11,  p.  298.) 

.loniDAi.NE,  s.  f.,  espèce  de  poire  : 

Lnjourdaine.  (1413,  Tabetlionn.  d'Elbeuf, 
Arch.  S.-Inl'.} 

.loURE,  voir  JocLE. 

■toviixwE,  joi»iiardc,&.  [.,  Iiahillement 
de  dessus,  sorte  de  casaque,  avec  ou  sans 
ceinture,  servant  aux  hommes  et  aux. 
femmes  : 

La  dame  estoit  vestue  d'un  surcot  de 
drap  d'or  pers,  et  sa  robe  estoit  de  drap 
d'or  blancq,  a  grandes  assises,  comme 
journades  sans  manches,  et  par  dessus 
avoit  ung  manteau  de  drap  d'or  cramoisy, 
qui  le  cùuvroit  par  derrière  seulement. 
(Wavrin,  Anchienn.  Cron.  d'Englet.,  II, 
370,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

...Pourpoins  de  uoir  vellous  et  journades 
de  cramoisy.  (Id.,  th.) 

Vestus  de  journardes,  parties  de  vermeil 
blancq  et  verd.  {Chron.  des  Pays-Bas,  de 
France,  etc.,  Rec.  des  Clir.  de  Fland.,  t.  III, 
p.  444.) 

Le  roy  de  Seoile  qui  avoit  vestu  une 
journade  de  drap  d'or,  bien  riche,  sur  son 
harnas,  et  la  crois  blanche  par  dessus. 
(Mathieu  f  "Escouchy,  Chron.,  I,  239,  Soc. 
de  l'H.  de^  r.) 

...  Trom)  'Cttcs,  tournez  doz  contre  doz 
et  sans  sel  e,  vestus  ûe  journades  de  soye 
grise  et  ri,  lire,  ayant  des  chapeaux  en 
leurs  testes  et  portant  faux  visaiges,  et  les 
mena  et  ramena  ledit  cheval,  allant  tous- 
jours  a  reculons,  (lo.,  ib.,  p.  666,  Bu- 
chon.) 

Il  avoit  devant  luy  quatre  nobles  hommes 
vestus  de  velours  h\ni  en  journades.  Les 
dictes  journades  estoient  brodées  par  de- 
vant de  houpiies  a  façon  de  plumets,  qui 
estoit  la  devise  dudit  Messire  liaudoin,  et 
par  derrière  de  deux  W  couples  ensemble, 
tenant  a  un  baston  dessus  et  un  autre  des- 
sous ;  l'un  des  bastons  d'or  et  l'autre  d'ar- 
gent. (ID.,  ib.,  liv.  II,  p.  5o.) 

Vestus  de  journades  de  soye  grise  et 
noire.  (Ol.  de  la  Marche,  Mém.,  I,  29, 
Michaud.) 

El  avoit  son  varlet  (ou  héraut)  xma  jour- 
nade vestue  ou  estoit  l'enseigne  du  duc, 
c'est  a  scavoir  la  croix  de  Saint  Andrieu. 
(Monstr;,  Chron.,  III,  f»  46%  an  l/i52, 
éd.  1S16.) 

Homme   d'armes  habillé  d'une  journade 
faicte  par  paliz.  (1490,  Arch.  K  76,'  f»  60  v».) 
Devant  luy  chevauchoient  ses  pages. 
Habillez  très  pompeusement, 
Ayans  Journades  de  soye  larges. 
Et  leurs  chevaulx  beau  parement. 
(M\RTi,a  UE  Pakis,    Vi(/.  de  Charles  VII,   f  18", 
éd.  1493.)  , 

Pour  faire  xmc  joicrnade  a  manches  pour 
servir  audict  sire  a  porter  sur  le  harnois 
de  guerre.  (1492,  Richel.  2914,  f»  15^) 

Faiseur  de  journades.  (29  janv.  1497, 
Lett.  de  Ch.  VÏII,  Richel.  11350.') 

Leurs  pageastres  babillez  et  revestus  en 
furent  comme  petits  princes  de  robes  et 
]Miurpoincts  fXjournades.  (MoLiNET,C/îron., 
ch.  cxcvi,  liuchon.) 


.louuNAL,  -  nel,  -  nau,  jor.,  jur.,  adj,, 
du  jour,  diurnal,  JDUiiialicr  : 

Les  esteiles  reials 
Que  apelum  jnnials, 

(P.  DE  TiiAUN,  li  Cumpoz,  '2807,  Mail.) 
0  resplcndans  aubeyornous .' 
(Rl;^Xl..  UE  Mou.ie.ns,  Miserere,   st.  cci.ix,  8,  Vau 
Hamel.) 

Les  abreggementz  des  ciercIesjoMrnaMS. 
{Secr.  d'Arist.,  Richel.  571,  f  129».} 

Le  Solail  et  Jupiter  sont  journeles  et 
planètes  de  jour.  (Oresme,  Quadrip.,  Ri- 
chel. 1348,  f"  28  v».) 

Mais  Mercure  est  journel  quant  il  est  en 
la  partie  d'orient,  et  si  est  nocturne  quant 
il  est  la  partie  d'occident.  (Id.,  ib.) 

Vous  facez  paier,  de  nostre  tresorer,  sur 
ses  gages  jornalx,  en  alant  en  nostre  dit 
ambassade,  cent  livres  par  voie  d'apprest. 
(1433,  Pro  dicto  traclatu,  Rym.,  2"  éd., 
X,  614.) 

La  messe  de  minuit  et  la  journal  messe 
du  jour  de  Noël.  (1458,  Droits  du  Chap. 
d'Epinal,  Arch.  Vosges,  Chap.  d'Epinal.) 
Et  j'ouy  de  l'oyseau  matiitin 
Le  chant  y(îKr«û/ qui  ilenunce  lumière 
(OCT.     DE    S.    Gel.,    Se/,     d'homt.,     i"    31     ï», 

éd.  1526.) 

La  circuition  journele  ou  onliuaire  du 
temps.  (Jan  Martin,  Vilruve,  f  126  v«, 
éd.  1547.) 

Liz  donc,  et  roliz  premièrement,  o  poète 
futur,  feuillette  de  maiu  nocturne  et  yoM»'- 
nelle,  les  exemplaires  grecs  et  liitinz.((!.  du 
Hellay,  Illustr.  de  la  langue  fr.,  1.  II,  c.  4, 
éd.  1549.) 

n'Oclavian  aussi 
L'orgueil,  l'audace  et  le  Journel  soucy 
De  son  trophée  emprains  tu  sonderas. 

(Jou.,  I.leop.,  prol.,  liibl.  elz.) 

Or  le  soleil,  las  de  son  chemin  journal, 
se  cachoit  desja  soubs  les  ondes  pour  se 
reposer.  (Hist.  maccar.  de  Merlin  Cocc,  1, 
Ribl.  gaul.) 

Adieu,  lampe  Journatle 
De  mon  aimé  soleil, 
Ma  paupière  devallo 
Au  palus  (lu  soniineit. 

(RiBAC,  Sec.  am.,  xwin,  éd.  15St.) 
11  n'y    a  lieu  ou  il  n'esclaire  en  faisant 
son  tour  journal.   (Gruget,  Div.  lec.,  III, 
XXVI,  éd.'  1583.) 

La  nécessité  ,/0Mr«eWe  de  despendre.  {Re- 
monstr.  au  roy,  p.  125,  éd.  1588.) 

Par  les  instructions  et  journellcs  leçons 
de  Socrate.  (Pa.sq.,  Lett.,  I,  2.) 

Et  pour  sou  Journel  service,... 
L'as  aussi  recompensé 
D'un  étemel  sacrifice. 

(In.,  Jeux  poiH.,  I,  12.) 
Privé  de  l'aspect  du  bel  astre  Journal. 

(CHASsir.N.,  Ps.jLvn,  éd.  1613.) 

Faire  registrer  au  registre  journal  des- 
dits bailliages.  (Coust.  de  Tournai,  ms.  ap- 
part.  à  M.  Bocquillet,  p.  6.) 

—  Estoile  journal,  Lucifer,  l'étoile  du 
point  du  jour,  l'aube  du  matin  : 

Douce  ridne  naturnus. 
Cil,  qui  vous  sera  l'eaus, 
Vous  li  .saurez  bien  merir  : 
Devant  vous  pourra  venir 
Plus  clers  qu'estoile  Jornaux. 

(.Thibault  IV,  Chans.,  p.  116,  ï:irbé.) 
Moultdesirruie  a  voirl'estoileJornoJpoiir 


002 


JOU 


.lOU 


JOU 


'a  nuit  qui  trop  me  duroit.  {Chron.  de  S.- 
Ven.,  nis.  Sle-Cen.,  f  178''.)  P.  Paris; 
journal. 

O  liiniiere  et  belle  estoile  journaJ.  (Troi- 
lus,  Noiiv.  fr.  du  xiv«  f.,  p.  253.) 

Devisons  des  planetos  non  divisibles  en 
tout  le  erant  cercle  du  ciel,  qui  sont  iceux, 
et  de  T'estoille  journal  qui  est  seule  au 
monde.  (Chastell.,  Adtertissem.  au  duc 
Charl.,  Vil.  3*2,  Kerv.) 

L'estclle;'i>i(riia//f. 

iU  Chasieau  de  labour,  éd.  1499.) 

Lucifer,  l'estoile  journalle.  IBible,  Epit. 
2*  de  SI  Pierre,  ch.  i,  éd.  1343.) 

—  Avec  un  nom  de  personne,  qui  porte 
vaillamment  la  fatigue,  la  tâche  du  jour, 
vigoureux,  vaillant: 

Li  vi^queos  de  Limoge  qui  a  aao  Olraii, 
Qui  fu  Die.-^  AudoÎQ  e  nies  Folqnau, 
Cors  a  vasal  e  proi,  forl  ejurnau. 

{Ger.  de  Rossill.,  p.  305,  Michel.) 

—  S.  m.,  jour,  journée,  quelquefois  la 
tâche  de  la  journée,  ce  qu'on  aura  à  faire 
ou  à  supporter  pendant  une  journée  : 

Se  li  vilain  i  perdent  ferai  lor  restorer 
Tanlost  cmn  on  verra  sôn>ornW  Jestorber. 
{.Mainel,  p.  12,  G.  Paris.) 

Il  le  fera  traire  si  mal  ;i>rttaii/ 
.\e  te  laira  ne  cité  ne  chateaul. 
(De  Cluirl.  et  des  Pairs,  Vat.  Chr.  1360,  f  6».) 

S'aura  trait  mal  jornaiil. 

(M.,  f»  8G'.) 

Achevez  fit  icil  jornaui 
E  aGnez  h  chaos  mortaus 
Si  iloleros  que  ne  vos  dire 
Sol  les  milliers  d'icel  marlire. 

(liEK.,  D.  de  Sorm.,  II,  5171,  Michel.) 

?ie  poei  hui  le  jor  passer 

Saoz  vos  honnir  et  afoler, 

Motilt  vos  ert  pesmes  cist  jornuus, 

{Percerai,  ms.  Montp.,  H  -Ud,  f°  185>) 

Se  je  œ'an  vois  errierc,  lier  seront  comme  gai  ; 
Jamaitjor  de  ma  vie  n'aurai  .i.  bon  jomal. 

(1.  tlOD.,  Sax,,  CLViii,  Michel.) 
Trop  sont  li  Sarrazia,  Dei  lor  doiot   mal  jomal  ! 

(Id.,    I^.,    CCLXItl.) 

Dedeos  sunl  li  baron  qui  m:iioent  tel  jomal 
El  plaignent  Aliiandre  lor  ^ig^lO^  n.itural. 

(ftouw.  dWlix.,  f»  ô2^  Michelant.) 

Molt  es  entré  en  fol  jomal, 
(juant  créiez  mal  le  poisse  venir. 

{Adam,  p.  IJ,  Luzarche.) 
Hui  mais  auront  li  Tare  un  jomal  luoult  pesant. 
iCkant.  d'Anlioehe.  III,  t.  C67,  P.  Paris.) 

Beoeoiz  soit  le  journal 
Qii'ele  me  voudra  ocirrc. 
(Mr.siRE  MoHusKS  be  Creo.v,  ('.lions.,  Trébulien.) 
Son  destrier  Irimble,  car  il  ot  fort  jomal. 

(Agotanl,  333,  Bekker.) 
Hui  vous  covient  souiïrir  un  jornel  lier, 
Quar  li  fnirs  ne  no<  a  chi  niostler. 

(Anseis,  Kb  hcl.  793,  f  28'.) 
Lasse!   mm  aval  hui  .soufert  pesant yorna/. 

(Berie,  728.  Scheler.) 

Caldain  cl  Arrabi  trairont  hui  mal  joutnal. 
>  fiexior  du  Paon,  ms.  Ilouen,  f  10  r".) 

Jamais  ne  lai.-se  chômer  les  mousches  a 
miel,  uiiis  cnvovc  a  la  besonsne  celles  qui 
ont  a  faire  leur  journal  dehors.  (La  Bobt., 
Mesnag.  de  Xeno/ih.,  Feusére.) 

—  Jour  de  la  mort  ;  I 


Tosl  fust  venus  llichars  a  son  jomal. 

Hgolant,  238,  Bekker.) 

Tosl  fut  lîichiers  vemii  a  son  j'omau/. 
(Car.  de  Uongl..  Val.  Chr.  13G0,  f-  iV.) 

—  Lever  du  jour  : 

Mais  nepnrcant  a  chant  de  gais 
Matines  dieul  ainz  jutnals. 

(S.  Brandon,  576,  Michel.) 

Mais  li  Grius  les  ategnenl,  com  renars  fist   le  gai 
Qu'il  saisi  par  le  génie  quant  ot  canté  jomal. 
Uioum.  d'.ilix.,  f°  IS'',  Michelant.) 

—  Mesure  de  terre  qu'une  charrue  pou- 
vait labourer  en  un  jour,  quantité  1res 
variable  suivant  la  résistance  du  sol. 
Cette  étendue  de  terre,  généralement  as- 
sez arbitraire,  pouvait  valoir  trente- 
quatre  ares  treize  centiares  environ,  dans 
le  pays  chartrain,  d'après  M.  Guérard. 
(Prolég.  du  Polypt.  d'Innition,  1. 1,  p.  171.) 

En  Jez  .iiii.  jornas  de  terre.  (1225, 
S.  Vincent,  liasse   Aucy  2,  .\rcb.  Mos.) 

.lili.  jornas.  (1229,  Cart.  de  S.-Vinc, 
Richel.  i.  10023,  f"  32  i'°.) 

.II.  jornaulz.  {Ch.  du  xin«  s.,  port,  au 
dos  :  Marsal  lxxvii,  Arch.  Ind.-et-L.) 

.1.  jorneil  de  vigne.  (1260,  Cart.  de  Ste- 
Gloss.  de  Metz,  Richel.  1.  10024,  f"  60  r») 

Quatre  journea;  de  tere.  (1277,  Cli.  de  J. 
de  Mautort,  ap.  Beauv.,  Doc.  pic,  I,  4.) 

Trente  joiirneus  de  tere  au  jornel  et  a  le 
vergue  de  le  vile.  (1290,  Ch.  de  R.  de  War- 
maise,  Cbap.  Noyon,  Arch.  Oise,  G  1450.) 

L'n  journel  de  terre.  (1292,  Ponthieu, 
ap.  Beauv.,  Doc.  pic,  I,  55.) 

Ne  de  mètre  hors  de  leur  main  quatorze 
jorneus  de  terre  arable.  (1293,  Cart.  de 
Beaupré,  Uichel.  1.  9973,  t°  81^) 

Dous  jorneus.  (1294,  Acte  passé  dev.  l'of- 
fie.  du  Mans,  Arch.  Sarlhe.) 

Siet  journens  de  terre.  (26  juill.l29o,C/i. 
d'.iire,  Waiily.) 

Quatorze  journieus  de  tere  arable.  (1298, 
Cart.  de  Beaupré,  Richel.  1.  9973,  f81'.) 

Li  quel  quatorze  jOMcneJ  de  tere.  (Ib.) 

Dis  jorneus  et  demi  et  wit  vergues  au 
granl  jornel  et  a  le  vergue  de  Neele. 
(1301,  Chap.  Noyon,  Arch.   Oise,  G  1776.) 

Un  journau  de  pré.  (1314,  Arch.  JJ  52, 
fo  20  r°.) 

Vnjourniau  de  terre.  (Ib.) 

Beui  journiaus  de  terre.  (Ib.) 

Deus  journaus  de  terre.  {Ib.,   f»  20  v».) 

.x:^x.  journeux  déterre  en  désert  qui  ne 

sont   ne  ne    furent    ahennçs  longtemps  a. 

(1373,  Reven.  de  ihosp.  de  S.  J.   de  Jer., 

Arch.  S  5543,  f»  12  r».) 
Eu  la  montantroie  deleis  Anoillon.ii.  jor- 

nels.  (1385,   Cart.  de  Remirem.,  Richel.  1. 

12866,  f°  45  1-°.) 

Cinq  journels  de  terre.  (1419,  Aveu  de 
Jean  de  Ville,  Arch.  Mayenne  E.) 

Mesmement  du  petit  mares  estant  assis 
près  de  le  Foie  Mole,  conlenant  de  quatre 
H  chincq  journevx.  (17  avr.  1448,  Sentence 
du  lieuten.  du  bailli  d  Am.,  ap.  A.  Thierry, 
non  inéd.  du  Tiers  Elal,  t.  III,  p.  570.) 

Romule  occupa  autour  de  la  ville  de 
Rome  qu'il  avoit  fondée  ;  tout  le  plat  pais 
n'avoit  en  pourpris  que  dix  huit  mil  jour- 
naux de  terre,  qu'il  divisa  en  trois  parties 
esgales  :  assignant  un  tiers  pour  les  frais 
des  sacrifices,  l'autre  pour  le  domaine  de 


la  Republique,  le  reste  fut  parti  a  trois 
mil  citoyens,  ramassez  de  toutes  pièces,  a 
chacun"  deux  journaux  .  lequel  partage 
demeura  longtemps  eu  quelque  contre- 
poix  d'equalilé  :  car  le  mesuie  dictateur 
Cincinat,  deux  cens  soixante  ans  après, 
n'avoit  que  deux  journaux  que  luv  mesme 
labouroil.  (Bodin,  Rcp.,  I,  2,  éd.  1583.) 

—  Journée  d'ouvrier  : 

Pour  .111.  journaulx  de  chapuis  qui  les  y 
ont  employées.  (18  janv.  1420,  Reg.  con- 
sul, de  Lyon,  l,  280,  Guigue.) 

—  Diurnal,  bréviaire,  livre  à  l'usage 
journalier  des  ecclésiastiques  : 

Ung  journal  qui  a  les  aiz  de  brodeure  a 
perles,  ou  d'un  coslé  est  une  Pitié  et 
d'autre  ung  demy  ymage  de  Nostre  Daine, 
a  deux  fermoers  d'or.  (1380,  Inv.  de  Ch.V. 
3047,  Labarte.) 

Pour  un  journel  de  nostre  ordre.  (xv°  s., 
Cart.  de  Flines,  p.  931,  llautcouir.) 

Journal  est  encore  usité  dans  certains 
départements  pour  désigner  une  mesure 
de  terre  et  varie  suivant  les  provinces. 
Dans  le  Poitou,  le  journal  équivaut  àdeux 
hoisselées,  mesure  de  Chef-Boutoiine  ;  or, 
dit  Beauchet-Filleau,  comme  cette  mesure 
contient  13  ares  et  2/3,  cela  fait  que  le 
journal  représente  31  ares  33  centiares 
11  est  principalement  usité  pour  les  prés 
et  les  vignes.  Dans  la  Saint.,  il  est  l'équi- 
valent de  34  à  40  ares.  Dans  le  Morv.,  le 
jornau  mesure  22  ares  85  centiares.  Le 
Berry  dit  journau,  la  Flandre  française  et 
le  Vendômois,  joîtrnaJ,  journei. 

.lOURNARDE,  VOir  JOURXADE. 

.louRNAu,  voir  Journal. 

.loURNAi'NTE,  S.  f.,  leviT  du  jouF  : 
Si  est  divisable  (le  jour  de  24  heures) 
en  quatre  parties,  (iar  un  pourra  comencer 
en  la  nute  et  finer  en  la  minute.  I^'autre 
pourra  comencer  en  la  minute  et  finer  en 
la  journaunte.  La  tierce  pourra  comencer 
a  la  journaunte  et  terminer  a  midy.  La 
quarte  pourra  comencer  a  mydi  et  pourra 
passer  a  la  nute.  (Britton,  Loix  d'Angle- 
terre, f»  209»,  ap.  Ste-Pal.) 

1.  .louRNÉ,  jorné,  adj.,  du  jour  : 

Mes  li  loyer  furent  tiiit  .i. 
Can  tel  loyer  ot  l'avespre.' 
Conme  cil  de  l'aube  jornee. 
(Macf,  de  i.à  Cb.vrue,  Bible,  liiihcl.   Ml, 
{'  141'.) 

2.  .louRXÉ,  jorné,  s.  m.,  champ  : 

Li  preudon,  quant  volt  le  jor  né. 
Rêva  arer  en  son  jorne. 
Apres  aier  son  jornf  sanie. 
(RiTEB.,  Voie  de  Paradis,  l!,  24,  Jnb.) 

JOURNEE,  jor.,  S.  f .,  voyage  : 

Tote  li  content  sa  façon 
Dunt  ert  ineuz  e  sa  jornee. 
(Bf.n.,  d.  de  Norm.,  Il,  7745,  Michel.) 
De  la   hst  tant  (li   empereres)   par   ses 
jornees  ke  il  vint  a  Cristople.  (II.  de  Val., 
368,  Waiily.) 

Et  depuis  exploita  tant  par  ses  jour- 
nées qu'il  vint  en  Avignon.  (Froiss., 
Chron.,  I.  IV,  c.  44,  Buchon.) 

—  Délai  : 


,  JOU 


JOU 


jotr 


tm 


Bien  sçavoit  mcssires  Thumas  de  Felle- 
toii.  qui'  estoit  seneschaus  de  Bourdiaiis. 
le  journée  expresse  pour  ynus  rendre  a< 
Franioif  que  li  baron  et  li  chevalier  qui 
di'dens  Touwars  se  lenoient,  avoient  pris. 
(Fhoiss.,  Chron.,  VllI,  S09,  Kerv.) 

—  Afeltre  journée,  donnor  un  rendez- 
\  ûus  : 

El  qu'est  ce  donc?  seule  vous  voy  ; 
A  qui  aies  vous  mis  journée  ' 
(E.  DEScaiMfS,  Poés..  Richel.  8iO,  f  loO'.) 

Quand  le  clievalior  voit  ce  il  se  must  en 
grant  jalousie,  car  bien  cuyda  que  ce  fust 
aulcun  clievaiier  qui  eust  mys  journée  n 
s'amye  qui  se  doruioit  adonc  en  son  lit 
près  "de  Iny.  {Perceforest,  vol.  Il,  f»  14'', 
éd.  1528.J 

—  Jour  assigné  pour  la  comparution  en 
justice  : 

11  ne  seroient  tenus  de  obéir  ne  de  aller 
a  la  journée.   (1333,  Ord.,  m,  29.) 

—  Conférence  : 

L'an  1459,  au  mois  de  juin,  le  duc  de 
Bourposne  envola  a  la  journée  de  Mantua 
le  duc  de  Cleves  son  nepveu  pour  con- 
venir avec  le  pape  et  les  autres  princes 
chrétiens.  (Ilist.  chron.  depuis  1400  jus- 
qu'à 1467,  p.  365,  ap.  Sto-Pal.) 

Le  .VI".  jour  de  jung.furent  les  journées 
encore  a  S.  .\rnoult.  (.j.  Aubbion,  JoMrn. , 
an  1490,  Larchey.) 

—  Avoir,  tenir  /a  ./owniee,  conduire  des 
négociations  : 

Il  est  en  la  Marce  d'Escoce  ou  il  a  la 
journée  et  frontière  de  parlement  poin- 
nous  contre  les  Escos.  (Froiss.,  Chron., 
X,  209,  Kerv.) 

Et  s'estoffa  aussi  ninult  grnndement 
pour  tenir  sa  journée  (In.,  ib.,  XVI,  96.) 

—  Sorte  de  casaque  : 

Deux  cannes  de  fin  gris  de  Rouen  que 
ledit  seigneur  a  donné  a  Madame  Yoland. 
sa  fille,  pour  hiy  faire  une  journée.  (31 
niai  1448,  Comp't.  du  U.  Bénc,  p.  232, 
Lecoy.) 

Tue  jornee  vlalienne  de  velux  noir. 
(1449,  ib.,  p.  327.) 

Cf.  JOUBNADE. 

JOURNEER,  voir  JOURNOIER. 

JOURNEL,  voir  Journal. 

•louRNELLE,  S.  (.,  joumal,  mesure  de 
terre  : 

Quatre  journelles  de  terre  arable.  (1336 
Arch.  .1.1  70,  f  106  v°.) 

Cf.  Journal. 

1.  .loiiKNEMENT,  jont.,  s.  iD.,  ajouriio- 
ment  : 

Sur  ce  leur  ont  esté  plusieurs  journe- 
mens  assigné  a  oir  droit.  (Pièce  de  1385 
ap.  BuUiot,  Abb.  de  S.-Martin,  II,  242.) 

2.  .louKNKMENT,  jom.,  adv.,  journelle- 
ment : 

.Journement  vitailler  et  estulTer  et  re- 
Irossber  lour  partie.  (Stat.  de  Henri  VI, 
an  XV,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Pour  plusieurs  débats,  questions,  dif- 
férends et  controverses  qui  journement 
esloient  tant  entre  nous  que  nos  sujets. 


(1449,    Limitai,   des   terres,    etc.,   Hichel. 
Moreau  875,  f  283  r».) 

.lOURNEOR,  -  eeur,  -  ieur,  jorn.,  s.  m., 
journalier,  ouvrier  qu'on  paie  à  tant  par 
jour  : 

Que  les  valles  telliers  jorneors  entrent 
en  œuvre  a  soleil  levant,  et  laissent  a  heure 
de  soleil  couchant.  (1321,  Ord.,  xir,  457.) 

Laisseront  tous  les  ouvriers  journeeurs 
euvre  a  heure  de  compile.  (1424,  .\rch. 
JJ  173,  pièce  151.) 

David  Duval,  povre  homme,  journeeur, 
faucheur  et  bateur  en  grange.  (1470,  Arch. 
JJ195,  pièce  424.) 

Pour  en  user  en  guise  de  manœuvres  et 
journieurs.  (Quinze  joyes  de  mar.,  Préf., 
p.  8,  éd.  1734.) 

.lonrnieur,  m.  A  dailie  worke  (v.  m.). 
(COTGlt.,  éd.  1611.) 

Guernesey,  journieur,  journalier. 

.louuNER,  V.  n.,  conférer,  avoir  une 
conférence,  assister  h  une  conférence  : 

Ledit  conte  et  le  dit  Jehannes  allont  a 
la  grant  esglise  journer  pour  le  dit  fait,  et 
s'en  nielloient  pour  les  dites  parties  sr 
Rénal  le  Gournay,  sr  Franeoy  le  Gournay, 
et  sr  Jehan  Chavresson,  maix,  pour  icelle 
journée,  il  ne  furent  point  d'accord  aul- 
tremenl  forcque  trêve  pour  .vill.  jours 
sans  plux.  (J.  Aubrion,  Journ.,  an  1482, 
Larchey.) 

Et  estoit  bien  apparent  que  ceux  de  la 
partie  de  Lorenne  queroieut  la  paix,  quant 
ilz  furent  de  sy  près  constrains  qu'ilz  lez 
convint  venir  journer  tout  aux- portes  de 
la  cité.  (In.,  ib'.,  an  1490.) 

CL  JOURNOIEB. 

.loiuNET,  S.  m.,  bréviaire  : 

Ileni  un  journel  en  petit  volume.  fl37!, 
Invent,  de  i'eglise  de  Cambrai,  ap.  Due., 
Jornale  4.) 

.loi'RNEi'x,  adj.,  du  jour  : 
Perclinivent  l'esloile  joitrnnixi'. 

(Pasloralct,  ms.  Brus.,  f  9  v".) 

.lOURNEYER,  voir  JOUBNOIEB. 

.louRNiAij,  voir  Journal. 

.rOURNIERj  voir  JOURNOIEB. 

.lOURNiEUR,  voir  JOUnNF.OIi. 

.lOiiRNOiER,  -  oyer,  -  eer,  -  icr,  jorn., 
verbe. 

—  Neutr.,  commencera  faire  jour  : 

An  point  que  vouloit  joiiruoi/ffr. 
{I.a  Journ.  d'onn.  et  de  prouesse,  Ilichcl.  1097, 
f  .18  v".) 

Dielare,  journccr.  (Gloss.  de  Conches.) 
.lorneer,  diurnare,  pendinare.  {Gl.  l.-g., 
riichel.  1.  7692.) 

—  Travailler  à  la  journée  : 

Si,  pour  li  grever,  il  le  voise  ajournant 
es  jours  qu'il  doit  journoier  et  faire  son 
labour,  et  se  chesté  chose  est  fête  savoir 
au  comte  il  ne  le  doit  pas  souffrir.  (Beau- 
manoir,  Coût,  de  Beauv.,  ch.  n,  p.  23,  ap. 
Slol'al.)  L'éd.  Beugnot,  II,  34,  porte  la- 
bourer. 

—  Voyager,  marcher  : 


Kt  porl  0  moi  par  (irint  effort 
l'isclierpe  et  bor<Iou  f.'r.ant  et  fort, 
Tel  qu'il  n'a  mestier  Je  ferrer 
l'or  jornoirr,  no  por  errer. 

(ftflJC  21GI9,  >l.'On.) 

Pour  jounioijcr  ne  pour  errer. 

(Ib.,  lus.  Corsini,  {"  Ul'.) 
Se  hasta  moult  de  jorneer  pour  faire  la 
Teste   de  la  resurrneliou    en   l'église  de    S. 
Denys.  [Chron.  de  S. -/Je)!.,    ms.    Sle-Gen., 
f»  196".) 

Par  journoier  seroie  tost  deslruis. 
(E.  DF.scuAMfs,  PoM.,  Richel.  810,  f°  1 1(;\) 

Pour  laquelle  cause,  le  xxil"  jour  dudiet 
mois,  nosdit  souverain  seigneur  retourna 
de  recbief  aux  champs,  et  tellement 
journeya,  que  le  rny  vint  dedans  .xviit. 
milles  de  noz  milles  près  ou  ilz  esloyent, 
en  la  cité  de  Bathe.  (Nouvelles  du  recou- 
vrement fait  par  le  roy  Edouart  IIW  de 
son  royaulme  d'Angleterre,  dans  les  Mem. 
de  Ph.  de  Communes,  III,  283,  Soo.  de  l'H. 
de  Fr.) 

Sgr  Joffroy  de  Waurixe,  chevallier,  sgr 
NicolleRoucèl  de  Chainge...  furent./ournier 
a  belle  compaignie  de  soldiours  a  Sainct 
Michel  devant  le  roy  de  Seeille.  (Jaromin 
UussoN,  Chron.  de  Metz,  p.  98,  Michelaut.) 

Lesquels  suppliant  et  Chaignon  parlirent 
ensemble  du  lieu  de  Guerreet  eXjourneerenl 
jusqu'en  la  ville  de  la  Sousterraine  eu  Li- 
mosin.  (1464,  Arch.  JJ  199,  pièce  599.) 

—  Conférer,  avoir  une  conférence,  assis- 
ter à  une  conférence  : 

En  jonrniant  et  tenant  ladite  journée. 
(1433,  Preuv.  de  Metz,  V,  399.) 

Journée  leur  fut  baillée,  pour  journoyer 
aveques  les  commis  de  par  le  duc  de 
Bourgongne,  sous  le  moyen  des  ambas- 
sadeurs du  roy  François.  (Ol.  or  la 
Marche,  Mém.,  I,  26,  Michaud.) 

Le  lundy  encommensont  a  journier  les 
dits  ambassadeurs.  (J.  Aubrion,  .lourn., 
an  1481,  Larchey.) 

Mais  ce  nonobstant  lediet  duc  d'Autrische 
sans  nous  faire  aucune  chose  savoir  de 
son  vouloir,  et  tandis  qu'il  nous  faisoit  en- 
tretenir en  espérance  de  journoyer  a 
Canibray,  il  a  prins  ou  par  si's  gens  fait 
[iri'ndre  d'amblce  nostre  cité  de  ThiTruienne 
qui  est  de  nostre  ancien  lipritaire  rt  iloii- 
maine.  (12  juin  1486,  Lett.  de  Charles  VIll 
aux  habiUms  de  Chaalons,  Bulletin  du 
Coniilé  de  la  langue  et  de  l'hist.  de  la 
France,  t.  III,  p.  592.) 

—  Act.,  avecun  rég.  de  pers.,  traîner 
quelqu'un,  faire  durer  son  alïaire  : 

Il  le  (Ist  adjourner  par  le  maire  et  le 
journoia  h\e\\  par  .xx.  journeez.  (1.398, 
Grands  jours  de  Troyes,  Arch.  Xï»  9183, 
f»22  v.) 

(*it  proposer  ledit  cas  contre  ledit  Henry, 
et  icellui  /o!«rj!oj/ei'  par  pluseurs  journées. 
(1431,  Enquesle  afuture,  Arch.  législ.  de 
Reims,  t.  I,  p.  499,  Doc.  inéd.) 

.lOi'itoiJK,  voir  JUREOR. 
.louRUEE,  voir  Jurée. 

.loussEi.iN,  s.  m.,  drap  ainsi  nommé  de 
la  ville  de  Jousselin  : 

Charge  debureaux  etjousselins.  (30juill. 
1449,  Lelt.  pat.,  ap.  Mantellier,  March- 
fréq.,  II,  215.) 

.lousT,  s.  m.? 


fiflh 


JOV 


Jlilp  notiez  «iejofwf,  .II.  <1.  (1398,  Coust. 
de  Dieppe,  p.  86,  Coppinger.) 

40USTE,  voir  JOSTE. 

JOUSTEE,  voir  JOSTEE. 

1.   JOl  STEMENT,  VOif  JUSTEMENT. 

i.  40U.S TEMEXT,  VOir  JOSTEEMEXT. 

40l'STER,  voir  JOSTER. 

JOUSTERIE,  voir  JOSTEHIE. 

.lOL'STIC-ABLE,  VOir  JOSTIÇABLE, 

joisTicE,  voir  Justice. 

JOf  STICBABLE,  voir  JOSTir..\BLE. 

.lOUSTICIER,  voir  JCSTICIER. 

JOIISTISABLE,  voir  JOSTIÇABLE. 

JorSTIS.VBLEMENT,  VOiP  JUSTIÇABLU- 
MENT. 

jOfSTiSE,  voirJnsTiCE. 

1.  JOl'TE,  voir  JOTE. 

2.  .lOUTE,  voir  Joste. 

40UTICIER,  voir  JCSTICIER. 
40UTIFFIER,   VOif  JCSTIFIER. 

jouTisE,  voir  JasTicE. 

40UTISIEK,  voir  JCSTICIER. 
aOl'TTER,  voir  JOSTER. 

4oir\'ANT,  voir  Jovent. 

40UVEGNORAGE,  VOir  JOVEIGNORAOE. 
40l"\-ElGXEfR,  voir  JOVENOR. 

40UVELET,  voir  Joielet. 
40ir\"EN'CE,  voir  Jovence. 

40UVENENCEL,  VOif  JOVENENCEL. 
40UVENIERRES,  Voir  JOVENOR. 

40trvExiR,  voir  Jovemr. 

40L'VEX0R,  voir  JOVENOR. 

40UVENT,  voir  Jovent. 
40C^•E^"TE,  voir  Jovente. 
40UX,  voir  Gaut. 
jorxTE,  voir  Joste. 
40LXTER,  voir  Joster. 
40UYEL,  voir  JOIEL. 
4oin'ER,  voir  Joier. 
joL-YERE,  voir  Joiere. 

40VAXOT,  adj.,  très  jeune  : 

Auffv  pBtoit  elle  fort  jovanole  pour  eslrc 
prasse.fBRANT.,  des  DamM  gatl.,i'  dise, 
Buchon.) 

jovAXT,  voir  Jovent. 

.lovANTE,  voir  Jovente. 

40VEIGNERIE,  juveinneric,  jureigneurie, 
s.  f.,  éiat,  condition,  titre  da  frère  carlcl, 
dn  pins  jeune  de  la  famille  : 


JOV 

Juveigni'rie,  f.  .lnunser.=liip  ;  Ihe  condi- 
lion,  estate.  or  lilli'  of  a  joun?er  brolher. 
(Breton.)  (Cotgr.,  éd.  1611.) 
Juveigneurie,  as  Juvcignerie.  (Id.) 
Il  y  a  des  terres  nobles  qui  sont  tenues 
a  ligence  de  l'ainé  et  du  juvelgneur,  qu'on 
appelle  tenues  a  juveignerie,  ou  en  par- 
tage. Ce  terme  est  souvent  rapporté  dans 
la  Coutume  de  Bretagne.  (Bichelet.) 

4ovEiGXEruERiE,,/MU.,  S.  f.,  état,  con- 
dition, titre  du  frère  cadet,  du  plus  jeune 
de  la  famille  : 

Juveigneurerie,  as  Juveignerie.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

JovEiGNORAGE,  jouoegiiourage,  JHvei- 
gneurage,  s.  m.,  syn.  de  joveigneiie  : 

E  si  coni  aucun  des  joveignors  ou  des 
doerres  defaudra  sur  celui  flé  que  il  tendra 
en  joveignorage  ou  en  doaerre,  prandrons 
nostre  année  com  sus  l'autre  davant  dit. 
iUlt.  de  1273,  ap. Lob., II ,423,  et  .Alorice,  I, 
1038.) 

Sur  celui  feu  que  il  tendra  en  jouvegnou- 
rage  ou  en  douaire.  (Avr.  1276,  Cli.  du  D. 
de  Bret.,  F^'  Bizeul,  Bibl.  Nantes.) 

Le  juvelgneur  n'est  tenu  repondre  bors 
du  fief  dont  il  tient  par  juveigneiirage . 
(Constitution  du  D.  Jean  III,  art.  xt, 
Morice,  Pr.  de  l'H.  de  Bret.,  1, 1233.) 

JOVEIGXUR,  voir  JoVENOR. 

JOVEX,  voir  Jovent. 

40VEXAL,  juv.,  adj.,  de  jeunesse  : 

Qui  estoit  a  Niraaye,  1res  le  lampijuvenal. 

(il.  de  Seb.,  iv,  338,  Bocca.) 
Clergie  fat  en  l'ase  jiivenal 
Pes  nobles  gens  et  des  princes  royaulx. 
Chevalerie. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  III,  188,  A.  T.) 

JOVENCE,  juv.,jouv.,  S.  f.,jeunesse  : 
Li  rois  ton  aiol  fu  guaris  de  l'enfermeté 
qu'il  a,  et  fu  revenus  en  sa  juvence.  (Ro- 
man de  Merlin,  ap.  Borel.) 

Ma  douce  jouvence  est  passée. 
Ma  première  force  est  cassée. 

Uto.NS.,  Orf.,  IV,  XI,  Bibl.  eli.) 

.lovEXCELix,  adj.,  jeune  : 

Tlii^rais  disl  que  briement  vendroil 
.1.  temps  que  Hebé  convendroit 
Donner  jovencelin  eage 
Aus  engins  Cailliroie. 

ifabl.  d'Or.,  Ars.  5069,  f»  \U'.) 

jovEXEMEXT,  JocHn.,  ./on.,  jeun.,  adv., 
en  jeune  homme,  et  par  extension,  pré- 
maturément, d'une  manière  irréfléchie  : 

Vous  parles  d'amour  \to\i  jonemenl. 
(\.  DE  LA  IlAiLB,  Chttns.,  lUchel.  23566,  f*  20  r».) 

Car  TOUS  parles  d'araonrs  trop  jorenemenl. 

(Id.,  ib..  Val.  Chr.  M90,  f'  175  r°.) 

En  ce  mesHie  temps  le  roy  de  Bougie  fu 
converti  a  la  foy  luy  et  ses  gens,  et  lu  de 
si  grant  perfection  que  il  fist  son  grei- 
pncur  iilz  roy  et  prist  habit  de  moyne,  mes 
son  iilz  se  mena  M  jeunement  que  il  reprist 
la  loy  des  pnyens.  Et  donc  le  père  reprist 
sa  chevalerie  et  le  poursuivi  et  le  prist  et 
mist  en  prison.  {Légende  dorée,  Maz.  1333, 
f»  319".) 

Or  advint  que  le  duc  de  Thouraine  qui 
de  tout  ce  ne  sçavoit  riens,  et  qui  joeune- 
ment  et  ardamnicnt  amoit  celle  dame,  se 


JOV 

mist  en  lieu  ou  celle  dame  estoit.  (Fnoiss., 
Chron.,  Riohel.  2846,  t'223''.) 

Ne  jamais  le  roy  de  France, /eHnemcnt 
conseillié  selon  ce  qu'il  a  d'aage,  s'il  passe 
la  rivière  du  Liz,  ne  retournera  en  France. 
(iD.,  i6.,  Bichet.  2644,  f»  234  r».) 

C'est  la  coustuuie  que  les  jones  (femmes) 
facent  jonemeiit  et  folement.  (xv°  s.,  Va. 
lenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
.\miens.) 

Si  bien  que  celay  que  l'on  tire 
Trop  jrtinemcnl  de  son  empire 
Kst  toQsjonrs  pasie  et  blanchissant. 
iR.  I)EI.i.EAU,  (Eue.  poél.,  le  Rubis,  éd.  1378.) 

Son  gallant  fut  puny  de  mort  par  la  jus- 
tice, pour  avoir  eu  affaire  a  elle  en  un 
aage  si  tendron,  et  l'avoir  faite  porter  si 
jennement.  (Brant.,  des  Dames,  IX,  578, 
Lalanne.) 

La  langue  moderne  n'a  conservé  jenne- 
ment qu'en  terme  de  chasse. 

40VEXEMENTE,  S.  f.,  jeuacssc,  pris  au 
(ig.  : 

Li  siècles  presens  estions  \t\;nQsA<i  jnrenrmrn  le. 
(Gli.Lo.v  LE  MrisiT,  //  Complainte  des  dames,  II, 
109,  Kerv.) 

40VEXENCEI-,  -    CiCl,    -  Chiel,    JOUV.,    S. 

m.,  jeune  homme  : 

Joveneneiel,  jnvenencel. 
(Les  Loh.,  ms.  Turin,  ap.    Vietor,  Ilandschr.    der 
Geste  des  Loti.,  p.  30.) 

Et  l'aloaite  el  tans  de  mai 
Les  jovenenciaus  met  en  esmai. 

(MoLSK.,  Citron.,  21i33,  ReifT.) 

Et  il  eurent  laissié  lor  procureur  devant 
(lit  et  le  jovenenchiel.  (De  saint  Brandainne 
le  moine,  Jub.,  p.  104.) 

Pour  cou  que  li  joveneneiel  aient  les 
cucrs  plus  seurs  et  plus  hardis.  (lettre  de 
Prestre:Jeh.,  ap.  Jub.,  (£uv.  de  Ruteb.,  II, 
466.) 

Devant  nostre  pales  a  une  place  ou 
nous  soumes  quant  nous  volons  veir  les 
jovenenchiaus  jouer  et  batillier.  (Ib.) 

Les  .II.  jouvenenciaus  l;i  estoient  en  le 
vile  venu.  (Vies  des  saints,  ms.  Lyon  697, 
r»  98=.) 

Et  ne  mie  sans  plus  li  joveneneiel  et  en 
jouvenl  si  ont  mestier  de  lois,  mais  toute 
cens  et  par  toute  lor  vie.  (It  Ars  d'Am.,  II, 
332,  Petit.) 

Deux  fils  avoit,  RoUe  et  Burin,  asquels 
li  joveneneiel  dou  pais  viurent  et  disent 
que,  se  il  voloienl,  par  lor  aie  se  desfen- 
deroient  bien  dou  roi  de  la  tierre.  Quant 
lîolles  el  Burins  oirent  chou,  moult  lor 
vint  a  gré,  et  moult  en  merciierent  les 
jovenenciaus.  (Ilist.  des  ducs  de  Norm.  et 
des  rois  d'Anglet.,  p.  5,  Michel.) 

jovEXET,  jeovenet,  joenet,  juenet,  jonet, 
jiinel,  jeunet,  adj.,  un  peu  jeune  : 

L'une  fu  jnnele  pncele. 
(Wace,    Conception,  Bril.  Mus.    Add.   15006, 
f»  19''.) 

...  Bêle  et  juenete  meschine. 
(Prise  d'Orenje,  621,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Kcis  les  jonetes  racskines 
Lor  uorel  ami  tant  amoient. 
(REKCi..  DE  MoiLiENS,  de  Carité,  st.   cxcv,  9,  Van 
Hamel.) 

El  la  vache  sera  ma  dame, 

Qui  est  crasse  cl  tendre  et  jeunette. 

(Ren.,  6135,  M^on.) 


JOV 


JOV 


JOV 


l.i  dis  :  Douce  créature, 
Kndures  les  dous  mails  d'amer  ; 
Plus  joenele  de  vos  les  enduro. 
(J.  DE  >LEV1LF.,  Barlsch,  fiom.W  pas^,  III,  35,17.) 
Tant  cotn  serai  jôvenetr. 

(Rom.  et  pasi.,  Bartsch,  II,  il, "29.) 
lîele  et  pleisant  jnencle. 

(Chans.,  ms.  Montii.   11  196,  f°  TS  v».) 
Qui  a  [Hicele  jovenetf  se  marie. 
(Beuvrt  d'ilanslone,   Ricliel.  1-2518,  i' '')'.) 

\À  prevos  avoit  .i.  sien  lis 
Jovenet  et  bel  cora  flor  de  lis. 
(C.  de  Palerme.  Ars.   331!l.  f°  10!)  t".) 

Kant  jeo  esteie  jeovenelle  j:iMs. 
(Lex  iienf  Joie.1  Kosirr  Dame,  ms  .  Philli|i|is  8336, 
P  39  V»,  P.  Meyer.) 

Encor  n'estoit  mie  la  dniunisplle  Irop 
jovenete,  aiiis  esloit  d'apses  uieur  eage. 
{Eslories  «ogier,  Richel.  20123,  f»  159^) 

Elle  est  encoirr>s  trop  jeunette  iing  petit 
contre  vostre  eage.  (Froiss.,  Chron.,  Xlll, 
284,  Kerv.) 

Quant  j'estoye  petite  idjeunete.  {Girart 
rie.  Hossilton.  "ms.  de  Beauue,  éd.  L.  de 
.Montille,  p.  227.) 

Petite  brebietp  toujours  semble  jeunette. 
(COTGH.,  éd.  dHll.) 

La  langiif  moderne  se  sert  encore  du 
mot  jeunet,  ijui  est  familier  et  ne  s'emploie 
guère  qu'au  féminin. 

Nom  propre,  .lonvenet. 

.lovENETÉ,  juenetè,  joieneté,  s.  f.,  jeu- 
nesse : 

Par  mon  chief,  dit  li  rois,  vos  dites  vérité  ; 
Mais  [)or  ce  est  il  tant  joines  et  de  petit  aé 
S'il  voit  le  roge  or  et  l'argent  esmeré 
Bien  tost  an  porroit  prendre,  espoir,  i^r  j  ni  eneir  ; 
Mais  por  ce  n'aura  (il)  ja  plus  grant  vi|je|té. 
(Parise,  lut 3,  A.  P.) 

Geste  complexions  est  de  nature  de  feu, 
et  de  esté  et  de  chaude  jueneté.  (BRUN. 
Lat.,  Très.,  p.  W8,  Chabaille.) 

El  tans  de  ta  joveneté.  {ISible,  Ricliel. 
901,  f"  7\) 

.lovENiu,  .iouv.,  jeunir,  v.  n.,  devenir 
jeune,  rajeunir  ; 

Juveneo,  jouvenir.  {Calholkon,  Richel.  1. 
17881,  et  Gloss.  de  Salins.) 

Tout  vieitlist  iry  ou  nous  sommes, 
M.-iis  plus  avant  iront  les  hommes. 
Plus  l'impudence  y  jeunira. 
(J.-A,  DïBuF,  les  Mimes,  1.    IV,  f»  1 15  r°, 
éd.  1619.) 

.lOVENOR,  jouvenor,  juvenor,  jui-enur, 
joveifjnor.  joveignur,  juveigneurjuvegneur, 
jouvcigneur,  juigneur,  junior,  junietir,  adj . 
et  s.,  puîné,  cadet,  le  plus  jeune  de  la 
famille  ;  quelquefois  jeune  simplement  ; 

l.i  ainez  de  ses  Gis  le  vet  escharnissant, 
M  vint  au  juvenor,  si  li  .i  dit  par  gas  : 
Frère,  se  tu  m'en  crois,  tout  ten.ps  me  serviras. 
(IIebman,  Diàle,  ms.  Orl.  37i'"',   f  "2  ï°.) 
Mais  li  dui  frère  jorenor 
Se  sont  ensamble  acompagné. 

tWACR,  BruI,  36.13,  Ler.  de  l.incy.) 
Et  a  Itoberl  le  juremir 
Dona  de  Buri;oigne  l'cmur. 

(Id.,  flou,  3°  p  ,  a.'iSI,  Andresen.) 
Car  icest  frère  junior 
Tieng  jou  a  nalural  signor. 
{Eleocle  et  folin.,  Itichel.   375,  f»  45',) 
ï    IV. 


La  junieure  ou  mineure  lille.  (Privil. 
accordé  par  le  roi  Louis  le  Gros  aux  bour- 
geois de  la  ville  de  Paris,  Regisl.  du 
l'arleui.,  1080-l.'il7,  ms.  Louvre   1253''.) 

El  auseuient  preneons  nous  les  fruilz  e 
li's  essues  des  terres  az  jouei;/riors  a  noz 
liomiiies,  am|u'cz  le  deces  as  joveignors, 
lie  ceu  que  il  tenoieut  en  joveignorage. 
(1275,  Preuv.  de  l'Hist.  de  Bretagne,  t.  I, 
col.  1038.) 

K  sui  juvemir  d'els  tuz  par  ea^'e. 

(nom,  311,  Michel.)  Var.',  joveignur. 

Sa  sreur  juvegneure.  (1407,  Test.  d'O.  de 
Clisson,  ap.  Lobin.,  II,  825.) 

Les  plus  anciens  appellent  et  nomment 
leurs  junieurs  frères.  (Guy  Juvknal,  Reigle 
monseigneur  sainct  Benoist,  f»  89  v».) 

Son  jouvenor.  (G.  Chastei.l.,  Chron.  des 
D.  de  Bourg.,  III,  31,  Buchon.) 

Il  doit  obéir  a  noslre  dite  cour  de  par- 
lament,  comme  homme  ramager  et  juvei- 
gneura  l'aisné.  (C/t.  de  1478,  ap.  Duc'.,  III, 
923%  éd.  Didot.) 

Il  fit  convenir  devant  hiy  Joduchus  son 
frère  joui^eigneur  a  prendre  le  gouverne- 
ment du  royaume.  (LeBaud,  Uist.  de  Bret., 
ch.  XII,  éd.  1638.) 

Alla  ledit  comte  de  Richemont  en  leur    ' 
aide,  acompaigné    de    grand   uumbre    de    ! 
jouveigneurs,  tant    chevaliers   qu'escuyers 
de  Bretaigne.  (lo.,  ib.,  c.  XLVii.) 

Il  y  a  trois  formes  de  tenures  nobles  :  la 
première  est  appelée  lige  ou  ligence,  qui 
est  quand  le  vassal  lient  proc'hement  et 
ligement  au  seigneur;  la  seconde  est  la 
Icnure  du  juveigneur  d'aisné  en  parage  et 
ramage,  qui  est  du  puisné  vassal  ou  des 
descendants  de  luy  a  son  frère  aisné  sei- 
gneur ou  descendant  dudit  aisné.  (Coût, 
de  Bret.,  Coût,  gén.,  II,  771,  éd.  1604.) 

Les  moulins  peuvent  estre  assis  par 
l'aisné  aux  juveigneurs.  (Coût,  de  Bret., 
c.  17,  Nouv.'  Coût,  gén.,  IV,  311».) 

—  Cas  so'jel  s']ng.,jenvre, genvre,joenvre,    ! 
juenvre,  joindre  : 

Moult  a  li  genrre  filz  de  som  père  plouré, 

Por  ce  que  11  ainez  l'a  charni  et  gabé. 

(llERBA.v,  Ilisl.  de  la  liiblc,  ms.  Orl.  371'''",  f-i'.) 

Tant  corn  est  joenvres,  aioz  que  moire. 

Que  il  reçoive  baatestiere. 
(G.  DE  .Saint-Paui,  il.  S.  Michel,  UGl,  Michel.) 

.1.  bacheler  ;>HjTcs  estoit.  ! 

inose,  ms,  Berne  361,  f°  l".)  ; 

En  leu  nienere  que  le  devant  dit  comte,    i 
Olivier   le  genvre,  mon    fins,   cosin    aud.    [ 
comte...  (1261,  Morice,  Preuv.  de  l'H.   de 
Bret.,  1,981.) 

La  joindre  ot  nun  Lamliurc. 

(Uorn,  2391,  Michel.) 
Jeo  ne  m'csmerveil  mie  tant  | 

Se  fienvres  hom  est  porchaçant 
Qui  est  el  llur  de  sa  javente. 

(ISesant  de  Dieu,  905,   Marlin.) 

—  Employé  abusivement  comme  cas 
régime  et  comme  nominatif  pluriel  : 

Jumenz  prennent  qui  poleins  ont  ; 
Quant  genvres  et  halelanz  sont, 
Treis  jors  les  ont  fet  jeûner. 
Et  au  qu.irt  les  font  enseler. 
(■GuiLL.  DE  NoiiH.,  Be.st.  div.,  963,  Hippeau.) 
Et  s'orroiz  dei  duc  de  Sessoij'ne, 
Oui  a  envoie  a  Coloigne 
Un  suen  neven  vallet  moult  jer.vrr. 

(Cligel,  Bichcl.  H'20,  fil'.) 


Ensi  s'envoisenl  cil  genrre  home. 

(C.  de  Dole,  Val.  Chr.   1725,  f»  XI».) 

Tu  me  cuidas  trop  bien  dcchoivre 
Quant  CD  lobant  me  feis  genvre. 
Trop  fu  en  toy  loi.uité  teuvre 
A  mon  aage  apetichier, 
;    (l'ïV  du  saint  hermile  llegnarl,  120,  Martin, 
.    y.eiischr.  f.  rom.  Phil.,  VI,  349.) 

Povre  ne  riche,  ne  genvre  ne  barbé. 
niom.  d'Aqidn,  13.59,  Joiion  des  Longrais.) 
l'ri'iniers  parla  Annans  de  Bel  Mousel, 
A  lei  de  bien  genvre  liome,  de  preu  consel. 

(C.er.  de  Rdy;ttl..  p.  307.  Michel.) 

—  Cette  forme  de  comparatif  était  quel- 
quefois précédée  de  plus  : 

Robert  le  plus  genvre.  (Cit.  de  1204, 
Livre  blanc,  ms.  du  Mans.) 

—  On  trouve  au  cas  sujet  jounenierres 
employé  au  positif  pourdirejeunehomme  ; 

Que  saint  Magloiro  qui  de  fait 
Estoit  honestes,  jouvenierres. 
Chastes  et  larges  aumosnierres. 
(Vie  S.  Magloire,  Ars.  5122,  f"  11  r».) 

.lOVENT,  -  anl,  -  en,  jouv.,  juv.,  s.  m., 
jeunesse  : 

Ne  fnd  nuls  om  del  son  jurent. 

(S.  Léger,  31,  Kosc.hwilz.) 
liant  vos  pri  que  vosUegent 
Qui  a  ce  sunt  de  beau  jovenl. 

(Ben.,   l).  de  Korm.,  Il,  47G6,  Michel.) 
....  S'il  fust  an  Dien  créant, 
>u!s  miadres  chevaliers  ne  fust  de  son  jovant. 
(S.  Bon.,  Sar.,  ccr.xvill,  Michel.) 
Ne  senbloit  pas  a  son  jouvent 
Que  seulement  .v.  anz  eust. 
(Percerai,  ms.  Montp.  Il  249,  f"  225''.) 

Compai;.;aon  fumes  en  no  petit  jovant. 

(Iluon  de  Bord..  .3003,  A.  P.) 

Tant  le  vil  bel  el  -ranl  que  moult  (irantjoie  en  a. 
Aine  mez  si  bel  enfant  nul  jour  ne  r.-ivisa. 
Ne  si  grant  ne  si  fort  du  jouvent  que  il  a. 

(Doon  de  Maience,  2584,  A.    P.) 

Pour  l'amour  de  son  père,  Garin  le  combatant. 
Qui  me  fist  tant  de  bien,  tant  com  fu  de  jouvent. 
(Gaufreij,  3699,  A.  P.) 
Qu'en  ton  jorent  as  fait  tante  folor. 
Et  as  en  mal  usai  tôle  ta  llor. 

(fier,  de  Rossill.,  p.  356,  Michel.^ 

Pour  nient  puelent  amant  :imcr 
Ou  monde  et  user  leur  jorent. 
(JiiH.  DE  i,E  MoTE,  li  Hegret  Cuilt..  732,  Scheler.) 

Ses  poins  et  ses  mains  detordoil 
El  disiiil  :  l.as,  j'ai  tout  pienln. 
J'ai  tout  mon  jouvent  confondu. 

(lo..  ib..  •2071.) 

Or,  as  armes,  seigneurs  !  bachelers  de  jouvent  ! 
(Ciiv.,  du  Guesclin,  var.  des  v.  3486-3362, 
Charriére.) 

Plus  tost  feroit  l'on  relorner  en  sas 
Les  grans  lluves  decourans  a  la  mer 
El  revenir  en  joven  les  chenus. 
(Ms.  Genève  1 79'''',  llitter.  Pars,  des  xiv°  et  \i' 
siècle,  p.  19.) 

'  i  OU  je  vy  en  l'orme  de  remenibranci; 
lootes  les  preterites  occupations  de  mon 
jouvant.  (OCT  nE  S.  Gel.,  Sej.  d'honn., 
'(«  8  v»,  éd.  1526.) 

—  Jeunesse,  jeunes  gens  : 

Cil  prince  qui  jovent  ont  mort. 

(Gl'lOT,  Bil/le,  230,  VVolfart./ 

è'i 


6tl6 


JOV 


JUB 


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Bergiercllcs,  plores  poor  eoh 
Et  linwQtes  eu  gries  cbruours, 
Car  \oos  perdes  chy  t.is  amours, 
Plourtsdes  yens.  pi. mres  souvent, 
Car  chy  perisl  onj  beau  JourrnI 
Ja  eo  l'estonr  a  I.tU  desrAy. 

(PaUoralrl,  nis.  ISrux.,  f  i'  v"  i 

—  Gatté  : 

Dame  de  valor 
Oui  mainlieut  bon  pris 
Tient  fin  ami  en  jouirai. 
I.  DE  Cisoisc,  Chans.,  ap.  Scheler,  Trom.  belj.. 
nouï.  sér..  p.  7o.) 

4oviiNTE,  -  avie,  jouv.,  ./MB.,  S.  f.,  jeu- 
nesse : 

0  kiers  amis  de  la  jurenlc  bêla. 

(MfxU,  XI'  s.,  st.  06',  SlCDgel.) 
K  qnel  dolnr  déduit  as  ta  juienla. 

(Ib.,  Ol"".) 
Tant  bon  Franceis  i  perdent  lar  jmenle. 
(Roi.,  mu,  Muller.) 
Jeo    povres  e   ch.nilifs  des   ma   juvente. 
(Lin.  des  Ps.,  Cambridge,  LXXXVII,  lo,  Mi- 
chel.) 

Amis,  la  vosire  amours  rae  livre  tel  entente 
Qu'en  lermes  et  en  plonrs  user.ii  ma  jouvente. 
(AcDiFgoT  LE   Bastiro,    Btlf   Idottte,    P.    P.iris, 
Romanciro,  p.  lî.) 

>e  pers  pns  ta  bcle  jouvetih^ 
Par  enTance  ne  par  folie. 

(lie  de  Su  ilar/iutT.,  198,  J"ly.) 

Ta  belle  jorenir. 

{W.,  188,  Holland.) 

En  la  jiimle. 
(C.HABDRV,  Peliplee,  Val.  Chr.  1639,  f''9l\) 
A  le  danzelle  dit  :  Cesie  cité  m'agrée 
Pins  qne  ireslonles  celles  decha  la  mer  sallee  ; 
Kar  ma  jourenle  i  (n  nnurie  el  élevée. 

(Charles  le  Chauve,  Richel.  2i37î,  t'  3i''.) 

Je  le  di  en  vérité 

Pour  le  jotenle  faaaiainne 

De  mon  :il. 
(J»H.  DE  LE  MoTE.  «  Regret  Guill-, i3">Z,  Scheler.) 

>os  .ii.;'ffinfii/«  sont  pierdaes. 

(In.,  i*..  UOO.) 

Ha  !  Gnillanmes.  cnens  de  Ilaynnau, 
Ains  puis  joie  ne  fu  trouvée 
Que  \o  joiirenle  fu  finnee. 

<Td.,  i»..  2825.) 

Et  ma  rie  aussi  dellinir 
Droict  au  milieu  de  ma  jouvente. 
{Débat  de   Sot.  el  de  Jeun.,   Poés.  fr.  des  xv"  et 

XII'  s.,  m,  00.) 

Au  tpmps  de  ma  douce  juvenle.  (D'Au- 
TO.N,  Chron.,  Ricbel.  S083,  f»  13  v.) 

—  Jeunesse,  jeunes  gens  : 

Lequel  a  la  descente  luy  fut  a  rencontre 
avec  toute  la  juvente  de  l'isle.  (Le  Baud, 
Hisl.  de  Bref.,  ch.  2,  éd.  1638.) 

—  Plaisirs  de  la  jeunesse  : 

Les  jovenceaul.t par  leur»   dissolii- 

cions  el  jotenles.  (24  fév.  ISQi,  le  nouveau 
Jet,  Arch.  Liège.) 

—  Jenne  fllle,  jeune  femme,  jeune 
homme  : 

Ami  Rollanz,  pruzdom,  Juvenle  bêle. 

(Roi.,  2916,  Millier.) 

Ne  denienles.  frans  bon»,  jovenle  bêle. 

(lluon  de  Bord.,  2631,  A.  P.) 
Ba  I  fait  ele.  hele  jotenle. 
Corn  TDS  e^tie.^  par  moi  dolente. 

(Blaneand.,  371,  Michelani.) 


Je  croy  c'onqnes  nus  bons  n'en  chemin  ne  en  sentes 
Ne  vil  en  son  vivant  .it.  plus  belles  >o»i'fn/cs. 
(Brun  de  la  Motl.,  Ili.hel.  21  70,  t»  51  r«.) 

—  Dans  les  c\.  suiv.  jovente  est  em- 
ployé adjectivement: 

E  que  femme  juvenle  aprent. 

'Tristan,  II,  249,  Mi.hel.) 
Et  la  r'iino  i|ui  est  bêle  [e\]  jouvenle. 

(.Uiberi,  p.  213,  Tubler.) 

El  Dieu  te  d.iint  honneur  et  grâce. 
Ma  Ires  belle  fille  jmanle. 
{l'assion  Nostrc  Seigneur,  Jub.,  ilyst..  Il,  224.) 

.lOYEusETÉ,  s.  f.,  disposition  à  s'a- 
iimser,  à  mener  la  joie  : 

Affin  que  la  maturité  des  anciens  puisl 
refréner  la  le^ierelé  et  naturelle  joyeuseté 
des  jeunes.  (La  tresample  et  vrai/e  Expos, 
de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  l»  76^  éd.  1486.) 

—  Plaisanterie  : 

Ce  qtie  j'ay  faitt  n'a  esté  que  par  joyeu- 
seté. (Petit  .Jehande  Sainlré,  eh.  lxxxi,  éd. 
goth.  s.  d.) 

—  Réjouissance  : 

Le  jour  de  la  Circoncision, ...le  suppliant 
i[ui  avoit  souppé  a  une  joyeuseté  qui  se 
laisoit  ce  jour  par  le  cardinal  du  bourp 
(Boulof;ne-sur-.Mer.)  (J482,  Arch.  JJ  206, 
pièce  940.) 

1.  .JOYEUX,  joyeulx,  s.  m.,  bouffon,  fou  ; 
Vous  estez,  ce  crov  je,  le  joiieuh:  du  roy  ? 

(Rab.,  IV,  6,  éd.  1SS2.) 

2.  JOYEUX,  s.  m.,  gâteau  sucré  : 

Dix  huit  daulphins  et  dix  huit  darioUes 
faiz  de  paste,  sucre  et  crème  de  lait,  six 
katons  et  douze  joyeux.  (Compt.  de  1469, 
ap.  Manlellier,  Mardi,  fréq.,  11,  548.) 

.lOYRE,  voir  JOIRE. 

1.  JU,  voir  GiEU. 

2.  .ju,  voir  Je. 

3.  au,  voir  Jus. 

!      JUANCE,  s.  f.,  aide  : 
I       Sur  les  renies,  oblations,  juances,  po.«- 
j   sessions,  etc.  (1365,  Lelt.  de  ,lean  de  Gyez, 
Arch.  du  prince,  Neuchàtel,  X^,  n"  7".) 

1.  JUBE,  voir  Jupe. 

I      2.  JUBE,  s.  f.,  crinière  : 

Loué  soit  le  bon  Dieu.  Vrayement  on 
pourra  dorénavant  prendre  les  lions  par 
les  jubés,  (Rab.,  1.  111,  c.  36,  éd.  1552.) 

Il  est  aussi  malséant  d'oster  a  l'homme 
l'ornement  de  la  barbe  que  de  ronsner  les 
jubés  (lu  lyon.  (J.  de  MoNTLVAKD,/fieroglî/- 
phiques  de  Jean  Pierre  Valerian,  XXXII, 
51,  éd.  1615.) 

Car  il  (le  lyon)  a  la  teste  grande...  et  les 
jubés  esparpillecs.  (lo.,  ib.,  1,  ch.  l.) 

Son  crein  veln  et  horrible  comme  la 
jubé  d'un  lyon.  (Garasse,  Doct,  curieuse, 
VI,  699,  éd.  1023.) 

juniLEE,  s.  f.,  jubilé  : 

Temps  de  jubilee. 
(J.   Lefebvbe,    Resp.    de    la    mort,    Ricbel.  994, 
f  3\) 

L'an  de  jubilee.  (Fossetier,  Cron,  Marg., 
ms.  Bnix!,  1,  fM29  v».) 


La  sanctitication  de  la  jubilee.  (Lek. 
o'Etaples,  Bible,  Levit.,  chap.  xxv,  éd. 
1530.) 

Et  sanctifieras  le  cinquantiesme  au,  et 
le  appelleras  remission,  a  tous  les  habi- 
lans  de  vostre  terre  :  car  cestuy  est  la  ju- 
bilee. (ID.,  ib.) 

Apres  l'an  île  la  jubilee.  (Id.,  ib., 
Levit.,  chap.  xxvil.) 

—  Jubilation  : 

Jadis  il  nous  enlumina 
El  la  frlnire  détermina 
De  la  banllaine  jubilee. 
(Cheuan,  ilisl.  de  la  pass.,  28696,  G.  Paris.) 

■lUBILEMENT,  VOir  JUBLEMENT. 

•IIIBILER,  voir  JUBLER. 

1.  JUBiLEis,  adj.,  du  jubilé: 

Icil  anz  dut  par  droit  estre  diz  jubileus, 
car  en  la  viez  loy  estoit  icil  anz  ensi  apelez 
quant  les  possessions  revenoient  au  chief 
de  .L.  anz  ans  anciens  possessors. (CAron.de 
S,-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  283=.) 

La  quinquagesinie  de  ans  signifie  l'an 
jubileus  qui  estoit  le  L»  an  que  on  cele- 
broit.  (J.  GouLAiN,  Ration.,  Richel.  437, 
f»  254  v«.) 

2.  JUBILEUS,  S.  111.,  jubilé  : 

Li  jubileus,  ce  est  a  dire  le  cinquantiesme 
an  de  remission.  (Bible,  Richel.  899,  f"  76\) 

•lUBLEMENT,  jubUement,  s.  m.,  jubila- 
lion,  chant  d'allégresse  : 

Jublemenz  est  esjoissemenz  de  cuer  des 
i-hoses  pannegnables  qui  ne  puet  estre 
deliciez  par  paroles.  (Comm.  s.  les  Ps.,  Ri- 
chel. 963,  p.  198>.) 

Ouquel  jubilement  est  designé  la  recom- 
mendacion  de  Nostre  Sauveur  en  sa  mer- 
veilleuse creacion  de  la  fabrique  du  monde. 
(J.  GouLAiN,  iia(/on.,  Richel.  437,  f»  236  r».) 

JUBLER,  ./«6î7er,  verbe. 

—  Neutr.,  se  livrer  à  des  transports  de 
joie,  chanter  des  chants  d'allégresse  : 

Lai  ou  li  ciiers  s'esjoist  el  jubilet  soule- 
nient  an  l'abuudance  delà  suaviteit  de  Deu. 
iU  Epislle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f»  119  r".) 

Jublez,  ce  est  fêtes  joie  au  Deu  de  Jacob. 
{Comm.  s.  les  Ps.,  Richel.  963,  p.  198».) 

Jublez,  ce  est  nietez  fors  les  joies  de  voz 
cuers.  (76.,  p.  292".) 

Jubleim  a  Deu  nostre  sauveor.  (Ib,, 
p.  276'.) 

Toute  la  terre,  jubilez  a  Deu,  servez  nu 
Seigneur  en  lyesse.  (Le  Fevre  d'Est., 
Bible,  Ps.  xcix,  éd.  1534.) 

—  Act.,  chanter  avec  jubilation  : 
.Moutaiiines,  jubileiz  laloenge.  (S.  Bern., 

Serm.,  Richel.'  24768,  f"  19  v.) 

Jubiler,  qui  n'a  pas  été  adopté  par  l'A- 
cadémie, est  resté  comme  verbe  neutre 

<   dans  la  langue  familière. 

I 

I       JUBLES,  S.  m.,  le  jubilale,  chant  d'al- 

'   légrcsse  : 

Chantez  la  cliancon  qui  a  non  jubles. 
(Comm.  s.  les  Ps.,  Richel.  963,  p.  282''.) 

CL  JuBLER,  dont  ce  mot,  pris  substan- 
tivement, est  l'impératif  à  la  seconde 
personne  du  pluriel. 


.lui) 


JUi) 


JUI) 


.iLBOBER,  V.  a.,  p.-6.  corruption  dfi 
lexle  pour  bober,  se  moquer  de,  dédai- 
gner : 

Jubobatit  et  desprisant  nostre  sent,  pour 
ce  qu'il  les  veoit  ainxi  pov  contre  les  leurs. 
{Lit.  de  la  Conq.  de  Morée,  ]>.  172,  lUi- 
clion.) 

juc,  voir  Joe. 

■lUCHB,  s.  f.,  juchoir  : 

Vous  y  mettrez  des  perches  arrestees 
par  les  deux  bouts  pour  les  juches,  et  au 
dessous  d'iceux  juchoii's  force  paille 
rrai?clii'.  (LiF.BAULT,  Mais.  rusWi..  p.  107, 
éd.  1397.) 

Est,  juche,  perchoir. 

Cf.  Joe. 

•lUCHiER,  voir  JOhUIEH. 

JCCOND,  voir  J0'"0ND. 
JUCONDITÉ,  voir  JOCONDITÉ. 
.lUCUND,  voir  JOCOND. 
.lUCUNDISSIME,  voir  JOC0NDISS1ME. 

.iCD.xESME,  S.  m.,  terre  des  Juifs  : 
Vers  judarsme  est  l'osl  .-icheraineie. 
^Uaecab.,    19,    Siengcl,    UivUla    di   /llologia   lo. 
mania.  187a,  p.  81.) 

.niD.MsEii,  V.  n.,  se  convertir  à  la  loi 
juive  : 

Avoient  serjeus  et  chainherieres  cres- 
tiens  qui  estdient  manans  nvecques  eulx 
en  leurs  hostels,  apertement  les  faisoient 
judaiser  et  départir  de  la  loy  crestienne. 
(Gr.  Chron.  de  Fr.,  Phelip.  Aug.,  eh.  vi, 
P.  Paris.) 

JUDEAIN',  S.  m.,  Juif: 

Caceni  el  tuent  paieus  cl  judcaim. 

{Amm,  Ilichel.  793.  f  49''. > 

.11  1>ICKIB,  Voir  JUERIR. 

JIIUEI'ERIE,  voir  JUERIE. 

.iLDiCANTE,  S.  f.,  jugement  : 
El  en  apparliiiul  la  coRnoissaucc  et  ./î/rf' 
canle  au  maistre  veneur.  (Vers  141G,  ..;> 
Bois,  forests  et  rjarenes  que  Mgr  le  duc  dv 
Bourg,  n  es  bailliages  de  Dijon,  Auxois  el 
la  Montagne,  .Méni.  de  lu  Soc.  éduenne, 
1880,  p.  401.) 

.ruuicATEUR,  S.  ra.,  juge  : 

Equité  et  justice  est  nécessaire  au  roy 
affin  qu'il  soit  juste  judicateur  de?  causes. 
{Mer  des  hystoir.,  t.'  I,  1»  2olS   éd.   1488.) 

.itjDiCATiF,  adj.,  qui  permet  de  ju?er, 
qui  rend  apte  à  juger  : 

Pui'ïsance  cognoscitive  et  judicative. 
(Oresme,  Eth.,  f»  50',  éd.  1488.) 

Princey  judicalif  ou  consilialif.  (Id., 
Politiq.,  t»  i.3l'',  éd.  1489.) 

Il  n'y  a  signe 

\ny  judicalif  en  cecv. 

(Misl.  du  iicl  Test..  77-23,  A.  T.) 
La  cognoissance  apprehensive  gisl  aux 
première  concepts  de  l'intellect;  et  la  co- 
gnoissance judicativeaux  seconds  concept? 
d'iceluy.  (Champeynac,  Phisique,  p.  427, 
éd.  1610.) 


.lUDICATION,    -  ClOn, 

juge  : 


t.,   dignité  de 


Le  premier  an  de  la  judication  de  Sam- 
son.  (FossETiER,  Cron.  Marg.,  nis.  Brux., 

I,  ^237^.) 

—  Jugement  : 

0  sire  Dieu,  miséricorde 
Faicles  en  judicacion  ! 

(Slisl.  du  viet  Test..  513-2,  A.  T.) 

.lUDiCATivE,  s.  f.,  jugement  : 
Aucuns  Caldeens  qui  se   congnoissoient 
en    telles    exposicions    et  judicatives    de 
songes.  (BouRGOiNG,  Bat.  jud.,  11,  0,   éd. 
1330.) 

.lUDicATOiiiE,  adj.,  qui  a  rapport  au 
jugement  : 

Sa  venue  Judicalôire. 
Ou  li  bons  seront  rois  en  gloire 
Et  li  mal  en  adversité. 
(Jf.h.  de  Mf.u.v,  Codic,  Vat.  Chr.   H92,  f»  '213''.) 

—  S.  m.,  jugement,  décision  par  arrêt 
ou  sentence  ; 

Auquel  bailli  de  Cassel  en  Flandres  ap- 
partenoit  lacongnoissanceet./MdicofoJredu 
cas,  pour  ce  qu'il  avoit  esté  commis  en 
son  bailliage.  (1462,  Arch.  .1.1  198,  pièce 
571.) 

.lUDicATURE,  S.  f.,  jugement  : 
Chacun  fuit   ces   judicatiires  et  ?e  met  a 
suivre  la  jurisdictiou.  (G.  Bouchet,  Serees, 

II,  139,  Roybel.) 

Ceux  qui  poursuivront  la  distribution  et 
judicature  de  leur  procès.  (Coût,  de  Hai- 
'naul,  ch.  84,  art.  i,  Nouv.  Coût,  gén.,  II, 
116».) 

.ruDicE,  s.  m.,  justice,  jugement  : 
En   quel  lieu  lo  juste  JMdice  de  Dieu  te 
destinera,    que    alciin    de    nouz  lo   doies 
mostrer.   (Aimé,    Ysl.  de  HNorm.,  IV,  49, 
Champollion.) 

.iiiDiCEii,  V.  a.,  juger  : 

Justement  judica  toute  gent  qui  avoieut 
a  faire  devant  lui,  et  jugeant  par  droit  el 
par  justice  metoil  il  la  pardonance  et  la 
pitié.  (Al.MK,  Ysl.  de  li  JVorm.,  V,  1,  Cham- 
pollion.) 

.iDDiciAULE,  adj.,  judiciaire,  de  juge  : 

Le  juge  séant  en  la  chaiere  judiciable. 
(ExiMiNKS,  Liv.  des  anges,  Eichel.  1000, 
f  15".) 

Pains  Ihrones  et  judiciables  chaieres  de 
Nostre  Seigneur  Dieu.  (ID.,  ib.,  f"  16  r», 
éd.  1478.) 

Apres  que  Nostre  Seigneur  Dieu  eut 
donné  les  eommandemens  moraux  et  ju- 
diciables a  Jloyse,  il  luy  donna  de  rechief 
les  conmandemens  cerimoniaulx.  (  Le 
preni.  Vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  kar., 
1»  76  V",  éd.  1519.) 

—  nui  doit  être  puni  par  la  justice  : 

Advint  que  nna  .lullre  chevalier  vint  qui 
entra  au  dil  Vn-u  Imrdel)  pour  son  pechié 
l'aire  et  aeoin|ilir,  peasaut  trouver  ladite 
puccUe,  et  veaut  i[iie  e.'estoit  ung  honme 
en  habit  de  fenme  le  fit  a  mort  condamp- 
ner  en  luy  mectant  sus  le  pechié  /«(/tciabie. 
f  J     LEGUANT ,    Livre    de    bonnes    meurs, 

—  Justiciable  : 

Sanz  ce  que  en  aucune  manière  il  puisse 
j   cslre  judiciable   ans   maieur,    eschevins. 


bourgois    et   habitans    dessusdiz.     (1347, 
Arch.  ,U  68,  f-  183  v».) 

.runiciAL,  judycyal,  judiciel,  adj.,  de 
justice,  de  jugi'  : 

Siège  judycyal.  (Fossetier,  Cron.  Marg., 
ins.  Brux.,  2°  p.,  sec.  copie,  f»  10  v.) 

Je  assiste  au  siège  judicial  de  César. 
(Le  Febre   d'Est.,  Bible,  Act.,  xv,   éd. 

mu.) 

Elle  se  met  tousjonrs  devant  les  yeux  le 
siège  judicial  d'iceluy.  (Calv.,  Instit.,h  I, 
c.  IV,  éd.  1561.) 

Il  nous  faut,  dit  il,  tous  coraparoislre 
devant  le  siège  judicial  de  Christ.  (Id., 
ib.,  1.  I,  c.  XTli.)' 

L'un  et  l'autre  portique  de  l'auditoire 
judicial.  (De  la  Bouïiere,  Trad.  de  Sal- 
luste,  p.  79,  éd.  1369.) 

Remplirent  les  tribunaux  judiciels  de 
e.hicaneries  rapiueuses  el  captieuses.  (Gen- 
tillet, le  Bureau  du  concile  de  Trente, 
p.  8,  éd.  1386.) 

Quand  il  faudra  comparoistre  devant  le 
siège  judicial  de  Dieu.  (Palissy,  Becepte, 
Cap.) 

Ce  grand  juge,  devant  le  throsne  ,/udiciaI 
duquel  il  faut  tous  comparoistre.  (Lks- 
TOILE,  Mém.,  l"   p.,  p.  97,  ChumpoUion.) 

Le  Ihrosne  judicial  de  Christ.  (.Mornay, 
Instit.  de  l'Euchar.,  p.  472,  éd.  1398.) 

—  S.  f.,  partie  de  la  rhétorique  (|ui  s'oc- 
cupe des  jugements  : 

La  rhétorique  eut  du  comniancemeut 
pour  sa  première  partie  la  démonstrative 
(pii  ?'emplnve  aux  louanges  ;  la  seconde, 
la  d.lilMi:ilivr  aux  Consultations  ;  la  troi- 
Mi'iiir,  1,1  iiiilicielle  qui  verse  .aux  jugc- 
iiieu?  il  plaid. u-ies.  (A.MVOT,  Prop.  de  table, 
IX,  XIV,  éd.  1374.) 

.lUniciALEMENT,  -  ciellement,  adv.,  ju- 
diciairement, par  autorité  de  justice  : 

One  ce  n'estoit  point  chose  accouslumee 
nv  iii?le  que  de  faire  mourir  des  homme?, 
iiiriiueiiMMil  de  telle  noblesse  et  de  telle  di- 
uiiit.',  que  pii'.ill.ddi'menl  on  ne  leur  enst 
l'ait  leiii-  proee?  et  qii'ilz  ne  fussent  judi- 
ciellement  condamnez.  (A>nOT,  Vies,  .1. 
Cïcsar,  éd.  156?  ' 


Quelquefois  .i^si 
[)icqué  de  broqn,.!-  ii 
y  coulredit  jiiiliii'ih'i 
BotJTlERE,  Suelunc,  p. 


?l,int  p.-ir  am-nn? 
I  u.'i'us...  seulemeni 
,il  par  eflil.  (De  La 
7,  ed-   'SrtO.) 

Sans  luy  avoir  fait  j.,,aiciellement  son 
procès.  (F.  IIotoman,  la  Gaule  Franc., 
p.  68,  éd.  1574.) 

Apres  que  lecture  a  esté  judiciellement 
faille  desd.  lettres.  (5  janv.  1594,  Slat.  des 
jond.  de  Limog.,  Arch.  Ilanle-Vienno.i 

—  En  justice,  à  l'audience  : 

Laurens  Petit  nostre  sergent  en  la  se- 
nescbaucie  de  Perrigorl  dist  illec  judiciel- 
lement que  iceulx  consulz,  manans  el 
habitans  avoient  bien  cause  raisonnable 
de  eulx  plaindre.  (1459,  Arch.  JJ  190, 
pièce  28.) 

.lUDiciER,  S.  m.,  oUicierde  justice  : 
A  tous  nos  scneschaulx,baillifz,  prevostz, 

cappilaines,  maieurs,  eschevins,  et  a  tous 

nnz  aullres  judiciers,  officiers   el   subgez. 

(.Monstbelet,  Chron.,    VI,   175,    Soc.   de 

l'hist.  de  Fr.) 

!       .lUDiTiON,  s.  f.,  jugement  : 


\ 


es 


JUE 


JUC. 


JUG 


Kl  .11.  ea  y  a  a  ïcoir  (des  eslaz) 
Aioi  que  li  mons  doie  fenir. 
I.i    .1.  de  |ierseculioD, 
Kl  laalre  de  /udilion. 
iGirr-,  .Tii.  Eilaz  d:i  mondr,  llicliel.   laiG, 

JL'É,  voir  Jl'kt. 

JUEBi.E,  s.,  mol  obscur,  semblant  pré- 
senter l'idée  de  moyen  de  persuader  : 
Qui  [luel  douer,  nioli  set  de  jueblfs. 
Bons  chaotrcs  est  el  lions  legislres. 
U'.irTieB  DE  CoiNCi,  de  SIe  Uûcade,  716,  ap. 
Mfoo,  FaH.,  1,  â'J3.) 

JUECEL,  voir  JUISECEL. 
.JUELLOUR,  voir  JOIELEUR. 
.11  liNET,  voir  JOVENET. 
.11  EN  ÉTÉ,  voir  JOVENETÉ. 
.UEN'XESSE,  voir  JOENESSE. 
.ILKK,  voir  JOER. 

I .  .1  L'EitiE,  juierie,  juirie,  j injrie,  jeuerii, 
juverye.  juierie,  juiserie,  judeuerie,  s.  (., 
nation  juive,  religion  des  Juifs  : 

Sire  esloil  de  la  juierir, 

L.a  sioagoge  ut  en  baillie. 
iGEFf.,  .vil.  £»(.  du  monde,  Richel.  1320,  f»6ri'.) 

Vons  créez  miex  en  juerie. 

Qui  la  vérité  dire  en  ose. 
(RCTEB.,  Dfipaloison  de  Cliallol  el  du  Barhirr, 
I,  31G,  Jub.) 

N'i  demoroit  sabais  ne  jeuerie. 
(Cham.,  ap.  NVackernagei,  Allfram.  I.ieder, 
p.  65.) 

Seioui  ley  dejupecj/e.  (1305,  Year  boohs 
of  the  re'ign  of  Edward  the  first,  years 
XXXII-XXXIII^  p.  '.)5'6,  Rev.  hrit.  pcript.) 

Guiitliier  le  couver?  qui  redevint  juif  et 
coDverli  ladicte  .Marie  sa  faine  a  la  juirie. 
(1338,  Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch. 
KK  3',  f°  60  r.) 

Taotost  que  celle  sette  de  llagelleurs 
courroit  par  le  monde,  toute  juderie  seroit 
dcstruilte  par  feu.  {Chron.  aitrib.  d  Jehan 
le  Bel,  I,  205,  Polain.; 

—  Quartier  des  Juifs  : 

l'ro  pliitea  de  la  Juerie  de  castre.  {Cens, 
de  l'H.-I).  de  Pr.,  comm.  en  1210.) 

F^nfans  Salomnn  le  juif,  .vi.  den.  pour 
leur  place  de  \a  Juerie  qui  joint  ou  mur  de 
la  Tour  le  Roi.  (Cens,  de  l'hdt.-Dieu  de 
Prov.,  sans  date.) 

Ja  plos  tost  ne  Wnt  l'ajornanl 
Qe  la  femme  ne  ala  plorant 
l'ar  la  Juerie  Uemandanl 
Ai  ns  de  Jus  ;  G  esl  mon  enfant  ? 

(Ilui).  de  Lincoln,  Michel.) 
I.a  cité  ont  e-quise  el  la  Juden[e]rie. 
(frise  de  iér..  Richel.  1371,  f"  89^) 

Arrivèrent  d'autre  part  desus  la  Juerie. 
(Chron.  d'Ernoul,  p.  363,  .Mas-Latrie.) 
Var.,  Juderie. 

El  l.i  tierce  niesou  assise  en  la  juierie 
de  MeUun.  (I30S,  Uo.nougede  la  cdamlire 
lies  complet,  ('  .302'',  ap.  Duc,  Judaei,  III, 
911'',  i''d.  Itidot.) 

IMuseurs  nobles  el  populaires  nièrent  en 
la  JHi«rie  de  Paris  et  rompirent  les  huis 
desdis  juifs  et  leur  huches.  {Grand.  Chron. 
lie  France,  les  gestes  du  roy  Charles  V, 
exil,  P.  Paris.) 


Droit  au  les  des  Juifs  de  la  Juiserie 

Fa  commis  Cavrelay  et  toute  sa  inaisnie. 

(CliïEi..,  du  r.ue.vl..  8iii,  Charrii-re.) 

Rue  de  la  Juerie.  (Ghilleb.  iie  Metz, 
Descr.  de  Par.,  xxil,  dans  Parts  et  ses  his- 
toriens, iS67.) 

—  Judée  : 

Se  tu  es  rois  de  Juerie. 
(Wace.  Conception,  Brit.  Mus.  Add.  IS60G, 

P  65=.) 
Chevaliers,  escuîers  plains  de  grant  baronnie. 
Qui  avoient  esté  en  terre  de  Jurie. 

(C.K\.,  du  Giiescl.,  823G,  Charriére.) 

Juerie  adont  fuit  sa  sauctification. 
{Psaut.,  Maz.  798,  Ps.  cxiii.) 

Et  aient  joie  les  tilles  de  Juerie  {Ib., 
xnx,  1»120  v».) 

Des  lors  estoit  ja  osté  le  ceptre  royal  de 
Juyrie,  et  n'avoieut  nul  duc  de  leur  liRiiie. 
^J.  GouLAiN,  Ration.,  Kichel.437,  f  282  i°.) 

2.  .ILIERIE,  voir  JOERIE. 

.lUET,  jué,  jiiil,  joit,  jeu,  .jouet,  juyt, 
jiu,  s.  m.,  mesure  de  terre  : 

Un  juit  de  terre.  (1293,  Fontevr.,  auc. 
lit.,  2o9,  Arch.  .Maine-et-Loire.) 

Uous  /Ml/s  de  terre.  (1296,  i6.,26i.) 
Demyjuefde  terre.  (1296,  ib.,  267.) 
.1.  joit  de   vigne.  (1309,  Thure,  f«   204, 
Arch.  Vienne.) 

Demi  jeu  de  vigne.  (Ib.) 

.lue  de  terre.  (Gr.  Gauth.,  f»  23,  Arch. 
Vienne.) 

Cinq  jouez  et  trois  quartiers  de  vigne. 
\lb.,  f"  111  V»,  Pindray,  Arch.  Vienne.) 

Onze  juz  de  vigne.  {Ib-,  f"  106.) 

Item  un  juet  de  vigne  ou  fié  Robin  Fre- 
tart...  item  trois  /'mcz  de  terre  ou  fié  du 
seigneur  de  Clouvay.  (1328,  Arch.  J.l  65-, 
pièce  326.) 

Demi  /«et  de  vigne.  (Cft.del329,Fontevr., 
pièc.  non  cot.,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

Deux  j!<i/.r  de  pré.  (1360,  Terrier  de  la 
Trinité,  ("  118,  Arch.  Vienne.) 

Deux  jues  de  terre.  (xiv°  s.,  Chauvignv, 
ib.) 

Douze  deniers  et  demy  chappon,  assis 
sur  demi  juet  de  terre,  fresche  et  boys. 
(Vers  1430,  Censier  d'Estillii,  Richel.  4650. 
f»  3  V".) 

.IL'FFE,  voir  GiFE. 

.ii'G,  voir  Joug. 

.lur.nDoa,  voir  Jbgeoh. 

.lUGEMENT,  s.  m.,  choix  : 
Sur  mei  avez  lurnet  fais  jugement. 

(Roi.,  3i8,  Mûllcr.) 

—  Juridiction  : 

Et  tout  autre  pain  qui  est  tournez  pour 
vendre  dedans  le  jugement  des  esehevins 
(1355,  Ord.,  i,  511  ) 

.u'CEOR,  -  eeur,  ^  eur,  -  edor,  jutg., 
joug.,  s.  m.,  juge  : 

Oe  lot  ces  mund  sames  jugedor. 

U/cris,  j['  s.,  st.  73^,  Slcngel.) 
Par  ses  meisagcs  mandet  sesjugeuri. 

(Roi.,  36il9,  MuUer.) 


Ore    gieres,    vus,    rei,    entendez  ;    seiez 
npris,  vus,   jugeur  de  terre.  {Liv.  des  Ps.. 
Cambridge,' n,  10,  Michel.) 
I.i  segnor  et  li  jugeor. 
(Marie,  Ysopel ,  Kichel. -^KiS,  f   lo9=.) 

Do  connoistre  faus  jougeour. 

(Florim'ont,  Richel.   792,  C'J'.) 

Frères,  n'olilium  pas   cel  verrai  jugeur. 
(Garnier,  rie  de  S.  Tliom.,   Richel.    13513, 
f"  59  r°.) 

Dieus  est  si  vrais  jugieres  que...  {Artur, 
nis.  Grenoble  378,  f"  iV.) 

JbesucTist  qui  est  vrais  sauvierres  et 
droituriers  jugierres.  (Psaut.,  Maz.  258, 
1'  19  V".) 

Tuit  li  jugeeur  de  la  terre,  louez  Dieu. 
{Ib.,!"  178  V».) 

Li  vrai  jtigierre  qui  ne  ment 
Le  jugement  a  pici;a  fait. 
(De  Monaclio  in  flum.  pericL,  230,  ap.  Micliel,  I). 
de  A'on«.,  t.   111.) 

(lelui  seul  tieng  a  mou  ami, 
tjue  qu'en  dicnl  li  jugeor. 

(l'arlonop.,  6706,  Crapelet.  I 

Car  de  ce  doit  estre  juigirrres 
Clers  natarcus  et  regardierres. 

(Rose,  Richel.  1573,  f  151'.) 

Als  sai  vos  clers,  &\s  julgeors. 
(Vie  Sle  Collier.,  ms.  Tours  897,  f°  14  v".) 
Almachius  qui  estoit  jugieres  de   Home. 

(Serm.,  ms.  Metz  262,  f''  79".) 
Nobles /«pierres  de  meurs  estoit. (Gftron. 

de  S.-Deii.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  40'.) 

K'est  prince  d'enfer  e  jngere  enfcriial. 

(Horn.   3372,  Michel.) 

Pour  ce  ledit  escuier  fait  foy  et  honmage 
au  roy  aveeques  service  de  jugeur  en  ladite 
forest.  (1382,  Denomhr.  du  baill.  de  Rouen, 
Arch.  P307,  f"  10  r».) 

.lUGERESSE,  s.  f..  Celle  qui  juge  : 

A   la  dame   dau   cel,  a  la  jugeresse   de 

pecheors.  (Maurice,   Serm.,    ms.  Poitiers 

12i,  f°49  v°.) 

.lUGEiiiE,  ./U33.,s.  f.,  juridiction  : 

Auroit  la  conté  de  Bigorre  et  la  jugerie 
de  Rivière.  (Grand.  Cron.  de  France,  Fais 
du  bon  roy  Jehau,  lxiii,  P.  Paris.) 

Es  'citez,  villes,  chastiaux,  chasteleries, 
baillies,  jugeries,  prevostez  et  vigueries  de 
ladite  seneschaucie  de  Beaucaire.  (1340, 
Arch.  JJ  72,  f»  133  vo.) 

Par  ladite  assiete  n'est  pas  contenu  en 
quelle  jugerie  ne  en  quelle  banlieue  les 
parties  contenans  ladite  assiete  sont  com- 
prises et  assizes.  (1341,  Arch.  JJ  72, 
1»  329  r".) 

En  \iijuggerie  deLauragoiz.(/6.,f»332r»  ) 

Agnes  de  Navarre,  jadis  confesse  de  Foix, 
tient  en  douaire  es  jugeries  de  Ricux  et  de 
lliviere  en  nostre  seneschaucie  de  Thou- 
louse.  (1345,  Arch.  JJ  148,  pièce  262.) 

Gaillac  en  la  jugerie  d'Albigeois  et  senes- 
chaucie de  Thoulouse.  (1408,  Arch.  JJ  163, 
pièce  70.) 

—  Fonction  déjuge  : 
Exercer  Testât  de /!<3erie.(Coi(S<.d'/lo«s(e, 
1588,  p.  54.) 

.iiiGGF.KiE,  voir  Jugerie. 

.lUGiE,  juzie,  s.  f.,  bailliage  : 

Le  sergent  féal    de   la  juzie   de    Pouillé. 


.lUC. 


.ir[ 


MU 


(Uf) 


(Trinitii,  Abbaye,  chap.  il,  art.  3,  Assise?, 
Arch.  Vipiine.) 

Juzie  on  bnillie.  —  Juzia  seii  viseria  lic 
Ayraone.  (1322,  Stc-CroiM.  Ayron.) 

Nom  propre,  de  la  Jwjie. 

.n'oift,  jugé,  s.  m.,  jugement,  sentonce: 

Or  vos  ai  je  lnu  jugé  dit. 
(Wace,  Conception,  nrit.  Mus.  Add.  1560f>, 

f»  10''.) 

Pour  enteriiiner  les  dites  letres  et  les 
jugiez  conteniiz  en  iceles.  (1297,  S.-Vinc, 
II"' 68,  Arch.  Siirtho.) 

Pour  acomplir  son  jugé  de  partie  a  par- 
tie. (i317,  Arch.  .IJ  36,  f»  101  r»,  Ord.,  xii, 
429.) 

Pour  acomplir  ses  juges.  (/&.,  f»  100  v") 

Quant  che  jugiez  fu  rendus.  (1317,  Cac(. 
de  Beaupré,  Hichel.  1.9973,  f"  17''.) 

Leur  commandons  de  procéder  onltre, 
et  inectre  leur?  appoini'leiiipiis,  jugiez  lux 
arrestz  a  exécution,  nonolislaul,  appel  ou 
réclamation.  (1388,  Ord.,  vil,  770.) 

Duquel  procès  ensuyrent  plusieurs  sen- 
tences ou  jugiez  contre  ledit  exposant. 
(1397,  Arch.'l33,  pièce  U9'i'.) 

Et  quide  bien  que  de  mon  jugié  il  ne  soit 
en  riens  coupables.  (Fbûiss.,  ChrOH.,  X, 
199,  Kerv.) 

■lusques  ad  ce  que  lecture  luy  ait  eslc'^ 
faicte  des  lettres  et  jugiez.  {Cou'stumier  de 
Poictou,  cb.  23,  éd.' 1499.) 

.Il  GiBR,  V.  a.,  décider  : 

Oil  l'avez,  sur  vus  \e  juiienl  Kranc. 

{Roi.,  282,  Millier) 
lia  !  Dieusl  or  vient  la  mort  ([ui  tant  m'a 
esté    jugie.    {.\rlur,    ms.     (irenoble     378, 
1°  20''.) 

—  Adjuger,  confier  : 

La  rereguarde  ^s/ yK^itfc  3ur  lui. 

'  (Roi.,  778,  '\riillei-  > 
J'ay  fait  prendre  et  juger  pour  iceux 
frères  deux  feuimes  franches,  lilles  de 
Garin  et  Enreber'  mes  chevaliers.  {t>ii:ci: 
de  1461,  ap  ''  l'rov,  Bem.  sur  l'Hist.  </.■ 
Charles  v   ,  olo,  éd.  1661.) 

—  Faire  savoir,  indiquer  : 
Che  me  juge  mes  senleiiieris. 

iGu-LF.s  I.I  Muisis,  Poéa.,  I,  11)2,7,  Korv.J 

—  Appnniver  : 

.^alure  et  raisons  ne  jnjoil 
Les  laoustes  Ice  il  laenjoit. 
(Renci..  de  Mijii.ibns,   iliserere,  »t,  ci,,  7,  Van 
Haïuel.) 

—  Fixer  le  prix,  de,  en  parlant  do 
denrées  : 

Li  vin  nouveau  se  puent  vendre  a  tel 
prix  que  l'on  veult  jusques  a  la  Saiiil- 
.Michel,  et  dusques  en  ca  li  citoiens  I.- 
doivent /»jier;  et  quant  il  est  jugiez,  le 
'iremier  ipii  le  monte  a  plus  graiit  prix 
;ue  il  n'est  jugiez  franchoit  tous  les  autres 
aiit  qu'a  tel  prix.  (1330,  Ord.,  il,  348.) 

—  Avec  un  rég.  de  pers.,  condamner  : 

-■li  me  /iii/al  a  mort  e  a  dniur. 

(Roi.,  .•Î772,  Millier.) 

—  .Itigier  /es  (ots,  prononcer  les  amendes  : 

Lesquelles  loix  se  pourront /ajer  presle- 
nietit.  iCoul.  deHainaut.  Ncuù.  Cuui   ■■m 
11,31.)  ■"     ■• 


.iiroiOLiXE,  gingeoline,  s.  (.,  sésame  : 
Si  ceux  qui  sont  liez  s'oifjnent  d'huile  île 

jugiotine,  ils    sont   desliez.   (li.    Bouchkt 

Serees.  I,  188,  lioybet.) 

.tuqioUne,  gingeoline,  sésame.  (Dict.  de 
Trévoux.  ) 

.lur.isE,  -  ixe,  s.  f.,  jugemciit  : 
Ausi  ianoccns  sni  de  l'.est  tngirf. 

(fats,  du  Clirisl,  31'8,  Boui-hcric.) 

.IIJGIXE,  voir  .lUGISK. 

.HT.L.MS,  voir  .lOURLKIS 

.piir.LKEiiii,  voir  Jouci.kor. 
.lur.LKis,  voir  Jour,[.F.is. 

.lUIiMÎMENT,  voir  .lOUGLEMENT. 
IUGLER,  voir  .lOUGLER. 
•H'GLERESSE,  VOif  JOIIGLKDH. 
.MJGI.EniE,  voir  JOIIOLERIK. 
.HIGXEIT,   voir  JUIfiNET. 
.ll'GNET,  voir  .lUIGNFT. 

.iiJouLER,  -  ulter,  v.  a.,  égorser  : 
fncessamment    nous    quierent  jugul.'.r, 

nccir  et  tuer.  (Les  Passages   d'oultrcmer, 

f  13  r».) 

Quant  les  Juifz  veireiit  leur  recteur  de 
salut  ainsi  cruellfiuent  juniiUé  on  meillieu 
de  la  cité,  (Bourgoing,  Bfi(,  jud.,  IV,  23, 
éd.  1.330.) 

.ruHLE,  voir  Juii.le. 

.luiiiii,  voir  .lEHui. 

.UI,  voir  .lEHut. 

.ILIICEL,  voir  .lUlSECEL. 
.ll'IEL,  voir  JOIFL. 

.iiiiELLOT,  voir  .luii.or. 

.M'IF.ItlE,   voir  .lUElilE. 

.iriESME,  guesme,  s.  m.,  judaïsme  : 


ICiii'ii  juif  .'iont  dfi  >u. 

Kl  por  ce  pueenl  t     •lirsmr 

One  lavo  lie  sont  de  baplesme. 

(Vie  des  l'ères,  Kii-.hel.  23111,  1"  73'',) 
El  pour  i;ou  puent  il  le  gufsme. 

(II/.,  liicliol.  m-2I2,  f"  Midt".) 

.  ■■•■■■VEAU,  voir  .luivF.r.. 

.iiiirvETÉ,  voir  Jiiiveti;. 

.uiiGEOii,  voir  .iL-GEOa. 

.iriGNET,  juigniet,  jugnel,  jugneil,  juin- 
gnel,  jouigr.et,  joingnel,  joignet,  joinnel, 
joignat,  jognet,  jungnet,  juinet,  juynel, 
jidnnel,  'jumnet,juniel,  junel,  junei,  s.  m., 
juillet: 

I')  jiiigniez  signelle 
l.e  fil  sainte  Marie, 
r:  luigniez  esl  jnslise, 
Ki  desur  nus  esl  mise. 

fP.  ne  Tiiiu.v,  Cumpoi,  9.33,  Mail.) 

Cco  Iruis,  qu'en  la  lerce  kalende 
De  Jidgaet  fu  enoinz  a  rei . 
aU:\-.,  /).  (/,■  .v„,,„.,  Il,  7;i.s.-;,   Slirlicl.; 

Al  siHiiiH  nieis  de  l'.in,  jiuiirl  l'.ipele  l'nn. 

('/■//.  /.■  iiiarl..  p.   nil,  Ui-kkiM-.) 


De  jun  cl  de  jtivi'l. 

(Tu.  iiF.  KtsT.  r.fsic  ri'/Uw.,  ms.  Dnili.,  Bilj.  du 
Hiap.,  c.  IV,  27,  B,  f"  7;  P.  Miij.-r,  li,iji,wri .1 
Au  mois  de  joignet.  (1238,  Louppé.  [.  •> 

Airli.  Meurthe.) 

Lepromier  jour  de.  junet.  (l"' juillet  1242 
Lell.  de  l'Ev.  de  foui,  Arch.  .Meurllu.' 
Saiicy,  1.) 

Près  de  la  lin  do  moi?  de  joignat.  (1232 
Lell.  d'alliance,  Preuv.  de  n'iist  de  Uoiir""' 
t.  Il,  p.  XX.) 

Ou   mois    de  joingnel.    (1237,    Ch.  des 

compl.  de  Dole,~,  Arch.  Doubs.) 

Ou  mois  de  jungnet.  (1239,  Cart.  S.  Me- 
dart,  f"  33  r»,  Arch.  Aisne.) 

■luynet.  (1263,  Lib.  feod.  enisc.  linq.,  w 
Lungr.  Il  403,  f"  123  r».) 

En  mois  de  joingnel.  (1263,  liondrec.,  I 
26,  Arch.  Meurthe.)  ' 

En  moi?  de  joingnel.  (1204,  Lelt.  de.l.  de 
.Toinv.,  lîuetz,  Arcli.  Il.-Marne.) 

Mois  de  joignel.  (1264,  Acey,  xxxviii  .'i 
Arch.  ,lura.) 

Ou  meis  de  juingnet.  (.luillet  12t)3, 
S.-Berthomé,  Bibl.  la  Uochelle.j 

El  mois  do  juingnet.  (1267,  Carliit. 
d'Ourscamp,  f»  157^  Arch.  Oise.) 

Le  derrien  jour  de  mois  de  junei.  (1274, 
Cart.  du  Val  SI  Lambert,  Ric'hel.  I.  10176* 
f'>S4>.) 

Ou  mois  de  jugneil.  (1279,  Fiefs  de 
Nancy,  123,  Arch.  .Meurthe.) 

Ou  mois  de  jugnel.  (1282,  Cart.  des  Vaii.r 
de  Cernay,  Arcli.  Seiue-el-Oise.) 
Mois  do  jnnet.  (Ib.) 

Lou  premier  jor  de  jognet.  (1287,  Briev, 
20,  Arch.  Meurthe.)     ' 

Le  mardi  après  la  feste  de  S.  1\'  -'in 
d'esté,  enjuignel.  (1293,  Arch.  S  .3093.; 

En  l'an  Nostre  Seigneur  mil  deus  ceni 
et  quatorze,  ou  mois  de  joingnet.  (Mén.  dk 
UEi.'ds,  290,  Waiily.)  Var'.,  joinnet,  joignet, 
juignet, jungnet. 

SolTron,  disl  il,  je.sq'en  jagm-l. 

{Besanl  de  Dieu,  1812,  Martin.) 
.luinr/arl  li  fel  sunbler  février. 
fliiiTEii.,  la  Grirschc  d'esté,  I,  30,  .luli.) 
Le  tierz  jor   devant   l'entrée   de  jiuinet. 
(G.  DE  Tyk,  VI,  17,  llist.  des  crois.) 

A  l'entrée  de  juniet.  {Kst.  de  Krad. 
Emp.,  XXXIV,  27,  var.,  llist.  des  crois.) 

Le  merqredi  après  la  feste  saint  Martin 
d'esté  ou  inoisde./iOîjneL  {L'Ordenancedes 
marclians  et  des  voilariers  d'Aucuerreet  de 
Meleun,  Hichel.  2ûU48,  I»  133".)' 

A  l'entrée  de  juijnet.  (Godefroide  Builton. 
lîicliel.  22493,  f»  Si".) 

Uemorent  iluec  trois  mois  de  l'an,  jung, 
jungnet  et  aost.  (Voy.  de  Marc  Pol, 
c.  Lxxv,  Roux.)  Impr.,  jungnee. 

Par  meimes  la  raison  commencent  il  leur 
an  de  Joingnet.  {Des  .vu.  Plannetles.  lii- 
chel.  2483,  f»  12  r».) 

Li    .XIII.   jours   de  juinnet   est  devees. 
(Remed.  anc,  Itichel.  2039,  I"  H",) 
En  guinnet.  {Ih.,  !"  H'.) 

Ou  mois  de  jugnez.  {Citron,  de  .S.-I)eii., 
ms.  Ste-fieu.,  1»  122'^.)  P.  \'iiih:  juigniet. 

En  l'uitiesme  kalciide  de  jugnel.  {Granil. 
Cnni.  de  Fr.,  dr|iniji];iir,.  rovs  Lov-  i\ 
P    i',iris.)  ■  •    >       • 


670 


JUl 


JUI 


JUf 


C«  (a  ta  jHiqnel  la  jornee. 
(f...DEi»"TDi;  Pabk.  Chrm..  1387,  Rochon.) 

Le  xxiili*  jour  il'>  jouignel.  (1342,  «ffl. 
des  Utl.  de  fraitch.,  Aïoli.  K  Ibll,  f  3  r«.) 

Le  sanibedi  a  seplevine  jour  de  jitignet. 
(1347,  Arcli.  P  1390,  cote  419.) 

Jungnet.  non?l,  ?eptenibre.  {Dialog.  fr.- 
Pam.,'^  10=,  Michelaiil.) 

Le  XIX*  jour  de  juingnet.  {Ib.,  f»  11\) 

JUiiEL,  voir  JOIEL. 

jiiL,  jtilie,  jule,  Julie,  s.  m.,  juillet  : 

C'esl  au  raoicn  don  mois  Je  iule. 
(ÛArTHiEB  OE  Mts,  Ymaçe  du  motidi-,  Monlp.  H 

i37,  P  181  r".) 

El  mois  de  jule.  (Juill.  1241,  N.-D.  do 
Cambrai,  Arch.  Nord  ) 

(lu  meisdejuil.  (1243,  Arch.  M.-et-L., 
Fontev.,  La  Rochelle,  fen.  3,  sac  8.) 

Ou  mois  de  juil.  (1246,  CarU  év.  Laon, 
f»  83'',  Arch.  Aisue.) 

El  mois  de  jule.  (12.)2,  Cart.  S.  Amand, 
i,  f"40r°,  Arch.  Nord.) 

El  mois  lie  jule,  le  mardi  après  le  feste 
saiQt  Martiu  en  est.'.  (1279,  Chapit.  Noyon, 
Arch.  Oise,  G  1697.) 

El  mois  de  jnlc.  (xili'  s.,  s.  date,  Cart. 
S.  Mart.,  r»  34S  Bibl.  Laon.) 

En  juil.  (Jours  perill.,  Richel.  1.  770.) 

En  Julie.  (ïb-,  Brit.  .Mus.  Arund.  220.) 

Le  quart  jour  du  mois  de  jUlle.  (1321, 
Arch.  mun.  Lille  Bb9'J.) 

Le  viii*  jour  du  mois  de  iule  l'an  dessus 
dit.  (Fboiss.,  Chron.,  VIII,  392,  Kerv.) 

Le  xxv«  jour  de  Julie,  le  jour  Saint  Jaque 
et  Saint  Phelippe.  (In.,  ib.,  IX,  122.) 

juiLLE,7«Ji(e,joui(/c,  s.  f.,  sorte  de  la- 
nière en  cuir  servant  à  attacher  le  joug 
sur  la  tête  des  bœufs  : 

Icellui  Palloriez  d'un  coustel  couppa  les 
juilles  ou  Heures  dont  les  bœufs  qui  ti- 
roient  a  la  charette  estoient  liez.  (1444, 
Arch.  JJ  176,  pièce  220.) 

Unes  luhles  de  beufs  que  le  suppliant 
avoit  eues  de  celui  dont  il  avoit  eu  ledit 
cheval.  (1481,  Arch.  .IJ  20O,  pièce  7.) 

Pour  unf!  pareil  de  juilles  de  cuyr  poiii 
lyerles  bœufs.  (1494,  Compte  de  dép  ,  Tri- 
nité, Senarve,  Arch.  Vienne.) 

Et  encore  au  xvii'  s.  : 

Deuï  jeunes  bœufs  estimés  avec  leui 
ioufi,  jouilles  et  atours,  118  livres.  (1694, 
/no.  de  meubles,  Trinité,  Senarve,  ch.  7, 
Arch.  Vienne.) 

juiLOT,  julot,  jullol,  juiellot,  s.  n>.., 
joillet  : 

Mois  de  juiellot.  (1256,  Lelt.  du  Cle  de  Fei- 
relUs,  Arch.  J  247,  pièce  37-'.) 

.Mois  de  ju/of.  (1271,  Letl.  du  Prév.  d'Arc 
en  Barrais,  Sept-Fonts,  Vauclair,  Arch.  Al- 
lier.) 

Ou  mois  de  jullol.  [Ch.  de  i:iOO,  Pr.  de 
l'H.  de  Bourg.,  Il,  Cil.) 

jriNDKAGE,   voir  JOINDRAGE. 

jriNhitt:,  voir  Joinurb. 
juiNET,  voir  JinCSET. 
JUINGNET,  Viilr  JllGNF.T. 


.lUINGNOÏ,  Mlir  JUIiNOT. 
JUIVNET,   voir  lOIGSET. 

■ivisoT,  juingnot,  jvnot,  junoil,  s.  m., 
juillet: 

En  la  qniDlc  partie  troenve  on 
Le  signe  escripl  qn'a  non  lyon. 
Ou  mois  de  juingnol  est  ses  pooirs. 
(Gaut.  dk   Mes,   Ymage  du  monde,  ms.  Montp.  Il 
437,  f»  187  r".) 

Ou  mai  de  jninot.  (1261,  Arch.  11. -Saône, 
r.  47.) 

Ou  mois  de  junot.  (1262,  Lib.  feod.  episc. 
tingon.,  ms.  Lanpr.  E  405,  f"  112  v.) 

F.n  mois  de  junoit.  (1269,  La  Chaussée, 
2,  Arch.  Meurtiie.) 

.luinos  ai  .xxxi.  jours...  (Calendrier, 
xiv«  s.,  Brit.  Mus.  addit.  IStiOB.) 

Nom  propre,  Junot. 

Cf.  JniGNET. 

.ii-iNTE,  voir  Jointe. 
JUiNTEis,  voir  JOI.\TIS. 

.jiiNTER,  V.  a.,  convoquer: 

Finablement  il  fut  juinlé  aux  espou- 
sailles  et  parfaict  des  nopces.  (J.  .Molinet, 
Chron.,  ch.  ccxxxviii,  Buchon.) 

En  présence  de  son  père,  le  roy  Loys,  et 
des  plus  grans  personnaiges,  a  ce  jnintez 
et  appelez.  (1d.,  ib.) 

.lumiE,  voir  Juerie. 
.juis,  voir  Jdisr, 

■IL'ISARMIER,  voir  GUISARMIEH. 

ivisE,  j^uJse,  juisse,  jiiwise,  juis,  juijs, 
joise,  joisse,  joice,  jouise,  jouisse,  joiese, 
jois,  s.  m.,  jugement,  jour  du  jugeiiienl  : 
N'iert  mais  tels  hum  desque  al  Deu  iuisi'. 

{Roi.,  n;i3.  Millier.) 

Pur  ceo  ne  resurdrunt  li  félon  el  juise, 
ne  li  pécheur  en  la  asemblee  des  justes. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  i,  6,  .Michel.) 

Se  la  viïies  jnsqu'al  jor  do  juis. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  65'.i 

N'i  entrissies  jusc'al  jor  del  yuis. 

(Ib.,  ms.  Berne  H3,  f-"  18'.) 

Et  si  corn  nos  aurons  au  joifse  pardon. 
(IIekman,  Bible,  Richel.  24387,  f»  53») 
Ne  pais  morir  de  ci  a  mon  juin. 

(Raoul  de  Cambrai,  5203,  A.  T.) 
Tout  li  pechié  le  soient  pardonné, 
Qe  an  juise  lnr  soient  pardonné. 

Klb.,  5321.) 

Quer,  endementres  qu'il  alendcnt. 
N'en  sevent  mot,  les  âmes  rendent, 
.\n  jugement  et  au  juise. 
Si  l'esluet  venir  en  justise. 
(Guii.t.M  »E,  Resl.  div.,  3737,  Ilippeau.) 
Fai  le  devant  moi  amener. 
Car  ses  juixses  est  venus. 
(J.  Bon.,  li   Jus  de  saini   Sichnlai,     Th.     fr.   .tu 
m.  à.,  p.  197.) 

Si  rercnra  li  grnns  jors  don  jois, 
La  seront  luit  li  Irailor  murtri. 

(Jourd.  de  RIaivies,  Mi,  Hoffmann.) 
Soneront  qaalre  cur  au  grant  jour  del  juis. 

(Chans.  d'.inliocke,  II,  v.  498,  P.  Paris.) 
Or  ïoi  bien  mon  juise,  ma  mort  et  mon  tourment. 
(Il>.,  IV,  v.  lOSt.) 


Onques  nies  ne  fisl  home,  tant  soit  poesleis. 
Ne  tant  east  o  lui  de  chevaliers  de  pris, 
Qui  la  preist  par  fori-e  jusc'au  jor  dnu  /'ois-. 
(Gui  de  Rourn.,  3472,  A.  P.  i 

Las,  ces  dolentes  ke  feront 
Quant  ïcnra  au  jor  del  juis  ? 
(G.  riB  SoK^MES,  Chais,,  ap.  Scheler,  Troiii:  behj., 
nnuv.  srf.,  p.  40.) 

....  Au  grant  jour  dou  jutjs, 

(Enf.  Ogier,  73S7,  Scheler.) 
.le  n'arai  jamais  joie,  par  le  cors  saint  Denise  ! 
Se  je  toasjoars  duroie  dusk'au  jour  dou  juise. 

(Ilerle,  2388,  Scheler.) 
Cnr  de  ses  anerais  ne  se  mist  mie  en  mise, 
>'il  n'en  prist  raenchon,  ains  les  mist  a  juise, 
lAuAM  DE  LA  Halle,  dit  Roi  de  Sezile.  Coussema- 
ker,  p.  284.)  Impr.,  yuise. 

()ue  c'ort  au  jor  du  grant  juise. 
(Iti  TEB.,  demaisire  Guillaume  de  Si  Amour,  l,7il, 
Jub.) 

AI  darrain  jour  del  juwise. 
(Dis  de  A'.  Dame.   ms.  Turin  L.  V.  32,  f»  Ut.) 

Au  jour  du  jouisse.  {Psaut,,  Maz.  2.58, 
f»  14  r".) 

Me  dont  je  que  nostre  sires  ne  refuse  en 
nous  la  foi  du  baptesme  au  jour  du  Joise, 
pour  ce  que  il  n'i  trovera  pas  les  ovres. 
(Chron.  de  S.-Den,,  ms.  Ste-Gen.,  f°  146''.) 

Au  jor  dou  jitisse.  (Serin,,  ms.  Melz  262, 
f°  ^9^) 

Devant  \e  juise.  (Ib.,  f"  19'.) 

Se  pourra  il  tenir  jusqu'à  mardi  compile  ' 
—  Oil,  sire,  dist  il,  jusqu'au  jour  de  juise. 
Se  il  avoit  vitaille,  par  Dieu  le  fl\  Marie. 

(Gaujrey,  175,  A.  P.) 

Li  dus  li  fist  donner  .v.  sous,  et  apries 
fisl  porter  le  feu  del  juyse  a  tout  le  pays 
por  le  larron  trouver,  et  tout  lurent  sau''. 
(Hist.  des  ducs  de  Xorm.  el  des  rois  d'An- 
glel.,  p.  16,  Michel.) 

.le  ne  vouloit  en\  mettre  a  juyse,  pur 
ceo  q'ils  estoient  prélat.  {Chron.  de  Lond., 
p.  33,  Aunger.) 

—  Epreuves  judiciaires,  le  jugement  par 
le  fer  chaud,  l'eau  froide,  etc.,  qu'on  ap- 
pelait jugement  de  Dieu  : 

Je  soi  ci  preste  J'uu  juise  portant 

Kl  ccHnb:ilroie  en  bataille  ou  en  chaop. 

(Les  Lok.,   ms.  Monlp..  f  IfiOM 

Or  est  la  novele  espandne 
Oue  aviez  Hersent  croissue, 
Ele  en  velt  ci  fere  un  joise 
Onques  par  li  ne  fu  requise. 

(Renan,  Br.  1,  2U3,  Martin.) 
Ysengrin,  pernez  ccst  juise 
Que  vostre  leme  vos  devise. 
Se  vos  laissier  ne  le  vole?.. 
Gel  preudroi.  Sire,  tolez  ! 
Se  Hersent  puruel  le  juise. 
Et  ele  soit  arse  el  esprise, 
Tei  le  saura  qui  or  nel  sel, 
Lie  en  sera  qui  or  me  het. 

(Ib  ,  Br.  I,  237.; 

Que  jou  m'en  delTende  u  par  chevalier 
qui  se  combalra  cors  a  cors  u  parjttise. 
[Artur,  ms.  firenoble  378,  f»  21''.) 

Si  joice  ne  balalle  ne  saigrenient  erel 
jugé  ilavaiil  lui.  (De  1210  à  1220,  liariu  de 
la  Galissoun.,  Arch.  Loire-lnf.) 

Ce  ont  bien  veu  li  baron 
Que  li  luises  l'en  sauva. 

(G.  de  Dole.  Val.  Chr.  1825,  I»  94'.) 

Qu'il  men  let  purgier  par  juise. 

(10.,  f"  94''.) 


\ 


.lUI 


JUM 


JUM 


fi7l 


Puis  ke  la  chose  esl  certe 
Kt  maaifeslec  et  aperte, 
!S'i  a  bataille  ne  juisse  ; 
La  lois  et  li  ilecrez  devise 
U'ea  tea  soit  ars  l'oine  ki  fet 
Tel  lecherie  et  tel  forret. 

tDolop;  45G8,  BiUl.  eU.) 

Cil  establi  primes  liir  loi, 
Lor  batailles  et  ]or  Jitissest 
Lor  costumes  et  lor  francises. 

(Parlon.,  -101,  Crapelel.) 

L'ns  jouixe  list  faire  de  .xxx.  hoiries  pour 
savoir  quel  droit  ses  oncles  avoit  ou 
roiauine  son  père.  {Chron.  deS.-Den.,  ms. 
Ste-Gen.,  i»  197'.)  P.  Paris  :  juise. 

Vez  me  ci  prest  del  prouver  ou  par  /oMC 
ou  par  bataille.  {Maie  maraxlre,  tns.  Berne 
41,  f»  Z^.) 

Âinz  soie  ocissc 
Se  je  n'an  porloie  un  joisse 
Que  de  vos  fu  dedaoz  ii;oi  niisn 
Iceste  i-liosc. 
(/)<•  Rickaut,  IS-,  Méon,  Nouv.  lire,  I,  li.; 

—  .luise  a  trois  doubles,  éprouve  du  ju- 
gement de  Dieu  trois  fois  plus  forte  que 
celle  il  laquelle  on  souiiiellait  ordinaire- 
ïiient  l'accusé  : 

.luise  a  Ireis  Oubli  s.  {Lois  de  Cuiil., 
N^vil,  Cbevallel.) 

—  Droits  seigneuriaux  : 

De  novels  fraunchises  ou  cusloiues  ou 
juises  lever  puis  l'autre  tourne  en  eive  ou 
enterre.  (Bbitton,  Loix  d'Angkt.,  1»  72', 
ap.  Ste-Pal.) 

—  Fourches,  pilori  : 

Et  comme  ilz  viendront  et  ne  purrounl 
monstrer  pour  eux  suflisaunt  garauntne  de 
dire  que  eux  ne  les  eyent  fait,soient  afiardes 
en  notre  nierey  et  "que  les  juises  soient 
abatus.  (Brittox,  des  Loix  d'ÀnrjUl.,  fW', 
ap.  Ste-Pal.) 

■lUiSECEL,  juizel,  juicel,  juiciel,  juecel, 
.luyecet,  s.  m.,  pelit  Juif: 

Si  com  dedens  leur  nef  entroient 
.1.  biel  jui'cel  venir  voient 
.1.  panier  portant  plain  de  pain 
Dl  .1.  vaissiel  d'iaue  tôt  plain. 
(Zic  saint  Brandan,  p.  115,  ,lub.)  Iiiipr.,  jueirl. 

l'n  juif  ont  eu  un  juicei 

Miens  enleadanl  et  moult  plus  bel 

De  louz  les  autres  juicinus. 

(G.  DE  CoïKCi,  ilir.,  ms'  Soiss.,  f  3.'>''.) 

!,e  jnicipï. 

(In.,  ib.,  Ars.  3.i-27,  f"  3  v».) 
Rt  li  enfes  cure  n'avoit 
Des  juiciaiix,  ains  rcparoit 
Avocc  les  eofans  crestiens. 

(Id.,  ib.) 
Biau  père,  dist  li  juiciau.':, 
Com  enfes  qui  ne  soit  nier. 
Je  Tîeng  de  moi  communier 
Avec  les  clenons  de  l'escole. 

(Id.,  .'  ' 


An  juicel  commence  a  dire  : 
Tu  es  cheus  en  maus  liens. 


(lo.,  lll. 


Lors  li  juiseceaus  se  leva,  et  jaçoit  ce 
qu'il  eust  les  ieus  ouverz  il  ne  voit  tant 
ne  quant.  {Convers.  S.  Pol,  ms.  Alencon 
27,  fo  73''.) 

Si  vilenement  les  lenoient  en  la  honte  de 
sainte  efilise  qu'il  (les  Juis)  fesoient  soupes 
en  vin  a  ]eur  jniciaus  es  kallices  benooiz. 
(Chron.    rie  S. -On.,  ms.  Stp-f.en  ,  f»  28.3^) 


Il  faisoient  soupes  en  vin  a  leurs  jui- 
zimix  es  calices  beneois  et  sacres  a  Dieu. 
(Gr.  Cran,  de  Fr.,  Phelip.  Au};.,  ch.  vi, 
P.  Paris.) 

Ouant  cel  bebrieu  Jmjccel 
Afiorla  a  cil  son  salu... 
{IHal.  de  S.  Gr,g.,  ms.  Evreux  8,  f"  6.1''.) 

.UIISEHIE,  VOirJUERlE. 

.iLisoT,  S.  m.,  diniiii.  de  Juif: 

D'un  jttisot  I<i  le  jour   de  Paskes  s'acu- 

menia    aweuc    les    enfans  des  crestiens. 

(D'un  .luis,  ki  s'acomen.  av.  les  crest.,  Arf . 
3327,  1°  2'.) 

.MUSSE,  voir  JUISK. 

•IIJISTE,  voir  JUSTK. 

.luiT,  voir  Jdet. 

.luivEL,  juifveau,  s.  m.,  diiiiiii.  de  Juif  : 

l'n  juifveau.  (1438,  Péage  de  Château- 
neuf,  décl.  impr.,  Orl.,  Gibier  1570,  1583.) 

.lUiVETÉ,  juifvelé,  s.  f.,  la  croyance 
des  Juifs  : 

Se  tu  ne  délaisses  liastiveraent  la  fe- 
lonnie  de  ta  juifveté,  et  ne  l'enfuys  aux 
sacreniens  de  lov  creslienne.  IMiroir  hist., 
.Maz.  557,  f'>  117  v'^'.) 

.lUl/.EL,  voir  JUISECEL. 

.n'iziLE,  jttvite,  s.,  nom  d'une  étoile  : 
11  rcsparde  une  estoile  qui  a  mm  juizite. 

iliRUN.    Lat.,    Très.,   p.   221,    Chabaille.) 

\'iiT.,juvite. 

•IULE,  voir  JUIL. 

.ii'LEs,  S.  m.,  sorte  de  iiioniiaii'  : 
.Mais  le  principal  point  pour  le  roy  ea- 
tholique,  qui  esl  de  dunx  Jules  pour  bulle, 
avec  puissance  de  contraindre  iinj;  cliascun 
a  les  prendre,  y  demeure.  (1570,  Négoe.  di' 
la  France  dans  le  Li-v.,  t.  111,  p.  119,  Doc. 
inéd.) 

•lui.LE,  voir  JuiL. 

.IIXLERIE,  S.  f.  "? 

Grosseries  et  julleries.  (1599,  Lille,  ap. 
La  Fons,   Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 
.tuileries,  mercheries.  (1600,  ib.) 

Cf.   JULLIER. 

.lULLIBll,  S.  m.  ? 

Les  grossiers  et  julliers  vendent  draps 
d'or  et  d'argent,  velours,  satins,  damas  et 
autres  draps  de  soyes.  (1600,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  JULLERIE. 

I 

.ICLOT,  voir  JUILOT. 

il  MUE,  S.  •? 

l'ne  fiole  de  sirop  de  capillaire  et  jumbe. 
{Dép.  du  R.  de  Nav.,  janv.-inars  1579, 
Arch.  B.-Pyr.,  B  46.) 

.iLMELET,  .'idj.,  jumeau: 

Je  me  transforme  en  cent  metamorphuscs 
Quand  je  te  voy,  petit  mont  jimelel, 
Ains  du  printemps  un  rosier  nouvelet. 
Qui  le  matin  caresse  de  ses  roses. 

rRos-..   Amnurn.  I,  Ui.  Bibl.  elz.> 


Qu'un  pen  ton  meud  se  deslasse, 
Di'scouvranl  soubs  le  colet 
Ce  beau  letin  jnmelel. 
(P.  DE  BuACu.,  Poem.,  f°  18   r°,  .'d.   l.-i':6.i 
Cestc  enflure  jumclctle. 

{h.,  il,.,  t"  l.s  V".) 
Deiiv  saphirs  lumfli'ts. 
(Imi.iieut  Bretin,  les  Gemmes,  éd.  l.';7G.i 
Cachez  vostre  beau  sein,  mignonne. 
Cacliez,  i-achcz,  las  !  il  m"étonne. 
Ja  me  faisant  mort  devenir 
Par  l'oulrage  d'un  souvciMir 
'Jue  j'ay  de  ce  marbre  i|ui  tremble. 
De  ceste  cerise,  qui  semble 
Rougir  sur  un  mont  iiimrlel 
Fait  de  deu\  demi  rons  de  hit. 
(B.   Belleau,  OEuv.  poét.,  la  Cerise,  t.  II. 
f°  46  v»,  cd.  1378.) 

Par  les  roses,  par  les  œillets 
.*<emez  sur  deux  monts  pimelrls. 
(Id.,  ib.,  Chans.,  t.  II.  f  76  r",  é.l.  LS?».) 

Et  les  deux  tertres  )am'7r'/.v. 
(In.,  ib.,  A   Tamour,   t.  II.  f  96  r»,  éd.  |!iVS.) 

.lUMELiN,  adj.,  épithête  de   .Mahomet  : 

La  Osent  uiig  moustier  de  Mahom  jumeîin. 

(Chev.  au  cygne,  7311,  Reill.) 

Proit  aries,  dit  Eclor.  par  Mahon  jumclin  ! 

(B.  de  Set.,  xsn,  128,  Bocca.) 

.n'MENT,  jement,  -  ant,  gemant,  s.  m., 
hèle  de  somme  : 

(F.le)  tint  par  lo  frain  lo  jument  de  Liber- 
tin. {Dial.  S.  Greg.,  p.  12,Foerster.) 

.lumenz  apele  l'en  totes  bestes  commu- 
nément qui  sonie  portent.  {Comm.  s.  /'■''■ 
PS  ,  Richel.  963,  p.  175''.) 

Li  jemans  ferres  .ir.  d.  de  vante  et  li 
jninanz  delïerres  .i.  d.  de  paiaee.  (1294, 
Péage  de  Dijon,  Iticliel.  9873,  f  22  r») 

.1.  gemant  sris.  (13-37,  Coll.  de  Lorr.,  III. 
fo  44,  Richel.) 

Vus  cheval  jument  que  les  tiens  de 
mondit  seipueul-  le  Dalphin  lui  prindrent. 
(4  nov.  1444,  inform.  par  Hug.  Belverne, 
fo  1.3»,  Ch.  des  coiupt.  de  Dijon,  B  11881, 
Arch.  C.-d'l»r,) 

Lui  prindrent  un;?  jument.  {Ib-,  f"  16  r».) 

Et  fut  consommée  toute  chair  qui  se 
mouvoit  sus  la  terre,  asçavoir  des  oyseaux, 
des  jumentz.  des  bestes  et  de  toutes  rep- 
tiles. (Le  Fevhe  d'Est.,  Bible,  Geii.,  vu, 
éd.  1534  ) 

.lUMENTE,  S.  f.,juiiit'nt  : 

.lumentes  .il.,  bullesses  .ii.  et  un  rousiu 
d'estable.  (1314,  Titres  de  la  maison  d'An- 
jou, Arch.  P  1354',  pièce  823.) 

.iiJMENTEbE,  -iele,  s.  f.,  jeune  jument: 

Chius  ki  portoit  le  prestro  en  voie 

Arieste  les  le  jiimcnliele. 

Si  qn'il  ne  muet  ne  ne  cancliiele 

Assiel  lo  prestre  eus  es  estries. 
{D'un  Prestre  c'omporle.  Michel.  1553,  f°  510  »•  ; 
Montaiglon  et  Raynaud,  Fnbliaur,  IV,  17.> 

.lUMENTiEK,  -  mantier,  -  ter,  s.  ni., 
valet  qui  a  soin  des  bètes  de  somme  : 

Iciz  n'est  mie  ne  garz  ne  jumanlier. 
(De  Charl.  et  des  Pairs,  V,at.  Chr.  1360,  fiV- 
Icist  n'est  mie  carron  ne  jiimenlier. 
{Mmwnl  ri  Agrav.,  Richel.  249S,  f»  97  r".) 
Li  uns  a  l'autre  dist  et  jure 
Ja  n'i  ara  &.-iriIé  niesur*'. 


672 


JLl' 


JUP 


JUI' 


OIni  leoront  a  lumentitT 
Oui  porli'ronl  csrii  eolier. 
lEtfocl'^rl  rolin..  Hichel.   .iVi,  C  .M   .) 
>"i  anra  jumnlrr  nf  farde, 
>'«ri  i>(l  moi  hninl  de  fraiiaillc. 

Pa\s  lie  Bray,  Bures, jiim<»(i>r,  ci'Uii  qui 
crtort  les  femmes. 
.UN,  voir  Jeun. 
ji'NABLE,  voir  Jeuhable. 
jfNC,  voir  Jonc. 

.lUNCHERE,  voir  JONCUIEHE. 

.11  NCIIEftELE,  voir  JONCHERKLE. 

.ILNCHIE,  voir  JONCHIE. 

4VNCTURATI0N,  S.  f.,  conjeclupe  : 
Cecy  DP  peut  aucun  vraynieiit  jnpier  si 
non  pnr  juncturalions  et  falaces.  (Febget, 
Miroiter  de  la  vie  hum.,  f"  120  v»,  éd.  1482.) 

.IINEI,  voir  JOIGXET. 

.lUNEisox,  voir  Jednaison. 
Ji-NEi.iN,  voir  Genoillon. 

.lUNEMENT,  voir  JECNEMENT. 
■lUNbltlE,  voir  Jeunerie. 
I..IIVET,   voir  JntfiNET. 
2.  .lUNET,  voir  JOVENBT. 

.ii^'G,  voir  Jedn. 
JUNGNET,  voir  Jdignet. 
.irxiEUR,  voir  Jovbnor. 

.ll'XIOR,  voir  JOVBNOR. 

.iiiNOiT,  voir  JcrsoT. 
jixoT,  voir  Jdinot. 

JUXTUIIE,  voir  JOISTOHE. 

.lUOT,  s.  rn.,  mesure  de  terre  : 

Prez  qui  coDlveannl  .xil.  Jmoz.  (1300, 
Rent.  rfu  rre«.  d«  S.  Hi/.,  S.-llil.-Egl.,  .16, 
Arch.  Vienne.) 

.XII.  juoz  de  prez.  (1360,  Terrier  de  ta 
Trinité,  Arcli.  Vienne.) 

Cf.  Jcet 

.ifp,  jouppe,  s.  m.,  cri  : 

Or  relourneré  je  a  parler  de  cenlx  (|iii 
firent  le  jup.  (P.  CocH.,  Chron.,  dcrn. 
chap.,  Vallel.) 

Adonc  geltont  les  femmes  .1.  graol 
jouppe  sor  cheais  d'Alin,  et  tantost  furent 
les  bolorkes  corrumpn?  cl  abatus.  (J.  DE 
Stavelot,  Chron.,  p.  304,  Bor(,'net.) 

.iCPE,  jappe,  jubé,  jubbe,  gipe,  gippe,  s. 
t.,  certaine  étoffe  de  soie  : 

El  autel  tonne»  de  dras  de  soie,  et  de 
tendez,  et  de  jupes,  et  de  pnllioz,  et  de 
cameloz.  {Coût,  de  la  foire  de  bar  sur 
Aube,  iiis.  Troyes365.) 

—  Vêtement  rie  dessous;  tunique.  Il  ne 
parait  pas,  dit  Viollet-Le-D«c,  qu'il  y  ait 
une  diiïérence  marquée  entre  la  cotte  et 
la  jupe.  L'une  cl  l'autre  étaient  des  vête- 
mCDU  de  dessous,,  une    ?e(5onde  chemise 


cominnne  il  tnuli's  les  classes.  CependiiiU 
on  mettait  la  jupe  par-dessus  l'armure 
eomme  la  cotte.  Mais  dans  la  vie  civile  la 
jubé,  jupe  ou  Kippon  était  le  premier  vê- 
lement que  l'on  passait  sur  la  chemise. 
(THclioniiaire  raisonné  du  mobilier  fran- 
çais. Vêtements.) 

I>uis  li  vpslircnl  .i.  l)1ial  d'or  ovri' 
Et  uno  {]ipe  de  gris. 

(Les  Loh..  Hichel.  19160,  f»  S''.) 

t,i  ainlraus  avoit  nnfi  jtipc  veslie  ; 

De  sadoine  ert  li  dras  plus  vermax  d'une  alie, 

La  forreure  eu  ert  de  besle  raarmorie. 

U'-oiiq.  de  Jérusalem,  5665,  Hippeau.) 

Le  suppliant  trouva  un  sac  ou  estoit 
une  manehe  d'une  jubé.  (1406,  Arch.  JJ 
161,  pièce  73.) 

Plus  ne  buvront  noz  vins, 
Gaulx  ont  percié  leurs  trîppes. 
Au  deable  les  quallrins 
Qu'ils  eurent  en  leurs  gippes. 
(151S,  1"  Clittns.  sur  ta  bataille  de  Warignan, 
ap.   Ler.  de  Lincy,  (.7i.  tiis',.  fr..  Il,  60.) 
.luhbes  de  satin  verd.  (En,lr.  de  Henry  II 
a  Rouen,  f"  19  v.) 

Oyaus  trois  ou  quatre  qui  crioyent  : 
«  Tirez  a  cette  juppe  d'escarlatte,  a  ce  pan- 
nache  blanc,  car  c'est  le  roy  de  Navarre» 
il  les  chargea.  (SuLLY,  Mêm.,  t.  1,  p.  24, 
Michaud.) 

On  appelle  gipe  à  Dijon  ujie  veste  de 
palefrenier  ou  de  paysan,  dit  le  Duchat. 

.lUPEE,  s.  f.,  distance  à  laquelle  la 
voix  peut  s'étendre  : 

Us  estoient  en  une  cave  près,  aussi 
comme  d'une  jupee  ou  huée  de  son  hostel. 
(1449,  Arch.  JJ  180,  pièce  34.) 

Dans  le  Bessin,  jvpée  se  dit  encore  avec 
la  même  signification. 

JUPEL,  -iel,-eau,  jupp.,  s.  ni.,jnpe, 
jupon  : 

Car  chis  jnpians  trop  bien  t'avienl. 
(.\.   HE  1.*  IIA1.I.E,  h  Gieus  de  RoHn  et  de  .\larion, 
Cousseniaker,  p.  37'2') 

Par  le  saint  !  i'ai  desveslu. 

Ponr  elle  qu'i  fait  froit,  mon  jupct  ; 

S'ai  pris  me  cote  de  burel. 

(/>.,  p.  359.) 
Bien  cognois  une  panetière. 
Un  Jtipel  on  une  aloiere. 
(Froiss..  Poés.,  Richel.  830,  f  275  v°.) 
Il  estoient  tout  d'un  hamiel 
Et  aToit  cascuns  un  jupiel 
De  loile  lonc, 

(In.,  il/.,  f  282».) 

nils  Poitevins  dont  vous  parles,... 
Srauroit  il  Taire  un  ougement. 
Une  houce   on  un  veslemcnt 
Ou  an  Jupel  a  nierons. 

(iD.,  il).,!"  279''.) 

Une  cote  et  un   jupel.  (Cart.  de  S.  Jean 

de  .lerus.,  f  7  v",  Arch.  de  l'Etat  à  Mons.) 

Des  juppel.1  que  doivent  porter  les  frères 

en  fait  d'armes.  (1433,  Est.  de  S.J.  dejér., 

f»3\  Arch.  ll.-Gar.) 

Les  barbeaulx  ou  poinltes  du  plançon 
s'en  atacherent  a  unp  juppel  que  avoit 
veslu  icellui  Pierre.  (1448,  An!].  JJ  176, 
pièce  884.) 

El  Pompai  ressamble  au  paon 
Oni  vtll  illoec  faisant  la  roe. 
De  son  )«pel  et  \ir6  et  roe. 

•  Pailoratel.  ras    Brux      Pi  ï°  ' 


l'oiir  n\oir  /itpeau.i  et  cliapeau.i, 

(;*.,  f°  21  v°.) 
Berger,  qui  a  sou  beiu  pippeaii. 
Sa  boete  an  tare,  sa  pennetiere 
Freloqueo,  son  beaa  cliappeau. 
Oli.ll.  du  net  Teslam.,  Il,  33,  var.,  A.  T.) 
Quand  il   vint   a  l'ostel   du  duc,  il  estoit 
vestu    d'un   pauvre    juppel    de  toile.   (Du 
Ct-ERCQ,  Jlfe'm.,  liv.  IV,   ch.  xv,  Michaud.) 

Assemblez  vous,  berpiers  de  tons  estatz, 
Cy  en  nng  las.  Vestez  voz  bons  jvpeanx. 
(Le  Maire,  Temvte  d'honn.  et  de  vert.,  A  vi  v», 
éd.  goth.  s.  d.) 

Vestue  de  povres  jupeaulx. 
(lîi.OY  DAMiiRNAL,  LivTe  de    ta   deablene,   f»   3.5''. 
éd.  150-.) 

Si  se  leva  en  estant  et  devestit  nng  jup- 
peau  de  peau  de  mouton  qu'elle  avoit 
tousjours  vestu  soubz  sa  cotte.  (Percefo- 
rest,  vol.  III,  ch.  41,  éd.  1528.) 

.lUPELAGE,  s.  m.,  action  de  relever  les 
jupes  : 

Ces  nios  putanicques...  enseurerent  rids 
immodérés  et  jupelages  indiscres.  (KosSE- 
TiEii,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10.S12,  IX, 
m,  10.) 

.lUPELE,  adj.,  revêtu  d'une  jupe,  d'un 
jupon  : 

Qaa  je  ne  croy  pas  qu'au  fort  une 

Tele  ou  pareille  compaigoie 

ne  bergiers  ne  mieus  ensaignie. 

Plus  jolie,  miens  jupelee 

Fust  tant  comme  la  terre  est  lee. 

IPastoratel,  ms.  Brui.,  f  2  r".) 
Puis  a  son  chemin  acoelly 
Vers  le  bois  aucques  deffoelly 
A  tout  une  grant  bergerie 
Bien  jupelee  et  bien  jolie. 

(;».,  f»  27  v».) 

.lUPER,  jupper,  joppeir,  verbe. 
—  Neutr.,  crier,  brailler  : 

Li  vilains  crie  et  brait  et  jupe. 
(Rom.  de  Wistasse  le  Moine,  1098,  j'ilicbel.) 
Dont  oissîps  jriper  Sarrasins  et  Persois. 
(La  r.tians.  d'Anlioche.  Il,  v.  "«6,  P.  Paris.) 
Cil  en  enfer  vont  en  y«;wn/ 
Qui  vont  tens  jupes  enjupant. 
(G.  DF.  CoiNCi,  iVir.,  ms.  Soiss.,  prol.  du  I.  11.; 

Cil  en  enfer  vont  en  juppant 
Qui  vont  r.es  juppes  cojuppant. 

(Id.,  ib.,  Ricbel.  23111,  f  280».) 

Galles  tierces  et  secondes 

Se  vont  fuiant,  fendant  les  ondes. 

Cil  de  Franco,  qui  après  jiipeni. 

L'entrée  de  IVilus  occupent. 

(G.  GuiART,  Roii.  tign.,   11983,  W.  et  P.) 

La  veie  do  ultre  mer, 
\Vei  u  nieint  amer. 
Al  aier  jupe  et  huie  : 
Quant  vient  al  revenir 
ÎNe  se  pet  sustenir, 
A  un  bastoun  s'apuie. 
(Lex  Proverbes  det  Yilaiu.  a 
Proe.,  p.  -leg.) 

Et  toutes  les  vesprees  faisoient  les  Kscos 
mult  prans  feu.\  et  menoient  tel  bruyct  de 
joppeir  qua  mervelle.  {Chron.  dejetianle 
Bel,  p.  36.) 

Il   jnppoient   et   huoient    si  hault  et  si 
cler  qu'il   sambloil  proprement  que   tout 
le    dianhle  d'inlier   y    fuissent.    (Froiss., 
!    Chron.,  VI,  262,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Quand   ilz   furent  yssuz  es   jardinaiges, 


Ler.  de   l.iniy, 


iW 


JUH 


JUR 


(i73 


ledit  Iludel  commença  a  jupper,  et  lesdiz 
Bisson  et  le  Vannier  a  jupper  encontre 
eulx.  (1430,  Arcli.  JJ  180,  pièce  119.) 

La  oil  forment  jiippàt  et  fait  granl  rasselage. 
(Jfh.  des  PfiEis,  II,  10l3;i,  Scheler,  Gloss. 

philol.) 

In  qua  informacione  fiierunt  duo  falsi 
lestes  qui  déposèrent  que  j'OKOf/eiM/ipé  le 
premier.  Et  re  vera  il  lueutoient,  car  rien 
autrement  que  dessus  est  dit  n'avoie  Juppé. 
(P.  Cocu.,  Chron.,  chap.  dern..  Valet.) 

Si  advint  que  aucuns  quipresens  estoient 
en  la  dicte  court,  jupperent,  car  ace  jour 
et  a  celle  heure,  estoient  en  la  dite  cobrt 
de  gcn"  de  dehors  plus  de  300,  qui  tous 
s'assembiuirent  entour  les  dits  sergent, 
l'rinchement  et  le  dit  clerc.  (Id.,  ib.) 

Jupper,  to  whoot,  showt,  crie  out  alowd; 
(an  old  word.)  (Cotgb.,  éd.  IGll.) 

—  Act.,  appeler  en  criant  : 

La  nuitet  l'enderaains'entrecomencierent 
a  apeler  et  a  juper  par  le  bois.  (GciLL.  de 
Tyb,  I,  41,  P.'  Paris.) 

V.l  Ligeois  les  juppent  a  une  voix  lialtaiae. 
Uni.  DES  Preis,  Gesie  de  LU-gc,  II,  .3514,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Dire  en  criant  : 

El  pais  jup"  ou  corne  .i.  lonc  mot  : 
ChauciiDy    j  a  joie  (]aî  l'ot, 
Wes  Ij      len  joie  en  auront, 
Et  '      dliet  les  amenront 
l^U     près,  pour  ce  i\\i^ttnras  jiippr. 
(La  Chace  dou  citI\  ap.  Jub.,  Kmie.  Rec.    I, 
162.) 

Puis  Juppera  un  mot  ausi 
En  disant  au  liamier  :  Par  cy. 
Et  tous  ceulz  qui  jupper  Torront, 
En  leur  cuer  joieux  en  seront. 

(Harii.,   Très,  de  ren.,  p.  H,  Pichon.) 

Norm.,  juper,  appeler  ;i  haute  voix. 
Bourg.,  Yonne,  joper,  sauter  pour  s'a- 
muser. Morv.,  JoMper.sauterà  pieds  joints. 
Auxols,  jouper,  se  remuer  beaucoup. 

JUPERiE,  s.  f.,  crierie  : 

Quant  li  compagnon  de  Bretuel  veirent 
ce,  si  eut  entre  yaus  grant  juperie,  et  s'es- 
criierent  hault  :  Suint  Jorge  !  loyauté  ! 
(Froiss.,  Chron.,  IV,  196,  Luce.) 

.lUPET,  juppel,  s.  m.,  distance  équiva- 
lente à  une  portée  de  voix  : 

Nous  y  serons  présentement. 
Il  n'y  a  que  un  petit  juppel. 
(.Farce  de  maisl.  Mimin,  .\nc.  Th.  fr.,  II,  340.) 

JUPiN,  S.  m.,  tuteur  : 

Toutes  fois  que  père,  mère  ou  jupins 
d'enfansmenre  d'ans  iront  de  vieatrespas 
sans  testament,  lesdils  ministres  pren- 
dront et  aront  le  cognoissance  des  bieuf 
revenants  aux  dits  nienre  d'ans.  (18  nov. 
1392,  Instruction  sur  le  fait  des  offices  des 
Orphenes  de  Louai,  Arch.  mun.  Douai.) 

JUPON,  juppon,  gippon,  s. m.,  vêtemenl 
d'homme,  sorte  de  tunique  à  manches, 
comme  jupe  : 

Un  bon  gippon  de  soie  en  eure  (il)  lui  donna. 
Onques  ne  l'ot  vestu,  m:  par  deilens  n'entra. 
(Cuv.,  duGuescl.,  var.  des  v.  lGlo-16t7,  Char- 
rière.) 

Tous  nus  sont  sur  les  champs  et  tons   lor  draps 
[ostez, 
Armures,  bacines  et  juppons  bien  ouvrez. 

(In.,  il>.,  G299.) 
T.  IV. 


Va  reporter  les  gippons  que  tu  as  emblez 
mauvnisement.  (1376,  Grands  jours  de 
Troyes,  Arch.  X"  9182,  f»  163  v».) 

KeloUes  pour  .1.  gippon  pour  mon  dit 
seigneur.  (1380,  Arch.  .Meuse  B  1041. 
1"  81  v«.) 

.liippon  de  boiigran.  (1380,  Arch.  .1.1  117, 
pièce  173.) 

Icellui  Loys  retourna  oudit  hostel  dtidit 
.lehan  Martin  et  le  trouva  tout  nu  en  son 
jupon,  ou  il  ciiroit  laditte  estnble.  (1398, 
Arch.  JJ  133,  pièce  148.) 

Li  uns  se  vesl  court  d'un  juppon, 
Ly  autres  long  jusqu'au  talon. 
Œ.  Deschamps,  I'ocs.,   Hichel.  840,  f»  104  r".) 

A  jakes,  ajwpons  ou  a  housiaus.  (Froiss., 
Chron.,  VI,  98,  Kerv.) 

.lUPONNERiE,  jupp.fjoup.,  S.  f.,  uiétier 
de  jvponnier  : 

(  Uivrages  de  pourpointerie  et  jupponnerî'e. 
(Ban  dti  Chat.,  Arch.  Y  7,  f°  17  v».) 

Pour  l'imposicion  de  iouXe  juponnerie  ei 
oonltepoiuterie  vendue  en  la  ville  de  Tours. 
(1358,  Compt.  mun.  de  Tours,  p.  7,Delaville.) 

L'imposicion  de  la  jouponnerie.  (1363, 
ib.,  p.  273.) 

.lUPONNiER,  jupp.,  giponnier,  -  yer, 
gipp.,  s.  m.,  faiseur  de  jupons,  tailleur  : 

tUiillaume  Perepion,  jnponnier.  (1389, 
Reconn.  de  cens  de  la  censive  d'Olivel, 
cahier  1,  f"  1,  ap.  Le  Clerc  de  Uouy,  t.  1, 
f°  343  V»,  Arch.  Loiret.) 

La  avoit  .i.  jupponnier  de  Londres...  qui 
avoit  apporté  soixante  juppons  dont  aulcuns 
de  ces  gloutons  estoient  revestuz. (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2644,  f"  160  v«.; 

Ouvriers  juponniers.  (Id.,  ib.,  IV,  204, 
Luce,  Rome.) 

Cousturiers,  gipponniers  et  pourpoinlierf , 
(1400,  0)d.,  VIII,  385.) 

Un  savatler  giponmer  nice. 
(II.  Bo.vKET,  Apparil.  de  J.  de  Meun,  C  15  v', 
Biblioph.  fr.) 

—  Homme  d'armes  revêtu  d'un  jupon  : 
Luy  et  ses  gens  chargeront  a  tour  de 
bras  sur  les  Esp^ignolz  qui  soubdaincment 
se  misrent  hors  de  leurs  tranchées  et  la  se 
bâtirent  a  qui  mieulx  mieulx.  Celui  Chap- 
peron  esloit  tousjours  des  plus  avant  a  la 
meslee,et  tant  donnoitde  coups  de  picque 
a  ses  gipponnyers  qu'ilz  né  scavoyent 
remède  d'eulx  sauver.  (D'AtJTON,  Chron., 
Uichel.  5082,  f»  176  v».) 

.lUQUET,  S.  m.  ? 

Pour  juguez  aux  vignes  pour  tous  les 
lieux.  (Compt.  de   l'H.-D.    d'Orl.,   1409-10, 

exp.  vinear.,  116[).  gèn.  Orléans.) 

.iup..\BLE,  -  auble,  adj .,  que  le  vassal 
jure  et  pronjet  de  rendre  à  son  seigneur 
ou  .'i  son  simple  mandement  : 

Chisiieis  mes  chaistiaus  est  fies  liges 
au  conte  de  Bar  avec  les  autres  fies  ke  gc 
lieng  de  lui,  et  lu  est  juraubles  et  rcu- 
daubles  a  grant  force  et  a  petite.  (1228, 
Arch.  -Mos.,  Chanib.  de  réun.) 

Et  cil  chastiaus  devant  diz  sera  jurables 
et  randables  a  monseigneur  le  roi  devant 
dit  et  a  ses  hoirs.  (1242,  Arch.  J  202.) 

Ilomage  lige  et  jttrable  et  randable  a  lui. 
(1262,  Cart.  de  Champ.,  Richel.  1.  S993, 
f  208\) 


Je  tiens  an  fié  lige  sus  touz  autres  sei- 
gnours  de  mon  seigneur  l'avesque  d'Ostun 
ma  maison  de  Mont  Perroux  juraubte  et 
randauble.  (1270,  Cart.  de  l'év.  d'Autun, 
1°  p.,  CLXxix,  A.  de  Charmasse.) 

Le  dit  chastel  eUjurahleet  rendable  de 
mon  dit  seigneur.  (1.336,  Bourbonnais, 
Arch.  P  13551,  pièce  43.) 

Ma  mnysons  de  Citeys  est  jurabte  et 
recetable  a  mon  segnour  le  conte  de  lîur- 
goygne  contre  totes  geuz.  (1362,  Ch.  de 
Guill.  de  Saliens,  Ch.  des  compt.  de  Dole, 

m  '  ^™''-  ^°"^'-^ 

Et  ottroya  audit  Robert  qu'il  feroit  ou 
pourroit  faire  faire  une  forteresse  a  Fere 
ou  en  aucun  autre  lieu  près  d'ilec  jurable 
et  rendable  a  grant  force  et  petite  a  ladite 
c.ontesse.  {Pièce  ms.,  ap.  Dupuv,  ccxxvi, 
81,  Richel. J 

L'en  garde  en  Berry  par  coustume  que 
chasteau  jurable  et  rendable  ne  chiet  pas 
en  douaire.  (Les  Coutumes  de  Bourges  et 
du  pays  de  Berry,  p.  269,  La  Thaumas- 
sière.) 

JURABLETÉ,  -  elté,  S.  m.,  droit  d'exiger 
que  le  fief  soit  jurable  et  rendable  : 

Se  nous  mourons  sans  hoirs  de  noslre 
corps  nous  laissons  et  quittons  a  nostre 
amé  et  foiaul  cosin  monsieur  Odart,  sei- 
gneur de  MontagLi,  lu  jurahldtê  et  renda- 
bletté  dou  cbasteuil  de  Moutagu.  (1314, 
Test,  de  Hugues,  duc  de  Bourgogne,  Richel. 
4628,  f°  157^) 

.lURAGE,  -  aige,  s.  m.,  coiniiiuiie,  hoitr- 
geoisie  : 

Nous  souffisaument  enformez  sur  ce... 
abatons  laditte  commune,  jurage,  eschevi- 
nage  et  tout  Testât  d'icel'le,  (1373,  Ord., 
V,  662.) 

—  Sauf-conduit  : 

Se  aucun  se  viiet  partir  de  ladite  vile  de 
Clervaix  ou  autrement  establisse  samaison, 
Iv  sire  luy  doit  donner  ./Mraî'f/p  par  l'espace 
d'nng  jor  et  de  une  nuit  par  son  pouvoir. 
(1305,  Franch.  de  Clairvaux,  xx,  Arch. 
Clairvaux.) 

.lURATioN,  s.  f.,  habitude  de  jurer,  de 
blasphémer  : 

Ou  pechié  d'ire  a  cinq  branches,  c'est 
assavoir  :  baine,contencion,presnmpcion, 
indignacion  ni  juracion.  (Ménagier,  I,  38, 
Uibliopb.  fr.) 

Et  vient  de  la  jtiralion. 

(Mor.  des  Hasph.,  p.  20.) 
Saiches  que  sa  jnralion 
Est  digne  de  dauipnation. 
I  J.  BoucHF.T,  les  liegnars  Iraversant,  f»  94  r", 
éd.  i;i22.) 

.lURATOiRE,  adj.,  appuyé  d'un  serment  : 
Le  légat,  homme  sage  et  discret,  les  re- 
concilia tous  recevant  leurs  cautions /'«ra- 
loires.  CSorbin,  Hist.  des  Albigeois,  ("  133  r", 
éd.  1585.) 

•lURAUBLE,  voir  Jurable. 
.lURii,  s.  m.,  vassal  : 

Ja  vous  iestes  mi  home  et  mi  jur/^. 

(Rom.  de  Jordain,  ap.  Duc,  Juralus.) 

—  Confédéré,  allié  : 

Et  ala  sur  li  a  armes  et  sur  ses  aides  ; 
c'est  sur  le  comte  Mahieu    de  Beaninont, 

,'      80 


674 


JUR 


et  «iir  Dronel  le  soianeur  âe  Monci.  qui 
esioi.Mit  jurez  <1e  cette  cnfreprise.  {Chron. 
de  St  Den.,  Philippe  1,  cli.  iv,  ap.  Duo., 
Juratus.) 

—  Eclu'vin,  bourgeois  d'une  commune 
jiirfe  :  ' 

S'il  nvient  que  li  un  sont,  un  au,' majeur 
ou  }uré  ou  receteur.  (Ueadh.,  OniX.  de 
Bfaur.,  L,  7,  Beugnot.) 

.tviiEE,  jourree,  s.  {.,  serment: 

Ke  tait  cil  de  son  empire 
Soient  rendu,  et  restorees 
Les  perdes  selonc  lor  jurées.  i 

iCher.  ai  dfus  esp.,  1038,  Foerster.) 

—  Redevance  annuelle   payée  par  les  , 
bourgeois  jurés  à  raison  de  la  valeur  de 
leurs  biens  nu  roi  ou  aux  seigneurs  jouis- 
sant des  droits  royaux  : 

Ccus  qui  renderout  la  jurée...  Cil  nui 
-ira  pour  moi  a  recevoir  \a  jurée.  (1966, 
Ch.  de  Joinv..  affranchissement  de  Mou- 
tiers,  Arch.  mun.  Moutiers.) 

Juliens  de  Hienville,  homs  de  seneschal 
de  Champaigne,  disoit  que  les  gens  comte 
de  Cliampayne  voiiloient  avoir  jwee  de  liii 
de  la  moitié  de  tous  ses  biens  et  immeubles. 
M283,  Assis,  de  Champ.,  f»  29,  ap.  Duc, 
Jurala  ) 

four  bien  et  le  profit  don  pays  donons 
et  octroions  a  .loban  Pasquier^  a  Dudec 
d'.\ncenay  et  a  touz  ceus  qui  eest  accord 
vouilrnnt'de  la  terre  de  Chastillon  et  de  la 
chastelleDic  et  des  apendances  devant 
dites  tenir,  qui  avant  le  temps  doudit 
esebance  naoient  et  avoient  paie  au  roy 
seigneur  de  Cbamnaigne  sis  den.  de  la 
livre  du  nieiible  etdeus  den.  de  la  livre  del 
héritage  par  reson  de  jurée,  les  franchises 
li  dessozescriples...  Premièrement  nous  les 
franchissons  de  mortemain,  de  taille  et  de 
toutes  rentes  en  telle  manière  que  tuit  cil 
qui  dévoient  ladite  jurée  nous  paerent. 
(1318,  Arch.  JJ  56,  f°  140  r».) 

Pour  despens  faiz  par  Pierre  Buevon..., 
et  les  autres  eschevins  de  ladicte  ville 
appeliez  avec  Simon  Oourre,  Thomas 
Hogier  et  autres  a  faire  la  jurée  d'illeuc  el 
des  villes  appartenans,  de  l'an  xxix,  si 
comme  il  appartient  et  acoustumé  est  a 
faire  pour  enseignier  de  Testât  et  puissance 
lie  la  genl  du  pavs  qui  doivent  piree,... 
.VI.  1.  .xiii.  s.  .1111.  d.  fl3î8.  Compte  de 
ûdartde  Laigmj,  Arch.  KK  3",  f°  41  v«.) 

Des  genz  oui  doivent  jurées  ou  tailles. 
(W.,  f»  77  r°.) 

Oiie  certaine  /ur«e  decertainsheritages... 
fil  piera  appliquée  a  nostrc  domaine... 
(1337,  Arch.  JJ  71,  f"  26  v.) 

Oiiarante  livres  prins...  sur  les  jurées  de 
la  ville  et  chastellerie  de  Troyes.  (1367, 
ilrnnds  jours  de  Troyes,  Arcb.  X'"  9182, 
f»  48  V».) 

Par  l'eDlrecoiirs  gardé  et  observé  entre 
les  pais  de  (Champagne  et  Barrois,  quand 
aucun  honme  ou  fennie  naiz  diidit  pays 
de  Barrois  vient  demourer  audit  baillage 
de  Vitry,  est  acquis  de  ce  mesnie  fait  au 
roy  etiui  doit  sa  jurée,  comme  les  aulres 
honnies  et  fenmes  de  jurée  demourans 
audit  baillage.  (Coust  de  Vitri/,  i.xxviii, 
Nonv.  Coût,  gén.,  III,  318''.) 

—  Venle  h  l'encan  : 

hn  jurée  qui  fut  fêle  de  l'eritage  mons. 
Pierre  de  la  .Meaulfe,  chevalier,  jiour  .c.  I. 
qu'il  devait  au  rey.  (1316,  Livre  pelu, 
f'ôS  r»,  Bibl.  Uayeu.v) 


JUR 

Guillaume  Bethon  avoit  fait  mettre  en 
jurée  et  passer  décret  ou  siège  des  pletz  de 
la  baronnie  de  S.  Yiaor  le  Grand...  cer- 
tains heritaiges.  (1181,  Arch.  JJ  209, 
pièce  188.) 

—  Enquête  juridique: 
Se  li  rois  tient  aucunes  choses  de  ses 
boninies,  qui  li  demandent  et  li  dienl  :  Ce 
est  nostre  droicture  que  vous  demandons 
et  somes  prest  de  qnerre  en  l'enquesteel  In 
jurée  de  la  genl  du  pais.(1270,Ord.,I,  169.) 
Comme  en  la  ville  d'Arleux  li  sires... 
uue  fois  l'an  ou  plus  peut  faire  unefranque 

I  vérité,  jurée  et  a))rise  par  clain  suz  ses 
subjects...  soupechonnez  d'aucun  mauvais 
cas  et  vices.  (1366,  Arch.  JJ  97,  pièce  321.)    ; 

'       La   ville   de    Mery  sur  Seine,  ensemble    ' 
toute  la  chastelleuie,  avec  tous  les  droits 
de  chaslelain.   avec    tous   les   hommages. 

tout  le  droit  de  jtiree ladite  jurée  prisée 

.viil^".  1.  tourn.  (1367,  ^iie«  du  seign.  de   i 
Atery  au  comte  de  Vertus,  Richel.  CoUecl. 
de    Champagne,    Topographie,    vol.    XX,    1 
f»  25  r°.) 

El  s'il  est  ainsi  que  aulcune  personne 
ne  se  plainge  que  l'en  luy  ait  fait  aulcuii 
raetfait  ou  emblé  aulcune  chose  de  la  on 
homme  ou  femme  debveroient  souffrir 
mort  s'il  esloit  prouvé  du  fait,  pour  ce  que 
ctiuy  qui  se  plaint  veuille  jurer  sur  sainctz 
qu'il  ne  scait  de  qui  se  plaindre,  justice  en 
debveroil  faire  la /!<ree  etl'enqueste  comme 
dit  est  que  elle  doibt  faire  des  gros  mef- 
faitz.  {Coust.  de  Brel.,  i"  50  v».) 

11  est  question,  dit  Bourquelot,  dans 
les  comptes  généraux  de  Champagne  de 
1287,  1288,  1317,  1321  et  1340-41,  des 
somiues  allouées  aux  olliciers  du  comte, 
pour  fere  la  jurée  à  Méry,  à  Troyes,  à  Saint  - 
Florentin,  à  llles,  à  Jouy,  à  Bar-sur-Aube, 
à  Bar-sur-Seine,  h  Château-Thierry,  à 
Fismes,  etc. 

—  Mesure  de  terre  : 
Item  une  jurée  de  terre  et  de  prez  assis 

a  Saint  Elien  qui  ja  pieça  fu  Raoul  Ma- 
lerbe,  et  en  esloit  deu  par  an  vint  livres 
douze  sols  six  deniers  lourn.  Item  une 
jourree  de  terre  assise  a  Torcy  legrant  qui 
fu  Guyflroy  le  sauvage,  et  en  devoit  chas- 
cun  an  cent  douze  sols  six  deniers  tourn., 
lesquelles  fermes  et  jurées  dessus  dictes 
sont  a  présent  en  la  main  dudit  chevalier, 
parce  que  les  héritiers  de  ceuls  qui  les  te- 
uoient  les  y  ont  délaissées.  (1390,  De- 
nombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303, 
1°  10  r».) 

.iimEMENT,  s.  m.,  serment  : 
Lesquelles    promesses    et  juremerts    ne 

furent  en  riens  tenus. (J.  Le  FÉvre,  Chron., 

I,  365,  Soc.  de  l'Il.  de  Fr.) 

Las  !  je  ne  sçay  ce  bien  je  fis 
D'en  faire  veu  cl  jurement. 

(Mtsi.  du  vieltesl.,  3232,  A.  T.) 

.luiiEOH,  jureur,  jourour,  s.  m.,  celui 
qui  jure  : 

Main  sanKlenle  a  liom  fans  jurere. 
(Rémi.,    dk    .Moimkns,    Hiterere,    st.    i.xix.     11, 

Van  Ilaniel.) 

—  Celui  qui  témoigne,  non  île  l'alTaire 
en  litige,  mais  de  la  probité  delà  partie  : 

Li  reis  dist  que  douze  cenz  laiz  li  fera  jurer, 
Clievaliers  e  proveires  ;  diinc  respundi  li  ber 
Ou'il  li  feroil  assez  des  jureur»  Irover. 

(Thom.  de  l'.anl.,  p.  107,  Bekkcr.) 


JUR 

—  Juge  expert: 
Par    mesines    les    jourours    soient    les 

ferres  entendues  a  la  vey  value.  (Brit- 
TON,  Loix  d'Anglet.,  p.  138'',  ap.  Ste-Pal.) 

■lunER,  V.  a.,  syn.  de  fiancer  : 

Fille,  s'a  dit  li  rois,  amours  tous  fait  parler, 
Puissedi  qu'il   vous'  plaist,  je  n'en  doi  estriver. 
Adonc  a  fait  li  rois  un  evesquc  amener 
Qui  vaut  les  .il.  amans  (lancier  et  jurer. 
(Charles  le  Chauve,  Richel.  24372,  f  iC.) 

—  Juré,  part,  passé,  adjuré  : 
Laquelle   prisonnière,   sur   ce    jurée   de 

dire  vérité  aus  sains  Evangiles  de  Dieu,  et 
aussi  de  sa  vie  et  gouvernement,  congneul 
et  confessa.  (Reg.  du  C/m(e!e^  I,  328,  Bi- 
blioph.  fr.) 

—  Fiancé  : 

Ft  s'amie  le  voit,  Flandrine  sa  jurée. 

(Doon  de  Slaienee,  888G,  A.  P.) 
I       Assez  tost  après  trépassa  madame  aisnee 
'   fille  du  roy  de  France,  laquelle  esloit  jurée 
et   convenancee    au  gentil  damoisel  Guil- 
laume de  Hainaut.  (Froiss.,  Chron.,  I.  I, 
p.  456,  éd.  1559.) 

—  Conjuré  : 
Il  liiy   sembloit   avoir  surmonté  fortune 

cl  desconfit  malheur,  et  que  Dieu  et  les 
destinées  fussent  jurées  avec  luy.  (Ai,. 
Chartier,  l'Espérance,  p.  365,  éd.  1617.) 

—  Défendu  : 
Aucun  ne  peut  tenir  garenne  jjo'ee,  s'il 

ne  l'a  par  permission  du  roy.  (Coût,  de 
Meaux,  Coût,  géu.,  I,  187,  éd.  1604) 

.luaEniE,  jurrie,  s.  f.,  habitude  de 
jurer  : 

Par  leur  jurerie  et  blasphèmes.  {Mor. 
des  blasph.,  p.  9.) 

—  Fonction  de  juré  : 
Aies  vous  ent,   et  nous   ne  volons  que 

vous  soies  jures   ne   uzes  de   la    jurerie. 

I    {Ass.  de  Jérus.,  t.  II,  p.  322,  Beugnol.) 

Jehans  de  Thyans  est  osté  de  sa  jurrie, 

exclu  de  tiesmoignaige,  pour  avoir  fait  un 

recorl  contre  une   aiuwe   ou  il  avoit  esté 

:   comme  eskievin.   (1313,  Recueil  de  pièces 

i   sur  les  droits,  privilèges  et  histoire  de  Va- 

1   lenciennes,  ms.  Valeucienues  535,  f"  97  r».) 

'      —  Corps  des  jurés: 

Serment  de  le  bourgeoisie  et  de  le  JMrn'e. 
(1401,    1"  Beg.   aux   deliber.    de   Noyon, 
\  i"  21  V,  Arch.  mun.  Noyon.) 

.lURGE,  S.  f.,  querelle  : 

Les  rixes,  les  noises,  débats,  querelles, 
jurges,  contentions  et  crieries.  (Invent. 
univ.  de  Tabarin,  VII,  Bibl.  gaul.) 

.luuGiEUx,  adj.,  querelleur  : 
Le  suppliant  voyans  ses  biens  troussez, 
et  que  sa  femme,  qui  n'est  pas  bellicoseuse 
ne  j!(ryie«se...(1424,  Arch.JJ  173,  pièce  129.) 

.luiUDiciAK,  adj.,  juridique: 
Constitution    juridicialle.  (Fabri,  likel., 
I»  28  v»,  éd.  1521.) 

.iiiRiDiciER,  V.  a.,  juger  : 

Un  roy  n'a  rien  proprement  sien  ;  il  se 
doihl  soy  mesmes  a  autruy.  La  jurisdiction 
ne  se  donne  point  en  faveur  du  juridi- 
r.iant  :  c'est  en  faveur  du  juridicié.  (MoNT., 
Ess.,  I.  III,  cb.  VI,  p.  81,  éd.  1595.) 


'  y 


JUS 


JUS 


JUS 


67d 


jUKiDiQUE,  aiij.,  justiciable  : 
Pour  ce  qu'il  avoit  deffyez  les  liahilans 
(le  Courtedoux,  hommes,  subges  cl  juri- 
diques de  mefdis  seigneurs.  (1453,  Arch., 
fonds  Monlbeliard,  Reg.  des  Assises  du 
bailli,  Z^  1374,  f°93.) 

.IIRIE,  voir  JUERIE. 

jL-RiEn,  V.  a.,  injurier: 

Si  les  \oit  on  l'uu  l'autre  jtincr, 
Souventefoiî  se  font  injure  grant. 

(El ST.  Desch.,  QEud.,  1,   in.  .V.  T.) 

.irniEux,  adj.,  injurieux  : 

Parolles  jurieuses  et  nialsonnantes. 
(XV"  s.,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

.ii'RiSDiciABLE,  adj.,  juridique  : 
Sentence  jurisdiciablf 
A  esté  sur  elle  donnée. 
(%î^  de  SIe  Barbe,  Ars.  .'îlllG,  p.  829.1 

—  .Justiciable: 

Si  le  feudatairc  met  les  mains  par  force, 
violence,  et  a  tort,  en  son  seigneur  feudal, 
duquel  il  est  jurisdiciable.  ou  auquel  il 
iloit  fidélité  lige  et  personnelle,...  il  perd 
tout  ce  qu'il  tient  de  sondit  seigneur. 
{Coust.  d'Aouste,  p.  290,  éd.  1588.) 

Le?  adjournemens  a  manifest  se  font 
ordinairement  a  voix  de  crie,  avec  telle 
distinction  que,  si  le  recognoissant  s'est 
constitué  par  l'acte  de  recoguoissance  par- 
roissien  domicilié  et  juriidiciable  quant  a 
ce  du  lieu  ou  le  fief  est  assis  ou  antre, 
sera  adjourné,  et  le  procès  poursuivy  audit 
lieu  riere  lequel  par  contract  il  se  sera 
rendu  jurisdiciable.  (/(».,  p.  294.) 

.iiinisDiCTioNABLE,  adj.,  justiciable  : 
Et  est  encor  subjet  de  mondit  seigneur, 
jurisdiclionable  et  corrigable  de  mondit 
seigneur,  sans  ce  que  a  vous  appartegne  la 
correction  ou  cognissance  des  olfenses  dii- 
rlit  Jehan  Aubrion.  (1421,  Hist.  de  Metz, 
IV,  764.) 

.ifaisDicTioNNF.r,,  adj.,  juridique  : 
Procureur  jiirisdictionnel.    (Urzr,    Hist. 
eccles.,  t.  m,  p.  367,  éd.  1580.) 

.iLBisiMiuDENT,  S.  m.,  celui  qul  pos- 
sède la  connaissance  de  la  jurispru- 
dence : 

Certains  légistes  et  jurisprudens.  {Chos. 
mem.  escr.  p.  F.  nicher,  p.  126,  Cayou.) 

.lURNAL,  voir  Journal. 

JURNAU,  voir  Journal. 

JURRIE,  voir  JURERIE. 
.lURVIR,  voir  JORVIR. 

1.  .lus,  jos,  ju,  adv.,  H  ba.s,  en  bas,  par 

•■]  Je  contraire  de  sus  : 
Qo  otai, 
C'ons  grains  de  seneveli    jos. 

(B.  de  Seb:'  38,  Kosctiwitz.^ 


A  .1.  tout  seul  reg 


^fc^      »     -    ik  ' 


iseu, 
''atu. 

Trois.; 


Tant  fort  chaploient  sor  les  hiaumes  Inisant 
I    Que  llors  et  pierres  en  vont  jm  abalant. 

(Dlinel,  M7I,  A.  P.) 
Tout  estendii  l'a  jus  a  l.x  terre  versé. 

(Doon  de  Maience,  Si,  A.  P.) 

Les  armes  uiist  jus  et  vint  a  l'empereur. 

IChron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Geu.,  f"  169".) 

Et  jetterent   tout  jus    ce   que   pilliet  et 

cargiet  avoient.    (Froiss.,   Chron.,   II,  78, 

Luce.) 

Si  rnay  jiis  encre,  papier  et  plume. 
(Cr..  M\ii.,    Episl..   le  Despourv.    a  Har?.,   1518, 
p.  iiô,  éd.  1396.) 

Lors  chacun  conmeni-a  a  getter  jus  ses 
armes.  (Prem.  vol.  des  grans  décide  TH. 
Liv.,  f»  98'',  éd.  1530.) 

iju'ilz  avent  la  langue  couppee  tout  jus. 
(1539,  Ord.  de  Fr  l",  f»  88  v°.) 

Coupper  JMs  quelijue  chose.  Couppe  nioy 
le  col  jus  de  dessus  les  espaules.  (R.  Est.", 
r/)es.,Decido.) 

—  .lus  de,  à  bas  de,  hors  de  : 
Kt  l:i  niist  jii  det  nmllet  afculré. 

(les  l.oh..  Ara.  3143,  f  7''.) 

La  descendit  la  roine,  et  la  mireut  jus 
et  hors  de  sa  litière  les  quatre  ducs  qui  la 
pstoient  :  Berry,  Bourgogne,  Touraine  et 
liourbon.  Et  pareillement  toutes  les  autres 
dames  furent  mises  hors  de  leurs  litières, 
et  <;elles  qui  a  cheval  estoient  jus  de  leurs 
palefrois.  (Froiss.,  Chron,.,  I.  4,  c.  1,  liu- 
chon.) 

V.\  a  manger  moult  desiroit 
Du  relief  qui  Iiiy  demouroit 
M\,  des  myelles  qui  c.heoyent 
.lus  de  la  table  et  degnuloyent. 
i7.i7  \ie  et  l'Ilisl.   du  Mmlv.  Biche,  Ane.  Th.  fr., 
III,  26!».) 

—  En  arrière  de  : 

Quant  les  Sarrazins  virent  ce,  ilz  furent 
moult  esbahis  et  s'en  allèrent  ung  peu 
reculant  jns  du  pont.  (J.  d'Ahras,  Melus., 
p.  145,  Bibl.  elz.) 

—  Ruer  jm,  mettre  jus,  lig.,  abattre, 
renverser,  détruire  : 

Par  trop  li:iyr  ou  aymer  ardarament 
On  fait  souvent  de  justice  injustice. 
On  abat  droit  et  mel  l'en  jus  police, 
Atlin  d'avoir  pecune  en  maniement. 

(C.BINGORF.,  Folles  Knlreprises,  p.  iO,  Bibl   elz.) 
Amitié  prend  courage  de  lyon 
Pour  ruer  JUS  vieille  rébellion. 

'Ci..  Mar.,  Bond.,  île  la  veue  di's  Rois  de  l'raace 
et  d'Angleterre,  p.  333,  éd.  i:;9G.) 

Mais  les  voyant  tant  fort  se  despiter. 
Craignit  qu'on  mist  ras,  jus,  bas,  mat,  l'Empire. 
(Rab.,  1.  I,  ch.  2,  éd.  1342.) 

—  Abolir,  supprimer  : 

Les  aides  que  souloit  payer  le  peuple 
avoient  esté  mises  jus.  (.Monstrelet, 
Chron.,  t.  I,  f"  270,  éd.  1516.) 

—  Fig.,  chasser,  dépouiller  : 
Certes,  segoeur,  vo  compaignie 
Me  fait  mclre  jus  men  anoi. 

(A.  BE  LA  Halle,  li  Gieus  de  Bobin  et  de  Marion, 
Coussemaker,  p.  404.) 

Regarde  doncques  et  mets  jus  de  Ion 
cuer  toute  manière  de  haines  et  de  dis- 
cordes et  viens  encontre  moy  hastivement 
si  que  nous  fermons  entre  nous  alli 
e^amour  a  tousii  "'     ^"   "    "  ' 


Toutes  voicz  non  failloit  de  lo  amo- 
nester  lo  qu'il  meist  jUS  la  crudelité  soe  et 
l'arogance  et  pourveisl  la  choze  qui  pooit 
entrevenir,  et  eust  paor  de  lo  judice  de 
Dieu.  (Aimé,  Ystoire  de  li  Norm.,  VIII,  12, 
Champollion.)  Impr.,  ins. 

—  Mettre  jus  à  quelqu'un  que...  lui  im- 
puter, l'accuser  de  : 

Il  lufi  met  jus 
Qu'elle  a  desrobé  ses  escus. 
{Faree  des  CItamberirres,  Ane.  Th.    fr..  Il,  411.) 

—  Ça  jus,  ici-bas  : 

Autres!  povez  vos  tenir 
Que  li  monde  aveit  duré  plus, 
Quant  Dex  vint  en  terre  ca  jus, 
Ovcc  ce  que  plus  en  i  a. 
(Gun.LAiMF.,  Be.ll.  divin,  .3593,  Hippeau.) 

Lou  ciel  euclinait  Dieux  lassus, 
Si  descendit  en  nous  sai  jus. 

{Lib.  Psalm..  \,  p.  271,  Michel.) 
Se  vous  venes  rha  jus,  foy  que  doi  saint  Martin 
Je  vous  donrai  dou  pong. 

(«.  de  Seb.,  ilv,  411,  Bocca.) 
Bien  pert  que  cil/,  est  grans  sa  jus 
Oui  tel  .signe  fait  lassus. 
(I.e  G  eu  des  Trois  lioys,  Jnb.,  ifyst.,  II,  '■>^.) 

Toutes  voyes  des  péchiez  publiques  voit 
on  lousjours  ça  jus,  tost  ou  tard,  exemple 
du  courrou.i:  de  Dieu.  (A.  ChartIER,  l'Es- 
perance  ou  Consolation  des  trois  Vertus, 
p.  301,  éd.  1617.) 

—  La  jus,  là- bas: 

ha  jus  en  cartres  l'en  menât. 

(S.  Léger,  17(i,  Koschwilz.) 
Se  jo[t]  sousse  la  Jus  suz  lu  degret. 

(Aleris,  xi"  s.,  st.  98»,  Stengel.» 

C'est  la  jus  en  la  praele. 

<Bom.  et  past.,  Bartsch,  II,  M7,l.) 

C'est  la  jus  desoz  l'olive. 

(Ib.,  Il,  116,1  ) 

C'est  tout  la  Jus  en  cel  boschape. 

(Ib.,  Il,  122,3.) 

—  Sus  et  jus,  ch.  et  là,  de  côté  et  d'autre 

Par  la  chanbre  vet  sus  et  jus. 

(Bf.n.,  Troie,  ras.  Naples,  f  lO*".) 

Ses  oil7.  tarnat  e  lus  e  jus, 
Merveillat  sei,  kar  ne  pout  plus. 
(Marie,  Purgatoire  de  .S.  Patrice,  701,  Roq.) 
Et  peust  ;k«  et  sus  a  son  talent  aleir. 
(Cor.  de  Mortul.,  Vat.  Chr.  1517,  f»  9''.') 

Et  Bernars  fisl  tant  et  sus  et  jus  en- 
querre  del  roi  que  il  li  fu  encuses  et  que 
li  chevaliers  l'en  avoit  aconduil.  {Hist.  des 
ducs  de  Norm.  et  des  rois  d'Anql.,  p.  33, 
Michel.) 

Puis  ça,  puis  la 

FA  sus  et  jus, 

ne  plus  en  plus 

Tout  vient  et  va. 
{Poés.  de  Charles  d'Orl.,  p.    247,    Champollion.) 

—  Fig.,  en  disant  ceci  ou  cela,  en  rai- 
sonnant de  chose  et  d'autre,  d'une  ma- 
nière et  d'autre  : 

FA  sus  et  JUS  tant  li  monsira 
Que  la  dame  li  ottroia. 

(Cnuei,  -i76".,  <>ap»l<'l.) 

r;iiil  M-l    ' .-     ' 


^'h*  »  i"WiHiwi,<>Wu  VI" Ji  ^'^i^^  k^w'J'ill  l'M  iWWlWWWWIWHiilWWmiaiiJMiilkiii.Mj'I.  HHii 


d 
J 
J76 


JUS 


?non?.  (Chron.  df  S.-Den.,  l.  I.  f'  168,  éd. 
1493.) 

—  Sus  ne  jus.  jus  ne  sus,  d'aucune  ma- 
nière, d'une  manière  ni  d'autre  : 

Qn-int  .1  son  raaooir  est  venus, 
."ies  cuers  ne  pense  siis  ne  Ju.t 
Fors  qa'a  sa  dame  paist  parler. 

(Coari,  i9"3,  Crapelct.) 
Si  aille  venir  en  Taillevent, 
On  chapitre  de  fricassare, 
ToDt  an  Ions,  derrière  et  devant, 
Leqael  n'en  parle  jus  ne  sure. 
(Villon.  Grani  Test.,  cxxil,  Jouiiast,    p.  91.) 

—  Estre  tout  jus,  être  tout  abattu  : 
Il  estoit  tout  déliait  et  tout  jus  de  corps 

et  de  visage,  mais  après  estre  un  petit 
r.->riiit  et  mis  sus,  etc.  (G.  Chastell., 
Chron.,  111,  221,  Kerv.) 

Dans  le  pat.  de  Lille,  on  dit  ruer  jh, 
jeter  par  terre,  pour  rouer,  assommer, 
abattre. 

2.  Jcs,  s.  m.,  droit,  raison  : 

Seneacal,  n'aies  pas  pear  ; 
De  tous  mes  Dici  vous  .isseure. 
Jus  soit,  et  Ces  te  necaadent. 
(U  Jus  SI  Mchalai,  Th.  fr.  an   moy.  âge,  p.  166.) 
Ce  est  d'amour  li  drois  jus. 

iChans.,  Vat.  Chr.  lo2J,  f»  16l''.) 

Le  getleray  je  donqaes  jas, 
Ce  ne  me  semble  mie  jus 
D'adjooster  dommaige  an  dommaige. 
'E.  Deschaips,  Poés.,  Bichel.  840,  t"  462"^.) 

Desquelles    protestacions    et    reqiiesles 
tant  en    peLeral    comme  en  espeeini,   ilz   | 
pourront    demander  jus.    (Ant.    nE   La- 
SALE,  la  Salade,  l'  àS'',  éd.  1527.) 

JUSARME,  voir  Gtjisarme.  [ 

JuscuE,  voir  JusQDE. 

■luscLE,  s.  m.,  sorte  de  poisson  de 
mer  : 

Mena  a  Massiliensibiis  mendole ,  ab 
aliquibus  caparel,  quod  alvuiii  cieat,  a 
noslris  in  Gallia  Narbonensi  juscle,  ab  iis 
qui  Adrialiciim  sinum  incolunt  sclave 
nuncupalur.  (rroil^  des  Poiwons,  Richel.  ■ 
I.  6838,  c,  cap.  67,  ap.  Duc,  Sclave.)  | 

JuscuLE,  s.  {.,  diminutif  de  jus  : 
II   ne   doit    menger    nulles    soupes    ne 
brouelz,  Hjuscule  et  chair  de  porc  freschc     ' 
(B.  DE  G(*D.,  Pratiq.,  II,  12,  éd.  1495.) 

■ICSERME,  voir  GUISARME.  i 

JLSivE,  s.  /.,  jouissance  :  : 

,  Ne  poiirrQfent  rien?  clemander  pour  I.t 
jusite  des  molins.  (1280,  Cft.  de  .J.  de 
tomv.,  Ileynel,  Arch.  llaule-.Morne.)  '  j 

■ifSNEUB,  voir  Jeûneur. 

JUSQUE,  Jif*che,  juque,  prép.,  jusqu'à  :   j 
Jusçue  nonaiie»  lo  meidi.  ' 

\(.Passion,  309,  Koschwil/.) 
In  templnm  Baj  corline  pend, 
Jasehr  la  lerra  jer  mci  fend. 

(«.,  327.) 

i'i'^n'à  ce  moment  : 


JUS 

—  Conj.,  jnsqu';"»  ce  que  : 
Jusqu'en  aiei  les  murs  fondas. 

(Rom.  de  Thebes,  Richel.  60,  !"  11''.) 

.luSDiEMENT,  -  qemant,  adv.,  jusques: 

A  grant  honor  portent  le  cors 
Dou  pros  jeians  i|i  tant  fa  fors, 
Jusqcmant  an  nii  la  place 
L'orent  porté  froit  corne  glace. 
(Hercule  el  Phileminis,  Richel.  821,  f»  l(l=.) 
E  vint  tôt  qooiemant  Jusçuemenl  ao  portai. 

(Prise  de  Pampel.,  752,  Mnssafia.) 

JussE.xc,  S.  m.,  sorte  de  médicament  : 
Une  once  de  jusseac.  (Laxfrav,  l'Ecui- 
rie   du  S.   Grison,    Maladies  qui   pcuven' 
survenir  à  un  cheval,  éd.  1598.) 

.JLSSEL,  s.  m.,  jus,  potion  : 
Des  :  que  feront  dont  cil  hermile 
Ki  por  Dieu  ont  lor  char  afilite 
Et  ben  tant  d'amers  jr/ssiauj:'- 
(.TfiiB.  DE  Marl.,  Vers  sur  la  morl,  Jtxxv.Crapelel. 

.lussioN,  S.  f.,   pouvoir,    commande 
j  ment,  ordre  : 

Le  temps  qui  court  nous  lient  en  jussion. 
Mais  j'ay  grant  penr  que  par  snccession. 
Il  ne  me  faille  menger  mc^n  vieil  porpoint. 
(Farce  de  Marchandise,  Ane.  Th.  fr.,  III,  250.) 

Et  sont  les  decrelz  populaires  semblables 
aux  jussions  tyranniqaes.  (Lovs  Le  Roy. 
Polit.d'.4ristote,p.  426,  éd.  1368.) 

.lusTABLE,  adj.,  juste  : 

Que  la  chose  est  convenable 
Par  ne  sçay  quel  raison  jusiabte, 
I  Ou  je  n'ai  gueres  arreslé. 

(Creba.n,  Misl.  de  la  Pass..  2265,  G.  Paris.) 

JUST.4LLE,  s.  f.,  dimin.   de . /«sic,  sorte 
I  de  coupe  : 

Quatre  pos,  une  justalle.  {Charte  du 
12)ior.  1332,  Arch.  mun.  Bouvignes.) 

•lusTANCE,  s.  f.,  service,  usage  : 

j      Adechertes   si  je   aray  volu  carier  men 

i  vin  a  ichelli  quarier.  li  prieurs  de  Brasni 

,  baura  a  moi  a  me  justance  une  fois  en  l'an 

le  quar  de  se  terre.  (1232,  Cliarl.du  Comté 

de  Clermont,  ap.  Duc,  .lustantia.) 

1.  .lusTE,  adj.,  sincère  : 

Juste  amor  rai  destraint  et  debruiise. 
(G.  D'EsPiHAi,  Chans..  Poct.  ms.  av.  1300,  II, 
675.  Ars.) 

—  Qui  sait  habilement  se  servir  de  : 
Jusques  a  ce  que   les  huyt  princes  luy 

eurent  tous  monstre  lung  après  l'autre  ce 
qu'ilz  pouvoiciit  sçavoir  de  l'arbalestre  et 
de  l'arc,  et  tant  que  enfin  il  en  fut  maistrc 
etjuste  a  merveilles.  (Perceforest,  vol.  IV, 
ch.  14,  éd.  1528.) 

Quant  Tarquin,  qui  estoit  l'un  des^jM/es 
chevaliers  du  monde  a  la  lance,  eut  bien 
regardé  ou  il  vouloit  attaindresonennemv. 
(76.,  III,  f»  98''.) 

—  Droit,  opposé  à  courbe  : 

Ja  n'en  pores  veoir 
Plas  belle  homme  de  Ini,  plus  Juste  cora  yyoir. 
(Jbb.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  31181,  Scheler, 
Closs.  philol.) 

—  Cote  juste,  justaucorps  : 
'^■^ulement  vestu  d'une  petite  cote  juste. 

da  ■  -■  «'•  D.,  c.  XV,  éd.  1488.) 


JUS 

ihambre  du  duc  de  Cleves  en  cotelles 
justes  de  draps  d'or  d'orfaverie  et  de  sove 
(Mathieu  de  Cbucv,  Hist.  de  Charles  Ylï 
p.  719,  éd.  1661.)  ' 

I      Bourg., Yonne, /Ms(e,/«sse,  s.  m., caraco, 
justaucorps. 

2.  .lusTE,  juiste,  juyste,  giuste,  s.  t., 
sorte  de  vase,  à  couvercle  et  à  anses,  dont 
la  forme  variée  se  rapprochait  de  celle 
des  aiguières,  hydres,  pichiers,  etc.  On  en 
faisait  en  or  et  en  argent,  mais  surtout 
en  étain.  Au  commencement  du  xv=  siècle 
sa  contenance  était  de  trois  chopincs  à  la 
mesure  de  Saint-Denis.  Voir  Laborde, 
Gloss.  de  la  l\'otice  des  émaux. 

Eis  TUS  iloec  un  dameisel. 
Une  jusie  suz  sun  manlel. 

(Wace,  Rou,  3»  p.,  2347,  Andresen.) 
Je  vos  aport  un  petit  trésor, 
Ine    mult  riche  juste  d'or 
Requiz  e  esmerer  e  fins, 
(Jui  assez  vaut  mars  d'esterlins. 

(Bes.,  d.  deXorm.,  II,  SOMS,  Michel.) 
.M.  justes  de  lin  or  tenoierit 
Ou  de  l'eve  puissiee  avoient. 

{Perceval,  ms.  Montp.  H  249,  f»  M8\) 
Et  ces  coupes  ki  sont  d'or  fin, 
Kt  ces  j'usies  plainnes  de  vin 
Et  de  claré  u  de  pioment. 

(MousK.,  f.hrm.,  5178,  Ileiff.) 

Et  aporlera  leur  henas  et  leur  justes. 
(Ri'gle  de  Cîteaux,  ms.  Dijon,  f»  140°.) 

Une  juste  d'estein.  (Av.  1290,  Invent., 
Murau,  Arch.  -Meuse.) 

liée  oUa,  juste.  {Gloss.  de  Glasgow,  P. 
.Meyer.) 

Une  juste  d'argent,  blanche,  dont  le  pic 
est  a  souages  dorez,  et  les  hors  du  couvercle 
et  du  pot  semblables.  [l360,Jnvent.  du  duc 
d  Anjou,  n»  619,  Laborde.) 

Douze  justes  d'or  rondes.  (1380,  Inv.  de 
Ch.  V,  n»  344,  Labarte.) 

Les  vins  font  emporteircaacnns  dois  yas/f  ou  trois. 
iJeh.  des  Prejs,  Geste  de  Liège,  II,  10257, 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

Tantost  est  la  juste  venne 
Plaine  de  vin  flairant  et  fort. 
(Alabd.  C'""  d'Anjou,  Richel.  765,  f  20  V.) 

Mne  juiste  de  vin.  (xiv'  s.,  Cout.de  Ver- 
non,  XII,  Arch.  Eure.) 

L'exposant  lui  mandoit  qu'il  alast  parler 
a  lui  et  qu'il  lui  portast  deux  giustes  de  vin 
en  l'ostel  de  Gervaise  Séjourné.  (1393, 
Arch.  JJ  147,  pièce  123.) 

Une  juyste  de  trois  pos.  (Fn  partage 
mobil.  en  1412,  p.  28,  St-Germaiu.) 

Une  juste  ou  pinte  d'estain.  (1416,  Arch. 
JJ  169,  pièce  223.) 

Trois  pichiers  ou  justes  d'argent,  six 
tasses  d'arpent  pesant  chacune  sept  m.i"  - 
et  demi.  (1457,  Arcb    l'  1<^-    Djéc 

foprenient  sien  ;  il  se 

Le  premier  po/ autruy.  La  jurisdiction 
qu  il  confira  la  lit  en  faveur  du  juridi- 
mehaigne  en  sçeur  du  juridicié.  (MoNT  , 
saute.  {Percef.^i,  p.  g],  éd.  1595.) 

Quant  au  v' 
en  refectoi- 
juste  teni 
ville  de 
clnust 


À 


.ILS 


JUS 


JUS 


077 


AUBRiox,  Conlin.dti  Joiirn.de  ,/.  Auhrion, 
an  1309,  Larcliey.) 
Lièt'e,/«ss,  broc. 

.!.  .iL'sTE,  s.  f.,  l'ouverture  faite  en  une 
chose  pour  y  joindre  un  corps  étranger 
dont  elle  doit  faire  la  base  : 

Jehan  de  Pecquigni,  ploinmier,  pour  avoir 
plomnié  l'enchenseure,  le  bacin  et  la  j'us/e 
du  pilori  d'Orléans  et  icelle  juste  reveslii 
(JR  (jualre  feuilles  d'armoise.  {Compte  du 
dom.  du  duché  d'Orl.  pour  les  termes  de 
Chandeleur  139.^  et  Ascension  l.'ÎOe,  ap.  Le 
Clerc  de  Douy,  t.  I,  f°  348  v»,  Arch.  Loiret.) 

't.  .lusTE,  S.  m.,  tous  droits  seigneu- 
riaux en  général  : 

Lesquels  héritages  et  domaines,  eens, 
rentes,  _;usto,  liefs,  arrière  liefs,  apparte- 
nances d'icculx,  souloient  valoir  de  deux 
a  trois  cent  livres.  (1443,  Aveu,  de  la  sei- 
gneurie de  Fai,  chastell.  de  Montarrjis,  ap. 
Le  Clerc  de  IJouy,  t.  I,  !"  3.Ï1  r",  Arch. 
Loiret.) 

a.  .JUSTE,  voir  JOSTE. 

.IUSTECEABI.E,  VOir  JOSTIÇABLE. 

.IU9TEÉ,  S.  f.,  justice  : 

Porce  qu'il  ne  no."!  saue  mie  et  n'entrent 
pas  en  ta  jnsteé,  ce  est  aperte  chose  que 
teus  geuz  n'entrent  mie  eu  la  compaignie 
des  justes.  (Comment,  s.  les  Ps.,  Kichel. 
963,  p.  103.) 

Cf.  JUSTBTÉ. 

.lUSTEFIEMENT,   Voir  JUSTIFIEMENT. 

.luSTEi/iEn,  voir  Justicier. 

.lusTELETTE,  S.  f.,  dimin.  de  juste, 
sorte  de  (iiesure  pour  le  vin  qui  contenait 
à  peu  près  une  pinte  : 

Un  vaissel  appelé  justelette  qui  estoit 
d'estain  a  quoy  l'en  boit  cervoise.  (1404, 
Arch.  JJ  139,  pièce  103.) 

.u.justelettes  a  couvercle  d'estain.  (1444, 
Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

1.  .lusTER,  V.  a.,  vérifier  une  mesure  ; 
Pierres  prist   le   tavernier  et  le   mist  en 

prison,  et  liljuster  toutes  les  autres  mesures 
qu'il  avoit  prises  es  autres  tavernes.  (IJeau- 
.MAN.,  Cout,  du  Beauv.,  ch.  xxvi,  15,  Beu- 
gnot.) 

Se  il  a  mesure  et  ele  n'est  pas  seigniee, 
il  la  doit  porter  ou  parloir  aus  bourgois, 
et  illeuc  doit  estre  justee  et  seignie.  (E. 
lîoir,.,  Liv.  desmcst.,  1"  p.,  iv,7,Lespinasse 
et  Bûunardol.) 

2.  .IU9TEU,  voir  JûSTEH. 

.rusTERiE,  8.  f.,'!'ieu  où  l'on  vérilit  les 
mesures  : 

Le  cambre  de  le  ju,  ■'.rie.  (1436,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  B    I.  Amiens.) 

.lUSTESABLE,  VOir  JOSTlÇABLE. 

.iiisTESiER,  voir  Justicier. 

.luSTETÉ,  -«{,  s.  f.,  justice: 
Qa'olant  de  Juslelel  fasl  en  lui  espiree 
ti'uDs  grains  de  sencTCil  est  gran.'!  en  mi   la  pree. 
(B.  de  Seli.,  xii,  277,  Bocca.) 
A  .1,  tout  seul  regard  a  ;»s/c/(/ faussée. 

(«.,  XII,  30i.) 


11  y  a  peu  de  justeté  ou  de  justice. 
(Oresme,  Eth.,  Riohel.  204,  fSaT"».) 

Nostre  Seigneur,  qui  est  le  vray  juste 
des  justes,  avoit  regardé  la  just'etc  qui 
estoit  en  monsgr  Gérard.  (Girart  de  lios- 
sillon,  ms.  de  Beaune,  éd.  L.  de  Montille, 
p.  287.) 

Cf.  JUSTEÉ. 

.lUSTEUIl,  S.  ni.î 

En  cas  do  saisine  et  de  nouvelleté  chas- 
cun  est  demandeur,  mais  toutesfois  celui 
i|ui  s'est  fait  tenir  et  garder  ou  qui  a  fait 
la  complainte  est  demandeur  original  et 
lui  convient  grâce,  et  a  l'autre  qui  s'op- 
pose, non,  car  l'autre  n'est  que  justeur,  et 
a  aucun  qui  soit  justeur  ne  convient  point 
de  grâce.  Exemple  :  uug  deffendeur  prent 
coinparuit  et  fait  adjourner  le  demandeur 
a  veoir  juger  le  prouftit  du  comparuit,  en 
ce  cas  il  est  justeur  et  ne  lui  convient  point 
de  grâce,  mais  se  le  demandeur  avoit  prins 
ung  dêtlault  et  fait  adjourner  le  deffendeur 
a  veoir  juger,  il  seroit  el  justeur  et  deman- 
deur original  et  lui  conviendroit  grâce. 
iCoul.  et  Ord.,  ms.,  Dupuy  ccxlvii,  5!, 
Richel.) 

.rusTiçABLE,  -  çavie,  -  sable,  -  savlc, 

-  ssable,  -zable,  -sauble,  -zauble,  -chable, 

-  chavle,'  ciable,  -  chiavle,  -ceable,  joust., 
jul.,  justesable,  jnsteceahle,  adj.,  juste  : 

\\x  mciilnr  roi  qui  onriues  poiiast  armes, 

V.i  au  plus  fier  et  au  plus  juslisable. 

{.Charroi  de  Nimes,  15G,  Meyer,  Rec,  p.  -iU.) 

En  leur  travail  et  labeur  fanlt  qu'il  y  ait 
justiciable  proportion.  {La  Nef  de  santé, 
1»  4  r".) 

Geste  cour  de  longtemps  a  esté  fort  Jms- 
liciable  et  point  corrompue.  (Branï.,  des 
Dames,  Vil,  311,  Lalanne.) 

—  Bien  jiistiçable,  bien  famé  : 

Quand  li  sires  prent  pièges  d'estre  a 
droit,  il  doit  penre  tex  piégés  qui  soient 
lai  et  bien  justichavle.  (Beau.m.,  Cout.  du 
Beo«u.,  ch.  xLiii,  33,  Beugnot.) 

Plege  ne  doit  mie  tant  seulement  estre 
riche  de  facultés,  mais  bien  jusliehavle. 
(P.  DK  Font.,  Conseil,  ch.  7,  Màrnier.) 

i      —  Justicier  : 

Et  s'en  vont  en  la  terre  qui  promise  lor 
I    est,  qui  doit  estre  reemplie  de  lor  lignaige, 
I   et  en  seront  signor   et   justissable.   {Hist. 
de  Joseph,  Richel.  2433,  i»  180  r°.) 

En  son  tems  fut  chevalereux 
[  Très  vaillant,  grant  jmliciablc. 

flï.iRTut,  Yig.  de  Charles  Vil,  f  1-iO»,  éd.  1493.) 

—  De  justice  : 

Avec  les  fourches  patibulaires  et  autres 
sifîues  justiciables  qui  sont  et  seront  né- 
cessaires pour  l'exercice  de  la  dite  haute 
justice.  (1437,  Dénombr.,  év.  d'Angoul., 
Roufliac,  Arch.  Charente.) 

'  ""-^  appartient  ù  la  juridiction  de 
certains  juges  : 

11  est  juslichiai'lcs  de  catel  le  sire  de 
Vinacort.  (xfi*  s.  ,  Charte  de  Philippe 
d'Alsace  portant  réglem.  de  droits  entre  lui 
et  les  trois  autres  seigneurs  d'Amiens,  ap. 
A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat,  1. 1,  p.  78.) 

Li  frepier,  li  valles  et  leur  aprantis  sont 

joustisable  au  mestre  du  meslier  de  toutes 

j    les  choses  qui   a  leur  meslier  apartienent. 

t   (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  i"  p.,  lxxvi, 

'    10,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 


Des  homes  demoranz  et  justeceahles  as 
haiis.  (l)éc.  !2S3,  Transacl.  ent.  l'abbé  de 
S.  Vinc.  ei  le  sieur  d'Aspremont,  S.-Vinc, 
Arch.  Mos.) 

Que  li  inanans  des  dis  lieus  soient  jus- 
tisavte  as  eschevins  de  Gand.  (1299,  Arch. 
de  l'Etat  k  Gand,  438.) 

Jaques  li  Rois  estoit ,/us((Sa6Je,5  de  la  pre- 
vosté  de  Provins,  et  .Jaques  li  Rois  disoil 
au  contraire  qu'il  estoit  bourgeois  et  jus- 
tissable da  la  commune.  (Oct.  i300,Cart.  de 
Procius,  Bihl.  Provius.) 

Que  il  soient  jusliqable  ans  diz  doyen. 
(1308,  Arch.  Loiret,  Ste-Croix,  Marzy,  A 
IV.) 

.Tousticeable.  (1318,  La  Court-Dieu,  S.- 
Aubin, Arch.  Loiret.) 

Homes  censiers,  taillables  et  exploi- 
tables aus  seigneurs,  et  en  corps  et  en 
biens  justisables.  (Vers  1,320,  Bem.  au  roy, 
Arch.  P  1372,  pièce  2086.) 

Taillaubles  et  justizaubles  de  morte 
main.  (3  mai  1385,  Equevilley,  Chambre 
de  Dole,  curt.  43,   paq.  42,  Arcli.    Doubs.) 

