Skip to main content

Full text of "Dictionnaire des sciences naturelles, dans lequel on traite méthodiquement des différens êtres de la nature, considérés soit en eux-mêmes, d'après l'état actuel de nos connoissances, soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la médecine, l'agriculture, le commerce et les artes. Suivi d'une biographie des plus célèbres naturalistes .."

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  lechnical  restrictions  on  automated  querying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark"  you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countiies.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http: //books.  google  .com/l 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //book  s  .google .  coïrïl 


r^.    -«.--.-     4 


Illlllllll 

6000363040 


\^.79    ^.    /o. 


A 

A 


.^    / 


/<??2,      ^     ',?• 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES  NATURELLES 


TOME  XXXV I. 


ORA-OSG. 


Le  nombre  d'exemplaires  prescrit  par  la  loi  a  été  dé^ 
posé»  Tous  Us  exemplaires  sont  ret^étus  de  la  signature 
de  P  éditeur. 


DICTIONNAIRE 


DES 

SCIENCES  NATURELLES, 

DANS  LEQUEL 

ON  TRAITE  METHODIQUEMENT  UES  DIFPéRENS  ÊTRES  DE  LA  NATURI> 
CONSlDéR^S  SOIT  EN  EUX-MÊMES  9  d'aPRÈs  l'ÉTAT  ACTUEL  DE 
NOS  CONNOISSANCES ,  SOIT  RELATIVEMENT  A  l'cTILITE  QU*EN 
PEUVENT  RETIRER  LA  MÉDECINE ,  l'aGRICULTURE  ,  LE  COMMERCE 
ET    LES   ARTS» 

SUIVI  D'UNE  BIOGRAPHIE  DES  PLUS  CÉLÈBRES 

NATURALISTES. 

Ouvrage  destiné  aax  médecins,  aux  agriculteurs,  aux  commerçanSs 
aux  artistes  y  aux  manufacturiers,  et  à  tous  peux  qui  ont  intérêt 
à  connoltre  les  productions  de  Ifinature,  leurs  caractères  générique! 
et  spécifiques,  leurlieftna^l,  leurs  propriétés  et  leurs  usages. 

PAR 

plusieurs  Professeurs  du  Jardin  du  Roi ,  et  des  principales 

Écoles  de  Paris. 

TOME  TRENTE  SIXIÈME. 


F.  G.  LEVRitJLT,  Editeur,  à  STRASBOURG, 

et  rue  de  la  Harpe,  n.°  81,  à  PARIS. 
Le  NoiuiANT,  rue  de  Seine,  N.*^  8,   à  PARIS» 

1825- 


fiite  det  AuUurt  par  ordre  de  Matikru. 


Physique  générale, 

M.  LACROIX ,  membre  de  rAcadémie  det 
Sciences  et  profeeteur  au  Collée  de 
France/  (L.) 

Chimie, 

M.  CHEVREUL,  professear  au  Collëge  royal 
de  Ckarlemagne.  (Ce.) 

Minéralogie  et  Géologie, 

M.  BRONGNIART,   membre  de  l'Académie 
dei  Sciences,  profeaseur  à  la  Facalté  des 
.'Sciences.  (B.) 

M.  BROCHANT  DE  VILLIERS,  membre 
de  l'Académie  des  Sciences.  (  B.  db  V.  ) 

M.  DE  FRANCE,  membre  de  plosieurs 
Sociétës  savantes.  (D.  F.) 

Botaniiiue, 

M.  DESFONTAINES,  membre  de  TAcadémie 
dea  Sciences.  (Dksp.) 

M.  DE  JOSSIEU,  membre  de  TAcadëmie  des 
Sciences,  professeur  au  Jardin  du  Roi.  (J.) 

M.  Ml  REEL ,  membre  de  T  Académie  des 
Sciences  ,  professeur  à  la  Faculté  des 
Sciences.  (B.  M.) 

M.  HENRI  CASSINI ,  membre  de  la  Société 
pbilooutique  de  Paris.  (U.  Cass.) 

M.  1<EMAN ,  membre  de  la  Société  pbiloma- 
dque  de  Paris.  (Lbh.) 

M.  LOISELEUR  DESLONGGHAMF^, 
Docteur  en  médecine ,  membre  de  plusieurs 
Sociétés  savantes.  (L.  D.) 

M.  MASSEY.  (Mass.) 

M.  POIRET,  membre  de  plusieurs  Sociétés 
•pvanies  et  littéraires  ,  coatinnatenr  dt 
rEncycl<tpédie  botanique.  (Poia.) 

M.  DE  TUSSACf  membre  de  plusieurs 
Sociétés  savantes,  anteur  de  la  Flore  des 
AntUlcs.  (Ds  T.) 


Zoologie  générale,  Anatomie  ei 
Physiologie. 

M.  G.  CUVIER,  membre  el  secréuire  per- 
pétuel de  r Académie  de»  Sciences,  prof,  au 
Jardin  du  Roi,  etc.  (G.  C.  ou  CV.  ou  C.) 

M.  FLOURENS.  (F.) 

Mammifères. 

M.  GEOFFROY  SAINT-UILAIRE ,  membre 
de  rAcndénûe  des  Scie^cet,  prof,  au  Jardin 
du  Roi.  (G.) 

Oiseauxp 

M.  DUMONT  DS  s.n  croix  ,  membre  de 
plusieurs  Sociétés  savantes.  (Ca.  D.) 

Reptiles  et  Poissons. 

M.  DE  LAGÉPÈDE,  membre  de  TAcadémie 
des  Sciences,  prof,  au  Jardin  du  Roi.  (L.  L.) 

M.  DUMERIL,  membre  de  l'Académie  des 
Sciences,  prof,  à  l'^Éoplade  médecine.  (C.  D .) 

M.  CU>QU£T,  Docteur  ea  médecine.  (H.  C.) 

Insectes, 

M.  DIMERIL,  membre  de  l'Académie  des 
Sciences ,  professeur  à  l'École  de  médecine. 
(C.  D.) 

Crustacés. 

M.  W.  E.  LEACH,  membre  de  la  Société  roy. 
de  Londres,  Correspond,  du  Muséum  d'bis- 
toire  naturelle  de  France.  (  W.  E.  L. } 

M.  A.  G.  DESMAREST  ,  membre  titulaire  de 
l'Académie  royale  de  médecine ,  professeur 
à  l'école  royale  vétérinaire  d'Alfort,  etc. 

Mollusques ,  Vers  et  Zoophytes. 

M.  DEBLAINVILLE,  professeur  à  la  Faculté 
de*  Sciences.  (  Db  ^.) 


M.  TURPIN,    naturaliste,   est  cbargé  d* 
l'exécution  des  dessins. et  de  la  direction  d^ 
la  gravure. 
MM.  DE  HUMBOLDT  et  RAMOND  donneront  quelques  articles  sur  les  ob)etr  nouveaux 
quHls  ont  observés  dans  leurs  voyages,  ou  sur  les  sujets  dont  ils  se  sont  plus  particuliè- 
rement occupés.   M.  DE  CANDOLLE  nous  a  fait  la   fième  promeme. 

,M.  PRÉVÔT  a  donné  l'arUde  OUan  ,  et  M.  VALENCIENNES  plusieurs  arUclee  d'Os» 
mltbologie. 

M.  F.  CUVIER  est  cbargé  de  la  direction  générale  de  l'ouvrage,    et  il  esopérera  au 
articles  généraux  de  zoologie  et  à  Tbistoire  des  nummifèret.  (F.  G*) 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES  NATURELLES. 


OKE 

OkAB-  (Boi.)  Voyez  Taam.  (J.) 

OKAB.  {Ormth.)  Voyci  O'^^ab.  (Ch.  D.) 

OKAITSOK.  ^Omith.)  Ce  nom  groënUndols ,  qui  parolt 
ngnifier  eourtê'langue,  est  celui  du  cormoran ,  pelecanus  carbo, 
Lânn.f  lequel  a,  en  effeft>  une  langue  très -petite,  et  non 
d'une  poule  de  mer,  comme  on  le  dit  dans  l'Histoire  géné- 
rale, des  Toyages,  tom.  19,  in-4.*',  p.  46 ,  et  dan«Buffon,  etc. 
Voyez  Othon  Fabricius,  Fauna  groenlandicaj  p,  88,  n.**  87, 
et  Othon  Fréd.  MuUer,  Zaologiœ  danicœ  Prodromus,  p.  18, 
s.*  iJk6.  (Ch.  D.) 

OKEESE  HEEASK.  {OrnUh.)Tel  est  le  nom  que  les  naturels 
de  l'Amérique  septentrionale  donnent  à  la  mouette  rieuse  de 
ce  pays,  larus  atricilla,  Lath.  (Ce.  D. ) 

OKËRA ,  SOSITS.  {Bol.)  Noms  japonois  de  Vatractylu  Ion- 
eea  de  Thunberg.  (J.) 

OK£RUM.  {Bot.)  Nom  donné  dans  la  colonie  de  Surinam^ 
et  cité  dans  le  petit  Recueil  des  voyages,  d'une  plante  qui 
parolt  être  une  ketmie.  Il  est  dit  que  les  Américains  man- 
gent aon  fruit,  et  l'on  peut  croire  alors  que  c'est  le  gombaut, 
hihiscus  tscttlerUus.  Voyez  Okila.  (J.) 

OKESS-KIEU.  (Orni/fe.)  On  voit  au  tom.  i.*',  p.  264,  des 
Voyages  de  Mackenzie,  que  les  oiseaux  ainsi  nommés  par  les 
Knîateneaux ,  sont  des  faisans.  (Ch.  D.) 

36.  1 


a  OKI 

OKINDIGER.  (Bot.)  C.  Bauhîn  pense  que  c'est  une  espèce 
de  haricot  à  graines  blanches ,  marquées  de  stries  noires ,  qui 
porte  ce  nom  dans  la  Virginie.  (J.} 

OKIR.  (Jio^)  Ottliomme  ainsi  à  Amboine,  au  rapport  de 
Rumph,  un  arbre  qui  est  son  tanarius  major,  dont  il  ne  fait 
point  connoitre  la  fleur  et  dont  le  fruit  est  petit,  charnu , 
de  la  grosseur  d'un  pois ,  contenant  un  noyau  dur  ;  son  écorce 
est  employée  pour  teindre  les  filets  :  il  ne  paroît  pas  congé- 
nère du  tanarius  minor  du  même  auteur,  espèce  de  ricin. 

(j.) 

OKNOS.  (Ornith.)  Nofn  grec  du  héron  butor,  ardea  stellaris , 
Lion.  (Ch.  D.  ) 

OKON.  {IchthyoL)  Nom  par  lequel  on  désigne  la  perche, 
en  Sibérie,  (H.  C.) 

OKOR.  (Mamm.)  Nom  hongrois  du  Bœuf.  (Desm.) 

OKOR-ZOM.   {Bot.)  Voyez  Kachchi-jezicach.  (J.) 

OKRA.  (Bot.)  Linnaeus  et  Burmann  Citent,  d'après  Kalm, 
ce  nom  indien  pour  le  gombaut,  hibiscus  esculentus,  (J.  ) 

OLACINÉES.  (Bot,)  La  famille  des  aurantiacées  contenoit 
primitivement  trois  sections,  qui  étoient  annoncées  comme 
pouvant  devenir  autant  de  faknilles  distinctes.  Les  vraies 
aurantiacées,  formant  la  seconde,  avoient  été  séparées  par 
Corréa.  M.  Mirbel  a  insisté  aussi  sur  le  partage  ,  en  dé- 
tachant la  troisième  ,  qu'il  a  même  subdivisée  en  deux ,  et  en 
observant  que  le  périsperme  contenu  dans  les  graines  de  la 
première ,  ne  permettoit  pas  de  la  confondre  avec  les  auran- 
tiacées, qui  en  sont  dépourvues.  On  y  trouve  le  Jissilia  et 
le  ximénia  ,  auquel  sont  ajoutés  plus  récemment  d'autres 
genret,  et  surtout  VOlax  de  Linnaeus^  qui,  comme  plus  an- 
cien, plus  connu,  plus  nombreux  en  esp'èces^  donne  son  nom 
à  cette  nouvelle  série,  dont  nous  présentons  ici  les  carac- 
tères. 

Un  calice  d'une  seule  pièce  en  godet,  à  limbe  entier  ou 
divisé.  Plusieurs  pétales  en  nombre  défini,  insérés  sous  l'ovaire 
'par  un  onglet  élargi ,  très-rapprochés  à  la  base ,  tantôt  en- 
tièrement distincts,  tantôt  s'unîssant  quelques-uns  ensemble 
par  un  de  leurs  côtés ,  tantôt  réunis  tous  en  une  corolle  mo- 
nopétale. Plusieurs  étamines  insérées  au  support  de  l'ovaire 
ou  plus  souvent  aux  pétales,  en  nombre  non  correspondant 


OLA  5 

mais  loi^jonrs  défini  ;  filets  distincts ,  les  tins  portant  une  an>» 
th^re  arrondies ,  biloculaire  ;  le?  autres  stériles  (nommés  nec- 
taires p^r  qif piques  auteurs)  »  im  ovaire  ^ûpaple»  libre,  à  trois 
ou  plus  TfLTfijtt^fipi  quatre  Ijoges,  dont  chacune  contient  un  seifl 
oyi|l(?  ;  im  stylp  simple  »  trois  pu  plus  raremfent  quatre  stig- 
m^tef*  Le  fn^U  ept  ^^e  ^oi^,  nue  ou  repferpiée  dans  un 
brou,  reco.i^y/^rte  tp.  paf^tie  et  sans  adbérenpe  p^r  le  calice 
prolongé  e;^  fqi^p  ^e  cupule,  contenant,  par^uite  d'ayorte* 
mpnt,  un^  ^u)be  loge  et  u|ie  seule  graine  à  hile  supérieur, 
al(aché.e  ^u  spinpaet  de  la  logf?.  Cettje  graine ,  couverte  d'un 
seul  itéguipe^t ,  e^t  remplie  .entièrement  par  un  piérisperme 
charnu  pu  çpmé ,  si^r  la  surface  duquel  on  aperçoit  d'un  c6lé 
un  filet  ou  unp  si|npl,e  ligne  brunâtre ,  pariant  du  hile  et 
prolongée  jus.qu'à  I9.  nipitié  ou  à  la  base  de  ce  périsperme* 
On  ^perspit  à  son  spmmet  une  petite  fossette,  dans  laquelle 
est  niché  un  embryon  très-petit,  cylindrique,  dicotylédone^ 
à  lob^s  cpuris  et  à  radicule  ascendante. 

