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DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES
TOME XXXV I.
ORA-OSG.
Le nombre d'exemplaires prescrit par la loi a été dé^
posé» Tous Us exemplaires sont ret^étus de la signature
de P éditeur.
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES,
DANS LEQUEL
ON TRAITE METHODIQUEMENT UES DIFPéRENS ÊTRES DE LA NATURI>
CONSlDéR^S SOIT EN EUX-MÊMES 9 d'aPRÈs l'ÉTAT ACTUEL DE
NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l'cTILITE QU*EN
PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE , l'aGRICULTURE , LE COMMERCE
ET LES ARTS»
SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES
NATURALISTES.
Ouvrage destiné aax médecins, aux agriculteurs, aux commerçanSs
aux artistes y aux manufacturiers, et à tous peux qui ont intérêt
à connoltre les productions de Ifinature, leurs caractères générique!
et spécifiques, leurlieftna^l, leurs propriétés et leurs usages.
PAR
plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales
Écoles de Paris.
TOME TRENTE SIXIÈME.
F. G. LEVRitJLT, Editeur, à STRASBOURG,
et rue de la Harpe, n.° 81, à PARIS.
Le NoiuiANT, rue de Seine, N.*^ 8, à PARIS»
1825-
fiite det AuUurt par ordre de Matikru.
Physique générale,
M. LACROIX , membre de rAcadémie det
Sciences et profeeteur au Collée de
France/ (L.)
Chimie,
M. CHEVREUL, professear au Collëge royal
de Ckarlemagne. (Ce.)
Minéralogie et Géologie,
M. BRONGNIART, membre de l'Académie
dei Sciences, profeaseur à la Facalté des
.'Sciences. (B.)
M. BROCHANT DE VILLIERS, membre
de l'Académie des Sciences. ( B. db V. )
M. DE FRANCE, membre de plosieurs
Sociétës savantes. (D. F.)
Botaniiiue,
M. DESFONTAINES, membre de TAcadémie
dea Sciences. (Dksp.)
M. DE JOSSIEU, membre de TAcadëmie des
Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.)
M. Ml REEL , membre de T Académie des
Sciences , professeur à la Faculté des
Sciences. (B. M.)
M. HENRI CASSINI , membre de la Société
pbilooutique de Paris. (U. Cass.)
M. 1<EMAN , membre de la Société pbiloma-
dque de Paris. (Lbh.)
M. LOISELEUR DESLONGGHAMF^,
Docteur en médecine , membre de plusieurs
Sociétés savantes. (L. D.)
M. MASSEY. (Mass.)
M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés
•pvanies et littéraires , coatinnatenr dt
rEncycl<tpédie botanique. (Poia.)
M. DE TUSSACf membre de plusieurs
Sociétés savantes, anteur de la Flore des
AntUlcs. (Ds T.)
Zoologie générale, Anatomie ei
Physiologie.
M. G. CUVIER, membre el secréuire per-
pétuel de r Académie de» Sciences, prof, au
Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV. ou C.)
M. FLOURENS. (F.)
Mammifères.
M. GEOFFROY SAINT-UILAIRE , membre
de rAcndénûe des Scie^cet, prof, au Jardin
du Roi. (G.)
Oiseauxp
M. DUMONT DS s.n croix , membre de
plusieurs Sociétés savantes. (Ca. D.)
Reptiles et Poissons.
M. DE LAGÉPÈDE, membre de TAcadémie
des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L. L.)
M. DUMERIL, membre de l'Académie des
Sciences, prof, à l'^Éoplade médecine. (C. D .)
M. CU>QU£T, Docteur ea médecine. (H. C.)
Insectes,
M. DIMERIL, membre de l'Académie des
Sciences , professeur à l'École de médecine.
(C. D.)
Crustacés.
M. W. E. LEACH, membre de la Société roy.
de Londres, Correspond, du Muséum d'bis-
toire naturelle de France. ( W. E. L. }
M. A. G. DESMAREST , membre titulaire de
l'Académie royale de médecine , professeur
à l'école royale vétérinaire d'Alfort, etc.
Mollusques , Vers et Zoophytes.
M. DEBLAINVILLE, professeur à la Faculté
de* Sciences. ( Db ^.)
M. TURPIN, naturaliste, est cbargé d*
l'exécution des dessins. et de la direction d^
la gravure.
MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les ob)etr nouveaux
quHls ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particuliè-
rement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la fième promeme.
,M. PRÉVÔT a donné l'arUde OUan , et M. VALENCIENNES plusieurs arUclee d'Os»
mltbologie.
M. F. CUVIER est cbargé de la direction générale de l'ouvrage, et il esopérera au
articles généraux de zoologie et à Tbistoire des nummifèret. (F. G*)
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES.
OKE
OkAB- (Boi.) Voyez Taam. (J.)
OKAB. {Ormth.) Voyci O'^^ab. (Ch. D.)
OKAITSOK. ^Omith.) Ce nom groënUndols , qui parolt
ngnifier eourtê'langue, est celui du cormoran , pelecanus carbo,
Lânn.f lequel a, en effeft> une langue très -petite, et non
d'une poule de mer, comme on le dit dans l'Histoire géné-
rale, des Toyages, tom. 19, in-4.*', p. 46 , et dan«Buffon, etc.
Voyez Othon Fabricius, Fauna groenlandicaj p, 88, n.** 87,
et Othon Fréd. MuUer, Zaologiœ danicœ Prodromus, p. 18,
s.* iJk6. (Ch. D.)
OKEESE HEEASK. {OrnUh.)Tel est le nom que les naturels
de l'Amérique septentrionale donnent à la mouette rieuse de
ce pays, larus atricilla, Lath. (Ce. D. )
OKËRA , SOSITS. {Bol.) Noms japonois de Vatractylu Ion-
eea de Thunberg. (J.)
OK£RUM. {Bot.) Nom donné dans la colonie de Surinam^
et cité dans le petit Recueil des voyages, d'une plante qui
parolt être une ketmie. Il est dit que les Américains man-
gent aon fruit, et l'on peut croire alors que c'est le gombaut,
hihiscus tscttlerUus. Voyez Okila. (J.)
OKESS-KIEU. (Orni/fe.) On voit au tom. i.*', p. 264, des
Voyages de Mackenzie, que les oiseaux ainsi nommés par les
Knîateneaux , sont des faisans. (Ch. D.)
36. 1
a OKI
OKINDIGER. (Bot.) C. Bauhîn pense que c'est une espèce
de haricot à graines blanches , marquées de stries noires , qui
porte ce nom dans la Virginie. (J.}
OKIR. (Jio^) Ottliomme ainsi à Amboine, au rapport de
Rumph, un arbre qui est son tanarius major, dont il ne fait
point connoitre la fleur et dont le fruit est petit, charnu ,
de la grosseur d'un pois , contenant un noyau dur ; son écorce
est employée pour teindre les filets : il ne paroît pas congé-
nère du tanarius minor du même auteur, espèce de ricin.
(j.)
OKNOS. (Ornith.) Nofn grec du héron butor, ardea stellaris ,
Lion. (Ch. D. )
OKON. {IchthyoL) Nom par lequel on désigne la perche,
en Sibérie, (H. C.)
OKOR. (Mamm.) Nom hongrois du Bœuf. (Desm.)
OKOR-ZOM. {Bot.) Voyez Kachchi-jezicach. (J.)
OKRA. (Bot.) Linnaeus et Burmann Citent, d'après Kalm,
ce nom indien pour le gombaut, hibiscus esculentus, (J. )
OLACINÉES. (Bot,) La famille des aurantiacées contenoit
primitivement trois sections, qui étoient annoncées comme
pouvant devenir autant de faknilles distinctes. Les vraies
aurantiacées, formant la seconde, avoient été séparées par
Corréa. M. Mirbel a insisté aussi sur le partage , en dé-
tachant la troisième , qu'il a même subdivisée en deux , et en
observant que le périsperme contenu dans les graines de la
première , ne permettoit pas de la confondre avec les auran-
tiacées, qui en sont dépourvues. On y trouve le Jissilia et
le ximénia , auquel sont ajoutés plus récemment d'autres
genret, et surtout VOlax de Linnaeus^ qui, comme plus an-
cien, plus connu, plus nombreux en esp'èces^ donne son nom
à cette nouvelle série, dont nous présentons ici les carac-
tères.
Un calice d'une seule pièce en godet, à limbe entier ou
divisé. Plusieurs pétales en nombre défini, insérés sous l'ovaire
'par un onglet élargi , très-rapprochés à la base , tantôt en-
tièrement distincts, tantôt s'unîssant quelques-uns ensemble
par un de leurs côtés , tantôt réunis tous en une corolle mo-
nopétale. Plusieurs étamines insérées au support de l'ovaire
ou plus souvent aux pétales, en nombre non correspondant
OLA 5
mais loi^jonrs défini ; filets distincts , les tins portant une an>»
th^re arrondies , biloculaire ; le? autres stériles (nommés nec-
taires p^r qif piques auteurs) » im ovaire ^ûpaple» libre, à trois
ou plus TfLTfijtt^fipi quatre Ijoges, dont chacune contient un seifl
oyi|l(? ; im stylp simple » trois pu plus raremfent quatre stig-
m^tef* Le fn^U ept ^^e ^oi^, nue ou repferpiée dans un
brou, reco.i^y/^rte tp. paf^tie et sans adbérenpe p^r le calice
prolongé e;^ fqi^p ^e cupule, contenant, par^uite d'ayorte*
mpnt, un^ ^u)be loge et u|ie seule graine à hile supérieur,
al(aché.e ^u spinpaet de la logf?. Cettje graine , couverte d'un
seul itéguipe^t , e^t remplie .entièrement par un piérisperme
charnu pu çpmé , si^r la surface duquel on aperçoit d'un c6lé
un filet ou unp si|npl,e ligne brunâtre , pariant du hile et
prolongée jus.qu'à I9. nipitié ou à la base de ce périsperme*
On ^perspit à son spmmet une petite fossette, dans laquelle
est niché un embryon très-petit, cylindrique, dicotylédone^
à lob^s cpuris et à radicule ascendante.
Les pl^n^fs de cette famille sont des arbres ou arbrisseausc
& CeuiUle? ^tfirpjss^ simples, sans stipules , à pédoncules axil-
laires> uni ,qu paupi^pres.
I^ x>l{ijcinéc;s , çpi^ciiiie polypétales, conservent leur pre*
mière affinité avec les vraies aurantiacées , dont elles diffèrent
par J'ûise;>tipn plu> constante /des étaiiiines aux pétales , et par
rexi5te.nce d'un pé^isp.erme , que la ligne brunâtre nous a voit
fait .prendrje priçoitiv.einent pour Teinbryon lui-même. Con-
sidérées comme mpnop étales, à corolle staminifère et hypo-
gyne, elles ont plus d'affinité avec les ardisiacées ; elles en au-
roient encore avec le symploçqs^ voisin desstyracées^ si leur
coroUe étpit insérée au calice. De ces diverses affinités il
résulte que l'on peut être embarrassé pour classer les olaci-
nées, et que, selon Ije caractère auquel on attribue plus ou
moins de valeur, elles seront associées au hypo - corollées ou
aux bypopétalées.
Les genres appartenant à cette famille sont : d'abord VOlax
de Linnœus, de Gsertner et de M. R. Brown, le Fissilict de
Commerson , cité dans notre Gênera , et le Pseudaleia de M.
du Petit- Thouars. M. R. Brown regarde les deux premiers
comme congénères, et M. du Fetit-Thouars assimile le se-
cond au troisième; d'où il résulteroit que les trois genres
4 OLA
n'en font qu'un. Cependant les descriptions ne ton! pas exte-
tement conformes, et de plus Volax zeylaniea^ seul connu
de Linnœus, reproduit par Gœrtner, diffère des oLax Uricta
et àpkyUa de M. R. Brown. Gœrtner admet un calice à trois
dents (Ltnnseus le dit entier) ; une corolle monopétale, à trois
divisions inégales, trpis étamines fertiles et trois filets stériles
(quatre dans linnœus , qui n'a pas vu le fruit) ; une baie à trois
loges polyspermes ; des graines à tégument simple ; un péri-
sperme , qui , mis dans Teau , se change en mucilage. Les
olax de M. R. Brown, différens d'abord par le port, ont un
calice entier; cinq pétales, dont quatre réunis par paires;
, Luit on neuf filets d'étamiiies , dont trois seulement sont
fertiles; un ovaire uniloculaire , contenant trois ovules; un
brou sec, rempli d'une coque, putamen^ monosperme, à
graine couverte d'un double tégument ; un périsperme charnu
et ferme.
Ces différences semblent prouver , ou que Gœrtner n'a pas
connu Volax de Linnœus , ou que Volax de M. R. Brown est
différent de celui de Linnaeus parle caractère, comme il l'est
p^r ie port. U en a bien plus avec lejiêsilia , avec lequel M.
Bt. Brown a peut-être eu imison de le confondre. Lefissilia sl
de plus certainement beaucoup d'affinité avec le pseudaUia»
JMous trouvons encore une ressemblance assez frappante entre
le pseudaleia et Volax de LinQœus, d'après des échantillons
secs du premier , garnis de quelques boutons de fleurs, donnés
par M. du Petit-Thouars , et du dernier, sans fleur ni fruit,
envoyés de Leyde par Brugmans. Ces deux plantes diffèrent
par le port de celles de Mé R« Brown. Nous devons désirer
que le véritable olax de Linnœus soit mieux examiné par
ceux qui seront à même de le voir. Le vrai caractère de
la fiimille , qui consiste dans une corolle staminifère partdgée
en plusieurs pièces, est très -marqué dans le Jîssiliaj ainsi
nommé à cause de ce partage , et pour cette raison le nom
de fissiliées auroit mieux convenu à la famille.
On peut lui réunir encore, mais avec doute, le spermax^'
rum de M. Labillardière , le heiateria de Jacquin, Vicacina de
M. Florian de Jussieu , et le ximenia americana de Linnsus ,
dont le gela de Loureiro et Vheymassoli d'Aublet paroissent
congénères» (J.)
OLD S
OLAMARI. (Orm77i.) L'oiseau ainsi nommé en langue malft-
bare, et qu'on appelle çn langue indostane laya, et en sanf-
CTiilerheraj est donné par le P. Paulin de Saint-Barthelémi ,
dans son Voyage aux Indes orientales, tome i.*"^, page 424 ^
comme un des plus singuliers de l'Inde. Il paroît appartenir
à la famille des tisserins; mais il se nourrit d'insectetf. Son
nid , construit avec de longs filamens d'herbes sèches , a ,
dit-il, environ une demi-toise de longueur; il est attaché à
l'extrémité d'une branche pour préserver les œufs et les petits
de Tattaque des serpens et d'autres animaux. L'intérieur
offre trois cellules, que le voyageur suppose destinées, l'une
au mâle , la seconde à la femelle et la troisième aux petits.
Sur les côtés de la première I9 mâle applique un peu d'argile
tenace , et c'est là qu'il fait sentinelle pendant que la femelle
couve les œufs, qui sont de couleur blanche. La ièie et les
pieds de cet oiseau aont jaunâtres; le corps a une nuance
plus cendrée, et la poitrine est blanchâtre. Ces oiseaux se
tiennent presque toujours sur les cocotiers et y font le plus
souvent leur nid. (Ch. D.)
OLAS D'AGOA. {Bot.) Ce nom, signifiant palmier aqua-
tique, e9t donné, suivant Rhéede, par les Portugais habi-
tsLDê de l'Inde, au niti-panna du Malabar, espèce de palmier,
voisine du cadda^panna ou corypha umbraculifera des bota-
nistes. (J.)
OLAX. (Bol.) Voyez Fissilier. (Poir.)
OLAYA. {Bol.) Vaï?delU cite sous ce nom brésilien ou
portugais le gainier ou arbre de Judée, cercis, (J.)
OLCA (Mm.) Ce minéral de Pline paroît être encore une
onyx qui se faisoit remarquer d'une manière agréable par la
succession de trois couleurs , l'une noire , l'autre jaune foncé et
la troisième blanche. On connoît des onyx qui présenteiit
cette association de couleur. Ce nom , dit Pline , étoit donné
par les peuples que les Romains appeloient barbares. (B.)
OLD- MAN. {OrnUh.) Nom donné par les Anglois de la
Jamaïque au coucou de ce pays, qui est, ches Brisson, la
quatrième espèce du genre Cuculus, (Ch. D«)
OLDENLANDE, Oldenlandia, {Bot,) Genre de plantes di-
cotylédones, à fleurs complètes, monopétales, de la famille
de$ rfihiacées, de }a tétrandrie monog^ie de Linna^us, offrant
6 OLD
potir caractère essentiel : Un calice i quatre divisions ; une
Corolle à peine tubulée; lé liiilbe à quatre divisidils pro*
Ibndes; quatre étaininés; un ovaire itifëriéiir$ un HyU; une
capsule petite » couronnée , s'ôuvrlnt eilt^e Ifes délits du
calice.
Ce genre , trés-voisih de Vhedyotîs , en dîffïrfc par lé tube
dé la corolle très-court, par les divisidhs dU linlbê plus pro-
fondes, par là capsulé qui s'ôiivre entre léé déhts du calice ,
et non irànsvèr^lement aii soihinét , côdikilé dàiis Vh^dyotiSf
dont la corolle est inftîh(iibuiiroi*mé , à lèng tube.
Oldenlânde a OBlBEiiks : Olderilàndlà urhhkWàlû , Eiicycl. ,
Koxb. , Corôm. , 1 , pà^. 2 , tàb. 3 ; l^sîmàchià a^nis ^ etc. ,
Pluken. , Atmàg.f %tS , tàb. 119, fig. 4, vUlgàiréihéntC^AirAvÈk»
Lettrée édlf., ëdit. 1781^ vol. 14, ^dg. 223, Ibôii. ËSpècè
iniéiressante par ses propriétés écôiiôini^'uesi Sa racine est
épaisse, rougeàtre, longue de deuk à qikatré pieds ^ nlknéuàé;
elle produit jplusiéùrs tiges grêles^ étalées, garnies dé feuilles
opposées 'dû quàlernéès, étroiték ^ lihéÂirbè , lûiicéôlées^ rétré-
cies à leurs deux extrémités; muilieà de stijpules membra-
héUsès, tèrUîinëès par ^^élt^^es filets )iètacés; l\es jiéilôncules
sont axillàirés j âimpttt, fimoi^eé*, prévue de la longueur
dis feuilles, divisés^ à llè^r sbmihièl, p^rèsqiie en oiAbelles,
rapprochée Vik téïe ; lé càlibè est court, à ^^àtré petileîs dentà
aiguës. Le fruit est une petite capsule lisse , arrondie ^ couron-
née par les dents du càlicé. Cette planta croît daiôrs les Indes et
Àur les c6tes de Co'rômahdel. Sa ra'ciâe est éàiployëe ^ar les
Indiens comm'e l'a garance en Eûrb'pt?, ^oùr donner à la V:i0U*
leur rouge plus de force et d*ad)ié'rèn'ce.
OldenlanIdb a feuilles étroites : Oldtrilaridià ttkui/hHiia, Bûrttk.,
fL Ihd., pag. 47, tab. 14, fig. i; Fdrpâdligàfh ^ Rfiééd. ,
Hort. Malab. , lo, pag. 69, tàb. 35. ^lafife Ikeîrbtlcée èe Vïlè
de Java, dont la racine est fort pétiïè', Composée d^ ûhre^
capillaires; elle produit une tige totii'baiit'e, peu talAifîée,
garnie de feuilles sessil'és, opposée^ , lih'éaires, trés-'âVèites ;
les pédoncule)! une fois ]^lus courts que les feuilles^ a^liaires-,
aolitaires, uniflorbs, filiforméls; lés fleurs sont blanches.
Ôldenlande vkkTictLLéE : Oldentàhdia vertieitlata , Linn. ,
Man^, 4b; Aumph., Amh,, Vol. 6 , pag. 25, tab. 16. Sa ra-
cine eët presque ligneuse , petite, fibreuse , de couleur brune.
OLD 7
jaunâtre en dedans ; el^e produit plusieurs tiges hautes d'ai|
pied, simples, articulées, garnies de feuilles sessiles, rudes,
étroites, lancéolées, aiguës, rétrécies à leur base; les stipules
sont membraneuses, terminées par des filets sétacés ; les fleurs
sessiles, axillaires, verticillées , serrées les unes contre les
autres; les capsules arrondies, à deux loges polyspermes^
couronnées par les dents aiguës du calice. Cette espèce croit
à risle - de- France.
OldenlÀnde biflore : Oldenlandia hiflora, Linn«, FL ZeyU;
Burm., Zeyl,y 22, tab. ii. Espèce des Indes orientales, qui
croit également à la Martinique : sa racine est petite et fibreuse ;
sa tige coudée à sa base, puis redressée, divisée en un grand
nombre de rameaux; à feuilles lancéolées , presque linéaires,
rétrécies en pétiole à leur base , rudes au toucher ; les sti-
pules sont en forme de gaine membraneuse ; les pédoncules
trè»-longs , axillaires , filiformes , divisés au sommet en deux
pédiceUes terminés par de petites fleurs purpurines. Le fruit
est une capsule glabre, arrondie, comme trpnquée au som-
met, et couronnée par les quatre dents du calice.
Oldenlakde a coeymbes : Oldenlandia corymlosa, Linn. ^
Syst, plm ; Plum. , Gen. , 42 , Icon, ,212, fig. 1 ; Ehrh. ,, Pict. ,
tab. 2 , fig. 1. Cette plante a des tiges d'abord couchées, pui^
redressées, divisées en longs rameaux foibl es, droits, lisses,
tétragones, ^a^nis de feuilles étroites, lancéolées, sessiles, un
peu blanchâtres en dessous, rudes à leurs bords, longues d'un
pouce ; les stipules obtuses , formant une gaine à la base des
feuilles, terminées par trois filets courts et soyeux; les pér
doncules filiformes, axillaires, de la longueur des feuilles,
terminés par des pédiceUes en forme d'une petite ombelle ^
quatre fleurs , quelquefois moins , petites et blanches. Cette
plante croît dans l'Amérique méridionale.
Oldenlande A LONGUES FLEURS } Oldenlandia longiflora^ Encycl»,
Petit arbrisseau quia l'écorce cendrée; le bois un peu jau-
nâtre; les rameaux opposés, presque anguleux, velus vers le
sommet; les feuilles sessiles, ovales, lancéolées « longues de
plus d'un pouce, velues en dessus, blanches, lanugineuses
en dessous; les fleurs axillaires, portées sur. des pédoncules
très -velus, simples, uniflores ou à troîA fleurs; le calice
hériasé de poils blancs, à quatre dents longues, subulées; le
8 OLE
tube de la corolle plus long que le calice , un peu velu ; les
capsules ovales , trés-velues. Cette plante croît à la Martinique.
Oldenlande TEiNEavE; Oldenlandia trinervia, Retz,, Ohs., 4,
pag. i5. Sa tige est tombante, anguleuse, comprimée ; les ra-
meaux opposés , garnis de feuilles larges, ovales, très-entières ,
un peu velues, pétiolées, à trois nervures; les fleurs axil-
laires, verticillées , médiocrement pédonculées ; les capsules
hérissées , à deux loges , couronnées par les dents du calice.
Cette plante croit aux lieux humides, sablonneux et om-
bragés dans les Indes orientales. (Poir.)
OLEA. (Bot.) Nom latin du genre Olivier. ( L. D. )
OLEAGNUS. (Bol.) On trouve ce nom pour celui d'elœag'
nus , qui désignoit anciennement Tolivier sauvage. Voyez aussi
Chalef. (Lem.)
OLEAGO et OLEASTELLUM des Latins. (Bot,) C'est la
camelée, cneorum tricoccum , Linn. (Lem.)
OLEANDER. {BoL) Lobel et d'autres désignent sous ce
nom le laurose ou laurier - rose , nerium^ qui est le oleandro
des Espagnols. Daléchamps cite aussi sous le nom d*oleander
s^hestris une thy mêlée , daphne cneorum, ( J. )
OLEANDRA. {Bot.) Genre de la famille des fougères,
établi par Cavanilles, et qui est le même que Vaspidium, Sw.
Cavanilles y rapporte une seule espèce , Voleandra neriiformis ,
qui est Vaspidium pistillare^ S^vir. , et le polypodimm pistillare,
Poiret. (Lem.)
OLEARIA. (Bot,) Le genre de plantes composées,' fait sous
ce nom par Mœnch , a les fleurs radiées ; les fleurons her-
maphrodites; les demi-fleurons neutres, dont la languette
est terminée par trois dents. Ses graines sont aigrettées<; à ai-
grette plumeuse, sesslle, tubulée à sa base. Le réceptacle ou
clinanthe qui supporte les fleurs, est nu, creusé seulement
de petites alvéoles. Le périanthe ou péricline, qui les entoure,
est composé de plusieurs écailles imbriquées dont les exté-
rieures sont lâches et écartées.
L'arbrisseau, seule espèce sur laquelle l'auteur a établi son
genre , avoit été auparavant nommé aster tomentosus par Wend-
land dans les Mémoires d'Hanovre , vol. 4 , p. 8 , t. 24 , et aster
dentatus par M. Andrews, Bot, repos,, t. 6i. Il est originaire
de la Nouvelle -Hollande, Il diffère du genre Aster par ses
OLE 9
demi-fleurons neutres. Ses tiges sont rameuses ; ses feuilles
simples et alternes; ses. fleurs terminales et pédonculées. H
doit être placé dans la famille des corymbifères , section des
réceptacles nus, des graines aigrettées et des fleurs radiées,
et fera probablement partie de la tribu des astérées, dans la
distribution de M. de Cassinû (J. )
OLEARIA. {ConehyL) Ce nom, que Ton trouve dans les
auteurs anciens, et entre autres dans Pline et dans Columellef
étoit employé pour désigner de grandes coquilles, en général
assez minces , dont on se servoit pour puiser et conserver
momentanément de l'huile. Rondelet a cru que c'étoit une
espèce de turbo , appelée vulgairement le burgau , turbo oUa^
rius , de Linné; mais cela est fort douteux : car cette grande
espèce de turbo et toutes celles qui s'en rapprochent plus
ou moins par leur grande taille, viennent des mers orien*
taies , et supposé même , ce qui n'est pas probable , que les
anciens les eussent connues, elles n'étoient pas assez com-
munes en Italie pour qu'on ait pu s'en servir aux usages
domestiques. Aussi me semble-t-il plus probable que c'est
une grande espèce de tonne, Bucoinum olearium, ou Dolium^
connue dans la Méditerranée et l'Adriatique, dont les an-
ciens se servoient pour puiser de l'huile.
Klein a employé aussi ce nom , d'après Bonanni , pour
désigner une coupe générique , mal caractérisée comme à son
ordinaire, et qui renferme principalement la coquille dont a
parlé Rondelet. (De B.)
OLEASTELLUM. {Bot) Voyez Oleago. (Lem.)
OLEASTER. {Bol,) Les Romains donnoient ce nom à Toli-
vier sauvage. Voyez Cotinos. (L. D.)
OLÉATES. {Chim.) Combinaisons salines de l'acide oléique
avec les bases salifiables.
Cent parties d'acide oléique sec neutralisent une quantité
d'oxide qui contient trois parties d'oxigène. Cette quantité
d'oxigène est à celle de l'acide :: i : 2,5.
Tous les oléates délayés ou dissous dans l'eau sont décom-
posables par les acides très-sôlubles dans l'eau.
On prépare les oléates de baryte, de strontiane et de chaux,
en mêlant l'acide oléique dans les eaux de baryte, de stron-
tiane et de chaux bouillantes , lavant les oléates refroidis ;
i."* avec Teau ; 2 9"* avec l'alcool chaud.
ïo OLE
Les olëates de potasse et de soude se préparent en chauffant
légèrement l'acide oléique avec des eaux de potasse et de
soude concentrées ; si Talcali est en excès , on obtient les
oléates séparés d'une eau-mère alcaline. Dans le cas où il n'y
a que la quantité d'alcali nécessaire pour neutraliser l'acide ,
on obtient une gelée sans eau-mère.
L'oléate d*ammoniaque peut se préparer avec l'ammoniaque
liquide.
Enfin , en décomposant les oléates de potasse , de soude ou
d'ammoniaque , dissous dans l'eau , par des solutions salines ,
dont les bases font avec l'acide oléique des combinaisons in-
solubles dans l'eau , on peut préparer tou^ les oléates que ce
liquide ne dissout pas.
Oléate sVmmoniaque,.
L'oléate d'ammoniaque gélatineux qu'on a préparé eii
unissant l'acide oléique avec une forte solution d'ammonia-
que, est soluble en totalité dans l'eau à la température de
15*.
Cette solution, en bouillant, perd de l'ammoniaque, et se
trouble.
• L'oléate d'ammoniaque me paroit susceptible d'être em-
ployé en médecine.
Oléate de baryte.
Il est formé de
Acide oléique.. 77,08.. loo
Baryte 22,97.. 29,8, qui contiennent 5 d^oxig.
n est insoluble dans l'eau , et soluble en petite quantité
dans l'alcool chaud.
Oléate de chaux.
Il est formé de
Acide oléique. • 91,2 .. 100
Chaux 8,8. • 9,65 , qui contiennent 2,71 d'oxig.
Propriétés analogues à celles du précédent.
SOUS-OLÉATE DE FLOMB.
Ce sel, qu'on obtient en faisant bouillir l'acide oléique
avec du sous -acétate de plomb, est formé de
Acide oléique. . 100
Oxide ^2,4, qui contiennent ^,909 d'oxig.
OLE it
Il est presque liquide à 160^, trâpipareiit qu8ii<t il est
liquéfié ; il est mou k 26^.
OléÂTS DE POTASSE.
Il est fonné de
Acide oléique«« 100
Potasse 1 7,91 , qui contiennent 3,oS6 d^oadg.
Il est incolore , inodore ; il a une saveur amère et alcaline ;
ce sel est très-soluble dans Teau^ il ne se dissout pas d'une
manière notable dans Teau de potasse et l'eau saturée de
chlorure de sodium.
Il est très- déliquescent.
100 parties d'alcool d'une densité de 0,821 peuvent dis»
soudre 100 parties d'oléate à la température àe 5o $ la solu-
tion se trouble k 4o,5\
100 parties d'éther hydratique bouillant peuvent dissoudre
au moins 3,43 parties d'oléate.
La solution d'oléate de potasse bouillante peut dissoudre de
l'acide oléique.
L'oléate de potasse est décomposé par les eaux de baryte»
de strontiane et de chaux, par toutes les solutions salines
dont les bases font des oléates insolubles dans l^eàu.
Tous les acides doués de quelque énergie le décomposent.
Il est remarquable que l'acide oléique hydraté , à la tempéra-
ture de Teau bouillante, chassé ràbide du sous -carbonate de
potasse, tandis que le gaz acide carbonique, qu'on fait pas-
ser à la température ordinaire dans une solution d'oléat^ de
potasse , sépare tout l'acide oléique de la potasse.
SUR-OLÉATE DÉ POTASSE.
Le sur-oléate de potasse est insoluble dans l'eau froide.
Oléate de soude.
Il est formé de
Acide oléique. ... 100
Soude ». ... 11,87.
Il est incolore, inodore; il a une saveur amère et alcaline;
exposé à Tair il en attire Thumidité ; mais il ne s'y liquéfie
pas, ainsi que cela arrive à Toléate de potasse.
Une partie d'oléate de soude se dissout k 12^ dans dix par-
ties d'eau.
" OLE
A 33^ loo parties d'alcool, d'une densité de 0,81 1 , peuvent
dissoudre 10 parties d'oléate.
100 parties d'éther hydratique bouillant ne peuvent dis-
soudre complètement 2 parties d'oléate de. soude.
OUÉATE DE STRONTIANE.
il est formé de
Acide» •• • 94^075 •• 100
Strontiane 16,936. . 18,94, qui contiennent 2,93 d'oxij^»
Il a des propriétés analogues à celles de Toléate de baryte.
(Ch.)
OLECK. (Afamm.) Nom du galéopithèque roux dans les îles
Pelew. (F. C.)
OLÉINE. {Chim,) Nom que j'ai donné à l'élaïne , dans mon
ouvrage sur les corps gras d'origine animale, afin d'établir
entre le nom de cette substance et celui du produit princi*
pal de sa saponification la même relation qu'il y a entre les
mots stéarine et acide stéarique, etc. (Ch.)
OUÉINÉES. (Bot.) C'est sous ce nom que M. R. Brown dé-
signe une nouvelle famille, qui n'est qu'un détachement de
celle des jasminées, et que nous avons conservée dans la
même comme une simple section. Vojet Jasminées. (J*)
OLEIQUE [Acide]. (Chîm,) Acide organique.
ComposiliQn.
L'acide oléique hydraté, brûlé par l'oxide brun de cuivre,
a donné
Oxigène... 10,784
Carbone... 77,866
Hydrogène. ii,36o.
Lorsqu'on le chauffe avec le massicot, on obtient de o,5oo
d'acide 0,019 à^^au^ conséquemment
1.^ l'acide hydraté est formé de
Acide sec 481 ..96, 3. .100
Eau 19.. 3,8.. 3,96 , qui contiennent 3,6 d'oxig.
2.* l'acide oléique sec est formé de
Poids. Volume.
Oxigine..... 79699*. 1,00
Carbone../. • 80,942.. 13,76
Hydrogène. «• 11,359*. 23,69
OLE i5
loo parties diacide sec neutralisent une quantité de base
qui contient 3 d'oxigène, conséquemment dans les oléates
neutres Toxigéne de l'acide est à celui de la base :: 2,5 : i;
d*après cela, et en admettant que l'acide est formé en vo-
lume de
Oxigène i
Carbone.. 14
Hydrogène 23,4.
Uacide sera formé en poids de
Oxigène 7,69
Carbone 81, 32
Hydrogène 11 ,09.
'^^ Propriétés physiques.
L'acide oléique hydraté a l'aspect d'une huile incolore. A
19"^ sa densité est de 0,898; il se congèle à quelques degrés
au-dessous de zéro , en une masse blanche formée d'aiguilles.
Il a une légère odeur de graisse rance; il se volatilise dans
le vide sans altération.
Propriétés chimiques que Von observe sans que
l'acide soit altéré.
Il est insoluble dans l'eau.
Il est soluble en toutes proportions dans l'alcool d'une den-
sité de 0,822.
Il s'unit aux bases salifiables , et forme de véritables sels»
Il rougit la teinture de tournesol en s'emparant de son
alcali.
11 décompose à chaud les sous- carbonates dissous ou dé-
layés dans l'eau.
11 s'unit aux acides margarique et stéarique; en traitant
ces combinaisons , quand elles sont solides par l'alcooL froid ,
on dissout proportionellement plus d'acide oléique que d'a-
cides margarique et stéarique.
Propriétés chimiques qu'on observe dans des
circonstances oà P acide est altéré.
Distillé dans une petite cornue où l'air pénètre , il donne
une huile presque incolore ; ensuite il bout , se colore 1 dé-
14 OLE
gage une-bvHie vitrine, puis im peu d*huile brune et des gaz
carbonique €t hydrogène carburé; il ne reste que très -peu
de cl^arboa dans la cornue.
Les produits de cette dis^llatîon sont trés^acides; ils con-
tiennent un ou deux acides solubles dans Teau , et d£ l'acide
oléique non décomposé.
L'acide oléique, chauffé avec le contact de Tarir, brûle à 1a
manière des huiles*
L'acide sulfurique, concentré et chaud, l'acide nitrique
le décomposent.
Siège*
Il existe dans tous les savons d'huiles et de graisses.
M- s
PréparaUip^.
C'est ordinairement du savon qu'on le retire. (^Voyez Sa-
vons.)
Des expériences fai-tes sous mes yeux par M< Dupuis, en
18:23, ont prouvé qu'il se manifeste de l'acide oléique, lors-
qu'on disdjle les huiles et les graisses de manière à les altérer ;
il se manifeste en même temps des acides margarique et
stéarique.
Histoire.
Je le fis connoitre en i8i3 sous le nom de graisse fluide;
à çeU/e 4pio^e je n'avois point encore caractérisé l'oléine
jCAUune (i^tp (Ch.)
OLEN; (Momm.) Nom russe du renne mâle. Dans cette
langMieJla f§m^^ du même a^niinad porte celui de Qlemtza,
(Desm.)
OiLÉrÈR^» (Si^ifi.) M* Walkenalfr, dans son ouvrage
puUîé 6OU0 le iti^e de JaMeAu ^^ aranéi4e9 9 décrit so^s ce
nom un genre. d'Ajraignée de ln^ribu des ^béraphp^es tueuses ,
auquel il rapporte l'araignée $o.uterraine de Rpeiner, sous lé
nom d^ difforme. M. Latreille l'a désigné sous le nom d'AirpE,
Voyez cemot,.tom. III de ce Dictionnaire , Suppl., pag. isS*
(CD.)
OLFA. {Bot.) Adanaen donne cenopi tu genre Jsopjrum.
Voyee Isopyjie. (Lbm. )
OLI i5
OLFERSIA. (Bot.) Genre de la famille des fougères, éta-
bli par Raddi et caractérisé ainsi : Pores ou groupes fructi-
fères, linéaires /situés sur l'un et Tautre côté du bord de la
fronde ; indusium ou involucre nul.
VOlfersia corcovadensis , Raddi {;Opusc» seUntm bot* , vol. 5 ,
p. 383 , pi. XI 9 fig* a jb), est la, seule espèce de ce genre; set
frondes sont ailées, à frondules alternes, longues de trois k
quatre pouces sur ua pouce et demi de largeur dans le mi-
lieu ; les stériles ovales- lancéolées, acuminées , très- en-
tières, presque sessiles, ayant l'extrémité arquée, les fertiles
linéaires , à pétioles fort courts; le stipe est canalieulé, gbbre ,
si ce n'est à sa bMse , où il offre quelques écailles lancéolées-
linéaires ; la fructification couvre , sans interruption , les
bords de$ deux surfaces de la flninde* Cette fougère , haute
de deux pieds environ, croit sur le Cùreovado, montagne
près de Rio -Janeiro; eUe a le port d'un grand acro»tichum.
(Lem.)
OLGOBUTZH. {Mamm.) Kom lapon du loup. (F. C.)
OLIBAN. (BoU) La substance que Théophraste et Diosco-
ride nommoient ainsi , est produite , selon plusieurs auteurs ,
par une espèce ide genévrier^ j^oiperiis lycia, £lle nous est
apportée de l'Arabie et de quelques lieux méridionaux de l'Eu-
rope; et nous l^em^loyons sous le nom d'encens. C'est une
gomme résine qui se forme sous l'écorce de l'arbre et suinte
par ses fentes sous forme de grains de diverse grandeur , trans-
parais, fragiles, de couleur citrine.ou riiusse, d'une odeur
agréable , d'une saveur acre .et amère. Lorsqu'on les mâche ,
ils adhèrent aux dents et donnent à la salive une couleur
laiteuse. Mis dans l'eau , ils s'y dissolvent , 4et lui font prendre
la même couleur. On sait que son principal emploi est dans
les églises. Il a été aussi recommandé conmie médicament,
mais seulement à l'extérieur en fumigation , indiqué .comme ré^
solutif et tonique. On doit éviter son usage intérieur , quoi-
qu'il ail été quelquefois indiqué en mélange avec d'autres
substances, auxquelles on pouvoit plus îustemeni attribuer
les guérisons opérées ; et Murrai , dans son jipparatus medica-
minum, dit positivement que Dioscoride et Avicenne l'accu-
soient de produire des maux de tête violens et d'affecter
diversement cet organe. (J.)
i6 OLI
OLIBAN. (Bot,) C'est un des noms de Fencens, espèce de
résine qu'on sait aujourd'hui être produite par le brosvalUa
denUUa, arbre de l'Inde, et non par le juniperus lycia^
comme Pavoit cru Linnœus, ou par le juniperus thurifera^
ainsi que l'avoient avancé d'autres auteurs. (L. D.)
OLIBAN* {Chim^ Gomme résine. Voyez tom. XIX , p. i8i*
(Ch.)
OLIDA , OLINDA* (Bot,) Vàbrus prtcatorius est ainsi nommé
à Ceilàn, suivant Hermann. (J.)
OLIET. ( Bot,) On lit dans quelques Dictionnaires que ce
nom vulgaire est donné dans quelques cantons à la fausse lu-
zerne ou luzerne lupulin)^ medieago lupuUna, (J.)
OLIETTE. {Bot.) Nom tiré du mot itdien olietta, petite
huile , et donné à l'huile douce que l'on retire par expres-
sion dés graines du pavot cultivé. Cette huile, nommée par cor-
ruption huile d'œillet, est très-employée dans une partie de
l'Europe, soit pour la nourriture, soit pour d'autres usages
économiques, parce qu'elle est moins chère que celle d'olive
et ne participe nullement des propriété narcotiques des
autres parties du pavot , surtout de son suc , qui est le véi^
table opium. L'oliette, prise à l'intérieur, est seulement r^
gardée comme calmante et émolliente , dans les cas où l'on
emploie Fhuile d'amandes douces. Il faut seulement que la
graine qui la fournit soit très-mûre et déjà un peu sèche. (J.)
OLIGACTE, Oligactis. {Bot,) Ce genre de plantes, qui
appartient à l'ordre des Synanthérées et à notre tribu natu-
relle des Vemoniées, présente les caractères suivans.
Calathide radiée : disque pauciflôre, régulariflore, androgy-
niflore { couronne unîsériée, pauciflore ,liguli£lore, féminiflore*
Périclinesubcylindracé, inférieur aux fleurs du disque; formé
de squames régulièrement imbriquées, appliquées , ovales ,
oblongues ou lancéolées , coriaces-scarieuses. Clinanthe plan ,
plus ou moins profondément fovéolé ou alvéolé , à cloisons
quelquefois laciniées. Ovaires oblongs, subcylindracés , pu-
bescens ou glabriiiscules; aigrette double: l'extérieure courte,
composée de squamellules égales, unisériées, filiformes-lami*
nées, linéaires -subulées: l'intérieure longue , composée de
squamellules égales, unisériées, filiformes-capillaires, épaissies
vers le sommet et barbellulées. Corolles de la couronne à
OLÎ «T
ttibe grêle ^ a languette oblongue^ tride&tée^ quadrinervée*
CoroUes du disque à cinq lanières linéaires* Styles de ver^^
noniée.
OïlGÀCTB NVBiG^B i OUguctis nuhigcna ^ H. Cass«; Andro^
machia nuhigenaj Kunth^ ^ov* gtn^ et sp. pL, tom« 4, p. loa
{édiU in-4»'')* C'est un arbrisseau à rameaux glabres, striés ^
anguleux ) à feuilles opposées, pétiolées, lancéolées -oblon*
gues^ obtuses à la base , aiguës au soniuiet^ bordées de queU
ques petites dents,niembraneusis^ vertes et glabres en dessus i
tomenteuses et blanches en de&sous , a l'exception de la qer^
Vure médiaire; les calatbides sont pédiccllées, et disposées en
corymbes terminaux, tritides, rameux, à ramitications to*
menteuses; il y a six ou sept fleurs dans le disque et autant à
la couronne ; les squames du périciiiie sont un peu laineuses
sur les bords; les cloisons uu cliuauthe soilt laciniéeSé Cette
espèce a été trouvée par MM. de Huinboldt et fionpiand ,
sur le mont Chimborazo, à la hauteur de i>8oo toises.
Olicacte a calathides fiË6siLBb i OUgactis apodocephala^ H»
Cass*; Andromachia sessiliflora ^ Kunth, loco suprà citato, tab*
338* Cette seconde espèce" diffère de la premiière, principa*-
lement par ses calathides disposées en panicules simples , axil*
laires et terminales ; dont chaque rameau se termine par un
groupe de cinq à quinze calathides sessiles et agglomérées $
ajoutons que ses feuilles sont presque doubles en grandeur j
qu'il y a ordinairement cinq fleurs dans le <disque et trois à
la couronne ; que les squames du péricline sont sphacélées au
Sommet*
OuGACTÊ VOLUBILE i OUgdùtià voluhiUs ^ H. Cass.; Androma*'
thia volubilis , Kunth, }oc, ciL, pag. io3« La tige est volu*
bile; les feuilles sont opposées, courtement pétiolées, lan«
céolées -* linéaires , aiguës^ subcoriaces, vertes et glabres eu
dessus , tomenteuses et blanches en dessous $ les calathides
sont solitaires, pédicellées, disposées en panicules simples
et terminales; il y a environ trois Ûeurs dans le disque et
autant à la couronne ; le péricline est tomenteux ou pubescent*
M. Kunth a distribué les dix espèces d^ Andromachia qu'il a
décrites en trois sections^ dont la dernière^ intitulée Oligac-^
k$ et composée de trois espèces^ est ainsi caractérisée par
lui: Frutices ramis foliisque oppoiitiêy subtus albo - lomerUosis ;
36. »
i8 OLI
corymhi OMtpanîculœ lerminalia aut axiUaria; involuerapauciflora;
radius 3'j-Jlorus ,,alhidus ? En lisant les descriptions de ces trois
plantes et en examinant les figures de Tune d'elles, il noua
a paru évident que le sous-genre Oligaotis pouvoit et devoit
être élevé au rang d*un genre proprement dit, qui seroit
immédiatement voisin du Uahum , mais qui s'en distingueroit
bien suffisamment, non-seulement par le port, que M. Kunth
a uniquement considéré , mais encore par des caractères
vraiment génériques , qu'il a négligés. En effet , si l'on corn*
pare notre description générique du Uahum (tom. XXVI,
pag. 3o3) avec celle que nous venons de proposer pour VOli^
gaeUs, on trouvera plusieurs différences notables; et l'on re«
marquera surtout, entre les deux genres JJabum et Oligactis,
une distinction essentielle fournie par la structure de Pau*
grette ; celle du Liabum étant simple et uniforme dans toutes
se& parties, tandis que celle de YOligactis est double, com-
posée de pièces dissemblables et dont les intérieures sont
comme pénicillées. Il suffit de jeter les yeux sur les figures
a et 3 de la planche 338 des Nova gênera j pour reconnoitre
que la distinction générique par nous proposée doit être ad*
mise par tout botaniste exact. (H. Cass.)
OLIGANTHE, Oliganlhês. {Bot.) Ce genre de plantes,
que nous avons d'abord proposé dans le Bulletin des Sciences
de Janvier 1817 (pag. 10) , et que nous avons ensuite plus am-
plement décrit dans le Bulletin d'Avril 1818 (p. 58), appar»
tient à Tordre des Synanthérées et à notre tribu naturelle des
Vemoniées , dans laquelle il est voisin du Piptocoma, Voici
)es caractères génériques de VOligarUhes tels qu'ils résultent
de nos propres observations.
Calathide longue , étroite, cylindracée^ incouronnée , équa<«
liflore , triflore , régulariflore , androgyniflore. Péricline très-
inférieur aux fleurs, long, étroit, oblong ou ovoïde- cy lin-
dracé; formé de squames régulièrement imbriquées, appli-
quées, ovales - obtuses , arrondies, coriaces, calleuses au
sommet. Clinanthe petit , nu. Ovaire court, épaissi de bas
en haut, subtétragone ; aigrette caduque, composée de squa-
mellules bisériées, laminées, toutes linéaires, barbellulées
sur les deux bords, parsemées de glandes; les squamellules
extérieures courtes; lés intérieures longues, surpassant le pé-
OLI 19
lîcline , arquées au sommet. Corolle beaucoup plus longue
que raigrette, parsemée de glandes, à limbe pas distinct du
tube et divisé, par des incisions à peu prés égales, en cinq
lanières longues, linéaires. Style de vernoniée.
Nous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre*
Olicanthe a calathides triflores : Oliganlhes triflora , H.
Cass. , Bull, des Se. , Avril 1818, pag. 58 ; An? Poltalesta ver-
wionioides, Kunth, Noy. gen. et sp.pU, tom* 4, pag. 47, tab.
321. Tige probablement ligneuse , striée, tomenteuse; feuilles
alternes, pétiolées, ovales-lancéolées, entières, tomenteuses
en dessous; calathides composées de trois fleurs purpurines,
et disposées en grands corymbes terminaux. Nous avons ob-
servé les caractères génériques et spécifiques de cette plante ,
sur un échantillon recueilli à Madagascar par Commerson ,
et qui se trouve dans l'herbier de M* de Jussieu.
Le genre que M. Kunth a présenté comme nouveau , sous
le nom de Pollalesta, dans le tome IV de ses Noi^a gênera et
species plantarum (p. 46), est très-évidemment le même que
notre genre Oliganthes, publié trois ans auparavant; et Farbre
d'Amérique, sur lequel M. Kunth a fondé son Pollalesta,
paroit être spécifiquement identique, ou presque identique,
avec la plante ligneuse de Madagascar, qui avoit servi de type
i notre Oliganthes, Evitons de pénétrer le motif pour lequel
M. Kunth a reproduit, sous de nouveaux noms, des genres
précédemment établis par nous, et s'est dispensé de citer,
comme synonymes, les noms que nous leur avions donnés*
Nous pouvons au moins nous permettre de dire que notre
OUganthes ayant été publié au commencement de 1817, trois
ans avant le Pollalesta de M. Kunth, qui n'a été'publié que
vers le milieu de 1820, ce botaniste ne peut pas être légiti-
mement considéré comme le véritable auteur de ce genre, et
qu'ainsi le nom d'Oliganthes doit régulièrement prévaloir sur
celui de Pollalesta,
Ce nom d^Oliganthes , composé de deux mots grecs qui si-
gnifient Jleurs peu nomhreuses , fait allusion au petit nombre
de fleurs composant chaque calathidè.
Notre tribu naturelle des Vernoniée^ comprend aujour-
d'hui quarante-deux genres, dont voici la liste alphabétique :
Achyrocoma,^. Cass.; Ascaricida, H* Cass,; Cacosmia, Kunth;
âo OLI
Ctntrùpalus ^ H* Càss. ; Centratherum ^ H. Cass.; Corymliam ,
Lin. ; Dialesta , Kunith ; Distephanus , H. Cass. ; Distreplus , H«
Cass.) Elephantopus y VailLi Epalles? , H. Cass.; Ethulia, Lin«;
Gi/nde/ia, Tourn.; Gymnanthemum , H. Cass. ; Helerocoma^ De-
cand.; HololepiSi Decand.; Isonemat Hé Cass.; Lepidaploa, H*
Cass.; Liabum^ Adans. ; hychnophora ^ Martius; Monarrhenus ,
H. Cas». ; Munnozia P, Ruiz et Pav. ; Noocœa , Jacq. ; Odonto^
loma, Kunth; Oligaclis; Oliganthes , H, Cass.; Oligocarfha, H*
Cass.; Pacourina^ Aubl«; Pacourinopsis , H. Cass.; Piptocoma^
H» Cass. ; Pluchea , H. Cass. ; AoZamira , Rottb. ; STioivia ? >
Forst. ; Spargahophorusy Vaill.; Spiracantha, Kunth; Stolcesia,
Lhér. ; Struchium , P. Br^ ; Tarchonanthus , Lin. ; Tessaria ,
Ruiz et Pav.; Trichospira^ Kunth; Vemonia, Schreb.; Xaru-
thocephalum? , Willd* (H. Cass.)
OLIGANTHEMUM. {Bot.) Nom donné par Reneaulme au
leuooium vernum , Linn. ( Lem. )
OLIGARRENA. {hot.) Rob. Brown , Nov. HoM» , i, pag»
549. Petit arbrisseau de la Nouvelle-Hollande , dont la tige
est d]*oite, trés-rameuse ^ garnie de feuilles extrêmement pe*
tites, éparses, imbriquées. Les fleurs sont petites 5 blanchà-^
très 9 disposées en épis droits 5 terminaux. Le calice* est à quatre
divisions, accompagné de deux bractées; la corolle persîs^
tante ^ à quatre découpures ; deux étamines non saillantes ;
quatre petites écailles à la base du pistil; un ovaire à deux
loges. Le fruit , étant inconnu, ùe permet pas de prononcer
affirmativement sur la famille à laquelle ce genre appartient*
La plante qui le constitue, se rapproche, par ses fleurs, des
oliviers , mais il en diffère par son port , qui lui donne plus
de rapports avec les épacridées. M. R. Brown lui attribue
une capsule à deux loges. 11 appartient k la diandrie mono'^
gynit de Linnœus. (Poia«)
OLIGANUS. (Actinoz.) Dénomination employée par M«
Rafînesque, d^abord dans le 12.' et dernier numéro de son
Journal encyclopédique de la Sicile , et ensuite dans le tome
89, pag. i53 , du Journal de physique^ pour désigner une
coupe générique qu'il établit dans la famille des actinies ou
des polypiaires, et qu'il caractérise ainsi: Corps fixé, globu-
leux ; bouche supérieure entourée d'un nombre déterminé
de tentacules sur un seul rang ûi non rétractiles. Du reste
OLI 3>
les e^èces que Taufenr place dans ce genre et qu'il nomme
O, aUfus , hexàpus , maculatus , ne sont ni décrites ni figurées.
Elles sont probablement des mers de la Sicile. (De B. )
OLIGOCARPHE, Oligooarpha. (Bol.) Ce genre de plantes,
que nous avons d'abord proposé dans le Bulletin des sciences
de Septembre 1817 (pag. i5i), et que nous avons ensuite
plus amplement décrit dans le Journal de physique de Juillet
1818 (pag. 26), appartient à Tordre des Synanthérées et k
notre Iribii naturelle des Vernoniées, dans laquelle il devra
être placé , soit auprès du Q^nanthemum , soit auprès du
Tarchonanthus. Voici les caractères que nous attribuons au
genre Oligocarpha, d'après nos propres observations faites sur
deux échantillons secs.
Dioïque. Calathide femelle équaliflore , pluriflore ( neuf à
douze ) , ambiguïflore* Péricline inférieur aux fleurs , cylin*
dracé; formé de squames imbriquées, un peu lâches, subfo-
liacées, striées, obtusiuscules; les extérieures su bcordiformes,
les intérieures ovales, Clinanthe petit, muni d'une, deux,
trois ou quatre squ^melles , tantôt i^dimentaires , tantôt
égales aux fleurs , foliacées ou submembraneuses , oblongues«
lancéolées, linéaires-lancéolées ou subulées. Ovaire épaissi de
bas en haut, couvert de glandes et de poils entremêlés, et
muni d'un bourrelet basilaire ; aigrette roussâtre, composée
de squamellules plurisériées , très-inégales, filiformes , épaisses ,
irrégulièrement barbeUulées. Corolle imitant parfaitement une
corolle masculine , régulière , à lanières longues , linéaires , à
incisions égales; et contenant des rudimens d'étamines libres,
subulés , aigus , sans appendices basilaires , à loges semi-^
avortées. Style à deux stigmatophores courts, larges, à collée*
teurs nuls ou presque nuls. Calathide mâle équaliflore, sub«
duodécimflore , subrégulariflore ou palmatiflore. Péricline
très-inférieur aux fleurs, subhémisphérique j formé de squames
imbriquées , pauci^ériées , peu appliquées , subcordiformes ^
coriaces, striées. Clinanthe petit, plan, presque toujours muni
de quelques squamelles où rudimens de squamellcs, Faux-<
ovaire subcylind racé , hiapide; aigrette inrégu Hère, composée
de squamellules inégales, filiformes, épaisses, barbelluléesi^
Corolle (jaune) arquée en dehors, à Hmbe non distinct
du tohe-, ordinairement palmé I tou>ours inégalement et prQ«
:»2 OLI
fondement divisé en cinq lanières oblongues ou linéaires.
Anthères munies d'appendices basilaires subulés. Style fili-
forme, presque simple, seulement divisé au sommet en deux
branches courtes, et muni sur sa partie supérieure de collec-
teurs papilliformes , à peine apparens, presque nuls.
Nous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre.
Oligocârphe a feuilles de nérion : Oligocarpha nerUfoUa,
H. Cass,; Baccharis neriifolia, Linn. , Sp.pU, édit. 3, p. i2o4*
C'est un arbrisseau du cap de Bonne-Espérance, à tige droite,
rameuse , haute de six à neuf pieds ; ses feuilles sont nom-
breuses, rapprochées, persistantes, étroites, lancéolées, poin-
tues, glabres, dures, vertes en dessus, blanchâtres en des-
sous, un peu ferrugineuses dans leur jeunesse ; leurs bords
sont repliés en dessous, et ordinairement munis d'une ou
deux petites dents vers le sommet de la feuille; les calathides
sont disposées en petites panicules ou grappes , qui terminent ,
les branches.
Le genre Brachjlœna , proposé par M. R. Brown , dans le
douzième volume des Transactions de 1^ Société Linnéenne ,
imprimé à Londres en 1817 , est absolument le même que
notre Oligocarpha, publié aussi en 1817. Il ne nous appartient
pas de décider lequel des deux noms génériques , publiés
presque en même temps, doit prévaloir sur l'autre. Mais il
convient de transcrire ici la description de M. Brown , afin
qu'on puisse la comparer à la nôtre, avec laquelle elle ne
s'accorde pas entièrement.
Bbachyljina, R. Brown {Trans, Linn, Soc, vol. 12, pag.
ii5; Journ. de Phys. , Juillet 1818, pag. 21 )• Involucre
imbriqué , à écailles coriaces. Réceptacle nu. Fleurons
dioïques. Mâles à anthères exsertes, munies de deux soies à
la base. Femelles plus étroits , à limbe quinquéfide , à 61»-
mens stériles, à stigmates linguiformes , imberbes. Aigrette
pileuse et scabre dans les deux sexes. = Arbrisseaux de l'Afri-
que australe, subtomenteux. Feuilles alternes, très- entières
ou dentées. In Qorescence terminale, presque en grappe. In-
volucres ovoïdes, courts , à écailles ovales, d'une contexture
uniforme.
L'auteur, que nous venons de citer textuellement, ajoute
que son genre BroQhylœna ne comprend qu'une seule espèce
OLI â5
publiée, qui est le Baecharis neriifolia de Linné. Il n'indique
point les affinités naturelles de ce genre , et se borne à dire
que son port est à peu près semblable à celui du Baecharis.
VOligoearpha ou BrachjyUena, étant une Vernoniée , n'a
point de rapport naturel avec le Baecharis , qui est de la
tribu des Astérées : mais il a de l'affinité avec le Gymnanthemum,
dont il s'éloigne cependant par ses calathides unisexuelles ,
et avec le Tarehonanthus , dont il se rapproche par ce même
caraelère.
Le nom d*Oligocarpha fait allusion aux squamelles qui se
trouvent ordinairement sur le clinanthe, mais en très-petit
nombre* Nous supposons que M, Brown a voulu exprimer, par
le nom de Brachjlœna, la brièveté du péricline. Ce dernier
caractère existe aussi dans notre Gjmnanthemifm , comme l'in-
dique son nom, qui signifie yz^urs nues : car le péricline étant
très* court, les fleurs de la calathide ne sont couvertes par
lui qu'à leur base. (Voyez l'article Gymnanthème, tom» XX,
pag. 108.)
On pourroit croire que la présence de quelques squamelles
sur le olinanthe de VOligoearpha, ne résulte que d'une sorte
de monstruosité ou de variation accidentelle. Cependant, nous
avons observé ce caractère dans presque toutes les calathidea
des deux échantillons qye nous avons successivement analysés,
et qui sans doute n'ont pas la même origine : car l'un , pro«
venant d'un individu femelle, se trouve dans l'herbier de
M. Desfontaines : et l'autre , provenant d'un individu mâle ,
se trouve dans l'herbier de M* de Jussieu. ( H. Cass.)
OLIGOCHLORÔN. (fio^) \}jjl des anciens noms grecs du
Caf&ier. ( Lem.)
OUGOPODE, Oligopodus. {IchthyoL) H^ de Laeépède a
donné ce nom à un genre de poissons osseux, holobranches,
du sous -ordre des jugulaires, et de la funûlle des auehénop-
tères, que Gronow déjà avoit nommé PteracUs, et que' l'on
reconnoit aux caractères suivans :
Catopes jugulaires et formés par un seul rajron; corps alongéy
fort comprimé; trous des branchies et jréux latéraux; corps cou^
vert d* écailles; une seule nageoire dorsale^
D'après cela il devient facile de distinguer sur-le-champ
les OuQoropEs des CBAysosTaoMBs et des K.uates, qui ont le
t4 OLI
corps ovalaîre; des Caixionymes, qui ont les trou» des bran-
chîçs sur la nuque; des U&anoscopes et des BATRACHoïDESvqui
ont les yeux verticaux; des Murénoïdes, dont le corps est
alépidote; des Blennies, des Caluomorbs, des Vives et des
Gade», qni ont plus d'un rayon à chaque catope. (Voyez cea
différens noms de genres et Aucrj^noptères daos le Suppléa
ment au tome 111 de ce Dictionnaire.
Ce genre ne renferme encore qu'une seule .espèce , c'est
UOligofodb vér.TFËRE : Qligopodus veliferus y Lacép.; Cory^
fhœna velifera^ PaDaa, Linnœus, qui se fait remarquer entre
tous les poissons par Ténorme hauteur de ses nageoires dor*
âaie et anale, entre lesquelles le corps semble disparoUre,
d'autant mieux qu'elles s'étendent jusqu'à la queue; la. pre-
mière depuis le front, el la seconde depuis les ouvertures
des branchies, ce qui reporte l'anus en avant jusque sous la
gorge.
Ce% nageoires, qui ont la figure d'une losange irrëguiière
et curviligne, semblent former deux larges voiles, qui donv
sent à l'animal la faculté de fendre Teau avec moins d'obs*
tacle, mais auxquelles on ne sauroit attribuer le pouvoir de
le soutenir dans l'air, à la manière des exocets, de certains
pégases, des dactyloptères.
La mâchoire supérieure de l'oligopode vélifère e^&t garnie
de deux rangées de dents, tandis qu'on n'en observe qu'une
k rinférieure. Ses écailles sont grandes, minces, légèrement
striées, et écbancrées au bord, pour recevoir chacune une
petite épine de l'écaillé suivante*
Ce poisson,. que quelques naturalistes ont appelé V éventail j
a les c6tés du corps d'un gris argenté et les nageoires dorsale
et anale brunes, et parsemées de taches d'un blanc pur.
Il vient de la mer des Inrles^ (H. C.)
OLIGOPODE JSOIR, (/ç?i%6i/.) Voyez Leptopode. (H. C^
OUGQSPQBE, OHga^porus, (Bo^) Ce genre de plantes,
que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Fé-
vrier 1817 (pag. 33), appartient à l'ordre des Synanthérées ,
à notre tribu ns^turcU^ des Anthémidées, à la section des
AnthémidéesoChrysanthémées , et au groupe des Artémisiée^,
dan^. lequel nous l'avons placé auprès du genre Artemisia^
dont i) c^fiere en ce que les fleurs, du.di^ue sqnt mâles, «u
ou «*
Keu d'être hermaphrodites. (Voyez notre tableau des Anthé-
mid^es, tom. XXIX, pag. 177.)
Le genre Oligosporus présente les caractères suîvans.
Calathide ovoïde ou- subglobuleuse, discoïde: disque plu*
riflore, régulariflore , masculifiore ; couronne unisériée, tu-
buliflore, féminifiore. Péricline ovoïde, presque égal aux
fleurs du disque; formé de squames peu nombreuses, iné»
gales, paucisériées , irrégulièrement imbriquées, appliquées ^
orbiculaires , ovales ou oblongues, larges, arrondies, con-
caves, coriaces, pourvues d^une bordure membraneuse-sca-
rîeuse , diaphane. Clinanthe nu , convexe , hémisphérique
ou ovoïde. Fleurs du disque : Faux- ovaire nul ou presque
nuL . Corolle a cinq divisions. Étamines ayant les anthères
libres ou foiblement cohérentes. Style ordinairement simple ^
tronqué au sommet, qui est élargi et bordé de collecteurs
piliformes; quelquefois divisé au sommet en deux stigmato-
phores très-courts, à bourrelets stigmatiques plus ou moins
oblitérés. Fleurs de la couronne : Ovaire obovoïde^oblong,
glabre , lisse , privé d'aigrette. Corolle courte , tubuleuse ,
à base articulée sur l'ovaire , à partie inférieure enflée , à
sommet tronqué trèsrobliquement ou irrégulièrement tri-
denté. Style à deux stigmatophores.
Notre genre Oligosporus revendique probablement un assez
bon nombre des espèces attribuées par les botanistes au grand
genre Artemisia. Nous en avons observé nous>-même sept ou
huit. Cependant nous n'en décrirons ici que deux , qui nous
semblent plus intéressantes que les autres, en ce que la pre-
mière habite les environs de Paris , et que la seconde est
généralement cultiisée pour l'usage auquel elle est propre.
Oligosfore champêtre : Oligosporus campestris\ H. Cass.;
Artemisia campeslris, Linn. , Sp.pL, édit. 3, pag. 11 85. C'est
une plante herbacée , presque entièrement inodore , à racine
vivace, fusiforme ; ses tiges d'abord couchées, puis redressées,
sont longues d'environ deux pieds, droites, paniculées, an-
guleuses, glabres, rougeâtres, garnies de feuilles; celles-ci
sont alteipues , irrégulièrement bipinnatifides , linéaires , un
peu charnues, un peu poilues en dessous; les radicales plus
longuement pétiolées, les caulinaires moins divisées ; les cala-
thidea sont petites , nombreuses , penchées , disposées en
a6 OLI
grappes, et d^un vert bruo extérieurement; les corolles du
disque sont jaunâtres, mais rouges au sommet. Cette plante^
qui fleurit en Août , se trouve dans les lieux arides, et n'est
pas rare aux environs de Paris.
Oligospore estragoi^ : Oligosporus condimentarius ^ H. Cass.;
Artendsia dracunculus, Linn., loc. ciL, p. 1189. Une racine
vivace produit des tiges herbacées, dressées, un peu tor«
tueuses , grêles , rameuses , hautes d'environ deux pieds ,
glabres et vertes comme toutes les autres parties extérieures
de la plante; les feuilles sont alternes , sessiles, étroites, lan*
céolées , très-simples , très<-entières , ponctuées ; les calathides
sont très-nombreuses , petites , paniculées , globuleuses. Cette
espèce , originaire de la Sibérie ou de la Tartarie , est cul-
tivée^ sous le nom d'estragon , dans les jardins potagers, i
cause de son odeur aromatique et de sa saveur piquante , qui
la rendent propre à servir d'assaisonnement.
Le nom d^Oligosporus , composé de deux mots grecs , qui
signifient graines peu nombreuses , nous a paru convenir très**
bien'à ce genre, auquel nous aurions pu consacrer le nom
de Dracunculus ou celui d^Ahrotanum*
Le genre Artemisia de Linné doit être, selon nous, divisé
en trois genres, ou sous-genros, bien distincts t le premier,
nommé OUgosporus, a pour type V Artemisia campeshris, Lin.,
et pour caractère essentiel ou différentiel , le disque masculi-
flore et le clinantbe nu; le second, nommé Arlemisiê^f a
pour type VAriemisiavulgarisy Iin«, et pour caractère essen-
tiel , le disque androgyniflore et le clinanthe nu ; le troisîèJne,
nommé Absinthium, a pour type V Artemisia aksinthium , Lin,,
et pour caractère essentiel, le disque androgyniflore et le
clinanthe fimbrillé.
Nous avons observé nne espèce à disque androgyniflore et
k clinanthe nu , eultivée au Jardin du Roi , sous le nom
d* Artemisia violacea^ et (fui nous a offert quelques fleurs fe-
melles interposées entre les deux rangs de squames formant
son péricline. Si ce caractère n'est point accidentel, et s'il
existe dans plusieurs espèces, il devra servir dC'lMidement
à un quatrième genre ou sous-genre.
M. Gaudiehaud nous a permis de mentionner ici une
sy naathérée très-rem«iquable> trouvée par lui dans les Iles.
OLI «7
Malouines, et qui nous a paru appartenir à la tribu des An-^
tbémidées* Nous avions cru d'abord pouvoir rapporter cette
plante à notre genre Oligosporus , malgré quelques différences
dans les caractères génériques : mais elle s*en éloigne telle-
ment par le port, qu'il nous semble convenable de profiter
de ces différences, pour en faire un genre distijnct, qu'on
pourroit nommer Ahrotanella^ et qu'il faudroit placer au
commencement du groupe des Artémisiées , immédiatement
avant VOUgosporut , dont ce nouveau genre ne diffère essen^
tiellement que par le péricUne non imbrique, mais -formé
de cinq squames égales , unisériées.
Ahrotanella emarginata, H, Cass* Petite plante herbacée,
touque , rameuse , trés-rglabre sur toutes ses parties ; tiges et
rameaux tout couverts, de petites feuilles très-rapprochées ,
comme imbriquées , alternes , sessUes , amplexicaules , sim-
ples , entières ; leur base forme un anneau complet autour
de la tige ; leur partie inférieure est embrassante , mince ,
submembraneuse ; leur partie supérieure, plus courte et plus
étroite , est ovale , arrondie au sommet , épaisse , coriace-
charnue , luisante , pourvue d'une bordure membraneuse ,
diaphane , qui est échancrée au sommet ^ ealathides termi-
nales, solitaires, petites, composées chacune d'environ cinq
fleurs, dont deux intérieures mâles, et trois extérieures fe-
melles; péricline formé de cinq squames égales, subunisériées ,
membraneuses sur les bords ; clinanthe nu ; chaque {leur mâle
offrant un faux-ovaire petit , inaigretté , une corolle régulière
à quatre ou cinq divisions , un style toiasculin indivis , desi
anthères privées d'appendices basiiaires; chaque fleur femelle
ayant Tovaire inaigretté , la corolle articulée sur l'ovaire ,
tubuleuse, à trois divisions inégales, le style pourvu de
deux stigmato^phores courts, divergens. (H.Cass.)
OLIGOTRICHUM. {Bot.) Nom donné par M. De Candolle
au genre de mousses décrit dans ce Dictionnaire à l'article
Atrichie (voyez aussi Atrichium , Suppl.). Ce genre, qui a
pour type le hryum undulatum, Linn., a été réuni SLUnpofy"
triehum par Hedwig et même par BHdel; mais celui-ci Ta
rétabli ensuite, en lui conservant le nom de catharinea, que
loi a imposé Ehrhard lorsqu'il fonda, le premier, ce genre.
Bridel y rapporte maintenant six espèces, et Hooker (Musc.
»8 OLI
exot*) deux autres : ce dernier hotaniste ne les sépare pas
des polytrichum. Trois de ces espèces se trouvent en Europe;
les autres sont exotiques et se rencontrent en Palestine, aux
États-Unis et à la terre de Magellan. Sans revenir sur les carac-
tères de ce genre , donnés à l'article Atrichie , nous revien<-
drons sur les deux espèces qui y ont été superficiellement dé«>
crites*
L*0iiG0TRiCHUM ONocLé: OHg. undulotum, Decand. , FI. fr.,
n.^ 49^9 Catharinea undulata, Bridel; Polytrichum undulatum,
Hed^v,, Fung,, 1, tab. i6-, 17, fig. 6-11; Bryum undulatum ,
linn., FL Dan., tab. 477; EngUsh Bot*, tab. 1220; Calli"
hryum polytriehoides , yv ieh. j FI. W^er^h..; Vaillant, Bot,,
tab. 26 , fig. 17; Dill. , Mjyc.f 46, fig* 18. Tige longue 4'un
pouce et demi; feuilles rapprochées, oblongues, lancéolées,
pointues, ondulées, dentées; pédicelle droit, long de plua
d'un pouce ; capsule cylindrique , d'abord droite , puis pen-
dante; opercule terminé par une longue pointe. On trouve
cette mousse communément dans les bois, les vergers et les
lieux ombragés, partout en Europe, dans l'Amérique septen-
trionale, en Chine et en Cochinchine. Buxbaum l'a observée
dans les bois ombragés, en Propontide. Ses fruits paroissent
au printemps. Ses feuilles se crispent en se desséchant. Il y
en a une variété beaucoup plus petite dans toutes ses par««
ties (Hedw., loc, cit., 1 , tab.- 17, fig. 14-18).
L'OuGOTRiCHOM DE LA FoRÊT- NOIRE : O/îg. hercyninum, Dec.,
FI. fr. , n.** 492 ; Catharinea hercjyniça^ Bridel ; Polytrichum her^
cynicum , Hedw. , loc. cit. , tab. 1 5 ;. EngUah Bot. , 1219. Tige
droite, presque toujours simple, longue de six à quatorze
lignes; feuilles un peu charnues, d'un vert glauque, linéaires,
pointues, concaves; feuilles des rosettes mâles larges, d'un
jaune rougeàtre, terminées par une pointe ; pédicelle droit,
long d'un pouce environ; capsule droite, cylindrique ou en
forme .de godet; opercule otbtus^i conique. Cette ifiousse^
observée pour la première fois au Rehberg dans la Forét«
noire , par Ehrhard , a été observée depuis dans le Tyrol , en
Autriche, en France, en Angleterre, en Ecosse, en Lapo-v
nie, en Suède, etc. Elle se plaît dans les endroits tourbeux)
ses capsules sont mûres en Juillet : ses feuilles se crispent
également par la sécherewç.
ou »9
OnéotaicflUM lisse : Catharioea la?vignta,Bfid*', Polytrichuta
l(Efigalum,'WsLhlenb.y FL Lap.^ tab* 22. Tige droite, simplei
feuilles ovales^ concave^, imbriquées $ capsule presque ven*-
true^ penchée; coiffe lisçe, sans poils. Cette mousse ^ trés-voi*'
sine de la précédente , a été recueillie par Wahlenberg
sur les bords du fleuve Muonio , présToméo en Laponie, sur
les rives sableuses et découvertes, où elle croissoit abondam*
ment. (Lem«)
OLIGOTROPHË. ( Entom. ) M. Latreille avoit d'abord em^
ployé ce mot pour désigner le genre d'insectes Diptères, qui
a reçu le nom plus généralement adopté de Cecidomyib»
(Desm. )
OLIUUHQUL {Bot,) La plante décrite et figujrée àous ce
nom mexicain par Hemandez , ftaroit être un liseron , con^
voWulus eorymho$us de Linnœu8« (J.)
OLI- MERLE. {Orniih^) Nom donné dans le Brabant au
loriot, orio/if5 galbula, Linn* (Ch. D.)
OLINET. ( Bot. ) C'est le lyciet et le chalef. ( L. D* )
OLING* {Bot.) Sous ce nom Camelli fait mention d'un
grand arbre de l'Ile de Luçon , dont les feuilles sont opposées ,
simples , lisses ^ épaisses , et comparées par lui à celles du gui«.
De ses rameaux il suinte une résine semblable à la colophane^
qui s'épaissit promptement au point de former des colonnes
qui se prolongent jusqu'à la terre* 11 n'a vu ni les fleurs ni
les fruits.
Cet arbre , qu'il croit être un térébînthe , en est sûrement trèê*
différent à cause de ses feuilles opposées et épaisses, et Ton
peut présumer qu'il appartient plutôt à la famille des gutti-
fcres. (J.)
OLINIA. {BoL) Genre de plantes de la famille des rhamnées^
qui a un calice tubulé , évasé , terminé par cinq dents ; lequel
porte au-dessous de son limbe cinq pétales de forme linéaire ^
munis chacun à leur onglet d'une petite écaille intérieure. Cinq
tnthéres globuleuses, biloculaires, presque sessiles, sontinsé^
rées au même point et opposées aux pétales. L'ovaire simple,
non adbéreut) est surmonté d'un style très-court, terminé par
deux stigmates ; il devient une capsule oblongue , marquée de
cinq angles, entourée et recouverte du calice persistant, et con*
tenant cinq graines. M. Thunberg, auteur^^ece genre, l'a établi
3o OLI
sur un arbriàseaii du cap de Bonne- Espérance , sans épines, à
feuilles opposées et simples, à fleurs petites, disposées en pa-
nicules plus ou moins alongées. Il l'avoit d'abord rapporté au
genre Sideroxylum , sous le nom de sideroxylum cymosum; en-
suite , ayant reconnu qu'il étoit polypétale et que les éta-
mines étoient insérées au calice , il a cru pouvoir en former
un genre, que nous avons rapporté aux rhamnées, d'après sa
description , en désirant Cependant plus de détails pour
confirmer cette décision. L'auteur dit que quelquefois une
sixième partie est ajoutée aux diverses parties de la fleur. 11
ne fait aucune mention de l'intérieur de la graine^ de la forme
et de la situation de son embryon. (J.)
OLIVA* (Orrw'flii) Cette espèce de pie-grièche, dont on
trouve la figure dans les planches 75 et 76 des Oiseaux d'A-
frique de Levaillant, est le gonolek oliva, laniatius olivaceug
de M. Vieillot. (Ch.D.)
OLIVARDA et OUVARDILLA. (Bot.) On donne ces
noms en Espagne à des vergerettes ^ erigeron viscosum et gra^
veolens. (Lem.)
OLIVAREZ. {Ornith.) Cet oiseau, dont la figure se trouve
pi. 3o des Oiseaux chanteurs dje M. Vieillot, est sonfringUla
magellanica et le fringilla spinus , var. de Latham^ C'est aussi
le gafaron de d'Azara, le gilguero des habitans de Buenos-
Ayres et le parachi des Guaranis. (Cm. D.)
OLIVASTRE. {Bot.) Dans quelques lieux de la France , du
temps de Belon, ce nom étôit donné à Folivier de Bohème,
elœagnus, qui étoit aussi un oleaster pour quelques auteurs,
un ziziphus alla pour d'autres. Aux environs d'Arras on le
nomme saUngre, (J. }
OLIVE. {Bot.) Voyez Bois d*olive. ( J.)
OLIVE. {Ornith.) Buflbn a ainsi nommé le bruant de Saint-
Domingue , de Brisson , ou oiseau canne , emheriza oliyacea ,
Linn., et passerine olive de M* Vieillot. Autrefois on donnoit
aussi en France le nom d'olive à la petite outarde , otis tetrax ,
ihinn. (Ch. D.)
OLIVE, OlWa. {Maktcoz,) Genre de Mollusques conchy-
lifères , indiqué par presque tous les auteurs anciens de con-
chyliologie, mais qui n'a été rigoureusement établi que par
Bruguière et M« de^Lamarck pour un assez grand nombre
OLÎ 3i
de coquilles, dont la forme rappelle àsset bien celle d'une
olive et dont Linné faisoit des volutes. Voici les caractères que
j^ai assignés à ce genre : Animal ovale , involvé; le manteau
assez mince sur ses bords et prolongé aux deux angles de
Touvertare branchiale par une ligule tentaculaire , et en
avant par un long tube branchial j pied fort grand , ovale
subauriculé et fendu transversalement en avant; tête petite
avec une trompe labiale ? tentacules rapprochés et élargis à iA
base , renflés dans leur tiers médian et subulés dans le reste
de leur étendue; jeux très-petits, externes, et sur le sommet
du renflement; branchie unique, pectiniforme ; anus sans
tube terminal ; organe excitateur mâle fort gros et exaertCé
Coquille épaisse , solide ^ lisse, ovale ^ alongée , subcylindriq ue,
involvée; tours de la spire très-petits et séparés par une suture
canaliculée ; ouverture longue, étroite, fortement échancrée
en avant; le bord columellaire renflé antérieurement en un
bourrelet strié obliquement dans toute sa longueur. Point
d'opercule*
Les caractères descriptifs que je Viens de donner ont été
pris sur un petit individu , qui certainement n'avoit pas
d'opercule. M. de Lamarck n'en admet pas non plus. Cepen*
dant d'Argenville ,* dont la figure , Zoom. ^ pL 3 , flg« G ,
n'en représente pas^ dit positivement dans l'explication de
sa planche qu'il y en a uué
La structure de la coquille des olives, au moins dans cen*
taines espèces , et l'état luisant de la superficie , ne permettent
pas de douter quVlle ne se compose de deux lames : l'une
qui forme la véritable coquille , et l'autre qui n'est qu'un
dépôt plus ou moins épais, à peu près comme cela a lieu
dans les porcelainesé Cependant l'observation de l'animal ne
m'a pas offert les deux lobes qui se remarquent dans les por-
celaines, en sorte qu'il est impossible de croire que ce dépôt,
autrement coloré que la coquille, soit le produit du man-
teau : et en effet, ou n'observe jamais sur celle-ci, comme le
fait justement remarquer M. de Lamarck , la ligne dorsale
indiquant le point de rencontre des deux lobes du manteau ,
comme dans beaucoup de porcelaines. Mais comme le pied
est au contraire très -large et pourvu d'expansions latérales
très-considérables et fort minces , il se pourroit que ces ex-
»■« OLI
pansiom , en enveloppant la coquille , piroduîsisseiit lé Aip6i
testacé qu'on y remarque* La figure donnée par d'Argen*
Ville , indique en effet quelque chose comme cela*
Les olives appartiennent presque toutes aun mers des payi
' chauds ^ à peine y en a-t-il une espèce dans la Méditerrànéetf
Elles vivent à ce qu'il parott à d'assez grandes pfofondeun
dans la mer, d'où on les retire en les péchant à la ligne (
c'est du moins ce qui a lieu sur les côtes de l'Isle^de-France f
d'après ce que m'a rapporté M. le colonel Mathieu* Il paroil
que ces mollusques sont éminemment carnassiers*
La distinction des espèces d'olives est extrêmement difficilcf
surtout quand on veut se servir^ pour les caractériser, des
couleurs dont elles peuvent être ornées. En effet ces couleurs
et même leur disposition sont extrêmement variables , comme
on peut en voir un exemple dans l'olive hispidule. Si l'on
ajoute à cela que la forme et peut-être la proportion de
la spire peuvent varier suivant le sexe, l'âge et les localités |
comme cela a certainement lieu pour les espèces de cônes
et de porcelaines 9 on conviendra que le genre Olive a encore
Ce point de rapprochement avec les cônes dont les espèces
sont aussi fort loin d'être bien distinguées. M. de Lamarck
s'en est occupé déjà dans les Annales du Muséum, tom. 17^
p. 3oo -^ 328 , et daus le tome 7 de son Traité sur les animaux
sans vertèbres. M. Duclos vient tout nouvellement de faire
une Monographie des espèces de ce genre; malheureusement
son travail n'est pas encore publié.
L'ordre que je vais suivre dans la description des espèces
d'olives est celui de l'accroissement de la spire.
L'O. ONDÉE) O. undata^ de Lam. 5 Enc. méth* , pi. 364^
flg. 7, a> h. Coquille ovale, ventrue 5 à spire très ^ confie 1
la columelle calleuse dans toute son étendue ; couleur blan-*
châtre variée de lignes brunes^ longitudinales en zigzag, et
quelquefois de larges taches d'un brun roussàtre* Des men
de Ceilan*
L'O. FOUDROYANTE ; O. fultninatu , de Lam. , Enc. méth. 9
pi. 364, fig. 4, a, h. Coquille subcjlindrique , à spire très^
rétuse ; bord columellaire calleux dans une grande partie
de son étendue; couleur cendrée -verdàtre ^ ornée de lignes
angulo-flexueuses, longitudinales, brunes; ouverture blanche*
Patrie inconnue.
OLÎ âî
V0% a^nLtuÀAtfe; 0* sépuUuniUiSi ie Laitl»^ 'Ë.nC* inéth.,
|)L365, fig. 1. Coquille subcylîndrique , à spire très^courte
et rëtuse ; de couleur cendrée •'•verdàtte ^ traversée par deux
liandes noires interrompues. Patrie inconnue*
VOh éLÉGANTE; 0. Elegans^ de Lam*, Ënc. méth.^ pU ZGj ^
fig* 3 , a y h. Coquille subcylindrique , à spire rétuse ^ mu^
eronée ^ couleur blandhe ^ Variée de lignes angulo-flexuetkse»
interrompues, subponctiformes , faunes, brunes et bleuâttwè*
Une variété (Bnc» méth, , pi* 36a » fig* 3 , a, ft) a deux koiies
décurrentes bl^unes. Deé mers de Ceilan»
L'O* toPL^; O* infltUa, de Lam», Ënc. mëth», pl« 364, fig»
t, a^ h. Coquille ovale > Ventrue, à spirt couHe, aiguë, à
bord colujnellaire très-calleux; couleur blanche <• jaunâtre^
ponctuée de bruu* Patrie inconnue*
L'O* À DEUX bandes; 0. hicineta, de Lam», Ënc. méth.^
pi* 364, fig. i^a^b. Coquille ovale ^ Ventrue, à spire courte,
Inucroiiée; le bord columellaire tuberculeux ; couleur blan-»
bhe ^ parsemée de points d'un bleU pâle* Patrie inconnue*
L'O. otsTUSAïAB; O* ohtusariaj de Lam* Coquille assez grande
(pr^de trois pouces) j CylindraCée ^ aspire courte, obtuse |
touleùr de chaii^ pâle^ avec des taches irl'éguliéres ^ nom»
breuses ^ et deux zones mal formées d*un brun châtain i ou-*
Vertufe blanche* Patrie inconnue»
L'O* SANGUINOLENTE : O. sanguinoléntà > de Lam* ; Martini ^
Conch* 2^ tab» 46, fig. 5i2^ 5i3» Coquille cylindi^acée , à
-tpire très-courte^ très-finemeiit réticulée par de3 linëoles
d'un brUn roussâtre sur un iTond blanc , avec deux bandes
brunes; le bord columellaire $ d'un rouge orange* Océan des
grandes Indes*
L'O. must^ine: o. muàtelihdy de Làm»; Martini^ Conch. 2 ^
tab. 489 fig* 5i5j 5 16. Coquille cylindrique^ aspire coui'te^
d'un blanc grisâtre , avec des lignes d'un brun roussâtre ^
flexueuses, transverses; ouverture violette. Océan américain f
L'O* M ARQUETÉB ; O* tessellota , de Lam. , Enc* méth. ^ ph
368, fig» 1 ^ a, bi Petite coquille cylindracée, à spire courte ^
calleuse , de couleur jaune , parsemée de petites tachas ron»
des d'un brun violacé; ouverture violette^ Patrie inconnue^
L'O. CAaNéoLE : O. carnéola, de Lam*; VoL carnèùtns, Linn^^
GmeL; Ene* méth*, pL 365^ fig* 5, a, è. Petite coquiUif
36« 3 «r
54 OLI
ovale, (îytindracëé , à sommet obtus , semi<^4;alle!nc, â*ufi
jaune orangé , souvent tachetée de violet, sans bande ou avec
une ou deux zones blanches. Patrie inconnue.
L*Cf. MAURE; O. maurUi de Lam., Enc. méth., pi. 365, fi^
2^ a^ h. Coquille subcylindrique, aspire très-courte, rétuse
et mucronée; de couleur noire extérieurement; quelquefois
(var. a) d'un jaune olivâtre avec plusieurs lignes décurrentes
brunes; (var« b) d*un fauve marron, et deux zones décur*
rentes, formées par des taches noires, angulaires et carrées)
et enfin (var. c) d'un fauve verdàtre , onde ou moiré de
taches rembrunies, anguleuses ou en zigzag. De Tocéan des
grandes Indes.
Cette espèce est appelée la Moresque dans le premier, cas i
la Datte cerclée dans le second; la Veuve éthiopienne ou le
Manteau de deuil dans le troisième; et , enfin , la Datte moirée
dans le quatrième.
L'O* DU Pérou ; O. peruvîana , de Lamé , Ënc. méth. , pL
367 , fig. 4 , a, hé Coquille ovale, subventrue , à spire courte ,
mucronée; couleur blanche^ marquée de points bruns rou-
geâtres, rassemblés >en lignes onduleuses. Des côtes du Pérou«
L'O. glandiforMe 1 O. glandiformis , de Lam. ; le GiaoL ,
Adanson, Sénég., pi. 4, fig. 6. Coquille ovale* cylindrique,
un peu renflée en dessus, à spire rétuse, mucronée; couleur
blanchâtre, marquetée de rouge -brun. Des mers du Sénégal
et de l'Amérique méridionale.
L'O. aveline; o. avdlana, de Lam« Coquille cylindrique^
à spire rétuse ; couleur générale d'un fauve rougeâtre , réti«
calée par des ondes menues et en zigzag. Pairie inconnue.
L'O. TiGRiNE : O. ligrincL,^ de Lam.; Martini, Conch* 2,
tab. 45, fig. 47^* Coquille cylindracée , ventrue, à spire
très-courte, mucronée, de couleur blanche ,• ornée de points
livides et de lignes brunes angulo - flexueuses. Patrie in-
connue.
L'O. funébrale : O. funtbralis , de Lam. ; Martini , Conch^
3', t., 45, fig. 480, 481. Coquille cylindracée, à spire Xrè^
courte; couleur jaunâtre avec des taches brunes- olivâtres*
Des grandes Indes.
.L!0. DU Sénégal; O. senegalensîs , de Lam., Enc. inéCl).,
pi. 364, fig. 3. Coquille ovale, bombée, à spire en cône
OLÎ 39
^ôuriy pôihiù; dé ëoùîeiir blatichàti'é , avec des lignes rôùges^
flexiteuses, transverses. Dû SénégaL
L'O. DE Ceilan î Oi zeilaniea , de Lam. Coquille éylîn-
dracée, à spire subsaillante et aiguë; cduletir d*uli jaiiné
presque orangé, variée par uh grand nombre dé lignes ridées
trànsversé^ , d'un brun bleuâtre; Mers de Ceilan.
L^O. NÉBULEUSE : O: n^hulosa, de Lam.; Martini^ Coiich. 2 j
lab. 49, fig. 539 j 54oà Coqtiille bvàle- cylindrique, à spire
assez saillante , aiguë', lés tours convexes; couleur striée de
tendre^ Ae jaiiné et dé bléii , avec une zone fauve ^ flammée
de brun en avant. Dés côtes de Ceilan;
L'Oi DE DEDïL ; O. lagubrh , de Lam. Coquille cylindracée ;
la spire un peu saillante, aiguë ^ de couleur blanche, avec
des taches brunes, striées de bleu, diversiformes ; le bord
flroit violet à l'intérieur;
L'O. bstàtiqùe; o. hepaticdi de Làtn; Coquille cylindracée
alongëe , à spire médiane pointue ; ouverture striée sur ses
deux bords; couleur d'un marron brunâtre^ zonée obscure-
Inent. t^atrie inconhue;
L'O; RÔTIE ; O. àstulatd f dé Lam; Coquille cylindracée , à
Spite a^ez saillante , aiguë ; des lignes blanchâtres décur-»
i*entes sûr un fbnd reinbruni. Patrie ignorée^
L'O. TRICOLORE; O. tricolor, de Lam», Enc. métii., pi. 365 j
fig. 4 , À, h. Coquille cylindracée , à spire courte, ornée ^ sur
tin fond blanc à peu près éaché, d'un grand nombre d-e taches
vertei^ jauneis, et de deux ou trois zones verdâtres. De l'océan
des grandes Indes ^ très-commune dans les collectioris<
L'O. écrite; o. seripta, de Lam*, Enc. méth. , pi. 362 j
fig. 4j a, h. Coquille cylindracée, à spire courte, variée
d'un grand nombre de taches d'un fauve brun , formant ré-
seau, avec deux zones transverses peu marquées, composées
de traits bruns en forme de lettres; La patrie de cette es-
pèce, qiii n'est pas rare dans lés collections, est inconnue.
L'O. GHANitELLE; O • granittlla ^ de Lam. Coquille assez grande»
(deux pouces cinq lignes), cylindracée, à spire très-courte,
mucronée, parsemée^ sur un fond fauvé-ch&tain ^ de taches
blanches^ triangulaires^ très-petites et Irésrnombreuses. Patrie
inconnue.
L'O. vBiNUuâE; O. vihululai de Lam^^ Enc. înéth^, pL 36i 4
S6 OLI
ûg, 5» Coquille de deux pouces de long environ , cylin-
dracée, ventrue, à spire aiguë, offrant, sur un fond d^uu ^
blanc jaunâtre, un très -grand nombre de traits en zigzag,
ponctués de brun* Patrie inconnue*
UO. ANGULAIRE : 0. Uiicophœa , de Lam»; Volula annulata,
Gmel. , Enc. méth. ^ pi. 363 , fig. 2. Coquille cylindracée ^
ventrue , à spire médiocre , aiguë* , cerclée dans le milieu de
son dernier tour par une sorte de carène mousse; couleur
toute blanche. Océan indien P
L'O. HisFiDCLE : 0« hispidula , de Lam»; Voluta hispidula ,
Linn«, Gmel. Coquille cylindracée , étroite, à spire un peu
élevée , pointue , très -variable en couleur en dessus, mais
constamment enfumée ou violacée à Tintérieur. De TOcéan
indien*
M. de Lamarck distingue quatre variétés principales dans
cette espèce , la première est blanche , piquetée de taches d'un
brun violacé, avec une bande bleuâtre au-^dessous de la spire }
c'est celle qui est figurée dans FEncyclopédie ) la seconde
(Martini, Conch, 2, t. 49 , fig. 53o) est également blanche,
avec deux ou trois gones d'un brun violacé; la troisième
(Martini, Conch, 2 , t. 49, fig. 622, 523) est d'un fauve jau*
nàtre , tachetée de violet ; enfin , la quatrième est nuagée de
fauve bleuâtre avec des taches d'un brun violacé*
L'O. flammulée; O.Jlammulata^ de Lam*, Enc. méth*, pL
367, fig* 5. Coquille cylindracée, un peu raccourcie, aspire
assez élevée, aiguë, d'un gris roussàtre, striée de linéolet
anguleuses, d'un roux brun et de taches blanches, triangu-
Uires, aiguës, en forme de flammes. Patrie inconnue.
L'O. UTRicuLE : O. utriculus , de Lam. ; Voluta utriealuê ,
Linn. , Gmel.; Enc. méth., pi. 365,^£g* 6, a, ^, c* Coquille
assez grande, ovale, un peu ventrue, à spire conique, aiguë;
le bord columellaire calleux; couleur cendrée bleuâtre en
dessus avec une zone oblique jaune , flammulée de brun ou
toute blanche. Patrie inconnue.
Cette espèce d'olive offre, sous sa couche extérieure, une
coloration marbrée de fauve et de blanc, et par conséquent
toute différente de celle qu'elle a dans son état d'intégrité*
L'O* auriculaire; O. auricularia, de Lam. Coquille ventrue
dans son milieu, ayant la columelle très-appiatie , calleuse;
OLI 37
couleur d'un blanc cendré avec une baude large , oblique en
avant. Des c6tes du Brésil.
L'O. DU Brésil: O. brasiliana, de Lam. ; Chemn., Coneh,
lo, t. 147, fig. 1567, i368. Coquille turbinée , à spire large 9
déprimée, mucronée au centre et dont le canal ne se continue
pas jusqu^au sommet; le bord columellaire calleux supérieu-
rement; des linéoles brunes, capillaires, décurreu tes, croisant
des stries alternativement blanches et fauves pâles. Des côtes
du Brésil.
L'O* FévEROLLE ; O. fobagina , de Lam. , Enc, méth. , pi.
365 f fig. Sf a^h. Coquille ovale, raccourcie, ventrue, à
spire aiguë, assez courte ; couleur variée de blanc , de brun
et de fauve. Patrie inconnue.
L'O. blanche; O. candida^ de Lam., Enc. méth., pi. 368,
fig. 4, a, &. Coquille ovale ^ cylindracée, à spire assez ai*^
guë ; les plis de la columelle un peu distans ; couleur toute
blanche. Patrie inconnue.
Une variété de cette espèce est d'un jaune citron pâle.
L'O. ORioLE ; O. oriola, de Lam., Enc. méth., pi. 366,
Agv 3, a, b. Coquille cylindraoée , étroite, à spire assez
courte, aiguë; couleur châtaine en dehors, blanche à Tou*
verture. Patrie inconnue.
C'est une espèce voisine de Thispidule.
L'O. fusiforme; o. fusiformis f de Lam., Enc. méth., pi.
067 , fig. 1 , a, &• Coquille ventrue , atténuée aux deux ex-
trémités; spire assez élevée et pointue; couleur d'un blanc
de lait, ornée de lignes rousses ondées en zigzag. Patrie in-
connue.
L'O. maculée; O, guUata, de Lam., Enc. méth., 368, fig.
a, a, h. Coquille cylindracée, ventrue, à spire aiguë, de
couleur blanche , agréablement maculée de taches rondes ,
inégales , d'un brun rougeâtre et violet. Des grandes
Indes,
Une variété dont les taches sont beaucoup plus petites et
plus nombreuses, vient de la; Nouvelle-Hollande,
L'O. éaYTHROSTOME ; O. erythrostôma, de Lam., Enc. méth.,
pi. 3oi , fig. 3, a, h; vulgairement la Bouche aurore. Assez
grande coquille (deux pouces et demi) ovale, alongée, k
spire assez pointue , ornée en dessus de lignes flexueuses
38 OLI
d*unbruB jaunâtre, avec deux l)andes brunâtres, dëcurrentei^
et d'un jaune aurore en dedans. Patrie inconnue,
Une variété a l'intérieur d'une couleur plus pâle : j'en posi
sède une autre qui tiiept de l'Inde et dopt rintériçur est
blanc,
L'O. textiline; Q. lextilina, de Lam«, Enc. métht, pl< 362,^
^S' ^9 ^1 ^« Assez grande coquillç cylindracée , avec une
callosité assez marquée à la fin du canal de la apirç; ÇQuleur
d'un blanc cendré, variée d'un trés*grand nombre de petite^
lignes ponctuées en zigzags , çt de deux lonçB déc\irpentes
plufii foncées. De l'océan des Antilles.
L'O, PORPHYRE; O^ porphyria , Linn« , Gmel,, Enc, méth, «
pi, 36 1 , fig. 4, a, h; vulgairement I'Owve de Panama, Grande
coquille de près de quatre ppuces dç long, ovale- cylin*
dracée , à spire assez courte , acuminée ; ornée d'une grande
quantité de lignçs d'un ^ouge brun, deltoïdales, et de tacher
rousses plus grandes sur un fond couleur de çh^r- Des côtes
du JBrésil,
L'O, pie; O. pica, de L^m. Assez grande coquille (trois,
pouces une ligne ) brune ou d'un fauve très-rembruni , ornée
de taches irrégulières d'un bçau blanc dç lait; l'ouverture
d'une grande blancheur,
L'O* irisante; O. irisans, de Lam* Coquille cylindrique, 2^
spire acuminée , ornée de lignes en zigzags serrées , brunes ,
bordées d'un jaune orangé, et de deux zones rçm^runies e^
réticulées. Patrie inconnue,
L'O, épiscoPALE : O^ episcopalis, dç Lam«; Gualt. , Test,^
t. 23, fig. F. Coquille cylindracée, aspire convexe, poinn
tue , de couleur blanche , mouchetée de points bruns , jau-
nâtres en dehors, d'un beau violet en dedans, Patrie inr
connue*
L'O, ANGULEUSE; 0, angulata , de Lam*, Enc. méth., pl^
363, fig. S y a, b. Coquille épaisse, solide, ovale, ventrue,^
subanguleuse sur le. dernier tour de spire ; couleur variée de
petits points rouges, réunis en masses inégales , tranverses el^
irréguliéres , sur un fond blanchâtre. Patrie inconnue.
L'O. aeanéeuse; O. araneosa, de Lam., Enc. méth^,pl,363,
fig, x^ a, h. Coquille cylindracée, à q^ire assez saillante, ai«
gnè' , a^éablement variée de linéokt ^Srfines ^ tr^s-serj^ées |^
OLI 59
brunes ou noires, imitant un peu des fils d'araignées. Cette
espèce, rare, est de l'Océan austral, à ce qu'on suppose.
L'O. BiATDLE : O. hiotula , de Lam. ; VoL hiatula, linn.y
GmeL; £nc. méth. , pi. 368, fig. 5, a, h* Coquille conîco-
ventrue; la spire saillante, aiguë; l'ouverture assez courte et
trés^largie en avant; couleur blanche ou cendrée, bleuâtre^
ondée de veines flexueuses brunes et quelquefois ponctuées
de petites taches d'un brun pâle. Amérique méridionale et
côtes du Sénégal.
UO, TESTA céE; o. testacea, de Lam. Coquille cylindracée,
ventrue , à spire courte ; ouverture évasée comme dans la
précédente; de couleur brune ou testacée. Mers du Sud et
côtes du Mexique.
L'O. HARPULAiRE : Olharpularia, de Lam. ; Chemn., Cpnc/i*
10, 1. 147, fig. 13765 1377. Coquille cylindrique, à spire sail-
lante, aiguë; d'un roux brun, marquée de très-petites taches
blanches et trigones avec deux zones décurrentes; les stries
d'accroissement sont côtelées. Patrie inconnue.
L'O. LUTéoLE : O. luteola, de Lam.; Gualt., Test,^ tab. 44,
fig. ^. Coquille cylind racée , à spire convexe, aiguë; bord
columellaire calleux ; couleur jaunâtre , ondée par des taches
livides ou d'un brun pâle, avec une large zone oblique, d'un
jaune un peu intense en avant. Patrie inconnue.
Une variété est un peu renflée après la spire,
L'O. ACUMiNéE; O. acuminata , de .Lam., Enc. méth. , pi. 368 ,
ûg* 3. Assez grande coquille alongée , cylindrique, à spire
saillante , acuminée , marbrée de blanc et de cendré , avec
deux bandes fauves distantes. Des côtes de Java.
L'O. LiTTiâRépi; O. litterata, de Lam., Enc. méth., pi. 36? 9
fig. 1 , a, h. Coquille cylindrique alongée, à spire élevée et
pointue; couleur cendrée, vic^âtre, variée de lignes fauves,
pâles et anguleuses , et de deux zones décurrentes , formées
de lignes brunes imitant des caractères d'écriture. Océan des
grandes Indes P
L'O. RâTiCDLAïaE; O. reticularid j de Lam., Enc. méth., pi,
361, fig, 1, a, hf Coquille cylindracée, un peu raccourcie,
à spire aiguë; l'ouverture bien moins longue que la co-»
quille ; couleur blanche comme Véticulée par un grand
nombre de lignet subpDuctuées, angulo-flexueuses, avec deux
4ô OLI
zones dëcurréntes, souvent peu marquées. Patrie inconnue^
L'O. suBULÉE, O, suhulala, de Lam«, £nc« méth«, pL 368 ,
£g. 6, a , b. Coquille subulo-cylindracée , à spire aiguë,
alongée ; l'ouverture n'étant que des deux tiers de la longueur
totale; couleur d'un brun plombé, avec une bande large et
oblique, brun roussàtre vers l'extrémité antérieure; ouveiw
ture d'un blanc bleuâtre. Côtes de Java.
L'O. coNoÏDALE : O. cQnoidalis , de Lam. ; Vol, jaspoidea,
Linn. , Gmel. ; Martini, Conoh. ^, tab. 5o, fig. 556. Petite
coquille ovale-conique , buccinoïde , à spire élevée ; le canal
fort étroit; couleur générale blanchâtre » jaunâtre, ou couleur
de chair, obscurément mouchetée ou veinée, avee une zone
panachée , tachetée de blanc et de rouge -brun au bord
supérieur des tours de spire. Océan des Antilles^
Une variété est finement ponctuée ; une autre est plus grêle
et de couleur d'agathé.
L'O, voLUTELLEj O, volutella , de Lam* Coquille ovale •»• ce*
nique , à spire saillante , aiguë , dont les tours sont applatis ;
ouverture égalant les deux tiers de la longueur totale ; cou-«
leur bleuâtre au milieu et d'un jaune-brun aux deux extré«
mités. .JDes côtes du Mexique.
L'O, ONDATELLB j O. undatella , de Lam. Coquille ovale«
conique, brunâtre , à spire assez élevée, de couleur bru-
nâtre , avec une bs^nde étroite, jaune , au bord supérieur dea
tours despire, et une plu& large, peinte de lignes brunes, en
avant. Océan pacifique.
L'O. IVOIRE : O. ebisrnea, de Lam.; Vx^K nivea, Linn, Gmel. ;
Martini, Conch^ a , t. 5o, fig. 358. Petite coquille cylindracée^
conique, à spire proéminente, blanche, avec deux bandei
pourpres interrompues. Des mers d'Espagne.
L'O. naine; o. nana, de l4|m., £nc. méth. , pi. 363, fig«
3, a, h. Très-petite coquille ovale, à spire gibbeuse, proémi«
nente, à columelle calleuse, de couleur cendrée -livide, on^
dëe de ligues brunes ou pourpres. Océan américain.
L'O. ionalb; o. zonalU, de Lam^ Très -petite coquille
ovale, à spire conique et ouverture assez courte; zonée de
bandes blanches et brunes. Mers du Mexique.
L'O. MUTiQUB, O. mulica, Say, Très- petite coquille (deux
à trois lignes de long)) à spire courte, à suture étroite ^ «ana
OLI 41
i(rie8 à la columelle; couleur blanche ou blanche- ]auiiAtre,
avec trois bandes dëcurrente^ de taches d'un roux pâle, et
quelquefois d'un brun • rougeàtre fon>*é.
Cette espèce qui paroit voisine de la précédente, est com«
mune sur les côtes méridionales des États-Unis; mais il pa-
roit que c'est la seule qui s'y trouve.
L'0« GRAIN- DE* RIS : O. oryza^ de Lam«; Martini, Conch^
3 ^ t. 5o., fig. 648. Coquille très-petite (trois lignes), ovale^
conique , à spire conoïdale , toute blanche* Patrie inconnue*
(De B.)
OLIVE, {Foss») Les coquilles de ce genre ne se sont pré-
sentées jusqu'à présent à l'état fossile que dans les couches
plus nouvelles que la craie, et quoiqu'on en ait signalé plus
de soixante espèces à Vétat vivant, nous en connoîssons k
peine dix à l'état fossile. Cette différence dans le nombre
pourroit venir de ce que beaucoup d'espèces vivantes ne se
distinguent que par les couleurs , et que ce caractère nous
manque pour celles qui sont fossiles. Il est à rémarquer
cependant que parmi les fossiles il ne s'en présente pas d'un
aussi gros volume que dans celles qui vivent aujojird'hui dans
les mers. Une seule paroit être de la Méditerranée , toutes
les autres vivent dans les mers australes et équatoriales.
Voici celles que je connois à l'état fossile :
Olive a gouttière; Olwa canalifera, Lamck. , Ann. du Mus.
d'hist. nat., vol. 1/% pag. 383. Coquille subfusiforme , cy'»
lindracée- conique, offrant à la base de sa columelle une
callosité oblique, striée, avec un sillon particulier plus grand,
qui ressemble à une gouttière. Longueur, quatorze à quinze
lignes. On la trouve aux environs de Paris. £lle a les plus
grands rapports avec Voliva hiatula de Gmelin (de Lamarck).
OuvB PLiCAiRE : OUva pUcarîa y Lamck., Anim. sans vert.,
tom. 7, pag. 439; Basterot, Description des coquilles fossiles
du terrain de séd. sup. des env. de Bordeaux, pi. 3, ûg, 9.
Coquille alongée , conique , à spire pointue, à ouverture
ample et lâche inférieur^nent, comme dans Po^iVa hiatula;
ses plis columellaires sont tellement obliques, qu'ils sont
presque longitudinaux. Longueur, vingt lignes. On la trotfve
à Saucats pr^^ de Bordeaux.
Ouv£ CHEviLLEXTB ; OHva çlavula , Lamck. , Anim. sans
4» OLI
yert., tom.7, pag« 440. Coquille cylindrique -sobulée, i
spire ëlerëe et poiotue , et à columelle multistriée transrer*
salement et obliquement. Longueur , huit à neuf li^es.
On la trouve dans les environs de Bordeaux*
Olive m itréole ; OUt^a mitreola , Lamck. , Ann. du Mus. ,
tom. 6, pi. 44, fiç. 4. Coquille fusiforme-subulée , luisante ,
à spire alongée et pointue, aussi longue que Fouverture.
Longueur, sept à huit lignes. On la trouve à Grignon , dé-
partement de Seine-ei-Oise; à Orglandes, département de la
Manche , et dans les couches du calcaire coquillier grossier
des environs de Paris. On pourroit croire que c'est une va*
riété de Tespéce cpii précède immédiatement , modifiée par
la localité où elle a vécu. C'est à cette espèce qu'on doit
rapporter la voluta hispidula de Brocchi (Conch, Joss» suhap,,
lab. 3, fig, 16, a, b)^ qu'on trouve dans le Piémont.
OuvE DE Lacmont ; OliVa Laumontiafui , Lamdu 9 loe» eitm
Coquille ovale -subulée , luisante ,* d'une coalenr violette*
Elle est plus petite et moins effilée que la précédente , et sa
columelle offre deux ou trois plis. Longueur , cinq lignes.
On la trouvç à ÉsanviUe, près d'Écouen , dans le grès marin
supérieur. Les ancillaires que l'on trouve dans cette couche
ont en général , ainsi que les olives, une forme plus raccourcie
que celles du calcaire grossier , et l'on peut soupçonner que
cette légère différence provient des circonstances dans les-
quelles les animaux qui les ont formées, ont vécu.
OuvE ventrue; Oliva ventricosa, Def. Cette espèce diffère
de toutes les autres par sa forme globuleuse et raccourcie.
Elle porte quelques gros plis à la base de sa columelle. Lon-
gueur, dix à onze lignes. On la trouve dans le département
de l'Oise , aux environs de Beauvais P ou Valmondois P
Oliva pichoUna, Al. Brong. Terrains de sédim. sup. du
Vicentin, pag. 63, pL 3, fig. 4. Coquille ovale, à spire
très-courte et mamelonnée. Elle a tout-a-fait la forme d'une
olive. Longueur, sept à huit lignes. On la trouve dans la
montagne de Turin. M. Borson a décrit sous le nom d*oli¥a
ejrlifidraeea, une espèce très-commune , dit-il, dans le sable
endurci des environs de Turin ; mais la figure et la des-
cription paroissoient établir entre cette espèce et Fo/iVa pî-
pholina des différences notables. On trouve à Thorigné et i
OLl 45
•
Sceaux , prés d'Angers , une espèce d'olive un peu plus
grande que Voliva piohoUna ; mais elle a tant »de rapporta
avec elle y qu'on peut la regarder de la même ^/pèce.
On trouve dans la Caroline du Nord une e^éce de ce
genre qui a environ quinze lignes de longueur et qui a en»
core les plus grands rapports avec cette dernière.
Plusieurs naturalistes ont jugé que Vancillaria canalifera^
I^mck,, avoit les caractères du genre Olive plutôt que celui
des ancillaires. Le canal qui sépare les tours de la spire , étant
à peu près le seul qui distingue ces deux genres, nous trou»
Yons que Tancillaire à gouttière porte en effet une sorte de
petit canal; mais il est moins régulier et moins marqué que
celui des olives , en sorte que cette espèce se trouveroit in»
termédiaire* Mais il est peut-être une autre raison qui pour»
roît déterminer pour la placer dans le genre Olive , c'est
que dans toutes les ancillaires les stries d'accroissement sont
recouvertes, depuis le sommet jusqu'au quart environ du
dernier tour , d'un vernis luisant qui laisse au milieu de la
coquille une large bande où l'on aperçoit ces stries, ce qui
n'a pas lieu dans les olives ni dans l'ancillaire à gouttière.
Comme déjà une espèce d'olive porte le nom de canalifera,
nous proposons de lui donner celui 'd'o/iVa heteroelita.
Au surplus il est fâcheux d'être obligé , pour savoir ou
devra être p]açée une coquille dans nos cabinets, de passer
un temps qui est à yen près perdu pour des observations
plus utiles. (D. F.)
OLIVENERZ. (Mm.) C'est le nom allemand, quelquefois
employé dans des ouvrages françois, d'une variété particu»
lière de cuivra arseniaté. C'est "VVerner qui l'a désignée
ainsi. Voyez Cuivre arseniati^. (B.)
OLIVENITE, {Min.) Nom donné par M. Jameson au cuivre
arseniaté , concordant avec celui de Oliven-Malachit , par
lequel M. Mofas désigne ce minerai, Voyez Cuivre arseniaté ,
tom. XII, pag. 176. (B.)
OU VEN - MALACHITES, (Min.) M. Léonhard donne ce
nom CQ^lme synonyme du Cuivre phosphaté. Voyez ce mot
t. XII, p. 173, (B,)
OLIVERIA, OlwîèrcXBot.) Genre de plantes dicotylédones „
^ fleurs complètes, polypétalées, de la famille des omhelliferes ^
44 OLI
de la peniandrie aigynie de Linnœus , offrant pour caractère
essentiel : Uh calice à cinq dents ; une corolle à cinq pétales
bifides; ciri^ étamines ; un ovaire inférieur; deux styles; le
fruit hérissé, ovale, cylindrique, à cinq côtes; l'involucre
et les involucelles à plusieurs folioles,
Oliveria tombant : Oliiferia deeumbens , Vent., Hort* Cels.y
pag. et tab. 21 ; Poir., ///• gen,y Supp., tab. 935, Plante her-
bacée, dont la racine produit plusieurs tiges glabres, cylin-
driques, renversées, striées, d'un vert blanchâtre , rameuses,
garnies de feuilles alternes, pétiolées, d'un vert foncé, ré-
pandant une odeur de thym, simplement ailées, composées
de folioles sessiles, opposées, divisées en trois ou cinq décou-
pures, qui se partagent chacune en trois lobes aigus, munis
sur leurs bords de cils peu appa'rens ; les fleurs sont disposées
en ombelles axillaires et terminales. L'ombelle universelle est
composée de trois ou quatre rayons , soutenant des ombellules
simples; les in^olucres et involucelles sont à folioles droites,
cunéiformes, ciliées, trifides ou à trois dents; les fleurs ve-
lues, blanchâtres avec une teinte purpurine, toutes fertiles,
régidlères ; les lobes du calice courts , ovales , aigus ; le fruit
est^ovale, très -velu, un peu cylindrique, de couleur cen-
drée, divisé en deux semences relevées de cinq côtes, planes
intérieurement et creusées d'uA sillon. Cette plante a été
découverte aux environs de Bagdad , par MM. Bruguière
et Olivier. <Poir.) •
OUVERT. {Ornith.) Levaillant , Oiseaux d'Afrique , tom, 5^
a décrit et figuré soQs ce nom, p. 70 et pi. 126 , n.^ 1 et 2,
une fauvette trouvée dans le pays d'Auténiquoy, Voyez le
tom. XVI de ce Dictionnaire, p. 270. (Ch. D.)
OLIVES PÉTRIFIÉES. {Foss.) Différens auteurs anciens
ont décrit sous ce nom des pointes d'oursins fossiles , dont la
forme a quelque rapport avec celle des olives. (D. F.)
OLIVET. {Ormth^) L'oiseau décrit par Buffon sous ce nom,
est le tàngara olive t ou tanagra olimeea de Linnœus et de La-
tham ; mais on trouvera sous ce mot, à la page 41 5 du tome
32 du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, des détails
desquels il semble résulter, que l'oiseau figuré dans l'Histoire
des tangaras de M* Desmarest, sous le nom de tangara 4>livet
mâle, n'est pas le même qu'a décrit iBuffon , et que c'est l'îe-
OLI 4*
térie dumieole de M, Vieillot , pL 65 des Oiseaux de ^Amérique
septentrionale. (Ch, D.)
OLIVETIER. {Malaeoz.) C'est le nom de Tanimal qui ba<>
bite rOuvB; voyez ce mot. (Desm.)
OLIVETIER, Elœodendrum* {Bot.) Genre de plantes dico^
tylédones, à fleurs complètes, de la famille des rhamnées ^
de la perUandrie monogynie^e Linnœus , offrant pour carac-*
tère essentiel : Un calice k .cinq ou dix folioles , en forme
d'écaillés arrondies , concaves; une -corolle à cinq divisions
profondes, ovales, lancéolées, concaves; cinq appendices
linéaires, subulés, pétaliformes ; cinq étamines, un ovaire
supérieur ; un style ; un drupe sec , contenant une noix à
deux ou iroh loges; revêtue d'une enveloppe dure, épaisse, à
deux ou trois sillons.
J'ai présenté ici pour caractère de ce genre, celui qui se
trouve conforme aux observations de Schousboe.
Olivetiee aeoan: Elœodendrum argan \ Willd^^ Spec^j if
pag. 1148; Retz, Ohs, , 6^ pag. 26 ; Scbousb., Maroc*, pag«
89; l^cii similis firutex indicus^ CommeL, Horté, 1 , pag. 161^
tab. 83. Arbre toujours vert^ d'une médiocre grandeur, dont
l'écorce est grise; les rameaux sont glabres, trè»-souvent al-
ternes, terminés par une forte épine ^ garnis de feuilles alter-
nes, glabres, très^entières , lancéolées, rétrécies en pétiole;
les âeurs latérales, souvent axillaires, sessiles, éparses« Leui?
calice est à dix folioles en forme d^écaîlles, disposées sur
deux rangs ; leur corolle d'un jaune verdàtre^ à cinq divisions
ovales, lancéolées, concaves, obtuses, un peu échancrées >
leurs cinq appendices pétaliformes , linéaires -subulées, sont
attachés au fond de la corolle , alternes avec ses divisions }
l'ovaire e%t conique , hérissé \ le style glabre ; le stigmate sim-
ple; les drupes sont sessiles, verts, ponctués de blanc, de la
grosseur d'une prune ordinaire ; ils produisent un suc blanc ,
qui s^épaissit à Tair. Cette plante croît dans les îoTèii au
royaume de Maroc. Son bois est dur, pesant, épais, employé
pour la fabrication des meubles. Quelques animaux ruminans «
tels que les chameaux et les chèvres , se nourrissent de ses
fruits que rejettent les ânes et les mulets. Les Maures fabri-
quent avec ses noix une huile un peu acre, dont cependant ils
font usage dans Tapprét de leurs alimens*
4« OU
OuvETtER D*()iltENT: El(todendrum orientale^ j'acq., tû, ¥drif
tab. 48; Lamck. , lU, gen,y tab. iSs; Rubéntiay Commers.i
Jussîeu, Gen.pL^ pàg^ 3^8^ 4^2; vulgairement Bois rôuge^
Bois d'olive* Arbre découvert par Commerson à l'île de Ma*
dagaècar. Ses raiheaùx sont opposés et noueux ; ses feuilleà
variées, très '-étroites 4 distantes, linéaires sur l^s jeunes ra^
meatix^ longues de huit à dix pouces, larges de deux où
trois lignes; plus courtes^ plus larges, lancéolées stir des ra-
meaux plus avancés; enfin courtes^ ovales, obtuses, épaisses^
coriaces sur les vieux rameaux* Les fleurs sont axillaîres ; les
pédoncules siniples du divisés en trois rayons unjflores, à la
base desquels on Remarque plusieurs petites folioles courtes ^
linéaires, aigti^, en forme de bl*aétées; le calice a cinq fo-<
lioies arrondies, concaves, persistantes; la corolle est blan'
che , à cinq divisions profondés ; les cinq étamines sôàt insé'
fées sur une glande , à la base de l'ovaire ; le drupe , ovale j
de la grosseur et de la forme d'une olive , renferme une noix
dure, épaisse, à deux logeS^
ÛLiVETiBa ausïrAl; Élœodendrum austràle^VenUf tiorL Malm,^
VoL 2^ t)âg. et tab. 117. Arbrisseau toujours vert, dont les
tiges, d'un brun cendré, s^élèventà la hauteur d'environ trois!
pieds , divisées en rameaux opposés^ presque tétragones j garnisf
de feuilles opposée^^ pétioléesj coriaces, glabrcfs^ elliptiques,
d'uii vert foncé ^ longues de six à huit pouces y munies de
dents distantes, glanduleuses à leiir sommet, et de stipules cà^
duques, ovales^ aiguè's; les pédoncules axillairesj di-^ ou tri-'
chototnes , Ont des bractées lancéolées ; le calice a quatre fo-
lioles ovales, obtuses; la corolle quatre pétales d'un blanè
Sale ^ petits , cfvales ^ obtus , un peu ondulés ; les qtiatr'e étamines
alternent avec les pétales ; l'ovaire enfoncé dans vth disque
charnu , à quatre loges ; le style est trés-cfoùrt ; le stigmate trou-'
que. Cette plante croît k la Nouvelle-Hollande; (Poir.)
OLÏVÈTTE. (Ornith.) Le pinson de la Chine, ainsi notomé
pat Buffoh ^ est le fiingilla sinica^ Ltnn. (Ch^ D*)
OLiVIE, Olivia, (Corallin.) Dénomination générique' pto^
posée depuis assez long-temps par M. A. Bertolini, dans ses
Décades des plantes du royaume d'Italie, pour distinguer le
doTps organisé de la famille des corallines dont MM. de La-»
marck et Lamouroux ont fait leur genre AciâTABULB ou Atà^
tabulaire. Voyez ce mot. (De B.)
OLl 4f
OLIVIER, Olea, Lînn* {Bot.) Genre de plahteâ dicoty-*
lëdones monopétales , delà fïiniille des jasminéesy Juss,, et de
la diandric monogynie y Linn. , dont les principaux caractères
Bont d'avoir : Un calice mdnophylle , campanule , à quatre
dents ; une corolle monopëtale , infundibuliforme , à limbe
plan partagé en quatre découpures $ deilx étamines , à fila->
mens subulës , terminés pai* des anthères droites ; un ovaire
arrondi, surmonté d'un style cotirt, terminé par un stig*'
mate en tête ; un drupe ovoïde , lisse , contenant un noyau
raboteux , divisé en deux loges monospermes , dont une
avorte très-souvent. Les oliviers sont des arbres ou de grands
arbrisseaux à feuilles entières, toujours vertes, opposées ou
très-^ rarement alternes } leurs fleurs sont petites, disposées
en grappe ou en panicule axillaire ou terminale. On eu
connoit aujourd'hui seize à dix-sept espèces toutes exotiques^
mais dont une a été transportée depuis une époque reculée
dans le Midi de l'Europe , que son origine se perd dans la nuit
des temps, et elle y est d'ailleurs acclimatée depuis si long«
temps, que les botanistes Font nommée Olea europœa. Plu-
sieurs autres espèces sont cultivées dans les jardins ; nous en
parlerons avant de traiter de Folivier d'Europe, qui, à cause
du grand intérêt qu'il présente , exigera que nous entrions
k son sujet dans des détails particuliers.
OuviER DU Cap; Olea Capensisj Linn., Spec, 1 1* Le trohc de
cet arbre est revêtu d'une écorce un peu rude, et se divise
en rameaux opposés* Ses feuilles sont de même opposées f
rétrécies en pétiole à leur base, coriaces, glabres des deux
côtés , ovales -obtuses ou oval es •> lancéolées. Ses fleurs sont
blanches, disposées en grappes paniculéeftau sommet des ra-*
meaux , ou disposées dans les aisselles des feuilles supérieures^
Les fruits sont de petits drupes bleuâtres , de la grosseur
d'un pois et terminés en pointe. Cette espèce croît dans les
forêts du cap de Bonne -Espérance. On la cultive en caisse
dans le climat de Paris, et on la rentre pendant l'hiver dans
la serre tempérée*
OuviER ÉCH ANCRÉ ,' OUa tnargiiiafa , Lam. , îtlusU gén, , n.* 8 1 ,
t 8, fig. 2. Cet arbre s'élève, dans son pays natal, à la hau-'
teur de quarante à cinquante pieds ,< son tronc est revêtu
d'une écorce d'un gris cendré } et ses rauieaux sont opposés
^« ou
ainsi que ses feuilles. Celles-ci sont ovales , arrotldies et tlfl
peu échancrées à leur sommet) rétrécies vers leur bascf
pétiplées, coriaces , luisante» et d*un vert gai. Ses fleurs sont
disposées en une panicule terminale, peu garnie} leur corolle
est grande ^ comparativemeiit à celle des autres espèces de
ce genre ^ presque en forme de grelot ^ divisée en quatre dé»
coupures ovales et un peu aiguës. Les iilamens des ëtamineâ
sont très -courts, terminés par de» anthères glanduleuses*
Le stigmate est triapgulaire. Les fruits sont des drUpes ovoïdes^
un peu chagrinées , de la grosseur d^une petite noix et boni
à manger. Cet olivier croit naturellement dans Ttle de M»*
dagascar) on le cultive au Jardin du Roi, dans la terre
chaude, depuis environ vingt^cinq ans. On le multiplie dtf
marcottes. Mé Aubert du Petit '-Thouars en a fait un' genre
nouveau 5 qu'il nomme Noronhiaé
Olivier d'Amérique : OUa ameriùana , Linii* ^ MarU. b4 i
Miche, Arh Amer.^ 3 , pag* 5o, tab. 6. Cet arbre «'élève
quelquefois dans son pays natal à trente et jusqu^à trente*
six pieds de hauteur; mais le plus souvent il ne forme qn'uil
grand arbrisseau de douze , quinze et vingt pieds de hauteur*
Ses feuilles sont Ovales^lancéolées , quelquefois plus étroites
et tout -à- fait lancéolées, opposées, pétiolées^ longues de
quatre à six pouces^ lisses, luisantes et d'un vert gai* Sei
fleurs sont blanchâtres, petites, très •> odorantes , disposées
dans les aisselles des feuilles en grappes courtes , rameuse^
et peu garnies. Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont
le plus souvent portées sur des pieds difiére'ns« Les fmits
sont des drupes de. l(i grosseur d'une pe^te cerise, et d'un
pourpre bleuâtre à Tépoque de leur maturité; ils restent
attachés aux branches une partie de l'hiver, et leur couleui*
contraste alors agréablement avec le beau vert des feuilles^
Cette espèce croit naturellement dans les parties maritime»
de l'Amérique du Nord, depuis la Floride jusqu'en Caroline*
Dans le climat de Paris, on la cultive en caisse ou en pot ^
et on la rentre dans Torangerie pendant l'hiver. Dans le Midi
de la France elle peut rester toute Tannée en pleine terre*
Olivier élevé ; Otea excelsa , Ait* , Hort, Kea^. i ? P« '4'
Cette espèce pousse avec beaucoup de vigueur; elle paroft
devoir former un arbre de vingt -cinq à trente pieds de hau«
OLI 49
leur, peut -être plus. Ses feuilles sont opposées, ovales ou
ovales- oblongues, rétrëcies à leur base en un court pétiole,
luisantes et d'un beau vert. Les fleurs sont blanchâtres ,
disposées sur des grappes simples, axillaires, munies de brac-
tées embrassantes, dont les inférieures sont persistantes, en
forme de coupe, et les supérieures grandes, foliacées, ca-
duques. Cet olivier est originaire de File de Madère. Ou le
cultive dans les jardins de botanique et chez quelques curieux*
Il a besoin , dans le climat de Paris , d'être mis à Tabri du
froid pendant Thiver. Il y a tout lieu de croire que dans
le Midi on pourroit le planter en pleine terre.
OuviEE odorant: Olea fragrans , Thunb., Flor, Cap,^ 18,
fab. 2 ', Dubam., nouv. éd. , 3, p. 68, tàbm 24. Dans son pays
natal, cette espèce devient un arbre asseï fort ; dans les jar-
dins de Paris , où Ton est obligé de la tenir en caisse , elle
ne forme qu'un arbrisseau de six à dix pieds de hauteur.
Les jeunes rameaux sont lisses, verdàtres, garnis de feuilles
opposées, rétrécies en pétiole à leur base, ovales ou ovales-
lancéolées, longues de deux à quatre pouces, glabres, lisses,
d'un vert un peu foncé en dessus , les unes entières , les autres
dentées en scie. Les fleurs sont pédonculées, disposées par
six à douze en petits bouquets placés au sommet des rameaux
ou dans les aisselles des feuilles supérieures. Le calice est
très-petit, à peine sensible; la corolle se divise en quatre
découpures profondes, ovales -oblongu es, un peu charnues,
de couleur blanche; les étamines sont très -cour tes; le style
est filiforme , terminé par deux stigmates aigus. L'olivier
odorant croit naturellement à la Chine , au Japon et à la
Cochincbine. Ses fleurs répandent une odeur délicieuse.
Les Chinois les recueillent pour les mêler dans leur thé et
lui donner plus de parfum. 11 est probable que cet arbre
pourroit s'acclimater dans nos provinces méridionales. Dans
le Nord de la France , on le plante en caisse et on le tient
dans l'orangerie pendant l'hiver. Il fleurit en Août et Sep-
tembre. On le multiplie de marcottes.
OuviEA noir; OLea nigra^ Lois., Herb. de l'amat. n.*" et tab.
3 56. Cette espèce^ telle que nous Pavons vue dans le jardin de
M. Noisette, n'étoit qu'un arbrisseau de deux à troijs pieds de
hauteur; mais probablement qu^ dans son pays natal elle
36. 4
Bo OLI
s*éléve beaucoup davantage.* Sa tige se divise en rameaax
opposés, d'un gris cendré dans Tàge adulte, d'un vert mêlé
de violet dans la jeunesse, glabres, mais chargés de pointa
verruqueux assez abondans qui les rendent rudes au toucheir»
Ses feuilles sont ovales - lancéolées , persistantes, coriaces y
glabres et d'un vert foncé en dessus , pâles en dessous , op-
posées sur des pétioles cylindritpies et ayant souvent une
teinte violette. Ses fleurs sont petites, blanches, disposées en
panicule au sommet des rameaux. Nous ignorons le pays
natal de cet olivier , nous l'avons vu ches M* Noisette , qui
Ta apporté d'Angleterre en i9i7, et chez lequel il a
fleuri depuis chaque année en Juillet et Août. Cet arbris-
seau se plante en pot dans du terreau de bruyère, et on le
rentre Fhiver dans l'orangerie. Il se multiplie de boutures
et de marcottes.
Olivibe d'Europe, ou vulguirement I'Ouvier: Otea Europœa;
Linn. , Spéc. i\ ; Duham., nouv.éd. , v. 5^ p. 69 , tab. a 5 — 32.
L» tige de cet arbre acquiert avec Fàge trob à six pieds de
circonférence par le bas, quelquefois même davantage, et
elle s'éliève en Présence et en Languedoc à vingt et trente
pieds de hauteur; mais dans les climats plus chauds, comme
les parties ntéridionales de l'Espagne el de l'Italie , dans
l'Orient, en Afrique, éltle atteint jusqu'à quarante et cin-
quante pieds. Odinairement la tige principale aes'eléve guère
au-delà de six à dix pieds ; plus haut elle se divise en plu-
sieurs branches qui se subdivisent en un grand nombre de
rameaux formaut rarement une tête arrondie et régulière.
Les feuilles sont opposées, coriaces, lancéolées, longues de
quinte lignes à deux ponces et demi dans la plupart des va-
riétés cultivées , ovales et seulement longues de quatre à
huit lignes dans quelques vtfriétés sauvages. Ces feuilles, dans
toutes les variétés , sont très-entières , d'un vert plus ou moins
foncé en dessus , traversées en dessous par une nervure lon-
gitudinale très -prononcée , et couvertes d'une poussière
écailleuse , blanchâtre qui leur donne un aspect argenté. Les
fleurs sont blanches , petites , pédonculées , disposées en grappes
rameuses , axillaires et de la longueur des feuilles ou à peu
près. Les fruits sont des drupes ovoïdes, plus ou moins alon-
gés, à peine plus gros que des grains de groseille d^ns les
OLI «i
Pâriéiès sauvages y et ayant dans celles qui sout cultivées sijt
à dix lignes de diamètre , sur dix à quinze de hauteur. Daiiè
ces dernières, il ne reste oMinaîrement qu'un ou deux fruits
a chaque |^t*appe , rarement trois , et les Autres fleuri
avortent ; maii dâtis les, oliviers sauvages la plupart dei
{[f'appes portent quatre à six fruits ou davantage. Ces fruits,
connus sous le nom d'olives sont couverts d'une peau lisse
et brillante, noi^Hbtrè dans Je plus grand nombre dés variétés,
aous laquelle eèt une pulpe verdâtre, niôUe, oléagineuse^
adhérente à un nbyati t^ès*dur, rabotent, ovale - oblong ,
aigu à ses âenx extrémités, ordinaii^ment uniloculaire , par
l'avorteiAettt de la seconde loge , et contenant une amande
oléa^neuse.
Aînd que tons les arbres dont la culture est très-anciennci
. olivier d'Europe a été fortement altéré ou àiodifié par les
différentes inllMAces des climats , du soi , des expositions et
des diverse^ manières dont il a été traité par les hommes qui
ont pris soîû de le multiplie^', et il a produit beaucoup de
variétés^ hti anciens , au temps de CdluméUé et dé Pline ,
coHûôisSoient d^à ^^ItteieurS variétés d^olivier; le premiei: en
porte le li^rabré à dix , qu'il désigne toutes par des noms ,
mais dont il n'a pas établi les caractères' d'une manière asse<
exacte pour qu'on puisse essayer aujourd'hui de les rapporter
à quelques-ttnéa dés ta^iétés que nous cultivons en P^nce.
Depui» Coluinelle le nàitkhté des variétés a augmenté. OIi«
Vie'r de Serlres , qui écrivoît plus de quinze cents ans après ,
donne la Kste de dit -huit espèces d'Oliviei^ Connues de son
tem^; nùns il A'en fait d'ailleurs aucune description. Magnol^
dans son tiartus Monsfeliensis ^ ùh il èife onze espèces cultivées
dans lés environs de Môlàrtpeliier , et Toumefort , dans ses
Irutitaiiùneàreihetharicéf oùoneU ti^OUve dix-huit, n'ont donné
que des phraseé latines sur chaque espèce ou plutôt sur chaque
variété , phrases le plus souvent beaucoup trop courtes pour
caractMse^ suffisa'mmei^t la fornie du fruit ; car c'est prin*
cipalenient ^às la forme, la grosseur et la couleur dés dlives
qu'on peut trouver des caractères pour différencier les varié"
tés. Gai4del, en empruntant, soit les phrases de MagUol, soit
celles de Toumefort, donne' dés détails un peupZus étendus sur
douze variétés, cultivée^ dans le territoire d'Aix. Duhamel
5a OLI
et Gouaa ont aussi emprunté les mêmes phrases 9 mais sans
particulariser autrement chaque variété. Gouan se borne à
rapporter les onze espèces de Magnol, et Duhamel les dix*huit
de Tournefort. M. Amoureux , dans un Mémoire qui a con-
couru pour le prix proposé, en 1782, par FAcadémie de Mar-
seille, sur la culture de Tolivier, et quia obtenu le premier
accessit , a aussi adopté les phrases déjà citées, mais en don-
nant plus de détails qu'on n'avoit fait avant lui sur dixrsept
variétés qu'il mentionne. L'abbé Rozier, venu ensuite, paroit
avoir beaucoup puisé dans le Mémoire d'Amoureux; il n'a,
comme lui , décrit aucune nouvelle variété , et en borne le
nombre à seize, non compris quelques sous -variétés. Enfin,
M. Bernard , dans son Mémoire pour servir à l'histoire natu-
relle de l'olivier, couronné par l'Académie de Marseille ,' en
3782 , et qu'il a fait réimprimer en 1788 , a porté le nombre
des variétés de l'olivier à vingt-un , et il a donné sur chacune
d'elles, soit une bonne description , soit des détails sur la na-
ture de Fhuile que fournit leur fruit, soit, enfin, quelques
considérations sur leur culture. Depuis M. Bernard , quel-
ques auteurs ont encore indiqué de nouvelles variétés, ce qui
fait qu'aujourd'hui on connoit une trentaine de variétés de
l'olivier. Nous allons citer les plus remarquables.
Olivier sauvage; en Provence, Acuvrea fer, Aulivastr^;
en Languedoc , Oulibié soubagié. En donnant le nom d'oli-
vier sauvage à Parbre qui croît aujourd'hui comme s'il étoit
indigène dans.la Provence, le Languedoc, l'Italie, l'Espagne
et autres contrées méridionales de l'Europe , on doit observer
que cet arbre est seulement naturalisé , mais non réellement
spontané dans ces dififérens pays. C'est dans les forêts de l'O-
rient, qu'il faut rechercher l'espèce primitive, car tous les
individus sauvages» qu'on rencontre en Europe , ne peuvent
être regardés comme le type de cette espèce première, -puis-
qu'ils proviennent évidemment des fruits de l'arbre cultivé.
Ces arbres, redevenus sauvages, sont nés de noyaux dissé-
minés par les oiseaux, qui se nourrissent de la pulpe des
olives cultivées, et c'est ce qui fait qu'on observe, parmi les
divers individus venus naturellement, des diflférences très-
sensibles, qui permettroient, jusqu'à un certain point, d'en
distinguer plusieurs sous-variétés. Ils diffèrent les uns des au-
OLI 53
très par leur port, leur feuillage, leurs fruits. En général, plus
leurs olives sont petites , plus on en trouve sur chaque grappe.
Nous avons observé aux environs de Montpellier, dans les
terrains arides, nommés garigues , une de ces sous- variétés de
Tolivier sauvage, dont les feuilles étoient ovales-arrondies,
n'ayant pas plus de quatre à huit lignes de longueur; Farbre
étoil petit, rabougri, et ne portoit pas de fruits. Nous pen-
sons que c'est cette sous-variété que Aiton, dans son Horlus
lewensis, a désignée sous le nom de olea huxifolia , foliis ohlon^
gO'Ot^alibuSy tamis paterUibus àivaricatis.
Olivier bodqdetibr ; en Languedoc , Oulibib bocteillaU ,
Rouget ; en Provence , Rapugan , Caïon a grappe. Cet arbre-
dèvient très-gros ; son bois est cassant ; ses rameaux sont droits
et longs ; %es feuilles grandes et d'un vert sombre ; ses fruits
un peu alongés, presque toujours un peu irréguliers et quelque-
fois un peu aplatis. Il y a des grappes dont presque toutes
les fleurs nouent, mais alors les olives restent presque aussi
petites que des grains de poivre.
OuviBE A PETIT FRUIT PANACHé; cu Langucdoc , OouBié FI-
GAott ou riGALE. L'arbrc devient très-gros ; ses rameaux sont
droits, garnis de feuilles assez pressées ; les fruits, un peu ob-
longs, deviennenjbpd'un noir violet en mûrissant, et marqués
de petits points rougeàtres. Ces olives sont tardives et don-
nent de l'huile excellente; elles sont^ avant leur maturité ,
très-bonnes à confire.
OuviEE d'entrecasteacx , Nouv. Duham. , 5, pag. 78, tab.
27 , fig. A et B. C'est un arbre moyen , dont les rameaux sont
droits, garnis de feuilles d'un vert foncé, écartées les unes
des autres. Il fleurit plus tôt que les autres oliviers , et ses
olives mûrissent aussi plus tôt ; elles se colorent comme les
autres, lorsqu'elles sont en petite quantité ; mais elles restent
d'un blanc verdàtre quand les arbres en sont très- chargés.
Olivier a fruit blanc. Les rameaux de cet arbre sont pen-
dans , 9es feuilles grandes, luisantes , d'un vert un peu foncé,
et les fruits assez petits et ordinairement peu nombreux. Le
nom d'olivier à fruit blanc n'est pas exact , car ses olives finis-
sent par devenir noirâtres comme les autres; mais, comme,
elles sont tardives, elles ne commencent à se colorer qu'après
toutes les autres.
H OLI
Olivier a fauit odorant. Cette variëtë est peu rëpandae
f n Provence ; on la rencontre plus souvent en Languedoc* Ses
IruUs sont alongës , odorans , et ils se colorent fort tard j ils
sont de ceux qu'on confit à la manière de Picholini.
OuviBR A petit fruit LONG , Olive PiCHOi.iNE« Les ramcaux
de cet arbre sont inclinés; ses feuilles larges, d*un vert asses
foncé , et ses olives alongëes , d'un noir rougeàtre. On cultive
plutôt cet olivier pour confire ses fruits que pour en retirer
de rhuile. L'olive piqholine se confiât avant la maturité, pen-
dant qu'elle est encore verte. Elle est ainsi appelée , parée
qu'un nommé Picciolipi , dont les Provençaux , ponr se con-
former à 1^ prononciation italienne» ont changé le nom ea
celui de Picholini, est l'inventeur de cette manière de la pré-
parer, ou, au moins, l'a apportée d'Italie* -
Olivier pleureur; Nouv. Duham. , 5, pag. 7$, tab« 399.
fig. B; Olivier de Grasse, Bernard, Mém., pag. 98; en Lan-
guedoc , OuLiBié couRNiAoU. Lcs ramcaux de cet arbre sont
longs et pendans , comme ceux du saule pleureur. Ses olives
sont noires, d'une grosseur moyenne, oblongues, plos larges
à leur sommet qu'à leur base , et elles fournissent une huile
excellente. Cet olivier ehX un de ceux dont la culture pré-
sente le plys d'avantage, ayant tout à la fois celui de fournir
des récoltes abondantes et de très-bonne huile. Il demande à
être taillé avec soin.
Olivier a bec; en Provence, Aulivo becu. Arbre moyen ,
à rameaux droits; à feuilles larges, arrondies à leur som-
met, rapprochées les unes des autres; à fruit d'une grosseur
moyenne, ovale -arrondi, terminé par une pointe incllaée,
formant une sorte de bec. Cet olivier donne d'abondantes
récoltes. Ses fruits sont du petit nombre de ceux qu'on p««l^
lors de leur maturité parfaite, manger sans aucune prépa-
ration ; ils fournissent une huile très-fine.
OuviER GAiLLBT- blanc, Nouv. Duham. , 5, pag. 7.69 tab«
3o, fig. B. Arbre moyen, dont les rameaux sont redressés;
les feuilles grandes, rapprochées les unes des autres etd\iii
vert peu foncé* Ses fruits sont très-pulpeux, ordmairemeat
peu colorés, à moins qu'ils ne soient en très- petit notnbre;
mais , lorsque l'arbre en porte beaucoup , ils restent souvent
blanchâtres ou ne prennent qu'une teinte trèsribibie de rouge*
OLI «
la récolte de ces fruits est constante chaque année, et ils
/oumissent beaucoup d*huile.
OuviEa AOYAt ; en Provence , Auuvo tripardo. Arbre moyen ,
dont les rameaux sont légèrement inclinés ; les feuilles petites,
peu pressées et d'un vert foncé; les olives rondes, grosses,
souvent inégales et comme raboteuses en leur surface. Cette
variété produit des fruits tous les ans, mais en petite quantité;
on les emploie souvent à confire. . «
OuviBa A Fftorr arrondi $ en Provence , Adlivo redoono ; en
Languedoc , AmtoulaoU. Cet arbre s'élève peu ; ses feuilles
sont grandes, pressées, d'un asses beau vert; ses grappes dé
fleurs courtes, situées vers l'extrémité des rameaux ; ses fruits,
les plus gros de ce genre , arrondis ^ noirâtres et bons à con-
fire. On en retire une huile de première qualité.
OuviER A FRUIT DOUX. On trouve k Piedemonte d'Alife , à
dix lieues de Naples , selon M. Battiloro , des olives trè^douces ,
asses grosses . qu'on mange sans aucune préparation sur l'arbre
même. On n'a pas essayé d'en extraire l'huile parce qu'on lei
mange dans le mois d'Octobre, en les cueillant sur Farbre,
et que les oiseaux les dévorent avec une extrême avidité.
Olivier de deux saisons. Cet arbre , selon M. Battiloro ,
produit deux sortes d'olives, et il fleurit deux fois successi-
vement. Des premières fleurs sortent des olives grosses , lon-
gues, terminées en pointe; leur couleur est d'un vert clair,
et elle passe au rougeàtre obscur lors de la parfaite maturité.
Les olives provenant des secondes fleurs, sont disposées en
grappes très-petites et rondes, comme des baies de genévrier.
Ces olives sont douces et ne sont, en quelque sorte, que de
petites vessies pleines d'huile excellente ; mais les oiseaux les
dévorent dès qu'elles commencent à mûrir. Cet olivier a été
observé par M. Battiloro à Venasso , en Italie.
Olivier de tous les mois. C'est encore à M. Battiloro qu'on
doit la connoîssance de cette nouvelle variété , qui rapporte
des fruits quatre ou cinq fois par an , suivant la température
des saisons. L'arbre commence à fleurir au mois d'Avril , et
continue jusqu'au mois de Septembre. Les olives sont petites,
ovoïdes , d'une couleur noirâtre ; l'huile en est délicieuse. Au
reste, M; Bernard parolt douter que ces deux dernières va-
riétés soient àes variétés distinctes ; mais il pense, que cette
56 OU
faculté de donner des fleurs deux fois par an , et même d'en
produire, pendant plusieurs mois de suite, n* est qu'une singu*
larité ou une espèce d*accident, qui , selon les années et la
température , peut devenir commune à plusieurs variétés diffé-
rentes.
L'olivier est un arbre célèbre chez les anciens : il figure au
premier rang dani leur mythologie. Un végétal aussi pré-
cieux méritoit un^ origine toute miraculeuse. Les poë'tes en
ont fait honneur à la déesse de la sagesse. Voici comment
on rapporte cette fable : Minerve et Neptune se disputoient
la gloire de donner leur nom à la ville que Tégyplien X3é-
crops venoit de fonder dans l'Attique. Les dieux furent pris
pour juges. Ils décidèrent que le droit de nommer la ville
appartiendroit à celui qui produiroit la chose la. plus utile*
Neptune fit paroître un fougueux coursier; Minerve frappa
la terre de sa lance ; Il en' sortit un olivier chargé de fleurs
et de fruits. Tous les^suffrages des immortels se réunirent en
sa faveur.
Percussamque sud -stimulât de euspide terram
Mdere cum baccis fœtum canentis olifce^
Mirariquc JDços
OviD., Metam, , lib* VI.
Oleœque Minerva
Inventrix. ViRc. , Georg., i.
Mais laissons ces fictions embellies par lespoè'tesdu charme
de leurs vers. Selon les historiens, ce fut le fondateur d'A-
thènes qui apporta l'olivier dans l'Attique. D'autres en attri-
buent l'honneur à Hercule. Ce héros, au retour de ses glo^
rieux travaux , l'introduisit en Grèce. Il le planta sur le mont
Olympe, et le destina à servir de récompense aux vainqueurs
des jeux olympiques. Ce fut Aristéequi montra aux hommes
l'usage important qu'ils pouvoient faire de ses fruits, en leur
apprenant les moyens d'extraire l'huile qu'ils contiennent.
Une couronne d'olivier étoit le prix des généraux qui s'é-
toieut signalés par des victoires. Après le combat naval de
Salamint , celte bataille si célèbre, qui ruina les ambitieuses
espérances de Xerxès , les Lacédémoniens couronnèrent d'o».
)ivier Ëurybiadc et Thémislocle.
OLI «7
Noble symbole de la gloire et des triomphes, Tolivier étoit
aussi Tembléme de la paix et de l'humilité. Un rameau d'o-
livier, entouré de bandelettes de laine ,^ faisoit respecter le
suppliant qui le tenait à la main.
SuppUcis arhor olivœ.
Stace, Theh. XII.
Après la victoire de Scipion sur Annibal^ dix des princi-
paux citoyens de Carthage allèrent demander la paix au gé-
néral romain, portés sur un vaisseau couvert de rameaux
d'olivier. Ce fut en tenant à la main ce signe de l'humilité
qu'Asdrubal se jeta aux pieds du vainqueur de Carthage ,
pendant que les flammes dévoroient cette malheureuse cité.
Cest ainsi que Virgile nous représente Énée envoyant des
députés au vieux roi Latinus , à son arrivée en Italie :
Centum oratores augusta ad mœnia régis
Ire jubet ramis velatos palladis omnes,
^HEID., lib, F' II.
Dans le mémepoè'me, lorsque les Latins, vaincus par Énée,
lui envoient demander une suspension d'armes , afin de pou-
voir rendre aux morts les derniers devoirs, leurs députés >se
présentent portant des branches d'olivier :
Jamque oratores aderant ex urbe latind
Velati ramis oleœ veniamqne rogantes.
JEneid., lib. XI.
Les Grecs avoient pour l'olivier un respect religieux. Dés
inspecteurs, nommés par l'Aréopage ^ étoient chargés de par-
courir les campagnes pour veiller à la conservation de cet
arbre. Les propriétaires ne pouvoient , sans, s' exposer à de
fortes amendes, en arracher dans leurs terres plus de deux
par an, à moins que ce ne fût pour quelques usages religieux.
Les peines étoient encore plus sévères pour celui qui en au-
roit coupé un pied , même un tronc inutile dans uo bois
consacré à Minerve; il eût été puni de l'exil, et toJis ses
biens auroient été confisqués.
L'olivier n'étoit pas moins révéré chez les Romains que
chez les Grecs. Pline rapporte, que non- seulement on ne
pouvoit s'en sejvir pour des usages profanes, mais encore
58 OLI
qu*il n'ëtoit pas même permis de l'employer pour le brûler
sur les autels des dieux. Selon le même auteur, les guerriers
auxquels on accordoit à Rome l'honneur du petit triomphe ,
appelé ovaliojnj étoient couronnés de feuilles d'olivier* .
C'est enfin l'olivier dont les fruits fournissent cette huile ,
qui fut long^temps la seule connue et que la plupart ^e% peu-
ples de l'antiquité employoient dans les cérémonies de la re-
ligioo. Cèioit une des plus précieuses offrandes que les Hé-
breux fissent à Dieu dans leurs sacrifices. Elle imprimoit un
saint caractère sur le front de leurs pontifes , de leurs prêtres
et de leurs rois. Aaron fut le premier consacré grand-préire
pai^ l'onction que lui fit Moïse, et Saiil devint le premier
roi d'Israël par l'huile sainte que le prophète Samuel répandit
sur sa iéie. La même onction sert encore aujourd'hui , dans le
monde chrétien , à consacrer les principaux ministres de la
religion et les souverains.
Les anciens faisoient aussi usage de l'huile dans leurs céré-
monies funèbres ; ils en répandoient sur le bûcher. Nous voyons,
dans riliade , les compagnons d'Achille , verser l'huile sur le
corps de l'infortuné Patroele. Ils font de même pour le cadavre
d'Hector avant de le rendre à son malheureux ^kre. Ct%i en-
core Thuile que les anciens employoient pour donner à la
crinière de leurs chevaux plus d'éclat et de souplesse. « Hélas ,
s'écrie Achille (Iliade , cbap. XXII I) , mes coursiers ont perdu
le héros qui les guidoit dans les combats, versée par sa main ,
Thuile embellîssoit leur flottante crinière. ^^ Mais c'est surtout
dans les exercices de gymnastique que Thuile étoit en nsffge.
Cest en s'en frottant le corps que les athlètes se préparoient
à la lutte. Celle dont ils se servoient particultèrèmenl, se
retiroit des olives encore vertes ; elle étoit connue sous le nom
à^omphojcine* Les lutteurs, après s'en être frottés, se rouloient
dans le sable sec , qui , mêlé à cette huile et à la sueur du
corps pendant ces exercices fatigans , formoit les strigmenUk
qu'on recueilloit ensuite avec un soin religieux, en raclant le
corps avec une sorte d'étrillé {strigUis) , dont Mereurial no«s
a donné la figure dans son Traité de la gymnastique. Les an-
ciens attachoient un grand prix à ces' dégoûtantes raclures,
et Dioseoride a payé un tribut aux préjugés dp son siècle,
en recommandant ces ordures comme un remède précieux
contre diverses maladies. Au reste, les direeteuts des gym-
aases aroient mis à profit cette ridicule manie , puisque , au
rapport d« Pline, ils retiroient de la vente des atri^menla jus-
qu'à quatre-vingt mille sesterees , environ huit mille francs
de notre monnoie.
Il y avoit enoore un usage qui eonsommolt chec les an-
ciens une grande quantité d'huile d'olive, c'ëtoit celui de s'en
frotter le corps à la sortie du bain. Ils pensoient, et avec raii-
son, que cette pratique avoit l'avantage d'entretenir la sou-
plesse deg muscles et des articulations , et de diminuer , en
Pochant les pores cutanés ^^ la transpiration trop considérable
que pouvoit avoir ei^itée la chaleur du bain.
Interrogé sur le moyen de vivre leng^tempê en bonne santé,
Démocrite répondit: Si interna viseera mèUej tmtema veto oUo
irrigaveris. Telle est k peu près la réponse que fit Romulus
PolUon à l'empereur Auguste, qui lui .demandoit par quel
moyen , parvenu à l'âge de plus de cent alM, il avoit pu oon*
server la vigueur de corps et d'esprit quHl faisoit paroître ;
c'est , dit ce vieillard , en faisant habituellement usage de vin
doux k l'intérieur et d'huile à l'extérieur ; intut mulso ,foriê oleo.
L'huile d'olive est presque blattche , sans odeur, trés-douce.
Ses usages dans l'économie domestique s^nt très -multipliés.
Dans les pays où l'on cultive l'olivier, elle est employée près*
que exclusivement pour l'assaisenneraent des alimens. En mé-
decine, on remploie assez fréquemment à Fextérieur comme
adoucissante et comme propre à relâcher les parties avec les-
quelles on la met en contact , à en apaiser l'irritation. Prise
à l'intérieur, elle eslrelàcbante, émolliente et même pur-
gative , si elle est prise à une haute dose. On l'emploie quel-
quefois à la place de celle d'amandes douces avec du sirop ,
sous forme de potion , dans les rhumes et dans les maladies
inflammatoires du poumon, pour calmer la toux. On l'ad-
ministre aussi en lavement pour remédier aux constipations ,
pour calmer les douleurs intestinales. Mais c'est surtout dan»
les cas d'empoisonnemetti par les substances minérales cor*
rosives , par les plantes acres ou par les cautharides, qu'on en
Élit usage avec succès à fortes doses. L'huile d'olive est égale-
ment un très-bon vermifuge. Son emploi contre lé tsenia est
muveat suivi de succès.
6o OLI
On a beaucoup vanté ses bienfaisantes propriétés contre la
«morsure des vipères , des aerpens et autres animaux venimeux ;
mais tout cela -est sensiblement exagéré, et des expériences
précises ont démontré que l'application de l'huile dans ce cas
n'avoit d'autre avantage que de diminuer la tension doulou-
reuse et l'inflammation de la partie blessée. Les onctions hui-
leuses ont aussi été préconisées contre la peste , mais les ré-
sultats obtenus jusqu'à présent n'offrent rien que de -trés-dou-
teux. L'huile d'olive fait encore partie de plusieurs prépara-
tions pharmaceutiques. Elle est la base d'un grand nombre
d'onguens, cérats, pommades, emplâtres, linimens, dontl'é-
numération seroit d'autant plus inutile que maintenant la
plupart sont d'un usage trés-bomé.
L'huile est un des principaux ingrédiens du savon ; aussi en
fait-on une grande consommation dans les établissemens oh on
le fabrique. Dans les manufactures d'étofi*es de laine et sur-
tout dans celles de draps , elle sert à donner à la laine le moel-
leux nécessaire. Beaucoup de fabricans dans le Midi en ont
fait une grande consommation tandis que l'huile de poisson ,
qu'oi^tire de l'étranger, étoit plus chère et moins abondante
dans le commerce; mais ils ne se servoient généralement que
des huiles d'olives les plus communes. Ce sont aussi celles-là
qu'on emploie pour brûler dans les lampes. Dans le Midi le
peuple ne connoit guère d'autre manière de s'éclairer pen-
dant la nuit.
L'olivier est un des arbres les plus précieux que la nature
ait doonésà l'homme. Aussi un auteur italien, qui a écrit sur
l'économie politique , a dit que les oliviers étoient des mines
sur la surface de la terre. Ils sont , en efifet, la principal^
richesse des pays dans lesquels on les cultive. Ils sont la source
d'un commerce étendu des peuples de l'Orient et du Midi
avec ceux du Nord* Dans un temps où leur culture n'avoit
pas encore été introduite en Espagne , les Phéniciens faisoient
d'immenses bénéfices en portant de l'huile aux habitans de
cette contrée. Aristote nous apprend que ces navigateurs re-
cevoient des barres d'argent eu échange de l'huile qu'ils
livroient aux Espagnols.
Aujourd'hui encore ce commerce est l'unique mo3'en de
subsistance des habitans d'un grand .nombre de cantons du
OLI «^
Ltoguedoc et de la. Provence, de ceux du pays de G^nes
presque en totalité, de plusieurs parties de Fltalie, et surtout
du royaume de Naples, ainsi que d'une grande portion des
côtes de l'Espagne et du Portugal.
Ce n'est qu'à environ huit degrés du thermomètre de Réau*.
mur que l'huile d'olive, lorsqu'elle est bonne, se maintient
liquide ; elle cesse de l'être si la température s'abaisse an-des-
sous de ce terme, alors elle devient solide, prend plus ou
moins de consistance, selon le froid auquel elle est exposée,
restant cependant toujours un peu molle et ne prenant jamaii
la dureté de la glace. C'est en hiver, dans le moment où Fhuile
est figée , qu'il convient de la faire voyager. Alors on n'a pas
à craindre les pertes qui sont la suite du coulage trop fréquent
de ce liquide dans les temps chauds. Autrement il est néces-
saire, pour ne pas étile exposé à des accidens, de mettre
l'huile dans des bouteilles de verre qu'on a soin de boucher
exactement.
L'olivier n'est pas le seul arbre dont les fruits fournissent
de l'huile, mais c'est le seul des arbres indigènes dont les
fruits aient une chair oléagineuse. L'amande est, en général ^
dans les autres, la seule partie qui contienne de l'huile.
La graine du hêtre , connue sous le nom de faine , en donne
une qui est la meilleure après ceUe de l'olive et qui a l'avan-
tage de se conserver plusieurs années sans rancir. La noix ,
lanoissette, le pignon du pin et plusieurs conifères en four-
nissent également en grande quantité. Sans rapporter ici
toutes les plantes herbacées, dont les graines sont oléagineuses,
nous nous contenterons de citer celles qui fournissent les
huiles les plus usitées, par exemple celle qu'on extrait des se-
mences du pavot et qui est improprement appelée huile d'œil-
let, celles de lin, de chanvre, de navette, d'une espèce de
chou nommé colza et de plusieurs autres plantes crucifères.
Outre l'usage qu'on fait des olives, en en retirant l'huile,
dont nous avons rapporté les principales propriétés, ces olives
fournissent encore au peuple, dans le Midi, un aliment assez
agréable. Mais l'àpreté de ces fruits ne permet pas, excepté
dans une ou deux variétés, de les manger dans l'état natu-
rel; ils ne peuvent servir à la nourriture que lorsqu'ils ont
été préparés et assaisonnés de diverses manières. Alors ils
02 OLI
paroissent sur les fables les plus opulentes, ou ib contri*
buent à la variété des mets, et stimulent Tappétit. L'usage de
consenrer les olires étoit également connu des anciens , et
leurs procédés étoient , à cela près de quelques modificatioM ,
les mêmes que nous employons aujourd'hui. C'est dans les
ouvrages de Pline et de Caton que l'on trouve les différemtei
manières usitées pour prépara les olives. On {^rendit ces
fruits encere verts, un peu avant la maturité, et on les ùà*
soit con£fe, soit en les mettant dans du vinaigre avec du fe*
aouil, du lentisque ou autres plantes aroniatiqnes , soif en
les laissant simplement ijàfuser dims de la saumure ou ttempeé
dans de Thuile ou dans du vin cuit. L'eau bouillante, versée
sur les olives , iétoil anssi un des moyens employés.
Le moment favombie pour confire Ité olives est la fia de
Septembre ou le commeneement d'Octobre. On leâ prend
avant leur maturité pendant qu'elles sont encore vertes y en
ayant soin de choisir les plus grosses , les plus bellei» ^ les pitis
saines. Afin qu'eSea ne perdent pais leur couleur verte , il faut
éviter, le plus possible, de les laisser exposées au contact de
Taif et les mettre dans l'eau aussitôt qu'on vient de les ciieillir.
Il existe plusieurs procédés pour les préparer^ Le plus simple
consiste à les éûachtr avec un maillet de bois ou entre deux
cailloux ; puis k les plonger dnns de l'eau pure , que Ton
change de tempa en temps jusqu'à ce que les fruits aient j^érdu
une partie de leur amertume. On les met alors dans un vase
de terre vernissé qn^on rtmplit de nouvelle eau, dans la-
quelle on ajiatrte do sel marin et des plantes aromatiques. Ces
olives ne tardent pas a être bennes à manger. On en garde
jusqu'en Mars et Avril. Mais on n'en prépare que pour le be-
soin des ménagea et on n'en fait pas passer dans le com-
merce.
11 est encore un «utre procédé, qui est de mettre dan^ des
vases de terre vemimés un lit de plantes aromatiques*, un lit
d'oirves fraicliement cueyiies et fendues jusqu'au noyau , et,
enfin , une conehe de sel que l'on recouvre d'un lit de pkuites
aromatiques j puis d'un lit d'olives et ainsi de suite jusqu^à <M
qse le vase soit presque entièrement rempli ; alors on verse
de l'eau bouillante jusqu'à ce que les olives surnagent. Le len-
demnio on retire celles-ci et on les met dans de l'eau fraîche ,
OLI 68
que Von renouvelle tous les deux à frois jours $ jusqu^à ce
que les olives soient suffisamment adoucies , et Ton finit par
verser dessus une^ saumure chargée de quelques épices. Au
bout de quelque temps elles sont bonnes à manger.
Enfin la préparation dite à la pichoiine, c'est-à-dire à là
manière de Picholini , consiste à mettre les olives dans une
leanve faite avec une livre de ciiaux vive et six livres de cen*
drcs de bois neuf, tamisées. On les retire au bout de quelques
heures ; on les met dans de l*eau fraicbe , ou on les laisse pen*
dant neuf jours en ayant soin de renouveleriTeau à chaque
fùÎB vingt-quatre heures. Au bout de ce temps on les metéant
une saumure faite avec sufiSsante quantité de sel marin dis^
sous dans de Teau , et dans laquelle an fait infuser des plantes
aromatiques.
Lorsque les olives ont été ainsi confites et qu'on veut j mettre
de la recherche, on les ouvre avec un petit couteau pour en
enlever le noyau, ei Ton y substitue, soit une câpre , soit un
petit morceau d*anchois ou de thon mariné, soit un morceau
de teuffe. On conserve ensuite eeê fruits dans des bouteilles
pleines d'excelleate huile , et ik se gardent long^temps.
Dans tout le Levant, au rapport d'Olivier , et surtout dans
plusieurs Iles de FArehipel, on sale une aboadaute quantité
d'olives pour les envoyer à Constantinople , où les Grecs, les
Arméniens et les Juife en font , pendant toute Tannée , une
très-grande consommation. On prépare ces olives en les met*»
tant dans du sel marin et en les remuant jusqu'à ce qu'elles
en soient pénétrées.. On les met ensuite , pendant quelques
jours , dans des corbeilles , en les comprimant légèrement pour
faciliter l'écoulement de la partie aqueuse^ après quoi on les
coQserve dans des vases de terre ^
Lorsque les olives tombent des arbres et restent quelque
temps par terre, elles s'y flétrissent et perdent Fàcreté, qui
leur est ordinaire lorsqu'elles sont fbifches. C'est dans eet état
qu'on les mange à Toulon , sans auaune préparation. On les
appelle aulires fackouiies. Les gens de la campagne vont se
promener sous les oliviers , un morceau de pain à la main ,
ramassent les olives qui sont à terre , et les mangent ainsi dans
l'état naturel. Quelquefois ils les assaisonnent avec un peu
d*huile , de poivre, de sel et quelques feuilles de laurier. On
«4 OLI
peut faire des fdchouUes artiâciellement , en versant de Teâii
bouillante sur des olives bien mûres, en les y laissant infuser
pendant quelque temps et en les séchant ensuite.
Les différentes préparations que nous venons d'indiquer 9'
àont nécessaires à la plupart des espèces d'olives pour leur faire
perdre, au moins en partie , Tamertume désagréable qu'elles
conservent même après leur maturité. U n'en est qu'un petit
nombre qui soient susceptibles d'être mangées aussitôt après
avoir été cueillies , telle est l'olive douce. C'est, sans doute,
k cette espèce qu'il faut rapporter les olives dont parle
Pline, qui, étant desséchées, devenoient plus douces que des
raisins secs. £lles ne se trou voient qu'en -Afrique et en Lusi-
tanie , et ne sont guère moins rares aujourd'hui, car nous ne
pouvons citer que celles d'un petit canton du royaume de
Kaples, et il est incertain qu'on les coonoisse en Provence,
L'olivier croît lentement et vit très-longtemps. Pline afiSrme
que de son temps on voyoit encore à Linteme, ville de la
campagne de Rome, les oliviers queScipion l'Africain y avoil
plantés deux cent cinquante ans auparavant; ce qui n'offre
rien de bien extraordinaire. Mais les autres exemples qu'il
cite pour prouver la longévité de cet arbre, sont un peu plus
difficiles à croire. Ainsi il assure qu'on conservoit encore à
Athènes l'olivier que Minerve avoit produit en frappant la
terre de sa lance , et qu'on voyoit aussi à Olyrnpie Tolivier
sauvage dont Hercule avoit été couronné le premier.
La longévité de l'olivier est très-bien constatée par les nom-
breux exemples cités par des auteurs dignes de fqi. Des ar-
bres de quatre-vingts ans n'ont guère que neuf pouces de dia-
mètre , et cependant on a vu des troncs dont le diamètre étoit
de trois, de quatre, de cinq et même de six pieds.
Voici à ce sujet ce que nous tenons de M. Audibert : « Il
existe à deux lieues au nord de Tarascon un très-gros olivier 1
dont les rameaux s'étendent à neuf ou dix pas du tronc. Cet
arbre, à ce qu'on, assure , a, non-seulement résisté k l'hiver
de 1709, mais encore à un autre plus antérieur, de manière
qu'en y comprenant celui de 1788 , il a vu périr trois fois tous
les autres oliviers du canton qu'il habite. L'intérieur de son
tronc est très -sain et ses branches sont extrêmement vigou-
reuses. Cet arbre est cependant au centre d'une petite plaine.
OLI «5
Hu sommet d^vne colline où le froid se fkit vivement sentir.
Il appartient à la variété dite olivier pleureur. Dans les en-
virons de Maussane on trouve un olivier encore plus extra»-
ofdinaireb L^on ignore son âge, mais on le Iregarde comme
le plus ancien du pays, et on lui a donné le nom de roi à cause
de sa vétusté et de sa taille gigantesque. Si Ton tàcholi de
multiplier de tels arbres , ajoute M. Audibert, ne pourroit-nn
pa* espérer d^a voir des individus plus robustes et dans le eus de
résister aux froids les plus rigoureux P ne pourroit-on pas le»
transplanter aussi par gradation dans derolimats plus froids? *
On peut conclure de ces faits que la durée de la vie de
rdivier est de cin^ à six siècles*, maisqu^elle peut aller beau^-
CDup au<i^eià. On ne peut assigner moins de neuf à dix. siècles
i celui dont parle Bouche dans son Histoire de Provence»
t Dans le territoire de Ceireste , dit cet auteur ^ il y a un oli^*
vier encore en vie , qui a le tronc creusé et si prodigieuse*
ment gros, qu'une vingtaine de personnes pourroient s'y mettre
à Fabri des injures du temps. Le propriétaire de cet arbre y
établit tous les étés son petit ménage; il y couche avec toute sa
iamille> et il a encore une petite place pour mettre un cheval.^
Le bois de Tolivier est jaunâtre , marqué de veines bien
nuancées; sa fibre est dure etsçrrée; sa pesanteur spécifique
assez considérable ; il est susceptible de recevoir un beau poli
et n^est point sujet à se fendre et à devenir vermoulu. Ces pré-
cieuses qualités Tavoient fait choisir par les anciens pour faire
les statues des dieux, lorsqu'ils n'employoient point à cet usage
le marbre et Tairain. Le bois de la racine surtout^ par la va^
riété de ses nuanceis , pourroit remplacer avec avantage les bois
étrangers dans la fabrication des meubles recherchés. Cepen-
dant, et même dans les pays où Tolivier est très-commun , il
est fort peu employé par les ébénistes ; on n'en fait guère
que de petits ouvrages, comme des tabatières ^ des boites, des
manches de couteaux* Sur la côte occidentale de Gènes on
en fait de gros meubles, des lits^ des commodes^ des tables.
L'espèce dont on se sert le plus cômmiinément^ est celle qui
est connue dans le pays sous le nom de columbara. La rai.
son en est que les arbres de Columbara sont plus sujets que
les autres oliviers à être rompus par les vents, et que, lorsqu'il
leur arrive d'être renversés, on scie les grosses branches et la
36. 5
66 OLI
tronc pour faire des planches. Le bois d'olivier brûle fort
faj^ parce qu'il contient une grande quantité de résine,
et li donne beaucoup de chaleur.
L'olivier est le premier des arbres, a dit Columelle.: OUa
prima omnium arborum est. Certes, ce n'est point par Félégance
et la beauté de son feuillage , les couleurs éclatantes et Ta-
gréable parfum de ses fleurs, que cet arbre a mérité l'honneur
d'être placé au premier rang. Son port n'a rien de noble ; sa
tige est basse; son écorce est rnde et sillonnée de gerçures
profondes; ses branches sont sans, ordre, nues et tortueuses;
son feuillage est pâle et triste ; ses fleurs sont sans éclat et pres-
que sans odeur ; ses fruits sont sans parfum , d'une amertume
extrême lorsqu'ils sont verts, et sans goût lorsqu'ils sont mûrs.
Mais , s'il n'est pas le premier des arbres par sa beauté , il est
ail moins un des plus utiles. Nul n'est doué d'une aussi grande
fécondité dans toutes ses parties, soit qu'on considère l'im-
mense quantité de ses fleurs et de ses fruits , la multitude de
ses rameaux et l'abondance de ses rejetons.
L'olivier est originaire de l'Asie. C'est de cette contrée qu'il
s'est répandu en Afrique et dans les parties méridionales de
r£urope, où îl(4fBt aujourd'hui naturalisé. Au rapport de
Pline, sous le régne de Tarquin le superbe, l'olivier n'étoit
pas encore introduit en Espagne , ni en Italie. Dés que sa
culture y fut connue, elle y fit de rapides progrés, puisque
sous le troisième consulat de Pompée, l'Italie pouvoit fournir
de l'huile à plusieurs provinces de la république. Pline dit aussi
qu'il n'y avoit pas d'oliviers en Afrique, l'an 173 de la fonda-
tion de Rone ; mais cela est difficile à croire; il est bien plus
probable cfue la colonie phénicienne, qui fonda, Carthage-,
transporta, des bords de la Syrie sur les rivages de l'Afrique,
cet arbre si précieux pour une nation commerçante. -
C'est vers Tan 600 avaat Jésus-Christ que l'olivier fut intro-
duit dans les Gaules par les Phéniciens qui vinrent fonder
Marseille.
La situation maritime de la plupart des pays de l'Europe
où l'olivier est cultivé , avoit fait croire aux anciens que cet
arbre ne pouvoit pas venir à plus de trois cents stades (environ
douze lieues) de la mer. Cette opinion est entièrement erro-
née. En Espagne on cultive les oliviers dans toutes les parties
OLI «7
du royaume , et ceux qui croissent dans Fin teneur sont aussi
l>eaux que ceux du centre. En Afrique, au rapport de M.
Desfontaines , Tolivier vient naturellement dans les montagnes
de l'Atlas à la distance de^ trente et quarante lieues de le mer.
Olivier Ta observé dans l'ancienne Mésopotamie , à cent lieues
de la Méditerranée , au bas des montagnes qui se trouvent aux
environs de Merdin , que l'on regarde comme Tancienne Mardé
<m Miridé.
Un autre préjugé^ également répandu chez les anciens , attri^
huoit au chêne et à Tolivier une telle antipathie l'un pour
l'antre, que non -seulement ces deux arbres ne pouvoient
vivre dans le voisinage Fun de l'autre, mais encore que le
second périasoit lorsqu'on le plantoitdans un terrain où ]e pre-
mier avoit été arraché. Pline attribue cet effet à des vers qui
prennent naissance dans la racine des chênes, et qui de là pas-
sent dans celles des oliviers, mais il étoit dans l'erreur. Des
expériences positives ont prouvé que les oliviers viennent très-
bien dans des endroits auparavant couverts de chênes , et il
est constant qu'en Provence , en Italie et dans les autres con-
trées du Midi, il croit une grande quantité d'oliviers sauvages
dans les bois où il existe en même temps beaucoup de chênes.
Trop de froid, de même qu'une chaleur trop considé-
rable , sont nuisibles à l'olivier. Un climat tempéré lui est né-
cessaire. En Europe il n'a jamais pu être cultivé avec succès
au-delà du quarante-cinquième degré de latitude , quoiqu'on
ait pu le conserver en pleine terre beaucoup plus loin dans
le Nord et même jusqu'en Angleterre , mais l'été est trop
court et la chaleur trop foible pour lui faire rapporter du
fruit ou du moins pour l'amener à l'état de maturité. C'est
moins par leur intensité que les froids nuisent à l'olivier que
par leur arrivée subite après des temps doux. On a vu cet
arbre résister à une température de dix à douze degrés au-
dessous de zéro et périr, par l'effet d'une gelée ordinaire, lors-
qu'il étoit en sève.
L'olivier est moins difficile sur la nature du terrain : il peut
venir dans le sol le plus ingrat ; il réussit également dans les
terrains calcaires, dans ceux qui sont sablonneux, dans les
terres fertiles, si toutefois elles ne sont pas marécageuses. C'est
donc moins la nature du sol qu'il faut choisir qu'une exposition
€8 OLI
convenable. Dans les régions très-chaudes, où l'ardeur des rar
yons du soleil est extrême, Tolivier aime et préfère les pen«-
chans des montagnes et des collines inclinées au septentrion.
Au milieu des montagnes élevées, dans 1^ pays où les froids de
Thiver se font j^us ou moins sentir , il n'a d'asile assuré que
sur les revers opposés, et ce n'est qu'au midi qu'il peut être
à Fabri des neiges et du souffle glacial des aquilons.
Pour qu'un olivier rapporte des fruits en abondance, il faut
que ses racines soient libres de s'étendre au loin pour aller
puiser les sucs nourriciers , et que ses rameaux ne soient point
privés d'air et de lumière. Ces conditions sont indispensables;
c'est d*elles que dépend la prospérité d'une plantation d'oli^
viers; aussi , lorsqu'on a dessein d'en faire une, il est essentiel
de bien connoftre la distance qu'on doit laisser entre chaque
pied d'arbre. Cette distance dépend de la grosseur et de la
hauteur auxquelles telle ou telle espèce peut atteindre, et sur-
tout de la chaleur du climat, qui favorise plus ou ipoins leur
végétation. Caton , en parlant des oliviers d'Italie , fixe vingt
ou trente pieds comme l'intervalle qu'il faut laisser entre deux
arbres. Cet espace peut être regardé comme un terme moyen ,
car dans les pays où la hauteur commune des oliviers n'est que
de douze à dix-huit pieds, comme aux environs d'Aix, d*A-
vignon , de Montpellier, on ne laisse que de dix-huit à vingt
pieds entre chaque arbre , tandis qu'on met trente-six à qua-
rante pieds d'intervalle dans les pays tels que Nice, Grasse,
Gênes, où les oliviers s'élèvent jusqu'à cinquante pieds.
Il existe plusieurs moyens de former une plantation d'oli-
viers ; on peut employer pour la faire, soit des boutures, soit
des sujets pris dans les pépinières, soi ts des rejetons venus au
pied des vieux arbres, soit, enfin, des plants sauvages tirés
des forêts,
La méthode des boutures est , en général , celle que l'on
préfère aux autres. Si on n'obtient pas par ce moyen les arbres
les plus beaux et les plus vigoureux , du moins il a cet avan-
tage qu'il donne la facilité dé se procurer avec certitude toutes
les variétés qu'on peut désirer, sans qu'il soit besoin d'avoir
recours à la greffe. Après avoir placé les boutures dans la
terre y de manière qu'elles s'en trouvent couvertes dans pres-
que toute leur longueur, et que le quart , tout au plus le tiers f
OLI 69
soit exposé à l'air libre, il faut les arroser à Tinstant même et
eontinuer de le faire, s'il .vient une sécheresse, jusqu'à ce que
la reprise soit assurée. Lorsque la plantation se fait dans un
terrain qui n'est pas susceptible d'être arrosé , il faut avoir soin
d'enfoncer les boutures encore plus profondément, de manière
à ne laisser qu'un œil hors de terre. C'est le moyen d'empêcher
que la partie qui sera exposée au contact de l'air, ne soit des-
séchée avant que la partie inférieure ait poussé des racines.
Ce que nous venons de dire pour la plantation par boutures
peut s'appliquer également aux autres procédés; seulement il
faut donner plus d'ouverture et de profondeur aux trous, si
les sujets que l'on emploie sont- déjà un peu gros et ont beau-
coup de racines.
Il ne nous reste plus qu'à indiquer l'époque de la plantation.
Quel que soit le mojen qu'on emploie , le moment le plus fa-
vorable est la fin de l'hiver, depuis les derniers jours de Fé-
vrier jusqu'au milieu de Mars. La sève , qui commence alors
à monter, ne laisse pas aux arbres le temps de dépérir; ce
qui arrive lorsqu'on fait la plantation avant l'hiver. Il est es-
sentiel surtout que les boutures ne soient point faites avant le
mois de Mars.
La manière dont Tolivierse reproduit et renaît de lui-même
a quelque chose de surprenant. Lorsque par un accident quel-
conque sa tige et ses branches périssent, la force végétative,
qui animoit l'arbre , revit dans les racines, et bientôt le culti-
vateur voit d'un œil satisfait le sol se couvrir de nombreux
rejetons, qui ne tardent pas à former de nouveaux arbres,
brillans de la vigueur de la jeunesse. C'est ce que l'immortel
lateup des Géorgiques a exprimé dans ces vers :
Prœsertim si tempestas a vertice sjrlvis
Ificubuit, glomeratijfue Jerens incendia ventus.
Hoc, ubi^ non a stirpe valent, cœcœque reuerti
Passant, atque imd similes reuirescere terra:
Infelix superat foliis oleaster amaris.
Georg., lib* //.
Cette fécondité étonnante des racines de l'olivier a été mise
i profit pour sa propagation. Arrachées de la terre dans un
temps convenable , coupées par tronçons et recouvertes ensuite
70 OLI
d'une terre bien meuble, ces racines* produisent bientôt de
nombreux rejetons. Il suffît même pour cela d^un morceau
d*écorce adhérent à une petite couche de bois et séparé d^une
branche et du tronc d'un arbre. Virgile n'a pas oublié dans
son poè'me cette manière merveilleuse de multiplier l'oliTier,
ainsi qu'on le voit par ces deux vers : '
Quin et caudicibus stctis {mirahile didu!)
Truditur è sicco radix oleagina ligno.
Cette expérience a été répétée avec succès dans les tempa
modernes* Un morceau d'écorce d'olivier, mis en terre, apn^
duit au bout de quarante-deux jours des rejetons et des ra-
cines.
L'exécution &cile et prompte de la multiplication par bou-
tures ou par morceaux de racines , a fait adopter cette méthode
par le plus grand nombre des cultivateurs. En découvrant les
racines d'un ancien olivier, onpeut^ sansluifuire aucun tort,
prendre de quoi faire une cinquantaine de plants. Une terre
bien labourée est toute la préparation qu'exige la plantation
de ces morceaux.de racines. On peut les mettre d'abord à
deux pouces de distance seulement , parce que , lorsqu^la au-
ront fuurui des pousses, on arrachera les moins bien venus,
pour donner aux plus beaux sujets environ deux pieds d'in-
tervalle de Tun à Tautre. Si l'on forme des pépinières de re-
jetons enlevés au pied des vieux arbres, il faudra tout de suite
leur donner cette distance.
Cesmoyeiis, nous Tavons d^à dit, ont l'avantage de. la
promptitude; mais, si l'on tient par-dessus tout à se procurer
des arbres^beaux et vigoureux , l'expérience a prouvé que les
plants d'oliviers sauvages tirés des bois et les semis sont bien
préférables.
Alors, pour se procurer l'espèce que Ton désire, il faut
avoir recours à la greffe. Le moment favorable pour cette opé-
ration est le mois de Mai , parce qu'à cette époque les arbres
sont dans le fort de la sève. L'olivier est susceptible de rece-
voir toute espèce de greffe. Mais celle en éeusson est la seule
qu^uu doive mettre en usage sur les jeunes sujets venus de noyau
et sur les sauvageons provenant de plant arraché dans les forêts.
Il faut attendre pour ces derniers qu'ils aient bien repris dans
OLI 71
h pépinière. En outre , il est avantageux de les greffer rez-
terre parce qu'alors la sève est plus immédiatement portée
vers la greffe 9 et que dans le cas où la tige viendroit à périr
par un accident quelconque , on a plus d'espérance de voir
pousser des rejetons qui n'auront pas besoin d'être entés de
nouveau. La greffe en fente et celle en couronne , ne con-
viennent que pour tes vieux arbres, dont on veut changer
la qualité du fruit. On peut, cependant, aussi les greffer en
écusion, en multipliant les écussons, selon qu'il y a de branches
principales, et en choisissant pour les placer sur celles-ci les
endroits où Fécorce est la plus unie. On pose ordinairement
sur chaque branche deux écussons opposés l'un à l'autre.
C'est ordinairement au bout de dix à douze ans que les jeunes
arbres, venus de noyau, commencent à rapporter des fruits;
mais il faut attendre vingt-cinq ou trente ans pour obtenir
des récoltes satisfaisantes. L'olivier croit lentement, a dit Vir-
gile {et proUm tardé erescerUis olivœ ^ Georg., 1. 11 ). Cepen-
dant Hésiode a outré la chose, en disant que jamais homme
n'avoit vu le fruit d'un olivier qu'il avoit planté. Il est vrai
que les bénéfices qu'on a à espérer d'une nouvelle plantation
d'oliviers, sont un peu tardifs , de quelque manière qu'elle
ait été faite; mais si on ne voit pas fructifier tout de suite les
arbres que l'on a plantés, du moins les produits du terrain
ne seront pas sensiblement diminués, et le cultivateur, en at-
tendant les fruits de ses arbres, sera dédommagé par les ré-
coltes ordinaires des grains qu'il sèmera chaque année.
Une fois que l'olivier a acquis une certaine vigueur, il
n'exige plus beaucoup de soins. Columelle a dit : Omnis tamen
arhoris cultus simpLicior quam vinearum est , longèque ex omnibus
stirpibus minorem impensam desiderat olea , lib. V ^ cap. 7. Virgile
émet la même opinion dans le second livre de ses Géor-
giques.
Contra non ulla est oleis cultura; neque iltœ
Procurt*am expectant falcem, rastrosque tenaces ^
Cum semel hœserunt art^is, aurasque tulerunly
Ipsa satis tellus, cum dente recluditur unco ,
Sufficit humoremy et §ra\*idas cum vomere fruges.
Hoc pinguem et placitam paci nulritor olwam.
Dans l'île de Corse, en Afrique et dans plusieurs contrées
7^ OLI
du Levant, dés que les oliviers sont plantés, on les laisse crottre
en liberté, sans jamais les tailler, ni les fumer, souvent mémt
sans les labourer au pied. Mais on ne peut pas suivre cette
méthode dans les pays moins chauds; les arbres y exigent plus
de soin ; il faut leur donner des labours deux fois. chaque an-
née, en automne et au printemps , les tailler, les fertiliser par
des engrais. Le terrain où ils sont plantés est également propre
à recevoir des légumes et des céréales; les uns et les autres
y viendront, si on a soin de répandre des engrais -en abon<»
darice et s'il y a assez d'intervalle entre chaque arbre pour
permettre la circulation de Tair et de la lumière. On. aura
seulement la précaution de ne pas semer trop près du ta*one
des arbres.
Les engrais de toute espèce conviennent aux oliviers. Caton
et Columelle conseillent de les fumer à la fin de l'automne, et
c'est ce que Ton fait généralement. Cependant il paroit que dans
les pays où les gelées sont assez fortes et assez fréquentes pen^
dant l'hiver , il est préférable d.e chausser le pied des arbres
avec de la terre , afin d'empêcher le froid de pénétrer jusqu'à
la souche.
Les anciens tailloient rarement les oliviers* Columelle dit
qu'il suffît de le faire tous les huit ans. £n voyant les. oliviers
sauvages, dont la nature seule a pris soin, chargés de
fruits' en plus grand nombre que les arbres cultivés n'en
portent ordinairement, on seroit tenté de croire qu'autant
vaudroit les laisser croître en liberté; piais tous ceux, qui se
sont occupés de la culture des oliviers, sont d'accord sur
l'utilité d'une taille modérée et bien entendue. Elle ne doit
consister, pour ainsi dire, qu'en un simple élaguement. Au-
cune des branches principales ne doit être supprimée, à moins
qu'elles ne soient placées de manière à gêner la culture du
terrain. On doit se bornera couper le bois mort, à retranche^
les rameaux dont la végétation est languissante, ainsi que les
branches gourmandes, et, enfin, à diminuer le nombre des
rameaux trop pressés ou mal placés , qui, en rendant l'arbre
trop touffu , empécheroient la libre circulation de l'air et de
la lumière. Malheureusement celle sage méthode n'est pas
suivie partout Dans quelques cantons du Midi de la France
on est dans l'usage d'abandonner à ceux qui font la taille les
OLI 75
fondes des oliviers. Cette pratique est très •préjudiciable^
parce que les ouvriers , ne voyant que leur intérêt , taillent
et coupent sur le gros bois le plus qu'ils peuvent, afin de mul-
tiplier leurs profits.