—  S.  m.,  celui  (]ui  relève  d'une  juri- 
diction : 

Ne  n'est  ses  justiçavles.  (1242,  Cart.  S. 
Vinc.  de  Metz,  Richel.  I.  10023,  f  37  v.) 

Et  s'ancuns  qui  est  mes  juslizables  les 
restoit.  (1266,  Chart.  d'affranch.  de  Mon- 
lier,  Arch.  Monlier-s.-Saulx.) 

Leur  joustiçabtes.  (1290,  Arch.  S  275, 
pièce  7.) 

De  nos  menans  de  .Mes,  ne  île  nos  juste- 
sables.  (1303,  Hist.  de  Metz,  III,  237.) 

Commandons  a  touz  noz  oflicicrs,  suh- 
gicz  et  justisables  que...  (i:il0,  Cart.  de 
Montier-Bamey,  Kichel.  I.  5432,  f°  27  v\) 

Tous  ses  joustissables.  (1318,  Acquis., 
Arch.  Loiret;  Mesnilgir.,  I)  IV.) 

Se  il  est  leur  justichavles.  (13i0,  Cop.  des 
chart.  des  roys  de  Franche,  p.  33,  Arch. 
mun.  S. -Quentin.) 

Lour  justisauble.  (1323,  Ilist.  de  Metz, 
IV,  20.) 

Se  aucuns  d'autre  jutise  que  delà  nostre 
havoit   demorey    nostre  jutisables.   (1342, 
l   Franch.  de  Chatillon,   chart.  orig.  app.  à 
I   M"'"  Mornay.) 

1       Comme  son  subjct  et  jusliçable.  (Reg.  du 
i    Chat.,  I,  3,  Biblioph.  fr.) 

.lusTir.AiiLEMENT,  -  avlemcnt,  justich., 
justichiavlement,  joutisablement,  adv.,  lé- 
gitimement : 

Jou  ai  vendu  bien  et  loiaunicnt  a  l'a- 
beesse  de  .Markete  et  al  couvent  .xxv.  livrées 
de  rente  et  les  hosies  justiçavlement  eus  cl 
tenement  que  jou  tenoie  en  le  porose  de 
Marke.  (1247,  Cart.  de  Marquette,  Richel. 
1.  10907,  f»  177  v».) 

Por  frankement  et  justiçavlement  tenir. 
(Nov.  1247,  Chap.  de  S.-Anié  de  Douai, 
Arch.  Nord.) 

Toute  le  tierre  ke  Ernous  dou  Meis  et 
Eninie  se  feme  tenoient  de  mi  a  rente  et 
a  terrage,  au  jour  ke  il  vivoient,  a  tenir 
iretavlement,  ;usi(C/(iai!(emeH<.  (12.Ï4,  Cess. 
d'une  pince  de  terre,  Tailliar,  Bec.  d'acl.  des 
xii«  et  xnr  s.  en  lang.  wall.,  p.  209.) 

Tenir  quitement,  frankement,  justicha- 
vlement.  (Nov.  1256,  Ch.  de  Marg.  comtesse 
de  Flandres,  Très,  des  coint.  de  Main., 
Arch.  de  l'Etat  à  Mons.) 


rti  JUS 

i:t  celf  Icrre  nous  li  devons  asseoir  em 
Lan  et  en  jousiise  joutUabtement  en 
Klandres.  (1256,  CftarJ.  de  Lorraine,  194, 
M*  4,  Wailly.) 

Avons  donné  en  pure  aumosnc  al  abbé 
pl  au  couvent  de  l'iplise  de  Los,  del  or- 
dene  de  Cistiaus,  toute  nos  rente  ke  nos 
avons  a  Tumesnil  et  a  Fierires  jusUçable- 
vient  a  tousjors,  a  tenir  irelableiiieut  de 
labbé  et  dou  couvent  devant  dis.  (1267, 
Cens,  de  rentes.  Tailliar,  Bec.  d'act.  des  xil° 
et  XIII*  S-  en  lanj.  itall.,  p.  290.) 

A  tenir  vrelavlement  et  juslir.havlement. 
(1269,  Cart.  de  3/argMe»te,  «ichel.  1.  10967, 
f"  48  r».) 

Uechcvera  coninie  le  sien  juslkhable- 
ment.  (Juin  1271,  Ch.  de  J.  d'Avesn.,  Très, 
des  couit  de  Hain.,  Arcb.  de  l'Ktal  a  .Mous.) 

Frankenient  et  justichavtement.  (1271, 
Moreau,  196,  f  64  r«,  Richel.) 

Doit  tenir  toutes  ces  choses  franche- 
ment et  justichablement.  (1273,  .Mart.,  Thés, 
anecd..  1,  1137.) 

.\voir  et  tenir  iretavleraent  ausi  franke- 
nient et  justirhavlement  que  ke...  les  te- 
noie.  (1280,  Acle  d'Ernous,  Cte  de  Ghines, 
Tailliar,  Bec.  d'act.  des  xii"  et  xiu*  s.  en 
long,  wall.,  p.  343.) 

Ces  quatre  niuis  de  tiere  ai  jou  vendus 
a  labbeesse  et  au  couvent  devant  dis,  a 
tenir  frankement  el  justichavtement  au  res 
de  le  haute  justice  et  de  le  basse.  (16  août 
1290,  Flines,  Arcb.  Nord.) 

JUSTir.AGE,  S.  m.,  droit  de  justice  : 
Par    deffaute  de   dreit    ou  de  justiçagf. 

(1430,  Ch.   de  L.  d'Amboise,  Konteuea'u,  I, 

342,  llibl.  Poitiers.) 

.ILSTIÇALEMENT,  VOir  JOSTIClALEMENT. 
.lUSTir.AVLE,  voir  JOSTir.ABLE. 
.ll'STir.AVI.EMENT  ,    VOit      JUSTIÇABLE- 


jfSTiCE,  joust.,  josl.,  joui,  -  ise,  s. 
f.,  punition  : 

Jo  n'en  ferai  la  juilhc. 

<fto/.,  -198,  Millier.) 

—  Exécution  : 
Avant  ot  il  fait  moult  de  prans  niauls  et 

de  crueuses  justices  des  nobles  de  son 
roiaulme.   (Fboiss.,  Chron.,  11,  16,  Kerv.) 

—  Droit  de  justice  : 
Jou  ay  vendu  et   escangié...   toutes    les 

justices  que  jou  avoie  a  (^orbie,  les  cani- 
baipes,  les  estallages.  (1208,  Cart.  de 
Corbie,  23,  ap.  Duc,  Juslitia.) 

Grandes  et  petites  justices.  {Pièce  de 
1255,  ap.  Pérard,  Hist.  de  Bourg.,  p.  482, 
id.  1664.) 

De  ces  jouslices  a  li  meslres  usé  et  use 
encore  pe?iblenient  en  toutes  les  terres 
Jius  joUsUces  de  Paris.  (E.  BoiL.,  Lit.  des 
mest.,  r  p.,  XV,  14,  Lespinasse  et  Bon- 
uardot.) 

—  Juridiction  : 
Monseii-'neur    Jeban    Grapin    de   NuUi,   ^ 

chevalier,  a  obliîjé  lui,   ses  hoirs    et  touz   i 
leurs  bien  meubles   et  immeubles,  ou   ils 
soient  et  en  quelque  jousiise.  {Ch.  de  1288, 
ap.  Duc,  m,  950',  Didot.)  1 

—  Tribunal  : 
pierres   Handouflee  et  Ljeleris  ea  fan-e 


JUS 

viudrenl  par  devant  la  jontise.  {Cart.  de 
Provins,  Bil.l.  de  l'Ecole  des  chartes,  iv« 
série,  H,  p.  201.) 

—  Justice  capital,  parlement  : 

Li  roys  en  son  grand  conseil  a  ordené 
quepour  gouverner  sa  justice  capital,  c'est 
a  sçavoir  son  parlement...  (1344,  Ord-,  u, 
220.) 

—  Potenci'  : 

A  Pierarl  de  Toulouse,  putier,  pour  une 
eskielle  porter  a  Roilleu  pour  .ii.  hommes 
qui  justichiet  estoient  mectre  jus  de  le 
justice  et  eufouyi-.  (Compl.  de  1368,  Arcb. 
mun.  Valeuciennes.) 

Pour  enfouir  le  bastarl  Vincent  qui  estoit 
keus  de  le  justice  de  Roilleu.  (Compt.  de 
1369,  ib.) 

Figure  de  religieux,  avec  la  pourtraiture 
d'une  justice,  enquelles  mes  armes  estoienl 
figureez  et  reversées.  (1449,  Hist.  de  Metz, 
Y,  552.) 

—  Juge  : 

Et  quant  il  s'en  parti  de  la  cambre  de  rei, 
.liislic's  et  barnns,  tel  que  numer  ne  dei, 
L'escrierenl  en  haut  a  hu  et  a  desrei. 

(Vie  SI  nom.,  p.  i6,  Bekker.) 

Et  por   son  sens  le  font  seijnor 

.loslicc  d'ans  et  jugeor. 

(Varlomp.,  Richel.  19152,  P  \'i->'.) 
Et  fu  encorez  fayt  en  ceist  compromis 
que  les  chosez  contentiouses  entre  les 
parties  qui  estoyent  en  la  mayn  des  ]OUS- 
tUes  par  applegemens  seront  en  la  main 
des  arbitres  en  la  manière  que  elles  estoyent 
en  la  mayn  des  )oustices.  (1 304, Comprom., 
Fonlevr.,  anc.  tit.,  494,  Arch.  Maine-et- 
Loire.) 

.lUSTlCEAL,  voir  JOSTICIAL. 

.iL'STicEiER,  voir  Jdstiçoier. 
.lUSTicEMKNT,  S.  m.,  dfoit  de  justice  : 
Deux,  donne  au  roy  ton  jugement, 
El  a  son  fil  ton  jiisticemenl. 

(Lib.  Psalm.,  LXXi,  p.  308,  Michel.) 
Du  iusticemenl  que  le  seisneur  a  sur  son 
métayer.  (Cows(.  deBrel.,  f»  72  r'.) 

—  Exécution  de  justice  : 
Juslicement  est  destreche   qui  est  faicte 

sur  aucun  pour  luy  faire  faire  droit  de  sa 
de»erte  ou  de  son  meffait.  (Co!(S(.  deNorm., 
f-  21  r",  éd.  1483.) 

,11-STicEOu,  -  eour,  -  tour,  -  eur,  juslis., 
jost.,.juticeor,  s.  m.,  juge,  justicier  : 
Mais  se  I>cu  plaisl,  le  vrai  juliceor. 
Dedans  n'aront  il  ja  paor  nul  jor. 

{Girl>.  de  Metz,  p.  552,  Slengel.) 

Il  fnl  jmliserres  et  pidonz. 
(Paraphr.  du  ps.  Eruclavil,  Bril.  Mus.  Add. 
I06OG,  {'^3'.) 
'    Franc  les  commandent  a  Don  le  jmliciere. 

(Gayion,  97«5,  A.  P.) 

Hé  Diex  !  dienl  François,  biaus  père  jmliciere, 
Garissies  hui  mon  cors  par  la  voslre  proiere, 
Oue  ne  l'ocie  en  champ  cis  cnivers  losengiere. 
(r,m  dr  Bourii.,  2586.  A.  P.) 

Vos  mentes!  se  Diex  plaisl,  qui  «»',  yf'">"'''''';'"'"- 

Je  croi  en  Diu  le  crcalor 
Qui  de  lot  e%\.  insticeor. 

(Blancand.,  3175,  Michclanl.) 

Dfoiloriers  fo  el  bon»  lutliceow». 
(Ade.net,  En!aM.  Ogier,  An.  3112,1"  Wo  .) 


JUS 

E  tu  e.<i  rei  dreit  juslinerf. 
(IlOB.  Grossetf.tp,.  a  la  suite  de  G.  do  Coinci, 
Mir.,  ras.  Brux.  10717,  f'231"  et  Hichel.  90-2, 
f   1110  ï».1 

Il  ot  un  roi  en  France  qui  ot  a  non 
Uaous  li  j'ou.'îticîeres.  (Mén.  de  Reims,  2, 
Wailly.) 

Bons  joslicierres  et  piteus.  (G.  de  Tvr, 
XV,  23,  ïlist.  des  crois.) 

Vendra  en  la  fin  come  juslisierres. 
(Comm.  S.  Pol  fu  decolez,  ms.  Aleuçon  27, 
f  88  v.) 

Et  rapelent  a  un  plus  haut  justisiour. 
{Droit  de  la  cort  li  rots  d'Alam.,  ms.  Berne 
A  37,  f»  4''.) 

Commandons  a  tous, /«sticeurs  et  subges 
de  nostre  royaume  que  après  le  deces  du- 
dil  chevalier  ses  hoirs,  successeurs  ou 
exécuteurs  ne  molestent.  (1317,  Arch.  JJ 
53,  f»  94  r°.) 

Quant  il  esl  bon  jnstisieres.  {Serm.  lat.- 
fr.,  XIV»  s.,  ms.  de  Salis,  f»  12  r°.) 

Lo  justi^siere  de  la  ville  de  Fribor 
(1417,'  Arch.  Fribourg,  1"  Coll.  de  lois, 
n»  273,  f»  81.) 

.lusTiCERiE,  -  série,  -  chérie,  s.  f.,  ma- 
gistrature, juridiction  : 

Tautost  li  convient  chair  de  sa  seignorie 
et  lie  sa  justiserie.  {Le  Pater  Noster,  Richel. 
19325,  f»  77  r».) 

Accordé  est  et  assentu  que  les  seignoura 
des  franchises  qui  ont  issuez,  fyns  et 
nmerciamentz  par  point  de  chartre  ou  en 
rmtre  nianer,  eient  des  ore  en  avant  lesditz 
fins,  issues  et  amerciamentz  des  laborers 
qui  a  eux  apparteignent  de  droit  tant 
conme  la  justicerie  des  laborers  dure. 
(Stat.  d'Edouard  III,  an  xxxi,  impr.  goth., 
Bibl.  Louvre.) 

-  Tribunal  : 

Men  manoirs  de  le  justiclierie  ki  siet  a 
Corbie.  {Charte  de  1286,  Moreau  208, 
f"  238  r»,  Richel.) 

Lour  soient  liverez  les  rouUes  des  aun- 
cienes  justiceries  es  dites  isles.  (1333, 
Pétition  Public  record  office,  Coram  rege, 
Mich.  6,  Ed.  111,  r.  181.) 

.IlîSTICHABLEMENT,  VOir  JUSTIÇABLK- 
MENT. 

.irsïiCHAVLE,  voir  Jcstiçable. 

.aiSTICHAVLEMENT,  VOir  .TUSTIÇABLE- 
MENT. 

.lUSTicHERiE,  voir  Justicebie. 

.IU.STICI1IAVI,EMENT,  VOif  JUSTUjABLE- 
MRNT. 

.irSTICHlER,  voir  JUSTICIER. 
.1  l  STICIABLE,  voir  JUSTir.ABLE. 

.lUSTiciAL,  -  ceal,  adj.,  qui  rend  la 
justice  : 

Nul  ne  doit  avoir  honte  de  faire  justice, 
et  se  le  roy  n'est  justiceal,  n  est  pas  roy. 
(TiGNONV.,  Dis  mor.  des  philos.,  Ars.  idis, 
f75r».) 

.lusTiciAi.EMENT.-niciemenf, -çafement, 
adv.,  selon  la  justice,  légitimoment  : 
.lou  ai  vendu  bien    el  loiuument  a  l'a- 


y 


JUS 


JUS 


JUS 


f.:ï) 


beesse  de  Markete  el  al  covent  .xxv.  livrée? 
lie  rente  et  les  liostes  justiçalement,  ens  el 
lenement  que  je  leuoie  eii  le  parosie  de 
.Marke.  (1267,  Cart.  de  Marquette,  Richel.  1. 
10967,  f»  31  V.) 

11  le  donen\justicatement  et  hiretnlenient. 
(Cil.  de  1272,  Moreâii  196,  f  173  r",  Richel.) 

("est  la  fontaine  de  dilei-tion...  (qui)  y 
lait  croistre  par  fes  arroiiseniens  les  arbres 
de  concorde  plaisons  et  délectables,  les 
lierbes  de  franchise  e.xcelentes  et  bêles,  el 
le  douzfniitde  debounairetiWlont  pacienee 
est  adcs  servie  et  nourrie  juslicielemenl. 
(ConRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  C  33'.) 

Si  la  volt  garder  (la  cité)  juslicielemenl 
en  bontie  seureté  et  sagement.  (Id.,  ib.,- 
f"  64'.) 

.lUSTICIELEMENT.VOirJUSTICIALKMENT. 

.iL'sTiciEJiiiNT,  S.  m.,  jugement  : 
Item,  aux  officiers,  pour  »oajusUciemevl 
et  pour  lever  les  biens  d'aulcuus  subgelz 
en  la  ville  et  banlieue,  .iv.  den.  par.  (1S07, 
frév.  de  Montreuit,  Coût.  loc.  du  baill. 
d'Amiens,  II.  632,  Boutbors.) 

1.  .iiisTiciER,  s.  m.,  justiciable  : 
Tous  les  justiciers  et  subgiez  de  la  dicle 

baillie.  (1.327,  Cart.  de  ilonlier-Bamei/, 
Hichel.  I.  5432,  f"  U  v».) 

2.  .irsTiciEn,  s.  m.,  juge  du  camp  : 

Gilles  de  Cin  est  sus  montes, 
De  combattre  tous  apiesles. 
Au  justicier  vint  errameat. 

(.Gilles  de  Chin.  429-2,  lîeiff.) 

3.  .lusTiciP.R,  -  sier,  -  ssicr,  -  zier, 
-  ckier,  -  cer,  jost.,  jot.,  joui  ,  jusleizier, 
justeser,  jotisser,  verbe. 

—  Act.,  dominer,  gouverner,   aduiiiiis- 
trer,  juger,  rendre  la  justice  à  : 
Tole  Bretaigne  jiisliia. 
Vint  ans  en  pais  la  gnverna. 

(Brui,  ms.  Munich,  269S,  Vollm.) 
Ki  Bretaoie  ot  a  jusiisier. 

(/«.,  3d6U.) 
Le  roi  qui  Brelaingoe  joslise. 

(Perceva:,  ras.  Monlp.  H  219.  f°  ~ii'.) 
le  gart  si  cestes  (bêles)  el  jusiis 
Qaeja  n'istroot  de  cest  porpris. 

(Cher,  au  Lyon,  :a8,  Hollaud.) 
Tant  fu  sage  et  cortoise  et  de  bêle  façon 
Que  noveles  en   vindrent  au  Saisne  BruDamont 
Qui  juslisoit  Sessoigne  el  la  terre  .inviron. 

(J.  BoD.,  Sttx.,  Hi,  Michel.) 
Taie  sa  tere  li  gardoil, 
£  meîDteaeit   e  justisoil. 

(Marie,  Lai  d'Eqiiilan,  23,  Roq.) 
Quant  voit  Gerars,  cui  fine  amors  jitstise. 
Que  sa  dolors  de  noient  n'aptlise. 
Lors  se  croisa  de  deul  et  d'ire  esprise. 
(.\UDErB.  LE  Bast.,  Bêle  habeaus.  ap.  Ler.  de 
Lincy.  Rec.  de  ch.  hiit.,  t.  I,  p.  97.) 

Que  Dans  .\nlipater  qui  Sidone  lenoil, 
El  toole  la  contrée  environ  irustiçoit. 
■    {Houm.  d'Alix.,  f  77'',  Michelant.) 

Altresi  somes  pris  corne  faus  qui  oiselo 
Justise  desor  lui  colomb  ou  arondele. 
(Tu.  I.E  Keht,  Geste  d'Alis.,  Itichel.  24364, 
1°  23  r».> 

Si  me  raprist  mes  cuers  autre  raison  . 
De  vos  amer  me  semout  et  Justixe. 

(Thib.  IV,   Chans..  p.  lU,  Tarbé.) 
Que  il  les  avet  a  juger  e  ;i  juslicer  par  fé 


et  par  cosdume.  (De  1210  à  1220,  Barin  de 
la  tialissonu.,  Arch.  L.-lnf.) 

Ice  list  la  dame  poramorque  si  la  jouti- 
soit.  {Arlur,  Richel.  337,  f  191'. > 

La  poisson  lor  covendra  boiro. 

Ou  César  en  fera  justise 

Qui  loz  les  raaufetors  Ju.stvie. 

(Dolop.,  1748,  BiM.  pIz.) 

Trop  f.rt  le  deslraint  et  atise 
Fine  amor,  ki  l'art  et  justise. 

{Ib.,  4(lo8.) 

Li  saiges  le  fol  i^nseignoil, 
Lt  li  plus  fors  les  jiutesoil. 

{Ib.,  12Ù0I.) 

Ja  n'irai  a  Karlon,  le  fort  roi  droiturier, 
S'aurai  ces  .n.  citez  sos  moi  a  joslicier, 
V.\  les  randrai  Karlon,  si  m'en  aura  plus  chier. 
(Gai  de  Bourg.,  3102,  A.  V.) 
Taul  fis  qu'il  a  certaiuement 
Vcu  a  mon  conlcneœent 
Qu'amors  nialemenl  me  justise. 

(Rose,  3'23l,  Meon.^ 

Mal  est  liaillie  qui  si  vit 
Et  cni  amors  si  fort  justice. 

(l'artoii..  7131.  Crapelcl.') 
Dedeos  sa  cambre  painle  a  Hors 
Le  jusiiçoit  li  dieus  d'amors. 

{Blancandin.  Richel.  3'd,  f''25"'.) 
A  soi  meismez  se  complaint 
D'amors,  qui  \e  justice  e\,  vaint. 

(.Gilles  de  Chili.  8U-2,  IleilT.;» 

.\mors  le  deslraint  el  justUe, 
Del  lot  le  met  a  sa  devise. 
(Ren.    de    BEAiijfr,    li  Biaus    Dfsconneus,    4091, 
Hippeau.) 

Je  vi  mon  neveu  Solehadin  qui  estoitrois 
deBabiloine,et  avoit  trente  ro'n  a  jousticier. 
(SIEN.  DE  Reims,  198,  Wailly.) 

(lu  que  il  leur  en  baillassent  home  que  il 
peussent  joulicier  si  comme  le  fié  le  reque- 
roit.  {Ch.  de  1283,  Arcb.  Loiret,  Prieuré  de 
Bonue-Nouv.  M  C  B.) 

Par  la  force  de  ce  chastel  joutisoit  il  toir 
la  terre  d'anvirorn  et  metoii  dou  tôt  a  sa 
volenté.  {Chron.  de  S.-Den.,  uis.  Sle-Gen., 
f»  234''.) 

Jusqu'où  lampsroy  Clolaire  qui  France 7>«/i<;Aa. 
iCIiarl.  le  Chauve,  Ilichel.  24372,  f»  1  r°.> 

La  crois  de  vosire  espaule  si  fait  senefiur 
Que  vos  ares  encore  rovaume  a  justicier. 

(Ib.,  f  26».) 
P"Ur  Maience  la  grant  tenir  el  Jusiisier, 
(ùoon  de  ilaieiice,  1907,  A.  P.) 
A  jusleizier   le   herbepaif^e.  (Ven<l.  a|jr. 
S.    Lienart   1313,  Ch.  du  tjarde  du  scean 
de  Carenlan,  S.-Sauv.,  Cals,  Arch. Manche.) 
E(hl,  Mort,  qui  touz  cors  joitsiice, 
Preos  moi  li  présent. 
(Jf.h.     Lesci  bel,     Chans.,    bal.    el    rond.,    XIX, 
Bibl.  elz.) 

Si  le  souverain  prenoit  ung  malfaieteur 
en  présent  nietîait  en  la  terre  son  subject, 
il  le  jusliceroit  du  forfait  fait  en  lelle  juri- 
dicion  racione  prevenoiouis.  (1437,  Coust. 
d'Anjou  et  du  Maine,  n,  152,  Beautemps- 
Beaupré.) 

—  Neutr.,  rendre  la  justice  : 

Et  justissera  comme  sires.  (Mars  1289, 
Lelt.  de  GuiU.  d'Antally,  Arcb.  Moutjeu.) 

—  Refl.,  être  soumis  à  la  juridiction  de: 
Li   home   devant   dit    ne    se  Josliseront 

mais  que  por  lou  maiour  el  pour  les  dous 
sergens  devant  diz.  [Pièce  de  1215,  Perard, 
Hist.  de  Bourg.,  p.  317.  éd.  1B64.) 


I       Par  les  qucus  celé  tere  se  justice.   {Cit. 
de  juin  1242,  N.-D.  de  Sin,  Arch.  Nord.) 

Adouques  n'avoient  eu  null  roi  par  cui 
il  se  jusliçassent,  aius  se  justisoient  par 
Jupes  qu'il'soraus  est.Mblissùieut.  {Estories 
tlogier,  Richel.  20123,  f"  177''.) 

—  Neulr.,  dans  le  même  sens: 

Ont  obligié  et  souzuiis  eus  et  leur  hoirs 
et  leur  biens  a  joulicier  au  prevost  de 
Paris.  (1283,  Arrènlem.,  Arch.  L  765.) 

—  Act.,  saisir  par  autorité  de  justice  : 
Laquelle  masure  dessus  dite  édifiée  ledit 

(iuillaume  et  ses  héritiers  pourront  jusii- 
sier et  esvanner  snnz  contredit  pour  la 
rente  sourtenue.  (1298,  Cart.  de  S.  Wan- 
drille,  Richel.  1.  17132,  p.  309.) 

Ne  qu'il  puissent  prendre  ne  arrcster  ne 
justisier  les  quaretes  ne  ceuls  qui  aniene- 
roient  la  dite  diesme  a  la  granche  as  dis 
religieus.  (Lundi  apr.  S.  Luc  1298,  Ch.  du 
vie.  de  Caen,  S.-Etienne,  Arch.  Calv.) 

Lequel  .lehan  avoit  trouvé  les  besles  d'i- 
cellui  Guillaume  en  certain  herbage...  el 
faisoient  grant  dommage,  par  lequel  dom- 
ujaee  il  les  avoit  voulu  de  fait  iiisticier 
(1471,  Arch.  JJ  196,  pièce  363.) 

—  Exécuter  : 

Pour  justicier  Marion  de  Cygneel,  qui 
fu  enfouye  toute  vive,  pour  le  salaire  et 
despeHs  dou  bonrrel,  .xx.  s.  (1238,  Compte 
de  Odarl  de  Laigny,  Arcb.  KK  3%  f'  10  r») 

.Justicier  et  mettre  a  mort.  (Froiss., 
Citron.,  II,  34,  Kerv.) 

—  Justifier,  excuser: 
r.lïges  par  quele  entenlion 
Je  sui  los  vostres  me  desist 
S'aniors  dire  ne  li  fesisl? 
De  coi  le  puis  jou  jusiisier. 
Par  coi  me  doie  lanl  prisier 
Que  dame  nie  face  de  lui. 

(Chiiest.,  Cliijel,  Ilichel.  37»,  f»  27C'.) 

—  Mortifier  : 

Muioe  voll  devenir  e  sa  vie  muer. 
Pur  sa  char  justicier. 

(Itou,  t'  p.,  1707,  Audresen.) 

—  Forcer  : 

Et  se  nuz  vient  d'cstrange  pais  pour  ou- 
vrer, que  \i  soit  justicié  parle  prevost  de 
Paris  a  tenir  les  ordenances  desus  dites  pur 
son  seremenl  avant  que  il  puisse  ouvrer. 
(Est.  BoiL.,  Liv.  des  mesl.,  i"  p.,  xxix,  4, 
Lespinasse  et  Bonuardol.) 

—  Etalonner,  en  parlant  d'une  nie-sure  : 
Et  .juslice  one  sccre.  {Alb.  de   Vill.  de 

Honnec,  p.  136,  Lassus.) 

Que  la  jotise  de  la  livre  devant  dite  est 
lor  et  que  il  la  devoiant  jotisser.  (1253, 
Privil.  des  bourg,  et  march.  de  Rouen,  Arch. 
J  1030,  pièce  12''".) 

L'an  li  demanda  ausi  se  le  mère  de  fiu.in 
ne  la  cité  jolisoianl  celé  livre.  {Ib.} 

—  Réfl.,  devenir  juste  : 

Abrahans  ir.oatl  se  jostisa 

Au  servise  Deu  que  pris  a. 

Que  sou  pleisir  el  son  servise 

Fesoil  ausi  cnm  a  devise. 

(EvHiT,  Bible,   liichcl.  12157,  fJl   y".) 

—  Se  frapper  dans  un  combat  judi- 
ciaire : 


680 


JUS 


.lUV 


JYN 


A  lors  esp«es  st  ront  bien  juslisanl. 
(Beiitii«mi  I)E    Bab-sck-Aobe,    Cirard   df    Viont; 
p.  138,  Tarbé.) 

JUSTiciEREMENT,  .nlv.,  pHT  autorité 
dp  jastice  : 

Aipsy  evilcrav  je  oysivpté  espérant  qufi 
je  no  ^ër^y  justieierement  jcUé  en?  ténèbres 
exleriores.  (Fossetieh,  Cron.  Margarit., 
vas.  Brux.,  I,  f»  15  r») 

4USTi<;oiER,  -  ceier,  v.  n.,  juger: 
Et  poiircc  appartient  il  a  celuy  i]ni  a  fait 
l'arresl  et  a  toute  juslii^e  que  e\\e  jiisticei/c 
en  oeluy  cas.  (Coiist.  de  Bret.,  f"  141  i'».) 

jusTiFiABLK,  adj.,  qui  justifie  : 

Li  blans  samiz  resplendissables 

Sont  les  ouvres  justifiables 

Des  saisz. 
(Mt.i:    Di    LA    CiuRiTK,     mUe,     Richel.     101, 
f»  Ui'.) 

.lusTiFiANCE,  S.  f.,  action  de  sejusti- 
ncr: 

Juadflance.  (xv'  s.,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  liibl.  Amiens.) 

JUSTIFIANT,  adj.,  rjuidonne  la  justice  ; 

Pour  cause  de  la  transpression  desdils 
privilèges  et  de  noslre  dite  sauvegarde 
justifiante.  (1345,  Ord.,  il,  231.) 

.lusTiFicABLEMEXT,  -  avlement,  adv., 
justenienl  : 

Quatre  cens  livrées  de  tiere...  justi/ica- 
vlement  desserres  et  abousnees.  (Lelt.  de 
1287,  Mart.,  Thés.,  I,  1228.) 

Que  il  y  avoit  a  tenir  de  luy  et  de  ses 
lioirs  contes  de  llaynnaut  en  lige  fief  et 
eu  hommage  hiretavlenient  et  justifi.cavle- 
ment.  (Ib.) 

JUSTIFICATION,  S.  t.,  oBUvre  juste, 
teuvre  de  justice  : 

Justifications  aussi  si  est  quant  aucuns 
mvre  chose  juste  de  nature  ou  d'ordene- 
nient  de  loi.  (fA  Ars  d'Amour,  II,  llo, 
Petit.) 

Quele  justification  fet  le  juste  et  quele 
non.  (76.) 

Par  ce  appert  par  quelles  justifications 
un  homme  doye  cstre  dit  juste.  (Oresme, 
:ip.  Meunier,  thèse,  p.  186.) 

JUSTIFIEMENT,    JUStef.,     S.   Ul.,  jUStifl- 

cation  : 

Il  guardent  les  justifiemenz  de  lui.  (Lib. 
Psalm.,  O-if.,  r.iv,  43,  Michel.)  Var.  -.juste- 
fiemenz. 

Por  lo  justifiement  des  oianz.  {Greg.  pap. 
Hom.,  p.  122,  Ilofrnann.) 

Donques  pour  acquérir  celle  haulte 
clarté  et  en  pré  prendre  la  justice  de  la 
mort  nous  convient  eslongner  de  la  glore 
■  lu  monde,  et  par  omosnes  et  justifiemens 
-erons  contens  de  la  recevoir.  (CoUBCy, 
HUl.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f»  li6'.) 

Nostre  Seigneur  fut  livré  a  mort  pour 
nos  pèches  et  il  ressuscita  pour  nostre 
justifiement.  (P.  Febget,  Nouv.  Test., 
I'  149  \",  impr.  Maz.) 

Et  je  eslendray  ma  main  sur  toy,  cl,  os- 
lerav  ton  JMsM^emenJ.  {Bible,  Ezéchiel,  ch. 
16.  éd.  1548.) 

Et  grâce  et  justifiement  de  moult  de  pé- 
chez. {Ib.,  St  Paul,  Epist.  aux  Romains, 
cb.  S.) 

.lUSTiFiEn,  joKd'flSer,  verbe. 
—  Act.,  vérilier  «ne  mesure  : 


Illeuc  doit  estre  (la  mesure)  justifi£e  et 
seignie.  (E.  BoiL.,  Lit).  îles  mest.,  1°  p.,  iv, 
7,  var,  Lespiuasse  et  lionuardot  ) 

—  Neutr.,  être  soumis  à  la  juridiction: 
Estoit   fycu  lav   a    joutiflier    au   maire. 

(1280,   Ar'r.   de  'l'Ecliiq.  de  Norm.,  Arcli. 

mun.  de  Rouen,  tir.  2,  n"  1.) 

JUSTINE,  s.  f.,  sorte  de  mesure  : 

A  li  puel  on  apersoner 
Ke  jusliche  chou  est  jiisline. 
Jiisliclip  reut  sans  faussoner 
Toute  rien  justement  mener 
Kt  mesurer  a  juste  mine. 
(liF.Nci..  DE  MoiijEss,  dc  Cari'r,  st.  XLix,   8,  Van 
Hamel.) 

Cf.  Jl'STE. 

jusTis,  S.  m.,  justice  : 

Ce  dit  Garins  li  frans  dus,  H  pentis  : 
JesQ  de  gloire  m'en  face  droit  jitstis. 

(Lus  l.oli.,  ms.  Berne  il3,  f  33°.) 

JUSTISABLE,  voir  JnSTIÇABLE. 

JUSTISAUBLE,  voir   JnSTIÇABLE. 

JUSTISAVLE,  voir  JCSTIÇABLE. 

jusTisEOR,  voir  JusircEOR. 
JusTisERiE,  voir  Jdsticerie. 
jusTisiER,  voir  Justicier. 
jusTisiouR,  voir  Jdsticeor. 

JUSTISSABLE,  VOir  JnsTIÇABLE. 

JusTissEOR,  voir  Jcstickor. 

JusTissiER,  voir  Justicier. 

jusTissiME,  adj.,  très  juste  : 
Ensamble    escripvoient    les    justissimes 

loys,  mo'urs  et  institutions  des  nobles  citée 

de  Grèce.    (Fossetier,   Cron.  Marg.,  ms. 

Brux.  lOSH,  VII,  i,  9.) 
V\omejustissime.  (Id,,  ib.,  ms,  Brux.,  I, 

f»  92  r».) 

JUSTIZABLE,  voir  JUSTIIJABLE. 
JISTIZAUBLE,  voir  JUSTIÇABLE. 

jusTi/.iER,  voir  Justicier. 

.lusTOiER,  v.  a.,  étalonner  une  mesure, 
examiner  si  elle  est  juste  : 

Pierres  prist  le  tavernier  et  le  mist  en 
prison  et  lit  jusloier  toutes  les  autres  me- 
sures qu'il  avoit  prises  es  autres  tavernes. 
(Beacm.,  Coût,  du  Beauv.,  xxvi,  15,  var., 
Ueugnot.) 

JUSTOIRE,  S.  f.  ? 

Ilecovriers  de  nostre  saisine, 
Maisons  de  pais,  tors  de  victoire, 
Plantains,  olive,  lleurs  d'épine. 
Cyprès  et  palme  de  jmtoire. 
(lliTEii.,    les   .IX.    Joies    de    is'oslre    Dame,     II, 
12,  Jub.) 

1.  JUTE,  voir  Joste. 

2.  JUTE,  voir  JOTE. 
JUTGEOR,  voir  Jlt.eor. 

JUTICEOll,  voir  JUSTICEOB. 
JlITiSABI>E,  voir  JUSTIÇABLE. 

jL'vAiiLETft,  s.  f.,  secours,  assistance  : 

Dei,  qui  os  pardurableté 
V.  DOS  dnnas  juvnbleté. 

(Adam,  p.  78,  Luzorrhe  ) 


JUv.*.TiF,  adj.,  qui  aide  : 

Mais  pour  ceux  qui  ont  paour  et  )iour 
enfans  vecy  médecine  moult  invatice. 
(B.  deGord.,  Pratiq.,  I,  18,  éd.  1495.) 

Quant  la  laictiie  est  cuyte  elle  est  plus 
juvative  et  aydante.  {Jard.  de  santé,  I,  240, 
impr.  la  Minerve.) 

Les  meures  aigres  sont  bonne  médecine, 
jiivatives  et  secourables  aux  ulcères  des 
entrailles.  {Ib.,  299.) 

Emplastre  bonne  et  juvative  a  la  ma- 
ladie appellee  sciasis.  {ib.,  419.) 

JUVEGNEUR,  voir  JOVEKOR. 

.     JUVEIGNERIE,  VOir  JOVEIGNERIE. 

JUVEIGNEUR,  voir  JOVE.NOR. 

JUVEIGNEURAGE,    VOir    JOVEIGNORAGE. 

JUVEIGNEURERIE,  VOir  JOVEIGNEU- 
RERIE. 

JUVEIGNEURIE,  VOir  JOVEIGNERIE. 

JUVEN.AL,  voir  JO VENAL. 

JUVENCE,  voir  JOVENCE. 

.lUVENOR,  voir  JOVENOR. 

.MVENT,   VOirJoVENT. 

JUVEXTE,  voir  JOVENTE. 

juvENTUs,  s.  m.,  jeune  homme  : 
Si  fu  l'estrif  muet  delitns 
Del  veyllard  e  del  juventm. 
(CiHROnv,  Pel.  plee,  Vat.  Chr.  1659,  1»  91».) 

Cf.  JOFNETUS. 

juvENTUTE,  S.  î.,  jeuuesse  : 

Cestui...  pour  la  beauté  de  sn  jnventule, 
laquelle  non  se  pooit  estimer  de  tout  lo 
inonde,  estoit  amé  et  honoré  (Ai.mk,  l'sf. 
de  H  Norm.,  II,  43,  Cliampollion.) 

JUVENUR,  voir  JOVENOR. 
JUVERYE,  voir  JUERIE. 

juviLE,  voir  JniziLE. 

JL'VIR,    voir  JOHVIR. 
JlWELET,  voir  JOIELET. 

juwisE,  voir  JuisE. 
juxTE,  voir  Joste. 
JUY,  voir  Jehdi. 
JUYAL,  voir  JOIEL. 
juYECEL,  voir  Juisecel. 

JUVNET,    voir  JUIGNET. 
JUYRIE,  voir  JUERIE. 

jiiYs,  voir  JuiSE. 
ji'vsE,  voir  JuisE. 
JUYSTE,  voir  Jdste. 
JUYT,  voir  JUET. 
juzARME,  voir  GniSARME. 
JUZARMIER,  voir  GUISARMIER. 

jiziK,  voir  JuGiE. 

JYNGUER,  voir  GiGUER. 


KAK 


KAM 


K\n 


KAC,  S.  Ml.? 
De  esmproliin  prcng  le  Invre, 
De  liobel,  li  hac  e  le  lierre. 

(Trislan,  II.  p.   li;t,   v.  511,   Jljrhcl.) 

KAf:iiF.vi;L,  voir  Chachkvkl. 

KAcoiNcxE,  voir  Cacoione  au  Siipplé- 
nient. 

KAEIGNON,   voir  CHAAlfiNON. 
KAEL,  voir  CHAnEL. 

KAELE,  voir  Chaele. 

KAESTiï,  voir  Chasteé. 

liAFFAirr,  \oir  Cai-ard  auSnppi('ini'iil. 

KAFi,  vùirCAFi  au  Suppléiiieiit. 

KAi,  s.  m.,  Iiarroau,  ^tiHp  de  fer  : 
Kai.i,   l.ai.   (Oloss.    lat.-galL,    Ricliol.  I. 
1303-2.) 

KAiAiJE,  voir  Caiage. 

KAiF.i.,  voir  Caiel. 

1  KAiEi.E,  voir  Chaele  au  SuppléiiiiTit. 

2.  KAiELE,  voir  Chaiere. 

KAiEii,  voir  Caier. 

KAiicRE,  voir  Chaierr. 

KAiiEL,  voir  Chael. 

KAixAGK,  voir  Cainagiî. 

KAisiNAL,  s.  m.,  petit  manoir  ? 

Tout  einsi  lie  li  voie  sVii  va  oiilre  .m 
kaisinal  il? f,OD  Botninf;.  (1291,  Charlrier  de 
yamui',  jugem.  arbitral.) 

KAISXOI,  voir   ClIESNOf. 
KAISSEII,  voir  QUASSKll. 

KAiTiF,  voir  Chaitif. 

KAITIUF,  voir   ClIAITIF. 
KAIVE,  S.  i.'! 

L'on  cuiiloit  ((u'ils  deiis?tnl  présenter 
du  inoius  di.\  on  douze  chariots,  du  moins 
a  cause  de  la  perrie  ;  mais  il  n'en  y  eut 
seulement  que  di.\  ou  douze  kaives.  (J. 
.MoLiNF.T,  Cliron.,  cil.  cccxv,  Buchon.) 

KAKEIIIEKEXC,  VOIT      CAOU  EHARENC  aU 

Suppléiiiont. 


liAKENObE,  S.   f.  ? 

K  pur  tut  cerlilier  I.i   p.irole, 
Conouslre  coveni  la  tûkriwle. 
{The  Irealhe   of  W.dler    ilr  llil'iesmorlli,    p.  1  ifi, 
Wright.) 

KALADE,  S.  f.,  .sorte  de  fêle  : 
Ped.ans  le  chasteau  relonriia 
Ou  l'en  faisoil  l'esté  et  kalade. 
llaubregon,bacl>inet,  salade 
iVe  (pleurent  plus  par  la  maison 
Puis  que  le  dieu  d'amours  tant  sade 
.S'est  venu  mettre  en  garnison. 
(I.Ei-iiAKc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.   3121,  1°  .5".) 
Encor  te  disse  des  kalades, 
Pe  la  karole  et  de  la  trejque 
One  firent  les  Amadriad.'s 
DessoiiPz  les  arbres. 

(b..  ib.,  f  \'IH^\) 

KALEMAV,    voir  CaLA.MAV. 
KAI.EMELEIl,  VOir  CHALE.VELEH. 

liAi.ENDAinE,  voir  Cale.ndaiiie. 

KALENDER,  VOIT  CALENDER. 

KALENuiEii,  voir  Calendier. 

KAi.ENDUE,  voir  Cai.endre. 

KAi.ENDREiiî,    voir   Calanoreur    au 
Supplément. 

KALENGiER,  voir  CHAI-ENGIEH. 

KALiEL,  voir  Caliel. 

KALiGE,  voir  Calige. 

KALiNE,  voir  Chei-ine. 

KAM,AM)AiiiK,   Voir   Calendaire    au 
Supplément. 

KALLENDitEssE,  vùir  Calanoresse  au 
Supplément. 

KAMEi.iN,  voir  Camklin. 

KAMEKAS,  voir  CAMOCAS. 

KA.MoiSER,  voir  Chamoisier. 
KAMoKAs,  voir  Camocas. 
KAMOftUAij,  voir  Camocas. 

KAMORKAS,   VOir  CAMOCAS. 

KAVicsETjVoirCAMU.SETau  Supplcmeiil. 


KAN,  voir  IJIIANT. 
KANABIJSTIN,   VI  lir  DaKKUU.STI.N. 
KANC,  voir  (JUANT. 
liANCIEI,,  voir  ClIANT.EL. 

1.  KAXE,  voir  Cane  1. 

2.  KANE,  voir  CllANE. 

KANEiii  isE,  voir  Canebuisk. 

KANEE,  voir  Canef,. 

KANESsoN,  s.  111.,  snrie  (le  plante  sait- 
vage  : 

Plnnle  I  a  ronces  et  boutonier.^, 
l'^t  hancsaoii  qui  put  coitie  feinters. 
(U  Motiiofic  Ctiillaiimc,   Iliehel,  774,    f  •îtl   r°.) 

KAMVET,  voir  Canivet. 
KAM/.iAr,  voir  Camsei,. 
KANKE,  voir  Qua.nt. 

KANOLK,  voir  ClIKNOLE. 

KANT,  voir  Qua.nt. 

KANTEI-,  voir  CHANTKL. 

KANTREF,  canlief,  s.  m.,  canton  coin- 
po,sc  de  cent  villages  : 

Le  premer  conqiierur  des  Ireys  Icantrefs 
de  la  terre  de  Brekenoch  esloyt  Bernard 
de  Nefiiiarche.  (Monast.  Awjlic.,  t.  I, 
p.  319,  ap.  Duc.,  Kanlref.) 

Candredus,  i  .e.  Cantref,  n  Cant,  quod 
eentum,  et  Iref,  villa,  composito  vocabulo 
laui  Britannica  quani  hibernica  lingua  di- 
ciUir  lanta  terrœ  porlio,  quanta  ccnluni 
villas  continere  soîel.  (Silvesteh  Oibai.- 
Dus,  Dcscripi.  Cambriœ,  cap.  4,  ap.  Duc, 
Canlredus.) 

KAoTRiAu,  Aoir  CAotKTrnEAU  au  Sup- 
plément. 

KARAT,  voir  Carat  au  Supplément. 

KAREAU,  voir  Carrel  au  Supplément. 

KAREGTE,  voir  CUARARTE. 
liAREE,  voir  CllAliEE. 

KAnici.,  Mijr  Carrkl  au  Siiiipléiiirnt. 

KARKPTK,    voir   CUAUACTE. 

Ht; 


(isn 


KAU 
KAiuisuEL,  voir  Carksmel. 

KAKETELE,  Voif  CHARETELE. 

K.VRiAGE,  voir  Chariage. 
K  viiiAVLi:,  voir  Charuble. 
KARIKR,  voir  Charier. 
KARiERi:,  voir  Chariere. 

KARILLON,  voir  CARILLON. 
KARIMEXTREXT,   VOir    CaIIKSMENTRANT 

au  Suppl(?menl. 

KARiN,  voir  Carix. 

KARioi.E,  voirCARtOLE  au  Supplément. 

KARioN,  voir  Carion. 

KARisEL,  voir  Carisel  au  Supplément. 

KAuissiME,  voir  Carissime. 

KAROBLE  (par),  loc,  à  proportion,  au 
marc  la  livre  : 

Se  la  dete  est  plus  que  la  uionee,  le 
seipnor  la  deit  faire  paier  par  karobles,  a 
chacun  son  avenant.  (Ass.  de  Jér.,  t.  I, 
p.  291,  Beupnot.) 

KAROLE,  voir  Carole. 

KAROLEOR,  VOif  CaROLEOB. 
KAROLER,  voir  CaBOLBR. 

KAiioiGNE, S.  f.,  syn.  d'éteudard  : 
Lear  karougne  et  leur  cslandart 
I  orent  amenée  en  dart. 

(MoosK.,  Chron.,  iigSBl),  Reiff.) 

KARRKL,  voir  Carrel  au  Supplément. 

KARTE,  voir  Quarte. 

KAS,  voir  Cas. 

KASAU,  voir  Chbsal. 

KASEL,  voir  Cbesal. 

KASL'LLE,  voir  Chasule  au  Supplément. 

KAT,  voir  Chat. 

KATEL,  voir  Chatel. 

KATO\,  voir  Cato.v. 

KAUCHIAGE,  voir  Chaociage. 

KAL-CLIBR,  S.  m.,  bfuit,  tumulte,  con- 
fusion, désordre  : 

Quiconqiies  fait  kaudier,  quatre  deniers 
.loil.  (1335,  Ord.,  \,  510.) 

KAUKAiN,  voir  Cauocain  au  Supplé- 
ment. 

KAIIKKTRAI'E,  VOir  CHAUSSETRAPE. 

KAUKiER,  voir  Chauchier. 

KAUUUE,  S.  f.  ? 

On  a  fait  une  kauque  pour  un  pont. 
(1418,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.)  « 

KAURENEI.,  adj.  » 
Lors  a  mandé  s'espee 
Et  tea  geot  assemblée 
Ki  ne  sont  mie  kaurenel. 
(1.  Ekart,  Bartsch,  Rom.  et  pail.,  III,  .!i,.S9.) 


KEM 

KAuwE,  voir  Chok. 
KAUWixERiE,    voir    Chevalerie    au 
Supplément. 
RAVAGE,  voir  Chevagk. 
KAVECE,  voir  Chevece. 
KAVECEURE,  voir  Cheveceure. 
KAVECHEUL,  voir  Cheveceul. 

KAVEl-.HOEL,  voir  CHEVECEUL. 
K.WEr.l'EL,  voir  CHEVECErL. 
KAVEI.ET,  voir   CUEVELET. 

KAvuoi,  voir  Ch.avroi. 
KAYEUEi'R,  voir  Caierecr. 
KE,  voir  Que. 

KECKE,  S.  f.  ? 

Quant  niessires  Jehans  eult  encontrcs  ses 
compaisnoDs  H  chiaux  de  se  kecke  ensan- 
jïlentis.'  (Froiss.,  Ckron.,  T,  264,  Luce^ms. 
Amiens,  f"  7.) 

KEii-,  voir  Quel. 

KEiuiioNKEs,  voir  Quelconque. 

KEiNE,  adj.  f.,  (lualifie  une  sorte  rie 
goutte  : 

Pur  ^'onte  keine.  (Ms.  Oxf.,Bodl.  Digby  86, 
f  28  r».) 

KEiR,  voir  Cheoir  au  Supplément. 

KEis,  cas  sujet  ;  voir  Quku. 

KEisEL,  s.  m.,  gravier  : 

Wasons,  Aeisef.'îjtere  rouge  et  fouloreche. 
(1281,  Rcg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer  AB 
xviil,  16,  n»  470.) 

KEisELE,  s.  f.,  gravier  : 

Ke  nus  ne  fuecbe  1ère  rie  folons  ne 
wasons  ne  tere  roupe,  ne  sablon,  ne 
keiseles.  (1270,  Beg.  aux  bans,  Arcb.  S.- 
Omer  AB  xvill,  16,  n"  308.) 

KEL,  voir  Quel. 

UEI.CONKE,  voir  Quelconque. 

1.  KELE,  s.  f.,  sorte  de  hotte  uu  de 
brouette  servant  à  transporter  le  charbon  : 

Certeyns  vesselx  appelles  keles,  par  les 
nupux  tielx  carbons  sont  caries  de  la  terre 
ji";qiies  a  les  niefs  en  lesdils  ports.  {Stat. 
de  Henri  V,  an  ix,  impr.  polb.,  Bibl. 
Louvre.) 

2.  KELE,  5«e/e,  s.  i.i 

On  a  défendu  les  queles  clouseir  et  le 
liiTlir  ne  sour  maisons  ne  es  rues.  (1280, 
Beg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer  AB  xviii, 
16,  n»  450.) 

Cf.  Keler. 

KELER,  v.  n.  i 

Kc  nus  berlisse  ne  closse  ne  fceifcdedens 
les  murs  de  le  vile.  (1281,  lieg.  aux  bans, 
Arch.  S.-Omer  AB  xvill,  16,  n"  558.) 

Cf.  Kele  2. 

KELES,  voir  Chaele. 

KEMANDEUii,  voir  Commandkor  au 
Supplément. 


KKS 
KEJiANT,  voir  Commant. 

KliMAlJXT,  voir  COM.MANT. 

KEMiXEL,  voir  Cbeminal. 

KEMUNEMEXT,  VOir  COMMUNEMENT. 
KE.UUNITÉ,  voir  COM.MUNETE. 
KENAR,  voir  Canart  au  SuppléllKMlt. 
KENE,  voir  Cane. 
KENEE,  voir  Canee. 
KENELiEU,  voir  Chaneliu. 
KENivET,  voir  Canivet. 

KENXEBUYE,  VOir  CHENEBUIE. 
KENNET,  voir  CHIENET. 
KEN'NIERE,  S.  f.  ? 

Certaine  quantité  de  Irelin  vermeil,  noir 
bougheran,  fringbe,  fillet  et  autres  parties 
emploiees  a  ralongier  et  reslarpir  le  kcn- 
niere  del  espinette  de  Jehan  Gantois  donnée 
a  le  cappelle  de  le  halle.  (1442,  Lille,  ap. 
LaFons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

KENN'iUT,  S.  m.,  canif  : 

Pour  une  escriptoire,  .i.  cornet  et  .1. 
kenniut,  .m.  s.  (1371,  Dép.  de  l'Iiôtet  de 
l'Ev.  de  Noyon,  Doc.  hist.,  1. 111,  p.  467.) 

Cf.  Canivet. 
KENON,  voir  Chinon. 
KEoiTE,  voir  Cheoite. 
KEPOL,  voir  Quepol. 
KERE,  voir  Chaieuf,. 
KERESSE,  voir  Cerise. 

KERKAGE,  VOir  ChARGEAGE. 

KERNu,  voir  CREN'U. 

KEROLLE,  voir  CaROLE. 

KERRE,  voir  Querbe. 

KERSTIENTÉ,  VOir  CBRESTIENTÉ. 

KERTEL,  voir  Cretel. 
KEKUiER,  voir  Charuier. 

KES,  s.  m.  pi.,  probablement  forme  de 
chat,  machine  de  guerre  : 

A  Pierre  Pelet,  pour  otel  faire  de  son  car 
a  .iiii.  quevauls,  qui  mena  adonc  a  Crespin 
les  kes  de  le  ville.  (Compl.  du  Massart, 
1348-82,  Arcb.mun.  Valenciennes.) 

KESNEEL,  voir  CHESNEEL. 

KESRE,  voir  Querre. 

1.  KESTE,  s.  f.,  grilli>,  barrcnu  : 
Pourront  encorres  lesdiz  reiiaieus  avoir 

un  (^(^r  et  une  kitsle  riessouz  ledit  torgoir. 
(1339,  Arch.  ,IJ  72,1"  224  v».) 

2.  KESTE,  voir  QUESTE. 

KESTEL,  voir  QUESTEL. 

KESTERE,  8.  f.,  grille,  barreau: 
Item  paiiel  a  Le  Haye  pour  haisin  avoec 
kesleres  pour  le  molm,    .vu.  solz.  (H58, 
Compte  de  la  fabrique  de  S.  Pierre  de  Lille, 
ap.  Dm:.,  Haisellns.) 


KEU 


KEU 


KIR 


(W3 


KESTiEK.  S.  m.,  fabricant  de  grilles  : 
Nous  aviens  el  poiens  avoir  d'eslalages 

a  merchiers,  a   esruliers,  a  potiers,  a  va- 

niers,  a  iiiaironniers,  a  hufjiers,  a  kestiers. 

(Pièce  de  1263,  ap.   Brassart,  Pr.   de  l'Uist. 

du  Chdl.  de  Douay,  l,  88.) 

KirriF,  voir  Chaitif. 
KKTivKsoN,  voir  Chaitivaison. 
KEi',  voir  QuED. 
KEUimii,  voir  Cueudhk. 

KEl'ERIE,  voir  (jDEUElilE. 
KEIJETE,  VOirGOETE. 

KBL'KioT,  adj.,  petit,  en  picard  ancien 
et  iiioderne.  Corblet  remarque  que  Pierre 
l'Heruiite  portait  le  surnom  de  Keukiot 
Pierre. 

Pic,  Somme,  Gamaches,  et  Norm.,  vallée 
d'Yères,  keukiot,  kiokiol,  surnom  donné 
familièrement  au  dernier  né  de  la  famille. 

KEULLEUR,  VOif  CUEILLEOR. 
KEULLOITE,  Vùif  CCJEILLETE. 
KEL'LTE,  voir  KeUTE. 
KEULTY,  voir  IvEUTIS. 

KEL'iiBUiEF,  .S.  m  ,  loi  de  la  commune, 
coutume  ; 

Et  comme  avecq  les  cas  qui  par  leur 
keurbrief  deseure  esciipt  sout  expresse- 
meal  excepté  de  ladiUe  loix  du  fraucq.  ... 
desquels  (rjif)  [mlil  keurbrief  uc,  fait  nulle 
nieution.  (CA.  de  1323,  ap.  Ouc,  II,  3;4», 
éd.  fJidot.) 

Cf.  CUERE. 

1.  HEURE,  VOirCUERE. 

2.  KEURE,  voir  Coure. 
KEURÉ,  adj.  ? 

Lag  millier  de  chercbaulx  pour  le  pro- 
vision de  l'eplise,  est  assiivoir  deux  ceus 
de  renforchies,  deux  cens  a  coques,  el  le 
reuiain  keures.  fl426,  Cartul.  de  Corbie, 
f"  52  v°,  ap.  Ouc,  Cercliium.) 

KEURl-ONNEL,  S.   m.  ? 

Dix  i)enniers  et  deux  keurfonneaulx. 
(1449,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amieus.) 

KEUUHEEU,  voir  CdERiER  2  HU  Supplé- 
ment. 

KEUHTII.,  voir  CORTIL. 
KEUSiR,  voir  ClIOlSIH. 
KEiJST,  voir  QUEU. 

KEUT,  voir  QUEO. 

1.  KEUTE,  voir  COUTE. 

2.  KECTE,  voir  COULTE. 

3.  KErTE,  Iceuile,  keulle.  queute,  coeuUe, 
ceute,  kieute,  s.  f.,  sorte  de  bière  : 

KeuUes  et  vin  aigers.  (RoisiN,  Cout.  de 
Lille,  p.  138,  Bruu-Lavainni:.) 

Huit  pos  de  kieute.  {1338,  Arcb.  J,l  91, 
pièce  409,) 


Pour  l'empeschemeut  mis  a  certaine  cer- 
voise  ou  keute.  (1446,  Ch.  de  Cambrai,  ap. 
Duc,  Coûta  l.) 

Lnurens  Du^main  tenant  uni;  pot  de 
keute  en  sa  main,  lequel  pot  pour  ce  que 
ladite  keute  ne  se  povoit  boire  en  lailite 
ville  (de  Gand).,.  (1463,  A""'.  J.I  199,  pièce 
108.)  (- 

Diviers  petis  beveraigBb  ,;'•,  ons  amy- 
noit  a  Liège,  conme  keute  et  autres  brei's- 
seis  beveraiges.  (J.  de  Stavelot,  Cbron. , 
p.  594,  Borgnet.) 

Ceule.  (xV  s.,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gtoss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cluintez,  Khimans,  beuvez  a  longao  alleiue 
Ches  vins  franchois  en  lieu  de  keute  ou  bierre. 
(MoLiSET,  Ckam.  sur  la  jnurn.  de  Gidneiinle, 
ap.  Ler.  de  Lincy,  Chms.  hisl.  fr.,  l,  391.) 

Bierre  et  coeulte.  (1524,  La  Bassée,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Nu!  ne  s'ingère  ou  actvance  doresnavant 
de  distribuer  aucuns  brevages,  tant  de  vin 
comme  île  keutes,  cervoises  ne  autres  li- 
queurs, aux  personnes  qui  en  voudront 
avoir  par  assiette  en  la  maison  des  ven- 
deurs que  ce  ne  soit  a  mesures  el  pots 
d'estain  marques  et  enseignes  de  la  marque 
et  enseigne  de  la  dite  ville  de  Mons.  (1S37, 
Cout.  de  Mons,  Nouv.  Cout.  gén.,  II,  187''.) 

Les  cabareliers  doivent  mettre  les  bloc- 
queletz  quand  ils  encloent  keulles  et  cer- 
voises. (1.559,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Les  Anslois,  Flamans,  comme  aussi  les 
Picards,  font  leur  bière  avec  égale  quan- 
tité d'orge  et  de  frumentee  fort  cuite,  la- 
quelle les  Flamans,  et  Anglois  appellent 
aile,  et  ^ulalle,  ou  double  bière,  et  les 
Picards  rappellent  queute  double.  (LlE- 
BAULT,  Mais,  rust.,  p.  682,  éd.  1S97.) 

KEiTEL,  keuUel,  kieutel,  kiutel,  s.  m., 
syn.  de  keutis  : 

Et  tu  eslreinderas  la  cote  par  bys,  et 
feras  le  amyle,  el  le  coler  de  œuvre  de 
kiutel.  (Bible,  Exode,  ch.  28,  v.  39,  Richel. 
1.)  Lat.,  et  balteum  opère  plumarii. 

Item,  a  la  ville  de  Félines,  pour  les 
povres  femes  gisans,  une  ceute,  .i.  keuUel. 
(1310-1320,  Cari,  de  Flines,  p.  531,  Haut- 
cœur.) 

Pour  l'achat  de  deux  kiexUelz.  (1438, 
Lille, ap.  La  Fons, G/oss.  ms., Bibl.  Amiens.) 

KEITTELETTE,  VOif  COITELETTE. 

KËLiTiER,  voir  CousTiER  au  .Supplé- 
ment. 

KEI  TIERE,  S.   f.    ? 

Une  pierse  hupelande  a  keutiere.  (1434, 
Valenc,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl, 
Amiens.) 

KEUTiixEUR,  kieut.,  quieleleur,  s.  m., 
celui  qui  travaille  les  étoffes  de  coutil  : 

Ta[)iseurs  et  quieteleurs.  (Cbron.  desPays- 
Bas,  de  France,  etc.,  Kec.  des  Chr.  de 
Fland.,  t.  III,  p.  210.) 

Kieulilleur.  (1369  Valenciennes,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Le  kieulilleur  vend  coffres,  plumes,  aie 
(1456,  Lille,  ib.) 

A  Jehan  de  la  Cliappelle,teM(iUettr,.xviii. 
1.  pour  six  aulnes  de  keultv  (1600,  Lille, 
ib.) 

Cf.  COULTILLIER. 


KEUTiLMER,  voir  CoULTiLLiEH  ,iu  Sup- 
plément. 

KEUTI.S,  kleulis,  kieutys,queuliz,  keulty, 
quety,  s.  m.,  lit  de  plume,  matelas,  en- 
veloppe du  matelas,  couvre-pied  : 

Ne  pourront  vendre  aucuns  queutiz  de 
lilz  noeufz,  se  Ifsdis  (lueiiliz  m:  soni  fais 
tous  d'une  niclsnic  ouvrage  ,  leaulx  et 
marchaus.  (1491,  Ordoim.  rendue  par  lé- 
clievin.  d'.^miens  pour  compléter  les  statuts 
des  viésiers,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du 
Tiers  Etat,  II,  4o2.) 

Un  lùrutis  sans  plume.  (17  août  1512, 
Ord.  touclt.  le  tonl.  de  S.-Bert.  et  S.-Om., 
Arch.  mun.  S.-l)mer.) 

Ung  kieutys  et  le  Icevech  et  paille,  .x.  s. 
(1521,  Dépenses  faites  par  la  ville  de  Lille 
pour  les  enfants  trouvés,  J.  Desnoyers, 
Bnll.  duCom.  de  la  lang.  et  de  l'hist.de  Fr., 
III,  448.) 

Six  aulnes  de  keulty.  (1600,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ung  quely  de  lit.  (1651,  S.-Omer,  ib.) 

KEUTisELE,  s.  f.,  dlmin.  de  keutis,  mé- 
chant matelas  : 

Une  lasse  mère  avoie,  si  n'avoit  plus 
vaillant  que  une  keutisele.  {Aucassin  et  Ni- 
Colette,  p.  29,  Suctiier.) 

KEVECE,  voir  CUEVECE. 

KEVECH,  s.  m.,  ouverture  de  la  cotte 
par  laquelle  passe  la  tête  : 

Li  rois  s'avancha  parmi  la  table  et  le 
prist  par  le  kevech  de  sa  cote.  (Froiss., 
Chron.,  V,  355,  Kerv.) 

Cf.  Chevece. 

KEVECHOEL,  Voir  ChEVECEUL. 

KEVESTRON,  voir  Chevesthûn. 
Kl,  voir  Qui. 
KiHF,  voir  Chief. 
KlELES,  voir  Chaele. 
KiENAiLLE,  voir  Chienaille. 

KIENETEL,  VOlr  ChIENETEL. 

KiENiN,  voir  Chienin. 

KIENNET,  voir  ChIENET. 
KIERKIER,  voir  CUAHUIER. 
KIERNË,  S.  f.  ? 

Terres  appliquées  a  la  tavie  et  kierne 
d'un  seigneur  pour  meurtre.  (1,342,  Lille, 
ap.  La   Fons,    Gloss.   ms. ,  Bibl.  Amiens.) 

KiETiR  (se),  V.  réfl.  1 

Six,  cbiaac  sont  li  graat    point  ;  deux,  as  sont  li 
(petit  ; 
Quatre,  trois  li  moyeu  ;  or  donnent  appétit 
Cbes  pointures  .'i  cbiuus  qui  .«t'en  sont  kietit. 
(CiLL0.\  LE  Moisit,  Po/s.,    II,  .3,  li>,  Kerv.) 

KIEU,  voir  QUED. 

1.  KIEUTE,  S.  f..  étai,  appui  pour  sou- 
tenir un  mur  : 

In  charpentier  relient  d'estanchons,  de 
kieules,  de  plates  et  d'anylle  plusieurs  des 
gros  membres  des  halles.  (1426,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 


C84 


KIR 


2.  KiEitTE,  voir  Keutb. 
KierTEL,  voir  Kkutel. 

KIEITELETTE,    Voir     COITELEÏTE      UU 

Suppléir.enl. 

KIBUTIbLEUH,  voir   KëL'TILLKLMI. 

KiEiTis,  voir  Keutis. 
KiEVAGE,  voir  Chbvagk. 

KIEVECAII-LE,  voir  CHKVEÇAILLB. 

KiEVE<;.iEi.,  voir  Cheveceul. 

KIEVET.MN,  voir    CHEVETAIX. 

KiGNON,  voir  Cag.non. 

KIKAUDAINE,  voir  QUICAUDAINE. 
KINKAII.I.EOR,  voir  CLISQUAILLEOB. 

KiRAT,  S.  m.,  sorte  de  poids  : 
Sadosee.-t  de  un?  fcirot  jusques  a  trois 
iJard.  de  sanlê,  I,  179,  impr.  la  Minerve. 


KiKiELE,  kijnele,  kyrielle,  kisielle,  s.  f., 
pièce  de  poésie  formée  de  vers   octosyl- 
labes ;i  rimes  plates,   divisée  en   petits 
couplets  égaux  et  terminés  par  le  même 
mot  qui  servait  de  refrain.  Yioissière,  dans 
^a  Poétique,  p.  258,  explique  en  quoi  con- 
sistai! la  forme  de  ces  pièces  de  poésie  : 
.  Kyrielle,  ou  palynodie,  est  quand  le  vers 
final  du  premier  couplet  se  répète  il  la  fin 
des  autres  couplets  comme  en  la  balade  ; 
et  est  bien   séant  aux  chans  lyriques  et 
odes,  dont  .se  dit  palynodie.  ■ 
tl  n'est  séquence  n'alliMoie. 
Belc  noie  ne  kijriele. 
Tant  soit  pliiisans,  ne  tant  soil  bêle, 
Qae  trop  n'.inail,  s'ele  tiopdurc. 
(G.  DiComci,  3/ir.,  ap.  Dm-.,  Kijrie  Hasoii.) 

Plusieurs  balade?  couronnées,  enchaiuec? 
et  ba'telees,  kirieles,  couplets,  rondeaux. 
(Uu  Verdieb,  Bibl.,  p.  1026,  éd.  1580.)  1 

—  Kyrie  eleison  : 

Lors  co.iinence  une  kyriele. 
Son  crjJo  el  sa  iniserele, 
l'aler  u'isler,  la  lelanic. 

(Hfn.,  Br.  XV.  Mil,  Micrlin.) 

—  Tous  les  saints  : 

Le  suppliant  jura  le  vilain  serment  et 
.lift  ces  paroles  :  En  dépit  .le  la  •'roi'Ç,  d'- 
Teaue  benoistc  et  de  toute  la  ktsiellc. 
(1406,  Arcli.  JJ  161,  pièce  132.) 

I,eqn."l  prieur  mist  la  main  a  son  espee 
et  la  lira  toute  mie,  en  reyniant  Jieu  et  la 
kyrielU  qu'il  tueroit...  (1436,  Arcb.  .IJ  187, 
pièce  261.) 

KiRTEL,  s.  m.,  ceinture  : 

Cd  nuire  luv  b.iillera  ses  l)rayes,  le  tiers 
luy  donnera  un  pourpoint;  une  nuire  luy 
vcstira  «vue   nu  kirlel    de   roiijie  turlnriii. 


K()0 

ulrdre  obxenv  à  la  mation  des  chevaliers 
du  Bain,  ap.  Duc,  111,  967S  éd.  Uidol.) 

KISIELLE,  voir  KlUlËLR. 

KiTRE,  S.  f.,  poix  liquide  : 
Kilre,  as  pois   liquide;    tarre.  (CoTGR., 
éd.  1611.) 
KiuTEL,  voir  Keutel. 
KNivET,  voir  Canivet. 

KOC.VTRIS,  voir  COCATRIS. 

KOCiiAvoN,  s.  m.,  sorte  de  poisson  : 
Oistrez,  muscles,  Aocftawn.liarenc  blanc 

et  sor.  (La  Manière  de  langage,  p.  394, 

P.  Meyer.) 

KOCHEREL,  voir  COCHEREL. 

KOEUii,  voir  GUERE  au  Supplément, 

KOEURIER,  voir  CUERIKR. 

KOGE,  voir  COQOR. 
KOI,  voir  ijuoi. 

KOIËMENT,   voir  COIEMENT. 

KOisiiouR,  voir  Choiseor. 
KOKHNEiL,  voir  Cokeneil. 
KOKEiiRL,  v.iir  Coc.uKRia  au  Supplé- 
ment. 


KOKERULLE,  Voir  CoKEituLLE  SU  Sup- 
plément. 
KOKET,  voir  Cochet. 

KOKEVIEIS,  voir  CO.UIEVIEUS. 

KOKiuus,  voir  Coquirus. 
KoKiLLB,  voir  Coquille. 

KOKILLIEIl,  voir  COQUU.LIER. 

KOKU,  S.  m.,  syn.  de  caillou  : 

Et  il  n'en  v  avoil  nuls  qui  ne  fuist  pniir- 

veus  de  cailliies  ou  /coAHS.(FROlSS.,C/irOil., 

VI,  337,  Kerv.) 
Cf.  Cocu. 

KOKUT,  S.  m.  •? 

A  llanin  l'élit  pour  mettre  a  .lebine 
.Messin  le  koktU  par  .II.  lies.  {Compl.  de 
1366,  Arcli.  mun.  Valenciennes.) 

KOSIAUNDISE,  VOir  C0.\IM.\NDISE. 
KOMMUNALMENT,  VOir  COMMUNALMEN  r. 

KONCIEL,  S.  m.  î 

l"ne  sarge   et    .1.  bennap    d'iirgi^nl  sans 


i.iel  u  il  a'^l.  konctel  ou  fons.  (lo  déi:.  1301, 
Cari,  de  Flines,  ccclxi,  p.  SOI,  tlaulcœur.) 

KouuET,  voir  Cochet. 

KOOIll.LKli;-  voir  C0..1IIU.LETI:. 


KYH 

KORH,  voir  CUEHE. 
KORMAN,  voir  COKEMAN. 
KOTEREL,  voir   COTERBL. 

KOiJETËR,  voir  Coeter. 

KOULis.  voir  C0ULE1S  2  au  Supplément. 

KOURER,  V.  a.,  falsifier  : 

Et  que  tout  le  creson  qu'on  vendern  et 
qu'on  tenra  a  vendage  que  cascune  ina- 
Tere  on  mece  p.ar  li  el  sans  kourer(P>ece 
de  1263,  ap.  Tailliar,  Recueil,  p.  268.) 

KOVENANCIER,  VOir  COVENANCIER. 
KOVENANT,  voir  COVENANT. 
KOVENENCHE,  VOir  COVENANCE. 

KOY,  voir  COI. 

KRicHOi'DER,  krickhouder,s.  m.,  sorte 
d'officier  de  justice  dans  plusieurs  villes 
de  Flandre  ;  censeur,  contrôleur  : 

Le  krickhouder  ou  censeur  demeurant 
homme  légitime  semonceur  de  justice  pour 
l'assemblée  de  la  vicrschare  dan*  la  visite 
des  chemins,  dans  la  visite  ge'^"?'^.d;; 
canaux,  des  visites  des  cadavres.^  (Lout.  de 
Fumes,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  b35  .) 

Chacun  impositeur  et  asseeur  fera  ser- 
ment  entre  les  mans  dn  krtchouder.  (10., 
p.  633".) 

Le  susdit  curateur  sera  obligé  d'inven- 
torier en  présence  de  deux  eschevins,  du 
krichouder  et  du  greflier  des  estais  oné- 
reux tous  les  biens  mobihaires  el  immobi- 
liaires.  (Ib.,  p.  636».) 

L'on  est  accoustumé  de  faire  les  ventes 
judiciaires  avec  le  Aric/iouder,  deux  sei- 
gneurs de  loy  et  le  grelher  criminel.  (Ib., 
p.  663\) 

Le   krichouder  est  obligé  de  traduire  a 
la  chambre  tous    les   tuteurs  d  orphelins 
qui  souhaitent  vendre  quelques  parties  de 
bien  de  leurs  mineurs.  (Ib.,  p.  671  .) 
! 
I       KUE,  voir  Que. 

KUERE,  voir  CUERE. 

KUFAUT,  voir  Cl-faht. 

KUIDEIl,  voir   CUIDIER. 
KUINT,  voir   COINTE. 

KL'LE,  voir  Coule  au  Supplénu'nl. 

KIJVRIEIl,  voir  CUlVKIlUt. 

KYRiAuoxE,  s.  f.,  sentence: 
Ore  viennent  donques  en  place  les  epi- 
cures  philosophes  et  aportent  leu'-f:  ^:;.''- 
lences  que  il  appellent  kynadoxes.  hjua- 
doxes  soûl  leurs  j;l"|'-'^,%' ';'i''=f^-,'i  ''■' 
Salisb.,  Policrat.,  IUchel.  242S7,  f»  118  •) 


KYRIUI.I.i;,  voir   KlHIliLK. 


LA 


LA 


LA 


t)85 


1.  LA,  lai,  lay,  adv.,  se  dit  d'un  lieu 
qu'on  désigne  d'une  manière  précise  : 

Pos  ci  non  pose,  tai  vol  ester. 
(Vie  de  S.  Leg.,  ms.  Clermont,  st.  16,  Meyer, 

Rec,  p.  I9i;.) 
La  u  cisl  fureol,  des  altrcs  i  oui  bifn. 

(«o/.,  lOS,  Mîiller.) 
E  lay  0  vey  fr.iuc  cavalleyr 
Son  corps  présente.-. 
(.\i,BEiiic,  Alex..  7G,  P.  Meyer,  Itec,  p.  '28.i.) 
Au  Mans  le  Iroveroiz,  la  est  il  plus  sovaol. 

(J.  BoD.,  Soj:.,  XXI,  Michel.) 
I.ai  veissiez  eslor  inervillos  et  mortel. 

il'arise,  '2571,  A.  P.) 
Lar  0  voit  Clarembaul,  si  li  est  aa  pié  aie. 

(/*.,  2iO:i.) 
Lat  ol  .1.  .Sarazin  i|ui  ot  non  Jacobé. 

(Floov.,  730,  A.  P.) 

Ce  que  voyant  les  l'arthes  qui  la  csloient, 
se  prinrenL  incoulineiit  a  battre  des 
mains.  (A.MVOT,  Vies,  Crassus,  6d.  lo63.) 

Et  alla  descendre  eu  Epirc,  la  ou  il 
trouva  l'ublius  .Iulius  campé  avec  suii 
armée.  (Id.,  î6.,  C'uiul.  Flamiuius.) 

—  A  la,  comme  là  : 

VA  yaus  venu  jusques  a  la.  (Puoiss., 
Cliroiï.,  III,  27,  Luce.j 

—  Par  extension,  pour  dire  dans  tel 
passage,  dans  tel  texte  : 

Jamais  uous  n'aurons  la  vraie  iutelli- 
fjence  de  ce  qui  est  la  dit,  si...  (Calv., 
tiisl.,  p.  632,  éd.  1361.) 

—  Joint  il  des  adverbes  de  lieu  pour  les 
préciser  : 

Ils  vont  la  fors  et  font  mainl  tour 
Au  bos,  au  molin  et  au  four. 
(Hescl.    db  Moilie.ns,  Miserere,  st.  rxxsi,  7,  Vau 
Haiuel.) 

U  y  a  /a  haut  (au  ciel)  des  esprits  en- 
vieux des  prandeurs  de  en  bas.  (MoNT.^ 
Kss.,  I.  1,  en.  XIX,  f»  27  r»,  éd.  1388.) 

—  La  mis  à  la  sui,'^  des  pronoms  dé- 
iMunstratifs  et  des  noiir  pour  les  désigner 
plus  précisément  : 

Alors,  a  l'heure  la  seulement.  (R.  EST., 
Thés.,  Démuni.) 

Pour...  ^-arder  ce  pas  ta,  par  ou  l'on  entre 
iiu  dedans  du  royaume  d'Epire.  (Amvot, 
Vies,  Qaiul.  Flamiuius,  éd.  1367.) 


—  La  joint  .'i  l;i  pré|)c(sitlon  de,  mar- 
quant la  distance  de  lieu  ou  de  temps  : 

Se  Deus  ço  dunet  que  jo  de  la  repaire. 

(Itol.,  310,  Muller.^ 
De  la   vint  a  Thonlouse,  ou    a|irinl    fort 
bien  a  daucer.   (Rab.,    l'anl.,  ch.    v,    éd. 
1542.) 

—  La  devant,  comme  ci-devant  : 

Nos  aviens  dit  lai  davanl  ke  les  faceons 
et  les  pennes  des  bestes  estoient  esten- 
dues  desore.  (Greg.  pap.  Hom.,  p.  31, 
Hoffmann.) 

—  La  ou,  quand  : 

I.i  navré  de  tel  guise  braient 
La  nu  l'un  sue  cl  l'autre  tremble 
Que  l'escrois  d'eus  lempeste  semble. 
(CiiART,  lioij.  liijn.,  13672,  \V.  et  D.) 
Madame,  quoy  que  vous  disiez,  je  vous 
I   asseure  que  Tedalde  est  en   vie,  et   la  ou 
j   vous  luy  voudrez  promettre  ce  que  dessus 
pour  le   luy    tenir,  j'es[iere   que    vous    le 
verrez  bien  tost.  (A.  Le  Maço.n,  Decameron, 
•   Troisiesme  journ.,Nouv.  septicsme,  II,  133, 
.   Dilhiye.) 

Les  belles  et  grandes  choses  qu'il  avoit 
.  faites  l'avoient  mis  eu  telle  estime  de  bon 
I  sens  et  de  hardiesse,  que  la  ou  il  failloit  a 
i  faire  quelque  chose,  il  eu  estoit  soupçonné, 
I  et  jnf,'eoil  ou  que  ce  u'estoit  pas  pour 
!  n'avoir  peu,  mais  pour  n'avoir  voulu  le 
[  faire,  et  que  la  on  il  se  vouloit  esvertuer, 
rien  ne  lui  pouvoit  eschapper.  (Amvot, 
!   Vies,  Alcib.,  éd.  1367.) 

1       II  remit  et  rendit  aux  Macédoniens   leur 

'  pays  et  leurs  villes,  pour  y  demeurer 
francs  et  y  vivre  a  leurs  lois,  en  payant 
seulement  de  tribut  annuel    aux  Romains 

I  cent  talents  :  la  ou  ils  en  souloyent  payer 
a  leurs  rovs  plus  de  dis  fois  autant.  (iD., 

,  ib.,  Paul.  "Em.) 

Là  où  se  dit  encore  en  ce  sens  dans  le 
langage  populaire. 

—  Tandis  que,  au  lieu  que  : 

Lequel  lui  persuada  et  uiit  eu  teste 
qu'il  s'accussat  soy  uiesme,  parce  qu'en 
avouant  et  confessant  le  cas,  il  auroit  sa 
^race,  ainsi  qu'il  estoit  porté  par  le  décret 
du  peuple,  te  ou  s'il  attendoit  la  sentence 
des  juneSjil  y  auroit  danger  en  son  faict. 
(A.MYOT,  Vies,  Alcib.,  éd.  1307.) 

Se  transformant  en  toutes  sortes  de 
ligures  plus  légèrement  que  ue  lait  le  clia- 
uieleou  :  la  ou  il  n'y  avoit  mo-urs,  cou- 
tumes, ni  façons  de  faire  de  quelque 
nation  que  ce'fust,  qu'Alcibiades  ue  seust 


imiter,    exercer     et   coulrefalro    quand   il 
vouloit.  (Id.,  il;.) 

Que  les  bestes  sauvages  qui  estoyent 
par  l'Italie  avoyent  a  tout  le  moins  leurs 
gistes,  leurs  tesnieres  et  leurs  cavernes  ou 
elles  se  retiroyent  ;  la  ou  les  hommes  qui 
combatoyent  et  mouroyent  pour  icelle, 
n'y  avoyent  chose  quelconque,  sinon  l'air 
et  la  lumière.  (Id.,  ib.,  Tib.  et  Gains 
Gracci.) 

Vous  osterez  l'occasion  de  parler  mal  a 
ceux  qui  cherchent  a  calomuier  madame 
Constance  envers  son  inary  d'estre  peu 
honneste,et  vous,  envers  le  inonde,  d'estre 
un  gentilhomme  mal  aprius  :  la  ou  elle  est 
très  honneste  dame,  et  vous  très  honneste 
gentilhomme  et  bien  sage.  (Larivey,  la 
Constance,  III,  1,  Ane.  Tli.  fr.) 

Nous  voyous  que  les  éléments,  les  pierres 
et  les  métaux  jouissent  siuiplcmenl  de  la 
condition  d'estre,  sans  y  joindre  aucun 
effect  qui  se  ressente  de  la  vie,  la  ou  les 
arbres  et  les  piaules  possèdent  d'autres 
degrez  d'estre  plus  esleves.  (Du  Perron, 
Disc,  sur  la  compar.  des  vertus  mor.  et 
theolog.,  OEuv.,  éd.  1622.) 

—  Par  où,  en  quoi  : 

Il  se  rendit  entre  les  mains  de  Cneus 
Octavius,  la  ou  il  donna  clairement  a 
connoistre  qu'il  avoit  eu  luy  un  autre  vice 
encore  plus  lasche  et  plus  vil  que  l'avarice, 
c'estoit  faute  de  cuer  et  crainte  de  mourir. 
(Amyot,  Vies,  Paul.  Em.,  éd.  1367.) 

—  La  au  sens  de  là  où  : 

Car  la  n'a  kal 
Soris  m  lult  souvent  y  revielle. 
(Gu-i.oN  i.F.  Muisrr,  Poés.,  I,  311,  Kerv.) 

—  D'ici  la  que,  jusqu'à  ce  que  : 

E  il  uiettrad  (le  bétail  en  litige)  en  uele 
main,  d'is.ti  la  quei[  seit  derained.  {Lois  de 
Guitl.,  XXV,  Clievallet.) 

—  Devant  la  que,  avant  que  : 

IVe  qu'il  eust  por  nul  porcas 
De  uioi  ne  joie  ne  soûlas, 
Neis  seulement  d'un  baisier, 
Deeanl  la  qu'i\  fust  chevalier. 

i.Ure  perill.,  Kichel.  2168,  f»  tl'.) 

—  Par  ci  par  la,  par  ça  par  la,  de  cùlé 
et  d'autre  : 

S'espandoieut  par  ça,  par  la.  (Clios. 
mem.  p.  F.  Hicher,  \>.  23,  Cayon.) 

—  M  ça  ne  la,  d'aucun  côté  : 


LAH 


LAB 


varier,  ne  sans  décliner  neea  ne  ta.iC\i.\., 
Serm.  sur  U  Deukr.,  p.  33,'  é'i.  1367.) 

—  Qui  ça,  qui  la,  les  uns  il'iio  ciMi),  les 
autres  de  l'autre  : 

Les  Romains  furent  conlraincls  de  s'en- 
fuir, les  uns  qui  Çrt,  les  antres  qui  la. 
(Brant.,  Grands  Capit.  esirang..  I.  I.c.xi, 
Bibl.  elz.) 

—  Locut.,  quitter  la,  coiiiino  laisser  Id, 
abandonner  : 

Mais  eafia  sa  besnté  qai  loasjoars  aogmeDtoit 
Ne  fil  ijvillir  tonl  la.  et  perdre  le  coorage. 
(C.  DiHAXi,  PrftH.  amours,  Liini,  éd.  IS91.) 

—  La  comme  la,  alors  comme  alors  : 

C0N5T4ST. 

S'il  est  vray,  Pioel,  je  me  vanle, 
Kd  paymeot  de  tons  ces  boas  tours, 
Qoe  tu  n'y  seras  pas  trois  jours 
Que  je  ne  te  donne  a  cunoistre 
Que  ta  as  serry  un  bon  oiaislrc. 

Pi\ET. 

La  eommr  la  :  mais  vilement 

Alton  changer  d'acoatrement. 
(J.-A.  l'K  Baif,  IfBrare.  Acte  llll,  se.  nu, 
f»  Ut  r*,  éd.  lS-3.) 

Uourg.,tai,  là:  -  celle  petite  lille  lai.  '• 
i.  i.v,  voir  Le. 

LAARECE,  voir   L.\RESSE. 

LABAiLbE,  S.  f.,  syn.  i'escope,  mod. 
cope,  sorte  de  pelle  creuse  qui  sert  à 
vider  l'eau  entrée  dans  une  embarcation  : 

Et  en  doivent  les  vaisseaulxqiii  viennent 
esdilz  havres  chariïez  de  blez  en  gre- 
nier chascun  vaissel  plaine  une  escope 
ou  labaitle  ou  l'en  pucbe  l'eaue.  (1413, 
Denombr.  du  baill.  de  Consientin,  Arcb.  P 
304.  r^  116  V».) 

i.ABASTRiE,  s.  f.,  albâtre  : 
En  la  cambre  de  labaslrie. 

(Ben.,  Troie,  Richel.  375,  1»  959.) 

LABE,  S.  f.,  énorme  projectile  : 

D'un  des  qnorons  de  sou  mantel 
Celé  dame  grans  et  pleniere 
Delfent  la  vile  en  tele  manière 
Crever  n'i  pnet  nus  ne  meffaire. 
Tant  i  saclie  lancier  ne  traire 
Ces  craoi  Mes  pesans  et  fieres. 
Osant  gelant  vont  ces  tranz  perriercs. 
Celé  royne  glorieuse... 
En  son  manlel  rec.oit  les  cous. 
(G.  ne  CoiNCi,  Jfir.,  mj.  Soiss..  f  VU'.) 

LAisEciiE,  voir  Lebech. 
LABEFACTioN,  S.  f.,  désagrégation  : 
Lne  (.Tant  roche  ou  par  labefacUon  et 
dispoWicion  de  pluie  ou  par  terre  meute 
qui  autrement  ne  fut  point  aperceu  cheut 
.lu  capitule  (BBRSDtRE,  T.  l.iv.,  ms.  Ste- 
i,.n.,  f-  360'.) 

i.ABEi..  lablel,  lambel,  lembel,  s.  ni., 
ruban  pendant  en  manière  de  frange, 
orneiiient  qui  se  portail  sur  les  vêle- 
ments : 

Cheval  «aillent  et  lambrl  volent. 
(BnF.TtL.  Tourn.  de  Chameiiei.  789,  Delmolle.) 
Du  cors  faisoit  estaque  et  des  deux  bras  (laians, 
El  de  ton  elin<-  englnroe  et  d'cspee<  martian». 
Il  ne  raporloil  mie  a  lostel  ses  laliliaii.u 
M.»»  m  LE  H*i.i.r.,  du  Roi  dr  SeiUe,  -213, 
loossemaker.  |>.  iS'J.) 


Mes  lant  sai  je  bien  dire  qne  sainle  Elysabiaus 
N'est  pas  en  paradis  pour  porter  tel  labiaus. 
(J.  DE  Hbohc;,  Tesl.,  ms.  Corsini,  f»  160».) 
Mantel  ot  de  drap  de  Turquie, 
Que  li  donna  Ypocrisie 
A  un  bien  orffoisié  labfl. 

(Fauirl,   Ilichel.  H6,  f»  U''.) 

Pource  y  doit  il  avoir.ii. cordons  ou  lam- 
ftioiis  penduz  devant  et  derrière.  (.1.  Gou- 
LAIN,  Ration.,  Richel.  437,  l"  83'.) 

.VI.  lambmu.v  tous  verniaii'c,  ventelaus 
au  vent.  (Wavrin,  Anch.  Cron.  d'Englet., 
II,  103,  Soc.de  Ihisl.  de  Fr.) 

Deux  petits  lambeaulx  bordes  de  soye. 
(Vers  1469,  Invent,  de  S.  Amé ,  Arch. 
Nord.) 

Convers  de  grandes  convertures 
De  drap  d'or,  I  raynant  a  lambeaia. 
OUrtial,  Yiq.  dr  Charles  VU,  M  lui  r»,  éd. 

U93.) 

—  En  blason,  brisure  la  plus  noble  de 
toutes,  qui  se  forme  par  un  lilet  large  de 
la  neuvième  partie  du  chef  : 

A  cinq  labiaux  de  gnenic  l'ainsnes  fils  le  porta. 
(AnF.NET,  Berle.  3-2-22,  Scheler.) 

Les  armes  son  père  a  label 
Portoit,  qui  moult  li  sirenl  bel. 

(In.,  Cleomad.,  Ars.   3U2,  f  3''.) 
Labiatis  biens  i  avoit. 

(Id.,  ib.,  f°  3''.) 
Cil  porte  l'escn  point,  cil  le  porte  a  labeax. 
(.Chastie  Musarl.  ap.  Jub.,  OEw.  de  Ruleb.,  II, 
483.) 

Le  dit  frère  Renaut  de  son  seel  en  cire 
vert  a  nn  escucel  n  une  barre  parmi  et  un 
label  dessus.  (1317,  Arch.  JJ  33,  f»  148  v°.) 

Kt  pour  l'escn  pins  embelir 
Ot  .vil.  labiaus  de  bêle  guise, 
.vu.  sacremens  de  sainte  enlise. 
Par  les  .ïii.  lahiaiLi  de  grant  pris 
Sont  li  .vil.  sacrement  pris. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  5069,  f  68'.) 

Porto  il  noirs  lyons  on  labiaus  ? 
(Watriq.,  li  Dis  rffî  .lui.  sièges,  6aG,  Scheler.) 
Wi^res,  fasses,  chies  et  labiaus, 
Bendes,  hares.  peus  et  aiglians. 

(Fnoiss.,  Poés.,  Il,  324,-28,  Scheler.) 

Uns  çobelettout  de  lincnrne,  aarny  d'or, 
esmaillié  de  .cil.  couplez  de  pensées  des- 
sus, armoyé  des  armes  de  Boursottne  n 
lamhiaulx.  (flwcs  de  Bourg.,  n»  ,=!292,  La- 
borde.) 
Il  portoit  nng  fremail  et  nog  escnt  de  France 

A  qnatre  labiaus  d'argent. 
(Geste  des  ducs  de  Bourij..  .".3H,  ChroD.  belg.) 

Lui  et  son  destrier  houssez  d'ung  satin 
cramoisi,  tous  couverts  de  branlants  d'ar- 
pent, emaillez  de  blanc  a  trois  lambeaulx 
de  lin  or,  qui  estoienl  ses  armes.  (Pet. 
.Jeh.  de  Saintré,  p.  267,  fd.  1724.) 

—  Le  sens  de  lembel  dans  l'exemple 
suivant  est  très  obscur  : 

D3  Damedieu  soit  ilh  maudis 
Ki  ja  mais  me  dira  tez  dis. 
Car  ne  moi  vieoenl  pas  a  bel. 
Or  raaadist  ele  son  lembel. 
(Gaotbier   le  Losfi,  la  Veuve,  Scheler,  Trouv. 
belg.,  p.  429.) 

LABBLLULE,  S.  f.,  petite  tache  : 
Labellula,  labellule,   petite   tache 
lat.-fr.,  1487.) 

i^ABEUR,  voir  Laror. 


{Voe. 


LADibE,  -  ille  ,  adj.,  fragile,  fugitif, 
changeant,  inconstant  : 

Considérant  memoiie  humaine  mesme- 
ment  eu  moy  très  labile  et  fresle,  ay 
voulu  rediiier...  (Bout.,  Somme  rur.,  (°  l', 
éd.  1.337.)  ' 

Tout  homme  est  menleur,  enl'erme,  ins- 
table et  labile.  {Intern.  Consol.,  Il,  xxxxv, 
éd.  1498.) 

Le  cœur  s'exiiose  et  appareille 
X  enfonser  ses  mémoires  lalnles. 
(G.   Cuasteli,.,     le  lliroer  des    nobles   hommes   de 

Fr.,  VI,  206,  Kerv.) 

Ils  ont  mémoire  labile  et  beaucoup  d'in- 
terventions dépressives  de  leur  enpin.  (iD., 
les  12  Dam.  de  Bhétoriq.,  VII,  134.) 

Nostre  mémoire  est  labille  et  incertaine. 
(La  tresample  el  vrai/i^  Expos,  de  la  reigle 
M.  S.  Ben.,  S"  W,  éd.  i486.) 

Labiite  mémoire  tournant  soubdain  sou- 
veuauce  en  oubly.  (J.  d'Auto.n,  Chron., 
Richel.  5081,  f»  2  v».) 

Richesses  sont  prisées  par  les  villes, 
Chasteaux,  maisons,  mais  elles  sont  labilles. 
(J.  BODCHET,  Ep.  fam.,  il,  éd.  1545.) 

J'ay,  par  certain  intervalle  et  laps  de 
temps,  revolvé  et  iuvestiiiué  dedans  les 
labilles  registres  de  mu  conception  men- 
tale se  je  devoye  pour  mon  honneur  le 
vous  transmettre  et  envoyer.  (.Maxi.mien, 
l'Arrest  du  roy  des  Rom.,  Poés.  fr.  des 
XV»  et  xvi=  s.,  VI,  122.) 
El  neantmoins  sont  sciences  Miles, 
Et  comme  l'eau  coulantes  et  mobiles. 

(Habert,   Temp.  de  cliasl.) 

Es  tu  aux  champs  ?  tu  vens  la  vill  ■. 
En  la  tille,  o  ame  labile  I 
Quand  seray  je  aux  champs  a  requoy  ? 
(J  -A.  DE  Baif,  les  Slimes,  l.I.f  -29  r",  éd.  4619.) 
Ce  monde  présent  que    nous  voyons  si 
labHe  et  transitoire.  (Grenier,  le  Bouclier 
de  lafoy,  f»  226  v°,  éd.  1380.) 

Dieu  qui  pir  sa  vertu 
Fait  glisser,  tournoyer  tout  ce  monde  labile. 
(Josf.ph  Du  Chesnf.,  Grand  iliroir  du  monde,  p.  7, 
éd.  1587.) 

Toute  matière  est  coulante  et  labile. 
(Mont.,  Ess.,  1.  Il,  c.  12,  p.  398,  éd.  139o.i 

Nostre  estre  est  de  soy  labile,  Tabarin, 
et  ne  peut  demeurer  en  une  iiiesme  con- 
sistance. (Invent.  mm.  de  Tabarin.  viii, 
Bibl.  gaul.) 

Tu  pardonneras  a  la  langue  lubile,  et  a 
la  langue  besnevante.  (Gilles  dk  Hoijste- 
VII.LE,  l'ial.ae  Loys  Vives,  (°  129  v  ,  éd. 
1611.) 

—  Labile  d,  qui  se  laisse  facilement 
aller  à  : 

Pour  arroser  ta  langue  non  habille 
A  bien  parler,  mais  a  tout  mal  labille. 
(Cenealofi.  de  Fripelippes,  à  la   suite  des   lIKur.  de 

Slarol,  VI,  6-2,  éd.  4  731.) 
Quel  fut  jnsques  icy  cet  indomptable  Achille 
En   aucune  façon  au.r  voluplez  labile. 

(Hardy.  .tf/ii7/<>,  I,  i.  éd.  1624-1628.) 

LABiLETË,  S.  f.,  fragilité  : 

S'il  est  ainsi  que  les  choses  dignes  de 
mémoire  pour  leur  profit  et  utililé  soient 
a  dfiiieurer  per|)etnellftmenl  sans  eslre  du 
tiiut  assoupies  par  trop  longue  saison  et 
labileté  de  lems  caduc  et  transitoire.  (ClEM. 
Marot,  Préf.  sur  le  Roman  de  lu  Rose,  éd. 
1733.) 

i.Aiiiit,  V.  n.,  tomber  en  loques  : 


LAI? 


LAB 


LAI! 


(i.S7 


Or  ont  caii;.'iel  tout  cel  ahit 
Li  mal  ijloul,  qui  teinpres  Inliil  '.  ! 

(B.  DE  CoNDK,  Il  Conl.  in  liiraus.  ol3,  Siheler.)    I 

LABiT,  S.  iM.,  décadence,  allliction,  dé-    j 
tresse,  malheur,  lournient,  peine  : 

Ciertaios  sui  qne  pins  grans  labis 
iVe  poet  icslre  menés  de  dame 
Que  menoit  celle  douce  fauie. 
(Jkb.  de  le  Mote,  /(  Regret  Guill.,  21  i,  Schclcr  ) 

Se  en  cest  malheur  et  labil 

Nous  moariOQs,  par  quelque  acahit, 

Ame  n'y  a  qui  bien  nous  face. 

(niai,  de  ilallepaye  rt  de  Baillitmit,  à  la  suilK  des 
'JKui'.  de  Villon,  .louaust,  p.  217.) 

Se  ne  fust  le  duc  de  Bonr^ogne  qui  misl 
Kemede  pour  sauver  son  segneur  du  labil. 

(Geste  des  dues  de  Bourg.,  2m,  Chron.  belp.) 

Vraiz  Diex,  a  mon  Mit 
Et  a  ma  paine  regardez. 

(itir.  N.-D.,  XXI,  .SfiO,  A.  T.) 

Vray  Dieu,  en  ycestni  labil 
Vueulleî  nous  reconfort  donner. 
ilijsl.  de  S.  Crespin,    p.    30,    Des-saillcs    et  Clia- 
baille.) 

—  Ce  semble  ung  mouton  qu'on  cscorche, 
La  peau  s'en  vient  avec  l'abit. 

—  'Tant  a  il  plus  nouveau  labil, 
Ses  playes  lui  sont  ranientues. 

(Greban,  lli/sl.  de  la  l'ass.,  Ar.s.  6131,  P  199''.) 
Et  la  lin  de  son  labil  est 
Due  David  chante  sns  et  jus. 
'  •  (Id.,  ib.,  3351G,  G.  Pari».) 

'""  'i  feiun  ca'deg|.èni*  *■""'  '■«'«^anl 

(fission   fy  «lierre  plainierc, 

■''"  se  Kilerpn.  '    ''"  "'■'  '"'■>'»'•« 

«"erenta  sos  pp^.  ,t  son  propre  habit, 
(■'>'■  leifer,  gaint  mal  et  labil. 

Plus  d?"  '""^"['^  'e  pan  """'  ""■  ''""-  '"  *»  "'  ^ 


Plus  de  , 

-".MB/îRT,  Ogie.  et  sans  couslure  habit 
l'  „^"'^ga  desiis  so"  ^"^"^'^  ^''""''  '"*"• 
-s  nours  et  les  piere- "'""''''  "'  ""*    '""■'''''  P-  ■*•  "P-  'e''- 
A   et   Michel,  Farces,    Moral,   ri   .Sam. 
1.) 
nous  est  un  droicl  purgatoire, 
l'est  point  de  plus  grans  labis. 

(Marchcbeau,  p.  12,  il).,  t.  IV.) 

ant  Messieurs  les  Trompeurs  se  virent 
Tous  noz  au  lict  et  se  trnuvirent 
Dégarnis  de  tous  leurs  abis, 
Endurirent  honte  et  labis. 
(D'ADoNvii.fE,  les    Trompeurs   trompez,    Poés.   fr. 
des  xv"  et  xvi"  s.,  XII,  336.) 
Et  de  moy  qui  prendz  tout  labil 
A  i'ous  nourrir  et  tenir  sainnes 
Vous  avez  devouré  l'habit. 
(Gili.i,.  lUi-OF.NT,    Fabl.,   Kl.ï.    V'    partie,    l.ov- 
mier.) 

—  Fragilité,  vanité  : 

11  veult  que  laissiez  le  labit 
De  ce  iiioiido  pour  li  servir. 
(/'"  Mir.  de  N.-ù.,  Comment  elle  garda  une  femme 
d'estre  arse,  Th.  fr.  au  m.  â.,  p.  364.) 

—  Dispute,  querelle  : 

Sans  faire  noise  ne  tabil. 
illisl.  des  .III.  Mar.  en  vers,  ms.,  p.  296,  ap. 
Sle-Pal.) 

HABITE,  S.  f.,  peine,  touniicnt  : 
Diex,  les  reins  !  Dieu  !  je  moir,  ce  croy  : 
Tant  sens  de  peine  el  de  labilr  ! 
(In  Mir.  de  y.-D.,  du  roy  Thierry,  74.  fr.  nu  m 

d.,  p.S32.) 

Sanz  saotir  paine  ne  labilr. 
miracles  de  Notre-Dame,  II,  1U8,  A.  T.l 


Hct'ardi'za  quelle  labilr 
Ma  char  et  mes  piez  el  mcz  mains 
Ont  esté  mis  pour  lez  humains. 
</.«    Hcsiirr.    Nosire    Seigneur,    Jub.,    .)///.«/.,     11. 
3  il.) 

Ly  paisi-liles  a  les  rebous. 
Et  socITre  tourment  et  labile 
Quant  entre  les  félons  habite. 

(Pasioralet,  ms.  lirux.,  f  2n  r".) 
En  peine  et  labite, 
Agriefz  dueilz  et  geniisscraens. 
Tu  feras  tes  cnfaatemens. 
(GREiiAN,  ilisl.  delà  Pass.,  "91,    G.  Paris.l 

Et  la  lasse  qu'on  y  rei;oit 
Ne  donne  pas  tant  de  Miles. 

(Id.,  ib.,    30819.1 

I.ABITEMENT,   S.    III.,    tuuriiieiil,    riiiir- 
tyre  : 

Vesci  le  labitement  saint  Corne    et  saint 
Doniiicn.  (,i(6.  de  Vill.  de  Ilonnec,  |>.  191, 

Liissiis.) 


i.ABiTEU,  V.  a.,  iiKiltraitrr,  tour- 
menter ; 

'Iholomer  ot  tel  duel  quant  la  parole  nt  dite 
Toz  ses  cheveus  desront  et  son  vis  en  labilr. 
(Signi/ieal.    de    la     mort    d'Alex.,    liifbel.     Sli.s, 
f"  120'.) 

La  mer  qui  ainsi  me  labilr 
Sacies  eie  n'est  pas  petite. 
(PlIlL.    DF,  TlEMI,  Compl.   d'Amour,    100,    Bordier, 
p.  289.) 

Hé  !  foie,  que  Dieus  te  labil. 

(La  Mort  Largucce,  Ilichel.  837,  (°  281».) 

—  Absolument  : 

Le  poisson  sans  eau  habiter 
rVe  peut,  femme  sans  labiter 
Et  sans  tancer  aulcunemenl. 
(J.  Lk  Fevp,e,  ilalheolm.  liv.  II,  83,  Trirotel.) 

Ane.  norm.,  labiler,  tounnenler.  (L. 
Petit,  Muse  norm.,  lO.IS.) 

i.ABLEL,  voir  Label. 

LABOR,  -  our,  -  eur,  -  ur,  s.  f.  et  m  , 
travnil  pénible  et  suivi  ;  s'employait  llgu- 
rénient  avec  le  sens  de  fatigue,  de  peine  : 

.la  n'iert  perie  ma  labours. 
Se  fins  caers  puet  iramoi-  joir. 
(Chrestien  ijk  Troyes,  Chans.,  i  la  suite  du  Cher, 
au  Lyon,  Holland.) 

>e  vus  metez  en  eire  ne  en  si  grant  labur. 
(Gaun.,  Tliom.  le  mari.,  p.  S'i,  Bckker.) 

Li  fniz  de  la  labor.  {l  Epistle  saint  Ber- 
nard a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  44  v°.) 
Del  vivre  cl  do  vestinmut,  de  la  labor  et 
del    repais,   de    la    silaace  et    de    lu    soii- 
teit.  {Ib.,  1°  38  r».) 

C'onkes  cil  ne  fn  coneuz 
Oui  son  trésor  li  ot  crablé 
Q'en  sa  tor  avoit  assemblé. 
Et  si  i  inist  si  grant  labor. 

(I)olop..  6418,  nibl,  elz.) 
Tant  que   de  le  labevr  de   mu  leste  el... 
(Knoiss.,  Chron.,  1,  209,  Luee.) 

Tu  seras  eoDsomraé  par  une  folle  labeur. 
(Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Ex.,  xviil,  6d. 
1534.) 

—  Il  signlflait  de  plus  labourage  : 
S'auscuns  me  preste  son  ceval  por  fere 
mon    labor    ou    por   ccvaucier.    (Beau.M., 
Coul.  de  Beauv.,  xxxvii,  4,  Beu(,'nol.) 
Pour  f,'aif;ner   parmi    son  labour   du  blé 


pour  lui,  sa  feniuie  et  enlans.  (i380,  Arch. 
■Il  118,  pièce  10.) 

Toutes  les  terres  de  labeur  appartenant 
and.  bostel  sainct  Ladre.  (1532,  Compte  de 
S.  Ladre,  p.  205,  llosp.  Clerm. -sur-Oise.) 

Une  pièce  déterre  en  labeur.  (1578,  Par- 
tage, Hospice  de  Gien,  Fondsdes  Ursulines 
série  III  B,  cote  111  B  3.) 

i.ABOiiAciON,  S.  f.,  état  des  laboureurs, 
l'ordre  des  paysans  : 

Ces  trois  dont  je  fais  mencion, 
r.hevalier,  clerc  et  laboracion 
Deussent  estre  un  reuvre  vertueuse. 
(El  ST.  Descoami'S,  Poci.,  Michel.  8-iO,  f  127''.) 

i-ABORAGE,  -  ourage,  -aige,  s.  m.,  tra- 
vail en  général  : 

A  faire  et  Inborer  ou  faire  faire  loialmenl 
et  a  bone  foi  de  tous  laborages  qui  i  al- 
lièrent a  visnes.  (1262,  Cart.  de  St  Etienne 
de  Troyes,  liicliel.  1.  17098,  f  aS*".) 

Se  je  sui  li  vostres  lins  loiaus  amis  d'au- 
teil  labourage  d'amour  ke  clii  ai  devise 
vous  doi  jeu  amer  et  servir  sans  riens 
trespasser.  (RrcH.  DR  Fornival,  Puissance 
d'amours,  ms.  Dijon  299,  1°  15».) 

Si  Ice  par  douce  nourreture  d'nmistié  kn 
vous  feres  son  euer  sentir  le  labourai/e  d'a- 
mours. (Id.,  ib.,  f»  17''.) 

Souspirant  por  l'umain  lingna^'C 

\ii  penssis  au  cruel  doniage 

Qui  de  jnr  en  jor  i  avient. 

Vous  vueil  descouvrir  mon  corage. 

Que  ne  sai  autre  Morage. 
(KiiTiîu.,  Complainte  de  Conslanlinoble,  1,  100,  .lub.) 

Et  cil  qui  corent  en  navages 

Et  en  nier  font  lor  laborages. 
(Macé  de  1.A  Cbaiutk,  lliblc,  Ilichel.  .401,  f»  211'=.) 
Trievet  Potée,  povre  jeune  liomnie  vivant 
du    mestier  et  labourage   de    mer.   (1391, 
Artb.  J.1  141,  pièce  171.) 

—  En  partie,  travail,  métier  d'une  cour- 
tisane : 

Celé  penssa  en  son  corage 

Cet  jor  leroit  son  laborage, 

El  por  celui  saintisme  jor 

Seroit  de  pechier  a  sejor. 
(RiîTBii.,     Vie   sainte    Marie    l'Eiiipliamic,   liicliel. 
837,  f»  317=.) 

Qui  belle  fille  a  et  dresse 

Pour  faire  son  labouraige. 
(E.  DtscBAMi'S,  l'oés.,  Richel.    840,   P   SO.Ï'^.) 

—  Produit  du  travail  : 

.lou  i   vnel  enter  le  moie  ente 
Por  partir  a  lor  laborage. 
(Resci..    w.    Moiliens,    Miserere,   st.  i.xi,    8,  Van 
Ilamel.) 

—  Etendue  de  terre  labourable  : 

Un  lalioraige  avec  les  places  des  mai- 
sons. (Ch.  de  1369,  Cbasteau-Uenarl,  Arcli. 
Loiret.) 

Pour  cercler  noslre  part  des  laboraiges 
du  dit  lien.  (Conipt.  de  l'hdt.-l).  d'Orl, 
1392-1400,  I»  46  r»,  llùp.  fîén.  Orl.) 

Pour  raison  des  dismes  des  blftlz  des 
métairies  et  labouraiges  de...  (6  juin  1496, 
Cari,  de  S.  Michel,  D,  f»  14  v,  iiibl.  Ton- 
nerre.) 

—  Sorte  d'impôt  dtï  sur  les  vins  dé- 
cliar^'és  d'un  bateau  à  terre  : 

Tantost  que  les  vins  amenez  par  la  dite 
rivière  et  arrivez  au  dit  port  (du  Pont  l'E- 
vèque)  sont  lirez  el  mis  hors  des  nefs  ou 


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LA  h 


L.\l$ 


LA  H 


.los  lialenulx  et  iisfif  ii  iPire  sur  le  dit 
[.ort.  noflrc  dil  conseiller  doit  avoir  et  a 
inoousIuniJ'  recevoir,  pour  chacune  pièce 
<le  vin,  Iroif  poitevines  de  labourage. 
M408,  Chart.  de  Charl.  VI,  ap.  Duc,  La- 
boragium  i.) 

LABORAIRE,   CBS    SHJ.  ",  VOir  LABOBEOB. 

LABORANT,  S.  TH.,  laboiifeiir  : 

Onant  nieos  ot  csloré  lo  monde 

Trois  onlrcs  establi  (ie  genr 
El  flst  el  siècle  demorani  : 
Chevaliers,  clors  el  hboranz. 
Les  cheTsliers  toi  asena 
As  terres,  el  as  clercs  dona 
Les  anniosnes  et  les  diniages  ; 
Puis  asena  les  laborages 
As  hbornnz,  por  laborer. 
'l'rs  PMiains  il  drs  Leeheon,    Monliiiplon  el    Ray- 
naud,  Fahl.,  111,113.) 

LABORATIF,  âdj.,  quï  .1  rapport  au  la- 
honr  : 

Ile  la  possession  la  première  cure  est  de 
celle  qui  est  selon  nature,  ot  celle  cy  est 
selon  naUire  qui  est  laboralire,  c'est  assa- 
voir en  laborant  la  terre.  (Oresme,  Yco- 
nomiq.,  ('  3\  éd.  1489.) 

i.ABORDEAN,  .«.  111.,  mprluche  : 
Asellus  salitus,  (aftocrfean,  moulue.  (JiN., 
Snviencl.,  p.  51,  éd.  1577.) 

LABORË,  labored,  s.  m.,  travail  : 
Ne  sai  sils  uunt  laissed 
U  sils  nnl  relenod  pur  fere  liir  lahftrctt. 

{nom,  283,  Michel.) 

i.AiiOREMENT,  -  ourement,  s.  m.,  tra- 
vail de  la  terre,  labour  : 

La  terre  îerl  maadite  ensemeot 
Oa  tn  feras  labnuremfnt. 
(f.Efr..    .tu.     Eilaz     du     monde,    Ricliel.    1S-2G, 
r  12''.) 

Le  taborement  de  la  terre.  {Ilagins  le  Juif, 
Richel.  242T6,  f"  58  r».) 

En  pays  fi.rt  a  labourement.  (16  fév.  1429, 
Ste-.Mariè  de  Fioqem,  Arcb.  Ci'ites-du-Nord.) 

iaftourfm  en(.laboratio,laboramen.(G/oss. 
gall.-lat.,  Ricbel.  I.  7684.) 

i.ABOREOR,  -  eovr,  -  etir,  labour. 
>.  ni.,  travailleur,  ouvrier  : 

Neii  aprez  la  mort  lor  inestre 
Recommencèrent  il  Oes  apolres)  a  eslre 
Tanlost  laborecrs  de  mains. 
De  lor  labocr  ne  plus  ne  mains 
Recevoienl  lur  sonstenanre. 

(Rrse,  Vat.  Chi.  1522,  f»  l^':) 

Lùboreouri  de  mains. 

(/».,  Val.  Chr.  1858,  1»  07''.) 
Por  li  faz  tel  mcslier  c'onques  ne  fisl  mes  paires, 
Aini  a  son  palefroi  plus  (orl  c'nn  dromadaire; 
Kt  oisians  a  sa  perce  plesml  el  debonaire; 
Neporquaot  moll  in'frsl  bel  qnantsni  ton  laboroirf. 
{De  CttUI.  d'Aup.,  p.  10,  Michel.) 

Dc9  voilures  el  voiluriers  et  des  labou- 
reurs par  les  rivières  de  Saine,  d'Yonne  et 
.Marne  en  descendant  jusqu'à  Paris.  (1334, 
Ord.,  II,  566.) 

Ouiilemin  le  Mercier,  povre  laboureur  de 
bras.  11381,  Piécesrolat.  au  rég.  deCh.  VI, 
t.  II,  p.  227,  Uouét  dArcq.) 

Est  filz  d'un  laboureur  de  bras  et 
bomme  cousturier.  (Reg.  du  Chat.,  I,  232, 
Biblioph.  fr.) 

Pour  ce    que   la    (.-abclle  du   sel   a  esté 


mise  en  noslie  pays  de  Lanjucdoc,  la 
laculté  a  esté  ostce'  ans  laboureurs  sali- 
nans  de  vendre  leur  sel  a  vciulenté.  (1449, 
Aich.  JJ  180,  pièce  72.) 

Il  me  seml)le  bon  bomme,  bon  niesnui- 
pier  et  un?  srant  laboureur.  —  Saint 
Jehan!  disl  le  bon  homme,  je  n'en  dis  que 
tout  bien;  quant  a  moy,  je  le  congnois 
pour  unp  bon  jeune  homme  et  unç:  bon 
laboureur.  (Louis  XI,  Nouv.,  xliv,  Jacob.) 

LABOREK,  -  bourer,  -  burer,  verbe. 
—  Neutr.,  travailler  : 
llabebat  mult  laborel.  {Fragm.  de  Valen- 
ciennes,  v,  I.  lo,  Koscbwitz.) 
Forment  laburernl. 

(Ph.  DE  Thadm,  Cumpoz,  l.S.il,  Mail.) 

Sains  Pous  pain  oisons  dessaboure 
Ki  dist  :  Ne  goust  ki  ne  labotirf. 
(I!eni;l.  de  MniLiENS,  Misciere,  st.  CLiv,  1,  Van 
Ilamel.) 

Kn  poi  d'nre  Dcu  labiire. 
(J.  Fantosme,  Chron.,  1578,  ap.  Mirhel,  /).  dr 
Norm.,  t.  III.) 

Toz  jors  me  travail  et  lalior. 
Kl  si  ne  vis  d'anlre  labor. 

(Dolop.,  5250,  Bibl.  elz.) 

Bien  sot  morir  le  convenoit. 
Et  selonc  ce  jugiez  seroit 
Q'an  ccsl  siècle  aroil  laboiireil. 

CM.,  802.';.) 

Sans  jamais  de  mains  taborcir. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1858,  f  98'.) 

I*or  néant  Tit  au  siej^le  ijui  por  Dé  ne  lahoire. 
(Plurechanle.   Brit.  Mus.    Add.  13606,   f"  i-2S'.) 

En  petit  d'eure  Dieos  labeure, 
Tels  rit  an  main  qui  au  soir  pleure. 
Et  tels  est  au  soir  corouciez 
Qui  au  main  est  jcianz  et  liez. 
(Fabliau  d'Eslula,  v.  139,  Montaiglon  et  Raynaad, 
FabI  ,  IV,  92.) 

Le    roy    dounoit   chascun  jour    si 

prans  et  si  larges  aumônes  aus  povres  de 
religion...  et  a  povres  qui  par  vieillesce  on 
par  maladie  ne  pooient  labourer  ne  main- 
tenir leur   mestier.  .  (JoiNV.,  Hist.    de  SI 
Louis,  p.  230,  Michel.) 
Quant  de  terre  fu  pre.^,  que  il  dut  ariver. 
Tout  le  corps  li  ilelVaut,  ne  peut  niez  labourer, 
Pasmé  chei  as  dens,  l'aviron  lesse  aler. 

(Doon  de  Maieace,  2766,  A.  P.) 
L'en  le  doit  paier  bien  qu'en  pou  de  temps  labore. 
(Girarl  de  Ross.,  1778,  Mignard.) 

Puis  ne  cesse  de  labourer 

Tant  qu'ait  deffait  don  tout  l'outraiçe. 
(Guerre  de  ilet:,  si.  32',  E.  de  P.ouleiller.) 
Amours,  contre  qui  nul  ne  se  peut  des- 
fendre, —  et  qui  y  essaye  laboure  en  vain, 
car  qui  plus  travaille  plus  tost  perist,  — 
m'alume  le  cueur  d'un  joyeulx  plaisir  par 
lequel  j'ay  toutes  les  autres  choses  esloin- 
pncts  de  "moy.  (Troilus,  II,  Nouv.  fr.  du 
XIV"  s.,  p.  136.) 

Concluant  qu'il  fut  pugni  comme  il 
appartenoit,  c'est  assavoir  comme  celuy 
qui  avoit  fait  et  labouré  contre  le  peuple 
et  bien  commun.  >  i  (  0,  Ord.  du  prév. 
d'Orl.  contre  un  ca'  arêtier  au  comm.  des 
titres  de  la  police,  ap.  Le  Clerc  de  Doiiy, 
t.  II,  I»  1  r»,  Arch.  Loiret.) 

Pour  labourer  et  entendre  au  bien  de  la 
pai.x.  (Bebrv,  Cliron.  de  1402-1461,  p.  404, 
éd.  1661. 

Soubbaiter  doncques  mediocrilé,  elle 
vous  adviendra,  et  encores  mieulx,  dcue- 
ment  ce  pendent  labourans  et  travaillans. 
(Rab.,  le  Quart  livre,  Prologue,  éd.  1552.) 


.\pres  que  César  ciil  considéré  et  regardé 
l'assiette  du  lieu,  il  donna  bon  courage  a 
ses  gens  de  labourer  et  de  bien  besongner. 
(Gagcin,  Comm.  de  Ces.,  f"  178  v»  éd. 
1539.) 

Le  duc  d'Urbin,  qui  estoit  honiue  de 
guerre,  y  avoil  si  bien  pourveu  par  tran- 
chées que  ledit  marquis  laboura  en  vain. 
(.Mabt.  du  Bellay,  Mem.,  I.  III.  !•>  73  v'>. 
éd.  1369.) 

—  Militer  : 

Pour  la  presuni|ilioii  et  renommée  qui 
contre  lui  labouroient  cstre  coulpable  el 
participant  de  la  perpretation  dudil  fait. 
(1380,  Arch.  JJ  118,  pièce  d.) 

Labeure  droit  escript  pour  ledit  baillif. 
(Bout.,  Som.  rtir.,  1"  p.,  f  31S  éd.  1486.) 

—  Laborer  à,  que,  a  ce  que,  pour  que, 
faire  ses  elTorts  pour  : 

Tu  laboures  d^  jour  en  jour  pour  que  je 
face  morir  mon  lilz,et  les  sages  ses  inaistres 
labourent  qu'il  ne  meure  point.  (Yst.  des 
sept  sages,  p.  126,  G.  Paris.) 

Labourera  et  pourverra  que...(M0NSTnE- 
LET,  Chron.,  I,  223,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Il  labourera  affectueusement,  diligen- 
mout  et  loyaument  a  ce  que  puist  estre  a 
l'ouneur  de  Dieu,  de  nous  et  de  nostre 
compaignie.  (Id.,  ib.) 

Que  nostre  dit  fîlz  labourera  a  son  po- 
voir  et  le  plus  tost  que  faire  se  pourra 
prouftitablemeut,  a  mectre  en  nostre 
obéissance  toutes  et  chascunes  villes... 
(ID.,  ib.) 

—  Etre  tourmenté  : 

Pluseurs  honnies  et  fenmes  povres 
créatures,  traveillans  et  labourans  de  fain 
par  rues  et  par  places  a  Paris  mouroient. 
[Grand.  C.ron.  de  France,  l'istoire  de 
Lovs,  rov  de  France  et  de  Navarre,  iv,  P. 
Paris.) 

Labeure  secrètement  d'amour 
(K.  Descbamps,  Pofs..  Richel.  840,  f  167''.) 

—  Laborer  au  mal  de  la  mort,  laborer 
a  la  derreniere  fin.  laborer  en  son  derrain, 
agoniser: 

Aucun  qui  labeure  au  mal  de  la  mort. 
(Bout.,  Som.  rur.,  i'  p.,  f  67',  éd.  1486.) 

Lors,  luy  tourné  sus  l'autre  costé,  tost 
après  tirant  a  l'angoisse  de  la  mort,  oy 
toute  l'istoire  de  la  passion  et  auques 
près  de  la  fin  de  l'évangile  saint  Jehan 
comenca  a  labovrer  a  la  derreniere  fin. 
(Crist.  DE  PiZAN,  Charles  V,  3"  p.,  ch.  71, 
jlichuud  ) 

Aucuns  disent  que  la  nuit  que  ceste 
dame  laboiiroil  en  son  derrain,  que  jusques 
a  rendre  son  esprit,  se  moiislroienl  deu.v 
clartés  au  deseure  de  sa  chambre  en  forme 
d'esloile.  (G.  Chastellain,  Chron.,  IV, 218, 
Kerv.) 

—  Act.,  fabriquer  : 

11  ont  soie  a  moult  granl  hahondance 
dont  il  labourent  draps  de  soie  et  a  or  de 
plusieurs  manières,  el  aussi  y  iabettrrelen 
tout  bernois  qui  a  ost  appartient.  (Liv.  de 
Marc  Pol,  éd.  ex,  Pauthier.) 

Ce  sont  les  gens  de  labeur,  qui /ohewrenf 
ce  de  quoy  les  autres  vivent.  (Modus, 
f"  63  v°,  Blaze.) 

(ludii-t  ouvreur  sont  cinq  prans  draps 
(le  gris  qu'ont  estez  titboures  par  les  sciirs 
oiidict  ouvreur    pour   les  vcslir    de    rohi-s 


LAI5 


LAH 


LAC 


G89 


srises.  (1501,  Invenl.  de  l'UôtH-Dieu  de 
Beaune,  Soc.  d'Archéol,  de  Beauae,  1874, 
p.  182.) 

l'iiis  a  oudict  ouvreur  quatre  pièces  de 
laiuncs  a  labourer.  (Ib.,  p.  183.) 

Labourer  le  pain.  (Perceforest,  1,  1°  51?, 
."■.I.  1328.) 

—  Manœuvrer  : 

Dcdiargeurs  ne  pourront  prendre  ni 
avilir  d'un  tonnel  de  vin  ou  di!  deu.x  queues 
pour  un  tonnel  labourer,  oiler  des  nefs,  et 
mener  a  l'hostel  de  celui  a  qui  il  fera. 
(1330,  Orrf.,  II,  387'".) 

—  I.aboré,  part,  passé,  travaillé  : 
IJevant   eaux    moult    hier     labourez   et 

ouvrez  a  l'esguille.  (Selve,  Paul  Emile, 
éd.  1847.) 

Toutesfois  ceste  manière  de  dire  est 
meilleure  qui  n'est  ny  trop  nesliçiee  ny 
trop  alfectee,  mais  qui  est  médiocrement 
laboree.  (Tagault,  Inst.  chir.,  p.  o94, 
•d.  1549.) 

Ouvrages  dorez  et  singulièrement  bien 
laits  et  bien  Mourez.  (Amyot,  Vies, 
J.  Caesar,  éd.  156S.) 

Ouvrages  de  four,  confitures  et  issues 
de  table  curieusement  îaftowres et  apprestes. 
(1d.,  ib.,  Lucull.) 

Lesciuelles  enseignes  estoyent  si  bien 
labourées...  qu'il  n'y  avoit  nulle  peinture 
si  plaisante.  (Bern.  Palissy,  OEuv.,  p.  374, 
France.) 

Voyles  de  pourpre  labourez  a  l'eguille. 
(Mont.,  Ess.,  m,  6,  p.  84,  éd.  1595.  ) 

—  Où  l'on  travaille  : 

Des  liestes  non  Inbeuré  et  lii  sunt  en 
dienienche.  {Begl.  de  Citeaux,  ms.  Dijon, 
f"  4  r".) 

Fieste  non  labeuré.  (Ib.,  f  36  v».) 
Le  inontois  a  le  substantif  labouré,  ra- 
boiiré,  terre  labourée  :  «J'ai  porté  l'  car- 
nassière M.  Chose  quasi    loudis  dins  les 
rabourés.  » 

LADOiiiEU,  -  OMrier,  s.  ni.,  ouvrier,  la- 
boureur : 

Car  d'orer  le  fait  laborirr. 
(Rksci..  m.  Moii.iF.NS,  de  Carilé,  st.  xcviii,  S,  Van 
llaniel.) 

Nuls  labouriers  n'abannoyent  ne  culti- 
voyentles  terres.  (Froiss.,  Citron.,  \,35i, 
Liice.) 

Les  labouriers  des  cbamps  font  leurs 
brebis  tondre  pour  en  avoir  la  laine. 
(Girart  de  nossillcn,  ms.  de  Beaune,  éd. 
L.  de  Moutille,  p.  106.) 

Ausquels  et  autres  personnes,  bourgeois, 
labouriers   et  autres,  soient   cbascun  jour 
vendues   grande   quantité    de    denrées    et 
marcbandises.  (1449,  Ord.,xiv,  48.) 
CoiniDPnt  n'est  il  a  Dieu  plus  cure 
D'an  noble  prince  droilurier 
One  (l'un  niesclianl  vil  hiourier'- 
!..  CiiASTEi.L<iN,  la  Mort  du  duc  Philippe,  yii, 
•2fi-2,  Kervjn.) 

Ilucbe,  dist  il,  mes  labouriers 
lît  paye  a  chascun  leurs  ileniers. 
'%s(.  de  la  Pass.,  ms.  Troyes,  '2«  j.,  («    1^8  v°.) 
Il  estoit   grand    culteur  de  terre   et  soi- 
■  jjneu.x  labourier.  (Fossktieb,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.,  II,  {"  40  r».) 

Tous  les  gens  des  villages,  labouriers  et 
■  uiltres.    {Ord.    de  1491,  ap.  Cb.   l'aillurd. 


Htst.  des  troubles  religieux  de  Valenciennes, 
III,  403.) 

Et  fait  le  seigneur  et  tnaistre  dudit  be- 
ritage  a  préférer  d'estre  payé  sur  ieelles 
avant  tous  autres  créanciers,  après  le  la- 
bourier preniiereuieut  payé.  {Coust.  de 
Lalleu,ii.xi,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  373.) 

Pierre  de  Robespierre,  labourier.  (Pièce 
de  1507,  Arcb.  de  M.  le  baron  IMondel 
d'Aubers,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord, 
p.  198.) 

Plusieurs  desdits  labouriers,  paysans  et 
autres  qui  doivent  ieelles  dismes.  (Pla- 
card consernant  les  dismes  eccksiast.,  12 
juin.  1357.) 

Bresse,  laborier,  laboureur. 

Nom  propre,  Labourier. 

LABORin,  v.  n.,  travailler  : 

Elle  vouloit  qu'elles  ouvrassent  et /aio- 
rissent  de  leur  propres  mains.  (Vie  Sle 
Clere,  ms.  Lyon  970,  f»  21  r'.) 

LABOiios,  -  rus,  -  reux,  -  reulx,  la- 
bour., adj.,  pénible  : 

Andoi  ont  vie  laborouse. 
(RENfL.  DE  MoiLiF.ss,    Miserere,  st.    ci.v.   il.  Van 
Hamel.) 

Car  vie  de    honiue  est  hrevc    et  iceste  munde  In- 

(Th.  dk  Kknt,  Geste  d'Alis.,  Iticliel.   243G4, 
f  1  r».) 

Les  veies  sont  perroses  et  laborus  li  mont. 

(Id.,  ib.,  i"  53  V».) 

Car  vie  d'orae  est  brève  et  le  inond  lab[o\rus, 

Deceivables  a  toz  e  a  muitz  envius. 

(ID.,  ib.,  ms.  Durli.,  bibl.  du  cb.,  c.  iv,  27,  B, 

f  7.) 

Mais,  quoy  qu'il  soit  du  laboureux  mcstier, 
Il  n'est  trésor  que  de  vivre  a  son  aise. 
(Vii.LON,  Grant   Test.,   les   Contredictz    île   Franc 
Gontier,  Jouaust,  p.  9S.) 

Hz  (les  atblètes)  font  travail  fort  labou- 
reux mais  non  pas  continuellement.  {Be- 
gime  de  santé,  !"  7  r»,  Robinet.) 

—  S.  m.,  fabricant  : 

Car  estoient  simples  gens,  laboureulx 
et  inarchans  et  ouvriers  qui  faisoient  leur 
draperie.  (Fnoiss.,  Chron.,  XVII,  191,  Kerv.) 

Bourg.,  Yonne,  Cbigy,  Etivey,  laboreux, 
labouéreux,  laboureur.  .Morv.,  laibouéron. 

LABOuu,  voir  Labob. 

1.  i.ABounAGE,  adj.,  labourable  : 
Terres   labourages    et  non    labourages. 

(1408,  Aveux  du  bailliage  d'Evreux,  Arcb. 
P  294,  reg.  4.) 

2.  LABOCnAGE,  voir  LAEOItAGE. 

i-ABOLiRAisoN,  S.  f.,  labuur  : 

Mieux  vaut  .saison, 
Que  labojtraisfln. 
(0.  lie  Sf.rr.,  Th.  d'agr.,  II,  ■>,  éd.    IliO.'i.) 

LAiiot'nEL,  -  eau,  s.  m.,  diiii.  de  la- 
bour : 

Colin  Laboiirel.  (1372,  Ch.  du  bailli  du 
D.  d'Orl.,  Cbartes  de  St-L'rbain,  Lalore, 
|..  365.) 

l.aboureau,  Labourtl,  csi  resié  coiiiine 
iiniii  propre. 

LABOiiitEMENT,  voir  Lahoueme.nï. 

i.ABoi  KKii,  \oir  Ladoheh. 


LABOUBEUU,   Voir  LaBOIIKOU. 

LABOUREusEMENT,  adj.  ,  laborieuse- 
ment : 

Les  cboses  qui  par  eulz  sont  faittes  ou 
acquises  laboureusement.  (Obesme,  Eth., 
Rictiel.  204,  (•  548=.) 

Laboureusement,  actuose.  [Gloss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

Cestuy  Theuiistocles  si  iirudenleiiicnt  et 
si  laboureusement  besongna  eu  bataille 
qui!  il  chassa  de  Grèce  le  roy  Xerces  et 
son  ost.  (Hoccace,  JVo6/Mrna//iCH?-e!(.i,  III, 
5,  r»  38  r»,  éd.  131S.) 

I.ABOUUEUX,  voir  Laboros. 

i.ABuuRiEi;,  voir  Labohiku. 

I.ABOURIEUSETÉ,  s.    f .,  apjll  iCilli  III    JB- 

borieuse,  travail  : 

Labourieuselé,  operositas.  (Closs.  iiall.- 
lai.,  Richel.  1.  7684.) 

LABURER,  voir  LaBORER. 

lac,  s.  m.,  caverne,  fosse  : 

i.iu'il  (Daniel)  est  mys  au  lac  aux  lyons. 
[G.  Macii.,  Poc's.,  Richel.  9-221 ,  f  9G\) 

I.ors  Daires  le  lac  enlrouvry 

ICt  vit  que  Daniel  couvry 

Pe  sa  main  les  objets  des  lyons. 

(Id.,  ib.,  I»  96'.) 

LACAYi^,  voir  Laquais. 

LACCAY,  voir  Laquais. 

LACEis,  -  eiz,  -  is,  lass.,  s.  m.,  lacet, 
filet,  réseau  de  fil  ou  de  soie: 

Et  riche  ovre  i  out  desure  de  malegra 
nates,  de  lilie  et  de  laceiz.  (Rois,  p.  233, 
Ler.  de  Lincy.) 

Et  est  le  laceis  qui  fait  le  compas  de 
guelles  a  petites  fleurettes  d'or.  (1360, 
Invent,  du  D.  d'Anjou,  n°  408,  Laborde.) 

Gros  botous  de  jierles  et  lassis.  (1372, 
Compte  de  l'exécut.  du,  Testam.,  Pièc.  rel.  ù 
l'Ilist.  de  Fr.,XIX,  159.) 

Il  (Vukain)  forge  un  lacis  d'or  qu'il  eut  fait  proinp- 
[leinent, 
Car  l'onvraee  des  Dieux  se  faict  en  un  moment. 
Les  enlace  tous  deux,  le  lacis  cadenasse. 
Puis  appelle  les  Dieux  pour  contempler  leur  grâce, 
Ainsi  du  beau  lacis  Mars  en  fut  le  moteur, 
Amour  l'occasiim,  et  Vulcan  l'inTenleur. 
(l'iiEn.  ViNcloLO,  Disc,  du  Lacis,  l'oés.  fr.  des  w' 
et  XVI»  s.,  VIII,  166.) 

—  Partie,  fichu  à  mailles  placé  sur  la 
gorge  des  femmes  : 

Kt  semble  proprement  que  l'amour  soit  assis 
Sur  les  frc/.es  poussants  dessous  vostre  lassis. 
(Des  AccciBiis,  Wiiarrure',  P  199  v»,  éd.  1584.) 

—  Sorte  de  blanc-manger  : 

Se  vos  volez  faire  blanc  mengier,  prenez 
les  eles  e  les  piez  de  gelines  e  metez  cuire 
en  eve,  e  prenez  un  poi  de  ris  e  le  destrem- 
pez de  celé  eve,  puis  le  ferez  cuire  a  petit 
feu,  e  puis  cbarpez  la  char  bien  menu  es- 
clievelee,  e  la  metez  cuire  ovec  un  poi  de 
chucre,  si  aura  non  laceiz.  (Eus.  p.  apa- 
reil.  viand.,  Richel.  1.  7l31,  f' 100'.) 

Lacis  est  resté  dans  la  langue  moderne 
avec  le  sens  de  réseau  de  fil  ou  de  soie. 

i.ACEiTE,  adj.  f.,  faite  en  niseau.\,  à 
lacet  : 


«90 


LAC 

J'ai  de  beaas  cueTrechies  :i  diroe* 
Kl  .oiffes  lëceiln  bêles. 

(0'»«  Hfreifr,  nichel.  r.M.H*,  f  lï  ■) 


I.  vr.EON.  voir  Laijos. 

i.  LACEOR,  laceur,  lasseur.  laiceur,  lâ- 
cheur. Iwiueur,  s.  m.,  faisour  de  lacets: 

Quiconque?  v.-iil  estre  laceur  de  fil  et  de 
■soie  et  de  laz,  el  fe?ercf  de  trouse?  a  seles 
et  de  riibau?,  rslre  le  peut  franchement 
pour  tant  que  il  oevre  ad  us  et  as  cous- 
tunips  do  mestier.  (Est.  Boil.,  Lw.  des 
mest.,  i'*  p.,  XXXIV,  1,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

Lasseurs  de  lil  et  >U  soie.  {Uesticrs  de  la 
lille  de  Paris  Van  1300.) 

Laqueator.  laicettr.  [Gloss.  de  Salins.)  j 

Laqueator.  laquetir.  (1464,  J-  Lagadeuc,  , 
Calholicon,  éd.  Aullrel  .le  Ouoelqueueran,  | 
liihl.  Quimper.)  j 

Pour  acroistre  le  nombre  des  lâcheurs  ei 
lacheresses  de  bonnets  qui  estoit  si  petit 
qu'ilz  ne  povoienl  servir  iceulx  bonnetiers,  i 
le^^quelz  a  ceste  cause  estoient  constraints 
faire  lachier  leurs  bonnet?  hors  ceste  dite 
ville.  (1526,  Lille,  ap.  I-a  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

—  Combattant  qni  se  servait  d'un  lacet 
■pour  arrêter  et  renverser  son  ennemi  : 

Reliarii,  laceurs.  {Gloss.  fot.-gaJi.,Kichel. 
1.  13032.) 

—  Fém.,  laceresse  : 
Richeul,  la  lacerresse.  (Liv.dela  Taille  de 

Paris  pOMr  1292,  r.éraud.) 

Cousturiere  de  bonetz,  s.  I.  :  lasseresse, 
s.  f.  _  Knvttarof  cappes.  (P.u,sgbave,  Ks- 
ciairc,  p.  236,  Oénin.) 

i.  i.ACEOu,  voir  Lascheob. 

u\CERACioN,  -  tion,  s.  f.,  action  de  dé- 
chirer : 

Sanz  injure  et  sanz  laceracion  de  leur 
corps.  (Bkrsuibe,  t.  IAv.,  ms.  Ste-Gen., 
f  338''.) 

laceralion,  f.  Despedaeamiento,  rasgura, 
raspo.  (C.  OUDIN,  éd.  1660.) 

A  été  conservé  comme  terme  de  jiiris- 
prndence. 

i.ACEUEn,  v.  a.,  déchirer,  ;m  fleuré  : 

I  V«lal  distrait  el  lacéré.  (Bersuire,  Tite 
l.ive,  Richel.  20312'",  f  48  r».) 

1.  LACEnoN.  s.  m.,  lacet,  met-: 

El  pelil  «ai  de  genl  qni  Taille 
Qui  en  tes  laerront  ne  saille. 
(WjiRicj.,  Il  iJrspis  du  monde,  175,  Scheler.) 

2.  i.ACEHON,  S.  m.,  laiteron  : 

La  pauvre  beste  s'en  revint  a  la  maison 
avec  tous  les  trois  levrauUs  pendus  a  ses 
lelins  lesquels  elle  mit  el  posa  au  lieu  ou 
elle  avoit  fait  ses  petits  chiens,  et  la  les 
nourrit  et  .dlaicta  ju?ques  a  ce  qu  ils 
fenssent  prauds  et  cpi'ils  peussent  (.Tin- 
nnoler  le  laceron.  (A'oup.  Fahri'iue  des  cx- 
r.ell.  TraUsde  vérité,  \>.  114,  Bibl.  elz.) 

l.arjtron,  in.  Terraja.  (C.  OuDIN,  éd.  1660.) 

Noriii.,  lacerim,  lanclieron.  Pic,  tâcheron. 

i.ACERRESSE,  vùir  Laceob. 

i.ACERT,  S.  m.,  lézard  : 

Lacert  :  m.  A  lizard  :  aiso,  the  viver,  or 


L.\C 

lesse  sea  drapon  :  tearmed  so  because  il 
somewhat  resembles  a  dragon.  (Cotgr., 
éd.  1611.) 

Lacert,  m.    Lai-'artija.    (C     Oudin,    éd. 
1660.) 
i..Ar.ERTE,  S.  m.,  muscle  : 
Corde,  pannicle,    cuir,    muscle,    loterie. 
(H.  DE  MONDEVILI.E,  Richel.  2030,  1°  9=.) 

Le  lacerte est  compost  de  81s  subtils 

de  char  simple  et  de  ners  sensible.  (ID., 
ib.,  f  12*.) 

Es  lacerles  des  voyes  qui  respirent  et  des 
yeulx.  (B.  DE  OoRD.,  Praliq.,  i,  21,  ert. 
1495.) 

El  puis  viennent  les  muscules  et  les  la- 
certes  qui  loyenl  el  ferment  el  meuvent 
ainsi  l'oeul.  (iD.,  ib.,  Ul,  1.) 

Muscle  el  lacerte,  c'est  tout  un  ;  niais  il 
st  dit  muscle,  de  la  semblance  d  un  rat, 
el  lacerte  de  lu  semblance  dun  lézard  :  car 
ces  besles  sont  ainsi  greilles  el  longues  de 
chasque  part  (au  moius  devers  la  queue) 
et  au  milieu  soûl  grosses,  comme  les 
muscles  ou  lacertes.  (Joue.,  Gr.  Lhtr., 
p.  40,  éd.  1598.) 

Lacerte.  A    fleshie  muscle  ;    tearmed   so 
because  il  hath  (as  a  lézard)  a  long  taile. 
(Cotgr.,  éd.  1011.) 
Lacerte,    f.    Murezillo    llamado    lagarla. 
;    (G.  Oudin,  éd.  1660.) 

LACERTOS,  -  tous,  -  teus,  adj.,  muscu- 
laire : 

Lacbar  lacerleuse  du  front  est  ensi  comme 
celé  du  chief,  fors  que  la  longitude  des  la- 
cerles est  selonc  la  longitude  du  front  el 
celé  du  chief  est  selonc  la  latitude  de  tout 
le  chief.  (H-  DE  Mondeville,  Bichel.  2030, 
f»  17".) 

Plaies  lacertmises.  (Brun  de  Long  Bohc, 
Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f"  15'.) 

Chair  lacerlOHZe.  (B.  db  Gord.,  Pratiq., 
II,  29,  éd.  1493.) 


LACESSE,  voir  Lassesse. 

LACEURE,   lasseure,    lasceure,   lassure, 
lacheiire,  lachure,  lasure,  s.  f.,  ouvrage  fait 
en  forme  de  fliet  ou  de  réseau  : 
Puis  a  les  escaillon.i  moult  bien  amesures. 
De  l'an  .u.  pies  a  l'.aolre  a  tant  les  a  esines, 
A  double  Ittceuri-  estoit  cascuns  noes. 

(.Les  anifs.  Hlchel.  12558,  P  90''.) 

Nexus,  lasures.  (Alex.  Neckam,  Scheler, 
Lfa;.,  p.  91.) 

Nodus,  nos  ou  lasseure.  (Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

Il  vil  toul  le  monde  entretenant  par 
Inceures  de  laz.  {Légende  dorée,  Maz.  1333, 
f»  40''.) 

Une  pièce  a  lasures,  une  autre  pièce 
sans  lasures,  nommée  glaçon,  une  pièce 
de  pans.  (1418,   Arch.  .1.1  169,   pièce  192.) 

.1111.  tachure.'i  pour  une  vergue  pesant 
XXII.  livres.  (1415-1416,  Receples  dr  Bou- 
lognu-sur-Her,  p.  164,  Ed.  Dupont.) 

Aulcunes  lassures  et  vermeillon  livré 
cheeus.  (xv"  s.,  Cart.  de  Flines,  p.  930, 
Hautcoeur.) 

Seulement  en  l'estomac  vers  le  cuer  se 
relrahy  la  vie,  lequel  tellement  s'engrossy 
et  enlla  iiue  li  l.aslivement  luy  failloit 
copper  la  lachure  et  defferiner  les  dens  a 
force  continuelle.  (G.  Chastei-i,.,  Chron. 
du  D.  Phil.,  ch.  ll,  Buchon.) 


L.\C 

—  Fente  que  serre  le  lacet  d'une  robe  : 
Le   suppliant    cousturier    dist   qu'il   lui 

failloit  des  crochets  el  des  portes  pour 
mettre  a  la  lasseure  des  robes  d'icelle  bile. 
(1475,  Arch.  .1.1  19S,  pièce  1566) 

—  Enlacement,  attache  : 

Par  la  double  lassnre  d'ieelles  (coquilles) 
ensemble,  leur  invincible  et  indissoluble 
union.  (Brant.,  Gr.  Capil.  (r.,  V,  96,  La- 
lanne.) 

—  Lambris  : 

lî  li  cyprès  suiit  environ 
Qni  font  tôle  le  lachriirr. 
(Etplieal.    du  Canl.  dis  ciint.,  ms.   du  Mans  fiS, 
f  Al  t'.)  Lat.,   laqnearia    nostra   capressina. 

Laquear,  las  ou  laceure  de  tret  de  mai- 
son. [Gloss.  de  Salins.) 

Laquear,  laceure  de  1res  de  maison. 
{Olla  patella,  p.  35,  Scheler.) 

Laquear,  aris,  las  ou  laceure  de  Irefz  de 
maisons.  {Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

—  Travée  : 

.111.  lasseures  de  foen  bien  emplies,  el 
est  ledit  foen  bon  et  bien  conraé.  (1355, 
Reg.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Jcrus.,  Arch.  MM 
28,  f"  16  V).) 

Le  suppliant  moula  en  une  lasceure  ou 
travée  de  gauche  pour  descendre  du 
feurre.  (1409,  Arch.  J.I   164,  pièce  134.) 

1.  LACHE,  S.  f.,  lacet  : 

Le  seel  de  Sa  Majesté  y  appendant  en 
lâche  de  sove  rouge.  (1627,  Confirm.  des 
Coût,  de  Hes'din,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  343.) 

—  Meute  : 

Tous  nobles  gentils  hommes  pourront 
avec  une  lâche  de  lévriers  par  tout  nostre- 
dit  pays  d'Artois  sur  pleins  champs,  sans 
entrer  ez  franches  garennes,  ny  ez  bois  el 
foresls,  esqueis  qui  pretendroienl  entrer 
auroienl  droit  de  chasse  par  privilège  ou 
ancienne  possession,  courre  le  lièvre,  ou 
voiler,  eslever  ou  poursuivre  sa  proye  sur 
quelque  seigneurie  que  ce  soit.  {Placard 
de  Philippe  II  sur  le  fait  de  la  chasse, 
Anvers,  28  juin  1575.) 

—  Terme  de  charpentier  : 

Pour  XL.  cleus  a  cleuer  les  lâches  de 
l'ostevent  de  le  camlire  monsieur  le  duc. 
(1342,  Trav.  aux  chdt.  d'.irt.,  Arch.  Kk 
393,  1°  93.) 

Ml  gistes,  bans  et  lâches  hors  de  leurs  lis  issus. 
(Jeh.  des  Preis,  r.esl,-  de  l.iege,  209.S6,  Scheler, 

Gloss.  pliilol.) 

Deux  serrures  a  gacbes,  a  deux  clefs 
chacune,  quatre  lâches  ou  pentures.  (1416, 
Béthune,  ap.  La  Fons,i4r(.  du  Aord,p.  89.) 

Suisse  roin.,  Fribourg,  laces,  rênes. 


2.  LACHE,  voir  Laschk. 

LACHEMENT,   VOir  LaSCHEMENT. 

LACHEOR,  voir  Lascheor. 

LACHEIIESSE,  VOir  LACEOU. 

LACHES,  S.  m.,  cuirasse,  liallecrel  : 
Les  supplians  fichèrent  leurs  espieux  en 
la  poitrine  d'icellui  le  Vaque,  sachans  que 
en  sa  dite  poitrine  il  ne  povoienl  guere/- 
blecer,  pour  ce  qu'ilz  savoienl  bien  qu  U 
avoit  tousjours  vestu  ung  lâches  ou  ar- 
mures. (1439,  Arch.  J.I  189,  pièce  369.) 


LAC 


LAC 


LAC 


601 


LACHESSE,  voir  Laschesse. 

lACHET,  S.  111.,  lambris  : 

Laquear,  lachet.  {OUa  patella,  p.  3S, 
Scheler.) 

Laquear,  laz,  loches.  (Cathoiicon,  ins. 
Lille  369.) 

LÂCHETÉ,  voir  Laschetk. 

LACHEUR,  voir  L.\CEOR. 

LACHEUUE,  voir  Laceure. 
LAcniË,  voir  Laschif.. 
LACHiER,  voir  Lacier. 

L.ACHIERE,  voir   LaCIERE. 
LAQUIT,  s.  m.  ? 

De  le  line  de  tachit,  trois  mailles.  (1271, 
Chou  ke  messires  de  Mortaingne  doit  prendre 
a  son  wienaige,  Tùnlieu  de  la  Scarpe,  ap. 
Tailliar,  p.  48o.) 

LACHOM,  voir  Laçon. 

LACURIMABLK,  VOir  LACHIMABLE. 
LACURIM  VNT,  VOlr  LACRIMANT. 

L.ACHRIMË,  voir  Lacri.mk. 

LACHIIYMAI.,  voir   LaCRIMAL. 
l..\CHRYMER,  voir  LACRUUER. 

L.ACUURE,  voir  Laceure. 

LACIER,  lacliier,  lassor,  v.  a.,  attacher 
par  un  lacs  ; 

Les  bries  a  l'apostoile  baille  an  vasiel  a  pic 
Ij  cil  trei  prélat  frent  suspendu  et  lacié. 
((".ïRiiiKR,   Vie  de  S.  Tknm.,  Richel.  13513. 

f»  --  ï«.) 

Est  lachié  de  lil  qui  ne  soit  mie  trop 
délié,...  et  doit  avoir  cinq  pies  de  louu. 
(Mod.  et  Racio,  f«  177'',  ap.  Ste-Pal.) 

—  Garrotter  : 

Eq  prisou  tachies. 
Jeu.  des  Pbeis,  Geste  de  Uei/e,  3008",  Scheler, 
Gloss.  philot.) 

—  Enlacer  : 

Eu  dormaatsOQ  iituri  eriibrai'.e 
Kt  de  ses  bras  l'estraint  et  lace. 

(Lapidaire,  V.  "5!i,  l'annier  ) 
l/aii>  l'autre  ses  bras  lacier 
klutor  les  cols  si  doucenieut. 
il)tt  vair  Palefroi,  Richel.  837,  f°  3-»;i'.) 

—  Saisir,  au  propre  et  au  lig.  : 

Chil  hom,  ki  tant  fu  asseur. 
Cul  avarisce  avait  lachié. 
(Rebcl.    iie    MoiLIF.NS,    Miserere,    st.   lvi,  5,  Vao 
Harael.) 

Nus  ne  le  pnel  lacier  ne  prendre. 

(De  Graaient,  Ri.hel.  il68,  f«  7n».) 

(trant  douleur  au  cuer  le  la(a. 
(,.  Gi  URT,  Roy.   lifin..  Richel.   5698,  t"  2f;o>.) 
Ouaulé  li  procure 
A  ses  subgicz  haine  et  nionnure, 
Kt,  en  la  tin,  com  le  poisson  a  l'ain, 
Le  lasse  et  prant  a  dolente  pasture. 

(E.  Deschami'S,  lEuv.,  I,  70,  A.  T.) 

—  Rén.,  se  lier,  s'engager  : 
Par  leur  foi  a  lai  se  tacierenl. 

(GaiART,  Roii.  lig:i.,  Richel.  .Ï6;i8,  flSfi».! 


Trestuis  se  sont  lachies 
A  che  qu'il  aleudront  qne  roas  les  enrôles 
Uoc  eresque  a  vo  greit. 

(Jeh.  des  P«eis,  Geste  de  liège,  12351,  Scheler, 
Gloss.  pliilol.) 

—  Lacié,  part,  passé,  entouré  de  palis- 
sades : 

Puis  a  fait  a  Tnwin  une  cbasteal  bin  lachies 
Qui  fut  fors  et  puissans. 

(Jeb.  dfs  Preis,  Geste  de  Luge,  21KIG,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

1.  LACIERE,  S.  f.,  ouvrière  en  lacets  : 
Perronele  la  laciere.  (1226,  Cens,  du  Pa- 

raelet  de  Pruvin,  C  9  v",  .A,rch.  Aube.) 

Lacieres.  (Voc.  dex  mest,  ap.  Géraud, 
Paris  soMs  Phii.  le  Bel.) 

2.  LACIERE,  lassiere,  lachiere,  lasere,  s. 
f.,  lacet,  cordon,  engin,  filet  ou  laes  de 
chasseur  et  de  pêcheur  : 

Se  lu  tends  tes  laz  pour  les  besles  noires, 
garde  que  la  lachiere  ne  soit  trop  haute  et 
fay  ta  baye  forte  entre  deux  lachieres. 
(Modus,  f»"47  V»,  Blaze.) 

Et  lors  ycelui  exposant...  d'une  paire  de 
cousteaux  a  trenchier  pain  qu'il  avoit 
pondus  aux  lasskres  de  sa  cote.  (1393, 
Arch.  JJ  148,  pièce  284.) 

Les  laseres  d'or  de  Ctiipre.  {Devise  des 
orfrais  gui  doivent  estre  faiz  pour  ta  chape 
du  roy,  S.-Hil.,  Arcb.  Vienne.) 

Qui  ne  lui  eust  coupé  la  lachiere  de  son 
pourpoint  a  toute  haste,  il  fut  esté  estaint 
et  estouffé,  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D. 
de  Bourg.,  111,  88,  Buchon.) 

Il  ne  faillira  de  se  jelter  dans  l'un  des 
rets,  ou  bien  dans  la  lassiere  ou  raiseau. 
{J.  DE  CLAMORiiAN,  Cliasse  du  Loup,  p.39.) 

Comme  toiles,  filets,  rets,  pièges,  lacqs,  poyaax. 
Huttes,  cordes,  coliers,  lassieres  et  raiseaux. 
Fourches,  gaules,  espieu,  pietés,  poêles,  bezoches, 
Racles,  seinnes,  basions,  poeclies  ,  esparvier, 
(poches, 
(Florrnt  CRh.STiFN,  ap.  Borel.) 

Sancerrois,  laciére,  courroie  garnissant 
la  verge  du  fléau. 

LACIS,  voir  Laceis. 

LACiviELix  voir  LASCiviEnx. 

LAi:oN,  -  ceon,  -  son,  -  çun,  -  sçun, 
-  czon,  -  chom,  lasson,  s.  m.,  lien,  lilei, 
lacet  : 

A  mate  fin  est  destiné. 
De  laceons  prisaseté. 
If.mtin.  du  Brut  de  Wace.  Miclicl,  Chron.    niii/lo- 
norm..   I,  89.) 

Il  n'ot  vallet  en  sa  nieisun 
Ne  face  engin,  reis  u  lasfans. 

(Marie,  Lai  du  Lausiie.  'J5,  Itoq.; 
E  les  engins  e  laçuns  firent. 

(In.,  i*..  12i.) 
Que  molt  le  tint  bien  le  lapon 
Qu'il  a  entor  le  col  laiié 

(lien.,   Br.   \,  o8li,  Martin.) 
Uu  col  li  ai  mis  son  lason. 
Si  renmoine  comme  larron. 

(Vie  des  Pères,  Ars.   3B.il,  f°  IGl»  ) 
Kl  col  li  a  mis  .1.  lafon. 
Si  renmoioe  comme  prison. 

(/*.,  Richel.  23111,  1"  Iï5''.i 
Mais  pecché  e  mali«;un 
Si  grant  fes  a,  si  grant  lasçmi, 
Ke  ne  ponit  prendre  foisam 
k'it  n'alast  n   perdiciun. 

(.S.  Edward  le  canf.,  1505,  Luani.) 


Iti>iz  et  /npuiiset  gluz  d'aufei, 
Filz  a  vilain,  iraigne  en  sain. 

(Parton.,  Richel.  1915-2,  f  16V».' 

Li  oiselet  ne  se. garda 
Del  laçon  quant  il  repair  a  : 
Pris  fu. 
(Chasioiem.  d'un  père,  conte  xix,  39,  Biblioph.  fr.) 

Et  son  col  do  propre  fachoin 
Par  qui  su  es  pris  au  lachom. 

(Clef  d'amour,  p.  39,  fross.) 

Il  termina  sa  vie  par  le  moyen  d'uue 
cordelette  et  laczon.  (Sexte  .1.  frontin, 
IV,  7.) 

Nul  ne  nulle  ne  doibvent  tendre  es  cou- 
lombs de  coulonibier  o  lil,  ne  o  «lu,  ne  o 
cordes  ne  o  laczons.  (Coust.  de  Bret.. 
('  127  V».) 

Laqueus,  laqs,  lien,  licol,  piegc,  lasson. 
{Calepini  Dict.,  Bàle  1584.) 

.\u  tems  d'averssitez  sermil  en  cent  farous 
Cîiptivez  de  la  mort,  qui  dedans  ses  laçons. 
Quant  ils  y  pensent  moins,    les    poursuit   et    de- 
(cbasse. 
(Chassign.,  llespr.  de  la  vie,  i:\uil,  éd.  1594.) 

Et  de  premier  abord,  se  ploiant   ils   (les  serpents) 
[embrassent 
Avec  les  nœuds  serrez  de  leurs  fermes  laçons. 
(Bertadt,  (Kuv.,  p.  327,  éd.  1633.) 
Norm.,  BessiD,  lachon,  lacet.  Lorr.,  Fi- 
lières, iesson,  collet  pour  prendre  le  gibier. 
LACQUET,  voir  Laouais. 

LACRER,   V.  11.  ? 

Por  lacrer  li  oisiaus  s'en  va 
As  autres  qui  cantent  ilessns. 

(.S(  Hrandaine,  p.  124,  .luh.) 

LACRiM.VBLE,  lacry.,  lachri.,  lackry  . 
adj.,  déplorable,  lamentable,  accompagne 
de  larmes  : 

Et  lo  pueple  dona  une  voiz  lacrimabte 
pour  lame,  et  distrent  a  lo  Aciaate-Paiu  ou 
il  defTendist  la  cité  ou  il  feist  licite  cose  de 
paiz  avec  lo  duc.  (Aimé,  Kst.  de  U  Norm., 
Y,  27,  Cbampollion.) 

fMcrimable  remembrauce.  (IZHO,  Lett.  de 
i  Ch.  VI  d  IHch.  II,  Lett.  de  Rois,  etc.,  t.  M, 
;   P-  2o6.) 

Vees  mon  babil  lacrimable.  (Maiz.,  Noih/p 
■  du  vielpel.,  l,  23,  Ars.  2682.) 

Les  piedz  nuz,  face  lacrimable. 

(Therence  en  franc.,  f  296',  Verard.) 

Piteuses  parolles  et  lacrimables  tenues. 
(D'AnTON,  Chron.,  Richel.  5081,  r°61  v».) 

Ne  doyvent  point  tes  astres  et  les  cieaix 
Me  foudroyer  en  laehri/maUes  liea\  I 

(J.  BotiiMiT,  Ep.  fam.,  x,  éd.  1515.) 
De  hault  chanter  en  lachrimabte  guise. 
j        (Id.,  Labijr.  de  fort.,  Maz.  10832,  f •  9  v".) 

I  Songes  tristes,  lachrimahles  fantasies. 
I  (iD.,  Mém.  de  la  rréin.,  cb.  xxvii,  Petitol.) 
I  Tels  piteux  et  lacrymables  regrets.  (Loyal 
'  Serviteur,  Chron.  de  Bayard,  lxv,  Soo.  de 

ni.  de  l-'r.) 
El  par  toute  la  Brelaigne  n'eust  on  ouy 

parler  que  de   ce   lacrymable  trespas.  (Id.. 
1  ib..  ch.  LViii,  éd.  1527.) 

—  Terme  de  médecine  : 

L'erbe  (de  camcdreos)  pillée  et  broyée  est 
convenable  aux  fistules  des  choses  lacri- 
mables. (.fard,  de  santé,  1,  90,  impr.  la  .Mi- 
nerve.) 


flili 


I.AC 


LAC 


LAD 


i.  LACRiMAL.  lacrymal,  lach)T/mal,  adj., 
qui  a  rapport  aux  larmes  : 

Les  beaux  yeux...  seinoii-nt...  une  ?ourse 
ili'  rousee  lacrymale.  (Le  Maihe,  Plaincle 
de  Désire,  dans  llluslr.  de  Gaule,  p.  398 
i-â.  1549.) 

La  slaoflule   lachii/male.    (Paré,  Œuv. 

III,  11,  Maliiaigup.) 

2.  LACiiiMAL,  -  el,  -aie,  s.  m.,  sac  la 
crynial  : 

La  fistule  dii  lacrimel.  (Lanfranc,  Sy 
rurgie,  Ridiel.  1323,  f'  57  v».) 

Les  fistules  qui  sont  au  lacrimal.  {.lard 
de  santé,  l,  133,  inipr.  la  Minerve.) 

LACRIMANT,  lachr.,  adj.,  lacrymal  : 
ristnle   lachrimante.    {Le    Triumpke   de 
dame  Verolle,  Poi-s.  fr.  des  xv  et  xvi'  s., 

IV.  2i;S.) 

i.ackime:,  -  chrime,  -  chryme,  -  crisme, 
s  f.,  larme  : 

Et  lai  tjCDd'iient 

Les  jeali  <le  plour  et  de  lacrisme. 

(Jkii.  of.  JIecm.,  Très.,  S37,  Méon.l 

Toutes  voies  il  estoit  dévot,  sempre  en 
oralion,  et  a  ses  lacrimes  lavoit  sez  péchiez. 
(AluË,  Yst.  de  li  Normant,  IV,  44,  Chani- 
pollion.) 

Ancunesfois  lacrime  vient  par  foiblesse 
naturelle  de  l'oel.  (B.  de  Gord.,  Pratiq., 
III,  2,  éd.  l49o.) 

Canisice  a  longues  branches  de  quatre 
dois  de  long  et  dejectees  en  terre  plaines 
de  lacrimes  et  humeurs,  {.fard,  de  santé,  I, 
!t8,  impr.  la  .Minerve.) 

L'cuforbe  fait  moult  de  lachrime.  (/6  , 1, 
179.) 

Un  flux  de  gomme  et  lachryme.  (Ib.) 

Lyonnais,  agrime. 

LACitiMBit,  voir  Lagrimer. 

I.ACRIMKUS,  -  meuT,  lacry.,  adj.,  lar- 
moyant, chagrin,  qui  répand  des  larme.s, 
accompagné  de  larmes  ; 

Je  suis  en  la  vallée  lacrimeuse  ou  sont 
toutes  causes  de  pleurs,  fj.  Gkrson,  l'A- 
giiillon  d'amour,  f»  12  r»,  éd.  1488.) 

ijui:  j'aye  compassion  lacrimeuse  de  sa 
très  excessive  passion.  (Id.,î6.,  f"  8S  v.) 

Cbascan  avoit  poar  joye,  de>platsaace, 
PoDr  doah  maiulleD,  pileuse  coateaance, 
Pour  piriisans  rî>,  trislesse  Incrijmeu.'ie, 
En  lieu  d'esbals,  de  douleur  maDiance, 
Pour  trouver  mieuli,  bien  petiïe  espérance. 
'P.  MiriHiLT,  Complaintr  mr  la  mort  if  la  C""  ilr 
Charrolou,  p.  127,  M.  1748.) 
Et  eu  faiiaut  lacrimeujf  termes 
A  loul  800  coeur  remply  de  termes. 

(Themce  en  franc..  1*174'',  Verard.) 

Lacrimeuse  contriction.  {Prem.  Vol.  des 
exp  des  Ep.  el  Ev.  de  kar.,  f»  10  r»,  éd. 

irji'.i.) 

Fenitence  lacrimeuse  de  Marie  .Magda- 
lain.-.  (Dd  Gdkz,  An  Introd.  for  to  lerne  to 
speke  [renr.h  trewly,  à  la  suite  de  Pals- 
GRAVE,  éd.  Géniu,  p.  1062.) 

i.ACitiSMB,  voir  Lacrime. 

i-ACTEAN,  adj.,  de  lait,  lacté: 

Les  vovi\*  lacteanes.  CGRlNr,.,  FoU.  En- 
Irepr.,  I,  11,  Ilibl.  elz.) 


LACTUOLiN,  S.  ni.,  soite  de  poisson  : 
Ceulx  (poissons)  que  le  commun  peuple 
appelle  lacterins,  je  les  appelle  lacteolins 
a  cause  du  laid  et  blanche  couleur  qu'ils 
ont.  {Platine  de  honneste  volupté,  f»  103  v", 
éd.  1328.) 

i.ACTERiN,  S.  m.,  sorte  de  poisson  : 
Ceulx  (poissons)  que  le  commun  peuple 

appelle  laclerins,  je  les   appelle  lacteolins. 

(Platine  de  honneste  volupté,  f"  103  v»,  éd. 

1528.) 

TACTICIEN,  adj.,  de  lait  : 
Succre  laclicien.  {Platine  de  honneste  vo- 
lupté, ("  10  V»,  éd.  1S28.) 

LACTiciEUx,adj.,d'une  nature  laiteuse: 
L'ne  manière  de   campanette   lacticieuse. 
(Bklon,  Singular.,  II,  xxxvii,  éd.  1534.) 

LACTiciNEUx,  -  nieux,  adj.,  laiteux, 
d'une  nature  laiteuse  : 

Les  poissons  ne  se  doivent  point  niengier 
avec  la  chair  ne  avec  chose  laclicineuse. 
{Régime  de  santé,  f»  37  r».  Robinet.) 

La  liqueur  lacticineuse  qui  sort  de  la  dicte 
racine  (de  chondrilla).  (Belon,  Singularitez, 
I,  31,  éd.  1354.) 

Les  espèces  des  choses  lacticinieuses . 
{Jard.  de  santé,  I,  100,  impr.  la  Minerve.) 

Plante  lacticinieuse  et  faisant  laict.  {Ib., 
1,221.) 

La  scamonee...  et  autres  plantes  lactici- 
neuses.  (Michel  Dusseau,  Enchirid  ou  ma- 
nipul  des  miropols,  p.  133,  éd.  1381.) 

Quand  l'uriue  est  lacticineuse.  (Lovs 
GuYON,  Mir.  de  la  beauté,  I,  274,  éd.  1613.) 

LACTiFiANT,  adj.,  qui  produit  du  lait  : 
Les  molles  et  lasches  (mammelles)  n'ont 

point  la  vertu  lactifiante  assez  forte.  (Paré, 

Œuv.,  XVIII,  XXV,  Malgaigoe.) 

Les  mammelles  ont  une  vertu  lactifiante, 
qui  blanchit  le  sang  qui  y  regorge.  (G.  Bon- 
CHET,  Serees,  XXIV,  Rouen  1633.) 

LACTiFiQUE,  adj.,  qiii  produit  du  lait  : 
Les  tetins  ne  font  pas  du  laict,  s'ils  n'ont 
fraischement  receu   de   la  conception  cer- 
taine qualité   excitaut    la   vertu  lactifique. 
(G.  BouCHET,  Serees,  IV,  76,  Roybet.) 

Lactifique,  com.  .Milk  breeding,  niilk  ma- 
king,  milk  jeldiug.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

Lactifique,  lattifico.  |Duez,  Dict.  fr.  ilal., 
éd.  1639.) 

LACUEiLi.ON,  lequillon,  s.  m.,  gens  de 
guerre  dun  ordre  inférieur  aux  arbalé- 
triers à  pied  : 

Pro  .VI.  balislariis  peditibus  et  .xilll. 
lequillons.  (Compf.  de  1231,  Rec.  des  Hisl., 
XXI,  223.) 

Quant  il  li  plaist  que  de  la  isse, 
Sauz  penser  essoioe  uesune. 
Vient  au$  plaios,  et  sa  ;;cnt  aunf. 
Dont  les  rens  sont  en  lacnrillom. 
(P..  GiiiART,  Hoij    h(jn.,  11812,    W.  et  D.  i 

LA<,',UN,  voir  Laçon. 

i^AcuNAïKE,  S.  m.,  poutre  principale  : 
Sur  ce  rabat  seoit  un  lacunaire  ou  plan- 
cher plat,  a  parquets  moresques  dorées  et 
diversifiées  de  maintes  couleurs.  (1349, 
Entrée  à  Paris  d'Elisab.  de  Médicis,  Felib., 
Hist  de  Paris,  V,  .373.) 
Lacunaire,   tbe  main   beam  of  a   house 


beiug  somewhal  arched;  also,  au  arche, 
seeling,  or  tloor  of  boords.  (CotiJR., 
éd.  1611.) 

i.ACzox,  voir  Laçon. 

LADANGIER,  VOif  LAIDANGIER. 
LADEL,  S.  m.  î 

Anneus  pur  certeyns  ladels.  {Slat.  d'E- 
douard IV,  an  III,"  impr.  golh.,  BihI. 
Louvre.) 

LADENGIER,   VOir  LaIOAXGIER. 

LADIR,  voir  LAiniR. 

LAD! VAL,  adj.  ? 

Tankes  ke  veynoum  a  vcri  cboial 
Oa  est  le  pastonr  ladival. 
(The  Ireatise  of  W'aller   de  BililesuHirlIi.    p.  l'iO, 
Wright  ) 

LADOIER,  v<iir  Laidoier 

I.ADOINGE,  voir  I.,A1DANGE. 

LAuoiNGiER,  voir  Laidangier. 

LADRESSE,  adj.  et  s.  f.,  femme  al  laquée 
de  la  lèpre  : 

Celui  jour  mesme  fut  la  ilamoysello 
guarie,  qui  devant  estoit  ladresse  el"  me- 
selle.  (Lancelot  du  Lac,  III,  f  110",  éd. 
1533.) 

Depuis  fut  ce  lieu  ordonné  a  mettre  les 
tadresses.  {L'Histoire  du  duc  Aubert,  c.  3.) 

Ne  point  touscher  a  la  femme  ladresse. 
(Calv.,  Comm.  s.  l'karm.  evang.,  p.  390, 
éd.  1561.) 

Une  femme  estoit  morte  ladresse  en  sa 
maison.  (Haton,  Mém.,  au  1579,  Bourque- 
lot.) 

Nous  trouvons  que  Dominique  Cata- 
lusie,  prince  de  Lesbos,  sa  femme  estans 
devenue  ladresse,  ne  la  priva  pour  cela  ne 
de  sa  table,  ny  de  sou  lict.  (G.  Bouchet, 
Serees,  XXXVI,"Roiien  1633.) 

On  lit  encore  dans  le  Dict.  de  l'Acad., 
éd.  1718  : 

Ladre,  adj.  de  tout  genre.  Ladre  esl 
aussi  subst.,  et  alors  il  fait  au  friuinlii 
ladresse. 

i.vuREiTRE,  S.  f.,  lèpre  : 

Si  vous  estiez  souillée  île  l'ordure 
Ou  infectée  en  l'antique  ladreure. 
(Marc,  dk  Nav.,  Triomphe  de  IWgneau,    Mar,ï.  de 
laMiirg.,  p.  410,  éd.  1347.) 

LADRiNES,  lazarines,  s.  f.  pi.,  bottes 
fort  larges,  ainsi  appelées  parce  que  les 
ladres  en  portaient  de  telles  à  cause  de 
leurs  jambes  enflées  : 

Un  bourgeois  et  soldat,  sentant  au  matin 
un  peu  de  froid  aux  jambes,  estant  en 
garde,  avoit  dit  :  .le  suis  marry  que  je 
u'ay  prins  a  ce  matin  mes  lazarines.  (G. 
Bouchet,  Serees,  V,  106,  Roybet.) 

Le  page  de  .Madame,  qui  n'avoit  qu'un 
sabot  et  qu'un  soulier,  faute  d'aller  dans 
les  villes,  gagna  des  ladrines  ou  il  pouvoit 
entrer  le  corps.  (D'Aubigné,  Feeneste,  111, 
3,  Bibl.  elz.) 

LADRONNERIE,  VOir  LAHONNEHIE. 

LADROs,  S.  m.,  lépreux  : 


LAR 


LAO 


I.AG 


cm 


Il  (lut  que  de  Belhaine  fat  nei  icel  ladros. 
(HrnuAS,  ;/i,./.  de  la  BMe,  m».  Orl.  374"", 
f"  11''.) 

L.VDUUE,  voir  Laidure. 

LAÉ,  voir  LÉ. 

J.  LAiîCE,  leeche,   lessche,    laisse,  lesse, 
laise,  layse,  laize,   leise,  lèse,  leze,  s.  f.,   j 
largeur  : 

Icist  sul  Deas  omnipotent...  I 

La  terre  od  sa  grant  pesantur  i 

V  nos  somes  abiteor 

Fonda  de  long  e  de  laece 

Il  de  si  grant  parfondece. 

(Bev.,  />.  de  Karm..  Il,  -23893,  Micliol.) 

.VIII.  cent  liwes  a  de  lan^ece, 
.i:r.  pnrprent  en  s:i  lat'Cf, 

(Bnil,  ms.  Monidi,  ",  Vollm.'i 
Ki  volenters  Tolcit  saver 
D'Kngletere  la  ténor 
Il  la  laise  e  la  longnr. 
iConlia.   du  BruI  de  Wace,  ap.  Michel,  Cliron. 
anglo-norm.,  I,  91.) 

El  fumel  lie  In  basse  ert  cunie  une  ruele 
faite  a  cumpas;  aine  e  demie  ont  de  laise 
en  travers.  (Rois,  p.  23o,  Ler.  de  Lincy.) 

Et  une  leise  de  dras  teinz.  (Gr.  Charte  de 
J.  s.  terre.  Cari,  de  Pont-Audemer,  ["SSv», 
Bibl.  Rouen.) 

La   longueur  de  l'arche  sera  de  .m.  c. 
coules   et    la   lèse  de    .l.    coûtes.   {Bible,  i 
Uicliel.  899,  f°  3^) 

Certaine  chose  est  que  l'en  puel  mestre 
mesure  en  servise.  Ausit  com  l'en  devise 
i|ue  chascun  le  ira  por  la  teneure,  ou  ausi 
com  l'en  aille  por  un  senter,  et  n'i  portera 
l'en  que  certaine  laeci  "w.  de  jost.  elde 
plet,  IV,  17,  §  1,  Rapetii., 

Lesse  de  charriere  donee  tiei..  an  atandu 
onze  piez,  et  de  chemin  fere,  vinst  deus 
piez,  et  de  santer,  quatre  piez.  (/(>.,  IV, 
19,  §  1) 

Amplicilas,  leesche.  (Catholicon,  m?. 
Lille  369.) 

Cliemin  de  certaine  leeche.  (1339,  Cari, 
de  Guise,  Richel.  I.  17777.  f»  2o6  r«.) 

Armé  de  maille  île  fer...  de  telle  lon- 
gueur et  leze  comme  me  semblera  eslre 
profitable.  (138iv,  Procez  et  duel  de  Beau- 
man.,  ap.  Lobin.,  II,  673.) 

D'une  verge  de  long  et  de  demie  de  laise. 
(1426,  Denombr.  du  baill.  de  Constentin, 
Arcb.  I'  304,  f"  70  v».) 

La  laise  du  monchel  sera  de  deuz  piez  et 
demy.  (1478,  Stat.  des  carriers  et  pldtr., 
Ord.,  xviii,  415.) 

Le  pignon  aura  trois  pieds  de  laise. 
(27  fév.  1500,  fab.  de  S.-Melaine,  Arch. 
Finist.) 

Colletz  a  la  grand  laise. 
'Christ,  de  Boudes,  Chambrière  à  louer  à  tout  faire. 
Pois.  fr.  des  xv°  et  xvi*  s.,  I,  91.) 
Cbaignes     gros    boys    et    autres   boys» 
estans  en  la  laisse  de   Pouglé.  (An   1643, 
Vasies,  Arcb.  Vienne.) 

Lne  tapisserie  de  velours  cramoisy 
violet,  par  layses  de  loille  d'or  frisée. 
(1539,  siém.  de  ce  qu' il  faut  pour  Madame, 
Négoc.  sous  Kr.  II,  p.  196,  Doc.  ined.) 

Le  journal  de  terre...  contiendra  vingt 
cordes  lie  long,  et  quatre  de  laize.  (Coul. 
de  Bretagne,  Coût,  gèn.,  II,  770,  éd.  1604.) 
Breadlh.  A  la  grande  laize.  Amply,  f  ully 
■  ir  in  full  measure,  aiso,  .it  Ihe  old  renl. 
GSTGR.,  éd.  1611.) 


—  Il  désignait  aussi  une  mesure  de 
largeur  : 

Françoise  de  Poyel...  déclare  qu'elle  est 
dame  foncière  et  directe  de  certaine  vis- 
miere  et  leze  contenant  environ  deux 
journeaux  assise  ou  clan  Laurier,  terri- 
toire de  Limoges.  (1S37,  Obituaire  de  S. 
Geraud  de  Limoges,  ap.  Duc,  Vismeria.) 

Item  une  leze  de  vergier  assise  en  l'hord 
Mignard.  (1386,  Aveu  et  dén.  de  Beaupuy, 
Sauge,  Arch.  Vienne.) 

La  langue  moderne  a  gardé  laize  avec 
plusieurs  signiflcations  techniques. 

Noriii.,  Guernesey  et  Canada,  laise,  lar- 
geur. Poit.,  laize,  lé,  largeur  d'une  étoffe, 
el  aussi  bordure,  lisière  :  la  laize  d'un 
jardin,  la  laize  d'un  bois. 

2.  L.\ECE,  voir  Leece. 

LAEDER,  voir  L.4IDER. 

LAENGE,  voir  Laid.xngb. 
LAENTZ,  voir  Laiens. 

L.AETTE,  voir  LAIETE. 

LAEUR,  voir  Laor. 

LAEURE, /eure,  leyure,s.  f.,  largeur: 
Tant  roidement  l'enporte  cl  camp,  sor  la  Tredure, 
Eslordie  jut  a  tiere,  d  un  arpent  la  leure. 

(Roum.  d'Alix.,  f  ii'',  Michelant.) 

La  longure  de  l'un  curline  avéra  vint  et 
uyt  coules,  la  leyure  est  de  quatre  coûtes  : 
et  totes  les  lentories  seront  de  une  mesure. 
[Bible,  Exode,  ch.  xxvr,  vers.  2,  Richel.  1.) 

Ceo  sunt  les  fondements,  que  Salomon 
gelta,  qu'il  édifièrent  la  maisoun  Dieu,  de 
sessauute  coules  de  longure  eu  la  primer 
mesure,  et  de  vint  coules  de  laeure.  (Ib., 
Paralipomenes,  liv.  Il,  ch.  3,  v.  3.) 

La  laeure  (du  drap)  de  .vi.  quarters. 
[Stat.  d'Edouard  111,  an  xlvii,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Longure  et  laeure.  (Stat.  de  Henri  IV 
d'Engi,  an  xi,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

LAFFE,  S.  S.t 

La  la/fe  d'un  canon.  (1383,  Péronne,  ap. 
La  Fons,  Gioss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

LAFFRE,  luffre,  s.  f.,  sorte  de  maladie  : 
A    esté   trouvée    entequiee     de     luffre. 

(1388,  Reg.aux  compt.,  Arch.  mun.  Lille.) 
Fu  entequies  de  blanc  mal  de  lieppre  et 

de /a/T^re.  (1396,  tb.) 

i.AKFKU,  voir  Lavru. 

I.AFRE,  voir  LUFRE. 

LAGAN,  -  and,  -ant,  laguen,  s.  m.,  dé- 
bris d'un  vaisseau  que  la  mer  jette  sur  le 
rivage,  les  épaves  : 

Que  mes  sires  Meleapans 
Me  fera  pas  qne  li  lagana 
Ou',  n  la  mer  est  perilliez 
Morz  en  sera  et  essilliez. 
lia  Charrelle,  Val.  Chr.   1723,  !°  -28'.) 
Les  gens  du  pais  cururenl  au  lagan,  si 
troverent  Aucassin,  si  le  reconurent.  (Au- 
cassin  el  Nicolelle,  Suchier,  p.  36.) 

Tous  les  lagans  qui  eskieent  ou  pueent 
eskier  en  toute  le  coste  de  le  mer. 
(22  juin.  1313,  teH.  d'Ed.  Il,  coll.  Bréqui- 
gny,  t.  II,  Richel.) 


S'il  est  ainsy  que  par  force  de  temps 
adviegne  que  lesdictes  nefs  brisent,  afTon- 
drent  ou  périssent  et  il  viegnent  a  lagueu 
eu  nostre  terre...,  iceulx  bien^  ainsy  venus 
a  laguen  en  noslre  terre  soyenl  leurs  (aux 
habitants).  (Pièce  de  1330,  Méin.  des  Aiit. 
de  Morinie,  t.  X\,  p.  87,  ann.  1874-1876.) 

Toutes  choses  espaves  que  la  mer  jeté  a 
la  cosle  lUidit  lieu,  que  l'on  dit  laguens, 
appartiennent  au  droit  dudit  seigneur. 
(1307,  Prév.  de  itontreuil,  Coul.  loc.  du 
baill.  d'Amiens,  II,  607,  Boulhors.) 

Successions  de  baslards,  biens,  espaves, 
estraier  ou  lagand.  (18  mars  1630,  Cart. 
de  Flines,  mlxx,  p.  904,  Ilautcceur.) 

—  Droit  qui  autorisait,  au  profit  du  sei- 
gneur de  tout  territoire  maritime ,  la 
saisie  des  choses  apportées  par  la  mer  ou 
échouées  sur  les  cnles.  En  vertu  de  cette 
coutume ,  les  hommes  d'équipage  qui 
montaient  le  vaisseau  naufragé  apparte- 
naient également  au  seigneur  suzerain. 
Ce  droit,  plusieurs  fois  aboli,  notamment 
en  mil  par  Philippe-Auguste  et  en  162'.i 
par  le  Code  Michau,  n'a  pascessé  de  durer 
et  on  le  voit  encore  exercé  avec  rigueur 
par  les  habitants  de  la  Rochelle  et  des 
contrées  avoisinantes,  au  temps  de  la 
Curne  de  Sainte-Palaye.  11  y  avait  selon 
Savary  des  Bruslons  (Dict.  de  commerce) 
deux  sortes  de  lagan,  le  grand  et  le  petit. 
Le  grand  lagan,  s'entendail  de  celui  qui 
était  au-dessus  de  soixante  sols,  et  le  petit 
de  celui  qui  était  au-dessous  de  cette 
somme  : 

Tout  ii  marcheant  d'Abbeville  mer  et 
Somme  hantant  doivent  eslre  franc  el 
quile  par  tout  mon  povoir  de  toute  male- 
loute  et  de  tout  lagon.  (Vers  1270,  Conve- 
nance pour  le  port  du  Crotoy,  Cari,  de 
Ponlbieu,  Richel.  I.  10112,  f"  5  r».) 

—  Par  extension  de  l'idée  de  débris 
causés  par  un  naufrage  lagan  veut  encore 
dire  destruction,  ruine,  dégât  : 

Roys,  s'or  ne  penses  de  resrourre, 
Misi!  est  a  perte  et  a  lagan  (la  terre). 
(J.  liOD.,  Il  Jus  de  saint    Nicholai.    Th.  fr.  :ni  m. 
à.,  p.  165.) 

Or  cha,  Connart,  cries  le  ban 
Une  li  trésors  est  a  lagan. 
Mont  est  bien  a  larrons  kcu. 

(Id.,  ib.,  Itichcl.  '2;i;16fi,  f  fii  V.) 

Onques  Agnes  ne  se  joua, 
Agnes  si  son  tans  emploia 
Conques  ne  mist  jor  a  lagan. 
(Rf.nclus  de  Moi..,  DU  de  Charilr,  Ars.  31 1-2, 
f»  iir,i.) 

Cel  jor  i-onmence  Guiscbarj  an  grant  desroi 
Sor  lo  laganl  es  beaus  plains  de  Cbarmoi. 
(Herb.  Ledcc,  Foulg.    de   Candie,  liieliel.  «.i.M», 
f»  12-2  V».) 

Defors  porprcnent  les  plains  sor  lo  laganl. 

(iD..  ib.,  f  121   r».) 

Ouiitro  mil  ans  et  plus  fu  li  inons  a  lagan 
Par  l'orguel  del  dyabic  el  par  «on  mal  engan. 
(l'riere  Tlieoptiile,  st.  3.ï,  Schcler,  Zeilschrift 
fur.  mm.  Phil.,  1877,  p.  250.) 

...  Pist  ardoir  gcnt  en  monstier 
Ist  mist  le  pais  a  lagan. 

(MoBSK.,  Ckrott.,  U8U,  Iteill.) 


i.\(; 


i;i  |.ti»l  Biii'cs  lit  kmui, 
(ju'il  ii'i  ul  «ires  di'  /«i/o" 


...i/'.,  nS74.) 


I.i  roi»  vol  traire,  [wur  /«yoii, 
Viers  la  Kociele,  au  roi  Jchau. 

(lu.,  iJ.,  ii3lo.) 
Cil  jure  le  Sainte  Bouliue 
Le  Dave  aa  roi  noiier  fera 
Kt  ciaus  JedettS,  k'il  abatra 
Ja$  le  sigle  il'umelilé, 
El  l'aigle  et  le  pumiel  doré. 
Dont  ira  lor  nave  a  lagan. 

(Reiun  If  nourri,  :>iW.  Menu.) 
Sacs  iioos  ne  poroient  durer 
Nie  i-resliien  demi  an, 
Ains  alasl  li  tiere  a  («yaii. 

{W.,  -MO.) 

L'univers  monde  gouvernez 
Kt  les  rneis  des  humain»  menez 
Par  tant  de  vains  désirs  vaguans 
On'ilr  font  deu|\  meisnies  telz  lauans 
Que  vie  el  leur  ame  despriseiit 
Pour  ïOi  fauk  biens  qu'ilz  plus  qu'euk  prisent. 
(Cbr.  de  Pi*;  L"'-  i"  cl"""!'''  <''  '""''  """'<'' 
«837,  Piischel.) 

—  Aller  au   lagan,    aller  à  sa   ruine, 
aller  à  sa  perte,  à  pen  près  coriime  on  dit   ' 
aller  au  diable  : 

Or  poes  :iler  au  lat/an. 
iJ.  BooEL,  Il  Jus  de  $.  Sicitotai,  Th.  fr.  :iii  m-  ■'■, 
p.  iOl.) 

—  Consommation  excessive,  profusion  : 
Se  lu  savoies  bien  les  de.ïas. 

Les  oultraiges  et  le  laijan 
Que  des  viandes  faiz  par  an, 
Oastrimarfie  tu  me  diroies 
Proprement  et  appelleroies. 
(DEcriLLEViLLE,  Trois  Pèlerin.,  f"  31",  iinpr. 

iDStit.) 

—  Abondance,  quantité  : 

Cliquet,  verse  vin  a  lai/an. 
(J.  BooEL,  li  Jus  de  ittinl  ^leholai.  Kiohel.  iD.ïUG, 
f»  tu  v".» 

Paien  suefrent  (.-raut  ahan, 
La  furent  destrier  a  lagan, 
r.il  prenl  ferrant  et  cil  raoriel, 
El  cil  vairon  et  cil  soriel, 
Kt  cil  liart  et  cil  baurant. 

(MocsK.,  Chron..   7080,  RcilV.) 
Kevaliers  cl  autres  siergans, 
Konl  l'enipereres  fui  dolans, 

I  ol  ocis  a  ^Tant  lagan, 
DODl  la  lifre  fn  pis  en  l'an. 

f|i...  U..  p.  6Î1,  ap.  Sle-PaL,  ms.liichel.) 
...     El  loiautes  et  droiture; 
Vonteouïcul   a  malaventnre  : 

II  fauseles  et  decevance 
l'orient  e>cu  et  hiaume  el  lame: 
Kl  courtoisie  et  genlillece, 
llardemens,  honors  et  larijeic, 
Solas  el  joie  et  boine  vie 

Par  avarisse  cl  par  envie 

Pierdeot  et  muèrent  s  lagan. 

Siècles  cupire  cascuu  au. 

(ID.,  1*.,  p.  '•'■0- 

Itiche  horjois  d'antrui  soslance. 

Qui  faite»  Dieu  de  vostrc  pance, 

Li  povre  Dieu  chiez  vos  s'aunent 

Qui  de  fain  mnereni  et  gcunent 

l'or  alcndre  vostre  gragan. 

Dont  il  n'ont  pas  a  granl  lai/an 
(IlLTCB.,    Sovtele  complainte  d'OuIre-mrr.   \.   liO. 
Jnb.^ 

Celé  année  furent  vins  lions  ; 

El  ble  »i  fu  a  grrins  laiianx: 

Pour  quatre  solz  l'avoit  l'en  tel 

Qui  flsl  bon  pain  en  gr.-int  ostel. 
(Ckron.  de  S.-ila'lloirr.    I H7     :ip.    Méon,    lalil.. 
II.  Î3i.) 


KM 

LAUANI),   \Oir  LAli.^N. 

LAOANT,  voir  Lagan. 
I.AGENE,  S.  f.,  bouteille  : 

Avoir  fault  Cbasleaudnn  cl  Dlois, 

Itaugcaci  avec  Meucg,  Jargaeau. 

Et  autres  villes  qui  .-oui  près. 

Ainsi  coninic  le  long  de  l'eau, 

Cloov  serons  comme  en  ung  preau. 

Et  ainsi  comme  soubz  la  saine  ; 

Puis  viiiis  seront  donlx  comme  ung  :iignau. 

l.oiigeni  le  coul  comme  logene, 

El   en  ferez  ce  que  vouldrez. 
(Uisl.  (lu  siège  d'Orl.,  1225,  Guessard.)  Impr.,  la 
gène. 

Et  devant  vous  occurrera  ung  lionniie 
portant  une  laQene  de  eaue.  {Le  Bepos  de 
conscience,  c  xxvi,  Trepperel.) 

11  print  uue.'ogeiie  plaine  de  sel,  laquelle 
il  ■'elta  au  coiiraut  de  l'eaue.  (BoDRGOING, 
BaUjud.,  V,  14,  éd.  1530.) 

LAGMENTER,   Voir  LAMENTER. 

1.  LAGNE,  voir  Lange.  1 

2.  i.AGNE,  voir  Laigne. 

LAGNIER,   voir   LAIGNIER. 

LAGNiERE,  S.  f.,  endi'oit  où  l'on  fait  des   , 
abatis  de  bois  :  ' 

Tou"*  bos  qui   sont  es  lagiiieres  decha  le   i 
trau   de  Marillon   se  doibvent  amener  en 
ceste   ville,  et   non  ailleurs   de  la  le  trau 
sans  "race  des  eschevins  de  Douai.  (27.indl.    ; 
iSlè,  Beg.  aux  Mém.  de  la  ville  de  Douai, 
.\rch.  niun.  Douai.) 

LAGOSSELI,  adj.? 

Pour  fiarder  le  visage  en  caut  el  en  froi- 
dure si  vaut  uiult  preuiire  musse  lagoKSelie. 
(Alebrant,  Heg.  de  santé,  Rirhel.  2021, 
f»  32».) 

i,AGRiMER,  -  crimer,  -  chrymer,  v.  n., 
forme  savante  de  larmer,  verser  des 
larmes: 

De  sso»  sanz  olz  fort  iagrimrz-. 

(Passion,  52,  Koschwilz.) 

^ous  Ions  raarchaus  ilevons  bien  lacrimer 
Pour  le  feu  roy. 
(MiBTui.,  Vi.<7.  d'- CJar/.    H/,  H  vil  r»,  éd.  U93.) 

Hz  boutèrent  le  feu  en  la  cité  et  ou 
temple  sans  faire  aucun  semblant  de  la- 
ihrtiiner  ou  de  en  avoir  pitié.  (Uoiirc.oini;, 
B«(  .;wrf.,  VI,32,  éd.l530.) 

Saugenis,  laigremai,  larmoyer. 

I.AGUEN,  voir  I.AGAN. 

LAHON,  voir  Laon. 

I.AHOREI.,  S.  m.  ? 

El  soi  tenu  ou  mon  sous  sergent  a  estre 
le  jour  de  la  Trinité  audit  Beaumont  de- 
vant le  viconte  du  lieu  pour  savoir  se  tous 
les  prevoslz  dudit  pavs  il'Auchy  qui  ce  jour 
y  doivent  comparance  etcliascun  une  cban- 
l-on  y  sont,  et  est  ce  appelle  les  lahoriaux. 
(1416  Denombr.  de  la  vie.  de  Beaumont, 
Ar<;h.  P  308,  f»  10  v».) 

LAHUT,  s.  m.,  barque,  nacelle  : 

Cuiii  quadani  navieula  sive  barclia,  viil- 
■nriter  luincopala  lahut...  piscando  veue- 
luiil.  (1461,  Areli.  .1.1  198,  pièce  78.) 

1.  i.M,  lay.  ndj.,  laïque,  civil,  séculier, 
en  parlant  de  elioses  : 


Le  laie  justice.  (1247,  Charte  d'Onnaing, 
Gh.  des  cuuipt.  de  L.,  914,  Arch.  Nord.) 
Joustice  de  laie  poissance. 
{Vers  de  la  mort,  Hichel.  1593,  f»  103''.» 

En  cort  laye.  (C/i.  de  1299,  S.-Evroult, 
Arch.  Orne.) 

Que  les  diz  deen  el  chapitre  meissent 
liors  de  lor  mfains  et  eu  mains  laies  tout 
ceu  que  il  avoient  acheté.  (Dec.  1306,  Ch- 
du  garde  du  sceau  de  Caen,  Trinité,  Arch. 
Calv.) 

De  court  de  crestienté  et  de  cour  laye. 
(1311,  Arch.  S  27S,  pièce  38.) 

Et  ne  voyant  en  Uiy  aulcun  signe  de  re- 
pentance,  comme  uiènibre  pourry  il  fut 
délivré  a  la  justice  laye.  (Du  Clercu, 
Mém.,  liv.  IV,  ch.  vi,  Buchon.) 

Ceux  de  la  jurisdiction  laye  les  prirent 
et  les  despouillerenl.  (Juv.  DES  Uhs.,  Hist. 
de  Charles  VI,  an  1398,  Michaud.) 

—  Adj.  ou  subst.,laique,bomme  séculier, 
qui  n'a  aucun  engagement  dans  l'Eglise  : 

Prestre,  se  mius  d'un  lai  ne  fais, 
N'a  pas  en  toi  de  bien  grant  masse. 
(IIENCL.  DE   Moii.iENS,  df  Carilr,   st.   i\\,   5,  Van 

Hamel.) 
Jlolt  l'eu  ammereni  serjanl  et  chevalier, 
Kt  i-lerc  et  lay  et  prestre  île  moustiers. 
1  Uotird.  de  Blairies,  804,  Hollmaun.! 

Une  laie  personne.   {Ch.   de   mai  1245, 
I    N.-D.  de  (5ambray,  Arch.  Nord.) 

Par  la  main  au  proot  laes.  {Ch.  de  1267, 
;    Konteo.,  XXII,  293,  Bibl.  Poitiers.) 

Si  ton  reaunie  veus  que  bien  aille 

Tu  ne  peus  sans  clers  el  sans  lais. 
Les  sages  clers  pour  conseillier, 
Chevaliers  iaw  pour  batailler. 

(Gkoff.,  Chron.,  Richel.  U6,  f  17'.) 

Se  une  femme  le  fait  a  sou  parent  ou  a 
son  compère,  de  tant  comme  le  parent  lui 
sera  plus  près  de  chair  et  de  sanc,  de  tant 
sera  elle  plus  fort  lemptee  et  eu  sera  plus 
ardante,  et  aussy  a  gens  d'esglise  que  a 
gens  laiz,  et  a  gens  mariez  plus  que  a 
autres  qui  ne  le  sont  mie.  (Liv.  du  Chev.  de 
La  Tour,  c  lxii,  Bibl.  elz.) 

Et  au  regard  dudit  Tignonville,  il  fut  or- 
donné estre  président  de  la  chambre  des 
comptes  (ai.  (Juv,  des  Urs.,  Hist.  de 
Charles  VI,  an  1408,  Michaud.) 

•le  suis  lay,  non  clerc,  de  petit  eutende- 
uieut  et  rude  language.  (La  iMarchk,  Mém., 
lutrod.,  Michaud.) 

Lettres  de  légitimation  ne  seront  oc- 
lioyees  pour  bastards  engendrez  par  gens 
deglise  ou  de  religion,  ny  aussi  par  gens 
tais  constant  leur  mariage.  {Ord.  de  l'Emp. 
Cliurl.  V,  touchant  les  porteurs  de  remiss., 
etc.,  20  oct.  1541.) 

—  Pur  lai,  celui  qui  n'a  jamais  été  in 
sacris,  qui  n'a  jamais  pris  le  caractère 
clérical  : 

Voulut  et  ordonna  que  le  duc  levast  un 
dixiesme  entier,  et  le  lit  lever  non  mie  par 
-ens  ecclésiastiques,  mais  par  gens  purs 
înis  et  ofliciers  de  justice  laye.  (Juv.  DES 
lîHS.,  Ilist.  de  Charles  VI,  au  1381,  Mi- 
chaud.) 

Et  avous  delTendu  a  tous  juges  ecclesias- 
liques  de  ne  bailler  ny  délivrer  aucunes 
citations  verbalement  ou  par  escrit,  pour 
faire  citer  rievant  eux  nosdits  subjecls  purs 
laiz  esdiles  matières  d'actions  pures  per- 
sonnelles. (1539,  Ord.  de  Franc,  l"  pour 
l'abreviat.  des  procez.  II.) 


I.M 


LAI 


L\l 


CiiL'i 


—  Le  tiiot  lai  dési{,'n;iit  encore  tout  in- 
iliviiiu  ne  faisant  pas  partie  de  l'Université  r 

Vous  ferez  jurer  les  bour^jeûis  de  Paris 
que,  s'ils  voyent  a  aucun  escholier  de 
Paris  mal  faire  par  aucun  lay,  que  sur  ce 
ils  porteront  loyal  tfsuioignaf<c.  (Bec.  des 
priv.  del'Vniv.,  p.  277.) 

—  Ignorant  : 

Et  Melael  fa  la  pins  /aie 
Et  GaDdole  Tu  la  plas  Kaiu. 

(Wack,  Brut,  1601,  Ler.  de  l,iricy.i 

Uni.-  gros  exemple  en  porroil  mètre 
As  gens  laiz  qui  n'entendent  letre. 

(ftosr,  IT.Ïft.".,  .Mcnn.) 

Et  encur  de  Inus  menais 
Te  dois  garder,  duis  et  lais. 
(E.  Dr-jchamps,  Pofs.,  nichel.  (ilo,  f»  H'J^.) 

■2.  i,\i,  lais,  s.  m.,  pièce  de  poésie  qui 
répondait  à  nos  romances  et  qui  contenait 
ordinairement  le  récit  d'une  aventure 
amoureuse,  les  sentiments  d'un  amant 
pour  sa  maîtresse,  les  tourments  qu'un 
Cd'ur  bien  épris  ressent  par  les  contraintes 
qu'il  endure  : 

[A  Bretun  en  lireul  un  lui 
De  Equitan  cum  il  ,inu 
E  la  daiiic  qui  tant  l'^tma. 

tMAftir.,  hai  d'EguUan,  Hoq.) 

Preslre,  ne  pais  canler  bon  lai 
De  tui,  se  mains  ies  bons  d'un  lui. 
(Hk.vcl.   de   Moilikss,    de  Carité,  si.  i.sxi,  1,  Van 
llamel.) 

Lais  d'amors  et  sonnes  KOrtois 
Chantoit  chascnn  en  son  patois. 

(ftosr,  7()7,  Mi'on.i 
Et  li  oisiax  a  haute  alaine 
Qui  sor  le  pin  haut  li  chaula 
Un  lain  qui  délitons  chant  a  : 
Li  lais  fu  moult  bon  a  entendrts 
l'ixample  i  porroit  (in  bien  prendre 
Dont  on  vaurroit  miex  en  la  fin. 
(U  Lait  de  lOiselel,  132,  Mcon,  Falil.,  III,  119.) 
Et  an  livre  que  je  vous  donne, 
Qni  est  plein  de  laiz  et  ballades. 

(St  Gelais,  OF.uv.,  138,  éd.    I70'J.) 

3.  LAI,  lay,  s.  m.,  baliveau  : 

Et  si  non  essent  decem  baiveili  seu  lays 
veteres  in  quolibet  arpento...  (1306,  Ste-Ra- 
dep.,  VouilJé,  Arch.  Vienne.) 

L'Académie  donne  ce  mot  sous  la  forme 
lais. 

i.  LAI,  lay,  s.  m.,  ce  qu'on  laisse  par 
dernière  volonté,  en  français  moderne 
legs  : 

Dou,  cession,  lay,  aulmosue.  (Avr.  1482, 
Lell.  de  Louis  XI,  Musée  des  arch.  dcpart., 
p.  230.) 

Par  lay  testamentaire.  (A.MV0T,  Vies,  Ser- 
torius,  .36,  éd.  1365.) 

5.  i,Ai,  voir  La. 

6.  LAI,  vuir  Le. 


LAïAiiE,  layaye,s.  m., balivage;  ce  mot, 
iiTtainemenl  ancien,  n'a  été  rencontré 
que  dans  un  texte  provincial  du  commen- 
cement du  XVIII»  s.  : 

\nx  ouvriers  des  grands  bois  qui  ont  as- 
siste au  laijage  de  la  susditle  taille,  à  raison 
de  13  patlars  comme  d'ordinaire.  (1703, 
Comptes  du  receveur  de  Mortagne  de  1703 
a  1710,  f°  132  r»,  Arch.  muu.  .Mortasne.) 


LAiAiCE,  voir  Leece. 

LAiANCE,  -  ence,  s.  f.,  action  de  laisser, 
de  négliger,  négligence,  omission  : 

Dou  paichiet  de  laiance.  Li  premiers 
vices  est  de  latence.  Car  quant  Deus  met  ou 
cuer  de  l'onie  boue  volanteit  de  bien  faire, 
lors  vient  li  dyaubles  et  li  dit  :  Tu  retorne- 
rais  ancores  bien,  tu  es  jones  et  fors,  tu  vi- 
vrais  assez  lonfinicnt  :  en.si  destorne  l'home 
li  dvaubles  de  bien  a  faire.  (Laurent, 
Somme,  ins.  Metz  665,  1»  .'>'■.) 

LAiANs,  voir  Laiens. 

LAIANT,  part,  prés.,  laissant  : 

Mais  qu'il  ne  vous  en  poist,  ne  ne  soies  pensaiis 
(Jue  por  detrievance  vous  eu  soie  laians. 

(Chans.  d'Antioche.  V,  v.  907,  P.  Paris.) 

Cf.  Laier  2. 

laïc,  voir  LuEC. 

LAICAL,  laijc,   adj.,   laïque,  do  laïque  : 
A  luy  comme   an    vray   prebstre    toute 

decimation    layr.ale     doibt     estre     payée. 

(FossKTiER,   Cron.  Marg.,   ms.    lirux.,  1, 

f»  70  r°.) 
Disnies  laicalles.  (Chart.  de  Hain.,  viii, 

13,  Coût,  gén.,  Il,  SO.) 

Les  dismes  ayant  autre  fois  ksU-  laycales, 
lesquelles  présentement  si'roient  retournées 
es  mains  des  f;eiis  it'efilise.  {Placard  de 
Philippe  II  sur  le  synode  provincial  de 
Cambray  tenu  au  mois  d'ocl.  1586,  xii.) 
Habillement  laical.  (Pasq.,  Rech.,  111,  4.) 
LAiCATiON,  s.  f.,  procédure  laïque  : 
Et  s'il  luy  semble  (au  juge  ecclésiastique) 
la  matière  disposée  pour  souiDettre  ledit 
lays  a  sa  jurisdiction  et  par  quelque  raison, 
pour  la  rescription  veue  et  examinée  en 
conseil,  si  les  raisons  sont  trouvées  insuf- 
fisantes, requérir  ledit  juge  ecclésiastique 
iteralivement  de  se  déporter  de  ladite  con- 
noissance,  a  peine  d'y  pourvoir  par  Ips  re- 
mèdes accouslumez,  comme  en  cas  rie  défaut 
ils  feront.  Tenant  pendant  celte  laication 
toutes  procédures  en  surceance.  {Placard 
de  Philippe  II  sur  le  synode  provincial  de 
Cambray  tenu  au  mois  d'ocl.  1586,  xvii.) 

LAicEL,  layceau,  laitp.l,  s.  m.,  lait,  lai- 
tage : 

El  laicel  de  la  berbix  at  dous  choses,  lo 
burre  et  lo  fromaige.  (S.  Bern.,  Serm., 
liichel.  24768,  r»7v".) 

Lour  cuer  pst  matonneiz  et  pris  <:omme 
est  li  laicel  a  fromagieir.  {Psautier  de  Metz, 
l,  345,  Bounardot.) 

Laicel  de  berbis.  (76.,  Maz.  798,  f»  364  r°.) 

Ces    officiers    donnent   licence   a    toute 

manière    de    gens    de  maingier   burre    et 

lailel,  tout  jiarmyle  karesme.  (J.Aubhion, 

Journ.,  an  ISOO,  Larchey.) 

Six  chaudières  blanches  et  ungchaudron 
blanc  a  mettre  layceau.  (1501,  Invent,  de 
l'Hôlel-Dieu  de  Beaune,  Soc.  d'Archéol.  de 
Beaune,  1874,  p.  153.) 