Les  pl^n^fs  de  cette  famille  sont  des  arbres  ou  arbrisseausc 
&  CeuiUle?  ^tfirpjss^  simples,  sans  stipules ,  à  pédoncules  axil- 
laires>  uni  ,qu  paupi^pres. 

I^  x>l{ijcinéc;s ,  çpi^ciiiie  polypétales,  conservent  leur  pre* 
mière  affinité  avec  les  vraies  aurantiacées ,  dont  elles  diffèrent 
par  J'ûise;>tipn  plu>  constante  /des  étaiiiines  aux  pétales ,  et  par 
rexi5te.nce  d'un  pé^isp.erme ,  que  la  ligne  brunâtre  nous  a  voit 
fait  .prendrje  priçoitiv.einent  pour  Teinbryon  lui-même.  Con- 
sidérées comme  mpnop étales,  à  corolle  staminifère  et  hypo- 
gyne,  elles  ont  plus  d'affinité  avec  les  ardisiacées  ;  elles  en  au- 
roient  encore  avec  le  symploçqs^  voisin  desstyracées^  si  leur 
coroUe  étpit  insérée  au  calice.  De  ces  diverses  affinités  il 
résulte  que  l'on  peut  être  embarrassé  pour  classer  les  olaci- 
nées,  et  que,  selon  Ije  caractère  auquel  on  attribue  plus  ou 
moins  de  valeur,  elles  seront  associées  au  hypo - corollées  ou 
aux  bypopétalées. 

Les  genres  appartenant  à  cette  famille  sont  :  d'abord  VOlax 
de  Linnœus,  de  Gsertner  et  de  M.  R.  Brown,  le  Fissilict  de 
Commerson ,  cité  dans  notre  Gênera ,  et  le  Pseudaleia  de  M. 
du  Petit- Thouars.  M.  R.  Brown  regarde  les  deux  premiers 
comme  congénères,  et  M.  du  Fetit-Thouars  assimile  le  se- 
cond au  troisième;  d'où  il  résulteroit  que  les  trois  genres 


4  OLA 

n'en  font  qu'un.  Cependant  les  descriptions  ne  ton!  pas  exte- 
tement  conformes,  et  de  plus  Volax  zeylaniea^  seul  connu 
de  Linnœus,  reproduit  par  Gœrtner,  diffère  des  oLax  Uricta 
et  àpkyUa  de  M.  R.  Brown.  Gœrtner  admet  un  calice  à  trois 
dents  (Ltnnseus  le  dit  entier)  ;  une  corolle  monopétale,  à  trois 
divisions  inégales,  trpis  étamines  fertiles  et  trois  filets  stériles 
(quatre  dans  linnœus ,  qui  n'a  pas  vu  le  fruit)  ;  une  baie  à  trois 
loges  polyspermes  ;  des  graines  à  tégument  simple  ;  un  péri- 
sperme  ,  qui ,  mis  dans  Teau ,  se  change  en  mucilage.  Les 
olax  de  M.  R.  Brown,  différens  d'abord  par  le  port,  ont  un 
calice  entier;  cinq  pétales,  dont  quatre  réunis  par  paires; 
,  Luit  on  neuf  filets  d'étamiiies ,  dont  trois  seulement  sont 
fertiles;  un  ovaire  uniloculaire ,  contenant  trois  ovules;  un 
brou  sec,  rempli  d'une  coque,  putamen^  monosperme,  à 
graine  couverte  d'un  double  tégument  ;  un  périsperme  charnu 
et  ferme. 

Ces  différences  semblent  prouver ,  ou  que  Gœrtner  n'a  pas 
connu  Volax  de  Linnœus ,  ou  que  Volax  de  M.  R.  Brown  est 
différent  de  celui  de  Linnaeus  parle  caractère,  comme  il  l'est 
p^r  ie  port.  U  en  a  bien  plus  avec  lejiêsilia ,  avec  lequel  M. 
Bt.  Brown  a  peut-être  eu  imison  de  le  confondre.  Lefissilia  sl 
de  plus  certainement  beaucoup  d'affinité  avec  le  pseudaUia» 
JMous  trouvons  encore  une  ressemblance  assez  frappante  entre 
le  pseudaleia  et  Volax  de  LinQœus,  d'après  des  échantillons 
secs  du  premier ,  garnis  de  quelques  boutons  de  fleurs,  donnés 
par  M.  du  Petit-Thouars ,  et  du  dernier,  sans  fleur  ni  fruit, 
envoyés  de  Leyde  par  Brugmans.  Ces  deux  plantes  diffèrent 
par  le  port  de  celles  de  Mé  R«  Brown.  Nous  devons  désirer 
que  le  véritable  olax  de  Linnœus  soit  mieux  examiné  par 
ceux  qui  seront  à  même  de  le  voir.  Le  vrai  caractère  de 
la  fiimille ,  qui  consiste  dans  une  corolle  staminifère  partdgée 
en  plusieurs  pièces,  est  très -marqué  dans  le  Jîssiliaj  ainsi 
nommé  à  cause  de  ce  partage ,  et  pour  cette  raison  le  nom 
de  fissiliées  auroit  mieux  convenu  à  la  famille. 

On  peut  lui  réunir  encore,  mais  avec  doute,  le  spermax^' 
rum  de  M.  Labillardière ,  le  heiateria  de  Jacquin,  Vicacina  de 
M.  Florian  de  Jussieu ,  et  le  ximenia  americana  de  Linnsus , 
dont  le  gela  de  Loureiro  et  Vheymassoli  d'Aublet  paroissent 
congénères»  (J.) 


OLD  S 

OLAMARI.  (Orm77i.)  L'oiseau  ainsi  nommé  en  langue  malft- 
bare,  et  qu'on  appelle  çn  langue  indostane  laya,  et  en  sanf- 
CTiilerheraj  est  donné  par  le  P.  Paulin  de  Saint-Barthelémi , 
dans  son  Voyage  aux  Indes  orientales,  tome  i.*"^,  page  424 ^ 
comme  un  des  plus  singuliers  de  l'Inde.  Il  paroît  appartenir 
à  la  famille  des  tisserins;  mais  il  se  nourrit  d'insectetf.  Son 
nid ,  construit  avec  de  longs  filamens  d'herbes  sèches ,  a , 
dit-il,  environ  une  demi-toise  de  longueur;  il  est  attaché  à 
l'extrémité  d'une  branche  pour  préserver  les  œufs  et  les  petits 
de  Tattaque  des  serpens  et  d'autres  animaux.  L'intérieur 
offre  trois  cellules,  que  le  voyageur  suppose  destinées,  l'une 
au  mâle ,  la  seconde  à  la  femelle  et  la  troisième  aux  petits. 
Sur  les  côtés  de  la  première  I9  mâle  applique  un  peu  d'argile 
tenace ,  et  c'est  là  qu'il  fait  sentinelle  pendant  que  la  femelle 
couve  les  œufs,  qui  sont  de  couleur  blanche.  La  ièie  et  les 
pieds  de  cet  oiseau  aont  jaunâtres;  le  corps  a  une  nuance 
plus  cendrée,  et  la  poitrine  est  blanchâtre.  Ces  oiseaux  se 
tiennent  presque  toujours  sur  les  cocotiers  et  y  font  le  plus 
souvent  leur  nid.  (Ch.  D.) 

OLAS  D'AGOA.  {Bot.)  Ce  nom,  signifiant  palmier  aqua- 
tique, e9t  donné,  suivant  Rhéede,  par  les  Portugais  habi- 
tsLDê  de  l'Inde,  au  niti-panna  du  Malabar,  espèce  de  palmier, 
voisine  du  cadda^panna  ou  corypha  umbraculifera  des  bota- 
nistes.  (J.) 

OLAX.  (Bol.)  Voyez  Fissilier.  (Poir.) 

OLAYA.  {Bol.)  Vaï?delU  cite  sous  ce  nom  brésilien  ou 
portugais  le  gainier  ou  arbre  de  Judée,  cercis,  (J.) 

OLCA  (Mm.)  Ce  minéral  de  Pline  paroît  être  encore  une 
onyx  qui  se  faisoit  remarquer  d'une  manière  agréable  par  la 
succession  de  trois  couleurs ,  l'une  noire ,  l'autre  jaune  foncé  et 
la  troisième  blanche.  On  connoît  des  onyx  qui  présenteiit 
cette  association  de  couleur.  Ce  nom ,  dit  Pline ,  étoit  donné 
par  les  peuples  que  les  Romains  appeloient  barbares.  (B.) 

OLD-  MAN.  {OrnUh.)  Nom  donné  par  les  Anglois  de  la 
Jamaïque  au  coucou  de  ce  pays,  qui  est,  ches  Brisson,  la 
quatrième  espèce  du  genre  Cuculus,  (Ch.  D«) 

OLDENLANDE,  Oldenlandia,  {Bot,)  Genre  de  plantes  di- 
cotylédones, à  fleurs  complètes,  monopétales,  de  la  famille 
de$  rfihiacées,  de  }a  tétrandrie  monog^ie  de  Linna^us,  offrant 


6  OLD 

potir  caractère  essentiel  :  Un  calice  i  quatre  divisions  ;  une 
Corolle  à  peine  tubulée;  lé  liiilbe  à  quatre  divisidils  pro* 
Ibndes;  quatre  étaininés;  un  ovaire  itifëriéiir$  un  HyU;  une 
capsule  petite  »  couronnée ,  s'ôuvrlnt  eilt^e  Ifes  délits  du 
calice. 

Ce  genre ,  trés-voisih  de  Vhedyotîs ,  en  dîffïrfc  par  lé  tube 
dé  la  corolle  très-court,  par  les  divisidhs  dU  linlbê  plus  pro- 
fondes, par  là  capsulé  qui  s'ôiivre  entre  léé  déhts  du  calice , 
et  non  irànsvèr^lement  aii  soihinét ,  côdikilé  dàiis  Vh^dyotiSf 
dont  la  corolle  est  inftîh(iibuiiroi*mé ,  à  lèng  tube. 

Oldenlânde  a  OBlBEiiks  :  Olderilàndlà  urhhkWàlû  ,  Eiicycl. , 
Koxb. ,  Corôm. ,  1 ,  pà^.  2  ,  tàb.  3  ;  l^sîmàchià  a^nis  ^  etc. , 
Pluken. ,  Atmàg.f  %tS ,  tàb.  119,  fig.  4,  vUlgàiréihéntC^AirAvÈk» 
Lettrée  édlf.,  ëdit.  1781^  vol.  14,  ^dg.  223,  Ibôii.  ËSpècè 
iniéiressante  par  ses  propriétés  écôiiôini^'uesi  Sa  racine  est 
épaisse,  rougeàtre,  longue  de  deuk  à  qikatré  pieds ^  nlknéuàé; 
elle  produit  jplusiéùrs  tiges  grêles^  étalées,  garnies  dé  feuilles 
opposées  'dû  quàlernéès,  étroiték  ^  lihéÂirbè ,  lûiicéôlées^  rétré- 
cies  à  leurs  deux  extrémités;  muilieà  de  stijpules  membra- 
héUsès,  tèrUîinëès  par  ^^élt^^es  filets  )iètacés;  l\es  jiéilôncules 
sont  axillàirés  j  âimpttt,  fimoi^eé*,  prévue  de  la  longueur 
dis  feuilles,  divisés^  à  llè^r  sbmihièl,  p^rèsqiie  en  oiAbelles, 
rapprochée  Vik  téïe  ;  lé  càlibè  est  court,  à  ^^àtré  petileîs  dentà 
aiguës.  Le  fruit  est  une  petite  capsule  lisse ,  arrondie  ^  couron- 
née par  les  dents  du  càlicé.  Cette  planta  croît  daiôrs  les  Indes  et 
Àur  les  c6tes  de  Co'rômahdel.  Sa  ra'ciâe  est  éàiployëe  ^ar  les 
Indiens  comm'e  l'a  garance  en  Eûrb'pt?,  ^oùr  donner  à  la  V:i0U* 
leur  rouge  plus  de  force  et  d*ad)ié'rèn'ce. 

OldenlanIdb  a  feuilles  étroites  :  Oldtrilaridià  ttkui/hHiia,  Bûrttk., 
fL  Ihd.,  pag.  47,  tab.  14,  fig.  i;  Fdrpâdligàfh  ^  Rfiééd. , 
Hort.  Malab. ,  lo,  pag.  69,  tàb.  35.  ^lafife  Ikeîrbtlcée  èe  Vïlè 
de  Java,  dont  la  racine  est  fort  pétiïè',  Composée  d^  ûhre^ 
capillaires;  elle  produit  une  tige  totii'baiit'e,  peu  talAifîée, 
garnie  de  feuilles  sessil'és,  opposée^  ,  lih'éaires,  trés-'âVèites  ; 
les  pédoncule)!  une  fois  ]^lus  courts  que  les  feuilles^  a^liaires-, 
aolitaires,  uniflorbs,  filiforméls;  lés  fleurs  sont  blanches. 

Ôldenlande  vkkTictLLéE  :  Oldentàhdia  vertieitlata ,  Linn.  , 
Man^,  4b;  Aumph.,  Amh,,  Vol.  6  ,  pag.  25,  tab.  16.  Sa  ra- 
cine eët  presque  ligneuse ,  petite,  fibreuse ,  de  couleur  brune. 


OLD  7 

jaunâtre  en  dedans  ;  el^e  produit  plusieurs  tiges  hautes  d'ai| 
pied,  simples,  articulées,  garnies  de  feuilles  sessiles,  rudes, 
étroites,  lancéolées,  aiguës,  rétrécies  à  leur  base;  les  stipules 
sont  membraneuses,  terminées  par  des  filets  sétacés  ;  les  fleurs 
sessiles,  axillaires,  verticillées ,  serrées  les  unes  contre  les 
autres;  les  capsules  arrondies,  à  deux  loges  polyspermes^ 
couronnées  par  les  dents  aiguës  du  calice.  Cette  espèce  croit 
à  risle  -  de- France. 

OldenlÀnde  biflore  :  Oldenlandia  hiflora,  Linn«,  FL  ZeyU; 
Burm.,  Zeyl,y  22,  tab.  ii.  Espèce  des  Indes  orientales,  qui 
croit  également  à  la  Martinique  :  sa  racine  est  petite  et  fibreuse  ; 
sa  tige  coudée  à  sa  base,  puis  redressée,  divisée  en  un  grand 
nombre  de  rameaux;  à  feuilles  lancéolées ,  presque  linéaires, 
rétrécies  en  pétiole  à  leur  base ,  rudes  au  toucher  ;  les  sti- 
pules sont  en  forme  de  gaine  membraneuse  ;  les  pédoncules 
trè»-longs ,  axillaires ,  filiformes ,  divisés  au  sommet  en  deux 
pédiceUes  terminés  par  de  petites  fleurs  purpurines.  Le  fruit 
est  une  capsule  glabre,  arrondie,  comme  trpnquée  au  som- 
met,  et  couronnée  par  les  quatre  dents  du  calice. 