Le moment le phis favorable pour la taille est le mois de
Février ou de Mars 5 selon le degré de chaleur du climat , parce
qu'à cette époque la sève ne tarde pas à se mettre en mouve«
ment, et que les plaies faites par la serpette sont bientôt ci-
catrisées, taudis que leurs bords sont exposés à se dessécher ,
tans pouvoir se fermer , lorsque la taille a été faite, dans le
commencement de l'hiver.
Dans la plupart des pays où l'olivier est cultivé, il donne
alternativement une bonne et une mauvaise récolte. Les an-
ciens ont cherché la cause de cette périodicité constante ; ils
ont cru l'avoir trouvée dans le mauvais moyen employé pour
la récolte des olives. Ils s'tmaginoient qu'en gaulant les arbres
pour abattre les fruits , on détruisoit les bourgeons destinés à
reproduire de nouveaux fruits l'année suivante. Cette opi-
nion seroit très -vraisemblable, si l'on ne savoit pas que dans
plusieurs cantons du Midi de la France , où on cueille les
olives à la main, une année d*abondance alterne toujours avec
une mauvaise année. Plusieurs agronomes ont alors regardé
4a' taille comme la cause des récoltes alternatives. Mais , dans
un mémoire publié à ce sujet en 1792 , M. Olivier a trés-biea
prouvé que ce n'étoit pas là qu'il falloit chercher la cause de
Tespèce de stérilité dont la plupart des oliviers sont frappés
tous les deux ans. En efifet , comme l'observe cet auteur, outre
que la taille n'est pas la même dans tous les lieux où les récoltes
sont alternes, puisque cette taille se fait, ici en coupant peu
de bois , là en n'enlevant que le bois rabougri ou à demi mort;
ailleurs en retranchant de gros rameaux ou même de grosses
branches. On sait encore que la plupart des cultivateurs ne
taillent pas leurs arbres dans le même temps et à la même
époque ; les uns les taillent de deux ans en deux ans, d'autres
de trois en trois , de quatre en quatre , ou même de six en
six ans. Ils les taillent indifféremment au printemps , en au-
tomne , en hiver; quelques-uns, enfin, ne les taillent pas du
tout.
D après ces considérations ^^ Fauteur du mémoire pense quc^
74 OLI
Ton doit attribuer ce phénomène à l'épuisement qu'une ré>
coite trés-abondante fait éprouver aux arbres et surtout à ce
qu'on les laisse trop long-temps chargés de leurs fruits. L'ex-
périence vient à l'appui de cette opinion. En effet, dans le
territoire d'Aix on fait la cueillette des olives dés le commen-
cement de Novembre, et tous les ans les récoltes y sont, à
peu de chose prés , uniformes ; tandis qu'au contraire ^ dans
les autres parties de la Provence , en Italie et dans le Levant ,
où l'on ne commence à cueillir les olives qu'en Décembre , o&
iouvent il y en a encore sur les arbres en Mars et Avril , et
où même, comme dans certains cantons de l'Italie , on attend
que l'olive se détache toute seule, les récoltes sont toujours
bisannuelles.
Il est donc très^probable qu'en faisant la cueillette desolivea
de bonne heure , les cultivateurs pourroient espérer tous les
ans une bonne récolte ; en outre ils auroient de l'huile d*une
qualité bien supérieure. Les huiles d'Aix, qui sont si renom-
mées, ne doivent, sans doute, leur qualité qu'au soin que
l'on a de cueillir les olives aussitôt qu'elles sont mûres. Chaque
année on commence la cueillette à la fin d'Octobre ou dans
les premiers jours de Novembre , et on porte aussitôt les' olives
au moulin. Dans plusieurs atitret cantons du Midi de la France,
en Italie, en Espagne, on ne se met à cueillir au plus tôt qu^en
Décembre , et lorsqu^on a fini , on laisse les olives entassées dans
des greniers ou même sous des arbres pendant des semaines,
des mois. Qu'en arrive-t-ilP Que les olives fermentent , que
l'on obtient en apparence une quantité d'huile plus considé-
rable ; mais ce foible avantage , si toutefois il existe , ce qui est
bien douteux, est bien compensé parle mauvais goût que cette
fermentation prolongée communique à l'huile.
Le préjugé'de laisser long -temps les olives sur les arbres ^
est d'autant plus étonnant qu'il étoit déjà connu des anciens
que pour avoir de bonne huile, il falloit faire tout le contraire*
Pline recommande de cueillir les olives quand elles commen-
cent à noircir : Optima aulem œtas ad decerpendum , irUer eo»
piam Vonitatemque , incipienU bacca nigrescere (lib, XV y cap, i) *
et Columelle remarque que plus l'olive est mûre , plus l'huile
est grasse et moins son goût est agréable : Quanto maturior
hacca , tant&pinguior sucous , mirmsque graUts.
OLI 75
Les anciens nous apprennent encore que , pour avoir de
bonne huile, il faut l'exprimer des olives aussitôt qu^elles sont
cueillies. Caton dit positivement que Ton ne doit pas croire
que la quantité de Thuile augmente quand on laisse les olives
sur le plancher , que plus on se presse de l'extraire , plus on
gagne sur la quantité et sur la qualité , et que plus les olives
auront au contraire restée sur la terre ou sur le plancher , moins
on en retirera d'huile et moins elle sera bonne.
L'olivier fleurit en Mai ou Juin , selon la température du
climat; ce n'est que cinq ou six mois après, vers celui de No-
vembre, que ses fruits sont mûrs. On les récolte, soit en les
gaulaût, soit en les cueillait à la main, ce qui vaut mieux»
On se sert à ce dernier effet d'échelles doubles; mais lorsque
les arbres sont trop élevés pour qu'on puisse recueillir les
olives placées sur les branches du sommet , on n'a d'autre res-
source que le gaulage.
Avant de les transporter an moulin , on a soin , à la fin de
chaque journée , d'en séparer les fruits gâtés, les feuilles et les
eorps étrangers qui pourroient y être mêlés. Cette précaution
est nécessaire lorsqu'on veut avoir de l'huile fine ; elle est in^
dispensable lorsque les olives ont été gaulées , parce qu'alors
elles sont mélangées avec une |[rande^ quantité de feuilles et
de morceaux de branches.
Lorsque les olives sont cueillies un peu avant leur matu-
rité, elles donnent une huile excellente ; mais alors elles n'en
fournissent que fort peu ; aussi les cultivateurs^ qui n'y trou-
vent aucun avantage, h'en préparent que rarement de cette
manière.
1/huile extraite parle pressurage simple , sans emploi d'eau
bouillante, est la meilleure et la plus pure; on lui donne le
nom d'hui/e vierge ou nalwe* "Pour l'obtenir aussi bonne que
possible , il faut séparer les noyaux des olives. Les gourmets
en distinguent encore une autre espèce , qui ne se trouve pas
dans le commerce. Pour se la procurer, on pratique des creux
dans la pâte formée par les olives bien broyées ; ces trous se
remplissent d'huile, qui est d'autant plus excellente qu'elle
n'est pas le résultat de la pression. On la retire avec une cuiller»
Lorsqu'on a obtenu Thuile vierge , on retire la pâte de des-
sous le pressoir. On la broie alors avec les mains ; on la re-
7« OLI
place ensuite tous la presse et on verse dessus une certaine
quantité d'eau bouillante. Par une nouvelle pression on re-
tire une seconde huile, inférieure à l'huile vierge, mais, ce-
pendant, encore asses bonne. On peut soumettre le résidu k
on troisième pressurage, mais l'huile qu'on obtient a une
saveur désagréable , ce qui fait qu'on ne l'emploie que pour
les fabriques et pour les lampes. Les Provençaux la nonunen|
huile à! enfer, d'infer ou d'infoet.
Lorsque les olives sont trop mûres ou trop fermentées,
l'huile n'a ni goût, ni parfum. Pour lui donner la saveur qui
lui manque, on a imaginé de faire broyer avec les olives une
certaine quantité de feuilles d'olivier, mais alors l'huile, au '
lieu d'être fade et insipide est amère et désagréable.
Du temps de Pline les huiles d'Italie étoient supérieures k
toutes celles des autres contrées. Aujourd'hui elles ont perdu
leur grande réputation ; sans doute parce que la fabrication
ne s'exécute plus par un bon procédé. Les huiles d'Espagne et
de Portugal ne sont pas non plus estimées , et cela par la même
raison. C'fst la France qui l'emporte maintenant sur tous les
autres pays de l'Europe; et parmi les huiles que fournissent le
Languedoc et la ProVence, celle d'Aix et des territoires voisins
mérite à juste titre la préférence. C'est celle qui se conserve
le mieux. On peut la garder deux et même trois ans sans qu'elle
s'altère. Au-delà de ce terme elle contracte un goût acre, une
odeur, désagréable , et n'est plujs propre à assaisonner les ali-
mens. Pour lui conserver long-temps ses bonnes qualités, il
faut la renfermer dans des vases fermés hermétiquement et la
placer dans un endroit frais, où la température n'éprouve pas
de variations trop sensibles, comme dans une cave ou dans
un cellier.
On a indiqué beaucoup de moyens d'enlever aux huiles
rances leuràcreté. Un des meilleurs consiste à les faire chauffer
légèrement avec un peu d'alcool et à les laver ensuite avec
une certaine quantité d'eau.
Il ne nous» reste plus maintenant , pour terminer l'histoire
de l'olivier, qu'à indiquer quels sont les accidens,les maladies
qu'il a à craindre. Le froid , 'nous l'avons déjà dit , lui est très-
contraire; mais ses ennemis les plus redoutables sont les in-
sectes. Nous citeront la chenille adonide, la chenille mineuseï
OLI 77
le mouche de l'olivier parmi ceux qui font lé plus de favatge.
La chenille adonide s'attache à la partie inférieure des
feuilles et sur les pousses les plus tendres» Elle y cause une
telle extravasion de la sève que, le matin, les arbres infestés
par cet insecte sont couverts de gouttes d'eau , et que la sur*
face du terrain qui répond à leur feuillage est humide. Cette
transpiration excessive fatigue les oliviers et nuit beaucoup k
leur rapports Aussi est->il d'un grand intérêt pour les cultiva-
teurs de détruire cet insecte , et le seul moyen d*y parvenir,
c'est de retrancher toutes les branches attaquées et dé les
brûler.
La chenille mineuse se nourrit du parenchyme des feuilles*
Elle s'attache aux bourgeons naissans, s'y introduit et détruit
Tespoir des jeunes pousses en même temps que les bourgeons
& fleur. Elle se nourrit aussi de la chair des olives , pénètre
dans Tintérieur du noyau et mange l'amandci On la détruit
par le moyen que nous avons indiqué pour l'adonide.
La mouche de l'olivier attaque l'olive peu avant la maturité*
Elle pique le fruit, dépose un œuf dans Touverture qu'elle a
faite ,'et cet œuf produit une larve qui se nourrit de la pulpe
de l'olive. Cet insecte, ainsi que les deux autres que nous
avons nommés , font éprouver aux cultivateurs des pertes très*
considérables. (L. D.)
OLIVIER BATARD ou DES BARBADES. (Bot.) Deux noms
du Daphnot* Voyez ce mot. (Lem.)
OLIVIER DE BOHÊME. {Bot.) Nom vulgaire du chalef à
feuilles étroites. ( L. D. )
OLIVIER DE MARAIS. {Bot.) C'est le tapelo, espèce du
genre Nyssa. (Lem.)
OLIVIER DE MONTAGNE» {Bot.) A la Martinique on
nomme ainsi le simplocos martinicensU, suivant M. Richard*
On trouve, dans l'ouvrage de Nicolson sur l'Hisoire natu-
relle de Saint-Domingue, l'indication vague d'un olivier bâ-
tard, k feuilles opposées, entières, sans dentelures ni ner-
vures apparentes, dont il n'a vu ni la fleur ni le fruit. (J.)
OLIVIER NAJN. {Bot.) C'est la camelée, cneorum trico-
ceum, Linn. (Lem.)
OLIVIER DES NÈGRES. {Bot.) C'est sous ce nom que j'ai
reçu de la Martinique, en 1792 , par M. Tenasson, alors di-
7» OLI
recteur du gënie dans cette île , rëcbantîllon en fruit d'un
arbre qui paroît être le mirobolan chébule ,^ semblable au
fruit de ce mirobolan figuré par Gœrtner, t. 97* On donne
le même nom, suivant Surian , au caimitier, chrysophylUim ^
qui est le Mynti ides Caraïbes. Voyez ce mot. (J.)
OLIVIER SAUVAGE. {BoU) A la Martinique on donne
ce nom au Dafhnot. ( Lbm. )
OLIVIÈRE. (Bot.) Voyez Oliveria. (Lem.)
GLWILE. (Chim.) Nom donné par M. J. Pelletier à nfl
principe immédiat d'origine végétale, qu'il a retiré de la ma- ^
tière appelée improprement gomme d'olmer»
a) Cas oà Volwile n'est pas altérée.
L'olivile est en poudre brillante , analogue par son aspect
àFamidon; ou bieo cristallisée en petites lames; dans cet
état , elle est incolore ; mais si on la chaufife , elle se fond à -■
70 , et prend une légère couleur jaune : quand elle tsX
£gée, elle est électrique par frottement.
Elle t%i peu soluble dans l'eau froide ; elle se dissout dans
trente -deux fois son poidf d'eau bouillante. La dissolution
se trouble par le refroidissement, et prend Fapparence d'une
émulsion; quand on fait concentrer la dissolution à chaud 5
l'olivile se sépare comme le feroit une matière huileuse»
La dissolution d'olivile est précipitée par les acétates de
plomb; le précipité blanc qui se forme, est soluble dans
l'acide acétique.
L'alcool chaud paroît dissoudre l'olivile en toutes propof»
4ions; la liqueur, si elle est suffisamment chargée, se trouble
par le refroidissement*
Une solution alcoolique d'olivile , saturée à froid , est trou-
blée par Teau ; le précipité disparoit dans un excès de ce
liquide.
La solution alcoolique d'olivile, évaporée spontanément ^
laisse séparer cette substance sous forme de cristaux*
L'éther hydra tique ne dissout pas Tolivile. ^
A froid les huiles volatiles et fixes n'ont pas d'action sur
l'olivile; à chaud ils en dissolvent une petite quantité*.
L'acide acétique dissout abondamment l'olivile.
L'acide sulfurique foible est sans action sur elle.
OLI 79
Les solufions alcalines qui ne sont pas concentrées , dissol-
vent l'olivile sans Taltéren
L*olivile ,est sans odeUr ; elle a une saveur particulière
amère , sucrée et légèrement aromatique.
b) Cas ou Volwile est altérée.
Au feu elle se comporte comme une substance non azotée »
formée dVxigénje de carbone et d'hydrogène* M. Pelletier la
considère comme tenant le milieu entre les luB^tances végé-
tales où l'oxigène est à l'hydrogène dans le rapport deé élé-
mens de Teau, et les substances végétales où Fhydrogène est
prédominant sur l'oxigène; aussi quand on la projette sur un
charbon, elle se décompose en répandant beaucoup de fu-
mée , mais elle ne s'enflamme que difficilement*
L'acide solfurique concentré la noircit au moment où il
Il touche.
L'acide nitrique dissout l'olivile à froid; il se colore en
rouge foncé; si l'on fait chauffer le mélange, la couleur passe
au jaune , et par le refroidissement on obtient une quantité
considérable d'acide oxalique et un peu de matière amère*
Préparation de VolivUe.
La gomme d'olivier est formée d'olivile d'une résine, et
d'une petite proportion d'acide benzoïque. Voici comment
M. J. Pelletier l'a analysée.
Il a fait dissoudre la gomme dans un léger excès d'alcool.
Quand elle ne contient pas de corps étrangers ^ la dissolution
est complète. Il a laissé la liqueur filtrée s'évaporer spon-
tanément , l'olivile a cristallisé ; il a séparé les cristaux de leur
eau-mère; il lésa dissous de nouveau dans l'alcool, a fkit
cristallber cette nouvelle solution, a lavé avec de l'éther hy*
dratique les cristaux qu'elle a donnés, et a ainsi obtenu
l'olivile pure.
C'est en épuisant la première dissolution alcoolique de
cristaux , que M. Pelletier a obtenu la résine ; quant à l'acide
benzoïque, il l'a extrait de la gomme d'olivier, en la trai-
tant par la chaux , suivant la méthode de Scheele.
Il est bien probable que la substance, que M. Pelletier a
considérée oomme delà résine pure, retenait une proportion
«o O L I
notable d'olivile, à laquelle il flaut l'appofter plusieurs des
propriétés que ce chimiste a attribuées à la résine^ (Ch*)
OLIVILLA. (Bo^)La camelée, cneorum Iricoccum^ est ainsi
nommée 4an8 quelques cantons de TEspagne , suivant Clusius»
C'est la garoi/pe des environs de Narbonne* VoUvilUt blancd
est le teucriuni fruticànt.
Le même nom oli villa est donné dans quelques lieux du
Pérou, suivant les auteurs de la Flore périfvienne^ à leuf
genre ^xto^c^n* Voyez ce mot. (J.)
OLIViLLO* {Bot.) Nom du phillyrea angust{folia ^ tu Es»
pagne. Voyez Filaria. (Lem.)
OLIVINE. (Mm.) Nom du péridpt chez les minéfalogistei
âe rÉcole allemande* Nous Pavons appliqué plus particulier
rement à la variété de cette pierre qui se trouve en grains |
d'aspect vitreux, dans les basaltes» Voyez PéaiDOT. (B*)
OLIVO. {BoL) Prés de Cumana, en Amérique, on donne c6
nom au cappuris intermedia de M* Kunth. (J«)
OLLëTO. {Bot.) Nom donné dans quelques lieux de l^A*
mérique méridionale à Un lecythis , dont le fruit ressemble
à une petite marmite ^ ollaé Lœfling, qui cite ce nom, a
pour teite raison nommé Fespèce qu^il décrit, lec^this ollarid
Le lecythis minor de Jiicquiii, vu par lui à Carthagène, y est
nommé ollita de mono, c'est-à-dire, marmite de singe, parce
que les singes mangent ses graines avec avidité* (J*)
OLLEYQ. {Bot.) Nom égyptien du liseron des champs «
convolvulus art^ensis ^ suivant Mé Delile. Ce nom , donné à des
plantes grimpantes , est également cité par cet auteur pour
son dolichos niloticus ou doliehos sinensis de Forskal, qui nomme
Hussi olleik le convolvulus hastatus. (J«)
0LL1NA<*GUSA. {Bot.) Nom japonois de Yanétnoné cemua
de Thunberg* (J.)
OLLINA-KOGI. {Bote) Nom japonois du laurus indicAf
Linn. (Lem.)
OLMARINO. {Bot.) Voyez Touffe ormière. (Lem.)
OLMÉDiE, Olmedia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes, dioïques, de la famille des urticées, de
la monoécie tétrandrie de Linnaeus j offrant pour caractère es*
sentiel : Des fleurs dioïques; dans les fleurs mâles un récep*
tacle conunun couvert d'écaillés imbriquées, contenant plu*
OLU 8i
éeuTB fleuri y dont le calice est à deuic ou quatre dëcoupivei
profondes; point de corolle; quatre étamincs ; les filamenâ.
plans, élastiques. Dans les JUurs fsmelles : des écailles conni-
ventes; un calice ovale y à quatre dents; un drupe mono-
sperme, formé par le calice charnu.
Ce genre a été établi par les auteurs de la Flore du Pérou
pour des arbres d^où découle un suc laiteux. Ils en ont indi-
qué deux espèces sans autre description qu'une phrase spé-
cifique ; savoir : i.^ Olmedia aspira, Ruiz et Pav», Syst» veg,,
F/. Per.^ pag. s 5. Cet arbre croit dans les grandes forêts du
Pérou. Ses feuilles sont oblongues , rudes , obliques , acumi-
nées, dentées ou crénelées à leurs bords; a.® Olmedia lœvis^
Ruii et Pav., /• c, pag. 268. Arbre d'environ dix-huit pieds
de haut, d'où découle un suc laiteux. Ses feuilles sont
alongées, acuminées, lisses à leurs deux faces, très-entières.
(PoiR.)
OLOCHRYSOS. {Bot.) Voyez Notios. (J.)
OLONIER. ( Bot, ) Nom vulgaire de l'arbousier unedoé
Voyez Arbousier. (L. D.)
OLOPONG. {Erpét,) Quelques voyageurs ont parlé sous
ce nom d'une grande vipère des Philippines, qui ne sauroit
être encore classée et que les naturalistes n'ont point exami-
née. (H. C.)
OLOR. {Omith») Nom spécifique du cygne à bec rouge,
ajuu olor, GmeL (Ch. D. )
OLOTOTOTL. (Ornith.) Fernandez, chap. 2o5, p. 63, dit
que cet oiseau du Mexique, dont la taille est celle de l'étour-
neau, vît dans les montagnes, et que son plumage est pres-
que entièrement bleu , excepté le cou et le ventre, qui sont
variés de blanc et de rouge. (Ch. D. }
OLRUPPE. {IchthyoL) D'après Kentmann , Gesner parle,
sous cette dénomination, d'une espèce d'anguille que l'oa
prend dans l'Elbe. (H. C.)
OLSENICHIUM. (Bol.) Nom cité par Cordus du thysse-
linum de Pline ou persil laiteux : ainsi nommé parce qu'il a
le port du persil et qu'il rend un suc laiteux. C'est le seli"
nu m sylvestre de Linnseus. (J.)
OLUS. (Bot,) Ce nom, qui parott exprimer une plante po-
tagère, a été employé avec une dénomination spécifique pour
36. <5
«» OL U
désigner certaines plantes économiques. L'épinard est ToIm$
hispanicus de Tragus; la corête , eorchorys, est Fo/vs jmdaÂemm
d'Aviccnne. Rumph nomme olu$ ealappoides le eycas; dus
terophieum , leconjrza einerea ; olus vagtim , le eonvolvulas rcpteaj :
son dus crepitans, nommé Corpoo (voyez ce mot) chei 1rs
Malais, est une plante apocinée, dont les fenilles, que Ton
mange, produisent dans la mastication une espèce de craque-
ment. (J.)
OLUSATRUM. {Bot.) Cordus et Gesner nommo)ent ainÀ
Thipposelinum de Théophraste ou smjrmium de DioscoiidC)
sfnyrnium oluêotrum de ÎÀnnxus ^ espèce de maceron. (J.)
OLYNTHOLITHE. (A/m.) M. Fischer a désigné par ce
nom univoque un minéral que les minéralogistes français
ont rapporté au grenat, mais que les minéralogistes allemands
en ont distingué sous le nom de grossulaire. On ne peut pas
décider encore laquelle des deux opinions doit être adoptée*
Mais, dans le cas où ce minéral devroit former une espèce,
il conviendrait de lui laisser le nom de grossulaire, quoiqu^il
spit moins conforme aux règles d'une bonne nomenclature,
mais parce qu'il a sur celui d'olyntholithe le droit de prio-
rité. Voyez Grenat. (B.)
OLYHA. {Bot») La plante que Dioscoride noqimoit ainsi
est le seigle, selon Cordus, cité par C. Bauhin. Dodoêns et
Dalécbamps la rapportent à une petite espèce d'épeautre,
spella, congénère du blé. Linnasus emploie ce nom ptUT une
autre graminée. (J.)
OLYRE, Olyra. {Bot.) Genre de plante^ monocotylédones ,
à fleurs glumacées, monoïques^ de la famille des graminées j
de la monoécie triandrie de Linnœus , offrant pour caractère
essentiel : Des fleurs monoïques ; les épillets unîflores ; des fleurs
mâles et femelles sur la même panicule; deux valves calici-
nalcs; point de corolle; trois étamines; les épillets femelles
terminaux; deux valves calicinales membraneuses; rinférieure
aristée ; deux valves corollaires coriaces ; un style simple ;
deux stigmates plumeux; une semence oblongue, enveloppée
parla balle florale durcie, épaissie et brillante,
Olyhea larges feuilles; Oljyra latifolia, Linn., Lamck.,!!/.
gen,, tab. 761 , fig. i; Sloan, Hist. , 4, pag. 107, tab. 64.
iig. 2é Belle espèce, distinguée par: Ja largeur et la forme
OLY 83
tîe ses feuilles lancéolées, très- aiguës, arrondies à leul^
base, glabres, striées, longues d'environ un pied sur quatre
pouces de large j la gaine velue , rétrécie à son extrémité
en un pétiole court , écarté de la tige : celle • ci baute
de quatre ou cinq pieds , géniculée , rameuse à sa base ; les
fleurs disposées en une panicule étalée , dont le racbîs est
rude, anguleux; les fleurs mâles nombreuses, pédicellées; les
femelles solitaires, terminales; les semences ovales, de la
grosseur d*un grain de froment, blancbes, luisantes, très-
caduques. Cette plante croit à la Jamaïque et à Cayenne.
Olyre ROSEAU ; Olyra arundinacea, Kunth in Humb. et fionpl.;
Noi^. gén.j vol. 1 , pag. 197. Cette'plante a des tiges glabres,
des feuilles planes, oblongues, lancéolées, arrondies à leur
base, rudes à leurs deux faces, denticulées, longues d^un demi-
pied , larges d'un pouce; les gaines glabres, ciliées à leur
sommet; une panicule simple, resserrée, longue de trois à
quatre pouces ; le rachis pileux ; les rameaux pubescens ; les
fleurs mâles pédicellées; les valves calicinales rudes, lancéo-
lées, acuminées, égales, à trois nervures; une arête rude,
de la longueur des valves ; Tépillet femelle solitaire à Fextré-
mité de chaque rameau; les valves calicinales oblongues, su-
bulées, à cinq ou sept nervures pubescentes; la valve infé-
rieure un peu plus longue et aristée; celles de la corolle blan-
ches, arrondies, obtuses, une fois plus longues que le calice.
Cette plante croit sur le bord des Andes de Quindiù , dans la
Nouvelle - Grenad e.
Olyre a longues feuilles; Olyra longifolia, Kunth, /. c.
Ses tiges sont rameuses, glabres, cylindriques; les feuilles
oblongues , lancéolées , striées, rudes en dessus, denticulées
à leurs bords, longues d'un pied, larges de deux pouces; la
panicule est simple, resserrée; le rachis et les rameaux
pubeseens ; dans les épillets mâles les valves calicinales sont
lancéolées, subulées, inégales; les épillets femelles quatre
fois plus grands; les valves du calice ovales, 'subulées, gla-
bres, égales r celles de la corolle deux fois plus longues, un
peu obtuses : l'inférieure pubescente. Cette plante croît aux
lieux humides de la Guiane et dans les forêts des bords de
rOrénoque.
Olyre a fboilles bn ccbur ; Olyra cordifolia, Kunth, /. c.
»4 OMA
Ses tigea sont pileuses, striées, hautes de trois pS'eds ; ses feuîllef
planes, ovales, oblongues, nerveuses, en cœur, un peu co-
riaces^ rudes sur leurs bords, longues de six pouces, larges
de deux et plus; les gaines pileuses, surtout à leur base; la
panicule est rameuse, longue de six pouces, à rameaux verti-
cillés , rudes , anguleux ; le rachis pileux ; les épillets sont
pédicellés ; la plupart de ceux du sommet des rameaux sont
femelles, les autres mâles ; dans les épillets femelles les valves
du calice ovales, concaves, subulées, brunes, presque gU-
bres, à sept nervures; et à arête «ne fois plus longue que les
valves; celles de la corolle ovales; obtuses, coriaces, lui-
santes, plus courtes que le calice. Cette plante croit dans
la vallée de Bogota en Amérique.
Olyre a petites fleurs ; Ofyra micrarUha , Kunth , /. c. Plante
découverte sur les rives de rOrénoquc , aux lieux ombragés
et humides. Ses feuilles sont planes , glabres, ovales-oblon gués ,
arrondies à leur base, longues de sept à huit pouces, larges
de deux ou trois; les gaines presque glabres, sans languette;
la panicule est rameuse et touffue, à rameaux et rachis
rudes; quelques épillets femelles au sommet des rameaux;
les autres mâles à deux valves lancéolées, subulées, à trois
nervures et Taréte plus courte que les valves; dans les femelles
les valves du calice sont rudes, concaves, ovales, pileuses,
verdàtres; les valves de la corolle oblongues, blanchâtres,
un peu aiguës, plus courtes que le calice. (Poir.)
OMAID. ( BoL ) Nom turc de Varum tripkyllum , dont
Adanson s'est servi comme nom du genre qu'il fait sur cette
plante, qui se distingue des autres espèces d'arum par sa
spathe entière et ses étamines au nombre de trente. ( Lem. )
OMAL. {IchthyoL) Voyez Omul. (H. C.)
OMALË y Omalus. (Entom.) M. Jurine a figuré et décrit sous
ce nom un petit genre d'insectes hyménoptères, établi d'après
les particularités des cellules des ailes. M. Latreille avoit
désigné ces insectes sous le nom de Béthyles. Voyez ce mot,
Suppl. du tome IV de ce Dictionnaire, pag. 82 et l'article
TiPHiE. (G. D.)
OMALIË, Omalium. {Entom,) Nom donné par Gravenhorst
à un genre d'insectes coléoptères brachélytres, voisin des stu-
pbylins ; tels sont en jparticulier ceux qui ont été désignés par
OMA «5
Fabricîus et Olivier sous le nom de rugosus et de rivularis, et
Beaucoup d'autres petites espèces qu'on rencontre, le plus
souvent, sur les fleurs. Leur caractère a été tiré des parties de
la bouche ; mais cette bouche n'a pas en tout un quart de
ligne d'étendue. Voyti Staphyun. (CD.)
OMALISE, Omalisus. (Entom.) Geoffroy a décrit sous ce
nom, dans l'Histoire des insectes des environs de Paris, un
très-bon genre de l'ordre des coléoptères , que nous rappor*
tons à la famille des moUipennes ou apalytres et au Sont-
ordre des pentamérés. ^
Le nom de ce genre est évidemment tiré du mot grec
CffjLùtXêÇi , j'aplatis . 11 indique, en effet, l'un des caractères
les plus apparens de ces insectes , dont le corps est fortement
aplati ou dépWmé.
On peut caractériser ainsi les bmalises : Antennes en fil,
rapprochées à leur base ; corselet carré , déprimé , présentant
deux pointes en arrière.
En effet, les seub coléoptères de la famille des épispasti-
ques , tels que les cantharides , les dasytes , les lagries , auroient
du rapport par la forme des antennes et par la mollesse des
élytres avec les apalytres; mais, dans tous ces genres, le
nombre des articles aux tarses est difiîérent aux pattes de der-
rière : ce sont des hétéromérés.
Parmi les pentamérés à élytres mous, les lampyres ayant le
corselet demi -circulaire, se distinguent par cela même des
omalises; tous les autres genres de la même famille ont le
corselet carré; mais le genre qui fait le sujet de cet article,
est le seul dans lequel ce corselet se termine en arrière par
deux pointes, comme dans les taupins. Les lyques, les driles
•ont les deux genres les plus voisins , et tout porte à croire
que les mœurs sont à peu près les mêmes.
L'espèce, décrite par Geoffroy , tom. I , pag. 179 , et figurée
par lui , pi. 2 , fig. 9 , est celle que nous avons fait représenter
dans l'atlas de ce Dictionnaire^ pi. 9 , n.^ 3. Dans Tétat de
repos, l'insecte porte , comme l'indique Geoffroy, les antennes
parallèles et dirigées en avant; sous ce rapport le peintre,
ignorant cette particularité , les a mal représentées, puisqu'elles
font portées en dehors.
Cest I'Omaose a sutore; O. ii/furaZis, Fabricius.
Car. Noir, à Texception du bord extérieur et de Textré-
mité des élytres , qui sont d'un rouge safrané. Ces élytces ont
chacun neuf stries longitudinales.
Nous avons trouvé fréquemment cet insecte dans les bois, au.
mois d'Août, principalement dans la forêt de Saint-Germain,
sous les hautes futaies, prés des Loges ^ mais on ne le prend
guère qu'en fauchant les graminées avec un échiquier de toile*
Lorsqu'il se sent saisi , il simule la mort par une paralysie ab*
solue, en contractant tous ses membres.
On ne connoît pas les mœurs de l'omalise; peut-être sont-.
elles les mêmes que celles du drile, dont les larves se déve-
loppent dans les coquilles des escargots.
On a décrit nouvellement deux espèces de ce genre.,
(CD.)
OMA LO IDES ou PLANIFORMES. {Entom.) Nous avons dé-
signé sous ce nom une famille d'insectes coléoptères à quatre
articles à tous les tarses, dont les antennes , en masse, ne sont
pas portées sur un prolongement du front et dont le corps est
notablement aplati. C'est de cette particularité que nous avons
même cru devoir emprunter ce nom , qui est composé de deux
içots grecs, ofxetXoçj plate, et de tStat y forme, figure, expresr
sion que nous avons essayé de rendre en françois par le mot
de planiforme ; tels sont les ips , les mycétophages et autres
genres que nous allons bientôt indiquer et que nous avons
fait figurer sur la planche 7 de l'atlas de ce Dictionnaire.
La famille des omaloïdes se distingue d'avec celles qui réii«
nissent tous les autres coléoptères tétramérés par les notes
suivantes : Les rhinôcères, tels que les charansons, ont leurs
antennes portées sur un bec ou prolongement du front; ca-
ractère spécial qui les fait différer de tous les autres coléofp»
tères. Les xylophages , tels que les capricornes, et les phyto*
phages, comme les chr>somèles. n'ont poiut lu antennes
terminées par une masse ou globule, mais en forme de soie
ou de fil; tels sont encore les spondjyles et les cucujts , deux
genres anomaux. Enfin les cylindroïdes, comme les bostriches,
les clairons , ont le corps arrondi ou d'épaisseur à peu près
semblable de droite à gauche ou de haut en bas, tandis i|iie
les planiformes ont, ainsi que leur nom l'indiqua, le coTp%
plat, déprimé ou beaucoyp plus large qu'il n'est élevée M«
o
OMA 87
Lafreîlle avait désigné depi^ù nous ces insectes sous le nom de
platysomes, puis IL les a rangés parmi les xylophages.
Les mœurs de ces insectes ont quelques ressemblances, au
moins sousTétat parfait, car leurs larves ne sont pas eneore
toutes connues. Les uns se nourrissent de matières végétales^
en putréfaction , dans les lieux humides , tels sont les mycé-
tophages et les Iiétéroeéres y d'fiutres vivent dans le vieux
bois qu'ils perforent, tels sont les lyctes , les ips , les colydies«
Enfin, les trogossites, comme Leur nom rindique» se nourris-
sent de vieille farine.
Voici un tableau indicatif^ des principautés notes caracté-
ristiques de ces six genres de coléoptères omaloïdes.
,. , . . . , , 1 (solide.... 5. Lycte.
linéaire: antennes a globule <.../ ^
Iperfoué. . 2. Golydib.
I, . C de la lonsmenr des antennes- 3. Trogomite;
aplati . . { ^ »,
C beaucoup plus court - 4. Cvcvtt.
convexe : I épineuses.. ......... 7. Uctiaogere.
jambes l simples: massej cour te. 1. Ipf.
antérieures j des antennes (longue. 6. MYoéxotHACE.
(C.DO
OMALON. (Efitom.) Genre d'insectes hyménoptères de 1«
famille des systrogastres ou chrysides, dont ils ne différent
que par Talongement de Fabdomen, qui est à peu près d'é-
gale largeur partout. Nous av«ns fait figurer dans Tatlas de
ce J>ictionnai^e une espèce de ce genre sous le n.^ 6 de la
planche 3i. Voyez Chryside. (C. D.)
OMALOPODES, Onudopoda. (Entom.) Nous avons désigné
sous c« nom la famille des blattes de l'ordre des insectes or-
thoptères, pour indiquer Tune des particularités les plus re-
marquables de leur conformation, qui est Taplatissement exr
traordinaire de leu>s pattes et surtout de leurs cuisses ; c'est
ce qu'indique même le nom qui les caractérise ; les motsOfjutXoç
signifiant Oflati, et n£ç, rio^Tât, pattes. Comme il n'y a qu'un
genre compris encore dans cette famille , nous l'avons décrit
au mot Blatte, tom. III, pag. 455 de ce I^tionnaire, et nous
ne devons pas nous répéter inutilement
Nous avons fait figurer une petite espèce de ce genre ou
de cette famille pi. sS , fig. 4- (C. D.)
OMALOPTëAëS. {Entom.) M. Leach a do^né ce nom,.qvi
• (
88 OMA
signifie ailes plates , aux insectes diptères , qui correspon-
dent aux hippobosques , dont il a fait un ordre particuliers
(CD.)
OMALORAMPHES. ( OrnUh. ) Ce nom , qui correspond k
planirostres , est donné par M. Dumëril, dans sa Zoologie ana-
lytique , à la famille de passereaux que M. Cuvier appelle
Jissirostres j et qui embrasse les genres Hirondelle, Martinet ,
Engoulevent, Podarge. Les caractères assignes par M. Du-
mëril aux omaloramphes , sont d'avoir le bec court , foible »
non ëchancrë, large et plat à sa base. (Cn. D.)
OMALYCUS. (Bot.) Ce genre de champignon, ëtabli par
Rafinesque ( Médical reposit, , New - YCrrk , 5 , pag. 35o ) ,
est le même que celui qu'il a dëcrit ensuite sous le nom de
Mycastrum (voyez ce mot), in Desv., Joum. bot., i8i3,
pag. 236. Il y avoit d'abord rapporte le fycoperdon complana^
lum, Desf. , que depuis il a placé dans son genre Piemtco8«
Voyez ce mot. (Lem.)
O-MANTS. {Bot.) Un des noms japonois du pin ordinaire ,
pînus syhestris, ( J.)
OMARE. {IchthyoL) Nom vulgaire d'une ScièNE, Voyez ce
mot. . ( H. C, )
OMARIA. (ConchyL) Nom spécifique latin du c6ne perlé.
Voyez CÔNE, (De B.)
OMBAK. (Boi*) Voyez Hombac et Sodada. (Lem.)
OMBELLE. {Bot.) Assemblage de fleurs dont les pédon-
cules, d'une longueur à peu près égale, naissent d^un même
point, comme les rayons qui soutiennent un parasol.
Lorsque les pédoncules portent immédiatement les fleurs ,
l'ombelle est simple; exemples, hutomus umheUatuSj géranium
xonale.
Lorsque les pédoncules portent à leur sommet de plus
petits pédoncules, disposés également en rayons, l'ombelle
est composée ; exemples , la carotte , le panais et la plupart
des ombellifères.
Dans l'ombelle ofpfiposëe on distingue, sous le nomd*ora«
belle générale , l'ensftmble des pédoncules primaires , et soua
celui d'ombelles partielles ou d'ombellules , les petites om«
belles qui surmontent ces pédoncules.
Oa distingue encore dans uire ombelle la portion centrale
0MB «9
•u le disque, et ]a circonférence on le rayon. Les (leurs du
jajron sont asseï souvent îrr^uliéres^ exemples, la coriandre,
le tordiUum officinale y etc.
Ordinairement l'ombelle est involucrée , c'est-à-dire ceinte
d*une collerette : exemples , aslrantia , daucus earota; quel-
quefois elle est nue , c'est-à-dire dépourvue de collerette ;
exemples , pimpineUa magna , anelhum graçeolefis. ( Mass.)
OMBELLE DE LA CAROLINE. (Bot.) Cest le magnoUa
iripetala, (Lem.)
OMBELLIFÈRES. (Bot.) Famille de plantes regardée comme
Yune des plus naturelles, remarquable par la disposition de ses
fleurs en parasol, umbeUay d'où lui vient son nom-: elle est
encore facile à reconnoltre par l'uniformité assez générale de
ses autres caractères.
On y retrouve un calice monosépale, adhérent entière-
ment à l'ovaire, qu'il ne déborde que par un bourrelet k
peine apparent , ou plus rarement par cinq très-petites dents.
Cet ovaire , couronné par un disque glanduleur et sunaonté
de deux styles et de deux stigmates , porte cinq pétales égau^
ou inégaux , insérés autour du disque ; cinq étamines , alternes
avec les pétales, partant du même point; leurs filets sont
libres; leurs anthères arrondies et biloculaires^ l'ovaire de-
vient en mûrissant un fruit composé de deux graines (autre»
ment dites akènes ^ c'est-à-dire capsules monospermes indé-
hiscentes); lesquelles, revêtues chacune d'un double tégument
membraneux , sont appliquées l'une contre l'autre dans leur
longueur par leur surface intérieure , ordinairement plane ,
nommée commissure. Leur surface extérieure, plus ou moins*
convexe, présente des stries ou des côtes relevées en nombre
déterminé. Le réceptacle qui porte ces graines , est composé
de deux filets droits et fermes, lesquels, s'élevant de la base
entre les commissures , vont s'insérer au sommet des graines,
qui , de cette manière , en se séparant , restent pendantes
chacune à un des filets. Dans quelques fruits ces filets pa-
roîssent ne pas exister, parce qu'ils restent appliqués contre
les commissures et confondus avec elles. L'intérieur de chaque
graine est rempli par un périsperme charnu ou corné, dans le
eentre duquel est un petit embryon dicotylédone , cylin-
drique, plus ou moins long, dont la radicule est dirigée
ippérieuremeat et plus longue que les cotylédons.
90 0MB
Les tiges Sont herbacées dans la plupart des plantes de
cetle famille , ligneuses et formant des arbrisseaux pu aoua-
arbrisseaux dans un petit nombre. Les feuilles altemei,
portées sur des pétioles élargis et «ngainant les tiges, sont
siiûples ou -plus souvent diversement composées. Les fleurs
sont portées sur des pédicules particuliers, uniflores, qui se
réunissent plusieurs ensemble en un même point pour former
une ombellule ; plusieurs pédoncules , portant chacun une de
ces ombellules, se réunissent aussi en un point commun et
forment une ombelle générale. Cette ombelle , subdivisée en
plusieurs ombellules , peut être nommée ombelle double ou
composée. Dans quelques genres c'est une ombelle simple,
qui ne se partage pas en plusieurs. Dans un plus petit
nombre les ombellules, portant des fleurs sessiles sur un ré*
ceptacie commun , présentent la forme d'une tête serrée : c'est
ce qu'on nommera ombelle capitée ou en tête. On remarque
souvent au bas de chaque ombelle ou ombellule quelques fo«
lioles os bractées , qui portent le nom d'involucre dans les
premières , d'involucelle dans les secondes. Les involucres et
les involucelles, tantôt existent ensemble , tantôt il n'y a que
les involucelles, tantôt on ne trouve ni les unes ni les
autres.
C'est dans la classe des épipéialées ou dicotylédones poly-
pétales à étamines insérées sur l'ovaire; que l'on rapporte
cette famille 9 qui partage ce caractère jclassique avec les
Arahacées (voyez ce mot). Ces dernières, confondues par
quelques auteurs avec les précédentes dans^une section dis-
.tincte, n'en diffèrent que par un ovaire surmonté de plu-
sieurs styles, lequel devient un fruit sec ou un peu charnu ,
divisé intérieurement en autant de loges, dont chacune con-
tient une seule graine. Tous ses autres caractères sont com-
muns' aux deux familles qui composent seule la classe des
épipétalées.
L'organisation uniforme des ombellifères prouve combien
cette famille est naturelle; tous les auteurs systématiques
l'ont conservée dans son intégrité. Cette uniformité est telle
qu'on pourroit croire que la famille n'est qu'un grand genre
dont les espèces sont trèâ-n^^breuses ; et la même observa-
tion a lieu pour les autres groupes très-naturels. Ce nombre
■ «
*
0MB 9»
'a donc farce de recourir à des distinctions minutieuses pour
établir des genres., et c'est en ce point que le choix est de-
venu arbitraire. Morison , Tournefort , Linnaeus , Adanson ,
Crantz, se sont occupés successivement de ce travail, en met-
tant à contribution les fleurs et surtout la forme du fruit.
Cusson avoit commencé sur ce dernier un grand travail, que
la mort interrompit. Il n'avoit alors rédigé complètement
qu*un mémoire non imprimé, qui fut envoyé, en 1785, au
secrétaire de la Société royale de médecine de Paris, dont il
étoit associé régnicole, pour que le plan de ce travail fût au
moins présenté dans son éloge académique. L'extrait de ce
mémoire, que je fus chargé de faire pour Finsérer dans nos
Mémoires , est le seul monument de ce travail , dont j'ai
donné l'aperçu dans le Gênera plantarum y en 1789.
11 coxisidére dans les graines leurs deux surfaces : l'une, in--
térieure, pleine ou concave, nommée commissure; l'autre,
extérieure , plane ou plus souvent convexe, marquée de cincj
stries tiu de cinq côtes, plus ou moin^ relevées, nues 04| gar*
aies d'aîles , ou hérissées de poils ou de piquans : deux de ces
côtes sont marginales , deux latérales et une dorsale. Elles
sont séparées par quatre sillons plus ou moins profonds, nom*
mes vallécules, du milieu desquels s'élèvent quelquefois quatre
nouvelles côtes, dites secondaires. C'est la combinaison de
ces divers caractères qu'il propose pour former des genres ,
dont il présente quelques exemples. Plusieurs auteurs en
ont fait d'autres, en suivant eu modèle, et nous citerons avec
éloge MM. Sprengel et Hoffmann.
Comme le nombre de ces genres a été très<-multiplié , il a
été encore nécessaire de les répartir dans plusieurs sections
diversement caractérisées par les auteurs. Crantz, qui a fait,
en 1767 , un travail spécial sur les ombellifères, passe en re-
vue dans sa préface les plans de distribution de ceux qui
avoîent écrit avant lui. Ces distributions étoient fondées pour
la plupart sur la forme du fruit et sur sa surface lisse ou
chargée de membranes, de poils ou d'aspérités. Il citoit aussi
Artédi , qui proposoit Tabsence ou la présence des involucres
anlour des ombelles et des ombellules pour caractériser trois
lections ; mais il rejétoit cette décision , qui , quoique adoptée,
par linnsus , lui paroissoit portée si^r des signes trop varia»*
9^ 0MB
bles , propres à être employés seulement comme seeondairet
et accessoires. Quelques-uns ont ajouté aux caractères du fruit,
ceux que donnent la forme régulière ou irrégulière des pé-
toles et leur couleur, tantôt blanche, rouge ou jaunâtre ,
tantôt constamment jaune.
Crantz , dans le travail qui lui est propre , établît d^abord
deux grandes sections. Dans la première , qu'il désigne soui
le nom de habitas absoluti^ il range tous les genres dont les
fleurs sont pédicellées, disposées en ombelles et ômbellules,
composées de cinq pétales et d'un fruit formé de deux graines
accolées l'une contre l'autre ; il le subdivise ensuite d'après
la forme du fruit et des membranes ou autres parties qui le
recouvrent. Sa seconde division, qu'il nomme habitas deliques*'
tentes^ est désignée un peu vaguement par une différence,
soit dans lombelle, soit dans le fruit. Il y réunit les genres
dont 1er ombelles sont simples, ceux dont les ombellules i
fleurs sessiles présentent la forme de têtes, et ceux dont les
graines sont enfermées dans un péricarpe à plusieurs loges
monospermes. Ces derniers ont un caractère assez tranché
pour nous avoir déterminé à en former la famille des aralia»
cées , laquelle a été adoptée.
. Au moyen de ce retranchement le caractère général , tracé
à la tête de cet article , convient aux autres ombellifères, pri-
vées toutes d'un péricarpe. L'on peut maintenir les deux sec-
tions principales de Crantz, qui paroissent naturelles, et que
Liiinaeus semble avoir adoptées4acitement avant lui , puisque,
sans indiquer de divisions dans la série de ses genres , il n*a
point entremêlé ceux de la seconde avec ceux de la première.
Nous avons conservé ces deux sections principales dans le
Gênera sous les dénominations d'ombellifères vraies et ombel-
lifères anomales, en conservant dans la première, plus nom-
breuse , tous les genres ombelles et ombellules , à ombellules
composées de fleurs pédicellées, et rapportant à la seconde,
soit les genres ombelles et ombellules dont les ombellules
sont en tête serrée , soit ceux à ombelles simples ou presque
simples, qui forment un petit groupe distinct et très-naturel :
il conviendra peut-être de le laisser séparé , en rapportant à la
fln de la première section , dont quelques derniers genres
ont des fleurs en tête plus ou moins serrées , ceux de la
0MB 9i
seconde qui ont la même conformation dans leurs ombel-
luies.
M. Sprengel a publié, en i8i3, un Prodrome sur les om-
bellifères , parmi lesquelles il ne comprend pas les araliacées,
et il les distribue uniquement d'après la considération du
fruit , qu'il examine à la manière de Cusson. Il passe en revue ,
dans six sections , les fruits comprimés et plans , les fruits
solides (c'est-à-dire non aplatis) , ailés sur les bords; lesÉolides
utriculés, les solides couverts d'une écorce, lei solides cou-
verts de tubercules, ou de poils, ou de piquans; les solides
nus , de forme alongée ou ovale , ou munis de c6tes. Cette dis-
tribution présente plusieurs rapprochemens , qui paroiasent
naturels, et on peut espérer que dans le grand travail dont
celui-ci est l'annonce , ils seront plus nombreux; que les genres
k ombelle simple , confondus avec ceux à ombelle composée ,
en seront séparés, et que les genres Eryngium et Aretopus,
qui n'ont ^as été mentionnés dans cette distribution, y seront
rétablis.
Un dernier ouvrage sur les ombellifères est celui que M.
Hofimann a entrepris en 1814, et dans lequel il a déjà passé
en revue beaucoup de genres anciens , et détaché de plusieurs
quelques espèces pour en former des genres nouveaux.
Cette innovation est encore une preuve de la diversité d'opi-
nions sur la fixation des genres de cette famille. Nous devons
donc désirer que ce travail soit terminé , ainsi que celui de
M. Sprengel; que l'un et l'autre aient obtenu des genres non
susceptibles de réforme et distribués en sections très-naturelles.
En attendant cette distribution définitive, pour éviter de
nouvelles variations , nous croyons devoir laisser subsister
pour le moment les divisions adoptées par Artédi et Linnaeus ,
et par suite maintenues dans le Gênera, maigre les défauts
reprochés aux caractères tirés des involucres.
Ainsi , dans la première section très-naturelle des ombelli-
fères vraies, caractérisées par une ombelle composée, c'est-
à-dire, une ombelle générale et des ombellules partielles à
fleurs généralement pédicellées, nous conserverons les trois
subdivisions fondées sur les involucres , en énumérant dans
chacune les genres anciens et nouveaux, soit que ceux-ci
aient été adoptés ^ soit qu'on ne les ait pas encore accueillis*
94 OMB
La première subdivision, dont les ombelles et les ombeU
Iules n'ont point d'involucres , renferme les genres suivans :
JEsgO]podium , reporté par M. Sprengel au Seseli, quoique non
involucré; Pimpinella, dont plusieurs espèces à fruit velu
forment le Tragium Spreng., et une à fleurs dioïques est
le Trinia de M. Hoffmann ou Apinella de Mœnch ; Carum;
Ottoa de M. Kunth ; Apium , dont le Petroselinum Hoffm.
fait partie; Anethum^ supprimé par M. Sprengel et reporté au
Meum ; Smymium ^ dont une espèce, nommée Thapsium parv^
M. Nuttal, est un Sison Spreng. Hoffm*,* Pastinaca^ Thapna^
dont une espèce est, selon Cusson , congénère de son Cniàium
tité plus ba%
On laisse dans la seconde subdivision , caractérisée par les
ombellules munies d'involucres dont les ombelles sont privées,
les genres suivans : Seseli , dont deuK espèces &9tkt F/iippoma-
lathria FL Wet. et le Marathrum de M. Rafinesque, et
d'autres sont reportées à VAngelica et au Bubon par ^(. Sprengel ;
Imperatoria , auquel il réunit un Selinum et deux Angelica^
Chœrophyllum ; Mjyrrhis , dont une espèce est le Lindera d'A-
danson et une autre Turospermum Nutt. ; Anthriscus de M.
Persoon, ou Centriscu^ Spreng., détaché du suivant ;Scandix^
dont la plupart des espèces sont éparses dans d'autres genres;
"ppy lia .Hoffm.' ^ une de ces espèces; Coriandrum ^ qui com-
prend le Bifora Hoff.; Mthusa; Meum; formé de deux es-
pèces du précédent, auxquelles M. Sprengel veut joindre VA'
nethum, cité plus haut ; Cicuta de Linneeus ou Cieutaria
de M. de Lamarck; Phellandrium , qui est un Œnanthe Lam.
Spreng., un Ugusticurn de Crantz.
La troisième subdivision , plus nombreuse que les précé-
dentes, dont les ombelles *sont involucrées ainsi que les om-
bellules , présente la série suivante : Œnanthe; Uuanaca de Ca- '
vanilles, congénère du précédent, suivant M. Sprengel; Cu-
minum; Bubon ^ dont une espèce est le Galbanophora de Necker
ou VAgasillis Spreng»; Sison ^ reporté au Sium ci -après par
MM. de Lamarck et De Candoile, conservé et même enrichi de
plusieurs espèces par d'autres, et dont on a seulement extrait
le Deringa d'Adanson ou Alaco'spermum Neck., VErigenia
Nutt. et le Schulzia Spreng.; Sium, ûoût trois espèces sont
le DrepanophYllum Hoffm., le Cri//imtfj Hoffm. , et le Kiind-
0MB 9»
manma de Scopolî ou Campderia de M» Lagasca ; AngeUca^
qui comprend aussi V^rchangelica Hoff. , en perdant deu&
espèces, reportées plus haut à VImperatoria dans la seconde
Subdivision , à cause de rabsence de Finvolucre général ; Ligus-
tiéurn, dont quelques espèces ont été changées en genres par
MM. Sprengel, Hoffmann et De Candollesous les noms de Wal*
homia^ Pleùrospermum et Danaa{qm esile Phjsospermum Spreng.
ou Hamselera Lag.) ; Laserpitium , dans lequel Necker trouve
ses genres Bradleia et ArpUium^ non admis ; 5i7er de Gœrtner, ex*
trait du précédent; Heracleum, dont quelques espèces forment
les genres Sphondjrlium , Ff^endia, Malabaila et Zozima de M.
Hoffmann ; Ferula, enrichi par M. Sprengel de plusieurs Selinum,
de deux peueedanum et d'un anethum; Peucedanum, dont le même
a détaché aussi le Silaus; Cachrys , qui fournit à M. HofiTmann
tes genres Rumia et Kruhera, et auquel d'une autre part sont
,réunis par M. Sprengel plusieurs espèces de^ genres éloignés
ou voisins , au nombre desquelles est le Crithmum, qui le suit
immédiatement; Athamantha, que Gaertner a subdivisé en
créant on rétablissant les genres Li^anof 15 et Cer\^aria; Selinum j
dont quelques espèces sont le Thyéselinum , le MelanostM-
xium ^ VOreoselinum , le Calisene et le Conio selinum Hoifm.;
Cnidium de Cusson, également détaché du Selinum; Cicuta
de Tournefort ou Conium de Linnœus, dont Geertner a extrait
son Capnophyllum et M. Hoffmann son Krohera, qui est l'U/o-
spermum de M. Link; Bunium, dont M. Sprengel disperse cinq
espèces dans trois autres genres anciens , en ramenant à celui-
ci un Ammi et un Conium ; Ammi , dont Gaertner sépare le
Visnaga ; Daucus , dont une espèce est le Platispermum Hoffm* ;
Caucalis, dont sont tirés YOrlaya et le Turgenia.Hoffm. -, To-
rilis y extrait du même par Gœrtner; Exoacantha de M. La-
billardière ; Tordjylium , qui donne plusieurs de ses espèces
à d'autres genres; Hasselquistia ; Artedia; Bupleyrurh dont M.
Hoffmann a détaché ses genres Diophyllum et Isophyllum, et M.
Sprengel ses autres genres Odontites et Tenoria, en les plaçant
dans des sections différentes , mais avec lesquels son affinité
est telle, que toute méthode qui les séparera, pourra, par
ce seul fait, être jugée contraire à l'ordre naturel; Hermas ,
dont une espèce est un des Buprestis Spreng. ; O/iVcna de
Ventenat; A s trarUia' j' dont dérive VHacquelia Neck. ou Don'-
dia Spreng.
9$ 0MB
La seconde section ^ désignée socts le nom d'ombetlifèret
anomales, peut être subdivisée, i.^ en celles qui, comme les
précédentes, ont des ombelles composées, mais dont les om-
bellules ont les fleurs sessiles , rapprochées en tête serrée ;
2.^ en celles qui ont des ombelles simples, non réunies en
ombelle générale.
Dans la première , qui sert de transition des ombellei
simples aux ombelles composées, on peut placer les genres
Sanicula; Alepidea de Laroche, et Pozoa Lag. , peut-être
congénères ; Actinotus Bill, ou Eriooalia de M. Smith ; Etyn-
gium; Echionophera et Arctopus,
A la seconde se rattachent les genres Boçplesîa FI, Peruv.^
dont le Drusa Decand. est congénère; TrisarUhits de Loureiroi
Spananthe de Jacquin ; Hjdrocotyle, auquel il faut peiit-êtrç
rapporter le précédent, ainsi qu'un Erigenia "SutU; Azorella
Lam., avec lequel on devra comparer le Chamitis de Gœrtner,
, le Bolax de Commerson, le Pectophytum de M. Kunth, le
Fischera Spreng. , le Trasimene de M. Rudge , le Fragosa R*
P., le Mullimum de M. Persoon, qui sont, ou congénères,
ou très-voisins. En faisant cette comparaison , il conviendra
de voir si les plantes groupées ici autour de VH^drocotyUf
ont toutes Tombelle simple , ou si quelquefois elle est subdi-
visée en ombellules très-petites, dont les fleurs, sessiles et en
très-petit nombre , ressembleroient plutôt à des petites têtes,
comme dans la subdivision précédente. Ces plantes ont en
général un port particulier , qui les distingue bien des
ombeilifères vraies ; et de nouvelles observations feront peut-
être trouver des caractères qui fortifieront cette distinction.
La série est terminée par le genre Lagoecia, qui a des om-
belles simples et serrées en forme de tête , comme dans le
Sanicula et VAlepiéLea; mais il diffère de toutes les ombelli-
fèrt'S, parce (}ue son fruit, surmonté d'un seul style, est com-
posé d'une seule graine .* ses autres caractères sont tellement
identiques, qu'on ne peut pas le séparer de la famille.
L'exposé qui précède, prouve suffisamment la divergence
d'opinions entre les auteurs par l'établissement des genres et
la réunion de leurs espèces. On reconnoitra dès-lors encore
mieux la nécessité d'attendre le résultat de nouvelles recherches
et de s'cE tenir pour ce moment à des distributions anciennes^
0MB 9^
^pioifue dé^ec tu Nuises en plusieurs points, jiisqu^à ce qu'on
aii obtenu dés genres solides, composés d'espèces non sujettes
a de nouvelles transpositions , et qu'on ait pu disposer ces
genres en groupes très^hâturels. ( j. )
OMBELLULAIRÈ , Omheïlularia. (Zoophjt.) Genre de zoo-
phytes établi parM. G.Cuvier^ dans son Tableau élémentaire
du règne animal, "péGjS^ sous le nom d'ombellule, adopté
d'ahord par M. de Lamarck sous la dénomination d'ombel-
lulaire , et ensuite par tous les zoologbtes , pour une espèce
de grande pennatule de la mer du Nord , décrite et figurée
par £llîs, Corallin., pî. XXXVIÎ, qui avoit fort bien senti
qu^elle devoit iformel* lin genre distinct de tout ce qu'on
tonnoissoit alors. Les caractères de ce genre peuvent être
exprimés ainsi : Polypes très-grands , pourvus de huit tenta-
cules dentelés sur les bords, au milieu desquels est une
bouche bilabiée , et réunis par 1^ extrémité de leur corps
alongé en une niasse arrondie eh forme de bouquet ou d'om-
belle à Téxtrémité d'une longue tige subcylindrîque , vési-
culeûse à son origine et soutenue dans le reste de son étendue
par une pièce calcaire fort longue , styliforme , tétragone*
Ce genre né renferme qu'une espèce, que M. de Lamarck
nomme rO. du Groenland, O, groentandica , et qui n'a encore
été observée que par Ellis, qui en a donné une description
détaillée dans l'ouvrage que nous avons cité plus haut et
dans les Transactions philosophiques. £Ile lui avoit été remisé
par lin capitaine ahglois, employé à la pêche de la baleine,
qui l'avoit trouvée attachée à sa sonde à 2 36 brasses de pro-
fondeur, vers le 79** de latitude nord, à 8o milles des côtes du
Groënlandé La partie supérieure consistoit en vingt -trois
polypes attachés par leur extrémité à une basé commune^
de manière^ dit Ellis, à former un seul animal, et disposés
sur trois rangs ^ le plus externe de dix, le second de neuf*
et le plus interne de quatre. Chaque polype composant^
d'une belle couleur jaune dans l'état vivant, avoit huit ten-
taculeà garnis chacun des deux côtés de digitations, et la
bouche, placée aii centre, étoit pourvue de deux lèvres
droites et dentelées. En disséqu?int un de ces polypes, Éllis
trouva dans les cavités celhileuses d'un muscle fort et ridé.
qui constituoit le corps proprement dit du polype , des par*
3C. 7
9» 0MB
ticules rondes et aplaties^ qu'il regarde avec juste t^É^iMl
comme des corps reproducteurs. De la base musculeiuM^ .éi
dentelée ) qui sert d'union aux polypes, sor^oit une métn"
brane ereuse en forme de vessie, de la longueur de deux à
trois pouces, et tenue dans un état de tension par le sommet
délié, courbé et entortillé dé la pièce calcaire qui est insérée
dans le milieu de cette base musculaire. En descendant 5 cette
membrane vésîculeuse, qu'Ellis regarde sans doute avec
raison comme faisant Tusage d'une sorte de vessie natatoire ,
se cbittinuoit en s'attachant à la pièce calcaire , et en s'amin-
cissant au point de sembler une simple pellicule autour
d^elle , et enfin se terminoit en cartilage^ La tige calcaire ^
blanche comme dé l'ivbire , fort dure et de forme carrée , étoit
elle-même couverte d'un cartilage jaune , tirant sur le brun :
mince à son origine, elle alloit en grossissant jusqu'à un
quart de pouce carré de c6té> sur plus de six pieds de long^
mais à la distance de quatre à cinq pouces de l'extrémité
postérieure , elle commençoit à diminuer de diamètre et se
tenniiïoit ensuite en pointe. Une partie de cette pièce
osseuse ^ miéb dans du vinaigre , s'y dissolvit et ne laissa que
des pellicules membraneuses.
Le marin qui avoii remis ce singulier animal à £llis, lui
dit qu^il en avoit pris un second qui avoit trente polypes,
et qtie, lorsque les polypes étoient vivans, ils étoîent éten-
dus et ressembloient à un bouquet fait de fleurs brillantes,
jaunes et en forme d'étoiles.
Gmelin avoit très-bien senti les rapports de ce polype et
eh faisoit une espèce de pennatule sous le nom de pennaiulà
encrinus» Voyez Pennatule. (De fi.)
OMBELLULE. {Bot.) C'est une division de l'ombelle com-
posée. Voyeï Ombelle. ( Lem. )
OMBILIC [CiCATRicùLE, Hile]. (Bot.) Cicatrice qui paroît
sur la graine après que le cordon ombilical ou funicule est
détaché. Voyez Hile. (Mass.)
OMBILIC* {Anat, et F)vy s •)Uomhi\{c ou nombril est le point
de l'abdomen par où sort, dans le fœtus, le Cordon OMBiacAL
(voyez ce mot), et qui, après la section de ce cordon, n'offre
plus qu'une espèce de creux ou trois borgne au milieu de l'ab*
domen. (F«)
I .
0MB 99
OMBILÎC , Umhilicas* (ConchjL) Terme de conchyliologie .
Mnployé pour désigner le vide laissé par la columelle dans
l'enroulement du cône spiral des coquilles univalves. yoyez
Farticle Conchtliologie , pour la manière dont on conçoit
que Tombilic se forme et pour les caractères conchyliofogî->
ques qu^il fournit. (De B^
OMBILIC MARIN. {ConchyL) On trouve quelquefois dans
les auteurs anciens ce nom pour désigner certaines ^espèces
d*opercules et spécialement celui des Turbos. Voyez ce mot
et Opercule à Tarlicle Mollcsqoes. (De B.)
OMBILICAIRE. (Bo^) Voyez Umbilicaaia. (Lem.)
OMBILICAL [Cordon]/ {Anat. et Phjys.) Espèce de liem
DU cordon vasculaire, formé par les artères et la veine om-
bilicales que réunit entre elles un tissu cellulaire dense. C^est
par ce cordon ou ces vaisseaux réunis que le fœtus tient au
Placenta (voyez Ce mot)^ et par le placenta quUl tient à la
mère ; et c'est par ces deux parties que l'échange mutuel du
sang du fœtus et du sang de la mère a lieu. (F.)
OMBLE. ( IchthjoL ) Nom d'une truite , talmo salvelinuê «
linn. Voyez Saumon , Truite et Umble. ( H. C.)
OMBRE, (lûhthjyol.) Voyez Coréconè. (H. C. )
OMBRE BLEU. (lehthjoL) On a quelquefois donné ce nouï
au corégone de Wartmann. Voyez Corégone. (H. C.)
OMBRE CHEVALIER. (JchthjyoL) On donne vulgairement
ce nom au saltno umhla de Linnœus. Voyez Saumon / Truite
et Umble. (H. C.)
OMBRE COMMUN ou THYMALLE. {Ichthyol.) Voyez
Corégone. (H. C.)
OMBRE DE MER. ( IchthyoL ) On a donné ce nom au
corbeau de mer y sciœna umbra» Voyez Sciène. (H. C.)
OMBRE DE RIVIÈRE. {IchthjoL) Voyez Ombre commun.
(H. C.)
OMBRELLE, Vmbrdla. (MalacoZé) M* de Lamarck avoit
établi sous ce nom un genre particulier de coquilles pour
la singulière espèce de patelle que Gmeiin a nommée patella
umbellata^ lorsque M. de Blainville lui communiqua les
observations qu'il avoit eu ^occasion de faire en Angleterre
sur l'animal auquel elle appartient et sur ses rapports avec
les aplysiensi ce qui lui permit de donner les véritable^»
100 0MB
caractères de ce genre. Il le plaça cependant, îl eét vrai,
avec les pleurobraoches, dans une petite famille qu*il nomme
semiphyllidiens , entre les patelles et les phyllidies, et n^ad-
mit {^s la singulière conjoncture à laquelle M. de Btainville
û.voit été conduit en disséquant ce mollusque encore attaché
à sa coquille , que celle-cî pourroit bien être appliquée sous
le pied. Il est vrai que cela paroit contraire à tout ce que l'on
connoit jusqu^ci. Quant à ce qu'ajoute M. de Lamarck que
M. de Blainville a pu être induit en erreur par quelque
adhérence latérale que le lambeau qui sera résulté de Tavul-
sion des chairs qui fixoient la coquille, aura conservé avec
le pied, je puis assurer que cela n'a pu avoir lieu , car la co*
quille , comme je l'ai rapporté à l'article Gastroplace, oii j'ai
décrit ce singulier mollusque , étoit véritablement adhérente
par toute la partie colorée de sa face concave à une étendue
correspondante du pied , en sorte que pour Ten détacher en
partie , j*aî été obligé de le faire fibre à fibre. Il n'y avoit
donc pas de lambeau , comme le suppose M. de Lamarck;
c'est ce que je puis assurer positivement; et il n'y en avoit
que tout autour du rebord du manteau , à la partie dorsale
de l'animal qui du reste étoit dans un excellent état de con-
servation. Je n'ai maintenant rien à ajouter à ce que j'ai dit
de ce genre de mollusques aux articles Gastroplace / et Mol-
lusques. Voyez ces mots. (De B.)
OMBRETTE, Scopus, Briss., Linn. (Ornith.) Cet échassier ,
dont on ne connoît qu'une espèce, a été trouvé par Adanson
pendant son séjour au Sénégal. Envoyé par ce naturaliste à
Réaumur, c'est Brîsson , conservateur de son cabinet, quia
établi le genre au tom. 5 , p. 5o3 , de son Ornithologie, sous
le nom de scopus , lequel, comme celui d'ombrette, est tiré
de sa couleur de terre d'ombre. Ce nom a été adopté par
les divers ornithologistes.
Cet oiseau a pour caractères : Un bec épais à sa base , plus
long que la tête, comprimé latéralement, caréné en dessus
et en dessous, dont la mandibule supérieure se recourbe à sa
pointe et recouvre l'infénVure, qui est plus étroite et un
peu tronquée ; des narines linéaires, qui se prolongent en un
sillon courant parallèlement àTarcte jusqu'au bout; la partie
înierieure des jambes dénuée déplumes,: les trois doigts de
0MB 101
devant réunis par une membrane jusqu'à la première pha-
lange , et le postérieur portant à terre sur toute sa longueur;
les deux premières rémiges les plus courtes.
Ombrette du Sénégal ; Scopus umhretta , Gmel. , pK enl«
de fiuffon, n." 796. Cet oiseau, de la grosseur d'une cor-
neille, a environ vingt pouces de longueur ; sa queue a six
pouces six lignes ; la partie nue des jambes a deux pouces trois
lignes ; ses ailes , qui ont trois pieds six pouces d'envergure,
s'étendent jusqu'à l'extrémité de la queue ; les ongles sont fort
^eiiis; les parties supérieures du corps sont d'un brun plus
foncé que les parties inférieures ; les plumes ^nales, d'un brun
clair, ont des raies transversales d'une teinte plus prononcée*
On voit sur l'occiput du mâle une touffe de plumes étroites
et molles , qui forment une sorte d'aigrette et retombent sur
le dos dans quelques individus. (Ch. D.)
OMBRIAS. (Fos5.) C'est le nom que Rumphius a donné
aux oursins fossiles qu'il avoît dit être tombés du ciel , ainsi
que les bélemnites. (D. F.)
OMBRINE, Umhrina. {IchthyoU) C'est le nom d'un genre
de poissons de la famille des acanthopomes, que M. Cuvier
a récemment séparé des persèques et des sciènes, et dont
les caractères peuvent être ainsi exposés :
Opercules à piquans et à dentelures; deux nageoires dofrsales,
dont la seconde est bien plus longue que la première; museau peu.
saillant; dents en velours^ des porcs e,nfonçés sous la, mM^hoire
inférieure^
A Taide de ces notes et du tableau synoptique que nous
avons donné à l'article Acanthopomes dans le Supplément au
tome I/' de ce Dictionnaire , on distinguera aisément 1^
Ombrines des poissons des genres voisins du leur.
Les espèces en sont peu multipliées; elles vivent dans les
eaux de la mer. Parmi elles nous citerons :
L'Ombrine babbue: XJmhrinçL harbata^ N. j Sciœna cîrrhosa,
Linnseus,* Perça unibra, Lacép.; Bloch., 3qo, Un gros et court
barbillon au bout de la mâchoire inférieure sous le menton ;
dents très -petites, et semblables à celles d'une lime; deux
orifices à chaque narine ; ujn aiguillon à la dernière pièce d^
chaque opercule; dos et ventre arrondis; cgrps et queuç /
comprimés ; écailles larges , rhomboXdales et un peu denteléet*
.'k
t .
loi OMB
Ce poisson peut acquérir des dimensions assez considérables
pour arriver au poids de trente à trentç-deux livres. Son
corps, d'une teinte générale jaune, est traversé obliquement
«ur chaque côté par des raies bleues vers le haut , et argen-
tines vers le bas. On voit une tache noire à Fextrémité de
chacune de ses opercules. Ses nageoires pectorales et cau-
dale et ses catopes sont noirâtres; sa nageoire anale est
rougeàtre; les deux dorsales sont brunes, et la seconde est
traversée longitudinalement par deux raies blanches. Il a dix
eœcums et une grande vessie aérostatique munie de quelques
sinus latéraux arrondis.
Uombrine barbue , qui est Vumhra des anciens auteurs , et
Vombrino des habitans de nos provinces méridionales , vit
dans la mer Méditerranée, où, suivant Aristote, qui Ty a
observée, elle portoit anciennement sur les côtes de la Grèce
le nom de g^iaiva. Elle fréquente aussi la mer des Antilles ,
où Plumier en a fait un dessin , copié par Bloch , et les ri-
vages de rÉgypte , où Hasselquist la vue atteindre la taille
de quinze à dix^huit pouces environ. Souvent elle ne fraie
qu^en automne , et elle aime à déposer ^t^ œufs sur les épon-
ges qui croissent prés des côtes. Elle se nourrit d'algues , de
vers, et probablement aussi de petits poissons. S4 chair est
ferme et facile à digérer , et il paroi t que les anciens Ro^
mains faisoient en particulier grand cas de sa tête.
M. Cuvier soupçonne que ce poisson est le même que le
ehéÙodiplère cjyanoplère de 'M. de Lacépède. (Voyez Cbèslù^
DIPTÈRE.)
L'Ombrine dorée, Umhrirha aurata ^ N. ; Pogonathus auratus^
Lacépède. Un barbillon à la mâchoire inférieure au milieu
de quatre pores très- marqués. Teinte générale de l'or; ca-
topes et nagvoire anale d'un jaune blanchâtre; les autres na-*
geoires brunes.
Ce poisson, qui devient assez grand, a été observé par
Commerson dans le fleuve de la Plata. Sa chair est mollasse
et d'une saveur fade.
M. Cuvier rapporte encore au genre Ombrine le Johniut
saxatilis de M. Schneider , ainsi que le Qualar-Katchelée et
le Sarikulla , que Kussel a figuré parmi les poissons de Coro-
mandel. (H. C.)
OMM ^oj
OMBRINO, (IchthyoL) Sur plusieurs des côtes septentrio*
nales de la mer Méditerranée, à Nice spécialement, on ap-
pelle ainsi Fombrine barbue. Voyez Ombrine. (H. C.)
OMBU. (Bot,) Le Recueil des voyages fait mention d*un
arbre de ce nom dans le Brésil, dont le fruit, rond et jau-
nâtre, semblable à une prune, agace les dents des sauvages,
qui en mangent beaucoup, lisse nourrissent aussi des racines,
qui sont douces, comme les cannes à sucre, et rafraîchis-
santes au point que les médecins du lieu les ordonnent dans
les apozémes pour calmer les fièvres ardentes. C'est proba-
blement le même arbre qui est cité par Marcgrave sous le
nom de umbu , dont il dit, aussi le fruit semblable à une prune
et contenant une noix monosperme , dont la graine peut être
mangée comme une amande. 11 parle encore d*un autre umhuy
dont les racines donnent une eau bonne à boire. ( J.)
OMEGA. {Entom,) Nom donné vulgairement à une phalène.
(C. D.)
OMÉGA DOUBLE. {Entom.) C'est le bombyce tête bleue,
B. cœruUocephala de Linnœus , décrit et figuré par Réaumur ,
tome i.", pi. 18, fig. 6 — 9. (CD.)
OMELETTE. ( Conchyl. ) Nom marchand du cône bullé>,
conus hullatus, Linn. (De B.)
OMENAPO-YEIMA. (Bot.) Espèce de liseron du Brésil,
mentionnée par Marcgrave, dont la racine ronde sert de
nourriture comme la patate. (J.)
OMICRON GÉOGRAPHIQUE, NÉBULEUX. (£ri/om.) Noms
donnés par Geoffroy à deux noctuelles, qu'il a décrites sous
les n.^'gS et 74, qui sont celle de l'érable, N.aceris, et celle
de la persicaire. (C. D.)
O MI-MIE. (Ornith,) î^om que donnent les Knisteneaux aux
colombes , que les Algonquins appellent O mi-miss, (Ch. D.)
OMINAMISI, SIJRO-BANNA. (Bot.) Noms japonois , cités
par Kaempfer, delà valériane officinale. (J. )
OMISKA-SHEEP. {Ornith,) Nom donné , à la baie d'Hudson ,
au harle couronné, mergus cucullatus , Lath. (Ch. D. )
OMISSEW-ATHINETOU. {Ornith.) L'oiseau ainsi nommé
par les naturels de la baie d'Hudson , est la chouette bario-
lée , strix cinerea , Gmel. ( Ch. D. )
OMMAÏLOUKOS. {Min.) La Méthérie , qui a probable-
104 OMM
ment eru faire quelque chose d'utile en donnant des noina
univoques et analogues aux noms spécifiques, à une multi-
tude de minéraux qui ne sont que des variétés, 4 désigné
par ce mot grec le minéral pierreux, désigné tréç^ impro-
prement par le nom à^ail - de - chat , et qu'où rapporte à
l'espèce du quarz sous celui dç Quarz chatoyant. Voyez ce
moi. (B,)
OMM-EL-SAHAR. {Ornith.) Ce nom arabe, qui signifie mère
de la veillée, est donné, à Rosette et à Ramanyeh, à la petite
chouette ou chevêche, noctua minor , $riss, ; strix passerina^
Linn, ; noctaa glaux, Savig. , laquelle^ en d*autres contrées
d'Lgypte, est appelée omm qouyj et qoitjqah, (Ch. D»)
OMMOS. (Bot.) Voyez Cotane, Homos. (J.)
OMNICOLOR. {Ornitlu) L'oiseau que Séb.a désigne s.am la
dénomination d'omnicolor ceylonica , estlesouimanga de toutes
couleurs, certhia omnicelor, Linn. (Cu. D^)
OMNIVORES. {ZooL) On emploie ce mot çn zpologie pour
désigner les animaux qui se nourrissent à peu prés indiffér
remment de substances végétales et animale^ : l'homme, les
ratons, les ours,^ sont dans ce cas. (F, G.)
OMNIVORES. (Ornilh.) Cette dénomination, donnée aux
oiseaux qui se nourrissent de toute sorte de substances, est la
traduction des mots latins quisquiliis victitans , appliqués spé-
cialement aux corbeaux. ( Ch. D.)
QMODAKA, SIKO. (Bot.) Kasmpfér cite ces noms jiaponois^
de la fléchière ou flèche d'eau. (J. )
OMOKOLOTSCH. (Mamm.) Nom génériquç des chauve»
souris chez les Tatares Tongous, (F, C.)
OUMOLOCARPUS, (Bot^) Necker uommoit ainsi le nyctan^
thés arhor tristis , pour le distinguer des autres nyctanfhes d.ç
Linnxus, qui sont maintenant des mogorium, (J«)
OMON-COLOMBÉ, {Bot.) Dans un he^-bier de Pondîçhéty
•n trouve sous ce nom une espèce de commeline^ (Jf.)
OMOPHRON. {EntQm.) Genre d'insectes coléoptères penta-
mérés, de la famille des créophages ou carnassiers, ciuraçté*
risés surtout par la^ forme hémisphérique du cojps ; particula-
rité unique parmi tous ces insectes, qui ont le corps alongé«
D'ailleurs leur tête est engagée dans le CQXselet, qui est aussi
large que les élytres.
OMO loS
Fabrîciusy séparant des carabes les espèces qui nous occu«
penty les avoit réunies sous le nom générique de scolytus; mais,
cette dénomination, employée depuis long- temps par Geof'-
froy, donnoit lieu à une confusion, que nous avions voulu
éviter en désignant dans nos cours ces insectes sous le nod^
d'HTDROc ARABES ( voycz cc mot). M. Latreille, ayant employé
depuis le nom d^omophron^ nous avons dû l'adopter, quoiqu'il
n'indique aucune particularité , puisque le mot grec O^^ftêùVj
signifie de même opinion , ejusdem animi et stntentiœ* Si Iç
nom est emprunté du mot ZfAo^fSç') tiré de Sophocle, et
exprimant, celui qui a des pensées cruelles, il devroit, dans
ce cas,. prendre une autre terminaison, celle d'omophre ou
d*omophrus^ Nous ne laissons pas échapper ces occasions de
parler de la nomenclature , parce qu'en général les ouvrages
des naturalistes de nos jours ne donnent aucun détail sut
les noms, et que nous désirons que ce travail, qui a exigé
de nous beaucoup dç recherches, ne soit pas entièrement
perdu.
Les caractères que nous avons indiqués plus haut, suffisent
pour distinguer les omophrons , d'abord des cicindèles et de
tous les genres à corselet plus étroit que la tête , ensuite des
carabes, des anthies, des brachyns, des calosomes, etc. , qui
tous ont la tête dégagée du corselet, enfiu des notiophiles,
des scarites et des clivines, qui ont le corps alongé et noQ
hémisphérBjue.
Les omophrons habitent le bord des rivières ; ils y courent
$ur le sable et s'y enfoncent. Ils sont très-agiles, ainsi que leurs
larvçs, qui se trouvent dans les mêmes lieux^ L'une des es-
pèces se rencontroit autrefois sur les bords de la Seine à l'ex-
trémité du Champ de Mars avant qu'on y fît un quai. Nous
avons observé une autre espèce alors non décrite, sur les
bords du Mançanares, à Madrid.
Nous avons fait ligurer, sous le n.*^ 9 de la pL ^^ l'espèce
suivante, qui est
1.^ L'oMOPHRON A LIMBES, O. Umhafum»
Car. D'un jaune de rouille pâle, avec une tache sur le
corselet et deç bandes ondulées d'un vert bronzé sur les
élytres.
C'est l'espèce des environs de Paris.
J«« OMd
2.* Omophron VARié, O. variegatum.
Car. D'une teinte jaune de soufre avec des taches sur la
tête, sur le corselet, et les ëlytres de couleur verte pâle.
C'est l'espèce observée à Madrid.
Il y a deux autres espèces étrangères , l'une des Indes et .
Tautre d^Amérlque. Fabricius les a décrites sous les noms de
Jlexueux et de labié. (C. D.)^
OMOPLATE- {Anal, et Phys.) Os de l'épaule, dont la con-
formation varie singulièrement dans les diverses classes des
animaux vertébrés , mais qui , chez tous , offre un point d'in-
sertion tout à la fois solide et mobile aux divers muscles qui
servent à mouvoir les membres antérieurs sur le tronc. (F.)
OMOPTÈRES. {Entom.) Ce nom, qui signifie ailes sem-
blables, a été employé par M. Leach pour désigner un ordre
d'insectes qui correspond aux hémiptères , qui comprend les
collirostres , comme les cigales et les plantisuges, ainsi que
les pucerons, division que nous avions indiquée dans le i63.*
tableau de la Zoologie analytique, publiée en i8o5t (CD.}
OMOTTO, KIRO, RIRJO. {Bot.) Nom japonois deForoFi-
tiumjaponioum de Thunberg* (J.)
OMOULE et OMOULI. {IchthyoL) Voyez Omul, (H. C.)
OMPHACITE. {Min.) Nom donné par Werner et par ses
disciples à un minéral qu'on ne peut ni regarder conune
une espèce distincte et rigoureusement déterminée , ni rap-
porter avec sûreté à aucune espèce connue ; ce nynéral n'of-
frant aucun caractère certain de composition, de forme, ni
même de clivage.
Il a la texture cristalline et grenue, la couleur d'un vert
sombre; il est translucide, a l'éclat vitreux, tirant quelque-
fois sur le résineux.
ILes minéralogistes qui ne trouvent pas dans ces caractères
extérieurs si communs et si peu tranchés, des renseignement
suflisans pour établir une espèce , rapportent l'omphacite
de Werner tantôt à l'amphibole actinote, tantôt à la diallage
smaragdite en masse.
Les échantillons de cette pierre viennent : i .* du Saualpe en
Tyrol, où elle est associée avec du disthène et des grenats, qui,
par leur opposition de couleur, en font une fort belle roche
fond vert presque transparent, à taches violàtres; 2.^ des
OMP Ï07
montagnes de micaschiste de Fattigau et de Silberbach , près
de Hoir dans lé Fîehtelgebirge , pays de Bayreuth : ce minerai
s'y trouve encore associé avec des grenats et du mica ; 3." de
Kavîcaet en Groenland , avec de Tamphibole jaunâtre* ( B. )
OMPHACOCARPOS , PHILANTHROPOS. {Bot.) Noms grecs
anciens, cités par Pline, du gratteron, aparincy qui s^attache
aux passans par ses tiges et surtout par ses fruits chargés d'as^
pérités, ce qui Pavoit fait aussi nommer par quelques-uns
asprella, (J,)
OMPHALANDRIA. {Bot.) Ce nom d'un genre d'Euphor-
biacées, établi par P. Browne, a été abrégé par Linnaeus,
qui le nomme omphcUea. (J,)
OMPHALIA. {Bot.) C'est le nom de la huitième division
du genre Agaricus dans Persoop (voyez Fonce) : cette divi-
sion contient quantité d'espèces dont le chapeau est ombi-
liqué, c'est-à-dire creux dans le milieu de sa partie supé-
rieure, et offrant le plus souvent un petit mamelon central.
Chez Pries, cette division, modifiée dans ses espèces et ses
caractères, forme la neuvième tribu de son genre Agaricus;
il la partage en trois sections : i.° le Mycenaria, qui renferme
les espèces à chapeau membraneux muni de feuUlets dé-
currens; 2.® le Colljharia, contenant les champignons à cha-
peau membrano- charnu et feuillets adnés; 3.° VAntiscyphi ,
qui offre des espèces à chapeau charnu -coriace et à feuil-
lets décurrens. On compte en tout quarante espèces ; celles
d*entre elles qui ont été connues de Battara , forment ses
genres Omphalonvyces , Omphalopolymyces et Bullœ,
Le nom d^omphalia a été employé depuis Persoon comme
nom de division dans divers sous-genres de champignons 9
comme par exemple dans le genre Hjdnum, par Nées. Voyez
Hydnum. (Lem.)
OMPHALIER, Omphalea. {Bot.) Genre de plantes dicoty-
lédones, à fleurs incomplètes, de la famille des euphorh lacées ,
de la monoécie monadelpliiç de Linnœus, offrant pour carac-
tère essentiel : Des fleurs monoïques; dans les mâles, un ca-
lice à quatre folioles; point de corollç; deux ou trois anthères
sessiles, enfoncées dans un réceptacle charnu, qu'on soup-
çonne formé par la réunion des filets épaissis ; dans les
fleuri femelles , un calice à quatre ou cinq folioles; Povatre
io8 OMP
supérieur; le style court; le stigmate trifide; une capsule
charnue , à trois valves , à trois loges. Chaque loge renferme
un uoyau arrondi , ovale. "^
Omfhalier grimpant : OmphaUa diandra, lÀnn.y Spec; Lamck.,
IlL gen,, tab. 763, fig. 1 ; Aubl., Guian,^ pag. 644, tab. 328;
OmphaUa cordata^ Swartz, Obs, hotn, pag. 3 60. Arbrisseau de
la Guiane , dont les rameaux grimpans s^accrochent aux ar-
bres voisins et s'élèvent jusqu'au sommet, puis se courbent
et tombent presque jusqu'à terre. Les feuilles sont alternes,
pétiolées, glabres, en cœur, aiguës, entières, un peu pubea»
centesen dessous; deux petites stipules lancéolées, caduques,
sont à la base du pétiole , et deux glandes vers le sommet. Les
fleurs sont axillaires , petites, verdâtres, pédonculées, dis-
posées en grappes sur un rameau terminal avec des bractéei
glabres, lancéolées, obtuses ; les fleurs mâles occupent la partie
supérieure de chaque grappe. Leur calice est composé de
quatre folioles arrondies, concaves, charnues, dont deux
plus grandes et opposées recouvrent chacune une anthère,
couleur de rose , placée sur un corps charnu , de couleur
violette ; dans les (leurs femelles , Fovaire est arrondi , à trois
côtes, à trois sillons; il lui succède une capsule en forme
d'une grosse baie jaunâtre, charnue, succulente, partagée
en trois loges, renfermant chacune un noyau enveloppé d'une
substance molle et filandreuse ; la coque est brune , dure ,
cassante, revêtue i l'intérieur d'un duvet blanc, ainsi que
l'amande.
Cet arbrisseau croît à Cayenne , sur les bords de la mer«
Ses fruits sont nommés par les Créol es gramf s de Panse ^ parce
qu'ils croissent dans les enfoncemens formés par la mer, con-
nues sous le nom d'anses. Cet arbrisseau se nomme encore
tiane papaye , parce que son fruit ressemble de loin à une
papaye* Quand on coupe les branches de cet arbrisseau-, il
en découle aussitôt une sève abondante, claire, limpide,
insipide au goût. Répandue sur le linge, elle y forme une
tache. On se sert de ses feuilles en décoction pour déter*
ger les plaies et les vieux ulcères. La substance qui forme
l'amande, est blanche, ferme, cassante^ huileuse et bonne
à Qianger. Lorsqu'on la destine à cet usage , on a soin d'ea
séparer la radicule et les cotylédons, pour éviter leur faculté
OMP 109
purgative qu'éprouvent tous ceux qui ne prennent point cette
l^récaution. Cette substance est d'une saveur aussi agréable
que nos amandes fraîches.
Omphauer noisetier 3 Omphalea triandra, £mn., Spec; Lamck»,
lu. gtn, y tab. 753, fig. 3; Omphalea nucifera, Swartz, Ohs.
hoU, 35i ; Niçois., S. Dom. , pag. 276^ tab. 2. Cette plante
diffère essei^tiellement de la précédente par son port, I*unc
n'étant qu'un simple arbrisseau grimpant , tandis que celle-ci
est un grand arbre, qui s'élève à plus de quarante pieds.
Ses feuilles sont éparses, alternes, très -glabres, oblongues,
en cœur, très^ntières , longues de huit à dix pouces, sur six
de largeur, d'un vert pâle -, les fleurs disposées sur une grappe
longue de deux pieds, dressée, puis pendante; ces fleurs sont
Yerdàtres, composées, dans les mâles, d'un calice à cinq fo-
lioles, dont trois plus grandes, colorées et membraneuses à
leurs bords; le réceptacle est garni d'un anneau charnu , d'un
rouge de sang; les trois anthères sont purpurines; l'ovaire est
oblong, surmonté d'un stigmate presque sessile, trifîde. Le
fruit est une capsule en baie grosse, pendante, arrondie, h
trois loges; les amandes blanches, revêtues d'une membrane
jaunâtre. On mange ces fruits, qui sont aussi bons, étant frai»,
que les meilleures noisettes de France ; mais ils rancissent
en vieillissant. (Foin.)
OMPHALOBIUM. ( Bot. ) Cette plante , dont Gœrtner k
fait figurer le fruit (tab. /-G , âg. 3) sous le nom d^omphalobium
iWicum, paroi t être la même que le Connarus africands. Woyet
ce mot. (FoiR.)
OMPHALOCARPE, Omphalocarpum. (Bot.) Genre de plantes!
dicotylédones , à fleurs complètes, monopétalées , de la famille
des sapolées , de la, polyandrie monogynie de LinnsBus, offrant
pour caractère essentiel : Un calice à plusieurs écailles im-
briquées; une corolle monopétale, à six ou sept divisions;
autant d'écaillés à Torifice du tube; des étamin es nombreuses;
un ovaire supérieur; un style; un fruit ligneux, indéhiscent,
à plusieurs loges monospermes.
OmphaloCarpe géant; Omphalocarpum procetum ^ Pal. Beau v.,
Flor. d'Ovare et de Bénin, vol. 1 , pag. 6, tab. 5. Arbre d'un
beau port , qui s'élève à une hauteur considérable et se divise
à son sommet en branches étalées, en rameaux alternes,
iio OMP
dififus, garnis de feuilles alternes, presque sessiles, glabres^
luisantes, entières, lancéolées. Les fleurs naissent sur le tronc ^
à la hauteur de huit à dix pieds. Outre cette singularité,
Tenveloppe du fruit en ofifre une autre très-remarquable ; elle
est composée intérieurement d'un amas de petits corps durs ^
arrondis et irréguliers, formant une concrétion ligneuse , sem-
blable à celle dont est composée la pierre communément ap^
pelée poudding ; chaque partie de cette concrétion est à
pans ou à facettes inégales, blanchâtres en dedans et suscep»
tibles de se détacher sans déchirement. Le calice esi com«
posé d'écaillés concaves, obtuses, velues en dehors; les dî^
visions de la corolle égales , ovales , aiguës ; les étaniines dis^
posées par séries inégales soUs chaque lobe ; les anthères dres*
sées , alongées , subulées. Le fruit tst arrondi , déprimé , for-*
tementombiliqué autour du style, à plusieurs loges monos^
permesj les semences osseuses, luisantes, munies d'un hile
latéral, et renfermées dans une pulpe succulente j 1* embryon
aplati, entouré d'un périsperme charnu. Cette plante croit
dans l'intérieur de l'Afrique vers les confins du royaume
d'Oware. (Poir.)
OMPHALOCARPON. {BoL) Un des noms du gratteron,
galium aparincy chez les anciens Grecs. (Lem. )
OMPHALODE. {Bote) Nom donné par M. Turpin au
point protubérant situé ordinairement sur une graine au
milieu du hile. (Mass.)
OMPHALODES. {Bot.) Ce genre de Toumefort a été réuni
par Linnseus au C^noglossum, Voyez Cynoglosse. (Je)
OMPHALOMYCES. (Bot.) Battara désigne ainsi les agarics
qui croissent solitairement et qui ont le chapeau creusé au
milieu en manière d'ombilic. Les plus connus sont les agd'
ricus deliciosusy theiogalus , emeticus , Orcella, laccatus, etc«
Voyez Omphalia. (Lem.)
OMPHALOPOLYMYCES. {Bot.) Battara, dans son Historia
fungorum agri ariminensis , groupe , sous ce nom , des agarics
ombiliqués qui croissent en touffe : c'est ce qu'il a voulu
exprimer par le nom d'omphalopolymyces, composé de trois
mots grecs, qui signifient ombilic, plusieurs, et champignonSé
(Lem.)
OMPHALOSIA {Bot.)^ Necker. Voyez Umbilicaria. (Lem.)
OMU Ut
OMPHAX. (Afin.) Nam grec qui désigne un naîsin qui
û^esi pas mûr : cç que nous appelons du verjus, et que les
anciens , Théophraste particulièrement , ont appliqué à une
pierre précieuse d*un vert foncé, mêlé de jaune. Hill pense
que c^est le heryllus oleaginus de Pline.
11 y a tant de pierres qui peuvent présenter cette couleur
vert-jaunâtre de Fhuiie nouvellement exprimée , qu'on ne
sauroit quelle raison donner pour motiver la préférence
qu'on attribueroit , par exemple , au péridot sur les béryls
miellés , etc. ( B. )
OMPHEMIS. (^ConchyL) M. Rafinesque , Joum. de phys. ,
t. 88 , p. 434 , a proposé sous ce nom un genre de mollusques
conchylifères qu^il caractérise ainsi : Animal à opercule mem-
braneux , à deux tentacules latéraux aplatis , ayant les yeux
à leur base extérieure ; coquille à spire un peu oblique ;
l'ouverture arrondie, les lèvres détachées, la columelle sé-
parée de la lèvre intérieure par Un petit ombilic oblong.
Ce genre, qui très -probablement diffère fort peu de celui
des paludines, ne contient que deux espèces,. PO* lacustris
eiVO, phaioxis , toutes deux d'eau douce, et que ne décrit
pas M. Rafinesque. (De B«)
OMPHISCOUE , OmphiscoU. {ConchjL) Genre de coquilles
proposé par Mé Rafinesque, Journ. de phys., t. 88, p4 423,
pour quelques espèces de limnées qu'il ne désigne pas, et
chez lesquelles la lèvre gauche, ou mieux un dépôt calcaire
qui la forme, est détachée de la columelle et laisse un om*
bilic efitre elles. (De B.)
OMPOK, Ompoké (IchthyoU) M. de Lacépède, d'après un
nom de pays, a désigné par ce mot un genre de poissons
qui a pour caractères d'avoir des dents et des barbillons aux
mâchoires, de manquer de nageoire dorsale^ et d'avoir une
très -longue nageoire de l'anus.
La seule espèce contenue dans ce genre, est POmpok 51-
LuaoïnE , Ompoh siluroides , dont la mâchoire supérieure ,
moins avancée que l'inférieure, est garnie de deux' barbil-
lons aussi longs que la tête. D'après une inspection de l'in-
dividu desséché , M. Cuvier pense que ce poisson pourroit
bien être un silure qui auroit perdu sa dorsale. (H. C.)
0-MUGGT. (BoU) Nom Japonois de Forge ordinaire, sui-
rant Kœmpfer. (J. )
na OMU
OMUL et OMULËé (IchthjyoL) Leê dusses nomment Ainsi
le corégone automnal, poisson q^e nous avons décrit dans
te Dictionnaire, tom; X, pag. 565, et qui, au rapport de
Gmelin, est si abondant en été, autour dç la ville d^tldinsk^
Jèn Sibérie , qu^on en fait , dans cette saison , des provisions
pour toute l'année, ( H. C. )
ONA. {Mamnu) Nom de la femelle de Tantilôpe izeiran
chez les Mongols. (F. 0.)
ONA. {Bot.) Un des noms brames du rtiailH>mhi du Malabar ^
antidesma sylvèslris, ( J. )
ONABOUBOUÉ. (Bo^) Nom caraïbe, cité par Surlan, qui
signiGe bois à enivrer, et qui étoit donné dans les Antilleé
aux végétaux dont on jetoit dans Teau quelques parties poui'
enivrer les poissons , particuli^T^nient au gaUga cinered, et à
un autre genre de plantes légumineuses, nommé pour cette
raison piscidia. (J.)
ONAGRA. {Bot.) Ce nom avoît été primitivement donné
par Dioscoride à un chamcenerium ou epilohium de Gesner^
epilohium anguslifolium de Linnseus, qui étoit VœnotliercL de
Pline. Tournefort avoit adopté, ainsi que Plumier, le nom
de Dioscoride poui^ un genre appelé maintenant en françois
Tonagre, qui diffère de \! epilohium seulement par ses graiïies non
aigrettées. Linnœns a préféré pour le même le nom de Pline ^
qui a élé adopté. Ce genre est devenu le type de là famille^
actuelle des onagraires. (J.)
ONAGRAIRES. {Bot.) On a donné a cette famille de
plantes le riom de l'onagre, œnothera, un de ses principaux
genres. Elle appartient à la classe des péripdtalées ou dico-^
tylédones polypétales à étamines insérées au calice* A ces
caractères principaux elle joint les suivans , dont Pensemble
forme le caractère général :
Un calice monôsépale , adhérent à ^ovaire et divisé au«
dessus en plusieurs lobes. Plusieurs pétales insérés à ton som^
met , alternes avec ses lobes et en nombre égal : ils manquent
quelquefois. Le nombre des étamines , insérées au même
point, est égal à celui des pétales, ou double, ou plus rare«
ment réduit à la moitié; leurs filets sont libres; leurs anthères
ovales biloculaires, s^ouvrant dans leur longueur. L'ovaire ad-
hérent* au.]calice , est simple , à plu&ieurs loges remplies d«
ONA »»5
qÉAfaes ovules attachés à lîn axe central, dont souvent
quelques-uns avortent ; il est surmonté d'un style terminé par
un stigmate simple ou divisé, et il devient une capsule ou
une baie , dont chacune des loges qui n'avortent pas , con**
tient une ou plus souvent plusieurs graines. La capsule poly-
sperme s'ouvre dans sa longueur en plusieurs valves; du mi-
lieu de chacune d'elles sort une cloison, qui va s'appliquer
contre un des angles de l'axe central. L'embryon contenu dans
chaque graine est dénué de périsperme , et sa radicule est
droite , dirigée vers le point d'attache. Les tiges sont heiba-
cées ou ligneuses; lés feuilles simples, alternes ou opposées;
les fleurs axillaires ou terminales.
On divise naturellement cette famille en troîfi sections. 1m
première contient les genres à étamines égales en nombre aux
pétales et à fruit capsulaire; savoir: le Montiniaf leSerpicuUif
le Ldpezia de Cavanilles , le Circœa, le Trapa auparavant placé
avec doute parmi les monocotylédones, VIsnardia , le Ludmgia.
Dans la seconde sont réunis ceux à étamines en nombre
double de celui des pétales et à fruit capsulaire, tels que
le Jusgiœa, VEnothera^ le Clarokia de M. Pursh, VE^ilobium et
le Goura.
On rapporte dans une troisième les genres qui ont égale-
ment le nombre d'étamines double de celui des pétales, mais
dont le fruit est en baie, comme dans le fuchsia y le Muriria
d'Aublet ou Petaloma de Swartz, rOpJw'ra, le Bœckea de Lou-
reiro et le Memeaylon, Cette dernière , servant de transition
à la famille des myrtées , en diffère presque uniquement par
le nombre défini d'étamines , et plusieurs de ses genres pour-
ront dans la suite y être transportés.
La famille des onagraires est ici plus circonscrite qu'elle ne
rétoit dans sa première formation; elle avoit alors cinq sec-
tions au lieu de trois. La première, qui réunissoit le Cercodea
et quelques autres genres à style multiple , en a été seule-
ment séparée sous le nom de famille des cercodiennes. Le
mentzelia et le loasay qui étoient réunis dans la cinquième
section , forment maintenant la. famille des loasées, plus voi-
sine des nopalées dans la même classe. Le santalum et le
sirium, auparavant dans la quatrième section, mieux exa-
ainés, sont reconnus congénères, dépourvus de corolle, et
36. 8
"4 ONA
w
tentrent dans one famille nouvelle y détachée des éléagiié^^
dans la classe des péri - staminées , à laquelle son auteur
M. R« Brown a donné le nom de santalacées. On a retiré de
la même section Vescailonia^ reporté aux éricinées, près du
vacciniam , et le jambùlifera , dont le caractère , bien décrit
par V^ahl , le rapproche des rutacées ou diosmées. Nous avions
placé dans la troisième section le cfLcoucia^ le eombretum et
le guiera^ difiTérens par le fruit uniloculaire et monosperme;
M» R. Brown en a fait le type de sa nouvelle famille des
combretacées y qui reste voisine des onagraires , mais à la-
quelle il réunit celle que nous avions établie sous le nom de
MifLOBOLANÉEs (voycz cc mot) dans les péri-staminées , comme
étant dépourvue. de pétales. (J.)
ONAGRE. (Mamm.) Nom de Tàne sauvage chez les anciens.
(F.CO
ONAGRE, Œnothera, Linn. {Bot,) Genre de plantes Hico-
tylédenes, pblypétales, qui a donné son nom à la famille des
onagraires , Juss., et qui, dans le système sexuel, appartient
à VoctandrU monogynie. Ses principaux caractères sont les jui-
vans : Calice monophylle, cylindrique, caduc, partagé à son
orifice en quatre découpures ; corolle de quatre pétales égaux ,
in$érés entre les divisions calicinales ; huit étamines à fîlamens
subulés , plus courts que la corolle , terminés par des anthères
oblongues, tombaiftes; un ovaire infère, cylindrique, sur-
monté d'un style filiforme, terminé par un stigmate épais, à
quatre divisions; une capsule alongée, cylindroïde ou tétra-
gone, à quatre valves et à quatre loges, renfermant des graines
nombreuses , attachées le long d'un réceptacle à quatre
côtés.
Les onagres sont des plantes herbacées, à feuilles alternes,
et à fleurs axillaires, souvent d'un aspect agréable. On en
connoit aujourd'hui quarante et quelques espèces, toutes exo«
tiques à l'Europe, excepté une, qui encore n'y est que natu*
ralisée. Quelques-unes de ces plantes sont cultivées pour Tor-
nement des jardins; ce sera principalement de celles-là dont
BOUS ferons mention «
* Capsules cylindriques*
Onagre bisanncelu:, vulgairement HfiaBE-AUx-ANfis .* Œno'
ONA ■ ii6
Iherà hiennis^ Linn* , Spec, 492; F/or, Dan,^ tab. 446. Sa lige
est haute de deux à trois pieds, cylindrique, un peu velue ^
garnie de feuilles alternes, lancéolées, légèrement dentées en
leurs bords. Ses fleurs sont jaunes, asses grandes, sessiles^ so-
litaires dans les aisselle^ des feuilles supérieures et rappro*
chées en une sorte dVpi terminal. Cette plante est originaire
de TAmérique septentrionale , où elle croît depuis la Virginie
jusque dans le Canada; transportée dans les jardins en Eu-
rope, vers 1614, elle s'y est si bien naturalisée qu'elle s^est
ensuite répandue dans les campagnes, où elle est assez com-
mune dans plusieurs cantons sur les bords des champs et
tles bois.
Cette onagre est une belle plante, très-propre à orner les
grands parterres. Ses fleurs sontéphéméresot ne durent même
que quelques heures ; mais elles se succèdent les unes aux au-
tres pendant une grande partie de Tété. Elle n'est pas difficile
sur la nature du terrain ; cependant elle pousse plus vigou-
reusement dans les fonds gras , humides, et elle y devient sou-
vent vivace en poussant du collet de ses racines des bourgeons
qui la conservent. En coupant ses tiges aussitôt après que les
fleurs sont passées, on parvient aussi à la conserver pour les
années suivantes. Venue de graine , elle ne pousse la première
année qu'une rosette de feuilles radicales, et ce n'est que la
seconde année qu'elle produit des fleurs. Ses racines ont un
goût qui n'est pas désagréable, et on les mange crues ou cuites
dans queh{Hes parties de l'Allemagne. Les cochons les aiment
aussi beaucoup , et M. Bosc crott qu'il pourroit être utile de
cultiver cette plante pour la donner comme aliment à ces ani-
maux. Il faudroit donner ces racines aux cochons pendant
l'hiver de la première année , parce qu'elles deviennent trop
dures et presque ligneuses lorsque la plante est montée en tige.
Nous ignorons si les bestiaux mangent lés feuilles; celles-ci
ont une saveur douce, qui ne doit pas leur déplaire. Les tiges
sèches peuvent servir à chaufierles fours, et l'on peut retirer
de la potasse de leur cendre. M. Braconnot a reconnu que
cette plante contenoit beaucoup de tannin et qu'on pourroit,
par conséquent, l'employer pour le tannage des cuirs et la
substituer à la noix de galle dans la teinture et la fabrication
de l'encre.
1*6 ONÀ
OifACEE odoeantb; Œnothera suaveolaUj PerC, SynépSm, i f
pag. 408. Ses tiges sont cylindriques, pnbescentes, souyeni
rameuses dans leur partie supérieure , hautes de trois k quatre
pieds. Ses feuilles sont ovales-lancéolées , entières ou muniet
de quelques dents à peine sensibles. Les fleurs sont d'un jaune
clair^ larges de deux pouces et demi à trois pouces , douées
d'une od€ur agréable , solitaires dans les aisselles des feuilles
supérieures, mais assez rapprochées pour former une sorte
d'épi terminal. Cette espèce est originaire de l'Amérique sep-
tentrionale. On la cultive pour l'ornement des jardins, et on
la préfère généralement aujourd'hui à la précédente, parce
que ses fleurs sont plus grandes, plus belles et qu'elles répan»
deot , surtout le soir , un parfum très-agréable , analogue à ce*
lui de la fleur d'oranger. Ces fleurs sont éphémères; mais il
s'en épanouit tous les jours de nouvelles, depuis le mois de
Juillet jusqu'en Septembre. Cette plante se multiplie de graines
qu'on peut semer aussitôt qu'elles sont mûres ou au printemps^
dans d.es pots ou en place. Elle se sème souvent d'elle-même.
Jl lui faut une terre franche , légère , un peu fraîche et Fez-
position au soleil.
Onagre a longues fleurs ; Œnothera longifloraj Jacq., Hor^.,
tab. 172. Ses tiges sont simples, droites, velues, hautes de
deux à trois pieds, garnies de feuilles lancéolées, bordées de
dents écartées. Ses fleurs sont grandes, jaunes, teintes de
pourpre , remarquables par le tube de leur calice^ qui est au
moins trois fois plus long que les ovaires, sessiles et solitaires
dans les aisselles des feuilles supérieures. Cette espèce est ori-
ginaire de Buénos-Aires.
** Capsules anguleuses.
Onagre pourpre; Œnothera purpurea ^ Lam., Dict. eue, 4,
pag. 554. Ses tiges sont droites, légèrement cotonneuses, hautes
de quTnze à vingt pouces , divisées en quelques rameaux. Les
feuilles radicales et les inférieures sont ovales , rétrécies en
un long pétiole , sinuées en leurs bords ; les supérieure^ sont
ovales^lancéolées , simplement dentées. Les fleurs sont d'un
rouge pourpre, assez petites, axillaires, légèrement pédon-
culées et presque terminales. La capsule est courte, ovale,
longuement pédonculée et à quatre angles saillans^ Cette plante
ONC «»7
est viyace. Ses graines ont été rapportées par Dombey, du
Pérou , au Jardin du Roi.
Onagre TérRAPTERE; Œnothera tetraptera, Cavan. , Icoie. rar»,
3, pag. 40, tab. 279. Ses tiges sont droites, rameuses, un^peu
velues, garnies de feuilles brièvement pétiolées, profondément
ainuées, comme roncinées. Ses fleurs sont blanches avec une
teinte purpurine, axillaires, pédonculées et assez grandes.
Les capsules sont ovales, hérissées de poils, à quatre angles
saillans* Cette plante est vivace , originaire de la Nouvelle-
Espagne. On la cultive en pot et on la rentre dans la serre
chaude pendant Thiver. Elle fleurit en Juillet et Août. (L. D.)
ONAGRE. {lohthyoL) Un des noms par lesquels on a dé-
signé le chétodon zèbre , poisson que nous avons décrit dans
te Dictionnaire, toKi. VIII, pag. 444. (H. C.)
ONAIBOUBOU. {Bot.) Dans l'Herbier des AntiUes de Su-
rian on trouve sous ce nom caraïbe le hocconia frutesceris ,
genre de la famille des papavéracées. ( J. )
ONAIRILA. (Bot,) Dans un catalogue des plantes de Co-
romandel on trouve sous ce nom le viola enneasperma de
Linnseus, cité par Cossigoy. (J.)
ONAM^KI. (Bot.) Nom japonois de Fancolie ordinaire ,
suivant Thunberg. ( J.)
ONANICAR. (IchtliyoL) Un des noms de pays du gjmino-
note électrique. Voyez Gymnonote. (H. C.)
ONAPU. {Bot.) Nom malabare d^une balsamine, impatiens
fasciculata de M. Lamarck ; le vàlli'Onapu est V impatiens lali"
folia de Linnœus. (J.)
ONBAVE. {Bot.) Nom d*un arbre de Madagascar qui donne
une gomme semblable à la gomme arabique, cité par Rochon ,
sans autre indication. (J.)
ONÇA. ( Mamm. ) Nom portugais d'une espèce de grand
chat tacheté, non déterminé rigoureusement. (F.C.)
ONCE. {Mamm.) C'est le même nom que onça. Buffon Ta
appliqué à une espèce qu'il a mal caractérisée et qu'on n'a pas
reconnue. D'autres Tout donné au couguar,au guépard, etc.
(F.C.)
ONCHIDIE, Onchidium. {Malacoz.) Genre de mollusques
subcép h aies - monoïques de la famille des limacinés, établi
par Buchanan, dans les Transactions de la société linnéenne
ii8 ONG
de Londres, tom. 5, p. i32y pour une espèce de limace
des bords du Gange , qui paroit fort commune sur les plantes
qui y froissent, et que nous caractérisons ainsi : Corps alongé,
très-étroit et trés-e:<ttensible ; le manteau débordant le pied
de toutes parts et formant une sorte de capuchon au-dessus
du col et de la tête ; quatre tentacules seulement, coïitractiles ;
les plus courts, antérieurs et inférieurs, aplatis et comme
}>ifurqués à Fextrémité; les postérieurs ou supérieurs, plus
langs et oculifères au sommet; bouche très-grande, armée
supérieurement d'une grande dent demi- ^ïirculair.e ; anus
caché et s'ouvrant dans un long canal de la cavité respira-*
trice, dont Forifice arrondi est au côté droit et tout- à-fait
postérieur du corps; terminaisons des organes d.e la généra?
tion à droite et fort distantes l'une de l'autre ; celle de l'ovin
ducté vers le milieu du rebord inférieur du manteau,' et
celle de l'appareil mâle à la racine du teptacule droit.
Les caractères que Buchanan a donnés à son genre Qnchidie
sont beaucoup moins détaillés que cela, puisqu^U se born^
à cette phrase : Prachia ad lotus capitis; lentaeula duo; o$
anticum; anus posticus , infra; et ceux que j'ai donnés sont
tirés d'un animal que j'ai nomnié véronicelle, et qui paroîi
provenir de l'Amérique méridionale, en sorte qqe je ne
voudrois pas assurer qu'il doive certainement appartenir au
même genre. Aussi ne vais-je parler que de l'espèce à laquelle
Buchanan a donné le nom d'O. du tjpha, O. typhœ. Voici la
traduction de ce qu'il en dit: Son corps, convexe en dessus,
est oblong; sa longueur est d'un pouce trois quarts quand il
est en repos; lorsqu'il marche, il devient linéaire, obtus
aux deux bouts, et sa longueur va à deux pouces eaviron
sur six à neuf lignes de largeur; alorsWa tête est visible*.
Le dessous du corps est plat et lisse, tandis que le dessus
est convexe , verdàtre et couvert de tubercules réguliers
en grosseur et en position. Le pied, qui est linéaire* et de
trois lignes de large, obtus' aux deux extrémités, est d'ua
jaune foncé. 11 est formé par un graqd nombre de rides
transverses, à l'aide desquelles l'animal marche, et adhère à
peu près comme un ver de terre, La ièie est jaunâtre, petite,
placée entre la partie antérieure du manteau qui déborde , et
cdie du pied ; elle change considérablement de forme quand
ONC 119
ranimai marche. Lorsqu'elle est complètement étendue, elle
est plate et ovale. L'orifice de la. bouche varie de la forme
circulaire à la forme linéaire; de chaque côté de la tête est
un bras (tentacule) semblable à celui des scyllées et qui varie
de forme à tout moment ; il est solide , comprimé et comme
palmé» quand il est toutrà-fait étendu : de la partie supé*
rieure de la tête sortent deux tentacules entièrement sem*
blables à ceux des limaçons, et ayant l'apparence d'yeux à
Textrémité. '
Ce mollusque, ajoute Buchanan, n'est pas hermaphrodite,
comme beaucoup d'autres vers; mais les sexes sont portés
sur des individus différens. On n'apercevoit cependant entre
eux aucune dissemblance quand les sexes n'étoient pas accoif-
plés; l'anus et les organes sexuels sont placés daos un cloaque
commun à la partie postérieure de la queue , immédiatement
au-dessous d'elle; mais, pendant l'accouplement, la distinc-
tion des sexes est évidente ; le pénis est même fort long com-
parativement avec l'animal.
Il vit sur les feuilles du typha éléphantine, coifimun subies
bords du Gange.
Voilà tout ce que Buchanan dit de l'animal sur lequel il a
établi le genre Onchidie. La figure qu'il y joint est bien loin
de pouvoir suppléer à l'état incomplet de cette description :
on y voit seulement à la partie postérieure, au-dessous du
rebord du manteau , un assez grand orifice qui paroit mé-
dian.
Au retour de l'expédition du capitaine Baudin, M. Cuvier
eut l'occasion d^observer un mollusque marin d'une assez
grande taille, que Péron avoit trouvé aux attérages de l'Isle-
de-France, et comme il lui parut pfifrir un grand nombre
de caraétèfes communs à l'animal de Buchanan, il le plaça
dans le même genre sous le nom d'onchidie de Péron. Par
conséc(uent M. Cuvier ne tint aucun compte de l'observa-
tion du naturaliste anglois , que les sexes sont séparés sur
Tonchidie du typha, car ils ne le sont certainement pas sur
l'onchidie de Pérou. Je ne parle pas de la différence de
séjour de ces animaux, l'un terrestre et l'autre aquatique ,
parce que l'on pourroit citer deux espèces du même genre
qui offriroient cette anomalie de séjour.
i^o ONC
Dans un voyage que je fis en Angleterre en 1814, j'eus
Pôccasion d^ôbserver , dans la Collection du Muséum britan-
nique ^ un joli mollusque nu, ^ssez semblable à une limace,
qui me parut devoir former un genre nouveau que je nommai
véronicelle. En l'étudiant . avec soin, je vis aisément que
c'étoit un animal pulmoné et dont Forifice de la cavité res-
piratrice étoit tout-à-fait en arrière sous le rebord du man-
teau, mais cependant à droite de la ligne médiane, tandis
que l'ouverture de l'ovaire étoit au milieu de ce même c6té.
Assez peu de temps après M. de Férussac eut la complaisance
de me donner un ou deux individus d'une espèce de limace
fort analogue à celle qui avoit servi à l'établissement de mon
genre Véronicelle, et qu'il crut devoir former un nouveau
genre qu'il nomma Vagînule. J'en ai publié l'anaiomie dans
son ouvrage sur les mollusques terrestres et fluviatiles , il y
a déjà quelques années. Par l'examen que je fis de ce mol-
lusque , qui est commun dans l'Amérique méridionale^ et sur-
tout au Brésil, je trouvai que l'orifice de la cavité respîra-
tric^ étoit à l'extrémité d'un long tube, dans lequel Fanus
s'ouvroit profondément, et je reconnus en outre que les
orifices des deux parties de l'appareil générateur, quoique
fort éloignés, ne communiquoient cependant pas entre eux
par un sillon, comme dans l'onchidie de Pérou.
A cette même époque j'eus aussi l'occasion d'examiner un
mollusque nu, envoyé de Pondichéry par M. Leschenault,
et qui m'offrit tous les caractères de ma véronicelle, en
aorte que je fus ainsi confirmé dans l'idée que j'avois depuis
long-temps que les mollusques marins , que M. Cuvier avoit
rangés dans le genre Onchidie, ne lui appartiennent pas, et
en effet ils n'offrent certainement dans la position et la forme
de l'appareil respiratoire, dans la situation de son* ouverture ,
dans celle de l'anus, et dans la disposition des organes de
1% génération , rien de semblable à ce qui existe dans les
onehidies marines; dès-lors je crus devoir former un nouveau
genr^ de celles-ci, auquel j'ai donné le nom de Péronie, et
dans lequel je connois déjà quatre espèces, tout aussi ma-
rines que les doris dont je les rapproche.
Quant à la réunion de ma véronicelle et des vaginules de
M. de Férussac dans le même genre que l'onchidie du typha^
ONC "1
quoique la découverte de l'espèce de Pondichëry semble
fortement faire croire à la justesse de cette réunion , cepen*
dant on pourra la suspendre jusqu'à ce qu'on ait observé
de nouveau le mollusque incomplètement décrit et figuré
par Buchanan , qui ne me paroit pas du reste mériter une
confiance sans bornes. Au moins doit-il être distingué 'comme
espèce de la véronicelle de Pondichérjr 9 qui étoit bien cer-
tainement toute lisse. -r-
Ainsi, pour ne pas réunir des animaux qui ne doivent paa
l'être 9 je rangerai, dans le genre Onchidie, l'animal vu par
Buchanan ; je décrirai les onchidies marines k l'article PénoNiB,
et je parlerai des onchidies lisses aux articles VéROKicEixE et
Vaginule. Voyez ces différens mots et le Gênera à l'article
MoLLUsQints* (De B.)
ONCHIDORE j Onchidoris. (Malacoz.) Genre de mollusques
subcéphalés monoïques , de l'ordre des cyclobranches, établi.^
par M. de Blaii^ville , dans le Bulletin dés sciences par la
société philomatîque , pour un animal qu'il a observé , con-
servé dans l'alcool , dans la Collection du Muséum britannique
de Londres, et dont on ignoroit la patrie. Les caractères
qu'il lui a assignés sont les suivans : Corps 4)valaire , bombé
en de«iu; pied ovale, épais, dépassé dans toute sa ^rcon?-
iérence par tes bords du manteau ; quatre tentacules comme
dans les doris, c'est-à-dire, deux supérieurs et deux infé-
rieurs, outre deux appendices labiaux; organes de la respi-*
ration formés par des arbuscules très-petits, disposés circu-
lairemènt, et contenus dans une cavité située à la partie
postftfeure et médiane du dos; anus également médian à la.
partie inférieure et postérieure du rebord du manteau ; les
orifices des organes de la génération très-distans et réunis
entre euii par un sillon extérieur occupant toute la longueur
du côté droit. D'après* cela il est évident que ce genre offre
une combinaison de caractères, les uns des doris, comme
la forme des tentacules et la place de l'oriâce respiratoire ,
et les autres des péronies, comme la position de l'anus et
le sillon de communication des drifices des deux parties de
l'appareil générateur.
Ce genre ne renferme encore qu'une espèce dont #n
ignore la patrie* L'Onchipojie de Leacb , O. Leachiû Dans
122 ONC
Tétat de conservation où M. de Blainville l'a observée , elle
avoit environ deux pouces de longueur sur quinze lignes
de large : sa couleur étoit d'un gris blanchâtre ; son dos par-
semé de tubercules nombreux et de différentes grosseurs,
et son pied d'espèces d'élévations ou de boursouflures, comme
on en voit souvent dans la péronie de Tlsle^e-France. EUe
est figurée dans les planches de Tatlas du Dietionnaire,
(DeB.)
ONCIDlEy Oncidium* {Bot.) Genre de plantes monocoty-
lédones, à fleurs incomplètes, irrégulières, de la famille des
orchidées ^ de la g^nandrie digynie de Linnsus, offrant pour
caractère essentiel: Une corolle à cinq pétales étalés; les
deux intérÎ4eurs plus grands; la lèvre ou le sixième pétale
très-grand, point éperonné, libre, plan , tubercule et commei
en crête à sa base; la colonne des organes sexuels ailée a son
sommet; une anthère terminale, operculée; le pollen, divisé
en deux paquets sur un pédicelle commun. . .
Oncioie de Carte AcèNE : Oncidium carthaginense^ Svwrtsy PL
ind» oceid.j 3,pag« i/^j^;Epidendrum crispum^ EncycL, vàr.lèm
Cette espèce, ainsi que toutes celles de ce genre, est parasite.
£Ue croit sur les troncs et les racines des arbres. Sa- racine
est brune, épaisse, filiforme ; ses feuilles sont toutes radicales,
planés , elliptiques , longues d'un pied , quelquefbis tachetées
de noir : de leur centre s'élève une hampe un peu brune ,
rameuse vers son sommet, à rameaux chargés de grandes
fleurs alternes, accompagnées de bractées acuminées; les cinq
pétales supérieurs sont ovales , obtus, panachés de blahe, de
pourpre et de brun ; le pétale inférieur est divisé en trois lobes
inégaux; l'anthère fort grande; la capsule grande, pédicellée,
à trois valves hérissées en dedans de poib crépus. Cette planta
croit à la Jamaïque.
Oncidie ti^EVÛE : Oncidiura altissimum , Swartz , Flor, ind.
occid,, vol. 3 , pag. 1 48 1 ; Epidendrum altissimum , Jacq., Amtr»^
pag. 229, tab. 141, Plante d'un très-bel aspect, qui croit sur
les arbres et dans les bois à la Martinique. Ses racines sont
nombreuses, grisâtres, fibreuses, accompagnées d'une grosse
bulbe ovale, qui produit à son sommet une longue feuille
pointue, ensiforme, lisse , un peu épaisse, avec deux ou trois
autres radicales. De l'aisselle d'une de ces dernières s'élève 1
ONC "5
& la hauteur de quatre pieds, une hampe Bue, de couleur
femigrineuse , ramifiée vers son sommet,'- portant des fleurs
jaunes, marquées de taches brimes, très-nombreuses, et ayant
les cinq pétales oblongs , un peu étroits , onduléi , presque
égaux ; le sixième large , d'une forme presque carrée , de cou-
leur jaune, sans tache.
Okcidie panachée ; Oncidium variegalum , Swartz , Flor, iniL
oecidmf 3 , pag. i383 ; Sloan, Jam,, lao, Hist, i , pag. 261 ,
tab. 148, fig, d. Ses racines sont longues, rampantes; ses
tiges roides, filiformes, parsemées de quelques écailles, un
peu ramifiées en panicule vers leur sommet. Les fleurs sont '
très-belles, presque sessiles , de grandeur médiocre , compo^
tée% de cinq pétales, desquels quatre ouverts en crqix, dont
deux plus petits , rouges et concaves, deux autres plus grands,
spatules, ondulés, le cinquième beaucoup plus grand , à trois
lobes inégaux, le lobe. du milieu très-large, blanc, tacheté
de rouge à sa base; les deux latéraux plus courts, oblongs,
courbés en faucille. La capsule est cannelée , torse à sa base.
Cette plante croit à la Nouvelle-Espagne.
Oncidib peinte ; Oncidium pictum , Kunth in Humb. , Noi^.
gen. , i , pag. 346, tab. Si ; Poir., IlL gen,, tab. 992. Cette
espèfie est très -voisine de Voncidie élevée* Ses racines sont
hlanchkites^ épaisses, munies d^]ne bulbe ovale; les feuilles
planes, linéaires, aiguës, longues d'un pied ; la hampe est ra-
mifiée en panicule à son sonimet , à rameaux un peu flexueux ;
la corolle est jaune, tachetée de rouge, à trois pétales exté»
rieurs lancéolés, presque égaux, deux intérieurs latéraux,
oblongs, obtus, rétrécis k leur base ; le sixième plan , en forme,
de violon , relevé en crête à sa base par sept pu huit tuber*
cules charnus ; la colonne des organes sexuels est un peu as-,
cendante , ailée à ses bords, terminée en un bec. court, su*
bulé, un peu courbé, à deux ailes linéaires, aiguè's;le pollen
distribué en deux paquets presque globuleux , portés sur un
pédoncule commua, court, linéaire. Cette plante croft au
pied des Andes de Saint-Jean dans TAmérique méridionale,
Oncidib bec- d'oiseau; Oncidium omilhorynchum , Kunth,
loc, cit., page 345, tab. 80. Plante du Mexique, à racines
simples et blanchâtres; la bulbe est oblongue, verdàtre; les
feuilles sont planes, lancéolées, longues de quatre à cinq.
"4 ONC
pouces, la hampe est longue d'un pied , divisée à son sommel
en rameaux étalés, flexueux; la corolle ouverte, avec les
trois pétales extérieurs spatules, presque égaux ^ arrondis
au sommet ; les deux intérieurs latéraux oblongs , obtus , plus
courts que les extérieurs ; le sixième plan , en forme de vio-
lon, échancré au sommet, à lobes arrondis, divergens; la
colonne courte , surmontée d'ailes en coin et crénelées au
sommet, prolongée en un bec droit, subulé, imitant la tête
d'un oiseau; une anthère terminale, à deux loges; le polies
est distribué en deux paquets.
Oncidib HéaisséE ; Oneidium echinatum , Kunth , l« e» , pag.
§^9, tab. 79. Ses racines sont blanchâtres, filiformes et ra^
meuses; sa bulbe est brtine, recouverte par la gaine des
feuilles; celles-ci sont disposées sur deux rangs, planes , co-
riaces , lancéolées , longues d'environ deux pouces ; la hampe
est droite^ brune, longue d'un pied, paniculée à Sbn Sdm-
^ met; les pédicelles sont ^anduleux ; la corolle est jaunâtre,
composée de cinq pétales lancéolés , acuminés , presque égaux;
'.le sixième très -grand, trifide, à division du milieu plus
grande que les autres, accompagnée de deux ailes en crête,
obtuses, divergentes; les deux divisions- latérales arrondies;
l'ovaire est hérissé de glandes nombreuses et en mftssue ; la
colonne très- courte , munie à son sommet de deux ailes ob-
tuses, prolongée en un bec très -long, sfibulé; une anthère
terminale i deux loges ; les paquets de pdllen sont globuleux ,
placés sur un long pédicelle tubulé , crochu à sa base. La cap-
sule , longue de cinq lignes , est très«hérissée. Cette plante croit
le long des c6tes du Mexique, proche Acapulco. (Poie.)
ONCIDIUM. (£•/.) Genre de la famille des champignonil
et de l'ordre ou tribu des Mucédinées, caractérisé par ses fila-
mens rameux , opaques , rassemblés en une toutfe épaisse
dont les extrémités sont libres et crochues; par ses sporidies
presque globuleuses et demi-ti^ansparentes^ qui,forment plu-
sieurs amas globuleux. '■'
Ce genre, très- voisin du campostrichum d'Ehrenberg, en
diffère par la forme singulière des filamens et la disposition
des sporidies; il seroit à peine distinct du Racodium, Link, si
celui-ci n'étoit caractérisé par l'absence des sporidies : il a été
établi par Théodore Ulées sous ce nom d^oncidium, 6t par Kunse
ONC laS
SOUS celui de myxotrichum^ qui est à préférer; un autre genre
Oneidium de Swartz , plus ancien , ayant été adopté par le*
botanistes*
L'Oncidium du papier a écRiiLE {Oncidium dhartarum, Tli*
Nées, in Kunze, MycoL, 2 , pag. 63) est la seule espèce de
ce genre : elle a été observée sur des vieux papiers écrits qu'on
ayoil laissés dans des lieux humides ou qui avoient servi d*em-
ballage. Elle formoit de petites taches ou touffes byssoïdes
de diverses grandeurs et d'une couleur 4ilivàtre sale dans la
Jeunesse. Examinées au microscope , ces touffes offrent des
flocons noirs, opaques, à rameauit courts, nombreux, diver-
gens , droits, entrelacés, épais, dont les extrémités, plus
robustes et crochues, sortent de toute part. Au milieu de
ses flocons on observe des grains qui paroissent d'abord être
formés par des rameaux très -petits et fortement tressés;
mai», si on les filace sur de Feau , bientôt ils se dilatent et se *
changent en un grand nombre de tporidies presque globu-
leuses, imperceptibles, demi-transparentes. Cette plante de-
vient noire avec l'âge et finit par ne présenter qu'une masse
de sporidies ou séminules, parmi lesquelles on n'aperçoit que
quelques filamens : en cet état elle ressemble tellement au
slHbospora éhartarum , Ehrenb. , que Nées est porté k croire
que &est la même plante, sous un aspect différent. (Lem.)
ONCINE, Oncinus. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleun complètes , monopétalées , de la pentandrie monogynie ,
offrant pour caractère essentiel : Un calice tubulé , à cincf
crénelures; une corolle en entonnoir, à cinq découpures
courbées en crochets ; un appendice à cinq divisions , placé à,
l'orifice du tube ; cinq étamines ;. un ovaire supérieur ; un
style ; une baie globuleuse , uniloculaire ; plusieurs semences
éparses.
Oncine de la Cochinghine ; Oncinns eoohinchinensis, Lour. ,
F/, eoeh., 1 , pag. i52. Arbrisseau grimpant, long d'environ
vingt pieds, garni de feuilles glabres, luisantes, opposées,
ovales, lancéolées, très- entières; les fleurs blanches, dispo-
sées en plusieurs grappes terminales, alongées, formant, par
leur ensemble, une sorte de corymbe. Le calice est court;
la corolle charnue , infundibuliforme ; le limbe à cinq dé-
coupures, toutes tournées du mêone côté^ échancfées au som*
Î26 pNC
met; un appendice droit, à cinq lobes; les filamens courts,
attachés vers le milieu du tube; les anthères simples ; Tovaire
arrondi ; le style plus court que la corolle ; le stigmate aigu.
Le fruit est une baie globuleuse d'un rouge luisant , de la
grosseur du poing , couverte d'une écorce dure et fragile ; la
pulpe est rouge , bonne à manger , d'upe saveur douce , un peu
acide, légèrement astringente. Cette plante croit dans les
forêts à la Cochinchine. (Poia.)
ONCOBA. (Bol.) Genre d« plantes dicotylédones , à fleurs
complètes, polyp étalées , de là famille des tiliacées, de lapo-
lyandrie monogynie de Linnœus , offrant pour caractère essen-
tiel : Un calice persistant, à quatre divisions profondes;
une corolle à onze ou douze pétales inégaux; des étamines
nombreuses, insérées sur le réceptacle; un ovaire supérieur;
un style; un stigmate ; une baie à plusieurs loges ; des semences
* nombreuses, enfoncées dans une pulpe.
Oncob A ÉPINEUX : Oncoba spinosa , Forsk., jEgypt., pag^. io3;
Lamck., Ill, gen., tab. 471, vulgairement Dim ou Rimbot.
Grand arbre, divisé en rameaux alternes, verruqueux, épi-
neux. Les épines sont, ou solitaires, ou deux à deux dans
l'aisselle des rameaux ou terminales. Les feuilles sont alternes,
médiocrement pétiolées , glabres, ovales, acuminées^ dentées
en scie , longues d'environ deux pouces. Les fleurs sont gran-
des, solitaires, terminales; elles ont le calice glabre, à divi-
sions arrondies, concaves, réfléchies, blanchâtres endedlans ;la
corolle grande, blanche, ouverte, composée de onseàdouze
pétales un peu denticulés, en ovale renversé, six extérieurs
plus longs que le calice , six intérieurs plus petits et inégaux
entre eux; les filamens d'un jaune pâle; les anthères linéai-
res, aiguës; l'ovaire globuleux, sillonné dans sa longueur;
le style épais, charnu; le stigmate orbiculaire, concave ,
divisé à ses bords en six ou douze lobes, souvent munis à
leur extrémité d'une glande verdàtre. Le fruit est une baie
arrondie, couverte d'une enveloppe charnue; la noix os*
seuse qu'elle renferme, est divisée en dix ou douze loges rem*,
plies d'une pulpe, qui enveloppe des semences oblongues,
comprimées , et dont les en fans se nourrissent. Cet arbre croit
dans rÉgypte et au Sénégal. (Poir.)
ONCOPHORUS. (Bot.) Sous -genre établi par Bridel dans
OND 127
le genre Dicranum, de la famille des mousses; il comprend
les e^éces dont la capsule' est munie d'une apophyse. Ce
sous -genre comprend treize espèces , parmi lesquelles nous
citerons pour exeiùples les Çieranum ceri^iculatam ^ Hed^v. , et
strumiferum, Ehr. (Lem,)
ONCOTION* {lehthyoL) Klein a donné ce nom au ^nre
Cycloptère. (H. CO
ONCUS. {Bot,) Genre de plantes monocotylédoties , % fleurs
incomplètes , de la famille des asparaginées , de Vhexandrie
monog/ynie de Linnsus , offrant pour caractère essentiel : Une
corolle campanulée , à six divisions ; deux bractées en forme
de calice; six étamines insérées à la base des divisions de la
corolle ; un ovaire supérieur; in style court , à trois divisions ;
trois stigmates bifides à leur sommet; ube baie à trois loges,
recouverte par la corolle ; les semences nombreuses.
Oncus COMESTIBLE; Ottous êsculentus, Lour,, Flor, coehin», 1,
pag. 240. Arbrisseau des forêts de la Cochinchine , dont les tiges
sont grimpantes , cylindriques y très-rameuses, et dont la ra-
cine est munie d'un gros tubercule ovale, farineux, bon à
manger. Les feuilles sont alternes , arrondies , échaticrées en
cœur, acuminées à leur sommet; les fleurs d'un blanc pâle,
disposées en épis grêles , lâches , alongés , terminaux ; il n'y
a point de calice ; deux petites bractées droites, opposées,
aiguës, le remplacent et embrassent la corolle par leur base ;
la corolle est monopétale, pileuse, presque campanulée; le
tube alongé , hexagone , dilaté à son ori6ce en un limbe court,
réfléchi en dehors , à six divisions subulées ; lés filamens très-
courts ; les anthères fort petites , arrondies ; l'ovaire alongé ,
à six cannelures, enveloppé, jusque vers le milieu, par le'
tube de la corolle ; le style court ; trois stigmates alongés ,
recourbés, divisés en deux au sommet; une baie alongée , à
six panSy à trois loges polyspermes; les semences arrondies.
(Poift.)
ONDATRA , ONDATHKA. (Mamm.) Noms que les Hurons
donnent à une- espèce de Campagnol. Voyez ce mot. (F. C.)
ONDÉCIMAL. ( JchthjoL ) Nom d'un poisson que l'on a
rangé parmi les silures. Voyez Silure. (H. C.)
ONDES. {Phjys,) Mouvemens oscillatoires qui ont lieu dans
les fluides. Voyez l'article Mouvement, t. XXXIII,^ p* 268;
"8 OND
voyez aussi Farticle Son , et pour la théorie mathématique des
ondes , un mémoire de M» Poisson dans ceux de PAcadémie
des sciences pour Tannée 1816. (L. C.)
ONDETTOUTAQUE. {OrnUh,) Suivant le P. Théodat, ce
nom étoit donné , par les sauvages du Canada , au dindon ,
meî/sugris gallo^'pdi^ j Linn. (Cr. D.)
ONDULÉ (Bot.) : Dont le bord est élevé et abaissé alter^
nathremQnt en plis arrondis ; exemples, les pétales du lagers-
tromia , du géranium phœum , les feuilles du polygonum hydra*
fiper , de Vinula pulicaria , etc. (Mass.)
ONDULÉ. ( Ornith, ) L'oiseau désigné par ce seij} terme ,
Yondulé , au 4«* volume de POriiithologie d'Afrique de Levail-
lant, p. 18 , et figuré pi. i56 y'^t un gobe-mouches, qui pa-
roît à M. Vieillot appartenir à Pespèce de celui de Plsle^-de-
Fr^ncç. (Ch. D.)
ONEGANSI. (Erpét.) Un des noms de pays du ^oifuîra*
Voyez Crotale. (H. C.)
ONEGI, ONINGI, ONING. {Bol.) Nom japonois d'un ail,
^lium fistulQsum ^ suivant Thunberg. (J.)
ONÉGITE. {Min.) M. Léonhard rapporte ce nom,' mais
avec doute , soit au Sfhène soit au Titanb^ferrifèab. Voyei
ces mots. (B.)
ONEILLIA. {Bot.) Nom donné par Agardh au genre Clau'
dea de Lamouroux. 'Voyez Clacdb^^. (Lem.)
0NENI0.-(0rm/7i.) Nom du coq à la Nouvelle-Calédonie*
(Ch. d.)
ONGLE AROMATIQUE [Odorant]. {ConchyL) Les phar-
macologues et plusieurs naturalistes anciens désignent par
cette dénomination la plupart des opercules cornés des mol-
lusques des genres Murex et Buccinum de Linné, mais sur-
tout ceux des espèces de strombes et de ptérocéres, à cause
de Podeur plus ou moins forte qu'ils exhalent quand on les
brûle. L'ancienne thérapeutique leur attribuoit des propriétés
particulières qui les faisoient rechercher. Aujourd'hui , et
même d.epuîs assez long -temps, ils ne sont plus employés.
(De B.)
ONGLE MARIN. {Conchyl.) Les marchands d'histoire na-
turelle et quelques auteurs anciens emploient ce nom pour
désigner soit des opercules cornés en forme d'ongle » comme
ONG 129
feeux d^s tochets et des strombes^ soît une espèce du genre
Solen, d'après ce qu'en dit M. Bosc 4ans le Nouveau Dic^
tibniiaire d'histoire naturelle* (De B.)
ONGLES. {Anatk et Fhys* ) .Voyez SysTèME épidermoÏdb oU
Apidermique, (Fi)
ONGLES* (C^im.) La composition des ongles est génëra-"
lement regardée comme étant identique avec celle des cornes
de bœuf^ Suivait M. Hatchett la matière qui constitue la
come^ est de Falbumine^ suivant M^ Vauquelin c'est du mu-
cus uni à de Fhuile. Voy^ Cornb (C7iim.),.tom.X, p* 469. (Ch.)
ONGLES. ( Ornith. ) Cette partie duré qui recouvre Tex-
trémité des doigts, est employée à beaucoup d'usages par les
biseauxi Les rapaces s'en servent pour déchirer leur proie ]
les pics s'en servent pour grimper autour des arbres ; les hi-
rondelles, pour s'accrocher aux murs et à leurs nids; les éche-^
lettesy pour grimper le long des murailles; les perroquets^
non-seulement pour grimper aux arbres , mais pour saisir leui*
faourriturej les gallinacés^ pour gratter la terre, etc.
Les ongles sont tantôt droits , tantôt crochus ou simplement
courbés j aplatis horizontalement, comprimés par les côtés, con/«
caves ou canUelés^ aigus, obtus; tantôt épais, tantôt grêles; k
jrebord latéral uni ou pectines etc. Ils sont crochus chez les oi-
seaux de proie ; courbés en arc dans la sittelle et les grimpe^
reaux; droits et ronds chez les jacanas; larges et plats che^
les grèbes ; courts et convexes par-dessous dans l'outarde ; petite
et pointus chez les plongeons ; creusés en gouttière dajus le
iiamichi , les tinamous ; dentelés sur le bord interne du doigt
intermédiaire chez les hérons, le cormoran, la frégate, et
âur le bord externe du même doigt dans quelques espèces
d'engoulevent, etc* : si on les considère relativement à leur
longueur , on remarque qu'ils sont longs chez les alouettes ,
très-longs chez les jacanaSj courts chez les canards^ plus
courts chez les grèbes. On les dit courti , lorsqu'ils n*ont pas
la longueur de la phalange; alongés, quand ils l'excèdent,
et médiocres , s'ils ont la même étendue : 'relativement à
la couleur, ils sont noirs dans un très -grand nombre d'oi-
seaux; noirs en dehors et blancs en dedans dans le casoar;
gris dans la gelinotte ; blanchâtrçs dans l'aracari à bec noir \
lirunàtreâ (^&nB la caille , la farlouse ^ etc. ( Ch* D« )
364 9
i3o ONG
ONGLET. {Bot.) On nomme tube, la base d'une corolle
monopétale; on nomme ODglet, la base d^un pétale. L'onglet
est ordinairement fort court , quelquefois il est fort long
(œillet), quelquefois glanduleux {berheris) , quelquefois
appendiculé (halreuteria) ^ etc. (Mass.)
ONGLET. {Ornith,) Bufibn a donné ce nom à une espèce
de tangara, dont chaque ongle a sur sa face latérale une pe-
tite rainure concentrique au contour des bords de cette face.
C'est le tanagra striata, Gmel. (Ch. D. )
ONGO. {Ichthyol.) Nom spécifique d'un Holocentre que
nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tom. XXI, pag. 299*
Voyez aussi Serran. (H. C.)
ONGUENT-PLAN. {Bot.) Voyez Copaia. ( J.)
ONGUICULÉ. {Ornith.) M. Temminck a donné, dans
son Système d'ornithologie, tom. i.^*^, p. lxxxi , le nom d'on-
guiculé , orthonyx , à un nouveau genre , placé entre le
torchepot et le picucule , et dont il a ainsi établi les carac-
tères : Bec très -court, comprimé, presque droit , à pointe
échancrée i narines latérales au milieu du bec, ouvertes , per-
cées de part en part, surmontées de soies; tarse plus long que
le doigt du milieu , qui est de la même longueur que l'exté-
rieur; ongles plus longs que les doigts, forts ^ peu arqués, can-
nelés latéralement ; ailes très-courtes ; les cinq premières ré-
miges étagées, la sixième la plus longue; queue large, longue,
pennes fortes , à pointe aiguë, très- longue.
L'unique espèce de ce genre, qui est de l'Océanique, a le
dessus du corps d'un brun sombre, avec des taches noires;
la gorge du mâle est comme encadrée de noir, et celle de la
femelle est blanche. (Ch. D.)
ONGUICULÉ [Pétale] {Bot.) : Ayant l'onglet rétréci en
forme de pédicelle ; tels sont les pétales de l'œillet , de la
giroflée , etc. Par opposition , lorsque les pétales ont l'onglet
peu apparent , on les dit sessiles ; exemples , vitis , gypso»
phila, etc. (Mass.)
ONGUICULÉS. {Mamm.) Nom commun à tous les mammi-
fères qui ont l'extrémité supérieure de la dernière phalange
de leurs doigts armée d'un ongle. C'est Ray qui a introduit ce
mot dans la science , où il s'emploie encore quelquefois. (F. C«)
ONGULÉS. ( Mamm. ) Nom commun à tous les mammifères
ONI «3»
dont la dernière phalange est entièrement revêtue d'un ongle.
Tels sont les chevaux , les ruminans , les éléphans. (F. C«)
ONGUUNE, VnguUna. (ConchjyL) Genre de coquilles bi*
valves y établi par Daudin dans THistoire naturelle des vers
de M. Bosc , tom. 3 , p. 76 ^ faisant suite au Bufibn in-18 de
Déterville , et qui peut être ainsi caractérisé : Animal in-
connu ; coquille verticale ou sublongîtudinale , un peu irré-
gulière , non bâillante , équivalve , subéquilatérale , à som-
mets un peu marqués et écorchés ; charnière dorsale formée
par une dent cardinale courte et subbifide, au-devant d'une
fossette oblongue, marginale, divisée en deux par un étran-
glement, dans laquelle s'insère un ligament subintérieur:
de.ux impressions musculaires , alongées : impression palléale
inconnue*
M. de Lamarck place ce genre après lesérycines, dans sa
famille des mactracées. MM. Daudin pi de Roissy le rappro-
chent des bucardes. M* de Blainville ne le connoit pas asset
pour en déterminer les rapports. Il ne renferme que deux
espèces dont on ignore la patrie.
L*Onguune alongke , U. oblonga, de Lam. ; Onguline laqde,
Daudin , Bosc , 3 , p. 76 , pi. 20 , fig. 1 et 2. Coquille de vingt-
un millimètres de longueur, plus haute que longue , convexe,
enflée, arrondie à son extrémité inférieure, à stries d'accrois-
sement rugueuses, de couleur uniforme d'un brun fauve.
L'Onguline transverse, U. Irantvenaf de Lam. Coquille
plus alongée, longitudinalement arrondie, rugueuse, de la
même couleur que la précédente , dont elle n'est très-proba-
blement qu'une variété. (De B. )
ONGULOGRADES. {Mamm.) M. de Blainville réunit sous
ce nom tous les mammifères qui marchent sur leurs ongles et
qui consistent à peu près dans les ongulés de Ray. (F. C. )
ONGUS. {IcUhyol.) Voyez Onco. (H« C.)
ONI. [BoU) Nom japonois, cité par Thunberg, signifiant
le diable , mis souvent en prénom devant d'autres* Ainsi le
carduus acaulis est nommé oni^asami ou chardon du diable -,
le bidens pilosa est Voni'fari ou aiguille du diable, et le
même nom est donné au chcerophyllum scabrum. (J.)
ONICHIA. {BoU) Donati distingue sous ce nom, parmi les
plantes marines de l'Adriatique , un genre qu'il caractérise
i3a ONI
ainsi : Ffuîfs en baîes oblongues réunies, un peu cannelée*
latéralement) monospermes et placées sur la partie antérieure
de la plante ; graine en forme d'œuf. Ce peu de mots ne
lufBt pas pour déterminer de quels végétaux- cet auteur a
Voulu parler* (Lem.)
ONING. (Bot.) Voyez Omau (J.)
OIj^ISClDES» {Crust.) M. Latreilie a formé sous ce nom.
et sous celui de cloportides, une petite famille de crustacés
isopodes dont le cloporte ordinaire ^ oniscus asellus, Linn«,
est le type* (Desm.)
ONISCUS* {Entomé) Nom latin tiré du grec ovto'Koç, sous
lequel les Romains et les Grecs désignoienf les cloportes*
(C. D.)
ONITE* {IchlhyoL) Nom spécifique d'un Labre que nous
avons décrit dans ce Dictionnaire, tom.XXV, pag. 2 8*.(H* C.)
ONITE, Onitis. {Entom,) Nom donné par Fabricius à un
genre d^insectes coléoptères pentamérés , de la famille des la*
mellicornes ou pétatocères^ et confondu long-temps avec les
scarabées, dont il comprend aujourd'hui Tune des espèces les
plus remarquables, qui est le scarabée sacré d'Egypte, dont
nous avons donné la figure pi. 4, n.° 4, de l'atlas de ce Dic-
tionnaire*
Cette dénomination a été prise au hasard par Fabricius ,
car les Grecs , comme on voit dans Dioscoride, livre 3 , chap.
33, «t. ensuite dans Pline, livre 20, chap. 17, désignoient
flous le nom d^onitis Tune des espèces d'origan , plante que les
ânes broutoient de préférence, tandis que celle nommée tra-
goriganon, étoit recherchée d'avantage par les chèvres.
Quoique le genre Onite ne diffère pas beaucoup de celui
des bousiers {copris)^ ni pour les habitudes , ni pour les formes ,
on peut ainsi le caractériser : Chaperon arrondi , dentelé ;
tête et corselet sans cornes; point d'écusson entre les élytres.
' *11 existe une sorte d'embrouillement dans les auteurs de-
puis Fabricius, pour la nomenclature du genre qui nous oc-
cupe, car il est tel ici que cet auteur Tavoit indiqué d'abord;
mais ensuite, d'après Weber, il adopta le nom d!ateuchu$ du
grec, etnii^fiç^ qui signifie non armé. Voyez l'article Bousier,
fom« III, pag* 280, §• 11. Nous y avons décrit la plupart des
•ipéces des genres Capris^ Ateuohus et Onitis. (C^ D«)
ONI i35
ONITES et ONITIS. {Bot.) Noms d'une des espèces d'ori-
gan, mentionnées par Dioscoride, et qui les devoit au plaisir
avec lequel les ânes en mangeoient. On présume qu'il s'agit
de Voriganum onitis , Linn. ( Lem. )
ONITOULELE. ( BoL ) Nom caraïbe du phytolacca decandraf
suivant Surian. (J.)
ONIX ou ONYX. ( Min. ) Les onyx sont des agates com-
posées de deux ou plusieurs couches diversement colorées »
parallèles et d'une épaisseur variable. Tels sont les vrais
onyx , les agates onyx par excellence ; mais on a étendu
cette dénomination aux agates qui sont composées d'une
infinité de bandes colorées, très-minces, ondulées, mais tou^*
jours parallèles entre elles ; enfin , une troisième sous-variété
est celle qui présente des cercles colorés concentriques, qui
rappellent assez bien ceux de la prunelle d'un œil : aussi ces
onyx sont- ils connus dans le commerce sous le nom à^ agates
aillées. Il ne faut voir dans cette dernière variété que le
produit de la section d'une stalactite ou d'un mamelon de
calcédoine et de sardoine faite perpendiculairement à leur
axe ; en Sicile on les regarde très mal à propos comme des
yeux de serpent pétrifiés.
L'agate onyx proprement dite peut être considérée comme
une réunion de calcédoine , de sardoine et de cornaline , dis*
posée en couche, d'une épaisseur sensible, parallèles entre
elles, £t en effet ces trois variétés d'agates ne diffèrent que
parleur couleur ou même leur intensité. On peut définir cer«
tains onyx à trois et quatre couches de la manière suivante a
Agate composée d'une couche de sardoine sur une couche
de calcédoine) d'une couche de. cornaline sur une couche de
calcédoine ; d'une couche de sardoine entre deux couches
de calcédoine; d'une couche de cornaline > d'une de calcé*
doine et d'une troisième de sardoine, etc. On conçoit com«
bien ces combinaisons sont variées et susceptibles de se prêter
au travail de l'artiste, dont Tintelligence sait tirer le plus
grand parti du plus petit accident contenu dans ces pierres.
Les principales qualités qui caractérisent un bel ony^ sont
la finesse et Thoniiogénéité de la pâte , la vivacité de ses cou^
leurs, leur bel assortiment, le nombre, la netteté et l'épais-
»çur de ses bandes colorées , et , enfin j son volume qui^
i34 ONI
dépassant tant soit peu les dimensions ordinaires, donne à la
pierre une valeur souvent très-considérable.
Il faut trois couches pour constituer un bel onyx , ceux
qui n'en présentent que deux sont communs et beaucoup
moins estimés que ceux qui en ont quatre ou au moins trois,
puisque les sujets que Ton doit graver n'ont qu'une seule
nuance dans les onyx à deux bandes, et deux ou trois dans
les onyx à trois ou à quatre bandes , dont une seule sert de
fond, et pour lequel on réserve toujours la plus foncée et
nécessairement la dernière.
Les onyx sont spécialement réservés pour les camées ou
gravures en relief, et rarement pour les entailles ou gravures
en creux ; cela se voit cependant , mais en général sur les
onyx à deux bandes seulement, que nous nommons vul-
gairement nieolosy et que les Italiens désignent ordinairement
sous la dénomination de nieolo eol vélo lurehino. Ce sont de
petits onyx à deux couches, dont l'une est bleue ou brune,
et Tautre qui la recouvre est translucide et semble un simple
voile bleuâtre.
Les agates onyx ont toujours été employ-ées par les gra-
veurs , car nous possédons des camées fort anciens pour les-
quels on a fait choix de tout ce que nous connoissoos de
plus beau et de plus rare en ce genre. Parmi les nombreux
camées qui composent la collection des antiques delà biblio-
thèque royale de Paris, nous citerons les suivans comme de
beaux exemples :
1. L'AroTHéosE d'Auguste. C'est le plus grand camée connu;
il est gravé sur un onyx à quatre couches , dont deux brunes
et deu:: blanches. Il est ovale et a 3o centimètres de large
sur 24,5 de hauteur.
2. Céaàs ET TRiirroLBME* Sujet représenté sur un vase de
38 centimètres de haut, connu sous le nom de vase de Brun»*
wick.
3. Les Mystères de CéaÈs et Bacchus. Sujet gravé sur une
très-belle coupe de 12 centimètres de diamètre, et 11 cen-
timètres de hauteur.
Il est probable que de tels vases étaient classés parmi les
vases murrhins , qui , selon toute apparence , n'étaient point
tous exécutés avec la même substance. On est ii peu près
ONI '35
eeriain , par exemple , qu'il y en avoît de faits avec de la
chaux fluatëe. M. Gillet - Laumont possède un vase antique
de cette matière. (Voyez le Mémoire de M. de Rosière à ce
sujet. )
4* ' L'AFOTRéosB DE Germanicus, Onyx à quatre couches de
la plus grande beauté. Germanicus y est représenté s'élevant
dans les airs sur les ailes d'un aigle.
5. Germanicus et Agriffine dans un char traîné par l:lox
DRAGONS. Bel onyx à trois couches bleues et brunes.
6. Agrippine et ses enfans. Onyx à trois couches.
7. Tibère. Onyx 4 trois couches,
8. Jupiter armé pe la foudre, l'aigle a ses pieds. Grand
et bel onyx à trois couches. *
9* Jupiter -Agiocus. Onyx à deux couches , Tune Manche
et l'autre noire. Cette pièce capitale est remarquable par la
grandeur de la pierre et par la beauté et la délicatesse dt
la gravure,
io« Marc-Aurele et Faustine. Onyx à quatre couches ,
dont deux blanches et deux couleur de lilas. On présume
que cette couleur a été donnée après coup au moyen d'une
dissolution d'or.
Je pourrois citer beaucoup d'autres camées précieux con»
serves dans cette collection ou dans d'autres cabinets parti-
culiers, mais ceux-ci sont connus de tous les amis des arta
et sont de beaux exemples de l'emploi des agates onyx. Pour
donner une idée de la grande valeur de ces chef-d'œuvres,
nous dirons qu'une sardoine onyx à cinq couches, de 56 milli-
mètres de hauteur seulement , sur laquelle un artiste habile
avoit gravé le buste de Faustine, épouse d'Antonin le pieux ^
a été acheté à la vente du musée mînéralogique de M. de
Drée, 7171 francs. Il est vrai que M. Visconti , dont l'opi-
nion est une autorité , considéroit ce camée antique comme
l'un des plus précieux qui nous soient parvenus. Cette belle
pierre est gravée dans le Catalogue du cabinet de M. de Drée«
On ignore encore quelles sont les contrées qui fournissaient
aux anciens graveurs des onyx d'un si grand volume et d'une
si belle pâte. Pline, d'après les auteurs qui l'ont précédé^
cite les Indes et l'Arabie ; mais elles y étoient prabablMuent
très -rares, puisque les anciens y attachoient beaucoup de
'3« ' ONK
prix , et qu'aujourd'hui où l'Inde et l'Arabie sont si bien
connues , à peine nous en arrive-t-il quelques onyx suscep-
tibles d'être gravés avec succès.
Pline j en parlant des onyx, semble souvent vouloir dësî-'
gner ceux qui présentent des cercles concentriques et que
nous nommons aujourd'hui agate œillée , à moins qu'il n'ait
décrit des onyx taillés ou roulés, et qui auroient offert en
effet , et comme il le dit dans plusieurs passages, des cercles
de différentes couleurs qui sembloient les entourer.^
Les agates qui offroient une couche de calcédoine blanche ou
laiteuse sur une autre bande de^arda ou de cornaline, étoient
les onyx par excellence, et c'étoient effectivement ceux qui
convenoient le mieux au nom^méme que l'on donnoit à ces
pierres, puisque le mot onyx faisoit allusion à la ressemblance
de ces agates avec les zones blanches éî rosées de nos ongles.
Ces agates pôrtoient aussi le nom de sardonyx. Nous avons vu
combien on a donné d'extension au mot onyx et combien
on est loin de le restreindre aux sardonyx des anciens. ^
De nos jours les onyx nous viennent du pays des Tartares
Kirguis^ mais, quoiqii'assez volumineux, ils ne sont point
comparables pour la finesse de leur pâte àr ceux sur lesquels
les anciens ont gravé.
L'Ecosse et l'Allemagne nous en fournissent aussi quelques-»
uns , mais qui s'éloignent encore davantage pour la pureté
et le volume de ceux de l'Inde et des autres parties de l'Asie
que nous avons déjà citées; car nous ne parlons point ici des
agates rubanées , faussement nommées onyx , que l'on trouve
communément en Europe. On travaille à Rome une agathe
grossière , à couches grises et blanches , que l'on trouve à
Monte-Nero , à soixante milles de la ville. Enfin , on trouva , il
y a une vingtaine d'années, à Champigny, près Paris, d'assez
beaux onyx à trois couches brunes et blanches, dont la pâte
n'étoit pas très-fine , mais qui , cependant , furent gravés avec
succès par M. Jeuffroy, auquel M. Gillet-Laumont les avoit
fait.connoître : ces onyx (lont devenus excessivement rares^
( Brard. )
ONKOB. (Bot,) Nom arabe de TOncoba de Forskal {voyez
"•■^
1 Pliue, Bist. nat., cap, 37, lib. 5.
ONO >5t
Off mot), dont le fruit est mangé par les enfans, et qui,
ficlon cet auteur, est mal à propos nommé fcoribor dans la
partie de l'Arabie appelée Surdad. (J.)
ONNAB. (Bot.) Nom arabe du jujubier ordinaire, ziziphus^
suivant Forskal et M< Delile. Voyes ëmneb. (J.)
ONNEB. {BoQ Nom donné dans quelques lieux de TArabie
au cornouiller sanguin , suivant Forskal , qui dit que ses
baies fournissent une espèce de glu. On le iiomme aussi
gharaf et schcelit ( J. )
ONOBLETON. {Bot,) Suivant Anguillara et C. Bauhin,
Hippocrate donnoit ce nom au cotylédon serrata, (J. )
ONOBROMA. (Bot,) Genre de composées, établi par Gaertner^
lequel, de son aveu, est le même que le earduncellus d'Adan«
son, très-antérieur et conséquemment adopté. Quelques carthon
mus avoient aus^ été rapportés à Vonobroma, (J.)
ONOBRYCHIS. {Bot.) Ce nom a été donné à diverses plantes
légumineuses, au gaUga officinalis par Fracastor, à quelques
astragales par Clusius et G. Bauhin , et surtout par divers au->
teurs à plusieurs hedysarum de Linnaeus , et spécialement
aux espèces de ce genre dont la gousse n'a qu'une seule ar-
ticulation, affectant presque la forme d'une crête de coq*
Ces derniers forment le vrai genre Onohrychis , en François
le sainfoin, adopté par Tournefort, réuni à Vhedysarum par
iJnnœus, et rétabli plus récemment par plusieurs modernes.
Daléchamps et Dodoè'ns donnoient encore ce nom au the->
sium linophyllum et à la doucette ou miroir de Vénus , cam"
panula spéculum^ que C. Bauhin distinguoit des onobrychis lé^
gumineux sous le nom d'onobrychis arvensis, Voy. Sainfoin. (J«)
ONOCARDION, {Bot.) Un des anciens noms de la car-
dère, dipsacus fullonum, Linn., chez les Grecs. (Lem.)
ONOCENTAURE. {Mamm.) Animal fabuleux des anciens,
dont les parties antérieures du corps ressembleroient à celles
de l'homme, et les postérieures à celles de l'âne. (F. C.)
ONOCHILES. {Bot,) Nom ancien d'une buglosse , cité par
Rueilius. Une autre espèce est nommée onoclia et onophyllum,
]1 est plus spécialement mentionné par Clusius pour la bu-
glosse que les botanistes nomment anchusa tinctoria, ( J.)
ONOCLEA. {Bot.) Genre de la famille des fougères, carac^
\érisépar sa fructification dense, placéç sur le dos de la fronde,
j3« ono
et par ses involucres ou indusium en forme d'écaîlles closes ^
rapprochées de manière à imiter une baie.
Ce genre de Linnœus , établi bien avant lui , par Mitchel
et Adanson , sous le nom d'angiopleris , ne contient quWe
espèce , Vonoclea sensihilis , que Bernhardi avoit 6té du genre à
l'époque oit on lui rapportoit beaucoup d'autres fougères ,
mieux placées ailleurs. Il en avoit fait son ealjypterium ; en-
suite M. Mirbel , examinant ces plantes dans les ntémes cir*
constances que Bernhardi, en a séparé également l'espèce en
question , dont il fît son RiedUa, Les fougères introduites par
Thunberg, Swartz, Bory y Labillardière et Poiret dans Vono»
elea , sont maintenant : le lomaria de Willdenow ; le slrulhiop"
teris du même auteur, que R. Brown persiste à vouloir réu^
nir à Vonoclea, Hoffmann y avôit inscrit le pf «m crûpa , et l'os*
munda spicans , Linn. , que Robert Browli est porté à loger
dans le genre Stegania; Michaux y r place aussi une ibugère»
qui maintenant est le ipoodwardia onocUoides^ etSwartz, l'a*
erostichum sorhifolium, Uonoelea nuda de Labillardière est une
espèce du genre Stegania*
L'Onoclea sensible: Onoelea sensihilis, Linn*; Lam., EncjrcU
illustAcon.; Filix, Breyn. cent, 58 , tab. 46 , fig. B ; Pluk. , Mant, ^
404 , ûg, 2 ; Mentz, pag. 6 , tab. 10 ; Poljpodium , Moris., Hist, ,
5 , pag. 563 , sect. 14 , pL 2 , fig. 10. Frondes stériles, ailées, à
frondules incisées , les supérieures réunies à la base ; frondes
fructifères deux fois ailées , les divisions recourbées et en
forme de globe. Cette belle fougère croît dans l'Amérique
septentrionale , en Virginie , en Caroline , dans le Maryiand ,
etc. , dans les bois , à l'ombre ; on la cultive dans nos serres»
Les frondes naissent en touffes ^ elles ont un pied ou un peu
plus de longueur : elles sont lancéolées , larges de cinq poucea
environ , leurs divisions inférieures distinctes, lancéolées, li-
néaires, larges, inégalement découpées ou festonnées sur les
bords ; les supérieures ne forment que des frondes profondé-
ment divisées. Ces frondes sont membraneuses, si minces et si
délicates, que le moindre attouchement les meurtrit ou les
froisse. Les frondes fertiles sont ailées, composées d*épis situéa
sur deux rangs opposés, qui doivent leur naissance à des fron**
dules, dont les bords, garnis de capsules, se sont recourbéa
en se resserrant. (Lem.)
ONO '39
ONOCLEIA. {Bot.) Ce nom, qui ëtoît un c^e ceux de la
bugloase chez les Grecs, est devenu , après avoir été latinisé,
celui d'un genre de la famille des fougères. Voyez Onoclea.
(Lem.)
ONOCOCHENINI. ( Bol. ) Nom du gomphia aquatica
de M. Kunth , sur les bords de FOrénoque près de Javita.
(J.)
ONOCORDON. (Bol.) Nom du vulpin des prés , alopeeurus
pratensis, Linn., dans J. Bauhin. (Lem.)
ONOCROTALUS. (Ornith.) C'est en latin, formé'du grec,
le pélican. Barrère donne au savacou le nom à'onoerotale
d'Amérique, (Ce. D.)
ONOGIROS. (Bot.) Nicander donnoit ce nom à Yacanthium
de Matthiole^ qui est l'onoporde ordinaire ou chardon aux
ânes, onopordon acarUhium de Linnœus. (J. )
ONO-KAKI , SIBA-KAKI. {Bot.) Variétés du Kaki au Japon.
Voyez ce mot. (J.)
ONONIS. {Bot.) Le genre de la Bugrane, ainsi nommé
par Cordus , Gesner et Daléchamps, étoît nommé anonis par
Matthiole, Clusius, Gérard et C. Bauhin. Tournefort avoît
adopté ce dernier, Linnaeus a préféré le premier et l'a fait
prévaloir. Voyez Bugrane. (J.)
ONOPHYLLON. {Bot.) Un des anciens noms grecs de la
buglosse. (Lem.)
ONOPIX. {Bot.) Genre de la famille des synanthérées , établi
par M. Rafinesque, et caractérisé ainsi par lui : calice com-
mun, ventru, imbriqué de, petites écailles carénées, épi-
neuses à leur sommet; fleurons à cinq divisions linéaires;
fleurons intérieurs à divisions plus longues; aigrette velue*
Ce genre, très-voisin des chardons, contient deux espèces,
qui croissent à la Louisiane. ( Lem. )
ONOPORDE, Onopordum, {Bot.) Ce genre de plantes ap-
partient à la classe des épicorollées ou dicotylédones, mono-
pétales , à corolle insérée sur le pistil et portant çlle-méme
les étamines, dont les anthères sont réunies en gaine. Cette
classe comprend uniquement la grande série des plantes com-
posées, dont la famille des cinarocéphales fait partie. Celles-
ci sont caractérisées par des fleurs toutes à fleurons; une es-
pèce de nodosité entre le style et le stigmate, imitant une
140 ONO
articulation; dea graines géoéralemeiit aigrettëes, un récep-
tacle ou clînanthe charnu et couvert de paillettes , un pé-
rianthe ou péricline, composé de beaucoup d'écailies dispo-
sées sur plusieurs rangs. On a distingué les cinarocép haies en
vraies et en anomales, et les premières, d'après les fleurons,
ou tous hermaphrodites (dont Fombilic des graines est basi-
laire) ou hermaphrodites dans le centre et neutres à la cir-
conférence , qui ont Tombilic de la graine un peu latéral.
C'est à la section des fleurons, tous hermaphrodites, qu'ap-
partient l'onoporde.
Use distingue par les écailles de son péricline très-épineuses
à leur pointe ; le clinanthe assez gros, charnu et creusé de
beaucoup d'alvéoles; les graines nombreuses et anguleuses,
et très-scrrëes, au point d'étoufier les paillettes qui n'existent
plus ; l'aigrette des graines formant une couronne de poilc
réunis par le bas. Les tiges sont herbacées; les feuilles alternes,
très-grandes , ordinairement tomenteuses et sinuées ou pin-
natifides, imitant celle de l'acanthe; les fleurs terminales au
sommet des rameaux , ordinairement rouges , quelquefois
blanches.
Ce genre renferme neuf à dix espèces, dont trois, oiu>-
pordum uniflorum , acaulon , rotundifolium , ont les feuilles toutes
radicales, du milieu desquelles s'élève à peine une fleur uni-
que. Les autres ont une tige plus élevée, plus ou moins ra-
meuse , k- rameaux terminés par de grandes fleurs. La seule
existante aux environs de Paris, est Vonopordum acanthiuniy
nommée vulgairement chardon aux ânes , qui s'élève à deux
ou trois pieds. On la trouve ordinairement très^tomenteuse,
quelquefois absolument verte. La tige des onopordum grœeum
et arabicum est plus haute, surtout celle du dernier, qui est
moins rameuse et s'élève à six ou huit pieds.
Ces plantes ne sont point usitées comme alimens. On avoit
cru que le réceptacle charnu et assez gros de quelques es-
pèces , pourroit être mangé comme celui de l'artichaut ; mais
il faudroit une culture pour augmenter son volume, et on a
plus d'avantage à s'en tenir à celle de l'artichaut. Suivant
Murray on tireroit plus d'avantage des graines de l'onoporde
ordinaire , qui sont très-nombreuses et dont on pourrait ex*
traire une huile par expression , bonne pour les lampes çl
ONO 141
qui ne se fige pas. Un seul pied petit, selon lui, fournir
douze livres de graines et trois livrés d'huile.
Quant aux propriétés médicales de l'onoporde , elles sont
trés-bornées. On avoit anciennement recommandé Tapplica-
tion de charpie imprégnée de son suc ou de la plante broyée
sur les cancers, et on prétendoit que les malades étoient
soulagés, mais on ne peut citer aucun exemple avéré* On
lit dans Haller que l'onoporde ordinaire à été employé contre
les écrouelles et que sa décoction dans le vin fait couler les
urines. ( J. )
ONOPTËRIS* {Sott) JJasplenium adiantum nigrum^ espèce
de fougère , est appelé onopteris nigra par Dodonœus, et onopte^
ris major^ par Tabernœmontanus.. Gérard distingue cette fou-
gère par onopteris mas; quant à son onopteris famina , il n'est
pointdéter minable. (Lem.)
ONOPYXOS, Onapj'xus. {Bot.) Ce nom, donné par Théo-
phraste à un chardon, a été appliqué par Daléchamps à Vono»
pordon illyricum^ par Dodoens au carduus nutans» Voyez Ono-
6IR08. (J. )
ONORÉ. [Ornitk*) Cette espèce de héron est Vardea tigrina,
Gmel. (Ch. D.)
ONOS. (Éntom,) Ce nom grec se trouve dans Aristote pour
désigner Tâne et le cloporte, qu'on a traduit en latin par les
mots d'oniscus etd'oseUus, Plin.> Ub» 9, oaput ultimunié (C. D.)
ONOSERIS. (Bot^) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
composées , de la famille des cinarocéphalées , de la sjngénésie
polygamie superflue de Linné, offrant pour caractère essen-
tiel : Un calice commun , presque hémisphérique , à plusieurs
folioles imbriquées , linéaires-lancéolées , subulées au sommet $
des fleurons hermaphrodites dans le disque, leur limbe à
cinq divisions; ceux de la circonférence à deux lèvres, fe-
melles; les anthères stériles, deux soies à leur base; le récep-
tacle nu ; les semences cylindriques, striées , surmontées d'une
aigrette sessile et pileuse.
Onoseris du Mexique: Onoseris mexîcana ^ 'Willd.,^^racÇ;^/w
tnexicana, Linn. , SuppL; Smith, Icon. , 3 , tab. GG ; Kunth in
Humb. et BonpL, JVo^. gen», vol. 4, pag. 10. Plante presque
ligneuse, dont les jeunes rameaux sont lanugineux et blan-
châtres j les feuilles alternes, médiocrement pétiolées, lan-
U4 ONO
longues de quatre à cijQq pouces , blanches et tonienteuses en
dessous avec le lobe ternjliial très-grand ; les hampes droitesi
bifides, àdeux.fleursjlesfieurs grandes et jaunes; les anthères
munies à leur base de deux arêtes^ terminées par de très*
longs appendices» Uaigrette est pileuse et sessile. Cette plant6^
croît aux mêmes lieux que la précédente^ (Poir«)
ONOSMA. (Bot.) Voyez Orcanèttb. (L. D.)
ONOSMODE, Onosmodium. {Bot.) Genre de plantes dlcd*
tylédones , à fleurs complètes , monopétalées , de la famille
des borrdginées , de la pentandrie monogjBie de Linnœus, ot*
frantpour caractère essentiel i Un calice à cinq divisions pro*
fondes; une corolle tubulée, nue à son orifice; le limbe
ventru ; ses divisions conniventes ; cinq étamines presque ses^
siles, non saillantes; les anthères libres^ sagittées; un ovaire
supérieur; le style une fois plus long que la corolle; quatrcf
noix luisantes, uniloculaires , attachées au fond du calice^
perforées à leur base^
Ce genre diffère des onosma par sa dorolle beaucoup plus
courte ; par les divisions du limbe ^ plus profondes , eonni'»
ventes; par les anthères presque sessilesi 11 a été établi par
Michaux. Lehmann y a substitué le nom de puréhiaé
Onosmode hisfide : Onosmodium hispidum^ Mich. , Flon hovi
amer. , i ^ page i33 ; Pursh^ Amer» , i , pag4 i32 ; Lithotpermurri
virginianiim^ Linn. ; Purshia hispida^ Lehm* ^ Borrag. , a, p. 382 «
Plante de la Virginie, dont la tige est haute d'un pied etplii^)
velue, hispide^ rami6éê à son sommet, garnie de feuilles
alternes, sessilesy oblongues, aiguës, chargées à leurs deux
faces de points épars, calleux , longues d'un pouce et demi. Les
fleurs,' disposées en grappes terminales, feuillées^ d'abord in-
clinées, puis redressées , sont pédicellées, axillaires^ avec les
calices rudes , ainsi que les pédicelles; ses divisions linéaires x
la corolle .jaune, une fois plus longue que le calice; les divi-
sions du limbe pileuses, hispides, subulées, t^ès-aiguës; le
style persistant^ beaucoup plus long que la corolle; quatrtf
noix renflées, blanches, luisaateSé
Onosmode molle : Onosmodium molle^ Mich*, L c*; Pursh^
'/• c; Lithospermum carolinianum\ Lamck., Encycl. ; Purskid
mollis y Lehm., Borragé, 2, pag. 384é Ses tiges sont droites,
médiocrement ramifiées au sommet; les feuilles alternes^ set*
ONO 145
nies, oblongues, lancéolées, un peu obtuses, à trois ner«
vures , couvertes à leurs deux faces de poils rares et blan-
châtres, velues et ciliées à leurs bords; les feuilles florales
ou les bractées ovales, lancéolées; les divisions du calice lan-
céolées ;. la corolle est tubulée, glabre, blanchâtre, une fois
plus longue que le calice , à divisions du limbe ovales ,
conniventes ; le style beaucoup plus long que la corolle. Le
fruit est formé par quatre noix lisses et luisantes. Cette
plante croît aux lieux pierreux, dans la Caroline et la Pen-
sylvanie. (Poir.)
ONOSURIS. (BoL) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs
complètes, polypétalées, régulières, de la famille des ona'^
grairesy de Yoctandrie monogynie de Linnœus, très-voisin des
ûtnoûiera^ auxquels il doit être réuni, dont il diffère par son
calice bifide, offrant pour caractère essentiel : Un calice tu-
buléy adhérent, divisé à son limbe en deux découpures, ré-
fléchies et caduques; une corolle à quatre pétales planes;
huit étamines dressées ; les filamens épais ; les anthères alon-
gées, un ovaire inférieur; un style; quatre stigniates; une
capsule à quatre loges polyspermes.
Onosh&is accminé : Onosuris acuminata, Rafîn. in Rob. ,
Flor, ludov,j pag. 96; Œnothera, 3, Rob., Itin,, pag. 490. Sa
tige est épaisse , haute d'environ sept pieds , hérissée ; les
feuilles entassées , sessiles, lancéolées, acuminées, légèrement
dentées; les dents distantes et obtuses; les fleurs placées dans
Taisselle des feuilles; le calice anguleux; la corolle jaune;
les pétales en cœur renversé. Cette plante croit dans la Loui-
siane. (Poir.)
ONOTAURUS. (Mamm.) Animal fabuleux tenant de l'âne
et du bœuf. Ce nom pourroit convenir aux jumars s'il en
existoit. (Desm.)
ONOTHO. (Bot.) Nom du rocou, biia^ dans la province
de Caracas en Amérique. ( J. )
ONOTROPHE, Onotrophe. {Bot,) Nous avons démontré
(tome XXVIl, pag. 186 ) que le Cirsium arvense de Tournefort
est dioïque, ainsi qu'une autre espèce décrite par nous (même
tome , pag. 1 90) sous le nom de Cirsium dioicum , mais qui sera
mieux nommée Cirsium prœaltum , comme nous Tavons pro-
posé dans l'article Notobace. La dioïcité de ce» deux espèces
36. 10
hG OWO
jioui paroif être un caractère suffisant pour les dUtinfuer gé^
nériquement des autres Cirsium qui ont les calatfaides"^dro-*
gyniâores. Cependant, le nom de Cirsium ^ dérivé d'un mol^
grec qui signifie varices ^ doit rester appliqué au Cirsium arftnse
vulgairement nommé herbe aux varices^ et pour lequel vraisem-
blahlement ce jiom de Cirsium ^. été fabriqué. Noua pensons
donc quHl convient de n'admettre que les deux espèces ot"
rense et prœaltum, dans le vrai genre Cirsium, désormais ca-
ractérisé par les calathides unisexuelles et dioïques* Cela nous
oblige à créer un nouveau nom générique pour les autres
espèces; et celui d^Ouolrophe, qui signifie nourriture ^âne,
semble pouvoir être accueilli.
IVotre genre Oaatrophe , caractérisé par les calatbidca an-
d rogy nid ores , et par le péricline inerme ou non piquant.
{periclinium innoeuum) , comprend la plupart drs espèces attri-
buées par les botanistes au Cirsium; et il se divise en deux
sections : Tune, intitulée ^palocfA/ro», se compose des espèces
ayant, comme le Cirsium oleraceum, Decand., l'appendice des
squames intermédiaires du péricline long, foliacé, plan, non
ruide , et terminé par une épine longue, moUe, flexible,
non piquante; l'autre, intitulée Microcentronj se comprise des
espèces ayant, comme les Cirsium palustre , acaMle, etc., l'ap-
pendice extrêmement petit, ou presque nul, ordinairement
réduit à une petite épine molle.
Ce genre Onolrophe, déjà indiqué, avec plusieurs autres,
dans notre article Notobase , appartient à l'ordre des Synan-
thérées, et à notre tribu naturelle des Carduinées, dans la^
quelle il s'interpose entre le vrai Cirsium, dont il- diffère par
ses oalathides androgyniflores , et VEriolepis , dont il diffère
par son péricline inerme.
Le genre Eriolepis , indiqué aurai dans l'article Notobase ,
est composé des Cirsium eriophorum et lanceolatum : ses calathi-
des sont androgyniflores, comme celles de ÏOnolrophe; mais
l'appendice des squames intermédiaires du péricline est très«
étalé, long, étroit, épais, roide, linéaire, su bcylind racé, ter-
miné par une épine longue et forte, et plus ou moins pourvu
de poils très longs, trè»-fins, aranéeux.
La distinction que nous admettons entre VEriolepis et VOno--
irophe, eit principalement ft>ndée sur le péricline piquant oi^
ONO M7
iflemle , conmè celle que Toumeforl avoit admise entre le
Carduus et le Cirsium^ et celle que les botanistes modernes
admettent entre le CaHmus et le Serratula,
La description complète des caractères du genre Onotrophe
peut être présentée ainsi :
Calathide ineouronnée, subéqualiflore , multiflore, olmn**
gentiflore, aadrogyniflore. Périèline ovoïde, inférieur aux
fleurs; formé de squames régulièrement imbriquées, appli-
quées, coriaces: les intermédiaires oblongues-lancéolées, por-
tant sur la partie supérieure du dos une glande nerviforme
ploTou moins apparente, et terminées au sommet p^un ap-
pendice inappliqué ou étalé, plus ou moins distîflêf de la
sqUkpe, tantôt extrêmement petit, presque iiul, comme sca-
jiÊStf^i ou réduit à une petite épine molle, tantôt long, su-
bnié ou demi-lancéolé, foliacé / plan , non roide, terminé
par nue épine longue, molle, flexible^ non piquante. Cli-*
nanthe épais, charnu, plus ou «loins convexe, garni de fim-
brilles nombreuses, inégales, filiformes-laminées , libres ou
eMregreffées à la base. Fruits oblongs, comprimés bilatérale-
Bienl, glabres, lisses, pourvus d'un bourrelet apicilaire ; pé-
ricape coriace , flexible ; aréole apicilaire couverte d'un pla-
teau charnu, entouré d'un anneau corné, qui porte l'aigrette
et se détache ^ontanémeiit ; aigrette longue , brnne , roussàtre
ou grisâtre, en sa partie moyen*fle, composée de squamellules
nombreuses, plurisérîées , inégales, filiforme^laminées, bar-
bées. Corolles obringentes»-
Dans quelques espèces , les fleurs extérieures nous ont paru
avoir l'ovaire stérile et les étamines imparfaites, en sorte
qu'elles seroient neutres. Dans qnelques autres, les fleurs ex-
térieures sont femelles, ayant l'ovaire ovulé, les étamines demi-
avortées; et l'aigrette de ces fleurs extérieures femelles n'est
point barbée, mais seulement barbellulée.
La glande qui existe sur les squames du péricljne , varie se^
Ion les espèces: ainsi, dans VOneiropke pulustrk {Carduus pa*
Utstrit^ Lin.), cette glande est fort remarquable, oblongue,
épaisse , exsudant une matière visqueuse , qui s'attache aux
doigts quand on touche le péricline; dans V Onotrophe oleracea
{Cnicus oleractas , Lin.), et dans ht plupart des autres Onotro-
phes, la même glande, beaucoup moins saillante, ressemble à
ï48 ONS
une nervure ; enfin , elle est k peine sensible dans VOnottophe
acaulis (Carduus acaulis, Lin.).
Nous ne décrirons ici aucune des novnbreuses espèces d'Ono-
frophes, parce que les trois que nous venons de citer, et qui
peuvent être considérées comme les principaux types de ce
genre , ont dé^ été décrites dans ce Dictionnaire (tom. IX ,
pag. 270), sous les noms de Cirsium palustre j oleraceum, aawlem
(H. Cass.)
ONSI. (Bot.) Voyez Fime-Fàgi. (J.)
ONTANUM. {Bot,) Nom vulgaire de Taune, ainus, dans
quelques lieux d*Italie, suivant Césalpin. (J.)
ONTHOPHAGE, Onthophagus. {Entom.) Ce nom, qui signifie
mangeur de fumier ou qui vit dan» le fumier, a été donné
par M. Làtreille à quelques espèces de bousiers, donf'les
palpes présentent quelques ))articularités dans la forme des
articles; telles sont celles que nous avons décrites, article
Bousier, n.*** 6,6,7,8,10,21, 22. (C. D.)
ONTHOPHILE, Onthophilus. {Entom.) Ce mot, qui signifie
amateur du fumier, a été employé par M. le docteur Lesch
pour indiquer une division des escarbots, dont il a fait un
genre ; mais ses caractères ne nous paroissent pas assez évidens.
Us consistent dans la forme globuleuse du corps, Fétroitesse
des jambes antérieures et le peu de développement des tarses.
(C. D.)
ONTO et PERRECHIENA. {Bot.) Noms basques de l'aga-
ric comestible ( ag. edulis^ Bull.). (Lem.)
ONTSI. {Bot.) Voyez Fontsi. (J.)
ONYCHITE. {ConchyL) Quelques oryctographes anciens
paroissent avoir désigné sous cette dénomination quelques
espèces de térébratules , dont le sommet recourbé offroitun
peu de ressemblance avec un ongle recourbé. (De B.)
ONYCHITE ou MARBRE ONYCHITE. {Min.) C'est une
espèce d'albâtre calcaire. Voyez Onyx. (B.)
ONYGENA. {Bot.) Genre c|e la famille des champignons
très -voisin du tulostoma et des lycoperdon, suivant Persoon.
Les champignons de ce genre se font remarquer par leur
forme arrondie, terminée ou plutôt amincie en un stipe
court et ressemblant ainsi au tulostoma. Leur péridium , d'un
tissu sec,, un peu vésiculeux, peu altérable, contient un
ONY >49
amas compact de sporidies pulvériformes (entremêlées de
£lamens dans quelques espèces), qui ne sortent que lorsque
le péridium se déchire ou se crève et tombe en fragmens
par l'efiFet de la vétusté*
Ce genre renferme plusieurs espèces, remarquables par
leur petitesse , qui croissent , les unes , soit sur le corps ou
sur diverses parties d'animaux morts ; les autres sur le bois»
M. Persoon n'a pu observer aucune différence générique
entre les espèces, qui vivent dans des situations si diffé-
rentes.