Dans  le  patois  bo-  ^aignon,  canton  de 
Heaune,  laissea   .i^nilie  laitage  ou  lait. 

LAir.ET,  voir  Lasset. 

i.AiciîUR,  voir  Laceor. 

LAICIlANf.U,   vuir  LASC.HA.Nri,. 

1.  LAICHE,  adj.  f.  V 

Une  table  lalche  de  chaigne  île  .il.  pièces 


a  taille  rolee  dessus.  (24  mars  1393,  Inv.  de 
Heijnaut  Chevalier,  tailleur  duD.  de  Bourg., 
Inv.  de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon, 
Arch.  Cote-d'Or.) 

2.  laiche:,  voir  Leece. 

3.  LAiciiE,  voir  Lesche. 
i.AiciiKFiiAii-:,  voir  Lechei  hoie. 
LAICIIETEIT,  V(dr  Lascmei'i:. 
LAICTAILLE,  S.  f,,  laitage  : 

L'usage  d'nnifz  ne  de  poisson  ne  di- 
laictaillcs.  (La  tresample  et  craye  Expos,  de 
la  reigle  M.  S.  lien..  (•>  102\  éd.  148R.) 

LAICTK,  adj.,  coMic'iir  de  lail  : 

Blancheur  laictee.  (R.  he  Oord.,  Praliii., 
IV,  14,  éd.  1495.) 

LAICTEE,  S.  f.,  portée  d'une  chieinie  : 
Je  ne  veux  oublier  a  donner  a  ciitcndic 
on  chiens  de  cesle  race  se  trouvent  les  meil- 
leurs, par  ce  Tju'cn  une  laictee  il  ue  s'en 
trouve  pas  la  moytié  de  bons.  (Du  FoDIL- 
Loux,  Yen.,  c.  ii,  éd.  1583.) 

Eu  toutes  les  autres  laictees  qu'elle  por- 
tera, il  en  y  aura  tousjours  quelques  uns 
qui  tiendront  de  la  première.  (In.,  ib., 
c.  vil.) 

Anjourd'huy  on  ne  fait  cas  des  premières 
laictees  des  chiennes.  (Id.,  î6.) 

—  Laite,  laitance  : 

La  laictee  ou  laictence  de  poissou. 
(Trium  linij.  Dicl.,  éd.  1604.) 

LAICTER,  voir  Laitieh. 

LAICTEROI.LE,   Vi.-      '  \ITUE110[.E. 

LAicTicE,  voir  Letice. 

LAiCTHiEN,  S.  m, jeune  animal  qui  tète 
encore  : 

Item  d'un  cheval  on  jument  trouvé  en 
ottel  lieu,  deux  sols  blancs  et  le  poultrain 
ou  laictrii  's).  (Coul.  de  Jlfon.s,  Coiil.  gén., 
I,  830,  éd.  1    4.) 

LAicTTREAU,  adj.,  qui  tète  encore  sa 
mère  : 

Veaux  laicltreaux.  fl599,  S.-Omer,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

LAID,  voir  Lait. 

LAIDANGE,  laidcuge,  leidange,  leidenge, 
ledenge,  lesdenge,  ladoinge,  laenge,  s.  f., 
injure,  insulte,  outrage,  raillerie  offen- 
sante, expression  de  mépris  : 

Ne  il  ne  lur  pot  faire  laenge  ne  eoiitraire. 

(P.  OE  TnAiiN,  Best.,  1229,  Wright.) 

Mais  les  choses  cui  il  ja  disoit  oireut  il 
Irestot,  quar  iiromiers  l'apeloit  il  par  son 
nom.  A  cui  cant  li  hom  Deu  ne  respondoit 
mie,  dunkes  nimpit  fors  mânes  a  ses 
laidenges.  {Dial.  Greg.  lo  pap.,  p.  73, 
Foersler.)  Lat.,  ad  ejus  mox  conturaelius 
erumpebat. 

Li  saint  proiebeor  soIVrcnt  les  laidanges 
et  si  ne  raudent  nule  encontre.  (Greg.  pap. 
Hom.,  p.  19,  Hofmann.) 

Les  ledenges  que  il  dient  aux  tiens. 
(Psaut.,  .Maz.  238,  f»  89  r».) 

Les  lesdanges  que  li  aneuiis  li  disoit. 
(  Vie  et  mir.  de  pins.  s.  confess.,  Maz.  ,308, 
I".'j7''.> 


O'Hi 


I.M 


L.Vl 


I.AI 


par  ladoiuges  el  par  rt-iiroch"'*.  (Ordin. 
Tanerei,  uis.  de  Salis,  f*  74'.) 

Faim  el  foif  el  chaul  el  froit  el  laidenges 
el  mont  d'amerliimes.  (Laur.,  Somme,  Ui- 
chel.  22932,  f  60'.) 

SaDi  Tilains  moi  et  suns  laiderge. 

(CoiAET,  Roy-  lign.,  20260,  W.  et  D.) 
I.ei  pechiei  l'un  l'antre  devisent  ; 
Il  s'eoirediont  plusieurs  ledengn. 
Sachiei  ce  nesl  tic  d'engei. 
I'a>s.  Noslrr  Seigneur,  Jub.,  Sliial.,  II,  172.) 

L.-t  recueilliz  fnroQl  sans  nulle  laidan<re 
Tnv  i.l  la  lient  de  oaliou  estranve. 
(0.  r.E   S.  r.BL..  Ep.  rf'Or..    Ars.  5108,  f°  O'i  r°.) 
Je  luv  fiiz  moult  d'injures  et  de  laidennes. 
(Lancetot  du  Lac,  V  p.,  ch.  42,  éd.  1488.) 
Apres    ce  que    on  luy  eul    dit  plusieurs 
vitupères,  reprouches  et  laidenfies  pour  le 
baral  el  trahison  que  il   avoit  fait,  Tullius 
commanda  que  on    luy    despouillast   tous 
ses  vesteniens  et  atours  rovaulx.  (BoccaCE, 
Nobles  math.,  11,  22,  f  50  "vo,  éd.  1315.) 

—  Tort,  otTensi',  préjudice  : 

Quant  les  laidanges  montent  plus  haut 
que  les  mérites,  cil  a  oui  il  plaist  s'en 
oblie.  (Brcn.  Lat.,  Très.,  p.  413,  Clia- 
baille.) 

LAiDANGEMEXT,  laidenjement,  ledenge- 
ment,  ledengemant,  s.  m.,  outrage,  alïront: 

De  rire  eiiaise  se  pamuil 
Quaad  il  tiI  le  laida\n]gemeiit. 
(bel   .in.    angles  de    Compeigne,  Richel.     1393, 

Et  la  tormenloil  de  trop  félons  leden- 
'lemens.  (J.  de  Meung.  Ep.  d'Abeil.  et 
dHel.,  Richel.  920,  f°  20  v«.) 

Pour  les  laidenyemenz  qu'il  disoit  de 
nostre  Seignor.  {Pass.  S.  Père,  Richel.  818, 
f  139  r».) 

(La)  honte,  ledenyemant.  (xiv*  s.,  Dar- 
niesteter,  Classes  el  Glossaires  hebrevx 
français,  1878,  p.  33.) 

LAioANGEon,  led.,  -  eur,  s.  m.,  celui 
qui  injurie,  qui  insulte,  qui  outrage  : 

Warder  la  pacience  contre  les  laidan- 
geors.  [Greg.  pop.  Hom.,  p.  94,  llofmann.) 

Et  sont  murmuieurs  et  détracteurs  a 
llieu  hais,  et  ledengeurs  orpuilleux.  (P. 
Ferget,  \ouv.  Test.,  1»  147  v»,  impr.  Slaz.) 

LAIDANGEUX  ,  laidcngius,  adj.,  inju- 
rieux, outrageant,  insultant: 

Inveucions  laidengiuses.  (G.  Chastell., 
Ver.  mal  prise,  p.  518,  Buclion,) 

(Julrage,  laidangeux.  (La  Porte,  Epith., 
éd,1571.) 

Laidang  eux  :  m.  euse  :  f.  Reproachfull, 
reviling,  opprobrious,  defamatory,  stan- 
dcrous,  c  onlumclious.  (COTGn.,  éâ.  16U.) 

i.AiDANGiEK,  -  eugicr,  -  enckier,  -  ein- 
gier,  -oingier,  -  engnier,  leyd.,  led.,  laisd., 
lesd.,  lad.,  tend.,  v.  a.,  luallraiter,  injurier, 
niller,  injurieusement  : 

Sire,   dist  cle,  dans  Bernars  de  ^aisi 
M'a  Ittidengié  Toiant  le  roi  Pépin. 

itri   l.oh.,  nis.  lîernc  113,  1"  2t*'.) 
Ha  ladengié  devant  le  roi  Pépin. 

(/*.,  ras.  Monlp.,  t'  60^) 

En  fo  talut,  gablet  e  loidenjel. 

ISpoiuus,  2i,   Koscbwitz.) 

l/iidrmgiei  moi  |pai  cstrainge  luauicrc. 

(««en/  de  Camtrai,   i;i37,  A.    I.i 


Bien  soit  halut  rt  laidoingiez. 
{Pass.  J.-C,  Brit.  Mus.  Add    l.'iliuG,  f  (15'.) 
Sor  Asolant  ipii  lesdoinge  Ion  roi 
Congié  demandent. 
(De  Charlem.  el  de.t  Pairs.  Itomv.,  p.  162.) 
Dynabus  inonl  secorussa, 
Et  Mcriyn  niout  leydenga. 

(Merlin,  Brit.  Mus.  Arund.  220.1 

Par  mautelaut  les  prisl  a  ladangier. 

(Gir.de  Viane,  Richel.   [H8,  f»  10''.) 
Ilicbior  som  borne  a  Torniant  hdoingié. 
(Car.  deilongl.,  V;.t.  Chv.  1360,  f»  i;i".) 

Prennent  Guerin,   moult  le  vont  ledenjanl. 

(Enf.  Vin.,  Richel.  77.i,  f°  53'.) 
Povre  gent  soloit  descbaucier. 
Or  les  bote,  fierl  el  laidenge. 
De  touï  biens  faire  si  sestrange. 
(G.  DE  CoiNT.i,  mr.,  Richel.  21i;3,  f  9".) 
Sanz  eus  buuir  e  leàeiiger. 

(Chardry,  Sel  dormans,  750,  Koch.) 

Lois  lornent  la  criée  sor  els,  si  les  huent 
el  lesdengent  les  dames  des  loges.  (Lan- 
celot,  ms.  Fribourp,  f°  45''.) 

Come  cil  qui  fu  esoopiz  et  lesdengiez. 
(S.  Graal,  ms.  Tours  913,  f»  16=.) 

El  lors  les  mènent  ataipnanl,  les  les- 
deingent  el  maudient  molt  durement.  {Ar- 
(«r,  Richel.  337,  C  6'.) 

Olimbrins  s'est  corronciez 
Quant  ainsi  s'ûi  ïesdangier. 
(Vie  Sic  Marg.,  ms.  Chartres  620,  f»  W.^ 

Si  le  porroit  bien  hisdengier. 

(Rose,  Val.  OU.  1212,  t»  li'.) 

L'esperit  vers  le  cors  parla 
E  vilement  le  ledeneha. 
(I)ebttl   du  corps  el  de  l'âme,  ms.    Phillipps  833C, 

f  76,  P.  Mever.) 

Il  ne  doivent  pas...  (adoinj/ier  lor  adver- 
saires ne  dire  paroles  fors  celles  qui  vail- 
lent au  plait.  {Ordin.  Tanerei,  ms.  de  Salis, 
f°  11".) 

Maintesfoiz  les  doit  l'en  ïesdangier  sans 
desdaiDg  et  despisier  sans  désespérance, 
c'est  a  dire  que  la  désespérance  que  l'en 
leur  fet  les  face  piors,  et  li  amonestemcnz 
que  l'en  leur  fet  les  rnmaint  a  bone  espé- 
rance. (Vie  et  mir.  de  plus,  s.confess..  le 
Pastourinu  S.  Gringoire,  .Maz.  568,  1°  171'.) 

Si  sers  le  lesdavjoient.  (J6.,  I»  75».) 

Quant  li  fiz  le  prevost  les  vit,  il  les  lai- 
doinga  formant.  (  Vie  sainte  Agnes,  Richel. 
988,  f»  43''.) 

Cilz  (saint  Antoine)  ne  puel  estre  vain- 
cuz  ne  par  l'esperit  de  foniiialion  ne  par 
la  delour  de  son  cors,  ainz  nos  laidoinge 
encore  si  bardiemant.  (Vies  des  Hermites, 
ms.  Lyon  098,  f"  Sv».) 

Li  du.x  bâti  et  laidoivja  les  messages. 
(/6.,  f»  H  v°.) 

Li  rois  le  prisl  forment  a  ledengier. 
{Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f°  214''.) 

Et  les  lesdoingerent  et  les  ocistrent. 
{Serm.,  ms.  Metz  262,  l'  li'.) 

11  avoit  lesdoingié  cl  ocis  les  mesaiges.  (Ib.) 

Mais   Naime  par  doucbeur   lou.s  nos  barons  'ai- 
\de«gnc. 
(Jeu.  bes  Preis,  Geste  de  Liège,  16820,   Scheler, 
Glost.  philol.) 

lié  I  qui  me  vonidroit  laidangier 
De  ce  mol,  en  disant... 
iViiij»,  Grant  Test.,  ii.vnr,  Jouausl,  p.  48.) 
Jupiter,  j'a>'  le  ruei  doulant 
(Inaiit  tont  oc  vu  a  mon  (alanl  . 


Kl  de  ce  que  vous  aij  Irsdengiè, 
ht  que  vous  verray  Irabu.  hié. 
(.Va/in.  i\.-S.  J.-C,  Jub.,  Mysl.,  II,  42.) 

Quant  le  duc  de  liethefort,  regeut,  fut 
venu  en  Engleterre,  il  ledenga  moût  son 
frère  le  duc  de  Clncestre  pour  la  guerre 
qu'il  avoit  prin?  contre  le  duc  Phelippe  de 
Roursoint'ne.  (Mém.  de  P.  de  Fenin,  p. 238, 
Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 

Ledenger  is  romant.  (Pai-sgrave,  E,sc/aii'- 
cissemeiil  de  la  lang.  franc.,  p.  701,(jénin.) 

Tu  m'as  injurié  et  lendenqé.  (Le  Fevre 
d'Est.,  Bi6(e,  Job,  X,  éd.  1534.) 

Et  en  moy  lendengeant  m'ont  donné  sus 
la  joue.  (iD.",  ib.,  xvi.) 

P.ir  toute  la  m^iison  la  Iraine 
Par  grant  courroux  el  par  LTant  haine. 
Et  la  ledange  mallément. 
(Le  Jaloiir  qui  bal  sa  femme,  Pocs.  fr,  des  xv*  et 
xvi°  s.,  III,  162.) 

,Si  n'ol  eist,  il  se  courrouce, 

.S'il  la  ledange,  elle  courrouce. 

((*..  p.  167.) 
Grant  simplesse  est  se  souffrir  laidangcr 
Quant  on  peult  bien  par  doulx  parler  changer. 

(R.  DE  CoLLERVE,  Episl.,  VIII,  Bibl.  elz.) 

Il  t'est  meilleur,  puis  que  n'as  que  menger. 

Ne  boyre  point,  car,  ainsi  que  je  croys, 

Cela  ponrroit  le  lien  corps  ledenger. 

(Gdill.  Hacdent,  Fa*/.,  88,  \"  partie,  Loriiiicr.) 

—  Laidangié,  part,  passé,  outragé  : 

De  paumes  el  de  poins  ledengiez  et  frapez. 

(fn  dit  d'Aventures,  Trébnlien.) 

—  S.  m.,  celui  qui  a  été  injurié  : 

Qui  laidenge  son  juré  de  laides  paroles 
et  de  deshonuestes,  et  doi  ou  .m.  l'oenl, 
cil  qui  sera  atains  il  donra  .v.  saus  ;  .il. 
sans  au  laidengié,  et  m.  saus  a  le  com- 
mune. (1209,  Charte  de  commune  donnée 
par  Philippe  Avguste,  ap.  A.  Thierry, 
Mon.  du  Tiers  Etat,  1,  182.) 

1.  LAIDE,  s.  f.,  injure,  outrage  : 

Par  la  mère  Dieu,  dist  le  chievre,  ore  est 
ans  laides.  (Mén.  de  Reims,  414,  Wailly.) 

Qui  dira  laide  ou  villenie  a  aultruy. 
(1320,  Ch.  d'oU'ranr.h.  de  Fresnes,  etc.,  Ver- 
dun, Cabin.  de  Jl.  de  Labry.) 

2.  LAIDE,  layde,  letde,  leyde,  lesde,  lete, 
laude,  s.  f.,  droit  qui  se  lève  sur  les  mar- 
chandises et  denrées  et  sur  les  bestiaux 
vendus  en  foire  et  marché,  et  n'est  dii  que 
par  les  forains  et  étrangers  ;  contribution 
indirecte  au  midi  et  au  centre  de  la 
France,  comme  tonlieu  au  nord  : 

Item  sexiam  partem  lesde,  et  vocatur  (a 
Cavaillon)  lesda  pedagium,  quod  accipitur 
de  rébus  veualibus  que  colidie  in  foro  ven- 
dunlur.  (Polypt.  du  Venaissin,  Arch.  .M 
II,  f  158.) 

Por  dez  sextiers  de  blé,  jiar  ((uarz  fro- 
ment, soigle,  orge,  aveiue,  dous  deniers 
nieins  de  lete,  chascun  sextier  a  la  mesure 
de  Cbastillon.  (1285,  Lieu-Uieu,  Arch. 
Indre,  H  769.) 

Ils  auront  el  recevront  sur  la  layde  et 
sur  le  four  de  la  ville  franche  de  Bourbon 
douze  livres,  sur  les  halles  de  Bourbon 
huit  livres,  el  sur  la  layde  de  la  boucherie 
de  Limoire  cent  sols.  (1315,  Ch.  de  Louis 
de  Clermont,  pour  la  chapelle  de  Bourbon 
l'Archambault,  ap.  Duc,  Leydarins.) 

Touz  les  droiz  que  poous  avoir  sure  les 
leydes,  iieiigcs,mounoye,  ceusives  el  uutres 


LAI 


LAI 


I.AI 


ii;i7 


renies  temporels.  (1320,  Lell.  de  Pierre, 
arthev.  de  Lyon,  Cart.  niun.  de  Lyon,  p.  78, 
Guigne.) 

Pour  lii  leyde  et  peape  dud.  lieu.  (Compt. 
de  J.  Popinot,  1389-1403,  f»  19  r",  Arch. 
Loire.) 

Retindrenl  iceulx  religieux  en  la  ville  de 
Saint  Sever  toutes  les  leides.  peiiies,  cous- 
lûmes,  ventes.  (1461,  Ord.,  xv,  284.) 

Nul  honme  ne  nule  femme  qui  maison 
a  ou  aura  en  ladicte  ville,  ne  payera  ne 
devra  leyde  de  blé  ne  d'autre  chose  qu'il 
vende  qui  sien  soit.  (1462,  ib.,  p.  817.) 

Procès  touchant  la  layde  du  sel  au  dit 
Moulins.  (XVI»  s.,  ap.  .Mantellier,  Mardi, 
fréq.,  Gloss.) 

Lesdicts  conseigneurs...  disoienl...  leur 
estre  deu  la  leyde  du  blé  que  lesdictz  lia- 
bitans  veodoient.  (1345,  Liv.  noir,  f»  34, 
Arch.  mun.  L'ssel.) 

Pour  chascun  chef  d'auniaille  nous  ap- 
partient cinij  deniers  de  layde,  et  s'il  y  a 
vache  ou  veau,  ladite  vache  anVanchit  le 
veau  de  laide.  {Conl.  de  Berry,  p.  129,  La 
Thaumassière.) 

Sur  chascun  des  liabitans  nou  ayant 
bœufs,  deux  deniers  tournois,  et  s'appelle 
ledict  droict  le  droict  de  lande.  {Ib., 
p.  222.) 

Lende  ou  laude,  droit  de  péage  sur  les 
marchandises  portées  à  Toulouse.  (S.4VARY 
DES  Bruslons.) 

i.AioECE,  leid.,  led.,  -  esse,  -  esce,  s.  f., 
laideur  physique  et  morale  : 

Si  ardet  les  laideces  des  penseirs,  alsi 
eu  m  les  péchiez  de  sa  propre  esclate. 
(Moral,  sur  .lob,  ap.  Foerster,  Dial.  Greg. 
lo  pape,  p.  301.) 

Cange  moU  lost  liele  conlour. 
Fine  biaiité  par  Rrant  leili'cr 
Et  granl  joie  par  granl  Iri-trece. 
{.imaldas  et  Ydoinc,  Richel.  375,  f°  .321''.) 

—  Au  sens  moral,  chose  honteuse  : 

Trop  grant  leidesce  ferions, 

Se   lus  ne  lur  aidissiuns. 

{Ma  ie,  Piirg.  de  S.  Palricr,  liSa,  Uoq.) 

Por  3.1  mort  furent  en  dCNtrece, 
S'onrenl  houle  de  la  laidece 
Qa'il  a'esleit  autrement  couvert. 
(IIM.  de  Guill.  le  ilaréchal,  !il.S1,  P.  Meyer,  llo- 
luania  XI,  66.) 

—  Injure,  insulte,  outrage,  et  chose 
préjudiciable,  dommage,  etc.: 

Assej  a\ezla  cliose  oie. 

Les  taidencKs  e  les  maneres 

Cuui  li  reis  Ilenris  fist  Teleres 

Fondre  e  al}alre  c  craveoter. 

(Ben.,  l).  de  Nom.,  Il,  y.i'MW,  MidiKl.) 

Hp  celui  qui  di.st  .sun  sengiioiir 

Hunte  et  ledesce  et  dchonour. 

(Marih,   Ygopel,  xxxvu,  .13,  Iloq.) 
Se  Inidcsce  ne  factie. 
(ti  YU-iis  de  r.oalùignc,  Ricliel.  2162,  f»  \U^.) 

—  Parties  naturelles  de  la  femme  : 

Ne  n'atoucberas  la  leidesce  des  femmes. 
(1396,  Traditclion  des  statuts  de  l'Eglise  de 
Tours,  Richel.  I.  1237,  ch.  77.) 

LAIDEEURE,  VOIT   LaIDCBE. 

I..VIDEIER,  voir  Laidoier. 

LAiDE.viENT,  lai/d.,  adv.,  uulrageuse- 
iiient  : 


Car  il  les  voit  ccaz  laidengior 
Qui  trop  les  mainent  laidement. 

(Durman  li  Galois,  5631,  Slen;;el.l 

—  Péniblement  : 

Dont  depuis  il  l'en  niescey  moult  laide- 
ment. (Froiss.,  C.hron.,  II,  15,  Kerv.) 

—  A  contre-cœur  : 

S'est  bon  que  nous  alons  deviers  yaulx 
et  si  fort  que  bellement  ou  laidement  il 
soient  de  nostre  accord.  (Froiss.,  Chron., 
IX,  190,  Kerv.) 

Par  mes  dieux,  dit  le  chevalier,  vous  y 
viendrez  ou  bellement  ou  laydement.  F,t 
lors  dit  le  roy  :  .l'aime  mieux  laydement, 
car  je  n'iray  pas  se  n'y  voys  par  force. 
(Percef.,  I,  i*  27,  éd.  1528.) 

LAIDENGE,  Voir  Laidange. 

LAIDENGIEI5,   Voir  LaIDANGIER. 

i,.\iDEXGius,  voir  Laida.ngeux. 

I.AIUENGNIEK.   Voir  LAIDANGIER. 

1.  LAiDEK,  V.  a.,  outrager: 

Si  la  vent  mix  par  araors  rendre 
\'eiitre  laides  et  perdre  la. 

(Aire  fer.,  Richel.  -il  68,  f»  8''.) 

2.  LAiDEu,  laeder,  s.  m.,  percepteur 
de  l'impôt  appelé  laide  : 

Tôt  hoQi  qui  daet  lacde  la  daet  soner  au 
laider  ou  a  son  commandement  avant  que 
[loasser  la  ville.  (12fiO,  Cout.  accord,  aux 
hab.  de  la  Perouse,  ap.  La  Thaum.,  Cout. 
du  Berry,  p.  98.) 

Li  laeders.  {Ib.) 

LA]r>ERiE,  leuderie,  s.  f.,  bureau  de  per- 
ception de  l'impôt  appelé  laide  : 

Devant  les  boutiques  de  la  leuderie  et 
blanquerie  de  Besiers.  (1431,  Arch.  .IJ  185, 
pièce  177.) 

i.AiDETÉ,  S.  f.,  laideur  : 

La  beautés  Absalon  lor  seroit  laideles. 
(Herman,  Bible.  Richel.  HU,  f»  63  r".) 
Por  leur  grant  laideté.  {Eslorics  liogier, 
Richel.  20123,  !•  49".) 

Le  lait  sa  laidelé  di-fface  et  se  fni'c  beau 
par  bienfais.  (Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms. 
FJrux.,  II,  f»  203  vo.) 

Fœdilas.  laideté  ou  laideur,  vilenie,  or- 
dure. {Calepini  dict.,  liAle  1584.) 

—  Outrage  : 

Sans  laidelë  et  traisun. 

Fait  il,  quant  vous  tant  me  proiies 

Vous  en  ert  li  dons  otroiies. 

(Aire  perill.,  llichfil.  "ilfis,  f»  :).-)'■.) 

LAiDECit,  leydeur,  s.  m.,  perci'iiti'ur  de 
l'impôt  appelé  laide  : 

Item  le  laideur  qui  tiendra  et  portera  la 
quarte  du  blé...  ne  doye  prandre  riens 
pour  bailler  la  quarte,  fors  laide  tant  seu- 
lement. (1374,  Arch.  .U  198,  pièce  360.) 

De  la  leyde  retenue,  se  ceulx  ipii  la 
doivent  ne  la  payent  dedans  huit  jours  au 
leydeur,  a  son  certain  commandement, 
sept  solz  y  avons.  (1462,  Ord.,  xv,  520.) 

i.AiDiERE,  s.  f.,  injure,  outrage  : 

C.ele  qui  pas  ue  se  faint 
De  faire  ennui  et  laidiere. 
(Chans.,    Poés.    fr.  ms.  av.    IStiii.   t.    I.  p.  iOI. 
Ars.) 


I.AIDIN,  adj.,  vilain,  laid  : 
De  IMditi  le  vray  onscignein- 
Mande  a  ses  fiell'ez  et  sulijet/. 
De  la  compagne  des  lailz. 
(M.ii.iNKT,  Faicn  et  dieli.  f»  23s  v°,  éd.  i:..lii.i 

Ce  mot  est   donné  par  Ilecarl  dans  smi 
Dictionnaire  rouchi. 
i.AiDiR,  leidir,  ladir,  ledir,  verbe. 

—  Act.,niaUraiter,outrager,déshonorer: 

Assez  s'oi  laidir  et  ranposner. 
(Alenchans,    2746,    ap.    Jonck.,    tiiiill.  d'dr.) 
'Se.  volsist  il  qe  il  l'eust  geiii 
rie  qe  CCS  nies  l'en  eiisl  si  laidi. 

(Haoïil  de  Cambrai.  il85,  A.  T.) 

Irie  e  pleine  de  lorment, 
Quant  si  1'^///  laidi  longemeiil, 
A  mangier  li  donc  a  mal  aise. 

(Be.\-.,  D.  de  Non»..  II,  7180,  Michel.) 
Arrière  s'en  vait  la  mésange. 
Le  cucu  ladit  et  blatenge. 

(MitiiE,  Ysopel,  Hichel.  l'Jloi,  ^17'.) 

.\hhes  lii  laidisl  et  courcche 
Autrui,  sanle  cat  ki  esproe 
Kt  pour  esgraler  lent  le  poe. 
(Renct..  nE  MoiLiENS,  de  Cniilé,  st.  ivii,   9,   Van 
Hamel.) 

Ouant  il  nés  pot  faire  inarriz. 
Et  il  les  ni  assez  laidii, 
A  une  part  s'en  vait  ester. 
(Floirc  et  Blanche/lor,   i'  vers.,   I63y,  du  Mcril.) 

Pilâtes  ne  Juis  n'i  ot  uns  nel  laidinl. 
(La  chanson  d'Anlioche,  I,   v.  82,  P.  Paris.) 

Celé  nuil  fnl  Rolluns  laidis  et  mal  menés. 

(Fierabras,  39,  A.  P.) 
Se  li  rois  se  r.orrece  il  i  sera  laidis. 
{Car.  de  Mongl.,  Richel.  24403,  f»  5''.) 

Ainz  le  balirent  et  leidirenl. 

(Pean  Gatij-eaiî,   Yte  de  S.  Martin,  p.  29,  Bour- 
rasse.) 
Commencèrent  vergongneusement  a  nier 

ces  convenances  et  a  direquauqu'il  peurent 

pour    malmetre   et  laidir   la   cause.    {Gr. 

Cron.  de   Fr.,  Ist.  du  gros  roy  Loys,  m, 

P.  Paris.) 

Se  nous  pensons  combien  nous  avons  Diex  ledj. 
(Jeh.  de  Meokg,  Tesl.,  1406,  Méon.) 

Bien  en  doienl  esire  laidis. 
tCnerre  de  Melz,il.  197',  E.  de  licjuteillcr.) 
Se  aucuns   garçons   ou    femme  de   folle 
vie  et    de    mauvaise    feroient   et  laidoient 
aucun  bon  homme.  (1346,  Ord.,  Il,  348.) 

—  Rén.,  se  maltraiter  récipro(|uciiii'iit, 
s'entrefrapper  : 

I.a  bataille  inott  bien  fornissenL 
Qu'il  .s'entrcfierent  et  ledisscnt 
De  pesaaz  cous  el  de  félons. 
(CiiREsr.,  Cher,  de  la  Charrette,  p.  100,  tarhe.) 

—  Act.,  avec  un   régime  de  cliose,  ra- 
vager, endommager; 

Las  !  or  verrai  mes  grans  rhastiaux  rroissir, 
Kt  ma  contrée  esillicr  et  laidir. 

(Garinle  Lab.,  3"  chans.,  x,  P.  Paris.) 

Trois  fois  le  jors  toute  l'ost  estorinil. 
Et  les  charrois  lor  defeiit  et  laidit. 

(Ib.,  2"  chans.,  xxx,  p.  iii.) 
Caste  la  terre  et  les  chastiax  laidis. 

{Mon  de  Carin,  2846,  du  Méril.) 
I.e  ihastel  ont  abalu  et  laidi. 

(Ib.,  4:111.) 

—  Neutr.,  enlaidir  : 

Se  les  bêles  chiles  n'estoienl 
Cultivées  lost  ladiroienl. 


60>* 


LAI 


I.AI 


LAI 


Ansi  bianlé  non  coitivé 

Ne  puet  pas  bieo  e>lre  fiinlo. 

(€/<•/•  d  amour,  p.  83,  Tros».) 

—  Act.,  rendre  laid  : 

Munie  r-inti!'  est  pnr  dehors  belle 
Qui  par  dedans  n'esl  mie  Icl'.e, 
Car  be lOiOiip  de  vices  bi  taidisl. 
.i.i  4ra»l  Mttlief  d,-^  ((mm.,  Poés.   fr.  des  xV  ol 
ïïi*  s.,  V.  315.) 

—  Laidi,  part,  passé,  outragé  : 

A  1»  porte  esl  veno  Aufrions  li  laidix. 
(Fieratras,  Val.  Chr.  1616,  (°  "î' -i 

—  Injurieux,  méprisant  : 
Fesistes  de  moi  laidit  esme. 

(MoisK.,    Chro*..    17351,    Ueiff.)     Impr..     laidi- 
Ifsme. 

—  Devenu  Inid  : 

Trouvez  vous  que  je  sois  laidie  l)eaii- 
coup  ?  (Caquets  de  l'Accouchée,  p.  137,  ap. 
sip.pal.) 

I.VIDISSEMENT,  -  Hnt,  M.,  S.  111.,  iiiau- 

.  ji<  traitement,  blessure,  coup  : 
L'en    doit    semomlre    des    ledissemanz. 

(lÀv.dejost.ei    de  plet,  U,  xv,    §  2,  Ka- 

petti.) 
Injures  de  laidissemanz.  (Ib.,  HI,  ii,  I  2.) 
Et  se  ele   fet   ledissement  a   aucun,   res- 

pondra  ele  ?  011,   de   loz   les  ledissetnans 

qu'ele  fet  en  cors.  (/&.,  IV,  11,  §  1.) 
Tel  home  m'a  fet  tel  ledissement,  com  vos 

poiez   voir,  don  cuers  est  crevez  et  sanc 

issu.  (/6.,  XIX,  XV,  I  2.) 

LAIDIT,  S.  m.,  injure,  outrage,  acte  de 
violence  ; 

B:iudoins  et  li  rois  marenl  eatr'as  tani.'On  : 
Assez  i  ol  tûidtf  et  rampoae  foison. 

(J.  Bon.,  Soi.,  cxxxïi,  Michel.) 

Et  nos  esplois  de  joustice  si  comme 
mellees,  laisdis  de  maisons  froissier. 
(1291,  Cart.  de  Ponlhieu,  Kicliel.  1.  10112, 
f  19  r.) 

LAiDoiER.  -  oyer,-eier,  lad.,  leri.,  v.a., 
iiiallraiter,  malmener  : 

FraDceis  soïent  le  giierreioenl 
K  malt  soreat  le  laidriomi. 

(Rou,  3*  p.,  907.1,  var.,  Andrescu. 

Cil  me  Todroit  monlt  tadoier. 

(Flonmoni,  Richel.  353,  f»  11'.) 

Il  dient  ke  je  les  laidoii". 
iRemt  .  ne  Moiuehs,  de  Carité,  ai.  cxli\,  3, 
Van  llamel.) 

Por  mal  mari  qoi  la  bat  cl  laidoie. 
M  nirr.ov  i.E  B\sT.Mîn.  Bêle  Ëmmelos,  Barlscb, 
llom.  el  pasi.,  I,  60,   3.) 
Trop  a  le  coer  félon  el  forl 
Tel  garce  qui  si  me  laidoie. 
(l'iV  SU  \targ.,  1*  vers.,  231,  Schcler.) 

Meinteoant  la  va  ledeiait  : 

Don  pié  la  fiert  lora  s'il  fiisl  ivre. 

(Renan,  Suppl.,  p.  13'.!,  Cbabaille.; 
Fichiez  li  juaques  dedanz    le   corps  ces 
l.roiiMies  de  fiT  que  par  la  dolor  qu'il  sof- 
lrér;i  n'ait  cure  de  nus  deus  laidoier.  {Vie 
failli  Vincent,  Kichel.  988,  f»  47».) 
Df  vaol  son  fli;in?neur  la  tedoic. 
Kl  li  disl  :  Orlainc  caidoie 
Qae  j'i  par  vous  ne  par  to  fail 
^e  me  fasl  avenu  cilz  fail. 

(Coud,  1891,  Crapelcl.) 

Laidot/er,  ou  laidanger  aucun,  c'est  luy 


dire  des  paroles   laides,  injurieuses  el  ou- 
trageuses.  (NicoT,  Thresor.) 
—  Avec  «n  régime  de  chose,  détériorer:   j 

Moult  ledoie  sa  face  i|ui  son  nez  fuit  Irencliier.         ] 
(Rom.  d'Alexandre,  ap.  Ste-Pal.,  Laidoier.) 

LAIDOINGIBR,  voir  LAinANGlER. 

LAïuoN,  voir  Landon. 

LAiDiRE,  Ifiijdure,  leidure,  ledure,  leis- 
dure,  lesdure,  ladure,  laideeure,  s.  f.,  in- 
jure, outrage,  insulte,  tort,  préjudice, 
ignominie  : 

Granl  félonie  cl  ladtire  nos  fi  st. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp..  P  101=.' 
El  li  rois  lient  a  ^raut  desconfitnre 
Qu'en  la  cité  li  ont  fait  tel  taidure. 

(Raoul  de  Cambrai,  5.498,  A.  T.) 
Ch'esl  merveille  kc  Dieus  endure 
Ke  famé  li  fait  lel  laidure 
Ke  ele  ensi  se  desligure. 
'    (ItENCL,  nB    MoiLiENS,  ilisercre,  st,   lxxxvii.   f<. 
Van  llamel.) 

\engiez  la  honte  cl  la  laidure 

(Jae  Renarl  vous  fet,  qui  trop  dure. 

(Renart,  Br,  XVII,  1497,  Martin.) 
Nos  lor  avons  assez  fet  honte  et  Induré. 
(Lancelot,  ms.  Fribourg,  fSe^.) 

Gaubert  m'a  fet  ledure.  et  m'a  fet  sanc. 
(Il»,  de  jost.  et  de  plel,  XIX,  12,  |  2,  Ra- 
petti.) 
!  Et  quanques  li  oel  du  cors  voient  de 
bel,  c'est  vieutes  et  laidure.  (Laurent, 
Somme,  Richel.  22932,  f°  31''.) 

Il  seroit  tenu  de  laideeure  et  de  murdre. 
(1281,  Beg.  aux  bans,  .\rch.  S.-l)raer  .4B 
xviii,  16,  u°oll.) 

Et  li  ont  dit  trop  de  laidures. 

(Rose,  ms.  Corsini,  C  KHI'.) 

Faire  as  cristiens  leisdure. 

(Vies.  George,  Richel.  911-2,  C  mS  v'.) 

Sçarhiez  que  l'on  ne  chie  mie 

Le  jnr  qu'on  espeuse  s'amie, 

Ouar  t-e  seroit  trop  gianl  ledure. 

(De  Jougtel,  Richel.  837,  ["  116'.) 
A  honir  mon  seignor  ne  métrai  je  ja  cure, 
El  vous  aurez  assez  nieseslance  el  laidure. 
(De  la  Foie  et  de  la  Sage,  Jub.,  i\'o«i'.  Rec,  II. 
-5.) 

E[s]l  ce  pour  ce  que  tant  l'amoie 

Que  ma  compaigne  fait  t'avoie 

Que  lu  m'as  fiit  cesle  laidure. 

Qu'en  lieu  d'umainc  créature 

Sont  nez  de  ton  corps  ces  cheaux  ? 
(C'«  llir  de  y.-D.,   du  roy  Thierry,  Th.  fr.  an 
m.  â.,  p.  556.) 

Or  regardez  la  grant  laidure 

Qu'il  a  de  nioy  ci  dedans  dit. 

(Mir.  de  S.  Jean  Chrys.,  liOl,  Wahlund.) 

Li  monsterrai  par  mesure 

Le  despil  et  la  lesdure 

Que  fait  m'a  contre  droiture. 

(Fauvel,  Iti.bel.  MB,  f  19''.) 

El  c'est  ao  roy  trop  grand  laidure. 
((inrii'.Fiiov  DE  Paiiis,  Chron.,  1090,   Buchon.) 

Qui  ont  aucunes  dcfaiittes  ou  laidure  es 
me^nbres.  (Oresme,  Politiq. ,  f"  9'',  éd. 
Ii88.) 

Je  fus  ou  règne  de  Brachine, 

Ou  les  gens  sont  bons  pir  nalure 

Et  ne  font  pechié  ne  laidure. 
(Ch».  de  Pisas,  Ut.  du  chemin  de  long  eiliide, 
Uil.  Piiscbel.) 

Qui  luy  feront  souffrir  graot  laidure. 
(Misl.  éi  tieg      i '(;/.,  Ji'.'i   Guessard.) 


Dyncletien    mena  en    cosié  son  chariot 
(iallerius  adonc  veslu  de  pourpre  et  allant 
a  pied,  et   si   estoit   venu  a    rencontre  de 
l'empereur  Diociecien   qui  deist  plusieurs 
laidures  au  dit  Galleilns.  (Boocace,  Nobles 
mallmireu.v,  Vlll,  9,  f''  197  v»,  .'■d.    1515.) 
Tu  souffriras  buy  granl  laidure  dure. 
(Moral,  ou  hîsl.  rommaine.  Ane.  Th.  Ir.,  III,  17:).^ 
Mais  de  povres  i;ens  n'avoil  cure, 
Aius  leur  faisoit  houle  et  laidure. 
(La  Vie  el  l'hul.  du    ilaiilr.  Riche,  Ane.  Th.  fr., 
111,  ■2G8.) 

Eaue  et  pain  est  commencement  de  vie 
d'homme  et  maison  qui  deffend  la  lai- 
dure. (Bible,  Ecclésiastique,  ch.  XXIX,  éd. 
1543.) 

J'avoye  bon  brnicl  a  mon  advenemenl  : 
Miiis,  par  ma  grant  laidure. 
Tout  aussitosl  qu'aye  gaigné  argent. 
An  cuir,  au  poil,  alloye  graut  allure. 
(Clians.  norm.  du  seiz.  siècle,  xx\li,  Jacob.) 
.Macules  de  ceste    laidure   d'erreur.  (No- 
GUlEB,  Hist.  Tolos.,  p.  338,  éd.  1556.) 

Et  que  jamais  le  chanl  qui  dure 

En  juin  ne  te  fasse  laidure  (à  la  rose) ? 

(RONS.,  Od..  V,  XI,  Bibl.  elz.) 

—  Gros  temps,  tempête  : 

Plus  de  cinc  jors  en  mer  lur  dure 

Li  orages  e  la  laidure. 

Pois  chiet  li  venz  e  bel  tens  fait. 

(Trislan,  III,  73,  Michel.) 

Lorr.,  Fillières,  et  Gueinesey,  laidure, 
outrage,  insulte. 

1.  LAIE,  laye,  s.  f.,  fiente  des  bêtes 
noires  : 

Fientes  que  les  bestes  noires  laissent 
sont  appellees  layes.  (Mod.  et  Bac,  f°  23% 
ap.  Ste-Ped.) 

Se  tu  treuves  les  layes,  et  ils  sont  bien 
nouvelles  et  bien  grosses,  c'est  signe 
qu'ils  sont  de  bonne  erre,  et  qu'il  esl 
grant  sanglier.  (16.,  f  45''.) 

2.  LAIE,  laye,  s.  f.,  réserve  daii>  iin^ 
forêt,  partie  de  bois,  quelquefois  le  bois 
lui-même  : 

Jus  du  destrier  li  a  fail  an  sait  faire, 
Treslot  envers  l'enporla  enrai  /«;/<■. 

(Raimbkrt,  Ojiier,  11394,  Barrois.) 

Pratum  de  la  Laie.  (Juin  1289, Denontfcr., 
Arch.  nuin.  Autun,  Cathédr.) 

Le  verdier  du  lieu  li  fera  une  laye  ou  il 
prendra  tout  bois  a  taille  pour  son  anloir 
et  pour  clorre.  (1324,  Arch.  JJ  Cî.f^lSSr".) 

Ladite  laye  li  sera  faite  es  liens  de  ladite 
forosl  ou  l'en  verra  que  il  aura  mains  de 
chesnes.  (Ib.) 

Ou  cas  ou  l'en  ne  trouveroit  en  ladite 
forest  lieu  ou  l'en  li  peust  faire  livrée  ou 
laye  de  boys  pour  son  ardoir.  (Ib.) 

Item  il  a  une  laye  en  la  forest  de  Lany, 
laquele  luy  est  livrée  par  le  verdier  d'icelle 
forest  toutesfois  que  mestier  est  pour  son 
dit  manoir.  (1388,  Denombr.  du  baill.  de 
Cau.v,  Arch.  P  303,  f»8  r».) 

Le  bois  peut  se  prandrc  en  vyere  près 
de  Moret  ou  en  laye  ou  en  crye'toul  sur 
rivière  près  d'arrivaige.  (Extr.  du  ms.  de 
la  B.  N.  1278,  f"  60,  ap.  G.  Chastell., 
Chron.,  I,  190,  Kerv.) 

Couppera  les  bois  tailliz...  et  ne  pourra 
coupper  les  boys  de  fustayes  ne  les  layes. 
(Coul.  de  Lodunois,  CouC.  gén.,  II,  549, 
éd.  1604.) 


l.Vl 


], 


LAI 


F.  AI 


699 


L'Ac;uléniii' lionne /aie,  l.  d'eaux  et  forêts, 
route  étroite  percée  dans  une  forêt,  dans 
une  futaie. 

3.  LAIE,  taye,  s.  f.,  boite,  coffre  : 

Donné  a  un  notaire  une  laie  d'espcsses. 
(1337,  Lille,  up.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Lesqufilz  Turcqz  monstrcrent  en  une 
laye  de  bois  plaine  de  coton  la  leste  d'un 
bounie  qui  uvoil  unfjz  cheveulz  blondz. 
(Wavhin,  Aiichienn.  Cron.  d'Engtel.,  Il, 
83,  Soc.  de  l'il.  de  I"r.) 

Hz  charpenterent  une  laye  de  bois  et 
coucbierent  Tcnfanl  dedens.  (De  vita 
Christi,  Uichel.  181,  f»  177''.) 

A  Gilles  Deiespierre  et  Mahieu  Wer- 
broucq,  escbevius,  et  Jehan  Miroul,  pro- 
cureur de  la  ville  de  Lille,  que  accordé 
leur  al  esté  sur  reiiuesle  ad  ces  lins  pré- 
sentée par  eu!x  a  messieurs  de  la  loy  de 
ceste  dite  ville  pour  avoir  assisté  a  remettre 
les  liltres  de  ceste  dicte  ville  en  ordre  et 
chacun  en  sa  laye...,  la  somme  de  quinze 
Uorins  chacun.  (Compt.  de  1589,  !"  274  r", 
.\rch.  muu.  Lille.) 

Rapoinctié  une  serure  pour  une  laye  en 
la  tresaurie,  .vill.  s.  (1590,  xill»  Compte 
d'Allard  Braem,  f  -226  r",  Arch.mun. Lille.) 

—  Tiroir: 

Lng  lison  a  laye.  (1521,  Inv.  de  Fran- 
cliois  de  ileleun,  Soc.  des  antiq.  de  la  Mo- 
rinie,  1877,  102»  livr.l 

LAlKCi;,  s.  f.  1 

lienoiichons  e.xpresseement  a  toute 
laiece  et  a  toute  benetice  de  ches  biens. 
(1272,  Cart.  de  Ponthieu,  Richel.  1.  10112, 
f«  330  v.) 

1.  LAiEi:,  layee,  .syn.  de  laie,  roule  en 

forêt  : 

S'il  y  a  layee.  ou  arbres  fruitiers  coupées. 
(CoMi.  de  MHz,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  407.) 

2.  LAïKE,  laijee,  leiee,  s.  f.,  cession,  bail  ; 
Cil  ne    le    lasoient    pardevant   l'amant 

qui  ceste  leiee  wardel  et  werderoil.  (1331, 
Hisl.  deMetz,\\',Q9.) 

La  laiee  ou  l'aquitance  qu'elle  en  feroit. 
(1338,Carf.de  Metz,  uis.  Metz  751,  I"  19  v.)   | 

Cesl  cranl  et  cesle  layee  et  lot  ce  dessus- 
dit ont  lesdiles  deux  sœurs  fait  parle  craut 
et  par  le  loy  et  par  le  tesmoignage  de 
leurs  convenables  parant  et  amis.  (1408, 
Hist.deMelz,\\',(ilZ.) 

.M.  de  S.  Vincent  Ut  responce  que  ainssy  I 
ne  se  dobvoit  faire  et  que  la  seigneurie  i 
dudit  moulin  n'esloil  point  au  dit  l^ierie  ; 
ains  uppartenoit  a  ladite  esglisc,  comme 
il  povoit  apparoir  par  la  laiee  faictc  au  dit 
Burtal,  son  père,  dudil  moulin.  (J.  Au- 
BRION,  Journ.,  an  1487,  Larchey.)  j 

—  Laiee  en  plaît,  procuration  : 

Le  xxill' jour  dudil  mois  fut  détermines 
par  le  conseil  du  maistre  cschevin  ipie 
Colin  Champion,  l'escripvain,  qui  estoil  en 
plait  pour  s'  Phelippe  de  Haigecourt,  avoit 
affaire  amener  en  l'oslel  du  doyen  a 
Metz  .II.  hommes  de  Retoinffay,  que  ledit 
s'  Phelippe,  qui  adoncques  esloit  hors  de 
la  garde  de  la  cité,  avoit  prins  et  menés 
au  Pont  et  depuis  a  Mousson,  et  après 
a  Ancerville  ou  il  les  detenoil  ;  ou  le  dit 
Colin  avoit  bien  a  renuncier  a  sa  laiee  en 
plait  qu'il  avoit  dudil  s'  Phelippe.  Kt  le 
dit  Colin  et   tous  ceux  qui    faisoienl  pour 


ledit  sM'Iielippe,  y  renuncout.  (J.  AUBRION, 
Journ.,  an  1481,  Larcbey.) 

LAIKMIIÎNT,  voir  LEEMENT. 

LAiEiNS,  voir  Laibns. 

L.viEMENT,  laye.,  adv.,  selon  l'nsage  du 
monde,  vulgairement  : 

(•"t  parlons  doot  plus  laiemrnt 

Pour  ce  que  rade  ju^ïeiiien* 

Ne  quide  qn'aions  surmonté 

L'eugin  roramun  d'ujnanitc. 
{Boece  de  Consolacion,  .\rs.  2670,  P>  G^  r».) 

Jacques  d'.\rdre,  vivant  laiement.  (1382, 
Cart.  de  l'église  de  Térouane,  p.  239,  (iiry 
et  Ducbat.) 

Et  sont  telz  appeliez   lays  pour  ce   que 
layement    et    mondainemenl    se    doivent 
gouverner.    (Bout.,   Somme   riir.,  2»    p 
f"  20%  éd.  1486.) 

Laicaliler,  laiement.  {Gloss.  de  Salins.) 

Laicaliler,  iaJemenJ ou  laiqueraent.  (Voc. 
lat.-fr.,  1487.) 

—  En  langue  vulgaire  : 

Et  des  noDs  sest  le  sens  estrere 

Ou  en  latin  ou  laiement. 
(Reclus  DE  Mdt,.,  àe  Charilé,  Richel.  -iSlll, 
f  i-20S  elArs.  311-2,  f  -2-20^) 

i.AiENCB,  voir  Laiance. 

LAIEXS,  -  ans,  -  entz,  -  inz,  laij.,  lei., 
loi.,  lu.,  li.,  h/.,  le.,  leynz,  adv.,  \h,  ici  : 

Il  n'estoit 
Ki  en  pensast  laiens  nis  uns. 
(Rr.Nix.  DE  Moii.iENS,    ilisireri;  st.  si.iii,    9,  V.in 
Hamel.) 

Li  terres  voit  les  contes  leians  lot  endormis. 
(.lehan  de  Lamon,  Uichel.  2493,  f  9  r".) 
De  laians  issir  ne  pooie. 

(Dolop.,  8381,  Bibl.  elz.t 
Oncqnes  merci  n'aura  leenlz. 
(M.  DE  HoD.,  Meraugix,  ms.  Vienne,  f"  14''.) 
Bêle,  ne  me  laissies  morir, 
Kn  vos  loiiens  a  tel  trislroor  ! 
(.{maldas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f»  31 '1°.) 
Lainz  gist  alkes  desaitez. 

(Prolheslam,  Richel.  2in9,  f»  l^J.) 

Une  riche  raahomerie 
Enz  et  marchic  laieins  avoient. 
(i¥o(.  V.-.S.,  Ueinsch,  die  Pseudo-Iivangelien, 

p.  70.)  Irapr.,  laiems. 

Cil  qui  est  berbergiez  chiés  Poste,  ou  li 
serganz,  se  il  enblent  lainz,  sont  pendables. 
{Liv.  de  jost.  et  de  plet,  XVIII,  24,  §  18,  Ra- 
petli.) 

El  fu  mont  bien  de  laienz  et  de  toute  la 
mesnie.  (.MÉN.  DE  Reims,  80,  Wailly.) 

Devent  bavoir  lour  estage  laentz.  (1273, 
Ch.  des  compt.  de  Dole,  —  ,  Arcli.  Doubs.) 

El  la  vielle  manda  monsegneur  Raoul, 
et  il  i  vint;  apries  envola  la  vielle  toute  la 
genl  de  l'oslel  fors  de  laiens.  (Li  Contes 
dou  Roi  Flore  et  de  la  Bielle  .lehane,  Nouv. 
fr.  du  xiil«  s.,  p.  104.) 

...  Et  disoient  que  leans  esloit  enclos  le 
peuple  Gol  et  Ilargoth...  (JoiNV.,  Hist.  de 
St  Louis,  p.  143,  Michel.) 

Plus  de  .1111'^.  encencicr 
Peussies  par  laiens  veoir, 

IFlorianl.  6120,  Michel.) 
Quant  elle  fut  départie  de  liens,  elle  ala 
tout  droit  a  la   court  de  l'empereur.  (Liv. 
du  Chee.  de  La  Tour,  c.  cxxviii,  liibl.  elz.) 


E  le  deble  vint  il,;  nuvt,  e  oost  (juanqe 
leynz  fust.  (Hist.  de  Foulques  Filz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  xiv"   s.,  p.  19.) 

Layans  estoienl  avec  ledit  bastard  de  la 
Itaniiie  trois  gentilz  hommes.  (WavRIN, 
Amitienn.  Cron.  d'Enulet.,  I,  228,  Soc.  de 
l'hist.  de  Fr.) 

Et  tirent  ouvrir  Puis  en  demandant  quelz 
gens    estoienl    liens.    (L.    de    Premiehk 
Decam.,  Richel.  129,  f  149  v.) 

Sy  fu  la  joie  grand  par  lyens,e.l  le  tumulte 
des  voix  cryaus  :  NokI  !  rj'nu  merveilleux 
et  haut  estonnemenl.  (G.  Chastell., 
Citron.,  I,  67,  Kerv.) 

C'est  ad  comparer  a  ce  que  l'en  met  en 
ung  sac  ung  chat  et  ung  chien  :  ilz  auront 
tousjours  guerre  liens  jusqu'à  la  liu. 
(Quinze  joyesde  mariage,  xiv,  Jacob.) 

El  li  dit  que  le  gallanl  esloit  entré  d'a- 
venture liens  et  que  oncques  mes  n'y 
avoit  esté.  (Ib.,  XV. } 

Ceux  de  leans.  (Fnseignemen.  de  la 
duchesse  Anne,  p.  147,  Chazaud.) 

1.6  seigneur  de  lyens. 

(Crbtin,  CAan/s  roij..  S"  51  ï°,  éd.  1527.) 
In  ccri'  fuyoil  .li^vant  les  cldons  couranlz. 
Pour  s«  s:iu>er  se  meit  en  une  estable, 
Lfans  estoienl  plusieurs  breol'z  deniourautz. 

(CoRRo/KT,  /•'«*/.,  xbu,  Jouaust.) 

Eqs,  se  dit  pour  dedens  :  comme  ci 
eus...  El  parlans  d'un  lieu  plus  loing,  nous 
disons,  il  est  liens,  va  liens,  je  vien  de 
liens.  Et  ne  fault  pas  escire  leans,  non 
plus  que  céans  a  bon  viu,  mais  lien.'i,  ciens. 
(RoB.  EsTiENNE,  Troicté  de  la  Grammaire 
françoise,  p.  91,  éd.  1,')69.) 

Ce  mot  est  donné  par  Monel  :  •  Je 
n'entre  point  leans.  »  La  Fontaine  l'enj- 
ploie  plusieurs  fois  dans  ses  contes. 

Berry,  lian,  lian  dedans,  là-bas.  Poitou, 
liant  (giliant),  là-bas,  bien  loi]i.  Bresse, 
léen. 

1.  LAiEii,  layer,  leyer,  v.  a.,  faire  dans 
les  bois  taillis  de  petits  chemins  droits, 
afin  qu'on  puisse  poser  des  licbes  ou  pi- 
quets pour  niesuier  ;  marquer  les  arbres 
qui  doivent  être  laissés  en  l'abatis  des 
bois  de  haute  futaie  et  en  la  coupe  des 
taillis,  soit  baliveaux,  soit  pieds  corniers. 
D'après  Laurière  (Gloss.  du  Drott  fr.)laier^ 
c'est  ■'  marquer  les  lais  en  un  bois  taillis 
avant  la  coupe  d'iceluy,  pour  les  y  lais- 
ser »  : 

Les  trois  |iarz  qui  demeurent  ausi  comme 
elles  sont  arpentées,  guiees,  départies  et 
layees.  (1307,  Cart.  de  Pontigny,  Richel.  I. 
5465,  p.  172.) 

Lesdia  mestres...  regardera  en  icelle  li- 
vrée selouc  le  nombre  des  arpenz  qui 
sera  contenu  quauz  arpens  il  y  aura  Je 
gregncur  pris,  quanz  du  moien,  et  quauz 
du  mendre,  et  les  fera  taier  et  mesurer,  et 
ainssinc  les  bailleront  les  diz  mestres  des 
forez.  (1318,  Arcb.  K  40,  pièce  23,  et  Arch. 
JJo7,  f»  92  r».) 

Regardera...  quanz  arpenz  il  y  aura  de 
gregncur  pris,  quauz  du  moien  et  quanz 
du  mendre  el  les  fera  laier  et  mesurer. 
(1320,  Arch.  K  40,  pièce  23.) 

Que  les  gens  dudit  seigneur  ne  doibgenl 
leyer  pour  faire  de  la  poix  ni  plumer  pour 
faire  de  l'escorce.  (1350,  Ch.  de  Thibaut  de 
^euchdtel.  Arcb.  du  prince,  Neuchâtel, 
M>-',  n-  16.) 


I.Al 


l.Al 


LAI 


Item,  les  roules  el  revenus  des  IrIUps 
.1  les  chublis,  oullre  les  «irois  du  verdier 
et  des  serfîunls,  ne  valent  que  les  frais  du 
laier  el  de  l'arpenter  les  tailles.  ^1375, 
Prisée  du  comté  de  Beaumont-sur-  Oise, 
Oouêi  dArci|,  Rech.  sur  les  anc.  comtes  de 
Heaum-s.-0'se,  p    188.J 

Kn  prendanl  sur  les  luarchans,  quanl 
on  layera  les  diz  bos  de  chacun  quartier, 
Xll.  deu.  (1510,  Cart.  de  Corbie,  13,  f»  36, 
ap.  Duc,  iMia.) 

Ceux  qui  ont  prius  bois  a  coupper  et  a 
layer,  sout  tenus  le  coupper  et  abbatre 
dedens  le  premier  jour  de  niay.  {Coul. 
d'Amiens,  ccxill,  Coût,  gén.,  1,"  603,  éd. 
1604.) 

Le  seigneur  de  fief  emmeublit  et  fait 
siens  les  bois  de  couppe  de  luy  tenus  en 
fief,  eslans  en  estai  et  saison  de  coupper, 
en  les  saisissant  et  abbatant,  s'ils  sont 
hors  de  grurie  ;  el  s'ils  sont  eu  grurie, 
quand  ils  seront  en  couppe,  mesurez,  ar- 
pentez, layez,  criez  et  livrez  selon  la 
roustume  île  ladite  grurie.  {Coût.  d'Or- 
léans commentées  par  J.  Delalande,  art. 
i,xxv.) 

Et  encore  au  corninonceincnl  du  xvii»  s.: 
Pour  avoir  réduit  en  41  iiortions  la  taille 
des  grands  bois  en  (ilauehou,  layi'e\e.  der- 
nier de  .-iepleniljii'  1704.  (Comptes  du  rece- 
veur de  ilortagne  de  1703  n  1710,  f«  132  v", 
.\r.li.  .Morlagne.) 

i.  LAiEii,  loyer,  laiiev,  v.  a  ,  laisser, 
'juitler,  abandonner  : 

>''i  laitt  forterece  a  prendre. 

(Waci:,  «;«',  2171,  Ler.  de  Lincy.) 
De  ce>l  terrei,  si  revieûdrai 
A  ma  matière  que  Ifiisei. 
GriLL.    ot  Saisi-Pair,  ilonl   Sainl-ilichel.    iSO, 

Micbel.) 
\iaiil  s'en  est  tornes,  ses  coiiimaDde  a  laier. 
{Hoiim.  6  Alix.,  f°  47",  Jlichelanl.) 
Ou   ttiea  m'en  preage,   ou  mal  in'itu  vie;,'ue, 
>e  tairai  cuveos  ne  vous  tiegne. 
(f/oirr    tl    Blaiiee/lor,  \'  vers  .  2013,  du  Méril.) 

Li  prelaz  se  larrm  jus  anieir, 
Aiaz  que  lassassent  de  dire  veir 
Pur  Dule  defenz. 
\'if  de  S.  Thom.  de  Canl.,  Mii,  ap.  Miihel, 
/).  de  Sorm.,  t.  111.) 

Ensi  doit  chascuns  enfarz  laier  la  con- 
paignie  des  niulvuis.  (Greg.  pap.  Hom., 
p.  86.  Holiiiann.) 

.Ne  vaut  li  rois  sa  première  feffie  re- 
prendre ne  l'autre  tayer.  (Arltir,  nis.  (ire- 
noble  378,  f°  33'.) 

lAiet  moi  faire  mon  talaol. 
Œleoele  el  l'olin.,  Hiciiel.  375,  f»  .-ig*.) 

Ne  deves  pas  laier  Monflor 
Oui  est  el  r.ier  de  vostre  lionor, 
Dusque  aies  les  murs  foodus. 

Uti.,f  ILS».) 
»  dix    Guis  :  C'est  au    Dieu    qui    Int  le    mont 
iroriua  ; 
Ourinl  loi  rieal  a  plaisir,  paore  le  nos  lera. 

(Uui  de  nourg.,  16ia,  A.  P.) 

/     moi  leans  antrer,  que  g'eo  ni  grant  mestier. 

(;*.,  .3.ïfi.S.) 

I.'aii  ke  li  buisson 
Sèchent  eu  la  haie. 
Pour  le  tans  félon 
Kl  roillir  iiel  lair. 
(li.  lit   Soir.KIBS,    Ckam.,  ap.  .S.luder,    Trour 
bel).,  nouv.  sér.,   p.  32. > 
AU    laieit  a  cens...  (S.   Demi    1282,    S.- 
Vinc,  Maiziers,  Arcb.  Mos.) 


Cors  de  viulé  fais  et  d'onlure, 
l.ai  ton  orguel,  esgarde  viaus 
Que  lu  venras  en  pourreture. 

(Le  Despisi'menl  du  Corps.) 
Il  ne  l'osoient  refuser  ne  laiier.  (Khoiss., 
Chron.,  Il,  93,  Luce.) 

Pour  laiier  ses  gens  et  ses  charrois  re- 
poser. (Id.,  ib.,  V,  402,  Luce,  ms.  Amiens, 
f»  119  v».) 

11  envoyèrent  devers  le  pucli  d'Ango 
auquel  li  rois  avoil  remis  toutes  les  orde- 
uauces  rlou  faire  ou  dou  laiier.  (Id.,  ib.. 
VI,  181,  Luce.) 

Ont  layes  ad  cens,  a  tousjours  mais,  au 
segnour  .lean  llaudelat  et  au  segnour  Jean 
Doinint...    la   maison    et   ce    qui    apnnt. 
(1408,  llist.  de  Metz,  IV,  613.) 
Toul  Riigoa  pir  fiere  euvayé. 
Kl  :nns  que  l:i  place  ail  laye 
AdGn  de  non  en  plus  dooliLer 
Pur  t.iut  a  fait  le  fu  hooler. 

iVasIoralrl,  ms.  Brux.,  i"  M  r".) 


Encores  que  je  vous  aye  ces  jours  pas- 
ses escri[il,  je  ne  lairai  passer  lu  présente 
commodité  du  sieur  de  Villers  pour  vous 
dire...  (2  déc.  1S80,  ie«.  miss,  de  Henri  JV, 
l.  1,  p.  339,  Berger  de  Xivrey.) 

Nous  qni  sommes  si  braves 
Nous  lairrons  des  enfants  qui  seront  des  esclaves. 
fn'At'B.,  les  Tri,!,.,  II,  Bibl.  elz.) 

Le  futur  lairrai  et  le  conditionnel  lair- 
rois  étaient  encore   usités  au  cominence- 
I   ment  du  xvu'  s.  Corneille  les  a  employés 
{   dans  les  premières  éditions  de  Mélile,  de 
^   la  Place  royale  et  du  Cid;  mais  il  ne  s'en 
servit  plus  après  que   Vaugelas  les  eût  in- 
terdits même  aux  poètes,  et  dès  1648  il  fit 
disparaître  ces  formes  des  nouvelles  édi- 
tions de  ses  pièces. 
j      Le    wallon  de  Mons    dit   encore  layer 
,   pour  laisser.  Lorr.,  Rémilly,  laier.  Hourg., 
I   Yonne,    si    \oiis    n'en    v'Iez    pas,    vous 
I    Vlairrez. 

I       LAiESCHiEit,  voir  Leecier. 
i.AiET,  layet,  s.  m.,  lacet  ? 
Et  pend  a  un  layet  de  soie.  (1400,  Pièces 
I    relal.    au    rég.    de  Cli.  VI,  t.   Il,  p.  ;J30, 
I    IJouët  d'Arcq.) 
I 

LAIETE  ,  layete,  layette,  leietle,  lactle, 
'  leaite,  liele,  liette,  s.  {.,  coffre  léger  et  de 
'    petite  dimension,  plus    particulièrement 

réservé  à  la  conservation  des  papiers  dans 
I   les  archives: 

I       Une  layette  de  bois   ou  sont  reliques  de 
t    sainte  Catherine,  de  S.  Laurens   et  de  plu- 

sieursautres  8aints.(1399,/»t).  de  CharlesVI, 

ap.  Laborde,  Emaux.) 

Tout  premier,  a  vous  Gnilleinette, 
Qui  sçavez  ou  sont  mes  escus 
Dans  la  pclile  layrlle  : 
Vous  les  aurez,  s'ils  y  sont  plus. 
(Teslameal  de  Pulhelin,  p.  203,  Jacob.)  j 

Si  fist  envoler  a  l'evesque  d'Orléans  par 
ung  hernull  la  sentence, ,  ;nclose  en  une 
laiete  sonz  le  contre  scel  l'u  roy.  (G.  Cou- 
siNOT,  Geste  des  nobl.  Fr.,  c.  123,  Vallul.j 
Deux  laettes  a  mettre  pouldte  de  coul- 
levrines.  (1485,  Ino.  du  clidt.  de  Uoucon- 
ville,  Arch.  Meuse   U  ^ôùS.j 

...  Ces  usurier-  ap|iortans  en  la  Grèce 
des  leielles  pleines  de  sdiedules,  de  bre- 
vets el  de  contruux  obligatoires...  (AMYOr, 


OEuv.mor.,  qu'il  ne  faut  ]ioiut  empnuiler 
à  usure,  IX,  éd.  1819.) 

Ramassant  ces  lettres,  et  prenant  eu  sa 
liette  les  autres  que  je  luy  avois  données, 
elle  s'en  alla  trouver  Uorinde.  (D'Orfk, 
Astree,  II,  4.) 

Lietle,  cassettino.  (Oudin,  Dict.  fr.- 
ital.) 

—  Tiroir  : 

Uni^  petite  establye,  pour  uug  orfeuvie, 
sur  laquelle  a  deux  leaites  qui  se  tirent, 
l'une  de  ca,  l'autre  de  ta.  (Compt.  du  l\. 
René,  1471-72,  p.  244,  Lecoy.) 

Unes  armoires  a  deux  guiscliez  et  a  nue 
leaite.  (/6.,  p.  231.) 

Uug  petit  coffre  d'yvoire  et  y  a  une 
layete  dessoubz.  (1474,  Inv.  des  bagues 
de  Gabrielle  de  Latour.  Anu.  de  la  Soc. 
d'hist.  de  Kr.,  1880,  p.  278.) 

Deux  liettes  ou  tirouers.  (1502,  Proc. 
verb.  dupill.  de  t'égt.  du  .Mans,  Arch.  de  In 
Sarthe,  983.) 

Ces  estages  sont  comme  petits  plan- 
chers, composes,  on  de  légers  aix  de  bois 
de  sapin,  ou  d'autre  a  ce  propre,  ou  de 
l'ozeaux  refendus,  ou  de  longue  paille,  el 
poses  tant  proprement  qu'où  les  puisse 
séparément  oster  et  remettre  a  volonté, 
en  les  glissant  comme  lietes,  pour  facile- 
ment visiter  el  pauser  le  beslail.  (0.  nE 
Skrr.,  Th.d'agr.,  V,  15,  éJ.  1603.1 

Ce  n'est  pas  la  de  vrais  diamants,  dit- 
elle.  U  lui  répond  ;  Je  me  donne  au  diable 
si  ce  n'est  des  plus  tins.  Et  aussitôt  qu'il 
dit  ces  paroles,  il  les  replie,  et  les  remet 
en  une  petite  layette  qui  esloit  dans  sa 
boutique.  {Plaisans  débats  et  facéc.  Ren- 
contr.  de  Gringalet  et  de  maistre  Guillot 
(lorgeu,  2'  p.) 

iMons,  layelle,   tiroir  étalili    en  dessous 
du  tiroir  d'un   boutiquier.  Norm.,  Orne, 
;/('((«,  tiroir.  Haut-Maine,  liette,  tiroir  d'ar- 
I   moire,  ci'lui  oii  d'ordinaire  se  serre  l'ar- 
gent. 

I..AIGE,  adj.  -/ 

Ke  nus  ki  taille  dras  a  détail  eu  le  kale 
laige  ail  dras  ne  pieches  le  merkerdi  en 
[  le  liale.  (1279,  Reg.  aux  bans,  Aieli.  S.- 
Omer.AU  xvtil,  16,  n"  570.) 

i^AiGETE,  S.  f.,  diinin.  de  laie: 
Le  inauoir  de  Treiz-Faven  o  ses  estans, 
iMolius,  pêcheries,  prez,  bois  ,  laigeles  et 
terres  demaenes  doudil  manoir.  {Articles 
demar.,  Moi'ice,  Pr.  de  l'H.  de  Bret.,  1, 
1467.) 

LAiGNAGE,  lignage,  -eage,i.,  redevance 
qu'on  devait  au  seigneur  pour  avoir  le 
droit  de  prendre  dans  une  forêt  le  hois 
nécessaire  à  son  usage  : 

Item  ligneages  et  verineages  des  le  boys 
lie  la  Hoche  jucques  auprès  du  pont.  (1404, 
r,r.  Gaulh.,  i"  184,  Lorberie,  Arch.  Vienne.) 

Un  aveu  de  1483,  conservé  aux  ar- 
chives de  l'Eure,  montre  que  les  habitants 
du  liefd'Ailly  étaient  soumis  au  droit  de 
lignage  ou  laignage,  c'est-à-dire  qu'ils 
étaient  tenus  de  couper  dans  les  bois  du 
Chapitre  et  d'apporter  au  manoir  seigneu- 
rial tout  le  bois  nécessaire  au  chauffage 
des  chanoines  ou  de  leurs  fermiers. 

L,AlGNAi.,  léguai,  lignaui,  lingnal,  s.  m., 
bois  : 


,AI 


Aux  chnrpenliers  pour  avoir  fourny  le 
lignatil  du  pend  de  bovs  de  la  loge  des 
portiers  de  la  Barre.  (1471,  Compt.  de  Ne- 
vers,  (X63,  1°  19  v»,  Arcli.  mun.  Nevers.) 

—  Provision  de  bois  : 

Li  princiers  n'aura  point  de  leQnaz  en 
lole  la  terre  Saint  l'ol  for  le  bois  deChaenee. 
(Mars  12âC,  l-bap.  catli.  de  Metz,  Arch. 
M. .s.) 

—  Rûton  ? 

Or  8Ui  je  Itieo  venuz  a  point. 
Fol  li  osles,  iinanl  on  me  IruHe. 
L'iiD  Ta  dooaer  une  granl  btilte 
Pais  fait  apnrter  .il.  lingnas. 
U  l'Iers  qui  fu  a  biaus  liarnas 
{)m  \f  conte  formeot  amoit 
Df  ris  en  ais<*  se  pasmoit. 
/i.  (  IrnU  Mugle.i  de  Compifgiic,  17-2,  ManlaigloQ 
.1  llayoaQ.i,  Fabl..  I,  "fi.) 

bAiGNAME,  S.  m.,  provision  de  bui.s  : 
Et  cerca  et  pensa  dont  puisse  aidier  a 
1.1  povreté  ue  son  frère  ;  et  s'en  ala  en  la 
lin  <le  Calabre.et  la  appareilla  de  laigname, 
•■l  lui  mist  nom  la  rocche  Saint  .Martin. 
AiMii,}"sJ.  de /ijVocm.,  111,7, Cliampollion.i 

i.AKiNAN,  liynan,  .s.  m.,  buis  : 

l.a  nef   et  les  croisées  sont  de    Ugnan 

fort  viel  et  desniyt.  (1493,  Heinis,  ap.  .Man- 

nier,  Commanderies,  p.  273.) 

I.  LAiGNiî, /eiflite,  legne,  laingne,  leingne, 
lainge,  iengne,  laigni,  lagne,  laine,  ligne, 
leine.  loigne,  longue,  laungne,  s.  m.  et  f.. 
bois  en  général,  et  bois  à  briller,  en  par- 
ticulier : 

Nient  ke  aier  infer  ardent  lainges  par  ke 
fous  soit  faiz.  (Dial.  Greg  lo  pap.,  p.  235, 
Toerster.) 

Car  ensi  cuni  li  feus  défait  quant  les 
liiignes  dellailleut.  (S.  Berx., Serm.,  Uicliel. 
ii-68,  t"  88.) 

Dist  a  sa  femme  qu'ele  alast 

Quere  teingne,  s'in  aporiasl. 

La  dame  oe  volt  luini  aler, 

.Sui  le  degré  en  poul  trovcr 

Secche  Uine  e  velz  niarien. 

(Trislan,  II,  (',23,  Michel.) 
Li  auquant  vont  el  bos  por  apotler  le  laignr. 
iCIiamon  de  Jérusalem,  149,  Meyer,  Hec,  p.  27  0  . 
Dient  as  pèlerins  qu'il  aportent  le  laigni' 
Si  f*>root  faire  un  tu  por  espmver  la  lanc«. 
it. Iiaiis.  d'Anl.,  Ili.  Snp|il.,  v.  1  iO,  P.  Paris.) 

t)liasi-UDS  i  port  espine  ou  laingne. 

UMop.,  -ities,  liilil.   hIz.i 
Li  rois  meisme  mist  U  feu 
l'^s  laingaes,  ke  tnst  sont  esprises. 

(«.,  470."..  1 
Apres  le  feu  sailli  la  flambe, 
IJui  la  /£ii//i^  esprent  el  en  lajnbe. 

(16.,  47111.) 
Gi*ant  sente  de  laigne  m'aporte. 

(;*.,  f;8fi9  ) 

Orans  feu  de  laignea  alumerenl. 

(/t.,  8732.1 
.lasques  lagne  pour  faire  fu. 

(.MOUSK.,  Cliron.,  13668,  ReilT.) 
D'une  ruignie  a  lagne  fendre. 

{Soaeë  de  ÎS'ansaij,  ms.  Turin,  (^  67*^. t 
,1.  fais  de  leignes.  (1231,  Ch.  de  Morv.-s.- 
'eiUe.) 

Si  les  font  il  toutes  emplir  de  bien  sesk» 
"  el  de  bardons  dedens  \k  Iengne,  si 
Deiiter  le  fu  ens.  (Rgbiîht  dk  Ci.aky, 
(;.i>.s-  Ptf(nt.) 

i.AisL- 
paresseux  : 

le  ne  doy   pas  nie   tirer  arrière,  n  eslre 
J:a^  de'ed^iffier  «t  ----",^"268 
aide.   (Christ,  de    Pis.,   Cite,   Ar..   ^uou, 


Li  horjois  de  Charmes  me  doient  une 
fois  amener  des  legnes  par  an. (1269,  Cliarte 
de  Charmes ,  Arch.  .Meurthe,  Très,  des 
chart.  de  Lorr.,  biy.  Cbarnies-sur-Mos. 
n»  38.) 

Lor  vifines  et  lor  frais  ga>ta, 
El  lor  leingnes  toutes  linsa. 

(Ub.  l'ialm.,  nv,  p.  332,  Mi.bel.) 
Taillier   la   laigni,  all'ailier  les  meisons. 
'  De    la    Passion  S.  Eugène  Virge,  Richel. 
818,  I»  248.) 

Massent  abatre  arbres,  noiers  et  pon- 
niiers  et  quan  qu'il  Irouverroien'.  de  laigne. 
{Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  328".) 

Aveocq  Iengne  et  candeilles.  (Liv.  noir, 
Arch.  mun.  Valenciennes,  ms.  533,  p.  28.) 

Avoec  laigne  et  candeilles.  (/6.) 

Il  amoit  eellui  henap  <le  laingne  plus 
que  toiiz  les  lienaps  d'or  el  d'argent. 
(AiMK,  Ysl.  de  li  Norm.,  111,  21,  Cbampol- 
liou.) 

Se  li  devons  livrer  maison  en  aucun  liu 
en  no  court,  et  loigne  pour  sen  ardoir. 
(1309,  Flines,  Arch.  Nord,  Cod.  A,  f«83  v») 

Pour  entasser  en  le  fourrière  du  eastel 
.xii^^.  karetees  de  legne.  (1327,  Trav.  au.v 
cluit.  dArt.,  Arch.  KK  393,  f"  67.) 

A  Watlier  Parent,  sergant  de  ceste  ville, 
pour  une  journée  qu'il  alla  avoec  .lakant 
d'.Arras  le  fevre,  de  maison  en  maison,  par 
se  coneslablie  en  le  cauchie,  vir  les 
lengnes  pour  le  péril  des  feus,  .111.  s.  .ix.d. 
;I35.},  Comptes  de  Valenciennes,  n»  6,  p.  19, 
Bulletin  de  la  Commission  bisl.  du  Nord, 
XI,  146.) 

l^n  a  de  verde  lagne  caus  feus  et  caus  tisons. 
(GiLi,o.t  LF.  Moisit,  I'ops.,  Il,  256,  Kerv.) 

En  laquele  maison  je  ai  mis  ma  laigne  e 
fui^os.  (1361,  Arch.  J,l  84,  pièce  266.) 

Cberciaul.'c  de  laingne.  (1377,  Arch.  .M.VI 
30,  f»  101  v".) 

Et  sur  on  aistre  appartient  un  boin  fu 
laingne.  [Uial.fr.-flam.,  1^3»,  .Michelant.) 

Nef  apportant  laigne.  (1396,  Coust.  de 
Dieppe,  [1.  62,  Coppiuger.) 

Otaut  que  on  aroit  de  fagots  de  laigne, 
ou  aroit  de  blaus.  (Froiss.,  Chron.,  \, 
267,  Kerv.) 

Et  n'avoient  de  quoy  faire  feu  que  de 
verde  laungne.  (Id.,  t6.,  II,  133.) 

Tonte  le  laigne  que  on  accatcra  decha  le 
trau  de  Thum.  (1400,  lians  pour  laigne, 
Heg.  aux  droicts  et  prouftiz,  f»  102  r»,  Arch. 
mun.  Uouai.) 

Hz  ont  concluz  que  ce  Nisies  Greysieu 
viielt  bailler  cinq  f.  de  l'ambesse  de  la 
leigne  du  brotel  de  la  ville,  que  Audry  Nan- 
tiias  les  lui  baille  et  délivre.  (6  lév.  1419, 
Heg.  consul,  de  Lyon,  1,  223,  liuigue.) 

De  tel  bois  font  leurs  hostelz  et  legnes 
pour  ardre.  (Trad.  du  Traité  d'Emmanuel 
Piloli  sur  le  passage  de  la  Terre-Sainte, 
1420,  1"  21  r°.) 

Uieu  scet  les  belles  forestz  que  le  roi  a 
en  sou  royaume,  dont  les  unes  sont  sur 
rivières  el  en  propres  places  pour  faire  na. 
vire  ;  et  a  vray  dire  on  peut  avoir  boys  de 
ligne  en  France  plus  pour  di.x  escuz  que 
vous  n'avez  en  Angleterre  pour  cinquante. 
(Oeb.  des  hér.  d'arm.,  71,  A.  T.) 

Les  taignes  ou  coppelles  des  bois. 
(4  janv.  1460,  Flines,  Arch.  Nord,  Cod  A, 
f  612  V».) 

Hecuilloit  des  laines  et  des  bucbetez 
aval  les  champs.  {Hist.  •'le  l'anc.  lest., 
I  '  I.Ï8'',  impr.  .\laz.)  •_  yr  ^ 

ci  ■  alani 
coules  et  reparlera  u  uulre  chose  : 
Ja  tant  n'auront  manlelnecole  ae^rainec. 
Que  la  pieciere  laiuc  ne  soit  bien  esooulee. 

Que  W  pi»l-  ^jj^^j^  ^^  VlLLBNtUVt.) 


Itioil  de  eopper  et  abatre  bov 
ligne  que  a  chauffer.  (1482,  "C 
Arch.  Vienne.)  ; 

Longnes,  fai.\ins  et  charbon  pour 
sine  du  ro.v.  {i.  XVBaxoa,  Journ.,  a 
Larchey.) 

Rosqnillons    seront   tenus    de  fairi 
leignes    qu'ils    voudront    vendre    de 
granileiir  et  grosseur,  qu'il  s'ensuit.  (C 
lie  llainaul,  Nouv.  Coût,  gi^n.,  Il,  149». 

Pic,  laigni,  bois.   Rouchi,  leigne,    t 
destiné  au  chauffage  :  du  bois  de  leig, 
de  la  belle  leigne.   Allier,  Vichy,  lignt 
ardoir  un  morceau  de  ligne. 

Cf.  Lin. 

LAiGNG,  voir  Lange. 

I.AIGNEAU,  voir  LiG.NAI,. 

I. VIGNERON,   voir   I.,.\NGERO.N. 

l  LAiGNiER,  leignier,  lagnier,  hgnier, 
loignierjaing.,  leing.,  loing.,Ugnier,  -gner, 
s.  m.,  coupe  de  bois,  provision  de  bois  : 

Item  chascun  home  de  la  dite  église  de 
Beauvais  qui  a  cheval  doit  une  coarvee  au 
prevost  pour  amener  son  Hgnier.  (1306 
Arch.  .IJ  36,  pièce  137.) 

Qui  a  cheval  doit  une  courvee  au  pre- 
vost pour  amener  son  Hgnier.  (1317,  Arch 
.1.1  56,  f»  37  r».) 

Et  le  charroi  des  chevaus  doient  par 
chascun  an  deus  jours  pour  le  loignier  au 
seigneur.  (1.321,  Arch.  .IJ  6J,  !•  137  r».; 

Pour  son  loingnier  charier.  (1322,  Arch. 
.1.1  61,  f»  30  r".) 

Item   les   bois  de    Tremblay ouquel 

bois  le  chastellaiu  de  iiransiou  veut  faire 
un  loignier  pour  soy  chauller  chascun  an 
(1325,  Arch.  JJ  93,  pièce  43.) 

Le  charoy  du  laignicr  du  Noël.  (1339, 
Cart.  de  Lahgres,  Richel.  1.  5188,  1"  281  r».) 

Chaseuns  hernoiz  de  chevau.\  nous  de- 
vruit  amener  une  charlee  de  loiugnes, 
pour  faire  uostre  loingnier  a  Nouel.  (1334 
Urd.,  IV,  298.) 

Devront  et  seront  tenuz  lesdiz  habitanz 
chascun  an  deu.\  jours  coper  boys  es  bov 
dudit  seigneur,  devant  Noël,  et  chairoiei 
en  sou  hostel  de  Bourlemont  pour  sou 
loingnier,  ou  autre  part,  se  il  plaist  audit 
seigneur.  (1381,  Ord.,  vi,  631.)  Il  y  a  dans 
le  terrier  de  1571,  leignier. 

Lequel  Uiuat  dist  a  Pierre  Doisserie  qu'il 
avoil  fait  brûler  certain  Hgnier  de  bois 
qu'il  avoit  mis  en  un  nionsseau.  (1448, 
Arch.  .1.1  179,  pièce  328.) 

—  Hi'icher  ; 

Vers  le  ligner  va  beleroeut, 

Knbuctiez  est  dedeuz  la  bûche. 

yUu  Cliev.  a  la  Corbeille,  p.  40,   Michel.) 

ArJiiir  vorroient  t<mte  la  lagne  d'un  lagnier. 
(G11.1.0N  LR  Moisit,  PuA.,  Il,  92,   Kerv.) 

En  entrant  en  icelle  taverne  l'exposant 
chey  a  un  genoul  en  laigner  Jicelle. 
(1391,  Arch.. 1.1  142,  pièce  97.) 

Le  suppliant  print  ou  laignter  de  l'hos- 
tel  une  busche.  (1431,  Arch.  .1.1  173, 
pièce  108.) 

(In  pave  <  le  laignter  »  d'une  cuisine. 
(1483,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
tiibl.  Amiens.) 

M'  ) 

Comtois,    Pontarlier,    legnw'  '         ' 

T  '■;';^,si"'-  ^•"',;.'}';''i::AissANCE. 

1  LMssEim,  laissor,  lmor,-o«r,  s.  m 
I  celui  qui  laisse,  cédanl.  celui  qui  a  M 
1  un  bail  appelé  tow  ; 


lieu»,  l--?  r""^^  ,    . 

^,Vs  Iliub\i*,  cropre.  Laigmer. 

ï     r  el   àe    l'aUNiERi  v.  n.,  se  la.nontPr,  nmr- 
prùée   d«    <■<" 

lioiièl  <1  '^"^''ll?  plusieurs  parole?  sa  reinme  il  fery, 

Heaum-s--0'!  j.Qnip,„[it  ,)e  ce,  viut  a  Ysabeau  sa 

Kn  preniloerriere,  laquelle  laignoil  ou  rnspoii- 

.10  (ai/era 'ilespileusemenl.  (1366,  Arcli.    .IJ   97, 

XII.  <leu.?  SÎ5.) 

"^  .   I.AIQMBR,  voir  LAMER. 

Ceux  < 
layf'  ■-.  LAiiEK,   s.  m.,  fahricant  de  coffres 
«If  l"""^?  pelés  laies  : 

1604.)  A  Eslevenans  le  laiter  pour  un  quarleron 
f  lambordes   vernies.  (1294,  Trav.  p.  les 

.^^:hdt.  des  C.  d'Art.,  Ar.;h.  KK  39:t,  t»  "2  r».! 
sien' 

''•■f     1  i.AiiEK,  voir  Laier. 
i-n 

h.  LAINAGE,  voir  I.ANAGE. 

't'  •      ■ 

^1  I.AINCEI.,  voir  i.l.NCBL. 

'(        1.  i.AiXE,  S.  t.,  mouton  : 

Quand  le  berger  Toit  les  rayous  Jescenilre... 
Laissant  oruie;>ux  et  arbres  et  fontaines, 
roQt  bellement  coDiluit't  ses  vîtes  laines. 
(V.  Phii.ihl,  E«i:  mig.  de  f'r.   l'ilrarqiie,  p.  93, 
éJ.  I55.S.; 

2.  LAINE,  voir  Laigne. 
i.AiNK,  voir  Lanb. 

I.AIN'ERESSE.   Viiif  l.ANEOH. 
l.AI.NEHIE,  M)ir   LA.NEBliî. 

i.viNiiTEH,  vilir  Lanetek. 
I.  i..\i\Gi;,  voir  Lasge. 

3.  LAiNuE,  voir  Laigne. 
i.aingne,  voir  Laigne. 
i.viNiER,  voir  L.oier. 
i.AiNMEii,  voir  La.mek. 
i.MNi',  voir  Lam'. 
i.Ai.vz,  voir  Laiens. 
I.AIKAN'CENOUS,  Vilir  Lahhkci.mk. 
LAIKCINEi;S,  voir   LaHHEc  INO.-i. 

1.  KAiKE,  adj.,  large? 

V.X  par  de  la  ens  ennii  l'aire 
La  porte  ouvierte  cuni  est  lairf 
Kstragoe  plait  lui  a  h.isti. 
IC\IT.  h'AHiiAN,    Erad.,  ms.    Tnriu,  1»  il''.) 

S.  i.AiRE,  v.  a.,  laisser,  ahandonniT  : 

Que  pnrai  devenir,  qnanl  cil  le  siècle  tayt 
Qui  ronqiietist  le  mont... 

ilioum.  dAlU.,  C  80=,  Michelanl.' 
A  tant  loûl  le  inangier  csier 
Kl  tout  le  rire  et  le  jner. 
{fhire  el  B/a(icc/7or    l«  vers.,  3S7,  du  Méril.) 
I,(;rs  rejjiure  nu  buisson,  si  lail  le  tans  aler. 

lUerle,  III62,  Scheler.) 
Meâ  li  arcbiers,  qui  nionlt  s'eiïorre 
De  iiiui  grever  et  moult  se  paine, 
^•'  N.'i  lent  mie  alec  sans  pain?. 

'Hase,  l"TO,  .Mcon.) 

—  licnonct'r  : 

Ne  vit  pur  coi  aiilier  li  lail. 

""  'Jloii,ir.\  ,     ,'r  Carilé.   si     iv,    1.  Van 
Vinc.,  »>- 


L.U 

l-iiiT.,  lair     V.UII  mieux  lair  l'afant  inour- 
veiix  que  d'il  arr.ichi   l'iiaie.    (Prov.  lor- 
rain, Méiii.  rie  l'Acad.   de  Stanislas,  1877, 
p.  41o.) 
Cf.  Laier. 

I.AIRECIIEXEII.SEMEXT,  VOir  LaHRECI- 
\0SE5IKNT. 

LAiHKSA,  voir  Laresse. 
LAiKEssi;,  voir  Laresse. 

L.AIRGEMENT,  VOlr  LARGEMENT. 

i.AiRGEscE,  voir  Largecr. 
LAiRi,  voir  Larris. 
LAïKis,  voir  Larris. 

LAIRONCEL,  VOir  LaRONCEL. 
LAIRKENAILLE,  VOÎT  LaRRENAII.LE. 

1.  LAIS,  adv.,  syn.  de  laiens  : 

Por  chou  ke  ensi  fu  trais 
Ne  se  puet  asleoir  de  plour; 
Dont  lisourt,  tant  est  esbais. 
laue  caude  dou  ruer  lais 
.\  pestrir  le  pain  sen  segaour. 
(Resci..  de  Moilikns,  ilisererr.  st.  cr.wv,  8, 
Van  Ilamel.) 

On  tor  et  une  v.iche  ensemble 
Qui  a  avec  lui  son  veel 
Lois  el  chierde  cest  prael. 

(fioi.,  570(1,  Méon.) 
Ne  je  ne  sui  pas  tels  que  j'ose 
Kn  celé  ewe  tais  salir. 
(Itinarl,  Snppl.,  var.   des  v.  22022-24341, 
p.  253,  Chabaille.l 

Si  hauce  l'un  des  i)iez  par  iiiautalaut  et 
en  boute  si  durement  le  clieval  qu'il  le  fait 
'  tumber  lais  enmi  le  ihamp.  {Artur,  Uichel. 
337,  f»  238".)  Cet  emploi  se  rencontre  plu- 
sieurs fois  dans  ce  roman. 

Cf.  Chais  au  Supplément. 

2.  LAIS,  laiz,  s.  m.,  atlerrissemenl, 
alluvion  : 

Sera  la  croissauce  que  la  rivière  douue 
vray  domaine  an  seifineur  liant  jnstieier, 
qui  s'appelle  coniniuneuient  laiz.  (Cout. 
de  Bourbonnois,  Cont.  géu.,  Il,  293, 
e.l.  1604.) 

Par  la  eousluuie  tenue  en  lachastellenie 
de  Vichy  et  ressorts  d'icelle  les  lais  «le  la 
rivière  sont  commun  conforl,  quant  aux 
pasturugcs,mais  le  seigneur  justicier  prend 
la  latte  et  pascicre  et  aulreuienl  Icseiimcur 
ne  le  peut  baillera  cens,  (/b.,  Nouv.  Conl. 
gén.,  III,  1226.) 

Est  encore  usité  comme  ternie  de  juris- 
prudence. 

3.  LAIS,  laiz,  s.  m.,  lîenle  des  bètes 
sauvages  : 

La  liante  que  les  bestes  noires  laisseut 
sont  uppellees  laiz,  qui  sont  dites  lunules 
en  la  vénerie  «lu  cerf.  {MoU.  el  llac, 
fo  42  v».  ap.  Sle-l'al.) 

Cf.  Laisse  2. 

4.  LAIS,  lays,  laix,  s.  m.,  sorte  de  bail  : 
Sy  en  faisant  le  dict  laix  il  estoit  a  ma- 
rier et  pendaul  iceluy  laix  il  se  maria,  es 
dicls  cas  ou  a  l'uug  d'eulx  seroil  le  dict 
laix  nulz  el  de  mille  valeur,  sy  le  dict  ad- 
ceuseur  vo"'  (1519,  Coust.  du  Duckié  de 
Lorrain  ^,  Uouvalol.) 


LAI 

—  Terre  prise  à  bail  : 

Kt  quiconque  soit  en  possessiciii  par  ai 
et  jour  d'ung  lieritaige,  il  y  est  maiuleui 
jusques  a  droict  et  ne  s'en  peult  disjecter 
quoifju'il  n'ait  lettres  ny  titres,  pourvei 
aussi  que  le  dict  an  de  possession  ne  soi 
pas  sur  un  louaige,  lays  ou  admodiatiou 
car  es  dicts  cas  la  possession  ne  vaut  droit 
(1519,  Coust.  du  Duchié  de  Lorraine,  p.  88 
Bonvalût.) 

ii.  LAIS,  laiz,  lays,  leis,  les,  lez,  lees,  leez 
s.  m.,  ce  qui  est  laissé,  donné  par  testa 
ment  ou  autre  acte  de  dernière  volonté 
en  français  moderne,  legs  : 

Des  leis.  (1250,  Lett.  du  Cle  de  Poil,  à  S 
Louis,  Arcli.  J  890.) 

Car  il  lui  list  faire  teus  lais 
Dont  s'ame  l'a  eu  vraie  pais. 

(Bl.  et  Jehan,  2065,  Ler.  de  l.incy.) 
.Mes  les.  (1265,  Test,  de  Cath.  de  Coure. 
Arcli.  Seine-Inf.,  ('•  97o.) 

Leis.  (129b,  Bourgm.,  Arcb.  Loir-et-Cher. 

Donnaisons  et  lees.  (1335,  23  fcv..  S.- 
Melaine,  Arcb.  Ule-et- Vilaine.) 

Kst  tenue  de  paier  les  lays  du  testament 
(1398,  Grands  jours  de  froyes.  Arcb.  X' 
9186,  f°  65  r".) 

Par  titre  de  pure  donaison  et  lez.  (Lett 
de  1406,  ap.  Lob.,  Il,  1027.) 

Et  de  tous  les  dons,  laiz,  augmentacions 
et  biens  faiz  qui  seront  donnez  el  faiz  ii 
l'ordre,  ledict  trésorier  sera  tenu  de  l'aire 
ung  livre.  [Ord.  de  Louis  XI  pour  l'Ordre 
S.  Michel,  ms.  Louvre  E  1444,  I'  Ki  v.) 

Je  ne  luy  feray  autre  laiz. 

(Vii.LON,  Pet.  Test.,  \ixiM.  .louaust.) 

Et  lit  ses  dcrrenieres  ordonnances  et  leez 
tels  que  bon  Inv  sembla.  (J.  ChaRTIF.k, 
Hisl.  de  Chai-les  VII,  p.  249,  ap.  Ste-Pal.) 

L'orthographe  legs,  qui  n'appaiait  qnr 
tardivement,  est  vicieuse.  Ce  mot  n'esi 
pas, comme  l'asoutenu  Littré, un  substanlii 
abstrait  formé  du  verbe  léguer,  où  l'an- 
cienne .s  du  nominatif  s'est  conservée. 
L'orthographe  régnlière  lais  montre  que 
c'est  le  substantif  verbal  oeiaisser, de  mènit 
iiue  lai,  lay,  est  le  substantif  verbal  di 
laier. 

Cf.  Laisse  1. 

6.  LAIS,  voir  Las. 

LAisAix,  s.  ni.,  sorte  de  légume  : 

Denrées    comme    porees,    laisaix,  aux, 

oignons.     (1509,     Valenciennes,     ap.     La 

H'ous,  Gloss.vis.,  Hibl.  Amiens.) 

laisa.m:mknt,  voir  Laissam.«ent. 
1 

1.  LAisAN'T,  voir  Loisant. 

2.  LAISANT,  voir  Laissant. 
i.AisAitDE, (oisardtf,  lesarde,  s.  f.,  lézard  : 

Quant  il  regardoit  eu  ses  mains, 
Tiovoit  a  Itttsanle  a  culuevre  ; 
Par  nigreniance  faisoit  l'oevre. 

(Flair,  el  Uliincefloir,  820,  Bekker.) 
Près  d'un  )>elit  estanc 
Ou  plus  avûit  sansues,  et  lanardes  et  dars. 
(if  Dit  de  Honrenee  de  Homme,  ap.    .lub.,  A't 
«ce,  I,  101.) 

Lacerta,   lesarde.  iGloss.  lat,; 
.Montpellier  110,  f»  153''.) 


r 


LAI 


7o;^ 


LM 


inioardes     ^telnons     (H.   M  \ 

)_-Fig.  ■• 

;'      ni  très  plaisante  laisarde, 

i;  ^iens  :-■'' ""f °r" 

;      papelolanl  papelarde, 
,    dcF«ifn«.  P-'^6,  éd.  Il 

>     1      c   f    lame  de  ter.  Les 
piétons.  dU  le  P.  Dan  ;t  ^»'^^^ 

:^;Sd:1e:-reladou.uree..e. 
ïoffe,oubiendema.Ues^ 

999.)  ,.  jg     et  les   braz 

\vec    brigand.nes    ^^  \^«'dg  fer.  (1167, 


LAI 

11  uy  a  rien  qui  soil  vesant. 

fiTHELlN, 

pense,  voas  que  je  sc,^i"»s^f 
E,,„„sponerezto^uMç^^^-,9^j,,o,,, 


•a.  au  u-  "-  —  -    - 

^.V.SDEN«.EB,VOivtMDANGlER. 

L.VISE,  voir  LàECE. 
1..VISET,  voir  LASSET. 

i.,M3iR,  voir  LOISIR. 

I.MSOR,  vol-  LOISOR. 

,.MSOU»,  voirLoisoR.  i 

.«M.NT  iaisamnienl,aàv.,  dune 
manière   abandonnée,    sans    reg 

mesure  : 

Ta  narole  soil  ordonace, 
\î„p'"eUop<a...m"-"'";»:. 
t,p  soil,  «en  parlant  par  >.sag' 
Ne  rais  Br™a«>  iu  «sa    ■  j„   ^j.  ^„  , 

(OHB.  «F.  Pi*..  £'«"»''••"'* 

LAissAM-"-.   ">      '  nropre  et  au 

s.  i.,  abandon,  cession,  au  proy 

sa«ce.  (1270,  Ch-         j,  ^,„oubs.) 

aescompl-deDole,^,  Ar-t- 

rescriptnre  nous  dit  por  voir 
ri  noi  bien  set  ramente.oir 
ri'^  eus  en  a  doué  tcusence 
0"„    "le-netennonchaloir 
rnedoitra^ormeu-..^^^    ,,,33,, 

M.m  priée,  '^^«^««f  ^^.^^     Jolb.,    VM. 
Henri    VI,   an    XMU,    '"'î  "^ 
Louvre.) 


1.  LAISSE,  ia.«sse,  '««f  '  ^  J:;  ^^'evenu  1 

cadeau,  forme  féminine  dt  la-s, 

abusiNemenlleSs; 

Ne  veut  li  bons  re.s,  >  gen"^^ 
Oo'apres  sa  mort  en  mst  estris 
Be  ses  laissa  ne  de  ses  dons  ^^ 

meisme  leslair.ent.  (126«'  ièce  3.) 
de  Fougem,  Ar «b.    wo,  i  ^^  ^^.^^^ 

Outroions  et   alésons  par^n  ^^  ^^^.^^^^ 

et  d'aumône.  (1275,  ■>»■ 

A5,  Arcb.  .lura.)  -jjgl, 

[ailes  a  ceos.  (Ch    de  120-, 
15,  ArcU.  Vienne.) 

4  rislise  enterinemeul. 

i    hascuns  do  son  j.ropremeot 

Daceusquileuiirade^^;; 

Oian.doase,.ran^    .^»-J  ,S^ 

(Pe*N  GAT1SE40,    »«■   ''«'^-   "■ 

Bourrasse.)  ,  loiaspp  aaucun. 

En'aulre  laisse  qvj^>\-fi^;^^^^^^^^^^ 
(Ass.  de  Jer.,  t.  H.  P/j'-^j^^."  (1435,  Est. 

I       Cf.  Lais  3. 


Si  clianterons  entre  nos  doi 

Une  laisse  de  «"" J"'''      ,    3i->,  Méon.i 

(Le  Couroirnsmen'  ««non, 
Comjouglerescourtojs^^frans, 

Quant  a  sa  lame  ff»  «' 
Par  dou.:or  requiert  et  prie 

Aide,  por  passer  le  lans-  g„  ;, 

(Gu.t.Ai3«.^  ^B  ViNiEB,  C/.a«s..  Kl 

SenousdistCerbersensaglose, 
Q„e  cil  qui  de  cest  siècle  part 
Emporte  mou  petite  part 
De  son  avoir,  aiuçois   a  laisse. 

.„„-:::^^r":.îrciai.ioneti.yuaud, 

Fabh.  m.  3i.) 


—  Rémission 


or  sesl  la  baie  porpansee 
rômant  a  Deu  soit  racordee, 

..iss.NT,tais.,i«.3.,ad3..  négligent. 

paresseux  :  ,     ^.g.ire 

Je  ne  doy  pas  me  ^"^^J^^^,  avec  ion 
,„,san(ede  ediffier  el  maison  ^^^  ^686, 
aide.    (CHRIST-    DE    fIS-. 

f»  55».) 


,,,,„p   ,;    I.,  fiente  des 
2.  LWSSE,  (esse,  iyesse,  ^.  1  - 

bètes  sauvages  :  .lemandt  des 

El  se  on  parle  ou     «"    "' gg*;   celles   de 

lumees,  il  doit   «RPf^.^^de  bo»-,  et  de 

cerf,  de  ransier,  de  'if^'\  e''j^     i^^  uoues  el 

rcp^iiferoi^— -'--•^«'^''- 

^le^  loups  n  i^  . 

Feb.,  Ma^-  51*'  ^°,*°  ;',  „  -^i^s  ou  de  sem- 
S'ilz  onlmenge  de^^iosin  _^^  ^^^^^ 

t.Hns    clioses     mo'";-,'     f„  ,bc  1 
'    °/es  en  plateaux,  (ib-,      f  '  ,         ^e  le 
■  Quant  iU,  vont   menge  ,  on  I^^PP 
viuuder  el   esses  de   our  ^^.^^  ^^  j, 

'1'=  l""'  fVrcTl  es  de  livrés  el  de  connms 
chevreul,elcellM« 

Mollez.  (Ib.,  I   1«  •'  j^         crottes, 

Appeliez  vous   ceiiz  fojre  bre  ^   j^^^j^_ 

merde,    fiant,    d^f*    ^  '„.ul,  fumée 
excrément,  i,epa're,(aisse<^   ^^^  ^  (^ 

p'^lront,  fcvbale,  J"^  ,°';iH.,  x 
^0l."rnWe,cl..67,ed,l5-.)  ^^^^^, 

^  Le  loup  .fait    ^«^  .'«''g'^'quelqae    carre- 
d'un  chemin  »"  ^«'^l^'-nnces  ou  buissons, 

?our,el  sus  q"'=\'J"?^/°end  s^'   '"'"'*  *" 
la  louve    au  «onlraire  «n      ^^  ^^   i,ieau 

milieu  du  cbemmfotmo^^^.^g) 

^•^"•^"T'Se    d     '-'^iè-,    alluvion, 
Sologne,    lac/ie 

sable  lin. 
Cf.  LAIS  2  et  3. 


Fal,l..in.i^>  „-  Hches  homes 

Quant  les  meneslriers  au.J^c.^^^    ^^^^^ 

venoient    leans    et    u    ■i^endoil  a  oir  se» 
vielles  après  -auger  11  J^tU;^^ 

CrdoÎNV?:  H.S..  de  St  Lo«.s,   !..  2ii> 

Michel.) 

_D'«ne  ta -sse,  tout  d'un  irait  ■. 

--"Hrvtcterî3«,i»Bi'.) 

Plusours  foi.  disl  'o''^;'""";;""'" 

c^rtor:;.:^"B:nu..toio 

_  A  ceste  Joisse,  maintenant  : 
seigneur,  jou  ai  eu  grant  fais , 
Phe  ne  seroit  mie  foorfais 
riebuvoleaceste-.;.  ,^,, 

(L.  Jus  de  SI  Nicholai,  Th- 

'■  ''ri  dms  le    vocabulaire   froj/en  de 

^V^ai  ou  lesse,  sonnerie  pour 

rSs:'Sdie,Vermand.,so«,.. 

Tnn'iaisse,  sonner  un  decè. 


4.  l.MSSE,V0irLAECE. 


..,,,sEMB^x.(ass.,iess.,  s.m..aban. 

^-'-•''S?illof''"(.'ar-      '269,C/i.    du 

faiz  par    '  "^^t-),,  Arcb.  Meuse.) 
do.jendeNeu(chaUU^  ^^^^^^^^^^,y 

Ne  doienl  jeûnas  r>en;^t    (,b.) 

dit  iassewent  el  as-«°''«  .^^  suidons 

Sus  le  lessemenl  de  t^^^/^  seigneur  sera 

fermement   que   par     °^'-,^\",„aut  U   ^  se 

aU  ainsi  .q»e  .."^.^^^ur   U333,   Tit.  delà 


.Action  de  laisser,  de  qui  ter. 
11,  estoient  coorosse/.  et  JoyeuK 

Et  main,  ayo.ent  U  lej      ,^„,. 
Quant  ce  vint  au  depa         ^..^  ^„^ 
OlMiciAi.,  Li.«on.r/« '«""'»"''• 


éd.  iW-i) 


,.„»    s    (.,  cliansou,  air; 

'•  "^r^!!;,  Tection    nonorime  d'une 

pièce  de  vers  ,  "e"'»"  ^  ^j  ^01,1- 

chansondegeste,pat.c.du  ^^^^^. 

'«"^rrrut^ia'-t   misse. 
Que  la  pien^iere  lame  ne  Jt  t_^  ^.^^^^^^„,,., 


„,.tol/   V   a  en  l'amc 
En  tous    pecb.es  «o'^^'^^t  j,,  créateur 

""«  ''''^^■'T";Lsciencé,1^ux,  Trepperel.) 
(f.efieposdeconscteni-e, 

-  Retard  : 

,  1  rois  suu.  plus  '!;■  '«f""'"' 
i        ,A.s.ENCE,VOirLA.SSA.CE. 

celui  qui  lai»*"-'  ^ 
1  un  bail  appelé  lais  . 


oa 


Tii\ 


I.M 


'    niversp?    peniz    «vont    ce?    heures    oui 
1  J.V.  lo.ir  Terres  et  tenemenls  as  diverses 

V"  .  „.  H'niilri-  vie  el  ascnns  a  ternie 
H;:;rn/le'r.  "  .er,a*;;te.  soven.  foi.z  om,. 
oral  ml ^  et  lefsé  loi.r  eslnle  queiw  avo.e.,1 
;"  'e".1iles  terre,  et  '«>n-n-n.za  plo^our. 
ner=one«  al  enlenl  que  ceux  en  la  rper 
Hon  c><l  aç.avoir  lours  («sot.rs  lours 
H?ez  ne  lonrs  assignes  ne  .-l-'i-^^-^J 
rniii=anre  de  loiirs  iionns.  el  puis  les  anez 
r  niers'ienantez  conlinnelment  occupent 
U<  dilz  terres  et  leneinentz  et  cnt  prei 
.nen  es  profites  a  lour  propre  ceps  1 
■Slat  lie  Henri  V/.  an  xi,  .œpr.  golh., 
BiW.  Louvre.) 

Un"  homme  a  louez  ou  admodiez  uns 
"«i»nase.  une  maison,  une  vipne....  H  aa- 
vieSl  que  le  /a.«et,r  va  He  vie  a  trespas, 
ses   héritiers    repren.lront    les  d.cts   hm. 

taises    ainsv    louez    ou    ''.'1m°'^'7,„"^,m:    I 
Cott-t».  du  Duchié  de  Lorraine,  p.  i!5,  Bon 
valol.) 

Laisseur  d'herilaae  est  premier  en  hypo- 
thèque él  préférable  aux  autres  orean- 
..iér"dù  preneur.  iCoiil.  <ie  Gorze,  vu,  43. 
Nouv.  Coul.  pén.,  II.  1082.)  | 

2.  LvissEUR,  voir  Loisor.  1 

1.  LAissiER,  V.   a.,    comme  eslaissier,  ! 
élargir  : 

Par  vpoc-risie  il  lament  leur  matières  et 
accroissent  leur  franges  de  le"^  7^"; 
?r,riABT.  mie.  S.  Math.,  ms  Ste-Gen.) 
Lat..  dilatant.  (Cap.  sxill,  v.  5.) 

2.  i.MSSiEn,  lesskr,  /ois.ser,  le.w,  mol 
conservé  ; 

—  Emplois  particuliers  : 

—  LàctiBr  ' 
V    „n    arrest    que    fist    icellui   Domvne 

„n,,r/mfrde    Teaue.  (1412,  Arch.  .U    166, 
pirce  3t2.) 

—  laisser  de  ciMé  : 

l>.te  ,t,ai,.;on  n-e»l  pa,  .trois  'l»e  "'«; '«['■     ^ 
(nconl  lie  Camh-ai,  12,  A.  i  -, 


L.M 

^eiuhle.     (CHOi.ir.BES  ,    ApresUmes  .    vm 
f«  249  r°,  éd.  4587.) 

Des  le  temps  que  les  Romains  commen- 
ee"ent  a  user  de  parfums,  ils    (amer.-.   « 
p"re  vaillnnz.    (G   BoucHKT,  Serees,  XVII,   j 
Rouen  1633.1 

Telle  damoiselle  ne  laissa  a  trouver 
parti  d'un  très  ri.he  homme.  (Rrant.. 
Dames  gal.,&'  disc.,Bibl.   elz.)  | 

_  inversement,  laisser  de,  pour  laisser  j 

à:  . 

.le    laisse    au    sieur    Bofer    Wilemes   cl    1 
aultres  principaux    de  sa  trouppe  de    dire 
eomment  combattirent  l<'^F";?f'^•^  "l!"  V 
trouvèrent.  (IS92.  lett.  mss.  de  Henri  IV, 
t.  IV.  p.  623,  Berger  de  Xivrey.) 
1       _  Je  laisse  que.  j'omets  de  dire  que  •. 
I        .le  m'adresse  a  vous,  vous   priant  avoir 
'    pitié  d'une  pauvre  vefve  «>:«nl  P;«'"„'^;',^. 
fils  au  service  du   roy,  qui  en  luy    obéis- 
sant   ne  «ans   donner  aucune  occasion,  a 
esté'«pol  ee  de  sa  fille  par   force   Je  laisse 
gtt'elle  est  de  bonne  maison  elb.enappa- 
?entee.  .  (1536.  Lett  Je  3/ar9   d^«9.,  le». 
CXI,  à  M.  le  Grant-Maislre,  Génin.) 

I       _  Laissons  le  la,  comme   laissons  cela, 
ne  parlons  plus  de  cela  : 
Pour  ce  qu'il  peut  valoir,  pasteur.  M>sml<^  «•■       | 
(J.-A.  PE  B.UF.  Edog..  xix.  éd.  15i,J.>  j 

_   Emploi    particulier    du  passif:   Us  1 

furent  laissez  alln;  on  les  laissa  aller  :  I 

\ussi    furent    ils    pris  et  laissez    nller  i 
(FAur.HET,  Autiq.  gaul.,  V  vol.,  vu,  IS,  éd. 

1611.)  ' 

LAissivEKiE,  laix,.  S.  f..  iBSsivagc  : 

1        Ledit  chambrierdoit  P«y^,î,V"rC«« 

la  laixn-erie  du    couvent.   (1377.  Cftai.qes 

'    ducMier   de    Vahh.  de  S.    Germ   des 

prés,  Arch.  L  778,  3"  liasse.) 
I       i.AissoLE,  s.  f.,  honillie  : 

P,il=    lis     laissoles.   (Gloss.    lal.-fr.   du 
!    xlir  s.',  R'<-h<->-  '•  8"6,  f»  114  r'.) 
i.Aissou,  voir  LoisoB. 
i.Ais'^irn,  voir  Loisor. 


L.\l 

Ju  dileuc    rcsruchasscnt.  qui 
Quiiiil    Hercliembaul   i  viat,    1"»   l« 


fu.-t    /'"/ 


lorps    nii 
Igravcul 
i^Uoon  de  ttiiifticf.  t090.  A.  P.) 

2.  i.AlT,  adv.,    laidiMiiriiL  ou  d'une  m:   ai 
nière  injurieuse  :  ^| 

Hercheuibaul  i  sourvinl.  qui  >""''"'«''  [»  |jf' '■     e 
(1)0011  de  ilaience,  i59.  A.   V.)       „ 

Quant  cliil  oi  Pool,  issi  latl  uienachi^r,  >t 

Tant  respondi  le  roi  quil  le  fi^'^-^™';'"'  ', 

3.  i.AiT,s.  m.,  laideur,  en  deux  syllabes 
pour  la  rime  : 

^e  sai    s'il  furent    né    ensemble  (un  


bosMie). 


f°  Il 


-  Laissera,  ne  pas  laiiser  à.  dans  le 
s„ns  de  laisser  de,  ne  pas  laisser  de  : 

El  lersnve  a  le  vous  dire,  pourcc  que 
vous  S  .p.e  vous  ramiez  tant.  (OU.".'' 
/oi/es  de  mariage,  vu,  .lacob.) 

s  il  ne  le  plaijt,  ne  laisterat  pourtant 
4  bien  aimer  . 

(Cf..  M.R.,  Efftf.,  xï.  p.  93,  éd.  I..»',* 
Oumque    lu    sois  dépourvu  de  la  faveur 
.les  hommes    ne  hiisfe   pourtant  n  cnln- 
endr'      ne'o.uvre  digne  de  loi.  (DU  Be- 
t  AY    Uluslrolion  de  la  langue  franc., \.  H, 
r.  s!  éd.  1549.) 

Combien  qu'ils  fussent  •""'«;";: ";^; 
...enl  estonnes.  el  -lu'i  s  ne  .^u^/'^"'  P«^ 
nui  ni  comment  l'0"^-'»S'V°"^  J.'^l  "'.  „ 
l^este  desconliture,  s.  ne  ""»»f ^«»' ,X' " 
regarder  au  bulin.  (AMYOT,  Hist.  .hthiop., 
éd.  lS.t9.) 

Je  vou.  vav  moDslrer  des  pays  et  con- 
Irees  qui  snbt  en  n.esme  climat,  en  pa- 
rPilIe  latitude,  voire  en  mesme  degré,  qui 
.:,„;  ce"a    ne  'lamenl  a  difTerenler  par  en- 


i.Aissi's,  voir  Lassus. 
1.  LAIT,  adj.,    nuisible,   funeste,  (alal, 
horrible  : 

Maint  lail  damage  s'entre-firent. 
Et  maint  cher  ami  en  perdirent 
,Brs.,/).  deNorm..  Il,    H.'iH,  K>cM.) 
]■:  cez  laidit  occisious, 
K  rcz  noises,  e  cez  tensons 
liant  ercnt  fait  mil  orfenin...         ,,,..,,., 
On.,  ib-.  11,  il.W.) 


,m  luv  délivra  eu  la  cite  d  Av^pnou  poi^- 
,'eu  retourner  la  somme   de    n""«    l^"'^   l 
,iont    il    ne  tint  compte  .   par   =«   P"  "^  '" 
;inerre  du    pape   Clément   fut    p  us    layde. 
(FROISS.,  Chron..  M,  249,  Kerv.) 

—  Dévasté  : 

Petit  demora  après  ccsl  ?faire  que  li 
.^ûudan"  ot  afaire,  car  uns  rices  soudans 
m,  a  h  i  mar':issôit  H  Ht  sa  terre  «lide, 
\"il  le  comm.-ncha  a  guerroier.  (Comtesse 
de  Ponlieu,  Nouv.  fr.  du  xin*  s.,  p.  207.) 

-Proverb.,*/";  qu'en  A«s"«"  "«  »«"'' 
;,  qui  cela  pût  plaiiv  .  u  déplaif' : 


.  au  i/He/i.- 


Il-en: 
Chascnn  est  si  en  lui  nais 
Qu'il  sentresemblenl  de  lais. 
i\l.  iiF.  HoD.,  «eraugis,  lus.  Vienne, 

l   I  AIT.  laid,  leit,  (et.  led.  s.  m.,  injuie. 
outrage,  oflfense.tort,  préjudice,  chose  qui 
cause  du  tort  ou  du  déshonneur,  affront  : 
De  prendre  Tenpement 
Pel  Ift  qu'il  firent  nostre  fient 
Quant  de  cesl  pais  les  obacierent. 

(Bf,N.,    7'roif,  ms.  tapies,  f     !<•' 
Pur  ceo  qu'a  tort,  senz  nul  forfait. 
Me  feistes  ennui  e  lail.  „.  .    ,  % 

I  (ID.,  I>.  de  liorm..  U,  29t3.  Michel.) 

'  Qui  od  Rou  volent  faire  paiz, 

1    ■i-""^"'''^  *""■%:.,":";  II.  49:9.) 

Ce  tient  a  honte  et  a  ?"■>' 'f  '  „„,, 
j  (/)«  Cheval,  de  la  Charete.  R.chel.  12560. 
1         f  63*.) 

Se  li  dist  ninlt  grant  led. 
(G^RME».  Vie  de  S.   Thom.,  R.chel.    ISdIS, 
f»  \i  r».) 

S'il  fait  (,„laprevosl.(Marsl220,Catl.éd. 
de  .Metz,  Arch.  Mos.) 

Se  il  ait  nelui  ki  die  son  visin  plain  («il, 

•uisi  cun    desmentir  ou  en  autre  manière 

TmCch.  de  Jfor«.-s.-Sei((e,.Vrch.Meurthe.) 

S'aucune  famé   dit  (ail  ^e  putain    a  sa 

visinëse  cille  s'en  claime,  celé  qui  lo  lail 

^ir',ioil  ùorteir    en  chamise    pieres    le 

:;r:;5.ï,r'sj:v'.'.ïï-';''.".- "" 

signors.  (Ib.) 

Se  uns  hom  disl  lait  a   l'autre,  .y.  sou» 
doU.ïmi,  Ch.  de  Robert,  Arch.  Liège.) 

N'i  a  note  ki  i  entande 
Vilenie,  ne  lail,  ne  honte. 

(Dolop.,  .i'19.  l'U'I.  "" 

Quant  ce  virent  li  chien  puant, 
,  Si  se  sunl  de  celc  part  treU, 

'  '^"'''^rrf«2','^26.M.cheU 

S-anain,ort.ec«vertqnyUntvos^.^-. 


Sa  je  auiê  ne  vos  eusse. 
Envers  vos  si  vilaine  fusse 
Que  je  vos  fesisse  granl  lai' 
Por  le  honte  que  m'avez  fait. 
(HiN.  nr  BEACiF.c,  'i  Hiam  De,c<mne«s,  .1968, 
Hippeau.) 

Si  me  fisl  moult  lel  el  onlrai;e 
Qu'iliue  tolimon  pucelage. 

(C.  de  Vole,  Vat.  (.hr.  tlio,  f«9i  .' 

Carlon  fisenl  anuis  et  lel. 

(MoiSk..  Cliro»;  t537.J,  Iteui.) 


uui|<eiiio.  >iu, 


153''.) 


,.  ml.- 


LAI 

Et  du  despit  qao  il  m'a  fait 
•'  ■■'"''"'  forment  et  m  et  laii. 
r-      .  ^^"'"'^  ■180!'.  Crapelel.) 

(liDTF,       ,n"  P"""'''  »"«'■'• 

•■"»■»;.  I     72,trT'"'  '""'""'""  ""  ""'" 
Cranl  honte  i  aurons  el  grant  /,, 
Se  vous  n^stes  vengiez  .S.'^'' 

(EsM,T,.  Itichel.  2)88,  p    35  ) 

CE  Ke,,,s,  262,  Waill/'  '*'*  <^'""8^'-  (Mén. 

«';••  Verdun,  fc.fb!„a-/e\atfr-' 

co«<M,„M  de  /avilie  rit  M    'V^  ^-  ^"f^ et 
"i"D.  Lille  Bm  2777.)  '"'''"*""«.  Areli. 

Ktç'il  ont  fait  |,o„,<, 

('^"^  ....... t., io.,f  de  non,ei„er.) 

délai ':î°po,?rrnn'''  '!"""^^  ''e  ia  va.,, 

Pour  •  ™""-  Nevers  ) 

«■  '-AIT,  voir  LÉ. 


LAI 

S/--eL^œe.7«Xi!ro':ï 

-  JVeutr.,  donner  du  Jait  : 

tout   l-ejtee    tan.  i^      ^''''  '"'"'>  '«el  l'a.- 
•  ''•  "eneVf,'„t   e,  mipf  f ''.■''  '^'«^  d 

D'î'-.    et  s'ils  ,o>n      "^'^  ?"'"oses  a  iver- 
Ment   le   Z^Z    '(T^i.''   «»  ^-bles  si 


70S 


—  Act.,  allaiter: 
Heureuse, ni  Mj^,,,,,^,^„ 

^s«/m..  0.xf.,  vm,  arMlcl'el)  '""•    <^'^- 
de'ïi„1f°;''«''««'omi.(fl,,,,p.2,j_^_._ 

Ausi  tost  nino.l   i:    ._.  •'■' 


LAM 
LAïun,  voir  Laok. 
'^AivAiciiE,  voir  LAVAnnE. 

I-AlV.VNDIEn.   VOirLAVANDIEn. 

'AivE,  voir  Lave. 

LAI.VRTÉ,  vOirLASCIiETl 
•.A.X-,VE.UE,    voir   LArsS.VEHiE. 

'-AIZE,  voir  Laece, 

LAiMAGE,  s.    m.  J 

Cliasciine     nuari,)|„  ,u  1 
«*^t  deti  .„.  d^  le   'o,,rfPi^°r  •'    "^'J°''''  il 
««J?e    a  eJ,as,;uu    de°     ,'l  "     •'•  '^-  de  /a^ 
Co«.f.rfeZ>«^p,,  29.  Coppin'4?f  ■    ^'^^^' 


LAiTANT,  voir  Laitier 

LAiTEi.,  voir  Laicei.. 

'"eX'treXr"''""'^~e; 
^A.TER0LLE,V0irLA,TCE«0LE. 

LAiTicE,  voir  Letice. 

--  Neutr.,  boire  du  Jait  • 

eyenttle?tt.i?A"   •''°°'   ^«''"<^^.  q'ii. 
«t  al  Chef  dd'C'r  o™M  X  '""^^  «  P^"' 

ma  çnes,  et  puis  metezlri    5   ■'*''"•   ^e- 

;^>,  q'ds  puissent  pTendr/  "f  '^'''■^"^  «"■'=. 

<i  F^con.  rur.  du  x.ip  ,    l  ^f  f  "  f^»*»»'^ 

Si  le         •  ^^'  Lacour  ) 

mêles  duTentile'd-?^"^'"?''^  s"r  les  ma- 
se  serent  ils   ^a^feT'e,"'^   "'  '"""''^'' 

—  Act.,  teter  • 

'''  "•"^-  'es  ordes  crapaudes   les  n^a- 

T.    IV. 


;}"s'tostmoert  Vi  Manz 
Cum  celu  u  ad  ceni  anz. 

1899,  n"  90.)  ^°^P-  de  S.-Omer,  II,  r; 

Proiu'îîeoVprll/^J^fa-t'-  -^'--s  fussent 
testes,  partie  de  a[to«^  r J^'^''^  de  «rans 
ms.  Sle-«en.,  fo  j9oa.7-(^^''«'^'RlS.  T.Liv., 

1903,  n»  9a)       "  ^'^='P-  ''c  S.-Omer,  It,  G 
'-AiTis.SE,  voir  Letice. 

.   "tfiora,  s.  m.,  nourrisson  • 

'•Hantez  vous  clair  ?        /• 
(„    «„-■"-  '-iseu.r.eoùe'.r'^  '"^'"''• 

™ucE,  s.  f.,  ordure,  i„„„o„dico- 

Les  ordurez,  ce  sont  li  fais 
Q"e  contre  Deu  ont  esté  fais 
'dan,meBerteia  justice 

'^AITUAILE,    voir  LetUAIBE. 

'AiTUA.tiE,  voir  LETCAInr 

«•^«'■•.  f-  V,  p.  33I7  "'•'  ^'«■' 

laitueroles  qui  font  a  esracier 

^'l'^""^'- ''■'''"«--.  nic..el!™,fo,„,„) 

avec  iuf  d''e°''lT'/'"'  "'""«dre  ses   pieds 
(Buni,^/k'.^-%«ee^_,^^^^ 


LAMAN,  tome»,  s.  m.,  pUot,.  ■ 
'VntboineNer  uilV""''  '<"='''  «'die 

Cf.  le  moderne  loctaan.  ^^ 

LASIAIVAGE,   lodm      a     m 

Jal,  II,  301.)'        '^*  ''  '''«'"«".    art.    13/  a,,' 
LAMANT,  voir  LamENT. 
LAMIIARDE,  S.   f   y 

j-^ïï:îbSsS^cr'"^ 

d'^'entauiasdelacuirasi  ''"'''^"■ 
"ue''s.S'-«,P';f-^do  son  ,;arnois  estoit 
"-1.  (LE  MAi:i^,,f„',,;f  ™*-^;--  Jie^i^- 

LAMBEUE,   tajliewe,   s.  f.  '/ 
Li  cheval  ierenl  illuec  priJs 

restuits-esmueventaieleiro 
LV.slasces  plus  n-i  demeure 
K-  >nolt  savo.t  de  la  lanbeuc, 

Metjus    estra,n,fiertseo„',a.,neue 

^"^'"'*«^'''«'"',  881,  Michel.) 


'^AMBEKGE,  voir  LUBEI.NE. 


'-A1MBII.L0N,  S.  m.  î 

(;ros  couriau,  et  lamHUons, 
^t'J'tlez  leurs  bastillons, 
(Mou„?T    9/'*°.'''  "osquillons. 

qu^res  a^vn'/''?  fl^s^^fT''^  Po-r  noc- 
«'«w.  m,.,  Bib|-.  A/ni^n^  )^  "'  "P"  ^"*'°''^. 

^""'*'"-'^^"^P-"-'e^e'ouvreurs.f/i.) 
89 


706 


LAM 


S'est  longtemps  conservé  dans  les  pro- 
vinces du  Nui'd  : 

Au  s'  Carlu,  recepveiir  au  bureau  de  Sl- 
Aujaad,  pour  droict  d'entrée  des  roilles, 
lambourdelles  et  aullres  uieuutz  bois  amené 
de  Yallentienues  pour  faire  les  fenestres 
du  cha:>teuu  cy  devant  meDlionoez,  luy  at 
esté  payé  .  la' somme  de  .Vlll.  s.  (lé71, 
Comptesdu  Receveur  de  Morlagne  (Flandre). 
ms.  appartenant  à  M.  Bocquillel.) 

A  la  vesve  de  Nicodeme  Bourdon,  mar- 
cbande  demeurante  a  Vallenchicnnes.pour 
quantité  de  bois  de  roille,  lambourdelle 
et  aultres  petits  bois...  livré  pour  faire  des 
fenestres  au  chasteau  de  Mortaigue...  luy 
at  esté  payé  la  somme  de  .xxxvil.l.  .iv.  s. 
(Ib.) 

i.AMiiUE,  lanbre,  s.  m.,  lambris,  revê- 
tement de  diverses  matières  dont  on  cou- 
vrait les  murs,  les  parquets,  etc.  : 

D'iloec  entrèrent  en  le  cimbre 
Dont  les  fenestres  sont  de  lami/re 
¥.i  li  piler  de  blanc  cristal. 

(Mliis,  Richel.  37i,  f»  3r>«.) 
Li  pavemens  en  fu  de  lamlre. 
(Eltocte  et  Polin.,  Michel.  37a,  f"  1  39^.) 
Es  les  vos  al  nis  de  le  cambre. 
Dont  a  or  furent  toit  li  lamire. 

(Parton.,  lOUI,  Crapelet.) 
Tool  li  arïol  et  lonl  li  lambre. 
iC.  DE  Cahbp.ai,  Barl.  el  Jos.,  p.  293,  P.  Mejer.) 
Ylles  est  issus  de  la  cambre. 
Entre  el  palais  pavé  de  lanbre. 
(Gaitier,  Ysle  el  Galeron,  Richel.  373,  f  298^.) 
Alanl  sont  venu  en  la  chambre 
Oui  painle  fa  et  faite  a  lambre. 

(G.  de  Palerme,  Ars.  331'.',  f''142  r".) 
Comment  ele  Tint  en  sa  canbre 
Qui  toute  estoit  ovree  a  lanbre. 
(Branque  des  Slir.  X.-D.,  lîicbel.,  f  35'.) 
.Mener  me  fisl  en  une  chambre 
Qui  estoit  lambroissee  de  lambre. 
(D'un  Clerc  qui  vouloil  aller   en   enfer,  ms.  Cand, 
r>  5  r».) 

Lambre  ou  lambru  .  laquear.  (Gloss. 
gall.-lal.,  Richel.  1.  7684) 

L.vMiiRissuuE,  voir  Lasibruiseure. 

LAMDROis,  -  broys,  -  troiz,  -  bruis,  s. 
m.,  lambris  : 

La  flambe  se  coinbatoit  enlor  lui  ausi 
coDinie  le  lambrois  d'une  chambre.  (Chron. 
deFr.,  ms.  Berne  590,  f  41':.) 

Parer,  roever,  mettre  a  point  et  assouair 
ledit  lambroys.  ("1331,  Compte  de  Odart  de 
Laigny,  Arch.  KK  3»,  f">  104  r".) 

Les  /amfcroi'.'i  d'icelle  salle.  (1384,  Proc. 
verb.,  Arch.  .M.M  31,  f"  4r».) 

Jehan  de  Vendosme  désirant  de  tout  son 
cœur  savoir  la  vérité  du  cas  fist  mettre  et 
tapir  secrètement  sur  le  lambroiz  de  sa 
chambre  un  de  ses  varies.  (1389,  Arch.  JJ 
135,  pièce  220.) 

Les  lambruis  ou  voultes  (des  palleries) 
esloient  curieusement  paintes.  {Ancienn. 
deibmfs,  Ars.  5082,  f»  203<'.) 

Oue  nul  ne  face  caipes  treillessees  a 
fenestres,  ne  lambrois  de  clifsne  ne  de  fou 
qui  ne  soit  bon  et  souffisant.  (1467,  Ord. 
touch.  les  huchiers,  Ord.,  xvi,  611.)  I 

—  Latte  :  1 

l'our    .II.    milliers   de   lambruis.   (1313,    i 

Trac,    aux   chdl.    d'Art.,  Arch.    KK  393, 

•38.) 


L.\M 

Pour  grans  chevilles  de  fer  pour  .i.  mil- 
lier de  lambrois  acheté  a  Paris.  (1335, 
Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3», 
t"  294  V».) 

LAMBROissEHiE,  -  ouserie,  s.  (.,  lani- 
brissage  : 

Pour  coucher  les  povres  estans  en  la- 
dicte  chambre  soûl  traule  et  une  couches 
de  lainbroisserie  u  clare  vois  par  dessus. 
(1501,  Invent,  de  l'Hûlel-Dieu  de  Beauiie, 
Soc.  d'Archéol.   de  Beaune,  1874,  p.  133.) 

Une  grande  couchete  de  lambroisserie. 
(Ib.,  p.  160.) 

Un  coffre  ferré  en  lambrouseries.  {In- 
vent. d'Asuel,  XVI»  s.) 

L.vMBKOissEUH,  -  ceur,  s.  m.,  ouvrier 
qui  pose  les  lambris  : 

Tourneurs,  lambroisseurs,  recouvreurs 
de  mesons.  (E.  BoiL.,  Liv.des  mest.,  l'  p., 
XL VII,  8,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Pour  salaire  de  Loyset  le  lambroisseeur 
a  parer,  roever,  mettre  a  point  et  assouair 
ledit  lambroys.  (1331,  Compte  de  Odart  de 
Laigny,  Arch.  KK  3%  f»  104  r».) 

Esquarrir  bois  pour  eschaufauder  les 
lambroisseurs.  (1335,  ib.,  ("  294  v».) 

Pour  chandelle  de  sieuf,  pour  allumer 
aux  lambroisseur[e]s  ijui  oiivroienl  en  la 
chambre  de  ladite  dame  (la  reine)  au 
bois  de  Vincennes.  (1416,  Comptes  roy.. 
Hôtel  de  la  Boyue,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

LAMBROUSERIE,  Vuir  LA.\1BR0ISSER1E. 

LAMBROussEMENT,  lambruckemcût,  s. 
m.,  lambrissage  : 

Que  la  soit  fait  et  institué  une  cappielle 
ordenné  de  coulombes  tournées  de  por- 
tiaus  et  lambroussemens  d'aissielles  d'a- 
nemarcbe.  (Test,  du  18  juill.  1415,  Arch. 
mun.  Douai.) 

I       L'on  s'en  sert  (du  sapin)  en  )ambruche- 
I   mens  ou   revestemcns   de  muraille.    (Jan 
Martin,  Vitruve,  f»  25  r»,  éd.  1547.) 

1. 

LAMBROUSSUHE,    VOlî    LAMBRUISEURE. 

LAMBRU,  lanbru,  lambu,s.  m.,  lambris  : 
Mult  tu  bêle  la  cours  en  la  sale  a  lanbrus. 

(Roum.  d'Alix.,  i°  6%   Michelant.) 
Moult  fu  belle  la  court  eu  la  salle  a  lambus. 
(Ib.,  Richel.  21365,  f"  4  v».) 
Descendue  est  del  palais  a  lambrus. 
I  (Beuv.  dllansl.,  Richel.  12548,  f°  2(12".) 

I  Se  désarmèrent  eî  palais  a  lambru. 

En  une  cambre  qui  fa  del  tans  Artu. 

(.inseis,  Richel.  793,  f"  20'.) 
Par  le  paliis  qui  fu  grans  a  lambru 
Se  désarmèrent  li  baron  esleu. 
!  (Ib.,  f»  G8''.) 

Grans  fa  la  joie  au  palais  a|l|  lambii. 

(Caijdon,  .1882,  A.  P.) 

Le  suppliant  se   tint  dessus  la  chambre 

ou  gisoit  son  père   qui    est  lanibruchee,... 

une    des    fois    qu'il    estoit    sur    la    ditte 

I   chambre  il  vit   par  un   pertuis,  qui  estoit 

ou   lambru  d'icelle.  (1379,   Arch.   JJ   115, 

I    pièce  162.) 

I       Lambru   ou  lambrois,   laquear.    {Gloss. 
I  gall.-lal.,  Richel.  I.  7684.) 

Lambruz  de  cliambre,  laquear.  (Ib.) 

—  Lalle  : 

Le  millier  de  lambrus  quatre  deniers. 
(1314,  Pedag.  prior.  S.  Gondutfi,  ap.  Duc. 
Lambroissare.) 


LAM 

i..\siBRiJCUE,  S.  ni.,  lambris  : 

Faire  le   lambruclie  de    .xi.    cours    de 

lambruz  ou  cueur  de  la  dicte  église.  (1492, 

S. -Math.,  Morlaix,  Arch.  Finist.) 

LAMBRUCIIEMENT,  VOÎT  LaMUROUSSE- 
MENT. 

LAMBRUCHis,  S.  H).,  hiiibris  : 
Au  paiement   du    lambruchis    qu'avons 
ordonné  et  devisé   estre   faicl   en  la  grant 
salle  de  nostrc  chasteau  d'Angiers.  (1470, 
Compt.  du  R.  René,  p.  18,  Lecoy.) 

LAMBRUIS,  voir  Lambrois. 

LAMimuisEuuK,  lambrisseure,  -  sure, 
lambrousswe,  s.  f.,  lambrissage  : 

Les  tables  paintes  qui  sont  en  lambrui- 
seure.  (Digestes  ,  ms.  Montpellier  H  47, 
f  234'.) 

Les  chevrons  de  noz  maisons  sont  de 
cèdres,  noz  lambroussttres  sont  de  ciprez. 
(Le  Fevre  d'Est.,  Bî6/e,Cant.,i,  éd. 1534.) 

Incruslatio,  lambrissure.  (R.  EsT.,rAes.) 

Le  plancher,  les  lambrisseures.  (Pierre 
Le  Loyer,  Hist.  des  spectres,  p.  203,  éd. 
1605.) 

Une  lampe  attachée  aux  lambrisseures  ou 
poullres  de  la  salle.  (Id.,  ib.,  p.  750.) 

LAMBU,  voir  Lambru. 

LAMDECOMMANDEUR,     VOir     LaNDCOM- 

mandedr. 

1.  LAME,  S.  f.,  trame  : 
Autretant  vaut  comme  tristres  sans  lame. 

(Chans.,  Vat.  Chr.  1490,  f  137'.) 

Glorieus  corps,  glorieuse  ame, 
Conceu  de  Dieu,  nez  de  famé, 
En  humanité  hunourant 
Dieu  se  tesi  en  cesle  lame. 
Notée  en  crois  comme  une  game. 
Du  précieux  sanc  decouraut 
Qui  amorti  mort  en  mourant. 

(Jeh.  de  Meiwg,  Très.,  373,  Méon.) 

Car  sainct  Paul  dit  ces  termes  : 
Ceulx  d'Adam  uaiz  ou  lissuz  de  sa  lame 
Seront  conceupz  d'originelle  flamme. 
(J.   Makot,  Chant  Royal  de   la  Concept.  y.-Dame, 
p.  51,  éd.  1532.) 

2.  LAME,  S.  f.,  barre  de  fer,  ferrure  : 

Et  puis  alames 
l-'nsemble  en  l'abbaie  vers  les  dames. 
Au  parlouer, et  puis  dedens  entrâmes. 
Tout  nonobstant  que  portes  a  grans  lames 

Y  ait  moult  fortes. 
(Cil.  DE  Pesas,  DU  de  Poiasy,  Richel.  833, 

f»  7:ii>.) 

3.  LAviE,  lamme,  lemme,  leme,  lasme, 
s.  f.,  pierre  sépulcrale,  tombeau  : 

Et  de  cele  grant  lame  dites 
De  qoi  ele  sert. 
(La  Charrette,  Vat.  Chr.  1725,   llomv.,   p.   183.) 
Toz  seuls  la  lame  leva 
Conques  de  riens  ne  le  greva 
Desus  la  grant  tombe  marbrine. 

(Ib.,  p.  486.) 
Ele  est  d'une  lemme  coverte. 

(/*.,  p.  55,  Tarbé.) 
Tantost  vest  la  leme  sesir. 

(/*.) 
Nos  cuers,  nos  corps  met  en  tel  lamme 
Pour  quoy  se  paist  la  paix  leoir. 
(lA  .\rr  flaria  ilargueron  du  Pont  RengmonI, '20, 
ap.  E.  de  Bontciller,  Guerre  d?  Metz,  p.  383.) 

1 


LAM 


LAM 


LAM 


707 


Pour  embellir  sa  Imne  et  sa   sépulture, 
iFboiss.,  Chron.,  llichel.  2646,  f»  79».) 
En  luT  chargeant,  puis  qu'elle  va  sons  lamf. 
De  lay  dire  qu'il  prl  Dira  pour  son  ame. 
(P.  .MiCBAULT,  Complainif  sur  la  mort  de  la  C"" 

de  Charrohis,  p.  \ii,  éd.  1748  ) 

Si  jam.iis  fat  des  femmes 
Dignes  de  loz,  croyez  qu'il  en  est  ore 
Dont  il  sera  éternelle  mémoire. 
Lorsque  les  corps  seront  dessoubi  les  lames. 
{}.  Marot,  la  Vraii  Disant,  Poés.  fr.  des  .\v=  et 
ivi'  s.,  X,  2G5.) 

Et  tellement  qu'on  le  descript  encoire  (Jason) 

En  cronicqucs  dessus  tumbes  et  lasmes, 

l,e  fauli  amaot,  ineiirlrier  des  nobles  dame.i. 

(lD.,i>..  p.  233.) 
ka  temps  passé  Mort  gonvernoit  vieillesse, 
Amour  lenoit  en  servage  jeunesse; 
Mais  maintenant,  par  sort  trop  rigoureux. 
Du  jeune  on  voit  que  le  corps  laisse  \'::me, 
Tant  qu'il  convient  qu'il  S'il  mys  sous  la  lame. 
Et  le  vieillard  devient  sot  amoureux. 
(G.  CoRBOZET,(fs  Blasons  domesl .  de  Mort  el  Amour, 
Poés.  fr.  des  xv'  et  xvi"  s.,  VI,  281.) 

4.  LAME,  S.  t.,  botte  (le  blé  : 

Lesquels  supplians  ont  pris  un  porcel, 
une  brebis,....  certaine  lame  de  gerbes. 
(1371,  Arch.  JJ  100,  pièce  883.)     ' 

LAMEL,  S.  m.,  petite  lame  : 

.VI.  queruies  estouffeez  et  montées  de 
fers  et  de  lamiaux.  (1377,  Bail,  Arch.  MM 
30,  f»  101  v«.) 

.Mons,  lamiau,  traverse  de  bois  fixée  à 
l'avant-train  d'une  voiture  et  à  laquelle 
on  attache  les  traits  des  chevaux  timo- 
niers. 

Cf.  Lemele. 

LAME.v,  voir  Laman. 

LAMENT,  -  anl,  s.  m.,  lamentation  : 
N'en  dirai  plus  de  grant  lamenl 
Qe  cil  de  Troie  faisnienl. 
{Hercule  el  Phileminis,  Riciiel.  821,  f  .1''.) 
Avecq  plains  et  lamenlz. 
(Trad.  du  Danle,  ms.  Turin,  L.  V.  33.  ch.  v.) 
L'en  n'ot  que  douleurs. 
Que  lamenlz  et  pleurs. 
(Contrediclz  de  Songecreni ,  f"  183  v»,  éd.  1530.) 
Elle,  se  voyant   séparer  de  ses   parens, 
fist  a  son  parlement  tant  piteux  lamant  et 
dueil  si  e.xcessifque  tous  ceul.x  qui  dépar- 
tir la  veireot  en    eurent   aiiiere     lonleur 
(b'AuTON,  Chron.,  lîicliel.  S082,  f»  71  v».) 
Lors  fut  renouvelle  le  plour  et  le  lament 
a  ung  chascun.  {Q.  Curse,  IX,  15, éd.  1331.) 
Qui  se  nourrit  de  pleurs,  plainctz  et  lamenlz. 
(SiEVB,  Délie,  ccxxii,  éd.  1341  ) 
Des  communs  regrets  les  laments  douloureux. 
tJ.-A.  DE  But.  l'oemes,  1.  VII,  Leracrre,  II,  3C3.) 
Tons  leurs  plaisirs  sont  plenrj,  et  longs  lamenlz, 
(Belleforest,  Chasse  d'Amour,  k  .M""  Marie  et 
Marg.,  éd.   i;i61.) 

Le  cry  el  lamens  des  femmes.  (La  vraye 
llist.  des  troubles,  ('  279  r°,  éd.  1574.) 
i:t  moy  qu'un  nmn  si  ferme  a  ces  deux  frères  joint 
Que  du  nmu  fraternel  il  ne  diffère  point, 
> 'ayant  d'affections  avec  eux  différence. 
J'accompagne  leur  plainte,  et  d'im  mesme  ^-mnU. 
Pour  louer  des  Erançois   l'exemple  et  l'ornement, 
.le  loue  ton  courage  et  loue  ta  vaillance. 
(ScEVOLE  DE  Ste  Marthe,  Prfni.  irui<.,lV,nn  jeune 

Faultrey  qui  mourut  en  Escosse,  éd.  1570.) 
Vous  orrez,  o  forests,  ses  lamenls  doulonreu-, 
(Vauq.  de  la  Fresxate,  Poés.,  II,  474,  T       -s.) 


LAMENT.visoN,  S.  f.,  lamentation  : 
C'esloil  la  phix  pileuse  chose  dez  pleurs 
et    lamentaisons  que   tous  les    dits    s"  et 
autres  gens  faisoient.  (J.  AUBRIO.N,  .lourn., 
an  1498,  Larchey.) 

LAMENTANc.E,  S.  f.,  lamentation  : 

llolant  oi  dcl  duc  la  lamentance. 
{Conqucle  de  l'Espagne,  Doc.  hisl.,  t.  III,  p.  3S7.) 
Plaint  c  suspire  e  de  lui  feit  lamenlance. 

(Pass.  du  Christ,  523,  Boucherie.) 

LAME.NTATiF,  adj.,  qui  se  lamente  : 
En  cueur  lamentalif. 
(J.  Bodchet,  la  noble  Dame,  f  138  r»,  éd.  1330.) 

—  Lamentable  : 

Uesserabler  puis  en  fortune  infecomle 
Menclaus,  le  roy  suppellalif. 
Quant  il  perdit  d'Elainc  la  faconde. 
Dont  il  souffrit  soucy  lamentalif. 
(1323,  I.irre  du  faucon,  Poés.  fr.  des  xv°  el  xvi°  s., 
XII,  293.) 

LAME.VTE,  S.  f.,  lamentation  : 

Se  issi  pert  sa  femme,  mnlt  en  ert  grant  lamente. 
{Rou,  V  p.,  2786,  Andresen.) 
Achilles  mena  un   merveilleux  (Wieil  et 
lamente.  (Le  Maibe  des  Belges,  Illustr.,  ii, 
178,  Stecher  ) 

LAMENTEMENT,  S.  m.,  lamcntatlon  : 
Si  tu  vues  conparer  tes  mais  leis  les  io- 
mentemenz  k'escrit  sunt  en  cest  volume. 
(Greg.  pap.  Hom.,  p.  90,  Hoffmann.) 
Si  voys  comment  repentement 
Et  aussi  grant  lamenlcmenl 
Ont  vers  Dieu  grant  auctorité. 
(J.  BoiicuET,    les    Regnards    Irarers.,  f  i)2'',  éd. 
1522.) 

LAMENTER,  laQ.,  V.  a.,  gémir  sur: 
Qui  n'a  vaillant  un  navet 
Triste,  dolent  se  doit  clamer 
El  son  temps  perdu  lagmenler. 

(E.  Deschamps,  Poés.,  Kichel.  840,  f  196.) 

Si  furent  en  France  regrelé  et  lamenta 
!i  bon  chevalier  de  leur  royaume  qui 
avoient  estel  mort  et  pris  a  fe  journée. 
(Froiss.,  Chron.,  VII,  52,  Luce.) 

Aussi  le  plaignirent  et  lamentèrent  lors 
moult  griefvement  les  prélats,  les  nobles, 
et  le  peujile  de  Bretaf;ne  ses  snbjets,  qu'il 
avoil  durant  son  règne  gardez  d'oppres- 
sion. (Lb  Baud,  Hist.  de  Bref.,  c.  xxxiv, 
éd.  1633.) 

Le  roi  d'Angleterre  estoit  au  bord  de  la 
rivière,  lamentant  ses  gens  qu'il  avoit  per- 
dus. (Item,  de  ,feh.  de  Paris,  Bibl.  elz.) 

Le  héraut  trouva  plusieurs  en  la  ville, 
qui  lamenloient  la  mort  du  roi  .'Egeus. 
(A.MVOT,  ries.  Thés.,  éd.  1567.) 

Je  ne  me  plains  pas,  mais  je  lamente  mti 
triste  fortune,  qui  me  prive  de  vostre 
amour.  (Lariv.,  le  Fid.,  1,  .">,  Ane.  Th.  fr.) 

Le  ciel  même  sembla  lamenter  son  de- 
ces  par  plusieurs  pluies  qui  lurent  lors. 
(E.  Pasq.,  Lelt.,  VU,  10.) 

LAMENTEUsEMEN'r,  adv.,  avBC  dcs  la- 
mentations, d'une  manière  lamentable  : 

Vostre  amour 
Maint  plaint  et  maint  plour 
M'a  fait  mettre  en  bière 

l.amenleusement. 

(Froiss.,  Poés.,  Ricbcl.  830,  f  2BS  v».) 

Lnquele  couru  hastivement  contre  elle, 

des  reilz  plourant  si  lamenlensement  c\nR  de 

pilié  tout  le  cueur  lui  croissoit.  (COURCY, 

Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f°  l.')\) 


LAMENTEiJX,  adj.,  qui  se  lamente,  qui 
exprime  la  lamentation,  lamentable  ; 

Pleur  lamenteux.  (Bersdibe,  Tit.  Lit. 
ms.  Ste-Gen.,  f»  62''.) 

Les  lamenleusts  paroles.  {Traict.  de  Sa- 
lem., ms.  Genève  163,  f°  102  f.) 

Vers  celle  part  ou  la  voix  lamenteuse  es- 
loit.  (Roi  René,  Mortifiementdevaineplai- 
sancc,  OEuv.,  IV,  5,  Qualrebarbes.) 

(Les)  laids  roseaux  du  lamenteux  Cocytc. 
'Le  Rr.ANC,  Georg.,  V  107  v»,  éd.  1608.) 

i.AMETE,  S.  f.,  petite  lame  : 

Le  gardebraz  sera  de  petites  lametes 
couvertes  de  la  couleur  de  ladicte  hrigan- 
dine.  [Habits  des  gens  de  guerre,  Richel. 
1997,  f»  82  V».) 

LAMEun,  S.  m.,  p.-è.  simple  faute  pour 
lamaneur  : 

Quatre  galions  avec  leur  suyte  bien  ar- 
tilles  et  equippes  seulement  d'artillerie  et 
munitions,  et  amarinees  de  mariniers,  la- 
meurs  et  officiers  pour  la  conduite.  (1529 
Tractât.,  etc.,  Ifym.,  2"  éd.,  XIV,  316.) 

i.A  MI,  notes  de  musique.  Chanter  la  mi, 
expression  ironique  : 

Si  vont  la  mi  chantant,  qui  sont  lour  droite  note. 
(Jeh.  nES    Prek,  Geste  de   Liège,  6389,  Schcler, 
Gloss.  philol.) 

LAMiE,  S.  f.,  sorte  de  poisson  : 
Jlielons,    lamies,   grisomoles,    piesches. 

(Alerrant,    Liv.    de    med.,  Richel.  2021  ! 

f°  8  f.) 

LAMi.VE,  S.  f.,  petite  lame  : 

Appliquier  une  lamine  de  plomb  sur  les 
rains.  (Evrart  de  Contv,  Probl.  d'Arist., 
Richel.  210,  f"  123".) 

En  Perse  estoit  la  cité  d'Elimayda  grande 
et  merveilleusement  riche  d'or  et  d'argent; 
en  la  quelle  par  especial  e.stoitung  temple 
remply  de  merveilleuses  richesses  comme 
de  grandes  lamines  d'or  dont  on  pareil  le 
temple  comme  nous  parons  les  murs  de 
tapisserie.  {Hist.  de  la  Toison  d'Or,  I, 
f»  HV;  ap.  Ste-Pal.) 

—  Cuirasse  ou  corset  formé  de  petites 
lames  d'acier  : 

Les  uns  polissoientcorseletz...nettoioient 
plastrons,  lamines,  auhers.  (R.tB.,  I.  III, 
prol.,  éd.  1532.) 

LAMME,  voir  Lame. 

LAMPAS,  -  ast,  s.  in.,  maladie  de  la 
bouche,  qui  atteint  particulièrement  les 
chevaux  : 

Por  choa  as  orc  le  lampas 
Ko  le»  orilles  eslnopas 
Au  mcsel  povro  pèlerin, 
Lazarnn,  sans  cui  tu  sonpa?. 
(ItESCE.  nE  HoiLIESS,  Miscrere,  st.  xr.v,  7,  Van 
Ilamel.) 

Que  s'il  buvoit  loule  la  mer  » 

El  si  n'i  enst  point  d'amer, 
Sa  soif  n'eu  estancheroit  pas;  j. 

Pins  fort  mal  a  que  le  lampas.  éd 

(Mahomet,  326,  MiC 

Fanli  vilain,  la  raaie  corrino  roche- 

Te  puist  tenir,  et  le  lampas  !  luand 

(La  Vie  de  St  Fiacre,  ap.  Jub.,  Myst.,  I,  ~ra(l. 

Ayez  pilié  des  bons  pions  *'» 

Que  ja,  sans  boire,  ont  le  lampas. 
{Iiisc.  sur  les  pions,  Poés.  fr.  des  xv'  et  wi"  s., 
XI,  86.) 


708 


LAM 


LAN 


LAN 


Lampnst  est  une  maladie  qui  vient  aux 
chevaux  en  la  gueullc,  entour  l'ordre  des 
dents  dessus  aux  palays,  et  vient  de  sang; 
et  tu  le  peulx  ainsy  oongnoisire  ;  le  palais 
est  cslevé  et  descefné  et  chault  et  se  passe 
dedans  ;  et  pour  ce  les  chevaux  ne  peuvent 
la  pasture  mascher,  ains  chet  avec  la  sa- 
live. (Médecines  des  chevaux,  p.  19,  ap. 
Ste-Pal.) 

S'est  dit  an  x\  ii*  s.  avec  le  sens  de  gorge: 

Je  vois  qn'en  vos  rciias 
VoQS  hiiinectei  volontiers  le  lampas. 
\  \  K'iisT.,  le  Paysan  qui  a  offensé  son  seigneur .) 

Mons,  lampas,  luette  et  maladie  de  la 
luette.  Bourg,  et  Morv.,  partie  supérieure 
ilii  dedans  de  la  bouche. 

u  vjirAST,  voir  Lamp.\s. 

1.  LAJiPE,  S.  f.,  nom  d'une  aumône  con- 
sistant en  la  chair  de  trois  bœufs,  qui  se 
faisait  une  fois  l'année  en  l'abbaye  de 
S.  Maixent.{ra6fe  du  Bur.desfin"'  et  Inl", 
ch.8,  |8.) 

2.  L,vMPE,  S.  f.,  mot  conservé  ;  lampe  de 
cottrenf,fem  me  débauchée.reste  des  moines: 

Pour  nous  flater,  tu  nous  veux  produire 
quelque  reste  de  chanoines  ou  quelque 
lampe  de  couvent.  (Tournebu,  les  Contens, 
II,  5,  Bibl.  elz.) 

I.A.SIPEMENT,  S.  Hi.,  luiiiière  de  la 
lampe,  ou  lumière  analogue  : 

El  cel  relflambement  court  par  les  ners 
et  par  les  entrailles  du  cors  et  le  font  tram- 
bler  en  guise  d'un  lampemenl  qui  de  l'air 
vient.  {Sydrac,  Ars.  2320,  §  Lxvii.) 

LAMPEUE.\u,  adj.  désignant  une  sorte 
tie  vigne  : 

Ce  tiers  morillon  s'appelle  le  franc  mo- 
rillon lampereau,  il  raeurit  premier  tous 
!•'=  autres  complants  et  fait  bon  vin. 
LiEBACLT,  Mais,  rusl.,  p.  69o,  éd.  1597.) 

r.AMPEU.x,  adj.,   produit  par  la  lampe: 
La  grand  légèreté  de  li  flamme  lampeuse. 
los.  Dd  Chf.$ne,  le  Grand  Uiroir  du  monde,  p.  41, 
éd.  i:i87.) 

I.  LAMPiER,  S.  m.,  support  de  lampes, 
formant  l'ensemble  que  nous  appelons  un 
lustre  ;  au  moyen  âge  ce  lustre  portait  de 
petits  godets  dans  lesquels  ou  versait  de 
l'huile  et  qui  étaient  munis  de  mèches  ; 
quelque/ois  ces  larnpiers  ne  portaient 
qu'une  seule  lampe  : 

Si  n'i  avoit  lampier  qui  ne  pendist  a  une 
grosse  caaine  d'argent,  aussi  grossecomme 
h;  brach  a  .1.  homme.  (Robert  de  Clarv, 
p.  68,  Kiant.) 

Chandeliers,  bassins,  burettes  et  lampier 
^^  d'argent.  (1363,  Arcb.  K  48,  pièce  30.J 

Item  trois  larnpiers  d'argent  pendans  de- 
— 'Ht  la   granl  porte.  (1376,  Invent,  de  la 
\>oaPte-Chapelle,  ap.  Laborde,  Emaux.) 
Trac.    ûi.  lampier  d'argent,    a  la    façon  des 
'  '"  ^  'ampiers,   excepté  qu'il   est    plus 


•38.) 


380,  Invenl.  de  Chartes  V,  u-  2314, 

•) 

(5  lampier  de  cuivre  qui  sert  a  mcctre 

.mpede  la  chappclle.  (1488,  Matrol.  de 

r<lerm.  l'Aux.,  Arch.  LL  728,  f»  74  r».) 

Ung   lampier  pendant  de   luton   ou  est 


une  lampe  journellement  olairant.  (ISOI, 
Invent,  de  l'Hotel-Dieu  de  Beaune,  Soc. 
d'Archéol.  de  Beaune,  1874,  p.  123.) 

2.  LAMPIER,  s.  m.,  fondeur  de  lampes 
et  chandeliers  en  métal,  surtout  en 
cuivre  : 

C'est  le  Registre  des  Larnpiers.  (Est., 
Bon,.,  Liv.des  mesl.,  l"  p.,XLV,  rubr.,  Les- 
pinasse  et  Bonnardot.) 

L.\MPONNEU,  V.  a.,  railler,  brocarder: 
Qu'on  lui  passast  la  main  devant  le  vi- 
sage,   qu'on  hiy  menast   le   festu    par  la 
bouche,   qu'on    le  lamponnasl    par  trop. 
(Brajst.,  OpuscuL,  X,  116,  Lalanne.) 

LAMPOTE,  s.  f.,  petite  lampe: 

Une    lanterne    viez,    une     lampote    de 

coyvre  a  .un.  cornes.  (21  mai  1397,  Invent. 

de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch. 

Côte-d'Or.) 

LAMPREON,  voir  Lamproyon. 

LAMPRiLLON,  S.  111.,  petite  lamproie  : 
Abattez  vostre   moustache,  elle  me  sent 
son  avaleur  de    lamprillons.   (Apresdinees 
de  ChoHeres,  p.  152,  ap.  Ste-Pal.) 

Lamprillon,  a  lamprill  or  Utile  lamprev. 
(COTGB.,  éd.  1611.) 

Lamprillon,  lamprea  pequeiia.  (C.  Oudin, 
éd.  1660.) 

LAMPRiON,  voir  Lamproyon. 

LAMPROiETE,  S.  f.,  dliiiin.  delaiiiproie: 

Les  lamproieles  varielees. 
(.Canl.  des   Canl.,  ras.  du  Mans  173,  P  il  r°.) 

LAMPROISE,  S.  f.,  lamproie  : 

De  chascune  lamproise  douze    deniers. 

(1377,  Denombr.  du  baill.  de  Rouen,  Arch. 

P  307,  f»  3  r".) 

LAMPROYOX,  lamprion,  lampreon,  s. 
m.,  petite  lamproie  : 

Comme  des  anguilles,  lampreons,  lam- 
praes,  samon.  (tu  Manière  de  langage, 
p.  393,  P.  .Meyer.) 

Car  lamproyos  souvent  on  ment,'eroit 
El  lamproyons... 
(J.  Castei.,  Placet  à  M.  de  Gaiicourt,  liichel.  17-21, 
p.  43.) 

Certain  joar  do  lamprion  il  prinst, 
A  l'uvaller  tout  vif  il  enlrepriost. 
Bref  il  en  print  je  ne  sçay  pas  lo  nombre. 
(Ch.  Gounuic.NÉ,  Leg.  de  P.  Faifeii,  p.  -2G,  éd. 
1723.) 

i.ANAGB,  lain.,  layn.,  s.  m.,  mouton  : 
Desine  de  touz  les  lainages  crescens  en 

ladictc  terre.  (1337,    Aveu,   S.-llil.,  Arçai, 

Arch.  Vienne.) 

-  Fig.,  chevelure,  selon  Lillré.  ( Jour». 
des  Sav.,  1868,  p.  623.) 

Ces  trois  sont  nées  d'un  lignage. 
Toutes  d'on  poil  et  d'un  lanaije. 
(B.m:d.  de   Co.vdé,  li  Contes  des  Iliraus,   Scholer.) 

—  Redevance  en  laine  : 

Sans  desme  et  sans  terrage,  sans  garde 
et  sans  gerbage,  pasnage,  laynage  ou  cha- 
vauchage,  ne  fromages,  ne  péage  ou  «liar- 
reage.  (1336, 7'errierde/a  Trinité,  i"  127  v», 
Arch.  Vienne.) 

LANBEUE,  voir  Lambeue. 

LA.NDRE,   voir  LA.MBRE. 


1.  LANC,  lanz,  s.  m.,  action  de  lancer, 
élan  : 

Li  satiriaus  ne!  laisse  mie. 
Car  il  ne  poroit  pas  faillir 
A  relancier,  n'a  recoillir, 
Mais  tant  com  en  dure  li  lans 
Fuit  li  ailles  et  est  volans. 

(Ben..  Troies.  Richel.   3K,  1»  96=.^ 

Conte  le  lanz  del  chandeler. 
Que  parmi  l'us  plus  de  trois  pez 
Et  par  les  (juarreaus  est  tichez. 
(iD.,  D.  (Je  Norm.,  Il,  25223,  Michel.) 

Eslancer,  act.  acut.  Est  saillir  avec  lancs 
et  allongissement  du  corps.  (NicOT.) 

2.  LANC,  s.  m.  ? 

Li  cureis...  ait  ancor  lou  tiers  don  de- 
rauine  de  cheule  et  de  lanc.  (1300,  Coll.  de 
Lorr.,  971,  Metz  I.) 

LANÇADE,  S.  f.,  coup  de  lance  ; 

Le  suppliant  donna  a  icellui  Bernard  une 
iancade  par  la  poitrine.  (1460,  Arch.  JJ 
190,*  pièce  131.) 

Les  cerfs  se  laissent  chevaler  au  chant 
des  chasseurs  et  pasteurs  ;  car  cependant 
qu'ils  s'amusent  au  sifflet  ou  au  chant  de 
l'un,  l'autre  donne  l'arquebouze  ou  la  Ian- 
cade de  l'autre  costé.  (Dtl  Pinet,  Diosco- 
ride,  n,  S2,  éd.  1603.) 

LANÇANT,  adj.,  qui  s'élance  d'un  bond 
impétueux  : 

Cil  destrier  monte  qui  d'Espaigne  lui  vint, 
Grans  et  lançant,  et  isnel  et  hardi. 

(Les  Loli.,  lus.  Montp.,  f  oï".) 
Et  destrier  arrahi, 
Grant  et  lançant,  et  isnel  et  corsi. 

(Slort  de  Garin,  ,1137,  du  Mélil.J 

1.  LANCE,  tanche,  s.  f.,  mesure  de  terre  : 
Vingt     mencaudees    de    terre   et    .XIX. 

lances  et  demie  ke  je  tenoie  a  Vieslis  en 
deux  pièces.  (1268,  Cart.  de  Cambrai,  ap. 
Duc,  Lancea  sarlatoria.) 

Sept  boistelees,  sept  lanches  et  le  quart 
d'une  lanche  de  terre.  (1273,  C"  d  Art., 
501,  Arch.  Pas-de-Calais.) 

2.  LANCE,  s.  f.,  attaque,  atteinte,  ma- 
nière, procédé  : 

Luxure  par  ses  lances  ciavante  continence. 
(G11.1.ON  LE  Moisit,  Poéx.,  II,  19S,9,  Kerv.) 

Oq  leur  \a  d'autres  lancrs. 

(le,  I*..  I,  1116,28.) 

Vont  ore  de  tels  lances. 

(ID.,  a.,  1,  22i,12.) 
Leur  vont  de  prosses  lances. 

(iD  ,  ib..  1,  280,22.) 

LANCEATiON,  S.  f.,  action  de  percer  de 
la  lance  : 

Estoit  demouré  le  sang  du  cueur  tout 
frais  ou  est  la  fontaine  de  vie,  comme 
après  apparut  en  sa  lanceation.  (Oliv. 
.MAiLLiRD,  Pass.  de  N.-S.  J.-C,  11.  62, 
Crupelet.) 

LANCEEii,  V.  n.,  combaltre  avec  la 
lance  ; 

L'^s  serjaiiz  fesoit  avant  aler 
l 'T  lanceer  e  seiîcter. 

(Conquesl  of  Irrland,  2:il7,  Michel.) 

LANCEo.ME,  luncegaye,  launcegaie,  s.  f., 
javeline,  zagaie,  demi-pique,  bâton  ferré 
par  'e  bout  : 


LAN 


LAN 


LAN 


700 


Dardt's,  gavelotz,  lancesaaijes^ 
SavoiDl  gecler  et  faire  playes. 
(GniLL.  DE  St-Andbk,  Lih're  du  bon  Jehan,  *28GS, 

Charrière.) 

Que  desorninis  nul  homme  chivaclie 
deiDS  le  royalme  armé  encountrc  la  fourme 
(le  l'estatut  de  Northt  sur  ceo  fait,  ne 
avecqz  launcegaij  Aeiai  mesmes  le  royalme, 
les  queux  launcegaies  soient  <le  tout  ous- 
tees.  [Stat.  de  Richard  II,  an  vu,  impr. 
gotli.,  Bibl.  Louvre.) 

leellul  Jehan  Doulcet  enibeu  de  l'ennemi 
.1  tout  uue  lancegaye,  dague,  coustel  ou 
espee.  (1389,  Arch.  .1.1  i37,  pièce  63.) 

LANCEGiEii,  -  ger,  v.  a.,  percer  d'une 
lance  : 

Pierre  du  Treef  disl  au  suppliant,  que 
son  frère,  en  levant  les  djsmes  de  l'evesque 
de  Comminge,  avoil  esté  playéet  lancegé;... 
il  avoil  eu  un  cop  de  lauce  par  les  eschines. 
(l4o7,  Arch.  JJ  187,  pièce  282.) 

l.LANCEis,  -  eis,  -  eisz,  lanch.,!:  m., 
action  répétée  ou  rapide  de  lancer  : 

Ne  ftt  veu  tel  lan;eisz 
Ne  si  estraDge  abaleiz. 
(Ben.,  Ducs  de  Sorm..  II,  18700,  Michel.) 
De  ciaus  de  fors  ont  fait  tell  lancfis 
Qoe  molt  en  ont  mors  et  de  mal  liaillis. 
(Auberis  H  Borgignons,  Itomv.,  p.  230.) 

Oni-iues  n'i  ot  essaut,  ne  trait,  ne  lancnz  ; 
Por  force  et  por  prouece  fut  ce  cbest  lis  comiuis. 
(.Floovttiil,  tiU,  A.  P.) 
Et  font  de  dars  tiez  lancciz. 
(GoiiRT,  Roy.  lign.,  t.  I,  p.  IGl,  Buchon.) 
Vue  partie  de  l'ost...  estoit  trop   sovent 
asalie...    de    granz   lanceiz  de   dars   et  de 
quarriaus.    {Cliron.   de  S.-Den.,   ms.  Sle- 
Oen.,  f»  239'.) 

La  peust  on  veoir  lier  assault  et  péril- 
leux iayiceis  d'arcs  et  d'arbaleslres  d'une 
part  et  d'uultre.  (Gr.  Cron.  de  Fr-,  Ist. 
du  gros  roy  Loys,  vu,  P.  Paris.) 

La  y  eult  granl  bataille,  grant /ancftcis  et 
grans  fereis.  (Fboiss.,  Chron.,  1,  300,  Luce, 
ms.  Amiens,  1"  13  v».) 


Ains  ea  irons  droit  a  mes  lanceis, 
ïex  en  est  lies  qui  eucor  iert  maris. 
{,Gar.  le  Lok.,  2"  chans.,  xn,  P.  Paris.) 

2.  L.ANCBIS,  adj.,  que  l'on  abat  : 

Li  pont  estoient  avalé 
A  grant  caines  tanceices. 

Ulcss.  Gaurain,  il98,  Ilippeaii.) 
Et  cil  retraient  du  donjon  ; 
Li  serjant  s'arrestent  as  lires 
Deiant  les  barres  ianceiccs. 
{Blanchandin,  Richel.  191Ji2,  P  179'.)    L'édition 
Michelant,  V.   1122,  porte  :   Devant  les   bares 
coleices. 

LANCELE,  -  elle,  s.  t.,  navette  : 

La  lanceUe  du  tisscranl. 
(Deccillevili-e,  Trois   Petetinaiges,  f  iï^,  impr. 
Instit.) 

—  Nom  d'herbe,  l'ophioglosse  : 
Lancea  Cbristi,  lancde.  (Gloss.  de  Garl., 
ms.  Bruges  S46  ;  Scheler,  Lex.,  p.  76.) 

i.ANCELKE,  -  ellee,  launceleie,  s.  f.,  sorte 
de  plantain  qui  a  une  feuille  insensible- 
ment terminée  en  poinli,',  lancéolé  : 

Quinquenervia  lanceola,  lanceke.  {Glosf. 
du  XII"  s.,  Léop.  Delisle,  Bibi.  de  l'Ec.  des 
Ch.,  6*  sér.,  t.  V,  p.  330  ) 


De  iancelee  et  de  plantein 

Se  voudra  en  vos  plaies  inetrc. 

(flen.,  tir.  XVII,  1360,  Martin.) 

Lanceolata, launceleie,  T\hhp..{Yocahulary 
of  Ihe  names  of  plants  (of  thc  uiiiidle  of 
the  thirleeuth  century),  p.  140,  Wright.) 

Ilec  lanceola,  lancelee.  {Gloss.de  Glasgow, 
P.  -Meyer.) 

Autre  plantain  que  on  appelle  lancellee. 
{Liv.  deftsiq.,  ms.  Turin,  f»  2  V.) 

Lanceke,  lanceola.  (1464,  .1.  L.^gadecc, 
Catholicon,  éd.  AuQ'ret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Ouimper.) 

Lonchitis,  espèce  de  plaintain  qu'on  dit 
long  plaintain  ou  lancelee.  (Calepini  Dict., 
Bnie  1384.) 

i.ANCEi.iN,  lanchelin,  s.  m.,  dard,  jave- 
lot  : 

Qui  les  veist  qnarreauz  getleir  sas,  lanchelins 
Traire  et   laochier  tant  fort,  rnult  en  desist  granl 
Ibin. 
(Jeh.  des  Pbei.s,  Grsie  d<    '   '  •<•,  1G344,  Cliron. 

lielg.) 

LANCEMAN,  lancemant,  -  ment,  s.  m., 
compatriote,  compère  : 

Et  puis  il  fault  au  lancrment 
De  l'ar^'ont  pour  mes  carreleures. 
{Farce  de  Colin  qui  loue  et  despile  Dieu,  Ane. 
Th.  fr.,  1,  22G.) 

.\ussy  bien  ne  bevyons  nous  que  lâche- 
ment, non  en  lancement.  (Rab.,  I.  II,  c.  2, 
éd.  1342.)  Éd.  il  li,  lancemant. 

Lanceman,  m.  antepac.  Est  une  diction 
dont  le  commun  et  bas  peuple  des  Fran- 
çois paudit  l'Allemand  et  le  Suisse  assez 
ignoranment  pour  n'entendre  la  significa- 
tion du  mot,  ni  la  prolalion,  ni  l'ortho- 
graphe. L'Allemand  l'escrit  et  prononce 
Laudtsman,  qui  signifie  homme  du  pays, 
compatriote,  Conterraneus.  Et  si  l'on  use 
de  ce  mot  pour  caresser,  ce  serait  autant 
come  qui  appelleroit  un  estranger  et  inco- 
gnu,  cousin,  ou  voisin,  ou  pays,  comme, 
Escoutez  cousin,  escoutez  voisin,  escoutez 
pays.  Dites  ami,  ou  l'ami,  Dites  conipere, 
Dites  bonhomme.  (Nigot,  Thresor.) 

Selon  le  Duchat,  boire  en  lancemant, 
c'est  «  boire  comme  les  Alemans  qui  se 
portent  sanlez  sur  santcz  en  se  traitant 
l'un  l'autre  de  Landsman,  ou  de  compa- 
triotes. • 

d.  LANCEMENT,  S.  m.,  actioii  de  lancer: 
Par  le  lancemenl  de  sa  fonde. 

(GuiAin,  Roij.  lign.,  12693,  W.  et  D.) 
Tout  soudain  que  ce  lancement 
A  nos  oreilles  se  vient  rendre 
On  fait  le  prorapt  decouplenient 
Par  quatre  ou  cinq  lonss  mots  entendre. 
(JoD.,  OEuv.  mesl ,  f  273  r»,  éd.  1583.) 

—  Élan  : 

Une  agitation  de  volonté  cl  multiplica- 
tion des /ancentens,  cela,  indubitablement, 
est  faute  de  résignation.  (Fit.  DE  Sal., 
Lelt.  a  M""  de  Chantai,  21  nov.  1604.) 

—  Elancement  : 

Lancement  d'une  flèche.  iMb.  de  Viil.  de 
Honnec,  p.  204,  Lassus.) 

Norm.,  Dessin  et  Lorraine,  lancement, 
élancement. 

2.   LANCEMENT,   VOir  LA.NCEMAN. 


LANCEOLETTE,  S.  t.,  diiniii.  de  lan- 
céolé, espèce  de  plantain  : 

La  tierce  espèce  de  plantain  se  nomme 
en  latin  lanceolata  et  lanceola;  en  franeois 
petit  plantain,  lancéolé,  et  lanceolette. 
(L'EscLusE,  Hisl.  des  plant,  de  Dodoens, 
1,61.) 

1.  i.ANCEO»,  -  eeur,  .  eur,  s.  m.,  celui 
qui  lance,  qui  combat  avec  la  lance  : 

Li  meillor  lanccor  en  Navare.  (l'rov., 
ap.  Crap.,  Prov.  et  dict.  pop.) 

Aubalestierz,  fondecurs  et  lanceeurz. 
{Cron.  Godefr.  de  Buillon,  Val.  Chr.  737, 
1»  307'=.) 

Se  vuez  de  darl  lancierres  estre 
Si  met  avant  le  pic  senestre. 
(J.  DE  Prioii.1t,  Liv.  dr  Vegece,  R\che\.  IGOl, 

f  11\) 

.1.  le  Convers,  lanceur,  2  maisons,  24  I. 
(Pièce  de  1328,  Arch.  admin.  de  Reims,  Il 
538,  Doc.  inéd.) 

Paris  avoit  ses  gens  de  traict  et  lanceur.'; 
de  dars  qui  y  faisoient  grande  occision. 
{Mir.  histor.,'("  88=,  éd.  1479.) 

Lanceur  de  glaives.  (Monstrei.et, 
Chron.,  Il,  43,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Lanceurs  de  traictz.  (Flave  Vegece,  I,  15.) 

Vosges,  Moussey,  nom  de  lieu,  LeLanceu. 

2.  LANCEOR,  -  eour,  s.  m.,  créneau 
par  lequel  on  lance  des  flèches  : 

Archeriis  et  dictis  lanceours.  (1314,  Arch. 
J.I  56,  f»  183  v.) 

LANCEREL,  S.  III.,  jeuiie  brochet  dont 
le  corps  est  effilé  comme  une  lance  : 

Des  brochets  l'eu  dit  lancerel,  brochet, 
quarrel,  lue  et  lucoau.  [Mén.  de  Paris,  II, 
p.  88,  Biblioph.  fr.) 

.V.  .0.  lancereau.1:  appelles  broches. 
(1377,  Arch.  MM  30,  f»  99  v».) 

—  S'est  dit  aussi  d'une  sorte  de  serpent  : 
Avoec  ces  sierpens  a  uns  autres  c'on 
apiele  lancerlaus,  pour  cou  k'il  se  lance 
par  si  gruul  aspreche  ke  il  trespiercent 
heaumes,  escus.  (Jeh.  de  Toym,  Hist.  de 
J.  Ces.,  Ars.  3353,  f°  239».) 
Nom  propre,  Lancereau. 

LANCERER,  V.  a.,  frapper  de  la  lance  : 
Lancerare,  lancerer,  c'est  ferir  ou  lancer 

de  lu   lance.    {Gloss.   tat.-galL,   lUehel.   I. 

13032.) 

LANCEitoN,  S.  m.,  jeune  brochet  dont 
le  corps  est  eflilé  comme  une  lance: 

Lancerons,  anguilles.  (1462,  Arch.  muu. 
Dijon,  ap.  .).  Guriiier,  Corresp.  de  la  mairie 
de  Dijon,  1,  .vliv.) 

Le  soir  le  dit  S'  de  Bourbon  au  souper 
nous  envoya  une  lamproye  et  ung  grand 
lanceron.  {Letl.  de  Louis  XII,  t.  IV,  p.  268.) 

Puys  luy  offrent  lamproyes...  lancerons... 
Puys  luy  estoient  sacrifiez...  lancerons  ma- 
rinez. (Rau.,  le  Quart  livre,  ch.  lx,  éd. 
1532.) 

Plusieurs  en  France  l'appellent  hroche- 
lon, quand  il  est  bien  petit,  lanceron,  quand 
il  est  un  jjeu  plus  granil.  (JutiuERT,  Trad. 
de  l'IIist.  des  poissons  de  Rondelet,  ch.  xi, 
éd.  1338.) 

On  lit  dans  le  Dict.  élym.  de  .Ménage,  éd. 
1730:  «  L«)ia'ro?t, petit  brochet.  (Je  mot  est 


710 


LAN 


LAN 


LAN 


encore  anjonrd'hni  en  usage  dans  la  mai- 
son du  roi.  » 
Morv.,  lanceron,  jeune  brochet. 

L.vNCESTiiE,    s.  f.,  p.-ô.  lance,  pour  la 
rinv"  ; 

Ses  e>cnz  cstoit  loz  fuincz, 
MinTCscmeol  lu  alornei. 
Il  ne  s<it  mie  lot  son  estre 
Mes  Teit  ferir  t\c  la  lanceslre. 

(Florimoni,  Ilichel.  353,  f  33".) 

LANCETK,  S.  f.,  dimin.  de  lance: 
J,-i  Tos  espees  ne  vos  aront  roestier, 
Ne  ces  lancelrs,  ne  cil  espiel  d'acier. 

(Alescham,  4700,  A.  P.) 
Pour  ïirelon  ne  pour  saetc 
>'e  pour  pierre  ne  pour  lancetr. 
{Hem.  fl  poés.  d'i  citer,  if  la  Penne,  xiv*  s.,  ms. 
.^nsers  5U,  f  .Si'.) 
Canada,  lancette,  aiguillon  d'une  guêpe. 

L.VNCEURE,  -  chure,  s.  f.,  élancement  : 
Lanchure.  (Oddegh.,  Ann.  de  Fland.) 

L.\N'Cn.\iiT,  S.  m.,  pièce  de  bois  : 
Les  grands  faRols  devront  avoir  de 
loyure  huit  paumes  de  cloyure,  et  en  cha- 
cun deux  laiichars  de  sept  pieds  de  long. 
(Coût,  de  Hayn.,  cv,  Nouv.  Coût,  eén.. 
Il,  33.) 

L.wcHE,  voir  Lance. 

L.VNCHEIS,  voir  L.VNXEIS. 

LANCiiEi.iN,  voir  Lancelin. 

bANCHICH,  S.  m.  î 

Pour  .n.  austes  a  réfère  le  lanchkk  du 
moustier  des  ladres,  .m.  s.  (1-371,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

On  fait  un  rcfens  a  un  lanchich. 
(1414,  i6.) 

1.  LANCHiEn,  S.  m.,  arsenal  où  l'on 
renfermait  les  lances,  les  armes  de  trait  : 

Quant  celé  se  oi  ensi  mesamer,  s'en  fu 
comme  toute  dervee,  si  jure  que  ja  mes  ne 
dira  it  honte  ne  a  home  ne  a  feme,  puis 
prent  .1.  espiel  en  .i.  lanchier,  si  l'en  vait 
ferir  parmi  le  cors.  {Arlur,  ms.  Grenoble 
378,  1»  55'-.) 

i.  L.ANCHIBU,  voir  Lancier. 

L.vNCHURE,  voir  Laxceure. 

LANCi,  lancy,  lansi,  s.  m.,  esquinancie, 
maladie  de  la  gorge  : 

Le  lancy,  le  maulubec  vous  trousse. 
(Rab.,  Il,  prol.,  éd.  1342.) 

.\llez  de  par  le  diable,  disoit  le  vieille,  a 
l'escolle  :  que  le  lansi  vous  esclatte.  (Des- 
PER.,  De  l'escollier  d'Avignon  et  de  la 
titille,  t»  198  V,  écl.  13R4.) 

1.  LANCiEn,  lanchier,  verbe. 

—  Xeulr.,  lanw.-r  des  traits: 

Si  se  fiert  en  la  meslee  la  ou  il  lancent 
plus  espcs.  {Artur,  nichel.  337,  f'  81».) 

Ains  se  dépendirent  la  gcnz  le  roi  bien 
et  visuereusemcnt,  et  asseiz  i  ot  trait  et 
lancié.  (.MÉN.  de  Reims,  69,  Wailly.) 

—  Combattre  avec  la  lance  : 

Toudi*  coiubalant,  trayant,  lanchanl  et 
^rans  apperliscs  d'armes  faisans.  (Froiss., 
Cftron.,  III,  20'J,  Lucc,  ms.  Amiens.) 


Alla  le  gentil  chevalier  (rtiicer  a  ung  che- 
valier et  fist  en  peu  d'heure  qu'il  l'eut  des- 
monté. {Percef.,  I,  ("  132%  éd.  1328.) 

—  Act.,  percer,  piquer: 

Vous  n'avez  pas  bien  ouvré  envers  le 
juste  homme,  si  vous  ne  vous  estes  pas  re- 
pensez que  vous  ne  le  crucifiez  mye,  mais 
vous  ['avez  lancé.  (Percef.,  VI,  f»  123'',  éd. 
1328.) 

—  Jeter  : 

Se  puis  demain  tos  puis  as  pnins  liaillier, 
Je  TOS  ferai  en  ma  cartre  lanchier. 

(IVmmr.,  Ogicr,  .3215,  Barrois.) 

Je  le  ferai  en  ma  carlre  lancier. 
Qu'il  ne  verra  oc  ses  mains  ne  ses  pics. 
(iD.,  ib.,  9577.) 

—  Plonger  : 

Et  si  avoit  une  playe  qui  lui  descendoit 
de  l'oreille  jusques  parmy  le  nez  si  qu'on 
V  lancerait  la  paulme.  {Perceforest,  I, 
f»  89%  éd.  1328.) 

—  Réfl.,  se  jeter,  se  mettre,  se  joindre: 

.\voeii  ches  trois  virtus  amours  do  Dieu  se  lancbe. 
(GiLLOS  LE  MiisiT,  Poés.,  Il,  107,  I,  Kerv.) 

—  Neutr.,  éprouver  des  hatlomenis  de 
cœur  : 

Lors  li  veist  on  un  ilnl  faire, 
Kt  démener  et  corecier. 
Les  iols  movoir,  le  cuer  lancier. 
Les  bras  estendre  et  tressaillir. 

(Gauvain,  3121,  Hippean.) 
Adieu  vous  dy,  car  le  cœur  si  nous  lance. 
(Martial,     Yh/.    de    Charles    Vil,    !"    69    v",   éd. 
1193.) 

—  Presser  ; 

Quant  li  besongoe  lanche. 
(Jeh.  des  Prsis,    Geste  de   Liec,e,    20603,  Chron. 
belg.) 

Morv.,  se  lancer,  pousser  vigoureuse- 
ment, en  parlant  d'un  arbre  qui  s'élève 
avec  peu  de  branches  et  dont  la  lige  est 
droite. 

2.  i.ANCiEn,  s.  m.,  syn,  de  lanciere  : 
Pour  y  asseoir  lesdits  lanciers  et  cymaises 

a  llcur  dudit  mur.  (Coût.  d'Auxerrc,ù-!i\u, 

.Nouv.  Coût  gén.,  III,  600.) 

Cf.  Lanciere. 

i^AXciEiiE,  s.  f.,  sommier  mis  à  une 
cheminée  passant  à  travers  le  mur  mi- 
toyen d'un  voisin  ;  ouverture  par  laquelle 
l'eau  s'écoule  quand  les  moulins  ne  tra- 
vaillent pas  : 

Au  regard  des  lancieres,  jambes  de  che- 
minées et  cymaises,  le  voisin  les  pourra 
percer  tout  oultre  le  mur,  pour  y  asseoir 
lesdits  lanciers  et  cymaises  a  fleur  dudit 
mur.  (Coût.  d'Auxerre,  cxiii,  Nouv.  Coût, 
gén.,  III,  600.) 

Lanciere  :  f.  C'est  un  sommier  misa  une 
cheminée  passant  a  travers  le  mur  mi- 
toyen d'un  voisin;  also,  as  abbee;  ubbe  is 
a  bole,  or  overture,  for  the  passage  of 
sonie  part  of  a  streame  thats  held  inby  a 
damme,  sluce,  etc.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

LANCINER,  V.,  frapper  d'une  lance, 
jouer  de  la  lance,  transpercer  : 

Lancino,  nas,  avi,  aliim,  lanciner,  c'est 
ferir  d'une  lance  ou  jouer  de  la  lance. 
(Voc.  lat.-fr.,  1487.) 


L'icbneumon...  se  lance  de  plein  sault 
dans  sa  gorge  (du  crocodile)...,  tant  qu'il 
ait  lanciné  le  coMir  de  la  beste  a  belles  den- 
tées. (Jean  de  Moxtlyard,  Hiéroglyphes  do 
Jan-Pierre  Valerian,  xxix,  10,  éd.  1615.) 

LANÇON,  launçoun,  s.  m.,  branche 
d'arbre  : 

Sa  teste  est  or  très  bon,  ses  cheveux  si 
com  launçouns  de  palmiers  aunez  et  très 
espes,  noirs  cdui  li  corf.  (Bible,  Cantique 
des  Cantiques,  ch.  5,  v.  ll,Ricljel.  1.) 

Un  espieu,  grand  comme  un  lançon. 
(GoiLL.  DU  CnouL,  Disc,  sur  la  Castra- 
melation,  p.  17,  éd.  1381.) 

LANÇIIEL,  voir  LlXSUEL. 

land(au.mone  du), se  faisait  ledinianchc 
gras  à  Nouaillé  ;  il  fut  alloué  32  1.  16  s.  3 
d.  k  cet  effet,  en  1362.  (Arch.  Vienne.) 

LANDAGE,  s.  m.,  landes  : 

.II.  .c.  acres  de  terres  lesquelles  a  pré- 
sent sont  en  landages  et  bruieres.  (140.1, 
Denombr.  du  baill.  de  Rouen,  Arch.  P  307, 
f»  106  r».) 

Aussi  avons  surnos  dites  terres  plusieurs 
moulins,  coulombiers,  le  bois  du  Fay, 
landages,  viviers,  estangs.  (1450,  Denombr. 
du  baill.de  Co)iS(ert(in,Arcb.P30i,f»  197  r\) 

LANDCo.MMANDEUii,  lanlcommandeur, 
lamdecommandeur,  s.  m.,  commandant  du 
pays  : 

Et  vient  eucor  en  leur  oompangnie  H 
conte  de  Ravenberch,  qui  estoit  frère  aduc 
de  Mont,  et  le  lamdecommandeur  que  ons 
dit  le  sangnour  des  Jons,  qui  avoit  ber- 
nois tout  vermelhe.  (J.  de  Stavelot, 
Cferon., p. 188,  Borguet.)  Landcommandeur . 
(ID.,  ib.,  p.  190.) 

Désire  le  gouverneur  des  pays  d'Outre- 
Meuse  .Monsr  le  lanlcommandeur.  (4  sept. 
13C0,  Lell.  de  l'év.  de  Liège  à  la  gouv.  des 
Pays-Bas,  Arch.  gén.  de  Belg.) 

1.  LANDE,  launde,  s.  f.,  contrée  boisée  : 
Dune  loerunt  luit  li  fusl  de  la  lande  de- 
vant  la   face    del    Seignur.  (Liv.  des  ]'s., 
Cambridge,  xcv,  12,  Michel.)  Lat.,  sallus. 

Une  lan'le  a,  Corcers  a  nun, 
Prez  de  la  forestde  Liun. 

(Wace,  flou,  3*  p.,JlI,  Anilresen.) 
Yindrent  li  phisur  en   une    lande   u    il 
truverent   miel.  (Bois.,    p.    48,  Leroux  de 
Lincy.)  Lat,,  sallum. 

A  tant   eissirent  dous  urs  de  la  lande  e 
devurcrent  e  tut  dépecèrent  quarante  dous 
des  enfans.  (Ib.,  p.  331.)  Lat.,  de  saltu. 
Dang  ers,  li  orribles  maufes, 
Quanl  il  se  senli  enchauses, 
S'enfnist  pins  tost  que  rerf  en  lande. 

(Itnse,  ->I535,  Méon.) 

Corant  coine  cerf  en  lande.  [Chron.  de 
S.-Den.,  ms.  Sle-Gen.,  f"  239''.) 

Paslure  ou  boys,  launde,  lurberiere. 
(Econ.rur.fC.  16,  Lacour.) 

Pour  festoier  mestro  André  de  Leschalle, 
et  sa  femme,  lesqueulx  venoienl  de  voyage 
de  Nostre  Dame  de  Celles  et  de  la  Lande 
en  une  pinte  de  vin  claret,  .vi.  d.  (1472, 
Sle-Croix,  Vasles,  Arch.  Vienne.)  Ailleurs, 
Si-Antoine  de  la  Lande. 

2.  LANDE,  s.  f.,  lambda  : 

Le  V  os  du  chief  qui    est    eu    la  partie 


LAN 


LAN 


LAN 


711 


derrière  qui  est  conjoint  o  les  il  nervaus 
par  leur  partie  derrière...  est  apelé  l'os  de 
la  lande  et  est  de  telle  fournie  comme  est 
la  comniixture  de  la  lande  qui  est  une 
lettre  grecque  ainsi  faite  A.  (H.  DE  MON- 
DKVILLE,  Uichel.  2030,  f"  li*.) 

LANDEFUiDE,  lauguefride,  s.  f.,  paix  : 
15  libres,  4  sols,  2  deniers  a  lleaielin 
du  Chewall  pour  les  despens  monseigneur 
Jehan  de  Billey,  mons.  Colars  des  11er- 
moizes  et  leur  route  en  estant  a  Erlons,  en 
trailiant  la  rcconfirnialion  de  la  landefride 
avec  les  gens  dou  conseil  mons.  de  Trieves 
et  dou  conseil  la  duchesse  de  Loherreigne 
avec  les  gens  de  la  conteit  deLucenibourch. 
(1346-48,  Compte  de  Jehan  deSle  Genevie/fe, 
prevot  de  Lonwy,  Arch.  .Meuse  15  1852, 
f"  16  r».) 

.Messire  Charles  de  Boeme  qui  pour  ce 
temps  regnoit  et  estoit  roy  d'AUemaigne 
et  empereur  de  Romme,  institua  le  duc 
Wincelant  de  Boeme  et  le  fit  souverain  re- 
gard d'une  institution  et  ordonnance, 
qu'on  dit  en  Aleniagne  la  lancjuefride  ; 
c'est  a  dire,  tenir  les  chemins  couvers  et 
seurs  et  que  toutes  manières  de  gens 
peussent  aller,  venir  et  chevaucher  de 
ville  en  autre  seurement.  (Froiss.,  Chron., 
liv.  III,  p.  266,  6d.  1S59.) 

Landefride ,  alliance.  (D.  J.  Fr.,  Voc. 
auslras.) 

—  On  appelait  aussi  landefride  les  con- 
férences des  souverains  ou  de  leurs  repré- 
sentants. En  loM  on  a  donné  ce  nom  à 
un  impôt  levé  en  Lorraine  pour  aider  à 
repousser  les  Turcs. 

LANDELLE,  S.  f.,  lande  : 

Les  landelles  sizes  entre  Mailloc  d'une 
partie,  et  la  Brosse  de  l'autre.  (1323, 
Conlr.  d' échange, Mon(^c,  Pr.de  l'H.de  Brel., 
1, 1330.) 

Lieu  dit  et  nom  propre,  la  Landelle. 

LA.NDER,  V.   n.  ? 

Renaas  Je  Trie  poa  landoil 
Qae  li  ans  l'autre  n'ataudoit 
De  ferir  et  de  cliaploier 
Et  de  ces  cous  bien  enployur. 
^Dretel,  Tourit.  de  Chauv.,  3'J19,  Delmotte.) 

L.VNDETE,  S.  f.,  dimiu.  de  lande  : 

Au  buec  de  la  lande  trois  acres,  es  lan- 

deUs  onze  verges.    (1326,    Arch.    JJ    64, 

f»  108  r».) 

LANDiE,  -  ye,  lend.,  laimd.,  s.  f.,  parties 
naturelles  de  la  femme  : 

Tentigo,  /aandie,  locus  voluplatis.  (J.  de 
Garl.,  Gloss.,  Scheler,  Lex.,  p.  41.) 
Les  dames  l'apelent  Undie 
Por  ce  qu'ele  est  eniiij  le  cod. 

(/i«ar(,  Br.  XXII,  Ui.  Martin.) 
Brichemcr  misl  le  chaaigooa. 
Et  la  landie  i  mist  li  cos. 

(«.,  704.) 

Hec  tentigo,  landie.  {Glost.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

Le  fournier  les  avoit  envoyez  a  la  landie 
leur  mère.  (1395,  Arch.  JJ  149,  pièce  175.) 

Envoyer  quelqu'un  a  le  landie  se  mère. 
(1408,  Béthune,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Tentigo,  landie.  {Gloss.  rom.-lat.  du 
XV»  s.,  p.  14,  Scheler.) 

Jehanniu    Faulchon    dist   au    suppliant 


qu'il    alast    a   la  landyc  sa   niere.    (1450, 
Arch.  JJ  189,  pièce  44.) 

Landie  du  con,  tentigo.  (1464,  J.  Laga- 
DEUG,  Catholicon.  éd.  Aullrel  de  Quuct- 
i|ueueran,  Bibl.  Quimper.) 

l'eincts  luy  la  giieulle  ayant  des  bords 
Salles,  baveux,  ^luans  et  ords. 
Et  inoroes  cunime  la  landie 
D'une  cornasse  lefroidie. 
(Les  iluses  iucognues  ou  la  Seille  aux   iourriers, 
le  portrait  de  Paraphage,  éd.  1604.) 

1-  LANDIER,  S.  m.,  gros  chenet  de  fer 
servant  i  la  cuisine  : 

Preoi  et  pailles,  chauderons  et  trepiez 
El  cros  aguz,  tenailles  et  landiers. 
^Charroi  de  Sijmes,  111,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Gros  rost  et  feu  a  Iroys  landiers. 
{Farce  de  Colin  qui  loue  et  despile  D.,  Auc.  Th. 
fr.,  1,  231  .> 

Eusthenes  aydoit  a  escorcher,  et  Pa- 
nurge  mist  deux  selles  d'armes  des  che- 
valiers en  tel  ordre  qu'elles  servirent  de 
landiers.  (Rab.,  Pantagruel,  ch.  xxv,  éd. 
1542.) 

Ce  qu'en  plusieurs  lieux  de  la  France 
est  appelé  landier,  est  ici  (à  Paris)  nommé 
chenet.  (H.  Est.,  Prec.  du  lana.  franc, 
P..181,  Feugère.) 

Hz  furent  conlraincts  de  se  lever  de 
table  et  aller  a  la  cuisine,  ou  ils  ne  trou- 
varentame  vivante  et  le  feu  tout  mort,  et 
les  landiers  froids  comme  ceux  d'une  con- 
frairie.  (Brant.,  Grands  Capit.  estrang.,  I. 
I,  c.  xxxii,  Bibl.  elz.J 

Pleurci,  broches  et  landiers;  pleurez,  vous,  leche- 
(friles. 
(1623,   Oraisons  l'un,    de  Car.  prenant,  Var.  hisl. 
et  litl.,  III,  364.) 

Barbazan  rapporte  qu'en  certaines  pro- 
vinces on  dit,  en  parlant  d'une  personne 
frileuse:  t  Elle  est  froide  comme  un  lan- 
dier.' D'un  autre  côté,  les  dictionnaires 
de  Trévoux  et  de  Leroux  citent  l'expres- 
sion proverbiale  :  froid  comme  un  lan- 
dier, qui  s'applique  aux  personnes  d'un 
caractère  froid.  L'exemple  de  Brantôme 
cité  ci-dessus  explique  ces  locutions.  11 
est  probable,  ainsi  que  le  remarque  Mé- 
rimée, qu'on  a  dit  d'abord,  avec  Bran- 
tôme :  comme  landier  de  confrairie,  parce 
que,  les  salles  qui  servaient  de  réunion  à 
des  confréries  n'étant  pas  habitées  or- 
dinairement, on  n'y  fait  du  feu  qu'aux 
jours  de  séances  et  au  dernier  moment. 

Berry  et  .Morv.,  landier,  chenet. 

CL  Andier. 

2.  LANDIER,  s.  m.,  synonyme  de  coffre  : 
Chacun  veut  avoir  de  l'argent  ; 
Chacun  bien  souvent  n'en  a  point, 
El  chacun  n'en  fait  raye  a  point. 
Se  le  roy  n'en  fait  tant  forger, 
A  chacun  coffre  ne  landier 
ye  fauldra  pour  mcllre  le  sien. 
{Dit  de  Chascun,  Poés.  fr.  des  xv°  et  \\i'  s..  I, 
224.) 

i.ANDiN,  S.  m.,  baladin  ? 
Il  engoolloit  ung  verre,  une  lace, 
Il  gambadoit,  il  faisoil  le  badin, 
Oncq  on  ne  vil  un^'  plus  parfait  landin. 
(Cu.  BouBDicNt,  Leg.  de  P.  Vaileu,  p.  2:i    éd. 
1-23.) 


i.ANDiT,  voir  Lendii. 

i.ANDOi.LE,  S.  f.,  lutte,  combat  : 
Or  entrons  en  laudolle  ! 
Util.  DIS  Preis.  Geste  de  Liei/e,   20244,  Scheler, 
liloss,  philol.) 

1.  TANDON,  laundon,  laidon,  s.  m.,  bâ- 
ton ou  billot  qu'on  attache  au  cou  des 
chiens,  pour  les  empêcher  de  chasser   le 
gibier;  et  en  général  muselière  : 
De  grant  orgoil  vos  apensastes. 
Trop  avez  longenieul  vcscu. 
Trop  avez  lonc  landon  eu. 
Cesle  honte  sera  venchiee. 

(Ben.,   Iroie,  2145i,  Joly.) 
Liez  estoit  eu  on  landon  (le  chien). 

(Tristan,  I,  1400,  Michel.) 
Li  Ituus  ouevre  Puis  de  la  haise 
Qui  fn  fermes  a  un  laidon. 
(Renan,  Suppl.,  var.  des  v.  233G6-77,  p.  2.S1. 
Chabaille.) 

Si  la  vos  fis  tant  enhair... 
Que  H  feiles  d'un  cheveslre 
Un  landon  fere  et  un  coler, 
Trere  en  un  bois  et  déceler. 
(Ct.  DB  CoI\ci,rf«  t'Empereris  qui  ijarda  sa  chasleé, 
Uichel.  23111,  f  275».) 
Je  ne  doi  prisier  .i.  landon 
Mui,  ne  mon  arc,  ne  mou  brandon. 

(Rose,  Bichel.  1573,  1"  132'.) 

Lors  les  cslnt  ensi  mener 
Comme  on  maine  l'ours 'ca  Mni/o». 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.  98,  Peigné.) 
Veuz  chen  n'est   pruz  a  mettre  en  laun- 
don. {Prov.  de  Fraimce,  ap.  Ler.  de  Lincy, 
Proo.) 

De  jours  la  laist  pestre  ha  bamlon  (la  vache) 
Sans  enpesirail  et  sans  landon. 

(Fait.  d'Ov..  Ars.  5009,  f»  «•.) 
Li  cheval  sans  frain,  sanz  landon 
Courent  partout  a  leur  bnudon. 

Ul>..  f  11''.) 

Que  il  nieisseut  landons  a  leurs  chiens 
en  la  saison  que  il  appartient  a  mettre 
landon.  (1324,  Arch.  JJ  62,  f»  174  v».) 

.1.  landon  de  fier  ou  col.  {Sept  sag.  de 
Rome,  Ars.  .3354,  f"  9a''.) 

Sur  ce  que  nous  [iroposasmes  de  nostre 
office  contre  Guillot  Leigue  qu'il  avoit  un 
chien  en  sa  maison  qui  n'avuit  poiut  de 
landon,  tendant  a  lin  d'amende,  etc.  (13 
sept.  1387,  Sentence  de  la  prevosié  de  Mon- 
targis,  ap.  Le  Clerc  de  Llouy,  t.  II,  r<>15  r», 
Arch.  Loiret.) 

Défense  par  la  coutume  du  Poitou  »  do 
tenyr  des  chievres  sinon  aux  laboureurs  a 
ung  areau  une  tbievre,  et  aux  laboureurs 
a  deux  areaulx  deux,  lesquelles  ilz  seront 
tenuz  mener  pnsturer  par  les  chemyns 
herbuz  et  les  tenyr  par  ung  landon,...  • 
(1579,  Prieuré  de  Ligugé,  Arch.  Vienne.) 

—  Fig.,  sujétion  : 

Et  Ainors  respont  :  Ge  l'olroi. 
Que  que  ce  soit  en  aventure, 
.Sauve  m'onor  cl  ma  droiture. 
Adonc  me  m^st  a  son  bandon, 
(^nii-  le  suen,  en  son  landon. 

(La  Poire,  1200,  Slehlicb,  p.  CG.) 

Ancien  Iroycn,  landon,  gros  bûton  que 
l'on  pend  au  col  des  mâtins.  (Grosley.) 
Aunis,  Poitou,  Vienne,  arr.  de  Poitiers, 
Deux-Sèvres,  landon,  lisière  avec  laquelle 
on  supporte  un  enfant  pour  l'aider  h  mar- 
cher. Mons,/andon,traverse  de  bois  accro- 


!i 


LAN 


cliéenii  l)Oul  du  timon  d'une  voilure  et  à 
laquelle  on  attache  les  traits  dos  chevaux 
de  la  volée.  Nonn.,  Dessin,  landon,  cour- 
roie, discours  traînant. 

i.  LANooN,  s.  m.,  petite  lande  : 

AUnt  e(sl  TQs  dd  aalr?  en  on  laaiôn, 
E  Jesceniloil  del  granl  palais  Karlloii. 
Hol..  m$.  Chilcanroas,  V  68  r».  Meyer,  Rfc. 
p.  Î36.I 

LAXDonE,  ailj.,  fainéant  : 

Se  srattent  la  teste  avecques  un  doipt 
comme  landorez  dessoûlez,  baislent  aux 
mousclies  comme  veaulx  de  disme,  chau- 
vent  des  sureilles  comme  asnes  de  Arcadie 
au  ehanl  des  musiciens.  (RaB.,  Prol  du 
liv.  m,  éd.  t332.) 

Il  y  a  force  pronds  qui  sont  grands  lan- 
dores  et  lanaoyrans.  Braxt.,  Capil.  fr., 
IV,  16*,  Lalaune.) 

Une  landore,  <|ui  travaille  laschement  ou 
lentement.  (Ood.,  Cur.) 

Gnernesey,  elandrai,  paresseux,  lambin. 
Morv.  et  Wallon,  landroie,  paresseuse, 
souillon.  En  \orm.,  Dessin,  on  dit  lan- 
dorer  dans  le  sens  de  lambiner. 

LANDREux,  adj.,  parcssBux,  languis- 
sant : 

Landreux.  faible,  demv  malade,  en  mau- 
vais estai,  vulg.  (OcDlN,'Ctir.) 
Cf.  Landore. 

L.ANDRivEL,  S.  m.,  lanterne,  fanal  : 
Landrivel  :  m.  Tlie  lanterne  of  a  ship. 

(COTGR.,  éd.  J6il.) 
Enfans,    voslre    landricel   est     tombé. 

(Rab.,  IV,  XVIII,  éd.  15S2.) 

