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A^r. Ki. va/. Eu-S>iS'cJi
HARVARD UNIVERSITY
LIBRARY
OF THE
PEABODY MUSEUM OF AMERICAN
ARCHAEOLOGY AND ETHNOLOGY
GiFT OF
LLOYD CABOT BRIGGS
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DICTIONNAIRE
DES BIJOUX
DE
L'AFRIQUE DU NORD
MAROC, ALGÉRIE, TUNISIE, TRIPULITAINE
PAUL EUDEL
PARIS
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
28, Rue Bonaparte, vi'
'9
06
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Porc -O-'-- \^^^r^
/
/
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AVERTISSEMENT
LES noms donnés aux bijoux dans l'Afrique du Nord
sont en général empruntés à la langue arabe. Parfois
ces mots ont été défigurés dans l'usage et les altérations
les plus profondes qu'ils ont subies sont dues aux Juifs
qui, comme on le sait, se livrent en grand nombre à la
fabrication et au commerce des bijoux. D'ordinaire le nom
du bijou est tiré d'une particularité de sa forme exté-
rieure qui a frappé l'esprit des indigènes alors que d'au-
tres caractères plus sensibles à nos yeux leur ont com-
plètement échappé. C'est ainsi, par exemple, qu'ils donnent
le nom de fekroim « tortue » à un objet dont la silhouette
n'éveille nullement chez nous la même idée.
La langue berbère a fourni aussi quelques noms de
bijoux; cependant le plus souvent elle a pris les noms
arabes en les déformant suivant les procédés phonétiques
qui lui sont propres. La domination turque a, de son
côté, introduit certains vocables turcs et les langues es-
pagnoles et italiennes ont elles-mêmes fourni un léger
contingent aux vocabulaires des orfèvres bien que le mot
existât dans la langue arabe. C'est ainsi qu'on emploie
le mot qatina transcription de catina, alors que le syno-
nyme Selsela transformé en Sensela est resté d'usage cou-
rant pour dire une « chaîne ».
L'orthographe arabe, donnée à la suite du nom de chaque
bijou, a été figurée aussi correctement que possible quand
la prononciation du mot n'avait été altérée dans l'usage
EUDEL. l
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2 DICTIONXAIRE DES BIJOUX
que par une déformation purement locale. Il a paru inu-
tile de transcrire littéralement en caractères arabes le mot
hazla qui répond à la forme correcte hadjla parce que cette
substitution de z en dj est surtout spéciale aux habitants
d'une partie de la Tunisie. Il a semblé, au contraire, qu'il
y avait lieu d'admettre les deux orthographes debledj et
demledj parce qu'elles ne sont pas localisées d'une façon
aussi précise. Bien que ces mots aient une signification
identique, ils sont reproduits sous leurs différentes formes
dans des articles distincts.
Du reste, certains bijoux, destinés au même usage, por-
tent souvent plusieurs noms. Ils s'appellent tantôt, par
exemple, pour les bracelets : meqias, megiasa^ meciassa,
dahy sonar y hadida ; tantôt, pour les boucles d'oreilles :
khorsa, menqoucha, mekfoul, rihana oiinisa \ tantôt, pour la
chaîne : qatinUy cherka, âerga, qelada, chertela. Les vocables
sont variés, aussi, pour le collier et les pendants, suivant
les localités et les pays.
Peut être aurait-il mieux valu ne mettre dans ce dic-
tionnaire que des parures bien arabes et non ces trans-
formations, ces créations pseudo-arabes de nature à porter
le trouble dans l'esprit des érudits qui dirigent leurs études
vers des objets purement indigènes. Mais les orfèvres ont
commencé, depuis quelques années, à fabriquer des
bijoux pour les Européens et ont fini par les faire adopter,
dans certaines contrées, par les femmes arabes elles-
mêmes, éprises, comme partout, de ce renouveau qui
s'appelle la mode. Ainsi certains d'entre eux sont des mo-
dèles portugais ou espagnols, d'autres ont leurs dessins ins-
pirés par les travaux des bijoutiers de Gênes ou de Malte.
Après un examen approfondi de la question ces bijoux
n'ont point été écartés systématiquement, à cause de la
consécration qu'ils ont reçue par un nom arabe, et il en
figure quelques-uns dans ce recueil.
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DICTIONNAIRE
DES
BIJOUX DE L'AFRIQUE DU NORD
C
Abzim pi. Ibzimen.
'est le nom Kabyle de la bezima d'Alger, mais sa
dimension est plus grande. A sa plaque triangulaire
Ibzimen (Kab^lie).
s'adaptent une tige et une boucle en demi-cercle. Pour fixer
l'étofTe, on retourne le bijou; de celte façon Tabzim s'en-
fonce dans le haïk, la pointe en haut. Une sorte de palme
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4 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
couronne le sommet du triangle équilatéral. Des émaux
cloisonnés jaunes, vert clair et bleu foncé couvrent la sur-
face. Les ibzimen sont fondus. Jadis ils étaient ornés de
morceaux de corail, hémisphériques ou en forme de cœur.
Le plus souvent, maintenant, on emploie du celluloïd
rouge par économie. Les principaux motifs de décora-
tion sont des demi-cercles, des cœurs, des S, des lignes
concentriques, des triangles et des chevrons. Fermes
de lignes, ces bijoux sont généralement d'une exécution
très soignée et souvent émaillés des deux côtés. Les ibzi-
men se relient entre eux par une chaîne (sensela) au mi-
lieu de laquelle se trouvent des tichrourin et une boîte de
forme rectangulaire et fermée. La fixation des ibzimen au
corsage demande aux femmes une certaine recherche pour
flatter Tœil et retenir avec grâce les plis de la draperie
sur la poitrine ou sur Tépaule. Sur les robes rouges leur
note brillante produit le plus bel effet. Cette double bro-
che fait ressembler la Kabyle à la femme grecque.
Açaba, pi. Açaceb et Açabât.
A»l»i2C' pi. v_^t^^>»g- et t^^t^^g-
D
Açaba (Fabrication algérienne vers i83o).
lADÈME, ressemblant aux ferronnières de la cour de
François I"; il porte également le nom de Arsa à
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DE L'AFRIQUE DU NOBD 5
Boghari et à Laghouat et celui de Djebine à Constantine.
L'açaba est le plus souvent en argent et les vieux orfèvres
assurent qu'on n'en a jamais fait en or avant la conquête. Il
se compose de 7 plaques {Qetaa)^ ayant la forme d'un écus-
son renversé, étroitement reliées entre elles par des char-
nières [rezza). Les deux extrémités sont terminées par
une plaque en triangle. Au-dessus de chaque compartiment
sont des croissants et, au bas, des pendeloques [zerrouf).
La charnière réunissant deux plaques est fermée par une
goupille en métal surmontée d'une perle fine mais
baroque. Les plaques en argent ou en or sont recouvertes
de roses taillées à 6 faces. Quant au zerrouf, il porte aussi
des roses.
Lorsque Taçaba est en argent, les plaques sont généra-
lement encadrées de bordures en or à bas titre. La valeur
de l'açaba oscille entre 4oo et 1 5oo francs. L'açaba se monte
sur un galon d'argent et se met sur le front, quelquefois
il s'accompagne d'un collier ou d'une autre pièce impor-
tante. Un ruban de soie à chacune des extrémités permet
de nouer Taçaba derrière la tète. C'est un des plus anciens
bijoux connus en Algérie. Venture de Paradis en parle
sous le nom de « açabé ». Le nom de cette parure écrit sou-
vent assaba signifie « bandeau de front » et aussi « tur-
ban ». A Tlemcen, on distingue deux sortes d'açâba : les
uns sont faits avec des sultanis; les autres, comme ceux
d'Alger, sont formés par des plaques à charnière avec un
motif à chaque extrémité. En Tunisie, ce diadème est tou-
jours à plusieurs rangées.
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DICTIOyyAIBE DES BIJOUX
Acabech.
CE bijou se faisait
en Kabylie dans la
montagne des Beni-
Yenni, mais il n'était
porté que sur le litto-
ral. Cet ornement de
tète en argent se com-
pose de chaînettes re-
couvrant les cheveux.
Une plaque ronde, ter-
minée par un crochet,
fixe le bijou derrière
la tète, que les chaî-
nettes enserrent comme
une résille. Enfin, re-
tombent sur le front,
au bout [^d'autres chaî-
nettes, de petites pla-
ques émaillées, des or-
nements sphériques et
des capuchons recouvrant des boules de corail dans le
style des olives allongées des tikfas.
A.cabech.
Adouar, pi. Idouiren.
jb^i pi. ÔX3^\
QUELQUEFOIS les tabzimt kabyles sont formés par trois
épingles, ornées de pendeloques dans le genre des
khelala. On les appelle Adouar et on les place sur le front
à l'aide d'un ruban.
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B
DE VAFRIQVE DV yORD 7
Agâl.
ijou de Djerba, très décoratif et fort important, s'ac-
crochant dans la chevelure et pendant en grappe sur
le cou. Il comprend le plus souvent une agrafe, de lon-
gues chaînettes où viennent s'accrocher une sphère,
de/ira, une poire appelée nzaza (lendjassa) et enfin Vdgdl
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DICTIONNAIRE DES BIJOUX
(entrave) qui donne son nom au bijou et qui n'est autre
que le berzouân, un lube avec pendeloque.
B
Akarech.
J^J^ pi. de J'^^c
ijou d'oreille en or qui paraît venir des maures de
Grenade. Celte parure est portée par les femmes de
la campagne des
environs de Fez.
L'anneau d'or uni
et creux est soudé
à un ornement de
forme assez com-
pliquée, incrusté
de pierres pré-
cieuses. La partie
principale se com-
^^ pose d'un disque
'^ qui a deux circon-
férences concen-
triques, décorées
d'émeraudes l'une et l'autre et
portant au milieu une plus
grosse émeraude. La partie
inférieure du bijou comprend
une olive en or, soudée au dis-
que par un triangle, et un rect-
angle allongé dont les extrémi-
tés sont formées par des bou-
cles ornées d'émeraudes. Dans
les beaux spécimens le disque
est souvent remplacé par une
cassolette rembourrée de pâte
odoriférante. Ce parallélogramme est encadré de rubis et
Akarech.
Akarech de Fez.
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DE L'AFBIQUE DU NORD 9
d'émeraudes taillés en table, incrustés dans des cloisons
avec une grosse émeraude au centre.
A la partie inférieure, des pendants
de perles baroques ou des glands
d'or ajourés. Le mot akarech si-
gnifie a chiendent » ; c'est le pluriel
de « Akrouch ».
Akhalkhâl, pi. Ikhalkhâlen.
JUi?^l pi. ^^\
(■^E bijou kabyle ne ressemble ni
^ au Khelkhâl du Sud, ni au Re-
dif. C'est une lame plate d'argent
très large comme une manchette de
.chemise d'homme gravée d'orne-
ments simples et ornée de corail. Cer-
tains sont
travaillés au
repoussé
(volutes et
fleurs) avec
des cabo-
chons de corail. L'akhalkhal est
tantôt ouvert, tantôt fermé avec
charnière. 11 est en argent pour
les femmes aisées, en melchior
pour les pauvres. Cette jam-
bière s'évide au milieu pour
mieux se prêter aux mouvements
du cou-de-pied. A Akbou on a
fabriqué un grand akhalkhâl de 12 centimètres de hau-
teur, en argent plané, très mince avec fort peu de gra-
ilUi^
Akhalkhâl.
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10
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
vure et seulement quelques boutons de corail, sertis en
cabochons. La plaque retournée sur ses extrémités, de
façon à former une bordure, se ferme à l'aide d'un cro-
chet.
Alàg ou Alâga (voy. Alàqa).
Alâqa, pi. Alàleq.
AS'U pi. J'U
BOUCLE d'oreille dont le modèle ci-contre existe princi-
palement dans le douar Oulad-el-Kadi, des environs
de Batna. La partie
principale affecte la
forme d'une demi-cir-
conférence. C'est un,
gros fil d'argent tra-
vaillé au marteau, et
orné, en partie. Les
deux extrémités apla-
ties et percées de
trous sont reliées par
un fil mince d'argent
où sont enfilés des
morceaux de corail et
entre lesquels pen-
dent de doubles jase-
rons, terminés par du
corail d'abord et ensuite par des mains ou des breloques.
A la partie supérieure est soudée une attache plate qui
permet de réunir ce bijou à la parure frontale. Tout pen-
dant d'oreille, formé d'un simple arc de cercle réuni au
milieu et orné de pendeloques, se nomme alâqa à Alger.
Alâqa.
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DE L'AFRIQUE DU NORD
11
On a retrouvé des bijoux phéniciens ayant exactement la
même forme. A Bou-Saada, les enfants des orfèvres juifs
ont, au lobe de Toreille gauche, un anneau qui porte éga-
lement ce nom. Le mot alâqa au sens étymologique évo-
que ridée de suspendre, d'accrocher.
Alâqa bech-chebak.
♦ •
PENDANT d'oreille ajouré ; se suspend sur la tempe ou
s'accroche aux oreilles et se porte surtout en Tu-
nisie. Au lieu de la prononciation alàqa on trouve encore
Alàq de Bou-Saada.
celle de alàq pour une boucle d'oreille unique portée
comme préservatif par les jeunes gens à Bou-Saada. Elle
se compose d'un demi-cercle et d'un demi-disque plein.
Alâqa Tchoutchana.
RENDANT d'oreille porté dans l'Aurès, composé d'un
gros fil d'argent aplati et percé à une extrémité,
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12
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
aminci et retourné sur lui-même à Tautre extrémité pour
former anneau. Des ornements
y sont enfilés. Ils sont sphé-
riques (Jiassek) ou en forme de
cône allongé (Jcessob^, Le ber-
zotidn du bas porte en garni-
ture des jaserons terminés par
du corail et des mains. Le
tout est formé de lames d'ar-
gent martelées et soudées entre
elles. Le nom de ce bijou sem-
ble bien signifier « pendant
de négrillonne » car il est sur-
tout porté par des négresses.
Il se rencontre aussi à Djerba,
où il ressemble beaucoup à Tagal.
Alàqa Ichoutchana.
Alâqa Ichoutchana.
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DE L'AFRIQUE DU NORD
13
B
Alqa.
oucLE en forme d'arc mauresque composée de deux
pièces : une plaque de recouvrement cintré en haut,
Alqa.
droite à sa base et un ardillon, goupillé sans chappe.
Deux alqa servent aux courroies du poitrail.
Amechhoud, pi. Imechhad.
:>j^\ pi. ^1^1
A
GRAFE kabyle pour fixer le timelhaft, la melhafa des
Arabes. Elle se compose d'un cercle en argent, tor-
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14 DICTIOWAIBE DES BIJOUX
du au feu, ayant aux extrémités deux morceaux de corail
sertis dans des demi-boules. Ce bijou est traversé par
une épingle avec cabochon de corail. Il porte en pende-
loques, un tichrourin et deux tikfas émaillés.
AmeqiâSy pi. Amîqaes.
^Uul pi. ^llul
NOM kabyle du bracelet à jour qui ne se fait que depuis
la conquête. L'ornementation est obtenue avec des
fils d'argent tirés à la filière. Ce bijou très fragile et peu
dans le goût arabe était autrefois inconnu des Kabyles. Il
se fabrique pour la vente aux étrangers.
Anâdjy pL AnaîdJ.
DIADÈME en argent porté dans TAurès et dans la région
de Balna. Il se compose, à la partie supérieure, d'un
rond ajouré, entièrement moulé, servant à soutenir
l'objet à la coiffure. Les bords inférieurs sont percés de
trous à l'aide desquels sont suspendus des jaserons
garnis. Au centre du disque est souvent soudé un chaton
serti de corail, de verre coloré ou le plus souvent de cire
rouge ou de celluloïd imitant le corail. Aux contours laté-
raux de la plaque centrale, sont rattachées des chaînettes
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DE L'AFRIQUE DU NOnD lo
au nombre de cinq, réunies à deux pièces carrées moulées
et à jour auxquelles sont encore rattachés d'autres
jaserons terminés par
un crochet dont l'ex-
trémité martelée, re-
tournée sur elle-
même, fixe derrière
la tète cette dernière
partie de la parure
(Voy. Nouâch).
Anâdjy pi. Anaïdj.
^ pi. ^l:^
A Tunis, c'est le nom
d'une chaîne^ for-
mée de maillons apla-
tis au marteau et dont
les disques s'enchaî-
nent les uns dans les autres. A Tune des extrémités se
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16 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
trouve une main, à Tautre une plaque avec quelquefois le
sceau de Salomon. Cette chaîne destinée aux enfants
s'attache à la calotte et à l'épaule. Le mot signifie une
corde ou une lanière qui passe sous le seau en cuir avec
lequel les bédouins puisent Teau des puits.
Anbra, pi. Anbrât.
ùjCC' pi. Cj^jCc
CASSOLETTE en filigrane servant à mettre les parfums
d'ambre et le musc. Elle se porte à Textrémité d'une
chaîne en or appelée selseta. A Tlemcen le nom de Anbra
est donné à une chaîne formant collier tombant jusqu'à la
ceinture.
Anbra Meska ou Meskià.
CE bijou de Tlemcen consiste en une chaîne de cou
avec deux bzaim pour la fixer. Au milieu de la
chaîne se trouve un médaillon où l'on met des parfums.
La (c meska » remplace alors la « lendjasa » (Voir qeria).
Anbria.
BIJOU de Tripoli, porté par paire sur le sommet du
front, et le recouvrant en partie. Il se fixe au moyen
d'un crochet de la forme d'un hameçon. Celte parure.
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DE V AFRIQUE DU NORD 17
1res décorative, se compose de plaques ovales enrichies
de diamants, d'émeraudes et ornées de
pendentifs de perles.
Aqqouchy pi. Aqàqech.
C/1^ pi. ^lic^
A Alger, c'est un collier de petits grains
de verroterie. Son nom qui, vulgaire-
ment, est celui de la verroterie elle-même, vient peut-être
des spirales intérieures des perles qui ressemblent aux
vrilles de la vigne.
Aqqàcha, coll. Aqqâch.
AjXac^ coll. ^J^J^
V ERROTERiES pouT Tomemcntation des bijoux.
c
Aqqâfa.
ROCHET servant à fixer un bijou.
Aqqâfa mengoucha.
r
V^ROCHET aj
Aqqâfa mengoucha.
ouré pour soutenir une parure.
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18 DICTIONNAIBE DES BIJOVX
Atsrak (voyez Lethràk).
A3ryâcha.
A Fez, on désigne ainsi un bijou formé de pièces d'or,
fixées, les unes à côté des autres, sur un ruban terminé
des deux côtés par des franges en fil d'or auxquelles sont
attachés des diamants et des pierres précieuses. Se porte
sur la tète. Ce vocable sert également pour une petite
raie en couleur que les femmes font sur un des pans du
burnous. D'après la légende, ce signe doit prolonger la vie
du porteur de ce vêtement. Dans la campagne marocaine
c'est le nom d'un bijou de front en or, composé de deux
rangées superposées de grandes et petites broches bor-
dées en or mat. Ayyâcha signifie « celle qui fait vivre ».
Ayyâr.
E
ssAYEUR de Tamîne Es-Sekka.
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DE L'AFRIQUE DU NOBD 19
B
Babour,
DANS le département d'Oran, on se sert de récipients
en cuivre aujourd'hui, en argent très souvent autre,
fois, pour faire chauffer Teau destinée à faire le thé. Ce
vase, qui a la forme d'une grande bouteille au col large,
est muni d'un robinet à sa base et se pose sur un réchaud.
C'est un peu le samovar russe.
Barzouank.
BIJOU tunisien en or avec diamants, porté à l'avant-bras
par les beys et princes. Il renferme une petite boîte
dans laquelle, d'après la légende, ces princes introduisent
un papier sur lequel est noté l'endroit où ils ont enfouis
leurs trésors.
Bassity pi. Bessout.
Ig.o.^ pi. ^j^
COLLIER d'Alger, composé de pièces européennes, en
argent, percées sur le bord et enfilées au nombre de
3o à 4o. Le nom de ce bijou parait être l'altération du
mot espagnol peseta, qui était appliqué à certaines mon-
naies d'argent au temps de l'occupation turque.
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20
DICTIONNAIRE DBS BIJOVX
Bât.
u
Bât signifie « creuset ». Ce
nom a été donné à une
cuiller à fondre la soudure, ac-
compagnée de son mélangeur,
parce qu'elle fait Tofiice de
creuset.
Belasqa.
«
NOM de la cartouchière en Algérie. -^ Celle que repré-
sente la gravure ci-contre est certainement, d'après
ses ornements, de style turc, à cause des fleurs par-
semées sur toutes les pièces qui la composent.
Bellouta senboulat, pi. Belâlet.
oVyL- aWjI pi. JJ%
PENDANT d'oreille de Tunis avec dormeuse
en or et pendeloque d'ambre en forme de
larme. Le pluriel belâlet est plus employé que
le singulier.
Le mot sehoulât (pour senboulât) signifie
«épis)) et, par suite, aigrette de diamants. «Belâ-
let » est le pluriel de « bellouta », qui signifie
à la fois « gland de chêne » et « bouton de fleur ».
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DE VAFBIQUE DV NOnO
21
c
2
3
S
U
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22' DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Beniqa.
m •
CE nom est donné par les mauresques d'Alger à une
espèce de bonnet avec rubans, en calicot ou en finette
brodée de soie et quelquefois de fils d'or. Ce casque
sert, après le bain, à sécher et à retenir les cheveux sur la
tête.
Benk djebbâd.
SUdb
B
ANC à tirer et à cric des orfèvres arabes. Sa traduction
littérale serait « banc tireur w^
Berma, pi. Bermàt.
Vjf pi- cJ^j
PENDANT d'oreille de Tlemcen, formé d'un gros fil d'ar-
gent qui s'amincit sur le milieu et se termine par une
pointe effilée.
Besita.
lU ..y
RÉUNION de plusieurs colliers cousus les uns au-dessous
des autres sur un morceau de peau ou d'étoffe. Ils s'at-
tachent au cou et s'étendent sur la poitrine. Portés ordinai-
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DE L'AFBIQUE DU NOBD
23
rement par les jeunes mariées et les femmes invitées aux
noces dans la ville de Fez, il signifie « chose étalée, éten-
due ».
Berzouàn, pi. Bezraouen.
PIÈCE de dimensions variées, pour garniture de colliers
ou pendants d'oreilles. Elle consiste en un corps
cylindrique monté et filigrane. Aux extrémités sont sou-
dées des parties hémisphériques semblables à celles des
hassek et terminées
par un anneau sou-
dé. D'autres an-
neaux soudés per-
mettent d'attacher
cette pièce, alors très
petite, aux boucles
,, .,, ,, Berzouân (Tube pour amulette).
d oreilles ou d y sus- {grandeiir nature.)
pendre des ornements, comme dans le collier alâqatchout-
chana porté dans TAurès. A Tripoli, le berzouân est un col-
lier comportant le berzouân proprement dit, servant d'étui
à talismans et de forme cy-
lindrique. Il se porte en sau-
toir sur la poitrine. C'est la
qelâda d'Alger, mais très
simplifiée; une série d'étuis
et de plaque s est,dans ce cas,
enfilée dans un cordon qui
se noue derrière la nuque.
BOITE en deux parties ser-
vant d'écrin aux fem-
mes de Touggourt, et s'emboîtant l'une, hémisphérique,
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24 DICTIONNAIBE DES BIJOUX
dans l'autre qui est conique. Sur la surface de couleur
brune sont tracées au feu des lignes géométriques. Faite
de peau d'antilope ou de mamelle de chameau, cette po-
chette vient du Sahara et des Touaregs.
BoqradJ.
V^AFETiÈRE, quelquefois en argent.
Boudjeniba, pi. Boudjenibât.
AX>> •)! pi. oIjlI>. yl
ATlemcen, c'est une petite fiole en argent avec tige de
même métal pour le Koheul. Le mot signifie « crabe »
ou « écre visse ».
Bou Kebîr.
ON désigne ainsi, à Touggourt, un bracelet en argent
massif, ouvert ; il a un centimètre et demi de largeur
au milieu ; il est plat sur sa surface interne et recouvert
d'une moulure sur le bord. Les branches vont en s'élargis-
sant et en s'aplatissant. Il est ornementé.
Bou Khadoudj.
NOM donné, à Touggourt, à un bracelet en argent massif,
ouvert, de trois centimètres de large en son milieu,
à branches allant en s'amincissant ; il est ciselé.
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DE L'AFRIQUE DU NOBD
25
Bou Melia.
BROCHE composée de petits losanges allongés et super-
posés. Ce bijou de Moqnine rappelle
la gotba de Tunis et d'ailleurs. Il est éga-
lement porté à Tripoli; le nom de Bou
Melia paraît signifier « objet formé de
bouchées ».
Bouqâl.
Bou Melia.
Gargoulette; vase à boire et aussi, en Tunisie, aiguière
en argent.
Bouta.
^^
N
OM arabe du creuset.
Brîm, pi. Braïm.
BAGUE d'or ou d'argent, avec ou sans pierres et surtout
sans pierres. Quand l'anneau a un chaton ou forme
cachet, il prend le nom de Khâlem. Le motbrim signifiant
(( torsade », c'est surtout la bague en torsade, constituée
par un simple anneau en filigrane, que Ton nomme ainsi à
Tlemcen.
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26
DICTIONNAIBE DES BIJOUX
Brim mohabbeb.
f-^
ATlemcen, bague à surface granuleuse, d'où son nom
de « mohabbeb », qui signifie « à grains » ou « à bou-
tons ».
Bzâïm.
AOran,c*est le nom d'une broche de
forme triangulaire, le plus souvent
en argent, rarement en or à cause de son
épaisseur. Ce bijou est percé d'une sé-
rie de trous for-
mant dessins. Une
Bzàim deheb (Alger)
(Epingle en or fa-
briquée pour les
Européens).
pierre précieuse
ou une perle est
enchâssée au mi-
lieu de chacun des
six boutons. L'or-
nementation inté-
rieure est faite au
ciselé. Ce modèle
paraît venir des
Mauresd'Espagne.
Le mot bzaïm est le pluriel de bzîm et de bzîma, dont le sens
Bzàïm (Agrafes de la petite Kab}lic).
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DE L'AFRIQUE DU NORD
27
étymologique est de « serrer fortement les dents pour
retenir quelque chose ». Le nom de bzîm s'applique sur-
tout à l'ardillon.
Bzaïm dàra.
B
oucLES d'argent, en forme de large anneau et servant
au même usage que les bzaïm.
Bzeimât.
CE nom au pluriel, diminutif de bzîma, est donné à
Oran à une petite broche qui paraît de création toute
récente. Elle est d'abord coulée dans un moule et
ensuite retournée en forme de
torsade. Les deux bouts car-
rés et plats se touchent et sont
ciselés d'un côté. Cette broche
se porte au cou. Elle est retenue
par une épingle en cuivre ou en
argent. Ailleurs, ces bzeïmât
s'appellent Khelaldt.
Bziitiy pi. Bzaïm.
Bzîm (Tlemcen) (Fabrication
BROCHE de Tlemcen ; elle est ""''*""" P°" '^ ^'"'>
en argent et ne dépasse pas le poids de loo grammes.
Très usitée chez les bédouines qui s'en servent pour ac-
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28
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
crocher le haïk. Bzîm est pour ibzim de la langue litté-
raire, tandis que bzîma est la
forme vulgaire.
Bzîm ses^aa.
CE bijou de Tlemcen n'est au-
tre que le medouar. Le sur-
nom donné à cette agrafe désigne
une tache blanche se trouvant sur la tète d'un cheval.
Bzîm segaa.
Bzimay pi. Bzaîm.
i
A bzîmaest,en Algérie, une large épingle formée le plus
I souvent d'un triangle plat {sefih'a) et d'une tige
[chouka), au sommet de laquelle est
adaptée une boucle en forme de
croissant appelée drâa, souvent ter-
minée par un ornement ou deux bou-
les. Les contours des bzîma ancien-
nes sont assez variés. Certaines
affectent celui d'un arc mauresque ;
j d'autres sont presquerondes; d'autres
YfT ovales ou triangulaires. On les em-
Yr ploie généralement par paires pour
retenir le haïk. Elles remplacent l'an-
cienne fibule dont les Grecs se ser-
vaient pour attacher leur peplos. Le
haïk, en même temps qu'il est fixé
Bzima sans dràa (Alffer). ^ , . , ..
"^ ^ ^ autour du corps, se trouve assujetti
aux épaules, au-dessus des seins. Une chaîne, ou à son
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DE ^AFRIQUE DU NORD
29
défaut un ruban ou un cordon de soie, (qitân), relie d'or-
dinaire les deux bzaïm entre
elles. Le plus souvent, ces bro-
ches sont en argent, assez gros-
sièrement fondues ou quelque-
fois repercées. 11 y en a cependant
de fort belles dans lesquelles
Tor rouge alterne avec Tor
jaune. Quand les bzâim sont
enrichies d'émeraudes, de roses
et de rubis, la sefih'a est quel-
quefois en or ; la chouka et la
dràa, en argent. Lorsque ces bi-
joux sont en or et découpés à
jour, les ornements ordinaires
sont des enroulements, des
fleurs,
desmar- „ , ,^ , . ,
Bzima (Eq or, Ires ancienne).
guerr-
tes, des trèfles, des volules, des
palmes. D'une monture très lé-
gère, tout le travail des bzâim est
fait à la main. La dimension de ces
broches varie beaucoup; à côté de
très grandes, il y en a de très pe-
tites. Quand elles sont petites et
allongées, on les nomme ferigate.
Celles de Malte sont formées par
une baguette d'argent tordue en
cercle et recouverte ensuite de fil
Bzima portant en caractères de même métal. La bzîma rempla-
Ce qt iïe^ylZTZÀ Ç^"^ l'épingle, inconnue des fem-
d'origine douteuse. mes arabes, est un objet de pre-
mière nécessité. Le pluriel arabe
bzaïm s'emploie bien souvent à la place du singulier
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30 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
bzîma. A Fez, la bzima est quelquefois une agrafe en or
avec chaîne de même métal, qui sert à retenir le vête-
ment dit izâr. Dans la campagne marocaine, on appelle
bzîma une boucle en argent qui orne la ceinture des
femmes et qui se nomme medhemma.