1. L'Onygena du cheval (Onyg, equina, Pers. , Obs- mycol.,
2 , tab. 6 , ûg, 3 ; Sjynops. fung,, pag. 2o3 , et in Desv., Journ*
bot., a,' pag. 29; Lycopérdon omnium, Mich., Gen,, pag. 218,
D.** 12, tab. 97, fig. 7; Coralloides ^DilLj MusCé,^L 149 ^g* ^i
lycopérdon equinum^ Linn., "Willd. , BeroL , fîg. 20) croîf
en touffe de plusieurs individus, d'un blanc grisâtre où de
paille; péridium orbiculaire, glabre, rugueux, comme fari-
neux à sa surface. Cette jolie petite espèce n'a guère que
trois à .quatre lignes de hauteur ; on la trouve sur les cornes
des bœufs , des moutons et principalement sur les sabots des
chevaux morts. C'est de cette manière de croître que ce
genre* a tiré son nom grec d'onygena , créé sur les ongles*
JJor^gena equina a excité l'attention d'Hedwig. Son stipe
est court, un peu fibreux; son péridium ne s'ouvre point;
sa poussière intérieure ressemble à une matière onctueuse ,
formée de sporidies ovales. Suivant Dillen , qui place ce
champignon parmi les lichens, il seroit roussàtre.
2. Onygena des corbeaux {Orvyg, corvina^ Alb. et Schw. ,
Consp,fung,, pag. 1 1 3 , pi. 9 , fig. 2 ; Onyg, hjpsipus , Dittm.).
Stipe assez long, aminci vers le haut, un peu arqué; pous-
sière intérieure entremêlée de quelques lilamens. Cette espèce
a été découverte par Albertini et Schweinitz, e^ Lusace, sur
les débris d'un cadavre de corbeau; elle fait le passage de
ce genre à celui des Lycoperdons.
3. Onygena sans écorce {Onjyg. deeorticata, Pers., Obs.
mycol. , 2 , 71, tab. 6 , fig. 9 ; ejusd, in Desv. , Journ. bot. , loc»
ciL; Cibraria onygena, Schum.). Péridium arrondi et farineux.
Il croit aux États-Unis, sur les vieux troncs d'arbres.
4. Onygena e^i touffe {Onyg. cœspitosa, Pers,, inDesY,^
i5o ONY
Journ. bot. 9 2 , pag. 3o, pi. 2 , fig* 5). Përidium glabre, d'ua
blane sale , comprimé dans la jeuResse; slip es également com-
primés dans le jeune âge , réunis plnsieun par la base. On
trouve cette espèce sur les vieux troncs d'arbres , suivant
Persoon. (Lem.)
ONYX. (Bot.) Un des noms anciens de Tastragale, cité
par Ruellius et Mentzel. ( J. )
ONYX. ( Min. ) L'albâtre oriental , qui est notre chaux
carbonatée conerétionnée , fut nommé par les Grecs Onyx ,
et par les Latins Marmor orvyehilaj parce qu'on Temployoît à
faire des bottes, qu'on appelloit onyx ou albâtres, pour la
conservation des onguens précieux. 11 ne faut doue pas con-
fondre cet onyx en grandes masses avec celui qui servoit k
ff^re des camées*' (^ard.)
ONYX. {ConohyU) Bruguiére dit que ce nom étoit donné
de son temps à une espèce de cône , le C. vierge , C virgOm
(De B.)
00. ( Ornith, ) Aux lies de la Société c'est le nom d'une
hirondelle noire, à iéte blanche, selon'le Vocabulaire qui
se trouve au tom. 6 du second Voyage de Cook. (Ch* D.)
OOBAR. (Bo^.) Marsden , dans son Voyage à Sumatra, parle
d'un arbre de ce nom , dont le bois rouge , ayant quelque
ressemblance avee le bois de campéche, est employé pour
teindre les filets des pécheurs; il n'en donne pas d'autfVs in-
dications. (J.),
OODES. (ErUom,) M. Bonelli désigne ainsi une division des
carabes, dont il a fait un genre ( C. D. )
OOKEBETE. (Bot.) Barrère cite sous ce nom un titimale
de la Guiane, à feuilles de buplèvre, sans aueune autre in-
dication. (J.)
OOLITHE. {Min.) On donne ce nom à des petites coacré*
tions ordinairement calcaires, quelquefois ferrugiheuses, qui
sont sphéroïdes et de la grosseur des œufs de poissons. EHes
sont multipliées comme eux et souvent aggrégées en masse
assez solide, d^ns lesquelles la texture ooltthique est plus ou
moins distincte et qui constitue alors la variété de calcaire
qu'on nomme oolithique , variété i^emarquable par sa tex-
ture , sa grande abondance dans les terrains calcaires de
l'Europe et surtout par une position* géologi^e qui est à
OOT i5i
générale, qui laisse si peu dVitceptîoii » qu'on désigne souvent
le calcaire jurassique indififéremment par ce nom ou par celui
de calcaire oolithique*
Il est assez difficile de se rendre compte des causes qui ont
ainsi concréHonné et comme granuW b$ pâle <talcaire, et qui
ont produit cet effet sur une étendue detavrains trés-*e<^nsidé*
rable et sons une très-grande épaisseur. (Voyer, à la Chaux
CAivoifATfe, la i2«* variété 9 CALCAïaE douthe, lom. VIII ,
pag. 289.)
Ce iie>m a été généralement appliqué k toutes les pierres
composées de petits grains sphériques , semblables à des
œuft de poissons. Tous les oolitbes ne sont donc pas cal-
caires. Il 7 a des ^olithes en minerais de fer plus ou moins
purs , en calcaires sableuic et ferrugineux ; tels sont ceux du
pied du Harz du c6té de Wernigerode , d'Eisleben , etc. ;
enfin 9 il y en a d'entièrement siliceux. Ces derniers sont
trèa-rare», (B.)
OOLITHB. ( Foês, ) Quelques anciens auteufs ont annoncé
que les oolithes étoient des €eufs de poisMns pétrifiés , mais
mi n'a paa encore d'exemple que des eorps mous, lels que
des OBui^ aient été trouvés à l'état dt pétrification. Vojez au
mot PÉBIFICATION. ( D. F. )
OOMAMAOPOOA HOU. ( Omith. ) Nom otaàttien d'un
moueberotte )auoe. (Co. ]>.)
00 OQPA* ( Omith.) L'oiseau àes îles de la Société , qui
porte ce mom , est un petit pigeon vert et blanc. ( Ch. D. )
00 OOWY DEROO. (Ornilk.) Noipi donné aux îles de la
Société à un petit pigeon noir et blanc, ddfit les ailes sost
pourprées* (C«« D.) ,
OORAN OUTAN. (Mmnm.) Voyez Ok^g-outang. (F. C.)
OOSTËRDYKIA. (Bot.) Ce nom, donné par Burmana à
un de S6B genres, a été cbangé par Linnasus en celui de cii-
iMnia, q«î a jn'évalu. (J. )
OOT AN. {Bot.) Voyez Croopai>a. (J.)
OOTOQU£. (Bo^) Selon Donati c'est un genre de plantes
marîuM cbez lequel le fruit est ovalaire, attaché à la tige
pm* an de ses c6tés , et dont la graine est cachée dans la paf^
tie eiiarnue du fruit. II est possible que ce genre représente
l'un des genre» de la £amille des algues , établi dans ces
152 OOT
derniers temps ; mais il serbit difficile de nommer exactement
lequel. (Lem.)
OOTS, SENDAN. {Bot.) Noms japonoi^, suivant Kœmpfer,
de razédaracli , melia, ( J. )
OOYET-KITSJILh {BoL) a Java on nomme ainsi un liseron,
convoWulus obscurus de Burmann. ( J. )
OPA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs com-
plètes^ polypétalées ,* régulières , de la famille des myrtées,
àeVicosanàrie monogynie,de Linnaeus, offrant pour caractère
essentiel : Un calice à cinq divisions ; cinq pétales connirens,
insérés à Forifice du calice ; un grand nombre d'étamines at-
tachées sur le calice ; un ovaire inférieur ; un style ; un stig*
mate aigu ; une baie inférieure, monosperme , percée à son
sommet. Ce genre doit être réuni aux Myrtes. •
O?^. ODORANTE ; Opa odorata , L«our. , Flor. cockin. , vol. i ,
pag. 377. Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de plus de cinq
pieds, divisé en rameaux étalés, garnis de feuilles odorantes,
opposées, luisantes, lancéolées, glabres à leurs deux faces ,
très^entières. Les fleurs sont blanches , disposées en grappes
terminales, formant un corymbe parleur ensemble. Le calice
est tubuleux, campanule; son limbe court, à cinq lobes ar-
rondis; les pétales concaves, très-caducs, un peu plus longs
que le limbe du calice; les étamines sont nombreuses, une fois
plus longues que la corolle; les anthères ovales, inclinées, k
deux loges; Tovaire est arrondi; le style subulé. Le fi\iitest
une baie arrondie, tronquée et percée à son sommet, renfer-
mant une seule semence ronde. Cette plante croit parmi
les buissons , à ia Cochinchine.
Opa FADx^MéTROsiDéROs : Opa metrosideros^ Lour.,FJ. eoehin^j
1, pag. 078 ; Metrosideros vera? Rumph., Herh. Amh.j lih. 4,
tah. 7. Grand arbre, dont les rameaux sopt étalés, garnis de
feuilles opposées ou éparses, planes, fermes, luisantes, ovales,
aiguës> inégalement dentées en scie. Les fleurs, blanches, dis-
posées en grappes alougées, presque terminales, ont le calice
campanule, étalé, à cinq découpures aiguës, caduques ; la
corolle composée de cinq pétales ovales, velus en dedans, ua
peu plus longs que le calice ; une vingtaine de fllamens su-
bulés, plus longs que la corolle; les anthères en cœur,
pendantes ; Vovaire turbiné ; le style velu , bifide | de la loa«
OPA >55
guevr des étamines ; les stigmates simples. Le fruit est une
petite baie sèche , ombiliquée, arrondie, monosperme. Cette
plante croît dans les forêts à la Cochinchine. Son bois est
d*un brun rougeâtre, très- dur, pesant, durable, bon pour
les édi6ces. (Poir.)
OPAH ou POISSON-LUNE. {Ichthyol.) Voyez Chrysotose.
(H. C.) •
OPALAT. {Bot.) Voyez Apalatou. (Poir.)
OPALE. {Min.) La pierre , que les gens du monde connois-
sent sous le nom d'opale , est le quarz ou silex rësinite opalin
des minéralogistes* C'est donc seule.ment sous le rapport de
l'art et du commerce que nous allons parler ici de cette pierre
rare et précieuse, renvoyant tout ce qui a trait à son gisement
au mot Silex opale.
L'Opale , abstraction faite de ses reflets , n'est qu'une cal-
cédoine presque transparente ou un quarz légèrement laiteux
et bleuâtre, qui rappelle l'aspect de l'empois. On pourroit
donc placer l'opale entre l'un et l'autre, comme faisant le
passage naturel du quarz cristal au quarz agate.
Les reflets magnifiques et incomparables de l'opale, qui la
distinguent si nettement des autres pierres précieuses, ne
sont point dus, comme les couleurs de celles-ci, à des molé-
cules colorantes, interposées dans sa propre substance. Ils sont
produits par des fissures excessivement ténues , dont l'opale est
pénétrée dans tous les sens et dans toute son épaisseur. On
pense, par analogie, que ces reflets sont dus à des l;!mes d'air,
interpos'jes dans ces gerçures , qui ont la faculté de réfléchir
les rayons lumineux sous les couleurs de Tarc-en-ciel ou du
spectre solaire. Aussi , quand on vient à chauffer Topale , ses
riches couleurs disparoissent parce que le calorique dilate les
fissures , augmente l'épaisseur des lames d'air et leur enlève
ainsi la faculté de réfléchir les nuances magnifiques, qui font
tout le prix de cette pierre.
Les lapidaires , les bijoutiers , les joailliers, les amateurs, re-
connoissent six variétés principales d'opales.
1.^ L'opale noble ou orientale, connue aussi sous le nom
d'OpALE A flammes, offrc des reflets vivement colorés, flam-
hoyans et d'une grande beauté.
2.® L'opale arlequins ou a paillettes^ dont les reflets sont
>S4 OPA
très-variés de couleur et disposés par taches ou pailTettes d^
versement colorées.
3.* L'oPAus GiRA^OL, qul est presque tout-à-fait transparente,
mais qui ofirec ependant un reflet bleuâtre , partant de Tinté-
rieun
4.** L'opale sOMBHE on ifoi&ATBs, qui brille de Téclat d'un
charbon ardent qui commence à s'éteindre»
5.** L'opale vineuse. Elle doit son nom à la couleur domi-
nante de ses reflets; elle étoit, dit * on, fort estimée des an-
ciens, quoique bien moins brillante que les précédentes*
S*** Enfin la P&ime ou Matbicb d'oPALS , qui n'est autre, chose
que des grains d'opale noble, disséminée en grand nombre
dans la roche terne et opaque qui lui sert ordinairement de
gangue.
Le prix des opales varie suivant la beauté , la grandeur et
la perfection de ces pierres; mais il souffre, moins que jk
diamant , les variations du commerce ^ quoique les opales
soient cependant d'une valeur représentative moîMttûre*
Suivant M. Léman, deux opales arlequines ovales, de lo
millimètres sur 7 millimètres, ayant toutes les perfections
que l'on recherche ordinairement dans ces pierres ^ ^^^
^té vendues environ deux mille quatre cents francs à Pans ;
une opale k flammes , de 1 3 millimètres de diamètre, vaut
aussi deux mille quatre cents francs , si elle n'a point de dé-
Êiut. Quant aux primes ou matrices d'opale , elles sont infi-
niment moins chères, puisque l'on en trouve facilement ehes
les bijoutiers de la grandeur de Tongle pour quinze à vingt
francs et même moins. Aussi en fait -on des tabatières, âtâ
plaques d'ornement, etc. Les pierres d'opale noive», i|fi^
l'on troÉve quelquefois dans le commerce , doivent oMi
couleur extraordinaire k une préparation , qui consiste à
faire baigner la pierre dans de l'bnile et à l'exposer ensuite
à une chaleur modérée.
L'on voit au Garde-meuble de Paris une très-belle opale à
flammes de 28 millimètres environ de hauteur, mair elle a^est
pas, k beaucoup près,. de la valeur de eelle que l'on admire
dans le cabinet impérial de Vienne. Elle a i3,S centimètres de
long sur 7 centimètres de largeur. ^
-■ L'opale se taille en cabochon ou en amande ^ très-rarement
OPA «5»
à degrés, parce que la forme convexe se prête parfaitement
au jeu brillant et varié de ses reflets. C'est sur la roue de plomb
que Ton taille l'opale ; sur la roue de bois que Ton commence
à la polir, et le dernier lustre lui est donné avec des lisières
enduites de rouge d'Angleterre. On parvient à dissimuler les
fentes ou les glaces qui nuisent à leur valeur , en les laissant
séjourner dans de l'huile d'oKve bien pure*
Les anciens ont connu l'opale : ils la firoient de l'Inde,
de l'Egypte et d'Arabie ; aujourd'hui c'est la Hongrie et sur-
tout les environs de Czernizka , qui nous fournissent la plu-
part de celles qui circulent dans le commerce; mais celles qui
sont plus particulièrement connues sous les noms d'opale de
feu ou à flammes, ont été découvertes par Deirio dans lêl
filons de Zimapan et de Gracios-de-Dioi au Mexique. On
trouve aussi quelques opales en Saxe, aûli $les Féroë, ainsi
qu'en Islande. Tous les auteurs ont parlé de l'opale du séna«
teur Nonius, et Pline, en particulier, assure, que malgré
qu'elle ne fôt grosse que comme une noisette, on Testimoîtde
son temps à une valeur prodigieuse. On a ^>eu gravé sur
cette pieri^; je ne sais même si les anciens se sont jamais
permis celte sorte de magnificence. Il en existe une dans la
collection des pierres gravées de la bibliothèque royale;
mais elle est moderne, puisqu'elle représente le portait de
Louis XIII , enfant.
L'opale , si agréable à la vue , a besoin d'être examinée de
près, car eUe ne brille point à une certaine distance, non
plus qu'à la lumière ; aussi est -on dans Fusage de l'entourer
de diamans ou de pierres de couleur. (Brard.)
OPANO. {Ornith,) L'oiseau ainsi appelé par les naturel* de
la Guiane françoise, est le canard sifleur à bec noir, ana^
arhorea , Linn. ( Ch. D. )
OPARE. (Mamm.) Nom suédois qui paroit être celui de
l'orque. (F. C.)
OPATHE, Opatrum, (Entom.) Nom d'un genre d'insecteii
coléoptères , établi par Fabricius pour réunir certaines espèces
de ténébriMS de Linneeus. Ce genre doit entrer, à cause du
nombre des articles aux tarses, qui n'est pas le' méi^ie aux
pattes de devant qu'à celles de derrière, dans le second sous-
ordre , célti des^iétéromérés ; et, comme toutes ses espèces
«56 OPA
•nt les élytres durs et les antennes grenues en masse alongëe,
nous Tavons rangé dans la famille des ténébricolès ou lygo-
philes, parce qu'en effet il renferme des insectes qui recher-
clvent l'obscurité ou qui fuient la lumière.
Le genre Opatre peut être en outre caractérisé comme il
suit :
Antennes à articles grenus, légèrement poiluê, groséissaM m*
sensiblement vers l* extrémité libre; corps ovale, déprimé en dessous;
corselet élargi , éahancré en devant , rebordé en dessus^
A Faide de ces caractères il est facile de distinguer les opatres
des autres genres de la même famille , d'abord des upides,
qui ont le corselet cylindrique , plus étroit que les élytres ;
puis des ténébrions, qui ont le corselet carré ou aussi large
que long ; des pédînes , dont le corselet est rebordé en dessous,
et, enfin, dessarrotries, dont le corselet ^stplat et de la lar-
geur des élytres.
Nous ignorons l'étymologie du mot opatre. Le seul mot grec,
dont il paroisse dériver, seroit le nom oTreppoç, par syncope,
A^ùfjiù'TrePfoç ^ fils d'un même père; mais Fabricius n'a, le plus
souvent , attaché aucun sens aux noms qu'il employoit*
On ne connoît pas complètement l'histoire des opatres ,
parce qu'on n'a pas_observé leurs larves et qu'on ignore com-
ment s'opère leur métamorphose. Les deux espèces que nous
allons faire connoître , s'observent souvent dans les lieux
arides, couverts de sable terreux, d'argile ou de poussière.
Leur corps est garanti des atteintes extérieures par des élytres
durs, qui, en se repliant sous l'abdomen, l'embrassent et le
défendent. Leur corselet est échancré en devant pour rece-
voir la tête , et il offre la plus grande solidité. Cette confor-
mation , cette sorte de bouclier, de cuirasse protectrice, pa-
roîtroit devoir suffire à l'insecte comme moyen de défense.
Cependant il y joint la ruse , et rien ne pourroit alors déceler
sa présence que ses mouvemens ; mais il sait les suspendre et
les faire cesser brusquement au moindre bruit , au moindre
ébranlement de la terre , au moindre danger. On ignore de
quel procédé il fait usage pour coller et faire adhérer à ses
élytres les particules les plus déliées du sol qu'il habite ; mais,
couverte ainsi d'une poussière dont la teinte varie suivant
les localités, la masse de son corps se confond et se perd à
OPE '57
la vue par runi/ormîtë âe la coloration; c'est une sorte de
déguisement sous lequel il vit en sûreté.
Les principales espèces sont :
1.* L'oPATRE DES SABLES; Opûtrum sahulosum,
C^est le ténébrion à stries dentelées de Geoffroy. Le silpha
sabulosa de Linnœus,
Car, Noir; à élytres marqués de cinq lignes élevées, dont
trois sont plus saillantes et à tubercules élevés entre ces
lignes.
2.* L*OPATRE cris; O. griseom.
C'est celui que nous avons fait figurer sous le n.*^ 4 de la
planche i3 de Tatlas de ce Dictionnaire.
Car, 11 est gris ; les élytres sont marqués de trois lignes
élevées, flexueuses ; il n'a pas d'ailes membraneuses.
M. Latreille l'a rangé dans le genre Aside^ et Olivier dans
celui des Platy notes.
3.* Opatre bossu ; O. gibbum.
Car, Noir ; élytres à un grand nombre de stries élevées ,
irrégulières, presque effacées ; à jambes de devant élargies,
triangulaires.
4.* Opatre tibial; O. tihiale.
Car, Noir; élytres ponctués; jambes antérieures élargies^
triangulaires.
M. Latreille Ta placé parmi les pédines.
Ces quatre espèces se rencontrent dans les environs de
Paris, dans les terrains secs et sablonneux. (CD.)
OPÉGRAPHA. {Bot.) Genre de plantes cryptogames de la
famille des lichens , selon Acharius , et de la famille des hy-
poxylées de De Candolle. Ses caractères génériques sont: Ex-
pansion lichénoïde , crustac^e , extrêmement fine, étendue,
adhérente par tous les points ; lirelles ou conceptacles et apo-
thecium^ sessiles , oblongs ou linéaires, semblables à de pe-
tites lignes simples ou rameuses, creusées dans le milieu d'un
sillon simple ou rameux , et recouvertes d'une membrane ,
qui manque dans le genre Graphis; parenchyme un peu so-
lide, homogène et n'offrant point un noyau intérieur comme
dans le Graphis,
Les opégrapha forment sur les écorces d'arbres, sur les
rochers et les pierres, des plaque^ glaises' ou brunes, remar-
i58 OPE
quables par le nombre^ la forme et la tdbposition des lirelles,
qui imitent souvent des caractères , d'où vient leur nom
d'opegrapha.
Ce genre, établi par Fersoon , a été adopté et modifié par
Acharius ; celui-ci en a porté le nombre des espèces k trente-
une dans son Synopsis; mais ses genres Arthonia et Graphie
contiennent des espèces qui faisoient partie autrefois de son
Opegraphç , le même que celui de Fersoon , et notamment le
JJahen rugosus et le Lichen scriptuSt Linn., ou Graphie scripta,
Acb. Les genres d' Acharius ont été adoptés par la plupart
des botanistes; mais ils ont subi les modifications quc( nous
allons exposer en peu de mots. M. Léon Dufour a donné » dans
le Journal de physique pour 1819, une excellente mono-
graphie du genre Opegrapha^ auquel il joint, peut-être avec
raison, le Graphis d'Acharius. 11 a fail^connoitre plusieurs
nouvelles espèces, et a démontré, que des variétés ont^été
considérées à tort comme des ei^èces par Acharius lui-même.
M. Chevallier, dans le travail général qu'il publie maintenant
sur les hypoxylons, augmente considérablement le nombre
des espèces du genre Opegrapha, et a proposé dVtablir k ses
dépens plusieurs genres nouveaux comme VAllographa et le
Polymorphum^ qui sont les mêmes que plusieurs des genres
établis et décrits par M. Fée. Ce dernier botaniste, observateur
scrupuleux, dans son important et utile ouvrage intitulé,
Essai sur Us cryptogames des écorces exotiques ^ a considérable-
ment modifié le genre Opegrapha. 11 laisse dans ce genre les
espèces dont les lirelles sont oblongues , alongées , impres-
sionnées , simples , sessiles, à disque entouré d'un rebord
t(ès-étroit, et dont la substance est homogène; il le place
dans la division des faux hypoxylons ou graphidécs* Voici
les genres qu'il associe à VOpegrapha:
1.^ Arthonia, Ach»
2° Heterographa , Fée. (Voyez Folymor?hum, Ch.)
3.** Enterographa , Fée, qui est fondé sur une espèce qu'on
trouve sur les écorces du quassia excelsa, et qui diffère des
genres de cette division: i.** par ses lirelles très -étroites 9
très-lisses, presque ponctiformes, profondément immergées 9
homogènes, sans bordure; 2.^ par son thallus éptis, crustacé,
lisse, jaunâtre ou verdàtre k l'extérieur, d'un blanc de lait
à l'intérieur.
OPE i59
4-* Opegrapha^ Ach.
5.* Graphis, Ach,
6/ Saecographa, Fëe. (Voyti ce mot.)
7."^ Fissurina, Fée, ayant de fausses lirelles, situées infë-
rieurement , déterminant une fissure dans le thallus qui fait
bordure; celui-ci est cartilagineux et uaiforme. Ce genre
contient deux espèces exotiques ; il se rapproche du M^rio^
Irema, autre genre établi par M. Fée, dans une autre division
de la famille des lichens ; mais il en dififère par la forme des
Itrelles ou apothecium^ Tirrégularité des fissures, qui sont
détermiiiées par le développement des éhalamium , et par
Tunion constante de ces derniers avec le tballus.
M. Fée décrit vingt -trois espèces nouvelles d^opegrapha ,
qu'il a découvertes sur les éeorces exotiques affîeinales qu'on
rencontre dans le commerce. 11 en a observé deux sur des
feuilles vivantes, circonstance rare; Tune sur les feuilles d'un
ihtohroma, qui croît à Saint-Domingue; l'autre sur une
fougère du genre Diplazium , qui croit dans la même île.
11 résulte des travaux de ces botanistes qu'on peut porter
le nombre des espèces de ce genre à plus de soixante -ydix.
Voici la deaerii^tion de quelques-unes de ces espèces , suffi-
sante pour donner une idée de l'ensemble de ce genre. On
doit remarquer cependant, que les espèces d'Europe ontété
seules connues pendant long -temps, et que tout annonce
que les espèces exotiques sont infiniment nombreuses.
J. 1.*' Conceptacles ou lirelles ayant les bords ren-
flés et rapprochés de manière à cacher presque
entièrement le sillon qui les traverse dans leur
longueur. (HysterinAj Ach.)
1. OréGtAPHA EN FORME DE VERRUCARIA ; Op. vtrrucarioides ,
Ach., Sjn», pag. 70. Expansion crustacée, un peu raboteuse,
presque pulvérulente et blanchâtre; conceptacles entassés,
presque globuleux, très-petits, à disque comme un point,
quelquefois ovale avec un sillon sur le milieu. On le trouve
sur les pierres et sur les forces des arbres morts. Une va-
riété, rOpeg. verr'. kypolepta, Ach., offre une croûte lisse,
grisâtre ou olivâtre j et les conceptacles enfoncés en forme
i6o OPE
d^hémisphère un peu conique. Une seconde Taiiëté , VOptg»
verr, marmorata, Acb. 9 a la croûte mince, contignë, d'un
blanc glaucescent, et les concepfacles très-petils, épars ou
c^nfluens, à disque ferme. Cette variété a été trouvée en
Suisse, surrécorce du noyer.
9. OpécaAPBA DE Peasoox: Op, Persooniif Ach., Sjm», pag.
71 ; Op. rupesiris, Fers. , in Ust. Ann, ho^» 9 > 1 9 P^g» 20. Croûte
blanchâtre, inégale, un peu lissée; conceptacles enfoncés,
d*abord oblongs, à disque sillonné; puis rugueux, flexueux,
plissés, difformes, presque contigus , à disque entr'ouvert
irrégulier. Cette espèce croit sur les rochers. Acharius en
décrit deux variétés : Fune , FOp. Pers. aporea , a la croûte
lépreuse et pulvérulente, et les conceptacles, tortueux, s^ou*
vrant irrégulièrement; dans la seconde , VOp. Pars, strepsodina,
la croûte est presque nulle, grisâtre, et les conceptacles,
rugueux et marginés , sont entassés. Celle-ci a été observée
sur Fardoise , en Angleterre. ^
Il se pourroit que ce fût FOp. saxatilis^ Decand., FI. fr.,
n.^ 848 ; et le hichen simplex, Davies, Act. soc,^ Li'nra. Lond. ,
2 , tab. 28, fig. 2.
3. OréOBAPHA céRÉBRALE ; Op, certhrina, Decand., FI. fr.,
n.^ 849. Croûte d'un blanc de lait, pulvérulente, peu épaisse,
à contours irréguliers ; conceptacles oblongs ou ovales, pro-
tubérans, marqués d'un sillon profond , d'abord simple, puis
fourchu à Fune de ses extrémités ou bien a toutes les deux.
II a été trouvé sur les rochers calcaires, dans les Pyrénées,
par M. Ramond.
4* Op^grapha des cailloux; Op. lithjrga, Ach., Syn», pag.
372. Croûte d'un blanc de lait ou grisâtre, très-mince, un
peu pulvérulente; conceptacles sessiles , petits, oblongs, un
peu renflés, subcylindriques, droits ou courbés, rapprochés,
se touchant; disque marqué d'un sillon. 11 croît sur les rochers
les plus durs dans les Alpes helvétiennes.
5. Opégrapha du chêne: Op. quercina, Fers.; Decand., Fh
fr., n.** 83o ; Op. macularis , Ach., Syn. , pag. 72. Croûte
presque nulle , inégale , d'un brun noirâtre ; conceptacles
petits, très -rapprochés, d'un noir mat, arrondis, ovales ou
elliptiques, devenant rudes et irréguliers; disque marqué
d'un sillon. Cette espèce est commune sur Fécorce des jeunes
OPE 161
théim; elle est reconnoissable à se^ concep faciès fort rap-
prochés et formant par leur ensemble de petites taches
irrégulières , un peu interrompues. On le trouve sur l'écorcç
du chêne. Une variété croît sur le hctre j c'est YOp.faginea ,
Pers* et Decand.
6. Oré&RAPBA DiSFEftsiâ: Op. dispersa, Schrad.; Op. rpipasta,
Aeh.y Syn., pag. 74. Croûte blanchâtre^ très-lisse, tellement
mince qu'elle est facile à confondre avec l'épiderme des arbres
sur lesquels elle croit; conceptacles très-petits, fort écartés les
uns des autres , plans, d'abord ovales ou oblohgs, puis sinueux ^
rameux ; un peu proéminens dans la vieillesse. On le rencon-
tre sur les écorces lisses des érables et du marronnier d'Inde.
Dans une variété (l'Op. microscopica , EngL BoL, tab. 1911)
les conceptacles, d'abord simples, presque parallèles, devien»
nent rameux, presque en forme d'étoile , anguleux et un peu
bordéSk
J. 2* Bords àeS cùticèplactès écartés, àistincts, luis^
sant voir un disque concasre, canaliculé ou plun*
(AlyxoriA) Ach.)
7. OpéGAAFtiA BATARDE: Op^ nolhà , Ach. ; Op^ Ucïunoides ,
Pers. $ in \]sU Ann. bot,, 7 , tafo. 2 , figb /^^ A^ B; FL Dan, ^
tab. 1242, fig. 1. Croûte cartilagineuse, un peu lépreuse 9
blanchâtre; conceptacles sessiles, épars^ arrondis ou ovales^
difformes, à disque plan d'abord, puis convexe ou hémi-
sphérique , un peu tuberculeux ) bords des conceptacles dispa»
roissant entièrement» Cette espèce est fort commune sur les
écorces des vieux ormes , des chênes , du figuier et de beau*
coup d'autres arbres. Dans une variété les conceptacles sont
ai rapprochés qu'on voit à peine la croûte ; celle -^ ci est
quelquefois d'un blanc cendré et un peu creuse»
Acharius rapporte actuellement à cette espèce et Comme
variétés, les Opegrapha gregaria^ oasia^ signala et diaphora,
va?» A; Lichen, uniV»
8* OréCRAPHA RouGEAtREî Op, tufesôens, Fers*, in Ust. Ann.
hot» , 7 , tab. 2 , fig. ^ j A^ a; Op% syderella, A(ih.| Syn. , p. 79.
Croûte cartilagino - membraneuse ^ d'une couleur rousse
pâle ou verdàtre; conceptacles enfoncés'à flexueux, simples,
36. 11
i6a OPE
linéaires ou rameux et un peu en forme d^étoile; disque cana*
liculé, légèrement aplani* Cette espèce est très-commune
sur les arbres , quelquefois elle couvre une très - grande '
étendue de leur écorce , surtout lorsqu'elle est unie'»
Nous bornerons nos indications à ce petit nombre d'es*
pèces : il en est beaucoup d'autres qui , étant vulgaires ,
mériteroient d'être citées ; mais ce n'est pas le lieu ici.
( Lem. )
OPÉLIË, Opelia» {Bol.) Plante qui croit sur les montagnes
du Coromandel, dont Roxburg a formé un genre particulier,
qu'il caractérise par un calice à cinq dents ; une corolle à cinq
pétales ; cinq étamines ; autant d'appendices alternes avec les
étamines; un ovaire surmonté d'un seul style. Le fruit est
une baie monosperme. D'après ces caractères ce genre paroît
appartenir à la famille des rhamnées , à la pentandrie mono*
gynie de Linnœus. Roxburg n'en cite qu'une seule espèce |
Vopelia ament acea (Corom, , tab. i58). Cette plante a des tiges
garnies de feuilles ovales , alternes ; ses fleurs disposées en
grappes axillaires. (Poia.)
OPENAUR. {SoU) Voyez Opinawk. (Lem.)
OPERCLTLAIRE, Opercularia. ( Bo^ ) Genre de plantes di-
cotylédones, à fleurs agrégée^, qui paroît se rapprocher de
la famille des ruhiacées , de la létrandrie monogjnie de Lin*
nœus , ofirant pour caractère essentiel : Des fleurs agrégées i
un calice divisé à son limbe ; une corolle supérieure à trois
ou cinq divisions; une à cinq étamines; un style bifide; une
semence recouverte par le calice, qui se partage en deux
valves , quelquefois en six, réunies en un réceptacle central,
en cône renversé, chargé des corolles à ses bords, formant
une cavité par l'adhérence des valves extérieures des calices
partiels ; un calice commun , d'une seule pièce , denté k
son bord.
Ce genre , très-remarquable par ses caractères , avoit paru
d'abord devoir appartenir à la famille des valérianées , dont
il se rapproche en effet par son port, par l'unité de sa graine
et le défaut de correspondance entre le nombre des étamines
et celui des divisions de la corolle ; mais l'existence des sti*
pules à la base des feuilles, surtout celle d'un périsperme
charnu 9 entourant un embryon à radicule inférieure, dimi-
OPE i65
buent cette affinité , et rapprochent ce genre de la famille
des ruhiacéês, d'après les observations de Mb de Jussieti. On
pourroit anssi lui trouver , surtout dans sa graine , des rap-
ports avec la famille des ^yctaginées. Ce genre est composé,
d'espèces toutes récemment découvertes à la Nouvelle *Hol*'
lande , et dont les principales sont :
Operculaire a ombelles : Opercularia umhellala, Gaertn», Dé
fruct.^ tab. 24 > fig. 4; Lamck. , ÎIU gen,, tab» 58, fig. 1;
^ii8s«) Aûn» Mus* Paris, 4, pag. 426. Cette plante > originaire
de la Nouvelle -Hollande, déODUverte par Solander, a der
tiges pileuses, grêles ^ cylindriques, hautes d'un demi-pied*
Les feuilles sont opposées , pileuses , fort petites^ ovales , lan^»
céolées ; les fleurs réunies en ombelle ; elles ont le calice com«
xnvn , divisé en six ou neuf dents, renfermant deux ou quatre
fieàrs ; les corolles à trois divisions ; une seule étamine* Après
la chute des fleurs le réceptacle est plan, tronqué au sommet 5
pourvu eu dessous de deux ou quatre semences granulées^
marquées d'un sillon»
Oferculaire RUDE: Opercutaria asptra^ Gœrtn., DefrucU,
tab. 34; Juss.^ /. c. , pag» 427, tab, ^o^ £g. i» Ses tiges sont
étalées , longues d'un pied ^ presque tétragones, hérissées ; les
feuilleis petites , pétiolées $ ovales , un peu pileuses ; les fleurs
réunies en petites têtes, de la grosseur d'un pois, situées dans
la bifurcation des rameaux , à l^extrémité d'un pédoncule in-*
cliné; huit à dix calices sont placés sur la même tête^ hérissés
par leurs dents aiguës , chacun à trois ou cinq fleurs^ ayant
une corolle à cinq divisions; une ou deux étàmines; les se**
inences marquées' de deux sillons^ Cette plante croît à la
Nbuvelle^ZélandCé
Operculaire a gaines; Opercularia i^aginataj LabilL^ Not^è
HolL, 1 , page 34, tabè 46. Plante herbacée, ayant la tige
glabre^ rameuse ^ longue d'un pied; les feuilles opposées,
un peu charnues, linéaires, très-étroites, longues d'un pouce ^
formant à leur base Une gaine courte , amplexieaule ; des
stipules bifides; les fleurs réitnies en têtes terminales; chaque
tête composée de cinq à neuf calices communs, divisé, chacuns
en leurs bords , en huit ou dix découpures lancéolées , près-*
que égales, contenant trois à cinq fleurs; les corolles sont
tubulées 5 à quatre lobes étalés 9 quatre étamines j les anthères
î64 OPE
oblôngues, versatiles, biBdes à leur base; les semences ova«
les, un peu noirâtres , parsemées de poils courts, blanchâtres
et soyeux dans leur jeunesse , attachées au fond iu calice |
puis â demi recouvertes longitudinalement par le réceptac^
central. Cette plante croit sur lef ç6tes de la Nouvelle
Hollande. »
Operculaire a sommité flbchie; Opetctilaria apicifioraj La*
biil. , iVo(/. ItolLf 1 y pag. 35, tab. 48. Ses tiges sont glabres^
diffuses , en gazon , trés-gréles , hautes d'un pied $ les feuillet
planes, étroites, linéaires, pileuses en dessus { les tétés de
jQeurs terminales , situées quelquefois dans la bifurcation des
rameaux, rarement solitaires; les calices communs r4||^
deux à çifiq dans la même tête, entourés de folioles semblables
aux feuilles; les corolles à tube court et le limbe à ^t^Mf
ou cinq divisions ovales ; une ou deux étamines insérfiE^
la base de chaque corolle ; le style est profondément binées
les semences sont rudes , ovales , à trois stries ; le réceptacle
central est couronné par quatre à douze folioles rudes , pi*
leuses, inégales. Cette plante croît à la terre Van^Leuwin,
sur les côtes de la Nouvelle - IloUande.
Operculaire a fleurs sessiles; Opercularia seisilifloraf Juss»,
Ann. Mus. Paris, 4, pag. 427, tab. 70, fig. 2, Cette espèce,
originaire de la Nouvelle-Hollande, est remarquable par ses
têtes de fleurs sessiles. Ses tiges sont glabres, diffuses, trés-
gréles , rameuses , longues d^un pied ; ses feuilles opposées ,
étroites, presque sessiles , glabres , linéaires, entières, aiguèfs,
longues d'un pouce, réunies à leur base par une gaine courte;
les têtes de fleurs hémisphériques, sessiles dans la bifurcation
des rameaux, offrant quatre ou cinq calices dans cjiaque
groupe , deux à quatre fleurs dans chaque calice ; les corolles
*à cinq divisions ; une ou deux étamines ; deux stigmates ; les se-
menées cannelées.
Operculaire a feuilles d'hysofb ; Opercularia hyssopifoUa ,
Juss. , Le», tab. 71, fig. 1. Cette espèce, très-voisine delà
précédente, en diffère par ses têtes de fleurs pédonculées. Les
tiges sont droites, rameuses, un peu anguleuses et velues;
les feuilles étroites , lancéolées , aiguës , un peu ciliées , lon-
gues au plus d'un pouce; les têtes de fleurs sphériques, k
peine de la grosseur d'un pois , situées dans la bifurcation
OPE ï65
des rameaux, ofirant cinq calices pour chaque groupe; deux
k quatre fleurs dans chaque calice. Cette plante croit sur les
côtes de la Nouvelle - Hollande.
OpsacuLAiRE A FEUILLES DE TROENE ; Opercularia liguslrifolia ,
Juss., /. o., tab. 71 , fig. 2. Cette plante est cultivée au Jar-
din du Roi ; elle est originaire de la Nouvelle-Hollande , et se
rapproche beaucoup de la précédente, dont elle est distin-
guée par la grandeur de ses feuilles. Ses tiges sont droites ,
rameuses, garnies de feuilles opposées, glabres, élargies, lan-
céolées, assez semblables à celles du troène, longues d'un
ponee et 4cmi -, les supérieures plus étroites : deux petites fo-
lioles très -courtes, obtuses, opposées entre les feuilles; les
fleurs réunies en petites têtes globuleuses, pédonculées , situées
dans la bifurcation des rameaux } les semences marquées de
deux sillons.
OrEacULAïaE a feuilles de basilic ; Opereularîa oeymifolia ,
Juss. , Le., tab. 7 , fig. 3. Autre espèce de la Nouvelle-Hol-
lande, dont les tiges sont diffuses, hautes d'un pied , glabres,
cannelées, quadrangulaires ; les feuilles opposées, pétiolées,
trèfr-glabres , ovales, alongées, entière», longues d'un pouce
et plus ; les stipules courtes , simples et obtuses ; les têtes de
fleurs sphériques , un peu plus grosses qu'un pois , un peu pé-
donculées, pendantes , situées dans la bifurcation des rameaux,
contenant sept à neuf calices dans la même tête et quatre à six
fleurs dans chaque calice ; la corolle a trois ou quatre décou-
pures ; deux ou trois étamines ; les semences ont deux sillons.
Opercclaire a feuilles de garance; Opercularia ruhioides,
Joss., L c. Cette plante a le port de la précédente, mais
ses feuilles sont sessiles, plus épaisses ; les têtes de fl^rs une
fois plus grosses ; les tiges hautes d'un pied et demi ; les sti-
pules quelquefois bifides; les corolles partagées en quatre ou
cinq découpures, contenant trois ou quatre étamines. Cette
plante croit sur les côtes de la Nouvelle - Hollande. (Poia.)
OPERCULE. {Bot.) Dans l'asperge, le dattier, le canna,
etc, , Gaertner nomme embryotège , et M. Mirbel opercule ,
un renflement en forme de calotte qui se trouve sur la
graine à une distance quelconque du hile j cette calotte
correspond à la radicule : pendant la germination elle se
détache et ouvre une issue par laquelle l'embyron s*échappe«
i66 OPE
Dans les mousses on donne le nom d^opercule au^ petit
couvercle qui couvre Turne.
Dans la jusquîame , le plantain , le lecythii , Yanagallis ^
etc. , on donne encore le nom d'opercule au couvercle qui
couvre Tamphore du fruit (pyxide). Dana ce dernier fruit ,
comme dans celui des mousses , Topercule se détache au
moment de la dissémination. (Mass.)
OPERCULE. {Anat, etPhjrs,) Voyez Respiration.- (F.)
OPERCI/LE. ( IchthyoL ) I^es ichthyologistes ont nommé
ainsi un appareil osseux , composé de quatre pièces , et qui ,
supporté de chaque c6té par Tos hyoVde , articulé en arriére
sur Tarcade palatine , se )oini à la membrane branchiale pour
former la grande ouverture des ouïes dans les poissons*
Plusieurs chondroptérygiens sont privés d'opercules. Voye»
Poissons. (H. C. )
OPERCULE, Ope*'culum. (Malacoz.) Ce nom est employé
en conchyliologie pour désigner trois choses.
Le plus ordinairement, c'est la pièce calcaire ou cornée
qui sert à fermer plus ou moins complètement Pouverture
d'une coquille univalye , d'où la dénomination de coquilles
operculées sous laquelle on les désigne. Il a été parlé des
différences que cette partie de l'enveloppe des mollusques
présente à l'article où Pon traite de leur organisation.
D'autres fois on donne ce nom à la valve supérieure de
certaines coquilles bitalves, qui , beaucoup plus petite et plus
plate que l'inférieure, semble la fermer comme un couvercde,
c'est ce qui se voit, dans les huîtres , les gryphées^ et même
dans quelques espèces de peignes.
Enfin , on appelle aussi opercule l'assemblage des deux ou
quatre petites pièces calcaires, qui servent à fermer l'orifice
supérieure de la partie coronaire des balanes et genres
voisins. (De B.)
OPERCULES. (Foss.) On trouve h l'état fossile des oper-
cules calcaires, mais jamais de ceux qui, par analogie, pour-
roient faire croire qu'ils auroient été cornés. (D. F.)
OPJERCULITES. (Foss.) On a donné ce nom aux aperçu-»
les fossiles et quelquefois aux numismales. (D. F.)
OPÉTIOLE, Opeliola, {Bot.) Genre déplantes monocoty-
lédones, à fleur» dioïfues, de la famille des aroïdes^ ofirani
OPH 167
pour caractère essentiel : Des fleurs dioïques; les fleurs mâles
àiconnues ; les femelles privées de calice et de corolle ; un
chaton simple , pédoncule , parsemé de fossettes qui renfer-
ment des semences fort petites, globuleuses, marquées d'une
cicatrice au sommet.
Opétiole des Indes; Opetiola myosuroides, Gaertn,, Defruet.f
^ 9 P^g* 149 tab. "2, Plante des Indes orientales, jusqu'à pré- ^
sent imparfaitement connue , dépourvue de tige ou qui n'en
a qu'une très-courte. Ses feuilles sont entassées, roides, gla- "
bres , k trois nervures, longpes d'environ quatre pouces,
larges de trois lignes à leur base; les intérieures u^ peu plus
courtes ; les fleurs dioïques; les femelles, seules connues, sont
disposées en épis axillaires dont celui du centre très -court,
presque sessile; les autres pédoncules , presque de moitié plus
courts que les feuilles ; les pédoncules sont triangulaires d'un
côté, plans de l'autre, marqués d'une strie longitudinale, d&
couleur de rouille à leur base. Les axes sont un peu plus épais
que les pédoncules, engainés à leur base par une ou deux fo-
lioles en forme d'enveloppe. Le chaton est très-simple, cylin-
drique, aigu, percé de fossettes oblongues , où sont placées
des semences nombreuses, très-petites, d'un blanc pâle.(PoiR.)
OPETYORYNCHOS. {Ornith.) Voyez Ophie. (Ch. D.)
OPHASSUM. {Mamm.) Ce mot, qu'on trouve dans l'ouvrage
de Jean de Laët, est synonyme d'opossum, (Desm. )
OPHÈLE, Qphelus^ [BoL) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des maWacées,
de la monadelphie polyandrie de Linneeus, très-voisin de Vad^iin^
sonia, offrant pour caractère essentiel : Un calice simple ,
campanule , à cinq découpures ; cinq pétales ; un grand nombre
de fllamens réunis en tube à leur base^ étalés à leur sommet;
plusieurs stigmates subulés; une grosse biftie à douze loges po-
lyspermes, revêtue d'une écorcc ligneuse.
Ophèle A GROS FRUITS ; Ophelus sicularius , Lour« , F/or. eoehin, y
2 , pag. Soi . Arbre très- fort , mais peu élevé , des côtes orien-
tales de l'Afrique. Son tronc est court, épais, soutenant une
cime étalée, divisée en rameaux recourbés, garnis de feuilles
pétiolées, éparses ou rapprochées, glabres, alongées, arguê's,
très-entières; les fleurs sont blanches, terminales, solitaires,
très -étalées, ayant un calice fort ample ^ campanule, à tube
i68 OPH
courte et divisions du limbe étalées, aiguës, réfléchies à leur
sommet; la corolle est blanche, large de trois pouces; les pé«
taies sont ovales , épais , plus longs que le calice , réfléchis en
dehors; les filamens dçs étamines réunis à leur base en un
large tube, libres à leur partie supérieure , formant une tête
'^hérique , plus courtit^e la corolle ; les anthères petites ,
arrondies; l'ovaire est supérieur, ovale; le. style épais, plus
long que les étamines; des stigmates nombreux. Le fruit est
une très -grosse baie brune, longue d'un pied çt plus, ob«
longue^ revêtue d'une écorce ligneuse un peu mince et îrisi^
lisae , contenant plusieurs semences angulçuses^ Uécorce de eç
fruit est d'un grand usage parnu les indigènes; ils en forment
des vaaet pour conserver les liqueurs , les légumes , etc. , des.
seaux pour puiser de l'eau^ (Poir.)* "'
OPHÉLIE , Ophelia. ( Chétopodes. ) Genre de néréidées éta-*
bli par M^ Savigny dans scrn Prodrome de la classification
méthodique des annelides de M. de Lamarck , page 38 ^
pour une espèce de la seetion des néréides proboscidées on
non dentées, qui a d^ux paires de tentacule$ courts, sans
tentacules latéraux ; deux paires d'yeux; des appendices lacoi
moteurs biramés , et une tropipe courte atec des plis long!**
tudinaux , dont le supérieur plus marqué est comprimé en
crête dentelée vers son orifice^ Voyez N^éides , tom^ XXXIV,
pag. 445. (De B.)
OPHELUS. {Bot.) Ce. genre, de la Flore de la Cochînchîi[ie,
de Loureiro, a été réuni par Willdenow au Baobab, odansoi
nia^ dont il n^ç diffère quç p^r son fruit en douze loges , au
lieu de dix, et par aes feuilles simples* Voyez O^hble.. (J«)
QPHIBASE* ( Min, ) De Sau^^ure a proposé de donner ce
nom au minéral qui forme la pâte homogène de la roche
nommée porphyre Yçrt, ou n^iieux Or^iTE* Voyez ce laoU
(B.)
OPHICALCE. {Min,) Les rochçs mélangées, à base calcaire,
sont nombreuses, et présentent entre elles des différences
assez importantes , et surtout assçz eonstantes , pour qu^on les
divise en plusieurs sortes. Je les ai autrefois * divisées en trois
1 Ei»^ 181 3. Essai d'une classification des roches mëlaii|[éea. (Joura*
été mines. Juillet, n.^ 199-)
OPH '6s
sortes ou espèces j le cipolin , l'ophicalce et le calciphire.
La première^ et la dernière ont été traitées dans ee Diction-
naire. La description de cette troisième sorte complétera à
peu près leui: histoire et fera connoitre les caractères diffé-
rentiels de ces trois roches ; elle fera voir en 'Inéme temps
que ces différence ne sont pas seulement minéralogiques ^
mais qu'elles sont souvent en rapport avec les circonstances
de gisement, si nous avions à traiter du gisement des roches
dans ces articles , uniquement consacrés à leoé description
minéralogique,
L'Ophicalce est une roche formée par cristallisation , dans
laquelle un des principes est dominant. C'est une roche à
base, et le calcaire étant généralement la partie dominante,
peut être considéré comme base«
Cette hase calcaire est mêlée avec de la serpentine, du
talc , de la chlorite , et enveloppe même souvent ces miné-
raux. La structure est donc empâtée.
C'est une foche d'une composition assez constante. Il s^y
introduit très-peu de parties accessoires. Ce sont quelquefois
des fragmens de phyllade, de schiste argileux, des filamens
d'asbeste, de petits amas de fer oxidé ou oxidulé, etc.
La texture du calcaire qui forme la base de l'ophicalce
est ordinairement lamellaire , quelquefois grenue , quel-*
quefois presque compacte , mais avec un degré de translu-
cidité qui indique un calcaire cristallisé confusément et non
formé par voie de sédiment.
La structure ou disposition des parties de la roche entre
elles est tantôt brouillée , les veines ou lames de talc ou de
serpentine traversent la roche dans tous les sens et y forment
des 9^aux irréguliers, tantôt amygdaline, c'est-à-dire" que
le calcaire est en petites masses ' ovoïdes , enveloppées de
toute part de serpentine, comme le seroient des amandes
dans une pâte peu abondante.
Les parties sont généralement de formation simultanée;
leur entrelacement l'indique. H paroit cependant que dans
quelques cas la formation ou cristallisation du calcaire est ua
peu antérieure à celle de la serpentine 9 la forme angulaire
des morceaux semble l'indiquer ; mais la liaison de ces mor-
ceaux avec la pâte, prouve qu'il y a une liaison chimique
entre ces parties.
Ï70 OPH
Relativement à la cohésion des parties , elle est souvent
assez grande pour que la roche résiste avec une certaine force
au choc ou à la pression.
La cassure est droite, unie, rarement raboteuse.
L'ophicalce a pour maximum de dureté celle du calcaire
saccaroïde; mais le talc ou la serpentine ayant une dureté
inférieure et une texture très-différente de celle du calcaire ,
cette roche ne reçoit jamais qu'un poli inégal.
Les couleurs dominantes de Tophicalce sont : le mélange
de rouge ou rose sale, avec le vert souvent foncé; quel*
qnefois assez pur et quelquefois pâle ou même grisâtre ; les
parties calcaires sont dans certains cas ou blanches ou grises.
Les couleurs y sont disposées par veines ou veinules for-
mant des réseaux irréguliers, soit à mailles angulaires, soit
à mailles arrondies.
Les ophicalces sont attaquées par les acides , qui dissolvent
le calcaire avec effervescence et lai^ent la serpentine en
lignes saillantes sur le morceau exposé à cette action.
Ces roches sont souvent très - altérables par les météores
atmosphériques , mais pas dans leur entier. Le calcaire résiste
à ce genre d'altération , mais les parties serpentineu'ses sont
facilement désagrégées et forment sur les surfaces polies ou
seulement unies, des réseaux enfoncés qui détruisent le poli>
et permettent à la roche de se diviser assez facilement.
Les ophicalces passe/i^ au calceschiste » au cipolin, au
Calcaire saccaroïde et au calcaire compacte.
Ces roches sont employées comme marbre , mais plutôt dans
l'intérieur des appartemens qu'à l'extérieur ; leur facile alté-
ration par les météores atmosphériques leur faisant perdre
assez promptement d'abord leur poli, ensuite leur cobjéiion^
Le nom d!ophiealce indique les minéraux simples, la 8er>«
pentine et le calcaire qui, par leur mélange, constituent
essentiellement cette roche.
V^ariétés.
3. Ofhicalce RÉTicuLéE. Dcs noyaux ovoïdes de calcaire'
compacte fin, serrés les uns contre les autres, et liés par
un réseau de serpentine talqueuse.
Exemples» C'est une roche tjçés-répandue dans les Pyrénées^
OPH 171
dans les Alpes, dans le Harz, etc. ; elle se présente partout
avec les caractères qu'on vient de lui assigner, ne renferme
aucun débris de corps organisés.
Le marbre de Campan , dans la vallée de ce liom , sur le
versant françois des Pyrénées moyennes. Le calcaire de Fur-^
•tenberg, dans le Harz. Dans la montagne de la Musels,
au val S. Christophe^ département de l'Isère, les amandea
calcaires sont grises ou rougeâtres avec la texture sacca-
roïde.
2. Opbicalce veinée. Des taches irrégulières de calcaire
hl&nc , gris , rougeàtre , liées , séparées et traversées par des
veines vertes de talc et de serpentine , et par des veinulea
blanches de calcaire spathique. y
Exemples. Les marbres dits vert antique et vert de mer; la
roche nommée polzevere, du nom de la polzevera , petite
rivière de la c6te de Gènes.
Le marbre dit vert de Suze, Il renferme un peu d'asbeste«
Cette variété passe à Tophiolite calcaire.
5* Opbicalce grenue. Talc ou serpentine disséminée dana
un calcaire saccaroïde ou même lamellaire. Il n'y est point
en lits. Ia roche a une structure massive et non une struc-
ture schistoïde ; c'est ce qui la distingue du cipolin.
Exemple. Du mont Saint-Philippe , près Sainte-|darie-aux«
Mines.
Elle renferme éventuellement du mica. (B.)
OPHICARDELOS. (Min.) CeUe pierre , désignée par Pline
comme montrant deux lignes blanches seulement entourant
une partie noire, étoit probablement une agathe onyx à
deux seules couches blanches. Voyez Onyx. (B.)
OPHICÉPHALE , OphicephMus. {IchthjyoL) D'après les mots
grecs o^/ç, serpent y eizf^ctXn, tête^ Bloch a formé le nom d'o-
phicéphale pour désigner un genre de poissons osseux holo*
branches, qui appartient à la famille des léîopomes , dans le-
sous-ordre des thoraciques , et que Ton reconnoit aux carac-<
tères suivans :
Catopes sous les nageoires pectorales ; corps épais , comprimé^
légèrement , et entièrement couvert, comme la tète , qui est déprimée ^^
obtuse et courte de l'avant^ "par de grandes écailles polygonales ^
irrégulières sur le vertex et rappelant un peu la forme de celles de
17» OPH
la tête des serpens; gueule fendue; dents en râpe et en rang simple;
nageoire dorsale unique et fort longue ; opercules lisses,
A l'aide de ces caractères on distinguera, au premier abord,
les Ophicéphales des Sf ARES, des Diptérodons, des Mulets, qui
ont deux rangs de dents, des Hologymnoses , dont les écailles
sont peu distinctes, des Chéilinb» et des Laeaes, qui ont le
museau comprimé ; des CnéiuoNs , dont la tête n'est point
couverte de plaques ; des Gomphoses , dont le museau est prô*
longé en pointe. (Voyez ces différens noms de genres et Léio-
POMES;. )
Le genre Ophicéphale ne renferme encore que deux e»-
^èces.
Le Karruwey : Ophieephalus "karruipey, Lacép. ; Ophieephalug
punetatus , Bloeh , 558. Mâchoires égales ; dents petites et poin-
tues; ventre court; ligne latérale droite; nageoire caudale
arrondie ; teinte générale d'un blanc sale avec une multitude
de points noirs et l'extrémité des nageoires noire aussi.
Ce poisson, dont la taille s'étend de sept à onze pouces,
fréquente les rivières de la partie orientale de la presqu'île de
rinde et particulièrement du Kaiveri. 11 fraie dans les lac«
vers la fin du printemps ou au milieu de l'été, quand les eaux >
qui descendent des montagnes de Gote , viennent à inonder
les campagnes.
On le recherche parce que sa chair est saine et d'une sa-
veur agréable.
Le Wrahl, Ophieephalus striatu s ^ Bloch, 569. Dos d'un vert
noirâtre ; ventre d'un jaune blanchâtre avec des bandes trans-»
versales étroites, jaunes et brunes.
Cet ophicéphale atteint quelquefois la taille de quatre pieds.
Il vit dans les eaux des rivières et des lacs de la c6te de Co-
romandel et spécialement du Tranquebar. Quoiqu'il s'y tienne
caché dans la vase et enfoncé dans le limon , sa chair est es-
timée des gourmets.
Le karruwey et le wrahl présentent une disposition ana-
tomique qui leur est commune avec les muges et lei^esphro-
nèmes. A leurs os pharyngiens tient un appareil compliqué
et propre à arrêter la circulation du limon que l'eau , néces-
saire à leur respiration , pourroit entraîner avec elle dans hk
«avité branchiale. (H. C«}
OPH 175
OPHICHTHES. ( Ichthyol. ) M* le profeflseur Dumëril a
donoé ce nom au huitième et dernier ordre des poissons os-
seux y lequel renferme ceux de ces animaux qui n'ont ni oper-
cules, ni membranes des branchies y et qui sont privés de ca*
topes.
Le corps des ophichthes est alongé^ arrondi et semblable
à celui des serpens. Ils ont été, pour la plupart, rangés au-
trefois dans le grand genre des Murènes, et leur organisation
les en rapproche en effet beaucoup. Presque tous aussi ha-
bitent les climats chauds.
Le tableau suivant donnera une idée des divers genres qui
composent cet ordre et qui , en général, ont été établis par
M. le comte de Lacépède.
Ordre des OphiùhÛies%
[ latérales* ( existant (très -apparentes. MtiaiÉiro^ËiS.
OuTertnres 1 nageoires \ ^^ IP^u apparentes^ GYMiroMURènt»
4es \ ïïMP*»*"** Jn'existant pas » w. . MuaÉiioBLEimE.
branchies I placées sous la gorge avec ('*'*»*!"«•• UHiBRAHCHAPXRTtalU
V un orific* (double... Spragibrahche.
Voyez ces différens noms de genres. (H. G.)
OPHICHTHYCHTHES» (Ichthyol.) Voyez Ophichthes. (H.C.)
OPHIDIE. (Ichthyol-) Voyez Donzeixe et Fierasfer. (H. C.)
OPHIDIENS. {ErpétoL) M. Alexandre Brongniart, le pre-
mier, a donné ce nom à un ordre des reptiles, qui comprend
les animaux désignés par Linnseus sous Fappellation collective
d'amphibia serpentes y et qui, dans la classe des vertébrés, sont,
sans contredit , ceux qu^il est le plus facile de distinguer par
des caractères non équivoques et par des signes communs tirés
de leur conformation et de leurs habitudes.
Le mot ophidiens est d'origine grecque. Il dérive de o^tç ,:
nom par lequel Aristote , avec tous ses compatriotes , dési-
gnoit un serpent, et de t/cToç, qui signifie /orme, ^gure.
L'ordre des ophidiens, qu'ont adopté MM. Cuvier et Du-
méril, ainsi que la plupart des erpétologistes modernes, est
très-naturel. Ses caractères généraux sont les suivans :
Corps alongé, étroit, sans pattes, ni nageoires ; point de paU"
piêres mobiles, ni de tympans distincts; des dents aux mâchoires ;
tégumens formés par des écailles ou par une peau annelée^ coriace
ou granuleuse.
m OPH
En ne considérant que leurs caractères eattërîeurs ^ les anî-
tnaux de Tordre des ophidiens ont été , d'une manière com-*
mode pour Fétude^ groupés eii deux familles divisées chacune,
d'ailleurs, en plusieurs genres^
Les uns ont la peau nue ou bien également écailleiise eil
dessous , et les mâchoires soudées : ce sont les Homodermes*
hes autres ont la peau couverte en dessus de petites écailles
et en dessous de largei? plaques coniées ; leur mâchoire sapé»
rieure est constamment composée de deux branches, qui
peuvent s'écarter ^ ainsi que dans ^inférieure ^ on les appelle
Hétéro DEàMESk
hes premiers sont innocens ^ et , en général^ de petite taille*
Ils ne se nourrissent que d'insectes ou de très-petits animaux*
Parmi les seconds se tronvent beaucoup d'espèces venimeuses
et d'autres qui atteignent de très-grandes dimensions. Tous
peuvent avaler des animaux plus gros qtie leur propre corpSé
(Voyez nos articles Erfétologie, Hétérodermes ^ HomooerMes
et Sei^pent.)
Un examen superficiel suffit habituellement pour distinguer
immédiatement un ophidien de tout autre reptilCi Cependant
il en est quelques-uns auxquels, sans une certaine attention^
on pourroit trouver des rapports avec des espèces appartenant
à des genres plus ou moins éloignés* S'ils se distinguent des
chéloniens par l'absence des membre^ et par la présence de
deux pénis; des batraciens, par le défaut de métamorphoses ;
des sauriens^ par le défaut de paupières; des poisons, par
celui des branchies ; ils s'en rapprochent néanmoins dans
beaucoup de points. C'est ainsi que Venvys lofigicollis de Shaw
les lie aux premiers \ la cécilie, aux seconds ; l'ort^e^, aux troi'
sièmes ; les hydrophis et les pélamides , aux derniers.
Il est donc indispensable à toute personne qui VIHit appro-*
fondir Fhistoire de ces animaux ^ d'étudier avec soin leur or»
ganisation intérieure et d'établir, à l'aide de celle-^i les points
de comparaison propres à éclairer la théorie de leuF claasi^
fication.
1." Organes de la Locomotion dans les Ophidiens, La progrès*
sion, chez ces animaux, s'opère à Taide de sinuosités et de
sauts exécutés dans l'eau et sur la terre, par une véritable
reptation^ ainsi que par la faculté dont plusieurs jouissent^
OPH »75
de s*en tortiller et de grimper, en conséquence, autour des
branches.
La reptation des ophidiens consiste dans une impulsion an
corps en avant ou en arriére par un mouvement alternatif
d'une ou de plusieurs de ses parties inférieures contre le sol ,
soit q-ue ce mouvement ait lieu par ondes verticales, comme
dans la couleuvre d'Esculape, soit qu'il s'exécute par des on**
des horizontales , comme dans la couleuvre à collier, soit que
la partie postérieure seule du corps y contribue, tandis que
sa région antérieure est redressée verticalement, comme clans
le naja , ou qu'il s'opère en glissant par une série de petites
ondulations dues au rapprochement et à l'écartement alter'^
natifs des plaques transversales de l'abdomen et de la queue ^
comme dans la couleuvre fil ^ ou à une action analogue des
anneaux du corps , comme dans les amphisbènes*
Quand ils se reposent sur la terre , ils forment avec leur
corps plusieurs ronds , placés les uns au-*dessus ou autour des
autres et surmontés par la tète. C'est par le déploiement sii'*
bit de tous ces ronds, ou d'une partie d'entre eux seulement ^
que , quoique privés de pieds, ils viennent à bout de sauter
et de sVlancer*
Les espèces qui, comme la couleuvre à collier et les péla^*-
znides, se soutiennent dans l'eau , nagent à la surface de ce
fluide, en respirant au dehors et par des ondulations ver'^
tîçales»
Les muscles des ophidiens sont doués d'une force de con-
traction vraiment prodigieuse» Le boa devin, en se roulant
autour d'eux, étouffe de fort gros quadrupèdes entre ses re^»
plis, qu'on peut comparer à des nœuds serrés ; ce que fait aussi
pour les gros écureuils de l'Amérique septentrionale , la cou-
leuvre lien, qui, d'ailleurs, selon Catesby, court avec une
agilité inconcevable sur les toits des maisons en Caroline. Cette
puissance musculaire nous explique en partie pourquoi les Anr
ciens, dans leurs traditions mythologiques, si souvent fondées
sur des observations exactes, ont fait de la force l'attribut du
serpent, pourquoi ils ont supposé qu'Achélails, pour combattre
Hercule, avoit revêtu la forme de ce reptile. C'est aussi, sans
doute, son agilité et la promptitude de ses mouvemens qui
l'ont fait choisir dès l'origine de la civilisation des Égyptiens e|
'76 OPH
des Grecs, pour le symbole de la vitesse du Temps et delà
rapidité avec laquelle les années roulent à la suite les unes des
autres; pour Fembléme de Saturne, pour celui de rÉternitë ,
qui n*a ni commencement, ni fin» Comme le cercle parfkif que
formeroit cet animal en se mordant la queue.
Les pièces principales du squelette des ophidiens, d^ailleurs ^
présentent des modifications que Ton ne retrouve point dans
les autres animaux vertébrés. Ils manquent de sternum etd*os
du bassin , par exemple , sans parler de ceux des membres*
Leur rachîs est composé de vertèbres, qui ont, à peu près, la
même forme depuis la tête jusqu'à la queue^
Parmi ces vertèbres, dont le nombre est considérable , les
unes portent des côtes , et Ton en compte , chee certaines es-
pèces, comme la couleuvre à collier et le boa, plus de deuic
cents, tandis que les autres , dont la quantité peut s'élever à
cent douze , ainsi que dans le premier des ophidiens que nous
venons de citer , appartiennent à la queue et n'ont aucune
connexion avec le reste du squelette , c'est-à-dire avec
les côteSé
On peut néanmoins distinguer à chacun de ces os, dont l'en-
semble constitué presqu'à lui seul le squelette , un corps et
des apophyses épineuses ^ articulaires et transférées.
Les premières de ces apophyses, qui régnent tout le long
du dos , sont séparées les unes des autres dans les boas, tandis
que dans les crotales elles sont si larges q[u'elles semblent se
toucher par leurs bords voisins* Sur les vertèbres de la queue »
elles sont remplacées par des tubercules , chez tous les ophi-
diens en générale
Les apophyses articulaires sont imbriquées et se recouvrent
à la manière des tuiles.
La face supérieure du corps porte donc une épine très-aiguè%
dirigée vers la queue et qui borne le mouvement seulement
alors qu'il pourroit produire une luxation , sans le gêner d'ail-
leurs. Mais sa face antérieure présente un tubercule hémis-
phérique , qui est reçu dans une cavité correspondante de la
vertèbre qui précède, en sorte que chaque vertèbre est arti-
culée par énarthroses en genou avec celle qui la suit et avec
celle qui la précède. Un pareil mode d'articulation explique
très-bien la nature des mouveioiens exécutés par les ophidiens*
ovn 177
Quoique articulée par un condyle saillant et h trois facettes
tlisposées en trèfle , la tête , chez les ophidiens , n'est pas plus
mobile sur Tatlas que les autres vertèbres ne le sont entre
elles.
2.** Organes àt la Sensibilité chez les Ophidiens, Comme celle de
tous les reptiles , la sensibilité de ces animaux est obtuse, et cet
attribut remarquable de la puissance vitale peut, chez eux ^
paroitre en apparence détruit durant un temps souvent fort
long) comme pendant rîiiver , où ils tombent dans un en*
gourdissement absolu^ Mais , par contre , leur irritabilité est
vraiment étonnante» Leur cœur palpite encore long -temps
après avoir été arraché de sa place, et ils ouvrent et rofer*
Bieat la gueule lors même que leur tête est déjà séparée du
tronc depuis plusieurs heures. Redi et Boyle ont vu des ser*
pens donner encore quelques signes de la conservation de cette
faculté après un séjour de vingt-quatre heures environ danft
le vide. Le serpent it sonnettes, qu*£dwards Tyson eut occa*
sion de disséquer jadis, paroissoit vivre encore plusieurs jours
après que sa peau eût été déchirée et qu'on lui eût enlevé la
plupart de ses viscères*
Ces faits semblent propres à faire croire que c'est moins
du cerveau que des nerfs que les ophidiens empruntent leur
sensibilité.
Leur tête, quoique trè^volumineuse dans beaucoup d'es»
pèces, ntest formée qu'en petite partie par le crâne, qui
embrasse étroitement l'encéphale* £Ue loge, d'ailleurs, les
organes des sens et («onne attache aux muscles destinés à
mouvoir les mâchoires et elle-même sur le rachis.
Leur crâne s'avance entre les orbites , comme dans les gre*
Bouillesé II offre deux frontaux presque carrés et un seul pa-
îiétal. L'occipital présente une ajpophyse dirigée en arrière et
portant un os particulier, mobile et articulé avec la mâchoire
inférieure et avec les arcades qui forment la supérieure. La
fosse sus-sphénoïdale est un peu enfoncée , mais elle n'est point
Umitée par des apophyses clinoïdes*
Leur cerveau ne pèse guère que la sept centième ou la huit
centième partie du reste du corps. Toutes ses régions sont lisses
et sans circonvolutions. Ses deux hémisphères forment ensemble
une masse plus large que longue* Le^ouches optiques , creu-
36. 1:1
»78 OPH
«ées chacune par un ventricule , sont presque globuleuses et
placées en arrière de ceux-ci , qui ne les recouvrent point et
ont deux fois plus de volume qu'elles.
Leur cervelet, très-petit et aplati, a la figure d'un seginent
de cercle.
Leur nerf olfactif n'offre point de bulbe sensible et pro*
vient de l'extrémité antérieure de l'hémisphère.
L'origine de leurs autres nerfs n'offre aucune parjticularité*
Mais tous ceux de ces organes qui dépendent du systèm^e cé^
rébro-spinal , sont , comme dans les chéloniens et les batra-
ciens,, très -gros, relativement au cerveau. Du reste, ils ne
présentent rien autre chose de véritablement notable.
Tous les ophidiens ont deux yeux placés latéralement à
droite «t à gauche de la tête.
Ces yeux sont dépourvus en apparence de paupières. Un
léger rebord , formé par la peau, semble les protéger seule-
ment. Le fait a été remarqué de tout temps; car, dans ses
immortels écrita, Aristole signale positivement cette préten-
due absence des voiles mobiles et protecteurs de l'organe de
la vision chez les serpens, et son opinion a été partagée à di-
verses époques par les anatomistes et les zoologistes, même
par M. Cuvier. I^éanmoins, des cecherches récentes, entre-
prises par mon frère et vérifiées par ce dernier savant et par
M. Duméril, ont démontré que l'œil des ophidiens estrecou-
vert par une paupière unique, fort grande, immobile, qui
paroît comme enchâssée dans un cadre saOlant que forme, au-
tour de l'orbite , un nombre variable »l'écaiUes , mais le plus
ordinairement de sept à huit.
Il existe un cul-de-sac circulaire peu profond entre c^ ca-
dre et la paupière, qui est elle-même composée de trois feuillets
membraneux, superposés.
Le premier de ces feuillets est une lame épidermiquç j- ^las*
tique , plus épaisse au centre qu'à la circonférence , qui se
continue insensiblement avec la cuticule du rebord écaiHenx
de l'orbite. Lui seul se détache et tombe avec le reste de
l'épiderme, à l'époque de la mue.
Le second est très-fin, moi^, parfaitement transparent au
centre.
Le troisième est formé par la conjonctive, qui représente
OPH 179
Un grand sac sans ouverture extérieure , comme chez ces in-
dividus de l'espèce humaine où l*on observe la particularité
de structure décrite par les pathologistes sous la dénomina-
tion à'ankylohlépharon»
Cette membrane conjonctive revêt les deux tiers antérieurs
du globe de l'œil ^ auquel elle adhère intimement, et une partie
des muscles moteurs de Torgane, ainsi que la glande lacrymale,
dont les conduits semblent la traverser en arrière. En avant et
en bas, elle est percée d'un trou ou pore arrondi, d' un point
lacrymal unique^ qui se continue avec un conduit membra-
neux ^ très-mince , transparent. Celui-ci s'engage dans une ou*
Verture infundibuliforme que lui présente l'os unguis , passe
dans la paroi externe des fosses nasales et va s'ouvrir à la partie
antérieure d'une grande poche anfractueuse , qui reçoit les
larmes et les transmet dans la bouche^
Quant à la glande lacrymale , dont l'existence chez les
ophidiens a été niée généralement jusque dans cçs derniers
temps, elle est volumineuse dans beaucoup d'espèces et logée
dans l'orbite derrière le globe de l'œiL Sa forme est triangu-
laire; sa face externe est recouverte par la peaii, qui lui adhère
peu*, l'antérieure envoie <i la conjonctive des filamens déliés
et transparens , qui paroissent être les conduits excréteurs de
l'organe. Elle est enveloppée par une membrane cellulaire très-
mince et composée d'une multitude de granulations arron-
dies , blanchâtres , assez volumineuses , réunies entre elles au
moyen de vaisseaux et de nerfs qui la pénètrent par sa face
interne.
Dans la plupart des serpens dont les mâchoires sont armées
de crochets venimeux , les voies lacrymales présentent une
modification notable, en cela que le canal lacrymal verse im-
médiatement les larmes dans les fosses nasales, sans les déposer
dans le sac ou réservoir intermaxillaire que nous avons décrit.
Chez tous , en général , malgré l'existence du fluide sécrété
par l'appareil dont il s'agit, l'œil, constamment fixe d'ailleurs,
est toujours sec k sa surface.
Ainsi que les autres reptiles, les ophidiens ont un organe
d'audition composé d'un sac vestibulaire , d'un vestige de li-
maçon et de trois canaux demi-circulaires; mais aucun d'eux
ne présente d'ouverture extérieure^ ni de pavillon pour
î«o OPH
l'oreille. La caisse du tympan elle-même semblé manquer,
ainsi que la membrane qui la ferme; Tosselet unique que Ton
y observe, touche, par son extrémité extérieure, à l'os qui
supporte la mâchoire inférieure , est entouré par tes chairs et
va s'appliquer à la fenêtre par une platine concave , dont les
bords sont irréguliers.
L'appareil destiné à la perception des sons est donc peu
parfait chez ces animaux ; aussi ne paroissent-ils pas avoir l'ouie
très-fine.
Il en est de même du sens de l'odorat, dont, en eux, les
organes semblent encore plus incomplets.
Leurs narines sont courtes, peu développées, sîmpl^ or-
dinairement et situées à l'extrémité ou sur les côtés du mu«
seau. Chez quelques espèces, comme l'ammodyte et la cou-
leuvre nasique , elles se prolongent de manière à représenter
une sorte de nez. Leurs fosses nasales n'offrent rien que l'on
puisse comparer aux sinus qui sont creusés, comme des an-
nexes , dans les os de la tête chez les mammifères et les oi-
seaux. Les lames saillantes qui divisent l'intérieur de ces
cavités, n'ont point été décrites d'une manière satisfaisante.
Quant à la membrane pituitaire , elle est garnie d'un rets de
vaisseaux noirâtres.
Les crotales et quelques autres serpens venimeux ont, au-
dessous et en arrière de chaque narine, un trou borgne > assez
profond , et dont l'usage est inconnu.
Le sens du goût est, dans les animaux dont nous faiîMins
l'histoire générale, très-foible, et peut-être moins développé
encore que celui de l'olfaction.
La langue des ophidiens est , en effet, singulièrement ex-
tensible et se termine par deux longues pointes qui , quoique
très-mobiles, sont demi-cartilagineuses et cornées. Sa surface
est lisse, quoique molle et humide. Cet organe paroit ici plu-
tôt destiné à saisir les alimens qu'à faire percevoir les saveurs.
Il sert plus à la déglutition qu'à la gustation, et cela deroit
être ainsi, puisque chez ces animaux il n'y a point de mastica-
tion. Dans l'état de repos, il est le plus souvent renfermé
dans un fourreau membraneux.
Chez eux , du Yeste , le toucher existe dans toutes les par-
ties du corps qui peuvent embrasser les objets ; mais il est
OPH 181
émoussë par les écailles et par répiderme de corne qui les en-
veloppent de toutes parts. Cet ëpiderme s'enlève au moins
une fois tous les ans, en entraînant même avec lui le feuillet
membraneux le plus superficiel de la paupière , et Fanimal s'en
débarasse en une seule pièce sous la forme d'une espèce de
fourreau ou de gant retourné, qui offre en dehors le côté qui
étoit en dedans alors que le corps en étoit recouvert.
Le corps muqueux, qui existe sous les écailles, a de» cou-
leurs très- vives et très-variées chez les ophidiens , dont les té-
^mens n'offrent, d'ailleurs, aucune apparence du tissu papil-
laire qui fait partie de la peau de l'homme et de tant d'au-
tres animaux vertébrés , mais qui ont pour base un derme très-
fort et très-épais, placé au-dessous des écailles^, c'est-à-dire, de
certains compartimens de la peau entre lesquels s'enfonce et
se moule l'épiderme, et dont la figure et la disposition varient
beaucoup suivant les espèces.
Une espèce de cécilie a deux petits ba]4)illons auprès des
narines. L'erpéton de Lacépède offre deux tentacules sur le
museaUf L'ammodyte a sur le nez une petite éminence char-
nue; le céraste a une corne mobile au-dessus de chaque œiU
Peut-on considérer tous ces appendices conune des organes de
taction ?
5.^ Organes de la Nutrition dans les Ophidiens, Ces reptiles,
qui se nourrissent de chair vivante et d'insectes, de vers, de
mollusques, qui ne boivent point et qui ne sauroient sucer,
digèrent lentement et mangent rarement, surtout dans la sai-
son froide. Un repas leur suffît souvent pour quelques semaines,
et l'on a, dit-on, gardé des couleuvres et des vipères pendant
plus de six mois sans leur donner aucun aliment et sans leur
rien voir perdre de leur activité. Cependant, quand ils en
trouvent l'occasion , ils engloutissent à la fois une masse énorme
de nourriture. Tous les jours nous pouvons voir sur les bords
herbus des mares de nos bois , la couleuvre à collier avaler des
crapauds et des grenouilles, dont le corps est d'un plus grand
diamètre que le sien propre, ou s'emparer dans nos vergers,
dans nos jardins, des souris, des rats et des mulots.
Dans les colonies des Hollandois aux Indes orientales, André
Cleyer a acheté des chasseurs du pays un énorme serpent , dans
le corps duquel il a trouvé un cerf de moyen âge, encore
i8a OPH
tout entier avec sa peau et ses membres, tandis qu'un autre
individu delà même espèce , également examiné par lui, ren-
fermoit un bouc sauvage aves ses cornes , et qu'un troisième
avoit évidemment avalé un porc-épic avec tous ses piquans. Il
ajoute qu'une femme enceinte étoit également devenue la proie
d'un reptile du même genre dans l'ile d'Amboine, et que ce
sort est parfois réservé aux buffles dans le royaume d'A«*
racan , sur les frontières du Bengale ; ce qui ne doit pas étonner,
puisque le prince Maurice de Nassàu-Siegen , l'un des gouver-
neurs du Brésil pendant le 17/ siècle, assuroit que des cerfs,
d'autres mammifères non moins volumineux , et même une
femme hoUandoIse , furent , sous ses yeux , dévorés de cette
manière dans la région de l'Amérique méridionale où il cofli-
mandoit. Le P. Gumilla , dans son Histoire de l'Orénoque, ra-
conte des faits analogues d'un ophidien qu'il appelle htijo ^
et on peut lire le récit d'une foule d'autres dans les voyageurs
et les naturalistes, dont les livres nous apprennent encore
qu'on a vu des serpens employer plusieurs jours à avaler uûe
grande proie , en sorte que la partie , qui étoit arrivée dans
Festomac, étoit déjà digérée avant que le reste fût entamé.
Nous trouverons bientôt des raisons propres à expliquer des
particularités aussi étonnantes dans l'examen des organes de
la déglutition chez les ophidiens.
Dans quelques serpens homodermes^ comme l'acrochorde ,
le typhlopsetTamphisbène, les deux branches de la mâchoire
inférieure sont soudées, et, par conséquent, ne peuvent se
porter ni en avant ni en dehors. Elles sont courtes et arti-
culées avec le condyle par leur point le plus postérieur. Ces
reptiles ne vivent que de proies d'un petit volume.
Mais dans tous les serpens hétérodermes, les branches de la
mâchoire inférieure sont simplement unies l'une à l'autre par
un appareil ligamenteux, qui les rend mobiles et susceptibles
de s'approcher ou de s'écarter à la volonté de Fanimal, et l'ar-
ticulation de cette mâchoire s'opère à peu près de la même
manière que dans les oiseaux, c'est-à-dire qu'il n'existe point de
condyle maxillaire, et qu'à l'extrémité postérieure de Vas est
creusée une facette articulaire pour recevoir une éminence
qui a beaucoup d'analogie avec l'os carré, et dont elle ne dif-
fère que parce qu'elle n'est ni aussi mobile ni aussi libre^
OPH iw
Il résulte de cette disposition que la mâchoire inférieure dt
chaque côté peut non-seulement «'élever et s'abaisser , ouvrir
et fermer la bouche , mais encore se porter en dehors.
Or , il auroit été difficile que les branches de la mâchoire
inférieure se fussent écartées sans qu'en même temps il n'eût
été permis à la supérieure de s'élargir. C'est, en effet, ce qui
a lieu dans la plupart des cas , où l'on voit que la mâchoire
supérieure est comme suspendue, distincte du crâne et sub-
ordonnée aux mouvemens de la mâchoire inférieure, qui, par
l'écartement de ses extrémités postérieures , oblige les arcades
ptérygoïdiennes à s'écarter ; mouvement qui , par le rappro«
chement de leurs extrémités antérieures , entraîne simultané-
ment en dehors les extrémités postérieures des arcades palatines
et maxillaires, tandis que si, au contraire, les extrémités ar«
tieulaires de cette mâchoire tendent à se rapprocher, les ex-
trémités antérieures des mêmes arcades se portent en dehors
et s'éloignent l'une de l'autre..
Dans les hétérodermes non venimeux, comme les boas et les
couleuvres, tous les os de la mâchoire supérieure sont, à cet
effet, mobiles sur le crâne.
Les os maxillaires supérieurs représentent deux longues
branches osseuses ^ dans lesquelles les dents sont implantées*
lis font le bord extérieur de la fosse du palais. Ils sont, à la
manière d'un levier du premier genre, articulés, vers leur
partie moyenne , sur un petit os analogue au jugal , et qui
forme le bord antérieur de l'orbite. A peu près vers ce même
point, mais en dedans, ils portent une apophyse qui s'ap-
puie et qui. glisse sur l'arcade palatine* Cette double arthro^
die leur donne la faculté d'exécuter un mouvement de bas-
cule , et cela d'autant mieux que leur extrémité antérieure
est libre et que la postérieure reçoit l'extrémité d'un os par-
ticulier, qui sert à l'unir aux arcades palatines.
Celles-ci sont deux branches osseuses , intérieures , formées
de deux parties: une antérieure ^ libre en devant et articulée
en aixière avec une tige osseuse qui se porte vers l'articu-
latidn de la mâchoire inférieure , en dehors avec l'os particu-
lier qui l'unit à l'arcade maxillaire, en dessus sur la base dii
crâne , au-devant des orbites ; et une autre postérieure , analogue
à la lame ptérygoïdienne et unie en devant avec l'exti^émifé
i84 OPH
postérieure de la première portion, en arriére avec lainàchaire
inférieure du côté interne f en dehors avec l'os qui la joint
kr Tarcade maxillaire.
Les os incisifs ne portent point toujours des dents, et quel-
quefois même, ainsi que cela a lieu chezlesboas, ils ne réunis*
sent pas les os maxillaines supérieurs.
Enfin , un dernier os palato - maxillaire encore , à peu près
cylindrique dans son milieu, aplati à se^ extrémités, est arti*
culé en dehors avec l'extrémité postérieure de Tarcade maxil-
laire, en dedans avec la partie moyenne et externe de la«é«
gion ptérygoïdienne de Tarcade palatine.
Les hétérodermes à crochets venimenx offrent une nouvelle
modification , parce que chez eux non •'Seulement les mâchoires
peuvent s'écarter, mais encore parce que leurs os maxillaire»
supérieurs sont susceptibles de se porter en avant. Les arca^
des palatines sont très-courtes , entièrement dirigées en avant,
et ne supportent que les dents venimeuses. Un os intermédiaire,
en se portant au-dessus du maxillaire supérieur, qui est ar-.
ticulé lui-même au-devant de Forbite sur Vos de pommette.
Court et mobile, les unit aux arcades ptérygoïdiennes, de sorte
que, par le mouvement de la mâchoire inférieure en, avant,
l'arcade palatine, entraînée dans cette direction, chasse deyanl
elle l'os qui l'unit à la maxillaire; laquelle, extrêmement mo-
bile, se redresse aussitôt et se porte en avant, en jouant sur
l'os de la pommette. -,^
C'est évidemment à la conformation que nous venons de dé«
crire que le plus grand nombre des ophidiens doivent la fa^
culte singulière de dilater leur gueule au point d'avaler des
corps plus gros qu'eux, comme nous Pavons. dit ci-dessus*
Les muscles qui opèrent cette dilatation , méritent d'être
connus et offrent de nombreuses particularités.
Tous ceux de la mâchoire inférieure sont cachés dans l'épais-
seur des lèvres, et font, de chaque côté, le tour delà bouche.
L'un d'eux , qui paroit remplacer le mas$éter , plus, fort et
constituant le bord antérieur de la commissure des lèvres,
vient, dans une grande étendue, se terininerau bord supé<
rieur de la branche sous-maxillaire , après avoir pris naissance
par une forte aponévrose sur la bourse tendineuse qui renferme
la vésicule à venin. On trouve immédiatement derrière lui
OPH >85
Ta^alogiie du temporal, lequel n'est qu'une bandelette char*
nue, qui se confond en bas avec le précédent et descend d'une
échancrure pratiquée derrière l'orbite. Plus en arriére encore,
sur toute la partie inférieure de l'os carré , existe un muscle
particulier, accessoire du temporal et du masséter, tandis
que l'analogue du di gastrique occupe tonte la longueur de la
partie postérienre du même os carré , et vient se terminer à
l'apophyse la plus postérieure de la branche de la mâchoire,
au-delà de son articulation.
Il est facile de concevoir que les deux premiers des muscles
qui viennent d'être indiqués tendent à rapprocher les deux
mâchoires l'une de l'autre et à fermer la gueule.
Quant à ceux qui agissent sur la mâchoire supérieure ,.ils
sont en plus grand nombre. L'un d'eux , très-charnu , naît de
la capsule qui entoure Farticulalion de la mâchoire avec l'os
carré , et vient s'épanouir sur la bourse des dents venimeuses
et SUT l'apophyse postérieure de l'os maxillaire , de manière
qu'en se contractant , il doit porter en bas les crochets lors-
qu'ils ont été redressés. Deux autres , dirigés en sens inverse ,
sont situés entre la ligne moyenne de la base du crâne et les
arcades palatines. Le premier , sous-cutané , produit la pro-
traction de l'os maxillaire ou le redressement des crochets et
le rétrécissement delà bouche par le rapprochement des deux
arcades intérieures. Le second, plus mince et situé au-dessus
de lui, es^ destiné à ramener en arrière toute la masse de la
mâchoire supérieure, en produisant en même temps le rap-
prochement des deux branches qui la forment. C'est ainsi qu'en
mordant les corps, les serpens peuvent tordre la bouche, en
même temps qu'ils la dilatent outre mesure.
Tous les ophidiens, au reste , ont la gueule garnie de dents;
mais ces dents ne leur servent jamais à mâcher ; elles ne sont
propres qu'à retenir la proie. Les muscles, consacrés à mou-
voir la charpente osseuse qui les soutient, ne peuvent plus
opérer de broiement; ilç ont seulement la faculté d'élever,
d^abaisser, d'écarter, de rapprocher, de porter en avant on*
en arrière.
Quoi qu'il en soit, le tissu de ces dents n'offre rien de spé-
cial. I.a portion osseuse en est dure et compacte ; l'émail en
est peu épais ; jamais on observe de cément dans leur eompo-
silioii.
i86 OPH
Dans les espèces non venimeuses ces ostéides sont CQniques^
crochus, très- pointus y dirigés en arriére, implantés tout le
long de chacune des arcades maxillaires , palatines et mandi-
bulaires, sur quatre rangs, par conséquent à la mâchoire su^
périeure et sur deux seulement à rinférieure.
Leur nombre , toujours assez considérable , varie beau*
coup.
Mais dans les espèces venimeuses la branche maxillaire
porte seulement à son extrémité antérieure une dent creuse ,
ou plutôt un véritable crochet très- long et traversé par un
canal pour l'écoulement d'un liquide empoisonné, dont nous
ferons plus tard l'histoire ; plus en arriére , elle renferme un
assez grand nombre de germes de crochets analogues , ca«
chés dans une large bourse, qui constitue la gencive, et destinés
à remplacer successivement la dent visible lorsqu'elle est
tombée. On ne trouve donc plus , dans la plus grande partie
de la bouche, que les deux rangées de dents palatines et les
deux rangées de la mâchoire inférieure , et le~ crochet lui-
même, quand le serpent ne veut point s*en servir, reste caché
dans un repli de la gencive.
Par suite du défaut de mastication , les glandes salivaires dé-
voient constituer un appareil moins important dans l'organisa-
tion des ophidiens que dans celle des mammifères. Elles ne
manquent, cependant, point toutes. On observe même que
dans quelques genres, comme celui des couleuvres et des boas ,
il existe au-dessous de la peau , le long de la face extei:ne des
branches de la mâchoire inférieure, deux glandes alongées,
granuleuses, dont l'humeur est versée au côté externe des
dents correspondantes, et qui , d^ns les amphisbénes, sont lo-
gées immédiatement sous la langue, entre les muscles génio-
glosses et génio - hyoïdiens.
Quant aux glandes qui sécrètent le venin dans beaucoup de
serpens hétérodermes, on les trouve sur les côtés de ciMique
branche de la mâchoire supérieure , en arriére de l'orbite et
presque au-dessous de la peau. Leur tissu est -granuleux,
comme celui des glandes salivaires, et deux muscles, desti-
nés à redresser les crochets , les traversent d'avant en arrière,
l'un en dehors, l'autre en bas, de sorte qu'ils ne peuvent agir
sans comprimer la glande et chasser le venin dans son canal
OPH 187
excréteur , qui conduit celui-ci à la base des crochets , où il
pénètre par une fente dans un canal qui règne dans toute
leur étendue et s'ouvre vers la pointe obliquement en bec
de plume.
Lors donc que Fanimal irrité mord sa victime , ses crochets
se redressent 9 pénètrent dans la chair et y déposent le poison
fatal, véritable germe de mort et de destruction; mais ils ne
méritent point,, à proprement parler, le nom de crochets mo"
biles ^ par lequel certains naturalistes les ont désignés; ce ne
sont point Cjux qui se redressent, c'est, comme nous l'avons
vu, l'os maxillaire qui se meut.
Les ophidiens n'ont point d'épiglotte, et leur pharynx, seule-
ment un peu plus large que l'œsophage , n'a aucun muscle
destiné à le mouvoir ou à lui faire changer de forme. La mem-
brane muqueuse qui le tapisse , offre une foule de plis lon-
gitudinaux.
Leur œsophage, très-dilatable, conserve à peu près le même
diamètre dans toute son étendue , et ne se distingue pas bien
nettement de l'estomac, en sorte qu'il devient assez difficile
d'indiquer d^une manière précise la situation du cardia. La
membrane charnue de ce conduit est aussi très-peu marquée*
Leur estomac a simplement la forme d'un boyau un peu
plus large que le reste et sans courbure. Quand ses parois sont
contractées, sa membrane interne constitue des plis longitu-
dinaux. Le pylore n'est marqué que par un léger rétrécisse-
ment et par une plus grande épaisseur des parois.
Par suite du genre d'alimens dont ils se nourrissent, le
canal intestinal de ces reptiles est fort court, et dans la cou-
leuvre à collier , par exemple , il est à la longueur totale du
corps dans le rapport d'un à un et demi. 11 est long et grêle
dans la première partie de son trajet , à laquelle succède un
intestin gros et court, dans l'intérieur duquel son extrémité
se prolonge en manière de rebord circulaire ou de valvule ,
mais sans qu'aucun appendice marque le lieu de leur di-
vision.
Les parois du gros intestin sont presque toujours plus fortes
et plus épaisses que celles 3u petit. Il va en serpentant jusqu'au
rectum, mais, sans se détourner, et conserve à peu près le
même diamètre dans toute son étendue.
i88 OPH
La tunique muqueuse forme , dans Plntestin ^êle , de larges
feuillets longitudinaux, plissés comme des manchettes. Elle
est hérissée de rugosités et constitue des plis épais et irrégu-
liers dans le rectum , dont l'extrémité se dilate en un cloa-
que arrondi.
Dans la plupart des espèces Tanus n'est qu'une fente trans-
versale , placée sous l'origine de la queue et qui conduit dans
le cloaque , sorte de réservoir commun des fluides ou des pro-
duits dé la génération , de l'urine et des exçrémens solides.
Cet orifice a deux lèvres , dont l'une se meut contre l'autre
et fei:pie l'ouverture à la manière d'un couvercle à char-*
niére.
Le foie, long et cylindrique, n'a qu'un seul lobe. Sa teinte
tire en général sur le jaune. Dans beaucoup d'espèces le tronc
commun des canaux hépatiques est ordinairement séparé du
cystique et ne s'insère pas avec ce dernier dans le canal in-
testinal.
La vésicule du fiel est absolument séparée du foie* Elle est
située à côté de l'estomac , dans le voisinage du pylore et un
peu en arrière de lui. Sa figure est, en général, celle d'un
ovoïde. Le fiel qu'elle contient, est d'ordinaire très- vert,
très-âcre et très-amer.
Le pancréas est fort irrégulier et situé à droite de l'origine
du canal intestinal.
La rate est adhérente au commencement de ce même canal.
Elle est alongée.
Le péritoine paroit confondu avec la plèvre, en vertu même
de la réunion des cavités du thorax et de l'abdomen, par
suite du défaut de diaphragme.
Le mésentère forme un pli très-étroit, qui ne vient pas im-
médiatement de la colonne vertébrale , et entre les lames du:*
quel les vaisseaux sanguins rampent sans se diviser.
Il n'existe pas d'épiploons proprement dits chez les ophi-
diens. Beaucoup d'entre eux, cependant, présentent au-de»«
sous du canal intestinal des appendices chargés de graisse.
On a reconnu aussi , dans ces animaux , des vaisseaux Ijrm-
phatiques. On n'y a point encore découvert les ganglions qui
appartiennent au système de ces^ vaisseaux.
Les reios sont extrêmement alongés et formés d'un grand
OPH 189
nombre de lob es séparés et comme enchainésrun devant Fautre.
Chacun de ces lobes verse l'urine, par un rameau spécial,
dans un conduit commun qui suit le bord interne de Torgane
et constitue Turetère, lequel, parvenu au-dessus du cloaque,
se dilate lui-même en une petite vésicule ovale, avant de s^j
terminer par un orifice séparé.
La vessie urinaire manque en conséquence de cette dernière
disposition^
Il existe dans les replis du péritoine qui joignent les ovaires
aux oviductes , de petits corps que plusieurs anatomistes ont
pris pour les analogues des capsules surrénales.
L'accroissement des ophidiens est assez lent, parce que ces
animaux vivent long-temps et que l'engourdissement, auquel
ils sont sujets durant l'hiver, semble suspendre leur vie. Cei^
taines espèces, avec le temps, atteignent la taille prodigieuse
de trente et quarante pieds j tel seroit, en particulier, le ser-
pent géant, observé par Adanson au Sénégal; tel et pis encore
étoit celui contre lequel Régulus fut obligé de faire marcher
des machines de guerre sur les rives du Bégrada , entre Uti-
que et Carthage, et qui, au rapport de Valère- Maxime,
n'avoit pas moins de cent vingt pieds»
4.° Organes de la Circulation dans les Ophidiens. Dans ces rep-
tiles, la circulation, qui s'opère toujours lentement, est ce-
pendant subordonnée à l'acte de la respiration , à la tempé-
rature de l'atmosphère et au développement des passions. Le
cœur n'a qu'un ventricule et deux oreillettes, dont la droite,
qui reçoit le sang du corps , est la plus vaste. Les parois de
ces deux cavités sont minces et semblent transparentes dans
les intervalles des faisceaux charnus qui les affermissent et
dont l'entrecroisement est irrégulier. Une cloison membra-
neuse les isole l'une de l'autre. Elles s'ouvrent, à côté l'une
de l'autre et par une embouchure recouverte d'une valvule
membraneuse demi -circulaire, dans le ventricule, qui a la
figure d'un cône alongé, peu régulier, surmonté d'un appen-
dice au côté gauche de sa base , et divisé intérieurement en
deux loges, une supérieure et une inférieure, qui ne séparent
qu'en partie une cloison incomplète , horizontale et composée
de faisceaux charnus , entre lesquels le sang peut passer. L'in-
térieur de ces loges est traversé en tous sens par une foule
190 OPH
de colonne!» musculaires, qui en afifermissent les parois et con*
courent à opérer un mélange plus intime du sang qui vient
du poumon avec celui qui arrive du reste du côrp)«
L^orifice de Tartére pulmonaire répond à la loge inférieure.
L'aorte gauche naît de la même loge, immédiatement aunles»
vv sous de la droite, qui commence dans la loge supérieure et
qui reçoit aiqsi une partie du sang des poumons et du cdrps
avant son passage dans la loge inférieure, d'où il est chassé
dans Taorte gauche et dans Tartére pulmonaire.
5.® Organes de la Respiration. Vu Tabsence du sternum et
celle du diaphragme, le mécanisme de cette fonction est tout
difijérent ici de ce cjfu'il est dans les mammifères et «MÔœe dans
les oiseaux. Il n'existe d'ailleurs , dans les animaux qui nous
occupent, qu'un seul poumon, qui se prolonge au-dessus de
l'œsophage , de l'estomac et du foie , bien au^^delà de ces der«
niers. La trachée-artère, conséquemment, ne se partage point
en bronches, et, arrivée au poumon unique^ elle se termine
l)rusquement dans la cavité de ce viscère. Ses parois sont très*
membraneuses, car on ne trouve de portions fibro - cartilagi-
neuses que dans le tiers inférieur de la circonférence à peu
près. Celles du poumon , ou plutôt de l'espèce de sac ou de
vessie qu'il représente, sont tapissées par des cellules polygo^
nales , bordées elles-mêmes par un réseau fin , blanc, opaque^
formé de cordons de nature tendineuse , qui divisent l'intérieur
de ces cellules en aréoles plus petites, en un réseau à mailles
lâches et très-fines.
Il n'y a point d'épiglotte chez les ophi'diena* Nous l'avons
déjà dit, ces reptiles manquent égalemient de voile du palais.
Leur larynx n^est formé que d'une plaque inférieure et de deux
pièces latérales, rétrécissant un peu les bords de la gloKe;
aussi n'ont-ils d'autre voix qu'une sorte de sifflement ou pltt*
t6t de souffiement, '
6.^ Organes delà Génération dans Us OfkidienSé Tous ces ani-
maux ont un accouplement à l'aide d'organes doubles , et dans
lequel le mâle et la femelle s'entortillent l'un autour deFautre^
se Joignent étroitement par plusieui^ contours, et restent ainsi
accolés pendant une ou deux heures environ.
y
' I . I II ill < i^w«M^M— 1^
• 1 Sibila iambebant linguis vibrantibus ora*
OPH »9»
Dans les individus mâles, les testicules sont placés en avant
des reins, dans Tabdomen, et de chaque côté de la colonne
vertébrale.
L'épididyme , qui est d*un assez petit volume, se change
bientôt en un canal déférent, trés-flexueux et qui s^ouvre dans
le cloaque ) au milieu d^une papille, qui a été décrite impro*
prement comme une verge par quelques auteurs.
Il n'y a ni vésicules séminales, ni vésicules accessoires.
Dans la plupart des espèces il y a deux verges courtes, cy*
lindriqueSf hérissées ordinairement d^épines, qui se retirent
sous la peau de la queue dans Tétat de repos et qui se dérou-
lent au-dehors lors de l'érection et au moment de la copuIa«
tion.
Chez les femelles on observé deux ovaires, où les œufs sem*
blent rangés en chapelets et non agglomérés en masse comme
dans les batraciens. Les oviductes sont plissés, très-longs et
terminés au cloaque.
Les œufs, agglutinés en séries moniliformes par une matière
muqueuse , sont arrondis , ovoïdes , enveloppés par une mem-
brane moUe, non poreuse , légèrement encroûtée d'une subs»
tance calcaire. Le jaune en est orangé et huileux ; l'albumen
verdàtre et difficilement coagulable , comme dans les chélo-
niens.
Il ny a point d'incubation , mais quelquefois Les œufs édo-
sent dant- rintérieur du corps , et les petits naissent vivans;
tel est le cas de la vipère qui doit même son nom à cette par«
ticularité.
Les femelles prennent souvent soin de leurs petits dans le
premier âge. On en a vu , au moment du péril, qui recevoienft
leur famille dans leur œsophage pour ne la rendre à la lumière
qu*apr^ la disparition du danger. Voyez EarjÉTOiOGiB, Kef*
TILES ». SsaPBNT. (H* C.) ,
OPUIDIUM. (IcUhyoL) Voyez Ophidie. (H. C.)
OPHIE. (Ornith.) M. Temminck établit, au tome i.'%
p. uuaaiif de la a.' édition de son Manud d'ornithologie ^ ce
genre, appartenant à Tordre des anisodaetyles , qu'il nomme en
grec opHyorynchos ^ et auquel il assigne pour caractères: Un
bec plus long que la tête, grêle, très- effilé, en alêne, droit
ou peu fléchi, déprimé à la base , comprimé à la pointe , qui
Î90 OPH
de colonne!» musculaires, qui en afifermissent les parois et con*
courent à opérer un mélange plus intime du sang qui vient
du poumon avec celui qui arrive du reste du corpi^
L^orifice de Tartére pulmonaire répond à la loge inférieure.
L'aorte gauche naît de la même loge , immédiatement au-des-
vv sous de la droite, qui commence dans la loge supérieure et
qui reçoit aÎQsi une partie du sang des poumons et du ctorps
avant son passage dans la loge inférieure , d'oJi il c$t chassé
dans Taorte gauche et dans Tartère pulmonaire.
5.** Organes de la Respiration. Vu l'absence du sternum et
celle du diaphragme, le mécanisme de cette fonction est tout
difiji^rent ici de ce cjfu'ii est dans les mammifères et infime dans
les oiseaux. Il n'existe d'ailleurs , dans les animaux qui nous
occupent, qu'un seul poumon, qui se prolonge au-dessus de
l'œsophage, de Testomac et du foie, bien au^^delà de ces der*
niers. La trachée-artère, conséquemment, ne se partage point
en bronches, et, arrivée au poumon unique^ elle se termine
l)rusquement dans la cavité de ce viscère. Ses parois sont très*
membraneuses, car on ne trouve de portions fibro-cartilagi'*
neuses que dans le tiers inférieur de la circonférence à peu
près. Celles du poumon , ou plutôt de l'espèce de sac ou de
vessie qu'il représente, sont tapissées par des cellules polygo-
nales, bordées elles-mêmes par un réseau fin , blanc, opaque^
formé de cordons de nature tendineuse , qui divisent Tintérieur
de ces cellules en aréoles plus petites, en un réseau à mailles
lâches et très-fines.
Il n'y a point d'épiglotte chez les ophidiens* Nous Pavons
déjà dit, ces reptiles manquent égalemient de voile du palais*
Leur larynx n^est formé que d'une plaque inférieure et de deux
pièces latérales, rétrécissant un peu les bords de la glotte }
aussi n'ont-îls d'autre voix qu'une sorte de sifflement ou flM*
t6t de soufflement, '
6.^ Organes delà Génération dans les Ophidiens* TouÈ ces alii-
jnaux ont un accouplement à l'aide d'organes doubles , eldans
lequel le mâle et la femelle s'entortillent l'un autour deFautrey
se Joignent étroitement par plusieurs contours, et restent ainsi
accolés pendant une ou deux heures environ*
I
1 Sibila iambebant linguis vibrantibus ora*
OPH 19»
Dans les individus mâles, les testicules sont placés en avant
des reins, dans Tabdomen, et de chaque côté de la colonne
vertébrale.
L'épididyme , qui est d'un assez petit volume, se change
bientôt en un canal déférent^ trés-flexueux et qui s^ouvfe dans
le cloaque ) au milieu d^une papille, qui a été décrite impro*
prement comme une verge par quelques auteurs.
Il n'y a ni vésicules séminales, ni vésicules accessoires.
Dans la plupart des espèces il y a deux verges courtes, cy*
lindriques» hérissées ordinairement d'épines, qui se retirent
sous la peau de la queue dans Pétat de repos et qui se dérou-
lent au-dehors lors de l'érection et au moment de la copuIa«
tion.
Chez les femelles on observé deux ovaires, où les œufs sem-
blent rangés en chapelets et non agglomérés en masse comme
dans les batraciens. Les oviductes sont plissés, très- longs et
terminés au cloaque.
Les œufs , agglutinés en séries moniliformes par une matière
muqueuse , sont arrondis, ovoïdes , enveloppés par une mem-*
brane moUe, non poreuse , légèrement encroûtée d'une subs»
tance calcaire. Le jaune en est orangé et huileux ; l'albumen
verdàtre et difficilement coagulable , comme dans les chélo-
niens.
Il ny a point d'incubation, mais quelquefois Les œufs éclo-
sent dana l'intérieur du corps , et les petits i^aissent vivans;
tel est le cas de la vipère qui doit même son nom à cette par*
ticularité.
Les femelles prennent souvent soin de leurs petits dans le
premier âge. On en a vu , au moment du péril, qui recevoienft
leur famille dans leur œsophage pour ne la rendre à la lumière
qu'âpre la disparition du danger. Voyez Erf^tologie, Kef*
TiL£s ». SaarENT. (H* C.) ,
OPUIDIUM. (Ichthyol.) Voyez Ophidie. (H. C.)
OPHIE. (Ornith.) M. Temminck établit, au tome i.",
p. UUOUII9 de la 2." édition de son Manud d'ornithologie y ce
genre, appartenant à l'ordre da anisodactyles , qu'il nomme en
grec opefyorynchos y et auquel il assigne pour caractères: Un
bec plus long que la tête, grêle, très- effilé, en alêne, droit
ou peu fléchi, déprimé à la base , comprimé à la pointe , qui
Î90 OPH
de colonne» musculaires, qui en affermissent les pairois et coti*
courent à opérer un mélange plus intime du sang qui vient
du poumon avec celui qui arrive du reste du carj^
L^orifice de l'artère pulmonaire répond à la loge inférieure.
L'aorte gauche naît de la même loge , immédiatement au-des»
vv sous de la droite, qui commence dans la loge supérieure et
qui reçoit aiqsi une partie du sang des poumons et du cdrps
avant son passage dans la loge inférieure , d'oii il est chassé
dans l'aorte gauche et dans l'artère pulmonaire.
5.® Organes de la Respiration. Vu l'absence du sternum et
celle du diaphragme, le mécanisme de cette fonction est tout
diffjérent ici de ce cjfu'ii est dans les mammifères et même dans
les oiseaux. Il n'existe d'ailleurs , dans les animaux qui nous
occupent, qu'un seul poumon, qui se prolonge au-dessus de
l'œsophage , de Testomac et du foie , bien au^^delà de ces der-
niers. La trachée-artère, conséquemment, ne se partage point
en bronches, et, arrivée au poumon unique^ elle se termine
l)rusquement dans la cavité de ce viscère. Ses parois sont très-
membraneuses, car on ne trouve de portions fibro - cartilagi^
neuses que d^ns le tiers inférieur de la circonférence à peu
près. Celles du poumon , ou plutôt de ^espèce de sac ou de
vessie qu'il représente, sont tapissées par des cellules polygo^
nales , bordées elles-mêmes par un réseau fin , blanc « opaque^
formé de cordons de nature tendineuse , qui divisent ^intérieur
de ces cellules en aréoles plus petites, en un réseau à mailles
lâches et très-fines.
Il n'y a point d'épiglotte chez les ophidiens* Nous Pavons
déjà dit, ces reptiles manquent également de voile du palais*
Leur larynx n^est formé que d'une plaque inférieure et de deux
pièces latérales, rétrécissant un peu les bords de la glolie;
aussi n'ont-ils d'autre voix qu'une sorte de sifflement ou pl*«
t6t de soufflement, '
6.** Organes delà Génération dans Us Ofkidieru. Tou&ces alii-
jnaux ont un accouplement à l'aide d'organes doubles , et dans
lequel le mâle et la femelle s'entortillent l'un autour deFautre^
se joignent étroitement par plusieurs contours, et restent ainsi
accolés pendant une ou deux heures environ.
■k^MbKi.a
1 Sibila lambebant linguis vibrantibus oras
OPH 19»
Dans les individus mâles, les testicules sont placés en avant
des reins, dans l'abdomen, et de chaque côté de la colonne
vertébrale.
L'épididyme , qui est d'un assez petit volume, se change
bientôt en un canal déférent^ trés-flexueux et qui s^ouvfe dans
le cloaque ) au milieu d'une papille, qui a été décrite impro*
prement comme une verge par quelques auteurs.
11 n'y a ni vésicules séminales, ni vésicules accessoires.
Dans la plupart des espèces il y a deux verges courtes, cy*
lindriques» hérissées ordinairement d'épines, qui se retirent
sous la peau de la queue dans l'état de repos et qui se dérou-
lent au-dehors lors de l'érection et au moment de la copula*
tion.
Chez les femelles on observé deux ovaires, où les œufs sem-
blent rangés en chapelets et non agglomérés en masse comme
dans les batraciens. Les oviduc tes sont plissés, très-longs et
terminés au cloaque.
Les œufs, agglutinés en séries moniliformes par une matière
muqueuse , sont arrondis, ovoïdes , enveloppés par une mem-
brane moUe , non poreuse , légèrement encroûtée d'une subs»
tance calcaire. Le jaune en est orangé et huileux ; l'albumen
verdàtre et difficilement coagulable , comme dans les chélo-
niens.
Il ny a point d'incubation , mais quelquefois Les œufs édo-
sent dan^ l'intérieur du corps , et les petits qaissent vivans;
tel est le cas de la vipère qui doit même son nom à cette par-
ticularité.
Les femelles prennent souvent soin de leurs petits dans le
premier âge. On en a vu , au moment du péril, qui recevoienft
leur famille dans leur œsophage pour ne la rendre à la lumière
qu'après la disparition du danger. Voyez Erfjétologie, Ref-
TiL£s» Sbrpent. (h* C.) ,
OPHIDIUM. (Ichthyol.) Voyez Ophidie. (H. C.)
OPHIE. (Ornith.) M. Temminck établit, au tome 1.",
p. uuQuUf de la 2.' édition de son Manud d'ornithologie ^ ce
genre, appartenant à l'ordre des anisodactyles , qu'il nomme en
grec opetyorynchos ^ et auquel il assigne pour caractères: Un
bec plus long que la tête, grêle, très- effilé, en alêne, droit
ou peu fléchi, déprimé à la base , comprimé à la pointe , qui
190 OPH
de colonne!» musculaires, qui en afifermissent les pairois et con*
courent à opérer un mélange plus intime du sang qui vient
du poumon avec celui qui arrive du reste du corpi*
L^orifice de Tartére pulmonaire répond à la loge inférieure*
L'aorte gauche naît de la même loge , immédiatement au-des»
vv sous de la droite, qui commence dans la loge supérieure et
qui reçoit ainsi une partie du sang des poumons et du cdrps
avant son passage dans la loge inférieure , d'oJi il est chassé
dans Taorte gauche et dans Tartére pulmonaire.
5.® Organes de la Respiration. Vu Tabsence du sternum et
celle du diaphragme, le mécanisme de cette fonction est tout
différent ici de ce qu'il est dans les mammifères et iftéme dans
les oiseaux. Il n'existe d'ailleurs , dans les animaux qui nous
occupent, qu'un seul poumon, qui se prolonge au-dessus de
l'œsophage , de l'estomac et du foie , bien au-delà de ces der*
niers. La trachée-artère, conséquemment, ne se partage point
en bronches, et, arrivée au poumon unique^ elle se termine
l)rusquement dans la cavité de ce viscère. Ses parois sont très*
membraneuses, car on ne trouve de portions fibro-cartilagi''
neuses que dans le tiers inférieur de la circonférence à peu
prés. Celles du poumon , ou plutôt de l'espèce de sac ou de
vessie qu'il représente, sont tapissées par des cellules polygo^
nales , bordées elles-mêmes par un réseau fin , blanc, opaque^
formé de cordons de nature tendineuse , qui divisent l'intérieur
de ces cellules en aréoles plus petites, en un réseau k mailles
lâches et très-fines.
Il n'y a point d'épiglotte chez les ophidiens* Nous Pavons
déjà dit, ces reptiles manquent également de voile du palais*
Leur larynx n^est formé que d'une plaque inférieure et de deux
pièces latérales, rétrécissant un peu les bords de la gloKe;
aussi n'ont-ils d'autre voix qu'une sorte de sifflement ou flM*
t6t de soufflement, '
6.^ Organes delà Génération dans les OfkidienitHouàees ani-
maux ont un accouplement à l'aide d'organes doubles , ci dans
lequel le mâle et la femelle s'entortillent l'un autour deFantre^
se Joignent étroitement par plusieurs contours, et retient aÎBSÎ
accolés pendant une ou deux heures environ.
I I I !■<>— Élfi
1 Sibila lambebant linguis vibrantibus ora*
OPH 19»
Dans les individus mâles , les testicules sont placés en avant
des reins, dans Tabdomen, et de chaque côté de la colonne
yertébrale.
L'épididyme , qui est d*un assez petit volume, se change
bientôt en un canal déférent, très-flexueux et qui s^ouvfe dans
le cloaque } au milieu d'une papille, qui a été décrite impro*
prement comme une verge par quelques auteurs.
Il n'y a ni vésicules séminales , ni vésicules accessoires.
Dans la plupart des espèces il y a deux verges courtes , cy*
lindriquesy hérissées ordinairement d'épines, qui se retirent
sous la peau de la queue dans l'état de repos et qui se dérou-
lent au-dehors lors de l'érection et au moment de la copula**
tion. .
Chez les femelles on observé deux ovaires, où les œufs sem-
blent rangés en chapelets et non agglomérés en masse comme
dans les batraciens. Les oviductes sont plissés, très- longs ei
terminés au cloaque.
Les œufs, agglutinés en séries moniliformes par une matière
muqueuse, sont arrondis, ovoïdes, enveloppés par une mem-
brane moUe, non poreuse, légèrement encroûtée d'une subs»
tance calcaire. Le jaune en est orangé et huileux ; l'albumen
verdàtre et difficilement coagulable , comme dans les chélo-
niens.
Il ny a point d'incubation , mais quelquefois Les œufs édo-
sent dané- rintérieur du corps , et les petits qaissent vivans;
tel est le cas de la vipère qui doit même son nom à cette par-
ticularité.
Les femelles prennent souvent soin de leurs petits dans le
premier âge. On en a vu , au moment du péril, qui recevoienft
leur famille dans leur œsophage pour ne la rendre à la lumière
qu'après la disparition du danger. Voyez EupiTOLOGis, Kef-
TiL£s ». Sbapent. (h* C.) ,
OPUlDiUM. (IchthyoL) Voyez Ophidie. (H. C.)
OPHIE. (Ornith.) M. Temminck établit, au tome 1.",
p. UUOUU9 de la 2,'^ édition de son Manuel d'ornithologie ^ ce
genre, appartenant à l'ordre des anisoda4!tyles , qu'il nomme en
grec opefyorynchos , et auquel il assigne pour caractères: Un
bec plus long que la tête, grêle, très- effilé, en alêne, droit
ou peu fléchi, déprimé à la base , comprimé à la pointe , qui
i9« OPH
eatsubulée; une langue courte, cartilagineuse; des narines
latérales, un peu éloignées de la. base, ovoïdes^ à moitié
fermées par une membrane nue ; des pieds longs; le tarse deux
fois aussi long que le doigt du milieu; le doigt extérieur soudé
à la base, et les doigts latéraux égaux; les ailes courtes; les
trois premières rémiges étagées; les troisième et quatrième
les plus longues; la queue courte, légèrement étagée^ sans
piquans.
L'auteur place ce genre, qui paroit formé sur le merops
rufusy mais qui comprend plusieurs espèces nouvelles, entre
l'ancien genre Grimpereau, Certhia, elle Grimpart, AnahaUs^
Temm. ; nouveau genre, qu'on n'a pu mentionner au totale
XIX de ce Dictionnaise , et dout on va indiquer ici les carac*
tères : Bec droit, plus court que la tête ou de sa longueur,
comprimé à la base , plus haut que large , un peu fléchi à la
"pointe, sans échancrure; narines basales, latérales, ovoïdes,
en partie fermées par une membrane couverte de plumes;
tarse plus long que le doigt du milieu ; le doigt extérieur
réuni au suivant jusqu'à la seconde articulation; l'iÀtérieuf
Soudé à la base; les latéraux toujours égaux; ailes courtes;
queue à baguettes foibles, sans pointes aiguës.
JVf. Temminck ne cite pour espèces que le motûciUa guia»
nénsU ; mais il en annonce plusieurs nouvelles , toutes de
l'Amérique méridionale, à plumage généralement roussâtre,
et dont la queue n'a point de piquans, ce qui, avec Tégalité
des doigts latéraux , les fait aisément distinguer des picucules*
(Ch. D.)
OPHIODONTES. (Fo5s0 On a autrefois donné ce nom aux
dents de poissons fossiles. (D. F.)
0?mOGLOSSE y Ophioglossum. (Bot.) Genre de la famille
des fougères, caractérisé par ses capsules nues, uniloculaires,
bivalves, s'ouvrant transversalement, tlt disposées sitr deux
rangs opposés en un épi articulé , qui ne se roule point en
crosse à sa naissance. <
Les ophioglosses sont des fougères simples, formée» dftuie
tige portant une fronde ovale, lancéolée ou linéaire , accom-
pagnant presque toujours l'épi fructifère ; celui^^i, rarement
radical , est comprimé , obloog j, lancéolé ou linéaire. Ces
fougères croissent dans les prairies humides et les marécages.
OPH 195
On tn compte Une quinzaine d'espèces , la plupart d'Europe
et de rAmërique septentrionale; on en connolt ausisi au cap
de Bonne -Espérance, aux lies Bourbon, au Malabar, dantf
FAnsérique méridionale et à la Nouvelle-Hollande. Ce geii^e,
fondé par Toumefort , a été adopté par Adanson et par Lin-
nèeua^ mais l'illustre naturaliste suédois lui avoit réuni des
fougéi^es tré»-différentes par leur port et par leurs caractères,
génériques ; il a été imité depuis par plusieurs botanistes^ L'on
tke sentit que dans ces derniers temps la nécessité d'en sé-
parer quelques espèces, et c'est ainsi que l'on doit les genres
Ugima , CaVv ; L^godiam , Sw. ( Cteisium , Mich. ; Odontopteris,
Bemh* , qui ne Ibnt qu'un seul et même genre » adopté sout
le nom i^Hydrogios^sum , donné par Willdenow. C'est encbre
le Rumondia, Mirb. , foiidé sur tOphioglossumpalmcUum, Linn. f
qa'ra ne peut laisser dans le genre OpTiiogZossum, -comme le
prétend "Willdenow* Le genre Botryûhium a été rapporté à
VOphioglossum par M^ de Lamarck ; mais cette réunion n'a pas
été adoptéCé
1.^ Ophio6lo98e VULGAIRE : Ophîogïossum vulgdUum , Linn.;
T. B., Tourneffc, Irw^, tabv 32 ; Plum. fil», 36 , tab. B , fig. 5;
Moris. , Hist» 3 , sec t. 1 5 , tab. 5 , figé 1 ; Willd. , FI. dan, , tab«
147.; Blackwk , tab. 416 $ Boit. lil. ^ tab. 3 ; Lam. , îllust,,
lab. 864; vulgairement Langue-dé^serfent. Stipe grêle ^ sim-
ple, haute de quatre pouces, portant vers son milieu une
fronde amplexicaule , ôVale , obtuse , très - entière , glabre
et sans nervure; épi distique, pointu, long de deux pou-
ces environ ^ dépassant la fronde. Cette plante se ren-
contre dans les prairies humides et les marais. On lui a
donné le nom de latigue-de^serpent ^ à cause de la forme de^
son épi, et, i^^ Q^lui d'herbe sans couture , à cause de sa
fronde privée de nervure; li.** de lance^ de- Christ^ k cause
de la foifme lancéolée de sa fronde ; c'est la luciola des Ita-
liens. Elle croît partout en Eui^ope et dans l'Amérique sep-
tentrionale; elle s'élève à six ou sept pouces de haut au plus.
Sa racine est fibreuse , elle passe pour vulnéraire. Suivant
Adanson et quelques auteurs beaucoup plus anciens, elle
seroit Yophioglossum de Dioscoride. On la considère aussi
comme le cœratia de Pline. On en connoit une variété beau-
coup pltis petite dans toutes ses parties. C. Bauhin eu cite
36. i3
1^4 OPH
«ioe à fronde sinuëe, et Camerarius en figure plusieurs à
deux et trois épis. C. fiauhin distingue comme espèce une
variété à fronde anguleuse, une autre à feuille ronde* Enfin,
Olaus Borichius en cite une vatiété à épi fourchu , imitant
une langue de serpent.
Hedwig a observé sur les jeunes épis de Yophioglossum vul^
gi^tum des verrues jaunes, puis brunes, fugaces et éparses. Il
%tQi% qu'on peut les regarder comme des fleurs mâles» Il croit
également considérer comme les stigmates , des bourrelets
transversaux qu'on voit aussi sur ces épis. ^
a*** Ophioolossb oe Pobtogal : Ophioglossum lusilanicum,
lÀnn*i Lam., lUusi,, tab. 864, fig. 3; Ophioglossum ^ Barr.,
lieu cité, pi. a53 , fig. 2. Fronde lancéolée, rétrécie à la bâte ,
longue d'un pouce au plus, large de deux à trois lignes;
épi long de quatre à cinq lignes. Cette espèce , qui ressemble
k la précédente par son portai est remarquable par sa peti-
tesse. On l'a d'abord trouvée en Portugal , pais en Bretagne et
en Gascogne , en Corse et en Calabre. Ce n'est point VOph.
lusitanicum ,Thunh.; celui-ci, qui est VOph. nudicaulgf lÀnn. ^
SuppLy en diffère par son épi radical, par sa fronde ovale,
et par son lieu natal > le cap de Bonne-Espérance*
3." Ofhioglosse réticulé : Ophioglossum reticulatum, linn*;
Xiam. , lUust. , tab^ 864 , fig* 2 ; OphiogL , Flum. fil. , tab* 1 64 ;
Fetiv. fil., tab. 10, fig* 4. Il diffère des précédens par sa
fronde en forme de cœur pointu et réticulée. L'épi est aussi
caulinaire. Cette espèce a été observée à Saint-Domingue,
à la Jamaïque , à la Guiane , aux fies Maurice et Bourbon* .
4*° Opbioolosse pendant : Ophioglossum pcndulum, Linn»}
Willd* , Spec. fUy S, p* 60 ; Scolopendrium , Rumph* , Amh, 6 p
tab. 37 , fig* 3. Il est remarquable par son épi pédoncule ,
long de deux pouces, inséré sur la fronde même vers sa
Base ; celle-ci est linéaire , acuminée , ondiilée , entière , quel-
quefois fourchue à son extrémité, très-longue et pendante.
Cette plante croit sur les arbres à Amboine et dans l'Ile
Maurice. Il est probable que^ mieux examinée, on recfin'
noitra qu'elle appartient à un autre genre.
i*^ Ophiogxosse bulbeux : Ophioglossum bulbosum, BiicJu,
Amermy 2 , p» 276* Sa racine bulbeuse pousse un stipe long,
qui porte une fronde ovale , obtuse , un peu en cœujc j et
dPH 195
on épi court ou oblong et mucronë. Cette espèce, trést pe-
tite , assez semblable à Vophioglossum lusitanicufn , suivant Mi-
chaux , et qui , suivant M. Bosc , se rapproche beaucoup de
Vophioglossum vulgatum , croit dans les lieux découverts et sa-'
blonneux de la Caroline. Ce dernier botani^e nous apprend
que les bulbes ou tubérosités de cette plante sont bons à
manger, cuits ou crus: ils sont gros comme des pois. (Lem.)
OPHIOGLOSSUM PETRiEUM. {Foss.) Ce nom a été dbhfté
parles anciens oryctographes aux glossopètres. (D. F.)
OPHIOÏDE , Ophioida. {Co»cfe;K^.)Donati (Mer adriat., p. 40)
a proposé de donner ce nom de genre aux poiriers dont
les cellules sont cachées dans la substance même qui les cons*
titue* Tel est le porus anguinus dlmpérati, dont Pallas et
Gmelîn ont fait leur eschara fungites j eellepora spongiles de
Lamarck. Voyez Cellepore. (De B.)
OPHIOÏDE ou OPfflOMORPHlTE. (Fo^s.) Aldrovande a
donné ces noms aux ammonites à cause de leur forme ana-
logue à celle d'un serpent roulé sur lui-même. (D. F.)
OPHIOLITË. {Min,) La plupart des serpentines communes et
des pierres ollaires sont plutôt des roches, des roches même
quelquefois très- composées, et d'une manière fort visible ^
que des minéraux homogènes. Le talc, la serpentine noble,
la stéatite homogène , la chlorite , sont seuls des minéraux
simples , lors même qu'ils renferment dans leur masse queU
ques minéraux étrangers disséminés ; mais il ne faut pas con-
fondre ces minéraux, répandus çà et là dans une espèce
minérale cristallisée confusément en masse, avec ceux qui
ont cristallisé en même temps que la pâte qui les enveloppe ,
qui y étoient en quantité considérable , et qui se sont trou-
vés , lors de la cristallisation générale et confuse de toute là
dissolution, à peu près également répandus dans la masse
hétérogène qui est résultée de cette cristallisation confuse»
Telle est la différence essentielle des ophiolites et des ser-
pentines, et cette différence n'est pas purement minéralo-
gique , elle se présente aussi dans les diverses manières d'être
des ophiolites et des serpentines. S'il y a des couches ou des
masses considérables de serpentine noble , de talc, etc. , elles
sont rares , souvent d'une époque et dans une position diff^
rente des ophiolites*
196 OPH
Presque toutes les montagnes et les terrains de serpen-
tines sont composés d'ophiolites* La serpentine noble se
trouve en amas, en veines et en filons dans des roches sou-
vent d'une origine plus ancienne que celle des ophiolites.
L'Ophioeite est une roche composée, à base de talc ou de
serpentine et de diallage, enveloppant du fer oxidulé*'
-Sa structure est compacte , et néanmoins elle est formée
paf voie de cristallisation confuse. Elle ne présente même
aucun indice de formation sédimenteuse.
Les parties accessoires à celles que nous avon/i, regardées
comme parties essentielles sont Ip talc , le mica , qui y est
assez rare, le felspath, le pétrosilex, les grenats pyrop es.
Les parties accidentelles disséminées en nodules ou répan-
dues dans les masses et veinules sont le silex calcédoine , le
quarz , le calcaire lamellaire , l'asbeste , la magnésite.
La structure en grand de Tophiolîte est généralement
massive; la texture est quelquefois compacte , mais plus
souvent cristalline. Les parties qu*elle renferme, sont em-
pâtées, entrelacées, embrouillées et de formation simulta^
née, à l'exception de la calcédoine qu; paroit de formation
postérieure.
Cette roche , quoique tendre , a une eohé^n assez puis-
sante ; elle est difficile- à casser : la cassure est tantôt droite ,
tantôt raboteuse.
La dureté de ses diverses parties étant souvent très>;diffé-
rente , elle prend rarement un beau poli ou un poli égal ;
cependant toutes les variétés d'ophiolite n'ont pas ce défaut.
Les couleurs sont le vert et le rouge 'brun foncé; tantôt
chacune de ces couleurs est dominante et simplement nuan-
cée de parties plus foncées, tantôt elles sont mêlées et re-
présentent assez bien la ilisposition des couleurs de certains
serpens. C'est, dit-on, ce qui a fait donner à cette pierre le
nom de serpentine, dont nous avons déduit celui d'ophiolite.
Les caractères chimiques des ophiolites ne peuvent avoir
aucune importance et résultent des minéraux associés au
talc ou à la serpentine.
L'ophiolite est, comme l'ophicalce, susceptible de s^ altérer
par les météores atmosphériques , et doit cette défectuosité
aux mêmes causes.
OPH 197
Elle poMelni^itéaschiste lorsque le talc est dominant et
qu'elle a la structure sohbteusef au cipolin, lorsqu'elle
abonde en calcaire saccaroïde, et À Tophicalce, lorsqu*^elle
renferme des noyaux ou parties de calcaire compacte fin*
On l'emploie dans la construction des fourneaux dome^
tiques et même des fourneaux métallurgiques ; elle est aussi
employée comme pierre d*^ornement dans les édifices et
pour tes meubles.
Variétés^
1. Ophiolitb chuâmifère. Des grains ou parties de fer
chromé, disséminées dans une ophiolite presque compacte.
Exemples, Labastide de Carrade, dans le département du
Var. Les environs de Baltimore^ États-Unis d'Amérique;
les caractères d'une roche hétérogène sont très-bien marquéi^
dans cette pierre, qui est agréablement. tachetée de jaunt
et de parties noir-verdàtres lamellaires.
a* Ophiolite diallagique. Pâte compacte de serpentine
brune ; des lamelles nombreuses de diallage chatoyante*
Exemples, De ' Baste , au Harz, Du Prato , au Nord de
Florence. Du mont Ramazzo, au nord de Gènes, etc*
3. Ophiolite grenatiqije. Des pyropes disséminés dans une
ophiolite verdàtre.
Exemple. De 2UBbIitzen , en Bohème,
4« Ophioute talqueuss. Le talc dominant, structure un
peu schistoïde,
Elle passe au stéaschiste*
Exemple. Plusieurs pierres oUaires des environs du lac de
C6me.
5. Ophiolite grammatiteuse. Des aiguilles d'amphibole gram»
matite disséminées dans une ophiolite compacte brunâtre.
Exemple, Environs de Nantes.
6. Ophiolite marbrée. Des parties de calcaire compact fin
et rougeâtre dans une ophiolite diallagique noirâtre , mêlée
de pétrosilex blanchâtre.
Exemple, La Rochetta, au N, N. E. de la Spezzia, décrite
par M. Vivian! , et ensuite par moi' : elle passe à l'euphotide*
I ' •
1 Sar le gisement des oplâoUtet , etc., 4a08 lei Ap^nipi. (Aniu
dn mines, 18a 1*}
Ï98 OPH
7* Ophiolite QUAUZEUSE. Des nojraux de quarz blanc, dis-
séminés dans une ophiolite à pâte brune et enveloppée dfe
serpentine yèirfe.
Exemple. La montagne de'Crarignola près Rochetta, au
N* N. £. de la Spezzia. (Décrite par M. Viviani.)
8. Ofbiolite FéTRosiLicEUSE. Vcrte , compacte , renfermuit
du pétrosilex P blanchâtre , disposé en taches irréguliires
qui se fondent en veinules dans la pâte.
Exemple, De Cravignola, près Rôchetta, au N. N. £• de la
Speszia. Ellft^renferme du fer chr6mé et quelques pyrites. (B.)
OPHIOMACHUS. {OrrUÛi.) Gesner cite, au livre 3 , p. 609,
,ce nom comme étant celui d^un oiseau qui fait la guerre aux
serpens ; mais il ne donne pas d^autres détails pour le faire
reconnoitre. (Ch. D.)
OPHÏOMAQUE. (Erpét.) Voyez Soa-ajee. (H, C-)
OPHIOMORPHITES. {Fo$$.) Quelques ammonites ont été
^ ainsi nommées par Aldrovande. (Desm.)
OPHION, Ophion. {Enlom.) Dénomination choisie par Fa-
liricius pour désigner un genre d^nsectes hyménoptères de la
famille des entomotilles ou insectirodes , que Unnieus et la
plupart des auteurs d'entomologie avoient rangés avec les
ichneumons.
Le caractère principal, tiré des parties de la bouche, n'est
réellement établi que d'après la disposition de Pabdomen et
le peti singulier , qui dénote les insectes de ce genre au pre-
mier aperçu. Le ventre est, comme on le dit, en faucille. Il
est comprimé , courbé , tranchant dans sa concavité , à pédi-
cule mince, étroit et terminé en masse, aplati de droite i
^uche vers son extrémité libre.
Le nom est évidemment d'origine grecque ; mais la connois-
sance de cette étymologie est Inutile , car le mot Çf^iofiuç
signifie qui tient du serpent , et l'insecte qui le porte n'a aucun
rapport avec les serpens.
Les mœurs des ophions sont absolument les mêmes que celles
des autres Ichneumons. ( Voyez ce mot et celui d'ENTOMO*
TILLES.)
Fabricius divise en trois groupes les espèces de ce genre ,
d'après la couleur des antennes , qui sont jaunes ou noiri^,
^innelées de blanc ou non.
OPH 199
Tels sont
1.^ L'oPHiON lAUNE; Ophîon luteutm
C'est l'espèce que nous avons fait figurer dans Fatlas de ce
Dictionnaire, pL S2, fig. 4.
C'est auSsi richneumqn jaune, à ventre en faueille,de
Geoffroy, tom* 2, pag. 33o, n.** si.
Car, D'nn jaune roux ; ailes jaunâtres avec un point plus
foncé sur le bord*
2.* Ofhion ramidulb; O. ramidulus.
C'est l'espèce que Geoffroy a décrite sous le a.° 23 , en la
caractérisant ainsi :
Jaune; à corselet noir en dessous et à extrémité du ventre
noire.
3*^ Ofhion fbhruginecx ; O. ferrugineus.
Car» Fauve ; anneaux de Tabdoraen marqués chacun latéra- ,
lement d'un point jaune. ,
4.^ Ophîon circonflexe; O. circumflexus.
Car. Noir; à antennes fauves; pattes postérieures à genoux
noirs; écusson jaune.
5.^ Ophîon masseur; O. olavator.
Car. Noir ; à pattes rousses ; les postérieures blanches à la
pointe; antennes annelées de blanc.
6.® Ophîon fugillateur ; O. pugillator,
Geoffroy Ta décrit sous le n."* 24 ; noir; k pattes et milieu
do ventre d'un jaune citron* (C. D.)
• OPHION. (Mamm,) Tout porte à croire que ce nom étoit
celui du mouflon chez les anciens Grecs. (F. C.)
OPHIOPH AGES. ( Omith. ) M. Vieillot , qui avoit employé ,
dans l'analyse de son Ornithologie, ce terme, dont 1» signi-
fication est mangeurs de serpenSf pour désigner sa vingt-huitième
famille, composée du seul genre Hoazin, Orthocorys, a, de*
puis, substitué le nom djysodes (fatidus)^ tiré de la mauvaise
odeur que rend Toiseau, pour désigner la famille, et celui
de êosak hoazin , comme genre unique de cette famille, Vhoa-
zîn ayant été reconnu pour uâe espèce du genre Hocco , crax^
c'est-à-dire le hocco brun du Mexique, phasianus crhtatus,
Gmel. et Lath. Voyez Ofisthocomus. (Ch. D.)
OPHIOPOGON. {Bot.) Le oonvallaria japoniça de Linnaeus
fils, qui méritoit de former un genre distinct, avoit été
aoo OPH
nommé ophiopogon par M, Kerr, m^ 4^ nom pKu ancien
tateria, donné par M. Desvaux, a prévalu, (J.)
OPHIORIZE, Opkiorrhiza, {Bot.) Genre de pl^Mites dicdy-
lédones, à fleurs complètes, i^ipnopétalées, de la famille des
gentianées, de la perUandrie monogynie de Linnapus, offrant
pour caractère essentiel : Un calice persistant , ureéolé^ 4
cinq dents ; une corolle înfundibuliforme; le tu^ pluAlong
que le calice ; le limbe à cinq divisions étalées ; cinq étaminea
attachées sur le tube de la corolle; les filamens très-courts ;
un ovaire supériei^r ; le style bifide; deux stigmates; unje cap-
sule à àeux lobes divergens à leur sommet , à deux logea ,
s*ouvrant par leur côté iàtérieur ; des semences nombreuses ,
anguleuses. y
Ofhiorize en mitre : Ophiorrhi%a mitreola , Linn* , Spee. ,
Lamck., lu. gen,^ tab« 107, fîg. 1 *, Swarti, Ohservttjkoi. , .pag*
69 , tab. 3 , fîg. ^, Les racines de cette plante soAt longuea^
blanches, filiformes, fa^ciculées^ Elle a une tige simple, her-
bacée , droite , haute d%n pied ; les feuilles oppotsées 9 un peu
pétiolées, glabres, ovales, lancéolées, aiguës, trè^entièresj
les fleurs terx^inales, disposées en épis grêles, {j^clrea, uni-
latéraux ; chaque fleur blanche , petite , sessile ; une fleur
solitaire dans la bifurcation des pédoncules; le calice petit; sea
découpures droites ; la corolle un peu plus longue que le ca-
lice; les divisions du limbe droites, ovales, aiguës i^Forifice
velu ; l'ovaire alongé , divisé en deux jusqu'à sa base, présen-?
tant la forme d'une mitre; le style bifide; les stigmates pu-
bescens; une capsule partagée, en deux, à deux valves s'ou-
vrant dans leur longueur. Cette plante croit aux lieux bumides,
sur le bord des fleuves, à la Jamaïque. On lui a donné le nom
d'opTiiorrTiiza , composé de deux mots grecs qui signifient racine
de serpent, parce que les Indiens remploient contre la mor-r
-sure des serpens,
Ofhtorize de l'Inde : OpTiiorrhiza Mi/ngos, Linn., F/or. ZeyL;
Làmck., IlL gen^, tab. 107, ûg, 2; Gçertn., Defruct., tab«
55. Sa tige est garnie de feuilles très -médiocrement pétio-
lées, glabres, ovales, lancéolées, très - entières ; les fleurst
sont terminales, axillaires, disposées en épis simples, uni-
latéraux , très^flexueux , quelquefois bifides. Chaque fleur est
sessile ; les divisions de la corolle sont obtuses , ouvertes y bar-
OPH ^oi
bues k rintérieur; les étamines aussi longues que la eorolle ; la
capsulte; est eonprimëe , divisée en ûeux lobes trés-divergens ,
aiToncns} comprimée au sommet en une membrane anguleuse ,
renflée à sa biue , s^ouvrant en longueur à leur bord interne.
Le placenta est oblong , rétréci vers le bas en pédicelle , at-
taché dans le milieu de la cloison , qui est trés-étroite et op-
posée aux valves ; les semences petites , très-nombreuses , cou-
leur de. rouille , anguleuses , aiguës. Cette plante croit dans
rinde, à l'île de Ceylan. (Pois.)
OPHIOSCORODON, {Bot.) Ce nom est cité par Lonicer
pour^ un ail , alUum ursinum , et par Lobel , poîir Vallium Kie-«
^rialis, tous deux mentionnés dans diverses matières médi-
cales. ( J,)
OPHIOSE, Ophhxybim. {Bol.) Genre de plantes dicotylé-
dones, à fleurs complètes^ monopétalées, quelquefois pAly-^
games , de la famille des apoùinées, de la pentandrie monogynie
de Linnseus, ofirant pour caractère essentiel : Un calice à
cinq petites dents ; une corolle tubulée , filiforme , le limbe à
cinq lobes; cinq étamines; un ovaire supérieur; un style; le
stigmatcjfiia iéie ; une baie à deux lobes, à deux loges; une ou
deux, semences petites et arrondies dans chaque loge. QueU
quefois on trouve des fleurs mâles par avortement, dont le
calice est biflde ; la corolle à cinq divisions , munie a son ori<^
fice d'on appendice entier , cylindrique ; deux étamines ^
point d'ovaire.
Ofhiose si^fentaiie : Ophioxylum serpentinum ^ Linn, , Spec,
Lamck. , JlLgen. , tab. 842 ; Gaertn., DefruçU , tab. 1 09 ; Burm. ,
Ze^i., tabi 64; Radix mustelœ , Ruinph,, Amb, auoi,, 7, tab.
16; Sjouanna, Rhéed, , Malab.j 6^ tab. 47 , vulgairement Ra->
CINE DE SERPENT. Arbrisscau dont la tige est droite, peu ra-
meuse; les feuilles sont disposées en verticilles, au nombre de
trois Qv quatre à chaque nœud , glabres , ovales -lancéolées,
aiguës , médiocrement pétiolées ; les fleurs petites , terminales ,
agglomérées , quelques-unes mâles , mêlées avec les hermaphroi
dites; la corolle est munie d'un long tube filiforme, un peu
renflé dans son milieu ; les étamines sont attachées au milieu
du tube; les filamens très-courts; les ai^thères aiguës; Tovaire
çst arrondi; le style de la longueur des étamines; la baie à'
deux loges. Cette plante crott dans les Indes et à Vile de
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90» OPH
Ceîlan. Sa racine passe pour un puissant spécifique contre
les morsures des serpens* On assure encore que c'est le meil-
leur antidote contre les fiches empoisonnées des Indiens.
On attribue atfssi une vertu purgative à son bois et à sa ra-
cine, qui est trè»-amére, propre à guérir lés fièvres intermit-
tentes. On en fait de petites écu elles que Ton emplit d^ean
quand on veut se purger* Ce bois porte avec plusieurs autre!
le nom de tignum eoluhriodrm ^ d'où il résulte de l'incertitttdt
sur les propriétés énoncées , qu'on pourroit bien confondre
avec celles de quelques autres espèces désignées sous le
même nom.
Opbiose ochrosib » Ophiosylum oehrotia, Fert^ySynopâ* y i f
pag. 266; Ochrosia, Juss., Gen.^ vulgairement Bois iaune de
risle- de -France. Joli arbrisseau, dont le bois est de couleur
jaunes les rameaux sont opposés , quelquefois quaternës; les
feuilles verticillées , trois ou quatre a chaque verticille» ovft^
les-oblongues, un peu acuminées, vertes , luisantes en dessus,
d'un vert jaunâtre en dessous, agréablement striées à leur face
inférieure ; les pétioles longs d'un pouce et plus. Les fleurs
sont disposées e;p corymbes axillaires et terminaux , dieh^tmaesi
formant, par leur réunion, de gros bouquets; elles ont la
corolle d'un blanc jaunâtre , tubulée , à cinq découpures ou-
vertes; le stigmate épais. Le fruit est un drape ovale, au
moins de la grosseur d'une olive, à deux loges, à deux , quel-
quefois trois semences planes , un peu membraneuses à leut
sommet. Cette plante a été découverte à l'Isle-de-France par
Commerson. (Poia.)
OPHIOSPëRMES. (Soti) Ventenat, voulant déUcher de
la famille des sapotées quelques genres placés séparément
à la suite, en forme sa famille nouvelle des ophiosperraes,
ainsi nommée parce que l'eilibryon , placé en travers dans
un périsperme, présente la forme alongée d'un petit seirpent«
Comme ce caractère n'est pas exclusif, puisqu'il se retrouve
dans quelques autres plante», on a adopté, d'après le prin-
cipe général, le nom du genre Ardisia, le plus caractérisé
de là famille, le plus connn et le plus nombreux en espèces,
et on a donné à cette série le nom d'ÀRDisiACéss. Voyez ce
mot au Supplément du tome second. (J.)
OPHIOS^ACHYS. {Bol.) Un auteur récent a fait sous ce
OPH 905
mom vn gente du veratrum luteum, qui paraît ne différer que
pur ses fleurs non polygames assez souvent dioïques suirant
cet auteur. ( J. )
OPHIOSTAPHYLON. (Bot.) Voyez M^lothbon, (J.)
OPHIOSTOME , Ophiostoma. {Entoz.) Genre de rers intes-
tinaux établi par M. Rudolphi po«F quelques espèces qui
avoient été précédemment placées dans plusieurs autres
genres, mais surtout dans celui des ascarides, à la famille
desquels il appartient. M. Bosc 1,'ayoit avant cela désigné sous
le nom de Jissula, et Bruguiére en faisoit des e^eces de son
genre Proboscidea, On peut le caractériser ainsi : Corps ar*
Tondi, filiforme , atténué en avant comme en arrière ; bouche
bivalve, c^est-à-dire , formée par deux lèvres, une supérieure
et une inférieure; l'anus auprès de la pointe delà quéiie,
Torifice de l'ovidncte au tiers antérieur du corps; l'organt
excitateur du mâle filiforme.
Les espèces de ce genre ont été trouvées dans le canal
intestiiu|l d'animaux mammifères et de poissons. M. Rudolphi,
dans son Spwpsis , en caractérise cinq espèces , en en retran-
chant le eysHdicola de Fischer , qu'il range maintenant parmi
les spiroptères.
UO» Dlé'CHAuvE-souRis, O. mucronoUim , Rudolphi, Entoz.,
2 f p» 117, tab. 3, fig. i3 et i4« Corps (d'un pouce enviroa
de long) très -fin, blanc, obtus en avant; les deux lèvres
égales; la queue de la femelle mucronée. Dans les intestins
de la chauve-souris oreillard.
Dans plusieurs des individus observés par M. Rudolphi,
au mois de Décembre , les oviductes qui entouroient l'intestin
étoient remplis de fœtus vivans.
L'O. DU PHOQUE, O^ dfjpar, Rudolphi; Asfi. ^i^da, Mull. ,
ZooL Dan., vol. 2 , p. 47 , tab. 74, fig. 3 ; Prohoscidea bifiday
Enc. méth. , tab. 32 , ûg, 8* Corps quelquefois de deux à trois
pouces de long, cylindrique, filiforme, la tête obtuse, la
lèvre supérieure plus longue que l'inférieure ; la queue de
la femelle obtuse , celle du mâle mucronée '- dans les in-
testins de plusieurs espèces de phoque. Othon Fabricius cite
le fait du cœur d'un phoque fétide , blessé par un harpon ,
et qui , quoique vivant , étoit presque consumé par plusieig^
vers de cette espèce.
204 OPH
L'O. LBPTUAB, O. Upturui, Rudolphi, tab. Vil 9 fig. 1 et ••
Corp^ de trois pouces de longueur , la tête atténuée , la queue
extrêmement fine ; des deux lèvres rinférienre plus longue
que la supérieure. Cette espèce , que M. Rudolphi ne connott
que d'après une figure de Tilesius, a été trouvée dans les
intestins du coryphène- dorade*
M. Rudolphi a{oute encore ^ ce genre TO. cristatum, que
}e ne connois pas^ et VO, sphœrooephalum , dont M. Nau vient
de faire un genre particulier sous le nom de pleurori^mchus ,
dans les Méaioires des amis des sciences naturelles de Berlin,
vol. 7, paç. 471. (De B.)
OPHIOTHËRES, (Orniài.) Ceéiom, qui, comme celui d*o-
phiophages, signifie mangeurs de serpens , a été appliqué par
M* Vieillot au genre Secrétaire ou Messager , Strperùarius ^
Cuv., et G^ogeraniis, Illig»(CH. D,)
QPHIQXYLON. {Bot,) Nous avoqs dit , dans un autre Die*
-tionnaire, que « Plukenet (Alm.;^ tab* ^10, fig. 1 ) figure le
hudleia QooîierUalis sous le nom de ophioxylon américain ,
pour le distinguer des bois de «eppeqs indiens. L'un âe^eeuxr
ci est le type du genre Ophiçxylon , linn, , auquel Adanson
rapporte le caju-ular de Rumphios ; regardé par Linnœus
comme le stryohnos coluhrina , mab à tort , sielon M« de Jus^
sien* ^ Voyez Ofhiosb et Vqmiquiee. ( Lem, )
OPHIRE, Qphira. (Boi.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs polyp étalées,. de la famille des onagraires , de rocton*-
drie monagjnie de Linnseus, offrant pour caractère esseptiel:
Un invoUicre à deux valves renfermant trois fleurs; la co<
rolle composée de quatre pétales connivens , renfermaqt huit
étamines avec des anthère$ ovales; un ovaire inférieur; un
style surmonté é*un stigmate éçhweré. Le fruit est une b^ie
uniloculaire , à deux semences.
OpHiaE d'Afrique; Qphira striota^ Linn. ; Lamck«, Jll^ g^^»»
tab. 293. Petit arbrisseau , dont les tiges sont quadrangulaires ,
de couleur cendrée, garnies de feuilles opposées, linéaires,
lancéolées, roides, coriaces, un peu aiguës, chagrinées eu
dessus ^ blanchâtres et presque argentées en dessous , longues
d^environ un pouce sur deux lignes de large ; les pétioles courts,
cqmprimés , presque connivens à leur base , se prolongeant
dans la feuille par une grosse nervure , d'où résulte un sillon
sur kr face supérieure des feuilles*. Les fleurs sont petites, ses-
siles , , axillaires , opposées, réunies au nombre de trois dans
un involucre à deux valves réniformes, échancrées et persis*
tantes. Les pétales sont oblongs et connive^it; les étaminesde
la longueur de la corolle ; Fovaire est hispide « turbiné ; le
style plus court que les étamines. Cette plante croit en
Afrique,. 4>ù elle a été découverte par Burmann.' (Poir.)
OPHISAURE^ Op7iisai/ni5. {Erpétol.) D'après les mots grecs
ff iç , serpent et fftmupo^ , lézard , Daudin , le premier , a ainsi
nommé un genre de reptiles sauriens, qui appartient à la
famille des urobènes de M. Duméril , que M. G. Cuvier range
dans sa première famille des ophidiens, et que Ton peut re-
connoitre aux caractères suivans :
Queue conique ^ furquàie^ non distincte du reste du corps; pas
de membres; oreiUes marquées à l'extérieur par un tympan; écail-
les imbriquées j carrées, disposées par rangées longitudinales; tête
couverte de plaques lisses; ail muni de trois paupières; langue
extensible, échancrée en croissant à l'extrémité ; un pli longitudi-
nal de chaque côté du ventre; anus simple, demi -^circulaire et
transversal; de petites dents aiguës à chaque mâchoire; point de
crochets à venin; deux groupes de dents au fond du palais.
Diaprés ces diverses notes, on distinguera sans peine les
Ophuauaes des Caméléons, des Steluons, des Lézauds, des
IcoANRS, des Dragons, des Aqames, des Geckos, des Anous,
des SciNQUEs et des Chalciobs, qui ont quatre membres; des
Chirotbs et des Hystéropes, qui en ont deux; des Tachydro-
MEs , qui ont les écailles verticillées ; des Orvets , qui n'ont
point de tympan, etc. (Voyez ces divers noms de genres, ëbt
réroLOCiE, Sauriens et Urobènes.)
On ne connoît encore qu'une seule esjièce dans ce genre;
c'est
L^Ophisaure ventral: Ophisaurus ventralis; Daudin; Anguis
«en^aiis, Linnœus; Chamœsaurus ventralis , Schneider; Cœci*
lia jnaculata, Catesby. Corps entièrement cylindrique, nn peu
plus gros en devant; queue plus longue que le corps; teinte
générale d'un vert jaunâtre ; dos d'un brun ou d'un noir
bleuâtre; côtés de la tête et du cou- variés et pointillés de
noir; deux points d'un vert clair sur chacune des écailles de
la face supérieure du corps et delà queue; taille de deux
& trois pieds.
ao8 OPH
qui sont alternativement d*un bntn noirâtre et d^un b^tid
mêlé de blanc ; 'desfus de la téie d'un vert |aunâtre ; iris des
yeux doré; anus plus près de la tête que de la nageoire de la
queue* '^
Ce poisson, dont la grandei^r peut être comparée à celle de
l'anguille , a été rencontré par Commerson au milieu des ro»
chers détachés du rivage ^ qui environnent la Nouvelle-Bre^
tagne et les lies voisinesé
On le trouve aussi prés d^s ùbieê d^Amboiiiék
Sa morsure est dangereuse ^ mais sa chair est un aliment
délicat. (H. CO
0PH1Të% (Mm.) Ce nom n'est pas entièreiiiéat scientifique;
il est aussi employé dans les arts pour désigner la roch6 k
laquelle nous l'appliquons exclusivement. Cette roche a été
aussi nommée serpentin , qui veut dire en latin la même
chose qu'ophite en grec ; on l'a aussi appelée poi*ptiyre vert i
et c'est sous le nom de Grmporphir qu'elle est désignée par
quelques minéralogistes de l'École allemande. D'autres, tel
que M. Léonhard', ne distinguent pas c0tte espèce du por«
phyre rouge et des autres roches nommées porpliyres, et
regardent l'ophite comme une simple variété de couleur de
cette roche. De Saussure , MM. d'Aubuisson et Cordier n'ont
point partagé cette opinion ; ils pensent au contraire que la
base de l'ophite est une pierre d'une nature particulière.
L'Ofhitê est une rodhe empâtée , mais formée par voie de
dissolution et de cristallisation confuse, dont la pâte est d'une
couleur verte plus ou moins foncée > à texture fine , oflrant
les caractères du pétrosilex et ceux de l'amphibole ou du
.pyroxène, réunis, et enveloppant des cristaux détermiuables
de felspath ordinairement compacte*
hesparlies constituantes accessoires de cette roche sontî ram-*
phibole distinct, le quarz, mais rarement en petits grains
transparens»
Les parties éventuelles sont t la calcédoine en nodules gri<*
sâtres, à écorce verdâtre, quelquefois des grenats?
La pâte est compacte , homogène. M« Cordier la regarde
comme une wake à grains fins, endurcie par de la calcé-
1 Charakteristik der Felsarteiu ffeidelherg , i6a3j Seii€ %io* '
OPH 209
joine. L'amphibole n'y est pas reconnoissable , maïs on y
découTre quelquefois de très -petits cristaux de pyroxéne
translucide et d'un beau vert. Les cristaux de felspath^ qui
y sont très- également disséminés,- et qui lui donnent une
êlructure porphyroïde , sont plus ou moins gros, à texture
presque toujours compacte; ils sont intimement liés à la
pâte , et qi^elquefois même ils ne s'en distinguent qu'avec
peine, ce qui prouve que la pâte et les cristaux sont de
formation contemporaine.
La cohésion des parties est grande , la roche est donc très-
solide ; elle n'est cependant pas toujours difBcile à casser.
La cassure est égale, unie , c'est-à-dire , qu'elle traverse égale-
ment la pâte et les cristaux : elle est quelquefois écailleuse.
L'opfaite est très^dur , d'une dureté à peu prés égale dans
toutes ses parties, ce qui, réuni à la finesse de la pâte, donne
à certaines variétés la faculté de recevoii^ un poli assez beau
et très-égal. .
Ls couleur de l'ophite est essentiellement verte ou ver-
dàtre ; c'est un vert sale , ou brunifte , ou grisâtre. Lés cris-
taux de felspath ont souvent la même couleur que la pâte,
mais avec un ton plus pâle .- ils sont quelquefois grisâtres et
rôugeàtres.
L'ophite est plus ou moins fusible, à la manière du felspath ,
en émail grisâtre.
Il est peu susceptible à^ altération,
II jpasse au porphyre proprement dît', lorsque sa couleur,
d'un vert sombre indéterminé, passe au rouge sombre, mais
surtout à l'eurite porphyroïde , et il arrive souvent qu'on ne
peut dire précisément à laquelle de ces deux sortes de roche
composée on doit rapporter certaines roches.
L'ophite, moins répandu, moins connu dés anciens, ou
peut-être moins bien indiqué que le porphyre, a été em-
ployé aux mêmes usages d'ornemens que cette roche. On le
trouve dans lek anciens monumens. On en ornoit les palais -,
on en faisoit des vases, des coupes, etc.
On ne sait pas de quelle carrière, ni même de quel pays,
les anciens retiroient la roche que les Italiens nomment jior-
jido verde anlico , qui est notre ophite.
Pline, plaçant cette roche parmi les marbres, c'est-à-dire,
36. 14
^
210 OPH
«
parmi les pierres polissables , dit que la di£férence qu^il y a
entre Tophite et les autres marbres , c'est qu'il est marqué
de taches à la manière des serpens , d'où lui est venu
son nom. 11 en distingue deux sortes, l'un mou et blanc,
l'autre noirâtre et dur. Il paroîtroit que la première sorte
se rapporteroit à la serpentine ou plutôt aux'ophiolites, et
la seconde à la roche que nous décrivons ici sous le nom
d'ophite» Cela paroît d'autant plus vraisemblable que Plin^e
ne parle nulle part des porphyres verts, roche qui devoit
être connue des Romains, à en juger par la quantité de
débris qu'on en trouve dans différentes parties de l'Italie.
F'ariétés.
Ophite antique. Pâte verte , compacte , homogène , opa-
que; crfstaux de felspath verdâtres.
La pâte a la cassure écailleuse.
C'est cette variété que les anciens ont employée comme
pierre d'ornement ; on eh trouve des débris dans toutes les
ruines des villes antiqued^ et notamment aux environs de la
ville d'Ostie, dan^ les États romains. On ne connoit plus,
comme on vient de le dire , les carrières d'^ii les Romains
extrayoient cette roche. On suppose que c^é»toit des mon-
tagnes qui bordent la mer Bouge du côté de l'Egypte.
Il paroit que ces carrières pouvoient fournir des pièces
d'une très-grande dimension, puisqu'on cite deux colonnes
de cette matière dans le palais des conservateurs au capitole
de Rome, qui ont près de quatre mètres de hauteur.
Ophite varié. Pâte d'un vert brun , grenue , amphiboli-
que , avec des cristaux de felspath blancs , gris ou verdâtres.
C'est celui-ci qui contient du quarz, de l'amphibole, du
mica, des grenats, etc.
Exemple, Dans les Pyrénées au Tourmalet, vallée de Bar-
rège , au-dessus du lac d'Oncet.
11 a une pâte verte, grenue , avec quelques pyrites et des
cristaux de felspath blancs. On en trouve encore dans d'au-
tres lieux de cette chaîne de montagnes.
A Saulieu- dans le Morvan , en France.
A Rubeland , et en morceaux roulés dans la Bode, au
Harz. Pâte verte foncée et cristaux de felspath blanc.
OPH 2ix
A Planitz, en Saxe» Il renferme du quarz et des nodules
de calcédoine.
De Niolo, en Corse. A pâte verte, grenoe, amphibolique,
et Cristaux verts. Du même lieu. Pâte verte, compacte ; gros
cristaux de felspath blanc , et gros grains de quarz.
Dans les Vosges, à la Chevelny, sur la hauteur de Frole,
en Comté. A pâte d*un vert obscur et cristaux de felspatb
vert -pâle. Il passe à la diabase verdàtre granitoïde, et on
l'appelle alors granitt vert.
Du Mont-Visd, en Piémont. Il est d'un vert poireau^
taché de blanc et de points rouges, qui sont dus à d-es gre-
nats disséminés. (Brard, Pierres d'ornemens.) (B.)
OPHITINE. (Min.) C'est le nom que de la Métherîe
donnoit à la base de l'ophite ou porphyre vert. (B.)
OPHIURE {Bot.) ; Ophiurus , Gaertn. fils, CarpoL, 3 , pag. 3 ;
R. Brown, Noy» HolL, pag. 206 j Pal. Beauv. , Agrost,, pag.
11 6. Quoique ce genre ait le port et la plupart des caractères
des rottboellia, qui paroit former un genre a^sez naturel, ce-
pendant Gaertner fils en a retranché plusieurs espèces pour en.
former son genre Ophiurus , qui a été adopté par R. Brown
etBeauvois. Il diffère des rottboellia en ce qu'il n'existe qu'un
seul épiilet au lieu de deux dans chacune des cavités du
rachis. Cet épiilet renferme deux fleurs, une extérieure mâle
ou stérile; une intérieure hermaphroâite. Gaertner n*en cite
qu'une seule espèce , qui est le rottboellia corjmbosa de Linnœus.
Beauvois y ajoute 1^ rottboellia pannonica ^ incutvata^ cylindrica
du même auteur. Voyez Rottbolle. (Poir. )
OPHIURE , Ophiurus, {Actinoz,) Genre de stellérides établi
par M. deLamarck pour un certain nombre d'espèces d'étoiles
de mer, qui diffèrent un peu des autres par la forme alongée
serpentiforme des rayons qui bordent le corps, et que l'on
peut caractériser ainsi : Corps arrondi, déprimé, quinqué*
partite, couvert d'une peau coriace et pourvu dans sa cir-
conférence de rayons, presque constamment au nombre de
cinq, très-longs, très^grêles, articulés, sans sillon inférieur.
Bouche au milieu de cinq fentes fort courtes, ne dépassant
pas le diamètre du CQrps, et pourvues sur les bords de ven*
touses papillîformes peu nombreuses.
D'après cette définition les ophiures appartiennent à cette
«13 OPH
section dés stellërîdes dont le corps est distinct des appen-
dices qui servent à la locomotion , et où ces appendices sont
dépourvus de sillons garnis de ventouses papiUiformes à leur
partie inférieure ; mais elles di£fèrent des deux autres genres
que M. de I^amarck y établit, c'est-à-dire, des comatules,
parce que les rayons sont indivis, et des euryales, parce
qu'il n'y en a pas un second rang plus petit au-dessus du
Vang principal. Au reste, ces rayons toujours fort longs^
souvent assez comparables à des^ queues de serpens, sont
couverts d'écaillés ou de tubercules ; ils peuvent être pourvus
dans leur longueur, et de chaque côté, d'une série de pa-
pilles peu apparentes ou d'épines plus ou moins longues qui
les rendent comme pectinées.
Les ophiures paroissent avoir des habitudes un peu dififé*
rentes de celles des comatules et même des euryales; elles
se servent de leurs rayons pour marcher, en en accrochant
un ou deux à l'endroit vers lequel elles veulent arriver, et
en se tirant ensuite avec eux; mais elles ne les emploient
•^as pour saisir la nourriture et pour la porter à leur bouche.
On trouve des espèces de ce genre dans toutes les mers.
Elles ne sont jamais d'une .bien grande taille. M. de Lamarck,
qui en caractérise douze espèces, les divise en deux sections,
d'après l'état convexe ou aplati des rayons en dessus.
'^Hayons arrondis ou convexes sur le dos.
L'O. nattée; O. texturata, de Lamk., Enc. métb., pL isS^
£g. 2 et 5. Ophiure à rayons subulés, arrondis, lisses, pour-
rus inférieurement d'écaillés disposées sur trois rangs et de
papilles latérales déprimées fort petites. Des mers d'Europe.
L'O. lézardellb; O. lacertata, de Lamk., Enc. méth., pi.
122 , iig. 4» c^ pl* 1^3 9 fîg* 3* Assez grande espèce, à rayons
alongés, subulo- cylindriques, presque lisses, couverts d'é-
cailles imbriquées et pourvus latéralement de papilles ex-
trêmement courtes, souvent déprimées. Cette espèce est
quelquefois d'une seule couleur roussàtre et d'autres fois
panachée d'orange et de brun. Elle vient aussi des mers
d'Europe.
L'O. ÉPAISSIE ; O. incrassata -, de Lamarck. Assez grande
ophiure dqnt le corps est large , subpentagone , pourvu de
OPH s'5
J
ejiit{ plaques rhomboïdales autour de la bouche , et de rayons
épais, alongés, subulés, garnis sur les c6tës dVpines de la
largeur du rayon. Couleur jaunâtre. Du voyage de Pérou
et Lesueur.
L'O. annulaire; O. annulosa, de Lamk. Ophiure de cou-
leur brune avec des rayons alongés, subulés^ arrondis, pour-
vus de chaque côté d'épines comme articulées par les an-
neaux colorés dont elles sont bigarrées. Du voyage de Pérou
et Lesueur.
L'O. MARBRÉE ; O. marmorata , de Lamk. Ophiumt dont le
disque est radié par dix lignes, la couleur variée de blanc
et de brun , et dont les rayons sont pourvus d'épines laté-
rales plus courtes que leur largeur. Du voyage de Pérou et
Lesueur»
** Hayons aplatis sur le dos*
L'O. HÉRTsséE; O. echînata, de Lamk., Enc. méth. , pi. 124»
fig. 2 et 3. Ophiure noirâtre, granuleuse sur le disque; les
rayons pourvus d'épines épaisses, ouvertes, sur quatre rangs,
et un peu plus longues que la largeur du rayon. De l'Océan
des Antilles et de l'Atlantique.
M. de Lamarck rapporte encore à cette espèce une variété
qui a le dos lisse et les épines plus grêles, ainsi que VAsUriaê
nigra de Muller , Zool, Dan,, 5, p. 20, tab. 93, dont les
rayons sont plus atténués vers l'extrémité.
L'O. scoLOPENDRiNE ; O. scolopcndrina , de^ Lamk. Grande
ophiure, à disque orbiculaire, scabre par les points proé-
minens de son dos; les rayons longs, trés^hérissés d'épines
ouvertes, tachetés et bigarrés. Des mers de l'Isle-de-France.
L'O. longipède; o. longipeda, de Lamk. Disque petit,
orbiculaire, marqué de dix facettes cunéiformes et pourvus
de rayons extrêmement longs, avec des épines blanches et
ouvertes. Des mers de l'Isle-de-France.
L'O. NÉRÉiDiNE; O. nereidina, de Lamk. Disque très-petit;
pentagone, quinque-silloné sur le dos; rayons très-longs, à
articles très-étroits et ciliés par des épines. Couleur bleuâtre.
Des mers australes. '
L*0. ciLiAiRE : O. eiliaris, Linn. ; Link, SlelL mar, , tab. 34 ,
fig. 56. Assez petite espèce dont les rayons sont pourvu^
A
ai4 OPH
d'épines menuet comme des poils , assez longues , ouvertes ,
qui les font paroitre comme plumeux. Des mers d'Europe et
de rOcéan austral.
• L'O. ÉCAirxEUSE : O, squamata, de Lamk.; Asterias aeuleata?
Unn. ; Mull., ZooL Dan., 3, p. 29, t. 99. Disque orbîcu-
laire, assez lisse ; les rayons couverts en dessus de larges écailles
imbriquées et pourvues d'épines plus courtes ^e leur largeur
sur quatre rangs. Couleur blanchâtre. Des mers d'Europe
et de rOcéan atlantique.
L'O. CASSANTE ; O, fragilis, Mull. , ZooL Dan. , 3 , p. 28 , tab.
98, Disque épineux en-dessus, orbicnlaire^ partagé en dix
aires par autant de lignes ; rayons subulés , linéaires , comme
pectines sur les c6tés par des épines elles-mêmes serruleuses.
De rOcéan boréal. (De B,)
OPHRIAS, OPHRIE. {Erpét.) Noms de pays d'un serpent
do genre Boa, Voyez Boa. (H. C.)
^ , OPHRIS , Ophrys. Linn. ( Bot. ) Genre de plantes monoco*
tylédones, de la famille des orchidées, Juss«, et de la gynan*
drie monandrie, Linn, , qui a pour principaux caractères : Une
corolle de six pétales inégaux, trois extérieurs et trois inté-
rieurs; dans ces derniers deux pareils, et le troisième (labelle
ou nectaire) plus grand que les autres, étalé ou pendant,
placé à la base du style et dépourvu d'éperon ; une seule
étamine, placée au sommet du style, formée d'une anthère
à deux loges adnées à la partie supérieure du style; un
ovaire infère , surmonté d'un style en colonne ; une cap-
sule uniloculaire , ' à trois valves , s'ouvrant longitudinale-
ment par trois fentes et contenant des graines nombreuses
et très -petites.
Les ophris sont des plantes herbacées , à racines formées le
plus communément de tubercules arrondis; leur tige est simple,
cylindrique, garnie de feuilles entières, engainantes, et leurs
fleurs, très-souvent d'un aspect singulier, sont disposées en
épi terminal. C'est principalement dans la forine et dans la
couleur du labelle que les fleurs d'ophris présentent des res-
semblances bizarres. Tantôt l'œil trompé cr^it voir au sein de
la fleur une mouche, une abeille, une araignée ^ quelquefois
c'est comme une petite figure d'homme y qui paroU y être sus*
ipendue.
OPH »^>5
linnœus, dans son Species plantarum^ avoît mentionné dîx-
iiuit espèces d'ophris; mais , d'après la réforme établie dans les
orchidées par S wartz, il n'est plus resté dans ce genre que quatre
des espèces Linnéennes ; toutes les autres ont été importées
dans d'autres genres. Aujourd'hui, malgré la réforme dont il
vient d'être parlée les découvertes des botanistes venus depuis
Linnœus , ont plus que doublé les espèces de ce qu'elles étoient
d'abord , et on en compte environ quarante. Il est vrai que
Vùplirys insectifera, Linn., a été divisé par les modernes en
huit à dix espèces.
Ophris a un tubercule : Ophrys monorchis^ Linn. , Spec,
1342 ; Flor. Dan. y tab. 102. Sa racine est formée, non d'un
seul tubercule, comme le disent la plupart des auteurs, mais
bien de deux tubercules, dont l'un donne naissance à la
tige , et dont le second , ou celui de l'année destinée à rem-
placer le premier lorsque celui-ci se sera épuisé à nourrir la
tige, est placé à quelque distance, de sorte que le plus sou-
vent , lorsqu'on arrache la plante sans prendre la précaution
d'enlever en même temps une certaine quantité de -terre , on
ne trouve que le premier tubercule , et le second reste dans
la terre, ce quia donné lieu à l'erreur que cette espèce faisoit
exception aux autres , dont les racines , lorsqu'elles sont tu-
berculeuses, sont toujours, dans le moment de la floraison,
formées de deux tubercules rapprochés l'un de ^'autt-e. La
tige est grêle, haute de trois à six pouces , chargée d'une petite
feuille étroite et garnie à sa base de deux feuilles lancéolées.
Les fleurs sont petites , d'un vert jaunâtre , et leur labelle
est trifide. Cette espèce croît en France et en d'autres par-
ties de l'Europe, dans les prés des montagnes.
Ophris des Alpes: Ophrys alpina, Linn., Spec», i342 ;«racq.,
Hort» Vind, , tab. 9, Sa racine est formée de deux tubercules
ovoïdes , rapprochés ; elle produit cinq à six feuilles linéaires,
aussi longues que la tîge, qui est nue, haute seulement de
deux à trois pouces, terminée par cinq à six fleurs d'un vert
jaunâtre , rapprochées en épi court. Les cinq divisions supé-
rieures ou latérales de la corolle sont rapprochées ou con-*
fluentes, et le pétale inférieur ou labelle est lancéoié, entier,
chargé seulement d'une petite dent de chaque cAté. Cette
plante croit dans les prairies des montagnes Alpines de r£u«i
rope.
2i6 OPH
Opheis homme- pendu: Ofhrys antropophora ^ Unn. ^^Specj
i343 ; Flor. Dan. , tab. io3. Saracine, formée de deux tuber-
cules ovoïdes , rapprochés , produit une tige cylindrî^e ,
parfaitement glabre comme toute la plante , haute de huit à
quinze pouces. Ses feuilles sont lancéolées, les unes radicales,
les autres disposées dans la partie inférieure des tiges. Ses
fleurs sont jaunâtres , nombreuses, accompagnées de bractées
plus courtes queTovaire, et disposées en un épi terminal , as^ez
long; elles représentent, en quelque sorte, un homme sus-
pendu par la tété ; les cinq pétales supérieurs, d'un blanc jau-
tiâtre, connivens, forment la tête, et le labelle, d'un jaune
foncé et ferrugineux, simule le corps et les quatre membres.
Cette espèce croît dans les prés , en France , en Suisse , en
,^ Italie, etc. Elle fleurit en Mai et Juin.
Ophris mouche : Ophrys myodeSy Jacq. , Jcon. rar.,^tab« 71 ;
Ophrys insectifsra myodes ^ Linn., Spec»t i343. La racine, de
même que dans l'espèce précédente et les suivantes, est for*
mée de deux tuberc4iles. La tige^ est haute de huit à douze
pouces, munie , dans sa partie inférieure, de quelques feuilles
lancéolées ou quelquefois ovales-lancéolées. Les fleurs sont peu
nombreuses , disposées en épi lâche et accompagnées de brac-
tées linéaires-lancéolées , aussi longues ou plus longues qu'elles*
Les pétales sont ouverts, les trois extérieurs lancéolés, d'un
vert blanchâtre , les deux intérieurs linéaires et raugeàtres; le
labélle, représentant en quelque sorte une mouche, est.pen-
dant , pubescent , d'un pourpre foncé , partagé en trois décou-
pures , dont la moyenne beaucoup plus grande et à deux lobes
arrondis. Cette espèce croit sur les collines et dans les pâtu-
rages des montagnes, en France, en Allemagne, en Angle-
terre, etc.
Ophris jaune: Ophrys lutea, Cavan., Ican,, 2, pag. 46, tab*
1 60 î Ophrys insectifera , i , Linn. , Spec. , 1 343'. Sa tige est cylin-
drique, glabre, haute de six à huit pouces, garnie, dans sa
partie inférieure, de cinq à six feuilles ovales -oblongues et
terminée dans sa partie supérieure par trois à six fleurs très-
brièvement pédicellées, placées dans l'aisselle d'une bractée
foliacée, et disposées en un épi lâche. Les trois pétales extérieurs
sont ovales, verdàtres, un peu inégaux; les deux intérieurs
sont oblongs, obtus, jaunâtres, plus courts ; le pétale inférieur
OPH . 217
ou le labelle, plus grand que tous les autres, estpubescent,
d'un beau jaune sur ses bords , brunâtre dans son milieu , avec
deux taches ovales -oblongu es et glabres; il est, d'ailleurs,
ovale-arrondi, découpé en trois lobes, dont le moyen , un peu
plus large que les autres, e^t échancré. Cette plante croît natu-
l^llement en Espagne , en Portugal , en Italie et dans quelques
parties du Midi de la France.
Ophris araignée; Ophrys aranifera, Smith, Flor, BriL^^Z^*
La plupart des feuilles de cette espèce sont ovales-lancéolées,
radicales ou disposées dans la partie inférieure de la tige ; celle-
ci est cylindrique , haute de huit à douze pouces , garnie dans
sa partie supérieure de quatre à six fleurs, rarement plus,
disposées en épi lâche et munies de longues bractées. Les trois
pétales extérieurs sont étalés, oblongs, verdâtres; les deux
intérieurs sont plus courts , glabres ; le pétale inférieur ou le
labelle, qui imite en quelque sorte rabdomen de certaines
araignées, est ovale, convexe, échancré à son extrémité, velu,
d'un brun ferrugineux, chargé un peu au-dessus de sa base de
deux petites tubérosités en forme de cornes, et marqué dans
son milieu de deux raies glabres et parallèles. Cette plante croît
dans les pâturages et sur les bords des bois,' en France et dans
plusieurs parties de TEurope ; elle fleurit en Avril et Mai.
Ophris abeille; O'phrys apifera, Smith , Flor. Brit.^ 938 ;
Vaill., Bot, Par,, tab. 3o, fîg. 9. Cette espèce a beaucoup de
rapports avec la précédente ; mais elle en diffère par des ca-
ractères constans. Ses pétales extérieurs sont de couleur rose,
marqués de trois lignes vertes ; les deux pétales intérieurs son^
lancéolés, moitié plus courts, verdâtres , velus ; le labelle est
arrondi , convexe , velu , d'un pourpre ferrugineux , marqué
de raies jaunâtres, partagé en cinq lobes inégaux, l'inférieur
prolongé en pointe recourbée en dessous. Cette plante fleurit
en Mai et Juin. On la trouve dans les pâturages et sur les bords
des bois, en France et dans plusieurs parties de l'Europe.
Les formes singulières et en même temps assez jolies des
fleurs des ophris mériteroient à ces plantes une place dans
nos jardins , et cependant on ne les y voit jamais ou presque
jamais. lElles se refusent, dit «^ on, à la culture, et périssent
sous la main du jardinier qui leur prodigue ses soins. Cela
indique assez la manière dont il faut les traiter. L'anxateup ,
218 OPH
qui aura le désîr de les posséder, devra, pour se les procurer,
les faire arracher dans les lieux où elles se trouvent sauvages ,
et leur consacrer dans son jardin une place séparée , où il les
abandonnera à la nature. On peut les mettre , soit dans des
pièces de gazon, soit dans des plates-bandes situées aux bords
des bosquets , dont on fait teulement arracher les mauvaises
herbes , mais dans lesquelles on ne fait jamais mettre la
bêche.
Les bulbes des pphris ne sont pour nous d'aucun usage. For-
mées en grande partie de fécule amylacée , comme celles des
orchis, elles ont les mêmes propriétés et peuvent , comme
elles, être employées à faire du salep. ( L. D.)
OPHTALMICA. (Bot.) Voyez Ocularia. (J.)
OPIER. {Bot.) Voyez Obier. (L. D.)
OPIK. (Ornith.) Ce nom groënlandois est appliqué par
Othon Fabricius au harfang ou hibou dislande, d'Anderson,
strix njycleay Linn. , qui se nomme aussi opirksoak^ et par
Oth. Fr, Muller au yàïco nor^vegicus. (Ch. D.)
OPILE, Opilo. {Entom.) Nom donné par M. Latreille à un
genre d'insectes coléoptères pentamérés de la famille des
térédyles ou percebois, et qui correspond à celui des Tilles.
Voyez ce mot. (C. D.)
OPILIA. (Bot.) Genre de plantes établi par Roxburg. La
fleur a un petit calice d'une seule pièce, dont le limbe est
bordé par cinq dents; ses pétales, au nombre de cinq, lui
adhèrent et le débordent; ils sont alternes, avec cinq écailles
plus intérieures, que l'auteur qualifie de nectaires, et qui
ont la même construction ; cinq étamines , également insérées au
calice, sont opposées aux pétales. L'ovaire, simple et libre,
ou non adhérent , est couronné immédiatement par un stig-
mate non divisé. 11 devient une baie portée sur un pivot,
moins grosse qu'une cerise, et contenant une seule graine
dont l'intérieur n'est pas connu. Ce genre ne contient jus-
qu'à présent qu^une espèce , qui est un petit arbre de la côte
de Coromandel, à feuilles simples et alternes, à fleurs axil-
laires en grappe, qui est couverte de bractées dont chacune
recouvre trois fleurs. Ce genre paroit appartenir à la famille
des rhamnées, dans la section des vraies rhamnées, carac-
térisé par l'opposition des étamines aux pétales ; mais , pour
OPI a»9
déterminer avec précision ses afGnités , il faudroit connoifre
Tintérieur de la graine. (J.)
OPINAWK, {Bot.) Nom d'une racine de Virginie, cité
par C. Bauhin , qui croit que c'est le papas d'Acosta , main-
tenant reconnu pour la pomme de terre, solarium tuberosum*
C'est Vopenack de la Caroline. ( J. )
OPIONKA. {BoL) Dans la province russe de Mourom
on nomme ainsi une espèce d'agaricus, agaricus fragilis , que
les habitans mangent sans aucun inconvénient. (Lem.)
OFIPIXCAN, (Ornii/i.) Tout ce que Fernandez , p- 44 , c^iap*
147 ^ dit de cette espèce decanard, se borne à annoncer que
son plumage est varié de noir et de cendré , et qu'elle a le
bec rougeâtre et les pieds roussâtres. (Ch. D.)
OPIPTÈRE, Opipterus. (Malacoz.) M. Rafinesque, Journ.
encycl. de la Sicile , douzième et dernier numéro , et Journ. de
phys., tom» 89, p. i5i , propdise sous ce nom un genre de
mollusques nu , auquel il assigne pour caractères : Corps na-
geant, déprimé, sans tète', une grande aile horizontale posté-
rieurement , deux longs tentacules inégaux , non rétractiles
antérieurement, la bouche entre eux; et qu'il paroît placer
parmi les ptéropodes, dont il diffère, dit -il, par l'absence
de tète et de branchies.
Il cite pour exemple , PO. hicolor , qui a deux pouces de
longueur, ^e couleur hyaline, les ailes rougeâtres, et qui
provient des mers de la Sicile. Quoique cette description
soit extrêmement incomplète, il me semble cependant que
ce genre est établi sur le même mollusque qui a servi à
rétablissement du genre Gastéroptère de Meckel. (De B.)
OAS. (Foss.) L'on ne connoit de ce genre de coquille
bivalve qu'une portion d'une valve où se trouvent le sommet
et la charnière; ils annoncent une coquille cordiforme, à
côtés déprimés, à valves portant une carène comprimée sur
le dos et à sommets élevés et trè^-courbés. Au-dessous de ces
derniers il se trouve une grande dent cardinale aplatie,
saillante et couverte de stries lâches, et à côté un espace
vide pour recevoir une dent pareille de l'autre valve.
M. de Lamarck avoit rangé cette coquille dans les trigo-
nies etl'avoit nommée trigonie cardissoïde (An im. sans vert. ,
tom. 6, page 63, 1/* part.); mais comme elle ne réunit aucui
âio OPI
des caractères des frigonies ni ceux d'aucun des genres con-
nus, nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictilfnnaire, ce
morceau, que nous possédons, et pous proposons de signaler
pour lui, sous le nom d'Opis, un nouveau genre dont on ne
pourra assigner tous les caractères que lorsque Ton sera par-
venu à se procurer des coquilles entières. Ce morceau est
ferrugineux et parolt provenir de couches plus anciennes que
la craie. Il indique que là coquille dont il dépend pourroit
avoir deux à trois pouces de longueur. (D. F.)
OPISTHOCOMUS. {Ornith.) Ce nom, qui désigne une
huppe occipitale , a été donné par Hoffmansegg , et adopté
par Illîger, pour désigner Vhoazinj ^hasianus eristatus ^ GmeL
(Ch. D.)
OPISTHOGNATHE, OpUtognathus. {IchthyoL) M. Cuvîer a
récemment créé sous ce nom , et dans la seconde famille des
acanthoptérygiens, celle des ^obioïdesy im genre de poissons
reconnoissables à la forme générale , et surtout au museau
court des blennies , dont ils ne se distinguent que par des os
maxillaires très- grands, et prolonges en arrière en un^ es-
pèce de longue moustache plate. Leurs dents, dont la rangée
extéfrieure est plus forte , sont en râpe à chaque mâchoire.
Leurs catopes^ placés précisément sous les pectorales , n*ont
que trois rayons.
Ce genre, qui doit être placé entre les gon^elles et les
anarrhiques, ne renferme encore qu'une espèce qui a été
rapportée de la mer des Indes par le célèbre voyageur Son-
nerat, c'est VOpistognathus Sonnerati de M. Cuvier. (H. C.)
OPISTHOLOPHUS. {Omilh.).Ce nom, qui annonce, ainsi
qu^opisthocomus ^ une crête occipitale, a été donné comme
terme générique, par M. Vieillot, {^ une espèce de jacana^
parra chavaria^ Luin., qu41 a placera la suite du kamichi,
en lui indiquant pour caractères particuliers: Un bec plus
court que la tête, garni de plumes à la base, conico-ccoivexe,
un peu yoûté, courbé à la pointe ; le lorum nu ; les ailes épe-
ronnées; les doigts extérieurs unis à la base par une mem-
brane; la queue étagée. (Ch. D.)
OPIUM. (Bot.) Voyez Pavot. (L. D.)
OPIUM. {Chim.) Voyez Morphine et Narcotine, t. XXXIII,
pag. i5. (Cs.)
OPL 231
OPLISMÈNE , Op/i5mc7ia5. (Bo*. ) Genre de plantes mono-
cotylëdones, à fleurs glumacées, de la famille des graminées,
de la triandrie monogjnit de Linnœus , olfrant pour caractèi*e
essentiel : Des épîllets à deux fleurs sans involucre ; les deux
valves calicînales membraneuses etaristées: une fleur herma-»
phrodite , dont la valve inférieure est acuminée , mucronée ;
une fleur stérile à une ou deux valves; l'inférieure aristée;
trois étamines} deux styles.
De Beauvois a établi ce genre pour une plante qu^il avoit
découverte dans le royaume d'Oware, Il a de très-grands rap-
ports avec les panics. Plusieurs espèces de ces derniers doi'»
vent en être retranchées pour être placées dans ce nouveau
genre ; telles sont lespamci/m hirtellum , Burmanii , compositum ,
undulatifolium j bromoides ^foliaceum , etc. Ce genre est le même
que celui de Rob. Brown, établi sous le nom d'Orthopogon^
auquel cet auteur a ajouté plusieurs espèces découvertes à
la Nouvelle-Hollande ; tels que Vorlhopogon œmulus , Jlaccidus ,
imheciUis^ etc.