LAXDWEKE,  S.  f.,  sorlc  de  fossé  : 
S'en    vindrent    par      trois     batailles... 
jusques  a  une   landwere,  i-'estoit  une  def- 
fense  d'un  fossé  qui  estoit  non  pas  moult   1 
loing  de  la.  (Froiss.,  Chron.,  XV,  290,  var., 
Kerv.) 

En  toDrnant  et  advironnanl  cette  land-   ] 
were.  (Id.,  «6.,  XV,  294.)  Impr.,  lancwere. 

i.AXÉ,  laine,  adj.,  de  laine  : 

>  estoi«Dt  mie  bieo  lanr 
Lor  drap.  I 

'H»i:d.  de  Coxdé, /i />i<  des  Hirout,  Ars.  311-2, 
P  318*.) 

—  Couvert  de  laine  : 

Montons  laines. 
'P.  DB  BbaCb,  Poem.,  f»  31  r°,  éd.  157C.) 
Immole  cent  brebis  a  l'eicbiiie  lainee. 
(1.  DE  HosTi-YiXD,  llieroglyphii^iies  de  Jan-Pifrre 
Yaleria»,  xiii,  13,  éd.  1615.) 

—  yni  nourrit  beaucoup  de  montons  : 

Auvergne.  Lainee.  (La  Porte,  Epith., 
.'d.  1371.) 

LANCis,  (ani's,  adj.,  de  laine  : 

Que  les  contrepoinliers  deseur  soient  de 

bourre  lanieche.   (E.  BoiL.,  Liv.  des  Met., 

p.  387,  Depping.) 

Bourre  londice  ou   laniche.  (1410,  Stat. 
de  la  drap,  de  Chauny,  Arcb.  Cbauny.) 
...  Le  lit  ilu  leljnear  soaloit  estre  drestë 
I>e  mallelats  mollet»  et  de  raaotes  lanisses. 
I  -A.  DE  B*ii,  l'ormes,  I.  VI,  r  16!»  r". 


LAN 

LANEL,  S.   m.  ? 

Deux  peelles.  deux  sommes,  un  lanel  et 
une  besche.  (1373,  Etat  des  revenus  de 
l'archec.  de  neims.  Arcb.  admin.  de  Reims, 
m,  427,  Doc.  iuéd.) 

LANEOR,  -  eeur,  -  eur,  tanneur,  lasneiir, 
s.  m.,  apprêteur  et  marchand  de  laine  : 

Tinteriers,  parcurs  et  laneurs.  (1262, 
Bans  aux  échev.,  00,  Assise  sur  les  drap, 
de  Douay,  f°  8  v»,  Arcb.  mun.  Douai.) 

Ne  soit  nus  si  hardis  valles  tonderes  ne 
laneres.  (76.,  f»  13  v».) 

Laneeurs.  (Voc.  drs  mest.,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

Les  pareurs  de  cuirs  et  conraieurs,  pele- 
tiers,  bouchier.<,  et  tous  ceulx  qui  sont 
appelles  tanneurs.  (Liv.  des  Esches,  ms. 
Chartres  411,  f»  80  v.) 

Lesdiz  prodonimes  et  commun  de  ladite 
drapperie  esliront  trois  mestres,  c'est 
assavoir,  deux  tanneurs  et  un  texerant 
(1361,  Ord.,  m,  512.) 

Jaquemin  Hermin  de   .Nielle  le  Chastel, 
lanneur  de  draps,  lequel  (anneur  requist. 
(1377,  Arcb.  JJ  U2,  pièce  113.) 

Foulons  et  lantieurs.  (26  juin  1433,  Cart 
Caitl.,  f»  281S  Bibl.  Provins.) 

Henri  Roche,  foulon  et  lasneur  de  draps 
a  Peronne.  (1430,  Arcb.  JJ  180,  pièce  122.) 

—  Fém.,  laneresse: 

Que  tous  foulions  mêleront  en  icelle 
boete  chacun  samedy  unp  denier  et  chas- 
cune  laineresse  une  maille.  (Slal  des 
pareurs  et  foutons,  xv"  s.,  ap.  A.  Thierrv 
Afon.  inéd.  du  Tiers  Etat,  t.  III,  p.  379.)  " 

1.  LAN-ER,  lanner,  lenner,  v.  a.,  apprêter 
la  laine,  la  mettre  en  œuvre  : 

Filler,  tressir,  fouler,  taner  et  taindre, 
comme  de  toutes  autres  choses  qui  a 
mistere  de  drapperie  appartiennent.  (1334 
Arcb.  JJ  69,  pièce  1.) 

Ne  faire  nul  meslier,  draper,  taindre,  lati/r. 
(GiLiox  LE  McisiT,  Poés.,  l,  280,  2,  Kerv.^ 

Tieulx  draps  estaient  foules,  lennez  et 
aprestez  hors  les  mettes  et  povoir  des  diz 
jures.  (1381,  Arch.  K  33*,  pièce  14.) 

Ou  dit  molin  l'en  pourra  fouller  par 
nuit  et  par  jour,  maiz  l'en  n'y  pourra  pas 
lenner,  excepté  de  jour.  (1388,  Ord.,   vu, 

Lesdiz   deniers   deuz    audit  mestier   de 
fouler  et  de  lanner,  pour  cause   des  droiz 
et  ordenances  dessus   dictes.  (1402    Ord 
viil,  514.) 

2.  T.AXER,  voir  LA.N'IER. 

1.  LANERET,  adj.,  à  laine  : 

Li  milliers  de  cardons  laneres  si  doit 
.1.  maaille.  (xii*  s.,  Déclar.  des  droits  de 
travers  pei-çus  d  Amiens,  ap.  A.  Thierry, 
Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat,  I,  84.) 

Il  li  6st  lote  la  char  dcspecier  et  de- 
rompre  o  peignes  lanerez.  (Vita  Pair.,  ms. 
Chartres  371,  f»  83  r».) 

0  peignes  laneres.  (Ib.) 

2.  LANERET,  lanieret,  lasneret,  tenerel, 
s.  m.,  diin.  de  tanier,  oiseau  de  proie: 

Kt  avec  liiy  ui  dd-'  varlel 
Oni  porloil  noit  Ijon  lanrrrl. 
ir.ACES,  Rom.  des  dediiiz,  Ars.  3332,  f»  2  ï°.) 


LAN 

I  Si  prist  le  maistre  son  varlel 

El  le  lanicr  le  lanierel. 

(/*.,  f  3  r».) 

Que  quicomqz  personne  qui  troeve  fau- 
con, lercellet,  lanye  ou  tanerette,  austours 
ou  auter  faucon  qui  ceo  soit  perdue  de 
lour  seigneoior,  que  mainleuant  il  la  port 
al  viscount  du  counlé. (Stat. d'Edouard  III, 
au  XXXIV,  impr.  golh.,  Bibl.  Louvre.) 

Aloienl  voler  des  faucons  et  des  laneres 
au  dehors  de  Londres.  (Froiss.,  Chron., 
IV,  316,  Luce,  ms.  Rome.) 

Ung  couple  de  lasniers  ou  de  lasneres 
(13  déc.  1513,  Arch.  Bass.-Pyr.,  E  380, 7071.) 

Tousjours  il  en  demeure  quelques  uns 
pour  voler  les  perdreaux  avec  les  vautours, 
les  lenerets  et  les  tiercelets.  (Fledbange, 
Mem.,c.  V,  éd.  1731.) 

Le  lanier  est  femelle,  et  dont  le  masie 
est  nommé  lanerel.  Le  lanerel  n'est  de  si 
grosse  corpulence  que  sa  femelle,  aussi 
est  il  moins  estimé.  (Belon,  Nat.  des  ovs.. 
2,  XXII,  éd.  1333.) 

Et  encore  au  xviii»  s.  : 

Lanerel.  s.  m.  Nom  d'un  oiseau  de  proie, 
qui  est  le  mâle  du  lanier.  11  est  moins 
grand  que  le  faucon.  (Prév.,  Manuel  lexiq.) 

1.  LAXERiE,  lainerte,s.  t.,  lieu  où  l'on 
vend  la  laine  : 

Item    la  peleterie   et    laine7-ie   en    ladite 
ville  pour  dix  livres.  (1293,  Liv.  Rouge  de  la 
Chambre  des  comptes,  f»   242"",   ap.    Duc 
Lanaria.) 

2.  LAXERIE,  tasnerie,  s.  f.,  lâcheté, 
pusillanimité  : 

Onqnes  nus  g;iber  ne  me  pot 
Ne  raa  TiloDJe  ne  sot. 
Or  CDlrerai  en  tasnerie 
Qnanl  je  dos  amender  ma  vie? 

(lie  des  Pires,  Ars.  3641,  f»  28''.) 

Cf.  Lanier  2. 

LAXETER,  JaineJer,  V.  n.,  travailler  la 
laine  : 

Que  nulles  femmes  ne  lainette  en  car- 
don, a  secqne  a  moulié.  {Stat.  des  pareurs 
et  foutons,  xv»  s.,  ap.  A.  Thierrv,  Mon. 
inéd.  du  Tiers  Etat,  III,  578.) 

LAXETEL-R,  S.  m.,  âpprêteur  et  mar- 
chand de  laine  : 

Et  le  lainne  c'on  devera  tintre  mouree 
que  li  tinteriers  ne  soit  si  hardis  qu'il  l'en- 
voil  au  laneteur  dechi  adont  que  cils  u  celé 
qui  le  lainne  sera  l'ara  veue  se  ele  est  bien 
tinte.  {Bans  aux  échevins,  00,  f  23  v», 
Arch.  mun.  Douai.) 

LANETox,  s.  m.,  fil  de  laine  : 

Si  ne  mecle  nus  hom  ne  teme  boure  ne 

flocon  ne  laiuto7i  ne  «ratuise  de  i)eaus  ne 

estonture  batue.  (1233,  Bans  aux  échevins, 

QQ,  f  13  v»,  ArcI).  nain.  Douai.) 
Flocons  ne   lanetons.  (Dans  aux  échev., 

00,  f»  19  v,  Arch.  mun.  Douai.) 

Bourre  londice  ou  laniche,  laneton, 
pennes  ne  graluise.  (1410,  Stat.  de  la  drap, 
de  Chauny,  Arch.  mun.  Chauny.) 

i.AXETTE,  S.  (.,  sorte  de  fourrure  : 
Foynes,  regnardz,leopardz,  lunettes,  con- 
gnins  noirs  et  aultres  peaux.  {Négoc.  delà 
France  dans  le  Levant,  t.  I,  p.  378,  Journ. 
de  La  Croisière,  Doc.  inéd.) 


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L.VNEL'RE,  lanure,  s.  f.,  lainage  : 
Qii«  leur  mestier  d'œuvre  rayée  estoit 
plus  soulif  que  le  nieslier  de  lanure  pla- 
nive  et  que  relui  qui  bien  sayoit  faire 
rayez,  savoir  bien  faire  draps  plcius.(13S0, 
Ord.,  II,  397.) 

LANEUvuE,  S.  t.,  ouvragi'  de  laine: 
Kl  sera  (le  drap)  aporles  au  poix  en  l'es- 

(juevinat'e    et   pesés    parmi    le    laneuvre. 

(1342,  Orden.  de  la  drapp.,  Rep.  des  slat., 

p.  63,  Ari'li.  niun.  Abbeville.) 

i.ANEi'x,  layneux,  s.  ni.,  ouvrier  qui 
travaille  la  laine  : 

Glnude   Fouacier,  foulon  et  layneux  de 

draps demonranta  Troyes.  (1474,  Arch. 

,1.1  195,  pièce  1043.) 

i.ANFEis,  lavffei.i,  lanlfniz,  lanfel,  s.  m., 
m  préparé  ponr  faire  de  la  toile  : 

f.'abbi'!  et  le  couvent  de  Saint  Oen  de 
Rouen  ont  et  deivent  avoir  toute  la  cyre 
qui  est  offerte  a  l'autel  de  l'iplise  den 
iMcsnil  Ogier  o  limeianon  et  sanz  liniei- 
cnon.  de  quele  condicion  qu'ele  soit,  et 
lout  le  lanfeis.  et  loiiz  les  denirs  qui  o 
lavjfeis  ou  o  lin  ou  o  autres  choses  sont 
offertes  au  dit  autel.  {Liv.  de»  Jur.,  f°74r'', 
Arch.  S.-lnf.) 

Duquel  celier  les  supplians  prindrenl 

douze  livres  de  lanffaiz  a  faire  loille.  (1410, 
Arcb.  .1.1  169,  pièce  223.) 

Dixme  de  blez,  vendnnffes,  polnfres, /an- 
fetz  et  frorrenux.  (1459,  Aveux  de  la  d'une 
de  S.  Sulpice,  mouvant  de  Vovvent,  Arch. 
Vienne.) 

Dixme  des  blez,  charnajes,  laynes  et 
lanfetz  en  la  paroisse  de  Liaipne.  (U99, 
S.-Cyprien,  Liaipne,  Arch.  Vienne.) 

On  lit  dans  un  poète  normand  du  coin- 
inencemont  du  xvii»  sii^cle  : 

Laril,  siilre,  blé,  tanfaii,  toos  mes  chères  colnlies. 
(^^^^GOT  de  l'Ksi'F.ronnieke,  la  Muxf  salirigite, 

p.   ''.},  Itlanclieinaiii.) 
Ils  ont  rompu  son  menlile,  fil  sa  feme  Isaliello 
A  perdu  son  lanfaiz,  sou  fd  et  sa  cotelle. 

(ID..  ib..  r-  90.) 

Norm.,  Orne,  lanfei,  gros  fil,  filasse: 
chemise  de  lanfei.  Ressin,  lanfei,  filasse,  et 
lig.,  discours  confus  et  embarrassé. 

LANFET,   voir  LANFEIS. 

i,ANFFAiz,  voir  Lanfeis. 

i.ANGAiîLE,  S.  m.,  sorte  d'impôt  : 

Devez  saveir  que  des  terres  graveletes 
dunl  le  langable  le  rei  est  arieré  et  n'est 
pas  rendu  en  qunremme  ne  en  la  surveille 
de  Pasclie  devant  le  soleil  escuusant,  se  le 
veskunte  les  sunjnuint  al  husteng,il  deivent 
nveir  très  sumunc.es  par  jugement.  (Lois 
de  la  cité  de  Lond.,  Brit.  Mus.  Add.  142.'>2.) 

Geste  loi  unt  tûtes  les  socnes  de  la  Cité 
u  l'uin  deit  rendre  langable  eu  quaremme. 
(Ibid.) 

Cf.  Angal. 

1.  i.\KG\GE,lan'j unge,  était  parfois  fé- 
minin : 

Oaant  il  les  vil,  bel  les  apelc  : 
Il  les  welcome  eo  s^  latj/iiifigt'. 

(Vu  de  St  GUrs,  21CG,  .\.  T.) 

—  Au  plar.,  manière  de  parler  hautaine 
pt  arrogante,  mensonge  audacieux  : 


Pour  leur  nionslrcr  leur  ontrapes. 
Leur  granl  ourgeuill,  leur  p{inslaiiij«ges. 
(Lihire  du  lion  Jehan,   1813,  Cliarriére.} 

Ces  Frauczois  ont  trop  de  tanqagn. 

Qb.,  33-20.) 

Vendeur  de  bourdes  et  langages.  (Froiss  , 
Chron..  IX,  126,  Kerv.) 

2.  LANGAGE,  -  giiagc,  s.  m.,  celui  qui 
parle  les  langues  étrangères  ; 

Car  li  languai/e  i  vienenl  de  Irestnle  la  vile. 

(Charlem.,  209,  Koschwitz.) 

LANGAGE,  languagé,  adj.,  qui  parle; 
mal  langage,  mal  parlant  ; 

Et  vaut  nutant  a  dire  Allobrogiens  (selon 
que  l'interprètent  messieurs  les  clers) 
comme  mal  languarjê  ou  mal  parlant.  (Ol. 
DE  La  Marche,  Mem.,  Introd.,  ch.  il.  Mi- 
chaud.) 

LANGAGEUR,  lançaigeur,  adj.,  parleur, 
bavard  : 

Guillot  le  Champenoys,  qui  est  homme 
de  petit  gouvernement,  yvrongne  et  grant 
langageur.  (1393,  Arch.  .1.1  144,  pièce  283.) 

Entre  vous,  bourdeur  et  langageur  et 
vendeur  île  bourdes  et  langages.  (Froiss., 
Chron.,  IX,  126,  Kerv.) 

Ung  rude  parleur  donne  souvent  ung 
meilleur  conseil  que  le  beau  langageur. 
{Bozier  des  guerres,  Ricbel.  442,  f°  63  v».) 

A  gran.'i  lartgalgeiirs  et  flallears 

Il  doit  tousjours  fermer  la  porte. 
(Moral,  diiiig  Entrer.,  Ane.  Th.  fr.,  III,  135.) 

Grand  langageur,  bcuiio  verbosus,  lin- 
guax.  (R.  Est.,  Pet.  Dict.  fr.-lat.) 

1.  LANGAGIER,  laugoger,  languagcr,  lan- 
gaigier,  adj.  et  subst.,  parleur,  grand  par- 
leur : 

Et  estoit  beau  langager,  hardy  et  cour.n- 
geux.  (Juv.  DES  Ubs.,  Hisl.de  Charles  VI, 
an  1382,  Michaud.) 

U  estoit  bon  clerc  et  bon  langaigier. 
(Louis  XI,  Nouv.,  Lxxxill,  Jacob.) 

Ung  très  maulvais  mcutin  et  hardy  lan- 
gagier. (}.  MoLiNET,  Chron.,  ch.  ccxl'vi.) 

Qui  ha  trop  de  paroUes,  prand  langua- 
ger.  (R.  Est.,  Thés.,  Verbosus.) 

J'evile  les  traits  légers 
Des  h  on  mes  trop  langagers. 
(R.  Beli.eac,  Ode,  OEuv.  pocU.,  t.  II,  V  22  t", 

éd.  1578.) 

El  parmy  les  autres  importunes  condi- 
tions qui  se  trouvent  en  iceluy,  cette  cy 
a  un  homme  languager,  comme  je  suis,  est 
des  principales  :  que  la  coustume  rende 
indécent  et  nuisible  qu'on  communique 
a  personne  tout  ce  qu'on  en  sçait  et 
qu'on  en  sent.  (Mont.,  Ess.,  1.  111,  ch.  v, 
p.  as,  éd.  1395.) 

—  Fém.,  langagière,  belle  parleuse,  ba- 
varde : 

Ouoy  qu'on  tient  belles  langagières 
Florentines,  Vcniciennes, 
Assez  pour  estre  ntessaigieres, 
El  mesmemcnt  les  anciennes  ; 
Mais,  soient  Lombardes,  nomraaines, 
f.encvojses,  a  mes  pcrilz, 
Piemontoises.  Sivoysiennes. 
II  n'est  bon  bec  que  de  Paris. 
(Vn.LON,    Cranl  Test.,  Bail,  des   feram.  de  Paris, 
Jouaast,  p.  98.) 

Ainsi   la  saulva  ionjas  pource  qu'ele  fut 
sage  et  subtille  8,  Arch.''«re.  (C.  Mansion. 
im.  des  PoH.  fVle  pourceau^.»  f'  '"^-  '^S^.' 
cb.  Y  2,  f"  96  v. 


lue  %w\A\\\<^  Inngaitjiere. 

(Le  Ctiasteaii  de  lalonr,  i-i.  U!)9.) 

th 
Va  to  cacher  dedans  nng  puis,  .jj 

Injurieuse  langiiagere,  ^ 

Retire  toy  do  nous  arrière. 
(Le  plaisant    Qitaquel  et  resjnijs!.ance  des  Femmes, 
Poés.  fr.  des  xv'  et  xvi'  s.,  VI,  187.) 

Chasse  de  ta    maison  les  vieilles  langaqeres. 
(Vauq.,  Sal.,  un,  Kns.  p.  les  lill.,  éd.  1612.) 

tanguaigier  i^  iWi  encore  pour  bavard, 
médisant,  dans  le  Haut- Mai  ne. 

2.  LANGAGIER,  lanqaigier,  v.  n.,  iiarli>r, 
parler  a\oc  facilité,  bavarder  : 

Qui  parloit  et  langagoit  pour  lui. 
(Froiss.,  Chron.,  VI,  204,  Luce.) 

Ainsi  et  aultres  paroles  langaigeoienl  les 
Anglois  parmy  Angleterre  et  disoient  que 
les  choses  ne  deniourroient  pas  en  ce 
point.  (ID..  ib.,  Richel.  2644,  f°  269  v».) 

N'est  pas  bonne  chose  d'escouter  gens 
qui  langaigent  et  qui  ont  l'art  de  bel  par- 
1er.  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c  xxxix, 
liibl.  elz.) 

Sanz  dire  qui  mieux  y  lani/aiie. 
(>'en  diray  trestoQl  en  on  mont. 
(Chr.  de  Plsa.v,  Liv.  du  chemin  de  long  esinile, 
3020,  Piischel.) 

Sy  les  regardoient  reposer  et  langaigier 
ceuix  du  sièçe.  (/Je»,  de  Montaub.,  Ars. 
5072,  f°  121  v'o.) 

Il  scavoit  langagier  en  grigois  et  en 
sithiien.  (Fossetirh,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.  lOtill,  V,  VI,  a.) 

Sur  quoi  le  duc  respondit  arrière  :  Le 
seneschal  o  beaucoup  langage  ;  et  peu' 
estre,  et  me  doubteroyc  qu'il  ne  se  face  for 
de  plus  avant  qu'il  'n'a  de  charge.  (G 
Chastell.,  Cliron.  des  D.  de  Bourg.,  Il,  .3,' 
Buchon.) 

Finablement  ilz  langagerent  t?id,  en 
samble  que  enfin,  nonobstant  les  remous 
Irances  qui  leur  furent  faites  de  leur 
capitaines,  ilz  conclurent  d'eulx  deslopii 
et  retourner  en  leurs  pays.  (Honstrele., 
Chron.,  II,  203,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.)  ■,;. 

Kt  tais  loy,  ta  fiebvre  qnarlaine;  ,'.' 

Tu  me  feras  vif  enrager; 
Tu  ne  cesses  de  langager. 
Mais  tu  ne  dis  rien  a  propos. 
(Farce  de  Gidllerme,  Ane.  Th.  fr.,  I,  3-29.) 
Tout  ne  vanlt  pas  une  coquille 
(Juant  de  languager  s'enlremel. 
Qai  trop  parle  mcnsonije  y  met. 
(Songe  doré  de  la  pncellc.  Po.^s.  fr.  des  xv"  et 
XVI»  s..  III,  222.) 

Car  aujourd'huy  chascun  se  baigne 
A  maulvaisement  langagier. 
(Le  Doctrinal  des  Filles  à  vinrier,  Poés.  fr.  des 

XV"  et  svi"  s.,  II,  22.) 
Si  follement  on  ne  va  langager 
Quand  on  est  prcst  de  l'enneiny  char^'er. 
(AmïOI.   Trad.  de  l'iul.,  I*'.uv.    mnr.,  Iiisir.  pour 
cfculxqni  manient  ail.  d'cstal,  XVIII,  éd.  1819.)i 

—  Act.,  engager  la  conversation  avec  :  | 
Tabarin,  le  voyant,  s'en  vint  lo  langager, 
.lugecnl  a  si  façon  que  c'esloit  un  bon  drole, 

ICt  qu'ils  avoient  est';  nourris  en  mesme  école. 
(L'entrée  de  Gautier  Garguille  en  fautre  monde, 
1935,  in-8.) 

—  l:if.  pris  subst.,  langage,  bavardage  : 
Que  dit  le  saigc  par  son  beau  langaigier :' 

(Le  Chasl eau  de  labour,  éd.  U99  ) 


00 


ché»  LAN 

l.lq 

jg  Ungaigier  se    trouve    dans   le   Vocab. 

r.uslras.  de  D.  J.  François,  avec  le  sens  de 

parler  sans  réflexion.  Poit.,  lingagi,  v.  a., 

faire  la  langue  à  quelqu'un. 

L.VNGAIGEUR,  VOlr  LaNGAGEUB. 

i.ANGAiGiEii,  voir  Langagier. 

UANGAiRE,  S.  ui.,  insultcur  : 

Si  aucun  lanijaire  a  accoustunié  dire  in- 
jure a  aucun  bourgeois  en  la  rue  ou  au  faul- 
bonrg,  le  bouraeois  ne  cherchera  baslon 
pour  le  battre,  s'il  n'en  a,  njais  s'il  veut  le 
frappera  par  trois  fois  de  poing,  et  s'il 
tenoit  en  sa  main  un  baslon  ou  verge  le 
frappera  par  trois  fois  s'il  luy  plaist,  et  s'il 
ilit  de  rerhef  injure,  il  le  mènera  au  juge 
lequel  fera  justice  d'iceluy.  (Cotit.  de  Lan- 
drecies,  Nouv.  Coût.  gén..'ll,  265".) 

LANÇAIS,  S.  m.,  ëtolle  de  laine  : 
Des  profficts  des  gros  langais  dudit  lien 
de  Rue,  qui  se  soulloient  bailler  a   ferme 
pour  trois  ans.  (1534,  Dev.   du    comté  de 
Ponthieu,  ap.  Duc,  Langelum.) 

L.AXGAL,  voir  Angal. 

i.ANG.VKD,  voir  Languaht. 

LANGARDE,  S.  f.,  poup  anigardc,  hau- 
teur, éminence  : 

Et  paii-n  ocl  la  langarde  niontpe. 
l«)/i<T,   ins.   Durli.,  bib.  de  Cos.,  V,  ii,    17, 
V  13:1',  Meycr,  Rapport.) 

I.AXGARDER,  v.  11  ,  bavaider,  parler  i 
tort  et  à  travers  : 

(Ra      Laisser  mesdire  et  langarâir. 

(Le  Maire,  Temple  d'honii.  el  de  ifrl.) 
Car  qaand  au  mlrouer  regardez, 
S'     Itespondez,  si  Tons  lani/ardez. 
juscuoT,  Ele./.  de  la  Mie  fille,  p.    TU,  Wjlleoi.) 
l*?:Pic.,  lingarder,  bavarder. 

'^^''  LA.VGAKT,  voir  Langl'.art. 
F.i 

PCfl-ANGAYIillEXT,  \l>ir   LaXGOIEMENT. 

1,4.  LANGE,  lainge,  lenge.  laigne,   lagne, 
me,  adj.,  de  laine: 

Kî  l3bl  a  robe  lange  et  lioe. 
I:   Kecl.  de  SldiLIEiis,  Miserere,  st.  cir,  1,  Vaji 
Haniel.; 

Il  se  vestoient  de  draps  laif/rs. 

Uiose,  Dii.  C.irsini,  1"  isy.) 

Nus  ne  puet  taillier  robes  langes  dedenz 
la  vile  <Ie  Paris,  si  ne  tient  oslel  el  establie 
levée  dedenz  la  vile,  comme  mestres. 
(Esr.  Bon..,  Liv.  des  mest.,  I"p.,  lvi,  4, 
Lespinasse  el  Bonnardot.) 

La  freperie  linge  ou  lenge.  (Id.,  ib-, 
isxvi,  26.) 

Du  fil  lange.  (1370,  Ifancon  du  roi  Jean, 
Arcli.  KK  W.  !■■  l  v.) 

S'iiiiuie  de  lil,  lange  ou  linge.  (Octobre 
\'>H.  .\rr.,  ap.  .Mantellier,  Mardi,  frég., 
III,  193.) 


—  S.  m.,  étoile  de  laine,  vAleinenl,  che- 
mise de  laine  ; 

Ed  langes  SDZ  les  paTemcoz 
Les  vpi>siez  cujrtier  .'is  denz. 
(Bth.,  II.  de  Sorm.,   Il,  5109,  Micbel.l 

Chasruns  rousist  a  Rome  aler 
riiiz  pez  en  langes. 

(lo.,  ii..  Il,  Hi:--l.> 


L.\N 


Iresluil  en  langes  e  nuz  picz. 

(iD.,  (*.,  11.  13758.1 
Sébile  estoit  issue  bors  de  sno  paveilloa; 
Aa  malia  fa  levée,  por  la  douce  saison, 
Toz  nuz  piez  et  au  langes  et  pur  sod  auqaeton. 
(J.  BoD.,  Sax.,  cxsvu,  Michel.) 
II  fu  ea  legne  sanz  chemise. 

(Trùlan,  I,  3533,  Miciiel.) 
Et  fuit  nus  pies  et  en  lainges.  (S,   Graal, 
Richel.  2453,  f  337  v».) 

Qui  les  siervoient  nus  pies  el  en  langes. 
(Ib.,  Val.  Chr.  1687,  I»  69».) 
Ainz  remest  si  poTre  t;  estrange 
K'il  n'out  sor  lai  lid)ie  ne  lange. 
(Hisl.  de  Guilt.  le  Maréchal,  9111,  P.  .Meyer, 
Romania  XI,  66.) 

Par  ces  églises  en  ires 

Nus  pies,  en  laignes  velleres. 

{Parlonop.,  2833,  Crapelet.) 

L'  il  n'orenl  ne  lin  ne  lange. 

(MOUSK.,  Chron.,  4685,  Rcill.) 
Nus  toissarrans  de  lange  ne  puet  ne  ne 
doit  taindre  de  gueide  a  Paris,  ne  de  autre 
couleur,  pour  lareison  de  ce  que  il  ne  leur 
plaist  pas  que  tainlurler  de  gueide  puisse 
tistre  de  lange.  (Est.  Bon,.,  Liv.  des  mest., 
V  p.,  Mv,  6,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Chascuns  toissarens  de  lenge  puet  avoir 
en  sa  meson  .i.  de  ses  frères,  .i.  de  ses 
neveus.  (Id.,  ib.,  r,,  5.) 

Qant  primes  au  siècle  venons, 
Somes  nos  bien  povre  et  estrainj;e 
Que  nos  n'avons  ne  lin  ne  lainge. 
(IIOB.  DE  Blois,  Kichel.  2i301,  p.  513'.) 
Les  autres  eslurent  a  soutt'rir  travaus  el 
paines  de   leur  corps,  et   a  aler  en  divers 
pèlerinages  nus  pies  et  en  langes.  (Grand. 
Cron.  de  France,  Des  gestes  au   bon  roy 
Phelippe,  ii,  15,  P.  Paris.) 

II  l'a  en  langer,  et  nuz  piez, 
'lant  erra  qu'a  sa  loge  vint. 
(.De  iErmite  que  le  deable  concilia,  850,  Ménn, 
tiouv.Rec,  11,  388.) 

PInssienrs  proies  ont  ramonnees 
Kt  maint  homme  laissiet  en  lainge. 
(Guerre  de  ilelz,  si.  256°,  E.  de  Boatcillcr.) 
Marcheans  de   lange.  (1337,   Cedule  des 
gens  de  Periers,  Cari,  de  S.-Taur.^  cccxvii, 
.\rcli.  Eure.) 

El  li  loien  de  sa  lange  desloie.  (Serm., 
ms.  Melz  262,  f°  6''.) 

Lignes  cl  lagnes. 
(GiLLO.s  i.E  MiiisiT,  OEuv.,  1,  132,  Kerv.) 

Cbascun  tixerranl  de  lange  ne  nul  autre 
ne  peut  avoir  mestier  de  ti.xerranderie  se 
il  ne  sccl  faire  le  mestier  de  sa  main. 
(1467,  Ord.,  xvi,  600.) 

Ne  je  ne  veslirny  jamais  de  lingeempres 
ma  chair  sinon  li'inge.  (Lancelot  du  Lac, 
«•  p.,  ch.  91,  .'■d.  Ii88.) 

D'autre  coslé  damoiselles  en  langes 
Vont  avec  elle  (a  piedz  r.udz)  par  les  fanges. 
(J.   Mabot,  Vmjaq.  de  Venise,  Comment  le  Rojrparl 
de  Milan,  f°  59,  éd.  1532.) 

Le  pape  n'oiiblya  ses  complimens  et 
bénédictions  paternelles  avec  le  ))resent 
accoustumé  des  langes  benistes.  (P.  Hu- 
HAULT,  Mém-,  au  1601,  Buchon.) 

—  Sorte  de  manteau  sans  collet  : 
Lange,  en  jargon  ;  fcr^aluolo.  (ANT.  Ou- 

DIN,  Dict.  fr.-ilal.,  éd  ''■' n.) 
Lange,   f.   Ferrer  '  '•    *  'abra    de    geri- 

goma.  (C.  Oun-  'sp.,  ."'d.  1660.) 


LAN 

2.  LANGE,  s.  m.,  oiseau  de  mer  : 

Lange  :  m.  A  kind  of  sea  bird,  which 
diviug  into  tbe  liellie  of  a  whale,  feeds  on 
bis  beart.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

3.  LANGE,  s.  f.,  langueur  : 

Ensi  use  la  vie  en  lange. 
Qui  bien  aime  et  dire  ne  l'ose. 
(B.  DB  CoND.,  li  Conles  de  la  rose,  91.  Scheler.) 

4.  LANGE,  voir  Langue. 

LANGEE,  langgee,  s.  f.,  coup  de  langue  : 

Car  je  sui  tous  ciertains  que  j'arai  des  lanyres 

Trop  plus  de  solerielles  que  de  femmes  senees. 

(GiLLON  LE  MmsiT,  Poés.,  11,  31,  11,  Kerv.) 

—  Langue  de  terre  : 

El  si  descens  en  la  plaine  el  outre  passe 
contre  le  aquiloun  de  Botliaglam  el  les 
ixues  de  ly  sont  contre  la  langgee  de  la 
mer  salle  del  aquiloun  en  la  lin  Jel  Jordan 
a  la  plaine  australe  que  est  la  bounde  del 
Orient.  (Bible,  Josué,  ch.  xviii,  v.  19, 
Richel.  1.) 

LANGEL,  -  eau,  -  iau,  langnel,  s.  m., 
petit  drap  servant  h  divers  usages,  petit 
lange  : 

Et  par  l'auberc,  lez  la  poitrine, 
Li  fait  passer  l'ante  fraisninc  ; 
Sanglant  an  furent  li  langnel 
El  de  la  lance  li  coulel. 

(Ben.,   Troie,  Ars.  S.'îli,  f  \?ia\< 

.VII.  langiaus  très  mauves.  (1360,  Invent, 
de  l'ostel  de  N.-D.  des  Barres,  Arch.  Loiret, 
Sle-Croix.) 

.1.  langiau  blanc.  (Jb) 

Vendeurs  de  tapiz  el  tangeaux.  (1406, 
Cart.  de  l'égl.  de  Chartres,  Richel.  1.  10094, 
p.  239.) 

Pour  un  langeau  de  bureau.  (1481, 
Compte  de  S.  Melaine,  Morl.,  Arch.  Finist.) 

En  mesnage  fault  des  berceauli 
Et  pelils  poillons  et  langeanlx. 
Des  nattes  el  da  fourre. 
(Compl.  du  nouv.  Marié,  Poés.  fr.   des  xv'  et  xyi' 
s.,  I,  221.) 

LANGELE,  S.  f.,  diiiiin.  de  langue  : 

Ilec  lingilla,  langele.  (Gloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

LANGEMAIN,  S.  m.  1 
no  moût  cors  sains  de  haut  afaire 
Mist  li  sains  hom  le  saintuaire. 
Par  moût  pais,  par  montes  terres. 
En  llcrtres  cl  en  philalieres, 
Langemains,  p.'ircheinins  et  chire. 

(Mir.  Si  Eloi,  p.  79,  Peigné.) 

LANGEOLLiLH ,  S.  III.,  marchand  de 
langes  et  couvertures  : 

De  Jehan  Besse,  Jacqnel  Moynet  et 
Jehan  Paille,  langeolliers  d'Orléans,  pour 
les  avoir  souffert  cstaler  el  vendre  es  jours 
de  marché  leur  Inngeaiix  el  couvertures 
sur  le  pavé  devant  la  porte  de  la  haie  aux 
drapiers...  en  payant  a  mon  dit  seigneur 
le  duc  par  chacun  d'eux  huit  sols  parisis 
outre  les  droits  de  hallage.  (Compte  du 
dom.  du  lur.hé  d'Orl.  pour  l'an  fini  au  jour 
de  SI  J.  B.  1468,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t. 
n,  f»3  v°,  Arch.  Loiret.) 

LANGEON,  S.  m.,  petit  lange  : 

Puis  il  dira  :  Leur  vie  j'csliinois 

Sans  nul  honneur,  de  l'honneur  que  j'aymois  : 


LAN 


LAN 


LAN 


7i:i 


Voire  et  leur  mort  honlease  el  très  vilaine 
nens  leurs  tangeon»  et  drappeajx  et  sîmois, 
Dessouhs  ileui  .-los,  d  un  an,  J'ua  jour,  d'an  mois, 
Bhncs,  noirs  et  blonds  ont  passé  par  la  peine 
Da  glaiTO. 

(M(RC.    DE  >AV.,  Harg.  de  la  ilarg..  Comédie  des 
Innocents,  p.  310,  éd.  ISil.) 

LANGEOT,  S   m.,  petit  lange  : 

EnTans    empaquetez    en    des    linges   et 

langeais.   (G.    Boocuet,   Serees,   111,   249, 

Roybet.) 

Langeât,  liltle  swalh  bands,  or  clouts  of 
woll  for  unie  cliildren.  (CoTOG.,  éd.  (611.) 

LAXGERO.N,  laigneroH,  s.  m.,  lange  : 
Une  paire  de  vies  linceuls  et  uns  Hassarl 
pour  faire  laiguerons  et  larrelles  a  uns 
povre  enfant  trouvé.  (1483,  Dépenses  faites 
par  la  ville  de  Lille  pour  les  enfants  trou- 
vés. Bulletin  du  Caniilé  de  la  lang.  et  de 
l'hist.  de  France,  t.  111,  p.  449.) 

Deux  aunes  de  frise  blanche  pour  faire 
langerons.  (1493,  ib.) 

En  Poitou,  langeron  se  dit  encore  pour 
langes. 

LANGEROS,  VOif  LANGOROS. 

LANGET,  S.  lange  d'enfant  ; 

7  aulnes  de  iroc  blanc  pour  faire  langelz. 
{liOZ,Compt.  ret.  d  Ch.  VI,  Cab.  hist.,  111, 
241.) 

On  void  les  enfans  des  Ameriquains  les 
plus  droits  du  monde,  combien  qu'ils  ne 
soyent  jamais  renfermez  et  empaquetez 
en  des  liniies  fl  langels.  (G.  Bouchet,  Se- 
rees, XX,  Kouen  1635.) 

L.ANGETTE,  S.  f.,  petit  lange  : 

Une  pièce  de  drap  en  forme  de  langelle 

et  lisière.  (Liebadlt,  Mais,  rust-,   p.  326, 

éd.  1397.) 

LANGEUL,  S.  III.,  plèci'  de  lainc  : 

Un  langeul  a  lit,  qui  bien  valoit  dix  solz. 

(1391,  Arcb.  JJ  142.  pièce  66.) 
Une  couette    de  plume   et  un   langeul. 

(1317,  Inoent.,  Rev.  de  Bret.,  2=  sér.,  1,  44.) 

Bretagne,  Saint-Malo,  Dinan,  Cancale, 
langeul,  lange  :  Langeulxel  drapeaux,  langes 
et  draps  d'enfants. 

LVNGGEE,  VOirL.\NGEE. 

LANGiLLE,  S.  f.,  dim.  de  langue  : 
Chascun  .c.  ans  li  naist  (au  serpent)  une 
goûte  en  la  teste    du   grant  d'nne  lanyille 
ou  plus.  {Sydrac,  Ars.  2320,  §  4e.) 

L.VNGXE,  voir  Lange. 

LANGNEl,,  voir  L.^.NGEL. 

LANGOiE.MiiNT ,  langaycmeiil ,  s.  m, 
examen  de  la  langue  d'un  porc  : 

Print  douze  deniers  de /orijoicment.  (1378, 
Arch.  JJ  113,  pièce  314.) 

Touchant  les  lettres  patentes  que  ma 
dite  dame  (duchesse  d'Orléans)  a  baillées 
et  octroyées  a  Bordin  Calmi  pour  le  fait 
de  langayemenl  des  porcs  de  la  ville  d'Or- 
léans. (1480,  Avis  des  o/ficiers  du  donaine 
d'Orléans,  ap.  Le  Clerc  ilt>  Douy,  t.  11, 
1°  4  r»,  Arch.  Loiret.) 

I.AXGOIAGE,  langueaiye,  langui/age,  s.  m., 
examen  de  la  langue  d'un  porc  : 


A  Jehan  de  la  Vergoe  pour  deux  porcs 
par  lui  achaptez  a  Saint  Xandre  pour  In- 
dicte aumosnerie  et  pour  le  langueaige 
d'iceulx.  (146Ï,  Compl  de  l'aumosn.  de  S. 
Berthomé,  f  110  r»,  Bibl.  la  Uochelle.) 

Item,  j'av  droicture  de  langui/age  de 
pourceanix.'  (1604,  Lelt.  de  Charlotte  des  Vr- 
sins,  Arcli.  Seine-Inf.) 

LANGOIER,  -  oyer,  -  ayer,  languayer, 
languyer,  lengueier,  verbe. 

—  Neutr.,  agiter  la  langue  comme  pour 

essayer  de  parler  : 

Nés  li  muez  assez  souvent 
Langoie  et  arrière  et  avant. 

(Dolop.,  -2243,  Bibl.  elz.) 

—  Parler  : 

L'on  l'a  faict  languayer  avant  que  le 
pendre.  (1396,  Dn  Vair,  Lelt.  inéd.,  à  de 
Thou,  p.  13.) 

—  Act.,  faire  parler  : 

Mais  ceux  qui  ne  se  veulent  point  tenlcr 
ne  lengueier  les  uns  les  autres  pour  s'entre 
descouvrir...  (Amyot,  Œuv.mesl.  de  Plut., 
f»  53  r»,  éd.  1374.) 

Et  jusqu'au  xviii"  s.  : 

Ils  remarquent  jusqucs  inix  moindres 
circonstances,  lesquelles  par  après  ils  dé- 
bitent à  leurs  confidents,  à  leurs  compères 
et  commères,  et  à  tons  ceux  qui  les  savent 
langueier  etcajollor.  (Naudé,  Mascur., in- i", 
p.  383.) 

Langueyer,  v.  a.,  entretenir  quelqu'un, 
lui  faire  des  questions,  pour  apprendre  de 
lui  adroitement  ce  qu'on  veut  savoir,  ou  lui 
faire  bien  le  bec,  afin  qu'il  ne  dise  que  ce 
qu'on  voudra  On  no  tirera  aucune  vérité 
de  ce  prisonnier,  il  a  été  bien  langueyé. 
Quand  on  veut  savoir  le  secret  d'un  maître, 
iî  faut  langueyer  ses  valets.  (Furetikre.) 

Je  l'ai  un  peu  langueyee  (une  jeune  tille)  ; 
demain  matin  elle  viendra  chez  moi,  et  tout 
de  suite  je  la  parquerai  en  lieu  où  elle  sera 
eu  sûreté,  et  apprendra  à  gafincr  «a  vie. 
(S.  SiM.,  Mém.,l.  XI,  ch.  10.) 

—  Examiner  la  langue  de: 
Tellement  que    plusieurs   pour   sauver 

leur  vie  se  mesloient  avec  les  ladres,  si 
bien  qu'on  fut  contraint,  pour  la  multi- 
tude de  ceux  qui  se  disoient  ladres,  de 
faire  langayer  ceux  qu'on  vouloit  recevoir. 
(G.  BouCHEï,   Serees,  XXXVl,  Rouen  1633.) 

(Le  pourceau)  est  il  subjet  a  la  lèpre, 
pour  sa  gloulonnie  et  sale  manger  :  c'est 
pourquoy  l'on  le  langaye.  (Liebault,  Mais. 
rust.,  p.  134,  éd.  1397.) 

Item,  j'ai  droicture  de  languyage  di; 
pourceaulx  et  droict  de  prendre  de  chacun 
[lourceau  qui  sera  languyé  es  dites  foires 
et  marchez  cinq  deniers.  (161)4,  Lelt.  de 
Cliarlotle  des  Ursins,  Arch.  Seine-lnf.) 

On  lit  dans  l'Académie  :  Langueyer,  vi- 
siter la  langue  d'un  porc  pour  voir  s'il 
est  sain  ou  ladre. 

i^\SGOiEvn,-gjyeur,-gueieur,-rjayeur, 
s.  m.,  celui  qui  d'office  examine  la  langue 
d'un  porc  : 

Perrin  Landrv  langoieur  ou  essaieur  de 
pourceaux.  (1378,  Arch.  JJ  113,  pièce  314.) 

Langoyeurs  de  pourceaux.  (Cft,  de  1393, 
Liv.  rouge,  Arch.  Y  2,  f»  96  v».) 


Langayi'ur,  an  officcr  that  sea-ches  Ihe 
fougues  ol  market  bots,  thereby  to  discerne 
whether  thev  be  sound  or  no.  (Cotgh.,  éd. 
1611.) 

Et  encore  au  xvii»  s.  : 

Jean  de  Riqueboiirg,  langueieur  de  porcs. 
{Extrait  des  traités,  etc.,  île  la  ville  d'Am., 
17  fév.  1660,  ap  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du 
Tiers  Etat,  t.  111,  p.  112.) 

—  Grand  parleur  : 

Langayeur,  a   great  talker.  (Cotgr.,  éd. 

1611.) 
iongîta^eur, hablador.  (Oddin,  éd.  1660.) 
Bret.,  Côtes-rtu-X,,  canton  de  .Matignon, 

langueyoux,  examinateur  de  la  langue  des 

porcs. 

i.ANjoiNE,  -  oinne,  -  one,  s.,  monnaie 
en  usage  à  Langres  : 

Vint  livres  de  langoinnes  ei  de  viannois. 
(1243,  Passavant,  I,  Arch.  Mcurlhe.) 

Geste  vendue  fut  faite  pour  trois  cens 
langouL's...  (Cft.  de  1233,  ap.  Duc,  Lan- 
go7ies.) 

.X.  livres  d'estcvenans  ou  de  langoines. 
ilb.) 

LAN'GONE,  voir   LANGOINE. 

LANGORER,  -  gourer,  -  goyrer,  -  gue- 
rer,  v.  n.,  être  faible,  languissant  : 

Li  teue  oresons  vat  languerant  lai  mis- 
mes  ou  ele  niontct.  (S.  Bern.,  Serin.,  Ri- 
chel.  24768,  f»  121.)  Lat.,  languescit. 

S'il  seust  a  bien  fere  entendre, 
Mieus  l'en  venist  plain  baiiap  tendre 
Au  chelif  povre  qui  langueurs. 

(De  Guenag,  Hi.-hel.  837,  f»  -i.lS''.) 
Pour  soixante  ans  ne  doit  nnU  avoir  joyc 
De  langorcr  en  ceslc  vie  buniaine 
Qui  devers  Dieu  ou  en  enfer  vous  maine. 
(!•:.  Dew.h.,  Poéi.,  Richel.  810,   f'  183''.) 

Mayntes  gens  disent  que  ce  n'est  pas 
maladie  que  d'eslre  amoureux,  mays  ja- 
mays  ne  vis  homme  en  ce  poynt  langourfr 
et  nous  ne  povons  riens  aultre  chose  coul- 
per  fors  que  seullement  amours.  (Pals- 
grave,  Esclairc,  p.  493,  Génin.) 

—  Langorant,  part,  prés.,  languissant, 
fainéant  : 

11  y  a  for  e  grands  qui  sont  grands  lau- 
dores  et  Itingoyruns,  laiit  mal  trastis  et 
mal  adroicts  que  c'est  pitié.  (Rrant,  Ca- 
pit.  fr.,  Gr.  Prieur  de  l'r.,  IV,  102,  Lalnniie.) 

—  Langoré,  part,  passé,  languissant  : 

Labeur  en  vain  en  lieu  d'csbatemcnt. 
Pour  les  yeuU  lers  chicre  très  langouree. 
J.  MiLET,   Deslnict.  de   Troije,  20318,  Stengel.) 

LANGORiR, -lourir,  /eB.,v.n.,ôtre  faible, 
languissant,  tomber  i-n  l,iiigueur,  Cire  sans 
ferveur  : 

Et  d'ilcc  en  avant 
Ne  fait  que  tangoitrir. 

(Hase,  ms.  Corsiui,  F  1  iii'.) 

Cy  ne  faisons  que  lenqourir. 
(.\'alit.  .V.-S.  J-C  Jub.,   Mgst.,  Il,  21.) 
J'ay  veu  pauvres  gens  langourir... 
(Danse  macabre  des  femmes,  éd.  1180.) 
Nous  voyons  les  ung«  langourir 
Les  aultres  supporter  malntz  maulx. 

(J.  BoucuET,  Optisc,  p.  ■)9.) 


716 


LAN 


-  Langori,  pan.  p.issé,  langaissanl  : 

(Marciu,  Louanges  de  «crie.  {"  33  r°,  éd.  1193.; 
Kt  aïoienl  poar  leurs  chevetaines 
Iraol  tai  de  coijnins  langoris. 
(I»-.  y>9.deC.harl.  y,l,  \  ,'.  cd.  1  i93.) 

-  auereus,  -  5„,ro«s.  .  90«,-e«x.  adj     'an-' 
guissanr,  malade  :  ' 

Pfe  por  le  g.Qi /«„j,«,„o«. 

".M.":","""' "••""•■'■« ». 


-Subsi,  celui  qui  est  languissant  • 

Me  muz  ne  orbs  ne  dcuIs  palari„„s, 

tosorliit  ne  nuls  laiiguerus 

WesU.x.U.,  si.  III',  .st.ngel.) 

Auiourenses  cl  amonreui 

Ooi  da mou r  savez  la  c.u'viae 

Kailes  secours  au  langoureu, 
(E.  Desch41.,.s,  /.«i..  Ilkl.el.  SIO,   P  U8') 
^.P..y;^  de  Bi-ay,   /««5r.«s,  chétif,  vaié.u- 

LAXGOs,  'enffoiw,  adj.,  bavard- 
Lai.,  linguosns.  '""^'"S.    12,   Michel.) 

U  rainne  qui  esl  lant  tengouse 
Co.,treloliuefruten,iouse. 

'  l^J-rt,  p.  5G,  l-oerster.) 

LANGOSTE.VOirLAOtSTE. 

LA.\GOTE,  voir  Laodste. 

LANGOURER,   voir  I.ANGORER.  ! 

LANGOUREl-x,  VoilLANGOKOS.  ' 

i.A\GOURiR,  voir  Lasgorih. 
LAXGOLSTE,  Voir  Laouste. 

I-VNGOVREK,  voir  LaNGOBER. 

Lv.NCRE,  lengre,  s   f  ? 

Li  pois  doient  estre  de  couvtp  m  'a'-    'f 
r-o^cr  tnlangre.  (mCiT\\\l\     '"""^ 

'lue'ef/.Sjraô.r'"""""*'""^^'»'""' 
LANGROTTE,  (anffotre,  s.  f.,  sauterelle  • 

<.ui  entreront^  d' dans   se  "erront  cfr^"" 
en  un  m.roir.  (Paussy,  /fC/^CapT     " 

Cf.  Laouste. 


LAN 

I-AMGUAOK,   voir  LANGAlilj. 
I^ANGUAGER,  voir  LANGAGIER. 

™uAnDE.uE,  s.r.,e.vcèsdelangue: 

de^  vi  an  .      rrn^'  ?"'   "'"''^^  -^  '«  '«>•« 

m/l'^w" '!,'"''  '    '""'""'''  ■    '''"»«•'.    '«»- 

SSa^d:"'^^'-^"'^— P''^ 
'    plu^eurs'don,n?r^"''  to»i,«am  et  faites 

Beugnot.)  '    ^ppend.,  ccxcvili, 

I    chd?'S  f(f?fr^/«<"^^-.  CAron.,  Ri. 

deurtrrirp'ori;°u"f"7iV  ■"'="'«"-'    "our- 

te7t-,/i^fo^^Sp^S''''^^-'-iî: 

"creux''l''r"i'  '''»5Mar<,  détracteur,  dan- 
d'auTtruv      r,  f  ?"''  P™'"P'    -^   "-"f  <li™ 

Mais    fuu  lanoari,  lu  l'es  l,i,;n  trop  haslé, 
car,  SI  je  ii,  cesl  un  point  arreslo, 
«ne  lu  auras  cause  de  plus  d'envie  • 

éd.  ^3^3  r-  '"  ""'■"■•  "^  '"  ^''««'''.  p.  38(;, 

j        S'-"iiye,  p.  351,  éd.  159G.)  ■"""Cl" 

Puis  quaa  parlir  de  Paris  ce  grand  lien 
On  vous  a  du  trop  rudement  Adieu 
n.re  vous  veux,  maugré  chacun  lan'.jard, 
A  I  arriver  doucement  Dieu  vous  gard 

"^i.  &.)'"•  ""'  "■■""  •"  ^"■'  »s-^'  P-  1  n. 

L'homme  langard  est  terrible  en  si  ,.,-i^ 


LAN 

l'ne  personne  hagarde 
(P.  »EB».CH.  Po,.,,;..  fM78r»,éd.  1376) 

dorew  d.  G„e.ara,  p.  iga,'  éd    igsg!)   '^ 

Du  c'ieî  éï  de"  '"""'"''  '""'''''  '"  ''^"«'s 
UIECMER,  S«(.,  XIV,  Jouausl,  p.  144  ) 

languard  , -est  conserve  dans  U  Picar- 
die et  dans  le  Centre,  ''ii'cai- 

LAXGU.AYER,  voir  I.A.NGOIER. 
LANGUAYEU»,  voir  La.NGOIEUR. 

^.  ™uE,  /anje,  s.   f.  Emplois  panicu- 

-  Bande  d'élofife  ou  d'autre  chose  en 
forme  de  langue  : 

Les  tay^aderensegne  vont  au  vent  baulianl. 
(Iiou,n.  d-.Uu.,  .-au',  Jlichelanl/ 
Les   /»„^«  de  l'ensegue  lait  al  vent  l.alliier. 
Ul>.,  S'  20'') 

-  Languette,  aiguille  de  balance  : 

'   auraTonneT'h^n'"'^  ^°"^?''°'^  de  Paris... 
''    eu  re  feTra,  ^?^°'''^^    "^^  J"^tes  perciees 

-  //onime  (/e  /an^^g,  procureur  • 

-  Avoir  langue  de  quelqu'un,  entendre 
parler  ou  avoir  des  nouvelles  de  que  ! 
qu  un  :  i""^' 

declar^X.;^;?;^:tu-C^^^Î 


Mirez  vous  cy,  glorieuses  bragaides. 
Filles  quoquardes,  babillardes,  ;,nMrrf„ 

^  ei'xr;.':^^' 7^:, '""-""•  "°^-^t^". 

/.aB/71/rs, seront  elTaroucliez 

BihLelz.?'-""  •'*'"''"''"'''""'«•  P-   '3«. 

Sus  !  ne  me  Tien  poijil  enibras.ser, 
gu  a  la  longue  plus  ne  mcn  garde 
De  mordre  a  ta  boucbe /a„(,„rrfd. 
(J-A.  BE  Buf,  Eclog.,  xviii,  éd.  1573.) 


•;AN-GRouT,s.  m.,  langouste,  homard  ■ 
mer   (Tr/,;»/i    '"'"J'^oul   et   escrevise  de 

I .^NciAGE,  voir  Langage. 


Ces  /anffors  oruteur.<i   qui    se  vantent 

Ainsi  m'euseignanl  en  vos  arlz 
Maiigrc  ces  imlocles  tangarz. 
Ainsi,  mes  folâtres  déesses 
Ainsi,  mes  petites  maîtresses, 
A  jamais  puissiez  tous  icy 
Demeurer  vuides  de  soucy. 

(In-,  l'oés..  Aux  .Muses,  éd.  1371.) 


ions  clj  ses  esmotions  par  les  nn,(n.«    ci 

tiers  1Î4,  1»  6  yo.;  '  *'"    *■'   ""S.  Poi- 

façon  T'   '  "  ''''"^"'  '''  •""'  ""  "'"« 

dv,'so.ih^';L'ri'  .'r"'  'r^"^'  «'  «"s'^ 


LAiN 

L ANGLEAUïE,   VOil"  LaNGOUGE. 

LAXGL'EBAui.T,  S.  m ,  pariies  natu- 
relles de  la  femme: 

Ostellet  Giiisot  esturqua  ou  bouta  .  aucu- 
uement  contre  la  mahulre  Coliu  Mar- 
cdant  ;  et  a  cesle  cause  dist  :  Pourquoi 
■u'as   u  esturqu.^  ?  Eu  disant  outre  ■  Wa   e 

quel  languebault '. A  quoi  ledit  Ostelet 

respoudy  :  Les   lamuebaulx  ta  mère  sont 
I  z  M   faitz  '  Et  Colin  Marchant  r3spondv  • 

mk ïlc^Tit"^,  v") '"'  "^  "^"''^• 

LANGUE-DE-BWUF,  S.  /.,  aU  Xv'  siècle 

ar/ne  de  guerre,  sorte  de  vouge  on  de  per- 
tuisane  avec  un  manche  assez  court  qui 
entrelesmainsdescouiiliiers  ou  fantassins' 
permettait  de  blesser  les  hommes  d'armes 
ou  de  les  achever,  lorsqu'ils  étaient  à 
l^'rre,  en  passant  entre  les  plates  :  j 

Icellui  Perrinet  s'en  ala  en  la  ville  de  lle- 
i°^!l'.'T''^lA°"^  "^'^  guisarme  ou  langue 
de  bœuf.  (U41,  Arch.  JJ  176,  pièce  13.)  i 

uilf.'^ri'J  "^'^  ''''°  eucores  d'une  autre  ma- 
Z.L       ".'("^.''^^^  seulement  de  bauber- 
geons,    sallade,   ganlellez   et   barnoys    c"      ' 
jambe;    lesquels    portent   vouluntiers    en    I 
leur    main   une   faczon    de    dardres    nui    1 
ont  le  fer  large,  que  l'en  a,  oelle  langue  de 
bœuf,  et   les    appelle   l'en'c.  uilleuT  û«   I 
liellevâl  "*  ^'"''"'^"  *"  *"*^'  *'^-  ^■'^^    ' 

Combien  que  par  ordonnances  .    le  port 
■les   basions   appeliez  langues    de  beuf  et 
autres  basions  périlleux  soient  def..n  uz 
ueantmoins  les  aucuns  de  nostre   subjec-    ' 
lion   et  obéissance   les  portent    en    -rant    I 
cffroy  de  nostre  peuple  ;  et  pour  ce  de  re- 
chef  défendons  que    aucun   ne   se  euhar-    ' 
disse  de  porter  dores   en  avant...  Icsdicts 
bastons  ^ie  tangues  de  beuf  ne  autres  bas- 
Ions   semblables.    (3    nov.   1447     CIt    de 
Henri  VI,  Arch.  mun.  Lisieux  ) 

Tns  baston  appelle  javeline  ou  lanuue 
de  beuf  (1450,  Arch.  JJ  185,  pièce  5.) 

Depuis  le  XVI'  siècle,  selon  la  définition 
très  précise  qu'en  donne  Viollet-Le-Duc  • 
arme  de  chasse,  à  lame  courte,  très  lar^-e 
au  talon,  effilée  i  la  p„inte,  à  deux  tran- 
chants, avec  une  ou  plusieurs  cannelures 
parfois  évidées,  emmanchée  dans  une  poi- 
gnée courte  avec  garde  convexe  du  côté 
de  la  lame. 

Bourg.,  Yonne,  Sommecaise,  langue  de 
bœuf,  nom  donné  à  diverses  plantes  à 
feuilles  rudes  de  la  famille  des  borragiiiées. 

I.ANGUEl-itIDE,  voir  LaNDEFBIDB. 

I.ANGUE1EUR,  voir  Langoikur. 

LANGUERER,  VOir  LaNGORER. 

la\ci;ereus,  voir  L,\.\Gonos. 

LANGUEROUS,  Volr  L.iXGOROS. 

LANOUESTE,  voir  Laouste. 

LA.VGUETER,  Veilie. 

—  Xeutr.,  faire  mouvoir  la  lancii^'   1. 1 
varder,  médire  : 

Envie,  se  Diens  l'eslr.inglasl, 
Ja  mais  les  lias  ne  laiiyui-tasl , 
Il  n'ert  ja  mus  se  lu  ne  niuers 
mfNci.isDE  MoaiKs-s,  iliurere,  st.  cxxii,  I,  Van 
llamel.) 


LAN 

H  fust  bon  avocat  en  court, 
Car  il  scet  trop  bien  langueler. 
(Sliraclfs  de  Xoire  Dante,  I,  i,  138,  A.  T.) 
Le  dieu  en    sijine   d'amour  et    d'octrov 
leur  crolla  la  leste,  en   mouvant  sa  creste 
dorée,  eu  sifUant  et  en  languetant.  (G  M\n. 

?!?\',^'''/*  '^^  ^"«'^   ti«  metam.,  [<>  lég'r» 
éd.  1493.)  ' 

—  •■ict.,  caresser  avec  la  langue: 

Lors  le  comence  a  acoler, 
A  besier  et  a  langueler. 
(Du  Pescheor  de  PonI  sur  Saine,  187,  .Montaiglon 
et  Raynaud,  Fabliaux,  lit,  71.) 

LANGUIDE,  adj.,  malade  : 
faut  il  riue  ton  esprit  de  douleur  se  renverse  ■ 
Devienne  pour  cela  languide  et  ténébreux  ?     ' 
j        (BiLLï,  Sonnets  spirituels,  p.  20,  éd.  1373.) 

j       Telle  chaleur  actuelle  robore   et  vivifie 
a  chaleur  naturelle,   qui  est  en   telle  ma- 

'  VM  ^if  M  f  °"'°'  '?«;7«''^«-  (Paré,  Œuv., 
vil,  13,  Malgaigue.)  ' 

'  InnLit^^T  '■"'Felle  est  pareillement 
VIII   10  )         *'"""    '°"''^''T"'«-    ('D-.    ib; 

)    Comme  il  s'csveilloit  d'un  languide  sommeil 

I        p."lÛ0?,'i"'l87.)''  *'""''  "'"'"  ""  '"""*• 

I       II     faut     désormais    s'asseurer     d'une 

j  t'ût  afflige  nos  1-e  pauvre  royaume,  puis- 
qu  11  a  pieu  a  Dieu,  par  sa  bonté  iilinye, 
apre.^  en  avoir  manifeslé  la  cause  dé 
inll  embrasser   au.v    principales    et  plus 

j  languides  parties  d'iceluy  le  vray  et  unique 
remède,  provenant  de  ;^;stablis\ement^de 

Henri  IV,  t.  IV,  p.  136,  Berger  de  Xivrey.) 

LANGuiDEMEXT,  adv.,  d'une  manière 
languissante: 

,Jâ^^  piots  sont  languissants  et  ont  une 
rainante  voix,  et,  qui  plus  est,  occupent 
languidement  la  moitié  d'un  vers  tRovr 
Préf  de  la  Franciade,  éd.  1623,'n-f»  )       ' 

1.  LANiJLiER,  S.  m.,  pièce  d'orfèvrerie 
uniquement  destinée  à  porter  ou  contenir 
.les  langues  de  serpent  qui  servaient  à 
faire  l'essai  de  certains  aliments  : 
..^"'amicr  de  langues  de  serpent,  ou 
Il  ne  faut  riens,  auquel  languier  avoi  un 
pie,  un  camahieu  ou  milieu,  semé  d'es' 
maux  et  do.é.  (13S3,  Compt.  royaux  au 
Laborde,  Êmrtttx.)  ■'       '     ' 

Un  pot  a  eaue  en  guise  d'un  serpent  et 
^^^JT""",  i'^'"^  'e-i-iat  uu  languier. 
f„,^^,  f*"*'  '*"  Surdemeuble  de  l'argent., 
Compt.  de  l'argent.,  p.  313,  Uouet  d'.Àrcq.) 

Un  grant  Jaiisuie,-,  d'argent  doré,  ou  il  a 
plusieurs  branches,  ou  bout  des.iueles  a 
.XV.  langues  de  serpent.  (1360,  Incenl.  du 
V.  d  Anjou,  n<' SI,  Lahorde.) 

Un  autre  grant  lanffuie,-,  séant  sur  un 
pie  dore.  (Ib.,  u»  297.) 

Unggraut  languier  en  façon  de  salière 
d  argent  doré,  et  ou  mylieu'dndit  languier 
a  ung  grant  camahieu  d'une  te^le  de 
femme,  et  a  en  la  pale  dudit  languier  six 

u»  lb06,  Labarte.)  ' 

2.  LAXGL'iER,  s.  m.,  lauguo  : 

De  ces  armoires  lire 

Le  bon  languier  fume. 

(J.-A.  DE  Baik,  Eclog.,  xi,  i:i.  lo73.) 


LAN  717 

•      LANGui.xE,  -  î,nf,  s.  f.,  langueur,  fai- 
blesse : 

j       A    l'occasion    desquels     coups     icellui 

IttjîiSL^.T)'''"^"^-^^^^^^^^^^ 

iu^r^if^uy^tr^^^r^o^r  .1^^-- 

\enoit   après   l'autre    et    que  l'espace    de 
temp,  ,    p,,,QJt,  le  cours^de  deux  ans  fut 
fnnTPl^'  '■  '^  "'"'^    f"^   consoiiiiné    ,  a 
longue  languyne.  (Le  Fevbe  d'Kst.   Bible 
Parahp.,  u,  21,  éd.  1534.)  '  ' 

'•6.t'Ks:7e!.^xTm.;'  ''''  <'°  '">^9uine.  (m., 

i-A.\cuiR,  Y.  a.,  faire  languir,  alfaiblir. 

Eu  un   estât  très  misérable  de  «a  m-,l« 

die,  qu,  le  tourmeutoit  et  le   îanouiâni'i 

i.  LAMGL-is,  -  iz,  S.  ra.,  langueur  ; 

Quelque  part  que  je  voyse,  ne  voy  .i  „o,, 
touruiens  et  angoesses  et  toutes  douleur. 
de  touz   coslez   souppirs   ennuiz     /ô  m>  ,- 

^ouv.  fr.  du  XIV»  s.,  p.  223.)  v^ '""«». 

2.  LANGUIS,  adj ,  languissant  : 
.   Les  menestriers  alors  commencierenl  h 

P    Sattte.^p!^")"'''  '"''''''  '""'"-'""' 
LANGUISEULX,  voir  LANGUISSEUX. 
LANGUISH.MKNT,  VOir    LANGUISSEME.Nr. 

LANGui-so.x,  voir  Languisson. 

L.VNQrissAULE,  adj.,  languissant,  qui 
est  dans  la  langueur  : 

Elerendoitas  languissables  santé.  (We 
Sle  Consorce,  Hichel.  8(8,  f»  303  r«.) 

-Vlaladez,  tanguissable.  (1464  j  i  .n 
DEUC,  Calholicon,  éd.  AuUret'de  rmoet-' 
queueran,  hibl.  ijuimper.)  "^ 

1-  LA.N'ouissEMENT,  s.  m.,  langucur  " 

(Gfos?'fat''r,yT''f  r,"'.   ^^"Ouissenient'. 
{.oioss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  7679,  i»  215  y».) 

Encore  ne  voy  je  pas  bien  que  ie  sois 
sans   languissement    doloureux    et    amer 

f^'r^'dVxJv"'.,' p':'235'r'''-  '^'''"""'  ^'^     • 

\f  languissement  sans   cause  apparente 

suit  les  amans.  (Maladie  d'Amour,   ,,.  87 

ap.  ste-Pal.)  '   '  •  °'' 

Tout  le  gouvernement 

Ou'aara  ma  vie  en  son  languissemcnl. 

(Heroet,  la  l'arftticl'e  Amije,  II,  éd.  1513.) 

^-infoc^'T'""'  P'"'  ''î  "''''  amoureuses 
feintes,  de  ces  miguardes  colleres,  de  ces 
languissemens,  de  ces  transports  de  ces 
morts  de  ces  vies,  et  bref  de  toutes  ces 
plus  chères  caresses,  mille  fois  plusdouces 
a  accomplir  qu'aisées  a  descrire.  (L'r 
Moulinet,  les  agréables  Diversités  d'amour 
p  41,  éd.  1613.)  ' 

Ces  doui  laiiguissemens,  ces  mignardes  car,  sses. 
Ces  larmes,  ces   propos  et  ces  longues  promesses, 
tstoient  ce  les  lesmoius  d'une  légère  foy  ? 

(Despobt.,  Eleg.,  l,  xu,  Bibl.  ganl.) 

2.  LANGUissEME.NT,  -  ishmeni,  adv., 
dans  la  langueur  : 

Quant  il  oyet  que  son  adversarv  gis 
langmshmenl.  (Littl.,  /ns(/<., 427,llouard.) 


il8 


LAN 


LVNiîi'issKOR,  laiiv.,  adj.,  malade  : 
lovaletudinnriu?,  lanvissieres.  (Gloss.  de 
Douai,  Eseallier.) 

LANGUissEUX,  iseu'J,  adj., languissant  ; 
Invalliludinariii?,  languiseulx.{Gloss.  lai.- 
fr.,  Richel.  I.  7679) 

L.VNGuissox,  -uison,-uijson,i.  f.,  lan- 
gueur, au  propre  el  an  ûg.  ; 
Eo  la  morl  d'un  tel  home  a  granl  coDfomlison, 
Mit'i  amasse  a  a\oJr  la  malle  langiiison. 
P.    DE  S.    Cloot,  Test.   rf'.Wi.r.,    Ilichel.  2136o, 

f«  137  r«.) 

...   Ivt  refoe  eo  langiiison. 
l'oft.  fr.  de  G.  Mione,  Voy.  et  conq.  de  Ch.  VIII.) 

Le  bon  homme  use  sa  vie  en  grande 
languisson.  {Quinze  joyes  de  mar.,  ix, 
Bibl.eiz.) 

En  mourovcat  presque  tous  de  lavgutj- 
son.  (D'AcfoN,  Chron.,  Richel.  5082, 
r»  24  r».) 

.Uermei  les  (les  debtcurs'),  s'est  pour  le  mienlx, 
Kl  les  lirez  hors  de  ces  lieui 
Ou  sODl  eo  grosses  tanguisfons. 
(Ij'O,  le  Venile  des  prisonniers  du  Chasielel,  Vois. 

fr.  desiv*  el  xvi«  s.,  XI,  261.) 

Et  amoiodrit,  au  moios,  la  languison. 

(ScF.ïE,  Délie,  cr,CL\xvi;i,  éd.  15i4.) 

Berry,  languilion  . 

Ma  foi,  j'y  tenterai  tout  de  même,  reprit 
Ludre,  car  autant  vaut  y  périr  que  de  m'en 
aller  eu  languU'ton  comme  j'y  suis.  (G. 
Sand,  Légendes  rustiques,  éd.  Calmann  Lévy 
1877,  p.  141.) 

L.vNGisTE,  voir  Laoustb. 

LANGUYAGE,  VOir  LANGOIAGE. 
LANGUYER,  VOir  LAXGOIER. 
LAMCION,  S.    f.  ? 

Se  c'est  pour  fain  de  l'estomac  et  pour 
sens  et  lanicions  preigne  ung  morseau  de 
pain  baigné  en  suc  de  cytrons.  (B.DE  GoRD., 
Praliq.,  Il,  XI,  éd.  1493.) 

LANiECiiE,  voir  Laxeis. 

1.  I-ANIER,  Icnier,  Ininier,  s  m.,  ou- 
\rier  qui  travaille  la  laine: 

Taol  orent  forte  parlio 
D'ommes  genncs  el  de  ferranz. 
Laniers,  foulous  et  tisserranz, 
Qui  lors  nul  péril  ne  doulerent. 
(G.  GciABT,  lioij.  lion.,  147i4,  W.  cl  D.l 
AaqnetOQtners  el  merciers, 
Kl  iaboarcurs  de  terre. 
Foulons,  laniers,  liwilnriers, 
Courez  lantosl  lle^'narl  querrc. 
H.e  bit  de  la  çueac  de  Hen.,  ap.  Jul).,  Voai'.  Rec, 
II,  33.) 

Le  mestier  des  leniers.  (1335,  Hist.  de 
Metz,  IV,  73.) 

Dez  leniers  que  font  dreps.  (.Mai  1371, 
Cari,  de  Metz,  Bibl.  .Metz  751,  f«  7  r°.) 

La  draperie  et  ce  qui  en  dépend,  tant  de 
tainluriers,  foulions,  tondeurs,  lainiers 
qu'autrement.  ICoul.  deValenciennes,  Coût, 
gén.,  11,938,  éd.  1604.) 

2.  LANiER,  lannier,laner,  lenier,  lenijer, 
lainier,  la^nier,  s.  m.,  oiseau  de  proie,  es- 
pèce de  faucon  dégénéré  : 

Laner,  tardarius.  (Alex.  N'eckam,  ap. 
Scheler,  Lex.,  p.  91.) 


LAN 

Faucon  sont  de  .vu.  ligniees,  dont  la  pre- 
mière est  faucons  /ailiers,  qui  est  autressi 
comme  vilains  entre  les  autres.  (Brun. 
Lat.,     Très.,     p.    202,    Chabaille.)    Var., 

'   lenier. 

Quant  li  coulons  voit  le  faucons  lainier 
qui  prent  sa  pniie  en  l'uir.  (Compos.  de  la 

I   s.  escripl.,  ms.  Monm.,  t.  H,  1"  31  v".) 

;  Fuirent  devant  luy  comme  fuyl  la  perdris 
devant   le  lainier.  (Melusine,  p.  192,  Bibl. 

j    elz.)  Impr.,  lamier. 

I       Un  varlet  anglois  qui  trouva   le   larmier 

I    monsar  Pbili|ipe,  qui  estoit   adiriez,  12  d. 

i  {{Zm.Journ.  desdép.  du  R.  Jean,  DouCl 
d'Arcq,  Compt.de  ('argent.,  p.  227.)  Impr., 
launier. 

Pour  aidier  a  norrir  et  gouverner  les 
faulcons  lenyers  et  autres  oiseaulx  mondit 

I    seigneur.  (Ù19,   Compte,  Arch.  Cote-d'Or, 

i    B  1598.) 

Lasniers,  aouloars,  esmerillons 
Vy,  et  mousches  aux  agnillons. 
(Ai..  Chart.,  Liv.  des  i  dames,  p.  595,  éd.  1617.) 

Les  merques  sont  infallihles  pour  reco- 
gnoistre  le  lanier  :  c'est  qu'il  a  le  bec  et 
les  pieds  bleuz,  et  les  plumes  de  devant 
meslees  de  noir  avecques  le  blanc,  non 
pas  traversées,  comme  au  faucon,  mais  de 
taches  droictesle  long  des  plua;es.  (Belon, 
Nat.  des  oys.,  2,  xxil,  éd.  1535.) 

Lanier,  lanarius,  oyseau  de  proye,  sic 
dictus  vel  a  laniandis  avibus,  vel  quod 
plumas  multas  densasque  et  molles  in  mo- 
dum  lanœ  habent.  (flicl.  fr.-lat.  de  Rob. 
Est.,  éd.  1634.) 

Le  lannier  est  proprement  pour  les 
champs  :  il  est  mol  et  sans  courage,  il  voile 
de  faim  et  de  nécessité.  Sa  vollerie  n'est 
aucunement  agréable,  si  c'est  un  lannier 
de  passage  :  il  est  fort  fiumatique,  il  le  faut 
purger  souvent,  autrement  il  devient  plein 
de  numesPt  d'humeurs  qui  le  rendent  sans 
appétit.  (Har.mont,  Miroir  de  fauconnerie, 
à  la  suite  de  la  Vénerie  de  du  Fouilloux, 
p.  17.) 

3.  LANIER,  lannier,  lasnier,  laner,  len- 
nier,  lenier,  lainier,  lainnier,  laignier,  lainer, 
adj.  et  subst.,  lâche,  couard  : 

Puis  dist  après  :  Or  ai  dit  que  laniers. 
(Car.  le  loh.,  3'  chans  ,  v,  p.  -235,  1'.  Paris.) 
Voir,  dist  Geris,  or  me  laing  por  lanier. 
Se  jel  refus  ne  me  pris  .i-  denier. 

(/{.  de  Cambrai.   1607,  A.  T.) 

Car  je  ne  sui  trop  coart  ne  lanier. 

(Raiiib.,  Ogier,  2375,  Barrois.) 
Puis  le  boisa  comme  cours  laniers, 
K'en  la  balaillfi  el  l'en  eslor  plenier 
Le  laissa  il,  dont  il  fist  que  lanier. 

(ID.,  ib.,  97.10.) 

Par  foi,  Emenidus,  mull  ai  le  cuer  iré, 
Qoar  .1.  des  plus  laniers  m'aves  ore  esgardé. 
llioum.  d'Alix.,  f  IS'',  Michelanl.) 

El  qe.t  que  icist  soit,  ne  le  laig  a  lenier 
Qant  ancontre  vos  loz  vient  toz  sox  guerroier. 
(J.  Bon.,  Sa.r.,  cxxxix,  Michel.) 

Rosier  d'Estutevile  ne  fud  raie  lanier. 
fJoRii.  F\KTos)iE,  Chron.,  1288,  ap.  Michel,  0.  de 
yorm.,  l.  m.) 

James  en  autrelpu  manere 

INe  Tendrai  entre  cesle  genl  lanere. 

(Cbvudrv,  Sel  dormais,  1IC7,  Koch  ) 

Car  bien  sol  kc  si  chevalier 

Del  sejor  et  del  dosnoier 

Esloicot  lanier  devenu. 

iDolop.,  -253,  Bibl.  elz.) 


L.\N 


Maugré  vos  tous,  inavais  Ruarson  lainnier. 

U'.ir.de  Viane,  Richel.  1118,  1°  10''.) 
El  dist  I.ambei'S  :  N'estes  mies  lainier. 

(Ib.,  f  ii*:) 

De  son  llgnaige  puis  je  bien  tesmoignier 
Que  il  n'i  ot  ne  coarl  ne  lainnier. 
Ne  Irailor,  ne  félon  losangier. 

(;*.,  r  1\) 

Vasaus,  ce  dist  B.,  niout  par  estes  leniers 
Quant... 

(Jeh.  de  Lanson,  Ilichel.  2195,  f»  57  r».) 

Se  mon  neveu  enporle,  miiilt  par  sfres  laignier. 
(nerabras.  3S8G,  A.  P.) 

Si  serai  mais  tcoiis  rccreans  et  lainier. 
(/J.,4561.) 
Ne  voit  que  l'an  me  liegne  a  coart  n'a  lanier. 
(Gui  de  Bourg.,  1300,  A.  P.) 
Lors  i  ferirent  Flamenc  e'.  Ilainuier, 
Et  Loherenc,  qui  ne  sont  pis  lanier, 
Noriuans,  Bretons,  Anpevin,  Berruier. 

(Olinel,  1693,  A.  P.) 

Ci  ail  par  fei  bels  clievakrs, 
Ne  fu  une  raaiveis  ne  laincrs. 

(l'rolheslaus,  Richel.  2169,  f»  W.) 

Li  chevalier  et  li  baron 

Qui  doivent  la  roioe  aidier 

Li  suot  failli  comme  lanier 

Por  les  donieis  que  il  rechoivenl. 

(Durmars  le  Gallois,  lOGol,  Stengel.) 

Si  c'en  vont  devant  les  premiers. 
Et  li  dus  n'est  pas  leniers. 
(Rob.  m.  Bi.nis,  Pocs.,  Richel.  24301, p.  611".) 

Car  li  plus  malinis  de  lor  part 
Li  plus  lanier,  li  plus  couarl 
Sont  par  la  proesce  B. 

(ID.,  ib.,  p.  599'.) 

Qui  m'ai  trové  floibe  et  lenier.  (Ms.  Ars. 
3201,  p.  166'.) 

Vous  venrai  délivrer  de  che  lion  lanier 
Qui  si  failemenl  fait  vo  chité  essillier. 

(B.  de  Seb.,  \iv,  1311,  Bocca.) 

Il  ne  ressemble  pas  ne  couart  ne  lennier. 
(Gatifreij,  4968,  A.  P.) 

En  fu  il  lascbes  et  lanier. 
(GooEFBOï  DE  Paris,  Chron..  413,  Buchun.) 

Ha  !  mauvais  cueur,  lanier  et  failly  cbe- 
lis.  (Girart  de  Bossillon,  ms.  de  Beaunc, 
éd.  L.  de  Montille,  p.  t27.) 

—  Suivi  de  la  préposition  de  : 

Qui  n'esîoit  mie  si  laniers 

De  respondre,  ainçois  fu  senes. 

(l'ercri.,  ms.  Mous,  p.  72,  Potvin.) 
Ne  sai  por  quoi  voi  mon  cheval  laschier, 
Ainz  mais  d'esrer  ne  le  trouvai  lanier. 

(Gmjdon,  4152,  A.  P.) 

Monjoie  I  escrie,  ferez  i,  chevalier  ! 
i:t  il  si  fout,  n'i.vi  furent  pas  lanier. 

{Olinel,  1136,  A.  P.) 
El  la  vielle  ineisuies  i  keurt  comme  levriere  ; 
De  la  traison  faire  ne  fu  mie  lanière. 

(Ilerle,  358,   Scbelcr.) 

Ne  soiez  (/'ouvrer /fnniVr.?. 
(J.   Lemarcha.vt,  Hir.  de  S.-lt..    ras.  Char'.rcs, 
f»  8''.) 
N'uns  n'i  fu  de  parleir  laniers. 
(RuiEB.,  de  Chariot  le  Juif,  I,  292,  Jub.) 
Il  aflierl  bien  que  l'en  présent 
Ile  fruit  novel  un  bel  présent 
In  toailles,  ou  en  paniers  ; 
Ile  ce  ne  soies  ja  latiiers. 

(liose,  8217,  Méon.) 


r,1 


LAN 


LAN 


LAN 


719 


Sage  fu  et  corloisc  H  de  bêle  manière  : 

Ue  servir  Nostre  Dame  D'esloit  onques  lanière. 

(l.e  DU  du  poire   chevalier,  ap.  Jub.,  Noiiv.  Rec, 

I,  138.) 
fc'els  apeler  bel  ne  fad  vilaiae  ne  lanière. 

iUorn,  SOI,  MicUel.) 

—  En  parlant  de  chose  : 
Qu'aïocc  sa  niere  fo  ordonnance  ouvrière 
De  cesle  cose  chy  qui  a  esté  lanière. 

[Ckev.  ail  cygne,  IGOI,  Reiiï.) 

>lai^  li  paiens  n'ot  pas  le  cuer  lasnier, 
MouU  fu  fors  hom,  s'est  resaillis  en  pies. 

(Jourdain  de  Blaivies,  1933,  Hollmanci.t 

Car  leli  est  povres,  qui  ait  coraige  fier  ; 
Et  tell  csl  riches,  qui  ait  le  coer  laimitei: 

(Girard  de  liane,  Itichel.  1448,  f  4''.) 

I.i  periceus  as  cuers  laniirs 
Cil  eupirent  por  lor  moilliers. 

(Durmars  le  Gallois,  13461,  Slengel.) 
Quant  TOUS  Ogier  loulez  a  morljogier 
Kn  cestc  terre,  trop  ariez  cuer  lanier. 

{Enf.  Ooier,  4-27,  Scheler.1 
Dist  l'uns  a  l'autre  :  Ci  a  bon  conseilliei, 
Ne  monstre  pas  que  il  ait  cuer  lanier. 

Ul>.,  932.) 
Ki  le  fait  par  cuer  lanier. 
(Bbetei.,  CAans.,  à  Ferri,  Vat.Chr.  M90.f°  iGl''.) 
Kt  Do  se   mist  devant,  qui  n'ot  pas  cner  lanier. 
(Docn  de  ilaience,  3831;  A.  P.) 
Home  de  pensée  lanière. 
(J.  DE  CoNDE,  dou  Chev.  a  le  manche,  nis.   Turin, 

f»  31 M 
?uis  le  prist  par  la  main  sans  pensée  lanière. 
De  lai  bien  bonnerer  savoil  bien  h  n)aniere. 
(CuvEL.,  du  Guescl.,  17757,  Ch:irrirr('.) 
Nom  propre,  Lanier. 

LANIEUET,  voir  LaNERET. 

LANiEUETTE,  S.  !.,  petite  lanière  : 

Boiste  penlanl  a  laniereltes. 

(Vaslorulel,  ms.  Brnx.,  f°  40  s".) 

LANiFicE,  S.  ni.,  fabrication  de  la  laine, 
travail  de  la  laine  : 

Souliz  l'art  de  lanifice  sont  comprins 
plusieurs  ars  a  )a  manière  de  vivre,  c'est 
assavoir  li.xlre ,  filler ,  et  coudre.,  et 
toutes  choses  qui  sont  conlenues  soubz 
laine.  (P.  Ferget,  Mirouer  de  la  vie  hu- 
maine, P  100  v",  i:d.  1482.) 

L'ne  jeune  pucelle...  bien  endoctrinée  en 
tout  ouvrage  d'esguillc,  de  brodure  et  de 
lanifice.  (Lé  Maire  des  Belges,  Jllustr.,  i, 
303,  Stechcr.) 

.Mécanique  estoit  suyvic  par  agricullurf, 
vcnacion,  piscatiire,  navigncion,  niarih;in- 
die,  archiletouicqne  et  lanifice.  (J.  Bon- 
CHET,  Triumphes  de  la  noble  Dame,  f°  4  v, 
éd.  iS36.) 

Pasturage,  estancs,  foresls,  bestaux  et 
lanifices.  (BouRGnEviLLE,flecft.  de  la  ISeus- 
trie,  I,  58,  éd.  1588.) 

La  danse...  sert  grandement  a  la  santé, 
mesuieuient  des  jeunes  filles,  lesquelles 
istant  ordinairement  sédentaires  et  enten- 
lives  a  leur  lanifice,  broderies,  ouvrages 
d'aiguille,  font  amas  de  plusieurs  mau- 
vaises humeurs,  et  ont  besoin  de  les  faire 
exhaler  par  quelque  e.'^ereice  tempéré. 
(Serm.  d'un  chanoine  de  Langres  avx  étu- 
diants d'Orléans,  1588.) 

i.AMFiEu,  v.  n.,  faire  de  la  laine  : 
Coume  de  lanifier  et  de  faire  vestemens. 

(P.  Ferget,  le  Mirouer  de  la  vie  humaine, 

fo  104  V",  éd.  J482.) 


LAVFIQUE,  -  ficgue,  adj..  qui  a  trait  a 
la  labricalion  de  la  laine  : 

OF.uvre  laiiifique...  est  tout  ce  qui  se 
fait  par  instrument  a  la  quenoUe,  au  fusel, 
en  toute  matière  de  laine,  chanvre,  soyes. 
(Chron.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3516, 
1»  25  r°.) 

Les  arbres  lanificques  des  Seras.  (Rab., 
1.  111,  c.  51,  éd.  1552.) 

LANIGERE,  adj.,  qui  porte  de  la  laine  : 
Et  trop  sont  lenans  les  bergères. 
Dont  les  profitans  lanii/crr.t. 
Ce  sont  les  licstes  portans  laine, 
Soeffrent  et  sonffriront  grief  paiue. 

U'a-iloralrl,  uis.  Bru.-!.,  f°  23  t°.) 

Ce  sont  les  proufitz  de  vos  bestes  lani- 
gères. (Le  Maire  des  Belges,  lllustr.,  i, 
'l48,  Stechcr.) 

Bestes  lanigères.  (Thevet,  Singul.de  ta 
Fr.ant.,  c.  lviii,  éd.  1558.) 


LANIOLET,  S.  m.  î 

Poez  chemin  an  un  poply  lez 
Fey  vin  un  riu  gro  corae  ung  lez 
V  qna  on  peschct  dey  rijoUez 
De  gro  jambon  et  de  laniolez. 
(1363,  Uysl.   de  saincl    Itarlin,  Trav.  de  la  Soc. 
d'Arch.  de  Mauricnne,  V,  203.) 

LANis,  voir  Lakeis. 

LANISSE,  S.  f.   ? 

Un  cent  de  bonne  lanisse,  26  sous.  (1307, 
Ord.  du  sénéch.  de  Poil.,  dans  Befl.  sur  le 
rapp.  entre  l'arg.  et  les  denr.,  in-4°,  Paris, 
1746.) 

L'existence  du  suhst.  lanisse  est  pos- 
sible. Cependant  p  -ô.  faut-il  lire  dans 
cet  ex.  unique  bourre  lanisse. 

Cf.  L.A.NEIS. 

1.  L.\NiSTE,  S.  III.,  animal  imaginaire  : 

Il  eut  en  une  lande 
Une  beste  monll  grande 
Qui  avoit  nom  laniste  : 
Ele  mangoit  les  Idrianx, 
Les  cerfs,  les  chcvriaux, 
El  les  daims  et  les  liiches. 

(Vsfp.  //,  fab.  XXIX,  Robert.) 

2.  LAXISTE,  S.  m.,  celui  qui  dresse  des 
gladiateurs  : 

Et  lors  a  moy  se  viennent  prendre 
Taverniers,  bouchiers,  cuysiniers, 
Lanisles.  farceurs,  paslicicrs 

(Therence  en  franc..  S"  94'',  Verard.) 

LANNER,  voir  LaNER. 

LANNEUR,  voir  LANEOR. 

LANNIER,   voir   LANIER. 

LAXON,  S.  m.,  lanier,  oiseau  de  proie: 

Mais  li  corbaut  et  li  lanon 
En  sont  tuit  dolent  devenu, 
Couart,  lasches  et  esperdu. 
(E.  Deschami'S,  Poés.,  Kichcl.  840,  f"  321''.) 

I  1.  LANSAGE,  -  aige,  s.  m.,  aliénation  : 
j  Com  ons  aiiet  useitanchienemeulde  faire 
lansages  por  enprouple  d'argent  ou  por 
vendaiges  de  cens  et  de  rentes  hiretaibles, 
dont  pluseiirs  mais,  périls,  inconveuien- 
ches  et  disherilanches  sont  avenues  de 
temps  passeit  et  avinent  et  nionteplient 
de  jour  en  jour,  et  pluseurs  personnes, 
'    maiement  pluseurs  jovenes  gens,  auchois 


qu'ilh  aient  discrétion,  en  sont  priveis  et 
osteis  de  leur  avoirs  et  de  leurs  honneurs, 
al  cause  des  faux  lansaiges  qu'ilh  font  por 
avoir  plus  apparelhinn-ul  arfifiit  de  jour 
en  jour.  (J.  DB  Stavelot,  Citron.,  p.  38, 
Borgnet.) 

Toutefois  les  parens  peuvent  départir 
leurs  héritages  a  leurs  enfans  en  lansage 
a  l'un  plus  qu'a  l'autre,  sans  aller  a  la 
justice.  {Coût,  de  Liège,  ch.  vi,  art.  4, 
Nouv.  Coût,  gén.,  11,323'.) 

2.  LANSAGE,  -  aige,  s.  m.  ? 

Nos  cusins  a  ocbis  puis  nn  an  par  foUaige, 
Callnm  et  Rioldin  par  son  vilain  lamaige. 
(Jeh.  oes  Preis,  Geste  de  lieyc,  lOOli,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

A  cbe  premier  lansage 
Li  sires  de  Warons  oncq  ne  mostral  visage. 

(h...  il>..  Il,  7341.) 

LANSAGEUR,  -  aigcur,  S.  lu.,  cclul  qui 
aliène  : 

Sovent  fois  avient  que,  quant  les  tres- 
fousiers  ont  leurs  masuwiers  derayneis  et 
forjugies,  et  ilh  en  sont  rensaisis  et  qui- 
dent  avoir  leurs  contrewages,  qu'ilh  n'ont 
que  uue  malhe  ou  .i.  denier  tant  seule- 
ment que  leurs  masuwiers  y  at  retenus 
eu  faisant  son  lansaige,  et  semblamment 
ly  proismes,  qui  rapperier  le  voroit,  ne 
wangneroit  fours  que  ladit  mailhe  ou  de- 
nier de  lansaige,  partant  que  li  lansaigeur 
resiweroit  toute  la  ma,«ure  pour  son  lan- 
saige a  salveir.  (J.  de  Stavei.OT,  Chron., 
p.  38,  Borgnet.) 

1.  LANSAciEu,  -  ger,  tansegier,  v.  a., 
aliéner  : 

Tous  cheaz  dont  les  biens  hiretaibles 
teileuient  lansagies  muevent,  en  sont  pri- 
veis et  enlongiies  de  leurs  reliies,  veslures 
et  droilures,  et  ne  sevent  qui  sont  leur 
masuwiers.  (J.  de  Stavelot,  Chron.,  p.  38, 
Borgnet.) 

Feumain  ne  peut  lansager  héritages 
d'enfans,  dont  il  est  feumain.  (Cout.  de 
Liège,  ch.  VI,  art.  28,  Nouv.  Coût,  gén.,  II, 
329\) 

—  Investir  : 

Kt  Hildriche  asioil  d'Austrie  lanseijies. 
(Jeu.  des  Preis,  Gesie  de  Liège,  8571,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

2.  LANSAGiER,  -ijer,  s.  m.,  celui  qui 
aliène  : 

Tous  treffonciers  et  lansagers  peuvent 
déminer  pour  faute  de  relief.  {Cout.  de 
Liège,  eh.  xv,  art.  17,  Nouv.  Cout.  gén.,  II, 
334».) 

LANSEGIER,   Voif  LANSAGIE». 

LANsi,  voir  Lanci. 

LANssoT,  S.  m.,  javeline,  petit  dard  : 
.lehan  Guillory  tenoit  en  sa  main  un  petit 

dard    ou    lanssot.   (1398,   Arcli.    .1.1     133, 

pièce  433.) 

LANSTOLLE,  S.  m.,  impôt  : 

Les  tollenaires  et  collecteurs  d'imposts, 
dits  lanstolles  sur  les  marchandises  qui  se 
ramènent  d'Anvers.  (1594,  Valencienncs, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  BIbl.  Amiens.) 

LANTCOMMANDEl.lt,  VOir  La.NDCOM-MA.V- 
DEUH. 


rid 


LAN 


i.AXTERNK,  S.  f..  1.1  nature  do  la 
femmo  : 

L'exposant  dist  qu'il  sVn  alasl  a  ta  lan- 
terne sa  mpre  ;  et  adonc  ledit  Deschamps 
lui  dist  :  Mais  va  a  la  leudie  ta  mère. 
(1397,  Arch.  JJ  131.  pièce  32i.) 

i.vNTERNK.  adj.,  transparent  : 
Decretalçs  avons  proiiveu  en  papier,  en 
parchemin  lanterné,  en  velin,  escriptes  a 
Il  main    (Rab.,   le  Quart  livre,  ch.  XLIX, 
■  d.  133Î.) 

—  Fig.,  maigre,  dcch.irné  : 

Tii  PS  tout  herissonné,  tout  hallehrené, 
tout  lanterné,  et  ne  nianses  icv  que  jnniis, 
.  spines  et  dnrs  ch.ardons.  fR\B.,  le  Cin- 
iniesme  livre,  ch.  vii,  éd.  1364.) 

i..\xTEnNEi.rB,  s.  f.,  petite  lanterne  : 

De  la  portion  la  plus  mince   de  l'herbe 

dite  Ihrvalis  nous  usons  pour  des  tanter- 

nellef.lLn  BLAXc.Trad.  de  Cardan,  f»  108  v», 

.■d.  1536.) 

i.vNTF.RNER,  V.  a.,  renvovcr  à  la  lan- 
terne d'une  femme  : 

Icelli  Jehan  dist  au  suppliant  monlt  de 
villenies  en  l'appellant  pluseurs  foiz  filz  de 
putain  et  en  le  lanternant.  (139Î,  .4rcli.  JJ 
U2,  pièce  287.) 

—  Engrosser  : 

I^e  vent  de  salerne...  avoil  doncqucsten- 
terné  leur  mère.  (Rab.,  le  Quart  livre, 
I..  IX,  éd.  1332.) 

i.AXTEHNECx,  adj.,  de  laiilorne  : 
Falot  ou  planot  lanterne"  r  ou  lanlernier. 
(La  Porte,  Epith.,  éd.  1371.) 

I..VXTERXOIS,  -  oys,  adj.,  qui  lanterne, 
i|ni  dnpe  : 
C'est  lapcnise  lanternoys.  (Rab.,  1.  Il, 
9,  éd.  1.Ï42.) 

—  Langage  de  lanlernois,  dans  le  même 
s.-ns  : 

Le  paillard  respondit  en  langage  de  lan- 
ternais, et  ou  l'on  n'enlenloit  que  le  haut 
alleman.  (Du  Fail,  Cont.  d'Eulrap.,  xv, 
Bibl.  elz.) 

L.WTII.LEIRE,  viiir  Lf.ntillif.re. 

I.AXTILI.ETTE,  S.   f.  ? 

Tiroirs  et  lantillelles  servans  aux  feullelz 
de  cassiz.  (I.ï83,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  Antillettb. 

LVNTiN,  adj.,  ronge  ? 

La  colour  lantine  sencfie  les  .m.  enfans 
qui  avoient  le  vrai  esperit  Deu,  quant  il 
distrent  a  N.-ibueodonosor  :  Saches,  rolx, 
que  nous  ne  cultiverons  mie  tes  deus.  {Bes- 
tiaire, ms.  .Montp.  Il  437,  f»  243  v».) 

L.vNi;,  lainu,  aJj.,  liineux,  couvert  de 
laine  : 

S'il  nnl  dons  fois  les  ilos  lanii'. 
(Rk^ci..  de  MoittP.ss,  Kom.  de  Carilé,  si.  ce,  10, 
Vaa  Hamel.) 
Ma  piaa  tanne  voas  doorai 
El  prant  plenlé  de  mon  argent. 
1    Bouchv-r   d'Aherile,  282,  ap.    Montaiglon    et 
Itaj-nan-t,  Fabl.,  III,  Î3fi.) 
Le  cent  de  peaulx  lanuez.  (1309,  Arch. 
mun.  Rouen,  L'  I,  f*  190  v».) 


LAO 

'  Ung  mouton  cornu,  lamu  et  denlu. 
(xiv«  s.,  Cartulaire  de  A'.-Pame  de  Condé, 
ms.  .Monteil,  II,  ,S12.) 

Que  nulles  toilles.  peaux  lanues,  mou- 
tons, brebis  ne  soint  traites  ou  menées 
hors  dudil  royaume.  (1358,  Ord.,  m,  234.) 

Berbes  lanulz  ou  tonduz.  fSfaf.  de 
Henri  VI,  an  m,  impr.  gotb.,  Bibl. 
Louvre.) 

Bestail  lami.  (0.  de  Serr.,  Th.  d'agr., 
Il,  2,  éd.  1603.) 

Brebis  lanues.  (Le  Levain  du  Calvinisme, 
p.  20Î,  éd.  1611.) 

LAXiTiiE,  voir  Laneure. 

i.vxvissEOR,  voir  Laxguisseor. 

LAXZ,  voir  Lanc. 

L.vox,  lahon,  leon,  lavon,  lovon,  s.  m., 
planche,  plancher  : 

Pour  lahons  achetez  pour  clore  celli 
chambre.  (1312,  Compt.  du  dom.  de  Mahaut 
d'Artois,  Richel.  SoSl.) 

Doivent...  de  chascun  ray  de  laons  trois 
laons.  (Cart.  orig.  de  Nfiichâtel- Comté, 
appartenant  au  marquis  de  Durfort-Civrac, 
fo  2  v»  ) 

Les  sens  diidit  comte  ont  pris  r..  laons 
de  boys  et  .xxv.  tant  barroilles  que  soille.s. 
(1334."  Cft.  de  Jean  de  Chdlon,  Perreciot,  x, 
II,  429.) 

Sept  arches,  laons,  cuves,  tables,  bans, 
sailles.  (4  nov.  1444,  Jnform.  par  Bug.  Bel- 
verne,  Ch.  des  comptes  de  Dijon  B  11881, 
Arch.  C.-d'Or.) 

.1111.  laons.  (76.) 

.V.  leons.  une  table.  (Ib.) 

Bois  esquarré  et  non  escarrey,  lahonz  et 
autres  bois  pour  cbauffaice.  (Ôrd.  de  Sa-   ! 
fins,  1492-1349,  Prost,  p.  3.)  i 

Billions  et  tisons  a  fayre  lavons.   (1377,    | 
Romainmotier,  Grosse,  p.  339.)  i 

Lahon,  lavon,  lovon.  {Ordonn.  de  Franche-  î 
Comté.)  I 


Et  s'il  i  faloit  .m.  forons  près  après  li 
lichieres  seroit  a  .vl.  d.,  et  s'il  i  fuisent  et 
on  ne  mesist  le  drap  ens,  il  seroit  a  .vl.  d. 
(1282,  Jieg.  «w.r  bans,  Arch.  S.-Omer  AB 
XVIII,  16,  n"  639.) 

Lahon,  lan,  se  dit  encore  au  sens  de 
planche  dans  le  Doubs  et  dans  le  Jura. 

i.AONEu,  laonner,  v.  a.  ? 

On  a  commandei  sour  tous  chans  ki 
tienent  liches  ke  il  les  aient  bien  laonnees; 
et  s'il  i  eust  faute  d'un  laon  as  grans  dras, 
il  seroit  a  .vi.  d.  (1281,  Reg.  au.t  bans, 
Arch.  S. -Orner  AB  xvill,  16,  n»  532.) 

Se  li  lichc  ne  fusl  ausi  bien  laonnee  de- 
sous  comme  deseure,  li  lichieres  seroit  a 
.11.  s.  (1282,  ib.,  n»  638.) 

Cf.  Laon. 

L.voxisiES,  -  izien,  -  esien,  laonn., 
loon.,  loen..  Ion.,  adj.,  de  Laon  : 

Et  sor  ce  ont  il  eu  covent  trestout  quatre 
a  acuiler  l'iretagc  a  l'asens  des  eskievms..., 
par  .VI.  deniers  loeniziens  de  cens  a  le 
ficste  Saint  Rémi,  et  par  .viii.  deniers  loe- 
niziens .1111.  capons  al  Noël.  (Charte  de 
1226.  ap.  d'Ilerboniez,  Bfude  sur  le  dialecte 
du  Tournaisi^,  p.  10.) 


L.\0 

14  sous  lonisiens.  (Ch.  du  19  janv.  1269, 
Arch.  Tournai.) 

.Nous,  signour  de  Coucy,  disant  lesdis 
cent  sols  estre  laonnisiens,  qui  valent 
.L.  sols  parisis.  ^1343.  CoMf.  St  Vincent  de 
Laon,  ap.  Duc,  Moneta  baromim.) 

Qui  frappe  antriiy  par  ire  a  playe  ouverte 
et  sang  courant  sur  rpschevinnsé  de  ladile 
seigneurie,  il  forfaict  vers  les  dits  reli- 
gieux, abbé  et  couvent  soixante  livres  loni- 
siennes  qui  vaillent  vinprt  livres  parisis 
monnoye  de  Flandres.  (Coaf.  de  la  sei- 
gnettriéde  Bovines,  Cnut.  gén.,  !I,  932.) 

Soixante  sols  foiii'.'îicn.s  vaillahles  soixante 
trois  sols,  neuf  deniers  Flandres.  Ilb., 
p.  942.) 

—  S.  m.,  monnaie  frappée  par  lesévèqnes 
de  Laon  : 

Et  de  co  doit  il  palier  .xil.  loenisiens  de 
cens.  (1197.  iPtt.  contenant  vente  d'une 
rente,  etc.,  Tailliar.) 

.VI.  lib.  de  Inoni-fiens.  (1249,  Lelt.  des 
maire  et  jur.  de  Laon,  Arch.  ninn.  Laon.) 

.xx'".  s.  de  loonisiens.  (Fév.  12.32.  Arch. 
mun.  Laon.) 

.11.  lontziens  de  cens  par  an.  (Juill.  1232, 
Cart.  S.-Amand,  I,  f»  40  r».) 

Deux  loenisiens  de  cens.  (1320,  Arch.  JJ 
60.  f  60  r».) 

Douze  lonisiens.  (Ib.^ 

Sis  loenesiens.  (7&.) 

Cf.  Laonois. 

LAONNER,   voir  LAONER. 

LAONOIS,  Joenois,  s.  m.,  monnaie  frappét 
par  les  évêques  de  Laon  : 

Ernouls  li  quens...  sis  loenois.  (1320, 
Arch.  JJ  60,  f»  60  r».) 

Cf.  Laonisien. 

LAOR,  laeur,  laur,  leeiir,  laicur,  laiur, 
layeur,  s.  f.,  largeur,  étendue  : 

E  exoit  mei  en  laur  li  Sire.  (Lib.  Psalm., 
Oxf.,  rxvii.  3,  Michel.)  Var.,  laor.  Lat.,  in 
latitudinc. 

Puis  fist  dis  bases,  e  chascune  out  quatre 
aines  de  lonsur  e  quatre  de  laur.  et  treis 
de  haltur.  (Rois,  p.  234,  Ler.  de  Lincy.) 

Reis  fn  Nabngodnnosor  : 
Une  imaiie  fist  faire  d'or, 
Seisanle  cales  de  hallur, 
E  sis  •■nies  ont  de  laur. 

(Wace,  Roti,  1*  p.,  29,  Andrcsen,') 
Nul  ne  soQl  onkes  sa  laur 
^e  s'amplelé  ne  sa  grandor. 

(Ben.,  d.  de  Korm.,  I,  23,  Micliel."! 
La  mer  en  fa  converte  .c.  lioes  de  laiiir. 
(Th.  nr  Kest.  Geste  dAlis.,  Richel.  21361, 
f  3-  r».) 

Dix  sept  pies  avoil  li  Tnrs  de  lonc. 
Et  de  laeur  ane  loisc  environ. 

(R.UMB.,  Ogier,  9891,  Barrois.) 
Nus  n'i  lenist  ses  piez  eslables, 
Tnt  i  enst  il  gr.inl  laur. 
(Marie,  Pur//,  de  St  Patrice,  Richel.  23107, 
f»  114».) 

E  de  le  laur  e  de  lo  longescc. 
(nélitr.  dit  peup.  d'Ur..  ms.  dii  Mans  173, 
r»  11  r».) 

E  la  laur  de  lot  lo  mando 
E  de  la  mer  ki  esl  parfunde. 

fCiiARDRY,  Set  dormana,  21,  Koch.> 


L.VO 


LAP 


LAP 


721 


Malt  est  11  puns  lUDC  et  estreit, 
N'i  a  laor  de  plain  lieit. 
(ririons/  l'aul,  Itichel.  19593,  t'  13".) 

De  trels  cens  cales  serra  la  Inn^r 
El  de  cinquaDte  sera  la  laur. 

{Bilile,  liichel.  902.  F  î*».) 
Que  le  fossé  devant  dit  demeure  en  autel 
poiot   de   leeiir  et  de    longueur  comme  il 
Hstoit   devnnt.   (1287,    Cart.    de  Pantoise, 
Richel.  1.  8637,  f"  94  v.) 

Que  nulz  ne  puist  faire  aucunes  couver- 
tures et  ouvraftes  la  ou  il  y  ait  poil  de  plus 
^rant  layeur  que  de  .x.  quartiers.  (l/i6I, 
Statuts  des  Tapissiers  d'Amiens,  ap.  A. 
Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat,  t.  Il,  p.  247.) 
Plouc  en  lalili'  de  plusieurs  leenrs. {Ilt90, 
.•\rch.  K  272.) 

LAOUD,  voir  LOD. 

L\ousTE,  tauste,  locouste,  locuste,  lan- 
gouste, -  ijoste,  -  guste,  -  gueste,  goûte, 
langoute,  -  gote,  s.f.,  sauterelle  • 

Escus  sui  sicume  languste.  {Liv.  'les  Ps., 
Cambridge,  cviil,  24,  Michel.) 

Nature  et  raisons  ne  jujoit 
Les  laouates  ke  il  menjoit. 
I  Re.v'CL.  de  Moii.if.ns,  Miserrri;  st.  cl,  7,  Viiii 
Hamel.) 

Laustex,  vers  n'i  nuseat  rien. 

(Lapii.,  D  816,  Pannier.) 
Quant  el  oit  bruire  le  vent, 
On  el  ot  saillir  ilens  langotex. 
Si  l'en  prennent  fièvres  et  Kotes. 

(Rose,   3896.   Méon.) 


Qa'el  ot  saillii 


(/« 


II.  langoutes. 

ms.   Corsiai,  f**  27**.) 


A  cet  tans  fu,  c'est  vérités. 
De  Ittoustes  moall  gr;ins  plentes. 
Et  Tinrent  deviers  Orient, 
Si  se  Iraisenl  vers  Occident. 

(MousK.,  Chron.,  1-2S.57 


li.ill  > 


Et  locoiixtf  et  baneton 

Vindrent  sans  conle,  a  Rrnit  foisir 

La  tocnnsie  lor  frnis  .nenja. 

(Lib.  l'salm.,  .;iv,  p.  332,  Mlcuel.) 
eit  de  languputrs  c  do  salvage  mel. 
fohan,  n)s.  Flor.  I.aur.,  Conventi  .soppressi 

Les  langoustes,  de  que  il  i  avoit  si  grant 
plenté  que  touz  li  pais  en  estoit  couverz, 
nienjoient  tout.  (GuiLL.  de  Tyr,  XII,  13, 
P.  Paris.) 

Tant  assemblèrent  de  genz  que  il  aplo- 
voient  de  toutes  parz  ausi  coninie  langosles. 
{Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  187''.) 
P.  Paris  :  I  ""oustes. 

Deux    j  .'S    tourbes     de    langoustes 

trepassere.        n  cel  an    parmi    Auvergne. 
(Gr.  Chron.  de  Fr.,  Il,  19,  P.  Paris.) 
Et  laoustes  et  miel  sauvage. 

(ftfn.  Il-  noue.,   7611,  Méon.) 
Et  menjot  langoustes  avec  miel.  {Evast. 
et  Blaq.,  Ricliel.  24402,  f»  41  vo.) 

.le  vous  renderay  le.^  ans  que  la  locuste 
et  la  petite  sauterelle...  ont  mengé.  (Lef. 
d'Etaples,  Bible,  .Ioel,2,  i-d.  1330.) 

Langouste.  It.,  lagousta.  (Jdn.,  Nomenci, 
p.  53,  éd.  1577.) 

Deux  bandes  de  Inrusles  ou  sauterelles. 
(Fauchet,  Antig.  gaitl.,  m,  12,  éd.  1611.) 
S.  .ian  le  précurseur,  qui  mangeoit  des 
langoustes  ou  sautereaux.  (Jean  de  Mont- 
LYABD,  Hiéroglyphes  de  .lan-P'erre  Vale- 
rian,  xxviii,  27,  éd.  1015. 


Dans  la  lanpue  moderne,  langouste 
désigne,  par  assimilation,  une  sorte  d'é- 
crevissc  de  mer,  et  cette  signification 
apparaît  dès  le  xrv"  siècle. 

i.Ai'ACF-,  lapp.,  s.  f.,  la  bardane  glabre  : 
Il  est  une  espèce  de  historié,  c'est  a  dire 
de  consaulde  rouge,  qui  n  les  fueilles  sem- 
blables a  lappare  agu,  c'est  a  dire  chardon 
agu,  sinon  que  la  couleur  des  fueilles  est 
céleste  dung  costé,  et  de  l'autre  elle  est 
verde.  Sa  fleur  est  rouge  :  et  aussi  est 
rouge  sa  racine.  Laquelle  est  appellee 
d'aucuns  bardana  la  petite,  et  de  aucuns  la 
petite  lappace.  {Jard.  de  santé,  1,  134, 
impr.  la  Minerve.) 

Lapace  :  The  ordinary,  or  sharp  pointed 

dock.  (C0TGR.,éd.  1611.) 

Lapace,  f.  Labaca.  (G.  Oudin,  éd.  1660.) 

Poitou,  lapace,  la  bardane.  Berry,  lapace, 

la  tête,  le  capitule  de  la  bardane.  Aunis, 

lapasse,  lampasse,  espèce  de  chardon. 

LAPAcioN,  s.  m.,  syn.  de  lapace  : 
Endive,    laitues,    lapacion,    bourroche. 

(Aknoul  de  Ville-Nove,  Trésor  despauvres, 

I»  101  r°,  éd.  1S81.) 

LAPE,  lappe,  s.  t.,  bardane  : 
Lappa,  lappe.  {Gloss.  lat.-fr.  du  xiit"  s., 
Richel.  1.  8426,  f  113  r».) 

Si  que  riens  qa'el  puisse  atraper 
Ne  puet  estordre  n'eschaper, 
Ou'ele  glue,  destraint  et  hape 
Plus  que  kIus  ne  serpens  ne  lape. 

(Fabl.  i'Ov.,  Ars.  3069,  f"  17».) 

Poitou,  lappe,  dans  le  même  sens. 

LAF1ÎR,  lapver,  v.  u.,  être  gluant  : 
Bien  y  a  il  aucunes  de  icelles  fièvres  qui 
durent  fort  longuement,  partie  parce  que 
la  matière  est  fort  abondante,  et  partie 
aussi  qu'elle  est  semblable  a  un  glus  (apant 
et  tenant  si  bien  qu'a  grande  peine  elle  se 
cuit  et  se  resoult.  (.1.  fi.  P.,  Occult.  merv. 
de  nat.,  p.  208,  éd.  1867.) 

Ghamp.,  Troyes,  et  Bourg.,  Yonne,  lap- 
per,  être  gluant,  coller,  tenir  aux  doigts. 
Morv.,  laper,  se  prendre  fortement  à  une 
besogne,;'!  un  travail  quelconque. 

LAPIDAIRE,  adj.,  de  pierre  : 

Engins  lapidaires.  (H.  deGranchi,  Trad. 
du  Gouv.  des  Princ.  de  Gille  Colonne,  Ars. 
.'5062,  f  220  r».) 

Ymage  lapidaire.  {Yiolierdes  Hist.  roni., 
<■.  VIII,  Bibl.  elz.) 

—  S.  m.,  homme  atteint  de  la  pierre  : 

La  gravelle,  dont  je  me  plains, 
M'a  fait  devenir  lapidaire. 
(André  de  i.a  Vigne,  Condam.  de  Bancquel, 
p.  367,  Jacob.) 

Les  goutteux  engendrent  leurs  enfans 
goutteux,  et  les  lapidaires  sujets  a  la  pierre. 
(Pahé,  OEuvr.,  XIX,  xill,  Malgaigne.) 

—  Chirurgien  qui  extrait  le  calcul  : 
Puis  un  lapidaire  inciseur  jamais  n'opé- 
rera, qu'il  n'ait  avec  sa  sonde  tasté,  el  fait 
parler  la  pierre,  en  quelque  lieu  qu'elle 
puisse  estre.  (Rocsset, //(/sfcrofom.,  p.  93, 
éd.  1q81.) 

LAPIDE,  S.  m.,  lapidation,  par  exten- 
sion, massacre,  destruction  : 


f.ranl  lapide  (le  Tors  i  font. 

HHtles  de  Chin,  398:;,  Reilf.) 

Normandie,  vallée  d'Yères,  lapide,  en- 
nui, tourment  :  que  lapide  d'écouter  un 
pareil  bavard! 

LAPIDÉ,  s.  m.,  lapidation,  destruction  : 

Ces  dedens  on  grans  pi[elres  firent  grant  lapidé. 
(Destr.  de  Rome,  967,  Groeber.) 

LAPIDEE,  S.  f.,  lapidation,  par  exten- 
sion, massacre,  destruction  : 

Qui  de  païens  fist  si  grant  lapidée. 
Plus  en  ocist  tous  sens  d'une  navee. 
Uleschans,  ap.  Jonck.,  Gnill.  d'Or.,  Il,  316.) 
l)e  mes  hommes  ocist  et  l'ail  grant  lapidée. 

(Fierahras.  5037,  A.  P.) 
Faisoit  si  grant  lapidée  de  genl  ipie  loz 
li    monz    li    fuioit.    (Arlur,  Richel.    337, 
f.  244».) 
De  Dostre  genl  nons  a  feite  grant  lapidée. 

(Gaufrey,  3297,  A.  P.i 

Et  Robastre  le  preas  en  fet  tel  lapidée 

k  sa  trenchaat  cuignie,  qui  bien  iert  afilee. 

Tous  sunt  espaouri  la  gent  de  !a  contrée. 

(/«.,  10371.) 

De  la  gent  an  Danois  i  ot  grant  lapidée. 
(Ib.,  10375.1 

Pour  s'amour  en  feroi  de  vous  tel  lapidée 
Jusqu'au  poing  en  sera  la  hanste  ensanglantée. 
(Daon  de  Maience,  10023,  A.  P.) 

LAPiDEis,  s.  m.,  lapidation,  par  exten- 
sion, mass.icre,  destruction  : 
Com  par  y  ot  chi  moult  grant  lerreis, 
D'ommes  et  dames  moult  grant  lapideis. 

(Les  Lsh.,  Richel.  4988,  f  197   v".) 

LAPiDEMENT,  -  ament,  s.  m.,  lapida- 
tion ; 

Lapidement  S.  Estienne.  (Très,  de  la 
cathédr.  de  Bourg.,  Mém.   des   Anliq.,  p. 

225.) 

S'il  dist  qu'elle  a  mort  desservye 

Ou  doit  souffrir  lapidement. 
(Grf.ban,  Misl.  de  la  pa.'is.,  13663,  G.  Paris.) 

Cette  acception  appartient  encore  à  la 
langue  moderne. 
—Par  extension,  massacre, destruction  : 

Des  genz  Guillaumes  fet  grant  lapidement. 

Uleschans,  C0I)6,  ap.  Jonck.,  Gnill.  d'Or.' 
De  Tnrs  cl  de  paiens  font  grant  lapidement. 

Q-irrabras,  -1962,  A.  P.) 

Li  Romain  les  acueillirent,  qui  grant 
occision  et  grant  lapidament  en  firent. 
{Estories  Rogier,  Richel.  20125,  l»  196\) 

—  Dilapidation  : 

Dilapidalio,  lapidemens.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

LAPiDEii,  V.  a.,  pris  au  lig.,  pour  .signi- 
lier  livrer  à  la  mort  : 
(;ar  je  croy,  puis  que  Diens  ot  se  char  lapidée 
En  la  crois  pour  sauver  le  lignie  dampnee. 
Chevalliers  ne  fu  mie  de  telle  randonnée. 

(II.  Capet,  2909,  A.  P.) 

--  Maltraiter  en  paroles  : 

.Madame,  c'est  bientost  commencé  de 
tourmenter  un  serviteur  et  le  lapider 
{Marc,  de  Nav.,  Nouv  .  x,  .lacob.) 

—  Dévaster  : 


72i  LAQ 

En  llenan  sonl  enlreis,  qu'il  onl  lunll  lapider. 
(Jll.  DES  Pnsii!,    C«/i-  rff  Liegf,  î"684,  Scheler, 
Ctow.  phtiol.) 

—  InflD.  pris  subsl.,  destruction  : 

Oa  grans  pieres  fe50i(e]nt  nn  moult  frant  lapider. 
(Desir.  de  Rome,  886,  Grœber.)  Ms.,  lapidée. 

Normandie,  vallée  d'Yères,  lapider,  en- 
nuyer, importuner. 

LAPiDEUx,  adj.,  qui  est  de  la  nature 
de  la  pierre  : 

Car  certes  n'y  a  cueur  tant  tapideux,  tant 
dur  et  obstiné'que  Dieu  ne  puisse  quant  il 
luv  plaist  pour  pénitence  amollir.  (J. 
HÔDCHET,  Triumphes  de  la  noble  Dame. 
f"  89  r»,  éd.  1336.) 

Cj  gist,  dessoubz  ce  lapideui  cachet, 
l.e  corps  lie  feu  maistre  Pierre  Blancliet. 
ilD..  Epilaph.  de  P.  Dlanchel,  ap.   Jacob,  Farces, 

Sol.  et  Moral.,  Prff.,  p.  ".) 

Semence  ronde  et  lapideuse.  {Jard.  de 
santé,  1,296,  impr.  la  Minerve.) 

On  cognoist  apertement  que  la  tumeur 
se  tourne  en  une  dureté  lapideuse  quand 
l'enOeure  diminue,  en  laquelle  toutesfois 
la  dureté  demeure.  (Tagaclt,  ins(.  chir., 
p.  35,  éd.  1549.) 

Le  reste  devient  dur  et  lapideux.  (Id., 
16.,  p.  188.) 

—  Rempli  de  pierres  : 

Lieux  lapideux  plains  de  pierres  et  hu- 
mides. {Jard.  de  santé,  I,  332,  impr.  la  Mi- 
nerve.) 

LAPIDOR,  -  our,  s.  m.,  celui  qui  lapide  : 
Lapidator,  lapidow   {G'o'.t.  di  C"V.che'-'i 

L.vpii-i.E,  i.  f.,  petite  pierre  : 
Puis  vous  verrez  créer  des  petits  lapiUes 
et  paillettes  de  toutes  couleurs.  {Plams  de 
CAMPV,  l'Hydre  morbifiq^e  exterminée,  p. 
438,  éd.  1628.) 

LAPIS,  s.  ni.,  destruction,  carnage: 

De  .Sarraiins  oui  fet  si  grant  lapis, 
Cura  fel  li  leos  fameillcus  des  berbis. 
(Aleselians,  5192,  ap.  Joock.,  Guill.  d'Or.) 

LAPPÉ,  adj.,  englouti,  dévoré  : 

Ooqnes  homs  n'ot  tant  de  dneil  ne  de  raige. 

Par  femme  suy  désert,  mort  et  lappé. 

(E.  De«:ba»ps,  Poés.,  Richel.  840,  f»  256''.) 

LAPPEQUIN,  S.  m.  ? 

D'aucuns  condempnez  a  .xil.  1.  pour 
avoir  esté  aux  Innocens  et  porté  des  lap- 
peguins.  (1356,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gtoss. 
nu.,  Bibl.  Amiens.) 

LAPSE,  part,  passé,  tombé  en  maladie  : 
Ceux  qui  sont  lapses  de  sanc  ou  de  cole. 

(H.  DE  MONDEVlLLE,  Ricbcl.  2030,  f  90«.) 
En  ullopicie   compete    aulcune  fois  sai- 

gnie  et   mcdicine,    comme    en    personne 

sains,  lapses,  ou  «îu  malades.  (B.  db  Gobd., 

Praliq.,l\,  1,  éd.  149S.) 

LAQUAIS,  -  quayt,  -  qvoys,  -  cais,  -  cays, 

-  ccai,  -  quel,  s.  ni.,  sorte  de  soldat  : 

En  l'année  passée,  au  dernier  voyage 
de  l'armée  de  Catalogne,  le  suppliant  eut 
charge  de  par  son  capitaine  de  mener  et 
conduire  certain  nombre  de  gens  arba- 
lestriers  apcles  laquaiz.  (1470,  Arch.  JJ 
196,  pièce  222.) 

Sept  a  huict  vingt  lacquetz  arbaleslriers 


L.\R 

aussi  gascons.  {Chron.  scand.  de  Louis  XI, 
('  153  r»,  éd.  1558.) 

.CXXVl.  Picarts,  .c.  liasAlmans  en  Guer 
rande,  .xl.  lacays.  (1488,  Exlr.  du  compte 
de  J.  de  l'Espinai,  ap.  Lob.,  11,  1323.) 

Perrot  Duvoys  capitaine  de  .XL.  lacays 
estant  en  garnison  a  Guerrande.  (W.) 

Grant  assemblée  de  gens  de  guerre 
connue  lacquetz  et  gens  de  mauvaise  con- 
versacion.  (Oct.  1497,  Ch.  VIII,  Rém.,  A. 
La  Slilhal,  Arch.  Dordogne.) 

11  avoit  deux  grans  clievaulx  pour  la 
jouste,  lesquels  il  i'aisoit  mener  en  main 
par  deux  laques  bieu  acoustres.  (Cham- 
PIBR,  Palam.,  Ars.  5111,  f"  10  v°.) 

Les  laquays  et  pionniers...  saillirent  des 
tranchées...  (D'AUTON,C/iron.,  Richel.  5081, 
f»  4  V».) 

Laquays  et  varletz.  (Id.,  ib.,  f°  50  r».) 

Laccay.  (1332,  S. -Orner,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Avant  ce  nom  d'avanturier  pratiqué,  au- 
cuns appelloient  les  soldats  togMaîS,mesme 
dans  Alonstrelet;  et  vous  trouverez  un 
capitaine  Ramounet,  assiégé  par  Maxi- 
milian  l'Archiduc  dans  Maloncy,  tenant 
pour  le  roy  Louys  XI,  la  place  fut  prise,  et 
luy  fut  pendu  avec  aucuns  de  ses  laquais, 
dit-il  ainsi,  dont  le  roy  Louys  après  en  fit 
belle  vangeance.  Voila  comme  il  appelle 
les  soldats  laquais  ;  ce  que  j'ay  veu  con- 
firmer en  mes  jeunes  ans  a  aucuns  vieux 
routiers,  mais  ils  les  appelloient  les  alla- 
quais,  comme  voulans  dire  les  gens  a 
pied  allans  et  marchans  près  leurs  capi- 
taines, comme  aujourd'huy  nous  appelli^os 
ceux  qui  vont  en  devant  ou  après  nous, 
laquais,  comme  font  aujourd'huy  les  es- 
•fllfiers  en  Italie,  en  Espagne  et  en  France 
les  vaicls  a  pied,  qui  sonl  bon;  a  pied  a 
faire  messages  et  mettre  la  main  a  l'espee, 
dont  par  ainsi  ne  se  faut  esbahir  si  aujour- 
d'huy nous  voyons  si  braves  capitaines  et 
soldats  sortir  des  laquais.  {Brâht., Colonn. 
fr.) 

Aunis  et  Morv.,  laquais,   petit  épi   de 
blé  qui  accompagne  le  principal. 
Cf.  Alacays. 

LAQUEMORSE,  S.  f.  ? 

Et  auxi  pour  laquemorse  pour  emfuye  le 
feuz.  (XV"  s.,  Compl.  de  la  ville  de  Montbe- 
liard.  Missions  pour  la  venue  de  Monsei- 
gneur, Arcb.  mun.  Montbeliard.) 

LAQUESTÉ,  voir  Lascheté. 

LAftUET,  voir  Laquais. 

LAuuEUR,  voir  Laceob. 

LAQUOYS,  voir  Laquais. 

LAR,  s.  m.  et  f.,  la  principale  maison 
provenue  de  l'aïeul,  qui  appartenait  à 
l'ainé  des  mâles,  et  au  défaut  de  mâles  à 
l'aînée  des  filles  : 

Par  le  lar  deu  pour  raison  du  droit 
d'ttisnesse,  est  entendu  par  la  coustume 
(de  Rayonne),  la  maison  principale  pro- 
venue de  l'ayeulc  de  degré  en  degré  :  c'est 
assavoir  que  le  père  du  nepveu  en  droite 
ligne  ait  survesnu  a  son  père  et  oyeul  du- 
dit  nepveu  et  tenu  par  succession  la  mai- 
son provenue  dudit  ayeul.  Et  quand  il  est 
dit  en  la  coustume  de  plusieurs  lars  prin- 
cipaux ,  s'entend  de  plusieurs  maisons 
nommées  ,  de  divers  noms  provenues 
d'ayeul...  ou  de  plus  liant  branchage  en 


L.\R 

droite  ligne.  [Coût,  de  Dayûnne,Coul.  gén., 
II,  714,  éd.  1604.) 

La  lar  qu'est   la   principalle   maison  de 
laquelle  ne  peuvent  disposer.  (Ib.,  p.  712.) 

LARCENOUSEMENT,     VOir    LAURECINO- 
SRMENT. 

LARCHINEUSEMENT,    VOir  LaHRECINO- 
SEMENT. 

LARCHINNE,  VOir  LARCINE. 

LARCHONNEUR,  VOlr  LARCINEUR. 

LARCiN.VGE,  -  aigc,  s.  ni.,  larcin  : 

lavenleur  suis  de  mille  larcinaiges, 
(Gbinc,  Jeu  du  prince  des  Solz,  Mor.,  1,  2.S7, 
Bibl.  elz.) 

LARCINE,  -chinne,laricine,  s.  f., larcin: 

E  damesele  laricine  (une  des  Olles  de  l'avarice) 
Qui  va  quant  [le]  solail  décline. 
(PiBRRE,  Rom.  de  Lumere,  Brit.  Mus.    Harl. 
i390,  P  19M 

—  En  larcine,  furtivement  : 

Quant  Sarrazins  cceurrent  par  mer,  ce 
n'est  rien  fors  en  bjuppant  et  en  larchinne. 
(Froiss.,  Ckrov  ,  Richel.  2646,  f»  88«.) 

larci>'i!:r,  voir  Larreciner. 

L  .RCiNEUB,  larchonneur,s.  m.,  voleur, 
'.arron  : 

Furtulus,  petit  larcineur.  {Gloss.  lat.- 
fr.,  Richel.  1.  7679.) 

Les  larchonneursel  faulzdimeurs. (Proneô 
d'un  curé  de  Cysoing,  vas.  Lille  100.) 

LAUCINEUSEMENT,  VOir  LaRRECINOSE- 
MENT. 

LARCiNEux,  voir  Larrecinos. 

LARD,  lart,  s.  m.,  pièce  de  porc  salé  : 

Au  vendredi  absolut,  sont  vendus  de 
deux  mille  a  trois  mille  lars.  {Xénagie)',  11, 
85,  Bibliopb.  fr.) 

Bleds,  grains.  Jars,  oisons.  {Trahis.de 
France,  p.  80,  Chron.  bel  g.) 

Lesquels  amenèrent  en  outre  quatre- 
vingt  vaisseaux ,  que  grands  et  petitz, 
chargez  de  farines  et  de  lards,  pour  avi- 
tailler  ladite  ville  de  Bourdeaux.  (J.  Cbar- 
tier,  Chron.  de  Charl.  VII,  c  238,  Bibl. 
elz.) 

Le  lard  ou  bacon,  le  porc  vif.  (xvi°  s., 
Décl.  des  droictz  et  proffits  deubz  pour  le 
péage  de  Sully,  Mantellier,  March.  fréq., 
111, 120.) 

El  feusl  advisé  de  leur  mener  des  lards, 
qui  est  chose  merveilleusement  bonne  en 
une  ville  ;  et  fist  on  charger  force  chariots, 
chevaulx  et  mulets,  pour  leur  porter  les- 
dicts  lards.  (Fleurakge,  Mém.,  c.  39,  éd. 
1731.) 

Les  porcs  gras  n'étaient  pas  chers,  pour 
douze  francs  on  avait  un  beau  lard.  {Mém. 
de  Cl.  I)us.':on,  Mém.  de  la  Soc.  éduenne, 
1873  à  1879,  p.  25'i.) 

—  Avoir  mangé  le  lard,  être  coupable  : 
Cilz  ci  n'a  pas  manj/iè  le  larl, 
J'esloie  trop  mal  informez. 
(K.  Desch.,  Pois.,  Richel.  810,  f»  1^6^.) 

Un  jour  j'escriïis  a  m'ainye 
Son  inconstance  seulement; 
Mais  elle  ne  fut  endormie 
A  me  le  rendre  ch.nudcment  : 


LAR 


l,.\R 


LAR 


723 


Car  lies  l'hoarc  tint  parlcmenl 
A  je  lie  ><;ay  quel  papelard, 
Et  lai  a  dict  tout  bellemeat  : 
Prenez  le,  il  a  mangé  le  lard. 
(Cl.  Harot,  Bell.,  contre  Isabeau,  p.  365,  éd. 
I5'.>6.) 

—  Estre  assez  sur  le  lard,  être  assez 
grassi',  asst'z  appétissante  : 

...  Babiion  et  Mabilcle 

Chantoiuiit  nne  chaiisonaette. 

Et  Margaerite  Dubois  Aimarl 

Qui  estpit  asxes  sur  If  larl 

Pour  faire  sonner  l'horloge. 

(E.  De^cb  ,  Poés.,  Richel.  840,  f»  42o=.) 

Norm.,  Canada,  Centre  delà  Fr.,  Bourg., 
.Morv.,  lard,  porc  abattu.  Comtois,  la. 

LARDAGE,  S.  m.,  droit  seigneurial  sur 
le  lard  : 

Rouage  ou  jailaige  ou  lardage.  (1331, 
Ord.,  su,  6.) 

LARDASSE,  VOit   LARDESSE. 

LARDÉ,  S.  m.,  rôti  piqué  de  lard  : 
.\i»«ez  orent  viande,  n*an  oreot  pas  cbier  tans, 
Venoisons  et  lardez,  et  vins  roges  et  blaos, 

U.  BoD.,  Sai.,  f.wii,  Michel.) 
De  la  longe  .i.  lardé  li  este, 
Kt  tret  le  feu  d'un  chaillot  bis. 

(CAw.  au  Lyon,  3151,  llollaiid.) 
Conpe  d*or  portoit  en  sa  main, 
Avoec  lardes,  pastes  et  pain. 

(.Pereeial,  ms.  Mons,  p.  1'',  Potvin.) 
Lardez  orent  et  Tenoisons. 

(».,  ms.  MontpeUierH  219,  fisn".) 
Ja  orent  escorcié  le  dain 
^  Li  enfant  et  fait  lor  lardes, 

(DuRiii  GuilL.  1804,  .Michel.; 

Ce  d  part  vet,  s'a  son  tinel  levé. 
Voit  les  larrons  qui  tineiit  lor  lardez, 
Mengier  voloient  ainz  qu'il  fa  ajorné. 

(Jfon.  Rentiarl  ,  Richel.  368,  f"  -233'  ) 
Met  devant  li  .1.  lardé  lot  entier. 


Cn  lardez  prist,  si  le  loucha 
Et  en  venin  l'envelopa. 
(Flaire  et  Blance/lor,  i'  vers.,  397.  du  Méril.) 
Li  rois  regarde  le  lardé, 
A  un  damoisel  l'a  doné. 

(Ib.,  413.) 

'  sengler  mangèrent  au  poivre, 
del  cerf  firent  lions  lardez, 
tt  des  capons  firent  pastez. 

(Henarl.  Br.  Xlll,  800,  Martin.) 

Une  grant  pièce  de  lardé 
1  rostissoit  li  nains  goces. 

(Durm.  le  Gall.,  "21 14,  Stengel.) 

En  l'aumaire  trovercnt  .mi.  pains  bnletes 
Et  .1.  lardé  de  cerf  et  plain  pot  de  vin  cler. 
(Gui  de  Bourg..  2055,  A.  P.) 

—  La  longe  : 

Les  lardes,  c'est  ce  qui  e?t  entre  les 
costes  et  l'eschin?.  (Minagier,  II,  137,  Bi- 
blioph.  fr.) 

LARDEL,  s.  m.,  morceau  de  lard,  mor- 
ceau de  chair  : 

Le  cuir  li  fenl  desenr  la  coste. 
De  le  lonnie  .i.  lardel  li  oste. 

(Yvain,  Richel.  1433,  ('  91   r°.) 

-  Coup  d'épée  : 


D'une  espec  oit  ung  ici  lardel 
On'il  est  quitte  de  lièvre  prendre. 
(Guerre  de  ilelz.  st.  206',  E.  de  Bouleiller.) 

LARDER,  verbe. 

—  Act.,  brûler  : 

On  deveroit  tons  ceus  larder 
Qui  le  roy  donnent  tex  coosex 
Que  ses  règnes  demeure  sens 
Et  pronece  en  est  forbaoie. 
(Sarrazik,    Rom.  de  llam,  ap.   Michrl,    llisl     rfc! 
ducs  de  Noim.,  p.  215.) 

—  Fig.,  faire  du  tort,  nuire  ■'i,  se  mo- 
quer de,  railler: 

Issi   vous  deves  vous  garder 
Vers  tell  qui  vous  vellpnt  larder. 

(Clef  d'amour,  p.  103,  Tross.) 

Je  n'en  seroyes  estre  lardée 
De  me  tenir  trop  gayement. 
(Le  Lazare,  p.    14,  ap.  Ler.  de  Lincy  et  Michel, 
Farces,  floral,  et  Serm.  joij.,  t.  111.) 

—  Neutr.,  brûler,  se  con.sumer  : 

Et  saches  que  don  regarder 
Feras  ton  cuer  frire  et  larder. 
Et  tôt  ades  en  regardant 
Aviveras  le  fea  ardant. 

(Rose,  Richel.   1573,  f  20''.) 
Cil  boire  mon  désir  atise 
Et  mon  cuer  fait  frire  et  larder, 
Doulce  dame,  en  vous  regarder. 

(Jfir.  de  N.-D.,  xm,  1482,  A.  T.) 

Normandie,  pays  de  Bray,vallée  d'Yères, 
larder,  act.,  brûler:  c  L'solé  nous  lardait.  • 
Environs  de  Bélhune,  larder,  neutr., 
flamber  :  «  No  fu  i  ne  veut  puint  larder.  « 

LARDERELE,  -  elle,  S.  f.,  espècB  d'oi- 
seou,  p.-ê.  la  mésange  : 

U  est  geo\'^*„V;Va"'""'' 

''    I        Si  lavoit  alllors  grai.a":hes>. 

De  roeliaus  et  de  turtoles...     ^^   chron.  a»»'- 

1  D'aloes  et  de  lardercles.  '  '    „  „h  n 

(Rose,  Richel.  1573,  S"  6  .) 

D'aloues  et  de  larderelles. 

(/}.,  Vat.  Chr.  1858,  f  7".) 

I      LARDERiE,   S.    f.,  art   de  piquer  les 
viandes  : 

Iceluv  enseigna  a  ses  moines  les  pré- 
ceptes de  bien  cuisiner  et  les  passa  doc- 
teurs en  l'art  de  l^ràerie  (mst  mccar. 
de  Merl.  Coccaie,  t.  I,  p.  217,  ^d.  1606.) 

_  Endroit  où  l'on  garde  le  lard  : 

La   larderie  de  l'abbaye  de  Saint-Denis. 

(F  D'AYZAC,  Hist.  de  fabb.  de  S.-Den.,  II, 

214.) 


Morv.  et  Suisse  roiii.,  lardasse,  grosse 
écorchure  ou  coupure.  Morv.  bourg., 
Saint-Martin  prèsSaulieu,  lardesse. 

LARDEUR,  s.  m.,  lardolre  : 

Le  lardeur,  Ihe  instrument  for  lo  lanlfi. 
(Dn  GuEZ,  An  Introd.  for  to  terne  to  speke 
french  trewty,  à  la  suite  de  Pai.sgrave, 
éd.  (ienin,  p.  910.) 

LARDEi'x,  adj.,  plein  de  lard  : 
Laniosus,  tardeux,  babundant  en   lard. 
(Gloss.  tat.-gall.,  Richel.  1.  13032.) 

1.  LARDiER,  S.  m.,  morceau  de  lard  : 

Li  bacon  ardent,  si  chieent  li  lardielr]. 

(Raoul  de  Cambrai,  1485,  A.  T.) 

2.  LARDIER,  larder,  s.  m.,  garde-man- 
ger: 

Il  li  moDstra  ses  greniers  et  ses  vins 
Et  ses  Ittrdiers  ou  li  bacon  sont  mis. 
(Gar.  le  Loh.,  2°  chans.,  m,  P.  Paris.) 
Lon  quart  bacon  prendreis  en  mon  lardier. 
(Le  Charroi  de  Xismes,  Richel.   1418,  P  93  v».) 

Hec  apotheca,  tarder.  {Gloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

Il  a  fait  faire  une  huche  nueve  des  bois 
loa  roy  et  .1.  lardier.  (Reg.  du  Pari,  Arch. 
.1  1024.) 

La  femme  Girart  qui  avoit  estee  reprise 
au  lardier  de  la  menere.  (1390-92,  Arch. 
Meuse  B  1042,  f"  65  v».) 

On  avoit  de  coustume  anciennement  de 
garder  du  ponliot  dans  les  lardiers  par 
plusieurs  années.  (Jean  Des  Moulins,  Hist. 
gêner,  des  plantes,  VUl,  7,  éd.  1633.) 

—  Impôt  sur  le  lard  : 

De  nos  briefs  dou  lardier  de  Bruges... 
(rois  livres  et  trois  solz.  (1331,  Ch.  des 
Comptes  de  Lille,  an.  tiijp..  Lardarium.) 

-  iti 


„u.) 


le 


LARDESSE, fardasse,  s.  t.,  blessure,  coup 
de  lardolre,  de  boutoir  : 

11  se  cuidait  coupper  la  gourge  d'un 
ses  coutiaulx,  et  se  fist  une  lardesse  en  la 
aourge.  (JACOMIN  UussoN,  Chron.  de  Metz, 
p.  290,  Michelanl.) 

Au  sortir  de  ce  combat  sortant  du  bois 
tout  ensanglanté,  après  avoir   receu  plu- 
'  ieurs    lardasses   des  deffenses   d  un  san- 
glier. (Brant.,  Opuscul.,\,  109,  Lalanne.) 
"  Ft  le   sanglier  regarde   a   ce   qui    c'est 
gu'U  pourra  donner  une  bonne  lardasse  el 
IVnvover   a  bas   cul   sur  teste.  (Jean  de 
MONTLVARD,  ^pulee,  t»  264  v»,éd.  1616.) 
I      11  estimoit  les  playes  du  fer  devoir  estre 
I    semblables  aux    lardasses   et  deschirures 
•    delabcste.  (ID.,  i6.,  f»  203  r°.) 


3.  LiVRDiER,  S.  m.,  charcutie..   p^^j. 
En   laquelle   (maison)    demouro.cfjjc 

le  temps  Robins  li  lardiers,  et  est  a««<. 
delez  le  bac  la  ou  on  vent  les  tripes.  (1345, 
Arch.  JJ  73,  f»  162  v».) 

4.  LARDIER,  adj.,  qui  a  rapport  au  lard  ; 
mardi  lardier,  mardi  gras  : 

Quant  aucuns  prestres  menjue  char  le 
mardi  lardier.  {Trad.  de  Beleth,  B.chel.  1. 
993,  f  69  r».) 

Devent  aver  le  mardi  lardier  a  Basques 
les  dous  dames  un  anheu.  (xvi»  s.,  Terrier 
delà  Trinité,  Aich.  \icnne.) 

A  l'hôpital  Saint-Jean  d'Angers  on  cé- 
lèbre le  Roy  boille  mardi  lardier.  (C.  BORT, 
m-  sur  l-hôpit.  S.-Jean  d'Angers.) 

—  Jour  du  lardier,  dans  le  même  sens  : 
1  Le  iour  du  lardier.  (1439,  Terrier  do  Gi- 
ronde, i"  Ifi^', '^^^^■^'''''''^■^ 

LARDiN,  s.  m.,  sorte  d'arbre  : 

A  .11.  poins  tint  on  baslon  de  '";<''"• 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f»  174^) 

I  ARDOiR,  -  ouer,  s.  m.,  garde-manger  : 

Le   suppliant prinst  en  la  cuisine  un 

iambon  de  porc  qui  estoit  pendu  au  lai- 
C  (1416,  Arch.  JJ  169,  pièce  324.) 

1.  LARDONNER,  V.  a.,  SB  moquer  de, 
railler  : 


•u 


L\R 


s,  ie  poi.  queicpie  ang  Itrdonnfr 

ar.vns='b«  !»-■  >•* 

rôles.  (Ocois,  Cur.) 
9  LARDONNBR-v.  a-,  garnir: 

U.VIUJOUER,  voir  LARDOIB. 

,.xaDmB.s.  f..moreeande   lard.de 
^^®  ■       ,  r,.,tPl  la  Taisse  laquelle 

TéV,  vu,  éd.  133i.) 

..M^ENCHENEUSEMENT,  VOir  LABREC- 
SOSKMKNT. 

LARER,  V.  a.,  couper  ? 

Tootea  ce  poiol  comme  flearpypuree 
Soudainement  delranchee  el  loree. 
Qui  a  perda  force  vegeUlirt, 

(oisrG.t.:£«°^i..Ric->e'-««'. '"«'••> 


LARESSE.  lairesse,  larroice,  laarece,  s. 
t.,  arêtier  :  ropilail 

El  dautre  Pa'-l  i'^«l /^^P^^/ele  dou  mur 
saint  Nicol^^^S';'"' fson  mâuire  Phelippe 
de  la  laarece  de  )a  inai^on  m  ^^.^^^ 

de  Gournay  qui  e^t  d  autre  P  _^  ^^^ 

maistre  Oaa Uer   de    a   Fere^J^.^    ^^^     j, 

i^T^rOrSer  *^'  ■  °i^«  ««•  ''"'^'-^    , 
us  df  ^SSrpifxitie  e.r/ern)ite<?J'ï)7  ' 
fait  le  chilt  comment  la  pierre  uc  .  .agic 
ment  det  du  pignon   et  le  commence, 
«•rjp'.e  la  larroice.  (.Compos   de^  la  s  es 
^   J.7,  ms.  Monmerqué,  t.  1,  f°  lo  ^  •) 

"  iiî  sn\s  Dour  reffaire  les  murs,  c'est  a  sa- 
voifla  îa'rma  et  le  pignon.  (1321,  Arch. 

Meuse  B  49Î,  f  12*  ^'■) 
Pour  reffaire  le  four  de  Gaisainnecourl 

pital.  (1376,  Arch.  M.M  30,  f  dl  r  .) 

pital.  (Ib.)  .  ^ 

Se  aucuns  homs  vuet  maisonner  contre 
se  am,uuo  ""  m.vmc»  il  v  avéra  son 
pignon,  ,''«J°°f„^j^'X'  pre^vost  et  des 
■"'"T.  Vt?v'  l  ^Ord  delà  vUlede  Reims, 
S'a'd'^mln.^'de  Reims,  Ul,  491,  Doc. 
inéd.) 

LA.REST  S.  m.,  étoffe  de  soie  que  l'on 
croit  originaire  de  Harem,  ville  de  Syrie  : 

Loire.) 

Cf.  F.  Michel.  Rech.  sur  le  comm.  aes 
Hoffts  de  soie. 


I.VR 

,j;  I  ne     n  tarqe  main,  lar- 
l.  LARGE,  adj.  Loc,  a  ii»>ao 

gement,  abondamment: 

Le  mareschal  Pf  .;-\';;  Vo^pper  les  alsles 

mentevoirquec  'Y^^  ,  "''"j^Pi^ns  moyens 

si  courtes   1"''f,f"';r  notables    eutre- 

pcHir   exécuter  P  "''«"'^^^,.i_    ^t  lesquelles 

I   ^rinses  q«'i' ?:°-  ,,^°  '"eôsèro  eut  a  large 
■    succedans  a  bien  «^ompeu.e  ^^^^^^ 

âi^a1uEui1bôJu|jDn^-aL.HS, 

MVm,VU;anl356,Michaud.) 

2  LARGE,  S.  m.,  largeur  : 

Le  lari,e  du  royaume  de  Caldee  deve^ 

pellee  Sanson.  (Id.,  .b.,  f  2i3  .) 

Avec  tout  le  vergier  du  arge  d  .celle 
mfilon.  (1400.  rerner  Sl-D.rf.er,  f»  5  v», 
ArcU.  hosp.  Nevers.) 

Reg.  consul,  de  Lyon,  i,",        ^ 
—  Durée  :  _    , 

se  dedans  les  .n.  ans  qnelitmeot  de  Mr,. 

La  pais  n'est  ordonnée.  g^^^. 

(Jeb.  des  Pbeis,  Gesie  de  Ltege,   ". 
1er,  Gloss.  philol.) 

_  Locut.,  prendre  le  large  de,  s'en  aller 
^ï:S,advisansUrgs^«^.^;on 

rf'Fiiolet  ,  11,  233,  Soc.  dgne  et  en  Franc 
.  ■■   1%''VÛ.  de  Fr.j'ed  a 
_  Prendre  *'  mo' 


liu-y-u-ous    le Vge  de  la  mer,  prendre  le 

soldat 


LARGAicE,  voir  Largbck 


Il  pour  mieulx  cuider  «f  baPPf  .^j^"^! 
nue  on  l'apperceust,  prise  le  if9eàela 
mer  [Livredes  faicU  dnmaresch.  de  Bou- 
cioaul  V  p.,  ch.  21,  Buchon.) 

LARGECE,  -  gesse,  -  gesce,  -  Oecce,  - 
-  ghece,  -  ghesse,  -  guece,  -  goice,  -  jotce, 
-gueche, -gî.esche,la.rg..  s.  f.,  largeur: 

Qaar  mesurer  vueil  celé  tor, 
av.n«S;N!«r.".6t9,dnM.ri,.) 

La  largece  devant  dite.  (Août  12b6,  Fîmes, 
Arch.  Nord.) 

II  aines  de  largaice.  (Bans  aux  échev., 
00,  f»  19  r°,  Arch.  mun.  Douai.) 
Et  en  traviers  et  en  longecce. 
Et  en  cosliere  et  en  i»'-»''"^;. ,.,„   „,=„  , 

E"='"-»'""*''''"''uD..i*.,  10831.) 
De  quel  larguesche  li  quemin  Soient  estre 

(BE.tuM  ,  Coût.  duBeauv.,  xxv,  Beugnot.) 
Comment  ou  maintenroit  le  larguece  des 

voies  et  des  quemins.  (ID.,  th.,  xx\ ,  l.) 

n„nnl  Alixandre  voult  passer  le  flun  si 


LÂR 

Largittido  ut  largitas,  largesse.  Kiloss.  de 

sans  fcrir  ledit  "a'?"^' ,;'  "  „  a„dit  coutel 

i^lïaSJ^^ril^^ardrtrt^^ 

Arch.  JJ  103,  pièce  lo.)  .  ,  ^.  p   sa. 

Lalargescedelaterre    (rra.ç..deP.Sa 

Ifm    ms.  Genève  16b,  i"  !■>  r  .) 

Q- Proutaterou^ii  ajo-^^^^^ 

aarl«V^.P-26,CrapeleM 

\tUesse;deslitz.(7<..;iOM 
Lalargessedesvoyes(J.BAOCL,  Fleur. 

^-ar^:ï^;^;^;^f-- 

hauteur.    (G.  BOUCHKi,  c.,/      , 
Roybet.) 

—  Libéralité  : 

Tierchefoisalabes'adreche 

La  dame  et  refait  '^''"■^"'"■^„,    i.  Van 
(RENCL.   DE  MoaiENS,  merefe,  .clv..., 
Hamel.) 

Il  est  de  ions  biens  fontaine. 
De  largaice,  de  piw  plaine. 

Icont.  devais,  Ars.  35il.  P  *i       ' 
i  in^i/iiz-j,  k'il  veoient  an  lui. 
Por  la  grant  larjai(^^  "  y»  70=.) 

orace  de  tout  notre  cuei  ""=  «oi^re 
|a-U  nous  ait  faicle  par 'l^^oy  m«.  sor^.e 
ses  filz  ^-urcj/soinj,  ms.  Liile""Vo'oi™? 
^  uoi.>...  Ku\\.^.^--.  -""'"«> 
.''T^^eseo,  f'31r«.) 
nui  retenra  mais  chevalerie,  larghece  ne 
courtoLie.  (Chron.  de  Bains,  c  x,  L.  Pans.) 

^ZS:trde,^n„...:^.^^s.A.^. 

lOOlb.  f  15  T°.) 

„  j-  ^„o  In  lime  leur  fait  largesse  de 
.7^cranl';^VilXEST,  Secr.  de  l'agnc, 
p.  330,  éd.  1571.) 

_  prolusion,  abondance  : 

En  apries  seoit  gentiUece, 
Celle  la  avoil  le  largece 
De  toale  donlour  en  li  mise. 
(JEH.  DE  .,E  MoTE,  li  Regret  G»."..  i263,  Scheler.^ 

_  A  largesse,  abondamment,  en  grand 
nombre,  en  parlant  de  personnes  : 

Tn-  càpiltaine  Bourguignon.nomme  Per 

."pt  a    cun^  autres  adventuriers  pour 

'?"'  '  'L.a."pz  longuement  leurs  annemis 

tr";'  prim^-t    eî    occirent  a  largesse 

(wIvRiN.^ncliienn.  Cron.  d'Englet.,\,  219 


Soc.  del'H.  del'r.) 

Lors  seras 
Empli  d'onneur  a  Mrswf  ,„,.,,.) 

(Livre  des  cent  ballades,  Rich.i.  iîOl,  f  12  v  .) 

centre,  largesse,  largour  :  la  largesse 
d'une  rivière,  d'un  drap. 

,.AR"3MENT,  largh..  l'«^rg.,  adv.,  avec 
'Ten';i"eSondreslaouleroyfutenu 
prfs  nntr'sl  largement  comme  -1  vouloit 
(Chron.  de  S.-De».,  Kichel.  2813,  1  4U4  • 

Et  furent  tous  logies  bien  et  largement 


pité  ijiie 


LAI! 


LAR 


l\\\ 


LAR 


72=! 


et  a  leur  aise.   (Froiss.,    Cliron.,  llichel.   l 
2660,  f»  127  r».) 

—  Sur  un  l(»ng  espace  : 

l'orost  qui  duroit  largement.  (S.  (Iraal, 
ins.  Fribourg,  f»  1''.) 

—  Longtemps: 

Hz  demeareot  bien  largement. 

(Slisl.  du  viel  test.,  "iSOi,  A.  T.) 

—  En  grande  quantité,  beaucoup,  libé- 
ralement : 

Car  se  ele  est  tant  ensavie 
K'ele  sache  avoir  palieache, 
Chon  est  de  çraot  joie  semenclio. 
Dont  largement  sera  servie. 
(IlENCi..    DE   MoiLIESs,    llisBrere,    cxcix,    9,    Van 
Hamel.) 
Dont  lor  doit  on  bien  doner  lairgemenl. 
(,Cltan$.,  ms.  Berne  389,  f"  SS  v".) 

Sire,  venez  vous  eut, 
Car  a  diner  y  a  assez  et  largliemenl. 

(II.  Capel,  6112,  A.  f.) 

Boire  largement.  (Berscire,  T.  Liv.,  uis. 
Ste-Gen.,  I"  380'.) 

El  feit  armer  largemen'  de  gens.  (Com- 
MYNES,  Mém.,  I,  14,  Soc.  de  l'il.  de  Fr.) 

Parlant  en  très  bonne  manière, 
.Ne  trop  peu  ne  trop  largement. 
(D/b.  de  la  l)am.  et  de  la  Bourg.,  Poés.  fr.  des  xv' 
et  nvi"  s.,  V,  7.) 

—  Au  moins  ; 

Et  avoit  bien  demi  pié  entre  deus  elz 
largement.  (Arlur,  Richel.  337,  f»  237'.) 

Valent  bien  et  largement...  (1269,  Bou- 
logne, Arch.  .1  1125,  pièce  4.) 

Sont  par  lOote,  se  ge  ne  ment, 
.1111"*.  mille  largement. 

(GoiABT,  lioy.  lign.,  LSTIS.  W.  et  D.) 

Finablement  iceuLï  Anglois  luient  tous 
desconfitz,  et  en  demeura  ior.s  .sur  la  place 
douze  cens  largement.  (MoNSTRELET,C/tron. 
II,  5,  Soc.  de  l'Il.  de  Fr.) 

LARGERIE,  voir  Jargehie. 

LARGESSE,  voir  Laruece. 

LAROET,  adj.,  un  peu  large  : 

Clieveus   pendanz  et  bruns,  biaus   euz 

avoit,  et  assez  largeles  espaules.  (Gcill.  de 

Tyr,  .\XI,  4,  V.  Paris.) 

Par  reson  ot  larget  entreuil. 

(R.  DE  HoD.,  Ueraiigi.s,  œs.  Vienne,  f"  l''.. 

Toutes  les  nés  qui  sont  large' js 
Ponr  passer  chevaas  et  charretes, 
Fait  aval  desouz  l'illo  atraire. 

(GuiART,  Roij.  lign.,  1,  119,  Bnchon.) 

Un  chaudernn  d'argent   blanc,  longuet, 

iauz   pié,  plus   gros    dessouz  un  pou  que 

'"ssuz,  a   un  bort   larget  renversé.  (1360, 

(f"«rr«'^"''  ''"  ''"'^  (l'Anjou,  n°  7S9,  Laborde.) 

luy  metz  ung  chaperon,  qui  soit  assez 

''AitM<,  en  telle  manière  qu'il  ne  le   blece 

'arriiijvifi'^''")  °^  '^'^  l'eslraigne  mie  endroict 

Ix.  (Moins,  f»  97  v°,  Blaze.) 

•  '  "    e  peu  iarje«e.(BsLON,  Singularilez, 
ioSi.) 

"■  est  court  el  larget.  (Id.,  Nat. 
SIX,  éd.  1S53.) 
1  est  enclose  en  des  gousses 
'  Des  .Moulins,  Hist.  gen.  des 
1  1633.) 


Les  fueilles  du  tidet  sont  fort  ver- 
doyantes, un  peu  targettes.  (Id.,  ib.,  I,  26.) 

LARGETÉ,  -  et,"  el,  s.  f .,  largeuf  : 
Ensemble  metent  cez  tapiz 
Pour  estre  a  gregnor  largeti. 
(Guill.  de  Dole.  Vat.  Chr.  mô,  Homv.,  p.  ;i85.) 

O  espee  très  belle,  clere  et  flamboianl 
que  il  ne  convint  pas  fourbir  ainsi  comme 
autres  espees,  de  belle  grandeur  et  d'ave- 
nant largeté.  {Gr.  Cron.  de  Fr.,  Charle- 
maines,  vi,  2,  P.  Paris.) 

—  Largesse  : 

Tous  nous  a  mis  a  povreté 
Por  amor  et  por  largeté. 

{florimonl.  Hicbel.  792,  t"  IT'.) 

Prouesce  est  uns  arbres  plantez, 
Sens  le  soustient  et  largelez. 

(Ib.,  S°  IS'J 
Si  m'oi  en  sa  largetei. 

(Lib.  Psalm.,  «vu,  p.  339,  Michel.) 

A  église  et  as  povres  funt  mut  grant  largeté. 
(Vie  S.  Alex.,   ms.  Oïl'.,   Canon,  mise.  74,  f"  i.) 
Var.,  largetei.  (Herz,  64.) 

Et  bien  me  suis  apercen 
Qu'en  tout  lieu  vaut  trop  largeté. 
(Li  CoF.NS  DE  Bretacnf.,  Clmns.,  P.  Paris,  Roman- 
cero fr.,  p.  162.) 

Ains  a  cent  tans  plus  bonté. 
Plus  valeur,  plus  largeté, 
Tost  l'aurai  guerreddué. 

(Thib.  IV,  mm.,  p.  92,  Tarbé.) 

11  est  gentis  et  de  grant  largeté. 

(Auberi,  Vat.  Chr.  9441,  f  23\) 

Des  largelez  e  des  richesces 
li  del  barnage  qu'il  mena. 
(G.  Gaimar,  Chron.,  ap.  !•'.  Michel,  Citron,  angl.- 

norm.,  t    I,  p.  63.) 
Mes  se  ne  nous  donnes  terre  a  tel  largeté 
Que  soiou  trestuit  prinche  ou   haut  roi  couronné, 
Ke  prison  vostre  don  .1.  mouton  escorné. 

(l)oon  de  ilaience,  1H58,  A.  P.) 
Sire,  dist  GadiQ'er,  de  vostre  humilité. 
De  vostre  courtoisie,  de  vostre  largeté 
N'est  conte  ne  mesure. 
(Rcslor  du  l'aon,  ms.  Rouen,  1"  36  r".) 

Traspassons...  de  covoitise  an  largeté. 
(Serm.,  ms.  Metz  262,  I»  4.5».) 

C'avoit  li  preudons  conquesté 
Par  se  parfaite  largeté. 
(Jeh.  de  le  More,  li  Regret  Guill.,  8.ï9,  Schcler.) 

LARGETEMENT,  -  eJtement,  adv.,  d'une 
manière  large,  à  l'aise  : 

Car  se  vous  plus  largelemenl. 
Ou  miex,  ou  plus  sotivemeiit 
Poésie  passage  passer... 

(Rose,  21951,  Miion.) 
Et  se  vous  plus  largettement 
Povez  le  passaj^e  passer. 

(/*.,  Uis.  Corsini,  f°  143'^.) 
ÛKil  verdelet,  le  Iront  largettement, 
Clere  de  vis,  de  couleur  proprem'uit. 
(Pierre  Danciie.  Illas.  de  la  belle  lillc.) 

LARGHEMBNT,  VOir  LARGEMENT. 

LARGHESSE,  voir  Largece. 

LARGicioN,  -  lion,  S.  f.,  largesse,  distri- 
bution : 

Li  autres  consuls  resistoit  a  ceste  largi- 
cion  et  avecques  lui  les  pères  et  partie  du 
pueple  qui  premièrement  avoit  en  indigna- 
cion  que  le  champ  publique  qui  par  eulz 


avoit  esté  acquis  lustdevisez  auutre».(BER- 
suiRE,  T.  il».,  ms.  Ste-Gen.,  f»  43''.) 

Cassius...  veoit  que  pour  la  largicion 
des  champs  faicte  en  compaignons  il  es- 
toit  reputes  pour  ambicieus.  (Id.  ib., 
f"43".) 

Il  contenta  la  multitude  Cumanicque  de 
deux  targuions  tirannicques.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,ms.  Brux.  lOSU,  VI,  iv,   18.1 

Largition  de  vos  biens.  (La  tre.^ample  cl 
vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S.  lien.,  f»9o°, 
éd.  1486.) 

Mais  quelque  targilion  de  dons  qu'il 
feist  se  ne  luy  proutiloit  point.  (BOUH- 
GOING,  Bat.  jud.,  I,  46,  éd.  1530.) 

Si  fist  l'en  tout  a  propos  le  lendemain 
mention  au  sénat  de  celle  sédition  et  lar- 
gition que  Mecilius  avoit  esmeue.  (Prem. 
Vol.  des  grans  dec.  de  TU.  Lie,  f"  76'-,  éd. 
1530.) 

Ayant  corrompu  le  vulgaire  par  les  lar- 
Jitions qu'il  faisoit  des  pecunes  publicques. 
(Selve,  Pendes,  éd.  1547.) 

i.ARGiER,  s.  m.,  sorte  de  prestation  : 
Item  habeo  cogrerium  seu  largier  in 
bladis,  quœ  seminautur  in  terris  superius 
contentis.  (Charte  de  1407,  au  reg.  des 
fiefs  du  comté  de  Poitou,  Ch.  des  comptes 
de  Paris,  f°  246',  ap.  Duc,  Cogrerium.) 

LARGiR,  verbe. 

—  Act.,  élargir,  grossir,  étendre  : 

Mais,  après  morceaulx  enfourner. 
Quant  les  ventres  seront  largis, 
Hz  auront,  sans  plus  séjourner, 
Ung  bel  efl'roy  sur  leur  logis. 
(N.    DE  LA  CiiESNAïE,  Cumdamn.   de    Banci/uel, 
p.   313,  Jacob.) 

Se  j'ay  puissance  magoiOcque,  jj 

Que  je  puis  largir  el  estcnJrc,  ^y 

Vous  n'estes  pas  scientiGcquo  j'j 

Pour  le  discerner  et  entendre. 

(iD.,  ib.,  p.   396,  .lacnh.) 

—  Réfl.,  s'étendre  : 

Esgardans  que  iceulx  religieux  (de 
Père  de  Chartres)  estoient  moult  estrei 
et  moult  enz-irees  dedeus  les  fermetés 
ucstre  chastel  de  Biii-^'iles,  et  ne  se  f 
voient  pas  bien  largir  ne  eso.'-oitra  .sf 
nostreassentement.  (1322,  Tabi.dfl  StPie 
de  Chartres,  ap.  Duc,  Excrementum.) 

—  Act.,  donner,  répandre  largement; 

Mesment  ceulx  qui  soustiondroul  le  grief 
Vous  largiront  nobles  dons  ot  grans  sommes. 
(P.  MicHAULT,  Doctrinal  de  court,  f  38  v",  éil. 

Genève.)  |,r.  i^jj, 

LARGiTEUR,   S.  lu.,  cclui   qui  don 
largement  ; 

Et  de  tous  biens  largiteur  et  ministre. 

(La  Nef  de  santé,  î"  \  v"  .:> 

Jhesus,  vray  rédempteur  d'nraaine  nation, 
Largiteur  de  salut  et  consolation. 
(CoijuiELART,  Poés.  div.,  regratiation  du  tran 
leur,  1,  3,  Bibl.  elz.) 

0  enfant,  largiteur  de  toy, 
As  ta  promis  cela  de  moy  î 
Po\re  enfant,  fais  de  toy  promesse 
ComiDO  tu  vouldras,  et  me  laisse. 

(Therence  en  franf.,  V  237",  Verard.) 

Uesplendissant  largiteur  do  !  imierc. 
(J.  BOLCHET,  Ann.  A'Aquit.,  i"  13  v",  éd.  1337.J 
.Noé  fut  surnommé  Janus,  f  ue  signifie  e 
langue    scitique    largiteur    de    vin.    ' 
Maire,  Illustr.,  I,  3,  éd.  I54i!.) 


(»  sg"-.) 


'ascessc, 
la-,    négli- 


726 


L\R 


LAR 


LAR 


Il  esl  laigiUur  île  dons.  (Lk  I'Kvre 
d'Est.,  Bible,  Esdras,  iv,  7,  éd.  1334.) 

Le  largiteur  du  souverain  bien.  (Jeu.  le 
Blo.vd,  Inst.  de  la  cliose  publique,  prof.,  éd. 
J549.) 

LAHGiTiF,  adj.,  qui  donne  largement  : 

D'argfDt  D'e^le5  nécessiteux  ; 
Voslro  (tesl  est  inilicatir 
D>a  prendre,  dont  seriez  hontenx. 
S'en  TOUS  en  cstoit  larfilif. 
(HoMsirr  irt  Dtntft.  Poés.   fr.   des  xv°  et  \\i'  >., 

V,  ns.) 

I..VRGITION,  voir  L.IRGICIOX. 

LAHGiTUDK,  S.  f.,  largeur  ; 

Le  fronl  duquel  la  longitude  vient  selonc 
la  largtlude  de  tout  l'autre  cor.s.  (H.  de 
.Mo.NDEViLLE,  Richel.  2030,  f»  103''.) 

Sa  largitude  (de  l'île)  est  de  nonanle  et 
viii.  milles.  (Fossetier,  Cron.  ilarg.,  ms. 
Brux.,  I,  f»  160  r^.) 

LARGUECE,  TOir  LaRGECE. 

L\RGUECHE,  voir  Largece. 
L\RGUESCHE,  voir  Largece. 

LARiCE,  S.  m.,  le  mélèze  : 

La  liburne  (navire  de  Liburnie)  se  fait 
et  compose  de  cyprès  et  pin  domestique, 
ou  de  larice  saulvage  (qui  est  mesme  une 
espèce  de  pin)  et  de  sapin  singulière- 
ment. {Flave  Vegece,  iv,  34.) 

—  Dans  l'ex.  suiv.  larix  a  désigné  une 
espèce  de  bois  incombastible,  selon  une 
légende  : 

Il  ne  se  void  guieres  de  filles,  femmes 
■  vefves,  que  tost  ou  tard  ne  brusient 
tes,  ou  en  leurs  saisons  ou  hors  de  leurs 
;ons,  comme  tous  bois,  fors  un  qu'on 
nme  larix.  Ce  larix  donc  est  un  bois 
ne  brusle  jamais,  et  ne  fait  feu  ny 
nme  ny  charbon.  (Brant.,  des  Dam., 
586,  Lâlanne.) 

..ARiciNB,  voir  Larcine. 

.ARIGAUX  î 

tant  peult  l'":,  Toler  mouches  et  haut  rùirc, 
j^enfin  chi'-l  en  tarigaux  filé. 
Compl.  de  Dignatit,  Anal.  leod. ,  t.  70,  Chron. 

■et.) 

uARiGNE,  adj.,  de  mélèze  : 

Résine    larigne.  (Tagadlt,  Inst.   cliir., 
632,  éd.  1549.) 

LARis,  voir  Larris. 

i.ARix,  voir  Larice. 

_LVRJAiCE,  voir  Largece. 

LARMAIEK,  VOÏr  LARHIRR. 

LARME,  S.  t.,  larme  de  miese,  Ip  miel  : 
Ly    mesure    del   larme   de  miese   doit 
tenir  .ix.  bicbiers   et  .i.   quarte   d'eawe  a 
noveal  bicbicrs.  (J.  DE  Stavelot,  Chron., 
p.  213,  Borgnet.) 

Wallon,  Idme,  laume,  niiel. 

i.AR.MK  OE.I0B,  plante  d'Orient, appelée 

aussi  herbe  à  rosaire,  et  larmier,  larmille, 

dont  les  fru  ts  renferment  un  pois  d'un 

»aa  poli  et  de  couleur  brun  rouge  : 

nés  pate.iostres  de    larme  de  Job,  es- 


quellfs  y  a  .xxx.    pièces.   (1436,  Ducs   de 
Bourgogne,  ap.   Laborde,  Emaux,  p.  337.) 
Mot  conservé. 

LARMENTER,  lerm.,  V.  n.,  dérivé  de 
larmer,  pleurer  : 

Mes  serviteurs  tendrement  lermentoifnl. 
(0.  DE  S.  Gei..,  Ep.  dOv.,  Ars.  5108,  f  20t  r°.) 

Il  semble  y  avoir  ici  une  confusion  avec 
/amener  qu'on  rencontre  au  xii*  siècle 
sous  la  forme  lermenter,  par  une  épen- 
thèse  de  r  dont  il  y  a  de  nombreux 
exemples. 

LARMER,  lermer,  verbe. 

—  Neutr.,  verser  des  larmes,  pleurer  : 
Ten  pieté  en  a  Ai.Touz  U  reis 
Qa'estre  son  gré  e  sor  son  peis 
L'en  sunl  aindons  les  oilz  lermc:-. 
(BE!t.,  D.  de  Horm.,  II,  lilH,  Michel.) 

I  ont  mil  grès  sospirs  jetez, 
A  toz  i  sunt  les  oilz  lermez. 

(ID.,  ib..  II,  24325.^ 

Au  roi  en  termerenl  li  haeil. 
(Perceval,  ms.  Montp.  H  249,  f  1 25».) 

Dune  li  terment  les  oilz,  parfnnt  ad  sospirez. 
(JoRD.  Fastosme,  Chron.,  1597,  Michel,  D.  de 
Sorm.,  t.  III.) 

Des  iuz  lermoal. 

{Tristan,  I,  1416,  Michel.) 

Gires  l'oit  si  dementer; 
Les  olz  li  peroent  a  lermer. 

{Vie  de  SI  Giles.  125,  A.  T.) 
Andai  li  oeil  li  cunt  el  cliief  larme'. 

(Aaprem.,  Richel.  2495,  f  101   r».) 

De  fine  joie  li  «on(  li  oeil  terme. 

(Enf.  Ogier,  U62,  Scheler.) 

Lor  plora  la  dame,  ^ 

Des  -11.  eauz  quems'---  .  .irmer. 
(Dou  pecttié  d'orgueil  laiii>ter,  Brit.  Mus    AJdit.        ) 
15606,  fiU''.) 

Ly  rais  cel  saintuare  en  lermaiint  regardait. 
Et  argent  saunz  noumbre  sur  l'auter  cochait. 
{Chron.  de  P.  de  Lmglofl,  ap.  Michel,  Chron. 
'angt.-norm.,  I,  139.) 

Li  esraeraude  est  bone  as  oels  qui  lar- 
ment.  {Descript.  lapid.,  ms.  Berne  113, 
f»  169=.) 

Que  est  iceî  sent  el  plorer, 
On  les  oilz  li  suelent  lermer 
Par  costume  toz  tens  eissi  ? 
(Chastoiem.  d'un  père,  conte  XI,  257,  Bililioph.  fr.) 
Dame,  dist  ele,  par  quel  rien 
Lcrment  tant  li  oill  a  cel  chien? 
{Ib.,  conte  XI,  ap.  Méon,  Fabl.,  II,  96.) 
Les  ieus  qui    lerment  souvent  si  avient 
de  la  tendrece  du  cuer.  (Sj/drac,  Ars.  2320, 
S  122.) 

Il  n'est  homme  au  monde  de  si  dur 
cueur,  se  il  le  vouloit  considérer,  ainsi  que 
l'istoire  le  tesmoigne,  que  plorer  et  larmer 
ne  l'en  convint.  {Girart  de  Rossillon,  ms. 
de  Beaune,  éd.  L.  de  Montille,  p.  48.) 
Impr.,  lamier. 

—  Par  extension,  dégoutter  : 

La  lance  dont  la  pointe  terme 
De  sauc  tout  cler  que  ele  plore. 

{Perceval,  ms.  Moutp.  II  249,  {"  40'.) 
Enidros  decurt  en  lermant 
Cume  funtainc  bien  .surdant. 

{Lapid.  fr.,  A  821,  L.  PanniiT.) 

—  Réfl.,  phurer  : 


,.13,  p.  lui-) 


Car  por  tel  anionucion 
Se  larme,  n'ai  discrociou. 
iPoeme  altég.,  Brit.  Mus.  Add.  15606,  f»  S'=  ) 

—  Larm^,  part,  passé,  semé  do  points 
qui  ressemblent  à  des  larmes  : 

Le  beau  chevaliers  tout  blanc  fu 

Excepté  que  de  son  escu 

Qui  estoit  noirs  de  blanc  terme, 
{la  Dame  à  la  licorne,  itichel.  12562,  f  15  v».) 
Norm.,  larmer,  lermer,  pleurer.  .Morv., 
lairmer,  tomber  gofitte  à  goutte;  se  dit 
des  taches  grasses  qui  apparaissent  dans 
les  liquides.  S'applique  aussi  à  la  surface 
huileuse  des  tourbes  :  Cette  tourbe  est 
grasse;  elle  lairme. 

LARMETTE,  1er.,  S.  f.,  petite  larme  : 
Aucunesfoiz    ne    se    povoit    garder    de 
laisser  aller  quelques  souspirs,  et  telle  foiz 
luy    cheoit    quelque    larmeite    des  yeulx. 
(Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv»  s.,  p.  221.) 

Une  faulse  larmeite  que  en  frottant  ses 
yenlx  elle  fera  saillir  a  bien  grant  paine 
restraindra  toutes  ces  parolles.  {Therence 
en  franc.,  f°  82  v»,  Verard.) 

Il  n'y  a  plus  qu'une  lermette. 
{Bacchanal.  el  Chans.,  dans  les  Yau.t-de-Vire  de 

Basselin,  p.  261,  Jacob.) 

Beaulx  facteurs  célestes 

Et  divins  poètes. 

Laissez  plains  funestes, 

Regretz  el  larmettes 

Gésir  a  par  soy. 
(Bb*nville,  Nuptiaux  virelaijs,  Pocs.  fr.  des  x?°  et 
xvi°  s.,  11,  31.) 

...  Aucunes  aux  logetles 

Font  fondement  des  goûtes  et  larmettes 

De  Narcissus. 
(Le  Blanc,  Georgiqucs,  f97  r»,  éd.  1608.) 

Suisse  rom.,  Fribourg,  larmeite  :  Une 
larmette  de  vin,  un  doigt  de  vin. 

LARMEUS,  voir  Larmos. 

LARMIER,  -  lier,  -  yer,  -  eer,  -  aier,  - 
oier,  -  oijer,  lerm.,  verbe. 
—  Xeutr.,  pleurer,  verser  des  larmes  : 

De  la  pitié  comenche  a  larmier. 
(Kaimbert,  Ogier  de  Dan.,  9481,  Barrois.) 

Orguellous  Mans,  entent  a  moi. 
Car  por  toi  sospir  et  larmoi. 
(Rencl.  de  Moii-ie.ns,  Miserere,  lxxxv,  1,  Van 
Hamel.) 

Les  eus  de  la  leste  li  a  fait  larmoier. 

(Jeh.  de  Lanson,  Uichel.  2495,  P  .S!l  r».) 

Atant  se  part  Lancelot  tout  lermoiant  des 
els.  {Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  66*.) 
Molt  tenrement  pleure  et  larmie. 
(GiB.  deMostb.,  Vio/rt/e,  1317,  Michel.) 
F.t  le  fait  tes  ieus  lermaier. 

{Rose,  Val.  Cbr.  1522,  f»  42".)     t 
Commença  li   cardinaus  a  larmaier.  (Ji_  i   24» 
DE  Nang.,   Vie  de  S.  Louis,  liée,  des  Hi/  ''  ' 
XX,  387.) 

Lacrimor,  larmoier  ou   plourer.    (' 
lal.-gall.,  ms.  Montpellier  HO,  f»  1^q,_  jo^-i  ,0.) 

Lermeent,  pleurant,  (xiv  s.,    l"»;k'  .    ].^^  largesse 
ter,  Glosses  et  Glossaires  hebreux-f  ' 
1878,  p.  43.) 

Lermeerd  (elle  pleurera).  {Ib.^.  iiurg.,  adv.,  avec 

Mes  yculx  lermoient  sans  e/ 

lus,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p./es  la  ouïe  roy  fu  tenu 

Mcsires  Jehans  de  Manfàent  comme  il  youloit 

,..,«.,  Richel.  2813,  î"  404».) 

bt  lurent  tous  logies  bien  el  largement 


k 


LAR 


LAR 


l,AR 


pilé  que  il  en  lannioit  uioiill  lenreraenl 
(Froiss.,  Chron.,  IV,  288,  Lucc,  ms.  Rome. 
De  ces  parolles  et  responses  estoit  Mes- 
sires  Jelians  Chandos  si  couroucies  que 
pries  sur  le  poiat  de  larmiier.  (ID.',  ib., 
VI,  187,  Luce.) 

Li  rois,  tout   en  larmiant,  respondi   et 
dist.  (ID.,  ib.,  VU,  182,  Luct\) 
Ne  se  pent  ceste  despartie 
Faire  que  des  \e\  ne  It'rmie. 
(Miracle  d'Amis  cl  dWmilU;  Tli.  fi.  au    m.  à., 
p.  -250.) 
Qui  ea  frecbe  tient  son  ame  eodorriiie 
Ne  doubte  poiot  qu'a  la  fin  ne  lermije. 

(J.  Meschisot,  Bfl«.,  XII,  cd.  1539.) 
Moult  dotant  est.  Il  soupire  et  laniiif. 
(H.  Baude,  Débat  de  la  Dame  et  de  l'Escuijer, 
Poés.  fr.  des  xï»  et  xvi°  s.,  IV,  IG'J.) 

—  Par  extension,  être  triste  : 

Tout  le  cuer  nie  lermie 

De  pitié  qu'ay  de  ceste  famine. 

(Mir.  N.-Ù.,   XKXii,  619,  A.  T.) 
Aa  départir  mon  cucar  larmye. 
(Greb.in,  Myst.  de  la  Pass.,  1021,  G.  Paris.) 

—  Réfl.,  pleurer  : 

Tout  a  un  coup  je  ris  et  me  larmoyé. 

Kt  en  plaisir  maint  grief  tourment  j'endure. 

(Louise  Labé,  Elégie.) 

—  Act.,  pleurer  sur,  déplorer  : 

Et  TOUS,  princes  puissans  et  lionnores, 
Vlorez  mes  maux,  larmoyez  ma  douleur. 
(Ol.  de  la  Maiicbe,  Uém.,  1,  29,  Michand.) 
En  larmoyant  ma  tristesse  importune. 
(R.  i>B  CoLLEhYE,  Epîstfes,  III,  Ung  Amoureux  se 
eomplaignant,  Bild.  eh.) 
On  trouva    ces  deux    belles    moitiés   el 
créatures,  exposées  estendues  sur  le  pavé 
devant    la    porte    de    la    maison,    toutes 
mortes   et  froides,  a  la  veue  de   tous   les 
passants, qui  les  larmoyaient  et  plaignoient 
de  leur  misérable  estât.  (BBANT.,des  Dam., 
IX,  16,  Lalaune.) 

—  Distiller  comme  en  pleurant  : 

J'iray  dessus  les  monts,  ou  l'escorce  gommeuse 
Des  hauts  cyprès  lamioye  et  le  myrrhe  et  l'enceos. 
Qui  parfume  d'odeurs  et  les  hois  et  les  champs. 
(R.  Belleao,  Œtte.  poél.,  Eclog.  sacr.,  IV, 
éd.  1578.) 

—  Inf.  prissubst.,  pleurs,  larmes  : 

Et  que  vaut  dont  le  tonrouchier. 
Le  larmier  ne  le  groochicr  î 

l.liose,  Vat.  Ott.  1212,  f»  ,51''.* 

Et  si  ta  Tois  pariiiy  mon  larmoyé^ 
Que  mon  parler  vienne  a  se  desvoyer 
Outrepassant  quelquefois  la  mesure, 
Ne  le  prens  pas,  o  pêne  !  pour  murmure. 
(Les  Mary,  de  la  Mary.,  i"  206  V,  ap.  Ste-l'al.) 

LARMiERË,  lermieré,  adj.,  garni  d'un 
arraier  : 

Pignon    chieffronué,     lermieré.     (lSi3, 
Collège  de  Mur,  Arcb.  Finis!.) 

LARMIIER,  voir  Larmieii. 

LARMiR,  V.  a.,  verser,  en   parlant  de 
larmes  : 

Faconde  estoye  en  plaisans  dis  ; 
Dis  je  disoye,  et  je  tarmis 
Larmes  et  pleurs  de  desplaisance. 
(farce  de»  gens  nom..  Ane.  ih.  fr.,  III,  213.) 

i.AKMoiABL,E,  -  oijahU,  adj.,  qui  pleure, 

larmoyant  : 


De  cœur  ploureuz  et  larnwiable.  {De 
vitaChristi,  Richcl.  181,  f  144».) 

Unj;  grave  accent,  musique  larmoyable 

I''st  hien  séant  a  ce  dueil  pitoyable. 
(Le  Maibe,  Plainte  du  Désire,  p.  403,  cil.   1519.') 

Mesmes  la  voix  pitoyable, 

Dont  la  plainte  larmoyable 

Recliante  les  derniers  suns, 

Dure  et  sourde  a  ma  semonce 

Dédaigne  toute  response 

A  mes  piteuses  chansons. 
(JoAcii.  un  Bellay,  Complainle  dn  désespéré, 

f»  190  v°,  éd.  1573.) 
Ains  s'émeuve  a  l'escry  de  ton  chant  larmoyable. 
(J.-A.  iiE  Baif,  Poèmes,  I.  VII,  Lemerre,  II,  .363.) 

Et  d'un  cœur  larmoiable 
Appelle  a  son  secours  ton  nom  dévotement. 
(P.  DE  Cornu,  Œuv.  poél.,  p.  213,  éd.  1583.) 

Mes  jeux  joyeux,  mes  faceles  chansons. 

Seront  grands  criz  de  larmoyables  sons. 

(JuLYOT,  Eleg.  de  la  belle  fille,  p.  13,  Willem.) 

Qui  de  mes  jours  ont  fait  de  larmoyables  nuits. 
(Habi>v,  Mariamne,  II,  i,  éd.  ICID.) 

—  Digne  d'être  pleuré: 

Mettre  fin  aux  malheurs  de  ce  temps  larmoyable. 
(R.  Bellf.au,  OEuv.poél.,  Epithaphes,  t.  II, 
P  103  V»,  éd.  1578.) 

La  je  pense,  chetif,  a  mon  sort  larmoyable. 
(BiRAc,  Prem.  Am.,  cxxxiii,  éd.  1581.) 

Mais  que  pourroit  donner  on  esprit  malheureux. 

Qui  ne  soit  desplaisant,  fnneste  et  larmoijabtei 

(Despobt.,  Div.  Amours,  xLiu,  Bibl.  gaul.) 

LARMOIER,  voir  LARMIER. 

LARMos,  -  ous,  -  US,  -  eus,  -  eux,  lerm., 
adj.,  avec  un  nom  de  chose,  accompagné 
de  larmes  : 

Au  derreain  fu  veincuz  par  les  prières 
lermeuses  du  roi.  (  Vie  des  Pères,  Richel. 
231U,  ("  188\) 

Péchiez  est  uns  feus  ardanz  qui  ne  puet 
estre  eslainz  fors  par  lermeuse  confession. 
(Laurent,  Somme,  ms.  Alençon27,  i°  37v".) 

Péché  est  ung  feux  ardans,  qui  ne  peut 
estre  atinl  fors  que  par  larmouses  confes- 
sions. (ID.,  ib.,  ms.  Troyes  65,  f"  55  r».) 

Oraison  larmeuse,  selonc  ledit  sainct  Au- 
gustin, tresiierce  le  cuer  de  Jhesucrist. 
{Liv.  S.  Pierre  de  Lucemb.,  ms.  Epinal, 
l"  32  v«.) 

Par  prières  lermeuses  et  ploreuses.  (Bkr- 
sniRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  1°  302".) 

Je   pleignols   dans  mes  vers  ces   larmeusea  cora- 
I  plaintes. 
(1>.  DE  CORND,  CEuv.  poét.,  p.  84,  éd.  1583.) 

—  De  larmes  : 

Jeo  vos  sala,  reyne  de  mercy  e  de  pyté. 
Vie,  douçup  e  nostre  esper,  seez  salué, 
A  TOUS  crioumsnous  issilez  ke  sûmes  les  enfans  Eve, 
A  vous  suspyruns  o  gémis  c  plurs  en  cette  lermuse 
(valee. 
(BozoN,  Prière  à  la  Vierge,  ms.  Phillipps  8330, 
f  85  T°,  P.  Meyer.) 

Qui  fera  de  mes  yeux  d'une  larmeuse  veine 
Rouller  incessamment  une  double  fonteine  î 
(Jeu.  DE  LA  Taille,  la  Famine,  5,  éd.  1572.) 

De  mes  yeux  sort  une  larmeuse  pluye. 
(P.  DE  Bbach,  Poem.,  !'  22  r",  éd.  157C.) 

Ce  déluge  de  maax  que  le  courroux  céleste 
A  fiiit  dessus  mon  chef  plouvoir  si  longuement 
A  la  fin  a  pris  cesse,   et  tout  ce  qui  m'en  reste 
(^est  ce  ruisseau /(ïrm("?u'tesmoiu  démon  tourment. 
(Blrtaiit,  IH-Jm.  poet.,  p.  12,  éd.  1G33.) 


Ces  mots  firent  en  mes  paupières 
Renaistre  derechef  deux  larmcuses  rivières. 

(In.,  ib.,  p.  220.' 

—  Qui  se  distille  comme  une  larm' 

Ny  le  musqué  indien,  ny  l'encens  de  Sabee, 
INy  le  basme  larmeus  iiui  pleure  en  la  Juder 
(Le  Gande  Jean  Godard,  1588,  Var.  bist. 
V,  181.)  Iinpr.,  larmens. 

—  Avec  un  nom  de  personne,  don 
yeux  pleurent  : 

Comme  les  vieilles  gens  ou  larmeu 
ayant  comment  que  ce  soit  les  yeu 
biles.    (Calv.,  Insiil.,  1.  I,  e.  VI,  éd.  • 

—  Avec  un  nom  de  chose,  qui  pi 
Hem,  elle  guérit  les  yeux  larmeux, 

paupières  renversées.    (Abnoul  de 
NovE,  Trésor  des  Pauvres,  f»  146  ■>' 
1581.) 

s 

—  Qui  fait  pleurer  :  * 
L'oignon,    l'ascalonie   et    telles   ,iit 

dont  la  saveur  est  dite  larmeuse.    m- 
DERIE,  Harm.  du  Monde,  p.  145,  l'iliiie 
Pic,  Vermandois,  lervieux,  lar""9- 
chassieux. 

LARMOUS,  voir  LARMOS.  ' 

LARMOYER,  VOir  LaRMIER. 

LARMOYEiix,  icr»».,  adj.,  larm  , 

Et  vous,  dames,  je  requiers  humbU 
Quant  vous  lirez  ces  trf^s  lermoyet 
Que  ne  vueillez  pas  contre  voz  an 
Avoir,  bêlas,  le  cueur  si  for      .,,  > 
(te  Teslam.  d'im  Amoureii.i;   Poés 

xvi»  s.,  IV,  20 i.)  ,    ^„e    tu 

Larmoyeuses  demandes.  (Poy,  aveuc 

des  Isles,  I"  103  r'.)  s  nos  por 

en   viens 

—  Digne  d'être  pleuré,  mi^  Persiens. 

A  «    r     ,  ;85,f»22'.) 

Avec  fin  larmoyeuse.  ' 

(.ScEVE,  Délie,  cnxxville  loenge 

res  vencu, 

LARMOYEl'SEMENT,     adv.iais    86    je 

menf  •  i  aquerray 

"^'^"'  •  es  vaillant 

Le  noble  sang  de  France  s 
moyeusement  a  Azincourt.  (t 
Ckron.  du  D.  Phil.,  cli.  xc.  Bu 

LARMY,  s.  m.,  t.  d'archil 
mier  :  f  69''.) 

Un  chascun  larmy  d'ung  pi  cure   en 

de  carreure.(1505,  l'Ordonnanc:   quantes 

de  Brou    touchant   l'esglise,   .ietuiis   en 

llist.  de  l'Eglise  de  Urou,  2''.v\nt   que  tel 

us   larroncel. 

LARNESE,  voir  LARROiye   fort.,    Ars. 

LAH.'^ES.sE,  voir  Lart 

LAiiNos,  voir  Lkm^lf^'^'^fi,  Paris.) 

LARON,  voir  LARB/orronceau.  \'oii, 

terie,!"  7l'',  éd.  1507.) 
LARONCEL,  VOir 

■onscuu. 
LAUONCIN,  VOi.Anc.  Th.  fr.,  I,  292.)     (o  30\) 

LARO.EMENT,.-;-7-;:^1^H2vO.) 

LARRECENOU.»  f°  1^6  v»,  éd.  ^^^,.j^^^gg^  lascesse, 
NOSEMENT.        ^,.^  s_  m.^  dim.  dt,ience,  négU- 

LAURECHINElJ.Vf 

d'autres  iaroncii.rowé, 

LARREf:lIlNEU.SEME,v».) 

«"«".MENT  .  I  83.>('> 

.,  petit  voleur 


\)1 


L\R 


LAR 


L.\R 


.ARRKCIN.  Inrrfnrin  (t>n\,  lociit.    .iflv., 
Siveraenl,  en  cachPtt'»  : 

r  II  ont  joré.  se  Ferrans  ne  s'en  fnîl 
j  F»  lurmri*.  et  qne  le  pais  wil 
Il  iert  pendus  »  .1.  aabre. 

fCai/rfo».  !in,  A.  r.> 

puis  sVn  ala  il  Hp  rpnls:  de  VsIpd- 
"s  m  larrenn.  (I^fs  Heatorin  des  sei- 
•X  et  liex  rois  de  Fronce.  Vat.  Chr., 

(f  on<*  yssit  uns  hnmmp  en  larrenn  hors 
Tillô,  qui  djst  PU  l'nçt  :  Si  vous  vohIps 
Ilir  la  citi'-,  vou?  l'aurpz  pu  prpfpnf. 
n.  (fi/n  hourg.  de  Paris,  an  1414,  Mi- 
1) 

uns  certain  jour,  en  larreein,  prinrent 
■teresse  de  la  Boue  a  deux  lieues  près 

uaoD.   (MossTRELKT,   Chron.,  II,  126, 

*''de  l'H.  de  Fr.) 

.vie  m?me,  o  larreein  : 
B'nout  se  pnrtirput  a  tarrecin  dps  her- 
=.  {Macchnb.,   I,   9,   Richel.  Moreau 

Seciner,  larciner,  v.  a.,  voler,  àè- 

Li 

osus,  sa.   sum,  souvent  larcinant. 
^yfr..  1W7J 

,^'nnullis  islorum  forniauuis  vprba 
jonjucationis,  quemadtnodum  ex 
*'°  eluti  ex  larron,  larreniner:  maison, 
^r^T-  R-  EsTiEXXE,  Gramm.  gall., 
^^°d.  1369.) 
—  r,  larciner,  embler.  {Trium  ling. 

legena  ^^^^  _  ^^^^  _  ^^^  _  ^^^^  _  ^j^^_ 

Il  ne  îj-,  laircineit.T.  adj..  voleur,  qni 
•j^  vefvi  yoip„p  f^rtif  : 
d'es,  i^,  ,  , ,, 

.Qjjgjt  au  coin  niencnement  1  amour 

y^„,gOar   ressars  soutins   et  larre- 

ng  :h.   de  Focr.nmvai,,  Puissance 

j,n,e  -  nijon  299.  f  20».) 

586,  lu  ;(7ircm?us.  (1318,  Prie,  des 

Gray.    Ane.    Chambre    des 

.ARI'5,  Arch.  Doubs.) 

^ARIte  continnele 

"'    tant*'  ''*  «'a*'«i 

.-„f  "nTiense  et  dampDable. 
vf'j.  ■«?  et  contoitable. 
M  «11."^°''  communément. 

^'     PoK...  nichel.   810,  f  ÏRR''.) 
3  bAB.?,  furtivus.  (G/.  9a(l.-Jat.,  Ri- 
leRes) 

632  des  soubdaines  venues  et  lar- 

a         lurses    des   habitans  du   pays 

iLAR-«-i"' —  '■-ravantez.  (Gagcik, 

^  .,-v,  éd.  1339.) 

i.ARix,  voir      '  ' 

g  )  trouver  moyen 

[^)|>\RJAICE,  abolir  et  deslrnire 

LARMAIE>r;<  prupos,  ».  éJ.  15Î5.) 

LARME,  S.  1  ..j,^  larrechineiisemenl , 

ty    mesure     .„j^,,,    ,3^,.^. 

tenir    IX.  bicliit  '  . 

noveai  bichiers.  ement,   larcmeitse- 

p.  Ï13,  BorBnct.).>rcenousewie)it,  la- 

Wallon,  /dm«,'ifnf"«eTneH(,  adv., 

^1  <ig.,  d'une  raa- 

I.ARMEDE.IOB,^^^^^        80      Ca- 

aussi  berbe  à  rosa 
n^ont  les  fru  ts  rr  ^_^^„,  ,j^,,  _ 
Loi^an  poli  el,;)' 

Cf.nea  po^  que  vous  vausistes  hui 
élolfu 


] 


Inrrhineusement  boire  de  eVieli,  faites  ore 
cariti^  .1  leeche.  (/)e  .Saint  Brawiainne  le 
moine,  Jub.,  p.  7.^.  i 

Coper  un  arhre  larinrheneusemevi.  (1219, 
Transaction,  Tailliar,  p.  63.) 

Et  lairechenmsemenl  avoient  meneit  le 
oheval  de  noslre  olerc.  (1289,  Cart.  de  Hay- 
naui,  p.  420,  Reiir.) 

.Mais  tant  eom  il  veski  il  cela  si  soigneu- 
sement   le   plaie    don   eosté    ke   nus  ne  le 
pooit  veir  fors  larrechineiisrment.  {Vie  de 
.S.  Franc.  dAss.,  Maz.  I3nl.  f»  62''.) 
Le  sanc  Jhesa  embla  larrechinmsemenl. 

(«.  dr  ^eb.,  V.  351.  Bocra.) 
Mais  qui  îarrpcininisMnevI 
A  telz  engins  fraudeuseroent 
Destrait  les  coulons  débonnaires. 
Qui  sont  tiabitans  es  aninaires 
Ft  bien  scevent  Venus  hanter. 
(J    Le  Fetre.  la  Tirilli;  I.  I,  v.  Tfi.î,  Cocheris.) 
Kl  se  Inrrrcinieiisemmt 
Elle  ronroit  enfantement. 
Le  mari  l'enfant  nourrira. 

Ho.,  i».,  -129.; 
Car  jeo  sui  larcenousement  soustrait  de 
la  terre  des  Ebreux,  et  jeo  sui  maundeeen 
la  foessee.  (Bible,  Genèse,  c.  .kl,  v.  13,  Ri- 
chel. 1.)  Lat.,  furto  sublatus  sum. 

Dy,  va,  qui  es  tu,  qui  as  levé  le  mien 
ains"i  larcineti.^ement  par  l'espace  de  qua- 
torze ou  de  .XV.  ans  ?  (J.  d'Arbas,  Meliis., 
p.  408,  Bibl.  elz.) 

Larreein eusement  et  sans  apercevance. 
;H.  DE  .MoNDEvii.LK,  Richel.  2030,  f"  41\) 

Voz  souliers  que  j'avoie  estez. 
Dame,  larrpcineHftement, 
Vous  rend. 
{Le  Mir.  Mme  $!/■  Cener..  Jnb  ,  Hmt..  I,  291.) 

Larchineusement  le  ravist.  (Fossetirr, 
Cran.,  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f»  103  v».) 

Nous  rarons  nostre  roy  qui  nous  a  esté 
rosté  larchineusement.  (trahis,  de  France, 
p.  44,  Chron.  belg.) 

Furtim,  larcineusement.  (Yoc.  lat.-fr., 
1487.) 

Les  invisibles  pensées  et  folles  supes- 
tions  lesquelles  viennent  soubdainement  el 
entrent  larcineusement  au  ciieur.  (J.  Gkr- 
SON,  l'Aiguillon  d'amour,  f"65  r°,  éd.  1488.) 

LARREXCIN,  VOir  LARRECtN. 

i.ARREXEssE,  voir  Larronnesse. 

tARRENOs,  larnos,  s.  m.,  voleur: 
Ne  ne  vai   avoc  lo  larnos.   (Greg.  pap. 
Hom.,  p.  86,  Hofmann.) 

I       LARRES,  cas  sujet,  voir  Larron. 

i^AKREssE,  voir  Labesse. 

LARRIER,  S.  m.  ? 

On  ne  porra  hachier  ne  planter  bos  près 
de  son  larrier  aient  viftnes  ou  champs  dales 
ledis  bos,  se  il  ne  y  a  .iv.  pies  d'espasce 
entre  deux.  (Ordorin.  de  la  ville  de  Reims, 
Arch.  adniin.  de  Reims,  I.  III,  p.  493. 
Doc.  inéd.) 

LARRis,  taris,  lariz.  lairis.  lairi,  s.  m., 
lande,  bruyère,  terrain  en  friche,  ordinai- 
rement inégal  et  montueux  : 

CoTert  en  sont  li  val  e  les  nmntaignes, 
G  li  lariz  e  tre3tate^  les  plaignes. 

(liol..  1U81,  .Millier.^ 
Sun  cheval  broche  •'  inuntet  an  lariz. 

(li.,  1125.) 


Dont  s'en  l'-merent.  s'aroillent  lor  chemin. 
Passent  les  teres,  les  plaini  el  les  larrit. 

(Lea  Lnh.,  Ars.  3113,  f»  2'.'» 

Sanglente  en  est  el  l'erbe  el  li  larru. 
(Car.  le  toA.,  !•  chans.,  xili,  p.  32,  P.  Paris.) 

Li  ost  s'arronte  par  vans  el  par  larrin. 
Kl  par  les  rorhes  dont  moult  a  el  pais 

f/A.,  1"  chans.,  xwni,  p.  92.) 
Cil  char  s'aronlenl  par  chans  el  iiar  larrm. 

ill>.,  i'  i-hans.,  \\i,  p.  2l.'i.; 
Et  defors  l'ost,  a  haies,  a  jardins. 
Logent  serjans  dont  il  ol  bien  dis  mil  ; 
Et  les  communes  logent  par  le  torrh. 

<lb.,  i'  chans.,  \T\.) 
Kl  Gauleles  ne  li  fn  mie  e.schis. 
Ains  l'apela  par  delez  .1.  lari.i. 

(Itaoïil  de  Cambrai,  4-2ÏI,  A.  T.) 
Tant  durement  l'abat  Ires  en  mi  le  lairix. 
(Jtniim.  d'AILr.,  f»  20',  Michelant.) 
Engiens  font  carpenter  par  dessus  les  larix. 
(Cher,  au  eygne.  29G39,  Reill.)  Impr.,  laris. 

Vient  chevalchanl  par  un  lairif. 

(Oriolan.  P.  Paris,  Romancero,  p.  11.) 
Vint  a  son  frère  qni  gisoit  el  /arri«. 

(Wion  de  Bord.,  816,  A.  P.) 
La  en  alames  juer  et  moi  el  li. 
Et  si  gelâmes  nos  ostoirs  el  larv. 

(Ih  .  1379.) 
Quant  il  a  regardé  par  devers  nn  lairi. 
Robert  de  IS'ormendie  vit  d'nn  agail  issir. 

(Chans.  d'An!.,  III.  v.  111,  P.  Paris.) 
De  Turs  et  de  paiens  font  tel  abateis 
Que  toi  en  sont  roverz  les  prez  et  les  larin. 

(Fierabra.'!,  Val.  Chr.  IGI6,  C  21\) 
Vait  garder  .i.  fonc  de  brebis 
Qui  passoienl  en  .i.  /am".». 

(Emiache  le  moine.  389,  Michel.) 

Philippus  du  Larriz.  (1291,  Rotul.  de  S. 
Sauv.  d'Orl.,  Arch.  Loiret.) 

Si  le  attaint  en  la  montée  d'un  larris. 
(Lancelot  du  Lac,  l"  p.,  cb.  51,  éd.  1488.) 

Luy  au  lieu  de  la  veuve  Gentieu  Gaucher. .. 
pour  la  tierce  partie...  d'une  maison,  vigne 
el  laris  ou  dit  Lavau  tenant...  par  devant 
à  la  Mauve.  (1646,  Aveu  de  la  censive  de 
Lavau.  chastell.  de  Baugenà.  cah.  I,  ('  9, 
ap.  Le  Clerc  de  Douy.  t.  II.  f»  4  v»,  Arch. 
Loiret.) 

Larris  est  entré  dans  la  composition  de 
beaucoup  de  noms  de  lieux  :  le  Larris 
Médard  (Oise).  11  y  a  aussi  à  l'ouest  de 
Châtillon  une  contrée  du  nom  de  Larris  où 
l'on  ne  trouve  que  des  pierrailles  et  des 
roches . 

Ce  mot  était  encore  français  au  xvii* 
siècle,  et  figure  même  comme  vieux  dans 
certains  dictiotyj^ires  itiodernes  avec  le 
sens  de  terre  -^friche. 

Il  a  été  conservé  en  Picardie,  en  Beau- 
vaisis  et  en  Bourgogne,  sous  les  formes 
lairis  et  larris.  particulièrement  avec  le 
sens  de  lande,  pâtis  pour  les  moutons. 
«  On  entend  coiniiiunément  dans  l'Orléa- 
nois  par  le  mot  de  laris,  dit  le  Clerc  de 
Douy,  t.  II,  f  4  V»,  les  terres  dans  la 
proximité  des  rivières  qui  sont  le  plus 
souvent  formées  des  accrues  et  des  atter- 
rissements  de  ces  rivières,  terres  qui  ne 
s.mt  point  labourées,  mais  qui  ne  rappor- 
tant qu'une  herbe  trop  courte  pour  pou- 
voir  être  fauchée,  sont  abandonnées  au 


.  iui3,  .   40*'.. 
en  et  largement 


L.\R 


LAR 


L\n 


729 


pastnrage  des  bestiaux.  »  Morv.,  Idri,  Idrei, 
terrain  très  accidonté,  rocailleux  ou  en 
friche.  Dans  le  patois  de  Lille  et  de  ses 
environs,  on  emploie  larri  pour  signilier 
désordre,  pôle-niî'le  d'anieublement. 

KAimoicE,  voir  Laresse. 

1.  L.vuuoN,  laron,  tadron,  tadrun,   la- 
run,  lairron,  s.  m.,  celui  qui  coniinel  un 
larcin,  qui  dérobe  furtivement  ;  sifjnilica- 
tion  conservée  sons  la  forme  larron  : 
Liades  mans,  cuiu  de  ladron. 
Si  l'eut  iiienen  a  passiuii. 

(Passion,  163,  Koscliwitz.) 

Vida  perJonent  al  ladrun. 

Ul>.,  -223.) 
Et  s'il  pot  dedenz  un  an  et  un  jurs  trover 
le  larun.  {Lois  de  Guill.,  4,  Chevallet.) 

Car  mal  farron  as  enfanté. 
(REm  r..    ipe    Moiliens,  Miserere,  cxx,  3,  Van 
Hamol.) 

No9  Irovomes  lisant  del  saiotinie  larron. 

(Vie  Sle  Thaysies,  Ilicliel.  '2;ill2,  f  10-4''. 1 
Achateit  a  ses  cumpainnnns 
Viande  asez  cum  a  laruvs. 

(Chardrt,  Sel  dormons,  !J19,  Koch.) 
Quant  lerres  ol  laron  jugier. 
(Dis  des  mesdis..  nis.  Turin,  L  V  ,32.  f  m  v».) 
De  lairrons.  (Laurent,  Somme,  ms.  Metz 
6G5,  f»  IS''.) 