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DE L'AFRIQUE DU NORD
3i
Caftan.
ONG gilet brodé de soie et terminé par des glands
i d'or.
Chàbir.
EPERON avec un dard très long; il est quelquefois en
argent gravé et orné de pierres précieuses. Les
Châbir (Travail des Atlafs).
Châbir.
Châbir (Avec application d'argent et cabochons de corail).
Travail ancien des Ouled Madhi de Bou-Saada.
modèles anciens portés parles chefs étaient en fer damas-
quiné d'or ou d'argent.
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32
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Chachbafi:hir.
• *\ *
BIJOU en argent de Djerba. Variété
du tigar de Tunis et de Moqnine.
Triangle plané d'où pendent des
chaînettes et des breloVjues. Se porte
aux cheveux liés ou tressés.
Châchia meressaa.
Ghachbaghir (Sans les
chaînettes).
CALOTTE garnie de dessins de fantaisie brodés en fil d'or
ou d'argent. L'épithète meressaa signifie « damas-
quinée » ou « sou-
tachée ».
Chachia mekellela.
CALOTTE garnie
d'un bandeau de
sultànis ou de perles,
d*où Tépithète mekel-
lela signifiant « cou-
ronnée ».
^^
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DE L'AFRIQUE DU NORD
33
Chaddaï.
SORTE de talisman juif. Autrefois, le chaddaï se faisaiten
étoffe brodée ; maintenant, c'est une plaque en argent
qui se fixe à droite de la porte* d'entrée de la chambre. Cet
ornement est repoussé à la
bouteroUe suivant la fantaisie et
l'imagination de l'ouvrier. 11 y
met des mains, des chandeliers
à 7 branches, des ciseaux pour
couper les mèches, un pot à
l'eau, les marches de l'escalier
du Grand-Pontife.
Cha'ira, pi. Cha'iràt.
SjjiJi pi.
Chaddaï.
ATlemcen, on donne com-
munément le nom de
« Kheit-Cha'îra » à ce collier en or formé d'un certain nom-
Cha'îra.
bre de pièces estampées, souvent au nombre de seize,
isolées ou réunies entre elles par des charnières. Ces
3
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34 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
morceaux sont quelquefois incrustés de pierres précieuses.
A chacun s'altacheune pendeloque. A la plaque du milieu
sont jointes trois pampilles. L'ensemble du collier passe
dans un fil de métal ou de soie ou quelquefois est cousu
sur un ruban. Ce bijou peut être comparé à Taçâba d'Al-
Dans la campagne marocaine ce collier reçoit un motif
central de forme bizarre, sorte d'aigle à deux têtes, auquel
est soudé un croissant renversé enserrant dans ses deux
extrémités une étoile ou croix à six branches. Une enfi-
lade de petites plaques hexagonales en or d'où pendent,
à intervalles réguliers, de petits corps allongés terminés
à leurs deux extrémités par des boules, se relie à la
plaque du milieu comprenant l'aigle, le croissant et l'étoile
est seule garnie de pierres précieuses.
Chaîria.
A Tripoli, collier sur ruban avec garniture à plusieurs
rangées de pendentifs. Ainsi appelé à cause de ses orne-
nemenls qui ressemblent vaguement à des grains d'orge
{chaïrà). Au centre pend un grand croissant au milieu
duquel est suspendue une étoile portant à son tour une
sorte de Khamsa. Chacun des doigts de cette dernière
reçoit encore une petite breloque. De chaque côté du
croissant on remarque une autre khamsa plus simple. — Le
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DE L'A m I QUE DU NORD 35
mot chaïria est également usité à Djerba pour désigner
un collier avec breloques en forme de grains d'orge et
Chaïria de Tripoli.
qui se porte au cou. A Alger, celle parure se nomme
Kheit-ech-cliair,
Châmer, pi. Mechâmer.
^b pi. ^\^
COLLIER composé d'une chaîne en or formée d'une suile
de maillons, aplatis au marteau et soudés en dedans
de telle façon que le point de soudure est invisible. Cette
chaîne a près de deux mètres de longueur. Les maures-
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36
DÏCTIOi\NÀlBE DES BIJOUX
Leodjassa de
Malte.
ques s'en parent encore, mais les juives ont totalement
délaissé ce bijou. Très souvent, à ce collier pend, comme
breloque, une le?idjassa en filigrane ayant la
forme d'une pomme surmontée d'une poire,
soit dans l'ensemble une sorte de gourde. Sur
le filigrane sont incrustés des boutons de la
grosseur d'une tête d'épingle. Le travail de
cette lendjassa est certainement inspiré par
la bijouterie de Malte; quelquefois elle est en
ambre avec pendeloques. Un anneau de sus-
pension permet d'attacher la lendjassa, qui est
remplacée parfois par une cassolette en or
dite fekroun ou une meska^ Le nom donné à
ce bijou vient sans doute de ce qu'on le com-
pare au cordon de soie avec lequel les sais
retroussentleursvêtements flottants pour mieuxcourir.Châ-
mer signifie en eff*et « retroussant. »
Chemmâsia.
COCARDE habituellement en métal
qui orne la bride du cheval à la
réunion des montants et de l'œillère.
Chens:âl, pi. Chenâs:uel.
jlSLiL pi. jâliii
CETTE variété du Chengas a la
forme d'un triangle découpé à la
manière de la bzîma. Ce bijou s'ac-
croche dans les tresses des cheveux, de chaque côté de la
Ghengàl.
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DE VAFRIQVE DU NORD 37
figure, à hauteur des oreilles. Au chengâl sont appendues
de nombreuses chaînettes terminées par des losanges ou
de petits croissants. C'est le bijou des régions où les
Ouled-Naïl vont gagner leur dot. Le mol chengâl appar-
tient à la langue arabe vulgaire et signifie « crochet ».
Chens:as9 pi. Chenafi:ues.
if*^**** pl* iT^^^
PLAQUE ovale en forme de demi-cercle avec un cadre de
filigrane au milieu duquel se trouve une partie pleine
ou ajourée. Ce bijou s'accroche sur
la partie supérieure de la tète pour
laisser pendre de. chaque côté ses
chaînettes à maillons forts. Le cro-
chet du chengas s'appelle mekhtdf,
mot qui signifie proprement « cro-
chet ».
Chentouf.
Moule de mekhlâf.
NOM que les habitants de Miliana donnent à la cherka
(voy. ce mot). Ce mot, d'origine berbère, signifie :
« calotte de cheveux laissée au sommet de la tète. »
Cherka, pi. Cherek.
iO^ pi. 4
TERME générique du collier de femme. Il s'emploie au&si
pour désigner l'ensemble des bijoux des femmes
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38 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
sahariennes. Enfin, ce mot s'applique spécialement à Alger
à un collier en paillettes d'or passées dans un cordon ; au
milieu est suspendue une cassolette de la largeur de trois
doigts. C'est un talisman qui préserve des maladies et
des ennemis. On Tappelle medibah quand il est composé
de pièces d'or anciennes. — ATlemcen, la cherkaestun col-
lier formé par des pièces d'or dites sidtani ou par des
louis français. S'il est formé par des perles, on le nomme
cherkabeldjouher(collieravec perles). — ATunis,lacherka
Gherka avec diamants (Tunis).
est un collier carcan en argent qui emprisonne le cou. Il
se compose d'un ruban sur lequel s'appliquent trois
rosaces de diamants reliées entre elles par cinq rangées
de perles fines. A la rosace centrale pend un croissant
avec des pendeloques de perles.
Cherka qamra.
COLLIER de poitrine de Moqnine. Sur une enfilade de
perles de verre, d'olives, d'agates et de boules creuses
en argent doré s'accroche une série d'ornements, pièces
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DE L'AFRIQUE DU NORD 39
de monnaie d'argent, triangles avec chaînettes, bou-
qal ou zelza (entrée de serrure). Au centre, une pièce
Gherka qamra.
carrée, émaillée, encadrée de galons et portant au milieu
des fenôtrages à fond rouge.
Cherket ech Cheikha.
'wT-
c
OLLiER avec des morceaux d'une pâte parfumée.
Cherket el-anbar.
(COLLIER fait avec des boules d'ambre (anbar) auxquelles
>^ s'ajoutent parfois des breloques d'or en forme de
croissants. Parure algérienne.
Cherket es-sultani ou Cherket es-sultâna.
COLLIER composé d'anciennes pièces de monnaie arabe
montées en bijou et cousues en un ou plusieurs
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40
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
rangs, sur un galon de velours très mince appelé senîta,
La pièce d'or que Ton emploie pour ce collier est le sul-
tâni qui pèse 3 grammes 2 décigrammes et vaut intrinsè-
quement 12 francs. On se sert également de demi-sultâni
et de quarts de sultâni, monnaies divisionnaires du sul-
tâni. Ces pièces sont frappées, soit au nom d'un ancien dey
d'Alger, soit au nom d'un souverain musulman quelconque,
le plus souvent celui de Constantinople. Le titre de ces
pièces d'or est élevé; il est parfois de 900 millièmes et
toujours au moins de 800 millièmes. Cette cherka est
encore formée de douros espagnols percés en quatre
endroits et rattachés les uns aux autres par trois rangs de
verroteries ou de corail en branches. Ce bijou, tout à fait
barbare, est facile à faire sans le secours d'un
orfèvre. Plus on s'enfonce dans le Sud algé-
rien, plus il devient commun.
Cherràba.
PENDELOQUE en or émaillé de forme ovoïde
avec zone et pampilles. Il s'accroche par
une chaînette dans la chevelure. C'est le nom
du gland au Maroc. Maqqari, au xv!!*" siècle,
raconte que certains Maures portaient jadis des
glands d'or massif ornés de pierreries et de ru-
bis. Hakem II fît cadeau à Ordoîiô IV d'un
burnous brodé d'or ayant au capuchon un gland d'or mas-
sif orné de pierreries.
Cherràba.
Chertela.
COLLIER de verroteries vertes, bleues et jaunes, de diffé-
rentes grosseurs, que les jeunes filles portent au cou.
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DE L'AFRIQUE DU NORD 41
Le mot chertela sert à désigner tout paquet de choses en-
filées, surtout les poissons et les oiseaux.
Chouka.
NOM arabe de la pointe à tracer. Se prononce quelque-
fois souka, Étymologiquement, le mot veut dire
« épine ».
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42
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Dahy pi. dehouh.
^ (pour qI^) pi. ^^:>
EN Kabylie, ce bracelet de bras est un plané travaillé
au repoussé. Il porte souvent du corail serti en cabo-
chons dans une capsule suré-
levée, comme les bijoux carlovin-
giens. Le dah est moins grand
que Takhalkhal et il est, de plus,
fermé par une charnière à gou-
pille. Le décor se compose de
compartiments dans des cadres
brodés d'un fil d'argent en forme
de corde. Cette ornementation se
fait suivant le procédé ordi-
naire qui consiste à garnir au
préalable la pièce d'un man-
chon de bois entouré de plomb. L'outil servant à re-
pousser s'appelle tameurachty
pi. timeurachin.
A Alger, on appelle dah le
bracelet à pointes qui, à Biskra
et à Bou Saada, se nomme
souâr.
A Tlemcen, c'est un large
Dah (Tlemcen). bandeau d'or, émaillé de cou-
leurs diverses dans des cloi-
sons. Ce modèle doit venir de Moqnine ou de Djerba(voir
hadida).
rfJ^
Dah des Béni Yenni.
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DE L'AFRIQUE DU NORD
43
Dah deg el-hommès.
CE bracelet, porté à Oran, est cou-
vert de boutons et de rangées
de grains soudés alternativement.
Ces grains sont comparés à ceux Dah deg el-hommès.
du pois chiche (hommes) d'où le surnom de ce bijou.
Dah ed-deheb.
GROS bracelet d'or (jdeheb) qui se porte à Tlemcen. Bijou
nouveau émaillé. Largeur, trois centimètres et demi.
Au milieu, des fleurs en fil d'or. Ne dépasse pas le poids
de 33o grammes.
Dah el-manfakh.
^'C'
GROS bracelet renflé, bordé d'une cordelière et portant
des appliques représentant des fleurs ou hérisse es
de petites pointes.
Dah cl-manfakh.
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44 DICTIOXNAIRE DES BIJOUX
Dah mebroum.
BRACELET en torsade. Il est formé de deux gros fils
d'argent enroulés deux fois sur eux-mêmes et limés
intérieurement et extérieurement. De création récente
à Oran. L'épithète mebroum signifie « tordu, cordé ».
Debbàh fodda.
BRACELET en argent (fodda). Petit et peu orné, il se porte
à Tanger. Les compartiments en relief qui le divisent,
se terminent par des clous carrés.
Debbah fodda mohabbeb.
BRACELET en argent de moyenne grandeur, surmonté,
pour tout ornement, de gros grains à intervalles régu-
liers ; de là son nom de mohabbeb « à grains. »
Debledj, pi. debaledj.
^^ Pl. ^l:
NOM donné à Tunis à un bracelet formé d'un mince
plané sans charnière. Il est surtout porté dans les
campagnes. Ce mot debledj est pour demledj et se prononce
deblez à Tunis.
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DE L'AFRIQUE DU NORD 45
A Tripoli, les debledj sont des bracelets massifs, très
larges, travaillés au repoussé, avec un boudin ouvert formé
d'un gros filet tressé. Ils sont sans fermetures et ressem-
blent aux ikhalkhâlen kabyles, mais ils se portent au bras.
A Djerba, le debledj est d'ordinaire en or et prend les
formes suivantes : i** Bandeau creux et demi-rond. Une
légère torsade en bordure. Des appliques émaillées bleu
et rouge de la forme d'un trèfle soudées sur le corps de
distance en distance; 2° Plané orné de lignes parallèles
et au centre un demi-boudin rond ; 3° Bracelet étroit,
plein et lourd, taillé en biseau du côté externe. Ornements
gravés : des lignes géométriques figurant une arête de
poisson ; 4** Bracelet massif en or ou en argent, ouvert,
bombé, avec des dessins géométriques ciselés. Se porte
au poignet en manchette comme le dah kabyle; b^ Bracelet
coupé en deux par un boudin.
A Tanger, le mot debledj est le terme générique du
bracelet en argent ciselé.
Debledj chems ou gamar.
B
RACELET de Tanger qui porte, en relief bombé, des tresses
en diagonale d'or ou d'argent, alternativement unies
Debledj (Soleil et lune).
ou ornées. On l'appelle soleil et lune pour indiquer qu'il
est en or et argent. Pas de bordure ni d'entourage.
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46 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Debledj chems ou gamar merebba.
L'épithète merebba, qui distingue ce bracelet du pré-
cédent, veut dire « carré ». Il est d'usage à Tanger. En
or et en argent, il porte des appliques en relief entre deux
rangs de perles. De distance en distance ces appliques
sont divisées en compartiments au centre desquels est un
clou mauresque.
Debledj deheb.
AINSI que son nom Findique ce bracelet de Tanger est
en or pur (deheb) ; il est très petit avec des ornements
en largeur ou en diagonale d'un relief peu accentué.
Debledj foddâ.
BRACELET de Tanger en argent
(foçlda). L'ornement est une
tresse en diagonale alternativement mate et ornée. Bor-
dure enrubannée.
Debledj menfoukh.
B
RACELET massif de Djerba, orné de ciselures et, de
loin en loin, d'appliques contenant des pierreries et
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DE L'AFRIQUE DU SORD 47
de petîls dômes ajourés. Il est à charnière et se ferme au
moyen d'une goupille attachée au bijou par une chaînette.
Debledj nogra mohabbeb.
J3racelet de Tanger orné de lingots granulés.
Deheb/
1 lOM de l'or en tant que métal.
Dekir.
N
OM arabe de Tacier.
Delâbech.
JL ERME de Tunis pour les breloques de toutes sortes.
DeldouL
T
L ouTEs sortes de pendeloques (Alger).
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48 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Demledj chems ou gamar.
CE bracelet, qui se porte à Fez, ne s'ouvre pas ; il est en
argent massif; mais de distance en distance on a
creusé le bracelet, étendu au fond une légère couche de
sable, puis fondu de la cire et versé dessus de Tor. Le
tout est maintenu par un clou à tète dorée et rivé à Tinté-
rieur du bracelet.
Demledj guern ghezàl.
BRACELET de la campagne marocaine, ainsi nommé parce
que les côtés sont comme des cornes de gazelle (guern
ghezâl).
Demledj taasir es-saboun.
A surface de ce bracelet, en usage dans les environs de
À Fez, ressemble à du linge tordu quand on le lave,
d'où son nom de taasir es-saboun, littéralement : « Mousse
de savon. »
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DE IMFniQUE nu NORD 49
Demledj deg el-ibra*
CE bracelet, dont les côtés sont comme des aiguilles
(ibra)y est surtout porté dans les environs de Fez.
Demmân el-Kabous.
Oous-GARDE du pistoIct ; elle est souvent en argent.
Dendena.
GRANDES boucle^ d'orcillcs formées par un fil portant
des perles ou, des coraux. A la partie inférieure se
balancent des sequins et des breloques dont le bruit pro-
duit un cliquetis sur Toreillc, d'où leur nom, dendena, qui
signifie « cliquetis ». Cette parure est en usage à Tripoli.
Derga.
AMostaganem, c'est un collier de 5o à 60 centimètres
de longueur et, le plus souvent, en argent. Cette pa-
rure se termine par des bzaïm. Le collier se compose de
4
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80
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
six pièces de forme déchiquetée, retenues entre elles par
des charnières et s'accrochant à une pièce dite fekroun
(tortue), percée à jour ou pleine et dont la surface est alors
Derga en or de Lella Zineb.
Derga (Alger).
travaillée au repoussé. Il s'en trouve un exemplaire en or,
très beau, parmi les bijoux de la marabouta Lella Zineb à
Bou Saada.
A Alger, cette parure se fabrique pour le Sud. Elle com-
prend une chaîne à maillons plats, avec, aux deux bouts,
une bzîma en argent ajourée et incrustée de pierres pré-
cieuses et de rubis si elle est en or. Le mot derga
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DE VAFRIQUE DU NORD
51
signifie bouclier. Le bijou a été ainsi nommé à cause du
harz qui pend quelquefois au bout de la chaîne, rempla-
çant la lendjassa et servant de préservatif contre le mau-
vais œil.
Derga selsela.
c
'est, à Bou Saada, le nom d'une chaîne avec trois grosses
boules, et aux deux bouts, pour la fixer, des bzâim
Derga selsela.
découpées en ovale et quelquefois incrustées de pierres
précieuses, émeraudes et rubis.
Dîf.
N
OM arabe du poitrail du cheval et de la pièce d'argent
qui pend sur le poitrail du cheval. Le poitrail se dé-
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52 DICTlOSNAinE DES BIJOUX
signe encore par le mot badera, a la chose qui se hâte ».
Badera.
Il est souvent garni d'une lanière de cuir, parfois brodée
et ornée de plaques avec pendeloques de croissants.
Djebin, pi. Djebaïn.
iIA^ pi. /fU^
FRONT est le sens propre de ce mot qu'on peut traduire
par frontal. C'est Taçaba du département d'Alger, dont
Djebin de Biskra.
il diffère légèrement. Il se compose, comme lui, de plaques
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DE L'AFRIQUE DU NORD 83
minces en or, couvertes de reliefs avec enchâssements de
pierres précieuses. Il n'a pas Télégance de travail de Taçaba.
11 est souvent à deux rangs superposés et formés de plaques
découpées à jour. A la partie inférieure pendent des chaî-
nettes avec des croissants. Le nom de djebîn est souvent
employé en Tunisie et dans le département de Gonstan-
tine.
Djelitha.
B
B
RACELET à large bandeau, généralement en or et qui se
porte à Tunis.
s
Djaâba.
♦ •
ijou en argent; le mot signifie « tuyau », « tube ».
N
Djoua.
OM de la gaine ou du fourreau qui se nomment aussi
ghelâf.
Djouher, pi. DJouàher*
LE mot est un collectif qui est le nom générique des
perles. Une seule perle se dit djouhra. Le diminutif
a comme forme: djouhira.
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54 DICTIOISNAIBE DES BIJOUX
Djouher ma'mmer fel Khiout.
iNSi que le nom l'indique, ce sont des perles montées
sur des fils et servant à garnir le nâb ou la Khorsa.
A
Djouzet el-tenfiha
TABATIÈRE faite de noix de coco, ainsi que son nom l'in-
dique (djoiiza). Elle se fabrique au Maroc et se ferme
Djouzeh
(Tabatière de Mogador, en noix de coco). .
souvent avec une collerette en argent, à laquelle est fixée
une chaînette dont Textrémité est garnie d'une tige utile
pour désagréger le tabac qui peut adhérer aux parois de
la tabatière.
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DE UÀFRIQUE DU NORD m
Elmas.
NOM arabe du diamant, peu employé dans le langage
courant ; c'est le mot grec àSat^a;, passé, avec une
légère transformation, dans la langue arabe.
Er-rât.
CREUSET qui sert à transformer en lingot Tor ou Tar-
gent.
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56 DICTIONNAIRE DES BIJOVX
M
Fâs.
^.
ORS du cheval qui, sur la frontière tunisienne, s'ap-
pelle hâdida.
Fekroun.
A Alger, cassolette à parfum en filigrane et dont la
la forme ovale rappelle un pou celle de la torlue (fek-
roun). Elle est, le plus souvent, en argent; cependant on
en trouve aussi en or. On y met du musc ou de Tambre.
Le Fekroun se suspend par un cordonnet de soie ou par
une chaîne d'or et se porte sur la poitrine, (V. anbra et
meska). Le même mot s'emploie dans la campagne maro-
caine pour désigner une boucle en argent ou en argent
doré qui se met sur le poitrail des chevaux. La forme fe-
krouna a le même sens que fekroun, dont elle est le nom
dunité.
Pekrouna.
PARTIE du harnachement de cheval. C'est une plaque de
côté, fondue, à jour et grossièrement ciselée comme
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DE VAFBIQVE DU NORD
57
le Kadel. Elle se compose de deux pièces, en exceptant
les accessoires de la base de ce
bijou. Derrière la plaque supé-
rieure il s'en trouve une autre
en plané et carrée, de o™,02 de
contour. Celle-ci est soudée à
chacun des deux côtés opposés
aux extrémités, «fin de former
une ouverture et de laisser le
passage libre pour le contre-
sanglon du poitrail. Trois ou
cinq petits œillets de suspen-
sion sont soudés à la base du
plané, et un même nombre de
pendeloques et de croissants
forment la garniture. 11 y a trois
de ces plaques : une au centre du poitrail et deux de
chaque côté.
Fekrouna.
Fellayà.
X EiGNE fin pour démêler les cheveux (Tunis).
Fenâr.
BIJOU de Fez en or, auquel sont attachés des fils avec
des perles. Se met sur le côté de la tête et se fixe
à la coiffure. Le mot « fenàr » signifie « fanal ».
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58 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
'Ferda bel-habba.
• • %••
CE bracelet, dit « aux boutons » (bel-habba), est fait avec
double bordure soudée, Tune en fils ronds et unis,
l'autre en fils tors superposés. La fermeture à goupille se
compose de trois chaînons sans coulisse, soudés aux ex-
trémités du cercle. Le corps principal, coulé au moule,
présente des reliefs hémisphériques, séparés par des
grènetis perpendiculaires aux bordures. Il se porte à
Constantine. Le moi ferda, qui veut dire « unique », vient
peut-être de ce qu'on ne porte qu'un seul bracelet à la
fois et non une paire.
Ferg bel-mahboub.
BANDEAU avec des pièces de monnaie d'or, d'où son nom
« bel mahboub », avec mahboub ou pièces d'or.
Quant au mot ferg, il paraît signifier ici « mis à côté les uns
des autres », non superposés. C'est une parure de Tunis.
Flissa,
LONG poignard dont la lame est recourbée, mais moins
que celle du yalagan. Sur la lame sont incrustés
souvent des caractères arabes ou des ornements, à la façon
des armes de Damas. La poignée est en argent dans les
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DE L'AFRIQUE DU NORD 59
armes de luxe. Le fourreau est alors de même métal et
travaillé au repoussé, avec une ornemenlation de fleurs et
Plissa.
d'entrelacs. La fabrication de ces armes était spéciale-
ment faite par les Kabyles et la tribu des Flissa (subdi-
vision de Dellys), d'où le nom donné à ces armes.
Fodda.
No.
OM de l'argent comme métal.
Poulet Khamsa.
-^^
PLAQUE en argent avec un
chaton de verre vert au mi-
lieu. Les femmes de Merrakech
portent ce bijou sur la poitrine ;
celles de Tanger et de la côte,
au contraire, Faltachent à la
ceinture. Le mot fou/a signifie
« fève » et aussi la noix d'une
arme à feu ; quant à Khamsa,
c'est le nombre cinq et le nom de la main qui conjure le
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DICTIONNAIBE DES BIJOUX
mauvais œil. Ce bijou est celui que Ton rencontre le plus
sur le littoral du Maroc.
Fouta.
PIÈCE d'érofife en soie, de forme rectangulaire, souvent
ornée de franges d'or. Les femmes la nouent à leur
ceinture par-dessus leur pantalon et elle prend ainsi la
forme d'une sorte de jupe ouverte sur le devant.
Primla.
CORSELET brodé, échancré et sans manches, le plus sou-
vent en velours soutaché d'arabesques, de fils d'or
et de paillettes d'argent. Il apparaît sous le haik.
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DE L'AFBIQUE DU NOBD 61
Qàz.
:,s...s de, orftvre. algérien.
Qhaïta.
GRANDE trompette droite comme un pipeau de village.
Celui qui en joue en tire des sons stridents. La tige
est recouverte d'un fil d'argent. Le pavillon est orné de
lames d'appliques, de boutons d'argent et de breloques
composées de croissants et de morceaux de corail. L'étui
qui pend toujours à la ghaïta est souvent en soie brodée.
Qhelâf es-sekkin*
GAINE du sabre, du couteau et du yatagan. Les anciens
fourreaux sont fréquemment travaillés au repoussé
avec des ornements variés, des lignes, des fleurs, des
croissants et des branches couvrant toute la surface. Ces
gaines sont parfois dorés à la pile quand elles viennent
de l'étranger. Les grands personnages d'Alger possé-
daient jadis des armes magnifiques avec des manches
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62 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
d'agate ornés de pierres fines et des lames ondoyantes,
damasquinées d'or et ciselées à nervures. La gaine est
aussi appelée djoua.
Qhosmâr.
BROCHE de Djerba composée d'un triangle ouvragé et
semblable à la paume de la Khamsa, avec, comme
breloques, des chaînettes terminées par une petite Khamsa.
Le mot ghosmâr signifie « mâchoij*e. »
«
Qonbri.
— •
SORTE de guitare à deux cordes, faite d'une carapace de
tortue ou d'une courge à laquelle pendent quelquefois
des croissants d'argent et des morceaux de
corail. On dit aussi guenibri, ^"^^7
Qotba.
AJad
EN Tunisie, on appelle ainsi une breloque
en forme de parallélogramme estampé
et garni de filigrane avec chatons pour
pierres précieuses; c'est aussi une broche
de cou formée de 3 losanges très allongés
et accouplés ; celui du centre est intercalé
dans les autres. Ornements en relief, petits
cylindres d'argent ou de corail aux deux bouts. A la base,
Gotba.
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DE L'AFRIQUE DU NORD 63
des chaînettes d'argent accrochant des mains et des disques
ajourés. Le mot gotba désigne « la pointe de fer de la
flèche ». On Tappelle aussi Negarènes accouplés.
Qoussar, pL Gousses.
T * 1 *
<^ pi. ^jA.»tf»
BANDEAU de front porté en Tunisie. Ruban ciselé avec
breloques pendantes s'appliquant sur le front. Ce
mot signifie « mèche de cheveux ».
Quemz.
A
Fez, un anneau d'or aplati sur le dessus et surmonté
de petites boules d'or.
N
Querbsoun.
OM donné, à Gonstantine, au caparaçon brodé d'or ou
d'argent.
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6i
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
H
Haddâd.
NOM arabe du forgeron, de Torfèvre et de tout ouvrier
en métaux. Dans le Sud, c'est le forgeron qui fabrique
les bijoux.
Hadaïd.
JbIJLw
PLURIEL de Hadida, que Ton emploie parfois à la place
du singulier pour désigner les bijoux qui portent ce
nom.
Hadida.
dJbJL>»
••
FERRONNERIES, ferremeuls, outils en fer; ce mot est fré-
quemment employé dans l'Est de l'Algérie pour dési-
gner les bijoux en géné-
ral. Dans le Sahara, ce
nom s'applique au brace-
let. — A Djerba, on dési-
gne sous ce vocable : i® un
bandeau couvert d'émaux
cloisonnés verts ou rou-
ges, figurant des palmes.
|-^ pî^iïtillii ■NI l'ail ^ 'iimiM
Hadida (Bracelet émaillé de Djerba.)
des feuillages et, en haut relief, des clous et des cabo-
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Hadida (Tunis).
DE L'AFRIQUE DU yORD 65
chons de pierres ou de verres de couleur. La bordure est
émaillée et la fermeture est à charnière et à goupille ;
2° un bracelet plané assez large en argent sans charnière,
avec bordure. Les orne-
ments figurent des feuil-
les de palmier. Ce bijou
a la même forme que la
mebita et s'en distingue
seulement parce que ce
dernier est en or. — A
Tripoli, la hadida est un
bracelet large et ordinaire travaillé au repoussé. — A Tunis,
on donne ce nom à de larges bra-
celets, généralement en argent et
qui se portent par paire. Us sont
formés d'un plané bordé d'une
corde. Quand il est ajouré il prend
Hadida Yamanl (Tunis). j^ ^^^ j^ ^^/^^ ^^^ g^j] ^g^ ^^^p^
par un boudin au centre qui le fait paraître formé de deux
parties, il est dit deblez. Formée d'arabesques ou d'entre-
lacs surmontés de pierreries, la hadida ajoute à son nom
le laoty amant.