Oldenlakde  a  coeymbes  :  Oldenlandia  corymlosa,  Linn.  ^ 
Syst,  plm  ;  Plum. ,  Gen. ,  42 ,  Icon,  ,212,  fig.  1  ;  Ehrh. ,,  Pict. , 
tab.  2  ,  fig.  1.  Cette  plante  a  des  tiges  d'abord  couchées,  pui^ 
redressées,  divisées  en  longs  rameaux  foibl es,  droits,  lisses, 
tétragones,  ^a^nis  de  feuilles  étroites,  lancéolées,  sessiles,  un 
peu  blanchâtres  en  dessous,  rudes  à  leurs  bords,  longues  d'un 
pouce  ;  les  stipules  obtuses ,  formant  une  gaine  à  la  base  des 
feuilles,  terminées  par  trois  filets  courts  et  soyeux;  les  pér 
doncules  filiformes,  axillaires,  de  la  longueur  des  feuilles, 
terminés  par  des  pédiceUes  en  forme  d'une  petite  ombelle  ^ 
quatre  fleurs ,  quelquefois  moins ,  petites  et  blanches.  Cette 
plante  croît  dans  l'Amérique  méridionale. 

Oldenlande  A  LONGUES  FLEURS }  Oldenlandia  longiflora^  Encycl», 
Petit  arbrisseau  quia  l'écorce  cendrée;  le  bois  un  peu  jau- 
nâtre; les  rameaux  opposés,  presque  anguleux,  velus  vers  le 
sommet;  les  feuilles  sessiles,  ovales,  lancéolées  «  longues  de 
plus  d'un  pouce,  velues  en  dessus,  blanches,  lanugineuses 
en  dessous;  les  fleurs  axillaires,  portées  sur. des  pédoncules 
très -velus,  simples,  uniflores  ou  à  troîA  fleurs;  le  calice 
hériasé  de  poils  blancs,  à  quatre  dents  longues,  subulées;  le 


8  OLE 

tube  de  la  corolle  plus  long  que  le  calice ,  un  peu  velu  ;  les 
capsules  ovales ,  trés-velues.  Cette  plante  croît  à  la  Martinique. 

Oldenlande  TEiNEavE;  Oldenlandia  trinervia,  Retz,,  Ohs.,  4, 
pag.  i5.  Sa  tige  est  tombante,  anguleuse,  comprimée  ;  les  ra- 
meaux opposés ,  garnis  de  feuilles  larges,  ovales,  très-entières , 
un  peu  velues,  pétiolées,  à  trois  nervures;  les  fleurs  axil- 
laires,  verticillées ,  médiocrement  pédonculées  ;  les  capsules 
hérissées ,  à  deux  loges ,  couronnées  par  les  dents  du  calice. 
Cette  plante  croit  aux  lieux  humides,  sablonneux  et  om- 
bragés dans  les  Indes  orientales.  (Poir.) 

OLEA.  (Bot.)  Nom  latin  du  genre  Olivier.  (  L.  D.  ) 

OLEAGNUS.  (Bol.)  On  trouve  ce  nom  pour  celui  d'elœag' 
nus ,  qui  désignoit  anciennement  Tolivier  sauvage.  Voyez  aussi 
Chalef.  (Lem.) 

OLEAGO  et  OLEASTELLUM  des  Latins.  (Bot,)  C'est  la 
camelée,  cneorum  tricoccum ,  Linn.  (Lem.) 

OLEANDER.  {BoL)  Lobel  et  d'autres  désignent  sous  ce 
nom  le  laurose  ou  laurier  -  rose ,  nerium^  qui  est  le  oleandro 
des  Espagnols.  Daléchamps  cite  aussi  sous  le  nom  d*oleander 
s^hestris  une  thy mêlée  ,  daphne  cneorum,  (  J.  ) 

OLEANDRA.  {Bot.)  Genre  de  la  famille  des  fougères, 
établi  par  Cavanilles,  et  qui  est  le  même  que  Vaspidium,  Sw. 
Cavanilles  y  rapporte  une  seule  espèce ,  Voleandra  neriiformis , 
qui  est  Vaspidium  pistillare^  S^vir. ,  et  le  polypodimm  pistillare, 
Poiret.  (Lem.) 

OLEARIA.  (Bot,)  Le  genre  de  plantes  composées,'  fait  sous 
ce  nom  par  Mœnch  ,  a  les  fleurs  radiées  ;  les  fleurons  her- 
maphrodites; les  demi-fleurons  neutres,  dont  la  languette 
est  terminée  par  trois  dents.  Ses  graines  sont  aigrettées<;  à  ai- 
grette plumeuse,  sesslle,  tubulée  à  sa  base.  Le  réceptacle  ou 
clinanthe  qui  supporte  les  fleurs,  est  nu,  creusé  seulement 
de  petites  alvéoles.  Le  périanthe  ou  péricline,  qui  les  entoure, 
est  composé  de  plusieurs  écailles  imbriquées  dont  les  exté- 
rieures sont  lâches  et  écartées. 

L'arbrisseau,  seule  espèce  sur  laquelle  l'auteur  a  établi  son 
genre ,  avoit  été  auparavant  nommé  aster  tomentosus  par  Wend- 
land  dans  les  Mémoires  d'Hanovre ,  vol.  4 ,  p.  8 ,  t.  24 ,  et  aster 
dentatus  par  M.  Andrews,  Bot,  repos,,  t.  6i.  Il  est  originaire 
de  la  Nouvelle -Hollande,  Il  diffère  du  genre  Aster  par  ses 


OLE  9 

demi-fleurons  neutres.  Ses  tiges  sont  rameuses  ;  ses  feuilles 
simples  et  alternes;  ses. fleurs  terminales  et  pédonculées.  H 
doit  être  placé  dans  la  famille  des  corymbifères ,  section  des 
réceptacles  nus,  des  graines  aigrettées  et  des  fleurs  radiées, 
et  fera  probablement  partie  de  la  tribu  des  astérées,  dans  la 
distribution  de  M.  de  Cassinû  (J.  ) 

OLEARIA.  {ConehyL)  Ce  nom,  que  Ton  trouve  dans  les 
auteurs  anciens,  et  entre  autres  dans  Pline  et  dans  Columellef 
étoit  employé  pour  désigner  de  grandes  coquilles,  en  général 
assez  minces ,  dont  on  se  servoit  pour  puiser  et  conserver 
momentanément  de  l'huile.  Rondelet  a  cru  que  c'étoit  une 
espèce  de  turbo ,  appelée  vulgairement  le  burgau ,  turbo  oUa^ 
rius ,  de  Linné;  mais  cela  est  fort  douteux  :  car  cette  grande 
espèce  de  turbo  et  toutes  celles  qui  s'en  rapprochent  plus 
ou  moins  par  leur  grande  taille,  viennent  des  mers  orien* 
taies ,  et  supposé  même ,  ce  qui  n'est  pas  probable ,  que  les 
anciens  les  eussent  connues,  elles  n'étoient  pas  assez  com- 
munes en  Italie  pour  qu'on  ait  pu  s'en  servir  aux  usages 
domestiques.  Aussi  me  semble-t-il  plus  probable  que  c'est 
une  grande  espèce  de  tonne,  Bucoinum  olearium,  ou  Dolium^ 
connue  dans  la  Méditerranée  et  l'Adriatique,  dont  les  an- 
ciens se  servoient  pour  puiser  de  l'huile. 

Klein  a  employé  aussi  ce  nom ,  d'après  Bonanni ,  pour 
désigner  une  coupe  générique ,  mal  caractérisée  comme  à  son 
ordinaire,  et  qui  renferme  principalement  la  coquille  dont  a 
parlé  Rondelet.  (De  B.) 

OLEASTELLUM.  {Bot)  Voyez  Oleago.  (Lem.) 

OLEASTER.  {Bol,)  Les  Romains  donnoient  ce  nom  à  Toli- 
vier  sauvage.  Voyez  Cotinos.  (L.  D.) 

OLÉATES.  {Chim.)  Combinaisons  salines  de  l'acide  oléique 
avec  les  bases  salifiables. 

Cent  parties  d'acide  oléique  sec  neutralisent  une  quantité 
d'oxide  qui  contient  trois  parties  d'oxigène.  Cette  quantité 
d'oxigène  est  à  celle  de  l'acide  ::  i  :  2,5. 

Tous  les  oléates  délayés  ou  dissous  dans  l'eau  sont  décom- 
posables  par  les  acides  très-sôlubles  dans  l'eau. 

On  prépare  les  oléates  de  baryte,  de  strontiane  et  de  chaux, 
en  mêlant  l'acide  oléique  dans  les  eaux  de  baryte,  de  stron- 
tiane et  de  chaux  bouillantes ,  lavant  les  oléates  refroidis  ; 
i."*  avec  Teau  ;  2  9"*  avec  l'alcool  chaud. 


ïo  OLE 

Les  olëates  de  potasse  et  de  soude  se  préparent  en  chauffant 
légèrement  l'acide  oléique  avec  des  eaux  de  potasse  et  de 
soude  concentrées  ;  si  Talcali  est  en  excès ,  on  obtient  les 
oléates  séparés  d'une  eau-mère  alcaline.  Dans  le  cas  où  il  n'y 
a  que  la  quantité  d'alcali  nécessaire  pour  neutraliser  l'acide , 
on  obtient  une  gelée  sans  eau-mère. 

L'oléate  d*ammoniaque  peut  se  préparer  avec  l'ammoniaque 
liquide. 

Enfin ,  en  décomposant  les  oléates  de  potasse  ,  de  soude  ou 
d'ammoniaque ,  dissous  dans  l'eau ,  par  des  solutions  salines , 
dont  les  bases  font  avec  l'acide  oléique  des  combinaisons  in- 
solubles dans  l'eau ,  on  peut  préparer  tou^  les  oléates  que  ce 
liquide  ne  dissout  pas. 

Oléate  sVmmoniaque,. 
L'oléate    d'ammoniaque   gélatineux    qu'on  a  préparé    eii 
unissant  l'acide  oléique  avec  une  forte  solution  d'ammonia- 
que, est  soluble  en  totalité  dans  l'eau  à  la  température  de 
15*. 

Cette  solution,  en  bouillant,  perd  de  l'ammoniaque,  et  se 
trouble. 

•  L'oléate  d'ammoniaque  me  paroit  susceptible  d'être  em- 
ployé en  médecine. 

Oléate  de  baryte. 

Il  est  formé  de 

Acide  oléique..   77,08.. loo 

Baryte 22,97..   29,8,  qui  contiennent 5  d^oxig. 

n  est  insoluble  dans  l'eau ,  et  soluble  en  petite  quantité 
dans  l'alcool  chaud. 

Oléate  de  chaux. 
Il  est  formé  de 

Acide  oléique.  •  91,2 ..  100 

Chaux 8,8.  •     9,65  ,  qui  contiennent  2,71  d'oxig. 

Propriétés  analogues  à  celles  du  précédent. 

SOUS-OLÉATE    DE   FLOMB. 

Ce  sel,  qu'on  obtient  en  faisant  bouillir  l'acide  oléique 
avec  du  sous -acétate  de  plomb,  est  formé  de 
Acide  oléique. .   100 
Oxide ^2,4,  qui  contiennent  ^,909  d'oxig. 


OLE  it 

Il  est  presque  liquide  à  160^,  trâpipareiit  qu8ii<t  il  est 
liquéfié  ;  il  est  mou  k  26^. 

OléÂTS   DE  POTASSE. 

Il  est  fonné  de 

Acide  oléique««   100 

Potasse 1 7,91 ,  qui  contiennent  3,oS6  d^oadg. 

Il  est  incolore ,  inodore  ;  il  a  une  saveur  amère  et  alcaline  ; 
ce  sel  est  très-soluble  dans  Teau^  il  ne  se  dissout  pas  d'une 
manière  notable  dans  Teau  de  potasse  et  l'eau  saturée  de 
chlorure  de  sodium. 

Il  est  très- déliquescent. 

100  parties  d'alcool  d'une  densité  de  0,821  peuvent  dis» 
soudre  100  parties  d'oléate  à  la  température  àe  5o  $  la  solu- 
tion se  trouble  k  4o,5\ 

100  parties  d'éther  hydratique  bouillant  peuvent  dissoudre 
au  moins  3,43  parties  d'oléate. 

La  solution  d'oléate  de  potasse  bouillante  peut  dissoudre  de 
l'acide  oléique. 

L'oléate  de  potasse  est  décomposé  par  les  eaux  de  baryte» 
de  strontiane  et  de  chaux,  par  toutes  les  solutions  salines 
dont  les  bases  font  des  oléates  insolubles  dans  l^eàu. 

Tous  les  acides  doués  de  quelque  énergie  le  décomposent. 
Il  est  remarquable  que  l'acide  oléique  hydraté ,  à  la  tempéra- 
ture de  Teau  bouillante,  chassé  ràbide  du  sous -carbonate  de 
potasse,  tandis  que  le  gaz  acide  carbonique,  qu'on  fait  pas- 
ser à  la  température  ordinaire  dans  une  solution  d'oléat^  de 
potasse ,  sépare  tout  l'acide  oléique  de  la  potasse. 

SUR-OLÉATE    DÉ    POTASSE. 

Le  sur-oléate  de  potasse  est  insoluble  dans  l'eau  froide. 

Oléate  de  soude. 
Il  est  formé  de 

Acide  oléique. ...   100 

Soude ». ...     11,87. 

Il  est  incolore,  inodore;  il  a  une  saveur  amère  et  alcaline; 
exposé  à  Tair  il  en  attire  Thumidité  ;  mais  il  ne  s'y  liquéfie 
pas,  ainsi  que  cela  arrive  à  Toléate  de  potasse. 

Une  partie  d'oléate  de  soude  se  dissout  k  12^  dans  dix  par- 
ties d'eau. 


"  OLE 

A  33^  loo  parties  d'alcool,  d'une  densité  de  0,81 1 ,  peuvent 
dissoudre  10  parties  d'oléate. 

100  parties  d'éther  hydratique  bouillant  ne  peuvent  dis- 
soudre complètement  2  parties  d'oléate  de. soude. 