—  Larron  de  bois  était  une  injure 
commune  au  seizième  siècle  ;  on  la  trouve 
dans  un  compte  de  14*j-56,  relatif  à  la 
Normandie.  (Arch.  Seine-Inf.,  G  262.) 

—  Cas  sn'jcl,lerre,lere,leirre,  leire,  lairre, 
lierre,  liarre,  lerres,  leres,  leires,  inires, 
larres,  lierres  : 

Main  sanglenle  a  traître  1ère. 
(Renci..    Dg  Moiliens,  Miserere,  lux,  3,  Van 
Haniel.) 

Cil  très  pesmes  leires  vint  avant  et  si 
brisât  lo  seel  ki  ancor  estoit  novels.  (S. 
Behn.,  Serm.,  Richel.  24768,  1°  32.) 

Car  lerres  volentiers  forfet 
QanL  bien  Ij  preut  de  son  foifct. 

(Dolop..  5S3C,  Bibl.  elz.) 
Car  tels  liiens  fais  n'afiert  celers  ; 
Et  cilz  qui  celer  le  ïondroil, 
Leres  d'onnour  embler  seroit. 

(Couci,  \8li'2,  Crapelel,) 
Ke  bien  saveis,  k'en  reprovier  dist  on 
Ke  leires  est  li  compans  a  lairon . 

(Jeus  partis,  ms.  Berne  38!l,  f°  2  r".) 
Ciertes  oro,  est  il  jiire  ke  leres.  (Li  contes 
dou   roi  Constant  l'Emper.,   Nouv.  fr.  du 
XIII'  8.,  p.  6.) 

Sacrilef-'us,  leres.  (Pet.  Yocab.  lat.-franç. 
du  xin"  s.,  Chassant.) 

C'estoit  le  plus  courtois  lierres  qui  on- 
ques  feiist.  (Joir;v.,  Hist.  de  St  Louis, 
p.  126,  Michel.) 

Nul     malfaiteur     ne    liarre.     (In.,    ib., 
p.  229.) 
\  Fu  pris  un  larres  ..  et  menez  en  prison. 

''  346,  Arch.  .IJ  52,  f  306  v.) 

,edit    filz    avoit  reprouché  a   son    père 
,  il  estoit  larres  et  qu'il  avoit  emblé  des 
^•î'î-ins.  (1389,  Compte  de  G.    Bat.,  Richel. 
\^       1.  4486,  f"  13  V».) 

»         I       ,'Dien  ne  puel  mentir,  malvaiz  lierres. 
■fi       \       iir.  Mme  Sle  Genev..  Jub.,  Mijsl..  1,  240.) 


Veez  vous  en  .i.  ci  esicndu 
Qui  estoit  le  principal  lierres. 
(Pass.  Noslre  Seigneur,  Jub.,  Mysl.,  Il,  iU.) 
Ha  !  qu'est  lu  fort  lierre. 
Dictes  :  seray-jc  point  pajc  ? 

(Pallielitt,  p.  111,  Jacob.) 

Il  doit  recevoir  mort  comme  laire  et  sa- 
criliege.  (1482,  Arch.  Péronne,  p.  299.) 

—  On    trouve   lerre,   Iherre   employé 
comme  régime  : 

Et   le   nommaissenl   lerre  ou   larnesse. 
(24  fi'v.  1394,  le  nouveau  Jet,  Arch.  Liège.) 

■roulesfois  par  secrets  sentiers 
Les  poursnivy,  a  pas  de  lerre. 

(La  Font,  perill.,  f*  H  v»,  l'd.  luV-i.) 
Voyia  la  Mort  fort  courroussee 
Contre  les  niillours  d'Angleterre, 
Dit  que  de  leur  sang  fera  rotisee 
Pour  colourer  mainte  herbe  et  terre  ; 
Mais  je  dis,  moy,  que  la  Mort  herre, 
Kt  que  leur  sang  n'est  pas  vallable, 
Sinon  pour  peindre  le  grand  Iherre, 
Qui  est  Lucifer  et  f;raut  dyable. 
(Le  Courroux  de  la  Mort,  Poés.  fr.  des   xv°  et 
XTl'  S  ,  11,85.) 

—  Locut.,  à  larron,  furtivement,  en  se- 
cret : 

Et  ax  escharguetes  diras 
Que  par  engin  et  a  larron 
lîs  escapes  de  ma  prison. 

{Wace,  Brul.  .388,  Ler.  de  Linry.) 

.1.  souspir  jeta  a  larron 
Très  parmi  les  vaines  du  cuer. 

(Amald.  el  Yd.,  Ilicbel.  375,  f»  3i;;".) 

Si  Iranùst  fors  .i.  sien  garçon 
Cargiel  de  laitres  a  laron. 

(MousK.,  Chron.,  i'M,  Reiff.) 
Por  vostre  amur  la  irrnm 
U  a  veue  u  a  larrun. 

(Prolheslaus,  Uicliol.  2169,  i"  20''.) 
Une  espîe  li  dist,  qu'il  ot  pris  a  larron. 
Qu'il  ierent  a  Vauelere  et  li  frauchois  baron. 
(Doon  de  Maicnce,  80-4.'!,  A.  P.) 

Tout  autressi  com  la  rousee 
Monte  a  larron  deseure  l'arbre. 

(Lai  du  Conseil,  p.  91,  Michel  ) 
Feites  armer  Berarl  coiement,  a  larron, 
Kt  li  et  tous  les  autres,  fors  Garin  et  Doon. 
(Gaiifrey,  8572,  A.  P.) 
Renart  coiement  a  laron 
Se  mist  ou  bos  et  s'enbusca. 

(Renart  le  nouvel,  3H2,  Méon.) 

—  Le  larron  Engerranl,  nom  d'un  jeu 
d'enfant  : 

Et  quant  nous  estions  ensanible. 
Aux  poires  juiens  tout  courant. 
Et  puis  au  larron  Engerr/int 
Et  aussi  a  la  briinbeteUc. 

(Froiss.,  Poés.,  I,  93,208,  Scheler.) 

—  Adj.,  fripon  : 

Un  œil  larron  a  dcniy  clos. 
(R.  Beli.k,»u,  (Euv.  pocl.,  Chans.,  t.  Il,  f  70  r", 
éd.  i.'i78.) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  Idre,  voleur. 

2.  LAnaON,  laron,  -  un,  s.  m.,  larcin  : 

E  tel  franchise  lur  dunal, 
Cume  li  ducs  en  sa  terre  ad  : 
Il  unt  le  murdre  e  le  larun. 
Le  rap,  le  homicide,  le  arsun. 

(Boa,  3»  p.,  2309,  Andre.scn.) 
Le  mort  d'homme,  le  laron  el  le  copure 


des  membres.    (28   mars    (.337,    (.'(()(.   de 
FfmfS,  Ccr.Cl.xxvill,  p.  567,  llautcn?iir.) 

LARRONNAiLLE,  tairrenaille,  s.  f., 
troupe  de  larrons,  de  brigands  : 

Et  a  vous  autres  larronnaille 
Bien  est  droit  aussi  que  je  parle. 
(IIeciiilletm.i.e,   Trois  Pelerinaiges,  f°  118'', 
impr.  Instil.) 

Il  cuidoil  que  il  eust  paour  de  telx  soiil- 
lardaillo  et  larronnaille.  (1373,  Arch.  JJ 
103,  f  74  r".) 

IcelUiy  Thomas  dist  plusieurs  grans  in- 
jures et  vilenies,  en  les  appelant  lairre- 
naille.  (1384,  Arch.  JJ  125,  pièce  146.) 

En  semblable  manière  couroieut  pays  et 
desoloient  pareille  larronnaille.  (Froiss., 
Chron.,  VI,  50,  Kerv.) 

Et  furent  toutes  les  ruelles  d'enlour  les 
Vieux  devant  diz  priuzes  desdiz  capitaines 
ou  de  leurs  gens,  et  les  povres  gens 
boutes  hors  de  leurs  maisons,  et  a  grant 
prière  et  a  grant  peine  avoient  ils  le  cou- 
vert de  leur  ostel,  et  cette  larronnaille 
couchoit  en  leurs  lits.  (Jonrn.  d'un  bourg, 
de  Paris,  an  1415,  Michaud.) 

I..ARRONGEL,  -  ccau,  -  seou,  -  ciau,  lar., 
Mr.,  s.  m.,  dimin.  de  larron  : 
On  robeor  on  laroncel 
Nous  ont  devant  close  la  voie. 

(Wace,  Brut,  12905,  Ler.  do  Lincy.) 
L'en  le  deusl  mieuz  mener  pendre 
Que  touz  ces  autres  larronceaus 
(lui  deniers  emblent  a  monceaus. 

(Hoie,  liichel.  1573,  f"  62'.) 

Alixandre,  nos  avons  entendu  que  tu 
par  la  vaine  gloire  qui  est  en  toy,  aveuc. 
plusors  laronceaus  t'en  viens  vers  nos  por 
aquerre  nostre  henemisté,  et  t'en  viens 
assaier  a  la  grant  multitude  de  Persiens. 
{Le  liv.  dou  roi  ^to.,  Kichel.  1385,  f''22«.) 

Se  vos  vaincre  me  poies,  nulle  locnge 
n  en  aquerres  por  ce  que  vos  aures  vencu, 
a  vostre  dit,  un  larroncel,  mais  se  je 
vaincre  vos  puis,  grant  loenge  en  aquerray 
por  ce  que  je  aurai  vencu  un  très  vaillant 
einpereor.  (/((.,  f"  23''.) 

Que  laironciaul.t  ne  pandez 
Et  jugiez  la  povre  gent. 
Les  grans  tairons  enclinez. 
(E.  DEscBABes,  Poés.,  Richel.  810,  1°  69''.) 

Viellars  rassotcz  mettent  leur  cure  en 
l'eschequier  et  en  je  ne  scay  quantes 
pièces  de  boys  vagues  et  aguietaiis  eu 
îarrecin  et  emblant.  Dont  il  aviut  que  tel 
jeu  estoit  n]ipellé  des  auciens  larroncel. 
(OiiESME,  Trad.  des  Rem.  de  fort.,  Ars. 
2671, 1°  43  V.) 

Que  fais  tu,  larronciau  destrois? 
(Miracles  de  Notre  Came.  I,  4,43,  G.  Paris.)  ,., 

lia  qu'il  est  caull,  le  larronceau. 
(Eloy  Damernal,  la  Dcablerie,  î°  7l'',  éd.  1507.) 

Villain  infâme,  larronseau.  ,^  f»  39*'.) 

(Farce  de  Jeninot,  Ane.  Th.  fr.,  I,  292.) 

Destruire  et  dissiper  les  larronceaux ' ,  t°  "- "  '' 
mauvais  garsons.  (Prem.  vol.  des  exp     ,      „  i„c,-»«<;c 
Ep.  et  Ev.  de  kar.,  C  166  v».  éd.  151,  lachesse,  tuscessc 
indolence,  négU 

LAURONCiN,  lar.,  s.  m.,  diin.  dt 
ron,  petit  voleur  :  _^  ,,mbrowé, 

Fu  pris  un  larres...  et  d'autres  (aronci.delavé. 
(1340,  Arch.  JJ  52,  f  306  v".)  ;iiipps  83W, 

LARRONNASTRE,  s.  m.,  petit  volonr 


92 


730 


LAR 


LAR 


LAS 


Voas  s»r«  «n  la  mer  ^'etlay, 
Fauli  garson,  traisire,  larronnastre. 
Hortlitfdf  Chant f.  Adc.  Th.  fr.,  111,   3ï3.) 

L.VRROXNEAU,  S.  m.,  dîmin.  de  larron  ; 

Il  estoit  réputé  par  tout  le  pays  de  Sa- 
lerne  pour  un  larronneau  et  mauvais 
garçon.  (A.  Le  Maçon,  Uecameron,  Qualr. 
journ.,  Nouv.  dix., 'p.  40,  F.  Dillaye.) 

Furunoulus,  larronneau.  (Gilles  de 
IlocsTK-ViLLE,  Dial.  de  Loijs  Vives,  Index, 
.'I.  1611.) 

Keudez  mer,  cerises,  larronneau.  {Id., 
■  b.,  f"  15  V".) 

L.VRROXNEMENT,  laronemeut,  adv.,  à 
la  manière  d'un  larron,  furtivement  : 

.Me  imposant  que  les  plaisantes  fables 
r|ue  j'ay  escrites  et  recueillies  en  ce  vo- 
lume et  en  l'autre  ne  sont  miennes,  mais 
laronement  desrobees  de  cestuy  cy  et  de 
cestuy  la.  (Lariv.,  Fatel.  Xuiets  de  Strap., 
1.  Il,  aux  f;racieuses  et  amoureuses  Dames 
de  .1.  Fr.  Strapurolo,  11,',),  lîibl.  elz.) 

LARROVXER,  verbe. 

—  -Act.,  dérober  : 

Ce  voisin  atoit  larronné  ce  pourceau. 
G.  BoncHET,  Serees,  111, 101,  Roybet.) 

—  Avec  un  rég.  de  personne  : 
Souffrirons-nous  tousjours  que  ceste  tant 

fuyarde  sorte  d'hommes  vienne  larronner 
impuniment  ?  (Dekis  Sauvage,  Histoires  de 
Paolo  Jooio,  t.  I,  p.  228,  éd.  1581.) 

—  Absolument  : 

Lieu  1res  convenable  a  larronner.  (J. 
Vaoquelin,  Trad.  de  la  Chroii.  d'E.  de 
ih/nter,  IV,  9,  Xav.  de  Ham.) 

LARRONNERiE,  larroncrie,  laronn.,  tor- 
ronrie,  ladronnerie,  s.  f.,  acte  de  voleur  : 

Tu  te  glorifie  disant  que  lu  es  venu  per- 
sécuter iarons  ;  mais  nous  ne  cognoiscons 
plus  vraye  laronnerie  que  proiier  ceuls 
qui  ne  të  ont  injuriet.  (Fossktier,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10312,  IX,  m,  2S.) 

Tous  ceulx  d  jVnnadail,  d'Essedall...  sont 
devenus  participans  de  leurs  liirronries  et 
mescbancetes.  (1339,  Nég.  sous  François  II, 
p.  223,  L.  Paris.) 

—  Repaire  de  voleurs  : 

Voirement  miséricorde  et  clémence  ap- 
partiennent aux  roys  et  aux  grans  princes 
souverainement;  mais  aussi  leur  appartient 
faire  justice,  qui  est  une  vertu  par  laquelle 
les  roys  régnent,  car  ce  n'estoil  justice,  les 
rovauines  ne  seroient  que  larronneries. 
tMo.NSTRELET,  C/tron.,  111,  p.  78",  éd.  1516.) 

La  maison  de  Dieu  fut  forteresse  des 
hommes  ;  gens  d'armes  y  volurenl  tenir 
leur  boucherie  et  s'y  logèrent,  qui  mieux 
•embluit  eslre  une  larronnerie  que  maison 
il'oraison  ne  de  prières. (J..MOLINET,Cfcron., 
ch.  cccxxxv,  buchou.) 
'  Ladronnerie  :  f.  A  denne  of  theevcs. 
^'^>TGH.,  éd.  1611.) 

'°^^  LARRONNESSE,  -  onessB,  larreiiesse, 
u-  $te,  -  ese,  adj.  el  s.  f.,  vobuse  : 

croiisticié  comme  larrenesse.  (Bbaum., 
cit.  de  Beauv.,  xxx,  97,  lieugnol.)  Var., 

,]  .'rrenese. 

Sa  merc  ot  dod  Ypocriiie, 
La  larronaie.  la  hooie. 
'  (Rosr,  Richel.  I.S73,  f  88''.) 


Et  qn>lP  fu  larnese 

Ne  si  uialcoite  barnesse. 

(MousK.,  Chron..  13709,  Reiff.) 

Il  n'achatera  de  larron  ne  de  larronnesse 
a  son  escient.  (E.  Boil  ,  Liv.  des  mest., 
1'  p.,  Lxxvi,  4,  Lespinasse  et  Bonnardot.l 

Et  qant  ou  fa  au  graat  concilie. 
Ne  sent  od  que  sor  elles  dire, 
Fors  que  pnle,  gl  iule  et  larnesse. 
(U  Epijsll.  ilf-femfs,  ap.  Jub. ,  Jongl.  el  Trom., 

p.  2,-;.) 

Seroienl  banit  coume  iarons  et  lesfemes 
coume  larnesses.  (Bans  aux  écheo.,  L, 
1°  1  v»,  Arch.  mun.  Douai.) 

ïcellui  Pierre  dist  a  ladite  Jehanne 
qu'elle  avoit  prins  ledit  bois  en  son  bois, 
eu  l'appelant  pour  ce  larrenesse.  (1420, 
Arch.  JJ  171,  f»  136  v».) 

Sentons  nons  pas 
Comme  ja  la  jeunesse, 
Des  plaisirs  larronnesse, 
Fuit  de  nous  a  grands  pas? 

(G.  Durant.) 

La  perdrix  larronesse  qui  couve  les  œufs 
qu'elle  n'a  pas  t'aicts.  (Gaultier,  de  l'Es- 
tat  du  christianisme,  p.  50,  éd.  1609  ) 

La  perdrix  larronnesse.  (Jean  de  Mon- 
TLYAHD,  Hierog.  de  Jan  Pierre  Valerian, 
xxiv,  42,  éd.  1613.) 

Wall.,  Idrenèse,  Idnerèse.  Rouchi,  taro- 
nesse,  larnesse,  landresse. 

2.  L.ARRONNESSE,  larronesse,  s.  f., 
vol  : 

C'est  assavoir  pour  orgueil,  sacrilège, 
homicide,  larronesse,  fornicacion...  (L'En- 
fant sage  a  trois  ans,  t"  4  v»,  A.  Aubry.) 

LARRONNESSEMENT,  adv.,  à  la  manière 
d'un  larron,  furtivement,  en  cachette  : 

A  manière  d'un  glouton,  sans  royaux 
aornemens  et  sanz  licteurs  il  s'en  est  allé 
repostement  el  larronnessement  en  sa  pro- 
vince. (Bersuire,  r.  Liv.,  ms.  Ste-Gen., 
f°  189=.) 

Larronnessement,  furtiui.  (Gtoss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

LARRONNEusEMENT,  adv. ,  furtive- 
ment : 

Mais  il  li  avoit  ses  saietes 
Soustraistes  larronneiisemenl. 

(Fabl.  d'Or.,  Ars.  5069,  f  22M 

LARHONNEUx,terroneMa;,adj., de  voleur, 
de  brigand  ;  a  qualifié,  au  xiv»  siècle,  un 
emplacement  entre  Clign.incourt  et  Mont- 
martre : 

Au  grand  chemin  du  Val  larronneux. 
(Charte  de  1326,  Arch.  S  88,  pièce  84.) 

Le  Val  Larroneux.  (Livre  vert,  t.  Il, 
p.  383,  386,  387  el  al.,  ms.  S.-Denis.) 

LARRONNIE,  larronie,  larnie,  s.  f.,  bri- 
gandage : 

Jadis  estoit  uns  bons 
Apiers  et  bias,  ki  par  larnie 
Atornoit  son  cors  et  sa  vie. 
(Dolop.,  7984,  Bibl.  eli.)  Impr.,  larvie. 

Se  sacies  que  a  larronie... 

(«.,  var.) 

LARRONNIER,  taronier,  adj.,  de  voleur, 
de  brigand,  de  pilhird  • 


La  laroniere  guerre  des  Veiiens.  (Fosse- 
TIER,  Cron.  Marq.,  ms.  Brux.  10311,  VI, 
V,  S.) 

Puis  la  trêve  faillie  du  duc  de  Bourgoigne 
se  tira  en  une  place  larronniere  nommée 
le  Tronquay  ou  estoit  de  par  le  duc  ung 
tas  de  larrons  et  piHars.  (Cron.  abreg.  des 
roys  de  France,  éd.  1491.) 

LARRONNIERE,  S.  f.,  repaire  de  larrons: 
Un  nommé  messire   Loys  de  Vaucourt, 
qui  s'esloit  boulé  en  un  viel  chasteau  re- 
paré, une  meschante  larronniere.  (G.  Chas- 
tell.,  Chron.,  II,  33,  Kerv.) 

Royaume  sans  justice  ne  doit  point  estn^ 
appelle  royaume,  mais  doit  eslre  appelle 
une  droicte  larronniere.  (Monstrelet, 
Chron.,  1,  44,  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 

On  justice  n'a  son  conr.'î  el  lumière 

C'est  nng  pays  destruit  et  larronniere, 
(Martial,  Viq.  de  Charles  Vil,  0  II  v",  éd.  149.'?.) 

LARRONRIE,  voir   LARROPraKRIE. 

LARRONSEAU,  VOir  LaRRONCEL. 

LARRYS,  S.  m.,  les  membranes  du 
vagin  : 

Tous  ses  larrys  feurent  oppilcz  et  reser- 
rez. (Rah.,  Gargantua,  ch.  vi,  éd.  1342.) 

LART,  voir  Lard. 

LARUN,  voir  Larron. 

LARVAL,  adj.,  de  larve  : 

Oullre  plus  après  les  jours  de  fesle  fut 
veue  une  ymage  larvalle,  c'est  a  dire  ayant 
la  figure  ou  l'umbre  d'ung  diable  si  tre-i 
grande  el  si  très  horrible  que...  (BOUR- 
coiNG,  Bat.  jud.,  VII,  24,  éd.  1330.) 
Dans  ce  lamal  sepnlcre  an  tombeau  vons  anrez. 
tGARN.,  Troade,  il,  éd.  1378.) 

Larralr8  maisons. 


Larraltes  Bgnres. 
(Hardy,  Coriolan,  V,  i,  éd.  16-24-1628.) 

LARVATiQUE,  adj.,  de  larve  : 

Pelles,  fnries  furieuses, 
Faulx  et  Inrraliques  repars. 
(N.     DE    LA    Chesnaye,    Comdnmn.    âr   Uancqurl, 
p.  339,  Jacob.) 

LARVEUX,  adj.,  de  larve,  qui  a  rapport 
aux  larves  : 

En  l'Acberon  larreiuc. 

(Gabn.,  .\nlig.,  mi,  éd.  1.Ï79.) 

Fille  du  chaos  solitaire, 
En  ce  lien  que  penses  tu  faire 
Avec  ces  larvenx  apprireils  ? 
(Dksport.,  Cartels  el  Masquar.,   poor  la  Masqnar. 
des  Visions,  Bibl.  gaul.) 

Dans  l'Erebe  lan'rtix. 

(Hardy,  Mariamne,  1,  i,  éd.  1024-1628.^ 

D'Aenee  une  larrevse  image. 

(II).,  Did.,  III,  I.) 

LARYNGE,  S.  f.,  larynx  : 
La  langue    tirée   hors   jusques    aux   tt  de 
rynges.  (Bon.,  Démon.,  préf.,  éd.  1382.],^^    ij 

1.  LAS,  lax,  lais,  adj.,  malheureux,  le  plus 

sérable  :  :»  al^er- 

U  eret  mult  las.  (Fragm.  de  Valencies  qui  ne 

V»,  1.  10,  Koschv?itz.)  .  rappor- 

l.as  malfeui  !  cum  esmes  ayoplei  !        jour  pou- 

(Alexii.  SI»  s.,  st.  124",  ^ilenf^^Q^eS  aU 


LAS 


731 


LAS 

Dolenle.  porcoi^sm^jev^^^^^  g.,,,  ,„., 
jesaitoatedolanteel'o'"--  (,j  .j„3.) 
Sighir.l^^enaneinede'n'îr;^^,,, 

ErdeluiettoatlemonJe 

0«  b^i^i-^^^^VX'*»™.,  6807.  Ueiff.l 

Sire   fait,  j^  «ni  ''  '"-^    ,. 

U  iosc  clialWc.  (/j.,  f»  82''.') 

Bien  «si  droisq^e  je  m'en  repente, 

^"«  foie,  /»»«  dol'"^»' 

l«.e,  /a.»^-yf;;^;Corsini,fM09M 

s;.fpo,sœ.^r.  du ...  s., 
fi:\7Tnnn:m  ap.  ^"b-  «-"■  ""•■ 

Si  cHoHUpouvrc  lasse  n,ouU  — 
Paris,  an  J422,  ^^.^^^^  j^^  ,„o,.l  ' 

'''-^^^,r^ntCor;:>:":oH 

\,ri:s'e«reuVeson<«-uenrporto,t 

'""wrCtcommentleRcypa-f. 

0,oaintpasteo,sed|U..et,»ese..^^ 
(j.U  Maire,  T^^P"^ '*''''«"••"       ' 

nire  et  conter,  et  sans  s^  ^^^^  , 

^  ..es  grands  regret,  qne  jn  »        enen  ^_^^^^^^^ 

f  *-  plaignant,  Bibl.  eh.) 


LAS 

..saceluln.uestse„.s.iB,M..«icho,l. 

au  fém.  (a.ssa«tot.  Caf^^;^,,4v.  de 
Baume,  Doubs,  '«^^^^'^^'^Xe  eompassion. 
douleur  et  le  P'^^f  ^  f  ^^  Vel  ^^l" 
comtois,  Besançon,  d  «i  "«».  >i 

9   .*s  ^  m.,  roturier,  paysan,  sert. 
^ubgis.1l3T4'ord.,iv,301.) 


i.^sc;vNCE,  voir  Laschance. 

^.^SCEMENT,^'OirL..SCHEMENT. 
l.ASCESSE,VOirLASCHESSE. 
I.;.SCEmE,VOirLAr,EUBE. 

^^    anche  ((isc(ian«,!esc.liowct., 
laichance,lasca«ce  s^f    rU<^ 
lacue,  imerruption,  cessation  ^^_ 

U  trouva   le   royjm„;;„-^;^e^ 

lez:    (BEBSUIRE,   T.    W».  , 
{«380=.) 

npl-is  '  le  povre  .-.liresticn 


.^.-.iPE  S   f.,  relâcbement: 
l.AscilEE,  b.  i  >  ;  (Tarder  le 

Quant  il  fu  la  ">«°;^' J"^'^  ,^„nl  lalchee,  ou 

LcHEX.EME.X,VOir...SC,„E.EME.X 

1   ^.soHEMENT,  mlcement,  lacUemeni, 

Ricbel.  1.  7684.)  jaschemenl     qu''' 

Le     vomissement    et     »«»^  paUenl. 

cause   ne   '^';;.  P°ÔrU VÙs,  "    l^Oo.) 
*'Sementdeventre.(Jo.B.,G..c/u,., 

p.  436,  ^d.  isas.) 


-  En  parlant  de  cboses  : 


»s,tir;tr.=."'---> 


—  La>-  à,  malheur  à  : 


_  Abandon  :  ,.,.creance  ou 

lay  en  noslre  mam  «^  °°;„^ene  laschancM 

's;:-enfarrede.vranç.^J-^^.r 
tec/wnce  q»eUe  que  elle 

_  Rémission,  absolution: 

1 ,1  Magdalaine  a  porpense 

i  «^-v^:-^:-"-^"c:rap.car.-> 

■-    MVhance   permission  de  sor 

.x^cHE  s.  (.,  relâchement,  relùche.      1 

rrseW«ranU«3C.e^^^^^^^ 
^.Uericordequejen     deus^^/  | 

S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  ^^^^^^^^ 

Que  si  les  armes  des  «o  ^   ^g^ 

par    aucun    ^^P^  e^°"ueanlmoins  eusl 
cruelles  gens  ^e  la  c   S  ^j^  ,,,  terre 

esté  punie  par  deglu""em  j^ 

:   'ou  par  déluge  dW,°^/d,.  J,(C.  DE 
,    sodome,  ou  Par  la  lou  a  ^.^^.^^ 

'    SEYSSEL,  mst.  eccies.,  iii,o, 


_  AU  sens  moral 

A  son  8'?°°',  "'le  fil  Marie 
rvrns":e.'c— c,,erain,ie. 
i^^";;spontconu.e^-v-;,,,, 
•y°"^\:iX'e'^^ant°«..d,.m.n, 

--^-ti:.n:;!"i-Ke...... 

U.^ententdede<.epUne.(V..eS.F,-... 
d'ylss.,Maz.  1351,^5*.) 
_  Abandon,  remise  :  ^^^^ 

lesc/icinent,    ao\  • , 
-  Fis-,  mollement  : 

,L!  :  pépins  .---Jl^^rto,,...) 
(les  loh..  ">"■  »'- 
.■„!.,  n-,rfin  neqaedont 
ïrg^è;nr,nn...^«-:;;;:-,0,0,Vol.n.) 
(Brut,  ms-  wuni'". 


_  Méchamment  :  ^^^^.^  u^qucm^m 

par  foy,  dist  la  P"»''«"°;  h  pcrfaileraent 
Dame  «ne  son  »'"^°''„f  f^'  oit  refusemenl. 
^e  d-«n  doit  a  toncluer  f.   o  t     ^^  o^,„,„„,t.) 

,.,cHEoa,lac<.eor.iaceor,adi.,q  / 

relâche:  ,„,,„<.iBool  n'iere, 

t,isqueche,   laC",  s-  f-' 

=''"*'®"      .    ,.  nuisine  trop  est  eml.rp«'', 
I  a  aan-Ain  de  la  quisin        i  j^,^. 


LAS 


LAS 


LAS 


Lex  avantagez  qc  vous  piirryel  aver  eu  si 
vous  usset  venu  par  la  somouse  ou  l'ala- 
cbenient,  si  les  ave?  vous  hore  perdu  par 
vostre  loches.  (1303,  Year  books  ofthe  reign 
of  Edward  the  first,  vears  xxxii-xxxill, 
p.  339,  Rer.  brit.  script.) 

Ainsi  défaillons  et  decheons  de  la  pre- 
mière ferveur  et  devociou,et  nous  ennuyé 
vivre  par  laschesse  et  paresse.  {Intern. 
Consol.,  111,  18,  Bibl.  elz.) 

Pur  ceo  que  nul  lachesse  serra  adjude  en 
l'beire  deins  âge  que  il  n'entra  pas  sur 
l'alience  en  la  vie  le  tenant  en  dowcr. 
(LITTL.,  Insiit.,  726,  llouard.) 

—  Lassitude,  fatigue,  faiblesse  : 

Eo  ureisoii  .iï(?it  sua  cors  mull  Iravaillô, 
Kc  de  (Ircile  lascesse  s'erl  a.  terre  kuchc. 
(Carrier,  Vie   de    S.    Thom.,  Ricliel.  13513, 

r  6'.) 

Comment  par  lasqueche  niorroil. 

(Sones  de  Hansaij,  ms.  Turin,  P  ili'.) 

Quant  il  vit  et  connut  qu'il  estoienl  eu- 
tr'èuls  troublé  par  une  (asc/iesce  de  cuer  de 
la  fin  du  monde.  {Vie  et  mir.  de  plus.  s. 
con/MS.,  Le  Pastouriau  S.  liringoire,  Maz. 
568,  f'  166\) 

LASCHETÊ,  lask.,  lâcheté,  laicheteit,  tas- 
queté,  laquesté,  laiMté,  s.  /.,  lassitude,  fa- 
tigue, faiblesse  : 

Aine  n'en  pefli  plïin  pied  par  lagiieslé. 
Mais  Irais  fu  par  le  Tiel  Ysorc. 

{Anseis,  Richel.  793,  ('  66''.) 
Sans  laskeléet  sans  foiblece. 
(J.DE  CoHDÉ,  .m.  mestien  d'armes,  nis.  Casan.) 
Tant  tindrent  la  cité  en  très  grant  cruanltc 
On'il  en  nioru  laicns  de  fain,  de  lâcheté. 
Tant  juifs  qne  paiens,  que  de  chreslienté, 
Tant  de  grans  que  pelis  .xix".  passé. 

(Ci;v..  du  Guesclin,  17023,  Charricre.) 
11 V  print  une  taicfteleit  telle  qu'elle  cheul 
la  teste  devant  en   la  rivière,  et  fut  noiee. 
(J.  AuBnios,  .Aowrn.,  an  1496,  Larchey.) 

—  Négligent  : 

Gardes,  Berlran,  qu'il  n'i  ait  lasquetrs. 
Que  li  messages  ne  soit  1res  beo  contes. 
(Raiiib.,  Ogier,  3631,  Barrois.) 

—  Manque,  faute  : 

Cil  se  deffanilent  par  1res  jn'ande  fierté. 
Mais  de  viandes  urent  grant  laùrelé. 

(Us  l.oh,,  Kichcl.  laifiU,  f  87''.) 

—  Propension,  penchant  : 

J'ay  une  merveilleuse  laschelé  vers  la 
miséricorde  et  le  pardon.  (Mont.,  Ess.,\.  I, 
ch.i,  f»  1  v«,  éd.  1388.) 

L.vsciiETEMENT,  -  eitemenl,  lasquete- 
ment,  adv.,  lâcbcriicnt,  d'une  manière  peu 
serrée  : 

Bcnde  son  chef,  qu'ele  oat  mull  )j|ui 
K  dunt  Ole  n'avcit  poi. 
D'une  bende  Inscheilemenl 
Od  ans  freiseaus  de  On  argent. 
iBtN..  D.  de  norm.,  li,  313i8,  Michel.) 
Ijitqaeleitieni  jat  li  baudrcs 
D'arahes  dens  pars  sor  les  cosles. 

(MhU,  Bichel.  375,  i'  1373.) 

LASCIIE7.,  S.  m.,  sorte  de  poisson  : 
Apby<E  species  est  quœ  celerin  a  Gallis 
appellntur,  Agathopoli  calliques  vel^  las- 
chez .  .Massilia  liarcnguadc.  {Traité  des 
Poissons,  c.  128,  Iticliel.  I.  6838=,  ap.  Duc, 
Aphya) 


i.AscHii-;,  facAiV,  adj.,  rare; 


Mes  espies  m'ont  rapporté  que  en  l'osl 
aux  gens  des  .m.  estas  ne  viennent  nulz 
vivres,  et  leur  sont  si  lachie$  que  un  petit 
pain  y  vaut  .s.  sols.  (Hfodus,  t°  294'',  ap. 
Ste-Pal.  ) 

L.\scHiEii,  lascher,  verbe. 

—  Réll.,  se  retirer,  s'abstenir  : 

Lascher,  faindre  ne  resorlir 

ÎSc  se  Toleit  Je  Dcu  servir, 

E  i;'aveit  il  en  lui  al  raeius 

Que  de  divine  grâce  erl  pleins. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  8891,  Michel.) 
Cela  fut  cause  que  LucuUus  se  retira  en- 
cores  plus  des  affaires  de  la  chose  public- 
que  ;  et  quand  encores  il  veid  qu'on  eut 
chassé  fi  iiieschanimcnt  Cicero  en  exii,  et 
qu'on  trouva  moyen  d'esloigner  Cato, 
soubz  couleur  de  l'envoyer  avecques 
charge  en  l'isle  de  Cvpre,  alors  il  se  lascha 
du  tout.  (Amyot,  vies  de  Plut.,  Lucull., 
éd.  1567.) 

—  Neutr.,  se  fatiguer,  faiblir  : 

>'e  sai  porquoi  voi  mon  cheval  laschier, 
Ainz  mais  d'esrer  ne  le  trouvai  lanier. 

(Gaydon,  ilai,  .V.  P.) 

LASCIVEMENT,  S.  m.,  lasciveté  : 

Tant  en  fut  le  roy  amoureux  et  forcené 

par   lascivement    et   luxure.   (N.    Gilles, 

Ann.,  f°  48  ro.éd.  1492.) 

LAScavER,  V.  n.,  s'amuser  : 

Les  dames  lascivenl  et  s'esbatent  de  luy 
(un  fou).  {Triomphe  des  vertus,  Richel. 
443,  f"  79.) 

LAsciviE,  S.  f.,  lasciveté  : 

Car  la  plupart  des  habitans 
Aymoit  luiure  et  lascivie. 
(.N.  DE  LA  CsESKAtE,  Comdamti.  de  Baticquci,  p.  356, 
Jacob.) 

Maintenant  courir  en  luxure, 
Lascivie  et  toute  ordure. 

{Therence  en  franc.,  f"  220'',  Verard.) 

Cabinets  tout  pleins  de  lascivie  et  vo- 
lupté. (J.  BoncHET,  Mém.  de  la  Trém., 
Petitot.) 

La  femme  qui  voit  despriser  les  vaines 
beaultez  de  sa  lascivie.  (Arktin,  Gen., 
p.  195,  éd.  1342.) 

Comment  appellerez  vous  cela,  indiscré- 
tion et  lascivie  de  jeunesse  ?  (Pierre  Le 
Loyer,  Uist.  des  spectres,  p.  166,  éd.  1603.) 

LASciviEu.SEMENT,  adv.,  d'uno  ma- 
nière lascive  : 

Une  femme  superbe,  fiere  et  orguiUeusc 
vestue  lascivieusement.  (J.  Ijouchet,  la 
Noble  Dame,  1»  83  v«,  éd.  1336.) 

Parler  lascivieusement.  (Id.,  ib.,  f  127  v».) 
En  pouvoir  lascivieusement  jouyr.  (Id., 
.Vétn.  de  la  Trém.,  l'etilot.) 

LASciviEux,  lac,  adj.,  folâtre,  lascif, 
débaucbé,  en  parlant  de  personne  : 

Ha  !  povre  lasse  et  malheureuse, 
Femme  molle,  lascivieuse! 
(Act.  des  ApasI.,  vol.  II,  f  6i',  éi.  1537.) 

Frequenlacion  de  gens  impudiques  rend 
la  personne  lubricque  et  lascivieuse.  (i. 
BoucHET,  Noble  Dame,  f"  21  v°,  éd.  1336.) 

—  Lascif,  impur,  séducteur,  en  parlant 
de  chose  : 
Pour  ce  qu'il  sembloit  au  suppliant^^que 


sa  femme  estoit  de  trop  lacivieuse  et  foie 
manière.  (1404,  Arch.  JJ  138,  pièce  443.) 

La  narration  doibt  estre  sans  propos 
lascivieux.  (J.  Bouchet,  Noble  Dame, 
1°  5  v>,  éd.  1536.) 

Si  elle  dit  quelque  chanson,  qu'elle  ne 
soit  lascivieuse.  (Id.,  i6.,f°  21  v.) 

Qu'ilz  (les  yeux)  n'offensent  pas  par  (as- 
eieiewx  regards..(lD.,  ib.,  f"  24  v».) 

Romans 

Lasciricu.r... 

(Id.,  Ep.  mor.,  x,  éil.  15i5.) 

Choses  temporelles  sont  lacivieuses, 
c'est  a  dire,  elles  sont  pleines  de  plis, 
cmpeschantes.  (N.  DE  BRIS,  Institut.,  f"  86 
r».)lmpr.,  lacinieuses. 

LASCiviosiTÉ,  s.  f.,  lasciveté,  action 
lascive  : 

Impudicitez  ou  lasciviosilez  sont  paroUes 
et  gestes  par  lesquelles  est  montrée  la 
paillardise  au  cueur.  (Le  Fevre  d'Est., 
Bible,  Amos,  vi,  notemarg.,  éd.  1334.) 

LASCIVITÉ,  S.  f.,  lasciveté  : 

Que  par  corrections  on  les  puisse  relraire 
de  leur  folies  et  lascivitez.  (H.  de  Granchi, 
Trad.  du  Gouv.des  Princ.  de  Gille  Colonne, 
Ars.  3062,  f»  112  r».) 

LAscuN,  voir  Laçon. 

LASECE,  voir  Lassesse. 

LASERE,  voir  Laciere. 

LASKEMENT,  VOir  L.^SCHEMENT. 

LASKETÉ,  voir  Lascheté. 
LASME,  voir  Lame. 
LASXE,  s.  f.,  lanière  : 

Ce  est  Renart,  Belins  et  l'asne  : 
Cez  avons  nos  en  nostre  lasne. 
Par  grant  air  a  l'uis  hurlé. 

(Renan,  Br.  VIII,  v.  329,  Martin.) 

Curl  manlel  ot  et  col,  la  lasne  crt  dcsiacee. 

(Horn,  iSO,  Michel.) 

LASNERET,  VOlr  LANERET. 
LASNERIEj  voir  LANERIE. 

LASNETE,  s.  f.,  lanière  : 

En  son  dos  a  \cslu  .i.  hermin  engoulé. 
D'une  lamele  d'or  ot  cstrains  les  costes. 

(E.  de  S.  Gilles,  Richel.  25516,  f°  88".) 

LASNEUR,  voir  Laneor. 

LASNiER,  voir  Lanier. 

LASNis,  -  niz,  adj.,  enlacé,  enchaîné  : 

Ja  n'iert  fanic  si  peehcrii, 

^e  de  ppchié  hom  si  lasniz. 

S'il  rcrlainimc  sainte  Marie 

De  bon  cuer,  qu'il  n'en  ait  aie. 
(Wacs,  FesleJe  la   Conception,  p.  51,  Trcbulien.) 
Casi-uus  ert  en  aniaus  et  en  buies  lasnis, 
Cascun  jor  portent  piere  as  murs  d'araines  his. 
(Les  Chetifs,  Richel.  12558,  f°63''.) 

LAsoN,  voir  Laçon. 

LASQUECHE,  VOÏT  LACHESSE. 
LASQUEMENT,  VOir  LASCHEMENT. 
LASQUENTÉ,  S.  f.,  fatiguc  : 


LAS 


LAS 


LAS 


733 


.^r 


Mais  la  vitaille  lor  Taut  et  la  iilciUos, 
!\'ea  trocTcat  uiais,  fors  c'a  grans  lasquentes. 
(Atiieis,  Richel.  793,  S"  21''.) 

LASQUETÉ,  voir  Lascheté. 

LASQUETEMENT,    VOif    LASCHETEMENT. 

LASQUOUR,  S.  f.,  relâche  : 

Quant  roïinl  le  taiiips  pasguour 
Duquel  nalure  sans  lasquour 
Renouvelé  ces  arbrissaux. 

(Pastoralcl,  nis.  Brux.,  f  31  v".) 

LASSABLE,  adj.,  qul  SB  lasse  : 
Non  lassable  ou  uon  défaillant,  indefes- 
sus.  (Gloss.  gall.-lat.,  Richel.  1.  7684.) 

LASSE,  s.  [.,  lassitude,  relâche  : 

Par  dreilo  lasse  e  par  ennui, 
Haitio  0  reoqueors  e  bauz 
S'en  retorncrent  del  euchauz 
Tut  drcit  al  champ  de  la  bataille. 

(Ben.,  /;.  de  Sorm.,  II,  1290,  Michel.) 

Pur  la  lasse,  pur  la  grant  peine, 
Qu'il  orent  soffert  la  semaine, 
Desiroent  mull  li  plusur 
Le  granl  repos  e  le  sejur. 

(ID.,  ib..  Il,  1329.) 
Et  cil  ne  li  vaut  pins  enquerre. 
Car  la  tasse  ne  li  laissoit. 

(Chev.  as  .ii.  esp-,  8562,  Foerster.) 
Tant  fist  Renart  qu'il  en  mena 
Kn  Malpertruis  Dame  Harouge 
Ke  de  lasse  ot  le  face  rouge. 

(Rm.  le  nom.,  2870,  Méori.) 
Reposer    et   rafreschir    de   sa    lasse   el 
sueurs.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron.  d'En- 
glet.,  II,  120,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Sur  tout  vostrc  corps  n'y  a  memlrc 
Qui  ne  soit  mat  et  plain  do  lasse. 
(Greba.n,  Misl.  de  laPass.,  8f56,  G.  Paris.) 
Et  je  demourray  icy,  car 
Je  ne  puis  cheminer  de  lasse. 

(In.,  ili.,  113;i6.> 

L.vssEciiE,  voir  Lassesse. 

1.  LASSEMENT,  lessemettt,  s.  m.,  lassi- 
tude, fatigue  : 

Et  otessent,  car  c'est  li  charmes. 
De  lour  cors  tôt  le  lessement 
De  noer  par  l'aforcement. 
(1.  DE  PRior.AT,  Liv.  de  Vegece,  Richel.  1604, 
f»  T"».) 

A  graat  lassemenl  d'onimes  et  de  che- 
vaux. (Bersuire,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Gen., 
f"  193'».) 

Ainsi  pourroient  estre  vaincus  non  par 
la  vertu  dos  Persans,  mais  par  seul  tasse- 
ment. (FossETiER,  Cron.  Marq.,  ms.  liru.\. 
10312,  IX,  II,  0.) 

Jlais  labourasmes  par  jour  et  par  nuil 
fn  travail  et  en  lassement.  (P.  Ferget, 
Yo«u.  test.,  {"  198  r»,  impr.  Maz.) 

Si  se  prindrentles  Numidiens  amaintenir 
-  ungs  lentement,  les  autres  en  eulx 
inçant  et  en  eulx  retraiant  vers  leurs 
ites  a  grans  lassemens  île  lionnies  et  de 
/^evaus.  (Sec.  dec.  de  TU.  Liv.,  Il,  10, 
-a.  1330.) 

Si  doubtoit  qu'ilz  seroient  vaincuz  non 
pas  par  vaillance  de  leurs  adversaires, 
mais  par  leur  propre  iassemenf.  (0.  Curse, 
11,  10,  éd.  1334.) 

Nous  avons  labouré  nuyt  et  jour  en  tra- 
vail et  lassement.  (Bible,  2"  epist.  de  Paul 
aux  Thess.,  éd.  1343.) 


La  réfection  de  ton  lassemenl.  (Gilles 
DE  Housteville,  Diul.  de  Loijs  Vives, 
flSSv",  éd.  1611.) 

2.  LAssESiENT,  adv.,  d'uiu^  manière 
pitoyable,  par  une  extrême  fatiyue  : 

Quant  l'onde  a  faite  ses  cmpaintos. 
Moult  lassemenl  fait  ses  complaintes. 

(S.  Brandan,  Ars.  3516,  C  lOi''.) 
K]i  la  vile  est  un  soir  venue. 
Mais  n*i  lu  pas  reconneue. 
Car  lassemenl  estoit  cangié. 
{De  le  Soiicrelqine,  Uichel.  375,  i"  310''.) 

Elle  adonc.  lassemenl  outrée 
De.ssous  Olympe  se  coucha. 

(ROKS.,  Od..  I,  X,  Bibl.  elz.) 

3.  LASSEaiEXT,  voir  Laisskment. 

1.  LASSER,  voir  Lacier. 

2.  LASSER,  V.  n.,  se  lasser  : 

Lors  comencerent  li  crestien  a  lasser  et 
la  place  a  déguerpir.  {Artur,  Richel.  337, 
f°  116=.) 

LAssERESSE,  voir  Laceor. 

LASSESSE,  -  esce,  -  ece,  -  eche,  lacesse, 
lasece,  s.  f.,  fatigue,  lassitude  : 

E  David  vint  a  ses  dons  cenz  cumpai- 
gnuns  ki  furent  remes  par  lassesce  ariere. 
(Rois,  p.  116,  Ler.  de  Lincy.) 

Li  flanc  li  baient  de  lassesce. 

(Ben.,  D.  de  Nom.,  II,  28l(!6,  Michel.) 

La  lassecheàe\  travail,  f  S.  Graal,  Richel. 
24394,  f°  34^)  Plus  bas  :  lasece. 

Et  descendirent  en  Acre  a  grant  joie  et 
i  soujourna  .xv.  jours  pour  la  lassece  de  la 
iner.  {Chron.  de  Rains,  c.  xi,  L.  Paris.) 

La  lacesse  des  membres.  (H.deGranchi, 
Trad-  du  Gou>\  des  Princ.  de  Gille  Colonne, 
Ars.  5062,  f"  204  v°.) 

— 11  s'est  dit  encore  pour  maladie,  in- 
firmité : 

Et  a  quelle  heure  que  ascuns  priories 
aliens  conventuels  ou  ascune  autre  beuclicc 
ou  office  dues  pertitlede  roy  voident  parla- 
cesse  ou  decesse  des  dites  priours  el  autres 
occupiours...  bonestes  persones  engloys 
y  soit  mys  en  lieu  d'eux.  {Stat.  de  Henri  V, 
an  I,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

LASSET,  laisel,  laicel,  adj.,  dim.  do  las, 
malheureux  : 

Por  coi  me  bail  mes  maris, 
Laisel  te  ! 

(Ilom.  rlpasl.,  Barlscli,  I,  -23,13.1 
Clcire  hrunetle 
Suis,  ne  nii  laiselle, 
.  Et  si  n'ai  point  d'aniin. 

I  (/*.,   Il,  3,S.;i.) 

Lors  ce  clamait  laicelle. 

(Ib..  II,  38,30.) 
I.asselle,  et  si  n'ai  point  d'anr. 
(J.  BRETEt,  Tourn.  de  Chaiii'enci,  2i7G,  Dcluiollc.) 

—  Fatigué: 

Des  nymphes  lassellrs  i\a  bal 
La  flotte  après  descend  au  val. 
(J.-A.  BE  Baif,  Poèmes,  I.  VI,  f»  ISl   r",  éd. 
1.';73.) 

Dans  le  département  de  l'isùre,  on  em- 
ploie lasset  comme  e.xclamalion,  pour 
dire  hélas  I 


LASSETÉ,  voir  Lasté. 

1.  LAssEUR,  voir  Laceor. 

2.  LASSEUR,  S.  L,  lassitude  : 

Il    ne  se    porent    mouvoir  par  lasseur. 
(Rersuire,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  187''.) 
En  lieu  de  quoy  le  fauli  amour  m'olîril 
Lasseur  du  corps  et  travail  d'esperit. 
(Epistre  de  complaincte,  aune  qu'a  laissé  son  amij, 

Poés.  altrib.  à  Cl.  Marot,  à  la  suite  des  (Xm. 

de  Marot,  éd.  1731.) 

Il  trouvoit  bon...  de  reposer  et  refaire 
ses  soldats,  demy  morts  par  lasseur  de 
chemin.  (Denis  Sauvage,  Jlist.  de  Paolo 
Jovio,  1,  238,  éd.  1581.) 

Leurs  chevaux  tresbuchans  de  lasseur. 
(ifc.,  1,340.) 

1.  LAssEURE,  -  lire,  s.  f.,  fatigue  : 

Il  voit  son  fil  descouloré  ; 
De  la  plaie  rien  ne  sa  voit, 
Cuideque  de  lassure  soit. 

(Mhis,  Ars.  3312,  1°  8i".) 

Lassitudo,  lassure.  {Gloss.  de  Salins.) 

Apres  moult  grande  lasseure  de  chemi- 
ner. {De  Kita  Chrisli,  Richel.  181,  f»  74''.) 

Pour  mettre  jus  en  nageant  la  lassure  et 
labeur  de  la  course.  [Flave  Vegece,  1,  10.) 
La  monslra  il  aux  princes,  par  raison  et  droic- 
[ture. 
Qu'ils  doyvent  corps  et  veine  estendro  sans  mur- 
[raure, 
Kt  employer  le  temps  par  travail,  sans  lasseure. 
Pour  le  publique  bien,  lequel  ils  ont  en  cure. 

(Cl.  de  la  Mabche,  SIém.,  II,  4,  Michaud.) 

Hz  furent  persécutez...  de  disette  de  vj- 
tailles  et  de  lasseure  de  cheminer.  (Boc- 
CACE,  Nobles  malh.,  IV,  10,  f  103  r»,  éd. 
1315.) 

Douleurs  ot  lasseurcs  des  joinctures. 
{.fard,  de  santé,  I,  109,  impr.  la  Minerve.) 

2.  LASSEURE,  voir  LAr.EURE. 

LASSiERE,  voir  Laciere. 
LAssis,  voir  Laceis. 

1.  LAssoN,  s.  m.,  espèce  de  plante  : 

Car  les  connins,  les  lièvres,  leurs  faons. 
Herbe,  lasson,  cholz  et  grain  requcroieut. 

CE.  Deschami'S,  IMuv.,  111,  58,  A.  ï.) 

2.  LASSON,  voir  Laçon. 

1.  LASSURE,  voir  Laceïïre. 

2.  LASSURE,  voir  Lasseure. 
LASsus,  laissus,  lessus,  adv.,  là-haut  : 

Quant  il  parvint  laissus  eu  .\premont. 
(DeCharlem.  et  des  Pairs,  Vat.  Cbr.  1300,  C  18=.  t 

Craindront  que  ce  no  .soit  Jhesus 

Qui  desscnduz  soit  de  lesstis. 

(GiLD.,  Lucid.,  Richel.  1807,  f  18G  v».) 

Et  dois  lessus  gictcnl  et  ruent 
Moult  de  choses. 
(J.  m:  PRIOUAT,  Liv.  de  Vegece,  Richel.  1004, 
f»  71''.) 

Quant  sainz  Jaques  fu  lessus  montez,  il 
commanda  a  toz  que  il  se  tapissent,  el 
dit...  (Vie  saint  Jacques  ,  Michel.  988, 
f»  8is%) 

La  montaigne  que  vois  lassus 
Est  appellee  Perna.sus. 
(CiiR.  DP,  PiSAN,  Liv.  du  chemin  de  lo«g  cslude, 
977,  Puschcl.) 


n^ 


LAS 


LAS 


LAT 


1.»  l«  T«oit  PII  Ion  Ihrosne  lotsu-s- 
tEpisl.  du  Ckrral.  gris,  Poés.fr.  .les  ïv'  el  ITl"  s., 
III.  i-.5.\ 
Et  loué  soit  le  boa  Jésus, 
Ed  Ions  temps,  yrer  et  este. 
Oui  de  ses  trésors  île  lassiis 
Nous  a  taat  de  biens  preste. 
(Ftrer  it  Colin  qsi  loue  el  despile  Dieu,  Ane. 
Th.  fr.,  I.  il5.) 

Je  requiers  an  dieu  de  lassas 
Qu'il  nous  envoyé  cent  mille  escni. 
(F*ree  nomelle.  Ires  bonne  et  fort  Joyeuse,  Xnc. 
Th.  fr.,  II,  120.) 

.VniJ,  pense  a  Dieu  de  hisstis. 
(Moraiiléde  Ckarilè,  Ane.  Th.  fr.,  III,  il'.) 
Diane  clere  a  de  tassus  donni* 
Faveur  celesle  a  l'enfant  u.iuvean  né 
D'Eudiiuion. 
(Cl.  Mar.,  Egl.  s.  la  naiss.  du /ils  du  Dauph., 
p.  40, éd.  1596.) 

L.AST,  voir  LEST. 
LASTAGE,  voir  LESTAGE. 

1.  LASTÉ,  lasseU,  lastet,  lalé,  lesseteit,  s. 
(.,  fatigue,  lassitude,  défaillance,  peine  : 

Pur  felunie  nient  ne  par  laslel. 

(Me.ris,  xi's.,  st.  95',  Stengel.) 

Pour  la  losté  s'est  endorraii. 

(Bes.,  Troie,  29226,  Joly.) 

>"i  IrOToent  acost  ne  eise, 
Fors  faim  e  laslé  e  ineseise. 
(iD.,  D.  de  Horm.,  II,  17473,  Michel.) 
Mes  il  crt  anuies 
De  le  lesté  et  doa  vol  ki  les  ont  travillies. 

(noum.  d'Alix-,  f  61».  Michelant.) 
Qnc  cest  paiys  est  plains  de  grant  laslé. 

{Girard  de  liane,  p.  13,  Tarbé.) 
Vos  avint  il  par  maladie   ou   par  lasseié 
de  braz  ?   (Lancelol,  ms.  Frlbourg,  f»  43''.) 
Lors  si    avint  chose    que   il    s'endormit 
por  la  lesseteit   del   pencci  que   ci  l'avoil 
grevei.  (S.  Graal,  Richel.  2453,  f"  78  v».) 
S'irai  o  vous,  ja  n'en  ert  destnrné. 
Et  soDferrai  aveuc  vous  le  laslé. 

(Iliion  de  Bord.,  2783,  A.  P.i 

Certes,  miels  voit  morir  que  vivre  a  tel  lasté. 
(Gui  de  Bourg.,  2136,  A.  P.) 

Tant  qu'il  ot  soif  por  l'.-isprclc 
Don  chant  et  pir  la  lasseié 
Qui  li  ot  tolue  l'alaine. 

(Rose,  Ilichcl.  1573,  f"  13''.) 

Nos  fait  en  sa  prisson  niorir 
De  faini,  et  de  lasté  pourir, 

(MnrsR.,  C/iron.,  20IS5,  Reilf.) 

Asseï  orent  eu  de  laslé 
De  che>aucbier  toute  1 1  nuit. 
(HcOK  LE  Rot,  du  vair  Palefroi,  1258,  Monlaiglon, 
Fatl.,  I,  ce.) 

!Se  Tons  hastes, 
Ainçois  saurai  des  poiTes  qui  muèrent  de  lastes 
S'il  Tauront  la  bataille,  ou  qncs  est  lor  penses. 
(Citani.  d'Anlioche,  VII,  v.  811,  P.  Paris.) 

Foi  est  qui  ne  veut  pourchacicr 

A  avoir  grant  repos  pour  laslé- 
(Pbil.  de  Reui,  Sal.  d'Am.,  918,  Bordier,  p.  283.) 
Sire,  s'a  dit  la  dame,  vons  avez  mal  OUTré 
Qn'aveis  fait  norir  vo  filluel  Dicndonné  : 
Par  celi  saint  Seigneur,  qui  tout  a  ejtoré, 
Se  jamais  il  revient  dedens  cesl  hireté 
Je  le  feraT  morir  a  duel  et  a  laslé- 

(r.haries  le  Chaute,  Richel.  21372,  f»  28'.) 
Mainte  laslé,  mainte  chalear,  maint  froit. 
{Chron.  des  Bois  de  Fr.,   ms.  Berne  607, 
f»  H3'.) 


Et  si  fort  ïcntoit  et  negoil 
Que  de  froidure  et  de  lalé 
La  bonne  femme  en  vérité 
Vil  bien  qu'elle  estoit  a  la  mort. 

(Mir.  n.-D.,  XVI,  17.-12,  A.  T.) 

Elle  n'espargna  point  le  boyre,  dont  il 
print  si  bonne  quantité,  avecq  la  lassetlé 
qu'il  avoit  du  labour  des  champs,  qu'il 
luy  print  envye  de  dormir.  {Marg.  d'Ang., 
Hcpt.,  XXIX,  Jacob.) 

Et  lors  se  donuereut  tant  de  coups  et  a 
l'un  et  a  l'autre,  que  le  sang  perdu  et  la 
lasseié  les  coutraingnit  de  s'asseoir  a  terre 
l'un  d'un  costé  et  l'autre  de  l'autre.  (iD,, 
ib.,  xxiu.) 

Hz  ne  se  peurent  mouvoir  par  lasseté. 
{Sec.  dec.  de  TU.  Liv.,  I,  31,  éd.  1530.) 

Et  ne  cessèrent  de  charger  l'un  sur 
l'autre,  jusques  a  ce  que  le  sang  perdu 
et  la  lasseié  les  contraignit  de  se  rendre. 
(H.  EsTiENNE ,  Apol.  p.  Herod.,  c,  xxi, 
p.  333,  éd.  1566.) 

Jusques  a  la  satiété,  sinon  jusques  a  la 
lassete.  (Mont.,  Ess.,  1.  I,  c  25,  p.  91,  éd. 
1293.) 

C'est  signe  de  racourcissement  d'esprit, 
quand  il  se  contente  :  ou  signe  de  lasseté. 
(ID.,  ib.,  111,  c.  13,  p.  195,  éd.  1393.) 

—  Du  sens  d'abattement,  fatigue,  il  est 
passé  à  celui  de  lâcheté,  mais  de  lâcheté 
qui  vient  bien  moins  de  la  bassesse  de 
cœur  que  du  manque  de  forces  : 

Fist  che  perechc,  coardie  ou  lasles  ? 

(Raimb.,  Ogicr,  3609,  Barrois.) 

Hom  qui  si  bien-menjue  ne  fera  ja  lasté. 

(Gui  de  Bourg.,  2249,  A.  P.i 

Par  aus  (les  vilains)  est  toz  li  biens  gastez  ; 
De  vilain  vient  toute  laatez. 
(Le  Despil  au  vilain,  ap.  Jnb.,  Jongl.  el  Troiiv., 
p.  108.) 

—  Négligence  : 

Li  rois  est  riches  hon  qui  tor  iloura  assii, 
Tant  corn  il  ait  denier,  que  il  u'i  ait  laslé. 

(Gui  de  Bourg.,  301,  A.  P.) 

Lasseié  de  bien  faire. 

(J.  BoL'CHET,  Ep.  fam.,  cv,  éd.   \h\h.) 

—  Manque,  faute  : 

Lors  vos  feisles,  biau  Sire,  «rant  bonté. 
Robes  et  dras,  dont  nos  avions  laslé. 
Nos  i  donastes. 

(Girard  de  Yianc,  p.  12,  Tarlie  ) 

Ja  home  est  chier  tcnui, 
(lu  que  qui  soit  vennt. 
Qui  de  dras  ail  laslé. 
(Des  Tisieranz,  Pièce  tirée  du  ms.  de   Berne  354, 
p.  21,  Jub.) 

—  1 

J'ai  encore  .i.  tel  pasté 
Qui  n'est  mie  de  lasté. 
Que  nous  mengerons,  Marole. 
(Li  Gieus  ie  Bobin  et  de  Marion.  Th.  fr.  au  juoy. 
àg.,  p.  127.) 

2.  LASTÉ,  part,  passé,  maltraité,  battu  : 
Aucune  fois  i  fui  laslei. 
Mal  baillis  cl  mal  atomes. 
(Jacq.   d'Amiens,  Arl  d'Am.,  ms.  Dresde,  Kuil., 
2099.) 

Cf.  Lastee. 

LASTEE,  S.  f.,  coup  : 


Quant  ot  contée  la  iîrant  Irufc, 
Tele  lastee,  lelc  bufe 
Li  doua  lors.. 
(G.  HE  CoiNCI,  de    l'Empcr..    Ricljel.    231  H, 
!"  -273''.) 

Cf.  Lasté  2. 

LASTEL,  s.  m.,  vilenie,  chose  de  peu 
d'importance  : 

Cisl  domages  te  doil  mouU  plaire, 
Li  vins  est  près,  si  an  fai  traire, 
Ne  ne  parler  de  tel  laslel. 
(La  Piaulez,  37,  ap.  Méon,  lYoui'.  «ci;.,  I,  339.) 

LASURE,  voir  Lacedre. 

LAT,  s.  m.,  syn.  de  latte,  pièce  de  bois 
longue  employée  dans  les  plafonds,  les 
cloisonnages  et  les  toits  : 

Laz  et  mairiens. 
(Bes.,  D.  de  Norm.,  11,  5684,  Michel.) 

Laquear,  las,  laceure  de  très.  {^Catholicon, 
ms.  Lille  369.) 

LATAGE,  lait.,  s.  m  ,  collectif  de  latte  : 

A  deux  menuisiers,  pour  avoir  laté  a 
ung  des  parquetz  du  jardin  .xxxix.  toises 
de  latage,  au  pris  de  .x.  d.  la  toise,  .xxxil. 
s.  .M.  d.  (xvi°  s.,  Compt.  de  dép.  du  chat. 
deGaillon,  p.  291,  Deville.) 

L'héritier  viager  sera  tenu  a  refaire  les 
deffautes  de    massonneries,  charpentages, 

couvertures  d'escailles,  de  thuiles, d'es- 

train,  festisage,  placage,  lattage  et  autres 
semblables  avec  les  fosseries,  le  tout  a 
l'ordonnance  de  la  cour,  n'est  que  ledit 
viager  veuille  quitter  son  viage.  {Coût,  de 
Haihaiit,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  75.) 

Norm.,  Orne,  même  sens.  Dans  la  vallée 
d'Yères  il  signifie  action  de  latter. 

LATAUMENT,  adv.,  en  cachette,  furtive- 
ment, secrètement  : 

Sont  gectees  et  portées  lataumenl  et  en 
appert  tant  de  boes,  fîens...  (1404,  0rd.,ix, 
44.) 

1.  LATE,  s.  f.,  outil  de  tisserand  : 
Item  les  tisserands  disoient  que  li  tain- 

turiers  ne  dévoient  avoir  en  leur  maison 
oustius  que  l'en  appelle  cornebers  tonres, 
lates,  conoingnole.  (1279,  les  Otim  du 
parlem.  de  Paris,  f  48  v,  ap.  Duc,  Conu- 
cula.) 

2.  LATE,  latte,  s.  f.,  sorte  de  mesure  : 
Latte  :  f.   as  Late.  A  lath  ;  also,  a  land- 

measure  (as  perche)  in  some  places  longer 
then  in  others;  whence  :  Latte  de  Barbe- 
zieux,  is  but  nine  foot  ;  Laite  de  Montignac, 
Charante,  eleven  foot,  long.  (Cotgr.,  éd. 
1611.) 

Va  ehez  un?  marchaul 

Tosl  emprunter  trois  aulnes  descadatle. 
Bien  justement  mesurres  J'uuc  laite. 
(Ch.  BouRDii.NÉ,  légende  demaislreP.  Faifcu, 
p.  74,  éd.  1723.) 

3.  late,  latte,  s.  f.,  terme  de  coutume, 
espèce  d'amende  pécuniaire  due  pour  la 
clame  ou  contestation  : 

Le  seigneur  de  Villarnoul  fait  rendre 
justice  sonbs  late  en  un  de  ses  mex.  (i486. 
Terrier  du  roi,  Arch.  mun.  Avallou.Ii,  1.) 

Le  seigneur  justicier  prend  la  latte  et 
perciere.  (Coût,  de  Bourbonnais,  Nouv. 
Coût,  gén.,  111, 1227.) 


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LAT 


L\T 


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7:tô 


Late  :  t.,  a  certaine  fine  due  upon  claimes 
or  contestations  within  Provence.  (Cotgr., 
éd.  t6H.) 

Justice  sous  laite.  C'est  sous  le  couvert  de 
la  maison  du  seigneur  seulemeat.  (ID.,  ib.) 

4.  LATE,  S.  f.? 

De  ci  as  laies  sont  li  brandon  Tolé, 
Par  pon  qa'i!  n'ont  lot  ars  et  eabrasé. 
(AimerifG.  Paris.  Remania,  IX,  520.) 
El  quant  Do  l'a  veu,  s'es^arde  plus  souvent 
Vers  les  laies  amont  uioultententivement. 

(Doon  de  Maience.  9858.  A.  P) 

LATÉ,  voir  Lasté. 

LATEAU,  latl.,  dim.  de  latte  : 
Pour  un  coup  de  baston  ferré,  lateauou 
semblable  chef,  amende  de  dix  livres  au 
cas  d'effusion  de  sanor,  et  sans  effusion 
trois  livres.  [Coût,  de  Lessines,  Nouv.Cout. 
gén..  Il,  214.) 

Au  S'  Michel  Gau,  marchant  chaufourié 
demeurant  a  S'  Amand,  pour  avoir  livré 
deu.^  croix  de  chaux  et  douze  bottes  de 
latteaux,  luy  at  esté  payé  la  somme  de 
.XLviii.  1.  (1671,  Comptes  du  Beceveur  de 
Mortagne  (Flandre),  ms.  appartenant  fi 
M.  Bocquillet.) 

1.  LATEBRE,  S.  m.,  lieu  retiré,  secret, 
cachette  : 

Tant  sont  en  plus  pnans  latebrcs 
Et  en  plus  puantes  ténèbres. 
(J.  LifEBVBE,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  991, 

rn".) 

Isis  qnerant  par  troux  e'  "^r  laiebres 
Son  mary  mort. 
(I.F.  .Maihk,  Plaincle  du  Désiré,  dans  les  IHusIra- 
lionsde  Gaule,  p.  iO,^,  éd.  1549.) 

2.  LATEBRE,  adj.,  caché  : 
Aa  fons  de  noz  painds  laiebres. 

(Acl.  des  Aposl.,  vol.  I,  f"  8^  éd.  153".) 

LATEBREL-x,  adj.,  caché,  retiré  : 

Dedans  ses  eaux  grandes  et  latebreuses  (du  Nil). 
(0.  DE  S.  Gel.,  Eneid.,  Richel.  861,  f  87*'.'. 

LATEMMENT,  latentement,  adv.,  en  ca- 
chette, secrètement  : 

Y  a  si  grande  énergie  et  vertu  latemmenl 
gisante  en  ceste  croix  que  les  esprits  ma- 
lins s'enfuient  au  nom  de  .lesus  crucifié. 
(Maum.,  Euv.  de  S.  Just.,  ('  78  r»,  éd.  1594.) 

Ayant  a  son  costf-  latentement  ung  huys 
pour  y  mettre  les  gens.  (  Vwlier  des  Hi'sl. 
romaines,  c.  xlvu,  Bibl.  elz.) 

LATENTEMENT,  VOir  LAÏEMMENT. 

LATEOR,  -  eur,  s.  m.,  ouvrier  en  lattes, 
qui  couvre  les  maisons  : 

Nicholes  li  lateres.  A  Nichole  le  lateur. 
{Compt.  de  S.   Amé,  13b3-S4,  Arch.  Nord.) 

Danel  Chevalet,  povre  homme  lateur  de 
maisons.  (1447,  Arch.  JJ  176,  pièce  513.) 

LATER,  v.  a.,  attacher  : 

El  ponr  nons  d'enfer  rachater 

Se  flst  Dieu»  en  la  croix  laler 

El  claaSr  en  mains  et  en  pies. 
(BtOD.  DE  Co.NDÉ,  Lai  doit  Pélican.  Ars.  3112. 
r'SlS'.) 

LATERAL,  adj.,  dc  côté  : 

En  les  diz  lateraus  confins  de  leesce  se 


comporte  et  estent  (la  partie  de  la  mai- 
son) por  sept  deniers.  (1315,  Cart.  de  St-Ma- 
gloire,  Richel.  1.  5413,  p.  lOî.) 

—  Détourné  ;  don  latéral,  intérêt  dé- 
guisé : 

Jassoit  ce  que  aucun  preste  a  son  amy 
aucune  chose  sans  dire  que  tant  en  aura 
de  gaing  par  usure,  mais  toutesfoys  il  en 
prent  bien  courtoisie,  envoys  et  dons  laté- 
raux, toutes  telles  courtoisies  sont  usures. 
fBouT.,  Somm.  rur.,  2'  p.,  f"  So"",  éd.  1486.) 

LATERA.MENT,  S.  ni.  ? 

Les  lateramens  et  netisseures  ordes  de 
vieil  foin  tout  pourri.  (Bourgoisg,  Bal. 
jud..  Vil,  16,  éd.  1330.) 

LATERAT,  VOir  LATERET. 
LATERECH,  VOif  LaTEBET. 

LATERET,  -  rat,  -  rech.  adj.,  à  lattes: 

.XXI'.  de  cleus  laleres  refforchies.  (1306, 
Trav.  aux  chdt.  des  comt.  d'Art.,  Arch.  KK 
393,  f"  48.) 

Pour  .II.  milliers  de  cleu  laterech.  (1335, 
ib.,  f»  73.) 

Trois  cens  de  cioz  lalerat.  {Compt.  de 
1488  i'i  1489,  Arch.  mun.  Montbéliard.) 

Claux  /a(erps.(1509,Béthune,  ap.LaFons, 
Gloss.  VIS.,  Bibl.  Amiens.) 

LATEURE,  s.  f.,  couvertuFC  dc  lattes: 

Les  chevrons  de  noz  mesons  sont  de 
cèdre  et  la  lateure  de  cyprès  et  de  cèdre. 
{Bible,  .Maz.  684,  f  8''.) 

Soustenir  toutes  les  maisons  dudit  hoslel 
en  bon  estât  et  souffisant  de  lateure  et  do 
couverture.  (1390,  Arch.  MM  31,  f»  122  v°.) 

latho:mier,  s.  m.,  maitre  de  pierres  do 
la  haute  et  de  la  basse  œuvre  : 

Maistres  lathomiers.  {Compt.  de  la  gr. 
command.  de  S.-Den  ,  Arch.  LL,  Lathoma- 
rius,  ann.  1240  et  1286.) 

lati,  adj.,  mot  très  douteux  dans  un 
vers  faux  : 

Je  vonldroie  qn'estre  peust 
Que  lont  homme  joaer  scpust 
An  gieu  qu'on  dit  rutimacbie, 
Snlililé  y  est  fort  lalie. 
(S.  Lekeïre,  la  Vieille,  1673,  Cochcris.) 

latier,  s.  m.,  percepteur  de  l'amende 
appelée  laie  : 

C'est  (la  late)  en  Provence  comme  une 
espèce  d'amende  pécuniaire  due  pour  la 
clame  ou  contestation,  laquelle  est  exigée 
par  ceux  qu'on  appelle  lalie.-  (Lacjriehe, 
Droit  franc.) 

LATIERE,  S.  f.  ? 

Sis  vergiees  (d(!  terre)  en  la  deile  de 
LoDJchamps,  entre  les  lalieres.  (1327,  Arch. 
JJ  64,  f»  282  r».) 

LATIMER,  voir  LATTOER. 
LATIMIER,  voir  LATINIER. 
LATIMMIER,  VOir  LaTINIER. 

LATIN,  -  î/n,  S.  m.,  langage,  parole  en 
général,  propos  : 

Sa  lengne  lorne,  ses  lalins  est  muez  : 

Greiots  parole,  qn'il  en  fu  doctrinez. 

{Alesclians,  1.Ï9.1,  ap.  Jonck.,  Gnill.  d'Or.) 


Ele  savoil  parler  de  .xiui.  lalins. 

(Mol,  Richel.  -iaoïe,  f  134».) 
Si  recomence  son  latin 
La  ou  ele  l'avoU  lessié. 
(I.i  Chevaliers  don  Icon,  Romv.,  p.  571.) 
Et  salue  Aquilant  com  ja  oir  porres. 
En  langage  grejois,  que  tous  les  latins  set. 

{Guide.  Bourg.,  l.'S72,  A.  P.) 
Il  en  a  apelé  trestous  ses  chevaliers. 
En  latin  lor  a  dit  :  .\rmes  vos,  franc  guerrier. 
Certes,  s'il  vos  escbapent,  mal  somes  engignié. 
{Ib.,  19G3.) 
Li  rois  d'Irlande  ol  non  Fnrsin, 
Monlt  bien  parole  en  son  lalin. 

(Parlonop.,  2113,  Crapelel  i 
Li  rois  de  France  ist  de  la  vile 
Od  ceraliers  soixante  mile, 
El  Sornegur  i  rail  od  lui, 
Et  cevancenl  ensamble  andui, 
El  parolent  plutsors  latins. 

(Ib.,  3079.) 
Orains  recounni  son  lalin. 

{Ib.,  So60.) 
Mais  joeis  Tislemenl,  baissiez  vostre  latin, 
Encor  n'aveis  vns  pas  le  jeu  trait  a  sa  fin. 

{Garin  de  ilonglanne,  Romv.,  p.  333.) 
Paien  dieol  en  Inr  latin. 
(  Yie  Sie  Juiiane,  ms.  Gif.,  Bodl.,  Canon,  mise.  71, 
f°  81  r».) 

Veillart,  chen  dislle  roi,  foi  que  doi  Malaquin, 
Moalt  par  menés  ichi  derant  nons  grant  hnstia  : 
Mais  ains  que  il  soit  nuit,  issi  coni  je  devin, 
Vons  conrenJra  parler  a  moi  d'antre  lalin. 
Que  vous  sères  noué  a  quene  de  roncbin. 

{Doon  de  ilau-nce,  9651,  A.  P.) 
Mais  orguelz  nous  aprenl  a  dire  fanlz  lalin. 

(H.  Capet,  -2878,  A.  P.) 

E  quanqu'il  parla  fust  lalyn  corupt; 
mes  le  meir  le  entendy  bien.  {Foulq.  Filz 
Warin,  Nouv.  fr.  du  siv»  s.,  p.  106.) 

Quant  li  pape  Innocens  entent  si  fais  latins. 
(Jeh.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  33305,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

TUiry  de  Walecort  entendit  chn  lalin. 

(ID.,  ib..  Il,  1442.) 

—  Ramage  des  oiseaux  : 

Ce  fa  el  mois  de  mai  que  floriseat  gardin, 
Qoe  cil  oiselet  cantent  souef  en  lor  lalin. 

(Roum.  d'Ali:c.,  f"  ai'',  Michelant.) 
eu  oiselet  s'esjoissent 
Qu'il  font  lor  joie  en  lor  latin. 

(Cligel,  Richel.  375,  f  280'.) 
De  loaz  oiseauz  sot  le  latin, 
Souz  ciel  n'avoil  meillor  devin. 

{Rom.  de  Thebes,  Ri.hel.  60,  f»  10^) 

Oiseaus  locnans  joie 
Trop  grant  en  lor  latin. 
{Lais  de  la  pasiorele,  Bartsch,  Itom.  et  paît..  Il, 
79,  8.) 

Ens  el  mois  de  selembre  qa'estes  va  a  déclin, 
liue  cil  oissillon  gay  ont  perdu  lor  lalin. 

{Veus  du  hairon,  ras.  Berne  323,  f  90'.) 

—  Ce  qu'on  a  à  dire,  la  pensée  : 

E  od  bas  vniz  e  od  enclins 
Traislrent  lor  brefs  e  lor  latins. 
(Ben.,  D.de\orm.,  II,  1673,  Michel.) 

Ké,  disl  Gauvains,  trop  mespresistes. 
Que  trop  connais  voslre  latin. 

{Couvain,  4070,  Hippeau.) 

Aves  vous  dit  Tostre  latin  i 
Encor  est  il  asses  malin  ; 
Ne  Terries  gonte  a  escrire. 

{Renarl,  Snppl.,  p.  130,  Cbabaille.) 


736 


LAT 


—  Finesse,  ruse,  snlililité: 

Kt  dans  Roonians  li  mastîDS. 
Oui  resceil  de  plasiears  latins, 
S>sl  clamer  que  en  raoa  messaige 
Li  fist  Renars  raoolt  grant  ontraige. 

{Renan.  Snppl.,  p.  109,  Chabaillc.) 

On  congnoisl  tons  voj  tonrs  d'eslrilles 
Et  hien  clereiueat  voi  latins, 
Trotei,  reprener  toi  patins. 
Et  Ironssez  toz  sacs  et  toz  quilles  : 
A  qui  Tendez  vous  voz  coquilles  ? 
iPors.  de  Charles  d'Orl..  p.  3îl,  Chaujpollion.) 

—  Ailj.,qui  sait  le  lalin,  lettré,  savant: 
Messlre  Maffe  et  messire   Mare  qui   es- 
toient  latins  et  sapes  hommes  a  grant  mer- 
veilles. (Lip.  de  Marc  Pol,  cli.  xvii,  Pau- 
tnier.) 

Argot,  latin,  argot. 

LATiNEMEXT,  adv.,  en  latin,  en  bon 
latin: 

Je  laisse  ceste  impropre  forme  de  parler 
latinement  en  francovs.  (Ch.  Fontaine 
Quintit  Horalian,  p.  197,  Person.)  ' 

Ceux  qui  escripvent  latinement.  (Abel 
Matthieu,  Devis  de  la  lang.  franc,  2'  dev., 
f"  5  ro,  éd.  15S9.)  '       -  > 

Pour  lors  harangua  latinement  et  pro- 
prement ,lan  Du  Bellay.  (Denis  Sauvage 
Hist.  de  Paolo  Jovio,  II,  237,  éd.  i581.) 

—  Élégamment  : 

J'ay  donc  prins  beaucoup  de  choses  des 
Grecz,  j'ay  transféré  d'aultres  :  et  me  suys 
efforcé  dire  uns;  peu  plus  purement  et  la- 
tinement ce  que  Guido  et  semblables  au-  ' 
theurs  avoit  dit  plus  rudement.  (T\gault 
/tm(.  cfcir.,  p.  594,  éd.  1349.1  ' 

Et  pensant  parler  plus  latinement  que 
ceux  desquels  il  s'est  servi.  (Kauchet,  de 
iOrtg.  des  dignit.  et  magist.  de  France,  II,  i. 
éd.  1611.) 

L.\TiNEXT,  S.  m.,  celui  qui  parle  latin  : 

En  langaige  des  lalinenz 
Est  apclez  eiterrainanz. 
(Macé  BEI.»  Ca.iRiTK,  Bible,  Kichel.  .401,  ^193».) 

L.\TiNER,  latimer,  verbe. 

—  Act.,  raconter  en  latin  : 
Uns  clers  provencel  \'ad  premiers   lati. 

met  (I  histoire  des  croisades).  C\ii»  «    Oxf 
Bodl.  Ilatton  77.)  ■.        . 

—  Parler,  dire,  raisonner,  en  général  : 

C'est  a  leconiincncer...  Bien,  bien! 
One  diuble  est  n  qu'il  me  lalinef 
Il  a  fait  de  croix  un  .erand  signe. 
Comme  s'il  eust  ven  tous  les  diables. 

(Nom.  Pùlhelin,  p.  168,  Jacob.) 
Ce$l  très  hanllement  latine; 
Vons  estes  assez  snflisans 
El  eussiez  tous  esié  dix  ans 
Aux  (jrans  -"stnde.s  a  Paris. 
(Moralité  des  Enfana  de  Maintenant,  Ane.  Th.   fr 
Ml.  39.) 

—  Neatr.,  parler  latin,  écrire  en  latin  : 

Qnant  des  liTres,  je  Tons  supporte, 
Mais  non  latiner. 
(Cl.  Mab.,  Coll.  d'Erasme,  Abbat.  cl  Enid.    <mI 
partielle,  s.  1.  n.  d.) 

Car  ton  estât  est  de  p?'  *Ser, 
Mener  procès,  roman        latiner. 
(J.  BoiT.HET,  Ep.  fam.,  min,  éd.  1515.) 
Morv.  nord,  latiner,  parler  avec  alTecta- 
tion,  faire  le  beau  parleur. 


LAT 

latinei:r,  s.  m.,  latiniste,  qui  est  sa- 
vant dans  la  connaissance  du  latin  : 
^.lusques  au  temps  de  Pline  aucun  Romain 
n  avoit  encore  daipné  exercer  la  médecine  • 
elle  se  faisoit  par  des  estrangers  et  Grecs  • 
comme  elle  se  fait  entre  nous  François" 
par  des  laiinetirs.  (.Mont.,  Ess.,  I'  II' 
ch.  xxxvii,  f"  335  r»,  éd.  1588.) 

■le    ne    scay    quelz   affectes    Mineurs 

pensent  a  tous  les  motz  qu'ilz  jeraonTni; 

parler  tousjours  par   l'esprit  de   Ciceron 

oY^^.^-^y'    Or^'^on    du    roy,    dans    les 

I    Poés.,  II,  194,  Jouaust.) 

Les  latineurs  du  temps  prochain.  (Fau- 
CHET,  Anttq.  gaul.,  2«  vol.,  m,  g.  éd.  leil.) 

L.\TmiER,  letenier,  latimier,  latimmier, 
s-  m.,  homme  qui  connaît  plusieurs 
langues,  qui  enseigne  les  lettres,  inter- 
prête,  traducteur,  savant  : 

.1-  latimier.  Tiel  chanbellant  chenu. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f"  162'.) 
I.alimlrrs  fu  cortos,  nus  niillor  ne  déniant. 

(Maillet,  |i.  14,  G    Paris.) 
A  Rou  e  a  sa  gent  par  latinier  p.nria. 

(fiott,  2°  p.,  417,  Andresen.1 
Cil  01  en  France  quatorze  ans  conversé, 
Latmters  fu,  s'ot  en  maint  lin  esté. 

(Raimb.,  Ogier,  628,  Barrois.) 
Od  filles  et  od  filz,  od  enfanz  leleniers. 
(Garn.,  \u-deS.  Wow.,  Riihel.  13513,  f»  43  r».) 
El  furent  Loneuebarl  et  ml'l  bon  latimier. 

(Poème  de  la  Croisade,  Rom.  VI,  493,22.) 
C'esl  .1.  mien  laliniers  que  Jhesu  beneie. 
{Gui  de  Bourg.,  113,  A.  P.> 
Boydans  de  la  porle  a  premerains  pailé  : 
Ce  fu  .1.  laliniers  qui  en  France  ot  es(é. 
(Jb..  1336.) 
Oo  TOlt  son  tatinier,  fièrement  li  escrie  • 
DiTa,  li  quels  est  rois  de  France  la  garnie  ? 

(Ib.,  5.13.) 
Apres  le  fist  bien  ensaignier 
Le  père  a  un  sien  latinier. 

(Parton.,  Richel.  19152,  f°  n.i'.) 
Bien  passèrent  .ix.  ,in  entier 
On  .X.  selonc  le  latinier 
Ne  but  de  Tin  ne  ne  beust. 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.  U,  Peigné.) 

Adonc  respondi  li  latimiers  et  dist  :  Ce 
sont  11  encin  au  roi  Phelipe  de  France 
(Men.  de  Reims,  §  55,  Wailly.) 

Et  li  fist  enquerre  par  laliniers  de  quel 
gent  elle  estoit.  (Comtesse  de  Ponthieu, 
Nouv.  fr.  du  XIII»  s.,  p.  193.)  ' 

n"..''i'""L'iL'"™'' P^'"  •'•  latimmier.  (Bible, 
Kichel.  899,  f  2S".) 

Un  grant  peuple  de  la  grant  Hermenie 
qui  aloit  en  pèlerinage  en  Jérusalem,  par 
grant  treu  rendant  aus  Sarrazins  qui  le= 
conduisoient.el  un  latimier  (lui  savoitleur 
lang,,.nge  et  le  nostre.  (JoiNV.,  St  Louis, 
ex,  W  ailly,  1867.  )  ' 


Latimiers  uni  od  cls  pur  mustrcr  lor  curage 
Ki  de  pinsurs  lalinssunt  escoleie  sage. 

(lloni.  1351,  Tar.,  Michel.) 

—  Fém.,  latiniere,  latimiere  : 

A  Une  latiniere  a  dit  sans  demorcr. 

{Cliev.  au  cygne,  14596,  ReilT.) 

Et  fist   li  baus  d'Acre  qui  estoit  de   par 

holeliadin  monleir  as  crcniaus  .i.  Sarrezin 

de  grant  aage  qui  mont  savoit.  Et  ot  une 

espic  lahmtere  dcleiz  lui,  qui  li  enseignoit 


LAT 

I  les  treis  et  les  pavillons  et  les  nons  des 
hauz  barons.  (.Mén.  de  Reims,  §  55,  Wailly.) 
11  a  été  employé  très  anciennement  et  il 
est  resté  comme  un  nom  propre.  On  trouve 
dans  le  Trésor  des  Chartes  (Arch.  J  208, 
n-  8)  une  lettre  de  Pèlerin  de  Chamhly, 
valet  du  roy,  dont  le  sceau  porte  cette 
légende  :  Pèlerin  le  lalimer.  Latimer  esl  un 
nom  anglais  très  connu,  il  y  a  en  Bretagne 
la  famille  Latimier  du  Clésieux. 

LATiNisEUR,  s.  m.,  celui  qui  affecte  de 
parler  latin,  de  citer  du  latin  : 

C'est  ung  abus  de  nos  étymologiques 
éd   1572?'   ^''*   ''■*^^'    ^'■'''"'"'"  P-   27, 

LATiTANT,  adj.,  qui  se  cache  : 
_  Si  après  le  premier  deffaut  tel  adiourné 
s  absentoit  et  se  rendit  fugitif  ou  latitant, 
pourra  contre  luy  estre  depesché  commis, 
sion  de  s.iisissement  de  ses  biens  jusques 
a  la  somme  prétendue.  (Charl.-Quint, 
urdonn.  delaChambre du  Conseil  d' Artois, 
Ji  Jiiili.  1531.) 

LATiTATioN.  latittation,  s.  f.,  action  de 
cacher,  de  soustraire  : 

Et  après  la  dite  latittation  ou  transport 
(le  leurs  dits  biens  hors  nostre  rovaumo 
s  absentent  d'iceluy.  (Mandem.  pour  le 
jugem.  des  banqueroutiers  frauduleux, 
25  juin  1582.) 

LATiTEMENT,  adv.,en  cachette: 
Que  son  plaisir  soit  vouloir  déraciner  et 
extirper  la  damnable  et  insupportable 
secte  luthérienne  qui  est  depuis  quelque 
temps  latitement  entrée  en  ce  royaulme 
(Arrêt  de  la  cour  de  Paris,  19  déc.  1527.) 

LATiTER,  verbe. 

—  Act.,  cacher  : 

Qu'ils  ne  facent  séjourner,  mucier  ou 
latiter  malicieusement  icelles  denrées  «ur 
le  chemin.  (1408,  Ord.,  IX,  336.) 

Avoit  transporté  ses  dis  biens  hors  de  sa 
maison,  et  iceulx  mis  et  latilez  en  une 
petite  vieille  maison.  (1427,  Arch.  JJ  173 
pièce  S99.) 

Sont  reçus,  recueillis  et  favorisez  de 
leurs  parens,  amis  ou  autres  personnes 
qui  les  reçoivent  et  latifentm  grand  mépris 
fit  contemnement  de  nous  et  de  notre  dite 
justice.  (Ord.  de  Fr.  II,  17  déc.  1559.) 

Nos  autres  sujets,  soit  leurs  parens  ou 
autres,  ne  les  pourrons  recueillir,  recevoir, 
cacher,  ni  latiter  en  leurs  maisons.  (76.) 


Mort  Ochosic.  sa  mère  enrage 

Et  meurdrit  le  royal  lignage. 

Fors  Joas,  i|u'on  va  latitant. 
0567,  rEERT  P.  DK  VanERS,  /,•  Tropye  d'Anl.  de 
Croij,  Poés.  fr.  des  xv»  et  xvi»  s.,  tu,  139.) 
Qui  latitent  et  cachent  leurs    meubles 
(BuGNYON,  Lolxabrog.,  p.  499,  éd.  1374.) 

Les  autres  banqueroutes  dignes  de  pn- 
gnition  exemplaire,  qui  se  font  par  dol  et 
fraudes  de  cciilx  qui  n'ayant  souffert  au- 
cune perte  latittent  malicieusement  leurs 
biens,  feignent  doleusement  des  hypothè- 
ques et  après  ladite  latittation  ou  transport 
de  leurs  dits  biens  hors  nostre  royaume, 
s'absentent  d'iceluy.  {Mandem.  pour  le 
lugem.  des  banqueroutier.'^  frauduleux, 
26  juin  1582.) 

Et  encore  au  xvir  s.  : 


P 


LAT 

Et  par  cet  artilice  recèlent  et  latilent  la  | 
plus  part  des  dictons  et  minutes  de  sen- 
tences, jufîemens,  ordonnances  et  autres 
actes.  (15  juin  1633,  Avert.  du  conseil,  ap. 
Le  Clerc  de  Douy,  t.  II,  1°  6  v»,  Arcb. 
Loiret.) 

—  Réfl.,  se  cacher  : 

Le  suppliant  se  latila  grant  pieça  par 
Paris  en  rues  foraines  et  autres.  {1387, 
Arch.  JJ  131,  pièce  122.) 

Et  en  divers  lieux  se  latita  et  mussa. 
(Juv.  DES  Urs.,  Hist.  de  Chartes  YI,  an 
1383,  .Michaud.) 

Dont  les  sectateurs  et  imitateurs  se  sont 
renduz  fugitifz.  cachent  et  latilent  en  au- 
cunes parties  de  nostre  royaume.  (Ordoim. 
de  Fr.  I"  sur  le  faict  de  là  jusl.,  f»  90  r«.) 

Ets«  oeult  celle  maladie  des  dauTes  tapir 
et  laliUr  es  brebis  ung  an  ou  plus  :  mais 
en  la  fin  convient  il  que  elles  en  meurent. 
(Jeh.  de  Brie,  Bon  Berger,  p.  94,  Liseux.) 

—  Neut.,  se  cacher  : 

Le  roy  d#  Navarre  se  parti  deNormendie 
et  s'en  alla  latitant  eu  divers  lieux,  jusqucs 
a  Avignon.  (Grand.  Cron.  de  France,  les 
fais  du  bon  roy  Jehan,  vil,  P.  Paris.) 

Ledit  roy  de  Navarre  se  partit  secrette- 
ment  de  Normandie  sans  le  sceu  et  con- 
gneu  du  roy,  et  s'en  alla  jusques  en  Avi- 
gnon, latitant  par  divers  lieux.  (N.GiLLES, 
Ann.,  t.  Il,  f  33  v»,  éd.  1492.) 

Aucuns  toutesfois  s'enfuyrent  latitans  et 
eulï  muçans  par  Italie,  flranslat.  de  la 
prem.  guerre  pun.,  à  la  suite  du  Prem.  vol. 
des  grans  dec.  de  Tit.  Liv.,  f°  195^  éd.1530.'' 

LATiTLDiNEL,  adj.,  611  large  : 
Incision  latitudinel.  (H.  db  MONDEvaLE, 
Uichel.  2030,  f  10b=.) 

i.ATOx,  s.  m.,  latin  : 

Qui  1i  a  aprîs  a  parler  laton  ! 
(Du  Presire  mis  au  Lardier,  101,  Montaiglon  et  Ray- 
naud,  FaHianx,  II,  28.) 
Le  gibet  (y)  ail  part  an  ialon  ! 
Magister,  que  veut  il  dire  ? 
(Farce  de  ilimin,  Ane.  Th.  fr.,  II,  349.) 

LATONNEUR,  S.  m.,  celTÙ  qui  parle  latin  : 
Menecies  diz  le  latonneur.  (1323,  Cari. 
d'Igny,  Richel.  1.  9904,  f°  82.) 

Cf.  L.\TINEUR. 

LATRER,  latl.,  V.  n.,  aboyer  : 

Le  suppliant  oy    leur    chien   lattrer   et 

abahier    très    fort.    (1380,    Arch.    JJ    117, 

pièce  35.) 

LATRIE,  S.  f.,  culte,  service  religieux  : 
Le  servir  (N.  S.)  d'ame  et  de  corps  et  de 
tous  nos  biens,  en  luy  faisant  foy  et  hom- 
maige  par  adoration  de  latrie  qui  estdeue 
seulement  a  Dieu.  (Oliv.  Maillard,  Pass. 
de  N.-S.,  p.  S6,  Crapelet.) 

LATROCïNAL,  adj.,  de  brigand,  de  lar- 
ron : 

Les  princes  et  gouverneurs  des  larrons, 
qui  leurs  collèges  latrocinaulx  avoient 
espandus  par  tout  le  pays,  conspirèrent  en- 
semble. (BouBGOiNG,  Bat.  jud.,  IV,  14, 
6d.  1S30.) 

S'il  eust  peu  mettre  hors  la  main  latroci- 
nalle,  c'est  assavoir  qu'il  eust  peu  chasser 
les  larrons  et  sedicieux  qui  occupoient  la 
cité.  (Id.,  ib.,  IV,  16.) 


LAU 

l.vtrocination,  s.  f.,  brigandage  : 
Et  ainsi  estoit  Judée  toute  pie. ne  de  se- 
dicieux et  de    lalrocination.  (Bourgoing, 
Bat.jud.,U,i,  éd.  1530.) 

i.ATROciNEUSEMENT,  adv.,  par  le  bri- 
gandage, comme  un  brigand  : 

Pour  ce  il  pensa  qu'il  n'auroit  plus  de 
garde  ne  administration  de  si  grands  de- 
niers après  la  mort  et  passion  de  son 
maistre,  parquoy  vouloit  travailler  etmettre 
paine  de  faire  provision  latrocineiisement. 
{Le  Bepos  de  conscience,  c.  xxv,  Jeh.  Trep- 
perel.) 

LATTAGE,  VOir  LATAGE. 

LATTE,  voir  Late. 

LATTERRE,  uiot  douteux  présentant  le 
sens  de  lance  : 

Et  la  vindrent  les  champpions  armes 
moult  richement,  et  se  combatirent  en- 
semble moult  durement,  et  rompirent  leurs 
latterres,  et  tant  que  Guillaume  de  Monsi- 
gnon  embrassa  le  sire  de  Chasteau  Vilain 
par  le  corps  et  le  rua  a  terre.  (Le  Liv.  de 
Uaudoyn,  Cte  de  Flandre,  p.  190,  Serrure 
et  Voisin.) 

LATTRER,  VOif  LATRER. 

LATui,  S.  m.,  cachette  : 

Ed  lalui  les  est  alez  traire. 
(Ben.,  D.  de  Nom.,  II,  28322,  Michel.) 

LATuiET,  S.  m.,  cachette  : 

An  pastor  dit  qu'il  s'en  isse; 
Mais  en  loluiet  s'atapisse 
Tant  qu'a  Ini  tort  que  ce  trespast. 
(Be».,  D.  de  Norm..  II,  28i;38,  Michel.) 

LATURELURE,  sorte  dc  refrain  : 

Ea  revenant  du  moulin  ; 

Lalurelure, 
En  refeuant  du  moulin 

L'autre  matin, 
J'alarhay  mon  asne  a  l'hnys, 
Regarday  par  le  pettuys 

Laturflurc. 
Je  rcgariiay  par  le  pertuys 

L'aullrc  matin. 
(Farce  de  Calbain.  Ane  Th.  fr..  H,  111) 

LAU,  leu,  tou,  adv.  contracté  pour  là 
oit  : 

El  fa  (le  cheval)  covers  d'un  lermeil  poile  chicr 
Plus  de  .111.  lens  ferretes  et  Iranchies, 
Par  leu  on  voit  le  poil  reblanchoier. 

(Les  Loh  ,  ms.  Monlp.,  C  161''.i 
Par  leu  on  puet  et  monter  et  descendre. 

(Ib..  f»  isi*.; 

Hais  tau  le  prisl,  la  le  remete. 
(Rercl.  de  Moh.iehs,    Uiserere,   Lxv,  12,  Van 
namel.) 

Et  cil  qui  l'avoient  gardé  (le  corps  de  J.-(^) 

Disoienl  bien  par  vérité 

Qu'il  n'esloil  pas  lau  on  le  niisl. 

(S.  Graul,  C3I,  Michel.) 

Celui  qui  avoil  cnseignié 
Lau  Joseph  avoient  nmcié. 

(li.,  228-.) 

Di  li  lau  il  s'arreslera 
Le  Gl  Alein  alendera. 

(/*..  3127.) 

(Jue  il  vainnent  as  osles  fau  on  vent  les 
dras.  (1248,  Hêgl.  de  la  drap.,  Arcli.  mun. 
Laon.) 


•'£.  (13 


;.•  r.rK 


LAU  737 

Ne  blainche  saie  (ait  il  ail  croie.  (Jb.) 

I.ttt  il  osent  et  puent  ferc. 
(Vie  de  <i.  Alexi,  500,  Rom.  VIII,  p.  173.) 

Leu  il  li  plaira.  (1Î95,  Ch.  d'Aire  en  Art., 

Wailly.) 

Alast  lau  les  pratoreurs  de  le  ville  les 
vaurroient  me  ler.  (1359,  Cart.  Esdras  de 
Corbie,  Richel. 'l.  17760,  f»  51  v».) 

Tout  ly  adm  irtissement  fait  dedens  la 
ville  et  le  bailleuo  de  Corbie  demourronl 
puis  oresenavant  paisiblement  en  lestât 
lau  il  sont  maintenant.  (1361,  ib.,  f  33  r°.. 

Et  manda  partout  lou  il  avoit  seignorie. 
(Liv.  de  la  Conq.  de  la  Moree,  p.  410, 
iiuchon.) 

Sont  convoiteux  de  prendre  par  tout  lou 
il  en  pevent  prendre.  (G.  de  Charny,  Liv. 
de  Cheval,  ms.  Brux.,  f»  102  v.) 

Cf.  Leur. 

■  ir.^ 

LAUBREGE,  VOir  LUHE., 

LAUCET,  voir  Lauset. 

LAUCHE,  s.  f.,  bande  : 

Item  une  lauche  de  pré  ou  pré  des  Col- 
(Ireaux  tenant  a  Adam  Potier  d'une  part... 
et  a  la  rivière  d'autre.  (Fin  xiv"  s..  Dé- 
claration de  la  censiBe  de  la  mairie  de  la 
Chastre,  chastell.  de  Vilri,  ap.  Le  Clerc  de 
Douy,  t.  II,  f"  5  r",  Arch.  Loiret.) 

—  Nom  donné  h  une  sorte  de  brique  : 
Huit  cens  et  demi  de  quarrous  appeliez 
lauches  a   faire  cheminées.  {CompU  de  G. 
Chai-vol,  1438-39,  Arch.  Côte-d'Or,  B  2392, 
f»  38.) 

Bourg.,  Yonne,  lauche,  bande  étroite 
d'un  objet  quelconque.  Une  lauche  de  terre, 
une  lauche  d'étolTe.  L'ne  lauche  de  pain, 
de  veau,  de  mouton.  Dijonnais,  louéche, 
bande  de  terre  soulevée  et  retournée  par 
la  charrue.  Auxerre,  une  loiche  de  veau. 
LAUDABLE,  adj.,  louable,  glorieux  : 
Et  dist  cestui  moine  qui  ceste  ystoire 
compila,  que  pour  ce  que  est  laudable  la 
vouloit  escrire.  (AlMÉ,  Yst.  de  H  Norm., 
IV,  44,  Champollion.) 

Cellui  doit  bien  estrc  nommé  roy  de  qui 
bonne  et  laudable  renommée  est  publiée 
durant  sa  vie.  (Demandes  du  roi  Charl.  VI, 
p.  30,  Crapelet.) 

Tout  perissoit  le  temporel 
Estai  et  respirituel 
De  l'église  tant  vénérable, 
Qui  avoit  esté  tant  laudable 
Par  le  terme  d'uict  vings  et  '.su.  ans. 
(Chron.  de   l'Abb.  de  Flore/Te.   1238,  Monum.  pour 
scrv.  à  l'hist.  de  Belg.,  l.  VIII.) 

Moull  preudhons  fut,  juste  cl  laudable. 

(Ib.,  1493.) 
Desirans  ensuir  les  laudables  statuts  et 
ordonnances   faictz  et  passez  par  nos  pré- 
décesseurs. (1457,  Ord.jXiv,  432.) 

LAUDACioN,  -  lion,  S.  f.,  louange  : 

Vous  montaingnes,  resonez  de  laudacion, 
ce  est  de  loenges.  (Bibfe,  Maz.  684,  f»  108'.) 

Pour  nous  induire  a  l'admiration,  con- 
templation et  laudation  de  Dieu.  (FossE- 
TIER,  Cron.  Marg.,  ms.   Brux.,  I,  f»  56  r».) 

Et  ne  te  semble  elle  de  grande  et  de 
haulte  laudcKion  digne,  quand...  (G. 
Chastell.,  Ver.  mal  prise,  p.  531,  Bu- 
clion.) 


93 


73« 


LAU 


Vous  moDtagDes,  raisonuez  de  laudation, 
c'est  a  dire  louenge.  {Bible,  Esaye,  ch. 
43.  éd.  13i3.) 

—  Approbation  : 

Laudation  ,  approbatioQ  ,  coavention  , 
promesses.  (1441,  .Vrch.  P  1360,  cote  885.) 

LAUDATEUK,  S.  m.,celi  i  qui  loue  : 

C'est  rray  honoear  quant  oouâ  soDiiies  fadeurs 
De  biens  exquis  et  en  sont  loudatnrs 
L'œurre  et  TefTert,  non  poin-.  faveur  commise. 
(Contredielt  de  Songeereux,  i"  loi  r»,  éJ.   l.'iSO.) 
Et    laudateur,  je   diz    infaliguable,   de 
leurs  prouesses  et  glorieulx  faicts  d'armes. 
(Rab.,  1.  III,  prol.,  éd.  1552.) 

LAuoATOiRB,  adj.,  digne  de  louanges  : 

Poésies  fictoires, 
>arratoires. 

Des  niaoTais  accusatoires, 
''     Des  bons  ■■' -■''ïàiandatoires. 
"•    Jif  jiwtftfan,  r 

(jl    Pour  Icûfi  faii  justifier. 
(/»i.  Cbartier,  l'Espérance,  p.  370,  éJ.  IGIT.) 

.Messeigneurs,  vie  laudaloire 
Vous  doint  le  jj  ant  dieu  infiny. 
Urt.  des  Apost..  toI.  I,  P  Sg"",  cJ.  1537.) 

A  la  jon  me  laudaloire 

Qai  s'appelle  feste  pascalle... 

(/*.,  ('  69^) 

1.  LAUDB,  S.  f.,  louange,  éloge  : 

.Moult  en  fu  granz  joie  et  graaz  latide. 
(EvHAT,  Genèse,  llichel.  liio",  f  31  v°.) 
Toutes  ces    choses  doient  faire  a  grant 
laudes.  (Liv.  de  M.  Pol,  ch.  cxix,  Pauthier.) 

—  Heure  canoniale  : 

Leur  pleut  ouyr  unes  laudes  faictes  a 
l'hoDoeur  de  Nostre  Dame.  (J.  d'ADTON, 
Chron.,  Richel.  3081,  f"  61  v».) 

â.   LAUDE,  S.  m.  ? 

A   la    relation   du   conseil    des   laudes. 
(1336,  Reg.  cons.  de  Limog.,l,  208,  Ruben.) 
Xora  propre,  Laude. 

3.  LAUDE,  voir  Laide. 

LAUDESiENT,  S.  m.,  louange  : 

Tu  deusses  avoir  honte  de  mettre  a  lau- 

demenl   tes  gestes  deshonnestes.  (Intern. 

Consol.,    II,   VI,  Bibl.    elz.)   Impr.,  l'aude- 

ment.  L'édit.  de  1498  donne  :  a  l'endeoant. 

LAUDUMiNiES,  S.  f.  pi.,  lods  et  ventes  : 

Avecques   les  hommages,   vasselages  et 

feautez,  bois,  prez,  eaues,  pastures,  l'ours, 

moulius,    lauituminies,    ceusives,    rentes, 

honneurs  et  dignités.  (1374,  On/.,  vi,  104.) 

LAULTIER,  voir  ALTIER. 
LAUNCEGAIE,  VOlr  LaNCEGAIE. 

L\u.\CELEiE,  voir  Lamcelrb. 
i.AU.NÇGUN,  voir  La-nçon. 
LAUNDE,  voir  La.nde. 

LAIJNDIE,   voir  LANOIB. 

t-AUNDo.M,  voir  Landon. 

LAUNE,  s.  m.  ? 

Perret  Vivian...  vit  la  Moireau  que  l'an  i 
avoit  mené,  qui  aveit  la  main  eenestre 
fendue  au  laune  et  navrez  au  col.  (1278, 
fleg.  du  Part.,  Arch.  J  1034.) 


LA" 
X"»'  «  •  LAU 

^^  ce 
LAUNGNE,  voir  Laigxe. 

LAUQUE,  S.  f.  î 

En  chacunne  pierre  de  luinne  a  Cliauni 
doit  avoir  .XXI.  livres  et  un  quarteron  juste- 
ment en  lauqiies.  (1410,  St.  delà  drap,  de 
Chauny,  Arch.  iiiuu.  Chuuny.) 

LAUR,  voir  Laob. 

LAURE,  s.f.,  laurier: 

...  Kstoit  Taiuqucar,  et  chapeau  luy  Jouna 

De  Terto  laure  dont  son  chief  aorua. 

(0.  DE  S.  GtLAis,  Eneid.,  Richel.  861,  f°  46''.) 

LAURÉ,  adj ,  de  laurier  : 

Que  digne  il  est  de  lauree  comoune. 
(J.  BODCHET,  Ep.  fain.,  lxiiii,  éd.  1545.) 
Du  chef  tomba  sa  couronne  lauree. 
(Cl.  Mae.,  Met.  i'Ov.,  I.  II,  p.  86,  éd.  159G.) 

—  Lauréat  : 

Ou  fut  poète /aMr(,'.(N0GulER,//(S(.  Tolos., 
p.  46,  éd.  1336.) 

LAUREÉ,  adj.,  couronné  de  lauriers: 
Entre  les  corps  laureez  et  p.ilrnez. 
De  bon  renom  comblez  et  embasmez 
Cestuy  désert,  armes,  tillre  et  blason. 
(Cketin,  (.7ian/s  roy.,  C  44  t",  éd.  15*27.) 

1.  LAL'RiN,  adj.,  de  laurier: 

Et  faites  buUir  en  olie  laiirin.  (Ornatus 
mulierum,  ms.  Osf.  Ash.  1470,  f  277'.) 

Oile  taurin.  (Brcn  de  Long  Borc,  Cy- 
rurgie,  ms.  de  Salis,  f»  93''.) 

Oile  taurin.  (1339,  Journ.  de  la  dép.  du 
R.  Jean,  Douët  d'Arcq,  Compt.  de  l'argenl., 
p.  207.) 

L'huyle  taurin  est  de  si  vil  prix,  qu'il  ne 
se  sophistique.  (Briçon  Baudeiion,  Para- 
phrase sur  ta  Pharmacopoee,  p.  330,  éd. 
1612.) 

2.  LAURiN,  S.  ni.,  serpolet  : 
Serpillum,  herba  quae  gallice  taurin  di- 

citur.  {Exlr.  d'un  ms.  du  ix'  siècle,  ap. 
Litlré,  Journ.  des  Sav.,  fév.  1859,  p.  93.) 

LAURON,  s.  m.,  peuplier  noir  : 
Agirus,  Populus  nigra.  Peuplier  noir,  que 
aucuns  nomment  du  Lauron.  (G.  Est.,  De 
lai.  et  grœc.nom.  arbor.,e\c.,p.5,  éd.  1S47.) 

LAUSENGIER,  VOif  LOSENGIER. 

LAUSET,  lausset,  laucet,  s.  m.,  ce  qu'on 
paie  pour  faire  aiguiser  les  instruments  de 
labourage  : 

Dedimus  ad  acapitum  Bernardo  Escot 
totam  fabricam  suam  loci  de  Brossis  acuendi 
vomeres,  relhas  et  pics,  et  totum  lausset, 
et  alla  qu;c  ad  dictara  fabricam  pertine- 
bant...  ita  quod  nullus  prœter  eum  et 
successores  ejus  haboret  licentiam...  reci- 
piendi  laucet  seu  habendi  quod  pro  acuen- 
dis  vomeribus  seu  relhis  débet  recipi. 
(Ch.de  1266,  ap.  Duc,  Laucet.) 

Fiat  (assignatio)  infabrica  sive  laiisetdie- 
torum  locorum  de  Mouteguiscardo,  de  Vil- 
lafranca,  et  Campiuasii.  (1343,  Arch.  JJ  74. 
p.  232.) 

LAUsiME,  lausisme,  lauzeme,  s.  ni.,  con- 
sentement, permission,  accord  : 

Sans  obtenir  lausisme  ne  licence  du  sou- 
verain. (1389,  Arch.  JJ  146,  pièce  223.) 

—  Droit  payé  à  celui  dont  relève  un  do- 
maine qu'on  vend  ;  le  droit  de  lods  : 


LAV 

Avec  ce  retindrent  iceulx  religieux  et 
couvent  en  ladicte  ville  de  Saint  Sever  et 
généralement  en  toutes  les  terres  et  posses- 
sions aeulx  apparteuans,  toutes  les  leides, 
péages,  couslurues,  ventes,  lausimes,  pre- 
parances,  tous  les  liefz,  cens  et  autres 
droitz  quelxcDn<iues.  (1461,  Ord.,  xv,  284.) 

On  impose  a  icellui  Jehan  Aubert  i[ue  lui 
estant  viguier  de  Baiguolz  avoit  approprié 
a  lui  plusieurs  laazemes  de  la  dite  viguerie, 
sans  en  rendre  aucun  compte.  (1462,  Arch. 
JJ  198,  pièce  336.) 

LAUSISME,  voir  Lausi.me. 

LAUSSET,  voir  LA0SET. 

LAUSTE,  voir  Laouste. 

LAUTRIN,  s.  m.  i 

A  Henry  Fribert  pour  brouetes,  escoppes, 
arbre  et  lautrin  par  luy  livrez.  (1318,  Doc. 
relatifs  d  la  /ondalion  du  Havre,  p.   106, 

Steiihano  de  Merval.) 

LAuvE,  S.  t.,  mot  douteux  exprimani 
l'idée  de  situation  misérable  : 

Lesquels,  par  glaive  et  fer,  succura- 
berent  le  plat  pais  de  Flandres  et  le  mirent 
en  aussi  basse  lauoe  que  jamais  avoit  esté 
para  vaut.  (Molinet,  Chron.,  ch.  cxcrv, 
Buchon.) 

LAUVYERE,  VOif  LaVIERE. 

LAUZE,  S.  f.,  pierre  plate,  espèce  d'ar- 
doise qui  sert  à  couvrir  les  toits.  Ce  terme 
est  très  usité  en  Dauphiné  pour  signifler 
des  pierres  plates  servant  à  couvrir  non 
pas  les  toits,  mais  les  murs  de  clôture. 

Cf.  Lauziere. 

LAUZEME,  voir  Lausime. 

LAUZIERE,  S.  f.,  poutre  sur  laquelle  se 
placent  les  lauzes  : 

Pour  asseoir  les  boutans,  lauzieres,  jam- 
bages, simaises  et  aboutees  de  cheminées. 
[Coul.  de  Gorze,  xiii,  24,  Nouv.  Coût,  gén., 
Il,  1090.) 

Cf.  Lauze. 

LAVACHE,  voir  LAVASSE. 

LAVAGioN,  -  lion,  s.  f.,  ablutioD,  purifl- 

catiou  : 

I.i  doulz  Jhesus  fist  nostre  redempcion 
Et  nous  sauva  p.ir  certiiiu  i-onvenant 
Que  de  b  tptesme  ayons  tavacion. 
(K.  Deschami'S,  I>o,-s.,  llichel.  840,  f»  117^.) 

Abluciou  et  lavacion  des  aiilUers.  (1464, 
Ord.,  XVI,  267.) 

Les  sept  laimtions  sont  les  sept  sacre- 
meus.  (FosSETiEii,  Cron.  Marg. ,ms.  Brux., 
II,f«29  r°.) 

Assidue  lavation  d'iceluy  (viu  rosat) 
conforte  les  gencives.  (AiiNOUL  de  Ville- 
NovE,  Trésor  des  pauvres,  f"  119  v»,  éd. 
1381.) 

LAVACRE,  laivaicre,A.  m.,  fonts  baptis- 
maux : 

L't  les  Ittvacres  curre  et  les  poissons  par  mer. 
(Ckarlem.,  127,  Koschwitz.) 

—  Bain,  baptême  : 

(Ju'ilz  sontaromatises  suflisantementpur 
le  lavacre  de  régénération  es  sains  fons  de 
batesme.  {Orose,  vol.  I,  f»  65^  éd.  1491.) 


LAV 


LAV 


l    LAV 


739 


O  Eustache,  lu  es  bien  enreiix,  puisque 
tu  as  pris  le  lavacre  de  ma  Rrace.  {Violier 
des  Uist.  rom.,  c.  xcvii,  Bibl.  elz.) 

De  quoy  nie  sert  ce  bnin  et  lavacre  dont 
vous  usez  ?  Quelle  utilité  Di'apporte  t  il  qui 
suis  lavé  et  l)aplisé  au  nom  du  S.  Esprit  ? 
(Maum.,  Eiiv.  de  S.  Just.,  f»  61  r»,  ('d.  1594  ) 

Va  empereur,  aprc»  le  saint  lavacre, 
OlBciant  comme  ecclesiasliciiae. 
Le  calice  garny  du  corps  mislicqne 
Peoll  prendre  a  nn  quant  il  fail  le  dyacre. 
(Maxikib.v,  l'Arrexl  du  roy  des  Romains, Poés.  fr. 
des  Xï«  et  xvi*  s.,  VI,  154.) 

Ce  mot  est  donné  comme  féminin  dans 
le  Voc.  austras.  de  D.  J.  Fr.,  qui  dit  : 

Laivaicre  d'iauwe  (nne).  Ine  lavasse, 
une  grosse  nuée,  une  grande  pluie,  qui 
lave  bien  la  terre  et  fait  du  tort  aux 
vignes. 

LAVAiCHE,  s.  f.,  lavoir,  lieu  où  l'on 
lave  le  linge  ; 

Lesquelles  femmes  et  filles  travaillans 
en  ladite  mare  ou  lavaiche  pour  la  nes- 
toier.  {1472,  Arch.  JJ  197,  pièce  218  ) 

LA  VAILLE,  s.  f.,  lavufe  : 

En  tavaille  de  jambes  a  meseaulx. 
(ViLLOK,  Grand  Test-,  Ballade,  Joaanst.  p.  92.) 

De  nous  ont  patiemment  enduré  des  in- 
jures, plus  que  dix  Iruyes  ne  bovroient  de 
lavailles.  (Rab.,  V,  IS,  éd.  1364.)" 

—  Eau  servant  à  laver  : 

Et  l'appelle  on  plomb  de  lavaille  pour  ce 
qu'on  le  lave  es  mares  ou  se  fait  l'esbroue- 
ment  de  l'or.  (De  Pinet,  Pline,  xxxiv,  16, 
éd.  1366.) 

—  Médecine  servant  à  Javer  le  corps  : 
Donques  il  faut  différer,  jusques  a  ce  que 

ccste  rinceure  et  lavaille  en  soit  dehors,  et 
que  le  disner  ne  rencontre  ledit  bouillon. 
fJouB.,  Err.  pop.,  2'  p.,  cb.  17,  éd.  1587.) 

LAVAL,  adv.,  en  bas,  à  terre  : 

Qui  fust  en  sel  chafaot  lavai. 
(Bretei,,    Tourn.  de  Chaut..  3596,  Delmolte.) 

Ces  bamois  cy  sont  ilz  pourrys  ? 

Ces  salades  nous  siéent  ilz  mal  ? 

Sont  ces  brancs  a  ner  lavai  ? 
(Gbeeaii,  Mitl.  de  la  Pa$s.,  27"iO,  G.  Paris.) 

Vcndosrne  pour  le  chief  prcniior, 

JuTcnel,  Preclgny,  l.aval, 

Coasinot  avec  Chevalier, 

El  t'ens  Don  a  mettre  lavai. 
(Martial,   Yigil.  de  Cliarl.  17;,  I,  220,  éd.  1744.) 
Cf.  Aval. 

LAVANCK,  S.  f.,  action  de  laver,  de  pu- 
rifier : 

Ablutio,  lavance.{Gloss.  lat.-gall., Rithel 
1.  7692,  et  Catholicon,  Bibl.  Quiniper.) 

—  Eau  qui  a  servi  à  laver  : 

Quant  ancun  tastera 
De  la  dicte  ean,  et  giectera 
/Avance  sur  ce  perron  cy, 
Tantost  sera  l'air  tout  nercy. 
(Roi  Rerk,  (Xuv.,  m,  23,  Quaircbarbcs.) 

LAVANCHE,  voir  LiVESCHE. 

LAVANDERESSE,  -  dresse,  S.  f.,  rela- 
veuse : 

Lavendresse.  (1383,  Xoyon,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 


LvvANDERiE, -endwie,s.  f.,  buanderie: 

Et  qne  se  fust  fait  balier. 
Bien  bucr  et  1res  fort  laver 
En  sa  très  grant  lavendene. 
fnF;r.oii,LEvii.LE,  Trois  Pelerinaiges,  f'IOî"",  impr. 
Instit.) 

Il  est  encore  usité  dans  la  Suisse  ro- 
mande, notamment  à  Nenchâtel. 

LAVANDiER,-  vendier,laiv.,  s.  m.,  blan- 
chisseur : 

Simons   li  lavendiers.    (1.113,  Trav.  aux 
ehât.  des  C.  d'Art.,  Arch.KK  393,  f»40.) 
L'en  Toit  souvent  que  laivandirr 
Font  leurs  draps  sur  le  gravier 
Laver  premiers  en  l'eane  froide. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Itichel.  810,  f  3ST=.) 
Ce  Regnauld...  dépouilla  tellement  la  fa- 
mille de  nostre  monastère,  et  signamment 
encor  de  nos  laboureurs,  charpentiers,  ta- 
vandiers  et  pescheurs.  (Chose  mem.  escr. 
p.  F.  Bicher,  p.  203,  Cayou.) 

—  Officier  qui  était  chargé  chez  le  roi 
de  faire  blanchir  le  linge  : 

Jehan  de  Ternay,  lavandier  du  corps  de 
S.  M.  {Dép.  du  R.  de  Nav.,  av.-juin  1581, 
Arch.  Basses-Pyr.  B  63.) 

Nom  propre,  Lavandier. 

LAv.\NT,  adj.,  qui  lave,  qui  purifie  : 

0  fontaine  clore  et  lavans. 
(liENCL.    DE    JIoiLiEKS,    Misercre,  cclx,    10,    Van 
Ilamcl.) 

LAVARET,  S.  m.,  sorlc  de  poisson: 
Dedans  le  lac  que  le  Boorget  on  Domme, 
Le  ïavarel  friand  seul  se  renomme 
Haran  d'eau  douce. 
U.  Pelletier  du  JIaks,  la  Savoie,  éd.  1.Ï72.) 

LAVASSE,  lavache,  s.  t.,  pluie  torren- 
tielle : 

En  temps  de  lavasses  et  de  [ileuyes  sou- 
dainnes.  (Girart  de  Rossillon,  ms.  de 
Beaune,  éd.  L.  de  Montille,  p.  379.) 

Les  pluyes  et  terribles  lavaches  furent  si 
grandes  aval  les  cliamps  que  laboureurs 
furent  conslraincts  de  retourner  en  la  cité. 
(MOLINET,  Cliron.,  ch.  lxi,  Buchon.) 

LAv.VTiF,  adj.,  propre  à  laver,  à  purger: 
Soit    sa    viande    laxative     et    tavative. 

(Brun  de   Long  Borc,  Cyrurgie,  ms.  de 

Salis,  f"  89«.) 

Vertu  abstersive  et  lavalive.  (lard,  de 
santé,  I,  450,  impr.  la  Minerve.) 

Il  fault  que  les  médecines  soient  faictes 
coulantes  et  lavalives.  (Tagault,  Inst. 
chir.,  p.  498,  éd.  1549.) 

Clysteres  lavatifs.  {Practique  de  P.  Bo- 
cellin,  f»  23  r»,  éd.  Lyon.) 

L'air  est  proprement  abstersif,  et  non 
lavatif.  (Jean  de  Champeynac,  Phisique, 
p.  366,  éd.  16'a.) 

LAVAToiRE,  S.  m.,  licu  OÙ  l'on  lave, 
où  l'on  se  lave,  lavoir,  piscine  : 
Mon  corps  n'est  pas  lavaloire 
On  l'on  jette  tontes  eaux. 
(.Vaiii-de-Vire  de  }.  Le  lloiix,  xviii,  Jarob.) 
Laquelle  eau  vient  coulant  par  un  canal 
de  cuivre  dans  un  lavaloire  qui  est  hors 
la  mosquée,  afin  que  les  Turcs  se  lavent 
auparavant  que  d'y  entrer  pour  faire  leurs 
prières.  (Voyag.  du  S.  de  Villamont,  p.  489, 
éd.  1398.) 


t  ïol  reciwrc  Chg  de  Siloé  tant  bien  orné 
pais  (i  sen  fredre  val,  l'Hudrotherapeutique, 
p.  55,  (S- 

tonjà.oarc  bien  _  ^  lavatory  ;  a  place,  or 
vessel,  to    (Gi'o'jn.  (Cotgb.,  éd.  1611.) 

Lavaloire  :"'  "?  Lavatorio.  (C.  Oodin,  éd. 
1660.)  ^ 

—  En  parlicnlier  .onts  baptismaux  : 
Entour  celuy   temps  Hachardus  roy  de 

Frise  devoil  estre  ba])tizié  et  avoil  ja  .1. 
pié  ou  lavaloire...  (Légende  dorée,  Maz. 
1333,  f»  318^) 

—  Lavement  : 

On  fera  un  lavaloire  avec  du  vin  blanc. 
(  Louis  Goyon,  le  Miroir  de  la  beauté,  II, 
437,  éd.  1613.) 

LAVE,  laive,  layve,  lesve,  s.  f.,  pierre  de 
grès,  plate  et  de  forme  irrégulière  : 

Pour  charroier  celle  layve.  (1312,  Compt. 
du  dom.  de Mahauld' Artois,  \\\eA\e\.  85S1.) 

Chemins  communs,  terre,  laive,  areigne, 
pierres  et  autres  chouses.  (12  août  l;}76, 
Letl.  de  Phelippe  duc  de  Bourg.,  Arch.  mun. 
Montbard.) 

Pour  quatre  toises  de  laive  pour  mettre 
sur  ladite  vis.  (31  janv.  1382,  Quitt.  de 
Perrenot,  recouvreur,  Arch.  mun.  Dijon.) 

Quiconques  a  mestier  de  traire  pierre 
ou  Jest)e.s.  (Fin  xiv  s.,  Coul.  de  Chalillon, 
ap.  J.  Garnier,  Charl.  bourg.,  I,  371.) 

Diz  bouchoz  de  pierre  es  deux  pignons 
pour  porter  les  sablières  et  couverte  de 
layve.  (Ouvr.  fais  d  Dole,  1415-16,  Ch.  des 
compt.,  B  1386,  Arch.  C.-d'Or.) 

Que  si  quelqu'un  esloil  si  estourdy  que 
de  se  venir  donner  par  le  nez  de  ceste 
perche,  ou  qu'il  oubliât  que  ce  signal  le 
preservoit  de  quelque  mal,  quand  mesmes 
on  le  vous  assommeroil  de  pierres,  laives 
et  ardoises,  seriez  vous  d'advis,  seigneur 
Pastorelli,  qu'on  fist  une  ordonnance  ou 
statut,  par  lequel  on  deffendroit  aux  cou- 
vreurs de  plus  mettre  telles  perches  ? 
(Cholieres,  Apresdisnees,  vin,  !»  287  r", 
éd.  1587.) 

Fr. -Comté  et  Morv.,  lave,  dans  le  même 
sens.  Berry,  lave,  dépôt  limoneux  d'une 
inondation. 

LAVEDENT,  s.  m.,  cau  dentifrice  : 

Un  lavedent,  faisant  cesser  toute  douleur 

des    dents.  (G.    BoucuET,   Serees,  IV,  87, 

Roybct.) 

LAVEMAiN,  adj.,  où  l'ou  sc  lavc  les 
mains  : 

Uug  petit  bassin  lavemain.  (1474,  Inv. 
des  bagues  de  Gabrielle  de  Lalour,  Ann.  de 
la  Soc.  de  l'bist.  de  Fr.,  1880,  p.  292.) 

Un  bassyn  lavemain.  (1507,  Inv.  des 
meubl.  du  duc  de  Bourg.,  Cab.  hist.,  l.X, 
305.) 

—  S.  m.,  bassin  où  l'on  se  lave  les 
mains  : 

Deux  petiz  lavemains  a  bec.  (Compt.  du 
H.  René,  1471-72,  p.  245,  Lecoy.) 

Un  lavemains  fort  bien  ouvré.  (l.')20. 
Invent.,  Arch.  Ciir.,  Not.,  Bris  Charrier.) 

Ung  lavemains  de  cuyvre.  (1363, /tiK.  d« 
mob.  des  chat.  d'Apchoneld'Ouches,  Méni. 
et  Doc.  sur  le  Forez  publ.  par  la  Soc.  de 
la  Diana,  1881,  p.  282.) 


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LAV 


LAV 


LAV 


Pays  de   Hray,  lavemain, 
quel  les  domestiques  so  lai 

lez  de  lauda 

LAVEMENT,  s.  ni., actioiHite,  Esay-ablii- 
lion  :  r 

Lacemenz.  (S.  Bebx.,  Sel  ,  ms.,  p.  73, 
ap.  Ste-Pal.)  Lat.,  lavalio. 

Mes  confors,  mes  esba),- '.icns 
ScroDt  les  souspirs  eunnjcuU, 
Les  plears  el  amers  larraiiits 
Qne  je  donneray  a  mes  yenli. 

(J/ij/.  du  fiel  test..  3012,  A.  T.) 
Receroir  le  lavement 
Pc  baptesme. 

(Uipl.  de  S.  Clcm-,  p.  S7,  Abel.) 

Lavement  de  la  teste.  (Jard.  de  santé,  I, 
427,  impr.  la  llinerve.) 

lavement  de  voarres ,  lasses ,  potz. 
(Bkacspobt,  ilonotessaron,  p.  183,  éd. 
J552.) 

Ceus  de  la  persuasion  de  Mahomet  vien- 
nent a  ce  fîoulfe  faire  leurs  oraisons  et 
puis  se  b»i{iner  el  laver  de  oeste  eau  ma- 
rine, pensans  par  tels  lavements  appaiser 
Tire  de  Dieu.  (Thbvkt,  Cosmogr.,  111,  12, 
éd.  1SS8.) 

Gargarisme  est  une  liqueur  appropriée 
an  lavement  de  la  bouche.  (Paré,  ÛBm»., 
X.W,  XXXVII,  Malgaigne.) 

Il  (Noire-Seigneur)  receul  le  très  sainct 
lavement  du  baptesme  au  Jordain.  (J.  de 
MosTLYARD,  Hiéroglyphiques  de  Jan  Pierre 
Yalerian,  xxii,  14,  éd.  1613.) 

Le  lavement  des  corps  et  l'usage  des 
bains  ne  soit  pas  fréquent.  (Fr.  de  Sal., 
Régi,  de  l'Instit.  des.  Aug.,  c.  17.) 

LAVEN.\CIEH,   S.   m.  ? 

25  francs  du  petit  Auberl  d'Audernay 
pour  une  composition  faicle  a  ilgr.  pour 
certain  argent  qu'il  avoil  pris  en  un  meix 
a  Andernay  qui  esloit  a  Cellesson,  lavena- 
cier  dAndernav.  (1383-83,  Arch.  iMeuse  B 
493,  f»  39  v.) 

LAVE.VD.VGE,  S.   RI.    ? 

.VI.  garbes  de  lavendage.  {Liv.  des  jurés 
de  S.-Ouen,  !'  47  r»,  Arch.  S.-lnf.) 

LAVENDERIE,  VOif  LaVANDERIE. 

LAVENDiER,  voir  Lavandier. 

LAVENDRESSE,  VOir  LAVANDERESSE. 

LAvEOiR,  lavoir,  lavoer,  lavouer,  la- 
vouher,  tavoier,  s.  m.,  bassin  où  l'on  se 
lave,  où  l'un  lave  : 

Les  leus  près  de  aive  et  qui  s'arousent 
de  aive  et  en  baingz  et  en  tavoers.  Un- 
trod.  d'aslron..  Riche).  1353,  f»  18\) 

La  seconde  chose  est  veraie  confession 
qui  est  li  lavoiers  ou  l'en  se  doit  souvent 
laver.   (Laur.,  Somme,  .Maz.  809,  f»  149".) 

Si  r'esloient  li  lavouers  esquels  l'en  la- 
voit  les  pies  et  les  entrailles  des  sacre- 
fices.  (GciART.  Bible,  Trois,  liv.  des  R., 
XIV,  ms.  Sle-r.en.,  f»  172^) 

Dedans  le  lareoir  lavées. 
(Macé  de  la  Cbabitk,  Biklr,  Rirbel.  iOI,  f»  US'.) 

.1.  bacin,  .i.  lavouer.  (1349,  Compte  de 
Nicol.  Bracque,  Arch.  KK  7,  f»  54  r».) 

llng  lavouer  petit,  c'est  assavoir  chauf- 
felle  et  ba?sin  d'argent  veré.  (1380,  Inv.  de 
Ch.  Y,  2224,  Labarle.)  j 

Pots  de  cnevre  et  caudrons,  chaudires  el 


poyelles,   basins,    lavoirs    et   escumoirs. 
{Dialog.  fr.-flam.,  f- 2%  Michelant.) 
Et  on  refectoner 

Disnent  lont  temps  on  a  beau  lavouer. 
(Chr.  de  Pis.,  du  de  Poissy,  Richel.  83S,  f»  76'.) 
.1.  lavoir  el   un  bacin.  (1385,   Reg.  du 
Chap.  de  S.-J.  de   Jerus.,  Arch.  M.M   28, 
f»  101  vo.) 

Le  lavouher  a  draps.  (14G3,  Compt.  de 
l'aumosn.  de  S.  Bertkomê,  f^'  112  v,  Bibl. 
la  Rochelle.) 

Ung  lavouer  ^a  mains.  [Compt.  du  R. 
René,  1471-72,  p.  242,  Lecoy.) 

Tu  feras  aussi  un  lavoir  d'aeraiu  avec 
son  soubassement  laver.  (Le  Fevre  d'Est., 
Bible,  Ex.,  xjix,  éd.  1334.) 

—  Adj.,  qui  sert  à  laver  : 

Un  pot  lavouer  de  cuivre.  (1332,  Arch. 
P  1362=,  pièce  1069  ;  et  1396,  Arch.  MM  31, 
f»  228  V.) 

Le  suppliant...  print  en  la  ville  de  The- 
rouenne  deux  chauffrettes  que  on  nomme 
au  lieu  pos  lavoirs.  (1416,  Arch.  JJ  169, 
pièce  324.) 

Metz  de  l'eane  ou  pot  lavoir 
El  appreste  bassin  et  toualle. 
(Gbeban,  MijsI.    de  la  Pass.,  Ars.  6431,  f''  191".) 

Plats  bachins  et  deux  potz  lavoirs.  (1521, 
Inv.  de  Franchois  de  Meleun,  Soc.  des 
antiq.  de  Morinie,  102'  liv.,  1877.) 

i.AVEOR,  -  vor,  -  veur,  -  vur,  -  veour, 
-  voour.  adj.,  qui  sert  à  laver  : 

Tenir  le  bacin  ou  il  lavera  ses  mains  et 
la  touaille,  et  avoir  ledit  bacin  et  ladite 
touaille  et  le  pot  laveur  si  tost  que  lavé 
y  aura.  (1393,  Denombr.  dubailt.  de  Caux, 
Arch.  P  303,  2'  p.,  f»  34  v».) 

Trois  petites  touailles  a  laver  au  pot 
laveur  branlant  a  une  chaîne  de  fer.  (141ij 
Lotties,  Arch.  Grossœuvre.) 

—  S.  m.,  sorte  de  vaisseau,  de  bassin  : 
De  ço  fist  Salomon  tuz  les   vaissels  de 

araim  el  temple  e  neis  le  grant  lavur  que 
l'um  apeled  mer  d'araim.  (Rois,  p.  147, 
Ler.  de  Lincy.) 

Allutia,  lavurs.  (Neck.,  ms.  Bruges  ; 
Scbeler,  Lex.,  p.  87.) 

Aparellier  de  l'eau  el  lavor  por  laver. 
(Règle  de  Citeaux,  ms.  Dijon,  f»  lOO  r°.) 

•  II.  bachins  et  .ii.  lavoours  pour  l'esto- 
rement  de  la  maison.  (1307,  Mobil,  des 
Templ.  du  baill.  de  Caen,  Arch.  J  413, 
pièce  29.) 

^illl.  bachins,  .i.  laveout.  (Ib.) 
Bresse,  lavieu,  lavoir. 

i.AVER,  verbe. 

—  Neulr.,  se  laver  les  mains  : 

Apres  que  le  gentil  homme  eut  lavé  avec 
le  seigneur  de  Bernaige,  l'on  porta  l'eau  a 
celle  dame,  qui  lava  el  s'alla  seoir  au  bout 
de  la  table.  (Marg.  d'Ang.,  Hept.,  xxxil, 
Jacob.) 

—  Act.,  laver  le  vin,  le  tremper  d'eau  : 
Le  vin,  tant  lavé  que  vous  voudrez,  re- 
tiendra lousjours  son  naturel,  en  propor- 
tion de  sa  qualité.  (G.  Bodchet,  Serees,  I, 
22,  Roybel.) 

LAVERE.ssE,  S.  el  adj.  f.,  celle  qui  lave, 
qui  purifle  : 


(CoDfession)  La  souveraine  laveretse. 

(Baod.  dkCondé.  Dits,  Ars.  3142,  r  .H'.) 

Lolrix,  laveresse.  (Gloss.  de  Salins.) 

LAVEUR,  voir  Laveor. 

1.  LAVEURE,  S.  f.,  action  de  laver  : 
Empres  le  dernière  laveure.  (Frag.  d'un 

livre  de  médecine,  ms.  Berne  A  93,  f"  4  v«.) 

—  Eau  qui  sert  à  laver  : 

LI  gent  les  (les  pierres  des  géants  d'Irlande)  soloient 
I  laver 
Et  de  l'evc  lor  bains  icmprer. 
Cil  qui  estoient  en^rolé 
Et  d'aucune  enferté  grevé 
Des  laveures  bains  faisoient. 

(Wace,  Brut,  8273,  Ler.  de  Lincy.) 

2.  LAVEURE,  S.  f.,  étoffe  de  mauvais 
teint,  qui  perd  .ses  couleurs  lorsqu'on  la 
lave  : 

Mes  longement 
^'e  se  tient  nule  doreure 
A  envers  d'une  laveure. 
(Gahiier  d'Akras,  llle  et  Galeron,  Rirhel.  373, 
f  296».) 

Aucun  ne  peusl  ou  doit  faire  que  deux 
laveures  de  route.  (1410,  St.  de  la  drap,  de 
Chauny,  Arch.  mun.  Chauny.) 

LAviER,  layvier,  s.  m.,  ouvrier  en  lave  : 
Pour  .xii.  journées  de  layviers  a  traire 

layve  pour  celle  coverture.   (1312,  Compt. 

du  dom.  de  Mahaut  d'Artois,  Richel.  8331.) 
Cf.  Lave. 

L.vviERE,  -  vire,  lauvyere,  s.  f,,  lavure  : 
Ordlnons  quils  preinguient  le  camp  de 
tuis  ces,  quels  qu'ils  soyenl,  qui  desorena- 
vaul  getteront  ou  mettront  lavire,  escovires, 
ou  qu'ils  laisseront  gésir  fumier  devant 
lour  maison  per  trois  jors  intiers.  {Pièce de 
1387,  Rec.  diplom.  de  Fribourg,  V,  7.) 

Ne  geclent,  de  jour  ne  de  nuyt,  aucunes 
lauvyeres,  bordures,  buyees,  eaues  de 
bains.  (Ord.  de  Salins,  1492-1349,  Prosl, 
p.  24.) 

LAVIRE,  voir  Laviere. 

L.wis,  s.  m.,  bavardage  : 
Mes  je  double  trop  les  lavis 
Des  langues  qui  souvent  paroUcnl 
El  qui  les  autres  gens  escoUeut. 
(GiLLOM  i.E  Muisii,  Poés.,  I,  11,  Kerv.) 

LAVOER,  voir  Laveoir. 

LAvoiER,  voir  Laveoir. 

LAVOIR,  voir  Laveoir. 

L.WOLE,  s.  f.? 

Mais  se  Dieu  saull  Bertran,  c'onques  n'ama  esrole. 
Il  lor  vausisl  mieuls  eslre  treslous  en  lor  lavole. 
(CiiT.,  Berlran  du  Guesclin,  17.ïo2,  Charrière.) 
Une  var.  i)orte  :  trcstous  a  la  karolle. 

LA  VON,  voir  Laon. 

LAVOR,  voir  Laveor. 

LAvoTTER,  V.  a.,  fréquentatif  de  laver  : 
On  dit  aussi  que  les  poules  qui  ont  les 
pieds  jaunes  y  sont  fort  bonnes,  leur 
lavant  bien  les  pieds  en  l'eau,  a  la  charge 
de  les  baigner  et  lavoiler  par  après  au  vin 
que  le  patient  voudra  boire.  (Dtr  Pinet, 
Pline,  XXXIII,  éd.  1566.) 


L 


LAY 


LE 


LE 


741 


.vouEH,  voir  Laveoir. 

VVOfllER,   voir  LAVEOlll. 
WOliREE,  s.    f.  1 

ilclliain  qua  nianet  Ouilenrz  la  Lavouree. 
08,  Cart.  de  Montiêraiiwi ,  p.   247,  La- 

"■) 

LAviu-,  lalfru,  lefru,  liefru,a<ii.,  lippu  : 

ÎN'estoit  pas  Irffiis  nn  anscais, 
Vairs  ol  les  ueLs,  jolis  et  gais. 

(Ihirmars  le  Gallois,  107,  Stengel.^ 

Le  nés  ot  rebifé  et  le  menton  laiTU. 

iDoon  de  Maienee,  9i'i-2,  A.  V.  i 

Simon  Fauviaus  le  liefnis. 

(Poil.  fr.  av.  1300,  t.  IV,  p.  13S9.) 
La  bouche  qui  est  ouverte,  comme  ont 
communément    les   Franconiens    laffruz, 
signifie   l'honme  audacieux.  (A.   Du  MOU- 
LIN, Chirom.,  p.  125,  éd.  1638.J 
Cf.  Levreds. 

L.VWOUR,  s.  m.  ? 

Car  nn  angle  iriionour 
De.'^queotea  nnc  nue,  qui  tint  inoiill  graut /uvrar. 
(Jbh.  DE.'i  Pbeis,  Geste  de  t.ieije,  lOi-26,  Sclielei, 

Gioss.  philol.) 

LAx,  voir  Las. 
LAx.ATiQUE,  adj.,  làche  : 

.sotz  llenolins,  laxaliques  droncquars. 
Vous  estes  dignes  que  l'on  vous  luaiuc  paislre. 
(3"  chans.  sur  le  siège  de  Méziére,  ap.  Ler.  de 
Lincy,  Ch.  hisl.  fr.,  II,  7.ï.i 

LAX.»  •■■ION,  S.  f.,  laxité,  relâcliement  : 
L'nau  de  citrulle  lasclie  le  ventre  par  une 

taxation   bonne.  (Jard.  de   santé,  I,   146, 

impr.  la  Minerve.) 

Si  est  tel  remède  laxatif  très  utile  pour 
le  ventre.  Et  se  naturelement  telle  JaaîaJJon 
faire  ne  se  peult  soit  fait  artificiellement 
par  ung  suppositoire.  (Remède  contre  fièvre 
pestilencieuse.  Robinet.) 

LAXEu,  V.  a.,  perriicttrc  ; 

La  viande  et  usaigc  des  chairs  etpoissons 
n'a  point  esté  taxé  ne  permis  aux  honmes, 
sinon  jusques  après  le  déluge.  (SecondVol. 
des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  kar.,  I"  350  v, 
éd.  1519.) 

—  Délivrer  : 

Souliz  umbre  de  quelzconqucs  marques, 
contremarques,  ou  représailles  qui  pour- 
roient  estre  cy  après  taxées  et  declairees 
entre  les  villes,  communautez  et  raarchans 
particuliers.  (1483,  Ord.,  xix,  276.) 

LAxiEN,  s.  m.,  chaume  î 

Mettre  de  laxien  de  trois  onglées  de 
hault  au  toict  du  chastel  de  Morley.  (lol4, 
Arch.  .Meuse  B  2760,  2'  cah.,  f»  26  r».) 

.laquot  Huguenin  met  le  (aa;ien  en  hottes 
pour  le  conduire  a  Bar.  {Ib.,  f"  27  r".) 

1.  LAY,  voir  L\i. 

2.  L.\Y,  voir  LÉ. 
.3.  i.AY,  voir  Loi. 
LAYAiVS,  voir  Laiens. 
LAYCAL,  voir  Laicai,. 

LAYCEAU,  VOirLAICEL. 

i,.\YDE,  voir  Laidk. 


LAYE,  voir  Laik 
LAYEE,  voir  Laiee. 

LAYEMENT,  VOir  LaIE-VENT. 

1.  L.WEK,  voir  Laier. 

2.  LAYER,  voir  Lier. 
LAYET,  voir  Laiet. 

LAYETK,  voir  LAIETE. 

Ij.vyeub,  voir  Laor. 
i^AYNEUx,  voir  Laneux. 

LAYRAN,  s.  m.,  sorte  de  mesure  pour 
le  vin  : 

Cinq  cestiers  orge  et  quatre  layrans  vin. 
f  Charges  du  couvent  duS.-Esprit,  avr.  1635, 
Arch.  év.  Beziers.) 

L'orge  a  quarante  solz  le  ceslier  et  le  vin 
vingt  solz  le  layran.  {Ib.) 

LAYSANT,  voir  Laissant. 

LAYSSE,  voir  LAIS.SE. 

i^AYTON,  voir  Laiton. 

LAYVE,  voir  Lave. 

LAYviER,  voir  Lavier. 

LAz,  voir  Les. 

LAZAGNE,  S.    f.  ■? 

Autour  de  cette  place  y  a  des  boutiques 
la  ou  se  vendent  des  lazagnes,  avec  les- 
quelles on  fait  certaines  haintcs  de  chair 
de  beuf.  (LEON,  Descr.  de  t'Afr.,  1,  139, 
éd.  1556.) 

LAZARINES,  Voif  LADHINES. 

LAZARON,  S.  m.,  lépreux  ; 

Deus,  dist  li  rois,  qui  sont  cist  lazaron'? 
(Us  Loh.,  ms.  Montp.,  t»  12i".) 

I.AZERÉ,  part.? 

Bien  .sambloit  sarrasin  del  viaire  ol  dcl  nés, 
Car  il  estoit  d'une  herbe  noircis  et  lazeres. 

{Les  Chelifa,  Ilichel.  12.H58,  t"  62''.) 

LAZERiQUE,  S.  f.,  lèpre  : 
Ge  gai  bien  sarrr  ydropîquc, 
Si  sai  garir  île  lazerique. 

(Cliget,  nichel.  1i20,  i"  iV.) 

1.  LE,  lo,  lou,  lu,  article  masculin  sing., 
régime  : 

Cum  legimns  e  le  evangelio.  {Fragnt.  de 
Valenciennes.) 

Neule  cnse  non  la  ponret  omqiic  pleier 
La  polie  sempre  non  amast  lo  deo  menesticr. 
(Eulalie,  9,  Meyer,  Rec,  p.  193.) 

El  li  eoortet,  dont  lei  nonque  chieit, 
Qned  elle  fniet  lo  nom  cliristiien. 

(Ib.,  M.i 
Et  cnm  il  l'aad  tollud  lo  qucv 
Lo  corps  estera  sobrels  piez. 

(S.  Léger,  2-29,  Meyer,  Rec.,  p.  198.) 
Ki  od  /«  roi  furent  venu. 

{Brut,  ras.  Munich,  lfil2,  Vollra.) 
Por  les  armes  Henri  lu  rei. 

(S.  Brandan,  '.;,  Midinl.) 

—  On  a  dit  U  par  confusion  avec  le 
sujet  : 


Ne  \oI  rcciwre  Chielparin 
Mais  li  sen  fredre  Theoiri 

(S.  Léger,  58,  Koschwilz.) 
Ooal  li  parc  bien  devons  garder. 

(GuiOT,  Bible,  809,  Volfarl.) 
Apres  li  im  soi  aseta. 

(Phs.  du  Christ,  ISB,  Boucherie.) 
Kncbois  li  tamps  d'ivier. 

(B.  de  Seb.,  xiv,  H;iC,  Rocca.) 

—  Li,  lui,  article  masculin  sing.,  sujet  : 

Nos  voldret  concreidre /i  reis  pagiens. 

{Eulalie,  21,  Meyer,  Rec.,  p.  194.) 
Li  perfides  tam  fu  cruels 
Lis  ois  del  cap  li  fai  crever. 

(S.  Léger,  153,  Meyer,  Rec,  p.  19".) 
Garles  li  reis,  nostre  emperero  magnes. 

{Rot.,  1,  Muller.) 
Li  sang  vormans  li  cstel  vis  nmnteiz. 

(Gérard  de  Yiane,  617,  Bekkor.) 
Por  ce    que  li   pardons    ero    si    granz. 
(ViLLEB.,  2,  Wailly.) 

Lui  soulaus  Icmmo  fiança. 

{\'sopel,   Uichel.  1595,  f  3  r».) 
Quant  lui  sarpcns  fu  en  bon  point 
Du  mal  fairo  ne  ge  faint  point. 

{Ib.,  F  1  v".) 
Lui  senglor  un  fi'.lon  rcgart 
Luy  geta. 

{Ib.,  f  :;  r».) 

Si  chantoit  li  uns  rolroanges, 
Li  autres  notes  loherongcs. 

{Rose,  Vat.  Chr.   1192,  f»  (,*.) 
Et  commanda  que  li  corps    lust  laissiez 
es  chiens  et  es  oiseaus.  (Décollation  saint 
Jehan  Baptiste,  Kichel.  9H8,  f"  i80\) 

—  Combiné  avec  la  préposition  de,  le 
donne  del,  deu,  dau,  do,  dou,  du,  der,  dor  : 

Del  corps  asaz  l'avej  audit 

Et  dcls  flaiels  que  granz  sustint. 

{St  Léger,  235,  Meyer,  Rec,  p.  198.) 
Si  s'en  armèrent  sans  plus  del  atargier. 

(Kaihiiert,  Ogier,  678,  Barrois.) 

nislrcnt  que  bien  lo  pooit  faire. 
Les  suens  d'icel  servage  traire, 
Quar  avoicnl  grant  cumpainic 
Del  roi  Pandras  faire  cnvaic. 

{Brul,  ms.  Mnuich,  437,  Vollm.) 
La  fins  dOM  conseil   si  fu  tels.  (Villeh., 
U,  Wailly.) 

Quant  nous  délivra  louz  ensemble 
Du  grand  outrage  et  deu  forfet 
Qn'Evo  en  la  pomme  avolt  forfet. 
(G.  DE  CoiNci,  Jl/tr.,  ras.  Soiss.,  f  2''.) 
Tonte  la  teste  en  ot  der  bu  partie. 

{Auberi,  p.  226,  Tobicr.) 
Dou  mont  la  pins  cbiere  miiisons. 

(GuioT,  nible,  1900,  Wolfarl.) 

Li  honimen    dor    Temple    de   .Mandres. 

(Fevr.  1239,  Arch.  Vosges,  II,  Finbémont.) 

11  estoit  filz  do  marquis.  (Est.  de  Eracl. 

Emp.,  XXIII,    49,  llist.  des    crois.)   Var.j 

dou. 

Paiz  fut  faite  do  dit  contenz.  (Ch.  de 
1280,  Fontevr.,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

Eu  nom  dau  père  et  dau  fil  et  dau  saynt 
esperit.  (liSl,  Test  de  G.  de Lusignen,  XrcU. 
J  270,  pièce  19.) 

Deu  dit  leu.  (1285,  Lett.  de  Rob.,  D.  de 
Bourg.,  Arch.  C.-d'Or,  La  Buss.,  1. 1.) 

Deriers  le  tronc  du  aubre.  {Chron.  de 
S.-Den.,  ms.  Sle-Gen.,  f»  22«.) 


74  ■! 


LE 


LE 


LE 


La  coustiime  do  pais.  (CA.  de  1296, 
Konlcvr.,  anc.    lit.,  Arcli.  Mainc-el-Loire.) 

Je  m'otroi  del  loul  a  faire  voslre  volenlé. 
(I.i  Contes  dou  Jioi  Flore  H  de  la  bielle 
Jeliant,  Nouv.  fr.  du  xiil'  f.,  p.  124.) 

Li  pavcmenz  del  clostre  da'i  estre  de 
.VII.  colors.  (ii  .X.  command  -.«ichel.  423, 
r»  143''.) 

Qoe  iou  mari  ne  tronv.a  point. 
ij    DE  Co^DÊ,  Clin:  a  la  manehe,  90,  .Schcicr.) 

La  declaracion  dau  sajrement  dau  dit 
Arnaul.  (Ch.  de  1349,  Fontevr.,  la  Rochelle, 
Areli.  Maine-et-Loire.) 

Si  demandèrent  dou  prince.  On  leur 
dift  qu'il  estoit  a  Bourdiaus.  (FhoisS., 
Chron.,  VI,  196,  Luce.) 

—  Combiné  avec  la  préposition  a,  le 
devient  al  : 

At  cors  saint  Alexis. 

(SI  Alexis,  st.  1211%  .Stengel) 

RoD  vint  al  terme  al  rei. 

(Rou,  i'  p.,  299,  Andresen.) 
Al  ter  e  a  l'acier  la  ^eic  delivrum. 

(/*.,  989.) 
Maint  de  voz  ancesars  ont  al  défendre  mort. 

(».,  2-2.H1  ■) 
U  on  nnc  abcic  volt  niielz  eslre  velce 
Qu'ai  vivant  son  seignnr  seit  a  altre  dnnec. 
(/«..  2811.) 

Kar  orc  vait  on  message  at  rei  Henri  le  père. 
(JoHDAX  K,tNTOsxE,  CItron.,  199,    ap.  Michel,  D. 

de  Sorm.,  t.  III.) 

Al  tens  Courait  l'eveske  de  Mez...  et  al 
tens  lo  duc  de  Loheraine  Ferri.  (1212, 
Cab.  Dn  Fresne,  Metz.) 

Al  tens  Innocent.  (Villeh.,  1,  Wailly.) 

Cose    ki    tourt...    al  decroissement   de 

l'ounour  de  l'empire.  (U.  de  Valesc,  888, 

Wailly.) 

j4I  entrer  et  al  iscir.  {Ch.  de  juill.  1241, 
N.-D.  de  Cambrai,  Arch.  Nord.) 

>lonIt  grant  dnel  a  a/congié  pnndre. 

(iEscm$,:  Ars.  3319,  f°  -15  r».) 

—  Au  : 

Au  revenir  plains  et  sonpire. 
Car  ma  dolort  croist  et  empire. 

(Kose.  lîichel.  1573,  P  li;*.i 
Si  com  il  est  contenu  es  lettres  au  sei- 
cnor  de  Choiscl.  (iKS,  Cart.  de  Champ., 
Michel.  I.  5993,  f°  207^) 

Et  oront  nos  delTenses  et  celés  au  de- 
vant dit  roi.  (12'îO,  ib.,  f"  240=.) 

(ie  Johanne,  famé  au  devant  dit  Estienne. 
(1262,  ib.,  1°  208».) 

Si  en  ferai  justice  au  los  de  mci  amis. 
(Bail,  df  Buillon,  5362,  Schcicr.) 

—  Combiné  avec  la  prép.  en,  le  devient 


Enz  enl  fou  la  gctterent,  com  ardc  tost. 

(Eulalie,  19,  Mcycr,  ««..  p.  191.) 
Se   il  sunt  enl  pais.  {Ordonn.   de  1304, 
Arch.  K  37,  pièce  31.) 

—  El  : 

El  Dom  la  virgene  qai  portât  salvetet. 

(AltJis,  st.  18*,  XI*  ».,  G.  Paris.) 
Iioclement  sont  mis  el  retorner. 

(Us  Lok.,  ma.  Berne  113,  1"  10'.) 
El  lit  M  coocba  la  pnecle. 

(B«ii.,  Troie,  ms.  ^aplC5,  f»  10^) 


El  bois  estoit  berseir  vennz. 

(Bnl,  ins.  Munich,  1331,  Vollia.) 

Saveme  a  nnm  et  nostre  ea^e. 

(/*.,  2103.) 

Ordeust  eslre  ligloz  pris 
Et  devant  eles  el  feu  mis. 
(Ftoireel  Btanelieft-,  i°  vers.,  911,  du  Méril.) 

Ja  soit  k'il  ansi  soit  nnprisonciz  tôle  voie 
nen  at  il  mie  perdut  lo  jufreiiiant  de  raison 
cl  jufîier  et  cl  desscvreir.  {Li  Epistle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f»  99  ro.) 

Ne  reclames  en  l'eritage  ne  el  moble. 
(1222,  Arch.  mun.  Metz,  cart.  110.) 

El  mois  d'auost.  (.\oût  1250,  abb.  de 
Cb'itiUon,  cart.  63,  Arch.  Meuse.) 

Ki  encontre  seroit  kieroit  el  forfait  de... 
(Bans  aux  échev.,  00,  f»  22  v»,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Comme  vous  aves  oi  devant  el  conte. 
{Comtesse  de  Ponthieu,  Nouv.fr.  du  xiii's., 
p.  189.) 

El  tesmoing  de  laquele  chose.  (1286, 
Bon-Port,  liasse  6S,  n»  8,  Arch.  Eure.) 

El  mois  de  jenvier.  (1294,  Paraclet,Arch. 
Somme.) 

Laquelle  chapellete  est  faite  ens  el  non 
de  mosign.  Saint  Martin.  (Trad.  de  la  fin 
du  xiii°  s.  d'une  charte  de  Childeb.,  Ch. 
des  compt.  de  Lille,  1,  Arch.  Nord.) 

Les  mist  el  firmament,  por  enluminer  la 
terre.  {Bible,  Genèse,  i,  16,  Richel.  1.) 

Il  list  curer  el  sabath.  {Ib.,  S.  Matthieu, 
xii,  12.) 

El  temps  a  venir.  (Mardi  av.  S.  Valent. 
1326,  Ch.  du  garde  du  sceau  de  Valoynes, 
S.-Sauv.,  Le  Ham,  Arch.  Manche.) 

—  Eu  : 

Mais  eu  livre  n'en  est  nomez. 
(Be.v.,  D.  de  Norm.,  Il,  33593.  Michel.) 

Qu'a  cinc  milliers  furent  csmc 
Cil  des  lor  qui  furent  trové 
Sol  eu  grant  champ  del  fereiz. 

(ID.,  «*.,  Il,  37368.) 
Eu  qner  d'iver  fu  son  repaire. 

(ID.,  ib..  Il,  .38311.) 
Et  si  a  cnz  eu  chief  un  balon  traversé. 

(Fierabras,  Vat.  Chr.  1616.  f»  31^) 
Devant  les  iclz  lui  Sert  la  pointe 
D'amours  qui  eiiz  eu  cuer  l'a  pointe. 

(Ueraugis,  ms.  Vienne,  f  32'.) 
Eu  mi  lieu  de  ce  baie  avoit 
Un  pin  si  verd  com  en  esté. 

(/*.,  f  24^) 
De  fcrir  de  sa  lance  eu  corps 
l.e  chevalier  qui  la  estoit. 

(16.,  f  24''.) 


Traisons  qui  en  lui  s'estent 
Le  fiert  eu  cuer. 


a*.,  f"  'iH'.) 


Droit  eii  palcis  la  anionl 
Descendent. 


En  tesmoing  de  la  quele  chose.  (1284, 
Cart.  du  Bec,  lui,  Arch.  Eure.) 

En  la  terre  et  eM  bois.  (Aoiil  1286,  Ch. 
du  vie.  de  Valognes,  S.-Sauv.,  Nehou,  Arch. 
Manche.) 

Nos  avon  seelé  ces  letrcs  eu  seel  de  la 
visconlé  d'Avrenches.  (1290,  Lett.  du  vie. 
<f  Aor.,  Cart.  de  'acath.,p.  105,  Bibl.  Avran- 
ches.) 


Eu  tens  que  il  fu  en  la  garde  nostre  s 
le  roy.  (1293,  Lett.  du  vie.  de  Pont  Aui 
mer,  S.-Evroult,  Arch.  Orne.) 

Eu  tens  a  venir.  (76.) 

Eu  dit  herilage.  {Ib.) 

Eu  royaume  de  Fiance.  (1299,  Paix  eut) 
les  n.  de  Fr.  et  d'Anglet.,  Montreuil-su-. 
mer,  Arch.  Vat.,  Instrum.) 

Tout  le  bois  eu  quel  les  moultiers  du  dit 
moulin  ont  lour  coustume  d'ancien  temps 
(1303,  Carlul.  de  Préaux,  f»  179  r»,  Arch". 
Eure.) 

Mètre  amendement  eu  fieuffemenl  dessus 
dit.  (Mardi  av.  la  feste  S.  P.  au.t  liens 
1304,  Ch.  du  vie.  deCaen,  La  Trinité,  Arch. 
Calv.) 

Se  sont  compromis...  eu  dit  et  eu  l'orde- 
nance  de  henorable  homme...  (Dec.  1306,  Ch 
de  J.  Capon  clerc  pour  J.  du  Castel.  garde 
du  sceau  deCaen,  Trinilî',  Arch.  Calv.) 

Eu  hamel  de  la  Teillave.  (1316,  Saint- 
Evroult,  Arch.  Orne.) 

Eu  nom  de  nostre  dicte  Dame  et  pour  li. 
(1320,  Arch.  JJ  60,  f"  18  v».) 

Trop  poi  d'amour  eu  monde  aroies. 

(Fauirl,  Richel.  146,  F>  23'.) 
Elle  soubdainement  acouru  devers  l;i 
dame  et  lui  dist  :  Vecy  monseigneur  qui 
arrive  céans  et  croy  qu'il  est  ja  eu  jardin. 
(L.  DB  Premiebf.,  Dccam.,  Richel.  129, 
r»  195  V».) 

Le  chevalier  ne  se  povoit  caicher  pour 
son  cheval  qui  estoit  eu  jardin.  {Ib.) 

11  se  mist...  eu  service  du  roy  de  France 
{Ib.,  {"  196  vo.) 
CM  jourd'ui.  {Ib.,  f  198  r».) 

—  Ou,  hou  : 

Ou  proverbe  dit  on  que  for'C  paist  le  prc. 

(J.  Bon.,  Sai.,  ccxxxv,  Michel.) 

Que  trembleront  communément 
.\ngre  et  archangre  tôt  ensemble 
Ansi  com  fait  la  fuelle  ou  tremble. 
(G.  DE  Comci,  ifir.,  Richel.  2163,  f°  10''.) 
El  li  enfant  montèrent  sus  ou  palais  pleuier. 

(Gui  de  Bourg.,  1867,  A.  P.) 
Demorent  liou  chastiaux.  {Gir.  le  Court., 
Vat.  Chr.  1501,  f'>  92=.) 

Ou  tesmoing.  (1284,  Cart.  du  Bec,  lui, 
Arch.  Eure.) 

Sainte  Geneviève  ou  mont  de  Paris. 
(1325,  Arch.  S  1503,  pièce  49.) 

Abbé  de  Sainte  Geneviève  ou  mont  a 
Paris.  (1365,  Arch.  S  243,  pièce  2.) 

L'eaue  qu'il  mist  ou  bacin.  (J.  GOULAIN, 
Ration.,  Richel.  437,  f"  301  v».) 

Ou  fust  de  l'arbre  de  la  sainte  croix. 
(Liv.  du  Chev.  deLaTour,  c.  cvi,  Bibl.  elz.) 

Pour  conclure  et  adviser  ensemble  com- 
ment on  procederoit  oultre  ou  fait  de  la 
conqueste.  (J.  Cuartier,  Chroniq.  de 
Charl.  VU,  c.  189,  Bibl.  elz.) 

Maiz  la  plus  saine  partie  plouroit  et  ge- 
missoit,  eulx  considerans  la  grande  béni- 
gnité qui  avoit  esté  ou  dit  roy  de   France 
nommé  le  Bien  aimé.  (1d.,  ib.,  c.  1.) 
Je  te  manlditz,  Dien  te  confonde 
Ou  puis  d'enfer  sans  repentance. 
(iloralilé  des  Enfa«s  de  Mainienanl,  Anc.  Th.  fr., 

III,  65.; 

—  0  : 

Li  bcrs  cslort  son  cop,  mort  l'abat  o  sablon. 

(J.  BOD.,  Soi.,  cclt,  Michel.) 


V 


LE 

Kl  se  lu  ,1e  mor  >„„z  i,s,> 

-  O,  hu  : 

illiion  de  Bord,    j.so     V    P 

(GlLIÎB.    DEBsR.VEV       R,-..    1        „ 

-» ■«'"::r;.:::;t:-' 

'"■'"■*■"'«'.,«„  ,1!,;'"' 

fieniiroi3Arus"i!^l.,?„    '"   "ï" ''   fait  le 

A  Torclore  u  dongou 
Les  prissent  paiiea  an  jor 

("'"'««■'•  ^'A.W.,.,  p.  ,o,.Suchier) 
ArchTre'!p°^f^"-'^M290,Mortem., 
ff«meis  de  jeuvL.r.  (,,,„,.  / 

i'    a«/yo/..g.,Arbo,s,Arch.  Doubs) 


LE 

On  nieis  de  aost     n„  . 

'^''•""J''7'^<'»"«^<."<.«n-o„.. 

pièce  19.)         ''•  ''^  ^^stgnen,  Arch.  /270; 
«m  tems  qui  est  a  venir.  (76^ 

amoureus'l''récitp''slf^  '"''''  chansonnette 
de  IJ.esuchrS"o^  if  r°eT.'°  '''..Personne 
C'iap.fe^^/^  K.>,,„,/i7;.  ^GodefrovT'^^-  ^^^ 
Florent   «'"^  de  Poitiers.  (12  oct    L«  c 
""•ent.  San,ar.,olie,  Arch."4r,te/-Loire- ) 


LE 


7'.3 


t»  7i  V».)  '^'""-  "'^-  'I"  Mans  173, 

''~"îSs'!,S'7î:^.<;''i'e-«eet 
"-;«;<'^dei.Ke!ryfi|.„CW^^^^^^^ 

Mel     nîr'ï^  ''0"    H'ur.   (1343     Ch         . 

'°  127  r».)  ».«"^a«,  Kicliel.  |.  17737 
'emie'^rnorSoVl/!  ''"«'«  '«-e  sont 
SeiVZT'"-'^"-'^" '315,  Tréport,  Arch. 

'eueiennes,  CC  4  )    ^       '  ^'■•=''-  wuu.    Va- 


fe 


ffu  mois  de  aost  iTA  /»«= 
.Archn..,K„,^'''-'^*^'"«'"-''«^«'^. 


gj  j  Arch.  Doubs.j 

viei.°(?.;*7rctrr  te^«  '-■'«  ^e  Mai- 
S'eine-et-Oi'se.)  *  ^"«"^  <^«  Cern.,  ArcL. 

AA!'Ce>"  "'  '='^"-  f'3H,  Lyre.  ch.  ,2, 

Eure-efLoiY./^   °°^-    "«3,    Thiron,  Arch. 

V  chois  du   flîf   /o 
«40.  Barbier  d-i-'iLt-^P^^-t^nnone. 
B'elri,  est  „,es  deli, 
Et^l«é"w?e  ""^  ""'  P'^ 


""""•  ^^-  "o^-.  I.  x,n,,  éd.  ,5.iS.) 

eh!'ï,?d':^r54ir'°''^-^«^«-^««%'-"^/ 


^'■'•eeepte.  (76.,  f„,8^„_^ 

:  Article  ,nasc..rég„„«  p,.,ne/,fcMas- 

"""  ''*  '"<-''s  i-ouselliers. 


-'le  a  rua  vonlenlé. 
„  ('".,  ib.,  „.) 

~  0«,  ora  : 

S?-^.te^.Scî^^.<--- 

«ochelle,  Arch.  Vienne  )       '  '^"'■°'  de  la 
On  dit  bourr  H„  p     . 

""™  de  l'ont  sèche    ^jgQn    -,  ,        1 
On  inoi<!  flu  „  "->-'ii..  (i.ijo   ,j  I 

^e^rdun^Trc^h^^C-iy-^  ^238.  S.-Nie.  de   I 
k'<Vu^ll':V4^^,g«-o«.Jisn.edeBon-l 


—  Un 

Et.k'cilestki  leferi 
Is8ietTOchicfet»«cors 
^"'^•;-"-"»--P.-card.,p„, 

-  Article  «n.i„i„,ré,i„,e.to,fe,,„,,, 

Post  /«  mort. 

i«  mesure,  (/ft.) 
^«  mer.  (/ft.j 

S.-Iuf.)  "     "«    ^'û'.,  Iréport,    Arch. 

"''^•'duXo^:-/4*;3^^«i9,Quesno,. 

('^4:Ul^S^^;|«;e  dicte   vente. 
*  "  ^"i  i'Jocques,  W.) 
~  Par  confusion  li: 

P('Tt;s  du    ciel       (-.,:,     -, 

Oui  fni.  '  "'  "'erc  . 

vui  jeis  uiip  fp„  f,  .  ' 

Por  sauver  /ih„      """'"' 
n.w.  r-  '  "uraaiuo  cent 

0"«  fois  par  ton  ioement 

(forlon.,  nichel.  191S-2,  1»  i4.j-.. 


■^«Per/«,piezuepode.,t.r. 
"°"-«aadi3,,,„3  penser.  ^^ 

L!  per/ides  tan,  fu  cruels 
i"ol»delcaplifai";,t„,. 

"enris   vit  ,„>i  „       ,  ^'*-  ^■'•^■> 

—  l'.ir  confusion  H  ■ 

T'»^'uu  alnjpresdreaf  a\e„ir 

(vfû^HrrvVai,'î;.;-'''--des«Jn, 
i'  '•"»  <•■«  ont  fait  „,ai„t  ,,„ji 

(Couoi,  2374,  Crapelet.) 

Plu4î'f^'^'"'"'"'^'^»^'™eetsujetdu 


-- Article  férainin,  3uj,j 


Il  i  01  cscrit  on  Rrejois 

0"  a  1.1  plus  bele  de  les  trnk 

C-^  7"  <lo  la  p„n.„  Je  ir 

(*«*«.  n,s..«ontp.  112;;,,  f.,j8. 

veillèrent  mult  po,'„ue, ,?  ,f  ^-l^  ^'  ^e  mer- 
en  lu  terre.  /.«  letres  er  n,  ?        '"'  ^''"' 

côtrii^-t~''«-^^^^^^^ 
c.s^sixferoi°nT'(^v'uir;r5;{(^L'i,î^r" 


7i4  LE 

Priiues  didrai  vos  ifli  honors 
Qoe  il  »»r«t  »b  duos  seniors. 

iS.  User,  ',  Meyer,  B«., 
Del  corps  «sM  l'a'M  andit. 
Kt  rff  (t  flaiels  que  grani  saiUat. 


198.> 


des   estores.     (Villkh.,   334, 


—  Dts  : 
Es    livres 
Wailly.) 

Dm  irois  vielles  sai  bien  le  nom. 

(Goioi.  BiHe,  1 1 18,  Wolfarl.) 

_  Dans  : 

Les  auaus  deniers  nos  avons  osu  et 
recefiudaMS  diz  frères.  (1229,  Ch.  de  Perrot 
de  la  nochelle,  Arch.  Vienne.) 

En  Euerrcdon  daus  sranz  biens  e  daus 
eranz  honors  e  daus  bons  servises  que  il 
S  fait  a  nos.  (3  févr.  1275,  Fontevr.,  la  Ro- 
chelle, Arch.  Maine-el-Loire.) 

Quant  il  cesse  daus  ovres  terriennes 
faire.  {Serm.,  xlli'  s.,  ms.  Poitiers  124, 
("  49  V».) 


—  Combiné   avoi 
devient  aïs  ". 


la  préposition  o,  les 


Ah  allres  sanz  en  vai  en  rel. 

(S.  Uger.  238,  Meyer,   K«.,  p.  198-) 
AU  rois  fu  prisiez  et  amciz. 

{Bnil,  ms.  Alnnich.  ii^>.  NVollm.) 

—  As: 
A>  innoceni 


vns  en  serez  séant. 

(ftol.,  1480,  MûHer.) 

A  bêles  armes  el  as  clievans  de  pris. 

(L«  Loh.,  ms.  Montp.,  f"  ll.i'.) 
nefors  as  chans  font  les  charrois  mener. 

(Gari»  l--  L«*-,  2*  ehans.,  ix.  P.  Pans.) 
Franceis  dislrent   as  noz  qne   as  Inr  "'««•'"Î^J»^- 
(WaCE,  «cb,  2"  p.,  1646,  Andreseii.) 
Foient  os  bois  et  as  boissons. 

(Bts..  Troie,  ms.  ^aples,  f  i->  ■) 
Cil  qui  foentement    aprochent  as  sacre- 
menz     (S.    Bbrn.,    Servi.,  Richel.  24768, 
r»  63  r«.) 

Sapes  soies  et  acoinlabics... 
Et  as  (traiis  cens  et  as  menues. 

(Kosc,  2109,  Meon.) 

La  parole  Deu  anuie  as  fous.  {Serm.  du 
XIII*  s.,  nis.  Mt-Cassin,  f"  97''.) 

Neient  discret  sont  li  veu  des  enfanz 
nui  sont  encore  soz  le  pooir  as  pères. 
{Trad.  de  Beleth,  Richel.  1.  99?,  f°  7  r«.) 

Entor  rif-'lise  de  Paris  li  cloislres  ou  sont 
les  maisons  as  cbanoinr h.  (/b.,  1°  1  v".) 

Et  demandèrent  li  un  as  autres  qui  il 
estoient.  {Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du  xiif 
a.,  p.  37.J 

S'en  yssi  a  tout  son  ost  os  champs.  (J. 
V ADO.,  Mer».  d'Znde,  2*  p.,  ch.  xxi,  Xnv. 
de  Kam.) 

—  Aus,  aux  : 

Quant  la  messe  fu  dite,li  du.ï  manda  aus 
messaires  que  il  requeissent  a  tôt  le 
nneple  humblement  que  il  volsissent  que 
celé  convenance  fust  faite.  (Villeu.,  26, 
Wailly.) 

Messire  Jean  de  Hainaut  prit  congé 
pour  ce  soir  a  la  reine  et  a  son  fils  et  ou» 
iulres  seipnenrs  d'Angleterre.  (Froiss., 
Chron.,  I,  I,  xiv,  Buchon.) 

Point  ne  »<•  faull  courroucer  au.r  atlaires 


LE 

(Amyot,   ÛEur.    wor,,    Cnnlentement   de 
l'esprit.) 

—  Ads,  adz  : 

Ads  dames  de  Sainte  Hoult  une  cUarree 
de  vin.  (1261,  Rentes  de  Vecclese  de  Sainte 
HouH,  IX,  Arch.  Meuse.) 

Pour  essillier  la  terre  aâz  hoirs  de  Viunevaiix. 
(Ciperis,   Richel.  16.37.  f°  61  r«.) 

Ainsi  que  on?  boucher  fent  la  char  adi  masiaus 
Ul>.> 

V%  quant  il  fui  armé  du  tout  a  son  command,- 
Ads  barons  print  congié,  puis  s'ala  départant. 
(/J.,  r»  69  r".) 


Aes  feriz  de  Noël.  (1246,  Arch.  Jura  G, 
u°419.) 

—  Coiiibiiié  avec  la  préposition  en,  les 
devient  ens  : 

Ens  tabernacles  des  pecheors.  (S.  Bern., 
Serm.,  Richel.  27468,  f  19  v».) 

Quant  il,  ens  fins  de  lor  vies,  les  tramist 
de  la  dolor  de  cest  monde  en  la  joie  de 
paradis.  (Maurice,  Serm.,  3"  dim.  ap. 
PAq.,  ms.  Oxf.,  BodI.  270.) 

A  rendre  .ens  termes...  {Ch.  de  1336,  N.- 
D.  de  la  gr.,  1   8,  Arch.  Vienne.) 

—  Ans  : 

Nos  lo  leisiens  ans  livres  et  si  an  estiens 
tuit  mervillous.  {Li  epistle  saint  Bernarl  a 
ilont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f  4  r».) 


—  Eins  : 
Li    abbes    ou    ces    conmandemens   ce 

tenroit  a  ce  ke  Alyz  et  cei  enfant  porronl 
avoir  eins  molins  devant  diz.  (Oct.  124S, 
S.-Vinc,  Arch.  Mes.) 

—  Ons  : 

Tote  la  dreiture,  tote  la  seignorie  e  tôt 
quand  que  ge  ei,  que  je  puis  aveir,  ou  por- 
roie,  en  la  vile  e  en  la  seignorie  e  o«s 
apartenances  de  saint  Michea  e  de  Ourson 
(1280,  Test.,  Poitiers,  ap.  Fallot,  p.  47.) 

Ons  escriptures.  (MAURICE,  Serm.,  ms. 
Poitiers  124,  f°  19  r».) 
Ons  ténèbres  d'enfer.  {Ib.,  f  42  v.) 
Des  couz  et  des  missions  que  il  a  fait  el 
mis  ons  façons  et  on  conobrage  des  chou- 
ses...  (Janv.  1297,  S.-Barlhomé,  Bibl.  la 
Rochelle.) 

—  Es: 

Nos  avons  otriié  es  diz  frères.  (1285, 
Lett.  de  Sim.  sire  de  ChasUlvillain,  Sept- 
Fonts,  Vauclair,  Arch.  Allier.) 

Nous  donnons  au  devant  dit  roi  d'An- 
gleterre e  a  ses  hoirs  e  a  ses  successeurs 
toute  la  droiture  que  nos  aviens  e  teniens 
en  ces  troiz  evcschiez  e  es  citez.  (1289, 
Conipos.  super  réf.  pac.  int.  Lud.  IX  et 
Henr.  JII,  ap.  Rigaud,  Jour»,  des  Vis., 
p.  763.) 

Ou  territore  êtes  apendises  de  Byamont. 
(1263,  Ch.  des  compt.  de  Dole,  B  56,  Arch. 
Doubs.) 

Ay  vendu  es  diz  abbé[s].  (1265,  Luxeuil, 
Arch.  ll.-Saône,  H  711.) 

Por  le  remède  de  m'arme  et  des  armes 
e»  mes  ancessors.  (Mai  1273,  Aumonieres, 
Arch.  H.-Saùne,Il  19.) 

Diables  les  fait  dolileres  pecies  dcl  cors 
(MAUniCK,  Serm..  Richel.    13314,  f  19  v».) 


LE 

On  doit  apparoillier  es  malades  les 
choses  qui  lor  sont  nécessaires.  (3«  p.  des 
Coût,  des  Charlr.,  ms.  Dijon,  f»  29  r  .) 

Nous  ne  soffrons  pas  es  fammes  antrer 
en  nos  termes.  (Ib.) 

Ouant  il  a  faitié  le?  soUiers  es  moinnes. 
(fS.,  f»  Il  r«.) 

Il  départit  tout  son  patrimoinne  es 
povres.  {Vie  saint  Gile,  Richel. 988,  f»  187=.) 
Les  autres  (herbes)  s'aerdent  es  ronches 
{Boece  de  Consol,  ms.  Berne  365,  f°  136  v».) 
Donne  et  oultrov  a  tousiours  mais  es 
bourgeois  et  es  habitans  a  Blantmont  et  a 
lours  hoirs.  (1308.  Franck,  de  Blamont, 
Arch.  mun.  Montbéliard.) 

Encour  voluns  et  outroions  que  ex  no- 
bles ex  clers.  et  ex  prevoires  et  es  reli- 
gieux demoroit  en  vertu  et  eu  force  toute 
li  frainchise  que  il  hont.  (1342,  Franch. 
de  Chastillon,  chart.  orig.  app.  ^  M«"» 
Mornay.) 
Es  missions  desdits  bourgeois.  (1346, 
1   Franch.  d'j4rg«eI,Droz,  Bibl.  Besançon.) 

Es  termes  de  la  dite  franchise.  (76.) 
'        Et  ou  plat,  par  le  haut  d'icelles   guerres 
a  esmaux  ou  il  a  es  uns  gens  qui  chevau- 
chent   sur  bestes.   (1360,   Invent,    du   U. 
d'Anjou,  Laborde.) 

11  reseroblent  es  figures  de  nostre  temps 
(Oresme,  QuadriP;  Richel.  1348,  f  13  v.) 
Les  accidens  qui  aviennent  es  hommes. 
(lD.,»b.,fM6  r».) 

Sera  tenu  de  fournir  et  payer  es  gens 
que...  (1423,  Arch.  P  1358^  cote  550.) 

Pour  obvier  et  résister  es  roberies,  pil- 
leries^  murdres.  (J6.) 

Deux  barres  ez  deux  bouts.  (1424,  Compte 
de  /.  Mauleon,  ap.  Lobin.,  11,  921.) 

Alcibiades  ou  dialoge  de  Platon,  intitula 
le  Bancquet, louant  son  précepteur  Socrates, 
sans  controverse  Prince  des  Philosoplies. 
entre  aultres  parolles,  le  dict  estre  sem- 
blable es  Silènes.  (RAB.,  Garg.,  prol.,  éd. 
1542.1 


—  Eis  : 

Dislrent  eis  messages.  (Droit  de  la  cort 
le  roi  d'Alam.,  ms.  Berne  A  37,  f»  18') 

Havons  baillez  et  délivrez  eis  sents  de  la 
dicte  contesse.  (29  octobre  1378.  teH.  de 
Regnaud  de  Moncovins,  Neuchfilel,  Arcu. 
du  Prince,  M,  n°  9.) 

—  Eks  : 

Comme  l'on  en  use  eus  luexplux  pro- 
chains. (1342.  Franch.  de  Chastillon,  chart. 
orig.  app.  h  M»"»  Mornay.) 

Residonz  eus  diz  luex.  (Ib.) 

—  Article  précédant  un  infinitif  : 

Li  issirs  est  cy  deveez. 
(Nicoi.F,  PE  Makcivai-,  la  Panthère  rf'amors,  Richel. 
24432,  f°  167''.) 

Li  sans  ki  de  moi  avalloit, 
Li  senners  et  li  veilliers, 
Li  panserset  li  traveilliers 
Me  crevoienl  trop  dnremrint. 

(Dolop.,  8800,  Bibl.  elz.) 

Au  descendre  li  tint  lestrier. 

{De  Berangier,  Richel.  19152,  f»  54'.) 

De  tant  comme  l'en  monte  plus  hau' 
de  tant  est  lé  descendres  plus  gries.  (JI/0 
des  phil.,  ms.  Chartres  640,  f"  16''.) 


Il 


LE 

Luce,  ms.  Amienl  )  **■'  ^'"'°'>'  ",  333, 
''"ce,  ms.  Rome")  •  ^"'•'  '*■'  "',  240, 
Amiens.)  "      '  "'•'  JV,  339,  Lugg^  ^^^ 

f'o-.  '*•,  VI,  166,  Luce  /  ""  combatre. 

Ne  riens  ne  les  o-revnit  n»  1 
£-e;  que  «airaS"(,°„Vl.,P°,t1S: 
•'■"ne,' quî'eftoU^'u'll'^'"" /PP-l'oit  Cale- 

--ent'Lt^C  S%^-Ïiîr^ 
''estre  mort/  n    l^fjl  '»   considérer 
bien  fe  mourir.îlD  ',?'f ''„P«^  mais  ouy 

.i'' déterminer  er;;*7';'''=-^ 
a  la  niaistrise  et  -.  1.  *''''"'"'"  appartient 

ebo^e-^^^tt^^sfa-iro^X'^-^P----^ 
a,  pasture,  renlrelién     I.  ^^"'"v  naturelle, 

'-on  qui  régit  cet  ■iS^^'^'^^^Pr^PO- 


LE 


Venjar  /o  vol 


LE 

~  Avec  que  : 

f°is7»^/feislesdesrocl,ier 


743 


n„o  .,  Chovanl,  459,  A    P  ) 

y«e  ce  sil  qui  sVsin.t  f  -      .  '  "^^  '^■■' 

'  "-étage,  il  fuit  con'  rî  n^'  °'?   ""«^"^oit 

N.esei'Er?''''""'^"^"'^^^  absolue. 

.    Q'-ant  li  plaive    1;V  '  ""'"^'^"'•^        I 

Irent  les  espees  p,  i""^  ^"«n'  failli  si  trais 
faire  que  îr^op^'j^^' 'Tn'^r  <="«"' ^»i  bin  a 
e-    qui  les  vir^ent   llec  Hs^tT'  -^'.'«"e"' 

rr^VL'^^o^-^/,a>^antda,eum 


~  Avec  ne: 
^«f-.,..ne3.dis.,ieoen,o,iwe.. 
'"•  "'  ««"Ht  veirement. 

'^'•«voat  délaisser  Te  ceL." 
Nu  faire  bel  fp„     """  '*- "• -HSSi.) 
Çuntre  lei  é  encnn.p'  "*?  '■^''''^   'el  sotie  en 
Ler.  de  LincyO  ""'^'^  '''""°-  ^«°".  P   163, 
.   A'tt  faire,  bel  fi^   r,„ 
'-n.-^slsile''^---^-- 

"«p"«diiipop,es..^.„;ls'r,;  -^ 

^«  fras     resn,  nH-  ■  ''*•'  P-  '«S-) 

pas  pris   ;ar'œt''P'-°P''«"^-S  "es   as 
°"^e  '^^  deusse..'(;j,'/;;3g^g°^  '™'^^'  «ï"- 

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'""^""'""-'P --»,„..,  detrencMer 

Tont  antres,  doit     '""''  '*'''  '"""-^ 
^'i-eoere'n,^:'    : -;-/- 

ceux,  celles  :  '^«"'P'^çant  celui,  celle, 

Aporleis  nos  noslmn-  1         ^  '  '    '■i^  ■) 
«0»  tons  h,,«be'     „„  '"■'"'  "«"'". 

G'fars  Irisa  sa  )„„,t      '.     '  '  "P-  ""Q) 

,Ej'^Man«is"„'o°A'X^;r'-'''-'ro.cho, 

A  vocation    en   «„     /   " -*^' flCS'.) 

parole  ou   ia  *o„    '  '^°'    aucuns    contp  . 
oupard./f^j^o^'^     n„p,     ,,^^^eonte^.a 

Sont  les  rentes  r«        '"•  2S846.  f  u»J 
T.    IV. 


DolaDzenesl,  ywvosafli! 
FerV,  '  ""  ""nirant, 

y  «  «-«   1  a  l.aiserne  sor  mer. 

'"'•""""""-".—"«..■,11'.., 

-s,tr;-:.>~.   ■""■' 

—  Avecia- 

(fi^«.  n,s.  M„oicb;725,Vo„„,,  j 

—  Avec  rfe  ; 

^'b'-  de  l'Ec.  des  cZZT'a    ''V^  ^- '^'''' 
'  ^'  '•  I,  P-  394  ) 
—  Avec  gui  :  | 

0!«V  conduira,  sire  t  rtic  1 

<i«/-rf.,  ms.  M„ntp.,fo,i,._, 


^"-voscellerai^ie  ^'^-^'O,'.) 

^'''""■«W.,Bar,sch,   „,  3,  oj) 

'^"'^'.  ^Oe,  ja  „„„  rerai.  ^     ^^ 

^■*^rV:f7;,r"'-«»'''p-»"ehei. 

•,.rf„^Vr.,,  rtichel.  231H,f0  58,, 
Cq».  reruser  „„devoit  ' 

'^'^'  ?"«  »o»t  volentiera  iroit. 

t-;  ^°°«.°^,">ent  l'ai  esprouvé, 
"  S|  loial  par  tout  le  iruis 
0"jejan,eschangier„rr„,-s. 

!  ^^o-/.j^^.,nu:°Srt^i^^^^^^ 
'    v:i^c:iSjn';:^yr--™ci. 

dedans  A'iane    on  d,        ""  ""''"•"'' 
*"  sui,  par  fni  '°  "'"'«■•'■ 

,'}^' u'esloit  mie^  lut  ^"  "o-nast,  porie 

Uuenul  essoigoe  no  delicene 

*""'■/''"*  /™'«.  ms.  ,,ern'e3S4,  f.  2,.  , 

Je  n'i  fu  ne  ne/  soi. 

Uye'  d'Avignon,  110,  A    P  ) 
1.1  sire  „«  ,i„t  pa,  '     •' 

(t«y  de  fespervier    ci     n„ 

/-erMcr,  bl,  Romania  VU,  4  \ 

Avo.lpomeu,  „„di„,  „j^, 

('*■.  180,  p.  8.) 

94 


746 


LE 


LE 


LE 


Mes  1**  chivaler  nrl  voul  rreire. 
((■»  Ckiral.  <■  <«  rfooic,    ms.    Cambr.,  Corpus, 
50.  f  93',  P.  Meyer,  Rapp.) 

Peanble  non  panst  an^ioier. 

(/)o«  prehit  d'nritvril  Idisnrr,  Brit.  Mus.  Addit. 
15606,  rtlS'.) 

Robin,  clist  li  ch(>v;ilipr5,  saces  ciertain- 
nemcDt  nou  fac.  [Li  Contes  dou  Roi  Flore 
et  de  la  Bielle  Jehane,  Nouv.  Ir.  du  xili"  s., 
p.  92.) 

Car  nos  autres  nos  porroit  endurer. 
(Ck.  anon.,  ms.  Stockholm,  (r.  i6,  v.  4S.  Ro- 

mania  VII,  99.) 

Quant  li  jnpes  voloit  establir  son  nou- 
vel droit,  il  li  fn  deffendu,  ne  il  neu  pot 
aconiplir.  {Digestes,  ms.  Montpellier  H  47, 
f  15'.) 

Sou  fet  Toîr.  de  Dieu  )i  soTiegne. 

(Rniari  le  lieslournf,  3i.  Ch:ibaille.   Stippl.) 

Por  un  poi  net  abat  et  net  fist  euverser. 
(£/i>  de  S.  Gilles.  Richel.  i5.>l6.  t"  7G  t».) 

—  Avec  si  (sic)  : 

Desarme  l'ont,  sel  concent  en  .t.  lit. 

(Les  I.oh.,  ms.  Berne  113.  f»  22'.) 
E  fud  od  lui,  sil  serveit.  {Liv.  des  Bois, 
ms.  des  Cord.,  f»  28'.) 

Venez  venir,  su  crerez  mieus. 

(Percrial.  ms.  Montp.  H  249,  ri02'.) 
Quant  ses  filz     fait   aucune  chose   nian 
convenavle  sel  reprant,  sel  choset,  sel  bat. 
(Greg.pap.  Hom.,  p.  11,  Hoffmann.) 

Set  ramenai  en  mon  palais  plenier. 

(^nuon  de  Bord.,  1 79,  A.  P.) 

Alons  les  assaillir,  gel  roil  ^i  sel  commant. 
(Gai  de  Bourg.,  3672,  A.  P.) 

—  Avec  se  (si  )  : 

Donrai  toi  al  meclor  barnn 

Ki  est  en  mon  règne  a  envlmn. 

Sel  Tues  avoir  et  demandeir. 

(Bnl.  ras.   .Munich,  281S,  VoUiu.;» 

—  Avec  issi  : 

Isxieu  faites,  qui  si  le  ferai. 
Si  puis  issi  le  vos  atendrai. 

(Bex.,  I).  de  tlorm..  Il,  23099,  Michel.) 
Mais  home  e.sl  faiz,  si  corn  je  vos  dis, 
E  de  ce  devez  estre  apris, 
Mortaus,  qu'i.v(>u  creieut  li  sage, 
Por  délivrer  l'omain  lignage 
Qu  il  aveit  fait  a  sa  semblance. 
(Bes..  D.  de  Sorm.,  II.  2.1U37,  var.,  Michel.) 

—  Lui,  h,  régime  indirect  : 

Dum  divisio,  vel  exa;qiiatio  inter  illam 
et  illum,  seu  consortes  eorum,  de  alode 
lui  aut  de  apro  illo  celebrari  débet.  {Mar- 
culfus,  lib.  I,  form.  20,  ap.  Duc.,  Lui.) 

.Nnii  lui  ier.  {Serm.  de  Strasbourg,  Luc- 
kinp.) 

Il  li  regarde  et  la  bouche  et  le  vis. 

(Les  Loh..  ras.  Berne  113.  f  15*.) 
Mult  presierent  l'iiTairc.  et  ti  distrent... 
ViLLEH.,  34,  Wailly.) 

N'ouvielcs  li  vinrent  ke...  (Henri  de  Va- 
LENC,  S04,  Wailly.) 

—  Lui,  lu,  li,  ly,  régime  avec  préposi- 
tion : 

Nosfre  sires  fist  maintes  miracles  por 
lui.  (ViLLEH.,  1,  Wailly.) 

Qant  il  voit  que  ele  se  dort,  si  la  laisse 
un  petit  reposer  et  se  tint  coiz,  si  n'en  sot 
onques  mot  tant  que  endormiz  se  fu  de 
joste  lui.  {Artur,  Richel.  337,  f"  208'.) 


n  s'abaisse  sus  J«i,  si  la  baise  et  acolc 
cl  ele  lui.  (/6.,  f»  283^) 

En  lu  creum,  1»  .hnnurum, 
K  cors  e  aime  pur  In  diirrum. 

(CiiARBRV,  .SV/  dormons,  381,  Kocli.) 
Et  tendera  de  H  corne,  pers  de  France. 
(28  mai  12S8,  Traité  d  Abbeo.,  Arch.  JJ  629, 
pièce  4.) 

Por  lu  et  por  ses  hoirs.  (Av.  1266.  Re- 
mirem.,  hôpit.  de  .Mari.,  Arch.  Vosges.) 

Cousin  fu  Gloriaot,  le  paien  mescreus, 
Garm  ont  pris  en  garde  et  ses  fix  avec  Itis. 

(Gaiifreij,  832,  A.  P.) 
C'est  de  .lesns  la  paraboUe. 
Tourbiinl  le  riche  ciisevely 
En  feu,  non  pas  eu  courhe  molle. 
Et  du  ladre  de  dessus  bj. 
(ViLLO.v,  Granl   Test.,  Lxxii.  Jouaust,  p.  fiO.) 

—  //,  pron.  pers.  de  la  troisième  per- 
sonne, sujet,  masc.  et  neutre  : 
/{  vat  avant. 

{Alexis,  st.  6a',  Stengel.) 

Il  et  sa  gent  eu  i  font  molt  raorir. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  413,  f  8'.) 
>'als  hom  ne  vos  set  reconter 
La  crant  dolor  qu'il  a  menée. 
El  champ  tornast  la  teste  armée 
Se  il  li  vousist  estre  ollreié 
Et  s'i7  en  fust  des  sueos  aidié. 

(Bes.,  d.  de  ,\orm.,  11,  S468,  Michel.) 

Vostre  dus  a  prant  vasselai:? 
Et  il  si  est  de  haut  parage. 

(BruI,  ras.  Munich,  1043,  Vollm.) 
//  seuls  end  ocist  mil  lo  jur. 

(K.,  1797.) 

Si  c'en  rit 
Dont  il  moult  follement  mesprit 
Ou'a  poinne  s'en  peut  il  tenir 
Et  sens  plus  pour  le  souvenir 
De  ce  que  le  Juif  ot  dit 
Le  roy  enquiert  poorquoy  irrit  : 
Mes  cils  ne  li  vont  mie  dire. 
Et  ci  ne  cesse  encor  de  rire. 
(Ysopel  l,  fab.  lthi,  du  Boiileiller  et  du   Juif, 
Robert.) 

Amis,  fait  ple.  i  me  requiert 
Que... 

(Cliget,  Richel.  1420,  f»  35'.) 

Si  auli  a  juge,joice  ne  bataille,  il  l'amè- 
nera a  garder  au  château  de  Munfaucon. 
{Charte  de  1199,  Arch.  Loire-Inf.) 

Et  descend!  il  ineismes  toz  premiers  a 
la  terre.  (Villeh.,  179,  Wailly.) 

Cumartfust  cuntenz  entre... (1238, Comm. 
du  Perrot,  la  Rochelle,  Arch.  Vienne.) 

Corne  ol  est  dit.  (1260,  Ste-Croi.x,  Ste-Ra- 
deg.,  Arch.  Vienne.) 

Sicome  ol  est  dit  par  desus.  (76.) 

Nos  i  aurons   la    moitié,    et  il   l'autre. 

(Av.  1266,  Remirem.,  hôp.  de  Mari.,  Arch. 

Vosges.) 

Ains  des  .mi.  n'iremest  nus 
K'i7  n'abatist  o  le  cheval. 

(Cher,  as  .il.  e>p.,  1796,  Foerster.) 
...  Lui  ont  tolu  sa  fille  : 
He  Dieus,  fait  il,  ja  n'avoit  ille 
Si  belc  (.'1  mont. 

a.'Escouflle,  Ars.  3319,  V  35  r"  ) 

OZesteit  a  viaire  ou  bon  home  qu'il  esteil 
en  .1.  bois.  (.Maurice,  Serm.,  ms.  Poitiers 
124,  f  23  r».) 

//  qui  parle.  (1409,  Enq.,  Arch.  Sarlhe, 
E  3,  26.) 


Il  seul  a  tons  siiffirnit.  fR.\B..  le  Tiers 
lim-e,  ch.  XIX,  éd.  lor>2.) 

Qu'il  entendoit  bien  que  la  pluspart  de 
ceux  qui  luy  desconseilloieut,  estoient  per- 
su.idi'z  et  sediiicts  de  ces  vaines  et  folles 
proQostications,  ausquelles  i7  qui  estoit  roy 
1res  chrestien,  ne  devoit  ne  vouloit  ad"- 
jouster  fov.  (Martin  nu  Rkllay,  IVém., 
l.  VIII,  f»237r",  éd.  I.'i69.) 

—  La,  pron.  féni.  sing.,  régime  direct  : 
Voldrent  la  veintre  li  Deo  inimi. 

(Eulalie,  3,  Meyer,  Itee.,  p.  193.) 
Danz  Alexis  la  prist  a  apeler. 

(Mens,  st.  13\  Stengel.) 

—  Attribut  : 

Et  teil  i  a  qui  cuide  avoir  amie 
Bone  et  leaus  qui  onqnes  ne  la  fut. 
(QuESXF.s  DR  Betrcne,   Clin.ns.,    I'.  Paris,  Homan- 
eero,  p.  86.) 

—  Lei,  li,  lie,  régime  indirect  : 

Dont  lei  nonques  chi»*lt. 

(Eulalie,  13,  Meyer,  Bec.,  p.  193.) 
Ad  une  spede  li  roveret  tolir  lo  chief. 

(«.,  22.) 
Acointes  s'est  de  bêle  Aude  au  vis  cler  ; 
Ne  li  a  fait  de  son  cors  estraingier. 

(.Gir.de  Viane,  p.  102,  Tarbé.) 

Un  jor  veneit  de  lie  prii>r, 
Dolenz  et  pensis... 
{Chastoiem.  d'un  piVc,  conte  XI,  I  12.  Biblioph.  fr.) 
Quant  el  fu  hors,  cil  leva  sus. 
Et  scentre  lie  ferma  l'us. 

(/*.) 

—  Li,  lie,  lei,  lui,  luy,  régime  avec  prépos.  : 
Od  lie  seras  penduz,  asez  as  dit  pur  quei. 

(Wace,  Rou,  2'  p.,  1280,  Andresen.) 
Tant  ke  j'oi  a  planté 
De  li  en  petit  d'ore. 

(Rom.  et  past.,  Bartsch,  11,  14,  66.) 
Ains  l'ama  de  si  bonne  amour 
Que  raieua  de  li  garda  s'onour. 
(AiDEFROY  LE  Bastaru,  Bêle  Isalieaus,    P.   Paris, 
Romancero,  p.  5.) 

Amadas  n'ot  onqnes  si  grief 

Ne  tel  paine  ne  tel  anui 

Por  li,  comme  Ydoine  a  pour  lui.. 

(Amadas  el  Ydoine,  Richel.  375,  f  320il.) 

Gandins  fremist,  Persewis  tramble  ; 
Il  por  li  et  el  por  autrui  : 
Al  vuel  de  li,  fust  ce  por  lui. 

(Parlon.,  10166,  Crapclet.) 

Bien  la  devez  amer,  car  elle  ai  le  cors  gant  ; 
Mas  de  te.x  com  vos  estes  en  aurai  ancor  .c.  : 
Tut  se  peuent  por  li  et  i  sont  atandanz. 
Et  se  li  uns  est  mors  li  autres  surit  vîvanz. 

(Floocant,  516.  A.  P.) 

De  lei  nasquet  Deus  en  cest  munde. 
'Vie  Sle  Cather.,  ms.  Tours  897,  f»  16  V.) 

Onques  n'ont  en  lie  rien  amer. 

{Vie  S.   Greg.,  ms.  Evreux,  f  147''.) 


A  lie  me  clain 


(M.) 


Pour  quoy  les  héritages  dudit  Robert  luy 
dévoient  appartenir  et  estre  appliquiez  a 
lie.  (1335,  Adjud.  d'herit.  a  ta  !toi)ne 
Jeltanne...,  Arch.  .1.1  69,  f°  57  r".) 

ToQttes  ilours  sormonte  la  rose  ; 
Chescuns  sceit  bien  c'est  veriteit  ; 
Pour  ceu  vous  ai  dist  cesie  chose 
Qu'ensi  fait  Mets  toutes  ciieis. 
Car  en  lie  maint  prosperileit. 
{Guerre  de  Meli,  st.  2».  I".  de  Boiiteiller.l 


li 


LE 


LE 


LE 


747 


Mnrie  ou  temple  Irouvera», 
A  qai  ta  diras  de  par  moy 
Que  je  voadiay  uaistre  de  soy. 
En  liiy  TOiidray  char  el  sanc  prendre. 
yalif.  N.  S.  J.-C,  lab.,  ilijst.,  II,  17.) 

—  Ftiiployé  par  confusion  pour  le  re 
glme  direct  : 

fc]t  la  roine  maraîs  samlilant  m'en  fîst, 
Laideoga  moi  et  je  li  autresi. 

(Les  Loh.,  ras.  Berne  113,  f"2-2'.i 
Car  de  la  mort  avez  fait  respiter 
Moi  et  maint  antre  k'entour  moi  voi  ester, 
Et  Gloriande,  m'amie  o  le  vis  cicr. 
Avez  gardé  de  li  deshonnorer. 

(Enf.  Ogier,  7167,  Scheler.i 

Ci!  ama  li  et  ele  lui. 
(Lay  de  l'espervier,  9-2,  Remania  Vil,  5.  i 

Gnerre  ne  venlt  que  cuer  voulaige. 

Pour  Icy  Tangier  cl  dcffoler 

Ceals  qui  les  ont  fait  deffoler. 
(Cmfirmacion  le  jai   d'Inuletcnc  an  celui  sarmotis 
dupappegaij,  31,  ap.  E.  de  Bouteiller,  Guerre  de 
ileU,  p.  333.) 

—  Elle,  ille,  aie,  sujet  fém.  sin;,'.  : 

Elle  colpes  non  avret. 

(Eulalie,  20,  Jleyer,  «.-c.,  p,  194.) 

Dame,  dit  aie,  je  vo  commant. 
(Wace,     Conception,    Brit.    Mus.     Add.     15606, 

f  50'!.) 

Li  uature  ki  par  lo  pichiet  est  desorde- 
neie  et  forvoieie  de  la  droiture  ou  ille  fut 
creeie,  recuevret  test  quant  ille  a  Deu  se 
tornet  selonc  la  crinior  et  l'amor  k'Ule  au 
anvers  lui  tôt  ceu  Ville  perdut  auvet  quant 
ille  de  lui  estoit  départie.  (Li  Epislle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
fo  44  r».) 

Est  Guillaumes  II  fins  le  conte 
Ades  es  chambres  vostre  Glle, 
ÎSos  cremons  moult  que  vos  ne  ille 
N'en  aies  blasme  et  si  ami. 

(L'Escouffle,  Ars.  3319,  f  23  v°.) 

—  Les,  pron.  pers.  de  la  troisième  pers. 
masc.  et  fém.,  régime  : 

En  paradis  los  arborget. 

(Passion,  388,  Koschwitz.) 
Jésus  los  a  sempr'  encontradas. 

(«.,  m.) 
A  Kome  les  portct  li  orez. 

(.Alexis,  st.  39",  Stengcl.) 

—  Combiné  avec  je  : 

Se  joi  an  crcid,  il  me  trairnnt. 

(Alexis,  st.  il",  Stengcl.') 
Jos  voeill  aler  [e]  querro  e  entercier. 

(liol.,  2180,  Muller.l 
Mandez  les  dont,  jes  dcsir  a  veir. 
(Gar.  le  Loh.,  2'  chans.,  «x,  p.  66,  P.  Paris.; 

Onqucs  mes  ne  les  senti 

Les  uiai  d'amer  si  con  ces  sent. 

(liom.  el  past.,  Bartscb,  p.  389.) 
,/ei  manderai  par  .n.  frans  raesagicrs. 

(Iluon  de  Bord.,  281,  A.  P.) 

Prenes  or  ces  cheitis,  jes  vous  rant  prisoniers 

(Gui  de  Bourg.,  3592,  A.  P.) 

—  Combiné  avec  tu  : 

Si  lus  abaz  de  la  moutaigne. 
Si  ta  valor  n'as  esproïce 
Ne  de  la  gent  qu'as  amenée, 
Iceu  porras  veeir  a])frt. 

(Ben.,  D.  deNann.,  Il,  5606,  Michel.) 

—  Combiné  avec  îni;  : 


Ouant  ce  aurez  fait,  si  m'aiez 
Dis  forz  homes  aparelliez 
A  chescun  un  coffre  livrez. 
Et  ceiens  les  mes  amenez. 
(Le  Chastoieoient,  conte  XIII,  151,    Biblioplj.   fr.) 

—  Combiné  avec  qiU  : 

E  quant  H  Ruraain  virent 

Ke  cil  de  fors  fuiront. 

Pur  le  rei  /,«  criout 

E  kis  espoeutout, 

Mult  forment  s'en  ^'aberent. 

(P.  DE  Thadn,  Ompoz,  681,  M:ill 

E  ans  mult  orrible  t'irmcnz 
Les  a  ateint,  tjui's  dechasça 
E  qui  lur  maz  lor  ilebruisa. 