Hadida est synonyme de meqias ; ce dernier mot s'em-
ploie plus volontiers quand le bracelet est étroit.
Hadidet Khedouz.
CL-'
«X>- dAïJL»^
EN Tunisie, c'est un bracelet formé d'une plaque
demi-large sans charnières. — ADjerba, c'est un bra-
celet en argent plané, mince, à charnière, portant des clous
mauresques en relief.
5
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66
niCTIOXNAinE DES BIJOUX
Hadidet el-hout.
BIJOU confectionné, à Constantine, au moyen de deux
lames d'argent moulées à jour en forme d'arêtes de
poisson (Jioiii) entre deux rangées, Tune de fils plats et
Tautre de fils ronds. Un rang de fils tors est, en outre,
soudé en bordure. Des coulisses carrées renfermant
trois petits chaînons servent de fermeture. Quelque-
fois, Tarête seule est montée. Dans ce cas on y soude,
par superposition, les trois bordures, d*abord plates, puis
rondes et enfin torses.
Hadjela.
LA prononciation tunisienne est ha-
zela. C'est un gland d'ambre noir
avec garniture d'or ou d'argent et pen-
deloques. Il s'attache sur l'épaule avec
un ruban pour tomber au-dessous de
l'aisselle. Le mot hadjela paraît être pris
ici avec le sens de balzane.
Hadjela
Hadjar.
A Fez, boucles d'oreille se composant d'un anneau non
fermé auquel sont suspendus des médaillons en or
avec pierres précieuses. Hadjar signifie « pierres ». Sou-
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DE L'AFIilQUE DU yonO 67
venl ce nom est précédé de Tarticle arabe el, et on dit
alors El'Hadjar.
Hadjret el-ayar
jU\ij^
A lERRE de touche.
Hadjra horra.
^jT^jÎ^
NOM de la pierre précieuse naturelle en arabe. Mot à mot
« pierre libre » ou de condition libre (noble).
Hafàidh.
N
OM donné aux étriers en argent à Conslantine.
Hafer.
ijou de Djerba. Pièce ressemblant à une Khamsa ; elle
se met sur le front comme le djebîn. Le mot en arabe
B
signifie « sabot de cheval »
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68
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Hanech.
J^
DANS la campagne marocaine, ce bijou en or, garni de
diamants et de pierres précieuses, se porte sur la
tête, en long comme une tresse. Il se compose de sept
Hanech du Maroc.
^S'^^
plaques très variées d'ornementation, surmontées de
croissants ou de haches. A l'un des bouts, un fer de lance;
à Tautre, une espèce de tète de mort. Son nom signifie
« serpent » ou « couleuvre ». — A Fez, le môme nom est
donné à un ruban sur lequel sont attachées des perles et
des pierres précieuses. Se porte sur le front.
Haouâfer.
PLAQUE en demi-lune, perforée, découpée comme le
nom Tindique, ainsi qu'un sabot de cheval (hâfer, pi.
haouâfer). Parure portée à Djerba.
B
Haouâqa.
ijou de Fez composé de fils d'or avec perles, cousus
sur un ruban auquel sont suspendus : à droite, des
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DE VAFR'IQUE DU NORD 69
médaillons en or séparés les uns des autres par des perles
et, à gauche, des plumes. Se porte sur le front. Les
médaillons sont au nombre de cinq. Le mot arabe signifie
« ce qui entoure ».
Hardj.
GARNITURE de bride en argent ajourée et ciselée assez
grossièrement. Son ornementation et sa forme
varient beaucoup. Elle se compose de cinq ou six pièces.
Le moi hardj signifie « équipement, harnais ».
Harqous*
CE mot, qui indique les sourcils arqués et rejoints à
Taide d'un maquillage, s'emploie aussi pour désigner
une sorte de ferronnière qui se met sur le front sous le
zeriret,
HarZy pi. Herouz.
TALISMAN OU reliquaire contenant des versets du Coran
ou des tableaux cabalistiques. Il en est de différentes
formes. Les uns ont Taspect de boîtes carrées travaillées
au repoussé avec des rinceaux et des fleurs ; ils sont
fermés par un couvercle détaché avec, aux deux pièces,
des anneaux de suspension soudés. Les autres affectent
la forme triangulaire, ne s'ouvrent pas et sont garnis
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70
DICTIO^NAIBE DES BIJOUX
d'attaches. D'autres enfin sont cylindriques, s'ouvrant à
Tune des extrémités et portant également deux boucles.
Les harz sont le plus souvent enfilés par leurs anneaux
;iiiiju;iimfTTnTfimiJi7ÎJ^7ÛJ.ilii.<jr)i»fiiK.llii
^^>Mè57
Harz.
dans une chaîne de jaseron. — A Tunis, la forme du harz
est ordinairement celle d'une boite plaie gravée. C'est
une sorte de porte-bonheur arabe.
Haska, pi. Hassek.
AXw3^ pi. dL*.»^
PIÈCE de garniture, sphérique, plus ou moins grande, en
deux parties hémisphériques formées de feuilles con-
tournées au marteau et soudées entre elles à Taide d'une
rondelle d'argent. Cet ornement est aussi en filigrane,
et se termine par deux petites douilles où passe un fil de
suspension. Quelquefois ces boules ajourées, semblables
aux boutons espagnols de petite dimension, servent à
former des colliers. Très employées à Bou-Saada comme
ornement détaché. Le mot haska, dans ce sens, est le nom
de la graine d'une ombellifère très commune en Algérie
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DE L'AFRIQUE DU NORD 71
et qui s'attache à la laine des moutons. C'est une sorte de
ruban bordé d'épines sur sa surface, enroulé en spirale
et formant une boule.
Haska, pL Haskàt
^X*M>^ pl. Cj^^
MÊME mot que le précédent, signifiant bougeoir à
Alger, chandelier à Oran, à Constantine et en
Tunisie. Il est quelquefois en argent, mais rarement. Le
nom de chandar est encore employé pour distinguer cet
ustensile d'origine européenne, car les Arabes se ser-
vaient surtout de lampes.
Hazâm.
f'>
C'est le nom générique des ceintures. Autrefois elles
étaient en] soie et très larges, terminées par des
glands en argent doré ; elle n'avaient alors aucun besoin
de boucles pour être serrées à la taille. 11 n'en est plus de
même depuis l'importation des ceintures françaises ; on
a pris ce terme pour désigner des boucles faites à Pa-
ris ; car il s'en fabrique très peu sur place ; ces plaques,
désignées parfois sous le nom de ghelaqât, affectent la
forme de rosaces enrichies de pierres précieuses. Cer-
taines de ces boucles s'appellent aussi Khenfoiissa ou
Bezàïm hazdm. Parmi les plus riches ceintures qui ont
été fabriquées en Algérie, il convient de citer celle que
Abderrahman Ghikiken, riche marchand de tabacs de la
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72 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
rue de la Lyre à Alger, offrit à sa fiancée, à l'occasion de
son mariage. Cette ceinture, qui ne coûtait pas moins de
i5ooo francs, était en or plané avec des inscrustations
de pierres précieuses. On voyait encore, il y a quelques
années, à Alger, des ceintures anciennes formées de cinq
petites plaques carrées avec, au milieu, une grosse plaque
ronde ou ovale servant d'agrafe. Sur chaque pièce, des
pierres étincelantes étaient serties dans des montures en
argent. Elles ne devaient pas être de fabrication indigène.
Hennâk.
RociiE en argent dont se servent les arabes nomades à
défaut de bzîma.
B
Herâriz.
BRACELETS en argent ne s'ouvrant pas. Les femmes les
portent pour maintenir les autres bracelets. Ils sont
beaucoup plus étroits et plus légers que les autres. Il y
en a aussi en or. C'est, en ce moment, le bracelet à la
mode à Vez; il est très récent. Le mot est le pluriel
de hairâzy « qui veille, qui garde ».
N
Hereb, pi. Harbout.
om donné par les Juifs au couteau de circoncision.
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DE L'AFRIQUE DU NORD 73
Hoqqa, pL Hoqeq.
Aji>. pi. ^yi>.
PETITE boîte (hoqqa), en argent, de forme ronde, servant
à mettre de Thuile de jasmin. Sur le couvercle, des
palmes gravées. Se dit aussi, dans TEst algérien et en
Tunisie, d'une tabatière faite avec le sommet d'une corne
de bœuf évidée, percée au bout, incrustée de filigrane
d'argent et de corail. Ailleurs, le nom de la tabatière est
senidqa « petite boîte ». A Alger, la boîte ù bijoux porte
aussi le nom de Hoqqa.
Hoqqat et-tenfîha.
TA.BATIÈRE en argent, en usage dans la campagne maro-
caine. Mot à mot : « boîte à priser ».
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74 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
lamàni.
u
A cornaline.
laqout.
Du grec ux/.'jv6oç. Ce nom comprend les pierres rouges,
jaunes, bleues, comme le saphir, la chrysolithe, la
topaze, l'améthyste.
laqout ahmer.
LE rubis, caractérisé par son épithète ahmer, qui signifie
« rouge ».
laqout azreq.
V^'est le saphir, comme Tindique Tépithète azreq « bleu ».
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DE L'AFRIQUE DU NOBD
75
Ibriq, pL Abariq.
AIGUIÈRE à long col, avec anse très recourbée, servant
aux ablutions des mains pendant et après le repas. Il
en vient beaucoup de Gonstantinople. L'Allemagne en
Ibrîq.
fabrique aussi en argent et en importe en Algérie. Main-
tenant cet objet est le plus souvent en cuivre, mais avant
la conquête, chez les familles riches, il était toujours en
argent. Cet ustensile a dii être importé par les Turcs qui
en font un usage constant. Il est indiqué dans la descrip-
tion du paradis dans le Coran.
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76
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Ibriq el-qahoua.
CAFETIÈRE en argent ou en cuivre pour le café ou pour
le thé. Elle est de forme basse et son contenu est,
au plus, de 6 à 8 tasses. Elle a une large panse, un bec
très court pris sur le col et un couvercle en forme de
dôme de mosquée. Le plus souvent elle est unie, mais il
s'en trouve de repoussées et d'autres avec des inscrip-
tions empruntées aux proverbes et aux
sentences des musulmans. Ce modèle
paraît être venu en Algérie parles Turcs.
D'ordinaire, cet ustensile se nomme
boqradj pi. boqâredj, au lieu du nom
donné ci-dessus, qui signifie « broc à
café ».
ledd ed-dorbàn.
TALISMAN formé avec la patte gauche
du porc-épic, Séchée avec ses ledd ed-dorbân (Msila).
griffes, d'où son nom qui signifie « main de porc-épic ».
C'est le talisman des femmes qui nourrissent ; il leur sert
à se gratter le sein quand elles ont le charrah (crevasse).
Cette patte est enchâssée dans un mince plané d'argent,
tourné en cylindre, légèrement refoulé sur le devant et
travaillé au repoussé. La partie supérieure n'est qu'une
mince lame d'argent à laquelle est soudé un anneau de
suspension.
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N
DE VAFIilQVE DU NORD 77
Iklil.
OM que porte le diadème dand la langue arabe.
Issaqilen ou Sadar.
J^^3 ^^\
BIJOU de front spécial aux femmes du Ritf. Il se compose
de (ieux pièces de monnaie d'argent de 5 francs, 2 fr. 5o
ou 2 francs soudées enlre elles, séparées Tune de l'autre
par deux petites branches de corail brut et reliées, cinq
par cinq, par un cordon ou ruban passant derrière la tête.
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78
DICTI0.\NA1BE DES BIJOUX
KabouSy pi. Kouabis.
PISTOLET. Sa crosse est ornée d'enroulements de rinceaux
d'argent, sur des modèles Kabyles. Travail souvent
fait à Sétif. Le mot kabous est le nom que les arabes
Kabous
algériens donnent, en général, au pistolet. Les anciens
pistolets à pierre étaient tous garnis en argent avec des
incrustations de nacre, de corail ou de métal précieux.
Kadel.
PLAQUE de côté d'une bride, de dix centimètres de lon-
gueur, formée de
deux pièces réunies
par une soudure. A
la plaque du dessus,
arrondie par le som-
met, planée, décou- Kadel.
pée à jour et ciselée
est jointe une autre plaque unie, recourbée, laissant un
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DE L'AFRIQUE DU NORD 79
espace pour passer et fixer le cuir. Cette seconde pièce
a une queue trouée par le milieu, supportant le mors.
A Sétif, d'après le catalogue de la Garantie de cette ville,
la plaque supérieure, fondue à jour et ciselée, au lieu
d'être arrondie au sommet, se termine par un croissant.
Elle est recouverte à sa base par une plaque rectangulaire.
Kanaouita.
A Tunis, petit coffret servant à renfermer des par-
fums, et recouvert de plaques en argent travaillées
au repoussé. On donne aussi le nom de Kanaouita à une
Kanaouita (Tunis).
grande bonbonnière en argent dont la forme et les orne-
ments à fleurs sont de style turc.
Karabila*
TROMBLON. Cette arme était souvent très ornementée
d'argent. Son nom est une transcription fautive de
l'espagnol « carabina ».
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80
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Kebàch.
GRANDES boucles d'oreille de Fez en or ou en argent
avec pierres précieuses et médaillons en or. Les
femmes des villes marocaines ne portent que des boucles
d'oreille en or, tandis que celles des tribus ne mettent que
des boucles d'oreille en argent. Le mot kebâch signifie
« béliers ».
Kerkeba.
'<f
PETITES boules en or enfilées dans un fil ordinaire et
que les mauresques de Tanger portent au cou. Le
mot kerkeba signifie « boulette ».
Ketâb.
NOM donné, àOran, à une sorted'amu-
lette. Plaque d'or ou d'argent avec
des ornements travaillés au repoussé.
Une pierre précieuse est fixée au centre.
Cebijou, dit-on, sertàconjurerle mauvais
œil. Les femmes le portent à leur cou,
suspendu par un fil dans lequel sont enfilés des clous
de girofle. Il a la forme des plaques de marbre des tombes
arabes. Les Juifs y gravent des inscriptions hébraïques,
d'où son nom : « écrit, ou livre ».
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DE L'AFRIQUE DV NORD
81
D
Khalqa.
É à coudre à Tunis. Il est parfois en argent.
Khamsa. pL Khouamès ou Khamsât.
<*M^ pi. ^-->i^p* et o\ ■>,>»>.
LE mot qui signifie cmy s'emploie aussi pour désigner un
bijou en forme de main ouverte. La khamsa est en or
ou en argent, rarement en cuivre. C'est une simple plaque
Khamsa (Modèle tunisien).
Khamsa (Tunisie).
découpée ou coulée, n'ayant d'ordinaire d'autres enjolive-
ments que quelques traits gravés d'un art très primitif et,
à la naissance du poignet, un anneau soudé qui permet de
la suspendre. Parfois, cependant, elle porte des orne-
ments ; la paume est alors ajourée. La main est un fé-
tiche destiné à préserver du mauvais sort qui peut être
6
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8i DICTIOSNAIRE DES BIJOUX
jeté en étendant la main avec la formule : « Khamsa
Khamsa (Algérie).
Khamsa (Maroc).
tiaïnek », « cinq dans ton œil ». Elle sert de porte-bonheur
aux filles et aux garçons, et
aussi d'ornements dans les
colliers des Ouled Naïl. Les
Arabes et les juifs croient se
préserver des maux qui pour-
raient les atteindre en sculp-
tant une main sur la façade
de leur habitation ou en pla-
quant, sur le mur extérieur,
l'empreinte d'une main trem-
pée dans le sang d'un poulet
fraîchement égorgé. Les or-
fèvres ambulants transforment
souvent, sous les yeux des
voyageurs, les pièces de mon-
naie de 2 francs et de 5 francs,
en mains d'argent. Longtemps après la conquête de Gre-
nade, les femmes et les jeunes filles d'origine mauresque
Khamsa (se portant sur la chéchia).
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OE VAFUIQVE DU NORD 83
portaient encore de petites mains d'or. A Tunis, la main
à cinq doigts joints prend le nom de merebbd.
Khanfousa, voy. Khenfoussa.
Khâtem.
LE Khâtem est une bague à chaton. On ajoute à ce mot
deheh, quand la bague est en or; fodda, lorsqu'elle est
en argent. Enfin, la bague prend le plus
souvent le nom de hrim si c'est un anneau
sans chaton.
La bague jouait, autrefois, chez les
Israélites, un grand rôle. Quand une jeune
fille juive avait accepté ce bijou en pré-
sence de deux témoins, elle était irrévoca-
blement fiancée au jeune homme qui lui en faisait don. Les
parents ne pouvaient rompre cet engagement sans aller
chez le rabbin, obligés qu'ils étaient par la loi et la reli-
gion. Aussi, certains jeunes gens en abusaient-ils. Quel-
'quefois, pour dégager la jeune fille, coupable seulement
d'imprudence, les parents donnaient au séducteur une
certaine somme d'argent. En ce qui concerne spéciale-
ment les indigènes, la loi de Mahomet leur fait défense
absolue de mettre des bijoux. Cependant ils ont parfois
des bagues. Ils les retirent alors pour entrer dans une
mosquée et y faire leurs ablutions. En suivant à la lettre
les prescriptions du Coran, les musulmans ne devraient
jamais porter de bagues d'or, mais seulement des
bagues d'argent du poids de deux dirhems (environ
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Si
DICTIOMVAinE DES BIJOUX
fj^
Khatem d'homme.
5 grammes) et sans ornementation, la reproduction de tout
ce qui est animé, même des fleurs, étant interdite; mais il
n'est tenu aucun compte de ce précepte.
Certaines bagues ont la boucle en or, le chaton com-
posé d'étoiles enrichies de diamants
avec monture en argent. D'autres,
moins riches, ont, avec chaton de forme
carrée, leur couronne formée de tresses
obtenues par le passage de la bande
d'argent plate dans un laminoir rayé,
avant Tenroulement et la soudure.
On voit, aussi, en Algérie la bague
chevalière avec une cornaline plate.
Sur le chaton est gravée une inscrip-
tion. La cornaline est quelquefois remplacée par un os
peint en rouge, faible imitation du corail. Sur le cercle
très large se voient des palmes. A Cavaignac, un orfèvre
fabrique des bagues que l'on retrouve sur tous les
points de l'Algérie. Ces bagues sont en argent légè-
rement doré. Elles ont, comme chatons, des cornalines
presque toujours avec une tache ressemblant à une taie
sur l'œil. Le collier porte un rang degrènetisse terminant,
de chaque côté, par un trèfle orné de perles. Ce modèle
semble provenir de La Mecque.
Beaucoup de bagues ont une boule de corail montée en
cabochon et sertie dans un chaton. Lors-
que le corail est strié au lieu d'être
uni, ce bijou vient, dit-on, de l'Egypte
ou de la Syrie. D'autres bagues enfin
sont ornées d'une agate brune sertie
Khâiem de Cavaignac. dans un chaton élcvé de forme ronde
et ayant l'apparence d'un turban orné
d'un rang de perles et de tresses d'argent. Toutefois, si
les hommes ne portent des bagues qu'à titre exception-
nel, juives et mauresques en surchargent leurs doigts.
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DE L'AFRIQUE DU NORD 85
Le mot Khâtem, signifiant « qui scelle » ; indique que ces
anneaux, à Torigine, servaient de cachets.
Khâtem ahed,
MOT à mot, « bague d'alliance ». Nom donné, à Tunis, à
une bague de serment ou de promesse perpétuelle.
Khâtem bel-fenâr.
« bague à lanterne »
"PRAGUE à jours portée à Tlemcen et dont le nom signifie
Khâtem bel-hadjera.
ON appelle ainsi, à Fez, une bague enrichie de pierres
précieuses (Jiadjerd).
Khâtem bel-hadjera.
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86
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Khâtem bel-meîda.
ïJuUl^U-
B
AGUE en or ou en argent, surmontée d'une plaque car-
rée avec étoile et souvent avec inscription. Cette
Khàtem bel-meïda.
bague est surtout portée dans la région de Guelma. C'est
la plaque carrée qui a fait donner à ce bijou le nom de
beUmeïda, « avec table ».
Khâtem bel-qaroura.
BAGUE en argent, formée d'un anneau plat et large d'un
demi-centimètre sur lequel est sou-
dée une plaque ronde présentant, à sa
partie médiane, une cavité (yarowra) qui
sert à mettre du musc. A cette plaque
sont adaptés cinq petits crochets qui
retiennent des chaînettes dont Tune
porte le couvercle de la boîte à musc et
les autres de petites plaques en forme de
Khamsa. On la trouve à Tlemcen. Elle doit Khâtem bel qaroura.
être de création récente, car les femmes
arabes hésitent à mettre à leurs doigts une bague augmen-
tée, d'objets fragiles qui peuvent aisément s'accrocher.
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DE L'AFRIQUE DU NORD 87
Khâtem djamous.
'est la bague tournée en corne que portent les gens
pauvres, ainsi que Tindique le moi djamous^ qui signi-
c
fie « buffle ».
Khâtem dour.
SIMPLE anneau (dour), en argent ou en or sans chaton. Cet
anneau est porté à Fez.
Khâtem el-demm.
çjJi^u
Alger, on appelle ainsi une bague surmontée d'une
agate rouge, qui, dit-on, purifie lesangÇdemm). Elle
A
est portée comme remède.
Khâtem el-badiya.
Vf
OM, à Tlemcen, d'une bague en argent. Au lieu d'une
pierre, elle a une petite boîte à couvercle légèrement
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88 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
bombée et destinée à contenir de Todeiir, musc ou ambre.
Son appellation de « bague de la campagne » semble in-
diquer qu'elle n'est pas portée par la citadine.
Khâtem el-euchch.
u^'r^
ATlemcen, bague surmontée d'une espèce de nid
d'oiseau (ewcAcA), dans lequel il y a des grains d'ar-
gent ou de petites pierres précieuses.
Khâtem el-euchch (Fez). Khâtem el-euchch (Tunis).
Ce bijou existe également avec le même nom à Fez et
le chaton qui simule un nid est également rempli de
petites perles ou de petits joyaux. A Tunis, il se com-
pose de trois chatons avec des roses à l'intérieur et au-
tour.
Khâtem khousa.
A
A^j>' i^\i
NNEAU de Tunis avec cinq brillants.
Khâtem louîz.
BAGUE de Tlemcen en or gravé, du poids de 4 grammes.
Le mot lotiïz est la transcription du mot français
(( louis », pièce d'or.
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DE L'AFRIQUE DU NORD 89
Khâtem matri.
B
AGUE de Mateur (Tunisie). Grande, avec chaton et pierre
sertie au centre.
Khâtem saad.
SORTE d'alliance avec deux mains croisées qui se fabrique
à Tunis.
Khâtem slimani.
AGUE d'or ou d'argent surmontée de la pierre de sang;
en usage à Gonstantine. Son nom signifie « anneau
B
salomonien. »
Khâtem tseria.
f
Tunis, bague triangulaire portant 6 ou lo chatons avec
diamants. Le nom signifie « bague des Pléiades »
ou « bague du lustre ».
Khâtem zâkîr*
J3ague de Tunis ayant cinq ou sept anneaux.
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90 ÛJCTIONNAIHE DES BIJOUX
Kheddia.
Œ?i
ILLÈRE de la bride du cheval ; vient du mot khedd
oue ».
Kheît.
]^
TERME générique pour désigner le collier qui se porte
plutôt sur le front qu'autour du cou. Il y en a de tous
genres : en or, en argent et en ambre. Certains mêmes ne
se composent que d'un simple assemblage de graines ou
de fleurs. Cependant, les colliers à nombreux rangs de
perles fines ou baroques s'accrochent toujours autour du
cou. Les plus estimés sont disposés en festons et en guir-
landes. Certaines femmes riches mettent souvent des col-
liers d'un prix supérieur à mille francs. A Fez, le Kheït
se compose de fils d'or avec pierres précieuses et perles,
et se pose sur la tête.
Kheît Echchaïr et Kheit el hout,
MOT à mot : collier grains d'orge ou collier à poissons.
C'est une sorte d'açaba qui se porte en bandeau
irradiant, de préférence sur le front, au-dessous de
l'açaba. Les pendeloques tombent alors jusqu'aux sour-
cils. Ce bijou est composé d'une pièce centrale cintrée au
sommet ou à la base, décorée de filigrane ou quelquefois
de pierres fines et d'émaux. Des trous latéraux de cette
plaquette part, de chaque côté, une double rangée de cor-
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DE L'AFRIQUE DU NORD
9i
donnets qui servent à enfiler une suite de 12 ou 24 grains
d'orge ou de petits poissons creux. Ils sont formés par
des coquilles estampées et soudées en ronde bosse sur
un revers plat. Des anneaux de suspension sont éga-
lement soudés à la tête et à la queue de chaque poisson.
Kheït ech-chaïr.
Gomme breloques, des tonnelets cylindriques, des crois-
sants, des mains à trois doigts dont le jeu libre produit un
bruit métallique qui charme les Arabes. Aussi retrouve-
t-on cette disposition dans un grand nombre de bijoux
Kheït el bout (collier dit de poissons).
formés de sequins et de pampilles de toutes sortes. C'est
le tintinnabulum des Romains.
Ce collier est quelquefois cousu sur un ruban de soie
que Ton fixe, au moyen d'un nœud, soit derrière la tête, soit
derrière le cou. Certains bijoutiers d'Alger croient que ce
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9Î DICTIONNAIRE DES BIJOUX
modèle est venu d'Aflou, près de Géryville. Il serait alors
d'origine marocaine. D'autres affirment que c'est un mo-
dèle tunisien. Quoi qu'il en soit, ce collier, d'un modèle
élégant, se rencontre aujourd'hui dans toute l'Algérie. On
retrouve, provenant des anciens Egyptiens, des colliers
où des poissons servent de pampilles. Un bijou de même
forme que le Kheïl ech-chaïr se porte encore au Caire.
Kheît bassit.
ON appelle ainsi, à Alger, le collier composé de pièces
européennes en argent percées sur le bord et enfilées,
au nombre de 3o à 4o. Le mot bassit paraît être l'altération
du mot espagnol peseta.
Kheît el-louïz.
COLLIER à un ou plusieurs rangs (Jouiz du mot français
louis) servant de réclame aux Ouled Naïl et indiquant
Kheît el-louïz.
le prix de leurs charmes. A chaque pièce est soudé un
anneau en cuivre où passent, dans des fils de soie, les
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DE L'AFRIQVE DU NORD
93
rangées de perles qui forment le collier. Quelquefois, les
pièces sont retenues les unes aux autres par des crochets.
Kheït el-louïs.
Les plus beaux colliers sont composés de louis à Teffigie
de Louis-Philippe P*", de pièces d'or de cent francs de Napo-
léon m ou de la République et aussi de pièces de 26
francs d'Alphonse XH.
Kheît er-rouh*
( -COLLIER genre ferronnière, formé par des rosettes.
-^ Certains Kheït errouh étaient jadis un assemblage de
diamants formant des rosaces de rubis, d'émeraudes
Kheit er-rouh (Alger).
sertis dans des opercules d'argent. On le fabrique main-
tenant en or. A Alger, il se porte beaucoup au travers du
front, au-dessous del'açâba. Ce bijou est celui que préfè-
rent les mauresques d'Alger. Les danseuses en mettent
plusieurs superposés quand elles paraissent dans les fêtes
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94
publiques (voir Medibah).
d'ordinaire en pierres fines.
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
A Tlemcen, ce collier est
Khelâl bes-selsela,
(■^'est, à Moqnine, un pendant de poitrine en or pour
-^ attacher le costume ; il est composé d'une bzima,
d'une chaîne et d'un plané d'or avec ornements. Le nom
signifie « épingle avec chaîne ».
Khelâla, pi. Khelalât.
:;)!)«i pi. c^^"^
TIGE, aiguille, broche ou épinglette d'argent ou d'or.
Cette agrafe, en très gros fil
rond plein, est le plus souvent
courbée en demi-cerceau, puis
tordue ou striée. Un ardillon,
fixé au bout d'un coulant mobile,
traverse la circonférence. Aux
deux extrémités, des boules ou
des cubes. C'est une sorte de
bzîma; mais les femmes ne met-
tent les bzaîm qu'au-dessus des
seins, tandis que la khelâlasertà
accrocher une partie quelconque
du vêtement. Se porte surtout
dans le Sud , à partir de Boghari. On
la rencontre aussi à Touggourt.
Dans le déparlement de Constantine, cette épingle-
broche est un peu différente. Elle est en argent et fondue
Khclâla (Boghari;.
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(Khelâla (Tanger).
DE L'AFRIQUE DU NORD 95
d'une seule pièce. Sa tige se renforce à Tendroit de l'an-
neau. Le corps principal, rond et massif, porte, de chaque
côté ainsi qu'au centre, un carreau au
sommet ornementé. Sur la surface,
quelques gros points saillants.
La khelàla est quelquefois aussi un
plané rond sur lequel se trouve gra-
vée une rosace et, au centre, en-
châssé, un cabochon de corail. D'au-
tres fois, ce bijou, en plané également,
a la forme de carrés gravés, inscrits
les uns dans les autres, avec des or-
nements en panache et sur les côtés.
Ces modèlçs paraissent anciens, d'après
les spécimens trouvés.
A Tanger, la Khelâla est un bijou
en argent, fixé sur la poitrine par les
Nomades et les Rifains pour servir de
broche et soutenir le haïk. Les femmes de la ville en ont
en or. Elle est assez grossièrement fondue, ayant la forme
d'un arc mauresque,
plein ou ajouré, avec des
larmeç de corail en re-
lief et, à sa base, un tra-
pèze orné de chevrons.
Les deux Khelâlat sont
reliées par une chaîne
à laquelle s'attachent, de
chaque côté, des pende-
loques (El aqarech?). Au
milieu de la chaîne pend
une boîte carrée, reli-
quaire ou fétiche, avec une garniture de pièces de
monnaie.