OUÉATE  DE   STRONTIANE. 

il  est  formé  de 

Acide»  ••  •  94^075  ••   100 

Strontiane  16,936. .      18,94,  qui  contiennent  2,93  d'oxij^» 

Il  a  des  propriétés  analogues  à  celles  de  Toléate  de  baryte. 
(Ch.) 

OLECK.  (Afamm.)  Nom  du  galéopithèque  roux  dans  les  îles 
Pelew.  (F.  C.) 

OLÉINE.  {Chim,)  Nom  que  j'ai  donné  à  l'élaïne ,  dans  mon 
ouvrage  sur  les  corps  gras  d'origine  animale,  afin  d'établir 
entre  le  nom  de  cette  substance  et  celui  du  produit  princi* 
pal  de  sa  saponification  la  même  relation  qu'il  y  a  entre  les 
mots  stéarine  et  acide  stéarique,  etc.  (Ch.) 

OUÉINÉES.  (Bot.)  C'est  sous  ce  nom  que  M.  R.  Brown  dé- 
signe une  nouvelle  famille,  qui  n'est  qu'un  détachement  de 
celle  des  jasminées,  et  que  nous  avons  conservée  dans  la 
même  comme  une  simple  section.  Vojet  Jasminées.  (J*) 

OLEIQUE  [Acide].  (Chîm,)  Acide  organique. 

ComposiliQn. 

L'acide  oléique  hydraté,  brûlé  par  l'oxide  brun  de  cuivre, 

a  donné 

Oxigène...   10,784 

Carbone...  77,866 

Hydrogène.   ii,36o. 

Lorsqu'on  le  chauffe  avec  le  massicot,  on  obtient  de  o,5oo 
d'acide  0,019  à^^au^  conséquemment 
1.^  l'acide  hydraté  est  formé  de 

Acide  sec  481  ..96, 3.  .100 

Eau 19..  3,8..     3,96  ,  qui  contiennent 3,6  d'oxig. 

2.*  l'acide  oléique  sec  est  formé  de 

Poids.        Volume. 

Oxigine.....  79699*.  1,00 
Carbone../.  •  80,942..  13,76 
Hydrogène. «•   11,359*.  23,69 


OLE  i5 

loo  parties  diacide  sec  neutralisent  une  quantité  de  base 
qui  contient  3  d'oxigène,  conséquemment  dans  les  oléates 
neutres  Toxigéne  de  l'acide  est  à  celui  de  la  base  ::  2,5  :  i; 
d*après  cela,  et  en  admettant  que  l'acide  est  formé  en  vo- 
lume de 

Oxigène i 

Carbone.. 14 

Hydrogène 23,4. 

Uacide  sera  formé  en  poids  de 

Oxigène 7,69 

Carbone 81, 32 

Hydrogène 11 ,09. 

'^^       Propriétés  physiques. 

L'acide  oléique  hydraté  a  l'aspect  d'une  huile  incolore.  A 
19"^  sa  densité  est  de  0,898;  il  se  congèle  à  quelques  degrés 
au-dessous  de  zéro ,  en  une  masse  blanche  formée  d'aiguilles. 

Il  a  une  légère  odeur  de  graisse  rance;  il  se  volatilise  dans 
le  vide  sans  altération. 

Propriétés  chimiques  que  Von  observe  sans  que 

l'acide  soit  altéré. 

Il  est  insoluble  dans  l'eau. 

Il  est  soluble  en  toutes  proportions  dans  l'alcool  d'une  den- 
sité de  0,822. 

Il  s'unit  aux  bases  salifiables ,  et  forme  de  véritables  sels» 

Il  rougit  la  teinture  de  tournesol  en  s'emparant  de  son 
alcali. 

11  décompose  à  chaud  les  sous- carbonates  dissous  ou  dé- 
layés dans  l'eau. 

11  s'unit  aux  acides  margarique  et  stéarique;  en  traitant 
ces  combinaisons ,  quand  elles  sont  solides  par  l'alcooL  froid , 
on  dissout  proportionellement  plus  d'acide  oléique  que  d'a- 
cides margarique  et  stéarique. 

Propriétés  chimiques  qu'on  observe  dans  des 
circonstances  oà  P acide  est  altéré. 

Distillé  dans  une  petite  cornue  où  l'air  pénètre ,  il  donne 
une  huile  presque  incolore  ;  ensuite  il  bout ,  se  colore  1  dé- 


14  OLE 

gage  une-bvHie  vitrine,  puis  im  peu  d*huile  brune  et  des  gaz 
carbonique  €t  hydrogène  carburé;  il  ne  reste  que  très -peu 
de  cl^arboa  dans  la  cornue. 

Les  produits  de  cette  dis^llatîon  sont  trés^acides;  ils  con- 
tiennent un  ou  deux  acides  solubles  dans  Teau ,  et  d£  l'acide 
oléique  non  décomposé. 

L'acide  oléique,  chauffé  avec  le  contact  de  Tarir,  brûle  à  1a 
manière  des  huiles* 

L'acide  sulfurique,  concentré  et  chaud,  l'acide  nitrique 
le  décomposent. 

Siège* 
Il  existe  dans  tous  les  savons  d'huiles  et  de  graisses. 

M- s 

PréparaUip^. 

C'est  ordinairement  du  savon  qu'on  le  retire.  (^Voyez  Sa- 
vons.) 

Des  expériences  fai-tes  sous  mes  yeux  par  M<  Dupuis,  en 
18:23,  ont  prouvé  qu'il  se  manifeste  de  l'acide  oléique,  lors- 
qu'on disdjle  les  huiles  et  les  graisses  de  manière  à  les  altérer  ; 
il  se  manifeste  en  même  temps  des  acides  margarique  et 
stéarique. 

Histoire. 

Je  le  fis  connoitre  en  i8i3  sous  le  nom  de  graisse  fluide; 
à  çeU/e  4pio^e  je  n'avois  point  encore  caractérisé  l'oléine 
jCAUune  (i^tp  (Ch.) 

OLEN;  (Momm.)  Nom  russe  du  renne  mâle.  Dans  cette 
langMieJla  f§m^^  du  même  a^niinad  porte  celui  de  Qlemtza, 
(Desm.) 

OiLÉrÈR^»  (Si^ifi.)  M*  Walkenalfr,  dans  son  ouvrage 
puUîé  6OU0  le  iti^e  de  JaMeAu  ^^  aranéi4e9  9  décrit  so^s  ce 
nom  un  genre. d'Ajraignée  de  ln^ribu  des  ^béraphp^es  tueuses , 
auquel  il  rapporte  l'araignée  $o.uterraine  de  Rpeiner,  sous  lé 
nom  d^  difforme.  M.  Latreille  l'a  désigné  sous  le  nom  d'AirpE, 
Voyez  cemot,.tom.  III  de  ce  Dictionnaire ,  Suppl.,  pag.  isS* 
(CD.) 

OLFA.  {Bot.)  Adanaen  donne  cenopi  tu  genre  Jsopjrum. 
Voyee  Isopyjie.  (Lbm.  ) 


OLI  i5 

OLFERSIA.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  fougères,  éta- 
bli par  Raddi  et  caractérisé  ainsi  :  Pores  ou  groupes  fructi- 
fères, linéaires /situés  sur  l'un  et  Tautre  côté  du  bord  de  la 
fronde  ;  indusium  ou  involucre  nul. 

VOlfersia  corcovadensis ,  Raddi  {;Opusc»  seUntm  bot* ,  vol.  5 , 
p.  383 ,  pi.  XI 9  fig*  a jb),  est  la,  seule  espèce  de  ce  genre;  set 
frondes  sont  ailées,  à  frondules  alternes,  longues  de  trois  k 
quatre  pouces  sur  ua  pouce  et  demi  de  largeur  dans  le  mi- 
lieu ;  les  stériles  ovales-  lancéolées,  acuminées ,  très- en- 
tières,  presque  sessiles,  ayant  l'extrémité  arquée,  les  fertiles 
linéaires ,  à  pétioles  fort  courts;  le  stipe  est  canalieulé,  gbbre , 
si  ce  n'est  à  sa  bMse ,  où  il  offre  quelques  écailles  lancéolées- 
linéaires  ;  la  fructification  couvre ,  sans  interruption  ,  les 
bords  de$  deux  surfaces  de  la  flninde*  Cette  fougère ,  haute 
de  deux  pieds  environ,  croit  sur  le  Cùreovado,  montagne 
près  de  Rio -Janeiro;  eUe  a  le  port  d'un  grand  acro»tichum. 
(Lem.) 

OLGOBUTZH.  {Mamm.)  Kom  lapon  du  loup.  (F.  C.) 

OLIBAN.  (BoU)  La  substance  que  Théophraste  et  Diosco- 
ride  nommoient  ainsi ,  est  produite ,  selon  plusieurs  auteurs , 
par  une  espèce  ide  genévrier^  j^oiperiis  lycia,  £lle  nous  est 
apportée  de  l'Arabie  et  de  quelques  lieux  méridionaux  de  l'Eu- 
rope; et  nous  l^em^loyons  sous  le  nom  d'encens.  C'est  une 
gomme  résine  qui  se  forme  sous  l'écorce  de  l'arbre  et  suinte 
par  ses  fentes  sous  forme  de  grains  de  diverse  grandeur ,  trans- 
parais, fragiles,  de  couleur  citrine.ou  riiusse,  d'une  odeur 
agréable ,  d'une  saveur  acre  .et  amère.  Lorsqu'on  les  mâche  , 
ils  adhèrent  aux  dents  et  donnent  à  la  salive  une  couleur 
laiteuse.  Mis  dans  l'eau  ,  ils  s'y  dissolvent ,  4et  lui  font  prendre 
la  même  couleur.  On  sait  que  son  principal  emploi  est  dans 
les  églises.  Il  a  été  aussi  recommandé  conmie  médicament, 
mais  seulement  à  l'extérieur  en  fumigation ,  indiqué  .comme  ré^ 
solutif  et  tonique.  On  doit  éviter  son  usage  intérieur ,  quoi- 
qu'il ail  été  quelquefois  indiqué  en  mélange  avec  d'autres 
substances,  auxquelles  on  pouvoit  plus  îustemeni  attribuer 
les  guérisons  opérées  ;  et  Murrai ,  dans  son  jipparatus  medica- 
minum,  dit  positivement  que  Dioscoride  et  Avicenne  l'accu- 
soient  de  produire  des  maux  de  tête  violens  et  d'affecter 
diversement  cet  organe.  (J.) 


i6  OLI 

OLIBAN.  (Bot,)  C'est  un  des  noms  de  Fencens,  espèce  de 
résine  qu'on  sait  aujourd'hui  être  produite  par  le  brosvalUa 
denUUa,  arbre  de  l'Inde,  et  non  par  le  juniperus  lycia^ 
comme  Pavoit  cru  Linnœus,  ou  par  le  juniperus  thurifera^ 
ainsi  que  l'avoient  avancé  d'autres  auteurs.  (L.  D.) 

OLIBAN*  {Chim^  Gomme  résine.  Voyez  tom.  XIX ,  p.  i8i* 
(Ch.) 

OLIDA ,  OLINDA*  (Bot,)  Vàbrus  prtcatorius  est  ainsi  nommé 
à  Ceilàn,  suivant  Hermann.  (J.) 

OLIET.  (  Bot,)  On  lit  dans  quelques  Dictionnaires  que  ce 
nom  vulgaire  est  donné  dans  quelques  cantons  à  la  fausse  lu- 
zerne ou  luzerne  lupulin)^  medieago  lupuUna,  (J.) 

OLIETTE.  {Bot.)  Nom  tiré  du  mot  itdien  olietta,  petite 
huile ,  et  donné  à  l'huile  douce  que  l'on  retire  par  expres- 
sion dés  graines  du  pavot  cultivé.  Cette  huile,  nommée  par  cor- 
ruption huile  d'œillet,  est  très-employée  dans  une  partie  de 
l'Europe,  soit  pour  la  nourriture,  soit  pour  d'autres  usages 
économiques,  parce  qu'elle  est  moins  chère  que  celle  d'olive 
et  ne  participe  nullement  des  propriété  narcotiques  des 
autres  parties  du  pavot ,  surtout  de  son  suc ,  qui  est  le  véi^ 
table  opium.  L'oliette,  prise  à  l'intérieur,  est  seulement  r^ 
gardée  comme  calmante  et  émolliente ,  dans  les  cas  où  l'on 
emploie  Fhuile  d'amandes  douces.  Il  faut  seulement  que  la 
graine  qui  la  fournit  soit  très-mûre  et  déjà  un  peu  sèche.  (J.) 

OLIGACTE,  Oligactis.  {Bot,)  Ce  genre  de  plantes,  qui 
appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées  et  à  notre  tribu  natu- 
relle des  Vemoniées,  présente  les  caractères  suivans. 

Calathide  radiée  :  disque  pauciflôre,  régulariflore,  androgy- 
niflore  { couronne  unîsériée,  pauciflore  ,liguli£lore,  féminiflore* 
Périclinesubcylindracé,  inférieur  aux  fleurs  du  disque;  formé 
de  squames  régulièrement  imbriquées,  appliquées ,  ovales , 
oblongues  ou  lancéolées ,  coriaces-scarieuses.  Clinanthe  plan , 
plus  ou  moins  profondément  fovéolé  ou  alvéolé ,  à  cloisons 
quelquefois  laciniées.  Ovaires  oblongs,  subcylindracés ,  pu- 
bescens  ou  glabriiiscules;  aigrette  double:  l'extérieure  courte, 
composée  de  squamellules  égales,  unisériées,  filiformes-lami* 
nées,  linéaires -subulées:  l'intérieure  longue  ,  composée  de 
squamellules  égales,  unisériées,  filiformes-capillaires,  épaissies 
vers  le  sommet  et  barbellulées.  Corolles  de  la  couronne  à 


OLÎ  «T 

ttibe  grêle  ^  a  languette  oblongue^  tride&tée^  quadrinervée* 
CoroUes  du  disque  à  cinq  lanières  linéaires*  Styles  de  ver^^ 
noniée. 