(Ben.,  D.  de  Sorm.,  I,  1864,  Michel  ) 
Mais  il  ne  pont  unques  trover 
Quis  coneust  ne  ki  seust 
Dunt  li  uns  d'els  ne  l'altre  fust. 

(Rou,  3°  p.,  5.Ï4,  Andresen.) 

Cil  kes  funt  ne  consevrunt  ui  lo  règne  de 
Deu.  {Li  Epislle  saint  Bernard  a  Mont  Deu, 
ms.  Verdun  72,  f°  31  v'>.) 

Joli  malz  est  d'amorettes. 
Bien  les  doit  garder  kes  ait. 

(Rom.  et  past.,  Bartsch,  II,  34,  44.) 
Et  cil  les  tnent  kis  hanient, 

(Brut,  ms.  Munich,  862,  Vollm.) 

Li  rois  Humber,  làh  amena, 
En  sun  pais  ne  renterra. 

(•».,  3161.) 
Ne  troveront  james  quis  plagne. 

(Eteocle  et  Polin.,  Richel.  375,  !"  49'.) 
Tant  boivent  pour  la  soif  guis  art. 

(Rom.  de  Thebes,  Ilichel.  60,  f"  11\) 
Trop  feist  la  nuit  que  cortoise 
Sel  venist  qes  desassamblast, 

(a.  de  Dole,  Vat.  Ghr.  172ri,  f»  83''.) 
Car  li  sire  n'estoit  pas  uice. 
Qui  d'eus  grant  joio  démena 
Por  le  vaslet  quis  amena. 

(Atre  per.,  Richel.  2168,  f  IT".) 
Li  marinier  ques  guient  ne  suot  mie  tapin. 
(\V.  de  ilonbrans,  ms.  Mont|).  Il  247,  f»  174'>.) 

La  veissiez  tant  gnafanuns  lever, 
Tanz  hanstes  dreitcs,  tant  pennuns  venteler, 
Deu  ne  fist  humme  kis  ponst  auunbrer. 

(Otinel,  108S,  A.  P.) 

—  Combiné  avec  ne  : 

Tant  en  i  a  que  nus  nés  peut  conter. 
(Gar.  le  Loh.,  1°  chans.,  iv,  P.  Paris.) 

A'tf5  a  mie  destreinz,  ne  laidement  teniiz. 
(Rou,  2"  p.,  368,  Andresen.) 
Les  dos  enfaiiz  ensanble  let  : 
Mais  de  ce  fiiit  molt  a  proisier, 
Quar  il  nés  volt  mesaesier. 
(Floire  et  Blancke/lor,  2°  vers.,  2962,  du   Méril.) 

Ne  lairai  nés  enchauce  por  riens  que  m'aies  dit. 
(Floav.,  1875,  A.  P.) 

Il  nés  osast  lochier  pour  frise. 

(Sept  Sages,  2101,  Kellei.) 

Mais  je  ne  sai  pas  s'il  est  yvrcs. 
Car  qui  li  conteroit  .x.  livres 
Nés  prendroit  il  pas  pour  Gillain. 
(Du   Preslre  el  du  Clieimlier,  Montaiglon    el 
Raynaud,  Fabliaux,  II,  65.) 

Je  quic,  se  nous  nés  requerruns 
Que  nous  d'cles  requis  serieos. 
(Jaco.  d'Amiems,  Art.   d'amour,  ms.    Dresde,   30(1, 
Korting.) 

—  Combiné  avec  si  (sic)  : 


Ains  les  fera  en  .i.  f0£sc  gésir. 
Ses  mangeront  cornelles  et  mastin. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f»  40*.) 
A  mont  se  dresco  quant  la  parole  vit. 
Ses  gens  apelle,  ses  a  a  raison  mis. 

(Car.  le  Loh.,  3'  chans.,  xii,  p.  264,  P    Paris.) 
Dont  est  Sain  Jehans  fors  issuz 
De  II  maison,  seoszï  veux. 

(\V*CE,   Conception,   Brit.    Mus.    Add.  15606, 

r°  78*'.) 

Pristrent  le  corps  Saul  e  de  ses  fiz  del 
mur  de  Bethsan.  Sis  astrent  e  ensevelirent 
el  bois  de  Jabes.  (Rois,  p.  119,  Ler.  de 
Lincy.) 

Lur  nafrcz  qnistrent  entre  lur. 
Sis  enportent  par  grant  dulçur 
Et  sis  aaisent  volentiers. 

'Ben.,/),  de  Norm.,  11,2471,  Michel.) 
Des  danzeles,  des  jovenceaus. 
Qui  plus  lur  semblent  gcnz  o  beaus 
Prenneat,  sis  font  as  nés  conduire. 

(ID.,  ib.,  I,  1759.) 

Sis  ocioit  cum  fussent  bestes. 

(Brut,  ms.  Munich,  148S,  Vollra.) 
.Sis  enseigne  qu'il  deivent  faire. 

(/*.,  1637.) 

Des  chiens  et  d'osiaux  lor  aprengo 
Ses  mainst  en  bos  et  en  rivière. 

{Roi  Guillaume,  p.  116,  Michel.) 
Ses  compaignons  apele,  ses  a  mis  a  raison. 

(«ai  de  Bourg.,   1687,  A.  P.) 

Quant  il  voient  païens,  sij  ont  haut  escries. 
(/*.,  2005.) 

Faites  a  ces  cbetis  oster  ces  riches  brans, 
Ses  ferons  trébucher  an  celé  charlre  grant. 

(10.,  3633.) 
Li  rois  les  voit,  ses  prenl  a  araisnier. 

(Iluon  de  Bord.,  421,  A.  P.) 
Les  mains  lor  lient,  ses  henderent. 

(Sept  Sages,  3740,  Keller."! 

Les  lettres  vit,  ses  esgarda. 

(M.,  3940.) 

Li  sains  evangelistres 
No  fine  ne  ne  cesse 
Do  gens  a  siernionaer. 
Ses  castie  et  conûessc. 

(Uc  S.  Jeh.,  Richel.  2039,  f  29''.) 

Ne  sai  sils  unt  laissed 
U  sils  unt  relenud  pur  fere  lur  labored. 

(tlorn.,  265,  Michel.) 

—  Els,  régime  avec  préposition  : 

Pois  lo  barun  nalr'os  se  lapidèrent. 

(Zip.  des.  Et;  ms.  Tours  ) 
Et  tuit  ploront,  en  aus  n'a  quo  morir. 

(Les  Loh.,  Vat.  Urb.  37S,  f  5=.) 
Ensemble  o  elx  li  quens  as  Poitevins. 
{Garin  le  Loh-,  2°  chans.,  xx,  p.  295,  P.  Paris.) 
Do  lor  venue  fu  mult  lies. 
Si  s'a  a  a/s  acompagnios. 

(Wace,  Brut,  787,  Ler.  do  l.incy.j 
Qui  lor  esloient  destiniS 
Et  a  ttls  et  a  lor  lignage 
A  tenir  mais  en  iretage. 

(Id.,  tb.,   1082.) 

II  ne  s'en  vint  o  ous. 

(Ben.,  Troies,  Riohcl.  375,  f  116'.) 

Eiilr'cs  s'enbat  conme  hardis. 

(lo.,  i4.,f<'85'.) 

L'ewe  beneite  sur  hels 
Jetèrent  li  ilers  e  cels. 
(Marie,  l'urg.  de  S.  Patrice,  400,   Iii"|.; 
Ne  entre  cols  n'en  unt  amur  ne  l'ai. 

(S.  Brandan,  70,  Michel.) 


7i«  LE 

Sor  ti  as  rail  Iod  jafreœeDt. 
(f/.  et  Blanch.,  i'  «ers.,  SI3,  du  Méril.) 
Li  alkant  suni  ki  grandes  choses  guident 
d  eaz  mimes.  (Job,  p.  450,  Ler.  de  Lincy.) 

WaUr'T"'  '°"*^''   *'■"■'*'*•  (ViUKU..  52, 

Apres  «w  la  chimhre  ferma. 

{llolop.,  31'li,  Bibl.  eli.) 
A  ces  paroles  se  vait  ials  dépariant. 
(Bear,  d'ilansl.,  liichel.  liais,  f  196>.) 

//^?'^5  '^Sîi^°.'  "T"'""  ''■«'«  tient  d'ous. 
(CA.  d«  lîH,  Arch.  Mos.,    Chap.  calhéd 

ArcS:  .Morb.r'"""  '"-'■<•-*«>  P"^*^""*'- 

Onantil   a  amor  enlT'iaus  deiis   mrcH 

DE  FoDRNivAL,  Bestiaiie domour,  li  Leu^' 

p.  6,  Hippeau.)  ' 

Amiles  mist  s'espee  entre  a«  dos. (£i  Ami- 
nés de  Amt  et  Amile,  Nouv  fr.  du  xiii»  « 
p.  56.) 

.  Se  plainte   en  tient    a  als.  (Bans  aux   ' 
echev.,  00,  fai  r<.,  Arch.  mun.  Douai.) 

A  ceous  qui  auront  cause  de  ous.  fl»83 
Fontevr.,  anc.  til.,  Arch.  M.-et-Loire.) 

Par  m  ne  par  autres.  (12  mars  1286. 
CA.  de  Gir.  Chab.,  Arch.  Thouars.)  ' 

Ke  il  u  li    uns   d'iais   nous  ammoneste    ! 
des  maintenant  a  tenir  icelles    ^217   Pnr 
m.  de  Hain.,  Accord,  etc.,  Reiff  )     '  ' 

Pour  le  remède    des  aœes  d'aux  fi302 
S.-Pierre  en  Pont.,  Arch.  Loiret.)    ' 


pifc"  l'i")  "^^  "'""'■  ^^^^'    ^'''^-  "   *'^. 

(Ib)  ""'  ^""""^    ""   '^   substitut  d-yaus. 

/i?iy»''?^c1ïi,*"'"°°'   «""se    de    elx 
(13H,  Arch.  S  1S04,  pièce  39.) 

Orfe.f'    ^^'*'  '^   *^*^'   S-E^roult,    Arch. 

Pouroux   (CA.  de  1336.  Fontevr.,    anc 
til.,  Arch.  .Maine-et-Loire.) 

Soar  yj/j  .11.  lournenl  les  bee.< 
Des  dîmes  el  des  daraoisielles. 
(J.  DE  CovDÉ,  do'i  blanc  Chnal..  ms.   Turin, 

>srV-^°u',l~^ ^'"/^V"^  P"  "«'set  parlor 

?^66, 'rf^Vo?'"'-''^''^'"''-^'»' «-•>«• 

Ooi  detanl  .jiuli  c'ejtoil  en  le  salle  pansuiee 

(//.  Capel,  793,  A.  P.; 
Je  eroy  bien  que  par  yaux  secourue  serej. 

(/*..  771.) 
—  Employé  comme  régime  direct  ; 

."^e  vos  ne  aiune  pris  .1.  anjierin. 

(Les  l^h.,  ms.  .Monip.,  f«  |->2".) 
A  un  malin  la  porle  olvrirent 
Por  a/j  esbalre,  fors  issirenl. 

'Wace.  Brui,  !tI33,  Ler.  de  I.incj.)         I 
Li  enfant  lear  père  conurent,  j 

Et  lor  perc  ms  ansimanl. 

(Dolop..  IOIJ88,  Bibl.  eh.)  1 

Obligierent  els  et  lour  hoirs.  fl281   Mor-    I 

lemer,  Arch.  Eure.)  '        '  ' 

Il   obligent  aux  e  lors  hers.  (1304,  Chi- 

Lofr'e.)  •'   "■"=•  '"•'  ^"'^-  -^'«'"«-eî- 

p}Ll  °''''"e°t  ^otx  et  leur   heirs.  fl3l7 
Fontevr..  anc.  ut.,  Arch.  .Maine-et-Loire  )' 

L-^bard,  Arch.  Charente.)  ' 


LE 

—  El  comme  sujet  : 

leifr' hii?<,f  V'"" '''■"'■°°'  demorer,  iauls, 
iTi  JIJ  -^  '?"  ^"ccesseurs.  (1295,  Car- 
te/. deUain.,  Accord,  etc.,  Reiff.) 

Hont  recoifrneu   et  confessé  AeOMS  entre 
„,w.  ''f*e'"^l''iiî'ut.  (Sept.  1299,    Ch    du 
garde  du  sceau  de  Cenquoins,  la  .Madel 
Arch.  Loiret.)  '' 

Eyaus  apparillies  a  faire  louz  ses  com- 
mandimens.  (1308,  Chaudorde,  Arch  J.J 
41o,  pièce  U.) 

—  Lor,  régime  indirect  : 
I       Tout  ensi  lor  anoncha  li  capelains  Phe- 
iippas  le  parole  Nostre  Segaeur.  (Henri  dp 
Valenc,  524,  Waiily.)  "'•("'.nhide 

Ne  nVstoit  tenu  a  riens  rendre  lour  de   I 
'   ArcTs^in;.ï^f:)'^""«"''"'MCA.</M28ô.   I 

|H^t^:!;;;:S:>^-l^-^j('308.jamieg..  I 

—  Employé  comme  régime  avec  prépo-  ! 
(   sition  ;  '^    ^      t 

Elle  me  comence  a  dire  : 
nevenes  arier,  biaas  sire  : 
Je  vos  otroi  mon  nraor. 
Mais  por  lot  lor  de  l'empire 
.>'e  fuisse  tomes  vers  lor. 
fJocEUss  DE  Brices,  Bartsch,  Hom.  el  pas!.,  III,        | 

Et  tien  de  lor  ma  maison.  (12o6,1293,  Ch. 
desœmpt.  de  Dole,  ~  ,  Arch.  Doubs.) 


LÉ 

-  /',  pron.  sujet,  masc.  plur.  ; 
J  n^se  erent  convers.  (Fragm.  de  Val.,  y, 

Il  le  receivent. 

Ulexis,  st.  il3\stengol.) 
Sil  virent  il,  et  ii  donerenl 
De  lor  aumônes. 

(Vie  de  S.  Alen,  U6,  Rom.  VIII.) 

-  Elles,  pron.  sujet,  fém.  plur.  : 
Elles  d'equi  cnm  sunt  tornades. 

(Passion,  .113,  KoschwiU.) 


Je  ai  repris  de  lor  em  fief.  (Ib.) 
Les  doit  on  osier  des  délices 
Des  citez,  si  que  force  croisse 
En  lour. 

'el'lJ'j'"'^"-  '■''■   ^'  Vegece,  Ricliel.  16Ui. 
13) 

On  vers  le  leu  on  cil  estoient 
Qu'a  lor  conbatre  se  davoient. 

(Id.,  ib.,  p  1-2M 
Autres!  avec  lor  porloient 
Trez  et  longues  fauz  qu'il  avoient. 

(Id.,  ib.,  C-Jo*.) 
En  lor  meismes. 

(Id.,  ib.,  t°  26  r».) 
Et  cil  a  cheval  ansiment 
Par  perlies  se  departoient, 
I  Et  après  lour  tel  oirre  aloient 

I  Qu'il  aBert  a  chevalerie. 

I  (Id.,  ib.,  (o  1 3^) 

I    -.^^  ^"."r  'I'',*  •=''  •"•  5*'°'  furent  martirié 

tï^oilnr    n''  t,"  '"'''  '"'  ""'•'  ■•eluî- 
sans  et  lors  Deus  ht  grau  s  miracles    (Vie? 

I   988"'fo  iT)""  *'   ""'"'    ^"''°'''î»<'.  «l'obéi. 

Ou  se  il,  ou  aulre  pour  lor  obiceivent  ou 

ArchXT,  f»l9T«!)*  "''''    ""''■■■  ''309. 

Leur  se  dit  encore   pour  eux  dans  la 

I   Bourgogne,  Yonne.  .  Leur  deux    .,   eux 

deux. 

—  Et  comme  régime  direct  : 

Que  nos  ne  avons  liardenieut  i 

De  lor  ensuegrc  nulement.  I 


-  Les  employé  pour  lor,  n^-ime  indi- 
rect : 

Cil  les  pnet  panre  n'eu  son  pooir  baiijicr 
Il  les  fera  tous  les  menhrfs  Irainchier  ! 

'Kcoul  de  Cambrai,  s:>i9,  A.  T.) 


I  —  Combiné  avec  se  (si)  : 

t  Car  qui  le  feu  met  es  estoupcs 

J  N  est  pas  merveilles  .w  esprennenl. 

I  (G.  DE  Coi.vci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f»  93'.) 

I       1.  LÉ,  ley,  la,j,  let,  lait,  m,  iced,  laé.  lede 
adj.,  large  ;  ' 

Pent  a  sun  col  oa  soen  grant  escul  lei. 

(liol.,  3U9,  .Mûller.) 
Granz  uiit  les  nés  e  lees  les  orilles. 

(/*.,  1918.) 
Peiidanz  oreilles,  od  longs  becs, 
E  mult  plus  lez  les  piez  d'un  es. 

(Be.n.,  D.deNorm.,  I,  1 13,  .Michel.) 
Puis  a  braudi  l'espié  don  Talemele  est  lee. 

(J.  BoD.,  Sa.r.,  ccxlv,  Michel.) 
Com  li  kemins  est  grans  et  les 
(Rexcl.  DE  MoiiiENS,  de  Carilé.  st.  cl,m,,  .S    Van 
j        Mamel.) 

Un  espié  prist  dont  Taleniele  iert  lee 
(.\m.  de  Narb.,  Richel.  -21369,  f»  ii'.) 
I    Gulllamescort  a  une  cheminée, 
;    Unes  tenailles  trova  granz  et  quarrees 
Au  poing  sont  grosses  el  devant  sont  raonll  teet 
(Enf.   rie..  Richel.  771,  f»  5Sl>.) 
.Si  ïi  au  vergier  grant  et  lé 
Tout  clos  d'un  mur  haut  hataillé. 

(Rose,  lus.  Lausanne,  f»  l"".) 
.II.  mestiers  les  el  .i.  estroit.  (Est.Boil 
B:,^nnt/doTf'*"P-'.   3.LeUssret 

I  ItÏI,h°T  ^^  '«''-a  «^'estre  et  a  siniestre. 
I  Ou  \dl  bt  Lambert,  Richel.  1.  10176,  f»  2''.) 
I   f.  L°  '*?  S""""'  *'  '"''•  (Manoev..  msioidot. 

Saint  Père  en  sente  lee  d'Orlicns.  (1317 

!   Arch    Loiret,   Ste-Croix,   Mareau-aux-Prés' 

r  IV.)  * 

(  Fouke  aveit  un  healme  lede,  e  ly  covrv 
a  poy  les  espaudles.  (Foulq.  Filz  iVarin. 
Nouv.  fr.  du  XIV'  s.,  p.  32.)  ' 

I  Une  tour  grant  et  lee  et  haute.  (Ysloire 
■isseneth,  ib.,  p.  3.)  ^ 

De  figure  laee.  (Ores.me,  Liv.  du  ciel  el  du 
monde,  ms.  Iniv.,  f»  221  v«.) 

...  Chevaux  du  soleil  clair 
En  hennissant  de  feu  remplirent  l'air. 
Et  du  ciel  clos  les  barres  grans  et  lees 
Heurlent  des  pieds. 
'Cl.  Marot,  Met.  dOv.,  I.  Il,  p.  6-2,  éd.   1596.) 

—  Par  extens.,  spacieux,  large,   vaste 
étendu  :  ' 

Se  l'enseigne  du  roi  d'Engletcrre  la  lee. 
Ccï.,  Berirandn  Goesclin,  1935,  Charriére.) 
Et  i;il  bon  escuier  de  Brelaigne  U  lee. 

i[o.,  ib.,  413  ) 
En  Bethléem  la  lee. 
(Geu  des  Trois  Roijs,  lab.,  ilijsl.,  Il,  KJIJ, 


LEA 


LEC 


LRC 


Ti!) 


—  Au  sens  moral  : 

Led  est  le  tuen  coniandeineiit  iiuill.  (JAb. 
Psalm.,  Oxf.,  cxviii,  96,  Micliel.)  Var., 
lez.  Lat.,  latiun  luauJaluin  tuuni. 

L'office  a  celi  qui  a  juridiction  est  trop 
Ut.  {Liv.  de  josl.  el  de  plel,  11,  i,  §  1,  Ra- 
petli.) 

—  S.  m.,  largeur  : 

Cinijuaule  jiiez  eut  de  luii^'  e  trente  de 
led.  U'ois,  |«.  266,  Ler.  de  Liixy.) 

Un  fo6fé  de  douze  pies  de  leit.  (Août 
1286,  Fliucs,  Arcli.  Nord.) 

Il  s'estend  en  leit  entre  les  ii  dics  el  le 
rue  des  bouchers.  (1269,  Vente  à  la  com- 
mune de  Dam,  ap.  Tuillitir,  p.  304.) 

Et  est  cel  enpin  de  huit  piez  de  lé  et 
seize  de  loug.  (CmsT.  de  Piz.,  Charles  V, 
2'  p.,  cb.  35,  Jlichaud.) 

Quel  lé  i  t  in  (le  drap) 

LE  Df\At>PlER 

Le  de  Brucelle. 
(Palhelin,  p.  3u,  Jacob.) 

—  Étendue  : 

rie  qaidies  mie  qu'en  la  crestieuté 

?i'ea  tût  le  monde,  taot  comme  il  a  de  té, 

Ënst  nul  liome  de  lu  soie  ;ierté. 

\ltAIMO.,  Oi/ier,  ii-iS,  Barrois.) 

—  De  long  et  de  lé,  du  long  et  du  lé,  en 
lonc  et  en  lé,  du  long  et  du  large,  en  long 
el  en  large,  en  tous  sens  : 

De  lonc  et  de  lé.  (Ch.  de  1267,  Fonleneau, 
XXH,  293,  Bibl.  Poitiers.) 

Cerchiez  [avon]  les  terres  et  de  lonc  fl  de  lé. 
(Parité,  2U31,  A.  P.) 

Que  tout  avons  gasté 

Celui  pais  et  du  long  el  du  lé. 
^ADE^ET,  Enfances  Orjier,  KicheJ.  1G32,  f»  3  v».) 

Sus  tout  lour  hébergement  sicoœme  il 
se  pourporle  en  lonc  et  en  ley.  (1311, 
Cart.  de  S. -Taurin,  lxvi,  Arch.  Eure.) 

En  long  et  en  lay.  (1349,  Jumieges,  Arch. 
Seine-lnf.) 

En  long  et  en  lay.  (La  Bod.,  Ilarmon., 
p.  768,  éd.  1578.) 

—  Environ  el  en  lé,  dans  le  inÈme  sens  : 

Je  maûderai  mes  homes  eniiron  et  en  lé. 
nienai-.d  de  ilontauban,  liichel.  21387,  Fl.) 

—  Du  long  et  du  lé,  lig.,  comme  du  long 
el  du  large,  de  bout  en  bout  : 

11  compta  a  son  maistre,  tout  du  long  el 
du  lé,  la  vérité  de  sonadveuture.  (Loois  XI, 
Nouv.,  XLii,  Jacob.) 

Madame  de  .Sévigné  a  employé  la  locu- 
tion tout  du  lon'j  et  du  lé,  au  ligure,  pour 
dire  absolument. 

Ce  mot  s'est  conservé  comme  substan- 
tif :  Li  d'une  étoile. 

2.  LÉ,  voir  Les. 

3.  LE,  voir  Lié. 

LEABLEMËNT,  VOir  LOlABLEllENT. 

LEAGE,  S.  m.,  droit  dii  au  soigneur 
|)our  rebâtir  un  niuuiiii  .sur  une  rivière 
qui  lui  appartient: 

Item  le  leage  en  la  ripviere  de  la  Cissé... 
lequel  leage  est  tel,  que  chascuu  molin 
nouvellement  l'ait  ou  reediffiéjasoit  ce  que 


icellui  molin  antres  foiz  ail  esté,  cil  ou 
ceulz  qui  faire  ou  rediflier  le  fout  ne 
doivent  et  ne  peuent  nieltçe  le  fusl  gra- 
nier  csdiz  molins,  ne  en  aucun,  sans  ap- 
peller  noz  gens  el  officiers.  (Ch-  de  1366, 
ap.  Duc,  Leagium.) 

LEAisoN,  s.  f.,  loyauté,  bonne  foi  î 
Grant  mercis,  sire,  ce  dist  H  gentils  horas, 
.Se  Deu  m'ait,  ci  a  gente  leaison. 

(Atiùert/  le  Bourg.,  p.  1,';2,  Tarbc.) 

LEAiTE,  voir  Laif.te. 
LEANS,  voir  Laieks. 

LEAUBLE,  voir  LOIABLE. 

LEAUQUiN,  -  kin,  Uenequin,s.  m.,  sorte 
de  bière  : 

L'assize  dou  mies,  don  leautcin  et  de  le 
forte  cervoise.  (1364,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Le  forte  cervoise,  leauquin.  (1371,  t6.) 

Franche  do.aue,  dist  un  An^lois, 

Vous  ue  faictes  que  boire  \in. 

Si  faisons  bien,  dit  li  François, 

Mais  vous  buvez  le  lieneguin, 

Koui  estes  comme  pcl  de  mastin. 

(E.  Descu.,  Poés.,  nichol.  810,  f  221'.) 

LEBEcii,  leber.he,  labech,  labeche,  s.  m. 
et  t.,  vent  du  sud-ouest  : 

Quant  il  (le  vent)  vient  de  grant  ravine 
et  o  fortune,  li  niariuier  l'apclenl  lebech. 
(Bhun.  Lat.,  Très.,  p.  122,  Chabaille.) 

Labeche  :  f.  A  south  west  wind.  (Cotgr.. 
éd.  1611.)  ' 

Lebeche,  m.  Vent  de  snvest  ou  suduest, 
qui  est  entre  le  Ponent  et  Midy,  labech, 
lebech.  (C.  Oudi.n,  éd.  1660.) 

LEBECiiE,  voir  Lebech. 

LEBESTiK,  S.  f.,  sortc  de  maladie  des 
faucons  analogue  à  la  pierre  : 

Se  vos  oisiaus  a  lebestik,  c'est  presque 
le  pierre,  ensi  l'apelent  li  Legustre.  (L'A- 
■>cutaire  des  oiseaux  de  proie,  ms.  Lvon 
f»222'=.)  ^ 


marmite  en    mêlai. 


LEBEÏE  ,     ; 

bassin  : 

l.uy  envoya  deux  (,'rans  et  beauix  lebeies 
De  fin  arain  et  deux  cjjnhes  d'argent. 
(0.  DE  S.  Gel.,  Eimil.,   liichel.  Si;l,  f»  iC.) 

LEBUOL'X,  S.  m.,  sorte  d'animal  fabu- 
leux : 

Ce  qui  nous  y  relenoit,  c'esloit  la  société 
et  compaignie  des  honnestes,  sçavaus  et 
vertueux  qui  s'y  trouvoienl,  ne  pouvans 
vivre  seuls  en  leurs  maisons,  conme  font 
les  lebroux  et  loups  garoux,  qui  mangent 
tous  seuls.  (G.  BoucHF.T,  Serees,  111,  238, 
Koybet.) 

Oi-e  je  ne  seray  pas  si  tost  deiant  le  roy 
Qui  commande  aux  esprits  de  l'Orque  plein  d'effriy, 
Que  je  ne  le  suplie  avec  rcveienco 
D'i-nvoyera  ce  Iraislre  en  toute  dilligence 
.Ses  hideux  farfadets,  ses  lebroux,  ses  rabas 
lit  ses  esprits  flambants  qui  preiineut  leurs  eshas 
Sur  le  bord  des  estangs. 

(Les  Muses  incognues  ou  la  Scille  aux    hourriers, 
Prosopopeo  funèbre,  etc.,  éd.  Ib'Ol.) 

1.  LEC,  VOirLUEG. 

2.  LEC;  voir  Les. 


LECCION,  VOirLECTION. 

LECEOR,  voir  Lecheor. 
LECERESSE,  voir  Lkchedr. 

I.ECEHIE,   VOirLECHEBIB. 

LECiiAUDEii,  lich.,  V.  H.,  Satisfaire  sa 
gourmandise  : 

Ligurilio,  gourmandise  el  friandise,  ap- 
pétit desordotmé  de  ticharder  et  manger 
bons  morceaux.  (Calepini  Dict.,  Bàle  1384.) 

Licharder,  prendre  les  plus  friands  mor- 
ceaux du  plat,  X'/sjtu.  (Tkipp.,  Dict.  Ir.- 
grec.) 

LECH.VHRE,  cas  suj,.  Voir  Lecheor. 

LECHARRESSE,  VOir  LeOHEOR. 

LECHART,  leschart,  adj.,  a»'ide  du  bien 
d'autrui  : 

Nul  ny  sera  usurier,  nul  leschart,  nul 
chiehard.(RAB.,  le  Tiers  livre,  ch.  un,  éd. 
1332.) 

Cy  n'entrez  pas  vous  usuriers  chichars, 
Briffaulx,  leschars,  qui  lousjours  amassez. 
(ID.,  I,  51,  éd    1553.) 

Brest,  Uchard.  IL-Norm.,  vallée  d'Yères, 
lichard  ,  celui  qui  essaie  d'attraper  un 
bon  repas,  qui  arrive  toujours  au  mo- 
ment où  l'on  dine. 

l.  L,EcuE,lesche,  leiche ,  s.  f.,  appâl. 
amorce,  friandise  : 

Si  corne  li  poissons  s'amort 
A  lèche  qant  boue  la  sant. 
(Du  Sénateur  de  Rome,  120,  ap.  Méon,  Kouv 
Rec,   II,  3!18.) 

Bi.-iuté  et  grasse  sont  deux /ccto 
Qui  font  fuir  maintes  dcstreches 
As  amans. 
(J.  DE  CoNDÉ.  Dit  de  ùittulé  el  de  grascc,  Dinam, 
Trouv.  lirab.,  p.  22,'i.) 

Et  aussy  la  mariée  qui,  par  sa  grant 
mauvaistié,  sa  leiche  et  sa  far  se  lecherie 
de  chair,  rompt  et  casse  son  mariaige. 
{Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c.  119,  Bibl 
elz.) 

Regardez  cy  la  villainie 
ne  ce  gentil  genin  de  lesche. 
(Ch.  Fontaine  à  Ch.  Iluet,  ap.   Slarot,  (*;«f.,  VI 
18G,  éd.  1731.) 

Mayenne  et  Poitou,  Vienne,  Deux- 
Sèvres,  i/cAe,  gourmandise.  Aimer  la  liche, 
aimer  la  bonne  clière. 


2.  LKCiii;,  voir  Leece. 


jurmand  ,    qui 


Li;ciiECASsi.: ,    adj. 
lèche  les  poêlons  : 

Voyla  les  principau.v  de  la  bende  qui 
tiennent  eschole  en  l'art  de  cuisine  et  ont 
passé  plusieurs  maistres  en  la  science  de 
lechecasse.  Le  ventre  est  leur  Dieu,  le  po- 
tage est  leur  loy,  la  bouteille  leur  Sainte 
escriture.  (Merlin  Coccate,  t.  I,  p.  230,  éd. 
1606.) 

LECHECUL,  S.  m.,  celui  qui  lèche  le  cul  ; 

Je  ne  sçay  pas  bien  s'il  est  médecin  ou 
lechecul  aux  autres.  (Michel  Dusseac,  En- 
chirid  ou  manipul  des  Miropoles,  p.  212 
éd.  1381.)  '        -  1 

lechi;fu  VYi ,  voir  LRCHEFRtrr. 


730 


LEC 


LEC 


LEC 


l.ECHEFREE,   VOif  LECHEFBOIE. 

LECUEPREiT,  -  (rayl,  -  (rit,  s.  m., 
lèchefrite  : 

Des  chauderon?,  des  Uchefraijs.  {Inverti, 
des  biens  de  l'év.  de  Senlis,  E.  Mùller.) 

Jjeehefris  de  fer,  souffletés,  cnckes  et 
sielx.  (Manière  de  langage,  p.  383,  P. 
Meyer.l 

Lei:hefreiz  et  une  poile  d'acier  sans  que- 
heue.  (1S07,  Jnvenl.  des  meubl.  duD.de 
Bourg.,  Cab.  hist.,  IX,  308.) 

LECHEFRiox,  S.  f.,  fïUiî  OU  femmc 
gourmande  : 

Une  lechefrion ,  une  friande.  (Oudin, 
Cur.) 

i.ECHEFRiT,  voir  Lechefreit. 

LECHEFRoiE,  -  oye,  -  aie,  -  aye,  -  ee, 
lesche.,  laiche.,  lichefroyi>,  lechifreye,  loiche- 
fraie,  lochefroye,  loichefroye,  louchefroye, 
s.  f.,  lèch'^frile,  ustensile  de  cuisine  ser- 
vant à  recevdir  la  graisse  de  la  viande 
qu'on  fait  rôtir  à  la  broche  : 
Li  eoTieas  sei'he  et  seime 
Aussi  com  larl  en  lechefroie. 

(FaH.  d'Oi:,  Ars.  5069,  f  25''.) 

Une  lechefree  d'airain  a  queue  de  fer. 
(1328,  Inv.  de  Clémence  de  Hongrie,  Douf-t 
d'.\rcq,  A'oMt).  Com/ites  del'arg.,  p.  106.) 

Clericuf  dictiis  Lechefroie.  (1344,  Marty- 
rologe de  M.  de  Beaune,  p.  59,  Baudrot.) 

Una  lechefroye.  (13S6,  Arch.  P  1388=.) 

Une  arille,  une  haste,  une  chievre  et  une 
loichefraie.  (18  fév.  1394,  Inv.  de  mercier, 
Inv.  de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon, 
Arch.  Cote-d'Or.) 

Leschefroies  et  darioles.  [Ménagier,  II, 
97,  var.,  Biblioph.  fr.) 

Une  laichefraie,  une  poulote.  (Août  1400, 
Jnvenl.  de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon, 
Arch.  Côte-d'Or.) 

Une  leschefraie.  (1412,  Lotlies,  Arch. 
Grossœuvre.) 

Une  loichefroye.  (7  fév.  1423,  Vente  de 
meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte- 
dOr.) 

Item  dues  lechifreyes  ou  l'on  ressoit  la 
praisse  don  rutv.  (1423.  Arch.  Fribourg, 
1"  Coll.  des  lois,'n-  727,  f»  266  v.) 

Se  peuK  (la  laniproye)  apprestcr  et  rostir 
a  la  broche  et  niettrepardessoubz  quelque 
poille  ou  lichefroye  pour  recevoir  le  sang 
et  praisse.  (Platine  de  honnesle  volupté, 
f"  103  r«,  éd.  1328.) 

Deux  hastes  de  fer,  deux  lochefroyes. 
(1482,  Inv.  du  château  de  Courson,  Uev.des 
Soc.  sav.,  l.  111,  7»  sér.,  2"  liv.) 

Une  douzainne  de  louckefroyes  tant 
grandes  que  petites.  (liOl,  Invenl.  de 
l'HolelDieu  de  Beaune,  Soc.  d'Archéol.  de 
Beaune,  1874,  p.  lo3.) 

LECUEis,  voir  Lechôis. 

LECHEMENT,  lesch.,  S.  m.,  aclion  de 
lécher  : 

Quant  l'uurse  enfante  son  faon,  ce  ne 
semble  lors  un  billot  ou  masse  de  chair 
mal  vivu  :  ijuis  luy  vient  forme  et  vie  par 
l'alavuciiK-ut  et  ]k' leschement  de  sa  mère. 
(C.  Mansion,  Uib.  des  Poet.  de  melam., 
I»  166  f,  éd.  1493.) 


('.a  leschement  de  main  droicte. 
(Larit..  les  Tromper.,  V,  6,  Bibl.  eli.) 

—  Flatterie  : 

Si  les  maÏDent  dan  pnablement 
Par  loseogable  Icchement 
A  dampuable  perdicion. 

(Fabl.  d-Ov.,  Ars.  5069,  f  191'.) 

LECHEOR,  lecheur,  lecheeur,  lechur,  te- 
e£or,  lek.,  lesch.,  leckeur,  lichieor,  liceoui , 
loicheor,  s.  m.,  homme  livré  à  l'impudicité 
ou  à  la  gourmandise,  homme  de  plaisir  : 

Lekiere  hom  de  sanc  a  non. 
(Rencl.  de  MoiLiEiSS,  Miserere,  st.  lxxi,  6,  Van 
Hamel.) 

Hic  leno,  lichere.  (Gloss.  du  xiv  s.,  vas. 
de  Tours,  ap.  Léop.  Delisle.  Bibl.  de  l'Ec. 
desCh.,6'  sér.,t.  V,  p.  329.) 

Li  bon  leehieres 
Qai  des  morseaas  est  coonoissierres. 

(.Rose,  Richel.  iSTS,  f  180''.' 
Li  bon  lechierres 
(Jai  des  morsiaus  est  connoissieres. 

(/«.,  DIS.  Corsini,  f»  142".) 

De  ces  ot  il  enfans  ,^sses 
Comme  licieres  forsenes. 
(De  Josapfiat,  Itichel.   1553,  f  232  t».) 

Ja  est  .1.  gloz,  .1.  mal  îechere. 

(Du  Foteor,  liicbel.  19152,  t"  48''. 1 

Et  por  ce  n'os  avoir  sergent, 
Biau  frère,  qui  sont  lecheor 
Et  trop  sont  TÎlain  parleor. 
(Wc  la  Damoisele,  Montaiglon  et   Raynand,  Fabl., 
V,  26.) 

C'estoit  .1.  paradis  terrestre, 
Cbascons  lecMerre  i  Tosist  estre. 
{Fail.  des  bons  vins,  ms.  Berne  113,  f°202'.) 

Qoe,  s'il  i  a  ne  fol  niesgaré 
INe  leceor  ne  jouene  baceler. 

{Huon  de  Bord.,  4064,  A.  P.l 
Donc  me  venger  de  ceo  lechur. 
(Un  Chival.  e  sa  dame,  ms.  Cambr.,  Corpas,  50, 
f  94''.) 

Li  lichieor  de  Borges.  (Prov.,  ap.  Crape- 
let,  Prov.  et  dict.pop.) 

Se  tuitli  prince  et  li  riche  home  fesoient 
ausi  com  li  preuz  dons  fîst,  il  ne  corroit 
uiie  tant  de  lecheors  a  val  le  pais.  [Chron. 
'leS.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f'>  291M  P.l'aris  : 
lecheeurs. 

Li  loicheor  la  vourent  a  force  démener 
au  bordel.  (Vie  sainte  Lucie,  Richel.  988, 
f»  20^) 

Nebulo,  lecieres.  (Gloss.  de  Douai,  Escal- 
lier.) 

Autres  qui  sont  lei'heurs  et  frians  sur 
leurs  gueuiles  de  bons  vins  et  délicieuses 
viandes.  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour, 
c.  XXXVII,  Bibl.  elz.) 

Cestuy  Henry  fu  trop  lichers.  (Chron. 
d'Angl.,  ms.  Barberini,  1°  33  v.) 

Lecharre,  lectator.  (Gl.  gall.-lat.,  Richel. 
1  7684.) 

Lesquels  cryours  ly  dit  Pierro  commo- 
vait  et  douait  ayde  de  plius  for  crien  in 
allant  et  in  reloruaut  intres  lours  et  in  di- 
sant :  Teneis  vos  bien,  lechueyres,  or  est  il 
temps.  (1407,  Arch.  Fribourg,  1"  Coll.  des 
luis,  w  749,  f"  280.) 

—  Lecheor  se  disait  particulièrement  du 
galant  d'une  femme  mariée  : 

Le  proudom  mist  la  maiu  a  un  coutel  et 
ocist  ambedeus,  ce  est  sa  feme  et  son  le- 
chour.  (Ass.  de  Jér.,  t.  11,  p.  218,  Beuguot.) 


Si  cuyde  que  ce  soit  le  lescheur  de  sa 
femme.  (Lancelot  du  Lac,  vol.  11,  f»  101  v». 
éd.  1320.) 

Encores  veuil  je  que  tu  luy  dies  que  je 
ne  prise  ne  elle  ne  son  lescheur  vaillant 
ung  esperon.  (Ib.,  vol.  III,  f»  10  r»,) 

—  Terme  d'injure  en  général  : 
T.iis,  glons  lechieres,  dist  Beroars  ''-e  Neisil. 

(Les  Loher.,  ms.  Montp,  f°  50'.) 
Li  niaus  lecieres  ne  l'osa  aprocier. 

(Ib..  ms.  Berne  11.1,  f»  iV.) 
Por  .iir.  garçons  lecheors  do  put  lin. 

(/*.,  f°  49".) 
A  ces  paroles  entend!  ben  Sorbrins, 
Uns  maus  lecieres  que  Dex  pnist  maleir. 
Qui  fu  en  Sartre  a  guise  de  tapin. 

("R-iIMBEai,  Ogier,  997,  Barrois.) 
Glos     dist  Gaillanmes,  lichierres  pautonier. 
(Couronn.  Looijs,  liicbel.  1448,  f  89  v».) 
Malvais  lichiereset  couars. 

(Florimoni,  Richel.  792,  f  25'  ) 
Mauvais  licheire  et  coarz. 

(Ib.,  Richel.  3o3,  f  21».) 
Filz  a  pntain,  mauvais  lichiere. 

(Ib.,  f°5''.) 
Et  li  lichierres  l'espousa,  si  la  prist. 

(Haoul  de  Cambrai.  7139,  .\.  T.1 
Avez  vea  d'an  lecheor 
Qui  Tostre  cort  a  desjugiee 
Et  honie  vostre  maisniee? 
(Flaire  el  Blancedor,  2°  vers.,  906,  du  Méril.) 
Garçon  l'apele,  lecheur,  pnutonnier. 
{Aubcris  li  Borgignons,  Komv.,  p.  206.) 

Et  vons,  lecieres,  ares  le  cief  copé. 

(Huon  de  Bord.,  6853,  A.  P.) 

Quant  mengié  oreni  a  plenté. 
Et  li  doblier  furent  osté. 
Cil  lecheor  dont  moult  i  ot, 
.Monstra  cbascuns  ce  que  il  sot. 
(Do  Chevalier  a  l'esp.,  794,  ap.  Méon,  Som.  Rec, 
I,  152.) 
Aie  s'en  est  mien  pier  le  liceonr. 

(Prise  de  Pampel.,  855,  Massafia  ) 

Ensi  dist  li  Icchierez,  qa'onques  bien  ne  pensa. 

(B.  de  Seb.,  ii,  447,  Bocca.) 

—  En  parlant  de  chose,  friand  : 
Vostre   ventre    a    mengé  mainte  grasse 

soupe  en  court,  et  maint  lescherre  mors- 
seau  de  cuisine.  (Ponllms,  ms.  Gand 
f  69  r°.) 

—  Fém.,  lecheresse,  -  erresse,  leccheresse, 
lekeresse,  leceresse,  lecharesse,  techarresse, 
lescharesse,  licheres.'ie,  legerresse,  lixrée  au 
plaisir,  friande,  gourmande,  impudiquei 
lubrique  : 

iNe  bons  ne  feme  lecharresse. 

.Marie,  Ysopel,  Richel.  19152,  f»  18".) 
De  tout  veut  avoir,  par  tout  laste 
Le  lekeresse  de  pekies, 
La  dont  vint,  la  tent,  la  se  haste. 
(Rencl.  de  MoiLiEKs,  Miserere,  st.  xiv,  8,  Van 
llamel.) 
Kaab  qui  tant  fu  pecherresse, 
Legiere,  foie  et  legerresse. 

(G.  DE  CoENCt,  Uir.,  ms.  Brux.,  flS''.) 
Venus  esloit  trop  licheresse 
Et  Dyana  fut  cbauteresce. 

(Dolop.,  12172,  Bibl.  elz.) 
Le    chien    qui    est     beste    lecherresse. 
(Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  7'.) 

Ja  femme  lecheresse  nefra  porre  espesse. 
(Prov.  deFraunce,  ap.  Ler.  deLincy,f'?-ou.) 


LEC 

Tost  l'en  lenroit  a  lecfrrsse. 
(Jacs.  n'A«.,  Art  d'am.,  ms.  Dresde,  ■2-231, 
KôrtiDg.) 

Lecheresse  ou  maqiierellr.  {Gl.  qall.-lat. 
Richel.  I.  7684.; 

Lexcharesse,  Ipctntrix.  (/6.) 
Fille  rri,inile,  lecheressr, 
DeTicnt  rneschaDte  pécheresse. 
(Jehan  Divrt.  /<•.<  Esinmnes  des  Fillfs  de  Paris. 
Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi"  s.,  IV,  80.) 

—  RiisiM>,  troiiipeusp  : 

Si  Richeaz  est  abaiaresse, 
I.a  gorpille  est  fort  lecharesse. 

(Renan,  Br.  XXIV,  124,  Martin.) 

—  En  parlant  de  chose,  adonné  au  plai- 
sir, qni  aime  le  plaisir,  licencieux  : 

Ahi  !  cars  foie,  cars  bontease. 
Cars  leceresse  et  enviease. 

(Sle  Thaïs.  Ars.  3,127,  f  15^) 
("liars  Hcheresse  et  envieuse. 

(/».,  Ars.   3641,  f°  44'.) 


Par  les  licherrasses  paroles. 

(GiLB.,  Lncid.,  Richel.  ISII7,  i"  ISl 


".) 


heske'esses  paroles. 

(f*.,  Richel    25427,  f"  9  v".) 

De    mener    ni.iuvese  vie  et   lechcrresse. 

[Mir.  S.  Andrieu,  ms.  Alençon  27,  f°  103  r°.) 

Lansue  lecheresce.  (Dis  d'anc.  phiiios  , 

m?.  Berne  36.5,  f"  79  v».)  *-  J      •. 

—  Friande  : 

Bone  viande  lecchere.tse. 
iji  l'atenoslre  Saint  Julien,  ap.  Moland,  Contes  de 
la  Fontaine,  I,  285.) 

Morv.,  Berry,  Côtes-du-Xord,  liclioux, 
gourmand.  H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  li. 
cheux.  Pic,  léchtnir.  Saintong.,  Ucheur. 
gourmand.  Argot,  Ucheur,  buveur. 

LECHEHEL,  Uquerel,  lek.,  -tel,  s.  m., 
homme  qui  aime  le  plaisir,  sensuel,  «our- 
mand  : 

Guioz  lez  Maroie 
Uefaisoit  lo  lecherel. 
Et  font  iroller  le  cercci 
Si  qnil  en  peçoie. 

ir.om.  et  pasi.,  Barlsch.  Il,  22.  29  ) 
Adcs  seras  tu,  tniferians. 
Uns  bonlerea.  uns  Irchrriaiis  ; 

{Genx  d'arenl.,  Richel.  837,  f  2B0'>.) 
On-int  il  voit  l'enfant  soleriel. 
Et  il  le  cnide  leckeriel. 
Une  bielc  pane  li  tent. 
(B.  DE  CoîinÉ,  li  Priions  d'amoum,  2  '27,  Scheler.) 
Atant  ïienent  a  .i.  ostel, 
U  on  vendoit  et  pain  et  el. 
Vin  et  cervoise  et  makerians. 
Rohins,  qui  moût  fu  lequeriam. 
Dist  lues  qu'il  en  voloit  avoir. 
(Jean  de  Boves,  Vilain  de  Farbu.  33,  ap.  Mon- 
taiglon  el  Raynand,  Fabl.,  IV.  84.) 

—  Fém.,  lecherelle.  femme  débauchée  : 

Hasarl  !  dit  mors  a  chel  musarl 

Ki  de  lekerie  tous  art 

Pur  l'araonr  de  se  lekerele. 
(RE^•CL.  DE  Moii.iE.NS,  Miserere,  si.  r.nxui,  10  V.ao 
Hamel.) 

Pour  l'amonr  de  sa  lecherelle. 

(In-,  !».,  Ars.  3142,  f'2l4''.) 

LECHERiE,  lescherie,  Iccerie,  licherie 
lechirie,  lechierie,  toiclierie,  s.  f.,  amour  dé- 
sordonné du  plaisir,  licence,  luxure,  sen- 


LEC 

sualilé,  qu'il  ,s'a?isse  des  plaisirs  de  la  vo- 
lupté, de  ceux  de  la  bouche,  (m  d'autres  : 
>"est  pas  aninrs,  ainj  est  folie, 
Kt  niauveisté  et  lecerie. 

(Marie,  lai  de  C.ugemer,  493,   Uoq.) 
Oiiques  congio  ne  m'en  queisles. 
Ce  fu  par  voslre  lecherie  ; 
Vostre  forfaiz  vos  toit  la  vie. 
(Fluire  et  Blanche/tor,  2'-' vers.,  2n.ï0,du  Méril.) 
Car  trop  seroit  desavenant 
Kt  lecherie  sambleroit. 

Whev.  as  deiis  esp.,  6002,  Foerster.) 
.■Ve  puis  croire  an  nulle  manière 
C'onques  pansaist  tel  licherie. 
Wolop.,  9145,  Bibl.  elz.)  Var.,  lecerie. 
La  damoisele  n'avoit  cure 
Por  ce  qu'ele  ert  di  tel  nature 
Que  en  nnl  ten  ne  sofrist  mie 
Sergent  qui  nomast  lecherie. 
(De  la  Damouele  qui  n'ot  parler  de  foire,  Monlai- 
glon  et  Raynaud,  Fabl.,  V,  25.) 
Il  met  tout  son  cuer   en   lecherie  et  en 
luxure    et  en  jeu   et  en   tavernes.  (Brun 
Lat-,  Très.,  p.  498,  ChabaiUe.) 

Vai,  si  fai  une  lecherie  de  ton  cors    fMAD- 
BICE,  Serm.,  ms.  Poitiers  124,  f°  6  r».) 

ç«™'Li-'''^°'  'fu''"'*  ''*  "°"'«-  (Laurent, 

Somme,    ms.    Chartres   371,   f»   44    r»  )   Le- 
chiene.  (Id.,  ib.,  (<•  17  r».)  >*'-.'  ^e 

Li  deables H  fet  penser  mal  et  puis 

des.rrer  vjionuies,  ribaudies,  lecheries.  Id.. 
ib.,  Richel.  22932,  f>  10=.) 

mi:^l:^r3l^'^'^ol?!" '*'"""■  ^^^'-•' 

Eles  se  soillenl  en  l'ordure 
De  lecherie  et  de  luxure 

^^'n,  ^%.f'"''"'-  '"•  •'"''•'   '^'"'-  "'■  """■''■' 

Ouques  en  sa  vie  ne  li  ov  dire  parole  de 
MARC,  Vie  de  St  Louis,  Hist.  litt.,  Xl.\,  386.) 
.Si  eucuntre  tiin  profit 
Le  diimageus  délit 
Te  tient  de  lecherie. 
Dune  voil  sur  ce  rien 
Ke  tu  te  gardes  bien 
Hé  glotonerie. 
(KïERARD,  0„rt^.  ^,  „j,„„   cato,  ap.  I.er,   ,1e 

Lincy,  Prnv.,  p.  454.) 
N'est  pas  sanz  maladie  qo  meyne  lecherie. 

(Proverbes  de  Fraunce,  ib.) 
Quant  li  corbiaus  vil  l'avoulire. 
Il  le.?  commença  a  maudire, 
El  si  jura  !.Tanl  sairenient 
Qu'il  yroil  dire  isnellement 
A  Phebus  la  grant  lecherie 
Qu'il  a  veu  en  son  amie. 
(Mach*i;i,t,  Livre  du   Voir  Dit,  7805,  P.  Paris  ) 

l'XZ.,%'^  ''^'"^'-  ^^  ^'^  Tou7, 

Autres  qui  sont  sus  la /ec/tene  de  luxure 

ffi'npV'f ''"'""'=  -f'"^  ordement    q  e 
buefs  ne  bestes  sauvaiges.  [Ib.,  c.  xxxvii.) 

Ce  soit  pour  la  granl  avse  ou  elles  sont 
par  la  lescherie  de  leur  cirair  et  mauvaisiié 
de  leur  cuer.  (Ib.,  c.  cxxiv.) 
Sus  les  gardins  une  huisserie 
Ouverte,  et  pour  le  lecerie 
Seulement  que  de  l'air  haper 
(Frois.'!.,  Poés.,  I,  289,  2298,  .Scheler.) 


LEC 


7.M 


Rài^fV%8\T"''"-  ^'''"'-  '""■■""■' 


Comne  te  puet  si  nlluehier  la  lescherie 
'es  ,l,.|iz  de  ce  monde  !  fAi..  Ghartier, 
/  Espérance,  p.  ,3.35,  éd.  1617.) 

Dame  et  maistresse  vous  avoye  faiete 
(le  mes  terres  et  seigneuries,  umis  par 
vostre  désordonnée  lecherie  me  avez  rendu 
"(1   17"*"'')  (^«'■«'■'^  f'«   i\ei-ers,    I,    ix, 

-  On  a  dit  dans  le  sens  général  do 
plaisir,  .sans  aucune  idi'e  défavorable  : 

Sa  lecherie  ert  de  lancier, 
La  ou  li  tornoTs  asaambloil. 

(Meraiinis,  Romv.,  p.  597.) 

-  Chose  délicate,  friandi.se: 

Elle  s'en  venoit  en  la  parde  robe  et  la 
f!Ii"-  ".^0"PPe  au  malin  ou  aucune 
lescherie.  (Liv.  du  CIm:  de  I.a  Tour,  c.  6 
Bibl.  elz.)  '  ' 

-\e  donner  la  char  aux  chiens  ne  les  les 
chênes,  (ib.,  cb.  20.) 

iJh    '.'*'""5  0"  ^«^  vendent  b,-s  friandises  el 
lecheries.  (Christ,  de  Pis.,  CUé,  Ars.  2686, 

La  friandie  et  lecherie  de  la  jeune  chair 
du  jonne  homme  l'a  faite  slonte  et  jalouse 
que  elle  le  vouldroit  tousjours  avoir  entre 
ses  braz  (Quinze  joyes  rie  mar.,  xiv 
t)ii)l.  elz.)  '  * 

—  Mensonge,  séduction,  tromperie,  per- 
fidie ;  quelquefois  bon  tour  ; 
El  si  contrueve  un  bon  barat 
Conmenl  tu  puisses  rendre  mat 
Li  félons  plains  de  tricherie. 
Ta  feras  b.me  lecherie, 
El  bon  barat  et  bon  enging. 

(Rcnarl,  16461,  Méon.) 
Il  me  dist  :  Amis,  c'est  del  mains  ; 
Fait  ais  trop  bele  licherie. 

(Dolop.,  8514,  Bibl.  clz.) 
.Moult  as  fait  bone  lecherie. 

illi-,  var.) 
Mes  sachiez  en  son  cuer  pensa  miilt  grant  folie 
Qui  de  ces  .t.  citez  novcles  vos  a  dites. 
Et  orgoil  et  outrage  et  u.ult  grant  lecherie. 

(Gui  de  Bourg.,  127,  A.  P.) 

,  Est  bonne  chose  de  mettre  ses  enfl'ans 
juennes  a  lescolle  et  les  faire  apprendre 
es  livres  de  sapience,  c'est  a  dire  es  livres 
des  sa.ses  et  des  bons  enseisnemens,  ou 
1  on  vo.t  les  biens  et  le  sauvement  du  corps 
et  de  I  ame,  et  en  la  vie  des  pères  et  des 

f^'^ilh^"'^  f""^.  ':?'  •'"''■''  "PPrendre  es  livres 
de  lecherws  et  des  fables  du  monde,  (liv 
du  Chev.  de  La  Tour,  c.  xc,  Bibl.  elz.) 

Berry,  lecherie.  Saint.,  licherie.  Bessin 
liquene,  gourmandise.  Pic,  lecheries, 
Norm.,  Orne,  lichcries,  friandises. 

LECHEiiosEJiENT,  ..OM,çeOTen«,  adv.,  vo- 
luptueusement : 

Mes  quant  l'espousé  trop  lerherou.iemcnl 
tonust  sa  femme  verrciment 
Il  en  put  peccher  morteiroenl. 
(PiEhRE,^  nom.  de  Lumere,  Brit.   Mus.  Ilarl.  4390, 

LKCHEunE,  Icschevrc,  lechure,  liqueure 
s.  f.,  action  de  lécher  :  ' 

or^F^J"  '/<^*«'"«  ''es  chiens  nous  pouvons 
T.?ur  '"  ?'"""?»«  «t  estenduManpue 

:i:^:;a;:;^:^'i^'^^«^És:)^^'-'"'^'^ 

—  Amour  du  plaisir,  de  la  volupté  ; 


LEC 


LEC 


Ele  s  ,. 

Oni-  de  mou 
Oslei  Tosire  If  en,  - 
D«x  U  pnist  honir. 

{Rom.  fl  past-,  Bïrtsch,  II.  r.7,  33  ) 
Ostei  TOsIre  Ifschnire 
Dei  la  pnist  honir, 
C-ir  Uni  m'est  asprete  et  dorf. 
Ke  11  pois  sonffrir. 
(«.,  Po*t.  fr.  »T.  1300,  IV.  1134.  .\rj.) 

Ains  dirav  sans  demcnre 
De  Liège  et  le  pavs  qoi  [est]  en  grant  liqnenre. 
iJtB.  DES  P«tis,  r.esif  àe  Liège.  1Î7IT,  ap.  Sche- 

1er,  Closs.  philol.) 

bECHiER,  lekter,  lecier,  Uscher,  loichier, 
verbe. 

—  Nentr.,  vivre  dans  la  débaTiche  et  la 
gourmandise  : 

Chil  cni  lekerie  empeeke. 
S'il  Tenl  blasmer  anlrni  ki  leke. 
Anchois  s'en  doit  despeekier. 
(Risci..   DE  MoiuERS,    Uiserere,  st.  mx,  i.  Van 
Hamel.) 

Or  ne  sel  mes  fors  qne  trerier 
Kl  tonl  cnploatir  et  lerier. 

(Moi:SK.,  Ckron.,  31,  Uciff Z) 
L'en  dit  pieça  qne  va  et  lesche 
El  qne  toi  jors  se  siel  et  ssche. 

(Du  Foleor,  Richel.  191.;»,  f»  19''.) 
Si  ne  crains  avoir  despendn 
Par  friander  et  par  leschier. 
(Viiio.'ï,  Grand  Test.,  xxiT.  Jonanst,  p.  29., 

—  Acl.,  lapper  : 

Quant  il  orent  mainpié  fi  se  baissèrent 
a  celé  fontaine  et  loicherenl  .1.  pou  d'al- 
gue.   (Vie   des  Hermites,  nis.  Lyon  698, 

f«    3  TO.) 

—  Faire  lechier  miel  sur  l'espine,  faire 
goûter  les  plaisirs  de  l'amour  : 

Apres  ce  qu'il  eut  babandonn^  la  d.a- 
moisi'lle  qui  par  son  admoneslpraent  le 
cuydoit  faire  lescher  miel  sur  l'espive,  il 
picqua  son  cheval  en  pensant  aux  parolles 
de  la  damoiselle  ausquelles  jeunesse  s'ac- 
cordoit,  et  en  cesl  accord  le  corps  luy 
commença  «  eschau(ror.(Perce/oresJ,vol.  V, 
f»44S  éd.  Jo28.) 

Norm.,  Saintong.,  et  argot  parisien,  li- 
cher,  être  gourmand. 

LECHIEREMENT  ,  lescherrement,  adv., 
avec  gourmandise  : 

Leseherrement,  lectaciter.  (GJ.  gall.-lat., 
Richel.  I.  768i.) 

LECIIIERIE,  voir  T.ECHEBIE. 

LECHimEYE,  voir  Lechefroie. 

LECHiR,  V.  a.,  lécher  : 

Lingo,  lechir.  {Gloss.  de  Salins.) 

LECHiRiE,  voir  Lecherie. 

I.ECHOIRE,  adj.,  syn.  de  lecheor  : 

Se    le  serpent   apele  le   frère   larron  ou 

lechoire.    (Règle  del  hospil.,  Richel.  1978, 

f"  134  ro.) 

LECHOis,  lecheis,  leschois,lecois.  lichois, 
loichois,  s.  m.,  amour  du  plaisir,  sensua- 
lité : 

Caides  vons  ponr  tos  belles  robbes 
El  ponr  le  leschoi»  maintenir 
A  nnlle  bonne  fin  aienir? 

(T«<ir/j,  Richel    ISli,  f.32».) 


Et  celle  li  dist  saitremenl  : 
Qu'est  oe  qne  pensez  tos  a  faire? 
Volei  me  vos  a  honte  traire, 
Por  vostre  leehoi<  acomplir  ? 

(Vie  </«•<  PiTC,  Ars.  3611,  f°  05''.) 

Por  rostre  lecois  aconplir. 

(/».,  Ars.  3327,  flS''.) 

En  son  loiehoi^  t-int  entend! 
Qne  qnanqn'il  ot  i  despendi. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3G41,  V  I13>.) 

...  J'avoie  .X.  mars  d'argent 
En  mon  lecheis  despenda. 

(».,  f"H3\) 

El  por  le  lichois  de  mon  cors 
De  tonl  ce  me  Tenl  mètre  hors. 
(De  l'Abrrsse  qni  f«  grosse,  C7,  Méon,  Noiir. 
Rec,  11.) 

ne  l'amor  de  bien  effaciee. 
Qoi  por  le  lephois  de  mon  cors 
Me  sni  de  s'amor  mise  fors. 
(De  la    Sotigreleine,  4G1,   ap.  Méon,  Xoiir.  Rec, 
II,  168.)' 
Lo  jeu  des  dez  aprist  par  tans. 

Et  lo  lechois; 
Volantiers  vait  o  les  cortois. 
(De  Richaul,  618,  ap.  Méon,  Nouv.  Rec.,  I,  ">7.) 

Vons  semble  il  que  je  soie  femme 
Qne  Tons  doiez  traire  a  diffamme 
Ponr  voslre  leehoin  acomplir  ? 

Olir.  de  IV.-D.,  xxvil,  637.  A.  T.) 

—  Lieu  de  débauche  : 
Kn  l.T  veroes  et  en  leelwis 
Estnit  et  la  nnit  et  le  jor. 
(rie   des  Pères,  Richel.  23111,  f  113''.) 

LECHONNIER,  VOir  LEÇONIEtl. 

LECHUEYRES,  VOir  LeCHEOB. 

LECHUR,  voir  Lecheor. 

LECHURE,  voir  Lecheube. 

LECIER,  voir  Lechier. 

LECois,  voir  Lechois. 

LEçoxiER,  -  cormier,  -  rhonnier,  -  ço- 
ner,  -  çunier,  -  çuner,  lachenier,  s.  m., 
livre  de  liturgie  qui  contient  les  leçons  : 

E  li  anteSniers, 
Baptisleries.  Rraels, 
Hymniers  e  li  mossels, 
Tropiers  e  leçmiers. 

(Vu.  DE  Th*u»,  Cumpoi,  10,  Mail.) 

Tropers  e  leçoners. 

(iD.,  ib.,  Vat.  Chr.  12U.  f  33  r°.) 

Ponr  ches  miracles  desclairier 
An  lechonnier  voel  repairier 
Od  on  les  pnet  trouver  et  lirre. 

(jMiV.  rfc  .S.  Eloi,  p.  lOG,  Peiçné.) 
Celé  ki  list  le  .xil.  leçon  quant  ele  ara 
fine  cou  que  est    el  lecdnnier  si  die    Tu 
autem'.  (Règle    de    Cileaux  ,  ms.   Dijon, 
f»74r<'.) 

Les  anires  livres  que  on  lit  sont  la  bible, 
les  omelics,  les  passionnaires,  le  Icpren- 
dier,  le  leconnier,  le  martilopc.  (J.  Gou- 
L.\IN,  Ration.,  Richel.  437,  f»21b  v.) 

Droit  al  moulant  des  greis  entre  le  lachenier 
Est  la  tombe  l'evesque  Reginals  le  guerrier. 
(J.  DES  Pbeis,  Gesle  de  Liège,  27427,  Chron. 
bclg.) 

UECQUEs,  voir  Lueqdes. 

LECOUET,  lel:et,  valet,  serviteur  ;  mal- 
gré les  rapprochements  de   forme  et  de 


signification  il  ne  parait  pas  que  ce  soit 
le  même  mol  que  laquais  : 

Leket,  viers  vin  el  hanap, 
Qui  n'est  de  tilluel  ne  de  tranble. 
(Li  Lai  de  Courtois,  Richel.  1553,  f"  499  t».) 
Corlois,  laissies  vons  assaier 
Ce  c'est  del  vin  ke  nons  bevons. 
Car  lekel  croire  ne  devons. 

(/*.) 
Lekel.  aporte  le  toaille. 

(Ib.) 
Va  mois,  aporle  li  lecquel. 

(Ib.) 

LECTE,  S.  t.,  chois  : 

La  lecte,  choais  et  lection  du  corps. 
[Pièce  de  1396,  ap.  Lob.,  II,  672.) 

Jehan  le  Cerf  tient  de  chapitre  un  fief 
contenant  .ii.  manoirs  et  disines  a  lectes. 
(1383,  Dénombr.  du  baill.  d'Amiens,  Arch. 
P  137,  f'>  80  T".) 

LECTER,  voir  Lester. 

LECTERIE,  voir  LAITERIE. 

LECTEUR,  S.  m.,  professeur  : 
.le  crois  que  Repnard  a  esté  lecteur  as 
ordres  des  trois  estas  ;  car  clercs  et  nobles 
et  gens  de  labour  usent  de  sa  doclrine,je 
ne  dis  pas  tous  mais  les  plus.  (MODDS, 
f»  67,  ap.  Ste-Pal.) 

LECTicE,  voir  Letice. 

LECTIFIER,  VOirLETIFIER. 

LECTION,  leccion,  -  un,  s.  f.,  élection, 
choix,  élite  : 

Li  clerc  sunt  serjaunl  Dea  et  de  sa  lectiun. 
(GiESiER,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel,  1.S513, 

f»  21  r°.) 

Connois  et  suis  confessant  qui  ci  dessous 
en  cest  escript  se  ensuit  et  est  faite  mention 
de  la  lecte,  choais  et  leclwn  du  corps,  et  a 
quelles  armes  je  pense  a  l'aide  Dieu,  de  la 
benoîte  V.  M.,  lesquieux  je  depri...  que 
par  sa  grâce  et  divinité  je  puisse  résister, 
avoir  victoire  et  me  deffendre.  (Letl.  de 
1396,  ap.  Lob.,  II,  672.) 

—  Lecture  : 

En  tesmoing  desquelles  vision,  leclion, 
et  inspection  des  lettres  dessus  insérées, 
nous  garde  dessus  noonié,  ledit  seel  royal 
de  ladite  prevosté  de  Bourges  avons  mis 
et  apposé  a  ces  présentes  lettres.  [Proc.  de 
.1.  Cuer,  Ars.  2469,  f"  140  v».) 

Ceux  qui  vaquent  a  leclion  des  sainctez 
escrijitures.  (Fùssetier,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  I,  !'  204  r".) 

Platon  considérant  sa  diligence  enestude 
(d'Aristote)  l'avoit  en  tel  amour  que  il 
lappeloit  le  liseur  et  le  visitoit  souvent  et 
aullres  asses  par  grande  affection  y  menoit 
disant  :  Allons  a  la  chambre  du  liseur.  Et 
quandt  il  n'estoil  a  \a.  lection  Platon  crioit: 
L'entendement  n'est  obi,  l'auditoire  est 
sourdt.  (ID.,  ib.,  ms.  Brux.  10312,  VIII.IV, 
24.) 

—  Leçon,  en  t.  de  liturgie  : 

En  lo  monastierde  mont  de  Cassin  tant 
petit  de  moines  i  remestrent,  que  a  pêne 
liooienl  complir  de  dire  .xil.  leccions.  (Ai.MÉ, 
Yal.  de  li  Norm.,  \,  34,  Champollion.) 

LECTioN'NAiRE, s.  iu., livre  qnicontieni 
les  leçons  qu'on  lit  à  l'office  : 


LEÇ 


LEE 


LEE 


753 


Le  lectionnaire  couticnt  les  leçons  qui 
sont  prises  des  episires  S.  Pol,  el  l'st  a  la 
foiz  noninii'  epistolier.  (J.  Gout.AlN,RnIion., 
Ricbel.  437,  f  216  v».) 

LECTIOUE,  s.  f.,  litltTc  : 
Car  il  porte  piir  voye  oblicgue 
Son  grebatoD  et  sa  leciigue. 
(ilijsl.  delà  Pas.s.,  f"  fi3',  impr.  Instit.) 

Malades  qni  se  faisoient  porter  en  des 
lectiques  el  branquarts.  (A.  Le  GhaND, 
Saints  de  Bret.,  )>.  271,  éd.  1626.) 

LECTiSTEKNENiEN",  adj.,  qualifiait  les 
lits  employés  chez  les  Homains,  dans  le 
repas  appelé  lectisterniuiii  : 

Liz  lectisterneniens.  Sachiez  que  a  celui 
tetnps  li  Romain  quant  il  vouloient  l'ère 
soUempnitez  en  jeus  a  leur  dieux  faisoient 
liz  aussi  comme  a  reposer  a  coissins  et 
orilliers  parmi  les  quarrefonrs  pour  hon- 
neur de  leur  dieu.x.  (Bersuihe,  T.  Liv., 
^ros.  Sle-Gen.,  f»2''.) 

LECTOKEI.LE.  S.  f.  ? 

Herbe  nommée  leclorelle.  (Lieuault, 
^fais.  rust.,  p.  816,  éd.  1S97.) 

LECTRÉ,  voir  Letré. 

LECTREunE,  vûir  Letreure. 

LECTBIAGE,  VOir  LETRIAGE. 
LECTRIER,  voir  LETRIER. 

LECTRUM,  voir  Letrun. 
LECTRY,  voir  Letril. 
LECTUAiRE,  voir  Letdaire. 
LECTURE,  s   ;.,  récit,  relation  : 

Signonrs,  li  cor  ai(|i]es,  (|ui  est  vraie  escripliire, 
Si  fait  de  cel  Histoire  une  grande  facture. 
Oeh.  pf.s  Preis,  Geste  de  Liège,  4759,  Scheler, 
lUoss  philDl., 

—  Cours  d'un  professeur  : 

Establi  et  ordonné  quatre  docteurs 
lisans  ordinairement  a  tous  escoliers  et 
estudians  qui  se  voudront  trouver  et  as- 
sister a  leur  lecture  et  doctrine  es  escoles 
et  collèges  par  ce  ordonnes.  (1408,  Ord  , 
XXI,  110.) 

—  Commentaire  : 

.le  donne  a  mon  neveu  Alexis  Bouin  ma 
lecture  de  Geoffroy  de  Salisny.  (1441, 
Testant,  de  Theob.  Le  Moine,  év.  de  Chartres, 
ap.  Duc,  Leclura  3.) 

—  Instruction,  science  : 

Ausi  rei,'ooil  Arlns  qui  al  belle  lecture. 
Jf.h.  u.':s  Preis.  Geste  de  Liège.  6o02,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

llnr  teil  charme  en  geltat  d'ingremanche  lecture. 

(ID.,  1*.,  17228.) 
Ai,  Danois,  dist  ilh,  rhe  est  de  ta  lecture. 

(iD.,  i*.,  19180.) 

Nous...    conliant    entièrement     en    vos 

sens,  science,  loyauté,  lecture,  prudhomie 

et  bonne  dilifience.  (Proc.  verb.  des  Coût. 

de  nourboimois,  ^on\.  Cout.fiéu.,  111,1221.1 

—  Texte  liturgique  : 

Nouvelle  lecture  ont  et  Uvre  pour  cliantcir. 
(JpH.  desPbeis,  Geste  de  Licge,  Sm'ii,  .Scheler, 
lUoss.  philol.) 

LE(,:iiNiER,  voir  Leconieb 


1.  i.En,  voir  Lait. 

2.  LED,  voir  LÉ. 
.3.  LED,  voir  Lks. 

LEDANGER,   VOiv  LAinANGlKR. 

LEDE,  voir  LÉ. 

1.  LEDECE,  voir  Lkeck. 

2.  LEDECE,  voir  Laideck. 
LEDEiER,  voir  Laidoieb. 

LEDENCHIER,  VOir  LaIDANGIEH. 
LEDENGE,  VOir  LaIDANGE. 
LEDENGEMENT,  VOir  LaIDANGEMENT. 

LEDEI«GEUR,  voir  Laidangeor. 

I.EDENGIER,  VOir  LaIDANGIER. 

LEDEscE,  voir  Laidece. 
i.EDiR,  voir  Laidik. 

LEDISSEMENT,  VOir  LaIDISSEMENT. 

LEDOiER,  voir  LaidoiEr. 
LEDUKE,  voir  Laidure. 

LEECE,  leesse,  leesce,  leeche,  ledece,  Mhece, 
letice,  letise,  leice,  liece,  liesse,  lyesse,  liaice, 
lieche,  lèche,  laiche,  s.  f.,  joie,  réjouissance  : 

Ke  ja  ledece  n'en  an  tei  ileinenede. 

(.\le.ris,  bt.  29'',  Slengd.) 

Cesla  Irthece  revert  a  grant  tristur. 

(II/.,  st.  14".) 

Sire,  tu  dunas  lelice  el  mien  cuer.  {Lib. 
Psalm.,  ûxf.,  rv,  7,  Michel.) 

Olie  de  ledece.  {Ib.,  xliv,  9.)  Var.,  lecce. 

Tu  niustres  a  mei  la  sente  de  vie,  saul- 
lableteth  de  leeces  devant  le  tuen  vult.  (Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  xv,  11,  Michel.) 

Qui  en  joie  est  et  en  Itece. 
(Paraphr.    du    l's.    Eructavit,    Brit.     Mus.    Add. 

1S6GG,  f"  20''.  1 
Quant  .ses  frère  le  vit,  s'en  niaine  grant  leice. 
(Ctianson  de  Jeruialem,  51,  Meyer,  Rec,  p.  26G.) 
...  De  grant  tristcsce 
Revient  l'om  losl  en  grant  leesce. 

(Be.n.,  /).  de  Norm.,  II,  9750,  Miihel.) 
losl  si  demostre  le  leccc  (la  face) 
S'ele  est  el  cuer. 
(Oriivr.    du    penp.     d'hr.,    nis.     du     M;ins    173, 
f»  5S  v°.) 

Maie  Iccchc  en  aies  vous. 
(J.  BouEi-,  li  Jus  de  saint  Nictiolai,  Tli.  fr.  au  ra.  à., 
p.  196.) 

Paris  do  l'roies,  n'Absalon, 
Parlfaonopus,  n'Ypomedon, 
Ne  I.eda,  ne  sa  lille  Klaiue, 
iVe  Antigone,  ne  Ysniaiue, 
En  Icecc  tant  bel  ne  furent 
Coni  erenl  cil  qui'.tit  rnorir  durent. 
(Floire  et  Ulance/lor,  i"  vers.,  2567,  du  Méril.) 

Li  voiz  de  leece  at  doneit  suen  son  en 
nosire  terre.  (S.  Bern.,  Serm.,  Uichel. 
24768,  f»  19  vo.) 

Jolis,  gais  el  pleins  de  leesce 
Vers  Une  rivière  m'adreice. 

(Hose,  Richel.  1S73,  f  l".) 


Si  a  molt  grant  lèche. 
(Cr.  UE  Cambrai,  Uarina 


p.  -28;;,  Miycr.) 


El  temps  que  tonte  riens  sVsgaie 
Et  tous  cuers  .'i  leece  s'uevre. 
(JsH.  DE  Hbsdi.-i,  Bail,,  Dinaux,  Trouv.  artés., 
p.  153.)  Impr.,  leeté. 

Tout  li  puples  de  Cornoaille  en  ait  pninl 
.joie  et  grant  letise.  (Tristan,  Richel.  14:i/i, 
f»  11».) 

Que  vos  aiez  vostre  cuer  en  peis  et  en 
leece.  (1250,  Lett.  du  Cte  de  Poit.  a  S.  L., 
Arch.  .1  890.) 

La  ou  la  charitez  de  l'anior  est  ostee,  toute 
leesce  de  vie  est  morte.  (Brot).  Lat.,  Très., 
p.  426,  Chabaille.) 

Fierté  et  leesce  estoient  ensemble  mclles 
en  lui  et  en  son  regart.  (Grand.  Cron.  de 
Fr.,  I,  15,  P.  Paris.)  Lat.,  jucunditas  as- 
pectus. 

Moult  eurent  grant  joye  et  grant  leesse 
tous  ceulx  qui  la  estoient.  (;&.,  I,  19.) 
Joie  el  lieche. 
(Psautier,  ms.  Berne  fi97,  f"  23  r".) 
Ensi  l'a  li  ilyables  sachiet, 
Ft  pour  chou  voir  fait  il  grant  laiche. 
T.u.LON  LE  Moisit,  li  Lamenlalimm,  I,  4,20,  Kerv.) 
Li  uns  travaillent  as  savoirs  ; 
Li  autres  pensent  as  avoirs. 
As  markandises,  as  rikaices, 
Peut  ont  au  cuer  de  Haic.es, 
Mes  il  pensent  a  assanler. 

(In.,  ib.,  I,  22,  2r;.) 
Ayes  bonne  conscience  et  tu  seras  tous- 
ionrs  joveulx,  voire  de  bonne   lyesse.  (In- 
tern.  Consol,  I,  6,  Bibl.  clz.) 

Jamais  au  cuer  n'aray  leesse 
Quant  j'ay  perdue  toute  ma  joie. 
(Geu  des  Trois  Itoys,  Jnb.,  Mijst.,  Il,  130.) 
Ulerpandragon  se  retira  »  I^ondres  pour 
solenniser  la  feste  et  y   manda  venir  les 
princes  el  dames  de   son  royanhiie   pour 
faire  les  lies.^es  de  sa  victoire.  (Uouchaud, 
Chron.  de  Bret.,  (<•  40»,  éd.  1532.) 

La  langue  moderne  a  encore  le  mol 
liesse,  usité  dans  quelques  locutions. 

LEECEMENT,  S.  m.,  jOiC  : 

Formenat  sun  pople  en  leecement  e  ses 
esiiiz  en  leece.  (Psalt.  monast.  Corb.,  Ri- 
ehel.  1.  768,  f"  85  r».) 

Cf.  Leece. 

1.  LEEcuE,  voir  Leece. 

2.  LEEciiE,  voir  Laece. 

i.EECHiER,  voir  Leeciek. 

i.EECiER,  leescier,  leechier,  leesser,  lee- 
cer,  laieschier,  verbe. 
—  Rétl  ,  se  réjouir,  se  livrer  à  la  joie  : 

Brntus  forment  s'en  leechad 
Et  tuz  ses  deus  eu  merciad. 

(Urutus,  ms.  Muniih,  909,  V(dlra.) 
Diex,  li  rois  se  leecerail. 

(Lilt.  Psalm.,  xx,  p.  274,  Michel.) 
Lors  vieut  un  vent 
Dont  tu  te  leesses  forment. 
<C..    UE     Charnï,    lid.    de    Cheval.,  ms.     Brui., 
f  17  r».) 

Lors  povoil  on  (voir)  prestres  saluer  pré- 
lats, dames  se  leesser  et  gorgiaser  aux  fe- 
iiestres.  (G.  Chastell  ,  Chron.  du  D.  Phil., 
cù.  LVll,  Buchon.) 

Pouvoyent  iUec  veoir  la  terre  attournec 
de  couleurs  et  soy  csjouyr  et  leesser  liti  di- 
verses fleurs  et  de  perpétuelle  verdeur. 
(BoccACE,  Nobles  mnlhenrciix,  I,  i,  f»  1  r", 
éd.  15i;i  ) 


93 


734 


LE  h" 


LEG 


LEG 


—  Acl.,  réjouir  : 

>Ui$  B.  ne  pot  nus  leeicitr 

Por  s.in  enfiini  que  li  Turs  ont  bailHet. 

(HiovI  âf  Cambrai,  71  lî,  A.  T.' 
Qui  le  \uet  île  riens  laieschier 
r.art  soi  ■liiu  vallel  courccliier. 
iC.AiT.  d'Arr..  Eracl.,  ms.  Turin,  f*  "'.> 

LEEços,  Uesços,  adj.,  joyeux  : 

Lor  a  dit  par  sranl  ire  :  Quel  chiere  faite  tos? 
Ne  vous  esinaioi  mie,  soez  tnl  Uesços. 

(Simon  de  Pouille,  Riche],  368,  f  IS'".) 

i.KED,  voir  LÉ. 

1.  i.EEMENT,  leiement,  laieement,  iid\ ., 
largement  : 

Et  tant  est  il  plus  tost  sopris  en  une  al- 
cune  chose,  en  combien  en  pluisors  plus 
leiement  est  occupeiz.  {Dial.  St  Greg.,  p.  24, 
Foerster.)  Lat.,  quando  latins  in  multis 
bccupatur. 

Deus  sema  et  enseigna  que  l'en  feist  de 
ce  que  l'en  paaigneroit  laieement  aumosne. 
[Yita  Patr.,  ms.  Chartres  371,  f»  Hl  r\) 

2.  LEEMEXT,  voir  LOIEMENT. 

3.  LEEMENT,  VOir  LlEEUENT. 

i-EENTZ,  voir  Laiens. 
LEES,  voir  Lais. 
LEESCE,  voir  Leece. 
i-EEscHE,  voir  Laece. 
LEESços,  voir  Leeços. 
LEESSE,  voir  Leece. 
LEESSIER,  voir  Leecier. 
LEEST,  voir  Lest. 
LEEUR,  voir  Laor. 
LEEz,  voir  Les. 

LEFANTEssE,  -  CSC,  S.  {.,  éléphant  fe- 
melle : 

Quant  le  leofanl  vuelt  zazer  a  la  lefanlese 
il  cave  la  terc  tant  (]!■  hi  mete  la  lefanlese 
reverse.  (  Voij.  de  Marc  Pot,  c.  cxcil, 
Roux.) 

I.EFFA,  s.  f.  ? 

.i.x.  gros  pour  les  frais  et  despens  des 
compaignons  et  arbelestriers  d'Estaio  en 
l'ostel  (le  JofTroy  Slargat  et  Gérard  Tbierriet, 
pour  ce  que  les  bonnes  gens  de  la  ville  de 
Fremisy  qui  est  es  gardes  du  seigneur 
vinrent  nuictamment  dire  au  prcvost  et 
oiliciers  d'Estain  qu'il  y  avoit  arrivé  en 
lad.  ville  quatre  compaignons  de  guerre 
très  bien  montez  et  armez,  et  ne  savoit  on 
pas  s'ils  estoient  compaignons  ou  de  ces 
lairoDs  de  la  leffa  qui  desiroussent  les  gens 
par  le  pays,  et  fut  trouvé  que  s'estoient 
Allemans  qui  esloient  a  nions'  de  Hode- 
maicb.  (1481-82,  Compt.  d'Elain.  Arcli. 
.Meuse  B  1139,  f"  131  v.) 

I-EFKE,  s.  /.  f 

Et  enlretant  je  mandcray  mes  gens  qui 
sont  en  la  guerre  avecqnes  ung  mien  che- 
valier en  la  le/fe  ou  on  lui  avoit  fait  tnri. 
(J.  d'Arras,  Ifelus.,  p.  242,  liibl.  elz.) 

Et  en  ce  parti  passa  toute  la  leffe  qu'il 
n'y  enl  homme  si  harrli  de  riens  prendre 
sur  son  osl.  (/t.,  ji.  244.) 


LEFRU,  voir  LAvnu. 

i.ECACiE,  s.  f  ,  fonction  de  légat  : 

l.a  îegacie  romaine. 
(l>it  du  ii-sant,  Richel.  19525,  f"  tH  v».) 
Sa  Saincteté   avoit   redressé   la   Iegacie 
dudict    cardinal.    (3    août    1554,   Lett.  de 
l'Emp.  d  ses  ambass.  en  Anglet.,  Pnp.  d'El. 
de  Grunvelle,  IV,  282,  Doc.  iiiéil.) 

1.  LEGAL,  s.  m.,  légat,  négociateur  : 

Et  entrèrent  ens  li  rois  et  li  Ugaus,  et 
tout  li  autre.  {Chron.  de  Bains,  c.  xiii,  L. 
Paris.) 

Or  asteis  une  ïegal 
Et  aidies  contre  moy  ceste  gens  desloyal. 
(Jeh.  oes  Preis,  GeslP  de  Liège,  16758,  Sclieler, 

Gloss.  philol.) 
Malt  de  bio  les  mostroit  corn  che  fast  onc  legnls. 
(ID.,  I*.,  36843.) 
Le  pape  et  ses  cardinaux. 
Ses  archevesques  et  Injaux 
Avecqnes  luy. 
(Mytt.  de  S.  Crespin,  p.    i6;i.  Dessalles  et   Cha- 
baiUe.) 

Dist  que  sur  toutes  choses  il  auroit  con- 
seil et  manderoil  dcdens  brief  terme  a 
leur  maistre  et  seigneur  sa  voulenté  par 
ses  legaulx.  (Monstrelkt,  Chron.,  I,  141, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

2.  LEGAL,  S.  ni.,  legs  : 

Faire  et  acomplir  les  legaulx  et  choses 
par  nous  dessus  ordonnées.  (1508,  Test.de 
Marg.  d'Autr.,  ap.  Baux,  Hist.  de  l'Eglise  de 
Brou,  2«  éd.,  p.  364.) 

3.  LEGAJL,,  adj.,  soumis  aux  lois  : 

Un  homme  est  dit  légal  qui  garde  les 
loys.  (Oresme,  ap.  Meunier,  Thèse.) 

—  Loyal  : 

Tout  légal,  franc,  ouvert,  et  du  cœur  et 
de  la  bouche,  point  menteur  ny  dissimul- 
lateur.  (Brakt.,  Gr.  Capil.  fr.,  V,  254, 
Lalanne.) 

LEGANCE,  voir  Legeance. 

LEGAT,  S.  m.,  legs  : 

Approuvons...  le  légat  perpetuau  que 
le  davant  ditast.  {Ch.de  1310,  Buzay,  1.20, 
Arch.  L.-lnf.) 

Rabatues  les  charges,  legas  et  devoirs 
qui  y  sont  par  dessus.  (1344,  Arch.  JJ  75 
f»  89  v».) 

Faire  dons,  lega:  ou  aumosnes.  (1376 
Bail,  S.-Cyprien,  I.  8,  Arch.  Vienne.) 

Fer  donacion,  per  ordinance,  per  leste 
ment,  per  légat.  (1420,  Arch.  Fribourg 
1"  Coll.  des  lois,  u<"  293-294,  i»'  86-87.) 

Lequel  fief  avoit  esté  laissié  au  sup 
pliant  a  charge  de  paier  ung  légat  de  cent 
livres  et  autres  sommes  laissiees  ou  le^ 
gâtées  a  pluseurs.  (1450,  Arch.  JJ  184 
pièce  88.) 

En  ce  comprins   les  part  et  portion  et 
légat  que  ladicte  damoiselle  pourroit  avoir 
sûr  les  biens  de...  (10  mai  1499,  Contr.  de 
mar.deC.  B.,Arch.  li.-l'yr.,  E,  91.) 
Hz  font  souvent  de  grans  oblations. 
Dons  et  legali  faire  a  leurs  bénéfices. 
Leurs  conseillant  dcsheredarions 
De  leurs  parens. 

(.].  BOliCOET,  Opiuc,  p.  l:t5.) 

Les  donations  et  légats  faicts  et  a  faire, 
soit  par  disposition  de  dernière  volonté, 
a  cause  de  mort,  nu  entre  vifs,  pour  l'en- 


tretenement  des  ministres,  docteurs,  es. 
choliers  et  pauvres  de  ladite  relig.  prêt, 
réf.  et  autres  causes  pies,  seront  valables 
et  sortiront  leur  plein  et  entier  effect,  no- 
nobstant tous  jugemens,  arrests  et  autres 
choses  ace  contraires.  (30  avril  1598,  4r{. 
part,  sur  l'Ediçt  de  Nantes,  xliii.) 

Tesmoing  le  légat  qu'il  fit  a  sa  mort  a 
.M.  l'admirai  d'Anebaud,  son  grand  favory. 
(Brant  ,  le  gr.  roy  François,  ni,  117,  La- 
lanne.) 

De  tous  ces  susdictz  legatz,  je  veux  et 
ordonne  estre  faict  aux  personnes  vivantes 
seulement  lors  de  mon  deces.  (1d.,  Testam., 
X,  126.) 

Et  encore  au  xvn'  s.  : 

Légat  testamentaire  du  Prince  des  Sots 
à  M.  C.  d'Acreigne.  IVar.  hist.  ellitt.,  III, 
353.) 

S'il  faut  dire  les,  ou  légat.  On  dit  les  a 
Paris.  Légat  est  de  province.  (.Ménage, 
Obs.  sur  la  lang.  fr.,  i'  p.,  c.  284.) 

Légal,  legs  testamentaire.  Il  ne  se  dit 
gueres  en  ce  sens  que  dans  les  pays  gou- 
vernés par  le  droit  escrit.  (FdretiÈRE, 
Dict.  univ.,  éd.  1690.) 

Suisse  rom.,  Fribourg,  légat,  legs. 

LEGATER,  V.  a.  et  n.,  léguer  : 
Le  père  disoit  du  contraire,  et  que  assez 
convenablement  avoit  a  sa  fille  donné  de 
ses  biens,  et  tant  qu'il  luy  devoit  souffire 
selon  luy,  car  si  paction  y  avoit  faicte  lors, 
si  n'estoit  elle  telle  que  lyer  le  puisse  ne 
doive,  que  du  sien  ne  puisse  legater  a  sa 
voulenté.  (Bout.,  Somme  rur.,  1"  p.,  f''78'', 
éd.  1486.) 

Tenans  aucuns  héritages  féodaux  ou 
cottiers  a  eulx  donnes  ou  legatez  ou  au- 
trement transportez.  (1507,  Prév.  de  Beau- 
guesne.  Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  II, 
203,  Bouthors.) 

Il  est  loisible  a  chacun  legater  et  don- 
ner par  testament ,  et  non  autrement, 
sans  appeller  son  héritier,  les  fruits,  pro- 
fits et  revenues  de  trois  ans  de  partie  ou 
de  tous  ses  fiefs  et  autres  héritages,  soient 
patrimoniaux  ou  autres,  pour  par  le  léga- 
taire en  jouyr  incontinent  après  le  trépas 
dudit  testateur.  {Coust.  gén.  du  comté  d  Ar- 
tois, 90,  Arras  1679.) 

Se  ce  sont  héritages  cottiers,  le  seigneur 
a  faculté  et  puissance  de  prendre  son  re- 
lief ou  de  prendre  le  tiers  du  prix  princi- 
pal de  la  vendue  ou  de  l'estimation  de  la 
chose  donnée  ou  legatee.  {Coiit.  de  Boule- 
nois, cxx,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,37.) 

Rentes  constituées  sur  les  biens  et  hé- 
ritages de  celuy  qui  les  a  délaissées,  or- 
données ou  legatees.  (Placard  de  Phi- 
lippe II,  touchant  les  rentes  consliluées  en 
grains,  Hruxelles,  5  mars  1571.) 

Il  auroit  légale  quelque  bonne  somme  a 
sa  mère  et  sa  nourrice,  la  maison  de  Saint- 
Ghislain.  (21  juill.  1600,  Lettre  de  l'abbé 
de  S.-Ghislain  d  A.  Moulart,  Mon.  pour 
servir  ii  l'hist.  du   Hain.,  t.  VlU,  p.  823.) 

Et  encore  au  xvn'  .s.  : 

Davantage  désirant  pour  le  soulagement 
et  assistence  des  povres  malades  faire  et 
ordonner  fondation  perpétuelle  d'ung  mé- 
decin en  ceste  ville  de  Cambray...  je 
donne  et  légale  au  prouffict  d'icelle  fonda- 
lion  et  dudict  médecin...  ma  maison  en  la 
rue  It;  Prestrc  près  de  S'  dery  pour 
servir  de  demeure  audict  médecin...  Idem 
je  donne  et  legatepouT  ladite  fondation  ma 


LEO 

maison  séante  sur  l'cslaple  au  vin  devant 
le  puich  d'or...  En  oultre  je  donne  et  lé- 
gale au  prouflît  de  la  même  Tondation 
trois  fiefs  que  j'ay  de  mon  aequeste...  Item 
je  donne  et  legatë  a  l'usage  dudit  médecin 
de  charité  tous  mes  livres  en  la  faculté  de 
médecine  (sauf  cens  de  chirurgie  en  langue 
fransoise)...  (12  \'"'  1607,  Test,  de  Robert 
Wyart,  Bullet.  de  la  Conim.  hist.  du  Nord, 
IV.  237.) 

Une  bague  contenant  25  diamans  lega 
tée  par  sire  Thomas  Lehardy.  {Histoire  de 
la  Chapelle  et  confrérie  de  Nostre  Dame  du 
Puy,  ms.  Valenciennes  492,  f"  51  r».) 

Il  est  encore  usité  dans  le  district  de 
Valenciennes. 

LEGATEUR,  -  atteur,  s.  m.,  celui  qui 
lègue  : 

Duquel  moulin  ledit  Jehan  Flesque  eust 
promis  soy  dessaisir  au  proffil  desdis 
conjoins ,  legalteurs  ou  de  leurs  ayans 
cause.  (Charte  de  1438,  Grenier  300,  n°  270, 
Richel.) 

—  Fém.,  legateresse,  -  aileresse  : 
Damoiselle   Anne  le   Normand,    legatle- 
resse   particulière    et   universelle  de    def- 
funct  maistre  Jehan.  (1329,  Charte  de  Pon- 
thieu,  Grenier  300,  n"  3ii,  Hichel.) 

LEGATION,  s.  f.,  mission: 

Sor  si  faite  ovre  desleie*^ 

E  sur  ilen  légation, 

U  li  das  n'eateat  si  biea  noa, 

Fu  il  deceuz. 

(Be.v.,  D.  de  Norm.  ,  II,  12137,  Iticbel.) 
Cependant  que    ledit  herault  estoit  allé 
faire  sa  légation.  (Monstrbl.,  Chron.,  III, 
12) 

1.  LEGE,  S.  t.,  sorte  de  cadre  pour  sou- 
tenir les  fardeaux  : 

Nus  seliers  ne  doit  fere  lege  en  sa  soume 
ne  en  l'aulrui,  c'est  a  savoir  ce  qui  gist 
seur  le  bout  des  arçons  des  sommes  qui 
portent  les  coffres,  se  il  n'est  fait  de  cuir 
de  cheval,  ou  de  truie,  ou  de  vache  ou 
d'autre  cuir  ausi  souffisant  et  tout  d'une 
pieche.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest.,  1»  p., 
Lxsvill,  17,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

2.  LEGE,  s.  m.,  allège,  bateau  allège  : 
Quand    il   y   a   sel   en   grand  chalan  et 

après  en  le  lege.  {Pièce  de  1432,  ap.  Man- 
tellier,  March.  fréq.,  111,  220.) 

LEGEANCE,  -  gance,  -  jance,  s.  f.,  allé- 
gement, soulagement  : 

Force  qu'el  ûl  bonne  creaoro 
Ot  ele  santé  et  lejance. 
(Geff.,    .vn.    fslai  du  monde,  Richel.  I'i26, 
f»  60'.) 

Et  s'il  qaiert  merci  et  lejance 
Hnmblement  de  sa  rcpentance 
Toaz  tens  li  doit  on  ale^-ier. 

(ID.,  it  ,  f  66'.) 
Por  guerre  sa  sonstenince 
El  a  sa  povrelé  legance 
Par  anmones  qa'il  domanduit. 
(J.  Le  Marchant,  ilir.,  ms.  Chartres,  f»  ii^.) 

LEGEË,  voir  LtGEÉ. 

L,FGEIRA>IEXT,    VOif   LEGIEREMENT. 

LEGEMENT,  kigement,  ligement,  liège- 
ment,  s.  m.,  bateau  allège  : 

Se  il  y  a  leigement.  (Pièce  de  1432,  ap. 
.Mantellier,  March.  frèq.,  III,  220.) 


LE(; 

Tous  ligemens  de  sel  seront  desclarcz 
exempts  de  droicl  de  sallage  au  péage  de 
S.  Gondon.  (30  juin  1481,  Arr.  impr., 
Orl.,  Gibier,  1587.) 

Pour  les  autres  bateaulx  nommez  lige- 
mens. (Pièce  de  juin  1489,  ap.  Mantellier, 
March.  fréq.,  111,  97.) 

—  Droit  payé  pour  l'usage  d'un  bateau 
allège  : 

Jamais  il  ne  print  ne  exigea  aucun  ar- 
gent de  barreau,  ne  aucun  liegemfnt  de 
sel.  {Pièce  d'août  1486,  Arch.  mun.  Orl.) 

Quand  les  challans  sont  allégez  au  dcs- 
soubz  du  SauUe,  le  maire  acquitte  les  le- 
gemens.  (Pièce  de  1570,  Orl.,  Gibier,  1570.) 

LEGENCE,  voir  LiGANCE. 


LFJ] 


75o 


i.EGENDiER,  S.  m.,  légendaire  : 

Les  prestres  doivent  savoir  le  li\Te  des 
sacremens,  le  messel,  le  legendter,  l'anti- 
phonier,  etc.  (J.  Goulain,  Ration.,  Richel. 
437,  f»  70''.) 

Un  legendier,  .il.  psaultiers.  (1393,  Arch. 
MM  31,  f°  202  V».) 

Deux  psaultiers,  deux  antiphonniers... 
et  uug  legendter.  (1449,  Compte  deS.-Sauv. 
de  Blois,  Richel.  6215,  f»  20  r».) 

Ung  legendier  escript  en  parchemin. 
(28  janv.  1462,  Inv.  de  l'égl.  S.-Paul  d'Orl., 
7,  Boucher  de  .Molandon.) 

Cinq  legendiers.  (Joyaux  de  l'église  de 
Bayeux,  !■•  90  v,  Chap.  Bayeux.) 

A  poinct  aulcuns  legendiers.  {Compte  de 
1509-10,  S.-Amé,  Arch.  Nord.) 

Deux  psautiers,  un  legendier,  ung  epis- 
tolier.  (1563,  /firent,  du  chap.  de  Not.- 
Dame  de  St-Omer,  Soc.  des  Ant.  de  Mon- 
nie,  33'  liv.,  1860.) 

Des  legendiers  et  autres  livres.  (1634, 
Inv.  du  Très,  de  iabb.de  S.-Den.,  Arch.  LL 
1327.) 

LEGERECE,  -  esce,  -  esse,  legi.,  lig.,  s. 
f.,  qualité  de  ce  qui  est  léger,  légèreté  : 

Par  la  legeresce  du  ciel  qui  legiers  est 
noa  celé  pesanteurs  grant  pièce  parmi  la 
mer.  (.Irlîir,  Richel.  337,  f"  2o7^) 

Por  lor  legeresce  (des  planètes).  {Introd. 
d'astron.,  Richel.  1353,  f"  lO*".) 

Mais  cil  fn  tant  legiers  et  fort. 
Des  piez,  des  mains  fu  si  acorl, 
Sa  hqierece  chascuns  vil. 
Pins  uS  .1..  piez  salit. 
{Hercule  et  l'hileminis,  Richel.  821,  f°  6'.) 


Sa  legierece  si  grant  estoit. 


(/*.) 


Envie  la  cner  li  tormanle 
Et  Ifgerece  de  jovanle. 
(Dou  Chevalier  et  dou  torjois,  dans  Ujon.   \zop  ,  , 
3351 ,  Foerster.) 
Le  ciel  qui  fa  plain  de  clarté. 
De  legieresce  el  de  pnrlé. 

(Met.  d'Ov.,  Val.  Chr.  1180,  1°  G'.) 
La  septisme  planète  a  non  luna,  planète 
d'aiguës    et   de   viages     et    de    legeresse. 
(Sydrac,  Ars.  2320,  §  29.) 

LEGEREMENT,  VOir  LEGIEREMENT. 

LEGERET,  Ugi.,  adj.,  dim.  de  léger  : 

Mes  Gramaire  la  contralie 
De  ses  anctnrs  et  d'aiitorez 
Sentenciens  et  legerei. 
(H.  d'Andei,!,  Bat.  des  .vu.  ars.  ■ll.S,  Iliron  ) 


Li  sodans  ent  armes  novelcs. 
\i»\  moult  erent  bones  et  bclcs, 
El  forent  pins  fortes  asses 
One  celés  dont  il  vint  armes. 
Qu'il  ot  faites  aparellier 
Legierelcs  por  tornoier. 

(.Parlon.,  9607,  Crapelel.) 

En  cances  est  sa  ânes  fraites, 
Bones  et  fors  ijt  legieretes. 

(Ib.,  2955.) 
Une  petite  corcnnete 
A  riches  pierrej  Icgcretr. 

(Aden.,  Cleom.,  Ars.  31-12,  f"  66'.) 
Va  s'en  le  conte  de  Nii-hole 
■font  n'ait  il  atonrz  légères 
0  lui  plus  de  vingt  banercz. 
(Gdiart,  Roy.  lign.,  13682,  \V.  et  D.) 

Et  les  responses  ne  furent  par  trop  =.iu- 
vaiges,  mais  assez  courtoises  et  bien  le- 
gierettes.  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c. 
cxxiv,  Bibl.  elz.) 

...  Sauz  ceste  penîtance 
Il  ne  me  plaist  mettre  ordenanre 
Plus  legerelle. 
(ilir.  de  Nostre  Dame,  xixiii,  1288,  A.  T.) 

Nom  propre,  Légeret. 

LEGERiE,  legierie,  s.  f.,  légèreté,  im- 
prudence, tolie  : 

Loerent  vus  alques  de  legrrie. 

(Roi..  206,  MaUer.) 
,\inz  i  ferai  an  poi  de  legerie. 

(Ib.,  321.) 
Jo  vus  ai  fait  alqacs  d'  legerie 
Quant  pur  ferir  vas  demnstrai  grant  ire. 

(/*.,  513.) 

Franceis  snnt  mort  par  vostre  legerie. 

(li.,  nï6.) 
Par  ma  feit  !  disl  li  reis,  Caries  at  fait  folie 
Quant  il  gabat  de  mei  par  si  grant  legerie. 

(Charlemagne,  629,  Koschwitz.) 

Toute  gnerpi  sa  grande  legerie. 

(Raoul  de  Cambrai,  1291,  A.  T.) 
Or  me  requiert  par  sa  grant  legerie. 
Par  son  orgnel,   par  sa  grant  cslollie, 
Che  c'onques  n'ot  a  mil  jor  de  sa  vie 
^'e  de  nnlui  qi  fust  de  ma  lignie. 

(Raimb.,  Ogier,  1385,  Barrois.) 

Quar  li  plasior  disoient,  sens  nnle  legerie. 
Que  Aliiandres  est  nos  de  baslarderio. 

(Rouman  d'Alix.,  t"  i%  Micjielant.) 
Disent  qn'ele  faisoit  de  son  cors  legerie. 

(Ib.) 
Obi,  fait  ele,  queil  folie, 
Cum  moi  semble  granz  legerie 
Que  vielz  bom  pauvres  tient  maisnic, 
Ki  rien  n'en  a  en  sa  baillic! 

(Briil,  ms.   Munich,  3136,  Vollm.) 
Qui  bailleroit  une  esmerande 
A  famé  qni  seroit  trop  chaude, 
Sachies  que  de  sa  legerie 
Laisseroit  une  grant  partie. 

(Lapidaire  franc.,  C  387,  L.  Pannier. 

Si  terst  jus  de  soi  par  la  main  de  grande 
maurteit  tote  la  legerie  de  la  meschinnle 
vie.  {Dial.  Greg.  la  pap.,  p.  217,  Foerster.) 

On  li  a  amené  le  bai  de  Monsenie 
El  Auboins  y  monte  de  si  grant  legerie 
Qu'il  n'i  bailla  estrier  ni  an.oo  n'i  prent  mie. 
(.iye  d'Aviga.,  363,  A.  P.) 

Car  il  entendent  plus  a  la  lecherie, 
An  fabloier  el  a  la  legierie 
Que  as  estoircs  qui  ne  vous  mentent  mie. 
(.inseis,  Ricbel.  793,  f»  1'.) 


7ot) 


LKCi 


LEG 


LEG 


Sirnpieté  el  orUsOu 
Couln'  iiiale  teiiiplalioa. 
Et  perseTerancf"  ahlegio 
Enfootre  foie  tegmf. 

(MousK..  Chron.,  137»,  Ueill.) 
Oste  mes  ions  de  leg/rif 
En  lA  Toie  me  juslifle. 

(Lit.  Psalm.tp.  311,  Michel.) 
Par  legerie 
N'en  ares  apris  demie 
Cirai  conseil  querre  a  pins  sage  geni 
(ASAX  De  LA  Halle,  Jeux  partis,   p.  IT'i,     eus- 
se niaker.) 

La  contesse  respont  irie  : 
Laissiez  ester  vos  U'gtrit'. 

(Rom.  du  comlc  de  Poil.,  185,  Michel.) 
Çon  est  bien  drois,  el  se  lî  doi, 
Qae  jon  soie  sa  donce  amie 
Sans  œalTestié,  sans  legerie. 

(M.,  198.) 

Trop  i  voit  on  de  legeries. 
(De  Sainte  Ysatel,  ap.  Jnb.,  OEuv.   de  Ruleb..  II, 
381.) 

l'or  sivir   legerie  de  menesireus.  (Règle 
de  eu.,  ms.  Dijon,  f»  74  r».) 
Qnant  il  ont  ferme  lor  talent. 
Si  demandent  lor  iegerie, 
Çoa  est  l'amors  qui  ne  loist  mie. 
(Jacq.  d'Amiens,  Rem.  d'amour,  ras.  Dresde, 
331,  Kort.) 

Et  li  jovene  pensent  tondis  a  legerie 
(G(LLox  LE  Moisit,  Poés.,  1,  198,  Kerv.) 

—  De  legerie,  par  légèreté  : 
Quant  je  fa  a  Arras,  en  to  cité  garnie, 
Voiant  tous,   me  vantai  de  moult  grant  legerie, 
Qne  se  De\  m'amenoit  el  règne  de  Sarie, 

I.e  premier  cop  fenoie  sor  ceste  yent  haie. 

(Chans.  d'Anlioche,  II,  471,  P.  Paris.) 

LEGERRESSE,  voir  Lecheor. 

LEGGIAREMENT,  VOir  LEGIEREMENT. 

1.  LEGiER,  léger,  lig.,  loig.,  adj.,  qui  ni 
pèse  guère  : 

Si  li  tolit  le  blanc  osberc  legier. 

(Roi.,  -2171,  Millier.) 

SigniQcalion  conservée. 

—  Dispos,  agile  : 

Droes  regrete  son  fil  ao  cor  ligier. 
(Gar.  le  Loh.,  2*  chans.,  xxxvi,  P.  Paris.) 
Gaides  parolle,  qui  prons  fut  el  Hgierz. 
(Les  Loh.,  Richel.  162-2,  P  -201  r"  ) 

—  Délicat  : 

Car  bien  me  mambre  ancores  de  l'autrier, 
Quant  ma  seronr  bêle  Aude  a  cors  ligier 
En  Toliei  porter  sor  le  destrier. 

(Girard  de  Yiane,  p.  133,  Tarbé.) 
L'ane  si  estoit  damoiselle, 
Jenne,  gente,  droite  et  ligiere. 
<Deb.  de  la  Dam.  et  de  la  Bourg.,   Poés.    fr.  des 
XT*  el  xïi*  s.,  V,  7.) 

—  Fig.,  subtil  : 

Qnant  li  mestres  aperceu 

Son  /i;i>r  sens  et  conen, 

Plus  l'en  ainmc  et  plus  l'en  tient  chicr, 

Dont  vet  toi  les  livres  cercbier. 

(Dolop.,  1391,  Bibl.  elz.) 

—  Frivole;  les  legieres  femmes,  les 
femmes  de  mauvaise  vie  : 

En  la  niiî  ou  les  legieres  famcs  sont  es- 
tahlies.  (CAron.  de  S.-Den.,  ms.  Sle-Gen., 
r«  18'.) 


—  Avec  un  nom  de  personne,  franc, 
absolu  : 

De  longre  et  puis  de  Trcit  furent  abbeis  legier. 
(Ibh.  des  Preis,  Geste   de  Liège,  32110,  Scheler, 
Closs.  philol.) 

—  Facile  : 

Rome  est  trop  loin:  e  en  forte  terre. 
N'est  mie  légère  a  conquerre. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  I,  1813,  Michel.) 
D'Inde  nu>  vient  iceste  piere, 
E  est  a  entailler  legiere. 

(Lapid.  franc.,  A  387,  Panuier.) 

N'est  pas  legiere  a  alentir 
Langue  puis  k'ele  est  escapec. 
(Uencl.  df.  Moilie.vs,  Miserere,  st.  cxvii,  -2,  Van 
Ilamel.) 

Et  c]ant  li  sires  fu  morz,  li  autre  furent 
legier  a  desconfire.  ILanceM.ras,.  Fribours, 
f  123'.) 

Il  li  seroit  plus  loigiere  chose  de  res- 
pondre  que  de...  (Ordin.  Tancrei,  ms.  de 
Salis,  f»  22\) 

Li  ligiers  pardoners  fait  renchoir  en  péché. 
(Ane.  proi:,  xiii"  s.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

Moult  legier  suy  a  courroucier. 
(Prière  à  A'.-O.,  ms.  Chartres  111,  f  91  v».) 
Vous  poez  bien  savoir,  (c'est  legier  a  prouvi;r). 
Qu'amours  me  fait  cboa  dire  de  bon  cner  et  conter. 
(Charles  le  Chauec,  liichel.  21372,  f»  22''.) 

Et  tient  que  legiere  et  bien  aisée  chose 
luy  seroit  de  faire  un  pont  durant  depuis 
Jlegara  (Zara)  jusques  a  Venise,  pour  la 
pouvoir  passer  ses  gens  d'armes.  (J. 
Chartier,  Chron.  de  Cliarl.  VU,  c.  266, 
Bibl.  elz.) 

L'assault  commeneié,  ceulx  de  dedens 
se  deffendirent  vaillamment  a  la  porte  de 
Sainct  Romain,  qui  estoit  le  lieu  le  plus 
legier  a  envayr.  (Id.,  ib.) 

—  Supportable,  doux  : 

Lancelot  estoit  en  legiere  prison,  car  l'eu 
le  mettoit  tous  les  jours  hors  de  la  tour. 
{Lancelot  du  Lac,  II,  f»  16'',  éd.  1533.) 

—  De  legier,  facilement  : 

Et  mainte  fois  veult  amors  ke  je  soie 
Mes  et  pensis,  doleos  et  corresousj 
Et  quant  li  plaist,  de  ligier  seux  joioas. 
(GciOT,  Chans.,  II,  S,  Wolfart.) 

Nous  le  pourrons  de  ligier  vaincre. 
(Girart  de  Rossillon,  ms.  de  Beaune,  éd.L. 
de  Montille,  p.  262.) 

Souvent  ebetee  de  son  entendement,  et 
comme  furieuse,  tant  par  trop  boire  dont 
elle  se  sentoit  de  legier,  et  par  souspeçon 
de  jalousie  qu'elle  avoit  sans  cause  contre 
son  mary.  (1426,  Arch.  JJ  175,  pièce  392.) 
II  ne  doit  croire  aux  flalours  de  léger. 

(UoNs.,  Franc.,  iv,  Bibl.  elz.) 

De  léger  i\  u'espere... 

fREGKiER,  Sat.,  V,  Jouausl,  p.  17.) 

Moy  mesme  qui  ne  crois  de  léger  aux  merveilles. 

(ID.,  !*.,  xiu,  p.  127.) 

Voir  à  l'article  de  d'autres  ex.  de  la 
locution  de  (eger.qu'on  trouve  encore  dans 
Molière,  dans  La  Fontaine,  dans  Voltaire. 

2.  LEGiEH,  verbe. 

—  Act.,  alléger,  rendre  plus  léger,  di- 
minuer la  charge  d'un  bateau  par  trans- 
bordement ou  débarquement  : 

S'il  leige  la   mère  eu   son  chalan   entre 


ledit  arceau  de  Cande  et  Langers,  posé 
qu'il  y  ait  ou  le  legemcnt  plus  de  cinq 
muys,  il  ne  payera  aucun  sallage.  {Pièce 
de  1432,  ap.  Mantellier,  Mardi,  fréq.,  III, 
220.) 

—  Rétl.,  diminuer  ses  charges  : 

Que  il  ne  le  fet  pas  por  malice,  ne  il  ne 
le  fet  por  soi  legier,  ne  por  apeticier  lor 
droit.  (£(«.  dejost.  et  de  plet,  xix,  25,  §  1, 
llapetti.) 

LEGIERE,  S.  (.,  légèreté  : 

Le  paysant  doublant  la  mort  sauva  sa 
vie  par  la  legiere  de  ses  pieds  et  ysnelle- 
ment  s'enfuyt  hors  du  pays  du  roy.  (Boc- 
CACE,  JVofties  malheureux,  IV,  14,  f»  100  r», 
éd.  1515.) 

LEGIERECE,  VOir  LEGEHECE. 

LEGiEREMEXT,  -  matit,  Ug.,  lejermant, 
legeiramenl,  leggiarement,  legirement,  adv., 
promptement,  facilement  : 

Il  est  li  vertuz  de  Deu  ki  ligieremenl  puet 
renforcier  les  defaillanz  et  délivrer  ceos 
ki  perillent.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel. 
24768,  f"  19  r».) 

Oncle  chevaliers,  sire,  or  m'entendez, 
Legirement  nos  défendez. 

(Tristan,  Richel.  2171,  t"  i*.) 
Ne  faites  noise,  que  vous  le  pouries   le- 
gierement  esvellier.  { Tristan,  Richel.  1434, 
f»  32^) 

Einsi  fu  la  terre  destruite  assez  legiere- 
ment,  si  n'i  mistrent  mie  grant  peinne. 
{Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  124".) 

Et  bien  saiches,  se  ta  creoios. 
Plus  ligieremant  l'aatandroies  ; 
Car  cil  qui  croit  Deu  fermemant 
Autant  plus  legieremanl. 

(Dolop.,  12.i91,   Bibl.  elz.) 

Nos  avons  perdus  la  conpangnie  d'un 
tel  home  que  nos  nella  recovron  james 
lejermant.  {Fierabras,  Vat.  Chr.  1631, 
f  31\) 

Legeirament  poec  fere.  {Chron.  de  Tiir- 
pin,  Richel.  124,  f"  8',  Auracher.) 

Por  plus  leggiarement  lioTimr.  {Chron.  de 
Turpin,  Richel.  5714,  f»  67'',  Auracbor.) 

Que  il  pust  pus  après  legirement  venir  a 
soen  purpos.  {Chron.  d'Angl.,  ms.  Barbe- 
rini,  f»  56  v».) 

Et  si  d'aventure  ceste  chose  cy  luy  des- 
plaisoit,  elle  s'en  rapaiserolt  bien  Uijiere- 
ment.  {Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s., 
p.  218.) 

Tantostfut  interrogé,  et  assez  légèrement 
confessa  le  cas,  et  fut  décapité  par  justice. 
(Jnv.  DES  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI, 
an  1382,  Michaud.) 

Beau  lilz,  ne  croy  pas  de  legier  a  ton 
affection,  laquelle  se  change  et  mue  legie- 
rement  en  ung  autre.  {Intern.  Consol.,  II, 
XXXIII,  Bibl.  elz.) 

Le  duc  de  Lorraine  estoit  rentré  eu  son 
pais  de  Lorraine  et  avoit  légèrement  recon- 
quis tout  le  pais.  (0.  DR  la  Marche,  Mém., 
Introd.,  ch.  v,  Michaud.) 

Et  peut  on  légèrement  entendre  que  le 
bon  duc  vit  voùlontiers  celle  compaignie. 
(ID.,  «6.,  I,  13.) 

Legierement  il  vous  est  pardonné,  ce  dist 
sa  femme,  puis  que  le  cas  vous  congnois- 
sez.  (Louis  XI,  Nouv.,  lxxviii,  Jacob.) 

—  Rapidement  : 


LEG 


LE[ 


LEM 


737 


Cheminèrent  légèrement  pour  trouver  les 
Escocois.  (Froiss.,  Chron.,  1.  III,  p.  337, 
éd.  1SS9.) 

LEGIBRET,  VlÙr  LëGBRGT. 

LEGiERETË,  S.  f.,  facilité,  spontanéité: 
Legiereté  faict  le  bénéfice  plus   agréable 

aus  (liens  et    a  ceuls  qui    le    rechoipvent. 

(FossETiER,  Cron.  .Waro. ,ms.  lirux.lOoU, 

V,  V,  17.) 

LBGIERIE,  voir  LEGERIE. 

LEGiFEHE,  adj.,  qul  établit  des  lois  : 

Ceres  légifère. 
(0.  DB  S.  Gelais,  Eneid.,  Richel.  8Gl,f  31''.) 

On  voit  par  le  rond  du  monde 

Le  nom  de  Ceres  la  blonde 

De  temps  en  temps  refleurir, 

Oui  parda  tiinl  ell'  scviut  faire 

Porte  blez  et  l.fgifere 

Corps  et  aines  de  périr. 
(Prem.  ma',  ic  M""  des  Roches,  3°  éd.,  p.  16.) 

LEGiLociUE,  S.  m.,  livre  qui  traite  de  la 
loi: 

Le  Legiloque  qui  est  ainssi  apelé  pour  ce 
que  il  parle  de  la  loy  de  nature  qui  a  .11. 
commandemens,  et  de  la  loy  de  la  sainte 
escripture  qui  a  .x.  commandemens.  {Ms. 
du  xrv'  s.,  ayant  appartenu  à  Ch.  V, 
aujourd'hui  possédé  par  M.  Toutain,  direct. 
de  la  succursale  de  la  Banque  de  France  a 
S.-LÔ,  f"  l.) 

Le  Legiloque.  (Ms.  Richcl.  1136,  T  1\) 
LEGION,  s.  f.,  religion  : 

Je  cuit  ke  tn  fais  par  rerel 
Si  faite  prédication. 
Et  de  novelle  légion 
N'oi  je  mais  pieça  parler. 

(Dolop.,  1134-2,  Bibl.  eli.) 

L.EGIR,  liegir,  ligir,  verbe. 

—  Neutr.,  diminuer  la  charge  d'un  ba- 
teau par  transbordement  ou  débarque- 
ment : 

Les  marchands  qui  passeront  par  ladite 
porte  ne  sont  tenus  de  payer  aucune  chose 
pour  ligir  sur  la  chaussée  et  pour  charger 
en  un  pré  ou  l'on  a  accoutumé  de  charger 
les  chalans,  tant  que  ladite  porte  ne  sera 
pas  réparée  et  du  devoir  qu'elle  prund  a 
cause  audit  pré.  (Juillet  1452,  Transaction, 
ap.  Mantellier,  March.  fréq.,  III,  331.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Des  liegemens  des  chalans  conduits  en 
la  dicte  rivicre  de  Sarte,  pourvcu  qu'il  n'y 
ait  abus  et  qu'ils  se  liegissent  en  ladite 
terre  de  ChefTé.ne  sera  prise  aucune  chose. 
(Pièce  du  31  août  1329,  ap.  Mantellier, 
March.  fréq.,  III,  362.) 

LEGIREMENT,  Voir  LEGIERE-MENT. 

LEGisL.\TivE,  S.  f.,  sclencc  du  législa- 
teur: 

La  législative,  c'est  a  dire  la  science  du 
législateur.  (Oresme,  ap.  Meunier,  Thèse.) 

LEGITIMER,  V.  a.,  avec  un  régime  di- 
rect de  personne,  gratifier  du  pouvoir 
légitime  de  faire  quelque  cbose  : 

Et  mist  li  Sains  Pères  tout  le  royaumme 
d'Espagne  en  le  main  de  Henry,  et  le  legi- 
(imaa  tenir  royaummecthiretaige. (Froiss., 
Chron.,  VI,  335,  Luce,  ms.  Amiens.) 


LEGNAGE,   VOir  LIGNAGE. 
LE6NAL,  voir  LAIGNAL. 

LEGx.\s,  voir  Lignas. 

1.  LEGNE,  VOirLAIGNE. 

2.  LEGNE,  voir  Lange. 
LEuoiiERE,  S.  f.,  pièce  de  moulin  : 

La  cheville  de  la  legouere.  (1408,  Arch.  S 
29,  pièce  8.) 

LEGUEE,  voir  LiEUEE. 

LEGUET,  S.  m.  ? 

Si  firent  ceste  nnyt  gr.int  ;,'net. 
Au  Chastel,  sur  ponts  et  porlauh, 
En  ealx  metans  tons  a  leguet. 
Car  ja  sentoient  venir  leurs  niaulx. 
(Marti.hl,  Viy.  de  Charl.   YII,  K  ï«,  éd.  1493.) 

P.-è.  faut-il  lire  a  l'eguet. 

LEGUMAGE,  VOir  LBtTNAGE. 

LEGUAIENT,  S.  m.,  légume  : 

Quant  est...  des  grains  et  semences, 
comme  bleds,  pois,  rys,  et  autres  manières 
de  leguments,  on  les  doit  tenir  en  lieu  sec. 
(Michel  Dusseau,  Enchirid,  ou  manipul  des 
miropoles,  p.  43,  cd.  1581.; 

LEGUN,  voir  LEtJN. 

LEHITN,  voir  LEira. 

1.  LEi,  voir  Le. 

2.  LEI,  voir  Loi. 
LEIANS,  voir  Laiens. 
LEiCE,  voir  Leece. 
LEiCHE,  voir  Lèche. 
LEiDE,  voir  Laide. 
LEiDESCE,  voir  Laidece. 
LEiDiR,  voir  Laidir. 
LEiEE,  voir  Laiee. 

1.  LEIEMENT,  VOlr  LOIEMENT. 

2.  LEIEMENT,  Vûir  LEE-VIENT. 
LEIETTE,  voir  LaIETE. 

LEiGNE,  voir  Laigne. 

LEIGMER,  voir  LAIGNIER. 

LEiN,  voir  Lin. 

LEINGNE,  voir   LAIGNE. 

LEiiiEs,  voir  Larron. 

1.  LEis,  voir  Lais. 

2.  LEIS,  voir  Les. 

LEISANMENT,  VOlr  LOISAMMENT. 

LEisDURE,  voir  Laidore. 
LEisE,  voir  Laece. 
LEiSERE  (à),  loc,  à  loisir  : 

Si  sei  reipoisent  a  leisere. 
(Destr.  de  Home,  1215,  ms.  Ilanorre,  Groebcr  ) 

LEisiER,  voir  LOISIER. 

EisiR,  voir  Loisir. 


LEisoR,  leisour,  voir  Loisor 

1.  LEIT,  voir  Lait. 

2.  LEIT,  voir  LÉ. 

3.  LEIT,  kith,  s.  m.  ? 

Et  .1.  greil  et  trepié,  et  .i.  leith  se  plus  en 
i  a.  {Liv.  des  jurés  de  S.-Ouen,  f"  292.) 

Tant  de  pottaige  d'estain,  de  couvre  et 
d'arrains,  corne  de  leilz,  d'andief...  (1452, 
Hisl.  de  Metz,  V,  674.) 

LEiTER,  voir  Laitier. 

LEITRUN,  voir  T  ETRUN. 

LEiTUAiRE,  voir  Letuaire. 
LEITUEIRE,  voir  Letuaire. 

LEiTURE,  s.  f.,  électuairc  : 

Lequel  médecin  ordonna  en  la  boutique 
d'un  apoticaire  d'icellui  lieu  de  Pezenas 
plusieurs  beuvrages...  et  opiatas  leilures  en 
diverses  foiz.  (1467,  Arch.  JJ  200,  pièce  64.) 

Cf.  Letcairk. 

LEiz,  voir  Les. 

LEizEiR,  voir  Loisir. 

1.  LE.iANCE,  voir  Legeance. 

2.  LEJANCE,  voir  LiGANCE. 
LEJERMANT,  VOlr  LEGIEREMENT. 

LEJOUR,  adj.,  léger,  vite  : 
Desos  lui  li  ociont  son  bon  ccval  lejour. 
(Roum.  d'AlLr.,  P  8'',  Michelant.) 

LEKEOR,  voir  Lecheor. 

LEKERELLE,  VOlr  LECHERELLE. 
LEKERESSE,  VOir  LECHEOR. 

LEKET,  voir  Lecquet. 
LEKiER,  voir  Lecuier. 
LELiEUTENANT,  S.  m.,  lleutonant  : 

Parla  livrée  du  verdier,  son  lelieutenanl . 
(1399,  Aveux  du  bailliage  d'Evreux,  Arch . 
P>  294.) 

1.  LEMBEL,  -  beau,  s.  m.,  canal  replie 
an  bord  d'un  alambic  : 

Alembic  aveugle  est  appelle  celuy  qui 
n'a  nez,  bec,  ne  lembeau,  et  est  idoine  a  la 
préparation,  rectification  et  circulation.  Il 
est  aussi  une  autre  sorte  avec  lembeau 
(c'est  le  canal  replié  au  borl  par  le  dedans, 
et  tout  a  l'entour,  ou  les  gouttes  de  In  va- 
peur devallantes  au  long  du  chapitel  sont 
arrestecs)  duquel  nous  usons  quand  nous 
voulons  astraire  le  phlegme  d'aucunes 
eaues  ou  huyles  au  soleil  ou  en  autre  lieu 
chaut.  (EvoN.,  Trésor,  c.  vill,  éd.  1555.) 

2.  LEMBEL,  voir  LABEL. 

LEMELE,  lemelle,  limele,  lumetle,  s.  f., 
lame  : 

Cascans  tint  le  branc  nn  dont  trence  la  Itmele. 
(Fierabrat,  987,  A.  P.) 

De  Hauteclcrc,  dont  tranche  la  lemelle. 

(Qatjdon,  2599,  A.  P.) 
Tint  Couioçonsc,  dont  la  lemeleeA  lee. 

(Otinel,  517,  A.  P.) 

Le    roy  luy  voulant  donner  une  belle 


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LEN 


LEN 


LEN 


espee,  elle  luy  pria  qu'il  luy  pleust  hiy  en 
envoyer  quérir  une,  qui  uvoit  en  la  leinelle 
cinq  croix  emprez  la  croisef.  (Hist.  et  dise. 
au  crai  du  siège  gui  fut  devant  Orléans  par 
les  Anglais,  ap.  ,1.  Quicherat,  Procès  de 
Jeanne  d'Arc,  IV,  129.) 

Sur  les  manches  et  lumelles  de  leurs 
glavres.  (D'AUTOS,  Chron.,  Richel.  5083, 
f  22  T».) 

Marché  pour  la  fourniture  de  trente  dou- 
zaines de  lumelles  de  couteaux  émoulues 
et  polies.  (io66,  Baill.  de  Nogent-le-Rotrou.) 

Perche,  lumelle,  lame  de  couteau. 

Cf.  Alemele. 

LEMIL.LE,  lamille,  s.  f.,  syn.  de  lemele  : 

Sur  le  front  pendant  l'alemelle  d'or  qu'il 

appeloient   le  miroer  a  la  manière  de  la 

lune  demie Quant  celui  evesque  qui  la 

portoit  se  mouvoit,  ycelle  lamille  ou  ale- 
melle  se  mouvoit.  (J.  GOULAIN,  Ration., 
Richel.  437,  f"  91'.) 

Pour  lamille  ou  alemelle  on  use    de  la 
croiz.  (iD.,  t"6.) 
La  lamille  ou  alemelle.  (Id.,  ib.) 

LEMME,  voir  Lame. 

LENCBHUEL,  VOif  LiNSUEL. 
1.ENCI0L,  voir  LlNSUEL. 
LENÇUEL,  voir  LiNSDEL. 

LENUE,  S.  f.,  sorte  de  poisson  : 
La  torpille  est  mise  au  rang  des  poisçons 
plats  et  cartilagineux  :  comme  sont  la  raie, 
la  lende  ou  fumât.  (Du  Pinet,  Dioscoride, 
ir,  15,  éd.  1603.) 

lende.v*;eii,  voir  Laidan(;iem. 

LENDi,  voir  Lendit. 

LENDiE,  voir  Landie. 

i.ENDiT,  landit,  lendi,  s.  m.,  foire  de 
Saint-Denis,  qui  se  tenait  le  11  juin  : 

Chascuns  mantiaus  que  marcheans 
acheté  au  lendi  doit  .1.  d.  (E.  BoiL.,  Lio. 
des  mest.,  2'  p.,  ii,  11,  Lespinasse  et  Bon- 
nardol.) 

Nus  corroiers  ne  puet  vendre  ses  cor- 
roies hors  de  la  vile  de  Paris,  a  mains  de 
.XX.  liues  de  Paris,  se  ce  n'est  en  foires 
de  Champaigne  tant  seulement,  ne  a  Saint 
Denis,  ue  au  lendit,  ne  a  Saint  Germain 
des  Près,  ne  ailleurs.  (Id.,  ib.,  1"  p., 
Lxxxvil,  23.) 

Le  dimanche  prochain  après  la  beniçon 
du  latidit.  (1314,  Arch.  JJ  50,  pièce  9.) 

—  Honoraires  que  les  écoliers  donnaient 
à  leurs  maîtres  à  l'époque  de  la  foire  du 
Lendit.  C'étaient  six  ou  sept  écus  d'or  in- 
troduits dans  un  citron  que  l'on  présen- 
tait dans  un  verre  de  cristal  : 

En  ce  temps-là  j'etois  a  la  troisième, 
ou  je  n'avois  encore  rien  donné  pour  les 
tandis  ni  pour  les  chandelles,  bien  que 
l'on  fût  déjà  près  des  vacances.  (SOREL, 
Francion,  1.  III,  Bibl.  gaul.) 

—  Péage  : 

.Noslre  len'til  ou  penge  et  bastage  de  S. 
Julien  en  .Miucrbois,  en  la  seneschaussee 
de  Carcassonnc.  (l.liO,  Arch.  JJ   82,  pièce 


L.ENDOLE,  S.  f.,  sorlc  de  poisson  : 
Sus  la  pouppe  nsloil  eu  sculpture  de 
erain  corinthien  uue  hirondelle  de  mer 
élevée.  C'est  un  poisson  grand  comme  un 
dar  de  Loyre,  tout  charnu,  sansesquames, 
ayant  aesles  cartilagineuses  (quelles  sont 
es  souriz  chaulves)  fort  longues  et  larges  : 
moyenans  les  quelles  je  l'ay  souvent  veu 
voler  une  toyse  au  dessus  de  l'eau  plus 
d'un  traict  d'arc.  .4  Marseille  on  le  nomme 
lendole.  (Rab..  le  Quart  livre,  c.  m,  éd. 
1oj2.) 

(;f.  Lende. 

LENEALMENT,  Voir  LiNEALMENT. 

LENG,  voir  Long. 
i.ENGE,  voir  Lange. 

LENGNE,  voir  LAIGNE. 
L.ENGOURIR,  VOif  LANGORIR. 

i.ENGOus,  voir  Langos. 

LEIMGRE,  voir  LaNGRE. 
LENGUAINE,  VOir  LONGAIGNE. 
LENGUEIER,  VOir  LANGOrER. 
LENGUIER  1 

Une  cuve  a  lenguier.  (Cart.  de  S.  Ladre, 
f  32  r»,  Hôpit.  de  Meaux.) 

DENIENT,  adj.,  adoucissant  : 
Choses  humectantes   et   lenientes.    (Ta- 
GADLT,  Inst.  chir.,  p.  300,  éd.  1549.) 

Faudra  user  en  tel  cas  de  choses  réfri- 
gérantes et  lenientes.  (Paré,  Œuv.,  XV, 
XXXVIII,  Malgaigne.) 

Nom  propre,  Lenient. 

LENiER,  voir  Lanier. 

bENiFic.vTiON,  S.  f.,  action  d'adoucir  : 

Les  opérations  des  choses  doulces  sont 

digestion,  lenification  et  multiplication  de 

nourrissement.  {Régime  de  santé,  f»  18  v», 

Robinet.) 

i.ENiMENT,  Uniment,  s.  m.,  adoucisse- 
ment : 

Epicurus  n'attribuoit  aucun  leniment  des 
fascheries  ny  a  la  prévoyance,  ny  a  l'anti- 
quité d'icelles.  (Mont.,  Ess.,  1.  III, 
ch.  Hil,  p.  34,  éd.  1595.) 

I,a  France,  en  partis  divisée, 
.Sent  enfin  sa  raj,'e  accoisee 
Aa  doux  leniment  d'une  paix. 
(De^portes,  Diane,  II,  xxvili,  BiM.  ganl.) 

Leniment,  langage  de  médecins  ;  encore 
je  crois  qu'ils  disent  Uniment.  (Malh.,  sur 
Desportes.) 

C'est  un  des  mots  dont  Marinontel  re- 
grettait l'abolition  : 

Si  on  faisoit  dire  a  un  homme  affligé 
qu'il  trouve  a  sa  douleur  une  douce  allé- 
geance, qu'on  applique  a  ses  maux  un 
foible  leniment...  (Marm.,  Elém.  de  Litt., 
Usage.) 

i.,ENiit,  V.  a.,  adoucir  : 

Cassia  listula  donnée  par  soy  ou  avec 
caue  lenit  le  ventre.  {Le  grant  Herbier, 
f»  24  r»,  Nyverd.) 

Et  luy  faut  alors  donner  a  boire  choses 


qui    lenissent,    adoucissent    et     relaxent 
(Parb,  ÛEur.,  XV,  XXXIX,  Malgaigne.) 

Les  remèdes  qui  humectent,  lenissent  et 
adoucissent.    (In.,    ib.,    I.    XX,    2*    p.,  c. 

XXVI.) 

Lenissant  vos  .-ligreurs  d'une  douce  police. 

(L.  Pai'ON,  Pasior.,  [,  1,  éd.  18.Ï7.) 
A  cause    des  onguents  qui   le  reniollis- 
sent  et  lenissent  (le  membre)  de   leur  hu- 
midité et   onctuosité.    (Jodb.,   Gr.    chir., 
p.  316,  éd.  1598.) 

LENiTÉ,  S.  f.,  douceur  : 

Outre  la  lenité  de  l'air,  ceste  terre  est 
arrousee  d'une  fontaine  très  fertile.  (Bour- 
GOING,  Bat.  jud.,  m,  34,  éd.  1530.) 

La  moelle  a  une  lenité  et  viscosité. 
(TAGAULT,  Inst.  chir.,  p.  412,  éd.  1549.) 

Une  certaine  fadeze  et  lenité  qui  abonde 
rn  iceluy  (le  lait).  (Dn  PiNET,  Pline,  xv, 
27,  éd.  1603.) 

Par  l'atouchement  aussi  on  en  est  bien 
acertainé.  Car  si  c'est  en  l'os  on  y  sent 
aspérité  ;  si  c'est  en  la  chair,  mollesse  et 
lenité.  (Jour.,  Gr.  chir.,  p.  349,  éd.  1598.) 

LENiTUDE,  S.  f.,  douceur  : 

Si  la  Saône  quittant  ses  bornes,  eust 
changé  sa  douceur  et  lenitude  en  pareille 
impétuosité  et  desbordement,  qui  n'eusl 
jugé  tout  devoir  fondre  et  abysmer  ?  (1570, 
Disc,  sur  le  debordem.  du  Rhône,  Arch. 
cur.,  i"  sér.,  t.  VI,  p.  403.) 

LENNER,  voir  LANER. 
LENNIER,  voir  LANIER. 

LENOiNE,  S.  t.,  métier  d'entremetteur, 
de  pourvoyeur  : 

La  poine  de  lenoine  et  lecherie.  {Stat.  de 
Ch.  d'Anjou,  roi  de  Sicile,  ch.  205,  ap. 
Duc,  Lenonia.) 

LENSEUL,  voir  LiNSUEL. 

LENT,  adj.,  sans  force,  languissant  : 

Si  que  religions  on  nulle  soit  ou  lente. 
(G11.LON  LE  Mdisit,  Pofy.,  I,  144,  Kerv.) 

LENTERicAL,  S.  m.,nomd'un  serpent: 
Entre  ces  serpens  en  i  a  uns  autres 
c'om  apelie  lentericaus  pair  ce  qu'il  lan- 
cent par  si  grant  aspreté  qu'il  trespercent 
escus  et  hiaumes  et  haubers.  {Hist.  de  la 
terre  s.,  ms.  S.-Omer  722,  f»  137^) 

LENTEUR,  S.  m.,  mollesse,  épaississe- 
ment  : 

Le  pain  frais,  et  principalement  celuy 
qui  est  chaud,  retient  encores  une  grande 
partie  de  son  humidité,  lenteur  et  visco- 
sité. (Liebault,  Mais,  rust.,  p.  675,  éd. 
1597.) 

LENTEUx,  adj.,  infecté  de  lentes  : 
Prenes  brande  ou  bruiere,  et  la  faites 
bouillir  en  vin,  et  d'icelle  laves  les  lieux 
puuillcux  ou  lenteux.  (1570,  Le  Plaisant 
jardin  de  receptes,  p.  135,  Quileri  de  Passe, 
brève.) 

LENTiEii,  voir  Lentif. 

LENTiF,  lentiu,  lenlicu,  adj.,  lent: 

Nous,  ki  somes  mol  et  lentiu, 
Esgardons  corn  li  saint  antia 
Farenl  en  carilé  ardant. 
(Renci..  de  MomESS,  Miserere,  st.  xsvii,    I,  Van 
llamel.) 


LEN 

Pnis  qae  sonmes  mol  et  lentieu. 

(Id.,  ib.,kn.  3112,  f  -204'.i 
M'est  pas  de  pieté  teniite. 
Huât  est  a  Men  preste  et  hastive. 

(ID.,  i*.,  st.  ciLili,  -4.) 
Ta  ne  dois  pas  estre  lenlu 
Contre  les  mesdisans  mentis. 
(Watriûdet,  Dit  ie  l'orlie,  208,  Scheler.) 

Noble  senfnonr  frans  et  genlis, 
Qui  de  bien  Taire  n'est  pas  levlia. 
(J.  DE  Statelot,  Chron.,  p.  369,  Borgnet.) 

—  Onctueux  : 

Les  hommes  commencèrent  a  prendre 
goust  aux  fruits  des  arbres,  qui  certaine- 
ment ont  de  jus  sans  comparaison  plus 
lentifs,  et  plus  propres  a  adoucir  l'homme 
que  ceux  qui  sortent  du  bled.  (Du  PiNET, 
Pline,  XII,  1,  éd.  1603.) 

i.ENTiGiVE,  S.  f.,  lentigo  : 

Lentigines  ce  sont  infections  du  cuyr  de 
la  face  le  plus,  et  aucunesfois  du  cuir  de 
tout  le  corps.  (B.  DE  Gonu.,  Pratiq.,  Ht, 
24,  éd.  1493.) 

LENTiLLEE,  S.  f.,  lentigo  : 
Lentigo,  ginis,  lenlillee  de  visage.  {Gloss. 
lat.-fr.,  Richel.  1.  7679,  f»  211  v».) 

LENTiLLOs,  -  oz,-  eux,  adj.,  semé  de 
lentilles  ou  de  taches  : 
K  s'ert  pales  e  lenlillo». 
(Bes.,  D.  de  Nom.,  II,  20397,  Michel. I 
La  teste  ot  grosse  et  plat  le  oes, 
lîl  cort  col  et  vis  rebolé, 
Lentillcz  estoil  et  rosses. 

(Dum.  le  Gall.,  Wi,  Stengel.) 
11  fut  roux  et  lentillevx,  si  fut  plain  de 
si  grant  orgueil  et  de  si  grant  félonie, 
qu'il  ne  laissa  nulle  chose  a  quoy  il  se  fust 
aati,  feust  bien  ou  mal,  pour  nul  chaslie- 
ment  que  l'en  luy  fist.  {Lanc.  du  Lac,  t.  I, 
f»  ISeS  éd.  1533.) 

.Moise  estoit  lentilleux  et  semé  de  taches 
rousses.  (Pierre  Le  Loyer,  Hist.  des 
spectres,  p.  844,  éd.  1605.) 

LENTiLLiER,  S.  m.,  softe  d'arbre  : 

Cilz  rcspont  sonbz  un  lenlillier. 
(6.  Mach.,  Poi's.,  Richel.  9221,  f»  94"  et  Ricbol. 
994,  f»  as''.) 

LENTiLLiERE,  lanlilleire,  s.  f.,  terrain 
semé  de  lentilles  : 

Ung  jarding  qu'il  ot  en  la  lanlilleire  a 
Noeroit.  (1279.  Cart.  de  S.-Vinc.  de  Metz, 
Richel.  1.  10023,  f»  103  v».) 

LENTisE,  S.  f.,  paresse  : 

Selon  ce  qu'il  seult  advenir  a  ceulx  qui 
pensent  grandes  choses,  paresse  et  lentise 
m'ont  laissié  a  entreprendre  une  si  gran' 
matière.  (Anetenn.  des  Juifs,  Ars.  3082, 
f»  l'.) 

i-ENTiTUDE,  S.  f.,  lenteuT,  tranquillité  : 

Lenlitude  et  tardité  de  son  cours 
(Amyot,  OEvv.  mêl.,  t.  V,  p.  2o5,  éd.  1820.) 

Reprochant  leur  lenlitude.  (Saliat.  Her.. 
VllI,  éd.  l.'ioe.) 

Avec  la  lentilvde  qui  lui  estoit  lamiliere    1 
(Pasq.,  Lett.,  XIX,  4,  éd.  1619.) 

Il  alla  assiéger  La  Fere.  ou,  s'accommo-   | 
dani  a   sa  lent^tude  accoustumee,    il  y  em- 
ploya   pins     de    tempe    qu'il    n'y   falloit    | 
(Brant.,   Ir.  Capit.  fr.,  v,    167,  Lalanne.) 

Par  la  lenlitude  dont  ils  voient  que  cela 


LEO 

marche.  (Négoc.  du  Prés.  Jeannin,  p.  429, 
Michaud  ) 

i-E.NTiu,  voir  Lbmtif. 
LENTRONGXEUR,  S.  m.,  passeur  : 
Icellui  Guillaume  séjourna  et  demoura 
deux  jours  et  une  nuit  aus  champs,  et 
illeuc  le  trouva  un  «piiellé  Watior  lentron- 
gneur  dudit  bac  a  Bery.  (1369,  Arch.  ,1J 
160,  pièce  190.) 

LEfrvEi.,  s.  ni.  f 

Pour  quatre  lenvaux  envoyés  a  Mgr  le 
duc.  (1638,  Compte  de  Nicolas  Prejan, 
Arch.  mun.  Avallon,  CC  243,  1*'  cahier.) 

LEOLIMETÉ,  voir  LEONIMKTÉ. 

LEON,  voir  Laon. 

LEONEAU,  voir  LIONEL. 
I.EOXESSE,  voir  LiONESSE. 
LEONIEH,  voir  LiONIER, 

LEONiME,  lionime,  s.  f.,  rime  léonine  : 

Ma  paine  métrai  et  m'entente 
A  conter  .1.  fabliaa  par  rime 
Sanz  colour  et  sans  leonime. 
(De  .in.  dames  qui  Irouv.  un  vil,  1,  Montaigloo  et 
RaynanJ,  Fail.,  V.  32.) 

—  Pièce  de  poésie  en  rimes  léonines  : 

Qnc  me  prist  an  caer  Tolenté 
Qae,  se  Dieus  me  donnoit  santé. 
Contre  celui  un  en  feroie. 
Ou  lenr  bobes  adreceroie. 
Et  serois  comme  lionime. 
De  la  raiz  jiisques  en  la  cime. 
(GoiAgT,  Roy.  lign.,  Richel.  5698,  f  i  v".) 

LEOxiMER,  V.  n.,  versifier  en  vers 
léonins  : 

La  rime  en  maint  lien  n'est  pas  gente  ; 
Mes  mieus  Tanlt  rndemeut  rimer 
Ou  sens  de  l'acteur  et  entente 
Qu'en  autre  son  leonimer. 
(1392,  Te.  Benoit,  Comm.  de  la  règle  de  S.  Augus- 
tin, Mém.  de  l'Ac.  des  Inscr.,  t.  XVII,  p.  Tii.) 

LEONiMETÉ,  leoHmeté,  s.  f.,  ancienne 
espèce  de  poésie  dont  les  vers  devaient 
rimer  à  l'hémistiche,  ainsi  qu'à  la  lin  : 
Pour  ce  voit  de  vos  pardon  prendre. 
Se  je  faiz  des  diz  a  reprendre. 
Je  n'en  puis  mes,  car  tiens  paroles 
Covienl  en  leolimetez. 
Ses  vos  meismes  les  i  metez 
Enlor  iroiz  com  les  qneroles. 

(Fail.,  ms.  Chartres  261,  f  112  r°.) 
Seignors  qui  en  tos  livrez  par  maislrise  metes 
Fquivocacions  et  leotiimeles. 
Si  autel  ne  puis  faire  ne  desprisiez  mon  livre. 

(Yie  Ste  Christ.,  Richel.  C  Hl  r».)  ' 

LEONINE,  adj.,  léonin  : 

Consonance  ou  semblable  cadence  se 
fait  quant  la  fin  des  deulx  dernières  sil- 
labes  de  diverses  propositions  sont  quasi 
léonines  ou  leoninces.  (Fabht,  Ilhet., 
f»  38  V,  éd.  1321.) 

LEONiQi'E,  lyonigue,  adj.,  léonin  : 
Force    leonique.    (J.    Molinet,    Chron., 

ch.  XIII,  Buchon.) 
Les  saluant  d'un  regard  (ier  el  leonique. 

(lu.,  ib.,  ch.  XIV.) 

Ln  courage  lyonique.  (Loyal  Serv.  . 
Chron.  de  Bay.,  c.  xxii,  éd.  1327.) 


LER 


759 


LEONisME,  adj.,  léonin  : 

Qui  voult  practiquer  la  science  choisisse 
plaisans  équivoques  termes  leonismcs  (H 
DE  Croy,  f  Art  de  rhet.,  éd.  1493.) 

Rigme  leonisme  est  quaut  deux  dictions 
sont  semblables  et  en  pareille  consonance 
en  sillabes.  (Id.,  ib.) 

i.EONNE,  adj.  f.,  de  lion  ; 

Par  occision  leonne.  (Gerson,  Serm..  ms 
Troyes,  f»  10  r".) 

LEOPARDIN,  adj.,  de  léopard  : 

La  gent  sauvage  et  barbarine, 
La  fiere  et  la  leopardine. 

{Uir.  de  S.  Eloi,  p.  .^(1,  Peigné.) 

LEou,  voir  Lieu. 
LEPiDEMENT,  adv.,  élégamment  : 

—  Esse  parler?  —  Facettemenl, 
Splendidement,  lepidement. 

{Therence  en  franc.,  f  lor,  Verard.) 

LEPORiN,  adj.,  de  lièvre  : 
Chair    ursine,   leporine,   et   semblables 
(Practique  de  P.  Bocellin,  f"  6  r»,éd.Lyon.) 

On  a  dit  au  six*  siècle  : 

Il  (le  chat  sauvage)  lève  sa  dime  sur 
1  espèce  leporine  dans  tout  le  canton 
(Le  Temps,  21  juin  1885.) 

LEPORINE,  S.  f.,  sorte  de  maladie  des 
paupières  : 

IJne  malaidie  vient  en  la  palpebre  desus 
qui  est  apelee  alxatrati,  et  par  autre  non 
est  apelee  kponne.  {Cyrurgie  .Albua.,  njs. 
de  Salis,  f»  128''.)  »  >        • 

LEPRESERIE,  VOir  LEPROSERIE. 

LEPRos,  -  ous,  adj.,  de  la  lèpre  : 

La  tt.aladie  leprouse. 
(Mace  de  la  diABiTÉ,  Biile,  Richel.   101,  f"  31".) 

LEPROSERIE,  Icprosarte,  -  zarie,  lèpre- 
série,  s.  f.,  hôpital  pour  les  lépreux  : 

Maladerie  et  leprozarie.  (14  lev.  1383, 
Hospice  de  Gien,  Fonds  de  la  Maladrerie 
série  II  E,  cote  El.) 

Il  ne  seroitpas  le  premier  qui  se  seroit 
rangé  es  lepreseries.  (G.  Bouchkt,  Serees, 
V,  107,  Roybet.) 

La  leprosaire^ie  de  la  ville  de  Paris. 
(Pierre  Bonfons,  les  Ant.  de  Paris,  p.  271, 
éd.  1608.) 

—  Maladie  de  la  lèpre  : 
Lepreserie  :    f.    Leprousnesse  ;    scurfe, 
scabbinesse.  (C0TGR.,éd.  1611.^ 

LEPROsiTÉ,  S.  t.,  lèpre  : 
Repûtes   gastez  de  maladie  de  leprositê. 
(1407,  Ord.,  XIII,  62.) 

i.EQUEREL,  voir  Lecberkl. 

LEQUET,  voir  Liquet. 

LEQUiLLON,  voir  Lacubillon. 

i.ERE,  cas  suj.,  voir  Labro.n. 

LEREL,  s.  m.,  loir  : 

Ces  rats  sont  appelés  leraus  pour  la 
grandeur  de  leur  queue.  (Lk  Blanc,  Trad. 
de  Cardan.,  f»  229  v",  éd.  1336. j 


760 


LES 


LES 


LES 


Le?  lereaus  s'engraissent  en  hiver,  et 
semble  que  ce  soit  fluslost  par  le  dormir 
que  par  la  viande.  (iD.,  ib.,  f°  230  r».) 

LEUELOT,  s.  m.,  refrain  joyeux  : 

Lors  moy,  couche  dessus  Therbelte, 
D'UDC  part  j'oy  ta  chaosoDueUe  : 
De   l'autre,  sus  du  poliot, 
A  l'ibrj-  «le  qnelque  fousere, 
J'esconte  la  jeune  bernere 
Qui  degoise  son  lerelot. 
(Roiis..  Od.,  Od.  Relranch.,  II,   l3S,Bibl.  eh.) 

LEUEs,  cas  snj.,  voir  Larron. 

LERiE,  adj.,  dont  on  devrait  p.-è.  rap- 
procher ifonH/iet-j/  : 

nevant  lur  suot  venni  sur  la  roche  /me. 
(Th.  de  Kest,  Gi>te  d'Alis.,  Richel.  21364, 
f  8  r°.) 

LEBfNE,  S.  f.  1 

El  s'est  plus  bêle  que  fee  ne  lerine. 
(Alfsekans.  nio,  ap.  Jonckbl.,  Guill.  d'Or.) 

i.ERxiAiER,  voir  Larmier. 

LERMEER,  Vnir  LaRMIKR. 
LERMENTER,  VOir  LARMENTER. 

LERJiER,  voir  Lar.mkr. 
LERSiETTE,  voir  Larmette. 
LERMEfs,  voir  Larmeus. 

I.ERMIEU,  voir  LAR.MIER. 

i-EiouiERÉ,  voir  Larmieré. 

LERMOIER,  voir  LARMIFI  . 

i.ERMOYEUx,  voir  Larmoveux. 
LER.MUS,  voir  Larmos. 

LERMYER,  VOÎr  LARMIER. 

LERRE,  cas  snj.,  voir  Larron. 
i.F.RREs,  cas  snj.,  voir  Larron. 

LERU,  S.  f.  ? 

Le  dimenche  cras  ungnonnoé  Simonnet... 
demeurant  en  la  ville  de  Avise  en  Cbam- 
paipTie...  print  l'abit  de  meschanse  qui  est 
une  chose  accoustuniee  ledit  jour  en  ladite 
ville,  et  se  représente  le  seigneur  de  la 
f;rant  leru.  qui  se  nomme  et  appelle  le 
maire  des  chestiz...  lequel  faisoit  contrain- 
dre les  nouveaulx  maries  a  payer  chacun 
cinq  solz  et  les  autres  compaignons  nou- 
veaulx venus  ou  autres  estans  a  marier  a 
payer  chacun  une  somme  au  dessoubz  de 
cinq  solz.  (1469,  Arch     JJ   195,  pièce  359.) 

1.  i.Es,  lez,  leez,  leis,  leiz,  laz,  lel,  leiz, 
l(,  lieis,  lec,  s.  m.,  ctité  : 

Je  le  chalenge,  dit  Gncrris  li  senez  ; 
Combatrai  m'en  a  l'espee  del  /«. 

(haoul  de  Cambrai.  "'OO,  A.  T.) 

Mous  endui  ensamble  des  espees  del  /et. 
Si  en  ait  cil  l'nnfir  rui  Dens  l'a  destiné. 

(.Qualrr  fiU  .\<mon.  liichel.  21387,  f  26'.) 
Ciirçon  et  pautronirr  le  prennent  par  les  In, 
Estroitement  la  lient,  ne  lor  fwl  eschaper. 

(Parisr,  253,  A.  P.) 
Çans  d'entour  lui  a  apieles, 
A  dlestrs  et  al  seniestre  la. 

(Mocss.,  C/ir<ra.,  în,")»,  ReilT.) 
Car  quant  ne  l'avoit  çainle  O'epee)  al  les 
S'en  ert  plus  tost  entr'  oblies. 

(Parltm.,  6813,  Crapelel. 


Je  le  pourfeiidroi  tout  île  l'espee  do  les. 

(Dooii  de  ilaience,  6164,  A.  P.) 

Ne  redut  humme  qui  de  mère  seit  uez. 

Tant  cum  aurai  cest'  espee  a  uiun  leei. 

(Olinel,  81,  A.  P.) 

Et  adoncques  la  prindrent  les  deux  frères 
par  les  deux  leU  et  la  dressèrent  moult 
îiumblemeut  en  siège.  (J.  d'Ahras,  Melus., 
p.  262,  Bibl.  elz.) 

Ains  estoit  sur  un  palefroy  très  riche- 
ment aourné  ;  et  chevauchoil  d'un  lez  et 
tout  le  pas.  (Froiss.,  Chron.,  1.  IV,  c.  1, 
liuchon.) 

Lequel  maistre  Pierre  Paoul,  docteur  en 
théologie,  chevauchoit  moult  souvent  en 
habit  de  docteur  avecques  ledit  cardinal, 
tout  d'un  lez  comme  chevauchent  les 
nobles  femmes.  (Monstrelet,  Chron.,  I, 
46,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Et  s'asseit  le  duc  de  Bourgongne  au  mi- 
lieu de  la  table,  et  a  son  dextre  lez  le  duc 
d'Orléans,  et  au  senestre  le  signeur  de 
Santés.  (Ol.  de  la  M.^rchk,  Mém.,  1,  15, 
Michaud.) 

—  Au  plur.,  les  flancs  : 

C'est  li  miens  lilz  et  si  l'ai  engenré. 
Car  Aelis  le  porta  en  ses  lez. 

(Les  Loh.,  Ars.  3U3,  I»  19».) 

Dame  Mnrgale  me  porta  en  ses  les. 

(.mon  de  Bordeaiu,  5110,  A.  P.) 
Cai  crées  en  Jhesuiu,  qui  en  crois  lu  pênes. 
Et  en  la  sainte  Virge  qu'el  porta  en  ^es  les. 
(Chanson  d'Antioclie,  VI,  y.  489,  P.  Paris.) 

Com  lo  porra  ceste  lasse  endurer 
Qui  le  portait  neuf  mois  dedens  ses  les  ? 
(Les  Enfances  Vivien,  Richel.  1448,  f"  184  r".) 
Il  est  mes  fieus,  jel  portai  en  mes  les. 
(Beuees  d'Ilanstone,  Richel.  12348,  f  91*'.) 

Si  voirement  k'en  les  beneois  leis 
Fu  li  vrais  Dens  conceus  et  porteis. 
(J.  DE  Cambbav,  Cbans.,  Dinaux.  Trniw    eamhrcs., 
p.  153.) 

—  Fig.,  côté  : 

Et  voit  que  li  paien  l'esgardent  de  toz  lez. 

(J.  Bon.,  Sax.,  ccliixiv,  Michel.) 

Estes  TUS  des  oisiaus  iluec  venu  asses. 
Sus  et  jus  snnt  asis  et  d'encoste  et  en  les. 

(Roum.  d'Alii-.,  f°  60'',  Michelant.) 

Tôt  s'esmucTcnl,  qaerrc  le  vont 

A  tous  les  aval  et  amunt. 

(Renan  le  nouvel,  761,  Méon.) 
Car  France  en  ot  a  faire  tant  et  si  grandement, 
Que  li  ducs  des- Normans,  Charles  au  fierjouvent, 
Ne  savoil  auquel  lez  aler  paisiblement. 
(Ci'v.,  Berlran  du  Guesclin,  2057,  Charrière.) 

Cilz  s'en  vint  a  Dinant  au  lez  de  Pontorsou. 
(In.,  ib..  2205.) 
En  tendis  que  cel  assault  estoit,  .Morel- 
fet  de  Monmor  et  les  François  issyrenl  par 
un  autre  lez  de  la  ville.  (Crist.  de  Pizan, 
Charles  V,  2"  p.,  ch.  26,  Michaud.) 

Le  pauvre  homme,  sans  dire  mol, 
S'enfuyra  en  nng  autre  le'. 
{Let  Droit  «om.  s.  les  fera.,  Poés.  fr.  des  xv"  et 
lYi"  s.,  II,  125.) 

Son  haniois  devant  ly  convoie 
Vers  les  joustes  le  chemin  droit  ; 
Cbascnns  de  tout  les  y  vconit. 

(Cottci,  5162.  Crapelcl.) 

Se  tirèrent  par  derrière  de  l'aultre  leiz 
\  des  Anplez.  (J.  Moi.lNET,  Chron.,  ch.  ccxiv, 
I    Bucbon.) 

Par  lequel    hiraul  et  aucuns  chevaliers 


d'un  les  et  de  l'autre  qui  furent  a  le  ba- 
l.iille  je  fui  enfourmes.  (Froiss.,  Chron., 
VI,  173,  Luce.) 

Furent  les  nefs  tournées  au  commande- 
ment et  ordenance  dou  roi  au  les  deviers 
Normendie.  (Id.,  !6.,IV,  386,  Kerv.) 

Veuillez  nouî  sienifier  de  vos  nouvelles, 
s'aucun  en  surviennent  au  lez  de  par  delà 
digne  d'escripre.  (7  mai  1465,  Lelt.  du 
Cte  de  Ner.  aux  hab.  d'Aux.,  ap.  Lebeuf, 
Hist.  d'Aux.,  uouv.  éd.) 

Elle  se  pourchassoit  a  tous  lez  et  ne  de- 
Qiandoit  que  butin.  (Louis  XI,  Nouv.,  xci, 
Jacob.) 

—  Les  d  les,  comme  côte  à  côte  : 
Vos  me  sievroiz  trestnit  el  palais  /«•  a  lez. 

(Parise,  282,  A.  P.) 
Li  traiter  s'en  vont  luit  .xii.  les  a  lez. 
(Ib.,  272.) 

—  Les  et  les,  dans  le  même  sens  : 
Lors  chevauchent  ansamble  bêlement  lez  el  lez. 

(1.  BoD.,  Sai.,  CI,  Michel.) 

—  A  tout  les,  de  tout  côté  : 

Puis  ce  di  mist  il  paine  par  sa  grande  bonté 
D'aler  au  noble  roy  de  Chippre  couronné 
Pour  grever  .Sarrazins  et  païens  a  toul  lé. 
(Cuv.,  Berlran  du   Guesclin,  var.    des  vers  1732- 

1749,  Charrière.) 

Tout  le  leur  se  perdoit  a  tous  leis  et  a 
tous  costes.  (Girart  de  Bossillon,  ms.  de 
Beaune,  éd.  L.  de  Montilie,  p.  271.) 

Des  laboureurs  ils  rendent  a  toul  lez 

Les  larges  champs  destrnits  el  désolez. 

(Des  Mazdres,  (Mneide,  C  315  r°,  éd.  1608.) 

—  Les  se  dit  aussi  comme  côté,  en  par 
lant  de  lignage  : 

Héritages  patrimoniaux  en  succession  de 
tant  de  ligne  directe,  comme  collatérale, 
succèdent  aux  plus  prochains  héritiers  du 
lez  et  costé  dont  ils  viennent  ou  procèdent. 
(Coust.  gén.  du  comté  d'Artois,  105,  Arras 
1679.) 

Quand  tels  anciens  manoirs  cottiers  se- 
roient  acquis  par  deux  conjoints  durant 
leur  mariage,  et  le  mary  va  de  vie  a  très- 
pas  sans  en  avoir  disposé,  iceux  manoirs 
après  sondit  trespas  succederoienl  et  es- 
c.heeroient  comme  dessus  a  un  seul  héritier 
du  lez  et  costé  dudit  mary.  {Coust.  parti- 
cul,  de  Hesdin,  touchant  les  success.  de 
douaires,  3,  dans  les  Coust.  gén.  du  comté 
d'Artois,  Arras  1679.) 

—  Pilier,  en  parlant  des  fourches  pati- 
bulaires : 

Bouteillier,  au  filtre  des  visconitiers,  dit 
que  celuy  qui  a  moienne  justice  peut  co- 
gnoistre  du  sang,  de  60  solz  d'amende,  et 
pendre  le  larron  aux  fourches  de  deux  lez 
tant  seulement.  (Gr.  Coust.  de  Fr.,  I.  IV, 
note  sur  le  ch.  v,  p.  532.) 

—  A  côté,  pr»''S  de  : 

Y    estoit  leiz  la  selve  foillie. 

(Raoul  de  Cambrai,  2365,  A.  T.) 
Alisandre  se  tut,  garda  lieis  le  hoschage. 
(Tii.    DE    Kent,    Gesle   d'Alis.,    Uichel.    24364, 
f"  4  T».) 

Ke  nous  te  veons  en  le  feste 
Ou  throsne  les  Icn  fil  seoir. 
'Renci..    DR    MoiiiEHS,  Miserere,   st.   ccLXXn,  11, 
Van  Ilamel.) 

Leis  m'ainie  l'en  vol. 

(Cdiot,  Chans..  I,  37,  Wolfarl.) 


LES 


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761 


A  boen  feu  Un  lou  brazier. 

(Chans.,  Itichel.  20050,  f»  132  r°.) 

Et  Mabîle  saut  en  cele  eare, 
Lfs  lai  s'assist. 
(De  Boiiin  de  Provins,  121,  Montaiplmi  tt  Ilay 
uauJ,  Fabl.,  V,  56.) 

Toi  par  de  ors  lef  uns  oliver  foillis. 

(La  Pas.iion,  liorav.,  p.  21.) 

...  Lai  uu  perroa. 
(Gérard  de  Rossill.,  p.   373,  Michel.) 

Leez  ung  rochier.  {Hist.  des  Seign.  de 
Gavres,  f»  41  v,  Gacbel.) 

Me  coucbay  lez  udr  cspinoy  fort  espes 
de  rameaulx.  [Perceforest,  vol.  V,  eh.  29, 
éd.  1528.)  ' 

Apres  avoir  mis  cette  affaire  en  délibéra 
lion  avec  \es  princes  de  nostre  sang  et  gens 
de  nosire  conseil  privé,  estans  tes  nous. 
{Ord.  de  Fr.  II,  J7  déc.  15S9.) 

Par  grande  et  meure  délibération  des 
princes  de  nosire  sang  et  des  gens  de  nostre 
conseil  privé,  estans  lez  nous.  {{"  Décl.  s. 
l'Ord.  de  Cremieu.) 

Lez  UQ  estang  quelque  bœuf  cberainoit. 
(CoRRozF.T,  Fabl.  Esop-,  xxxi,  i^d.  1578.) 

Chifllet  range  la  locution  lez  Paris  parmi 
«  les  prépositions  décriées.  »  (Nouv.elparf. 
gramm.  franc.,  p.  128.) 

—  Par  les,  à  côté  de  : 

Par  les  le  crût  est  eus  cheuwe. 
(r.ADT.  d'Arb.,  liracl.,  ms.  Turin,  P  15''.) 

—  De  tes,  à  côté  de,  voir  Deles.  On  lit 
dans  un  auteur  du  commencement  du 
xvi'  siècle  : 

Il  se  tint  assis  de  les  moy.  —  But  Ihat  is 
olde  rommant.  (Palsgra.'E,  Esclairc.  de 
la  lang.  franc.,  p.  816,  Génin.) 

—  Empl.  part.,  les  d  pour  dire  jusqu'à  : 
Gracieuse,  faitisse  et  satîe, 

.leune,  a  corps  gent  et  dous  visage, 

Les  a  Paris 
La  plus  belle  u'auia  l'aris. 
(Jeh.   Lbsixrei.,  C/ians.,  Hall,  et  Rond.,   \\\\\, 
Bibl.  elz.) 

Pat.  forés.,  la:  Lyonn.,  lo,  côté. 

2.  LES,  lis,  adj.,  blessé  : 
frci  furent  lut  u  mors  a  Us, 
A  paines  en  reinest  nus  vis. 

(Itrut,  ras.  de  Munich,  889.  Vollm.) 

3.  LES,  voir  Le. 

4.  LES,  voir  Lais. 
LESARDE,  voir  Laisabde. 
LEStiUANCE,  voir  Lascuanck. 
LESciiARBssE,  voir  Lecheor. 
LESCiiART,  voir  Lechart. 

1.  LEscHE,  s.  f.,  blessure  : 
Le  conte  d'Ku  eut  d'une  llesche, 
Qui  le  vint  ferir  par  la  yorge 
Kt  luy  faire  une  grande  lesche 

D'un  archier  lors  criant  Saint  George. 
(Martial  d'Auv.,  1%.  de  Cliarl.  VII,  G  iv',  dJ. 
1493.) 

2.  LESCHE,  teske,  lèche,  taicite,  lotsche, 
s.  f.,  tranche  mince  : 

[1  de  sa  main  propre  tailloit 
Kt  les  leskes  et  les  cantlaus. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  29,  Peignii.) 


de  froniaige.  (XIV  s  ,  {t  Or- 
denances  de  la  prevendeau  convent  de  Fa 
vernay,  Arch.  Il.-Saone  11  326.) 

Une  loische  de  bon  pain  de  seigle.  (Pièce 
de  18S0,  ap.  liulliot,  l'Abbaye  de  St-Marhn, 
11,282.) 

Des  lesches  de  citron  un  peu  succrees  et 
aspergées  d'eau  rose.  (Paré,  CEuv.,  XXIl, 
23,  éd.  1633.) 

—  Distribution  de  vivres  : 

On  avait  toujours  distribué  dans  l'inté- 
rieur (de  l'abbaye  de  Saint-Martin  d'Auluii) 
t'écuelted  Dieu  connue  jusqu'au  xV  .siècle 
sous  le  nom  d'aumône  Brunehaut,  ainsi 
que  les  laiches  qui  consistaient  en  un  don 
annuel  de  quarante-huit  boisseaux  de 
seigle.  (Bnlliot,  Ess.  hist.  s.  l'abb.  de  S.- 
Mart.,  I,  3,=)6.) 

Lftdicte  charité  apiiellee  les  lèches.  (1645, 
Visittedes  feux  du  bailliage  d'Ostun,  Méni. 
de  U  Soc,  éduenue,  1876,  p.  424.) 

Bessin,  lègue,  tranche,  morceau  long  et 
étroit.  Marne,  liche,  miette,  peu  de  chose. 

3.  LESCHE,  voir  Laische. 

4.  L£scHE,  voir  Lèche. 

LEscHEE,  s.  /.,  tranche  mince  : 
Tiers    melz  :    Perdrix   a   la   trimoletle  ; 

pygeons  a  l'estuvee  ;   pastez  de  venaison  ; 

gelées  et  (escfeecs. (Taillevant,  le  Viandier, 

ap.  N.  de  la  Chesuaye,  Comdamn.  de  Banc- 

quel,  p.  290,  Jacob.) 

LESCHEFMAIE,  VOir  LECHEFROIE. 
LESCHEFROIE,  VOir  LECHEFROIE. 
LESCHEMENT,  VOir  LASCHEMENT. 

LESCHERE,  S.  f.,  roseau  : 
lluc  li  font  .1.  lit  de  jons  et  de  leschere. 
(Simon  de  Fouille,  llichel.  368,  S"  150'.) 

1.  LESCHERiE,  S.  f.,  lieu  plein  de  ro- 
seaux : 

.iiL  perches  de  courtil  en  la  Lescherie. 
(1378,  Compt.  des  annivers.  de  S.-Pierre, 
Arch.  Aube  G  16S6,  f  88  v».) 

2.  LESCHEIHE,  voir  Lecmehie. 

LESCUERIIEMENT,  VOlf  LECHIEREMENT. 

LEScuETi;,  loichelle,  s.  f.,  petit  mor- 
ceau, petite  pièce  : 

Une  cotte  de  brunette  renversée  et  four- 
rée de  loichettes  de  brin.  (1389,  Comptes 
de  Notre-Dame  de  Cbdlons,  Hichel.  inipr. 
L  '  K.  10769,  p.  6.) 

LESciiEUR,  voir  Lecheor. 

LEscnEURE,  voir  Lecheure. 

LESCHiEU,  voir  Lbcuiek. 

i.ESCHOis,  voir  Lechois. 

LESCiF,  voir  Lessif. 

LESDANGE,  voir  Laidange. 

lesdangier,  voir  Laidangier. 

LESDK,  voir  Laide. 

LESUEINGIEIt,  VOir  LAIDANfilEM. 


LESDENGIER,  VOir  LAIDANGIKH. 

LESDOiNr.iER,  voir  Laidangier. 
LESDUUE,  voir  Laidure. 
LESE,  voir  Laece. 

LESEURE,  S.  f.,  lésion  : 

Sainz  effusion  de  sang  et  sainz  grant 
enonue  leseure.  (1336,  Franck,  de  la  Chaux 
du  Dombief,  Droz,  Bibl.  Besançon.) 

i.EsiN,  adj.,  qui  lésine,  avare  : 

^e  soyez  point  plus  lesin 
One  toute  la  compagnie. 
(VauT-de-Vire  de  J.  Le  llou.r,  xi,  Jacob.) 

i-EsiK,  voir  Loisir. 

LESKE,  voir  Lesche. 

LESON,  lezon,  les  son,  tison,  lizon,  tiçun, 
s.  m.,  petit  lit,  couchette,  siège  : 

I.n  Magdelaine  foistes  le  pardon 
Quant  ele  vint  par  deseur  un  leson. 
(Alesehans,  67711,  ap.  Jonck.,  lluill.  dOr.) 
Va  se  sisies  tous  dis  sur  un  leson. 
En  ccl  mostier  fesisies  orison. 
ilb.     var.  des  v.  7491-7611,  ap.  Jonck.,   Guill. 
dOr.,i.  Il,  p.  311.) 

Tant  lit  que  fu  en  la  maison 

Et  mncié  soz  un  leson. 

(Pass.  du  roi  Jkesu,  Ars.  5201,  p.   108".,! 

L'eve  li  getent,  si  moillent  sun  U(un. 

(Des.  Alexis,  Klchel.  19525,  f"  28  v».) 

Et  sont  assis  tout  Iroi  sor  un  leson. 

(Reuv.  d'Ilansl.,  lîicliel.  12548,  fM  17".) 
Ou'ele  vint  a  vos  pies  par  dosons  un  leson. 
(Chans.  d'Antioche,  VIII,  v.  1450,  P.  Paris.) 

Caretes  et  leson.  (Gar.  de  Mongl.,  Richel. 
24403,  f»3^) 

De  un  leson  et  de  bans  deus  deniers. 
[Tonlieu  de  la  Scarpe,  Tailliar,  Bec.  d'acl. 
des  xu"  et  xiii'  s.  en  lang.  wall.,  p.  475.) 

Lectica,  lésons.  {Pet.  Vocab.  lat.-franç. 
du  xni'  s..  Chassant.) 

La  dame  a  ataiut  du  leson 
L'un  des  boçus  a  moult  grant  paine. 
(Ddrand,  des  Trois  bofiis,  162,  ap.  Mnntaiglon, 
Fabl.,  I,  18.) 

Con  ci  a  mal  plet. 
Dont  n'est  il  desouz  cflle  met. 
Sur  ce  lesson  acouvctez  ? 
(J.    iiK    BovEs,  de  Rarat    et   de   Ilaimet,  271,  ap. 
Montaiglon  et  Raynand,  Fabl.,  IV,  102.) 
Soit  sour  lesson,  soit  sour  keierc, 
Lo  fait  assir  delcs  se  fille. 
(Du  Vallet  qui  se  met  a  malaise,   Montaiglon  et 
llaynand.  Fabliaux,  II,  161.) 

JoQstc  lai  l'a  assis  par  dessus  .i.  lison. 

(B.  de  Seb.,  xv,  1294,  Flocca.) 
Et  le  bon  empereur  séant  susung  leton. 
(Cipcris,  Richel.  1637,  f»  113  v».) 
.1.  vert  drap  de  leaon.  (1386,«eg.  du  Chap. 
de  S.-J.  de  Jerus.,  Arch.  MM  28,   f»  29  v».) 
L'exposant  qui   se  apuioil   a   un  banc, 
appelle  leson,  qui  estoit  cnimi   lu  maison 
(I38S,  Arch.  JJ  128,  pièce  228.) 

El  puis  a  vcu  Uertran  le  noble  valolon, 
Qui  tout  simples  seoit  deloz  un  leson. 
((av.,  du  Guesclin,  var.  des  v.  86-88,  Cbarrièro.) 
. ..  Betran  seoit  sur  un  lizon. 

(lo.,  iJ.,  82.) 
tucore    vous  falent  en  vo   maison  le- 
zons,    buffes,   aumaires.   {Dial.   fr.-flam., 
f"  2S  Michelant.) 


90 


760 


LES 


Les   lereaut    s'engraissent   e-j    V-' 
■—'•<«  oiie  ce  so'l  ni"' 


LES 

vie  ponrreridrni  tniit  Je  | 
(Doon  de  ilaienc.-- 


LES 


Ut 


LES 


Ln  escrignier  racourchie   et   rappoinlie    j 
le  erand  lezon  servant  en  la  chambre  du 
seel.  (1457,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,   i 
Bibl.  Amiens.)  ' 

ln  grand  bancq  leson  de  .xv.  pies  de  I 
Ion?.  (/6.)  I 

Ln  Uson  a  dossiere.  (1521,  Invent,  de  \ 
Franchois  de  Meleun,  Antiq.  de  Morinie,  | 
102'  liv.,  1877.)  I 

Ung  Uson  devant  le  queminee,  a  deux 
enclastres.  (/6.) 

1.  LBSSE,  voir  Laisse. 

2.  LESSE,  voir  Lakce. 
i.,EssEANCE,  voir  Laissance. 

1.  i.ESSESiENT,  voir  Lassement. 

2.  LESSEMENT,  voir  Laissement. 

LESSETEIT,  VOir  LASTÉ. 

i.ESSiER,  voir  Laissieb. 
L.ESSIF,  lescif,  lexif,  Ussif,  lessiu,  lessu, 
s.  m.,  eau  de  lessive  : 

Chose  sembloit  morte  de  fain, 
Qni  ne  vosqnist  fors  que  de  pain 
Pétri  a  tessu  fort  et  aipri--. 

{Rose,  202,  Meon.) 

Et  leur  donna  pain  d'orge 
Peslri  de  fort  lessiu  pour  esdoncir  la  gorge. 
(Cirarl  de    Ross.,  "2283,  Mignard.)  Impr.,  lessni. 

Si  en  fais  la  buce  pour  toutes  ordures 
laver.  Et  tant  eu  est  fort  le  Ussif  qu'il 
n'est  péché  si  ort...  qui  n'en  soit  lavé. 
(Degdilleville,  Pelei-in.  de  la  vie  hum., 
Ars.  2323,  f  22  r°.) 

...  A.ec  on  lavement 
Qni  soit  fait  d'an  lescif  de  cendre  de  sarment. 
(Do  Cheshe,  Six.  liv.  du  grand  miroir  du  monde, 

p.  88,  éd.  Iu88.) 

—  Lait  qtii  sort  de  la  queue  des  figues  : 

Puis  en  frotta  une  partie  d'huile  de  noix, 

pour  veoir  si  elle  (la  lettre)  estoit  escripte 

de  lexif  de  figuier.  (IUb.,  Pantagruel,  c. 

XXIV,  éd.  l.'Sia.) 

Aunis,  lessis.  Champ.,  lessu.  Canada, 
lessi.  Suisse  rom.,  lissu,  eau  de  lessive. 
Bas-Yalais,  Vionnaz,  lessu.  Bourg.,  Yonne, 
leisu,  l'chu,  lechu,  lochu,  Morv.,  l'chu. 

LESSIU,  voir  Lbssif. 

LESsoNjVoir  Leson. 

■.ESSOR,  voir  Laisseur. 

LBssouK,  voir  Laisseur. 

LESSU,  voir  Lessif. 

L.BSSUR,  voir  Loisor. 

LESSus,  voir  Lassos. 

LEST,  leesl,  lees,  liest,  last,  Me,  s.  m., 
sorte  de  mesure  pour  les  solides: 

Pumma  quîn  last  vnlgariter  dicilur. 
(1208,  Hist.  de  Liège,  II,  389.) 

Valant  chascun  setier  ilous  deniers  mains 
de  leU  de  froment.  {Ch.  de  1275,  S.-Flor., 
Alonne,  dom.  et  declar.,  vol.  I,  l"  5,  Arch. 
M.-et-Lûire.) 

Chascun  lees  de  herenc,  .x.  d.  (1282, 
Reg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omcr  AB  xviii, 
16,  n»  578.) 


LES 

D'uu  lest  de  cuirs  vendu  en  ladite  ville 
ou  mesme  hors  pour  vendre,  quarante  sols 
parisis.  (1331,  Ord.,  il,  440.) 

Chascun  lesiz  de  cuirs  contenant  .ir. 
grans,  venans  par  mer.  {Cout.  de  Dieppe, 
t»  28  T»,  Arch.  S.-Inf.) 

310  1.  pour  .VI.  lez  de  harenc  sor  acheté 
a  Dieppe.  {Quilt.  de  P.,  abbé  de  Fécamp, 
Arch.  S.-Inf.,  Fécamp.)  | 

Pour  .vil.  lies  de  herrens.  (1462,  Compt.   j 
des  rivières  d'Escault  el  d'Escarpe,  Arch. 
mun.  Mortagne.) 

Six  deniers  pour  livre  sur  chacun  leest 
de  haran,  tant  blanc  que  sor.  {Pièce  de 
ISU,  ap.  Felibien,fl'is(.  de  Paris,  II,  626.) 

LESTAGE,  -  oîje,  last,  tel.,  liest.,  s.  m., 
chargement  : 

Que  toutes  maneres  de  niefs  audit  port 
accustumez  de  venir  hors  d'Engleterre... 
portent  ovesque  eux  tout  lour  laslage  de 
bones  pères  covenables  pur  l'estoffure  de 
les  beekenes  suisditz.  (1398,  Req.  au  roi 
d'Anglet,  Lett.  de  Rois,  etc.,  t.  II,  p.  301.1 

—  Endroit  où  l'on  charge  les  marchan- 
dises, l'entrepont  : 

L'eau  entroit  dedans  par  la  passée  tout 
a  flac,  si  que,  en  moings  d'une  cart  d'eure, 
elle  fut  sur  le  lestage  plus  d'ung  pié  de 
hault.    (D'AUTON,    Chron.,   Richel.    6083, 

—  Droit  payé  par  les  navires  pour  le 
chargement  des  marchandises  : 

Du  liestage  des  nefz  arrivez  cest  an  au 
Crotoy.  (1369,  Rev.  du  comté  de  Ponth.,  ap. 
Duc,  Lasta  2.) 

Il  nous  fust  et  est  appareu  ledit  feu  roy 
avoir  octroyé  aux  dis  manans  et  habitants 
de  la  ditte  ville  de  Faloise  que  ils  fussent 
et  seroient  francs  et  quittes  par  toutes  les 
terres  excepté  en  la  ville  de  Mantes  de  pas- 
saiges,  poutaiges,  peaiges,  lestaiges  et  de 
toutes  autres  coustumes  de  toutes  leur 
choses  et  marchandises.  (1403,  Sentence  de 
laprevosté  d'Orl.  au  titre  de  la  coustumedu 
hareng,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t.  II,  f»  7  r°, 
Arch.  Loiret.) 

Ont  lesdils  religieux,  en  leur  dite  terre 
et  seignourie  de  Favieres,  tous  les  droix 
de  ancrage,  letaiges  et  sièges  de  nefz  de 
tous  et  chascun  les  navires  qui  viennent 
ancryer  et  poser  ancre  et  siège  et  lecter  es 
mectes  de  leurs  dites  terres  et  seignouries. 
(1507,  Prév.  de  St-Riquier,  Cout.  loc.  du 
baill.  d'Amiens,  1,  487,  lioulhors.) 

LESTARDIE,  VOir  LETARDIE. 

LESTE,  S.  m.,  sorte  de  vêtement  : 
Lesquels  vicaires  donneront  a  chacun 
drap,  pour  faire  un  leste  a  la  valeur  de 
cinq  sols,  chacun  une  paire  de  solier.  (1315, 
Ch.  de  Louis,  comte  de  Clermont,  ap.  Duc, 
Lesta.) 

LESTER,  kcter,  v.  n.,  prendre  un  char- 
gement : 

Ont  lesdils  religieux,  en  leur  dite  terre 
et  seignourie  de  Favieres,  tous  les  droix  de 
ancrage,  letaiges  et  sièges  de  nefz  de  tous 
et  chascun  les  navires  qui  viennent  ancryer 
et  poser  ancre  et  siège  et  lecter  es  mectes 
de  leurs  dites  terres  et  seignouries.  (1607, 
Prév.  de  St-Riguier,  Cout.  loc.  du  baill. 
d'Amiens,  I,  487,  Bouthors.) 

LESTiEU,  voir  Letrier  1. 


LET 

LESTREURE,   VOir  LETREURE. 

LESTRiAGE,  voir  Letriage. 

LESTRIER,  voir  LETRIEB. 

LESTRiN,  voir  Letrin. 

1.  LESVE,  voir  Lave. 

2.  LESVE,  voir  LiEVE. 

1.  LET,  voir  Lait. 

2.  LET,  voir  Lé. 
LETAIGE,  voir  Lestage. 
LETAL,-  l/iai,adj.,  mortel  : 

Vons  serez  la  nourrice 

Do  petit  enfant  nouveau  né, 

Qni  le  jour  Iclal  a  donné 

A  celle  dont  tant  suis  niarry. 

Olisl.  du  riel  Teslam.,  16027,  A.  T.) 

Pour  guérir  du  serpent  les  lelhates  morsures. 
(Du  Bartas,  la  Sepmaine,  y,  éd.  1579.) 

0  peste  des  Grégeois,  tes  racines  lelhales. 
Pour  germer  dedans  Rome,  ont  la  mer  traversée. 
(Id.,  le  Triomfe  de  la  foy,  11.) 
Toute  manière  d'hydropisie  avec  maladie 
ague   est    périlleuse   et   létale.  (Canappe, 
Presag.  d'Hippocr.,  II.) 

LETANSÉ,  adj.,  qui  a  de  la  laitance  : 

Alose,  braine  ne  gardon, 
Vandoise  lelansee. 
[La  Devisr  atts  lecheors,  125,  Méon,  A"oi«'.  Rec, 
I,  :i05.) 

LETARDIE,  lesl.,s.  l.,  fomie  variée  de 
léthargie  : 

Dieus  lor  anvoit  paralisie,  lestardie  et 
apolisie.  {Des  Vilains,  Richel.  12681, 
f°  373  v°.) 

Si  come  cil  qui  dort  en  lelardie. 
(Raodl  de  Soissons,  Chans.,  Hisl.  litt.,  XXIII, 
705.) 
Roy,  qui  te  fiert  ?  car  le  devise. 
Tu  es,  je  croy,  en  lestardie. 
On  ta  char  est  acouardie, 
Oj  tu  n'es  pas  batu  assez. 
(Pass.  noslre  Seigneur,  Jub.,  Mijsl.,  11,  203  * 

LET  HURE,  voir  Lait  beurre. 

1.  LETE,  voir  Laide. 

2.  LETE,  voir  Lest. 

LETENIER,  VOir  LATINIER. 

LETERi,  voir  Letril. 

LETERIL,  voir  LBTHIL. 
LETHAL,  voir  LETAL. 

LETiiARGiEux,  adj-,  léthargique  : 
Epris  de  t,o\wvaclethargieux.{i.  d'Acton, 
Chron.,  I,  46,  Jacob.) 

LETiiECE,  voir  Leece. 

LETicAiRE,  S.  111.,  élecluairc  : 

Cardamoines,  pouies  grenates, 
Clox  de  girolle  et  noix  mncates 
Espices  et  cliier  leticaire. 

{bolop.,  280i,  Bibl.  elz.) 

Cf.  Letuairb. 

LETiCE,  -  isse,  -  iche,  lect.,  lait-,  laict., 
S.  f.,  animal  d'uno  grande  blancheur,  qui 


LET 


LKT 


[.ET 


763 


était  peut-être  une  variété  de  l'hermino  ; 
s'employait  le  plus  souvent  pour  désigner 
une  fourrure  de  couleur  blanche,  dont  on 
se  servait  surtout  pour  border  certains 
vêtements  : 

l)ou  royaume  de  Bougerie  vient  vairs  et 
gris,  hermine,  sable  el  letisse.  (Texte  du 
XIII"  s.,  ap.  Crapelet,  Prov.  el  dict.  pop., 
p.  131.)  Impr.,  setisse. 

Que  peleliers  ne  peleliere,  ne  nuls  qui  se 
melle  de  fourer  dras  de  vair, ne  puist  acater 
ne  revendre  ventres  de  vair,  lailiches,  er- 
miniaus,  ne  autre  noeve  pelleterie.  (22  nov. 
1335,  lieg.  aux publ-,  t"  90  r»,  Arcb.  comm. 
Tournai.)  ' 

Un  timbre  de  vairs,  quatre  laitisses  et 
deu.x  bourses.  (1370,Arch.  JJ.100,pièce91o.) 

Robes  de  draps  et  de  veluiau  fourrées 
d'hermines,  lelices  et  autrement.  (1380, 
Inv.  de  Ch.  V,  p.  335,  Labarte.) 

Des  fonrrarcs  an  peletier 
Lttilices  aller  cl  venir. 
(E.  Deschami's,  Voés.,  Riclicl.  8iO,  t"  335'.) 

Pour  faire  sarecos  ouvers. 
Cours  et  Iod^s,  et  des  meauz  vers, 
Gris  escareiilx,  fines  laitisses. 
(lo.,  Miroui-r  de  Mariage,  206,  Crapolel.) 
A  Jacques  le  liakere,  peletier,  pour  deux 
milliers  et  demi  de  menu  vair  el  dix  dou- 
zaines de  lelices.  (Compt.  de  1416,  ap.  La- 
borde,  Ducs  de  Bourgogne,   t.  I,  n»  483, 
p.  131.) 

Ln  fourrure   du  chapperon  de   letiches. 

(xV  s.,  Cart.  de  Flirtes,  p.  921,  Uautcœur.) 

Manteaux   de  velours  fourrez    de  lelices 

ou  menu  vair.  (Roi  René,  CEuv.,  I,  63, 

Quatrebarbes.) 

Pins  est  blanc  qae  peaa  de  lelice. 
(Jaq.  Muet,  Deslrucl.   de  Troi/e,    2416,  Sleogel.) 
A  elle  les  poignetz  de  velours. 
De  salin  on  de  taffetas  ? 

I.A  Feïwï. 
On  y,  et  œavrc  par  le  bas, 
Qni  est  a  la  robbc  propice. 

Calbain. 
Fà  de  qaoy  sont  Uz  1 

La  Femme. 

De  lelisse, 
El  la  fonrrnre  de  jennetle. 
{Farce  *■  Calbain,  Anr.  Th.  fr.,  II,  US.!' 
Quand  yTrongoos  hayront  le  TJn, 
Les  jambons  salez  et  sanlcisses, 
Bon  Temps  verrez  lors  par  chemin 
Konrré  d'aigneaus  blancs  ou  lelices. 
(Moijens  pour  faire  rerenir  le  Bon-Temps,  Poos.  fr. 
des  XV»  et  ivi"  s.,  IV,  13Î.) 

Maintenant  faull  avoir  habis. 
Robes  et  anllres  abillemcos. 
Verges  d'or,  perles  et  rubis, 
Sainclnres  dorées,  dyamaos, 
Menus  ^ers,  leetices,  pris,  blans 
Cbapperons,  tout  me  faull  fournir. 
(Complainte  du  tt'our.  Marié,  Pnés.  fr.  des  xv*  el 
xvi»  s.,  IV,  IC.) 

Colliers  et  brodures  delaitices.  (S.-RE.My, 
Mém.,  ch.  CLXXX,  Buchon.) 

Manteaux  d'escarlatte  fourres  de  letice, 
(1540,  Entrée  de  Ch.  V  d  Paris,  Pr.  de  l'H. 
de  Par.,  II,  701.) 

Docteurs  en  médecine,  droit  et  théologie 
reveslus  de  chappes  fourrées  de  lalclices. 
(Dn  Bellay,  Mém.,  t.  VI,  p.  423,  M.  1569.) 

Laitisse.  A  kind  of  whitish  grcy  furre. 
(COTGR.,  éd.  1611.) 

Leiice  :  f.  A  beast  of  a  wbitish  gray  co- 
lour.  (ID.) 


Les  veufves  dans  la  première  année  de 
leur  deuil  avoienl  autrefois  aux  extremitez 
de  leurs  vestemens  du  menu  vair,  de  l'her- 
mine ou  letisse  selon  la  différence  de  leurs 
qiialitez  et  naissance.  (Charrieb,  sur  les 
l'ourures,  p.  46.) 

En  Normandie  et  dans  le  llaut-iMainft  on 
appelle  lailiche,  lailice,  une  belelt«  h  poil 
blanc,  l'hermine.  C'est  aussi  un  animal 
fantastique  qui  ne  parait  que  le  soir  nu  la 
nuit,  ou  encore  l'âiiie  des  enfants  morts 
sans  baptême.  .  La  laitice,  dit  l'autour  du 
Vocab.  du  Haul-Maine,  ne  jouit  pas  d'une 
bonne  réputation  dans  certaines  parties  du 
Maine; on  lui  attribue  bien  des  malheurs, 
entre  autres  losmorlsinexplicables.  Quand 
on  a  dit  :ta  laitice  l'a  foulé, faut  croire;toul 
est  expliqué.  On  dit  souvent,  en  parlant 
d'elle,  la  bête  tout  court.  ■ 

2.   LETICE,  voir  I.,EECE. 

LETicÉ,  lett-,  adj.,  recouvert  de  la  four- 
rure appelée  letice  : 

Ses  robes  qui  moult  estoient  fines  el 
fourrées  de  vair  et  de  gris  et  lelticees  de 
hermines.  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c.  l, 
Bibl.  elz.) 

LETiciiE,  voir  Letice. 

1.  LETiERE,  s.  f.,  portée  : 

Iceulx   habitans peuvent    mettre   et 

avoir  des  la  fesle  S.  Michier  jusques  au 
jour  de  Noël,  une  truye  et  sa  scquance 
d'une  letiere,  née  depuis  le  Noël  prccedens 
ou  deux  pourceaulx  tant  seulement.  (1361, 
Arch.  .IJ  124,  pièce  357.) 

2.  LETIERE,  S.  f.,  ridelle  : 

.1.  charretin  a  une  letiere  de  bois  de  sapin. 
(1397,  Invent,  de  meubl.  de  la  mairie  de  Di- 
jon, XV,  Arch.  Cùte-d'Or.) 

LETiER,  voir  Laitier. 

LETiPiciEU,  V.  a.,  réjouir  : 
Dieu  leliflcie  et  fait  joieuse  ma  jovenle. 
(Ps.,  XLil,  Maz.  798,  f»  109  v».) 

LETiFiER,  lect.,  verbe. 

—  Act.,  donner  de  la  joie  à,  réjouir  : 

Sereno,  enluminer,  esclarcir,  letifîer. 
(Gloss.  de  Salins.) 

Ainsi  conferme  et  lectifîe  le  corps  humain 
et  l'ame  cestc  viande  donnée  souz  espèce 
de  pain  et  de  vin.  (J.  Gohlain,  Ration., 
Richcl.  437,  f»  140  r».) 

Qni  assez  bon  gré  vous  savoit 
Kl  tout  son  cuenr  lelifioil 
Do  l'assault  qa'avoit  son  mari. 
(KusT.  Descpiamps,  Poés  ,  Richel.  8iO,  f  iiH'.) 

Geste  voix  letifie  et  délecte  les  hommes. 
(f.a  tresample  et  vrai/e  Expos,  de  la  reigle 
SI.  S.  Ilen.,{'  67'',  éd.  i486.) 

Nous  devons  estre  joyeulx  et  lelifiez  en 
jeusnant  pour  nous  résjouyr  et  festoyer 
avecques  Dieu...  (Le  prem.  Vol.  des  exp. 
des  Ep.  et  Ev.  de  kar.,  f"  10  r»,  éd.  1319.) 

Ta  paroUe  m'a  resjouy  el  o  leliflé  mon 
cueur.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  .b  r.,  xv, 
éd.  1334.) 

Les  alchymistes  font  liqueur  d'or  solide 
qui  rectifie  le  corps  et  letifie  l'esprit.  CEvo- 
NI.ME,  Trésor,  p.  155,  éd.  l.^g'i.) 


—  Uéfl.,  .se  réjouir: 

Bien  nous  devons  en  joyi'  teli/ier. 

(Misl.  du  viei  Tesl.,  133,  A.  T.) 

LETiSE,  voir  Lhece. 

LETISSE,  voir  Letice. 

LETHAL,  S.  m.,  lutrin,  chaire  : 
Celui  qui  met  le  tetral  ilefours  de  S.  Pierre 
Pulier  le  jour  de   l'Osanne.  (xiv*  s.,  Ter- 
rier de  la  Trinité,  av.-dern.  feuill.,  Arch. 
Vienne.) 

LETRAGE,  -  oiffe,  lett.,  S.  Ml.,  synou.  de 
lelriage  : 

Le  roy  avoit  envoyé  en  poste  le  Bcgghe 
n  tout   une   bougette   plaine  de  letlraigcs 
(20  fév.   1518,  Lett.  de  Max.  de  Berghes  d 
Marg.  d'Autr.,  Négoc.  ent.  la  Fr.  et  lAutr 
t.  II,  p.  263,  Doc.  inéd.) 

Ensuivant  le  contenu  de  vosdites  letres, 
nous  avons  despeschié  tous  les  letlraiges 
concernant  ledit  affaire.  (Corresp.  de  l'emp. 
Maximilien  I"  et  de  ilarg.  d'Antr  ,  t.  II 
p.  133,  Doc.  inéd.) 

Annulemenl  de  tous  letlraiges.  (7  avr. 
1343,  Lett.  du  clianc.  de  Granv.  d  l'Emp  , 
Pap.d'Et.  de  Granvelle,Ill,  117,  Doc.  inéd.) 

Ayant  eu  la  dernière  guarde  des  chartes, 
lettrages,  tiltres  el  muniments  de  Flandres. 
(Prov.  verb.  du  27  ou.  1552,  Inv.  des  eliarl. 
des  coml.  de  Fland.,  p.  xxxv.) 

Inventaire  des  Chartres,  traitez,  muni- 
mens  cl  aultres  lettrages  de  Flandres.  (Ib., 

p.  XLI.) 

LETRio,  lettre,  s.  f.,  bien  pos.sédé  en 
vertu  d'un  acte  public  : 

Furent  les  trailies  de  la  pais  fourme 
sur  tel  estai,  dont  le  substunche  des  parolles 
s'cnsieull  ensy,  c'est  a  savoir  que  le  roy  de 
Franche  el  son  aisné  fils  Charles,  daulfîn 
de  Vianne  et  duc  de  Normendie,  el  leurs 
successeurs  rendent  et  délivrent  au  plus 
los  que  il  pouront  et  ou  plus  tari  dedens 
le  jour  de  la  Toussaint  toutes  les  lettres 
qui  chy  s'cnsievent.  (Froiss.,  6'/iron.,XVII, 
390,  Kerv.) 

Lettres,  hommaiges,  fiefs  et  casteleries  et 
aultres  juridictions  quelconques.  (Id.,  ib., 
391.) 

LETRÉ,  lettré,  lectré,  adj.,  écrit,  inscrit  : 
Le  lelre  lui,  car  il  en  sot  uses, 
El  si  vil  bien  çou  qu'ill  i  ol  Iclrc. 

(linon  de  Rordeaux,  2711,  A.  P.) 

—  Couvert  d'inscriptions,  d'arabesques: 

Bcrnars  saut  sus,  si  fu  bien  apcnsez, 
L'escu  au  col,  el  tint  le  branc  leiri'. 

(Les  Loh.,  n)s.  Monlp.,  f  49'.) 
Granl  cop  li  done  dcl  branl  qui  fu  letres. 

(/*.,  uis.  Berne  113,  f  25''.) 

Li  cercles  (Aa  heaume)  fn  d'or  esmeré. 
Des  nons  as  Deus  fu  toz  lelri'.. 

(Ben.,  Troie,  ms.  .Na|iles,  f  12".) 
A  son  ceval  en  vint,  si  est  montes, 
L'csca  au  col  el  Iraist  le  brant  lelre. 

{Raimbekt,  Ogier,  /«728,  Barrois.) 
E  Gorraund  tret  le  brant  lelré. 
(SlorI  du  Itoi    Oormond,    ap.   Rcilf.,     Citron,   de 
Mo'isl,;  123.) 

Se  bien  l'eusl  :plainl  du  branc  lelré, 
,1a  l'eust  morl  et  a  se  lin  mené. 

Uliton  de  Bordeaux,  1892,  A.  P.) 


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LET 


LET 


LET 


Ce  dist  1«  li'tre,  qui  fa  el  liraoc  lelré, 
Qo'cle  fa  luer  Dorendsl  su  puinï  clfr. 

(;».,  "566.) 

La  poissioi  reoir  maint  tré, 
Maint  paveillon  a  or  Mré, 
Blanc  et  inJe,  vert  el  vermeil, 
Rolaire  contre  le  soleil. 

{Dolop.,  276-2,  Bibl.  elj.) 

Li  cercles  en  fa  d'or  inenuement  letrr. 
(.Ckaus.  i'.Anlioehf,  V,  t.  535,  P.  Paris.) 
Et  do  sien  doit  .i.  anel  prist 
Lfirr,  qa'en  son  mal  faire  8sl  ; 
De  leur  .ii.  nons  entreposes 
Kstoit  li  aneles  lelrffi. 
(Amadas  el  Ydoine,  Richel.  315,  f°  31 7'.) 
Chascan  ou  poing  ung  branc  lectrê. 
(Jaq.  Milet,  Dntrucl.  de   Troye,  19177,  Slengel.) 

—  Qui  sait,  qui  connaît  : 
En  laoge  sarrasine,  dont  sa  bouche  crt  lelrce. 
(B.  de  Seb.,  i,  177,  Bocca.) 

i.ETRELE,   -    elle,    le».,    s.   f.,    petite 
lettre  : 

Par  brieiei  et  par  lelIrcUs. 
(G.  DB  Coisi-.i,  3/ir.,  ms.  Soiss.,  fW".) 
Priveement  mandent  entre  eles 
Et  par  brivez  el  par  leTeles... 

(Id.,  i*.,  ras.  Brnx.,  f°  48=.) 
El  par  brevei  et  par  lelreles. 
(lo.,  1*.,  Bril.  Mus.  Harl.  ilOl,  (■'  4S\) 
Si  lo  c'une  leltrelle  ftscripte 
Soit,  qu'entre  nons  deviserons 
Que  reportera  li  garçons. 

(Coud,  3102.  Crapelet.) 
Que  se  seroit  trop  lonc  a  y  mettre 

De  si  petites  Irltrelles, 
Ja  soit  ce  qu'elles  soient  belles, 
Qo'ft  lui  tons  les  jonrs  envoie. 
(G.  Mach.,  Poét.,  Rirhel.  9221,  F  179''  ) 

LETREU,  V.  a.,  instruire  : 
Pour  ton»  cens  la,   Fourdin,  tu  mis  grand  peine 
A  me  leirer  et  ma  langue  embellir. 

(Jeas  Docblei,  Poés.,  p.  110,  Jouanst.) 

I.ETREUUE,  -  ure,  lelt.,  lecl.,  lest.,  s.  f., 
instruction,  connaissances  littéraires  : 

Cil  qui  sevent  de  lellreure 

Detrolent  bien  mettre  lor  cure 

Es  bons  livres  et  es  escrii. 
(Maiie,   Yiopet.  Bnllet.  du  Liblioph.,   XIX,  169.) 

Qui  sevent  de  leireure 

Devroienl  bien  mètre  lor  cnre 

El  biaas  essamples. 

(iD.,  U>.,  Kichel.  2173,  f»  58  r».) 

E  pnr  lais  ki  de  leltrure 

Ne  sevent. 
(ta  Esloire  de  teint  Aedvard  le  rei,  3963,  I.nard.) 
Ces  estudes  ne  sunt  mie  de  letreure  ne 
d'aDlremallemanz  de  paroles,  ne  sunt  mie 
de  despulesons  ne  de  jansleries.  {Li 
Epistle  saint  Ueniard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f  103  v°.) 

Holt  se  vantent  de  leslreure. 

Mais  n'entendent  de  l'Ecriture 

Ne  l'eHicare,  ne  la  force. 
fCATT.  iiE  Coi.ici,  de  Sle  Leocade,  213,  ap.  Méon, 
fat/.,  I,  277.) 

Molt  se  vantent  de  leireure. 

Mais  n'entendent  de  l'Escretnre 

^■e  l'efficace  ne  la  force. 

(II,.,  ib.,  Richel.  21 C3,  f»  ig"".) 

Si  eroi  te  que  la  leclreure 

La  mial  (Heloise»  a  ce  qoe  la  nature 

Que  des  meurs  féminins  avoit. 

Vaincre  et  danter  miei  en  savuit. 

(Hose,  8'*65,  M^nn.) 


Si  croy  je  que  la  lellreure 
La  mist  a  ce... 

(W.,  ms.  Corsini,  f  60''  ) 

Quelque  chevalerie  emprendrt' 
Soit  d'armes,  ou  do  leclreure. 
Ou  d'autre  convenable  cure. 

(11/  ,  11666.) 

D'armes  on  de  leireure. 

{Ib.,  V,al.  Chr.  1522,  f»  7i''.) 

Si  r'onl  ciers  plus  grant  avantage 
D'estre  gentiz,  cortois  et  sage 
(Et  la  raison  vous  en  diroi) 
Que  n'ont  li  princes  ne  li  roi 
Qui  ne  sevent  de  leireure. 

(Ib.,  18833.) 

Ce  est  la  vraie  letn-ure. 
C'est  la  coronee  escriptnre. 

(GtJioT,  Bible,  2286,  Wolfart.) 

En  roinanz  cnmenz  ma  resun 
Pur  cens  ki  ne  sevent  mie 
Ne  letlrure  ne  clergie. 
<R.  Grosset.,  \'ie  de  Jé.i.,  ms.  Oif.,    Land.  mise. 
471,  f»  91.) 

En  romanz  commance  ma  raison 
Por  cels  qui  ne  sevent  mie 
Ne  tectnre  ne  cler^'ie. 

(lu.,  :*.,  Richel.  902,  f»  99  r'.) 

Tant  fust  sage  de  lestreure. 
(Geff.,  .VII.  Esl.  dumonde,  Rirhel.  1326,  f°  liû''.) 

Il  estoit  povres  bons  et  de  bas  lignage 
et  de  petite  letreure.  (Godefroi  de  BuHlon, 
Ricbel.  22495,  f  SS'.) 

Il  oblia  le  sens  et  la  raison  que  il  devoit 
avoir  par  sa  leireure.  (Guill.  le  Tyr,  I, 
13,  P.  Paris.) 

Le  défaut  de  lettreure  et  d'éloquence. 
iChron.de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  1>  et 
ms.  Valenciennes  513,  introd.) 

Sa  lellreure  et  la  simplesce  de  son  engin 
ne  souffist  pas  a  traitier  de  euvre  de  si 
haute  histoire.  {Grand.  Cron.  de  France 
prol.,  P.  Paris.) 

l'ng  jouvenceau  enfourmé  habondan 
ment  en  lettreure.  {Yst.  de  Appolon.,  ms 
Chartres  411,  f  49  v».) 

Et   eslisiez   tous  jours  confesseurs   qui 
soient  de  sainte  vie   et   de    soufflsaut  let 
trure.  {Enseign.  de  St  Louis  à  sa  fille  Is 
à  la  suite  de  JoiNV.,  p.  230,  Michel.) 