A Fez, la khelâla est une agrafe en argent pour les
Khelâlat (Tanger).
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96
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
femmes de condition ordinaire et aussi pour celles de la
campagne. La chaîne de réunion est également en argent.
Khella.
B
3i
oucLE en argent pour attacher le costume. Grand
cerceau en torsade traversé par une forte et longue
Khella (avec Shelsela khamsa et tseria).
tige. Cette épingle-broche est coulée au moule et tor-
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DE L'AFRIQUE DU NORD 97
due ensuite. Aux extrémités, deux hexaèdres réguliers. On
appelle également khella un ensemble composé de deux
khella auxquelles s'accrochent des chaînes où pendent
deux Khàmsa et une tseria, polygone étoile, régulier, à
six pointes inscrites dans une circonférence. Fabrication
tunisienne pour les indigènes du Sud.
Khella bech-chedda.
PLAQUE perforée en forme de disque et garnie d'une
agrafe. Becli-chedda veut dire « avec fermeture ».
Khelkhâl.
ANNEAU de pied massif, en or ou en argent, impropre-
ment appelé bracelet de pied. On en fabrique beau-
coup à Alger. Les femmes le portent, comme ornement,
au bas des jambes, à la
cheville et retombant sur
le cou-de-pied. Sa fabri-
cation est souvent très
simple. 11 suffit de planer
au laminoir une feuille
d'argent et de lui donner l'épaisseur voulue. On la coupe
ensuite à la dimension nécessaire, puis on y soude une
bordure de forme triangulaire. On ajoute un câble, on
posedesappliquespe.rpendiculaires à la bordure, puis, avec
un outil très primitif, on grave ou Ton incruste sur le corps
du bijou des quadrillés, des chevrons, des demi-cercles, des
couronnes,desfleurons. L'argent de ces bijoux est à 800 mil-
lièmes. Certains khelkhâl sont rivés au pied, d'autres ne
7
Khelkhâl (Petite Kabylie).
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DICTIONNAIBE DES BIJOUX
sont pas fermés. Pour mettre ces derniers, il faut écarler
les deux extrémités de Tare et les présenter du côté où la
cheville est le moins large.
Le khelkhâl affecte des formes très variées. A Sétif, on
en façonne de très massifs avecdeslignes comme ornements.
Aux extrémités, deux têtes de serpents incréés qui sem-
blent se mordre.
Il est quelquefois fabriqué à Alger, pour le Sud, au
moyen d'un lingot d'un centimètre d'épaisseur, tourné en
fer[à chevalet forgé au mar-
teau. On y met des emprein-
tes grossières sur les trois
faces extérieures et on ter-
mine les deux extrémités
par deux cubes à facettes.
A Bougie, le khelkhâl est
décoré au matoir. A Djerba,
l'anneau est très gros au
milieu, puis mince et aplati
aux extrémités. A Tanger,
les khelkhâl en argent sont
ornés et ajourés ; ils ont une
chaîne pour la fermeture.
Cet ornement de pied remonte aux temps les plus recu-
lés. Celui des Gaulois était plein, non fermé. Les danseuses
grecques portaient toutes ce bijou au-dessus de la cheville .
Avant i83o, les juives s'en paraient pour se rendre au bain
ou à une noce. En Egypte, les aimées en mettent plusieurs
et s'en servent pour remplacer les castagnettes et accen-
tuer le rythme de la danse. Quelques khelkhâl portent le
nom français de forçats qui indique qu'ils serrent étroite-
ment. Ils ont, du reste, des noms divers suivant les loca-
lités et d'après leur matière ou leur genre de fabrication.
A Tripoli, sous la dynastie des Qaramanli, les khelkhâl
d'or étaient le privilège des princesses du sang.
Khelkhâl ras hanech du Sud (Bougie).
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DE VAFRIQVE DU NORD 99
Khelkhâl bel-felia.
ON appelle ainsi, à Fez, les anneaux de pied en argent
avec dorure et autres dessins de différentes compo-
sitions coloriées. Ces anneaux, qui s'ouvrent, viennent de
France.
Khelkhâl bennouti.
C'est, à Tunis, le nom d'un petit anneau de pied pour les
fillettes. Elles en portent deux à chaque cheville.
Khelkhâl bes-selsela.
A Fez, c'est un anneau de jambe en or ou en argent com-
posé de deux parties réunies par une charnière. Sa
fermeture est la même que celle des nebaïL
Khelkhâl debbâh.
BIJOU tunisien carré ou rond, creux et à hochets, qui se
porte à la cheville du pied et la serre étroitement,
comme pour l'étrangler.
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100
ÙICTIONNAIHE DES BIJOUX
Khelkhâl lâresh.
E mot fàregh signifie « vide » et s'applique parfois, en
À Tunisie, à Tanneau de pied creux.
Khelkhâl menfouhk.
:-JU^
ANNEAU de pied, formé d^un tube creux, d'où son nom
de menfoukh « enflé ». Il se fait en or ou en argent
doré. Comme ornements, des diagonales alternant avec
des fleurs repoussées au mar-
teau. A l'extrémité du cylin-
dre creux, deux grosses
boules creuses ressemblent
à un turban dans le genre
de ceux qui terminent les
stèles dans les cimetières
turcs. Avant la soudure, on
met dans le tube de la gre-
naille dont on entend le bruit
quand la femme marche. Ce
type, qui se portait beaucoup
autrefois, disparait peu à peu, car il se bosselle trop parles
chocs. Il a cessé de plaire. Jadis, on mettait de bonne heure
de gros khelkhâl menfoukh aux enfants. Il était aisé de
faire passer la jambe grêle de la fillette par l'espace étroit
que les deux extrémités de l'anneau laissaient libres. Mais
l'ouverture du khelkhâl devenait, peu à peu, trop petite
Khelkhâl meofoukh.
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DE L'AFRIQUE DV NORD lOi
pour permettre de retirer le bijou. 11 finissait par serrer
tellement qu'il fallait le briser pour le sortir.
Khelkhâl menfoukh de Tunis,
COMME son épithète l'indique, menfoukh signifiant
« gonflé », cet anneau de pied de Tu;nis est creux. Il
aff'ecte la forme d'un étrier.
Khelkhâl menfoukh de Tunis.
Khelkhâl metlouq*
A Fez, c'est le nom d'un anneau de pied non fermé et
sans chaîne. Metlouq signifie « lâché, en liberté, non
attaché ».
Khelkhâl ras el-djouza*
CET anneau de pied, à Fez, est en argent massif non
fermé ; les extrémités (ras) ont la forme d'une noix
(djouza)^ d'où le surnom qui lui est donné.
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102 DICTIONNAIBE DES BIJOUX
Khelkhâl ras foum-el-houta.
LE khelkhâl ne diffère du précédent que par la forme
des extrémités, qui est celle d'une « bouche de pois-
son » foiim el-houta.
Khelkhâl sebiâni.
PETIT anneau de pied porté, à Tunis, par les garçons
{sebiân)\ ils en ont trois au pied droit et deux au pied
gauche.
Khelkhâl somin.
L'ÉPiTHÈTE somm, qui veut dire « sourd », indique que
cet anneau est massif. A Tunis, c'est le nom d'un
anneau de pied en or.
Khelqa.
Voy. Khalqa.
Khenâgy pi, Khenaîg.
Jli. pi. ^^lli.
Tunis, bracelet de perles ou de corail. Lorsqu'il a plu-
sieurs rangées, on l'appelle chehika, A Fez, c'est un
collier composé de grains d'ambre et de pierres pré-
A
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DE L'AFRIQUE DU i\OBD 103
cieuses. Dans la campagne marocaine, ce nom s'applique
également à un collier,
quelquefois en or, avec
de larges maillons apla-
tis et des pendeloques
ovoïdes ou ayant la
silhouette indécise
d'une tortue (Voir le dessin ci-joinl). Le mot Khenâg
signifie « carcan », ce qui serre le cou.
Khenàg mahboub.
COLLIER composé de mahboub, vieux sequins de Tri-
poli, alignés sur un cordon. C'est la cherka d'Algérie.
Khenfoussa, pi. Ktienâfés.
<^j^ pi. ^lli-
PLAQUE de corsage, ayant vaguement la forme d'un sca-
rabée[(khenfoussa). Ce bijou se compose d'une plaque
de fond très mince sur laquelle sont soudées trois demi-
boules en filigrane, placées en triangle et tangentes Tune
à l'autre. Au sommet de la plus grosse boule, la plaque de
fond est retournée en charnière pour recevoir un fil de sus-
pension. Des ornements en filigrane sont soudés dans les
champs situés entre les trois boules. On donne parfois à
la khenfoussa une forme ronde ou dentelée comme une
étoile. C'est alors une véritable variété du médoiiar. Dans
certaines contrées orientales, on portait, au xvii* siècle,
sous le nom de Tchaprass, des agrafes de ceinture en vermeil
à peu près semblables aux khenfoussa, mais plus riches
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104 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
d'ornementation. — A Tlemcen, ce nom de khenfoussa est
donnéàuneplaquedeceinture. — ADjerba, c'est un médail-
lon plat, rond et ajouré portant, inscrit dans un cercle, un
scarabée grossièrement exécuté et suspendu par une
chaîne enjaseron. Ce dernier modèle paraît très moderne
et date, sans doute, de TExpositioil de 1900.
Kheyyàli.
A
Tunis, suile, pour ainsi dire vertébrée, de chatons avec
diamants formant collier.
Khiter.
NOM hébreu du tàdj, large et haute couronne sem-
blable à un cache-pot s'éva-
sant au sommet. Elle sert aux
exercices du culte dans les syna-
gogues et se pose, près du rabbin,
sur le rouleau de parchemin où
la loi de Moïse est écrite. C'est un
dodécagone obtenu au moyen de
plaques dontla dernière seule est
coupée en deux par le milieu, du
haut en bas. Tous les comparti-
ments sont retenus entre eux par
des charnières à goupille mobile
dissimulées derrière une petite
colonne torse. Khiter (une des plaques).
Chacune des douze pièces est
faite d'un plané d'argent, avec, au sommet, un fronton
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DE UAFRIQUE DU NORD lOo
parfois dentelé et orné de corail. Des balustres ou des
pilastres bordent les deux côtés. La surface est ornée
d'écussons, de palmes, de vases à fleurs, de branches,
de rinceaux et de quadrillés, travail repoussé qui rap-
pelle plutôt Tart européen que Fart oriental. Des lames
rivées au bord de la plaque servent d'encadrement. Tout
autour du dodécagone, des inscriptions hébraïques rap-
pellent les noms des donateurs et de Torfèvre qui a exé-
cuté l'ouvrage, ainsi que sa destination. Ainsi, par exemple,
la légende: « Pour orner le livre de Moïse ».
Khodmi.
c
ouTEAU à lame fixe, souvent orné d'argent.
Kholla.
SUR cette sorle de broche ou de grosse épingle pour
fixer la melhafa, voir: khella,
Khomàsen.
ADjerba, c'est une Khamsa ajourée avec les cinq doigts
séparés. On la pend au bout des cheveux pour pré-
server du mauvais œil. Nom arabe de la Khamsa berbé-
risé.
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106
DICTIOSNAIBE DES BIJOUX
Khorsa, pi. Kheres ou kheraîs.
<^>- pl- u^J- el ^J^
TERME générique des boucles ou des pendants d'oreilles.
Il y en a qui pèsent souvent une livre. Elles prennent
des épithètes diverses, suivant leurs contours très variés.
Le modèle le plus fréquent est un fil d'argent arrondi,
recourbé en circonférence, uni dans sa plus grande par-
tie, recouvert à Tune de ses extrémités d'un fil roulé en
spirale et portant, à l'autre extré-
mité, un dé orné en saillie de
clous mauresques sur quatre de
ses faces. Ce modèle se retrouve
dans les bijoux carlovingiens.
A Biskra, ce bijou est formé
d'un gros fil courbé en trois
quarts de circonférence. Chaque
extrémité est aplatie en une
spatule trouée pour laisser
passer un fil. La Khorsa porte,
soudé à la partie inférieure ex-
terne, un ornement hémisphé-
Khorsa sans le crochet de soutien rique en filigrane (Jiabbd), fixé
(Tanger). g^p ^j^^ plaque d'or et qui rap-
pelle les boutons espagnols et italiens.
A Constantine, l'ornementation comprend, sur la boucle,
des cubes d'or à pans coupés. Les femmes indigènes portent
plusieurs khorsa ensemble et aiment, dans le Sud-Algé-
rien, à y ajouter, d'une extrémité à l'autre, un fil sur lequel
glissent un morceau de corail et des pierres précieuses
baroques. — Les Sahariens se servent du mot khorsa pour
désigner l'anneau passé au nez des nègres.
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DE L'AFBIQUE DU NORD
107
A Tanger, ces boucles d'oreilles sont portées par les
jeunes mariées, mais quelquefois aussi par les jeunes
femmes en costume de gala ou le jour de la célébration de
leur mariage. Elles comprennent trois parties ou giran-
doles superposées : — celle du %^
haut, arrondie en demi-cercle,
ajourée, porteau centre un chaton
rectangulaire et laisse retomber
des pendeloques; — celle du
milieu, ajourée également, a la
forme d'un croissant, des pen-
deloques y sont aussi accro-
chées, — celle du bas, ronde,
avec une pierre précieuse in- -s^
Crustée au milieu, se relie par Khorsa sans le crochet de soutien
des rangs de perles à une mon- (Tanger).
ture carrée couverte d'ornements. La Khorsa de Tanger
se suspend près de l'oreille; la dimension de son anneau
creux, qui a souvent près dequatrecentimètresdediamètre,
ne permettant pas de l'accrocher dans l'oreille même. On
trouve souvent ce bijou incomplet.
A Tlemcen, ces pendants
d'oreille sont surtout portés
par les femmes arabes vivant
sous la tente. Ils sont formés
d'un gros fil recourbé et ter-
miné, à sa partie inférieure,
par un losange percé et sur-
monté, à l'autre extrémité,
d'une demi-boule en filigrane.
A Djerba, la khorsa est en
argent doré. Elle se compose d'une circonférence formée
d'un fil d'or rond dont la moitié est doublée par une
demi-circonférence excentrique de perles et de coraux
séparés par des pointillons d'or formant une bande
Khorsa de Djerba.
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108
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
dans laquelle sont disposés des triangles en dents de scie.
L'une des extrémités du cercle
se roule en anneau et l'autre se re-
tourne'en crochet. Ce bijou rappelle
la mecherfa.
A Tripoli, la Khorsa s'appelle
plutôt dendena (voir ce mot).
Khorsa 'arqeb.
• •• •
ATlemcen, on désigne ainsi les boucles d'oreille avec
monnaies pendantes.
Khorsa bech-chebka.
A Tunis, boucle d'oreille percée, formée d'un demi-
cercle et d'un fil contourné en demi-circonférence.
La partie pleine est ornée de petits disques, entourés de
filigrane roulé en spirale. Souvent elle est ajourée et
fabriquée seulement avec des filigranes.
Khorsa bel-foss.
PORTÉE à Tlemcen, cette boucle « à chaton » [bel-foss)
ressemble à la «Khorsa nab el-djemel », ayant tou-
tefois, à sa partie inférieure, la forme d'une pelle de bou-
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DE L'AFRIQUE DU NORD 109
langer. Elle est percée de quatre trous à rextrémité et au
milieu.
Khorsa bel qouba.
BOUCLE d'oreille non percée, avec capuchon (qoubà).
Elle est ornée de boules de corail taillées à facettes,
de dés d'or enfilés dans le cercle qui se termine par un
bouton.
Khorsa bel qouba en or (Biskra). Khorsa bel qouba (Biskra).
Sur l'arc est soudé un petit anneau de suspension.
Bijou des Ouled Nail de Biskra.
Khorsa bet-taamîr.
CROCHET d'oreille, orné de pierres, et de perles dont l'épi-
thète signifie « avec garniture ». 11 est porté à Cons-
tantine.
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110
DICriONNAIHE DES BIJOUX
Khorsa bou-khechem,
C BROCHET d'oreille de Constantine, ressemblant, sauf les
>4 perles et les pierres précieuses, au bijou d'Alger qui
porte le même nom. 11 se compose d'un fil d'or recourbé,
aplati d'un côté et soudé de l'autre à un ornement d'or
évasé assez simple, bou khechem signifie «, qui a une pro-
tubérance, un nez».
Khorsa bou-rouh.
CROCHET d'oreille de Constantine à un seul bras. Il est
moulé en rond et se suspend comme la Khorsa
mesloiita. La partie visible au dehors de la coiffure, élar-
gie en forme de losange, est ornée
de reliefs gravés. Les extrémités se
réunissent par un fil d'attache.
Khorsa bou-rouhaîn.
CROCHET d'oreille de Constantine à
deux bras. Il ne diffère de la Khorsa bou-rouhaïn.
Khorsa bou-rouh que par sa fourche
gravée ou ciselée et maintenue par deux brides. On en relie
aussi les extrémités par un fil garni de pierres communes.
Parfois, on soude sur le cercle un anneau pour rattacher
celte parure à celle du front.
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DE VAFRIQUE DU NORD {{{
Khorsa chebka.
DIADÈME et pendants d'oreilles. La partie qui constitue
ce diadème frontal se rapproche très sensiblement du
anâdj. Les pièces, autres que le triple rang de jaserons et
les mains, sont coulées. A ce diadème sont suspen-
dues des boucles d'oreilles faites d'un gros fil d'argent
dont une partie, aplatie au marteau, est destinée à rece-
voir une applique formée d'ornements hémisphériques
moulés. Un arceau soudé, attaché à l'applique, sert de
suspension. Les extrémités du fil d'argent, l'une aplatie et
percée, l'autre garnie de trois anneaux plats superposés,
sont reliées et ornées de morceaux de corail et de dou-
bles jaserons terminés par du corail et des mains. Ce bijou
est porté par les femmes de Batna. Le mot chebka signifie
« filet », ou « toute chose à mailles ».
Khorsa mecherfa.
DANS l'Aurès, la mecherfa, le plus souvent en argent, est
passée dans la partie supérieure de l'oreille qui est
percée à cet effet et se rabat, sous le poids, sur le lobe
inférieur. Il existe de nombreux modèles de mecherfa
dans la région de Constanline :
i" Ce pendant d'oreille est coulé d'une pièce. On soude
à un fil d'or ou d'argent cinq petits anneaux dentelés qui
tiennent quelquefois suspendues cinq petites mains en
argent.
2" Les deux extrémités du cercle sont reliées et main-
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Mecherfa.
112 DICTIONNAIBE DES BIJOUX
tenues par un mince fil portant des boules de corail
ou des hassek en or, sortes de
boutons ronds en filigrane. Quel-
quefois, ces boules sont enfilées
à même le cordon d'or de la
èipce. Celte Khorsa mecherfa
ressemble alors beaucoup au
meqfoul d'Alger et ne paraît pas
justifier son nom.de « crénelée».
3** Au fil d'argent recourbé et
aplati aux deux bouts se soude
le corps principal entièrement
moulé, ayant la forme d'un demi-
cercle terminé d'un côté en dents
d'engrenage. 11 est, en outre, orné
à l'intérieur d'un angle terminé en panache.
4° Le modèle généralement adopté par les femmes de
l'Aurèsse compose d'un gros fil
d'argent semi-circulaire, aplati
et percé à une extrémité. A
l'autre extrémité est soudée une
deuxième partie, également se-
mi-circulaire, qui est montée à
jour et porte des dentelures
{mecherfa)^ intérieures et des
lames extérieures. A ces der-
nières sont quelquefois suspen-
dus, par des jaserons, des mor-
ceaux de corail et de petites
mains formées de minces lames
d'argent découpées au ciseau.
5® A Sétif,rornemenlation, au lieu d'être dentelée, se ter-
mine par treize petites boules en argent.
La mecherfa paraît inspirée d'un bijou retrouvé à Gre-
nade, appelé arracados, formé d'un cercle auquel se fixait
Mecherfa de l'Aurès.
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bE vàfiuque du nord m
une plaque d'or sur laquelle étaient gravés des caractères
arabes, le baron Charles Da-
villier en parle dans ses re-
cherches sur Torfèvrerie en Es-
pagne. Celte plaque gravée avait
la forme d'un cœur hérissé de
pointes carrées et entourée d'une
bordure de petits grains. Ces
longues et pesantes arracados
étaient ornées d'émeraudes ;
elles sont restées longtemps
populaires en Espagne. 11 n'y a
pas une vingtaine d'années on
les retrouvait dans les boutiques
des orfèvres de la Plaleria à Barcelone. Aujourd'hui en-
core à Cordoue et à Malaga, on fait ce bijou en filigrane
suivant les anciennes traditions (Voir aussi l'art. Mecherfa).
Mecherfa de l'Aurès.
Khorsa meslouta.
CROCHET d'oreille uni — d'où son nom meslouta — et
demi circulaire. Cet arc de cer-
cle, courbé à la demande, se sus-
pend par le centre aux crochets de
la parure frontale située au-dessus
des oreilles. La partie qui sort de
la coifïure est quelquefois en spi-
rale, allongée ou cannelée en pas
de vis. Souvent un fil attaché au-
dessus d'une des extrémités, apla-
tie au marteau, la relie à l'autre
percée d'un trou par lequel ce fil
passe et se noue après avoir été au préalable garni de
8
Khorsa meslouta.
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il4
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
perles de corail, des hassek ou des pierres communes.
Fabriqué à Constantine, on prétend que la Khorsa meslouta
se porte quelquefois en bracelet.
Khorsa nab tounès.
PENDANTS d'oreille formés d'un gros fil recourbé, aplati
et troué à son extrémité supérieure. La partie supé-
rieure est un plané d'or quelquefois émaillé dessus et
dessous et sur lequel sont enchâssées des pierres pré-
cieuses. Elle reçoit en outre trois anneaux destinés à
supporter les accessoires tels que barrettes, écheveaux
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t)E VAFRIQVE DU NOBD liS
de perles, boules creuses en or et pièces de monnaie.
Des cabochons y sont appliqués. Le nom de cette parure
de Tlemcen signifie « boucle dent de Tunis ».
Kh'orsa nibân el-djemel.
RENDANT d'oreille de Constanline ; ainsi nommé parce
qu'il rappelle les dents (nibâti) du chameau. Il est fait
Khorsa nibân el-djemel (Dents canines de chameau).
d'un gros fil d'argent rond, recourbé, soudé à une plaque
un peu épaisse et percée de trous.
Khorsa ras hanech.
^ARURE de Constantine. Boucles d'oreilles en or incrus-
tées de pierres précieuses et terminées par des
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116 DICTIONNAIBE DES BIJOUX
perles baroques. A Msila un orfèvre en a composé avec un
Khorsa ras hancch (Alger). Khorsa ras liancch (Msila).
fil d'argent recourbé, aplati d'un côté et portant à son
Khorsa ras hanech.
extrémité une tète de vipère à cornes. Les mots « ras ha-
nech » signifient « tète de serpent ».
c
Khrâs.
'est le pluriel de Khorsa. Il s'emploie à Fez pour dési-
gner des boucles d'oreille creuses en or. A l'anneau
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DE L'AFRIQUE DU NORD 117
non fermé sont suspendus de petits entonnoirs en or ren-
fermant des boules de corail.
Kîr.
^
N
OM arabe du soufflet de forge dont font usage les or-
fèvres algériens.
Koheul.
/
(( Le koheul, dit le général Daumas, encadre les yeux
d'un liséré noir ou bleu. Il préserve de l'ophtalmie, arrête
les larmes, donne à la vue plus d'assurance et de limpi-
dité. » On le fait avec du sulfure d'antimoine ou bien avec
du sulfate de cuivre, du noir de fumée, de l'alun, du car-
bonate de cuivre et des clous de girofle. On plonge dans
le koheul une petite baguette de bois qui en ressort pou-
dreuse. Quelquefois c'est une épine de porc-épic ou une
tige de métal nommée meroued (voir ce mot) qui remplace
la baguette. On appuie cette tige sur la paupière inférieure,
on la pince entre les deux paupières et on la fait glisser
contre l'œil, de façon à noircir, sur son passage, le bord de
la paupière et les cils.
Koufiya, pi. Kouâfi
COIFFURE de Constantine en forme de cloche et s'adaptant
exactement sur la tête. Souvent elle est en velours
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118
DICTlONNAinE DES BIJOUX
richement brodé de paillettes de perles fines et se ter-
mine par des rubans multicolores qui flottent derrière la
tête. Les femmes s'en servent après le bain comme on se
sert de la beniqa à Alger. En Syrie la koufiya est un
grand foulard en soie avec franges et cordelettes qui
couvre la tête et protège la nuque.
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DE L'AFRIQUE DU AOIiD
119
Lahiyet el-cadi.
CE vocable, dont le sens est « la barbe du cadi », dé-
signe à Tlemcen une sorte de cadre formé d'un plané
d'argent de forme rectangulaire et divisé en comparti-
ments sur lequel sont appliquées plusieurs rangées de fil
Lahiyet el-cadi
Lahiyet el-cadi (de Tlemcen).
tors, tant en bordure que dans l'intérieur. Deux ou trois
pierres sont enchâssées. La parlie supérieure est surmon-
tée d'une anse. Trois ou septtroussont percés à la partie
inférieure pour recevoir des chaînettes à l'extrémité des-
quelles se balancent des khamsa ou des boules de corail.
G
Lâzma, pi. Lâzmàt.
i*jV pi. oUjV
OURMETTE de la bride du cheval.
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120
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
B
Lebba voir Louba.
Ledjâm.
RIDE du cheval. Elle est
souvent brodée d'ar-
gent ou d'or.
Lemmâa.
NOM donné à Tunis à Ledjâm.
une petite glace (jneraïà). Ce mot Icmmaâ signifie
« brillante ».
Lethrâk ou letsràk.
BIJOU kabyle. Grandes boucles avec
un cercle passant dans le lobe su-
périeur de Toreille. A l'extrémité est
une plaque sur laquelle se trouvent trois
boutons qui vont grossissant jusqu'au
dernier. Ces boulons sont émaillés et
surmontés d'une pointe de corail. Ce
bijou très rare est fort ancien ; l'émail
bleu-vert dont il est revêtu ne s'em-
ploie plus aujourd'hui. Les femmes en accrochaient plu-
sieurs ensemble à leurs oreilles.
Lethrâk.
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c
DE VAFBIQVE DU NORD 121
Liyàn.
ùU
E bassin, en cuivre ou en argent, très répandu jadis,
servait aux ablutions des convives. Mangeant avec
leurs doigts ils avaient besoin de les laver souvent. L'es-
clave leur versait de l'eau avec une aiguière, sorte de pot
à eau en cuivre ou en argent (ibrîq) pour les ablutions des
lèvres et de la barbe. Se rencontre encore aujourd'hui
dans les synagogues, chez les gens de grande tente et
chez les indigènes riches des villes ou du Sahara. Le liyân
etl'ibrîq fonctionnent même dans les milieux où on inange
avec des cuillers et des fourchettes: c'est l'équivalent de
de notre bol et de notre rince-bouche. En Orient ce bas-
sin est garni quelquefois d'une sorte de couvercle à claire-
voie pour dissimuler l'eau déjà souillée. Le liyân, appelé
techt au Caire, était en argent pour les hauts personnages
algériens et en or pour le dey.
Loubàn.
ù\J
COLLIER d'ambre formé de perles taillées. Il est porté
par les fillettes du littoral de la petite Kabylie. 11
se fait aujourd'hui en Allemagne et vaut lo à i5 francs. Il
est de plus en plus abandonné pour le collier de perles de
verre de même couleur qui produit plus d'effet et ne coûte
que trois francs. Les Turcs ont toujours eu des chapelets
en ambre faits avec des grains en forme d'olives qu'ils
égrènent continuellement entre leurs doigts, même en
causant. Le mot loubân est d'ordinaire le nom de l'encens.
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m
DICTIONNAIBE DES BIJOUX
A
Louba.
y
Merrakech. Parure de poitrine en or très décorative.
Ce sont plusieurs rangées de petits talismans, décou-
Louba (Maroc).
pés en ovale ou en amande, garnis de diamants et d'cme-
Louba (Maroc).
raudes. Ce collier est de composition variée. Les uns com-
posés avec des plaques en or évidé sont surchargés d'or-
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DE L'AFRIQUE DU NOBD
123
nements divers, avec des pierres précieuses sur toutes
les faces de leurs nombreuses pièces. D'autres de ces
bijoux sont plus simplement décorés ou ne portent même
qu'un motif sphéroïdal au centre. Ces derniers laissent
souvent pendre à leur extrémité inférieure une petite
poire en or mat comme le tazra (V. ce mot).
A Fez la louba est une sorte de collier enfilade de
grains d'ambre auxquels sont suspendues des pièces d'or
ou d'argent et des pierres précieuses.
Louha.
W
PLAQUE en argent émaillé qui sert
de pendant de poitrine à Djerba.
Elle est hexagonale, rectangulaire,
surmontée d'uu triangle. Comme en-
cadrement une torsade soudée à trois
rangs et comme décoration quaire
clous mauresques aux coins. Un cha-
ton au centre et des entrelacs émaillés.
Une boucle permet de la suspendre
au cou par un cordon dans lequel des
clous de girofle sont enfilés. Le mot lott/ia signifie « plan-
che » ou « planchette » (V. Ketab).
Louha.
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124
DICTIONXAIBE DES BIJOUX
M
N
Mahazma.
JOM du ceinturon à Tunis. Ce mol est également em-
ployé pour désigner la boucle de la ceinture en métal.
Mahazma (Tunis).
Il y en a de fort belles de forme ovale avec des reliefs
lurco-arabes de pensées, de palmes, de cordons d'entre-
lacs, d'enroulements de rinceaux et d'arcs mauresques.
Mahbera, pi. Mahâber.
ENCRIER en cuivre, quelquefois en argent, encore en
usage chez les riches tolba. Un étui de même métal,
faisant corps avec l'encrier, sert à enfermer les plumes.