OrLisMÈNE d'Afrique ; Op/ismc/ius africanus, Paî. Beauv.^
Flor. d'Oware et Bénin , vol. 2 , pag. 1 5 , tab,'68 , fig. 1. Cette
plante a de très-grands rapports ^ par la disposition et la forme
de ses épis ) avec le panicum loliaceum^ EncycL Elle s'en dis^
tingue par le bouquet de poils que portent les fleurs et leur
pédoncule. Les tiges sont glabres, rameuses , un peu couchées
à leur base ; les feuilles planes , glabres , pileuses sur leur
gaine et à son oriûèe^ élargies, lancéolées , longues d'environ
un pouce et demi -, les fleurs point géminées ; les épillefs pi"
leux à un de leurs côtés, ainsi que leur rachis; les valves
du calice surmontées d'une arête longue et roide. Cette plante
croit dans les royauqies de Bénin et d'Oware.
Ofusmène HÉRiasé : Oplismenus hirtellum , Beauy. ; Panicum
hirtellum j Linn. Plante des Indes orientales, dont les tiges sont
ascendantes , articulées ; les feuilles planes , lancéolées , aiguës,
longues de huit à dix pouces , presque glabres > uu peu pileuses
à l'entrée de leur gaine; les épis droita, alternes, sessiles,
munis d'une petite touffe de poils à leur base; les valves ca-
licinales pourvues chacune d'une arête , celle de la valve ex-
térieure fort longue.
Oplismène bromoïde : Oplismenus hromoides , BeSLuy. } Panicum
222 OPl.
hromoides, J^cych ; Hippogrostis amloinemis , Kilmphé, Atnh.^
6^ tab. 5, fig. 3. Cette espèce a une tige d'environ un pied
de longueur; elle est grêle, un peu rameuse, nue dans sa
.partie supérieure. Les feuilles sont courtes, planes, lancéo'
lées, chargées de poils longs et rares $ les épis sessiles, alternes,
au nombre de trois ou <}uatre, chargés sur leur axe de filets
nombreux, un peu longs et blanchâtres, qui les font paroitre
très-velus ; les valves calicinales munies d'arêtes. Cette espèce
croît à risle-de-France et dans celle d'Amboine.
Oplismène composé : Oplismenus compositus , Beauv. ; Panicum.
compositum , Linn. Plante de Ceilan , dont la tige est rampante ,
puis ascendante, filiforme; les feuilles sont courtes, larges,
lancéolées. L'épi commun est composé de quatre ou cinq au-
tres petits épis alternes', distans, serrés contre Taxe; les fleurs
sont unilatérales; les valves du calice lancéolées, un peu cari*
nées, mucronées, pourvues d'arêtes inégales.
Oplismène pied-de-paon « Oplismenus crus pai^onis , Kunth in
Humb. et Bbnpl., Noy* gen, , i , pag. io8. Cette espèce est
très-voisine par son port du panicum crus galli. Ses tiges sont
simples, droites, longues de trois pieds; les feuilles planes,
linéaires, glabres, assez larges; les gaines terminées par un re-
bord brun ; les fleurs en épis , au nombre environ de vingt
à vingt- cinq: les inférieurs opposés et rameux; les supé*
rieurs simples , alternes, à rachis anguleux; les épillets fas-
cicules; les valves du calice blanchâtres, rudes, hispides,
dont Finférieure très -courte, arrondie, acuminée; la su-
périeure ovale, aristée , à cinq nervures; deux paillettes
stériles; les valves de la corolle blanchâtres, »un peu co-
riaces, glabres, mutiques, presque égales. Cette plante croit
aux lieux découverts et chauds ^ dans la province de Cumana,
proche Bordones.
Oplismène fausse-hOuque; Oplismenus 7ioZc(/ôrmi5 , Kunth ,
l, c. Cette plante a des tiges droites, hautes de six pieds; des
feuilles linéaires, élargies, rudes à leurs deux faces, avec le bord
de leur gaine cilié et pileux. Les épis sont au nombre de huit,
sessiles, alternes ou opposés, denses, cylindriques, longs de
trois pouces; les rachis partiels, pileux; les épillets ovales,
ôblongs, médiocrement pédicellés ; le^ valves du calice rudes
et ciliées à leurs bords, à trois nervures; la valve supérieure
OPI, "5
«t plus longue, arîstée ; une arête très-loug;ue à la valve sl^
rîle ; les valves de la corolle égales , plus courtes, glabres, blan-
châtres ; l'inFérieure munie d'une arête courte et droite.
Cette plante croit aux lieux humides et muntueux , proche
Cioapécuaro, au Mexique. (Pom. ) ■
OFLOPHORES. (Ickthyol.) M. Duméril a donné ce nom,
tiré du grec ùTrXay, arme et ^tgu , je porte , à une famille
de poissons osseux holobranches abdominaux , reconnoissables
aux caractères suivans :
Branchies munies d'une opercule et d'une merahrane; corps eo-
mque; premier rayon de la nageoire pectorale épineux, souvent
dentelé, mobile, éreetile.
Les poissons de cette iàmille, qui sont plul&t pourvus de
ilioyens de défense qu'armés pour attaquer, ont été rangés
dans différens genres, dont on pourra se former une idée
d'après U table synoptique ci-jointe.
Famille des Oplophores.
I co-H. I"" *r'" !""'■
IdciidroidM. , . . Hli^ton.Hi
Voyez ces dilférens noms de genres, et Abdominaux, Ho-
fcOBRANCHES et SiLUROÏDES. (H. C.)
OPLOTHECA. (Bol.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs incomplètes, de la fkmille des amaranthacéet , de lu
pentandrie Tnonogynie de Linneeus , qui a des rapports avec les
gompkrena, offrant pour caractère essentiel : Un calice .dou'
blc; l'extérieur à deux folioles scari eus es , roulées, tronquées;
le calice intérieur plui long , d'une seule pièce , à cinq divî-
^24 OPO
•ions, très-velu. Point de corolle ; un inhe cylindrique, à cinq
dents , terminées chacune par une anthère ; un stigmate simple,
en tête, pubescent j une semence renfermée dans le calice
endurci, mucroiié.
Ce genre renferme le gomphrena interrapta dé THéritier
(voyez Amarantine) et une espèce nouvelle sous le nom de
Oflotheca fleuri; Oplolheca Jlorida , Nuttal, Gen» qfnorth
amer., pL a, pag. 78. Ses tigesb-^ont droites ,. simples , hêrba«
cées, cylindriques, striées, pubescentes et glanduleuses, ren-
flées à leurs articulations; les feuilles sessiles, entières, oppo-
sées , distantes, alongées,' lancéolées, aiguës, rudes en dessus,
couvertes en dessous d'un duvet soyeux très-épaij; les fleurs
disposées' en une panicule simple , nue , composée d'épis dis-
tans, sessiles, opposés, chargés de fleurs blanchâtres, imbri-
quées, ayant le calice extérieur membraneux et diaphane;
l'intérieur ovale, comprimé, trés-tomenteux , à cinq dents.
Cette plante croît dans la Floride. ( Poia. }
OPOBALSAMUM. (Bot.) On a ignoré long-temps l'ori-
gine du baume de la Mecque, ainsi nommé parce qu'on
l'apportoit des environs de cette ville de l'Arabie. Selon et
Prosper Alpin avoient décrit l'arbre qui le fournit, mais
leur description incomplète ne paroît suffire pour déter-
miner le genre. Forskal, le premier, reconnut que c'étoit
un anvyris. Ses échantillons, envoyés à son maître Linnaeus,
étoient à feuilles ternées , et l'arbre décrit par Selon , figuré
par Prosper Alpin, avoit des feuilles de lentisque, c'est-à-
dire pennées. Linnœus en conclut que deux espèces congé-
nères produisoient ce baume, et il nomma celle à feuilles
ternées amyris gileadensis , et celle à feuilles pennées amyris
opohaUamum , en espérant néanmoins que les deux ^espèces
pouvoient être la même en deux états de croissance diffé-
rens, d'autant que Prosper Alpin figuroit quelques feuilles
ternées, et que cette différence se remarque souvent sur
d'autres arbres. Plus récemment Gleditsch , ayant eu Com-
munication de quelques échantillons de l'arbre produisant
le baume de la Mecque, apportés par un voyageur, crut y
voir des caractères différensde ceuxde l'amj^m, c'est-à-dire,
cinq pétales réduits quelquefois à trois, dix étamines ou
quelquefois moins, des feuilles. ternées ou pennées, ou tri-
pennées. Il vouloit en faire un. genre sous le nom d&hid-'
samea meeanensis, que les successeurs de Linnœus n'ont pas
adopté; et Willdenow, qui en fait une variété de VamyrU
êpohaUamunty est disposé, comme Linnseus, à les confondre
l'une et l'autre avec Vamyris gileadensis. Un travail ^très«
nouveau de M. Kunth sur les térébintacées, reporte le genre
Amyris dans la classe des hypo*pétalées , à cause de rinsertioni
lijTpogyne de ses étamines , et réduit beaucoup le nombre de
ses espèces parmi lesquelles est Vamjris alexiferago; il laisse
parmi les péri-pétalées , prés des térébintacées , dans sa divi-
Âon des bursérianées , les anvyris gileadensisj amyris opobalr
samum, comprenant le haUamea de Gleditsch et plusieurs
autres espèces dont il forme son genre Bàlsamodendrum , qui
pourroit conserver le nom donné antérieurement par Gie«
ditsch.
Le baume de la Mecqae est très - anciennement connu.
Théophraste> Dioscoride, Pline y en parlent avec éloge; et
maintenant encore les Arabes , les Égyptiens , les Turcs en
font beaucoup de cas. Pour ne point répéter ici ce qui a
été dit précédemment, nous renvoyons à l'article Balsamieh
DB LA Mecque, tom. III, p. 482, tous les détails relatift à sa
récolte et à ses propriétés. (J.)
OPOCALPASUM. {Bot.) Cette substance gommo-résineuse,
mentionnée par Galien, était, selon cet auteur, semblable à
la.myrrhe, et un poison très-actif. Bruce,' dans son Voyage
en Abyssinîe, a figuré, sous le nom de sassa, une espèce de
joimosa, qui produit une gomme qu*il dit être Vopocalpasum
de Galien. ( Lem. )
OPOETHUS. {Ornilh.) Nom tiré du grec, qui exprime
des yeux-d'un rouge de feu, et par lequel M. Vieillot dé-
signe le genre touraco ^ ayant pour caractères: Un bec em-
plumé a la base , convexe en dessus, un peu fléchi en arc,
comprimé latéralement et dentelé du milieu à la pointe.
(Ch. D.)
OPOPONAX. (Bot.) C'est un suc gommeux concret qui
découle des incisions faites au bas de la tige d'un panais du
Levant et des terres voisines de la Méditerranée, nommé
par cette raison pasfinaca opoponax* On l'apporte en petits
morceaux de forme variée ou en larmes. Il devient, en
36. iS,
««6 OPO
i^épaiapûssaai, Itma ou ravge^tre, plus pâle à l'intënear,
d'une pdeur forte et dii|igvëable , d'une saveur chaude et
%ji^èr^. La pwrUe gown^eus^ y e«t ptua ^Jx^mi^Piie ^ue la
IfésUievise, naît ^9^ toHi9iM*4 d^jis la, n^^me ^op^^rUan* Ce
luc, eippJU^yé 4 Ti^térieur, est p^solvtif ç(#p4Ti^, ^qiptoyé
4aiis Vaiiitkme , la toiuç ^t la suppression das régies ; à 4949 un
pei^ A>rte9 ii deyient purgatif; eo» appUcattioa, H^m forme
d^ewpli^tre , il eslî bon pQur le ^aiteaMnt de divers^a plaies.
Voyet Fanais et Gommb niaiNa* ( J. )
OPOPONOX EX OPOPOIUCU14. {Bot.) Voyei Ofopwtax.
(L-Dl)
OPOSPËI^MUl^ (i9o^) R^finesque-SckvMMif i^y^c son la-
coni^we ordtimipe» çan^îtérise aimcegeoffe, di^ «a créa^tion,
dans les algui^s arUcnl^es, anciennameot coi^Ka : Filansens
cloisonnés, à gongyles externes pédicules, latéraux.
VOpo^ermHmi i^girm», seule e^gi^ du genre, ae tr^v^e
dan3 la mer <(ui baigne les. cMe4 d« Ift Sicile. Ses filamens
«>Bt noifitpes, simples, trèa-courta» ^ olojsona de longueur
égale ; les gos^lea rares. Ce geivre tieni le milieu enire le
eeramiunk et le çolfifiln^mum^ du m^e auteur, et toua deux
■ont des dém^mbremens du genre Ceronii^m, établi par Hoth
et maintenant divisé en beaucoup de genres difEérens.
(Uh.)
OPOSSUM. {Mcmm.) Espèce du genre Sari.^îvk (vçyes ce
motj. Çhe& Içs Angb4s. c^ noao, est générique et se rapporte à
notre mot didelp^e. (F. C.)
OPPOSÉS {Bot.) : Naissant par paire, Pun V]>-à-vis de
Pautré à la même hauteur : cette expression signifie encore
placés les uns devant^ les antc^. On a des ex;eiiipl|e8 de la
première disposit^ d^ns les radeau,»; du lilas, l^ss^ ^eMiiles
des labiées, les âiçurs de la nummuXaire, les cotylédons des
plantes bilobées: on en a de la secoi^ dans les pétales du
lerht;riif placés devant l^eadiyiaiipjpui du calice; dans lie&étomine*
du primevère, de la vigne, etc., placés devant les divisiona
de la corolle; danajes cloisons, du pa^^mi>pm9^a, naissant
du placentaire , de manière à r^i^conlj^er pai? leur bord le
milieu des valves^
Les raimeau;^ , les feuilles , etc. , sont dits opposés croisés ,
lorsque les paires se cjjqis^t à aog^e droit ; exemples , les
i'ameaux: au ftéae ^ les feuilles du vdronitUL decUssàta , etC4
OPPOSITE -^PENNÉE [Feuiixe]. ( Bo/. ) Feuille peanée
dont les folioles, au Heu d'être alternes^ sont attachées pai^
paires; exemples, laihyrus ^aten&is, orobus tmberosus, ha^ft»
êofutfi onohrwhys^ (Mass«)
OPPOSIÏIFOUÉ {Boté)i Naissaut d'uù {uiint diamétrale^
sient opposé au point d'attache d'une feuilU ; tek sont ,. par
exemple ^ l'épi de la fumeterre , la grappe de la douce-aïaère^
la fteur de la tenoacule a^atique , la vJdUe de lai vi^e , etc^
(Ma3S«)
OPâAQO. {Bote) Un des noms anciens de l'alkekenge^
espèce dv genre BhytaUs^ Vojer Coqusreiu (Lem.).
OPUAGHA. (Moinm^) On tcouve Le nom. du. coua^a ainsi
écrit dans 66.^ vol«, pag» 39 des Transat: tions phiLosophii|ues^
(F.CO
OFSANTUA. {But.) Une gentiane avoiiété désignée sous
ce nom par Reneaulme ; linnseus l'a nommée gentiana amor
relia. (J.)
OESOPUA* {Bot.) Sous ce nom Vhelicleru& a^icila avoit été
séparé de son genre par Necker à cause de l'absence de la
corotte* (J.)
OPÏYX* ( Orniûi. ) j^om grec de la caille commune ^. kiras
eotumixy Linn. (Ch. D.)
OPULUS. [BotJ) Les arbres aiiix^els Gesner,. Césalpin,
Cordus et Daléchamps donnent ce^nom^ sont des érables^
et surtout l'érable ordinaire , acer campestre. Le cornouiller
sanguin étoit Vopulus de Columelle , suivant C* Bauhin ; mais
Tobier, espèce de viburnum, est plys habituellement connu
flOua le nom d'opulus^ viburnum opulus des botanistes; il a
les fleura disposées en corymbe^ dont celles de la circonfé^-
vence avortent en acquérant un plus grand yolume de la
corolle* Cette espèce donne une variété^ la boule denei|;e^
dont tontes les fleurs sont neutres et très-grandes. (J.)
OPU]NTlA« {Bote) Nom latin du nopal, nommé aussi rul-*-
(airement raquette et cardasse ^ dont les diverses espèces sont
toutes réunies par Linnœus au genre Cacte^ Voy. ce mot. {ié)
OPUNTIACEES. {Bot.) Quelques personnes ont traduit
ainsi en françois le nokn latin epuntiaea, donné à la ^ttmilUf
53« • OQA
des nopalëes , qui comprend le nopal et les autres espéces^
nombreuses du genre Cactus» Voyez Nofalées. (J.)
OQAB. {Omith.) Le nom arabe et ég3rptien que M. Sa-
vigny écrit ainsi, est un terme générique, qui devient spé-
cifique pour le petit aigle noir , aqulla melanaetos , Sav. , et
/alco melanaetos, Linn. Le même nom est écrit ohab par
Forskal, Dèscript* anim., pag. 9, n.* 17 , lett, i/* (Ch. D.)
OQQŒIT. {Bot.) Nom égyptien de Yephedra, cité par
ForskaL (J.)
OR.' {Min,) Ce métal est caractérisé par sa couleur d'un
jaune pur; il est très -malléable ; sa pesanteur spécifique est
de 19,3 ; sa dissolution dans l'acide régalien donne par Tétain
un oxide^pourpre qui colore le verre en pourpre. ■
Ce genre ne renferme qu'une espèce pour les minéralo-
gistes , mais les chimistes en admettent deux.
1.*^ Oa NATIF. C'est de l'or sensiblement pur , jouissant de la
couleur , et souvent de l'éclat du métal; il est fusible à en-
viron 3a* du pyromètre de Wedgwood.
Il n'est dissoluble que dans Facide régalien.
Il est presque toujours allié à quelques métaux, l'argent,
le cuivre, etc. , en ^proportion indéfinie.
Sa forme cristalline dérive du cube.
S* dureté est inférieure à celle de l'argent, et supérieure à
celle de Tétain.
Sa pesanteur spécifique est de 19,26 , par conséquent un peu
1 Son nom Gold, en allemand, vient, dit- on, ^u mot gelb, qui veut
dire jaune, ou suivant Wachier, de gel et od {fuha substaniia? ) dans
LioifHARO.
2 Le moyen de la dissolution rëgalienne ne peut être employé direc-
tement, que quand le minerai d'or est riche en métal presque Visible.
Mais, lorsque Tor est en très -petite quantité dans un minéral, on ar-
rive à l'y reconnottre par deux moyens.
1.** En grillant , triturant et fondant ce minerai aurifère avec dtt
);»lomb et un fondant de verre de plomb ou de verre de borai, et coupel*
lant le plomb, qui doit avoir enlevé au minerai l'or qu'il renfermait.
2.^ En' grillant, triturant très -finement, et amalgamant avec du mer-
cure. Le mercure dissout l'or; on évapore le mercure, et on traite le
résidu, quelque foiblé qu'il soit, par une dose appropriée d'acide ré<
§alien , etc
OR 229
iofërieure a celle du métal pur; il n'a point de* structure dis-
tincte, par conséquent point de clivée; enfin, il est t(è»-
malléable, très -ductile et très -tenace.
* Variétés de formes.
Il donne, en formes ^om^^ri^i/es, les modifications ordinaires
du cube. On connpit plus particulièrement les variétés sui-
vantes :
1." Or natif cubique ; à Vërëspatak , etc; , en Hongrie.
2.® Or natif octûMre: VOrOspatak ^ Zmeof ; mines d'argent
du Mexique.
3.' Or natif trapézoïdal: Si Y Hrôs^iak.
. 4*^ Or natif cubo-octaèdre : Bocza et Matto grosso au Brésil f
en cristaux isolés.
Le volume des cristaux d'or natif ne dépasse pas celui d'un
pois , et l'atteint même rarement,
S m* Or natif lamelliformem En lames à surfade raboteuse et
comme^ réticulée.
• 6.^ Or natif ramuUux, En fils plus ou moins gros, diversement
contournés et entrelacés , qui sont souvent distiques et com-
posés de petits cristaux octaèdres , comme enfilés les uns au
bout des autres.
7.* Or natif granuliforme. En paillettes ou en grains sub-
orbiculaires plus ou moins gros. '
Lopqu'ils acquièrent un certain volume , on leur donne le
nom de Pépites, Les petits grains ne sont pas des fragmens
d'une plus grande masse ; mais ils prouvent par leurs formes
ovoïdes applaties et leurs contours arrondis, qu'ils ont été
formés ainsi d'une manière indépefadante. Le Muséum royal
de Paris possède une pépite d'or , qui pèse plus de cinq hec-
togrammes. M. de Humboldt cite , comme la plus grosse pé-
pite connue, celle qu'on a trouvée au Pérou, et qui pesait
environ douze kilogrammes. On en a cité des masses dans la
province de Quito au Pérou , qui pesaient près de cinqtiante
kilogrammes.
Dans ces diverses manières d'être, dont plusieurs sont com-
munes à l'argent, l'or ne se présente jamais sous un aussi grand
volume que ce métal. Les plus grands fils de l'or ramuleuz
ont rarement deux. à trois centimètres de longueur. Les pé-
pités et les paiHeftei ont leur surface assez unie , leurs aréteâ
lirrondiis comme si elles aroientété usées et polies par le frot-
tement.
Uor natif varie un peu de couleur du >aune pur au jaune
* grisâtre, rougeâtre et verdàtre. Ces variations, paroissent être
dues aux métaux étrangers! , qui j sont tlliés ou peut- être au
mode d'aggrégatîon des parties.
2m^;- Or argental. Electrum * Pline , = Ag^Au *
D^un jaune blond tirant sur le verdàtre.
Composition • . * or — argent
64 36 (Klaproth).
C'est une espèce fbndée sur Topinion de^ chimistes, qui
considèrent cet alliage die Tor et de Targent comme une com*
binaison en proportion définie.
Cette espèoe d'or se trouve dans des filons en parties amor-
phes ou prismatoïdes, disséminées dans la roche qui en fbrme
là masse, = En Sibérie , à Schlangenberg , dans une roche^oom-
posée de pétrosilex et de barytine,
GisemenSf VrtT fi*est encore t^nnu datjrt la nature qu*à Fétat
métallique 011 natif. TantM il se présreîite d'une manière vi-
sible iseul on associé avec iVmtres minerais ; tantôt il est dis-
séminé d'une manière invisible dans de$ minerais étrangeiv,
et principalement dans des sulfures de cuivre, de ffer, etc.
Les terrains dans lesquels se rencontre ce métal, se ré-
duisent aux terrains primordiaux cnstalHsés, aux terrains
primordiaux compactes ou de transition, aux terrains tra-
fîhytique et trapéen , et aux terrains de transport.
L'or, dans les terrains primordiaux , 7 est ou en filon ou dis-
séminé; la première manière d'être est la plus coQiflinne et
la plus connue.
Il n*est jamais assez abondant, assez dominant même par sa
quantité, pour former à lui seul des filons. Il s^y moiitre seu-
lement dans les mipérais pierreu3ç ou mé^Miques qui les for-
.1 ■ ■■ ■ I - lin ■ Il — a^i— ^».
1 Pline, liv. ^3,c|i. 4, décrit fort bien cet alliage sous le BiDm é*Siee»
itrtun, f ne KUfroth et les minéril«gt«te< allemands lui eat oottafrré.
Il ^it que sa couleur approcHoit de celle de l'ambre. Éleclre, fill*
^'AgameQinon,«toit ainsi nommée de ^ couleur de ses cl^eveux blonds,
jaune p4le, analogue à cellç du succin, couleur que les poètes grecs al'
tribuoîent aux cheveux des femmes qu'ils célébroiént.
OR *3i
.jDeiit. Il est ou disséminé, et comme empàtë dans leurjUa^e
on étendu eu lames ou en grains sur la surface de leurs pa«
rois , oïl enfin , implanté daàs leUrs cavités en filamens ou
rameaux cristallisés. Les mitié^aùx qui coùiposeût ces filûni
en tùtit ou en partie, sont^étiéi'àitoient :
Le ^uarz hyalin , làiteiït ou jgras: au f^érôu; à là ÛarAtitè^
dépaftemeiAt de risére; àChalland, Vallée d^Aôste; à Posiiigy
près Prériboûlrg. ^
Lé aîlex comé.
Le Jaspe sinofSe : à Schettinite et à Felsobànya; dans TÔun-
dés au Thibet; à Minas-Geraës, au Brésil;
Le calcaire spathique.
La barytine.^
Le pétrosiiex.
Les minerais qui raccompagnent dans èés filons, soit en
les remplissant ea jmrtie, enveloppant même l'or natif; soit,
en accompagnaatfiVM^^ ^^ léutâ ihinérais cristallisés et im^
plantés, sont, en iii;fribnençant par ceux qui lui àoht le piyi^
communément associés :
Le fer pyritelix, massif ou cristallisé, intact ou altéré : à
Macugnaga en Piémont.
Le cuivre pyriteux : dans la plupart des imneS du dép&rtef*
ment de l'Isère.
La galène. <|lf
La blende.
L'arsenic mispickel.
Le cobalt gris.
Le manganèse lithoïde.
Le teUuré natif. «
Le cuivre malachite. ^ i
L'argent sulfuré : à K($nig&berg 6n Itôbgt'ie.
L^urgetit rouge.
lAintimoine sulfuré.
L'or se trouve daùs presque touà eAI mihérais d*tané Haar
nière visible ou invisiblt. Mais è^est priiicipàlement dans lés
quatre premiers : k fer pyriteux, le cuivré pyriteux, la
blende et le mispickel, qu'il existé dé cette dernière manière.
Ce sôtit les mines d'or qu'dn désigne sous le nom de pyrites
aurifères. L'or qui n'est pas Visible dàûé la pyHte intacte , lé
«.■
23a OR
devient^ par la_ décomposition du minerai qui Tenveloppe,
et celui-ci, en passant à Tétat de fer oxidé, ocreu^ ou hy-
draté, laisse voir Tor natif qui se distingue alors très -bien
sur ce fond brun -rouge. Tel est le cas des pyrites ferrugi-
neuses, aurifères de Beresof, en Sibérie. Mais Tor ne fait
quelquefois que la cii^q millionième partie en poids de cei
pyrites (au Ramelsberg dans le Harz). On est cependant par-
venu à l'en retirer avec profit , et , comme c'est souvent au
moyen de son amalgamation avec le mercure, ce procédé
prouve , que Tor y était à Tétat natif, et non à Tétat de sul-
fure.
Les roches que ces filons traversent, ou du moins qui
renferment ces gttes de minéraux aurifères, car il n'est pas
encore bien reconnu que ce soient toujours de vrais filons , sont
elles - mêmes problématiques. Ce sont d'abord , sans aucun
doute :
Le granité: dansl'Oundès au Thibet. '
Le gneiss : àla Gardette dans le département de l'Isèirc » à
Macugnaga.
Le micachiste.
Le schiste argileux et le schiste luisant: à Minas -Geraès.
X^a siénite.
La diabase.
L'amphibolite. .^
Le trappite : à Edelfors en Smolande.
Le calcaire saccaroïde.
Le porphyre ou Teurite porphyroïde.
La seconde manière d'être de l'or, dans les terrains primer*
diaux, est de s'y trouver disséminé en petits grains , paillettes
et cristaux, dans différens min^^aux qui y sont étendus en
couches, lits ou amas parallèles.
Ainsi , suivant Dolomieu , l'arsenic mispickel aurifère fait
partie de la roche qui le renferme.
La pyrite cuivreuse et plombeuse aurifère du Ramelsberg
forme un puissant amas parallèle dans la roche de schiste dur ,
qui constitue la montagne.
" . > ■ ■ '
1 On va trouvar le développement et les motifs de -ces citations à la
partie géographique d« Thislpire de Ton f
OR aSS
. Enfin le Brésil vient de acSus fournir uà eieemj>le fort remar-
quable de cette manière d'être. Des lits, même des couches
puissantes ou de quarzite grenu, ou de fer oligiste micaeé^
qui forment, dans la Sierra de Cocaës , paroisse de Santa
Barbara, à douze lieues au-delà de Villarica, la base d'une
rocbe désignée sous le nom dUtab^iley faisant partie d'un
terrain de micaschiste , renferme un grande quantité d'or
natif en paillettes , qui semble faire dans cette roche ferrugi-
neuse les fonctions de miea.
L'or n'est connu dans aucun terrain qu'on puisse rappor-
ter avec certitude aux formations de sédiment.
Mais il se trouve dans sa vraie et première situation , et
assez abondamment , dans les terrains trachy tiques et dans les
terrains trappéens -pyrogènes. Il y est ou implanté sur les pa-
rois des fissures , ou empâté et disséminé dans les espèces de
filons qui traversent cçs terrains.
Il est hors de doute , que les minerais ai|rifères de Hon-
grie et de Transylvanie , composés de tellure , de pyrite ou
d'argent sulfuré , et l'or natif qui les accompagne , sont
en amas ou en filons très-puissans dans une roche de tra-
chy te ou dans dès roches felspathiques d^ésagrégées qui en dé-
pendent. Telle est la position du minerai d'or de KOnigsberg,
de Telkebanya entre £periès et Tokay en Hongrie , et pro-
bablement celle des minerais d'or de Kapnick, Felsobanya,
Nagy-Ag, etc., en Transylvanie, disposition qu'on retrouve
presque exactement la même dans l'Amérique équatoriale. Les
filons aurifères de Guanaxuato, de Real del monte, de Vil-
lalpando , sont en tout analogue à ceux de Schemnitz en Hon-
grie , tant par leur puissance et leur rapport de position avec
la roche principale, que par la nature des minerais qu'ils
renferment, et par celle de la roche qu'ils parcourent. Les
terrains que traversent ces filons, ou dans lesquels sont
comme empâtés ces amas de minerais , ont frappé tous les
minéralogistes par les indices de l'action du feu volcanique
que présentent les roches qui les composent. Breislack, Hac-
quet , avoient dit que les mines d'or de Transylvfinie étaient
situées dans le cratère d'un ancien volcan. Si leur position
dans un terrain volcanique n'est pas aussi évidente qu'une
pareille expression le supposerait, au moins est -il vrai ;que.
*54 OR
les fiêebytes , qui forment la partie principale de la roche
qui renferme For^ wnt maintenant ^regardés presque géné-
irilement comme une roche d^ûrigine ignée ou volcanique.
(HUMBOlDT.)
Il semblerôit néanmoins qu« la première source ôu origine
de For n^est )>as dans iS^côthes; tttais plutÀt dans les aiénites
et dans la diahase porphyriqu^, qui leur sont iufSérietires, et
qui sont en Hongrie et en Transylvanie riches m planas dé-
pôts aurifères: car on n'a jamais trouvé d*or dans le trachyte
des monts Euganéens, des montagnes du Vicentin, de celles
de l'Auvergne, qui sont toutes superposées à des roches
granitiques ou granit(Hdesy stériles en métaux. (Beddant.)
Enfin , sMl est virai que les anciens aient autrefois exploité
des mines d'or dans Tile d'Ischia , ce serait un exemple de
plus , et un exemple fort remarquable , de la présence de ce
métal dans des trachytes d'origine volcanique évidente.
L'or est beaucoup plus commun dans les terrains meubles
d'alluvion ou de transport anciens, que dans les terrains pri-
mordiaux et pyrogènes que nous venons de citer. On le
trouve disséminé sous forme de paillettes dans les sables sili-
ceux, argileux et ferrugineux, qui forment certaines plaines,
et dans le sable d'un grand nombre de rivières. Ces paillettes
se réunissent en plus grande quantité dans les angles renirans
des rivières. On les trouve aussi plus abondamment dans le
temps des basses eaux, et surtout après les orages qui ont lait
grossir momentanément les torrens et les rivières, que dans
tout autre moment.
On a cru que for qu'on trouvoit dans le lit des riviél*ès avoit
été arraché par les eaux aux filons et aux roches primitives
que traversent ces courans. On a même cherché à remonter
à la source des ruisseaux aurifères , dans l'espérance d'arriver
au gîte de ce métal précieux; mais il paroît qu'on ft'éloit formé
une fausse opinion sur l'origine de ces sables aurif^^lres. L*or
que l'on y trouve, appartient aux tefrains lavés par les eaux
des rJvières qui les traversent. Cette opinion émise d'abord
par Delius, ensuite par Deborn, Cuettard, Robilant, Balbo,
etc. 9 est fondée sur plusieurs observations, i."* Le sol de ces
plaines contient souvent k une certaine profondeur et dans
plusieurs points des paillettes d'or 9 que Ton peut en séparer
OR a3>
]nir le lavage, a.® Le lit des rivières et des roîsseanx auHféres
centiefit plus d'or, après les orages tombés sur les plaines que
parcoin>eiit ces ruisseavx , que dafis toute autre cipcowslaiice.
3.* Il arrive presque toujours qti'on ne tro«ve de Tor dans
le sable des rivières q*ie dans un espace très- circonscrit; en
refliontaht ces rivières, leur saMe ne contient plus d'or, et
cependant si ce métal venoit des roches qiiVlles traversent
dans leur cours souterrain , il derréit non-seulenient 'se ren-
contrer jusqu^au point d'où elles partent, mai» se trouver
même avec d'autant plus d'abondance, qu'on approcheroit
dayantage de leurs sources. L'observation prouve le con-
IMiire : ainsi l'Orco ne contient de l'or que dfefuis Pont jus-
qu'à sa réunion avec le. Pô. Le Tesîn ne donne de l'or qn^siu-
dessous du lac majeur, et par conséquent loin des monta-
gnes primitives, et après avoir traversé un lac où son cours
est ri^enti , et dans lequel tout ce qu'il auroit pu amener
des montagnes supérieures Sse seroit ilécessairement déposé
(L. Bossi). Le Rhin donne plus d'or vers Strasbourg que
prés de Bâle , qui est cependant beaucoup plus voisin des
montagnes, etc.
L^s sables du Danube ne contiennent pas une paillette
d*or, tant que ce fleuve coule dans un pays de montagnes,
e^tst'k^ dire depuis les frontières de l'évéché de Passau jus-
qu'à Efferding, et quelles que soient lalargeur des vallées qu'il
arrose et la lenteur de son cours ; mais ses sables deviennent
ftarifères dans les plaines au-dessous d'Efferdîng. Il en est
de même de l'Ems; les sables de la partie supérieure de cette
rivière qni traverse les montagnes de la Styrîe, ne renferment
point d'or; mais depuis son entrée dans la plaine à Steyer jus-
qa'à son embouchure dans le Danube, ses sables deviennent
anrifêres, et sont même assez riches pour ^tre lavés avec
avantage. (Ch. Ployeh.)
La plupart des sables aurifères, en Europe, en Asie, en
Afrique , en Amérique , sont noirs ou rouges ^ et par consé*
quent ferrugineux ; ce gisement de l'or d'alluvion est ^emar-»
quable. M. Napione suppose, que l'or de ces âerrains ferru-f
gineux est dû à la décomposition des pyrites aurifères. Ce
sable aurifère ïjrùà se trouve en Hongrie presque toujours
d&ns le voisinage des dépôts de lignitçs^ içt ks bois pétrifié!
a36 OR
recouverts d*or, «pi'on a trouvés enfouis à 5o mètres de pro-
fondeur ,dans un argilophyre, dans la mine de Vtfrispatak,
prés d^Abrobanya, en Transylvanie (Deborn), feroient pré*
sumer que Fépoque de formation des terrains d'alluvion au-
rifères est voisine de celle des lignites. La même association
du minerai d'or et du bois fossile s'est présentée dans TAmé-
rique méridionale au Moco« Près du village de Llor6 on a
découvert, à 6 mètres de profondeur, de grands troncs de bois
pétrifiés , entourés de fragmens de roches trappéennes et de
paillettes d'or et de platine (Humboldt). Mais le terrain d*al-
luvion présente aussi très -souvent tous les caractères des
terrains trappéensou basaltiques; ainsi en France la Cèze et le
Gardon , rivières aurifères , coulent dans l'endroit . où elle
donnent le plus d'or , sur un terrain qui paroit être dû à la
destruction des roches trappéennes, que l'on voit en place
plus haut (GuA DE Malves). Cette relation avoit frappé Réau-
mur , et ce célèbre observateur avoit fait remarquer que le
sable qui accompagne plus immédiatement les paillettes d*or
dans la plupart des rivières, et notamment dans le Rhône et le
Rhin , est composé , commï; celui de Ceylan et celui d'Es-
pailly , de fer oxidulé noir et de petits grains de ^bis , de
corindon, d'hyacinthe, etc. On y a reconnu 4cpuis du titane.
£nfin , on croit avoir remarqué que l'or des terrains de
transport est plus pur que celui des roches.
Telles sont les généralités relatives au gisement de l'or. Les
faits particuliers que nous allons rapporter en traitant des
principales mines de ce métal , serviront de preuves à ces
généralités et leur donneront de plus grands développemens.
Prmcipaies mines d'or.
L'Espagne possédoit autrefois des mines d'or. La province
des Asturîes étoit celle qui en fournissoit le plus abondam-
ment; ce métal s'y montroit en filons réguliers. Au rapport
de Diodore de Sicile, ces mines furent exploitées par les
Phéniciens; elles le furent ensuite par les Romains, qui en
tirèrent, suivant Pline, de grands profits; mais la richesse des
mines de l'Amérique a fait négliger et abandonner totale-
ment celles d'Espagne. Le Tage et quelques.autres fleuves de
ce pays roulent des paillettes d'or.
on ^3?
En Fbancb il ny a point de mine d'or exploitée. On a dé-
couvert en 1781 , à la Garde tte, vallée d'Oysans, département
de l'Isère , un filon de quarz bien réglé , traversant une mon-
tagne de gneiss , et renfermant du fer sulfuré aurifère et de
jolis morceaux d'or natif; mais ce filon étoit trop pauvre
pour payer les frais d'exploitation.
Ce qu'il faut renaMirquer sous le rapport géologique, c'est
que presque tous les sulfures métalliques de cette chaîne de
rochça de granité , de gneiss et de micaschiste , contiennent
un peu d'or; tels sont : la galène du Portrant, l'antimoine
sulfuré d'Auris, le cuivre pyriteux de la Çochette, de Theys
et des Chalanches , commune d'AUemont, le cuivre gris d'Alle-
▼ard, etc. (Héricart de Thury.)
Un grand nombre de rivières contiennent de l'or dans leur
sable ; telles sont l'Arriège , aux environs de Mirepoix ; le
Gardon et la Cèze , dans les Cévennes ; le Rhône , depuis l'em- ,
bouchure de l'Arve jusqu'à cinq lieues au-dessous; le Rhin,
près Strasbourg, notamment entre le Fort-Louis et Guermers-'
beim; le Salât, près de Saint -Giron, dans les Pyrénées; la
Garonne^ près de Toulouse ; l'Hérault, près de Montpellier.
Qn assuré que la plupart des sables noirs et des minerais de
fer limoneux qu'on trouve aux environs de Paris contiennent
un peu d'or, et on cite particulièrement celui des environs
de Fonioîse sur les plateaux au nord de cette ville.
Il y a quelques mines d'or dans le Piémont. On doit re^
marquer les filons de fer sulfuré aurifère de Macugnaga, au
pied du mont Bose; ils sont dans une montagne de gneiss.
Quoique ces pyrites ne renferment que dix à onze grains d'or
par quintal , elles ont pendant long-temps valu la peine d'être
exploitées (De Saussure). On a exploité aussi pendant quelque
temps des filons de quarz contenant de l'or natif dans la mon-
tagne de Challand (Bonvoisin). On trouve en outre sur le
pencbani méridional des Al|^es pennines, depuis le Simplon
et le mont Rose jusqu'à la vallée d'Aoste , plusieurs terrains
et plusieurs rivières aurifères. Tels sont : le torrent Evenson,
qui a donné beaucoup d'or de lavage ; l'Orco , dans son trajet
de Pont jusqu'au Pô; les terrains rougeàtres que parcourt
cette petite rivière sur plusieurs milles d'étendue et les col-,
lines des environs de Chivasso , renferment des paillettes d'or
en assez grande quantité»
«58 OR
On a reconnu depuU p^u en Irlande , dans le comté de
Wicljilow, un qàble ^uimeux et ferrugineux aurifère , dans
lequel on a trouvé dm» pépitea d'or asaes ToIunuLneuses , qui
contie^MUit environ un quinàinie de leur poids d'argent.
CI>iu:tU€.)
On a trouvé des sables aurifères dims quelques vimret de
la Suj^s^Q) telles que la Renss et VAjus*
En, Ai^fiEif AONB on tt'exploitr de mÛM d'or que dans le paya
de S«ld)ouv|^9 daxia la chajine deaMfttagnea qui traiveoe ce
pay4 iJ9 F^t à l'ouest , et qwL le sépaae du TyioL et de la
CarMUe.
Les mi^cade laHonGiiinet de laTieansgrlranie aoal lta.aeulcs
mines d'or d'Europe qui $wai quelque importance; elles
sont remarquable j pur Inur gisement, les métauin particu-
liers qui le^.aaQompflignent^ et leuv produit qui esÉ évahié
à environ six cent; cinquante kilogrammes par an.
Lestpirincii^Alcfl^soni en, Hiongrie: i.^ celles de Ktfnigiècvg,
où l'or aAtif est; disséminé dans dea minéoaîs d^argent aulfové
qni se reAContveiit en peitils antaa et en filons dans une roche
feUpatUque désagiégée» a^ mUicu d'ua coagloménat de ponce
qui fjMti pavtie deja fonnatioa tpachy tique; 2." céUes<de Bor^
soi^ et de Scbemnitz^ au sud - es* de la 6ran: et de Krenuiitz;
au nordi de cette riiùère) et beaucoup plus à l'est, près
des confins d^ la Transylvanie; 3." celles de Felaobanya, qui
offrant! égftiemont des minerais d'aa^ent sulfurés aurifères
en, filons dans un terrain de siénite et de diabase porphyri-^
que ; A*" de Telkebanya au aud de Kaschau , dans un. dépôt de
p^^eSi aufifèiTOs au. milieu, du terrain trachytique le plus-
séoeAt.
Sn Transybranie Ifis minos-d'or sont dans des filons souvent
très-pui^saos^ généralement de six à huit mètres , quelquefoi»
de quarante mètres; ces filons- n'ont point de salbande, ila
s'arrêtent sana intermédiaire à la roche primordiale ; leur
9i«)99:esidu quarz carié, du quan drusique, dm. calcaire
fipri^ère> di&la banytine, du fluoœ, de TargentisulAifié; on
distiipgiiQ parmi, oea mines celle de Kapnik, oîi l'ov est asso^
QÎé à Vorpiment., et: de Vfinëspatak qui sont dans- les toohet
granitiques; celles d'Oifbnbaaya, de Zalatna et de Nagy-A^y
où il est associé au. tellure ; cette d^ntère n'est pas dans le
OR - 25g
Irachyte , mais dans une roche siénitîque sur les limites du
terrain de trachyte.'
Outre Vor ep mines , on trouve encore ce métal disséminé
en paillettea dans les terrains meubles des plaiM^ qi|e tra-
yerstsnt la Néra et la rivière Moros, ou dans le sable de ces
rivières; c'est généralement un sable ferarugîneqx , mSlé de
(penaty dç titane, etc*, et qui n'est pa/» toJUJoujcs superficiel,
■lais qvelquefois recouvert par un dépM de diy; à quime. déci-^
mètres de terre végétele ou de marne , stécUe en oj;. (D^oan ,
Eshàb^r: et Bbvi>ant. }
Quelq^ues miqes d'or de la RnssiE , comme l'obsemre )udi-
cieuAMnent Patrin , n'ont souvent eu pour résultat que de
produire dç beaux échantillons de cabinet; tell^ es^ celle
d'OlpuietE sur le lac Ladoga, découverte du temps de Pierre
le ifiwdp
Êa SuàpE, on doit remarquer la mine d'Edelfors en Smo-
lande; on y trouve d.e l'or n^tif et du i^v sul£uréa,urifère; les
filoDf aont dç quai^ brun , dans une m^MU^e de CQrnéennct
feuiUetéÇf L'or est q^uelquefoia dissémin,é ^m^ U. roci^e même.
DajQA. PAxçhipel de la Gaècs, l'île de Thasos éloit renoms
mée pour ses riches mines d'or. Les^minçs de Scaplé-Hylé^
dans le continent, rapportoient aux Tl)asien& quatre-vingts
talent. (^viiH^n 43.2,000 fr.) (H^aQQOx^). LaXhjc^ceet la Macé-
doine fouruissoieut beaucoup ^qx tku% anjcie;n^
Ep Sia^aiç» on qonnoit de Po^ natif 4aii5 une coméenne à
Scbla,n|;enber9 ou Zmeof et à Zmeijpipqawk dans l^s monts
AUai : il y est acçompagué de beauQoup. d'autres minerais»
Dans les mopU OuraJs ou connoit depuis long."teii|ps la
mioe d'or de Beresof , qui consiste çn pyrites aunifére^ en.
partie décompp^ées, et disséminées dans un filon de quarz
graa.
Qn. a découvert vers 1820 un dép6t d'or natif fort: riche
sur le ç(>ié oriental des monts Ovrals depuis Verkhoturu jus-
qu'à la source de la riviène Ouval. L'or y çst dis^miné , à
quelq^ies mètres de profondeur, i^ns une tierire argileuse; il
1 Cm détails «ont extraits du voyage de M. Biudakt en Hongrie.»
Tq». I, II et III. Paris, i8aa.
240. OR
paroit accompagné des débris des roches qui composent ordi-
nairement les terrains de transports aurifères , la diabase ,
Tophite , le fer oxidulé , le corindon télésie , etc. Les fleuves
de ce canton mettent à découvert des sables aurifères (Sche-
her). On évalue à dix-sept cents kilogrammes le produit des
mines d*or de la Sibérie. ^
Il y a encore en Asie, et notamment dans les contrées
méridionales de ce continent , beaucoup de mines c^ui don-
nent de Tor, beaucoup de ruisseaux *, de rivières et d'atter-
rissemens dont les sables contiennent ce métal. Le Pactole ,
petite rivière de Lydie, rouloit tant d'or dans son sable,
qu'il a été regardé comme la source des richesses de Crésus.
Mais ces dépôts d'or, peu riches ou peu célèbres, sont pres-
que tous abandonnés ou languissans. Le Japon , l'île Formose,
Ceylan, Java, Sumatra, Bornéo, les Philippines et quelques
autres îles de l'archipel Indien passent pour être très- riches
en mines d'or. Celles de Bomeo sont exploitées par les Chinois^
dans un terrain meuble sur la côte occidentale, au pied d'une
chaîne de montagnes qu'on regarde comme volcaniques.
En général il ne vient en Europe presque point d'or de
l'Asie; les habitans de ce continent faisant consister leur for-
tune en trésors , c'est-à-dire , en richesses matérielles sous le
plus petit volume possible.
On trouve de nombreuses mines d'or sur les deux versans
de la chaîne des monts Caïlas dans POundès, province du
petit Thibet , pays des chèvres à laine fine , situé sur le
plateau de la grande Tartarie , au nord de PHimalaya et au-
delà des diverses sources du Gange, c'est-à-dire, de Gangautri
- et de l'Alacanda. L'or est engagé dans des filons de quarz qui
traversent un granité rougeàtre très-désagrégeable. Les unes
sur le versant méridional , sur la rive gauche et vers la source
du Settledji ou Satoudra, les autres sur le versant septen-
trional et vers la source du Sindh , au sud de Gortope. On
doit remarquer que ce même canton renferme" un assez
grand nombre de sources thermales. (Moo&croft.)
L'Afrique étoit avec PEspagne la contrée qui fournissoit
aux anciens la plus grande quantité de Por qu'ils possédoient.
L'or q^e l'Afrique répand encore dans le commerce avec
abondance est presque toujours en poudre. Cette observation.
OR ^41
fointe aux connoîssances que l'on a sur plusieurs mines d^or,
{prouve que la plus grande partie de ce métal est extraite par le
lavage de terrains meubles.
Quoique le commerce de la poudre d'or soit répandu dans
presque toute 1* Afrique , on ne recueille point d'or dans l'Afri-
que septentrionale (Heeren). Trois ou quatre points de ce
vaste continent sont remarquables par la quantité d'or qu^ils
produisent.
Les premières mines sont celles du Kordofan, entre le
Barfour et l'Abyssinie. Les Nègres transportent Tor dans des
tuyaux de plumes d'autruche ou de vautour (Brown). 11
paroit que ces mines étoient connues des anciens, qui re-
gardoient l'Ethiopie comme un pays riche en or. Hérodote
rapporte que le roi de ce pays fit voir aux envoyés de Cam-^
byse tous les prisonniers attachés avec des chaînes d'or.
La seconde et la plus grande exploitation d'or en poudre
•e fait, à ce qu'il paroit, au sud du grand désert de Zaahra,
dans la partie occidentale de TAfrique. On doit remarquer
que cette exploitation a lieu dans une étendue de terrain
assez considérable au pied des montagnes élevées , où le Sé-
négal, la Gambie et le Niger prennent leur source. Non-seu-
lement ces trois rivières charient de For dans leur sable,-
mais on en trouve aussi dans le lit de presque tous les ruis*
seaux des environs.
Le pays de Bambouk, au nord -ouest de ces montagnes, est
celui qui fournit la plus grande partie de l'or qu'on vend
sur la côte occidentale d'Afrique, depuis l'embouchure du
Sénégal jusqu'au cap des Palmes. Cet or se trouve en pail-|
lettes, principalement près de la surface de la terre, dans le
lit des ruisseaux, et toujours dans une terre ferrugineuse. En
quelques endroits, les Nègres creusent dans ce terrain des
puits qui ont ^'usqu'à douze mètres de profondeur et qui ne
sont soutenus par aucun étai. Ils ne suivent d'ailleurs aucun
filon et ne font point de galerie. Ils séparent par des lavages
réitérés l'or de ces terres.* ( Golberry. )
Ce même pays fournit aussi la plus grande partie de
celui que portent à Maroc, à Fez et à Alger, les caravanes
qui partent de Tombouctu sur le Niger ^ à travers le
grand désert de Zaahra. L'or qui arrive par le Sennaar
36. iG
242 OR
au Caire et à Alexandrie, en vient également. (Mungo-
Park. )
Mungo-Park, qui a traversé ce pays dans son second voyage,
a visité les mines situées près des villages nègres qu'il nomme
Shrondo etDindiko, au pied d'une chaîne de hauteurs qu'il
appelle Konkodoo , et qui sont composées d'un granité rou-
geàtre, qui, d'après sa description, paroît être une siénite.
Les puits, creusés par les Nègres pour atteindre les dépôts
aurifères, ont environ quatre mètres; ils traversent d'abord
un banc de gravicif , composé de cailloux roulés plus ou
moins volumineux ; ensuite un banc de même composition ,
mais dont les cailloux sont plus petits, et le granité plus fer»
rugineux; c'est dans ce gravier ferrugineux que se trouve
l'or en paillettes; au-dessous est un lit d'argile blanche et
compacte. Ces mines paroissent être sur la même méridieniie
que les mines d'or indiquées par d'autres voyageurs dans les
environs de Bambouk, de sorte qu'il sembleroit, que le ter-
rain aurifère appartient à la base d'une même chaîne de
basses montagnes granitoïdes , se dirigeant du nord au sud:
car MungO'Park , en continuant sa route à l'est vers le
Niger, ne fait plus mention d'aucune mine d'or. (Coqdebert-
MONTBRET. )
La troisième partie de l'Afrique où l'on recueille de l'or,
est située sur la côte sud -est, entre le quinzième et le vingt-
deuxième degré de latitude méridionale , vis-à-vis Madagas-
car. Cet or vient principalement du pays de Sofala. Si on
peut ajouter foi aux relations qu'on a. sur ce pays très- peu
connu, il paroîtroit que l'or s'y trouve non -seulement en
poudre, mais encore en filon. Quelques personnes pensent
que le pays d'Ophir, d'où Salomon tiroit de l'or, étoit situé
sur cette côte.
L'Amérique est le pays où l'on a trouvé dans les temps
modernes les mines d'or les plus riches. Il en sort par an en-
viron dix- sept à dix-huit cents kilogramme» d'or. Ce métal
s'y rencontre principalement sous forme de paillettes dans les
terrains d'alluvion et dans le lit des rivières. On le trouve
aussi , mais plus rarement , dans des filons de diverse nature.
Il y a peu d'or dans la partie réellement septentrionale
éc l'Amérique. Les ÉtaU-Uiûs n'en ont encore fourni qu'une
OR Î45
foible quantité. C'est de Var d'alluvîon; on l'a recueilli dans
des lits de gravier des criques de Rockhole , pays de Laba-
non, dans la Caroline du nord; suivant M. Ayres, on en a
trouvé, en 1810, une masse pesant vingt-huit pounds. Ce pays
a fourni' à la mennoie des Etats-Unis environ quarante-cinq
kilogrammes d'or. On dit qu'on en a aussi découvert dans
les branches supérieures de la rivière James et sur le Catabaw
dans la Caroline du sud. ( Cleaveland, )
L'Amérique méridionale , et surtout le Brésil , 1^ Choco
et le Chili , sont les parties qui fournissent le plus d'or. Il j
en a aussi dans l'Amérique septentrionale, notamment au
Mexique.
L'or du Mexique est en grande partie renfermé dans les
£lons argentifères qui sont si nombreux dans ce pays, et dont
nous avons fait connoître les principaux à l'article de l'ar-
genté L'argent des minerais argentifères de Guanaxuato ren-
renferme ^ de son poiîds d'or. On évalue à douze ou quinze-
cents kilogrammes d'or le produit annuel de ces mines.
C'est dans le groupe d'Oxaca que sont situés les seuls fiions
aurifères exploités cbmme mines d'or au Mexique; ils traver-
sent des roches de gneiss et de micaschiste.
Toutes les rivières delà province de Caracas, à dix degrés
au nord de la ligne , charient de l'or. ( Hdmboldt. )
Le Pérou est peu riche en mines d'or; c'est, dans les pro^
vinces de Huailas et de Pataz qu'on exploite ce métal ren-
fermé dans des filons de quarz gras, nuancé de taches rouges
ferrugineuses , qui traversent des roches primitives. Les mi-
nes qu'on nomme pacos de oro, consistent en minerai de fer
et de cuivre oxidés qui renferment une grande quantité d'or.
{Merc, ¥éruv,y ^792.)
Tout l'or que fournit la Nouvelle-Grenade (maintenant la
Colombie), e^t le produit des lavages établis dans des ter«
rains meubles. L'exploitation de quelques filons connus est
négligée. Les plus grandes richesses en or de lavage sont à
l'ouest de la Cordillère centrale dans les provinces d'Antio-
quia et du Choco, dans les vallées du Rîo-Cauca et sur les
côtes de la mer du sud dans le Partido de Barbacoas.
L'or y est en paillettes et en grains disséminés entre des
ir^gmens de diabase et de porphyre. Au Choco on trouve
344 OR
quelquefois avec Tor et le plàtino^des zircolis hyacinthe et dû
titane. On a même découvert dans le terrain aurifère; comme
on Ta vu plus haut, de grands troncs d^arbres pétriûés. L'or
d'Antioquia n'est qu'a vingt carats au plus, celui du Choco à
vingt-un carats ; le morceau ou pépite d'or le plus gros qu'on
y ait trouvé, pesoit environ douze kilogrammes. (Homboldt.)
L'or du Chili se trouve aussi dans les terrains d'alluvion*
(Frézier.) f
Le Brésil fournit de For en abondance , et c^eii de cette
contrée que vient actuellement la plus grande partie de l'or
répandu dans le commerce; il n'y a cependant dans ce pays
aucune mine d'or proprement dite ; c'est-à-dire que l'or qui
êe trouve en filons n'est pas exploité ; on n'exploite que celui
qui est disséminé en paillettes dans des roches ou dans des
terrains d'alluvion et dans le lit des rivières et des ravins.
On l'extrait par le lavage.
^ C'est dans les sables de la Mandi, branche du Rio-Docé,
et datis le lieu nommé Catapreta , qu'ont été découverts , en
1682, les premiers sables ferrugineux. aurifères. Depuis on en
a trouvé presque partout au pied de l'immense chaîne de
montagnes qui est à peu près parallèle à la côte, et qui
s'étend depuis le cinquième degré du sud jusqu'au tren-
tième. C'est surtout après Yillarica, aux environs du village
de Cocaè's, que sont les plus nombreux lavages d'or. Les
pépites s'y présentent sous différentes formes, et souvent ad-
hérentes à du fer oligiste micacé (Mau). Mais dans la pro-
vince de Minas -Geraè's l'or se trouve aussi ^dans des filons,
dans des couches et en grains disséminés dans des terrains
meubles.
Les filons sont généralement quarzeux , et parcourent des
montagnes de schiste argileux, de grès et d'une roche parti-
.culière composée de quarz et de fer oTligiste micacé , faisant
fonction de mica, roche que M. £schwege a désignée sous le
nom d*Eisenglimmerschiefer , que nous rendrons en françois
par le mot de ferrischiste ; cette roche repose sur un grès
chlori tique , et est recouverte par des couches de fer oxidé
rouge : ces filons ne sont pas exploités. Les couches sont com-
posées d'un grès friable, ayant tantôt deux mètres de puis-
sance et tantôt à peine quelques centimètres, £lles alternent
OR «45
avec des couche^ de ferrischiste et ^es roches stéatiteuses; l'or
natif y est disséminé d'une manière visible; on les exploite»*;
On évalue à deux milliards quatre cents millions de livres
tournois l'or que cette contrée a fourni depuis cent vingt aiis
(CoRREA DE Serra), et suivant à'aulres auteurs, à environ
sept milles kilogrammes d'or fin par an, valant à peu prés
24,000,000 de fr^iMïs. •
On voit qu'une grande partie de l'or répandu dans le com-
merce vient des pays d'alluvion , et qu'il a été extrait par le
lavage. C'est de cette manière qu'on le trouve aujourd'hui
en Afrique et en Amérique, pays qui en fournissent le plus.
Il paroît que l'or que possédoient dans les anciens temps les
princes d'Asie, avoît principalement cette origine, et qu'il
B^étolt même pas fondu , comme l'indique un passage d'Héro-
dote.. Crésus , dit cet historien, ayant donné à Alcmeon tout
Vox qu'il pourroit emporter, celui-ci se jeta sur un tas de
paillettes d'or, et .en remplit ses bottines, son habit, sa bou-
che, etc. (Hérodotç, liv. VI, §. 126.)
Il paroît que la monnoie d'or des anciens étoit presque
toute faite avec de l'or d'ulluvion. Son titre semble l'indiquer.
Il est à peu près le même que celui des pépites, et l'or en
paillettes est généralement plus pur que l'or de filon. On peut
donc présumer, que cet ar étoit fondu tel que la nature le
donnoit; les anciens, et surtout ceux d'où nous viennent les
plus anciennes monnoies d^or, n'étant point assez avancés
dans les arts métallurgiques pour purifier l'or natif. Ainsi il
résulte des curieuses recherches de Fabbronî , que l'or en pou-
dre, qui vient de Bambouk en Afrique, est à '23}^ karats',
et qu'on en apporte même de Maroc qui est à 23 karats.
On croît que la plus ancienne monnoie d'or connue est
celle de Baltus IV, frappée à Cyrène en Afrique du temps
de Pisistrate. Le? monnaies grecques les plus anciennes que
Ton possède, sont celles de Philippe, père d'Alexandre, qui
t*roit son or des mines du mont Pangée. Ces pièces d'or por-
tent le nom de Statères ; leur poids est de 8^'^,624 , et
leur titre déjà reconnu par Patin est de 0,979 ou 20% karatt.
Elles ne contiennent donc qu'un demi-karat d'argent.
1 Oa verra plus bas ce c^u'on doit entendre par karat.
m6 or?
Fabbroni a reconnu de l'or à 24 karafs dans une péplle
d'or du Brésil. L'or de Giron dans la Nouvelle-Grenade est à
aSyiJ karats, c'est le plus pur d'Amérique. Mais M. Darcet
fait observer, que le titre des pépites varie quelquefois dans
les différentes parties d'une même pépite: celle de l'Académiç
des sciences étoit à 20'/,, karats. Malgré cette variation dans
les parties, l'ensemble offre une constance -dans le titre de
l'or qui est. telle pour chkque canton, ^ qu*il suflSt^, dit M*
de Humboldt ^ <c à ceux qui font le commerce de l'or en
« paillettes, de savoir l'endroit où le métal a été recueilli»
« pour en connoitre le titre. *
Les anciens connoissoient cependant de véritables mines
d'or en filon , et les e^ploitoient ; mais si dans l'époque
actuelle ces mines sont moins nombreuses çt moins profitables
que les mines d'alluvion, à plus forte raison dévoient- elles
être dans les anciennes plus rares et moins productives. Il
paroi t qu'ils donnoient le nom particulier d'om/gia à cet or
en filon , ou au moins à Tor natif le plus voisin de la surface
du sol. Le mode d'exploitation des dififérentes minières d'or,
décrit par Pline 9 confirme cette opinion. Ainsi il dit qu'il y
a trois modes d'exploitation de Tor :
1.** Par lavage du sable des fleuves.
2.** Par lavage des terrains aurifères, au moyen de puits
creusés dans ces terrains meubles , comme le font encore les
Kègres -, il nomme ce mode d'exploitation canalitium ou ca-
naliense. Les anciens appeloient sfgullum la terre qui recou-
Vroit le terrain aurifère. Ita vocalur indicium OMri , dit Pline ,
.et alutatium la couche de seguUum -qui se trouve quelquefois
sous le lit du terrain aurifère.
Les Castillans appellent encoce seguUç la première terre
qui recouvre le terrain aurifère.
3.** Par entaille du rocher dur avec le piç, ou de l'argile
blanche et tenace (probablement la lithomarge) avec des
coins de fer et des maillets, et par galerie souterraine et
éboulement; il nomme ce genre d'exploitation arrugi(p. Cette
exploitation par éboulement avoit lieu principalement en Es-
pagne, au pied des Pyrénées, dans la province des Asturies.
Des masses énormes de roches, des pans entiers de montagnes
étoient minés et renversés. On conduisoit sur le lieu àes pe-
OR 347
tites rivières quilayoicnt ces débris de rochers, et mettoient
k nu l'or qu'ils renfermoient,
Q||.divisoit l'or dans Tancien système de mesure en vingt**
quaffe parties, appelées carat ou karat, et chaque karat étoit
subdivisé en trente^eux parties. De Tor à 24 karats, étoit de
l'or parfaitement pur , de, Tor à 22,"/^ karats, étoit de l'or
qui contenait uuc^ partie et % d'alliage,
.Le mot karat, dont on se sert pour exprimer le titre dQ
l'or et le poids des di^ma^s, vient du nom de la fève d'une
espèce d^erjyfhrina du pays des Shangallas, en Afrique, pays
où se fait un grand commerce d'or, Cet arbre est appelé
hiara, mot qui signifie soleil dans le pays, parce qu'il porte
des fleurs et des fruits de couleur rouge de feu* Comme les
semences sèches de ses légumes sont toujours à peu près éga-^
lement pesantes , les naturels de ce pays s'en sont servi de
temps immémorial pour peser l'or. Ces fèves ont été ensuite
transportées dans Vta^e , où on les a employées dans les pre*
iniers tes;ips à peser Ie9 diam^ns (Bruce). Le karat équivaut
à 3,0 5 a décigrammes»
A Sumatra on se sert pour peser l'or de la petite graine
Touge tachée de noir du glycine ahrus ou ahrus precatorius ; on
se sert aussi de la fève rouge ou ècarlate , plus grosse que la
frsLÏne d'abrus , et qui est la semence de Vadenarkthera pc»*
VOTiina^
Traitement métallurgique ^ l'or. *
Les mines d'or présentent de si grandes différences dans
leur richesse , qu'il est nécessaire de suivre dans leur traite-»
puent métallurgique des procédés différens. Les unes fouiv
nissent l'or en paillettes disséminées dans des terrains d'allu-p
yion ou dans des sables; les autres l'ofifretit en roches ou en
$lons, pur ou mêlé avec d'autres minerais.
L'or que Ton trouve dans les sables des rivières ou dans les
terres aurifères, n'est soumis à aucun traitement métallurgi-
que proprement dit. Des hommes , nommés Orpailleurs ou
orpailleurs^ le séparent dessables au moyen du lavage. Cette
opération se fait sur Jes lieux mêmes. Les orpailleurs lavent
ces sables , d'abord sur des tables inclinées , qui sont quel*
*^
\ Yoye^ l'essai de» minéraU d'oj k TarticU MiKÉaii % t. X\2^L P^ ^^%
248 OR
quefoîs couvertes d'un drap, ensuite dans des sébiles à 1s
main, qui ont une forme particulière ; enfin., ils emploient
le moyen de l'amalgamation pour enlever au sable qui^ subi
plusieurs lavages , l'or que ces lavages y ont rassemble-
Les hommes nommés Bohémiens, Ciganes, Zniganes ou
Zigeuner, ou Tehinganes qui lavent les sables aurifères en
Hongrie , se servent d'une planche rayée de vingtnjuatre can-
nelures transversales. Ils tiennent cette planehe inclinée, et
mettent le sable à laver sur la première caijnelure ; ils y jet-
tent de Teau; Tor, encore mêlé d'un peu de sable, se ras-
semble ordinairement vers la dix -septième cannelure, ils le
prennent alors, ei le mettent dans un bassin de bois qui est
plat, mais qui a une convexité sur son fond. £n lavant ce
sable, et en lui imprimant en même temps un certain mou-
vement , ils séparent avec beaucoup d'adresse l'or du sable.
(L. Bodsi. )
I^es Négresses d'Afrique lavent dans d(» càlebas&esles terres
aurifères recueillies par les Nègres.
Parmi les minerais aurifères , les uns jtont composés d'or
natif très - visible , disséminé dans une gangue, ce sont les
plus riches \ mais il est rare qu'ils s'offrent dans les filons avec
une longue continuités
Les autres sont des sulfures métalliques aurifères , tels que
les sulfures de cuivre , d'argent , d'arsenic , de plomb , de
sine , et surtout de fer.
Les minerais pierreux d'or sont d'abord bocardés et ensuite
lavés , tantôt dans des sébiles à la main , tantôt sur des tables
à laver. On çmployoit autrefois des tables recouvertes d'un
drap; mais on a abandouné cet usage, parce qu'on a remar-
qué que le drap retenoit au moins autant de sable que de
minerai. Le minerai riche, celui .surtout qui n'est composé
que de sable et d'or natif, se nettoie d'autant mieux par le
lavage, que l'or est un métal dont la pesanteur spécifique es|
de beaucoup supérieure à celle de sa gangue.
Le minerai rapproché par ce moyen, ^%\. en état d'être sou-
mis aux opérations métallurgiques.
Les sulfures aurifères sont des minerais d'or beaucoup plus
communs, mais aussi beaucoup moins riches que les premiers^
Ils sont quelquefois teU-ement pauvres qu'on en connoît qui
OR 249
ne contiennent qu'un deux -cent millième d'or ' ; ils |i€uvent
cependant être exploités avec avantage , lorsqu'ils sont traité»
avec méthode et économie. ^
On sépare Tor de ses minerais par deux procédés différens,
par la fusion et par Tamalgamation.
On grille d'abord les sulfures métalliques aurifères ; on les
fond^en mattes, que Ton grille de nouveau; on les fond" en-
suite avec du plomb, et on obtient un plomb d'œuvre auri-
fère , qu'on affine par le procédé de la coupellation.
Lorsque les minerais d'or sont très -riches, on se contente
de les fondre directement avec du plomb sans grillage ni
fonte préliminaire.
Ces procédés sont peu suivis, parce qu'ils sont moins éco-
nomiques et moins sûrs que celui de l'amalgamation, surtout
lorsque les minerais d'or sont très- pauvres.
On doit aussi faire observer que si ces minerais sont du
cuivre pyritenx, et qu« leur traitement ait été poussé jus-
qu'au point d'obtenir du cuivre de rosette aurifère , ou même
du cuivre noir tenant de l'or , on ne peut point en séparer
l'or avec avantage par le procédé de la liquation. L'oi^, ayant
plus d'affinité avec le cuivre qu'avec le plomb, n'est entraîné
qu'en partie par ce dernie^*métal. Ces raisons doivent donc
faire donner la préférence au procédé de l'amalgamation.
Nous oe décrirons point en détail ce procédé; il est le
même que celui qu'on a décrit à l'article du traitement mé*
tallurgique de l'argent. Nous dirons seulement que les miné-
rais riches dans lesquels Tor natif est apparent et seulement
disséminé dans une gangue pierreuse, sont directement broyés
avec lie mercure sans aucune opération préparatoire. Quant
aux minerais pauvres dans lesquels l'or est pour ainsi dire
perdu au milieu d'une grande masse de fer, de cuivre sul-^
furés, etc., on leur fait subir un grillage avant de les amal-
gamer. Cette opération paroît nécessaire pour mettre à nu
Tor métallique enveloppé par ces sulfures. Le mercure avec
1 Telles sont les pjrites aurifères deMacugnaga, dans led Alpes pié-
montaises, et les pyrites arsenicales et aurifères du Tyrol. (Oolomieu.)
Le minerai du Harz de Ramelsberg contient au plus 0,00016 d'argent,
et au plus o,ooo,ooo,o35 ou un vingt-neuf millionième d'or, ^ui en est
retiré avec pro6t.
a5o OR
lequel' on hroie le minerai , s'empare alors de tout Tor ^ en
quelque petite quantité que soit ce métal.
L'or qu'on obtient par le moyen de l'affinage au plomb ,
est privé de cuivre , de plomb j et de la plupart des métaux
oxidables, mais il peut encore contenir du fer, de Tétain ou
de l'argent.
On prive difficilement l'or du fer et de l'étain qu'il peut
contenir. On conseille , pour lui enlever le fer , de le cou-*
peller avec du bismuth ou avec diî sulfure d'antimoine»
L'or peut être débarrassé, par la coupellation au plomb»
de Tantimoine qui lui reste uni.
L'étain ^onne à ce métal une dureté et une fragilité re«
mapquable, et l'or ainsi altéré, est très- difficile à purifier^
On conseille encore ici de l'affiiier avec le sulfure d'anti«
moine, (FouRCROY, )
L'or qu'on a traité par le procédé de l'amalgamation ne
contient plus ordinairement que de l'argent. On dfesout
l'argent par l'acide nitrique , qui laisse l'or intact. Maùi
^ pour faire le départ en grand avec succès et économie , il
faut prendre plusieurs précautions.
Si .l'or ne contient pas à peu prés les trois quarts de son
poids d'argent, ce métal, comnA^ enveloppé par l'or, est mis
«n partie à l'abri de l'action de l'acide nitrique. Lors donc
qu'on s'est assuré par un essai en petit que l'argent est beau-i
coup au-dessous de cette proportion, on porte l'alliage d'or
et d'argent à ce titre en y ajoutant une quantité suffisante de
ce dernier métal. Cette opération se nomme inquartation.
On granule alors l'alliage , ou bien on le lamine^ on verse
dessus deux à trois fois son poids d'acide nitrique, qui doit
être parfaitement pur, et quand on juge que la dissolution
a été poussée aussi loin qu'il est possible par ce premier acide»
on le décante, et on en met de nouveau. Enfin , après avoir
Lien lavé l'or , on fait encore bouillir sur ce métal de l'acide
sulfurique, qui enlève les deux à trois millièmes d'argent
que l'acide nitrique le plus concentré n'a pu dissoudre (Dar^
CET e^Dizé). On a alors l'or parfaitement pur.
L'argent tenu en dissolution dans l'acide nitrique est pré<
cipité à l'état métallique parle cuivre , ou à l'état de muria^te
par le mur^ate de soude.
OR ^Si
VoT ayant dans Topinion de tous les peuples civilises une
grande valeur, on a voulu pouvoir déterminer avec précision
son titre , c'est-à-dire , son degré de pureté. On suppose donc
ici, comme pour l'argent, qu'une masse quelconque d'or esf^
divièée en mille parties, nommées millièmes. L'or parfaite-
ment pur est à i ooo millièmes de fin , celui qui contient G
millièmes d'alliage e^t à 0,994, etc.
On a deux moyens de juger de la pureté de l'or. Le pre-
mier est un moyen d'approximation , qui ne peut être em-
ployé que lorsqu'on a une grande expérience de son usage.
Il consiste à frotter le bijou d'or qu'on veut essayer, sur une
pierre brune, et mieux encore, noire, qui soit dure, à grain
très -fin, sans être luisante, et qui soit inattaquable par
l'acide nitrique. On se sert ordinairement d'une cornéenne
particulière, à laquelle on a donné le nom de lydienne, et
que l'on nomme vulgairement pierre de touche. L'or laisse sut
cette pierre une trace très-visible, que l'on doit examiner
avec attention. On passe sur cette trace de l'acide nitrique
très -pur, qui dissout sur-le-champ les métaux alliés à l'or*
On examine de nouveau la trace qui est d'autant plus effacée,
que Tor essayé est moins pur.
L'autre procédé , parfaitement exact , ne peut être rapporté
ici; il est entièrement chimique. C'est le départ exécuté eu
petit et avec toutes les précautions convenables.
Nous ne pouvons faire connoître toutes Jes formes que
Ton donne à l'or dans les arts, ni toutes les manières de l'em-
ployer. Nous nous bornerons à citer les principales.
L'or en masse sert à faire des bijoux. Comme il est telle-
ment ductile, que ces objets, toujours fort minces, n'auroient
aucune solidité, on est obligé de l'allier avec une certaine
quantité de cuivre. L'or allié avec l'argent , prend une cou-
leur d'un vert pâle.
L^or est fort recherché en raison de son éclat et de son
inaltérabilité ; mais son prix élevé ayant obligé à l'écono-
miser, on a trouvé moyen de l'appliquer en couches extrê-
mement minces sur presque tous les corps, ce^ qui constitue
l'art de la dorure.
On peut établir trois divisions dans cet art , en raison défi
principes que Ton suit dans l'application de l'or.
3«a OR
1.** L'or s'applique sur le bois, sur le carton, sur le cuîr,
ou sur tout autre corps qui ne peut éprouver Faction du
feu, au moyen d'un mordant, qui est tantôt une huile grasse
et siccative, tantôt une colle animale. On emploie dans ce
cas de l'or réduit par le battage en feuilles extrêmement
minces,
2.** La dorure sur porcelaine, fayence, verre, émail, et
sur tout autre corps semblable, se fait avec de l'or réduit
en poudre extrêmement £ne. On amène l'or à cet état, ou
bien en broyant sur une glace des feuilles très -minces de ce
métal, que l'on divise au moyen du miel , de la gomme, ou
de tout autre mucilage ; ou bien en précipitant avec du sul-
fate de fer vert une dissolution nitro-muriatique d'or. Cet
or extrêmement divisé est employé au pinceau. On n'y afoute
aucun fondant, si la couverte: vitreuse des corps sur lesquels
on l'applique, se ramollit par le feu qu'on lui donne pour
le fixer ; mais si cette couverte , comme celle de la porce*
laine, est trop dure, on ajoute à For en poudre, du borax
pu de l'oxide de bismuth, qui lui servent de fondant.
3,** La dorure sur argent ou sur cuivre est fondée sur des
principes tout -à- fait différens. L'or est appliqué sur les mé^
taux au moyen du mercure. On fait dissoudre de l'or dans le
mercure jusqu'à cç que ce métal en soit saturé; on avive ^
par diverses opérations, la surface du cuivre ou de l'argent-,
on étend Tamalgame avec une brosse sur la surface^à dorer,
et on porte la pièce au feu. Le mercure se volatilise et For
reste. On nomme or moulu cette espèce de dorure. On dore
aussi sur les métaux au moyen de feuilles d'or qu'on applique
avec le brunissoir sur la surface nouvellement avivée.
L'oxide pourpre d'or est la base des couleurs vitrifiable&
qui donnent le rose , le pourpre et le violet.
Nous allons terminer cet article en donnant une idée de
la quantité d'or et d'argent produite par toutes les mines
connues, et du rapport de valeur de ces deux métaux.
Non -seulement le rapport de valeur de For avec l'argent
a^beaucoup varié, mais celui qui existe entre ces métaux et
les denrées qu'ils représentent, a subi aussi des variationa
OR «55
qui dérivent presque toutes des circon^tatices dans lesquelles
les mines se sont successivement trouvées; les mines qui
fournissent ces deux métaux, ont toujours continué^ d'en
verser dans le commerce une plus grande quantité qu'il ne
s'en détruit par l'usage. Cette quantité s'est accrue consi-
dérablement depuis la découverte de l'Amérique ; c'est-
i-dire depuis environ 3oo ans» Les mines de ce continent,
nombreuses, abondantes et faciles à exploiter, en augmentant
la masse de l'or et de l'argent , diminuèrent nécessairement
la valeur comparée de ces métaux avec celle des objets de
commerce qu'ils représentent; en sorte que, toutes choses
égales d'ailleurs , il faut à présent, pour acquérir une itiéme
quantité de denrées , beaucoup plus d'or ou d'argent qu'il
n'en falloit du temps de Louis XI , avant là découverte de
TAmérique. ' Cette abondance des mines d'Amérique a in-
flué sur l'état de celles de l'ancien continent; et beaucoup de
mines d'argent ou d'or ont été abandonnées; non que les
filons ou les sables aurifères soient actuellement moins riches
qu'ils n'étoient alors ; mais parce que leur produit ne repré-
sente plus la valeur des journées d'hommes et des denrées
qu'il faut payer pour en continuer l'exploitation.
On va voir y par le tableau suivant , dans quelle proportion
est le produit des mines d'Amérique, en comparaison de,
celui des mines de l'ancien continent.
1 On pouvoit alors avec i kilogramme d'argent pajer environ cinq
fois plus de blé, ou cinq fois plus de travail, qu'on n'en peut payer
aujourd'hui ( 1825) avec la même quantité d'argent. Cette proportion
ceroit encore plus coniidcrablc, si la consommation des métaux pré-
cieux, et notamment celle de l'argent, n'avoit point augmenté en rai-
•on des progrès de la civilisation, des colonies nombreuses qui se sont
établies , de l'emploi plus considérable qu'on en a fait pour les objets
«U luxe, etc.
âS4
OR
Tableau des quantités d'ôr et d'argent qu'on peut supposer être
versées dans le commerce de l'Europe, année commune , prise
de 1790 à 1802* '
fisfi
é •
ANCIEN CONTINENT.
Asie:
Sibérie, é • * « .
Afrique > . # é . • . .
Europe :
Hongrie ••.*«.•»••*•••
Sâlzbourg» . • é • • •
États autricbiens. • 4 . é • . . . .
Hartz et Hesse* . •
Saxe
Norwége* « • • • • é « ; é • • • •
Suède ;
France * • ^
Espagne, etc* • * . . ^ • . » * • 4
Total de ^ancien continent . .
NOCVEAU CONTINENT.
Amérique septentrionale é •
Amérique méridionale :
Partie espagnole é 4 «
Brésil
Total du nouveau continent *
kilogrammes.
1^700
i,5oo
75
i8,3oo
ARGENT.
■É
kilognmmcfi
17,600
20,000
5,00Q
B,OO0
1 0^000
10,000
5,000
72,600
883,465
On remarque que les mines d'Amérique versent en Europe
trois fois et demi plus d^or et douze fois plus d'argent que
celles de Tancien continent. On voit aussi que la quantité
d'argent est à celle de For dans le rapport de 62 à 1 $ rap*
1 Les ëlémeng de ce tableau ont été fournis par M. Ch. Coquebert-
Monbret, qui les a pris, pour rAmérique, dans Ulloa , Ueims, le yia-
gero uniçerSal, le Mercurio peruano, les C ornent arios de Gamboa, etc.,
«t par les ouvrages de M* db Humboldt, Mexique, lir. lY, cbap. 11,
p. 633.
OR »55
ports très-di£Pérens de celui qui existe rëelletnent dans la
valeur de ces deux métaux , et qui est en Europe de i à 1 5*
Cette différence tient à plusieurs causes qui ne peuvent être
développées ici* Nous dirons seulement que Vot étant, par
la rareté et par son prix, beaucoup moins employé que l'ar-
gent; les demandes que Ton en fait, sont aussi moins nom<»
breuses , et cette cause suffit pour mettre son prix fort au-
dessous de celui qu'il deyroit avoir, s'il suivoit le rapport de
SB quantité comparée à celle de l'argent ; c'est pour une rai-
son analogue, que le bismuth , l'étain, etc., quoique beau-
coup plus rares que l'argent, «ont cependant d'un prix trés'*
inférieur à celui de ce métal»
Ayant la découverte de l'Amérique , la valeur de l'or n'é-
toit pas si éloignée de celle de l'argent , parce que depuis la
découverte de ce continent l'argent a été répandu en Europe,
comme on vient de le voir, dans une proportion beaucoup
plus forte que l'or. En Asie , ce rapport n'est encore actuel-
lement que de 1 à 1 1 ou 12 ; ce qui prouve que dans ce pays
le produit des mines d'or n'est pas autant au-dessous de celui
des mines d'argent que dans le reste du globe. (B. )
OR. {Chim.) Corps simple , compris dans la cinquième sep-
tion des métaux*
* L*or est solide jusqu'à la température de 32 du pyrométre
de Wedgewood , où il entre en fusion.
Il est volatil , ainsi qu'on peut s'en convaincre en Fexposant
au foyer d'un verre ardent de trois à quatre pieds de diamètre,
conune l'a fait Macquer , ou bien encore en l'exposant à un
feu de charbon alimenté par l'oxigène , comme l'a fait La-*
voisier* Dans ces deux opérations on démontre la volatilité du
métal, et par4a perte qu'il éprouve et par la fumée qui s'en
exhale, fumée qui, en se condensant sur une lame d'argent
qu'on lui présente, la dore très-sensiblement; mais cette vo-
latilité n'a lieu qu'à une température très-élevée, puisque
Gaste-Claveus , Boyel, Kunckel, ont tenu de l'or fondu pen-
dant plusieurs mois sans qu'il ait perdu sensiblement de son
poids*
Quand l'or passe de l'état liquide à l'état solide, il se con-*
tracte plus (fue la plupart des autres métaux. On peut, avec
des précautions , le faire cristalliser en pyramide quadran-
i56 OR
gulaire. C'est sous cette forme que "Tillet et Mongez Font
obtenu*
Sa densité est de 19,3 à 1994*
L'or est le plus ductile des métaux* Far le battage il peut
être réduit en feuilles à 0,00009 de millimétré d'épaisseur^
et o6,o65 d'or sont susceptibles de couvrir une surface, de
3™,68 carrés; avec 3i^ d'or il est possible de recouvrir un fil
d'argent long de 200 myriamétres*
Suivant Sickingen, un fil d'or de 0*^,002 de diamètre sup-
.porte, sans se rompre, 68^,216; il a donc une grande téna-
cité : cependant elle est moindre que celle du fer , du platine^
et de l'argent.
La couleur de l'or , vu en masse , est le jauue-rougeàtre ;
mais, quand il est réduit en feuilles très-minces et qu'on le
regarde par transmission , il parait d'un bleu verdàtre. U est
remarquable qu'il présente une couleur analogue quand il est
liquéfié.
De tous les corps qu'on a examinés sous le rapport de
conduire la chaleur , l'or a été trouvé le meilleur conducteur*
11 est bon conducteur de l'électricité ; mais , si on lui en fait
transmettre une quantité assez forte , il -est réduit en pous-
sière en présentant une vive lumière verdàtre, soit qu'on
opère dans Fair, soit qu'on opère dans l'hydrogène.
L'or n'a pas d'odeur , ni de saveur.
Propriétés chimiques*
Suivant M* Proust , il n'existe qu'un seul oxide d'or y suivant
M. Berzelius, il y en a trois.
L'oxigène pur et Foxigène de Fatmosphère n'ont aucune
action sur For ^ ni à chaud, ni à froid.
Suivant Van-Marum et Guyton de Morveau, l'or soumis à
l'action électrique d'une forte décharge au milieu de Fair,
absorbe de Foxigène et se change en une poudre de couleur
pourpre. 11 est étonnant que Van-Marum attribue ce résultat
à Foxidation de For, lorsqu'il reconnoit que For, soumis à
une décharge électrique dans le gaz hydrogène , etc. , émet une
flamme verdàtre, et se change en poudre violette. Quant à
Guyton de Morveau , il a été conséquent avec lui-même, puis-
qu'il dit possitivement avoir vu que For, soumis à la dé<-
OR a57
ebarge électrique dans le vide, se divise en globules métal-
liques et non en' poudre pourpre.
L'eau n'a aucune action sur For , même lorsque Tair est
présent.
L'or se combine au chlore, à l'aide de la chaleur.
Il est dissous par Teau de chlore.
Toute l'action de l'iode sur l'or se borne à en diminuer lé-
gèrement l'éclat : cependant dans plusieurs cas ces corps sont
susceptibles de s'unir ensemble.
L'or ne s'unit point à chaud au soufre ni au phosphore ;
mais il est susceptible de s'y combiner sous l'influence d'au-
très corps.
Il ne contracte pas d'union avec l'azote, le carbone, le
bore, l'hydrogène.
Il se combine très-bien à chaud avec l'arsenic et la plupart
des métaux.
L'acide hydrochlorique sec n'a aucune action -sur l'or.
L'acide hydrochlorique, d'une densité de lo*^ (Baume), ne
dissout pas l'or. Le même acide, d'une densité de 14*^, en dis-
sout une très-petite quantité, quand le métal est très-divisé.
L'acide nitrique, à 3^^, est sans action sur l'or.^ L'acide
nitrique à 40^, chauffé sur de l'or très-divisé, en dissout
une petite quantité : si on a fait chauffer suffisamment ,
l'eau, ajoutée à la liqueur, en sépare un précipité d'oxide
d'or ; si , au contraire , il est resté de l'acide nitVeux dans la
liqueur, l'eau ajoutée détermine un précipité d'or métal-
lique. Dans ce cas Foxide d'or est réduit par Facide ni-
treux au moment où il se sépare de Facide nitriqtie.
L'acide nitrique , saturé d'acide nitreux , dissout mieux l'or
que l'acide nitrique pur.
Les acides que le soufre forme avec l'oxigène , n'ont au-
cune action sur l'or.
Il en est de même de Facide hydrosulfurique.
L'acide hydrochlorique^ mêlé à l'acide nitrique ou Feau
régale, est le vrai dissolvant de For. Cela tient à ce que
l'affinité d'une portion de Foxigène d& Facide nitrique
pour Fhydrogèue de Facide hydrochlorique, et Faffinité du
chlore pour For , concourent à la dissolution du métal.
Pendant l'opération , il se dégage de Facide nitreux.
a58 OR
Suivant M. Proust, la meilleure eau régale qu'on puisse
employer, est celle qui est formée de 4 p. d'acide hydrochlo-
rique aqueux, d'une densité de 12^, et de 1 p. d'acide nitrique
d'une densité de 40^: 100 p. de cette eau régale peuvent
dissoudre de 18 à 20 p* de métal.
Les alcalis n'ont pas d'action sur For.
Siahl a annoncé qiie trois parties de sous-carbonate de
potasse , dissoutes dans l'eau , chauffées avec 3 p. de soufre et
1 p. d'or, donnent une dissolution complète. Il est probable
que l'or est dissous à l'état de sulfure par le sulfure hydro-
géné de potasscp Un acide , versé dans cette solution , en pré-
cipite une poudre rougeàtre, qui est, suivant Bucholz, un
mélange de soufre et d'or dans le rapport de 18 à 82.
OxiDEs d'or.
Il existe, suivant M. Berzelius, trois oxides d'or î le peiv
oxide, qfii est jaune ; le deutoxide, qui est pourpre, et^ enfin,
le protoxide , qui est vert.
Peroxide d'or ou Acide oriqub.
Bergman. Proust. Oberkampf. Berzelius.
Oxigéne • • • • 9,889. 8,57. •• 10,01. •• 1 2,069* • .10,77
Or • • .100,100.100,00. . .100,00. • • 100,000. . .89,23.
Le meilleur procédé pour préparer le peroxide d'or con-
siste, suivant M. J. Pelletier, à mettre le chlorure d'or avec
un excès de lait de magnésie. Il se produit de l'hydrochlorate
de magnésie , qui se dissout , et du peroxide d'or retenant un
peu de magnésie en combinaison , qui se précipite et qui se
mélange avec l'excès de la magnésie. £n traitant le résidu
par l'acide nitrique , on dissout toute la magnésie, tant celle
qui est libre , que celle qui est combinée au peroxide , et en
lavant le résidu avec de l'eau , il reste du peroxide d'or à
l'état de pureté.
L'oxide de zinc peut remplacer la magnésie.
Quand on emploie l'eau de potasse pour précipiter le chlo--
rure d'or, on obtient non-seulement de l'oxide d'or rete-
nant un peu d'alcali; mais toujours, ou presque toujours, il
y a une portion d'or qui perd son oxigène, et qui reste,
mêlée avec l'oxide.
OR ^h
Le peroxîde d'or sec est d'un jaune brun ; quand il est
floconneux , il est d'un jaune moins foncé ; et , suivant plu-
aiers chimistes , il retient dans cet état une portion d'eau en
véritable combinaison.
Le peroxide d'or est légèrement soluble dans l'eau. La
solution a une saveur légèrement astringente.
L'acide hydrochlorique le dissout complètement. Il se pro-
duit de l'eau et un chlorure.' Si l'oxide éloit mêlé d'or,
celui-ci ne serait pas dissous.
L'acide nitrique foible est sans action sur lui. L'acide ni-
trique , à 40 , bouillant , en dissout une foible quantité , qui
le colore en jaune. La solution , étendue d'eau , laisse pré-
cipiter tout son oxide, qui, suivant M. J. Pelletier, est hy-
draté.
Celui-ci ne retient pas d'acide»
L'acide sulfurique foible en dissout encore moins que le
précédent.
Les autres acides, saturés d'oxigène, n'ont pas d'action ou
n'en ont qu'une extrêmement foible sur cet oxide. D'après
cela et d'après la foible affinité qui le tient uni aux acides
nitrique et sulfurique , on doit le considérer comme un
corps dont les propriétés alcalines sont extrêmement foibles,
et cette considération est encore d'accord avec la manière
dont il se comporte avec la potasse et surtout l'ammoniaque.
Orate de potasse.
L'eau de potasse dissout l'oxide d'or, soit celui qu'on ob-
tient par la magnésie, soit celui qu'on précipite de l'acide
nitrique au moyen de l'eau.
M. J. Pelletier dit que cette solution est alcaline ; qu'elle
n'est point altérée par l'addition de l'eau ; qu'il n'a pu la
faire cristalliser. Par la concentration elle abandonne tou-
jours un peu d'oxide anhydre. Le même savant dit encore
que, quand on neutralise cette solution par les acides nitri-'
que , sulfurique , etc. , l'acide hydrochlorique et les acides
non saturés d'oxigène exceptés, il se fait un précipité jau-
nâtre, floconneux, qui bientôt passe au violet et même au
noir, suivant la concentration du liquide.
b6o or
Orate d'ammoniaque (Or fulminant )#
L^oxîde d'or, arrosé d'ammoniaque, s'y combine et formtf
YorfulminanLMaïsle meilleur procédé pour obtenir ce produit^
consiste à précipiter du chlorure d'or étendu d'eau par lVimmo«
niaque liquide. Il ne faut pas mettre un excès d'alcali, parce
qu'on dissoudroit une portion de l'or fulminant. On décante le
liquide de dessus le précipité; on le lave et on le conserve
dans un bocal , qu'on recouvre d'un papier. Si , au lieu de le
conserver de cette manière , on vouloit le renfermer dans un
flacon à l'émerî et même dans un flacon bouché avec du
liège, on risqueroit de se blesser, par la raison que. s'il
étoit resté de l'or fulminant, adhérant au col du. flacon , le
frottement du bouchon en détermineroit la détonation, ainsi
que cela a eu lieu malheureusement.
loo p. d'or donnent, suivant Proust, iZj p. environ d'or
fulminant.
L'or fulminant est jaune de paille.
Il détone avec force par la percussion, le frottement et
la chaleur. Cependant, si on le chauffe doucement dans un
tube de cuivre épais , il se décompose assez lentement pour
qu'on puisse recueillir de l'eau et du gaz azote. Il reste de
l'or métallique. C'est dans le volume subit qu'occupe cette
eau et le gaz azote , lorsque la décomposition de l'or fulmi-
nant est rapide , que l'on trouve l'explication de la force de
la détonation.
Il est évident que l'eau provient du transport de l'oxigène
de l'oxide d'or sur l'hydrogène de l'ammoniaque.
L'or fulminant, projeté dans du soufre fondu , se décompose
sans bruit.
Quand on le met dans l'acide hydrosulfurique aqueux, on
obtient un résidu d'or métallique.
L'acide sulfurique, concentré ou étendu, ne décompose
pas l'or fulminant à froid. A une température suffisante, la dé-
composition s'opère.
L'acide nitrique ne le décompose pas, et l'acide hydro-
chlorique le dissout. £u ajoutant de l'ammoniaque à la disso-
lution, l'or fulminant est précipité.
La potasse humide ne le décompose pas. Mais la potasse
sèche le décompose à une température suffisamment élevée.
OR 261
Cas où Voxide d'or est altéré.
L^oxide d'or ^si décomposé avec la plus grande facilité par
son exposition , soit à la lumière , soit à une légère chaleur.
D'après cela on voit qu^il doit avoir une action plus ou moins
forte sur la plupart des corps combustibles, sur ceux au moins
qui peuvent, comme le soufre, le charbon, se combinera
Toxigène au degré de température où cet élément quitte l'or.
Les acides nitreux, sulfureux, phosphoreux, etc., rédui*
sent l'oxide d'or à Fétat métallique.
Deutoxide d'or, de Berzelius.
Oxigène 7,46
Or 92,55.
La couleur pourpre que prend l'or, i.*" quand il est soumis
à une décharge électrique ; 2.° lorsqu'il est chaufifé silr des
matières terreuses j 3.** lorsque son peroxide , son chlorure
sont étendus sur des matières organiques, telles que la corne ,
l'écaillé; 4.^ lorsque son chlorure est mis en contact avec une
dissolution de protochlorure d'étain, est due, suivant plu-
sieurs chimistes, à ce qu'il se forme un oxide d'or qui con-
tient moins d'oxigène que le précédent. Les chimistes qui
se parfagent pas cette opinion , admettent presque tous que
dans ces circonstances Tor est simplement réduit à un grand
état de division.
Le cas le plus remarquable que présente l'or quand il de-
vient pourpre, est celui où le chlorure d'or est mis en con-
tact avec le protochlorure ou le nitrate de protoxide d'étain ,
et qu'il forme le pourpre de Cassius.
Pourpre de Cassius ,- Stannate d'or.
Suivant Berzelius c'est un composé de peroxide d'étain ou
d'acide stannique et de deutoxide d'or; suivant Proust, c'est
un composé de peroxide d'étain et d^or métallique.
Pour le préparer, on met dans de l'eau du protochlorure
d'étain, ou , ce qui m'a toujours mieux réussi, du nitrate de
protoxide d'étain, puis on y verse du chlorure d'or étendu,
en ayant soin d'agiter beaucoup ; des flocons d'un beau pourpre
se précipitent bientôt après , au moins en opérant avec le
nitrate de protoxide d'étain. Il ne s'agit plus que de rassembler
le précipité et de le laver avec l'eau distillée. 11 est quelquefois
ît
262 OR
nécessaire d^ajouter un peu de potasse pour déterminer la pré-
cipitation d'une petite quantité de pourpre qui reste en disso-
lu tit)n dans la liqueur à Faide d'un excès d'acide qu'elle contient.
J'ai observé plusieurs fois que l'addition de quelques gouttes
d'une solution de sel neutre, tel que du sulfate de potasse,
déterminoit instantanément le dépôt d'une liqueur qui au-
roit été plusieurs jours sans donner de précipité.
Si l'on versoit du chlorure d'or dans une grande quantité
de solution d'étain concentrée , on obtiendroit de l'or mé-
tallique au lieu de pourpre de Cassius.
Dans le cas où le pourpre de Cassius a été préparé avec une
solution de nitrate de protoxide d'étain et de chlorure et d'or,
et dans l'hypothèse où l'on admet que l'or est oxidé dans le
pourpre de Cassius, on conçoit que le protoxide d'étain et l'or,
en enlevant de l'oxigène à une portion d'eau, passent, le pre-
mier à l'état de peroxide , et le secand à l'état de deutoxide,
et forment un composé insoluble dans l'acide nitrique , et
dans l'acide hydrochlorique produit par h^ >çfalore et l'hy-
drogène de la portion d'eau décomposée* Cette explication
s'étend facilement au cas où l'on auroit emplc0Ff$ une solution
de protochlorure d'étain , puisqu'on peut toujours la consi-
dérer comme une solution d'hydrochlorate de protoxide.
Les chimistes qui pensent que dans le pourpre l'or est à l'état
métallique, admettent que tout l'oxigène provenant de l'eau
déconWposée , se porte sur l'étain du protochlorure , ou le pro-
toxide d'étain du nitrate , x)u de l'hydro chlorate qu'on a em-
ployé.
Le pourpre humide est en flocons gélatineux, d'un beau
pourpre : quand il est desséché , il est d'un pourpre noir et a
l'éclat de certaines lacques.
Le pourpre de Cassius est insoluble dans Teau.
L'acide hydrochlorique à 10*^, bouilli sur le pourpre de
Cassius, gélatineux, récemment précipilf^, dissout du per-
oxide d'étain. Il reste de l'or métallj 'te.
L'acide nitrique à 32 , bouilli sur ie pourpre, ne dissout
qu'une très-petite quantité d'oxides d'étain et d'or.
L'acide sulfurique à 20*^, avive la couleur de pourpre eu
dissolvant un pea d'oxide d'étain.
M. Proust a analysé le pourpre de Cassius en le traitani par
OR 263
^e l'acide hydrochlorique de 4 à 5^, auquel il avoit ajouté
quelques gouttes jd'acide nitrique.
100 p. de pou]r{»re* bien sec lui ont donné, 1.** une disso-
lution d'or, d'où il a séparé, par le sulfate de protoxidede
fer, 24 p* d'or métallique; 2.^ un résidu blanc de 70 p. de
peroxide d'étain. Comme il pense que l'or étoit à l'état mé-
tallique dans les 100 p.. de pourpre sec analysé, il admet
que 6 p. de peroxide d'étain ont dû être dissoutes avec l'or.
Le pourpre en géUe est dissous par l'ammoniaque. Cette
aolution se trouble par la chaleur*
Protoxide d'or, de Berzelius.
Oxîgène 3,87.. 4,026
Or 96,13. •loo»
M. Berzelius dit qu'on obtient ce produit en traitant par
l'eau de potasse du cliïi[^rure d'or ^i a été ^exposé à une
chaleur suffisante poàifiéici éhasser une partie du chlore. Il
est vert , réductible par la^iiâleur et incapable de s'unir aux
acides.
Chlorure d'or.
Suivant Berzelius, il en existe deux, que nous désignerons
par les noms de chlorure et de protochlorure.
Chlorure d'or.
On l'obtient en faisant évaporer doucement à siccité l'or
dissous dans l'eau régale. Four le faire cristalliser , il faut ,
ainsi que le recommande M. Proust, concentrer la liqueur
dans une petite cornue, et quand on la juge assez concentrée,
^laisser refroidir lentement le chlorure. Les cristaux sont si
solubles dans l'eau , qu'en été l'eau -mère où ils 'se sont
formés, et qui n'est d'ailleurs qu'en très-petite quantité,
suffit pour les redissoudre pendant le jour : le soir ils repa-
roissent,
Boyle et M. Proust ont remarqué que dans la concentra-
tion de la dissolution d'or les vapeurs entraînent un peu de
chlorure.
Le chlorure d'or cristallise en lames ou en aiguilles jaunes.
Il se congèle en masse, si la cristallisation s'opère rapidement
dans une solution fortement concentrée j mais il paroit que
le chlorure, préparé par ce moyeç^ contient toujours de l'acide
264 OR
jbydroéhlorique. Lorsqu'on veut obtenir du chlofurc parfai-
tement neutre, il faut traiter par Feau chaude le proto*
chlorure d*or. Il se réduit en or et en chlorure très-neutre,
qui colore Teau en rouge de rubis.
Il est soluble dans Feau et FalcooL II Test aussi dans Féther
bydratîque, suivant l'observation de F. Hoffman. Ces trois so-
lutions sont d'un jaune plus ou moins foncé: en se dissolvant,
le chlorure n'a pas éprouvé de changement de nature.
Lorsqu'on mêle avec de l'éther, de }$, dissolution d'or con-
tenant de l'acide nitrique, l'éther dissout ^e chlorure à l'ex-
clusion de cet acide, et après que l'action des corps est pro-
duite , si on tire avec une pipette le liquidé incolore , conte-
nant Facide nitrique, et si on ajoute à l'éther orifère de
nouvelles dissolutions d'or,, l'éther dissoudra encore du chlo-
rure. En réitérant les mêmes opérjfitions , M* Proust est par-
venu à avoir un éther orifère pbiiylense que Feau acidulée
d'où le chlorure s'étoit séparé* 'SfiiiDé avoit proposé l'usage
de cette dissolution éthérée pour dorer les pièces d'horlo-
gerie, et d'autres personnes l'avoient proposé pour faire des
dessins d'or sur l'acier ; mais M. Proust , qui a cherché à vé-
rifier ces asfsertions, n'en a jamais obtenu de bons résultats.
En exposant le chlorure d'or à une chaleur graduée , on
le convertit en protochlorure, et en le chauffant davantage,
on sépare tout le chlore du métal.
Suivant M. J. Pelletier, les acides saturés d'oxigène et vola-
tils sont sans action sur le chlorure d'or. Il en est de même
des acides saturés d'oxigène qui ont une certaine, fixité,
comme les acides sulfurique, phosphorique et arsenique,
au moins lorsque le mélange des corps n'est pas exposé à une
température où le chlorure d'or est altérable. Par exemple,
l'acide sulAirique , concentré , précipite simplement le chlo-
rure d'or, également concentré, en une poudre rouge an-
hydre ; mais , lorsqu'on prend de l'acide sulfurique et du chlo-
rure d'or, suffisamment aqueux pour ne pas donner de pré-
cipité, et qu'on évapore , il arrive, quand la température est
à i5o^ environ, qu'il se dégage du chlore et qu'il se préci-
pite du chlorure, qui est presque toujours mêlé d'or métal-^
tique.
L'acide sulfureux, l'acide nitreux, Facide phosphoreux, ete^
OR ^65
rersës dans du chlorure d'or aqueux , en précipitent For à
rëtat métallique ;^ans ce cas l'eau en décompose son hydro-
gène, se porte sur le chlore, et son oxigène fait passer
Facide au maximum d'oxigénation.
Les sels de fer, à base dç protoxide, dissous dans de l'eau,
précipitent également le chlorure d'or à l'état métallique j
dans ce cas le protoxide de fer se change en peroxide , et il
se forme toujours de l'acide hydrochlorique.
Les solutions de protoxide d'étain , employées en excès et
concentrées , peuvent produire' le même effet sur le chlorure
d'or.
La potasse , la soude , la magnésie, la baryte , lastrontiane ,
la chaux, etc., précipitent de l'oxide d'or hydraté quand on
les verse dans la solution aqueuse du chlorure de ce métal.
Si l'on admet que le potassium, le sodium, le magnésium,
le barium , le strontium , le calcium , etc. , forment des chlo-
rures qui ne passent point à l'état d'hydrochlorate quand on
les met dans l'eau , on admettra que l'oxidation de l'or se fait
aux dépens de l'oxigène de ces alcalis; dans l'hypothèse con-
traire, on admettra que l'oxidation se fait aux dépens de
l'eau, parce que l'hydrogène de ce liquide s'unit au chlore.
Lorsqu'on ne met dans du chlorure d'or que la quantité de
potasse nécessaire pour neutraliser le chlore, la liqueur passe
du jaune au rouge brunâtre , et peu à peu il se précipite
une quantité d'oxide d'or hydraté, qui ne représente que les %
de l'or du chlorure , suivant M. J. Pelletier, Ce précipité est
très-léger et jaune- rougeâtre. La liqueur a la même couleur.
Elle tient du chlorure double de potassium et d'or. Si on pré-
cipite le chlorure d'or par un excès d'alcali, le précipité est
peu considérable, et on peut même le redissoudre. 11 ne s'é-
lève jamais au y,^ de for du chlorure , suivant M. Pelletier.
D'un autre côté , la liqueur qui s'étoit foncée en couleur par
l'addition des premières gouttes de potasse, se décolore promp-
tement par la potasse qu'on y ajoute, surtout si l'on fait
chauffer. Ce précipité est en poudre noire. M. J. Pelletier
le regarde comme un oxide anhydre, retenant, un peu de
potasse , et il pense que la liqueur où le précipité s^st
formée est un mélange de chlorure de potassium etd'orate de
potasse, qui, lorsqu'on y verse un acide, devient jaune, parce
^ss OR
que Forate de potasse se décompose en or, qui s'unît au chlore
du chlorure de potassium , et en oxigéne , qui s'unit à ce der-
nier métal. M. Vauquelin, M. Oberkampf, et surtout M. Javal y
considèrent cette même liqueur comme un simple chlorure
double. Quant à moi, j'avoue que si, avec ces savans, Ton
ne peut y méconnoître l'existence du chlorure double de
potassium et d'or, il est difficile de ne pas y admettre, avec
M. Pelletier, une certaine quantité d'orate de potasse ^ s'il
est vrai que l'oxide d'or soit soluble dans cet alcali et que
le précipité d'oxide d'or qu'on a obtenu , ne représente pas
tout le chlore qui doit être contenu dans le chlorure de po-
tassium , nécessaire pour doubler la portion du chlorure d'or
indécomposée*
4
Chlofure d'or et nitrate de protoxide de mercure.
Du chlorure d'or , versé goutte à. goutte dans du nitrate
de protoxide de mercure , donne un précipité d'or métallique
et de protochlorure de mercure.
Si l'on verse au cpûtraire le nitrate dans du chlorure d'or
en excès, après douze heures le précipité n'est que de l'or
pur. Dans ce cas, le protochlorure de mercure réagit sur le
chlorure d'or qui étoit en excès. En s' emparant de son
chlore , il se change en perchlorure qui se dissout.
Chlorure d'or et nitrate de peroxide de mercure.
On étend du nitrate de peroxide de mercure dans huit à
dix fois son volume d'eau ; on y verse ensuite , à plusieurs
reprises, du chlorure d'or. Il se fait un précipité, dont la
couleur est celle de l'or fulminant. Après qu'il est déposé, on
le lave à l'eau bouillante, et on le laisse sécher dans une cap-
sulé. Le terme où le chlorure d'or cesse de précipiter la so-
lution mercurielle , est celui où tout le mercure est à l'état de
perchlorure. Il arrive dans cette opération que l'oxigène du
peroxide de mercure se porte sur l'or pour former un oxide,
qui , étant insoluble dans l'acide nitrique, se précipite, tandis
que le chlore du chlorure d'or forme du sublimé corrosif avec
le mercure réduit. Mais ce qu'il y a de remarquable , suivant
M. Proust, c'est que l'oxide d'or précipité paroit contenir,
en véritable combinaison, une certaine quantité de proto-
chlorure et de perchlorure de mercure qu'il ne cède pas
OR 267
à l'eau bouillante. M. Prousl, ayant distillé 100 p. de ce pré-
cipité, en a obtenu :
Eau 8
Perchlorure de mercure mêlé de protochlorure.. 16
Or métallique ^ 70
Perte attribuée à de l'oxigène 6.
Ce précipité , exposé sur un papier au-dessus de la flamme
d*une bougie, fuse avec une sorte d'explosion. Si on le mêle
avec de la fleur de soufre et qu'on le ch^uifife ensuite douce-
ment, il détone à la manière de For fulminant.
Sulfate d'argent ou nitrate d'argent, et chlorure d'or,
M. J. Pelletier a vu que l'un ou l'autre de ces deux sels
d'argent , dissous dans l'eau , mêlé au chlorure d'or , donnent
un précipité formé de chlorure d'argent et d'oxide d'or ; il
reste dans la liqueur de l'acide sulfurique ou de l'acide
nitrique libre.
Chlorure d'or et oe fotassium.^
Le chlorure d'or forme , avec le chlorure de potassium , un
chlorure double , qui a été bien décrit par M. Javal. Ce com-
posé est sous la forme de prismes quadrangulaires alongés,
d'un beau jaune d'or, efHorescensj en perdant de l'eau , ces
prismes passent au jaune clair. Ils conservent leur couleur
après qu'on les a soumis à des lavages successifs. Exposés au
feu dans un vase de verre , ils donnent de l'eau, ils se rédui-
sent en un liquide rouge -brun foncé, et lorsque le verre
commence à se fondre , ils laissent dégager du chlore : ce
qui prouve que la température nécessaire pour décomposer
le chlorure^ d'or , uni au chlorure de potassium , est plus
élevée que celle où le chlorure pur perd son chlore.
Ces cristaux sont formés : -
Chlorure de potassium 24,26
Chlorure d'or 68,64
Eau 77 10.
M. Oberkampf a observé , qu'en ajoutant du chlorure de
potassium ou de sodium au chlorure d'or, la potasse ne peul
plus en précipiter d'oxide d'or.
»6B OR
pAOtOCHLORtTRE d'0R<
On le prépare en exposant avec précaution le chlorure d*or
i, l'action de la chaleur.
Ce protochlorure est réduit par Teau chaude en chlorure
neutre et en or. L'or séparé est le y, du métal contenu dans
le protochlorure.
Le protochlorure d'or^ traité par la potasse, donne du
pfotoxide d'or.
Il est réduit par la chaleur en chlore et en or*
loDURE d'or.
M. J. Pelletier a décrié sous le nom d'iodure d'or un com-
posé qu'il a obtenu de la manière suivante :
Il a fait bouillir de l'or trés-divisé dans de l'acide hydrio-
dique , auquel il ajoutoit de temps en temps un peu d'acide
nitrique pour faire de l'acide hydriodique ioduré. H s'est
formé de l'iodure d'or, qui a été dissous dans l'excès de l'a-
cide ioduré. Il a 'filtré bouillant pour séparer l'or qui n'avoié
pas été dissous. La liqueur, en refroidissant, a déposé de
l'iodure d'or en poudre cristalline ; mais la plus grande partie
est restée en solution; il l'a précipitée , en ajoutant de l'acide
nitrique et en faisant bouillir pour chasser l'excès de Tiode.
Enfin, l'iodure d'or se forme en mettant l'oxide d'or en
contact avec l'acide hydriodique aqueux ou bien en préci-
pitant le chlorure d'or par l'hydriodate de potasse.
L'iodure d'or est insoluble dans l'eau froide, et très- peu
soluble dans l'eau bouillante.
Il se décompose à i5o •
La potasse, en en séparant l'or, passe à l'état d'îodate et
d'hydriodate.
Il paroît que cet ioduré doit être considéré comme un pro-
toiodure plutôt que comme un ioduré neutre. Suivant M. J*
Pelletier , il est formé de :
Iode ...•«• 34 100
Or 66 194,12;
mais cette composition ne s'accorde pas avec celle de l'oxide
d'or , déterminée par M. Berzelius; car elle suppose que 100 p.
d'or ne prennent que io,o3 p. d'oxigène au lieu de la^oy.
OR a«9
Sulfure d'or*
Oberkampf. Bucholzv
Soufre ^9^9 21,9$
Or 100. »• 100.
Où le prépare eu faisant passer un Courant d'acide hydro-
sulfurique dans du chlorure d^or dissous dans J'eau ; rhydro<*
gène de Facide hydrosulfurique s'unit au chlore, taudis que
le soufre s'unit au métal.
Le sulfure d'or est d'un noir bleuâtre. Lorsqu'on l'agite dans
l'eau , il est impossible de séparer, soit de l'or , soit du soufre.
Ce n'est donc pas un mélange de ces deux copps , ainsi que
le pense M« Proust.
Le sulfure d'or est dissous par l' hydrosulfate de potasse.
Il paroît l'être également par les sulfures hydrogénés; au
moins remarque-t-on qu'en faisant bouillir de l'or, du soufre
et de l'eau de potasse ensemble , le métal est dissous. C'est
cette dissolution que Stahl appeloit or potable. Les acides en
précipitent du sulfure d'or mêlé de soufre.
♦ PflosPHURE d'or.
Le phosphure d'or ne me paroît pas avoir encore été ob-
tenu à l'état de pureté.
Pelletier a uni l'or au phosphore en chauffant au rouge 8 p.
d'or réduites en poudre fine, 16 p. d'acide phosphorique
vitreux, mêlées intjmement avec 1 pk de poussière de charbon.
Le mélange ne rempllssoit pas tout le creuset, parce que pour
prévenir l'effet de l'air sur le phosphure, les corps étoient
recouverts d'une couche de poussière de charbon. Dans cette
opération l'acide phosphorique cède son oxygène au carbone
et son phosphore à For. Il ne faut pas chauffer trop forte-
ment ces matières, parce que Pelletier dit que la chaleur
seule suffît pour séparer le phosphore de l'or.
Le phosphure d'or, obtenu par Pelletier, étoît d'un blanc
îaunàtre. Son tissu étoit cristallin. Exposé dans une coupelle
par l'action simultanée de l'oxigène et de chaleur , le phos-
phore s'en sëparoit en brûlant.
Il contenoit :
Or 23
Phosphore 1.
270 OR
Suivant Oberkampf, lorsqu^on fait passer de Thydrogène
phosphuré dans une dissolution de chlorure d'or étendu ,
celle-ci devient brune , puis d'un pourpre foncé. Si alors on
cesse de dégager du gaz , le précipité est de Tor métallique ,
et l'on trouve dans la liqueur de l'acide phosphorique ; mais si
on continue à faire passer du gaz dans le chlorure, la couleur
du précipité passe peu à peu au noir, parce que l'or devient
phosphurcm
Arseniure d'or.
Bergman dit que l'or, par la fusion, ne prend que le %
de s*on poids d'arsenic. M. Hatchett, ayant ajouté 29^ d'ar-
senic à 344^ d'or fondu , a obtenu un alliage , qui ne conte-
noit que o,3o85 d'arsenic. Il avoit la couleur de l'or fin; il
étoit cassant ; mais il plioit avant de se rompre.
Lorsqu'on suspend une lamé d'or dans un creuset qui est
renversé sur un autre dans lequel on sublime de l'arsenic,
celui - ci s'allie à l'or et forme un alliage gris , cassant , qui
coule dans le creuset inférieur.
. On ne peut, ou il est très-difficile de séparer l'arsenic de
l'or par la simple action de la chaleur.
Antimoine et Ôr.
o,ooo5 d'antimoine rendent l'or cassant : c'est pourquoi
lorsque Tor est exposé pendant quelque temps aux vapeurs
de l'antimoine , il perd sa ductilité.
Etain et Or.
Lorsque l'or est exposé pendant quelque temps au-dessus
d'un bain d'étain rouge de feu, il devient cassant, ainsi que
cela arrive avec «l'antimoine; cela est d'autant plus remar-
quable qu'une petite quantité d'or , alliée à l'étain , ne lui ôte
pas sa ductilité.
1 1 p. d'or et 1 p. d'étain font un alliage d'un jaune trés-
pàle, cassant, quand il est en lames épaisses; mais quand il a
été coulé en lames minces , il se plie ; cependant il ne peut
être laminé. Cet alliage a une densité plus grande que celle
de ses élémens réunis.
L'or allié de %^„^ d'étain peut être laminé. Lorsqu'on chauffe
cet alliage, l'étain se fond et l'or perd son agrégation.
On sépare Tétain de l'or en portant dans le creuset , où l'ai-
OR ^7*
liage est liquéfié , du perchlorure de mercure ou du nitra'te
de potasse. Dans le premier cas il se volatilise du perchlorure
d^étaîn; dans le second cas il se forme du stannate de po^
tasse , qui est entraîné dans la scorie alcaline qui se forme»
Or et Cuivre.
Ces deux métaux s^allient aisément par la fusion» L'alliage
est plus foncé en couleur, plus dur, plus sonore que For. 11
est ductile, et sert de soudure à Ton
Ualliage le plus dur qu'on puisse obtenir , contient
Or • . . • y
Cuivre . . i
L'alliage de j .* '* ' | est très- ductile, d'une
( cuivre . . 1 ) '
belle couleur jaune tirant sur le rouge: sa densité est de
17,1675 elle devroit être de 17,68, si la densité des mé-
taux ne diminuoit pas par la combinaison.
L*or des inonnoies est allié de cuivre, et quelquefois dç
cuivre et d'argent.
L' alliage de cuivre et d'argent à parties égales, uni à l'or,
fait un alliage plus léger, que si le cuivre eût été allié à
l'état de pureté. Les monnoies de France sont composées de
neuf parties d'or et d'une partie de cuivre, ou d'alliage de
cuivre et d'argent.
Four l'essai de cet alliage voyez Essai, tome XV, page36o.
Or ET Fer.
Ces deux métaux s'allient très -bien.
1 1 parties d'or et une partie de fer forment un alliage
ductile, d'un gris jaunâtre, d'une densité de 16^886, plus
dur et plus fusible que l'or, suivant M. Hatchett.
Une petite quantité de fer introduite dans l'or en fusion^
rend ce métal très -dur et cassant; c'est pourquoi il ne fau^
jamais remuer l'or fondu avec une verge de fer.
L'or étant plus fusible que le fer et l'acier, et ayant en
outre la propriété de s'y unir facilement, il est employé pour
souder ces substances.
Or et Zinc*
Ces deux métaux s'unissent en toutes proportions»
572 OR
L'alliage à parties égales est blanc, très «dur, susceptible
de recevoir un beau poli , peu altérable à Tair. Aussi Hellot
1^ regardoit-il comme très -propre à fabriquer des miroirs
de télescopes.
11 parties d'or et une partie de zinc forment, suivant M.
Hatchett, un alliage jaune verdàtre, très-cassant, d'une den-
sité de 16,337.
Hellot dit , qu'ayant chauffé fortement avec le contact de
Fair un alliage d'une partie d'or et de 7 parties de zinc, les
deux métaux se sont volatilisés, bien entendu que le zinc a
été réduit en oxide par l'oxigène de fair*
Oa ET BiSMUTHé
Le bismuth donne à l'or une couleur jaune verdàtre , sui-
vant M. Hatche tt.
rolo6 ^^ bismuth rendent l'or cassant*
Or 'ET Plomb*
11 parties d'or et une partie de plomb donnent un alliage
un peu plus pâle que l'or, fragile comme le verre; sa den-
sité est moindre que celle de ses élémens.
Il suffit de T^^o ^^ plomb pour rendre l'or cassant.
Or et Argent.
Lorsqu'on fond une grande quantité d'or et d'argent k
parties égales dans un creuset, comme l'a fait Homberg, on
peut obtenir au fond du creuset une masse d'or, retenant
% de son poids d'argent, et au-dessus de cet alliage, le
reste de l'argent à l'état de pureté; mais si on ne fond que
des masses, telles qu'elles peuvent être remuées facilement,
les métaux s*alli ent en toutes proportions.
L'alliage de 2 parties d'or et de 1 partie d'argent est le
plus dur possible; il est plus sonore que l'or; il est blanc.
Il suffit d'une partie d'argent pour blanchir sensiblement
20 parties d'or.
L'alliage d'or "et d'argent sert à souder for , parce qu'il est
plus fusible que ce dernier métal.
L'alliage de 1 partie d'or et de 2 parties d'argent peut
s'analyser par l'acide nitrique, qui dissout ce métal à l'ex-
clusion de l'or. (Voyez tome XV, page 56o.)
•^
OR ^75
Lorsque For contient moins que son poids d'argent, celui*
ci est en partie soustrait à Faction de Facide nitrique par les
molécules de For qui enveloppent les molécules de Fargent.
Oa et mercure.
Ces deux métaux s'unissent avec la plus grande facilité.
(Voyez tome XXX, page loo.)
Histoire et usages.
UoT est un des métaux le plus anciennement connus :
dès que les hommes Font eu distingué des autres corps par
sa ductilité , sa fusibilité , son inaltérabilité , sa rareté , ils
Font recherché avec empressement, et après qu'ils ont été
conduits à Finvention des monnoîes , ils ont dû le choisir
comme la substance la plus précieuse.
La couleur de For, son brillant, son extrême ductilité, son
inaltérabilité par l'air, l'humidité, et la plupart des acides,
des alcalis , Font fait employer à une multitude d'usages que
tout le monde connoît, et qu'il seroit superflu de rappeler
ici. (Ch.)
OR BLANC. (C/iim.) Ce nom a été donné au platine et
à une mine de tellure. ( Ch. )
OR DE CHAT. {Min.) Nom donné au mica jaune comme
terme de dérision applicable aux personnes qui prenoient
cette pierre jaune pour un minerai d'or. Voyez Mica. (B.)
OR EN CHAUX. {Chim.) C'est de For qu'on a préparé
dans un grand état de division^ en triturant des feuilles de
ce métal avec du miel , lavant la matière broyée avec de
l'eau , et enfin la faisant sécher. ( Ch. )
OR EN CHIFFONS, EN DRAPEAUX. (Chim.) Cest la
cendre qu'on obtient en brûlant des chiffons qu'on a préala-
blement trempés dans du chlorure d'or. On s'en sert ordinal*
rement pour dorer Fargent : on y parvient en frottant contre
l'argent, qu'on veut dorer , un bouchon mouillé, qui a été
préalablement imprégné de cette cendre. (Ch.)
OR EN COQUILLE. {Chim.) C'est de For très -divisé,
(soit qu'il provienne de feuilles d'or triturées, soit qu'il ait été
précipité de sa dissolution dans l'eau régale par un corps
combustible) , qu'on a mêlé avec un corps mucilagineux , et
36. 1%
«74 OR
que VoD conserve ordinairement dans des eoquilles. On rap-
plique au pinceau dans certaines peintures. ( Ch. )
OR DE COULEUR. {Chim.) Or qui a reçu de son alliage
avec Targent quelque modification dans sa couleur. (Ch.)
OR FAUX. (Chim.) On appUque cette dénomination à
du cuivre réduit en lames, fils, etc., qui a été doré. (Cb.)
OR FILÉ. (Chim.) C'est de l'argent doré qui a été réduit
en lames minces et étroites, puis filé sur la soie, le fil ou
le crin: il est employé pour faire le galon et des broderies.
(Ch.)
OR FIN. ( Çhim^ ) C'est le now qu'on donne dans le com-
merce à l'oi? pui:. ( Cft. )
OR FULMII^NT. {Chim.} C'est une combinaison d'oxide
d'or et d'^no^moniaque. Vo^ez Qa. (Ch.)
OR GRAPHIQUE. (Min.) Voyçz Tijlluh^ ckAPHiQUE. (B.)
OR GRIS. (Çh^n.) Nom qi^'oi^ doime k uivaUiage d'or et
d'argent. (Ch.)
OR MOULU. ( Çhim^ ) Nom que l^s^ doreurs appliquent à
Tama^me d'oi^ qui sçrt k d^er l'argent çt qtte^uef(HS le
cuivre. (Ch.)
OR MUSSIF NATIF, {Min^) Yoy^z, Étain FYawçEux ou
SULFURÉ. (B.)
OR POTABLE. {Çhim.) Dan& les temps ou régnoit la folie
de rajlçhjunie, un^ fi^^le dfi i^édeçii^& ét^ie^t persuadés qu'il
y Bvoit wa^ parmcé^ ; c'est-à-dire un reiv,^de uniyersel, et
p,a^n^ eux il y ex^ avait beaucoup qui pe^soient que l'or
diçvoit ^tife la, bas^ ^q cette panac^e.^ Ces médecins furent
conduits d'après ce^ idéje à clM^rcher les mAyeins de dis-
soudre l'or dans des liquides nou, a;cides, itucapables de nuire
à l'économie animale : ih appelèrent ces con^pc^siti.ons or po^
tahU : mais en, définitive,, çialgjqé la pjré:<ieQiUan des, fâJt>ricans
d'ox potable , c'étoit to,uj^urs. Le- qhjoru^e d'or qu'ils em-
plpyoieo^t.
Lç nom d^or pqtqble a ité pareillenient donné k la solution
du sulfure d'oi^ dans, le suICuire kydi^ogéaé ou l'àydrosulfate
de portasse. (Ç?.)
OR VERT. ( Chim, ) Nom q^ on a dpni^ à. l'alliage d'or et
d'argent qui a une qouleur vei:te. H est employé dans la
.bijouterie- (Ch.)
ORA a^S
ORA, ORATA. (Ichthyol.) Noms îtaKen» delà daurade,
spams attraèa de Linnaeus. Voyez Datradb. (H. C.)
ORAGE. {Pk^s.) Pluie forte et subite, précédée pres-
que touionrs par un yent plus on moins impétueux et accoiiH
pagnëe li^écUiirs et de tooDerre. Voyez Farticle Météoies,
t. XXX, p. 3o6 et rairtîcle ÉLSCTaiciTé, t. XV, p. 3i2. (L. C«)
ORANBLEU. [Omith.) Cet oiseau, qui est donné 'fav
Gaielîn et L»tbam comate «.ne yariété de leur turdus thryso--
gasttr j ph esL de Bnff. , n.** a2i , sous le nom de merie du
c»p de BoBne- Espérance, paroit seuf être du genre Taràuu
Voyez OaAifVBRT. (C». D.)
ORANG. (Montm.) Ce nom , ^ui, ehea les Malais, signifie
kooime, a été tiré du mot orang-outang (hoERme des bois,
ho>BM»e sauvage), pour en faire le nom> d'un genre, dont
l'espèce de )WangH>utaBg peut être considérée comme le type,
ge«pe qm n'est pas le vaèmt dans tous les ouvrages d'kisloire
naturelle. Les uns se bonten-tr k y comprendre Porang-ovtang }
d'an-tres y ajoutent ïe ckimpeasé , et même plusieurs espèces
qui en ont été séparés sous les noms de gibbons ou d'hylo-
bales.
Lorsque bo<us en étions à Partielle des Gibbons , ro«s
eroyioos encore que ces quadrumanes éteien>t de véritables
' orangs : c''esl pourquoi nous en avons renvoyé la description
à ce dernier mot« Aujourd'hui , que ces animaux nous sont
mievx connus , nous les regardons-, avee lUiger , comme de*
vaut constituer un genre distinct; aussi traiterons-nous sépft-*
rément, quoique dans un même article , de ces deux genres
de qua^lruoi'anes , quâ, d'ailleurs, sont intimement unis: au*
eun autre genre ne vient se placer entre eux -, et nous réu-
nissons le cbimpensé à l'orang-outang.
Des Orangs.
Les Orangs sont des quadrumanes encore assez peu con-
nu«. On n'en a jusqu'à prient observé que de fort jeunes
individus, lesquels paraissent différer beaucoup des adultes;
mais les notions, qui ont été acquises sur ces. animaux,
suffisent pour que, d'après l'étendue de leur intelligence,
en soit en droit de les placer à la tête du règne animal, em
en exceptant l'homme, qui, sous ce rapport, est horsdepair>
•r
*!f« ORA
On conçoit toutes les lumières qu'on pourroit tirer de
rétude exacte de ces animaux, qui sont, en quelque sorte,
des intermédiaires entre l'espèce humaine et la brute, que
*des nations grossières regardent comme des hommes sauva-
ges, et desquels même quelques-uns de ces esprits dont Fima-
gination est plus active que le jugement n'est sévère, ont
voulu faire originairement descendre le genre humain*
Leur principal efifet, sans doute, seroit de montrer la faus-
seté de ces rapports hypothétiques, qui n'ont d'autre appui
que des analogies arbitraires et des suppositions gratuites.
Elles nous feroient voir le plus haut degré auquel peuvent
atteindre les facultés intellectuelles départies aux animaux ,
et nous donneroient un type qui pourroit nous servir, plus
exactement que l'intelligence humaine > à mesurer les facultés
du même ordre chez les autres êtres. Enfin nous pourrions
juger de ces facultés avec une grande certitude , n'étant point,
chez les orangs, mélangées de raisqn, comme chez l'homme,
ni, peut-être d'instinct, comme chez les animaux d'un rang
inférieur. '
Mais, quoiqu'on soit encore fort éloigné de pouvoir se faire
de ces quadrumanes^ une idée complète, ce qu'on en connoit
peut déjà donner à leur histoire un assez grand intérêt ; seu-
lement il est essentiel de ne point confondre dans cette histoire
ce qui a été vu superficiellement par quelques voyageurs de
ce qui a été observé attentivement ; ce qui n'est que vraisem-
blable ou douteux de ce qui est certain.
Jusqu'à présent on n'a reconnu , on n'a distingué avec net-
teté que deux espèces d'orangs. Ceux, qui paroissent les avoir
vues dans les régions où elles se trouvent , nous assurent
qu'elles vivent en troupes, que leur taille égale la nôtre, que
leur force est prodigieuse, qu'elles sont extrêmement sau-
vages, et qu'il est très -dangereux pour les hommes et pour
les femmes de les rencontrer. Ces animaux attaquent les pre-
miers à coups de bâtons et à coups de pierres, et enlèvent
les autres qu'ils nourrissent, dit-on, avec soin, et qu'ils font
servir à leurs plaisirs. Ils savent se faire des espèces de huttes
pour abri, et portent la .haine de toute contrainte à un tel
point , qu'il est impossible , lorsqu'ils sont arrivés à l'âge
adulte 9 de les prendre vivans»
ORA a77
Des animaux si forts et si farouches, qui recherchent les
solitudes les plus sauvages, qui se livrent à toute la fureut
de la défiance pour résister à la moindre contrainte, qui,*
dans leur invincible efifroi , ne savent plus faire de différences
entre les bons et les mauvais traitemens , semblent annoncer
rintelligence la plus bornée ; et ce n'est pas ce qu'on devoif
attendre des observations auxquelles les jeunes orangs-outangs
ont donné lieu.
En effet, tous les individus des deux espèces de ce genre
qui ont été vus et dont on a donné l'histoire , ont fait naître une
très -grande idée de leurs facultés intellectuelles, même en
étant de ces histoires tout ce que l'étonnement et une con-
iioissance peu exacte des rapports des actions avec les facultés
qui les produisent, pourroient y avoir introduit d'exagéra-
tion»-Mais c'est ce que nous chercherons à expliquer dans
l'histoire particulière de l'orang-outang.
Ce n'est que des jeunes individus que nous pouvons tirer
les caratères zoologiques des orangs. Aucun naturaliste n'a
été dans le cas d'en décrire d'autres. Tout annonce donc que
ces caractères seront susceptibles de beaucoup de rectifica-
tions.
Les plus grands de ces animaux , qui aient été bien vus,
n'avoient pas au-delà de deux pieds et demi à trois pieds de
haut lorsqu'ils étoient debout, comme il leur est possible de^
s'y tenir, c'est-à-dire avec les extrémités inférieures fléchies,
ainsi qu'on le voit dans la figure que nous donnons de l'orang-
outang.
Leur physionomie générale leur est particulière : ils ne
ressemblent, sous ce rapport, ni à l'homme, ni aux singes.
La brièveté de leurs jambes et surtout de leurs cuisses, qui,
réunies, ne font pas le tiers de leur hauteur; l'étroitesse de
leur bassin , la longueur démesurée de leurs bras qui descen-
dent jusqu'au-dessous des genoux, la grosseur de leur ventre
et de leur tête en font des êtres qui ne sont, en général,
comparables à aucun autre.
Mais, lorsqu'on entre dans les détaik de leurs organes, on
voit que ce sont des quadrumanes , des véritables singes.
On ne connoît point encore leur système de denlitfoa
complètement. Ce qu'on a pu en voir et leur analogie avee
578 ORA
le pongo et les gibbons, font présumer qu^il est le néme que
celui de cet derniers; c>st-^-dire composé à Tune et àTantre
mâchoire de quatre iaéistves tranchaatcs, de deux caninei
très-développées , de quatre fausses molaires ei de six mâche-
liéres tuberculeuses ; c'est-à-:dire qu'excepté parla forme des
canines , il est semblable à celui de Thomme.
Les mains et les pieds so^t longs et étroits ; les doigts aoit
comme ceux des autres singes; ils sont au nombre de cinq
aux membres antérieurs et aux postérieurs; des ongles plus
ou moins arrondis en garnissent Textrémité; aucune mein*
hrane ne les réunit et ne nuit à leurs monvemens , et les
pouces, opposables aux autres doigts et très-courts, en sont
tout-à-fait séparés* Il n'y a point de queue; et les fesses sont
charnues et sans callosités*
Tous leurs sens, et principalement celui du goût, ont un
grand développement» Les yeux et lès oreilles ressemblent
aux nôtres. Seulement les premiers sont j^lus rapprochés par
leur angle interne , et la conqiie externe des autres est plus
large et plus détachée de la tête. Le nec n*A presque point de
saillie et ne consiste guère que dans 1er Marines , qui sont
ouvertes fort au-dessus de la bouche; disposition qui me pi-
rott avoir pour cause Textréme saillie de celle-ci. En efifiet,
le museau de Torang, même jeune, se prolonge beaucoup
au-delà de la partie supérieure de la tête. Les lèvres sent
très-minces et entières; la bouche est sans abajoues et la langue
douce; la paume et la plante sont nues et garnies d'une peau
très-douce, sur laquelle se voient des stries papilleuses, sem*
blables à celles de nos mains. Aussi ces parties pourroient-
elles être pour ces animaux des organes particuliers du tou-
cher , s'ils faisoient de ce sens un usage aussi étendu que
nous* La face est également nue et le corps n'a que des poils
soyeux, qui sont assez rares. Chez le mâle , les parties géni-
tales sont pendantes , et Ton dit que le prépuce n'a point de
frein. La vulve, chez les femelles, est très-«imple; elle con-
siste en deux lèvres épaisses et un clitoria fort petit. Les ma»
melles sont pectorales et au nombre de deux.
Les orangs sont des animaux expressément organisés povr
vivre sur les arbres .* aussi grimpent-ils , à l'aide de leurs quatre
mains I avec une facilité extrême. Ce sont leurs pieda de der-
ORA . 279
rière surtout qui montrent lien)* destination. Ils ne sont point
«rtitmliés à la jambe co^Olme les pied& Aè Vhùûkïùe ou ceux des
quadrupèdes, ihai^ de manière que les deut plantes se régar-
dent et peuvent être opposée!s l'ùnte à Fautre, ainsi cjue les
doigta , pour embrasser le& branches et faciliter l'action de grim-
per. Au contraire, leur marche eist embarràéséè ètsânS aisance*
Elle n'a guère lieu sûr léurS pieds de derrièrfe que lorsqu'ils
s'aident d'un bâton ; et alors leurs pieds soût tournés de ma-
nière qu'ib n'en appuient sur lé sol que le c6té externe. La
plante, ni les doigh, ne touchent point à terré. Sans appui,
Ils marchent souvent sur leurs quatre pieds d'une façon très-
particulière ; car ils le font, en quelque sorte, comme des
cul- de -jattes* Ce sont, en effet, moins leurs membres qui
se meuvent alternativement que leur train detlevant et leur
train de derrière. Ils portent en avant la partie antérieure ou
plutt^t supérieure dé lèar corps, appuient sur la terre leurs
longs bfaS en tenaniJttMàins fermées , et, soulevant là partie
inférieure , ils la k^Vnlént soUs la première ; et é^est par une
succession de mouvement semblables, qu'ils se transportent
sur terre d'un lieu à un autre.
Ce n'est cependant pas leiir seule façon dé marcher ; leurs
fesses charnues montrent qu'ifô peuvent encore pluà aisément
que les singes pourvus dé callosités , se tenir debout sur leurs
pieds de derrière, et l'on àâît que éès derniers sont suscepti-
bles de faire naturellement quelques pas étant ainsi debout.
Sans manquer de délicâtéi^e, leurs sens n'ailnoncent rien
de particulier. Ils voient fort bien dé jour, et ne sont point
nocturnes, comme quelques auteurs ont pii lé crbire. Leur
ouie est fine et ils consultent toujours lehr odorAt avant de
manger. Ils se contentent de totate sorte de nourriture et don-
nent en général la préférence aux substances et aux fruits
sucrés; mais ils se familiarisent sans peihé avec nos alimens,
même les plus recherchés ; iU hument eh buvant et se servent
de leur main pour puiSér de Téâu.
On n'a aucune notion Sur leur accouplement, leur gesta-
tion , leur manière d'élever leurs petits , en un mot leur re-
production. D'Obsonville dit qu'ils né s'accouplent point
comme les brutes ; mais son assertion est plus que douteuse ,
car il n'a point été témoin de ce qu'il annonce.
^ •
580 ORA
L'emploi que les jeunes orangs4oot de leur inielligeuce^
est d'autant plus remarquable pour /nous, qu'elle ne semble
point être proportionnée à leur âge ; et que d||s les premiers
mois de leur vie ils paroissent ^ sous ce rappcift 9 être plus
avancés qu'un enfant de quatre à cinq ans ; et je n'entends
comparer ici que les qualités qui sont Ci^mmunes à l'homme
et au mammifère, c* est-à-dire, toutes, excepté la volonté avec
çonnoissance, ou plutôt la faculté de connoitre.
Non -seulement leur attention est f acte , leur mémoire
fidèle, mais ils mettent à leurs jugemeiii'-une finesse, une
perspicacité singulière , et leur caractère se manifeste déjà
par des penchans , des dispositions qui auroient eu besoin de
beaucoup plus de temps pour se montrer au même degré
chez nous.
Dans cette première époque de leur vie ils n'ont ni la
giaîté, ni la pétulance des autres singes H(V contraire, ils pa-
roissent graves et même tristes ; iiiii|jtfHB|»9ont afifectue«|c et
rusés; la feinte est un des moyens flBwbps comnrans qu'ils
emploient pour satisfaire leurs désiis ^'%i la résistance ex-
cite leur colère. Ils souffrent et poussent des cris lorsque les
personnes , auxquelles ils sont attachés les laissent seuls ; et
ils sont fort ihdififérens pour toute autre ; quoique cependant
ils ne manifestent que rarement d^ la malveillance, c'est
aux en fans surtout qu'ils montrent de Téloignement, et c'est
moins par des actes de violence qu'ils le font que par des
gestes brusques ou un prolongement des lèvres, qu'on retrouve
dans le même cas chez d'autres singes. Ce n'est point en pré^
sence des gens qu'ils cherchent à satisfaire leurs désirs , quand
ils savent qu'on s'y opp osier oit : dans ce cas , tant qu'on est
sous leurs yeux, ils ne témoignent rien ; mais, dès qu'on s'est
éloigné, ils emploient, toutes leurs ressources pour arriver
à leurs fins. S'ils ont l'espoir d'obtenir, ils sollicitent avec
instance, çtsi on leur refuse, ils feignent la colère, ou , pour
mieux dire, le dépit; car ils semblent plutèt s'en prendre à
eux qu'à ceux qui ne leur obéissent point. Cependant, lors-
qu'on persiste dans son refus, leur colère devient très-réelle,
même très -violente,
Des observations récentes , faites sur un jeune orang-outang,
qui vivoit à peu près en liberté à Javft^ ont appris que ces
^ OR-A a8i
mimaux $e forment,, sur les arbres, une espèce de lit ou de
hamac j m qu'ils se couchent et se lèvent avec le soleil, et
qu'ils cherchent à dénicher les œufs pour les manger.
Des deux espèces de ce genre Tune appartient à TA^e et
se trouve principalement dans l'île de Bornéo ; l'autre est afri-
caine et vit dans les régions de ce continent les plus voisines
de l'Equateur.
L'Orang-outang, SiraiO' satjrus ^ Linn. ; Hist. nat. dci
fluamm., liv.43 , Juin 1824. Les caractères extérieurs par les-
quels cette espèce se distingue, consistent surtout dans les
proportions des membres et les couleurs du pelage. Chez
elle les bras, lorsque Tanimal est debout, descendent jus-
que milieu des jambes; tous les poils sont d'un roux plus
ou moins foncé, et l'on pourroit ajouter que l'oreille est
d'une médiocre grandeur, comparée à celle ^de la seconde
espèce d'orang que nous décrirons. Les poils sont longs,
faibles et légèrement crépus. Ils revêtent, sans cependant
être épais , toutes les parties supérieures ou postérieures
du corps et les membres, et ils sont beaucoup plus rares
aux parties inférieures ou antérieures ; ceux de la tête, de-
puis sa partie postérieure jusqu'au front , se dirigent d'ar-
rière en 4vant, et ceux dps avant -bras remontent du poi-
gnet vers le coude. La face, les oreilles, les mains et les
organes génitaux sont nus. Toute la peau a une teinte
gris d'ardoise, excepté le tour des yeux, de la bouche, des
parties génitales , où le gris a fait place à la couleur de chair;
et sa surface est couverte de petites rides et comme cha-
grinée. Celle de la gorge est extrêmement flasque et pend
comme un goitre , lorsque l'animal est couché sur le côté.
Les ongles sont noirs , et tous les doigts , sans exception , peu-
vent en être pourvus. L'individu que j'ai décrit en avoit à
tous les pouces. 11 paroit , cependant, qu'on n'en a pas trouvé
à ces doigts, aux mains postérieures chez d'autres individus,
ce qui avoit fait donner des pouces sans ongles comme un
des caractères particuliers de cette espèce. C'est une erreur
qui devroit être rejetée depuis long-temps et qui se retrouvé
cependant encore dans des ouvrages très-modernes. La voix
est assez variée .* dans la peur elle ressemble à un grognement ;
dans les besoins elle se rapproche des pleurs d'un cbi^n , et
282 OR A
dans la colère elle devient très-aiguë; alors la gorge se gonfle
considérablement. On pourroit ajouter quelques caractères
anatomiques.
C'est cette espèce qui a été vue et examinée le plus sou-
vent, et sur laquelle on a fait des récits plus ou moins éton-
nans , qu'il ne faut pas admettre sans examen et sans critique.
Ce n'est point une chose commune que de savoir observer
et décrire les actions des animaux, de ne les montrer que
dans ce qu'elles ont de matériel, et d'en reconnottre les
véritables causes. On est constamment porté, sans iHéme
qu'on s'en aperçoive, à ajouter à ces actions, parce qtt'on
ne peut se défendre de les conformer aux causes qu'on croit y
découvrir, et qui, sans addition, paroftroierit insuffisantes;
or, ces causes nous les concluons de ces actions, considérées
comme étant les nôtres , et par une sorte d'identification des
animaux avec nous-mêmes. C'est là l'origine de toutes les
erreurs auxqueUes l'intelligence des brutes a donné lieu , et
l'on doit peu s'en étonner; car les causes des actions ne sont
pas sensibles: on ne peut que les déduire, et les mêmes ac-
tions peuvent naître de causes très - diverses ; or ce sont
celles que nous connoîssons, celles qui agissent en nous, que
nous sommes naturellement portés à supposer et à attribuer
à tout ce qui existe. Ces erreurs, qui peuvent être indiffé-
rentes par rapport aux animaux des ordres inférieurs, parce
qu'elles laissent assez de sujets de doutes, ne seroient peut-
être pas dans le même cas relativement aux orangs qui n'ont
aucun intermédiaire entre leur espèce et la nôtre. Je me
bornerai donc à rapporter les faits les mieux constatés en
les dégageant de toute hypothèse.
Ces animaux apprennent à répéter sans peine tontes les
actions auxquelles leur organisation ne s'oppose pas , ce qui
résulte de leur confiance, de leur docilité et de la grande
facilité de leur conception. Dès la première tentative ils
comprennent ce qu'on leur demandé, c'est-à-dire, qu'après
avoir fait l'action, pour laquelle on vient de les guider, ils
savent qu'ils doivent la faire d'eux-mêmes, lorsque la même
circonstance se renouvelle. Ainsi, ils apprennent à boire
dans un vCrre , à manger avec une fourchette ou une cuil-
ler, à se servir d'une serviette. Ils se tiennent à table comme
OR A 285
■fe domestique derrière leur maitre, et Ton assure même
qu'ils versent k boire, donnent des assiettes, etc.
Toutes les actions de ce genre s'ap prend roîent à d'autres
animaux, et surtout aux chiens de la race des barbets et
des épagneuls; seulement on y parYiendroit avec beaucoup
plus de peine.
Mais ils ne se bornent pas à cette répétition qui jusque-là
pourroit n'être que mécanique et n'appartenir qu'aux phé^
nomènes d'association , dans lesquels une action en fait ma*
ehinalement reproduire une autre ; âis s'approprient en
quelque sorte ces actions, qui d'abord ne leur étoient point
natufelles, et ils les exécutent chaque fois (qu'elles leur de-
viennent nécessaires, quelles que soient les circonstances
qui puissent les avoir précédées; ainsi, quand la soif les
presse, ils prennent eux-mêmes le gobelet et le remplissent
d'eau; pour boire; si le froid leur fait sentir la nécessité de
ae vêtir, ils cherchent partout la couverture dont ils se ser-
vent pour cela , ou même tout autre vêtement et s'en enve-
loppent avec soin ; ils arrangent leur lit pour être couchés
plus mollement, et relèvent la partie où doit être leur tête;
ai le lieu qui contient leur nourriture ou toute autre chose
dont ils ont besoin , est fermé, et que sa clef sorte habituel»
lement de votre poche , ils ne se bornent pas à montrer qu'ils
savent que ce qu'ils désirent est dans ce lieu ; ils viennent
vous en demander la clef et vont ensuite en ouvrir la porte.
S'ils veulent atteindre à un objet qui est hors de leur portée,
et qu'au pied de cet objet il n'y ait rien qui leur permette
de s'élever jusqu'à lui , ils savent en approcher une chaise
pour monter dessus , etc.
C'est à ces deux seuls ordres de phénomènes qu'appar-
tient, il me semble, tout ce qui a été rapporté, avec
quelque apparence d'exactitude, des actions de l'orang-ou-
tang ; et ce qu'on a dit même ne sort guère des deux cercles
d'actious que nous venons de rappeler ; l'on conçoit ce-
pendant que les exemples sont de nature à se multiplier
indéfiniment : car les phénomènes d'association pourroient
être sans nombre pour des animaux organisés comme les
orangs - outangs , et les rapports qui caractérisent le se*
cond ordre d'actions pourroient également s'établir entre un
nombre d'objets tout-à-fait infini, de sorte qu'on a droit de
s'étonner que les observations auxquelles ces animaux ont
donné lieu , soient aussi restreintes , surtout quand ils étoient
en bonne santé et jouissoient de toute leur force , ce qui
à la vérité a été fort rare.
Mais quelque remarquables que soient ces actions, lorsqu'on
les compare à celles d«8 autres mammifères, elics n'ont lien
encore qui annonce de la part des orangs la faculté de con-
noftre et de vouloir librement; la faculté, en un mot, qui
donne la moralité aui( actions, et qui jusqu'à présent appar-
tient exclusivement à l'espèce humaine ; et ce qui est peut-
être aussi digne de remarque que les perceptions de rap-
ports dont les orangs-outangs sont capables , c'est l'étonnante
force de cette faculté chez ces animaux à l'âge le plus tendre
et leur apparente foiblesse dans un âge plus avancé. En effet,
on ne peut guère récuser en doute ce que nous avons rap-
porté plus haut, que les orangs-outangs adultes sont des ani-
maux si farouches que par aucun moyen on ne peut les
apprivoiser; or, cette disposition feroit supposer ou l'affoi-
blissement des facultés intellectuelles, ou l'exaltation des
sentimens qui sont de nature à s'opposer à l'exercice de ces
incultes, comme la peur, la colère, la haine; en un mot,
tous les mouvemens intérieurs qui, par leur violence, sont
susceptibles de paralyser les forces morales.
Lorsqu'on examine les modifications organiques qu'éprouve
l'orang-outang, en passant du jeune âge à l'âge adulte,
on seroit conduit à penser que c'est son intelligence qui s'est
affoiblie , et que de cet affoiblissement est résulté cette trans-
formation de quelques - uns de ses sentimens en passions
violentes. Le jeune orang présente un front saillant, ar-
rondi, élevé, c'est-à-dire, un grand dév^lopptlfiient des
parties antérieures du cerveau; bientôt toutes ces parties
s'affaissent, se dépriment et se réduisent aux proportions qui
nous sont offertes par les parties analogues de plusiears au-
tres quadrumames. C'est ce qu'a fait voir une tête d'orang
envoyée de Bornéo en Angleterre, et bien plus âgée que
celles des individus, tous très-jeunes, qu'on avoit eus en Eu-
rope; et cette observation a. achevé de démontrer pour nous
une conjecture de mon frère , qui consistoit à regarder le
ORA «85
pongo coâime un vieil orang-outang; c'est pourquoi nous
rapporterons ici ce que nous avons- à dire, de cet animal.
Le PoNGO n'est encore connu que par une description insérée
par Wurmb dans le tom. II , pag. 245 des Mémoires de la So-
ciété de Batavia , et par la figure de son squelette , publiée
par Audebert dans son Histoire des singes , pi. 1 1 , fig. S*
Sa taille, prise sur le squelette, est d'environ quatre pieds,
lorsqu'il est debout. Son museau est trés-saillant et ton front
très- déprimé; la forme de sa mâchoire inférieure fait pré-
sumer un os hyoïde très-grand, comme chez l'orang-outang;
le nombre des vertèbres et des côtes est le même chez, ces
deux animaux , et iU ne diffèrent par les tégumens qu'en ce
que le pongo paroît avoir la peau des joues flasque et tom-
bante, ce qui Tavoit fait supposer pourvu d'abajoues, et en
ee que son pelage , au lieu d'être d'un brun fauve , est d'un
brun foncé; différences que les analogies donnent lieu d'attri-
buer à l'âge.
Wurmb dit que son pongo est un animal très-sauvage et
qui se défend avec fureur, même contre les hommes, lors-
qu'il est attaqué.
Les orangs nous présentent donc ce singulier phénomène
physiologique et psychologique, qu'à mesure que les forces
physiques de l'animal se développent, sçs forces intellec-
tuelles s'affoiblissent ; et qu'aussitôt que les premières de-
viennent suffisantes pour sa conservation , les secondes , res-
tant inutiles, finissent par disparoitre. Mais, quoique ce fait
soit plus remarquable chez l'orang-outang que chez un autre
quadrumane , il se fait plus ou moins remarquer chez tous
les singes, et particulièrement chez les cynocéphales et les
macaques, qui ont d'ailleurs tant d'autres titres pour être
rapprochés des orangs et se placer avant les guenons.
C'est cette espèce qui est la mieux connue ; elle a été dé-
crite et représentée par AUamand. Wosmaer l'a également
décrite avec détail. J'en ai parlé, d'après un individu rap-
porté en France en i8o8. M. Tilésius a aussi eu occasion
d'étudier cette intéressante espèce , et l'individu rapporté ea
Angleterre par lord Amherst, a fait le sujet de plusieurs
dissertations. ^
Le CHiMFENsé, Simia Troglodytes, Linn., difftère de l'orang
a86 ORA
par ses bras qui , dans la station verticale , ne deseendent •
que )usqii^avx genoux ; par s^n pelage entièremeiit umTj et
par la grande étendue de la cenque extewtte de rorellle.
Suitont quelque» voyageurs, sa taille égale au hm^s celle
de l^liomBM; mais ceux qui &aî été vos en Europe i/nvoieat
pas au-delà de deux à trois pieds; k la vérité, loun éfoient
trèft-jettiMs. Cependant, emparés aux jeunes orangt/ il» ont
montré les phis grandes analogies, et s'ils dévoient former
deux genres distincts , ecunme quelques-itns Font ens , ce se-
roitpar des caractère» qui ne sont point encore co«niio; e»r
ceux snr lesquels on a voulu fonder cette distinction, Fangle
iskcial , n'avoii^t rien de tré»-précîs ; pour établir cette diP*
Dérence , il feudrott au moins la tirer de deux individu» du
même âge, et c'est ce qui n'a pu encore être fait. Les portes
antérieures du corps ont très -peu de poils en convpanusca
des postérieure», et Foj» en aperçoit c^elques-uno à la hn
sur la lèvre supérieure et le menton. Les partie» nues sont de
la teinte de» mulàtresw
d'aprèa ce qne nou» apprend Buffon, qui a eu ee- singe
vivant, il seroit susceptible de la même éducation que l'orang-
outang ;^ il se sousnettfoit aux ni:émes exercice»,, et userait,
avec la même £Eiiciliié et la même pénétration , de son* iflbtel-
ligenee; enfi-n, dans l'âge adulte, ce serait encore mr animal
farouche et grossier , trèsrdangereux pour les Nègres et sur*
tout Ie& Négresses.
Battel rapporte que ce& oraiigs vont de compagnie,, tueot
quelquefoiisiks Nègres dan» les lieux écarté», attaquent m toe
rélépJMAt qu'ils citassent de leurs boi» à coups de hàten, et
que dix bnmmes, n'auroient pas assea de force pour le» pren-
dre en vie ; et M. Labrosse assure avoir connu à Lowango
une Négresse qui étodt restée trois ans avec ces animaux.
C'est au chimpensé qu'on a rapporté ce» hommes sauvages
couverts de poils., dont parle Hammon, le Carthaginois,
dans son Périple; hommes sauvages qu'il trouva dans une
île sur les côtes de FAfirique occidentale , dont il ne put
prendre que trois femelles qui se déf)endirent jusqu'à la
mort, et dont il rapporta les pea-ux à Carthage, oii^ elles
furent déposées dans un temple , et retrouvées à la prise de
cette vilie par les Romains -, et l'on a aussi pensé que le
ORA 287
jlpitliè^e , disséqué par Galîen, étoit un chimpensé, inaii|.
c'est à. tort ; il ne s'agissoit , conune Ta reconnu M. de Blain-
ville 9 que d'un magot.
On a une très-bonne description anatomique du cbimpe^sé
par Tym%i mais on n'a point encore de bonne iîgure de
cette espèce. Le ).ocko de Bu£fon a les bras trop courts et son
attitiude est celle d'un homme debout et non point d'un
orang»
Des Gibbons.
Gu»B<xsi9, Ifylohates , IlUger. Ces animaux, comme nous
Tavofts dit« ont une très-grande ressemblance avec les orangs»
Ils an dififijfent cependant par quel-ques points des organes et
de l'intelligence* Leurs fesses , moiiqs çharaues^ et sur les-
queLkl sfi moatreat déià de^ callosités, caractérisent des ani-
laaux vipins faits encadre poi^r se tenir debout que les orangs»
Leufs braa descendent jusqu'à terre quaod^ l'animal est debout,
et il f9foît qu'à aucune époque de leur vie les gibbons n'at-
teîgn^At au degré d'intelligence que nous avons dû. faire re*
lowquc^ c^ez les jeunes oraijigs ; car, dans leur jeune' âge,
leur £roat n'a point le grand développement qu'on observe
chez 9esi derniers. Du resAe , ces animaux ont beaucoup d'a-
nalogie; ilsi ont des seaS; seiablables et de semblables organes
dv nM^vemeat , et un mén»e systèake de dentition. Les uns
comme les autres vivent dans les forêts, les plus épaisses , en
sociétés pXus ou m^ins grandes, oii ils se nourrissent de fruits
eCt&MM doute d'œufs et d^insectes. Les gibbons n'ont encore
été w^^oni^is que dans quelques-unes des îles de 1^ mer des
Indesi» 0ft en connoit déjà quatre espèces.
&• Ite SiAjUANG (Ujelob. Synàtuct^lus , Hîst. nat. des mammi-
fères, Uv. 34, Novembre i8ai) est une des plus grandes es^
péçea de ce genre ; sa, taille s'élève jusqu'à trois pieds et
demi. Ses caractères principaux consistent dans une poche
gutturale , qui paroit être semiblable et avoir le même objet
^ue celle de l'orang-outang; dans la réunion de l'index, au
médius^ par une membrane trèsrétroite , qui s'étend jusqu'à
Vopîginje de la première phalange , et dans son pelage entiè-
T^m^nt noir,, excepté sur les sourcils et sous le menton, où
ilsso«t roujisàtres. Les poils de cet animal sont brillans, longs,
doux et épais; et ceux de l'avant-bras , semblables à ceux des
^88 ORA
^rangSj remontent du poignet vers le coude. Les mâles ne
différent des femeUes qu'en ce qu'ils ont un long pinceau de
poils aux testicules j ehez celles-ci la vulve est nue , ainsi que
les mamelles.
Cette espèce , découverte à Sumatra par M. Alfred Du*
vaucel , est la plus répandue dans cette île ; elle vit en
troupes nombreuses que conduisent des chefs distingués de
tous les autres individus par plus de force et pliu d'agilité.
Ces troupes poussent de^cris épouvantables au coucher et au
lever du soleil ; mais durant le jour , retirés à l'ombre des
bois, elles gardent le plus profond silence. Ce sont des ani-
maux très-lents dans leurs mouvemens, et qui ne grimpent
même pas avec aisance ; mais par contre la nature les a doués
d'une vigilance qu'on met rarement en déAmt : un lyruit i
un mille de distance , qui leur est ineonnu , les fait fuir ausa-
tôt, quelque léger qu'il soit. Quand on les surprend à terre
on s'en empare aisément^ tant. leur marche est difficile* Il
paroît que les femelles donnent à leurs petits les soins les
plus délicats ; elles les portent , dit-on , à la rivière où elles
les débarbouillent malgré les cris qu'ils poussent. Cette es-
pèce s'apprivoise très-aisément , mais elle paroît peu suscep-
tible d'éducation , et sa soumission alors semble plus tenir , dit
M. Duvaucel, à son apathie, qu'à un degré plus grand de
confiance ou d'affection.
2. Le Wouwou m^L agilis, Nob. , variegata? Linn.; Hist*
nat. des mammifères, Septembre 1831 , liv.3a et 53; Buffon,
t. XIV , pi. 3 ) a environ deux pieds sept à huit pouces de
hauteur; tous ses doigts sont libres; il est dépourvu de sac
guttural, et sa couleur, d'un brun plus ou moins foncé,
devient graduellement d'un blond trèji-pàle au bas des reins.
Ce sont là ses traits distinctifs. Du reste, cette espèce a là
face nue, d'un bleu noirâtre, légèrement teinte en brun
dans la femelle ; d'épais favoris couvrent les oreilles et vien-
nent s'unir à un bandeau blanc des sourcils. Son pelage
est lisse, brillant et d'un brun très -foncé sur la tête, le
ventre, la partie interne des brais et des jambes jusqu'aux
genoux ; il s'éclaircit insensiblement' vers les épaules , ^'alonge
sur le cou , se crispe et devient un peu laineux , puis, enfin,
très-court et très-serré sur les reins. La région latérale de
ORA ^89
Fanus est un mélange de brun , de blond et de roux , qui
s'étend jusqu'aux jarrets. Les mains et les pieds en dessus
sont d'un brun très-foucé pareil à celui du ventre. Les jeunes
sont d'un blond uniforme.
Les wouwous ne se réunissent guère que par couple, et
leur agilité est surprenante; à peine ont-ils aperçu le danger
qu'ils en sont déjà loin. Grimpant rapidement au sommet des
arbres , ib en saisissent les branches les plus flexibles , se ba-
lancent pour prendre leur élan , et franchissent ainsi plusieurs
Ibis de suite des espaces de quarante pieds. La domesticité
'semble leur faire perdre de leurs facultés; ils deviennent
Mstes, inactifs, presque engourdis, et ils ne sont guère plus
susceptibles d'éducation que le siamang. Ils se trouvent &
Sumatra.
3. L'OuNKO (Ifylob, Lar.j SimiaLar, , Linn. ; Bufibn , t. XIV ,
pL 2; Hist. nat. des mammifères, liv. 4, Juin 1824) res-
semble au wouwou par les proportions , la taille et la phy-
sionomie ; mais il en diffère par ses couleurs. Il est d'un noir
brunâtre, excepté vers le bas des reins et au-dessous des
cuisses, qui sont d'un brun foncé; et sa face est entourée
4'un bandeau blanc qui passe sur les sourcils , forme d'épais
iavoris et vient se perdre sous le menton. Il est dépourvu
de sac guttural , les poils sont épais et lisses , et ils forment
sur le cou comme une sorte de crinière.
Les mœurs de cette espèce paroissent aussi se rapprocher
beaucoup de celles du wouwou : elle est originaire de Sumatra.
4« Le MoLocH, Hyloh, leucisous; Simialeuciscus, Audebert.
Cette espèce est la plus petite de toutes; son pelage est doux
et laineux, d'un beau cendré clair; sa face est entièrement
aoire , avec un bandeau gris qui l'environne entièrement ; ses
pieds et ses mains son t également noirs. Il se trouve à Java. (F. C.)
ORANGE. {Bot,) C'est le fruit de l'oranger, espèce de ci-
tronnier. (L. D.)
ORANGE [Fausse]. (BoL) Nom d'une variété de courge.
(L.D.)
ORANGE DE MER. {Poljyp.) Nom donné encore quelquefois
sur les bords de la Méditerranée à une masse arrondie poly-
pifère , dont Linné a fait une espèce d'alcyon , sous la dénomi-
nation d^alcjonium aurarUium^ (Dk B.)
36. 19
«90 ORA
ORANGE MUSQUÉE j ORANGE ROUGË, ORANGE TU-
UPÉE et ORANGE D'HIVËR. {BoL) Noms de quatre variétés
de poires. (L. D»)
ORANGE DE QVlTCf. {Èot.) Nom donné au fruit d'une
itiopelle en arbrisseau, âolanum quitoense, dont le fruit a la
forme et la couleur d'une petite orange. (J«)
ORANGER* {Bot.) Nom d'une espèce de citronnier. Voyei
tom» tX, p» 3o7. (L. D.)
ORANGERS. {BoL) Pour désigner la famille de plantes à
laquelle on avoit d'abord donné ce nom, on a tidopté plus
récemment celui de aurantiacées , dérivé du làiinmrantium.
Il a même été préféré à celui de hespéridées , qui mp
pelle le jardin des hespérid^s rempli d'orangers , parce qu'un
genre de crucifères est nommé hesperis, ( J»)
ORANG-OUTANG. (Mamm.) Nom malais d'une espèce
d'orang , qui signifie homme sauvage ou des bois» Voyei
Oaang. (F. C. )
ORANG-URING, DAUN SOPATI. (BoL) Noms donnée
dans l'ile de Java^ suivant Burmann^ au verbesina hiftora de
linnœus» (J.)
ORANOIR. (Omith.) M. Vieillot décrit sous ce nom et
celui defringilla atirea , à la suite de ses fringilles et après le
beau-marquet, un oiseau de l'ile de Java, faisant partie du
cabinet de M. Temminck, lequel a le dessus de la tète j le
devant du cou et le haut de la poitrine d'une belle couleur
de feu. Voyet Oranor. (Ch. D. )
ORANOR. (Oritî/h. ) On trouve sous ce nom^ dans les Oi*
seaux d'Afrique de Levaillant; tom» 4, pag. i3, pi. i55, la
description d'un gobe*^ mouches de l'île de Ceilan, dont M.
Vieillot a fait son museicapa suhflava. Cet oiseau , de la taille
de notre chardonneret, et dont la queue est très-longue, a
la tête et les parties supérieures d'un noir glacé de gris-
bleuâtre. (Ch. D.)
ORANVERT. {Omi&i,) Cet oiseau, qui étoit originaire-
ment regardé comme le type du turdus chrysogaster , Gmel*
et Lath. , ou merle à ventre orangé du Sénégal , pi. enl. de
Buffon, n.^ 358, est devenu, depuis qu'on a distingué l'âge
et le sexe , le gonolek bacbakiri ou à plastron noir , laniariui
laohàkirif VieUL^ turdui c^Uaius ^ Lath., pL 270 de BaS*^
ORB «9»
et 67 des Oiseaux d'Afrique de Levaillant. Voyez Oranblei^
(Ch. D.)
ORATULU. {IchthjyoL) Nom italien d'un poisson des mén
de Sicile 9 décrit par M. Rafinesque-Schmaltz sous le nom de
fyarus varalulus^ Voyez Spare. (H. C.)
ORBAINË. (Ornith.) Voyez Ahbenne. (Ch. D.)
ORBE. (IchthjyoL) Nom spécifique de deux: poissons, dont
Fun est un Diodon et l'autre un ëphifpus; nous les avons dé*
erits dans ce Dictionnaire, tom.XIIl, pag.*^8o, et tom.XV,
pag. 56. (H. C. )
ORB£ HÉRISSON. ( IchthyoL ) Un des noms du diodon
orhk. Voyez Diooon. (H. C.)
ORBEA» (BoU) Le genre Stapelia, dans les apocinéesy
dont Linnœus ne connoissoit que deux ou trois espèces, s'est
accru surtout par les recherches de M. Masson dans le cap
de Bonne-Espérance , au point de compter maintenant plus
de cent vingt espèces. M. Haworth a pensé que dés* lors il
devoit être divisé en plusieurs. Un de ces genres est Vorhea,
dont la distinction ne seroit bien comprise qu'après une
description générale du stapelia et de ses principales diffé-*
rences. Ces divers genres n'ont pas encore été généralement
adoptés. (J. )
ORBESINA. (Ornith,) Nom italien de la grosse mésange
ou mésange charbonnière, parus major y Linn* (Ch. D.)
ORBICULAIRE (Bot.) : Plan et rond} exemples, les
feuilles du cotylédon orbiculare , la capsule du rhinanthiu
erista galli, le fruit (crémocarpe) du tordjrlium^ la silicule
du lunaria annua, la graine du strychnos nux vomicaj le hilt
de Vœsculus hippocastanum ^ etc. (Mass.)
ORBICULAIRE. (IchthyoL) Nom spécifique d^un poisson
du genre Platax. Voyez ce mot* ( H. C. )
ORBICULE , Orhicula* (Malacoz*) Gente de mollusques acé-
phales palliobranches, établi par M. é^ Lamarck pour une
p/stite coquille des mers du Nord , dont Muller, et par suite
Gmelin , ont fait une espèce de patelle , sous le nom depatellk
^inomala; parce que, n'ayant pas aperçu la valve adhérente ^ii
croyoit que c'étoit une coquille univàlve. M. Poli y qui , le
premier, aperçut cette erreur de Muller, avoit cru qae la P.
anomale de ce dernier devoit appairtenir au gen^ Crioput^
9
«9* ORB
qu41 établissiâi avec Panimal d'une coquille bivalve, forf
TjOisine des cÀtes de Naples; mais, selon ropinion de M<
6. B» Sowerby,r espèce de Poli n'est autre chose que la cranie
à masque , qui se trouve assez communément dans la Médi«»
terranée. D'après ces observations, le genre Orbicule peut
être caractérisé ainsi t Corps très-comprimé, arrondi ; le man-
teau ouvert dans toute sa circonférence ; deux appendices ten*
taculaires ciliés , comme dans les lingules et les térébratules {
coquille orbicûUh'e , très - comprimée , inéquilatérale , ou
mieux, un peu irrégulière, très-inéquivalve , sans charnière
proprement dite ; une valve trè^mince , plus ou moins per-
forée par une fissure ; l'autre patelloïde , à sommet plus ou
moins incliné vers le côté postérieur ; quatre impressions mus-
oculaires sur chaque valve ^ dont deux plus grandes et plus rap-
prochées du centre; les autres plus écartées et plus anté-
rieures.
. Ce genre, qui ne diffère peut-être des cranies que parce
que la valve plate n'est réellement pas adhérente comme dans
celles-ci, ne renferme encore que deux espèces, toutes deux
des mers septentrionales , où elles vivent retenues dans les
excavations des rochers , ce qui leur donne souvent une forme
assez irrégulière , ou même enracinées par quelques ûbres de
la paire centrale des muscles adducteurs , qui traversent une
fissure de la valve plate»
L'O* DE NoR-wécE : O» norwegica de Lamarck; Patella ano'
mala^ Gmelin, d'après MuUer^ ZooL Dan*, i, tab. 5, p. 14?
et beaucoup mieux, G. B. Sowerby, Soc» Lin, Lond», vol. i3.
Petite coquille de couleur plus ou moins brunâtre , radiée
sur sa valve convexe par des stries rayonnantes du sommet
à la circonférence. Des mers de Norwége , d'Ecosse , où elle
vit retenue dans les anfractuosités des rochers littoraux.
Dans mon Mémoire sur la po^ef^a distorta de Montagu, BulL
de& se. par la Soc* phil.. Mai 1819, j'avois à tort rapporté
cette coquille au criope de Poli et à la patella distorta de l'au-
teur 4|nglois. M. Sowerby «'est assuré que ces deux derniers
noms appartiennent à la cranie à masque. D'après cela Va^
nomta turhinata de Poli, type de son genre Criopus^ dont M.
de Lamarck fait une seconde espèce d'orbicule , indiqueroit
aussi cette espèce de cranie«
1
ORB *95
D'après le même M. Sowerby , dans son Mémoire, intitulé :
Remarques sur les genres Orbieule et Cranie de M. de Lamarck ,
inséré dans les Trans. de la Soc, linn. de Londres, tom. i5^
p. 465 , le genre Discine du zoologiste François est^établi sur la
même espèce de coquille que Torbicule, et doit par consé»
quent être supprimé.
L'O. usse; O. Icei^isy Sowerby, loc, eiL, fig. i. Petite co-
quille à valves plus minces que dans l'espèce précédente et
tout-à-fait lisse. Des côtes d'Afrique ? (De B.)
ORBICULE. (Foss.) J'ai trouvé dans le sable quarzeux qui
remplissoit une coquille rapportée de la Virginie par M. Pa-
lisot de Beauvois , une petite orbieule qui a deux lignes de
diamètre et qui paroi t avoir les plus grands rapports avec
l'orbicule de Norwége.
On trouve dans la couche du calcaire coquillier grossier à
Hauteville , département de la Manche , une espèce de coquille
qui paroit devoir être rangée dans le genre Orbieule-, eUe
est suborbiculaire , à bords irréguliers, à sommet pointu et
subcentral, duquel partent des côtes un peu écailleuses, ir-
régulières et interrompues, qui s'étendent jusqu'au bord. L'în»
térieur est lisse et porte une impression en fer«à-cheval à la
place où étoit situé le muscle adducteur ; diamètre dix lignes,
élévation troi^ lignes. J'ai donné à cette espèce, dont je n'ai
jamais vu la valve inférieure , le nom d'Orbicule crépue ^ Or^
hieula crispa; on en voit une figure daus l'atlas 4e ce Diction-
naire. (D. F.)
ORBICULÉS, ( Crust, ) Nom d'une famiUe de crustacés dé-
capodes brachyures , formée par M. de Lamarck , et composée
de genres dont le test est généralement arrondi ou orbicu-t
laire; tels que les Corystes, les Pinnothères, les Porcellanes
et surtout les Leucosies. On voit, par l'énoncé de leurs noms,
que cette réunion comprend des genres fort difféjpens lç4 uns
des autres. (Pesm.)
OABILLË. ( Bot. ) Espèce .de conceptacle des lichens ; ee
•onceptacle est porté sur un podétion. Il se développe et
s'élargit en disque, de même que. la scutelle ; mais la subs-.
tance du podétion ^ qui forme sa bordure , se prolonge ea
Cilf ou en rayons; exemple, usnea, (Mass.) '
ORBIS. {Jchth^QL) Voyeît Ome, (H, €•)
2^ ORB
ORBIS. (Conch^L) Quelque» conchyliologistes de la fin du
dernier siècle désignoient ainsi la bucarde épineuse , eardiMm
axiuleatum i Linn. (De B*}
ORBITE. {Ornith.) Cette région, qui entoure l'œil , est
tantôt nue et recouverte d'une membrane , tantôt rugueuse
ou mamelonée , et on la dit élevée lorsqu'elle n'est point sur
un plan horizontal avec les yeux et la face. ( Ch.* D. )
ORBITÈLES. {Arach.) Ce nom a été donné aux araignées
qui tendent des toiles , dont les fils sont disposés en cercles
concentriques. (Desm. )
ORBITOCHYRTO. {Bot.) Clusius cite, d'après Belli, ce
nom grec pour une plante de Crête , dont C. Bauhin fait un
trèfle épineux, et qui est le fagonia cretica, (J.)
ORBITOLITE ou ORBULITE. ( Foss. ) Dans son premier
ouvrage sur les Animaux sans vertèbres , M. de Lamarck a
signalé sous le nom d'Orbitolite un genre de polypiers , au-
quel il a donné dans son second ouvrage le nom d'Orbulite.
C'est probablement par erreur que ce savant a fait usage de ce
dernier nom pour un polypier, puisqu'il l'a employé pour
un genre de coquilles cloisonnées. D'après l'exemple donné
par M. Brongnîart, dans la Minéralogie géographique des
environs de Paris , nous rétablissons ici sous le nom d'Orbitolite
les espèces fossiles dépendantes de ce polypier , et soiis le nom
d'Orbulite nous ne parlons que des coquilles cloisonnées.
Orbitolite FLANE : OrhUoUles complafuUaj Lam., Anim. sans
vert., an 9; OrhulUes complanata, Anim. sans vert., 1816,
tom. 2, p. 196; HéuciTE, Guettard , Mém., 3, p. 4^49 1. 13,
fig. 3o*— 32 ;, OafiULiTE plane, OrhulUes complanata^ Lamx.^
Exp. métbod. des genres de l'ordre des polyp., tab. 73 , fig.
x3 — 16; Oebulite plane, Atlas de ce Dict. Discolithe exac-
tement orbiculairé, plate , relevée au centre en très-petit bou-
ton (Fortis, Mém. pour serv. à Thist. nat. de l'Italie, vol. 1 1,
pi. 111, fig. 4 ). Polypier mince , fragile , plan et poreux
des deux côtés; pores 'tubuleux> traversant le polypier Âan^
son épaisseur ; diamètre quelquefois huit lignes. On le TtitÊ^
contre dans les coucheis du calcaire grossier des environs de Pa-
ris et de Hauteville, département de la Manche. Cette' espice
a les plus grands rapports avec celle que l'on trouve 4 Tétai
vivanl dans les mers de la Nouvelle -^Holtende,
ORB ^95
Obbrolits iffîTicuiis: Orhitolites lenticùUUa^ OrhuliUs Z«a«
/îcttia/a, Laznarck, Zoo. eit», tom. â , pag. 197; OrbuUleg leiUi^
eidata, Lam», lac* cit,^. tab. 72, fig. iS-^-iô. Petite dîscolitbe
eonyiexo * coocave ou plate (Fortis, lac, cit., pl« 4? ^g ^}*
Pallier en forme de lentille; surface supérieure convexe ^
Fautre concave, pores peu apparens; diamètre , une ligne et
denrie. Localité, environs de la perte du Rhène près du fort
de rÉclu6e, à huit lieues de Genève , où elle forme des
masses considérables. Dans le grand nombre de ces polypiers
que nous avons pu voir , nous n'avons jamais pu apercevoir
les pores qui caractérisent ce genre,
O&BrroLiTE SOUCOUPE ) Orhitolites concava. Orhulites conoava^
Lamk, Xoc. ûit, , p. 1 97, Cette espèce a les plus grands rapports
avec Torbitolite plane* £lle paroît n'en différer que parce
qu'elle est concave d'un«c6té et convexe de Tautre. On la
trouve dans le& environs de Ballon , dans le département de la-
Sarthe, à quatre lieues du Mans.
OBBiTOins MACROFO^E ; OrhitoUtes macropora , Orhulites mom
eropora^ Lamk., toc. cit. Polypier aplati, concave au centre
été deux e6tés , et dont les pores vont s'élargir sur les bords.
Diamètre, trois lignes; épaisseur près d'une ligne» Trouvé à
la montagne de Saint-Pierre de Maëstricht , dans les couches
i:nijiieuses«
Orbitoute calotte; Orhitolites pileolus y Orhulites pileolus^
Lamk. , loo, cit. Polypier convexe d'un c6té et concave de
l'autre, et portant un sillon sur ses bords. Ses pores ne sont
point apparens. Localité inconnue; nous ne connoissons pas
Miette espèce. (D. F.)
ORBOTA, (Bot,) Nom donné au gin-seng dans la Tartarfe,
où il signifie reine des plantes. Celle-ci est très-estimée à la
Chine , suivant l'auteur du Recueil de^ voyages , et se vend
à Pékin en argent sept fois la valeur de son poids. ( J« )
ORBULITË. {Foss,) Dans son ouvrage sur les Animaux
sans vertèbres, M. de Lamarck a signalé sous ce nom un genre
dont les caractères ne diffèrent de celui des Ammonites qu'en
ce que les coquilles cloisonnées, qu'il y fait entrer, au liei»
d'avoir tous leurs tours apparens, comme ces dernières, n'ont
de visible que le dernier tour qui enveloppe tous les autres 1
Hiais comme parmi les Ammonites il se trouve des espèces
396 ORC
qui ne portent qu'une sorte d'ombilic , et que d'autres sui*
vedt une progression croissante dans rapparenee des tours
de spire pour se montrer de plus en plus, nous arons cru
devoir comprendre dans le genre Ammonite toutes les co-
quilles discoïdes ou subdiscoïdes , en spirale , à tours contigus ,
à parois internes articulées par des sutures sinueuses, dont
les cloisons transverses sont lobées dans leur contour et percées
par un tube marginal , soit que le dernier tour récouvre plus
ou moins tous les autres , attendu que la ligne de démarca«
tion ne je trouve pas régulièrement tracée entre les deux gen-
res. Voyez OaBiTOLiTE. (D. F.)
ORCA» {Mamm,) Nom que les Latins donnoient à une espèce
de cétacé indéterminée 9 et que les modernes ont aussi ap-
pliqué à des cétacés d'espèces différentes. Il paroît appar-
tenir plus particulièrement aujourd'hui à l'espèce désignée
sous ce nom par Belon. (F. C.)
ORCANETTE, Onosma. Linn. {Bot.) Genre de plantes di*
;Cotylédones monopétales , delà famille des borraginées, Juss.,
et de la pentandrie monogynie, Linn., dont les principaux ca-
ractères sont, d'avoir : Un calice monophylle , à cinq divi*
sions profondes; une corolle monopétale ,<* tubuleuse , ayant
rentrée de son tube nue , s' élargissant graduellement dans sa
partie supérieure , qui se termine en cinq lobes courts ; cinq
étamines oblongues; quatre ovaires supères, du milieu des-
quels s'élève un seul style , terminé par un stigmate en tête
et un peu échancré; quatre graines ovales, lisses, luisantes,
renfermées dans le calice persistant.
Les orcanettes sont des plantes pour la plupart herbacées,
à feuilles alternes, rudes au toucher, et dont les fleurs sont
axillaires et terminales. On en connoit une vingtaine d'espèces
qui , excepté une seule , sont toutes exotiques.
Oacanette jaune ; Onosma echioidesj Linn. , Spec», 1 96 , Jacq»,
FI, Aust.y t. 295. Sa racine, qui est vivace, produit une tige
herbacée , droite , haute de dix à douze pouces , ordinairement
simple dans sa partie inférieure, divisée, dans la supérieure,
en plusieurs rameaux florifères. Ses feuilles sont lancéolées-
linéaires , éparses , sessiles , hérissées , ainsi que les tiges et les
calices, de poils roides et nombreux. Ses fleurs sont jaunâtres
•u blanchâtres, disposée^ vers l'extrémité des rameaux .en
ORO ^.97
grappes feuillëes et un peu contournées à leuF extrémité, ayant
leur pacfiût développement. Cette plante croit naturellement
dans les lieux arides et pierreux du Midi de la France, en
Italie, en Autriche, en Hongrie, etc. Elle fleurit en Juin.
L'écorce de la racine d'orcanette jaune a la propriété de
teindre en rouge ; les anciens en composoient un rouge pour
le visage, et ils Temployoient à teindre les étoffes. Aujourd'hui
la teinture possède des substances qui lui sont bien supérieures.
Son empkn en France , et en général en Europe, se réduit i
peu de chose. Les distillateurs l'emploient seulement pour co-
lorer certaines liqueurs , et les confiseurs, pour donner la cou*
leur ronge ou rose à leurs sucreries. La petite quantité qui
se trouve dans le commerce vient de la plante sauvage. Les
gens de la campagne , dans les pays où elle croît , en arrachent
les racines pendant Thiver, parce qu'elles sont alors plus co-
lorées, les lavent, les font sécher et les vendent ensuite. Les
petite sont préférables aux grosses.
Dans les pays où les arts ne sont pas perfectionnés , la racine
d'orcanette est encore fort en usage. Ainsi , les Baschkirs et
les Kirguis, peuples qui habitentla Russie méridionale du côté
de la mer Caspienne , ne se servent guère d'autre chose , an
rapport de Pallas , pour teindre en rouge , et les jeunes filles
de ces contrées et de quelques autres du même empire , la
préparent avec de l'huile pour en faire un rouge , dont elles
se servent pour animer l'éclat de leur teint. Au reste , les ra-
cines de plusieurs autres espèces d'orcanettes sont également
propres à donner une teinture rouge, entre autres Yonosma
tinctoria^ Marsch., Flor. Taur. Caucas*, i , pag; i3i ; et dans
le commerce on donne aussi le nom d'orcanette à la racine
du gremil des teinturiers {lithospermum tinctorium, Linn.)
Oacanette soyeusb; Onosma sericedj WiUd. , Spec*, i , pag.
774. Ses tiges sont simples ou rameuses, hautes de six à huit
pouces, garnies de feuilles alternes, pétiolées, lancéolées, pres-
que spatulées, remarquables par les nombreux poils luiaans et
Argentés , qui les recouvrent ainsi que les tiges. Les fleurs
sont jaunes, disposées en grappe; leur corolle est dilatée à
son orifice ; les anthères égalent la longueur des filamens , et
les divisions du calice sont lancéolées* Cette plante croit sur
les. rochers dans le Levant.
?98 ORC
Orcanetts STMPtE; Onosma simplicissima , Linn., Sp^e^j 196.
Ses ti^es sont droites, simples, velues , garnies de feuilles li*
nëaires , aiguè's et couvertes de poils 'blanchâtres , couchées ;
ses fleurs sont d'un jaune pâle , disposées en une grappe courte,
serrée et penchée ;. elles ont leurs anthères plus courtes que
les fîlamens. Cette espèce croît en Sibérie. Voyez Bcglosse,
(L. D.)
. ORCANETTE. ( Chim,) La racine du lUhospermum tineio'
rium est employée en teinture sous le nom d'orcanette; M.
J. M. Haussman l'a étudiée sous le rapport de l'application
qu'on peut en faire pour teindre en pourpre et en cramoisi;
M. J^ Pelletier l'a étudiée sous celui de sa composition.
Le principe colorant de l'orcanetle réside dans la partie
corticale de la racine. M. J. Pelletier dit qu'il suffit, pour
l'obtenir à l'état de pureté, de traiter cette partie corticale
par Féther hydratîque , et de faire évaporer l'éther filtré : le
principe colorant reste à l'état solide: si Pon'traitoit par Fal-
cool au lieu de traiter par l'éther, oa dissoudroit une ma-
tière d'un jaune brun avec le principe rouge.
Le principe rouge de l'orcanett^ en masse est d'une eeiH
leur si foncée qu'il paroit brun. Sa cassure est résineuse. Il
fte fond au-dessous de 6o^*
L'alcool et l'éther le dissolvent et se colorent en rouge.
L'eau s'en dissout qu'une très - foible quantité.
Lorsqu'on verse ce liquide dans une solution alcoolique
peu chargée de principe colorant, les liqueurs conservent
leur limpidité ; mais si la solution alcoolique est concentrée ,
presque toute la matière se précipite : elle n'affecte pas la
forme de magma floconneux que présente la résine précipi-
tée de l'alcool au moyen de l'eau.
L'acide acétique dissout le principe rouge de l'orcanette.
La solution ne précipite pas la gélatine.
L'acide h3rârochlorique n'a pas ou que très -peu d'action
sur ce principe.
La potasse, la soude, la baryte, la strontiane et la chaux
forment avec lui des combinaisons bleues. Si l'alcali est en
quantité suffisante , tout est dissous ; dans le cas contraire , il ae
fait une combinaison soluble avec excès d'alcali , et une com-
binaison avec excès de principe colorant qui n'est pas dissoute»
ORC 399
L*acëUte de plomb, versé dans la solution alcoolique d'oiv
canette, donne un précipité bleu.
L'bydrochlorate d'étain y fait un précipité cramoisi.
Le percblorure de mercure y fait un précipité couleur de
cbair; les sels de fer et d'alumine, des précipités d'un violet
foncé.
Le principe colorant de Torcanette se dissout dans tous les
corps gras liquéfiés. Il les colore en rouge , et une fois colo-
rés, les corps gras ne cèdent pas leur couleur à Feau , et ils
n^en cèdent qu'une partie à l'alcool.