Augustin  fu  souef  par  engin,  sage  de  lec 
treure.  {Légende  dorée,  Maz.  1333,  f"  218^) 

—  Récit  littéral  : 

Mais  celui  qui  vérité  dit 

Et  selonc  divine  escritnre 

Covient  sevré  la  leireure. 
(GEKV.,B«/.,Brit.  Mus.  Addit.  282SO,  f"  84  r".) 
La  verte  de  l'yslore  al  mis  en  lellreure 
Si  limée  et  si  vraie,  si  loial  et  si  pure. 
Que  OLu  u'i  puet  trover  nn  mot  do  troveure. 
(Sle  Euphrosijne.  98,  Meyer.  Bec,  p.  337.) 

La  leireure  vous  oisles 
Que  coule  li  evangelistres. 

(Pass.  D.  N.,  ms.  S.-Brieuc,  f  16».) 

Les  qualilez  de  louz  cerchereut 
Dount  la  force  de  touz  troverent 
Et  la  provee  troveure 
Mistrent  en  sage  lellreure 
Por  cels  garnir  ke  puis  vendreient 
E  Inr  sen  .apreudro  voldri'ienl. 
(l'élite  philosophie,  ms.  Cambriilge,  S.  Jolin's  I, 
11,  f  l.'i2»,  P.  Meyer.) 

LETRIAGE.  -  aigc,  lelt.,  lecl.,  lesl.,  s.  m., 
écritures,  titres,  documents,  actes,  écritSj 
cxpéùitions  de  titres  ;  lettre  missive  ; 


Que  en  tous  niandemens  et  lectriages 
mondit  seigneur  sou  lilz  est  dunommé  «t 
articulé  avec  ly.  (1484,  Instr.  de  l'arch. 
d'Austr.,  Lett.  ilUistr.  of  RIch.  111  and  H. 
VII,  t.  II,  p.  31.) 

Les  fermes  de  la  ville  furent  desbrisez, 
les  leltriaiges  deschirees,  et  les  privilèges 
cassez.  (Molinet,  Chron.,  ch.  CCXLVII, 
Buchon  ) 

iestnoges(  papiers,  litres).  (l550,Bélhune, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Il  est  souvent  adveuu  qu'a  cause  de  la 
voisinance  dudit  Chiniay  a  la  France,  tant 
les  comptes  des  églises  et  maisons  pieuses 
que  les  tiltres,  chyrographes  et  leltriages 
des  particuliers  ontest(î  perduz,  bruslezou 
cachez  par  guerre,  qui  a  donné  occasion 
aux  debirentersde  deniercalomnieusement 
les  rentes  qui  leur  estoieut  prétendues. 
{Coût,  de  Chimay,  i,  4,  Nouv.  Coût,  gén., 
II,  271.) 

—  Fig.,  pour  dire  une  chose  aussi  sûre 
qu'un  écrit,  qu'un  traité  : 

Oncques,  je  cuide,  menterie  ne  lui  partit 
des  lèvres  :  et  estoit  son  scel  sa  bouche, 
et  son  dire  lettriage.  (G.  Chasiell.,  Eloge 
du  D.  Phil.,  Buchou.) 

LETRiANT,  lell.,   adj.,  instrumentant  : 

Tous  advocatz,  practiciens,  clercqs  tel- 
trians  et  autres  ne  pourront  retenir  les 
lettriages  et  escrits  a  eux  délivrez  soubs 
ombre  que  leur  seroit  deu  aucun  salaire. 
{Chart.  deHain.,  li,  Nouv.  Coût,  gén.,  II, 
83.) 

Lettres  et  obligations  cogneues  par  de- 
vant deux  hommes  de  fief,  dont  l'uu  sera 
le  clerc  leltriant,  ne  sera  valable  ne  exécu- 
toire. (Coût,  de  HaynauU,  Coût,  gén.,  1, 
809,  éd.  1604.) 

Yves  (iraindor,  clerq  leltriant.  (1534, 
Valenciennes,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Clercq  lelriant.  (1594,  ib.) 

1.  LETRiER,  leltrier,  lestrier,  adj.,  qui 
contient  les  lettres,  les  épltres  : 

Et  au  II»  fueillet  de  l'autre  epistolier  ou 
évangile  lesf[r]ier  contient  au  comuiance- 
ment  Civitatem  etc.  (1409,  Compte  de  A.  des 
Essarts,  Pièc.  rel.  à  l'IIist.  de  Fr.,  XIX, 
199.) 

—  S.  m.,  alphabet,  petit  livre  pour 
apprendre  à  lire  ou,  pour  me  servir  de 
l'ancienne  dénomination,  livret  pour  être 
admis  à  leltrier.  (Roq.,  Suppl.) 

2.  LETRiER,  lett.,  V.  a., écrire,  rédiger: 
Combien  qu'obligation  cognue  en  nostre 

pays  de  llainaut  ne  seroitleHriee  suivant  le 
stil  duiîit  pays,  si  aura  elle  exécution  en 
essence  de  cedule.  {Chart.  de  Hain.,  cix, 
9,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  131.) 

Il  y  aura  rapport  deuement  fait  et  leltrié. 
{Ib.,  p.  57".) 

Pour  convens  et  œuvres  de  loy  faicts  et 
passez  pardevant  bailly,  hommes  de  fiefs 
et  francqs  alloetiers,  desquels  n'y  auroit 
lettres,  record  s'en  pourra  demander  par 
plainte  en  notre  dite  cour,  dedans  sept 
ans  et  jour  ensuivant  lesdits  convens 
passez.  Semblablenieut  se  pourra  faire 
pour  advis  de  père  el  mère  comme  aussi 
s'il  y  avoit  lettre  pour  clause  ou  devise 
obmise  a  lettricr  par  forme  de  tant  plus, 
(/((.,  p.  65'.) 


LET 


I.ET 


LEU 


7Go 


Il  aura  pour  letlrier  \o,  jupemont  salaire 
compétent  selon  le  labeur.  (Cout.  de  Hay- 
nauU,  Cout.  géu.,  I,  796,  éd.  1604.) 

3.  LETRiEU,  lelt.,  lect.,  s.  m.,  lutrin  : 
Le  roy  Charles...  se  levoil  bieu  souvani 
et  s'en  alloit  a  l'imitation  liu  feu  roy  Henry 
son  père  qui  en  faisoit  de  mesraes,  au 
letlrier  avec  ses  chantres.  (Urant.,  Gr. 
Capit.  fr.,  V,  284,  Lalanue.) 

Bruslerent  le  pulpitre  du  leclrier  du 
couvent.  {Le  Levain  du  Caloinisme,  p.  10, 
éd.  1611.) 

i.,ETRiL,  letri,  -  y,  lecl.,  leleril,  letteril, 
literil,leteri,  lelterey.s.  m.,  lutrin,  tribune, 
chaire,  prie-Dieu  : 

Devant  ce  que  la  granz  messe  commen- 
i;ast,  li  du.^  de  Venise,  qui  avoit  nom  llenris 
Daudole,  monta  el  leleril  et  parla  al  pui;ple. 
(VlLLEH.,  65,  Wailly.)  Var.,  ap.  .Ménage, 
leteri. 

Ensi  avala  le  literil  et  ala  devant  l'autel. 
(ID.,68.) 

Aportera  li  sacrisle  le  letril  et  le  livre. 
{Règle  de  Cileaux,  ms.  Dijon,  f°  30  r».) 

En  milieu  del  cuer  as  cauoines  a  .i.  lelril 
de  marbre.  [Chron.  d'Ernoul,  p.  193,  Mas- 
Latriu.) 

Item  une  vieille  touuille  de  soye  pour 
covrir  le  leleril.  (1313,  Invenl.,  Ausiguy, 
Arch.  Vienne.) 

Pour  amener  le  bois  a  l'église  pour  fere 
la  table  et  le  letteril.  (1402-1407,  Comptes 
de  la  Chartreuse  du  Parc,  Arch.  Sarthe  B 
1146.) 

Ung  petit  drap  de  toille  noire  a  mettre 
sur  le  letlerey.  (26  août  1468, /n».  despoiltes, 
veslem.,  ornemens,  etc.,  19,  St-Crbain, 
Arch.  Aube.) 

Doux  puavres  clercs,  parlans  lalin, 
Paisibles  enfaas  sans  escry, 
Humbles,  bica  c.hantans  an  leclry. 
(Villon,  l'et.  Test.,  xiviii,  Joaansl,  p.  Ifi.) 
Var.,  leclri. 

1-BTRiN,  lettrin,  leslrin,  lieulrin,  leutrin, 
s.  m.,  meuble  en  bois  ou  en  métal,  disposé 
pour  recevoir  un  ou  plusieurs  livres  ou- 
verts de  manière  à  en  faciliter  la  lecture. 
11  y  a  plusieurs  sortes  de  teclrins  :  les  lec- 
trins  fixes  placés  au  milieu  des  chœurs  dos 
églises  à  l'usage  des  chantres,  les  teclrins 
facilement  transportables  pour  lire  l'é- 
pîtreet  l'évangile  sur  le  jubé  à  l'entrée 
du  chœur,  les  leclrins  de  libraire,  de  bi- 
bliothèque, pour  poser  los  livres  h  con- 
sulter. (Viollet-Le-Dl'C,  le  Mobilier,  l, 
135.) 

Uns  archevesijues  est  el  telrin  montré 

Qui  sermonna  a  la  chrL'Stionté. 
{Couronnement  Loy>,  ap.  iMi;na)(e,  Dicl.  l'Iiim.) 

Il  monta  sus  un  lelrin,  alin  qu'il  peusl 
estre  veu  de  tous  clerement.  (Grand.Cron. 
de  France,  L'istoire  de  Philippe  de  Va- 
lois, X,  P.  Paris.) 

Devant  le  lelrin.  {Règle  de  Cileaux,  ma. 
Dijon,  1»75  r°.) 

Un  lettrin  a  mettre  livres.  (1389,  Invent, 
de  RKh.  Picque,  p.  5S,  Hiblioph.  de  Reims.) 

Feus  Jehan  de  Morcesses...  list  1ère  eu 
ceste  église  cest  lelrin.  {Epitaplie  de  l'an 
1400  de  l'église  maintenant  détruite  de 
Notre-Dame  du  Fourchaudd  Bourges,  lîull. 
du  Comité  de  lu  langue...,  1857,  p.  188.) 


A  Sauveton  Fumelle,  menuisier,  demou- 
ranl  a  Chinon,  pour  avoir  fait  un  leutrin 
pour  mon  dit  seigneur,  a  tenir  ses  heures 
devant  lui  quant  il  oyt  sa  messe.  (1454, 
Comptes  royaux,    ap.   Laborde,  Emaux.) 

A  Jehan  de  la  Planche,  huschor,  pour 
avoir  fait  huyt  leutrins  mis  en  la  librarie. 
Item  pour  avoir  fait  deux  longs  lieiUrins 
mis  au  long  de  ladite  librarie.  (1478, 
.\rch.  Seine-Inf.,  !6.) 

Sur  le  lieulrin.  (1488,  Matrol.  de  S. 
Germ.  l'Aux.,  Arch.  LL728,  f»  21  r».) 

Et  devant  culz  estoient  deux  heraulx  du 
roy  vestuz  de  leurs  coctes  d'armes,  et  après 
eulz  les  seigneurs  dessusdits  venoient,  et 
laissierent  devant  le  cueur  au  lestrin  une 
des  bannières  du  roy.  (Al.  Chartier,  Hist. 
du  roy  Charl.  VU,  p.  221,  éd.  1617.) 

LF.TRis,  S.  m.,  lutrin  : 

Ki  velt  faire  .i.  letris  por  sus  lire  evnn- 
gille.  [Album  de  ViU.  de  Ilonnec,  p.  81, 
Lassus.) 

LETRUN,  lelrum,  Icclrum,  leitrun,  lie- 
Irun,  s.  m.,  lutrin,  prie-Dieu  : 
Devant  l'autel  s'agenuila, 
Sar  nn  întrun  ses  vanz  jeta. 

(Wace,  Roh,  3°  p.,  -296,  Anoresen.) 

Pulpita,  letruns.  (J.  de  Garl.,  Scheler, 
Lex.,  p.  37.)  Var.,  leclrum.  (ap.  Duc, 
Lectrum.) 

(Le  pape)  prist  en  ses  mains  le  tiexte 
des  Evangiles  et  monta  en  liant  ou  letruri 
devant  tout  le  pople.  {Cliron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Genev.,  fo  121».) 

Pour  .i.autre  letrun  ou  le  prestre  chante. 
(1313,  Trav.  aux  ckdl.  d'Art.,  Arch.  KK 
393, 1»  39.) 

Pour  .1.  /eJruw  qui  tourne  a  chanter  l'e- 
pitre.  {Ib.) 

Devant  le  lielrun.  {Régie  de  Cileaux,  ms. 
Dijon,  f°  131  r".) 

I.ETTEREY,   VOir  LETRIL. 
LETTERIL,  VOir  LETIUL. 

LETTjcÈ,  voir  Leticé. 

i.ETiiAiRE  ,  lailuaire,  leilueire ,  tel- 
tuaire,  lailuarie ,  lectuaire,  s.  m.,  élec- 
tuaire,  sorte  de  médicament,  sirop  : 

Je  11  qiiil  deslemprer  si  félon  lailuairr. 

(Houm.  d'Alix.,  f°  <;'■,  Michclanl.) 
Si  Ions  coni  li  rois  fu  li  Ost  mesurer  l'aire. 
Si  que  puis  n'i  covinl  poison  ne  laituaire. 

(J.  BOD.,  Sa.r.,  i;ixili,  Micbel.) 

Uns  lelliiaires  ïous  dunral 
E  teus  beivres  vus  baillerat. 
Que  tut  vus  recunforterunt. 
(Marie,  Lai  des  deus  amam,  103,  Itoq.) 
Un  lailuarie  très  precios. 
(E.ipl.  du  Cant.  des  Cnnt.,  ms.  ilu  Mans  17.'i, 
f»  110  r».) 

J'ai  chcst  lailuaire  confit 
Por  raen  prou  el  por  tcn  pordt. 
OtENCL.  DE  MoiLiEîis,  Miserere,  st.  ccxiiJ,    1, 
Van  Ilaniel.J 

Les  cspiccs,  les  leluoires, 
.\im<!nt  ils  mielz  que  siintnaircs. 
T..  DE  CoiNci,  Sle  Leocade,  l.'iTT,  Mônn,  /■'«///.,  I, 
322.) 

S'il  revicnent  de  Monpellicr 
I.or  leiluairr  sont  molt  chier. 

(GuioT,  mille,  2IJ18,  Wolfurlv 


.Nos  homs  ne  «auroil  nomer  non 

!Ve  richesce,  k'on  saicbe  faire 

D'espices  ne  de  letuaire. 

No  deviser  por  nul  pooir 

Quo  la  ne  poissiez  veoir. 

iDolop.,  3025,  Bibl.  olz.) 

Et  por  aposticairos 

Oui  vendent  les  cyrops  et  les  bons  laituairrs. 
(Le  m  des  palcnostres,  Jub.,  tioue.  Rec     I 
2i.5.)  '    ' 

Laituaires  aporter  font 
D'espisces  et  de  gingebras. 

(Durm.  le  Gai.,  63.-I6,  .stengel.) 

P.yfif '!i"'  '''"'"*  'i'^'^'""»''  et  de  lailuaires 
con liz  de  précieuses  espices.  icliron  de 
S.-Den..  ms.  Ste-Gen.,  f  124».)  ^^""'"- "" 

Ains  l'esluet  lors  mourir,  n'i  vaut  rien   leilueire. 

(DooH  de  Maience,  1497,  A.  P.) 

Dont  li  lailuaires  seroit  faiz  pour  "uairir 

umaia  lignage  de  la  maladie  de  pechié 

t  I  "î? *? 'vM  ''^  *'  ^^'^'■''"•'  ™«-  Moumerqué,' 

Cilz  qu'iert  estans  serait  des  colles 

Garis,  sans  aultre  lailuaire. 
(Guerre  de  Metz,  st.  187',  E.  de  Bouleiller.) 

Est  il  sirop  ne  leeluaire. 

Ne  chose  que  de  son  usaige 

Me  retardast  de  maladie  ? 
{Di'bat  de  Nal.  el  de  Jeim.,  Pocs.  fr.  des  vv°  ot 
xvi'  s.,  III,  9-2.) 

Lorr.,  Fillières,  laituaim,  conliture 
épaisse  faite  avec  des  prunes,  des  poires, 
raisiné,  marmelade. 

Letuaire  repn-sente  le  mot  moderne 
élecluaire,  qui  n'apparaît  qu'au  xv"  siècle. 

LETiJSE,  s.  f.,  syn.  do  letice  : 

Que  lour femmes, lilles  et  eufauntes  soient 
de  mesme  la  coudiciou  et  que  eles  nel 
usent  reversez  d'ermyns  ne  de  letuse  n'es- 
chers  ne  nul  maoer  d'apparaille  de  perre 
sinon  purlour  testes.  (SJa(. d'Edouard  III 
an  xxxvri,  impr.  goth.,  Bibl.   Louvre.) 

LETZ,  voir  Les. 

1.  LEU,  voir  Lau. 

2.  LEU,  voir  Lus. 

3.  LEU,  voir  Locp. 

4.  LEU,  voir  Lieu. 

LEUREUGE,  Voir  LUBEBNE. 

LEUcyuEs,  voir  Lueoues. 

LEUCOl'LEGMANCE,  Voir  Leucofleu- 
MANCE. 

LEucoFLEUMANCE,  -  fiegmance,  s.  f., 
sorte  d'hydropisie,  leucorrhée  : 

Et  sont  trois  espèces  de  ydropizie.  La 
première  est  de  la  cause  froide  et  la  peult 
on  appeler  yposarca  ou  anasarca  ou  leu- 
cofleumanceel  est  tout  ung,et  est  causée  de 
sang  froit  et  fleumatique  et  aussi  avec 
tumeur  de  tout  le  corps.  (Ij.  de  Gobd 
Praliq.,  VI.  5,  éd.  1493.)  ' 

Contrariété  de  maladie  aussi  comme  qui 
ensemble  auroit  lièvre  et  ydropisie  ap- 
pcUce  leucofleamance.  {Le  grant  Herbier 
prol.,  Nyverd.)  "  ' 

Ydropisie  aii|icllee  leucofiegmance  qui 
vient  de  froide  cause.  (Jardin  de  santé,  I, 
11,  impr.  la  Minerve.) 


766 


LEU 


LEU 


LEU 


LEicoNOMANCE,  S.  f.,  dcvinalioii  qui 
se  fait  avec  des  bassins  : 

Hydromance,  qui  se  fail  aveeques  de 
l'eau,  leuconomance,  qui  se  fail  avec  des 
bassins, pyroni.iuce,  qui  se  fait  avec  le  feu, 
peoniaucë  par  le  moyen  de  la  terre,  en- 
cromauce,  laquelle  est  divisée  encore  en 
deux  parties  ,  en  scyoniance  et  nccio- 
niance,  lesquelles  se  pratiquent  en  parle- 
mentant avec  les  esprits  malins,  ou  en 
suscitant  les  ombres  et  idoles  errantes  des 
morts.  (Tahur., Sec.  dial.de  Democr.,  p.  232, 
éd.  1602.) 

LBUCREVIERE,  Voir  LOVECERVIEBK. 

LEUDE,  voir  Laide. 
LEUDEHiE,  voir  Laiderie. 

LEIECERVIERE,  Voir  LOVECERVIERE. 

i.EiMEE,  voir  Lieuee. 

1.  tEUIER,  voir  LOIER. 

2.  LEUIER,  voir  LOUIER. 

i.EUis,  voir  LoEis. 
LEUM,  voir  Lkdn. 

l.EUJIAGE,  voir  LEtWAGE. 

LEiTN,  lehun,  leum,  lyen,  legun,  s.  m., 
légumes,  herbes  : 

Toute  manière  de  letin,  neis  pois  de 
Vermendois,  en  char,  ne  doivent  paier 
que  .II.  d.  de  chaucie  (EST.  BoiL.,  Liv. 
des  mest.,  2*  p.,  i,  17,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.)  Var.,  legun. 

Tout  froumant,  tout  blé,  tout  orpe,  tout 
saigle,  tout  pois,  totes  fèves,  tout  leun,  et 
toutes  manières  d'autre  grein  sunt  de  la 
meisme  coustume  devant  dite.  (lo.,  ib., 
X,  9.) 

Li  .1.  portent  pain  on  liiin, 
Li  antre  s'en  vont  luit  genn. 
(RcTEB.,  Vie  sainte  ilarie  l'Egiptianne,   11,  129, 

Jnb.) 

Il  donc   es  passors  sal,  lehun.  (3*  p.  des 
Coul.  des  Charlr.,  ms.  Dijon,  f»  9  r°.) 
Li  cortil  feront  frnil  se  il  ni"  sont  gaslc  : 
De  toi  tcans  sera,  fnrs  fèves,  a  plenté. 
(D'Eitchiely  ap.  Jnli.,  Jonijl.  cl  Trouv.,  p.   121.) 

Chascun  seitier  d'autre  blé  dum  l'uin 
fera  farine,  de  pois,  de  fèves  et  d'autre 
leum,  .m.  deniers  paresis.  (1293,  Ord.  de 
Philippe  le  Bel,  Arch.  du  royaume  de  Bel- 
gique, Cartul.  des  évêques  de  Tournai, n'Hi.) 

Kl  proies  prises, 
Bestes  et  genz,  liiez  et  leun. 
fC.LtiRT,  hoy.  lign.,  t.  I.  p.  2.S8,  Bnchon.) 

Fèves  ou  aultre  legun.  (1464,  J.  Laga. 
DEnc,  Cathol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueue- 
ran,  Bibl.  Quimper.) 

Cosses  de  blez  et  de  lyens.  (1478,  Ord., 
xvill,  407.) 

Suisse  romande,  campagnes  ncuchite- 
loises,  lions ,  mélange  de  légumes  secs, 
comme  fèves,  haricots,  lentilles,  pois 
dont  on  fait  une  soupe. 

LEUNAGE,  leumage,  lieumage,  lyonage, 
Ugnaige,  s.  m.  cl  f.,  terme  collectif  qui 
sert  à  désigner  toute  espèce  de  légumes  : 

Se»  viandes  ne  vol  user, 
lolc>  les  li  plot  r'fusiT, 


Apaiez  se  tint  ilu  potai;.'e, 
Ne  demandoil  fors  liimaijr. 
(liom.  des  Trois  cnnem.,  Ars.  ;I201,  p.  270'.) 

Etmengeronl  mellé  ensemble  (tes  bestes) 
icelle  manière  de  leunage  qui  est  apelez 
mignie.  (Bible,  Maz.  684,  f"  100».) 

De  chapons,  de  gelines,  de  blé  et  d'autres 
leumages.  (1303,  Chart.  de  Ph.  le  Bel, 
Richel.  1.  9785,  f»  1S7  v°.) 

Et  avoil  fain  on  son  courago 

Du  relief  et  du  trumage 

Qu'il  Toiet  ans  poiircheanx  mengier. 

{Diat.  dr  S.  Greg.,  ms.  Evreux,  !"  21)''.) 
Pois,  fèves,  vesches  et  autres  leumages. 
(Denombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303, 
f^  U  V».) 

Blaz,  espeltaz,  avenna  et  li/onage.  (1421, 
Arch.  Fribourg,  1'»  Coll.  des  lois,  n»«  309- 
310,  f'  91.) 

Comme  le  suppliant  feust  fermier  de  la 
disnie  des  blez  et  lieumage  de  la  parroisse 
de  Treauville.  (1432,Arch.'jJ  174,pièce  166.) 

Pour  chacun  niay  que  ce  soit,  ou  farine 
ou  noix,  ou  quelque  manière  de  Ugnaige 
ou  potage,  .iiir.  d.  (Pièce  de  1527,  ap.  Man- 
tellier,  Mardi,  fri'i].,  111,  271.) 

—  Le  seizième  siècle  a  refait  ce  mot 
sous  la  forme  legumage . 

Entre  tous  les  legumaiges,  la  fève  seule 
se  soustient  sans  ayde.  (ÎTrad.  del'Hyst.des 
plant,  de  L.  Fouscft,  ch.  cxlvi,  éd.  1549.) 

De  bledz,  de  vins,  de  fruitages  et  legu- 
mages,  on  n'en  veit  oncques  tant  si  les 
soubhaytz  des  pouvres  gens  sont  ouiz. 
(Rab.,  Pantagruelline  Prognosticalion,  ch. 
un,  éd.  1353.) 

Toutes  espèces  de  fruict  et  legumaiges. 
(ID.,  IV,  i,  éd.  1S33.) 

Faire  cuire  des  Icgumages.  (Amyot,  Vies, 
Thés.,  éd.  1565.) 

Bessin,  lémage,  plantes  fourragères  de 
la  famille  des  papillonacées. 

LEUQUES,  voir  LUEQUES. 

LEUR,  adv.  de  lieu,  où  : 

Car  il  siet  chi  en  mer  salée. 
Leur  ne  chiel  assans  ne  inellee. 

(Son.  de  Nans.,  ms.  Tnrin,  !"  .'il   v'.) 

Leur  il  n'a  chat,  soris  revielle. 

(/*.,  f  102'.) 

Et  je  m'en  vois  sans  arriestcr, 
La  leiir  on  doit  parfait  pris  querre. 
(J.  DE  CoNDC,  dou  Cluraher  a  le  mance,  11 48, 

SchekT.) 

Pour  netlyer  la  logette  leur  chilseel  sont 
mis.  (1352,  Consaus  de  Tournay,  Arch. 
Tournai.) 

Savoir  s'il  envojreroient  a  Rainiswalle 
leur  me  dame  avoit  mandes  c'on  fuist. 
(1362,  Compt.  de  Morts,  Arch.  Mons.) 

As  journées  des  parleniens  leur  il  a  con- 
vcnut  aler.  [Compt.  de  Valenciennes,  1337- 
58,  Arch.  mun.  Valenciennes.) 

El  autres  liens  leur  il  estoit  deffais. 
(Compt.  de  1358,  n»  11,  p.  13,  ib.) 

AGodell'roy,  pour  les  frais  et  sallaire  en 
alant  hors  de  le  ville  leur  il  ala  faire  faire 
ledile  buisine.  (Compl.  de  1359,  n°  12, 
f»  9  V»,  ib.) 

Tout  le  pays  de  Flandres  par  toutes  ses 
parties  fu  lellemenl  essilles  et  malmenés 
que  on  disoit  que  n'csloit  mie  a  recouvrer 
an  point  leur  il  estoit.  (Froiss.,  Chron., 
I.\,  160,  Kcrv.) 


Adonl  eurent  il  conseil  de  retourner  a 
Ville  Vesiouse  leur  il  logoient.  (1d.,  ib., 
477.) 

Eulx  remonstrant  Testai  leur  nous 
sommes.  (Id.,  ib.,  X,  8.) 

i.EURE,  voir  Laeure. 

LEIIRIER,  voir  LOCTRIER. 

LEURiEiiL,  s.  m.,  maladie  des  yeux, 
compère-loriot  : 

,1e  vous  asseure  que  pour  pissier  entre 
deux  maisons,  ou  contre  le  soleil,  on  en 
gaigne  le  mal  des  yeulx  qu'on  appelle  le 
leurieul.  (Evang.  des  Quen.,  p.  46,  Bibl. 
elz.) 

LEURMEL,  s.  m.,  drolt  sur  les  toiles  : 
Il  (le  comte)  a  marché,  pour  raison 
duquel  le  sire  prent  le  rouilz  des  loilles  et 
le  pois,  et  se  appelle  leurmel  :  car  il  se 
prent  devant  la  maison  de  Lormel.  (Beve- 
nus  des  comt.  de  Champagne,  Uicbel.  2625, 
f»  88  v«.) 

LEURRER,   voir  LOIRER. 
LEURRIER,  voir  LOUTRIER. 

LEURS,  voir  Le. 
LEUS,  voir  Lues. 

LEU.SERVE,  voir  LOUCERVE. 

LEUSSE,  s.  f.,  finesse,  tromperie 

Gels  dol  chastel  kuida  sornreudre, 
Par  leusse  e  par  voisdie  prendre. 

(\V,icF.,  Roii,  10i;i9,  Pluqoel. 
Norm.,  Bessin,  leusse,  mensonge     arr. 
de  Valognes,  lousse,  lou.se. 

LEUT,  lut,  s.  m.,  sorte  d'embarcation, 
qu'on  appelait  ainsi  parce  qu'à  l'origine 
elle  ressemblait  à  un  luth.  Au  xiv 
siècle,  c'était  une  sorte  de  nacelle,  pa- 
reille à  une  coque  de  noix  ;  au  xvi'  s.,  le 
leut  avait  grandi,  c'était  un  petit  navire 
comme  la  tartane  ;  et  de  rond,  il  était  de- 
venu long,  efllé,  pointu  : 

Avec  galees,  galiotes,  briganlins,  luis, 
caravelles  et  autres  fusles  armées.  (Ordonn. 
de  Charl.  VII.  21  juin  1459.) 

Armèrent  et  avilaillerent  en  mer  tîne 
carraque,deux  galères,  deus  grosses  barches 
et  cinq  briganlins,  aveeques  tout  plain  de 
petilz  luz  a  .xil.  rames.  (D'Auton,  Chron., 
Richel.  5083,  f  29  r».) 

Voyez  cy  près  noslre  nauf  deux  lulz, 
troys  flouins,  cinq  chippes,  huict  volan- 
taires,  quatre  guondoles.  (Rab.,  le  Quart 
livre,  ch.  xxii,  éd.  1352.) 

En  la  couste  de  l'Andalousie  et  de  Gre- 
nade a  toutes  ses  manières  de  vaisseaux 
et  autres  barques  qui  peschent  le  courai!, 
presque  semblables  aux  leus  de  (iennes, 
lesquelles  barques  s'appellent  barques 
courailleres.  (Antoine  de  Conflans,  ap.  P. 
Margry,  Navigat.  françaises  du  xiv*  au  xvi" 
siècle,  Append.,  p.  409,  Tross,  1867.) 

LEUTEUR,  S.  m.,  joueur  de  luth  : 

0  loi  .•! voit  qnintariears. 

Et  si  avoit  bons  Iculeiirs, 

El  des  Hauteurs  de  Boliaii,'ni'. 

(AiiENET,  Cleomades,  2885,  Van  Ilassi'll  ) 

LEUVESSE,  voir  LOUVESSE. 


LEV 


LEV 


LEV 


767 


I.ElIVnEE,  s.  f.  ? 

Chapperons  et  leuvrees  d'oiseaulx  de 
vénerie,  (xv'  s.,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Oiseaul.x  de  leuvree.  {Ib.) 

I-EUWAGIEU,  voir  LOAGIEB. 

LEU  w.vsTÊ,  S.  m.,  lonp-garou  : 
Quam  plurima  verba  injuriosa  de  dictis 
Johannc  et  ejus  uxore  dixit  Joliannes 
Cosset,  et  specialiter  dictuin  Johnnnem 
Tocavit  leu  wasté  et  ejus  uxoreiu  ribaude. 
(1333,  Arch.  .1.1  84,  pièc«  65.) 

LEUwiEit,  voir  LOIEH. 

i.EuzET,  s.  m.,  brancho  d'un  chande- 
lier : 

.V.  candeliers  de  keuvre  a  doublez 
leuzez.  (1434,  Valenciennes,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

LEVABLE,  adj.,  qui  peut  être  levé, 
exigible  : 

Doues  miles  livres  d'estovenans  levables 
dou  dit  conte.  (1269,  Ch.  des  compl.de  Dole, 
C 

-— ,  Arch.  Doubs.) 
46 

Cinquante  livres  de  rente  levables  en  la 
ducliié  de  Normandie.  (1332,  Accord,JtloT., 
Pr.  de  VH.  de  Urel.,  I,  1338.) 

Rente  levable  venant  a  main.  (Sam.  apr. 
oct.  Annonc.  1340,  Barb.  de  Lescoet,  Arch. 
Finist.) 

Avons  dont-  a  ladite  .Margarite  et  a  ses 
hoirs  a  james  a  heritaiçe  quarante  livres 
de  rente  levable  par  chascun  an.  (1343, 
Arch.  JJ  73,  f»  67  v».) 

Cinq  livres  de  rentes  levables  et  prenables 
sur...  (1332,  Arch.  C.-du-N.,  Begard.) 

Fere  asseulle  levable.  (1391,  sam.  ap. 
.Tudica   me,  Cbap.  de    Léon,  Arch.  Finist.) 

Rende  levable  a  prendre,  lever  et  recep- 
voir  a  chascun  terme  de  la  Saint  Michel. 
(25  jaav.  1493,  Chap.  de  Léon,  Arch.  Finist.) 

LEVAGE,  -  aige,  liv.,  s.  m.,  droit  de 
sortie  perçu  sur  les  marchandises. 

Levage,  dit  Laurière  (Gloss.  dudr.  fr.), 
est  une  espèce  de  péage  ou  coutume,  qui 
appartient  au  seigneur  justicier  pour  les 
denrées  qui  ont  séjourné  huit  jours  na- 
turels en  son  fief  et  y  ont  été  vendues  et 
transportées  en  autre  main  et  mises  hors 
iceluy  fief  :  et  est  dû  par  l'achepteur  et 
e.st  tel  que  la  petite  coutume,  ou  ipii  ap- 
partient au  seigneur  justicier  pour  les 
biens  de  ses  sujets  qui  vont  demeurer 
hors  de  son  ûef,  le  quel  droit  ne  doit 
excéder  cinq  sols  : 

De  rechief  mes  levaiges  que  j'ai  en  mon- 
dit  chastel  ft  aux  foires  du  bourg  sur 
ceux  qui  vendent  char  en  détail.  (1404, 
Aveu  de  Cliateauvieux,  ap.  Le  Clerc  de 
Douy,  t.  n,  f»  8  r»,  Arch.  Loiret.) 

Sont  subgelz...  aux  corvées  tant  de  prez 
conme  de  terres  arables,  pillaiges,  le- 
vaiges et  plusieurs  autres  servaiges.  (1436, 
Denombr.  du  baill.  d'Evreux,  Arch.  1>  308, 

Il  sera  levé  un  denier  appelé  levage,  de 
quoi  le  duc  aura  maille,  etlesdits  evesque 
abbosse  et  seigneur   de  Fougères   tiers   à 


tiers  l'autre  mailli'.  (Pancarte  du  ijanv- 
1481,  Arch.  niun.  Rennes.) 

Enonçant  droit  de  levage  a  raison  de  .II. 
deniers  par  pipe  de  vin  enlevée  dans  l'é- 
tendue de  la  baronnie  et  prevosté  de  Mon- 
treuil  Bellay,  (i486,  j4tie«,  ap.  Mantellier, 
Mardi,  fréq.,  III,  349.) 

Pour  ce  que  nous  avons  esté  avertis 
que  plusieurs  seigneurs  et  gentilshommes 
mettent  par  chaque  jour  levages  et  nou- 
veaux subsides  sur  les  marchandises  qui 
se  mettent  sur  les  rivières  et  fleuves  na- 
vigables. {Ord.  de  Louis  XII,  donnée  à 
mois  en  1498,  art.  141,  ap.  Duclos,  Pr.  de 
Louis  XI.) 

Que  plu  sieurs  seigneurs  et  gentilzhomnes 
mectent  par  chascun  jour  levages  et  nou- 
veaux subsides  sur  les  marchandises... 
(Ordonn.  roy.,  13  juin  1499,  art.  140.) 

—  Droit  sur  les  bestiaux  : 

Et  valoit  bien  li  levages  k'il  avoient 
pour  les  biestes  estraignes  k'il  i  (dans  les 
bois)  souU'roient  trente  livres  parisis  par 
an.  (Oct.  1289,  Flines,  Arch.  Nord.) 

LEVAiixKs,  S.  f.  pi.,  relevailles,  fête 
des  relevailles  : 

Elle  faisoit  faire  simples  levailles,  sans 
grans  arrois,  mais  a  ses  levailles  elle  fay- 
soit  donner  a  mangier  aux  povres  qui 
prioient  pour  son  enil'ant.  {Liv.  du  Chev.  de 
La  Tour,  Uichel.   1190,  f'  76';  Bibl.  elz., 

c.  LXXXV.) 

Ma  cousine  de  tel  lieu  m'avoit  demandé 
si  je  auroye  point  de  robe  a  mes  levailles. 
(Quinze  joy es  de  mar.,  m,  Bibl.  elz.) 

Les  commères  viennent,  et  se  font  le? 
levailles  belles  et  grandes.  (Ib.,  viil.) 

Icelle  femme  a  ses  levailles  de  couche 
ala  a  la  messe.  (1436,  Arch.  JJ  189,  pièce 
87.) 

—  Impôt  : 

Levailles  des  fenestres  et  bellevoisines. 
(Compte  de  1600,Compiègue,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

LEVANCE,  s.  f.  ;  a  la  levance,  au  pro- 
rata : 

Nus  chandeliers  de  suif  ne  doit  de  chas- 
cune  pièce  de  suif  qui  poise  .vi.  livres 
que  obole  au  roy,  et  de  douze  mesures  .i. 
d.,  et  de  .xxiv.  .11.  d.,  et  del  plus  plus  et 
dol  mains  mains  a  la  levance.  (E.  Bojl., 
Liv.  des  mest.,  1"  p.,  lxiv,  7,  Lespinasse 
et  Bonnardot.) 

LEVANT,  adj.,  levis  : 

Pour  avoir  fait  ung  pont  levant  au  degré 
aux  poissonniers.  (Compte  de  Gilet  liau- 
dry,  1416-1418,  Despence,  i,v,  Arch.  mun. 
Orléans.) 

LEVATioN,  -  cion,  liv.,  s.  f.,  élévation, 
la  partie  de  la  messe  où  le  prêtre  lève  le 
cor|is  et  le  sang  de  N.-S.  : 

De  la  levation  jusqucs  a  la  pais.  (Règle 
del  hospit.,  Richel.  1978,  f»  149  r».) 

L'en  le  fiert  d'un  glaive  par  le  cuer  en 
faisant  levacion.  (De  S.  Macé,  ms.  Cam- 
bridge, S.  John's  B  9,  f"  lOo"",  P.  Meyer.) 

A  lai  livacion  de  Corpus  Domini.  (1311, 
S.-Livier  de  Metz,  Arch.  Mos.,  G  2189, 
n'i.) 

Si  comme  il  eelebroit  messe  ceste  femme 
y  estoit,  et  après  la  levacion  du  corps 
Noslre  Seigneur  elle  fu  ravie  en  csperit. 
(Légende  dorée,  Maz.  1333,  f  210=.) 


A  hi  levation  du  corps  Nostre  Seigneur 
Jesu  Cripst.  (1398,  Liv.  de  la  Charité  de  la 
Coulturede  Bernay,  Est.  et  ord.) 

Livrer  luminaires ,  cierges  et  torches 
pour  lesdites  messes  et  pour  la  levation 
du  benoist  Saint  Sacrement.  (Ch.  de 
Charles  VI  pour  la  chapellenie  de  Poissy, 
ap.  Duc,  Levatio  .'t.) 

Quand  ce  vint  a  la  levation  du  Corpus 
Domini.  (Ordre  du  sacre  et  couronnem.  de 
Callierine  de  Medicis,  f"  9  v",  éd.  1340.) 

—  On  trouve  au  xvi"  siècle,  dans  le  sens 
d'action  de  lever  en  général  : 

Et  appella  le  nom  de  ce  lieu  la  Rama- 
thlechi,  lequel  est  interprété  la  levation  de 
la  mâchoire.  (Lef.  d'Etaples,  Bible,  Juges, 
ch.  13,  éd.  1330.) 

LEVAToiBE,  S.  lïi.,  levier  : 

Duc  atant  que  il  (l'os)  puisse  eslre  séparé 
et  eslevé  o  le  levatoire.  (II.  de  Monde- 
ville,  Richel.  2030,  f»  36''.) 

LEVE,  voir  Lieve. 

LEVEAL,  voir  LiVEL. 

LEVEE,  livee,  s.  f.,  tombe  ; 

Pour  la  réparation  plus  ample  et  la  ree- 
defication  de  plusieurs  églises  destruites 
en  Flandres  et  mesmement  de  l'église  de 
Rupplemoude,  pour  faire  croix  et  levées  et 
epitafes.  (G.  Chastell.,  Chron.,  II,  336, 
Iverv.) 

—  Revenu  : 

Li  sires  doit  mètre  le  demandeur  en  le 
saisine  de  le  coze,  en  tel  manière  que  li 
demanderes  baille  seurté  des  levées.  (Beau- 
MAN.,  Coût.  duBeanv.,  ch.  ii,  8,  Beugnot.) 

S'il  y  avoit  plus  deles  que  levées,  li  sires 
ne  seroil  pas  tenu  a  paier  le  sorplus,  et 
s  il  y  avoit  plus  levées  que  dctes,  ce  seroit 
aquis  au  segneur  par  reson  de  forfeture. 
(Id.,  ib.,  ch.  XV,  17.) 

CliczoQ  estoit  do  l'aulro  part, 
Qui  regardoit  et  main  cl  tari 
Comme  Brotaigne  peust  avoir 
Pour  les  levrrs  en  recevoir. 
(Libvn:  du  bon  Jrlmn,  31 2G,  ap.  Charriére,  du 
Gucsclin,  H,  ,S24.) 

—  Récolte  : 

Comme  il  chust  admoisonné  et  accensé 
a  l'abbé  et  au  couvent  de  Royches  a  trois 
anz  et  a  trois  leveez  de  fruiz  et  de  issues 
toutes  les  choses...  (Samedi  apr.  Asccns. 
13.30,  Ch.  de  Blandin,  garde  du  sceau  du 
Cte  de  Flandres,  Abb.  de  Roches,  Arch. 
Nièvre.) 

—  Impôt  : 

Et  toute  ceste  livee  paieront  toutes  ma- 
nières de  gens.  (1326,  Hist.   de  Metz,  iv. 

Et  quiquionkes  ne  paieroit  ceste  livee  et 
ceste  recepte. (Ib.) 

—  Charge  : 

Comme  Thevenard  eust  fait  ou  l'ait  faire  / 
de  bois  a  chantage  environ  une  levée  a/ 
bœufs.  (1391,  Arch.  JJ  141,  pièce  17.) 

—  Ternie  de  danse  : 


/ 


.1.  sault,  .1.  congé,  .iil  s.  a  destre,  une 
levée.  (Ballet  dansé  d  Chdlons  en  1443,  Ri- 
chel. 10279.) 

.m.  pas  recules,  .n.  levées.  (Ib.) 


768 


LEV 


centre  de  la  Fr.  et  Canada,  levée  de 
fossé,  jet  ou  rejet  de  fossé. 
LEVEiNEu,  V.  a.,  pétrir  avec  du  levain: 
Et  nuisirent  ferine,  laquele  il  portèrent 
n'ad  "aires  de  Epipte,  et  firent  bracoles 
cendrlnous  azvmelf ,  car  il  ne  pooicnt  estre 
leveinez,  les  Ègiptiens  les  contraisnaunt 
de  yssir.  {Bible,  Exode,  c.  xx,  v.  39,  Ri- 
che!. 1.) 

LF.w.MENT,  Uev.,  s.  111.,  action  de  le- 
ver, levée  : 

Esdreciee  soit  la  tnoie  oroisons  si 
comme  encens  en  ton  esgart,  li  levemenz 
de  mes  nieins  si  connie  sacrefices  de 
vespre.  {Psaul.,  Maz.  238,  !"  170  v«.) 

Por  chou  fii  il, par  consel,par.l. mardi  levés 
en  fiertre.  A  che  levemeni  fu  lirois  et  pnes- 
que  tout  li  liant  baron  d'F.nsletierre.  {Htst. 
des  ducs  de  Norm.  et  des  rois  d  Anglel., 
p.  Î08,  Michel.) 

Au  lietement  d'icelny  siège.  (1429, 
Compte  de  H.  Baguier,  1424-33,  c.xxx,Bibl. 
(irU'ans.) 

Le  levement  du  siège  de  Vienne.(BRANT., 
Bodomont.  espaign.,  t.  II,  p.  40,  Buchon.) 

—  Lever  : 

En  l'année  du  lieremeni  du  r*i  (du  so- 
leil). (Hagins  lejvif,  Richel.  24276,  f  62  v».) 

Ce»  II  quars,  l'un  du  zodiaque,  l'autre 
de  i'equinocial,  acomplissent  leur  lerernevl 
ensemble.  (Orksstk,  J'Espfre,  Richel.  565, 
f»  7«.) 

Et  que  par  le  croissement  et  appetice- 
ment  des  jours  de  arlifice  entre  la  lifrne 
du  comnienoemeol  du  sipne  de  Aries  .jus- 
ques  en  la  fin  de  celui  de  Yirpo,  en  leur 
Ucewenl  errent  l'un  plus  que  l'autre,  et  en 
l'esconsement  l'autre  plus  nue  1  un 
(Cotmcv,  Hist   de  Grèce,  Ars.  3689,  f»  177^) 

—  Accroissement  : 

Gloire  et  hautesse,  lere(e)ment  de  nostre 
considération.  (1371,  Ord.,  v,  418.) 

—  Enlèvement  : 

Les  prans  grâces  et  victoires  que  avons 
eues  par  le  levement  de  la  bastide  qui  es- 
toit  et  que  nvoient  faicte  uos  diz  am-iens 
ennemis  aux  tourelles  et  bout  dudit  pont. 
IPièce  de  1436,  ap.  Mantellier,  March.  frfq-, 
III,  154.) 


LEVENorE,  voir  Livesche. 

1.  LEVEOR,  -  eur,  s.  m.,  celni  qui 
lève  le  chanvre  : 

Li  .III.  juré  ne  pueent  estre  marchant 
de  là  marchandise  devant  dite,  tant  que 
il  vuellent  estre  leveur.  (E.  BoiL.,  Liv.  des 
mest  .,!•  p.,  LVIll,  b,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.' 

Cf.  la  loc.  lever  le  chanvre,  à  l'article 
Lever. 

—  Levier  : 

Levntoriam,  rii,  leveur  ou  levier.  {Voc. 
\al.-fr.,  1487.) 

Lever  du  soleil  î 
\l.i  rois  a  demandé  cheiai, 
Infor  Tiall  ses  oiaiai 
l\  de  defors  voler  as  groes. 

(Tritlan,  l.  I,  p.  226,  Michel.) 

}ipelait  ;i  Tournai  leveurs  d'avoir 


LEV 

ceux  qui  étaient  employés  au  chargement  | 
et  déchargement  des  marchandises.  i 

Bourg., Yonne,  iereur,  synon.debiquier, 
de  coquetier.  Se  dit  aussi  des  ouvriers  qui 
cordent,  qui  lèvent,  qui   empilent   régu- 
lièrement le  bois  et  le  charbon  dans  les 
ventes. 
2.  i.EVEOR,  -  veour,-veur,  adj.,  levis: 
E  le  pont  leveour 
Esloit  letes  a  mont. 

[Prise  de  Pampel.,  1527,  Mnssafla.) 

llucc  avoit  un  pont  da  dous  des  leveour 
Par  ou  sloTOit  pasier  cescun  grand  e  menour. 
(;*.,  '2S78.) 

LEVER,  verbe. 

—  Act.,  élever,  construire: 
Cume    le    temple   ftid  si   leved.    (Rois, 

p.  248,  Ler.  de  Lincy.) 

—  Neutr.,  se  lever,  s'élever,  se  soulever: 

Sempcr  leved  del  piu  manger. 

(Passion,  103,  Koschwilz.) 

Li  cuers  li  lieve  et  dresai  en  son  pis. 

{Girb.  de  Melz,  p.  i93,  Stengel.) 

Live  da  lit  lot  eltroiz. 

(Tristan,  \,  709,  Michel.) 

Li  criz  live  par  la  cilé 
Qn'endui  sont  ensemble  trové 
Trislran  el  la  roine  Iseut. 

(M.,  I,  791.» 

Live  la  noise  el  li  bruit. 

(/*.,  I,  821.) 

Au  disime  (an)  par  aventure 
Leva  la  dame  la  cliainture. 
D'un  liai  varlet  fu  enchargie. 

{Sept  Sages,  1173,  Keller.) 

AIns  qu'il  ait  en  haut  son  tor  pris  (le  faucon) 
Sacies  que  molt  petit  me  pris 
Se  ion  ne  /ifc/'sans  alonge. 

iL-Escou/pe,  Ats.  3319,  P  57«.) 
Celle    matinée     leva    une    bruine  Ires 
grande.  (Froiss.,  Chron.,X,  163,  Kerv.) 

—  Survenir,  commencer  : 
Entourl'an  de  N.-S.   .m.  ii'   sexante   et 

quatorse,  leva  une  maladie  en  la  jambe 
senestre  vers  le  penoul  a  Jehan  IJugue. 
(Miracles  de  S.  Louis,  chap.  45.) 

—  Act.,  enlever  : 
Disant  que  qui  auroit  son  ami  en  icelle 

compagnie,  que  il  l'en  levast,  c'est  assavoir 
que  il  paiast  pour  sou  amy.  (1384,  Arch. 
JJ  125,  pièce  1446.) 

Et  levèrent  ce  jour  plus  de  dousc  mille 
blances  bestes.  (Froiss.,  Chron.,  III,  78, 
Kerv.) 

Au  moyeu  de  l'effort  que  car  plusieurs 
années  a  ja  commencé  a  faire  le  Grand 
Turcq,  cnnemy  de  la  foy,  qui  par  force  et 
puissance  d'armes  o  levé  de  la  main  des 
chrestiens  la  cité  et  isic  de  Rhodes.  (/)ec!ar. 
de  guerre  faite  d  l'empereur  de  la  part  des 
rois  de  France  et  d'Angl.,  l'apiers  d'Et.  de 
Granvelle,  I,  316,  DhO.  inéd.) 


—  Faire  renoncer  : 
Il  n'entenderoit  a  aultre  cose  si  averoit 

esté  devant  Craais  et  l'assegieroit,  et  point 
n'en  partiroit  se  trop  prant  iioissance 
contre  li  ne  l'en  levait.  (Froiss.,  Chron., 
IV,  117,  Kerv.) 

—  Récuser  : 


LEV 

Et  quand  il  a  ce  dit,  cil  qui  est  apelea 
doit  dire  :  Je  vos  en  lieve  comme  parjure. 
(Beaum.,  Coût,  du  lieattv.,  LXiv,  9,  Beu- 
gnot.) 

—  Lever  un  mestier,  s'établir  maître  : 
Quiconques   veult   lever   le  mestier   de 

braaillier  de  fil' en  la  ville  de  Paris,  il  doit 
XX  s  au  roy  nostre  sire.  (E.  BoiL.,  Liv. 
des'mesl.,  1°  p.,  xxxix,  3,  Lespinasse  el 
Bonnardot.) 

—  Lever  le  chanvre,  partager  les  tas  de 
chanvre  par  quarterons  pour  les  faire  pe- 
ser au  poids  du  roi  : 

Nus  ne  puet  chanvre  ne  filé  de  chanvre 
lever,  c'est  a  savoir  hoster  de  la  pibe  ou 
del  fardel,  et  appareiller  et  mètre  par  quar- 
terons por  faire  peser  au  pois  le  roy,  se 
ce  ne  sont  li  juré  qui  le  meslier  gardent. 
(E.  BoiL.,  Liv.  des  mest.,  1°  p.,  lviii,  4, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

—  Fig. ,  relever,  augmenter  l'hon- 
neur de  : 

Vos  le  devez  lever  et  essaacier. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f   7^) 
Cil  ont  raolt  [boin  le]  cour,  ne  le  vaurenl  blâmer, 
Ains  Vont  qnanqnes  il  pcuent  essaucié  et  levé. 
(Aiol,  5151,  A.  T.) 

Bien  devons  la  loi  Dieu  essauchier  el  lever. 

(Gaufrey,  21,  A.  P.) 

Venir  dovroit  baniere  desploiee 
Por  nostre  honor  essaucicr  et  leveir. 
(AiîBERTiis  DES  Aresos,  C/wns.,  ms.  Berne  389, 
f»  82  v°.) 

—  lever  de  fonz,  tenir  sur  les  fonts 
baptismaux  : 

Li  mareschauls  de  Champaigne  tesmoinz 
dit  par  son  sairemant  oui  unze  anz  a  la 
Sainte  Hylaire  novalemant  passée,  et  le  sait 
parce  que  il  la  leva  de  fonz.  (1283,  Cart.de 
Langres,  Richel.  1.  5188,  f»  2  v».) 

Pour  ce  que  Merovees  les  tiuz  de  char 
esloit  mes  fiuz  espiritueus,  car  je  Vavote 
levé  de  fonz.  [Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Sle- 
Gen.,  f»  45».) 

—  Lever,  dans  le  même  sens  : 
Li  Poictevins  Her.  leva  l'enfant. 
Son  non  li  mist  en  droit  bauliseraent. 

(tcî  Loh.,  ms.  Montp.,fM7'!''.) 
Ainz  que  llelvis  revaingne  en  la  bone  cité, 
■Sera  Bègues  ses  filz  baptisiez  et  lepez. 

'  (;j.,  Ars.  3143,  1-9''. > 

Si  estes.  Des  merci,  bauptizee  et  levée, 
(fierairas.  Val.  Chr.  1616,  f»  90".) 
Monlmorancy,  Dampmartin  sanz  doublance. 
Tons  dcoi  Charles  levèrent  l'enfançon  ; 
Par  CR  sçara  chascun  cesle  naissance. 

(E.  Descbami'S,  CIEm'.,  I,  1*7,  A.  l-^ 

—  Donner  le  premier  labour,  la  pre- 
mière façon  à  :  . 

El  aussi  ne  lèvera  pas  (le  seigneur  domi- 
nant) les  prez  ne  les  pasturages  quand  K 
fief  tombe  en  rachapl.  (1514,  Coutume  de 
Poitou,  art.  136.) 

—  Élire  : 
A  sitnour  Vont  pris  cl  levé 
Et  si  l'ont  tout  asseuré. 

(MocsK.,  Chron.,  248,  Rcitf.) 

li  II  freredemourerentaVenife.il  ans, 

touleffoizatendanl  que  P«Pe«  f"*« 'f  «, 

(Thiebadi-t  de  Cepov,  Voyages  en  Syrie  t^ 

Nicolo,  Maiïeo  et  Marco  Polo,  H.  Miche- 


LKV 

latit  et  li.  Havnjuiil,//m<'rflirM  d  Jérusalem, 
p.  223.) 

Poitnn,  lever,  \.  a.,  donner  le  premier 
labour,  la  pren)i^re  façon,  soit  à  un 
champ,  soit  à  une  piiVe  de  terre,  précé- 
demment en  pré,  en  pfttis,  etc.  Bourg., 
Yonne,  Plessis-Sainl-Jean,Soncy,  lever,  ac- 
coler, attacher  la  vigne  aux  éclialas.  Ar- 
got, lever,  enlever.  Suisse  rotn.,  Genève, 
lever  le  coup,  guérir  les  blessure.s  par 
des  prières  et  dos  passes  magnétiques  : 

Elle  était  aussi  très  entendue  pour  les 
foulures  et  pour  lever  lecoup.  (L'enfant  de 
/■ffdpaa/,Bibliolti. universelle,  1884, p.  237.) 

LEVESCIIE,  voir  LlVESCHE. 
LEVESSB,   voir   LrVKSCHE. 

LEVETON,  S.  m.,  levure  : 

Et  y  mettez  une  choppine  de  leveton  de 
cervoise.  (Ménagier.  II,  239,  Biblioph.  fr.) 
Impr.,  levecon. 

Le  pain  de  première  qualité  de  Saint- 
Malo  est  fait  au  leveton. 

i.F.VEtTRE,  liev.,  s.  î.,  levée  : 

Et  seroient  li  denier  paie  des  leveures  de 
la  première  franchise  ansigant.  {Charte  de 
J.  de  Joinv.,  Arcb.  K  U53.) 

Et  encore  au  xvii«  s.  : 

Pour  les  pratirficalions  extraordinaires  et 
debelz  des  officiers,  droit  du  sceau  ou  le- 
veures du  trésorier  de  la  bourse {Estais 

tenus  d  Beziers  en  l'ann.  1657,  Corr.  adm.  s. 
Louis  .\1V,  I,  138.) 

—  Charpente,  travée,  échafaudage,  han- 
gar: 

Al  lier  fu  la  ffans  liaralc  : 

Or  est  trop  liaule,  or  i>st  trop  plrile. 

Or  i  a  trop  d'escovsrinre. 

Or  n'est  preus  ceste  lineure. 

fPar/on,  10665,  Crapclcl.) 
Avons  bnillié  et  delaissié  on  nom  et  au 
tiltre  de  lonape  ans  dessus  dis  Guillaume 
et  Alips  sa  femme.  Perrin,  frère  d'icellui 
Guillaume,  (rois  leveures  de  une  maison 
assis  au  temple  avecques  une  plnice,  en 
laquele  y  souloit  avoir  maison,  et  lesqueles 
trois  leveures  de  maison  nvecqnes  ladite 
place  sont  demourees  en  tel  estât  comme 
iuhaliit;.bles.  (1379,  Ba«  d  loyer,  Arch.  MM 
30,  f»  109  vo.) 

C'est  assavoir  pour  faire  dedans  le  dit 
part  une  maison  tonte  neuve  de  .iv.  le- 
veures pour  la  demourance  de  Gantier  de 
Franconville.  (14.57,  Compte  de  la  terre  de 
C/iampogiie,  Bichel.  nouv.  acq.  341.  f»  45  r".) 

Trois  leveures  d'nn  festre  de  maison 
neufve  couverte  detuille  seantaudit  Troyes 
en  la  rue  de  la  Grant  Taverne.  (1464  Arch 
JJ  199,  pièce  424.) 

Suisse  rom.,  NeuchStel  et  Fribourg,/'(7iVe 
la  levure  d'une  maison,  en  poser  la  char- 
pente. 

i.EviERE,  s.  f.,  levier  : 

.lîil  chevilles  de  fer,  nne  pelile  levierc 
f  1382-83,r:ompf.  de  la  fabrique  de  S -Pierre 
Arch.  Aube  G  1559,  f»  74  r".) 

i-EviTÉ,  s.  f.,  légèreté  : 
Ccsle  domination   est  a   entendre  quant 
ad  qualités  motives,  lesquelles  sont,  gravit/^ 


F.FV 

et  levilé,  ce  est  a  dire  pesanteur  et  legie- 
reté.  fORESME,  Liv.  du  ciel  et  du  monde, 
ms.  Univ.,  f»  10  I».) 

La  seconde  passion  de  la  cornée  c'est 
vecie  ou  vairolle  :  et  se  diversifie  en  cou- 
leur et  en  odeur  et  en  levité  et  en  malice 
selon  ce  que  l'aquosité  est  assemblée  près 
de  l'escorche  de  dehors  ou  du  dedans  ou 
du  milieu.  (B.  DE  GoRD.,  Pratiq.,  111,3, 
1493.) 

hEvuAiTE,  V(dr  Levuete. 

LEVRAL,  voir  LiVRAL. 
LEVRART,  S.   Ul.  ? 

Le  levrart  —  the  watte.  (Du  Guez,  An 
Inlrod.  for  to  lerne  to  speke  french  trewly, 
à  la  suite  de  Palsghave,  éd.  Géniu, 
p.  913.) 

LEVRAT,  S.  m.,  levreau  : 

Quatre  ;eKrn(3, quatre  lappereaulx, (Coînpie 
de  Gilet  Baudry,  1416-1418,  Commune,  Des- 
pence, xi,  Arch.  niuu.  Orléans.) 

Douze  pigeons,  deux  oisons  et  deux  le- 
vras,  donuez  et  présentez  audit  frère  de  la 
l'uceile.  {Exir.  des  reg.  des  comptes  de 
l'Iiôtel  de  ville  d'Orléans,  ap.  J.  (Jnicherat, 
Procès  de  Jeanne  d'Arc,  t.  V,  p.  273.) 

Douze  pigoDs  et  un  levrat.  {Ib.) 

Noms  propres,  Levrat,  Leyvrat. 

LEVREE,  voir  Livrée. 

LEVREISON,   voir  LlVRAISO.N. 

i.EVRETE,  -  elle,  -  aile,  s.  f.,  diiii.  de 
lèvre  : 

Les  Inreles  ceoblent  cerises, 
Manton  volis  fet  a  coopas. 
(l'ers  à  la  mile  de  Percerai,   ms     Monlp.  Il  249, 
f»  296  V».) 
La  Teotallc  toute  lacie 
L'a  maintes  fois  illiiec  baisie, 
Les  mailles  pereul  es  levreles. 

iAlhis,   Itichel.  3"S,  1°  135''.) 
Bonce  a  pelile,  grosse  leirelr. 
Toute  alumee,  vermellele. 

{Parlon.,  565,  Crapelet.) 
Ses  levrailes. 

(liose,  ms.  Corsini.  f  90''.) 

S'avoit  petites  oreillcles  ; 
Bien  II  seoieiit  les  levreles, 
Kt  li  dent  menue  el  blanc. 
(du  iTestte  el  rfa  Chevalier,  Montaiglon  cl  Itaynand, 
Fabliaux,  11,  48.) 

Le  levreles  vremcllettes  plus  que  n'est 
cerisse  ne  rose  el  tans  d'esté.  {Aucassin  et 
tiicolelte,  p.  16,  Suchier.) 

.1.  inonceletd'elz  s'enserrerenldedansles 
levretez  issi  comme  il  (Platon)  se  dormoit. 
{Citron,  de  Fr.,  ms.  Berne  590,  f  24».) 

Ses  levrellea  ne  sont  a  taire. 
Un  pou  enflées  el  grossettes. 
Plus  vermeilles  que  ceiiseltes. 
(J.  Lf.  Fevre,  la  Vieille,  I.  Il,  t.  2710,  Ci. chéris.) 

LKVRETEAu,  S.  m.,  petit  lièvre  : 

Levreleau.  A  leveret  ;  a  young,  or  little 
hare.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

LEVRETTER,  verbe. 
-  Nentr.,  mettre  bas,  en  parlant  de  la 
femelle  du  lièvre  : 

Quant  elles  ont  levnHlé.  (Gaston  Fedus, 
Maz.  514,  f  ^6^) 


LEX  7fi9 

—  Act.,  chasser  fi  courre  avec  des  lé- 
vriers : 

Knferrer  on  sangler  de  défenses  armé. 
Voir  lerreler  un  lièvre  a  la  jambe  pelue. 
(Ito.NS.,  OF.ttV.,  p.  063,  éd.   1623.) 

—  Fig.,  poursuivre  comme  un  lièvre: 
Boulez  la  hors,  celle  fausse  villaine. 

Qui  mal  me  rend  autant  c'onqucs  villaine, 
l.a  nomme  raige,  helas  c'est  povrelé. 
Puis  an  et  jour  m'a  si  fort  levrelt' 
Qu'a  peine  pois  resprendre  mon  haleine. 
(Le  rare  Hss.  des  rlwses  passées  à  Paris  depuis 
Van  iSOO,  ap.  Roq.) 

LKVREi's,  adj.,  qui  a  de  grosses  lèvres  : 
Labiosns,    levreus.    {Gloss.   lat.-fr      ap 
Lnbbe,  Etym.  fr.,  éd.  1661.) 
Cf.  Lavho. 

i.EVRiERE,  lievriere,  s.  L,  levrette  : 

La  levriere  devant  li  vint. 

iDcInp.,  ms.  Chartres  620,  f  20\) 
Passavant  esperonne  qui  queuit  comme  levriere. 
<W.  de  ihnbrans,  ms.  Honlp.  II  24",  f"  1  "!'■.) 
Faradin  ot  a  nom  et  qucurl  comme  levriere. 

(r.aufrey.  3179,  A.  P.) 
Et  la  vieille  mcismcs  i  keurl  comme  levriere. 
(AntNET,  llerle,  3:>S,  Scbeler.) 
Ou  camp  tenant  an  camp  de  le  Lievriere 
(1273,  Cart.  de  St-Qucntin,  Bicbel.  1.  U070 
f  16  r°.) 

Levriere,  leporaria.  {Gloss.  qalt.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

La  royne  a  une  levriere,  dont  elle  est 
beaucoup  assolée.  (Louis  XL  A'oî/t;.,xxviil, 
.iucob.) 

A  ce  haull  son  ceux  de  nostrc  village 
Sailloienl  plus  dru,  plus  Icgier  et  plus  viste. 
Que  ne  fait  pas  le  lièvre  de  son  gisle. 
Quand  parvenenrs  el  courantes  levrieres 
F.sl  poursuivy  en  ces  larges  bruyères. 

(Cl..  Mar.,  Egl.  rust.,  éd.  1731.) 

1.  LEVRON,  S.  m.,  dim.  de  lévrier  : 
Telz  gens  sont  aussi  comme  les  lyons  a 

toutes     leurs     dens    avecques     les   "petitz 
levrons.  (OiiESME,  PoMiq.,  f  97',éd.  1489.) 

—  Fig.,  jeune  badin  : 

Plusieurs  jeunes  levrons  amoureux  fre- 
queutans  la  chasse  des  ma.-^qnes  appren- 
nent a  deviser  et  bien  parler  et  avoir  la 
bouche  frescbo,  deviennent  serviteurs  des 
dames,  se  façonnent  et  acquièrent  de  l'es- 
prit.  (JIartiai,,  Aresta  Amorum,  p.  413,  ap 
Ste-Pal.)  '  '   ' 

2.  i.EVRoN,  s.  m.,  dim.  de  lèvre:  bord 
d'une  plaie,  la  plaie  elle-même  : 

.11.  levrons  ha  en  ses  genous  (on  cheval), 

A  l'euil  lo  voit  chascuns  de  nous. 

(G.  Maciiaolt,  le  DU  du  cheval,  p.  80,  'iarhé.) 

LExiF,  voir  Lessif. 

LEXITIMITE,  S.   l;).  ? 

Ravnudeurs  lexitimiles.  (Vigen.,  Comm. 
de  Ces.,  Aunol.,  p.  4,  éd.  1576.^ 

LEXONiER,  v.  a.,  sermonner  :  / 

i'ay  si  honnesfement  leronié  lesdictz 
médecins,  et  cirnrpiensau  commencement 
de  ce  propos,  qu'ilz  n'ont  occasion  dc;  se 
plaindre  de  moy.  (Abkl  Matthieu,  Dffoisde 
la  langue  franc.,  1"  dev.,  f»  31  v-,  éd,  1559.) 

i.ExouR,  voir  LoisoR.  ,' 


97 


77n 


U\ 


I.   i.EY,  voir  l,K. 
i.  LEY,  voir  Le. 
i.BYDE,  voir  Laide. 
LBYDENaiER,  voir  Laida.niiirr. 

LEYDEUR,   voir   LAIDEUR. 

LEY'ER,  voir  Laier. 
LK\"S7.,  voir  Laiens. 
LEYURE,  voir  Laecrb. 

1.  LEZ,  voir  Les. 

2.  i.Ez,  voir  Lais. 

LEZARDERiE,  S.  /.,  lii'U  rempli  de 
lézards  ;  est  représenté  par  le  ikhii  de  lieu 
la  Lezarderie  (Nièvre). 

LEZE,  voir  Laece. 

LEZEIGNE,  S.   f.  ? 

S'il  advenoit  qu'a  un  panniau  de  blanc 
verre  neuf  il  y  eut  une  /ezei'gne  cassée  ou 
rompue,  lesdits  verriers  ne  doivent  point 
mettre  a  la  dite  rompure  plomb  ni  .^oudure; 
mais  il  y  doibt  estre  remis  par  les  dits 
verriers  une  nouvelle  leseigne.  (1508,  Stat. 
des  peintres,  Reg.  aux  délib.,  Arch.  mun 
.\bbeïille.) 

LEZi,  adj.  ? 

Pour  .1111.  cauiiliaux  /esw  on  metoit  les 
pierrez  des  entavlcnienz  a  saquirr  amont 
et  le  moillon.l  l."?!.^,  Trav.  aux  chat,  des  C" 
dArt.,  Arcb.  KK  393,  f°  43.) 


LEZox,  voir  Leson. 

LHERRE,  voir  LAHRON. 

Li,  voir  Le. 

LiACE,  Hache,  s.  f.,  bâton  au  bout  du- 
quel on  attache  une  torcbe  : 

Le  corroieur    vend    lanternes,    Haches 
un    d'eux  fournit   en  1587  .LViii.    Haches, 
au  pris  de  .un.  s.  piecbe.  (1587,  Lille,  ap 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  Hache,  longue 
et  grosse  corde  qui  sert  à  serrer  et  main- 
tenir la  charge  d'un  chariot  ;  manvaisllen 
qui  a  déjà  servi. 
Cf.  Lias. 

LiACHE,  voir  Liage. 

LiAESON,  voir  LiOlSON. 

1.  LIAGE,  S.  m.,  lien,  ce  qui  serl  à  lier  : 

On  ne  doit  mener  nus  dras  tu  foire  s'il 

ne  sont  liié  a  droit  liage.  (1243,  Kégl.p.  les 

drap,  de   Chdlons-sur-SIarne,  Arch.  mun 

ChAlous.) 

1-e  pi>  (f'jf  vo>  qa'on  ne  se  peall  desineUre 
De  ce  lien,  ne  quicler  le  liage. 
•.V»  Trop  To.tl  -Vj,  Trop  Tard  Mûrir.  Poés.  fi.  dei 
Jv'  el  XTi'  s..  III,  133.) 

...  I.e  bon  Jesns 
Par  le  povoir  qu'il  avoil  de  lassas 
De  l'eau  feit  vin,  monstrant  qu'au  luariage 
Hf.  la)  et  l'ame,  ou  il  y  a  liaqr 
.Spirlloel,  l'ean  d'aise  temporel 
Sera  moee  en  repos  éternel. 

(J.  BoccBEi,  Ep.  mor.,  ti,  M.  I54S.) 
Lesquels  te  sont  des  femmes  hors  mariafie 
Trop  ahotei,  c'est  on  manlTals  liaaf. 

I|d.,  ib.,  VII.) 


Gardei  tons  bien  de  secret  mariage 
P.lict  a  plaisir,  maolvait  est  tel  liage. 

(Id.,  I*..  X.) 
Hegardons  bien  si  on  faicl  mariage 
Au  temps  présent  par  le  divin  liage 
tn  honnorant  ce  t:int  sainct  sacrement.. 
UD.,  Tnumphes  de  la  noble  Dame,  f  il  V 
éd.  1536.)  • 

Tant  vous  voiez  de  leanli  mariages 
Tous  corrompus  non  obstant  les  liages 
De  saincle  église  anssi  de  honnestelé. 

(Id.,  ib..  f»  27  t».) 
Si  gardes  le  liage 
Kl  les  accords  de  nostre  mariage. 

H.-Norm.,  vallée   d'Yères,    et    Bessin, 
Itage,  action  de  lier. 

2.  LIAGE,  s.  m.,  droit  sur  la  pêche  : 
hh^fl  '"v  «^ous'uffles  de  terre,  de  eaue  et 
eaife    mn«''n""'^  3"'  peschent  en  ladicte 

a7y;ti%''^,y^^.'_l'^  ^''-'^"'  '''>"'- 

3.  LIAGE,  S.  m.,  écluse,  barrage  : 
.Ilem  contre  le  dit  priour  court  en  jour 

n.î'p^  •!;!'",?''' .M  '^.  "''''"'''  prochaine  en  ce 

paux  du  hage  de   Soulesmes,  parquoy  le'^ 

rîs7q  r«r/  r°c'  f  °'^°'"^g^'^  «^t  p'eriUiez. 
(  iàli,  Lan.  de  Solesmes,  p.  339.) 

4.  LIAGE,  S.  m.,  foire,  marché  : 
Trente  souz  dedenz  la  feire   a  Dynan   e 

es  autres  trente  souz  dedenz  le  liage  'de 
iJyuan  prochain  ensevant.  (1291.  S.-Ma^l 
de  Lehon,  Arch.  C6tes-du-Nord.)  " 

5.  LIAGE,  S.  in.,  droit  seigneurial  sur 
les  lies  des  vins  vendus  à  broche  on  en 
détail  : 

vinf'^î'^K'î"'  ^■'''.',  "  Conpigne  et  maine 
V  ns,  coabien  qu'il  en  y  ait  eus  de  vins 
et  quex  vins  que  ce  soit,  reech  ou  seur 
mère,  chascune  navee  doit  .iiii.  livres  et 
ivn^'n^!,-'*''.-  '^?-  """  ''°y  '  '^'ï"'^'«  coustume 
dot  )■'  '      '    '  ''«sP'nasse  et  Bonnar- 

elP^m»";!  T'  ''''"  "  ^°'"^  combien  que 
ele  inaine  de  vins  seur  mère  doit    xlv  s 

J';»^  •/'?''*■  ^J-^"  '°"^  "  ^'i"s  est  reecli 
s  ne  doit  la  nef  que  .v.  s  vi  d  de 
liage.  (Id.,  ib.,i.)  '  ""^ 

Se  les  nés  desus  dites  sont  chareies  de- 

u^is^tzr''''^''  ^""  '*°'^'°"*  I 

Itciii   le  jour  de  Sainte  Geneviève   celui 

.^nW'!!'  ''^'^i'  ''"90'  "  convient  qu'il  so 
en  abbaye  de  S  Geneviève  ou  nom  dudit 
boutei  lier  et  qu'il  preigne  et  reçoive  un 
wuy  de  vin  de  la  tonne  ou  du  tonuiau  de 
quoy  le  couvenl  boit,  et  des  deux  autres 
pièces  empres  prent  ledit  muy  de  viu 
duquel  qu  il  v'eult.  (Beg.  Pater  de  la  Ch. 
des  comptes,  Droits  du  bouteiUer,  f  155" 
ap.  Uuc,  Ltofjium.)  ' 

„.''!''"i'"'^'''.'"'''.''""^  sur  la  rivière  de  Marne 
ne  soldent  paiera  Paris   pour   queue   de 

Arch.  JJ  69,  pièce  369.)  ' 


LiAiCE,  voir  Lebck. 

LIAIRT,  voir  LlABT. 


LFA 

LIAIS,  voir  Liois. 

LIAISON,  voir  LiOlSON. 

LiANCE,  lience,  lieme,  loiance,  loyanche 
s.  t.,  alliance  :  ' 

^\fl  ln""m.i,"'''  '^"'",'Jue  vous  comencis- 
ùVon  2t''  °'  brisissiez  la  loiance 
\uiron.  de  Bains,  c.  xxviir,  L.  Paris.) 

•■liez  a  pris  par  sa  puissance 

Aucunes  de  cens  par  liance, 

i.es  antres  a  fait  tributaires. 

Oc  S.  Magloire.  Ars.   51 2>,  f»  66  r".) 

de  l'H  dl  fT)"'"'^''-  ^^'■''"•'  ''  ^-"'  ^'"■ 
—  Contrat,  obligation  : 
Et  que  cette  filhe  deseagie  ne  puisse 
faire  loyanche  qui  vailhe,  jusques  T  ant 
TiJ?^  -xv.  ains  accomplis.  (1424  Pr 
de  l'Hist.  de  Liège,  II,  446.)  '       ' 

—  Hommage  lige: 

Liance  e  saireuient  vus  dei 

K  fiances  e  ferme  amur 

De  vostre  cors,  de  vostre  bnnur. 

(Tristan.  III,  p.  87,  Michel.) 
Anberis,  sire,  je  te  fis  ja  loiance. 
Je  sui  tes  hom,  ce  set  on  sans  faillance. 

(Aubrri.  p.  19S,  Tobler.) 
Il  jura  foi  et  loiance  a  tenir  de  ce  jour  en 
avant.  (Froiss.,  Chron.,  III,  418    K^rv  ) 

A^d^îi^i^ri^oini^r^tiiftixf^ 

iTmVDi'^fot.r'-''^^"""-^^^  ^-^ 

-  Courroie  qui  lie  le  joug  aux  cornes 
des  bœufs  quand  on  les  attèle  : 
TiL'^l^    *"    carue     une     loyanche.   (1371, 
Amienl)"''-  °''    ^'°''-  ««•.  Bibl! 

henl  Ti'i'Àl''"' A^  alla  copper  les  lienses  des 
beufz.  (1462,  Arch.  JJ  198,  pièce  410.) 

Cf.   LiGANCE. 

LiARREjCas  suj.,  voir  Larron. 
t.  LiART,  tiard,  lieart,  liairt,  adj.,  d'une 
couleur  voisine  du  gris,  mélangé  de  deux 
couleurs,  plus  blanc  ou  plus  gris  suivant 
le  mélange  : 
Et  sisl  en  el  ceval  qui  le  front  ot  Harl. 

iRoum.  d-Alix.,  f  3-2\  Michelant.) 
Ausi  est  gros  com  .1.  roncier  Hearl. 

(Girard  de  Viane.  p.  23,  Tarbé.) 
lit  semblés  don  poil  Harl. 
(Clians.  de  Richard  Cœur  de  Lion,  an.  Lerou.x  de 
l.iucy,  Ch.  hisl.,  l.  65.) 

Sor  un  grant  chasceor  liart. 

(Renan,  Br.  XIII,  49,  Martin.) 

liich^L^iBV-^ie't^o  )  '""'•  "'  ""'""• 

C.ontro  giise,  contre  liarde. 

(Rose,  H-265,  Mijou.) 
Desoor  un  grant  destrier  Harl. 

(Ren.  le  nom.,  %>ni.  Méoo.) 
La  pensiez  vaer  maint  bon  destrier  Harl. 
Tant  pomelé  et  fanve,  ter  et  gris  et  blnnchart. 
(Horenre  de  Rome.   Richel.  nouv.  aca   419Î 
f"  iy  r°.)  ^  ' 

11  ait  a  Mets  des  destriers  Hors. 
niaus  et  noirs  et  d'aullres  collours. 
(Guerre  de  ilelz,  st.  10»,  E.  de  Bonteiller 


LIB 

Cheval   liart   pommelé.   (1340,  Aroli.    K 
43,  pièce  U'".) 

Jlonté  sur   un  liault  palefroy   liart.   (J. 
d'Abras,  Melus.,  p.  59,  Bibl.  clz.) 

Et  eùlra  es  lisces  monté   sur  ung  grant 
destrier  liart  moult  bien  armé  jusques  a 
l'ongle  du  piet.  (Id.,  ib.,  p.  93.) 
A  piel  et  a  cheval,  tant  soreal  qoe  liars. 
(Jbr.   des  Prf.is,  Gesie  de  Liège,  30720,  Scheler, 

G/05,  philol.) 

Cheval  gris  liart tout  liart.  (Daniel, 

Bist.    de  la   Milice  franc.,  t.  II,    p.    10, 
éd.  1721.) 

—  S.  m.,  cheval  gris  ; 

Armes  sist  cl  liart  qai  tant  fist  u  Iner. 

{Rouin.  d'Alix.,  f  i-2\  Miclielant.) 
Voire  a  faavel  ou  a  liarl. 

(Rose,  U2-1,  Méon.) 
C'est  doDcques  liarl  et  fauvel 
Qui  vont  easerolile  a  la  charue. 
(ilarlgr.  de  SI  Denis,  ap.  Jub.,  ilusl.,  1,  103.) 

En  Anjou,  leard  est  une  sorte  de  bois 
blanc,  et  liard  est  une  couleur  qui  en 
approche.  Bessin,  (ior,  s.  m.,  nom  vul- 
gaire du  populus  nigra. 

Noms  propres,  Liarl,  Liard. 

2.  i.iAHT,  adj.,syn.  de  ii^,  joyeux  : 

1  i  doi  .Nayraes  parole,  qi  le  cuer  ot  liart, 
Vaillau:  la  et  prodom  et  de  molt  bone  part. 

(J.  BoD.,  Sa.r.,  xi\.  Michel.) 

LIAS,  -  az,  s.  m.,    paquet  : 

Cent  liaz  de  grapes  secchies.  (Rois, 
p.  98,  Ler.  de  Lincy.)  Lat.,  centum  liga- 
turas. 

—  Bâton  au  bout  duquel  on  attache 
une  torche  : 

Tant  pour  la  façon  des  dictes  torches 
comme  pour  lias  et  limeignon.  (Compte 
de  J.  Martin,  1421-1423,  Commune,  Des- 
pence, XIV,  Arch.  mun.  Orléans.) 

A  Jaquet  Leprestre  pour  l'achat  de 
vint  neuf  livre.>  et  demie  de  cire  neufve 
achatee  pour  refaire  les  torches  de  la- 
dicte  ville  pour  le  jour  du  Sacrement.  A 
lui  pour  six  basions  appelles  lias,  pour 
lesdictes  torches.  (Compte  de  Jaquet  De- 
loyne,  1424-1426,  Commune,  Despence,  i, 
.'V.rch.  mun.  Orléans.) 

A  ,ln(iuftt  Leprestre  pour  .vi.  fustz  et 
demie  lance,  et  quatre  tiaz  pour  faloz. 
(Compte  de  Jeh.  Hillaire,  1428-1430,  For- 
teresse, XXIII,  Mandement  du  19  juill. 
1429,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Cf.  Liage. 

LIASCE,  s.  f.   î 

Voas  conterai  .t.  saas  aa  pain 
El  .T.  au  vin,  plaisant  et  sain. 
S'en  a  .T.  as  gelines  crasses, 
.V.  as  capons  et   v.  as  liasces. 
.V.  as  pastes,  .v.  as  gastiaiis. 
(Du  l'restre  et  du   Chevalier,  Monlaiglon  et  Ray- 
nand,  Fabliaux,  II,  38. J  Imprimé,  liastes. 

LiBAGE,  S.  m.,  collectif  de  libe,  mot 
certainement  ancien,  quoiqu'il  n'ait  été 
rencontré  que  dans  un  texte  du  xvii» 
siècle  : 

Et  sous  les  trumeaux,  la  fondation  sera 
entièrement  de  bon  libwje  de  pierre  dure 
piquée,  semillée  de  tout  houzin,  posé  en 
bonne  liaison.  (Pièce  de  1686,  ap.  Feli- 
bien,  Hist.  de  Paris   V,  27.^»  ) 


LIB 

Lin.vNij,  mod.  livane,  s.  m.,  un  des  noms 
du  pélican  : 

Le  pélican,  autrement  nommé  libane. 
(Belon,  mt.desoys.,  3,  au  Roy,  éd.  lo55.) 

MBBE,   voir  LlBlJ. 

LIBE,  libbe,s.  m.,  bloc  de  pierre,  piern- 
de  petit  appareil  : 

Fonderont  et  lieront  ycelluy  pignon  et 
les  coins  d'icelhiy  de  griins  libes  de  grès. 
(1404,  Marché,  Arch.  Seine-et-Marne,  Il 
!)8.) 

Au  serrurier  pour  deux  marteaulx,  l'iing 
destre  et  l'autre  pointu,  les  asserrer  d'a- 
cier pour  rompre  la  muraille  et  porter  a 
la  perriere  pour  rompre  les  grosses  libes 
de  perres.  (1459,  Comptes  de  Nevers,  CC  55, 
f"  35  T",  Arch.  miin.  Nevers.) 

A  Micho  de  Busserolles,  maçon,  pour 
avoir  esté  eu  la  perriere  de  Montapin  pour 
départir  les  grosses  libes  en  deux  et  en 
trois  parties  pour  ce  que  les  raaneuvres  ne 
les  porroient  gouverner  ne  gester  embas 
a  l'occasion  de  la  grosseur.  (Ib.,  f"  44  r».l 

A  rierre  Bolami  pour  la  taille  de  .lui. 
libes  par  lui  taillées  et  fait  tailler,  le  cent 
au  pris  de  .xxvil.  sols  .vi.  d.  t.  (1463, 
Compt.  de  Nevers,  CC  58,  f°  33  v»,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

Les  grosses  pierres  de  taille  et  libbe. 
(26  av.  1499,  Reg.  de  l'Hôl.  de  ville  de 
Paris,  H  1778,  f»  37.) 

Quant  noz  mines  estoient  presque  per- 
cées ilz  eschapoient  ou  de  matière  demy 
brusiee  et  legiere  a  ardre,  et  y  boutoient 
le  feu,  ou  ilz  les  eslouppoient  de  grosses 
libes  et  de  cailloux.  (Gaguin,  Comm.  de 
Ces.,  f»  154  r°,  éd.  1539.) 

Vous  voyez  leans  In  sépulture  de  lla- 
lyattes,  le  "tons  de  laquelle  est  de  libes  de 
pierres  grandes  a  merveille.  (Saliat, 
Her.,  I,  éd.  1536.) 

Faire  la  maçonnerie  de  libes  de  pierres. 
(Delorme,  Archil.,  Il,  12,  éd.  1368.) 

A  charrier  des  pierres  de  libes  pour  le 
fondement  de  lavis,  .x.  s.  (xv^s.,  Compt. 
de  dép.  du  chat,  de  Gaillon,  p.  121,  Doc. 
inéd.) 

Tant  pierre  d'appareil  que  pierre  de 
libbe.  (Ib.,  p.  122.) 

LiBEL,  libeau,  s.  m.,  le  même  que  li- 
bêle,  libelle  dont  les  exemples  sont  plus 
anciens  : 

Libeaulx  diffamatoires.  (12  av. 1370,  Lett. 
de  l'Ev.  de  Valenciennes,  Gaignieres,  341 
p.  229,  Richcl.) 

Je  n'ai  procès  de  meurtre  r'  -  oison. 
Mais  an  libel  trois  cl"'   i es  je  demande 
Que  raon  voisin  embla  de  ma  maison. 

(P.     FoRCACiBL,  Epigr.,  éi.  IS.'il.) 

Des  écrits  et  libeau.T  diffamatoires.  (Nie. 
DE  Langes,  Chron.  de  Himb.  Vellay,  iv 
ap.  .lacob,  Chron.  de  J.  d'Autan,  t.  IV.) 

On  trouve  encore  au  xvii»  s.  : 
Et  ne  demander  libeau  ou  copie  du  pré- 
sent instrument.  (PaRDOUX  do  PBAT,Pro(. 
des  not.,  p.  97.) 

Présentation    de   iifieoM.  (Id.,  î6.,  p.  05.) 

LiBELE,  -  elle,  s.  m.,  demande  en  jus 
ticc  : 

Noz  traiterons  en  cest  capitre  en  tele 
manière  que  H  lai   le  puissent   entendre, 


LFB 


771 


c'est  a  savoir  des  demandes  qui  sont  fêtes 
e  c'on  pot  et  doit  l'ère  en  cort  laie,  les- 
queles  demandes  li  clerc  apelent  libetes,  et 
autant  vaut  demande  comme  libelle. 
(Beaom.,  Coût,  de  Beauv-,  c.  vi,  i,  Beu- 
gnot.) 

i.iBELLAïuE.s.m.,  celui  qui  est  chargé 
de  rédiger  les  actes  : 

Clerc  et  libellaire  dudit  baillinige.  (1476. 
Serche  des  feux  des  gens  d'egl..  Doc.  reslit! 
par  la  Ch.  des  compt.  di^  Dijon,  Arch. 
Doubs.) 

i.iBELLANCK,  S.  f..  t.  de  cout.,  greffier: 
Nous  avons  ordonné  et  ordonnons  que 
doresnavant  le  greffier  de  ce  parlement,  et 
les  clercs  et  libellances  des  autres  cours  et 
auditoires  de  nosdiz  pays  de  Bourgogne 
escripront  es  actes  et  registres  de  leurs 
cours  les  noms  des  procureurs  comparois- 
sans  avec  lesquelx  seront  prins  les  ap- 
pointcmens  principaux...  El  ce  sur  peine 
de  recouvrer  sur  lesdis  greffiers  libellances 
et  scribes  les  interestz  et  dommaiges  des 
partyes  qu'elles  pourroyent  avoir  pour 
faulte  de  non  escripro  esdits  actes  ce  que 
dit  est.  (1480,  Réglem.du  Parlem.  de  Dijon, 
Lamarque  5306,  f "  4  v»,  Bichel.) 

Libellance.  Le  clerc,  et  libell.  du  bail- 
Inge  ;  c'est  le  greffier.  (Cotgr  ,  éd.  1611.) 

—  Greffe  : 

L'empereur  l'avoit  gratifié  des  clergiers, 
grelleries,  libellances  de  ce  bailliage,  en 
lous  ses  ressorts,  sièges  et  audiences. 
(Mém.  de  Granvelle,  Pap.  d'Et.  du  card.  de 
(iranvelie,  11,251,  Doc.  inéd.) 

LiBERACioN,  S  f.,  libéralité  : 
Ceulx  a  qui  nous   avons   fait  et  octroie 
aucune  grâce  par  noslre  liberarion.  (1372, 
Privil.  accord,  aux  juifs,  Ord.,v,  491.) 

LiuERAL.  -  au,  -eau,  adj.,  libre  : 
Iceste  est  la  droite  raison 
Por  coi  ars  liberaiis  oui  non, 
Qu'elle  fait  liberaus 
Et  délivre  estre  de  tous  mauls. 

(Mappem.,  Ars.  3167,  f  9  r".) 

A  en  faire  sa  i(6erea«  plenere  volumté. 
(Fév.  1283,  Arch.  Tbouars,  Taillebourg.) 

De  sa  pure  et  libérale  volonté.  (1322, 
Arch.  S  4969,  pièce  1.) 

De  sa  pure  et  libéral  voulante.  (1330, 
Chap.  Ste-Croix,  Arch.  Loiret,  G  11.) 

A  le  roy  lacongnoissancc  de  légitimer 
ung  bastard,  mais  que  ce  soit  selon  au- 
cuns de  libéral  père  et  mère  que  les  clercz 
appellent  de  soluto  et  de  soluta,c'est  a 
dire  que  le  père  et  la  niere  au  bnslard  ne 
soient  mariez  a  autre,  ou  que  l'un  d'eulx 
ne  soient  marié.  (BOUT.,  Som.  rur.,  2*  p., 
1"  5»,  éd.  1486.) 

Les  debtcs  payées,  que  le  comte  Re- 
gnault  avoit  faites  en  son  temps,  et  sa 
terre  quitte  et  délivre  de  tous  gages  et 
libérale.  (Froiss.,  Chron.,  III,  263,  Kerv.) 

Encoires  nous  vault  il  mieulx  a  estre 
Anglois,  qui  nous  tiennent  francs  et  libe- 
raulx.  (iD.,  ib.,  XIV,  216.) 

Lequel  n'a  point  sceu,  trouvé  ne  con- 
gneu  que  ladite  herbe  ait  ouvré  en  sa  per- 
sonne, ains  se  sent  et  tient  si  libéral  de 
soy  qu'il  n'a  plus  cure  de  la  suppliante. 
(1410,  Arch.  JJ  103,  pièce  149.) 

Car  lors  seront  ouvcrs  les  yeulx 
De  voslre  arbitre  libéral. 

(Mist.  du  viel  Teal.,  IIIG,  A.  T  ) 


772  LIB 

VoDleolé  avODS  liierallf, 

I>not  fiire  chose  honoe  on  malle. 

(/&.,  3541.) 

Lequel,  après  le  serment  par  lui  fait  de 
dire  vérité,  iulerrosé  sur  les  cas  et  cnsmes 
dont  il  a  esté  trouvé  chirgé  Pf '"fo™»- 
cioo  a  dit  et  confessé  de  Uberailf  et 
frauche  vollenlé  ce  qu'il  s  eji  suyt  (J. 
Chartif.r,  Citron,  de  CItarl.  Vil,  c.  Î85, 
Bibl.  elz.) 

Seisoeors  ont  libfriil  arbitre 
n'aller  oa  esl  leur  bOD  désir. 
(Drb.  de  la  Dame  e<  dr  la  Bourg..  Poés.  fr.  des 
n«  et  \vi°  s.,  V,  îl.) 

_  Qui  se  laisse  entraîner  par  ses  goûts: 
Car  il  le  senloient  libéral,  jovene  et  vo- 

lentrifU     de      luy     aventurer    follement. 

(Fboiss.,  Chron.,  IX,  437,  Kerv.) 

Me=sire    Guilleinme    de   [laynnau,    qui 

pour  ce  temps  esloit  jeune  et  (ibcraiet  de 

cranl  vouleulé   pour  jouster  et  pour   fes- 

toier.  (ID.,  ib.,  XIY,  253.) 

LIBÉRALITÉ,  S.  f.,  liberté  : 

De  leurs  pures  et  franches  libéralités. 
(27  av  1369,  Lelt.  du  bailli  de  Mantes, 
Célest.'de  Mantes,  Célest.  de  Liai.,  Arch. 
Seiue-et-Oise.) 

LIBERALLEMENT,     VOir    LiBKtULMENT. 


LIB 

LiBERAMMENT,  adj.,  libraïuent  : 
Ouant   l'epistre  du   roy    eust  esté   pré- 
sentée a  Ele:iZiire,  et  qui  l'eiisl  leue  moult 
liherammenl.  il  lui  rescripst  en  ceste  ma- 
nière...   (Ancienn.    des  .luifs,    Ars.    51 
f  298'.) 
LIBERATOIRE,  adj.,  qui  affranchit  : 
Lesdits  notaires  ne  peuvent  passer  lettres 
obligatoires  ou  libératoires  d'héritages..., 
au  dessus  de  vingt  sols   de   rente.    (Gdb- 
Novs,  Conférence  des  Couslumes,  C  117  r°, 
éd.  1396.) 

LIBERAU,  voir  LIBERAL. 
LIBERAUMENT,  VOir  LlBERALMENT 

LiBERT,  S.  m.,  affranchi  : 

Il  me  desplaist 

Que  a  uug  liberl  adolescent 

ImpuJenl  et  qui  rieu  ne  sent 

Ayl  esté  dit  el  responda. 
"  (Therence  en  franc.,  F  lOlS  Verard.) 

Mais  ou  esse  que  on  mect  la  table? 

N'esse  ce  pas  dedans  ta  maison  ? 
—  Nenny  non  :  c'est  bonne  raison, 
C'est  ches  le  Ulierl  ordonné 
Ainsi  qu'il  fat  déterminé. 

(K.,  fllî''.) 

Nom  propre,  Libert. 


LlBERALMENT,       aulmsnt,  -  aumeut,   ! 

-  alement,  -  allement,  -  ament,  adv.,  libre-   i 
ment,  volontiers; 

Eulali  la  benaure  virge  qui  perseveroit 
en   son   propos  ardiemanl,  pleina  de  fey,    | 
dit  liberalment.  (Vie  sainte  Eulatre  virge, 
Richel.  423,  f»  23'.) 

Mail  ce  fait  il  gravannient 
Pour  pechier  plus  liberaumenl. 
(i.    LErceTRE,   Hesp.    de   la   mort,    Richel.  994, 
f-  21\) 

L'en  ne  peust  bonnement  et  liheramenl 
mareer  par  ledit  port.  (1342,  Arch.  JJ  74, 
pièce  492.) 

Et  autres  nos  bons  sujets  qui  nous  ont 
toujours  liberaulmenl  aidé  et  secouru  en 
nos  nécessites.  (1393,  Ord.vil,  574.) 

Passé  a  longtemps  que  l'on  ne  vid  eii 
ceste  bonne  ville  de  Paris  justice  ainsi 
libéralement  régner.  (24  janv.  1413,  lettre 
despréo.  des  march.,etc.,  aux  habitants  de 
Pans.  ap.  Juv.  des  tjrs.,//is(.  de  Charles  VI, 
an  UI3,  Michaud.) 

Et  fait  on  Ions  autres  faicts  publics  libé- 
ralement et  seurcnient,  tout  ainsi  que  si 
les  pestilences  et  tribulations,  qui  depuis 
si.x  ou  sept  ans  en  ça  ont  couru,  n'y  eussent 
oncques  esté.  (Ib.) 

l'Hissent  retourner  franchement  et  iibe- 
ralle'ne'U  l'n  son  pnvs.  (tel',  and  pnp. 
illustriit.  of  Ihe  wnrs  of  Ihe  Engl.  in  Fr., 
dur.  tke  reign  of  H.  VI,  p.  !i,  Uer.  brit. 
script.) 

Pierre   Durant   a   présent  prisonnier  es 
prisons  de  cbastelet  d'Orléans  comme  pri- 
sons empruntées,    qui   libéralement  nous 
confessa  qu'il  n'avoit  et   n"n  appris  et  ne 
scet  aucun  meslier.  (1503,  Sent,  du  bailli 
de    Tanqu-ue    Lorbette,   ap.    Le    Clerc   de 
Douy,  t.  Il,  f»  16  vo,  Arch.  Loiret.) 
Ce  qu'il  promit  très  tiberallement . 
(CoiLU.  II\uniM,  Apolog.  d'Etape,  Fabl.,  it,  9, 
Rouen  1517.) 

Luy  mesiue  le  confessoil  libéralement. 
(G.  BoucHKT,  Serees,  1,  125,  Uoyhet.) 

LIBERAMICNT,  voir  LlBEnALME.NT. 


LIBERTIN,  s.  m.,  affranchi  : 

Cil  qui  de  droiturel  servage 

Sont  franchi  par  le  droit  usage, 

Ceuli  sont  appeliez  libertins. 

C'est  uni  nom  selon  les  Latins 

Don  de  franchise  droitement 

Et  appelle  franchissement. 
(Le    livre  dei  iiisliluHons    des  drois  appelle  Insit- 
Iule,  iranslalé  de  lalin  en  françois,  f  -i  .)  i 

Les  libertins  et  francs  qui  esloieut  lors 
espars  par  le  corpz  de  la  cité  furent  réduis 
en  .1111  lignies.  (Fossetier,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.  10312,  X,  iv,  14.) 

Horace,  harpeur  litin 
Estant  Gis  d'un  liberlin 
Basse  el  lente  avoit  l'audace. 

(Ro.\SARD,  Odes,  1,  11,  Bibl.  elt.) 

Tu  ne  peulx  pas  seulement  deffeiidre  ta 
maison,  et  perdiz  dernièrement  un  procez 
par  la  faveur  d'un  simple  libertin.  (Mont., 
Ess.,  I,  23.) 

Et  si  est  introduit  et  permis  par  la  loy 
et  cousUime  des  Romains,  a  ceux  qui 
n'ont  point  de  père  naturel,  d'ainsi  se  re- 
nommer enfans  de  ceux  qui  les  ont  adop- 
tez, el  par  ce  moyen  leur  est  loisible  de 
retirer  a  eux  les  parens  et  les  libertins  de 
leurs  pères  adoplifz.  A  ceste  cause  ayant 
Caïus  César,  quand  il  mourut,  outre  autres 
plusieurs  graus  biens  et  choses  luagni- 
tiques,  laissé  grand  nombre  de  libertins 
qui  cstoyenl  riches,  servirent  grandement 
a  Octavius  César,  au  commencement  qu'il 
se  porta  pour  son  fils  et  héritier  par  vertu 
de  son  testament.  (Seyssel,  Appian  Alex., 
f«  330  r»,  éd.  1560.) 

Leurs  serfs ,  libertinx  et  serviteurs . 
(G.  UouCHET,  Serees,  I,  138,  Koybet.) 

—  Esclave  sarrasin  converti  au  christia- 
nisme : 

Libertin,  ce  est  seluy  qui  (u  esclas  sara- 
sin  et  est  fait  crestien.  {Ass.  de  Jêr.,  t.  H, 
p.  29,Beugnot.) 

—  Libertine,  s.  f.,  affranchie  : 

11  considéra  que  moult  avoit  fait  faire 


LIB 

de  tourmens  aux  chamberieres  el  liber- 
tines de  Feroras  pour  sc.ivoir  les  indigna- 
tions contre  luy  laites.  (BouRG.,  Bal.  jud., 
I,  50,  éd.  1330.) 
—  Adj.,  d'affranchi,  d'un  affranchi  : 
Les  francs  avoient  esté  conlraiucts  de 
payer  la  quarte  parlie  de  leur  revenu  :  et 
ceux  qui  estoyent  de  condition  libertine, 
extraicts  d'esclaves,  la  huicliesme  de  tout 
leur  vaillant.  (Skyssel,  Appian  Alex., 
f»  437,  éd.  1560.) 

Bourgogne,  une  petite  flUe  libertine, 
une  petite  llUe  indisciplinée,  volontaire. 
Se  dit  dans  beaucoup  de  campagnes. 
LiBERTisE,  s.  f.,  liberté  ? 
Le  venir  menacer  a  son  entrée,  et  luy 
mettre  devant  le  front  espouveutei^ient, 
pour  luy  (aire  renoncer  a  sa  seigneuneuse 
liberlise  et  hauteur,  pour  soi  mettre  en  la 
tienne  par  force.  (G.  Chastëll.,  Cftron., 
V,  274,  Kerv.) 

LiBiDiNE,    S.   f.,   volupté,  plaisirs  des 
sens  : 

Combien  qu'il  soit  dit  que  conjoings  par 
mariage  ne  pevent   amender   1  un     au  re 
toutes  foys  selon   la  loy   escripte  et  selon 
plusieurs  couslumiers  si  font  selon  les  cas 
de«usdils  commeen  revestissant  et  comme 
pardon  de  testament  l'un  a  l'autre,  mais 
que  le  don   soit  égal  el   qu'il  n  y    appere 
désordonnée    laveur,    que   autant  en    lace 
l'un    que  l'autre  el   lors  ne  seroit    a  tenir 
pour  cause  de  Ubiiine  quant  a  l'homme  ou 
pour  cause  de  crainte  quant  a  la    e?in?e. 
(BoDT.,   Somme  rur.,  1-  p.,  f   li*S  «i- 
1486.)  , 
LiBiDiNÉ,  adj.,  libidineux: 
Autre  charche  pour  les  faiz  libidines. 
(Eunal.  el  Lucr.,  f  23  r°,  éd.  1493.) 

LiBiDiNETÉ,  -  ité,  S.  f.,  volupté  : 

Parlons  après  de  libiiinilé 
Dicte  luxure,  on  bien  lubricité. 
(J.  BoucKET,  la  noble  Dame,  !'  lU  v»,  éd.  1536.) 
Volupté  corporelle  autrement  dicte  libi- 
di)ii(<?  •  elle  nous  esl  donnée  pour  engen- 
drer avoir  lignée  par  loial  mariage  (ID., 
ib.,  f"2r'.) 

Ce  sont  folles  délices 
Diinmns  altraict  a  libidinilé. 
Incontinence  et  irapudicité. 

(ID.,  Ep.  mor.,  I,  n,  éd.  151b.) 
Anis  incite  a  luxure  et  libidineté.  (.tard, 
de  santé,  1,  29,  impr.  la  Minerve.) 

La  langue  d'oysel  renforce  luxure  et  li- 
bidinilé. (Ib.,  I,  263.) 


—  Ardeur,  en  général  : 

Tant  plus  les  reteuoient  les  consuls,  de 
tant  plus  leur  croisçoil  libidinUé  de  com- 
balre.  (FossETiER,  Croii.  Marg.,  ms. 
Brux.  10511,  VI,  v,  4.) 

LIBIDINEUSEMENT,     adv.,     VOluplUeU- 

soment  : 

S'elle  eut  clo  les  yeuls  sans  yceulx  si 
Ubidineusement  lichier  sur  '«  beaulté  de 
Jason..  (FossETliîR,  Cron.  Maig.,  ms. 
Brux..  I,  1°  206  V».) 

One  les  hommes  derechef  viveroyent 
Ubidineusement  en  chair  et  en  os  comme 
devant.  (Mer  des  Ilijstoir.,  t.  11,  1»  10»  , 
éd.  1488.) 

LiBiuiNEUSETis,  S.  f.,  Yolupté,  luxurc  ; 


T 


LIB 

Veuant  de  ce  a  atuuchement  charnel  et 
liUidineuselé.  (lard,  de  santé,  I,  t07,  impr. 
la  Minerve.) 

L'oipneur  est  inllatif  et  formeur  de  I»- 
bidineuselé.  {Ib.,  1,  109.) 

Ainsi  est  la  nation  ytalique  impatiente 
de  l'orpueil  et  libiMneusclé  des  l''rauçoys 
envers  leurs  femmes,  (iler  des  Cron., 
f»  90  V»,  éd.  1332.) 

LIBIDINEUX,  adj.,  voluptueux,  licen- 
cieux : 

DoDcqaes  gardei  vostre  noblesse 
De  libidineuse  foiblesse. 
(Ad.  des  Aposl.,  yol.   I,    f  lOr,  éd.    1537.) 
Actes  '.  ilalas,  raoh  et  libidineux. 
(1.  Boi'CUET,  Ep.  mor.,  1,  xiii,  éJ.  1515.) 
Instinct    libidineux:     (Sibilet,    Conlra' 
mour,  p.  59,  éd.  1381.) 

LIBIDINITÉ,  voir  LlBlDINETÉ. 

LiRiDiNOSiTÉ,  S.  f.,  propBnsion  aux 
plaisirs  des  sens,  libertinage  : 

Des  le  commencement  de  l'Eglise,  la  U- 
bidinosité  et  outrage  clîreDé  d  aucuns 
hommi'S  a  toujours  attendu  de  desserer 
et  de  destrenclier  l'unité  d'icelle.  (Moxstre- 
LF.Ts  nhron.,  vol.  II,  f^'  ICO  r",  éd.  1316.) 

La  hbidinosilé  de  la  chair.  (C.  Mansion, 
Bible  des  Poei.  de  melam.,  Prol.,  éd.  1493.) 

LiBONDAiNE,  sorte  de  refrain  : 

An  buisson  l'a  alandae 
Marotte  lii  l'ot  veae 
La  on  flaiola. 
Alatire  tif'ondaine  la. 

(Rom.  el  pasi..  Barlsch,  II,  -26,6.) 

1.  LiBKAiRE,  -  brere,  s.  m.,  auteur  de 
livres,  librarius  : 

Et  sachent  tuit  U  librere  qui  deci  en 
avant  feront  ce  que  après  la  peine  del  crime 
il  seront  contraint  de  rendre  a  double  lu 
valeur  del  Jivre.  (Digestes  de  Jiist.,  Richel. 
20118,  fo  2=.) 

Nous  voulons  que  toutes  ces  choses 
soient  tenues  en  tout  aage  et  des  mestres 
et  des  auditeurs  des  lois,  et  puardecs  et 
des  libreres  et  des  juges  meisnies.  (Ib., 
f°  2".) 

Libraire  sont  cil  qni  rcconlent 
Es  livres,  et  point  n'i  forcontent 
Les  bories  cboses  aven.inz 
Ks  chevaliers  aparleuanz. 
(i.  DE  Priobat,  Lit.  de  Vegece,  Richel,  1601, 

f»  18^J 

Libraires  sont  ceulx  qui  racontent  en 
livres  les  raisons  appartenans  nux  cheva- 
liers. (J.  DE  Meu.ng,  Trad.  de  l'Art  de 
cheval,  de  Veg.,  Ars.  2915,  f»  23  r».) 

—  Copiste  : 

Kt  la  loy  f  lut  escripro  a  un  libraire. 
(K.  Dbschahi'S,  f'oes.,  Hichcl.  810,  f  210  r".) 

Connue  l'a  remarqué  Laborde,  dans  son 
Glossaire  de  la  Notice  des  émaux,le  libraire 
était  à  la  fois  relieur,  écrivain,  peintre 
miniaturiste  el  marchand  de  toutes  les 
fournitures  de  bureau. 

2.  LiBiiAiRE,  -  ayre,  s.  t.,  celle  ([ui 
vend  des  livres,  libraria  : 

Allons  boyre  chez  Margot  la  librayre. 
fPAi.SGiiAVE,  Esclairc.  de  la  lang.  franc., 
p.  819,  tiénin.) 

3.  LiHUAiKE,  librarie,  s.  m  ,  syn.  de  ^!- 
brairie,  bibliothèque,  librarium  : 


LIB 

Sajnz  Ani.'nstins  dit 
La  u  fait  suu  escnt, 
t'  au  met  le  librarie 
Ki  rault  est  iiecessarie 
As  pruveires  guarnir 
De  la  lei  maintenir. 
Iço  fut  il  s:.lli'>rs, 
E  li  antefioiers, 
Baptisteries,  graels, 
Hymniers  e  li  messels, 
Tropiers  e  leçunier 
E  canes  par  plaidiev 
A  cels  ki  le  mal  font. 

(Ph.  ue  THAn»,  Cumpoz,  33,  Mail  < 

LiBRAiRE.ssB,  S.  f.,  marchande  de 
livres  : 

Ils  sont  plnstost  aux  gallcrics. 

Auprès  des  man'hand 's  jolies. 

Que  non  pas  dedans  le  barreau. 

L'un  courtise  sa  lihrairesse. 

Voyant  quelque  livre  nouveau; 

L'autre  fait  une  autre  maislresse. 
(L'Adieu  du  Plaideur  à  son  argent,  Var.  hist  et 
lilt.,  II.  208.) 

LIBRAIRIE,  librayrije,  s.  f.,  pièce  qui 
renfermait  des  meubles  en  forme  de 
casiers  sur  les  rayons  desquels  on  plaçait 
des  manuscrits,  et  par  extension  ces 
meubles  eux-mêmes  : 

En  ladicte  chappèlle  a  unes  heures  et 
ung  messel,  Icsquelz  ne  sont  pas  icy 
escriptz,  pour  ce  qu'ilz  sont  escriptz  en  la 
librairie  du  rov.  (1380,  Inv.  de  Ch.  V, 
n»  2133,  Labarle.) 

Le  Chatonnet  qui  est  en  la  librairie  pour 
le  faire  coppier.  (1439,  Reg.,  Arch.  niun. 
Poitiers.) 

Les  belles  et  riches  librayryes  de  plu- 
sieurs ducz  de  Millan.  (D'AuTON,  Chron., 
Richel.  5032,  f»  100  r».) 

Je  laisse  et  lègue  par  testament  tonte 
ma  librairie  et  bibliothèque  a  Michel  Hu- 
raut  de  l'Hôpital.  (L'HopiT.,  Testam.) 

Ses  librairies  estoieni  tousjours  ouvertes 
a  tous  venants.  (Amyot,  Vies,  Lucull.,  éd. 
1563.) 

L'envie  m'est  aussi  prinse  de  publier  le 
recueil  que  depuis  quarante  ans  et  plus, 
j'ay  fait  de  beaucoup  de  chartes,  livres  et 
liltres  incognusa  plusimirs  ou  cachez  dans 
les  ibresors  et  librairies  et  feuilletez  de 
peu  de  gens  avant  moy.(FAUCH8T,  Aniiq. 
gaul.  el  franc.,  Av.-prop.,  p.  1,  éd.  1611.) 

LiBRAiitiER,  s.  m.,  libraire  : 

Gorges  li  librairiers  ha  plus  de  livres  que 
tous  clieanls  de  le  ville.  [Oialog.  fr.-flam., 
f  13S  .Michelant.) 

.Marchant  librairier.  (1335,  Béthune,  ap. 
La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bihl.  Amiens.) 

A  Nicolas  Lagache,  librairier,  pour  avoir 
loyé  le  dict  quoyer.  (Compl.  de  1345  46, 
Arch.  Nord.) 

Robert  Mauduy,  librairier,  a  Arras. 
(1392,  Douai,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

LIBRAHIE,  voir  LIBRAIRE  3. 

LiBRATiER,  S.  m.,  libraire  : 

A  Guillot  Martin,  libratier,  pour  lier  et 
relier  quatre  grands  volumes.  (1400,Compte 
de  la  très,  fait  par  N.  de  Bourc,  Arch.  S.- 
Inf.,  G  13.) 

Serrez  V'S  livres,  libratier; 
Le  pauvre  monde  n'a  plus  crois. 
(Les  Regrets  et  Complainte  des  Gosiers  altérez, 
Poés.  fr.  des  xv*  et  xvi°  s.,  VII,  78.) 


Lie 


773 


LIBRE,  S.  f.,  balance  : 

Libra, litre  ou  balance.  [Gloss.  rom.-lnt. 
du  xv'  s.,  Scheler.) 

—  La  Balance,  signe  du  zodia(|ue  . 
Tant  que  li  solaus  entre  en  Libre.  (Bau.N. 

Lat.,  Très.,  p.  133,  Chabaille.) 

LIBREMENT, S.  m., plateau de  la  hal:ince : 
Branslant  si  comme  le  librement  d'une 
balance.  (Ftave  Vegece,  IV,  21.) 

LIBRERE,  voir  LIBRAIRE. 

LiBREUR,  adj.,  de  la  livre  : 
Librarius,  lihreur,  ou  pertinent    a  livre 
pour  pois.  (CalUoiicon,  Richel.  1.  17881.) 

1.  LICE,  lisse,  liche,  liesse,  s.  f.,  barrière, 
palissade,  clôture    d'un   camp  ;     champ 
clos  pour  un  tournoi  : 
Passent  les  licrs,  devers  les  chans  sont  mis. 
(Les  Loi).,  ms.  Montp.,  f  m*.) 
Ses  fosses  fait  et  ses  murs  redreeier. 
Barres  et  lisses  om  seront  li  archier. 
(Car.  le  Loh.,  i'  chans.,  xxvii,  P.  Paris.) 

Lors  se  porpenserent  de  un  mult  bon 
engin  ;  que  il  fermèrent  tote  l'ost  de  bones 
lices  et  de  bons  merriens  et  de  bones 
barres.  (Villeh.,  166,  Wailly.) 

Car  ceuLt  dedans  ont  mis  hors  des  liches 
leur  adverse  partie.  (Gilles  de  Chin,  p.  21. 
Chalon.) 

Li  pavillons  au  cief  estoil, 
Devant  une^  lices  avoit. 
Mult  bien  faite  de  pcis  agus, 
Aguisies  desos  et  desus. 
(Ken.de  Beaujeu,  li  Biaus  Descomeus,   1939, 
Ilippeau.) 

Les  dames  qui  sont  sour  les  lices 
Hiîgardent  le  Fosseu  venir. 
(Sarrazin,  Rom.  de  llam,  ap.  Michel,  Hist.  des 
ducs  de  !<iirm.,  p.  305.) 

Venus  est  jusqu'as  liches,  sus  le  pont  tourneis. 
(Gaufreu,  517,  A.  P.) 

De  la  bataille  monseigneur  Guion  Mal- 
voisin  descendoit  la  liée  qui  clooit  nostre 
ost.  (JoiNV.,  St  Louis,  LV,  Wailly.) 

A  l'entrer  des  liesses  les  diseurs  d'ung  a 
ung  conimanczant  a  l'appellant  si  font 
porter  leurs  espees  par  les  roys  d'ariries. 
(Traité  des  tournois,  Richel.  1997,  f»  28  v».) 

Le  roy  avoit  commandé  qu'ilz  avoyent 
journée  a  Couventoy  sur  un  lundy  en 
aoust,  et  la  leur  livreroit  lices  et  place. 
(Trais,  de  Bicli.  II,  p.  17,  Williams.) 

Les  rues  de  Paris  fremeez  de  bonnes 
liches  et  cavnes.  (P.  Coch.,  Chron.,  c.  S, 
Vallet.) 

Es  charpentiers  pour  avoir  fait  les  lisses 
es  pastureaulx  pour  les  jousles.  (1434, 
Comptes  de  Nevers,  CC  30,  f»  18  r",  Arch. 
mun.  Nevers.) 

Maie  lico  par  malice 
Lice  moy  dedcns  la  lice. 

Lance  et  glice 
Mon  corps  eu  mortelle  tente. 
(Jeh.  Moi.inet,  le  Siège  d'Amours,  dans  Le'g.  de 
Faifeu,  p.  1-23,  éd.  1723.) 

—  Obstacle,  empêchement  : 

Mes  sei^'neuis  n'y  font  bcnde  el  lice. 
Car  cesie  niatero  est  coulice. 
(E.  DESCHAai>s,  l'ocs.,  lUchel.  840,  t"  31U''.) 

—  Parvis,  cour  close  devant  une  église: 


77i 


Lie 


Lie 


Lie 


Jehan  de  Dinant  vist  passer  par  devant 
son  hoslel  ledit  Jehan  Termie  et  le  pour- 
sni  jHsqiiPs  ans  lices  de  l'eplise  N.-D.  de 
Reims.  (1381,  Arch.  JJ  117,  pièce 434.) 

11  y  a  le  boulevard  des  Lices  à  Angers.  A 
Albi  lice  désigne  les  promenades  qni  font 
le  tour  de  l'ancienne  ville.  Les  lices,  lice 
de  Rhonel,  liée  dn  Nord,  lice  du  Midi. 
Lissa,  dans  la  langue  \Tilgaire  du  pays,  si- 
gnifiait barricade,  barrière, retranchement. 
L'avenue  qu'on  appelle  aujourd'hui  des 
Lices  suit  la  ligne  des  anciennes  fortiflca-" 
tions  d'Albi,  ayant  été  tracée,  en  grande 
partie,  sur  le  remblai  des  fossés.  La  lissa 
d'Albi  se  trouve  dans  des  actes  du  .kiii°  s. 
(Arch.  Tarn.)  11  y  a  aussi  les  lices  du 
Nord  a  Toulon. 

Canada,  lisse  de  chemin  de  fer,  rail. 

2.  LICE,  s.  f.,  licence,  permission  : 
Que  les   sergens   de  la  recepte  générale 

de  Hainault  ne  pourront  tenir  censé  de 
rivière  courante  sur  soixante  sols  d'a- 
mende, et  ne  se  pourront  tenir  a  montées 
ne  ravallees,  ne  aussi  donner  congé,  ne 
lice,  sur  peine  de  privation  d'office.  (Coût, 
de  Hainaut,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  813.) 

3.  LICE,  lische,  s.  f.,  frontière  : 

Des  la  lische  de  Surie  jusquez  en  la  mer 
que  l'en  clainie  le  bras  Saint  Jorge.  (Go- 
defr.  de  Bouillon,  Richel.  22493,  f»  13\) 

4.  LICE,  lisse,  lisce,  liche,  s.  f.,  coffre, 
caque  : 

Une  tonne  de  harens,  que  on  appelle 
lisse.  (1208,  Ch.  de  Phil.  Il,  ap.  Duc, 
Lissa.) 

Ricbece  n'alloit  pas  faillaDt 

En  lai,  alnz  ert  d'avoir  molt  riches. 

Et  si  aToit  dedenz  ses  licites. 
(Hdok  Leboy.  d'i  pair  Palefroi,  Si,    ap.  Mon- 
taiglon,  FaH.,  1,  il.) 

J'ai,  fait  il,  portes  conleiches. 

Avoir  et  deniers  amasses, 

Joans  d'or,  anians  et  aflîcbeg, 

Et  a  sarGn  dedans  mes  tiehes 

Doot  manans  suis  et  azasses. 
(Descrimons  des  religions,  ap.  Jub.,  (Euv.  de 
Ruieb..  I,  m.) 

—  Filet  : 

C'est   li  manfé  qai  la  dos  maine, 
Qai  tant  nons  fait  plongier  es  vices 
Qu'il  nos  enclôt  dedanz  ses  lices. 
(fiDiLLAUME.  Desl.  diiin,  103i,  Hippean.) 
Tous   maquereaulx    prins    as    hains,  n 

lissez  ou  a  lingne.  (Coui  de  Dieppe,  1°  27  r», 

Arch.  S.-Inf.) 

—  Pièce  du  métier  à  tisser  : 

C'est  l'ordenance  du  mestier  des  ou- 
vriers de  dras  de  soye  de  Paris,  et  de 
veluyaus  et  de  boursserie  en  lice,  qui  af- 
fierent  audit  mestier.  (E.  BoiL.,  Liv.  des 
mest.,  l'  p.,  XL,  rubr.,  Lespinasse  et  Bon- 
nnrdot.) 

—  De  ni  en  lice,  loc,  de  fil  en  aiguille: 
Il  ert  conseil  de  lote  Griee 

Qnar  il  savoil  de  01  en  lice 
Qaaniqne  preadome  avolt  mestier 
A  pais  faire  et  a  gnerroier. 
{Parlait.,  Itichel.  191.ïi,  f*  fii'  ;  M.  Crapelel, 

».  îi:.) 

Adonc  leur  compta  la  dame,  de  fil  en 
lisse,  cf,?iinuMii    -r.H    a^ien^iir,  n  snn  por- 


tement, luy  avoit  promis  que  jamais  ne  se 
trouveroit  en  sa  couipaignie  de  cy  a  tant 
que  lestroischoses  dessusescriptesfussent 
achevées.  (Le  Chevalereux  C"  d'Artois, 
p.  181,  Barrois.) 

Alors  luy  compta  de  fil  en  lisce  ce  qu'il 
savait  et  avoit  veu.  (Ib.,  p.  104,  var.) 

Nom  propre.  Lisse. 

LiCEis,  s.  m.,  collectif  de  lice,  barrière  : 
Pour  faire  appareiller  les  carneaux,  les 

liceis  et  les  guérites  d'entre  les  jacobins. 

(13S8,  Rec.  et  dep.,  Arch.  mun.  Chartres.) 

LicBL,  lyseau,  s.  m.,  lisière,  bordure  : 
Foraso,  licel,  lisière  de  drap  ou  de  telle, 
(Gloss.^lat.-gall.,  Kichel.  1.  13032.) 

En  ladicte  graul  chambre  sont  dix  lin- 
ceux  de  lin  de  trois  aulnes  de  long  cha- 
cun de  deux  toilles  et  trante  et  une  nape 
chacune  de  quatre  aulnes  de  long  a  large 
lyseau.  (1501,  Invent,  de  l'Hôtel-Dieu  de 
Beaune,  Soc.  d'Archéol.  de  Beaune,  1874, 
p.  133.) 

LICELER,  voir  LUISSELER. 

LICENCE,  license,  s.  f.,  pouvoir  : 
Cis  apostoles  Innocenses 
N'ot  encor  gaires  de  licetises 
De  Roame  dont  il  estoit  sire. 

(MoDSK.,  Chron.,  31213,  Fieill.) 

LiCENCER,  v.  a.,  autoriser  : 

Ne  peut  la  femme  mariée  vendre,  en- 
gager ou  autrement  aliéner  au  préjudice 
de  ses  héritiers  son  bien  tenant  nature 
de  fond,  encore  qu'elle  soit  authorisee  et 
licencee  de  son  mary,  sans  l'exprès  consen- 
tement de  quatre  de  ses  parens.  (Coût, 
de  Metz,  I,  vu,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  396».) 

LICENCIE,  s.  f.,  permission  : 
Licencie   de  faire   besongnez  et  fosses  le 
jour   Saint   Pierre.  (1466,    Compt.    de  Ne- 
vers,  ce  60,  f"  18  r»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

LiCENTiANDE,  S.  f.,  qui  aspire  à  être 
licencié  : 

Quant  aux  licentiandes,  avant  que  au- 
cun se  puisse  présenter  pour  avoir  ledict 
degré,  sera  certiffié  avoir  estudié  en  ladite 
université...  ;  et  ce  faict  sera  proceddé  a 
bailler  le  degré  de  licence  a  celui  qui  aura 
répété  et  disputé  comme  dit  est,  se  il  est 
trouvé  capable.  (1334,  Reglem.  provisionn. 
pour  la  Fac.  de  décret,  Felihien,  Hist.  de 
Paris,  IV,  684.) 

LiCENTiKUS,  adj.,  où  l'on  jouit  d'une 
grande  liberté  : 

Le  quaresme  prenant  qui  se  fit  a  Rome 
cet'annee  la  fut  plus  licentieus,  par  la  per- 
mission du  pape,  qu'il  n'avoit  esté  plu- 
sieurs années  auparavant. (Mont.,  Koj/oje, 
p.  140,  éd.  1774.) 

LiCEOR,  voir  Lecheoh. 

LicETE,  -  ette,  liessete,  s.  f.,  petite 
chienne  : 

Moolt  ert  la  vieillote  cointeste, 
Norri  avoit  une  Hcellc. 
(De  Ittmale  Vielle,  Richel.   lOlîii,  f°  G'A 

Une  tieisete  qn'elc  avoit. 
(Chusioiem.  d'un  père,  conte  xi,  227,  ISibllopb. 
r.) 

MCHARDER,  voir  Leciiardeh. 


LICHA.UTEI,,  s.  m.,  celui  qui  lèche  l'au- 
tel î 

i^eux  qui  eu  choses  ridicules  sont  exces- 
sifs semblent  estre  vrays  lichautels,  lip- 
peurs  et  importuns.  (Le  Plessis,  Ethiq. 
d'Arist.,  f°  71  r»,  éd.  1533.) 

1.  LIGUE,  s.  m.,  chandelier,  bougeoir, 
veilleuse  : 

Licinitorium,  liche.  (Gl.  de  Garl.,  ms. 
Brug.  546,  Scheler,  Lex.,  p.  73.) 

2.  LICHE,  voir  Lice. 
LiCHEFUOYE,  voir  Lechefroie. 

1.  LicHEOR,  -  eur,  s.  m.,  trameur  : 
Tout  li  lickeur  doivent  prendre  .ilil.  d. 

du  drap  dehors  l'estuve  et  .viil.  d.  dedeos 
l'estuve.  (1270,  Reg.  aux  bans,  Arch. 
S. -Orner  AB  xvill,  16,  n"  234.) 

Enguerran  Flomenes,  drappier  e  bour- 
geois de  ladite  ville,  qui,  avec  ce  qu'il  es- 
toit  drappier,  estoit  tondeur,  licheur,  pa- 
reur  de  draps.  (1410,  Ord-,  IX,  .536.) 

2.  LICHEOR,  voir  Lecheor. 
LiCHEREssE,  voir  Lecheor. 

1.  LicHERiE,  S.  f.,  métier  de  trameur: 
La  rente  que   on  dit  le  plait  de  la  li- 

chérie  deue  au  jour  de  Pasques.  {Ch.  de 
1376,  ap.  Beauvillé,  Doc.  inéd.  concern.  la 
Pic,  I,  52.) 

2.  LICHERIE,  voir  Lecherie. 
i.iCHERRASSE,  voir  Lecheor. 
LicuiEOR,  voir  Lecheor. 

1.  LiCHiER,  V.  a.,  tramer; 

Qu'ilz  n'eussent  premièrement  fait  chief 
d'œuvre  de  une  laine  a  l'ouvrage  de  Venise 
ou  de  Damas  fait  pour  lichier,  merquer, 
relichier,  entraire,  cerbester  et  embriefver. 
(13  nov.  1502,  Nouv.  statuts  des  tisserands 
d'Amiens,  ap.  A.  Thierrv,  Mon.  du  Tiers 
Etat,  t.  II,  p.  490.) 

2.  LICHIER,  voir  Licier. 
LiCHOis,  voir  Lechois. 
LiCHORNE,  voir  Licorne. 

LicHURE,  s.  f.,  trame  : 

Chacun  drap  que  les  tixerans  tixteronl 
pour  les  foulons,  ils  y  feront  leurs  en- 
seignes de  fil  de  lichure  de  canve  et  grosse 
de  trois  fieulx.  (1410,  Stat.  de  la  drap,  de 
Chauny,  Arch.  mun.  Chauny.) 

LICIER,  lichier,  verbe. 

—  Act.,  fermer  au  moyen  d'une  lice  ou 
palissade  : 

Avaient  leur  pont  fermeit  et  liciet,  par 
quoi  nef  ne   pooit  aller  ne  venir.  (Ch.   de 
1293,    ms.  de    Namur,    Rec.    de  c'        ■ 
f»  279  V'.) 

La  bante  Savenir  de  ces  marlens  liehoit. 
(Jeh.  des  Preis,  Gesie  de  Liège,  11,  10068,  Sche- 
ler, Gloas.  pliilol.) 

—  Enfermer  : 

0  mort  !  très  rabice  bice... 
M.'iUe  lice  par  malice. 
Lice  moy  dcdcns  ta  lice, 

Lanci'  et  glicc 
Mon  corps  en  mortelle  tente. 
(MoLiNBT,  le  Siège  d'amours,  à  la  suite  de  la  /..■i/ 
dr  P.  Faifeu,  p.  12.ï,  M.  1723.) 


Lie 

—  Entourer  en  général  : 

Apres  qu'ils  avoienl  vidé  el  deschurné 
les  corps  de  leurs  auiis  defuncts,  ils  les  ac- 
coustroieut  el  liçoient  de  piastre,  sur  lequel 
ils  jettoienl  après  une  peinture  qui  appro- 
ehoit  le  vif  tant  qu'il  leur  esloit  possible. 
(Paré,  de  la  Façon  d'evibaumer  les  corps 
morts,  1.  XXVII,  Malgaigne.) 

—  Réfl.,  se  protéger  par  le  moyen  de 
lices  : 

La  se  licierent  et  lisent  bones  lices. 
(Chron.d'Ernoul,  p.  258,  Mas-Latrie.) 

LICIMENT,  S.   ni.  î 

Se  peust  bien  nonnier  justement  prince 
pour  respondre  a  tous  ses  ennemis  fran- 
çois  mis  en  ung  tas,  parce  qu'entre  eulx 
tous,  réservé  la  personne  royal,  n'a  nul  de 
si  haulte  condicion  que  par  honneur  et 
licitnenl  il  ne  puist  dire  le 'mot  et  l'exécuter 
par  lait.  (G.  Chastell.,  Vérité  mal  prise, 
p.  S86,  Buchon.') 

LICITE,  s.  m.,  justice  : 

Droict  et  licite  ne  assistent  tousjours  au 
tribunal  de  .lupiter.  (Fossktier,  Cran 
\farg.,  œs.  Brux.  10512,  IX,  m,  2.) 

Lir.ORE,  voir  Licorne. 

LICOHGNE,  voir  LiCORNE. 

r.icoriNE,  lichorne,  licore,  lincorne,  lin- 
corgne,  s.  f.,  corne  de  la  licorne,  animal 
fabuleux  qui  répondait  à  plusieurs  qua- 
drupèdes à  la  fois,  spécialement  h  l'anti- 
lope oryx.  Cette  substance,  qui  passait 
pour  être  un  contre-poison  universel,  se 
conservait  à  l'état  naturel  dans  les  trésors, 
comme  curiosité,  ou  se  débitait  par  petites 
pièces,  soit  pour  en  faire  des  épreuves, 
soit  pour  les  enchâsser  dans  des  objets  de 
valeur,  coupes,  aiguières,  plats,  etc.  : 

Pour  avoir  atachié  une  espreuve  de  Un- 
corne  et  mise  sur  une  ehayenne  d'argent 
doré  et  enchaconnee  .xxilll.  s.  p.  (1388 
Comptes  royaiir,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Deux  pierres  de  saffirs  et  licorne.  (lien, 
du  Chat.,  I,  29,  liiblioph.  fr.) 

Licorgne.  (1402,  heg.  aux  compt.  d'A- 
Vliens,  Arch.  niun.  Amiens.) 

Une  touscbe,  en  quoy  a  esté  mis  une 
pièce  de  lichorne,  pour  touschier  la  viande 
de  Monseigneur,  pe.«ant  une  once  d'argent 
blanc.  (1416,  Ducs  de  Bourg.,  n»  300,  La- 
borde, Emaux.) 

Lincorgne.  (1424,  Valenciennes,  ap  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  licorne  enchâssée  d'argent  doré  par 
les  deux  boutz,  l'cncbaseure  faicte  a  feuil- 
lages ;  et  au  graille  bout  de  ladicte  en- 
chaseure  a  un  petit  bout  d'arpent  doré 
(13  sept.  1498,  ms.  Bl.-Mant.  49.) 

Ung  petit  crucifix  de  licore  en  or  et  en 
argent.  (1S02,  }nv.  des  reliq.  de  Fécamp, 
Arcb.  S.-Inf.)  '^ 

Parlez   aujourdhuy    a    tous   les   apothi-   l 
caires  de  la  France,   il  n'y  a  celuy  qui  ne 
vous  die   et  asseure  avoir  de  la  licorne  el 
de  la  vraye  et  quelquefois  en  assez  bonne 
quantité.  (Paré,  ap.  Laborde,  Emaux.)        \ 

Voir   l'important   article  de  M.  de  La-    1 
borde,  Notice  des  émaux,  11,  359-303.  | 


LicoitNET,  lycomet,  s. 
licorne  : 


m.,  dimin,  de 


LIE 

Ung  goblet,  garny  d'or,  assis  sur  trois 
lycornetz  d'or  esmaillez  de  blnncq,  et  sur 
a  couverte  garni  dung  dyamanl,  etc 
(1536,  Invent,  de  Charles-Quint,  ap.  La- 
borde, Emaux.) 

i-iCTE,  voir  Liste. 

LICTEE,  voir  LiTEE. 
LICTELURE,   voir  LiSTELUEE. 
LICTERON,  voir  LiTERON. 

LiçuN,  voir  Leson. 

LinE,  s.  f.,  machine  de  guerre,  longue 
poutre  retenue  par  un  contre-poids,  qui 
jetait  une  grande  quantité  de  pierres  dans 
la  ville  assiégée  : 

Ils  avoient  des   lides  ou    clides     (Fau- 

CHET,  Orig.  des  Cheval.,  arm.,  et  hér.,  11 

j    I,  éd.  1611.)  '     ' 

]       LiDORiAx,  sorte  de  refrain  : 
j  Ainz  se  relevèrent  ponr  melz  noter 

I  Cesle  pastorele  :  ' 

Validoriax,  Hdoriax,  lai  rele. 
(HiCH.   DE    Semilli,    Chans.,    Th.    fr.  an    m    à 
p.  33.) 

LIDRAYE,  s.  f.  î 

Or  sas  donc,  mettons  nous  en  Toye 
Vistemenl  :   il  n'y  a  qu'a  aller. 
Habille  toy,  feras  lidraije. 
(Farce  de  Mimin,  Am-.  Th.  fr.,  11,  343.) 

LIE,  voir  Le. 

HÉ,  lyé,  liet,  teé,  lé,  adj.,  content,  gai 
joyeux  :  ' 

Mnlt  /«  seniper  en  esdcvint. 

(Passion,  210,  Koschwilz.) 
Liez  est  li  poples. 

(Aleiis,  si.  101'',  Slengel.) 
Lié,  chantez  n   nus  des  chanz    de   Sion 
(Liv  des  PS.,    Cambridge,  cxxxvi,  3,  Mi- 
chel.) 

En  J'ewe  boillant  sein  et  lé. 
(W'ace,  liv.   de  S.  Kicliolay,  187,  Delius.) 
Tant  esleit  cre  W  et  seres  ! 

(In.,  ib.,   1271.) 
Au  terme  vient  joians  et  lies. 
(Flaire  et  hianceftor,  i'  vers.,  203(1,  du  Mcril.) 
Voir,  disl  li  qnens,  moult  a  (1er  le  visage, 
El  gros  les  poins,  et  merveilleuse  brace  : 
Par  Mahomet,  il  doit  bien  tenir  marche,' 
Lie  est  la  dame  en  oui  est  son  corage.  ' 
(Prise    d'nratigr,    liichcl.  24369,  fo  103  r".) 
Deu  lur  dunal  un  petit  fiz 
Dun  snnl  de  joie  repleniz  ; 
Mult  en  furent  si  parent  lez. 

(  Vie  de  St  Ciles,  37,  A .  T.) 
Et  de  ce  furent  mult  lié  cil  qui  lor  avoir 
avoient  mis  arrière.  (Villeh.,  61,  Wailly.) 
Il  ne  lessa  ne  tant  ne  quant 
Kil  ne  deisl,  joins  e  lé. 
De  Den  trestute  la  ^erilé. 

(Cbaudry,  Josaphaz,  948,  Koch.) 
Il  la  beise,  alant  s'en  vail, 
E  il  remeint  joins  e  lez. 

(Lai  del  besiré,  p.  22,  Michel.)  j 

I. ''•?•  °"^  ^,'  '*^-   (Maurice,    Scrm.,  ms. 
Poitiers  124,  f»  17  r°.) 

■7^^'  r"i/"v  """'^  ''*^-  (^"tcelot,  liicliel. 

Maint  lié  y  ot  et  si  ot  maint  dolent. 
(Adbn.,   Ftif.  0//.,  Ars.  3142,  f»  112''.) 


LIE 


l-onlre  le  roi  ala,  lié,   brace  levée. 
(CItan.s.  i'Antioche,  1,  v.  654,  P.  Paris.) 
Quant  li'quens  l'enlcndi,  si  fist  ciere  moult  lie. 
(Il-,  II,  V.  4-K.1 
De  très  bon  cner  liet  et  joianl. 
(De  SainletYsabel.  ap.  Jub.,  Œm.  de  Rulei.    Il, 
396.) 

...  Et  le  peuple  en  furent  si  lié  que  chas- 
cun  en  fist  grant  joie.  (Joinv.,  Hist.  de  St 
Loun,  p.  144,  Michel.) 

Pour  tous  ceolz  dont  l'en  doit  en  bien  faire  prière 
Dites  pater  nostcr  tout  ce  devant  derrière  ; 
Aprez  ces  patenosires  buvons  a  lie  chierc. 
Si  que  do  Dieu  aions  pardon  01  grâce  entière. 
(IHI  des  Palenoslres,  ap.  Jub.,  tiouv    liée     1 
249.) 

Dieu  or  envoie  une  telt  glouso 
Dont  la  citeit  soit  toute  lie. 
(Pttlenosire  de  la  guerre  de  Melz,  29,   ap.  E.  de 
Boutciller,  Guerre  de  Melz,  p.  360.) 
Vivre  a  lié  courage. 
(J.  Lefevbf.,  la  Vieille,  1.  I,  v.  160,  Cocheris.) 

Le  prince  fust  molt  leé  de  la  venue  sire 
Fouke.  (Foulq.  Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  du 
xiv  s.,  p.  69.) 

_  Il  marchanda,  a  chère  lije, 
'  Ung  pannier  tout  plain  de  poysson. 
(La  Repeiie  de  Villon  el  de  ses  Compaignons, 
p.  229,  Jouaust.) 

Qui  très  joyeuse  et  lyee  en  fut. 
(Louis  XI,  Nouv.,  III,  Jacob.) 

Prenez  en  gré, 
Car  l'avons  faict  d'entente  lye 
Pour  resjonir  la  compaignie. 
(Farce  des  cinq  Sens,  Ane.  Th.  fr.,  111.  324  ) 


LIEART,  voir  LiABT. 

LiECE,  voir  Leece. 
LiECBE,  voir  Leece. 

LIEDEMENT,  VOir  LiEEMENT. 

LIEE,  lyee,  s.  f.,  temps  pendant  lequel 
les, bœufs  sont  sous  le  joug  ; 

'-,  tenu  me  fere  chascun  an  une  cor- 
vée ou  lyee  de  charue  a  la  saeson  d'yver- 
nage.  (Ch.  de  1464,  Arch.  P  289,  pièce 
187.) 

LiEEiMENT,  liement,  liemant,  lyement, 
leement,  plus  ancienn.  liedement,  -  anl, 
adv.,  joyeusement  : 

A  tel  trislor  atornat  son  talent, 

One  pois  cel  di  ne  s'continl  liedcmenl. 

(.ileîis,  st.  28'',  xi»  s  ,  G.  Paris.) 
Si  l'espousez  a  joie  liemanl. 
(Prise  d'Orevge,  186(1,  ap.   Jonck.,    C.uill.  d'Or.) 
Li  mariner  orent  bon  vent. 
Vers  lur  pais  vunl  leement. 

(Vie  de  SI  Giles,  1057,  A.  T.) 
Cil  80  déduisent  lieemenl. 
(l'Ioire  et   DIance/lor,  1»  vers.,  1059,  du   M(!ril.) 
Vers  la  cité  od  sa  gent 
S'en  vcit  la  cunte  mult  leement. 

(Conquest  of  Ireland.  i9Gl,  Michel.) 
llcrbigi;  sont  li  ost  al  val  seurement, 
Aseenl  a  mangier  e  le  pernenl  leement. 
(Tn   DE  Kent,  Ge.ile  d'Alis.,  Richol.  24364, 
f»  59  yo.) 

Le  mengier  pristrenl  liement. 

(F.neas,  ms.  Mcntp.  II   2.'>1,  f  149<i.) 
Itcspondu  a  molt  doucement 
Et  si  li  dit  molt  liement. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  Richel.  2IG3,  f  iW  ) 


•Tfi  I.IE 

Sos  Toisins  H  ont  dil 
Qn'il  enteode  «n  dedoil 
Et  face   liermnl. 
I  \sopfl  II.  fiib.  iTi,  Comment  on  Larron  esponsa 
famé,  Robert.) 

Qne  par  corloisie  et  par  prace 
Une  fesle  a  ces  barons  faire. 
Et  tienne  corl  large  et  pleniere 
Liemnl  et  a  bêle  chicre. 

iDnUp.,  «723,  Bibl.  eli) 

Se  me»  cors  snelTre  cisl  loorment, 
Jl'ame  en  ira  pins  lifoifol 
En  paradis  avec  les  sains. 
(Vif  SIe  Margaerilf.  Î13,  ms.  Richcl.  IS.'iS,  Joly.) 
Les  degrés  monte  liermenl. 

(Hosf,  ms.  Corsini,  t    85".) 

Il  lor  responiloil  doucement, 
A  prant  joie  et  raonlt  lennrni. 

(Mir.  N.-O..  Richel.  818,  f°  65'.) 

Li  rois  les  reçut  muU  liemnnlALi  Ami- 
fiez  de  Ami  et  Àmile,  Nouv,  fr.  du  xiii"  s., 
p.  50.) 

Le  snint  homn  me  vit  moult  volentiers 
et  moult  liemptit.  (JoiNv.,  Hist.  de  S.  Louis, 
p.  U6,  Michel.) 

Il  trouva  fa  d.nme  qui  moult  Uement 
le  recHupt.  (J.  d'Arras  ,  Melus.,  p.  5o, 
Bibl.  elz.) 

Ma  très  chiere  dame,  je  ne  vous  say  ne 
puis  mercier  assez  de  la  crant  honneur, 
de  la  fxrant  joie  et  du  parfait  bien  que 
vous  me  faite  par  vos  douces  escriptures, 
pour  ce  qu'elle  me  font  vivre  Uement  et 
joieuseraent.  [Correspond,  de  G.  Mnrhnult 
et  de  sa  dame  par  amottr,  p.  138,  Tarbé.) 

Et  le  presenlav  ndonc  (mon  livre)  a 
1res  haulle  et  fres  noble  dame  dame 
Phelippe  de  liavnault,  royne  d'AnpIeterre, 
que  doulcement  et  luement  le  récent  de 
mov  et  me  fist  firanl  proffit.  (Froiss., 
Chron.,  prol.,  1,  210,  Luce.) 

Et  suis  celuy  a  qui  vous  povez  ordonner 
et  commande'r  tout  ce  que  bon  vous 
semble  et  qui  vous  vient  a  plaisir,  pour 
estre  lyement  et  de  bon  cueur  sans  contre- 
dit obèye.  (LOUIS  XI,  Nouv.,  xxvi,  Jacob.) 

LiEFau,  voir  La'vrc. 

LIEGE,  voir  Lige. 

LIEGE,  part,  passé,  garni  de  liège  : 

Une  paire  de  pnntoufQes  de  cuir  de 
vache  liegez  et  feuslrez  et  doublez  de 
Manchet  par  dedens.  (U9Î,  argenterie  de 
la  neine,  Arch.  KK.)  | 

Sonlliers  liegei  et  ronds  comme  une  escaille. 
(OcT.  DE  S. -Gel.,  Sej.  d'hmn.,  f°  16  v",  éd. 
15»6.) 

LIEGEANCE,  VOir  LlGANCE. 

LIEGEI,  voir  LIGEÉ. 

1.  LIEGEMENT,  VOir  LEGKMENT. 

2.  LIEGEMENT,  VOJT  LlGE-MENT. 
LIEGESSE,   voir  LiGESSE. 

LiBoiR,  voir  Legir. 

LiEGOis,  liiiois,  lighois,  s.  m.,  monnaie 
en  usage  a  Liège  : 

xiiil.  s.  de  Urjois.  (Traduct.  du  xill*  s. 
d'une  ch.  de  1223,  Cart.  du  Val  St  Lambert, 
Richel.  I.  10176,  f«  7'.) 

Cent  mars  de  lighois.  (1290,  Cart.  du 
Val  St  Lambert,  n\rh^-\.  1    I0)7r,.  f"  18'. > 


LIE 

LIEGUEMENT,  VOir  LiGUEMENT. 

LiEis,  voir  Les. 

1.  LiEMEXT,  lyement,  loiement,  s.  m., 
lien,  ligature  : 

Les  declinanz  en  liemenz  amerrat  li  sire 
et  les  ovranz  IVUinie.(Psai(.  monast.  Corb., 
Richel,  1.  768,f°103r".lLat.,iiiohligaliones. 

Que  se  la  lune  est  loie  avec  Mercure  en 
loiemenl  de  refiart  ou  en  conjiinclion  et 
nmbedeus  regardent  au  degré  de  l'ascen- 
denl,  adonc  sera  l'amede  l'omme  entérine. 
(Hagins  le  juif,  Richel.  24276,  f»  72  v».) 
Mais  il  gnsta  lonr  tiftnens. 
{niai,  de  S.  Greg.,  ms.  Evreux,  f»  75''.) 

Ligamen,  Uement.  (Gloss.  de  Conches.) 

Et  doit  cellni  boys  esire  tellement  or- 
donné que  le  liemenl  qui  le  tient  puisse 
hausser  et  besscr.  (11.  DR  Granchi,  Trad. 
du  Gouv.  des  Princes  de  Gille  Colonne,  Ars. 
S062,  f  22o  r».} 

Acbe  nuyt  aux  femmes  grosses,  car  par 
sa  praut  force  elle  desrorapt  el  arrache  les 
lyemens  de  l'enfant  dont  il  estlyé.  {Legrant 
Herbier,  (°  5  r»,  Nyverd.) 

L'ache  derompt  et  arrache  les  lyemens  et 
retenacles  de  l'enfant  dont  il  est  retenu  et 
lyé  en  la  marris.  (Jard.  de  santé,  p.  33, 
impr.  la  Minerve.) 

Les  liemens  des  roches  de  marbre  en- 
taillez estoienl  de  cèdres  et  de  bois  rasil. 
(BouBGOiNG,  Bat.jud.,Vl,  16,  éd.  1S30.) 

Liement  a  l'entour.  (R.  Est.,  Thés., 
Obligatio.) 

Liement,  c'est  ligature  par  lien.  Il 
sipnifie  aussi  simplement  serrement,  union, 
adhérence,  coagmentatio.  A'osi  disent  les 
mariniers,  que  le  revers  du  gouvernail 
estant  bien  espais  espart  le  liement  de 
l'eaue  et  erre  de  la  mer.  (NicoT,  Thresor.)   i 

—  Action  de  lier  :  i 

Du  liemenl  de  Nostre  Seigneur  et  de  sa 

condempnation  devant  Cayphas.  (Le  Miroir 

historial,  Maz.  557,  f"  73  r°.) 

2.  LIEMENT,  voir  LiEEMENT. 

LiENART,  S.  m.,  celui  qui  paie  les  gages  : 

Que  des  wages  sui  îifnart. 
iCongié  Bande  Fa.iloul,  V6i,  Méon.  Fabl..  1,  127.) 

LiENEQUiN,  voir  Leauquin. 

LiENiER,  voir  Lanier. 

LIENS,  voir  Laiens. 

LiENSE,  voir  Liance. 

MEGR,  lieour,tieeur,Ueur,loieor,&.  m., 
celui  qui  lie  en  général  : 

Alein  le  lieour  dou  fein.  (1304,  Legsdu 
Test,  de  .felian  II,  Morice,  Pr.  de  VU.  de 
Bret.,  1,  il96.) 

Les  Heurs  de  foin  pour  lier  un  millier  de 
foin,  trois  sols.  (1350,  Ord.,  Il,  374.) 

Jacques  le  Lieeur.  (Acie  de  1334,  Cabinet 
de  M.  du  Cbastelier,  au  Kernnz.) 

Ung  Heur  de  chardons.  (Fauui,  llhet., 
fo69v,  éd.  1521.) 

—  Ouvrier  emballeur  : 

Ke  nus  loieres  de  dras  "ne  loie  dras  par 
nuit.  (1280,  Iteg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer 
AB  XVIII,  16,  n»4Sl.) 

Les  lieurs  de  draps.  {Pièce  du  xiV  s., 
ap.  A.  Thierry,  Tiers  FJat,  IV,  188> 


LIE 

—  Celui  qui  liait,  qui  joignait,  qui 
cousait  ensemble  les  feuilles  des  manus- 
crits, relieur  : 

Lieeurs,  lieurs  de  livres.  {Voc.  des  mé- 
tiers, ap.  Géraud,  Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

—  Lieur  d'aiguillette,  celui  qui  noue 
l'aiguillette  : 

Lieurs  d'esguillettes.  (Bon.,  Démon., 
f  208  r»,  éd.  1382.) 

—  Fém.,  lieresse,  lierresse,  celle  qui  lie; 

Ligatrix,  iieresse.  (Gloss.  de  Salins.) 

Ligatrix,  cis,  lierresse.  (Voc.  lat.-fr., 
1487.) 

Bessin,  lieu,  lion,  celui  qui  lie  les  gerbes. 

LIEPPE,  S.   f.  ? 

Mais  li  dus  de  Bonrpongne  se  vot  tondis  garder, 
Car  lui  li  lieppe  lent,  petit  le  fait  plorer. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  1881,  Cliron.  belg.) 

1,  LIEU,  Hier,  s.  m.,  syn.  de  liois,  pierre 
blanche  : 

Cinquante  tours  i  ot  de  marbre  el  de  Hier. 
(Chans.  d'Anlioehe,  VI,   t.  266,  P.  Paris. 1 

2.  LIER,  loyer,  v.  a.,  nouer  l'aiguillette 
à  quelqu'un  : 

Pour  ce  que  il  estoit  voix  et  commune 
renommée  que  Bernart  de  la  Tapie  avoil 
ensorcelé  et  lié  Guillaume  Fors  et  sa 
femme,  tellement  que  icellui  Fors  ne 
povoit  avoir  compaignie  avec  sa  dilte 
femme.  (1408,  Arch.  JJ  162,  pièce  240.) 

—  Relier  : 

Pour  avoir  loyé  et  abillié  le  dit  livre  par 
dehors.  (Compt.  de  1430-51,  Arch.  mun. 
Douai.) 

LIBRE,  S.,  p.-ê.  faute  pour  litre,  bande 
noire  tendue  au  dedans  ou  au  dehors  de 
l'église  et  portant  des  armoiries  : 

Hardi  le  Roux  en  son  vivant  chevalier, 
père  du  suppliant,  ala  de  vie  a  trespasse- 
ment,et  fu  ensepulturé  en  l'église  de  Cour- 
ron,  en  laquelle  le  suppliant  fist  faire  Ii'ere 
et  paindre  ses  armes  allentour  d'icelles. 
comme  il  est  de  coustume  de  faire  en  tel 
cas.  (1466,  Arch.  JJ  194,  pièce  237.) 

LIERNE,  s.  î 

Aucuns  y  usent  (aux  voûtes  des  églises) 
de  (ternes,  formerets  et  tiercerons.  (De- 
LORME,  Archil.,  IV,  8,  éd.  1568.) 

Clefs  ou  s'assemblent  les  tiercerons  et 
liernes.  (In.,  ib.,  p.  110.) 

LIERRE,  lierres,  cas  suj.,  voir  Larron. 

1.  LIESSE,  voir  Lice. 

2.  LIESSE,  voir  Leece. 

LIESSETE,  voir  LiCETE. 

LiEST,  voir  Lest. 
liestage,  voir  Lestage. 

LiETESTE,  lyteste,s.  m.,  ruban  de  tête, 
lien  de  tête  : 

Et  a  ses  femmes  leur  partagea  (Marie 
Sluart)  ce  qui  liiy  pouvoit  encore  rester  de 
bagues,  de  carquans,  de  lytestes  et  accous- 
tremens.  (Brant.,  des  Dames,  VU,  428, 
Lalanne.) 


\  \ 


LIE 

i.iETEOii.  S.  III.,  rubaiiier  : 
Bnuiliiin    !.■  lieleur.    (1304,    7Vow.    au^i 
dàt.  des  C.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f"  20.) 

biETRu,  voir  Letril. 

1.  LiETTE,  S.  {.,  cboix  : 

Auxi  quant  plusour  gens  en  la  ville 
hoQt  eflei  d'office  et  auconnes  foi  plusour 
foi,  sont  nmhez  et  chanjiié,  si  se  trovallient 
Miicons  de  miner  loiir  offi(-e  plus  dilipente- 
mant  et  honorablement  en  pensant  que  in 
certain  ternie  le  faut  partir  de  Unir  oflice 
et  reposa,  et  non  pas  certill'ié  quant  plus 
avant  lei  porront  estre  esliet,  et  que  auxi 
profeitable  chose  est  et.  honorable  quant 
plusour  pens  en  une  ville  bont  eslei  offl- 
ciour,  quar  l'on  en  baz  mellionr  liette,  et 
semble  adonque  a  plusour  que  ly  oflîciour 
non  tiegniont  pas  les  office  cornent  per 
beretage  et  chose  acustuniae,  por  cen  bont 
ordinei  concordablemant  que  dixorevant 
liquel  qui  seraz  esliet  a  estre  officier  en 
quel  office  que  cen  soit  de  office  de  ville 
et  per  auconne  fortune  il  reniant  en  son 
office  per  trois  anz  continuelmant  sepant. 
(1413,  Arcb.  Fribour;;,  l"  Coll.  des  lois, 
n°246,  f"'  72  v°  et  73  r».) 

Et  sont  exce[ita  en  ceste  présente  ordi- 
nauce  ci«!our  officionr  qui  s'ensoigonl  por 
cause  que  auconne  foi  lielle  si  convignia- 
blemant  et  profeitablemanl  non  se  trouve. 
(/6.) 

2.  LIETTE,  S.  f. ,  tout  ce  qui  sert  à  lier, 
cordon,  ruban: 

Troys  paires  de  liettes  pour  lier  leurs 
cheveulx.  (1580,  Compte  de  tut.,  f»  67^ 
Barb.  de  Lescoet,  Arch.  Finist.) 

A  sesfemmes  leur  partagea  (Marie  Stuart) 
tout  ce  qui  luy  pouvoil  rester  de  bagues, 
de  carcans,  de  liettes  et  aceouslreniens. 
(Brant..  des  Dames,  111,  p.  142,  éd.  1666.) 
L'éd.  Lalanne,  VII,  428,  donne  lytestes. 

Dans  l'Ouest,  et  particuliôrenient  dans 
le  Finistère,  lietle  désigne  encore  un  ruban 
étroit  de  fil  on  de  coton.  Dans  les  Côtes- 
du-Nord,  canton  de  Matignon,  il  est 
synonyme  d'osier. 

3.  LIETTE,  voir  Laietk. 

LIEU,  liu,leu,  lue,  lu,  lou,  luef,  luee,  leou, 
s.  m.,  mot  conservé. 
.  —  Locutions  : 

—  Lieu  de  pavillon,  tente  : 

Espandid  nue  en  leu  de  paveillun,  e  fu 
que  il  luisist  par  nuit.  {Liv.  des  l's.,  Cam- 
bridge, civ,  39,  Michel.)  Lat.,  in  tentorium. 

—  Lieu  d'engendreure,  la  matrice  : 

En  tei  sui  dejetez  del  leu  d'engendreure, 
del  ventre  ma  merre  li  mieus  Deus  lu  les. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xxi,  10,  Michel.) 
Lat.,  ex  vulva. 

—  Derrain  lieu  de  mer,  l'extrémité  des 
mers  : 

Se  je  prendrai  mes  pennes  en  la  jurnee, 
maindrai  el  derrein  liu  de  mer.  (Liv.  des 
Ps.,  Cambriilge,  CXXXVIII,  10,  Michel.) 
Lat.,  in  uovissimo  maris. 

—  Fig.,/fxace,  rang: 

Qae  Des,  por  sa  pie  douçor, 
Nos  tramete  itlel  pastor 
Que  son  lue  poisse  maintenir 
E  seit  (lignes  de  lî  servir. 
(Vie  du  pape  Gri-!/.,  p.    KM),   Lnznri-lic.) 


LIE 

—  En  lieu  de,  el  lieu  de,  k  la  place  de  : 

Seiez  es  lius  Olivier  et  Uollanl. 

(liol.,  30J6,  Millier.) 
C'an  autre  homme  ferai  couchier 
lia  lu  (Je  moi  o  ma  moillier. 

Ulhis,  Ars.  3312,  f  V.) 
En  liett  de  fable  vos  dirai 
Un  voir,  ensi  k'oi  dire  ai. 
(La  Vescie  a  preslre,  Montaiglon  et  Ravnaud, 
Fail.,  III,  106.) 

Li  empereres  envoia  l'arcevesque  de 
Capes  por  esposer  la  danioisele  el  lue  del 
empereor.  (Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxxii,  20, 
ilist.  des  crois.) 

Et  fist  amener  une  asnesse,  et  le  fist 
monter  de  devant  derrière,  et  li  faisoil 
tenir  la  coe  en  la  main  en  hiec  de  frein. 
{Ib  ,  xxiil,  14.) 

En  luef  de  serment.  (10  mai  1382,  Letl. 
du  sire  de  Valangin,  Neuch.'itel,  Arch.  du 
Locle.) 

En  leouz  de  sairement.  (3  mai  139.Ï, 
Lelt.  de  Mahaut,  dame  de  Valangin,  Neu- 
cliâtel,  Arch.  du  Locle,  n»  4.) 

—  Lieu  de  ban,  plaid  devant  maire  et 
écbevins  : 

Li  sires  Pieres  prist  ban  sus  tout  seu  que 
li  est  délivré  par  droit  en  plait  [larmey  la 
semonce  qu'il  fist  en  lou  de  bans  a  Mcz. 
(1384,  Arcb.  muu.  Metz,  carton  934.) 

Parmey  la  semonce  qu'il  fist  en  leu  de 
bans.  (1384,  Coll.  olim  Emery,  carton  97.) 

Ledit  Dediet  en  ait  tant  desmonnez  per 
voie  de  droit  Jehenne,  fille  CoUairt  Ilenluetz 
que  fuit  et  pourcewet  son  marrit  se  def- 
fendre  la  voulloit,  et  Collairt,  frère  ladite 
.lebenue,  qu'il  les  oit  a  une  journée  en  leu 
lie  ban  au  ban  de  Gorse,  au  lieu  d'Airs. 
(1814,  Ariïb.  mun.  Metz,  carton  93S.) 

—  Terre  de  lieu,  terre  acensée  par  con- 
trabout  : 

Tous  manoirs  cottiers  qui  d'ancienneté 
ont  esté  ou  sont  amazez,  faisans  front  sur 
rue  et  flegard  et  tout  ce  qui  est  cependant 
ausdits  manoirs  ;  comme  baillé  par  un 
même  cens,  par  forme  de  contrabout{que 
l'on  dit  terre  de  lieu),  sont  indivisibles  et 
non  partables  et  succèdent  a  l'ainé  fils. 
(Coût,  de  llesdin,  Nouv.  Coût,  gi'n.,  1,341.) 

—  Aller  de  heu,  aller  d'une  traite  : 
Nous  vous  supplions  de  faire  l'ordon- 
nance pour  le  Courier  que  nous  dépêchons 
qui  doit  aller  de  lieu  jusques  a  la  frontière 
d'Espagne.  (Mèm.  de  Uelliévre  et  de  Sillery 
p.  69,  la  Haye  1696.) 

—  ttett,fig.,  estime, considération;  avoir 
lieu,  être  en  estime,  dominer  ; 

Malvais  ert  dont  lonr  liru.r. 
(GiLLON  i.E  MuisiT,  l'oi's.,  I,  291,  Kcrv.) 
Adont  n'aront  nul  lieu. 

(Id.,  ik..  I,  ."iSS.) 
Lieu  n'i  doient  avoir. 

(ID.,  ib.,  I,  3.38. ) 
Rien  sai  que  li  viiir  dire  toudis  si?n  lii'u  n'a  mie. 
(In.,  ib.,  II,  m.) 

LiEUEE,  loee,  louée,  hiee,  loueie,  louvee, 
loiee,  liuee,leuiee,liwee,  léguée,  s.  t.,  l'espace 
d'une  lieue  : 

Li  ost  vont  aprochant  de  Sarrazine  gent  : 
Plus  d'une  grant  liuee  dure  li  frons  devant. 

(J.  Bon.,  Sax.,  clxxtiu,  Michel.) 


LIE  777 

No  l'iist  a  terre  d'une  to/ee  grant. 

{Raoul  de  Cambrai.  2111,  A.   T.) 
('ne  îoire  î  a  de  plaigne. 
(F.trocleel  l'olin.,  Ilichel.  3".';,  f°  418.) 
A  aprochiel  le  roi  une  loueie. 
(Maccab.,  107,  Sten.ïel,  lUvista  di  fllologia 
romnnza,  1875,  p.  85.) 

De  due  veriieit  savoit 

Que  ville  ne  chaste!  n'avoit 

A  .\\\.  lues  en  tôt  sans. 

(Dolop.,  8617,  Bibl.  elz.) 
N'est  pas  lonc  demi  louée. 

(.f.Alreprrill.,  Itichel.   21G8,  f»  9  v».) 
Li  sons  en  fn  ois  pins  de  demi  louvee. 

(Hast,  de  lluillon,  608i,  Scheler.) 
Cil  dou  hruelet  furent  tôt  coi  estant 
Tant  com  fui  loins  une  louée  ijrant. 

(Iluon  de  Itord.,  1179,  A.  P.) 

Quant  il  furent  al(!  arier  une  louée. 

En   .1.  moult  riche  honrc,  près  d'une   large  pree. 

Se  hébergent  la  nuit. 

(Doon  de  Maience,  6108,  A.  P.) 
Si  com  puis  ne  pont  l'en  oir 
Que  nul  venist  (l'une  leuiee 
Vers  la  bone  qu'il  ont  ficbiee. 
^Pea.n  Gatiheau,  Vie  de  s.  Martin,  p.  18,  Bour- 
rasse.) 

Car  chiS  le  mont  de  Thir,  qui  tant  a  renommée, 
Ne  me  fou  eslongier  de  ciii  demi  louvee. 

(B.  de  Seb..  xii,  290,  Bocca.) 
Et  sont  pies  de  Feson  a  demi  liuee. 
(Vœux  du  Paon,   ms.  Brux.  11191,  f»  6  v°.) 

E  dona  bi  .i.  léguée  de  terra  contre  soleil 
levant.  (Chron.    de   Turpin,    liicbel.  5714, 
54%  Auracher.) 

E  hi  donna   .n.  léguées   lU:  terra.    (Ib., 
f°  55''.  ) 

Che  fu  li  plus  beanz  bois...  qui  fnistcn  e.eniliwee. 
(Jf.h.  des  Preis,  Cesie  de  Liège,  ll,2U.i,  Scheler, 
Glos!..  philol.) 

Qui  ot  proprement  plus  d'une  grande  tieuee. 
(Geste  des  dues  de  Bourg.,  (!289,  Chron.  belg.) 

—  Le  temps  que  l'on  emploie  à  parcou- 
rir une  lieue  : 

D'une  liuee  ne  dit  ne  o  ne  non. 

Otaoul  de  Cambrai,  6765,  A.  T.) 

Pasmee  chiet  une  liuee, 
Ongues  d'ilec  ne  fu  levée. 

(Perceval,  ms.  Montp.  H  219,  f»  97=.) 

Oucquea  no  conforta  la  gont  crestienee 
En  la  grant  tour  Calahro  ne  heure  nO  lieiiee. 
(Cher,  au  cygne,  20123,  lieill.) 

Quant  la  dame  ol  ce  mot,  a  le  lierre  s'estent, 
En  plus  d'une  lieuee  n'en  leva  nulement. 

(Ib.,  28389.) 

Do  ses  bras  li  uns  l'autre  lie, 
El  en  baisier  chascuns  s'oublie  : 
El  baisier  a  une  loee 
Qu'il  font  a  une  reposée. 
(Flaire  cl  Blance/l.,  1°  vers.,  2159,  du  MérU.) 

N'aurunt  suceurs  ne  aie  dedenz  Iredze  luees. 
(Joiin.  E-INTOSME,  Chron.,  419,  Michel,  I).  de 
Norm.,  l.  III.) 

D'une  grande  loee  n'ala  .1.  mot  sonaul. 
(Quai,  fila  Aijm.,  p.  -il,  Tarbé.) 

Asses  1  sissenl  longement, 

Et  furent  serv  i  ricenienl  : 

Une  loee  après  riiangier 

Li  lit  sont  prest,  si  vont  coacier. 

(Dolop.,  1087,  r-bl.  elz.) 


778 


LIE 


LIE 


LIE 


l  ne  itrant  tofr 
El  demie  a  dorée 
La  joie  de  moi  et  de  li, 
Aini  qu'ele  fnst  fioee. 

(Itom.flpasl.,  BarUch,  11,  il, 43.) 

Lor  font  li  baroD  tel  risoe 
Qoi  bien  dara  ane  lut'^. 
iOlhirin,  ms.  Oiford,  Bodl.,  Halton  ItlO, 

1°  64  T».) 

D'nae  moalt  grant  lover  ne  dit  ne  o  ne  non. 
(Mançisi'Aîgrem.,  ms.  Monlp.  H  217,  f»  167''.) 
Ookes  mot  ne  parla  en  bien  demi  loitet. 
(B.  de  Set.,  \ïi,  818,  Bocca.) 

—  Banlieue,  une  liene  à  la  ronde  : 

Cil  del  Mans  od  lui  se  teneient, 
D'avaDcier  le  s'entremeteient, 
E  li  home  de  la  loee 
Eiteieol  tnit  a  sa  criée. 

(Wace,  fion,  3'  p.,  9785,  Andresen.) 

LiEUETE,  -  ette,  Huete,  loete,  louete,  etc., 
s.  f.,  petite  lieue  : 

A  .11.  liueles  molt  près  erent  d'enqni. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f  51''.) 

A  .n.  liueles  de  Bordelcs  la  cit. 

(/».,  ms.  Montp.,  f°  IS*".) 

A  dens  liueles  par  deles  Tierrepont 
.\riesta  l'est  l'erapereor  Kallon. 

(B.4IMB.,  Ogier,  9860,  Barrois  ) 

A  dens  lieaeles  de  deles  Pierrepont. 
(Ogier,   ms.  Dnrh.,  Bibl.  de  Cos.,  V,  il,  17, 
f«  113';  P.  Merer,  Rapporl.) 

De  sa  vile  ont  qnatrc  loeles 

Tresqa'a  Lisies  pelitetes. 
(G.  DE  S.  P.iiR,  il.  S.  ilichel.  3706,  Michel.) 

Mes  n'oî  aie  c'nne  liuele 
Par  le  trespas  d'nne  vilete. 

(Voie  de  Parad.,  Richel.  S3",  1°  87'.) 

Et  ansi  bien  com  g'iroie  hni 
Cne  liuele  et  demain  .il. 

(lai  dv  Conseil,  p.  110,  Michel.) 

A  .III.  lieueles  est  infers  le  pnanl. 

(Huon  de  Bord.,  70.15,  A.  P.) 
Je  suis  laDt  parforcé    de   travail    et  si 
rebouté   qu'on  ne  tireroit  point  de    rooy 
une  limette  de  chemin.  (Loris  XI,   JVottc, 
XXXI,  Jacob.) 

A  l'EscInse  a  dens  lieuelles  près. 
IGetle  det  dues  de  Hourg..  .Ï9.SI,  Chron.  beU'.) 

LIEUMAGE,  voir  LBUNAGE. 

LiEUR,  adj.,  terme  de  cuisine,  qui  sert 
à  (aire  dos  liaisons  : 

Sanimure.  Lieuse.  'La  Porte,  Epilli., 
éd.  157i.) 

LiEURE,  lyeure,  Hure,  loieure,  loyeure, 
loiure,  loyure,  lieuze,  s.  f.,  ligature,  lien, 
ruban  : 

(II)  desloiat  les  nouz  de  la  loiure  ki 
avoipnt  astraint  les  braz  de  l'innocent. 
(Dialog.  SI  Greg.,  p.  98,  Foerster.) 

Nus  ne  puet  quirier  scie  qui  soit  brisiee 
desus  la  dareniere  liure  eu  amont.  (E. 
BoiL.,  Liv.  des  mesl.,  1"  p.,  lxxx,  3,  Les- 
pinasse  et  Bonnardot.) 

Et  s'ariesterent  a  l'ourniier  et  ragierent 
a  forces  toutes  les  loiures  et  les  copperent 
jusqu'en  terre  cui  que  il  en  pesast.  (Chron. 
de  Rains,  c.  viii,  L.  Paris.) 

Ne  ne  paroist  pas  que  il  eust  nulle 
lieure  de  ners  ou  jointure  entre  l'espaule 
et  le  f^os  du  braz.  (Les  Mir.  S.  Loys,  Rec. 
des  Hist.,  XX,  172) 


Item,  dame  Marprite  de  Pieronne  .IT. 
couvrechies,  .il.  loiures.  (1301,  Cart.  de 
l'Abb.  de  Flirtes,  p.  £01,  Huulrœur.) 

Une  loyeure  d'estrain.  (13b7,  Reg.  du 
Chap.  de  S.  .1.  de  Jerus.,  Arcli.  .MM  28, 
('  61  r».) 

Lyeures  des  esmaux.  (1360,  Invent,  du 
duc  d'Anjou,  n»  428,  Laborde.) 

Un  gros  quoc  d'une  coquille  de  perle, 
dont  le  col  est  d'argent  doré,  et  a  lacrette 
et  le  confanon  de  guelles.  Et  a  le  ventre 
et  la  queue  liée  d'une  grelle  lieure  d'ar- 
cent  dorée  et  semée  de  petiz  grenaz.  (J6., 
u»  512.) 

tue  viez  chaudière  sanz  ance  et  sanz 
loieure.  (1389,  Jnvent.  du  chat,  de  Porte- 
Mars,  Arch.  adniin.  de  Reims,  t.  III, 
p.  737,  Doc.  inéd.) 

Et  loyerent  enlour  lors  testes  belles 
blances  loiiires  de  loille.  (Froiss.,  Chron., 
11,  492,  Kerv.) 

Lieure,  ligatura.  (Gioss.gn(i.-/a(.,  Richel. 
1.  7684.) 

J  ay  veu  faulcons  qui,  sans  getz  ueaultre 
lieure,  yessoient  et  entroient  avecquez 
nous.  (XT°  s..  Traité  de  faulconnerie, 
p.  38,  Martin-Dainault.) 

Querront  chable  et  loyeurez  de  cordes. 
(1404,  Marché,  Arch.  S.-et-M.,  H  98.) 

Icellui  Palloriez  d'un  coustel  coppa  les 
juilles  ou  lièvres,  dont  les  beufz  qui  ti- 
roient  a  la  charrette  estoient  liez.  (1444, 
Arch.  JJ  176,  pièce  220.) 

A  Henry, cordier,  pour  unelieuzede  corde 
pesant  .vi.  livres  pour  monter  les  grosses 
pierres  de  la  tour,  chacune  livre  .xv.  d.  t. 
(1463,  Compt.  de  Nerers,  CC  58,  f  36  r°, 
Arch.  mun.  Nevers.) 

A  Loys  le  cordier  pour  .VI.  Heures  a 
lyer  les  bastardeaulx.  (1477,  Comptes  des 
receveurs,  CC  68,  f  37  v»,  Arcb.  mun.  Ne- 
vers.) 

A  Anthoine  le  cordier  cinq  sols  tourn. 
pour  une  grosse  corde  a  faire  lieure  qu'il 
a  baillée  et  livrée  pour  servir  a  ladite 
ville  a  lier  des  solives,  planches  et  autres 
choses  quant  mestier  sera.  (1494,  Compt. 
de  Nevers,  CC  76,  f"  34  r»,  Arch.  mun. 
Nevers.) 

Qnans  hommes,  enfans,  qnanles  femmes 
I  .Se  feusseot  sentaes  des  lyeures 

An  préjudice  de  leurs  âmes. 
(Martial  de  Pab.,   Vig.  de  Charl.    VII,  H  II', 
I        éd.  1493.) 

La  lieure  des  ongles  avec  la  chair  est  en 
manière  de  cordes  qui  se  forment  des 
nerfz,  des  veynes  et  des  artères  qui  vien- 
nent jusques  au  bout  des  doiz  pour  leur 
donner  ayde  et  sentement.  (J.  ROUCHET, 
Triumphes  de  la  noble  Dame,  f»  44  r»,  éd. 
1536.) 

Puis  Ijfe  ledicl  canon  ainsi  qu'on  faict 
les  snulcisses.car  autant  de  plys  ou  lyeures 
que  tu  feras,  autant  de  bruit  fera  ledict 
canon.  (Bastim.  de  receptes,  f»  5  r»,  éd. 
1548.) 

—  Cercle  de  tonneau  : 

Une  dossiere,  quatre  loyeures  a  loyer 
vins.  (1389,  Invent,  de  Rich.  Picque,  p.  82, 
Bibliopb.  de  Reims.) 

—  Liaison,  terme  de  cuisine  : 

Des  espices  et  Heures  mises  en  potages 
l'en  ne  doit  riens  couler.  (Ménagier,  II, 
S7,  Biblioph.  fr.) 


—  Largeur  d'un  fagot  ;"i  l'endroit  du 
lieu  : 

Les  grands  fagots  devront  avoir  du 
loyure  huit  paulmes,  de  cloyure  et  en 
chascun  d'eux  lanchars  de  sept  pieds  da 
long  et  esconuiers  ainsi  qu'il  appartient. 
(Cout.  de  Hainaut,  Coût,  gén.,  I,  814,  éd. 
1604.) 

Que  lesdits  petits  fagots  ayent  sept 
paumes  de  loyures,  et  cloyures  de  deux 
piedz  et  demy  de  long.  iCout.  de  Hayn., 
CV,  Nouv.  Cout.  gén.,  Il,  35.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  lieure,  longue 
branche  qui  sert  à  lier  les  haies.  Bessin, 
lieure.  corde  qui  sert  à  retenir  la  charge 
d'une  charrette  à  gerbes.  Côtes-du-Nord, 
canton  de  Matignon,  (iure,  pièce  de  char- 
pente composée  de  deux  arbalétriers  et 
d'un  entrait.  Namurois,  loiure,  jarretière. 
Rouchi,  loiure,  lien.  Fr. -Comté,  Sauget, 
laiure. 

LiEUTENANCiE  ,  Ueulenanckie ,  s.  f., 
qualité  de  lieutenant,  lieutenance  : 

Et  ne  voulons  que  des  dictes  lieutennn- 
des  ceulx  qui  ont  esté  noz  lieuxtenans... 
usent  ou  exploictent  d'oresnavant.  (1372, 
Ord.,  V,  594.) 

LIEUTENANDERIE,    S.     f.,      qualité     dd 

lieutenant  : 

Office  de  lieulenanderie.  (1388,  Ord.,  xil, 
162.) 

LiEUTENANDisE,  S.  f.,  fonction  de 
lieutenant  : 

L'on  pourra  adviser  de  gaignier  le  duc 
de  Zas,  electeur,par  quelque  bon  moyen.. ., 
soit  par  ladicte  lieulenandise  de  l'empire, 
assentement  de  quelque  traicté  de  ma- 
riage et  auUrenienl.  (3  fév.  1518,  Mém.  et 
instr.  d  J.  de  Marnix,  -N'écoc.  entre  la  Fr. 
et  l'Autr.,  II,  197,  Doc.  inéd.) 

LiEUTRiN,  voir  Letrin. 

LiEUAVis,  adj.  ? 

Tout  consenti  li  mauvais  rois  Francis 
Karles  Martiaus,  ki  en  fu  trop  lieuwis. 
Por  le  trésor  ke  li  dona  Hervis 
Li  dona  femme  si  haute  et  de  tel  pris 
Que  che  ne  fu  mie  endroit  ses  amis 
Dont  puis  l'en  ot  alevé  en  haut  pris. 
(Les  Loher.,  Uichel.  4988,  f"  171  v».) 

1.  LiEtrx,  adj.,  plein  de  lie  : 
Fœculentus.  Plein   de  lie,  lieux.  {Trium 

ling.  Dict.,  éd.  1604.) 

2.  LIEUX,  adj.,  joyeux  : 

.Moult  lieux  et  moult  joyeux  estoit  leurs 
liostels  et  moult  renommes  partout. 
(Froiss.,  Chron.,  VII,  257,  Kerv.) 

Cf  Lié. 

LIEUZE,  voir  LIK0RE. 

LiEVART,  S.  m.,  quart  d'un  arpent  : 
La  seconde  partie   contient  uug   arpent 
et  unp  lievart,    qui    est   la  quarte   partie 
d'un  arpent  de   pré.   (1471,   Arch,  JJ  197, 
pièce  159.) 

1.  LiEVE, /«ce,  s.  f.,  levée,  impôt: 
Se  li  prodommes  de  la  ville  veulent  faire 
lesve  en  commun,  li  douze  la  peuvenl  laire 
et  lesver  sans achoison. (1242.  Charte d'affr. 


LIE 


LIG 


LIG 


77!) 


df  Monthicon,    ap.   Allier,  Ane.  Bourh.,  I, 
404.) 

Pour  la  lieve  de  la  somme  de  5  a  600 
livres  qui  n  esté  imposée  sur  eiilx  (IS68, 
JRemontr.  di's  cathol.  d'issoudun,  Arcli. 
iriun.  Issoudun.) 

—  Livre  contenant  l'état  des  liiens  d'une 
abbaye  :  Dans  les  grandes  lièves  se  trouve 
la  déclaration  des  menses,  soit  abbatiale, 
soit  commune,  soit  distraite  pour  subve- 
nir à  l'entretien  des  bâtiments  et  des  nou- 
velles constructions  ;  d'autres  précisent 
]a  recelte  en  espèces  ou  en  nature.  Telle 
liéce  détaille  les  petites  rentes,  telle  autre 
la  mense  ordinaire,  celles-ci  le  revenu 
temporel  en  numéraire  ou  en  prestations 
et  celles-là  les  menses  auxquelles  chaque 
revenu  est  attaché.  Parmi  les  petites 
liéves,  les  unes  résument  les  grandes  ; 
les  autres  spécifient,  avec  les  offices  claus- 
traux ou  non  claustraux,  les  rentes  insé- 
parables de  chaque  office.  Les  liéves  qui 
subsistent  encore  dans  la  bibliothèque  de 
la  ville  de  Saint-Denis  sont  en  trois  vo- 
lumes in-folio:  le  premier,  daté  de  1072, 
donne  l'état  de  la  mense  conventuelle  ; 
le  second  détaille  les  biens  abandonnés 
par  suite  de  la  transaction  signée  en  1672 
avec  le  cardinal  de  Retz,  les  fondations 
laites  par  les  rois  dans  la  basilique  de- 
puis les  commendes,  et  enfin  les  nou- 
velles acquisitions  ;  le  troisième,  daté 
de  1777  et  s'arrêtant  à  l'année  1790,  spé- 
cifie les  appartenances  des  quatorze  ofTi- 
Ciers  claustraux  on  terres  et  en  revenus. 
(JI""  F.  d'Ayzac,  Hist.de  l'Abb.  deS.-Denis, 
1,303.) 

Je  vous  envoyé  le  double  de  la  lieve  des 
recongnoissances  de  la  dicte  chappelle,  et 
fluand  vous  viendrez  ou  envoyerez  de  par 
oeça,  je  vous  feray  montrer  les  originaulx. 
(F.  DE  LOHU.,  Mém.,  p.  170,  Michaud.) 

Kt  jusqu'au  xviii"  siècle  : 

Ledit  receveur  percevra  les  rentes  qui 
nous  sont  dues  sur  différents  héritages..., 
et  en  dressera  une  nouvelle  lieve  ou  ma- 
nuel contenant  les  noms  des  héritages 
avec  leurs  confins,  les  noms  des  délen- 
teurs, les  paiements  et  les  mulalions  qui 
pourront  survenir.  (1780,  Ste-Croix,  Arch. 
Vienne.) 

2.  LIEVE,  levé,  adj.  ;  porte  lieve,  porte 
qui  se  lève  : 

Ascuns  nosaunces  neqaedent  sounl  tcr- 
minables  en  counles  par  viscountes  et 
Bemy  par  assise  si  corne  de  encres  de 
curtilage  sur  comune  ou  de  wayour  ou 
de  enbenner  a  bestes  ou  de  porte  levé,  ou 
faude  ou  de  vacherie  ou  molyn  venlresse 
ou  fumer  ou  bercheric.  (Britton,  des  Loix 
d'Anglet.,  f"  109  v»,  ap.  Sle-Pal.) 

Porte  lieve  pour  ung  puch.  (  1509,  Béthune, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

LIEVEMENT,  VOir  LeVEMENT. 

LiEVEURE,  voir  Lbveuhe. 

LiEVRADE,  s.  f.,  mesupe  de  terre,  le 
quart  d'un  arpent  : 
La  quatrième  pièce  contient  trois  mail- 


hiercs  et  une  lievradc  de  pré.  (1471,  Arch. 
JJ  197,  pièce  159.) 

Cf.    LiEVART. 

LiEVREPOis,  S.  m.,  sorte  de  petit  pois- 
son : 

Et  des  menus  poissons,  si  come  de 
mules,  d'anons,  de  lievrepois,  li  chens, 
.II.  den.  de  tonliu.  (Décl.  des  droits  de  tra- 
vers perçus  à  Amiens,  ap.  A.  Thierry,  Jtfo- 
numents  du  Tiers  Etal,  I,  86.) 

MEVRIERE,  voir  LEVRIERE. 

MEZ,  voir  Liois. 

1  iFEcop,  livecop,  s.  m.  ? 

F,t  si  doit  doner  a  ses  compaignons  jus- 
ques  a  .0.  s.  de  parisis  et  ne  plus  ne  mains 
ne  autre  buverage,  ne  autre  maignerie, 
ne  lifecop  ne  bonté  il  ne  doit  doner.  (1280, 
Arch.  S.-Omer,  cxLili,  10.)  Var.,  liveeop. 

LIFFEI.OFFE,  voir  LiFRELOFRE. 
I.IFFRELOFRE,  VOir  LiFRELOFRE. 
LIFLOF,  voir  LiFRELOFRE. 

LIFRELOFRE, !i/7're(o/'re,  lifreloffre,  liffe- 
loffe,  liflof,  s,  m.,  terme  d'injure  ou  de 
mépris  appliqué  tout  d'abord  aux  .Suisses 
et  aux  Allemands,  puis,  par  extension, 
aux  philosophes  : 

l'ni;  farseur  ou  une  lifreloffe. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f  lOT".) 

Entre  aultres  vindrent  et  arrivèrent  aus- 
dits  vivres  plusieurs  lifrelofres,  Calabriens 
et  Suisses,  qui  avoient  telle  raige  de  faim 
aux  dents  qu'ils  preuoient  fromages  sans 
peler,  et  mordoient  a  niesme.  (J.  de 
Troyes,  Chron.  scand.,  p.  80.) 

A  quelle  métamorphose  est  ceste  cy  : 
de  notaire  de  ville,  vous  estes  devenu 
liffrelofre.  .le  dy  philosophe  champpstre. 
{Colloque  de  l'Origine  et  naturel  des  femmes.) 

Bruslant  une  grande  partie  du  ciel,  que 
les  philosophes  appellent  via  lactea,  et  les 
lifrelofres  nomment  le  chemin  Sainct  Jac- 
ques. (lUfl.,  I.  II,  c.  2,  éd.  1542.) 

Depuis  les  dernières  plnyes  tu  es  devenu 
grand  lifrelofre,  voire  diz  je,  philosophe. 
(ID.,  1.  II,  c.  8,  éd.  1552.) 

.le  ne  suys  pas  de  ces  importuns  lifre- 
lofres, qui  par  force,  par  oultraige  et  vio- 
lence contraignent  les  lans  et  compagnons 
trinquer.  (Id.,  1.  III,  prol.,  éd.  1552.)  ' 

Les  soldats  du  camp  dudit  seigneur  ne 
demandoient  qu'a  frapper  dessus  les  liflof 
de  reistres.  (Cl.  Haton,  Mém.,  I,  295, 
Bourquelol.) 

Ces  messieurs  les  lifrelofres  ne  voulurent 
boire  autre  vin  que  du  vin  de  papier, 
tant  qu'on  en  put  trouver  du  hlanc  et 
clairet.  (G.  Bouchet,  Serees,  I,  49,  Royhet.) 

-  Baragouin  : 

Puisiiuc  tu  fais  si  bon  retonr 
De  ce  pais  des  Alemuignes, 
Pleia  (le  discord  et  de  destour, 
Plciu  de  guerres  et  de  montaigni^s, 
II  ne  fauU  |>as  que  tu  te  plaignes 
De  faire  le  présent  cl  l'oltre 
De  nous  envoyer,  si  lu  daignes. 
Quelque  epigramrae  en  lifrelofre. 
(I  I     Fontaine,  les  Huiss.  de  fonlaine,  p.  \1i, 
l'd.  15.Ï5.) 

LiGAGiON,  -  lion,  s.  f.,  action  de  lire 
obligation  : 


Fricacious  et  ligacions.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  Il,  10,  éd.  1495.) 

L'un  des  moyens  de  ligacion  est,  par  le- 
quel ils  (les  prêtres)  lient  véritablement 
les  penitens  du  devoir  de  satisfaction  par 
eulx  cnjoincte.  (J.  Bouchet,  la  noble 
Dame,  f<>90  v»,  éd.  lo36.) 

Ceste  ligation  ou  emprisonnement  de 
Satan.  (Postel,  Hist.  mem.,  f»  71  v»,  éd. 
155-3.) 

i.iGANCE,  liyeanr.e,  tigence,  lijance,  lie- 
geance,  legence,  lejance,  legiaunce,  lingance, 
leyance,  teyeuce,  s.  f.,  état  de  celui  qui  est 
lié  à  son  seigneur,  qui  lui  a  engagé  sa  foi  ; 
vassalité  hommage  lige,  l'obligation  de  cet 
hommage,  et,  selon  Raguean,  qualité  d'un 
fief  qu'on  tient  nuemcnt  et  sans  moyen 
d'un  seigneur,  en  raison  de  quoi  on  de- 
vient son  homme  lige  : 
De  son  fié  li  a  fait  lejancr. 

(Wace,  Itrtit.  148-25,  l,er.  de  l.incy.) 
De  son  fié  li  a  fet  lijance. 

(In.,  th.,  var.) 
Lijance  e  leallé  vus  dei. 

{Tristan,  II,  3S2,  Michel.) 
Fien  ne  dcmant  ne  eritage, 
Ligance,  feeuté  no  homage. 
(Ben.,  /).  de  Norm.,  II,  17-2-27,  Michel.) 
E  si  envers  mei  se  desleient 
Que  serrement  nul  ne  ligance 
Ne  homage  ne  covenance 
Ne  me  tienenl  ne  ne  me  gardent. 

(Id.,  ili..  M,  33129.) 
lî  al  viel  roi  sun  pcre  si  redeit  cnsemenl 
Ilumages  e  servises,  ligance  veraiemeiil. 
(Jordan  Faniosme,  Chron.,  278,  ap.  Michel    C. 
de  Norm.,  t.  III.) 

Ne  je  n'ai  aillors  ressort 
Sans  ma  ligence  brisier. 

(Thib.  IV,  Chans.,  p.  40,  Tarbé.) 
S'il  vainl,  il  aura  le  ligance 
Do  loi  le  roiamo  de  France. 

(Parton.,  2811,  Cr.ipelel.) 
En  son  liu  serai  vostre  amis, 
Et  vos  fera  mes  cors  ligance. 

(li.,  3616.) 
Et  ce  que  celui  Monsour  Hervé  de  Léon 
avoit  en  Kaerguisin  et  Elhersay,  en  crois- 
sance de  la  ligence  que  celui  Eon  avoit  eu 
jadis  del  dist  père  Monsour  Hervé  de 
Léon.  (1292,  Sent,  arbitr.,  Morice,  Pr.  de l'H. 
de  Brel.,\,  1100.) 

Tenoit  (lu  roy  a  foy  et  a  ligence.  (1314, 
Arch.  JJ  52,  f»  40  v.) 

Sur  la  foi  et  tigeance  qe  vous  nous  de- 
vez. (8  janv.  1374,  Mand.  d'Edw.  III,  Del- 
pit,  Doc.  fr.  en  Anglet  ) 

Toutz  parties  deius  la  liegeance  d'Engle- 
terre  eient  et  enjoient  mesmes  les  béné- 
fices d'avoir  et  porter  héritages  (leins  ladit 
liegeance  come  les  autres  heriters  avantdiz 
en  l(!mps  aveigner.  {Stal.  d'Edouard  III, 
an  XXV,  impr.  goth.,  Bihl.  Louvre.) 

II  n'ol  que  simple  oboissance 
Sanz  ligence  et  s.-mz  sere(nenl. 
{Le  Libvre  du  bon  Jehan,  '27.Ï7,  Charricre.) 
Et  ne  se  doivent    partir  de   ladicle   li- 
gence sans  le  congié  leur  seignour.  {Cousl. 
d'Anjou  et  du  Maine,  IV,  179,  Beautemps- 
Beaupré.) 

Pource  ne  luy  fais  point  de  hommage 
De  service  ne  de  ligence. 
(J.  Meschinot,  Lunellei  des  princes,  f  24  y",  éd. 
1193.) 


780 


LIG 


Llfx 


LIG 


Qoennt  licence 
D'aller  teoir  le  Ires  pl.iissnl  estre 
Oo  le  Toslre  fait  résidence, 
Ponr  TOUS  faire  honneur  et  legeace. 
(i.  Meschisot,  à  Chaitellain,  ap.   Kcrv.,  Œar.  df 
Chaslfll.,  VII,  \Si.) 

—  On  trouve  au  pluriel,  pour  désigner 
les  actes  d'bomniage,  ou  les  terres  sou- 
mises à  rboinmage  : 

A  lui  voil  que  faci'z  ligancfs 
E  celés  fermes  olreiances 
Cum  home  deivent  a  seignor  faire. 
(Bes.,  D.  de  Sorm.,  Il,  il,  155,  Michel.) 
Et  mandèrent  les  deux  Irectours, 
De  par  le  roy,  a  noz  seignours 
Qu'ilz  rensissenl  faire  ligenccs^ 
Iloma^'es  et  oboissances 
k  nostre  duc  comme  iU  deToint. 
iLe  Liirre  du  bon  Jehan,  1397,  Charrière.) 

Délivreront  audit  roy  d'.Angleterre  et  a 
tous  ses  boirs  et  successeurs  et  transpor- 
teront en  eux  toutes  les  honneurs,  hom- 
niapes,  obediances,  ligeances,  vassaulx, 
fies,  services.  (Gr.  Cron.  de  Fr.,  Fais  du 
bon  roi  Jehan,  cxxiv,  P.  Paris.) 

Congnois  et  confesse  tenir  de  ligance  de 
monseignour  du  Pont  toutes  les  terres. 
(26  av.  1389,  bar.  du  Pont,  Coatdero,  Arcb. 
Finist.) 

Cf.  LUNXE. 

LiGATiF,  adj.,  (ini  sert  à  lier  ; 

L'autre  (conjonction  des  os)  est  Ugative 
(J.  Raoul,  Fleurs  du  grand  Guydon,  p.  103, 
éd.  1349.) 

LIGATURE,  s.  f.,  reliure  : 

M'estant  ce  petit  libvre  tombé  en  main, 
je  n'ay  volu  manquer  de  lui  faire  donner 
une  petite  ligature,  (xvi"  s.,  le  Sainct 
voyage  de  Jérusalem,  ms.  Valenciennes 
449,  Avis  au  lecteur.) 

1.  LIGE,  liège,  lyege,  linge,  adj.,  en  par- 
lant d'un  vassal,  qui  a  promis  à  son  sei- 
gnetir  toute  fidélité  contre  qui  que  ce  soit, 
sans  restriction  : 

Tu  es  sis  liges  hom. 

(Waciî,  Hou,  i'  p.,  3731,  Andreseu.) 
Est  rostre  liage  homme  et  ro  carnet  amis. 
(Quatre  fils  Aymnn,  ms.  Montp.   II  247,  f  189'.) 

Vers  lou  roi  Artu  cui  huem  ge  sui  liges. 
(Lancel.,  Richel.  73-i,  1»  2«.) 

Dame,  si  i  metesconselg,car  je  sui  voslre 
feme  lige.  {Chron.  de  Rains,  c.  xxvin, 
L.  Paris.) 

Quant  juges  fcf  semondre  un  home  por 
ses  dcfauz,  la  semonse  doit  estre  fêle  par 
ses  homes  liges,  trois  foiz,  et  par  tex  qu'il 
les  puissent  juger.  {De  jostice  et  de  plet,  11, 
3,  §5,  Rapetti.) 

Diverses  Jie^e»  et  subgitez  du  roy.  {Slat. 
de  Henri  V,  an  ii,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

Quant  a  purveance  de  remedye  pur  les 
lièges  et  subgites  du  roy  qui  se  sentent 
grevez.  {Ib.,  an  iv.) 

—  Par  extension  : 

Car  je  sui  vostre  liges  tous. 
(UcQ.    d'Amif.hs,    Art.    d'Amour,     ms.     Dresde 
Korl.,  !Ji\.i 

Car  je  suis  rostre  lige  loole 
A  tos  jors  niais. 

(ID.,  1».,  1987.) 


—  En  parlant  d'un  fief,  d'un  héritage, 
possédé  sous  la  charge  de  l'hommage 
lige: 

Dune  ne  toli  il  ^ormendie 

Qui  lige  esteil  de  la  corone  ? 

(Des.,  /).  de  Xorm.,  Il,  13380,  Michel.) 
Et  chose  nos  demande  que  nos  ne  poons  faire. 
Si  Tuet  de  noslre  terre  la  franchise  relraire 
Que  la  mère  Deu  tient  a  son  lige  doaire. 

(J.  BODKL,  Sa.r.,  sxxi,  Miclifl  ) 

Par  ensi  que  je  les  tiengne  de  lour  eu 
fief  et  en  cbaiseraent  lyege.  (Nov.  1263, 
Arcb.  Doubs  B  400.) 

Tient  et  adveue  a  tenir  en  fié  liège  et  au 
reddevoir  de  liège  estaige.  (4  juill.  1366, 
D.  d'OH.,  1.  A  114,  Arch.  Loiret.') 

Selon  la  cousfume  des  lieux  sont  les 
reliefz,  car  les  ungs  sont  liège,  et  les  autres 
,  demy  liège  ;  les  lièges  doivent  dix  livres 
i  de  relief,  le  demy  liège  doit  cent  soulz  de 
!  relief.  (Bout.,  Somme  rur-,  1«  n.,  f»  131\ 
j   éd.  1486.) 

—  Dans  un  sens  analogue  : 

1       Ai  ge  fait  lige  bornage.  (1228,  Arch.  Mos., 
Cbamb.  de  réun.) 

j       Hommage    linge.    (1400,    Denombr.    du 
baill.  de  Caux,  Arch.  P  303,  f»  48  v".) 

—  En  parlant  d'un  suzerain,  envers 
i|ui  l'on  est  tenu  par  l'hommage  lige: 

Plurent  Inr  filz,  Inr  frères,  lur  nevulz 
I  E  lar  amis  e  lur  liges  seignurs. 

(Bo/.,  2i20,  Mùller.) 

Vers  son  lige  seignor  ne  doit  nuls  faire  outrage. 
(J.  BoDEL,  Sttx.,  xxxvii,  Michel.) 

Que  Karles  an  vis  fier 

Est  Toslres  sires  liges. 

(Ren.  de  MoiUaub.,  p.  13,iMichelant.) 

Et  est  mes  liges  sires,  et  je  sui  ses  liges 
bons.  (MÉN.  DE  Relms,  349,  Wailly.) 

Comme  seigneur  souverain  et  liège. 
[Chron.  de  S.-Den.,  Richel.  2813,  f"  428\) 

—  Exempt  de  toute  redevance,  de  toute 
obligation  : 

11  doit  laissier  lesdictes  maisons  quittez 
et  lièges  de  toutes  débites.  (1368,  Reg,  du 
Chap.  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arcb.  MM  29, 
f  19  r».) 

Que  cil  de  dedens  seroient  apaisies  en- 
vers monsigneur  Charle,  quittes  et  licges, 
et  ne  perderoient  riens  dou  leur.  (Froiss., 
Chron.,  II,  149,  Luce.) 

—  Libre,  pur,  absolu,  entier,  propre: 
En  sa  bonne  et  lige  pooté  recognut  par 

devant   nous.   (1279,    Cart.   de  S.-Benoil, 
f''32  r",  Arcb.  Loiret.) 

Car  loDctens  aveit  uspié  (le  diable) 
Le  cors  d'un  escomeinié. 
Qui  morut  sanz  confession  ; 
S'en  ùbi  sa  lige  mansion. 
(Pean  Gatineau,  Vie  de  S.  Uartin,  p.  135,  Bour- 
rasse.) 

Vous  les  rares  certes  molt  bien  (les  deniers). 

Se  il  estoient  lige  mien. 

Si  les  aries  vous,  amis  dons. 

(Jacq.  d'Am.,  Arl.  ii'.tiB.,ms.  Dresde,  Kdrt.,  2172  ) 

—  En  parlant  de  personne,  synonyme 
de  franc  : 

.\in8i  que  le  roy  verluonj,  franc  et  liège. 
Il  s'en  alla  veoir  le  merreilleui  siège. 

(A.  «E  I.A  ViCKE,  le  Yergier  d'honneur.) 


Wallon,  lige,  syn.  de  quitte,  dans  la 
phrase  qmi'  et  lige. 

2.  LIGE,  s.  m.,  redevance  due  ponr  une 
terre  possédée  sous  la  charge  de  l'hom- 
mage lige  : 

Colart  de  Ligny  tient  desdis  religieux  a 
plain  lige  un  fief.  [Denombr.  du  baill. 
d'Amiens,  Arcb.  P  137,  f»  83  v.) 

Pierre  Leieup  tient  desdiz  religieu.x  un 
fief  a  demy  lige  contenant  son  manoir. 
{Ib.,  f"  83  r».) 

Par  ladite  coustume  loist  ausdits  sei- 
gneurs prendre  et  avoir  relief,  a  sçavoir, 
pour  chacun  fief  et  noble  tenemeut  tenu 
en  partie  dix  livres  parisis,  autant  d'ayile, 
et  cent  sols  parisis  de  cambellage,  toutes 
fois  que  le  cas  y  eschet  ;  de  chacun  fief 
tenu  en  demie  partie,  cent  sols  parisis  de 
relief,  autant  d'ayde,  et  cinquante  sols  pa- 
risis de  cambellage  ;  de  chacun  fief  tenu 
de  plein  lige,  trente  sols  parisis  de  relief, 
autant  d'ayde,  et  quinze  sols  parisis  de 
cambellage  :  et  de  chacun  fief  tenu  en 
demy  lige,  quinze  sols  parisis,  autant 
d'ayde,  et  sept  sols  six  deniers  parisis  de 
cambellage  :  et  de  chacun  fief  tenu  a  quart 
lige,  sept  sols  six  deniers  parisis,  autant 
d'ayde,  et  trois  sols  six  deniers  parisis  de 
cambellage.  {Coût,  de  Hesdtn,  12,  Coust. 
gén.  du  comté  d'Artois,  Arras  1679.) 

Sauf  toutesfois  que  pour  aucuns  fiefs 
et  nobles  tenemens  qui  souloient  estre 
tenus  du  comté  de  Pontbieu  est  deu  aux 
seigneurs,  dont  ils  sont  tenus,  pour  cha- 
cun fief  tenu  a  plein  lige,  soixante  sols 
parisis,  et  autant  d'ayde,  et  vingt  solg 
parisis  de  cambellage  :  'de  chacun  fief  tenu 
a_  demy  lige,  trente  sols  parisis,  autant 
d'ayde  et  le  tiers  de  cambellage.  (16.,  13J 

—  Ce  qui  appartient  sans  reserve,  en 
toute  propriété  : 

Ce  et  tous  li  biens  de  le  ville  doivent 
yestre  mis  au  lige  et  par  conséquent  li  dis 
canons.  (1423,  2»  Reg.  des  Consaux  de  Mons, 
t"  3,  Arch.  de  Mons.)  ; 

LIGE,  voir  LiGEÉ. 

LIGEANCE,  voir  LiGANCE. 

LiGEAUTÉ,  S.  f.,  obligation  de  l'hom- 
mage lige  :  . 

Et  transporteront  en  eulx  tous  les  hon- 
neurs et  regalites,  obedienses,  hommages, 
ligeautes,  vassaus,  fies.  (Froiss.,  Chron., 
VI,  40,  Luce.) 

S'il  est  vassal  de  plusieurs  conseigneurs 
a  cause  d'un  mesme  fief  il  n'est  homme 
lige  de  pas  un  separeement,  attendu  que 
la  ligeauté  ne  souffre  pas  de  division. 
(Bodin,  République,  I,  9,  éd.  1383.) 

LIGEÉ,   plus  anc.  ligeet,  lige,   ligié,   li- 
gieé,  liegei,  legeé,  s.  f.,  hommage  lige,  ser- 
vice d'homme  lige  : 
Quant  TUS  li  deveiz  fei,  hamage  et  ligeii 
(Garmer,     Vie    de   S.    Thom.,    Richel.    13513, 

P  31  ï°.) 
1,'emperere  se  drece  volant  lot  son  barné, 
{,e  chevalier  au  cisne  a  premiers  apelé  : 
Vasal,  vous  estes  sires  d'une  grant  daceé, 
Si  Toel  qu'en  cesle  cort  me  faciès  ligeé. 

(Enf.  God.,  Ilichel.  12558,  !"  28''.) 
Quant  il  lor  dit  qu'a  l'aueiiii 
Ont  fait  bornage  el  /igeé 
L'evesqne  va  lot  effreé. 
(fi.  DE  CoiMci,  mr.,  Richol.  21fi3,  r  It'',  el  ms. 
Brux.,  C  I6'\l 


LIG 


Lie. 


LIG 


78vC 


Gens  cors,  vostre  bom  a  vos  se  rent. 
Et  fait  boamage  et  seareté, 
Comme  bom  a  dame  a  liget'^ 
Par  seremeut. 
(WiLL.  Li  ViMERs,    Chans-,   Pool.    ms.  av.  1300, 
t.  Il,  p.  810,  Ars.) 

Ce  ferai  jurer  a  mes  rois 
C'omage  li  feront  maoois. 
Et  qae  mes  lils  a  lui  veora 
Et  qae  lii/eé  li  fera. 

(Parton.,  271",  Crapelel.) 

Guillaames  ses  fins  les  ainsnes 

l'u  d'EQgletiere  courounes, 

El  Kobiers  ot  la  duceé 

De  ftormeadie  en  ligeé. 
(MoDSK.,  Chron.,  ms.,  f  163,  ap.  Ste-Pal.) 
11  m'a  reconu  et  faite  ligié  et  fealtei  de- 
vant t02  homes  por  toz  les  liez  qu'il  et  sui 
ancessour  tinrent  de  moi  et  de  mes  ances- 
sours.  (1240,  Lell.  del'Ev.  de  Verdun,  U&t, 
Fiefs,  1,  l?""',  Arch.  .\leurthe.) 

Dovent  audit  Dux  de  liergoigne  faire 
faaiitee  et  legeé  de  ces  quastre  chastiaus. 
(1242,  Accord,  Pieuv.  de  l'ilist.  de  Bourg., 
t.  II,  p.  XV.) 

Je  sui  hom  liges  a  mon  signor  Thiebaut 
conte  de  Bar  après  la  liegei  le  conte  de 
Lucembourg  et  le  vesque  de  Mez.  (1263, 
Bar,  Fiefs,  1,  26,  Arch.  Jleurthe.) 

Leqael  blé  lidis  Jehans  tenoit  a  demie 
tigeê  de  monseigneur  le  conte  d'Artois. 
(1284,  Cart.  d'Auchy,  p.  288,  Betencourt.) 

Ch'est  chou  que  Pierres  de  Berle,  cheva- 
liers, tient  en  fief  a  ligeé  de  Mons.  d'Artois. 
(1290,  2'  Cartul.  d'Artois,  Arch.  mun. 
Lille.) 

Liquele  dime  je  tieng  en  fief  a  ligié  de 
Mons.  d'Artois.  (/6.) 

Mez  bonis  lièges  et  en  ma  legeé.  (Oi- 
selay,  vers  1295,  Coll.  de  Lorr.,  cccclv, 
81,  Uichel.) 

Que  li  devandiz  Bruns  est  devenuz  hom 
liges  a  mon  signor  et  mon  chier  cousin 
Thiebaut  conte  de  Bar  après  la  moie  liegei. 
(Pont,  Fiefs,  I,  74,  Arch.  Meurthe.) 

Apres  ce,  nous,  cel  homage  lige  et  tout 
le  droit  et  toute  la  seiguorie  qui  ou  dit 
hommage  et  an  la  ligieé  d'icell  nous  ap- 
partenoit,...  avons  baillé  et  transiiorté  du 
tout  a  nostre  chier  fi;.  (1331,  Arch.  JJ  46, 
f»  92  r».) 