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DE VAFRIQVE DU NOBD 12o
MabhèSy pi. Mehâbès.
RÉCIPIENT aujourd'hui fabriqué en cuivre. Il a environ
5o centimètres de haut. Jadis il était en argent chez
les grands personnages, mais on n'en fait plus en cette
matière. Le mahbès sert à renfermer, pour les femmes,
les objets de toilette, les éponges, le savon, qu'elles
apportent au bain. Il ressemble à la cruche (^qolld)des bis-
kris, porteurs d'eau ; mais le col est plus large et il n'a pas
d'anse ; le fond est légèrement bombé. C'est sans doute le
même objet connu en Egypte sous le nom de sedrieh et
qui aurait été introduit en Algérie où on en retrouve de
très anciens incrustés d'argent.
Mahboub.
• •^*
MONNAIES que les femmes de Djerba mettent enfilées sur
le front et dont elles font aussi des colliers. Équivalent,
comme valeur, à la pièce d'or dite sultani à Alger.
Mahsour, pi. Mehâser.
N Tunisie, on appelle, ainsi, la réunion de plusieurs
colliers garnis de breloques de diverses monnaies.
E
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m
DICTIONNAinE DES BIJOUX
Mebkhara.
B
RULE-PARFUMS. Sorte d'encensoir ou cassolette à brûler
des parfums fins. On en voit souvent chez les mara-
bouts, dans les mos-
quées à l'époque des
fêtes religieuses du
ramadan. Il est quel-
quefois en argent in-
crusté de corail ; ja-
dis il y en avait en
or. Il provient sur-
tout de rOrient. Au-
trefois il en venait
aussi beaucoup de
ritalie et le travail
en était plus soigné
que celui des meb-
khara exécutés à
Alger. D'une con-
struction variée, cet
édicule repose, à
l'aide de volutes légères, sur une terrasse ronde. Le
corps est, à sa base, garni de godrons et le couvercle
affecte la forme d'une poivrière repercée pour laisser
échapper les parfums de l'encens, de l'ambre et du oud
qmari surtout, qui brûlent, à l'intérieur, sur des charbons.
Mebred, pi. Mebâred.
^j\A pi. ^jL*
l_jiME dont se servent les orfèvres arabes.
Mebkhara.
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DE L'AFBIQUE DU NOBD
127
Mechebbek.
BRACELET de bras en or ou en argent, découpé, ajouré,
avec une torsade ou un perlé soudé. Ce bracelet
repercé, de la largeur de deux doigts, offre comme orne-
ments des treillis coupés
à angle droit ou formés
Mechebbek.
de lignes obliques d*oii son
nom qui signifie « treil-
lage ». On y soude souvent
un ou plusieurs rangs de clous (habba), à petites têtes ron-
des, ou de grosses têtes de clous ronds et à cotes (qebîba),
rappelant ceux dont les Maures aimaient à couvrir les
portes de leurs maisons. Ce bijou est fermé par une gou-
pille et retenu par une chaîne. En or il vaut de 3 à 4oo
francs. A Tlemcen ce bracelet est toujours muni d'une
charnière. La qualification
de mechebbek revient
souvent en arabe dans la
désignation des bijoux.
Mecherfa, pi. Mechâref*
^^/^ pi. ^j\^
Mecherfa en or.
BOUCLES d'oreille, le
plus souvent en or,
rarement en argent. — A Boghari et à Laghouat c'est le
bijou cher aux Oulad-Naïl. La petite mecherfa, d'environ
loà 12 grammes, se passe dans Toreille, mais celle dont le
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128
DlCTIONNAinE DES BIJOUX
poids atteint parfois 70 grammes se place autour de
Toreille de manière à en épouser le contour. Formé d'un
fil courbé en trois quarts de cir-
conférence, la mecherfa porte,
sur la moitié de son étendue,
base contre^^base, plusieurs tri-
angles formant dents de scie,
recouverts de petites granula-
tions ou grènetis. Un fil d'or et
quelquefois de cuivre, enroulé
autour du cordon circulaire, at-
tache les garnitures à ces pen-
dants d'oreille.
A Bou Saada sous ce nom de
mecherfa, ou de son pluriel me^
châref Ae petits pendants d'oreilles sont fabriqués à l'aide
d'un fil d'argent recourbé, aplati au marteau à un bout et
soudé par l'autre au corps principal dont les jours, les
filigranes et les huit annelets destinés à recevoir des pen-
deloques proviennent tous d'un même moulage. Parfois,
même au lieu de souder le fil d'attache, on le coule avec
le reste de l'ouvrage.
Mecherfa.
Mecherfa bou-grouna.
BIJOU en argent fondu d'une seule pièce comme la
Khorsa bou-rouhaïn. Au bout d'une tige cylindrique
et recourbée se trouve une sorte de patte d'oie à trois doigts
reliés entre eux par trois traverses. Adroite et à gauche
sont appendues par des S de petites plaques triangulaires.
A l'extrémité opposée de la tige est enroulé un fil d'argent
qui se termine par un œillet. Ce bijou se porte suspendu à
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DE iJAFniQllE DU NORD
129
une parure'de front par le milieu de la tige qui est intro-
duite dans une bride terminant une chaîne. La partie
Mecherfa bou-grouna.
médiane de la patte d'oie est quelquefois reliée à l'extré-
mité de la tige par un fil garni de pierreries, de perles
ou de grains d'ambre. La fabrication de ce bijou se fait
à Guelma. Il se vend beaucoup au marché de Sedrata
(Voir Khorsa mecherfa).
Mechmer, pi. Mechâmer.
TOUR de cou avec médaillon. Porté à Tlemcen. Cette
chaîne de 2 mètres de long est fabriquée à l'aide de
globules aplatis au marteau, soudés quatre par quatre et
entrelacés. A Tune des extrémités se trouve une espèce de
bzîma ajourée avec ardillon. A Tautre extrémité deux
glands en fil d'or. Cette chaîne s'enroule deux ou trois fois
autourdu cou. Elle est retenue par une bzîma à la poitrine
Le mot m^cAmer« instrument à retrousser » a le même sens
que le mot chaîne déjà vu pour désigner le cordonnet de
soie à l'aide duquel les Sais « coureurs du Caire » relè-
vent leurs manches pour bien dégager leurs bras.
9
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430
DJCTIONNAînE DES BIJOUX
Mecht.
Sous ce nom qui signifie « peigne » en
arabe, on désigne à Moqnine une pla-
que de cou en or plané, qui a la forme d'une
ellipse divisée en deux parties par une
zone enrubannée comme un mirliton. Sur
la surface, comme ornemenl s: des rinceaux,
des étoiles, des palmettes, des trèflesetdes Mecht.
volutes. Au sommet une boucle pour accrocher le bijou.
B
ATTERiE du fusil à pierre. Souvent incrustée d'orne-
ments en or ou en argent. La partie sur laquelle
frappe la pierre, s'ap-
pelle je^ifff/ (briquet).
Médita.
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DE VAFIilQVE DU NOBD 131
Mechta.
CÔNE à bouton servant au sbabti (cordonnier) pour fixer le
cuir pour le découper. Quelques houlatchi (brodeur
sur cuir) eurent la fantaisie de faire fondre cet outil en
argent.
Meddja.
TERME générique donné à Fez aux colliers de perles, de
pierres précieuses et de corail.
Medjdoub.
F
IL d'or ou d'argent; ce mot signifie « étiré » et se pro-
nonce parfois megboud.
MedjdouK
ATouggourt c'est un bracelet en argent massif, ouvert,
haut généralement d'un centimètre. Il porte quelques
ciselures.
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132
DICTlONI^AinE DES BIJOUX
Medjerra.
J_JA filière des bijoutiers algériens. Vient de djerr étirer.
Medjerreda.
J_jAMiNOiR employé par les orfèvres arabes
Medibah, pL Medibhât.
^JL-pl. Ol^l»
COLLIER fait d'un ruban de velours bleu dit senîta, ou de
soie rouge sur lequel sont cousues des perles dispo-
sées en rosace et en lyre. Des pendeloques Çzerrouf) for-
mées de pierres fines et de perles baroques complètent ce
«^î"^
Mcdibah.
bijou très apprécié des hétaïres algériennes. II se porte
sur le front plus souvent qu'autour du cou. On le confond
quelquefois avec le Kheït er-rouh.
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DE L'AFBIQUE DU NORD
133
Medija.
COLLIER à plusieurs rangs de perles tombant sur la
poitrine. Il se porte à Constantine.
Medjimer, pi. Medjâmer.
BRACELET semaine, formé de sept gros fils travaillés au
marteau et réunis par une plaque mobile découpée en
étoile. Ce type doit être européen.
Medouar.
ON appelle le plus souvent ainsi une broche en or en
forme d'étoile ou de rosace.
Sur une plaque fondue on
soude des boutons (Jiabb), de
petits disques et des treillages
de filigrane d'or. Un ardillon au
milieu sert à fîxerlabroche. — A
Boghari et à Laghouat cet ar-
dillon, souvent en cuivre, tra-
verse un énorme morceau de
corail. On sait que, dans le Sud,
cette matière est estimée autant
que l'argent. Les Ouled-Naïl
portent les médouar sur le front, à Taide d'une chaîne en
or à maillons ronds, plats et soudés séparément.
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134
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Medouar bombé d'Aumale.
Le médouar afTecle aussi une forme hémisphérique et
ressemble à une coupe. Son ornementation est un
travail repoussé. Un ardillon
sert à le fixer au vêtement.
On le fabrique ainsi mais
moins bombé àAumale.
Le médouar n'est autre que
la fibule mérovingienne qui
revint à la mode au xviii*
siècle sous le nom de fer-
mail et fut plus tard la bro-
che. En Perse, le médouar se
retrouve avec dés pendelo-
ques. Jadis la paire a du se
poser sur les seins.
Le nom du médouar est quelquefois suivi du mot
chemmacha (cocarde pour chemmâsa). On fabrique beau-
coup le médouar à Alger
d'où on l'exporte dans le
Sud. Médouar signifie « ar-
rondi ».
A Sétif il y a plusieurs es-
pèces de médouar. Tantôt
c'est une rosace sur laquelle
est soudée une ornementa-
tion en filigrane formant des
concentriques séparés par
des divisions. Une aiguille
est placée au milieu pour le
fixer. Tantôt il prend la forme d'une étoile avec lo angles
en saillie sur le pourtour. Dans chacune de ces parties
saillantes apparaissent lo petits cercles en fils rainés ser-
vant à sertir de petites boules hémisphériques en or.
Un grand nombre de très petites plaques circulaires
occupent le creux de toutes les figures géométriques en
Medouar de Sélif.
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DE L'AFRIQUE DU JSORD
135
triangle. Au centre se trouvent plusieurs rangées de fils
concentriques entourant l'ouver-
ture. Une épingle, visible et pla-
cée au centre, permet d'attacher
le bijou.
Meftel.
j=?>
Medouar.
BOUCLES d'oreilles en or, faites d'un cercle très mince
avec fermeture ornée : Elles sont portées dans toutes
les villes du Maroc, où ce nom meftel a roulé » est le nom
générique des boucles d'oreilles.
Megboud.
>^
GARNITURE en argent des bonnets de femmes juives du
Maroc. C'est le nom du fil d'or ou d'argent prononcé
ailleurs tnedjdoub.
Megherfa.
CUILLER servant à manger le couscous ; elle est d'ordi-
naire en bois, mais on en trouve aussi en ivoire avec
le manche en nacre garni de corail et d'ivoire et venant
de Turquie ou de Syrie.
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m DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Meghirfa.
DIMINUTIF de megherfa, ce mot désigne la cuiller à café
qui est en argent ou même en or. Pour le service des
deys les cuillers à café, d'un travail très soigné, étaient
exécutées d'après des modèles européens. Aujourd'hui
l'usage de la cuiller à café n'est plus une exception comme
jadis ; tous les Arabes s'en servent, mais elles pro-
viennent des magasins des orfèvres français.
Le rite malekite dont font partie presque tous les arabes
africains interdit cependant les objets en argent pour les
usages de table.
Megouès.
m
CE mot qui signifie « en arceau » désigne des brace-
lets de différentes formes en or ou en argent qu'on
fabrique dans le Sud et dont raffolent les Oulad-Naïl à
Msïla et à Bon Saada. Ces bracelets sont minces et fondus
avec, en relief, des carrés ou des triangles On les réunit
généralement au nombre de 7 ou 8 sur le poignet. Ils pro-
duisent alors, dans leur ensemble, l'effet d'un seul brace-
cel ayant l'aspect d'une tour avec des pierres taillées
en bossage. Le mot megouès est souvent, chez les Bé-
douins, la corruption de meqiasa.
Mehâbes*
cr^y
INCES dont se servent les orfèvres algériens.
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DE L'AFRIQUE DU NORD
137
Mehakke ed-dahatr.
GRATTE-DOS. Longuc tige en argent à l'extrémité de
laquelle se trouve une spatule striée prenant un peu
la forme d'une main sans doigts.
Mehaztna.
c
EiNTURE tunisienne brodée d'argent et de perles.
Mehazma.
Mekhanga, pi. Mekhangât.
Akki pi. c>\^
BROCHE de Tlemcen en forme d'étoile. Elle enserre à
la gorge. Le mot signifie « carcan », « chose qui
étrangle ».
c
Menkhas.
E bijou se divise en deux parties: la tige d'abord et
ensuite la plaque sur laquelle est soudée une bordure
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138 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
en fils tors qui reçoit des pierres précieuses. Ce n'est qu'une
imitation d'un bijou européen. Le nom de cette épingle
était peut-être originairement me/^AAasa aiguillon» (Voir
mounkhas).
Mekhneqa.
(Voyez Mekhenga).
N
Mekherta.
OM arabe du tour employé en Algérie.
Mekhola.
RONONCiATioN Ordinairement usitée de ce mot en Algé-
rie, mais sa véritable forme se trouve indiquée plus
loin page i63.
p
Mekehila ou mekhila, pi. Mekehilât.
■^ pi. o!>^
DIMINUTIF du mot précédent. Flacon destiné à mettre
le Koheul, poudre noire servant à agrandir les yeux.
Les Grecs avaient aussi de petits vases en forme d'am-
phore pour le môme usage. Avant la conquête les Israélites
possédaient des mekehilât en argent, jamais en or. Aujour-
d'hui ce flacon, souvent de forme aplatie, est quelquefois
en argent repoussé, d'autres fois en or massif, en porce-
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DE VAFRIQUE DU NORD 139
laine ou en faïencebleue. Il est montéen oravec boiichonen
or et perles fines. 11 s'en trouve aussi avec des anses, un pied
Mekhola.
et un bouchon surmonté d'un coq aux ailes déployées
agrémenté d'un corail en guise de crête. Le plus souvent
la mekehila à sa surface unie en Tunisie (voir Koheul).
Menfekh tlemsani.
BRACELET très ancicn du poids de 80 grammes. Il se
compose d'un plané d'or ou d'argent avec bordure.
La partie bombée obtenue par l'emboutissage reçoit des
appliques en forme de losanges et d'étoiles alternées.
Menfekh signifie « soufflet ».
Menfekha.
v^HALUMEAU employé par les orfèvres.
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140 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Mengâch.
CROCHET en or ou en argent ajouré, au milieu duquel
se trouve une pierre fine, un morceau de corail ou do
cire. Il sert à soutenir le djebîn sur le mouchoir qui en-
toure la tête et retombe sur le front. (Voir djebîn.)
Mengouch, pi. tnenâguech,
(AfS^ pi. ji^b.
CE mot qui signifie littéralement « gravé » s'emploie
pour désigner les pendants d'oreille d'une manière
générale. .
A Tunis ce bijou est tantôt en argent, tantôt en or et
accompagné de diamants ou de perles. Le mengouch a
toujours trois pendeloques de perles ou de roses et cette
particularité le distingue du pendant d'oreille qui porte
le nom de belâlet pluriel de bellouta. On se sert du reste
également du pluriel menâguech à la place de mengouch.
A Tlemcen le pendant d'oreille de ce nom se compose
de cinq chatons et d'une petite tige en agrafe. Les chatons
reçoivent des roses ou des brillants.
A Djerba, la forme du mengouch est celle d'une rosace
ornementale entourée de perles et elle ressemble alors à
une Khorsa.
Mengoucha djouihera.
PETIT pendant d'oreille en or ou en argent ayant un
poids moyen de 4 à 5 grammes. Ce bijou, composé
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DE L'AFRIQUE DU NORD 141
d'une dormeuse et de pendants, est, dans la région du
Tell, ornementé de roses
montées sur argent. On
en rencontre quelquefois
ayant la forme d'un cade-
nas ou d'une lyre recou-
verte de perles fines mon-
tées sur un fil d'or. Ce
bijou paraît avoir été in-
spiré par un modèle por-
tugais. Il ressemble aussi
j . ' ^ ' X Menfiroucha.
aux dessins exécutes, avant ^
i83o, pour le Dey, par son orfèvre italien Sanguinetli.
É
Menguela.
iTAU des orfèvres algériens.
Mentâh.
ORNEMENT frontal du
cheval, comprenant
le plus souvent un cer-
tain nombre de pièces
distinctes, savoir : de Meniàh.
chaque côté de la tête
deux petites plaques fondues, ciselées et dont le rebord
uni a deux centimètres de largeur. Au milieu de chacune
un gros anneau est soudé dans lequel passe deux S mo-
biles où s'accrochent trois anneaux enchevêtrés. Une
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142
DICTIONNAIhE DES BIJOUX
boucle sert à suspendre un croissant, comme dans la gra-
vure. A Sélif le croissant est ajouré. Souvent une chaîne,
formée de S, relie simplement les deux plaques qui s'ap-
pliquent sur le front du cheval.
B
Menteqa, pi. Menteqàt.
iik- pi. OlikL4
oucLE de ceinture en argent formée, tantôt d'une
seule, tantôt de
deux plaques de
forme identique cou-
lées, à jour et gra-
vées. Une coulisse
carrée et renfermant
trois charnons con-
stitue la fermeture
dont la goupille est
Menteqa (Fabrication indigène pour Européen
et composée de deux bzaïm.
faite d'une tige d'argent surmontée d'un coq ou de tout
autre emblème symboli-
que. Derrière chaque pla-
que est soudé un pied par
où passe une extrémité de
la ceinture qui est ensuite
rabattue et cousue. On en
fabrique à Constantine en
filigrane.
A Bône la mentiqa n'a
qu'une seule plaque mas-
quant la fermeture. Au
bout de sept agrafes, de petites mains comme garniture.
Ce bijou est surtout destiné à la vente aux Européens.
On a fabriqué quelques menteqa comprenant deux
plaques en or massif chevauchant Tune sur l'autre et réu-
Menleqa de Bône.
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DE VAFJRIQUE DU NORD
143
nies par une agrafe avec des chaînettes comme pendants
et, comme décor, des arabesques et des boutons hémi-
sphériques nommés ga/la.
Menteqa en or (Travail de Msila).
Les Tunisiens appellent souvent la cartouchière menteqa,
qui veut dire « tout ce qui serre le milieu du corps. »
Meqaîs.
PLURIEL du mot meqiàsa. Il s'emploie parfois à la place
du singulier. Voir plus loin à meqiâsa les divers
bracelets qui portent ce nom.
N
Meqerniya.
CM de la bigorne employée par les orfèvres indi-
gènes de l'Algérie.
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144 DICTJONNAinE DES BIJOUX
MeqfouL
CROCHET d'oreille qui affecte différentes formes. En
général c'est un fil d'or ou d'argent rond, courbé
en cercle au marteau et aplati seulement aux deux
extrémités, lesquelles, découpées en losange, sont per-
cées d'un trou livrant passage au fil de suspension.
Il est orné de brillants enchâssés dans une monture
en argent. Le meqfoul est commun aux départements
d'Alger et de Constantine. Les gens de Biskra lui donnent
• le nom de oimîsa ; mais dans le Sud et dans l'Aurès son
équivalent prend le nom de mechâref qui est le pluriel
demecherfa. — A Tlemcen cette boucle d'oreille est com-
posée d'un gros fil d'or en forme de demi-ellipse. Les
deux extrémités sont reliées par un fil où sont enfilées
des perles baroques ; au milieu est soudée une petite
plaque qui reçoit une pierre. Les Mérovingiens connais-
saient ce bijou qui se terminait par une pierre taillée à
facettes. Meqfoul veut dire agrafe.
Meqiàsa, pi. Meqaîs.
<^lJu pi. ^Jy^
TERME générique des bracelets dont les différentes
formes sont souvent indiquées
par un mot complémentaire. Il est
en or ou en argent, uni ou plané,
avec ou sans charnière et ornementé
de trèfles, de triangles, de volutes
ou de feuilles de palmier. Autrefois
il n'avait pas de bordure ; mainte-
nant il en a une, obtenue par un fil tourné et rapporté
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0!^
Meqiâsa de Boghari.
DE L'AFRIQUE DU A'0/?D lio
en forme de corde. Les femmes arabes portent souvent
plusieurs bracelets à la fois, rarement un seul, comme les
françaises. Quand le bandeau est
petit, ce bijou s'attache au poi-
gnet ; au contraire lorsque
le bandeau est très large on
le fixe à l'avant-bras à la façon
d'un brassard. C'est à cette
même place que le mettaient
les gladiateurs romains. Dans
certains endroits le nom de
meqiâsa, employé seul, désigne
le bracelet en corne, sans orne-
ment de métal précieux.
Les variétés de fabrication du meqiâsa sont très nom-
breuses. Les uns sont percés à jour et portent des têtes de
clous en or ou en argent. D'autres ont une ornementation
particulière obtenue à Taide du laminoir. D'autres, coulés
en argent massif, sont ornementés de lignes géométriques.
Il en est aussi en or avec bordure, mais sans appliques
sur le corps. Il y en a de très larges, planés en argent, tra-
vaillés au ciseau, enjolivés, un fil en torsade bordant les
contours. Quelques-uns sont garnis d'un rang de demi-
perles sur le plané, avec, au-dessus et au-dessous, des
filets ornementés. Enfin il s'en rencontre qui ne sont que
de gros fils d'or circulaires terminés par des têtes de ser-
pent serties de pierres pré-
cieuses. .^i^âSffl&fiijiii
Meqiâsa bel adès.
Meqiâsa bel adès.
B
RACELET dont le bandeau en corne est orné d'une
rangée de lentilles (adès) en or.
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Ii6
DICTIOy^'ÀlRE DES BIJOUX
Meqiàsa bel-Kheit.
m • m
BRACELET de Gonstantine formé d'un plané d'argent
dont la surface exté-
rieure est recouverte de
cordonnets soudés sur les-
quels on met quelques ap-
pliques. Les extrémités du
plané, amincies au mar-
Meqiàsa bel-Kheit (Modèle français).
teau, tournées à la pince, rabattues
sur le bout des cordons sont sou-
dées de manière à les maintenir et
à les masquer. A cet endroit le fer-
moir est taillé à Temporte-pièce.
Autre modèle de Meqiasa Ce bracelet affecte diverses formes,
ou Hadida bel-Kheit (Tunis). ^^^^^^ ^^^^j^^ ^^^^f^^ j^^^^^ jj ^^^
à charnière et à goupille. L'épithète bel-kheit signifie
« avec fil ».
Meqiàsa berqouqès.
BRACELET de Conslantinc en or ou en argent, à gros
grains semblables à ceux de la prunelle sauvage
(berqouqès) d'où le
bijou tiré son nom.
Meqiàsa chachbach. I^ —
B
RACELET orne
Meqiàsa chachbaeh.
de fils enroulés et contournés en volute, de chaque
côté d'un dé figurant un chaton de bague — composition
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DE L'AFniQUE DU XOHD
•^7
probable d'un orfèvre européen d'Alger pour la vente
dans le Sud. Chach bach veut dire dé à jouer en turc.
Meqiàsa de^ el-hadjer.
ÙJ^l^\ i \^ <*-*Ul4
CE bracelet étroit à pierres massives, ainsi que l'indique
son nom (^deg el-hadjer)^ est formé d'un cercle en ar-
gent massif, en deux parties moulées avec, en bordure, un
gros fil uni d'argent. Les pièces de rapport, coulées, unies,
rondes, en table ou en rosace, sont quelquefois ciselées.
Deux de ces appliques, servent de fermoir aux extrémités,
qui sont à charnières, rivées et percées d'un trou où
passe la goupille. Parure de Gonstantine et de Tunis.
Meqiàsa à^% el-hommés.
BRACELET fermé de Tlemcen ayant deux larges lisérés de
fils tordus et au milieu des demi-perles d'argent ou
d'or en relief. Ce bijou
date de /io ans. Son nom
signifie : bracelet à
grains de pois chiches
(hommes).
Meqiàsa déyiqa.
Meqiàsa deg el-hommès.
c
E bracelet mince porte le nom de deyiqa (étroit).
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148
DICTW.WAinE DES BIJOUX
Meqiâsa dhersa.
BRACELET de corne dit « molaire » (dhersa) en usage à
Gonslantine.
Meqiâsat djamous (Gonstantine).
Meqiâsat djamous.
LE mot djamous signifie « bufile », ce qui indique que
ce bracelet se découpe généralement dans la corne de
cet animal. Gel ornement de
bras, très primitif, est
acheté par les femmes des
nomades et les femmes
sédenlaîres pauvres. Il se
fabrique surtout à Alger
dans la rue Médée où se
trouvent les tourneurs indigènes (kherrâtin). Aujourd'hui
on emploie d'ordinaire la corne de bœuf au lieu de la
corne de buffle devenue
rare. Dans son livre sur les
bijoux, M. Fontenay ra-
conte qu'en 1869, les bijou-
tiers algériens envoyèrent
Meqiâsat djamous (Gonslantine). «n France des bracelels
en corne, genre meqiàsa
djamous, qu'ils appelèrent porte-bonheur. Le nom était
heureux et la mode de cette parure se répandit. D'abord
on copia le modèle algérien en corne. On avait ainsi un
bracelet que Ton mettait en y entrant la main et en forçant
légèrement. La souplesse et l'élasticité de la corne, sou-
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DE VAFRIQUE DU NORD 149
mise à l'action de la chaleur, rendait cette opération facile.
Le rond de corne qui entourait le bras était étroit, uni
et presque aussi épais que large. Ensuite on en fit en or
avec une charnière pour l'ouvrir et un cliquet pour le fer-
mer, l'or n'ayant pas la même élasticité que la corne. De-
puis, ce bijou a subi de grandes transformations et a été
très enrichi.
A Constantine le meqiâsa djamoiis est, à l'intérieur du
cercle, une plaque d'or et, à l'extérieur, une bande de
corne brune ou de baleine. 11 est muni de deux charniè-
res: l'une à goupille mobile, l'autre à goupille fixe. Cette
dernière est en bois de façon à user le moins possible la
charnière ; quelquefois elle est surmontée d'une pierre
fine. A l'extérieur, des disques d'or alternent avec d'au-
tres appliques, sortes de losanges curvilignes, sou-
dées et rivées. Le rebord est replié à angle droit du corps
principal. Parfois les appliques ont l'aspect d'étoiles al-
ternant avec des rondelles ou des perles baroques. On
enchâsse les morceaux de corne ou de baleine dans la
monture garnie de deux cordons de fils tors superposés
l'un au dehors, l'autre au dedans.
Meqiàsat el-hadaïd bel-habba.
• » — •*
BRACELET à jours et à boutons (bel-habba) ; charnière à
goupille mobile, retenue par une chaînetle dont le
corps principal est
moulé. Des pièces de
rapport, coulées, puis
gravées et soudées, for-
ment, en relief, l'orne-
mentation extérieure. Meqiàsat el hadaïd bel-habba.
Deux rangs de fil tors
superposés sont soudés en bordure, quelquefois; char-
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ioO DICTIONNAIBE DES BIJOUX
\
nières avec fermeture carrée à coulisse. Le mot el-hadaïd
semble signifier ici « à pointes ». C'est une parure de
Constantine, peut-ôlre d'un orfèvre européen à cause de
la chaînette proscrite le plus souvent dans le travail indi-
gène pour cause de fragilité et de gène.
Meqiâsat et-tout.
BRACELET étroit avec appliques de mures Çiout) rosacées.
11 est pourvu d'une charnière. Origine arabe dou-
teuse. Se fabrique à Tunis.
Meqiâsa ferda,
BRACELET du type « Semaine » dont chaque cercle en
argent est dit ferda. Pour indiquer le nombre de ces
cercles on fait précéder le mot ferada (pluriel de ferdd)
des numératifs arabes : etneïn « deux » ; tsalata « trois » ;
arbaa « quatre »; khamsa « cinq », etc. Cet ornement
de bras n'est qu'une copie récente de la bijouterie fran-
çaise et une suite de simples anneaux retenus par une
plaque les empêchant de se séparer. C'est une parure
créée dans la province de Constantine.
Meqiâsa dit hadidat-el-kheït,
A Constantine c'est un bracelet à jours et à fil {el-
kheït). Mince plané d'argent dans lequel on taille,
de distance en distance, à l'emporte-pièce, des jours en
treillis bordés de larges et épaisses bandes de fils, soudés
en long et en travers, sous lesquels vont se cacher les
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DE L'AFRIQUE DU NOBD
151
extrémités du plané retournées en fermoir. Les trois char-
nons, taillés à Temporte-pièce dans ce plané, s'emboîtent
dans des coulisses demi-cylindriques soudées en regard.
A Tunis, il s'appelle
hadida bel Mechab-
bek.
Meqiàs Mechebbek.
i!i^^j^^^5
Meqiàs Mechbbek.
BRACELET très lar-
ge. Plané d'argent assez mince, percé à jour au ci-
seau. Listel pour bordure suivie d'une bande chevronnée.
Les trous donnent comme ornements des feuilles déchi-
quetées. Deux charnières avec fermeture à goupille en
cuivre, souvent en bois, pour le retenir au bras. Mechebbek
veut dire treillage.
Meqiàs mebrom.
B„
ACELET d'or, en torsade comme certains redifs.
B
Meqiàs mesmout.