OïlGÀCTB  NVBiG^B  i  OUguctis  nuhigcna  ^  H.  Cass«;  Andro^ 
machia  nuhigenaj  Kunth^  ^ov*  gtn^  et  sp.  pL,  tom«  4,  p.  loa 
{édiU  in-4»'')*  C'est  un  arbrisseau  à  rameaux  glabres,  striés ^ 
anguleux )  à  feuilles  opposées,  pétiolées,  lancéolées -oblon* 
gues^  obtuses  à  la  base ,  aiguës  au  soniuiet^  bordées  de  queU 
ques petites  dents,niembraneusis^  vertes  et  glabres  en  dessus i 
tomenteuses  et  blanches  en  de&sous ,  a  l'exception  de  la  qer^ 
Vure  médiaire;  les  calatbides  sont  pédiccllées,  et  disposées  en 
corymbes  terminaux,  tritides,  rameux,  à  ramitications  to* 
menteuses;  il  y  a  six  ou  sept  fleurs  dans  le  disque  et  autant  à 
la  couronne  ;  les  squames  du  périciiiie  sont  un  peu  laineuses 
sur  les  bords;  les  cloisons  uu  cliuauthe  soilt  laciniéeSé  Cette 
espèce  a  été  trouvée  par  MM.  de  Huinboldt  et  fionpiand , 
sur  le  mont  Chimborazo,  à  la  hauteur  de  i>8oo  toises. 

Olicacte  a  calathides  fiË6siLBb  i  OUgactis  apodocephala^  H» 
Cass*;  Andromachia  sessiliflora ^  Kunth,  loco  suprà  citato,  tab* 
338*  Cette  seconde  espèce" diffère  de  la  premiière,  principa*- 
lement  par  ses  calathides  disposées  en  panicules  simples ,  axil* 
laires  et  terminales  ;  dont  chaque  rameau  se  termine  par  un 
groupe  de  cinq  à  quinze  calathides  sessiles  et  agglomérées  $ 
ajoutons  que  ses  feuilles  sont  presque  doubles  en  grandeur  j 
qu'il  y  a  ordinairement  cinq  fleurs  dans  le  <disque  et  trois  à 
la  couronne  ;  que  les  squames  du  péricline  sont  sphacélées  au 
Sommet* 

OuGACTÊ  VOLUBILE  i  OUgdùtià  voluhiUs  ^  H.  Cass.;  Androma*' 
thia  volubilis ,  Kunth,  }oc,  ciL,  pag.  io3«  La  tige  est  volu* 
bile;  les  feuilles  sont  opposées,  courtement  pétiolées,  lan« 
céolées -* linéaires ,  aiguës^  subcoriaces,  vertes  et  glabres  eu 
dessus ,  tomenteuses  et  blanches  en  dessous  $  les  calathides 
sont  solitaires,  pédicellées,  disposées  en  panicules  simples 
et  terminales;  il  y  a  environ  trois  Ûeurs  dans  le  disque  et 
autant  à  la  couronne  ;  le  péricline  est  tomenteux  ou  pubescent* 

M.  Kunth  a  distribué  les  dix  espèces  d^ Andromachia  qu'il  a 

décrites  en  trois  sections^  dont  la  dernière^  intitulée  Oligac-^ 

k$  et  composée  de  trois  espèces^  est  ainsi  caractérisée  par 

lui:  Frutices  ramis foliisque  oppoiitiêy  subtus  albo - lomerUosis ; 

36.  » 


i8  OLI 

corymhi  OMtpanîculœ  lerminalia  aut  axiUaria;  involuerapauciflora; 
radius  3'j-Jlorus  ,,alhidus  ?  En  lisant  les  descriptions  de  ces  trois 
plantes  et  en  examinant  les  figures  de  Tune  d'elles,  il  noua 
a  paru  évident  que  le  sous-genre  Oligaotis  pouvoit  et  devoit 
être  élevé  au  rang  d*un  genre  proprement  dit,  qui  seroit 
immédiatement  voisin  du  Uahum ,  mais  qui  s'en  distingueroit 
bien  suffisamment,  non-seulement  par  le  port,  que  M.  Kunth 
a  uniquement  considéré ,  mais  encore  par  des  caractères 
vraiment  génériques ,  qu'il  a  négligés.  En  effet ,  si  l'on  corn* 
pare  notre  description  générique  du  Uahum  (tom.  XXVI, 
pag.  3o3)  avec  celle  que  nous  venons  de  proposer  pour  VOli^ 
gaeUs,  on  trouvera  plusieurs  différences  notables;  et  l'on  re« 
marquera  surtout,  entre  les  deux  genres  JJabum  et  Oligactis, 
une  distinction  essentielle  fournie  par  la  structure  de  Pau* 
grette  ;  celle  du  Liabum  étant  simple  et  uniforme  dans  toutes 
se&  parties,  tandis  que  celle  de  YOligactis  est  double,  com- 
posée de  pièces  dissemblables  et  dont  les  intérieures  sont 
comme  pénicillées.  Il  suffit  de  jeter  les  yeux  sur  les  figures 
a  et  3  de  la  planche  338  des  Nova  gênera  j  pour  reconnoitre 
que  la  distinction  générique  par  nous  proposée  doit  être  ad* 
mise  par  tout  botaniste  exact.  (H.  Cass.) 

OLIGANTHE,  Oliganlhês.  {Bot.)  Ce  genre  de  plantes, 
que  nous  avons  d'abord  proposé  dans  le  Bulletin  des  Sciences 
de  Janvier  1817  (pag.  10)  ,  et  que  nous  avons  ensuite  plus  am- 
plement décrit  dans  le  Bulletin  d'Avril  1818  (p.  58),  appar» 
tient  à  Tordre  des  Synanthérées  et  à  notre  tribu  naturelle  des 
Vemoniées ,  dans  laquelle  il  est  voisin  du  Piptocoma,  Voici 
)es  caractères  génériques  de  VOligarUhes  tels  qu'ils  résultent 
de  nos  propres  observations. 

Calathide  longue ,  étroite,  cylindracée^  incouronnée ,  équa<« 
liflore ,  triflore ,  régulariflore ,  androgyniflore.  Péricline  très- 
inférieur  aux  fleurs,  long,  étroit,  oblong  ou  ovoïde- cy lin- 
dracé;  formé  de  squames  régulièrement  imbriquées,  appli- 
quées, ovales  -  obtuses ,  arrondies,  coriaces,  calleuses  au 
sommet.  Clinanthe  petit ,  nu.  Ovaire  court,  épaissi  de  bas 
en  haut,  subtétragone ;  aigrette  caduque,  composée  de  squa- 
mellules  bisériées,  laminées,  toutes  linéaires,  barbellulées 
sur  les  deux  bords,  parsemées  de  glandes;  les  squamellules 
extérieures  courtes;  lés  intérieures  longues,  surpassant  le  pé- 


OLI  19 

lîcline ,  arquées  au  sommet.  Corolle  beaucoup  plus  longue 
que  raigrette,  parsemée  de  glandes,  à  limbe  pas  distinct  du 
tube  et  divisé,  par  des  incisions  à  peu  prés  égales,  en  cinq 
lanières  longues,  linéaires.  Style  de  vernoniée. 

Nous  ne  connoissons  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre* 

Olicanthe  a  calathides  triflores  :  Oliganlhes  triflora ,  H. 
Cass. ,  Bull,  des  Se. ,  Avril  1818,  pag.  58  ;  An?  Poltalesta  ver- 
wionioides,  Kunth,  Noy.  gen.  et  sp.pU,  tom*  4,  pag.  47,  tab. 
321.  Tige  probablement  ligneuse ,  striée,  tomenteuse;  feuilles 
alternes,  pétiolées,  ovales-lancéolées,  entières,  tomenteuses 
en  dessous;  calathides  composées  de  trois  fleurs  purpurines, 
et  disposées  en  grands  corymbes  terminaux.  Nous  avons  ob- 
servé les  caractères  génériques  et  spécifiques  de  cette  plante , 
sur  un  échantillon  recueilli  à  Madagascar  par  Commerson , 
et  qui  se  trouve  dans  l'herbier  de  M*  de  Jussieu. 

Le  genre  que  M.  Kunth  a  présenté  comme  nouveau ,  sous 
le  nom  de  Pollalesta,  dans  le  tome  IV  de  ses  Noi^a  gênera  et 
species  plantarum  (p.  46),  est  très-évidemment  le  même  que 
notre  genre  Oliganthes,  publié  trois  ans  auparavant;  et  Farbre 
d'Amérique,  sur  lequel  M.  Kunth  a  fondé  son  Pollalesta, 
paroit  être  spécifiquement  identique,  ou  presque  identique, 
avec  la  plante  ligneuse  de  Madagascar,  qui  avoit  servi  de  type 
i  notre  Oliganthes,  Evitons  de  pénétrer  le  motif  pour  lequel 
M.  Kunth  a  reproduit,  sous  de  nouveaux  noms,  des  genres 
précédemment  établis  par  nous,  et  s'est  dispensé  de  citer, 
comme  synonymes,  les  noms  que  nous  leur  avions  donnés* 
Nous  pouvons  au  moins  nous  permettre  de  dire  que  notre 
OUganthes  ayant  été  publié  au  commencement  de  1817,  trois 
ans  avant  le  Pollalesta  de  M.  Kunth,  qui  n'a  été'publié  que 
vers  le  milieu  de  1820,  ce  botaniste  ne  peut  pas  être  légiti- 
mement considéré  comme  le  véritable  auteur  de  ce  genre,  et 
qu'ainsi  le  nom  d'Oliganthes  doit  régulièrement  prévaloir  sur 
celui  de  Pollalesta, 

Ce  nom  d^Oliganthes ,  composé  de  deux  mots  grecs  qui  si- 
gnifient Jleurs  peu  nomhreuses ,  fait  allusion  au  petit  nombre 
de  fleurs  composant  chaque  calathidè. 

Notre  tribu  naturelle  des  Vernoniée^  comprend  aujour- 
d'hui quarante-deux  genres,  dont  voici  la  liste  alphabétique  : 
Achyrocoma,^.  Cass.;  Ascaricida,  H*  Cass,;  Cacosmia,  Kunth; 


âo  OLI 

Ctntrùpalus  ^  H*  Càss.  ;  Centratherum  ^  H.  Cass.;  Corymliam  , 
Lin.  ;  Dialesta ,  Kunith  ;  Distephanus ,  H.  Cass.  ;  Distreplus ,  H« 
Cass.)  Elephantopus y  VailLi  Epalles? ,  H.  Cass.;  Ethulia,  Lin«; 
Gi/nde/ia,  Tourn.;  Gymnanthemum ,  H.  Cass.  ;  Helerocoma^  De- 
cand.;  HololepiSi  Decand.;  Isonemat  Hé  Cass.;  Lepidaploa,  H* 
Cass.;  Liabum^  Adans. ;  hychnophora ^  Martius;  Monarrhenus , 
H.  Cas».  ;  Munnozia  P,  Ruiz  et  Pav.  ;  Noocœa ,  Jacq.  ;  Odonto^ 
loma,  Kunth;  Oligaclis;  Oliganthes ,  H,  Cass.;  Oligocarfha,  H* 
Cass.;  Pacourina^  Aubl«;  Pacourinopsis ,  H.  Cass.;  Piptocoma^ 
H»  Cass.  ;  Pluchea ,  H.  Cass.  ;  AoZamira ,  Rottb.  ;  STioivia  ?  > 
Forst. ;  Spargahophorusy  Vaill.;  Spiracantha,  Kunth;  Stolcesia, 
Lhér.  ;  Struchium ,  P.  Br^  ;  Tarchonanthus  ,  Lin.  ;  Tessaria , 
Ruiz  et  Pav.;  Trichospira^  Kunth;  Vemonia,  Schreb.;  Xaru- 
thocephalum? ,  Willd*  (H.  Cass.) 

OLIGANTHEMUM.  {Bot.)  Nom  donné  par  Reneaulme  au 
leuooium  vernum ,  Linn.  (  Lem.  ) 

OLIGARRENA.  {hot.)  Rob.  Brown ,  Nov.  HoM» ,  i,  pag» 
549.  Petit  arbrisseau  de  la  Nouvelle-Hollande  ,  dont  la  tige 
est  d]*oite,  trés-rameuse ^  garnie  de  feuilles  extrêmement  pe* 
tites,  éparses,  imbriquées.  Les  fleurs  sont  petites  5  blanchà-^ 
très  9  disposées  en  épis  droits  5  terminaux.  Le  calice*  est  à  quatre 
divisions,  accompagné  de  deux  bractées;  la  corolle  persîs^ 
tante  ^  à  quatre  découpures  ;  deux  étamines  non  saillantes  ; 
quatre  petites  écailles  à  la  base  du  pistil;  un  ovaire  à  deux 
loges.  Le  fruit ,  étant  inconnu,  ùe  permet  pas  de  prononcer 
affirmativement  sur  la  famille  à  laquelle  ce  genre  appartient* 
La  plante  qui  le  constitue,  se  rapproche,  par  ses  fleurs,  des 
oliviers ,  mais  il  en  diffère  par  son  port ,  qui  lui  donne  plus 
de  rapports  avec  les  épacridées.  M.  R.  Brown  lui  attribue 
une  capsule  à  deux  loges.  11  appartient  k  la  diandrie  mono'^ 
gynit  de  Linnœus.  (Poia«) 

OLIGANUS.  (Actinoz.)  Dénomination  employée  par  M« 
Rafînesque,  d^abord  dans  le  12.'  et  dernier  numéro  de  son 
Journal  encyclopédique  de  la  Sicile ,  et  ensuite  dans  le  tome 
89,  pag.  i53  ,  du  Journal  de  physique^  pour  désigner  une 
coupe  générique  qu'il  établit  dans  la  famille  des  actinies  ou 
des  polypiaires,  et  qu'il  caractérise  ainsi:  Corps  fixé,  globu- 
leux ;  bouche  supérieure  entourée  d'un  nombre  déterminé 
de  tentacules  sur  un  seul  rang  ûi  non  rétractiles.  Du  reste 


OLI  3> 

les  e^èces  que  Taufenr  place  dans  ce  genre  et  qu'il  nomme 
O,  aUfus ,  hexàpus ,  maculatus ,  ne  sont  ni  décrites  ni  figurées. 
Elles  sont  probablement  des  mers  de  la  Sicile.  (De  B. ) 

OLIGOCARPHE,  Oligooarpha.  (Bol.)  Ce  genre  de  plantes, 
que  nous  avons  d'abord  proposé  dans  le  Bulletin  des  sciences 
de  Septembre  1817  (pag.  i5i),  et  que  nous  avons  ensuite 
plus  amplement  décrit  dans  le  Journal  de  physique  de  Juillet 
1818  (pag.  26),  appartient  à  Tordre  des  Synanthérées  et  k 
notre  Iribii  naturelle  des  Vernoniées,  dans  laquelle  il  devra 
être  placé  ,  soit  auprès  du  Q^nanthemum ,  soit  auprès  du 
Tarchonanthus.  Voici  les  caractères  que  nous  attribuons  au 
genre  Oligocarpha,  d'après  nos  propres  observations  faites  sur 
deux  échantillons  secs. 