A une température suffisante le principe colorant de l'or-
canette se réduit en une buHe aromatique, en une buile
empyreumatique , en eau , en hydrogène carburé, en oxide de
carbone et en charbon. Les produitsne contiennent pas d'azote.
L'acide sulfurique concentré à chaud le décompose; il se
dégage beaucoup de gaz acide sulfureuit , et le principe al*
téré ert dissous.
L'acide nitrique le réduit en acide oxalique et en une pe*
tite quantité de matière jaune aaière.
Le chlore décolore le principe colorant -de l'orcanette dis-
sous dans l'alcool. La matière altérét est soluble dans l'al-
cool , qu'elle colore en jaune.
Lorsqu'on fait bouillir la solution alcoolique du principe co-
lorant de l'orcanette concentn^e, préalabtement mêlée avec
de l'eau, la couleur rouge passe au violet , et si Fébullition est
soutenue pendant un temps suffisant, la liqueur devient tout*
À-fait bleue par la concentration ^ enfin, elle laisse un résidu
noir, formé par la matière altérée. Ce résidu colore l'alcool
et l'éther en lilas; les huiles en beau bleti: les acides font
passer la couleur bleue au vert ; les -alcalis s^ combinent : les
combinaisons sont bleues. ^Ch.)
• ORCANETTE A VESSIE. (Bot.), Nom vulgaire du fyeopsià
ffésicaria. (L. D.)
ORCEILLE. (Bot.) Voyet - Orcella et OasEiLtE. (Lbm.)
ORCELLA ( Bot. ) , * Orceillè sardine. A« tapport de Castor
Durante et de Michéli , les Italiens nottriient f^rtétta tarâifidla
et mammola , une espèce d'agaric qu'on mange et qui est fort
recherchée. C'est une espèce d'un gris cendré ou blanchâtre ,
«vec le stipe et les feuiUetsi^uxj Paulet la place au nombre
5oo ORC
de ses oreilles de terre , et la décrit sous le nom de raqueUe
hlanche. Elle se fait remarquer par sa forme ovale 9 alongée,
comme une petite tétine blanche , quand elle est naiadÉnte'; ce
qui lui a fait donner le nom de mammola : mais, lorsqu'elle se
développe , elle prend la forme d'un éventail ou d'une raquette.
Elle n'a pas plus de trois pouces de hauteur; sa couleur est
d'un beau blanc : elle croît en touffe et se rencontre en
Italie, en Hongrie, etc. (Lem.)
ORCHEF. (Ornilh,) Ce gros -bec des Indes est le loxia
héngalensis, Linn., et le eoccolhraustes chîysocephala ^ VieilL
(Ch. D.)
ORCHëSIE, Orchesia. {Entom.) M. LatreiUe désigne sous
ce nom de genre une espèce de coléoptère hétéroméré du
genre des serropalpes , famille des ornéphiles. Voyez Suao-
rALPB et DiRcés. (CD.)
ORCHESTE, OrcTies^es. {Entom.) Genre d'insectes coléop*
tères tétramérés, delà famille des rhinocèresou rostricornes,
établi par Illiger pour y ranger les petites espèces de charan-
sofls, que l'on peut ainsi caractériser: Antennes coudées, in*
sérées au milieu d!un bec alongé, se couchant sous le yeatre;
cuisses postérieures renflées , propres au saut.
Ce nom est emprunté du grec Og^j^tiffliiç^ qui signifie sau»
leur.
Les insectes de ce genre se nourrissent de feuilles sous leurs
deux états de larves et d'insectes parfaits. Sous la première
forme la plupart sont des vers mineurs , q.ui vivent du paren-
chyme des feuilles entre les deux épidermes des pages supé*
rieure et inférieure; ils s'y cjiangent en nymphes dans un
petit cocon qu'ils sç l^ent. Les petits coléoptères que pro*
duisent ce^ larves sont tr,ès-]wmbreu;c en espèces; ils sont fa-
ciles à distinguer au premier abord par la grosseur de leurs
cuisses postérieures, qui leur donnent la faculté de sauter.
Fabricius a décrit la plupart de ces espèces dans la division
des rhynchènes, à cuisses propres à sauter, femorihus saUa^
riis. Chaque sorte d'^^bre nour^t, pour ainsi dire , son espèce.
Il se rencontre aussi sur beaucoup d'autres plantes, telles que
le beccabunga, le fraisier, etc. ' *
Les principales espèces sont :
. i.° L'oacHESTE DE l'aune, Orohestes alm» C'est celle que
ORC 3oi
nous avons fait figurer sous le d,"* 8 'de la planche de Tatlas
de ce Dictionnaire, et que Geoffroy a décrite page 286,
n.* 20 , sous le nom de charanson sauteur à taches noires.
Car. Noir; élytres testacés , avec deux taches arrondies,
noires ou brunes. On le trouve sur les feuilles de Taune ou
de Torme , dont il altère le feuillage.
2.^ Orcheste db l'osier, O. viminalis. C'est le charanson
ou sauteur brun de Geoffroy.
Car, Brun; à élytres striés, testacés. (C. D»)
ORCHESTIE, Orchestia. {Crust.) Genre de crustacés de
Tordre des isopodes, voisin des talitres, et décrit dans notre
article Malacostracés. Voyez tome XXVllI , page 3 60. (Desm.)
ORCHIASTRUM. {Bot.) Le genre d'orchidées que Michéli
désignoit sous ce nom, est maintenant le neottia de Jacquin
et de M. R. Brown. ( J. )
ORCHIDEA. (Bot.) Petiver, dans son Gazophyllacium , figure
sous ce nom (pi. 85 , fîg. 6) une plante liliacée, appelée main*
tenant euoomis nanay Willd. ( Lem.)
ORCHIDÉES. (Bot.) Cette famille très-naturelle , qui tire
son nom de l'orchis , un de ses principaux genres , est réunie
tout entière à la tête de la gynandrie de Linnaeus. Dans la
méthode fondée sur les affinités, elle se rattache à la classe
des mono'épygines ou monoootjrlédones à étamines insérées sur
le pistil. Son caractère général est coniposé des suivans.
Un calice d'une seule pièce , adhérent à l'ovaire , ordinai<^
rement coloré, divisé à son limbe en six lobes, trois exté-
rieurs et trois intérieurs ; un des trois premiers est supérieur,
nommé le casque; les deux autres sont latéraux inférieurs*
Deux des intérieurs sont latéraux supérieurs ; le troisième
inférieur, nommé lahellum, a souvent une forme différente
de celle des autres et une dimension plus considérable ; sa
base est tantôt nue , tantôt prolongée en un éperon ou corne
creuse. Un ovaire simple , adhérent au calice, surmonté d'un
style qui s'élève de son côté, répondant au lobe supérieur
du calice-, un stigmate simple, terminant la surface intérieure
du style. Trois filets d'étamines insérés sur l'ovaire entre le
style et les trois lobes supérieurs du calice. Les deux filets
latéraux, ordinairement stériles (excepté dans le cypripedium)^
sont tantôt apparens , plus ou moins alongés» tantôt très-courts
303 ORC
ou presque nuls. Le troisième , intermédiaire ^ placé aerriife
le style, s'applique contre son dos dans presque toute la
longueur ( cette réunion de ces deux organes , propre aux
orchidées, a été nommée gynosteme par Richard). Ce filet
supporte une anthère partagée en deux loges uniloculaircs,
qui tantôt sont rapprochées au sommet du filet, ou un peu plus
éloignées sur ses deux côtés, tantôt sont plus rapprochées de
sa base ; chaque loge s'ouvre en deux valves et laisse aper-
cevoir des poussières fécondantes nombreuses et très-menues,
liées ensemble en une ou plusieurs masses par une substance
élastique , que Ton peut distendre et qui se rétracte ensuite
d'elle-même. La base rétrécie de ce lien tient à la loge par
un petit épanouissement visqueux, par lequel la masse,
lancée au dehors , à l'époque de la fécondation , s'attache à
quelque partie intérieure de la fleur. L'ovaire devient en
mûrissant une capsule (alongée en silique un peu charnue
dans la vanille ) , unilocnlaire , à trois angles plus ou moins
saiUans, lesquels, unis à la base et au sommet, présentent
la forme d'un châssis k trois montans, auquel sont appli-
quées , sur les trois faces , trois valves qui s'en détachent à
la maturité du fruit , et jettent au dehors des graines nom*
breuses et menues comme de la sciure de bois, portées sur
leur surface intérieure. Ces graines (observées par Gœrtner),
couvertes d'un tégument oblong fusiforme , sont globuleuses,
jremplies par un périsperme au sommet duquel est un em-
bryon monocotylédone d'une petitesse extrême.
Les racines des orchidées sont fibreuses ou tubéreuses,
i tubercules entiers ou divisés en quelques lobes. Les tiges
sont herbacées , quelquefois grimpantes et parasites ; plus
souvent basses, non rameuses, tantôt garnies de quelques
feuilles ou écailles, tantôt nues, imitant une hampe. Les
feuiUes sont radicales ou caulinaires , alternes , formant gaine
ou demi-gaine à leur base. Les fleurs sont terminales , soli-
taires ou en épis, accompagnées chacune d'une spathe oif
bractée.
Linnaeus n'a publié que huit genres d'Orchidées, notre
GerUra en contient treize. Swartz, qui, en 1820, a donné la
Monographie de cette famille, l'a composée de vingt- cinq
genres distribués en trois sections , d'après U ntuation- de
ORC 3o5
Fanthère relativement au filet. Willdenow en porte le
sombre à vingt -sept, qu'il divise en deux sections, carac-
térisées par l'existence ou l'absence d'un éperon à la base
du iaheUum„ Richard , s'occupant des seules orchidées d'Eu-"
tmpe , a publié , dans le quatrième volume des Mémoires du
Muséum, un très^bon mémoire qui les porte à vingt -deux
genres , répartis dans quatre sections , d'après l'organisation
des^ masses de poussières d'étamines. Dans le même temps ,
M* du Petit-Thouars préparoit un autre travail sur les orchi-
dées des seules tles de France ^ de Bourbon et de Madagascar ^
qu'il avoit eu occasion de visiter. Ce travail, qui n'est qu'é*
hauchéy présente, suivant un système particulier de nomen-
elature , environ soixante genres formés en partie d'espèces
connues de genres anciens subdivisés chacun d*après quelques
caractères préférés, et figurés dans près de cent planches
gravées d'après les dessins de l'auteur t il a déjà imprimé et
non publié le caractère de la famille, en deux tableaux,
dans lesquels les genres sont distribués en trois sections et
subdivisés méthodiquement. Nous devons regretter l'inter-
ruption de ce travail dont on ne peut tirer aucun parti tant
qu'il ne sera pas terminé.
M. R» Brown qui, dans la dernière édition de VHortus
Kert^ensis, a donné la listé des orchidées cultivées à Kew, ou
communes en Angleterre , leur a ajouté plusieurs nouveaux
genres , et en porte le nombre à environ quarante - huit ,
répartis dans cinq sections, principalement caractérisées, à
l'imitation de Swartz, mais avec quelques modifications, par
la situation respective de l'anthère et du filet. En ajoutant
à cette série tous les autres genres de la Nouvelle-Hollande
publiés par le même auteur dans son Prodromus, ceux de
l'Amérique méridionale mentionnés dans le Nova Gênera de
M* Kunth , ceux de la Flore du Pérou et quelques autres
qui doublent presque la série proposée par M. Brown, on
aura le travail le plus complet sur cette partie. C'est pour
cette raison que nous le présentons ici de préférence, sans
cependant l'adopter définitivement , en attendant les amélio-
rations et rectifications qui résulteront des nouvelles recher-
ches, et que M. Brown pourra faire lui-même.
Sa première section, caractérisée par l'anthère adaée pres-^
M ORC
que à la sommité du filet et persistante, renferme les genres
suivans : Orchis dont on a détaché plusieurs espèces, BonaUa
de Willdenowy Gymnadcnia, Aceras et Herminum de M.
Brown , Habenaria de Willdenow , BarthoUna Br. , Serapias
de Swartz, Coryeium et Ophrys du même, AUensteinia de
M. Kunth , Satyrium , Disa , Pterygodium et Disperis de Swartz.
Dans la seconde section , dont^ Fanthére est parallèle au
stigmate, suivant Texpression de Fauteur, et persistante,
sont placés les genres Cryptostylis, Prasophyllunij Genoplasium
et Coopéra de M. Brown , Neottia de Jacquin et Swartz,
dont le Calochilus Br. et le CephalarUhera Bich. sont peut-
être congénères ou au moins voisins , Ponthiera Br. , Cror
nichis Sw., DiurU du même dont on a rapproché VOrÛiO'
Cfras Br., ThtLymitra de Forster, Epiblema et Listera Br.
L'anthère terminale, persistante, à loges rapprochées,
caractérise la troisième section -à laquelle se rapportent les
genres Epipactis de Haller et Swartz , Mierotis et Acianthus
Br. , Pogonia d'Aitone, Eriochilus Br. , Caladenia Br., G2os-
sodia Br. , Pteràslylis Br. , OyrtostylU Br. , ChilogloUis Br. ,
JjyperafUhus Br. , CorysarUhes Br. , Calopogon Br. , Caleana
Br. ou Caleya Ait. , Calogyne Br. , Arethusa Sw. , dont le
Pogonia cité plus haut et le Odonectis de M. Ra6nesque
sont peut-être congénères, Thelipogon et Trichoceros de M.
Kunth.
Une anthère également terminale, à loges rapprochées,
mais mobile et caduque, sert à désigner la quatrième sec-
tion , qui renferme les genres suivans : Gastrodia Br. , Bletia
de la Flore du Pérou, Geodorum de MM. Jackson et An-
drews, Calypso de M. Salisbury, Malaxis Sw. , Corallorhiza
de Ruppius et Haller, Isochilus Br. ou Leptothrium de M.
Kunth, Stelis Sw. et ses congénères Humholdtia et Afasde-
i/ifalia de la Flore du Pérou, Lepanthes Sw. , Pleurothallis Br.,
Kestrepia Kunth , Aerides de Loureiro , Venda de Roxburg ,
Anguloa et Gongora , de la Flore du Pérou , Dendrobium Sw. ,
auquel on réunit les Octomeria et Broughtonia Br. , Steno"
glossum Kunth j Alamaria de M. Laxara, Maxillaria de la
Flore du Pérou , Sarcockiius Br. , Cymbidium Sw. dont ÏOr"
nithodium Salisb. et le Brassa^^olla Br. sont peut-être con-
génères, Pachyphyllum et Sobralia de la Flore du Pérou,
ORC 3«s
Bratsia Br. , Lyssochilus Br» , Fernandezia de la Flore du Pé-
rou , Oncidium Sw* dont VIonopsis Kunth e&t voisin ou peut-
être congénère , Oyrtopodium Br. , Cyrtochilum Kunth , Ao-
driguezia de la Flore du Pérou , Odontoglossum Kunth , Epi"
dèndrum de Linnœus dont ,on a détaché beaucoup d'espèces
devenues genres , Vamlla Sw. , Myrohroma Salisb. , Lima»
dorurtij Sw.
lia cinquième section diffère des précédentes par ses deux
filets latéraux, qui, stériles dans toutes les autres orchidées ,
sont fertiles dans un seul genre, qui est le Oypripédium de
Linnaeus. (J.)
ORGilIDlUM. {Bot.) Swartz faisoit sous ce nom un genre
dtt Cjrpripedium bulbosum de linnseus, que lui-même a nommé
depuis limmodorum boréale j en quoi il a été sui\ri par Will-
denow. (J«)
ORCHIDOCARPUM. (Bot.) Ce genre de Michaux est la
même plante que Vanona Iriloba de Linnœus, dont Adanson
avoit fait depuis long-temps un genre sous le nom d^Asiminaj
distinct de Vanona par son fruit composé de plusieurs baies
sessiles et polyspermes , quelquefois unies à leur base. Nous
avons rétabli ce genre d'Adanson dans un Mémoire sur les
Anonées (Annal, du Mus. , vol. 16), en y réunissant Vorchido'
earpum^ et M. Duyal a adopté cette réunion dans sa mono-
graphie sur cette même famille.
Le mot asimina a été omis dans ce Dictionnaire , qui cite
la plante sous le nom de corossol trilobé. Voyez Corossol.
(j.)
ORCHILE. ( Ornith. ) Cet oiseau n'est nommé dans Aris-
tote qu'une seule fois , au chapitre 1 /" du 9." livre , où l'au-
teur grec se borne à dire que c'est un ennemi du chat-huant»
Aristophane l'a nommé dans deux de ses pièces, et Aratus
dit dans ses Phénomènes que , quand l'orchile entre dans des
trous en terre, c'est un signe de tempête. Cet oiseau est
aussi indiqué dans Aviénus et dans Hésyche ; mais aucun de
ces auteurs ne met à portée de le reconnoitre, et l'opinion,
de Gesner, suivant laquelle ce seroit le roitelet huppé , n'est
pas soutenable. (Ch. D.)
ORCHILLA et ORGUILLA. {Bot.) Synonymes espagnols
d'OasEiLLE. Voyez ce mot» (Lem*)
36. 20
3o6 ORC
ORCHIS; Orchisy linm {Bot») Genre de plantes monocoty-
lëdones > qui , dans la méthode naturelle de M. de Jussieu , a
donné son nom à la fapiille des orchidées^ et qui, dans le 83^»-
téme sexuel se trouve placé dans la gynandrie monogyme. 11
présente pour principaux caractèiies : Une corolle de six pé«
taies iiîégaux, partagés en deux lèvres, dont cinq supérieurs,
à peu près égaux, plus ou moins connivens; le sixième ou
l'inférieur (nommé nectaire par Linnœus, labelle par plu-
sieurs auteurs modernes), plus grand que les autres, diver-
sement lobé, prolongé à sa base en un éperon ou corne alon*
gée^ une seule étamine placée au sommet du style, formée
d'une anthère à deux loges adnées à la partie supérieure du
style j un ovaire infère, presque toujours tordu , surmonté d'un
style membraneux et concave ; une capsule alongée , unilo-
culaire , à trois côtes , s'ouvrant par ses angles et renfermant
des graines nombreuses, menues.
hes orchis sont des plantes herbacées, vivaces par leurs ra-
cines, qui sont le plus souvent formées d'un tubercule, lequel,
chaque année , est remplacé par un autre , mais de manière
que pendant presque tout le temps que la plante est en végé-
tation , on trouve les deux tubercules à la fois* Dans le com-
mencement l'ancien pousse de son collet quelques fibres cy-
lindriques, et il produit aussi de la même partie une sorte
de bourgeon , lequel devient bientôt un nouveau tubercule»
D'abord et lorsque les feuilles commencent à paroître , l'ancien
est plus gros; mais ensuite le jeune prenant tous les jours de
l'accroissement, il devient vers le temps delà fleuraison à peu
près égal au premier ; enfin il conserve le volume qu'il a acquis,
tandis que l'autre , au contraire, s'épuise tous les jours davan-
tage À nourrir la tige, les fleurs, les graines, et lors de la ma-
turité de ces dernières l'ancien tubercule devient ridé, affaissé,
et finit enfin par se détruire tout-à-fait. Dans quelques espèces
dont les racines sont fasciculées , il est probable que le fais-
ceau se renouvelle de même chaque année. La tige de toutes
ces plantes est simple, cylindrique, garnie de feuilles entières,
engainantes à leur base. Leurs fleurs sont , en général , d'un
aspect agréable , accompagnées de bractées et disposées en épi
terminal. On connolt aujourd'hui environ cent trente espèces
d'orchis , parmi lesquelles près d'une trentaine croissent na-
ORC 3o7
(urellement en France ; le reste se trouve dans les différentes
contrées de l'Europe et dans les autres parties du monde*
* Tubercules arrondis.
Oachis A DEUX feuilles; Orchis bifoliaj Linn», Spec. , i33i»
Ses tubercules sont ovoïdes, un peu oblongs ; sa tige, haute
d'un pied et plus 9 est munie à sa base de deux ou quelquefois
de trois feuilles ovales ou oblongues, très-glabres, et, dans sa
longueur, de quelques autres feuilles lancéolées - linéaires ^t
beaucoup plus petites. Ses fleurs sont blanchâtres , un peu
écartées entre elles, légèrement odorantes; leur labelle est
linéaire , entier, et Téperon est une fois plus long que Tovaire.
Cette espèce croît en France et en Europe dans les bois, les
buissons et les pâturages ; elle fleurit en Mai et Juin.
Orchis pyramidal: Orchis pyramidalis, Linn. ,Spec., i352$
Jacq. , Flor. Aust,, tab. 266. Ses tubercules radicaux sont pres-
que globuleux. Sa tige s'élève à dix ou quinze pouces , et elle
est garnie de feuilles étroites , lancéolées; Ses fleurs sont
d'un pourpre clair, quelquefois blanches , rapprochées en un
épi serré et pyramidal. Le labelle est trifide ; l'éperon subulé,
plus long que l'ovaire, et celui-ci de la même longueur que
les bractées. Cette espèce croît dans les pâturages des mon-
tagnes en France, en Suisse, en Angleterre, en Italie, etc.
Orchis PUANT : Orchis coriophora, Linn.,5pec. , i332;Jâcq.,
Flor, Aust,, tab. 122. Ses feuilles sont linéaires-lancéolées ; ses
tiges sont hautes de huit à douze pouces, terminées par un
épi ovale-oblong , assez serré, composé de fleurs d'un pour-
pre obscur , mêlé de vert , et exhalant une forte odeur de
punaise; le labelle est à trois lobes un peu dentés, et l'épe*
ron est conique , une fois plus court que l'ovaire. Cette plante
croît dans les prés en France et dans le Midi de l'Europe; elle
.fleurit en Mai et Juin.
Orchis mâle: Orchis mascula, Linn., Spec,^ i333; Flor» Dan,,
tab. 467. Ses feuilles sont oblongues-lancéolées , souvent mar-
quées de tachas purpurines. Sa tige est haute de douze à dix-
huit pouces, terminée par un épi de fleurs purpurines, rare-
ment blanches , long de trois pouces ou environ. Le labelle est
à trois lobes, le moyen crénelé, échancré; les pétales exté-
rieurs sont réfléchis en arrière ; l'éperon est obtus, horizontal,
5o8 ORC
d« la longueur de Favaire. Cette plante n^est pas rare dans
les bois et dans les pâturages; elle fleurit en Avril et Mai«
Oacbis Panaché; Orchis variegata , Lam., Dict. enc.» 4 9 P^*
692. Ses feuilles sont lancéolées; sa tige est haute de huit à
dix pouces , terminée par un épi court , serré 9 composé de
fleurs d'un pourpre clair , tachetées. de points plus foncés* Les
pétales supérieurs sont aigus , connivens ; le labelle est à trois
découpures, dont la moyenne échancrée, avec une pointe
particulière dans le milieu de Téchancrure ; Téperon est une
fois plus court que l'ovaire. Cette espèce croît dans le Midi
de la France et de l'Europe; elle fleurit en Avril et Mai.
Oachis singe : Orchis tephrosarUlios ^ Willd», Spec, 4 , pag.
2 1 ; Orchis simia^ Lam. , Flor. fr«, 3 , pag. 607. Sa tige est haute
de dix à quinze pouces , garnie dans sa partie inférieure de
feuilles ovales -oblongu es, terminée à son extrémité par un
épi ovale-oblong, assez serré. Les pétales supérieurs sont d'un
pourpre clair, connivens; le labelle est d'une couleur plus
foncée, tacheté, partagé en quatre découpures profondes, li-
néaires, ressemblant en quelque sorte aux quatre membres
d'un singe. Les bractées sont très^cpurtes et l'ovaire est une
fois plus long que l'éperon. Cette espèce crott dans les pâtu-
rages des montagnes et aux bords des bois en France, en
Italie, etc; elle fleurit en Mai.
Orchis miutaiee : Orchis militaris , Linn., 5pec. , i333 ; Jacq.,
Jcon, rar,^ 3 , tab, 598. Ses feuilles sont ovales -oblongues ou
ovales-lancéolées. Sa tige s'élève à quinze ou vingt pouces et
se termine par un bel épi de fleurs plus grandes que dans
toutes les espèces précédentes, et long de quatre à six pouces.
Les bractées sont très -courtes et l'ovaire est deux fois plus
long que l'éperon. Les cinq pétales supérieurs sont connivens,
d'un rouge pâle dans une variété, d'un pourpre brun dans une
autre; le labelle, blanchâtre, parsemé de points purpurins,
est à quatre lobes, dont les deux inférieurs sont quelquefois
dentés et séparés par une petite pointe. Cette plante croit en
France , en Angleterre , en Allemagne , en Suisse , etc. , dans
les bois et les lieux ombragés; elle fleurit en Mai.
OnCHis DE Robert ; Orchis Robertiana, Lois., J?/or. Gai., 606 ,
tab. 21. Cette espèce a le port de la précédente; mais elle en
diffère par certains caractères coustans. Toutes se» feuilles
ORC 3o9
sont plus larges , les radicales ovales et les caulinaires ovales-
lancéolées. Les bractées sont au moins aussi longues que les
fleurs. Celles-ci sont agréablement odorantes ; elles ont leurs
cinq pétales supérieurs verdâtres, obtus, et leur labelle, par-
tagé en quatre lobes oblongs, est d'une couleur purpurine
claire, bordé de brun et moucheté de rougeâtre. Cette plante
a été découverte , il y a vingt ans , sur les collines des en-
virons de Toulon, par M. Robert, directeur du Jardin de la
i&arine de cette ville, qui a enrichi la Flore de France de beau-
coup d'autres espèces nouvelles , qu'il a également découvertes
en Provence et en Corse, Depuis ce temps cette espèce a été
retrouvée dans plusieurs départemens du Midi, en Italie,
en Sicile, Elle fleurit en Avril.
Orchis a odeur de bouc , vulgairement Satyrion : Orchis
hireina , Swartz, ^c^ Holm,, 1800, p. 207 ; Satyrium hircinum^
linn», Spec, i337 ; Jacq. , Flor, AusL^ tab, 367. Sa tige est
haute de quinze pouces à deux pieds, garnie dans sa partie
inférieure de feuilles ovales-lancéolées , et terminée par un épi
long de six à dix pouces et même plus , composé de fleurs d'un
blanc verdâtre, avec quelques lignes brunâtres, d'une odeur
désagréable et fétide. Le labelle est découpé en trois lanières
linéaires, dont les deux latérales sont petites, ondulées, et
dont la moyenne est longue de vingt à vingt- quatre lignes,
bifide à son extrémité et roulée ?ur elle-même avant l'épanouis-
sement de la fleur. Cette espèce croU sur les collines sèches
en France, en Suisse , en Allemagne , en Italie 9 etc, ; elle fleurit
en Juin et Juillet,
^ ** Tubercules palmés.
Orchis a feuilles larges : Orchis latifolia, Linn. , Spec, , 1 334 î
Flor, Dan. , tab, 266. Ses racines sont âes tubercules ovoïdes,
un peu comprimés, divisés à leur extrémité inférieure en
deux , trois ou quatre lobes oblongs , cylindriques et disposés
.i^ peu près comme les doigts de la main. Sa tige est cylindri-
que, fistuleuse, haute de dix à quinze pouces, garnie de
feuilles lancéolées, plus rapprochées les unes des autres que
dans toutes les espèces précédentes, et terminée par un épi
conique, composé de fleurs purpurines, quelquefois blan-
ches, serrées et accompagnées de bractées beaucoup plua
3io ORC
longues qu^ elles. Les trois pétales extérieurs sont connivens et
les deux intérieurs ouverts ; le labelle est partagé en trois
lobes peu profonde , et il est marqué de points et de lignes
violettes. Cette plante est commune dans les prés humides;
elle fleurit en Mai et Juin.
Orchis TACHÉ : Orchis maculata , Linn., Spec, i335; Flor.
Dan,^ tab. 933. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la
précédente ; mais elle en diffère par sa tige pleine et non fîstu-
leuse, chargée dé feuilles plus étroites et plus distantes, par
ses fleurs plus nombreuses, d^une couleur plus claire , formant
un épi plus alongé, dont lés brafctées ne sont pas jplus longues
que l'ovaire. Les feuilles sont, ou d'un vert uniforme, ou
marquées de taches d'un pourpré noirâtre. Cette plante est
commune dans les prés et lés bois montagneux ; elle fleurit en
Juin et Juillet.
Orchis odorant; Orchis odoratissima , Linn. , Spec, i335.
Ses tubercules sont palmés comme dans les deux espèces pré-
cédentes. Sa tige est grêle, haute de dix à quinze pouces , gar-
nie, à sa base et dans sa partie inférieure, de quelques feuilles
linéaires, canalîculées. Ses fleurs sont purpurines, petites,
agréablement odorantes , disposées en un épi cylindrique,
serré. L'éperon est recourbé, presque égala l'ovaire, qui est
plus court que les bractées. Cette espèce croît dans les prés
et sur les collines dans le Midi de la France , en Italie , en
Allemagne , etc. ; elle fleurit en Juin et Juillet.
Orchis a long éperon: Orchis conopsea , Linn., Spec*, i335;
Flor* Dan, , tab. 224. Cette espèce, quant au port, ressemble
assez à la précédente; mais elle en difiere d'ailleurs par ses
feuilles un peu plus larges, par ses fleurs disposées en épi plus
lâche , plus alongé, et surtout par l'éperon , qui est une fois plus
long que l'ovaire. Ses fleurs sont purpurines, d'une couleur uni-
forme, quelquefois tout-à-fait blanches; elles ont une odeur
agréable et paroissent en Juin et Juillet. Cette espèce croît
dans les prés et sur les collines en France, en Italie, etc.
Orchis noir : Orchis nigra, Ail., Flor, Ped,, n.' 1846 ; Saty-
rium nigrum , Linn., Spec, ^ i358. Ses feuilles sont linéaires;
sa tige est haute de six à huit pouces, terminée par un épi court,
serré, conique, composé de fleurs d'un pourpre foncé ou noi-
râtre , quelquefois de couleur rose , d'une pdeur très-agréable.
ORC 3ii
et disposées dans une situation renversée , le labelle , qui est
ovale, se trouvant placé à la partie supérieure de la fleur*
Cette espèce croît dans les prés et les pâturages des montagnei
alpines; elle fleurit en Juin.
*** Racines fasciculiesn
Orchis apparent; Orchis spectahilis^ Linn., Spec», iSSy. Ses
feuilles radicales sont au nombre de deux, amples, ovales-
arrondies; la tige est nue, haute de trois à quatre pouces^
terminée par un épi d^un à deux pouces , composé de cinq à
six fleurs , dont les pétales supérieurs sont connivens et obtus,
les latéraux ovales, plus grands, aigus et droits.- le labelle est
ovale , crénelé, quelquefois légèrement échancré j Téperon est
en massue , plus court que l'ovaire. Cette espèce croît dans la
Virginie et la Pensylvanie.
Il est étonnant que, malgré les formes agréables des fleurs
de la plupart des orchis et malgré Fodeur agréable que plu-
sieurs exhalent, on ne cultive pas ces plantes dans nos jardins;
elles languissent , dit-on , sous la main du cultivateur et ne
tardent pas à périr malgré les soins qu'on leur prodigue. Nous
croyons que c'est à tort que les orchis n'ont-pas une place dans
nos jardins à côté des jacinthes, des tulipes, des renoncules, etc.,
et il seroit d'autant plus facile de se procurer cette jouissance
que les orchis demandent beaucoup moins de soins que toutes
ces plantes. Nous avons conservé pendant quinze à vingt ans
un certain nombre d'espèces, 'parmi lesquelles nous citerons
principalement l'orchis mâle , l'orchis singe, l'orchis militaire,
l'orchis de Robert , l'orchis à odeur de bouc , l'orchis taché , et
nous ne les avons perdues que par le froid rigoureux de l'hiver
de 1820, où le thermomètre est descendu au-dessous de dix
degrés R. , sans qu'il y eût de neige sur la terre et sans que nos
plantes fussent défendues par aucun abri contre une gelée
aussi rigoureuse.
L'amateur, qui désirera se procurer les plus jolies espèces
d'orchis , pour les placer dans son jardin , devra les faire ar-
racher dans les bois, les prés , pendant qu'elles sont en fleur,
en ayant soin de les faire enlever avec râe motte suffisante pour
que leurs racines ne soient pas blessées ^^uis de les faire replan*
ter tout de suite dans un terrain qu'il faut leur consacrer, où
5i» ORC
l'on né bêchera jamais, mais dont on aura seulement soin de
faire arracher les mauvaises herbes toutes les fols que celles-
ti seront un peu multipliées. Le sol qui convient le mieux
aux orchis est une terre franche, légère. Quant à rexposition,
il faut considérer les lieux où ils croissent naturellement. Ceux
qu'oa trouve sur les collines découvertes , peuvent être placés
au soleil; ceux qui croissent dans les bois demandent à être
mis à Tombre ; et lorsque le froid descendra pendant Fhiver
au-dessous de trois à quatre degrés, sans que la terre soit cou-
verte d'une épaisse couche de neige, il faudra les garantir des
rigueurs de 1^ gelée en les couvrant de paille, ou mieux en-
core , de feuilles sèches. De Juillet en Septembre , selon que
les espèces fleurissent plus tôt ou plus tard , la végétation est
presque entièrement suspendue dans les tubercules de ces
plantes , et pendant six semaines à deux mois on peut en faire
des envois comme on fait des bulbes de jacinthes , narcisses , tu-
lipes, etc. Chaque racine est alors réduite à un seul tubercule.
L'orchis étoit, aux yeux des anciens, une plante merveil-
leuse : Interpauca mirabilis est orchis herha, dit Pline (liv. XXVI,
chap. lo). La forme bizarre de sa racine, sa ressemblance avec
une partie de l'organe mâle chez les animaux , les avoient frap-
pés et avoient valu à la plante son nom , qui signifie en grec
testicule. C'est dans cette conformation singulière des tuber-
cules de l'orchis qu'il /aut chercher la cause de la grande
réputation de cette plante, comme puissant aphrodisiaque,
réputation aussi peu méritée sous ce rapport, que celle de
beaucoup d'autres végétaux , autrefois célèbres et oubliés à
juste titre de nos jours.
Selon Théophraste (liv. IX, chap. 19), il est des plantes qui
stimulent les organes de la. génération ; d'autres qui les empê-
chent d'agir; il en est même qui possèdent à la fois ces deux
propriétés. Telle est, dit-il , celle qu'on a appelée orchis (o^;^iç>
testicule). Elle a , en effet, deux testicules, l'un grand, l'autre
petit. Le plus grand , pris dans du lait de chèvre , favorise le
coït; le plus petit l'empêche.
Le récit de Dioscoride (liv. III, chap. \a\) est conforme k
celui de Théophraste. Dans la Thessalie, dit*il , les femmes
prennent dans du lait de chèvre celle des racines qui e&t
tendre^ pour exciter les désirs amoureux, et celle qui est de&-
ORC 3i5
siehée , poltr les réprimer. Lorsqu'on prend à la fois ces deux
racines, l'action de l'une neutralise celle de l'autre.
Il est probable que le tubercule tendre de Dioscoride est le
grand tubercule de Théophraste , le tubercule nouveau ; que
le petit tubercule est le tubercule desséché, celui de l'année pré-
cédente. Ainsi, les deux récits paroissent s'accorder. Pline
(liv. XXVÎ, chap. lo), en rapportant, comme Théophraste et
Dioscoride, les prétendues propriétés de Vorchis explique
au contraire clairement que le plus gros des tubercules est le
plus dur, et que le plus petit est le plus mou*
L'orchis étoit encore l'objet d'un préjugé non moins ridicule
que celui que nous venons de rapporter. On croyoit (Dios-
coride, liv. 111, chap. 121) que le gros tubercule, mangé par
un homme, avoit le pouvoir de faire engendrer des mâles,
et l'autre celui de faire engendrer des filles , si une femme le
mangeoit.
L'orchis n'étoit pas la feule plante renommée pour sa vertu
aphrodisiaque. Il en existoit plusieurs autres qui portoient
toutes chez les Grecs le hom de satjrion. Mais,, comme nous
l'avons déjà dit, une ressemblance bizarre leur avoit pres-
que toujours valu leur réputation ; c'est ce que prouve cette
phrase de Pline (liv. XXVI, chap. 10) : In totum quidem grœci
cum concitationem hanc volunt significare, satjyrion apptllant; sic
et cratœgin cognmninantes , et thelygonon et arrhegonon quorum
semen testium simile est»
Rien de plus merveilleux que les histoires débitées par les an-
ciens sur leurs satyrions.
Théophraste (liv. IX, chap. 20) parle d'une herbe de ce genre,
venue de l'Inde , et qui , par son seul contact , agissoit for-
tement. Sa vertu étoit si puissante , que ceux qui en avoient
fait usage , assuroient par ce moyen avoir goûté douze fois de
suite les plaisirs de l'amour. L'indien qui l'avoit apportée,
homme fort et robuste , prétendoit par son secours avoir sa-
tisfait ses désirs jusqu'à soixante -dix fois. Cette herbe agi&-
soit sur les femmes d'une manière encore plus «énergique.
Du reste , Théophraste cite la plante sans la nommer, sans
en donner la moindre description. Dioscoride (liv. III , chap.
122) parle d'un satyrion , qu'il appelle ffetluptov epvifoviavj
qui , sans être aussi merveilleux, ne laîssoit pas cependant que
«u ORC
de produire de grands effets, puisqu^îl suffisoît de tenir si
racine dans la main pour éprouver des désirs amoureux. Son
action étoit bien plus forte si on la prenoit dans du rin. Ce
satyrion ne paroît pas être un orchb , et Ton croit que c'est
Verythromum dens eawis^
Théophraste ne fait mention que d'une seule espèce à'orehisf
que Ton regarde généralement comme étant rorcHis morte de
Linné. Dioscoride en cite deux. L'un de ces orchis, op)^tç
npôortâtç^ est le même que celui de Théophraste; l'autre,
op^iç Kvvoa-op;^tÇj est l'orchis pjrramidal , orchis pyramidaUs ,
Linn. On reconnof t encore un orchis dans le satyrion du même
naturaliste , satyrion qu'il ne faut ^pas confondre avec le
cetjvftop tpvùpovsov-, déjà cité, et qui est Vorehis hifolia, Linn*
M* Virey (Bull, pharm.^ Mai, i8i3) pense que ces man«
dragores , douddim , pour lesquelles Rachel consent à laisser
partager à sa sœur Lia le lit de Jacob , ne sont autre chose
que les tubercules d'un orchis. Il fonde son opinion sur l'éty-
mologie du mot hébreu , doudaïm , qui vient de dodim , ma*
melles , ou de dadam , cousins , amis , voisins , ce qui semble
désigner la forme des tubercules de l'orchis.
Ces tubercules ont conservé leur réputation comme aphro-
disiaques dans la Perse et dans tout l'Orient , où on les em-
ploie à préparer le salep. Car le salep , qu'on a cru long-temps
être un fruit ou une gomme , n'est pas autre chose que des
tubercules d'orchis desséchés. Les racines des orehis morio,
mascula, bifolia , pSLSsent pour être celles dont on se sert le plus
généralement; mais on peut employer aussi les orchis latifo*
lia y pjnramidalis j militaris , hircina^ kUifolia, macuUUa, etc. , les
ophrys anthropophora ^ apifera , arachnites ; etc., et même
toutes les orchidées dont les tubercules radicaux sont gros
et bien nourris. 11 y a plus de quatre-vingts ans que Geof-
froy a fait connoitre dans les Mémoires de l'académie des
sciences les procédés convenables pour préparer, avec les tu-
bercules de nos orchis indigènes, un salep tout- à- fait sem-
blable à celui de Perse , et ayant les mêmes qualités. Il suffit
de recueillir ces tubercules en été, de les dépouiller de leur
ëpiderme, de les plonger pendant quelques minutes dans
l'eau bouillante, et enfin de les faire complètement sécher
au soleil ou au four.
ORE 5i5
DaDS rOrîent, on leur associe souvent le gingembre, Fam-
hrCy le musc , le girofle, et c'est par ces divers aromates qu'est
produit, sans doute, tout Tefifet attribué aux tubercules
èomme aphrodisiaques. Entièrement composés de mucilage
et de fécule amylacée, ils sont très-nutritifs, mais nullement
excitans.
Les tubercules qui forment le salep oriental , sont demi-
transparens, d'une consistance presque cornée, d*une couleur
analogue à celle de la paille, peu odorans, d'une saveur douce
et mucilagineuse. L'eau les ramollit et les dissout en partie :
réduits en poudre , ils donnent la consistance de la gelée à
soixante fois leur poids -de ce liquide.
Le salep est une des substances végétales le plus éminemment
nutritives. 11 fait habituellement partie des repas chez les orien-
taux , qui ont soin de s'en approvisionner dans leurs voyages.
Lind lui attribue une propriété dont les marins pourroient
retirer le plus grand avantage, c'est de pouvoir se préparer
avec de l'eau de mer, dont il corrige l'âcreté par l'abondance
du mucilage qu'il contient.
Le salep peut être employé utilement en médecine. On l'ad-
ministre avec succès dans les maladies chroniques, accompa-
gnées d'un grand épuisement de forces. 11 est un des meilleurs
moyens curatifs de la dyssenterie et de la diarrhée aiguè* ou
chronique, ainsi que des aifections inflammatoires des voies
orinaires. On s'en est servi avec avantage contre le scorbut*
On administre le salep dissous, soit dans de l'eau , soit dans
du lait , soit dans du bouillon. On le donne aussi sous la forme
de tablettes et de pastilles. Préparé avec du chocolat, il est
très-agréable à prendre. (L. D.)
ORCYNUS. {Ichthyol.) Voyez Germon. (H. C.)
ORDI. (Bot.) Nom languedocien de l'orge , hordeum vulgare,
cité par Gouan. L'orge distique est nommée paounmoulé. (J.)
ORDILION. {Bot.) Nicander, cité par C. Bauhin , donnoit
ce nom au tordylium de Pline, que Bauhin prenoit pour un
seseli de Crète , et qui est le tordylium officinale de Linnœus.
ORÉADE, Oreas, {ConchyL) Genre de l'ordre des polytha-
lames, famille des cristacés, établi par Denys de Montfort ,
Conchyl. systém. , t. i , p? 9$ » pour une coquille microscopi-
3»6 ORE
. que, et qui peut être caractérisé ainsi : Coqume peu com-
primée, semî-discoïde , subenroulée, subcarinée; Touverture
grande ,* ovale , fermée par la dernière cloison marginale,
bombée, sans siphon évident ni rimule. Il ne contient qu'une
seule espèce, figurée dans l'ouvrage de Von Fichtel et Von
Moll sur les Test, microsc, tab. 18 , fig. 9 , h, i, sous le nom de
nautilus acutauricularis, Denys de Montfort la nomme TOaéADB
ùoRNET. O. subulatus. Elle a une demi -ligne de diamètre; sa
couleur est blanche, teintée de bleu et de violet. On la trouve
dans les concrétions marines de la Méditerranée. (De B.)
ORëÀS. (Mamw.) Nom latin de l'antilope canna. (F. C.)
OREB. ( Ornith. ) Iff om hébreu du. corbeau. ( Ch. D. )
ORECCHINOLE. {Bot.) Voyez Oeeille du noyer à l'article
Oreilles. (Lem.)
ORECCHIONE. (Mamm,) Le vespertilion oreillard est ainsi
nommé en Italie. (Desm.)
OREILLARD. {Mamm,) Espèce de chauve - souris ou de
vespertilion de notre pays que M. Geoffroy a regardé comme
type d'un genre particulier, qui renferme aussi la barbastclle
de Daubenton , et une nouvelle espèce du Brésil , décrite
récemment par M. Isidore Geofifroy. Voyez Vespertiuon.
( Desm. )
OREILLE. {Anat. et Phys.) Voyez Sens. (F.)
OREILLE. (Omith,) Celle des oiseaux n'a pas de pavillon ,
mais seulement un trou auditif, lequel est découvert chez les
oiseaux dont les joues sont caronculées ou nues, mais se
trouve ordinairement caché sous les plumes. On voit néan-
moins, à l'ouverture des oreilles des hibous, des paptiea
charnues qui paroissent remplacer l'oricule, et l'on remarque,
en outre , chez eux une sorte de conque ou d'oreille ex-
terne , formée par des plumes redressées et plus longues que
les autres plumes de la tête. Son entrée est nue chez les
mainates , garnie postérieurement d'une peau blanche à quel-
ques poules et au hocco du Brésil, bordée de quelques poils
au dindon , recouverte chez certaines chouettes par une
opercule cutanée et non mobile au gré ^e l'animal. Les
oreilles, ouvertes chez les butors, sont très -larges dans les
autruches , grandes dans l'outarde et petites chez la pei|itade«
(Ch. D.)
ORE 5i7
OREILLE. {Bot.) Prénom donné à quelques plantes dont
la plus connue est Toreille d'ours de nos jardins , espèce de
primére, primula auricula» L'oreille de Retz est la piloselle ,
hieracium pilosdla; on la nomme encore oreille de souris,
ainsi que les diverses espèces de céraiste, cerastium, de Lin-
nœus , auparavant mjrosotis de Toumefort. L'oreille de lièvre
est le huplevrum falcatum. L'oreille d'homme est le blet des
noyers , espèce de champignon , et la chanterelle , cantarella y
autre genre de la même famille, est l'oreille de Judas. Dans
le Dictionnaire économique , le nom d'oreille d'àne est cité
pour la consoude , symphytum. On le trouve également appli-
qué à une tremelle, iremella aurieula. Vasarum est encore
nommé tantôt oreille d'homme, tantôt oreillette. (J.)
OREILLES. {Bot.'Cryptog.) Un grand nombre de cham-
pignons des genres Agaricus, Boletus^ Tremella et Peziza, ont
reçu le nom d'oreille à cause de leur forme , assez semblable
à celle d'une oreille ; tels sont :
L'Oreille-d'ane ou d'ours. Suivant Paulet, le champignon,
qu'on nomme ainsi dans quelques provinces de France , est
membraneux, creux et en forme d'oreille d'un animttl; il est
brun , avec un œil roussâtre. Il a trois à quatre pouces d'éten-
due ; sa chair est ferme , cassante et d'un goût de truffe.
Paulet place ce champignon , qui est une espèce de tremella
nouvelle, dans les Conques -oreilles (voyez ce mot), et le
décrit dans son Traité, 2, pag. 389, pi. i85. Il l'indique à
Montmorency.
Les Oreilles des arbres. ( Voy. Dbmi-cbampignons feuilletés
ou Obeilles des arbres.)
L'Oreille BRUNE ou coquillière, espèce de champignon dé-
crit par Paulet (Tr. , 2 , pag. 399 , pi. 186 , fig. 6) , qui paroit
être une espèce de tremella; elle appartient à son genre des
Connues - oreilles (voyez ce mot). Elle est membraneuse,
brune, creuse et contournée un peu en spirale. On la trouve
dans les bois en automne.
Les Oreilles des buissons. (Voy. Grandes girolles à Tarticle
Girolles.
L'Oreille- DE- chardon. Espèce d'agaric de bonne qualité,
que Ton mangé dans tous les endroits où il se rencontre, ce
qui lui a fait donner les noms de ragouUj gingoule, houU*
5«8 ORE
goule y baligouUy fous noms dont la terminaisoii goule, spiQ-
nyme de gula en latin , annonce Festime qu^on en fait. On
l'appelle encore conque et oreille de clutrdon, surtout aux envi-
rons de Nevers , parce qu'il croit seulement sur la racine morte
du chardon rolland ou roulant , et aussi panicaut {eiyngium
eampcêtre). C'est à Paulet q«e nous devons d'avoir rappelé aux
botanistes (Tr. champ., 2, pag. i33, pL 39, fig. i-3) cette
espèce intéressante , bien signalée par Magnol et figurée par
Michéli , Gen» , tab* j3 , fig. 2 ; c'est ïagaricus eryngii, Decand.;
FI. fr.; Pries, Syit, mfcoL, 1, pag. 84. Son stipe , court,
ferme, blanchâtre, est tantôt centrai, tantôt excentrique } il
porte un chapeau lisse d'un roux pâle ou grisâtre , un peu
irrégulier et un peu excavé dans le milieu ; les feuillets sont
blancs et décurrens. Ce champignon a trois pouces au plus
de hauteur, il est d'une consistance sèche et de bon goût. Les
Provençaux et les Languedociens le mangent apprêté avec de
l'huile , du sel , du poivre , du persil , de l'ail ; mais il est
meilleur en fricassée de poulet et plus délicat que le cham-
pignon de couche. Cette plante, appelée cicciolo par les Tos-
cans, appartient à la famille des oreilles des buissons de Pau-
let et à la section IX , les gymnopus du genre Agaricus , Peis.
(voyez Fongb), section qui renfei^me les meilleures espèces
de champignons.
L'Oreille-de-charme. Champignon mentionné par Paulet,
Tr. , 2 , p. 1 13 , pi. 24, fig. 5,6, 7, et qui appartient à la
famille des Oreilles des arbres (voyez ce mot); c'est un
agaric qu'on trouve au pied des charmes. 11 est d'un roux
clair, tacheté de jaune; ses feuillets sont d'un roux foncé;
le chapeau est latéral, anguleux et un peu irrégplier.
L'Oreille- DE- CHAT (Paulet, Tr,, 2, p. 401 , pi. 1869 fig.
4, 5). Cette plante paroît être une espèce de tremella; Pau-
let la place parmi ses nostocs opaques : selon lui c'est un cham-
pignon membraneux , plissé en différens sens , de deux à trois
pouces d'étendue , épais de deux lignes, d'une substance molle,
semblable , en couleur et en forme , au livret de l'estomac
des animaux ruminans. Il a une saveur forte et terreuse,
n'est point malfaisant , et se trouve , au printemps et en au-
tomne, dans les bois, au pied des noisetiers, surtout à Mont-
morency.
ORE 3i9
UOreillb du chêne vert (Paulet, Tr., 2, pag. 42 9 pL 24 ,
ûg. 3,4)* Espèce d'agaric voisine de Toreille^ de- charme ^
de la famille des oreilles des arbres du même auteur, et
qu'on trouve au pied du chêne vert , en Provence. Il est d'un
jaune clair ou grisâtre, excepté le stipe, qui est lavé d'une
couleur de chair : le stipe et le chapeau sont irréguliers. Cette '
plante passe pour suspecte; sa saveur est acerbe et désagréable.
L'Oreille- DE- COCHON. Paulet donne ce nom à deux cham-
pignons de la famille des Conques -oreilles cassantes^ qui sont
deux espèces de tremella .* Tune, la Grande oreille-de-cocoon
( Paul. , Tr. , 2 , pag. 398 , pi. 1 85 , fig. 1 , 2 ) a deux ou trois
pouces de diamètre ; sa partie creuse est fauve ou brune, et
sa partie convexe jaune; sa substance, ferme, cassante, comme
celle de la cire, a le goût et l'odeur d'un champignon ordi-^
naire : les habitans de la campagne la mangent sans inconvé-
nient. Cette espèce croît dans les bois en automne : elle se
rencontre à Vincennes, près Paris. ,
La Petite oreille -de- cochon, Paul., L c, pi. 184 , fig. 5,
est fauve en dehors , blanchâtre en dedans : son diamètre est
de deux pouces. Elle croît aussi dans les bois en automne;
elle n'est point malfaisante.
L'Oreille flamboyante de Malchus. (Voyez Oreille-de-Mal-
CHUS.)
L'Oreille -DE -houx et Grande girolle, de Paulet, Tr., 2,
pag. i32, pi. 38. Ce champignon, de la famille des oreilles
des buissons ou grandes girolles de Paulet, a été nommé de-
puis Agarious aquifolii par Persoon (Trait, champ, comm. ,
206 ) : c'est un agaric d'une couleur de buis pâle , élevé de
quatre à cinq pouces, ayant un chapeau d'un diamètre de
même étendue. Le stipe est sec, fibreux, un peu aplati,
épais d'un à deux pouces. La chair de ce champignon est
fine , délicate , parfumée , et excellente à manger. C'est au
pied du houx et en automne que se rencontre ce champignon^
observé à Champigny , près Paris , par Paulet.
L'Oreille- DE -lièvre. On donne ce nom à la chanterelle,
champignon du genre Merulius , que Paulet nomme girolle
ordinaire; mais cet auteur l'indique aussi comme étant donné
à sa girolle blanche dans sa famille des poivrés secs ou sans
lait : en effet , cette girolle paroit bien être V oreille-derHèvre
320 ORE
llanche de Steeçbeck ( TheeU, fung. , tâb. 1 5 )• Ce champU
gnon, figuré dans Paulet (pi. 72, fig. 1 ), est un grand agaric
tout blanc , élevé de cinq à six pouces , d'un diamètre de
même étendue , dont le chapeau se creuse en entonnoir et
dont la substance ferme et solide a un goût poivré. Il croit
aux environs de Paris , dans diverses parties de la France , en
Belgique; il n'est pas certain que ce soit le même que celui
qu'on mange à Florence et qu'on j appelle gaUinacio»
L'Oreille- DU -DIABLE. (Voyez Mabouia-abeca«)
L'Oreille- DE- Jddas. Nom vulgaire d'un champignon qu'on
a placé tantôt avec les.peziza (p. auricula, L.), tantôt avec
les tremella {l, aùricula, Fers., Syn.) et qui maintenant fait
partie , sous le nom de Auricularia sambuci du genre Auricu-
laria de Persoon. Paulet, Trait. , 2 , p. 396 , pi. 184 , fig. 1,2,
place ce champignon dans sa famille des conques - oreilles
cassantes. C'est un champignon sessile, coriace, un peu velu
en dessous, couvert de sporules sur son disque , vaguement
marqué des deux côtés de veines et de plis peu nombreux,
écartés; il est concave, raccourci, noirâtre en dedans. On le
trouve dans le creux des sureaux : sa substance, flexible, co-
riace, sans odeur, ressemble à du cuir. Connu depuis lon^
temps 3 on voit qu'il a été recommandé en médecine pour les
maux de gorge, macéré dans le vinaigre et appliqué à l'exté-
rieur. Paulet s'est assuré que ce champignon étoit malfaisant.
On a encore nommé oreille- de- Judas la chanterelle, très-
bonne espèce du genre MeruUus,
Paulet, dans sa Synonymie des espèces de champignons,
présente^ sous le nom d'oreiZ/e-de-Ji/ias , un groupe où il range
quatre espèces; savoir : 1.^ l'oreille -de -Judas ordinaire ou
du sureau, que nous venons de décrire; 2.° la fausse oreiUe-
de- Judas frisée, qu'il cite d'après Lobel et Rai; S."* la petite
oreille de Judas farineuse ou peziza cochUata , Linn. ; 4.^ en-
fin, la petite oreille marron ou helvella cochleata^ Jacq., Afûc,
2 , t. 17, fig. 1 •
L'Oreille-de-Malchds. Steerbeck a décrit et figuré , Theat,
fung., tab. i3 et 14, sous le nom à! aùricula Jlammea Malchi,
une espèce de boletus, qui est le boletus juglandis, SchœflT.
{Fung. Baif., tab. 101 et 102); le boletus platyporus, Pers.
(Syn., 521 ), qui rentre dans le genre Poljporuê (poljp. squa-
ORE 331
mosus) de Pries. Ce champignon est aussi nommé vulgairement
langon, miellin, oreille-d*orme ; il se rapproche beaucoup du
polypore pied-de-mouton {po^orus pes caprœ, Pers. Chanip*
comm. , p. 241 , pi. 3 ) , qui croît dans les Vosges, (Voyez Poly-
«ORUS. )
L'Oreille-de-nouaet ou NoiRET* Nom vulgaire , donné dans
quelques départemens à une espèce de champignon que l'on
y mange : c'est ïagaricus dimidicUus, Bull., tab. 5o8, et Taga-
ricus ostreatus, Jacq. , Aust,^^ 3 , tab. 288. On le trouve sur le
noyer, le hêtre , le chêne; il croit en touffe : il est assez grand.
Flusieurft individus sont réunis en' un stipe commun court ;
les chapeaux sont dimidiés, imbriqués, charnus, glabres;
d'abord noirâtres , puis fauve - brun ou jaunâtres , et ensuite
cendrés; les feuillets sont blancs, décurrens, étroits et souvent
anastomosés à leur base. Ce champignon croit presque par-
tout en Europe et partout aussi on le mange sans inconvé-
nient. Il est connu dans les Vosges sous le nom de couvrose;
il offre plusieui« variétés, dont une a les feuillets d'un brun
violet {agaricus retioulatus, Schum.).
L'Oreille du noyer, Paul., Tr., 2, pag. 108, pi. 20 et 21^
fig. 1. Espèce d'agaric sessiie, qui croit attaché par le côté
sur le noyer, de couleur de noisette ou de café au lait, dont
la forme est celle d'une coquille, et sa substance blanche,
ferme et sèche; ses feuilles sont blanches et inégales. Dans
sa vieillesse il noircit , devient ligneux et finit par être la
proie des vers : dans sa fraîcheur, il est très-bon à manger ^
d'une chair fine , délicate , recherchée par les amateurs. On
le prépare comme le champignon ordinaire , mais il est pliis
délicat. Suivant Paulet, les Chinois en font beaucoup de
cas, et il est d'usage partout. Cet auteur, dans sa Synony-
mie, réunit deux champignons sous le nom d'oreille du noyer :
I .* l'espèce que nous venons de décrire , qu'il donne pour
Vorecchinole de Ferrante Imperato; 2.** la lingua dinodt cativa
de Michéli ou langue du noyer (voyez Oreilles des arbres).
II ne faut pas confondre ce champignon avec une autre oreille
du noyer ( boletus juglandis , Bull. ) , qui n'est plus du même
genre. (Voyez Oreille- de -Malchus.)
L'Oreille de L'oLi\aER et Oreille jaune de l'ouvier, Paul.,
Tr. , 2, pag. ii2, pL 24, fîg. 1, 2. Cette espèce d'agaric,
36. iii
3« ORE
^e Biichéli a fait connottre le prenier et que Paalei a re-
trouvée en France, a été reeonnue depuis par les botanistes:
cVst Vagaricus oUarius, Decand., Pers. et Pries. (Voyez à Tai^
ticle Fonce, où ce champi^on a été décrit sous le n/ 5.)
L'Oseille^ d'o&me. Cest un agaric que Bulliard a fait conr
lioître le premier {agaricus ulmarius, BulL, Decand., Pers.,
etc. ); il croit en'automne sur les troncs d'arbres et spéciale-
ment sur l'orme. C'est une grande espèce, d'un blanc sale ou
grisâtre, dont le chapeau , de quatre à dix pouces de diamètre,
tient aux arbres par un stipe court, un peu latéral ou même
horizontal, long de trois pouces sur deux de diamètre. Ce
champignon répand une odeur agréable. On donne aussi le
nom d'oreille 'd'orme au bolet du noyer ( hoUlus juglandis,
Bull.).
L'Oseille d'ours. (Voyez Oseille -d'ans.)
L'Oseille -DE •-SINGE* Paulet désigne ainsi le peziza cochUatAf
Linn. , qu'il place dans sa famille des coccigrues nues, section
des coccigrues en oreiUes.
Les Oreilles- DE -TEBBE ov teebestses. Voyez Dexi-chau-
riGNONS FEUILLETÉS OU OrEILLES- DE -TERRE. (LeM.)
OREILLE-D'ABBÉ. {Bot.) Un des noms vulgaires du cotylet
ombiliqué. (L. D.)
OHËILLE-D'ANE, (Bot.) Nom vulgaire que l'on donne à
la grande consoude dans quelques cantons. (L. D. )
OR£ILLE-D'AN£. {Conch/L) Nom marchand d'une espèce
du genre Strombe , strombe oreîlle-de-Diane , et d'une espèce
d'haliotide, H. asiniana de Lamk. (De B.)
OREILLE-BLANCHE. (Omith.) Cet oiseau du Paraguay,
qui est décrit par d'Azara, nJ* 140, a un peu plus de cinq
pouces de longueur ; sa tête est noire , et il y a une ligne
blanche qui va des narines à l'occiput,* les parties inférieures
sont blanchâtres; les couvertures et le pli de l'aUe sont jaunes ;
les plumes des parties supérieures ont le fond de couleur
plombée avec une bordure roussàtre; la queue, blanche à
sa pointe , est noire dans le reste. Cet oiseau de plaines se
tient caché dans les herbes épaisses et, perché sur les plus
hautes, il y fait entendre, le matin et le soir, le cri sili^sili
d'un ton très-foible. (Ch. D.)
OAEILLE-DË-BŒUF. {Conchjyl.) Nom d'une espèce de bu-
ORE 3aS
lime, d'après M. Hdsc , Nouv. Dîct. d'hist. nat., mais mieux
d^une espèce d'auricule, Auricula hovina de Lamk. (De. B.)'
OREILLE-DE-CHAT. {Conchyl.) Nom marchand de Vauri-
tula felis de Lamk. (De B.)
OREÏLLE-DE^CHEVROTAIN. ( Conchyl. ) C'est l'agathme
gland de M. de Lamarck , type du genre Polyphème deDenyft
deMontfort. (De B.)
OREILLE -DE -CHIEN, [Bot.) Auris catiina, Rumph. ^
'Amb. lo, pi. 11. C'est Vachjranthes prostrata. Voyez Cade-
LAKl. ( LeM. )
OREILLE-DE-COCHON et OREILLE-DE-COCHON DÉ-
CHIREE. ( Conchyl. ) Noms marchands du strombus pugilis ,
Linn. , ou du nvytilus hyotis. ( De B. )
OREILLË-DE-DIANE. (Conchy^l.) Nom vulgaire d'une es-
pèce de strombe, S. Auris Dianœ^ Lamk. (DeB.)
OREILLE-DE-GÉANT. {Conchyl.) Les marchands désignent
encore quelquefois sous ce nom, à cause de sa grandeur,
l'haliotide de Midas, H. Midœ. (De B.)
OREILLE GRANDE. {Ichthyol.) L'un des noms donnés au
scombre thon par les marins. (Desm.)
OREILLE-D'HOMME. {Bot.) Un des noms vulgaires de
Tasaret d'Europe. {L.D.)
OREILLE-DE- JUDAS. {Conchyl.) Nom vulgaire d'une es-
pèce d'auricule, auricula Judœ de Lamk. (De B.)
OREILLE -DE -LIÈVRE. {Bol.) Nom vulgaire commun à
deux espèces de buplèvre. ( L. D. )
OREILLE DE-LIÈVRE. {Conchyl.) Nom vulgaire de VAuri-
cula leporis de Lamk. (DeB.)
OREILLE-DErMER. {Conchyl.) Dénomination générique,
quelquefois employée au lieu de celle d'HALiotiDE. (De R.)
OREILLE-DE-MIDAS. (Canc/i^/.) Dénomination vulgaire de
VHaliotis Midœ de Lamk. , mais plus souvent d'une espèce
de volute, Voluta Midœ de Lamk. (De B. )
ORElLLE-DE-MlDAS [Faussé]. {Conchyl.) Nom marchand
de ïhclix oblonga. (Db B. )
OREILLE-DE-Mt)RAlLLE. {Bot.) Le myosotis lappula^j Linn.,
a été désigné sous ce nom ( L. D. )
OREILLE OBLONGUE VERTE. {Conchyl.) On donne queU
quefois ce nom à I'Hauotidk orsille*o*an£« (De B.)
5M ORE
OREILLE-D'OURS. {BoQ Nom vulgaire de la primeym
auricule. ( L. D. )
OREILLE -DE -RAT. (Bot.) Nom vulgaire de la piloselle,
espèce du genre Hieraoium. Voyo? ÉrE&yiè&E. (Lem.)*
OREILLE DE SAINT-PIERRE. (Conchyl.) Il parott que l'on
désigne par ce nom, à Marseille, la fissurelle réticulée, F.
grœca de Lamk. (DeB.)
OREILLE-DE-SILËNE. (ConchjL) Espèce d'auricule, mrn-
cula Sileni de Lamk. (De B.)
OREILLE- DE -50URIS. (Bot.) Nom vulgaire commun à
plusieurs espèces de céraiste et à un myosotis, (L. D.)
OREILLE -DE -SOURIS. ( CoFwrfcy/. > Nom vulgaire d'une
espèce d'auriculc, Auricula niyosotisy de Drapamaud. (De B.)
OREILLE SANS TROUS. ( Conchyl. ) Nom d'une espèce
de sigaret ou d'une coquille des genres Stomate ou Stoma-
telle de M. de Lamarck. (De B.)
OREILLE-DErVÉNUS. {Conchyl.) C'est YheUx haliotitUa de
Linn. , Gmel. , type du genre Sîgaret de M. de Lamarck. (DbB.)
OREILLERÉ ou AURÉLIÈRE.- (£n/om.) C'est le nom du
perce-oreille. Voyez Forficcle et Labidouee. (C. D.)
OREILLETTE et ESCOUBARDE {Bot.); Agaricus aurieula,
Dub. , Decand. Espèce de champignon qu'on mange à Orr
léans; on le cueille en automne sur les pelouses. Son pé-
dicule, blanchâtre, court, cylindrique, plein, porte un cha-
peau bien arrondi , d'un gris plus ou moins foncé , un peu
roulé à ses bords : les feuillets sont blancs. (Lbm,)
OREILLETTES. {Anat» et Phjys.) Voyez Système circula-
toire. (F.)
OREILLETTES DES ARBRES {Bot.)-, Paul., Tr. champ.,
2 , pag. 40:2 , pi. 186, fig. 6, 7. Ce ehampignon est Velwella puT'
purea (Schœffer , Fungus hav. , pl. 323) , que Bulliard rapporte
à son tremella amethystta (Champ., pi. 4999 fig. 5); Pries, à
son tremella sarcoides ; Nées, à son coryne acrospermum , etc.
Cette tremelle membraneuse, en petites touffes plissées, se
fait remarquer sur le tronc des arbres, du saule, etc., par sa
belle couleur rouge cramoisi. Paulet, dans sa Synon3rmie,
nomme oreillette des arbres blanclie , un petit champignon
blanc qui croît sur les feuilles du chêne, indiqué par Rai, et
qui n'est pas assez caractérisé pour en reconnoitre le genre.
(Lem.)
ORE 325
OREILLON. (Mamm.) Ce nom particulier a été donne
au tragus de Foreille des chéiroptères ou chauve-souris. Il
affecte différentes formes et dimensions qui ont fourni ét$
caractères à M. Geoffroy Saint - Hilaire pour distinguer plu-
sieurs genres , établis par lui parmi ces animaux. (Desm.)
ORëL. {Ormth.) Nom illyrien du grand aigle ou aigle
doré , falco chrysaetos , qu'on appelle aussi , dans le même
pays , orziL ( Ch. D. )
OREI4A. (Bot,) C'est sous ce nom qn'Aublet décrit et
figure, t, 106, l'arbrisseau de la Guianê} nommé allamanda
-pzT Linnœus, et déjà mentionné dans ce Dictionnaire sous
celui d*allamande. (J.) *
ORELLANA, ORLEANA. (Bot.) Plukenet et Commeîin
citent sous ce nom le rocou, bixa des botanistes. (J.)
O-RENI, SJURI. (fîo^) Noms japonoîs, cités parKœmpfer,
de Vhibiscus manihot. Uoreni-lcadsura est VlJyaria jàponica de
la famille des anonées. (J.)
ORÉOBOLE, Oreobolus. (Bot.) Genre de plantes monoco-
tylédones, à fleurs glumacées, de la famille des oypéracéeSf
de la triandrie monogynie de Linnœus , offrant pour caractère
essentiel : Un calice à deux valves en forme de spathe , ca-
duques , renfermant une seule fleur , accompagnées d'une
écaille ; une corolle à six pièces cartilagineuses , persistantes
après la chute des semences ; trois étamines ; un ovaire supé-
rieur; un style ; trois stigmates ; une semence crustacée.
Oréobole nain ; Oreobolus pumilio , Rob. Brown , No^^^HolU,
pag. 236. Petite plante, qui, sur le sommet des plus hautes
montagnes de la Nouvelle- Hollande, forme des gazons épais,'
convexes , très-étalés. Ses tiges sont fort courtes , ramifiées à
leur base , entièrement enveloppées par des feuilles roides y
linéaires, nerveuses, imbriquées, dilatées à leur base, vagi-
nales, puis étalées; les pédoncules courts, axillaires, compri-
més , chargés d'une seule fleur : les valves du calice ont la
forme d'une spathe bivalve , à deux angles opposés. ( Poir. )
OREOCALLÏS. {Bot). Ce genre a été établi par Rob. Brown
pour une espèce d'embothrium, qui est Yembolhrium grandiflo'
rum de ce Dictionnaire (voyez Embothrion a grandes fleurs).
Il se distingue par une corolle (calice, Brown) irrégulîère, fen-
due d'un côté longitudinalemeat , terminée par quatre dents,*
3^6 ORE
les étamines enfoncées dans les cavités supérieures de la co-
rolle ; point de glandes à la base du pistil ; un ovaire ]>édicellé,
polysperme; le stigmate oblique, orbiculaire, dilaté, un peu
concave; un follicule cylindrique ; les semences ailées à leur
sommet ; point d'involucre.
En rapprochant; ces caractères de ceux de VemhothriuMj on
reconnoitra facilement que la principale différence n'existe
que dans la corolle, munie à son sommet ^e quatre dents
courtes, et non de lobés profonds, «t par l'absence de glan-
de^ à la base du pistil; mais M. de Jussieu affirme que ces
glandes existent dans les échantillons de son herbier, sur
lesquels M. de Lamarck a établi son espèce. Ainsi l'oa trou-
vera le caractère de Voreocallis peut-être un peu foible pour
rétablissement d'un genre particulier. ( Pojm. )
ORÉODOXA. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones,
à fleurs hermaphrodites , de la famille des palmiers , de Vhexan-
drie tTigynie de Linnœus , dont le caractère essentiri. con-
siste dans des fleurs hermaphrodites; le calice et la corolle à
trois divisions (un calice ou une corolle à six divisions); la
corolle plus longue que le. calice; six éisamnes libxes; trois
styles; un drupe globuleux, monosperme.
Si l'en juge d'après le simple énoncé des caractères, ce genre
est à peine distingué des aiphanes. Je n'y trouve de différence
essentielle que dans la corolle plus longue que le calice,
tandis qu'elle est de même longueur dansl'a/pHanei; peut-être
aussi le drupe est-il plus charnu dans ce dernier.
Oréodoxa Sancona; Oreodoxa Sancona, Kunth. in Humb. et
Bonpl., Not^» g^^'f vol. 1 , pag. 3o4. Ce palmier, découvert
dans les environs de Carthagène , est un des plus élevés que
Ton connoisse. Son tronc parvient à la hauteur de cent ou
cent vingt pieds et plus, 11 est lisse , très-glabre , d'un cendré
noirâtre, sans épines. Les feuilles sont ailées, composées de
folioles membraneuses et crépues ; la spathe est d'une seule
pièce, ovale, aiguë, sans épines; le spadice pendant, à ra*
meaux flexueux ; le calice est tubulé , à trois dents aiguê's ;
la corolle partagée en trois découpures droites, profondes,
ovales, aigu éfs, concaves; les étamines , non saillantes, ont les
lilamens épaissis à leur base ; les anthères linéaires; le drupe
pst monosperme. Cette plante croit dans, la vallée du- fleuve
ORE 527
Cauca, proche le bourg Roldanîlla, entre la ville de Cartha-
gine et el Norarjo, à la hauteur de cinq cents toises. Son
bois est très-dur ; on l'emploie avantageuseAient pour la cons-
truction des maisons.
OaéoDoxA DES MONTAGNES; Oreôdoxà fiigida , Kuàth, L «r.
Cette espèce ne s'élève qu'à di3t-huît où vingt pieds. Son tronc
est grêle, sans épines; ses feuilles sont ailées , composées de
folioles un peu flexuéuses, légèrement membraneuses ; la
spathe est glabre, d'une seule pièce; lé spadîce rameux; les
fleurs sont ternées ; les deux supérieures avortent souvent ;
leur calice est trigone, urcéolé, à trois dents aiguës, étalées;
la corolle trifide, à divisions épaisses , aiguê^, purpurines à
leur sommet; les ûlamens sont très-courts et comprimés; les
anthères oblongues, sagittées; l'ovaire est globuleux, ainsi
que le drupe, d'environ un pouce de diamètre. Cette plante
croit sur les rochers, dans les montagnes des Andes de Quin-
diu , à la hauteur de mille à mille quatre cents toises.
Oréodoxa royale ; Oreodoxa regia^ Kunth , L e. Ce palmier
a son tronc renflé dans le milieu, dépourvu d'épibés, haut
de quarante à cinquante pieds. Les feuilles sont ailées, pea
jBombreuses ; la spathe est d'une sèiile pièce ; le spadice com-
posé de rameaux blancs, alternes, comprîmes, presque génî-
culés à leur aisselle, longs de trois ou quatre pouces, chargés
de fleurs très-nombreuses , en forme d'épis. Le calice est fort
petit, un peu étalé, à trois découpures cdhcaves, ovales, ar-
rondies, aiguës, verdâtres: celles de la corolle obloitguès,
blanches, concaves , un peu aiguës ; les étamines varient quel-
quefois de six à huit ; les filaniéns sont insérés à la base de la
corolle , dilatés à leur partie inférieure ; les'anthères oblongues ,
linéaires; l'ovaire est ovale, presque trigone; le drupé succu-
lent, ovale, li^ng de quatre lignes, rouge avant sa maturité,
puis d'un noir bleuâtre, à noix glabre , ovale ; la semence blan-
che. Celte espèce est très-commune à l'île de Cuba, proche Isf,
Havane et Reyla. Ses fruits, d'une saveur acre, servent de
nourriture aux cochons. ( Pôir. )
OREOMELIA. {Bot.) Nom grec donné autrefois au frêne
à la manne ou ornier : il signifie ^c/ic de montagne. Voyez
Frêne. (Lem.)
OREOSEUNUM. {Bol.) La plante dttibellifère que Clusîus
ïaa ORE
nommoît ainsi , est Valhamaniha OreoselinMm de Lintiaeus* Le
même nom Cêt donné an persil par Fuchs ; au cerfeoil , par
AnguîUara et Césalpin. (J.)
ORÉOSPIZOS. {Omitk,) Nom grec du pinson de monta-
gnes, yWyigii/a montifiringilla , Linn* (Ch* D.)
OREOTRAGUS. {Mamm.) Nom latin donné par Forstn a
l'antilope du cap , nommé par les Hollandois klipspringer ,
c'est-à-dire, sauteur des rochers. On a quelquefois francisé ce
mot en l'écrivant oréotrague. (F. C. )
ORESAS DE PERRO. { Bot. ) Nom donné dans le Pérov
au talinum pamculatum de la Flore péruvieime. ( J*)
ORESTO. {OrrUth.) Nom italien de la pie-griéche grise,
lanius' excubitor ^ Linn. (Ch. D.)
OR ES VIN. {Mamm,) Nom danois d'un dauphin qu'on rap-
porte à Tespèce du delphinus orca, Linn. (F. €•)
ORFAYE. {OmithJ) Nom, en vieux françois, de l'orfraie*
(Ch. D.)
ORFOTA. (Bot.) Nom arabe d'une espèce d'acacia, nommée
mimosa orfota par Forskal , mimosa horrida de linnasus , selon
Vahl , maintenant acacia horrida de Willdenow. Ses feuilles »
mises dans le lait, l'empêchent pendant quelques jours de
s'aigrir, au rapport de Forskal. (J.)
ORFRAIE. {Ornith.) Cet oiseau, qu'on a aussi nonmié
grand aigle de mer et aigle barbu , est le même que le
pygargue , falco ossifragus, alhieillus et albicaudus , GmeL
(Ch. d.)
ORGANES. (Bot.) On divise les organes des végétaux en
deux classes : i.** ceux de la végétation, destinés à la vie de
l'individu : la racine, la tige et les feuilles; 2J* ceux de la
reproduction , destinés à la vie de l'espèce : la fleur et le
fruit. On range indifféremment dans l'une 01^ dans l'autre
classe les poils, les glandes, les piquans, etc. (Mass.)
ORGANISATION. {Anat. et Phjys.) Voyez Vie. (F.)
ORGANISATION DES INSECTES. (Entom.) Voyez dans ce
Dictionnaire, tom. XXIII, de la page 433 à 471. ( C* D« )
ORGANISTE. ( Ornith. ) Espèce de Manakin , pipra mu-
siea , Lath. (Ch. D.)
ORGANO. (IchthyoL) En Esclavonie on donne ce nom k
la morrude. Voyez Morrude. (H. C«}
ORG 3^i
ORGANSIN ou VER-A-SOIE. [Entom.) Voyez Bombyce.
(Desm.)
ORGE 9 Hordeum , Linn. (Bot.) Genre de plantes monoco-
tylédones , de la famille des graminées , Juss. , et de la trian-
drie digynie, Linn., dont les fleurs sont glumacées et poly-
games. Dans les hermaphrodites, le calice est une glume
uniflore à deux valves ; la corolle une -balle à deux valves ,
dont l'extérieure terminée par une arété tr^s-longue; les
étaminés, au nombre de trois, sont plus courtes que les
valves de la corolle ; et l'ovaire est supère , ovale , surmonté
de deux styles recourbés, velus, ainsi que les stigmates: il
devient une graine ovale - oblongue , ventrue $ anguleuse,
pointue à ses extrémités, sillonnée par une rainure longi-
tudinale, et enveloppée étroitement par la corolle persis-
tante. Dans les fleurs mâles , le calice est une glume uni-
flore, à deux valves sétacées ou subulées ; la corolle est une
balle à deux valves , ou est quelquefois entièrement avortée.
Les orges sont des plantes herbacées , à feuilles alternes ^
linéaires, engainantes à leur base; dont les fleurs sont dis-
posées en épi et trois par trois; celle du centre hermaphro-
dite et sessile, les deux latérales mâles et pédiculées : dans
quelques espèces toutes les fleurs sont hermaphrodites. On
en connott aujourd'hui plus de vingt espèces , dont quelques-
unes sont indigènes , et parmi les exotiques , plus nom-
breuses, plusieurs sont cultivées pour leurs usages alimen-
taires et économiques. Nous parlerons d'abord des espèces
qui sont indigènes et sauvages ; nous terminerons par celles
qui sont exotiques et que Ton cultive à cause de leur utilité*
^Espèces sauvages.
Orge a crinière: Hordeum jubalum^ Linn., Spec, 126;
Elymus crinitus , Schreb. , Gram,, 2, p. i5, tab. 24, fig. 3.
Ses chaumes sont coudés à leur base, ensuite redressés,
hauts de quatre à huit pouces ou un peu plus , garnis de
feuilles étroites , légèrement ciliées en leurs bords* Les fleurs
sont d'un vert blanchâtre, resserrées en vn épi qui n'a pas
plus de six à douze lignes de longueur , en n'y comprenant
pas les arêtes des fleurs fertiles, qui ont à elles seules deux
330 ORG
à quatre pouces de longueur : ces fli?urs sont sessiles, réu-
nies deux ensemble, et entourées à leur base par un invo-
lucre quadriphylle , presque sétacé, formé par les valves
externes des fleurs mâles qui avortent. Cette plante est
annu-elie et croît sur les bords des ebemins en Provence ,
en Hongrie 9 dans le Levant, etc.
Orge queve-de-sopbis : Hordeum murinum, Lina. ,Spee.,
126; Host., Gram, f 1, p. 35, h 32. Ses chaumes, coudés à
leur base, s^élèvent à douze ou dix-huit poupes, et sont garnis
de .feuilles plus ou moins pubescentes. Ses fleurs sont grou-
pées trois par trois, et forment un épi long de deux à trois
pouces; Thermaphrodite et les deux mâles sont toutes aris-
tées, plus longues que les valves des glumes calicinales, et
cellesHH-, dans la fleur du milieu, sont ciliées dans toute leur
partie inférieure ; dans les fleurs mâles la valve interne est
la seule ciliée. Cette espèce est commune sur les bords des
chemins et aux pieds des murs; elle est annuelle.
Orge bulbeuse : Hordeum bulbi^um , Linn. , Spec*, 126;
Hordeum strictum, Desf., FL AtL, 1, p. ii3, t. 3 7. Son
chaume est renflé à sa hase et bulbiforme, ensuite redressé,
haut de deux à trois pieds, garni de feuilles linéaires,
étroites , glabres. Ses fleurs .sont d^un vert blanchâtre , grou-
pées trois par trois, et disposées en un épi long de trois à
quatre pouces. La fleur hermaphrodite de chaque groupe
est sessile, terminée par une longue arête; les deux latérales
mâles sont légèrement pédiculées, mutiques, mais très-aiguës.
Cette orge croit dans les pâturages en Italie, dans le Levant:
elle est vivace.
Orge des très : Hordeum pratense, Huds. , Angl,, 56; Hor-
deum murinum j@, et Hordeum nodosum^ Linn., Spec, , 126*
Cette espèce a le port et plusieurs des caractères de la pré-
cédente ; mais son chaume n'est pa^ renflé à la base , et elle
offre dans ses fleurs mâles un caractère remarquable ; celles-
ci ont la valve externe de leur balle aristée , de même que
la fleur hermaphrodite ; Taréte de cette dernière est seule-
ment plus longue. Les fleurs mâles sont quelquefois avortées,
il ne reste que lis valves de leur glume. Cette espèce se
trouve dan§ les prés et sur les bords des champs en Europe
et en Asie : elle est vivace. .
,ORG 351
Orge maritime; Hordeum maritimum^ Ali. ^FL Feâ., iii*2 274,
t. 91 , fig. 3. Son chaume est haut de trois à «x poueeB »
coudé inférieurement, terminé par ua épi long de doHze à
dix-huit lignes, y compris les arêtes, et composé de fleurs
groupées comme dans les deux espèces précédentes^ Les deux
fleurs mâles sont aristées comme dans l'orge des prés;- Tune
des deux valves de leur glume est dilatée à la base, et ces
valves sont prolongées toutes les deux en arêtes sétacées plus
longues que celle de la balle. Cette plante croU dans les
sables des bords de la Méditerranée et de l'Océan : elle est
annuelle.
* jf
Espèces cultivées.
Orge commune, vulgairement Grosse orge, Escourgeon,
Epeautre; Hordeum vulgare, Lian., Spec, i25« Son charme
est droit, haut d'un pied et demi à deux pieds, garni de
feuilles linéaires-lancéolées , glabres. Ses fleurs sont rappro-
chées en épi, toutes hermaphrodites., imbriquées sur six
rangs, dont deux plus proéminens; la valve externe des
balles est terminée par une arête droite et très -longue.
Comme pour toutes les plantes dont Thomme a pris soin
depuis les premiers êigea , il est bien diflicile et pour ainsi
dire impossible de déterminer aujourd'hui quel est le véri-
table pays natal de l'orge. Le voyageur Marc -Paul assure
l'avoir trouvée croissant spontanément dans la partie septen-
trionale de rinde; elle vient naturellement et en abondance
en Sicile, suivant Hièdesel; en Perse, suivant Olivier; en
Géorgie, selon Moïse de Chorène.. Heyne regarde F Attique
comme la patrie de l'orge; d'autres, enfin, la croient origi-
naire de la Tartarie , ou même* de la Russie. Quoi qu'il en
soit , elle eU aujourd'hui abondaniment cultivée en France
et en Europe, surtout dans tes pays de montagnes : elle pré-
sente deux variétés; dans l'une la graine reste à sa maturité
enveloppée dans la balJe ; dans la seconde , nommée orge
céleste, les valves de cette balle s'écartent du grain, et ce-
lui-ci s'en sépare avec facilité.
Orge a six rangs, vulgairement Orge carrée, Orge an-
guleuse, Orge d'hiver, Soucrion, etc.; Hordeum hexastichonj
Linn. , Spec., 126. Cette espèce ne diffère de la précédente
33* ORG
que par son épi plus court ^ plus renflé, dont les six rangs
de fleurs sont égaux* Elle est cultivée dans les champs.
Orge noire ; Hordeum nigrum, Willd., Enum^ Hort. BeroL,
2 , p. io35. Cette plante diffère des deux précédentes par
son épi noirâtre, et par ses graines disposées sur quatre
rangs. On la cultive en Angleterre, où on la sème avant
rhivei*.
Orge distique ou Orge a deux rangs ; Hordeum distiehon ,
linn», Spec, i2 5« Cette espèce diffère des trois précédente!
par son épi comprimé, formé seulement de deux rangs de
fleurs hermaphrodites, proéminentes et terminées par des
arêtes; les deux fleurs mâles sont de chaque côté de l'her-
maphrodite et n'ont point d'arêtes. Dans une variété de cette
espèce, nommée orge nue, orge à café^ orge d* Espagne, orge
du Pérou , les valves des balles fertiles s'écartent à la matu-
rité et laissent la graine à nu. Dans une autre variété toutes
les fleurs sont dépourvues d'arêtes. Cette espèce est origi-
naire de la Tartarie ; on la cultive aussi fréquemment que
l'orge commune. Elle est ai^nuelle.
Orge faux-riz , vulgairement Orge de Russie, Orge pyra-
midale , Riz rustique, Riï d'Allemagne; Hordeum xeoeriton,
Linn., Spec», 126. Cette espèce a ses fleurs disposées et con-
formées comme la précédente; mais elle en diffère par ses
épis plus courts, et surtout parce que les glumes de ses fleurs
mâles se terminent en une arête menue, toujours plus longue
et souvent une fois aussi longue que la balle, qui est obtuse.
Le pays natal de cette orge n'est pas connu ; on la cultive
en France et en Europe , mais moins fréquemment que les
autres : elle est aussi annuelle.
L'orge est une des premières céréales qui ait servi à la
nourriture des anciens peuples. Les Grecs la connoissoient
sous le nom de jtpifi». Torréfiée, puis réduite en farine,
elle formoit leur aX^tlov ^ et la polenta des Latins. Avec
cette farine et l'eau , le lait , le vin , Thuile ou le miel , on
préparoit la pâte ou les gâteaux appelés maza. Le Trjsffebvn
étoit l'orge privée de sa tunique extérieure (notre orge
mondée), dont la décoction étoit désignée sous le même
nom , et c'est de là que les décoctions employées en mé*
deciue ont été généralement appelées ptisanes ou tisanes»
ORG 335
L'usage de cette décoction en médecine rjemonte à la nais-
sance de cet art; Hippocrate en fait le plus grand éloge*
Cette ptisane étoît , dés ces temps reculés , la boisson la plus
communément usitée dans les maladies aiguës. La même
décoction , réduite en consistance de gelée , étoit la crème
d'orge, 7/}tffAvtiç ;^;t>Aoç. Le malt/ ou Forge préparée pour
servir à faire de la bière , portoit chez les anciens le nom
de ^vvnvt et la bière elle-même celui de ^t/âoc* Athénée dé-
signe encore plus clairement cette boisson sous le nom de
s/yoç Kfidtvoç 9 vin dHoTge.
Les Egyptiens, de qui les Grecs avoient pris l'usage de
cette boisson, en attribuoient l'invention à leur Osiris. Ils
employoient le lupin, comme nous faisons aujourd'hui le
houblon , pour lui donner de l'amertume.
Dans les jeux qui avoient lieu à Eleusis à l'occasion des
grands mystères qu'on y céiébroit tous les ans, le i5 du mois
de Boédromion , en l'honneur de Cérès et de Proserpine ,
le prix du vainqueur pour les Athlètes , qui se rendoient à
ces jeux de dififérens cantons de la Grèce, étoit, selon Pau-
sanias, une mesure d'orge recueillie dans une plaine voisine,
dont les habitans instruits par Cérès avoient les premiers
cultivé cette espèce de blé.
Pline (livre XVllI, chap. 17) nous apprend aussi que
l'orge a voit fait d'abord une partie essentielle de la nourri-
ture des gladiateurs, appelés à cause de cela hordeariu On
donnoit, comme punition, du pain d'orge aux soldats ro^
mains , lorsqu'ils avoient manqué à leur devoir. Ce pain est
en effet moins blanc , et plus grossier que celui de jfroment
et même de seigle : il se dessèche beaucoup plus vite.
L'orge n'est pas difficile sur la nature du terrain : elle
vient bien partout, à moins que le sol ne soit trop maré-
cageux ou complètement stérile; cepeodant c'est dans les
terres légères et calcaires qu'elle réussit le mieux. Cette
plante s'accommode aussi de tous les climats; on la cultive
sous l'équateur comme sous le cercle polaire , principale-
ment l'espèce appelée orge à deux rangs. Dans la LapoiMC
et la Finlande, l'orge se sème à la fin de Mai, et on la
récolte à la fin de Juillet. Il ne faut que deux mois pour
accomplir toutes les phases de sa .végétation , et cette pro»
354 ORG
priëlé la rend très-prëcîeuse pour ces contrées et les fûfi
de montagnes élevées » où Tété est de si courte durée^ et oà
il n'est pas possible de cultiver les autres céréales.
Pans une grande partie de la France et de l'Europe tem-
pérée on sème Forge au commencement du printeoips dans
une terre préparée par deux labours , et dans laquelle on ne
met pas ordinairement de fumier, si ce n'est dans les pays
de montagnes et ceux dti Nord , où l'orge remplace le fro-
ment et fait le principal objet de culture. Lorsqu'on donne
des engrais à la terre dans laquelle on doit la semer , c'est
entre les deux labeurs qu'on les répand. Dans plusieurs pro-
"vinces du Midi de l'Europe, et dans quelques terrains secs
et chauds du Nord, 6n sème l'orge à l'automne; mais dans
tous les cas la culture de cette plante est bien plus produc-
tive lorsqu'on la fait succéder à celle des pommes déterre, des
pois , des lentilles , que lorsqu'on la fait suivre immédiate-
ment celle du froment ou du seigle.
Lorsqu'on veut faire une prairie artificielle, on sème fré-
quemment l'orge avec la luzerne , la bourgogne ou le trèfle ,
parce que, ces fourrages ne rapportant rien la première
année, on perdroit ses frais de culture, dont on est au con-
traire dédommagé par la récolte de l'orge; mais, dans ce
cas, il faut que cette céréale soit semée moitié plus clair,
afin que ses chaumes protègent seulement de leur ombre la
jeunesse des autres plantes qu'on a semées avec elle ; s'ils
étoient trop pressés et trop épais, i(s les étoufiferoient.
Dans la culture de l'orge , de même que dans celle de
toutes les plantes , on doit toujours choisir peur semenee la
graine la plus belle, et avoir le soin de la nettoyer aussi
exactement que possible des .graines étrangères qui pour-
roient y être mêlées. On ne doit pas non plus négliger le
chaulage , surtout lorsqu'on a quelque sujet de craindre que
la graine ne soit infectée de carie ou de charbon , deux
maladies qui peuvent causer de grandes pertes.
Lorsque l'orge est semée par un temps de pluie , ou a\u
moins sur un terrain humide, elle ne tarde pas à lever, et
une fois qu'elle a poussé trois feuilles, elle ne craint presque
plus rien ; elle peut demeurer long-temps sous la neige en
hiver sans en souffrir. Par un temps sec elle supporte des
ORG 335
gelées considérables; il n'y a qu'un froid très - rigoureux ,
succédant à un temps humide, qui puisse la faire périr, et
on en a peu d'exemples. Au printemps, des pluies continu e}les
ou une sécheresse trop prolongée sont les seuls accidens qui
puissent lui être nuisibles. Dans le premier cas, l'orge pousse
trop en feuilles, et elle produit un grain gros, mais peu
abondant , et qui n'est pas propre à être gardé. Une séche-
resse trop longue l'empêche de s'élever, fait avorter les épis ,
et le peu de grain qui se forme est très 'petit.
Lorsque l'orge a quelques pouces de hauteur, il est néces-
saire de la sarcler pour la débarrasser des mauvaises herbes;
ce sont les seuls soins qu'elle demande jusqu'à la récolte.
L'époque de la moisson de l'orge varie selon le climat , la
nature du sol, la marche de la saison : nous avons dit que,
dans la Laponié et la Finlande on semoit et en récoltoit
l'orge dans l'espace de deux mois, ce qui tient à la chaleur
non interrompue , développée dans ces contrées par la lon^
gueur des jours et le peu de temps de l'absence du soleil
pendant les nuits de Juin et de ,ruillet. Mais sous la latitude
de Paris, et dans les environs de cette ville, l'orge, pour
l'ordinaire , n'est pas moins de quatre mois et demi à cinq
mois à parcourir toutes les périodes de sa végétation. Semée
dans le courant de Mars, on ne la récolte le plus souvent
qu'à la fin de Juillet ou au commeiu^ement d'Août , quel-
quefois même plus tard , lorsque le temps a été froid et hu-
mide. Dans les pays du Midi, lorsque l'orge a été semée
avant l'hiver , c'est un des premiers grains qu'on moissonne.
On se sert pour Li couper, soit de la faucillci, soit de la
faux; cela varie selon les localités. Le travail fait avec le
dernier instrument est plus expéditif; mais, de quelque ma^* *
niére qu'on ait coupé l'orge, il est avantageux de l'enlever
du champ le plus tôt possible, afin qu'il y ait moins de grains
perdus. Cependant cela ne peut pas toujours s^exécuter a la
rigueur; ainsi, lorsque des pluies survenues depuis la coupe
ont mouillé la paille, ou lorsqu'elle contient une certaine
quantité d'herbes étrangères, on est obligé de la laisser pen-
dant plusieurs jours, afin qu'elle se sèche. Le plus souvent
les gerbes d'orge ne se font pas régulièrement, comme celles
de froment ou de seigle » en plaçant tous les épis d'un même
336 ORG
côté; mais il y auroit de l'ayaotage à le faire, parce que,
lorsqu'il faut procéder au battage du grain , cette opératioa
deviendrpit plus facile et plus prompte.
Dans tous les paya du Nord et du milieu de la France
on se sert du fléau pour battre Forge ; mais dans' les pro-
vinces méridionales et le reste du Midi de l'Europe, on
n'emploie pas cet instrument. Dans ces pays chauds, le grain
adhérant moins aux balles, s'en détache plus facilement, et
pour obtenir cette séparation , il suffit de le faire fouler par
des chevaux ou des mulets, ou même par des bœufs, que
Ton fait trotter ou marcher circulairement sur les gerbes
étendues sur une aire pratiquée ei^ plein air. Cette manière
de retirer les grains des épis s'appelle dépiquage.
La paille d'orge est plus dure et moins nourrissante que
celle de froment, et beaucoup de bestiaux refusent de la
manger lorsqu'elle n'est pas mélangée avec quelquenutre four-
rage; aussi le plus souvent on ne s'en sert que pour faire
de la litière»
L'orge coupée en vert né peut être donnée qu'en petite
quantité aux bestiaux, parce qu'elle a l'inconvénient de les
météoriser. En grain sec elle passe pour être plus nourris-
\ santé et moins échauffante que l'avoine, et dans la plupart
des pays méridionaux on la substitue à cette dernière pour
la nourriture des chevaux. Réduite en farine, et délayée
avec suffisante quantité d'eau , elle augmente beaucoup la
production du lait chez les vaches, et on s'en sert avec beau-
coup d'avantage pour engraisser promptement les bœufs ^
les cochons et la volaille.
Mais non-seulement l'orge est d'une grande utilité pour la
nourriture de divers animaux domestiques ; elle est aussi
employée par l'homme, soit comme aliment, soit pour pré-
parer différentes boissons. Comme aliment, l'orge est pré-
tieuse, ainsi que nous l'avons déjà dit, dans les pays du
^ord et dans ceux de hautes montagnes. Dans ces contrées
peu favorisées de la nature , les hommes y ont recours pour
en faire du pain , quand elle est réduite en farine , ou des
espèces de bouillies, quand elle est demi-moulue en nature
de gruau , ou seulement mondée , c'est-à-dire , dépouillée de
«on écorce. Dans les cantons pauvres de la France, le peuple
ORG 537
des campagnes mange aussi du pain d'orge pure , ou mêlée
a une certaine quantité de froment ou de seigle* Le pain
fait avec la seule f^iHne d'orge est moins nourrissant, moins
agréable, plus grossier et plus difficile à digérer que celui
fait avec le froment et même avec le seigle : on le dit un
peu rafraîchissant.
L'orge est un des principaux ingrédiens de la bière, bois-
son qui dans presque tous les pays du Nord privés de vignes
remplace le vin, et dont on retire, de même que de celuir
ci, par la distillation, une sorte d'alcool, mais dont l'odeur
et la saveur sont moins agréables que celles de l'eau-de-vie
ordinaire.
En médecine l'orge mondée ou perlée est souvent em-
ployée. Cette dernière est celle qui est non -seulement dé-
pouillée de sa partie corticale , mais à laquelle on a encore
donné une forme presque sphérique, et dont la surface a
l'aspect presque poli comme une petite perle. C'est à l'aide
de moulins, dont les meules sont disposées d'une manière
particulière , qu'on lui fait subir ces différentes préparations*
On se sert encore aujourd'hui de l'orge mondée ou perlée ,
comme aux premiers temps de l'art de guérir, pour faire des
tisanes, qu'on emploie principalement dans les fièvres aiguës
et dans les maladies inflammatoires. La farine d'orge, ou
«eule, ou comme faisant partie des quatre farines résolutives,
sert à faire des cataplasmes ; mais elle est bien moins usitée
aujourd'hui sous ce rapport qu'elle ne l'a été autrefois. L'orge
a donné son nom au sirop d'orgeat et au sucre d'orge , dans
lesquels on faisoit jadis entrer sa décoction ; mais à présent
ce sirop et ce sucre se préparent sans cela. Il en est de
même de quelques anciennes compositions pharmaceutiques
dans lesquelles l'orge est indiquée , mais dans lesquelles elle
n^est d'aucune utilité.
Les tanneurs emploient l'orge en la faisant fermenter
et aigrir- dans l'eau pour la préparation de certains cuirs.
(L. D.)
ORGE -PETITE. {Bot.) Voyez Cevadille. (Lbm.)
ORGE-RIZ. ( Bot. ) C'est l'orge à épis' larges. ( L. D. )
ORGLISSE ou RÉGLISSE SAUVAGE. {Bot.) C'est Vastra-
gallus glyoipliyllos* Voyez Astragalls. (Lem*)
36. '2'2
«38 ORG
ORGUE. (Ormth.) Nom picard du ca|iard siffleur ou viit«
^eon, anas Penelùpef Linn. (Ce. D.)
ORGUE DE MER. {Polyp.) Nom maivhand du polypier ^
lype du genre Tubipore de M. de Laaarck. (De B.)
ORGYA. {Bot.) Fronde simple, très*- longue, marquée de
côtes , recouverte des deux côtés d'une membrane mince ,
luisante , rugueuse ; frondule en ovale renversé , prenant
de Fépaisseur lors de la maturité de la fructification ; celle<-ci'
est située vers le bas de la frondule. Ce genre, de la famille
des algues, a été établi par Stackhouse sur ses^îiciis esculerUus
et tetragonusy remarquables par Tamplitude de leur fronde et
qui appartiennent au genre Laminahia. Voyez ce mot. (Lem.)
ORIBA. (Bot.) Adanson faisoit soiis ce nom un genre de
V anémone palmata , parce que l'involucre, existant au-dessous
des fleurs à quelque distance, est composé de six feuilles , au
lieu de deux ou trois. (J.)
ORIBASIA. {BoL) Schreber , voulant faire disparoître tous
les noms barbares, a substitué celui-ci au nonatelia d'Aublet,
qui paroi t ne devoir pas être supprimé. Voyez NoNAilàLE. (J.)
ORIBATE. {Entom») M. Latreîlle décrit sous ce nom un
genre d'insectes aptères de la famille des cirons om rhinap'
téres, qu'Hermann fihjavoit nommé Notaspis, et Fabricius
Gamase. Voyez Mite. (CD.)
ORICHALQUE {Min.) : Écrit par les auteurs anciens tantôt
orichalcum et tantôt aurichàteum , suivant l'origine qu'ils attri-
buoient à celte sorte de métal trés-céfièbre dans l'antiquité.
Il paroît, comme le pense M. de Làunay, qull y avoit
deux substances métalliques auxquelles on avoit donné ce
nom.
L'une très- précieuse pour les peuples de la plus haute
aptiquité, et qu'on ne trouvoit déjà plus du temps de Pline,
qui , suivant Platon , étoit un des produits de l'Atlantide ,
perdu depuis que -cette grande île avoit disparu ;. c'étoit ,
suivant Pline, un cuivre extrêmement précieux, et^d'une
valeur approchant de celle de l'or; on le trouvoit dans les
montagnes; de là son nom d^oriohalcum , cuivre de montagne.
L'autre métal du même nom, mais qu'on doit écrire aiiri-
chaloum, c'est -à-* dire, cuivre d'or, paroissoit être un alliage
dont le cuivre étoit la base , et avoir beaucoup d'analogie
ORI 5Ï9
avec le laiton ou le sîmilor des modernes» La manière de
l'obtenir, quiconsistoit, suivant Festus, à pénétrer du cuivre
de cadmie fossile ou de minéral de zinc , sa couleur blan^
châtre et ses dîfiférens usages pour moéter des flûtes, et pour
faire ressortir sous forme de lames minces ou de clinquan&
la couleur des chrysolithes , laissent peu de doutes sur Texac-
titude de ce rapprochement. (B. )
ORICOU. (Ornith.) Ce vautour, figuré dans le tome !•*
des Oiseaux d'Afrique de Levaillant 9 pi* 9 « est le vultur awr
rioularisj Daud., et probablement le même que le vautour^
de Pondichéry, de Sonnerai. (Ch. D.)
ORIGAN, Origanam^ Linn. {Bot.) Genre de plantes dico-
tylédones, monopétales, de la famille des labiées, Juss. ^ et
de la dûfynamie gymnospermie , Linn., qui présente pour prin-
cipaux caractères : Un calice monophyile , ordinairement
inégal et à deux lèvres, toujours environné de bractées im-
briquées; une corolle monppétale, à deux lèvres, dont la
supérieure droite , plane , et l'inférieure à trois lobes pres-
que égaux; quatre étamines, dont deux plus longues;. un
ovaire aupère, à quatre lobes, surmonté d'un style filiforme,
à stigmate légèrement bifide ; quatre graines au fond du calice
persistant. Le^ origans sont des plantes lierbacées, pu quel»
quefois suffrutescentes , à feuilles opposées, et à fleurs ra-
massées en épis serrés, courts, tétragones* On en connoît
vingt et quelques espèces, dont la plus grande partie est
<exo tique.
O&I6AN COMMUN : Origanum vulgare, Linn., Spec, 824;
Bull. , Herb. , tab. 193. Sa racine est vivace , fibreuse , horizon-
tale; elle produit une ou plusieurs tiges pubescentes, souvent
rougeàtres , hautes de dix à quinze pouces , rameuses seule-
ment dans le haut, garnies de feuilles ovales, pétiolées, un
peu velues en dessous. Ses fleurs sont purpurines, quelque-
fois blanches, disposées au sommet des tiges en ^pis courts ,
rapprochés en corymbe paniculé. Les bractées sont ovales,
d'un ronge violet, plus longues que les calices, qui sont un
peu hérissés, à cinq dents égales, et fermés par des poils
après la floraison. Cette plante fleurit en Juillet et Août;
elle est commune dans les bois secs et montueux en Franor
et en Europe.
340 ORI
Les feuilles et les sommités fleuries de Torigan commun
ont une saveur acre et aromatique très -forte; elles sont
toniques , excitantes : on les a considérées comme stoma*
chèques, céphaliques, expectorantes, sudorifiques, emmé«
xiagojg[ues, et on les a employées contre les flatuosités, les
digestions languissantes, les maux de tète, les étourdisse-
mens, les affections catarrhales de la poitrine, la suppres-
sion des menstrues. On les prépare en infusion tbéiforme*
Scopoli rapporte qu'un évéque italien^ grand amateur de
champignons, se garantissoit de l^urs effets yénéneUx en
prenant de cette espèce de thé. On emploie aussi Torigan à
Textérieur pour faire dès bains et des fumigations aromatiques ,
dans la paralysie et les rhuma^smes chroniques. Cette plante
entre dans plusieurs préparations pharmaceutiques. En Suède
on rend la bière plus forte et plus enivrante, en y fkisant
infuser de l'origan.
Origan de CRiiTE', Origanum ùreticunif Linn. , Spee*, 823*
Cette espèce diffère de la précédente par ses épis de fleurs
plus alongés , par ses bractées une fois plus longues que les
calices, qui sont glabres et parsemés de points glanduleux.
On la trouve dans quelques parties du Languedoc , de la
Provence, et dans le Midi de l'Europe, en Syrie ^ dans Tile
de Crète. On la cultive au Jardin du Roi.
Origan précoce; Origanum heracleoticum , Linn., SpeCm^ S2S.
Cet origan a le port de l'espèce commune ; mais ses épis sont
pédoncules, digités, lâchement imbriqués, et leurs bractées
ne sont que de la longueur des calices. Ses fleitrs sont blan-'
ches. Il croît en Grèce et dans quelques parties du Midi de
l'Europe.
Origan fausse- marjolaine, vulgairement la Marjolaine;
Origanum majoranoides , Willd. , Spec, 3, p. iSy. Sa racine
est vivace ; elle donne naissance à une ou plusieurs tiges
ligneuses à^leur base, rameuses, hautes de six à dix pouces,
garnies de feuilles ovales, cotonneuses, ainsi que les brac-
tées , les calices , et d'un vert blanchâtre. Ses fleurs sont
blanches, disposées en épis arrondis, courts, rapprochés par
trois à quatre en une sorte de tête ; leurs bractées sont ar-
rondies', et le calice est à deux lèvres inégales. Cette plante
fleurit en Juin et Juillet. On ne connoit pas bien le pays
ORI '341
dont elle est originaire ; mais on la cultive fréquemment
dans les jardins.
La marjolaine a une odeur aromatique agréable j s^es pro«
priétés sont d'être tonique et excitante , et elle agit princi-
palement sur le système nerveux. £Ue passoit autrefois pour
être trés-efficace contre les maladies du cerveau , ce qui la
faisoit employer dans Fapoplexie , la paralysie , Tépilepsie ,
les vertiges. Comme excitante on Temployoit aussi dans lea
maladies atoniques de la poitrine et de Tutérus, comme les
catarrhes chroniques , la chlorose^ la suppression des règles.
Dans les anciens formulaires cette plante faisoit partie d'un
assez grand nombre de préparations pharmaceutiques; au«
jourd'hui elle n'est plus que très -peu usitée.
Oriqan niCTAME, vulgairement Dictamb de Crète; Origor-
num dictamnus, Linn. , Spee., 8a3. Ses tiges sont rougeàtres,
velues, hautes de huit à dix pouces, rameuses, garnies de
feuilles ovales -arrondies, pétiolées , cotonneuses, blanchâ-
tres ; les feuilles supérieures sont arrondies , sessiles , glabres y
souvent rougeàtres, ainsi que les bractées, et chargées les
unes et les autres de nombreux points glanduleux. Les fleurs
sont purpurines, inclinées, disposées en épis courts et peu
garnis. Cette plante croit naturellement dans l'île de Crète
sur les montagnes. On la cultive depuis long-temps daas les
jardins. Pans le climat de Paris on la plante en pot et on
la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver»
Les botanistes modernes ^s'accordent généralement à recon-
noître dans cette espèce d'origan le dictame des anciens.
La description que Théophraste donne du dictame n'est pas
aussi complète sans doute qu'on pourroit le déairer; maia
cflle renferme cependant quelques détails assez exacts. Celle
de Pline et de Dioscoride est .conforme à celle de Théo^
phraste, excepté dans un point es&entiel. Théophraste, en
parlant des propriétés, dit que ce n'est que des feuilles qu'on
fait usage, et non des rameaux et du fruit. Des rameaux et
des fruits supposent nécessairement l'existence d'une tige et
d*une fleur. Cependant Dioscoride affirme que le dictame
n'a ni fleur, ni fruit, et Pline, qu'il n'a ni fleur, ni graine^
ni tige. La contradiction est bien positive; mais elle ne doit
pa$ étonner beaucoup de la part de Dioscoride et de Pline ^
342 ORI
dans lesquels on trouve tant d'erreurs de ce genre » et qui
si souvent ne font autre chose que copier Théophraste. Les
Commentateurs ont cherché à prouver que le texte étoit
altéré : cela seroit possible , si on ne trouvoit Terreur que
dans un seul auteur; mais elle se rencontre à la fois dans
Dîoscoride et dans Pline , et elle est d'autant plus étonnante
de la part de ces naturalistes, qu'ils dévoient probablement
connoitre les vers où l'immortel auteur de l'Enéide décrit
le dîctame avec autant d'élégance que de fidélité, lorsque
Vénus, après l'avoir cueilli elle-même sur le mont Ida, le
mêle aux autres simples avec lesquelles on va panser la
blessure d'Énée :
Dictamnum genitrix Cretœd earpit ah Idd ,
Puheribus eaulem foUis et flore comantem
Purpureo : non iUa Jeris icognita capris
Gramina cum tergo volucres hœsere sagittœ,
jEn, XJI, V, 4ia.
En assurant que le dictame n'a ni fleur ni tige , Pline et
Dîoscoride ont prouvé qu'ils n'avoient jamais vu la plante;
car il est bien constant qu'elle a l'une et l'autre : ce qu'en
ont dit Théophraste et Virgile , ne laisse aucun doute à cet
égard. Quelle peut donc être la cause de cette erreur P
peut-être est-ce une interprétation fautive du texte de Théo-
phraste , causée par le défaut d'attention.
Les étymologistes font dériver cT/j^a/xvov de th^Iuùj qui veut
dire cLccoucher, à cause de la propriété qu'a le dictame de
favoriser les accouchemens laborieux et d'aider la sortie du
fœtus mort. Xgticrt/Liov fxatXtvIet, ts-goç retç SïfffloKteiç yvveuitov y
dit Théophraste," liv. 9, chap, 16: Hippocrate, Dioscoride,
Plutarque , font aussi mention de ce fait.
C'étoit surtout pour la guérison des blessures que le die*
lame étoit en grande réputation chez les anciens. On ne le
trouvoit que dans l'Ile de Crète, où il croissoit en abon«
danCe sur le mont Dictés , ce qui a fait penser avec quelque
probabilité que le nom de hiQctfjivoç pourroit bien venir de
Ai/fnç et de d'ajuLvoç ^ huisson. Théophraste dit que les chèvres
l'aiment avec passion, et que, lorsqu'elles ont été blessées,
il leur suffit d'en manger pour faire sortir les flèches de
ORl 541
leur blessure. Tous les auteurs anciens qui ont parle du
dictame, ont répété la même ch^, et pour ajouter encore,
s*il se peut, à de si merveilleuses propriétés, Pline assure qu9
le dictame est un excellent spécifique contre la morsure des
serpens venimeux.
Au reste cedictame , si célèbre chez les anciens , et dont les
feuilles pilées étoient parmi eux d'un usage général j)our leà
blessures et les contusions, n'est presque jamais employé
aujourd'hui. Cependant, s'il n'a pas les vertus extraordi-
naires que lui ont supposé les anciens, ses feuilles et se%
fleurs exhalent une odeur aromatique agréable , et elles ont
une saveur amère, acre et piquante y qui annoncent en elles
des propriétés bien positives , et celle d'agir puissamment
comme excitant du système nerveux ne paroît pas douteuse.
Il est à croire que cette plante contient du camphre , ainsi
que quelques autres labiées.
Le dictame entre dans la thériaque, dans le mithridate,
et dans quelques autres compositions pharmaceutiques , dont
la première est à peu près la seule qui soit encore quelque^
fois usitée. ( L. D. )
ORIGAN DE MARAIS. {Bot.) Nom vulgaire de Feupatoire
commune. ( L. D. )
ORIGANUM. {Bot.) Voyez Origan. (Lem. )
ORIGERON. {Bot.) Nom donné anciennement à plusieurs
anémones de la division des Pulsatilles. (Lem.)
ORIGNAC. {Mamm.) C'est le même mot qu'orignal. (F. C.)
ORIGNAL. {Mamm.) Nom que quelques-unes des peuplades
du Canada donnoient à l'élan de ces contrées. On a aussi écrit
orignaux. (F. C.)
ORIGOME. {Bot.) Nom donné par Necker à de petites
coupes pleines de bulbilles qu'on observe sur la fronde de»
marchantia. (Mass.)
ORILLETTE. {Bot.) On donne ce nom à la mâche en quel*
ques lieux. (Lem.)
ORIMANTHIS. {Bot.) Rafinesque-Schmaltz est auteur de
ce genre , auquel il rapporte des plantes marines de forme
et de substance différentes , et dont la fructification est repré*
sentée par des cellules éparses sur toute la surface et imitant
des espèces de fleurs; il présume que plusieurs espèces d'v^a
544 ORI
doivent y être ramenées et qu'il peut appartenir à la diyîsioii
dea alcyonidées. Ce genre est encore voisin du h^torima et
du Zonaria de Rafinesque.
VOrimanthis «esîciiZo/a ressemble à une vessie gonflée, voû-
tée , lobée , onduleuse , difforme , cartilagineuse , d'un brun
jaunâtre; les cellules situées à la surface supérieure. Elle est
commune en Sicile sur les coquilles de moules ; on lui donne
le nom de bonnet ou turban de Turc, sans doute i cause de
sa forme.
VOrimanthis foUaeea est membraneuse , foliacée , plane ,
ondulée, lobée, blanchâtre; les cellules sont situées à la par-
tie inférieure , rondes , ou ovales. Cette espèce se trouve aussi
en Sicile et attachée par un seul point sur les fucus. (Lbh.)
ORINOS. {Omith.) Nom grec de la mésange à longue
queue, parus eaudatus, Linn«, qui est aussi appelée dans la
même langue orites. (Ch. D.)
ORIO. {Ornith,) C'est, ainsi que les mots oriol et oriol ,
une ancienne dénomination du loriot. ( Ch. D. )
- ORIOLUS. (Omith.) Linnœus a coiùpris sous cette déno-
mination générique la cassiques , les troupiales, les earouges,
les ballimores et les loriots, (Ch. D.)
ORIPËLARGUS. {Omith.) L'oiseau auquel ce nom est
appliqué par Gesner, et dont le même auteur a donné une
assez bonne figure^ pag. 193, est un vautour que cite M.
Savignj parmi les synonjrmes de son Neophron perenopterus.
Il se rapporte aussi au vultur percnopterus , Linn. , et à l'oi/ri-
gourap de Levaillant, Oiseaux d'Afrique, pi. 14. (Ch. D. )
ORITES. ( Bot. ) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs
incomplètes , de la famille des protéacées , de la tétrandrie mono^
gynit de Linnœus , ofirant pour caractère essentiel : Une co-
rolle irréguliére, à quatre pétales recourbés à leur sommet 2
point de calice ; quatre étamines placées sous la courbure des
pétales ; quatre glandes à la base du pistil ; un ovaire sessile ,
à deux ovules; un style roide; un stigmate obtus, vertical}
une capsule coriace , une seule loge presque centrale ; les se-
mences ailées à leur sommet.
Rob. Brown , auteur de ce genre , en cite deux espèces ori-
ginaires de la Nouvelle -Hollande, savoir : i.° Orites diçersi'
Joliaf Rob. Brpwn, ^ot^. HolLj pag. 588, et Trans. lÀnm.^
ORI 345
yroh 10 9 pag» 190* Cette plante a des feuilles planes, lancéo-
lées, dentées ou très- entières, tomenteuses à leur face infSé-
rieure; les capsules munies d'une suture tronquée ou légère-
ment incisée ; 2.** Orites revoluta, Rob, Brown , U c. Les feuilles
sont linéaires, très-entières, tomenteuses et blanchâtres à leur
face inférieure ; les capsules pourvues d'une suture arrondie.
(PoiR.)
ORITES. ( Omith. ) Mœhring a établi sous ce nom son
trente-septième genre , comprenant le jparus eoMàatus , Linq.
Voyez Orinos. (Ch, D.)
ORITHYIE, Orithyia. (Crusl.) Genre de crustacés déca-
podes brachyures , décrit dans notre article Malacostracés ,
tome XXVIII, page 255. (Desm.)
ORITINE, Oritina. {Bot.) Ce genre, que Rob. Brown n'a
pu observer dans toutes les parties de sa fructification , ap-
partient, selon lui, à la famille des protéacëes , etse rapproche
des orites» Il n'en cite qu'une seule espèce, sous le nom d'o-
ritina acioularis^ Trans* Linn» ^ vol. 10, pag. 224* Arbrisseau
de la Nouvelle- Hollande, glabre sur toutes ses parties, dont
les feuilles sont alternes , presque cylindriques , canaliculées
en dessus, terminées par une pointe mucronée, très-aiguë.
L'ovaire paroît renfermer deux ovules, accompagné à sa base
de quatre glandes. On soupçonne la corolle régulière. Le
fruit est lisse , comprimé , coriace , contenant deux semences
ailées à leurs deux extrémités. (Poia.)
ORIUM. {Bot,) Ce genre de crucifère, fait par M. Des-
yaux , dans son Journal de botanique , est réuni au eljypeola
par M. De Candolle , qui le relate seul dans une section de
ce genre. (J.)
ORIXA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, k fleurs
polypétalées, de la ^^/randnf monogyme de Linnsus, dont la
famille n'est pas encore connue. Le caractère essentiel con-
siste dans un calice court, k quatre divisions; quatre pé-
tales ouverts, lancéolés; un ovaire supérieur; un style; un
stigmate en tête ; une capsule P • . .
Orixa du Japon: OrixaJaponioa, Thunb. , FZor. jopoi». , pag.
61 ; Noi^. gen,y pag. 56. Arbrisseau du Japon, qui s'élève à
la hauteur de cinq ou six pieds sur une tige flexueuse, glabre ,
divisée en rameaux glabres et alternes ; les derniers un peu
346 ORK
velus; les feuilles alternes, pétiolées, ovales, entières ; vertes
en dessus; pâles en dessous , velues , surtout dansleurjeuneste,
ouvertes^ et longues d'environ un demi-j>ouce. Les fleurs sont
vertes, disposées en grappe, munies à la base de chaque pé»
dicelle de bractées oblongùes , concaves et glabres; les pédon-
cules velus; le calice d*une seule pièce, court, à quatre dé-
coupures; la corolle ouverte, à quatre pétales; quatre éta-
mines , dont les filamens sont plus courts que les pétales , sou-
tenant des anthères globuleuses ; l'ovaire plus court que les
pétales, surmonté d'un style droit, que termine un stigmate
en tête, obtus. Le fruit n'a pas été observé. Plusieurs au-
teurs confondent ce genre de M* Thunberg avec son orûiera,
que nous avons placé, mais avec doute, entre les sapotées
et les ardisiacées, à cause de ses étamines insérées au bas
des lobes de la corolle. (Poir.)
ORK. {Bot.) Voyez Kebath. (J.)
ORKOS. {Bot.) Nom arabe, suivant Forskal, de son hoer»
haavia ^candens. (J«)
X)ALAYA. {Bol.) M. Hoffmann a fait sous ce nom un
geiife du caucalis grandîjlôra, parce que son involucre est à
cinq feuilles , le pétale extérieur plus grand et bilobé , et les
vallécules du fruit munies de piquans» Ce genre n'a pas
encore été adopté. (J.)
ORLEANA. {Bot.) Voyez Orellana. (J.)
ORLIK. ( Ornilh. ) L'oiseau que , suivant Ri^ckzynsl^i , les
Polonois nomment ainsi , est l'aigle commun ffalco melanaetos,
Linn. (Ce. D.)
ORME, Vlmus, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones apétales, de la famille des amentanëes, Juss., et de la
pentandrie àigynie, Linn., dont les principaux caractères sont,
d'avoir : Un calice monophylle , campanule , coloré , persis-
tant, partagé en quatre ou cinq dents; point de corolle; cinq
étamines , quelquefois quatre à huit ; un ovaire supère , sur-
monté de deux stigmates sessiles ou portés sur deux styles
courts; une capsule monosperme, indéhiscente, bordée d'une
aile membraneuse. Les ormes sont des arbres ou des arbris-
ieaux à feuffles alternes , simples , accompagnées de stipules ;
leora fleurs sont petites, de peu d'apparence ,^ ramassées plu-
sieurs ensemble en faisceaux placés aux aisselles des an-
ORM 547
tiennes feuilles, et paroissant ordinairement avant les nou-
velles. On en connaît une vingtaine d^espéces, qui croissent,
en général , daps les climats tempérés des deux continens.
Nous citerons seulement ici les suivantes :
Orme des champs, vulgairement Orme pyramidal, Orme,
Ormeau , Ormille, Arbre au pauvre homme ; IJlmus oampestrisy
linn. , Spec, , 52 j. Cet arbre étend au loin ses racines,
et il s'élève à soixante et quatre-vingts pieds sur un tronc
qui peut , avec les années , acquérir dans sa partie inférieure
douze à quinze pieds de circonférence. Lorsqu'il est^ isolé et
qu'on le laisse croître en liberté, sa tige se divise en beau-
coufi de branches , qui forment une vaste tête. Ses feuilles
sont oVales, pétiolées, d'un vert assez foncé, rudes au tou-
cher, dentées en^ leurs bords. Ses fleurs, qui sont rougeàtres
et à quatre ou cinq étamines, naissent avant les feuilles, dis-
posées en paquets serrés , presque sessiles , épars le long des
rameaux.
L'orme croît naturellement en Fnince et en Europe dans les
bois. 11 a produit par la culture plusieurs variétés, en général
difficiles à caractériser et assez mal déterminées. Les pépinié-
ristes distinguent principalement ces variétés, par les feuilles
plus larges ou plus étroites , plus ou moins dentées , plus ou
moins rudes, d'un vert plus clair ou plus foncé, d'un vert
uniforme ou panaché de blanc.
L'orme étoit l'arbre favori de nos ancêtres; ils le plantoîent
de préférence à tout autre autour des châteaux, au devant
des églises, sur les places publiques. Les jours de fête il
protégeoit de son ombre la danse et les amusemens des villa-
geois; plus d'une fois même il fut illustré par de plus nobles
réunions. Des rois, des prine.es, qui vouloient faire un traité
de paix, se jurer amitié, se réunissoient souvent près de
quelque orme antique. Ainsi, lorsque Philippe -Auguste et
Henri II arrêtèrent la troisième croisade , ce fut sous un orme ,
planté non loin de Gisors, que ces deux princes, jusqu'alors
ennemis implacables , s'embrassèrent et prirent la croix. Mais ,
de nouveaux sujets de dissension étant survenus, on ne put
s'entendre sur les conditions de la paix, et l'arbre sous le
quel on tenoit les conférences fut abattu par les ordres du
Roi de France.
348 ORM
Ayant la révolution op voyoît encore , dans beaucoup de
villes du royaume , des ormes dont Sully avoit ordonné la
plantation , soit auprès de? églises , soit dans les places publi-
ques. Dans plusieurs endroits la reconnoissance des habitans
leur avoit donné le nom du digne ministre de Henri IV, et
la grosseur du tronc de ces arbres révérés attestoit leur anti-
quité* Quelques-uns avoient jusqu'à quinze et dix-huit pieds
de circonférence.
L'orme est encore aujourd'hui l'arbre qu'on plante le plus
souvent dans le Nord de là France. C'est lui qu'on emploie
le plus généralement pour former des avenues au devant des
châteaux, des maisons de campagne, sur les bords des grandes
routes, dans les promenades publiques. En Italie l'orme a une
autre destination : c'est l'arbre dont on se sert le plus ordi-
nairement pour soutenir les vignes* Sa tige robuste prête son
appui aux foibles branches de cet arbrisseau , qu'on peut élever
par ce moyen beaucoup plus haut qu'elles ne pourroient at^
teindre naturellement.
L'orme employé à soutenir la vigne, est soumis à une
taille rigoureuse* On borne la hauteur de sa tige à douze
ou quinze pieds ; on ne laisse que le nombre de branches né^
cessaires à la fonction qu'elles doivent remplir, et le peu
de feuilles que cet arbre produit alors, se trouve presque
caché sous les pampres de la vigne. Cet usage de faire monter
celle-ci sur l'orme est fort ancien. Pline dit que c'est l'arbre
qui convient le mieux , et c'est de là que les Latins donnoient
fréquemment à l'orme l'épithète de marita. Virgile, dés le
début de ses Géorgiques , parle de ce mariage de l'orme et de
la vigne, et l'entrelacement des rameaux de ces deux arbres
est une image que ce poè'te reproduit plusieurs fois dans
ses vers*
Quid faciat lœtas segetes, ijuo sidère terrant
Vertere, Mœcenai y ulmisque adjungere vite^^
Conveniat . . .
Gborg., I, V. 1.
Semiputata tibi frondosâ vitis in ulmo esU
£cL., l\y V. 70.
iUa tibi lœtis intexet vitibus ulmos^
GsoR6.y II 9 V. aaii^
OR M 549
Votme se multiplie avec la plus grande faoilité ) nou-seu'-
lement il produit des graines très -nombreuses, mais encore
il reprend de marcottes, même de boutures, et il pousse de
ses racines une multitude de rejets^ . LorsquUl est abandonné
k lui-même dans yn terrain, il ne tarde pas à s'en emparer
en entier^ Virgile a dit à ce sujet :
Pullulât ah radice aliis densissima sjrlt^a^
Ut cerasis ulnUsque,
Georg., II y T. l8w
Mais de tous ces moyens de multiplication, celui qu^on prë*-
fère pour former des pépinières, c'est d'employer la voie des
semis. Les graines d'orme se sèment aussitôt qu'elles sont mûres.
On le)s ramasse sous les arbries après leur chute spontanée , qui
arrive dans les premiers jours de Mai , et on les répand à la
volée sur un terrain convenablement labouré. - Ces graines
n'aiment pas à être beaucoup enterrées; il suffit qu'elles soient
recouvertes de deux à trois lignes de terre. Elles lèvent^méme
très-bien sans cela , quand elles sont tenues constamment hu*-
mides jusqu'au moment de leur germination. Aussitôt que
les graines d'orme sont semées , on les arrose s'il ne pleut pas,
et au bout de cinq à six jours elles commencent à lever. Pen-
dant la première année le jeune plant n'a besoin que d'être
débarrassé des mauvaises herbes par deux ou trois sarclages ,
et à l'automne il a acquis un pied de hauteur, quelquefois
plus, selon la bonté du terrain. Il est alors bon. à planter en
rigoles espacées d'environ deux pieds Tune de l'autre, et en
mettant quinze à dix -huit pouces d'intervalle entre chaque
plant. Les jeunes ormes doivent rester dans la pépinière jus-
qu'à ce que leur tige ait au moins trois pouces de tour. Ils
peuvent, d'ailleurs, y rester plus long-temps, si on n'a pas de
terrain disponible pour les planter , parce qu'ils reprennent
encore très -bien, quoique déjà âgés de quinze à vingt ans.
Quelques cultivateurs recommandent de ne point couper la
tête des ormes en les plantant à demeure ; mais l'usage con-
traire subsiste généralement , et il ne paroît pas que cela leur
soit nuisible; au contraire, parce que, lorsqu'on met ces ar-
bres en place, ils ont généralement une tige trop élancée, .qui
donne trop de prise aux vents qui les ébranlent et les empêchent
35o ORM
de reprendre^ autti facilement que Iprsqu'iU ont été réduits
à une hauteur de six à sept pieds. Nous avions roulu essayer
de foire planter des ormes de douze à quinze pieds de hauteur
sans les étêter , et au bout d'un an ou deux , nous ayons
été obligés de les (aire couper tous successivement à la hau-
teur ci-dessus mentionnée ^ parce que la partie supérieure de
la tige de plusieurs de ces arbres avoit été ou cassée par les
vents , ou qu'elle étoit toute courbée en arc. Nous avons aussi
éprouvé que les arbres dont nous avions fait couper toutes
les branches , ne laissant que la tige , avoient ensuite formé
des arbres plus droits que ceux auxquels nous avions laissé
deux à trois branches , ayant chacune douze à quinze pouces
de longueur*
L'orme s'accommode assez bien de toutes sortes de terres;
cependant Duhamel dit que, lorsqu'il est planté dans un ter-
rain trop gras e^ trop humide , il arrive que , dans le temps de
la sève, celle-ci se porte en si grande abondance entre le bois
et l'écorce, que ces deux parties se séparent par la rupture
du tissu cellulaire, et alors on voit plusieurs de ces arbres
mourir subitement.
La faculté qu'a l'orme de bien supporter la taille , le rend
facile à tondre aux ciseaux , au croissant ; et on peut en faire
des palissades de verdure, des tonnelles, etc.
Le bois d*orme, en général, est assez dur, rougeàtre, sujet
à se tourmenter quand il n'est pas parfaitement sec ; c'est ce qui
fait qu'on ne l'emploie guère pour les ouvrages de menui-
serie ; on ne s^en sert pas non plus pour la charpente des
maisons, parce qu'il est sujet à être piqué par les vers. Son
principal usage est pour le cbarronnage. On l'emploie aussi
à faire certaines pièces des mpulins, les presMs des pressoirs,
des tuyaux de pompe et pour la conduite dey eaux. Ce bois
a d'ailleurs des qualités différentes, selon les variétés dont il
provient. La variété qu'on appelle orme-teille, dont les feuilles
sont très-larges et qui ne pousse point de rejets sur le tronc ni
sur les grosses branches , a le bois tendre , presque aussi doux
que le noyer. Celle connue sous le nom d'orme femelle, se
ramifie beaucoup et fournit beaucoup de bois tortu , dont les
courbes sont très- utiles aux charrons. Cependant son bois
a'est pas aussi dur que celui de Forme tortillard , qui est
ORM 35i
ebargé de nœuds , et qui pour cette raison est recherché pour
faire des moyeux de roue. La disposition et Fentrelacement
de ses fibres lui donnent beaucoup de ténacité. Cette variété
est aussi plus sujette que les autres à produire sur le tronc
des excroissances, qui deviennent quelquefois très-grosses et
qui, travaillées convenablement, servent aux ébénistes à faire
des meubles de toute espèce , meubles qui , par leurs veines
nombreuses et les accidens variés et quelquefois bizarres quHis
présentent, sont souvent beaucoup plus beaux que ceux faits
avec les bois étrangers les plus recherchés. L'orme à larges
feuilles est celui qu'on plante le plus ordinairement pour
former des avenues; celui à tris -petites feuilles sert pour
faire des rideaux et des salles de verdure.
Le principal emploi que Ton fasse de l'orme , c'est de le
planter pour faire des avenues le long des grandes foutes on
devant des maisons de campagne et dans les promenades
publiques. Les arbres élevés dans les pépinières, sont bons
pour cela à mettre en place à cinq ou six ans ; ceux qu'on ne
taille que modérément , deviennent toujours plus beaux que
ceux qu'on émonde trop souvent et dont surtout on retranche
presque toutes les branches à la fois , ne leur laissant que
quelques rameaux au sommet. Four que l'émondage des ormes
soit profitable , il faut ne le faire que tous les cinq à six ans ;
mais le plus souvent, surtout pour ceux qui bordent les
grandes routes, les cultivateurs dans les champs desquels ils
se trouvent plantés, les taillent tous les trois à quatre ans,
afin d'avoir moins d'ombre sur leurs cultures.
Dans les cours et autour de beaucoup de fermes dans plu-
sieurs cantons, on plante l'orme pour en faire des têtards,
c'est-à-dire des arbres dont on raccourcit la tige à la hauteur
de huit k dix pieds et dont on émonde ensuite régulièrement
la tête tous les six à huit ans. On plante ordinairement de
préférence, pour faire ces têtards, l'orme tortillard, qu'on
multiplie de rejets ou de marcottes. Ces arbres forment en
quelque sorte un taillis en l'air, qui fournit beaucoup de
branches pour faire des fagots , et dont les feuilles peuvent
aussi être cueillies pour la nourriture des bestiaux et suppléer
«ux fourrages ordinaires.
Qn fait peu de taillis d'omes; cependant ce genre de cui*
35a ORM
ture n'est ^as à négliger* Ces taillis peuvent se couper depuit
rage de six ans jusqu'à quinze^ Les plus jeunes servent à fisdre
des fagots, et on peut» ainsi que des ormes têtards, en re<^
cueillir les feuilles pour les donner à manger aux bestiaux*
Lorsque ces taillis ont dix à quinze ans, on fait, avec leur
phis gros bois, des échalas pour les vignes, des cercles de fu-
tailles. Il n'y a pas d'avantage à les laisser s'élever en arbres de
haute futaie, parce que leur bois, lorsqu'ils ont cru en mas-
sif, est beaucoup moins propre aux ouvrages de cbarronnage
^e celui des ormes plantés isolément.
Dans la Bretagne, les Cévennes, le Jura, etc., on emploie
communément , pendant le printemps et l'automne, les feuilles
de l'orme à la nourriture des moutons, des chèvres et des
.vaches. Les cochons les aiment beaucoup aussi, surtout lors-
qu'on les leur a fait cuire« Ces feuilles doivent leurs qualités
nutritives au mucilage abondant qu'elles contiennent.
C'est principalement avec des haies qu'on taille deux fois
par an, au milieu du printemps et au commencement de
l'automne , qu'on se procure cette espèce de fourrage. Ces
haies font d'ailleurs des clôtures solides et qui sont de longue
durée.
Toutes les variétés d'orme ne se multiplient pas de semis ;
celles à feuilles panachées particulièrement, ne peuvent se
conserver que par la greffe , et l'espèce de greffe qu'on em-
ploie ordinairement, est celle en écusson. On pourroit aussi
propager ces variétés par marcottes; mais on préfère em-
ployer la greffe qui est plus expéditive.
L'écorce moyenne, ou le liber de Forme, a une saveur stip-
tique et un peu austère, qui annonce un principe astringent.
On avoit anciennement préconisé cette substance contre l'hy-
dropisie ascite, et après avoir été assez long- temps oubliée
sous ce rapport,, elle a été de nouveau vantée, il y a vingt et
quelques années, comme un remède assuré contre toutes les
inaladies de la peau. C'étoit spécialement le liber de la va-
riété appelée orme pyramidal que recommandoit Banan , qui,
non-seulement essaya de le faire passer pour un spécifique
contre les affections cutanées , mais pour une sorte de pa-
nacée, également utile contre les cancers , les scrophules , le
scorbut I les rhumatismes , les fièvres intermittentes, les ma-
ORM 5§ï
ladies nerveuses, etc. Cétoit en décoction et à la dose d'une
à deux onces par pinte d'eau , que le liber d'orme se prescri*
voit; mais aujourd'hui ce remède est entièrement retombé
dans Toubli , ainsi que la liqueur qu'on trouve dans des ves^
aies assez grosses , qui viennent quelquefois sur les feuilles de
l'orme 9 et qui sont des excroissances formées par la piqûre
de certains insectes. On attribuoit à cette liqueur une vertu
vulnéraire et la propriété d*embellir le teint*
Orme subéreux; Ulmus suberosa^ Willd. , Spec, i , p. 1324,
Cet arbre a le même port que Forme champêtre, et il en a
été considéré pendant long-temps comme une simple variété {
mais aujourd'hui la plupart des botanistes s'accordent à le
regarder comme une espèce distincte, parce que ses fleurs
n'ont que quatre étamines, et que l'écorce de ses rameaux est
relevée de côtes saillantes et comme boursouflées, ayant quel*
que ressemblance avec l'écorce du chêne liège. L'orme subé-
reux se trouve en France et en Europe dans les bois et sur
les bords 'des grands chemins, où on le plante comme le pré»
cèdent. Son bois paroît avoir les mêmes qualités*
Orme a fleurs éparses; Ulmus effusa, Willd., 5pec., 1 ^ p.
iS^S. Cet arbre ne diffère pas des deux précédens quant au
port; on l'en distingue cependant parce que ses fleurs ne sont
pas serrées les unes contre les autres, mais portées sur des pé*
dicelles assez longs, qui font qu'elles forment un bouquet plus
lâche. Ces fleurs ont d'ailleurs huit étamines, et les fruits qui
leur succèdent sont plus petits, ciliés sur les bords. Cette es-
pèce croît dans les bois en Alsace, en Bourgogne , dans l'An-^
îou , aux environs de Paris et dans plusieurs parties de r£u<>
rope.
Orme d'Ami^rique ou Orme blanc; Ulmus americana , Linn.^
Spec.j ^27. M. Michaux a trouvé cet arbre ayant, dans son
pa^s natal, jusqu'à quatre- vingts et cent pieds de hauteur.
Ses feuilles sont ovales, flcuminées, alternes sur de courts pé*
tioles , doublement dentées en leurs bords. Ses fleurs sont fort
petites , portées sur des pédicelles inclinés , de longueur
difl'érente et réunies au nombre de huit à dix ensemble en pe«
tits paquets. Le calice et les étamines sont d'un pourpre fonoé^,
et le stigmate est blanc , comme laineux ; les graines sont
ovales , échancrées à leur extrémité et bordées de cils. Cette
36. a5
554 ORM
espèce croit Baturellement dans le Nord des État-Unis. On la
cultive en Europe dans les parcs et les grands jardins paysa-
gers. Lorsque cet arbrphest d'un certain âge et planté isolé-
ment, il a un très -bel aspect.
La couleur de son bois est semblable à celle de notre orme
ordinaire; mais ce bois est moins compacte, il a moins de
force , de dureté, et se fend plus aisément; ce qui, sous tous
ces rapports, le rçnd inférieur pour les ouvrages de charron-
nage. Cependant on l'emploie en Amérique pour faire les
moyeux des roues de carrosse et de cabriolet. Son écorce, qui
est recouverte d'unépiderme blanc, se lève facilement pen-
dant que les arbres sont en sève; mise pendant quelque temps
dans l'eau à macérer, et battue ensuite , on s'en sert , dans les
campagnes des États du Nord, pour faire le siège des chaises
communes.
Orme Âii.é ; Vlmus alata , Mich. , Arbr. amer. ^ 3 , p» 27 5 , U S,
Cet ornie est peu élevé, selon M. Michaux, et sa hauteur
n'excède pas ordinairement trente pieds. Ses branches sont
couvertes d'une substance fongueuse, qui forme dans toute
leur longueur deux espèces d'ailes opposée^ l'ixtie à l'autre»
Ses feuilles sont ovales, dentées , portées WT de- eoarts pé-
tioles , et plus petites que dans l'espèca^^téeédeiife* Les graines
sont ovales , bordées de cils et échaacrées k leur extrémité.
Cet arbre croît dans la Virginie, la GimiUne, la Géorgie ,
la Floride et la Basse -Louisiane, sur les.jy^ds des rivières
et dans les marais. Son bois est plus lourd qiie celui de l'orme
blanc , et il a le grain plus fin , plus serré. On l'emploie dans
le pays où il croit naturellement pour faire des moyeux.
Orme rouge; TJlmus rwira, Mich., Arbr. amer., 3, p. 278,
t. 6. Cet arbre s'élève à cinquante ou soixante pieds. Ses feuilles
sont ovales, acuminées, doublement dentées en leurs borda,
plus grandes et plus épaisses que celles de l'orme blanc, et
très-rudes au toucher. Ses fleurs sont presque sessiïes, à
calice lanugineux , et à étamines courtes , d'un rose pâle.
Les graines sont plus grandes que dans les deux espèces pré-
cédentes; arrondies et non ciliées en leurs bords. Cet orme
croît dans les Etats-Unis et dans le Canada. 11 se plaît dans
les terres substantielles, qui ne sont point humides; son bois
est roussàtre, a peu d'aubier, et il est de meilleure qualité
ORM 355
que celui de Forme blanc et de l'orme ailé. Il résiste bien à
la pourriture , quoique exposé aux injures de l'air. On Fem^
ploie, dans quelques parties desEtats-«itliiis, pour la charpente
des maisons et quelquefois aussi pour la construction des vais*
seaux. Comme il se fend aisément de droit fil et qu'il dure
leng-temps, on en fait encore des barres pour la clôture des
champs*
L'écorce de ses branches et se& feuilles , macérées dans Feau ,
donnent un mucilage très-abondant. Cette propriété les fait
employer pour faire des tisanes adoucissantes et des cata-
plasmes émolliens , comme on fait en Europe de la racine
de guimauve.
Orme a petites feuilles ; Vlmits paryifolia , Jacq. , HorL
Schanbr», 3, p. 261, t. 262. Cet arbre s'élève à la hauteur
de douze pieds, en se divisant en rameaux nombreuit, éta]és.
Ses feuilles sont petites, ovales-lancéolées , brièvement pétio^
lées, finement et également dentées, vertes en dessus, plus
pâles en dessous. Les fleurs, portées sur dés pédoncules courts
et réunies trois à six ensemble par petits 'paquets, ont un ca«
lice à quatre divisions et quatre étamines à anthères rou-
geâtres. Les fruits sont ovales, petits, un peu aigus et gla-
bres. Le pays natal de cette espèce n'est pas connu. On la
cultive au Jardin du Roi. (L. D.)
ORME D'AMÉRIQUE. (Bot,) C'est le nom sous lequel est
désigné le Guazuma de Plumier dans les Antilles. (J.)
ORME PYRAMIDAL. (Bot.) On donne ce nom dans les
colonies, à la Guadeloupe, à FErotée onduleuse , et à la
Martinique, au Gi/azi/ma à feuilles d'orme. (Lem.)
ORME DE SAMARIE. (Bot.) C'est le ptelea trifolié. (Lem.)
ORME SAUVAGE. (Bot.) Nom i^lgaire de Fostryer. (L. D.)
ORMEAU. (Bot,) Nom vulgaire de Forme jeune. (L. D.)
ORMËNIDE, Ormenis, {Bot.) Ce genre de plantes, que
nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Novem-
bre 1818 (pag. 167), appartient à l'ordre des Synanthérées,
à notre tribu naturelle des Anthémidées, à la section des
Anthémidées -Prototypes , et au groupe des Anthémidées-
Prototypes vraies , dans lequel nous l'avons placé entre nos
deux genres Marulaet Cladanihus, (Voyez notre tableau det
Anthémidées, tom. XXIX, pag. i8o.)
356 ORM
I
Le genre ou sous -genre Ormenù présente le» caractères
•aivans.
Calathide radiée: disque multîflore , régulariflore, androgy-
xiiflorej couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Përicline
hémisp hérique- turbiné , égal aux fleurs du disque; formé de
squames uni-bâsériées , presque égales , appliquées, oblongues,
coriaces, pourvues d'une bordure large, membraneuse -^sca^
rieuse, diaphane, frangée sur ses bords. Clinanthe cylindracé,
frès-élevé; garni de squamelles inférieures aux fleurs, enve-
loppant complètement l'ovaire et la base de la corolle, na-
viculaires, carénées, aiguës au sommet, coriaces-membraneu-
ses, uninervées, Fki/rj du disque: Ovaire ou fruit petit, obo-
voïde-arrondi , glabre , lisse , privé d'aigrette , ayant l'aréole
apicilaire petite , un peu oblique - intérieure , articulée avee
la base de la corolle. Corolle à tube enflé , prolongé inférieu-
rement par sa base en un appendice meitibraneux- charnu^
en forme de cuillère ou de capuchon , qui emboîte et couvre
jusqu'à sa base le côté intérieur de l'ovaire, sans y adhérer
en aucun poyitj limbe à cinq divisions, dont chacune porte
une énorme bossé derrière son sommet. Fleurs de la couronne :
Ovaire ou fruit oblong , glabre , fertile , privé d'aigrette , con-
tinu par son sommet avec la base de la corolle. CeroUe à
tube obcomprimé, contenant le style et des rudimens d'é*
tamines; languette obovale, terminée par trois dents courtes^
larges, arrondies, dont lamédiaire est à peine sensible.
Orménide a couronne BICOLORE; Ormenis bicolor, H. Cass.;
Anthémis mixta^ Linn. , 5p. pZ., édit. 3, pag. 1260. C'est une
plante herbacée, annuelle, dont la tige, haute d'environ
deux pieds, est très - rameuse , cylindrique, striée, pubes-
cente ; les feuilles sont alternes , sessiles , inodores , longues
de près de deux pouces , larges d'environ huit lignes , oblon-
gues , pinnatifides-lacîniées, glauques, glabriuscules ou un
peu pubescentes , à divisions découpées en lanières linéaires-
aiguës; les cala thides, larges d'environ dix lignes, sont nom-
breuses, solitaires, terminales, douées d'une odeur analogue
& celle de la Marutafatida; leur disque est jaune ; la couronne
est de deux couleurs , étant jaune à sa base et blanche du
rçste. Nous avons fait cette description spécifique , et celle
dès caractères génériques , sur des individus vivans , cultivés
ORM 357
au Jardin du Roi , oii ils fleurissoîenf en Âoûf. ^espèce est
indigène en France et en Italie.
V Anthémis coronopifblia de Willdenow, que nous n'avons
point vue , paroit, d'après la description, tellement analogue
fà V Anthémis mixta de Linné, qu'il est bien probable que c'est
iine seconde espèce d'Ormem's.
Ce genre Ormenis se distingue , i.* par le clinànthe cylin-
dracé, très-ëlevë, garni de squamelles inférieures aux fleurs,
coriaces, enveloppant complètement l'ovaire et la base de la
corolle; 2.'* par la base des corolles du disque, prolongée en
un appendice ovale sur le côté intérieur de l'ovaire; S.** par
Ja base des corolles de la couronne , continue à l'ovaire.
Chaque ovaire du disque se trouve complètement enfermé
dans un étui clos de toute part, et formé de deux pièces,
dont l'une est la squamelle , et l'autre est Tappendice ou pro-
longement de la base de la corolle. (H. Cass.)
ORMIER. (^Malacoz,) Nom françois employé par quelques
auteurs, 4;omme Adanson, pour désigner le genre Haliotide.
C'est aussi le nom vulgaire de l'espèce de nos côtes, H.
vulgaris de Lamk. (De B.)
ORMIÈRE. (Bot,) C'est le spirea ulmaria, Linn., ou reine
des prés. (Lem.)
ORMIN. {Bot.) Nom vulgaire d'une espèce de sauge. Voyez
HORMINUM. ( L. D. )
ORMISCUS. {Bot,) M. De Candolle donne ce nom à une
de ses sept sections du genre Heliophila dans \ea crucifères.
(j.)
ORMOCARPE , Ormocarpum. {Bot,) Genre de plantes dico-
tylédones, à fleurs complètes, papillonacées , de la famille des
légumineuses , de la diadelphie décandrie de Linnasus , dont le
caractère essentiel consiste dans un calice à deux lèvres, &
cinq dents, accompagné de deux petites bractées ; une corolle
papillonac^e ; dix étamines diadelphes ; un ovaire supérieur ,
pédicellé; un style incliné; un stigmate arrondi. Le fruit est
une gousse coriace, articulée; les articulations monospermes.
Ormocarpe verruqubux: Ormocarpum verrucosum^VaL Beauv.,
FI. d'Oware et Bénin, vol. i, pag. 96, tab. 58; Foir., IlL
gen., SuppL, tab. 978. Arbrisseau dont la tige est droite, gla^^
bre, cylindrique. Les rameaux sont alternes agamis de feuilles
358 ORM
pëtiolées, alternes, lancéolées, très-entières, nerveuse», lon-
gues de quatre à cinq pouces , acuminées ; les pétioles articulés
vers leur sommet, accompagnés à leur base de très -petites
stipules. Les fleurs sront disposées en épis grêles, très-lâches,
axillaires; les pédicelles filiformes. Leur calice est persistant,
à deux lèvres, à cinq dents inégales , aiguës, muni à sa basédç
deux petites bractées ovales; dans la corolle , Fétendard est ren-
versé, large, entier; les ailes sont ovales, arrondies; la carène,
élargie en forme de capuchon, est divisée en deux parties,
pourvue à sa base d'un onglet mince, filiforme; les anthères
sont petites, ovales-oblongues ; To vaire est ovale-oblong , arqué;
le style filiforme ; le stigmate fort petit. Le fruit est une gousse
pédicellée, arquée, articulée ; chaque article comprimé, mono-
sperme , arqué , long d'environ un pouce , étroit , rétréci à ses
deux extrémités, lisse, sillonné et chargé de petites vernies;
les semences sont aplaties, ovales-oblongues. Cette plante croit
aux lieux un peu élevés, dans le royaume d'Oware. (Poia.)
ORMOSIE, Ormosia, (Bo^) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, papillonacées , de la famille des légumi-
neuses^ de la décandrie monog^nie de Linnseus, offrant pour
caractère essentiel : Un calice à deux lèvres; la supérieure
bilobée, FinFérieure à trois divisions; une corolle papillona-
cée ; Fétendard arrondi, échancré, à peine plus long que les
ailes; dix filamens libres, dilatés à leur base ; un ovaire supé-
rieur -, le style courbé ; deux stigmates placés au-dessus l'un de
l'autre; une gousse bivalve, comprimée, contenant une à trois
semences.
Ormosie écARLATE : Ormosia coccinea, Smith, Trans* Linn, ,
vol. lo, pag. 56o , tab. 26; Robinia coccinea , Aubl. , Guian,,
^9 P^g* 77^* Arbre delà Guiane , dontlesrameauxsont flexueux,
raboteux, les feuilles alternes, ailées, souvent longues d'un
pied, composées de quatre à six paires de folioles roides,
nerveuses, un peu veinées, glabres, épaisses, roulées à leurs
bords, luisantes en dessus, un peu brunes en dessous; les pé-
tioles velus; les stipules étroites, soyeuses; les fleurs disposées
en une ample panicule terminale , longue d'un pied et plus ;
munie de bractées subulées; les pédoncules, les pédicelles et
le calice velus ; ce dernier turbiné ; la corolle est d'un rouge
écarlate; les pétales sont onguiculés; les ûlamens libres, in-
ORN 35^
Bérés sur le calice; cinq plus courts; les anthères à deux loges^
l'ovaîre velu. Le fruit est une gousse courte , très-dure, lui-
sante, terminée par un bec très-court, rétrécie obliquement
à sa base, à une ou deux semences ovales, d'un rouge ëcar-
late, marquée d'une tache noire*
Ormosib RESSERRÉE; Ormosia coarctala , Smith , I. c* , tab. 27»
Cette plante est très-rapprochée delà suivante : elle en diffère
par ses feuilles plus petites, velues en dessous, ailées, composées
de quatre à cinq paires de folioles ovales, lancéolées, pédi-
cellées, couvertes en dessous Â'un duvet ferrugineux; les deux
inférieures plus petites; les pétioles tomenteux; les stipules
subulées et soyeuses; les panicules courtes, serrées et touffues;
les bractées larges , pubescentes ^ puis subulées ; le calice velu ,
coloré en dedans ; Fovaire velu , à cinq ovules. Cette plante
croit dans la Guinée.
Ormosie a iPRUiTs velus: Ormosia dasycarpa^ Smith, Trans»
JLmn. , vol. 10, pag. 362 , tab. 26 ; Podalyria monosperma^VoÏT* ,
Encycl. ; Sophora monosperma , Swartz. , Flor. Arbrisseau dont
la tige est droite, haute d'environ dix pieds, et l'écorce blan*
châtre. Les rameaux sont velus, roussâtres; les feuilles pétio-
lées , ailées avec une impaire , composées de cinq folioles oblon»
gués, pédicellées , acuminées. Les fleurs sont bleues, odorantes,
disposées en une panicule terminale ; elles ont le calice tomen*
teux et roussàtre en dehors , coloré en dedans ; la corolle grande
et belle; l'étendard un peu plus long que les ailes ; l'ovaire
velpu : il lui succède une gousse velue, dure, ovale, ne ren-
fermant qu'une seule semence , grosse , rougeàtre , marquée
d'une tache noire. Cette plante croit à la Jamaïque. (Poir.)
ORMYCARPUS. (Bot.) Genre fait par Necker pour distin-
guer de ses congénères le raphanus sibiricus^ dont la silique
uniloculaire se prolonge en un long bec. (J.)
ORN. (Ornith,) Nom suédois de l'aigle doré, /â/co chry*
saetos, Linn. (Ch. D.)
ORNE. (Bot.) Voyez Ornier. (L. D.)
ORNÉ. ( IchthyoL ) Nom spécifique d'un poisson du genre
Plagusie. Voyez ce mot. (H. C. )
ORNÉODE, Orneodes. {Entom.) Nom de genre d'une es-
pèce de Ptérophore, qui est celle en éventail de Geoffroy i
que M. Latreille a cru devoir distinguer, parce que sa larve
'56o ORN
1^ 61e une coque et que les autres espèces s^accrochent *pAr
la queue, comme lespapilldlKI», pour se métamorphoser. Nous
avons fait figurer cette espèce planche 43 de Tatlas de ce
Dictionnaire, sous le n*^ 8 et 8 a. Voyez Ptérophore hbxadac-
TILE. (C. D.)
OHNÉPHILES ou SYLVICOLES. (Ew/lom.) Famille d'insectes
coléoptères du deuxième sous-ordre ou hétéromérés, à élyires
durs, larges, à antenne» en fil souvent dentées.
Nous avons fait représenter les six genres qui composent
cette famille sur la planche douzième de l'atlas de ce Dic-
tionnaire.
U est facile de distinguer les insectes de cette famille de
tous ceux du même sous-ordre, c'est-à-dire chez lesquels les
tarses postérieurs n'ont pas le même nombre d'articles que
ceux de devant ou du milieu. D'abord leurs élytres sont durs;
ce en quoi ils diffèrent des épispastiques , comme les mylabres
et Tes cantharides , qui les ont mous et flexibles ; secondement
leurs antennes sont en fil et non à articles grenus ou moni-
lifiirmes, comme dans tous les insectes nocturne», tels que
les lygophiles, les photophyges et les mycétobies, parmi les-
quels nous citerons les ténébrions , les blaps et les diapères ;
enfin leurs élytres ne sont pas rétrécis à leur extrémité libre,
comme dans les sténoptères, tels que les mordelles, les œdé-
méres, etc. Ainsi , en résumant ces caractères négatifs, on peut
dire que les ornéphiles n'ont pas les élytres mous; que leurs
antennes ne sont pas composées d'articles grenus, et que leurs
élytres ne sont pas rétrécis à la pointe, mais à peu près a'une
largeur égale dans toute leur étendue.
Le nom de cette famille est emprunté de deux mots grecs,
qui indiquent une particularité des mœurs de ces insectes;
savoir d'OpyJï , qui signifie bois, forêt ^ et de (pixoç, amateur.
C'est cette idée que nous avons cherché à rendre par l'ex-
pression de sjli^icoles, que nous indiquons comme synonyme*
On ignore les particularités des larves des ornéphiles. Il est
très-présumable qu'elles se développent dans le tronc des ar-
bres comme les insectes parfaits que Ton y rencontre plus
ordinairement.
Nous avons déjà dît, au commencement d^ cet article,
que les genres rapportés à la famiUe des ornéphiles , étoient au
ORN 361
nombre de six, que nous avons fait figurer. Ce sont les helops^ le»
serropalpes ou mélandryesy les cistèUs, les caZopes, les ptyroohres et
les hories. Le tableau suivant indique les caractères essentiels
de chacun de ces genres, aux noms desquels nous renvoyons
le lecteur pour en connoitre les particularités.
, « , , , . ( échancrë... i. Helops.
presque carre : a bord antërieur {
( arrondi. ... 2. Szrropalpe.-
Corselet . j P^"* ëtroit en devant; large en arrière 3. CisTèLi.
,. . ( simples : (convexe ... 4. Galope.
arrondi : cuisses 1 -« 1-.* <
postérieures J ^®"^*^* (déprime. .. 5. Pyrochbe.
I renflées 6. Horie.
(C. D.)
ORNIERî Ornus, Pers. (Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones de la famille desjasminées, Juss., et de la diandrie mo"
nogynie du système sexuel, dont les principaux caractères
sont les suivans : Calice monophylle, très -court, à quatre
divisions; corolle de quatre pétales linéaires ; deuxétamines;
un ovaire supère, oblong, surmonté d'un style droit, astig-
mate bifide ; une capsule oblongue , comprimée , terminée par
une aile, et ne contenant qu'une graine dans une seule Içge,
par l'avortement constant de la deuxième loge*
Obnier d'Europe , vulgairement Frêne a la manne , Frêne a
FLEUR : Ornus europœa, Pers., Synops.^ 1 , p. 9; Fraxinus ov"
nusj Linn. , Spec, i5io. C'est un arbre de vingt à trente pieds
de hauteur, dont les rameaux sont opposés, garnis de feuilles
pareillement opposées, ailées avec impaire, composées de sept
À neuf folioles ovales-lancéolées, glabres en dessus, légère-
ment pubescentes en dessous. Ses fleurs sont blanches, très-
nombreuses, disposées au sommet des rameaux en une belle
panicule; elles ont une odeur douce et assez agréable; leurs
pétales sont étroits et très-alongés, etlesfîlamens dèsétamines
sont presque de la même longueur. L'ornier fleurit en Avril
et Mai; il croît naturellement /en Provence, en Languedoc
et dans quelques autres parties du Midi de l'Europe, prin-
cipalement dans la Calabre.
On cultive cet arbre dans les jardins paysagers, où il pro-
duit un effet agréable par son feuillage élégant et encore plus
par 8C8 belles panicules lorsqu'il est en fleur. 11 n'est pas délicat
fur la nature du sol et peut croître dans les plus mauvais ter*
36» ORN
raîns ; il ne craint pas, d'ailleurs , le froid , et ses graines vien*
nent bien à maturité dan&le climat dé Paris ; ce qui permet de
le mnliplier de semis, qu'il faut faire à une exposition un peu
chaude. Ces semis se traitent comme ceux du frêne élevé
(voyez tom. XVII, p. 376). Son bois est très-dur et pourroit
être employé à plusieurs ouvrages ; mais on s'en sert peu, parce
qu'on en trouve rarement des pièces d'une dimension conve-
nable.
Dans les pays chauds et pendant les mois de Juin et de
Juillet, il suinte de son tronc et de ses principales branches,
de même que de certains frênes, un suc clair , qui se condense
par l'impression de Tair et de la chaleur : c'est la manne ,
purgatif tris-usité en médecine.
L'ornier a deux variétés : l'une à feuilles plus larges, et
qu'on cultive de préférence dans les jardins ; la seconde, à la-
quelle on donne vulgairement le nom de frêne de Montpel-
lier, est remarquable au contraire par ses feuilles plus petites ,
et par sa tige qui ne s'élève qu'à huit ou dix pieds. (L. D.)
ORNITHIDIE , Ornithidium, ( Bot. ) Genre de plantes mo-
nocotylédones , . à fleurs incomplètes, irrégulières, de la fa-
mille des orchidées f de la gynandrie diandrie de Linnaeus,
offrant pour caractère essentiel : Point de calice ; une corolle
à six divisions profondes; les cinq supérieures connîventes;
rinférieure ou la lèvre sessile , en capuchon , soudée avec la
colonne des organes sexuels ; une anthère à deux lobes ; le
pollen distribué en quatre paquets obliques, cannelés à leur
partie inférieure.
Orniteidib a fleurs écARLATEs : Omithidium coccineum , Rob.
Brown , in Ait., Hort, Kew, éd. nov*; Epidendrum coccineum j
Jacq. , Amer., 222 , tab. i35 ; Hellehorine coecineaj etc. , Plum. ,
Icon, , 1 80 , fig. 1 ; Çymhidium coccineum^ Swart., Nov. act. Ups.^
6 , pag. 70. Très-belle espèce , dont les racines sont cylindriques
et rameuses : les fleurs paroissent d'abord dans l'aisselle des
feuilles radicales , puis la tige s^alonge à la longueur d'un
pied , porte d'autres feuilles , presque ensiformes , obtuses , un
peu épaisses, lisses, luisantes, sans nervures, longues de quatre
à huit pouces, munies d'autres fleurs axillaîres, pédonculées,
d'un rouge écarlate, inodores, ayant l'ovaire de même cou-
leur; les pédoncules grêles , blanchâlres , longs de deux pouces ,
ORN 363
uniflores, garnis de quelques écaillés étroites, aiguës. Cette
plante croit sur les arbres , dans les bois , à la Martinique, dans
les lieux voisins des ruisseaux. (Foir.)
ORNITHOGALE , Ornithogalum , Linn. ( Bol. ) Genfi de
plantes monocot^lédones, de la famille des asphodéUes , Juss.,
et de ïhexandrie monogynie, Linn., dont les principaux ca-
ractères sont d'avoir : Point de calice ; une corolle partagée
profondément en six divisions oblongues , droites et rappro*
chées jusque vers leur milieu, ouvertes dans le reste de leur
étendue, marcescentes $ six étamines droites, à filamens al-
ternativement élargis à leur base, terminés par des anthères
simples; un ovaire supère, anguleux, surmonté d'un style
subulé, persistant, terminé par un stigmate obtus; une cap-
sule arrondie, à trois valves et à trois loges polyspermes.
Les ornithogales sont des plantes à racines bulbeuses, à
feuilles linéaires ou linéaires-lancéolées , et à fleurs ordinai-
rement jaunes ou blanches, disposées en corymbe ou en épi.
On en connoît environ soixante et ïdix espèces, parmi les-
quelles neuf se trouvent naturelléiment en France. Plu-
sieurs de ces plantes sont cultivées pour Fornement des
jardins. •
* Fleurs jaunes; Jilamens des étamines non dilatés, à
leur base*
ORNrrHOGALE JAUNE; Ornithogalum ^i/£ei/m, Linn., 5pec., 44^*
Sa racine est une.petite bulbe qui produit une seule feuille
radicale, linéaire, grêle, et une tige anguleuse, haute de
trois à quatre pouces, portant, à sa partie supérieure, une à
trois petites feuilles lancéolées, concaves, et une à cinq fleurs
jaunes, pédicellées et disposées en une sorte de corymbe.
Cette plante croit dans les champs en France et dans plusieurs
parties de l'Europe.
Ornithogale nain; Ornithogalum minimum, Linn., Spec»,
440. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente;
mais elle en diffère par ses pétales plus pointus, souvent pu-
Lcscens en dehors, et par ses pédoncules toujours pubescens,
souvent rameux à leur base. Cet ornithogale croit naturelle*
ment dans les champs et les lieux cultivés.
Ornithogale fistul^ox; Ornithogalum Jistulosum , Decand.,
I
%
364 ORN
FI. fr. , 5 , p. 2 1 5. Cette plante ressemble à l'ornithogale jaune ,
mais elle est presque toujours plus petite; sa tige ne porte
qu'une àeur , rarement deux à trois ; les divisions de la co-
rolle sont obtuses et les pédi celles sont hérissés de poils épars ;
enfin , ses feuilles radicales sont filiformes et fistuleuses. Cette
plante croit naturellement dans les prairies humides des Alpet
et des Pyrénées.
** Fleurs blanches , verdâtres ou jaunes; JUamen»
des étamines dilatés à leur base*
Ornithogalk des PYRéNÉES : OmiLhogolum pyrenaicum , Lion.,
Spec, 44o; Jacq. , FLor. Aust,, 2 , t. io3. Sa bulbe est grosse
comme une noix ou un peu plus ; elle produit plusieurs feuilles
radicales, linéaires, étroites, un peu glauques, et une tige droite,
haute de deux pieds ou plus, terminée par un épi de fleurs
nombreuses, qui a quelquefois un pied de longueur. Ces
fleurs sont d'un blanc sale ,.avec une ligne verdàtre dans le mi->
lieu de chaque division de la corolle ; leurs pédoncules sont
très -ouverts pendant Finflorescence, et ensuite rapprochés
contre Taxe ; munis à leur base de bractées plus courtes qu'eux.
Cette espèce fleurit en Juin. Elle croit dans les Pyrénées et
dans les forêts de plusieurs parties de l'Europe.
Ornithogale de Narbonne ; Ornithogalum narbonense, Linn. ,
Spec, 440. Cette espèce diffère de là précédente par sa sta-
ture plus petite , par ses feuilles plus larges , par ses fleurs en-
tièrement blanches et par ses bractées ordinairement plus
longues que le pédoncule. Elle croît dans le Midi de la France
et de quelques autres parties de l'Europe.
Ornithogale d'Arabie : Ornithogalum arahicum, Linn., Spee.j
441 ; Red., Lil., t. 63. Ses feuilles sont linéaires- lancéolées;
du milieu déciles s'élève une hampe cylindrique , haute de
quinze à dix-huit pouces , terminée par une belle grappe de
fleurs blanches, assez grandes, campanulées, portéçs sur des
pédoncules, dont les inférieurs sont plus alongés que les supé-
rieurs , ce qui , dans le commencement de la floraison , donne
à la grappe l'aspect d'un corymbe. Cette espèce croit natu-
rellement dans l'fle de Corse et en Barbarie.
Ornithogale su ombelle, vulgairement Dame de onze
ORN 368
HEURES: Omithogalum umhellatum, Lînn., Spee,, 441 î Jacq.,
Flor. Aust,j t. 343. Ses feuilles sont linéaires, étroites, éta-
lées sur la terre; du milieu d'elles nait une hampe droite,
haute de six à huit poucea, terminée par six à huit fleurs
blanches , rayées de verdâtre , portées sur des pédoncules
inégaux et disposées en un corymbe ayant , en quelque sorte ,
l'apparence d'une ombelle. Cette plante n'est pas rare dans
les champs et dans les bois. Le nom de Dame de onze heures
lui vient de ce que ses corolles s'ouvrent à cette heure. Lors-
que ces fleurs sont épanouies, elles font un joli efi*et; mais
elles durent peu, car elles se referment quatre ou cinq heures
après.
Ornithogale doré ; Omithogalum aureum , Willd; , Spee, ,
9, p. 124. Sa racine est une bulbe arrondie, de la grosseur
d'une petite noix ; elle produit six à sept feuilles lancéolées-
linéaires , creusées en gouttières , d'un vert gai. Entre ces
feuilles s'élève une hampe haute d'environ un pied , termi-
née par une belle grappe composée de vingt fleurs et plus,
d'un jaune doré ou orangé, rapprochées les unes des autres
aiv moment où elles commencent à s'épanouir , et formant
presque le corymbe. Cette plante est originaire du cap de
Bonne-Espérance. Les Hottentots mangent ses bulbes.
Ornithogale penché : Omithogalum. nutans , Linn. , Spec. ,
441 i Jacq., Flor. Aust,, t. 3oi. Ses feuilles sont linéaires,
étroites, molles, à peu près aussi longues que la hampe. Celle-
ci s'élève à un pied ou quinze pouces, et est terminée par cinq
à huit fleurs assez grandes , blanches , rayées de verdâtre , dis-
posées en grappe, et remarquables parce que leurs pédoncules
se recourbent et s'inclinent après la fécondation ; les bractées,
qui sont à leur base , sont trois à quatre fois plus longues que
ces pédoncules. Cette espèce croit dans les prés et dans les
bois , en France , en Suisse , en Allemagne , en Italie , etc.
Ornithogale a longues bractées; Omithogalum longibractea*^
tum^ Jacq. , Hort*, t. 29. La racine de cette plante est une
bulbe de la grosseur du poing, verdâtre et croissant à la sur-
face de la terre; elle produit plusieurs feuilles linéaires-lan-
céolées, canaliculées , du milieu desquelles s'élève une tige
haute de deux à trois pieds, terminée par une grappe de
fleurs blanches , rayées de vert , assez peUtes. Les bractées
866 ORN
8ont une fois plus longues que les pédoncules. Cette espèce
est originaire de cap de Bonne-Espérance.
Ornithogale PYRAMIDAL, vulgairement Épi de lait; OmiÛuh'
galum pyramidale , Linn. , Spec, 441 • Ses feuilles sont linéaires-
lancéolées , canaliculées, dtoites, longues d'un pied ou en-
viron ; au milieu d'elles* s'élève une tige cylindrique j longue
de dix-huit à vingt-quatre pouces , terminée par un bel épi
de fleurs nombreuses, d'un blanc de lait. Les ^bractées sont
membraneuses, blanches, beaucoup plus courtes que les pé-
doncules. Cette espèce croît naturellement dans le Midi de
l'Europe et particulièrement en Portugal. Elle fleurit dans
les jardins en Juin et Juillet.
Plusieurs ornithogales, particulièrement ceux de la seeonde
division, ont de jolies fleurs; ce qui fait que quelques-unes
de ces plantes sont employées à l'ornement des jardins. Toutes
les espèces que nous avons citées, exceptés l'ornithogale à lon-
gues bractées, celui d'Arabie et le doré , peuvent se planter
en pleine terre, et elles sont peu délicates sur la nature du
terrain. Parmi ces plantes l'ornithogale pyramidal se fait le
plus remarquer, c'est celui qui produit le plus joli effet par
ses fleurs nombreuses d'un blanc de lait très-pur. C'est dom-
mage que, lorsque ses fleurs paroissent, la plante ait perdu
ses feuilles. Les ornithogales indigènes ou de pleine terre
peuvent se multiplier par les graines; mais , comme ce moyen
est plus long pour avoir des fleurs, on se contente, le plus
souvent, de les propager par les cayeux que produisent les
anciens oignons. Les espèces exotiques que nous avons men-
tionnées et beaucoup d'autres que nous avons omises, se cul-
tivent en pot , et on les rentre dans l'orangerie , afin de les
préserver du froid , qui pourroit les faire périr.
Les bulbes de l'ornithogale en ombelle et celles de plusieurs
autres, sont bonnes à manger après avoir été cuites dans l'eau ,
sous la cendre ou autrement. Dans quelques cantons les ha-
bitans des campagnes les ramassent , afln d'en faire usage
comme aliment. (L. D.)
ORNITHOGALUM. (Bot.) Voyez Ornithogale. (L. D.)
ORNITHOGLOSS^. {Foss.) On a quelquefois appelé ainsi
les dents de poissons fossiles qui sont plates d'une côté^ con-
vexes et arrondies de l'autre , avec la pointe recourbée. (D. F.)
ORN 36^
ORlSriTHOGLOSSE , Ornithoglossum. (Bot.) Genre de plantes
mooocotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des col-
ehioéesj de Vhexandrie trig^ie de Linnœus, offrant pour ca-
ractère essentiel : Une corolle à six pétales sessiles, persis-
tans ; point de calice ; six étamines placées sur le réceptacle ;
un ovaire supérieur; trois styles caducs; une capsule à trois
loges polyspermes.
Ornitboglosse verdatre : Ornithoglossum viride , Ait. , Hortm
Kew*j éd. nov., pag. 627 ; Salisb., Parad., 64 ; Melanthium viride ^
Linn. 9 fil, Suppl, , pag. 2i3; Andr., Botan. rep,^ tab. 233.
Plante du cap de fionne-Espérance , dont la racine est pour-
vue d'une bulbe d'où s'élève une tige droite , cylindrique,
haute d'environ six pouces , garnie de feuilles alternes , am-
plexicaules, lancéolées, aiguës, longues de trois à quatre
pouces. Les fleurs forment d'abord un corymbe peu garni,
qui s'alonge ensuite en une grappe très-làcbe; les pédicelles
sont munis chacun d*une bractée linéaire, lancéolée, vèr-
dâtre, légèrement teinte de pourpre à ses bords; la corolle
est pendante, très- ouverte , de couleur verte; les pétales
sont étroits, linéaires, lancéolés , aigus, longs de cinq lignes,
légèrement teints de pourpre; les tilamens presque une fois
plus courts que la corolle, insérés sur le réceptacle ; les an-
thères ovales, à deux loges; l'ovaire est ovale, un peu ar-
rondi , chargé de trois styles filiformes, plus longs que les éta-
mines, à stigmates obtus. La capsule a trois loges contenant
des semences nombreuses* (Poir.)
ORNITHOLITHES. (Foss.) On a donné ce nom aux débris
d'oiseaux 9 trouvés à l'état fossile. Voyez aux mots Oiseaux
FOSSILES, et Pétrification. (D. F.)
ORNITHOLOGIE. On donne ce nom à la partie de l'His-
toire naturelle , qui a pour but la connoissance des oiseaux :
il est formé des deux mots grecs ofVidoç, génitif d'opwç, oiseau,
et de XoyoÇ') traité ou discours.
L'ornithologie traite non-seulement de la description des
parties extérieures des oiseaux , dans leurs diiférens âges et
selon leurs sexes , mais encore de leurs organes intérieurs,
chargés d'exécuter leurs différentes fonctions vitales et ani-
males. Elle s'occupe aussi des rapports de ces animaux, soit
«ntre eux , soit avec les autres êtres; enfin, elle a aussi pour
868 ORN
objet leur claâsification , c'est-à-dire leur arrangement dam
un ordre tel que les espèces qui ont le plus de ressemblances
entre elles, se trouvent placées le plus prés possible les unes
des autres.
Dans l'article Oiseaux l'on a décrit succinctement la struc-
ture des animaux de cette classe, en faisant surtout remar-
quer, en quoi ils dijBférent des animaux les plus voisins, c'est-
à-dire des mammifères. On y a développé aussi plusieurs
points d'histoire naturelle, qui les concernent spécialement,
tels que les mues, les migrations, la construction des nids,
la ponte, l'incubation, le développement des œu&, etc. A
l'article Chant on a fait connoître le mécanisme, à l'aide du-
quel les oiseaux font entendre des sons si variés , et dans celui,
qui aura pour objet le Vol, on développera la théorie de
ce mode de locomotion, qui leur appartient presque parti-
culièrement parmi les animaux vertébrés.
'Dans celui-ci nous exposerons rapidement les progrès de
la science ornithologique , depuis les temps anciens jusqu'à
notre époque, et nous présenterons l'analyse des méthodes
de classification principales qui ont été proposées successi-
vement pour grouper les oiseaux suivant leurs rapports na-
turels, en développant plus longuement que les autres la
méthode adoptée dans ce Dictionnaire , c'est-à-dire , celle
que M. Cuvier a insérée dans son ouvrage intitulé : Le règne
animal distribua selon son organisation*
Aristote n'a pas traité des oiseaux d'une manière méthodi-
que ; dans le 3/ chapitre du 8.^ livre de son Histoire des
animaux, il passe en revue les divers modes de nourriture
de ces animaux, et il fait observer que les uns sont carnas-
siers , que d'autres sont granivores , et que d'autres encore
sont polyphages ; enfin, il remarque que les uns prennent
leur nourriture sur la terre, tandis que les autres vont la
chercher dans les eaux. Dans le i6,^ chapitre aussi du livre
8.*^, il parle des oiseaux qui disparoisseut en hiver. Le 9.*
livre contient une énumération des espèces connues par Aris-
tote; mais la plupart d'entre elles sont simplement indiquées
par leurs noms , et non décrites , et il est impossible de les
reconnoitre. Un chapitre de ce livre, le 3 2.^ présente sur les ai-
gles des détails assez nombreux , et notammeut sur leurs mœurs.
ORN 869
Pline parle des oiseaux dans le 10.* livre de son Histoire
tiaturelle. On y trouve l'indluation d'un assez grand nombre
.d'espèces, mais ces espèces ne sont flpiais décrites, et leurs
diverses notices ne contiennent que des faits plus ou moins
fabuleux sur leurs mœurs. Aucune méthode de classification
n'est eipplpyée pour Tarrangçment de ces notices*
Ces deux auteurs sont les principaux et les seuls que nous
citerons parmi les anciens.
Vers répoque de la renaissance des lettres, Selon publia^
en i555, son Histoire dt la nature des oiseaux avec leurs descrip-
tions et naXfs portraicts , retirez du naturel^ escrite en sept livres é
Cet ouvrage original et très- remarquable pour le temps où.
il fut composé, contient des vues d'une grande justesse sut
l'analogie de structure des oiseaux et des mammifères , et
entre autres la comparaison de leurs squelettes. On trouve
dans le premier livre, consacré aux généralités, des divi-
sions de chapitres , qui indiquent que l'auteur connoi&soit
parfaitement les points de Tornithologie qu'il faut appro-*>
fondir pour assurer les succès de cette partie de l'histoire na-
turelle. Le {lecond livre traite des oiseaux vivant (Je rapine ,
tant de îouv qne de nuit, et dans un ordre qui n'a pas été
changé pftr les i^turali^tes n^odemes, c'est-à-dire, les vau-
tou^tijU^^^Ul^f les juicons et les chouettes ou ducs. Le
coucou est aussi placé ,à la suite des oiseaux de proie de jour^
et l'on doit convenir, qu'il y a dans la forme des pieds de cet
ojiseau, et dans les couleurs de son plumage, quelques motifs
qui militent en faveur de ce rapprochement; mais d'un autre
c6té la chauve-souris est placée avec les oiseaux de nuit, et
dans cette erreur de classification Belon a suivi les anciens. Le
troisième livre a pour objet l'histoire des oiseiux vivant le
long des rivières , ayant le pied plat , nommés en latin palmi»
pedes aves^ tels que les canards, les cormorans, les pélicans, les
mouettes, les plongeons, les poules d'eau. Le quatrième livre
renferme les descriptions des oiseaux de rivière qui n'ont pas
le pied plat, tels que la grue, les hérons, la spatule, le flam-
mant, l'ibis, l'huitrier, le courlis, les râles, les chevaliers, les
vanneaux , la bécassine , etc. ; mais on y trouve aussi des
oiseaux très- dififérens par leur organisation et leurs mœurs^
$els que le martin-pécheivr ^ la rousserolie et le guêpier*
36. H
S7<t ORN
Dans le ciaquiéme livre il est question des oiseaux de cam-
pagne qui font leurs nids sur terre, tels que Tautnicke,
le paon, Poutarde, l4||panepétière , le courlis de terre, les
perdrix, le coq, la peintade , le dindon , le coq de bruyère,
la gelinotte , le faisan , la caille , etc. A ces obeaux très-exac-
tement rapprochés les uns des autres, Belon en ajoute d'au-
très, qui n'ont que peu d'analogie avec eux, tels que les
pluviers, le proyer, les alouettes, la bécasse; mais on voit
qu'il a été conduit à faire ces rapprochemens par le caraetére
des mœurs quUl a choisi , et qui consiste dans la construction
du nid sur la terre. Le sixième livre traite des oiseaux qui
habitent indifféremment en tous lieux, et se paissent de
toutes sortes de viandes, tels que les corbeaux et corneilles,
le geai, la pie, la huppe, le loriot, les perroquets et per-
ruches, les pics , lasittelle, le torcol , les pigeons , les merles,
les grives et les étoumeaux. Dans le septième et dernier livre
il est fait mention des oiseaux qui hantent les haies, bû-
chettes et buissons, tels que les rossignols, fauvettes, roite-
lets, bergeronnettes, chardonnerets , serins , linottes, tariers,
moineaux, bruans, mésanges, pinsons, gros-bec4y gnmft-
reaux, hirondelles. '; ■ •• > ^
Dans cet ouvrage de Belon les espèces nç
en genres; mais néanmoins il est facilè^^ a¥?(
dinairement celles qui ont le plus d'affinités entre elles, ^
sont placées au voisinage les unes des autres: enfin, on peut
trouver dans la division des livres , et surtout des premiers,
le pressentiment de coupes de valeur supérieure à celle des
genres, et qu'on pourroit appeler ordres. Le second livre
correspond évidemment à l'ordre que les zoologistes ont dé-
signé par la dénomination d'accipitres, de rapaces, de zoo-
phages et d'oiseaux de proie. Le troisième livre représente
l'ordre des palmipèdes ou nageurs; le quatrième, pour la
plus grande partie , se rapporte à Tordre des échassiers , oi-
seaux de rivages ou grallœ; la première partie du cinquième
comprend en entier l'ordre des gallinacés , et enfin , sa se-
conde partie et le sixième livre -contiennent les oiseaux si
difficiles à caractériser d'une manière générale (ainsi que
M. CuvierTa reconnu lui-même dans son Règne animal), et
qui ont reçu le nom de passereaux» r
ORN 5?i
Gën^ralement les oiseaux dont il est fait mention dans cet
ouvrage 9 ne sont décrits que hriéyexnent , ou même ne le
sont pas du tout, et très -souvent St sont représentés dans
des gravures en bois , qui ne sont pas tellement imparfaites
qu'on ne puisse reconnoître les espèces qu'elles représentent*
• L'ouvrage de Gesner, publié aussi en i555, contient, par
ordre alphabétique , un très - grand nombre de recherches
d'érudition sur l'histoire des oiseaux indiqués ou décrits dans
les ouvrages des Anciens , et de bonnes observations d'histoire
naturelle sur les espèces des divers cantons de la Suisse. Sous
ce rapport cet auieur est bien supérieur à Jonston et à Al-
drovande, qui n'ont produit que de pures compilations.
Aldrovande, qui a écrit postérieurement à fielon et à Ces-
aer (son œuvre posthume a été publiée de 1657 — 1646) ,apuiaé
dans les ouvrages de ces auteurs , et joint les copies qu'il en a
faites, à celles qu'il avoit tirées des auteurs plus anciens^
et surtout d'Arîstote et de Pline. Il y ajouta des commen*
taires qui grossirent sa compilation jusqu'à la porter à trois
volumes in-folio , qu'il divisa en vingt livres. Il n'a décrit
presqtt^ aucune espèce qui ne l'ait été avant lui , mais il a
cUuaé totiici celles qui étoient connues. Il n'admettoit pas
ennore .de |^res; mais il fonda des groupes qu'on peut
comparera cefax à qui nous donnons maintenant le nom de
: >Lé premier volume renferme douze livres, dont voici les
titres : 1.^ des aigles en général; 2.° des aigles en particulier,
où Ton trouve divers chapitres sur le chrjsaetos , Yhaliœtos ,
le pygargus , le morphnos, le percnopterus , Vossifraga, etc.,
des Anciens; S.*" des vautours en général, où sont distinguées
plusieurs espèces de ces oiseaux ; 4.^ des accipitres en géné-
ral; 5.° des accipitres en particulier, tels que les éperviers,
les buses, les sous- buses, les busards, l'émérillon, la cresse-
relle, le milan, les pie-grièches et le coucou; 6.* des fau-
cons en général; 7.° des faucons en particulier, où sont dé-
crites les diverses espèces ou races de faucons ^ employées à
la chasse sous les noms de faucons voyageurs , de faucon sa- ^
cré, de gyrfalcon, de faucon de montagne, de faucon bossu^
de faucon blanc, de lanier des François, de faucon rouge ^
de faucon rouge des Indes, de faucon aux pieds bleus, etc»3
572 ORN
8/ des oiseaux rapaces nocturnes, comme le grand^duc, le
hibou, le chat>huant} le sçops ou petit-duc , la chouette, la
cjbevâche et Féngoulevrati 9*** des oiseaux de nature moyenne
à celle des oiseaux proprement dits et à celle des quadru-
pèdes, tels que les chauve -souris et l'autruche ; lo.^ des oi-
seaux fabuleux , comme les griffons , les harpies , les stympa-
lides, les sirènes et les séleucides; ii.® de» perroquets, où
plusieurs espèces de kakatoès, de perroquets et de permches
sont décrites; is."* des corbeaux en général, et de quelques
autres oiseaux qui ont le bec dur et robuste , où se trouvent
des notices non -seulement sur diverses espèces de cori>eaux,
de corneilles et de pies, mais encore sur le jaseur de Bohème,
l'oiseau rhinocéros ou calao , les oiseaux de paradis , les'piei
etépeiches, les torcols, les grimpereaux, les guêpiers, les
gros- becs et les toucans sous le nom de pies du Brésil. •
Le second volume contient six livres, savoir: i3»^ des oi-
seaux pulvérateurs sauvages, c'est-à-dire des gallinacés, tels
que les paons, le» coqs de bruyère et autres tétras, les per-
drix et les cailles; 14.^ des oiseaux pulvérateurs domestiques»
tels que les coqs et leurs diverses variétés; i5.^ des oiseaux
qui à la fois sont pulvérateurs , et recherchent l'eau , comme
les diverses variétés de pigeons, de tourterelles et quel-
ques passereaux , habitant le voisinage des rivières; i6.** des
oiseaux baccivores, comme les grives, les merles, l'étourneaù.
et le vrai gros- bec; 17.** des oiseaux vermivores (ou plut6,t
insectivores), comme le roitelet, le troglodyte, les hiron-
delles et martinets , la huppe , les mésanges , les fauvettes ,
le rouge -gorge, le bouvreuil, etc.; 18*** des oiseaux chan-
teurs, tels que le rossignol, le chardonneret, le tarin, les
linottes, les pinçons, les alouettes , les verdiers, les serins,
etc. «
Enfin le troisième volume ne renferme que deux chapitres
seulement. Le 19.' traite des oiseaux palmipèdes, tels que
lé cygne, le pélican, les mauves ou mouettes, les hirondelles
de mer, les foulques, les oies, les divers canards, les harles,
les cormorans , les grèbes , l'avocette, etc. Le 20.* et derniers
pour objet la description des oiseaux qui habitent sur les bords
des eaux, ou oiseaux de rivages, tels que les cigognes.^ les
l^ues» les hérons, les âammants, la spatule , les bécasses , le»
ORN 573
courlis^ les combattans, les gallinùles, les raies, les pluviers,'
les vanneaux, le cincle et le inartin«pêcheur#
Jonston , en 1667, ^^ paroître une Histoire naturelle, qui
n^est qu'un extrait des ouvrages de Gesner et d'Aldrovande.