RACELET en or tantôt ouvert, tantôt fermé, fabriqué
pour les touristes à
Conslantine et formé
de deux parties réunies
par une charnière peu
arabe. Chacune d'elle, Meqiàs mesmout.
comprend une lame
intérieure et sur ses bords sont soudées deux torsades.
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J52
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Sur la partie médiane extérieure court un autre Gl fixé
par des appliques en rosace alternant avec d'autres motifs
ovales.
Meqiâsa nefkha,
CE bracelet est porté surtout par les femmes du Mzab.
Il est fabriqué au moyen d'une mince plaque d'argent
bombée par l'emboutissage et dont on soude les deux
extrémités. Au point de soudure on adapte quelquefois
un ornement creux, garni de filigrane comme la face ex-
térieure de cette plaque. Deux rangées de fils tors sont
soudées en bordure. Le mot nefkha signifie « enflure ».
Meqiâsat sultâni.
CET anneau de bras dit « de sultâni » est formé d'un gros
fil d'argent uni et courbé, aux extrémités duquel sont
des trous taillés à l'emporte-pièce pour
tenir l'objet fermé par un fil de soie,
comme le meqfoul. A la partie inférieure
du cercle sont soudés cinq petits œillets
tenant suspendues trois mains, et, entre
elles, deux pièces dites sultâni. Parure
destinée sans doute à être venduje aux
Européens, dans les bazars exotiques
des expositions, comme bracelet ou bou- ,, .^ ,^.
. ... . , Meqiasat sultâni
cle d oreille ad hottum. Les deux petits (pour Européennes).
sequins portent le nom d'El Djezaïr, ce
qui confirme cette supposition. De plus les femmes indi-
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DE L'AFRIQUE DU NORD
153
gènes rejettent presque toujours tout ce qui pend aux
bracelets.
Meqiâsat Tounés.
Meqiâsat Tounès.
DEPUIS 1895, il se fait à x\lger un très grand nombre de
bagues ainsi appelées parce qu'elles imitent des mo-
dèles de Tunis (Tounès). Ces
bijoux sont en argent plané,
d'une coupe é vidée et portent,
soudé en relief, le nom d'Alger
(El Djezaïr). Dorés à la pile et
presque toujours en argent, ra-
rement en or, d'un prix très peu
élevé, ils sont très appréciés des
voyageurs qui en achètent beau-
coup. — Ce même modèle est reproduit en bracelet. Sur la
plaque découpée sont soudés, comme pour la bague, des
filets plats d'argent doré, formant des ornements en carac-
tères arabes. On frotte leur surface avec le dernier numéro
du papier de verre pour obtenir le vif, c'est-à-dire le bril-
lant. Certains sont ajourés au découpoir. Puis on replie la
plaque au marteau pour avoir le cercle. La légende ordi-
naire signifie « Bonheur éternel à qui me porte ». Ce bra-
celet n'est pas fermé, ce qui permet de l'adapter à toutes les
grosseurs de poignet. Les bagues sont également ouvertes.
Meqiâsa mozaddjedja.
B
RACELET émaillé, porté à Moqnine. 11 est ouvert, massif,
haut et large avec un gros filet au milieu.
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lo4 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Meqoss debila.
PETIT ciseau (jneqoss) ressemblant à un couteau, servant
à moucher la mèche (^debila) des lampes indigènes,
toujours alimentées à Thuile. Ils sont souvent accrochés
à la lampe par une chaîne ou un fil de métal. Dans les fa-
milles très riches, ils sont en or ou en argent.
Meqroun.
SE dit à Djerba de deux ou trois pièces en argent, de
dimension égale dont les femmes ornent leur cou.
Meqrotin signifie « accouplé ».
Merâchech.
GARNITURE de cuir brodé qui recouvre et dépasse la
selle à Gonstantine.
Meraïa,
CE mot dans son sens primitif signifie « l'instrument ou
la chose qui voit ». On en a fait le nom du miroir. Tantôt
il est déforme circulaire, tantôt rectangulaire et surmonté
d'un triangle. Le miroir est encadré dans une bordure d'ar-
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DE L'AFRIQUE DU NORD 155
gent fondue et ciselée. Le revers est repoussé avec orne-
mentation d'arabesques. Jadis le cadre était quelquefois
en or; il était dans ce cas in-
crusté de pierres précieuses.
A Tlemcen, la meraïa, montée
en argent, est accompagnée
d'une chaînette. Quant aux
garnitures elles-mêmes des
miroirs de grande dimension,
appelés glaces en français, ce
sont des bandes d'argent dont
le travail est fait au repoussé
par des ornemanistes qui ont
copié des modèles venus du
Midi de la France et les ont
appliqués sur du bois. Le bâti
généralement adopté rappelle
celui des miroirs du temps de
Louis XVI et ressemble un peu à une boîte de contre
basse moins le manche.
Meraïa (modèle français).
Merechch ou Merechcha, pi. Meràchch.
J^^ (ou i^^) pi. Jl^
AsPERSOiR. Littéralement: « ce qui asperge ». Celui qui
asperge s'appelle merachchech. Vase tantôt en argent,
en or ou en argent doré, au col long, vissé à la panse et
terminé par une tige creuse. C'est le goupillon des chré-
tiens. Des deux parties de l'aspersoir, Tune est de forme
Louis XVI, l'autre ressemble à une aiguillette. Elles
sont souvent reliées par une chaînette. L'olive de l'ex-
trémité est percée de petits trous pour livrer passage
à l'eau de senteur. Les Juifs l'utilisent dans les cérémo-
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156
DlCTIOyNAIBE DES BIJOUX
nies religieuses pour asperger les assistants en guise
d'eau bénite. Les Arabes
s'en servent également
dans leurs fêtes et, en parti-
culier, pendant Taïd-el-se-
ghir qui met fin au jeûne
du Ramadan. Alors il con-
tient le plus souvent de
Teau de fleurs d'oranger
ou de jasmin. Enfin, les
jours de mariage, les israé-
lites l'emploient pour ver-
ser un peu d'eau parfumée
dans le creux de la main
des invités. La décoration
du Merechch appartient à
l'école italienne et se rat-
tache un peu à celle du
xvin^ siècle.
Meriouha, pi. Mériouhât.
CHASSE-MOUCHES. 11 s'ap-
pelle aussi Minachcha.
Dans ce cas il est fait
avec des feuilles de pal-
mier dattier et ressemble à un martinet. Son manche,
surmonté d'un petit croissant, se fabriquait autrefois avec
luxe. 11 était en argent, en or, souvent incrusté de corail,
de diamants et de perles fines. Hommes et femmes s'en
servaient.
Merechch (Modèle italien).
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Merioiiha oflcrt par le Consistoire israélite à rimpératrice Eugénie
et exécuté par l'orfèvre Eugène Dorez.
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158
DICTIOP^NAinE DES BIJOUX
L'orfèvre européen E. Dorez exécuta un superbe chasse-
mouches dit meriouha avec canon de corail cannelé d'or,
plumes d'autruche, miroir enrichi de rubis d'un côté, et
de Tautre dans un disque d'émail bleu, le sceau de Salo-
mon en diamants et émeraudes. Aujourd'hui le meriouha
n'est plus un bijou, mais un objet de bazar fait avec du
palmier nain tressé. Il a la forme d'un petit drapeau. Son
manche est fort simple.
Meroued.
OBJET de toilette en argent. 11 s'accroche par une chaîne
massive de suspension, formée de
fleurettes et de petits disques. A son ex-
trémité se trouve un tube orné de volutes
repoussées et dans lequel s'enfonce une
corne de gazelle dont la pointe sert à
prendre le Koheul pour le maquillage en
noir des yeux. Quatre chaînettes auxquelles
sont adaptées des pièces de monnaie en-
tourent le corps de ce bijou (Voir meke-
hila). C'est la tige seule qui devrait porter
le nom de nieroiied.
Mesâma^ pi. Mesàmât.
c^
Mcroucd.
LARGE plaque de ceinture eii ronde bosse que Ton ren-
contre à Biskra. Elle est le plus souvent en argent,
estampée en deux morceaux, et fermée par une gou-
pille.
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DE L'AFRIQUE DU NORD 159
Mesbâhy pi. Mesâbah.
r-U»A4 pi. ^Ua4
LAMPE en cuivre, ciselée, gravée, niellée d'argent et qui
est appelée aussi qandîL Elle est assez rare aujour-
d'hui. La prononciation correcte devrait être misbâh.
Mesiâsa mechebbeka,
BRACELET à jour d'où son épithète de mechebbeka « treil-
lage ». Le moimesiâsa est synonyme de meqiâsa, G'esl
une prononciation défectueuse très souvent usitée.
Mesiâsa meftouah.
B
RACELET ouvert (niefloiihà). Il est de fabrication récente.
C'est un bijou de Tlemcen.
Meska ou Meskîa^ pi. Meskât.
<S^*-^ pi. Ol^lw.4
CASSOLETTE en deux parties ressemblant à une poire apla-
tie et suspendue à une chaîne par une bélière. Le
mot mesk désignait autrefois une pochette de cuir dans
laquelle on serrait les bijoux. Telle est l'origine de ce
bijou qui a beaucoup d'analogie avec le pendant de cou,
suspendu à unjaseron, du xvii^ siècle.
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160
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Elle sert à mettre du musc (mesk) ou d'autres parfums,
essence de rose, de géranium, de jasmin et de civette qui
vient, dans des cornes de rhinocéros, du centre de l'Afri-
que, par le Mzab. Presque toujours en or, la meska est
faite en filigrane, décorée de pierres précieuses avec pen-
deloques de perles, d'émeraudes, de rubis non taillés et
percés. On en rencontre d'une grande richesse dans les-
quelles le travail est en plané, ajouré au ciseau des deux
côtés et orné d'émeraudes carrées, rectangulaires ou en
losange, ou encore de saphirs et de rubis cabochons.
La monture sertissant les pierres est en argent doré. La
belle meska à nervures d'or, bordée d'une guirlande
de perles fines porte des pendentifs de pierres pré-
cieuses à l'état brut. Lorsqu'elle est filigranée, cette cas-
solette est souvent légèrement bombée. La fermeture
très primitive consiste en un simple petit crochet.
Meska.
A Tunis, la Meska ou Meskia est faite le plus souvent
de filigrane et rarement de plaques découpées avec
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DE VAFIiîQVE DU NOUD
161
incrustations de pierres précieuses. C'est la même parure
à peu près que la précédente. Elle a la forme d'une amande
et laisse pendre à sa base des perles ou des pendants
Meskia.
Meskia tunisienne.
d'or. Quelquefois le motif principal de l'ornementation
consiste en une rosace entourée d'arabesques.
Mes!out, pi. Mesàlit.
0^«*w« pi. jiJL**^
ANNEAU d'oreille de Constantine ayant la forme d'un
brin de jonc tordu en cercle. C'est un gros fil rond
tiré à la filière, terminé, d'un côté, par une tète aplatie,
découpée en losange et percée d'un trou; de l'aulre, à sa
partie inférieure, par un tiré plus fin de ce même corps,
recourbé en spirale, formant anneau d'altache et point
d'arrêt à une grosse perle en filigrane à douilles soudées.
Cette perle baroque placée entre quatre autres, forme
garniture. Un fil de soie sert de fermeture.
II
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162 ÙlCriONNAïnE DES BIJOUX
Messâk, pi. Mesàsek.
iJLwi pi. cîXm^L^
CETTE broche, genre khelâla, est un plané estampé
recouvert de filigrane et d'appliques soudées. Aux
extrémités sont serties des pierres fines. Ce bijou, de
fabrication moderne et européenne, est destiné à la vente
aux étrangers. On donne encore ce nom de messàk (qui
retient), à de petits modèles de yatagans à la lame gravée
et dont le fourreau, portant des appliques et des verrote-
ries, se monte en broche. Ces fantaisies, pseudo-arabes,
viennent généralement de Paris.
Messàk bel-helàl.
B
ROCHE de Tunis entourée de petits croissants (Jielâl)
Elle se confond avec la Khelâla.
Meterqa.
M
B
ARTEAU dont se servent les orfèvres algériens.
Mizân.
ALANCE pour peser les bijoux.
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DE L'AFlilQUE DU NOt^D
163
Modàd.
:>|jLê
LE bracelet de Touggourt, en argent massif, a la môme
forme que le Bou Khadoiidj, mais il porte un gros
bouton à l'extrémité de chacune de ses branches.
Mokhala, pi. Mekâhel.
Â^^ pi. >i^
C'est le nom algérien du fusil. Autrefois il était garni en
argent avec des incrustations de nacre, de corail ou
de métal précieux.
Mokhola, pi. Mokholât.
Â^ pi- >^
FLACON en argent servant à mettre le koheul. A Alger,
ce flacon est travaillé au repoussé; à Tunis, il est gé-
néralement à surface unie.
^^^
Mokhola (Alger).
Mokhola (Tunis).
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164
DICTIONNAIRE DES BIJOUX .
Mordjana.
"^^^
E nom du corail est mordjàn ; celui d'un morceau de
i corail mordjana.
Moumeni.
PIÈCE de monnaie carrée qui sert de breleloque et
s'accroche à la selsela de Djerba. Elle tire son nom
de Abdel-moumen, le sultan almohade.
Mounkhâs, pi. Menâkhis.
^Uî^pl.^^^b
GARNITURE de haïk ou de melhafa. Ce bijou ancien et
en argent est porté surtout par les nomades des envi-
rons de Tlemcen.
Mous Khetâna.
Mous Khetâna (Tunis).
COUTEAU pour la circoncision. Lame très large, man-
che court en argent gravé. Mous signifie « couteau »
et A^/4^/rfn« (( circoncision ». Le sécateur pour cet usage
s'appelle en langue hébraïque : magken.
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DE L'AFRIQUE DU NOBD
m
H
Nàb Tounès, pi, Nibàn Tounès,
^y ^\> pi. ^sy ù^*
CETTE boucle d'oreille emprunte à un bijou tunisien spn
nom qui signifie « dent de Tunis». C'est un cercle
en or avec, à Tune des extrémités, une plaque d'argent
dans laquelle sont serties des pierres précieuses: émerau-
des et rubis. Les beaux nâb ont une
partie ornementale plus impor-
tante. Avec leurs rangs de perles
ils rappellentlaforme d'un poisson.
Les arêtes sont garnies de pierres
précieuses. Dans la tête sont en-
châssés des rubis et des roses. On
fabrique à Alger le nâb de Tunis,
mais il se trouve surtout à Tlemcen
et à Oran. Ce bijou est fixé dans la
chevelure par deux chaînettes d'or
à crochets (qatina).
Naci.
Nâb Tounès.
DIADÈME surmonté de diamants et
à peu près le même que l'acâba
d'Alger sauf qu'il entoure complètement la tète. Ce bijou,
usité surtout dans le Hodna, porte dans certains endroits
le nom de Djebîn. Il ne diffère de Taçaba que par sa
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166 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
garnilure de croissants surmontés de pierreries. Au milieu
et sur la partie supérieure trois chaînettes se terminent
chacune par une sorte de bzima, appelée mengâch, qui
sert à fixer au sommet de la tète le naci (ou djebîn)
sur le mouchoir de soie. Au centre du mengàch est soudée
une pierre fine, un corail ou un morceau de cire suivant
les ressources du possesseur. Le naci est complètement
en or. Sa valeur oscille entre 2 et l\oo francs, lorsqu'il est
en diamants. On le fabrique en Tunisie, en Tripolitaine ou
en Arabie. Quelques rares familles de Bou Saada et des
environs en possèdent. Son nom signifie « chevelure ».
Nebâbil plur. de nebboula.
ÂljJ pi. J-jU
BRACELET creux renflé et comme soufllé à l'intérieur
ainsi que l'indique son nom qui signifie « bulles de
savon ». Le plus souvent il est en or avec deux rangs de
fils tors soudés en bordure.
Nebila, pL Nebaïl.
^Jcj pi. l»L;
LARGE bracelet de Djerba, ouvert, à graines à et dessins
géométriques entourés, au milieu, d'un gros cercle en
torsade. A Tunis c'est un bracelet de coupe ciselée (voir
Meqiâsa Tounès).
Nedjema.
<^
CE mot qui a le sens d'étoile désigne une œillère de la
forme d'une rosace bombée. Quelquefois l'œillère est
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DE L'AFRIQUE DU NORD 167
ovoïde. Derrière la face se trouve une boucle soudée pour
passer la courroie. A Sélif, Tœillère s'appelle medjma. Les
parties ajourées sont en relief.
Nehâs.
&
i^
1 lOM arabe du
cuivre.
Nehâs ahmer.
L-iE cuiv
re rou
ge.
Le br
onze.
Nehâs el-medafa.
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168 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Nehâs Sini.
c^r^cT'^
iE cuivre jaune.
Nesia.
BIJOU ayant la forme d'une poire creuse. OnTaccroche
sur la tête et il glisse le long de Toreille. C'est le
même objet que la lendjassa.
Nouâcer.
ENDANTS carrés au bout des chaînettes. Le singulier est
C^^u nâceri.
Nouâch, pi. Nouaouech.
PARURE de léte composée de trois plaques estampées
parfois pleines ou découpées à jour. Elles sont per-
cées chacune de huit trous. La plaque du milieu porte un
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DE UAFniQVE DU \OnD
169
crochet. Des chainesjaseron, au nombre de quatre, relient
les plaques entre elles. Elles sont garnies à leurs extré-
mités d'une boule de corail. Les deux plaques du bout
portent chacune quatre chaînettes où pendent des crois-
sants faits à Temporle-pièce, Le môme bijou, à peu près
Nouàch (Moqnine).
semblable, se trouve dans la province de Constantine sous
le nom de Anâdj, et se porte beaucoup dans TAurès.
Dans la région de Batna on appelle nouâch un pen-
dentif rond en or découpé è jour comme une roue et
enfilée dans une chaîne de jaseron qui entoure le cou ; on
en réunit trois pour former un collier. Le mot nouâch a
d'ordinaire la signification de « bouffette, houppe, gland ».
A Moqnine le nouàch est un pendant de tète en or,
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170
DlCTJONNAinE DES BIJOUX
émaillé, de forme elliptique
avec, au bas, cinq chaînettes
de pendeloques diverses en
forme de disques, de carrés
et de petits croissants. Ce bijou
ressemble au /flrA;/îwflf(voirTigâr).
A Tunis ce bijou de front a la
forme d'un cerf-volant ou d'un
gland de passementerie. La pièce
principale a la forme d'une
amande et présente, géométri-
quement, l'aspect d'un triangle
surmonté d'un demi-cercle. Une
zone de perles les réunit. Cette
plaque est ornée de disques et
de rinceaux en saillie. Au som-
met de la plaque et au-dessous
s'attachent des jaserons d'où
pendent des mains, de petits
helal. Un crochet et une chaî-
nette servent à fixer ce bijou dans les cheveux. C'est, en
résumé la copie moderne de l'ancien porte-ciseau français.
Nouàch (Tunisie).
Nougâren.
LAQUE de ceinture kabyle.
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DE L'AFBIQUE DU AO/?D
171
N
Obâqel.
OM donné à Djerba aux sequins, terminant en brelo-
ques la zouïna (V. ce mot).
Ouarda.
ittéralement: «une rose». Epingle à large tête de fleurs
à destinée à être piquée dans la chevelure comme une
^-^^
(Ouarda (Tunis).
aigrette. Elle est toujours montée sur une tige en argent
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!72
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
avec une spifale, sorte de ressort à -boudin qui la rend
mobile et trembleuse à son extrémité
et fait scintiller les pierres. Elle affecte
quelquefois la forme des boutons des
habits de marquis au siècle dernier,
boulons dans lesquels des cailloux du
Rhin étaient enchâssés dans des mon-
tures en argent. On dirait, du reste,
plutôt des marguerites que des roses.
Sous le règne de Louis XIV les Pré-
cieuses portaient des épingles trem-
bleuses que Ton appelait des papillons
et qu'une longue tige fixait dans les
cheveux. Dans ses « Mots à la mode »
Boursault parle de « ces papillons
qui, remuant toujours çt jetant mille
feux, paraissent voltiger dans les cheveux des dames ».
Oudenin.
>*il
REiLLEs et par extension ornement d'argent mis aux
oreilles des chevaux.
Oudjâq.
N
OM arabe de la forge. Ce mot en Tunisie se prononce
ouzâq .
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DE L'AFRIQUE DU NORD 173
Ouesqa (ou Ouechqa.)
V>4assolette ronde et plate pour contenir Tencens.
Ounisa, pi. Ounaïs.
A^) pi. ^tj
AMoqnine ces boucles d'oreilles sont formées d'un
grand fil d'or tordu en cercle ouvert pour passer dans
l'oreille. Elles portent tantôt des appliques carrées, tantôt
des ornements à dents de scie sur une partie du cercle, et
quelquefois à l'intérieur et à l'extérieur, comme hmecherfa
algérienne.
A Tunis c'est un ornement formé d'un grand anneau,
terminé d'un côté, par un bout ornementé et de l'autre côté
par une pointe. Ce bijou est fixé à la chachia.
A TIemcen c'est un pendant d'oreille en or ressemblant
au nâby sauf qu'il n'a pas de chaîne. Il est garni de sultani
et surmonté d'un morceau de verre ; il s'attache à la tête
au moyen d'un fil de soie et encadre l'oreille. Il pèse
quinze grammes.
Ounisa bou qrouna.
A
l'une desextrémités du cercle de cette boucle d'oreille
se trouvent des appliques qui rappellent un peu la tête
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17i DICTIONNAinE DES BIJOUX
du serpent. Quelquefois rimitatîon du corps entier du ser-
pent est très complète, mais fort rudimentaire. La tête
avec des yeux d'émail tient, dans sa gueule ouverte, un
anneau pour fixer le crochet de l'autre extrémité du cercle
Le tout est émaillé. Bijou de Moqnine.
Ouzâq.
Voir Oudjâq.
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DE LAFniQUE DU NOfiD
175
Qaïd moumoum ou moiunmou.
A
Fez ce bijou auquel sont attachés deux rubans avec
médaillons en or et pierres précieuses se met sur
la tête. C'est le nom d'un bouffon du makhzen, ancien
soldat de Moulay El-Hassan.
Qâleb, pi. Qouâleb.
^li pi. ^\y
N
OM du moule dont se servent les orfèvres arabes pour
couler les bijoux.
Qàleb (Moule en cuivre pour Takfina).
Qàleb pour bzima.
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176
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
o
Qâlcb pour khamsa.
Qâleb (Modèle en cuivre pour fondre les
anciens bzaïm de Teniet el Had).
Qàleb pour asaba.
Qàlcb pour Bzima.
A
Qaliech.
J-^
iGUiLLE de tête en forme de petit sabre {qaliech).
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DE L'AFRIQUE DU NORD
177
Qamra.
PENDANT de front de Djerba. Plané d'argent rond ; atta-
che recourbée, émail bleu-vert, dans les cloisons.
Inscrite dans le cercle, une étoile à sept pointes émail-
lées avec galon Kabyle et formant des triangles touchant
Avers.
Revers.
la circonférence. Au centre un gros clou mauresque
ajouré au milieu de rinceaux et de palmes. Au revers une
applique droite posée en T et agrémentée de rosaces émail-
lées.
QandiU
jjxi
CHANDELIER. Il s'appelle encore mesbâh eihasseka. Ceux
qu'on rencontre actuellement, même anciens, parais*
sent d'importation italienne.
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178
niCTIONNAinE DES BIJOUX
Qandila.
BIJOU de Djerba. Pendant de lête en or émaillé d'une
longueur de loà 20 centimètres. Grappe
de trois à cinq petites pyramides tronquées
à six pans semblables à des clochettes de
grosseur graduée. Chaque pièce est ajourée
et munie d'un petit tube ou un bouton qui
les relie entre elles. A leur base pendent des
annelets où s'accrochent des pampilles plates
découpées en forme de cadenas ou feuilles
émaillées. La première pyramide porte sur
chaque face, en cabochon, des pierres pré-
cieuses, remplacées le plus souvent par un
morceau de verre de couleur. Les autres
n'ont pas de cabochons. Ornementation géné-
rale: des disques, des palmeltes et des en-
trelacs. Son nom de Qandila vient de la
forme des pyramides qui ressemblent à des
lanternes.
Qanoun,
^^
MOT turc. Clavecin primitif ou instrument
de musique à cordes et à clavier. L'exé-
cutant tient entre deux doigts dont l'extrémité
est recouverte d'une sorte de dé en or, un Qandila.
morceau de plume d'oie ou une lamelle très
mince de bois avec laquelle il pince la corde. Cet instru
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DE VAFnîQUE DU AOUD 179
ment est d'origine turque. Les femmes en jouent beau-
coup dans les harems de Constantinople.
Qartaboun.
T
J_^ EQUERRE.
Qartona.
^»
BIJOU de Tunis formé d'une série de chaînes réunies
par les deux bouts au moyen de deux barrettes avec
anneaux.
Qasbet fodda.
B
ijou de femme arabe en forme de tube et porté en
collier.
Qelâda, pi. Qelaïd.
i:>'% pi. Jo%
SE dit de tout collier, aussi bien de celui d'un animal
que de la chaîne d'or que porte une femme et à la-
quelle pendent des cassolettes ou des boîtes pour amu-
lettes. On emploie également ce mot dans le sens de bau-
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180
DlCTIONyAinE DES BIJOUX
drier ou porte-sabre. Le bijou de ce nom est une chaîne
faite avec du jaseron en or ou en argent qui vient d'Ita-
lie et le plus fréquemment de France où elle fut fabriquée
au XIV® siècle pour les jazerans qui ornaient jadis la cotle
de mailles.
A la chaîne s'ajoute souvent un certain nombre d'orne-
ments. Chez les Mozabites la garniture de la qelâda se
compose : de trois harz, boîtes carrées qui peuvent s'ou-
vrir ; de deux megrouta, boîtes triangulaires fermées;
de djaaba, ou boîtes cylindri-
ques avec couvercle pour ren-
fermer les talismans ; de deux
ketab; de deux petits berzouân
« tubes » ; de deux khelâla ou
épingles qui servent à attacher
le collier ouhaïk. En tout treize
pièces. Cette parure, appelée
encore taglîd, est de nos jours
le collier préféré des femmes
mozabites qui aiment, comme
jadis nos grandes dames « les
boistes à porter au col ».
D'autres fois et ailleurs, la
qelâda se compose d'une boîte centrale rectangulaire en or
au-dessous du titre avec une plaque formant un hexa-
gone régulier. Ses ornements d'argent sont des bran-
chages, des marguerites, des S accolés dans lesquels
sont serties des roses. De chaque côté de la pièce
centrale une étoile plate en alliage d'or et de cuivre avec
6 pointes ornées de feuillages en argent et au centre une
marguerite sertie de roses. Enfin aux extrémités du col-
lier deux écussons à pointes en or également à bas titre ;
en relief des branchages en argent.
Les anciennes qelâda étaient en or au premier titre,
d'une très grande richesse, recouvertes de diamants. Pres-
Qelâda (Mozabite).
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DE L'AFRIQUE DU NORD
181
que toujours sept pièces au moins étaient attachées à la
chaîne en jaseron. — Dans la campagne marocaine le mot
qelâda s'applique à un collier composé de pièces de mon-
naie. — A Tunis il se dit surtout des chaînes portant une
cassolette ou une amulette pour les fillettes, les petits
garçons et les bébés.
Qemar.
J
LE mot arabe, qui signifie « lune », désigne également un
croissant en diamants. Le qemar n'est pas à propre-
ment parler un bijou entier, c'est plutôt une partie orne-
mentale. La fabrication à laquelle
il donne lieu est d'ailleurs plus
importante en France qu'en
Algérie. C'est aussi le nom du
croissant des drapeaux. Il est
alors d'une assez grande dimen-
sion avec une grosse boule for-
mant l'extrémité de la hampe.
Le plus souvent cet ornement
décoratif est uni et sans aucune
gravure. Le terme le plus em-
ployé pour désigner le croissant
est le mot heldl.
Dans l'île de Djerba une broche en argent porte le nom
de heldl. C'est un plané, mince, découpé en premier crois-
sant, se terminant par deux boules. La plaque porte des
arabesques gravées se terminant en corne d'abondance.
Ce bijou s'accroche au vêtement à l'aide d'une longue
épingle.
Helàl.
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182
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Qeraa.
^j
C1E nom, qui signifie « courge » ou « gourde », sert à
^ désigner un bijou ayant la forme du
bidon de nos soldats. Quelquefois en am-
bre, souvent en filigrane d'or ou d'argent
doré, on le suspend au bout d'un collier
formé d'anneaux plats en or, soudés un
par un. Ce collier est souvent remplacé
par une chaîne fixée par des bzaim au
corsage des femmes indigènes de chaque
côté de la poitrine.
Le mot le plus usité pour désigner ce
bijou est lendjassa. On le nomme aussi qeria qui est le
diminutif de qeraa.
Qeria,
Voir qeraa.
Qesob, pi. Qesouba.
a> pi. Aiy4^
ORNEMENT destiné à être enfilé dans un collier. Il se
compose d'une partie hémisphérique ajourée, entiè-
rement moulée. A celte partie se trouve adaptée par sou-
dure un tronc de cône allongé, formé d'une feuille laminée,
guillochée ou repoussée. Chacune des extrémités du cône
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DK UAFRIQUE DU NOBD 183
est garnie d'une rondelle laminée, soudée au corps de
la pièce. Une suite de qesob enfilés à un fil d'argent
constitue un collier d'un usage fréquent à Batna et dans
l'Aurès. Qesob veut dire roseau.
Qeteb.
COLLIER dont la chaîne est du jaseron français. H est fixé
au vêlement par deux bzaim. A son extrémité pend
une grande boîte plate, carrée et ajourée qui renferme
souvent des objets vénérés. Il est généralement en
argent. On en trouve cependant quelques-uns en or avec
des pierres fines. Il en existe avec des chaînes composées
de morceaux plats découpés qui se fabriquent à Ghellala.