Dioïque.  Calathide  femelle    équaliflore ,  pluriflore  (  neuf  à 
douze  ) ,  ambiguïflore*  Péricline  inférieur  aux  fleurs ,  cylin* 
dracé;  formé  de  squames  imbriquées,  un  peu  lâches,  subfo- 
liacées, striées,  obtusiuscules;  les  extérieures  su bcordiformes, 
les  intérieures  ovales,  Clinanthe  petit,  muni  d'une,  deux, 
trois   ou    quatre  squ^melles  ,  tantôt  i^dimentaires  ,   tantôt 
égales  aux  fleurs ,  foliacées  ou  submembraneuses ,  oblongues« 
lancéolées,  linéaires-lancéolées  ou  subulées.  Ovaire  épaissi  de 
bas  en  haut,  couvert  de  glandes  et  de  poils  entremêlés,  et 
muni  d'un  bourrelet  basilaire  ;  aigrette  roussâtre,  composée 
de  squamellules  plurisériées ,  très-inégales,  filiformes ,  épaisses , 
irrégulièrement  barbeUulées.  Corolle  imitant  parfaitement  une 
corolle  masculine  ,  régulière ,  à  lanières  longues ,  linéaires ,  à 
incisions  égales;  et  contenant  des  rudimens  d'étamines  libres, 
subulés  ,  aigus ,   sans  appendices  basilaires  ,   à  loges  semi-^ 
avortées.  Style  à  deux  stigmatophores  courts,  larges,  à  collée* 
teurs  nuls  ou  presque  nuls.  Calathide  mâle  équaliflore,  sub« 
duodécimflore ,    subrégulariflore    ou  palmatiflore.    Péricline 
très-inférieur  aux  fleurs,  subhémisphérique  j  formé  de  squames 
imbriquées ,  pauci^ériées ,  peu  appliquées ,  subcordiformes  ^ 
coriaces,  striées.  Clinanthe  petit,  plan,  presque  toujours  muni 
de  quelques  squamelles  où  rudimens  de  squamellcs,    Faux-< 
ovaire  subcylind racé ,  hiapide;  aigrette inrégu Hère,  composée 
de  squamellules  inégales,  filiformes,  épaisses,  barbelluléesi^ 
Corolle   (jaune)  arquée  en    dehors,    à  Hmbe  non  distinct 
du  tohe-,  ordinairement  palmé  I  tou>ours  inégalement  et  prQ« 


:»2  OLI 

fondement  divisé  en  cinq  lanières  oblongues  ou  linéaires. 
Anthères  munies  d'appendices  basilaires  subulés.  Style  fili- 
forme, presque  simple,  seulement  divisé  au  sommet  en  deux 
branches  courtes,  et  muni  sur  sa  partie  supérieure  de  collec- 
teurs papilliformes ,  à  peine  apparens,  presque  nuls. 

Nous  ne  connoissons  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre. 

Oligocârphe  a  feuilles  de  nérion  :  Oligocarpha  nerUfoUa, 
H.  Cass,;  Baccharis  neriifolia,  Linn. ,  Sp.pU,  édit.  3,  p.  i2o4* 
C'est  un  arbrisseau  du  cap  de  Bonne-Espérance,  à  tige  droite, 
rameuse  ,  haute  de  six  à  neuf  pieds  ;  ses  feuilles  sont  nom- 
breuses, rapprochées,  persistantes,  étroites,  lancéolées,  poin- 
tues, glabres,  dures,  vertes  en  dessus,  blanchâtres  en  des- 
sous, un  peu  ferrugineuses  dans  leur  jeunesse  ;  leurs  bords 
sont  repliés  en  dessous,  et  ordinairement  munis  d'une  ou 
deux  petites  dents  vers  le  sommet  de  la  feuille;  les  calathides 
sont  disposées  en  petites  panicules  ou  grappes ,  qui  terminent , 
les  branches. 

Le  genre  Brachjlœna ,  proposé  par  M.  R.  Brown ,  dans  le 
douzième  volume  des  Transactions  de  1^  Société  Linnéenne , 
imprimé  à  Londres  en  1817  ,  est  absolument  le  même  que 
notre  Oligocarpha,  publié  aussi  en  1817.  Il  ne  nous  appartient 
pas  de  décider  lequel  des  deux  noms  génériques  ,  publiés 
presque  en  même  temps,  doit  prévaloir  sur  l'autre.  Mais  il 
convient  de  transcrire  ici  la  description  de  M.  Brown ,  afin 
qu'on  puisse  la  comparer  à  la  nôtre,  avec  laquelle  elle  ne 
s'accorde  pas  entièrement. 

Bbachyljina,  R.  Brown  {Trans,  Linn,  Soc,  vol.  12,  pag. 
ii5;  Journ.  de  Phys. ,  Juillet  1818,  pag.  21  )•  Involucre 
imbriqué  ,  à  écailles  coriaces.  Réceptacle  nu.  Fleurons 
dioïques.  Mâles  à  anthères  exsertes,  munies  de  deux  soies  à 
la  base.  Femelles  plus  étroits ,  à  limbe  quinquéfide ,  à  61»- 
mens  stériles,  à  stigmates  linguiformes ,  imberbes.  Aigrette 
pileuse  et  scabre  dans  les  deux  sexes.  =  Arbrisseaux  de  l'Afri- 
que australe,  subtomenteux.  Feuilles  alternes,  très- entières 
ou  dentées.  In Qorescence  terminale,  presque  en  grappe.  In- 
volucres  ovoïdes,  courts ,  à  écailles  ovales,  d'une  contexture 
uniforme. 

L'auteur,  que  nous  venons  de  citer  textuellement,  ajoute 
que  son  genre  BroQhylœna  ne  comprend  qu'une  seule  espèce 


OLI  â5 

publiée,  qui  est  le  Baecharis  neriifolia  de  Linné.  Il  n'indique 
point  les  affinités  naturelles  de  ce  genre ,  et  se  borne  à  dire 
que  son  port  est  à  peu  près  semblable  à  celui  du  Baecharis. 

VOligoearpha  ou  BrachjyUena,  étant  une  Vernoniée  ,  n'a 
point  de  rapport  naturel  avec  le  Baecharis ,  qui  est  de  la 
tribu  des  Astérées  :  mais  il  a  de  l'affinité  avec  le  Gymnanthemum, 
dont  il  s'éloigne  cependant  par  ses  calathides  unisexuelles , 
et  avec  le  Tarehonanthus ,  dont  il  se  rapproche  par  ce  même 
caraelère. 

Le  nom  d*Oligocarpha  fait  allusion  aux  squamelles  qui  se 
trouvent  ordinairement  sur  le  clinanthe,  mais  en  très-petit 
nombre*  Nous  supposons  que  M,  Brown  a  voulu  exprimer,  par 
le  nom  de  Brachjlœna,  la  brièveté  du  péricline.  Ce  dernier 
caractère  existe  aussi  dans  notre  Gjmnanthemifm ,  comme  l'in- 
dique son  nom,  qui  signifie yz^urs  nues  :  car  le  péricline  étant 
très* court,  les  fleurs  de  la  calathide  ne  sont  couvertes  par 
lui  qu'à  leur  base.  (Voyez  l'article  Gymnanthème,  tom»  XX, 
pag.  108.) 

On  pourroit  croire  que  la  présence  de  quelques  squamelles 
sur  le  olinanthe  de  VOligoearpha,  ne  résulte  que  d'une  sorte 
de  monstruosité  ou  de  variation  accidentelle.  Cependant,  nous 
avons  observé  ce  caractère  dans  presque  toutes  les  calathidea 
des  deux  échantillons  qye  nous  avons  successivement  analysés, 
et  qui  sans  doute  n'ont  pas  la  même  origine  :  car  l'un ,  pro« 
venant  d'un  individu  femelle,  se  trouve  dans  l'herbier  de 
M.  Desfontaines  :  et  l'autre ,  provenant  d'un  individu  mâle , 
se  trouve  dans  l'herbier  de  M*  de  Jussieu.  (  H.  Cass.) 

OLIGOCHLORÔN.  (fio^)  \}jjl  des  anciens  noms  grecs  du 
Caf&ier.  (  Lem.) 

OUGOPODE,  Oligopodus.  {IchthyoL)  H^  de  Laeépède  a 
donné  ce  nom  à  un  genre  de  poissons  osseux,  holobranches, 
du  sous -ordre  des  jugulaires,  et  de  la  funûlle  des  auehénop- 
tères,  que  Gronow  déjà  avoit  nommé  PteracUs,  et  que' l'on 
reconnoit  aux  caractères  suivans  : 

Catopes  jugulaires  et  formés  par  un  seul  rajron;  corps  alongéy 
fort  comprimé;  trous  des  branchies  et  jréux  latéraux;  corps  cou^ 
vert  d* écailles;  une  seule  nageoire  dorsale^ 

D'après  cela  il  devient  facile  de  distinguer  sur-le-champ 
les  OuQoropEs  des  CBAysosTaoMBs  et  des  K.uates,  qui  ont  le 


t4  OLI 

corps  ovalaîre;  des  Caixionymes,  qui  ont  les  trou»  des  bran- 
chîçs  sur  la  nuque;  des  U&anoscopes  et  des  BATRACHoïDESvqui 
ont  les  yeux  verticaux;  des  Murénoïdes,  dont  le  corps  est 
alépidote;  des  Blennies,  des  Caluomorbs,  des  Vives  et  des 
Gade»,  qni  ont  plus  d'un  rayon  à  chaque  catope.  (Voyez  cea 
différens  noms  de  genres  et  Aucrj^noptères  daos  le  Suppléa 
ment  au  tome  111  de  ce  Dictionnaire. 

Ce  genre  ne  renferme  encore  qu'une  seule  .espèce ,  c'est 

UOligofodb  vér.TFËRE  :  Qligopodus  veliferus  y  Lacép.;  Cory^ 
fhœna  velifera^  PaDaa,  Linnœus,  qui  se  fait  remarquer  entre 
tous  les  poissons  par  Ténorme  hauteur  de  ses  nageoires  dor* 
âaie  et  anale,  entre  lesquelles  le  corps  semble  disparoUre, 
d'autant  mieux  qu'elles  s'étendent  jusqu'à  la  queue;  la.  pre- 
mière depuis  le  front,  el  la  seconde  depuis  les  ouvertures 
des  branchies,  ce  qui  reporte  l'anus  en  avant  jusque  sous  la 
gorge. 

Ce%  nageoires,  qui  ont  la  figure  d'une  losange  irrëguiière 
et  curviligne,  semblent  former  deux  larges  voiles,  qui  donv 
sent  à  l'animal  la  faculté  de  fendre  Teau  avec  moins  d'obs* 
tacle,  mais  auxquelles  on  ne  sauroit  attribuer  le  pouvoir  de 
le  soutenir  dans  l'air,  à  la  manière  des  exocets,  de  certains 
pégases,  des  dactyloptères. 

La  mâchoire  supérieure  de  l'oligopode  vélifère  e^&t  garnie 
de  deux  rangées  de  dents,  tandis  qu'on  n'en  observe  qu'une 
k  rinférieure.  Ses  écailles  sont  grandes,  minces,  légèrement 
striées,  et  écbancrées  au  bord,  pour  recevoir  chacune  une 
petite  épine  de  l'écaillé  suivante* 

Ce  poisson,. que  quelques  naturalistes  ont  appelé  V éventail j 
a  les  c6tés  du  corps  d'un  gris  argenté  et  les  nageoires  dorsale 
et  anale  brunes,  et  parsemées  de  taches  d'un  blanc  pur. 

Il  vient  de  la  mer  des  Inrles^  (H.  C.) 

OLIGOPODE  JSOIR,  (/ç?i%6i/.)  Voyez  Leptopode.  (H.  C^ 

OUGQSPQBE,  OHga^porus,  (Bo^)  Ce  genre  de  plantes, 
que  nous  avons  proposé  dans  le  Bulletin  des  sciences  de  Fé- 
vrier 1817  (pag.  33),  appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées , 
à  notre  tribu  ns^turcU^  des  Anthémidées,  à  la  section  des 
AnthémidéesoChrysanthémées ,  et  au  groupe  des  Artémisiée^, 
dan^.  lequel  nous  l'avons  placé  auprès  du  genre  Artemisia^ 
dont  i)  c^fiere  en  ce  que  les  fleurs,  du.di^ue  sqnt  mâles,  «u 


ou  «* 

Keu  d'être  hermaphrodites.  (Voyez  notre  tableau  des  Anthé- 
mid^es,  tom.  XXIX,  pag.  177.) 

Le  genre  Oligosporus  présente  les  caractères  suîvans. 

Calathide  ovoïde  ou- subglobuleuse,  discoïde:  disque  plu* 
riflore,  régulariflore ,  masculifiore  ;  couronne  unisériée,  tu- 
buliflore,  féminifiore.  Péricline  ovoïde,  presque  égal  aux 
fleurs  du  disque;  formé  de  squames  peu  nombreuses,  iné» 
gales,  paucisériées ,  irrégulièrement  imbriquées,  appliquées ^ 
orbiculaires  ,  ovales  ou  oblongues,  larges,  arrondies,  con- 
caves, coriaces,  pourvues  d^une  bordure  membraneuse-sca- 
rîeuse ,  diaphane.  Clinanthe  nu ,  convexe ,  hémisphérique 
ou  ovoïde.  Fleurs  du  disque  :  Faux- ovaire  nul  ou  presque 
nuL .  Corolle  a  cinq  divisions.  Étamines  ayant  les  anthères 
libres  ou  foiblement  cohérentes.  Style  ordinairement  simple  ^ 
tronqué  au  sommet,  qui  est  élargi  et  bordé  de  collecteurs 
piliformes;  quelquefois  divisé  au  sommet  en  deux  stigmato- 
phores  très-courts,  à  bourrelets  stigmatiques  plus  ou  moins 
oblitérés.  Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire  obovoïde^oblong, 
glabre ,  lisse  ,  privé  d'aigrette.  Corolle  courte  ,  tubuleuse , 
à  base  articulée  sur  l'ovaire ,  à  partie  inférieure  enflée ,  à 
sommet  tronqué  trèsrobliquement  ou  irrégulièrement  tri- 
denté.  Style  à  deux  stigmatophores. 