Les nombreuses planches qui raccompagnent , sont de
mauvaises copies des planches plus que médiocres , données
parles deux naturalistes, que nous venons de citer. Généra-
lement cet auteur est peu «stimé; maisMauduyt, à qui Ton
doit la préface de la partie ornithologique de TEncyclopédie
méthodique, remarque avec raison qu'il a eu le méri^.e dé
sentir les inconvéniens d'une érudition déplacée et qu'il l'a
montré en éloignant tous les articles superflus quiabon^ent
dans le& ouvrages où il a puisé.
A l'exemple de Selon , il partage les oiseaux d'après leur
lieu d'habitation et leur genre de nourriture, 1.° en oiseaux
terrestres- carnivores , comprenant les oiseaux de proie princi-*
paiement; savoir : les aigles, les vautours, les accipitre»
(ou les éperviers, les buses, les milans, les pie-griéches ^t
les tîoucous) , les faucons , les perroquets , les corbeaux
{avec les geais, les pies et les gros-becs) , les chouettes et,^
les ducs (avec les engoulevents) , les chauVe-souriS, l'autruche f
2.^ en oiseaux phytivores; tels que les pulvérateurs sauvages, le
paon, le faisan, le coq de bruyère, l'ouiaMc, l'œdicnème,
les perdrix et les cailles; les pulvérateurs domestiques, lea
coqs de 'diverses races et la peintade; les oiseaux pulvéra-
teurs qui se lavent vcomme les colombes ou pigeons, compre-
nant aussi les espèces sauvages; les passereaux ou tous les petits
oiéeaux granivores chanteurs, les moineaux 5 les alouettes.;
les oiseaux mangeurs de baies (grives et merles); 3.* ($k
oiseaux insectivores , et d'abord , en insectivores non chanteurs ;
tels que les pios, la sktelle., le torcel, le guêpier, le roitelet,
le troglodyte, les hirondelles, le martinet, les huppes, les
mésanges, les gobe-mou cb es* et bergeronnettes, les bouvreuils,
le rossignol de^ murailles, lé cul-blanc, la lusciniole: ensuite
en insectivores chanieur^rAelSk. que le rossignol, l'hypolais et
la fauvette à téte.fidintf ^-^v ^^ oiseaux aquatiques palmipèdes,
et d'abord , en palmipèdes piscivores , comme le p^ica^ , les
mouettes, les cormorans, ttoharles, les grèbes, l'avocette*.
ensuite en palmipèdes herhiv.ores^ tels que le^cygne, les oies
374 ORN
et lés canards domestiques et sauvages, de différentes espéceif
la foulque; 5.^ en oiseaux aquatiques Jissipèdes j et d*abord, ea
fissipèdes carnivores^ tels que la cigogne, Tibis , le phénicop-
tére , les hérons, la poule sultane, le .martîn- pécheur^
la rousserolle : ensuite eo fissipèdes insectivores , comme les
courlis, les barges, la gallinule, les bécasses, les pluviers^
le cincle , les vanneaux ; enfin enjissipèdes herbivores, eomprt'
nant les grues seulement* ^
Tels sont les oiseaux compris dans les cinq premiers livres
de l'ouvrage de Jonston. On voit que le premier se rap«
porte en grande partie à Tordre des oiseaux de proie de nos
méthodes modernes ; que le second contient en entier Tordre
des gallinacés des mêmes méthodes et une partie de celui des
passereaux; que le troisiénie ne comprend que les passe-
reaux mangeurs d'insectes; que le quatrième correspond
exactement à celui des palmipèdes; enfin que le cinquième
se rapporte en général à celui des échassiers ou oiseaux, de
Rivage. Des erreurs grossières se remarquent dans cette mé-
thode , comme, par exemple, le placement des perroquets et
de Tautruche parmi les oiseaux de proie, et celui desmartins-
pécheurs et des rousserolles parmi les oiseaux de rivage fissi-
pèdes, etc. Néanmoins ,. cette méthode ^ qui e^t essentielle*
ment celle de Belon , est encore à Tépoque actuelle la base
de celles qui soOt définitivement adoptées , avec cette diffé-
rence que ces dernières sont appuyées sur des caractères de
formes extérieures que Belon et Jônston n'ont pas rechei:cbés«
Un sixième livre traite des oiseaux étrangers ;et répète sur^
tout ce que Nierembergjde Laët, Oviédo et Clusius ont dit
dfes biseaux d'Amérique et de Tlnde, ^
L'Ornithologie de Willughby , qui ^arut «en iSjS ^ est
l'origine des méthodes fondées sur*lés êaractèrea extérieurs.
La forme du bec et celle des pieds serv»ent surtout à cet au-
teur pour établir ses divisions; et, comme les. premiers na<«
turalistes dont il vient d'être fait mention^, il fait usage de
Itt' considération des mœurs des oi!seaPux''^t de leur g^enre de
nourriture pour séparer les groupes^ qu-iliada^eft et qui sont
^ù nombre de vingt. ^- r ,
L^ ^ix^huit premières' divisicms se composent d'oiseaux
terrestres, 0t les deux de^^hière^v d'oiseaux aquatiques*
ORN 375
Le premier groupe contient les grands oiseaux de proie <
diurnes (aigles, vauto,urs).
Le second , les moyens oiseaux de proie diurnes ( éméril-
Ions, éperviers).
Le troisième, les petits oiseaux de proie diurnes (pie-
griéches).
Le quatrième, les petits oiseaux*de proie étrangers (oiseaux
de paradis).
Le cinquième , les oiseaux de proie nocturnes ( ducs ,
chouettes. )
Le sixième , les oiseaux nocturnes irrëguliers ( engoule-
vents )•
Le septième , les oiseaux mangeurs de fruits, à bec et
ongles crochus (perroquets).
Le huitième , les grands oiseaux qui ne peuvent voler 61
dont le bec est peu crochu (autruches).
Le neuvième , les oiseaux qui ont le bec gros et droit
(corbeaux, pies, geais).
Le dixième, les oiseaux terrestres à long bec qui se trou-
vent au voisinage des eaux (martîns-pécheurs).
Le onzième, les volailles domestiques (poules, dindons).
Le douzième (les pigeons).
Le treizième (les grives).
Le quatorzième, les petits oiseaux (fauvettes, becs-fins, etc^).
Le quinzième , les oiseaux de grosseur moyenne , à bec
fort et gros (bouvreuil, gros -bec).
Le seizième , les oiseaux étrangers qui ont du rapport avec
les moineaux.
Le dix-septième , les petits oiseaux à gros bec.
Le dix-huitième, les oiseaux qui ont un tubercule ou une
éminence dure à la mâchoire supérieure (les bruans).
Le dix-neuvième , les oiseaux aquatiques à pieds fendus
(hérons, cigognes, bécasses, vanneaux, etc.).
Le vingtième, les oiseaux palmipèdes aquatiques (cygnes,
canards , mouettes , etc. ).
Jean Ray, ami de Willughby, est généralement regardé
comme ayant eu une grande part à la composition de FOrni--
thologie de cet auteur. On a publié après sa mort, en 17 13,
un traité intitulé: SynopiU mdhodica twium , etc., qui repro-
M ORN
duit, à peu de différences près, la méthode de WiUugbby,
mais avec iVmpIoi de caractères nouveaux, tirés surtout dtt
nombre des plumes de la queue et de la structure intérieure
du corps.
Barrère, en 1741 , loin de proBter de la bonne direction
qu'avoient donnée à Tornithologie les deux dernier» ouvrages
que nous venons de citer , publia une méthode purement
artificielle , dans laquelle les oiseaux les plus différens se
trouvent rangés immédiatement à côté les uns des autres,
tandis que les plus voisins par leur organisation sont placés
à de grandes distances.
L'ouvrage de Klein, qui parut en 1760, renferme une
autre méthode artificielle , dont les résultats sont aussi peu
satisfaisans que ceux de la méthode de Barrére. Il a fondé
entre autres ses divisions premières sur le nombre des doigts;
ce qui Fa conduit à ranger dans la même famille des oiseaux
absolument différens par tous les autres points de leur orga-
nisation et par leur manière de vivre.
L'Histoire naturelle des oiseaux de Frisoh , publiée entre
3734 et 1763, renferme les figures d'un assez grand nombre
d'oiseaux partagés en douze ordres , dont trois seulement sont
naturels, tels que ceux qui contiennent les oiseaux de proie,
les palmipèdes et les échassiers ; mais dont quelques-uns ren*
ferment des genres qu'on ne soupçonneroit pas pouvoir être
placés au voisinage les uns des autres, tel que le quatrième
par exemple, qui dontient à la fois les pics, les coucous, lea
huppes et les perroquets. Le premier de ces ordres ou celui
des petits oiseaux à bec court et épais, comprend les passe*
reaux granivores, et le second , celui des petits oiseaux à
bec menu, se compose des becs-fins ou passereaux insecti-
vores. Les corbeaux et corneilles forment le sixième; lea^
geais et les pies, le cinquième. Ainsi Ton voit qu'ici des
oiseaux , dont la forme et les mœurs ont la plus grande ana-»
logie, se trouvent très-séparés. Les poules domestiques etsau*
¥ages forment le neuvième ordre, correspondant aux galli^.
n.acés des classifications modernes; et les pigeons, fiussi domes-
tiques et sauvages, qui composent le dixième > se rapportent
à la famille des colombes que l'on admet maintenant comme^
intermédiares au^ç ^rdres des passereaux et de$ g9llin»cés% .
ORN J77
Nous ne ferons qu'indiquer Tapparition de la méthode de
Mœhrîng, imprimée en 1762, parce qu'en général elle est
fondée sur celles qui avoient été publiées précédemment^
qu'elle est seulement plus compliquée que celles-ci , et qu'elle-
Jttanque de précision.
Linné est pour Tornithologie, comme pour toutes les autres
parties de la zoologie , le véritable fondateur d'une méthode
rigoureuse , oà remploi des caractères extérieurs , étendu
convenablement, établit d'une manière tranchée les diffé-
rences qui existent entre les animaux* En 1735 il mit au-
jour la première édition de son Systema naturœ^ consistant
seulement en quelques feuillets d*impression; puis, successive-
ment, il augmenta et corrigea cet ouvrage jusqu'à l'année'
1766, époque à laquelle il en publia la douzième édition,
la dernière qui parut de son vivant. Comme cette édition;
est la plus complète, c'est celle dont nous allons donner
l'extrait.
Les oiseaux y sont partagés en six ordres :
1.° Les AccipiTREs (oiseaux de proie), à bec courbé 9" la
mandibule supérieure ayant une dent de chaque côté ; narines
trés-ouveries; pieds robustes, courts; doigts verru queux en
dessous ; ongles arqués , très-acérés; tête et cou musculeux;
peau ferme. Vivant de proie ou de cçdavres. Nids placés
très-hauts; œufs ordinairement au nombre de quatre. Mo-
nogamie. Oiseaux analogues aux quadrupèdes carnassiers,.
Les genres que cet ordre renferme , sont Içs suivans : Vul-
Tua (vautour)^ bec crochu; tête nue; Falco (faucon), bec
crochu dès la base, avec une cire; Strix (chouette)^ bec
crochu, entouré de plumes dirigées en avantf Lanius (pie*
grièche), bec droit, échàncré au bout de chaque côté.
'2.'' Les PicyE (oiseaux ayant de la ressemblance avec les
pies et les corbeaux ), à bec conique , en couteau , à dos con-
vexe ; pieds pour la marche, assez courts et forts; chair dure,
impure. Nourriture ordurière. Nid sur les arbres. Monoga-
mie. Le mâle et la femelle couvant les œufs. Oiseaux analo-
gues aux quadrupèdes, de la famille des singes.
Les uns sont à pieds promeneurs, pedibus ambiikUoriis , c'est-
à-dire trois doigts libres en avant et un en arrière , tâs que ceux
des genres: TAocHuys (Colibri) 1 à hec recourbé , filiforme, tu«
378 ORN
Imleiix au bout ; Cert^a (Grimpereaù), à bec recourbé , pointu
au bout; Uro^A (Huppe), i bec recourbé , un peu obtus à Vex*
trémUë} Bofhaoa (Pique-bœuf) , à bec droit, quadranguldre ;
SiTTA (Sittelle) , à bec droit , terminé en forme de coin ; O&io-
Lvs (Loriot) , à bec droit ^ conique , trés-pointu ; CoRACiAfl (RoU
lier),. à bec en couteau ^ courbé au bout ; Gracula {Mainate),
k bec en couteau , égal , avec la base cbauve ^ Cortds (Cor^
beau) , à bec en couteau , ayant sa base garnie de plalmcs di«
rigées en avant ; P4radisea (Oiseau de paradis) , k bec presque
en couteau , ayant à sa base des plumes veloutées*
D'autres ont les pieds disposés pour grimper, c'est-à-dire}
les doigts libres «t opposés deuit à deux en avant et en
arriére. Ce sont les genres Ramphastos (Toucan) , à bec denté
en scie sur ses bords et à langue pennacée ou en forme de
plume } Trocon (Couroucou), à bec dentelé en scie sur sea
bords et crochu au bout; Psittacus (Perroquet) , à bec pourvu
d'une cire et à langue charnue; Crotophaga (Ani) , à bec ru-
gueux, anguleux sur sesixirds^ Picus'(Pic), à bec anguleux
ou polyédriqiie et à langue lombrioîforme ; Yunx (Torcol), à
bec lisse et à langue lombriciforme ; Cuculus (Coucou) ,• i bec
lisse et à narines bordées ; Bucco ( Barbu ) , à bec lisse ,
échancré, crochu.
Enfin d'autres onHes pieds gressorîi ou marcheurs, terme
que Linné restreint aux pieds, dont un doigt, rexterne, est
uni au doigt du milieu par la peau dans une partie plus ou'
moins considérable de son étendue. Ce sont les genres Bdcb-
Ros ( Calao ) , à bec denté en scie sur ses bords et à front sup-
portant un casque ou un développement osseux ; Alcedo
(Martin-pécheûr), à bec droit, trigone; Merops (Guêpier), k
bec légèrement courbé et comprimé; Todds (Todier), à bec
linéaire, droit et déprimé.
3.** Les Anseres (ou oiseaux palmipèdes), caractérisés par
un bec lisse, recouvert d'un épiderme plus épais au bout
qu'à la base ; les pieds nageurs , dont les doigts sont enve-
loppés par une membrane commune; les tarses courts et com-«
primés ; Iç corps gras ; la peau épaisse et forte. Oiseaux vi-
vant au milieu des eaux; se nourrissant de plantes et de
poissons; nichant souvent à terre; ordinairement polygames,
etc. Analogues aux quadrupèdes aquatiques , que Linné a ■
ORN 379
placé dans son ordre des lelluœ et qui comprend les pacby**
dermes.
Tantôt le bec de ces oiseaux est pourvu de denticulêe sur
ses bords, comme dans les genres suivans : Anas (Canard)^ à
bec onguiculé , pourvu de denticules applaties et comme
membraneuses ; Mergus (Harle) ^ à bec onguiculé et armé de
denticules pointus; Phaeton (Paille-en-queue), à bec en edu*
teau ; l^LQTUs ( Anbinga) , à bec long et subulé.
Tantôt ce bec est sans dentelures sur ses bords comme danf
les genres: Rhtncops (fiec^en-ciseau), à bec comprimé et dont
la mandibule supérieure est plus courte que Pinférieure 9^
DiOMBDEA (Albatros), dont la mandibule inférieure est tron-
quée au bout ; Alca (Macareux) , dont«le bec est marqué de
rides latérales, transverses; Procbllaria (Pétrel), dont -les
narines sont en forme de tuyaux couchés sur la mandibule
supérieure; Pelecanus ( Pélican ) , à bec entouré d'une face
nue; Larus (Mouette), à bec gibbeux en dessous prés de l'ex-
trémité ; Sterna (Hirondelle de mer)9 4iiec subulé, comprimé
au bout; CoLYMBDs (Grèbe) ,, à beciaulndé et un peu comprimé
latéralement. * ; , ■ ■ .
4.*^ Les GRALLifi (nos oiseaux de rivages -ou ëchassiers) ont
le bec presque cylindrique ; les pieds élevés propres à passer
l'eau k gué ; les cuisses (c'est-à-dire les jambes) à demi nues ;
le corps comprimé , revêtu d'une peaii très-fine. Ils -virent
d'animaux de différentes sortes et se tiennent dans les lieux
marécageux. Ils nichent ordinairement à terre; les uns
sont monogames et les autres polygames. Il» sont analogues,
selon Linné ^ aux animaux quadrupèdes de l'ordre des brutes,
c'est-à-dire, celui qui renferme les édentés des earnassier»
et des pachydermes , comme les éléphans , les morses , les pa^
resseux et les fourmiliers ; mais cette analogie ne nous paroît
fondée sur aucun détail de mœurs ou de formes. .
Les uns ont quatre doigts aux pieds ; ce sont les genres :
Phœnicoptercs ( Flammant ) , à bec comme brisé , dentelé sur
ses bords et à pieds palmés ; Platalea (Spatule) , à bec en spa-
tule , terminé au bout par un crochet recourbé ; Mycteria
(Jabiru), à mandibule inférieure plus forte que la aupérieure
et un peu arquée en haut ; Palamedea (Kamichi), k bec aigu,
et crochu au bout; Tantalus (Ibis), à bec arqué, avec un
58b: ORN
sac ou une poche sous la gorge^, Ardea (Hëron) , à bec droit,
pointu; Recurvirostra (Avocette), à bec mince ^ alongé,su-
bulé /déprimé , recourba et en haut; Sgolofax ( Bécasse )«
i:|iec droit, cylindrique, un peu obtus; Trinoa (Vanneau),
à bec arrondi, droit, obtus, ayant le pouce des pieds à peine
appiiyé sur la terre ; Fulica (Foulffue) , ayant la base du bec
et le front chauves ; Parra (Jacana) , ayant la base du bec on
le front garni de caroncules mobiles ; Rauuts (Râle) , à bec
presque caréné et à corps comprimé ; Fsophia (Agami) , à bec
robuste , presque arqué comme celui des gallinacés et k
narines ovales ; Cancroma (Savacou ) , à bec renflé et ventru.
Les autres ont les pieds disposés pour la course et seule-
ment pourvus de trois doigts au plus (le pouce manquant);
ce sont les genres : Hjlmatopus (Huitrier), à bec comprimé,
terminé en coin; Charadrius (Pluvier), à bec droit, arrondi,
obtus; Otis (Outarde), à bec en voûte , comme celui des gal^
linacés et à langue échancrée'; Struthio (Autruche), à bec
conique, et à ailes nip propres pour le vol.
B»^ Les GALUNiÊ soÉlt^^bos gallinacés, dont le bec est con-
vexe, avec la mandibule supérieure en voûte sur. l'inférieure,
dont les narines sont recouvertes par une membrane car-
tilagineuse , dont les pieds sont disposés pour la course , avec
le dessous des doigts nide. Ils ont le corps musculeux et
gras; leur chair est bonne à mangen Ils viVent de grains,
qu'ils font macérer dans leur jabot; ils sont pulvérateurs ;
leur nid est fait sur la terre et sans art ; leurs œufs sont
nombreux. L'état de polygamie leur est propre. Ils sont ana-
logi^es^aux quadrupèdes ruminans. Les genres qui composent
cet ordre sent peu nombreux ; et ainsi caractérisés : Di-
DUS (Dronte), à bec rétréci dans le milieu , rude ; face nue;
Pavo (Paon) , dont les plumes du vertex forment 'Une aigrette
dirigée en avant et dont le bec est nu ; Meleacris (Dindon),
dont la face est couverte de caroncules verruqpueuses ; Crax
(Hocco) , dont la base du bec est pourvue d'pne cire ; Pba-
sianus (Faisan), dont les joues sont nues et lisses; Tetrao
(Tétras), dont le tour des yeux est nu et papillcux; Nu-
MiDA (Peintade) , dont la mandibule inférieure porte une ca-
roncule de chaque cûté.
6.* 'Les Passeaes ou Passereaux ont le bec conique, pointa
ORW 38t
tn forme de pînce; les pieds minces , à doigts sépares, et
propres au saut ; le corps petiit. Ils vivent sur les arbres, les
uns d'insectes et les autres de graines ; leur .nid est souvent
construit avec beaucoup d*art ; les petits sont nourris par
leurs parens. Ces oiseaux chantent bien pour la plupart et
tfius sont monogames. Linné les compare (sans motif bien
apparent pour nous), aux quadrupèdes rongeurs. Il les a
divisés en quatre sections , d'après la forme du bec.
Les crassirostres ou ceux à bec gros et fort composent les
genres : LaxiA (Gros-^bec), à bec conique, ovale; Frin cilla
(Moineau), à bec conique, aigu ; Emberiza (Bruant), à bec
presque conique, doat la mandibule inférieure est la plus
large et rétractée sur ses bords.
Les curvirostres, à mandibule supérieure un peu cour-
bée au bout, comprennent les genres : Cafrimulgus (Ëngoiile*
vent), à bec déprimé, arqué, cilié et à narines tubuleuses;
HiRUNDO, à bec déprimé, un peu courbé; Fifra (Manakin)!
à bec recourbé et subulé.
Les émarginatirostres ont une petite écbancrure de chaque
côté de la mandibule supérieure, avant son extrême pointe;
ce sont les genres : Turdus (Merle ou Grive), à bec subulé
à l'extrémité et comprimé à la base ; Ampelis (Cotinga) , à bec
subulé à l'extrémité et déprimé à la base; TANA6RA'(Tangara),
à bec subulé et conique à sa base; Mdscicafa (Gobe-mouches)L
à bec subulé et cilié à sa base.
Les, simplicirpstres , à bec droit, entier et pointu, sont len
oiseaux renfermés dans les genres: Parus (Mésange), à bec su-
bulé, avec la langue tronquée et les plumes du front diri-
gées en avant ; Motacilla (Bec-fin) , à bec subulé et à langue
incisée , avec l'ongle du pouce ou doigt postérieur médiocre-
ment long; Ajlauda (Alouette), à bec subulé, avec la langue
bifide et l'ongle du pouce très-alongé ; Sturnus (Étourneau) , à
bec subulé, déprimé et bordé vers le bout; Columba (Co-
lombe ou Pigeon), à bec presque voûté, à narines gibbeuses,
oblitérées par une membrane.
Gmelin , qui donna , en 1789 , une treizième édition du Sjrs^
Uma naturœ , ^ borna à faire quelques légers changemens et
additions au travail de Linné. i.° Dans l'ordre des picas^ sec-
tion des genres à pieds ambulatoires, il ajouta le genre Glajj*
58a ORN
coFis i le plaça enfre les huppes et les pîque-biœufs , et le ca-
ractérisa ainsi : bec recourbé ^ voûté; langue dentelée et
ciliée sur les bords; 2.^ dans Tordre des anseres il introdoi-
iàt le genre Aftenodytbs , qu'il plaça entre lés albatros et les
macareux, parmi les genres dont le bec est dépourvu de
denticulesy et il lui donna pour caractères d'avoir le bec
droit, étroit et marqué de sillons latéralement; 3.*^ dans
Tordre des graUœ il ajouta quatre genres, tous de la division
qui comprend ceux à^pieds tétradactyles ; savoir : Cobrira
(Court- vite) entre les hérons et les avocettes, caractérisé
ainsi : bec droit, étroit; Vagin alis (Bec en fourreau), prés
des râles , ayant le bec gros , presque convexe , avec la
mandibule supérieure pourvue à sa base d'une espèce de
gaine cornée; Scofus, à bec épais, comprimé, à narines li-
néaires, obliques, etGLAREOLA, à bec court, droit, crochu
au bout et à narines linéaires , obliques ; 4.*^ dans Tordre des
galUnce il plaça le genre Pénélope entre les dindons et les
hoccos, et le distingua par ce caractère: téèe emplumée, bec
dénudé ; 5.** dans Tordre des passeres il ajouta le genre Co-
uvs ( Colîou ) , à bec .épais , convexe en dessus et étroit en
dessous. Il le plaça immédiatement après le genre Gros-bec,
en intercalant le genre Phytotoma entre les moineaux et
les bruans , et en le cacractérisant d'après la forme de
rson bec conique , droit ' et dentelé.
Cette classification des oiseaux par Linné est une des meil-
leures qui aient été publiées , quant à la division des ordres
et à la subdivision de ceux-ci. En effet, quatre de ces ordres
sont généralement adoptés aujourd'hui ; savoir: ceux des acci"
pitres, des grallœ, des gallinœ et des ansefes. Quant à ses deux
ordres despicee et des passeres ^ on les confond généralement ;
et ils représentent Tordre des passereau» ,' moins quelques
genres cependant, qui en ont été séparés- potkr former un
ordre à part , celui des grimpeurs. Dans la classification de
M. Cuvier, où cet ordre est établi, les picœ pedibus grès-
soriis forment la division des passereaux syndactyles; les
passeres crassirostres composent la famille des passereaux co-
i^irostres, à laquelle se trouvent joints comme en appendice
ItA picœ pedibus ambulatoriis des genres Buphaga, Sitta, Co-
sacias, Gracula, Paradisea. lJe% passeres emarginatiroiênê
ORN *8î
fprësenfeAt les principaux genres des passereaux dentirostres^
ei les p<isseres curviroslres correspondent en partie à la fa-
mille des passereaux Jissirostres ; enfin les passeres simptiei"
rostres se réunissent à la famille des passereaux conirostres.
Dans Tordre des grallœ se trouvent Fautruche et l'outarde,
que, pendant long-temps, on a rangés dans l'ordre des gal-
linacés ou gallinœ , mais que M. Cuvier a rétablis à la place
qui leur avoit été assignée avec raison par le célèbre natura-
liste suédois.
On trouve dans la méthode de Linné quelques genres qui
ne sont pas placés convenablement d'après les caractères des
divisions dans lesquelles ils se trouvent. Nous n'en citerons
qu'un exemple ; c'est celui des Molacilla , rangé dans la sec-
tion des passeres simplicirostres au lieu de l'être dans celle des
tmarginatirostres , à laquelle ils appartiennent , puisque le bec
de ces oiseaux est pourvu de deux petites échancrures vers sa
pointe. Nous pourrions signaler encore le placeni.^nt des pie-
grièches parmi les oiseaux de proie ; mais, en ceci, Linné
a été influencé par l'exemple des ornithologistes qui l'ont
précédé, et qui, pour la plupart, ont rangé ces oiseaux avec
les accipitres.
La méthode de Brisson, qui date de 1760, se compose
de vingt -six ordres et de cent quinze genres. Elle est pure-
ment artificielle , parce qu'elle est fondée sur des carac-
tères exclusifs. Les oiseaux y sont classés , 1 .° d'après la pré-
sence ou l'absence des membranes réunissant les doigts, et
selon que la membrane, lorsquelle existe, est plus ou moins
complète ; a** d'après le nombre et la disposition de ces doigts ,
S.*" enfin, d'après la forme du bec. Nous allons en donner
Tanalyse.
Les oiseaux dont les doigts sont dépourvus de membranes,
composent les dix -sept premiers ordres.
Ceux qui ont quatre doigts et les jambes couvertes de
plumes jusqu'aux ,talons, sont contenus dans les quatorze
premiers.
Ceux qui ont les quatre doigts séparés dès l'origine , sont
restreints aux treize premiers.
Ceux qui ont trois doigts antérieurs et un postérieur^ sont
,|M>raés aux douze premiers, qui ont pour caractères :
384 V ORN
i/*^ Ordeb, Bec droit; bout de la mandibule supérieure
i|n peu renflé et courbé; narines à demi couvertes d'une
membrane épaisse et molle : genre Pigeon.
2.' Ordre. Bec en cône courbé, i.'*" 5ec/io». . Tête ornée de
membranes chartiues : genres Dindon, Coq, Peintade. 2.* Sec-
tion. Tête dénuée de membranes charnues : genres Gelinotte^
Perdrix, Faisan.
3/ Ordre. Bec court et crochu, i.^*' Section» Sa base cou-
verte d'une peau nue : genres Épervier, Aigle, Vautour.
2.' Section. Base du bec couverte de plumes tournées en de-
vant : genres Hibou, Chat-huant.
4." Ordrbm Bec en cône alongé. i.**' Section. Plumes de la
base du bec tournées en devant et couvrant les narines :
genres Coracias, Corbeau^ Pie, Geai, Casse -noix. 2.* Sec'
tion. Plumes de la base du bec tournées en arrière et lais-
sant les narines à découvert : genres Rollier, Troupiale,
Oiseau de paradis.
5.' Ordre. Bec droit, avec les bords de la mandibule su-
périeure échancrés vers le bout, i.'"" Section. B^c convexe
en dessus -.genres Pie-griéche, Grive, Cotinga. s.*' 'Section.
Bec comprimé horizontalement à sa base et presque triangu-
laire : genre Gobe -mouches.
6.* Ordre. Bec droit, avec les deux mandibules entières.
1.'^ Section. Bec presque quadrangulaire , un peu convexe
en dessus et anguleux en dessous : genre Pique-bœuf. 2/ Sec"
tion. Bec convexe ; son bout un peu plus large qu'épais et
obtus : genre Étourneau.
7.* Ordre. Bec menu et un peu courbé en arc. 1." 5«c-
lion. Tête ornée d'une huppe longitudinale, composée d'un
double rang de plumes : genre Huppe. 2/ Section. Tête
simple : genre Promerops.
8.' -Ordre. Bec très -petit , comprimé horizontalement à
sa base et crochu à son bout; son ouverture plus large que
la iéte : genres Tète -chèvre. Hirondelle.
9** Ordre. Bec en cône raccourci. 1/*^ Section. Les deux
mandibules droites : genres Tangara, Chardonneret, Moi-
neau, Gros-bec, Bruant. 2.^ Section. La mandibule supé-
rieure crochue : genres Coliou, Bouvreuil. 3.' Section. Les
deu3t mandibules crochues et se croisant : genre Bec-croisé.^
ORN 385
10/ Ordre. Bec en alêne, i.*" 5ech'on«. Narines décou-
vertes : genres Alouette , Becfigue. 2/ Sectioii. Narines cèu-
vertes par les plumes de la base du bec : genre Mésange* '
11.* Ordre, Bec en forme de coin : genre Torchepot.
12,* Ordre. Bec effilé. iJ^ Section, Courbé en arc : genres
Grimpereau, Cplibri. 2/ Section. Droit, comprimé horizon»-
talement et un peu renflé vers le bout ; pieds très-courts :
genre Oiseau -mouche.
Les oiseaux à quatre doigts, deux devant et deux der-
rière, composent le
i3.* Ordre, formé de cinq sections; savoir : i."* Seo
tion. Bec droit ; langue très-longue , ressemblant à un ver
de terre : genres Torcol, Pic. 2.* Section, Langue pas plus
longue que le bec, qui est très -long, quadrangulaîre et
pointu : genre Jacamar. 3.' Section. Bec un peu courbé en.
en bas, convexe en dessus, comprimé sur les côtés : genres
Barbu , Coucou. 4.' Section. Bec court et crochu : genres
Couroucou,Bout-de-petun, Perroquet. 5.* Section. Bec long,
de la grosseur de la téiej dentelé comme une scie, le bout
des deux mandibules courbé en en bas; langue ressemblant
à une plume : genre Toucan.
Les oiseaux à trois doigts en avant, dont l'extérieur est
réuni à celui du milieu jusqu'à la troisième articulation , et
l'interne jusqu'à la première articulation seulement, for-
ment le
14.* Ordre, divisé en cinq sections; savoir : i.** Section.
Bec court et comprimé par les côtés vers le bout -.genres
Coq de roche, Manakin. '2." Section. Bec conique, dentelé
comme une scie; le bout des deux mandibules étant courbé
en en bas : genre Momot. 3.*^ Section. Bec droit et assez long :
genres Martin-pécheur, Todier« 4»* Section. Bec courbé en
arc et pointu : genre Guêpier. 5.*^ Section. Bec gros et en
forme de faux : genre Calao.
Les oiseaux sans membranes aux doigts et dont le bas de
la jambe est dénué de plumes, composent trois ordres;
savoir :
i5.*^ Ordre. Ailes petites à proportion de la grosseur du
corps et point propres pour le vol. 1,** Section, Deux doigts
devant et point derrière; bec droit, aplati horizontalement
36. 25
385* ORN
avec son bout onguiculé et arrondi ; partie supérieure de la
fête chauve et calleuse : genre Autruche. 2.^ Section, Trois
do%ts devant et point derrière : genres Touyou , Casoar.
d/ Section, Quatre doigts, trois devant et un derrière; bec
long et fort, avec le bout des dçux mandibules crochu :
genre Dronte.
16.*^ Ordre, Ailes assez grandes et propres au vol; trois
doigts devant , point derrière. 1 •'^''Section, Bec en cône courbé:
genre Outarde. 2,^ Section, Bec droit et renflé par le bout,
très-long : genres Echasse , Huitrier* 3.^ Section, Bec droit et
renflé par le bout , court : genre Pluvier.
tj,' Ordrb, Ailes assez grandes et propres au vol; quatre
doigts , trois devant , un derrière, i ,^ Section, Bec droit et
renflé vers le bout : genres Vanneau, Jacana. 2.* Section, Bec
plutôt courbé en en haut que droit et un peu comprimé
horizontalement : genre Coulon-chaud. 3,^ Section,,' Bec con^-
vexe en dessus et comprimé par les côtés vers le bout : genre
Ferdrix-de-mer. 4.*^ Section, Bec droit et comprimé latérale-
ment; corps aplati par les côtés : genre Râle. S,^ Section,
Bec menu : genres Bécasseau , Barge , Bécasse. 6.^ Section,
Bec courbé en arc en en bas : genre Courlis. 7/ Section. Bec
droit, plat horizontalement, son bout étant plus large et
en forme de spatule : genre Spatule. 8.*^ Section, Bec gros
et long : genres Cigogne , Héron , Ombrette. 9;^ Section, Bec
gros, court, mandibule supérieure en forme de cuiller et
onguiculée au bout: genre Savacou. lo.^ Section, Bec court,
droit et conique vers le bout; tête ornée d'une huppe com-
posée de plumes ressemblant à des racines de chien-dent :
genre Oiseau royal. 1 1.* Section, Bec en cône courbé : genres
Cariama, Kamichi. 12.*^ Section, Bec en côneaplati par les
côtés ; front chauve.
Les oiseaux dont les doigts sont garnis de membranes
dans toute leur longueur, composent les neuf derniers ordres,
ainsi caractérisés :
18.*^ Oju>jt£. Membranes fendues; quatre doigts, trois devant
et un derrière. 1.'* Section, Membranes simples; bec droit et
pointu : genre Pouie^d'eau. 2 i' Section, Membranes festonnées:
Fhalarope, Foulque.
. 19/ Oaojus. Membranes demi-fendues ; quatre doigts , dont
ORN 586
les trois antérieurs sont joints ensemble par les membranes ,
et le postérieur séparé; les jambes placées tout- à -fait der-
rière , et cachées dans l'abdomen \ bec droit et pointu : genit
Grèbe.
20/ Ordre, Membranes entières ; jambes placées tout-à-fait
derrière^ et cachées dans Fabdomen; trois doigts devant, tous
joints ensemble par les membranes, et point de doigts der-
rière, i.*^ Section. Bec droit et pointu : genre Guillemot. 2/
Section, Bec aplati par les côtés et cannelé transversalement :
genres Macareux, Pingouin.
21.' Ordre, Membranes entières; jambes placées tout-à-fait
derrière et cachées dans Tabdomen; quatre doigts, dont les
trois antérieurs sont joints ensemble par les membranes, et
le postérieur séparé, i,^ Section, Bec droit, bout de la man-
dibule supérieure crochu -.genres Manchot, Gorfou. 2/ SeC"
lion. Bec droit , pointu : genre Plongeon.
22.^ Ordre, Membranes entières; jambes avancées vers le
milieu du corps et hors de Tabdomen, plus courtes que le
corps; trois doigts devant, tous joints ensemble par les mem*-
branes , et point de doigt derrière ; bec comprimé par les
côtés, bout de la mandibule supérieure crochu, et celui de
la mandibule inférieure comme tronqué : genre Albatros.
23.' Ordre, Membranes entières; jambes avancées vers le
milieu du corps et hors de Pabdomen , plus courtes que le
corps; quatre doigts^ dont les trois antérieurs joints ensemble
par les membranes, et le postérieur séparé ; bec sans dente*
lures. 1 .'* Section, Bec crochu vers le bout : genres Puffin , Pé-
trel, Stercoraire , Goéland. 2.^ Section, Bec droit et aplati par
les côtés : genres Hirondelle de mer, Bec -en -ciseau.
24.*^ Ordre, Membranes entières; jambes avancées vers le
milieu du corps et hors de Tabdomen, plus court^ que le
corps ; quatre doigts , dont les trois antérieurs joints ensemble
par les membranes, et le postérieur séparé; bec dentelé, i.**
Section, Bec presque cylindrique , la mandibule supérieure
crochue vers le bout : genre Harle. 2.* Section, Convexe en
dessus et aplati en dessous : genres Oie , Canard.
25.** Ordre. Membranes entières; jambes avancées vers le
milieu du corps et hors de Tabdomen, plus courtes que le
corps; quatre doigts, touA joints par les membranes, i.^ Sec*
386» ORN
tion. Bec pointu : genres Anhinga, Paille -en -queue- 2.*Seiî-
tiôn. Bec crochu vers le bout .* genres Fou, Cormoran, Pé-
lican.
26/ Ordre, Membranes entières; jambes avancées vers le
milieu du corps et hors de Tabdomen , plus longues que le
corps; quatre doigts, dont les trois antérieurs sont joints par
les membranes et le postérieur séparé, i." Section. Bec dea-
télé, courbé en bas vers le milieu ; mandibule inférieure plus
large que la supérieure : genre Flammant. 2 .^ Section. Bec
sans dentelures : genres Avocette , Coureur.
Schaeffer, en 1774 9 donna dans ses Elementa ornithologiea
une distribution méthodique des oiseaux, dans laquelle il
ne fit usage, pour la distinction des ordres, que des carac-
tères fournis par les pieds.
11 nomme Nddifèdes, la famille qui comprend les oiseau
dont le bas de la jambe est dépourvu de plumes , et il j
place les échassiers et les palmipèdes, grallœ et anseres de
Linné. Ses ordres sont fondés sur le nombre des doigts et
sui* la considération de leur réunion ou de leur séparation.
Les trois premiers portent le nom de fissipèdes, le quatrième
celui de pinnatipèdes et les trois derniers celui de palmi-
pèdes. Le premier, caractérisé par deux doigts séparés, De
contient que Tautruche ; le second renferme les oiseaux à
trois doigts séparés; savoir, ceux qui forment les genres
Rhéa,Casoar, Outarde, Pluvier, Huîtrier , Échasse ; le troi-
sième, ceux à quatre doigts séparés, savoir: les genres Héron,
Bécasse, Courlis, Vanneau, Jacana, etc.: le quatrième, ceux
dont les quatre doigts sont bordés de membranes et fen-
dus, tels que les genres Gallinule, Foulque, Phalarope et
Grèbe; le cinquième contient les oiseaux à pieds palmés,
pourvus, de trois doigts seulement, tels que ceux qui com-
posent les genres Guillemot, Pingouin, Macareux, Albatros;
le sixiè^le comprend les genres Canard, Harle, Mouette, té-
tradactyles et n'ayant que les trois doigts de devant réunis
par une membrane; le septième renferme les genres Fou,
Anhinga, Paille- en- queue. Cormoran, Pélican, dont les
quatre doigts sont réunis par la membrane.
La seconde famille est celle des Plumipèdes, qui comprend
tous les oiseaux qui ne sont ni palmipèdes ni échassiers ou
ORN 387
grallœ de Linné. Les neuf premiers ordres portent le nom
de fissipèdes, parce que les doigts des oiseaux quUls renfer-
ment sont tous séparés. I^e premier de ces ordres est celui des
oiseaux grimpeurs à deux doigts devant et deux doigts der»
riére , c'est-à-dire les pics, les perroquets, les coucous, etc.;
il porte le nom d^ isodactyles. Les fissipèdes aduncirostres for-
ment le second , qui est caractérisé, ainsi que les sept suivans,
par quatre doigts séparés, trois en avant et un seul en arriére,
mais particulièrement par un bec crochu ; il contient les -oi-
seaux de proie, comme les vautours , les aigles, les éperviers,
les hibous et les ehats-huans; le troisième ordre , celui des^55i-
pêdes eonico-incurviroslres , a le bec conique, légèrement cro-
chu; il renferme les gallinacés, c'est-à-dire les genres Din-
don, Coq, Faisan, Perdrix, Lagopède,* le quatrième ordre,
celui des fissipèdes conico-tenuirostresy a le bec conique, tel
que celui des genres Bouvreuil, Coliou, Moineau, Gros-bec,
Chardonneret, Bruant, Tangara , Bec-croisé ; le cinquième
ordre, celui des fissipèdes protensirostres , renferme les pique-
bœufs, les étourneaux, les cotingas, les grives et les pîe-
grièches, dont le bec est conique et alongé; le sixième
ordre , celui des fissipèdes coniço-subuUrostres , a le bec conique
etsubulé, tel que celui des alouettes, des becfigues , des mé-
sanges , des engoulevents et des hirondelles j le septième ordre ,
celui des fissipèdes cunéirostres , a le bec en forme de coin et
ne comprend que le seul genre Torchepot; le huitième
ordre, celui des fissipèdes filirostres , ou à bec filiforme, con-
tient le genre Oiseau -mouche. Dans le neuvième ordre,
celui des fissipèdes falcirostres ^ dontle bec est arqué, on trouve
les genres Huppe , Promerops et Grimpereau. Tous ces
ordres, celui des isodactyles excepté, présentent la disposi-
tion des doigts, trois en avant, séparés, et un en arrière.
Le dixième ordre ou le dernier, celui des anomalipèdes ^ en
est distingué, parce que le doigt du milieu est réuni à l'ex-
terne jusqu'à la troisième phalange , et à l'interne dans
toute l'étendue de la première. Les genres Coq de roche, Ma-
nakin , Todier, Martin -pêcheur. Guêpier, Momot , Calao,
lui appartiennent. •
En 1777 , Scopoli publia une méthode ornithologique dans
son Introductio ad historiam naturaiem. Les oiseaux y sont
587* ORÎ^
partagés en deux grandes familles, selon qu'ils sont : i.*Rc«
ïEpÈDEs^ c'est-à-dire, qu'ils ont la peau des jambes divisée en
petites écailles polygones , tel qu'on le remarque dans les
oiseaux d'eau, les échassiers, les gallinacés^ les oiseaux de
proie et les perroquets; ou 2.° Scutipèdes, c'est-à-dire qu'ils
ont le devant des jambes couvert de demi-anneaux inégaux,
aboutissant de chaque côté dans un sillon longitudinal, comme
ou le remarque dans les passereaux.
Parmi les retepèdes , les deux premières divisions , celle des
Plongeurs et des Palmipèdes, contiennent les oiseaux d'eau à
pieds palmés; la troisième^ celle des LoNOipèDEs, correspond
à l'ordre des grallœ ou oiseaux de rivage ; la quatrième est
celle des Gallinacés ; la cinquième est celle des Rapaces- ou
accipitres , et la sixième est celle des Psittaces, contenant les
genres Perroquet et Ani.
Les scutipèdes sont partagés en trois divisions :
!•* Celle ci es Négligés, Negkctœ (parce que leur chair
n'est pas dSisage pour la nourriture de Thomme), subdivisée
en deux ordres: 1/^ les Grimpeurs ^ comme les couroucous,
les becs-croisés , les grimpereaux , les jacamars , les coucous ,
les torcols, les pics, les sittelles et les barbus; 2/ les Prome*
neurs, d'abord à narines couvertes, tels que les huppes, les ma-
nakins , les mésanges , les corbeaux , les pie-grièches et les
cotingas; ensuite ceux à narines oi/f^r^es, tels que les mai-
nates, les oiseaux de paradis, les guêpiers, les loriots, les
troupiales , les alcyons, les todiers et les colibris.
3.° Celle des Chanteurs, dont les uns sont à bec mince,
tels que les fauvettes, les gobe-mouches, les grives, les étour-
neaux , les hochequeue , les alouettes , et les autres à bec
fort et court, comme les bruans, les gros-becs, les pinsons^
les tangaras et les colious.
3.° Celles des Brévipèdes : à bec court, déprimé, courbé
au bout, très-fendu; à narines ouvertes; à pieds courts^; à
chant aigu ou nul ; comprenant les martinets , les engoule*
vents et les hirondelles.
La méthode de Latham, publiée en 1781, est à peu prés
eelle de Linné, avec Paddition de deux ordres, dont l'un
ne comprend que les pigeons et le second que l'autruche;
•iseeux qui, en elfet^ semblent former le passage de diffé*
ORN 388
rens ordres entre eux; savoir : les pigeons, celui des passe*
reaux aux gallinacés , et les autruches , celui des gallinacés
aux échassiers : un troisième ordre nouveau , emprunté à
Schaeffer, comprend les oiseaux pinnatipédes, c'est-à-dire,
ceux dont les membranes des doigts des pieds sont fendues
au lieu d'être entières, comme dans les vrais palmipèdes. Cet
auteur a joint 'beaucoup de genres nouveaux à ceux qui
étoient établis précédemment, tels que ceux dont voici les
noms : Calleus , Scythrops , Musophaga , Phytotoma , Sjlvia ,
Tinamus , Perdix , Rhea , Casuarius , Scopus , Vaginalis , Gal^
linula, Glareola , Phalaropus, Podieeps , Vria, Aptenod^tes,
etc.
Dans rillustration des planches de FEncyclopédie métho*
dique, Tabbé Bonnaterre, en 1791 , proposa une méthode
analogue à celle de Brisson , en ce que les premières divi-
sions sont fondées sur les caractères que présentent les pieds
et les divisions secondaires sur la forme du bee. Néanmoins
cette ^classification est beaucoup moins naturelle que celle
de Brisson, ainsi qu'il est facile d'en juger. Dans la i.*^ classe
se trouvent les oiseaux à deux ou trois doigts séparés en
avant et sans pouce derrière, tels que l'autruche , le casoar,
le genre Turnix, l'outarde, le pluvier, l'échasse, l'huîtrier.
Dans la 2." classe sont placés ceux à trois doigts antérieurs^
réunis par une membrane, et sans pouce, comme lesalbatrcm,
les ]^ingouins, les macareux, les guillemots, etc. Dans la ^
classe entrent ceux à quatre doigts , trois antérieurs et un
postérieur, tous compris dans une membrane commune,
comme les anhinga , les pélicans , les paille-en-queue. Dans
la 4.*^ classe, ceux dont les doigts, en même nombre et
semblablement disposés, mais simplement bordés par des mem-
branes et non réunis par elles, tels que les grèbes, les pha-
laropes, les foulques et l'oiseau-du-soleil. La 5.' classe con-
tient les oiseaux à trois doigts antérieurs , compris dans une
membrane commune et à doigt postérieur libre, tels que les
manchots, les plongeons, les pétrels, les goè'lands, les hiron-
delles de mer , les bec-en-ciseaux , les harles , les oies et les
canards, dont )es jambes sont courtes, et les flammants,
les coureurs et les avocettes, dont les jambes sont longues.
La 6/ classe est caractérisée par troi« doigfs devant, plus ou
388» ORN
moins réunis à la base par une petite membrane làcbe ^ et nu
quatriéinl? doigt, derrière. 1 *I)re: le> genres Dronte, Dindon,.
Pénélope, Hocco , Paon, Faisan, Peintade, Gelinotte, Perdrix,
Caille, Tinaniou, Pigeon, y sont placés. La jJ' classe com-
prend les oiseaux à trois doigts par devant , dont celui du
milieu est joint à Pextérieur par une membrane jusqu'à la
troisième articulation et à l'intérieur jusqu'à la première
seulement et pourvus aussi d'un doigt postérieur libre ; tels
sont les manakins , les coqs de roche , les todiers , les gué^
piers, les niar tins-pécheurs , les momots et les bucéros. Dans
la 8.*^ classe sont rangés ceux à trois doigts devant, dont
celui du milieu est joint à Pexlérieur par une membrane
jusqu'à la première articulation, et dont celui de derrière est
libre. Parmi ceux-ci, les uns ont le bec simple, efiilé, droit
ou recourbé, comme les alouettes, les lavandières, les syl-
vîes (ou sylvains) , les mésanges , les hirondelles , les engoule-
vents, les oiseau-mouches, les huppes, les grimpereaux et
les étourneaux ; d'autres ont le bec échancré latéralement
vers le bout, comme les grives, les loriots, les pie-griéches,
les cotingas, les tangaras, les gobe-mouches; enfin d'autres
ont le bec gros et sans échancrure, tels que les colious, les
Tolliers, les mainates, les corbeaux, les phyto tomes, les
glaucopes, lespique-bœufs, les oiseaux de paradis, lessittelles,
les embérizes (ou bruans), les pinsons (ou moineaux),, et les
gros-becs. Dans la 9.^ classe sont ceux à trois doigts par de-
vant et un par derrière , dépourvus à peu près de mem-
branes, et avec le bas de la jambe nu : ici sont rangés des
oiseaux sans aucune analogie avec les précédens, mais qui
ont beaucoup de rapports communs avec ceux de la pre-
mière classe; tels que ceux des genres Touyou (Rhéa),
Spatule , Jabiru , Savacou , Bec - ouvert , Bec - en - fourreau ,
Ombrette, Rouloul (Rouloulus^ genre nouveau ) , Palamède,
Agami, Perdrix -de -mer , Poule - sultane , Jacana , Râle,
Vanneau, Héron, Ibis, Courlis, Scolopace ou Bécasse. La
10.* classe contient les oiseaux de proie diurnes, divisés en
deux seuls genres. Vautour et Faucon, qui sont caractérisés
par trois doigts en avant et un en arrière, presque dépourvus
de membranes, et par le bas de la jambe garni de plumes.
La 11/ classe y coinpreaant deux genres qu'on ne s'attendjpbit
ORN 389
pas à voir rapprochés^ ceux des Ducs ou Chouettes et des Mu-
sophages, se distingue parce que des trois doigts libres qui
sont en ayant, Textérieur peut se tourner en arrière et faire
la fonction de second doigt postérieur. Enfin, la i2,* se com-
pose des oiseaux grimpeurs, c'est-à-dire, à deux doigts en
avant et deux doigts constamment en arrière, tels que ceux
qui composent les genres Torcol , Pic, Jacamar, Coucou,
Ani, Touroucou , Perroquet, Barbu, Scythrops et Toucan*
M. Cuvier, dans son Tableau élémentaire d'histoire natU"
relie , qu'il publia en Fan 6 , divisa la classe des oiseaux en
six familles; savoir : 1.° les oiseaux de proie correspondans
aux accipitres de Linné; 2.** les passereaux, qui contiennent
les deux ordres des passeres et des picœ de Linné , à l'excep-
tion des oiseaux à deux doigts devant et deux doigts der-
rière, dont il composa sa 3/ famille, celle des grimpeurs ,
scansores. Sa 4.^ famille est celle des gallinacés ou gallince
de Linné, à la suite de laquelle il plaça, comme en appen-
dice, les oiseaux qui ne peuvent ^oler, tels que le dronte,
le casoar, le touyou et l'autruche. Enfin, ses 5.* et 6.' fa-
milles, celles des oiseaux de rivage et des oiseaux nageurs
ou palmipèdes, se rapportent exactement aux deux ordres
des grallœ et des anseres,
M. de*Lacépède, dans son cours de 17999 partagea ainsi
les oiseaux :
1." Sous-classe. Bas de la jambe garni de plumes;
point de doigts entièrement réunis par une large
membrane*
1." Division. Doigts gros et forts, deux en ayant et deux
en arrière : Grimpeurs.
1." Ordre. Grimpeurs à bec crochu : Ara, Perroquet.
2.* Ordre, — à bec dentelé: Toucan, Coiiroucou , Tou-
raco , Musophage*
5.' Ordre, — à bec échancré : Barbu.
4.* Ordre, — à bec droit et comprimé : Jacamar, Pic,
5." Ordre, — à bec très -court : Torcol.
6.' Ordre, -— à bec arqué •: Coucou , Ani.
389* ORN
fl/ DivistON. Trois doigts devant, un doigt ou point derrière.
1." SovS'€}irisioir» Ongles forts et très -crochus : Oiseaux
DE PROIE*
7." Ordre. Oiseaux de proie à bec crochu : Vautour,
Griffon , Aigle , Autour, Épervier, Buse,
Milan , Faucon , Chouette.
2,^ Sous ' DirisxoN, Ongles peu crochus; doigts extérieurs
* libres, ou unis seulement le long de la première pha-
lange : Passereaux.
8." Ordre, Passereaux à bec dentelé : Phytotome.
9.* Ordre, — à bec échancré : Pie-grièche , Tyran , Gobe-
mouches, Moucherolle, Merle, Fourmi-
lier,, Loriot, Cotinga, Tangara.
10.* Ordre, — à bec droit et conique : Cassique, Trou-
piale, Carouge , Étourneau, Gros -bec,
Bouvreuil,. Moineau , Bruant.
11.* Ordre, — à b«c droit et comprimé : Gracule, Cor-
beau , Rollîer, Paradis , Sittelle , Picoïde,
Pi que-bœuf •
12.* Ordre, — à bec droitet menu : Mésange, Alouette,
Bec -fin, Motacille.
i3.*^ Ordre, — à bec très-court: Hirondelle, Engoulevent.
14.* Ordre, — à bec arqué : Glaucope , Huppe, Grim-
pereau , Colibri.
i5.* Ordre, — à bec renflé : Oiseau-mouche.
3.* Sous -DIVISION, Doigts extérieurs unis dans presque toute
leur longueur : Platypodes.
16.* Ordre, Platypodes à bec dentelé : Calao; Momot.
17.® Ordre, — à bec droit et comprimé : Alcyon, ou Mar-
tin-pêcheur, Ceyx.
18.* Ordre, — à bec droit et déprimé : Todier.
19." Ordre, — à bec droit et menu : Manakin.
20.* Ordre, — à bec arqué : Guêpier.
4*' Sovs'DirisioN, Doigts de devant réunis à leur base par
une membrane .* GALUNAcés.
«
21,' Ordre. . Gallinacés à bec renflé: Pigeon, Tétras^ Pei^
ORN 390
drix, Tinamou, Trîdactyle, Paon, Faî-
*san , Peintade, Dindon, Hocco, Péné-
lope, Guan.
2.* Sous-classe. Bas de la jambe dénué de plumes , ou
plusieurs doigts réunis par une large membrane.
"iJ^ Division. Trois doigts devant, un doigt ou point de
doigt derrière.
1.^* Sovs'Dit^isioN, Doigts de devant entièrement réunis par
une membrane : Oiseaux -d'eau.
22.* Ordre, Oiseaux d'eau à bec crochu : Albatros, Pé-
lécanoïde, Pétrel.
25.* Ordre. — a bec dentelé : Canard , Harle , Prion.
24-* Ordre, — à bec droit et comprimé : Bec-en-ciseaux,
Plongeon, Grèbe, Guillemot, Alque,
Pingouin, Macareux.
25.* Ordre, — à bec droit et menu : Sterne ou Hiron-
delle-de-mer.
26.* Ordre, - — à bec droit et arqué : Avocette.
27.* Ordre, — à bec renflé : Mauve.
2.*^ Sous' DIVISION, Quatre doigts réunis par une large mem-
brane : Oiseau -o'eau latirèmes.
28.* Ordre, Latirèmes à bec crochu : Frégate, Cormoran.
29.* Ordre, — à bec dentelé: Fou, Phaéton.
3o.* Ordre, — à bec droit, déprimé: Pélican.
3.' Sovs-DivisioN^ Trois doigts devant, un doigt ou point de
doigt derrière. Oiseaux de rivage.
3i.*^ Ordre, Oiseaux de rivage à bec crochu: Messager,
Kamichi, Glaréole.
32.* Ordre, — à bec droit et conique : Agami, Vaginal.
33.* Ordre. — à bec droit et comprimé : Grue, Cigogne,
Héron , Bec - ouvert , Raie , Ombrette ,
Huîtrier.
34.* Ordre, — à bec droit et déprimé: Savacou, Spatule.
35.' Ordre, — à bec droit et menu : Bécasse.
36.' Ordre, — à bec arqué : Jabiru , Ibis, Courlis, Écbasse.
37.* Ordre. — à bec renflé : Hydrogalliiie , Foulque, Ja-
390* O RN
cana , VaDneâu , Phalarope , Pluvier,
Outarde.
2/ Division. Deux, trois ou quatre doigts très-forts.
1." SovS'Djvi&ioN* Doigts non réunis à leur base par une
membrane : Oiseaux coureurs.
38.* Ordre. Oiseaux coureurs à bec droit et déprimé :
Autruche, Touyou.
39." Ordre. — à bec arqué : Casoar.
40.* Ordre. — à bec renflé : Dronte.
M. Duméril {Zoologie analytique, 1806) admet les mêmes
ordres que M. Cuvier, et les subdivise en un grand nombre
de familles.
L'ordre des Rapaces {accipitres) est ainsi caractérisé : Un
seul doigt en arrière; ceux de devant entièrement libres;
hec et ongles crochus. 1,^ Famille, Nudicolles ou Ptilodères:
le bas du cou garni de plumes frisées en manière de pala-
tine, le haut couvert d'un duvet ; bec droit d'abord , crochu
k la pointe. Gcr^res Vautour , Sarcoramphe. 2.* Famille, Plu*
MicoLLEs OU Cruphodères : ycux latéraux ; cou et tête garnis
de plumes; base du bec offrant une saillie charnue , colorée,
appelée cire. Genres Griffon, Buse, Autour, Faucon, Messa-
ger, Aigle. 3.* Famille, Nocturnes ou Nyctérins : yeux très-
grands, dirigés en avant d'une tête très-grosse; bec court,
crochu , recouvert à la base et sur les narines par des soies
roides. Genres Surnie (chouettes à longue queue), Duc,
Chouette.
L'ordre des Passereaux {passeres) a pour caractère; Un seul
doigt derrière: les deux externes de devant réunis, les tarses
médiocres en hauteur. La première famille, celle des Créni-
rostres ou GlyI'horamphes, contient les passereaux à une ou
deux échancrures au plus sur la pointe du bec, tels que ceux
qui composent les genres Pie-grièche, Merle, Gobe-mouches,
Cotinga , Tangara. La 2." famille, celle des Dentirostres ou
Odontoramphes , renferme les passereaux des genres Phyto-
tome, Momot et Calao, dont le bec échancré a trois dente-
lures au moins. La 3.' famille, appelée des Plbnirostres ou
des PjLÉBioaAMrHEs 9 a le bec alongé, droit, non échancré,
ORN ^i
solide et fort, tel que celui des Mainates, des Paradisiers,
des Rolliers, des Corbeaux et des Pies, qui la composent.
La 4/ famille , celle des Conihostres pu Conoramfhes , est dis-
tinguée par la forme du bec, qui est conique, un peu courbé,
solide et non échancré, comme dans les genres Cassique,
Troupiale , Glaucope , Pique - bœuf, Étourneau , Moineau ,
Bruant, Coliou, Loxie ou Gros-bec, Bec-croiséu La 6.* famille
contient les SdbdlirÔstres ou Raphioramphes , à bec court,
foible, ilexible, non échancré, à base étroite, arrondie,
c'est-à-dire, les Manakins, les Mésanges, les Becs- fins et le»
Alouettes. La 6.* famille , où celle des Planirostres où Oma-
LOBAMFHEs , Comprend les Hirondelles , les Martinets , les En-
goulevents, dont le bec est court, foible, non échancré,
large et plat à la base. Dans la 7.^ famille sont rangés les
TéNUiRosTREs OU Leptoramphes , à bec long, étroit, sans écban-
crure, souvent flexible, tels que les genres Sittelle, Grim-
pereau, Colibri, Orthorhynque, Huppe, Guêpier , Alcyon ,
Todier.
L'ordre des Grimpeurs ou celui des oiseaux .à deux doigts
en avant et deux doigts en arrière , est subdivisé en deux
familles. La première, nommée des Cunéirostres ou Sphéno-
RAMPHEs, contient les oiseaux à b£c pointu, étroit à la base,
en forme de coin et non dentelé, des genres Coucou, Jaca-
xnar, Ani, Torcol et Pic. La deuxième, celle des Lévirostres
ou CéNOftAMPHEs , à bec gros à la base , léger , souvent den-
telé, se compose des genres Barbu, Touraco, Couroucou ,
Musophage , Toucan , Perroquet , Kakatoès et Ara.
L'ordre des Gallinacés {Gallinœ) est distingué par les doigts
antérieurs, qui sont réunis à la base par une courte mem-
brane. Les trois familles qui le composent présentent les ca-
ractères suivans : 1 J^ Famille , Colombins ou Péristères : ailes
propres au vol ; bec droit à la base ; narines couvertes d'une
peau molle; corps peu élevé sur jambes. Genre: Pigeon. 2.'
Famille, Domestiques ouAlectri des: ailes propres au vol; bec
conique, fort, un peu courbé; mandibule supérieure voûtée.
Genres ; Paon , Dindon , Hocco , Guan , Peintade, Faisan , Té-
tras, Outarde. S.'Famille, BrévipennesouBrachyptères: ailes
trop courtes pour servir au vol ; corps pesant ; jambes nues au-
dessus du talon. Genres: Dronte , Touyou , Autruche et Casoan
hi* ORN
L'ordre des Éch assises {Grallœ) contient les oiseaux à tanet
très-longs, dénués de plumes jusqu'à la jambe ^ et dont les
doigts externes sont réunis à la base. Les quatre familles qui
le composent présentent les caractères suivans : i /' Famille :
Pressirostres ou Ramphostènes , à bec pointu, étroit, com-
primé, surtout vers la pointe, et plus haut que large. Genres:
Gallinule , Foulque , Jacana, Huîtrier. 2.^ Famille : Cultri-
ROsTREs ou Ramfbocofes, àbe(; long, droit, conique, fort et
tranchant. Genres : Héron, Cigogne, Jabiru , Bec -ouvert,
Tantale» 3.* Famille : Latirostres ou Ramphoplates , à bec
mousse , obtus , déprimé , très-large. Genres ; Savacou , Spa-
tule, Flammant. 4/ Famille: Ténuirostrès ou Rampaoutes,
à bec mou, grêle, obtus, cylindrique ou arrondi. Genres:
Avocette, Vanneau, Pluvier, Courlis, Bécasse.
L'ordre des Palmipèdes {anseres) ou le dernier, contient les
oiseaux dont les doigts sont réunis par de larges membranes
et dont le tarse est peu élevé ; il est divisé en quatre familles.
La 1 .''% ou celle des Serrirostres ou Prionoramphes, ayant trois
doigts antérieurs cachés dans la nageoire , le bec dentelé et
les ailes longues^ se compose des genres Canard , Harle et Flam-
mant, (ce dernier déjà indiqué dans l'ordre des Échassiers,
mais reporté ici une seconde fois pour rendre complète , dit
M. Duméril, la marche analytique). La 2.% celle des Pinnipèdes
ou Podoptères, renferme les palmipèdes dont les quatre doigts
sont réunis dans une même membrane, tels que ceux des
genres Pélican, Cormoran, Frégate, Fou, Phaë'ton, Anhinga.
La 3.% celle des Longipennes ou des Macroptères, caractérisée
par trois doigts réunis dans une membrane, par les ailes
longues et le bec non denté, réunit les genres Avocette,
Rhyncope , Sterne , Mauve ou Mouette , Albatros et Pétrel.
Enfin , la 4.% celle des Br^vipennes ou Uropodes , composée
des genres Grèbe, Guillemot, Alque, Pingouin et Manchot,
se distingue, parce qiie le pouce des oiseaux qu'elle renferme
est libre ou nul , que leur bec n'est pas dentelé , que leurs
ailes sont très- courtes, et que leurs pattes sont articulées
tout-à-fait à l'arrière du corps.
Une partie du grand ouvrage sur l'Egypte , publiée en 1810,
contient la description des oiseaux de proie de ce pays, par
M. Savigny* Il les divise en trois familles , qui correspondent
ORN 39a
aux genres VuUur, Falco et Strix de Linné, et ces familles
contiennent plusieurs genres nouveaux , dont nous rappor*
terons les noms seulement. Dans la première, ou celle des
Vautours, on, trouve les genres Gyps , ^gypius , ^éophroa
et Phène ; dans la seconde , ou celle des Éperviers , les genres
Haliœtus, Circus, Dœdalion, Paodion etËlanus; enfin, dans
la troisième, les genres Noctua , Scops, Alio et Syrnium. Si
l'état déplorable de la santé de M. Saviguy le lui avoit permis ^
il n'est pas douteux qu'il eût examiné les autres familles d'oi-
seaux avec le soin extrême qu'il a mis à étudier celle-ci;
mais , lorsqu'il perdoitla vue, le droit de terminer son travail
lui ayant été enlevé, il nous paroit certain que dès à présent
la partie oruithologique de l'ouvrage d'Egypte confiée à son
talent, doit être considérée comme terminée.
L'ouvrage de MM. Meyer et Wolf sur les oiseaux de l'Alle-
magne , publié en 1 d 1 G , offre une classification nouvelle , dont
voici l'exposé. L'ordre i.*"', celui des AcciriTREs, Accipitres^
comprend les oiseaux de proie diurnes et nocturnes* Le 2.%
ou des Co&ACEs , Coraces , contient dans une famille les cor-
beaux , les roUiers et les loriots , et dans une seconde les
coucous et les huppes. Le S.*", celui des Pics, Pici, réunit les
pics, les torcols, les sittelles, les grimpereaux, les guêpiers et
les martins-pécheurs. Le 4/, ou celui des Chanteurs, Oscines^
contient la plupart des autres passereaux , savoir : les man«
geurs de graines, tels que les moineaux, les gros -becs, les
chardonnerets, les linottes, les bruans, en un mot, les ^m-
heriza et les fringilla dans un premier sous-ordre ; les grives,
les jaseurs , les cincles et les étourneaux dans un second ;
et, enfin, dans un troisième, les insectivores, tels que les
gobe-mouches, les hochequeue, les rossignols, les fauvettes,
les alouettes et les mésanges. Le S.' ordre , ou celui des Ché*
UDONs, Chelidones, ne renferme que les trois genres Hiron-
delle, Martinet et Engoulevent. Dans le 6.% ou celui des Co-
lombes , est placé le seul genre Pigeon* Le j' correspond à
l'ordre des gallinacés et porte le nom de Gallines, Gallinœ,
Le 8.', sous le nom de Gralles , Grallœ , se rapporte à celui
des oiseaux de rivage ou grallœ de Linné. Enfin , le 9*% ou
des Nageurs, NatarUes, contient les palmipèdes, ou oiseaux
nageurs des autres ornithologistes*
59^* ORN
En 181 1 , lUiger fit paroître , à Berlin , son ouvrage intitulé t
Prodromus systematis mammaiium et a^ium» Il y partage la
classe des oiseaux en sept ordres et quarante-une familles;
et y . propose rétablissement d'un assez grand nombre de
genres nouveaux.
L'ordre premier est celui des Scansores ou grimpeurs , à
deux doigts en avant et deux doigts en arriére ( et dans très-
peu d'espèces deux en avant et un en arrière), i.'^ Famille,
PsiTTACiNi ou Psitt£tcins : à bec épais , robuste , assez court» con-
vexe, pourvu d'une cire à sa base; doigts antérieurs séparés ;
genres Psittacus ou Perroquet et Pezoporus ou Pézopore. 2.* Fa-
mille, Serrati ou Dentelés : bec volumineux, à parois minces,
nu à sa base et à bords dentelés ou en scie ; doigts antérieurs
libres au moins dans la moitié de leur longueur; l'extérieur
souvent versatile , c'est-à-dire pouvant devenir opposable aux
deux antérieurs, ainsi que le postérieur; genres .* Kamphastos
ou Toucan^ Pteroglossus ou Ptéroglosse, Pogonias ou Barbi-
can, Touraco ou Corythaix, Trogon ou Couroucou, Mi««o-
phaga ou Musophage. 3.* Famille, Amphiroli ou Versatiles :
bec arqué, à base nue et à bords entiers; doigt extérieur,,
parmi ceux de derrière, versatile: genres: Crotbphaga ou Ani,
Scytkrops , Bucco ou Barbu , Cuculus ou Coucou , CerUropus
(nouv. ). 4.* Famille, Sagittilingues ou Sagittilangdes ; bec
droit, conique, alongé, pointu, à bords entiers; langue ex-
tensible; pieds grimpeurs à doigts antérieurs séparés; genres:
Yunx ou Torcol, Picus ou Pic. 6.* Famille, Syndactili ou
SvNDACTYLEji : bcc alongé , assez droit, tétragone, pointu;
pieds grimpeurs avec les deux doigts antérieurs réunis pres«
que jusqu'à leur extrémité; genre Galbula ou Jacamar.
L'ordre second renferme les Ambulatores ou marcheurs,
dontle bec, àbase nue, affecte différentes formes, etqui, ayant
tous les pieds propres à la marche, ont ordinairement trois
doigts antérieurs et un postérieur , quelquefois les quatre doigts
en avant, et quelquefois les deux doigts antérieurs externes
réunis jusqu'au milieu de leur longueur. 6.* Famille, Ancuu-
ROSTREs : à bec médiocre ou alongé, pointu , presque tétragone ,
et pieds à doigts externes réunis jusqu'à la moitié de leur lon-
gueur; genres Alcedo ou Martin-pécheur, Merops ou Guê-
pier, j.^ Famille, Suspensx ou Planeurs : à bec alongé, grêle,
ORN 39?
cylindrique, ayant la première plume des ailes la plus grande ,
et les autres décroissant graduellement; piedseourts, foibles,
à trois doigts devant séparés , et un doigt derrière ; genre
Trochilus ou Colibri, comprenant aussi les Oiseaux «-mou-
ches ou Orthorhjynchus, 8.' Famille , Ténuirosthes : à bec long
ou médiocre , grêle , courbé ; pennes de la queue lâches ,
obtuses au bout; premières pennes de Faile plus courtes que
les suivantes: pieds à trois doigts en avant et un en arrière,
médiocres; genres Nectarinia ou Sucrier, ou Gui(-guit,
Tiehodroma ou Échelette , Upupa ou Huppe. 9.'' Famille ,
Pygaerichi ou Grimpereaux : à bec médiocre, grêle ^ com-
primé, arqué; à ailes médiocres, leurs premières pennes
étant les plus courtes, ayant les rectrices roides et pointues ,
et les pieds médiocres, à trois doigts séparés devant et un
postérieur ; genres Certhia ou Grimpereau , et Dendroco-
laptes ou Pic -grimpereau. 10.' Famille, Gregarii ou Trou-
piers : à bec tantôt médiocre^ droit, pointu,, ayant la carène
droite, ou bien alongé, cpnique ou comprimé, ou terminé
en cône égal; à pieds médiocres, pourvus de trois doigtsf
en avant séparés , et d'un doigt en arrière ; genres Xenops
(nouv.), Sitta ou Sittelle, Buphaga ou Pique -bœuf, Oriolus
ou Loriot, Cassicus ou Cassique, et Sturnus ou Étourneau.
11.' Famille, Canori ou Chanteurs : à bec médiocre ou assez
court, droit, un peu arqué, de forme variable, avec les
bords échancrés vers la pointe, rarement dentelés, à pieds
médiocres, pourvus de trois doigts en avant^ dont les deux
externes quelquefois réunis et d'un seul doigt postérieur;
genres Turdus ou Grive , Cinclus ou Cincle , Accentor
(Bechst.), Motacilla, comprenant les Becs-fîns et les Hoche-
queue, Muscicapa ou Gobe-mouches, Myiothera ou Fourmi-
lier, Lanius ou Pie-grièche, Sparactes ou Bec-de-fer, Todus
ou Todier, Pipra ou Manakin. 12.*^ Famille, Passerini ou
Passerins : à bec court, assez gros, conique , un peu infléchi
vers le bout, quelquefois à mandibules croisées ou en te-
nailles ; pieds à trois doigts en avant et ud en arrière, ou tous
les quatre en avant; genres : Parus ou Mésange, Alauda ou
Alouette, Emberiza ou Bruant, Tanagra ou Tangara, Friri'
gilla ou Moineau et Gros-bec, Loxia ou Bec-croisé, Colius
ou Coliou, GloMcopis ou Glaucope^ P^ytoloma ou Phytotcme.
3C. aS*
393^ ORN
1 3/ Famille , Dentirostres : bec médiocre ou alongé en cou-
teau , à bords dentelés ; pieds à un doigt en arrière et trois
doigts en avant, dont les deux extérieurs sont réunis ; genres
Priordtes ou Momot, Buceros ou Calao. 14.* Famille , Co-
RACES ou Corbeaux : à bec médiocre, assez gros, robuste,
en couteau, à bords très- entiers, ou ayant une échancrure
prés de la pointe; pieds à trois doigts libres en avant et
un postérieur; genres Corvus ou Corbeau, renfermant les
Corbeaux, les Pies, les Geais, les Jaseurs, Coracias ou Rol-
lier, Paradisea ou Paradisier, CephcUopterus ^ Geoff. ,, Gra-
eula ou Mainate. 1 5.' Famille , Sertcati ou Soyeux : à bec
court , déprimé , et large à sa base , arqué , avec le bout
infléchi; ailes médiocres; pieds médiocres à trois doigts de-
vant séparés, et un derrière; genres Ampelis ou Cotinga et
Procnias, HofiTmannsegg. 1 6.* Famille, Hiantes ou Becs-ouverts :
ayant le bec court, déprimé, arqué avec sa base très-dilatée ;
l'extrémité comprimée et la pointe recourbée en dessous ;
ailes longues; pieds courts, grêles, tantôt à trois doigts en
avant et un en arrière, tantôt ayant les quatre doigts en
avant; genres Hirundo ou Hirondelle , Cfpselus ou Mar-
tinet, Caprimulgus ou Engoulevent.
Le troisième ordre se compose des Raptatores ou Oiseaux
de proie, dont le bec est de médiocre grosseur, très-fort,
crochu , comprimé et garni d'une cire à sa base ou espace
membraneux et sans plumes ; narines très-ouvertes , quelque-
fois revêtues de plumes; pieds à trois doigts devant et un
derrière, très - robustes ; quelquefois les antérieurs ayant un
rudiment de membrane à leur base; ongles arqués, très-forts
et très-aigus. 17.* Famille, Nocturni ou Nocturnes : à bec
comprimé, crochu, avec la base recouverte de plumes, et
la cire non apparente ; tête couverte de plumes nombreuses
et serrées; yeux tournés en avant; pieds laineux , à doigts
séparés; Texterne étant versatile; genre Strix ou Chouette.
i8.' Famille, Accipitrini ou Accipitrins : à bec comprimé,
crochu, pourvu d'une cire bien apparente à sa base; ayant la
tête proportionnée au volume du corps ; les yeux latéraux
et le doigt moyen des pieds plus court que le tarse; genres
Falco ou Faucon , comprenant les aigles , les faucons , les
éperviers, les buses, les milans, etc., Gjpogeranut ou Secré-
/
i
ORN 594
taire, et Gypaelus ou Griffop. 19.* Famille , Vulturini ou Vau-
tourins : ayant le bout du bec crochu et sa base pourvue d'une
cire ^ la tête et le cou couverts de plumes courtes et rares ;
la base du bec quelquefois caronculée; un collier de plumes
entourant la base du cou; les pieds nus, avec le tarse plus
court que le doigt du milieu ; genres Vultur ou Vautour et
Cathartes ou Sarcoramphe de M. Duméril«
Dans le quatrième ordre , celui des Rasoess ou des Grat*
teurs , qui correspond à celui des Gallinœ ou Gallinacés de
Lii^né, le bec est médiocre, avec l'extrémité de la mandi-
bule supérieure arquée en voûtje; sa base est souvent pour-^
vue d'une cire et son dos est quelquefois convexe , rarement
gibbeux ou caréné (ce bec étant quelquefois grand et mar-
qué de lignes enfoncées et de rides); les pieds sont le
plus souvent à quatre doigts, trois devant et un derrière,
et quelquefois à trois doigts antérieurs seulement, sans pouce ;
ongles médiocres ou courts, arqués et obtus. 20.*^ Famille,
Gallinacei ou Gallinacés proprement dits : bec assez court ,
souvent pourvu d'une cire à, sa base; mandibule supérieure
en totalité ou vers son bout seulement arquée en voûte , à
dos rarement gibbeux; getires Numida ou Peintade, Melea-
gris ou Dindon , Pénélope ou Guan , Crax ou Hocco , Opistho^
cornus, Hoifmannsegg (nouv.), Pavo- ou Faon, Phasianus ou Fai-
san , Gallus ou Coq , Menura ou Lyre , Tetrao ou Tétras ,
Perdix ou Perdrix, comprenant aussi les Cailles. 21.' Famille j,
Epollicati ou Sans -pouces : à bec médiocre, assez mince,
droit, avec le bout comprimé et voûté; pieds à trois doigts,
sans pouce ; genres Ort^gis ou Tridactyle , Syrraples ( nonv. )•
22/ Famille, Columbini ou Colombins : à bec médiocre, grêle,
droit , assez comprimé en voûte et défléchi vers le bout ^
ayant une cire molle à sa base; à pieds tétradactyles , dont,
les doigts, sont séparés avec le pouce touchant à terre, de
moitié plus long que le doigt interne; genre Columba ou Pi-
geon. 2 3.* Famille , Cryptubi ou Cache -queue : à bec mé-
diocre, déprimé, pourvu d'une cire à la base, obtus à la
pointe, avec dos distinct; bords de la mâchoire inférieure
également distincts dans toute leur étendue; genre CryptuTus
ou Tinamou. 24.' Famille, Inepti ou Ineptes: à bec très-grand,
avec la mâchoire supérieure trés-arquée au ibout et marquée
394* ORN
d'impressions transversales dans son milieu ; à ailes sans
pennes ^^ à pieds épais , tétradacty les ^ dont les doigts sont
fendus et dont le pouce touche à terre ; genre Didus ou
Dronte.
L'ordre des Cursobes ou Coureurs est le cinquième. Il est
caractérisé par un bec médiocre ou long; les pattes longues
et fortes; les doigts au nombre de deux ou de trois; le bas*
de la jambe dépourvu de plumes. 2 5.' Famille, Procebi ou
Géans : à bec médiocre , assez épais et obtus , à ailes sans
pennes-, à pieds di-ou tridactyles, ayant leur face supérieure
écussonnée ; genres Casuarius ou Casoar, Struthio ou Autruche,
Rhea ou^Touyou. 26^*' Famille, Camfestres ou Champêtres: à
bec médiocre , droit, un peu voûté; à pieds coureurs, divisés
en trois doigts séparés, et écussonnés; genre Otis ou Outarde.
27.' Famille, Littorales ou Littoraux : ayant le bec de forme
variable ; les ailes propres au vol ; les doigts au nombre de
trois, réunis à leur base le plus ordinairement et fendus
très-rarement , avec la face supérieure du pied ou écussonnée,
ou réticulée ; genres Charadrius ou Pluvier , Calidris ou San-
derling, Himantopus ou Échasse , Hœmatopus ou Huîtrieir,
Tachydromus ou Coure-vîte, Burhinus (nouv.)
Dans le sixième ordre sont renfermés les Grallatores ,
Échassiers, ou Oiseaux de rivage proprement dits, dont le
bec présente des formes variées , selon les genres , et dont
les jambes nues dans le bas, ont d^es pieds pourvus d'un pouce
et les doigts tantôt alongés etfendus, tantôt palmés et tantôt
lobés. 28,'' Famille, Vaginati ou les Engainés : dont la base
de la mandibule supérieure est pourvue d'une sorte dé
gaine cornée , dont les pieds longs sont tétradàctyles , à
doigts réunis par une petite membrane et dont le pouce est
très-court et remonté; genres Chionis ou Vaginal. 29.* Fa-
mille, Alectorides : à bec plus court que la tête, très-épais,
avec la mandibule supérieure convexe et un peu en voûte ;
à pieds tétradàctyles , dont les doigts antérieurs sont réunis
par une petite membrane et dont le pouce est tantôt petit
et relevé, tantôt touchant la terre; genres Glareola ou Per-
drix de mer, Coreopsis (Lath.), Dicholophus ou Cariama,
Palamedea ou Kamiehi , Chauna (nouv.) , Psophia ou Agami.
3o.' Famille, Herodii ou Hérodiens : à bec plus long que la
ORN 395
fétc, tantôt ëpais^ droit, conique et pointu, tantôt très-gros
et large, ou à mandibules entr'o u vertes , ayant les pieds
tétradactyles , avec les doigts réunis à la base par une petite
membrane; genres Grus ou Grue, Ciconia ou Cigogne, Ar--
dea ou Héron , Earopygia ou Caurale , Scopus ou Ombrette ,
Cancràma ou Savacou, Anastomus ou Bec-ouvert. 3 1.* Famille,
Falcati ou Becs -arqués : à bec alongé, arqué, dont la base
est épaisse et dont l'extrémilé est obtuse et arrondie ; ayant
les pieds trés-Iongs, tétradactyles, à doigts réunis à la base
par une petite membrane, avec le pouce égalant en lon-
gueur la moitié du doigt antérieur médian et touchant à
terre; genres Tantalus ou Tantale, Ibis ou Courlis. 32.* Fa-
mille , LiMicoLiE ou Limicoles : à bec souvent plus long que
la tête, grêle, à peu près cylindrique, tantôt droit, tantôt
arqué; à face emplumée; ayant les pieds tétradactyles, dont
les doigts antérieurs sont, ou tout-à-fait séparés, ou réunis^
à leur base par une courte mtmbrane, avec le pouce grêle,
tantôt relevé, tantôt ne touchant la terre que par le bout
de Tongle; genres Numenius ou Courlis, Scolopax ou Bécasse,
Ereunetes (nouv.) , Actitis ou Barge , Strepsilas ou Tournepierre,
Tringa ou Vanneau. 35.* Famille, Macrooactyu ou Macrodac-
tyles : à bec médiocre ou long, assez épais, un peu com-
primé, droit ou un peu arqué; à pieds tétradactyles, avec
de longs doigts séparés; genres Parra ou Jacana, Rallus ou
Râle , Crex ou Gallinule. 54.* Famille 9 Lobifedes : à bec mé-
diocre, droit, rarement arqué à sa pointe; pieds médiocres
ou courts, à quatre doigts, qui sont lobés sur leurs bords ;
genres Fulica ou Foulque , Podoa ou Oiseau du soleil , Pfea-
laropus ou Phalarope. 35.* Famille , Hygrobat.* ou Hydro-
philes : ayant le bec variable dans, ses formes, selon les
genres ; les pieds longs , avex: les doigts plus ou moins garnis
d'une membrane à leur base et plus courts que la partie nue
du bas de la jnmbe ; genres Corrira ou Coureur, Recurvirostra
ou Avocette, Plataiea ou Spatule.
l,e septième ordre est celui des Natatores ou Palmipèdes ,
dont le bec varie de forme, selon les genres, dont les jambes
sont dépourvues de plumes dans leur partie inférieure, et
dont les pieds, courts et plus ou moins placés à Tarrière du
corps , sont palmés ou garnis de membranes fendues. 3iJ
395* ORN
Famille, Longipennes : ayant le bec médiocre, comprimé,
droit, plus ou moins continu, rarement composé; les na-
rines non rebordées ; les ailes longues , propres au vol ; les
pieds à l'équilibre du corps, tétradactyles, palmés, avec le
pouce libre et simple, quelquefois court et mutique ; genres
Rhyncops ou Bec-en-ciseaux, Sterna ou Hirondelle de mer,
Larus ou Mouette, Lestris ou Stercoraire. Sy.* Famille, Tu-
BiNAREs ou Porte-tubes : dont le bec est comme formé de plu-
sieurs pièces distinctes , dont les narines sont tubuleuses et
souvent géminées, c'est-à-dire, accolées Tune à l'autre, dont
les ailes sont longues et propres au vol , dont les pieds palmés
sont tridactyles , ayant souvent le pouce remplacé par un
ongle; genres ProccZ/aria ou Pétrel, Haladroma ou Péléca-
noïde, Pachyptila (nouv.), Diomedea ou Albatros. 38/ Famille,
Lamellosodentati ou Lamelli rostres : à bec médiocre, droit,
épais, couvert par Tépiderme, avec les bords garnis de la-
melles en forme de dents ou tle denticulcs pointues; à ailes
propres au vol; à pieds colirts, palmés, tétradactyles, ayant
le pouce distinct ; genres Anas ou Canard , Anser ou Oie ,
Mergus ou- Harle. 39.* Famille , Steganopodes : ayant le bec mé-
diocre ou long; les ailes longues et propres au vol; les pieds
courts, à l'équilibre du corps, tétradactyles avec les trois doigts
et le pouce compris dans la même membrane ; genres Pelé-
canus ou Pélican , Halieus ou Cormoran , Dysporus ou Fou ,
Phaeton ou Paille-en-queue, Plotus ou Anhinga. 40.* Famille,
Pycopodes: ayant le bec médiocre, plus ou moins comprimé,
aigu, avec ses bords entiers; les narines simples; les ailes
médiocres et propres au vol ; les pieds à l'arrière du corps ,
tétradactyles, avec le pouce libre, ou tridactyles, les doigts
étant entièrement palmés ou garnis seulement d'une mem-
brane fendue ; genres Colymhus- ou Plongeon , Eudjtes ou
Inbrim, Mormon ou Macareux, ALca ou Pingouin. 41.* Fa-
mille , Impennes ou Manchote : ayant le bec en forme de
couteau; les ailes sans pennes et en forme de nageoires; les
pieds à l'arrière du corps, appuyant sur toute la longueur
du tarse, tétradactyles dans la plupart et tridactyles dans
une seule espèce; genre Aptenodjles ou Manchot.
La méthode de M. Temminck , publiée en 1 8 1 5 pour la
première fois, est un composé de plusieurs, qui avoient
ORN 396
été proposées par divers naturalistes , et' dont nous avons
déjà parlé, ainsi qu'il sera facile de le reconnoltre par les
noms mêmes de ces ordres; savoir : 1/' Kapaces (Scopoli),
i.* Coraces (Meycr), 3.* Chanteurs (Meyer), 4.* Passereaux
(Linné, Illiger), 5.* Grimpeurs (Cuvier) , Alcyons (nouv.),
6/ Anisodactyles (correspondant en général aux' anomali-
pédes de Schaeffer et aux Syndactyles de M. Cuvier), 7.' Ché-
lidons (nouv.)? 8/ Pigeons (Latham), 9.^ Gallinacés (Linn.) «
JC* Coureurs (Illiger), 1 1.* Gralles (Illiger) , 12/Finnatipédes
(les Lohipedes dUlliger), 13," Palmipèdes {Anseres^ Linn.,
Palmipèdes^ Scopoli).
On ne trouve dans ce travail que deux genres nouveaux
{Ganga et Pâtre) et quelques changemens de place de cer-
tains genres dans les ordres que M. Temminck a adoptés.
Une seconde édition de cet ouvrage ayant été publiée en
1821 , nous en ferons Fanalyse plus tard , parce qu'elle doit
être considérée comme le perfectionnement de celle-ci, au
moins suivant les vues de Fauteur.
Analyse de la méLhode de M. Cuvier j suivie dans
ce Dictionnaire.
Cette méthode fait partie de l'ouvrage intitulé : le Klgnt
animal distribué selon son organisation y publié en 1817. Les
oiseaux y sont partagés en six ordres et en un certain nombre
de familles.
1." Ordre, OISEAUX DE PROIE. {Accipitres.) Bec crochu,
à pointe recourbée vers le bas; narines percées dans une
membrane qui revêt toute la base de ce bec; pieds muscu-
leux, courts , armés d'ongles crochus et vigoureux^ dont celui
du pouce et celui du doigt interne sont les plus forts; ailes
grandes ; souvent une petite palmure entre les doigts externes;
muscles des jambes et des cuisses très-forts.
i/*" Famille , Diurnes. Yeux dirigés sur les côtés ; une cire
visible n la base du bec , dans laquelle sont percées les na-
rines; trois doigts devant, un derrière, sans plumes, les
deux externes presque toujours réunis à leur base par une
courte membrane; plumage serré; pennes fortes; vol puis-
sant; estomac presque entièrement membraneux; intestins
peu étendus; cœcumUrè»-court;' sternum large et complète-
596* ORN
ment ossifié; os de la fourchette demi-circulaire , à branches
très- écartées.
Genre Vautour, Vultur, Linn. Yeux à fleur de tête, tarses
recouverts de petites écailles; bec alongé, recourbé seule-
ment au bout; une partie plus ou moins considérable de la
tête et même du cou dénuée de plumes ; serres foibles ; ailes
très^longues. i.** Vautours proprement dits ; à bec gros et
fort, avec les narines en travers sur sa base; tête et cou sans
plumes ; un collier de plumes au bas du cou , quelquefois
des caroncules surmontant la membrane de la base du bec ;
narines ovales et longitudinales. 2.^ Percnoptères : à bec
grêle, long, renflé au-dessus de sa courbure; à narines ovales,
longitudinales , avec la tête seulement dénuée de plumes.
Genre Griffon, Gypaetos, Storr ; Phene, Savigny. Yeux à
fleur de tète; serres proportionnellement foibles; ailes lon-
gues, avec la troisième penne la plus grande de toutes;
jabot saillant au bas du cou ; tête couverte de plumes; bec
très-fort, droit, crochu au bout, renflé sur le crochet; na-
rines recouvertes par des soies roides , dirigées en avant;
un pinceau de pareilles soies sous le bec ; tarses très^courts
et emplumés fusqu^aux doigts.
Genre Faucon, Falco,' Linn. Sourcils formant une saillie
qui fait paroître l'œil enfoncé ; tête entièrement couverte
déplumes, i."* Section, Faucons proprement dits ; bec courbé
dès la base, avec une dent aiguë* à chaque côté de sa pointe;
la seconde penne de leurs ailes étant la plus longue, et la pre-
mière de bien peu plus courte. (Quelquefois le bec n'ayant
qu'un feston au lieu d'une dent de chaque côté , et les tarses
étant garnis de plumes dans leur tiers supérieur , comme
dans le gerfault, hierofalco , Cuv. ). 2.® Section, les oiseaux
de proie ignobles, ayant 'la quatrième plume de l'aile le
plus ordinairement plus longue que les autres et toujours
la première très-courte ; bec sans dents latérales près de sa
pointe , mais seulement avec un léger feston qui les rem-
place. — A. Aigles : Bec très-fort , droit à sa base et courbé
seulement vers la pointe, les uns ayant les tarses emplumés
jusqu'à la racine des doigts, tels que les aigles proprement
dits, les autres n'ayant de plumes que sur la moitié supé-
rieure des tarses, tels que les aigles pêcheurs; d'autres ayant
ORN 397
le bec et les pieds comme les aigles pêcheurs , maïs ayant
les ongles ronds en dessous au lieu de les avoir en gouttière.,
comme les balbuzards; d^autres ayant les côtés de la tête et
quelquefois la gorge dénués de plumes, avec les autres ca-
ractères des aigles pêcheurs, tels que les caracaras; d'autres,
enfin, avec les mêmes caractères, ayant les ailes courtes , les
tarses très-gros, très-forts, réticulés dans leur moitié infé-
rieure et emplumés dans la supérieure, comme les harpies ;
d'autres ayant aussi les ailes courtes , mais Ireurs tarses
élevés et grêles et leurs doigts foibles, tels que les ai-
gles-autours (morphnus, Cuv. )î d'autres, enfin, avec le bec
des précédens, ayant les tarses très-courts^ réticulés , à demi
couverts de plumes par devant , les ailes plus courtes que la
queue, et les narines presque fermées, semblables à une
fente, tel que les Cymindis , Cuv., ou petits autours de
Cayenne de Bufifon , planch. enlum., 475. — B. Autours.
Bec courbé dès la base ; ailes plus courtes que la queue ; les
uns ayant les tarses écussonnés et un peu courts, comme les
autours proprement dits ; d'autres ayant les tarses écussonnés,
mais plus élevés, comme les éperviers ; d'autres ayant les
tarses courts , les doigts et les ongles foibles , le bec petit et
foible, les ailes excessivement longues , la queue fourchue,
comme les milans ; d'autres ayant le bec foible , l'inter-
valle, qui existe entre l'œil et le bec, couvert de plumes
bien serrées et coupées en écailles (tandis que dans tous
les autres oiseaux du genre Faucon cet espace est nu et
garni seulement de quelques poils), tels que lesbondrées,
pernis , Cuv. ; d'autres ayant les ailes longues , la queue
égale , l'intervalle entre le bec et les yeux nu et les pieds
forts , comme les buses , buteo , Bechstein , avec les tarses
tantôt emplumés jusqu'aux doigts , et tantôt nus et écus-
sonnés ; d'autres différant des buses par leurs tarses plus
élevés y par une espèce de collier que les bouts des plumes
qui recouvrent leurs oreilles forment de chaque côté de
leur cou , tels que les busards. — C Le Messager ou Se,
crétaire , Serpentarius , Cuv. , Gypogeranus , Illig. j formant
à lui seul une petite division dans le genre Faucon, la-
«fuolle est caractérisée par he% tanes du double plus longs
que ceux des autres espèces; ses jambes entièrement cou-
597* ORN
vertes de plumes; son bec crochu et fendu, ses sourcils
saillans.
2.' Famille. Nocturnes. Tête grosse; de très-grands yeux
dirigés en avant, entourés de plumes eflilées, dont les anté>
rieures recouvrent la cire du bec et les postérieures Tou-
verture de Toreille; doigt externe pouvant se diriger à la
volonté de l'animal en avant ou en arrière ; ailes médiocre-
ment grandes; fourchette peu résistante; plumes à barbes
douces, finement duvetées ; gésier assez musculeux, précédé
d^un grand jabot; cœcums longs et élargis à leur fond\
Genre Chouette; Strix, Linn. i.*^' Section. Disques du tour
des yeux très- grands et bien complets. — A, Hibous; 0/iis,
Cuv. Front pourvu de deux aigrettes de plumes, suscep-
tibles d'être relevées à volonté; conque de Toreille s'éten-
dant en demi-cercle depuis le bec jusque vers le sommet de
la tête et étant garnie en avant d'un opercule membraneux;
pieds garnis de plumes jusqu'aux ongles. — B, Chouettes;
Ulula ^ Cuv. Bec et oreilles des hibous, mais point d'ai-
grettes de plumes. — C Effraies ; Strix , Savigny. Bec
alongé, courbé seulement au bout; oreille comme dans les
hibous , avec un opercule encore plus grand ; tarses emplu-
mes; des poils sur les doigts; disques du tour des yeux trésr
grands. — D. Chats -huans; èyrnium, Savigny. Disques de
plumes oculaires, comme dans les trois divisions précédentes;
oreille réduite à une cavité ovale, qui n'occupe pas la moitié
de la hauteur du crâne; point d'aigrettes; doigts emplumés
jusqu'aux ongles. — E. Ducs; Bubo, Cuv. Disques de plumes
oculaires petits; oreille peu étendue ; des aigrettes de plumes
sur le front; pieds gros, emplumés jusqu'aux ongles. — F.
Chouettes à aigrettes ne différant des ducs que parce que les
aigrettes , plus écartées et placées plus en arrière , ne se
relèvent que diflicilement. — G. Chevêches ; NocLua, Sa-
vigny. Point d'aigrettes; conque de l'oreille ayant son ou-
verture ovale , à peine plus grande que dans les autres
oiseaux ; .disques de plumes oculaires moins grands et moins
complets que dans les ducs ; queue quelquefois longue et
éfaj^ée. comme dans les chouettes épervières, Surnia ^ Du-
méril; d'autres fois courte, avec les doigts emplumés, comme
dans les chevêches proprement dites ; quelques espèces , enfin ,
ORN 398
ayant la queue courte et les doigts nus. — H. Scops; 5cops,
Savigoy. Ayant les oreilles à fleur de tête ; les disques ocu-
laires, imparfaits ; les doigts nus et le front pourvu d'ai-
grettes analogues à celles des ducs et des hibous.
2.' Ordre, PASSEREAUX. (Le caractère de cet ordre
semble d'abord purement négatif; les oiseaux qu'il renferme
n'ont ni la violence des oiseaux de proie, ni le régime dé-
terminé des gallinacés et des oiseaux d'eau , etc. ; ils se rap-
prochent entre eux cependant par leur structure. Leuf esto-
. mac est en forme de gésier musculeux ; ils ont deux très-pe-
tits cœcums ; leur sternum n'a d'ordinaire qu'une échancrure
à son bord inférieur; mais il y a quelque différence à cet
égard chez quelques-uns , ainsi que dans la longueur des
ailes, etc. ). Tous ont le doigt externe antérieur réuni à celui
du milieu dans une longueur plus ou moins considérable. *
Dans les passereaux, les quatre premières famiUcs ont ces
deux doigts réunis seulement par une ou deux phalanges.
1.^ Famille, Dentirostres. Bec échancré aux côtés de la
pointe.
Genre Pie-grièche; Lanius^ Linn. Bec conique ou com-
primé, plus ou moins crochu au bout. — A* Pie-grièches
proprement dites, Payant triangulaire à la base et comprimé
par les côtés. — B. Langrayens ou Pie-grièches -hirondelles;
Ocypterus , Cuv. , Payant conique, arrondi de toute part,
sans arête , à peine un peu arqué vers le bout, à pointe très-
fine , légèrement échancrée de chaque côté ; les pieds courts
et les ailes très-longues. — C. Cassicans; Barita, Cuv., Payant
grand , droit, conique, rond à sa base et entamant les plumes
, du front par une échancrure circulaire, arrondi au dos,
comprimé par les côtés, à pointe crochue. — D. Bécardes;
Psaris , Cuv., Payant conique, très -gros et rond à sa base,
mais n'échancrant pas le front, légèrement comprimé et cro-
chu à sa pointe. — E, Choucaris : Graucalus, Cuv., l'ayant
moins comprimé que celui des pie-grièches, avec son arête
supérieure aiguè* et arquée également dans toute sa lon-
gueur, sa commissure étant un peu arquée; quelquefois les
narines étant couvertes de petites plumes. — F. Béthyle;
Br.fhvlusy Cuv., Payant gros, court, bombé de toute part,
légèrement comprimé vers le bout.
598* ORN
Genre Tangara; Tanagra, Linn. Bec fort , conique , trian-
gulaire à sa base , légèrement arqué à son arête , échancré
au bout j ailes courtes. — A, Euphones ; Euphonia , Desm.
Beç court et présentant , lorsqu'il est vu verticalement , un
élargissement à chaque côté de sa base; queue courte. —
B. Tangaras-gros-becs. A bec conique , gros , bombé , aussi
large que haut, avec le dos de la mandibule supérieure ar-
rondi. — C. Tangaras proprement dits. A bec conique, plus
court que la tête, aussi large que haut, à mandibule supé-
rieure arquée, un peu aiguë. — D. Tangaras-loriots. A bec
conique, arqué, aigu, échancré au bout. — £. Tangaras-car-
dinaux. A bec conique, un peu. bombé, avec une dent sail-
lante, obtuse sur le côté. — F. Tangaras-rantphacèles j Kam'
phocelus , Desm. A bec conique , dont la mandibule infé-
rieure a ses branches renflées en arrière.
Genre Gobe-mouches ; Muscicapa, Linn. Bec déprimé ho-
rizontalement , garni de poils à sa base , et sa pointe plus ou
moins crochue et échancrée. — A. Tyrans ; Tjrannus , Cuv.
A bec droit, long, très-fort, ayant Taréte* supérieure droite
et mousse; la pointe subitement crochue. — B. Mouche-
rolle ; Muscipeta, Cuv. A bec long, très-déprimé, deux fois
plus> large que haut, même à sa base; avec Tarête très-obtuse
et cependant vive. — C. Gobe-mouches proprement dits ; Mus-
eicapa, Cuv. Moustaches plus courtes que le bec, et le bec
plus étroit que celui des moucheroUes, à vive arête en des-
sus, à bords droits, à pointe un peu crochue. — D. Gyœno-
céphales ou Tyrans-chauves : Bec droit, long, très-fort, avec
Tarête du dos un peu arquée ; une grande partie de la face
dénuée de plumes. — E. Céphaloptères ; Cephaiopterus , Geoff.
Base du b'ec garnie de plusieurs plumes relevées, qui s'épa-
nouissent à leur partie supérieure , et produisent un large pa-
nache en forme de parasol.
Genre Cotinga; Ampelis, Linn. Bec déprimé des gobe-
mouches en général , mais un peu plus court à proportion,
assez large et légèrement arqué. — A. Cotingas proprement
dits. A bec un peu foible. — B, Echenilleurs ; Ceblephjyris ,
Cuv. Plumes du croupion étant un peu prolongées, roides
et piquantes. — C Jaseurs ; Bomhycwora , Temm. Pennes
secondaires des ailes , ayant le bout de leur tige élargi en un
ORN 399
disque ovale , lisse et rouge. — D. Procnias ; Hoffmannsegg.
Bec foible et déprimé, fendu jusque sous l'œil. — E. Gym-
sodére ; Gymnoderus, Geoffr. Bec un peu fortj cou en par-
tie nu; tète couverte de plumes veloutées.
Genre Prongo ; Edolius, Cuy.^Bec aussi déprimé que celui
des gobe-mouches, avec son arête supérieure vive , les deux
mandibules étant légèrement arquées dans toute leur lon-
gueur ; narines couvertes de plumes ; de longs poils compo-
sant les moustaches.
Genre Merle j Turdus, Linn. Bec comprimé et arqné; sa
pointe ne faisant pas le crochet et ses échancrures étant peu
marquées. — A, Merles, Couleurs uniformes ou disposées par
grandes masses. — B. Grives. Plumage marqué de petites taches
noires ou brunes.
Genre Chocard ; Pjrrhocorax, Cuv. Bec comprimé, ar-
qué et échancré des merles; narines couvertes de plumes.
Genre Loriot; Oriolus, Linn. Bec semblable à celui des
merles et seulement un- peu plus fort, ayant les pieds plus
courts proportionnellement que ceux de ces oiseaux.
Genre Fourmilier; Myiothera, Illig. Bec des merle«, jambes
hautes; queue courte.
Genre Cincle^ Cinclus , Bechst. Bec déprimé, droit, à
mandibules également hautes, presque linéaires, s'aiguisant
vers la pointe, et la supérieure à peine arquée. ^
Genre Philédon ; Philedon , Cuv. Bec comprimé, légère-
ment arqué dans toute sa longueur , échancré au bout ; na-
rines grandes, couvertes par une écaille cartilagineuse; lan-
gue terminée par un pinceau de poils.
Genre Martin ; Gracula, Cuv. Bec comprimé, très -peu
arqué, légèrement échancré ; sa commissure formant un angle ;
plumes.de la tête souvent étroites; un espace nu autour de
rœil.
Genre Lyre; Menura, Shaw. Bec triangulaire à sa base,
alongé, un peu comprimé et échancré vers sa pointe ; narines
membraneuses grandes, en partie recouvertes de plumes;
mâle remarquable par la forma de sa queue , dont les deux
pennes du milieu sont courbées en forme de branches de lyre,
et les autres à barbules décomposées.
Genre Maaakia , Fipra, Bec comprimé , j>lus haut que
399* ORN
large, ëchancré , à fosses nasales grandes; queue courte ;
les deux doigts extérieurs réunis sur prés de la moitié de
leur longueur. — A» Coqs de roche ; Rupicola , Cuv. Tète
portant une double crête de plumes verticales, disposées en
éventail. — B. Manakins proprement dits, Pipra: point de
crête verticale de plumes.
Genre Bec -fin; Mo^aciZ/a , Lin n. Bec droit, menu, sem-
blable à un poinçon , plus ou moins déprimé ou comprimé* —
A. Traqu e ts ; Saxicola, Bechst. Bec un peu déprimé et un
peu large à sa base. — B. Rubiettes : Syhia^ Wolf et Mejrer;
Ficeduïa , Bechst; Bec seulement un peu plus étroit à sa
base que celui des précédens. — C. Fauvette; Curruca, Bechst.
Bec droit, grêle partout, un peu comprimé en avaoi; son
arête supérieure se courbant un peu vers la pointe. — - P.
Accenteurs; Accentor^ Bechst. Bec grêle, mais plus exacte-
ment conique que celui des autres becs -fins, avec ses bords
un peu rentrés. — E. Roitelets ou Figuiers; Régulas , Cuv.
Bec grêle, parfaitement en cône très-aigu; ses côtés parois-
-sant un peu concaves lorsqu^on le regarde par- dessus. — F.
Troglodytes ; Troglodytes , Cuv. Ne différant des figuiers que
par un bec encore un peu plus grêle et légèrement arqué. —
G. Hochequeue ; Motacilla , Bechst. Bec encore plus fin
que ctrlui des fauvettes; queue longue ; jambes élevées; plumes
scapulaires assez longues pour couvrir le bout de l'aile pliée. —
a. Hochequeue proprement dits. Ongle du pouce courbé
comme dans les autres becs-fins. — h. Bergeronnettes; Budy-
tes, Cuv. Ongle du pouce alongé et peu arqué. — H. Far-
louses; Anthus , Bechst. Bec grêle et échancré; ongle du
pouce très -long; pennes et couvertures secondaires aussi
courtes que dans les autres oiseaux.
2.* Famille, Fissirostres. Bec court, large, aplati horizon-
talement, légèrement crochu, sans échancrures au bout,
fendu trèsrprofondément.
Genre Hirondelle ; Hirtz/ido, Linn. Ailes extrêmement lon-
gues ; plumage serré. — A, Martinet : Apus , Cuv. ; Cypselus ,
Jllig. Pieds très-courts, ayant le pouce dirigé en avant , comme
les autres doigts; les doigts moyen et externe n'ayant que
trois phalanges, comme l'interuç ; ailes excessivement longues;
queue fourchue; sternum sans échancrures. — E. Hirondelles
l
ORN 400
proprement dites; Hirundo , Cuv. Doigts des pieds et sternum
disposés comme dans le plus grand nombre des autres oiseaux
du même ordre.
Genre Engoulevent ; CaprimuLgus, Linn, Plumage mou et
léger des oiseaux de nuit; bec encore plus fendu que celui
des hirondelles; yeux grands; de fortes monstacheS'; ailes
longues; queue carrée; doigts réunis à leur base par une
courte membrane, pouvant par occasion se diriger en avant;
'souvent Tongle du doigt du milieu dentelé à son bord
interne.
3/ Famille, Conirostres. Bec fort, plus ou moins conique
et sans échancrures au bout.
Genre Alouette; AlaudaflAnn, Ongle du pouce tout droite
fort et bien plus long que les autres.
Genre Mésange; Parus, Linn. Bec inenu, court, conique,
droit, garni de petits poils à sa base; narines cachées dans
les plumes. — A. Mésanges proprement dites. Bec court et
droit. — B. Moustaches. Bout delà mandibule supérieure du
bec se recourbant un peu sur l'inférieure. — C. Remiz. Bec
plus grêle et plus pointu que celui des mésanges ordinaires.
Genre Bruant; Emberiza^ Linn. Bec conique, court, droit,
dont la mandibule supérieure est plus étroite et rentre dans
l'inférieure; un tubercule saillant et dur au palais.
Genre Moineau; Fringilla, Linn. Bec conique, plus ou
moins gros à sa base, sa commissure n'étant pas anguleuse.-^
A* Tisserins; Ploceus, Cuv. Bec grand, assez semblable par
sa forme générale à celui des cassiques , mais ayant sa com*
missure droite. — B, Moineaux proprement dits; Pjrgita,
Cuv. Bec un peu plus court que celui des précédens, coni-
que et seulenuent un peu voûté vers la pointe. — C. Pinsons ;
Fringilla, Cuv. Bec un peu moins arqué que celui des moi"
neaux et plus long que celui des linottes. — D. Linottes et
Chardonnerets; Carduelis , Cuv. Bec exactement conique,
sans être courbé en aucun point. — E. Veuves; Vidua,
Cuv, Bec des linottes quelquefois un peu plus renflé à la base ;
quelques-unes des couvertures de la qu^ue excessivement
alongées dans les mâles. — F. Gros-bçcs; Coccothrausl^s, Cuv.
Bec exactement conique et gros. — G. Pityles; Fi/Wi/s, C^jv. Bec
aussi gros que celui des gros-becs, un peu comprimé, arqué
400» ORN
* en dessus, pourvu quelquefois d'un angle saillant vers le
milieu du bord de la mâchoire supérieure. — H. Bouvreuib,
Pjyrrhula. Bec arrondi , renflé et bombé en tous sens.
Genre Bec -croisé; Loxi'a, Briss. Bec comprimé; les deux
mandibules étant tellement courbées, que leurs pointes se
croisent tantôt d'un côté, tantôt de l'autre.
Genre Dur-bec ; Corythus, Cuv. Bec bombé de toute part,
sa pointe étant courbée par-dessus la mandibule inférieure.
Genre Coliou ; Colius , Gmel. Bec court , épais , conique ,
un peu comprimé , e^ les deux mandibules en étant arquées
sans se dépasser; pennes de la queue étagées et très-longues;
pouce pouvant se porter en avant, parallèlement aux autres
doigts.
Genre Glaucope : Glaucopis , Forster; Callœasy Bechst. Bec
assez gros, médiocrement long, à, mandibule supérieure
bombée; garni sous sa base d'une caroncule charnue.
Genre Pique-bœuf; BupHaga^ Briss. Bec de médiocre lon-
gueur, d'abord cylindrique, se renflant aux deux mandi-
bules avant son extrémité , qui se termine en pointe assex
mousse.
Genre Cassîque; Cassicus^ Cuv. Bec grand, exactement co-
nique, gros à sa base, singulièrement aiguisé en pointe; de
petites narines rondes percées sur les côtés ; commissure des
mandibules en ligne brisée ou formant un angle. — A. Cas^
siques proprement dits; Cassicus, Cuv. Base du bec remontant
sur le front et y entamant les plumes par une large échan-
crure demi-circulaire. •— B. Troupiales, Icterus, Base du bec
n'entamant les plumes du front que par une échancrure
aiguë; ce bec étant arqué sur sa longueur. — C. Carouges,
Xanthornus, Ne différant des troupiales que par leur bec
tout-à-fait droit. — D. Pit-pits; Dacnes, Cuv. Oiseaux re-
présentant en petit les carouges par leur bec conique et aigu.
Genre Étourneau ; Sturnus, Linn. Ne différant du genre
Carouge que parce que le bec est déprimé surtout vers la
pointe.
Genre Sittelle ou Torchepot; Sitta^ Linn. Bec droit, pris-
matique, pointu ; langue non susceptible de s'alonger comme
celle des pics; pouce très-fort; pennes de la queue non roides
et pointues.
ORN 401
Genre Corbeau [ Corvus, Lînn*' Bec fort, plus ou moins
aplati par les côtés ; narines recouvertes par des plumes
roides, dirigées en avant. — A» Corbeaux et corneilles pro-
prement dits. Bec plus fort , avec Tarête de la mandibule
supérieure plus arquée que dans les autres espèces ; queue
ronde ou carrée. — B, Pies; Pica, Cuv. Mandibule supé*
rieure également arquée ; queue longue et étagée. — €•
Geais ; Garrulus , Cuv. Les deux mandibules peu alongéea,
finissant par une courbure subite et presque égale ; queue
quelquefois étagée. — D. Casse -noix; Caryocatacles , Cuv.
Les deux mandibules également pointues, droites et sans
courbures. — E. Témia; Temia, Levaill. Bec élevé, dont la
base est garnie de plumes veloutées ; port et queue des pies.
Genre Roliier; Coraoias, Linn. Bec fort, comprimé vers
.le bout, à pointe un peu crochue ; narines oblongues, placées
au bord des plumes et non recouvertes par elles; pieds
courts et forts. — A, Rolliers proprement dits. Bec droit, par-
tout plus haut que large. — B. RoUes ; Coloris , Cuv. Bec plus
court que celui des rolliers , plus arqué , et surtout élargi à
la base, au point d^ être moins haut que large. — C, Mai-
nates; Eulabes, Cuv. Bec à peu près semblable à celui des
'roUes; tête dénuée de plumes à certains endroits , où se trou«
vent à leur place des proéminences . charnues ; des plumes
veloutées , s'avançant jusqu'au bord des narines.
Genre Oiseau de paradis; PaVadisea, Linn. Be,c drpit, corn*
primé, fort, sans échancrures; narines couvertes; plumes des
£ancs et de la queue souvent très-alongées et décomposées.
4.*^ Famille , Ténuirostres. Bec grêle , alongé , plus ou
moins arqué dans sa longueur, sans échancrures.
Genre Huppe; IJpupa, Linn. Bec arqué, taille moyenne. —
A* Graves ; Fregilus, Cuv. Narines recouvertes par des plumes
dirigées en avant ; bec un peu plus long que la tête. — B.
Huppes proprement dites, Vpi/pa. Tête ornée d'une double
rangée de longues plumes , qui se redressent en crête à la
' Les oiseaux de ce genre et des suivans se distinguent des autres
conirostres par uae taille généralement plus grande, par un bec plus
fort et le plus souvent comprimé-ptr les côtés; ils forment comme une
sorte d'appendice 4 cette famille.
36. 26
4oi* ORN
volonté de l'oiseau. — C. Promérops; Promerops^ Brîss. Sans
huppe de plumes sur la tête ; une très-longue queue ; langue
extensible et fourchue. — D. Épimaques ; Epimachus , Cut.
Biec des huppes et des promérops; des plumes écailleuses ou
veloutées recouvrant une partie des narines ; plumes de»
flancs plus ou moins prolongées dans les mâles.
Genre Grimpereau ; Certhiaf Linn. Bec arqué, taille pe-
tite. — A, Grimpereaux proprement dits ; Certhia , Cuv.
Pennes de la queue usées et finissant en pointe roîde comme
celle des pics, -r- B. Picucules ; Dendrocolaptes , Herm. Queue
semblable à celle des grimpereaux proprement dits ; bec beau-
coup plus fort et plus large transversalement. — C. Échelettes
ou Griofipereaux de muraille ; Tichodroma , lUîg. Pennes de
la queue non usées; bec triapgulaire et déprimé à sa base,
très-long et très -grêle. — D. Sucriers; Neclarima , Illiger.
Pennes de la queue non. usées; bec de longueur médiocre,
arqué , pointu et comprimé , assez semblable à celui des
gfrimpereaux. — E. Dicées; Dicœum, Cuv. Queue non usée;
bec aigu , arqué, pas plus long que la tête, déprimé et élargi
à sa base. — F. Héorotaires; Melitkreptus, Vieill. Pennes de la
queue non usées; bec excessivement alongé et courbé presque
en demi -cercle. — G. Souimangas; Cynniris , Cuv. Pennes
de la queue non usées; bec long et très-grêle, avec les bords
de ses deux mandibules finement dentelés en scie ; langue
terminée en fourche, susceptible de s'alonger hors du bec.
Genre Colibri; Trochilus , Linn. Bec long et grêle; langue
extensible, divisée en deux filets; ailes longues et étroites;
queue large; sternum sans échancrure. — A. Colibris pro-
prement dits, bec arqué. — B. Oiseaux -mouches ; Orlho-'
rhynchus , Lacép. Bec droit.
La seconde et la plus petite division des passereaux com-
prend ceux qui portent le nom de
Syndactyles, et qui forment la 6.* famille, dont le doigt
exterpe , presque aussi long que celui du milieu , lui est
réuni jusqu'à Tavant-dernière articulation.
Genre Guêpier; Merops, Linn. Pieds courts; bec triangu-
laire à sa base , alongé , légèrement arqué ^ terminé en pointe
aiguë.
Genre Motmot ; Prionites^ lllig. Pieds et port des guépien;
ORN 4oa
Jbec plus fort que le leur , et dont les hords sont crénelés aux
deux mandibules ; une langue barbelée comme une plume*
Genre 'Martin -pjêcheur j Alcedo , Linn. Pieds plus courts
.que ceux des guéfiier^ ; bec bien plus long que le leur, droit,
angideux, pointu j lajo^jue et queue irès*cour^es ; estomac
membraneux. — A» Martîn^rpiécheurs ordinaires.. Mandibule
supérieure, non arqiuéeauèout. — B.Martins-^hasseursi; Da*
M:tio , Leach, Mandibule supérieure à pointe crochue.
Genre Ceyx ; Ceyx, Laxép. jBec des martins- pêcheurs pro-^
;pr.eaiejit dits; doigt iaierne n'^exisiant p^oint au dehors.
Genre Todier, Todus, Pieds courts, semblables à ceux des
martiafi -pêcheurs; bec al-ongé, aplati horizoptalement, obtus
à son extrémité ; tajrses asse? élevés ; queue médiocre.
Genre Calao; Buoeros, liinn.' jBec -énorme, dentelé, sur-
monté de proéminences quelquefois aussi grandes que lui,
ou au moins fortement reuQé en dessus; langue petite, située
.-au fond de la gorge.
5.' O&niiE. GKIMPËURS. Le doigt exieEne constamment
dirigé en arrière comme le pouce.
Genre Jacamar ; GaUbula^ Briss^ Bec alongé, aigu, assez
.semblable à celui des martjns- pêcheurs; son arête supérieure
:étant .vive; pieds courts 9 dont les deux doigts antérieurs sont
en partie réunis.
GeiOre Pic; Picus, Linn. Beç long , .droit , anguleux, com-
primé en coin à son extrémité et propre à fendre Técorce
desiurbres; langue grêle , armée vers le bout d^épines recour-
bées en arrière , pouvant sortir très-avant hors du bec ; queue
composée de dix pennes à. tige roide élastique. — A, Pics
praprememt dits. Le doigt externe existant et dirigé en ar-
rière. — B» Picoïdes; ficoiàesy Lacép. N'ayant pa^s de doigt
• externe, et étant conséqn.cmment pourvus de deux doigts de-
vant -et d'un seul derrière.
Genre Torcol; Yitnx^ Linn. Bec droit, pointu, à peu près
.rond et sans angles; langue alongeable comme celle des picsj
queue n^ayant que des pennes de forme ordinaire.
1 Ce genre, qui n'a que peu de rapports avec les cinq précëdens, est
place dans cette famille comme par appendice et faisant le passage à la
'suivante p«r le genre Toucani
4a2* ORN
Genre Coucou; Cuculus, Linn. Bec médiocre , assez îenàUf
comprimé et légèrement arqué; queue assez longue* -^ A*
Coucous proprement dits; Cuculus , Cuv. Bec de force mé-
diocre; tarses courts; queue de dix pennes. — B. Couas,
Levaillant; ne différant des vrais coucous que par des tarses
plus élevés. — C. Coucals; Centropus^ H^ig* Ongle du pouce
long, droit et pointu comme dans les alouettes. — D* Cou-
rois ou Vouroudrious. Bec gros, pointu, droit , comprimé,
à peine un peu arqué au bout de sa mandibule supérieure;
à narines percées obliquement au milieu de chaque côté;
queue composée de douze pennes. — £• Indicateur, Indicator»
Bec court, haut, presque conique comme celui d'un moi-
neau ; queue formée de douze pennes , à la fois un peu étagée
et un peu fourchue. — F. Barbacous. Bec conique , alongé ,
peu comprimé, légèrement arqué au bout, et garni à sa base
de plumes effilées ou poils roides.
Genre Malcohas; Malcohas , Levaill. Bec très* gros, rond a
sa base, arqué vers le bout; un large espace nu autour des
yeux.
Genre Scythrops ; Scjthrops, Lath. Bec encore plus long,
plus gros que celui des malcohas, creusé de chaque côté de
deux sillons longitudinaux peu profonds; tour des yeux nu;
narines rondes; langue non ciliée.
Genre Barbu; Bucco , Linn. Bec gros, conique, renflé aux
côtés de sa base et garni de cinq faisceaux de barbes roides,
dirigées en avant, un derrière chaque narine, un de chaque
côté de la mâchoire inférieure, et le cinquième sous sa sym-
physe; ailes courtes. — A* Barbicans; Pogonias, lUig. Deux
fortes échancrures de chaque côté du bec supérieur, dont
l'arête est mousse et arquée , et Finférieure sillonnée en tra-
vers en dessous; barbes très -fortes. — B, Barbus propre-
ment dits; Bucco, Cuv. Bec simplement conique, légèrement
comprimé, avec Taréte de la mandibule supérieure mousse,
un peu relevée dans son milieu. — C. Tamatias , Tamalia.
Bec un peu alongé et comprimé ; l'extrémité de sa man-
dibule supérieure recourbée en dessous ; tête grosse ; queue
courte.
Genre Couroucou ; Trogon , Linn. Bec court , plus large
que haut, courbé dès sa base , avec son arête sifpérieure ar«
ORN 4o3
^«ée,. mousse, et ses bords dentelés; des faisceaux de poils
comme dans les barbus; pieds petits , garnis de plumes jusque
près des doigts; queue longue et large ; plumage fin, léger et
fourni.
Genre Ani , Crotophaga* Bec gros , comprimé , arqué , sans
dentelures , élevé et surmonté d'une crête verticale et tranv
ehante; tarses forts et élevés; queue longue et arrondie.
Genre Toucan ; Ramphastos , Linn* Bec énorme , presque
aussi gros et aussi long que le corps , léger et celluleux inté-
rieurement, arqué vers le bout, irrégulièrement d^nfé aux
bords ; langue longue , étroite et garnie de chaque côté de
barbes comme une plume; pieds courts; ailes peu étendues;
queue assez longue. — A> Toucans proprement dits ; Ham-
phastos, Cuv. A bec plus gros que la tête. — B. Aracarist
Pteroglossus , Illig. Bec moins gros que la tête et revêtu d^une
corne plus solide que celui des vrais toucans.
Genre Perroquet; Psittacus^ Linn. Bec gros, dur, solide,
arrondi de toute part, entouré à sa base d'une membrane
où sont percées les narines ; langue épaisse , charnue et ar^
rondie; de très-longs intestins ; point de cœcum; sternum en-
tier ou ayant sa partie postérieure percée d'un trou de cha-;
que côté. — * Perroquets à queue étagée. — A. Aras : ayant
les joues dénuées de plumes. — B. Perruches-Aras: ayant le
tour de l'œil seulement nu. — C Perruches à queue eh'
flèche, r— D. Perruches à queue élargie par le bout. — E.
Perruches ordinaires à queue étagée à peu près également.
— ** Perroquets à queue courte et égale. — F. Cacatoè's : ayant
une huppe formée de plumes longues et étroites, rangées sur
deux lignes , se couchant ou se relevant au gré de l'animal.
— G. Perroquets proprement dits : point de huppe. — H.
Perroquets à trompe, do Vaillant. Une huppe; queue courte
et carrée; joues nues; bec supérieur énorme, l'inférieur très-*
court, ne pouvant se fermer entièrement; langue cylindri-
que, terminée par un petit gland corné, fendu' au bout, et-
susceptible d'être fort prolongée hors de la bouche; jambes
nues un peu au-dessus du talon; tarses courts et plats , ap-
puyant souvent sur le sol dans la marche. — I. Perruches
ingambes; Pezoporus, Illig. Bec plus foible; tarses plus élevés;
ongles plus droits que daoA les autres perroquets.
4o3* ORN
Genre Touraco; Corjthaix , lUîg.* Bec, ne remoeUnt pa*
9ur le front, court, arec la mandibule supérieure bomhée;
iéte garnie d'une huppe de plumes, qui peut se relever; pied»
ayant une courte membrane entre les doigts de devant; le
doigt externe étant versatile et pouvant se placer à côté
du pouce; narines simplement percées dans la corne du becr
Bord des mandibufes dentelé-, sternum n^étant pas échancré
comme celui des gallinacés.
Genre Musophage ; Musophaga , Isert. Caractères généraux^
des touracos; mais en différant, en ce que la base du bec
forme un disque qui recouvre une partie du front.
4.* Ordre , GALLINACÉS. Bec supérieur voûté j narinea^
percées dans un large espace membraneux de la base de ce
bec, recouvertes par une écaille cartilagineuse; doigts anté-
Tieurs réunis à leur base par une courte membrane et den-
telés le long de leurs bords ; queue ayant le plus souveiit
quatorze et quelquefois jusqu^à dix-huit pennes ; ailes courtes;
sternum fortement échancré postérieurement; un jabot très^
vaste et un gésier très-vigoureux.
Genre Paon; Pavo, Linn. Couvertures de la queue du-màle^
plus alongées que les pennes et pouvant se relever pour fairc^
la roue ; point de caroncules membraneuses sur la tête.
Genre Dindon ; Meleagris, Linn. Tête et haut du cou revêtus
d'une peau sans plumes toute mamelonnée ; un appendice
pareil pendant le long du cou sous la gorge; un autre appen*
dice conique sur le front, qui dans le mâle peut s'enfler et
se prolonger dans certains momens; bas du cou du mâle
adulte portant un pinceau de poils roidcs; couvertures de
la queue courtes et roides , pouvant se relever en roue; des
éperons chez les mâles.
Genre Alector; Alector, Merrem. Queue formée de douze
pennes, grandes, roides, large et arrondie; point d'éperons;
trachée-artère souvent très-longue. — A, Hoccos proprement
dits; Crax, Linn. Bec fort; sa base entourée d'une peau*
quelquefois d'une vive couleqr, où sont percées les narines;'
1 Ce genre et le suivant sont places* ici par appendice : M. Cuvier rc»
marque qu'ils lui paroissent bien analogues aux gallinacés et nommer
ment au genre Uocco, dont ils ont le bec et la queue. 1
ORN 404
une huppe de plumes redressées,* longues, étroites et reco-
quillées sur la tête, — B. Pauxis ; Ourax , Cuv. , Bec plus
court et plus gros que celui des hoccos proprement dits; une
membrane à sa base en partie couverte , ainsi que la tête ,
de plumes courtes et serrées comme du velours. — C Guans ou
Jacous ; Pénélope, Merrem. Bec plus grêle que celui des hoccos,
tour des yeux nu , ainsi que le dessous de la gorge , qui est
souvent susceptible de se renfler. — ^ D. Parraquas; Ortalida,
Merrem ; ne différant des guans que parce qu'ils n'ont pas de
nu à la gorge et autour des yeux. — • £• Hoazins ; Opistho*
eomus, Hoffmannsegg. Bec gros et court, comme celui des
pauxis; tête portant une huppe de longues plumes étroites
et effilées ; aucune membrane entre la base des doigts.
Genre Faisan ; Phxtsianus , Linn. Joues en partie dénuées
de plumes et garnies d'une peau rouge. — A. Coqs, Gallus*
Tête surmontée d'une crête charnue et verticale ; mandibule
inférieure garnie de chaque côté de barbillons chai^nus ;
pennes de la queue au nombre de quatorze, se redressant sur
deux plans verticaux adossés l'un à l'autre ; couverture de
celle du mâle se prolongeant en arc au-dessus d'elle. — B.
Faisans proprement dits. Queue longue, étagée . ses pennes
étant ployées chacune en deux plans et se recouvrant comme
des toits. — C. Argus; Argus , Temm. Tête presque nue ; mâle
ayant les pennes secondaires des ailes excessivemeiit alon-
gées. -r- D. Houppiféres, Temm. Joues nues; queue ver-
ticale; couvertures de la queue des mâles arquées, comme
celles des coqs ; des plumes pouvant se redresser et former
sur la tête une aigrette analogue à celle du paon; bord
inférieur saillant de la peau nue des joues, tenant lieu de
barbillons; de forts éperons. — E.Lophophores, Temm. Joues
nues ; tête surmontée d'une aigrette ; queue plane , comme
dans les oiseaux ordinaires; tarses fortement éperonnés. -^
F. Cryptonix, Temm. Tour de l'œil nu ; queue médiocre et
plane; tarses sans éperon; pouces sans ongle.
Genre Peintade; ISumida, Linn. Tête nue; des barbillons
charnus au bas des joues; queue courte; crâne souvent sur*
monté d'une crête calleuse; pieds sans éperons; queue courte
et pendante.
Genre Tétras ; Tttrao , Linn. tJae bande nue et le plus
404* ORN
souvent rouge, tenant la place de sourcil. — A, Coqs de
bruyère : Lagopus, Briss. ; Tetrao , Lath. Jambes couvertet
de prlumes et sans éperons. — a. Coqs de bruyère 41 rofpre-
ment dits. Queue ronde ou fourchue ; doigts nus. — i. La-
gopèdes. Queue ronde ou carrée; doigts garnis de plumes
comme la jambe. — c. Gangas. Queue pointue ; doigts nus.
— B. Perdrix, Perdix , Briss. Tarses nus comme les doigts.
-— a, Francolins. Bec assez long et fort; queue assez déve-
loppée; éperons assez robustes. — b. Perdrix proprement
dites. Bec un peu moins fort que celui des francolins ; mâles
ayant des éperons courts ou de simples tubercules ; femelles
en manquant. — c. -Cailles , Cotumix, Bec plus menu que
celui des perdrix; queue plus courte ; point de sourcils rouges;
point d'éperons. — d. Colins, ou Perdrix et Cailles d'Amé-
rique. Bec plus gros, plus courte plus bombé; queue un peu
j>lus développée que dans les oiseaux d'Europe.
Genre Tridactyle , Lacép. ; Hemipodius , Temm. Pas de
pouce; bec comprimé, formant une petite saillie sous la man-
dibule inférieure. — A, Turnix, Bonnat. ; Ort^gis , Illig.
Port des cailles; doigts bien séparés jusqu'à leur base et sans
petites membranes. — B. Syrrhaptes, Illig. Tarses courts,
garnis de plumes, ainsi que les doigts, qui sont courts et
réunis sur une partie de leur longueur; ailes extrêmement
longues et pointues. *
Genre Tinamou : Tinamus , Lath. ; Crypturus , Illig. Cou mince,
assez alongé, quoique les tarses soient courts; ceux-ci revêtus
de plumes , dont le bout des barbes est eflilé et un peu crépu ;
bec long, grélc, à pointe mousse, un peu voûté , avec ua
petit sillon de chaque côté et à narines percées dans le mi-
lieu, eii s'enfonçant obliquement en arrière ; ailes courtes;
queue presque nulle; pouce réduit à un petit ergot ne pour
vaut toucher la terre; peu de nu autour de l'œil.
Genre Pigeon; Columba, Linn.* Bec voûté; narines percées
dans un large espace membraneux et couvertes d'une écaille
\ C'esi avec (^^uelc^ues doutes que M. Cuvier a^dmet ce genre dans
l'ordre des Gallinacés.
2 Le genre des Pigeons est place ici comme un appendice à Tordre
des Gallinacés. M. Cuvier fait ,remar(][uer ses rapports nombreux atec
ks passereaux.
ORN 4o5
cartilagineuse , qui forme même un renflement à la base du
bec ; doigts n'ayant à leur base d'autres membranes que celles
qui résultent de la continuation des rebords ; queue formée
de douze pennes ; sternum profondément et doublement échan-
cré ; jabot extrêmement dilaté.. — A. Colombi-Gallines, Levail-
lant. Tarses élevés ; bec grêle et flexible.^ -^ B. Colombes ou
Pigeons ordinaires, Levaill. Ayant les pieds plus courts que
les précédens , mais le bec grêle et flexible comme le leur.
— C Colombars , Levaill. ; Vinago , Cuv. Bec plus gros , de
substance solide et comprimé par les côtés; tarses courts;
pieds larges et bien bordés.
5.' OaDAE, ÉCHASSIERS. Bas des jambes nu; tarses sou-
vent très-élevés; bec variable dans ses formes; le plus sou-
vent le doigt extérieur uni par sa base à celui du milieu
au moyen d'une courte membrane; quelquefois deux mem-
branes semblables, lesquelles manquent aussi tout-à-fait dans
plusieurs échassiers; doigts quelquefois bordés ou palmés dans
toute leur longueur; ailes ordinairement longues.
1.'* Famille, Brévifennes. Ailes très -courtes, ne pouvant
servir au vol ; bec analogue à celui des gallinacés ; sternum
en simple bouclier sans carène médiane ; muscles pectoraux
fort minces ; point de pouce.
Genre Autruche; Struthio , Linn. Ailes revêtues de plumes
lâches et flexibles, à barbules écartées, utiles pour la course;
bec déprimé horizontalement, de longueur médiocre, mousse
au bout; langue courte et arrondie comme un croissant; yeux
grands ; paupières garnies de cils; jambes et tarses très-élevés ;
un grand jabot; estomac succenturié très-développé ; intestins
volumineux; deux cœcums très -grands; cloaque servant à
retenir les urines ; doigts au nombre de deux ou de trois.
Genre Casoar; Casuarius, Briss. Ailes plus courtes que celles
des autruches, totalement inutiles pour la course; pieds à
trois doigts , tous garnis d'ongles ; pltimes ayant leurs barbes si
écartées et si peu garnies de barbules, qu'elles ont l'apparence
générale de poils ou de crins tombans.
2/ Famille, Pressi rostres. Jambes hautes, sans pouce, ou
dont le pouce est trop court pour toucher 'à terre; bec mé-
diocre , légèrement comprimé.
Genre Outarde; Otis, Linn. Bec médiocre, à mandibule
*oi* ORN
supérieure légèrement arquée et voûtée ; corps massif des
fajlinacés ; cou et pieds assez longs ; de très-petites palmures
entre la base des doigts; tarses réticulés; ailes courtes.
Genre Pluvier; Charadrius ^ lAun. Point de pouce ^ bec mé-
diocre , comprimé , renflé au bout* — A» Œdicnèmes ; Œdie-
nemus , Cuv. Bo,ut éki bec renflé en dessous comme en des-
sus ; fosse des narines étendue seulement sur la moitié de sa
longueur; pieds réticulés. — B. Pluviers proprement dits;
Charadrius^ Cuv. Bec renflé seulement en dessus, ayant les
deux tiers de sa longueur occupés de chaque côté par la
fosse nasale.
Genre Vanneau; Tringa, linn. Bec semblable à celui des
pluviers; un petit pouce qui ne peut toucher la terre. —
A» Vanneaux -Pluviers; Squataroha^ Cuv. Bec renflé en des-
sous; fosses nasales courtes, comme dans les œdicnèuEies; pieds
réticulés; pouce à peine perceptible. — B. Vanneaux pro-
prement dits. Fosses nasales allant aux deux tiers de la lon-
gueur du bec; tarses écussonnés, au moins en partie; pouce
on peu plus marqué que dans les vanneaux-pluviers.
Genre Huitrier; Hœmatopus. Bec un peu plus long que
celui des vanneaux et des pluviers, droit, pointu et com-
primé en coin; fosses nasales très-creuses, n^occupant que la
moitié de la longueur du bec ; narines y étant percées au
milieu , comme une petite fente ; jambes de hauteur médiocre;
tarses réticulés ; trois doigts seulement.
Genre Coure-vîte; Cursorius^ Lacép.; Tachydromus, lUig.
Bec grêle, conique, arqué, sans sillon , et médiocrement fendu;
ailes courtes ; jambes assez élevées; trois doigts sans palmures;
point de pouce.
Genre Cariama, Briss. : Mierodaclylus, GeofT. ; Dicholophus ,
lllig. Bec assez long , crochu et fendu jusque sous Pœil ; jambes
écussonnées et très-hautes, se terminant par des doigts extrê-
mement courts , un peu palmés à leur base et par un pouce
qui ne peut atteindre la terre.
3.* Famille, Cultrirostres. Bec gros, long et fort, le plus
souvent même tranchant et pointu.
1." Thibu* Les Grues. Bec médiocre.
Genre Grue; Grus, Cuv. Bec droit, peu fendu; fosse mem^
braneuse des narines large et concave , occupant près de la
ORN 406
moitié de sa longueur; jambes écussonnées; doigts médiocres ,/
les externes peu palmés et le pouee touchant à terre ; le plus
souvent une partie plus ou moins considérable de la téie ou
du cou dénuée de plumes. — A» Agamis; Psophia, Linn.^ BeO
plu» court que celui des autres espèces; tête et cou rerétus
seulement d'un duvet : tour de Fceil nu. — JB. Grues ordinairesè
Bec autant et plus long que la tête. — C. Courlan. Bec plus
grêle et un peu plus fendu que celui des grues , se renflant
vers le dernier tiers de sa longueur ; doigts assez longs , sans
aucune palmure. — C. Caurales; Eurypjga, lUig. Bec plus
gréle que celui des grues, fendu jusqu'au-dessous des yeux.
2." Trjbv. Bec fort; doigts longs.
Genre Savacou; Cancromay Linn. Bec très-large de droite
à gauche, comme formé de deux cuill<?rs appliquées Tune
contre l'autre par leur côté concave; mandibules fortes et
tranchantes , la supérieure ayant une dent aiguë à chaque
côté de sa pointe; narines percées vers sa base, se prolon-
geant en deux sillons parallèles qui régnent jusque vers sa
pointe^ pieds pouirvus de quatre doigts, tous longs et presi»
que sans membranes.
Genre Héron; Ardea, Linn. Bec fendu jusque sous les
yeux ; une petite fosse nasale prolongée en un sillon jusque
très-près de la pointe; bord interne de l'ongle du doigt du
milieu ayant son tranchant dentelé ; jambes écussonnées ;
doigts et pouce assez longs, leur palmure externe notable;
yeux placés dans une peau nue qui s'étend jusqu'au bec;
estomac très-grand, peu musculeux; un très-petit cœcum.
— A» Hérons proprement dits : Cou très-grêle, garni vers le
bas de longues plumes pendantes. — B, Aigrettes. Pliâmes
du bas du dos étant à une certaine époque singulièrement
longues et effilées. — C. Butors. Plumes du cou lâches et
écartées, ce qui le fait paroître gros. — D. Bihoreaux..
Plumes du cou comme dans les butors ; quelques plumes
roides et grêles implantées dans l'occiput des individus
adultes.
3.*^ Tribu. Bec plus gros et plus lisse que dans la seconde
tribu ; des palmures presque égales et assez fortes entre les
bases des doigts.
Genre Cigogne; Ciconiay Cuv. Bec gros, médiocrement
4o«* ORN
fendu, sans fosse ni sillon,^ où les narines sont percées ven
le dos prés de sa base ; langue très-courte ; jambes réticulées;
doigts extérieurs assez fortement palmés à leur base; cœcums
très -petits.
Genre Jabiru ; M^eteria, Linn. Ouverture du bec médiocre,
ce bec étant légèrement recourbé vers le haut; narines, tanes
et palmures des doigts des pieds comme dans les cigognes.
Genre Ombrette; Seopus, firiss. Bec comprimé, dont l'arête
tranchante se renfle vers la base ; narines se prolongeant en
un sillon qui court parallèlement à Taréte du bec jusqu'au
bout, qui est un peu crochu. •
Genre Bec -ouvert: Hians, Lacép.; Anastomus, Hlîg- Bec
semblable à celui des cigognes, à cela près, que ses mandi-
bules ne se touchent que par la base et par la pointe, en
laissant dans le milieu de leurs bords un intervalle vide.
Genre Tantale; Tantalus, Linn. Pieds, narines et bec des
cigognes ; dos de ce bec néanmoins arrondi et sa pointe étant
recourbée vers le bas et légèrement échancrée de chaque
côté; une portion de la tête, et quelquefois du cou , jdénuée
de plumes.
Genre Spatule ; Platalea , Linn. Bec long , plat , large par-
tout, s'élargissant et s' aplatissant , surtout au bout, en un
disque arrondi, comme celui d'une spatule; deux sillons
légers, partant de la base, s'étendant jusqu'au bout, sans
rester exactement parallèles aux bords ; narines ovales et
percées à peu de distance de l'origine de chaque sillon;
langue petite; jambes hautes, réticulées; palmures assez con-
sidérables; deux peiits cœcums ; gésier musculeux, comme
dans les cigognes*
4/ Famille, Longirostres. Bec grêle, long et foible.
Genre Bécasse; Scolopax, Linn. Caractères de la famille.
— - A, Ibis; Ibis, Cuv. Bec arqué comme celui des tantales,
mais beaucoup' plus foible, sans échancrures à la pointe; na-
rines percées vers le dos de sa base, se prolongeant chacune
en un sillon qui règne jusqu'au bout ; ce bec étant assez épais,
presque carré à son origine ; quelque partie de la tête ou du
cou toujours dénuée de plumes; doigts externes notablement
palmés à la base ; pouce assez long pour bien appuyer à terre;
quelquefois les jambes courtes et réticulées. —- B. Courlis;
ORN 407
Numenius , Cuv. Bec arqué comme celui des ibis , mais plus
grêle, rond dans toute sa longueur; sillon des narines n'oc-
cupant qu'une très-petite partie de ce bec ; le bout de la man*
dibule supérieure dépassant l'inférieure et saillant un peu au«
delà de celle-ci vers le bas. — C.Corlieux; Phœopus, Cuv. Bec
assez semblable à celui des courlis , déprimé vers le bout et
conservant les sillons des narines sur presque toute sa lon-
gueur. — D. Falcinelles; Falcinellus, Cuv. .Bec encore assez
semblable à celui des courlis et conservant ses sillons comme
xelui des corlieux ; point de pouces. — E. Bécasses propre-
ment dites; Scolopax, Cuv. Bec droit, sillons des narines
régnant jusqu'auprès du bout, qui se renfle un peu , dépasse
la mandibule inférieure , et sur le milieu duquel il y a un
sillon simple; le bout en étant mou et très-sensible , prenant
une surface pointillée par le dessèchement : tête comprimée y
yeux placés fort en arrière. — F. Rhyncbées; Khjnchœa^ Cuv.
Bec de bécasse , avec les mandibules à peu près égales , légè-
rement arquées à leur bout ; sillons des narines régnant
jusqu'à l'extrémité du bec supérieur, qui n'a point de sillon
impair. — G. Barges; Limosa, Bechst. Bec droit, quelquefois
même légèrement arqué vers le haut et encore plus long que
celui des bécasses ; sillon des narines régnant jusque tout près
de l'extrémité , qui est un peu déprimée et mousse , sans sillon
impair ni pointillures. — H. Maubèches; Calidris, Cuv. Bec i
peu près aussi long que la tête; déprimé au bout; sillon nasal
très-long, comme dans les barges; doigts légèrement bordés,
n^ayant point de palmures entre leurs bases; pouce à peine
assez long pour toucher la terre ; jambes médiocrement hautes.
— I, Alouettes de mer; Pelidna, Cuv. Semblables aux maue
bêches, ayant seulement le bec un peu plus long que la tête ;
pieds sans bordures ni palmures. — X. Coi^battans; Mâchâtes,
Cuv. Semblables aux maubèches par le port et par le bec ;
palmures entre leurs doigts extérieurs à peu près aussi con-
sidérables que dans les chevaliers, les barges, etc. — L. San-
derlings : Arenaria^ Bechst.; Calidris j lUig. Semblables aux
maubèches, mais dépourvus de pouce. — M. Phalaropes;
Phalaropus , Briss. Bec plus aplati que celui des maubèches,
ayant d'ailleurs les mêmes proportions et les mêmes sillons;
pieds ayant leurs doigts bordés de très -larges membranes.
*07* ORN
(eomin€ ceux^ des foulques. — N. Tourûe-pîeWes ; SirepsiUtf
illig. Jambes basses ; bec court; doigts sans aucune palmure;
mais ce bec ^tant eobique , poiatu , sans dépression , coii-
presskm, ni renflement, et la fosse nasale n'en dëpaasaat
fias la moitié ; pouce touchant très -peu à terre. — G. Cheva-
liers; Toianu$ , Cnv» Bec gr^e, rond, pointu, ferme, dont le
«lion àes narines ne dépasse pas la moitié de la longueur,
«t dont ia mandibule supérieure s^arque un peu vers le bout
' — F. Lobipèdes ; Lohipe$ , Cuv. Bec pareil i celui des «heva-
liens ; pieds semblables à ceux des phalaropes. — Q. Édias-
siers : Himantofu$ , Briss. ; Maerotarsus , Lacép^ Bec rond ,
]grél^ et pointu; sillon des narines n'occupant que la moitié de
sa longueur; jambes excessivement grêles et hautes, réticu-
lées et destituées de pouces.
Geniw Avocette ; IRèeurvirostra , Lion. Pieds palmés à pea
prés jusqu'au bout àe& doigts; tarses élevés ; jambes à moitié
imes; tarses réticulés ; pouces itrés-«courts, ne touchant pas i
tttpe ; bec long, grêle, pointu, lisse et élastique, fortement
vourbé vers le haut.
5.* Famille, Macro dactyles. Doigts des pieds fort longs et
propres à marcher sur les herbes des jnarais, ou siéme à
nager; point de membranes entre les bases de c^ doigts;
bec plus ou moins comprimé par les c6tés, s^alon^eant ou se
raccourcissant selon les genres, toujours plus épais que dans
la famille précédente ; corps comprimé ; ailes médiocres ou
courtes ; un pouce très-long.
1 .'* Tiavu. Ailes armées.
Genre Jacana , Briss. ; Purra , Linn. Doigts très-^longs , séparés
jusqu^à leur racine ; ongles, celui du pouce surtout, très-longs
et très-pointus ; bec assez semblable à celui des vanneaux par
sa longueur médiocre et le léger renflement de son bout;
ailes armées d*un éperon.
Genre Kamichi; Palamedea, Linn. Deux forts ergots à cha-
-que aile; doigts longs, sans palmures; ongles forts, surtout
celui du pouce, qui est long et droit, comme aux alouettes;
hec peu fendu, peu eomprimé, non renflé, sa mandibule
supérieure étant légèrement arquée ; jambes réticulées.
2.' Tribu, Ailes non armées.
«
Genre Râle; Kallus, Base du bec ne se prolongeant pas en
ÔRN " 4Ô8
tine sorte d^ëcusson sur le front. —A» Râles proprement dits;
Rallus, Bechst. Le bec un peu long. — B. Râles de genêt;
Crex, Bechst. Bec un peu plus court.
Genre Foulque; Fulica, Linn. Base du bec se prolongeant
sur le front en forme d'écusson. — A. Poules d'^au; Galli-^
nula y Briss. , Lath. Bec comme celui des râles ordinaires ;
tioigts fort longs et munis d'une bordure très -étroite. -— B.
Talèves ou poules sultanes ; Forphyrio , Briss. Bec haut rela-
tivement à sa longueur; doigts très-longs, presque sans bor-
dure sensible ; plaque frontale considérable, tantôt arrondie,
tantôt carrée dans le haut. — C. Foulques ou Morelles;
Fulica^ Briss. Bec court; une plaque frontale considérable;
doigts fort élargis par une bordure festonnée.
Genre Giarole ; Glareola, Gmel. ' Bec court, conique,
arqué tout entier, assez fendu et ressemblant à celui d'un
gailinacé; ailes excessivement longues et pointues; queue sou-
vent fourchue; jambes de hauteur médiocre; tarses écusson-
nés; doigts externes un peu palmés; pouce touchant la terre*
Genre Flammant; Phanicopterus , Linn. Jambes d'une hau-
teur excessive ; trois doigts de devant palmés jusqu'au htfMt ,
celui de derrière extrêmement court; cou très-grêle et très«
long; tête petite , portant un bec dont la mandibule inférieure
est un ovale ployé longitudinalement en canal demi- cylin-
drique , tandis que la supérieure , oblongue et plate, est ployée
en travers dans son milieu pour joindre l'autre exactement ;
fosse membraneuse des narines occupant presque tout le côté
de la partie qui est derrière le pli transversal ; narines en
forme de fentes au bas de cette fosse ; bords des deux man-
dibules garnis de petites lames transverses très>fines, analo-
gues aux dentelures du bec des canards.
G.* Ordre, PALMIPÈDES. Pieds implantés à l'arrière du
corps, portés sur des tarses courts et comprimés, et palmés
entre les doigts; Cou dépassant quelquefois de beaucoup la
longueur des pieds; sternum très -long, n'ayant de chaque
côté qu'une échancrure, ou un trou ovale garni de mem-
branes; gésier musculeux; cœcums longs.
1 Ce genre et le suivant sont considérés comme un appendice à l'ordre
des écbasiiers, par M. Cuvier.
4o8» ORN
i/' Famille, Plon^geurs ou Brachyptères. Ailes trés-courtes)
pieds implantés très en arrière du corps.
Genre Plongeon ; Colymbus , Linn. Bec lisse , droit , com-
primé, pointu; narines linéaires. — - A. Grèbes: Podicepsj
Lath. ; Colymbus, Briss., lUig. Doigts bordés de larges mem-
branes,- les antérieurs seulement réunis à leur base; ongle
du doigt du milieu aplati ; tarse fortement comprimé. — B,
Plongeons proprement dits: Mergus^ Briss. ; Colymhus, Lath.;
Eudytesj Hlig. Formes des grèbes; pieds entièrement palmés;
ongles pointus. — C Guillemots; Uria, Briss., ^^^^ë* Formes
générales des précédens; des plumes descendant jusqu'aux
narines; bec ayant sa pointe un peu arquée et écbancrée;
point de pouce. — D. Céphus ou Colombes du Groenland.
Bec plus court et à dos plus arqué que dans les guillemots,
sans échancrures ; symphyse de la mandibule inférieure extrê-
mement courte; ailes assez fortes; membranes des pieds assez
échan crées.
Genre Pingouin; Aloa, Linn. Bec' très -comprimé, élevé
verticalement, tranchant parle dos, ordinairement sillonné
en travers; pieds entièrement palmés, manquant de pouces.
-^ A. Macareux: Fratercula, Briss.; Mormon ^ Hlig* Bec plus
court que la tête et d'autant plus élevé à sa base qu'il n'est
long, sa base étant garnie d'une peau plissée; narines placées
près du bord en forme de fentes étroites; ailes petites. —
B* Pingouins proprement dits; Alca , Cuv. Bec plus alongé
et en forme de lame de couteau; des plumes en garnissant
la base jusqu'aux narines; ailes extrêmement petites, ne pou-
vant servir au vol.
Genre Manchot; AptenodiUs, Forster. Pieds tout-à-fait à
l'arrière du corps; tarse élargi, comme la plante du pied
d'un quadrupède, formé de trois os soudés par leur extré-
mité, appuyant sur le sol; trois doigts antérieurs unis par
une membrane entière; un petit pouce dirigé en dedans;
ailes extrêmement petites, n'étant garnies que de vestiges
de plumes, qui sont presque semblables^ au premier coup
d'œil , à des écailles de poissons. — A» Manchots proprement
dits; Aptenodjtes , Cuv. Bec grêle, long, pointu ; mandibule
supérieure un peu arquée vers le bout, couverte de plumes
jusqu'au tiers de sa longueur, où est la narine, d'où part ua
ORN 409
«lion qui sYtend jttsqu'au bout. — B. Gorfous; Catarrhacles,
Briss. Bec fort, peu compriaië, pointu, à dos arrondi, avec
la pointe un peu arquée ; le sillon qui part de la narine se
terminant obliquement au tiers inférieur du bord. — C»
Sphénisques; Spheniscus , Briss. Bec comprimé, droit, irré-
gulièrement sillonné à sa base ; bout de la mandibule supé-
rieure crochu, celui de l'inférieure tronqué; narines au mi-
lieu et découvertes.
2," Famille, Longipennes ou Grands voiliers. Pouce libre
ou nul; ailes très-longues; bec sans dentelures, tantôt cro-
chu au bout, tantôt simplement pointu; gésier musculeux^
cœcums courts.
Genre Pétrel; Procellaria, Linn. Bec crochu par le bout et.
dont Pextrémité semble faite d^une pièce articulée sur le reste;
narines réunies en un tube couché sur le dos de la mandi-
bule supérieure; un ongle implanté dans le talon au lieu de
pouce. — A. Pétrels proprement dits. Mandibule inférieure
tronquée. — B, Puilins, Pujffinus, Bout de la mâchoire infé-
rieure se recourbant vers le bas avec celui de la supérieure;
narines, quoique tubuleuses, s*ouvrant non point par un ori-
fice commun, mais par de\rx trous distincts; bec plus alongé
à proportion que celui des pétrels. — C, Pélécanoïdes, Lacép.;
Halodroma , llHg. Bec et foru»es des pétrels; gorge dila-
table comme celle des cormorans; point de pouce. — D.
Prions , Lacép. ; Pachyptila , lllig. Semblables aux pétrels ,
mais ayant les narines séparées comme les puffîns ; bec élargi
à sa base, ses bords étant garnis extérieurement de lames ^
comme chez les canards.
Genre Albatros ; Diomedea , Linn. Bec grand , fort et
tranchant, marqué de sutures, terminé par un gros croc,
qui y semble articulé; narines en forme de rouleaux courts^
couchés sur les côtés du bec; pieds sans pouce, ni ongle k,
la place de ce pouce.
Genre Mouette; Larus , Linn. Bec comprimé, alongé,
pointu ; sa mandibule supérieure arquée vers le bout, l'in-
férieure formant en dessous un angle saillant ; narines pla-
cées vers le milieu de ce bec, longues, étroites et percées
à jour; jambes assez élevées; pouce court. — ji. Goè'laods,
Mauves ou Mouettes. Queue droite. — J3. Stercoraires, Briss. ;^
36. ^ 26*
y
409* ORN
Lestris , Illig. Queue pointue ; narines membraneuses plu«
grandes que dans les mouettes et goélands, ce qui reporte
Forifice des narines plus près de la pointe et du bord du bec.
Genre Hirondelle de mer; Stema, Linn. Ailes excessive-
ment longues et pointues; pieds courts; bec pointu , com-
primé, droit, sans courbure ni saillie; narines placées vers
sa base , oblongues et percées de part en part; membranes des
doigts fort échancrées. — A* Hirondelles de mer proprement
dites. Queue fourchue. — B, Noddis. Queue n'étant pas four-
chue et égalant presque les ailes; une légère saillie sous
le bec.
Genre fiec-en-ciseaux ; Rhfncops^ Linn. Mandibule supé^
rieure de beaucoup plus courte que Finférieure; toutes deux
comprimées en lames simples, dont les bords se répondent
sans s'embrasser ; pieds très - courts ; ailes longues ; queue
fourchue.
5.' Famille, Totifalmes. Pouce réuni avec les autres doigts
dans une seule membrane.
Genre Pélican ; Pelecanus, Linn. Un espace dénué de plumes
à la base du bec; narines en forme de fentes, dont l'ouver-
ture est à peine sensible; peau de la gorge plus ou moins
extensible; langue fort petite; gésier aminci, formant avec
les autres estomacs un grand sac ; cœcums médiocres ou petits.
A» Pélicans proprement dits: Onocrotalus, Br/ss. ; Pelecanus ,
Illig. Bt'C très-long et large, droit, aplati horizontalement,
terminé par un crochet; mandibule inférieure à branches
flexibles, soutenant une membrane nue et dilatable en un sac
volumineux ; deux sillons régnant sur la longueur du bec et
les narines y étant cachées. — B. Cormorans : Phalacrocorax ^
Briss. ; Carlo t Meyer; Halieus, Hlig* Bec alongé , comprimé;
le bout de la mandibule supérieure crochu , et celui de l'infé-
rieure tronqué; langue fort petite; peau de la gorge moins
dilatable que dans les pélicans; narines comme une petite
ligne qui ne semble pas percée; second doigt ayant son ongle
denté en scie. — a. Cormorans proprement dits. Queue ronde,
ongle composée de quatorze pennes. — h. Frégates. Queue
fourchue ; pieds courts, doni les membranes sont profon-
dément échancrées ; envergure des ailes excessive ; les deux
|iiandibules courbées au bout. -» C. Fous ou Boubies : SuUij^
ORN 4JQ
iBriss. ; Dy$porus, Illig. Bec droit, légèrement comprimé ,
pointu ; sa pointe étant un peu arquée : ses bords denticulés
en scie, à dents dirigées en arrière; narines se prolongeant
en une ligne qui Va jusque près de la pointe ; gorge peu ex-
tensible; tour des yeux nu; ongle du doigt du milieu dentelé
en scie; ailes médiocres; queu'e un peu en coin.
Genre Anhinga; Plotus, Linn. Corps et pieds de cormorans;
cou long; tête petite; bec droit, grêle et pointu, à bord*
denticulés; tour des yeux nu.
Genre Paille-en-queue ; Phaeton, Linn. Bec droit, pointu,
denticulé , médiocrement fort ; pieds courts ; ailes longues ;
deux des pennes de la queue étroites et très-longues; point
d'espace nu sur la tête.
4**^ Famille, Lamelurostres. Bec épais, revêtu d'une peau
molle plutôt que d'une véritable corne, ses bords étant garnis
de lames ou de petites dents ; langue large et charnue, den^
teiée dans ses bords ; ailes de médiocre longueur ; la tra«
chée-artère du mâle , dans le plus grand nombre , renflée près
de sa bifurcation en capsules de diverses formes; gésier
grand, très-musculeux ; cœcums longs.
Genre Canard; Anas, Linn. Bec grand et large, à bords
garnis d'une rangée, de lames saillantes, minces, placées
transversalement. — *Les Cygnes; Çygnus, Meyer. Bec aussi
large en avant qu'en arrière , plus haut que large à sa base ;
narines situées à peu près au milieu de sa longueur; cou
fort alongé — ** Les Oies ; Anser , Briss. Bec médiocre ou
court, plus étroit en avant qu'en arrière et plus haut que
large à sa base; jambes plus élevées et plus rapprochées du
milieu du corps que celles des canards. — a. Oies propre-
ment dites. Bec aussi long que la tête ; les bouts des lamelles
qui en garnissent le bord paroissant comme des dents poin-
tues. — h, Bcmaches. Bec plus court et plus menu que celui
des oies proprement dites, ne laissant pas voir sur ses bords
les extrémités des lamelles qui les garnissent — • *** Les Ca-
nards proprement dits : Anas , Meyer. Bec moins haut que
large à sa base, et autant ou plus large à son extrémité que
vers la tête; narines plus rapprochées de son dos et de sa
base que dans les cygnes et les oies ; jambes plus courtes et
situées plus à l'arrière du corps que celles de ces mêmes «i^
4«o» ORN
seaux; cou moins long. = i."' Division. Pouce bordé d*ane
membrane; tête grosse; cou court; pieds très -reculés en
arriére du corps ; ailes petites; queue roide; tarses très-com-
primés ; doigts assez longs ; palmures très-entières. — a. Ma-
creuses. A bec large et renflé. — h. Garrots. Bec court et plus
étroit en avant ; souvent les pennes du milieu de la queue
plus longues que les autres, ce qui la rend pointue. — , C,
Eiders. Bec plus alongé que celui des garrots , remontant
plus haut sur le front , où il est échancré par un angle de
plumes; mais de même plus étroit en avant. — D. Millouins.
Bec large et plat, n'ofifrant d'ailleurs aucune marque notable. ==
2.** Division. Pouce non bordé d'une membrane ; tête plus
mince, pieds moins larges, cou plus long, bec plus égal, corps
moins épais, pieds placés moins à Tarrière du corps que dans
les canards de la première division. — a, Souchets. Bec long,
dont la mandibule supérieure, ployée parfaitement en demi-
cylindre, est élargie au bout; les lamelles en étant très-lon-
gues et très-minces. — b. Tadornes. Bec très -aplati vers le
bout, relevé en bosse saillante à sa base. — c. Canards mus-
qués,ayant des parties nues sur la tête, à la base du bec et
autour àes yeux. — d. Pilets, dont la queue est pointue , etc.
Genre Harle; Mergus, Linç. Bec plus mince, plus cylin-
drique que celui des canards, ayant chaque mandibule ar-
mée tout le long de ses bords de petites dents pointues , comme
celles d'une scie et dirigées en arrière ; bout de la mandi-
bule supérieure crochu : gésier moins musculeux que celui
des canards ; intestins et cœcums plus courts.
Après avoir exposé dans ses principaux détails la méthode
extrêmement naturelle de M. Cuvier, constamment suivie
dans ce Dictionnaire , il ne nous reste plus qu'à faire con-
noitre plus succinctement les trois méthodes |>rincipales qui
ont été proposées depuis la publication de celle-ci par MM.
Vieillot, Temminck (2.*' édition de son Manuel d'ornitholo-
gie et Ranzani.
Celle de M. Vieillot est insérée dans le Nouveau Diction-
naire d'histoire naturelle, dont M. Déterville est l'éditeur (2.*
édition), et c'est d'après elle que- sont rédigés les articles
4'ormthologie de cet ouvrage. Les oiseaux y sont partagés en
ORN 41 1
cinq ordres et en cinquante-huit familles* Quelques-uns des
ordres sont subdivisés d'abord en tribus, auxquelles sont
subordonnées les familles. Le nombre des genres s'élève en
totalité à deux cent soixante-onze, sur lesquels quatre-vîngta
environ sont nouveaux.
L'Ordre L", celui des ACCIPITRES, Aecipitres, a pour
caractères : Bec robuste, couvert d'une cire à sa base,
crochu vers le bout ; pieds très-musculeux ; jambes totale-
ment couvertes de plumes; quatre doigts, trois devant, un
derrière , verruqueux en dessous , les extérieurs le plus sou-
vent réunis à leur origine par une petite membrane , le pos-
térieur articulé sur le même plan que les antérieurs, portant
à terre sur toute sa longueur; ongles forts, rétractiles, ar-
qués ^ ou aigus ou émoussés.
La 1 ." Tribv , celle des Accipitres diurnes , A. diurni ,
comprend les oiseaux de cet ordre qui ont les yeux dirigés
sur les côtés. Les familles qui la divisent sont les suivantes :
1."" Famille, Vautocrins, VuUurini, lllig. Bec recourbé seu-
lement vers le bout ; yeux à fleur de tête ; tête ou gorge plus
ou moins dénuée de plumes; jabot saillanl; ailes longues;
genres Vautour , VuUur; Zopilote, Gjrpagus; Gallinaze, du-
tharista; Iribin, Daptrius; Rancana, Ibycter; Caracara, Po^
lyborus, 2/ Famille, Gypaètes, G^aeli* Mandibule inférieure
du l)ec garnie en dessous et sur se& côtés d'un faisceau de
plumes roides et alongëes ; ailes longues ; genre Phène, Phene»
3.* Famille, Accipitrins; Accipilrini, lllig- Tête et cou par-
faitement emplumés; cire et narines découvertes. — A. Ailes
longues ; doigts extérieurs, ou totalement libres ou unis à
leur base par une membrane : genres Aigle, ^^j/i/a;Pygargue,
Haliaetus; Balbuzard, Pandion; Circaé'te , Circaetus; Busard,
Cire us ; Buse, Buleo; Milan, Milvus; Élanoïde , Elanoides;
Ictinie, Ictinia; Faucon, Falco» — E. Ailes courtes ou moyennes;
doigts extérieurs unis à leur base par une membran'e ; genres
Macagua, Herpetotheres ; Harpie, Hai7>^ia ;Spizaè*te, Spizaelus;
Aslurine, Asturina; Épervier, Sparvius»
La 2.*^ Tribu ^ celle des AccipriREs nocturnes , A. noctumi, est
distinguée par la position des yeux en avant. 4.*^ Famille , JEgo^
LIENS , Mgolii, Région ophthalmique garnie de plumes dispo-
sées enrayons; genre Chouette ^ Strix^
411* ORN
Les oiseaux SYLVAINS, 5^/wo/ar, forment l'ordre 11/ el
sont caractérisés ainsi : Pieds courts ou moyens ; jambes par-
faitement en^plumées, quelquefois nues au-dessus du talon';
doigts 2 — 2 , 3 — 1 , très-rarement 2 — 1 , les externes le
plus souvent soudés, au moins à leur base ; le postérieur ar-
ticulé au bas du tarse, sur le même plan que les autres-,
ongles grêles, courbés, pointus, rarement obtus.
i."* Tribu. Zygodactyles; Zjygodactyli, Deux doigts devant,
deux ou très-rarement un seul derrière'. 5.* Famille, Psn-
TACiNs: FsUtacini, lllig. Bec incliné dès sa base et garni d'une
membrane à son origine, crochu vers le bout de sa partie
supérieure , entier ou crénelé sur la pointe de l'inférieure;
tarses réticulés ; genres Perroquet, Psittacus; Ara , Macrocereus;
Kakatoès, Cacatua, 6.* Famille, Macrogx.osse, Ma4:roglossi,
Langue très-longue, lombriciforme ; genres Pic, Picus ; Tor-
col, Yunx. 7/ Famille , Auréoles, Aureoli. Pieds grêles et
très-courts; quatre ou seulement trois doigts, les antérieurs
réunis jusqu'au-delà de leur milieu; genre Jacamar, GalbuUu
8.* Famille, Ptérogiosses , Pteroglossi, Bec grand , cellulaire;
langue en forme de plume ; doigts antérieurs réunis jusqu'au-
delà de leur milieu ; genre Toucan, Ramphastos. 9.* Fapiille,
Barbus, Barbati, Bec garni de soies à sa base; doigt externe
postérieur, versatile; genres Coùroucou, Trogon; Barbican,
Pogonia; Barbu, Bi/cco ; Cabezon , Capito; Moriase , Monasa;
Malkoha , Phanicophaus, 10,® Famille, Imberbes, Imberbi.
Bec glabre à sa base, arqué ou seulement crochu à sa pointe:
genre Tacco , Sauroihera; Scythrops , Scythrops; Vouroudriou ,
heptosomus ^ Coulicou , Coccyzus; Coucou, Cuculus; Indica-
teur, Jyidicfl^or; Toulon, Corjydonyx ; > Ani , Crotophaga, 11/
Famille, Frugivores, Frugivori, Bec plus court que la iètej
dentelé; doigts antérieurs unis à leur base par une mem-
brane, l'externe dirigé plus souvent en avant qu'en arrière;
genres Musophage , Mi/sojphaga; Touraco, Opœthus,
a.* Tribu, Anisodactyles , Anisodactyli, Doigts 3 — 1 , très-
rarement 2 — 1 ^ , l'externe toujours dirigé en avant ; le
1 Martin > pêcheur, Guêpier et Craliairc.
« I^e doigt poslëricur, qui manque, est le pouce; alors rextérieur est
toujours en arrière.
3 Le doigt qui manque au tridactjle, est le doigt externe.
ORN 4"
pouce quelquefois versatile* 12.* Famille, Graiiivoiies « Gron
niuori. Bec brévicône, ou épais, ou grêle, quelquefois croisé,
très-rarement dentelé : genres Phytotome , Phytoloma; Coliou,
Colius; Bec- croisé ou Krinis, Loxia; Dur-bec, Strobilophaga^
Bouvreuil, Pyrrhula; Gros -bec, CoccoiJirai/5fc5 ; Fringille ,
Fringilla; Sizerin , Linaria; Passerine, Passerina; Bruant, £m-
beriza. i3.* Famille, ^Egithales, Mgithali. Bec court, couvert
de plumes à sa base ou de soies seulement sur ses angles, à
pointe épaisse ou grêle , quelquefois échancrée ; genres Mé-
sange, Pari/s ; Tyranneau , Tjrannulus ; Pardalote, Pardalotuè;
Manakin , Pipra, 14/ Famille, Pericalles, Pericalles. Bec coni-
C9-convexe, échancré, courbé ou seulement incliné à sa pointe:
genres Phibalure, Phihalura; Vîréon, Vireo; Némosie, Ne-
mosia; Tangara, Tanagra ; Habia, Saltator; Arrémon , Arre"
mon; Touit, Pipillo; Jacapa , Ramphocelus ; Pyranga, Pyranga;
Tachyphone, Tachyphonus* 1 5/ Famille, Tisserands, Texlores.
Bec à base nue et formant un angle aigu ou arrondi dans les
plumes du front, robuste, longicône, pointu, entier ou
échancré. — A* Bec pointu et formant un angle aigu dans
les plumes du front; genres Loriot, Oriolus; Tisserin, Plo-
ceus; Ictérie, Ic^eria; Caro uge , Peniu/mus; Baltimore, Yphan-
les ; Troupiale, Agelaius, — B. Bec entier et formant un
angle arrondi dans les plumes du front ; genre Cassique ,
Cassicus. iG.^ Famille, LeimonitÊs, Leimonites. Bec droit, en-
tier, à pointe obtuse, un peu aplatie ou renflée; genres
Stournelle, Sturnella; Étourneau , Sturnus ; Pique-bœuf, Bw*
phflga. 17.* Famille, Caroncules, Carunculati, Tête ou man-
dibule inférieure caronculée ; genres Glau.cope , Callœas;
Creadion , Creadion; Mainate^ Graculus. iS.** Famille, Mand-
coDiATEs , Paradisei* Bec emplumé à sa base , échancré ou
foibicment entaillé vers le bout, fléchi à sa pointe; plumes
hypocondriales ou cervicales , longues et de diverses formes
chez les mâles : genres Sifllet, Parolia; Lophorine, Lophorina;
Manucode , Cicinnurus; Samalie , Paradisea, 19/ Famille,
Coraces, C or aces ; genres Corbeau, Cornus ;"Pie, P/ca; Geai,
Garrulus; Coracias, Coraeias; Chocard, Pyrrhocorax; Casse-
noix , ^ucifraga; Témia , Crypsirina ; Astrapie, Astrapia;
Quiscale, Quiscalus; Cassican, Cracticus ; Rollier, Galgulus.
30/ Famille, Baccivobes, Biuicivoru Bec tréft-fendu , dilaté
4"* ORN
à sa base, un peu caréné en dessus , entier ou échancré :
genres Rolle ; Eurjystomus ; Coracine, Coracina; Piauhau,
Querula; Cotinga , Ampelis ; Jaseur , Bomhycilla; Tersine, Ter'
sina, 2 1*' Famille, CaitriDONs, Chetidoncs, Bec petit, très-fendu,
déprimé à sa base , le plus souvent écbancré à sa pointe ;
ailes trés-IoDgues ; pieds courts : genres Hirondelle , Hirundo;
Martinet, Cjpselus; Engoulevent, Caprimuigus ; Ibijau, xVjrc-
libius ; Pod argue , Podargus. 22/ Famille, Myiothères , Mjrio*
iheres. Bec, ou aplati dessus et dessous, droit et obtus, ou
dilaté, au moins à sa base, et courbé vers le bout, entier ou
échancré: genres Todier, TodMJ5;Conopophage, Conopophaga;
Platyrhynque, Platyrhynchus ; Ramphocène , Rampkocœnus ;
Pithys, Pithjs; Gallite, Alectruras; Echenilleur, Campephaga;
MoucheroUe ou Gobe-mouches , Mt/scicapa; Tyran , Tjrranwu;
Bécarde, Tit^a. 25.'' Famille, Collurions, Colluriones» Bec
convexe et comprimé par les côtés; mandibule supérieure
courbée ou crochue, échancxée ou denrée vers le bout, l'in-
férieure aiguë et retroussée 4i sa pointe; genres Pie-grièche,
Lamws ; Falconelle , Falcunculus ; Sparacte, Sparactes ; La-
nion , Lanio ; Bafara , ThamnophiLus; Pillurion , Cissopis ;
Drongo, Dion/ri/«; Bagadais, Prionops ; Gonolek , Laniarius;
Langraicn, Artamus, 24.*' Famille, Chanteurs, CanorL Bec
comprimé latiTalement, convexe en dessus ou fléchi en arc
ou droit, et seulement courbé à sa pointe; le plus souvent
échancré, très-rarement dentelé sur ses bords; Fongle posté-
rieur quelquefois plus long que le pouce : genres Merle ou
Grive, Turdus ; Esclave, Duius; Sphécothère, Sphecotheres ;
Martin, Acridotheres ; Manorine, Manorina; Gralline , CraU
Una; Aguassière, Hydrohata; Brève, Pitta; Grallaire, GraU
laria ; Fourmilier ou Myrmolhère , Mjrrnotkera ; Pégot,
Accentor; Mottcux , ALnanthe; Alouette, Alauda; Pipi, Aiv-
thus; Hochequeue, MotaciUa; Mérion , Malurus ; Fauvette,
Sylvia; Roitelet, Begulus; Troglodyte, Troglodytes. 2 5/ Fa-
mille, Grimpereadx , Anerpontes. Bec entier, ordinairement
grêle , droit ou arqué , très-aigu ou terminé en forme de
coin. — A* Doigts extérieurs inégaux : pouce grêle , plus long
que le doigt interne. — '^ Pennes caudales entières ; genres
Thryothore , Thryothorus -, Mniotille , Mniotitla;Siiime , I^eops;
Sittelle, SJ^^a;Dicéei Dicctum ; Picchion , Petrodroma. —
ORN . 4>3
** Pennes de la queue aiguës: genres Grimpereau , Certhia,
Synsfllaxe , Sjnallaxis, — B, Doigts extérieurs égaux ; pQuce
le plus court de tous-, pennes caudales aiguës : genre Pieu- .
cu\e , Dendrocopus. 26/ Famille, Anthomyzes , Anthomyzi, Bec
grêle , droit ou arqué , quelquefois dentelé , très-aigu ou tu-
bulé à sa pointe; langue extensible, fibreuse; pouce grêle,
plus court que le doigt interne : genres Guit-guit, Cœreha;
Soui-manga, Cinrvyris; Colibri, Trochilus; Héorotaire , Me-
lithreplus. 27.* Famille, Épofsides, Epopsides, Bec plus court
ou plus long que la tête, glabre à sa base, plus ou moins ar-
qué; langue médiocre ou courte , entière ou ciliée à sa pointe :
genres Fournier , Furnarius; Polochion, Philemon ; Fupui ou
Huppe, IJpupa; Promérops, Falcinellus, 28/ Famille, Pelma-
TODE^, Pelmatodes, Bec plus long que la tête, droit ou arqué;
bas des jambes dénué de plumes ; pieds courts ; doigts ex-
térieurs réunis jusqu'au-delà de leur milieu : genres Guêpier,
Àierops; Martin -pêcheur ou Alcyon, Alcedo* 29.* Famille,
Antriades, Antriades. Bec médiocre, un peu voûté; doigts
extérieurs soudés jusqu'au-delà de leur milieu : genre Rupi-
cole, Rupicola, 00/ Famille, Prionotes, Prionoti, Bec plus
long que la tête , dentelé ou crénelé ; doigts extérieurs joints
jusqu'au-delà de leur milieu : genres Momot , Barjphonus ;
Calao, Buceros. 3i.* Famille, Porte-Lyres, L^ri/èri, Bec droit,
conico-convexe, garni à sa base de plumes sétacées, dirigées
en avant; ongles obtus : genre M enure , M enura, 32.' Famille,
Dysodes , Djsodes. Bec robuste, en partie dentelé, comprimé
latéralement; pieds courts; doigts totalement séparés; ongles
ûlongés, étroits, aigus: genre Sasa, Sasa, 33/ Famille, Co-
LOMBiNs ; Columbini , IlUg* Bec garni à sa base d'une mem-
brane cartilagineuse et gonflée, crochu ou seulement incliné
à sa pointe ; doigts antérieurs séparés ou unis à leur origine
par une très-petite membrane : genres Pigeon, Columba;
Goura, Lophjyrus, 34/ Famille, Alectrides, Alectrides, Bec
un peu voûté; gorge nue et caronculée, ou seulement les
joues glabres; doigts antérieurs réunis à leur base par une
membrane; le postérieur articulé au niveau des autres: genre
Yacou , Pénélope,
Le 111/ ordre est celui des GALLINACÉS, GalUnacei; pré-
sentant les caractères suivans : Pieds cour4« ou médiocres^
4i3* ORN
jambes totalement emplumées; tarses nus ou vêtus ; doi^
calleux en dessous ; quatre chez les uns, trois devant, le plus
souvent réunis à leur base par une membrane , un derrière',
articulé plus haut sur le tarse que les antérieurs ; trois
doigts chez les autres, le postérieur nul; bec voûté, pinson
moins courbé à sa pointe. 35.' Famille, NonipènES 4 Nudipedit,
Bec glabre ou couvert d'une membrane à sa base ; tarses dé-
nués de plumes dans la plus grande partie de leur longueur;
quatre ou seulement trois doigts. — A. Quatre doigts. —
* Les antérieurs réunis à leur origine par une membrane:
genres Hocco, Crax-, Dindon, Meleagris; Paon, Favo; Ëpe-
ronnier, Diplectron; Argus, Argus; Faisan, Phasianus; Coq,
Gallus; Monaul, Monaulus; Peintâde, Numicfa;, Rouloul , li-
ponyx; Tocro , Odontophorus ; Perdrix, Perdix. — ** Les quatre
doigts totalement libres: genre Tinamou , Cryptura. — B.Troii
doigts devant , totalement séparés; pouce nul : genre Turnix,
Turnix. 36.*^ Famille, Plumipèdes, Plumipedes. Bec empiumé
à sa base ; tarses couverts de plumes en tout ou en très-grande
partie; quatre ou trois doigts nus ou vêtus. — A. Quatre
doigts, trois devant, un derrière, les antérieurs réunis à
leur base par une membrane. — * Doigts nus : genres Té-
tras, Tetrao; Ganga, Œnas, — ** Doigts emplumés : genre La-
gopède , Lagopus, — B, Trois doigts devant, réunis presque
jusqu'aux ongles; pouce nul: genre Hétéroclite, HeterocUtus,
L'Ordre IV.® ou celui des ÉCHASSIERS, Grallatores^ com-
prend les oiseaux dont les pieds sont médiocres ou longs;
dont le bas de la jambe est nu , quelquefois empiumé * ; dont
les tarses sont nus; dont les doigts sont fendus ou palmés,
quelquefois bordés et disposés 2 — o, 3 — o, 3 — 1 ; ayant le
pouce articulé sur le tarse .plus haut ou sur le même plan
que les doigts antérieurs ; et dont le bec affecte des formes
diverses.
Une i/*" Tribu, celle des Di-tridactyles, Di-tridactjli ^ réu-
nit les échassiers qui ont deux ou trois doigts devant et point
derrière. 57/ Famille , Mécisthanes, Megisthanes, Deux ou trois
doigts antérieurs; ailes nulles pour le vol. — A. Deuxdoigts:
genre Autruche , Struthio, — B. Trois doigts : genres Nandou ,
i Cltiei, les Bécasses, le Secrétaire et le Bloogtos d'Europe.
ORN 4'4
Kkea; Casoar, Casuarius; Émou, Dromiceius, 38.* Famille,
PéDiONOMËs, Pedionomi. Bec droit, un peu voûté; les trois
doigts réunis à leur base par une membrane : genre Outarde,
Otis. 39/ Famille, ^gialites, Mgialiles, Bec médiocre ou long,
obtus chez les uns, pointu chez d'autres, quelquefois terminé
en forme de coin; deux doigts au moins, réunis à leur base
par une membrane, ou tous les trois totalement séparés: genres
Œdicnéme, Œdicnemi/^; Échasse, Himantopus; Huitrier, H^-
matopus; Erolie, Œrolia; Coure -vite, Tachydromus; Pluvian ^
PLuvianus; Sanderling, Calidrîs; Pluvier, Charadrius,
La 2/ Trjbù est celle des Tétrapactyles , Telradactyli ,
pourvue de trois doigts devant et un derrière. 40." Famille ,
Hélonomes^ Helonomi, Bec droit ou arqué, presque cylin-
drique , dilaté ou arrondi à sa pointe ; pouce articulé plus
haut que les doigts antérieurs; jambes emplumées jusqu'au
talon, seulement chez les bécasses. — A> Pouce élevé de
terre ; genre, Vanneau, Vanellus, — B, Pouce portant à terre
sur le bout : genres Tourne-pierre, Arenaria; Tringa, Tringa:
Chevalier, Totanus; Stéganope, Sleganopus -, Rhynchée, Khjrir'
chœa; Bécassine, Scolopax; Bécasse, Rusticola; Barge, Limi'-
cula; Caurale, Helias; Courlis, Numenius, 41/ Famille, Fal-
ciROSTREs, Falcirostres, Bec plus long que la tête, épais à
son origine, courbé en forme de faux; face nue; doigts an-
térieurs réunis à leur base par une membrane ; le postérieur
portant à terre sur toute sa longueur : genres Ibis, Ibis;
Tantale, Tantalus, 42.* Famille, Latirostres, Lfl^irosfr«. Bec
plus long que la tête, déprimé, large, caréné ou plat en
dessus ; doigts antérieurs réunis à leur base par une membrane;
le postérieur portant à terre sur toute sa longueur : Genre
Savacou, Cancroma. 43.*^ Famille, Hérodions , Herodiones.
Bec long, épais, quelquefois entier, plus long que la tête,
rarement entr'ouvert, droit ou fléchi à sa pointe; jambes
totalement emplumées , seulement chez le Blongios d'Europe:
genres Ombrctte, Scnpus; Anastome ou Bec-ouvert, Anas-
tomus; Courliri, Aramus; Héron, Ardta; Cigogne, Ciconia;
Jabiru, Mycteria, i^l\,^ Famille, Aérophones, AerophonL Bec
épais, droit, comprimé latéralement, convexe, pointu; tête
quelquefois caronculée; doigts extérieurs unis à leur base
par une membrane, l'interne libre; le postérieur ne posant
/
4i4* ORN
k terre que sur son bout : genres Grue, Grus; Anthropoïdet
Anthropoïdes. 46.* Famille, Coléoramphes , Coleoramphi, Bec
couvert à sa base d'un fourreau corné ; doigts extérieurs unis à
leur origne par une membrane.; le postérieur élevé de terre :
genre Chionis, Chionis^ Forst. ; ou Vaginalis , Lath. 46/ Fa-
mille, UisciROSTREs, Uncirostres, Bec robuste, très -rarement
plus long que la tête, courbé ou crochu à sa pointe; jambes
emplumées chez le Secrétaire seul; les trois doigts antérieurs,
ou seulement les deux extérieurs réunis à leur base par une
menibrane; pouce élevé de terré ou n'y portant que sur sob
bout. — A. Doigts antérieurs réunis à leur base par une mem-
brane : genres Cariama, Cariama ; Secrétaire, Ophiotheres;
Kamichi , Palamedea, — B. Les deux doigts extérieurs réunis
à leur base par une membrane; l'interne libre : genres Cha-
varia, Opistkolophus ; Ceréopsis, Cereopsis; Glaréole ou Perdrix
de' mer, Glareola* l^j.^ Famille, Hylebates, JHjylebates» Bec
un peu voûté, droit, pointu; doigts antérieurs, réunis à leur
base; pouce ne portant à terre que sur son bout : genre Agà-
jni ^ Psophia. 48.*^ Famille , M ackohy ches, M àcronych es» Bec
médiocre , un peu renflé vers sa pointe ; doigts totalement
séparés; ongles longs, presque droits, aigus; ailes courtes;
pouce articulé presque au niveau des doigts antérieurs: genre
Jacana , Parra, 49.* Famille, Macro dactyles, Macrodactyli, Bec
un peu épais à sa base, droit ou incliné à sa pointe; doigts
longs , lisses ou bordés ; le postérieur articulé presque au ni-
veau des-^utres : genres Ralle, Rallus; Porphyrion, Porphy-
rio ; Gallinule, Gallinula, 6o,* Famille, Pinnatipèdes , Piri'
natipedes. Bec médiocre, entier, incliné à sa pointe; doigts
antérieurs entièrement séparés, lobés sur leurs bords; pouce
portant à terre sur son bout, pinné ou lisse : genre Foulque,
Fulica; Crymophile, C7ymop?«7Ms; Phalarope , Phalaropus. 6i.*
Famille, Palmipèdes, Palmipèdes, Bec plus long que la tête,
ou grêle et entier, ou épais et dentelé en lames; doigts an-
térieurs réunis par une membrane, échancrée dans son mi-
lieu : genres Avocette , Recurvirostra ; Phénicoptère , Phani'
copterus.
Le V." Ordre est celui des NAGEURS, Natatores; lllig.
dont les pieds sont courts, posés à l'équilibre ou vers l'arrière
ORN 4i5
-du corps; dont le bas des jambes est totalement emplumë ' ;
dont les doigts sont palmés, quelquefois lobés et ainsi dispo-
sés 3 — 0,3 — 1,4 — o; dont les ongles sont comprimés par
les côtés ou aplatis et dont le bec est 1res -variable dans ses
formes.
La 1/* Tribu porte le nom de Téléopodes: Teleopodes; et
comprend les oiseaux nageurs à quatre doigts, dont les anté-
rieurs sont garnis d'une membrane entière ou festonnée , dont
le pouce est dirigé en avant et réuni avec les autres doigts
dans une seule membrane , ou tourné en arrière et libre.
62.* Famille, Syndactyles, Sjndactjyli, Bas des jambes nu ou
emplumé; les quatre doigts engngés dans une seule membrane;
bec plus long que la tête et de forme variée. — A. Jambes
entièrement vêtues : genres Frégate, Tachjypetes ; Cormoran,
Hydrocorax, — B. Bas des jambes dénué de plumes .: genres
Pélican, Pelecanus; Fou, Sula; !Phaè'ton ou Paille- en -queue,
Phaeton; Anhinga, Plotus-, 63.*^ Famille, Plongeurs, Vrinatores.