Qetina, pi. Qetinât
ajlU pi. C^:^25
CHAINE mentonnière en or comprenant plusieurs rangs
d'anneaux aplatis au marteau et soudés puis réunis
aux extrémités par deux crochets ajourés et terminés par
une tige recourbée. Une chaînette en jaseron porte une
breloque ayant quelquefois la forme d'un poisson. Cette
parure encadre le visage et tombe sous le menton. Elle
s'attache au mouchoir de tête, de chaque côté des tempes.
Valeur: 2 à 3oo francs. A Tunis c'est une grande chaîne
tressée comme une corde qui se passe autour du cou et
retombe sur la poitrine. Elle a aussi souvent trois rangées
de maillons. Qstina ou qatina est l'italien catena.
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184
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Qezzoula.
^/>
SORTE d'instrument servant aux Aïssaouas. Avec sa
pointe ils font sortir Fœil de Torbite. Cestune grosse
boule montée sur une tige avec pen-
deloques comme ornements. L'aïs-
saoua fait tourner cet instrument rapi-
dement pour produire une sorte de
mirage qui Thypnotise. D'ordinaire le
mot qezzoula, prononcé guezzoula,
signifie une « massue ».
Qlabtân.
i 1 OM du filé d'or ou d'argent.
Qofla.
Qezzoula.
BOUTON d'habit grossièrement tra-
vaillé, en argent, de- la grosseur
d'une perle et qui sert d'ornement aux manches. C'est
également le nom du fermoir d'un collier.
Qolla.
kORTE-MENU formé d'une petite cruche dont l'anse est
fendue pour y placer le carton. L'ornementation de
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DE L'AFRIQUE DU NORD
185
slyle rocaille se compose de fleurettes repoussées sur
du plomb. La création de cet objet est de date toute ré-
cente. Il n'a rien d'arabe et ne se fabrique que pour la
vente aux Européens et aux touristes. La forme de la cru-
che (qolià) est celle dont se servent les porteurs d'eau
d'Alger.
Qostebina.
"• \ *
A
Alger, dé à coudre.
Qotba.
NOM donné à Moqnine à une série de trois losanges avec
appliques, suspendus par un cor-
donnet (Voir Gotba et Bou-Malia).
Qronfela, pi. Qronfelât.
aU j^ pi. CJ^J
A Tunis, épingle à cheveux qui, comme
son nom l'indique, a la forme d'un
œillet monté sur ressorts. C'est la ouarda
d'Alger à laquelle on donne ailleurs le
nom de qronfela.
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186
DICTIOyiSAIRE DES BUOVX
Ra'àcha, pi. Ra'achàt.
<^Wj pi. OLiUj
CROISSANT que Ton appelle qemar à Alger. Son nom signi-
fie « trembleuse ». A Tunis ce bijou, ainsi que le
montre le dessin ci-joint, n'est à vrai dire qu'un épi,
une broche ou une gerbe de fleurs en pierres précieuses.
Râs.
cr-b
^ARce mot qui signifie « tète », on désignait le bonnet
de velours bleu des enfants juifs ou bien le fond de
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DE L'A FUI QUE DU NOBD 187
chachia des femmes indigènes. Ce fond était cousu sur la
calotte (chachia). Il était formé par des entrelacs d'argent
dans lesquels étaient enchâssées des pierres précieuses
Ras chéchia (fond de calotte).
mal taillées (rubis, émeraudes, saphirs). Le ras était
adopté par les femmes mariées, mais jeunes; les femmes
âgées portaient la sarma.
Un beau ras était orné de
branchages d'argent àjours
avec des incrustations de
diamants ou d'émeraudes,
de rubis et de roses. Le
tour de la chachia avait
souvent une garniture de
sultani, aussi n'était-il pas
rare de voir pareille coif-
fure atteindre le prix élevé
de cinquante sultani et
plus. Cet ouvrage de joail-
lerie n'offre plus qu'un intérêt rétrospectif; il est com-
plètement délaissé à notre époque. — Le mot râs désigne
parfois la tête de la bride. — On appelle, aussi ras, en Al-
gérie, une coiffure en velours ayant la forme d'un cha-
ii
t:®-' m
Ras ou koufiya.
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188 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
peau chinois recouvert d'une armature découpée en or ou
en argent — A Tunis on l'appelle Koufiya.
Ras el-Khelkhal.
J\^l
ADjerba c'est tantôt un collier de coraux carrés sem-
blable à un chapelet; tantôt un collier en argent
ou en or émaillé ayant la forme de têtes de Khelkhal re-
liées par du corail.
Ras Kheizrana.
Aîlj^ cT'b
POMME de canne. Littéralement tête de bambou. Pas
à Tusage des Arabes qui préfèrent la matraque. Elle
est fabriquée avec ornements repoussés. — Un habile or-
fèvre de Tlemcen, Mohammed ben Kalfate en a ciselé de
remarquables. — A Sétif on en fait aussi pour les Français.
Rebâb ou Rebâba.
c^lj (ou ilj)
• • ♦ •
ESPÈCE de viole à 2 ou 3 cordes. L'archet est couvert
d'une lame d'or ou d'argent surmontée d'une pierre
fine. C'est l'instrument préféré des Arabes; il sert pour
la danse du ventre et se joue assis. Le bout de l'instrument
est appuyé sur le sol et l'archet marche horizontalement.
Les Malgaches se servent d'un instrument très rudimen-
taire dont le nom Bobre a presque la même consonance.
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DE L'AFRIQUE DU NORD
189
Rebât el-mokhala.
GARNITURE de la crosse de fusil en argent; mol à mol
(( attaches du fusil ».
Rebta voir Robta ou robtet.
Redif, pi. Redaîf.
i^^^j pi. *^^bj
•.• •#•
ANNEAU de pied, toujours plein, en or ou en argent,
formé le plus souvent de trois fils ronds, assez gros,
tressés ensemble, mais, parfois aussi, réduit à une tige
en métal précieux, sans sou-
dure, entièrement travaillé à
la main et flexible. Aux extré-
mités, des têtes de serpents,
de dauphins ou d'autres ani-
maux. Quand le redif esl ouvert
la fermeture est assurée au
moyen d'un anneau adapté à
l'une des lêtes et par un crochet
ù Tautre. Tandis que le redif
de Constantine présente des
têtes plates et carrées, celui
d'Alger est ornementé le plus souvent à ses extrémités
de têtes rondes. Dans les redifs anciens, en or, ces têtes
sont régulièrement fourrées d'argent; quand au corps du
Redif en tresse d'or.
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190
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
bijou lui-même, l'or employé esta 760 millièmes. Jusqu'ici
le redif s'est peu transformé; on continue à le fabriquer
sur une grande échelle. Du poids de 5o grammes environ
ce bijou est vendu au taux
de 3 fr. o5 le gramme. En
beaucoup d'endroits, redif
est synonyme de Kheikhal.
— Cet anneau de pied était
connu des Gallo-Romains et
des Phéniciens, mais chez ces
derniers il n'était pas tressé.
Les juives, après l'avoir beau-
coup porté autrefois, Tout
abandonné complètement de
nos jours.
A Tlemcen ce bijou, modèle du Maroc, est à charnière
fermée par une goupille retenue par une chaînette. Il
est formé d'un plané d'argent de cinq centimètres de large
Redif (Constanline).
Bcdif de Tlemcen.
Redif de Tlemcen.
environ, en ligne droite d'abord puis en partie cintrée
ensuite. Il est rcvèhi d'émaux polychromes et d'appliques
diverses à dessins variés. Redif veut dire soldat monlé
en croupe du cavalier. Cet anneau est en effet souvent
porlé à la cheville au-dessus du Kheikhal.
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DE L'AFIilQUE DU A'OJÎ/)
491
Refafed.
A Fez on appelle ainsi des pièces d'or attachées les unes
à côté des autres sur un ruban que les femmes pla-
cent sur les tempes.
Rekàba, pL Rekâbat ou rekaïb.
A»DJ pi. v1)Idj et ,^^DJ
E TRIER. Quand il est guilloché, gravé, martelé, niellé,
il prend le nom de rekâba meng ouc ha {éVriQV ciselé),
au pluriel rekabât men-
gouchin.
Remounim.
MOT hébreu dont on
se sert pour dési-
gner dans les synagogues
un ornement qui s'adapte
au rouleau des Tables de
la loi de Moïse. On en
fait en bois (Tunisie).
Rekâba.
Resàsà.
N
OM arabe du plomb.
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192
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Rezza.
àK charnière des coffres.
Rihana.
COLLIER de Tunis formé de très grands anneaux ronds et
très plats, en or. Ce collier est plus^^long que laselsela.
Rihana (Modèle de maillons).
Robtet el-djouher.
LITTÉRALEMENT : « botte de perles ». Ce bijou se com_
pose d'un ou plusieurs rangs de perles. Au bout de
ce collier se trouve une petite meska faite d'étoffe de soie,
ayant la forme triangulaire et qui contient du musc. Cette
parure coule 1res cher.
c
Robtet el-mokhalà.
APUCiNE de fusil, en or ou en argent.
Roblct el-mokhala.
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DE UAFRIQUE DU NOBD
(93
Robta touïla.
BIJOU de Moqnine (« gerbe longue »). Plaque gravée, en
or mélangé de cuivre, découpée en demi-cercle, à
laquelle se relient cinq rangs de cœurs en ambre. Au bout
Robta touila.
pendent des disques planés ajourés en or très bas, dits
h eldly pi. heldïl (croissant de la lune) et décorés d'ara-
i3
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194
DICTIOXNAinE DES BIJOUX
besques. Dans chaque cercle une petite circonférence
tangente renferme un
polygone étoile régu-
lier à cinq pointes. Ce
bijou ressemble, mais
de loin, aux anciens
colliers égyptiens.
Rommâna.
Rommana.
ROMMANA veut dire
grenade. C'est
peut-être l'origine du
mot romaine. Les or-
fèvres pèsent souvent
les bijoux avec une
petite romaine.
Rous nouâcer.
BRELOQUES de Tunis en forme de losange, servant fré-
quemment dans Tornementation des bijoux. Prend
son nom du nasri, aspre ou pièce de monnaie à l'effigie
de En-nàcer.
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DE VAFUIQUE DU NOHD
195
Sabaq.
ESPÈCE de breloque pendant au mouchoir que les fem-
mes arabes portent sur la tête.
Sarma.
COIFFURE métallique ayant la forme d'une tuile à jours et
se posant horizontalement sur la tête, garnie, au
Petit sarma.
préalable, d'un foulard noir pour les juives et de couleur
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i06
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
pour les mauresques. Les premières ne pouvaient les
porter qu'en argent. Cette parure longue et demi-cylin-
drique, a une grande ressemblance avec les coiffes bre-
tonnes en dentelles. Elle servait à fixer une éloffe qui pen-
dait derrière en longue traîne
et se composait de quatre
morceaux : d'abord le corps
principal du bijou qui a sou-
vent près d'un mètre ; puis,
une calotte placée derrière
la tête ; enfin, de chaque côté
des joues, deux plaques rap-
pelant celles qui garnissent
le chef des hollandaises de la
Frise. Toutes. les pièces de la
sarma sont ajourées à l'em-
porle-pièce, pour n'être ni
trop chaudes, ni trop lourdes.
Comme ornementation, des
fleurs et des grillages ; sou-
vent, au centre, un motif
s'épanouit rappelant un peu
les grandes feuilles du palmier.
Avec cette coiffure les fem-
mes ressemblaient à Isabeau
de Bavière portant le hennin.
Les fillettes n'avaient le droit
de prendre la sarma et des
queues d'or que lorsqu'elles
devenaient nubiles, c'est-à-
dire vers leur neuvième année.
Elles avaient souvent, pour les fêtes, sur une chachia
pointue, une petite sarma droite en or ayant la forme
d'un cône Ironqué, surmonté d'un plateau hémisphérique.
Dans les mailles, leurs mères piquaient des ouarda ou
Sarma (A.lger).
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DE LAFRIQVE DU NORD 197
épingles trembleuses. En 1789, Venture de Paradis dé-
crivait la sarma de la façon suivante : « Un plateau d'or
ou d'argent travaillé et ajouré,
cousu sur un morceau d'étoffe.
Ce plateau est en deux mor-
ceaux : celui qui couvre la tête
et celui qui, ceignant le front,
vient sa lier par derrière.
Cet ornement est encore assu-
jetti par un bandeau de crêpe
de couleur, couvrant la moi-
tié du front. La sarmah est
un objet de sept à huit cents
livres et même de mille livres
(cent sequins algériens). Une
femme riche met, au lieu de
bandeau do crêpe, un assabé,
qui est un bandeau en or, in-
crusté de perles, de diamants
et d'émeraudes. »
Depuis une quarantaine d'an-
nées cet ornement de la toi-
lette des femmes a cessé d'être
porté. La sarma n'est plus
qu'un objet de collection en
Algérie, mais elle est encore en usage en Syrie oii elle
porte le nom de tantour.
Sarmaii portée par des fillettes.
Sebsi.
** «•
PTPE de fumeur d'opium. Le manche en melchior est tra-
vaillé au repoussé et ornementé de petites chaînes
d'argent. Le fourneau est d'ordinaire en cuivre.
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198 DICTIOSNAIHE DES BIJOUX
Sedàq el-fodda.
LES Kabyles désignent ainsi Tensemble des bijoux en
argent qui forment le don nuptial et que la femme
met quand elle est mariée. Aucun bijou kabyle n'est en
or, tous sont en argent ou en métal blanc. La femme ka-
byle accompagnait son mari à la guerre pour exciter son
courage au moment du combat et elle se parait alors de
tous ses bijoux (sedâq el-fodda) pour rehausser sa beauté.
Sefaîah.
é^
BROCHE formée de plaquettes en losanges superposées.
S'accroche aux cheveux avec la teklil. Bijou de Djerba
qui porte le nom de gotba à Tunis.
Sefifa.
• *»*
BIJOU de tête à Fez, en or ou en argent, assemblage de
pièces au galbe varié. Tantôt c'est une fleur sur sa
tige ou une étoile surmontant une pièce ovoïde ou bien
encore un croissant au-dessous duquel s'étage une étoile
portant un giobule au centre. Tantôt une sorte de petit
édifice, de minaret au toit arrondi et l'imitation d'un
hibou à tête ronde ou de l'aigle héraldique à deux têtes.
La petite sphère, parfois surmontée d'un triangle est
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DE L'AFRIQUE DU NORD
199
placée au dessous de la fleur qui, parfois aussi, est ren-
versée et posée au-dessous de l'étoile. La décoration de
^fcio^;
Croquis d'une variété de Sefifa.
la sefifa est très riche. Ce bijou est littéralement constellé
de pierres précieuses. L'étoile est souvent entièrement en
perles. Parure marocaine dans le genre de TAçaba d'Alger.
Sefihet el-Kabous.
I
NCRUSTATiON en argent sur le bois des pistolets. Le mot
sefiha est le nom de la platine et signifie « plaque ».
Sehla.
:il^
G
ENRE de plaque s'adaptant aux épaules.
Sekhâb, pL Sekhâbàt.
J^ pi. Oll^
TERME générique du collier à Constantine. Il y en a qui
ne sont que des assemblages d'hassek, de mains et
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200
DICTIONNAÎBE DES BIJOUX
de bezouàn. D'autres sont formés de boules de corail
alternant avec des hassek en filigrane d'or enfilés à un
cordonnet de soie. A ce collier sont suspendus, par des
Sekhab avec assek, Khamsa, Berzouan (Collier avec boules,
mains et tubes).
attaches d*or, des sultani rappelant les pièces de mon-
naie, mais obtenus à Temporte-pièce sur des feuilles
d'or. Une frappe spéciale y
grave des deux côtés des in-
scriptions arabes en relief. A
Alger ce mot s'applique aussi
à tout ce qui peut se mettre au
cou; mais on s'en sert pour
désigner, spécialement, un col-
lier de graines parfumées, faites
avec une pâte odorante com-
posée tantôt de clous de gi-
rofle, tantôt de musc ou d'au-
tres ingrédients. A Tunis c'est
un collier d'ambre noir avec
garnitures d'or ou d'argent. Il
est formé d'une enfilade de petits morceaux d'ambre
ronds, carrés ou en forme de hache. Quelquefois on y
ajoute des perles.
Sckhâb (Tunis).
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DE L'AFRIQUE DU NOHD 201
Selloum.
Jr ENDELOQUE. Ce mot veut dire « escalier on échelle ».
Selsela.
CE mot, prononcé aussi sensela, désigne un ensemble
d'anneaux — toutes les chaînes en or ou en argent
que Ton passe autour du cou. On met souvent aux extré-
mités de cette chaîne des bzaîni ajourées et quelquefois
on y laisse pendre une lendjassa.
A Tlemcen c'est une chaîne d'or ou d'argent qui s'en-
roule autour de la lôte. Elle est formée d'une série d'an-
neaux doubles, allongés, très minces, soudés les uns aux
autres. A la partie médiane se trouve suspendue une pla-
que en forme de cœur. Les ornements à la main sont ru-
dimentaires.
A Djerba c'est une chaîne simple en or ou en argent
dont les motifs ressemblent à des olives taillées et que
l'on porte en sautoir. Les maillons sont aplatis.
A Tunis ce nom s'applique seulement aux chaînes à
maillons quel qu'en soit le type.
Selsela bel-mordjan.
CHAINE en usage en Tunisie, faite de morceaux de co-
rail. Mordjân signifie « corail ».
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202 DlCTIOyyAIRE DES BIJOUX
Selsela bel-yamant.
M *
CHAINE de Tunis avec coulant; garnie de diamants et de
glands avec perles. Paraît bien peu d'origine arabe.
Selsela bet-teftif .
CHAINE avec breloques qui produisent un cliquetis, en
arabe teftîf, qui n'est qu'une onomatopée.
Seni.
GRAND plateau circulaire en cuivre gravé d'ornements
divers et de caractères arabes. On le posait jadis
sur un support en bois peint ou sur une petite table
incrustée de nacre. Sur ce plateau se mettaient tous les
plats du repas, le couscous, les salades, les pâtisseries,
mais il n'était pas employé pour servir le café, qui était
toujours présenté sur une senioua (diminutif de seni). Cet
objet appartient plutôt à la dinanderie qu'à l'orfèvrerie,
car il se faisait toujours en cuivre rouge étamé fortement.
La religion musulmane interdit en effet les pièces d'ar-
genterie pour le service de la table. Mais quelques voya-
geurs en ont fait exécuter en argent.
Des plateaux unis, en cuivre, de grande dimension, et
venus de Damas ou du Khorassan sont travaillés à Alger
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Seni (Modèle syrien).
Scni (Modèle syrien).
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204 DICTIOyyAinE DES BIJOUX
par les Syriens, qui les gravent au poinçon-clou, sous les
yeux du public, suivant leur inspiration et les couvrent
de traits géométriques, rosaces, cercles, entrelacs. Quel-
ques riches hiverneurs ont voulu les avoir en argent avec
des incrustations de fils d'or.
Au Maroc, on fait des plateaux plus légers, travaillés
au repoussé. La périphérie est ornée de festons. Des
inscriptions sont placées dans des cercles concentriques.
Certains de ces plateaux portant le nom d'El Djezaïr, il
est à croire qu'ils sont, par des marchands algériens, com-
mandés au Maroc et qu'ils y font mettre leur nom. Il en
vient aussi d'Allemagne sur blanc et sur cuivre. On en a
fait, dit-on, en argent pour satisfaire la fantaisie de certains
collectionneurs.
Senidqa.
DIMINUTIF de sendouÇy « coffre, boîte » ; c'est le nom de
la tabatière, petite boîte en or ou en argent dont se
servent les gens riches, bien que Tusage du tabac soit
réprouvé par les fanatiques. Les Arabes des villes ont une
tabatière en corne ou en bois, mais chez les Bédouins on
emploie plus habituellement un étui en roseau fermé
avec un tampon. Dans l'Est et à Tunis, la tabatière s'ap-
pelle hoqqa.
Sensouna.
EPINGLE à plusieurs chaînes, pendant sur le dos et portée
en Tunisie.
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Seni (Modèle de Syrie).
Seni (Travail marocain).
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206
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Serdj.
SELLE arabe brodée d'argent ou d'or. On ne la voit plus
guère que dans les fantasias et les fêtes publiques.
Serdj .
Serdouk.
CE joyau qui s'appelle aussi djadjn, poule (A>.U.^) est
devenu très rare, car il ne se fabrique plus. Bien que
son nom signifie « coq », il ressemble plutôt à ces chauves-
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DE L'AFRIQUE DU NORD 207
souris aux ailes éployées que Ton voit quelquefois clouées
sur les portes à la cam-
pagne. Décoré de rin-
ceaux, d'or incrustés de
pierres précieuses, tantôt
il se porte avec une chaîne
comme une plaque de
corsage, tantôt il se fixe
à l'aide d'une épingle ainsi
qu'une oitarda dans les
cheveux. Cet ornement,
ajouré comme certains
fonds de chachia, attei-
gnait une grande valeur.
On ne le retrouve plus
guère qu'en Tunisie. 11
rappelle l'ancien « pend à col historié » d'Anne de Bre-
tagne.
Serdouk.
Serima.
<5^
BRIDE pour l'âne et le mulet. Il en est de brodées d'or ou
d'argent. Le mors et les boucles sont quelquefois,
mais très rarement, incrustés d'argent.
Setla.
COUPE en argent repoussé, au fond bombé et surmontée
d'une anse. Les femmes mauresques ou juives d'Alger
y mettent savon, peigne, éponge et épingles lorsqu'elles
vont au bain. La setla en argent repoussé ou plus
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â08
niCTIO.WAIHE DES lUJOUX
Sella (Modèle d'Alger).
TTiodeslenient en cuivre repoussé, argenté ou étamé était
Tuslensile que, dans le Sahara, tout cavalier, riche ou pau-
vre, suspendait à Tarçon de sa selle au moyen d'une corde
de tirage, cordon de soie ou de poils de chameau. Faisant
partie intégrante de
son équipement, le
nomade, sans descen-
dre de cheval, pouvait
grâce à elle puiser de
Teau en traversant un
gué. D'autres fois, il
donnait la setla à un
piéton près d'un puits
ou à un berger près
d'un troupeau et
ceux-ci la remplis-
saient soit d'eau, soit de lait de chèvre. Bien équilibrée elle
pouvait aussi être passée de cavalier à cavalier sans que
le liquide fut renversé. Dans les calés maures de la cam-
pagne, la setla sert à donner à boire de l'eau aux clients
et à leur fournir celle
nécessaire pour les
ablutions. Au cours
des voyages rapides,
les indigènes versent
dansla setlade l'eau et
y jettent une poignée
de « rouina » blé mou-
lu après avoir été lavé
et séché, cuit au four
et additionné de sel.
Cette pâte permet au cavalier d'apaiser sa faim sans des-
cendre de sa monture. La provision de rouïna est enfermée
dans une outre improvisée que l'on suspend à Tarcon de
la selle. Aujourd'hui la setla classique en forme de bol et
Sella (Alger).
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DE ^AFRIQUE DU ISORD i09
en métal repoussé est d'ordinaire remplacée par un game-
lon en fer battu.
La setla en argent se fait à Taide d'un lingot que les
orfèvres martellent et
dont les bords s'élè-
vent peu à peu. On
badigeonne les pa-
rois intérieures de
blanc d'Espagne et on
y coule du plomb. A
l'aide d'un poinçon
rond, le ciseleur trace
ensuite sur l'exté-
rieur des arabesques,
décorations toujours variées. L'anse est ciselée et orne-
mentée de volutes, avec un large anneau à sa partie supé-
rieure. Alger s'est fait une spécialité de cet objet dont
le prix oscille entre 25 et 3o centimes le gramme. Le
décor de la setla est presque toujours travaillé par des
ouvriers juifs d'origine européenne.
Setla (Alger).
Seyyâgh.
N
OM arabe du bijoutier ou de Torfèvre.
Siagha.
A bijouterie, l'orfèvrerie et les bijoux d'une manière
à générale se désignent par ce vocable.
i4
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DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Sîiy pi. Siouf.
i^^ pi. ^j^
Sîf (Broche pour Européen).
SABRE. La lame comporte des ornements curvilignes en
relief. La poignée est garnie de filigrane d'argent et le
fourreau orné de bandes transversales avec ornements va-
riés en relief. Beaucoup de sabres se fabriquaient à Msila.
C'est également le nom
d'une épingle-broche en
forme de sabre (5//) ou de
deux yatagan en or ac-
couplés, avec une mon-
ture en argent sertissant
des roses ou des dia-
mants. Ces épingles, qui
se piquaient dans la coiflïire, n'existent plus actuellement
que dans la province d'Oran. En
plusieurs endroits, ce bijou porte
le nom de soiiief, pi. souiefât, dimi-
nutif de sîf. A Alger, les spécimens
connus ont été faits, depuis la con-
quête, principalement à l'usage
des roumis ou des Juives pour atta-
cher leur châle.
Sonboula.
'^
PI de diamant. Nom ordinaire
Sonboula (Tunis).
-L^ de l'épi. Cette aigrette est surtout portée par les fem-
mes riches de Tunis.
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DE L'AFniQVK DU NORD
âll
Souâr.
CE bracelet barbare se fabrique avec un plané d'argent
assez épais sur lequel se hérissent de hautes tiges
droites et quadrangulaires.
Sans ces pointes il s'ap-
pellerait Dak. Au besoin,
il peut servir d'instrument
de défense. Il est porté
surtout dans le Sud, à Bis-
kra et à Touggourt.
A Djerba c'est le nom
d'un grand bracelet d'ar-
gent en fer à cheval, très
gros au milieu et aplati aux deux extrémités. Il est, en
outre, ouvert et pourvu de deux appliques en carrés con-
tenant un morceau de corail. — Dans la Tunisie, il désigne
un bracelet très large, formé d'une plaque gravée et sans
charnière.
Souar de Biskra.
Souâr deg qâleb.
NOM à Oran d'un bracelet au bandeau très épais. Il est
coulé dans un moule et orné en saillie de i4 grains
soudés.
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122
DICTIONAAint DES BIJOUX
Taasir es-saboun.
SURNOM donné à un bracelet qui se porte à Tlemcen.
11 signifie « mousse de savon ».
Tâba, pi. touâba.
^ pi. ^>
CACHET en argent qui est un véritable bijou. Ce mot,
usité pour les cachets servant
de signature, s'emploie aussi pour
désigner les coins et poinçons pour
les monnaies et les bijoux.
Dans la campagne marocaine, c'est
un ornement de cou en or, garni
d'émeraudes et de brillants. Il a la
forme ovoïde du cachet {tâbà). Di-
vers ornements sont dessinés à sa
surface et, de place en place, des Tâba ou Tazra du Maroc,
pierres précieuses y sont incrustées.
Dans sa partie supérieure, à l'endroit où il se suspend au
cou, sont soudées des boules ovoïdes, en or mat, suppor-
tant, à leurs extrémités, dans le sens de la longueur, deux
motifs carrés.
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DE L'AFRIQUE DU NOBD
213
B
Teba ou Tebba.
ATON creux en argent, avec deux anneaux renflés au
milieu et deux pommes aux extrémités. Il peut servir
à suivre le texte du Pentateuque à la synagogue.
Taboïm ou Tepohîm,
u Tepoïm, Toujours au nombre de deux. Edicule en
forme de pyramide pentagonale ou hexagonale en
Taboïm.
argent repoussé et ajouré, portant à sa base des godrons
et des caractères hébraïques. Sur les côtés, se détachent
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DICTIONNAIRE DES BIJOUX
des pilastres surmontées d'un plein cintre. Les deux
taboïni se fixent sur deux bâtons où s'enroule la loi de
Moïse. Ils se placent à Tintérieur du tâdj qui se pose sur
le menbar. La forme des taboïm varie beaucoup. Dans
quelques-uns le corps principal est en trois parties
hexagonales surmontées d'un dôme couronné par une
grenade. L'étage inférieur est muni, à chaque pan, de
chaînons reliés par des S et terminés par des clochettes.
Tabouqalt.
CRUCHE imitant l'amphore kabyle. Elle est, comme la
qoUa, un objet de fabrication récente, et, à vrai dire,
un bibelot créé sur le modèle d'un ustensile kabyle par
les orfèvres algériens pour la vente aux étrangers. La panse
a des ornements rocaille. Des anses sont soudées au
corps. Son nom est la forme ber-
bère de houqâla « bocal ».
Tabzîmt.
CE mot kabyle, diminutif de ab-
zùriy désigne une broche ronde
ayant, au centre de sa circonfé- Tabzîmt.
rence, une ouverture pour un ar-
dillon, avec tête de corail, qu'on fixe dans le haïk. Cette
broche est émaillée, couverle de cabochons de corail et
d'incrustations de perles d'argent (Jriden). Souvent même
l'envers de ce bijou, c'est-à-dire la partie tournée vers le
haïk, est également revêtue d'émail, soit en partie soit
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DE L'AFRIQUE DV NORD 21S
en totalité. Des pendeloques en corail, amandes ou baril-
lets d'argent, se détachent du tabzîmt. Depuis 1890, sur
rinitiave de Ali ou Mohammed Arab, ancien président
du Béni Yenni, il est de mode d'agrémenter le dessus
des cabochons de corail d'une étoile d'argent. Ce relief se
retrouve parfois, aussi, sur les gouttes de celluloïd qui,
dans les bijoux à bas prix, remplacent le corail. Le tabzîmt,
dont le poids varie entre 260 et 4oo grammes, est offert
par le futur époux à sa fiancée, au moment du mariage. La
femme kabyle exhibe, comme une ferronnière, le tabzîmt
sur le front, quand elle a donné un défenseur au village.
Autant de boutons sur la plaque que de garçons. Si elle est
accouchée d'une fille, elle ne peut porter le bijou que sur
la poitrine. La légende prétend qu'autrefois le tabzîmt se
posait sur le front de la femme, lors de la rentrée de son
mari, victorieux dans une expédition. Chez les Berii
Yenni, les petites filles des bijoutiers, pieds nus et
jambes nues, vêtues de guenilles, d'un corsage et d'une
fouta rouge, l'exhibent avec orgueil sur la poitrine. On
prétend que les parents leur confient ce bijou pour lui
donner une patine et décider les étrangers à Tacheter comme
bijou ancien. Le tabzîmt avec pendants se nomme tabzîmt
issactn ticherourin; orné d'olives é maillées et garni de corail
il prend le nom de
tabzîmt issaan thikefî-
sin.