Notre  genre  Oligosporus  revendique  probablement  un  assez 
bon  nombre  des  espèces  attribuées  par  les  botanistes  au  grand 
genre  Artemisia.  Nous  en  avons  observé  nous>-même  sept  ou 
huit.  Cependant  nous  n'en  décrirons  ici  que  deux ,  qui  nous 
semblent  plus  intéressantes  que  les  autres,  en  ce  que  la  pre- 
mière habite  les  environs  de  Paris ,  et  que  la  seconde  est 
généralement  cultiisée  pour  l'usage  auquel  elle  est  propre. 

Oligosfore  champêtre  :  Oligosporus  campestris\  H.  Cass.; 
Artemisia  campeslris,  Linn. ,  Sp.pL,  édit.  3,  pag.  11 85.  C'est 
une  plante  herbacée ,  presque  entièrement  inodore ,  à  racine 
vivace,  fusiforme  ;  ses  tiges  d'abord  couchées,  puis  redressées, 
sont  longues  d'environ  deux  pieds,  droites,  paniculées,  an- 
guleuses, glabres,  rougeâtres,  garnies  de  feuilles;  celles-ci 
sont  alteipues ,  irrégulièrement  bipinnatifides ,  linéaires  ,  un 
peu  charnues,  un  peu  poilues  en  dessous;  les  radicales  plus 
longuement  pétiolées,  les  caulinaires  moins  divisées  ;  les  cala- 
thidea  sont  petites ,  nombreuses ,  penchées ,   disposées  en 


a6  OLI 

grappes,  et  d^un  vert  bruo  extérieurement;  les  corolles  du 
disque  sont  jaunâtres,  mais  rouges  au  sommet.  Cette  plante^ 
qui  fleurit  en  Août ,  se  trouve  dans  les  lieux  arides,  et  n'est 
pas  rare  aux  environs  de  Paris. 

Oligospore  estragoi^  :  Oligosporus  condimentarius ^  H.  Cass.; 
Artendsia  dracunculus,  Linn.,  loc.  ciL,  p.  1189.  Une  racine 
vivace  produit  des  tiges  herbacées,  dressées,  un  peu  tor« 
tueuses  ,  grêles  ,  rameuses ,  hautes  d'environ  deux  pieds , 
glabres  et  vertes  comme  toutes  les  autres  parties  extérieures 
de  la  plante;  les  feuilles  sont  alternes ,  sessiles,  étroites,  lan* 
céolées ,  très-simples ,  très<-entières ,  ponctuées  ;  les  calathides 
sont  très-nombreuses ,  petites ,  paniculées ,  globuleuses.  Cette 
espèce ,  originaire  de  la  Sibérie  ou  de  la  Tartarie ,  est  cul- 
tivée^ sous  le  nom  d'estragon  ,  dans  les  jardins  potagers,  i 
cause  de  son  odeur  aromatique  et  de  sa  saveur  piquante ,  qui 
la  rendent  propre  à  servir  d'assaisonnement. 

Le  nom  d^Oligosporus ,  composé  de  deux  mots  grecs ,  qui 
signifient  graines  peu  nombreuses ,  nous  a  paru  convenir  très** 
bien'à  ce  genre,  auquel  nous  aurions  pu  consacrer  le  nom 
de  Dracunculus  ou  celui  d^Ahrotanum* 

Le  genre  Artemisia  de  Linné  doit  être,  selon  nous,  divisé 
en  trois  genres,  ou  sous-genros,  bien  distincts  t  le  premier, 
nommé  OUgosporus,  a  pour  type  V Artemisia  campeshris,  Lin., 
et  pour  caractère  essentiel  ou  différentiel ,  le  disque  masculi- 
flore  et  le  clinantbe  nu;  le  second,  nommé  Arlemisiê^f  a 
pour  type  VAriemisiavulgarisy  Iin«,  et  pour  caractère  essen- 
tiel ,  le  disque  androgyniflore  et  le  clinanthe  nu  ;  le  troisîèJne, 
nommé  Absinthium,  a  pour  type  V Artemisia  aksinthium ,  Lin,, 
et  pour  caractère  essentiel,  le  disque  androgyniflore  et  le 
clinanthe  fimbrillé. 

Nous  avons  observé  nne  espèce  à  disque  androgyniflore  et 
k  clinanthe  nu ,  eultivée  au  Jardin  du  Roi ,  sous  le  nom 
d* Artemisia  violacea^  et  (fui  nous  a  offert  quelques  fleurs  fe- 
melles interposées  entre  les  deux  rangs  de  squames  formant 
son  péricline.  Si  ce  caractère  n'est  point  accidentel,  et  s'il 
existe  dans  plusieurs  espèces,  il  devra  servir  dC'lMidement 
à  un  quatrième  genre  ou  sous-genre. 

M.  Gaudiehaud  nous  a  permis  de  mentionner  ici  une 
sy naathérée  très-rem«iquable>  trouvée  par  lui  dans  les  Iles. 


OLI  «7 

Malouines,  et  qui  nous  a  paru  appartenir  à  la  tribu  des  An-^ 
tbémidées*  Nous  avions  cru  d'abord  pouvoir  rapporter  cette 
plante  à  notre  genre  Oligosporus ,  malgré  quelques  différences 
dans  les  caractères  génériques  :  mais  elle  s*en  éloigne  telle- 
ment par  le  port,  qu'il  nous  semble  convenable  de  profiter 
de  ces  différences,  pour  en  faire  un  genre  distijnct,  qu'on 
pourroit  nommer  Ahrotanella^  et  qu'il  faudroit  placer  au 
commencement  du  groupe  des  Artémisiées ,  immédiatement 
avant  VOUgosporut ,  dont  ce  nouveau  genre  ne  diffère  essen^ 
tiellement  que  par  le  péricUne  non  imbrique,  mais -formé 
de  cinq  squames  égales ,  unisériées. 

Ahrotanella  emarginata,  H,  Cass*  Petite  plante  herbacée, 
touque ,  rameuse ,  trés-rglabre  sur  toutes  ses  parties  ;  tiges  et 
rameaux  tout  couverts,  de  petites  feuilles  très-rapprochées , 
comme  imbriquées ,  alternes ,  sessUes ,  amplexicaules  ,  sim- 
ples ,  entières  ;  leur  base  forme  un  anneau  complet  autour 
de  la  tige  ;  leur  partie  inférieure  est  embrassante ,  mince  , 
submembraneuse  ;  leur  partie  supérieure,  plus  courte  et  plus 
étroite  ,  est  ovale ,  arrondie  au  sommet ,  épaisse ,  coriace- 
charnue  ,  luisante ,  pourvue  d'une  bordure  membraneuse , 
diaphane ,  qui  est  échancrée  au  sommet  ^  ealathides  termi- 
nales, solitaires,  petites,  composées  chacune  d'environ  cinq 
fleurs,  dont  deux  intérieures  mâles,  et  trois  extérieures  fe- 
melles; péricline  formé  de  cinq  squames  égales,  subunisériées , 
membraneuses  sur  les  bords  ;  clinanthe  nu  ;  chaque  {leur  mâle 
offrant  un  faux-ovaire  petit ,  inaigretté ,  une  corolle  régulière 
à  quatre  ou  cinq  divisions ,  un  style  toiasculin  indivis ,  desi 
anthères  privées  d'appendices  basiiaires;  chaque  fleur  femelle 
ayant  Tovaire  inaigretté ,  la  corolle  articulée  sur  l'ovaire , 
tubuleuse,  à  trois  divisions  inégales,  le  style  pourvu  de 
deux  stigmato^phores  courts,  divergens.  (H.Cass.) 

OLIGOTRICHUM.  {Bot.)  Nom  donné  par  M.  De  Candolle 
au  genre  de  mousses  décrit  dans  ce  Dictionnaire  à  l'article 
Atrichie  (voyez  aussi  Atrichium ,  Suppl.).  Ce  genre,  qui  a 
pour  type  le  hryum  undulatum,  Linn.,  a  été  réuni  SLUnpofy" 
triehum  par  Hedwig  et  même  par  BHdel;  mais  celui-ci  Ta 
rétabli  ensuite,  en  lui  conservant  le  nom  de  catharinea,  que 
loi  a  imposé  Ehrhard  lorsqu'il  fonda,  le  premier,  ce  genre. 
Bridel  y  rapporte  maintenant  six  espèces,  et  Hooker  (Musc. 


»8  OLI 

exot*)  deux  autres  :  ce  dernier  hotaniste  ne  les  sépare  pas 
des  polytrichum.  Trois  de  ces  espèces  se  trouvent  en  Europe; 
les  autres  sont  exotiques  et  se  rencontrent  en  Palestine,  aux 
États-Unis  et  à  la  terre  de  Magellan.  Sans  revenir  sur  les  carac- 
tères de  ce  genre ,  donnés  à  l'article  Atrichie  ,  nous  revien<- 
drons  sur  les  deux  espèces  qui  y  ont  été  superficiellement  dé«> 
crites* 

L*0iiG0TRiCHUM  ONocLé:  OHg.  undulotum,  Decand. ,  FI.  fr., 
n.^  49^9  Catharinea  undulata,  Bridel;  Polytrichum  undulatum, 
Hed^v,,  Fung,,  1,  tab.  i6-,  17,  fig.  6-11;  Bryum  undulatum , 
linn.,  FL  Dan.,  tab.  477;  EngUsh  Bot*,  tab.  1220;  Calli" 
hryum  polytriehoides  ,  yv ieh. j  FI.  W^er^h..;  Vaillant,  Bot,, 
tab.  26 ,  fig.  17;  Dill. ,  Mjyc.f  46,  fig*  18.  Tige  longue  4'un 
pouce  et  demi;  feuilles  rapprochées,  oblongues,  lancéolées, 
pointues,  ondulées,  dentées;  pédicelle  droit,  long  de  plua 
d'un  pouce  ;  capsule  cylindrique ,  d'abord  droite ,  puis  pen- 
dante; opercule  terminé  par  une  longue  pointe.  On  trouve 
cette  mousse  communément  dans  les  bois,  les  vergers  et  les 
lieux  ombragés,  partout  en  Europe,  dans  l'Amérique  septen- 
trionale, en  Chine  et  en  Cochinchine.  Buxbaum  l'a  observée 
dans  les  bois  ombragés,  en  Propontide.  Ses  fruits  paroissent 
au  printemps.  Ses  feuilles  se  crispent  en  se  desséchant.  Il  y 
en  a  une  variété  beaucoup  plus  petite  dans  toutes  ses  par«« 
ties  (Hedw.,  loc,  cit.,  1 ,  tab.- 17,  fig.  14-18). 

L'OuGOTRiCHOM  DE  LA  FoRÊT- NOIRE  :  O/îg.  hercyninum,  Dec., 
FI.  fr. ,  n.**  492  ;  Catharinea  hercjyniça^  Bridel  ;  Polytrichum  her^ 
cynicum ,  Hedw. ,  loc.  cit. ,  tab.  1 5  ;.  EngUah  Bot. ,  1219.  Tige 
droite,  presque  toujours  simple,  longue  de  six  à  quatorze 
lignes;  feuilles  un  peu  charnues,  d'un  vert  glauque,  linéaires, 
pointues,  concaves;  feuilles  des  rosettes  mâles  larges,  d'un 
jaune  rougeàtre,  terminées  par  une  pointe  ;  pédicelle  droit, 
long  d'un  pouce  environ;  capsule  droite,  cylindrique  ou  en 
forme  .de  godet;  opercule  otbtus^i  conique.  Cette  ifiousse^ 
observée  pour  la  première  fois  au  Rehberg  dans  la  Forét« 
noire ,  par  Ehrhard ,  a  été  observée  depuis  dans  le  Tyrol ,  en 
Autriche,  en  France,  en  Angleterre,  en  Ecosse,  en  Lapo-v 
nie,  en  Suède,  etc.  Elle  se  plaît  dans  les  endroits  tourbeux) 
ses  capsules  sont  mûres  en  Juillet  :  ses  feuilles  se  crispent 
également  par  la  sécherewç. 


ou  »9 

OnéotaicflUM  lisse  :  Catharioea  la?vignta,Bfid*',  Polytrichuta 
l(Efigalum,'WsLhlenb.y  FL  Lap.^  tab*  22.  Tige  droite,  simplei 
feuilles  ovales^  concave^,  imbriquées  $  capsule  presque  ven*- 
true^  penchée;  coiffe  lisçe,  sans  poils.  Cette  mousse ^  trés-voi*' 
sine  de  la  précédente ,  a  été  recueillie  par  Wahlenberg 
sur  les  bords  du  fleuve  Muonio ,  présToméo  en  Laponie,  sur 
les  rives  sableuses  et  découvertes,  où  elle  croissoit  abondam* 
ment.  (Lem«) 

OLIGOTROPHË.  (  Entom.  )  M.  Latreille  avoit  d'abord  em^ 
ployé  ce  mot  pour  désigner  le  genre  d'insectes  Diptères,  qui 
a  reçu  le  nom  plus  généralement  adopté  de  Cecidomyib» 
(Desm.  ) 

OLIUUHQUL  {Bot,)  La  plante  décrite  et  figujrée  àous  ce 
nom  mexicain  par  Hemandez ,  ftaroit  être  un  liseron ,  con^ 
voWulus  eorymho$us  de  Linnœu8«  (J.) 

OLI- MERLE.  {Orniih^)  Nom  donné  dans  le  Brabant  au 
loriot,  orio/if5  galbula,  Linn*  (Ch.  D.) 

OLINET.  (  Bot.  )  C'est  le  lyciet  et  le  chalef.  (  L.  D*  ) 

OLING*  {Bot.)  Sous  ce  nom  Camelli  fait  mention  d'un 
grand  arbre  de  l'Ile  de  Luçon ,  dont  les  feuilles  sont  opposées , 
simples ,  lisses  ^  épaisses ,  et  comparées  par  lui  à  celles  du  gui«. 
De  ses  rameaux  il  suinte  une  résine  semblable  à  la  colophane^ 
qui  s'épaissit  promptement  au  point  de  former  des  colonnes 
qui  se  prolongent  jusqu'à  la  terre*  11  n'a  vu  ni  les  fleurs  ni 
les  fruits. 

Cet  arbre ,  qu'il  croit  être  un  térébînthe ,  en  est  sûrement  trèê* 
différent  à  cause  de  ses  feuilles  opposées  et  épaisses,  et  Ton 
peut  présumer  qu'il  appartient  plutôt  à  la  famille  des  gutti- 
fcres.  (J.) 