—  Droit  de  Itgeé  : 

Ledit  droit  de  lige  pourra  se  demander 
et  prétendre  sur  ceux  residens  au  dehors 
de  nostredit  pays  ayans  cheval  et  armes, 
ainsi  que  sur  et  contre  ceux  y  demeurans. 
(Chart.  de  Uain.,  c,  10,  Nouv.  Coût,  gén., 
U,  12S.) 

Celuy  possédant  fief  liège,  ayant  mis 
teste  a  chevet  par  maladie,  ne  pourra 
vendre,  transporter  ou  autrement  aliéner 
ses_  cheval  et  arnies  affectes  au  droit  de 
lige  au  préjudice  du  seigneur,  en  cas  que 
de  la  dite  maladie  la  mort  s'ensuive.  {Ib.. 
p.  126.) 

LiGEET,  voir  Ligeé. 

LIGEITÉ,  voir  LiGETÉ. 

1.  HGEMENT,  lyg.,  lieg.,  ling.,  adv., 
comme  un  hoiiiiin;  lige: 

si  tostre  ire  me  pardonez. 
Nul  mais  qai  seit  de  mère  nez 
Jor  ne  serra  si  ligemnt 
A  tôt  Tostre  com.indement. 
Ma  coupe  conoi»  et  ma  faille. 
(Ben.,  0.  de  Xorin.,  II,  -27013,  Michel.) 


Que  ses  hom  cri  tout  ligement. 
(Amaldas  el  Ydome,  Richel.  375,  f°  315''.) 

Sire,  ce  savez  vos  assez 
Que  plus  a  de  .x.  ans  passez 
Que  vos  a  roi  me  corouaistes 
De  Sezile,  ke  me  donaistes. 
Dont  je  sui  vostre  bons  ligement. 

(Dolop.,  655,  Bibl.  elz.) 

Boens  cevaliers  d'autres  règnes 
Mandoit,  et  lor  donoit  asses, 
•Ses  faisoit  suens  tôt  ligemeiU, 
Et  fievoit  od  la  soie  gent. 

IParlon.,  459,  Crapelet.) 

Et  ses  (ces  choses)  tenra  de  lui  lygement. 
(1243,  Chap.  de  .Metz,  Dié,  1,  t,  Arch. 
Meurthe.) 

Je  l'ai  quité  (le  fié)  a  celui  Bertremiu  el 
a  si  oir  por  tenir  du  roi  en  fié  tout  ligement. 
(1232, /,e(i.  de  Gilles  de  Boussavesnes,  Arch. 
JJ  31,  P  ai  V».) 

Les  porcions  de  fieu  dessus  dictes 
tien  et  adveue  tenir  lingement  et  sans 
moien.  (1400,  Denombr.  du  baill.  de  Caux, 
Arch.  P  303,  f"  42  v».) 

Beauté  respond  :  Sire,  c'est  bien  raison. 

Par  dessus  tous  et  sans  comparaison. 

Que  pour  seigneur  et  souverain  vous  tiengne. 

Et  ligement  vostre  subject  deviengne. 

[Poés.  de  Ch.  d'Orléans,  p.  10,  ChampoUion.) 

—  Par  extension,  sans  réserve,  abso- 
lument : 

Se  il  se  vnelent  repentir 

Et  leur  péchiez  dnu  tout  gnerpir. 

Tout  en  sont  quite  ligement. 

(SI  Graal,  3591,  Michel.) 

Or,  fêtes  vostre  plesir 
De  moi,  car  tôt  ligement 
A  vos  me  rent. 
(CoLARS  u  BooTuiLLiER,   Ctiaus.,  Dioau.v,   Trout 
arlés.,  p.  133.) 

Tôt  ligement  vous  doins  mon  cors 
A  laissier  ci  a  geler  fors, 
Et  vos  doins  bonement  congié 
De  moi  ocire  sans  pechié, 
U  de  moi  faire  oster  de  ci 
Se  n'en  voles  avoir  merci. 

(Parton.,  1231,  Crapelet.) 

J'aim  bien  loiaament, 
Et  s'ay  bel  amy. 
Pour  qui  di  souvent  : 
J'aim  bien  loianmcnt. 
C'est  miens  liegement. 

(Coud,  3SG0,  Crapelet.) 

Et  lors  que  de  ci  partires 
Mon  cucr  o  vous  enporleres, 
Car  il  est  tous  vos  liegement. 

(Ib.,  7280.) 

Devint  il  miens  tout  liegement. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f°  77"".) 
Que  de  vous  aie  aucun  allégement. 
Car  mon  coer  est  vostre  tous  liegement. 

(Fnoiss.,  Poés.,  I,  73,  773,  Scheler.) 
A  vous  me  donnai  liegement. 
De  bon  coer,  enterinnement. 

(ID.,  ib.,  II,  39,  1301.) 

Si  les  ot  ligement,  si  com  les  demandât. 
(Jeh.  DE.S  Treis,  Geste  de  Liège,  30901,  Scbeler. 
Glost.  philol.) 

—  Aisément  : 

'.îir  on  ne  puit  deîspuis  (la  disparition  du  pont) 
[si  ligement  passer, 
(Jeu.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  3587-1,  Scheler, 
r.loss.  philol.) 

i.  LIGEMENT,  VOil'  LEGE-MENT. 


LIGENCB,   voir  LlGANCE. 
LIGEKEMENT,  VOir  LEGIEKEMENT. 

HGEssE,  -  gesce,  -  gece,  lieg.,  s.  (., 
hommage  lige,  lief  possédé  sous  la  charge 
de  l'hoinmage  lige  : 

Les  homes  liges  li  firent  les  bornages  et 
ligesses  que  chascun  devoit.  {Ass.  dé  Jér., 
t.  1,  p.  5,  Beugnol.) 

Quant  les  homes  des  homes  dou  chief 
seignor  dou  royaume  font  au  chief  seignor 
la  ligesse  par  l'assise,  icelui  qui  la  (ait  doit 
estri;  a  genouls  devant  lui,  et  mètre  les 
mains  entre  les  soues,  et  dire  li  :  Sire,  je 
vous  fais  la  ligesse  par  l'assise  de  tel  fié 
que  je  tiens  de  tel,  (et  nome  celui  de  qui 
il  tient  le  fié,  el  die  dequel  fié  il  est)  et 
vous  promets  a  garder  el  a  sauver  contre 
toutes  gens  qui  vivre  et  morir  puissent,  si 
com  faire  le  dois  de  ligesse  faite  par  l'as- 
sise. (Ib.,  ch.  207.) 

Que  les  homes  des  homes  dou  chief 
seignor  dou  reiaume  feiscent  ligece  au  chief 
seignor  dou  reiaume,  par  l'assise,  des  fies 
qu'ils  tenoient  de  ces  homes.  {Liv.  de  J. 
d'Ibelin,  ch.  cxl,  Hist.  des  crois.) 

Chascun  se  plaint  de  tolir  et  d'embler, 
Qn'amors  ont  pris  lor  cuers  en  truison. 
Mais  je  vos  lis,  dame,  ligesse  el  don 
De  tout  le  mien,  qu'ains  point  n'en  voil  oster. 
(Casse  Brolez,  Chans.,  ap.  Tarbé,  Chansons,  de 

Champagne  aux  xu'  el  xiii"  s.,  p.  17.) 
El  les  trésors  et  les  ricbesces. 
Et  les  teires  et  les  ligesees. 
(Eatoire  de  la  guerre  sainte,  Vat.  Chr.  1659, 

Romv.,  p.  .416.) 

Les  choses  dessus  dites  ge  tiens  mon- 
seigneur le  conte  (de  Blois)  a  une  foy  et 
en  ligece  senz  autre  devoir.  (131K,  Aveu  des 
Fiefs  des  Ctes  de  Blois,  Arch.  P  1478, 
fo  14  r».) 

Seront  sauvez  leurs  autres  ligesses, 
hommes  liges,  de  nous  et  de  nos  succes- 
seurs. (1324,  Arch.  JJ  62,  f»  168  v».) 

Item  du  fié  que  Hervier  de  Courbenton 
tient  dudit  Etienne  au  lieu  de  Corbenton... 
et  le  tient  de  luy  en  liegesse.  (1331,  Aveu 
de  Chaleauvieux,  ap.  Le  Clerc  de  Douy, 
t.  II,  f  9  v»,  Arch.  Loiret.) 

LIGETÉ,  ligeité,  s.  (.,  syn.  de  ligeé  : 
Qu'il  poisse  a  son  besoin  aver 
Princes,  contes  et  chasez, 
Homages,  liez  et  ligelez. 
(Paraph.  du  Ps.  Eructavit,  Richel.  902,  f  139'^.) 
Je  ai  repris  de  lor  en  fief  et  en  chase- 
mant  par  la  dite  ligelé.  (1256,  Lelt.  de  Thib. 

de  Rougem.,  Ch.  des  compt.  de  Dole,  — -, 
253 

.\rch.  Doubs.) 

Et  de  ces  fiez  devuns  ligeté  a  lad.  con- 
tesse.  (1266,  Ch.  de  J.  comle  de  Bourg.,  Ch. 

des  compt.  de  Dole,       ,  Arch.  Doubs.) 
53 

Par  tele  condicion,  que  ge  et  mi  hoir  en 
serons  si  home  lige  devant  tous  bomes, 
sauves  les  ligeilez  que  je  dois  a  l'evesque 
de  Langres.  (1273,  Ch.  de  Jean  de  Yergy, 
ap.  Duc,  Ligius,  IV,  112",  Didot.) 

Li  hoirs  et  estanchies  doudil  fief  a  refu- 
seit  et  debatut  a  délivrer  tigel\é]  pour  le 
cause  doudit  fies.  (1.'548,  Curt.  d'Apremont, 
Richel.  11835,  f»  25  v».) 

LIGIIOIS,  voir  LIEGEOIS. 
LIGIÉ,  voir  LlGEÉ. 

LiGiEÊ,  voir  Ligeé. 


LIG 


I.IG 


LIG 


LICIER,  voir  Legier. 

UGlEnECE,  VOirLEGERECE. 
LIGIEREMENT,  VOif  LEGIEREHKKT. 

LiGiERETË,  S.  f.,  fldélHé  digne  d'un 
homme  lige  : 

Justice,  saigesse,  charité,  loyiiult^, 
vérité,  humilité,  force,  espérance,  Ugierelé 
et  autres  vertus  semblables  appartiennent 
a  chevalier  quant  a  l'ame.  (Ordre  de  che- 
valerie, f»  5,  ap.  Ste-Pal.) 

LiGiR,  voir  Legir. 

LiGN,  voir  Lin. 

i.iGNACHE.  voir  Lignage. 

1.  LiGN.\GE,  -  aje.  -  ache,  -  aige,  lingn., 
lin.,  linn.,  lisgn.,  legn.,  lion.,  s.  m.,  l'en- 
semble des  personnes  qui  appartiennent  à 
la  même  lignée  ;  parenté,  race  : 

PIni  aimet  Den  que  [tresjlat  snn  linane. 
(Aleiis,  st.  oO',  Stengel.j 

AUnI  ei  vos  Fromont  qni  dcscendi 
Et  son  linajes  et  ses  riclies  amis. 

(Mort  de  Gorin,  193,  da  Méril.) 
Li  miens  corajes  le  me  raconte  et  dit 
Qne  li  liffnajes  Kromont  le  posteif 
>'e  porra  mie  endurer  oe  sofrir 
De  no&tre  gaerre  soit  acordance  et  fias. 

(/t.,  304.1 

le  reis  Darle  me  demande  traage 
l'or  ceo  q'a  force  le  prist  de  mnn  lisgnage. 
iTh.  de  Kb.m,  Geste  d'Aliss.,  Richel.  24364, 
l'  36'.) 
Qdï  estoieot  de  son  lingnage. 
<  ru  et  mir.   de  la  Vierge,  Itichcl.  22528,   f»  5".) 
Sanz  le  conseil  de  son  lingnage 
Son  ami  prist  et  espousa. 

{Lai  du  Conseil,  p.  119,  Michel.) 

Comment  donqnes,  fet  ele,  sire, 
Atcz  î  donc  anui  ne  honte 
De  moi,  a  cait  noient  ne  monte 
Vers  Tons  d'amor  ne  de  lingnage^ 

(Lai  de  l'Ombre,  Michel.) 

Nés  de  bas  lingnages. 

(Hoie,  ms.  Corsini.  f  121''.) 

Linnage.  {Bans  aux  échev.,  L,  î"  1  v», 
.\rch.  mun.  Douai.) 

Et  il  s'apensa  molt,  a  chou  k'il  veoit  en 
li,  que  elle  estoit  haute  feme  et  de  jentill 
linage.  (Comtesse  de  Ponthieu,  Nouv.  fr.  du 
XIII'  s.,  p.  193.) 

Ha,  sire  !  ma  dame  ne  ses  grans  linages 
ne  s'i  voroient  mie  acorder.  (Li  Contes 
dou  Roi  Flore  et  de  la  Bielle  Jehane,  Nouv. 
fr.  du  xill*  s.,  p.  92.) 

Pour  le  remède  de  m'arme,  de  mon  père 
et  de  ma  mcre  et  de  mes  enfaus  et  de  tous 
cheaus  de  mon  lionage  ki  trespasseit  sunt. 
(Trad.  du  xili'  s  d'une  ch.  de  1194,  Cart. 
du  Val  St-Lambert,  Richel.  1.  10176,  f»  2=.) 

Aucun  de  son  linnage.  (1280,  Beg.  aux 
bans,  Arch.  S.-Omer  AU  xvill,  16,  n»  460.) 

Ou  quart  degré  de  son  lignaehe.  (Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  100'.) 

Cogatra,  qe  estoit  dou  legnage  a  celle 
roine.  {Voy.  de  Mare  Pal,  c.  xviil,  Roux.) 

La  grandeur  et  noblesse  du  lignage 
dont  elle  est  descendue.  (1337,  Aveux,  l, 
xilll,  Arch.  P  26.) 

Linadge.  (24  août  j360,  Ch.  d'Ed.  III, 
Arch.  mun.  Bordeaux.) 


I  La  sainte  Pas.sion  que  Nosfre  Seigneur 
j  soullri  pour  tout  Vomnin^  linatge.  {C\v 
I   MONT,  Vog.  d'oultremer,  p.  29,  La  Grange.) 

L'iuimain  legnnge.  (DuGukz,  An  Inlrod. 
for  to  lerne  lo  speke  french  trewly.  à  la 
suite  de  Palsgravb,  éd.  Génin,  p.  106d.) 

Pu  costé  maternel  j'ay  tiré  mon  lignage 
De  ceux   de    la   Trimouille   et  de  ceui   do   Bou- 
(chage. 
(RoNS.,  Eleg.,  %\,  Bibl.  elz.)  ' 

La  première  édition  du  Dictionnaire  de 
l'Académie  dit  que  le  mot  lignage  est  vieux. 
Les  éditions  suivantes  omettent  cette  re- 
marque ;niais  les  éditions  de  1833  et  de 
1878  la  répètent. 

2.  uGNAGE,  voir  Laignage. 

LiGN.VGiÉ,  linagié,  adj.,  de  telle  race, 
de  tel  lignage  : 

Uns  des  plus  haus  barons  de  France,  le 
mieus  linagies  et  estrais  des  royaus. 
(Froiss.,  Citron.,  I,  100,  Luce.) 

LiGNAGiER,  -  ger,  adj.,  qui  a  rapport 
au  lignage  : 

Proximité  tignagiere.  [Chart.  de  Hain., 
XX,  2,  Nouv.  Coût.'  gén.,  II,  58.) 

—  Lignagier  a  été  employé  au  sens  de 
prolifique,  au  xvi'  siècle,  par  Saliat,  dans 
sa  traduction  d'Hérodote. 

—  S.  m.,  parent  en  ligne  collatérale  : 
Les   parens   et   lignagers   des    evesques 

et  autres  gens  d'église  séculiers  leur  suc- 
cèdent. (Coût,  de  Paris,  Coût,  gén.,  I,  8, 
éd.  1604.) 

LIGNAIGE,  voir  LEUNAGE. 

LiGNAiN,  lingnain,  s.  m.  ? 
Couverture    de    lingnain.    (Liv.    de   il. 
Pal,  cxill,  Pauthier.)  Var.,  liijnain. 

LIGNALOE,  voir  LiNGNALOEL. 
LIGNALOF.CY,  VOir  LiNGNALOEt,. 
LIGNALOES,  voir  LiNGNALOEL. 

LiGNAN,  voir  Laignan. 

LIGNAS,  lingnas,  legnas,  s.  m.,  forme 
italianisée,  lignage  : 

Celé  roine  laisse  por  sien  testamente 
ke  nule  dame  ne  pense  seouir  en  sa 
chaire  ne  estre  famé  d'Argon  se  ne  fust  de 
son  legnas.  (Voy.  de  Marc  Pol,  c.  xviii, 
Roux.) 

Une  dame  que  fust  dou  lingnas  de  la 
roine.  (Ib.) 

LiGNAUL,  voir  Laignal. 

1.  LIGNE,  lingne,  lyne,  s.  f.,  lignée,  li- 
gnage : 

Les  lignes  chairent  a  mei  en  très  bcles 
choses,  6  la  meie  hereditetli  est  bêle. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xv,  6,  Michel.) 

Devers  la  lyne  son  pier.  (10  av.  1382, 
Liv.  des  Bouill.,  liv,  Arch.  muu.  Bordeaux.) 

Tiennent  a  cmusc  d'elle  par  parage  en 
premier  depré  de  lingne  un  quart  de  (ief. 
(1400,  Denombr.  du  baiH.  de  Bouen,  Arch. 
P  307,  f  77  V.) 

Succession    par  paraige  de  ligne.  (1401, 


Denombr.  de  la  Vie.  de  conches,  Arch.  P 
308,  f»  86  r».) 

—  Généalogie  : 

Dieu  mercy,  je  suis  d'aussi  bon  lieu 
comme  dame,  damoiselle  ou  bourgeoise 
qui  y  fust  ;  je  m'en  raporte  a  ceulx  qui 
scevunt  les'  lignes.  (Quinze  ioyes  de  mar., 
I,  Bibl.  elz.) 

—  Locut.,  trestol  a  ligne,  très  exacte- 
ment : 

Qni  près  do  moi  se  vorroit  traire, 
.1.  beau  coule  m'orroit  retraire 
Dont  se  me  sui  muU  entremis, 
Qu'autres!  l'ai  en  rime  mis, 
Com  il  avint  trestol  a  ligne 
Dedenz  la  vile  de  Compigne. 
(O'Auberee,  Montaiglon  et  liaynaud,  Fabl.,  V,  t .  1 

Des  or  declerer  nous  convient 
Quel  senefienre  y  avient 
Par  droiture  et  trestol  a  ligne. 
(Macéde  la  Charité, /}i*;c,  Richel.  401,  f»  144''.) 

2.  LIGNE,  S.  f.,  ficelle  : 

Bougettes  de  ligne  pour  recoudre  les 
hottes.  (1411,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

3.  LIGNE,  linge,  s.  m.  et  f.,  sorte  de  pe- 
tit vaisseau  de  mer  : 

Et  tant  couru  sus  le  sabelon  que  il  vint 
jusques  aung  ligne,  ung  vaissiel  qui  sien 
estoit.  (Froiss.,  Cliron.,  IV,  73,  Kerv.) 

Messires  Loeis  estoit  entres  en  wae  ligne. 
(ID.,  ib.,  p.  76.) 

Chils  linges  va  contre  toutes  marées. 
(ID.,  ib.,  p.  73.) 

Cf.  Lin. 

4.  LIGNE,  voir  Linge. 

5.  LIGNE,  voir  Laigne. 

LiGNEACioN,  -  Uon,  Uneacion,  linacion, 
s.  f.,  disposition,  ordonnance  des  lignes  : 

Pource  la  croix  n'est  mie  ore  faite  droi- 
tement,  mais  de  bies,  et  par  manière  de 
contradictoire  ligneacion.  (i.  Goulain,  Ra- 
tion., Richel.  437,  f«32».) 

Et  ne  pevent  pas  pour  chascune  estoille 
ou  ymage  trouver  propriété  ou  linacion  de 
figure  pour  la  nommer,  si  conme  ilz  nom- 
mèrent le  char,  la  couronne,  et  autres. 
(Oresmb,  Contre  les  divinat.,  Richel.  994, 
f»  28''.) 

Quant  a  Uneocion  ou  figure  des  ymages. 

(lD.,i6.) 

Et  comme  l'église  de  S.  Jean  a  esté  édi- 
fiée matériellement  des  pierres  du  temple 
de  César  et  du  temple  lequel  estoit  en  la 
montagne,  comme  appert  par  les  pierres 
de  marbre  toutes  d'une  grandeur  et  lignea- 
tion  autour  du  cœur  de  Sainct  Jean  de 
Lyon,  qui  estoit  chose  digne  de  contem- 
plation a  toutes  gens  d'entendement. 
(Champier,  Hist.  des  Antiquitez  de  la  ville 
de  Lyon,  f"  9  r»,  éd.  1648.) 

LiGNE.vGE,  voir  Laignage. 

lig.neature,  lineature,  s.  f.,  dispo- 
sition, ordonnance  des  lignes: 

La  beaulté  corporelle ne  sepeult  com- 
prendre que  par  les  yeulx,  veu  qu'elle  con- 
siste en  couleur  et  ligneature.  [Nat.  et  secr. 
de  l'amour,  Ars.  2S80,  f"  4  v).) 

A  la  couleur,  a  la  lineature. 

illBROEi,  ta  Parfaicle  amyc,  I,  éd.  1S43.) 


LIG 

Madame  Britolle...  se  souvenant  des  /i- 
nealures  d'enfance  en  sou  lilz,  sans  at- 
tendre autre  démonstration  luy  sauta  au 
col  les  bras  ouverts.  (A.  Le  Maçon,  Deca- 
meron,  2«  journ.,  Nouv.  six.,  1, 12Ï,  Dillaye.) 

Le  painctre  sur  le  tableau,  avec  le  jiin 
ceau,  niect  la  première  couleur  et  com 
passe  les  trairtz  et  lineaiures  de  son  ou 
vrape.  (G.  Cobrozet,  lilasons  domestiq 
Poés.  fr.  des  xv'  et  xvi»  s.,  VI,  226.) 

Thespien  ayant  ouy  ces  paroles  se  re 
cueillit  encore  davantapc  a  discourir  en 
soy  mcsme,  et  reperdant  ca  et  la  autour 
de  luy,  apperceut  qu'il  se  levoit  quand  et 
luy  ne  sçay  quelle  ombrageuse  et  obscure 
lineature.  (Amyot,  OEuv.  mor..  Pourquoi  la 
justice  divine  diffère  la  punition  des  maie 
fices,  XLV.) 

Icy  cestny  de  !a  sage  natnre 

Les  faits  di%ers  roniascho  en  y  pensant. 

Et  cestny  la,  par  la  hnealure 

Des  mains,  prédit  le  mallienr  menaçant. 
(RoKs.,  Oâ.,  Kl,  xïHi,  Bibl.  eli.) 

Si  les  mains  de  la  natnre 

Toute  sa  hneature 

^'*onl  mignardé  proprement, 

Si  en  est  l'esprit  aymable. 
fJn  ACM.  ce  Beii..,  Itecuril  de  poésie,  Disconrs  snr 

la  lonanse  de  la  verln,  f"  195  r»,  éd.  l.'î'S.) 
Je  ne  resens  qn'nn  travail  sonrienx, 
On'nn  dur  ennuy,  qu'une  mordante  cure, 
Voianl  son  Iraicl  et  sa  Hnealure 
Si  bien  dépeins  d'un  art  industrieux, 
{Bigarrures  du  S.  Des  Accords,  cb.  ni,  éd.  1584  ) 

LiGNEAu,  laigneau,  s.  m,  La  rne  de 
Chartres  qui  s'appelle  aujourd'hui  me 
Serpente  s'appela  pendant  Unit  le  mcen 
âge  nie  du  Ligneau,  et  par  corruption,  5 
Laigneaus  (1315),  au  laigneav  (1410), ne  î 
qui, selon  .M,  N,  L'Epinois  (Hist.  de  Chartres, 
1,476),  paraissent  signifier  droit  sur  le  lin 
et  le  chanvre,  ou  marché  au  lin. 

Nom  de  lieu,  Ligneau. 

LIGNEE,  ligniee,  s,  f.,  alignement  : 
Et  escovient  que  les  pileus  qui  sont  par 
devers  l'evesque  viennent  avant  a  la  ligniee 
d'iceux  qui  y  sont  jusques  au  seipneur  dou 
pertuis.  (1326,  Arcb,  JJ  64,  f»  198  r».) 

—  Bataillon  : 

Au  jour  de   la   bataille   l'endroit   ou  les    1 
Athéniens  eurent  le  plus  d'affaires  fut  le    | 
milieu   la   ou  estoyent  rengees  les  lignées   ,' 
Leontide     et    Antiochide.    (Amyot,    Vies 
Aristides,  éd.  1365.) 

Et  a  ceste  cause  y  menèrent  en  toute 
diligence  neuf  lignées,  avec  lesquelles  ilz 
cheminèrent  si  hastivcment,  que  le  jour 
mesme  ilz  y  arrivèrent.  (Id.,  i6.) 

LiGNEL,  linel,  ligniel,  s.  m.,  01  rie  lin, 
fll  enduit  de  poix  : 

Liciniun],  linel.{}.  de  Gahl.,  ms.  Bruges 
546,  Scheler,  Lex.,  p.  49.) 

Cote  ot  d'ang  riche  vert  de  Gans, 
Cousue  a  lignel  tout  entour, 

(nose,  565,  Méon.) 
Coasne  a  ligniel  tout  entonr. 

(/*„  ms.  Corsini,  f»  5'.) 

HGNELiER,  -  1er,  s,  m.,  celui  qui  fa- 
brique le  lignel  f 

Pierixels  li  Jigne/ers.(1241,  Ban  de  Tréf., 
Bibl.  Metz,)      »  '        •  '  ' 


1.  LiGNEMENT,  S,  m.,  ligne: 


LIG 

Et  contient  Oa  géométrie),  ce  dicnl  les  sages. 

De  ceste  discipline  l'art 

!■  n  soy  ligtiemens  trais  a  part, 

Intervales,  grandeurs,  figurez. 

(Chu,  de  Pis.,  Poés.,  Richel,  601,  f»  210  r°.) 

2,  LIGNEMENT,  lin.,lingn.,  -  ant,  s.  ni., 
mèche  : 

En  la  chandele  est  la  cire,  li  feus,  li  li- 
gnemenz.{Bt.LErB,de  Officiis  écoles.,  Richel, 
I.  995,  f-  39  V».) 

Li  linemenz  (signifie)  la  deité  coverte  de 
la  char.  (Id.,  ib.) 

'  Ansi  cum  la  mouche  fait  la  cire  de  l'o- 
dor  de  la  Cor  sanz  la  flor  depecier,  li  Jtne- 
manz  qui  est  dedans  la  cire  et  la  soustient 
senefie  l'esperile  qui  est  dedans  le  corps. 
[Ve  ta  Purification  nostre  Vame,  liichel. 
988,  f  S3'.) 

Car  ne  porroil  ardoir  la  chire 
Sanz  lignetiienl,  ne  geter  ilame. 
(J.  DE  CoNDt.  li  Dis  de  la  candeillc,  88,  Scheler,) 

Pour  tinement  acbetei  et  fasson  de  chan- 
deilles,  17  sols.  (1318,  Prc'^'.  de  Longwy, 
Arcb.  Meuse  H  1847,  f  6  v».) 

Pour  .XXIII.  livres  de  gros  lingnement. 
Pour  ,xxii.  livres  de  tingnevunt  délié, 
(3janv.  1381,  Cliseg.  d'A.  de  Port.,  Arcb, 
Pas-de-Calais,  C"«  d'Artois,) 

De  feu,  de  lumière,  de  lis  et  de  ligne 
mens.  (1393,  Cart.  de  Dinant,  p.  132,  Bor- 
mans.) 

i  Le  lingnement  d'une  torche.  (1412,'Valen- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

A  Lyonet,  chandelier,  pour  la  façon  et 
lignement  àe  .XII.  torches, .xvil.  sols  lourn. 
(U32,  Conipt.  de  Aevers,  CC  33,  f"  35  r», 
i\rch.  mun.  IV'evers.) 

Qu'en  tous  ouvrages  de  églises  soit  mis 
blauq  lingnement  sec  et  bien  ouvré.  En 
personnages  de  chire  ne  es  bras,  gambes 
et  tiestes  d'iceulx,  ne  autres  représenta- 
tions, on  ne  puest  mettre  dedeus  aucun 
lingnement  ne  autres  mislions  fors  seulle- 
ment  de  pure  chire.  (1442,  Lille,  ap,  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl,  Amiens.) 

A  Jehan  Lyonnet  pour  lignements  et  fa- 
çon des  torches.  (1456,  Conipt.  de  Nevers, 
CC52,  f"  32  r»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

A  Jehan  Debcrry  pour  un  quarteron  de 
cere  pour  le  luminaire  de  l'aumosnerie, 
quatre  livres  dix  neuf  sols  huit  deniers  ob. 
Item  a  Jehan  Gilbert  pour  avoir  mis  en 
euvre  ladicte  cere  et  pour  le  lignement 
huit  sols  quatre  deniers.  (1465,  Compt. 
de  Vaiimnsn.de  S.  liertliomc,!'  109  r»,  Bibl. 
la  Rochelle.) 

A  la  femme  de  Goloys  pour  avoir  mis  en 
chandelle  lesdiclz  six  cens  cinquante  six 
livres  de  suif  et  autre  suif  de  la  maison, 
tant  pour  lignement  que  pour  façon.  (Ib., 
f»  110  V.) 

LiGNERAiE,  S.  (.,  chainp  semé  de  lin  : 
Les  tenir  arrouses  (les  lins)  ayant  la 
commodité  de  l'eau,  a  ce  apropriant  le 
plan,  comme  j'ai  monstre  es  ris,  pour  la 
donner  a  propos  a  la  ligneraie.  (0.  de 
Serres,  Th.  d'agric,  VI,  29,  éd.  1806.) 

LiGNET,  s.  m.,  ficelle,  fll  : 

.1. /if/riet  pour  les  mâchons.  (1396,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Bottes  de  lignet  pour  tendre  la  loille  des 
hottes.  (76.) 


LIG  7»;? 

LiGNETE,  s.  f.,  petite  ligne: 

Ne  paroit  fors  c'ane  lignele. 

Petite,  sontille  et  grellete. 
(J.  Lemahchani,  J/ir.  de  N.-D.,  ras.   Chartres, 
f  23=.) 

Wallon,  liniéte,  mire. 

LIGNEL'IL,  voir  LiGNOEL. 
LIGN-EUL,  voir  LiGNOEL. 

1.  LiGNEUR,  s.  f.,  sorte  de  tare  de  la 
graisse  on  du  suif  : 

Et  se  l'on  treuve  sain  blanc  ou  noir,  suif 
ou  oingt,  ou  il  y  ait  embroqueure  ou  li- 
gneur,  dont  l'une  vaille  pis  que  l'autre, 
icelles  denrées  seront  forfaictes.  (1487. 
Ord.,  XX,  51.) 

2.  LIGNEUR,  s.  III.,  celui  qui  (race,  qui 
arrange  : 

On  tient  en  ces   ouvrages  maislres    les    lioins  li- 

[gneuTs. 

(GiLLOîi  LE  MiisiT,  Poés.,  I,  173,  Kerv.) 

Chil  doy  deussenl    bien    iestre  de   pais  faire  li- 

[gnew. 

(Id.,  ib.,  I,  305.)  Impr.,  ligueur. 

3.  LIGNEUR,  s.  m.,  fabricant  de  Ocelle: 
Pareillement  a  cause  du  dit  office  a  droit 

de  cens  sur  les  cordiers,  ligneurs  cl  fai- 
sant cordes  es  ville,  banlieue  et  fauxbourgs 
d'Orléans.  (1643,  Déclaration  du  maistre 
des  febvres,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t.  II, 
f»  10  r»,  Arch,  Loiret.) 

l.  LiGNiER,  lingnier,  liner,  verbe. 

—  Act.,  tracer  une  ligne  sur  : 
Le  matinet  a  primes  iront  li  charpentier 
Pour  abatre  les  chesnes  et  doler  et  lingnier. 

(Cuil.  de  Sass.,  Ars.  3142,  f  248^) 
Por  abalre  les  chesnes  et  doler  et  lignier. 

(III.,  Ilicbel,  308,  f«  130',) 
Caisnes  abat  et  fans  font  a  terre  verser, 
l'H  a  faites  les  ais  et  lignier  et  doler, 

Œelias,  Richel.  12558,  f  6''.) 

—  Mesurer  à  la  corde  : 

Il  ne  compassent  pas,  ne  lignent 
Lor  liuevre. 

(Gcioi,  Bille.  2519,  Wolfarl.) 
Car  sur  l'oslel  vi  deus  escheles 
Dont  les  bouz  dessouz  aus  pignons 
Se  tenoient,  se  bien  lignons. 
I.es  bouz  d'en  haut  au  ciel  tenoient. 

IFauvel,  Richel.  146,  f  3T.) 

I       Item,  une  corde  de  lingne  de  .iiin>,  toi- 
j   ses    de  long  pour  lingnier  l'ouvrage  des 

palis  sur  les  fosses,  pour   ce,    ,i!Il,    sols. 

(141.5-1416,   Deceptes  de  Boulogne-sur-Mer, 

p,  170,  Ed,  Dupont,) 

Comment  peult  on  bonnement  syer  ceste 
pièce  en  deux,  jiuis  qu'elle  n'est  pas  en- 
core lignée  a  la  cordelle.  (Pai.sp.rave,  Es- 
clairc.  de  la  lavg.  franc.,  p.  480,  Géuin.) 

Cest  ouvraige  est  bien  ligné  a  la  cordelle. 
(iD.,  ib.,  p.  609,) 

Je  vous  prie,  allez  ligner  ce  boys  a  la 
cordelle  que  nous  le  puissions  aller  sier, 
(ID,,  ib.,  p,  612.) 

—  Fig,,  redresser  : 

Ligaiei,   poignies    ces  caerg,    trestoot  sont  mas- 
(knrel, 
(GiLLON  i.E  McisiT,  Poés.,  I,  173,  Kerv,) 

—  Neutr.,  prendre  des  mesures: 


m 


LIG 


Osle  ( minei  esi  bien  an  inoy  de  le  lienc. 

RASOIRS. 

Et  ceste,  se  g"i  seoc  hunier. 
il.  BoDEL,  H  Jus  de  saint  Kicholai,  Th.  fr.  an  m. 
i.,  p.  193.) 

—  Réfl.,  se  diriger  en  droite  ligne  : 
Li  »alres  cies  de  celé  ligne 

Qai  deviers  seniestre  se  ligne 
L'apiele  on  septemlrioa. 
(Gauthier   de  Mes.  Vbi.  dou  monde,  Ricliel.  1553, 
f»  174  r'.) 
Qui  devers  senestre  se  lingne. 
(Id.,  i».,  ms.  Montp.  H  437,  f°  80  t'.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

E  en  11  fin  de  ceste  li|.'ne 

Toi  a  droil  si  com  e!  ligne. 
(Gactoier  de  Mes,  Ym.  du  monde,  ms.  S.-Brieuc, 
PIS'.) 
Et  decy  aval  revenant  ta  chaienals  Iin- 

?inant  tout  oultre  au  desos  jusques  aux 
iches.  (J.  DK  Stavelot,  Chron.,  p.  261, 
Borgnet.) 

—  Tirer  son  origine  : 

Ceste  est  dite  estoille  de  mer. 
Voie  de  rie  pour  mener, 
Porte  da  ciel  on  nons  entrons, 
Rienle  de  droit  dont  nous  lignons. 
(Anlt-Ctaudianui,  Richel.  1631,  f  22  r°.1 

—  Décider,  décréter  : 

Tn  n'es  pas  de  la  bonne  ligne 
De  Jnda  qni  droit  rigle  et  ligne. 
{Orologe  de  la  mort,  Richel.  9:U.  f"  :f5».) 
Li  sires  qui  droit  jnse  et  ligne. 
(G.  Macs.,  Poés..  Richel.  9221.  f»  98M 

—  Act.,  dériver  : 

Affin  qne  iU  mie  ne  forlignent 
De  la  noblece  dont  ilz  lignent 
Lenrs  renoms,  qn'ilz  repntent  gloire. 
«Chr.  be  Pis.,  Liv.  du  chemin  de  long  eslude, 
Richel.  604,  C  147  r"  ;  Puschel,  v.  4165.) 

—  Terme  de  vén.,  couvrir  : 

Ligner,  en  cas  de  loups,  c'est  couvrir 
la  louve.  luire  lupam.  Ainsi  dit  on  entre 
veneurs,  le  loup  ligne  la  louve,  pour  il  la 
couvre  et  en  fait  race,  ce  que  se  dit  aussi 
aligner.  (NicoT,  Thresor.) 

—  Lignié,  part,  passé,  bien  aligné  : 
Les  sonrchiex  par  sanlant  avoit 
Enarcant,  sonliex  el  ligniea. 

'A.  de  la   Halle,    li  Jus  Adan,  p.    300.  Consse- 
maker.  ) 

—  Bordé  : 

Les  Persans  appellent  le  cliappeau  royal 
cyndarin,  autour  duquel  alloit  une  faixe  ou 
cornette  de  vert  obscur  linee  de  blanc  sa- 
tin. (0.  Cur»e,  II,  6,  éd.  1334.) 

—  Accompagné,  escorté  : 

Dont  Salemons  dist...  :  Comme  est  belle 
chasteté  lignie  avec  clartey  !  Il  met  trop 
bien  chastetei  avec  clartey,  car  lors  est 
belle  chastetei  et  virginitei  quant  ele  est 
clere  par  bonne  vie  et  honeste.  (Lahhbnt, 
Somme,  ms.  Troyes  65,  f»  75  V.) 

Wallon,  linii,  lunii,  viser,  mirer,  bor- 
noyer.  Namnr.,  Itniî. 

2.  LiGNiER,  linier,  v.  a.,  enduire  : 

A  l'exempli!  de  Jhesucrist  qui  fi.=t  boede 
sa  salive  el  lignia  et  oint  les  yeux  de  l'a- 
vuBle.  (J.  GODLAIN,  Hnlion.,  Richel.  437, 
r»  319  r*  > 


LIG 

Comme  la  pierre  de  Adamas,  laq^uelle 
pierre  est  de  tant  dure  et  aspre  efhcace 
qu'elle  ne  peull  estre  aucuuemeut  rompue 
ne  brisée  que  premièrement  elle  ne  soil 
chaufee  au  feu  et  puis  après  euoiucte, 
liniee  ou  adoulcie  par  le  sanj;  du  bouc 
pour  la  frapper  et  faire  obéir  dessoubz  le 
martel  sur  l'euclume.  (Le  prem.  Vol.  des 
exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  kar.,  f»  11  r», 
éd.  1319.) 

3.  LIGNIER,  voir  Laignier. 

4.  LIGNIER,  voir  Limer. 

LIGNIERE,   voir  LlNtERE. 
LIGN'IET,  s.  Dl.  ■? 

3  sols  tournois  viez  pour  le  ligniet  de 
Warneville  que  chacun  doit,  que  ne  monte 
ne  avalle  en  la  partie  Mgr  que  se  paie  au 

jour  de  Noël (1390-92,    Arch.  Meuse  B 

1042,  f»  33  vo.) 

LIGMS  ALOES,  VOir  LiNGNALOEL. 

LiGNOEL,  ligneul,  lignoeul,  lignout,  li- 
gneuil,  lingneol,  lingneul,  tinol,  l'meul,  ri- 
fineul,  s.  m.,  fil   de  lin,  cordon  de  soie  : 

Qo'estranglé  fassent  d'un  lingneul 
Tait  cil  qni  portent  chapineal. 
(G.  DE  CoiNci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f  174'.) 

Playes  a  lignoiil  et  tentables  dont  afFol- 
lures  n'en  esmeut  point.  (1386,  Cart.  de 
Ciney,  p.  124,  Borgnet.) 

Dans  cette  dernière  phrase,  selon  Bor- 
gnet, il  s'agit  d'une  blessure  qui  exige 
l'apposition  d'une  compresse  en  bande  de 
lin. 

—  Fil  enduit  de  poix  dont  le  cordonnier 
se  sert  pour  coudre  : 

Licinium,  linol.  (J.  de  Gabl.,  ms. Bruges 
336,  Scheler,  Lex.,  p.  49.) 
Licinium,  lineul.  (Id.,  ms.  Lille.) 

Li  cavetiers  rompi  son  rigneul.  (Artur, 
Richel.  337,  f»  ISO'.) 

Ligneui  a  coudre  soulers,  licinium.  [Gl. 
gall.-lal.,  Richel.  1.  7684.) 

Pastonrs  qni  a  hoch  et  forcettes, 
Boisle  pendant  a  lanieretles, 
Et  aleones  bien  delieltes, 
Lignoel  enpoiuté  de  soiettes. 

(Pastorale!,  ms.  Brux..  t"  40  ï°.) 
Ait  fil  et  aghille  en  tout  terme, 
Lignoel  et  alenne  poi^mant. 

(/*.,    fo  41    T".) 

Ligneuil  ensoitté.  (La  Porte,  Epiih., 
éd.  1571.) 

Ne  sçeut  autre  chose  faire  sinon  luy  ruer 
un  gros  lopin  de  poix  noire,  qui  lui  servoit 
a  faire  ses  ligneux.  {Nouv.  Fabrique  des 
excell.  Traits  de  vérité,  p.  27,  Bibl.  elz.) 

Ligneul  de  quoy  l'on  coud  les  souliers. 
(L'Ecuirie  du  S.  Grison,  malad.  des  chev.) 

La  langue  moderne  a  conservé  ligneul 
dans  cette  signification. 

—  Crin  dont  on  fait  de  petits  collets 
pour  prendre  de  petits  oiseaux  : 

Une  paire  de  lignoux  a  prendre  des 
oiseaux.  (1694,  Jnvent.  de  meubles,  Tnnilé, 
Smarve,  ch.  7,  .Arch.  Vienne.) 

—  Terme  de  maçonnerie  : 


LIG 

Encasser  des  ancres  es  lingnceux  de  le 
machonnerie.  (1447,  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  .\miens.) 

Par  dessus  les  sommiers  et  lignoeul  fault 
laire  cincq  poinctes  nommées  rains  de 
l'orme.  (1306,  ib.) 

—  A  lignoel,  locution  figurée  signifiant 
liabileinent,  joliment,  délicatement  : 

Leurs  chappellcz  laisoient  a  lignoz 
Parmy  ces  champs. 
(Che.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  604,  f  71».) 

Le  nyd  garrotte  de  joncz  joingz  a  lignolz. 
{Banquet  du  boys.  Porter,  de  l'ami  des  litres.) 

Ancien  liégeois,  ligneul^  fil  de  lin.  Poi- 
tou, Vienne,  Deux-Sèvres,  lignou,  Suisse 
romande,  Neuchâtel,  legneux,  Vaud,  lignu, 
Guernesey,  ligueur,  fil  poissé  des  cordon- 
niers. Wallon,  naniurois,  linîou,  mèche 
de  lampe,  de  bougie,  etc. 

LIGNOEUL,  voir  LiGNOEL. 

LiGNOis,  voir  LiNUlS. 
LiGNOLE,  S.  f.,  dimin.  de  ligne  : 

On  dict  qu'il  est  creu  en  Cécile 
L'esprit  droict  comme  une  lignole. 
(Cl.  Marot,  Epil.  xlv,  à  Lyon  Jamel,    II,  507, 
éd.  1731.) 

LiGNOLET,  -  oifef.  Un.,  S.  m.,  dimin.de 
lignoel  : 
Licinium,    Hnolles.   (J.   de  Gabl.,   ms. 

Cott.,  Scheler,  Lex.,  p.  49.) 

Elle  demeure  en  ceste  ville 
Cheu  Jehan  de  Lengres  :  en  painctnre 
N'avez  vous  pas  ven  sa  seincture 
Et  ses  souliers  au  lignolet  ? 
(Flamang,  Vie  et  pasi.  de  SI  Didier,  p.   23, 
Carnandet.) 

—  Au  lignolet,  loc,  d'nne  manière  élé- 
gante, gracieuse  : 

Au  lignolet  le  veali  chausser 
Et  de  robhes  l'afringoter. 
(Decdilleville,   Trois  Pelerinaiges,  f  43',  impr. 
Instit.) 

Que  luy  donras  tu  dont  ? 

Est  ce  ung  don  si  an  lignotlet  ? 
(Gredar,  Slist.  de  la  Pass.,  5500,  G.  P.iris.) 

Je  n'ay  pas  belle  collerette 

.issez  mignongne,  assez  proprette. 

Ma  chemise  a  trop  hault  colet. 

Je  ne  suy  pas  an  lignolet 

Parée  comme  telle  et  telle. 
(Eloy  Damernal,  la  Deablerie,  P  42'',  éd.  1507.) 

Hz  ont  sur  le  hort  du  colet 

l'n^  beau  get  fait  au  lignolet 

De  belle  penne  honneslement. 

(ID.,  ih..  f»47^) 

—  On  a  dit  encore,  d'nne  manière  plus 
[■articuliêre,  pour  signifier  parfaitement, 
heureusement  : 

Dans  cet  engin,  qui  pstoit  graut  et  large, 
J'ay  bien  chassé  tonsjours  au  lignolet. 
(Les  sept  Marchons  de  Naples,    Poés.  fr.  des  xv"  et 
Xïi's.,  II.  106.) 

i.iGNOLOT,  S.  m.,  treille  pour  la  vigne  : 
La  seconde  et  moyenne  sorte  de  vignes 
en  comprend  plusieurs,  comme  l'escha- 
lassee,  la  perchée,  a  Ugnolot,  en  treillages 
el  autres  de  diverses  facdus.  (0.  deSerres, 
Th.d'agr.,  III,  4,  éd.  1605.) 

i.HiNoii  ALOE.  voir  Lincnaloel. 


LIG 


LIL 


LIM 


((■ 


785 


I.IONOUL,  voir  IJGNOEL. 

LiGNUis,  voir  LiNOis. 

MGNL'.M   ALLOUEZ,  VOif  tilNGNAI.OEL. 

LIGOTE,  S.  (.,  courroie  intérieure  du 
bouclier  : 

Et  ierl  mon  escn  fret  environ  la  lianle 
Et  mon  haubert  lieront  aussi  comme  vieili  cote. 

(Di;ci;rLi.Eïii.i,K,  ap.  Duc,  IV,  U6'',  Didol.) 

LiGOTTER,  V.  i.,  faire  subir  à  la  vigne 
l'opération  indiquée  dans  l'exemple  sui- 
vant : 

Au  commencement  d'avril,  après  y  avoir 
planté  les  esclialats.on  la  ligotle  (la  vigne), 
qui  est  ester  les  pierres,  moites  et  herbes 
qui  pourroient  eujpeselier  le  bourfieon. 
(0.  DE  Serr.,  Th.  d'agr.,  III,  4,  éd.  1603.) 

LiGUEMENT,  Ueguement,  s.  m.,  liga- 
ment : 

Par  disposicion  du  Hguement  qui  est 
soubz  la  langue.  (B.  DE  Gono.,  l'ratiq.,  111, 
iO,  éd.  1493.) 

Les  dens  sentent  douleur  ou  leur  liegue- 
tnenl  et  s'empostumisseut  et  dilatent  et  ont 
corrozions  et  perloracions.  (Id.,  ib.,  III, 
23.) 

LiGuiRE,  voir  Ligure. 

LIGULE,  s.  m.,  languette  : 

Dessous  la  luette,  il  y  a  une  petite  ligule, 
ou  languette,  que  les  Grecs  appellent 
epyplossis.  (Du  Plnet,  Trad.  de  Pdiie,  XI, 
37,  éd.  1366.) 

LIGURE,  ligttire,  s.  m.,  espèce  de  pierre 
précieuse  : 

La  nature  don  ligure. 
I.'aucloritcz  moult  m'asseure 
A  dire  da  \erai  ligure. 
Kt  j'en  dirai  la  vérité. 
(Upidaire,  Vil,  .117,  p.  250.  l'iuw-,  : 

Une  beste  sauvage  met 

Ce>te  pierre  en  Inde,  et  rcpi 

Dedans  la  gravele  el  parfont, 

Damediei  ligure  pramist 

Mainte  vertu  qne  sor  li  mist. 

Ugurea  garist  de  jannice, 

l'U  destorne  homme  de  mal  vice. 

Un.,  I*.,  1.36,  p.  2;i1.) 
Ligures  est  une  pierre  qui  est  trovee  a 
l'entrée  de  Ynde,  sor  le  flun  plain  de 
forest,  que  une  beste  qui  a  non  linx  parde 
et  la  respont  dedenz  sa  geule  molt  en  par-  I 
font,  que  ses  grauz  vertus  ne  nos  soient 
aidanz.  Li  livre  nos  devisent  que  ligures  est 
de  plusors  manières;  mes  li  miaudres  est 
de  color  d'or,  et  liens  i  a  de  color  de  mirre 
d'encens,  et  tel  qui  sont  de  tel  manière 
dont  la  verdor  jaunoie,  et  tel  en  sont  qui 
ont  color  d'electre.  (Li  Livres  des  pierres. 
Richel.  12786,  f»  27''.) 

Ligure  vient  d'orine  de  beste  qui  a  nom 
lins.  (Uescript.  lapid.,  ms.  Berne  U3. 
!•  169«.) 

Charboncle,  ligure.  {Lapid.  d'un  roi 
d'Arrabe,  ms.  Berne  646.) 

Et  si  dient  cil  qui  le  sevent  que  de  son 
piz  fdu  loup  cervier)  nai?t  une  [lierre  pré- 
cieuse qui  estapclee  liguires.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  248,  Cliabaille.) 

Amaliste,  jaspe  oa  acasle 
Et  ligure  t'est  convenable. 
(Le  Livr.  ilu  Faulcon,  Poés.  fr.  des  xv"  et  xv/°  t 
XII,  -281.) 


LIGUIIITION,  S.   f.,  gluUlOIlMOlie  : 
Crapules,  tiguritiom, 
Kt  non  ordinaires  licences. 

(l')60.  Cuisine  papale,  p.  fl.i,  Fick.) 

LiGUSTRE,  S.  f.,  troène  : 

LiguslreStlui  sont  petites  fleurs  blancbes 
de  Ires  petite  vigueur  que  tout  ainsi 
qu'elles  subitement  naissent  en  uug  mo- 
ment, se  desseichent  et  faillent.  (Triumph. 
de  Pelrarq.,  f»  198  r",  éd.  1331.) 

LiHiJE,  S.  f.,  sorte  de  roseau  • 

En  terre  a  une  fosse  faite 
Et  dedens  herbe  mise  et  traite. 
Et  la  fenchiere  et  la  lihu'; 
Que  par  dedans  a  espandne. 

(G.  rfe/'a/f™«,  Ars.  3319,  f  18  v».) 
Pour  recouvrir  de  lihue  le  grange. (1306, 
Trav.  aux   chdt.   d'Art.,    Arcb.   KK   393, 
fSl.) 

Couvreurs  de  tuille  et  de  lihueel  paveurs 
de  quîirriaus  de  terre.  (1313,  t6.,  f"  48.) 

Pour  couvrir  de  lihue  as  aloirs  du  pa- 
vellion.  {Ib.) 

Couvrages  de  tuille  et  de  lihue.  (Ib.) 

Pour  faukier  lihue  u  parc  a  couvrir  les 
aloirs.  (Ib.) 

LIIANCE,  voir  LiANCE. 

LiiER,  voir  Lier. 

H.IANCE,   voir  LIGANCE. 
LILE,  voir  LlLIE. 

LILIAL,  tyl.,  iilL,  ad].,  de  lis,  de  la 
blancheur  du  lis,  orné  de  fleurs  de  lis  ; 

Rose  Itjlialle. 
(Marciai.,  Louanges  de  Marie,  !"  8i  v",  éd.  1192.) 
L'escu  Ulial    est  embelly  de  l'or  pur  et 
fin,  car  l'or  conforte  le  cueur  de  l'homme. 
{litas.  des  coul.  en  armes,  C  3  v»,  éd.  1311.) 
Pour  augmenter  le  ceptre  lilial 
D'honneur  très  grant  et  tillre  impérial. 
(J.  BoucHET,  Labijr.  de  fort.,  Maz.  10832, 

f  8  v°.) 
Tige  d'honneur,  hermine  Iglialle, 
Chappeau  ducal  soubz  couronne  royalle. 
(J.  Makot,  Epistre  a  la  Royne  Claude,  p.  31, 

éd.  1332.) 
Musiciens  en  leurs  voix  argentines 
Rendoient  louenge  aux  haulx  conrs  celestines 
(}ui  nous  avoient  par  grâce  specialle 
Apporté  fruicl  de  souche  lilialc. 

(Ib.,  ib.,  p.  'Al.) 
Princesse  cordinlle, 
Tige  partant  de   la  fleur  liliallr. 
(Cr..  Mail,  EpLsI.  Champ.  i'Attig.  à  Dam.  d'Al., 
p.  133,  éd    1506.) 
Voiray  je  point  despooiller 
La  grand  troupe  déloyale. 
Qui  du  bec  osoit  souiller 
La  belle  fleur  liliale. 
(JoAcn.  on  BE1.LAV,  Contr.  les  cm.  poil.,  f°  88  v", 

éd.  1573.) 
Qui  est  ung  grant  soustien  pour  la  fleur  lilialle. 
(Deplor.  sur  le  trespas  de  Claude  de  Fr.,  Poés.  fr. 
des  xv"  et  xvi°  s.,  XII,  113.) 
En  habit  lillial. 

(Hadbrt,  Ep.  Cupid.,  xiv.) 
l'n  ange,  qui  luy  offroit  une  fleur  Ujlialle. 
(liELLEFûHESTS,    Chroïi.    et  Ann.    de  Fr., 
Charles  VII,  an  1428,  éd.  1600.) 

LiLiE,  lile,  lille,  s.  m.,  lis  : 
Helissanz  ist  do  tré  blanche  cum  Dors  de  liie. 
(i.  Bon.,  Sax.,  cxx,  Michel.) 


Li  dolz  algoeals  prent  sa  pasture 
Entre  les  lilles  de  vie  puro. 
(Cant.  de.<  Caiil.,  ms.  du  Mans  173,  flll  v»:) 
Kar  jo  sui  lites  des  valees. 

(/*.,  f°  48  r».) 
Enlre  les  tiles  et  les  roses. 

(/«.,  f»  41  v".) 
Ilora  al  lilie  sunt  les  espines. 

(«.,  f"  48  v".) 
Qui  dune  veist  le  sanc  et  le  cervel  chair. 
Et  sur  le  pavement  l'un  od  l'autre  gésir. 
De  rose  et  de  lilie  Vi  poist  sovenir. 
(Gar.nier,  Vie  de  S.  Thom.,  Hichel.  13.'il3, 
f»  93  r».) 

El  l'altre  vernicl,  entrelacé 
Cum  lile  et  rose. 
(Vie  de  S    Thom.  de  Cant.,  1097,  ap.  Michel.  /).  de 
Norm.,  t.  III.) 

LiLiË,  adj.,  de  lis: 

Suspendues  et  offertes  telles  en  sa  main 
que  oncques  nulles  telles  depuis  Charle- 
maine  en  ceste  liliee  région.  (G.  Chastell., 
Chron.,  V,  246,  Kerv.) 

LILLE,  voir  Lilie. 

1.  LIMACE,  s.  f.,  limaçon  : 
La  limace  jeté  son  cors 

De  l'escalope  toute  fors 

Par  le  biau  tems  ;  mes  par  la  pluie 

Rentre  enz. 

(RoTEB.,  Vie  Ste  Elis.,  p.  215,  Jub.) 

2.  LIMACE,  -  asse,  lym.,  s.  (.,  cercle  : 
Dans  ceste  lymace  ou  cercle  ce   peuple 

Hun  ou  Avarrois  avoit  ja  demouré  l'espace 
de  deux  cens  ans,  et  retiré  toutes  les  ri- 
chesses de  l'Occident,  sans  avoir  esté 
assiiillisde  par  une  autre  nation. (Fauchet, 
Anlig.  gaul.,  2"  vol.,  11,3,  éd.  1611.) 

—  Spirale  : 

Faire  aussi  de  bois  de  chesgne  et  menui- 
serie la  montée  en  limasse  pour  monter  en 
lad.  chaize.  (1621,  Areli.  des  notaires  de 
Nevers,  minutes  Taillandier.) 

—  Sorte  de  jeu  : 

On  dit  que  je  suis  bon  joueur 
Aux  tables  et  a  la  lijmace. 

(Pa.is.  de  S.  IHd.,  p.  109,  Carnandel.) 

LIMAÇON,  -  asson,  limechon,  lymechon, 
s.  m.,  conque  : 

Que  les  Triions  joieux  dans  leurs  creux  limassons 
V.D  l'boncnr  de  leurs  roys  enlotinenl  des  ch.'insons. 
(J.-A.  DE  Baie,  Poèmes,  \.  Vil,  l.emorre.  II,  325.) 

—  Sorte  de  jeu  : 

L'on  joue  au  lymechon.  (14C4,  Letl.  de  Jan 
de  Lannoy,  Cabin.  bislor.,  1875,  p.  241.) 

—  Sorte  de  manœuvre  militaire  : 
Faisons  le   limechon  a   la    mode  d'Alle- 
magne. (MOLINET,    Chron.,   ch.   164,   Bu- 
chon.) 

Le  jour  ensuyvant  les  voulut  veoir  en 
b.nl.iilli'  en  une  prairie  le  long  de  la  rivière 

d'AJM]!',  Ii'\,i]il,  luy  se  meirent  en  or- 

dunn.iiM  !■  il ijibaltre,  et  feireiil  le  lima- 
çon a  icllrliie.-  lois.(F.DEKABUTIN,  Comm., 

I,  éd.  1574.) 

Ce  que  je  requiers  que  noslre  bataillon 
lace,  ne  me  semble  point  si  mal  aisé  a 
pratiquer,  veu  que  les  soldats  nouveaux  a 
qui  on  apprend  des  limaçons  font  bien 
davantage  di^  tours  et  retours  pour  leur 
plaisir.  (La  Noue,  Disc,  polit,  et  milit., 
p.  388,  éd.  1387.) 


W 


VT 


T8fi 


LIM 


—  Troo  fait  au  moyen  d'une  vrille  1 

l'n  liaû(on  se  faicl,  (au  lonneaa   qa'on  vient  de 
(percer)  qui  peu  a  peu  coullant, 
Par  le  permis  ferré,  va  deilans  devallanl. 
ff.ucii.,  P/o«.  des  Champs,  p.  187,  éd.  1601  ) 

LiMAÇONXEn,  V.  a.,  donner  forme  de 
limaçon  : 

Limaçonner.  To  Iwirle,  liirne,  or  wind 
aboul,  like  Ihe  sliell  of  a  snaile,  or  as 
souldiers  Ihalcasl  lliemselves  into  a  ring. 
(COTGBAVR,  éd.  1611.) 

LIMAILLE,  s.  f.,  petites  particules  mé- 
talliques que  la  lime  détache  des  métaux  ; 
mot  conservé  : 

Pro  .VI.  liv.  pisis  et  pro  limaille  pinpt. 
2  s.  9  d.  (1340-51,  Compte  de  lU.-D.  d'Orl., 
e.xp.  repar.  Doin.,  Hôp.  gén.  Orléans.) 

Pour  .111.  pintes  de  limaille.  (1379  80, 
Compt.  de  la  fabrig.,  Arch.  Aube  G  1339, 
fo  31  V.) 

Pour  uue  pinte  de  limaille.  (1409-10, 
Compte  de  la  fabrique  de  S.-Pierre,  Arch. 
Aube  G  1559,  f»  125  v».) 

Limaille  de  fer  et  de  cuyvre.  (A.  Uu  Mou- 
lin, Quinte  ess.  de  tout.  clws..  p.  97,  éd. 
1319.) 

LIMANDE,  -  ende,  lym.,  s.  f.,  planche 
plate  : 

llem  pour  paindre  le  chiel  c'est  assavoir 
les  sablières,  les  pinçons,  les  lirans,  les  /(- 
mannes  et  les  boulions.  (1319-27,  Arch. 
hospil.  de  Paris,  11,  63,  Bordier.) 

.1.  millier  de  chevilles  de  fer,  pour 
coudre  les  limandes  qui  seront  mises  aus 
guérites  et  alees  de  la  ville.  (1359,  Compl. 
mun.  de  Tours,  p.  131,  Delaville.) 

A  Uegnault  le  Court  et  a  son  frère,  char- 
pentiers, pour  appariller,  limender  les  ponz 
leveiz  de  la  poile  de  la  ISurre  et  de  la  porte 
de  Crohe.  cl  pour  une  prant  ays  achaté  du- 
dit  Kegnaull  pour  faire  Umendes  es  diz 
ponz,  et  pour  un  quarter  de  grant  clo  pour 
coudre  les  dictes  limendes.  (1389-92,  Compl. 
de  Necers,  CC  1,  1°  4  r»,  Arch.  mun.  .Ne- 
vers.) 

.111.  planches  pour  faire  limendes  pour 
les  diz  ponz  leveiz,  ou  quel  chauteaul  a  heu 
.XVI.  limendes.  (/(/.,  f"  5  r».) 

Mis  au  pont  une  ays,  une  lymende  et 
deu.\  planches.  (1401,  Compt.  de  Nevers, 
CC  10,  f»  44  r»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Que  ceuU  qui  useront  dudit  escript  ne 
peust  loucher  a  boais  de  quoy  l'on  puisse 
faire  une  limande  ne  quatre  puux  de  tante. 
(«467,  Usem.  de  la  for.  deBrecelien,  Cart.  de 
Redon,  Eclaire,  cccxc,  A.  de  Courson.) 

Mis  deux  lymandes  de  boys  pour  clore 
et  cmpescher  que  l'on  ne  puisse  aller  de- 
vers les  mouvcuiens  de  ladite  orloge. 
(Compte  de  1303-7,  Arch.  mun.  Angers,  CC 
8,  1"  107'.) 

Pour  les  gros  plonis  qu'il  a  convenu 
pour  les  panix,  lymendes  et  travers.  (1348, 
Compl.  de  Diane  de  t'oiliers,  p.  64,  Cheva- 
lier.) 

Un  jour  qu'il  veil  entrer  ce  lévrier  qui 
alloil  a  sa  prise,  il  s'en  va  après,  sans  faire 
grand  bruit,  avec  une  grosse  limande  carrée 
en  sa  main,...  il...  vous  altrappe  ce  lévrier. 
Auquel  en  moins  de  rien  donna  cinq  ou 
six  coups  de  ceste  limande  sur  les  reins. 
(Bo.N.  DES  Pediers,  fiouvelles  récréations, 
De  Gillel  le   menuisier,  f»  73  r»,  éd.  1564.) 

—  Armoiri^  garnie  de  tablettes.  On  ap- 


LIM 

pelle  limande  on  Gascogne,  dans  le  pays 
tonlonsain,  dans  le  pays  castrais,  et,  en 
général,  dans  tout  le  sud-ouest,  un  certain 
meuble  en  fornu*  d'armoire,  à  quatre  ou- 
vrants, deux  en  haut  et  deux  en  bas,  sé- 
parés par  trois  tiroirs  placés  au  milieu.  La 
partie  supérieure  de  ce  meuble  est  en  re 
trait,  avec  deux  colonnettes  torses  aux 
extrémités,  toujours  surmontée  d'un  cou- 
ronnement triangulaire  orné  au  centre 
d'une  petite  niche  où  se  plaçait  d'ordinaire 
une  statuette  de  la  Vierge,  et  de  deux  ta- 
blettes en  pignon  aux  angles.  Générale- 
ment cette  armoire  est  sans  sculpture, 
sauf  le  cas  où  elle  provient  d'un  riche 
mobilier  princier  ou  seigneurial.  Aux  xvi» 
et  xvn"  siècles  la  limande  faisait  partie  du 
mobilier  donné  en  trousseau  aux  jeunes 
filles  de  toute  classe,  et  servait  à  renfer- 
mer leur  vestiaire  et  le  linge  de  la 
maison  ; 

Une  grande  limande,  pour  tenir  mar- 
chandises, de  bois  de  sapin,  guarnie  de 
six  pestetz.  —  Uue  grande  limande  faicte 
en  menuizerie.  —  Autre  pelile  limande, 
ilnv.  du  xvi=  s.,  ap.  Laflorgue,  Hist. 
d'Auch,  p.  393.) 

Dans  le  liant-Maine,  limanche  désigne 
une  pièce  de  bois  sciée,  longue  et  plate. 

LiMAXHEU,  -  ender,  lijm.,  v.  a.,  garnir 
de  planches  appelées  limandes  : 

Pour  limaniler  et  l'aire  .ii.  fonestres  en 
la  tour  du  cloislre.  (1363,  Compt.  mun.  de 
Tours,  p.  307,  Delaville.) 

Pour  yceliiy  pont  limander.  (1389-92, 
Compt.  de  Nevers,  CC  1,  f°  33  r»,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

Pour  appariller,  limender  les  ponz  leveiz. 
{/&.,  f»  4  r».) 

Pour  mettre  plusieurs  ays  ou  pont  leveiz 
de  la  porte  de  Nièvre  et  ycelles  coudre  et 
limander.  {Ib.,  f»  39  r°.) 

Pour  appareiller  le  pont  leveiz  et  pour 
icellui  lymender.  (1394,  Compt.  de  Neoers, 
CC  2,  f"  6  V»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Qui  a  limande  ledit  pont.  (Ib.) 

LIMAS,  -  az,  s.  m.,  limace  ;  mot  con- 
servé : 

Ce  seroit  messeant  chose  et  paoureuse 
se  homme  avoit  les  yeus  sur  le  plus  haut 
du  cliief  comme  le  limas.  (H.  de  Monde 
VILLE,  Richel.  2030,  1"  13".) 

Il  dist  que  les  femmes  qui  estoient  ainsy 
cornues  et  branchues  ressamblent  les  limas 
cornus  et  les  licornes.  {Liv.  du  chev.  de  La 
Tour,  ch.  47,  Uibl.  elz.) 

Quaresprenant...  a,  au  moins  de  mon 
temps  avoit...  les  intelligences,  comme  li 
maz  sortans  des  fraires.  (Rabel.,  le  Qua>  I 
livre,  ch.  XXX,  éd.  1332.) 

Tant  un  limas  Iny  agrce. 
Qui  lentcnienl  monte  an  haut 
lî'nn  lis  au  lias  de  la  pree. 

(«ONS.,  Od.,  tu,  n,  Bibl.  elz.) 

—  Limaçon  : 

Limas  o  escai'les,  testudo.  (1464,  J.  La- 
GADF.uc,  Calholicon,  éd.  AufTret  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

Comme  un  limas  ea  la  belle  snison 
Portant  sur  luy  son  fardeau,  sa  raaison- 
rVAiû.,  .Sa'.,  III,    à  Morel.   éd.  1612.) 


LIM 

LiMAssiER,  adj.,  de  limace: 

Trace  limassiere.  (La  Porte,  Epilh., 
éd.  1371.) 

LiMATURE,  S.  f.,  syn.  de  limeure  : 
Limature  de'fer.  (B.  de  Gord.,  Pratiq., 
11,  4,  éd.  1493.) 

La  limature  de  l'or  {Premier  Vol.  des 
exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  kar.,  f»  3  v»,  éd. 
1319.) 

Plusieurs  grands  seigneurs  et  riches 
gens  font  cuire  avec  leurs  viandes  quel- 
ques parties  d'or  :  autres  en  usent  en  pe- 
tits panneaux  avec  electuaires,  autre  en 
limature.  (EvoN.,  Trésor,  c.  xlvi,  éd. 
1333.1 

LiMBART,  linb.,  s.  m.,  bandeau? 

A  ce  mot  li  preudons  ti  saut, 
Ilh  ne  dist  raie  :  Des  vos  saut, 
Ains  le  saisi  par  ses  ïinlars. 
Si  li  done  des  esclubars. 
(G.  LE  Long,  la  Veuve,  4i9,  ap.  Scheler,  Trouv. 
belg  ,  p.  240.) 

LIMBE,  lymbe,  s.  m.,  le  même  que  le 
pluriel  moderne  limbes  : 

Et  de  la  prison  du  limbe  tl'enfor  délivra 
l'homme.  {Met.  d'Ov.,  Vat.  Clir.  1686, 
f»  20  r».) 

Et  par  divine  aartorité 
Tira  ceste  oniversilé 
Du  li/mlie  de  captivité. 
(Act.  des  Aposl.,  vol.  I,  f  iO\  éd.  1537.) 

LiMBON,  S.  m.,  les  limbes  : 

11  despoilla  enfer  et  raist  hors  du  Uni- 
bon  les  pères.  (J.  GouLAlN,  Roiio»., Richel. 
437,  f"  169  v»  ) 

1.  LIME,  s.  f.,  action  de  limer  : 

Je  vueil  alant  finer  me  rime. 

Car  as.<;es  i  a  lonj;ue  lime 

Avoec  les  liseours  rebours. 
(Rencl.  de  Moiliens,  de  Car  lié.  st.  cr.xxsvi,   1. 
Van  Hamcl.) 

—  Traitier  la  lime,  polir  un  ouvrage 
d'esprit,  des  vers  : 

Tresqn'or  ai  si  trailie  la  lime 
Que  cliascun  couples  a  sa  rime  : 
Or  la  vos  tenrons  par  tons  vers. 

{Parlon.,  Ricliel.  111152,  f»  168'.) 

—  Peine,  tourment,  application  : 

Qui  roodreit  dire  e  descovrir 
La  longe  lime  e  le  rennei 
Que  tant  aurciz  tenu  v>ts  niei. 
(Ben.,  I).  deNorm.,  tl,  '231,'-i-2,  Micbel.i 

Par  nature  ont  toutes  les  limes 

Dont  il  se  lèvent  el  cscurent 
illu  roi  Cuillaum.,  ap.  Michel,  Cliron.  aiii/l.-norm., 
m,  03.) 

F)ntr'eus  ont  pris  jor  de  combalre. 

Al  mains  ou  deux  ou  trois  ou  quatre. 

M  us  voelent  a  un  cief  venir, 

Tosl  trespasser.  no  lo^t  fenir. 

Que  soufrir  loi  lime  el  tel  irort. 
(Cuit.,    Ysle  c/ Ca/w.,  nichel.  375,  f»  .'ÎOS'.) 

llucc  font  lor  afliclions, 

l.or  hrmics  el  lor  orijons, 

Kt  i  dcmorent  trosqn'a  prime  ; 

Tant  Iraient  cpslo  sainte  lime 

One  de  heu  sont  enluminées 

Et  del  Saint  Espcrit  gardées. 

[Paitvn.,  7095,  Crapelet.i 

Mais  il  avint  que  per  cet  lime 
Trespasset  la  virge  reine. 
IDel  Chnalii-rgiti  fiisl  morz,  Uichel.  818.  f"  S6'.l 


LIM 

Trop  a  li  bons  la  char  hardie, 
Ciii  li  (iy:ihle$  si  sorprent 
Ke  viel'ie  fenie  a  enfans  prent. 
Car  il  n'ierl  j»  .1.  jnr  sans  litir. 
(Gactiiier  le  Losc,  la  »V»ir,  41S,  Schelcr,  Trouv. 
beig  ,  p.  233.1 

O'iel  paine  Dipu  soaiïri,  quel  travail  et  qnol  lime 
Pour  ensiijner  le  moaJe  que  peohié  envenime. 
'Cha«l  du  rounsigneul,  ms.  Avranches   244,  f  4'.) 

—  QuerellP  : 

RI  doinst  ^Dica)  aussi  que  femmes  puiscent  vivre 
(sans  limes. 
(GILLOX  LE   MC!SIT,  Porn.,   Il,  133.  Kerv  ) 

2.  LIME,  S.  f.,  chemise  : 
Les  maltois  ftpppllpnt  une  chemise  une 
Ume.(G.  BoucHET,  Serees,  III,  129,  Roybet.) 
Argot  moderne, /im«,  chemise. 

1.  LIMECIION,  voir  LiMAÇO.V. 

2.  LIMECIION,  voir   LiMF.ÇON'. 

LiMEÇON,  -  chon,  lym.,  s.  ra.,  lumignon, 
m^che  : 

Prenez  limechons  rouges.  {ModusJ'  93  v», 
Blaze.) 

Les  esmoucheurs  par  lesquelz  l'en  este 
les  superfliiilez  et  redreee  on  les  lymecons. 
(J.  GOULAIN,  nation.,   liichel.  437,  1»  18M 

Lymechon,  licininm.  (1464,  J.  I  '.riADEnc, 
Calhol.,  éd.  AulTret  de  Qup  queueran, 
Bibl.  Quiajper.) 

MMELLE,  voir  LEMEI.E. 
LIMENDE,  voir  LiMANDE. 
MMENDER,  VOir  LiMANDER. 

LiMEn,  lymer,  verbe. 

—  Act.,  ronger,  détruire,  irriter,  exci- 
ter : 

Molt  a  le  cDer  et  triste  et  noir, 
Sor  son  cors  a  mis  moll  fort  lime 
Par  sa  pensée  ki  li  lime 
Le  ciier  et  iret  par  la  dcilans. 

(Barlaam  et  Josaphal,  p.  29,  Meyer.i 

El  leur  mère  vient  d'antre  part 
Qui  m'assaut  et  ledenge  et  lime. 
Comme  femme  qui  tozj(rr.s  lime. 
(D»  Vilain  asnier,  146,  ap.  Méon,  Noi/v.  rec, 
11,  240.) 

Onque  je  ne  repos 
Ne  nuit  ne  jour,  ne  heure  ne  minime  ; 
Car  bonne  amour  le  coer  si  fort  me  lime. 
En  pensant  a  vostre  Ires  grant  beauté. 
Que  cil  penser  m'ont  plni^ours  fois  maté. 

(Froiss.,  Poés..  I,  78,  866,  Scheler.l 

Mon  coer  en  a  ossi  dure  senteosce. 

Car  bonne  amour  l'atise,  et  lime,  et  tensce. 

(lo.,  ib.,  I,  109.  2771.1 

L'nns  muert  et  l'antre  vit,  ensi  mors  vie  finie. 

fGiLLO»  LB  Moisit,  Poés.,  I,  317,  Kerv.) 

—  Réfl.,  se  chagriner  : 

Kt  poarqnoy  mesme  est  ce  que  jour  et  uuict 
De  rejjrets  je  me  lime  t 
(Cha.ssicn.,  Ps.,  XLii,  éd.  1613.) 

—  Neutr.,  se  fâcher,  s'irriter  : 

Kt  toutes  gens  lairoit  courechier  et  limer. 
(GiLiON  LE  MuisiT,  Poés..  I,  124,  Kerv.) 

—  Act.,  expier: 

Cy  soi  lournienlei  jour  et  nuit 
D'ardnre  qui  cy  m'arl  et  cuit 


LIM 

One  je  ne  la  puis  exslimer. 
Ainsi  fault  tout  le  rnnl  hjmer 
De  mes  m^ffaiz. 
(Uir.  IV.-n..   xiï,  491,  A.  T.) 

—  Lécher  : 

Quant  elles  ont  levreti^  elles  Umnit  de 
In  Innsne  leurs  levreleanlx  ninsi  que  fuit 
une  iysse.  {Gast.  Feb.,  Maz.  514,  f°  IC-.) 

i.iMEsmE,  .s.  m.,  serge  drapée  et  croi- 
sée, faite  de  fine  laine  d'Espagne,  qui  se 
fabriquait  à  Rouen  et  à  Darnelal,  près  de 
Rouen  : 

Coiiibien.    pour  avoir    rais    leur  honnem  eu   se 
(qneslie. 
Ont  elles  ani  atours  echinsé  leur  limeslrel 
fliEr.siER,  Sal.,  jlii,  éd.  1612.1 

lU  méprisent  le  limeslre,  et  parlant  leur 
parante.  (Ifi22.  la  Clinsse  au  vieil  Gro- 
(inard  de  l'antiquité,  Var.  hist.  et  litt.,  III, 
43.) 

Qu'on  quitte  ce  limeatre,  et  qu'on  soit  mieux  parée, 
Qn'on  cbango  de  jargon  aussi  bien  que  d'atoor, 
El  que  l'on  prenne  l'air  d'une  dame  de  cour. 
(BoiSBOB.,  la  folle  Gag.,  V,  13,  éJ.  16:i3.) 
Limista,   fin   drap   de  Umestre.   (Oudin, 
Dicl.  espagnol,  M.  1660.) 

r.ime.tire,  specie  di  rascia,  o  panno. 
(DuEZ,  Dict.  fr.-ital.,  éd.  1678.) 

LiMEURE,  s.  f.,  ce  qui  est  limé  des 
métaux,  la  limaille  et  les  parcelles  que 
détache  le  ciseau  de  l'ouvrier  : 

Qu'il  aiment  micz  le  lilé  sanz  faille 
Que  limeiire  ne  retaille 
C'orfevre  f.ice  a  son  vivant. 
)Le  nu  des  Boulani/iers,  ap.  Jub.,  .loiiglniis  et 
Trouvères,  p.   139.) 

Quant  aucuns  demandent  un  po  de  la 
limeure  des  cliaiennes,  les  prestres  vien- 
nent avec  la  lime.  (Légende  dorée,  Maz. 
1333,  f"  loi».) 

—  Par  extension  : 

Petites  limeures  et  petits  loppins  de  pous- 
sière. (A.MyoT,  Propos  de  table,  viii,  3.J 

i.iMF.iix,  lym.,  adj.,  limoneux,  boueux, 
de  limon  : 

L'eaue  n'est  point  lymeuse,  ne  eaue  de 
lacz  ne  de  pahiz.  (Platine  de  honnesle  vo- 
lupté, f»  94  r»,  i^d.  1528.) 

Cheulx  qui  ont  humeurs  flumatiques  et 
grosses  humeurs  et  limeuses.  (Régime  de 
santé,  f°  21  r»,  Robinet.) 

La  tencbe  est  ung  poisson  d'eau  .doulce 
ayant  le  cuir  fort  lubrique  et  limeux.  (Ib., 
r»  36  r».) 

Laquelle  mélancolie  naturelle  est  la  lye 
du  bon  sang,  et  comme  une  superlliiilé 
limeuse,  c'est  a  dire  ung  gros  sang,  duquel 
la  couleur  est  noyre  et  la  saveur  acerbe 
ou  aigre.  (Tagault,  Inst.  cliir.,  p.  178, 
éd.  1549.) 

Limeux  ou  limoneux.  (Belon,  Porir. 
d'oys.,  C  47  V»,  éd.  1537.) 

Nos  pelamides  sont  appellees  limeuses 
des  Latins,  a  cause  du  limon  ou  elles  se 
nourrissent.  (Du  PlNET,  Pline,  iX,  15, 
éd.  1366.) 

...  Le  lac  de  bourbe  tout  souillé 
Dn  jonc  limeur  couvre  le  bon  herbije. 
(Le  Blanc,  Eglag.,  f  4  r»,  éd.  1608.) 
Un  sang  cras  et  limeux.  (Lovs  CiOYON, 
Miroir  de  ta  beauté,  1,  653,  éd.  1615.) 


MM 


7!Î7 


LiMiERE,  S  ,  fém.  de  limier  : 
Ayez  regard  et  manière  ferme  comme 
une  limiere  qui  est  besle  qui  regarde  de- 
vant soi  sans  tourner  la  teste  ça  et  la 
<Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  f»  6'  an 
Sle-Pal.)  '      '  ■ 

i.iMiTATiERE,  S.  f.,  limite: 

Es  frontières  et  Umilalieres  de  la  Lan- 
guedoch.  (FfiOiss.,  Cliron..  Richel.  2645, 
r»  29  vo.) 

LIMITATION,  limict.,  s.  {.,  limite,  fron- 

lière  : 

Dedens  les  bornes  et  limictacions  qui 
s'ensievent.(1339,Arch.  P  1394, pièce  1232.) 

La  dite  visconté  a  certains  termes  et 
certainnes  limitations.  (Vers  1340,  Arch 
mun.  S.-Quenlin,  I.  180,  doss.  B,  4.) 

Dedainz  les  limilalions  dudit  conté  de 
ijuynes.  (24  oct.  1.300,  Letl.  d'Ed.  III,  Liv. 
des  Bouill.,  XVI,  Arch.  mun.  Bordeaux.) 

Les  églises  et  les  bonnes  gens  estans 
dedens  les  limilalions  de  la  dilte  conté  de 
Ghines.  (Faoïss.,  Cliron.,  VI,  9,  Luce.) 

Par  toutes  les  mettes  et  limilacions  du 
royaume.  (Id.,  ib.,  V,  296,  Luce.) 

Près  des  fins  et  limitations  de  notre 
royaume.  (1411,  Ord.,  ix,  677.) 

—  Division  d'un  pays,  province: 

De  toutes  les  marces  et  limilalions  de 
Bretagne.  (Froiss.,  Chron.,  II,  320,  Luce, 
ms.  Rome.) 

LIMITÉ,  s.  f.,  limite  : 

Mainlenaot  voulons  visiter 

La  terre,  qui  est  vuide  et  vaine, 

Affin  do  la  faire  usiter 

Par  limilacion  certaine. 

De  noslre  grâce  souveraine 

I  seront  tous  bien  exilez. 

Car  nous  la  rendrons  seiche  et  saine 

En  vertu. ibles  limilez. 

iilisl.  du  viel  Test.,  .''.75,  A.  T.) 

LIMITER,  V.  a.,  arrêter  dans  ses  écarts: 

Toutes  femmes  pnet  Dieus,  quant  li  pliîst,  limiter. 

(GiLLON  LE  Ml-kit,  Poé.1.,  11,  30,  Kerv.) 

LIMOGE,  adj.,  qualiûant  une  sorte  de 
gallinacés,  dont  la  race  était  originaire  de 
Limoges  : 

Autre  chose  est  des  oyes  et  canars  sau- 
vages et  des  poulies  /imojes.  (BOUT.,  Somme 
rur.,  1"  p.,  i"  67»,  éd.  1486.) 

Le  suppliant  et  .lehan  Baudelot  dirent 
qu'ils  iroient  veoir  dedens  le  bois  des  sires 
du  lieu  de  Sorel,  se  l'on  y  Irouveroil  au- 
cuns qui  chassaissent  aux  cocq  limoges, 
autrement  nommez  faisans.  (1451,  Arch.  JJ 
184,  pièce  189.) 

—  S.  m.,  faisan  : 

U  li  liercioiis  a  le  pietris. 
Quant  li  geus  l'en  est  bians  partis, 
U  le  limoge,  s'il  l'ataint. 
Quant  la  famine  le  destralnt. 

(.MousK.,  Cliron.,  7220,  Reiff.) 

Si  doivent  François  toiisjors  iestre 
Et  plus  gentil  el  plus  honnieslre. 
Et  cler  com  paons  u  limngcs. 

(In.,  ib.,  20333.1 

Colons  ne  pinjons,  ne  tourtereuUes,  li- 
moges ne  piertris.  (bial.  fr.-ftam.,  f»  4% 
.Michelant.) 


IJM 


1>IM 


LIN 


Grsns  fa  Iv  ciis  el  le  corner 

Oai>  l.npalois  aa  relou.-oer 

Oa  bois  par  le  bois  Toot  faisaot,  I 

>"t  1  limni/r  pp  TaisaDl,  j 

lloiipil,  H'?  noMe  saoregme  j 

Qai  De  foie  par  la  gaaJine. 

tPasIoralel,  us.  Biat.,  P"  51  t".) 

LIMOGÉ,  limougé,  adj.,  à  la  façon  de  Li- 
moges ; 

Vina  neuf  maolils  dout  y  a  uns  de  loi)le 
de  liu  limougé  de  sovi-  bleue.  (!o42,  Inc. 
du  trésor  de  la  chapelle  des  D.  de  Savoie, 
p.  133,  Fabre.) 

LiMOiGES,  S.  m.,  sorte  de  poterie  fa- 
briquée à  Limoges  : 

Deus  croiz  de  limoiges,  iing  vaissel  de 
limoiges,  ung  vaissel  a  mettre  ancens,  de 
jimoii/fs.deiis  srans  chaudeliors  et  una  petit 
de  limoiges,  drus  grans  chandeliers  de  fer, 
uns  an.!.'nsier  de  limoiges,  uii;;  pot  et  uus 
oroiau  de  l.toii.  ( l3H,/»»t'H(.  dtla  chapelle 
de  Joigoy  la  rille  qui  fii  jadis  dou  Temple, 
Arch.  MM  1093,  pièce  97.) 

LiMOiNiEUx,  voir  Llmonieux. 

LIMON,  -  mun,  s.  m.,  partie  d'un  lit  : 

Knmi  la  nef  trovat  nn  lit, 
DnQl  li  peçnn  e  li  limi:n 
Fareot  al  overe  Saleiimn. 

(.MiiiiE,  Lai  de  Gitqener,  \1i,  Roq.) 
Mes  ses  \n  lit  moult  a  loer  : 
.1.  poi  fa  hauz  et  corJeii, 
Si  ne  fu  mie  trop  pelii  : 
D'ivoire  fareat  11  limon. 

(Alhis,  Ars.  :53t-2,  f»  61''.) 

—  Pierre  ou  pièce  de  bois  qui  termine 
et  soutient  les  marches  d'une  rampe  d'es- 
calier ;  sens  conservé  : 

L'héritier  et  propriétaire  est  tenu  livrer 
a  ses  despeus  seuilles,  esteaux  et  gros 
potteaux,  entretoises, tous  gitaires,  pennes, 
colomaes,  poutres  et  braccous,  baux  moa- 
lans,  ventrières,  surchevirons,  limons  de 
montées....,  et  toutes  icelles  etofîes  livrer 
sur  le  lieu,  aux  despens  desdits  héritiers 
et  propriétaires.  (Coût,  de  Douaij,  Nouv. 
Coût,  gén.,  IV,  989.) 

Wallon,  (imon,  poutre. 

LLMONAiUE,  adj.,  qui  produit  des  li- 


Trouva  dou2e  petites  istes  :  lesquelles 
pour  ce  que  portent  fruictz  nouveaulx 
semblables  a  noz  limons,  il  les  appella 
limonaires.  (P.  Mart.,  Recueil  des  Isles, 
f  107  V,  éd.  1332.) 

LiMONÉ,  -  onné,  lym.,  adj.,  de  limon, 
de  boue  : 

La  nature  fa  limonnee 

Qai  Divas  forme  humaine  a  donuee. 

(Fabl.  dUi.,  Ars.  50G9,  ('  14i'.) 
D'an  poa  de  terre  ttjmonnee 
Dieux  a  fourme  a  homme  donnée. 

(Ib.,  p.  12,  Tarbé.) 

MMONEB,  -  onnee,  lym.,  s.  f.,  amas  de 
limon  : 

l)ne  fontaine  oete  et  pure 
Saui  li/monnee  et  sans  ordure. 

(fa*/.  d'Oi:,  Ars.  5069,  f  33'.) 

1.  LiMONEL,  lymonnel,  adj.,  d'étang, 
d'eau  bourbeuse  : 


Ois,  cauuis,  ue  poisscns  lijmonneaulx. 
(E.  DESfB<«i'S,   /VA-.,  p.  Ufi,  Crapelet.i 

2.  LIMONEL,  lymonnel,  s.  m.,  limon, 
bras  de  iimonit're,  timon  : 

Cent  de  lymonneaux  de  bois  a  faire  bas- 
tons.  (Letl.  pat.  de  1561,  ap.  .Mautellier, 
.March.  fréq.,  11,  230.) 

Et  encore  au  xvii"  s.  : 

Basions  a  faire  bois  et  timoneaux.  (Pièce 
Je  1693,  ap.  .Mantellier,  March.  fréq.,  II, 
247.) 

Poitou,  ftwonio. 

LiMONiEU,  -  yer,  -  onnier,  s.  m.,  cheval 
attaché  au  limon  : 

Une  charrele  a  fet  apareillier; 
D'un  auferranl  list  Guiborc  limonier.  \ 

(.ileschans,  4988,  ap.  JonckbI.,  Cuill.  d'Or.)  ] 

.Mon  cher  a  tout  le  limonier.  1324,  Arch. 
OJ  62,  f"  31  r».) 

—  Adj.,  attaché  au  limon  : 

Cheval  limonyer,  verudus.  (1464,  J.  La-    i 
GADEOC,    Cathol.,    éd.    Aulîret   de    Quoet- 
queueran,  BihI.  Quimper.) 

Boucqs   volans,  cerfz  limonniers.  (Rab.,    l 
Gargantua,  prol.,  éd.  1342.)  \ 

LiMONiEux,  -  omieux,  adj.,  rempli  de  } 
limon  : 

11  est  troublé  et  limoinieux.  (Corbichon, 
Ars.  2886,  f»  4  v».) 

LiMONNE,  s.  f.,  sorte  de  fruit  : 
Jaçoit  qu'on  cognoisse  les   citrons,   li- 
mons,   orenges     et    partie     de     pommes 
!    d'Adam,  si  est  il  que  les  limonnes  ne  sont 
I    si  bien  cogneues,  en  tant  qu'elles   sont  un 
fruit  participant  de  la  pomme  d'Adam  et 
du  limon.  (Belleforest,  Secr.  de  l'agric, 
p.  131,  éd.  1371.) 

LiMoxNEMENT,  lym.,  S.  m.,  fange,  li- 
mon : 

.\pran  l;  coinmeniemcut 
De  quoy  Dieui  premièrement 
Vouit  cieer  et  foriner  l'omme. 
Ce  fa  du  lymonnemenl 
De  la  terre. 

(E.  Deschamps,  tIEui'.,  Il,  216,  A.  T.) 

LiMONNEUii,  s.  m.,  homme  qui  s'at- 
telle au  limon  d'une  charrette  : 

Mieux  vaudroit  serrir  les  massons. 
Ou  bien  eslre  chien  a  veneur, 
De  charrette  ou  de  limonnciir. 
Qu'obéir  a  tels  diablassons. 

(Devis  amonr.,  p.  48,  ap.  SIe-Pal.) 

HMosiTÉ,  S.  f.,  saleté  des  dents  : 

Se  on  est  négligent  les  limosiles  et  su- 
perfluites  s'assemblent  es  deus  qui  après 
lont  grevanoe.  (B.  DE  GORD.,  Praliq.,  111, 
23,  éd.  1493.) 

La  soupe  en  vin...  mondifie  les  dentz  a 
cause  que  le  pain  adbere  aux  dentz  plus 
lon;;temps  que  le  vin  seul  sans  pain,  et 
aussi  les  immuudices  et  limosiles  adhé- 
rantes aux  dentz  en  sont  mieulx  consu- 
mées et  \iuntiees.{ Régime  de  santé,  ('  49  v", 
Robinet.) 

Limosilé  ou  rouilleure  des  dents.  (JouB., 
Gr.  chir.,  p.  343,  éd.  1398.) 

Livoufiii,  voir  LiMOGii. 


LiMPHE.  lymphe,  s.  f.,  eau  ; 

Or  ne  te  truphe  de  ces  nimphes 

Que  déesses  ou  appella. 

Car  de  loresls,  arbres,  flors,  limphes, 

MoDS  et  mers,  chasr.une  parla. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f»  \i%'.) 
Permectcz  doncqaes  que  de  lijmphes  et  d'eaui 
Ses  pi  lies  lave. 
(0.  DE  S.  Gelais, -/sncirf.,  Richel.  861,  f  42<'.1 

LiMPUER  ,  lympher  ,  v.  a. ,  tremper 
d'eau  : 

Si  nous  doublons  la  douleur  de  teste 
ne  devons  point  boire  après  Icdict  laicl 
vin,  si  n'est  que  soit  grandement  limphé  et 
trempé.  {Platine  de  honnesie  volupté, 
f»  18  r»,  éd.  1328.) 

S'ilz  veulent  user  de  fors  vins  il  est  né- 
cessaire de  le  limpher  fort.  {Régime  de 
sanlé,  {"  14  v".  Robinet.) 

—  Fig.,  amollir,  débiliter  : 

...  De  maistre  Jan  le  Maire, 
Georges  aussi,  la  reigle  non  vulgaire  . 
Je  t'ay  rescripl  quant  a  synalyinpher 
La  quadrature,  et  le  melre  lympher 
lit  aiuolir  par  rime  fenienine 
Incontinent  après  la  masculine. 
(J.   BoocBET,  Ep.  fam-,  Lxxii,  éd.  1515.) 

—  Limphé,  part,  passé,  trempé  d'eau  : 
Le  vin  limphé  enyvre  plustost  que  ne  fait 

le  viu  pur.  [Régime  de  santé,  f»  23  r»,  Ro- 
binet.) 

LiMUN,  voir  Limon. 
1.  LIN,  Ung,  lign,  s.  m.,  lignage,  lignée, 
parenté  : 

De  dulce  France,  des  humes  de  sua  lign. 

{Roi.,  2379,  Muller.) 

ruil  de  Ung  d'euiperatour. 
Albbric,  Alex.,  31,  Meyer,  Rec,  p.  282.) 
A  tôt  .siiii.  des  mellors  de  sou  lin. 
(Les  Loh..  ms.  Berne  113,  f  18''.) 
Deus,  dist  Fromons,  com  puis  esragier  vis 
Por  .ni.  garçons  lecheors  de  put  Uni 

(Ib.,  f  48.) 
Vez  ci  Fro.  dedens  le  posteis 
Et  son  parage  et  toi  son  millor  lin. 

(Ib.,  ms.   Montp.,r'  89=.) 

La  franche  darae  qui  fu  de  risce  lin. 

(Ib.,  Ars.   3143,  f°  i".) 

Pais  trait  l'espee,  s'en  a  la  teste  pris 
Por  la  merveille  Ju  glolon  de  put  lin. 
(Gar.  le  Loh.,  l"  chaas.,  xni,  P.  Paris.) 
Mes  cors  meismes  ira  ensemble  o  lui, 
Et  tait  mi  frère  et  anbedui  mi  fil, 
Et  mes  parages,  et  luit  mes  riches  lin. 

(Ib.,  xxn.) 

Deus  moines  ai  porchacies  et  perquis 
Qui  jureront  qu'anibedui  sunt  d'un  lin. 

{Ib;  2"  chans.,  xiu.) 

E*  li  parages,  et  li  niervilleus  lins. 

(.Mort  de  Garin,  p.  231,  Du  Méril  ) 
Queja  n'i  entrera  ne  hume  de  sun  lin. 
(Wace,  Roii,  2"  p.,  2702,  Andresen.) 

Qui  del  Ung  David  sont  venu. 
(\b..   Conception    A'osirf  Dame,  p.  33,  Mancel  et 
Trébutien.) 

Un  riche  conte  de  haut  lin. 

(Ben.,  fl.  de  tiorm.,  II,  16211,  Michel.) 

Doua  li  dus  a  grant  honor 

Ilerlevc  sa  mère  a  seignor 

A  un  chevalier  de  haut  Ung 

Oui  est  apeM  Herlewin. 

(Id.,  ib..  Il,  32084.) 


LIN 


Son  lil  coDch.i  aa  .1.  chier  drap  porprin, 
l'uisea  apella    ii.  baron»  >ie  frauc  lin. 

[Raoul  de  Cambrai,  53,  A.  T.) 
Dn  roi  du  /in  Octevien. 

tHIancanâ.,  iiM,  Michelant.) 
Cist  fareat  bien  endai  d'un  /m, 
El  d'un  pansé  cl  d'un  enrage. 

(fl«i.,  Br.  XXIV,  102,  Martin 

Franche  remme  et  de  grant  lin. 

Utrnarl,  Suppl.,  p.  300,  Chabaille.) 

Ele  ne  fit  mie  de  hait  ling. 
(Ou  Pre>lr^  ri  dAUson.  Kichel.  19152,  f  W.) 
Vos  n'irei  mie,  ce  dist  li  lia:  Pépin  ; 
N'i  trametrai  nul  hooi)  de  bian  lin. 

(Agolanl,H9,  Beliker.) 

Car  au  gentil  vassal  qui  estoit  de  grant  lin. 
(Voeu  du  llttiron,  18,  éd.  Mons.) 

Pour  le  noble  linn  dont  il  fu 

Il  n'y  ert  pas  mis  en  refu. 
(Chr.  ob  Pisan,  Liv.  du  chemin  de  lonq  estnde, 
3Si9,  Pùschel.) 

—  Ligne,  direction  : 

Le  temps  est  tel  et  deçà  et  delà 
Qu'a  nul  ne  cliault  du    bien   de  son  voisin  ; 
Qiiint  il  espart  ou  t  une,  on  crie  ;  en  la  ! 
Chascan  chace  le  temps  en  autre  lin. 

(K.  Deschamps,  iW.uv.,  I,  178.  A.  T.) 

2.  LIN,  lein,  ling,  s.  ni.,  cispèce  de  na- 
vire, chaloupe,  frégate  légère  : 

Que  l'aniirail  ait  pooir  sur  les  galies  et 
Uins  armes  que  lu  maison  fera  armer. 
{Règle  del  tiospit.,  Richel.  1978,  f»  214  r».) 

Et  ne  soit  .irmé  lein  de  deniers  de  Ve- 
neciens.  (1307 ,  Privil.  de  Léon  IV,  roi 
d'Arm.,  aux  Vénitiens,  ap.  Mas-Latrie, 
Hist.  de  Chypre,  III,  889.) 

.VIII.  sranz  sUecs,  et  .11.  lins  et  .III. 
Krauz  nefs.  (Juill.  1329,  Dilig.  que  li  roys 
a  faites  pour  le  satnt  voy.,  Arcli.  Côte- 
d'Or,  cil.  XV,  n°6,  cart.  I  de  l'inv.  somm.) 

Il  y  avoit  qaoïjaes  et  barges, 
PanlBIes,  oave- grands  et  larges, 
Ft  queraques  longues  et  lees, 
Lin-t  et  siacres  et  galees. 
(G.  Macbaut,   t'rne  d'.ilex.,    1876,  Mas-Latrie.) 

Si  fist  appareillier  ung  vaisseau  qu'on 
appelle  lin,  qui  va  par  mer  de  tous  ventz 
sans  péril.  (Froiss.,  Cliron.,  Richel.  2644, 
f"  24  r».) 

Car  chil  lings  si  est  nos  vaissiaux  plus 
appers  que  uulx  aulrez,  et  va  de  tous  vens 
et  contre  louttes  murées.  (lo.,  ib.,  U,  394, 
Luce,  riis.  .Vuiieus.) 

Et  se  boutèrent  en  un  lin  en  mer  el 
arrivèrent  a  Baioue.  (Id.,  ib.,  VI,  195, 
Luce.) 

Aux  perilz  de  la  mer  s'oGTri, 
En  galee  fut  et  eu  /ir«, 
Et  list  plusieurs  divers  chemins. 
(E.  Deschamps,  Miroir  de  mariage,  p.  11,  Tarbé.) 
J'ay  en  vaiiseaulx,  en  galees,  eu  lins 
Esté  sur  mer. 

(IB.,  «■*.,  Richel.  8i0,  f°  256*.; 
Cf.  Laigne. 
3.  LIN,  adj.,  de  toile  : 

...  Cnclui  ausi  mal  voisin 
Ki  tant  a  robe  lange  et  Une. 
(Rlncl.  de  Moilie>ns,  Miserere,  st.  civ,  3,  Van 
llamel.; 

l>INACION,  voir  LlGNEACION. 

■  .iNAnuK,  voir  Lionagk. 


LIN 
LINAGE,  voir  Lignage. 

LINAOIÉ,  voir  LiGNAGIÉ. 

LiNAiHE,  S.  m  ,  lin  jaune  sauvage  : 
Linaire,  ou   lin  jaune  sauvaye.    Osciris 
linaria  es  boutiques.  (NicoT,  Thresor.) 

LINALEUEZ,  VOir  LiNGNALOEL. 
LINALOUEZ,  voir  LiNGNALOEL. 
LINATGE,  voir  LIGNAGE. 

LiNCEE,  lyncee,  s.  f.,  femelle  du  lynx  : 
Lyncee  :  f.  A   linx;  a  wolfe  resémbling 

beast  tliat's  full  of  spots.  Yeux  de  lyncee. 

Sharpe,  quicke,   piercing    eyes.    (Cotgh., 

^d.  1611.) 

C'est  pourquoy  toy  qui  lis  d'an  regard  de  lineee 
Ce  qui  mesme  est  écrit  dans  la  seule  pensne. 
(Bertaut,  CEuv.,  p.  290,  éd.   1633.) 

1.  LiNCEL,  iinsef,  linsiel,lainschel,  s.  m., 
drap,  vêtement  do  lin  : 

.1.  tinciaus  blans,  dougiez,  de  soie. 

(Ben.,  rroif,  ms.  Waples,  f  10^) 
Si  a  a  descovert  veii 
La  coûte  qui  trenchiee  lu, 
Et  les  linciax  ensanglantez. 
(Do  Chevalier  a  rEspee,  710,  .Nouv.  Ker.,  1,  1 4!).) 
Deui  hommes  sont  la  survenu. 
Prennent  le  cuir  taillié  menu, 
Tantost  l'ont  mis  en  ung  linsel 
Et  eu  firent  ung  grant  troussel. 

(Slelusine,  801,  Michel.)  Impr.,  liiisel. 

Hoc  lintheum,  lincel.  {Gloss.  de  Glasgoiv, 
I'.  Meyer.) 

Des  lainsckiaus  de  blanc  fil. 
(Gn.i.o.\  LE  Moisit,  Poés.,  I,  215,  Kerv.) 

Depuis  fu  il  envoiies  a  Valencliieunes 
sus  un  char  et  en  un  linsiel.  (Faoïss., 
Chron.,  Il,  212,  Luce,  ms.  Rome,  f»59  v°.) 

2.  HNCEL,  voir  LUISSEL. 

LiNcELE,  i2/n(;.,  s.  f.,diinin.  de  linceul, 
drap  : 

Mes  les  compaignons  sire  Ernalt  furent 
santz  pieté  ;  quar  quanqe  leynz  fust  mis- 
Irenl  a  lede  mort,  e  meynte  lyncele  qe  fust 
blanche  a  seyr  tôt  fust  enrouy  de  sang. 
(Hist.  de  Foulques  Filz  Warin,  Nouv.  fr. 
du  xiv  s.,  p.  40.) 

LiNCELET,  s    111.,  diinin.  de  lincel  : 
.1.  lincelet  tant  seulement 
Do  tout  avoirs  emportera. 
(Vie  des  Pères,  llichel.  23H1,  f°  129''.) 

LINCEOL,  voir  LiNSCEL. 

LINCEUL,  voir  LiNSUEL. 

LINCHEUL,   voir  LlNSUEL. 

LINCIIOEL,  voir  Ll.'^SUEL. 

LINCIOL,  voir  LiNSUKL. 

LINÇOEL,  voir  LlNSUEL. 

LINÇOL,  voir  LlNSUEL. 

LINCOHGNE,  voir  LICORNE. 

LINCORNE,    voir  LiCOBNE. 

LINDET,  S.  m.  ? 

Ungchappel  de  faullre,  ung  Imdet,  iiiif; 
hauderel.  (4  nov.  1444,  Inform.  par  liug. 


LIN 


780 


Belverne,  f»  15  v"  Ch.  des  coiupt.  de  Dijon 
B  11881,  Arch.  C.-d'Or.; 

LiNÉ,  adj, de  lin  : 

Les  chemises  linees  et  poyees  estoient 
sèches.  (Froiss.,  C/jro».,XV,  88,  Kerv.) 

LINEACION,    voir  LlGNEACION. 

LiNEAL,  adj.,  qui  est  dans  l'ordre  d'une 
ligne  généalogique  : 

Pur  ceo  que  il  véline  al  terre  per  colla- 
téral iliscenl,  et  ne  my  per  lineal  ascention. 
(LiTTL.,  Fnstil.,  3,  llouard.) 

LiNEALMEXT,  len.,  adv.,  dans  l'ordre 
d'une  ligne  généalogique  : 

Defendi  e  dist  :  Sire,  par  la  ou  il  suppose 
par  son  bref  e  par  soun  counte  q'il  est 
cosyn  a  Rauf,  de  qy  seisine  il  porte  cesti 
bref,  la  vus  dioms  nous  q'il  ad  counte  le- 
nealmenl  par  my  le  droit  taut  qe  a  luy,issi 
qe  par  soun  counte  il  ad  fel  Rauf  le  co- 
mune  auncestre,  soun  tresael  ;  par  quey  il 
n'est  pas  cosyn  a  soun  trc^ael.  (1304,  Year 
books  of  the  reign  of  Edward  tlie  first. 
years  xxxil-xxxiii,  p.  19,  Rer.  brit.  scriiil.) 

Inheritance  poel  linealment  discendcr. 
mes  ne  my  ascender.  (LiTTL.,  Inslit.,  3, 
Houard.) 

LINEATIIRE,  VOir  LiGNEATURE. 
LINEL,  VOirLlGNEL. 
LINEJIENT,  voir  LiGNEMENT. 

LixENOCTE,  voir  Linotte. 

LINEIl,   voir  LiGNIER. 

LiNEREUL,  s.  m.,  linot,  llDotte  : 

Li  uns  fu  li  chardenereus. 
Et  uns  Trions,  ki  linereus 
Est  en  moult  de  lieus  appellei.s. 
(J.  Dc  CoMiE,  la  blesse  des  oisiaus,  173,  Scheler.) 

1.  LiNETTE,  S.  f.,  graine  de  lin  : 

Ung  grain  de  rail  ou  dc  linelle, 
(Ad.  des  Aposl.,  vol.  Il,  fMa-iS  éd. 1537.) 

2.  linf:tte,  s.  f.,  linotte  : 
Li  tarins  aviiec  l'aloette, 

Li  chardonnereul,  la  linelle. 
(G.  Mach.,  Poés..  Kichel.  9221,  1°  61    r".) 

Dans  les  Ardennes  et  en  Lorraine,  Ré- 
milly,  linelle  se  dit  encore  pour  linotte. 

LINEUL,  voir   LIGNOEL. 

LiNEUSE,  s.  m.,  sorte  d'engin  de  pêche  : 

Pour  avoir  par  .vi.  fois  et   plus   acheté 

poissons  venant  an  marché  et  avoir  tendu 

al  Vineuse.  (1441-14'i3,    Reg.  aux  Comptes, 

f"  102,  Arch.  mun.  Dinant.) 

LiNPAR,  s.  m.,  condottiere,  brigand  : 
Trois  cens  lances  de  linfars,  Allemans 
d'Oullre  le  Rin  s'cstoient  cueillies  en- 
semble, et  vous  di  que  ce  sont  les  plus 
grans  pillars  et  robeurs  du  monde. (Froiss., 
C/iro«.,Xlll,259,  Kerv.) 

Il  corrifroil  et  pugnissoit  les  pillars,  lin- 
fars et  autres  robeurs  qui  couroient  sur 
les  chemins  en  AUeniaigne.  (Id.,  ib.,  XIII, 
18,  Kerv.) 

ling,  voir  Lin. 

LINUALOEL,  VOir  LiNGNALOEL. 


/ 


790 


LIN 


LING.VLOl.S.  voir  I.rXGXALOEL. 

1.  LINGE,  lingne,  ligne,  ajj.,  de  lin,  de 
toile: 

David    esteit    vpslniiz     de    une    vcsture 
/i"ng;piir  humilited.  (/{oi«,  p.  Ul,  Ler.  de 
IJncvJ  Lat.,  accinclus  ephod  lineo    iRe" 
II.  6,  liJ 

Ses  dras  lingtia  baer  et  batre. 
^lfi^.  des.  Floi,  p.  103,   Peigné.)  Impr.,  lingues. 
Une  linge  cape  a  résine. 

(Hii/aMc  le  moine.  58",  ^lichel.) 
E  qaani  l'aube  fu  espanie, 
Li  reis  o  sa  graol  ost  banie 
De  Vinceslre  fors  s'en  inrnerent 
Folenienl,  qaer  desarmez  erenl 
Fors  de  Inr  /inj/-.-  arni(e|ares. 
(ffi.«/.  de  r.uill.  le  Uircchal,  307,  P.  Meyer, 
Romania  W.) 

Adonl  a  dras  lingnrs  copes. 
Sa  plajre  li  a  esloupé. 

'Svna  de  Xansaij,  ms.  Tarin,  P  60'.) 

La  ferperie  linge  et  laniie.    {De   Tonlieu 
de  toute  manière,  liicljel.  20058,  r°  118».) 

Un    ligne  drap,    (nègle  de  Cileaux,  ms 
Dijon,  f»  143  T».)  ' 

Sour  lignes  draps.  (Roisix,  ms.  Lille  266 
p.  66.)  ' 

.r    saclinge.  (1306,  Jnvent.  des  biens  du 
D.  Jean  II,  ap.  Lob.,  Il,  434  ) 

rf«'r'""f  ^i,"''^. ''.!"■>  '"•  (1307,  ifoÈiX 
des  Templ.  du  baill.  de  Caen,  Arch.  J  413 
pièce  29.)  ' 

La   veslissent  de  draps   linges,   (iliroiv 
htstortat,  Jlaz.  837,  ('  %  r».)  i    '  "" 

Uns  /ijnM    draps.   (1362,   Lille,    ap 
tons,  Gloss.  m.i.,  Bibl.  Amiens.) 

•  «o""".'"!"'  ''Unes  àrjip,  biier.  (Compte de 
ld69,  Arch.  mun.  Valencienoes.) 

Si  li  donnes  ches  lingnes  draps  et  elle  le« 

buera.  (iiatoff.  fr.-flam,fo  12%  Micbelant.) 

N'avoit  autre   cbose  vestu  fors   que  ses 

draps  linges   et  un   mantel  enlour  «es  es 

paulles.  {Mort  de  Rich.  //,p.  8,WilliamsJ 

.Nus  pies    et  nus  chiefs,   en   lor  lignes 

IV  ''«,'%"'  ««"'«"'■"l-  (Fnoiss.,  Cftron., 
IV,  287,  Luce,  ms.  Rome.) 

.Une  /in(/e  robe.  (1408,  Pièces  relal.  au 
reg.de  Lh   VJ,  t.  II,  p.  21O,  Douêt  d'Arcq.) 
Il  fainfmit  udr  jour  avoir  mal  a  une  doy 
celuy  d^mprps  le  pouice,  et  l'enveloppa  de 
draps  linjes.  (Locis  XI,  A'omb.,  xcv,  Jacob.) 
Je  regardav  no  eschaffault, 
Les  gens  assis  loal  an  pins  hanlt, 
Vesins  des  ns  d5  robes  linges 
Et  emmanlel  s  comme  sinçes. 
(GREBi.t,  Uist.  de  la  Pas».,  1796,  G.  Paris.) 
Mon  bon  frère,  desponille  toy, 
El,  ponr  l'amonr  de  Cliarilé, 
Te  donne  cesle  robe  linge. 
{UoralUé  de  Charité,  Ane.  Tb.  fr.,   III,  383.) 

On  remarquera  que  dans  plusieurs  des 
exemples  cités,  drap  linge  et  robe  linge 
désignent  la  chemise. 


LrN 

—  Par  extens.,  raince,  délié,  lin  : 

Du  M  linge.  (1370,  liançon  du  roi  Jean, 
Arch.  KK  lu*',  f»  6  r".) 

tnf.-  **w  ^'  '"'M  '''  ''■'"'«  sont  bons. 
(neijime  de  sanlr,  f»  13  r»,  liobinel.) 

Combien   que  sa   personne  esinit   et  fut 

ihàrriu'iid.tt's.T"- ''■''' ''''""''^'- 

Il  esloit  ling<^  et  menu  de    corps   et  fut 
des  Albigeois,  f"  187  r»,  éd.  1385.) 
—  Au  sens  mor.,  simple,  faible: 

Mes  tanl  est  ses  sens  nns  el  linges 

Qu'il  ne  peut  fcre  cho-^es  vives. 
(Rose,  Ilichel.  1373,  f»  |3i^  ;  Méon,  v.   1C234.) 

Car  son  sens  est  trop  nud  et  linge. 
(J.  DE  Meu.tc,  nemonsir.  de  Xal.,  711,  Méon.) 

Bien  pert  que  son  sens  est  trop  litige. 
(Dial.  de  S.  Creg..  ras.  Evreui,  f  17  v°.) 

Le  mary  esloit  homme  tendre  et  linne  et 
hlaire,  non  fort  mondain,  et  se  lai^soit 
mener  et  manier  bien  leserement  'Vg 
Chasteli,.,  C/u'O)!..  I,  210,  Kerv.) 

Selon    Le    Duchat,  linge    pour  mince,  i 
délie,  euit  en  usage  de  son  temps  dans  le 
palois  messin.  Berry,  linge,  mince,  menu 
Duet.  Rouchi,  Huche.  '  ' 

2.  LINGE,  voir  Ligne.  ' 

3.  r^iNGE,  voir  Lige.  I 
i.iNGÉ.adj,  fait  dfi  lin  :  ' 
En  y  ver,  par  le  plus  fort  temps,  le  calois  i 

et  la  galoise  ne  vestoient  riens  du  mond^ 
que  une  pet.te  cote,  simple,  sans  pennene 
sans  estre  Iwgee.  (Liv.  du  Clwv  de  ri 
Tour,  c.  cKxii,  Bibl.  elz.)  ** 

LiNGEANÉ,  adj.,  rendu  mince  : 

Il  avoit  usé  et  usoit  de   fausses   et  mal- 

Ji^tT  ?''?°°,'r^  tingeanees  et  contrefaites 

(1346,  Arch.  JJ  73,  pièce  532  ) 


LIN 

LiNGERET.  S.    m.,  porteur  de    lin-^e 
jeune  homme  oisif,  à  la  mode:  "  ' 

Un?  liigerel  tendre  du  brout. 

(CoociLUART,  l'iaijj.,  II,  37,  Bibl.  elî.) 

Champagne,    lingeret,     délicat 
maître. 


pelit- 


Li.NGET.adj..    diminut.  de //n7e,   délié 
mince,  On  :  '  ' 

Sy  se  leva  non  mie  toute  nue,  mais  eu 
UQg  corset   que   elle   avoit   par  dessus  sa 

Art  5072! f'  139' r'o.V''^"-   «^^  ^"«'««fr-. 
Pour  ce  qu'il  esllingel  el  flou. 
(NitLo.v,  C.r.  Te.t..  c,  Jouaast,  p.  7G.) 

Nom  propre,  Linget. 
LiNGETTE,  S.  f.,  toile  de  lin: 

'   Mi!.?"i"''''f    '^^  llngelte.    {Pièce duxv  s 
.Mém.  des  Ant.    de  Normandie,  X.xi,  442;j 

LINGNAGE,  VOif  LiGXAGE. 

LINGN.VI.X,  voir  LiG.NAIN. 

.     LiXGXAL,  voir  Laig.val. 

j  LixcxALOEL,  lignaloc,  lingnalouet  lin- 
galoel,  lingnaloes,  lignaloes,  ligmloec, 
Ugne  aloes,  lignis  aloes,  lingaloes,  linon 
allouez,  hgnou  allouez,  lignou  aloe  li- 
gnum  allouez,  lin  alouez.  lin  aleuez  s 
m.,  bois  d'aloès  :  ' 

A  icest  sacrefioe  ne  covient  querre  ne 
niouton  ne  veel  ne  encens  JZZloe 
(Comment,  s.  to  P«.,  Ricbel.  963,  p.  ai"') 

Voulons  aussi  avoir  tant  d'encens  de 
ingmloel.  (Liv.  de  Marc  Pol,  lxxiv  Pau! 
thier.)  '  '    '"' 

43r''*"^"'''°"*'-('*''^^'^'j^--'. 


1.  LiXGEMENT,  adv.,  finement,  délica- 
tement, soigneusement  ; 

'^T-^l  ^P".^-\TP'.'=  comment  l'en  ne 


—  Par  oubli  du  sens  véritable  de  linge 
on  Ta  fait  suivre  des  mots  de  lin  : 
.1111.    p.-iires   de    draps     linges   de   lin. 

nniT.V^l^'J'"'.-  "'  ^'i'"""'  Chevalier, 
'iileur  du  D  de  Bourg.,  Inv.  de  meubles 
!•■  la  mairie  da  Dijon,  Arch.  Côle-d'Or  ) 


veslir   nô  ,r   c    "^*'"*r'  °'=  ^'  Joliettement 
veslir,  pour   soy  sreslir  et   faire   le  beau 

Z\X&  ''"  '^*"'-  "'  '-''  ^'""•'  <='  '^" 

Crans  espanlles  et  maloslrues 
Soient  si  lingrmenl  résinez 
Et  si  a  pois  que  nnl  n'i  voie 
Chose  qui  despicisse. 

(Clef  d'amoiir,  p.  91,  Tross.) 

—  Petitement,  légèrement: 

L'autre  moictié  de  celle  maison  estfaicte 
de  terre  povrement  bastie  et  i,n«em«n/ 
couverte  de  penests.  (Coprcy  X/  1 
Grèce,  Ars.  .3689,  f  107'.)  '  '   ^^ 

2.  I.INGEMENT,  voir  LIGEMENT. 

LiNGER,  adj.,  de  lin  : 

Une  paire  de  cauches  et  des   drans  lin 

r/uv'i'iîf)'  """■  '"'"■  ^"'-  '"  picT^yM 

LiNOEREOR,  s.  m.,  linger:  j 

Il  n'est  verrier  ne  regr.itier,  ' 

Dorloliers  ou  Imgerrres       '  ' 

Oui  ne  pcingnenten  leur»  mestiers 
tl  chanvriers  et  linieres. 
'""  *'  Poiitres,  .-.p.  Jub.,  v^r.  ««..  l|,  lOO.) 


^il'î^r'  T""}-^  '"'"'  "'  '^^  srant  oudour. 
SI  comme  de  hngaloel.  (Ib.,  clx.) 

/■mv^oT"^'"*'  ■'•,°'  '^  '''■'■'=•  f'''  Coût,  des 
uT  TrovIrMl')    ^°""''"'  ''''"'°'''  "^^  P°''' 

.Si  prendrez  lelaaires  après 

K'esl  nomé  lignLi  aloes, 

K'est  en  livres  de  niescines  escrit 

Cornent  e  de  ki  est  curafil. 

i        okÎJ:-,  "ro^fo?;?'    '''  ^""'  ^'  ■"•<"■'■«.  ""chel- 

-04U  /,   I"  ISy*^.) 

T,^' w"'??"^.  %  '=^°«'«-  (''O'^'v.,  S.  Louis, 
I  msl.  .\X,^é20.)"'*  ^^"'"'"'*-  <"**'•  ^^^ 
'  CPvnït^"'  '"''■''«.  '«.9«ea/oes  et  ambre. 
I   210,  fo  1870     '"'^'  i'Arist.,  Richel. 

Deux  petits  çscrinetz  de  ciiwre  ouvré 
a  oiivraïKc  de  Damas,  plains  àe  lin  aleuez 
et  d  ambre  (1380,  Inv.  de  Ch.  V,  n'  2114^ 
Labarte.)  Impr., /(Hn/cnez. 

Un  hnnap  de  linon  allouez.  (1400.  Pièces 
relat.  au  règne  de  Ch.  VI,  II,  284.  Oou.H 
0  Arcq.)  ' 

Une  paire  de  cousteaux  dont  les  man- 
ches sont  de  lignou  allouez. \Ib.,  p.  298) 

^-..P,""'  Gaston  de  lignum  allouez.  (Ib.. 
p.  dao.) 

Arcb,"KK^272,t3/v'.1  ''"  """'"■   ^''''' 

Le   ling  aloes  est  ainsi  sophistique  es 

inontaignes  d'Ahiiapbia  a  un?  bois  nommé 


LIN 


LIN 


LIN 


\ 

\ 

791 


Camelifi  et  semble  au  ling  aloes,  car  il  est 
pesant,  noueux  et  sent  bon.  {Le  grnnt 
Herbier,  ('  3  r»,  Nyverd.) 

Une  once  de  myrrhe,  tiemye  once  de  li- 
(jnaloes.  (Le  BasÛment  de  r'eceples,  p.  70, 
c^d.  1570.) 

LIXr.NALOUET,   VOir  LlSGN.\LOEI.. 

LixGXAS,  voir  Lignas. 
I.  LiNGNE,  voir  Linge. 
•i.  LINGNE,  voir  Ligne. 

I.INGNEMENT,  VOlf  LlGNE-ME.Nl. 
I.INCNEUL,   voir  Llil.NoKL. 
LINGNIEU,  voir  LiGNIEK. 
LINGNOEUL,  VOIT  LiGNOEL: 

LiNGNOT,  S.  m.,  ligneul  : 

Si  esloit  chaucié  an  Ungnot. 

(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9-2-2I,  t»  61''.) 

LiNGUAN,  S.  m.,  corde  courte,  servant 
de  lien,  notamment  la  corde  par  laquelle 
osl  iût'cnu  et  ramené  à  bord  le  pieu  ou 
bâton  ferré  dont  les  mariniers  de  la 
Loire  se  servent  pour  diriger  leurs  ha 
leaux  : 

Pour  une  commande  pour  lyer  le  cha 
lain  et  des  Ungiians.  (1494,  IJép.  p.  le  cu- 
rage rie  la  Loire,  ap.  Mantellier,  ilarv.h. 
freg-,  H,  427.) 

LiNCUAT,  s.  m.,  sorte  de  monnaie  : 
Il  doit  faire  florins  de  dei.t  buict  quairet 
et   trois    grains    de  fin,    sen   remeide,  tel 
comme  \i-  livguat,  c'on  dit  tlioucbet.  (1434, 
Hist.  de  Metz,  V,  316.) 

1.  LiNiEH,  adj.,  de  lignée,  de  race: 
Nnle    limitacion   de   tens   lor    estât    de 

sanck  ne  cbnnpereyl  en  dreit  de  la  parce- 
nerie,  qc  cbecon  ne  dut  de  autre  eyde 
aver  ;  ne  par  conséquent  qe  leur  estai  re- 
présentent cnm  beirz  du  sanc  liniers. 
(1304,  Year  books  of  llié  reign  of  Edward 
Ihe  first,  years  xxxii-xxxiil,  p.  496,  Her. 
brit.  script.) 

2.  i.iNiEn,  linnier,  lignier,  s.  rn.,  mar- 
cUand  de  lin, fabricant  de  toile  de  lin  : 

Il  puet  eslre  linniers  a  Paris  qui  veut, 
pour  qu  il  saclie  fere  le  niesticr,  et  il  ait 
de  coi.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  i"  p., 
LVII,  i,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 
Clarembaut  le  lignier.  (Id.,  i6.,  p.  120.) 
Linier,  .vi.  d.,  chnnvrier,  .vi.  d.  (1296, 
llentes  d'Orliens,  Arcb.  Loiret,  1»  9  r».) 

Liniers.  {Mestiers  de  la  ville  de  Parisi 
l'an  1300,  ap.  Géraud,  Paris  sous  PUil.  le 
Del.) 

Linier,  liniere,  marchand  ou  marchande 
qui  fait  négoce  de  lin.  (S.WAnv  Des  Bnus- 
LONs,  Dict.  du  Commerce.) 

A  Cambrai  existe  la  rue  des  Liniers. 

:t.  LiNiEU,  voir  Lig.mer. 

1.  LINIERE,  Ugniere,  s.  f.,  champ  semé 
de  lin  : 

Qui  ot  semé  une  liniere 
A  ce  qu'aotre  lin  en  issit. 

(  Ysopet  I,  fabl.  xxy,  Itobert.) 
Le  donueron  ki  croist  es  linieres.  {L'A- 


rirulaire  des  oiseaux  de  proie,  iiis.  Lyon 
697,  f"  223''.) 

Linetum,  Ugniere.  (Gloss.  lat.-gall,  Bi- 
chel.  1.  7692.) 

Certaines  journées  a  sacler  les  cardons 
des  blez,  a  fouyr,  sacler  et  cueillir  la  li- 
ipiiere.  (1413,  Denombr.  delà  vie.  d'Orbec, 
Àrch.  P  308,  f''4  V".) 

—  Métier  du  marcband  de  lin  : 

Mestre  et  gardes  jures  don  mestier  de 
linieres.  (Sent,  de  1319,  ap.  Ste-Pal.) 

Cinquième  rang,  qui  sont  les  petits  mes- 
tiers :  linieres,  chanvrieres,  maislres  d'es- 
crime. (Edit  d'avril  lo87,  ib.) 

—  Collet  de  lin  : 

Collets,  touelle,  liniere  ou  aultre  engin. 
(Rebuffi,  Rubrir.que  des  eaux  et  forests, 
f»  163  v°,  éd.  1547.) 

Nom  de  lieu,  Linieres. 

Nom  propre,  Ligniére,  Liniere. 

2.  LINIERE,  s.  m.,  petit  animal  ; 

Aiez  regart  et  manière  forme  comme  le 
liniere,  qui  est  une  bcste  qui  regarde  de- 
vant soy  suns  tourner  la  teste  ne  ça  ne  la. 
{Liv.  du  ChiV.  de  La  Tour,  eh.  xi,  Bibl. 
elz.) 

LINNAGE,  voir  LIGNAGE. 

LINNIER,  voir  LiNIEK. 

LINNUY,  voir  LiNUIS. 

LiNois,  voir  Lmnis. 
LiNOL,  voir  Lignoel. 

LINOLLET,  voir  LlGNOLET. 

LiNOMPLE,  lyn.,  lynumjile,  linouple,  ni- 
nomple,  s.  m.,  linon,  toile  extrêmement 
flne: 

Rouge  estoit  sa  houssure, 

Aussi  partout  de  lelLres  d'or  seuiee. 
Et  do  perles  boidee  par  mesure, 
El  non  obslant  qu'cllo  l'ust  grant  et  lee. 
Do  Hiiomple  p.-irtuut  couverccico. 

(l'as  i'ann.  de  ta  bergère,  313,  Crapelel.) 
De  fin  linomple  avoil  sur  son  bras  désire 
La  belle  mancbc  aussi  d'une  cbeinjsc. 

Ut'.,  5-29.) 

Toile  de  lynomplc.  (1474,  Inv.  des  bagues 
de  Gubrielle  de  Lalpur,  A  un.  de  la  Suc. 
d'bist.  de  Fr.,  IbSO,  p.  282.) 

Ung  fin  linomple  ello  desploye 
Duquel  esloil  painct  el  pourlraicl 
D'or  et  de  soye  par  nng  long  Iraict 
La  TJo  qu'avoyo  nience. 
(OCT.     DR    S.    Ctx.,   Sej.    d'honn.,     f     IGS    r", 
éd.  V6-10.) 

Sur  ses  cheveux  pendans  sur  les  es- 
pnules  avoit  ung  lynumple  de  fine  toille  do 
Hollande  fymbrii;  de  riclie  orl'avrerie. 
(J.  BoL'CHET,  JiobleDame,  i"  4  v,  éd.  1536.) 

Lors  sa  coiHure  de  linouple  tombant  de 
sa  teste,  apparust  aussy  grise  que  .'^i  elle 
eust  eu  l'aage  de  70  a'ns.  {Lett.  inéd.  de 
M.  Stuart,  lîapp.  du  8  fév.  1587,  Labanoll.) 

—  Adj.  : 

Ils  s'esloyent  appresles  a  fendre  du  «-outeau 
L'estamine  mnimple  el  la  lendrcUe  pi'rni, 

(D'AfBicaÉ,  Trag-,  V,  Bibl.  elz.; 

LINON  ALLOUEZ,   Voif  LlNGNALOEL. 


LINOTTE,  linenocle,  s.  f.,  gain  de 
survie  : 

Une  femme,  pour  droit  de  douaire,  goot 
et  possesse  sa  vie  durant  do  la  moitié  des 
fiefz  et  pareillement  de  la  moiltié  des  cot- 
teries  ;  et  le  mary  a  droit  de  douaire  que 
l'on  dist  linotte,  sur  les  héritages  cottiers 
de  sa  femme  desquelz  il  possesse  de  la 
moittié  sa  vie  durant.  (1507,  Prêv.  de 
Vimeu,  Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  I, 
386,  Boutbors.) 

Sely  homs  ou  ly  femmes  qui  entrespouses 
sont,  meurt  sans  hoir  et  il  doibveut  debte, 
paier  les  doibt  on  de  commun,  saulf  ce 
que  ly  vivans  prend,  avant  part,  tant 
vaillant  que  ly  mors  emporte  en  ses  coutz 
et  en  ses  aumosnes  ;  et  doibt  partir  ly 
vivans  contre  les  parchonniers,  el  de  le 
partie  que  ly  parcbonnier  doibvent  avoir, 
ly  vivans  eu  (ireud  quarte  partie  pour  se 
linenocte.  (1507,  Prév.  de  Sl-Rigiiicr,  ib., 
p.  506.) 

Le  mary  après  le  trpspas  de  sa  femme 
a  droit  de  douaire  ou  linotte  sur  les  lieri- 
tages  colliers  de  sadite  femme.  (Cout.  de 
Ham,  Nouv.  Cout.  gén.,  I,  381».) 

LINOUPLE,  voir  Linomple. 

LINOUZE,   voir  LiNUISE. 

I.INSAT,  S.  m.  î 

Basiere  de  linsat,  .iv.  d.  (xill'  s.,  Tarif 
de  lonlieu.  Arch.  du  thap.  de  S.-Omer,  II, 
«  1899,  u»  135.) 

LINSEL,  voir  LiNCEL. 
LINSELIN,  S.  m.  î 

Pour  .11.  aissielles  de  linselin  dont  on  fisl 
maulles  pour  les  mâchons.  (1362,  Lille, 
ap.  La  Kons,  Gloss.  ms.,  Hibl.  Amiens.) 

Aissielles  de  linselin  a  faire  maulles. 
(1396,  ib.) 

LINSIEL,  voir  LiNCEL. 
LINSSEL,  voir  LiNSUEL. 

LiNSUEL,  lenseiil,  lencelmel,  lainçiiel, 
lançuet,  linchoel,  lincheul,  linçoel,  linçol, 
linceol,  linciol,  lenciol,  lonciol,  s.  m.,  drap 
de  lit: 

L'egua  li  gèlent,  si  moilcnt  son  lincol. 

(Alexis,  st.  bi'',  Slcngel.) 
Un  lincoet  afolila. 
(Citron,    aseend.    des   ducs   de    ^'orm.,    127,    An- 
dresen.) 

Ne  li  tinsuez  vioz  ne  Iroeil. 

(botop.,  10715,  Bibl.  elz.) 

Kiule  i  a  bnne  el  linrioh  chicrs, 
Uices  vclous  el  oielliers. 

(l'arlon.,  1009,  Crapelcl.) 
Outre  mer  s'en  ira  vcslu  sol  d'un  Uiifol. 

(lien,  de  Mimliml/.,  p.  308,  Micbelant.) 
El  fosse  la  rua  corn  fusl  .1.  viel  taiiifiiel. 
(Ib.,  p.  399.) 
Un  tancvel  agesir.(l257,  Cart.  de  S.-Jean, 
f»  349  r»,  Bibl.  Amiens.) 

Lit  warni  de  bonne  kiule  et  de  bons 
linaus.  (27  mars  12')9,  Test,  de  Mali,  de 
lielh.,  Cil.  des  comt.  de  Lille,  Arcli.  Nord.) 
.1.  orellié  et  .ii.  linceouz.  {Droit  de  la 
cort  li  rois  d'Alam.,  ms.  Berne  A  37,  f"  6''.) 
N'en  porterons  c'un  soûl  lenseul,  {Es- 
tories  tlojier,  Bicliel.  20125,  f"  l'.) 

Lincheus  et  orilleirs.  {Dialog.  fr.-jlam., 
1°  2%  Micbelant.) 


7PÎ 


LIN 


.XII.  linceos.  M329, /nrenf.  de  Mad.  Ysab. 
de  Miiaiide,  .\roli.  Vienne.) 

De  nape?  et  de  Ifnrehiies.  (1378,  Ch.  d7- 
îoft.  €•"  de  Setichâtel,  Arcli.  du  Prince, 
D',  n«4.) 

Donze  linceoux.  (1381.  .\rih.  Vienne.) 

66  paires   de  drap?  on  linceulx...   (1389, 

/ncenf.  de  Rich.  Picque,  p.  33,  Biblioph.  de 

Reims.) 

Qnatro  lenciol  de  lin.  (U2.ï,  Arch.  Fri- 
bourp,  l"  Coll.  de  lois,  n»  727,  (•  266  v».) 

Linchoel,  linchetil.  (Fossetier,  Cron. 
Marg.,  lus.  Bru.':.  10311,  VI,  m,  U.) 

Lave  les  Uncieulx  desqnelz  les  frères  ont 
essuyé  les  mains  ou  les  pieds.  (Guy  JrvE- 
NAL,"(a  Reigle  monseigneur  saincl  fienoist, 
translatée  de  latin  en  francoys,  f"  .'57  v», 
-■•d.  132S.) 

Deux  linsoulx  de  huict  aulnes.  (16  juin 
1320,  Aroh.  Cir.,  not.,  Charrier,  388-2.) 

Et  mit  le  bras  entre  les  linceux,  par  les 
pieds  du  lit.  (Des  Pehiers,  Xouv.  récréa- 
tions.... Des  trois  folz....  f"  10  v°,  éd.  1364.1 

Il  luy  pleust  envoyer  deux  linceux,  pour 
son  coucher.  (G.  BoÙchet,  Serees,  IV,  322, 
Roybet.) 

Quand  c'est  en  temps  de  paix,  si  nous 
nous  mettons  a  l'hôtellerie  (ce  qui  n'arrive 
inieres  souvent),  noiis  emportons  toujours 
quelque  serviette,  et,  s'ils  n'y  prennent 
bien  garde,  le  linceul. {ïi'AVBm^E,Faeneste, 
l,  Bibl.  elz.) 

Le  jour  mesnie  de  la  bataille,  il  estoit  si 
malmené  de  ses  gouttes,  qu'il  portoit  une 
de  ses  jambes  appuyée  dans  un  linceul  ou 
nape  attachée  a  l'arcon  de  son  cheval. 
(BR-Uît.,  Gr.  capit.,  Ch.  Quint,   Buchon.) 

Cette  signification  se  retrouve  jusqu'au 
xviii*  siècle  : 

Tn  lit  garni  de  linceuls.  (23  juin  17.50, 
Ord.  du  roi,  63.) 

On  lit  dans  le  Dicl.  de  Trévoux 
Linceul,  drap  fait  de  lin.  On  le  disoit  au- 
trefois de  toutes  sortes  de  tissus  de  toile. 
On  le  dit  encore  dans  quelque.i  provinces 
des  pièces  de  toile  qu'on  met  dans  le  lit. 
.Mais  on  se  sert  plus  ordinaii  sment  du  mot 
de  drap. 

La  plupart  des  patois  ont  gardé  ce  mot 
avec  le  sens  de  drap  de  Ut.  Poitou, 
Flandre,  Bretagne,  Côtes-du-Nord,  linceii. 
Gnernesey,  lincheur.  Xaniurois,  linsou. 
Bouchi,  linchoel,  linchué.  Lorraine,  lincieu. 
Bresse,  lensu.  Suisse.  NeuchAtel,  linceuil. 

i.  LiNTE,  S.  m.,  linteau  : 

Les  deux  posteaux  et  le  Unie  de  l'hnys. 
(FossETiBR,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I, 
f»  118r».) 

2.  LiNTE,  s.  m.,  marécage,  en  Flandre  : 
En  plus  beal  del  plain  avoil  croliches  et 

palus   que  ons  apele   Unies.  (J.  d'Ootre- 

MECSE,  Chron.,  I,  46,  Borgnet.) 

bINTEIl,,  voir  LiNTUBIL. 
MNTHOEIL,   voir   LINTITEII,. 

MNTiEn,  linter,  s.  m.,  senil . 

En  ceo  k'il  trespasset  en  la  venjaùce  lo 
(intier  de  iustise.  {Greg.  pap.  Hom  ,  p.  3.'>. 
Hofmann.)  Lai.,  limitera. 

Met  bois  qni  ja  sontent  OTroli. 
C.tr  par  jonr  et  p.tr  nultOTroil, 


LIM 

Se  tint  ades  près  da  Hntier  : 
I  Nos  n'i  vient  hni,  ne  n'i  vint  hier. 

j    (Rose,  Iticliel.  1373,  f»  108";  Mëon,  13037.) 

lloc  liminare,  linter.  (Gloss.  de  Glasgow, 
I    P.  .Meyer.) 

Coni  l'abbé  .lehan  venist  a  Rome  por 
visiter  les  lintins  de  apostres.  (Vie  des 
Sainfs,  liichel.  20330,  f  67''.) 

Si  aloie  par  plusieurs  fois  jusques  au 
'""'*'■  'l''_l''>  porte.  {Légende  dorée,  Maz. 
lO'io,  f®  97^.) 

Deux  linliers  et  ung  sueillet  de  pierre 
dure.  (1480,  Compt.  de  l'Hôl.  de  ville  de 
Tours,  .lourn.  des  marous  ;  Cihl  de  l'Ec 
des  Chart.,  XIV,  .388.) 

LiNTUEiL,  linluel,  linthoeil,  linleil,  s.  m. , 
linteau  : 

Ne  li  honorables  Benoiz  ne  li  frère  ki  la 
astoient  avoc  lui,  ke  il  ne  poissent  movoir 
lo  piet  defors  lo  linleil  del  liu  u  il  seoient 
ensemble.  {Bial.  Greg.  lo  pan.,  p.  lOl, 
Foerster.  • 

Quant  il  verra  le  sanc  sus  le  lintueil  et 
sus  les  .11.  postiaus  des  huis,  il  trespassera 
vostre  maison.  (GuiABT,  Bible,  ms.  Ste- 
Gen.,  Ex.,  xxiî.) 

Del  sanc  taingnies  le  linthoeil  et  cascun 
posteil  de  vos  huis.  {Bib.  hist.,  Maz.  532. 
f"  32''.) 

Et  seront  «nioé  dou  sanc  [de]  cel  ainfrnel 
Li  linluel  de  nos  huis  et  endni  li  poslel 

(Bible,  Richel.  763,  f  251'.) 

LINUCHE,  voir  LlNUISK 

LiNui,  voir  LiNuis. 

LINUIGE,  voir  LiNUISE. 

LINUIS,  lignuys,  lignuys,  lignais,  lynoU, 
linui,  linnuy,  s.  m.,  lin,  graine  de  lin  ■ 

Par  example  en  escrit  truis  1 

Qanl  on  sema  premiers  linuis 
Et  volt  de  lin  le  pren  avoir. 

CMakie,  Dit  â'Ysopet,  xviii,  var  ,   Koq.) 

De  deux  sas  a  linuis,  trois  mailles.  (Ton- 
lieu  de  laScarpe,  ap.  Tailliar,  p.  486.) 

Pour  semer  .v.  havos  de  linui.  (1349, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Un  sac  plein  de  ligmtts  ou  de  semence 
de  lin.  (1420,  Arch.  .U  171,  pièce  402.) 

.VII.  pos  de  ouille  de  lignuys.  (Compte 
de  P.  le  Franc,  1446-47,  Arch.  S.-Inf.) 

—  Toile  de  lin  ; 

Du  lanfois  et  du  lignois.  (Jurés  de  S.- 
Ouen,  !°  133  v«,  Arch.  Seine-Inf.  ) 

Plusieurs  pièces  de  lynois  a  armer  che- 
vaux. (1421,  ]nv.  de  i'artill.  du  chdt.  de 
Blois,  Arch.  .loursanv.,  Bibl.  Blois.) 

Linnuy,  Une  side.  (Du  Guez,  An  Introd. 
for  lo  lerne  lo  spelce  frencli  trewly,  à  la 
suite  dr  l'Ai.SGHAVE,  éd.  Génin,  p.  913.) 
Impr.,  linuuy. 

—  Sorte  de  guêtre  ou  jambière  en  étoffe 
de  lin  : 

Ung  linois  de  jambes,  tout  complet,  ou 
il  y  a  boucles  d'argent,  pour  enfans.  (1434, 
Inv.  de  I'artill.  du  châl.  de  Blois,  Arch. 
.loursanv.,  Bibl.  Blois.) 

i.lNUiSE,  linuisce,  linuse,  linouze,  linuige, 
linuche,  s.  L,  graine  de  lin  ; 


LIO 

Oile  de  linuse.  (.Alb.de  Vill.  ,U  llonnec 
p.  168,  Lassus.) 

Ne  linouze,  chanevouze,  neux,  paivol 
(1326,  Hist.  de  Metz,  IV,  30.) 

11  sols  8  denii'rs,  le  franc  pour  20  sols, 
pour  mielz,....  et  linouze  pour  les  che- 
vaulz  Mgr  la  duc  délivrez  a  Gillequin  var- 
let  de  mondit  seigneur.  (1376,  Arch.  Meuse 
B  1040,  f»  73.) 

OUe  de  limise.  (Pièce  du  xv»  s.,  Arch. 
Pas-de-Calais,  S.-Bertiu,  Bull,  du  Corn, 
hist.,  III,  6.) 

Et  jusqu'au  xviii»  s.  : 

Limiige  a  .xii.  I.  la  rasiere.  (1600.  La 
Bassée,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Raziere  de  linuche.  (1622,  Lens,  ib.) 

Lenuise,  de   la  rasière  6  deniers.  (1716, 

Ord.  des  magistrats  de  Lille,  ap.  Vermesse, 

Pat.  de  la  Flandre,  p.  307.1 

—  Toile  de  lin  : 

Drap  de  linuisce  (1333,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pic,  linuise,  graine  de  lin.  Artois, 
Thiérache,  linuse. 

LINUSE,   VOirLlNUlSE. 

LioiNE,  s.  f.,  rime  léonine? 

Giauçon  voil  faire  par  rime  et  par  lioine 
DeJ  fil  Felip  lo  rei  de  Macédoine. 

Ulr.taiidre,  i,  Meyer,  Rec,  p.  284.) 

1.  Liois,  lyois,  liais,  lyais,  liez,lyez,  lias, 
adj.,  blanc  et  dur,  épilbète  de  pierre  et 
de  marbre  : 

Cleomades  dedens  sa  chambre 
Dont  li  pilers  furent  de  larabre, 
Et  en  esloient  li  parois 
Onvraes  de  marbre  liois. 

(Cleomadfs,  Ars.  3142,  C  40  t".) 

De  pierre  bien  /ioixe  est  la  vonte  paves. 
{Gaiifrey.  2075,  A.  P.) 

—  S.  m.,  pierre  blanche,  marbre  blanc  : 

De  marbre  fin  et  de  liois, 
Jolnes,  indes,  et  verz  et  blois, 
Estoient  trestait  li  quarrel. 

(Ben  ,  Troie,  2999,  Joly.) 

Car  les  tnrs  sont  haltes  et  les  murs  antis, 
Tôt  est  fait  de  Kos  et  de  marbre  lu?. 
(Th.  de  Kent,  Geste  i'Alis.,  Richel.  24364, 
f  35  ï°.) 

Un  port  tnivent,  la  se  sunt  mis. 
Qui  fut  trenched  al  liois  bis. 

(S.  Brandan,  26 1,  Michel.) 
Ne  fu  pas  clos  de  fust  en  bois. 
Mes  fn  de  marbre  e  do  liois 
Emmuré  trestut  entnr. 

(CHARriBï,  .S<7  dormons,  1793,  Koch  ) 
Et  trente  et  .ii.  tonra  y  ot  faites  de  hjois  cler. 
(Aym.  de  Karli.,  Richel.  253C9,  C  3".) 
Mont  i  ont  grisolites  e  jaspes, 
De  quatre  parz  oot  quatre  aspes, 
Deus  de  liois  et  deus  de  ivoire 
Ovcres  a  ovre  de  trifoire. 
(Yespasianus,  Brit.  Mus.  A  vu,  f°  54  r".) 

Va  moi  ches.ii.  Francheis  me|in|tenant  trcbnchicr 
En  ma  chartre  profonde  qui  est  de  liois  cliier. 
(Gaufrey,  IGOn,  A.  P.) 
Gnndeswit  entra  en  la  chambre  pavée 
De  marbre  e  de  lios  menuement  ovree. 

{Ilorn,  853,  Michel.) 


LIO 


LIO 


LIO 


Dessns  les  creneaoi  qai  forent  de  lyois. 
<Cvy..  itu  r.iif.wl..  1919-2,  Charriére.) 

Pour  la  vente,  et  délivrance  de  .XLV. 
charretée?  de  rahos  de  hioia.  (1364,  Compt. 
de  Pk.  d'Acy,  Ricliel.  l.'lOS09,  f°  2  r») 

Pour  deux  arans  couverture?  de  pierre 
de  Itjais,  l'une  pour  l'iiuisserie  de  la  sale 
neuve  du  roy,  et  l'autre  pour  l'huisserie  de 
la  sale  neuve  de  la  rnvnp,  au  dit  Louvre. 
(1364,  Comptes  deit  bdihnens  royaux,  ap. 
Lahorde,  BTna«.T.) 

Marbre  de  lyois.  (Perreforext,  vol,  1, 
f»38«.  tM.  1528.) 

Monta  au  chasteau  a  l'entrée  duquel 
estoit  un  hault  escalier  de  pierre  de  lyez. 
(  D.  Flores  de  Crece,  f"  1 19  r»,  ap.  Ste-Pal  ) 

Il  descouvrit  une  fonteine  bien  pierree 
d'un  liez  blanc  comme  neise.  {Ib., 
f»  100  r».1 

Pierre  de  liaiz.  (xvi*  s..  Comptes  de  dfp. 
du  cMt.  de  Gaillon,  p.  330,  Doc.  ini^d.) 

Maison  constntîle  avec  pierre  de  taille. 
Pierre  de  /i/m,  de  mnrhre  et  d'anltre  sorte. 
(Ct.  CoBBorET.   niasnns  ânmrsl..  Blas.  de    la   Mai- 
son, Voh.  fr.   des  tv'  et  vv|«  s.,  VI,  229.) 

La  porcherie  sera  pavée  de  pierre  de 
srez,  ou  de  liais.  (Liebault,  Mais.  r%ist., 
p.  139,  ^d.  1597.) 

—  Pierre  à  prain  très  serré  et  fin  des 
environs  de  Paris,  dont  on  fabriquait  les 
mortiers  : 

Li  mortelier  doivent  jurer  devant  le 
mestre  du  loestier,  et  par  devant  autres 
preudeshomes  du  mestier,  f|u'il  ne  feront 
nul  mortier  fors  que  de  bon  liais,  et  se  il 
le  feit  d'autre  pierre,  ou  li  mortiers  est  de 
liais  et  est  perciez  au  faire,  il  doit  estre 
despeciez.  (Est.  Bon...  Liv.  des  mest., 
1"  p.,  XLViii,  15  ,  Lespinassp  et  Bnn- 
nardot.) 

Nom  propre,  Liais. 

2.  Liois,  s.  m.,  pièce  de  bois  qui  con- 
tient les  lices  : 

Chascune  manière  de  tapis  nostrez  doit 
estre  tout  d'un  lé.  ce  est  a  savoir  :  petis 
tapis  et  tapis  de  douze  liois  sont  d'une 
aune  de  lé  et  tapis  de  seze  liais  sont  de 
.V.  quartiers.  (É.  BoiL.,  Lir.  des  mest., 
l"  p.,  LU,  5,  Lespinass.    et  Ronnardol.) 

noisoM,  (l'oison,  lyoison,liaesan,  toison, 
s.  f.,  état  de  ce  qui  est  lié  : 

Chi  prennes  matere  don  piler  mètre  a 
droite  toisons.  {Alb.  de  Vill.  de  Hannec, 
p.  125,  Lassus.l 

Par  chu  fait  on  on  piler  de  quatre  cuins 
venir  a  loisan.  (Ib.,  p.  155.) 

Ce  n'est  que  sablon  qui  n'a  aucune 
liaison  ne  teneur.  (Reg.  des  habit,  des  par. 
S.  NiMl.  et  de  la  Coût.,  fin  du  xvi«  s., 
Revoe  hist.  et  arch.  du  Maine,1877,  p.  314.) 

—  Action  de  lier  : 

Les  liaisons  et  emmaillotemens  des  en- 
fans  ne  sont  non  plus  nécessaires.  (MON- 
TAIGNK,  ESS.,  I.II,  eh.  XII,  f  184  v»,  éd. 
4K88.) 

Façon  de  cercles  a  tonneaux,  et  liai- 
son d'iccux.  (Liebault,  jVaw.  ru.tf., p.  601, 
éd.  I?!07.) 

—  Ce  qui  lie,  liei;  ; 


I.'enbai-.é. 
fuisqne  j'ay  tonte  )!arison. 
Bon  sens  et  bon  enlendement, 
Ostei  moy  ceste  lyoLion. 
(iliisl.  lie  S.  Didier,  p.  i06,  Carnandet.) 

11  vit  le  chariot  duquel  on  parle  tant, 
lié  d'une  liaison  descoree  de  cormier. 
(Amyot,  Vies,  Alex., 31,  éd.  1565.) 

On  le  bride  et  carrote  de  relipions,  de 
loix,  de  coustumes,  de  science,  de  pré- 
ceptes,de  peines  et  récompenses  mortelles 
et  immortelles  :  encores  voit  on  que  par 
sa  volubilité  et  sa  desbauche  il  escbappe 
a  toutes  ces  liaisons.  (Mont.,  Ess.,  I.  il, 
eh.  .xil,  f»  234  r",  éd.  1588.) 

—  Terme  de  cnisine  : 

Iceuls  moieulx  d'oeufs  jaunissent  assez 
et  si  font  liaison.  (Ménagier,  II,  5,  Biblioph. 
fr.) 

—  Engagement,  obligation  : 
P-enons  le  fez  et  cbarire  de  frarentaefre 

et  de  deffence  des  chouses  dessusdites... 
non  contretant  (ioeson  ne  teneur  de  lettres 
scellées  dou  scel  au  Duc,  par  laquelle  le- 
dit M.  Estienne  seroit  lié  a  faire  ladite 
deffence.  El  clamons  quite  et  deslivrons 
ledit  M. Estienne  de  toute  promesse, (iai'son 
et  trarentace  sur  les  choses  dessusdite?. 
(1324,  Accord,  Morice,  Pr.  de  l'H.  de  Brel., 
T,  1329.) 

Qni  mienix  scet  Ironver  l'oroison 
De  nonvellement  belionrder 
El  deslier  la  iMoijnon 
Qu'il  doiiit  a  sa  femme  garder. 
(Lefrarc,   Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,   1"  57''.) 

LION,  lyon,  s.  ni.,  sorte  de  monnaie. 
Les  lions  d'or  succédèrent  aux  escus  d'or 
le  14  ncjvenibre  1.338.  Cette  monnoye  fut 
ainsi  nommée  h  cause  du  lyon  qui  est 
sous  les  pieds  du  roy.  Un  ancien  manus- 
crit qui  paroît  être  du  temps  du  roy 
Charles  VI,  dit  que  ce  lion  représente  le 
roy  d'Angleterre  sur  qui  Philippe  de  Va- 
lois avoit  eu  l'aventage  lorsqu'il  voulut 
luy  disputer  la  Couronne  de  France.  11 
n'est  pas  tont-:i-fait  hors  d'apparence  que 
le  roy  d'Angleterre  soit  désigné  par  ce 
lion,  puisque  sur  la  plupart  desmonnoyes 
que  ce  prince  fit  faire  en  Guyenne,  cet 
animal  y  est  représenté.  (Le  Hlanc,  Traita 
historique  des  monnaies  de  France,  p.  242, 
Paris  1600.) 

Le  lion  pour  quatorze  sols.  (1346,  Ord., ii, 
2' J.) 

Le    suppliant  requist  a  icclhii    Saunier 

(u'il   voulsist  lui   prester cent    escus, 

tant  en  lyons  de  modérez  saluz,  nobles  et 
rides.  (14.55,  Arch.  .1.1  189,  pièce  34.) 

LIGNAGE,  voir  Lignage. 

LiONCEL,  s.  m.,  conservé  sous  la  forme 
lionceau:  faire  bien  le  lioncel,  en  parlant 
d'un  vin,  mousser,  écumer  beaucoup  : 
Cil  Tins  fail  bien  le  limcel, 
\\  est  on  d'Anxerre  on  françois, 
Bnvez  vos  donc,  bavez  ançois. 
(/V  Corloli  d'Arloi.1,  Ftichel    19152,  f    K.'î"'.) 


1.  LIONEL,   -  onnel. 
m.,  lionceau  : 


eau,  lyon,,  teon. 


Va  lion  vint  a  Ini  toi  droit,  —  - 

L'enfant  vist.  mnll  le  convoita,  \ 

Lors  pense  qu'il  l'enporlera  < 

A  ses  lioneaux  por  menîïier. 

{Olhei'ien,  nis.   Gif.,  Bodl.,  Hatton    100,  f»  W.) 
Li  leon    et   li   petit  leoneau.  (Macrick, 

Serm.,  ms.  Poitiers  124,  f»  52  v».) 

Trois  pelitz  lionnenulx.  (J.  Chartieb, 
Cnron.  de  Charl.  VII,  c.  283,  Bibl.  elz.) 

Que  la  lionne  toute  sa  vie  ne  fait  jamais 
qu'un  petit  li/onneau.  (Thkvet,  Cosmogr., 
I,  7,  éd.  l.m) 

Le  pourtraict  d'une  lyonne,  fort  antique, 
tenant  deux  lyonneaux  entre  ses  jambes. 
(ID.,  i6.,xiiii,"8.) 

Des  lyonnettu.T. 
(J.  ne  ViTEi,,  Prcm.  exerr.  pofl..  Disc,  d'nn 
songe,  éd.  i58S.) 

Nom  propre,  Lionel,  Leonel  : 

Li  fins  le  Roi  et  Leoniaus 
Ses  frères  moult  de  lor  avians 
I  ont. 

{Renan  le  nouvel,  19.37,  Méon.) 

2.  LIONEL,  -  annel,  -  onnel,  adj.,  sur  le- 
quel est  peint  un  lion  : 

Tel  li  donrai  sur  lescu  lionnel, 
Qe  contreroonl  torneront  li  mustel. 

(Raoul  de  Cambrai,  .'>871,  A.  T.) 
Grant  cop  H  done  sour  l'escn  lionnel. 

(Aniieri,  p.  225,  Tobler.) 

LiONESSE,    -   onnesse,   -  esce ,   lioun., 
lyonn.,  Jeon.,  s.  f.,  lionne  : 
Pins  fut  cruelz  et  fellonnesse 
Cors,  ne  tygres,  ne  lionnesne. 

(Dolop..  101i7,  Bibl.  eli.) 
Lionesse   reçoit   la  semence   sou  mas'*^ 
(BnuN.    Lat.,'  Très.,   p.   225,  var'-C' 
baille.)  bour- 

En  la  voie  avoit   une    leanesse  '*■> 
li  pais    redotoit.  (Pluseurs  mirât 
chel.  423,  f»  93'.) 

liée   leena,  lionesse.  {Gloss.  de  C 
P.  Meyer.) 

Qnar  leonesse  est  une  beste 
Fort  et  asprc,  a  luxure  aperle.  -l'eler, 

(M,icÉ  DE  I.*  CiiAiiiTÉ.  Bible,  Richel.  401,  f»  9i'.; 
Elle  (Rebecca)  sembloit  a  la  leonnesse  et 
a  la  louve,  qui  ayment  plus  celui  de  leur.» 
faons  qui  le  mieulx  se  scet  pourchacier. 
(Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c.  i.xxxiii, 
Bibl.  elz.) 
La  lyonnesce.  (In.,  ib.,  c.  lxiv.) 

Dn(!  vaillant  aclenr  non»  récite 
Qoe  femme  qui  niary  despile 
Vault  pis  et  est  plus  felonessc 
Que  n'est  tygre  ne  leonease. 
a.  I.F.  Kevbe,  Mùlheoluf.  I.  Il,  v.  1081.   fricolel.) 
Lea    nt    leena,    leonnesse,    u.xor   leonis. 
{Illoss.  de  Salins.) 

Lionesse,  lea,  vel  leena.  (Gl.  gall.-laf., 
Richel.  I.  7684.) 

Mort  l'est  venue  soudain  querre, 
Ainsi  que  fiere  Itjnnnense, 
Kl  l'a  occis  en  sa  vieilesse. 

(Misl.  du  Viel  Teslam..  33338,  A.  T.) 
Passeï  vostre  rit-uenr  austère 
De  qnoy  vos  riienrs  sont  plus  esprins 
Que  lyonne.ue  ne  panthère. 
(Ael.  des  Apntl..  vol.  I,  f°  29»,  éd.  1537.) 
fiiraud  de  Cabrieres  était  «  maislre   de 
la  lyonn  esse '<  de  la  duchesse. (1503,Co?n/'(. 
de  la  vénerie  de  C.h.  Vlll,  \k  18.) 


100 


LISANT,  S.  m,,  lecteur 


i  .M. 

.jo        umni   jesus    seront   peintes) 
'     i>„.     »  «nni.,;      K  j   ,    .-  I   °'"-  (31   oct.    1422.    lieg.  des   compt.""^^ 

,r,'^^,l'^"''^.P"^^"=  ^ene,(;oB  de.  \e  hseresse.   \  ville  de  Tours,  Dcsp.  oomm..  Arcb     - 
{Règle  de  Ctteaux,  m?.  Oijon,!' 6i  y.)  Tours.)  '»        S  17 

:  arpez» 


sab-  C"' 


66  LIP 

/ncet 

es  couché  comme  le  lion  et  comme 
la  &onesse.  (Lk  Fkvrk  d'Est.,  Bible,  Gen., 
XLix,  éd.  J534.) 

,luda.  mon  fils,  tu  es  monté  de  la  proye, 
comme  le  faon  de  la  lionnesse.  (Chavigny, 
les  Pléiades,  p.  Ml,  éd.  1603.) 

LioNET,  lyonet,  lyotinel,  s.  m.,  lion- 
ceau : 

A  lion?  et  a  lionez  ferai  In  char  menfiier. 
{Vie  SU  Christ.,  Richel.  847,  f"  180  r».) 

Et  e?loit  moult  hardi  et  aspre  comme 
ung  lyonet.  (J.  d'Abbas,  Melus.,  p.  413, 
Bibl.  elz.) 

i.eonculuf,  lyonnet.  (Gloss.  rom.lal.  du 
XV'  s.,  Scheler.) 

Nom  propre,  Lyonnet. 

LiONiER,-  onnier,  leon.,  s.  m.,  gardenr 
de  lions  : 

I.i  leonier  quant  il  sa  voient 
Mae  il  se  voloit  coronner 
Por  ses  granz  Testes  tiennorer 
Ors  et  lieparz  i  amenoieat. 
(F/,  ft  Blanche/1..  Richel.  191.52,  f"  198'.) 

Guillaume  le  lionnier,  la  sonme  de  diz 
folz  tournois  par  chascun  moys,  oultre  la 
somme  de  cent  dix  solz  qu'il  a  coustume 
de  prendre  tant  pour  ses  gaiges  que  pour 
la  paille  de  quatre  lyons.  (10  nov.  1451, 
Compi.  du  R.  René,  p"  30,  Lecoy.) 

Le  leonnier.  {Jb.,  p.  33.) 

MONiME,  voir  Leonime. 

LIONNE,  lyonné,  adj.,  ternie  de  blason, 
se  dit  du  léopard  rampant  comtne  le 
',i_oii  : 

Ma.;  sjnople   au  léopard    lionne  d'arpent, 
de  drapslt/mes  des  chevaliers  dé  la  Table 

La  pli 
avec    IfValier  au  léopard  lyonné  d'or,  au 
„.      .     lyonné  de  gueules.    (La  Colomb., 
Flandre  ftg„„^  t.  I,  p.  144,  éd.  1648.) 
Gnernes 
Bonchi. '*"''•  lyonnais,  adj.,  léonin  : 

Bresse      crespe  et  sor,  et  a  ctievcns  fnison, 
innoii,  vermeil  comme  charbon. 
{Reslor  du  Paon,  ras.  Rouen,  C  36  V.) 

Lios,  voir  Liois. 

LIOT,  s.  m.  ? 

Cil  n'y  avoit  ne  beufs,  ne  vache,  ne 
liot.  (1435,  Rôle  des  colonqes  de  Courcha- 
/lotr,  Trouillat  et  Vautrey,  Mon.  de  t'év.  de 
Râle,  V,  324.) 

i.iouNEL,  voir  Lionel. 

I.IOZEL,  s.  m.  f 

Qiiiconques  seroil  trouvez  saien  fondant, 
faisant  liozel  dedans  la  ville,  ou  cusnnt 
char  demuric,  paieroit  cinq  sols.  (1297, 
Constit.  de  Tout,  ap.  Duc,  Liorare.) 

MPAREE,  -  arie,  lyp.,  s.  f.,  sorte  de 
pierre  précieuse  : 

Kn  l.ihe  naisl  liparea, 
Alpe  chiacer  kl  snr  loi  l'a, 
rs'ale  beste  ne  li  foira  : 
Prendre  en  poit  ce  k'en  trovera. 

(Ijipid.,  A  817,  L.  Pannler.) 

De  la  pierre  qoi  liparrf 
Kit  p:ir  son  droit  non  apelee 
Me  pncl  L'rant  profil  avenir. 

(li..  r.  inm.i 


\i7tter.  (Gloss.  de  Glasgov\ 


ih 


LIQ 


Kn  Scitie  naist  une  piere, 

Mult  par  est  d'eslrange  manière  : 

Lyparie  Toi  nomer. 

(/«.,  D  un.) 
Liparee.  (Ijjpid.  d'un  roi  d'Arrabe,  ms. 
Berne  646.) 

LiPEE,  s.  f.,  lampée  : 

I.ors  trait  une  grande  lipee  (de  vin). 
(Alard,  C""  dWnjoii,  Richel.  7r,5,  f  19  r°.) 

LIPERQUAM,  S.  m.  ? 
l'army  la  ville,  et  do  long  des  fauîbours, 
Chascun  vouloit  trancher  du  liperqitatn. 
Mais  on  n'y  fut  seulement  que  trois  jours, 
Qni  ne  vint  pas  bien  secundani  Lncam. 
{Vergfr  d'honneur,  P  104  r**,  dans  le  Diet.  étijin., 

de  Ménage,  éd.  1750.) 

LiPPEUR,  S.  m.,  grand  buveur  : 
Et  s'accointa  de  joueurs  et  pippeurs. 
De  gaudissearg,  yvroognes  et  Hppeurs. 
(BoDRnir.>É,    Leg.    de   P.  Faif.,   ch.  m,   .louanst, 

p.  33.) 

LippiE,  s.  f.,  chassie  : 

Tant  que  la  chacie  ou  lippie  est  aqua- 
tique et  subtille,  lors  la  maladie  commence. 
(B.  DE  GORD.,  Pratiq.,  III,  2,  éd.  1495.) 

LippcsiTÉ,  s.  f.,  caractère  de  ce  qui  est 
pluant  : 

11  s'y  fait  (dans  l'urine)  un  amas  de  fe- 
culence,  comme  on  void  dans  un  tonneau 
de  vin,  et  une  lipposité  et  glutinosité  dans 
les  eaux.  (LOYS  GcYON,  Miroir  de  la  beauté, 
I,  715,  éd.  1615.) 

iJQUE,  s.  f.,  sorte  de  vaisseau  : 

Si  se  meit  en  un  vaissel  que  on  nommoit 

liqne.  (Froiss.,   Chron.,  vol.  I,  eh.  85,  ap. 

Duc,  Liqua.) 

LiQUEFACTiBLE,  adj.,  qu'oH  peut  li- 
quéfier : 

Liquéfaction  ou  solucion  d'aucune  chose 
a  parler  selon  ce  que  la  science  de  alkymie 
nous  apprent  que  ramener  la  chose  a  na- 
ture d'yaue  ou  a  nature  fluxible  resam- 
blable  a  yaue,  et  ce  ne  se  puet  faire  se  la 
chose  liquefaclible  en  cest  propos  n'est 
Irespercie  d'aucune  humidité  et  devisee 
ausi  comme  en  parties  insensibles  et  ausi 
comme  convertiez  en  la  nature  de  le  hu- 
midité dessus  dite.  (Evbart  de  Conty, 
Prohl.  d'Arist.,  Richel.  210,  f"  aSQ*".) 

Et  d'avantage  en  y  a  de  liqvefactibles 
qu'on  appelle  proprement  gommes.  (MI- 
CHEL DnssEAD,  ManipuI  des  miropoles,  p.51, 
éd.  1581.) 

Les   gommes  liquefactibles.  {Jb.,  p.  55.) 

LIQUEFIABLE,  liquifiable,  adj.,  qu'on 
peut  liquéfier  : 

Ce  sel  a  le  pouvoir  de  contraindre  les 
autres  choses  a  se  liquifier,  combien  que 
d'elles  mesmes  ne  soyent  liquifiables. 
(Palissy,  Œuv    p.  43,  Cap.) 

LIQUEFIANT,  adj.,  liquéfactif,  qui  re- 
lâche : 

Fièvre  liquéfiante.  (B.  de  Gokd.,  Pratiq., 
VI,  16,  éd.  1495.) 

LiQUET,  lequel,  s.  m.,  petite  poire 
bonne,  h  cuire  : 

Demy  cent  de  poires  de  liquet.  {.Acte  du 
ir,  janv.  1545,  S.-Ainand,  Arcli.  Seiue-Inf.) 


LIR 

Le  lequel,  le  liquet.  (TabelUonnge  à' El- 
beuf,  reg.  1,  1°  162,  Arcb.  S.-luf.) 

LIQUIDE,  adj.,  clair,  facile  à  com- 
prendre : 

Il  ne  soffit  pour  demonstrance  du  droit 
cler  et  liquide  alléguer...  (1521,  Préc.  des 
confér.  de  Calais,  Papiers  d'Et.  de  Gran- 
velle,  t.  I,  p.  189,  Doc.  inéd.) 

Quad  il  use  de  ce  mot  de  permission, 
il  nous  sera  bien  liquide  par  v.n  passage 
comme  il  l'entend.  (Calv.,  Inslit.,  1.  1, 
c  16,  éd.  1561.) 

Ce  poinet  nous  doit  eslre  liquide  :  c'est 
que...  (iD.,  ib.,  c.  17.) 

LiQuiDEMENT,  adv..  Clairement,  for- 
mellement : 

Quant  ilz  se  sont  moustrez  tant  hors  de 
raison  en  l'endroit  des  Anglois,  non  seul- 
lement  quant  a  la  restitution  de  Calaix, 
mais  encoires  du  paiement  de  ce  que  leur 
est  liquidement  dehu  et  des  pensions, 
(l"  nov.  1558,  Lett.  de  l'év.  d'Arras  au  duc 
de  Sav.,  Pap.  d'Et.  de  Granvelle,  t.  V, 
p.  352,  Doc.  inéd.) 

LIQUIDER,  V.  a.,  rendre  liquide: 

Eu  la  fournaise  ouverte  on  ne  dilîere 
A  liquider  force  acier  mortifiere. 
(Des  Mvzures,  Enéide,  f  330  r°,  éd.  1608.) 

LIQUIFIABLE,  Voir  LIQUEFIABLE. 

LIRAME,   s.  f.  f 

D'une  lirame  ot  envolsé  la  pet. 
{Aleschans,  6266,  ap.  Jonck  ,  Guill.  d'Or.) 

LIRE,  s.  f.,  sillon  : 

Les  laboureurs  appellent  lires  ou  sell- 
ions, quand  entre  deus  grands  raions  asses 
loingtains  l'un  de  l'autre  on  laisse  un  long 
dos  ou  monceau  de  terre  un  peu  élevée,  sur 
laquelle  on  semé  les  bleds.  (CoTTEBEAU, 
Colum.,  Il,  4,  éd.  1555.) 

—  Caractère  ? 

Voyons  du  povre  honme  abusé 
Qui  prent  femme,  qne  Dieu  y  soit, 
Tousjours  combien  qu'il  soit  rosé 
Prent  la  fille  qu'il  ne  con^'ooist. 
Et  certes  se  bien  congnoissoit 
Ses  meur>,  sa  maison  et  sa  lire. 
Pour  denier  d'or  ne  la  prendroit. 
Mais  il  la  prent  par  onyr  dire. 
(Conirediclz  de  Songecreux,  f»  18  r»,  éd.  1530.) 

LIREAU,  S.  m.  ? 

Pas  ne  feray  comme  la  turterelle  : 

Ains  sembler  vneil  an  rossignol  du  bois. 

Car. aussi  tost  qu'a  fait  de  sa  femelle, 

Silllant  s'en  va,  et  luy  monstre  son  aesle, 

lÂreau  Iny  fait,  combien  qne  soit  dilTame, 

Si  fais  je  aussi  d'amours,  aussi  de  darae. 

U.  Chartif.r,  Bail..  (IEut.,  p.    806,  M.  1617.) 

LIRE  LiRON,  s.  m.,  sorte  de  refrain  : 
Lire  liron,  It.,lila.  (JtJN.,  Nomencl.,  p.  244, 

éd.  1577.) 
Lire    liron.    The    burlhen    of    a    song. 

(COTGR.,  éd.  1611.) 

LiRER,  V.  n.,  jouer  de  la  lyre  : 

Saillir,  treper  et  llaioler. 
Chanter,  corner,  lirer,  muser. 

{Pasioralet,  ms.  Brui.,  f°  1  >".) 

LiRicuiN,  s.  m.,  nom  d'une  ln-rhe  mé- 
dicinale 


i 


r 


LIS 


LIS 


LIS 


Pi'ens  le  firaiii  il'iine  liprbe  appcllep,  liri- 
««in,  et  le  niPl»  Inut  entier  liednns  l'œil  on 
ougle.  (AiiNour.  db  ViLf.K-NovE.  le  Trésor 
des  pauvres,  C  li  r»,  éd.  l"Wl.) 

i.iRiN,  adj.,  do  lis  : 

Les  fueilles  de  eefte  fleur  (le  Ivs)  servent 
a  faire  l'Iiuvle  lirin.  (Du  Pi.nkt,  Pline, 
XXI,  5,  éd.  1366.) 

LiniTiouE,  adj.,  lyrique  .' 

Orace,  poêle  liriligue.  (Ohesme,  'Jrail. 
des  Hem.  de  fort,  de  l'etr.,  Ars.  2671, 
fo  29  T".) 

1.  LiitoN,  voir  Gliron  au  Supplcment. 

2.  LlRON,  s.  m.,  (luighon: 

Liron  de  paiu.  A  little  fiobbet,  luncheunt 
or  canlle  of  bread.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

1.  LIS,  lys,  s.  m.,  chapiteau  : 
Chaînes   d'arein    couvroient   les   lys  ou 

chappileaulx    de  ces     coulompnes.   (An- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  S082,  f  202".) 

2.  LIS,  s.  m.,  sorte  do  fleur  ;  mot  con- 
servé : 

—  Eslre  des  fleurs  de  lis,  être  de  la  fa- 
mille royale  : 

(Le  roi  de  Navarre  haranguant  le  peuple 
de  Paris  dit)  qu'il  aiuioit  njoult  le  royaume 
de  France,  et  qu'il  y  estoit  bien  tenu, 
car  il  estait  des  fleurs  de  lis  de  tous  cos- 
tes.  (Chron.  de  S.-Ven.,  t.  11,  f°  2S0,  éd. 
1493.) 

Bel  oncle  de  Berry,  nous  ne  voulons  pas 
que  vous  nous  éloignez  notre  cousine 
votre  fille  des  /leurs  de  lis.  (Froiss., CAron., 
m,  IV,  34,  Buchon.) 

3.  LIS,  s.  m.,  grosses  dents  qui  sont 
aux  extrémités  du  peigne  d'un  tisserand; 

.II.  filz  reteurs  entre  le  lis  et  le  drap, 
(1380,  Ord.,  \i,  473.) 

4.  LIS,  voir  Les. 


5.  LIS,  voir  Le. 

MSAnLii,  lys.,  adj. 
lire  ; 


lisible,  qu'on  peut 


En  bonne  lettre  et  lisable.  (1474,  Stet. 
synod  ,  ap.  Lalore,  Ane.  discipl.  du  dioc. 
de  Troyes,  II,  118.) 

D'un  trait  lisable  a  tons  les  rogardans. 

(Cl.  Marot,  p.  67.) 
RI  a  l'eutoDr,  ou  bien  a  chasqae  coiag, 
Kstoit  cscripi,  pour  le  veoir  de  plus  loiog, 
Dolet,  en  lellre  assez  grosse  et  lijsable. 

(Ksr.  Dolet,  Second  Enfer.  I.yon  l.ïil.) 
Que  nostre  escriture   soit  plus  courte  et 
plus  lisable.  (Meighbt,  l'Escrit.  fr..  c.  m, 
éd.  IS-iS.) 

Escrire  une  belle  lettre  et  bien  lisable. 
(K.  Est.,  r/jes.,  Pulchre.) 

L'escriture  ainsi  faite  est  bien  lisable. 
(Do  PiNET,  Pline,  XXVI,  8,  éd.  1566.) 

Lis.\uLEMENT,  adv.,  lisiblement,  avec 
évidence  : 

Mantice  quittant  la  parolle  s'escrivit  en 
la  face  assez  lisablement  le  des[iit  qu'il 
avoit    conceu    aux    parolles    du   curieu.x. 

(PONT.  DE    TYARD,   Disc.    pllitOS.,    f»  190   V". 

■!().  1S87.) 
LISANT,  S.  m.,  lecteur  : 


La  lecture  des  livres  qui  apportent  seule 
une  vaine  et  oiseuse  délectation  aux  li- 
sans,  est  a  bon  droict  réprouvée  des 
hommes  sages  et  de  grave  juLement. 
(Amyot,  Ki'es,  aux  lect.,  éd.  1S6S.) 

—  Professeur  : 

Les  docteurs,  maistres,  regens  et  lisans 
et  les  autres  suppostz  et  escholiers  d'i- 
celle  université.  (8  mars  1483,  Lelt.  pnl  de 
Ch.  n/,  Arch.  Doubs,  eart.  I,  6.) 

LisBETTE,  lisebette,  s.  f.,  sorte  de  petit 
lit: 

Donne  a  ladite  Anihoinette  une  tisbelte, 
un  petit  lit  et  parchevet.  {Tesl.  du  15 
mars  1S83,  Arch.  mun.  Douai.) 

.le  donne  a  .lacqueline  de  G...  mu  uiepcc 
cent  florins  avec  la  couche,  anltrement 
appellee  lisebette.  (Tesl.  du  27  Jhi7/.  Itni, 
Arch.  mun.  Douai.) 

LiscE,  voir  Lice. 

LisciiE,  voir  LiCE. 

LISE,  S.  f.,  p.-ê.  lisière  des  forêts? 

Quant  vient  al  tens  qu'irers  devise, 
Que  l'erbe  vers  pert  en  la  lise. 

(liiiN.,  Troies,  Richel.  375,  f»  7-2°) 

LISEBETTE,  VOir  LiSBETTE. 

1.  LisEOR,  -  eour,-  eur,  s.  m.,  lecteur  : 
Je  vneil  atant  liner  me  rime. 
Car  asses  i  a  longue  lime 
Avoec  les  liseours  rebours. 
(Rencl.  de  Moiliehs,  de  Carité,  st.  ccxxivr,  I, 
Van  Ilamel.) 

Lisière,  ki  ches  vers  liras. 

(Id.,   ib.,  st.  ccxL,  1.) 

Lisierres  qui  ces  vers  liras. 

(ID.,  it>.,  nicbel.  -23111,  f  23-2». > 

Lùneres... 

(Id.,  il/.,  Kicliel.  15-21-2,  f°  126  r".) 
Li  sage  Useor. 

(Enf.  Coi.,  nicbel.  12558,  f»  22'>.) 

Entrementiers  c'on  le  lisoit  le  seconde 
fie,  et  le  lisières  desist:  Biais  pères...  {De 
Marie  et  de  Marthe,  Uichel  15S3,  I"  271  r".) 

Si  comme  chascuns  diligens  lisierres 
porra  entendre  et  veir.  {Bible  llist.,  Maz. 
532,  f°  1 14  vo.) 

Les  ordres  de  sainte  yglise  ,  sicomme 
de  huissier,  de  liseor,  d'acoUte.  {Chron. 
de  Fr.,  ms.  Berne  590,  f»  46''.) 

Si  n'est  pas  mestier  de  raconter  toutes 
ces  choses  par  ordre,  pour  ce  par  aventure 
que  il  ne  tonrnast  a  anui  au  liseour  et  aus 
escoutans.  {Grand.  Cron.  de  France,  V,  17, 
P.  Paris.) 

A  frère  Loys  de  Recheville,  liseur  des 
Augnstins,  pour  ung  sermon  par  lui  fait  ou 
cloistre  Sainte  Croix  d'Orlicns.  (Compt.  de 
.1.  lioileve,  1400-1408,  Commune,  despense 
commune,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Je  m'entrerais  de  faire  et  composer 
Ce  traictié  cy,  que  laisse  pour  gloser 
A  tous  liseurs. 
(Gbincore,  Foll.  Enlrepr.,   p.  13,   Bibl.  cli.i 

Il  m'est  force  de  m'en  raporter  au  juge- 
ment des  liseurs.  (Gun.f..  du  Dellay 
Prol.  des  Ogdoades,  éd.  1569.) 

—  Féiii.,  liseresse,  lectrice  : 

Dusque  apriesle  beneicon  de  \e.  liseresse. 
{Réglede  Citeaux,  ms.  Dijon,  f»  64  v».) 


2.  LISEOR,  liseur,  s.  m.,  électrur  : 
Apres  venoyent  les  frères  du  roy,  et  oi 
milieu  d'euls  deux  estoit  le  duc  de  Breban, 
frère  de  l'empereur,  et  oncle  du  roy,  et  le 
leur  ;  après  venoit  le  liseur  de  l'empereur, 
le  duc  de  Saxonne,  le  duc  de  Bourbon,  lé 
duc  de  Bar,  et  autres  ducs  allemans. 
(Crist.  de  Pizan,  Liv.  des  fais  et  bonnes 
meurs  du  sage  roy  Charles  V,  3'  p.,  ch.37, 
.Vlicliauil.) 

P.-ê.  doit  on  lire  l'eliseur,  faute  piuir 
l'esliseur. 

Cf.  ESLISEOR. 

LisET,  S.  m.,  liseron  : 

Smilax  lievis,  liset  et  liseron.  (C.  Est,. 
De  lat.et  grœc.nom  arbor.,  p.  70,  éd.  1547.' 

Smilax  lœvis.  Lisel,  liseron.  (JUN.,  No- 
mencl.,  p.  105,  éd.  1.577.) 

Smilax  aspern.  Liset  picquant.  (Id,,  ib., 
p.  105.) 

Le  grand  liset  et  le  chevrefueil.  (Du  Pi- 
NET, Dioscoride,  préf. ,  éd.  1605.) 

—  Ver  qui  ronge  la  vigne  : 

Bois  rongé  d'argne  ou  liset.  (V.  Piii- 
LIEUL,  Euv.  de  Petr.,  p.  270,  éd.  1565.) 

Liset,  ver  coquin,  luirbec  qui  ronge  les 
bourjons  de  la  vigne.  Volvox.  Plin.  Volu- 
cra.  Coluni.  et  involvulus,  convolvolus. 
(JuN.,  Nomencl.,  p.  59,  éd.  1577.) 

Volucra,  liset,  qui  rouge  la  vigne  bour- 
geonnante. {Calepini  Dict.,  Bâle  1584.) 

LISGNAGE,  voir  LlGNAOE. 

1.  LisiER,  s.  m.,  plante  (Je  lis  : 

Tout  enclos  de  vermaus  rosîer.s, 
D'anquelilers  et   de  lisiers. 
(Fnoiss.,  Poés.,  Richel.  830,    1°  23  v°  ;  Scheler, 

1,  41,  1457.) 

2.  LISIER,  s.  m.,  canton  de  bois  déli- 
mité : 

Le  mort  bois  se  doit  régler  tellement 
que  l'usagier  ue  le  prenne  a  son  choix  in- 
diiï'ereuiment  partout,- ains  ]\iiv  lisiers,  qui 
se  marqueront,  {Coût,  de  Lorr.,  Xv,  20, 
Nouv.  Coût,  gén..  Il,  1115.) 

On  lit  heziers  dans  la  Coût,  de  Gorze, 
ch.  xvr,  art.  .'i2,  Nouv.  Coût,  gén.,  11,. 
1096'-. 


LISIERE,  S.  f.,  frontii^re: 

Son  adversaire  avait  grosse  puissani 
de  guerres  es  lisières.  (1521,  Prec.  desco 
fer.  de  Calais,  Papiers  d'Et.  de  Granvell'" 
l,  185,  Doc.  iuéd.)  ""' 


ET, 


-  Fin,  rime  :  jappi., 

En  ceste  manière  de  lignes  leonir.t,. 
anciens   livres  et   rommans    ont   esté 
criptz,  et  mettoient   .xil.  et  .xill.   sill!.jj„jg^ 
pour  ligne,  et  .xx.  ou  .xxx.  lignes  ' 
de    une     Asiere    et    terminaison.    (' 
Rhet.,  I.  11.  f"  11  r",  éil.  1521.)  'P'».  ''onl 

Nota  qu'en  lay  et  virelay  on  trouv 
souvent  sept  lignes    de  une    ou   pli^NGLI 
lisières  interposées  ;  et  plus  oultre 
ay  point  veu.  (Id.,  ib.,  f"  18^) 

nple 

LisiETTE,  -  ecte,  s.  f.,  lisière  : 

Les  lisiecles    des  robbes  (de  la  Viijg  j^, 
de    l'enfant    Jésus    seront   peintes) 
or.  (31    oct.    1422,    Reg.des   compt. 
ville  de  Tours,  Desp.  oomm.,  Arch,, 
Tours.) 


-flNIIC, 


noiss.,  /' 


8H.- 


L'iOz  :  garrhmnat,  Ic-to  injurieux. 


^^^1  Lisez  :  rRoiss.,  l'oh.,  III,  118,  17 

P.  277,  col.  3,  I.  32,  an  lieu  de  :  arpez 


(le  .Wii.il 
Pe  naii. 


LIS 


111.,  extérieur  des 


bisoN,  voir  I.KSON. 

bisPHEr,  ispioz,  s 
voiles  :  j 

Por  le  «ni  as  trefscoillir 
Font  les  livpros  a  Tant  tenir 
El  biea  fermer  as  raaliages.  I 

(Wace,    Bru/,  r.t.    des    t.    lUSl-USlfi,   Ler. 
de  I.incy.) 

Cil  qui  :il  goveroail  s'assist  ' 

Kslreiteuieol  al  teol  se  pfisl  | 

Le  lof  aranl  et  le  lispreii 
Siglant  Tindrent  as  BarbeDeu. 

(In.,  Ro'i,  3'  p..  98S1,  An.lreseu.) 

i.isPHOZ,  voir  LiSPREU.  ' 

LISSE,  voir  Lice.  | 

i.issBL,  S.  m.,  petit  chien  ; 

Le  sage  dit  en  l'escriplore 

Que  noble  sang  de  créature 

Engendre  Tillain  en  courage, 

Parquoy  folle  est  la  genilure 

De  noble  estai,  c'est  couverture 

De  lissfauU  qni  est  trop  volage. 
(Conirfdicii  de  Songecreux,  f  1-28  r»,  éd.  1530.) 


LIS 

LISSEUET,  voir  UlISSKLKT. 

l.  LissEUR,  S.  m.,  ouvrier  iiiii  lisse,  qui 
caleiidre  les  draps  :  i 

Estant  ledit  suppliant  sorviteur  ou  varlet 
d  un  tisseur  deiuourant  en  la  ville  du  .Mon-   \ 
largis.  (liio,  .\i-ch.  .IJ  176,  f«  261  v.)  j 

A   Bordeaux,    la    repasseuse  de   linge  , 
s'appelle  Usseuse. 

•2.  i.issEUR,  s.  f.,  lissnre  : 

Et  poiu-  ce  los  doigts  ont  esté  faicts  ins- 
ti-umeuls  très  propres  a  prendre  et  tenir 
tout  ce  qui  est  dur  et  mol,  estant  corrigée 
la  lubrique  lissmr  des  ongles  par  la  subs- 
tance charnue  qui  est  en  leur  extrémité. 
I  (l).\[,KSCHAMPS,  Trad.  de  Galien,  p.  21,  éd. 
1609.) 

LissiÉ,  S.  nu,  sorte  de  travail  de  tapis- 
serie : 

Une  renge  d'espee,  le  fourriau  fait  en 
lissié.  (1316,  Compt.  de  Geo/7",  de  Fleuri, 
Douêt  d'Arcq,  Compt.  de  l'argent.,  p.  66.) 


LIS 


LissiF,  voir  Ukssii'. 

LissiiitE,  s.  f.,  qualité  de  ce  qui  est 
lisse  ; 

Ceaa  qui  brunissent  le  papier  ont  un 
m\  fort  bien  joincl  l'aict  de  pièces  de  buis, 
qui  est  quelque  peu  voulé  en  dedens,  sur 
quov  ils  appuyent  le  papier,  afin  qu'en  le 
frôlant  dessus  il  prenne  lissiire.  (Belon, 
Singularilez,  I,  76,  éd.  1554.) 

La  pierre  jettee  en  l'eau  d'un  cercle  en 
tait  plusieurs,  qui  se  nniltiplient  tant  que 
le  premier  se  perd,  redonnant  a  cet  élé- 
ment sa  naturelle  égalité  et  tissure. 
(D\MPM.\nTiN,  de  la  Connaissance  et  mer- 
vedles  du  monde  et  de  l'homme,  f  108  r», 
éd.  1583.) 

LISTAGE,  S.  m.,  fabrication  de  la  li- 
sière : 

Pour  le  grant  damage   que  li  marchant 

ont  eut  et  ont  encore  pour  endroit  le  lis- 

taqe.  (1262,  Bans  aux  échev.,00,  ass.  s.  les 

;    drap,  de    Douay,    f»    13   v,    Arch.   mun. 

Douai.) 


F. 
Gd 
Bo 


FIN     DU    QUATRIEME     VOLUME. 


Lie 

Cil 
liot.    (l 
l'ovr,  Tr 
Bdle,  \, 

MOUN 

I-IOZEL, 

Quiconques 
fai.sant   Uoz 
char   demui 
Conslit.  de 

f.lPAREE,    - 

pierre  préciens 
f"n  IJbe  nai»l 
Alge  rhiacer  1 
Noie  bejte  ne 
Prendre  en  po 
<L 
De  la  pierre  q' 
K«t  p.ir  «on  dr. 
Ne  pupl  jnni 


ERRATA    ET  ADDENDA 


IHJ    QUATRIEME    VOLUME 


Pai!e  15,  col.  î,    I.   S7,  aa  lien  de   :  warpot. 

Liseï  :  warpois. 
P.  17,  col.  I.  I.  .13,  au  liCQ  de  :  3.  FNACK,  s. 
iD.,  sorte  lie  moonaie. 

Lisez  :  3.  FL.VCE,  voir  Flache  2,  et  reportez 
l'exemple  à  la  p.  15,  col.  2,  comme  cin- 
qnième  exemple  de  l'article  Flache  2. 

P.  31  col.  3,  I.  41,  :ia  lien  de  :  .Norm.,  le 
Ha»";,  le  Tréport,  /7c/,  fossé,  canal, 

Liseï  :  Norm.,  le  Havre,  le  Tréport,  flel, 
limande,et  placez  ce  passage  sons  Flbt  1. 

P.  38,  col.  3,  I.  9,  biffez  l'appel  :  2.  FLOTER, 
voir  Froter. 

P.  11,  col.  1,  l.  15,  biffez  l'arlicle  Floïir  et 
reportez  les  exemples  \  l'article  Fluir  dont  fluxi 
est  le  parfait. 

P.  M,  col.  1,  1.  39,  an  lien  de  :  FOID,  s. 
m.,  forme  de  foi. 

Lisez  :  FOID,  voir  Pbk,  et  placez  l'exemple 
à  l'article  Phk. 


I.  3i, 


P.  17,  col. 
chiet. 

Lisez  :  Avoit  canciet 

P.  53,  col 
Lisez  : 


lien  de  :  Avoit  cau- 


I.  GO,  an  lien  de  :  9, 

lieu  de  :  FONZROR, 


P.  61,  col.  3,  I.    .36, 

voir  FON'DF.IIR, 

Lisez  :  l'ONZEOR,  8.  m.,  fondatenr,  et  placez 
comme  jnstiScatioD  de  cet  article  l'exemple 
mis  à  tort  à  l'article  Fosof.or,  p.  S7,  col. 
•2,  I.  13. 

P.  65,  col.  2,  I.  13,  i  la  suite  de  :  2.  FORCR, 
forme,  forchr,  fnrpce, 
Ajontez  :  s.  f. 

P.  78,  col.  2,  corrigez  la  transposition  en 
plaçant  les  1.  19-31  entre  les  1.  9  et  10. 

P.  79.  col  3,  1.  12,  placez  l'exemple  de  Ra- 
belais entre  les  LU  et  12,  après  l'exemple  de 
l'Orif.  de  Fr.  I. 

P.  113,  roi.  3,  I.  2,  an  lien  de  :  FOUQUE, 
s.  f.,  tronpean. 

Lisez  :  FOUQliE,  s.  f.,  fonlqne,  genre  d'oi- 
seaax  échas  iers. 

P.  137,  col.  2,  1.  18,  an  lieu  de  :  FREOLli:, 
freioleit,  adj.  % 

Lisez   :  FREOLÉ, /■^CM;«^  adj,.   plissé,  go- 


P.  137,  col.  3,  à  la  ffa  de  l'article  Frepillibr, 
ajoutez  :  P.-ê.  frepilUer  est-il  une  faute  dn  ms. 
ponr  fremillier.  Cf.  Fremillier. 

P.  116,  col.  3,  I.  18  et  31,  au  lieu  de  :  fri- 
cauderie, 

Lisez  :  fricanierie. 

P.  117,  col.  2,  1.  13,  au  lien  de  FRIE,  s.  I  , 
friche. 

Lisez  :  FRIES,  fries,  s.  m.,  friche. 

P.  151,  col.  3,  1.  12,  au  lien  de  :  Dyapres, 
Lisez  :  Dyaprez. 

P.  151,  col.  3,  1.  11,  .ajoutez  :  f°  91,  éd. 
1532. 

P.  151,  coL  3,  I.  21,  corrigez  ainsi  l'exemple 
de  Des  Periers  :  Galois,  gaillardz,  gentz.  frisfiiien, 
mignons,  poupins  (Dei  Per.,  Nom.,  do  roy  Sa- 
lomon,  f  20  v»,  éd.  1558.) 

P.  1.'.2,  col.  2, 1.  5,  l>i(Tez  l'appel  :  KRISCHETÉ, 

voir  I'richete. 

P    IGl,  col.  3,  I.  2,  lisez  :  Et  roille  des  iex. 
P.  li',5,  col.  1,  I.  36,  à  la  suite  de  :  Grincorb, 
la  Chaise  du  cerf  des  cerfs, 
.^joutez  :  I,  161. 

P.  176,  col.  3,  1.  13,  au  lien  de  :  1122, 
Lisez  :  p.  151. 

P.  176,  col.  3,  I.  56,  an  lien  do  :  petit  du 
furet. 

Lisez  :  furet. 
P.    18'),  col.  2,  1.   8,  au  lieu  île    :    mot  obscur 
désignant  une  partie  du  corps. 
Lisez  ;  membre  viril. 
P.   186,    col.  1,  1.  12,   au    lieu  de    :  sorte  de 
vase. 

Lisez  :  creuset. 
P.  190,  col.  1,1.  1,  biffez  l'appel  :  GA,  voir  Ja. 
P.  210,  col.  3,  1.  38,  au  lien  de  :  3790, 

Lisez  :  3780. 
P.  216,  col.  I,  1.  21,  au  lieu  .le  :  3.  GVME 

Lisez  :  2.  GAME. 
P.  222,  col.  2,  I.  1.Ï,  au  lieu  de  :  berlonda. 

Lisez  :  bestnndu. 
P.  222,  col.  2,  1.  17,  an  lien  de  :  (D»ob,  2721, 
A.  0.), 

Lisez  ;  (!>nntt  de  Maience,  2723,  A.  P.) 
P.  222,  col.  2,  1.  18,  ao  lien  de  :  garchonnal, 
\    injurieux, 
^^^^Li'-Oz  ;  garrhmnat,  Içrjne  injurieux. 


P.  227,  col.  3,  I.  3,  au  lien  de  :  nnnjach. 
Lisez  :  gargache. 

P.  227,  col.  3,  1.  65,  au  lien  de  :  faut  que  l'é- 
vacuation. 

Lisez  :  Il  faut  que  l'évacuation. 

P.  229,  col.  2,  1.  36,  au  lien  de  :  décamppe- 
Lisez  :  décamper. 

P.  230,  col.  1,  1.  10,  an  lieu  de  :  E  David  s'en 
fuid,  Den  la  nuit, 

Lisez  :  E  David  s'en  fuid,  e  Don  la  nuit. 
P.  230,  col.  2,  I.  61,  an  lieu  do  :  2°  chaos., 

XXIII, 

Lisez  :  2°  chans.,  xxiv. 

P.  231,  crd.  2,  I.  17,  au  lieu  de  :  Et  ce  dont 
noz  devons. 

Lisez  :  Et  ce  dont  nos  devons. 
P.  232,  col.  1,  I.  63,  biffez  l'appel  :  GARJERIE, 

voir  .llRCERlE. 

p.  238,  col.  1,  I.  39,  biffez  larlicle  GARS  1. 
Le  même  exemple  se  retrouve  à  juste  titre  à  l'ar- 
ticle JART  2,  p.  638,  col.  2,  1.  30. 

P.  215,  col.  2,  1.  31,  biffez  r.irlicle  GAUDI- 
NETTE  et  remplacez  le  par  l'appel  :  GAUDINET, 
voir  GoDiNET. 

P.  231,  col.  2,  I.  1,  au  lieu  de  :  /l«i8r/,  SnppL, 
2017,  Chabaille, 

Lisez  :  Couronnent.  Ren.,  1217,  Méon. 
P.  253,  col.  1,    I.  1,  au  lieu  de  :  spengieose. 
Lisez  :  spongieuse. 

P.  237,  col.  1 ,  1.6,  supprimez  l'exemple,  dont 
l'Indication  est  erronée. 

P.  259,  col.  1,  1.  20,  an  lieu  de  :  GENGLl 
voir  Janglois, 

Lisez  :  GENGLEIS,  voir  Jahcleis. 
,  P-  261,  col.  1,  I.  51,  supprimez  l'exeraple, 
1  indication  est  erronée. 

P.  268,  col.  2,  1.  Il,  au  lieu  de  :  mis  dai 
saumnre  salé. 

Lisez  :  mis  dans  la  saumure,  salé. 
P.  272,  col.  3,  1. 1,  bilfez  l'appel  GEII.MI;, 

JEUNIE. 

P.  273,  col.  3,  I.  3,  an  lien  de  :  Frois.s.,  t> 
III,  11817, 

Lisez  :  Froiss.,  l'on.,  III,  118,  17 
P.  277,  col.  3,  1.  32,  an  lieu  A-  :  arpez 


I.IS 


LIS 

i.issiF,  voir  L.uss"'- 

.  ,^.     .....*.;A.^ialité  de  ce  qui  est 


798 


•'"  ''«•>  'le  :  A  ma  bourse 


.  I'-  i7S,  col.   I.  I 
ai  no  gigota 

'■'*"  •  *  '"»  "x-arce  a  un  gi„o,. 
RINGË,  ;.  f    f         '■    "•    *"   "«"  d»  ■■   GrPSE- 

'oir'j,xc;.EK"J.-    '■'■''  ""''°  ''"  ■  '••'LîGLERIE, 
Lise.  :  CICLEHIE,  ,„,>  Jooou„,e. 

^   P.^326.  col.  3,1.42,  aalieude:CRABBER. 
Liseï  :  GRABBER    r    a      »„f 
avec  le  martea"  '   "'^"°"'"-  '=''»««'• 

..air'-'-"'-^-'    ««•    -iieade:GRAGER 
Lisez  :  GR  iGFK    ^   , 

Norm.,  vallée  d' Vil!.  '""•=''  ^  "• 

craser.  <*  ^«i-".  iTay-'r  le   sel,  l'é. 

Py^^^'-^o'-a-'-Se,  aalieude.GRAWTE 


'^""">  "^  Am„.NB,  ou  ,,«.vr„„;:,„. 


P-  396,  col.  ,3    1     »:o 

»'<=•.  s.  m.,  hai„e.  '    ■"'   '"="  ''"   "AE.\T.E, 

I-'sez.-  HAE.'VGE,  elc     s    f    h,- 
p   lA,        ,  '  '•  '•.  n»me. 

*■  -loi,  col.  3  1    il   A  , 

ajoutez  ;  Méon.  '""^  ^^  =  «'*•.  «3382, 

''■  «S,  col.  3,  1   o.)   .,„  ,•       , 

Lisez  :  HKLr^,ç.:r  "  '''  ^   "^'^-^^^ 

Mse'':1erV.'*-^"'-^-Loce, 
P-  433.  col.  2    I    7    ,,.  .. 

P.  444,  col    «    I   jn  •■ 

dansdmeX""er'"'""^--»    '"«    I 
^-:HAvilï^t:i:"^^^^VRE,adi., 


VOLUMR. 


'ta.eor"V^'fè:-J-/^"'-'''-"aise 


P-  348,  r,„l.  2,  I.  10 
Lisez  :  2329 


lieu  de  ;  2-229 


-^P-  349,  col.  1,  1.  33,  a„  ,,„„  de-  GREsrr  =,^-  , 

Lisez  :  GRESGI,  adj.,  racorni    ç.,  .'  *^J-  ' 

fin  de  rarlicle  •  B   ""=""'•  «'  -'joolez  à  la 


V.  a'.,  hlie^lifer''  ^''  '"  '""■  '^''  ■•  «ELE.NGER, 
'tie'^aà^trrr-'P- 

éliogue,  e 'former    an™    "'"'   ""'    ""^ 
de  Tarticle  E.,.™  ,-„er.  ^         "  '"'^'^ivisioa 
j        P.  448,  col.   3    I    o., 

QUWER.  '    •  "'-  an  liea  de  :  Cf.  Herle- 

I  Lisez  :  Cf.  Herl.ocver. 

P-  433,  cf\\    Q    1 
p.  06.  '•  ^'  '•  "aoUderniére,  au  liea  de  : 

Lisez  :  p.  87, 

P-  45S,  col    1     I    „ 
HERBOll,  etc.,  s.  m      """-' ""'è'-e,  au  lieu  de  : 
Lisez  :HERBOR,'etc.,  s.  f. 


P-  ïio,  col.  2,  I. 


■  aj".ilez  :  Impr,,  ^f,-,„„. 


mortier!"  '  "^  '    '  '■   '^'  au  liea  do  :  enduire  de 

Li_s.z..,ratter.  racler  avec  une  griffe,  „o  croc. 
J^-  3o8,  col.  3    I    «  c     n  . 
4  «a  place.   Le   l'ire   ai; %„   ',  """P'*  "'«si  pas 
fiRILLËT,  grelot.  S''PP''^'"ent   à   l'article 

».  m.  i  '  '    ""''  '■    '■  ■"'    '"  ''en  de  :  GRDIEL     i 

'■'^^-'Ht;:.;;iy^'^-p-".rai„  J 

<>-..oefoisdrinrret'd'rar™""''i 
^•3".-Li,L30.ajo„.ez:p.,; 
P-   389,  col.  3,  I    33   i  ,        .. 
'"ir  Coule,  '      '*  «°''e  de  :  GOIJ.E, 

Ajoale,  :,, a  .Supplément.  '    I 

P-   396,  col.  3    I    î9         ,. 
«■  ">-.  petit  cheval",  '    "  '""  ''•'  ^  "ACQLET, 

Lisez  :  nACOÙFT    voir  11 
passage  d^C;,o,Zt7aT;;r 7'" 
™-e.eco„d  exemple  de' raVclVC.'.' 


I        P-459,  col.  1,  1.  3i     .„  ,.       . 

Lisez  :  le  cors.  ''*  ■  '^  »■■'. 

(    s.   m.f  ^'  ''°''  ^'  '■  ^''  ^"  "eu  de  :  2.  HERCIER, 
Lisez  :  2.  HERCIFR 
herse,  portier,  geôlier.  *'  "'■'  ^^''''ien   de   la 

ajouiet";  D-ap?;;'uure°  ''^«''"'-'«HERMOLE. 
,  daus  l-eiempie  d'O.  de  kZJ  """'  '"""<"<■■ 
von,  kerniolc,  mot  deVTvé  leTe'r.v"''  ""'  '^"'^ 
cette  piaule  a  été  cmp  ojé  %„  cat»  f  ''"''  «"" 
les  hernies.  ^     *"  cataplasme  contre 

1       P-  468,  col    2    I    Si 

I   s.  f.  ?         "^OL^,  1.S4,  auheude:,.  hrrrp 

„„P._<'".eol.  ï,  1.34,  au  lieu  de  .-HEUR ,:-,,,,.   i 
Lisez  :  HEURER.  voir  Ho,,ek.  I 

P.   474,  col.   2,   I    12     ,„   ,.       , 
V.  a.  î  '       "'    au   lieu  de  ;  IlEVER     | 

Lisez  ;  HE  VER,  va     ,.n  < 

i/i>,  i.  a.,   trouer. 

P.  474    col    ■*    1  »  j  I 

"EEIER,  ,.  m  r       *'*°'-''"'''ére,  au   lien  de  • 

>-"«-•  HE21ER,  s.  m.,  canton,  goartier. 


«Oî-,  (/nure.mg„',,  '  *"  '"">  de  .-  Biùle,  up. 

Lisez:  floi^.  '     .,,.    , 

(    '"ir  lvEL,iE.VT.  ■"  ''"  ''*PPe'--  HUELMENT, 

P-  S40,  col.   2,  I    39    .ff  . 

'  P.54,,c„,.,  ,•  ''*"^^'™P^••>-^'- 
|  'a  p.  SS7,  col.  l,'e„trri;/f'' °/"'  "'  «""Pie  à 
1   t"éme  exemple  de  rarticlVi»;omE^'  """""^  '"'^- 

p-  S69,  col  3  I  «    .; 

'  Lisez  .-644'  '' «^^  ^'>  "en  de  .-  6i3, 

'        P-  378,  col.  9    I    ,- 
del-eufer,  '  ''  *''  ■■""'<"'  Je  :  le  supplice 

Lisez  :  demeure  infernale 
P-  609,  col   2  I    >;  4 
'•indication  est  e'rronée'.      """""^  ''««.nple,  dont 
P-  616, col    I     1    <n 
Lisez'  :  ,,L.'-  '"'  '"  '-»  de  :  .4,,,  ,, 

:        'u^;i^|^:'-^'-"-  "0:4714, 

P-  673,  col.  1,1    c)o    .„   ,. 
i  Lisez  :  l,  2,.     •^'  ""  '"="  "e  :  I,  4,, 

I        P-  688,  col.  3    I    an 
deiourenJour^^^^^^-^-nMW. 

,     ■  Tu   heures  de  jonr  en    inur    „„.  ■ 
face  morir.  ^  "'    ine  je 

P.  688,  col    3   I    .->.-> 
qu'il  ne  meure,    '       '"'         '""    ''«  ■   'abourenl 
Lisez  :  qu'i  ne  meure. 


rousee. 


P.  692,  col,   1,1.  4,  an  lieu  de 
l'isez  :  rosée. 

J.-  m,  col.  1,  ,.   4,  au  lieu  de    :  PM,„,,,.  ,, 

Lisez  :  La  plainte  du  désire 

voir-S.™'-'''-'«-''"^-''^i'>-'-2.LAECE, 

I        "4oute:-'-v''3io'^'^^"'^'^^«"-. 
I    JenL^"'  '■"'•  '•  '■  3-  ^J°"'«^  ■  ''"P..  :  M>re. 
P-  "07,  col.  1,  1.  dernière,  eifacez  11 

'•L™I;n-25:'-'''^"'*^''^-3-^«- 

«rLr'""-'^''-^»'^''li<'"de:/.c„„/„rf,., 
Lisez  :  /i  Conle.i  dou  dragon,  «69 

4/!^U:[,i'^f;.:'-"'-<"VLE,u,„E, 

.ijoutez  :  éd.  15O4. 
''•L'^':^;l,^i.'-^^--'-<'e:,rand,, 


"  R  K  \^  1 1 


^.     hl,T,4 


It  • 


à..  ) 


1961 


nii-aO'(o  "  fr'-r 


2S8C 
G6 


Godefroy,  Irldéric  Eugène 

Dictionnaire  de  l'ancienne 
langue  française  et  de  tous 
ses  dialectes  du  IXe  au  XVe 
siècle 


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