Tabzîmt h'tehzamt.
.CVt
POUR l'exportation,
les Kabyles fa-
briquent un bijou qu'ils appellent tabzîmt ntehzamt « une
boucle de ceinture » de forme ovale, couverte d'émaux
Tabzîmt n'tehzamt.
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216
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
bleus et verls et de larmes en corail, qui peut servir de
broche ou d'agrafe de ceinture aux européennes.
Tâdj,
e
PETIT bandeau d'un seul morceau, rarement fabriqué en
Algérie, importé plutôt d'Espagne. Ce diadème estde
tous les temps ; on le retrouve même dans les bijoux étrus-
ques. C'est le fronteau du xiv® siècle avec ses découpures
en forme de trèfle. Dans le tddj, le bandeau est en argent ;
au bas un cercle d'or, au-dessus une crénelure de roses.
Ce bijou rend le front étincelant. Le mot arabe signifie
« couronne ».
Au Maroc ce bandeau de tète est en or. Il vaut de loà i5ooo
francs. Use compose d'une suite de plaques détachées réu-
nies par des charnières. Chacune est un pentagone qui
^xxjimm
Tadj (Maroc)
s'achève en angle à sa partie supérieure. Au sommet,
chaque morceau est surmonté d'une flamme ou d'une
sorte de huppe en or mat. Cette plaque porte au centre
un médaillon. Aux angles du haut et à ceux du bas sont
disposés des motifs variés en or mat. La base est décorée
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DE L'AFRIQUE DU NORD 217
d'une sorte de trèfle à quatre feuilles el, à Textrémité de
la charnière, d'une sorte de hache. Ce bijou est quelque-
fois incrusté de cinquante pierres précieuses.
A Fez ce mot tâdj désigne plus spécialement une parure
de nouvelle mariée afi^ectant la forme d'une couronne en
or avec perles et pierres précieuses.
A Tunis le tâdj est une couronne surmontée de pierres
fines du même genre que Vaçaba.
Tafelâ.
VASE à couvercle en argent pour le savon parfumé ser-
vant aux ablutions après le bain (Tunis).
Tahlil pi. tahalîl.
AU Maroc c'est une longue boîte en argent ou en argent
doré, avec pierres précieuses, dans laquelle les
femmes et les enfants mettent les amulettes (fiarz). Elle
s'attache à la ceinture. Au tahlil les femmes ajoutent
souvent un petit poignard en argent. A Tanger la boîte
est quadrangulaire recouverte d'ornements et son cou-
vercle légèrement bombé. — A Tunis ce nom est donné
à la chaîne de suspension.
A Djerba tahlil se dit d'une épingle en plané d'argent,
ornée de mains et de palmes ayant la forme du dernier
croissant de la lune et pourvue d'une longue épingle pour
accrocher l'étoffe au haïk.
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218
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Takfina, pi. Takfinât.
ORNEMENT de coiffure. Se porte à Biskra et dans le
Mzab. Plaque découpée
en triangle curviligne ou en
demi-disque, en plané d'or,
couvert de gravures. Il se ter-
mine par des chaînettes au
bout desquelles des mains ou
des pièces rondes sont atta-
chées. Leur bruit réjouit les
Arabes. Ce sont quelquefois
de simples verroteries de cou-
leur, bleues, verles ou rouges.
Cette parure est attachée à la
coiffure à Taide d'une tresse
par un crochet d'argent moulé d'une seule pièce et ajouré.
Le vrai nom de ce bijou est le mot berbère tisegnest.
Takfina (Mzab).
Taklilâ.
BOUCLES d'oreille ayant la silhouette de deux grands
anneaux garnis de corail et de hassek. De même que la
khorsa de Constantine, elles se rencontrent surtout
dans le Sud et se vendent beaucoup à Msila et à Bou
Saada. Au sommet de chaque anneau qui s'introduit dans
Toreille est attachée une chaînette légère d'or ou d'ar-
gent. Toutes les deux viennent s'accrocher Tune dans
l'autre, juste au sommet de la tête ; là une troisième
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DE L'AFRIQUE DU NORD 219
chaîne terminée par un crochet (mengâc/i) va se fixer sur
le mouchoir derrière la nuque et maintient Tordonnance
de la coiffure. Les chaînettes permettent de relever les
boucles pour ne pas
surcharger les oreilles.
Quelquefois, à la parlie
inférieure de chaque
anneau, sont rattachées
des écheveaux de perles
baroques ou de boules
de nacre et deux ou trois
pendants terminés par
des croissants ou des
glands de soie. Cet or-
nement rehausse sou-
vent les arrangements
des coiffures presque
toujours compliquées.
Valeur de 3 à 4oo francs.
A Tripoli la taklila
est une boucle d'oreille
avec des pierres et de
nombreuses grappes de
sequins et de chaînettes. On la porte en la fixant de
chaque côté de la tète au moyen de crochets attachés à
des espèces de hzaïm triangulaires. Chaque taklila se
compose de deux chengâl retenant chacun deux oiinaïs
passés dans le lobe inférieur de Toreille.
Taklila (Tripoli).
Tàmid.
LAMPE d'argent pendue dans la synagogue. Elle a la
forme d'un bassin et rappelle la lampe des églises
catholiques. Il n'y en a que trois à la synagogue d'Alger.
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220 DICTIONSAIBE DES BIJOUX
La première peut avoir cent ans ; sa panse est ouvragée
en ronde bosse avec des fleurs repoussées. La seconde,
en deux pièces réunies par des rinceaux, comprend un
couvercle et récipient pour la lampe. La troisième a,
de plus que la précédente, un fumivore, large bandeau
relié par des chaînes à la lampe. Comme décor, des
fleurs, des bandes diagonales, des marguerites. Elle
passe pour avoir i5o ans. Elle a dû être faite à Alger.
Tamokhalt (fusil) et Tamokalt tameziant (pistolet).
^
LES Kabyles que la fabrication des armes occupait
beaucoup autrefois ont dû renoncer à cette industrie
qui leur est interdite aujourd'hui. C'est un art presque
perdu. Jadis ils savaient, avec art, revêtir les bois d'incru-
stations de corail et de plaques d'argent travaillées au
repoussé et marteler, pour les canons, des rubans de fer
appliqués sur une tige de métal. Les platines étaient gra-
vées sur argent, jamais sur or. Chez ce peuple guerrier ce
métier était fort considéré. Les armuriers jouissaient d'une
véritable vénération.
Taouenza.
B
Taouenza (Djerba).
ROCHE de Djerba ronde pleine, quelquefois ajourée,
pièce ornementale, servant à fixer la coiffure.
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DE L'AFRIQVE DU NOBD 221
Taounist, pi. Tiouînàs.
cl'^Jw pi. lA^^
BOUCLES d'oreilles kabyles qui passent dans la partie
inférieure de l'oreille. Leur forme est celle d'un
demi-cercle d'argent avec un côneémaillé, auquel s'accro-
chent des anneaux supportant une barrette d'où pendent
des boules de corail enfilées dans une ficelle. Les deux
extrémités de l'arc sont réunies par un fil de soie jaune
qui empêche le bijou de quitter l'oreille.
Tàsa.
C'est une setla sans anse, mais avec un fond un peu
plus bombé. Même décor : des fleurs dans des arcs
mauresques ou dans des croissants. Cette coupe est
également martelée dans un lingot carré. On la paie
de ofr. i8 à o fr. 20 le gramme, la ciselure en sus. La
Tâsa sert à préparer le henné avec de l'eau ; on l'emploie
au bain pour les ablutions. Le hammamdji puise avec
elle de Teau tiède contenue dans la cuve pour arroser le
baigneur. On rencontre aussi de grandes tàsa, avec cou-
vercle, semblables à nos soupières françaises ; on y met de
l'eau de fleurs d'oranger. Ces tâsa circulent de mains en
mains dans les circoncisions, mariages et cérémonies im-
portantes. Chacun y trempe les lèvres. Elles étaient nom-
breuses à la Casbah ; il en est même venu un certain
nombre au Musée de la marine. Le mot tâsa est arabe ;
sa forme primitive était Test qui a le sens de « bassin ».
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222
niCTIONNAÏBE DES BIJOUX
N
Tâset el-Kâbous.
OM donnéàrincrustalion d'argent sur la crosse d'une
arme.
Ta'sabt, pi. Tia'sabin.
pi. fj^lt^i^
CE diadème kabyle plus grand que le zérir couvre le front.
Le ta'sabl, ou ta' ssabt {orme berbère d'açaba, est com-
posé d'une plaque centrale, émaillée à Tenvers et à Tavers,
garnie de cabochons de corail et divisée en deux parties :
l'une, rectangulaire, surmontée d'un fronton ; l'autre est
un véritable losange. A la plaque centrale viennent
Ta'sabt des Bcni-Ycnni.
s'attacher, des deux côtés, trois rangs de clous ronds en
argent (iriden) sur lesquels sont fixées deux autres pla-
ques presque carrées et émaillées à la façon kabyle. Ce
diadème se termine, en largeur, par deux plaques en trian*
gle isocèle, pavées de corail. On y soude les annelets
qui servent à l'attacher derrière et sur la tête. Des
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DE L'AFniQUE DU NORD 223
agrafes, fixées par des anneaux aux trois plaques du
sommet, permettent aussi de retenir le bijou à Vamendil
(foulard de soie ou de coton qui couvre toute la tête). Le
ta!sabt est enrichi de pendants en argent incrustés de
corail qui tombent jusqu'aux sourcils et à la racine du
nez. Le nombre de ces iichrourîn varie de lo à 12 suivant
la grandeur du diadème qui a souvent 26 centimètres de
longueur et douze de hauteur. Les femmes portent surtout
ce bijou à l'époque du mariage. C'est à ce moment que
les parents l'offrent à la fiancée, après avoir encaissé, au
préalable, le montant de la dot.
N
Tazlegt, pL Tazleguine.
Oiljt pi. J^ijt
OM générique employé par les Kabyles pour désigner
tous les colliers. Certains sont faits avec du corail
et des rondelles de bois ; d'autres avec des amulettes, des
pièces de monnaie, des os, de forme circulaire.
Tazlegt n'tibladin.
(COLLIER kabyle à trois rangs de chaînes décorées de
>4 corail, de graines d'argeat, de cassolettes carrées qui
s'ouvrent ou non et sont munies de pendants (jichrourîn). A
Bougie les chaînes sont remplacées par des tubes d'argent
{adja' bouby pi. idjabonben). On met quelquefois des parfums
dans les cassolettes (musc, essence de rose).
Tazlegt n'sekhab.
Sous ce nom les femmes kabyles désignent des colliers
de clous de girofle broyés au morlier et mélangés
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224
DÏCTJOMVAÏIiE DES BIJOUX
avec des graines connues sous le nom de El-Kemha. Le
tout est pétri avec les doigts et reçoit une forme trian-
gulaire. Ces morceaux réunis ensuite par la salive sont
au nombre de cinq ou six ensemble pour former Tun des
grains du collier odorant. Seules les femmes mariées peu-
vent porter le tazlegt n' sekhâb qui dégage une forte
odeur. Sous le nom de mekhanqa, M. Delphin désigne
Tazlegt n'sckhab.
chez les Arabes un collier de clous de girofle, n'ayant subi
aucune préparation, percés et assemblés par un fil. D'après
Venture de Paradis, à l'époque où il était à Alger, il arri-
vait des quantités considérables de clous de girofle et il
s'en faisait un usage extraordinaire. Les indigènes de Bis-
kra et ceux du Mzab emploient également les clous de
girofle en chapelets.
Tazra.
B
ijou de poitrine en or, spécial aux jeunes femmes de
Fez et garni de pierres précieuses de couleur. Ces
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DE L'AFRIQUE DU i^ORD
ii:y
bijoux de vastes dimensions ont le profil d'un oval effilé
aux deux bouts. Ils
portent de petits mo-
tifs d'ornementation
à peu près circulai-
res, tantôt quatre,
tantôt huit fleurons,
entourant un motif
central plus grand.
Les uns et les autres sont incrustés de pierres précieuses.
A la partie supérieure une rangée de boules pleines et
ovoïdes.
Tazra.
M
tan.
Tchilek.
OT turc qui désigne un bouton semblable à une fraise
dans lequel se fixe Taigrette de la coiff'ure du sul-
Tchenchan.
ANNEAU d'oreille en or, garni de rubis et de diamants;
bijou spécial aux femmes de Tanger et de Tétouan.
Le long de la tige de cette boucle découpée en losange,
sont accrochées deux pendeloques.
Tchoutchâna.
iU
'J^
CROCHET d'oreille ancien et très compliqué. Un gros
fil rond, uni, courbé en demi-cercle, dont l'extrémité
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226 DICTIONNAIBE DES BIJOUX
supérieure, aplatie, percée à jour est assez grossièrement
découpée en losange. Au bout d'une petite chaîne, d'envi-
ron dix cenlimètres de long, un crochet fondu, ajouré,
ciselé. A Tautre bout, une plaque fondue en forme de
tulipe, ciselée à jour, sertie de pierres précieuses. Trois
tiges recourbées, en fil mince et rond, retiennent six
grosses perles en filigrane que terminent deux branches
soudées aux deux bouts. En garniture, i8 autres perles
baroques. De chaque côté de ces perles, un autre fil
formant compas ouvert, avec trois anneaux d'emmaille-
ment pour retenir les tètes des tiges courbées.
Au centre de la grande boucle en demi-cercle, un cône
allongé entre deux boules en filigrane et d'égale dimen-
sion. Enfin, pour enrichir cet ouvrage de joaillerie deux
glands suspendus à un anneau soudé à l'endroit de la
jonction du corps principal. Au bas de ces glands pendent
cinq chaînettes terminées par de très petites perles baro-
ques. Ce bijou s'attache au mouchoir de tète, au-dessus de
chaque oreille. Parure de Constanline.
Tebek.
STYLET d'argent. Tige carrée portant à l'un des bouts
une main fermée, sauf l'index et, à l'autre une boucle
pour passer le stylet dans le doigt. Cet instrument sert,
chez les Juifs, à suivre l'écriture en lisant les manuscrits.
Tebeq.
ù>
40RBEILLE en argent tressé (Tunis).
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A
DE L'AFRIQUE DU NOIiD 227
Tedjbir el-Kabous.
NNEAU en argent pour pistolet. Tedjbir signifie ici
«armature ».
Tefatef,
^LURiEL de ieftafy onomatopée pour désigner une bre-
loque.
Tefer,
IROUPIÈRE du cheval. Elle est très souvent ornée de
< pièces d'orfèvrerie.
Tegoudmatine.
PENDANT d'oreille percé. Un large crochet avec un
bouton à la partie supérieure ; une longue poire à la
Tegoudmatine (Kabyle).
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228 DÏCTIOyyAlBE DES BIJOUX
parlie inférieure. Dans le bouton s'incruste un morceau
de corail qui parfois est surmonté d'une étoile. La pende-
loque s'attache au bouton par deux anneaux enchevêtrés
et ressemble à une aiguillette d'officier d'état-major. Sa
forme est celle d'une olive allongée, émaillée et se termi-
nant, à sa pointe, par un morceau de corail, tantôt rond,
tantôt taillé en diamant. C'est un bijou kabyle.
Tekhatemt, pi. Tikhoutàm.
^l\^ pi. Al^
A bague kabyle est toujours en argent sans ornement
L
de pierres précieuses. Le chaton est le plus souvent
une sorte de clou mauresque émaillé, quelquefois rem-
placé par du corail, des monnaies, ou des boutons d'argent
Tekhatem.
(iriden). Les bagues des Béni Yenni sont pleines, jamais
ajourées. Voir khâtem dont tekhatemt est la forme berbère.
Teklila.
EN Tunisie le mot teklila s'applique à une série de 6
boucles d'oreille semblables, en or ou en argent, que
les femmes citadines, de Sousse surtout, accrochent à leurs
oreilles à raison de 3 boucles à chaque oreille. Chacune
porte le nom à'ounisa. Ailleurs ce bijou s'appelle takfina,
hazla et encore noiiâch. Il est analogue alors à l'aldqa (Voir
taklila dont teklila n'est qu'une variante de transcription).
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DE L'AFBIQVE DU NOBD 229
Tekmâk*
llUf
N
OM du maillet à Tunis. Devrait se promener dekmâk ;
c'est un mot turc.
Temàîm.
BIJOUX de coiffure. Anneaux d'argent, unis à l'intérieur,
aux bords godronnés à l'extérieur. Les femmes de
Djerba les mettent dans leurs cheveux et les entourent
de corail pour les enjoliver. Cette parure est d'un effet
très gracieux.
Temrâsîn-ou-Tselegts,
PENDANT de cou porté au Riff et chez les Nomades. Collier
à trois rangs de verroteries, divisés de distance en dis-
tance par trois plaques métalliques rectangulaires suppor-
tant des pièces de monnaies d'argent soudées. Des rubans
pendent aux deux extrémités pour accrocher le collier.
Tenqia.
•• • .•
CURE-DENTS et cure-orcilles. Tige d'or ou d'argent gra-
vée dont une extrémité pointue sert à curer les dents
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J30 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
et Taulre en forme de cuiller sert aux oreilles. Sa valeur
en argent est de 2 à 3 francs le gramme ; en or de 7 à 10
francs. Quelquefois on y voit gravé le nom de celui qui la
possède. Tenqia signifie «nettoyer».
Terek^ pi. Atrek.
û} pi. Jiji
NOM générique du meqfoul uni formé d'un fil courbé en
demi-cercle. On y ajoute une épithète suivant la nature
de son orne'mentation : terek (ou mieux tsereU) mecherref,
orné de dents de scie, etc. Dans le Sahara ce terme sert
à désigner les boucles d'oreille et parfois les bijoux d'une
manière générale. — A Aïn-Beïda, le terek a 4 ou 5
perles à chaque boucle. — he rnoX. metrak employé dans le
Sahara avec le sens de collier de femme semble provenir
de la même racine (Voir LethrâU),
Tersâk.
iJLjr
TERME employé par les orfèvres algériens pour un moule
en cuivre formé de deux parties dont chacune ressem-
ble un peu à un étrier. On place à Finlérieur du charbon
de bois, pilé et mêlé d'huile pour obtenir une pâte destinée
à recevoir les empreintes. On réunit ensuite les deux
parties et on coule par un orifice ménagé à l'avance.
Tersî.
OM de la damasquinure. Fil plat d'or ou d'argent.
N
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DE L'AFBIQVE DU NOBD
m
Tesbih,
CHAPELET. Le nom correct est Sebha, Tesbîh étant la
récitation du chapelet. Pour les hommes le chapelet
est à grains noirs sans matière
précieuse ; pour les femmes
ce sont souvent des perles
fines baroques terminées par
une tige d'or à l'extrémité de
laquelle pendent cinq bouts
de jaseron, ornés chacun. Il
est des chapelets en ambre
noir terminés par un pendant
de perles baroques; ils sont
très prisés des femmes indi-
gènes à cause de l'odeur qu'ils
dégagent. Ils se portent alors
autour du cou et pendent sur
la poitrine. On les appelle tes-
bîh anbar « chapelet d'ambre » .
D'autres contiennent iio
grains tous en or, avec au
centre, un autre petit chapelet incrusté de pierres pré-
cieuses enserrant une étoile. — ADjerbale mot tesbîh àè-
signe aussi un bracelet de graines parfumées.
Tesbih.
Tezdjidj.
L-JMAiL. Ce nom vient de « zedjadj » « verre )>,
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232
DJCTIONNAIBE DES BIJOUX
Tidjeghoult el-melah, pi. Tidjeghlin.
CUILLER à sel ne provenant d'aucune tradition kabyle et
faite pour la vente aux touristes. Elle se compose:
d'un plané repoussé formant une spatule déforme semi-
sphérique soudée à une tige quadrangulairc et d'une tête
assez compliquée avec un bouton de co-
rail serti au centre et des cloisonnés rem-
plis d'émaux de différentes couleurs.
Tigâr.
PENDANT de composition très variée.
A Moqnine c'est un pendant se
fixant aux cheveux. Il
est formé de deux
planés émaillés avec
des pierres en cabo-
chons s'accrochant en
nacelle par des chaî-
nettes. De chaque côté de la plaque
inférieure part une chaînette formant
gland et de la partie médiane des pen-
dentifs variés. Ce modèle ressemble
beaucoup à la châtelaine Louis XVI.
En Tunisie ce mot tigâr est le nom
générique de tous les bijoux qui pen-
dent ; mais, d'ordinaire il s'applique à
une broche avec pendants en diamants.
On fait également des tigâr en or et en argent avec pen-
Tigâr (Moqnine).
Tigar (Tunisie).
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DE L'AFRIQUE DU NORD 233
dants du même métal ou avec pendants d'agates ou autres
pierres. Le nom est un mot berbère
signifiant « front ».
Tikhrâzîn.
B
oucLES d'oreille d'un type spécial
au Riff. Ce sont de grands an-
Tikhrâzîn (Rif).
neaux en argent, creux, rarement unis
et couverts d'ornements. Plusieurs pendeloques y sont
accrochées.
Tikhrâzin (RiQ.
Tissemsemty pi. Tissemsemim.
c
OLLiEii kabyle de cinq à douze plaques carrées, rondes
ou ovales, reliées entre elles par des chaînes formées
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234 DICTIONNAIRE DES BIJOUX
de maillons. Le collier s'attache derrière le cou à Taide
d'un crochet. Quant à l'ornementation des plaques, c'est
celle qu'on retrouve habituellement sur tous les bijoux
kabyles.
Touaba.
(^>
PIÈCES rondes en argent ou en or avec pierres pré-
cieuses que les femmes mettent sur le milieu du front
au Maroc.
Toubâk.
SiMiLOR. Alliage de cuivre et de zinc. Nom scientifique :
chrysocale.
Touenza.
FRONTISPICE en berbère. Plaque ronde ou étoilée cou-
verte d'ornements et semblable au médoûar d'Algérie.
Elle sert à fixer la coiffure et se porte comme le tabzimt
des femmes Kabyles. Ce bijou est de l'île de Djerba
(Cf. Taouenza).
Tounsi.
^^
MORCEAUX de corail longs qui entrent dans la composi-
tion des colliers des femmes arabes. Littéralement:
tunisien.
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p
DE L'AFBIQVE DV NOBD 235
Toutla.
ENDANT d'oreille en or et en pierres précieuses du
Maroc. C'est un cercle d'or uni qui, à l'endroit de la
fermeture, présente une sorte
de cadenas. Des pierres pré-
cieuses sont enclavées dans le
métal aux endroits où le bijou
se suspend à l'oreille.
Tsebha.
Toutia.
LE chapelet destiné à la prière est toujours en bois de
noyer ou d'olivier. Adopté par les Kabyles, il n'est ja-
mais fabriqué par eux et vient d'autres pays musulmans.
Les marabouts d'origine arabe ont un chapelet d'une
forme spéciale. Chaque confrérie musulmane choisit un
chapelet dont le nombre de grains varie comme couleur et
comme forme, indiquant ainsi la règle à laquelle on doit
se conformer en le récitant, suivant la congrégation à
laquelle on appartient.
Tsekkàk.
TIGE creuse en argent semblable à une brochette fran-
çaise et servant de passe-lacet pour la cordelière du
pantalon arabe. On l'appelle encore 'oud ets tsekka « bois
de la cordelière ». Par extension on se sert du même mot
pour désigner une plaque de ceinture.
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236 DICTIONSAIRE DES BIJOUX
Tseraïa.
ORNEMENT de collicr. Disque d'or portant le sceau de
Salomon : un polygone étoile à six pointes formé
par deux triangles renversés et réunis. Parait souvent
dans les grands colliers d'ambre à deux rangées. Son
nom qui signifie nombreux est celui que portent les
Pléiades et qui dans la suite a é\é donné aux lustres,
c'est-à-dire « assemblage de lumières ».
Tsoqqala, pi. Tsoqqalât.
^\j£ pi. OVljib
CROCHET d'oreille de Tlemcen avec extrémités bouclées.
Son nom, qui signifie aussi « rondelle de fuseau », en
rappelle sans doute la forme.
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J)E VAFniQUE DU NOnP 237
Yabnouza.
BRACELET de Tunis, dont le bandeau est en corne de
buffle orné d'étoiles et de diamants. Le mot yabnouza
paraît être le mot « ébène » {ebnous en arabe).
Yasmina.
LE mot signifie « jasmin » et s'applique à une variété
de ouarda ayant la l'orme d'un jasmin. Ce bijou en or
ou en argent est enrichi de pierres précieuses.
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238
DICTIONNAIRE DES BIJOUX
Zamous.
Sous cette prononciation défectueuse du mot Djamous
on désignait jadis à Constantine un bracelet brisé en
deux points où des charnières sont établies : Tune d'elles
est à goupille mobile; l'autre à goupille fixe. Ces deux
demi-cercles sont à coulisseaux ; une bordure en fil torse
est soudée sur les côtés des bords unis de la partie supé-
rieure. Quatre têtes de clous en appliques s'y trouvent
rivées. Deux autres appliques beaucoup plus grandes sont
soudées au milieu du demi-cercle de manière à laisser libre
le passage d'un bout de baleine de la largeur d'un demi-
centimètre, lequel se place dans la partie intérieure (Voir
meqiasa djamous).
Zarf.
^>
PRONONCIATION turquc du mot dzarf qui, en arabe, signifie
« vase ». C'est une petite coupe à pied, destinée à
servir de support aux tasses à
café qui sont en porcelaine sans
anse (^fendjâl ou fendjân) ; le
zarf ressemble absolument à
un coquetier. Il a aussi pour but
d'isoler la tasse, afin d'éviter à
celui qui la tient, de se brûler les
doigts. Tantôt il est filigrane,
tantôt il est fait d'un simple
plané orné de quelques rayures.
Rarement il est incrusté de
pierres précieuses. Il est accompagné, sur un plateau,
Zarf (Alger).
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DE L'AFRIQUE DU NORD
239
d'une cafetière en argent au long bec recourbé et de com-
potiers en cristal doré contenant des confitures parfumées
à Tambre. Cet objet d'origine turque vient en grande
quantité de Gonstantinople à Alger.
Zébra.
ENCLUME.
Zelzela.
PRONONCIATION tunisienne de djeldjela « grelot ». Pièce
d'ornementation avec cercle
concentrique et perle en nacelle.
Le vrai nom est Helal, croissant. /^j^^^^^f^^h^
Zemerred.
MERAUDE en arabe.
É
Zelzela .
Zeradia.
.«
^ETiTEs tenailles dont se servent les orfèvres pour fabri-
quer les chaînes.
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2i0 DICTIO.WAinE DES niJOUX
Zerir, ph Zeraîr.
SORTE de diadème kabyle qui diffère du ta* sabt. Plaque
centrale pentagonale, carré et losange superposé,
émaillée, enrichie de cabochons de corail, les uns ronds,
Zerir.
les autres en forme d'olives. Prennent leur point de dé-
part, à la pièce du milieu, trois rangs de chaînes à mail-
lons ronds avec des clous en relief demi-sphérique. Chez
les Béni Yenni les zerîr ne se portent plus du tout. Au
Maroc, le zerir est un ruban auquel sont suspendues des
perles qui tombent sur les oreilles.
Zeroura.
Au Maroc, bijou de tempe en or, garni de diamants. Les
femmes d'un certain âge le portent avec des plumes
d'autruche pour cacher leurs cheveux blancs. 11 est d'un
galbe très compliqué. L'ornement ajouré de la partie supé-
rieure représente assez bien un scarabée aux antennes re-
courbées. Au-dessous c'est un trapèze dont la face supé-
rieure se bombe pour s'évider au centre et laisser à un
triangle, intérieurement garni d'une végétation arbores-
cente, la place de se souder. De chaque côté du trapèze
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DE L'AFRIQUE DU NORD
241
retombent largement évasées deux fleurs qui ont la forme
de tulipes renversées, et des insectes volants, probable-
ment des abeilles, qui se pendent à ces fleurs comme pour
Zeroura (pour enfant).
les butiner. Ce nom de zeroura est encore employé ail-
leurs qu'au Maroc pour désigner un bijou de front plus
simple pour les petits enfants afin d'éloigner le mauvais
œil. Sauf les tulipes et les abeilles il ne diff'ère pas du
précédent.
Zerrouf.
TOUTES les pendeloques en diamants ou pierres pré-
cieuses comme dans Taçaba. Par corruption « zalouf».
Zerrouf, pi. Zeraref.
A Tunis le zerrouf est un collier à trois rangs de perles
(Voir Medibah).
i6
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242
niCTIOXNAIRE DES BIJOUX
Zin el-Khedd.
:aIi
UJ
GRANDES boucles d'oreilles de Biskra composées avec
une grappe de perles baroques et trois massifs de
roses avec pendeloques qui retombent sur les joues. De
là le nom de « parure de la joue » donné à ce bijou qui est
probablement d'origine tunisienne. Le nom tunisien Khe
dadi a la même étymologie que Khedd.
Zouïna.
BIJOU de Djerba ressemblant à une bretelle, à plusieurs
rangées de perles séparées successivement par une
plaque émaiilée ayant l'aspect d'une scie double et au
milieu de laquelle, en saillie, un corail ou une pierre. A
Textrémité inférieure de cette chaîne pendent des sequins
Zouïna (Djerba).
comme breloques. L'extrémité supérieure a la forme d'un
arc mauresque. Sur sa surface s'appliquent quatre pierres
en quinconce. Le crochet de suspension est fixé à la tête
de Tare. Le mot zouïna est un diminutif du mot ziii « pa-
rure ». Se porte par paire, de chaque côté du front.
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Ih H A H r K £ & . — I M IMi I >I ii K ] 1^ D H H A ^ D , H L' F. t' U L li lï R T ■
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