Bec presque cylindrique, subulé, entier; jambes demî-nues;
trois doigts devant , un derrière ; les antérieurs garnis d'une
membrane entière ou découpée; pouce libre : genres Héliome,
Heliornis; Grèbe, Podiceps; Plongeon, Coljymhu^, 64.* Famille,
Dermorhynques, Dermorhjnchi. Bec couvert d'un épiderme,
dentelé en scie ou en lames, onguiculé à sa pointe; bas des
fambes nu; trois doigts devant, un derrière; les antérieurs
engagés dans une membrane entière, le postérieur lisse ou
pinné : genres Harle, Mergus; Oie, Anser; Cygne, Cjgnus;
Canard, Anas, 55.*^ Famille, Pélagiens, Pelagii, Bec entier,
comprimé par les côtés, quelquefois en forme de lame, droit
ou courbé; jambes à demi nues; trois doigts devant, palmés;
un postérieur libre; ailes longues : genress Stercoraire , Ster*
corarius; Mouette, Larus; Sterne ou Hirondelle de mer, Sterna,
l.inn.; Rhynchops ou Bec-en-ciseaux, Rhjncops,
i^ 2/ Tribu se compose des Atéléofodes, Ateleopodes y
c'est-à-dire des oiseaux nageurs, n'ayant que trois doigts
dirigés en avant et réunis dans une seule membrane, sans
pouce. 56.' Famille, Siphorhins, Siphorhini, Bec composé,
sillonné en dessus, entier, crochu à sa pointe*, narines tu-
À Exceptions Cormoraji^ Frégates, ApUnodjtes.
4i5* ORN
bulées, souvent jumelles; pieds presque à l'équilibre du coqis?
jambes demi- nues; quelquefois un ongle au lieu de pouce i
genres Pétrel, Procellaria; Albatros, Diomedea. Sj»' Famille,
Brachiptères , Brachypteri, Pieds à l'arrière du corps; jambes
demi-nues ; ailes courtes, bec de diverses formes; genres
Guillemot, JJria; Mêrgule, Mergulus; Macareux, Fralercula;
Alque, ou Pingouin, Alca; Panope , Chenalopex, Mœhr.
Enfin la 5.* Tribu est formée des VTHLorrkKEs y. PtilopUri;
dont les ailes sont en forme de nageoires et sans pennes,
dont les quatre doigts sont dirigés en avant, trois étant pal-
més et le pouce étant isolé. 58.* Famille, Manchots, Sphc-
niscL Bec comprimé latéralement et crochu à sa pointe, ou
presque cylindrique et incliné seulement vers son extrémité;
pieds à l'arrière du corps; tarses en très -grande partie cou-
rerts de plumes, pouce court, joint par sa base au doigt is-
terne : genres Gorfou, Catarrhactes ; Apténodyte, Aptenodytes,
La méthode publiée par M. Temminck dans la seconde
édition de son Manuel d'Ornithologie (1820) n'est que celle
qu'il a donnée dans la première édition de cet ouvrage qui
parut en 181 5, seulement augmenté de trois ordres et d'uo
petit nombre de genres.
M. Temminck admet en totalité seize ordres; savoir :
1/^ Rapaces, Rapaces. Bec court, fort; mandibule supé-
périeure recouverte à sa base par une cire , comprimée sur
les côtés, courbée vers son extrémité; narines ouvertes; pieds
forts, nerveux, courts ou de moyenne longueur, emplumés
jusqu'au genou ; doigts, trois en avant et un en arrière, entiè-
rement divisés, rudes en dessous, armés d'ongles puissans et
acérés: genres Vautour, Vultur, Illig.; Catharte, Cathartes,
lUig.; Gypaète, Gypaetus^ Storr; Messager, Gypogeranus^ Illig.;
Faucon, Falco^ Linn.; Chouette, Strix, Linn.
2.* Omnivores, Omnivores (nouveau). Bec médiocre, fort,
robuste, tranchant sur ses bords; mandibule supérieure plus
ou moins échancrée à la pointe; pieds à quatre doigts, trois
devant et un derrière; ailes médiocres, à pennes terminées
en pointe : genres Sasa , Opisthocomus , Illig. ; Calao , Buceros,
Linn. ; Momot, Prionitesj Illig. ; Corbeau , Corvus , Linn. ; Casse-
noix^ ^Nucifraga, Briss.; Pyrrhocorax, Pj^rrhocorax , Cuv. ;
ORN 4>6
Cassjcan, Baritaj Guy.; Glaucope, Glaucopis, Forst.; Mainate ^
Gracula, Linn.; Pique-bœuf, Buphaga^ Linn.; Jaseur, Bomr
hycivora, Temm.; Pîroll, Ptilonorhynchus , Kuhl ; Rollier,
Coracias , Linn,; Rolle, Colaris , Guy.; Loriot, Oriolus, Linn.;
Troupiale, Icterus, Daud.; Etourneau, Sturnus, Linn.; Mar-
tin, Pastor^ Temm.; Oiseau de paradis, Paradisea , Linn.;
Stourne, Lamprotornisy Temm.
3.* Insectivores, Insectivores. Bec médiocre ou court, droit,
arrondi, foiblement tranchant ou en alêne; mandibule su-
périeure courbée et échancrée yers la pointe , le plus sou-
vent garnie à sa base de quelques poils rudes, dirigés en
avant; pieds à trois doigts devant et un derrière, articulés
sur le même plan, l'extérieur soudé à la base ou uni jusqu'à
la première articulation au doigt du milieu : genres Merle,
TurduSf Linn.; Gîncle, Cinclus, Bechst.; Lyre, Meni/ra, Sbaw;
Brève, Pitta, VieiJl.; Fourmilier, Myiothera^Vlig*-, Batara,
Tamnopfei/i/s , Vieill. ; Vanga, Vanga^ Vieill. ; Pie-grièche, îm,--
niut, Linn. ; Bécarde ; Psaris , Guy. ; Bec-de-fer, Sparactes; Illig.;
Langrayen , Ocypterus yCuv, ; Grinon , Cri mger, Temm. ;Drong09
Edolius, Guv. ; Kchenilleur, Cehlephyris, Guy.; Goracine, Co-
racina, Vieill.; Gotînga, u4mpc^*5, Linn. ; Averano , Casmarhyrjr'
ehos, Temm.; Procné, Procnias, Tilig.: Rupicole, RupicoUij
Guy. ;^Tanmanak, Pkibalura, Vieill.; Manakin, Pipra, Linn.;
Pardalote, Pardalotus, Vieill.; Todier, Todus, Linn.; P!aty-
rhynque , Platyrhynchos , Desm. ; Moucherolle , Muscipeta, Guv.;
Gobe-mouches, Muscicapa, Linn.; Mérion, Malurus, Vieill.;
Bec-fin, Sj^/Wa, Lath.; Traquet, Saxicola, Bechst.; Accenteur ,
Accentor, Bechst.; Bergeronnette, Motacilla, Lath.; Pipit, Art"
ihus, Bechst.
4.* Granivores, Granisfores, Bec fort, court, gros, plus ou
moins conique, avec son arête plus ou moins aplatie, s'avan-
çant sur le front; mandibule supérieure le plus souvent sans
échancrures ; trois doigts devant et un derrière, les anté-
rieurs divisés; ailes médiocres : genres Alouette, Alauda,
Linn.; Mésange, Parusj Linn.; Bruant, Emberizat Linn.; Tan-
gara , Tanagra^ Linn.; Tisserin, Ploceusj Guv.; Bec-croisé,
Loxia, Briss. ; Psi ttasin, P^ir/irosfra, Temm.; Bouvreuil, Pyrr-^,
hula, Briss.; Gros-bec, fringi/Za, Linn.; Phylotome, Phyto*
lomuy Qmel.; Goliou, CoUus^ Gmel.
4i6* ORN
5/ Zygodactyies , Zjygodaclyli. Bec de forme variée, ploâ
ou moins arqué, ou très-crochu , souvent droit et angulaire;
pieds, toujours à deux doig;ts devant et deux derrière; le doigt
extérieur de derrière souvent réversible. — i/* Famille. Bec
plus ou moins arqué ; pieds à deux doigts devant et le plus
habituellement deux derrière ; quelquefois le doigt extérieur
de derrière réversible : genres Touraco, Musophaga , Isert.;
Indicateur , Jndicaf or ^Levaill. ; Coucou , Cuculus , Linn»; Coua,
Cocc^zus f VieilL; Coucal, Cenlropus, lUig.; Malcoha, Pha*
nicophaus , Vieîll. ; Courol , Leptosomus , Vieill. ; Scythrops,
Scythropsy Lath.; Aracari, Pteroglossus, lUig*; Toucan, Kûjn-
phastos , Linn. ; Ani , Crotophaga, Linn. ; Couroucou , Trogonj
Linn.; Tamatia, Capilo^ Vieill.; Barbu, Bucco, Linn.; Barbi-
can, Pogonias , lUig.; Perroquet, PsiUacus^'Unn, — 2.* Fa-
mille. Bec long , droit , conique , tranchant ; pieds toujours
à deux doigts devant et deux derrière, rarement iin seul
doigt postérieur : genres Pic, Picus^ Linn.; Jacamar, Galr
bula, Briss., Torcol, Yunx,
6/ An ISO DACTYLES, Anisodactjrli. Bec plus ou moins arqué,
souvent droit, toujours subulé, eflîlé et grêle, moins large
que le front; pieds à trois doigts devant et un derrière, Vex-
térieur soudé à sa base au doigt du milieu, le postérieur le
plus souvent long; tous pourvus d'ongles assez longs et cou^
bés ; genres Oxyrhynque, Oxyrhinchus , Temm.; Onguiculé,
Ortliorvyx, Temm.; Picucule, Dendrocolaptes , Herm.; Sittioe,
Xenops, Illig. ; Grimpart, Anabates ^ Temm.; Ophie, Opelio-
rhynchos , Temm.; Grimpereau, Certhia, Linn.; Guit-guit,
Cœreha, Briss. ; Colibri, 7 roc h i7ws, Temm.; Souïmanga , iVfc^fl-
nnia, Illig.; Echelet, ClimaLeris, Temm.; Tichodrome, Ticho-
droma y Illig.; Huppe, Vpupa, Linn.; Promérops, EpimachuSj
Cuv. ; Héorotaire, Drepanis, Temm.; Fhilédon, Meliphaga,
Lewin.
7." Alcyons, Alcyones, Bec médiocre ou long, pointu,
presque quadraugulaire, faiblement arqué ou droit; pieds
À tarse très-court; trois doigts devant réunis, un doigt der-
rière : genres Guêpier, Merops, Linn.; Martin-pécheur, AJr
cedo, Linn.; Martin-chasseur, Dacelo, Leach.
8.*^ Chélidons , Chelidoties, Bec très-court, très-déprimé , trcs-
large à sa base; mandibule supérieure courbée à sa pointe;
ORN 4i7
pieds courts, à trois doigts devailt, entièrement divisés ou unis
à la base par une courte membrane; le doigt de derrière
souvent réversible; ongles très-crochus, ailes longues : genres
Hirondelle, Hirundo , Linn.; Martinet, Çypselus, llWg.; En*
goulevent, Caprimulgus ^ Linn.
9.*^ Pigeons, Columbœ. Bec médiocre, comprimé; base delà ^^
mandibule supérieure couverte d'une peau molle dans la-*
quelle les narines sont percées ; pointe plus ou moins cour-
bée; pieds à trois doigts devant entièrement divisés, et un
doigt derrière : genre Pigeon ; Columha , Linn.
io.° Gallinacés, Gallinœ. Bec court, convexe; dans le plus
petit nombre des genres, couvert d'une cire; mandibule su*
périeure voûtée, courbée depuis sa base ou seulement à la
pointe; narines latérales recouvertes d^une membrane voû-
tée, nue, ou bien garnie de plumes; pieds à tarse long;
trois doigts devant, réunis par une membrane, le doigt de
l'arrière s'articulant plus haut sur le tarse, au-dessus des
articulations des doigts de devant; rarement trois doigts^éu-
nis ou divisés, sans doigt postérieur, ou celui-ci très-petit :
genres Paon, Pat^o^ Linti.; Coq, Gallus , Briss. ; Faisan, Pha^
sianus, Linn.; Lophophore, Lophophorus, Temm. ; Éperon-
nier, Po/;^p/cciron, Temm.; Dindon, Mc/Mgris, Linn.; Argus,
Argus , Temm* ; Peinlade , Ni/mida, Linn.; Pauxi, Pauxi, Teznm.;
Hocco , Crax, Linn.; Pénélope, Pénélope y Linn.; Tétras, Te-
trao ^ Linn.; Ganga, Pterocles, Temm.; Hétéroclite, Syrrhap-*
tes, lUig. ; Perdrix-, Perdix , Lath.; Cryptoiiyx, Cryplonyx^
Temm. ; Tinamou , Tinamus , Lath. ; Turnix , Hemipodius ,
Temm.
1 1.'' Alectorides, Alectorides, Bec plus court que la iêie ou
de la même longueur, robuste, fort dur; mandibule supé-
rieure courbée , convexe , voûtée , souvent crochue à la
pointe ; pieds à tarse long , grêle ; trois doigts devant et un
derrière ; le doigt postérieur articulé plus haut sur le tarse
que ceux de devant : genres Agami, Psophia, Linn.; Ca-
riama, Dicholophus, IHig. ; Glaréole, Glareola, Briss.; Kami-
chi, Palamedea, Linn.; Chavaria, Chauna, li^ig*
12/ Coureurs, Cursores. Bec médiocre ou court; pieds
ongs; nus au-dessus du genou ; seulement deux ou trois
doigts dirigés en ayant j genres Autruche, Struthio, Linn, s
36. a;
4i8 ORN
Rhéa, Rhea, Brîss.; Casoar, Casuariu$,Bnss*; Outarde , Otii,
Lînn.; Coure-vîte, Cursorius, Lath.
i3/ Gralles , Grallatorts* Bec de forme variée , le plus sou-
vent droit, en cône très-alongé ^ comprimé, rarement dé»
primé ou plat; pieds grêles, longs, plus ou moins nus au-
dessus du genou ; trois doigts devant et un derrière , le pos-
térieur articulé au niveau de ceux de devant ou plus élevée —
1.'*^ Famille. Seulement trois doigts dirigés en avant, man^
quant totalement de pouce : genres Œdicnéme, ŒdicnemMs,
Temm.; Sanderling, Calidris j lllig. ; Falcinelle, Faicindlui,
Cuv. ; Échasse , Himanfopus , Briss« ; Huitrier , Hœmatopus , Linn. ;
Pluvier, Charadrius j Linn« — a/ Famille. Toujours trois doigts
devant et un derrière ; celui-ci plus ou moins long s genres
Vanneau, Fane//tfs^ Briss. ; Tourne-pierre, Strepsilas , lllig.;
Grue, Grus^ Pallas; Courlan, Aramus, Vieill. ; Héron, Ar*
dedf Unn. ; Cigogne,. Cieonza, Briss.; Bec-ouvert, Amutih
mus j lllig. ; Ombrette , Sccpus , Brîss. ; Flammant , Phanicop'
ieruSf Linn.; Avocette, Reourvirostra, Linn.; Savacou, Canr
cromay Linn.; Spatule, Platalea^ Linn.; Tantale, Tantalus,
Linn*; Ibis, IbU , Lacép.; Courlis, Numenius^ Briss.; Bécas-
seau, Tringa, Linn.; Chevalier, Totonu^, Bechst.; Barge,
Limosa, Briss.; Bécasse, Scolopax^ Linn.; Rhynchée, Rh^i^
chœa y Cuy,; Caurale, Eurjpjyga, lUig* ; Râle, Rallus y Linn.;
Foule d'eau , Gallinula, Briss.; Jacana, Parra^ Lion.; Talève,
Porphjrio , Briss.
14.' PiNNATiPÈDES , Pinnatipcdes, Bcc médiocre , droit ; man-
dibule supérieure un peu courbée à la pointe ; pieds mé-
dioc|*es; tarses grêles ou comprimés; trois doigts devant et un
derrière ; des rudimens de membranes le long des doigts;
le doigt postérieur articulé intérieurement sur le tarse: genres
Foulque, Fulica, Linn.; Grèbe-foulque, Podoa, lllig.; Pha-
larope , Phalaropus, Briss.; Grèbe, Podiceps , Lath.
i5.^ Palmipèdes, Palmipèdes, Bec de forme variée; pieds
courts, plus ou moins retirés dans Tabdomen ; doigts anté-
rieurs à moitié garnis de membranes découpées , ou entière-
ment réunis par des membranes ( dans quelques genres les
quatre doigts sont réunis par une seule membrane) ; le doigt
postérieur articulé intérieurement sur le tarse ou manquant
totalement dans quelquesgenres: genres Coréopse, CoreopsUf
ORN 4ï9
Lath. ; Bec - en -fourreau , Chionis , Forster j Bec- en- ciseaux ^
Rhyncops^ Linn*; Hirondelle de mer, Stema, Linn.; Mauve,
Larus, Linn.; Stercoraire, LeBtris , lUig.; Pétrel, ProcelLariaf
Xinn.; Prion, Pachjyptila, Illig.; Pélécanoïde, Ho/odroma, lUig.
Albatros, Diomedea, Linn.) Canard, Anaa, Linn.; Harle^
"Mergus^ Linn.; Pélican, Pelecanus^ Linn.; Cormoran ,Carbop
Meyer; Frégate, Tachypetes , Vieill. ; Fou,Si/Za, Briss. ; An-
Jbinga, Plotus^ Linn.; Pailie-en-queue , Phaeton, Linn.; Guil-
lemot, Uria, Briss.; Starique, Phaleris, Temm. ; Macareux ^
Mormon , lUig. ; Pingouin, ^/ca, Linn.; Spénisque , «SpeTiisctfs ^
£riss. ; Manchot, Apienodytes , Forst.
16.* Inertes, Inertes, Bec de forme différente; corps pro^
bablement trapu, couvert de duvet et de plumes à barbes
distantes; pieds rétirés dans l'abdomen , à tarse court; (rois
doigts dirigés en avant, entièrement divisés jusqu'à la baseï
le doigt postérieur court , articulé intérieurement ; onglet
gros et acérés ; ailes impropres au vol : genres Aptéryx , Ap-'
teryxj Shaw: Bronte , Didus , Linn.'
Dans la première édition de cet ouvrage, Tordre des omni«>
vores portoit le nom de Coraces , Coraces ; l'ordre des insecr
tivores répond oit à celui des Chanteurs, Canori; Tordre des
Granivores, à celui des Passereaux, Pasterini; l'ordre des Zy*
godactyles, à celui des Grimpeurs , 6cansore< ; l'ordre (nouv.)
des Anisodactyles dépendoit aussi de celui des Grimpeurs;
les ordres des Alcyons, des Chéiidons et des Pigeons étoient
les mêmes et portoient les mêmes noms; l'ordre des Galli-
nacés et celui des Alectorides étoient réunis sous le nom
commun de Gallinacés; l'ordre des Coureurs répondoit à un
ordre du même nom, auquel étoient joints tous les Grallei
de la première famille , c'est-à-dire ceux dépourvus de pouce :
l'ordre des Gralles contenoit seulement les oiseaux de rivage
de Ja seconde famille, ou ceux qui sont pourvus de trois doigts
en avant et d^un pouce en arrière -, les ordres des Pinnati-
pèdes et des Palmipèdes étoient les mêmes et portoient le«
mêmes dénominations; enfin. Tordre des Inertes n'existoit
1 Les noms d'auteurs cités par M. Temmiuck ne sont pas toujours
ceux des auteurs qui ont instUntf les genres , et il s'en est donné
quelques-uns qui ne l«i appartleatt«Bt fm*
4ao ORN
point. AÎDsi, la différence principale entre ces deux mé-
thodes consiste dans la distinction de trois ordres nouveaux :
ceux des Anisodactyles , des Alectorides et des Inertes* Le
premier, emprunté à M. Cuvier (les Anisodactyles) , qui
répond à sa famille des Syndactyles; le second et le troi-
sième tirés de la méthode d'illiger.
Nous terminerons l'exposé des diverses méthodes omitholo-
giques par celle que M. Tabbé Ranzani a suivie dans ses Élé-
mens de zoologie , publiés à Bologne 9 il y a quelques années*
Le 1 " Ordke , celui des Ratiti , comprend les oiseaux k
sternum non caréné, tels que l'autruche et le casoar.
Tous les autres ont au contraire le sternum garni d^une
carène.
Le 2.^ Ordre, Rampicanti, contient les oiseaux dont les
doigts sont opposés deux à deux , ou les grimpeurs.
Les oiseaux restans sont partagés d'abord , selon qu'ils ont
ou qu'ils n'ont pas les pieds situés à l'équilibre du corps.
Ceux qui les ont placés à l'équilibre du corps, se trouvent
divisés en quatre ordres ; savoir :
3.' Ordre, Rapaci (Oiseaux de proie): ayant les~tarses non
comprimés , gros et robustes ; les ongles crochus; la mandibule
supérieure recourbée et aiguë.
4.^ Ordre, Galline (Gallinacés) : ayant le tarse non com-
primé, gros, robuste; les ongles non crochus; la mandibule
supérieure courbée en voûte.
5.*^ Ordre, Passeri (Passereaux) : ayant le tarse non com-
primé, mince; la jambe toute couverte de plumes; le tarse
médiocre ou court.
6.* Ordre, Gralle ( Échassîers ou Oiseaux de rivage):
ayant le tarse plus ou moins long , non comprimé , et le bas
de la jambe nu.
Enfin le 7.* Ordre, celui des Nuotatori (Palmipèdes),
contient les oiseaux qui ont les pieds placés très en arrière,
hors de l'équilibre du corps, avec le tarse comprimé.
La série que nous venons de donner, est celle 011 on est
conduit par la méthode analytique ; mais le véritable ordre
naturel reconnu par M. l'abbé Ranzani, est le suivant : 1.
Ratiti; 2. Galline; 3. Rjampicanti ; 4* Passeri; 5. Rapaci; 6.
Gralle 'f 7. Nuotatori.
ORN 421
Nous terminerons ici l'analyse des ouvrages systématiques
d'ornithologie : nous avons dû lui donner une certaine ex-
tension, parce qu'elle est plus qu'aucune autre partie des
études ornithologiques en rapport avec la nature de cet ôu<r
vrage , qui doit avoir pour premier objet l'explication de
tous les noms imaginés par les naturalistes, pour, aider à ia
distinction des oiseaux. Il seroit hors de propos d'analyser
ici tous les autres ouvrages qui ont été publiés, soit sur les
descriptions des oiseaux particuliers à diverses contrées ;
soit sur celles des espèces propres à certains genres; soit sur
l'anatomic et la physiologie de ces animaux ; soit sur leurs
mœurs ou leurs habitudes naturelles ; soit enfin sur les usages
que l'homme en fait. Nous devrons nous borner à donner
dans un catalogue, restreint dans des limites convenables,
la liste des principaux travaux, qui ont été publiés sur ces
dififérens sujets, et parles auteurs qui ont le plus de répu-
tation.
Liste des principaux ouvrages d* ornithologie.
Auteurs anciens •
m
Aristotelks, De Historia animalium lib, 9, grœce et latine; T. Gazër
interprète cum versions Jul, Cas. Scaligeri, iSgo; in-fol. — - En grec «et
en françois, traduction de Camus. = Pliuius secundus (Caius), Historia
mundi, liber decem (de Natura açium) : diverses éditions et particulier
rement la traduction Françoise de Poinsinet de Sivrj. Paris, 1774; is
vol. in-4.*
Auteurs systématiques ou nomenclateurs modernes,
Ceshkr (Conrad), Historiée animalium lib. 3: de Avium natura. Ti-
guri , i554; in-fol. = JoicsToif (Jean), Historia naturalis : de Avibus.
Amstelodami , 1657; in-fol. — Theairum universale omnium animalium j
locupletavit H. Ru^sch; tom, 2. Amstelodami, 1667; in-fol. = BzLOif,
Histotre de la nature des oiseaux avec leurs descriptions et naifs por-
traicts retirez du naturel, en 7 livre»; par Belon ; in-fol. Paris, i555.
= Ulyssis Alduovah di , Phil. ac med. Bononiensis , Historiam natura-
lem in gjrmnasio bononiensi profitenlis : Ornithologiœ , hoc est, de açihus
historiœ lib, 12. Franco/., 1610; Bononiœ , 1646; in-folio. — Ejusd.
Ornithologiœ tomus aller, lib* 6. Francof., 1610; Bononiœ, 1645. -—
Ejusd. Ornithologiœ y tomus iertius ac postremus. Francof. i6i3; J7o-
noniœ, 1687. = F. Willuchit, Ornithologiœ lib. 3; recognoçit, diges,
sit , supplevit J. Bajrus. Londini, 1676; in-fol., p. 441 , tab. œneœ 77. = J.
Kayus, Synopsis methodicM avium. Londini, i^iB; in-8.% p. 198, ^ 011. 2.
4ai» ORN
s= L'HUtoire Batnrelle iclairtiie dans une de set partiet pri nci palet ,
Tornithologie ; ouvrage traduit du latin de Ray, par M. Saleriik. Parit,
în-4.°, 1767. = J* T. Kleih, historia açium Prodromus , pars % : Ordo
avium. Luhecœ, 1750; 10-4.** :±= P. H. C Moehring, udçium gênera.
Bremœ , 1752; in-8.* ^^ C. Ltnififect, Sjrstema naturœ , edit. 1-12; in-6.*
1735 • 1766. s£ Gmxlin, Sjrstema nuturœ, edit. i3. Lipsiœ et iMgâunif
1^89. =s: M. J. Baittoir 9 OrnUhologia latine et g alliée , 6 vo/. evm
tah* itneis. Paria, 1760; in*4«° -~ Ëjusdem Omitholùgia sive syrnopsis
jnethodica sistens apium divisionem in ordines, sectîonet , gênera, speciet
ipsarum^ue varietates; 2 vol. in -8.° Lugduni Bataporum , 1763. = J.
Latbâm , General synopsis of hirds ; 3 vol. in-4.° cuin supplem, a. Lon-
don, 1782. — ¥.]VL%A. Index ornithologicus. London , 1790; 2 vol. in«4.*
$s J. A. Scoro-Li , . Introductio ad historiam naturalem; 1 vol. in -8.*
Pragœ , i777< ^[=3 SâHJErrfea, Elementa ornithologica ; in-4.^, 6^.', 1774.
«z= G. Cdvierj Tableau ëlëmentaire de Thistoire Naturelle des aolnianx;
in-8.'^; *79®' "^ Ejuâd, Règne animal) 4 vol. in-8.°y 1817. s= Maudott,
Partie ornithologique de r£ncjclopëdie, terminée par M. Yieii.lot. =
LAGÉpiDz, Court fait au muséum d'hist. nau en 1799; in-4.** = C. Do-
vÉRiL, Zoologie analjrtique. Paris, in-8.**; 1806. = Illigbr, Prodromus
systematis mammalium ft avium ^ 1 vol. in-8.'' Berolini, 1811. = Shaw
et STEPHxnt, Genpral toology ; 10 vol. Londres, 1817. r=: Tbvmisck ,
Manuel d'ornithologie, 1.'* édition; 1 vol. in-8.° Amsterdam, i8i5. :=
Ejusd. 2.* édition; 2 vol. in-S."; Paris, 1820. = P. yiEiLi40T, Analyse
d'une nouvelle ornilhoiogie élémentaire , faisant partie du Nouveau Die»
tionnaire d'histoire natur«^Ue; 2.* édition, 1818 : au mot Ornithologie. =s
Pigot-Lapeyrodse , Table méthodique des mammifères et des oiseaux;
1 vol. in-8.° de 54 pages; i799< ^^ ^* ^* Daudiit, Traité élémentaire
d'ornithologie, ou histoire naturelle des oiseaux, tomes 1 et 2. = Gé-
RARDiir, Tableau élémentaire d'ornithologie; 2 vol. in-8.° et un atlas, etc-
Auteurs de Monographies,
OuNA, Histoire d'une quarantaine d'oiseaux, en italien ; 1684. =
F. Leyaillaut, Histoire naturelle des Perroquets; 2 vol. in -4.° et in»
fol., 6g. col. Paris, 1801. — Ejusd. Histoire naturelle des Oiseaux de
paradis et des Rolliers, suivie de celle des Toucans et des Barbus; 2
vol. grand in*fol. , fig. col. Paris, 1806. = L. P. Vieillot, Histoire na-
turelle des plus beaux oiseaux chanteurs de la zone torride; 1 vol. in-
fol. ; i8o5. = Éléazar Albin, ui natural history of english Song4firds,
Lançon, 1759; in* 8.° = G. J. Temminck, Histoire naturelle générale
des Pigeons et des Gallinacés ; 3 vol. in -8.^ Amsterdam et Paris. —
La partie des Pigeons, avec fig. de Mad.'Knip; 1 vol. in-fol. Paris. =s
Histoire des oiseaux dorés ou à reflets métalliques, avec des figures en
couleur, par Audbbert, et continué par L. P. Yieiilot; in*4.° et in-fal.
Paris, 1800. = A. G. Desmarest, Histoire naturelle des Tang%raty dei
ORN 4»$
Manakins et des Todiers, in-folio, fig. col. de Meai' Knîp; i8o5. =:
F. M. Dàudih, Observationg sur leg oiseaux rangés dans le genre Tan-
gara, avec la description d'une espèce nouvelle, trouvée en Afrique;
Ann. du mus., t. i.*% p. 148. — Hjusd. Description de la Pie-grièche à
gorge rouge, et notice sur la famille des Golluriens, des Moucherolles
et des Tourdes; Ann. du mus., tora. 3. = H. Kubl, Conspectus psîtta'
corum; cum specierum définit ionibus , novarum descriptionibus , sjrnonymis
et cirem palriam singularum naturalem ëdversariis , adjecto indice museo-
rum, ubi earum artijiciosœ exuviœ servantur i JV09. act. Acad. Cas»
Leop. CaroU , tom» 10, pars 1.'
Auteurs ayant décrit et figuré des espèces de tous les genres et
de toutes les familles,
E. AuiH , A JN'atural of Birds; 3 vol. in-4.^, pi. col. 3o6. LondoUj
1731 , 1734, 1738. = G. Edwards , Natural historjf ofBirds; 4 vol. in-4.%
fSg. col. = A. SpARMAnif , Muséum carlsonianum : Novas et selectas aves
exhibens; 4 cahiers petit in -fol. Stockholm, 1786 et années suivantes.
= Jacquih , Matériaux pour THistoire des oiseaux; 1 volume in-4.°, fig.
▼icnne, 1784. = H. Rurl, Buffonii et Daubentonii figurarum avium
coloratorum nomina sjrstematica. Groningœ , in -4.°, 1820.'= G. L.
LecLERG comte de Buffon, et Daubenton, Planches enluminées au
nombre de 1008. = B. Merrem, Avium rariorum et minus cognitarum
icônes et descriptiones ; 4 cah. in-4.^ Leipzig, 1789. == A. Seba, Locu-
pletissimi rerum naturalium thesauri; tom. 1 et 2. Amsterdam, i665. =
Musêum Wormianum. ^= Muséum Beslerianum. = P. Bacwir, New
illustrations of zoology; i vol. in-4.® London , 1776. = G. Sbaw , Na-
iuralists miscellany, Londun, 1789 et suiv.; in-8.% fig. col. — Et la suitç
de cet ouvrage en 3 volumes, par le docteur Leagh. = £. DonoTAïf , The
naturalists repository , or monthljr miscellany ofexotic natural history;
cah. 1-19, in-8.^, fig. color. = Nouveau recueil de planches coloriées
d'oiseaux pour servir de suite et de complément aux planches enluminées
de Buffon, par MM. Temmiitck et Meiffreit-Laugier ;in-4.", fig. col.,
56 cah.; 1820- 1825. = Vieillot, Galerie des oiseaux rares ou non
encore décrits du Muséum d'histoire naturelle, avec des figures de P*
Ocdart; in-4.**, 45 cahiers. Paris, 1820 - 1826. = G. J. Temuihgk, Des-
cription de quelques espèces d'oiseaux des genres Pigeons et Perroquets
du Muséum de la Société linnéennc de Londres; Trans> linn. Soc.^ tom.
i3, 1." partie, pag. 107.
>
I On pouxToit placer ici l'indication d'une Ibnle de descriptions isolées d'oiseaux dt
différens genres , renfermées dans les collections académiques ; mais ce seroit entrer dans
un détail Irop minatienz. Nous nous bornerons conséquemment à renvoyer pour cet
objet au Catalogne de la bibliothèque de M. Banks , qui renfenae un graad nombre
de Titres, de Mémeins ou de Ditsertatioiu de cette sozte.
4a4 ORN
Auteurs topographes ou voyageurs,
jénàRiQUE : G. Marcgrave de LiEBSTADT, HistoricB rei'um naturalium
Brasiliœ lib. 8, in-folio. Leyde et Amstelod, , 1648. = Ferrawdez on
Herraitdez 9 Nova plant arum , animalium et mineralium mexicanorum
historia; in fol. Romœ , i65i. = J. de Laet, Novus orhis , seu descrip'
tiones Jndiœ occîdental'is , lib. 18. Leyde, i633; 1 vol. in-fol. = J. E.
N1ERE11RERG9 Historia naturalis- maxime peregrina , lib. 16 distineta,
jintverpiœ y i633,- in-fol. = H. Sloahe, Voyage to the islands Madera,
Barbados , Meces , S» Chritiophers and Jamaica; 2 vol. in-fol. London,
1707 - 1727, avec des planches. = Barrère, Essai sur l'histoire natu-
relle de la France ëquinoxiale; i vol. in-12; 1741. = M. Catesby , 7%e
naturel history of Carolina, Florida and Bahama islands; 2 vol. in-fol.,
€t appendices, London, 1731 • 1743, avec 220 pi. col. = P. Browhe,
The ciçil and naiural history of Jamaica; 1 voL in-folio. London, t']S6,
= MoLiif A , Essai sur Thistoirc naturelle du Chili, publié en italien;
traduit en françois par Gruvel; i vol. in -8.** Paris, 1789. = L. P.
Vieillot, Histoire naturelle des oiseaux de rAméri^ue septentrionale;
a vol. in-fol., fig. col. Paris, 1867 (ouvrage resté incomplet). = "Wilsok,
American ornithology , or natural history of the Birds of the United
States; 7 vol. in-4.^, figures col. t=: Charles Bonaparte, Remarques sur
l'ornithologie de TVilson dans le Journal de TAcadémie des sciences
naturelles de Philadelphie; années 1824 et i825. =.F. d'Azara , Précis
pour rhiitoire naturelle des oiseaux du Paraguay et de Hio de la Plata,
traduit en françois par SoNniifi. = De Hdmboldt, Observations zoolo-
piques; 2 vol. in-4.° =: Prince Maximilien de Neuwied , Description
des animaux recueillis au Brésil; 1824, in-folio, figures.
Afrique: F. Levaillaut, Histoire natarelle des oiseaux d'Afrique;
5 vol. in-fol., fig, col. Paris, 1799 et années suivantes. — Ejusd. Pre-
mier et deuxième voyages en Afrique; 1790- »795. = Souhierat, Des-
cription de deux pigeons et d'une mésange du cap de Bonne-Espérance :
Journ. de phjs. , tom. 4, pag. 466. =;= R. L. Despoistaiixes , Mémoire
sur quelques nouvelles espèces d'oiseaux des cotes de Barbarie : Mém.
4e l'Acad. des se. de Paris; 1787, p. 496. = P. E. Isert, Description
du musophage violet : Journal de physique > tom. 34, p. 458. = Bruce,
Voyage en Abyssinie et aux sources du Nil; trad. franc.; 5 vol. in-4.'^
Paris, 1790. = J. C, Savigny, Mémoire sur les oiseaux de l'Egypte dans
le grand ouvrage publié par le gouvernement impérial. — Ejusd» His-
toire natureUe et mythologique de l'ibis; in-8.^, i8o5. = G. Cuyier,
Mémoire sur Tibis des Egyptiens : Ann. du mus. .
Novr ELLE' Hollande : A. Phillit , The Voyage of goçernor Phillip
fo Botany-bay , par un anonyme. London^ 1789; in-4.°^ avec 55 planches
coloriées: la partie d'histoire naturelle étant de Latham. = J. YThite,
Journal ofa voyage to NewSouthwales ; 1 vol. in-4.*' London, 1790; avec
65 pl< : la partie zûologique paroissant avoir été réd^ée par Uon^m, os
ORN 425
LABiLLàBoiiiRE , Voyage d'Entrecasteaiix à la rediercKe de Lapérouse ;
in-4.**=: Sn&w, Zoology of Ne-w-Holland. London , 1794. = Qooy et
Câimàro, Partie zoologique du voyage du capitaine Freycinet; 10-4.°,
fig. in-fol. color. Paris, iÔ25.
Indes et Archipel des Indes : J. Bomius, Historim naturalis et
medicœ Indiœ orientalis lih, 6. = Sottkerat , Premier voyage à la
Pfouvelle-Guinëe; i vol. in-4.**, avec 120 pi. Paris, 1776. — EJusdem
Deuxième voyage aux Indes orientales et à la Chine, depuis 1774 jus*
qu'en 1781. Paris > 1782; 2 vol. in-4.**, avec 140 planches. — (Un troi-
fièmevoyage, encore inédit, doit être publié.) = Uorsfield, Arran-
gement systématique et description des oiseaux de l'île de Java; Trans,
ofLinru Soc, tom. 1 3, part. 1.'*, pag. i33. — Ejusdem Zoo/ogricfl/ 7e-
searvhes in Java and the neighbouring islands , ou Recherches zoologiques
gur Java et les lies voisines; in-4.°, fig. col., 8 cahiers.
EuMOPM : Brkhue , Lchrbuch der JYaturgeschichie aller Europàischen
f^ôgel, ou Histoire naturelle des oiseaux d'Europe;, 2 vol. in-8.° Jéna.
Russie: P. S. Pallas, Spicilegia zoologica ; 14 cah. in- 4." Berlin,
1767 - 1780. — Ejusd. Voyages dans plusieurs provinces de Tcmpire
de Russie; trad. franc.; 8 vol. avec un atlas. Paris, 1793.
Suède: C. LinNiEvs, Fauna suecica; 1 vol. in-8.'' : Première édition,
1746. =Retzius, Fauna suecica^ 18,.. = P. G. Tebgmalin, Ornitho-
loglska Anmiirkningar , gjorde vid. almare-stjuki Upland.; fetensk. Acad,
Handling, 1 783 , pag. 43 - 55. = S. Odmahii , Spécimen ornithologie
TVernsdoensis noç, act» Soc. Ups.; vol. 5, pages 5o-84. = J* ^' G*
Besejle, Bej^trage zur Naturgeschichte der f^ogel Kurlands, ou Maté-
riaux pour l'histoire des oiseaux de la Courlande. = NiLSon , Ornitho"
logia suecica.
Pmusse : ScnwEKCKrELD , Theorio-tropheum Silesiœ, in quo animalium
hoc est quadrupedum , reptilium , açium, etc., naiura, vis et usas, lih,
6. Ligniciœ , i6o3; in -4.° = F. S. bocx ^ Preussiche Ornithologie» lYa-
iurforscher , 8, 9, 12, i3, 17/e^ Stuck.
Dannemahck : M. T. BRuifniCH, Ornithologia borealis. Hafniœ, 1764;
in-8.° = J. D. Petersen, Verzeichniss Baltischer Fogel, aile auf Chris-
tiansoë geschossen, zubereitet und ausgestopft, AUona, 1766; in-4.** =
H. Strom, Om et par rare fugle norske. Vidensk. selsk* skrift. 5 Deel. »
pag. 539.
Allemagne : F. E. BavcRMAifir , Aves syhœ Hercynicœ ; epistola iti-
neraria 17, 2, p. 143- 162. — Ëjusd. Açes in Germania obviœ ; epist.
18, p. i63 - 174. = J. H. ZoRrr, Epistola de avibus Germaniœ , prcrsertim
sylvœ Hercyniccs. Pappenheim, 1 745. = J. G. Schutbider , Physiologische
und litterarische Bemerkungen aus der Naturgeschichte der einheimischen
yogel. Leipzig. Magaz. , 1786; pag. 460- 5o3. = B. S. Nau , Bejrtrâge
zur niihern Kentniss der Naturgeschichte einheimischer Fôgel. Natur*
forscher, 2Stes Stûek , p. 7. = J. M. BEGHeTBiK, GemeinnUitige Nûtur-
4»6 ORN
geschichte DéutsMands» — Ejusd. Naturgesehichie dtr f^ôgei DeÊiisek'
lands» = McYea et Wolf , Taschenhuch der deutschen Fogelbitdé
(Àlmanach des oiseaux d'AlLemagae). — Eorumdem NaturgeteMclUt
der f^ôgel DeiUschlands, = Meyer, Kurze Beschreibung der P^ôgel lÀtf'
und Esthlands. = J. L. Frisch , Forstellung der f^ogel in Devtseh-
land. = Naumahit , Beschreibung und f^orsteilung aller fVald- , Feli-
und Jf^asserçogel in Anhalt.^= L. Brehmz et G. Scbii^likc, Beytrige
sur Vogelkunde , etc. (Mëmoirc pour serrir à la connoisaance des oi-
seaux, ou Desisription détaillée de plusieurs oiseaux nouyellement dé>
cquverts et d'un grand nombre d'oiseaux rares de rAllemagne); 3 toi.
in-ô." Neustadt. = BoiÉ, Ornithologische Beytràge , etc., ou Mëmoirt
pour senrir à Tornithologie de l'Alieiuagne. Kiel, ia-8.^, 1822.
Pafs-Bas : C. NosEMiifir et C. Sepp, Nèderlandsche Vogelen, ou His-
toire des oiseaux des Pays-Bas. Amsterd., 1770 et années suiv. ; in-fol.,
fig. (les deux derniers volumes sont de HouiTuin). = G. N. Heerkhs,
uéves Frisicœ (alauda, loxia, ffica, hirundo , anser , regtUus , cotumix,
stumus, tardas, merula)^ carminé descriptœ; in-8.* Rotterodami , 1787.
Grande-Bretagne : J. Ray, A Catalogue of english Birds , in kis
collection of english vcords not gêner ally used. London, 1674. — Ejnsd.
Catalogus açium britannicorum in IVillughbys Ornithologjr , p. 2 1 - a8.
=i= M. TuirsTALL, Ornithologia britannica, seu Açium britannicarum
catalogus, sermone latino , nnglico et gallico redditus. London , 1771;
in-folio. = T. pEiriiAifT, British zoologf, îu-4.", 2 vol. = Latham, A
List of the Birds of Great-Britain, in his Synopsis of Birds ; SuppL,
p. 281 - 298. = W. Lewiw , The Birds of Great-Britain , with their eggs
acciiratelj figured, London , 1789; 7 vol. in -4.° = W. Borlase, T%t
natural history of CornwalL Oxford^ i758i in-folio. = R, Sibbald,
Scotia illustrata, siçe Prodromus historiœ naturalis , etc. Edinburgh ,
1684, in-fol. = E. DonovAir, The natural historj^ of british Birds; la
vol. grand in -8.°, avec un grand nombre de planches; 1793 - 1816. =
P. J. Selby , Illustrations of british Ornithology , etc. , ou Explication
de l'ornithologie britannique; in-fol., fjg. London, 1828.
Terres polaires: pEi^iiAnT, jàrctic zoology ; in -4.**, 2 vol. = J.
Akdersoh, Histoire naturelle de l'Islande, du Groenland, etc.; 2 vol.
in-8.^ Paris, 1750. = Paber, Prodromus der Islandischen Ornithologie.
Copenhague, 1822.
France : P. Barrèbe, Ornithologia spécimen novum, siçe séries açium
in Buscinone , Pyrenœis montibus , atque in Gallia œ^uinoctinali obser-
witarum , in classes, gênera et species noça methodo digesta. Perpi-
niani, 1745; petit in-4.° = S. Gerardin de Miregourt, ancien cha-
noine du noble et insigne chapitre de Poussay, etc.; Tableau élémea-
taire d'ornilhologie, ou Histoire naturelle des oiseaux que Ton rencontra
communément en France, etc.; a vol. in-d.°, et un atlas ia-4.^; 1.'*
édition, 1806; 2/ édition, 1822. = Faune françoise, partie omithoio-
ORN 437
gique; par M. Vieillot; 3 cahiers de 6 feuillet et planchea enluminées.
Paris, 1821 et lÔaS; in-ô." — Vieillot, Ornithologie françoise; in-4.%
avec des planches lithographiëes, destinées par Oudard. = UoLAKnaB,
Faune du déparlement de la Moselle et principalement des environs de
Metz: Partie omithologique ou les oiseaux; in- 12 de 45 pag. Metz, i825.
== P. Roux, Ornithologie provençale (ouvrage annoncé récemment).
Saissx : L. A. N^ceer, Mémoire sur les oiseaux des environs de
Genève; Mém. de la Soc. de ph}s. et d'hist. nat. de Gen. , tom. 2. =
Jlkvojx j Sj^tcmatisches f^erseichniss der schweiserischen yôgeL^Scnniz,
Description des oiseaux de la Suisse (en allemand); i8i5.
Italie : P. A. Gilu , jégri romani historia naturalis , she methodiea
synopsis naturalium rerum in^ agro romano existenfium : Pars prima ,
regnum animale , tom. 1 : Ornithologia , in qua de priori avium classe ,
iah.^neis 24; in-8.° Romœ , 1681. =F. Bohelli, Catalogue des oiseaux
du Piémont; in-4.^; 1811. === CETT^if^orm naturale di Sardagna ; iu-8.^;
1774- 1777* = F. L. Naccari, Ornithologia veneta ossia Catalogo degli
DccelU délia proçincia di f^eneeia. Treciso, 1823.
Collections principales renfermant des Mémoires ou des Observa^
lions détachées sur les oiseaux.
Mémoires de l'Académie royale des sciences de Paris ; 1666 - 1790. =
Mémoires de l'Académie des sciences de Turin. z=i* Philosophical trans-
actions. = Transactions of the Linnean society: i3 vol. in-4.°, fig- =
Mémoires des naturalistes de Berlin. = Hamhurg. Magasin et Neù
Hamburg. Magasin. = Mémoires de l'Académie des curieux de la nature
de Bonn. = Mémoires de l'Académie de Pétersbourg. = Analecta
transnlpina; 2 vol. in-8.° == Journal de physique, par l'abbé Rosier,
Lamétberib et Blaiuville; lyjS- 1821. = Annales du Mu<;éum'd'histoire
naturelle de Paris; 20 vol. in-4.**, avec de nombreuses planches. Paris,
1802 à i8i3. = Mémoires du Muséum, faisant <»uite aux Annales; ..
volumes; 181 5 - i825. = Actes de l'ancienne Société d'histoire naturelle
de Paris; in-folio. = Bulletin de la Société philomatique de. Paris;
1792 - 1825, etc., etc.
Travaux sur l'anatomie et la physiologie des oiseaux.
yiMATOMiK câffKRjLE : C. Pebr&vlt , Mémoircs pour servir à TBis-
toire naturelle des animaux, faisant partie de^ Mémoires de l'Académie
des sciences de Paris; 3 vol., 6g. Paris, 1666- 1699. = G. Blasius,
Anatome animalium, ex veterum recentiorum propriisque observationibus,
jémstelodami , 1681; in-4.*' = G. Cuvier, Anatomie comparée; 5 vol.
in -8." = Vl'^. Hewsoii, jin account of the lymphatic System in birds.
liC même traduit dans le Journal tic physique : Introd.; tom. 1. ^=-
L. Cherhak, Dissertât, inaugur. de respiratione volucrum ; in -4.*, 20
pages. Groninga 'j 1773. = M. Gbrardi, Saggio di osierpationi anatth
4a8 ORN
miche iniorno agit orgmni délia respirazione degli ueeellt» Op^seoH
scelii; lom. 8, pag. d8. = V. Maiagaahe, Conferma^elle osservationi
anatomiche intorno agli organi délia respirazione degli uceeili : Ment,
délia Soc. italiana; tom. 4, pag. 18. = F. D. Hxrissaiit, Recherches
•ur les oi^anes de la voix des quadrupèdes et de celle des oiseaux:
Mém. de rAcadémie des sciences de Paris; 1763 ; pag. 279. = F. Vicq-
d'Aztr, Mémoire sur la voix; de la structure des organes qui serrent
k la formation de la voix, considérés dans rhonime et dans les diverses
clasiVs d'animaux, et comparés entre eux : Mémoires de l'Académie des
sciences de Paris, 1779. = Anonyme, F'on der Spraehe der f^gel» daiu
l'ouvrage de J. T. Klein, intitulé ; Historié der Fôgel; pag. 23 1. =: 0.
BoaRiCHiDS, lÀngua açium cum osse hjroide eipensa : yict. hafniens.;
1673; p. i55. :=: A. MoOLcn, Anatomical observations on the heads of
fovvl: Philos. TPans. , vol. 17, n." 199. = F. D. Hbrissast , Ohserva-
tlons anatomiques sur le mouvement du hec des oiseaux. = £. M. Rot"
TÂir , Parallèle de la nourriture des plumes et de celle de$ dents : Act.
hclvet., tom. 5, pag. 407. = F. Vicq-d'Aztr, Mémoires pour sertir i
rAnatomie des oiseaux: Mém. ac. se. Paris, 1772, deuxième partie;
'773? 1774, 1778. = P. Cauper, Mémoire sur la structure des os daas
les oiseaux : Mém. sav. étrang. , Acad. se. Par. ; tom. 7. = Geoffsot
SaiktHilaire, Considérations sur les pièces de la tête osseuse des ani-
maux vertébrés et particulièrement sur celles du crâne des oiseaux:
Ann. du mus., tom. 10. = J. Hunter, An account of certain recef
tacies of air , in hirds , which communicaie with the lungs , and are
loJged both among the Jleshy pars and in the holiow bones of those
animais : Philos. Trans. , vol. 64, pag. 2o5. = L. J. M. DaubertoH)
Observations sur la disposition de la trachée • artère de différentes
espèces d'oiseaux et surtout de l'oiseau appelé Pierre : Mém. ae. se.
Paris, 1781. = Y. Malagariie, Esposizione anatomica délie parte rela-
tive ail* encefalo degli ucelli : Ment, délia Soc, italian. ; tom. 1 - 7.
= B. Merrem, Ueber die Luftwerkzeuge der Fogel, Leipzig, Magat.,
1783. == J. G. ScHifEiDER, Bemerkungen iiber einige F'ogel zur Anf-
kliirung ihres allgemeinen Korperbaues. Leipzig, Magaz. , 1786; p. 460*
= A. Haller, De cerebro açium et piscium^ latine et belgice ; Ver-
handel. van de Maatsch. te Harlem, 10 Deels, — Latine in ejus oper.
anatom, = Serres, Anatomie d4i cerveau; 1 vol., 1825, avec pi. =3
A. Desuouliks, Recherches sur le système cérébro-spinal des mammi-
fères, des oiseaux, des reptiles et des poissons; 2 vol., 1825. =:= A.
Galyahi , de F'olatilium aure. Comment, instituti Bonon,; tom. 6, pag.
420. = F. P. DU Petit, Mémoire sur plusieurs découvertes faites dans
les yeux de l'homme, des animaux à quatre pieds, des oiseaux et des
poissons: Mém. ac. se. Paris, 1726. — Ejusdem Mémoire sur le cris-
tallin des mêmes animaux. Mém. ac. se Paris, 1726. — Ejusd, Des-
cription anatomique de l'œil du coq-d'Inde et du hibou : Mém. ac. se.
ORN 429
Paris, 1735 et 1736. = P. Smith, Obs er cations onthe structure of tha
ejes of hirds : Philos. Trans, } 1795..= E. Geoffroy Saiht-Uilaire,
du Système dentaire des oiseaux sous le point de vue de la composition
et de la détermination de chaque sorte de ses parties, embrassant sous
de nouveaux rapports les principaux faits de l'organisation dentaire chez
l'homme; in-ô.°, 1824. = J. G. Sommer, de Singulari anîjnalium vola'
tilium digestione : Eph, ac. nat, cur.; Dec. 3, An. 5-6. = R. A. F.
D« RÉAUMUR, sur la Digestion des oiseaux: Mém. ac. se; 1752. = J.
C. Peyercs, Anatome ventriculi gallinacei , in ejus Parergis anatomicis :
Edit. genev.', 1681. = F* D. Hérissakt, sur les Organes de la digestion
du Coucou : Mém. ac. se. Paris, 175a. = Yàuquelih , Mémoire sur la
nature des excrémens des poules et des coquilles de leurs œufs, com-
parés avec la nourriture qu'elles prennent : Bull. soc. philora. , tom. i^
o.** ai. =: G. Uàrvzus, Exercitationes de generatione qnimalium. Lond.,
i65i. = N. Stewow, de Vitelli in intestina pulli transitu» Uaffniœ , 1664;
in-4.** = M. MiLPiGHi , Dissertatio epistolica de formatione pulli in 090,
in tomo secundo operum ejus. London^ 1664. — Ejusdem, De ovo iti"
cubato observaliones repetitœ auctœque. — Epistolœ ijuœdam circa has
ohserçationes ultro citroijue scriptœ, Impr. cum eju/ jinatome plantarum ,
in-folio, 1675. = A. Maître Jan , Observations sur la formation du
poulet. Paris, in- 12, 1722. == A. Yon Haller, sur la formation du
cœur dans le poulet, sur l'œil, sur la structure du jaune, etc.; 2 Mé-
moires. Lausanne, in-12, V758. = C. F. "Wolf, De Formatione intestî-
norum prœcipue , tum et de amnio spurio , aliisque partibus embryonis
gallinacei , nondum visis, observationes, in oçis incubât is institutce; Nov.
comm. Acad. Petrop,; tom. 12 et i3. = A. Hurter, The state of an
egg on the fourth day of incubation. = L'Éveillé , Observations ana-
toroiques faites sur le poulet, considéré dans l'état de fœtus : Bull. soc.
philom., tom. 1, n.^ 22. — - Ejusdem Mémoire sur les membranes qui
enveloppent le poulet. = Yicq-d'Azyr, Mémoire sur la manière dont
le jaune se comporte dans le ventre du poulet nouvellement éclos :
Bull. soc. philom., tom. 1 , p. 5o. = Paikder, Développement du poulet.
= E. Geoffroy Saiht-Hilaire, Mémoire sur les organes sexuels et sur
les produits de la génération des poules dont on a suspendu la ponte
en fermant l'oviductus : Mém. du mus., tom. 9. — Ejusd. Considérations
générales sur les organes sexuels des animaux à grande respiration et
circulation : Mém. du mus., tom. 9. — Ejusd. Composition des appa-
reils génitaux urinaires et intestinaux, à leurs points de rencontre dans
l'autruche et dons le casoar : Mém. du mus., tom 9. — Ejusd. Organes
■eiuels de la poule, premier Mémoire; formation et rapports des deux
oviductus : Mém. du mus., tom. 10. = G. ZiirAioiJ , Délie Uova e dei
nidi degli ucelli; in-4.° Venezia , 1737; tab. 22. = G. W. Steller,
Obsercationes quœdam nidos et oça avium concernentes : Aov. comm.
jitad. Petrop., tom. 4. = J. T. Klein, Oça açium plurimarum deli-
A3o ORN
neata; pag. 36, tab, mnea ai. Leipzig, 1766; in -4.* ^^ H. SâhbMi
Beohachtetes Gewicht einiger Vôgel'Ejrer. Naturfortche^ , 1 ^tes Stûtk.
^: J. £. CuETTARD, gur des Œufs monstrueux de poules ordinaires.
et par occasion sur les œufs en général : Mém. , tom. 5, pag. 33 1. =s
LewiH) cité plus haut parmi les ornithologistes descripteurs : Œufs
décrits et figurés dans son Histoire naturçUe des oiseaux de la Grande-
Bretagne. = J. C. LAPiEtAE, Mémoire sur les œufs des oiseaux 9 inséré
dans Tédilion des ŒluTres de Buffon , par Sonnini , tom. 60^ pag; 33
et suivantes. = ScHmz , Description des œufs des oiseaux; x.** fascicule*
= Descriptions nombreuses d'œufs monstrueux, par Lidbeck, Polisios,
€€HACRT, FOSSIER, ROMMEL, LOCBRER, J. M. HOFFMARB , FrABCUS DE FrASR'
KEAu, Graff, g. F. TVolf, Bohm, DescRAMPs, Moquih-Taudoh , etc. =
J. Mater , Einige Anmerkungen ûher die Electricitàt der Vàgel. AhhaniX.
einer PriçaigeseUseh, in Bohmen; 5<er Band, p. 82. = J. F. HslbtmarVi
de Electricitate pluma Psittaci notata t/uœdam noç. act. uicad, nmi. cur.t
tom. 4. = J. D. Gejerus, De Nido Halcjonit : Eph, ne, nat» cur. decët
2, ann. 8. = BavcxHAiiif, De Nido Linaritt apis: Epist, itinerarim 3«
= Deslakdes, Eclaircissement sur les oiseaux de mer, dans son Recueil
de traités de physique et d'histoire naturelle, pag. 197. = J. L. Friscb,
De Nido Chlorionis , sive Turdk lutei miscell* Berolini, tom. 7. = J. £.
CuETTARo, Sur les nids des oiseaux : Mém., tooi. 4, pag. 324. = Sati,
De Nido di Beccamoschina : Giorn. de Utterati; 1824. =s J. G. Swalba-
cius, Dissertatio de Ciconiis , Gruibus et Hirundinibus , ^uo exmunie tty
taie abçolent et ubi hjrement, Spirœ , i63o; in-4.*' s: D. Fociua , Disser-
tatio de Ciconiarum hibernaculis : resp- Chr. Litzow. ffafniœ, 1692;
in -4.°= W. DxRHAU , Letter concerning the migration ofbirds, Philosopk.
transact., vol. 44, n° 483. = J. T. Klein, Quaenam aves erraticœ , ^ua
mjgratoriœ? denîque ubinam nonnullot in specie Bitundines et Ciconim
hybernent? Prodromi historiœ avium, pag. 164. = C. Liiciijbus, Disser-
tatio, Migrationes avium; resp. C. D. Ekuarcx. Upsaliœ , 1767; in-4.**}
et uémanit, academ. , vol. 4. = Godehbd de Ri ville, Sur le Passage
des oiseaux : Mém. étrang. de TAcad. des se. de Paris, tom. 3. = J«
Lèche, CJtdrag af 12 ars meteorologiska observationer , Gjorda i jébe:
Nagia flytt'Joglars ankomst, j^'etensk. Acad, Bandliiig , 1763. = T.
Pewkakt, On the migration of british Birds ; in his British. Zoology f
voL 2; 1768 et 1776. = G. Edwards, Of Birds of passage ; in his Essays
upon natural ffistory , p. 69. ;= J. E. Gucttard, sur le Passage d'une
grande quantité de cigognes, au-dessus de Paris, dans ses Mémoires)
tome 2. = Daiiies Barhihgtoh, an Essajr on the periodical appearing
and disappearing of certain birds. Philos, trans. , vol. 62 , pag. 262. =s
C W. "Wahraiuhd, (jeberden ff^interaufenthalt der Schwalben, Stôrcht
und anderer f^ogel. Neu Hamburg. Magas., Qxtes Stikch = C. Bjbr-
kaNdbr, Anmàrkningar ôfver nagra fljrttfoglars ankomst och bartgang,
samt huruçida man af dem kan de forut tilkommande vâderiek, yetensk»
ORN 43»
jicûâ, Jïandling , 1776. = G. Uablizl, Beolachtnngen , welche uber
die Zugvôgel in Astrachan angestellt worden sind. Pallas neue Nord-
Beyrtriige , àter Band , p. 8. = W. Mar^itick, onthe Migration of cer-
tain hirds. Trans. of Linn. Society 3 vol. 1. = Jeniibb, sur la Migration
des oiseaux. : Phiios. trans,, vol. 78, et Journ. de phjs., tom. 38, et
Trans. philos., 1824, part. 1.", pag. 11. = J. Blackwall, Tables des
dilTërentes espèces d^oiseaux de passage, observés aux environs de M an-^
cbester : Mem. of the litt, and Philos, Soc, of Manchester ; 1824. .
AwATOuim spàciA^M DE QUELQUES OISEAUX: O. BoRRiCHius , Aijuilce
anatome» Act. ffafn,, 1671.= N. STinoiv, Historia musculorum a^uilie,
3B J. DE MuRALTO , MiUus cxominatus : Eph. act. nat. cur», decas 2. = E,
KoEjrio, de Noctua anatome : Eph. aot nat. cur,, dec, 2, = O. Jacob,
jinatome Psittaci : Act. Hafn,, 1678. = R. Walleb, Observations in
the dissection of a Paroquet : Phil. trans. ; vol. 18, n.** 21 1. = Geoffroy
Saiht-Hilaire, Sur les Appareils de la déglutition et du goût dans les
aras indiens ou perroquets niicroglosses : Mém. du mus., tom. lo. = O.
JalCOB, LingwB Pici Martii structura mirabilis: Act, Hafn.] vol. 5, p. 249,
= J. Mbry, Observations sur les mouvenicns de la langue du Pivert:
Mém. ac.sc Par., 1 709. = R. AYallbb, A Description ofthe Woodpechers
Tongue : Philos. Trans,; vol. 29, n.** 35o. = G. W. ATedel , Cygni
êtcrni Anatomia : Eph, ac, nat. car., dec. i , ann. 2. = M. B. Yalen-
Tiiri , Anatome Clangulœ : Eph. act. car, nat., cent, 9 e/ 10. := J. Mery^
Observations sur la peau du Pélican : Mém. ac se. Paris, 1693; p. 177;
i666- 1699, lom. 10, pag. 433. = L. Stravss, Dissertatio de Ciconia;
resp, 3. D. Strauss, Valentini Amphith. zootom.; pars 2, pag. 52. = O.
Jacob, Anatome Ciconiœ: Act. Hafn,, vol. 5, pag. 247. = G. G. Scbel-
BAMMER, Ciconiœ Anatome : Eph. act. nat, car,, dec, 2 , ann. 6, p. 206.
sss B. DuMÉRiL, Mémoire sur une espèce d'articulation dans laquelle
le mouvement des os s'exécute k Taidc d'un ressort : Bull. Soc. phil. ,
tom. 2 , n.** 25 , an 7. = J. A. Limprecht , Ciconiœ Anatome : Eph. act,
nat, cur., cent. 5 e/ 6. = J. de Muralto, Anatome Ardeœ : Eph. act.
tiat. cur., dec, 2, ann. 5. = Ejusd., Ardea stellaris examinata : ibid.,
dec. 2 , ann. 2. = M. B. VALEifTim , Anatome Ardeœ stellaris : Act.
acad. curios,f vol. i , p. 284. = E. Browk, An Account ofthe dissection
ofan astridge , Hooke*s Philosop» , collect., n.* 5. = J. Raicbt, Some oh'
serçations made in an Ostrich : Philos, Trans., vol. 33, n.^ 386, et vol.
36, n.° 41 3.= G. Warreh, Observations upon the dissection Ostrich:
ibid, vol. 34, n.° 394. = A. Vallishibri, Notomia dello Struzzo in ejus
0pere , tom. 1, pag. 289. = Mbrrem , Description d'un squelette de
Casoar , avec des planches : Ahhandl. der kônigl. Acad. der Tf^issensch,
in Berlin, 1816, pag. 179. = Kkox , Observations sur la structure an a-
toraique du Casoar de la Nouvelle - Hollande : Mem, Jf^erner. Soc. =7
C. Bartholih, Pavonis Anatom. : Act, Hafn., 1673; pag. 288. =:: J.
Ray, Observât io anatomica in Gallina montana {Tetrao Urogallus) :
45a ORN
Phii. Trans» , vol. 25, n.** 807. = O. Borrichios, udnaicme CôhiMhét
jict. Hafn.y 1671; pag. i85. = Anoli, y Observations tmt^ Ix générttioi
des canards: Bull. Soc. phil., tom. 1, pag. 57.
Ouvrages ayant pour objet la préparation des oiseaux consavà
dans les cabinets •
Maudctt, sur la Manière de conserver les animaux desséchés : JoarSi
de pHys., tom. 2 et tom. 4. = J. A. Chaptâl 9 Lettre contenant onprf
cédé pour préparer des oiseaux , de petits quadrupède» et autres va-
maux, par le moyen de l'éther : Journ. de pHys. , tbm. 27. = Mavqii,
Traité sur la manière d'empailler et de conserver les animaux, lespel*
leteries et les laines^ in-12. Paris, 1787. = P. Pixtel, Mémoire «nr ki
moyens de préparer et de conserver les quadrupèdes et les oiseaux àa-
tinés k former des collections d'histoire. natuifelle : Journ. de physif|ne,
tom. 39. = DuFRKsiTE, article Taxidermie des deux éditions du Nouveat
Dictionnaire d'histoire naturelle de Déterville. = S. GiaARDiir, Pré-
paration des oiseaux, dans son Traité élémentaire d'ornithologie. =
UÉifoiT , TArt d'empailler les oiseaux ; 1 vol. in-8.^
Ici nous arrêterons cette liste bien longue , mais encon
bien incomplète des travaux des naturalistes et des anitO'
xuistes, sur les animaux de la classe des oiseaux. Ce Dic-
tionnaire ne renfermant aucun article d'économie, rurale,
nous avons cru pouvoir nous dispenser de citer les traité
spéciaux qui ont pour objet l'éducation des volailles domes-
tiques et les soins qu'il faut prendre pour en améliorer les
races. Nous avons pensé également qu'il n'entroit pas dans
notre sujet d'indiquer les ouvrages sur la fauconnerie, surl'avi-
ceptologie, ainsi que ceux sur les oiseaux de volière. Enfin,
nous aurions dû terminer l'article Ornithologie par l'expli-
oation des termes employés dans les descriptions des oiseaux >
mais ils sont déjà en partie définis aux mots Ailes , Bec, Cire,
Cou, Doigts, Eperon, Huppe, Jambes, Langue, Ongles, etc.;
et nous ferions un double emploi si nous les rapportions ici:
aussi pour ne pas nous écarter de la marche adoptée, croyons-
nous devoir nous borner à renvoyer , pour ceux de ces
termes qui n'ont pas encore été expliqués, aux mots Pieds,
Plumes, Queue, Rectrices , Rémiges, Tarse , Tectrices , Tête,
etc. (Desm.)
ORNITHOPE, Ornithopus,Unn.(Bot.) Genre de plantes di-
cotylédones polypétales, de la famille des papiLionacées , Juss.,
et de la diadelphie décandricy Linn., qui a pour principaux
ORN 433
caraclères : Un calice tubulé, à cinq dents presque égales, une
corolle papilioiiacée, à étendard presque en cœur, de la lon«
gueur des ailes, et à carène très-petite; dix étamines diadel-
phes ; un ovaire supère, linéaire , surmonté d'un style sétacé,
montant , à stigmate simple ; un légume arqué, partagé en ar^
ticulations , contenant chacune une graine*
Les ornithopes sont de petites plantes herbacées^ ordinaî^
rement ai^nuelles, dont les feuilles sont alternes, ailées avec
impaire, et dont les fleurs sont disposées en petites têtes por-»
tées sur des pédoncules axiilaires. On en connoît une dixaine
d'espèces , tant indigènes qu'exotiques. Ces plantes n'ayant
que peu ou point d'intérêt par leurs propriétés , nous ne ci«
ferons que les trois suivantes :
Ornithope délicat, vulgairement Pied d'oiseau : Ornilho'
pus perpusillus , Linn., Spec, , 1049; ^^* ^^^*» ^* 7^o. Sa ra**
çine est fibreuse, menue ;,elle produit une ou plusieurs tiges
légèrement velues, hautes de quatre à six pouces, un peu
couchées à leur base; garnies de feuilles composées de quinze
à dix-neuf folioles o val es-arrondies, très-petites, pubescentes«
Les fleurs, mêlées de rouge et 'de blanc, sont portées, deux
à quatre ensemble au sommet d'un pédoncule aussi long que
les feuilles; il leur succède des gousses grêles, cylindriques^
très-légèrement comprimées, deux fois plus longues que la
bractée , qui est à leur base. Cette plante est commune dans
les lieux sablonneux en France et en Europe. On la cultive
en Portugal sous le nom deserradilla, pour faire des pâturages
artificiels , dans les endroits arides et sablonneux. On dit
que par la culture elle peut s'élever à plus d'un pied de
liauteur*
Oenituope comprimé; Ornithopus compressus; Linn., Spec* ,
1049. La même racine produit ordinairement plusieurs tiges
légèrement velues, un peu couchées à leur base, ensuite re-
dressées, hautes de six à dix pouces, garnies de feuilles ai*
lées, composées de vingt-cinq à trente-une folioles. ovales,
velues. Les fleurs sont jaunes, disposées, deux à quatre en-*
semble , en petites têtes portées sur des pédoncules souvent
plus courts que les feuilles et munis d'une bractée ailée. Les
fruits sont des gousses un peu comprimées, longues d'envi-
ron un pouce, courbées en (aux e't légèrement velues. Cette
dû. a8
454 ORN
espèce croit dans le Midi de la France, en Italie, en Espagne,'
en Barbarie, etc.
Ornithope trifolié : Ornithopus scorpioides , Linn. , Spec, ,
1049 ; Cavan. , Je. , 1 , p. 26 , t. Sy. Les tiges de cette espèce
sont droites, glabres, hautes de six à huit pouces, garnies de
feuilles glabres, composées de trois folioles, dont les deux
latérales sont petites, sessiles, et la moyenne beaucoup plus
grande, ovoïde et pétiolée. Les fleurs sont jaunes, réunies
deux à cinq en de petites t^tes portées sur des pédoncules
plus courts que les feuilles et dépourvus de bractée. Les gousses
sont cylindriques, glabres, arquées. Cette plante croit dans
les champs du Midi de la France et de FEurope. Ses feuilles,
écrasées et appliquées sur la peau , l'irritent à la manière des
vésicans. ( L. D. ) r
ORNITHOPODIUM. {Bot.) Ce nom d'un genre de plantes
légumineuses , cité par les anciens et adopté par Tournefort,
a été abrégé par Linnseus^ qui le nomme ornithopus, Dodoêns
donnoit encore ce nom ancien à une plante que C. Bauhin
nomme securidaca, et Petivcr à VhecLysarum nummulerifolium.
(J.)
ORNITHOPTERIS. ( Bot. ) Ce genre de fougères , établi
par Bern hardi , est le même que I'Anemia (voyez ce mot)
de Swartz et Willdenow: les osmunda adiantifolia , Linn., et
hirsuta, Linn., sont les types de ce genre. (Lem.)
ORNITHOKHYNQUE, Ornithorhynchus \ {Mamm.) Genre
de mammifères, ou du moins d'animaux considérés comme
tels d'après l'ensemble de leurs caractères anatomiques et
extérieurs, fondé par M. Blumenbach en i8o3, dans son Ma-
nuel d'histoire naturelle et adopté depuis par tous les natu-
ralistes, quoique Shaw {Gêner, zool.) en ait arbitrairement
changé le nom en celui de platjpus.
La désignation employée pour ce genre indique le carac-
tère le plus remarquable des animaux qu'il renferme et qui
consiste dans la forme du museau , presque absolument sem-
blable à un bec de canard.
1 Dans cet article nous décrirons non -seulement tes omitliorTija-
ques, mais encore les ëchidnés, qui composent la famille des moBO-
frèmes , et nous exposerons aussi les caractères de cette famille.
ORN 4^5
Vliis tard, en 1792 , Shhvv décrivit et figura sous le nom
de porcupine opossum un autre animal, fort différent en ap**-
parence de Tornithorhynque de M. Blumenbach , par son
corps couvert de piquans tçés-robustes , au lieu de l'être de
poils; par ses pieds propres à fouiller la terre et non con*
formés pour la natation ; par le manque apparent de queue,
tandis que Tornithorliynque a la sienne aussi grosse , compara-*
tivement à sa taille, que celle du castor et de même forme,
quoique couverte de poils comme le corps; mais surtout par
son museau alongé en tuyère de soufflet, au lieu d'être con-
formé en bec de canard , et duquel sort une langue longue et
extensible, comme celle du fourmilier. M. Cuvier, dans son
Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux y fit un
genre particulier de ce nouvel être sous le nom d''Ec}iidna;
n^ais bientôt après Sir Everard Home, l'ayant examiné anato-
miquement et ayant reconnu les rapports nombreux qu'il
présente avec l'ornithorhynque de M. Blumenbach, l'a réuni
génériquemeut à celui-ci^ en lui donnant le nom d'or/u7/io-
rliynchus hystrix.
Le genre Ornithorhynque se trouva donc, durant quelque
temps , formé de deux espèces très-disparates entre elles par
leurs caractères extérieurs; mais plus tard M. Geoffroy Saint-
Hilaire , en admettant les rapports que sir Éverard Home
avoit trouvés dans leur organisation intérieure , les sépara-
de nouveau sous les noms génériques d'ornithorhynque et
d'échidné , mais les rapprocha cependant pour en former un
ordre particulier, sous la dénomination de Monotrèmes, qui
indique que ces animaux n'ont, comme les oiseaux, qu'une
seule issue commune aux organes de la génération, aux voies
urinaires et à la terminaison postérieure du canal intestinal.
Outre ces caractères, les monotrèmes présentent encore les
suivans : ils n'ont point de mamelles apparentes; et plusieurs
motifs, tirés de leur conformation, ainsi que les rapports
des naturels des pays qu'ils habitent, sembleroient établir
qu'ils pondent des œufs comme les oiseaux. Ils n'ont point
de dents enchâssées ; les uns [échidnés) manquent totalement
d'organes masticateurs; les autres' ont sur les gencives de
petits corps durs, non enchâssés dans les mâchoires, d'une
structure particulière ^ et qu*on ne sauroit considérer comme
456 ORN
de véritables dents. Ils ont des os claviculaires doubles, dont
un peut être comparé à la clavicule et l'autre à la'fourchette
des oiseaux. Ils sont pourvus d'os marsupiaux, très -déve-
loppés dans les deuxsexes, comme les didelphes, les dasyiircs
et les,kanguroos, bien qu'ils n'aient ni poche , ni pli de la
peau du ventre, pouvant contenir leurs petits. Ils n'ont point
de lèvres charnues, et il y a lieu de croire qu'à (ïause de
cette circonstance leurs petits ne peuvent téter. Les mâles,
dans les deux sexes, ont pourvus d'un ergot corné, conique,
creux, percé au bout , placé vers le bord interne du pied en
sus des cinq doigts qu'on y compte ; lequel ergot est un or-
gane de défense, une arme dangereuse, parce qu'il reçoit la
terminaison du canal d'une vésicule considérable, logée entre
les muscles des cuisses , et qui est le réservoir d'un liquide ve-
nimeux, qui s'introduit dans les plaies faites {Tar l'ergot, et
y cause une vive inAàmmation» Les pieds, quoique difTérens
dans leurs formes, sont toujours leurs cinq doigts bien dis-
tincts. Les bras sont articulés en charnière sur les deux os
de l'épaule;; les os péronés sont beaucoup plus longs que les
tibias ; les phalanges, très-courtes, sont à doubles poulies. Les
os intern»axiliaires sont séparés et le palais est osseux ^ l'oreille
externe manque , etc.
Plusieurs de ces caractères rapprochent évidemment les
monotrèines des oiseaux et de certains reptiles; aussi MM.
Everard Home et Duméril ont -ils cherché à démontrer que
ces animaux étoient plutôt des reptiles que des mammifères.
D'un autre côté, l'ensemble de l'organisation, les parties de
la génération exceptées, paroissent devoir faire réunir ces
animaux aux mammifères, et MM. de Blainville , Spix et Knox,
ont soutenu cette opinion , qui a prévalu jusqu'à cette époque,
où les données encore incertaines qu'on a acquises , et selon
lesquelles les ornithorhynques et les échidnés sereient ovi-
pares à la manière des oiseaux, viennent fêter de nouveaux
doutes sur la véritable place que ces animaux doivent occuper
sur l'échelle des êtres.
M. Cuvier, considérant que le caractère qui consiste dans
Texistence du cloaque , se retrouve à peu près aussi déve-
loppé dans d'autres mammifères , ne lui a pas donné autant
d'importance que lui en avoit attribué M. Geoffroy ; aussi a-t-il
ORN 43*7
considéré les monotrèmes comme devant former une simple
famille dans Tordre des édeotés. M. Geoffroy et M. Van der
Hœven ont, dans ces derniers temps, considéré les monotrèmes
comme devant composer une cinquième classe dans Tembran-
chement des animaux vertébrés. M. de Blainville dans son
Prodrome d^une nom^elU diàtrihution du rigne animal, leur trou-
vant des rapports suffisans avec les marsupiaux, les a réunis
avec ceux-ci dans la seconde sous -classe, qu'il a proposée
pour la classe des mammifères , celle qu'il nomme des Di-
delphes.
Les deux genres qui composent la famille des monotrèmes ,
d*abora établis chacun sur une seule espèce , en ont acquis
depuis chacun une nouvelle : ce qui porte k quatre le nombre
des animaux de cette famille.
Ces animaux sont, ainsi que nous l'avons dit, d'aspect très-
différent. Les uns (écbîdnés), avec le port des hérissons, le
museau tubuleux et la langue protractile des fourmiliers,
ayant des ongles extrêmement robustes, avec lesquels ils fouil-
lent la terre très-rapidement, recherchent les terrains secs
et paroissent devoir vivre d'insectes : les autres (omithorhyn-
ques) ne quittent pas les eaux douces ; nagent très-facilement
au moyen des rames en lesquelles leurs extrémités anté-
rieures sont conformées , tamisent la vase avec leur bec pour
y chercher leur nourriture , et leur poil touffu , serré et lui-
sant , ne paroit pas missible à l'eau.
Ils sont propres à la Nouvelle -Hollande et à la Terre de
Van-Diémen , ainsi qu'aux fies du détroit de Bass ; mais oii
ne trouve pas leurs différentes espèces dans tous ces lieux à
la fois.
Genre Ornithorhynque ; Omithorhyrichus y Blumenbach*
Lesornithorhynquesont le corps de taille assez petite, puis-
qu'il ne surpasse guère en longueur, dans les deux espèces
connues, celui de surmulot, ^ et le corps est de forme alon-
gée; la tête est petite; la queue trè^-forte, courte, aplatie,
aussi large que le corps à son origine, en un mot, semblable
à celle du castor ^ si ce n'est qu'elle est couverte de poils,
ei non pas nue et écaiUeuie; les membres sont fort courts , et
438 ORN
leur paire antérieure est très-écartée de la postérieure. Le
museau assez large et très-proloogé en avant eo une sorte de
bec corné , trés-semblable à celui d^un canard par sa forme
générale, a une plaque aussi cornée et verticale, qui Tcn-
toure à sa base comme une collerette et qui le sépare en des-
sus du front et en dessous du menton; ce bec a ses bords, dus
toute leur étendue, pourvus d'une rainure à la mâchoire
supérieure et d'une lame saillante à rinférieure, qui entre
dans cette rainure lorsque la bouche est close , et qui est
elle-même divisée par de petits sillons transversaux et obli-
ques en une vingtaine de petites denticules, qu'on a com-
parées à celles qui sont placées sur les bords du bec des ca-
nards. Les mâchoires supportent, mais non enchâssées, des
sorles de dents d'une nature particulière et que M. F. Cu-
vicr à décrites avec détail. << Ces dents ne semblent , au pre«
mier abord , dit ce naturaliste ^ avoir rien de commun avec
des dents proprement dites; elles ont Tapparence de callo-
sités par leur forme et de substance cornée par leur couleur
et leur consistance. A la mâchoire supérieure on trouve d'a-
bord , à la partie antérieure du maxillaire, une de ces dents,
longue, étroite, jaunâtre, présentant trois côtes longitudi-
nales, dont une centrale, plus grande que les deux latérales.
Fort en arriére de cette première dent, et dans une partie
tout-à-fait analogue à la région molaire du maxillaire des
mammifères, se trouve un autre organe de mastication, une
autre dent de même nature, d'un tiers plus longue que large,
circonscrite par une ligne courbe à son bord extérieur et à
ses extrémités et par une ligne droite à son bord intérieur,
et dont les contours sont relevés en une crête continue un
peu plus épaisse en dedans qu'en dehors. Ces organes , en
dessous et à la partie correspondante aux racines, présentent
des mamelons qui répondent à la partie centrale et creusée
du dessus, mais qui sont beaucoup plus saillans que cette ca-
vité n'est profonde. A la mâchoire inférieure on trouve ab-
solument les mêmes parties, et il n'y a de diiférejice, qu'en
ce que les dents postérieures sont un peu plus arrondies sur
leur bord interne et que leur couronne est partagée en deux
parties égales par une légère colline transverse* Ces dents
sont opposées, couronne à couronne j entre les deux ma*
ORN 439
choires.* ^ La langue est grande, large, molle, charnue dans
toute son étendue, garnie sur ses bords de papilles assez fortes,
cornées, noirâtres et luisantes. On a dit qu'il y avoit des
abajoues. Les narines sont rondes, trés-rapprochées Tune de
Tautre et situées vers Textrémité de ]a mandibule supérieure
du bec corné. Les yeux sont petits et latéraux. On ne voit
point d'oreilles externes , mais il existe un rudiment de con-
que situé sous les tégumens généraux. Le cou est court. Le
corps est à peu près de forme cylindrique. Les pattes sont
plutôt dirigées latéralement qu'en dessous; les cinq doigts
de celles de devant sont minces, presque égaux entre eux,
écartés 9 munis d'ongles étroits, longs et aplatis, s'appuyant
sur une large membrane ovale, transverse, à bords sinueux ,
qui les dépasse et qui n'est autre que la peau de la paume des
mains, très-dilatée ; les cinq doigts des pieds de derrière sont
réunis jusqu'aux ongles et ayant tous une même direction»
L'ergot à venin du mâle, gros, conique, pointu, est situé au
côté interne et postérieur du métatarse. La peau est partout
couverte de poils serrés de deux sortes, dont les plus longs
sont aplatis, comme gaufifrés, luisans et pointus, et. les plus
courts très-fins et soyeux ; le bec et la membrane natatoire
des pieds de devant, ainsi que les paumes et les plantes, sont
les seules parties nues.
» L'ornithorhynque a été l'objet de nombreuses recherches
des anatomistes françois, allemands et anglois, parmi lesquels
nous devons citer surtout MM. Blumenbach , Éverard Home ,
Blainville , Jafife , Meckel , Knox et Van derHœven. Nous allons
rapporter les résultats principaux de leurs observations. Cet
animal a les os maxillaires supérieurs et incisifs très-prolongés
en avant et aplatis, pour soutenir le bec corné; les derniers,
divergeant et laissant un très-graod intervalle entre eux; les
orbites, petites et rondes, presque latérales, à rebord presque
complet; les arcades zygomatiques assez fortes^ larges, lon-
gues, toutes droites et fort serrées contre le crâne; la mâ-
choire inférieure assez forte ; avec des condyles articulaires
1 L'analyse d'une dent d'ornithorhjnque, faite par M. CheTreul,lai
« démontré qu'elle se comportoit au feu absolument comme la corne;
et il n'y a trouvé qu'une trèi-petite quantité de phosphate de chaux»
440 ORN
très-développés , mais dépourvue d'apopbjrses coronoïdes; qoâ*
rante neuf vertèbres en tout; sept cervicales , dix-sept dor»
sales, deux lombaires, deux sacrées et vingt-une caudales,
dont les huit premières ont des apophyses transverses trés-
prolongées ; dix-sept paires de c6tes , dont six vraies et onze
fausses: une sorte de clavicule commune aux deux épaules,
placée en avant de la clavicuUc ordinaire et analogue k la'
fourchette des oiseaux; Fomoplate en forme dç serpe; la
peau épaisse et solide; le panicule charnu fort et développé;
le système nerveux généralement semblable à celui des mam-
mifères ; les nerfs qui se rendent au bec et qui proviennent
de la 5/ paire,. très-nombreux, ce qui peut faire considérer
ce bec comme un organe de tact plutôt que comme Toi^ane
du goût; rétrier semblable pour sa forme à celui des oiseaux;
le marteau ayant une certaine analogie avec celui des mam-
mifères; Fenclume à Tétat rudimentaire ; le foie grand, par-
tagé en quatre lobes et un lobule; Tœsophage très-petit; Tes-
tomac très-petit , comparable à une sorte de poche élargie
vers son fond, et ayant ses deux issues très-rapprochées Tune
de l'autre , celle dn cardia fort large et évasée , et celle du
pylore au contraire très -étroite et garnie dans son contour
d'un bourrelet épais; la rate très -grande, rectangulaire et
formée de deux lobes alongés ; le canal intestinal garni de
lames saillantes et parallèles et d^un petit cœcum ; le foie
grand , composé de quatre lobes et un lobule ; la vésicule bi«
liaire grande et alongée; le larynx pourvu d'une épiglotte,
les poumons grands, alongés et libres; le diaphragme très-
grand ; le cœur présentant quelques caractères de celui des
oiseaux, en ce que Ivs valvules, qui sont situées à Fentrée de
la veine-cave dans Toreillette droite, paroissent être muscu-
leuses dans leur plus grande étendue, et en ce que la valvule
auriculo-ventriculaire droite est plutôt musculeuse que sim-
plement nerveuse ; les reins globuleux dans la situation or«
dinaire; la vessie fort grande, très-mince, pyriforme; les tes-
ticules du mâle situés dans Fabdomen près des reins; la verge
fort courte, arrondie à sa racine, dirigée en arrière; le canal
de Furètre ayant pour les urines son ouverture à sa base dans
le cloaque; un canal particulier pour la semence, partant de
Furètre pour se porter ensuite en se divisant vers le gland,
OïlN 44»
qui est partage en deux portîolis par une sëparatioti peu pro-
fonde, et qui offre sur chacune de ces pointions Utté sorte d^
cteux entouré de quatre 'pajpilleîs cbnîques, pérciées à leur
sommet pour le passage du sperine ; Ttif être des femelles tré^
court et aboutissant dans le vagin ; la matrice pfopi^emetit
dite nulle ; les trompes très^âstes et communiquant afvec le
fond du vagin par Un orifice a^Séz la^ge et plissé, etc. '
La glande à venin du mâle, bien décrite par M. Kndx, est
grande et siiuée presque sous les téguniens et près de Tarti-
Gulation de la cuisse avec le bassin; il en part un canal qui
descend derrière la cuisse et la jambe pour se terminer dans
un p^t sac , situé dans la profondeur de Texcavation du
pied. 'De ce sac part un autre canal membraneux, qUi se
rend à Téperon et même jusqu'à sa pointe , qui est ouverte,
pour laisser passer le fluide venimeux sécrété par la glande,
et le verser dans les plaies que rornithothynque fait à d*au-
tres animaux. Toute cette série d'organes ressemble à Tappa-
reil venimeux et particulier aux dents des serpens. La glande
à venin a prés d*un pouce de long sur un demi-^pouce de
large. C'est une glande conglomérée , c'est-à-dire qu'elle est
composée de plusieurs petites glandes qui sont situées dans^un
tissu d'une texture différente, et sans doute dans un tissu cellu-
laire. £Jlc est située en long par rapport aux rachis; elle re-
couvre plusieurs muscles rotateurs de la cuisse ; le panicule
charnu et une petite quantité de tissu cellulaire lâche recou<-
vrent l'os innominé et l'articulation coxale.
L'ouverture de l'ergot venimeux de l'ornithorhynque a été
découverte par M. de Blainville, sur un individu desséché; M.
Van der Hœven a contesté l'existence de cette ouverture dans
l'ornithorhynque roux, mais il l'a vue dans l'ornithorhynque
brun. C'est à MM. Knox et Meckel qu'on doit la description
de la glande qui sécrète le venin et des conduits qui le por-
tent à Téperon. Ce venin paroit actif à Tégard de quelques
animaux; mais, relativement à l'homme, M. Quoy remarque
qu'il n'a pas une grande action; ce naturaliste croit même
qu'il ne s'est encore présenté qu'un accident peu grave de
1 D'après cette structure, M. Everard ISonie avoît prësumé* <}ue let
fcmdlcs d'ornithorhjn^acs deroient être' 0Tij[»8res. ' , ' '
44« ORN
blessure, et il assure qu'au Port Jackson il n'est point encore
populaire que l'ergot de l'ornithorhynque soit venimeux.
Ainsi que nous l'avons dit, les ornithorhynques paroissent
€on6nés dans la Nouvelle - Galles du sud. Ib ne sont pas
4rès-rares dans les rivières qui entourent le Port Jackson , e(
on les a trouvés en nombre assez considérable au-delà des
montagnes bleues. Ces animaux sont très-vifs, nagent et plon-
gent très-bien et viennent souvent à la surface de l'eau pour
respirer .- alors ib secouent leur tête, à la manière des canards^
Lorsqu'on cherche à les toucher, ib essaient de mordre; mais
leur bec mou et visqueux ne peut faire aucun mal. Lorsqu'ils
sont à terre, ib rampent assez vite en avançant chaque patte
alternativement devant l'autre; ib grattent leur tête et leur
cou avecjeurs pieds de derrière, comme le font les chiens;
ib barbottent avec leur bec dans la vase à la manière des ca-
nards, et il paroît même, d'après une remarque de M. Scott,
établi à la Nouvelle -Hollande, qu'ils avalent cette vase, car
cet observateur en a trouvé dans Testomac d'un de ces ani-
maux. Leurs excrémens sont mous et bruns comme ceux
des oiseaux. Il paroît aussi, selon le même, que ces animaux
ne respirent que par une narine.
D'après les rapports des naturels de la Nouvelle-Hollande,
les ornithorhynques se construiroient des habitations au miliea
des marécages et dans des endroits couverts de quelques pou-
ces d'eau, sur une souche de roseau ; leur demeure consisteroit
en une sorte de chambre ronde , assez grande, tapissée de toute
part de roseaux et de mousses, et qui communiqueroit au de-
hors par une longue galerie. Ce seroit dans ce nid que la fe-
melle déposeroit deux œufs de couleur blanche et gros comme
des œufs de poule; cette femelle les couveroit long-temps et
ne les abandonneroit que lorsqu'elle y seroit absolument
forcée.
On a prb quelquefois de ces animaux sur la terre sèche.
Quand on attaque le mâle, il frappe avec son pied de der-
rière et cherche à blesser avec son éperon. Les blessures qu'il
fait, occasionnent, dit-on, beaucoup d'enflure et de douleur,
mais ne causent jamais la mort. Les naturels, qui nomment
l'ornithorhynque Mullingongf se contentent de laver la plaie
avec de l'eau fraîche et de 1^ sucer.
I*-
ORN 443
On distingue deux espèces dans ce genre : rornithorhynque
•roux et rornithorhynque brun.
- L'Ornithorhynque roux {Ornithorhynchus Tufus, Péron et
Lesueur; Voyage aux Terres austr. , pi. 34, fig. 2, 7) est le
^plus anciennement connu: c'est Vornithorhynchus paradoxus^
Blumenb., Man. d'hist. nat., t. i.*^ p. i65 , pL 14 ; le Platypus
anatinus de Shaw, Gen, ZooL, 1. 1.*', 1." part., p. 229, pi. 66. Il
a un pied deux pouces de longueur totale, mesurée depuis le
hout du bec jusqu'à Textrémité de la queue; sa tête entière
a quatre pouces, sur quoi le bec en prend deux. La queue,
longue de cinq pouces , en a deux de large k sa base* Cet
animal est entièrement couvert de poils courts fort serrés,
lisses et de deux sortes, les intérieurs très-fin ardoisés, d^ua
• gris clair; les autres plus longs et seuls visibles au dehors, minces
à la base, élargis et aplatis plus haut et terminés en pointe :
la couleur générale de ceux-ci est le brun roussàtre en dessus
et le blanc argenté en dessous. Chaque œil est placé au milieu
d'une petite tache blanchâtre; les membranes du hec et des
pattes antérieures sont d'un brun noir; l'iris dans l'animal
vivant est d'un brun foncé, et la pupille, très-petite, est
d'un bleu de Prusse.
On le trouve dans les rivières et sur les marécages qui les
bordent , aux environs du Port Jackson , et notamment dans
la rivière de Népéan; on en a rencontré aussi, et en grand
• nombre, peut-être d'espèce différente, au-delà des monta-
gnes bleues, dans les rivières de Campbell et de Macquarie.
L'Ornithorhynque brun {Ornithorhynchus fuscus ^ Péron et
Lesueur , Voy. aux Terres aust. , pi. 34 , fig. 1 , 6 et 6 ) est
en tout semblable au précédent, pour la forme et la grandeur;
mais il en diffère par son pelage plus obscur et surtout parce
que le poil qui le compose est aplati et crépu , au lieu d'être
mince et lisse*
Genre Echidné; Echidna, Cuvier. '
JiCS Echid nés sont , ainsi que nous l'avons dit, assez sem-
blables aux hérissons par l'aspect extérieur, parce que leur
1 Illiger, qui a changé tant de désignations de genres de mammifères
et d'oiseaux, n'a pas épargné celle-ci, et le nom de Tachjrglossus rem-
place, dans son Prodrome, celui d*Echidna, que M. Cnvier aroit choisi
444 ORN
corps est pourvu de piquans nombreux ; mais ils soot lAtn
éloignés de ces animaux, ainsi que des porc- épies partons
les autres points de leur organisation. Leur corps est gros et
court, leur tête n>n est pas séparée par un cou sensible; leur
ipieue e$t une sorte de tubercule revêtu de piquans <^iiime
le corps, et qui a du rapport avec un croupion d'oiseau ; leiiis
membres sont assez courts et très -robustes; leur museau est
tré»^prolongé , mince et pointu, et se termine par une très-
petite bouche. Ils n'ont de dents d'aucune sorte , et en cda
ils sont parfaitement placés auprès des fourmiliers , dans
Tordre des édentés : leur langue , comme celle de ces ani-
maux, est très-longue et très-extensible ; sa forme est un peu
aplatie en dessus , et elle porte à sa base de petites papilles
molles, coniques, disposées en quinconce et dirigées en ar^
rière : le palais est pourvu de papilles settiblables* Leurs yeux
sont très-petits et placés sur les côtés de la tête , justement
à la base de la portion nue du museau ; les paupières n'offrent
qu'une ouverture circulaire qui paroît être susceptible d'un
grand degré de dilatation et de contraction ; leurs narines
sont placées à l'extrémité du bec, en tuyau de soufflet, qui
forme leur museau ' ; leurs oreilles sont pourvues d'une
petite conque. Leurs pattes sont courtes, pourvues de cinq
doigts presque point divisés et tous armés d'ongles fort longs,
épais, peu courbés, coupés carrément à leur extrémité et
dont celui du milieu est le plus grand. Dans les pattes anté-
rieures les doigts ont à peu près la proportion ordinaire;
mais il n'en est pas ainsi aux pieds de derrière ; chez eux le
doigt interne est le plus petit , arrondi et dirigé en devant,
et son ongle est médiocre ; le, second, plus grand , a son ongle
très-fort , canaliculé en dessous et recourbé en arrière et en
dedans; les deux suivans sont de même forme, ont la même
direction , mais ils sont plus petits , et leurs ongles ont moins
pour les animaux qui nous occupent. Il se sera fondé, sans doute, sur ce
que Forster avoit déjà établi un genre de poissons sous ceUe dënomiaa-
tion.
1 Ce museau, qui a Tapparence ^une petite trompe, n'est cependant
point mobile, et n'est point un organe préhenseur, comme la trompe
de l'éUphant.
ORN 445 .
de volume; enfin le dernier ou cinquième , le plus petit de
tous, a son ongle arrondi* Le mâle a un ergot supplémentaire
comme Fornithorliynque, placé à la face interne et postérieure
du pied , et servant sans doute d'issue à un canal provenant
d'une glande qui sécrète une matière vénéneuse. Les piquans
qui couvrent le corps en dessus sont généralement assez courts
et plus gros que ceux des hérissons , dont la taille ne diffère
guère de celle des Echidnés : dans une espèce ils sont entre-
mêlés de poils; conune ceux du porc-épic Urson d'Amérique
{hystrix dorsata).
Les os maxillaires et intermaxillaires sont très-alongés, et
donnent au museau la forme qu*il présente. Les arcades zygo-
ma tiques sont complètes et sans courbure sensible ; la mâ-
choire inférieure est très-foible , et sans apophyses coronoïdes.
Le nombre des vertèbres n'est que de quarante-cinq, savoir:
sept cervicales , dont les apophyses transverses sont assez larges ,
quoique moins que dans l'ornithorhynque ; quinze dorsales,
trois lombaires j. trois sacrées, dix-sept coccygienn es, dont le
corps est très -court, et qui sont d'autant plus grosses et
pourvues d'apophyses d'autant plus marquées qu'elles sont
plus antérieures. Les côtes sont au nombre de quinze paires,
six vraies et neuf fausses; en général , elles sont plus fortes que
celles des omithorhynques; les quatre premières sont les plus
grêles, et les septième, huitième et neuvième, au contraire,
sont les plus grosses ; toutes ne s'articulant que par leur tête
avec le corps des vertèbres. Les os de l'épaule sont conformés
comme ceux de l'ornithorhynque , et il existe également un
os surnuméraire analogue à la fourchette des oiseaux. L'esto-
mac est très-ample, ovoïde , à parois amincis près du pylore:
le canal intestinal est sept fois plus long que le corps, et il est
pourvu d'un petit cœcum. Le foie est assez volumineux, sub-
divisé en quatre lobes, un à gauche, médiocre, un au milieu ^
auquel est annexé la vésicule, et les deux autres à droite et
superposés. Le pancréas est grand, entier, languifbrme. La
rate est remarquable par son étendue. Les poumons sont li-
bres et divisés en trois lobes. Les reins sont placés des deux
côtés de la colonne vertébrale , sur la racine des piliers du
diaphragme ; ils sont fort aplatis. La vessie est fort grande ,
proportionnellement à la taille de l'animal , pyriforme et
/
446 ORN ,
très - alongée. Les testicules du mâle sont renfermés àW'
l'abdomen : la verge est courte, cylindrique, terminée par
un gland convexe, qui est divisé par deux sillons croisés en
quatre tubercules présentant chacun dans son centre un ori-
fice garni de papilles dispios^es en cercle sur son contour;
Turétre proprement dit se termine à la base de la verge;
mais celle-ci a sans doute un canal particulier ou uràrt
êért^noL analogue à celui de rornithorhynque ; les os marsu-
piaux sont fort grands et occupent tout le bord antérieur da
bassin.
On connoît maintenant deux espèces de ce genre , sur les
h£tbitudes naturelles desquelles on ne possède que peu de
renseignemens , si ce n'est qu'elles fouissent la terre avec &•
cilité et qu'elles se pratiquent près des arbres une demeure
souterraine; on présume qu'elles vivent d'insectes comme
les fourmiliers , en les -prenant au moyen de leur langue pro-
tractile. M. Prosper Garnot, chirurgien - major et natura-
liste de la corvette la Coquille, a observé un échidné es
état de captivité,' et a publié à son sujet une note dans le
Nouveau Bulletin de la Société philomatique (Mars i825),
dont nous allons donner l'extrait: 11 acheta, au Port Jack-
son , un échidné épineux que l'on élevolt en domesticité,
et on lui assura qu'il avoit été nourri uniquement de végé-
taux ; néanmoins M. Garnot essaya vainement de lui donner
des légumes sur le vaisseau où il s'étoit embarqué pour
revenir en Europe; il n'y toucha pas et refusa de même la
soupe et la viande fraîche qu'on lui ofiTrit : il flairoit ces
alimens sans vouloir s'en nourrir , et dédaignoit aussi de
prendre une infinité de mouches que l'on attiroit auprès
de lui ; mais il buvoit avec plaisir l'eau qu'on lui donnoit
chaque jour: en buvant il tiroit la langue de deux à trois
pouces et happoit. Pendant (rois mois que dura une pre-
mière navigation, il ne prit d'autre nourriture que cette
eau. A risle- de -France on lui donna sans succès des four-
mis et des vers; mais il montra beaucoup de goût pour le
lait de coco. M. Garnot se félicitoit d'avoir enûn trouvé
un aliment qui pût convenir à cet animal, et il croyoit pou-
voir l'amener vivant en France , lorsque son échidné mourut
subitement, peut-être pour avoir avalé de la pâte arse-
ORN 447
hîCfàie qui se frouvoit dans une gibecière où il avoit passé
uite nuit. Pendant qu'il vécut, cet échidnjé se promenoit
chaque jour dans la chambre de M. Garnot, ordinairement
quatre heures sur vingt -quatre ; lorsqu'il rencontroit un obs-
tacle sur la route qu'il avoit adoptée, il faisoit tous ses efforts
pour le vaincre, et illie changeoit de direction que lorsqu'il
voyoit rimpossibilité de le franchir. Il faisoit ses ordures cous-'
tammenl dans le même coin de la chambre, et il dormoit dwur
un autre , qui étoit le plus sombre ; il se mettoit souvent à ^ar-
cher le long d'uiie cloison en allant et venant, et sans jamais
dépasser des limites qu'il paroissoit s'être imposées: son allure
étoit lourde et roulante, et Ton peut évaluer la vitesse de sa
marche à 3o ou 36 pieds par minute. Ses excrémens étoient
noirs , peu consistans et d'une odeur très-forte. Il s'engourdit
plusieurs fois comme s'il étoit tombé en état d'hybernation , et
cela pendant 48, 72, 78, et même 80 heures de suite. Cet
animal étoit doux et paisible, et d'un naturel timide et crain-
tif; il paroissoit éprouver un grand plaisir/ à fourrer son nez
dans le soulier de son maitre, et c'est ainsi que M. Garnot
étoit souvent averti de sa présence. Au moindre bruit il se
rouloit en boule comme le hérisson , et Ton n'apercevoit plus
le bout de son nez, qu'il alongeoit doucement lorsque le bruit
cessoit. Il écoutoit avec atte&tion lorsqu'on faisoit du bruit,'
et alors la conque de son oreille qu'on apercevoit très -bien ,
ne pouvoit être mieux comparée qu'à celle du hibou. En
marchant, il portoit la tête basse et sembloit plongé dans de
profondes méditations. '
Le même M. Garnot rapporte que MM. Hill et Jamison ,
établis à la Nouvelle-Hollande , ont fait des recherches des-
quelles il paroitroit résulter que les échidnés sont ovipares*
Ces animaux ont pour ennemis, au rapport de M. Harris,
les Dasyures cynocéphales ; du moins ce naturaliste annonce
avoir trouvé dans l'estomac d'un de ces derniers les débris
d'un échidné soyeux.
1 M. Garnot dit, qu'il est porté k croire que le bout du nez de Vé-
chidné, qui ne forme pas une extrémité molle , pourroit bien être
l'organe du toucher de cet animal, puisqu'il s'en sert pour reconnoitre
les corps qui s'offrent Ji lui : ne teroit-ce pas , ajoute le même natui^t*
liste, k l'aide de cet organe que l'échidné se dirige la nuilp
448 ORN
L^ÉcHiDxé ÉPINEUX {Echidna histrixj Cuv«; Ornilhorh^rnchut
acuUatusj Home, Philos, Irans,, 1802, et Bull, des se. par la
soc. philom. , t. 3 , pL 14 ; Aculeated anUoLer , Peniu , Quadr. ,
t» 2 I p* 362 ; Myrmecophaga acuUala, Sbaw, Generm Zoolog, j
vol. 1.% part. 1/% p. 176, pi* 54) est de la taille du hérissoa
d'Europe. Son corps est couvert en dessus de piquans très-forts
et coniques, longs 4*un pouce et demi à trois pouces , d'un
tiaoc sale dans presque toute leur longueur , si ce n'est yen
la pointe 9 011 ils sont noirs -, tous dirigés en arrière , à l'ex-
ception de ceux de la queue , qui sont très -courts et relevés
perpendiculairemei^t» en se croisant avçc les premiers; les
parties inférieures du corps e^ la base des membres sont
parsemés de quelques poils roides , plus longs sur les côtés
que sous le ventre ; le froAt et le vertex sont recouverts de
poils courts et roides ; quelques petits poils i^oux , parsemés
entre les piquans du dos , ne sont visibles que quand on écarte
ceux-ci ; les ongles sont noirs*
Cette espèce , à laquçUe il faut rapppi^ter les notes de
M. Prosper Garnot que nous ayons ç^^traites plus haut, se
trouve à la Nouvelle - Hollande , dans les environs du Fort
Jackson.
L'ÉcuiDNé sOYEVX,{ Echidna selosa, Cuv., Dçsjça. ; Alter Or^
nilhorhynçhus histrix, Home, Philos* trans,, i8t02 , et Bull, de
la soc. philpm., t. 3 , pi. i5) est de la taille du précédent,
dont il diffère principalement en cç que ses piquans , moins
nombreux et plus petits, sont entremêlés d une grande quan-
tité de poils doux, soyeux et de couleur marron : les piquans
sur Tocciput, les flancs et la queue, sont seulement un pea
plus alongés que les autres , et un peu renflés dans leur
iniLieu , blanchâtres et terminés de brun. Sa tête est cou-
verte de poils jusqu'aux yeux et même un peu en ayant de
ceux-ci ; son museau est nu et de couleur noirâtre ; son
ventre et ses pattes ont des poils rares, durs et blanchâtres:
ses ongles ont moins de longueur et de force qijte ceux de
la première espèce , et ils sont plus arqués , plus étroits et
plus sillonnés en dessus.
On te trouve à la Terre de Van-Diémen , et dans les îles
du détroit de Bass. (D£sm.)
ORN 449
ORNITHOTYPOLITE. ( Foss. ) On a donné ce nom à des
débris fossiles d'oiseaux. Voyez Oiseaux fossiles et Ornithoij^-
THES. (DesM.) • '.
ORNITHROPHE, Omithrophe; Usube, Encycl. {Bot.) Genre
de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées , de
la famille des sapindées, de Voctandrie monog^iede Linnaeus,
offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, à quatre
folioles, dont deux extérieures beaucoup plus petites; quatre
pétales onguiculés ; quatre glandes placées entre les étamines
et les pétales ; huit étamines libres , à la base de Povaire ; celui-
ci iupérieur, à deux lobes, surmonté d'un style bifide; les
idgmates simples. Le fruit est une baie presque sèche, mo-
aosperme , offrant à sa baèe le rudiment d*un autre ovaire*
pBNrrHROPHE A FEUILLES ENTIERES : Omithrophe integrifalîa j
Poir. , Enc, ; Lamck. , IlL gen, , U 609 , fig. 1 ; WiUd. , Sp. , 2 ,
pag* 322., vulgairement Bois de merle. Arbrisseau dont les
rameaux sont roides, cylindriques, très - glabres , d^un blanc
cendré, souvent couverts de pustules blanches, garnis de feuilles
alternes, pétiolées, ternées; les folioles pédicellées, ovales,
lancéolées, longues de quatre à cinq pouces, larges de trois,
glabres, entières, acuminées, à nervures jaunâtres ; de fleurs
disposées en grappes droites, axillaires , presque simples, plus
longues que les pétioles. Ces fleurs sont petites ; elles produi-
sent des baies noirâtres, un peu ovales, de la grosseur d'un
pois. Cette plante a été découverte par Commerson à Plsle-
de-France.
Ornithrophb roide: Omithrophe îigida, ■Willd.,Spfc., 2, p.
334 ; Allophjylus rigidus , Swartz , Prodr. , 62 ; Schmidelia rigida,
SwarU, Flor,^ 2, pag. 663. Cet arbrisseau s'élève à une hau-
teur de cinq à six pieds sur une tige droite , roide et rameuse»
Les rameaux sont glabres , d'un gris cendré ; les feuilles alternes,
pétiolées, ovales, acuminées, denticulées, presque épineuses
à leurs bords, glabres, très-roides, d'un vert foncé, pubes-
centes et d« couleur cendrée en dessous; les pétioles courts,
renflés, armés vers leur base de deux aiguillons ^ les fleurs,
polygames, disposées en grappes axillaires, ont le calice à
quatre divisions profondes , concaves, inégales; les pétales fort
petits, ovales, obtus, en capuchon à leur sommet $ quatre
glandes à la base de Povaire } les étamines de la longueur de
3^» 29 •
45o ORN
la corolle ) du double plus longues dans les fleurs mâles* Le
fruit est une baie presque ronde, de couleur rouge, de la
grosseur d*un grain de^poivre, à une seule semence* Cette
plante croit sur les montagnes de la Nouvelle-Espagne, aux
lieux arides.
Ornithrophe en È?i ; Ornithrophe spicata , Poir. , EncycL
Cette espère, observée dans THerbier de M.Desfontainés, et
dont le lieu natal n'est pas connu, a des rameaux élancés,
cylindriques, pubescens, garnis de feuilles alternes, pétiolées,
ternées; les folioles sessiles, ovales, longues d'un pouce et
plus, obtuses, à peine dentées , vertes en dessus , pubescentes
et un peu blanchâtres en dessous; la foliole terminale près*
que une fois plus grande que les autres ; les pétioles pubes-
cenSé Les fleurs sont disposées en épis grêles, axillaires, une
fois plus longs que les feuilles, pubescens, filiformes» Ces
fleurs sont nombreuses, très-petites, presque sessiles, accom"
pagnées de très-petites bractées courtes et velues.
Ornithrophe d'occident: Ornithrophe occidentalis , Willd.;
Lamck.^ IlL gen., tab. Soq, fig. 2; Schmidelia occidentaUsf
Swartz, Flor. f 1, pag. 666. Arbrisseau delà Nouvelle -Es-
pagne, haut de neuf à dix pieds; il a une tige droite; les
rameaux glabres, cendrés; les feuilles ternées; les folioles
presque sessiles, oblongues, dentées, acuminées, glabres en
dessus, un peu pubescentes en dessous; les deux folioles laté*
raies plus petites; les fleurs polygames, disposées en grappes
simples, solitîtires, axillaires, de la longueur des pétioles; ces
fleurs sont blanches, petites; le calice partagé en quatre fo-
lioles inégales, ovales, concaves, pubescentes; la corolle de
la longueur du calice ; les pétales courbés , velus à leur som-
met; l'ovaire velu; une baie charnue, monosperme, d'un
rouge vif,
Ornithrophe glabre : Ornithrophe glàbrata , Poir. , Schmidelia
glahrata, Kunth in Humb. et Bonpl. , Nof. gen., 5, pag. 122'
Arbre de trente à quarante pieds, dont les rameaux sont gla-
bres , verruqueux ; les feuilles ternées ; les folioles pédicellées,
elliptiques, très-entières, glabres, obtuses, un peu mucro-
nées, longues de quatre à six pouces; les pédoncules grêles,
solitaires, axillaires, un peu pubescens, terminés par trois
grappes étalées, composées de petites fleurs, ayant chacune une
ORN 45i
trés-petîf e bractëe à leur base ; les folioles du calice presque
orbiculaircs , concaves^ inégales ^ la corolle blanche; les pé-
tales ovales, spatules, velus à leurs bords ;- l'ovaire sessile,
très-petit, pileux, à deux lobes. Cette espèce croît sur les
bords du fleuve de la Mag^eleine.
OnNhifROPHE COMINIE : Omithrophc Cominia , Willd.; Rhus
eominia, Linn., Aman, acad,, 5 , pag. SgS ; Schmideîia cominia,
Swartz, FloT, , 2, pag. 667; Sloan., Jam^, 370, Hist., 2, pag.
100, tab. 108, Ing, 1. Arbre delà Jamaïque, dont les rameaux
sont glabres, garnis de feuilles ternées, à folioles pédicellées,
ovales, lancéolées, longues de trois pouces, larges de deux,
glabres en dessus, cotonneuses en dessous. Les fleurs sont dis-
posées , vers l'extrémité des rameaux , en une sorte dé panicule
axillaire, composée de plusieurs grappes simples; les pédon-
cules pubescens ; les fleurs blanchâtres , fort petites ,. très-nom-
breuses, polygames; les folioles du calice blanchâtres; les pé-
tales ovales, de la longueur du calice, un peu ciliés et velus
à leur sommet ; les glandes jaunâtres. L'ovaire.a deux lobes.
Le fruit est une baie de la grosseur d'un pois, d'un rouge
écarlate , monosperme. Cette plante croit à la Jamaïque ,
parmi les broussailles , aux lieux montueux*
OaNrrBROFHE Cobbb : Ornithrophe Cobbe,MVilld.', Rhus Cohhe^
Linn.; Schmideîia Cohhe^ Lamck. , IlL gen,, tab. 5i2 , fig. 2 )
Toxicod^ndrum Cohbe, Gœrtn. , Defruct,^ tab. 4/4. Arbrisseau
des'Indes orientales et de l'île de Ceilan , dont les feuilles sont
alternes, à longs pétioles, composées de trois ou de cinq fo-
lioles grandes, digitées, ovales, aiguës, à fines dentelures. Les
fleurs sont fort petites, à peine pédicellées, disposées en épîs
simples; les pédoncules tomenteux. Le fruit consiste, d'après
Gœrtner, en une baie presque sphérique, glabre, charnue,
de couleur noire, à une seule loge; une semence ovale^ ad-
hérente à la partie pulpeuse du réceptacle.
Ornithrophe molle ; Ornithrophe mollis , Kunth in Humb. et
Bonpl. , Nof. gen. y 5, pag. 12 3* Grand arbre, dont les ra-
meaux, dans leur jeunesse, sont blanchâtres et tomenteux ;
les feuilles temées } les folioles pédicellées , oblongues, ellip-
tiques, acuminées, sînuées, denticulées à leurs bords, lon-
gues d'environ six pouces, hérissées et blanchâtres en dessus,
tomenteuses sur les nervures; les fleurs disposées en grappes
4«* ORN
Axillairesy solitaires, rameuses, plus courtes que les feuillesi
munies de bractées tomenteuses et subuléesf les folioles du
calice orbiculaires ; les pétales onguiculés, arrondis, hérisséi)
ainsi que les étamines. Cette plante croit dans le royaume
de la Nouvelle- Grenade. (Poir.)
ORNOGLOSSUM. {Bot.) Ce nom, selon C. Bauhin, est
donné au fruit du frêne ^ nommé encore lingua avis dans la
Matière médicale. (J.)
ORNUBA, ROZZI. {Bot.) Noms arabes d'ttn pourpier ,
portulaca imbricata de ForskaL (J. )
ORNUS. ( Bot. ) Différens arbres ont reçu ce nom des an-
ciens. Tragus le donnoit au charme; Pandectariàs, au hêtre;
Ruellius , Gesner et Dodoëns , au sorbier des oiseleurs; Belon,
au petit frêne ou frêne à fleurs; Gattus, au frêne à feuilles
rondes. Michéli Fa adopté, comme Belon, pour le frêne à .
fleurs, et en ce point il a été suivi par tous les botanistes
Cependant M. Dureau de Lamalle fils a cherché à prouver
dans une Dissertation spéciale , et en citant beaucoup de
passages de Virgile et d'autres poè'tes, ainsi que d'auteurs
anciens , que Vornus des anciens est le grand frêne , et que
le nom fraxinus était appliqué au petit frêne. Voyez Ornier.
(J.)
OROBANCHË , Orohanche , Linn. ( Bot. ) Genre de plantes
dicotylédones monopétales, qui, dans la méthode deM.de
Jussieu , a donné son nom à la £Eunille des orobanchées , et qui,
dans le système sexuel, appartient à la didynamie angiosper-
mie. Ses principaux caractères sont d'avoir : Un calice mono-
phylle , divisé profondément en deux parties partagées elles-
mêmes en deux lobes plus ou moins profonds; une corolle
monopétale, tubulée, à quatre ou cinq lobes disposés en
deux lèvres inégales; quatre étamines, dont deux plus lon-
gues , placées sous la lèvre supérieure; un ovaire oblong,
muni à sa base d'une glande en forme de croissant , surmonté
d'un style terminé par un stigmate à deux lobes; une cap-
sule ovale-oblongue, aiguë, uniloculaire , bivalve, contenant
un grand nombre de graines très-menues.
Les orobanches sont des plantes herbacées, à tiges plus ou
moins charnues, garnies d'écaîllesscarieusesaulieu de feuilles
et dont les fleurs sont disposées en épi terminal. On en con-
ORO 453
noii une trentaine d'espèces. Les suivantes croissent naturel-
lement en France.
* Corolle à quatre lobes.
OaOBANCHB MAJEURE; Orohanckc major y Linn. , Spec, 882.
Sa tige est simple, haute d^un pied et demi à deux pieds ,
d'un jaune roussâtre , ainsi que tout le reste de la plante ,
renflée et comme tubéreuse à sa hase , garnie d'écaillés im-
briquées en cette partie, et plus écartées sur le reste de la
tige. Ses fleurs sont assez grandes , disposées en un épi long de
six à dix povces; les lobes du calice sont aigus, égaux; les
ëtamines entièrement glabres, et le style est pubescent. Cette
plante se trouve en France et en Europe dans les lieux sa-
blonneux, les endroits secs et sur les bords des bois ; elle est
vivace et croit sur les racines des légumineuses ligneuses , et
particulièrement sur celles du genêt à balais.
OaoBANCHE VULGAIRE , Orobanchc vulgaiis , Lam., Dict. enc,
4) p« 621; Orohanche caryophyllaota ^ Willd., Spec, 5, p.
348. Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec la précé-
dente ; mais elle en diffère par sa tige moins élevée , par ses
fleurs d'un rouge lie de vin intérieurement, ayant une od^eur
de' girofle assez prononcée , et dont les divisions sont crépues
et presque ciliées ; par son style glabre et par ses étamines
cotonneuses à leur base du côté intérieur. Elle croit dans les
lieux secs , arides et sur les bords des bois ; elle fleurit en
Juin.
Orobanche mineure ; Orohanohe minor, Smith. , FL Brit. , 2 ,
p. 669. Cette espèce diffère des deux précédentes par la pe«
titesse de sa fleur ; par son calice , dont chaque partie est or-
dinairement partagée en deux lobes acérés et très-inégaux.
Sa corolle est jaunâtre , pubescente en dehors , à lobes un
peu échancrés. Le style est glabre et les étamines sont velues
à leur basCk Elle croit dans les champs secs et sablonneux.
Orobanche ÉLANCéB ; Orohancht elatior , Willd. , Spee, , 3 ,
p. 349. Cette espèce -ne diffère de la précédente que parce
que ses fleurs sont nn peu plus grandes , rougeàtres , glabres
en dehors , et que les lobes de la corolle ne sont point
échancrés. Elle se trouve dans les bois.
454 ORO
** Corolle à cinq lobes.
Orobanche BLEUATRE ; Orobronche ccerulea, yViïld., Spee, j
3, p. 3s'2, Sa tige est simple, droite, légèrement pubescente,
haute de huit pouces à un pied , terminée par un épi de mx
à douze fleurs d'un bleu violet. Leur caliee est un peu tu-
buleux , à quatre lobes , et les lobes de la corolle sont en*
tier^, presque égaux. Cette espèce croît sur les bords des
champs, dans les pâturages et sur les. collines.
OfiOCANCHE rameuse: Orobanche ramosa, Linn., Spec, 882;
BulL, HfrK, t. 699. Sa tige est ordinairement rameuse , haute
de six à dix pouces. Ses fleurs sont tubuleuses, oblongues,
.assez petites, bleuâtres, peu serrées entre elles et disposées
en un épi alongé ; leur calice est courte découpé en quatre
divisions aiguës. Cette espèce croit dans les champs, princi-
palement dans ceux qui sont cultivés en chanvre. Elle cause
souvent de grandes pertes dans cette espèce de récolte lors*
qu'elle est très-multipliée , parce qu'elle fait périr chaque pied
de chanvre sur lequel elle s'implante. On doit mettre beau-
coup de soin à la détruire, parce qu'elle ae multiplie facile-
ment à cause de ses graines nombreuses, et qui peuvent se
conserver pendant plusieurs années en terre sans germer.
M. Vaucher, de Genève, a reconnu par de nombreuses expé*
riences que les graines de cette orobanche, confiées à la
terre, y restent indolentes pendant plusieurs années, sans
qu'aucun moyen puisse déterminer leur développement; mais,
si les eaux des pluies ou d'autres circonstances les entraînent
vers des racines de chanvre, elles s'y attachent incontinent,
et y enfoncent des radicules, puis grossissent, se débarrassent
de leurs enveloppes, jettent de tous côtés un grand nombre
d'autres radicules et poussent verticalement des jets qui de^
viennent de véritables tiges chargées de leurs fleurs. (L. D.)
OROBANCHE. (Bot,) Ce nom , qui signifie étrangle orobe ,
a été donné à des plantes parasites qui croissent sur l'orobe
et d'autres végétaux, qu'ils épuisent et font périr. Ces plantes
ont un port particulier et une couleur qui n'est point verte,
comme celle de la plupart des végétaux. Quelques plantes,
qui ont le même aspect, ont reçu pour cette raison le même
nom, quoique leur fructification soit différente. Tels sont
ORO 455
Vophrys corallorhiza^ Vophrys nidus avis, le monotropaj la
clandestine et ses congénères.
Cependant Daléchamps cite un orohanche leguminum , qui
est le lathyrus aphaca; et suivant C. Bauhin , Vorobanche de
Théophraste est le petit liseron , qui y trop multiplié natu*
Tellement dans les jardins, étouffe souvent les plante^ pota-
gères. (J.)
OROBANCHÉES. (Bot.) Cette famille de plantes tire son
nom de Torobanche , son genre le plus connu ; elle est ca«
ractérisée de la manière suivante.
Un calice d'une seule pièce, accompagné de bractées,
quelquefois divisé profondément en plusieurs parties imitant
des bractées, et paroissant alors nul. Une corolle insérée
sous Tovaire, monopétale, irrégulière, à limbe divisé en
deux lèvres, supportant quatre étamines, dont deux ont les
filets plus longs. Un ovaire simple, libre, unilodulaire, con-
tenant plusieurs ovules attachés à ses parois ; un style unique ;
un stigmate simple ou bilobé; une capsule uniloculaire , s'ou-
vrant en deux valves qui supportent un ou deux placentaires
relevés en forme de demi-cloisons et chargés de plusieurs
graines , dont chacune , sous un double tégument, renferme un
périsperme charnu , ou presque corné ; il est creusé supérieu-
rement d'une petite fossette latérale, contenant un petit
embryon excentrique et dicotylédone.
Les plantes de cette famille sont des herbes de couleuT
roussàtre ou jaunâtre, un peu charnues, le plus souvent
parasites, naissant sur les racines d'autres plantes. Leurs
tiges sont rameuses ou plus souvent simples, et alors tantôt
nues en forme de hampe, tantôt chargées de quelques écailles,
quelquefois cachées dans la terre et ne montrant au dehors
que leur sommité fleurie. Les feuilles sont tantôt toutes
radicales , tantôt alternes ou opposées sur la tige , . et alors
presque semblables à des écailles, quelquefois charnues »
surtout lorsqu'elles restent sous terre. Les fleurs sont termi-
nales, solitaires ou en épi, accompagnées de bractées.
Les orobanchées formoient auparavant une troisième sec*'
lion dans la famille des pédiculaires ou rhinanthé(*s. Vente-
nat et M. De Candolle en ont fait une famille distinguée
par ton port, set hiabitudes parasites 1 son embryon excen«
456 ORO
trique observé par Gœrtner , et tortout par son fruit unîlo-
culaire, a placent: ires pariétaux; mais ils Tout laissée de
même a la suite des rhînanthées, dont elle ne peut être
éloij^aée. Nous avons adopté cette division, qui laisse toujoun
les orobanchées dans la classe des hypocoroUées ou dicoty-
lédones, à corolle monopétale insérée sous Tovaire.
Oîi y réunit les genres Hji-bancte, Obolaria, Epifagut
{Orobanche virginiana) de M. Nuttal ou Leptomus de M.
R^finiht^ue, Schukzia de ce dernier; Orobanche ^ que M.
Desfonldines divise en PheUpœa a calice existant, et Orth
hanche^k calice transformé en bractées, Kopsia (Orohanehe
ramosa) de M. Dumortier, /F.g^netia de M. Roxburg et de
Willdenow, qui paroit avoir pour congénère Vorohanehe
unijlora de Linnœus {Aphyllon de Michéli ; Gymnoealis, de
M. Nuttal), ainsi que le premier Phtlipœa de Toumefort,
décrit et figuré par M. Desfontaines dans les Annales du
Muséum, X, p. 296, t. 21 , et peut-être encore VOrohanehe
eoecinea deWiUdenow. La clandestine, laûirœa, termine cette
série. (J.)
OROBANCHIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, i
fleurs complètes, monopétalées, de la fkmille des personnées^
de la didynamie angiospermie de lànnœus , qui paroît avoir de
très-grands rapports avec les besleria^ auxquels il pourroit être
réuni , et dont il se distingue par une capsule non pulpeuse,
uniloculaire , à deux valves, contenant des semences nom-
breuses et fort petites.
Son calice est d'une seule pièce, pentagone, persistant, à
cinq dé:.oupures aiguës ; la corolle velue ; son tube un peu
courbé et cylindrique à sa base , puis en bosse et ventru vers
aon sommet ; Torifice étroit , resserré ; le limbe court , à cinq
lobes arrondie ; quatre étamines didynames, plus courtes que
la corolle; les anthères arrondies et conniventes. L'ovaire su-
périeur, alongé; le style filiforme et pileux, plus court que
les étamines ; le stigmate à deux lobes ; une grosse glande uni-
latérale , échancrée , placée à la base de l'ovaire.
•> Vandelli, FLor. lusit. et bras, ^ pag. 41 , tab. 3o, fig. 18 et
19, auteur de ce genre , en a mentionné deux espèces, l'une
a feuilles larges, lancéolées, oblongues, pétiolées , opposées;
les folioles d u calice glabres, dentées, arrondiei (fig, 1 8). L'autre
ORO 4S7
a des tiges, grimpantes , radicantes , garnies de feuilles oblon-
gués, opposées, pétiolëes; les pétioles de couleur purpurine;
le calice de couleur écarlate; «es diwsions ovales, lancéolées,
pileuses à leurs bords; sa. corolle hfrissée; ses lobes jaunâtres»
Ces plantes croissent au Brésil. (Poir.)
OROBANCHOÏDES. (Bot.) On avoit donné primitivement
ice nom au genre nommé ensuite Monotropa par Linnseus,
lequel a quelque Affinité avec lui par son port , mais en difTère
beaucoup par d'autres caractères, qui ont engagé quelques
auteurs à le rapprocher de la pyrole* (J.)
OROBE; Orobus, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones poly pétales , de la famille des légumineuses, Juss., çt
de la diadelphie décandriè, Linn. , qui a pour principaux ca-
ractères: Un calice monophylle, à cinq dents, dont les deux
supérieures plus courtes; une corolle papilionacée , à éten«
dard cordiforme , à ailes oblongues et conniventes , et à carène
montante, aiguë, divisée en deux à sa base; dix étamines
diadelphes; un ovaire supère, cylindrique, surmonté d'un
style filiforme , courbé , terminé par un stigmate pubescent ;
une gousse oblongue , cylindrique , terminée par une pointe
formée du style persistant, à une loge s'ouvrant en deux
valves et contenant plusieurs graines arrondies.
Les probes sont des plantes herbacées , vivaces par leurs
racines, à feuilles ailées sans impaire, terminées par un filet
droit et non roulé; leurs fleurs, souvent d'un assez joli as-
pect, sont disposées en grappes simples et axillaires. Ils dif-
fèrent peu des gesses, des pois et des vesces. On en connolt
environ quarante espèces, parmi lesquelles nous citerons
seulement les plus remarquables.
Orobe jaune; Orobus luteus, Linn. , Spee», 1028. Ses tiges
sont droites , anguleuses, glabres, hautes de quinze à vingt
pouces, souvent rameuses, garnies de feuilles composées de
six à dix folioles lancéolées , vertes en dessus , glauques en
dessous , et accompagnées de stipules grandes , dentées à leur
base. Les fleurs sont jaunes, assez grandes, disposées au nom-
bre de huit à douze, en grappe lâche, portée sur un pédon-
cule au moins de la longueur des feuilles. Cette espèce croit
dans les pâturages et les bois des Alpes, des Pyrénées, des
montagnes de la Suisse , de TAllemagnc , etc.
458 ORO
Orobb y aimtannier ; Orohus vernus , Linn., Spee*, 1028. Sa
racine est rampante, fibreuse j elle produit une ou plusieurs
tiges droites, anguleuseï^ hautes de huit pouces k un pied,
garnies de feuilles ailées ytcomposées de quatre à six folioles
ovales -lancéolées,, très -glabres, et munies à leur base de
stipules, entières, semi-sagittées. Les fleurs sont bleuâtres ou
purpurines , portées , au nombre de quatre à huit , sur un
pédoucule à peu près égal aux feuilles , et formant une petite
grappe d'un assez joli aspect. Cette espèce croît dans les bois,
en France et dans le Nord de TEurope* Tous les bestiaux,
et principalement les chevaux, Taiment beaucoup, M. Bosc
croit qu'il seroit avantageux de la cultiver conuue fourrage
précoce.
Oaobe tubéreux; Orohus tuherosusj Linn., Spee* , 1028. Ses
racines sont fibreuses, pourvues çà et là de petits tubercules;
elles produisent des tiges anguleuses, rameuses, un peu cou-
chées à leur ba^e , hautes de six à huit pouces , garnies de
feuilles ailées, composées de quatre à six folioles ovales*
oblongues , linéaires dans une variété , d'un beau vert en
dessus, glauques en dessous. Ses fleurs sont purpurines,
portées deux à quatre ensemble sur chaque pédoncule. Cette
plante n'est pas rare, en France et en Europe, dans les pàtu*
rages et les bois. Ses feuilles sont du goût de tous les bes«
tiaux, et les cochons sont avides de ses tubercules radicauxi
Ces petites tubérosités, à peu près de la grosseur des noi^
settes, sont assez bonnes à manger après avoir été cuites dans
l'eau. En Ecosse , pays où elles viennent naturellement en
grande abondance , les habitans des montagnes les ramas-
sent, les font sécher et les emploient ensuite comme aliment
dans leurs voyages. En y ajoutant de l'eau et un peu de le-
vain , ils les font fermenter et en préparent une boisson qui
est douce , rafraîchissante et salubre.
Oaobe blanc; Orohus alhus, Linn. , SuppL, 327. Sa tige est
droite, simple, légèrement anguleuse, haute de huit à douze
pouces, garnie à^ feuilles composées de quatre folioles li*
néaires. Les fleurs^ sont d'un blanc jaunâtre , de grandeur
médiocre, disposées, quatre à huit ensemble , en une grappe
portée sur un pédoncule une fois plus long que les feuilleSé
Cette espèce croit dans les prairies des montagnes^ en France ^
en Autriche 9. en Hongrie , etc.
ORO 459
Obobe noir; Orohuê niger, Lion., 5pee., ioa8« Ses tiges
Bont droites, anguleuses, rameuses, garnies de feuilles com-^
posées de huit à douze folioles ovales ^ d'un vert un peu
glauque; ses fleurs sont d'un violet bleuâtre, disposées,
quatre à huit ensemble, en "une petite grappe portée sur ua
pédoncule de la longueur des feuilles. Toute la plante prend ,
en se desséchant, une teinte brune noirâtre. Elle croit dans
les bois, en France et dans le Nord de l'Europe. (L. D.)
OROBE BATARD , OROBE DES BOUTIQUES. (Bot.) Noms
vulgaires de la lentille ervilie. (L. D.)
OROBITE. {Min.) On donne ce nom au calcaire eoncré-
tionné sphéroïdal , dont les grains arrondis sont à peu prés de
la grosseur d'une fève. C'est tantôt un calcaire de formation
récente, tantôt un calcaire oolithique que nous désignons sous
le nom d'oolithe nodulaire. Voyez Chaux carbonatée ooli«
THE. (B. )
OROBOUTAN. (Bot.) Nom donné, suivant Daléchamps,
a un grand arbre du Brésil, qui croit, dit- il , surtout en la
province de Morpion et au cap de Fric. Son bois, trés-dur,
d'un beau rouge dans le centre, est très-recherché pour les
teintures. La description et la figure que' cet auteur en
donne, sont trop incomplètes pour qu'on puisse le rapporter
à quelque genre connu, (J.)
ORÛBUS. {Bot.) Ce nom latin de l'orobe, genre de plantes
légumineuses , a été aussi donné par Matthiole , Daléchamps et
C. Bauhin à l'ecs , er^'um ervilia ; par Plukenet , au gaUga
virginiana. (J.)
ORONBUNKE, ORMKAGE. {Bol.) Noms du pteris aqui^
lina, espèce de fougère, en Suède. Voyez Pteris. (Lem.)
ORONCE, Orontium. {Bot.) Genre de plantes monocotylé*
dones , à fleurs incomplètes , de la famille des aroïdes , de
Vhexandrie monogynie de Linnasus , offrant pour caractère
essentiel : Un spadice cylindrique , chargé de fleurs herma»
phrodites, composées d'une corolle (ou calice) à six pétales
persistans; point de calice; six étamines; les iilamens très-
courts, alternes avec les pétales, les anthères à deux loges;
un ovaire supérieur; point de style; un stigmate bifide. Le
fruit est un follicule mince, monospenne, recouvert par la
corolle , enfoncé dans le spadice.
46o ORO
On trouve dans le Synopsis de M. Persoon , un genre Oror^
tiuniy que cet auteur a établi pour Yantirrhinum orôntium et
quelques autres espèces de Linné. Celui dont il est ici question
s'y trouve également. En conservant ce nouveau genre, il
sera essentiel d'en changer le nom.
OaoNCB AQUATIQUE; Orontiumaquoticum, Linn. , Aman» aead,,
5 , pag. 17 , tab. 1 , 6g. 3 ; Catesb., CaroLj 1 , tab. 82 ; LameL,
JIL gen., tab. aSi , fig. 2. Cette plante s'élève k la hauteur de
sept à huit pouces en une hampe cylindrique, très -glabre,
couverte de points blancs. Sa base €st entourée de quelques
feuilles glabres , ovales , lancéolées , aiguës , très-entières , ré-
trécies en pétiole ; la racine est profonde et charnue. Les fleun
sont réunies en un épi grêle , très-serré sur un spadice ou ré-
ceptacle commun , long d'environ un pouce et demi. Cette
plante croît aux lieux aquatiques , dans la Virginie et le
Canada.
Oronce du Japon; Orontium japonieuniy Thunb. , FL jap,,
144 9 Lamck. , IlL gen.^ tab. 25 1 , fig. 1 ; Bancks , Iconm; KempL,
tab. 1 2 , fig. 2 ; Bot. Magaz.^ tab. 898. Cette espèce est pourvue
d'une grosse racine charnue, couverte de très-longues fibres
capillaires ; elles produisent des feuilles en lame d'épée , beau-
coup plus longues que la hampe , roulées et rétrécies à leur
base, longues de deux pieds, larges de deux pouces , àner<
vures saillantes. La hampe est droite, glabre, cylindrique,
haute de trois ou quatre pouces, terminée par un gros épi
ovale , d'environ un pouce de long. Cette plante croit au
Japon.
Oronge delà Cochinchine; Orontium coohinchinensa , Lour. ,
Flor coehin., 1 , pag. 2 58. Plaate des marais de la Chine et de
la Cochinchine, dont les rameaux sont simples, rampans,
articulés , cannelés proche leurs articulations , légèrement
aromatiques ; les feuilles sont longues de trois pieds , larges
d'un pouce, ensiformes, glabres, à côtes saillantes des deux
côtés ; du centre des feuilles sort un spadice roide , cylindri-
que, long de deux pouces, chargé de fleurs sessiles; lé fruit
est une baie sèche , arrondie , monosperme , presque semblable
à un follicule. ( Poir. )
ORONETA. {OrnUh.) Nom catalan de l'hirondelle de
cheminée, hirundo domesUct^, Linn. (Ch. D.)
ORO 461
ORONdESi (Bot.) Ce nom, qui dérive des deux mots
latins , OAtreus fungus , champignon doré , est spécialement
affecté à Vamanita aurantiaca^ Pers«, dont la couleur est d'un
beau jaune orangé; mais, depuis, Paulet Ta étendu à plu-
sieurs autres espèces de champignons qui se rapprochent de
l'espèce ci- dessus par le stipe renflé et bulbeux à la baséî
en outre, presque toutes les espèces sont également enve-
loppées, dans leur jeunesse, dans un volva, espèce débourse,
dont la présence forme le caractère distinctif du genre Aaluir'
rûta d'avec celui des Agaricus (voyez Fonce). Quoique ce soit
un assez bon caractère, la plupart des naturalistes refusedt
de séparer ces deux genres, et notaçiment Pries, qui, dans sa
Mjrcologie, )> résente les amanites en deux sections distinctes,
qu'il désigne par amanita et volvaria. Quoi qu'il en soit , les
oronges décrites par Paulet rentrent dans sa famille des huU
heux y qui renferme les agarijas et les amanites , chez les-
quels le stipe ou la tige a la base renflée en forme de bulbe
ou d'oignon en partie enfoncé en terre. Ces champignons ^
d'une forme ordinairement régulière , sont généralement
ornés de couleurs vives et décidées; ils répandent une odeur
communément vireuse et exaltée : leur substance est molle,
elle tend à se corrompre plus promptement. Ces champignons
sont presque tous vénéneux ou suspects; on peut les parta-
ger en sept sections , savoir t
1.** Section, Les Bulbeux nus, qui, n'ayant point de volva,
sont des véritables agaricus^ ils forment une seule espèce y
le Grand Parasol.
2,* Section, Les Bulbeux a collet. Ceux-ci offrent au som-
met du stipe un collet ou anneau, reste du voile qui recou-
vre les feuillets dans leur jeunesse. 11 y en a trois espèces :
le BuLBEDx GERcé, Paul., Trait., a , pag. Soy , pK i5o, fig. 1,2;
le Bulbeux satiné et rayé, Paul., l, c, fîg. 3; et le Petit 3ul-
BEUx CIRE-JAUNE, Paul. , L c. , fig. 4, qui ne paroit pas diffé-
rer de ragaricifs ceraceus , Jacq. Ces trois espèces suspectes
se rencontrent aux environs de Paris.
3/ Section. Les Bulbeux a bourse ou Oronges sans collet.
Ceux-ci ont un volva et sont privés de collet; il y en a
quatre espèces, savoir ; POronge sucrée, I'Orongb SATiNis.
rOaONGS DBS VIGNES et rOl^ONGB SOURIS.
4^2 ORO
I. La première, TOronce sucriée (Paul,, Trait* , a , pé 5og,
pL i5i , fig. 1 ) , a une saveur sensiblement sucrée quand oa
la goûte. Elle est d'une belle couleur chamois et s'élève à
quatre ou cinq pouces; le Tolva et les feuillets sont blancs;
le chapeau offre des stries rayonnées aux points d'insertion
des feuillets en dessous.
II. La deuxième, I'Oronge SATINEE (Paul., Le, 3io,pLi5i,
fig. 2), a la surface du chapeau très- unie , semblable à du
satin gris de lin ou cendré; le volva et les feuillets sont trés'
blancs. Ce champignon a une saveur et une odeur qui oe
sont pas agréables. On le trouve dans les bois à Saint- Ger-
main , à Meudon , * etcf ^
Paulet rapproche de Voronge satinée trois autres espèces,
décrites par Mîchéli et dont une (Mich., Gen. , pi. 76, û^»
6 , c. ) est donnée pour Vagarîcus homhjcinus , Schœff. , tab. 98,
ou amanitn oalyptrata , Lamck. , Encycl., que M. Persoondit
être son amanita incamata. D'après Michéli il seroit comestible.
III. La troisième, I'Oronce des vignes (PauL, Trait., a,
pag. 3i 1 , pi. i5i , fig. 3), qui se trouve en automne dans les
terres sablonneuses, à l'ombre de la vigne, est d'un gris foncé
et comme soyeux. Le volva est blanc et les feuillets sont un
peu couleur de chair; sa substance est molle, insipide et
s'altère bientôt. Paulet croit qu'elle est analogue au cham*
pignon figuré par Plumier, Trait, des Fougères , pi. 1 67 , %g, F,
Boletus , et qu'il rapproche de rOnoNGE des sots ou stulto'
Tum boletus de Steerbeck, tab. 20, fîg. D.
IV. La quatrième, l'O ronge souris ( Paul. , Trait. , 2 ,p. 3ii,
pi. 161 , fig. 4, 6; Agaricus Pico, Mém. soc. roy. méd., vol. 3,
avec fig«) est le plus pernicieux de tous les amanites et cause
des accidens mortels aux personnes qui en mangent impni'
demment. Il croit en Italie et surtout en Piémont , aux bords
des chemins, en automne. Il a une forme élancée, conique;
sa couleur est le gris de souris comme satiné en dessus;
ses feuillets sont d'un blanc lavé de jaunâtre; son stipe est
blanc sale, tortueux, haut de quatre à cinq pouces; il porte
un chapeau d'un pouce et demi d'étendue.
4.* Sectioué Les Bulbeux a bourse colletés. Ils ont un
Tolva et un anneau ou collet au sommet du stipe. Paulet en
admet deux espèces : I'Oeongb choix de Maltb (PauL, /. c. ,
ORO 46S
pag% 3i5, pi. iSa , fig. 1 ), dont le chapeau sWvre'en cînit
ou six portions égales , représentant en quelque sorte une
croix de Malte ; sa couleur est d'un rouge de chair pâle t
sa substance ) dit Paulet, ressemble plutôt à celle de la chair
animale , qu'à la pulpe d'un champignon. Il s'élève à trois om
quatre pouces : il a le parfum du champignon pu du mous-^
seron extrêmement exalté ; cependant des expériences prou-
vent qu'il est très^mairaisant : on le trouve 9 en Août^ dans
les bois y à Pantin prés Paris.
V. L'Oronge couLEOvaE ( Paul. , Trait. , a , pag. 3 1 7 , pL 1 5a ,
fig. 2 ) , offre un chapeau couleur de chair tendre ou cou*
leur de noisette. Il est régulier et porté sur un stipe blauc ^
un peu peluché; sa chair est blanche. On trouve cette oronge
dans le bois de Meudon ; elle n'a rien qui annonce des qu»<
lités suspectes.
5.^ Sectioué Les Bulbeux en coque et sans collet. Ils ont
un volva épais et point d'anneau ; il y en a deux sortes.
VI. L'Oronge tannée ( Paul* , Tr. , 2 , pag* 3 1 7 ^ pi. 1 53 , fig«
1,2) s'élève à trois ou quatre pouces de hauteur. Lorsqu'elle
est contenue dans son volva, elle ressemble à un œuf un peu
alongé ; son chapeau est couleur de marron foncé; il est
sujet à se fendre et n'a d'autre chair que celle des feuillets ^
dont la saillie le rend rayé; le stipe et le volva, d'abord
blancs , prennent ensuite une teinte fauve. On trouve ce
champignon en automne dans les bois de Marly.
Vn. La Coquemelle ( Paul. , Tr. , 2 , p..3i8,pL i33, fig. 3-5;
AmaniU alba, Pers. , Ch. comm., pag. 177; Agaricus ovoideus,
Bull., Ch., tab.364; Dec, FI. fr.; Cùecpla, Michel., Gen. ï85}
vulgairement CoucoumelU , Coquemelle , Champignon blanc ,
Oronge blanche). Cette espèce, qui croît particulièrement en
Italie et en Languedoc, est très-recherchée pour la table; elle
a toutes les qualités des meilleurs champignons et des plus dé-
licats : on la prépare comme Voronge franche. Elle est d'un
beau blanc , avec le chapeau lisse sur le bord et les feuillets
étroits d'un rose tendre : elle roussit un peu avec l'âge.
Lorsque ce champignon est encore enfermé dans son volva,
il ressemble à un œuf de poule ou bien à une coque , d'où vient
son nom. Cette enveloppe blanche, épaisse, se déchire assez
souvent en deux parties^ dont l'une reste attachée à la base
AH ORO
do itipé, et Taitfre collée au chapeati. Bulliârd amioiice
AToir trouvé cette plante k Fontainebleau*
6«* Section. Les Bulbeux sn coque si colletûs , qui ont un
Tolva et un collet rabattus sur le stipe. Il y en a deux e*-
péces : rOnONGB FBANCHE , Ct I'OrONGB CI6UB.
VIII. L'OrONOE FRANCHE OU TORONeB JAUNE d'œUF (Paul., TT,f
a 9 pag. 3i9, pi. 1649 fig* i-3; Amanita OMrantiaca, Pen.,
Champ, comm. , pag. 174 , pL 1 ; Agaricus aurantiacas , Bull.,
Hist. champ. 9 pi. 120 [voyez 12.* cahier des planches de ce
Dictionnaire ] î Agaricus cœsareus, Schaeff. , tab. 238, 247;
Pries, Syst. myc,^ 1, pag* i5 ; Mich., tab. 77, fig. 1; Steer*
beck, tab. 4, fig. D £ F; El¥tlla Ciceranis^ Batt* , p. 37,
tab. 4). Ce champignon paroit être connu depuis long-^tempt,
et la plupart des botanistes ne doutent pas que ce soit le hoUr
Us ou boletus mentionné par Pline , cité dans les écrits de
Cicéroti, d'Horace, de Juveoal , de Martial, d'Apicios,
etc., et qui faisoit tellement les délices des Romains , qu'il
mérita d'être mentionné par ces auteurs célèbres et d'être
nommé le champignon des Césars, le prince des cTuunpi-
gnons» Martial suppose qu'il est plus aisé de se passer d'or
et d'argent, que de se priver de ce champignon (Mart.,
Epig*, lit. XIII). Pline dit positivement qu'il sort d'un voIys
et qu'il ressemble dans son enfance à un jaune d'œuf encore
d;.'ns sa coque, laquelle, s'ouvrant , lui livre passage et permet
son développement, et que sa durée est de sept jours.
L'orODge franche , appelée aussi oronge , dorade , jaune
d^auf, cadran, boulets, oumégal [ot^um gallincc^yendorguez^au-
lonjal , jazeran ou jasseran daus les Vosges , coccolo , uovols
en Toscane, hole real en Piémont, jouit encore de son an-
tique célébrité , et est encore fort recherchée dan.*i tous lei
pays où elle croit.
L'oronge sort d'un volva d'un beau blanc ; son chapeau,
d'une belle couleur d'orange ou de jaune d'œuf , est régu*
lier, de quatre à six pouces de diamètre, strié sur les bords
et même fendu $ il s'élève à six ou sept pouces, sur un stipe
plat d'un jaune pâle, avec une collerette qui le recouvre
en partie ; le dessous du chapeau est amplement garni de
feuillets épais , arqués , jaunâtres. Ce champignon croît dans
les partie tempérées et méridionales de TËurope ; il est ia-
N
ORO - 465
dlquë, avec doute, en Norwége : il paroit cependant qu'on
ne le trouve plus au-delà de 5a ^ de latitude. Il croît ^
mais rarement, dans les bois aux environs de Paris, a Fon-'
tainebleau, Meudon, Senard , Grosbois, Tile Adam, etc.;
il sy rencontre particulièrement lorsque Tautomne est douce
et pluvieuse.
On ne peut rien manger de plus délicieux que Toronge ;
un empereur romain Tappeloit le manger des dieux^ et c'est
la raison pour laquelle les Latins désignoient spécialement
ce champignon parfungus cœsareus. Suivant Apicius , on l'ap-
prétoit dans le vin cuit avec un bouquet de coriandre ^ ou
dans le jus des viandes, avec Tassaisonnement ordinaire; on
ajoutoit pour liaison le miel, Thuile et les jaunes d'œufs*
Maintenant on apprête Toronge dififéremment : la meilleure
manière consiste , après Favoir bien choisie et l'avoir éplu-
chée, c'est-à-dire dépouillée de sa peau et enlevée sa tige, à
la faire cuire renversée sur un plat ou autre ustensile , sa
cavité garnie de fînes herbes, de mie de pain, d'ail, de poi-
vre, de sel et des hachures de sa tige, le tout arrosé d'huile
d'olive; c'est ce qu'on nomme à la barigoule et à la provençale.
L'oronge ne se garde pas plus d'un ou deux jours fraîche.
On la conserve néanmoins dans Thuile; c'est ce qu'on appelle
oronge marinéey dont on fait commerce en Italie, et sur-
tout à Gènes. L'oronge mise dans l'huile, y éprouve un com-
mencement de fermentation acide , puis se conserve des
années entières : il lui demeure un goût acidulé assez ana-
logue au goût de l'aubergine. Quelquefois, avant de mettre
l'oronge dans l'huile, on la coupe par morceaux, après avoir
enlevé le volva et le voile; on étale ces morceaux dans un
lieu très-chaud et très-sec, et lorsqu'ils sont bien desséchés,
on les conserve ainsi ou bien dans l'huile : alors l'oronge se
maintient très- bien et sans goût acide. On garde encore ce
champignon dans de l'eau salée ou pure qu'on renouvelle ;
mais préalablement il faut le faire bouillir un peu dans de
l'eau. Dans toutes ces manières il perd une partie de son par-
fum et de ses bonnes qualités , et , dans tous les cas , on ne
peut nier que de tout temps on lui a reconnu des qualités
indigestes.
IX. L'Oronge ciguë (Paul., Trait., 3, pag. 626, pi. iS$
36. 3o
466 ORO
et 1 56 ; Agaricus phalloïdes^ Pries, Mjye. syst, , 2 y pag. i3 ; Ama'
nita venenosa , Pers., Ch. com., pag. 178), Le plus mortel de
tous les champignons , comme il est prouvé par des exem-
ples nombreux et des expériences multipliées rapportées par
Paulet. Sa couleur dominante est le jaunâtre ou le vert jau-
nâtre; sa chair et ses feuillets sont blancs; le chapeau est un
peu écailieux , lisse sur le bord ; le stipe est creux vers le
haut , bulbeux k la ba&e , entouré par le volva. Paulet dis- ,
tingue trois variétés de Foronge ciguë, lesquelles sont trois
espèces bien distinctes pour beaucoup de botanistes. Pries
admet cinq variétés; voici les trois indiquées par Paulet.
L'Oronge ciGUE jaunâtre (Paul., Trait., 2 , pag. 3 2 6, pi. i55,
^g* 1 ~4 9 et pi. i56 , fig. 1 ; Amanita citrina, Pers. ; Agajicus
eitrinus , Schaeff. , tab. 20). Son chapeau est d'un jaune de
citron ou de gomme-gutte, uni, sans écaille; le stipe et les
feuillets sont d'un blanc jaunâtre. Ce champignon s'élève à
cinq ou six pouces de hauteur; on le trouve, en automne,
dans les bois , en Prance , en Italie , en Allemagne. On le
nomme dans les campagnes le luit- vert 'et vert de gris. Il se
plaît dans les terres légères, sablonneuses, mêlées de feuilles;
il se conserve huit à dix jours: il n'est jamais attaqué par les
larves d'insectes et les limaces. Lorsqu'il est dans sa matu-
rité, il a une odeur forte et virulente.
L'Oronge ciguë verte (Paul. , /. c. , pi. 1 56 , fîg. 1 et 2 ; Ama-
nita viridis , Pers. , Champ, comm. , pag. 1 8 1 , pi. 2 , fig. 2 ; Aga-
ricus bulhosus, Bull., tab. 2, pag. 108 et 677, fig. D ). Cette
oronge est de couleur d'herbe , quelquefois olivâtre ou grisâ-
tre ; le bulbe de son stipe est plus arrondi , tandis qu'il est
aplati dans l'oronge précédente et Toronge suivante; son cha-
peau est communément glabre et n'offre point de débris du
volva. Ce champignon devient un peu plus grand quç le pré-
cédent; sa saveur et son odeur sont les mêmes, mais plus
exaltées.
L'Oronge gigue blanche (Paul., /. c. , pag. i56, fig. 3,4;
Am. bulbosa alba, Pers.; A g, bulbosus , Schaeff., tab. 241 ; Ag.
bulbosus vernus, Bull., tab. 108). Ce champignon, heureuse-
ment moins commun que les précédens , est celui qui occa-
sionne les accidens les plus funestes. Sa couleur, entièrement
blanche, et sa petite taille de deux à trois pouces, peuvent
• ORO 467
le faire confondre avec le champignon de couche, qui s'en
distingue cependant suffisamment par ses feuillets rougeàtres
et Tabsence de votva. Suivant Paulet , la couleur blanche de
cette oronge prend une teinte jaunâtre dans la maturitéé Son
odeur n'a rien de désagréable.
7/ Section. Les Bulbeux mouchetés sont des amanites qui
présentent un anneau ou collet; un yolva constamment, et
même en sortant de terre , divisé en plusieurs parties ; un bulbe
mollasse. Ils répandent une odeur forte et leur usage est à
redouter. On en compte dix espèces, dont nous indiquerons
trois ici; savoir : Isl fausse oronge ou champignon rouge, le bul'
beux jaune et blanc, et V oronge perlée ; les autres sont décrites
à leur nom : le grivelé visqueux, le gris perlé, le rougeâtre truite j
la pomme de pin, la noix à diamans, la petite râpe et l& palette
à dards,
X. La FAUSSE Oronge ou Champignon rougb (Paul.,Tr. , a ,
p. 346, pi. 167 , fig. 1,2,5; Michel. , t. 78 , fig. 3; Agaricus
muscarius, Linn.; Schsfif., tab. 27, 28 ;* Agaricus pseudoauran»
liacus , Bull., tab. 122; Amanita muscaria, Pers. ; Tignola des
Italiens; voyez le 12.*^ cahier de planches de ce Dictionnaire).
Ce champignon, que Ton peut confondre avec Fo ronge vraie,
nJ* VIII, et qui en est bien différent par ses qualités, puis-
qu'il est un des plus dangereux que Ton connoissc, est néan-
moins très- distinct. Il s*élève ordinairement à la hauteur de
cinq à six pouces; son chapeau est d'un rouge de feu qui
passe au rouge aurore, au rouge pâle et doré, au doré, et
au rouge éteint , avec de petites peaux blanches , dispersées
sans ordre, semblables à des taches, dont la surface est ordi-
nairement couverte. Ce chapeau , parfaitement circulaire,
est strié sur le bord ; il porte en dessous des feuillets d'un
beau blanc ; le stipe , plein et bulbeux à sa base , est égale-
ment blanc. Le volva, incomplet, adhérent d'abord au
bulbe et au chapeau, forme sur celui-ci les verrues ou
peaux anguleuses et blanches qu'on y voit. La fausse oronge
se plait dans les bois et se rencontre par toute l'Europe : il
est constant qu'elle est très- dangereuse et qu'elle occasionne
de funestes accidens aux personnes qui ont l'imprudence d'en
manger; cependant il paroit que chez quelques peuples on
en fait usage : si Ton en croit Withering, en Angleterre on
468 ORO •
vend ce champignon tout comme les autres. Les Kamtscha-
dales et les Ostiaques, qui le nomment mucho-moré, tue-
Inouche , en préparent avec Ycpilobium angustifolium une
boisson spiritueuse et enivrante , qui , à petite dose , donne
de la vigueur et fait braver le danger; mais qui, prise à haute
dose, occasionne le délire et la folie, accompagnés de désespoir.
Uurine des personnes qui ont bu de cette liqueur, produit le
même effet sur leurs malheureux domestiques, pour lesquels
c*est un régal. -Trois ou quatre individus de ce champignon
occasionnent un délire foible : mais à la dose de dix il occa-
sionne l'ivresse; écrasé dans Peau il stupéfait les mouches
plutôt qu'il ne les (ue ; son suc fait périr les punaises. Ce
champignon paroît assez bien indiqué par Pline , qui désigne
exactem.ent les mouchetures du chapeau. Il paroît aussi que
ce fut lui dont Agrippine fit usage pour favoriser ses cri-
minels desseins.
XI. Le Bulbeux jaune et blanc (Paul. , Tr. , 2 , p. 353 , pi. iSB^
fig. 1 ) est d'un blanc lavé de jaune et tacheté de jaune ou d'un
brun sale; quelquefois son chapeau est muni d'un blanc net
ou légèrement jaune ; les feuillets sont blancs, ainsi que le
stipe , dont la base est bulbeuse , arrondie et considérable. II
est commun aux environs de Paris, dans les bois; ses qualités
sont très-mauvaises.
XII. L'Oronge ferlée (Paul., L c, pag. 354, pL x&B , fig. 1}
présente un chapeau d'une belle couleur d'orange , avec de
petites peaux semblables à des perles ou des diamans d'un
très-bel effet. Ses feuillets , sa tige et sa chair sont l>lancs.
Il paroît que le collet ou anneau manque dans cette espèce;
on la trouve à Meudon. £lle n'a rien qui annonce des qua-
lités suspectes.
Paulet, dans sa Synonymie , indique encore un assez grand
nombre de champignons sous le nom d'oronge ; ce sont tous
des amanites ou , si l'on veut, des agaricus à volva. Nous n'en
citerons que quelques-uns.
L'Oronge blanche. Il y en a deux espèces: lafariniêre unie ou
farinaccio des Italiens, qui est grande, entièrement blanche,
à lamelles nombreuses, à dentelures multipliées, à stipe
épais et annulé; elle répand une forte odeur de farine fraî-
chement moulue. La seconde , Voronge blanche , rayée sur les
ÔRO A^
bords, est Vagaricus coccola^ Scopoli, ou coccola de Michéli;
enfin , la coquemelle , n.** VII , plus haut.
L'Oronge blanche soyeuse. Petit amanite d'un jaune pâle,
poudreux, àstîpe très-court, cylindrique, qu^ croît en Italie.
L'Oronge écailleuse , Agaricus squarrosus , Weiglb. , dont
le chapeau est conique , jaune, ainsi que le stipe, garni
d'écailles un peu imjiriquées , réfléchies , brunes ; le stipe est
solide.
La'pADSSE Oronge , voyez n.** X, plus haut.
L'Oronge en gelée , qui est V Agaricus limacinus , Scop.
L'Oronge impériale , c'est V Agaricus imperialis , Batsch ,
Elench,, et V Agaricus solitarius , Bulliard.
L'Oronge plombée, Agaricus plumbeus , Schœff. , pi. 85, 86,
auquel Paulet joint , mais il nous semble à tort , les A. hyalinus
et badius, SchsfiT. , tab. 244 , fig. 24.
L'Oronge ravibre, aussi TOronge grise et rousse, est un ama-
nite, qui répand l'odeur d^a rave et qui en a le goût. Il
croit en Toscane, et, suivant Michéli, on lui donne le nom
de loppajola. Son chapeau est gris, garni de feuillets brunà*
très ; le stipe est blanc , long , bulbeux à la base.
L'OaONGE ROUSSE et BLANCHE est un petit amanite figuré dans
l'ouvrage de Michéli , pi. 76 , fig. 2. Cette oronge se rapporte
aussi kV Agaricus bombycinus, SchsefiT. , tab. 76, fig. 2, que
Paulet nomme TOronge pochée , et qu'il rapproche de J'O-
R0T<GE SATINÉE. ( Voyez u.^, II plus haut. )
L'Oronge des sots , mentionnée à I'Oronge des vignes ,
n.° III, plus haut. Clusius, qui, le premier, nous a fait con-
noitre ce champignon, nous apprend qu'on le nomme en
Hongrie bolet des sots ou des fous , parce que , d'une part ^ il
ressemble dans sa naissance à l'oronge franche , et que , d'une
autre, il est capable de tourner la tête lorsqu'on en fait usage.
Il est tout blanc; son chapeau est élancé, conique; le stipe
est nu , long , mince , cylindrique ; le volva est blanc.
Enfin, I'Oronge verte ou vert de gris, qui est la même
que I'Oronge cigue n.° IX, plus haut. (Lem.)
ORONTIUM. (Bot.) Nom donné par Dodoè'ns à un mufflier
que I jnnseus a nommé arUirrhinum Oronlium pour cette raison ;
ensuite il a appliqué le nom Oronlium k un de ses genres voisins
de Vacorus et des aroides. Voyez Oroncb. (J.)
4TO ORO
OROP. (Omith,) Nom hottentot du Gosolbm, bacbakui.
(Desm.)
OROPENDOLA. {Ornitk.) Nom espagnol du loriot com-
moD , oriolus galbula , linn. , qui s'écrit aussi oroyendoUu
(Ch. D.)
OROPETIUM. {Bot.) Sous ce nom M. Trînius a fait on
genre du nardus thomœa de WiUdenow, lequel dififère,
selon lui , du nardus , parce qu'il n^a qu'une glume au lieu
de deux. Ce caractère est-il suffisant pour le séparera (J.)
OROPOGON. {Bol.) Ce genre de Necker, dans les gra-
minées « doit être reporté à Vandropogon. (J.)
OROSPJZA. ( Ornith. ) Belon , dans ses Observations sur
les oiseaux de la Grèce , applique ce nom au montain ou
pinson de montagne ^yringi/Za moiUifringilla , Lino. (Ch. D.)
OROSPIZËS. (Ornith.) Ce nom, qui s*écrit aussi oros-
pisis, est le même qu'OaosFiZA* Voyez ce mot. (Ch. D.)
OROSTACHVS. {Bol.) Le crassitaspinosa de LinDaeus, auquel
Murray attribuoit dix éUmines, étoit rapporté par lui au
genre ColyUdonm Willdenow, n*y reconnoissant que cinq éta-
mines et une corolle divisée profondément, l'a ramené au
crastula. On le retrouve dans le I^omencUUor de M. Steudel
sous Ips noms de sedum et de sempervivum ; enfin, M. Fischer
en a fait , sous celui à^oroàtachys, un genre nouveau , qui n'est
pas encore adopté. (J.)
OROXYLUM. [Bot.) Vent. , Dec, NW. g€Ji.;Kuntb, Journ.
de phys. , Dec. 1818. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, monopétalées, irrégulières , de la famille des higno*
niacéesy de la pentandrie monogynie^ offrant pour caractère es-
sentiel : Un calice campanule, presque à cinq dents ; une co-
rolle irrégulière , ventrue à son orifice , le limbe divisé en cinq
lobes ; cinq étamines fertiles ; celle du milieu plus courte y un
ovaire supérieur; le style terminé par une capsule en forme
de silique, à deux loges séparées par une cloison parallèle aux
valves , renfermant des semences membraneuses , ailées.
Ce genre, établi par Ventenat, ne renferme qu'une seule
espèce ; c'est un arbre , dont les feuilles sont opposées , deux
et trois fois ailées; les fleurs disposées toutes du même
côté, en grappes terminales, alongées, garnies de bractées.
( Poia. )
ORP. 471
I
OROZO , Mus furunculus, {Mamm,) Nom d'un rongeur,
décrit par Pallas, et qui se rapporte au genre Hamstee.
(Desm*)
ORPHE, (IchlhyoL) Nom d'un poisson, décrit par Bloch
sous la dénomination de cyprinus orfus, et qui pourroit bien
n'être qu'une variété de la rosse, cyprinus rutilas. Voyez Able,
dans le Supplément du tome 1." de ce Dictionnaire. Voyez
aussi 4 l'article Spare. (H. C. )
ORPHELINE. {Conchyl.) M. Bosc (Nouv. Dict. d'hist. nat.)
dit que les conchyliologistes donnoient autrefois ce nom à
plusieurs espèces de coquilles bivalves , et entre autres à
deux espèces de Vénus. Je trouve dans les catalogues de
coquilles du dernier siècle que ce nom se donnoit aussi à
des espèces d'arches. La fausse Orpheline étoit ïarca nucUuSt
Linn. (De B.)
ORPHIE, Belone. (Ichthj^ol.) On donne aujourd'hui ce
nom^ qui étoit naguère encore celui d'une espèce, à un
genre de poissons holobranches abdominaux de la famille des
siagonotes , séparé par M. Cuvier du granrd genre des Ésoce's
de Linnœus et de la plupart des ichthyologistes.
Les caractères généraux des orphies peuvent être exposés
ainsi :
Nageoire du dos unique, située en arrière des catopes et sans
rayon alongé; os intermaxillaires formant tout le bord de la mâ-
choire supérieure , qui se prolonge^ ainsi que l'inférieure, en un
long museau ponctué en dessous; l'une et Vautre garnies de petites
dents^ pharynx armé de dents en pavé; os palatins , vomer, langue
et arceaux des branchies sans dents; point de barbillons ; corps et
queue très-alongés et comprimés ; écailles dures et cornées, mais
minces et peu apparentes en général; opercules lisses.
Les Orphies ont un intestin court, mince, sans cœcum,
replié deux fois ; un estomac ample et plissé , et une vessie
natatoire. Leurs os sont remarquables par leur couleur d'un
beau vert.
Oh les distinguera au premier abord des Sphyrènes, des
FoLYPràRES et des Scombrbsoces , qui ont plus d'une nageoire
dorsale; des Mégalopes, dont un des rayons de la nageoire
dorsale est prolongé; des Élopes, des Synodes et des Chau-
uoDEs, qui ont leur nageoire dorsale au-dessus ou au-devant
47t ORP
des catopes; des Stomtas et des Micrôstomes, qui ont le ma-
seau très-court; des Brochets, qui ont la langue , les os pa-
latins, les arceaux des branchies, etc., garnis de dents; des
Demi -BECS, chez lesquels la symphyse de la mâchoire infé-
rieure se prolonge en une très- longue pointe sans dents.
( Voyci ces diffërens mots et SiagonotÀ.)
11 paroft que Ton trouve des orphies dans toutes les mers,
mais on n'en a pas encore bien distingué les espèces. On dit
que quelques-unes ont jusqu'à huit pieds de long, et font des
morsures venimeuses*
Nous citerons ici en particulier la suivante:
L*Orfhie ordinaire : Belone vulgaris ; Esox helone, Linnsus.
Nageoires dorsale et anale falciformes ; caudale fourchue;
tête petite, terminée par un museau étroit, qui ressemble
au bec d'un harle ou à une aiguille deux fois plus longue
que la tête; mâchoire inférieure plus avancée que celle d'en
haut; corps et queue très -déliés et serpentiformes ; dents
petites, mais fortes et égales, et disposées de manière que
celles d*en haut occupent, lorsque la bouche est fermée, les
intervalles de celles d'en bas ; ligne latérale située très-bas et
se perdant presque à l'extrémité inférieure de la nageoire
caudale, dans laquelle d'ailleurs la queue pénètre en quelque
sorte et en grossissant; yeux gros, argentés.
Ce poisson , dont le corps délié est orné de couleurs riches
et brillantes, .dont le dos est d'un noir azuré et le ventre d'un
blanc d'argent pur, dont les côtés, d'un vert doré, présen-
tent de beaux reflets bleuâtres , qui sont aussi la teinte gé-
nérale des nageoires, fréquente presque toutes les n^ers, où
il se fait remarquer par la grâce avec laquelle, dans ses évo-
lutions, il serpente, pour ainsi dire, dans l'eau, par l'agilité
qu'il met a former ses contours, ses replis tortueux, par
la rapidité de ses élans. Sa taille varie de dix -huit pouces à
deux pieds , et il ne pèse guère que de deux à quatre livres
communément. Mais parfois il parvient à de plus grandes
dimensions, si, pourtant, l'on doit rapporter à l'espèce quQ
nous décrivons , l'individu du poids de quinze livres, que le
chevalier Hamilton a vu pêcher à Naples , et ceux que Re*
nard a observé aux Indes orientales, et dont la taille^ moatdit
à quatre et six pieds,
ORP 47S
C'est pendant les nuits calmes et obscures des mois de
Mars et d'Avril, et à l'aide d'une torche allumée, que l'on
prend les orphies, par le moyen d'un instrument garni d'une
vingtaine de longues pointes de fer , qui les percent et les
retiennent. On peut pêcher, dit-on, en une seule fois jus-
qu'à quinze cents de ces poissons , appelés vulgairement , sur
nos côtes: broches y aiguilles de mer, aguillos, aguios, hago^
jos, etc.
La chair de l'orphie est sèche, maigre, souvent molle,
aussi ne sert -elle habituellement qu'à faire des appâts, et
les pauvres seuls en mangent. Beaucoup de personnes d'ail-
leurs sont dégoûtées par la teinte verte de ses arêtes, la-
quelle est inhérente aux os, comme le croit M. Cuvier, et
ne dépend ni de la cuisson, ni de la moelle épinière, comme
l'ont avancé Bloch et plusieurs autres, tandis qu'il en est
qui sont arrêtées par le volume des œufs qui remplissent l'ab-
domen des femelles, et dont l'assemblage en séries monili-
formes, la grosseur, la teînte livide , la transparence, rapel-
lent ceux qui entourent en chapelets les membres du crapaud
accoucheur. (H. C. )
ORPIMENT. (Afin.) C'est le nom de l'arsenic sulfuré jaune ,
tant dans les arts que dans la nomenclature univoque et insi-
gnificative de la minéralogie. Voyez Arsenic. (B.)
ORPIN. ( Chim, ) Noms vulgaires du sulfure d'arsenic
jaune. (Ch.)
ORPIN; Sedum, Linn. {Bot,) Genre de plantes dicotylé-
dones polypétales, de la famille des crassulées, Juss. , et de
la décandrie pentagynie, Linn. , dont les principaux caractères
sont les suivans: Calice monophylle, à cinq divisions aiguës,
persistantes; corolle de cinq pétales lancéolés; dix étamines
à filamens de la longueur d% la corolle; cinq ovaires supères,
surmontés chacun d'un style court ; cinq capsules écartées ,
comprimées, s'ouvrant à leur partie interne par une*fente
longitudinale, et contenant plusieurs grainea. Les orpinssont
des plantes à fleurs herbacées, dont les feuilles sont plus ou
moins charnues, planes ou cylindriques, et dont les fleurs
sont disposées en corymbe. On en connoît envir4)n soixante-
quinze espèces, parmi lesquelles une trentaine croissent na-
turellement en France. Ces plantes n'offrent pas en général
^4
474 ORP
beaucoup d*intërét ; nous nous bornerons à en mentionner
quelques-unes.
* Feuilles planes*
Orfin reprise , vulgairement Grassettb , Joubarbe des yiciiBSf
Herbe a la coupure , Herbe aux charpentiers , etc. : Sedm
telephium, Unn. , Spec, 616; Decand., PI. grass. , t. 92. Sa
racine est vivace , formée de quelques tubercules chamiu,
blanchâtres ; elle produit une ou plusieurs tiges cylindriques,
glabres comme toute la plante , simples dans leur partie in-
férieure, légèrement rameuses vers leur sommet , hautes d'un
pied ou un peu plus, garnies de feuilles sessiles, éparsesou
opposées, ovales, d'un vert pâle, ou quelquefois légèrement
rougeâtres , un peu charnues et succulentes , dentées en lenn
bords. Ses fleurs sont blanchâtres ou purpurines, nombreuses,
disposées en corymbe au sommet de la tige et des rameaux.
Cette espèce croît naturellement dans les vignes et dans les
bois taillis, où elle fleurit en Juillet et Août.
Les racines et les feuilles de Torpin reprise ont passé pour
être astringentes, rafraîchissantes et surtout vulnéraires; on
les employoit autrefois, et principalement les dernières, a
rexté;*ieur, sur les plaies , les ulcères, les hémorrhoides, les
hernies, etc. ; et à l'intérieur, dans la dyssenterîe et le cra-
chement de sang. Aujourd'hui les praticiens n'en font plus
aucun usage. Cet orpin entroit aussi dans l'eau vulnéraire;
on en distîiloît même une eau particulière.
Orpin anacampseros : Scdz/m anacampseros , Linn., Spec,
616; Decand. , PL grass. , t. 33, Sa racine est fibreuse, vi-
vace j elle pousse une ou plusieurs tiges cylindriques, sim-
ples, un peu couchées dans leur partie inférieure, hautes
de six à huit pouces, garnies de feuilles arrondîeis, rétrécies
en coin à leur base, charnues, d'un vert glauque. Les fleurs
sont petites, rougeâtres, disposées en corymbe au sommet
des tiges. Cette plante croît naturellement parmi les rochers
dans le Midi de la France et de l'Europe.
Orpin a feuilles de peuplier ; Sedum populifolium , Linn. fil. ,
SuppL, 242. Ses racines, qui sont vivaces, produisent plu-
sieurs tiges rameuses, droites, garnies de feuilles alternes,
écartées, pétiolées, cordiformes, un peu charnues, inégale-
■ -Il
■ «s
ORP 475
ment crénelées en leurs bords. Ses fleurs sont blanches , dis-
posées en panicule terminale et étalée. Cette plante croît
naturellement en Sibéri)? ; on la cultive au Jardin du Roi.
OiiPiN aizoon; Sedum aizoon, Linn., 5p^.,6i7. Sa racine y
qui est forn^ée de fibres épaisses, charnues, vivaces, pro-
duit plusieurs tiges^ hautes de huit à dix pouces, rameuses,
principalement dans leur partie supérieure, garnies de
feuilles planes, épaisses, charnues, lancéolées, dentées en
leurs bords, éparses, sessiles. Les fleurs sont d^un jaune
l)rillant , disposées en corymbe sessile et terminal. Cet orpin
croit naturellement en Sibérie; on le cultive au Jardin du
Roi.
* * F'euilles cylindriques.
Oafin a fleurs blanches: Sedum album ^ Linn., Spec, 619 ;
Decand. , PI. grass. , t. 22, La racine de cette espèce est menue ,
fibreuse , vivace ; elle donne naissance à plusieurs tiges cy-
lindriques, légèrement rougeàtres, glabres, étalées et sou-
vent couchées à leur base, ensuite redressées, longues en
tout de six à huit pouces, un peu rameuses à leur sommet,
garnies de feuilles éparses, sessiles, cylindriques, succulentes ,
obtuses, d'un vert souvent un peu rougeàtre. Ses fleurs sont
blanches, disposées au sommet des tiges en un corymbe
étalé; les anthères des étamines sont noirâtres. Cet orpin
n'est pas rare dans les lieux secs, arides , pierreux et expo*
ses au soleil.
L'orpin à fleurs blanches, qui vulgairement est encore
connu sous les noms de petite joubarbe, trique^madame , vermi^'
culaire, a uue saveur légèrement stiptique, et il passe pour
être rafraichissant et un peu astringent, principalement ses
feuilles. Dans quelques cantons on mange celles-ci en salade.
Orpin velu : Sedum villosum, Linn., Spec, 620 ; Decand.,
PI. grass., t. 70. Sa tige est droite, velue, simple ou un peu
rameuse, haute de trois à quatre pouces, garnie de feuilles
éparses, oblongues, charnues, obtuses, légèrement aplaties
en des:>us, convexes en dessous, souvent un peu rougeàtres,
ainsi que les tiges. Les fleurs sont purpurines, pqrtées sur
des pédoncules visqueux et légèrement velus, ainsi que les
calices, et disposées en corymbe lâche et terminal. Cette
47« ORP
espèce est annuelle ; • elle croît dans les lieux humides dei
montagnes, sur les bords des mares.
OftPiN aéFLéCHi : Sedum refltxum , Lmn. , Spec. > 6 1 8 ; Decand. ,
FI. grass., t. 116. Ses tiges sont cylindriques, glabres, sim-
ples, accompagnées à le^ir base de quelques rameaux reconr-
bés et réfléchis à leur extrémité. Ces rameaux ef les tiges
sont garnis de feuilles cylindriques, aiguës, d'un vert glau-
que, rapprochées les unes des autres dans la jeunesse de la
plante, mais plus écartées lors de la floraison; à cette époque
même, la partie inférieure des tiges en est plus ou moins dé-
pouillée. Les fleurs sont jaunes, portées sur de courts pédon'
cules, disposées en torymbe rameux, terminal, dont les cètés
sont souvent recourbés. Cette plante est vivace ; elle est
commune sur les murs et parmi les rochers.
Orfin brûlant , vulgairement Vermiculaire brûlante. Pain
d'oiseau. Poivre de muraille : Sedum acre, Linn. , 5pcc. ,619;
Bull. , Herb. , t. 3o. Sa racine est vivace , menue , fibreuse ; elle
donne naissance à des tiges nombreuses , glabres , ramassées en j
gazon , hautes de deux à trois pouces , garnies de femlles
ëparses, ovales, un peu triangulaires, courtes, succulentes,
d'un vert clair, très-rapprochées les unes des autres. Ses fleurs
sont jaunes , disposées en petit bouquet au sommet des tiges.
Cette plante est commune dans les lieux arides et pierreux,
sur les vieux murs , les chaumières ; elle fleurit en Juin et
Juillet. Toutes les parties de cet orpin ont une saveur acre,
trés-piquante et presque caustique, qui, lorsqu^on en a mâ-
ché, laisse pendant quelque temps, sur la langue et dans la
bouche, une impression brûlante très -désagréable. Le suc
extrait de ses parties herbacées, est, dit- on, émétique et
purgatif; mais il seroit dangereux de s*en servir sous ce
rapport, à cause des aecidens inflammatoires qu'il pourroit
produire. Etmuller a vanté cette plante comme antiscorbu-
tique, et Bernard Below rapporte un grand nombre d'ob-
servations de malades guéris du scorbut par Pusage continué,
pendant quelque temps, de bière dans laquelle on avoit fait
infuser de l'orpin brûlant. Depuis, d'autres médecins ont
présenté cette plante , réduite en poudre , comme un remède
eflicace contre Pépilepsie ; enfin , on l'a aussi employée contre
les cancers; mais l'expérience n'a pas confirmé ces préten-
ORT 477
dues propriëiës , et Torpin brûlant est encore à peu prés
inusité en médecine : on ne doit d'ailleurs en faire usage
qu'avec une grande circonspection. (L. D.)
ORPINGMIUTAK. (Ornith.) Nom groèlandois de la petite
linotte rouge ou sizerin , /ringi7/a linaria, Linn. (Ch. D.)
ORPIN A ODEUR DE ROSE. {Bot.) C'est le rhodiola rosea.
(L. D.)
ORQUE. (Mamm,) C'est le nom orca des Latins francisé. On.
l'a quelquefois donné à l'épaulard. Cette espèce de cétacé
a été ainsi désignée dans ce Dictionnaire , tom. VI , pag 74*
(F.C.)
ORRAR. (Ornith,) On nomme ainsi, enLaponie, le petit
coq de bruyère , tetrao tetrix , Linn. , que les Suédois appel-
lent orre, (Ch. D.)
ORRE. ( Mamm, ) Nom d'un écureuil chez les Lapons*
(F. C.)
ORRE. (Ornith.) Voyez Orrar. (Ch. D.)
ORSEILLE. {Bot,) On donne ce nom à une espèce de
licheh du genre Roccella et à la Parelle (voyez ces mots),
qu'on emploie en teinture. (Lem.)
ORSO. {Mamm.) L'ours en italien. (Desm.)
ORSODACNE. {Enlom.) M. Latreille a indiqué sous ce nom,
qui s'écrit de même en latin, une division descrîocères, in-
sectes coléoptères tétramérés, dont il a formé un genre carac-
térisé par quelques modifications dans les parties de la bouche :
tel est le criocère du cerisier, qu'on trouve également sur les
feuilles de plusieurs autres «rbres , qui est d'un jaune ver-
dàtre } ce qui l'a fait aussi désigner sous le nom de chloroti-
que. L'extrémité postérieure de sa tête et le dessous du corps
sont noirâtres. Le mot orsodacne, évidemment tiré du grec
op^oS^AKvn^ ne signifie rien. Aristote l'a employé pour désigner
un petit animal que Gaza, son interprète, a cru être la mor-
delle. (C. D.)
ORT. {Omith.) Nom danois de la sarcelle commune , anas
querquedula, Linn. (Ch. D. )
ORTA. {Bot,) Nom languedocien de la bette ou poirée,
cité par Go.uan. (J. )
ORTALID A. ( Ornith. ) Nom générique du parraqua dans
Merrem. (Ch. D.)
478 ORT
ORTEGIA. {Bot.) Voyez Oatécis. (L. D.)
ORTÉGIE; Ortegiaj Linn. {Bot.) Genre de plantes dico*
tylédones, de la famille des earyophyll^ê, Jnas., et de la
iriandrie monogynie , Lion. , dont les principaux caractères
sont les suivans : Calice de cinq folioles ovales, persistantes,
membraneuses en leurs bords; corolle nulle; trois étamines
k filameos courts , portant des anthères linéaires et compri-
mées; un ovaire supère, surmonté d*un style filiforme, te^
miné par un stigmate simple ; capsule à trois valves , à m»
seule loge , contenant plusieurs graines menues.
Les ortégies sont de petites plantes herbacées, à feuilio
opposées, et à fleurs axillaires ou terminales. On n'en con-
noit que deux espèces.
Ortécie d^Espagne; Ortegia hispanica, Linn., Spec, 49*
Sa tige est droite, articulée, quadrangulaire , haute de six
k dix pouces , divisée en rameaux opposés , garnis de feuilles
linéaires, sessiles, munies de deux petites stipules à leur base.
Les fleurs sont d'un blanc verdâtre, petites, portées sur des
pédoncules courts, et disposées en corymbes dichotomes.
Cette plante croit naturellement en Espagne.
I^ seconde espèce est VOrtegia dichotoma, Linn., Man/.,
1749 qui se trouve en Espagne et en Piémont. (L. D.)
ORTEIL DE MER. (Zoophyt.) Nom donné sur quelques
parties de nos côtes à l'alcyon lobé ou digité, A. digitatum,
Linn. (De B.)
ORTHAGORISCUS, Orthagoriscus. {JchÛiyoL) Au rapport
de Pline {lib. S2 , c, a) , les anciens Lacédémoniens donnoient
le nom d^opdetyoptffKoç ou porc à un grand poisson , qui , au
moment où on le saisissoit, faisoit entendre un bruit sem-
blable au grognement du cochon. Rondelet , le premier,
afiirma que cet habitant de la mer Méditerranée n'étoit autre
que le poisson lune, et son opinion a été si généralement
adoptée, que, dans ces derniers temps, M. Schneider a sé-
paré la mole des tétraodons proprement dits , pour, sous la
dénomination d' orthagoriscus, en faire un genre distinct dans
la famille des ostéodermes de Tordre des chondroptérygieos
téléobranches, genre qui a été adopté par M. Cuvier, et que
M. Shaw avoit , de son côté , désigné sous l'appellation de
cephalus» ( Voyes Cephalus. )
ORT 479
Ce genre , tel quUl est établi maintenant , se reconnoltaux
caractères suivans :
Squelette cartilagineux ; Iranchies munies d'un opercule et
d'une membrane; catopes nuls; mâchoires indivises; corps tronqué
en arrière y comprimé , sans épines et non susceptible de s'enfler;
queue courte et très-élevée iferticalement; nageoires dorsale et anale
hautes, pointues et unies à la caudale^ qui représente une bande
étroite,
A Faide de ces caractères, on distinguera facilement les
Orthagoriscus des Cycloftères, des LéPADOGASTÈRES , des Ba-
LISTES, des Pégases , des Centrisques, qui ont des catopes ; des
OsTRACioNs, qui ont plus de six dents ; des Tétrodons, qui
en ont quatre; des Syngnathes, qui n'en ont point; desDio-
OONS , dont la p€au est armée de toutes parts de gros aiguillons
pointus. (Voyez ces dififérens mots, et TéLéoBRANCHES et .Os-
TéODERMES. )
Parmi les espèces de ce genre nous signalerons:
Le Poisson lune : Orthagoriscus Mola; Tetraodon Mola , Lin-
nsus. Corps très -comprimé, presque aussi haut que long
et discoïde ; nageoires pectorales éloignées du museau ; dor-
sale et anale très-alongées et composées de rayons inégaux*^
dont les antérieurs sont les plus longs ; peau dure et rude au
tolicher; dos varié de nuances foncées et noirâtres; bouche
très- petite.
Ce poisson , que sa figure presque circulaire et Féclat
blanchâtre de la peau argentée de ses flancs , souvent doublé
pendant la nuit par la splendeur phosphorique de Thuilè
dont elle est imprégnée, ont fait assez généralement nommer
le soleil ou la lune, habite et la mer Méditerranée et TOcéan,
où on le pêche à presque toutes les latitudes, depuis le cap
de Bonne -Espérance jusque vers Textrémité septentrionale
de la mer du Nord. Ses dianlètres vertical et longitudinal
ont souvent plus de quatre et quelquefois plus de douze
pieds d'étendue, et l'on assure même, qu'en lySS, on prit
sur les côtes d'Irlande une mole qui avoit vingt -cinq pieds
anglois de longueur. Son poids s'élève chez beaucoup d'indi-
vidus à trois cents et même à cinq cents livres.
La chair de la mole est d'une saveur peu agréable ; elle est
visqueuse et gluante , et répand une assez mauvaise odeur.
48o ORT
Elle est d^ailleurs tris-grasse , et fournit une énorme quan-
tité d'huile bonne à brûler. Son foie, 'qui est denii*sphérique,
jaune et mou , est assez bon à manger. Immédiatement au-
dessous de sa peau on trouve une couche épaisse d'une subs-
tance blanche, comme le lard du porc, mais plus compacte
et plus homogène , et qui se ramollit et se dissout en partie
dans Teau bouillante.
Lorsqu'on saisit ce poisson , il fait entendre un bruissement
très -marqué, et tandis qu'il nage, il roule sur lui-même
comme une roue.
Il faut encore rapporter à ce genre Vorlhagoriscus ohlongui
de Schneider (97)9 et quelques autres espèces, conune le
poisson figuré dans l'ouvrage de M. de Lacépède (I , xxu, 3),
et celui des Nouveaux Commentaires de Pétersbourg (X , vin
5 et 3). (H. C.)
ORTHITE. {Min.) Nom donné par M. Berzelius à un mi-
néral en longs prismes bacillaires droits, noirs, à cassure pres-
que vitreuse et composés de silicates de cérium, de fer et de
chaux. Voyez CéaiUH. (5.)
ORTHOCENTRE, Orthocentron. {Bot.) Ce genre ou sous-
genre , que nous avons déjà indiqué dans les articles Lopbio-
LÈPB et NoTOfiASE , appartient à l'ordre des Synanthérées et
à notre tribu naturelle des Carduinées. Il présente les carac-
tères suivans.
Calathide incouronnée, équaliflore, multiflore, subrégula-
riflore , androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs , ovoïdej
formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées , co-
riaces: les extérieures et les intermédiaires ovales-oblongues,
ciliées sur les bords , colorées au sommet , surmontées d'un
appendice étalé, long, très-droit, subulé, roide,^ piquant,
spiniforme, quelquefois un peu denticulé en scie sur ses bordSf
et formé d'une substance très-différente de celle de la squame,
privée de parenchyme, presque sèche, blanchâtre, cornée,
comme parcheminée, ou un peu scarieuse; les squames inté-
rieures longues, étroites, surmontées d'un petit appendice
demi- lancéolé, scarieux, coloré. Clinanthe épais, charnu,
garni de fimbrijles, planiuscule pendant 1^ fleuraison, deve-
nant ensuite convexe, presque conique. Ovaires obovoïdes-
oblongs, comprimés bilatéralement, glabres, lisses, ayant
ORT 48i
l'aréole apicilaire surmontée d'un plateau qui porte la co-
rolle et le nectaire; aigrette longue, grise-roussàtre , com-
posée de squamellules filiformes, barbées, attachées à un
anneau caduc. Corolles subréguliéres, c'est-à-dire ayant les
cinq incisions presque égales. Étamines à filet glabre, sans
poils ni papilles.
Orthocentre a calathides agglomérées: Orthocentron glo"
meratunij H. Cass.; Cnicus pungens, Willd. La tige est haute
d'environ quatre pieds, dressée, droite, peu rameuse, pu-
bescente , ailée par la décurrence des feuilles , à ailes ou dé-
currences dentées , épineuses; les feuilles sont alternes, éta-
lées, sessiles, décurrentes, inégales, oblongues- lancéolées,
vertes et un peu pubescentes en dessus , blanchâtres et un
peu tomenteuses en dessous, inégalement et irrégulièrement
dentées ou lobées sur les deux côtés; chaque dent ou lobe
terminé par une longue épine grêle, le reste bordé de très-
petites épines; les calathides sont sessiles ou presque sessiles,
et rassemblées en groupes inégaux, irréguliers, au sommet
de la tige et des rameaux; chaque calathide a environ dix
lignes de hauteur et autant de largeur ; les corolles sont pur-
purines; le péricline est glabre, et ses squames ont le som-
met rouge ou rougeàtre. Nous avons fait cette description
spécifique , et celle des caractères génériques , sur des indi-
vidus vivans, cultivés au Jardin du Roi , où ils fleurissoient
en Juillet. L'espèce est indigène en Arménie.
L Orthocentron se distingue suffisamment des genres ou sous-
genres voisins, par les caractères propres à Tappendice qui
surmonte les squames intermédiaires du péricline. On peut
ajouter que les corolles sont presque régulières, au lieu d'être
obringentes, et que les filets des étamines sont glabres, au
lieu d^être garnis de poils ou de papilles. Cette glabréité par-
faite du filet de Fétamine est une anomalie extrêmement
rare chez les carduinées, qui se distinguent principalement
des carlinées par le filet de Fétamine m«ni de poils ou de
papilles , plus ou moins nombreux , plus ou moins manifestes*
Le nom d* Orthocentron , composé de deux mots grecs , qui
signifient épine droite j fait allusion à l'appendice des squamei^
du péricline.
Le Cnicus arenarius y 'VViUd., que nous n'avons point vu,
36. 3i
482 ORT
semble , d'après la description , devoir appartenir au genre
OrthocetUron. (H, Cass.)
ORTHOCERAS. {Bol.) Genre de plantes monocotylédones,
à fleurs incomplètes, irrégulières, de la famille des orchidées,
de la gynandrie digynit de Linnœus^ offrant pour caractère
essentiel : Une corolle à six pétales , les trois extérieurs li-
néaires, en forme de casque; les deux intérieurs connivens
sous le casque; le pétale inférieur à trois découpures, point
éperonné; une anthère parallèle au stigmate, accompagnée
d'un lobe de chaque côté.
Othoce&as roioe; Othoceras strietum, Rob. Brown , Nov.
HolU, 1 , pag. 3i6. Cette plante est pourvue d'une bulbe en-,
tière, d'où s'élève une tige courte et roide. Elle ressemble
beaucoup auxDii/m, desquels elle diffère par ses fleurs en
masque plus prononcé, par les pétales supérieurs redressés,
par les intérieurs connivens, très -courts, privés d'onglets.
Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande. ( Poia. )
ORTHOCÉRATE. {Foss.) Voyez OaTHOcéaATiTE. (D. F.)
ORTHOCÉRATITE. {Foss.) Dans son ouvrage sur les Ani-
maux sans vertèbres, M. de Lamarck a signalé sous le nom
générique d'Orthocère de petites coquilles à l'état vivant,
qui paroissent n'avoir aucun rapport avec d'autres souvent
très -grandes, qu'on trouve à l'état fossile dans les plus an-
ciennes couches, et auxquelles on a qudquefois donné le
même nom.
A l'article sur les Hippurites , ce savant annonce dans une ob-
servation (t.'7 , p. 597), qu'on a donné le nom d'Orthpcérate
à ces derniers, qui sont des tuyaux testacés, pétri6és, épais,
de forme cylindracée conique, tantôt droits, tantôt un peu
courbés et dont l'intérieur est divisé en plusieurs loges, par
des cloisons transverses qui adhèrent aux parois du tuyau.
Il divise ces tuyaux en deux sections ; dans l'une , les cloi-
sons sont traversées d'outre en outre par un siphon qui ne
communique en aitcune manière avec les concamérations ou
loges du tuyau ; dans l'autre au lieu de siphon , on ne trouve
qu'une gouttière latérale, c'est-à-dire un canal formé par deux
arêtes longitudinales mousses cm obtuses.
Les caractères des corps de cette seconde section paroissent
appartenir évidemment auK ^ppurites , mais nous croyons que
ORT 483
ceux de la première ne peuvent convenir qu'aux coquilles
que, depuis long-temps, Ton avoit raDgées dans le genre au-»
quel on aVoit donné le nom d'Orthocérate ou d'Orthocératite
qui est très-différent des hippurites^ ainsi que des orthocères
de M. de Lamarck.
Il en est même , auxquelles on a donné le nom de lituolites,
à cause de leur courbure en forme de crosse, et qui pour-
roîent former un autre genre, ou, au moins qui doivent être
distinguées de celles qui sont parfaitement droites.
M. Sowerby , dans son ouvrage ( Min, conch. ) a senti la
nécessité d^établir le genre Orthocérate ou Orthocératite sur
les coquilles des couches anciennes , et il lui a assigné les ca^*
ractères suivans: Coquille droite ou un peu courbée, fusi/orme,
à cloisons traversées par un siphon; le bord des cloisons uni avec
une ou deux légères ondulations,
Nous allons signaler les espèces qu'il a décrites et figurées;
Orthocératite conique: Orthoceratites turhinatusyDef»*, Sow.,
locé cit», tom« !•", p. i3i , tab. 60, fig. 1,2 et 3. Coquille co-
nique-alongée , à ouverture ovale , à iiphon marginal et cou"
verte de fines stries circulaires; diamètre plus d'un pouce;
longueur inconnue. Trouvée au Havre , et dans le Derbysbire
en Angleterre.
ORTHOcéRATTTE ANGLAIS: Orthoccratites anglicus , Def. ; Mart. ^
Fétr. du Derb., tab. 89 , fig. 2 ; Sow», L c, même pi. , fig. Se
Coquille ovale, alongée,.à cloisons obliques,' un peu con-
caves, nombreuses et à siphon subcentral; longueur plus de
trois pouces. Dans le IXerbyshire*
ORTHOcéaATiTE ONDUUÉ : Orthocerolites undulalus, Def. ; Sow. ^
loc, ci7., pi. 59, Coquille ovale lisse, à cloisons obliques et
nombreuses et à siphon près du bord ; diamètre deux pouces;
longueur plus de sept pouces. En Angleterre.
OaTHocéRATiTB STRiit Orlhoceraiites striatm$, Def. ; Sow;, /oc.
cit, y pi. 58. Cette coquille est trè»-remarquable , en ce qu'elle
est couverte de légères stries longitudinales; elle a jusqu'à
trois pouces de diamètre et son siphon est central. Trouvée
près de Cork eu Irlande*
Orthocératitb de SmNH|i»a : Orthocerolites Steinhaueri s
Def.; Sow., loe, cit. y pi. bo^ fig* 4* Coquille striée transver-
salement, très-efijlée, à cloiiOjD^ jéUiigDées les unes des autres,
484 ORT
à siphon prés du bord ; longueur plus de trois pouces. Trou-
vée prés de Bradford en Angleterre.
Orthocératite circulaire : Orthoceratites circularis , Def.;
Sow. , loc. cit, , pi. 60 , fig. 6 et 7; Coquille cylindrique alon-
gée, à cloisons rapprochées, un peu concaves et à siphon près
du bord. Trouvée dans le Derbyshire. Cette espèce paroit
avoir beaucoup de rapport avec VOrthocera Brejyniû
Orthocératite porte-anneaux: Orthoceratites annu lotus ^DeL]
Sow. , loc. cit. , tom. 2, p. 73, tab. i35. Cette espèce, dont il
paroit qu'on ne trouve que le moule intérieur, est extrême-
ment remarquable en ce que ce moule est couvert d^anneaux
circulaires et saiflans, éloignés de trois à quatre ligues les
uns des autres. Le siphon est central. Diamètre plus d'an
pouce ; longueur plus de six pouces. On la trouve à Col^
hrook-Dale, en Stropshire, en Angleterre dans un marbre.
Une espèce analogue se trouve aux environs de Valognes;
mais son siphon est marginal.
Orthocératite cordif'ormb : Orthoceratites cordijbrmis j Def.;
Sow., loc, cit, ^ tom. 3^ p. 85,. tab. 247. D'après la figure ci-
tée , il paroît que cette espèce est très-singulière , et qu'elle
s'écarte de la forme de toutes les autres. Le morceau repré-
senté et qui est composée de douze à treize cloisons, a huit
pouces et demi de longueur, sur six pouces et demi envi-
ron de largeur par un bout; l'autre bout n'a que deux pouces
de diamètre vers la pointe , et celle-ci est terminée par le
siphon qui est central. Le lieu où on l'a trouvée est inconnu.
Orthocératite géant: Orthoceratites giganteus , Def, ; Sow.,
loc, cit,^ tom. 3 , p. Bi , fig. 246. Coquille conique , à ouver-
ture ovale, à siphon subcentral , à cloisons droites et grandes.
Un des morceaux représentés dans la figure citée a plus
d'un pied de longueur sur prés de sept pouces de diamètre
par le bout le plus gros. On le trouve à Cioseburn , dans le
Dumfrieshire , en Angleterre.
Dans l'ouvrage de Knorr, sur les Pétrifications, on trouve
les figures de différentes espèces d'Orthocératites ; savoir: à
cloisons concaves, pi. 167 , fig, 2 ; pi. 169, ûg, 5,7 et S , et
pi. 170, Gg, 2 — 6. On doit sai^doute rapporter à ce genre
le corps figuré dans le même ouvrage, pi. 170, fig. 1 , et dans
celui de Parkinson {Orgah» rem,, pi. 3 , pi. 7 , fig. 17), et
ORT 485
dontje possède un morceau. Ce corps, coupé dans sa longueur,
présente un tuyau extérieur de neuf lignes de diamètre et
mince. Un siphon de cinq lignes de diamètre et subcentral
traverse des cloisons nombreuses et concaves. Le morceau
représenté a neuf pouces de longueur, et n'est pas entier.
Celui que je possède, vient de l'île d'Oeland dans la mer Bal-
tique. J'ai donné à cetle espèce le nom d*Ortoceratites Par'
hinsonL
Dans le même ouvrage de Knorr, on voit, pi. 167 , fîg. 3,
la figure d'un corps cylindrique qui présente des cloisons an-
guleuses sur l'un de ses côtés. Je soupçonne que ce morceau
dépend de l'espèce qui précède immédiatement, et c'est peut-
être à cette espèce qu'on a donné anciennement le nom de
Homaloceratites.
Dans son voyage au pôle nord , M. de Buch a trouvé près
de Drontheîm un calcaire noir rempli d'orthocérati tes,* aux
environs de Christiania. Quelques-uns ont plusieurs pieds de
longueur; ils sont planes d'un côté, convexes de l'autre, et un
siphon les traverse dans toute leur longueur (idem). Il y a
lieu de croire, que ces tuyaux étoient cylindriques ou ovales,
et que la partie plane, qui est, je crois, la supérieure, a été
détruite , comme il arrive à beaucoup d'ammonites et de
baculites*
Ce savant dit, qu'à Konsberg il en a vu qui ont trois à
quatre pieds de longueur. ,
On trouve des orthocératites en Vestrogothie, aux environs
de Chimay ; à la montagne Sainte-Catherine, département de
la Manche, dans un grès ferrugineux; à Feugueroles près de
Caen; dans le pays de Mecklembourg; dans les environs de
Francfort; en Suisse; en Sibérie; dans les carrières de marbre
de Blankenbourg , dans la Poméranie ; en Piémont, et dans
beaucoup d'autres endroits.
A l'égard des orthocératites en spirale qu'on a appelés litua«
lites, il semble qu'ils se rapprochent plus des spirules que
de tout autre genre, et il en sera parlé à l'article Sfirulc.
(D. F.)
ORTHOCÈRE, Orthocera, {Conchjrl.) M. de Lamarck a
établi ce genre pour un petit nombre de corps crétacés, plus
ou moins droits , comme l'indique le nom , assez semblables
486 ORT
à de petites baguettes d*oursins et dont Linné faisoit des
espèces de nautile!(. Les caractères que M. de Lamarck assigne
à ce genre, sont lessuivans : Coquille droite ou un peu arquée,
subconique, striée en dehors par des côtes longitudinales
nombreuses ; loges formées par des cloisons transveraes , per-
forées par un tube, soit central, soit marginal, Xavoue que
je n'ai vu qu'une seule espèce de ce genre , c'est celle qui
a été figurée dans les planches du Dictionnaire sous le nom
de Nodosaijre baguette , mais à tort , puisqu'elle a bien
évidemment les côtes longitudinales, qui servent à distin»
guer les orthocères de M. de Lamarck de ses nodosaires. Quoi
qu'il en soit, je suis à peu près certain que c'est une véri-
table baguette d'oursin ; en sorte qu'il se pourroit fort bieq
que toutes les autres espèces d*orthocères en fussent également.
Ce qui me porte à le croire , c'est qu'il n'y a réellement pas
de cloisons dans aucun de ces corps, mais seulement des
étranglemens d'espace en espace. Leur base est en outre
*
terminée par un mamelon absolument comme dans les ba«
guettes d'oursins, et bien plus, j'ai pu observer dans des indi-
vidus que m'a donné M. Menard de la Groye, qui en a trouvé
en très-grande abondance dans le sable de Rimini, des traces
de l'attache de la membrane à leur base. Malgré cela je vais
donner les caractères des espèces admises par M. de LamarCk.
L'O. RAVE : O. raphanus , Nautilus raphanus, Linn. ; Gmel,,
Enc. méth., pi, 465 , fig. 2, a. &,c. Coquille très-petite,
toute droite, conique, alongée, articulée, les articulations
renflées; siphon sublaté^al.
D'après la figure de Gualtierî, que cite M. de Lamarck,
le siphon paroit être bien complètement central dans ce corps,
qui se trouve sur les bords de la Méditerranée.
L'O. obtdse: O.fa&cia, Nautilus fascia, Linn, , Gmel.; Gualt.,
Coj}ch., t, 19, fig. O. Coquille droite, oblongue, subconique;
obtuse au sommet ; les loges peu renflées ; le siphon central.
Des bords de la mer Adriatique. <
L'O. RAVENELLE : O. raphanislrum , Nautilus raphanistrum,
Linn., Gmel. Coquille droite, subcylindrique; les articu-
lations renflées, tiveç douze stries longitudinales et le siphon
l^entral régulier.
Cette espace, qui vient 4ussi dçs rivages dç I4 Méditer^
ORT 487
raoëe , est un peu plus grande que les autres. 1} se pourrolt
que ce fût la nodosaire baguette des planches du Diction-
naire.
L'O. OBLIQUE : Q. obliqua, Nautilus ohliquus /hinn. , Gmel.;
Gualt., TesL, t. 19, fig. N. Coquille subarquëe, conique,
striée obliquement sur ses articulations, qui sont subcrénelécs ;
siphon central. ^
Des mers Méditerranée et Adriatique.
L*0. AiccE ; O. acicula de Lamk. Petite coquille très-
droite, très -aiguë et en forme d'aiguille, et couverte de
stries longitudinales droites.
Méditerranée.
L'O. GOUSSE : O. legumen, Nautilus legumen , Linn. , Gmel. ;
Gualt., Test,, t. 19, fig. P. Coquille extrêmement petite,
droite , articulée , comprimée et beaucoup plus élargie d'un
côté que de Tautre; siphon au milieu de la base très-petite,
mais à Textrémité du bord droit.
• De la mer Adriatique.
On trouve à Tétat fossile un certain nombre de coquilles
véritablement cloisonnées , coniques , à coupe circrulaire ,
tout-à-fait ou presque entièrement droites, et que plusieurs
auteurs ont nommées orthocères ou or thocérati tes : suivant
moi , ce sont les seules qui doivent rester dans ce genre, et Ton
pourra les subdiviser en deux sous-genres, suivant que le
siphon est marginal ou central. Les premiers sont réellement
des espèces de bélemnites, dont Falvéole ou la cavité s'est
considérablement agrandie , en sorte que le tét devoit être
partout aussi mince qu'il l'est sur le bord de Fouverture
des bélemnites. (De B.)
ORTHOCÈRE- {Foss.) Il paroît que les coquilles, aux-
quelles M. de Lamarck a donné ce nom générique , ne se
rencontrent pas à l'état fossile. Voyez Orthocératite. (D. F.)
ORTHOCERE, Orthoeerus, {Entom.) Ce nom, qui signifie
cornes droites , a été substitué par M. Latreille à celui de sar»
rotrie, donné par Illiger à un petit genre de coléoptères hété-
romérés, de la famille des lucifuges ou photophyges. Nous
l'avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire , pi. 1 3 ,
fig. 5, sous le nom de Sarrotrie. Voyez ce mot. (CD.) .
ORTHOCÉRÉS , ORTHOCERATA ou ORTHOCERACEA,
483 . O RT
{ConchyL) Famille établie par M. de Lamarck dans sa divi-
sion des céphalopodes polythalames, et dont la coquille, à
cloisons simples, est droite ou presque droite, sans spirale.
Les genres qu'il y range sont les suivans : Bélemnite , Or-
thocére, Nodosaire, Hippurite et Conilite.
M. de Blainville emploie le même nom , ou celui d^OsTHO-
césACÉs, pour désigner la même famille. Les genres qu'il
y place sont : Bélemnite, Condlaire, Conilite, OaTHOcàsE,
Amplexcs et Baculite. Voyez ces différens mots. (De B.)
ORTHOCHILE. (Entom.) M. Latreille a désigné sous ce nom
de genre une espèce de diptères, voisin des dolichopes , quil
a le premier fait connoitre. (C. D.)
ORTHOCLADE, Orthoclada. {Bot.) Genre de plantes mono^
cotylédones, à fleurs glumacées, delà famille des graminées ^
de la triandrie digjmie de Linnsus, très -rapproché des Patq-
BiNs {Poa), qui comprend des herbes dont les fleurs sont dis-
posées en une panicule à ramifications très - alongées , à demi
verticillées, droites et roides, nues à leur partie inférieure,
et dont le caractère essentiel consiste dans des fleurs herma-
phrodites, composées chat;une de deux valves calicinales, ai-
guës, formant un épillet de trois à quatre fleurs ; les valves
de la corolle aiguës ; un ovaire en bosse , terminé par un bec
court, cylindrique, accompagné de deux écailles obtuses, ar-
rondies à leur sommet; trois étamines ; deux styles courts; les
sti|;mates très-longs.
Orthoclade A FLEURS RARES : OrthocUida rariJlorum^Tal. Beauv.,
AgrosL , pag. 69 , tab. 1 4 , lig. 9 ; Panicum rariflorum , Lamck. ,
Encycl., 4, pag, 766. Plante de Cayenne et du Brésil, dont
la tige s'élève à la hauteur d'un pied et plus ; elle est garnie
d'un petit nombre de nœuds, nue dans sa partie supérieure,
pourvue à l'inférieure de feuilles un peu courtes, planes,
ovales-lancéolées, larges de plus de six lignes, un peu pileuses
à leurs bords, et comme rétrécies en pétiole près de l'entrée
de leur gaine. Les fleurs forment une paniculç ample , très*
rameuse, très -lâche, à pédicelles très-longs, capillaires. Les
valves calicinales sont glabres; inégales, ovales, aiguës; celles
de la corolle un peu plus longues que le calice. (Poia.)
ORTHOCORYS. (Omith.) Nom générique donné par M,
Vieillot à l'hoai^in^ opisthocomus , Illîg. (Ch. P.)
ORT 489
ORTHODON. {Mamm.) Nom donné à un cachalot par M.
de Lacépède , Physeter orthodon. (F. C.)
ORTHODON. {Bot.) Ce nom, qui signiGe dent droite en
grec , a été donné par Bory à une mousse que depuis on a
reconnue être une espèce du genre Octoblefharum. Voyez
ce mot. (Lem.)
ORTHOKLAS. (Min.) M. Breithaupt a cru devoir faire
un genre du feispath , et le diviser en plusieurs espèces aux*
quelles il a assigné des noms particuliers. Il a donné celui
d'orthoklas à une de ces espèces , à celle qui est une combi-
naison de potasse et d'alumine siiicatées. Voyez Felspath. (B.)
ORTHON YX!. ( Ornith. ) Voyez Onguiculé. ( Ch. D.)
ORTHOPLOCÉES. {Bot.) Titre du troisième sous- ordre
établi dans les crucifères par M. De Candolle , caractérisé
par les lobes de l'embryon plies en deux, et placé d'un seul
côté de la radicule, qu'ils embrassent dans leur pli. (J.)
ORTHOPOGON. {Bot.) Ce genre de graminée, fait par
M. R. Brown, est le même que VOplismenus, publié anté-
rieurement par Beauvois dans la Flore d'Oware. Voyez Oplis-
MÈNE. (J.)
ORTHOPTÈRES, Orthoptera insecta. (Entom.) On désigne
ainsi , d'après Olivier, la sous-classe ou l'ordre des insectes à
quatre ailes d'inégale consistance, dont les supérieures, sous
forme d'étuis, recouvrent et protègent les inférieures , qui,
le plus ordinairement (les labidoures exceptés) , ne sont pas
pliées en travers, mais plissées sur leur longueur dans l'état
de repos.
Ce nom, emprunté des mots grecs opSoç, droites, et de
7/ltfctj ailes ^ indique, en effet, cette disposition ; mais ce n'est
pas réellement sur cette disposition ou d'après cette confor-
mation , qu'il a été nécessaire d'établir cet ordre véritablement
naturel. C'est surtout le mode tout particulier de la transfor-
mation ou de la métamorphose , qui se rapproche beaucoup de
celle des hémiptères et qui s'éloigne par cela même de la
transformation des coléoptères, avec lesquels tous les auteurs
les avoient placés avant De Géer.
Linnœus, dans les dernières éditions de son Système delà
nature, les avoit rangés avec les hémiptères. Mais De Géer,
^n 1773. date de Tannée où il publia le troisième volume de
490 ORT
ses Mémoires, dont le premieravoit paru dés 1762 , distingue
très-bien ce sous-ordre parmi les vaginés. Il le désigne sous
le nom de dermopUres, qui portent deux gaines coriaces,
demi-écailleuses y aliformes; deux ailes membraneuses et la
bouche garnie de mâchoires dentées. Fabricius, empruntant
constamment ses caractères de cette dernière partie, avoit fait
une classe de ces mêmes insectes , parce qu'il avoit observé que
leurs mâchoires sont engagées dans une sorte de pièce mem*
braneuse, sorte de gencive mobile, qu'il nomme casque ou
galète , d'où il avoit imaginé et créé le nom de l'ordre Ulonates
des mots grecs ovXov, gencive extérieure^ et de yvetAoç ^ ma*
choire, c'est-à-dire mâchoires engagées dans une gencive.
En sortant de l'œuf qui doit les produire et dont les formes
varient beaucoup , les orthoptères ont à peu prés la struc-
ture et l'apparence qu'ils conservent pendant toute leur exis-
tence ; car leur manière de vivre, leurs habitudes, leurs
mœurs , leur instinct, sont à peu près les mêmes. La njnmpbe
ne diffère de la larve que parce qu'elle porte des moignons
d'ailes, qui, à la mue suivante, se développeront, si cela
est nécessaire; car quelques espèces dans les différentes fa-
milles de cet ordre ne prennent jamais d'ailes : mais, en gé-
néral, tous les orthoptères sont agiles, sous les trois états de
.larves, de nymphes et d'insectes parfaits.
La plupart des espèces d'orthoptères se nourrissent de ma*
tières végétales. Quelques - unes , cependant , comme les
blattes, détruisent les matières animales; d'autres, comme
les mantes, saisissent et dévorent les insectes vivans.
11 est difficile de donner une histoire générale de la struc-
ture des orthoptères ; car toutes les parties de leur corps dif*
fèreni selon les familles et même dans les divers genres,
La forme de la tête, son mode d'articulation, les diverses
parties de la bouche, les yeux, les stemmates , les antennes,
présentent des variations à l'infini. Il en est de même du cor-
selet, de l'abdomen, des ailes et des pattes. Il seroit néces-
saire d'entrer dans de très-grands détails pour en donner une
idée. Nous préférons renvoyer à l'étude de chacune des fa-
milles, que nous allons faire connoître ici d'une manière géné-
rale. Nous engageons d'abord le lecteur à examiner dans l'atlas
de ce Dictionnaire les planches :< 3, 24 et 26, sur lesquelles
ORT A91
nous avons fait représenter une espèce de chacun des genres,
compris dans cet ordre. Voici ensuite un tableau synoptique
qui indique les quatre famines dont cet ordre se compose.
« /beaucoup plus groMes^ propres au taut........ 4. Grtlloïdks ou
g l Crtlliforues.
^ 1 f (plu* long que large 3. Anomides ou
g y simples: I cinq: jplus large que long, cou- DirroanEs.
5*1 articles / corselet) Trant la tête a. BLàrres ou
S J des tarses ) ( , . On alopodk.
2,1 I trois: le ventre termine par des pinces. 1. Labidoures ou
•^ V. FORFICCLES.
Dans la première de ces familles, celle des Labidoures, les
espèces diffèrent de toutes les autres , parce que leurs ëlytres,
semblables à ceux des coléoptères, sont réunis par une suture
moyenne et recouvrent presque complètement les ailes mem-
braneuses, qui, quoique plissées sur leur longueur, n'en sont
pas moins pliées trois fois en travers , en pouvant se déployer
comme par ressort et se reployer par un mécanisme très-cu-
rieux à connoitre, (Voyez Forficule.)
La seconde famille , celle des Omalofodes, à laquelle ap-
partiennent lesblattes, se distingue par la forme du corps exces-
sivement déprimé , par la brièveté et l'aplatissement des pattes,
et surtout des cuisses et des hanches. Beaucoup d'espèces ne
prennent jamais d'ailes.
Les Anomides ou OaTHOPràREs difformes ont été ainsi nommés
à cause du mode singulier d'articulation et de mouvement
du corselet sur l'abdomen. Leur tête est mobile en tout sens
sur le corselet. Elles varient d'ailleurs beaucoup dans les dif-
férens genres, d'après la forme des pattes de devant et de
celles dé derrière.
Enfin , dans les Grylloïdes , famille qui comprend les sau-
terelles, les cuisses postérieures sont renflées, très-musculeuses,
alongées et destinées k produire de grands sauts. Il y a d'ail-
leurs beaucoup d'analogie dans les mœurs. Voyez l'article Insec-
TFj et chacun des noms de familles indiquées plus haut. (C. D.)
ORTHOPYXIS. {Bol.) Ce genre de mousse, étabU par Pa-
lissot-Beauvois , se distingue, selon cet auteur, du Bartramia
par ses urnes ovales- oblongu et, droites, quelquefois cepen*
dant un peu arquées en fer>de»faux, et par ToTifioey qui n'est
49» ORT
point placé obliquement; il diffère aussi du genre Mnium,
tel que le considère ce même auteur, par ses urnes droites,
dépourvues d'une substance charnue intérieure , et par le
tube droit. L'auteur convient que ce genre n'a pas de carac-
tères différentiels bien saillans ; mais il fait observer que les
espèces qui le composent ont un port et un faciès qui ^les
font distinguer des Bartramia et des Mnium , ce qui, selon
nous, n'est pas suffisant pour admettre un genre : il y rappor-
toit Varrhenopterum heterostichum, Hedwr., et les mrùum Tanuh
sum et palustre f Linn.; le Bjyum macTocarpum , Hedw. , main-
tenant placé dans le genre Leptostomum , Brow^n ; le Biyum
squarrosum, Hedtv.; le Wehera longicolla, Brid. Dans sa de^
nière classification Beau vois en sépare le genre Tîmmiaf qu'il
y rapportoit, de même que le mnium androgynum, dont il fiiit
son genre Fusiconia , le même que le Gymnocephalus de
Scfawœgrichen. Le genre Orthopyxis n'a pas été adopté. (Lem.)
ORTHORHYNQUE , Orthorhjmchus. (Ornith.) Ce nom
générique, qui signifie bec droit, a été donné par M. de
Lacépède aux oiseaux-mouches. ( Ch. D. )
ORTUOSE. (Min.) Haiiy avoit eu Fintention de nommer
ainsi le felspath , parce qu'il regardoit ce nom allemand
comme étranger à une nomenclature méthodique et scienti-
fique , et eo cela il avoit entièrement raison ; mais il a respecté
un nom si généralement employé par les François et par
presque tous les peuples , qu'il n'appartient plus maintenant
à aucune langue. (B.)
ORTHOSTACHYS. (Bot.) M. R. Brown divise le genre
Héliotrope en deux sections, dont l'une est distinguée parla
corolle velue à l'intérieur, l'embryon arqué et les épis de
fleurs solitaires non repliées en spirale : il exprime ce der-
nier caractère par le nom orthostachys , qu'il donne à la
section. (J. )
ORTHOSTEUS. {Bot.) Nom donné par M. De Candolle
& sa cinquième section du genre Heliophila, (J. )
ORTHOSTEMON. (Bot.) Genre de la famille des gentia-
nées , établi par Robert Bro\vn ; il est caractérisé r par son ca-
lice tubuleux, à quatre dents; par sa corolle, à limbe court,
partagé en quatre divisions; par la présence de cinq étamines
égales^ .saillantes, dont les anthères s'ouvrent longitudinale-
ORT 493
ment, et se eontournent après la féconrlation; par l'ovaire
surmonté de deux styles à stigmate gJobuleux. Ce genre ne
comprend qu'une espèce, confondue avec les gentianes par
Heyne. On la trouve à la Nouvelle -Hollande. (Lem.)
ORTHOTOMUS. (Ornith.) M. Horsfield , dans son Arran^
gement systématique des oiseaux de Vile de Java , dont M. Des-
marest a donné un extrait, pages 878 et suiv. du tome i.*'
du Bulletin universel des sciences, 2.*^ section, 1824, a établi
ce genre, de la famille des grimpereaux, en lui donnant pour
principaux caractères un bec droit et effilé, à base triangu-
laire, et le doigt de derrière grand et fort, comme celui
dessittelles, avec lesquelles il existe encore d'autres rapports.
La seule espèce connue jusqu'à présent, est Vortliotomus se*
pium. ( Ch. D. )
ORTHOTRICHUM. (Bot.) Genre de la famille des mousses,
établi par Hedwig et fondé sur le hryum striatum, Linn. Il
est caractérbé par son péristome simple ou double; l'exté-
rieur a huit ou seize dents, et l'intérieur a huit ou seize cils
écartés, horizontaux; par sa coiffe sillonnée en long, commu-
nément hérissée de poils dirigés de bas en haut, et point fim-
briée à la base, comme dans le genre TJlota de Mohr, qui
faisoit partie autrefois du genre Orthotricum, Hedw. (voyez
Ulota ).
Les orthotrichum sont des mousses monoïques ou dioïques,
qui portent leurs fleurs uiàles dans les aisselles ou à l'extré-
mité des rameaux; ce sont des gemmes à têtes sessiles ou pé-
doncnlées. Les (rapsules sont portées sur des pédicelles termi-
naux, courts, rarement plus longs et privés de périchèse:
elles sont ordinairement striées après l'émission des séminules
et prennent une forme alongée. Ces plantes croissent sur les
arbres, les toits, les pièces de bois exposées k l'air, les pierres
et les rochers. Elles forment souvent des touffes arrondies ,
semblables à des coussinets;' leurs tiges sont rameuses, droites
ou couchées, garnies de feuilles imbriquées, épnrses.
On compte une trentaine d'espèces d* orthotrichum j en y
comprenant les neuf décrites par Hooker dans sa Muséologie
exotique, et en excluant celles rapportées maintenant aux
genres Ulota et Schlotheimia,
On doil aussi y réunir le Gagea de Raddi ^ caractérisé par
49^ ,j ORT
3, tab. 36; ejusd. Fund., lab. 8, fig. 47 à 54 ; Dill. , Muse.,
tab. 55, fig. 8; Vaillant, Bot.^ tab. '26, fig. 5; £ngi. BoL,
tab. 2187; Schw,,5i/pp/., tab. 54; Hook. etTayl., Musc. hriL,
tab. 21. Tiges droites, rameuses, veines, formant des touffes
trés-irréguiiéres; feuilles lancéolées et imbriquées; les supé-
rieures souvent étalées et dentelées ou comme rongées; cap-
sules ovales , s'amincissant en un pédicelle court , long de trois
à quatre lignes ; coiffe conique , peu velue , presque entière
sur le bord ; opercule obtus, avec une pointe au milieu ; péris-
tome interne à seize cils articulés ou moniliforme* Cette mousse
est fort commune partout en Europe, jusqu'aux fies Feroe,
et dans toute la zone tempérée de la terre : Thunberg Ta
recueillie au Japon; Michaux, en Canada et en Virginie. Par
la sécheresse ses feuilles se crispent , comme cela a lieu dans
presque toutes les espèces du genre. 11 y en a une variété
remarquable par sa petite statuVe et sa coiffe tout-à-fait nue;
elle fructifie au printemps. Dans sa jeunesse, cette espèce
forme des touffes ou gazons d'un vert jaunâtre , qui brunis-
sent ou deviennent plus obscurs avec Tàge.
Toutes ces espèces, à l'exception de Forthotrichum com-
pacte, se trouvent en Europe et en France; on y obsenre
aussi plusieurs autres espèces, dont on peut voir la description
dans Bridel , Musc, suppL, 2 , p. 3 et 4 , p. 110, et dans la Mus-
cologie britannique de Hooker et Taylor. Voyez aussi Ulota.
(Lem.)
ORTHRAGUS. {Ichthyol.) Nom générique donné par M.
Rafioesque au genre de poissons appelé Orthagoriscus par
Schneider, et qui comprend la mole, diodon mola, Linn.
(Dbsm.)
ORTIE, Vrtica, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones apétales, qui a donné son nom à la famille naturelle
des urticées , Juss. , et qui , dans le systèn^e sexuel , appar-
tient à la monoécie tétrandrie. Ses principaux caractères sont
d'avoir: Des fleurs monoïques, plus rarement dioïques,dont
les mâles, disposées en grappe, ont un calice de quatre
folioles arrondies, concaves; point de corolle; quatre éta-
mines, dont les filamens, courbés avant la floraison , portent
des anthères à deux loges : les fleurs femelles ont un calice à
deux valves, point de corolles, un ovaire supére^ surmooté
ORT 497
d^un stigmate velu. Le fruit est une graine entourée par le
calice persistant , membraneux, ou ayant l'apparence d'une
baie.
Les orties sont des plantes herbacées, plu^ rarement des
arbrisseaux , dont les feuilles sont opposées ou alternes, ac-
compagnées de stipules; leurs fleurs sout disposées en grappes
dans les aisselles des feuilles, ou quelquefois en tête. On en
connoit aujourd'hui plus de cent vingt espèces. Nous nous
bornerons à parler ici de celles qui sont indigènCflr ou culti-
vées dans les jardins de botanique.
**' Feuilles alternes.
Ortie BAccipàRE; Vrtica baccifera, Linn», Spec, 1398. Ar-
brisseau dont les rameaux sont garnis de feuille^ ovales-ar-
rondies , sinuées et inégalement dentées en leurs bords , char-
gées, à leur surface supérieure, de glandes d'où sortent de
petits poils roides, très-piquans, et munis en dessous d'un
grand nombre d'aiguillons qui se retrouvent aussi sur les
pétioles. Les fleurs sont réunies en grappes courtes et Mt->
siles le long des rameaux. Cette ortie crott naturellemeat
dans les Antilles ; on la cultive au Jardin du Roi dans la
serre chaude.
Ortie a feuilles blanches; Urtica nivea, Linn. ,Sp«c., 1398.
Ses tiges sont un peu ligneuses, hautes de trois à quatre
pieds, rameuses, garnies dé feuilles ovales, dentées, vertes
en dessus, revêtues en dessous d'un duvet -blanc, court,
terré. Ses fleurs sont disposées en petites grappes axillaires.
Cette plante est originaire de la Chine. Dans les jardins où
on la cultive , on la plante en pot et on la rentre dans
l'orangerie pendant l'hiver.
Ortie du Canada j Vrtica canadensis, Linn., SpeCy 1397.
Sa tige est cylindrique, droite, haute de deux à trois pieds,
garnie de feuilles ovales , un peu en cœur à leur base , rudes
sur leurs deux faces, ridées, dépourvues de poils piquans.
Les fleurs sont disposées en grappes axillaires et terminales,
les mâles dans la partie supérieure des tiges, et les femelles
au-dessous. Cette espèce est originaire du Canada.
* * Feuilles opposées.
Ortie diojque : Vrtica dioica, Linn», Spec. , i3^6 ; Flor.
36. 3a
49« ORT
Dan,, t. 746. Ses racines sont vivaces, rampantes; elles pro-
duisent des tiges quadraiogulaires , souvent simples, hautes
de deux à quatre pieds, garnies de feuilles pétiolées, cordi-
formes, pointues, dentées en scie, abondamment chargées ,
ainsi que le reste de la plante, de poils très-piquans. Les
fleurs mâles et les fleurs femelles sont séparées sur des indi-
vidus difiérens, et elles sont disposées en grappes longues,
pendantes I et souvent deux ensemble, dans les aisselles des
feuilles. Cette plante est très-commune dans les jardins , les
champs, les haies et les buissons.
OaTiE BRÛLANTE : Urticu urens , Linn., Spec, , 1396; Flor,
Dan., U 739. Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit
une tige rameuse, haute de douze à dix-huit pouces , garnie
de feuilles ovales , profondément dentées , portées sur des
pétioles presque aussi longs qu*elles, et hérissées, ainsi que
toutes les parties de la plante , de poils très-piquans. Les
fleurs sont monoïques, réunies en grappes courtes, opposées,
axillaires et presque sessiles. Cette espèce est très-commune
dans les jardins et les lieux cultivés.
Ortie filclifère, vulgairement Ortie romaine; Urtica pilu-
liftra, Linn., Spec.y 194. Sa racine, qui est annuelle, pro-
duit une tige foible, simple ou rameuse, haute d'un pied à
dix- huit pouces, presque cylindrique, garnie de feuilles
ovales, pointues, fortement dentées, portées sur de longs
pétioles. Les fleurs sont réunies en petites têtes , portées sur
des pédoncules axillaires, longs de six à sept lignes. Cette
plante croit dans les champs du Midi de la France et de
TEurope.
Ortie a feuilles de chanvre ; Urtica cannabina , Linn.,
Spec, 1396. Ses racines sont vivaces; elles produisent des
tiges quadrangulaires, rameuses, hautes de trois à cinq
pieds , garnies de feuilles pétiolées , ordinairement divisées
jusqu'à leur base en trois découpures alongées, étroites, laci-
niées et profondément 'dentées. Les fleurs sont disposées en
grappes simples, plus courtes que les feuilles, communément
deux à dt*ùx dans chaque aisselle. Cette plante est ori^^inaire
de la Sibérie ; on la cultive au Jardin du Roi et dans les
jardins de botanique* Toutes ses parties sont garnies de poils
piquans.
ORT 499
OaTiE NAiNB; Urtica pumila, Linn. , Spec^ iSgS. Sa racine
est fibreuse, vîvace ; elle produit des tiges couchées, longues
de huit à dix pouces, dépourvues de piquans, ainsi que les
feuilles, qui sont ovales, luisantes en dessus, dentées en scie ^
portées sur des pétioles à peu prés aussi longs qu^elles. Les
fleurs sont disposées en grappes courtes, axillaires et presque
sessiles. Cette espèce croît naturellement dans F Amérique
septentrionale. On la cultive au Jardin du Roi.
Les orties sont en général des plantes négligées ; leur aspect
a souvent quelque chose de triste; leurs flt-urs n'ont rien
d'éclatant, et leur contact cause une impression désagréable,
même douloureuse; aussi sont -elles reléguées dans les lieux
sauvages, stériles, et celles qui parfois croissent dans nos
jardins, sont arrachées avec soin pour tâcher de les en ex-
tirper. Cependant certaines espèces sont susceptibles d'être
employées avec quelque avantage dans l'économie domes-
tique, et l'art de guérir a cherché à mettre à profit leurs
propriétés*
L'ortie diuïque peut servir à la nourriture de l'homme ,
comme à celle des animaux. Ses jeunes pousses , préparées k
la manière des épinards , fournissent un mets assez agréable»
Ses feuilles, hachées très -menu, forment la base d'une pâtée
dont on se sert pour élever la volaille. On les donne aussi
sèches aux poules pendant l'hiyer, ainsi que leurs graines,
pour les faire pondre plus souvent. Tant que l'ortie est encorç
jeune , elle peut servir de nourriture aux porcs ; ces animaux
la mangent avec plaisir. L^s vaches qui en mangent four-
nissent en abondance un lait qui contient plus de crètne, et
qui donne un beurre plus jaune et plus agréable.
Les tiges de cette même ortie, coupées au milieu de l'été
et rouies, fournissent, comme le lin et le chanvre, unç
filasse qui peut être employée aux mêmes usages que celle
de ces deux plantes. Des expériences faites à ce sujet ont
prouvé qu'on pourroit en fabriquer d'excellens tissus et même
de très-beau papier. Mais jusqu'à présent l'utilité de l'ortie,
sous ce rapport , n'est guère connue en Europe que des sa*
vans , et n'a pas été mise à profit.
Les habitans du Kamtschatka font leurs filets de pêche,
leurs cordages avec l'ortie à feuilles de chanvre. Lcê femmes
5oo ORT
des Baschkîrs en font dn fil. Elles arrachent la plante en ao"
tomne, la font sécher et rouir; elles la cassent ensuite avec
leurs doigts et la foulent dans des mortiers de bois jusqu'à
ce que la filasse soit bien séparée. (Voy.'^ge de Pallas, vol. i,
p. 690.)
Il est peu de personnes qui n'aient été piquées par des or«
ties, et qui n'aient ressenti l'impression douloureuse et assez
analogue à celle de la brûlure, que produit le contact de leurs
tiges ou de leurs feuilles fraîches. Dans la plupart des espèces
la plante entière est couverte de poils extrêmement fins, ai*
gus, et qui reposent sur une vésicule obh>ngue, remplie d'une
liqueur acre el caustique, qui s'introduit dans la petite piqûre
faite par les poils des orties, et cause l'espèce d'ardeur que
l'on éprouve lorsque l'on touche ces plantes; dès qu'elles sont
desséchées, elles ne piquent plus. Au reste, dans nos climats,
la douleur, suite inévitable du contact des orties, ne dure
pas long-temps et n'est jamais forte : les habitans de la cam-
pagne sy habituent et manient les orties, presque sans s'en
apercevoir. Il n'en est pas ainsi de quelques espèces exoti-
ques, leur piqûre est suivie des plus funestes efifeis; parmi
ces dernières, aucune n'est plus vénéneuse que celle qui a
été nommée par Roxburg urlica crenulata, et qui est origi-
naire de Chittageng, dans l'est du Bengale. M. Leschenault,
à qui nous devons des détails très -précis sur cette plante,
n'étant pas bien informé des accidens causés par son contact,
ne prit pas beaucoup de précautions en la cueillant, et fut
touché légèrement par une des feuilles à la main gauche.
« Je ne ressentis d'abord, dit M. Leschenault , qu'une foible
piqûre; il étoit sept heures du matin :1a douleur augmenta
progressivement; au bout d'une heure elle étoit presque in-
supportable. Il uie sembloit qu'on me promenoit sur h s doigts
une lame de fer rougie. Il n'y avoit cependant, chose bien
remarquable, ni enflure, ni pustule, ni même inflamma-
tion. La douleur se propagea rapidement tout le lon<r du
bras jusqu'à l'aiselle. Je fus ensuite saisi d'un éternument fré-
quent, et d'un flux aqueux parles narines, très - loitsidéra-
ble, comme si j'eusse eu un violent rhume de cerveau. A
midi environ, j'éprouvai une contraction douloureuse dans
la partie postérieure des mâchoires , qui me ût craindre une
ORT «01
attaque de tétanos. Je me couchai, espérant que le repos me
8oulageroit#; mais les douleurs ne diminuèrent point: elles
persistèrent avec violence pendant la nuit suivante presque
entière; la contraction des mâchoires s'étoit dissipée à sept
ou huit heures du soik^. Le lendemain matin le mal diminua
sensiblement 9 et je m'endormis. Je souffris encore beaucoup
les deux jours suivans, et les douleurs reprenoient pour un
moment toute leur force, lorsque je plongeois la main dans
Teau. Elles se sont ensuite progressivement afifoiblies; mais
elles n'ont entièrement disparu que le neuvième jour.*
Peu de temps auparavant, au rapport du même botaniste,
un des jardiniers du docteur Wallich, à Calcutta, a^ant été
frappé sur les épaules par un de ses camarades avec les
feuilles de la même ortie, éprouva des accidens encore plus
graves; il souffrit tellement pendant les deux jours suivans ,
qu'il croyoit à chaque instant être sur le point de périr.
L'éternunient, le flux aqueux par les narines, la contraction
des mâchoires furent considérables et durèrent plusieurs
jours, et ce ne fut qu'au bout de deux semaines qu'il cessa
de souffrir Pour peu qu'on mouillât les parties malades, il
lui senibloit qu'on versoit dessus de l'huile bouillante.
M. Leschenault cite encore parmi les ortifs très-venimeuses
qu'il connoit, Vurtica slimulans , qui croît à Java, mais dont
les effets sont moins violens que ceux de Vurtica crenulata,
11 a observé dai.s L'Ile de Timor une espèce non décrite, que
les indigènes nomment daoun setan, feuille du diable. Ils en
ont la plus grande terreur, et croient que , si on en étoit
touché, on souffriroit une année entière, et qu'on pourroit
même en mourir. (Mémoires du Muséum, vol. 6, pag. 35 9
à 364.)
Les anciens, tels que Celse (De re mei. , /. III, c. XXVII) ^
Arétée (Curât» acut,, /. I, c. 11)^ avoient cherché à mettre
à profit l'irritation que le contact des orties produit sur la
peau. Ainsi , dans quelques maladies, 011 les membres sont
privés de sentiment, on peut, par l'action des orties, pro-
duire une vive excitation, capable de ranimer l'action vitale.
Mais , depuis que les sinapismes et les vésicatoires sont gêné-»
ralement en usage , ce moyen n'est presque plus employé.
Les graines de l'ortie dioïque passent pour être purgatives
5oa ORT
et vermifuges ; les maquignonf , après les avoir mélangées a^iee
de Tavoine, les font manger aux chevaux pour leur donner
vn air vif et un poil brillant.
Quoique Tutilité. de Tortie pour la nourriture des bestiaux
ne soit pas douteuse, cependant , jusqu'à ce jour, elle est
négligée en France, tandis qu*en Suéde elle est cultivée de-
puis un temps immémorial. Uortie dioïque vient dans les te^
rains les plus arides. Elle ne demande aucun soin et résiste
aux intempéries : elle est en pleine croissance quand les autres
plantes commencent à peine à végéter. Ces avantages sont
de nature à mériter peut -être Tattention des propriétaires.
Ne pourroit-on pas, au moyen de la culture de cette ortie
dans des terrains encore en friche, en retirer nn produit
qui seroit de quelque avantage P
L'ortie brûlante a une saveur un peu stiptique ; elle a passé
pour astringente et diurétique. On en faisoit jadis assez fré-
quemment usage , en infusion ou en décoction , dans les hé-
morrhagies, la dyssenterie, les fleurs blanches, les maux de
gorge, la rougeole, la gravelle, etc. Aujourd'hui elle est
presque entièrement tombée en désuétude. (L. D.)
OHTIE. {Bot.) Ce nom n'est pas donné exclusivement aux
espèces du genre Vrtica, Il est encore appliqué vulgairement
à d'autres plantes qui sont piquantes comme la véritable ortie,
ou qui lui ressemblent par le port et par quelques caractères
extérieurs, surtout dans la famille des labiées. L'ortie blan-
che ou morte est le lamium album ^ une autre ortie morte
des marais est le stachys palustris; une ortie morte à fleurs
jaunes est le galeopsis galeohdolan ; l'ortie royale est le ga-
Uopsis tetrahit ; l'ortie puante est le stachys sylvaMca. A
Cayenne une espèce de Dalechampia est nommée ortie do
Nègres , suivant Aublet. Nous voyons encore que des bota-
nistes ont donné un peu légèrement le nom de urtica, k des
tragiaj des acaljpha, des pariétaires. V. aussi Bois d'ortie. (J.)
ORTIE BLANCHE. (Bot. ) Nom vulgaire du lamier blanc.
(L. D.)
ORTIE BLEUE. (Bot,) Les anciens auteurs ont désigné sous
ce nom le campanula trachelium, (L. D.)
ORTIE CHANVRE, ORTIE ÉPINEUSE. (Bot.) Noms vul-
gaires du galéope piquant. (L. D.)
ORT So5
ORTIE CORALLINE. (Polyp.) Il paroit qu'on désigne
quelquefois sous ce nom le madrépore murîqué, M. mi/n-
cata, Linn., sans doute à cause des piquans dont sa surface
est hérissée. (De B.)
ORTIE A CRAPAUD. (Bot.) On donne vulgairement ce
nom à deux espèces d'épiaires, itachys annua et sylvatica.
(L. D.)
ORTIE GRIMPANTE. [Bot.) C'est dans les colonies le tra^
gia volubilis , Linn. (Lem.)
ORTIE DE MER. (Actinoz,) Dénomination employée assee
fréquemment , dans le siècle dernier , par les naturalistes et
par les marins, pour désigner des animaux de mer dont le
contact produit sur la peau un effet qui a quelque analogie
avec celui des orties. On distinguoit ensuite par le nom
d'ORTiEs DE MER ERRANTES, Ics méduscs et même les phy-
aales et les. vélelles, qui en effet sont librement suspendues
dans rintérieur des eaux, et par celui d'OaTiES de mer fixes,
les actinies, non pas qu'elles aient la même action sur la
peau , mais à cause de leurs rapports avec les méduses.
Voyez Méduse et Actinie. (De fi. )
ORTIE MORTE. {Bot.) Un des noms vulgaires du lamîer
blanc. (L. D.)
ORTIE MORTE fiATARDE. (Bol.) C'est la mercuriale an-
nuelle. (L. D.)
ORTIE MORTE DES BOIS. (Bot.) Un des noms vulgaires
de l'épiaire des bois. ( L. D. )
ORTIE DES NÈGRES. (Bot.) C'est dans les colonies fran-
çaises d'Amérique le nom du Dalechampia scandens , Linn*
( Lem. )
ORTIE PUANTE. ( Bot. ) Autre nom vulgaire de l'épiaire
des bois. (L. D.)
ORTIE ROUGE. (Bot.) Nom vulgaire commun à deux es-
pèces de genres dififérens , le galéope ladane et le lamîer
pourpre. (L. D.)
ORTIGA. {Bot.) Nom rapporté et adopté par Feuillée de
quelques plantes du Pérou, que leur aspérité et leurs piqûres
font comparer à l'ortie , et dont Adanson a fait son genre
Loasa, type de la famille nouvelle des loasées. ( J.)
ORTOHULA. {Mamm.) Femandez donne ce nom à une
5o4 ORT
espèce de carnassier, qui paroît appartenir au genre Monf-
felte. { F. C. )
ORTOLAN. {Omith») C'est Vemberiza hortulana , Linn.
(Ch. D.)
ORTSTEIN. {Min.) Nom général, par lequel on désigne
dans le pays de Lunebourg les minerais de fer limoneux ou
fer oxidé hydraté argilifère. (B.)
ORTURS-KOFA. (Ornith.) Nom islandoîs du petit guil-
lemot noir, coljmbus grylle^ Linn. (Ch. D.)
ORTYGIS. (Ornith.) Nom générique des cailles à trois
doigts dans Illiger. (Ch. B. )
ORTYGODE. (Ornith.) Ce nom générique avoit été ap-
pliqué , par M. Vieillot, aux cailles à trois doigts; mais il
Fa ensuite abandonné pour adopter celui de turnix , donné
au même genre par Bonnaterre. (Ch. D.)
ORTYGOMETRA. [Ornith.) Nom grec du râle de genêt,
rallus crex , Linn. , dont Barrére a fait une dénomination
générique, sous laquelle il a compris la petite outarde on
cane-pétière. (Ch. D.)
ORTYON; {Ornith.) Nom grec moderne de la caille. (Dbsm.)
ORTYX. (Ornith.) Nom grec de la caille, qui est appelée
ortjyon en, grec moderne. (Ch. D.)
ORUBU. {Ornith.) Voyez Urubu.
ORUCORIA. (Bot.) Clusius et J. Bauhîn font mention
d'un fruit de ce nom dont ils donnent tous deux la figure
qui représente parfaitement celui du pterocarpus lanatus de
Linnaeus. Comme cette espèce offre des caractères sufiisans
pour constituer un genre distinct par sa gousse uniforme et
ses étamines monadelphes à la base, nous proposerons de le
nommer orucoria , à moins qu'on ne préfère le nom de ja-
ruwa, qui est celui de Farbre selon Clusius. ( J.)
ORUSSE. {Entom.) Voyez Orysse. (CD.)
ORVALE. (Bot.) Ce nom est donné à la sauge sclarée
qui est Yorwala de Dodoè'ns : Linnasus l'emploie aussi comme
nom spécifique d'un lamier , lamium ori'ala , qui étoitlepor
pia de Michéli, que M. De Candolle distingué comme genre
sous le nom d'OavALA. (J.)
ORVALE DES PRÉS. (Bot.) C'est la sauge des prés. (Lem.)
ORVALÉ, (Bot.) Voyez Mo mon. (J.)
ORV 5o5
ORVERT. (Ornith,) Cet oiseau -mouche est le trochilus
viridissimus , Guiel. (Ch. D.)
ORVET , Anguis. {Erpét,) On a donné ce nom à un genre
de reptiles sauriens urobénes, rangés, jusqu'à ces derniers
temps, parmi les ophidiens homodermes, et que Ton peut
reconnoitre aux caractères suiyans :
Corps cylindrique,, très-alongé ; membres nuls; queue conique ^
arrondie, non distincte; pas de tympan; mâchoires armées de
dents ^ comprimées et crochues; ail muni de trois paupières;
bouche peu fendue; écailles imbriquées et semblables sur tout le
corps; anus simple et sans ergots; cœur à oreillette double et à
ventricule unique.
Au moyen de ces notes et des tables synoptiques que le
lecteur trouvera aux articles Erpétologie et Urobénes, il
pourra immédiatement distinguer les Orvets de tous les
Ophidiens, qui ont un cœur à deux ventricules; des Ophi-
8AURES, qui n'ont point de tympan ; des Çcinques, des Hysté-
ROPEs, des Chalcides , des Tachyoromes et des Chirotes, qui
ont des membres. (Voyez ces divers noms de genres, Sauriens
et Urobénes.)
L'espèce la mieux connue dans le genre des Orvets est:
L'Orvet commun ou fragile; Anguis fragilis^ Linnaeus.
Corps long, mince, presque d'égale grosseur, revêtu partout
d'écaillés très-lisses, petites, arrondies, luisantes, d'un jaune
argenté en dessus, noirâtre et de la teinte de l'acier poli
en dessous; trois 61ets noirs le long du dos et d'autant plus
marqués que l'individu est plus jeune; queue obtuse; tête
couverte de plaques petites, carrées ou rhomboïdales, courte,
amincie en devant, un peu plus étrQÎte que le corps; yeux
latéraux; museau obtus; langue courte et comme échancrée
en croissant; dents petites, aiguës, courbées en arrière.
Cet animal atteint communément la taille de huit à dix
pouces; il parvient quelquefois à celle de dix-huit pouces,
et, suivant quelques naturalistes, de trois pieds même. U vit
de lombrics, d'insectes, de larves, de petits mollusques, etc.
A l'aide de son museau, il se creuse, dans la terre, des
trous profonds de trois à quatre pieds et des conduits décri-
vant différens circuits et ayant plusieurs issues. Il s'y cache
durant la pluie, pendant une partie du jour et de la nuit,
5o6 ORV
surtout 8^il est menace de quelque danger, et pendant It
saison des gelées.
Il s^accouple à la manière des ophidiens, c'est-à-dire, que
le mâle et la femelle s'eo tortillent autour l'un de l'autre, et
il fait des petits tout vîvans, peut-être même deux fois par
- an , au printemps et en automne. Il ne quitte sa vieille peao
que vers le milieu du mois de Juillet.
Il paroît plus susceptible de résister au froid que la plu-
part des serpens avec lesquels on Ta confondu , car on le
rencontre en Europe à des latitudes très-boréales , en Russie,
en Suède, en Pologne, en Prusse, en Allemagne, presque
aussi communément qu'en France et en Italie, mais on ne le
voit jamais en Afrique. Aux environs de Paris, on l'observe
assez fréquemment sous les pierres , sous les écorces des vieux
arbres, dans l'herbe et sous la mousse. Quand on s'en em-
pare, il se roidît avec une telle violence, que, selon Lau-
renti et quelques autres naturalistes , lise casse quelquefois
en deux, et cette particularité, jointe à la grande fragilité
de sa queue , fait que dans plusieurs contrées , ainsi que
l'ophisaure, on l'a appelé serpent de verre. Il est du reste très-
doux et ni^ mérite nullement la réputation que lui a faite le
peuple de quelques -unes de nos provinces , sous les noms
â''ancoie, d''anveau, d'ort'crf , de borgne, à^aveugle. Il devient
même le plus souvent la proie des poules, des canards, des
oies, des cigognes, des hérissons, des couleuvres, des gre-
nouilles et des gros crapauds. ( H. C. )
ORVET BIPÈDE; AnguU bipes, Linnœus. {Erpét.) Voyez
Bipède. (H. C.)
ORVET BLANC. [Erpét.) Voyez Couleuvre blanche (tom.
XI» pag. 200). (H. C.)
ORVET CALMAR; Anguis calawaria, Laurent!. (Erpét,)
Voyez Couleuvre calmar (tora. XI, pag. 211). (H. C.)
ORVET CORALLIN ou ORVET ROUGE ; Anguis corail
linu», Ginel. {Erpéu) Voyez Rouleau. (H. C.)
ORVET ÉRIX, Anguis erix. [Erpét.) Voyez Érix. (H. C.)
ORVET F ASCIÉ-, Anguis fasciatus, Laurenti. [Erpét.) Voyez
Rouleau. (H. C.)
ORVET LOMBRICAL, Anguis lumbricalis. [Erpét.) Voyez
TypHLOPs. (H. C.)
ORY ^07
ORVET A LONG MUSEAU ; Anguis • nasutus , Gmelin.
{Erpét.) Voyez Typhlops. (H. C.)
ORVET MACULÉ; Angûis maculatus, Linnœus. (Erpét.)
Voyez Rouleau. (H. C.)
ORVET MIGREL. (Erpét.) Voyez Rouleau. («. C.)
ORVET PLATURE ; Anguis platurus , Linn. {Erpét.) Voyez
r^LAxMIDE. (H. C.)
ORVET RÉTICULÉ; Anguis retîculatus , Linn. {Erpét.)
Voyez Typhlops. (H. C.)
ORVET RUBAN ou ORVET SCYTALE , Anguis scjytale.
{Erpét.) Voyez Rouleau. (H. C.)
ORVET VENTRAL ou ANGUIS LAMPROIE. {Erpét.)
Voyez Ophisaure. (H. C.)
ORYCTÈRE. ( Mamm. ) Dans notre premier travail sur
les dents des rongeurs, nous avions formé ce genre en réu«
nissant les deux animaux que Buifon avoit décrits sous les
noms de petite taupe du Cap et de grande taupe du Cap,
mus capensis, Pall. , et mus maritimus , Gmel. Depuis, lUiger
forma un genre , sous le nom de Bathyergus, du mus maritimus,
et un autre genre du mus capensis et du mus talpinus, sous
celui de Georychus. Ayant pu étudier un plus grand nombre
de ces espèces de rongeurs du Cap , et mieux en reconnoître
les caractères, j^ai dû former trois genres de ces trois ani-
maux. (Des dents des mammifères , considérées comme carac-
tères zoologiques.) J'ai conservé le nom générique d'Oryctère
à la grande taupe du Cap , à laquelle s'associe vraisemblable-
ment une espèce nouvelle. J'ai transporté celui de Batbyergue
à une espèce que j'ai cru nouvelle, et qui est peut-être la
petite taupe du Cap ; et j'ai conservé au mus talpinus celui de
Spalax, qu'il avoit déjà reçu; et comme l'article Batbyergue
ne pouvoit encore contenir le résultat de ce travail , je dé*
crirai dans celui-ci les Oryctères et les Bathyergues.
Des Oryclères.
Oryctères. Ces animaux semblent avoir été pourvus au
plus haut degré de la faculté de ronger, tant leurs incisives
sont développées; ils approchent de la taille du lapin, et
vivent sous terre, où ils creusent des galeries très- étendues
et très -profondes. Leur nourriture consiste principalement
6o8 GRY
en racines, mais ils mangeât sans doute aussi des matières
animales, comme tous les rongeurs dont les molaires ont des
racines et des couronnes simples. On ne les connoit encore
qu'imparfaitement, et par quelques points seulement de leur
organisation.
Les dents sont au nombre de vingt, dix à l'une et à Tautre
mâchoire, c'est-à-dire deux incisives et huit mâcheliéres.
A la mâchoire supérieure les incisives sont partagées en deux
parties égales par un sillon profond, et elles naissent, suivant
les espèces, à la partie antérieure ou à la partie postérieure
des maxillaires. Les mâcheliéres vont,' en diminuant de lar-
geur, de la première à la dernière, et toutes ont la même
forme: avant d'être usées, elles se composent de deux collines
séparées par un sillon transversal, beaucoup mioiiis profond
dans son milieu que sur ses bords : après un premier degré
d'usure , leur surface est unie avec une échancrure à leur bord
interne, et une à leur bord externe: enfin , à un degré d'usure
plus avancé ces échancrures s'effacent, et la dent est unifor»
mément circonscrite par un ruban émail. A la mâchoire in-
férieure les incisives sont unies, et naissent près du condyle,
et les mâcheliéres ne différent point de celles de l'autre mâ-
choire.
Les pieds , très-courts, ont cinq doigts, armés d'ongles
fouisseurs de moyenne grandeur, et le museau est terminé
par une espèce de groin ou de boutoir. L'oreille externe ne
se montre que par les poils qui vont en rayonnant autour
de son orifice. Les yeux sont très-petits. La queue est courte
et plate, et le pelage ras et doux.
J'en distingue deux espèces, originaires l'une et l'autre du
cap de Bonne -Espérance.
Le Blesmoll : Mus maritimus, Gmel. ; Taupe des Dunes, AI-
lamand, tonieV. page 24, pi. 10; Grande taupe du Cap, Buff.,
Suppl. , VI , page 255 , pi. 38. Cet animal a un pied de lon-
gueur, et est très -bas sur jauihes; sa couleur est d'un blanc
îaiinàtre, qui prend une teinte grise sous le corps. Le tour de
l'oreille est plus blanc que les parties voisines. Les Hotten-
tots le nomment kaçi^howba, qui signifie, dit-on , taupe hip-
popotame.
Je ne connois la seconde espèce de ce genre que par l'osr
OR Y 609
tëologie de sa tête, qui différé de celle de la précédente par
un chanfrein plus arqué, et par des incisives supérieures
qui naissent plus avant dans les maxillaires, quoique ces deux
têtes soient du même âge.
Dès Bathyergues*
Bathyergue, Bathyergus, Lorsque j'ai formé ce genre, je
n'étois point certain que les têtes qui m'en présentaient la
dentition , appartinssent à la petite taupe du Cap , de Buffbn;
c'est pourquoi je les indiquai comme appartenant à une
espèce nouvelle. Je soupçonne aujourd'hui qu'elles apparte-
noîent à cette petite taupe , sans cependant que ce fait me
soit encore démontré. Je parlerai toutefois de cet animai
sous ce nom générique.
Les Bathyergues ont la tête arrondie, et non point alongée
comme les oryctères, ce qui leur donne une physionomie
toute particulière, et leur système de dentition est aussi dif-
férent; il ne consiste qu'en trois màchelières de chaque côté
de l'une et de l'autre mâchoire , et leurs incisives sont unies;
les màchelières sont semblables par leur forme à celles des
oryctères; elles ont d'abord deux collines séparées par un
sillon qui , à un certain degré d'usure , présentent une sur-
face unie avec deux échancrures ; leurs organes du mouve-
ment ont les mêmes formes: leurs doigts sont au nombre
de cinq partout; leur queue est très-courte; leurs yeux sont
petits , et ils sont également privés d'oreilles externes. Leur
vie est aussi souterraine; ils se creusent eux-mêmes des ter-^
riers , se nourrissent principalement de racines , et sans
doute d'insectes divers. La seule espèce connue est du cap
de Bonne - Espérance : c'est
Le Cricet jde M. Geoffroy Saînt-Hilaire : la Tadpe du, Cap,
Buffon,Suppl.y tom. IV; Taupe DES Dunes, Allamand, tom.lV,
çt Buffon, Suppl. , tome VI; Mus cafensis , Pallas, GUrps,
pag. 172, fig. 7. Sa taille est à peu près celle du surmulot^
et sa couleur d'un brun minime en dessus , plus foncé sur
la tête; en dessous cendré; le bout du museau, le tour des
yeux, les oreilles dans quelques individus, et une tache sur
la nuque blancs. (F. C)
5io ORY
ORYCTÈRES ou FOUISSEURS. {Enlom.) Noms sous les-
queb Dous avons établi une famille d*insectes de Tordre des
hyménoptères, qui pour la plupart ont Thabitude de fouir le
sable. C'est là qu'ils déposent leurs œufi, avec des larves d*iii<^
sectes qu'ils y apportent, après les avoir paralysées , afin que
ces corps, quoique vivans, puissent Sans résistance servir de
pâture aux larves qui proviendront de ces œufs* C'est cette
particularité de mœurs que nous avons cherché a indiquer
par le nom de la famille, tiré du mot grec, opvtO^py fossor,
un fouisseur.
On reconnoft les hyménoptères de cette famille aux ca-
ractères suivans : Abdomen conique , porté sur un pédicule
étranglé f antennes non brisées, de quatorze à dix^sept articles;
lèvres et mâchoires ne dépassant pas les mandibules ; ailes non
doublées,
A Taide de ces caractères il est facile de distîns:uer les
oryctères des huit autres familles du même ordre. En effet,
les uropristes, comme les tenthrèdesoumouches*à-scie, ont le
ventre sessile ; les mellites ont la lèvre inférieure plus longue
que les mandibules; les systrogastres , comme les chrysides,
ont le ventre non en toupie , mais concave en dessous, se
.roulant en boule ; les ptérodiples, comme les guêpes, ont les
ailes supérieures pliées en deux parties sur. leur longueur ; les
myrméges, comme les mutilles , les fourmis, ont les antennes
brisées sur leur longueur ; les anthophiles et les néottocryptes,
comme les scolies , les cynips , ont au plus treize articles aux
antennes, tandis que les entomotilles, comme les ichneu-
mons, etc., en ont de dix-sept à trente.
Cette famille des oryctères, dont nous avons fait repré-
senter les genres dans l'atlas de ce Dictionnaire , pl-inche 53 ,
comprend les larres, les tiphîes, les pompiles, 1^^ pepsides,
les sphéges et les tripoxylons.
Nous avons indiqué la particularité des mœurs la plus no-
table , ainsi que les caractères essentiels de cette famiUjP.
Nous renvoyons l'histoire des genres aux noms de chacun
d'eux. Le tableau suivant en fait connoHre la disposition mé-
thodique par l'analyse.
ORY «M
filiforme!. ...,..•.< • . . i. Ttphiz.
! déprime, presque accolé 2. Larre«
f court: (ordinaires.. 3. Pohpile.
i j pattes (très-longues 4. Pepside. '
, . , ( r . Z
pétiole J , conique ... 5. Taypoxylok^
[très- long, . ^ « -
l (cylindrique o. Spbege.
Voyez chacun de cet foms de genres. (CD.)
•RYCTÉRIENS. {Mamm.) M. Desmarest a donné ce nom
à une famille dans laquelle il réunit les tatous et Tor^cté-
rope , qui ont pour caractères communs des mâchelières d'une '
forme très-simple , et la faculté de se creuser des terriers. fF. C.)
ORYCTÉROPE. (Af amm.) Orjoteropus, GeofiF. , Cuv. ; Cochon
DE TERRE, Buffou , Suppl., tomc VI , pi. 3i. L'uilique espèce
de laquelle ce genre est formé , n'est pas moins remarquable
par b& physionomie que par ses organes et par ses mœurs*
Sa tête , extrêmement alongée et terminée par une sorte de
groin, a été comparée à celle du cochon, à laquelle elle est
loin cependant de ressembler; deux longues oreilles pointues
la terminent en arrière; le corps est long, trapu: les jambes
sont fortes et courtes , et la queue est longue et très* muscu-
leuse; les yeux ont une grandeur moyenne, mais la bouche
n'est pas très -ouverte , et l'animal en fait sortir sa langue de ,
plus d'un pied. II est privé d'incisives et de canines; ses
molaires sont au nombre de six de chaque côté des deux mâ-
choires; elles sont cylindriques, à couronne plate, et elles
ont une structure telle qu'elles ressembleroient à un morceau
de jonc, sans leur dureté et les matières qui les composent.
Ses pieds de devant ont quatre doigts avec des ongles forts;
ceux de derrière en ont cinq, armés d'ongles plus forts en-
core , et presque grands comme des sabots. L'oryctérope
marche sur les doigts de ses pieds de devant, mais il est plan-
tigrade de ceux de derrière, et sa queue, par la force de ses
muscles, feroit présumer qu'elle lui est de quelque usage
dans ses mouvemens. Sa peau est très- épaisse, et son poil,
fort rare, est généralement d'un gris roussàtre, mais il de-
yient brun vers l'extrémité des membres. Il a près de quatre
pieds de longueur, depuis le bout du museau jusqu'à rori*
gine de la queue; celle-ci a environ deux pieds. Sa hau-
teur moyenne est de doux pieds et demi.
«" ORY
Les oryctëropes vivent dans des terrien qttU se creusent
k Taide de leurs ongles, et sans doute de leur boutoir, et la
force de leurs membres est telle que , malgré la place qu'il
leur faut pour se cacher, leur retraite est formée au bout
de très -peu de temps. Leur nourriture ne consiste qu'en
fouruiis, qu'ils attrappent en très-grande quantité en s'établis-
sant près des fourmilières et des habitations des termites, et
y introduisant leur langue visqueuse , qu^ls retirent bi|pit6t
chargée de ces petits animaux. Leur chair est recherchée des
Hottentots ; mais Vaillant assure qu'il n'a pu en supporter le
goût désagréable et parfumé d'acide form&que. Cependant
Kolbe et de Grand -Pré assurent qu'elle est agréable, ce qui
tient peut-être à la préparation qu'on lui fait subir, et qui
la débarrasseroit du parfum qu'elle répand dans son état de
fraîcheur. ( F. C. )
ORYCTES. (ErUomJ) lUiger a séparé sous ce nom de genre
quelques espèces de scarabées, insectes coléoptères penta-
mérés lamellicornes: tel est en particulier le Scarabée na-
sicoRNE , que nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dic-
tionnaire, pu 4, n.° 5. Voyez les articles PérALocàaES et Sca-
KABéE. (CD.)
ORYCTOGNOSIE. (Miiu) Nom plus particulièrement em-
ployé par les minéralogistes allemands pour désigner cette
partie de la connoissance ou de l'histoire naturelle des corps
inorganiques fossiles, qui a pour objet de décrire les miné-
raux , principalement sous le rapport de leur nature et de
leurs propriétés et caractères extérieurs. Ce nom est pour
nous synonyme de Minéralocie. Voyez ce mot. ( B. )
ORYGIA. (Bot.) Ce genre de plantes de Forskal , apparte-
nant à la famille des ficoides, ne doit conserver qu'une
espèce, orygia decumbens, en supposant que le caractère de
cinq styles qu'il lui attribue soit exact. L'autre, orygia
portulacœfolia , est un talinum, dans la famille des portula-
cées. Voyez Talin. (J. )
ORYSSEou CRUSSE, Oryssus. (Entom.) Nom donné par
M. Latreille à un genre d'insectes hyménoptères , d€ la famille
des uropristes, dont on connoit seulemeni deux espèces.
Ce genre peut être ainsi caractérisé : Antennes en Jil; lèU
grosse, arrondie, sessUe; abdomen ovale, arrondi à la pointe*
OR Y 6'3
\
I ■
Il se distingua? donedes six autres genres rapportes à la même
famille par le mode /d'articulation de la tête, qui n'est pas
portée sur un col ou prolongement du corselet, comme dans
les xiphydries et les «iréces ; par la forme des antennes , qui
ne sont ni dentées, ni en masse , n^ grossissant insensiblement
comme dans les tenthrédes, les hylo tomes, les cimbèces; enfin,
par la conformation de Tabdomen, qui ne se termine pas
par une sorte de corne , comme dans les urocéres.
Le nom d'orysse est emprunté du verbe grec opvffffS^ je
Jhuis la terre. Les mœurs de ces insectes sont peu connues. Il
est probable que leurs larves se développent dan^ l'épaisseur
des troncs d'arbres, comme celles des urocéres, des xiphy-
dries et des sirèces.
Les deux espèces décrites sont^
1. L'Orosse cou&ONNé; Orjyssus coronatus, que nous avons
fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 35, fîg. 4.
Car, Noir; tête «lunie de quelques pointes sur le front;
quelques taches blanches sur les antennes et autour des yeux;
abdomen fauve -noir k la base; pattes blanches, à cuisses
noires.
C'est le sphex ahietina de la Faune de la Camio}^ de
Scopoli.
2. Oryssb UNicoLORE; O* umcoloT.
Il est tout noir et de moitié plus petit que le précédent ,
qui a de huit à dix lignes de longueur. (C. D.)
ORYTHlEi Orjthia» {Arachnod») Subdivision générique
établie par MM. Pérou et Lesueur dans le Prodrome de leur
histoire générale des méduses, p* i5, pour les espèces qui
sont agastriques, pédonculées, non tentaculées, non brachi*
dées, et dont le pédoncule est simple et comme suspendu
par plusieurs bandelettes. Ce genre ne renferme que deux
espèces.
L'O. VERTE, O. viridis, dont l'ombrelle, d'un vert foncé,
subhémisphériqne , est pourvue à sa circonférence de huit
petites dents, d^où partent autant de bandelettes, se recour-
bant en dessous, pour s'attacher à la base d'un pédoncule
en forme de trompe cylindroïde. De la terre d'Eudracht.
L'O. MINIME, O, minima, Baster., Opusc. subs.^ Va, p. 62,
Ombrelle d'un centimètre de diamètre, aplati, discoïde, mar»
36. 33
5i4 ORY
que d'une espèce de fleur à huit pétales ëchancrés à leur bord ;
le pédoncule claviforme. Des côtes de la Belgique. (De B.)
ORYTHYIE , Orythyia. ( Crust. ) Genre de crustacés déca-
podes brachyures, fondé par Fabricius, et que nous ayons dé-
crit dans Tarticle MALAcosTRACés, t. XXVIIÎ, p. 255. (Desm.)
ORYX. {Mamm,) Nom que les anciens ont employé pour dé-
signer des animaux dififérens, mais qu'ils paroissent toujours
rapporter à des familles de ruminans à pieds fourchus et k
cornes creuses. Seulement, pour lesuns^Toryx n^avoit qu'une
corne ; pour les autres, il en avoît deux ; et ces derniers se di-
visent encore. Oppien en fait un animal terrible par sa féro-
cité, et Pline le rapproche des chèvres, etc. Pallas, de nos
jours, a appliqué ce nom au Pasan de BufiTon. Voyez ce nom
au mot Antilope. (F. C. )
ORYZA. (Bot.) Voyez Riz. (Poir.)
ORYZAIRE. ( Foss. ) Voir au mot Fabtjlaire , ob Tarticle
OarzAiRE est traité. (D. F.)
ORYZOPSIS. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à
iieurs glumacéesj de la triandrie monogynie de JLinnœus, of-
frant pour caractère essentiel : Deux valves calicinales uni-
flores ; celles de la corolle environnées à leur base d'un an-
neau barbu ; deux appendices linéaires; trois étamines ; un
style court; deux stigmates un peu pubescens et glanduleux.
Oryzopsis a feuilles rudes : Oryzopsis asperifblia, Mich.,
Fier, hor. Amer. , i -, p. 5 1 , tab. 9 ; Pal. Beàuv. , Agrost. , p. 19 ,
tab. 6, fig. 5; Rizole, Encycl. Cette plante a le port d'une
espèce de riz. Sa racine est fibreuse, capillaire; elle produit
plusieurs tiges assez hautes, glabres, presque nues , fistuleuses,
articulées, garnies à leur partie inférieure de feuilles d'une
médiocre largeur, roides, droites, très-longues, rudes au tou-
cher, très-aiguës , même un peu piquantes ; celles qui croissent
le long des tiges , sont courtes , à peine de la longueur de leur
gaine. Les fleurs sont disposées en une panicule droite, termi-
nale, peu garnie; les pédoncules presque simples , longs, épars
ou alternes, uniflores. Lesépillets assez gros ne sont composés
que d'une seule fleur, laquelle a les valves du t;alice larges,
ovales, nerveuses, striées, assez grandes; celles de la corolle à
peine plus longues; l'extérieure lisse, coriace, ovale , un peu
cylindrique, surmontée d'une arête droite, longue , sétacée; la
os 5i5
valve întërieure mince , étroite , presque linéaire ; deux autres
valves, en forme d'appendice, accompagnent Tovaire; les fila-
mens des étamînes renfermés dans la valve extérieure de la
corolle; les anthères sont au sommet entr'ouvert de cette
valve; elles sont longues, pendantes , barbues à l'une de leurs
extrémités; le style un peu saillant, terminé par deux stig-
mates glanduleux et pubescens. Cette plante a été découverte
par Michaux, dans l'Amérique; elle croît le long des montagnes
qui régnent depuis la baie d'Hudson jusqu'à Québec. (Poir.)
ORZADA. {Bot,) Monardez cite ce nom d'une plante du
Mexique que C. Bauhîn rapporte à l'orge sous celui de
hordeum causticum^ et dont il indigue comme synonyme le
cayadilla ou hordeolum de Monardez. (J.)
ORZAGA. {Bot.) Nom du pourpier de mer, atriplex hali^
mus y sur les côtes d'Espagne. (Lem. )
ORZEL. {Ornith,) Ce nom polonois^ qui désigne en géné-
ral des oiseaux de proie, s'applique à plusieurs espèces d'ai-
gles, suivant les épîthètes qui l'accompagnent. (Ch. D. )
ORZELLA. {Bot.) Synonyme portugais d'ORSEiiLE. (Lem.)
ORZEMLIK. {Ornith,) On appelle ainsi, en Pologne,
l'émerillon , yà/eo œsalon^ Lînn. (Ch. D.)
OS. {Anat, et Pkys.) Voyez Système osseux. (F.)
OS. {Chim,) La composition des os de bœuf peut être fixée
au moins approximativement, d'après les expériences de MM.
Fourcroy et Vauquelin de la manière suivante :
Tissu cellulaire se fondant en gélatine
dans l'eau bouillante 5o
Phosphate de chaux Zj
Phosphate de magnésie i,3
Sous-carbonate de chaux lo
Alumine
Silice
Oxide de manganèse ) i,7
Oxide de fer
Perte
10O9O
Lorsqu'on soumet les os à l'action de l'éau bouillante , sous
la pression de l'atmosphère, et à plus forte roison sous une
Bi6 OS
pression plus considérable^ le tissu cellulaire seul est dissopsr
Si les os n'ont pas été préalablement dépouillés' de graisse,
celle-ci se sépare et vient nager sur l'eau.
Les 05, traités par l'acide hydrochlorique foîble, laissent
leur tissu cellulaire ; les sels à bases insolubles sont dissous.
Quand on soumet les os à la distillation dans des tubes de
fonte, ils donnent les produits des principes immédiats orga-
niques azotés, distillés, c'est-à-dire, jentre autres substances,
du sous-carbonate d'ammoniaque , dont on tire parti pour
faire Thydrochlorate d'ammoniaque en grand. (Voy. t. XXII,
p. 1 27. ) Le résidu de la distillation a la forme des os. Réduit en
poudre, il est employé pour la peinture- en noir et surtout
pour décolorer beaucoup de substances végétales ; mais, lors-
que ces substances sont acides , ou contiennent des corps qui
pourroient éprouver quelque action de la part des matières
alcalines ou salines du charbon d'os, il faut laver celui-ci
avec de l'acide hydrochlorique avant de l'employer.
MM. Fourcroy et Vauquelin ont fait l'analyse des os de la
manière suivante :
Ils les ont calcinés aublAni^pour détruire le tissu cellulaire.
Puis ils ont traité le résidu par son poids d'acide sulfurique
concentré et y ont ajouté 12 parties d'eau ; par ce moyen la
chaux , qui étoit dans les os à l'état de phosphate et de sous-
carbonate, a été réduite en sulfate de chaux qu'ils ont sé-
paré par la filtration. *
La liqueur iiltrée contenoit de l'acide phosphorique, de
l'acide sulfurique, de la magnésie, de l'alumine , des oxides
de fer et de manganèse , et de la silice ; ils l'ont précipitée par
l'ammoniaque. Celle-ci s'est emparée de l'acide sulfurique, de
la plus grande partie de l'acide phosphorique , et de la silice.
Les autres substances ont été précipitées '• C'est en faisant
concentrer la liqueur ammoniacale filtrée, qu'ils ont obtenu
la silice à l'état de flocons noirs, qui sont devenus blancs par
la calcination.
Quant au précipité obtenu par l'ammoniaque , qui étoit
formé de phosphates ammoniaco - magnésien , et d'oxides de
1 II est TraisembUble que les bases salifiables, sartout la nia|;nësie,
ont dû entraîner avec elles de l'acide phosphorique et de U silice.
os 5»7
fer et de manganèse, et d'alumine, probablement à Fétat
de phosphates, ils Font traité par Teau de potasse, qui a dis-
sous Talumiiie et Tacide phosphorique, et qui, en outre, a
expulsé Tauimoniaque du phosphate ammoniaco- magnésien*
Ils ont filtré et précipité Talumine de l'eau de potasse par Thy-
drochlorate d'ammoniaque.
Le résidu indiasous par la potasse, qui étoit formé de
magnésie, d'oxides de fer et de manganèse, a été calciné,
puis traité par un léger excès d'acide sulfurique foible. Toute
la magnésie a été dissoute avec une portion du fer seule-
ment. Ils ont filtré, fait évaporer la liqueur à sec, ont cal-
ciné le résidu puis l'ont repris par l'eau ; celle-ci a dissous la
magnésie à l'état de sulfate et a laissé du peroxide de fer,
qui a été réuni au peroxide de manganèse ferrugineux, qui
n'avôit pas été dissous par l'acide sulfurique. Ils ont dissous
ces deux oxides dans l'acide hydrochlorique en excès ; ont
étendu d'eau la dissolution et y ont ajouté du carbonate de po-
tasse jusqu'à ce que des flocons rouges de peroxide de fer se
soient formés et que toute la liqueur ait été décolorée. Ils ont
filtré pour recueillir ces flocons ; et en faisant bouillir la li-
queur filtrée , ils ont obtenu du sous-carbonate de magnésie.
(Ch.)
OS. ( Foss.) On trouve déposé dans les différentes couches
de la terre, postérieures à celles des substances primitives ,
des ossemens d'animaux, soit aquatiques, soit terrestres. Les
rapports sous lesquels ils se présentent, sont de plusieurs
sortes ; savoir : sous ceux de la géologie, sous ceux de la
zoologie et sous ceux de la minéralogie. (Voyez au mot Pé-
TAIFICATIOX. (D. F.)
OS. (Ornith,) La faculté du vol étant celle qui contribue
davantage à la conservation et au bien-être des oiseaux, il
est nécessaire que les organes du mouvement aient chez eux
beaucoup de souplesse et de légèreté. Aussi Camper a ob-
servé que l'air s'insinue non -seulement dans ceux de leurs
os qui sont creux, mais dans ceux qui contiennent de la
moelle, et il a découvert, au haut de la poitrine, un con-
duit qui porte l'air dans les os des ailes par une ouverture
pratiquée à la partie supérieure et plus épaisse de l'humérus*
Voyez Oiseaux. ( Ch. D* )
6i8 OS
OS PHARYNGIENS. (IchthyoL) Voyez ce que nous disons
de ranatomie des poissons à Tarticle Poissons. ( H. C.)
OS DE SÈCHE. (Conchyl.) On donne ce nom à la pièce
calcaire qui forme la coquille très -singulière des animaux
du genre Sèche de M. de Lamarck. Voyez Sèchk. (De B.)
OS DE SÈCHE. {Foss.) On trouve à l'état fossile des extrf
mités d'os de sèches , du côté où cet os a le plus de solidité
et est terminé en crochet. On rencontre aussi dans la terre
des becs de sèches , auxquels on a donné le nom de Rhynco-
l^thes. (Desm.)
OS ANE. (MoMi.) Nom donné par M. Geoffroy Sain t-Hilaire
a Y antilope tquina, (F. C.)
OSBECK, Osbeclàa. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, 'polypétalées, de la famille des melastomes,
de Voctandrie monogynie de Linnseus, offrant pour caractère
essentiel : Un calice à quatre dents , séparées par autant
d'écaillés intermédiaires ; quatre pétales sessiles ; huit éta-
mines; les filamens courts; les anthères oblongues, termi-
nées par un filet ; un ovaire supérieur; un style ; un stigmate
simple. Le fruit est une capsule à quatre loges , s'ouvrant
par ie sommet et renfermant' plusieurs semences attachées à
des placentas en croissant.
OsBECK DE Chine; Osbeckia chinensis^ Osbeck , Itin, ^ 210 y
tab. 2; Lamck. , IlL gen,, tab. 283. Fiante de la Chioe, qui
a le port d'un mélastome, dont la tige est droite, rameuse,
à quatre angles saillans; les feuilles sont opposées, presque
sessiles , étroites , lancéolées , marquées de trois nervures , hé-
rissées de poils roides; les fleurs sessiles , réunies à l'extrémité
des rameaux par petits paquets au nombre de deux ou trois;
chaque paquet accompagné de quatre bractées en forme d'in-
volucre, plus longiïes que les fleurs; le calice est campanule,
persistant; son limbe caduc ; les divisions oblongues, aiguës:
de petites écailles ciliées , placées entre les divisions ; la co-
rolle plus longue que le calice; les pétales arrondis au som-
met ; Tovaire ovale ; le style de la longueur des etamines ; une
capsule ovale , recouverte par la partie entière du calice.
Vosbeckia zeylanica de Linné fils et Gœrtner, De /ri/c^., tab.
1 26 , est très-peu distinguée de l'espèce précédente. Ses feuilles
sont plus longues, linéaires, lancéolées, aiguës « un peu den-
ose «19
tëes en scie à leur sommet, rudes , ainsi que toute la plante»
rétrécies en pétiole à leur base ; les fleurs médiocrement pé-
donculées, les unes axillaires et solitaires, les autres termi-
nales, réunies trois x)u quatre; les calices chargés de longues
soies. (Poia.)
OSBECK. {Ichlhyol,) Nom d'un poisson voisin du Picarel.
Voyez ce mot et Smare. (H. C.)
OSCABIORN. {Malentoz.) Mot de la langue islandoise ,
d'où est dérivé le nom d'oscabrion, que Ton donne aux ani-
maux dout Liunaeus a fait son genre Chiton, D'après réty>-
znologie qu'en donne Hannas Thorlerius»vj||| nom est com-
posé de deux mots, l'un biorn, qui veut dire oursin, et
l'autre oskar, génitif d'oosh, qui signifie vœu ou souhait. Il a
été donné à cet animal, parce que, dans l'idée populaire,
l'homme qui peut avaler une pierre cachée dans le corps de
cet animal, obtient aisément l'accomplissement de tous ses
désirs. (De B.)
OSCABRELLE, Chitonellus, (MalerUoz,) M. de Lamarck
établit sous ce nom une petite division dans le grand genre
Oscabrion de Linné , pour des espèces dont le corps est beau-
coup plus alongé, subvermiforme ou un peu cylindrique,
et dont la coquille, toujours composée de huit^ valves , est
beaucoup plus petite que dans les autres oscabrions. M. de
Lamarck ne caractérise que deux espèces dans ce genre, qu'il
nomme, l'une l'O. usse , €• lœvis ; l'autre, l'O. striée, C.
striatus. Voyez le mot Oscabrion, où elles sont décrites à la
fin de la section D. (De B.)
0SCA3R10N, ClUton. {M(Uentûz.) Genre d'animaux mul-
tiarticulés , établi par Linné , et tellement distinct de tout
ce qu'on connoît dans la série animale, qu'il a été successive-
ment adopté par tous les zoologistes^ quoiqu'ils aient varié sur
sa place dans la méthode. Les anciens ne paroissent pas avoir
connu ces animaux, ou du moins ne nous ont laissé dans
leurs écrits aucune observation qui puisse le faire soupçonner.
Les auteurs de. la renaissance des lettres, Belon et Rondelet,
n'en ont également rien dit. On trouve bien dans une figure
de ce dernier, qui représente une patelle, une autre petite
figure sans nom, qui indique évidemment une espèce d'os-
cabrion , mais elle n*a pas d'explication dans le texte. Val?
620 ose
lisniéri paroit donc être le premier qui ait fait mention d*ui
animal de ce genre, sous le nom de cimex marinas. On sup-
pose cependant que les naturalistes norwégiens avoient fait
mention de cet animal encore auparavant , et cela d'après
une citation faite par Jacobœus d'un long passage de Wor-
mius ; mais en lisant attentivement ce passage , il est aisé de
voir que ces deux auteurs ont voulu parler de quelqna
espèces de c^mo^/ioa, puisqu'il est question d'yeux complexes,
de pattes et d'un nombre d'articulations qui n'est pas celui
des véritables oscabrions. Néanmoins c'est cette supposition
qui a fait donner' aux animaux du genre Chiton le nom viil*
gaîre d'oscabrion , nom islandois , dont nous venons de donner
l'étymologie plus haut. (Voyez Oscabiorn.)
Petiver publia bientôt une grande espèce sous le nom d'o»>
cabrion de la Caroline. Rumph en avoit publié une autre)
Adanson en avoit aussi fait connoître une espèce des rivages
du Sénégal. Cependant ce n'est que dans la douzième édition
du Systema naturœ que Linné a établi son genre Chiton , dont
le nom , dérivé du grec , signifie lorica ou cuirasse. Depuis
ce temps ^ Muller, Spenglesy Chemnitz, dans son grand ou-
vrage , et dans une dissertation particulière , Oihon Fabricius,
Pennant et#Schroëter en iBrent connoître un certain nombre
d^cspèces de toutes les parties du monde , que Gmelin re-
cueillit à sa manière , sans aucune critique , dans son édition
du Systema naturœ. M. de Lamarck en a fait connoitre quel-
ques-unes de nouvelles; mais la perte de sa vue survenue à
l'époque de la publication de cette partie de son ouvrage,
ne lui a pas permis d'étudier ce genre comme il l'avoit fait
pour tant d'autres ; aussi est-il encore dans une grande cooo
fusion que nous allons tâcher de diminuer.
Nous savons fait déjà observer que les naturalistes ne sont
pas d'accord sur la place que doit occuper ce genre d'ani-
maux; les uns, comme d'Acosta, pensent que c'est une sorte
de crustdcé, opinion généralement rejetée; les autres sup->
posent que c'est un véritable mollusque, qui doit prendre
place auprès des patelles ou des phyllidies. C'est la manière
de voir d'Adansou , et depuis lui, de MM. Cuvier et de La-
marck, tandis que Linné et ses sectateurs l'ont placé dans
Ipur division artificielle des vers tpstacés multivalves, OQ
ose 521
«
qui se rapproche assez de Topinion de M. de Blainville , qae
j^ai, que c'est un degré dWganisation particulier formant une
classe distincte entre les malacozoaires et les entomozoaires.
Pour mettre en état de décider la question , nous allons
étudier la forme générale , ainsi que l'organisation de ces
singuliers animaux avec quelques détails.
Le corps d'un oscabrion est en général plus ou moins-ovale,
arrondi presque également aux extrémités, mais quelquefois
subcylindrique, de manière à ressembler, dans le premier
cas, à une phyllidie, et dans le second, à une larve de quel'
que gros coléoptère ; convexe en dessus , et plus ou moins
plan en dessous, il présente du côté du dos une sorte de
bouclier ou de manteau qui déborde de toutes parts; la face
inférieure plane est occupée dans toute sa longueur , et dans
une plus ou moins grande partie de sa largeur, par un disque
musculaire assez épais, ordinairement ridé en travers, et qui
ressemble assez bien au disqne locomoteur des mollusques
gastéropodes. Le bouclier dorsal est constamment solidifié dans
sa partie moyenne, et dans toute sa longueur, par une série
longitudinale de huit pièces calcaires, on valves, souvent
fort épaisses , souvent imbriquées d'avant en arrière , mais
quelquefois, quoique rarement, se touchant à peine, et sur
la forme et la disposition desquelles nous allons revenir.
Ce système particulier de coquilles est saisi plus ou. moins
largement par les bords avancés du reste du bouclier qui est
complètement charnu, musculaire, et dont la surface du
limbe, rarement lisse, est le plus souvent recouverte d'es-
pèces d'écaillés ou de poils calcaires , et même de soies ou
de poils plus longs et plus flexibles. Dans un certain nombre
d'espèces, outre cette série de valves et ces poils /Calcaires, il
y a de chaque côté , et rangés bien symétriquement par paires ,
d'assez gros faisceaux de soies profondément implantés dans
la peau , et même dans sa couche musculaire ou contractile.
J'ai dit tout à l'heure que les pièces de la coquille des
oscabrions sont constamment au nombre de huit^ et placées
1 Quelques auteurs parlent bien d'oscabrions à sept et même à six
Talvcs; mais il est permis d'en douter. Jusqu'ici je n'ai pu en rencon-
tr«r de semblables dans aucune colleclion , et Tobacrvation que j'ai
f^\lc, fj^ue dans les espaces méoiea» où U coquille «st U plua radjmcn-
5« ose
les unes à la suite des autres ; voyons ce qu^elles ont de géné-
ral et de particulier. Toutes sont en général fort épaisses,
cassantes 9 d^abord parfaitement symétriques , régulières, et
leur mode d'accroissement me paroît être semblable à ce
qui a lieu dans les coquilles des véritablea mollusques ; lesr
face interne est ordinairement lisse et blanche , mais quel-
quefois elle est colorée : Texterne Vest presque constamment
et souvent même d'une manière fort agréable, en même
temps qu'elle est très -rarement lisse. Toutes présentent en-
core comme caractère commun d'offrir un disque proprement
dit avec son sommet, et en outre une lame dHnsertion, qui
sVnfonce en effet dans les parties molles , et qui est souvent
crénelée ou denticulée.
Les valves d'un oscabrion se partagent en deux cathégo-
ries, les terminales ou extrêmes , une en avant , une en arrière,
et les intermédiaires au nombre de six.
Celles-ci se ressemblent assez pour pouvoir être décrites
k la fois; assez généralement beaucoup plus larges que Ioa-
gues, elles sont souvent carénées ou même en forme de
toit; la surface de leur disque, lisse, ou tuberculeux, est
presque toujours divisée en trois aires triangulaires , une mé-
diane , dont le sommet est au bord postérieur du disque et
la base en avant , occupant tout le bord antérieur ; et deux
latérales, bien symétriques et plus étroites, dont le sommet
est réuni à celui de la valve et dont la base occupe un des côtés.
Certaines espèces n'ofirent que des indices de cette division
en trois aires, et d'autres n'en présentent aucune trace, ce
qui nous fournira d'assez bons caractères zoologiques.
La lame d'insertion de ces valves intermédiaires, toujours
antérieure, est formée de chaque côté de deux parties, une
antérieure et l'autre latérale. Leur grandeur proportionnelle,
leur direction et leur état varient assez, sinon dans chaque
véritable espèce, mais au moins dans chaque groupe d'es-
pèces, pour qu'il soit impossible d'en rien dire de général.
Les values terminales ont cela de commun qu^ elles sont
souvent semi-circulaires, et que leur surface lisse ou striée
n'est pas partagée en aires , comme les intermédiaires , mais
taire, les huit Talves existent constamment, ne permet guère de croire
que le nombre des valves ne «oit pas fiie dan$ ce genre.
ose 523
elles différeot beaucoup en ce que la partie circulaire de
rantérieure est en avant et son sommet en arrière, tandis
que dans la postérieure le bord circulaire est en arriére, et
le sommet plus ou moins au-dessus de ce rebord. Celle-ci est
en outre fort aisée à reconnoître , parce qu'elle a une lame
d'insertion dans toute sa circonférence, tandis qu'il n'y en
a qu'au bord antérieur dans celle-là. Ces -lames peuvent du
reste être entières ou crteelées, ce qui fournit de bons ca-*
ractères pour la distinction des espèces.
La tête des oscabrions n'est pas distincte, et par consé-
quent il n'y a aucune trace d'appareils des sens , ni yeux ,
ni tentacules. Au-dessous de l'extrémité antérieure on aper-
çoit seulement une sorte de bourrelet labial, toutrà-fait au
niveau du pied, en forme de fer à cheval, fort plat en
dessous , et au milieu, à peu près, duquel est percé l'orifice
antérieur du canal intestinal. Son orifice postérieur, beau-
coup plus petit et bien plus caché, est également médian
et inférieur, situé au bord postérieur du pied, au-dessous
du rebord du manteau ou du bouclier. Il est à l'extrémité
d'un petit tube dont l'orifice est transversé et plissé.
De tout ce qui paroit à l'extérieur, il ne i)ous reste plus
à noter que les branchies qui sont composées de petites pyra-
mides triangulaires, comprimées, placées entre le rebord du
manteau et le pied, et formant ainsi en arrière une sorte
de fer à cheval , dont les branches s'avancent plus ou moins
du côté de la bouche, et la terminaison de l'appareil géné-
rateur , qui se fait par deux paires d'orifices latéraux , situés
de chaque côté de la partie postérieure du sillon du man-
teau , Fun entre la racine des deux dernières branchies , et
l'autre à deux ou trois branchies en avant. Ces orifices sont
bordés de petites lèvres comme squameuses.
L'organbation ées oscabrions est aussi particulière que
leur forme générale extérieure. Nous l'avons étudiée sur un
individu de chaque division naturelle que nous établissons
dans ce genre , et nous allons en faire connoitre les princi-
puux points.
L'enveloppe cutanée est peu ou point distincte du tissu
musculaire sous-jacent, du moins dans sa partie principale;
on y dislingue très-bien une partie épidermique, subcomée,
5a4 ose
rarement lisse , et beaucoup plus souvent bërissëe de petites
tubérositës calcaires en forme d'écaillés ou de tubercules plus
ou moins pointus. Les écailles sont disposées en quinconce
et d'une manière bien régulière comme celles d*un serpent;
les tubercules épineux ne sont jamais dans ce cas. Mais, outre
ces tubercules , la peau des oscabrions est quelquefois revétoe
de poils plutôt cornés que calcaires , et qili sont implantés
plus ou moins profondément dans la peau. Ces espèces de
poils, dont la forme varie un peu, commencent par un petit
empâtement poreux, par où ils adhèrent à la peau dans les
trous que celle-ci présente; ils ne pénètrent réellement pas
dans son tissu , mais dans un sinus de sa surface. Outre ces poils,
répartis d'une manière irrégulière , il en existe quelquefois qui
se fasciculent et qui se disposent tout-à-fait symétriquement
sur le limbe du manteau, comme il a-été déjà dit : ceux-là sont
seulement plus fins, ils forment une masse qui adhère parus
■ bouton arrondi, enfoncé dans Texcavation de la peau, mais
sans qu'il y ait non plus de muscle distinct attaché à la base.
Nous avons déjà fait remarquer qu'il n'y a aucun organe
spécial de sensation , pas même de cirres tentaculaires, ni sur
les bords du manteau , ni même à Torifice buccal.
L'appareil de la locomotion , qui est encore composé de
£bres contractiles dirigées dans tous les sens, et qui se con-
fondent avetc la peau, offre une particularité remarquable
dans la manière dont celles du dos se, sont fasciculées pour
le mouvement des valves de la coquille. On trouve d'a-
bord que toute l'enveloppe dermo- musculaire forme une
espèce de fourreau ou d'étui dans lequel est contenue la
masse pelotonnée des viscères , sans qu'il y ait presque d'autre
adhérence que celle produite par les vaisseaux qui du cœur
se rendent au canal intestinal, ainsi que par la terminaison
dcr celui-ci et celle de l'appareil de la génération. Toute la
face interne de cette gaine, beaucoup plus épaisse sous l'ab-
domen , où elle constitue le pied , qu'au dos , est tapissée
inférieurement par une couche de fibres soyeuses , transver-
sales , et qui vers les parties latérales du corps se rapprochent
en faisceaux dont la terminaison se fait à chaque articulation.
Outre cela, le dos offre des faisceaux musculaires distincts,
quoique peu épais , et. qui se distinguent en longitudinaux
ose 5^5
et en obliques. Les longitudinaux sont tout-à-fait médians;
les obliques vont de la pointe ou du sommet d'une valve à
la base antérieure de la précédente. Outre cela il y a des
faisceaux de muscles qui s'attachent aux lames d'insertion
des valves, en même temps que la plus grande partie de la
face interne de la valve donne attache à des bandes muscu-
laires transverses , auxquelles les faisceaux longitudinaux et
obliques s'attachent plutôt qu'à la coquille elle-même.
La bouche dont nous avons indiqué la position tout-à-fait
inférieure , et au milieu d'une lèvre plissée et comme radiée ,
conduit, au moyen d'un petit tube vertical et ensuite re-
courbé à angle droit , dans une cavité buccale assez consi-
dérable. Cette cavité est partagée en deux parties, comme
dans beaucoup de mollusques, l'une supérieure et l'autre
inférieure. La première , de beaucoup la plus grande et
la plus longue , est formée par une membrane transpa-
rente assez mince , qui paroît devoir être susceptible d'une
assez grande dilatation latérale. On voit en effet à sa partie
supérieure deux espèces de plis en fer à cheval très-serré,
qui doivent faciliter cette dilatation. A la partie tout-à-fait
supérieure de cette cavité se voit, de chaque côté, un petit
organe dentelé vers ses bord^ ; c'est évidemment la glande
saiivaire : en enlevant la paroi supérieure de la membrane
buccale, on trouve la cavité elle-même dans laquelle on
aperçoit un petit bouton antérieur en forme de V , dans le-
quel est le ruban lingual de couleur noire , puis une espèce
de lèvre ou demi-canal à la paroi supérieure de la cavité,
et qui communique avec le canal intestinal ou œsophage. De
chaque côté de cette partie se voit un corps comme bulbeux,
qui est formé par la face interne de la lame membraneuse de
la masse buccale, dont nous allons parler, et qui y forme
une sorte de repli. Dans la disposition générale des viscères ,
cette partie passe au-dessous de la masse buccale, et entre
elle et l'cesophage est un grand nombre de petits faisceaux
musculaires qui s'attachent à la partie supérieure de la peau ;
enûn, après un ^lemi-canal , cette partie de la cavité buccale
communique avec l'œsophage. Dans l'autre partie de la bouche ,
se continuant sous la masse buccale, est une longue gaine
droite, presque carrée en arrière, qui n'est autre chose que
S2€ ose
le ruban lingual. Ce ruban, qu'on voit dans la première par-
tie de la bouche à son plan inférieur, est large et composé
de deux rangées de dents squameuses , sur un fond garni d'un
grand nombre d'autres beaucoup plus petites : il se prolonge
plus ou moins en arrière sous le canal intestinal entre loi et
les lobes antérieurs du foie.
Tonte cette cavité buccale est au milieu d'une masse ran»*
culaire beaucoup plus forte et bien plus compliquée que daofl
aucun animal que j'aie disséqué ; aussi est* elle fort difficile
à décrire. Les faisceaux , de même usage et de même dirf^
tion , sont pour ainsi dire décomposés en petits cordons sob-
cjlindriques , ce qui rend la coniplication encore plus grande.
Les muscles peuvent cependant toujours être partagés en
supérieurs, inférieurs et antérieurs; ils provieiuient pour h
plupart d'une sorte de lame subcartilagineuse , pliée sur eH^
même, et formant de chaque côté comme une espèce de
mâchoire. Les muscles supérieurs constituent une masse co-
nique qui, du milieu de la seconde valve et de l'espace in-
termédiaire à cette valve et à la première, plonge presque
perpendiculairement un peu d'avant en arrière , et s'attache
à toute la partie supérieure du pharjrnx, entre les deux
masses latérales. Les muscles latéraux sont au nombre de
trois; un antérieur, qui des côtés de la masse se porte obli-
quement vers le bord antérieur du manteau ; un moyen , beau-
coup plus court, en arrière du précédent, et des côtés de la
gaine du corps vers la seconde articulation; enfin, un pos-
térieur ne formant qu'un seul petit faisceau, et qui de la
pointe postérieure se porte aussi sur les côtés de la gaine.
Enfin, il y a encore un petit faisceau unique, tout-a-fait
antérieur, et qui d'un côté de l'extrémité antérieure du man-
teau se porte au côté opposé de la masse buccale. Les mus-
cles inférieurs ont la direction principale d'avant en arrière,
c'est-àdire, qu'insérés à la gaine du manteau, au-dessous
du second anneau , ils se portent vers l'extrémité postérieure
de la masse linguale qu'ils doivent porter fortement en avant.
Il y en a en outre quelques-uns dont le point fixe est à peu
près le même , mais qui vont au contraire à l'extrémité an-
térieure delà masse buccale. Outre c^ muscles extrinsèques,
It's plaques buccales en ont* encore d*intrina^q[ues qui , en
ose 5^
dessus comme en dessous, se portent d^une partie de ces pla-
ques à Fautre ; ils forment un très-grand nombre de cordons
ou de faisceaux.
1 /œsophage est court et renflé au point de son insertion
dans Testomac tout- à- fait droit. Celui-ci, immédiatement
appliqué contre Tcesophage , dont il est séparé par un étran-
glement , est placé tout-à-fait en avant dans la cavité viscé-
rale. Il est simple, membraneux, à peu près globuleux; sa
paroi interne est plissée longitudinalement. 11 est comme
enveloppé par une partie des lobes du foie.
Cet organe est assez considérable , et ce qu'il offre de plus
remarquable , c'est qu'il suit le canal intestinal dans presque
foute sa longueur, et surtout qu'il est formé par un grand
nombre de petits cœcunis jaunes à peu près de même lon-
gueur; ceux-ci s'ouvrent successivement dans un grand canal
qui a commencé vers la pointe postérieure , et qui s'est accru
peu à peu à mesure qu'il s'est avancé vers l'estomac: lorsqu'il
est près de s'ouvrir dans cet organe par un orifice très- con-
sidérable, il reçoit l'embranchement du lobe antérieur du foie.
L'intestin proprement dit, qui nait de l'extrémité de l'es-
tomac, dans la direction duquel il est à peu de chose près,
est extrêmement grêle et fort alongé, il fait un très-grand
nombre de circonvolutions dans I4 substance même du foie,
après quoi il passe au-dessous du cœur et se termine à l'anus,
dont nous avons déjà signalé la position dans la ligne médiane
au-dessous du rebord du manteau entre lui et le pied.
L'appareil respiratoire se compose, comme nous avons
déjà eu l'occasion de le dire, en pariant des parties exté-
rieures, d'une rangée de petites pyramides triangulaires,
dont la base est à la rainure qui sépare le manteau du pied,
et le sommet, libre, sous le bord même du manteau : leur
réunion forme une espèce de fer à ch'eval dont les branches
en arrière sont séparées par l'anus, et se prolongent plus
ou moins en avant , mais sont toujours bien loiu d'atteindre
le bord antérieur du corps. Chacune de ces pyramides compo-
santes est du reste formée de petites lamelles qui tombent
à angle droit entre deux bords longitudinaux vasculairt s.
L'appareil circulatoire est composé , comme de coutume, de
veines, d'artères et d'un organe d'impulsion ou d'un cœur.
«28 ose
Les- veines ne se voient bien que dans deux gros troncs qui
suivent la partie inférieure du rebord du manteau, creusées
dans le derme lui-même sans parois distinctes ^ et qui servent
probablement à la fois de veines-caves et de veines pulmo-
naires , c'est-à-dire , qu'elles reçoivent successivement le saog
qui revient des parties et celui qui arrive des pyramides bran-
chiales. Cela est certain pour celles-ci, et Ton voit mémCi
outre la ramification branchiale principale , celles qui r^
viennent de chaque lamelle. Elles grossissent donc à meiure
qu'elles s'approchent de l'extrémité postérieure du corps
qu'elles suivent dans sa circonférence, et elles s'ouvrent a
la pointe de l'oreillette.
Le cœur, beaucoup plus grand proportionnellement que
dans les mollusques, est parfaitement symétrique et placé
tput-à-fait à la partie postérieure du dos de l'aoimal. Il ne
m'a pas paru d'abord contenu dans un véritable péricarde,
mais seulement situé au-dessus d'une espèce de diaphragme,
qui sépare l'extrémité postérieure du corps en deux parties,
l'une inférieure pour l'extrémité anale des viscères de la di-
gestion et de la génération ; mais ensuite j*ai vu distinctement
un péricarde formé par une membrane fort mince qui s'at-
tache en arrière des organes de la génération.
. Les oreillettes^ bien paires, bien symétriques, sont fort
grandes et triangulaires, la base étant contre le cœur et le
sommet extérieur et antérieur au point de jonction de la
veine -cave. Leurs parois sont fort minces et transparentes.
' L'orifice de communication avec le système veineux ne pré-
sente rien de digne de remarque, mais la communication avec
le ventricule se fait par deux petits orifices ovales, situés
Tun en avant et l'autre en arrière, vers la pointe du ventri-
cule, et bordés entre deux lèvres charnues, faisant l'oflSce
de valvules. C'est du moins ce que j'ai vu d'une manière
bien évidente sur Toscabrion aiguillonné des mers de l'Ar-
chipel américain. Dans une autre plus grande espèce je n'ai
cependant vu qu'un orifice auriculo-ventriculaire.
Le ventricule situé tout-à-fait dans la ligne médiane, occu-
pant la longueur des trois valves postérieures , est très-grand ,
alongé et rigoureusement fusiforme, c'esl>-à-dire , renflé au
milieu et aminci aux deux extrémités. Sç» parois sont asseï
ose S29
épaisses et présentent à Tintérieur un très-grand nombre de
colonnes charnues, dirigées dans beaucoup de sens obliques,
et surtout suivant la longueur. Sa pointe postérieure est ob-
tuse et donne naissance à une petite aorte pour les parties
postérieures du corps. De Textrémité antérieure, au con-
traire , j'en ai aisément distingué une bien plus grosse qui suit
la ligne moyenne du dos. Sa distribution aux différens viscères
ne mVst pas exactement connue, n^ais il m'a semblé, par ce
que j'ai vu , qu'elle n'pfifroit rien de bien remarquable. Celles
qui vont aux viscères y parviennent presque verticalement
dans un très -mince mésentère dorsal. Il m'a été facile de
suivre une artère dans tout le bord du manteau , et qui pro-
vient très-probablement de l'aorte postérieure. £lle est dans
le tissu charnu même, et elle fournit à chaque branchie, à
mesure qu'elle passe devant elle, une artère branchiale qui
^y distribue à la manière ordinaire. Ce gros tronc artériel
est d'un calibre sensiblement plus petit que celui de la veine.
Les parois des artères libres sont aussi minces que celles
des veines, ce qui rend l'étude de la distribution du système
vasculaire en général fort difficile.
L'appareil générateur se compose d'un ovaire considé-
rable un peu flexuçux, qui occupe toute la ligne dorsale ,
depuis Textrémité antérieure du corps jusqu'à la postérieure.
Il est formé d'une partie longitudinale ou centrale beaucoup
plus épaisse au milieu, et amincie aux deux extrémités, de
chaque côté de laquelle sont une foule de petits cœcums , ou
mieux, d'espèces de petits arbuscules, qui vont se loger,
dans leur développement, dans les interstices musculaires jus-
qu^à la ligne de jonction du manteau avec les branchies.
Leur couleur est d'un blanc grisâtre. L'ovaire lui-même est
évidemment divisé en lobules aplatis, palmés d'une manière
fort irrégulière, et sa membrane est excessivement mince.
Outre cet ovaire, on trouve à sa partie postérieure, et
presque confondu avec lui, un autre organe, que M. Poli a
regardé comme appartenant au sexe mâle; mais que je serois
plus volontiers porté à croire l'organe de la glu ou de la vis-
cosité, qui doit entourer tous les œufs avant leur sortie. Cet
organe est formé d'un double renflement, séparé par un
étranglement , dont le postérieur est pyriforme , le renfl(^
36. 34
53o ose
ment en avant, la pointe en «rriére, et le tout enveloppé
en très -grande partie dans la membrane ovifère ^i lui ad-
hère. Ses parois sont extrêmement minces, et présentent à
rintérieur un corps ovalaire , roulé comme une coquille de
]>ullée , et dont la partie renflée est creuse. Toutes les par-
ties de cet organe étoient remplies, dans l'individu' que j'ai
disséqué , par une très-grande quantité d'une matière coagu-
lable, comme muqueuse. La terminaison de l'appareil géné-
rateur est réelleinent fort singulière, en ce qu'elle a lien à
d^ite et à gauche. L'extrémité postérieure de rovaire, ou
mieux de la partie terminale , arrivée à la pointe antérieure
du cœur , se bifurque ou domie naissance à un canal plus
étroit que lui , qui se dirige vers le bord du manteau, où
il passe dans la même échaucrure que l'artère pulmonaire
pour se terminer à l'un des tubercules , et peut - être aux
deux tubercules, que nous avons dit exister sous le rebord
du manteau.
Les œufs, contenus dans l'ovaire, étoient innombrables,
d^une finesse extrême, et d'un brun foncé, probablement par
l'action de la liqueur conservatrice.
Le système nerveux, qui nous reste à examiner, pour con-
noitre complètement l'organisation des oscabrions , . est ainsi
constitué: on voit de chaque côté de la masse buccale,
mais non pas appliqué contre elle ,' un asset fort ganglion
ou un plexus nerveux, duquel part un très- gros cordon
médullaire, qui fait le tour du bord antérieur du corps,
logé dans une sorte de sillon ; il est cependant réelle-
ment au-dessus de l'œsophage. C'est là ce qu'on doit regar-
der comme le cerveau lui-même. Du bord interne du gan-
glion latéral naît un petit cordon qui se porte en dedans, et
qui va se réunir à un très-petit ganglion , placé sous la masse
buccale , et du bord antérieur duquel partent les filets qui
vont à la bouche. Il y a aussi un filet transversal, qui sert
à réunir les deux ganglions latéraux, en sorte que l'anneau
œsophagien est complet. Il part aussi de cet anneau inférieur
quelques filets qui vont à l'ossophage. Enfin, de Tangle pos- I
teneur de chaque ganglion latéral naissent deux gros cor-
dons , dont un extérieur et bien plus considérable suit tout
le hotd du corps, ou mieux du pied^ contenu dians une sorte
ose $5i
de gaine , comprise entre la peau proprement dite et la
couche de fibres transverses, argentées. Il se continue aussi
tout le long de la racine des branchies, et va probablement
se terminer par une anastomose à la partie postérieure et
moyenne du corps. Enfin , Tautre rameau postérieur est beau->
coup plus grêle; il s^enfonce dans les fibres Musculaires ef
presque médianes du pied, auquel il se distribue*
Ce que je viens de donner de Torganisation des oscabrions,
a été observé sur des espèces communes de notre pays et sur
de gros individus d'espèces étrangères. J'ajouterai ce que j'ai
vu sur des espèces qui ont des pinceaux de poils , disposés
par paires de chaque côté du corps , fort alongé et vermi"
forme. Le canal intestinal, excessivement long et grêle, m'a
semblé encore plus long et former un plus g^and nombre
de circonvolutions que dans les espèces communes; mais, du
reste , il présentoit l'aspect particulier à ce genre d'animaux.
L'œsophage, rétréci , après être sorti tle la masse buccale, se
place au-dessus d'une langue fort longue , et de deux glaodet
salivaires également très-alongées , comme dans les oscabrions
ordinaires, mais il parcourt une plus grande étendue de U
cavité avant que de s'ouvrir dans l'estomac. Celui-ci, qui
est un simple renflement de l'œsophage avec un petit cul-de-
sac, est entièrement enveloppé par le foie, composé d'un
très- grand nombre de petits grains; vient ensuite l'in|estin
très-grêle, formant beaucoup de circonvolutions très-serrées
(il étoit rempli d'une matière blanche, qui m'a paru cré-
tacée), et se terminant ensuite à l'anus, situé comme à l'ordi-
naire. Dans le milieu des circonvolutions intestinales , c'est-
à-dire, dans le mésentère, où l'on voyoit très -bien arriver
les vaisseaux provenant de l'aorte, se trouvoient des lobes
plus ou moins considérables du foie subdivisé.
D'après ce que je viens de dire de l'organisation des osca-
brions , il sera aisé de voir quelle doit être leur place dans
la série.
Nous avons déjà fait l'observation qu'Adanson, et depuis
plusieurs zoologistes modernes, ont pensé que ces animaux
avoient beaucoup de rapports avec lés patelles ou avec 1^8
phyliidies. Voyons jusqu'à quel point cette comparaison est
fondée.
63i ose
Dans la forme générale , paire et symétrique, il est évident
que ces deux genres ont quelques rapports , mais la ressem-
blance se borne presque là. En effet, les phyllidies comme
les patelles ont au moins deux organes des sens , des tenta-
cules et des yeux, dont il n'existe pas de traces dans les os-
cabrions. Dans ces mêmes genres il y a par conséquent une
véritable tête, quoique couverte. plus ou moins par les bords
^u manteau , ce qui n'existe nullement dans ces derniers.
La disposition du système locomoteur est toute différente;
ainsi la peau des oscabrions est constamment couverte d'é-
:cailles, de tubercules ou d'épines calcaires ou cornées, ce
qui ne s'est encore rencontré dans aucun mollusque, et pas
plus dans les phyllidies que dans les patelles; outre que cer-
iaiues espèces ont des poils fascicules par paires , comme dans
certains animaux articulés.
• Le corps protecteur qui se développe constamment, mais
k des degrés un peu différens, à la face dorsale des osca-
brions, n'existe jamais dans les phyllidies, et diffère telle-
ment de celui des patelles, qu'on doit être étonné qu'on
ait pu l'envisager assez superficiellement pour dire que c'est
une coquille de patelle brisée dans sa longueur. Avec une
manière semblable d'argumenter on pourroit presque dire ,
qu'une chaîne n'est qu'une verge de fer articulé.
Le système musculaire a du suivre et a suivi en effet ces
différences , puisque dans les oscabrions il y a au dos des
muscles bien symétriques, fracturés en autant de parties qu'il
y a d'écaillés ou de valves à la coquille.
Dans l'appareil digestif^ les deux orifices du canal intesti-
nal sont également terminaux, ce qui est extrêmement rare
parmi les mollusques céphalés , et n'existe certainement ni
dans les phyllidies ni dans les patelles, où l'anus est toujours
supéro - dorsal dans les unes , et plus ou moins antérieur
et latéral dans les autres. Ce caractère est cependant d'une
grande importance.
Il est bien vrai que la masse buccale a quelque ressem-
blance avec ce qui a lieu dans les patelles, non pas cepen-
dant dans les muscles* qui la constituent et qui la meuvent,
mais à cause de l'existence d'un renflement lingual , placé et
constitué à peu près de même , et hérissé également de den-
ticules en crochets.
ose 555
Quant à la forme du reste du canal intestinal, à celle de
l'estomac, et surtout de la structure du foie, la ressemblance
devient moins évidente, quoiqu'il y en ait encore un peu,
si ce n'est dans le mode de terminaison.
L'appareil de la respiration au premier aspect offre aussi
quelques rapprochemens avec leâ phyllidies. Cependant les.
branchies de ce genre de mollusques sont bien moins com-i
piétés, et autrement conformées que dans les oscabrions.
Avec les patelles il n'y a aucune espèce- de comparaison ,
puisque ce genre de mollusques n'a réellement pas de bran-
chies.
Les organes de la circulation offrent encore plus de diffé-
rences, même en établissant la comparaison avec les phylli-
dies, les seules avec lesquelles elle puisse avoir lieu; en
effet la position du cœur tout-à-fait en arrière du corps, la
disposition et la forme des oreillettes , ainsi que du ventri-
cule, sont réellement toutes différentes de ce qui existe dans
les phyllidies, et rappellent davantage ce qui se remarque
dans les bivalves.
L'appareil générateur permet encore moins de rapprocher
les oscabrions des phyllidies ou des patelles. En effet, ces
dernières, sous ce rapport, n'offrent aucune différence avec
les autres mollusques hermaphrodites, c'est-à-dire, qu'il y a
un ovaire circonscrit, un oviducte, une sorte de matrice ,
pour la partie femelle ; un testicule , un canal déférent , un
organe excitateur, pour la partie mâle; les deux parties se
terminant dans un seul et unique tubercule, situé du côté
droit, et plus ou moins auprès du col. Or y a-t-il rien de
cela dans les oscabrions, qui nous ont, au contraire, offert
un ovaire non borné , et susceptible d'une extension énorme ,
comme dans les bivalves ; à peine, et d'une manière douteuse ,
une partie mâle fort incomplète ; enfin , une double termi-
naison, l'une à droite et l'autre à gauche, et dont je ne con-*
nois d'exemple que dans les octopodes, les décapodes, etc.
Le nombre immense des œufs d'oscabrion est aussi tout
différent de ce qu'il est dans les phyllidies par analogie ,
et certainement dans les patelles.
Enfin , la disposition du système nerveux ne permet non
pluA , ce me semble , aucune comparaison , puisque dans les
«34 ose
oscabrions il n'y a rien qu'on puisse assimiler k l'anneau œso-
phagien des phyllidîes et des patelles, de même que dans
celles-ci il n'y a pas les cordons latéraux des oscabrions*
Ainsi , en résumé , il n'y a aucune comparaison à faire
dans le système nerveux, non plus que dans les appareils
des sens ni de la locomotion. S'il y a quelque ressemblance
dans l'appareil digestif, les dififérences sont au moins équiva-
lentes. Celles qu'offrent les appareils respiratoire et circu-
latoire sont encore bien plus grandes, et l'appareil généra-
teur est complètement dissemblable, et présente même un
type particulier. II est donc impossible dans une méthode
jiaturelle de rapprocher des animaux aussi différens. Ce n'est
donc pas parmi les mollusques que les oscabrions doivent
être placés ; et comme il est également impossible d'en faire
des animaux du type des entomozoaires, puisque leur S3rstéme
nerveux locomoteur n'est pas à la partie inférieure du canal
intestinal, il paroftra à peu près impossible de faire autre-
ment que d'en constituer un groupe classique distinct entre
les entomozoaires et les malacozoaires. Ils sont donc à peu
près dans le cas des nématopodes ou cirripèdes , et peuvent
former avec eux une division du règne animal , ce que le
génie admirable de Linné avoit pressenti , en établissant sa
division des multivalves. Il seroit même peut-être possible de
voir quelques rapports dans la coquille de ces deux classes
d'animaux , en ce que dans Tune comme dans l'autre il y a
une valve orale et une valve anale, les intermédiaires ser-
vant à les réunir.
Les mœurs et les habitudes des oscabrions n'ont peut-être
pas été observées d'une manière encore bien suffisante , mais
il est probable qu'elles n'offrent rien de remarquable.
Tous ces animaux vivent dans l'intérieur de la mer , sur
les rivages, adhérenssur toutes sortes de corps, de quelque
Jiature qu'ils soient; cependant je n'en ai jamais rencontré
sur des corps organisés. Souvent ils restent à découvert' pen-
dant toute une marée basse , et alors ils ne changent en au-
cune manière de place. Leur adhérence est même tellement
forte, qu'il est souvent difficile de les arracher sans les dé-
chirer. Ce mode d'adhérence est évidemment formé, non-
àeulement par le pied lui-même , mais surtout par les bords
ose 555
du matiteau qui composent une espèce de ventouse. En effet ,
dans le moment où ils cherchent à se cramponner fortement ^
on voit sortir de toutes parts Teau ou Tair comprimé entre
le corps et le pied ou le manteau.
Lorsqu'ils ont été arrachés de force , ils se roulent ei|
houle à la manière des cloportes , et cela assez promptemenf
et si fortement qu'il est difficile ^e les ouvrir. Ils le fon(
eux-mêmes extrêmement lentement, et M. Bosc parle d'une
espèce des côtes de l'Amérique du Nord qui est restée sept
à huit jours à s'ouvrir complètement. En effet, il est aisé de
voir que les muscles antagonistes de l'enroulement, c'est-à-
dire, ceux du dos, étant si foibles, doivent le redresser extrê-
mement lentement.
Lorsque les oscabrioas veulent chercher leur nourriture ,
ils soulèvent un peu leur pied et rampent par son moyen ,
et même assez vite , à ce que disent les observateurs; car je
n'en ai jamais vu marcher moi-même.
En quoi consiste leur nourriture P c'est ce que nous igno-
rons. 11 paroi t cependant probable qu'elle est végétale.
Comment se reproduisent-ils ? Y a-t-il un accouplement ?
Dans le cas où l'on admettroit deux sexes distincts, il fau-
droit bien que cela fût; mais j'avoue que cela ne me paroît
pas probable.
Je suppose que les œufs, fécondés dans tous les individus,
sont obligés de traverser l'organe de la glu, qu'ils y acquiè-
rent leurs membranes adventives , et qu'ensuite ils adhèrent
aux rochers et autres corps sous-marlns sur lesquels ils doir
vent vivre, à peu près comme dans les mollusques.
D'après ce que je connois des espèces de ce genre , il paroît
qu'il en existe dan's toutes les mers; en effet, nous savons
positivement qu'il y en a plusieurs dans le Groè*nland , pres-
que sous le pôle nord , et les voyageurs modernes en ont rap-
porté des terres les plus australes. Tous les rivages intermé-
diaires nous en ont également fourni : ainsi c'est un genre
universellement répandu. Mais nous devons faire encore ici
l'observation que nous avons faite pour un grand nombre
d'autres genres , que les espèces sont bien plus nombreuses ,
et bien plus grosses , dans les mers australes que dans les
leptentrionalei*
»
536 ose
La' distinction des espèces d'oscabrions n'est pas aussi facile
qu'elle parolt au premier abord , et nous pouvons assurer po-'
sitivement que tout ce que les auteurs les plus estimés ont
fait à ce sujet est bien incomplet, en sorte que, les figures
qu'ils ont jointes à leurs descriptions étant elles-mêmes souvent
fort mauvaises, il en résulte que nous ne voudrions pas assu-
rer que nous ne nous sommes pas trompés dans la synonymie.
Les organes sur lesquels nous appellerons successivement
l'attention pour la distinction des espèces sont les suivans.
i." L'existence ou l'absence des paires de pinceaux de soies,
disposées bien régulièrement de chaque côté du limbe, qu'il
soit revêtu ou non d'écaillés, d'épines ou même de poils.
^.** La disposition des branchies commençant plus ou moins
en arrière , et se terminant plus ou moins en avant.
ZJ* La forme des valves de la coquille, considérée spécia-
lement dans l'existence plus ou moins marquée des aires
latérales.
4.** La grandeur proportionnelle de ces valves et leur degré
d'occlusion.
5J* La forme des lames d'insertion et le nombre de leurs
échancrures ou dents.
6.*" Enfin , la disposition des couleurs de la coquille.
Kous n'aurons donc guère égard à la grandeur proportion-
nelle de la coquille, parce qu'il nous semble que dans chaque
groupe naturel il y a, à ce sujet, d'assez grandes variations.
Les groupes d'oscabrions , que nous proposons y sont au
nombre de quatre.
Dans le premier sont les espèces dont les valves ont des
aires latérales bien distinctes, et le limbe constamment cou-
vert de petits tubercules écailleux parfaitement bien rangés,
un peu comme les écailles de la peau des serpens. Dans cette
section les branchies existent dans toute la longueur du
bourrelet labial du rebord du manteau , depuis la ligne de
séparation, si ce n'est cependant dans un espace assez large
en arrière , et les deux orifices de la génération sont assez
avancés, le postérieur entre la dixième et la onzième bran-
chie, et l'antérieur entre celle-ci et la douzième. Quantaux
valves de la coquille , les terminales sont presque toujours sem-
blables, semi-circulaires, et les intermédiaires sont courtes i
la troisième plus que toutes les autres.
m
ose 5Î7
Dans la seconde section sont les es()èces où les aires des
valves intermédiaires de I^i coquille sont encore un peu mar-
quées , et dont le limbe est garni de pointes calcaires ou sub-
cornées plus ou moins longues. J'ai observé Tanimal d'une
grande espèce de cette section , à laquelle j'ai donné le nom de
chiïon raripilosus, La série des branchies, assez peu considé-
rable (49), commence encore plus loin en avant de l'anus, et
se termine exactement à la ligne de séparation du pied et de
la masse buccale. Le premier orifice de l'appareil générateur
\ est juste en dedans de la dernière lame branchiale , et le se-
cond entre la quatrième et la cinquième. Quant à la coquille,
il est certain que les valves terminales diffèrent toujours entre
elles d'une manière sensible, la postérieure étant constam-
ment la plus petite et un peu en forme de cabochon.
La troisième section, assez peu tranchée, contient les es-
pèces dans lesquelles les aires des valves intermédiaires sont
beaucoup moins sensibles encore que dans la section précé-
dente, et dont le limbe est également couvert de pointes
calcaires ou subcornées , plus ou moins alongées. J'ai observé
l'animal de l'espèce la plus commune dans les collections et
qui vient des mers de Cayenne. La ligne branchiale , beaucoup
plus longue et plus nombreuse que dans la première section ,
est composée de soixante-neuf lames; en effet, elle commence
presque de chaque côté de l'anus et finit vers le milieu de
la longueur du bourrelet labial. Les terminaisons de l'appareil
de la génération sont aussi très-différemment placées : la pre-
mière se trouve, entre la seizième et la dix-septième bran-
chie , et la seconde, entre la dix-neuvième et la vingtième.
Enfin , la quatrième section , plus tranchée que toutes les
autres par la disposition fasciculée des poils plus ou moins
longs de chaque côté du limbe , a ses valves constamment
sans trace d'aucune aire.
J'ai observé l'espèce à laquelle j'ai donné le nom de M. Gar-
not : sa ligne branchiale est courte ; en effet, commençant un
peu en arrière de la limite du pied , elle finit assez loin de
l'anus: composée de vingt-sept branchies d'un côté, elle n'en
avoit bien certainement que vingt-quatre de l'autre, quoique
le premier orifice de l'appareil générateur fût des deux côtés
entre la vingt et unième et la vingt-deuxième avaut-dernièrei
et que le second fût vis-à-vis la dernière.
^tS
638 ose
A. Espèces à aires latérales distinctes, à limbe couvert
de petites ^cailles*
1. Dents d'insertion pectinées.
UO» àcAiLLEvx'f Ç. squamosus, Linn., Gmel*, Enc. mëth.,
pi. i6a, fig* 3 , 4. Corps ovale, un peu alongé; égalemeit
arrondi aux deux extrémités ; coquille -assez large , subcarénée,
de huit valves, dont les intermédiaires ont leurs aires trian^
* laires latérales bien marquées , grossièrement granulées , et
denticulées à leur bord postérieur; les terminales presque
semblables, à stries tuberculeuses, divergentes en s'arquait
du sommet à la circonférence. Le bord articulaire étroit, pa^
tagé en dix-sept dents courtes et pectinées. Le limbe couvert
de très- petites écailles; couleur d'un vert bleuâtre plusoi
moins foncé.
Des mers de Cayenne. J'en ai étudié uil individu , conservé
dans l'esprit de vin, provenant de là eollection de M. Ri-
chard.
L'O. DE Spengler , C SpengUri, Corps de même forme i
peu prés que dans l'espèce précédente , également coriace;
mais dont le limbe est coloré alternativement par des bandes
blanches et noires , ce que je n'ai jamais vu dans aucun des
individus de l'espèce précédente.
Je rapporte à cette espèce l'oscabrion ëcailleux figuré par
Spengler.
L'O. VARIÉ; CvariegatuSf Chemn., Chiton,, t. i , fig. 3, al.
Corps moins sensiblement alongé que dans les espèces précé-
dentes, moins caréné; les stries des aires latérales plus fines,
plus lisses; couleur du disque toute brune; le limbe coloré
par des bandes noires et blanches , comme dans Foscabrion
de Spengler. '
L'O. NoiR-VERDATRE, C. FwgroWrc5cfrM. Corps petit, ovale,
peu alongé, oniscoïde, subcaréné; limbe couvert d'ëcailles
peu nombreuses, et proportionnellement fort grosses. C<^
quille large; les valves terminales, ornées de cannelures,
divergentes du sommet à la base ; valves intermédiaires trans-
verses; cinq ou six cannelures divergentes sur les aires laté-
rales et des stries longitudinales sur l'aire médiane. Couleur
générale d'un vert noirâtre.
ose 539
Des mers du cap de Bonne -Espérance.
L'O. TOÎT, C. tectum. Corps ovale, court, déprimé, forte-
ment caréné dans son milieu; limbe assez étroit, couvert de
petites écailles plates, très -serrées et très -nombreuses; co-
quille grande de huit valves; les terminales ornées de rayons
subtuberculeux; les aires latérales des intermédiaires avec
•quatre ou cinq rayons tuberculeux; la médiane avec quel-
ques grosses cannelures droites et plates ; couleur d'un gris
.blanchâtre avec une série de jolies taches bleues tout autour
du limbe.
Cette petite espèce, dont il existe un individu au Muséum,
vient probablement des mers de la Nouvelle -Hollande.
UO. sTRié; C striatuSf Barnes, Amer, Journ. of se. ^yolm 7,
p. 69. Corps un peu plus large que dans Foscabrion écailleux;
les aires latérales cannelées transversalement, les dorsales ou
médianes longitudinalement; les valves terminales étoilées;
limbe étroit, couvert de très- petites écailles rondes et lui-
santes; couleur foncée dans Télat frais, cendrée dans l'état
sec.
Des côtes du Pérou.
L'O. MARBRÉ; C. marmoratus ylAnn, ^ Gmcl., d'après Chemn.,
Chiton, , t. 1 , fig. 5. Corps plus ou moins étroit et convexe ,
peu caréné, très-glabre, varié de noir, de blanc et de ver-
dàtre sur le dos, et de bandes alternativement blanches et
ferrugineuses sur le limbe.
Cette espèce , qui vient de POcéan américain, a beaucoup
de ressemblance avec notre oscabrion peint.
L'O. INDIEN ; C indicus , Chemn. , Conch., 8 , t. 96 , Eg* 81 1«
Coquille d'un blanc cendré , à limbe squameux f les valves
intermédiaires très-finement ponctuées.
Des mers d'Amérique.
L'O. tuberculeux: c, tuherciilatus , Gmel. ; C. cylindricus ,
Schroëter, Conch.y 3, p. 494, t. 9, fig. 19; Eue. méth., pU
i63, fig. 4 et 6. Corps ovale -oblong, étroit ou subcylindri*
que , un peu tuberculeux par la saillie des rugosités des aires
latérales; couleur verdâtre sur le dos, avec des bandes on<-
duleuses brunes; une bande dorsale large, très- noire; les
c6tés cendrés , mêlés de blanc.
Des mers d'Amérique.
540 ose
I
L'O. MULTiMACULé , C multimacuUUuSm (Coll. du Mus.) Corps
ovale , assez peu alongé , à limbe très-étroit et finement écail-
leux ; coquille large , de huit valves assez étroites ; l'aire mé-
diane des six intermédiaires lisse , ou à simples stries d'accrois-
sement; les aires latérales avec six à huit rayons granuleux;
les valves terminales avec des rayons moins granuleux , droits
et divergens du sommet à la circonférence ;' le bord d'ins»-
tion partagé à l'antérieure en quinze dents , à la postérieure
en onze y toutes pectinées ; couleur de la coquille verte en
dedans , et agréablement variée de lignes entrecoupées d'un
noir violàtre sur un fond gris en dehors; trois taches hoires
au bord postérieur des aires latérales.
Du Port du roi Georges, Nouvelle- Hollande.
L'O. BOUCLIER , C. clypeus» (Coll. du Mus.) Coquille courte,
ovale , bombée ; les aires latérales des valves intermédiaires,
comme les terminales, rayonnées du sommet à la circonfé-
rence ; aires médianes presque cannelées longitudinalement;
couleur générale d'un brun verdàtre avec de petites taches
circulaires de couleur d'aiguë- marine ou variées de lunules
jaunes et verdâtres.
Jolie espèce, de la Nouvelle-Hollande.
L'O. lécAiLLE DE TORTUE , C testudinarius. Corps ovale ,
bombé, convexe, peu ou point caréné; limbe couvert de
très -petites écailles; coquille grande, assez lisse et luisante;
valves terminales, radiées en dehors, et surtout en dedans,
par des sillons qui vont du sommet au bord d'insertion, di-
visé en douze dents fortement pectinées; aires latérales des
valves intermédiaires, indiquées seulement par une légère
carène , avec des stries d'accroissement à peine marquées;
couleur générale verdàtre , avec des taches vertes plus fon-
cées sur le limbe; la coquille d'un brun d'écaillé de tortue,
variée de quelques taches plus claires.
Patrie inconnue ; mais probablement des mers de l'Aus-
tralasie.
L'O. ÉLÉGANT, C. elegans. (Coll. du Mus.) Coquille ovale,
de même forme que dans les espèces précédentes, mais plus
carénée, composée de huit valves, à peu près aussi dans les
mêmes proportions , mais dont les aires latérales , fort rele-
vées, sont aussi lisses que l'aire médiane; les valves termi-
ose «41
nales également lisses; couleur variée de rouge , de noir et
de blanc sale en dehors, d'un blanc verdàtre en dedans.
De la Nouvelle- Hollande,
2. Dents d'insertion non pectinées,
UO, peint: C. pictus; O. lœvis variegatus^ Chemn. , Chit,,
U 1 , fig. 4, et Enc. méth., pi. 162 , fig. 7, 8. Corps ovale,
assez peu alongé, subcaréné; coquille large; les valves ter-
minales radiées du sommet à la base , à lames d'insertion
courtes, avec quatorze dents entières à l'antérieure et quinze
à la postérieure; valves intermédiaires transverses, finement
granuleuses; les aires latérales marquées de six rayons granu-
leux assez fins; couleur jaunâtre, avec quelques taches et
flammes brunes de chaque côté de la carène.
Cette espèce, dont j'ignore la patrie, est bien distincte de
l'oscabrion écailleux, je la possède et j'ai pu la comparer.
La figure de Chemnitz me paroit lui convenir complètement*
Elle existe dans la collection du Muséum au Jardin du Roi ,
où elle esè appelée l'O. gondole , C. cymbium. Elle atteint à
peine un pouce de long.
L'O. LiNÉoLÉ, C. lineolatus, (Coll. du Mus.) Corps ovale,
assez alongé ; les aires latérales des valves intermédiaires moins
distinctes que dans les espèces précédentes, et offrant des stries
nombreuses sur les bords; les écailles du limbe très - petites ;
les dents des lames d'insertion non pectinées; couleur variée
de petites taches longitudinales brunes sup un fond jaunâtre.
Cette espèce, assez rapprochée de l'oscabrion alongé, a
été rapportée de l'ile King par M. Pérou et Lesueur.
L'O. PARÉ, C festiyus, (Coll. du Mus.) Coquille assez alon-
gée , carénée ; valves étroites , en toit anguleux , très-finement
granulaires partout ; les aires latérales peu marquées ; les
lames d^insertion antérieures étroites, les terminales quadri-
dentées. Couleur variée de brun, de rouge et de couleur
de chair à l'extérieur , blanche avec un trait rose à Tinté-
rieur.
Des mers de la Nouvelle -Hoilande.
L'O. noir; c. niger, Barnes, lac, cit. Corps ovale-oblong ;
les valves intermédiaires oblongues ; limbe assez large et
couvert d'écaillés alongées, d'un blanc rougeàtre^ et de filets
^42 ose
longitudinaux irréguliers et interrorapus. Couleur générale
d'un brun noir et luisant.
Des mers du Pérou. Cette, espèce pourroit bien ne pas
être de cette section.
L'0« bicolore; C. hicolor, Chemn., Conch», 8, t. 94, fig.
794. Coquille assez grande, épaisse; les valves étalées, Tao-
térieure striée et radiée; couleur vert de mer en dessm,
l)lanché en dedans , les bords noirs.
La patrie de cette espèce est inconnue.
UO. ALONGi^, C. elongatus. Corps assez alongé, étroit, con-
vexe, arrondi également aux deux extrémités, non caréné;
les valves terminales sensiblement moins grandes proportion-
nellement que dans les espèces précédentes , mais encore sem-
blables ; valve antérieure tuberculeuse dans la moitié de soi
étendue; son bord d'insertion divisé en quinze dents très-
courtes et non pectinées; valve postérieure courte, avec onze
dents nullement pectinées à son bord postérieur d'ioserdon;
les aires latérales des intermédiaires assez sensibles ; le limbe
subsquameux ; couleur extrêmement variable , verte de cha-
que côté; le milieu du dos d*un blanc jaunâtre.
J'établis cette espèce d'après plusieurs individus de ma
Collection et de celle du Muséum. Elle vient des mers de
la Nouvelle-Hollande, d'où elle a été rapportée par MM. Pé-
ron et Lesueur. Elle est parfaitement distincte de toute
celles qui sont figurées.
L'O. PIROGUE ; C. longicymha , Dufr. Corps très - alongé,
très- étroit; limbe couvert de très- petites écailles comme fa-
rineuses ; coquille Irès-longiie , composée de buit vdlves gran-
des, croissant de la première à la dernière, convexes et par-
faitement lisses ; les intermédiaires avec des aires latérales
larges, distinctes par une saillie anguleuse ; couleur générale
d'un vert brunâtre , varié ou panaché de petites taches blan-
ches, plus larges sur la ligne dorsale.
Cette jolie espèce existe dans la collection du Muséum;
elle provient des rivages de l'ile King.
ose 545
B. Espèces à aire$ latérales distinctes; limbe irrégu-
lièrement pileux ou tuberculeux; dents d^ insertion
non pectinées.
L'O. GÉANT, C gigas , Linn., Gmel., n.** 22; Chemii. ,
Conch», 8, tab. 96, fîg. 819, et £nc. méth., pi. 261 , fig. 3.
Oscabrion très-grand (quatre pouces et plus de long), ovale,
assez peu alongé, convexe, peu ou point caréné, comporé
de huit valves très - épaisses. Les valves antérieure et posté-
rieure les plus petites; les intermédiaires fort épaisses, avec
des indices d*aires latérales, formant une légère saillie de
chaque côté. Couleur générale d'un gris blanchâtre sur le
bouclier calcaire , et d'un, brun plus ou moins foncé sur le
limbe, probablement à épines calcaires courtes.
Des mers de Textrémité méridionale de TAfrique.
L'O. suBGÉANT, C. êubgigas. Corps ovale, épais, caréné,
limbe P coquille épaisse, solide, large et fortement carénée,
valves terminales petites, surtout la postérieure, à lames d'in-
sertion dentées et subpectinées ; valves intermédiaires trans-
yerses ; aires latérales très- saillantes et radiées ; les lames
d'insertion antérieures continues dans la ligue médiane, cou-
leur d'un blanc jaunâti«, un peu variée de taches brunes en
dessus, toute blanche en dedans.
Cette espèce , dont j'ignore la patrie , est-elle distincte du
Ch. giga^s? c'est ce que je ne puis assurer, n'ayant pas suf-
fisamment étudié celui-ci.
L'O. deMagbllan : C magellanicus , Linn., Gmel. , n.** 12;
Séba, Mus, y 5, t. 1 , fig* 14, i5. Corps ovale, épais, con-
vexe en dessus; couleur générale d'un brun foncé, avec une
^ande noire médio-dorsale entre deux bandes longitudinales
plus étroites, jaunes.
Cette espèce , qui atteint une assez grande taille , vit dans
le détroit de Magellan.
L'O. BRUN: C fuêcus , Unu. , Gmel., n.^ i5 ; Chemn. .
Conch,, 8 , t. 95 , fig. 799, 800. Coquille plus étroite que la
précédente, très* glabre, plus élevée et carénée; couleur
brune ayec des taches triangulaires noires, et de chaque
côté des bandes d'un jaune obscur; l'intérieur et les dents
d'insertion de couleur blanche.
De la mer des Indes.
544 ose
C. Espèces à aires latérales peu ou point distincfes;
limbe irrégulièrement pileux ou tuberculeux ; denU
d'insertion pectinées,
1. En avant et en arrière.
L'O. ONGuicoLÉ , C« unguiculatus* Corps ovale 9 ^lédiocr^
ment épais, à limbe assez étroit, couvert de très-petites épi*
nés calcaires, serrées, blanches et noires; coquille grande,
de huit valves; les intermédiaires sans indice d'aires latérales,
autre que des stries d'accroissement tuberculeuses bien ma^
quées de chaque côté, et avec le sommet prolongé en espèce
d*ongle , s'imbriquant les unes les autres. Couleur de poix
foncée sur les côtés et surtout dans le milieu de la coquille:
les taches médianes encadrées de blanc sale.
J'ignore la patrie de cette jolie espèce, dont j'ai vu un
individu dans la Collection de M. Florent Prévost. Par sa cou-
leur elle se rapproche assez de roscabrion couleur de poix,
mais la forme onguiculée de ses valves intermédiaires l'en
distingue nettement.
UO. FERLÉ ; C. gemmatus. Corps ovale , peu alongé , assez
épais ; coquille assez large , formée à peu prés comme dans
les espèces précédentes; les valves intermédiaires à sommet
subonguiculé et entièrement couvertes de petits tubercules;
des terminales, l'antérieure ayant son bord d'insertion partagé
en onze dents pectinées, et la postérieure en neuf, peu dis-
tinctes, mais très-pectinées ; le limbe hérissé d'un très-grand
nombre d'épines calcaires , serrées et irréguliéres ; couleur
d'un brun clair, avec une bande médiane plus foncée, bor-
dée de taches jaunes en V sur chaque valve.
Cette jolie espèce , assez voisine de l'O. onguiculé , est de
la Nouvelle- Hollande. Je la possède dans ma collection. Il
y en a une variété noire avec les V blancs au Muséum.
L'O. CONVEXE , C. conyexus. Corps ovale , épais , à limbe
médiocre, couvert d'on très-grand nombre de petites épines
ou tubercules épineux calcaires, très- inégales ; coquille
grande, à huit valves convexes, épaisses , en général très-fine-
ment granulées partout , mais surtout sur les aires latérales;
à stries d'accroissement bien sensibles; valves intermédiaires
subtriangulaires et souvent arrondies; les lames d'insertion
ose 54S
aîlëes et avec une fissure submédiane au milieu d'un bord
pectine ; la valve terminale antérieure , également convexe
en avant comme en arriére; le bord dWhérence court, par-
tagé en neuf dents profondément pectinées; la valve termi-
nale postérieure ovale, à sommet médian transver^e, ayant
sa lame d^nsertion partagée en huit dents pectinées.
Couleur générale de la coquille, brune en dehors, avec des
taches et rayons fauves survie milieu , et d'un vert blanchâtre
en dedans.
Il est très- possible que cette espèce , qui vient des mers
de Farchipel américain , soit fort rapprochée du C. granulu'
tus de Gmelin ; mais c'est ce qu'il m'est impossible d'assurer ;
de sorte que j'ai préféré la regarder comme distincte, et en
donner une description absolue. J'en ai disséqué l'animal; ses
lames branchiales sont fort nombreuses (69) , et les terminai-
sons de l'appareil générateur sont placées, la première entre la
60 et la 5i."; la seconde, entre la 53 et la 54.* 1 quelquefois
les valves de sa coquille sont beaucoup plus transverses ou
plus courtes.
L'O. GRANULEUX : C granulotus , Linn. , Gmel. ; Chemn. ,
Conch, , 8 , t. 96 , fig. 806. Corps ovale , épais , plan en
dessus, ou au moins arrondi, couvert de points élevés nom-i
breux, disposés en séries; le limbe large, coriace et épineux;
des aires noires et blanches alternes, sans doute sur les b<>rds«
De l'Océan américain.
L'O. COULEUR DE Yoix : C. piceus , Linn. , Gmel. , n.^ 17;
Chemn. , Chit, , t. 2 , fig. 6 k S a^ b, c. Corps ovale , peu
alongé, épais, à dos arrondi, glabre et de couleur de poix,
variée de noir et de blanc. Les valves de la coquille comme
dans l'espèce précédente.
De l'Océan américain.
L'O. A ZONES, C. zonakts* Corpà ovale, subcaréné; limbe
médiocre , couvert de petits tubercules comme fariiièux ; co-
quille de huit valves, toutes parfaitement lisses; des inter-
médiaires, la première plus grande et comme trilobée en
avant, et onguiculée au sommet; les autres augmentant
d'avant en arriére, à aires latérales indiquées par une ligne
carénée; couleur d'un gris blanchâtre^ variée agréablement
de zones brunes en dessous ; verd^tre en dedans.
36. ^S
546 ose
De la collection du Muséum. Patrie inconnue.
L'O. AicuiLLONN^ : C ocuUatui ^ Gmel.; Chemn. , Conch»,
10, tab. 173, fig. i692. Corps ovale, hérissé sur le limbe
d'aiguillons déliés, subulés, inégaux, de couleur rouge; co-
quille de huit valves conchiformes ; la dernière plus petite
que les autres.
Des mers d'Asie.
L'O. AMicuLé : C. amicuUUtêf lian., Gmel., n.* 28 ; Pallas,
Noi^. act* PeL^ 2, p. 241, t. 7, fig. 26, 3o. Coquille réni*
forme , très-fragile , couverte tu dehors d'un cuir scabre.
2. En avant seulement.
m
m
VO, DE Gaima&d, c. Gaimardi» Corps assez court, ovale,
bombé, oniscoïde; limbe médiocre, couvert d'un très -petit
nombre d'épines calcaires assez fortes ; coquille épaisse , mé-
diocre ; valve terminale antérieure , striée et légèrement gra-
nulée ; la postérieure plus petite , à sommet tout-à-fait mar-
ginal ; les valves intermédiaires non tuberculées , mais à
stries d'accroissement en forme de sillons transvases; aires
latérales^ marquées par une petite c6te; couler du limbe
blanche avec six taches carrées , noires, dont la 4/ deux fois
plus grande de chaque côté; coquille presque noire avec une
tache 'triangulaire étroite, jaune ou blanche, de chaque côté
delà ligne dorsale, plus foncée que le reste; ligne branchiale
très-étendue , presque de la moitié de la distance entre la tête
et l'anus, et formée de cinquante-deux lames branchiales ; les
terminaisons de l'appareil générateur après la 40/ et la 42.*
J'ai vu trois individus de cette espèce , conservés dans l'es-
prit de vin, et rapportés du port Jackson par MM. Quoy et
Gaimard, de l'expédition du capitaine Freycinet. £lle ne pa-
roît guère dépasser la longueur d'un pouce à quinze lignes.
L'O. HÉRISSÉ, C. hirtosus, Pérou* Corps ovale, large, un
peu épais, déprimé, à limbe médiocre, couvert d'un très-
grand nombre de petits tubercules squamo-épineux ; coquille
de huit valves comme dans les espèces précédentes, mais moins
longues et plus larges ; les stries marginales d'accroissement
bien marquées, grossières; les sommets et les aires peu pro-
noncés; le bord adhérent de l'antérieure très-court pourvu de
ose 647
onze dents pectinëes , celui de la postérieure presque nul et
entier. Couleur générale blanche , avec des taches irrégulières
brunes sur le limbe.
Des mers de File King.
D« Espèces à aires latérales peu ou point distinctes;
limbe irrégulièrement pileux ou tuberculeux ; lames
d* insertion dentées ou non, mais jamais pectinées.
1 • Des dents à la val¥e antérieure seulement,
L'O. BLANCHET, C. alhidus* (Coll, du Mus,) Corps ovale,
épais, assez déprimé; le limbe médiocre et couvert de poils
courts et très-fîns. Coquille grande, de huit valves, à peu près
dans la même proportion que dans Fespèce précédente; les
aires latérales des intermédiaires un peu indiquées par une
surface plate et bordées par quelques stries d'accroissement;
des terminales, Fantérieure comme festonnée sur son bord
adhérent, divisé en neuf dents larges et entières, la posté-
rieure , sans divisions à sa lame d'adhérence. Couleur du
limbe d'un gris-brun uniforme ; toute la coquille d'un blanc
sale ou grisâtre par dépôt en dessus , d'un vert d'aigue-marine
en dedans.
Des mers de File King.
L'O. RARiPiLEux, C. raripilosus. Corps ovale, épais, convexe,
non caréné; limbe médiocre, hérissé de quelques gros poils
noirs, flexibles, un peu plus nombreux à sa circonférence;
coquille de huit valves épaisses, à peine carénées; les deux
terminales les plus petites; Fantérieure semi-circulaire, avec
neuf larges dents d'insertion ; la postérieure ovale transver-
salement avec ses lames d'insertions entières, ailées anté*
rîeurement; les valves interifiédiaires subsemblables, avec
une saillie arrondie à la partie médiane de leur bord anté-
rieur; la lame d'insertion subaiiée, avec une seule entaille
profonde de chaque c6té; couleur brune sur le limbe , et d'un
blanc roussàtre sur les valves en dehors comme en dedans.
J'ai caractérisé cette espèce d'après un bel individu entier
de ma Collection, que je dois à l'amitié de M. le docteur
Leach. J'en ignore la patrie; mais je le croîs distinct de
l'pscabrion géant et de celui du Pérou , avec lequel je l'avoir
548 ose
d'abord confondu* Sa longueur totale est de plus de froii
pouces.
L'O. A CÔTES , C costatus. Corps ovale , sensiblement plus
large au milieu qu'aux deux extrémités; limbe couvert de
poils assez longs; coquille subcarénée de huit valves, les in-
termédiaires bien plus grandes que les autres , ayant un som-
met subonguiculé, et les aires latérales séparées de la médiane
par une côte saillante ; la terminale antérieure petite , semi-
circulaire , rélevée de dix côtes rayonnantes ; couleur géné-
rale de la coquille jaunâtre, variée de taches brunes, plus
foncée en dehors, blanche en dedans.
Du Port du roi Georges.
a. Des dents aux valves terminales antérieure et postérieure»
L'O. iCARGiNé ; C, marginatus , Pennant , British ZooL , 4 1
p. 61 , t. 36, fig. a. Corps large , ovale, assez déprimé, sub-
caréné dans son milieu ; valves intermédiaires larges , très-
angul.euses, finement granuleuses et subdenticulées à leur
bord postérieur ; Fantérieure à neuf dents peu profondes , non
pectinées. Couleur agréablement variée de bleu , de rouge et
de blanc, quelquefois simplement grisâtre parla dessiccation.
Cette espèce est celle que Ton trouve le plus communé-
ment sur les bords de la Manche et probablement plus au
Nord. Elle est petite,
L'O. cENDRé: CoinereuSj Linn., Gmel. ; Chemn. , Conch,,
8, t. 96, fig. 818. Corps très-petit (deux lignes de long sur
une et un tiers de large), déprimé, un peu plus étroit en
avant, caréné, lisse, avec trois sillons dorsaux longitudinaux;
limbe subcilié dans sa circonférence. Couleur de tout rani-
mai et de sa coquille rougeàtre pendant la vie et devenant
cendrée par la dessiccation.
Des mers de la Norwége, où il vit entre les racines des
algues.
L'O. BLANC : C alhus , Linn. , Gmel. ; Chemn. , Chit. , t. 2 ,
fig. 9. Corps oblong (de quatre lignes et demie de long sur
deux lignes et demie de large), lisse, un peu glabre, arrondi
également aux deux extrémités, déprimé et caréné; la forme
des huit écailles comme dans la suivante. Couleur générale
Jblancbe.
ose 549
Des mers de Norwége.
L'O. rouge: C, ruber , Linn* , Gmel. ; Chemn», Chit,, t* 2,
fîg. 8 ; Chiton marmoreus , Oth. Fabr. , Faun» GroenL, p* 420 ,
n.'' 420. Corps de cinq lignes et demie à dix-huit lignes de
long sur deux lignes deux tiers à six lignes et demie de large,
ovale-oblong , glabre, ou à peine scabre, subcaréné; valves
au nombre de huit , les sept antérieures arrondies en avant ,
subrameuses en arrière, la postérieure arrondie à ses deux
extrémités; dix dents à la première, ainsi qu^à la dernière,
une à chacune des intermédiaires, et des carènes extrême-
ment légères , partant de chacune de ces échancrures et con-
vergentes au sommet ; limbe à peu près lisse ; couleur de la
coquille variée et marbrée de brun , de blanc et de verdàtre
en dessus, rouge en dedans, suivant Oth. Fabricius, et rouge
en dessus, suivant Muller. L'animal de couleur ochracée.
Des mers du Nord.
En comparant Texcellente description qu'Othon Tabricius
donne de cette espèce , il me semble presque indubitable ,
que c'est la même que les auteurs anglois ont distinguée de-
puis sous le nom de CK marginatus, du moins les individus
nombreux de cette espèce que je possède me paroissent-ils
avoir tous les caractères de Toscabrion marbré de Fabricius.
L^O. COULEUR DE CERISE: C. ccrosinus , Linn., Gmel.; Chemn.,
Conch,, 8, t. 94, fig. 796. Coquille jisse , de huit valves, de
couleur rouge de cerise, avec les dents d'insertion blanches.
Cette espèce, dont on ne connoît pas la patrie, est trop
incomplètement caractérisée et mal figurée , pour qu'on dise
au juste ce que c'est.
L'O. PUNAISE : C, cimec , Linn., Gmel.; Chemn., Conch.^
8, t. 96, fig. 8i5. Petite espèce carénée, diaphane, avec des
bandes noirâtres et plus claires, alternantes; les valves ex-
trêmes très-finement ponctuées.
Des mers de Norwége.
L'O. ASELLE ; C asellus , Linn. , Gmel. ; Chemn. , Conch* ,
8 , t. 96 , fig. 8 1 6 ; £nc. méth. , pi. 161, fig. 1 2 . Petite coquille
convexe en dessus, très-noire, avec une tache blanche sur le
milieu de chaque valve.
Des mers de Norwége.
L*0. TAÉft-rBTiT : C. miïiimus , Linn. , Gmel. ; Chemn. , Coneh* ,
55o ose
9, t. 96, fig. 814, et Enc. méth., pi. 161^ fig. 8. Très-petite
coquille, glabre, noire, et çà et là comme farineuse.
Des mers de Norwége prés Bergen*
L'O. U8SE; C. lœvis, Linn,, Gmel. , n.® 27 , d'après Pen-
sant, BriU ZooL, 4 , p. 61 , t. 36 , fig. 3. Coquille très-glabre,
avec une bande dorsale élevée.
Des mers d'Angleterre près Scarborough*
Je ne serois pas étonné ,que les neuf espèces que je range
dans cette section ne fussent que des variétés de la même,
mais c'est ce qu'il est impossible d'assurer , tant les descrip-
tions et les figures données par les auteurs sont incomplètes.
L'O. DuPéRon; C. peruvianusy de Lamarck , Enc. méth.,
pi. 1 63, fig. 7. Corps ovale, épais, médiocrement aloogé;
coquille de huit valves sûbstriées et montrant des traces des
aires latérales; le limbe hérissé de crins noirs; les valves
terminales subsimilaires et semi-circulaires.
Des c6tes du Pérou.
L'O. EPINEUX ; C. spinosus, Brug. , Journ. d'Hist. nat. , 1 ,
p. a5 , pi. 2 , fig. 1 , 2. Corps ovale, assez déprimé, glabre;
la coquille assez peu large , formée toujours de huit pièces
lisses, arrondies, et dont les terminales sont un peu trilo-
bées; le limbe fort grand et hérissé d'épines calcaires, mo-
biles , subarquées et noirâtres.
Assez grande espèce (trois pouces) des mers Australes.
L'O. hérisson; C echinatus, Bam., loc, cit. Corps ovale-
oblong, couvert d'un épiderme grossier, noir et rude, tm-
adhérent à la coquille, et la cachant presque entièrement,
k l'exception de la carène dorsale ; limbe plus de moitié aussi
large que la coquille et hérissé d'un grand nombre d'aspérités
inégales, irrégulières, arrondies à l'extrémité et de couleur
blanche. Animal d'un vert pâle , avec le bord intérieur d'uae
couleur plus claire.
Des côtes du Pérou.
L'O. oscABRELLE; C, chitoncllus , de Lamk. , Anîm. sans vert.,
t. 6, part. 1.", p. 3i5. Corps alongé, subcylindrique, vermi-
forme, couvert dans une irès-petite partie de son dos par
une coquille formée de huit valves, petites, lisses, abords
très -entiers; la postérieure mucronée à l'extrémité; l'anté-
rieure arrondie en avant et plus large que les autres; limbe
ose 55i
proportionnellement fort large et couvert de très- petite
épines calcaires, irréguliéres.
Des mers de la Nouvelle- Hollande.
L'O* STaié ; C« striatus j de Lamk. , loc. eit* Corps de même
forme que dans Tespèce précédente. Coquille de huit petites
valves, striées du sommet à la circonférence; les six inter-
médiaires foliacées; la postérieure obtuse en arrière*
Des mers de la Nouvelle- Hollande.
Ces deux dernières espèces constituent le genre Oscabrelle
de M. de Lamarck.
E. Espèces en général plus alongées, la partie co-
quillière plus étroite et quelquefois presque entière-
ment cachée ; neuf paires de pores symétriquement
rangés de chaque côté du dos et donnant insertion
chacun à un faisceau de soies; les branchies beau--
coup moins avancées ; point d' aires latérales ; lames
d^ insertion très - grandes y dentées, non pectinées.
Cette section pourroit très-bien former un geAre distinct
de celui des oscabrions proprement dits, comme je Tavois
proposé dans mon article Mollusques , du Supplément à
FEncyclopédie britannique, et comme il paroit que M. le
docteur Leach Favoit adopté. Son caractère principal seroit
dans la disposition fasciculaire des poils du limbe , plus que
dans la forme générale du corps et la petitesse relative de
la coquille , plus ou moins apparente ; car nous avons va
que certaines espèces de la section précédente offrent ce
dernier caractère , et c'est sur lui seulement que M. de La-
marck a établi son genre Oscabrelle. On pourroit nommer le
nôtre Chitonelle.
L*0. FASCICULAIRE : Cfascicularis , Linn. , Gmel. , n.^ 4 ; Enc.
méth., pL i63 . fig. 11,12. Coquille cendrée ,. lisse, légèrement
carénée, avec dix, paires de faisceaux de soies blanches.
Des côtes d'Afrique.
L'O. A crins: C crinitus, Pennant, Brit, ZooL, 4, p. 60,
tab. 36 , fig. 1 , et Enc. méth., pi. 63, fig. 99 10. Corps ovale,
assez épais; coquille de largeur médiocre (le tiers envi-
553 osd
ron du dos), formée de huit valves granulées; les nx
intermédiaires presque égales, semblables; l'antérieure semi-
circulaire, à six dentelures j la postérieure très -petite, un
peu patelloïde; neuf paires de faisceaux de soies blanches
sur le iimbe qui est en outre couvert de poils fins , très-
nombreux ef longs.
C'est l'espèce commune sur nos c6tes et que les natura-»
listes anglois ont rapportée à l'O. fasciculaire , sans faire atten-
tion que celle-ci est tout-à-fait lisse et a une paire de fais-
ceaux de poils de plus; ce qui, il est vrai, est assez douteux.
L'O. ÉCHiNOTE ; C echinotus, Enc. méth. , pi. 1 63 , fig. 1 4 9 1^9
probablement d'après Chemn., Cùnch., 10, U 175, fig. 1688.
Corps ovale I assez déprimé, caréné- plus que dans l'espèce
précédente ; valves médiocres, entièrement granuleuses, si
ce n'est à la carène, qui forme une espèce de pointe dis-
tincte ; six grandes dentelures à la première valve ; le bord
de la postérieure, la plus petite de toutes, un peu festonné;
neuf paires de petits faisceaux de soies blanches; couleur
variée de noir et de blanc jaunâtre; limbe entièrement cou-
vert de petites soies.
Je distingue cette espèce d'après un individu de ma Col-
lection, qui est bien différent de l'O. à crins de nos côtes de
la Manche. 11 me paroit assez bien ressembler à celui que
représente Ibl figure citée de l'Encyclopédie.
Cette espèce paroft être commune sur les c6tes de l'Océan.
L'O. DE Garnot , C. Garnotu Corps ovale , assez pçu alongë ,
un peu déprimé, couvert en dessus d'une peau finement
épineuse et rugueuse, recouvrant presque en totalité la
coquille; limbe de médiocre largeur, avec neuf gros fais-
ceaux de soies de chaque côté; coquille de huit valves assez
petites, mais bien imbriquées, recouvertes d'un épiderme ru-
gueux, à disque petit en comparaison des lames d'insertion;
l'antérieure à six dents larges; la postérieure beaucoup plus
petite que les autres, à bord entier; une très- petite échan-
crure oblique et postérieure aux lames d'insertion aliformes
des valves infermédiaires; couleur intérieure de la coquille
d'un beau vert d'aigue-marine ; le disque et le corps de l'ani-
mal d'uu brun foncé. v
Cette espèce a été rapportée par M. Garnot , naturaliste
ose 555
de rexpëditîon du capitaine Duperrey, des mers du cap dû.
Bonne - Espérance.
L'O. POLYCHÈTE, €• poljychetus. Corps très-petit, ovale; limbe
pourvu de neuf paires de gros faisceaux très-rapprochés; de
soies argentées , égales; coquille très-petite; le disque des val-
ves intermédiaires assez grand, et à cinq côtés presque égaux;
lames d*insertion médiocres , unifîssurées profondément fort
en arrière ; celle de la valve postérieure à trois lobes presque
égaux; couleur d'un brun verdàtre.
Des mers de la Nouvelle-Hollande ; collection du Muséum.
L'O. ROSE, C, roseus. Corps ovale, un peu alongé, subvermi-
forme ; limbe fort étendu , couvert d'une très-grande quantité
de poils serrés, et cachant des faisceaux de soies fort petits;
le corps des valves intermédiaires subtriàngulaire , à sommet
antérieur tronqué, et couvert de tubercules plats sur les cô-
tés ; couleur de la coquille , rose ; le reste d'un gris noir.
Nouvelle- Hollande.
L'O. deLesdeur , C. Sueurii, Corps petit, ovale, oniscoïde;
limbe avec neuf paires de faisceaux de soies assez petits; les
valves intermédiaires ayant leur corps trapézoïdal avec une
sorte de pinceau de stries au milieu et leurs lame» d'inser-
tion de grandeur médiocre; couleur générale grisâtre.
Du Port du roi Georges.
L'O. SCABRE , C. scaber. Corps ovale, alongé, un peu ver-
miforme , à limbe fort épais et fort large , couvert de poiU
assez fins et de faisceaux petits ; coquille petite , n'occupant
que le tiers médian du dos, formée de huit valves minces,
fragiles; les intermédiaires plus grandes que les terminales,
triangulaires dans leur corps proportionellement fort petit-
en comparaison des lames d'insertion, «'avançant en forme
d'ailes; lame dlnsertion de la valve terminale antérieure, en-
core plus grande, à six lobes; celle de la postérieure patelli-
forme, à quatre lobes; couleur générale de la coquille d'un
gris blanchâtre.
Des mers de la Nouvelle -Hollande.
L'O. VERMIFORME, C, vcrmiformis. Corps alongé , cylindri-
que, obtus aux deux bouts, à peine un peu plus gros en
arrière qu'en avant, ridé en travers et offrant inférieu-
remeot un pied très - étroit, canaliculé, que dépassent les
«54 ÔSC
hords recourbés du manteau ; le milieu du dos courert
par une série de huit très -petites coquilles, en partie ca-
chées, minces, k stries transverses, sans sommet bien mar-
qué, disposées de manière que les trois premières se tou-
chent , et que la cinquième et la sixième sont moins distantes
que la sixième et la septième, qui ne le sont pas plus que les
deux dernières; la première plus grande que les autres et
quadrilobée à son bord autérieur. Une double série de
pores latéraux, comme dans les espèces précédentes, mais
<dans lesquels je n'ai pas vu les pinceaux de soies.
Patrie P Peut-être la Nouvelle -Hollande.
J*ai vu deux individus de cette espèce dans la Collection
du Muséum britannique à Londres : Pun avoit deux pouces
et demi de long et Pautre deux pouces seulement.
L'O. DE Leach, C. LeaehL Corps ovale, assez court, sob-
déprimé ou moins cylindroïde que dans Pespèce précédente,
plus large en avant qu'en arrière ; trois séries de gros pores
sur le dos; une médiane de huit, dont les postérieurs sont
plus rapprochés , sans renflement basilaire et conduisant dans
des cavités, renfermant de petites valves à bords entiers et
^iîcn articulées entre elles ; deux latérales de dix , à bords ma-
'iiwlonnés, dont les antérieurs plus rapprochés et les autres
correspondant à chaque espace intervalvaire.
Tai vu un bel individu de cette espèce , dont j'ignore la
patrie , dans le Muséum britannique ; elle est évidemment
distincte de la précédente.
■
F. Espèces incompiéiemenâ connues*
L'O. HispiDE : C. hispidusy Linn. , Gmel.; Schroët., Conch,f
3 , p. 493, t. 9, fig. 18 ; Enc. méth., pL i63 , fig. 5. Coquille
de grandeur médiocre , formée de six valves d'un noir cendré,
avec des taches et des points blancs, et marquée de stries
très-fines et très-finement granulés.
Cette espèce , que l'on dit des mers d'Amérique , me
paroit fort douteuse à cause du nombre de ses valves.
L'O. TCBERCULÉ : C luherculatus ^ linn., Gmel.; Schroè't. ,
CoiurTi., 3, p. 494» t* 99 ^S' ^3* ^"^* uiéth. , pi. 168, fig. 6
et pL 63 f fig. 4* Coquille oblongue«>ovAlc9 étroite, de sept
ose 555
valves, couvertes de tubercule inégaux, disposés en quin-
conce; couleur cendrée, mêlée de blanc sur les côtés, avec
des bandes ondulées, brunes sur le dos, qui est verdàtre et
marqué d'une bande large très -noire.
Des mers d'Amérique* C'est encore une espèce douteuse,
du moins par le nombre des valves.
L'O. FONCTué ; C punctatusy Linn. ; Gmel. , n.® 6. Corps avec
une coquille de huit valves , lisse , et des points excavés.
Cette espèce, qui pourroit bien n'être autre chose que
rO. fasciculaire , habiteroit, suivant Gmelin, l'Asie, l'Eu-
rope et l'Amérique ; mais il y a probablement confusion dans
les indications. (De B.)
OSCABRION. ( Foss. ) Quoique les espèces dt ce genre
soient nombreuses à l'état vivant, on en trouve très -rare-
ment à Fétat fossile, et ce n'est que dans les couches du
calcaire coquillier grossier que, jusqu'à présent , on en a
rencontré.
OscABRioN DE Grignon : ChitoTi griguonensis ^ Lamk. , Ann*
du Mus. , voU 1 , pag. 3o8 ; Oesh. , Descript. des coq. foss. des
env. de Paris, tom. 2 , p. 7, pi. i , fig i — 7; Vélins du Mus.
n.** 1 , fig. 6 , 7 , 8. Comme on ne trouve que des pièce»
détachées du têt de cette espèce, il est difficile d*étre assuré
de quel nombre de ces pièces il étoit composé; chacune des
valves a une ligne et demie à deux lignes de largeur; elles
sont légèrement granulées et ont beaucoup d'analogie avee
celles d'une petite espèce que l'on trouve quelquefois dans
les mousses de Corse (Deshayes); mais elles n'en ont aucune
avec celles de cinq ou six petites espèces qui existent sur
les côtes d'Angleterre et de Normandie. On trouve cette es-
pèce fossile à Grignon, département de Seine -et- Oise, à
Hauteville et à Orglandes, département de la Manche.
J'ai trouvé dans ces deux derniers endroits et à Fontenaî-
Saints-Pères, près de Mantes, des valves qui étoient fortement
granulées, et qui forment une variété du chiton grignoneruis ^
si elles ne dépendent pas d'une espèce particulière. (D* F.)
ose ANE, Oscanus. {MalerUoz.?) Genre établi par M. Bosc
pour an animal parasite marin, observé sous le corselet des
crevettes , trop incomplètement connu par la descriptioik et
la figure qu'en donne le naturaliste que nousvenonideciteri
556 ose
pour qu'on puisse assurer ses rapports naturels. Nous nom
bornerons donc à extraire ce qu'il en a dit dans son Histoire
naturelle des coquilles , faisant suite au Buffon , édition de
Déterville , et dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire natu-
relle. Voici d'abord les caractères assignés à ce genre : Une
coquille univalve , ovale y coriace, presque transparente,
sans spire. Cette coquille , ajoute M. Bosc , est un tét coriace,
demi-transparent, de couleur pâle, de forme ovale-alongée.
d'une ligne et demie de longueur. L'animal , qui se trouve
au-dessous, est également ovale, convexe, avec un sillon
dorsal, d'où partent vingt-cinq à vingt-six côtes arrondies,
courtes, obtuses, qui se prolongent au-delà de l'abdomen.
Il est presque plat en dessous; la bouche et l'anus, très-dis-
tincts , sont à égale distance des deux extrémités. L'intestin
se manifeste par une ligne obscure , avec un point brun aux
extrémités : vers la bouche se montrent de temps en temps
des tentacules rétractiles au nombre de trois de chaque c6té,
et qui • probablement servent à ^xer l'animal. 11 est du
reste si délicat qu'on peut difficilement le toucher sans le
détruire. M. Bosc a vu sortir du corps de plusieurs individus
une grande quantité de grains blancs, qui, vus à la loupe,
lui ont paru des petits déjà couverts de leur coquille, ce qui
en fait des animaux vivipares.
Nous avons dit que cet oscane vit sur les crevettes en
haute mer, attaché sur le côté du corselet et toujours soli-
taire. Il est figuré pi. 27 de l'ouvrage cité-
Aucun zoologiste moderne n'a adopté ce genre , que M.
' Bosc dit pouvoir être placé avec autant de raison dans la
classe des vers que dans celle des testacés. Si nous pouvions
hasarder une conjoncture, il nous sembleroit que ce seroit
plutôt quelque genre de Lernée ou même de Bopyre. (De B.)
OSCHAR. (Bot,) Nom arabe d'une asclépiade , ascUpias
gigantea de Linnœus, asclepias procera de "Willdenow, sui-
vant Forskal. C'est Vochar de M. Delile , Vossar des Égyp-
tiens, cité par C. Bauhin. Son fruit est le Beid el ossai.
Voyez ce mot. (J.) ^
OSCILLAIRE , Oscillaria. (ZooL?) M. Bosc, avec pleine raison,
substitua ce nom à celui d'OsciLLATOiRE , OscilLatoria , imposé
par M. Vaucher à l'un des genres compris entre les tremelles
ose 557
de VHistoire des conférées d'eau douce, genre doat l'établisse-
ment avoit, dès Tan V de la république, été indiqué sous le
nom qu'adopte M. Bosc dans un opuscule où nous avions, an*
térieurement à tout autre, essayé de débrouiller le èhaos où
te trouvoit alors la cryptogamie aquatique. M. le profes-
seur De CandoUe a jugé que les oscillaires ne faîsoient pas
partie du domaine de la botanique , aussi ne les a-t-il point
admis dans sa Flore française. En effet , des mouvemens
spontanés, très-remarquables sur les filamens.dont ils se com-
posent, indiquant en eux un genre de vie plus développé
que celui qu'on regarde comme le propre des végétaux ,
semblent assigner leur place au rang des productions ani-
males. Créatures mixtes , qui , par leur aspect , leur texture
et leur mode de croissance, sont de véritables plantes hydro-
phytes , mais qui , par la faculté qu'elles ont d'agir en tout
sens selon une sorte de volonté, sont en même temps de
véritables animaux , les oscillaires prendront place dans une
classe intermédiaire , ou nouveau règne , qu'il est indispen-
sable aujourd'hui d'établir, vu l'accroissement où se sont élc^
vées nos connoissances en histoire naturelle. Dans ce règne
nouveau les oscillaires se feront remarquer par leurs habi-
tudes, par la propriété qu'elles ont de braver les tempéra-
tures les plus extrêmes, et parla profusion avec laquelle
on les tr.ouve répandues soit à la surface de la terre, soit
dans la profondeur des eaux. Rangées parmi nos arthrodiées,
elles y seront le type d'une famille composée de plusieurs
genres où toutes les espèces sont douées de mouvemens
spontanés. Cette famille sera celle des Oscillariées , dont les
caractères seront : Filamens simples , formant autant d'indi-
vidus, cylindriques, constitués par un tube extérieur con-
tinu , généralement très-visible pour l'œil armé , et par un tube
intérieur, composé de segmens parallèles, plus larges que longs
(quelquefois presque carrés), colorés par la matière verte
qui affecte dans leur intérieur des teintes plus ou moins in-
tenses, selon les espèces, doués de mouvemens propres très-
variés, mouvemens évidemment volontaires et souvent fort
vifs d'oscillation , de reptation , d'enlacement , mais jamais
de contraction , à Taide desquels ces filamens , réunis en
société, sVtendent en surface et (laissent par se tisser ea
658 ose
membranes phytoïdes, où tout mouvement cesse bientôt et
que pénètre une mucosité dans laquelle «^accumulent des
molécules onctueuses au tact , de matière terreuse.
Nos connoissances dans les parties long«temps les plus négli-
gées de la cryptogamie et de la zoologie s'étant prodîgielu^
ment accrues par les travaux d'un grand nombre d'investi-
gateurs ardens , qui sentirent la nécessité de se familiariser
avec Fusage du . microscope , et la plupart des découvertes
modernes en ce genre s'étant faites depuis le commencement
de ce Dictionnaire , c'est au mot Psychodiairbs que nous en
t>aiterons avec l'histoire des Oscillariées et des familles ooa«
velles qui se viennent grouper autour de celle-ci. Nous pro-
fiterons de cet article pour énumérer et décrire divers
genres fort singuliers , avec les espèces dont ils se composent:
il suffira de relever en ce moment une erreur considéraUe,
daos laquelle un abus de mots, au sujet des oscillaires, en-
traîna toutes les personnes qui, s'occupant d'une section
quelconque de la cryptogamie , ont eu la prétention d'en
tracer les généralités et d'y établir des lois.
Le mot T&EMELLE , Tremella , ayant été employé dès long-
temps pour désigner des productions fugaces et gélatineuses,
qui sont probablement les nostocs des modernes, Adanson
rétendit, dans son habitude de déplacer la valeur des noms,
à l'une des espèces les plus répandues d'oscillaires, sur laquelle
ce savant composa un assez bon Mémoire , inséré dans l'His-
toire de l'Académie des sciences : il y signala le premier les
mouvemens de l'être ambigu sur lequel l'attention des savans
se trouvoit ainsi appelée , et de ce que la prétendue tre-
melle d'Adanson devenoit une sorte d'animal , nul natura-
liste n'écrivit une ligne où le nom de tremelle se trouvait
employé, qu'il ne fût question de Tanimalité de la tremelle.
M. Vaucher lui-même , qui, dans un excellent Traité, péné-
trant au fond des choses, tenta d'éclaircir Fun des points
les plus obscurs de la science , et qui reconnoissoit « que le
« nom même des tremelles ne présentoit qu'un sens équi^
<« voque^, laissa les oscillaires dans le rang de celles-ci , et,
parce que les oscillaires sont réellement animées , crut voir
dans les filamens intérieurs des nostocs certains mouvemens
qui n'y existent en aucun cas. Les tremelles, d%ns le sens
555
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dans la nature que le peuvent t
et une scrtuliiire. Les naturalistt
éviter d'employer légèrement l'un
bien inslruil» auparavant de ce qi
cal de même du nom de conferve
linnéennemenl, mais dans des
points de vue on s'nccupe d'affii
pas un sens plus exact que ne k
ou gynandrie, sous lesquels se trouvoient rapprochés les vé-
gétaux les plus disparates.
On doit encore remarquer que l'espèce d'oacillaire appelée
par M. Vaucher oscillatoria Adansonii, en l'honneur du savant
qui en £t connottre les mouvemens, n'est précisément pas
celle dont Adanson s'étoil occupé, ainsi qu'on le verra par ,
l'article qui concernera ce genre au mot PsrcHODiAiHES. (Vay,
aussi MATiF.nE vr.RTE.)
M. Agardh et d'autres algologues qui, au lieu d'imiter la
judicieuse réserve du savant M. De Candolle, ont, malgré
l'animalité indubitable de oscillaires, continué à les com-
prendre dans leurs ouvrages d'hydrophytologie, ont intercalé
parmi celles-ci de simples végétaux qui n'y sauroient demeu-
rer, ou élabli des coupes qu'un examen attentif des objets ne
permet pas d'admettre. (B. de S. Vincent.}
OSCILLAHIÉES. (ZooLP) Voy. Oscillaibb et Psycbodiaims.
(B. DE S. VCNCENT.)
OSCILLATOIRE, OiciUatoria. (ZooL?) Voyez OsciitAiBE.
(B. IIeS. VfNCKNT.)
OSCILLATOKIA. (Bol.) Ce nom a été donné par Vaucher
à des êtres d'une nature végélo-animale , dont on fait un
genre particulier sous ce même nom Ct sous celui d'oscillarîa.
AdansoR aliira, le premier, l'aliention sur ces êtres singu-
liers : Vaucher fitt d'abord contredit .lur ses opinions a leur
égard i mais actuellement les naturalistes se sont rangés à son
sentiment. (Voyez les articles Oscillaire et Ose illabiées.) Ces
Ctres ont été long-temps considérés conmie des espèces du
genre Con/crva, Lînn. , maintenant divisé en une uiullitude
de genres, tels que Trickvphorus , Arlhrodiii, Bangia, Bystus ,
Noitoo, Ckanlriiniiii , G!oioncma,Lalen,Soyctontma,Rivulariaf
InENTE-SIM^HB VOLDMB.
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