OLINIA.  {BoL)  Genre  de  plantes  de  la  famille  des  rhamnées^ 
qui  a  un  calice  tubulé ,  évasé ,  terminé  par  cinq  dents  ;  lequel 
porte  au-dessous  de  son  limbe  cinq  pétales  de  forme  linéaire  ^ 
munis  chacun  à  leur  onglet  d'une  petite  écaille  intérieure.  Cinq 
tnthéres  globuleuses,  biloculaires,  presque  sessiles,  sontinsé^ 
rées  au  même  point  et  opposées  aux  pétales.  L'ovaire  simple, 
non  adbéreut)  est  surmonté  d'un  style  très-court,  terminé  par 
deux  stigmates  ;  il  devient  une  capsule  oblongue ,  marquée  de 
cinq  angles,  entourée  et  recouverte  du  calice  persistant,  et  con* 
tenant  cinq  graines.  M.  Thunberg,  auteur^^ece  genre,  l'a  établi 


3o  OLI 

sur  un  arbriàseaii  du  cap  de  Bonne- Espérance ,  sans  épines,  à 
feuilles  opposées  et  simples,  à  fleurs  petites,  disposées  en  pa- 
nicules  plus  ou  moins  alongées.  Il  l'avoit  d'abord  rapporté  au 
genre  Sideroxylum ,  sous  le  nom  de  sideroxylum  cymosum;  en- 
suite ,  ayant  reconnu  qu'il  étoit  polypétale  et  que  les  éta- 
mines  étoient  insérées  au  calice ,  il  a  cru  pouvoir  en  former 
un  genre,  que  nous  avons  rapporté  aux  rhamnées,  d'après  sa 
description ,  en  désirant  Cependant  plus  de  détails  pour 
confirmer  cette  décision.  L'auteur  dit  que  quelquefois  une 
sixième  partie  est  ajoutée  aux  diverses  parties  de  la  fleur.  11 
ne  fait  aucune  mention  de  l'intérieur  de  la  graine^  de  la  forme 
et  de  la  situation  de  son  embryon.  (J.) 

OLIVA*  (Orrw'flii)  Cette  espèce  de  pie-grièche,  dont  on 
trouve  la  figure  dans  les  planches  75  et  76  des  Oiseaux  d'A- 
frique de  Levaillant,  est  le  gonolek  oliva,  laniatius  olivaceug 
de  M.  Vieillot.  (Ch.D.) 

OLIVARDA  et  OUVARDILLA.  (Bot.)  On  donne  ces 
noms  en  Espagne  à  des  vergerettes  ^  erigeron  viscosum  et  gra^ 
veolens.  (Lem.) 

OLIVAREZ.  {Ornith.)  Cet  oiseau,  dont  la  figure  se  trouve 
pi.  3o  des  Oiseaux  chanteurs  dje  M.  Vieillot,  est  sonfringUla 
magellanica  et  le  fringilla  spinus ,  var.  de  Latham^  C'est  aussi 
le  gafaron  de  d'Azara,  le  gilguero  des  habitans  de  Buenos- 
Ayres  et  le  parachi  des  Guaranis.  (Cm.  D.) 

OLIVASTRE.  {Bot.)  Dans  quelques  lieux  de  la  France ,  du 
temps  de  Belon,  ce  nom  étôit  donné  à  Folivier  de  Bohème, 
elœagnus,  qui  étoit  aussi  un  oleaster  pour  quelques  auteurs, 
un  ziziphus  alla  pour  d'autres.  Aux  environs  d'Arras  on  le 
nomme  saUngre,  (J. } 

OLIVE.  {Bot.)  Voyez  Bois  d*olive.  (  J.) 

OLIVE.  {Ornith.)  Buflbn  a  ainsi  nommé  le  bruant  de  Saint- 
Domingue  ,  de  Brisson ,  ou  oiseau  canne ,  emheriza  oliyacea , 
Linn.,  et  passerine  olive  de  M*  Vieillot.  Autrefois  on  donnoit 
aussi  en  France  le  nom  d'olive  à  la  petite  outarde ,  otis  tetrax , 
ihinn.  (Ch.  D.) 

OLIVE,  OlWa.  {Maktcoz,)  Genre  de  Mollusques  conchy- 
lifères ,  indiqué  par  presque  tous  les  auteurs  anciens  de  con- 
chyliologie, mais  qui  n'a  été  rigoureusement  établi  que  par 
Bruguière  et  M«  de^Lamarck  pour  un  assez  grand  nombre 


OLÎ  3i 

de  coquilles,  dont  la  forme  rappelle  àsset  bien  celle  d'une 
olive  et  dont  Linné  faisoit  des  volutes.  Voici  les  caractères  que 
j^ai  assignés  à  ce  genre  :  Animal  ovale ,  involvé;  le  manteau 
assez  mince  sur  ses  bords  et  prolongé  aux  deux  angles  de 
Touvertare  branchiale  par  une  ligule  tentaculaire  ,  et  en 
avant  par  un  long  tube  branchial  j  pied  fort  grand  ,  ovale 
subauriculé  et  fendu  transversalement  en  avant;  tête  petite 
avec  une  trompe  labiale  ?  tentacules  rapprochés  et  élargis  à  iA 
base ,  renflés  dans  leur  tiers  médian  et  subulés  dans  le  reste 
de  leur  étendue;  jeux  très-petits,  externes,  et  sur  le  sommet 
du  renflement;  branchie  unique,  pectiniforme  ;  anus  sans 
tube  terminal  ;  organe  excitateur  mâle  fort  gros  et  exaertCé 
Coquille  épaisse ,  solide ^  lisse,  ovale  ^  alongée ,  subcylindriq ue, 
involvée;  tours  de  la  spire  très-petits  et  séparés  par  une  suture 
canaliculée  ;  ouverture  longue,  étroite,  fortement  échancrée 
en  avant;  le  bord  columellaire  renflé  antérieurement  en  un 
bourrelet  strié  obliquement  dans  toute  sa  longueur.  Point 
d'opercule* 

Les  caractères  descriptifs  que  je  Viens  de  donner  ont  été 
pris  sur  un  petit  individu  ,  qui  certainement  n'avoit  pas 
d'opercule.  M.  de  Lamarck  n'en  admet  pas  non  plus.  Cepen* 
dant  d'Argenville  ,*  dont  la  figure  ,  Zoom.  ^  pL  3 ,  flg«  G , 
n'en  représente  pas^  dit  positivement  dans  l'explication  de 
sa  planche  qu'il  y  en  a  uué 

La  structure  de  la  coquille  des  olives,  au  moins  dans  cen* 
taines  espèces  ,  et  l'état  luisant  de  la  superficie ,  ne  permettent 
pas  de  douter  quVlle  ne  se  compose  de  deux  lames  :  l'une 
qui  forme  la  véritable  coquille ,  et  l'autre  qui  n'est  qu'un 
dépôt  plus  ou  moins  épais,  à  peu  près  comme  cela  a  lieu 
dans  les  porcelainesé  Cependant  l'observation  de  l'animal  ne 
m'a  pas  offert  les  deux  lobes  qui  se  remarquent  dans  les  por- 
celaines, en  sorte  qu'il  est  impossible  de  croire  que  ce  dépôt, 
autrement  coloré  que  la  coquille,  soit  le  produit  du  man- 
teau :  et  en  effet,  ou  n'observe  jamais  sur  celle-ci,  comme  le 
fait  justement  remarquer  M.  de  Lamarck  ,  la  ligne  dorsale 
indiquant  le  point  de  rencontre  des  deux  lobes  du  manteau , 
comme  dans  beaucoup  de  porcelaines.  Mais  comme  le  pied 
est  au  contraire  très -large  et  pourvu  d'expansions  latérales 
très-considérables  et  fort  minces ,  il  se  pourroit  que  ces  ex- 


»■«  OLI 

pansiom ,  en  enveloppant  la  coquille ,  piroduîsisseiit  lé  Aip6i 
testacé  qu'on  y  remarque*  La  figure  donnée  par  d'Argen* 
Ville ,  indique  en  effet  quelque  chose  comme  cela* 

Les  olives  appartiennent  presque  toutes  aun  mers  des  payi 
'  chauds  ^  à  peine  y  en  a-t-il  une  espèce  dans  la  Méditerrànéetf 
Elles  vivent  à  ce  qu'il  parott  à  d'assez  grandes  pfofondeun 
dans  la  mer,  d'où  on  les  retire  en  les  péchant  à  la  ligne  ( 
c'est  du  moins  ce  qui  a  lieu  sur  les  côtes  de  l'Isle^de-France  f 
d'après  ce  que  m'a  rapporté  M.  le  colonel  Mathieu*  Il  paroil 
que  ces  mollusques  sont  éminemment  carnassiers* 

La  distinction  des  espèces  d'olives  est  extrêmement  difficilcf 
surtout  quand  on  veut  se  servir^  pour  les  caractériser,  des 
couleurs  dont  elles  peuvent  être  ornées.  En  effet  ces  couleurs 
et  même  leur  disposition  sont  extrêmement  variables ,  comme 
on  peut  en  voir  un  exemple  dans  l'olive  hispidule.  Si  l'on 
ajoute  à  cela  que  la  forme  et  peut-être  la  proportion  de 
la  spire  peuvent  varier  suivant  le  sexe,  l'âge  et  les  localités | 
comme  cela  a  certainement  lieu  pour  les  espèces  de  cônes 
et  de  porcelaines 9  on  conviendra  que  le  genre  Olive  a  encore 
Ce  point  de  rapprochement  avec  les  cônes  dont  les  espèces 
sont  aussi  fort  loin  d'être  bien  distinguées.  M.  de  Lamarck 
s'en  est  occupé  déjà  dans  les  Annales  du  Muséum,  tom.  17^ 
p.  3oo  -^  328 ,  et  daus  le  tome  7  de  son  Traité  sur  les  animaux 
sans  vertèbres.  M.  Duclos  vient  tout  nouvellement  de  faire 
une  Monographie  des  espèces  de  ce  genre;  malheureusement 
son  travail  n'est  pas  encore  publié. 

L'ordre  que  je  vais  suivre  dans  la  description  des  espèces 
d'olives  est  celui  de  l'accroissement  de  la  spire. 

L'O.  ONDÉE)  O.  undata^  de  Lam.  5  Enc.  méth* ,  pi.  364^ 
flg.  7,  a>  h.  Coquille  ovale,  ventrue 5  à  spire  très ^ confie  1 
la  columelle  calleuse  dans  toute  son  étendue  ;  couleur  blan-* 
châtre  variée  de  lignes  brunes^  longitudinales  en  zigzag,  et 
quelquefois  de  larges  taches  d'un  brun  roussàtre*  Des  men 
de  Ceilan* 

L'O.  FOUDROYANTE  ;  O.  fultninatu ,  de  Lam. ,  Enc.  méth.  9 
pi.  364,  fig.  4,  a,  h.  Coquille  subcjlindrique ,  à  spire  très^ 
rétuse  ;  bord  columellaire  calleux  dans  une  grande  partie 
de  son  étendue;  couleur  cendrée -verdàtre  ^  ornée  de  lignes 
angulo-flexueuses,  longitudinales,  brunes;  ouverture  blanche* 
Patrie  inconnue. 


OLÎ  âî 

V0%  a^nLtuÀAtfe;  0*  sépuUuniUiSi  ie  Laitl»^  'Ë.nC*  inéth., 
|)L365,  fig.  1.  Coquille  subcylîndrique ,  à  spire  très^courte 
et  rëtuse  ;  de  couleur  cendrée •'•verdàtte  ^  traversée  par  deux 
liandes  noires  interrompues.  Patrie  inconnue* 

VOh  éLÉGANTE;  0.  Elegans^  de  Lam*,  Ënc.  méth.^  pU  ZGj  ^ 
fig*  3 ,  a  y  h.  Coquille  subcylindrique ,  à  spire  rétuse  ^  mu^ 
eronée  ^  couleur  blandhe  ^  Variée  de  lignes  angulo-flexuetkse» 
interrompues,  subponctiformes ,  faunes,  brunes  et  bleuâttwè* 
Une  variété  (Bnc»  méth, ,  pi*  36a  »  fig*  3 ,  a,  ft)  a  deux  koiies 
décurrentes  bl^unes.  Deé  mers  de  Ceilan» 

L'O*  toPL^;  O*  infltUa,  de  Lam»,  Ënc.  mëth»,  pl«  364,  fig» 
t,  a^  h.  Coquille  ovale >  Ventrue,  à  spirt  couHe,  aiguë,  à 
bord  colujnellaire  très-calleux;  couleur  blanche <•  jaunâtre^ 
ponctuée  de  bruu*  Patrie  inconnue* 

L'O*  À  DEUX  bandes;  0.  hicineta,  de  Lam»,  Ënc.  méth.^ 
pi*  364,  fig.  i^a^b.  Coquille  ovale ^  Ventrue,  à  spire  courte, 
Inucroiiée;  le  bord  columellaire  tuberculeux  ;  couleur  blan-» 
bhe  ^  parsemée  de  points  d'un  bleU  pâle*  Patrie  inconnue* 

L'O.  otsTUSAïAB;  O*  ohtusariaj  de  Lam*  Coquille  assez  grande 
(pr^de  trois  pouces)  j  CylindraCée ^  aspire  courte,  obtuse | 
touleùr  de  chaii^  pâle^  avec  des  taches  irl'éguliéres  ^  nom» 
breuses  ^  et  deux  zones  mal  formées  d*un  brun  châtain  i  ou-* 
Vertufe  blanche*  Patrie  inconnue» 

L'O*  SANGUINOLENTE  :  O.  sanguinoléntà  >  de  Lam*  ;  Martini  ^ 
Conch*  2^  tab»  46,  fig.  5i2^  5i3»  Coquille  cylindi^acée ,  à 
-tpire  très-courte^  très-finemeiit  réticulée  par  de3  linëoles 
d'un  brUn  roussâtre  sur  un  iTond  blanc ,  avec  deux  bandes 
brunes;  le  bord  columellaire  $  d'un  rouge  orange*  Océan  des 
grandes  Indes* 

L'O.  must^ine:  o.  muàtelihdy  de  Làm»;  Martini^  Conch.  2  ^ 
tab.  489  fig*  5i5j  5 16.  Coquille  cylindrique^  aspire  coui'te^ 
d'un  blanc  grisâtre ,  avec  des  lignes  d'un  brun  roussâtre  ^ 
flexueuses,  transverses;  ouverture  violette.  Océan  américain f 

L'O*  M ARQUETÉB  ;  O*  tessellota ,  de  Lam. ,  Enc*  méth.  ^  ph 
368,  fig»  1  ^  a,  bi  Petite  coquille  cylindracée,  à  spire  courte  ^ 
calleuse ,  de  couleur  jaune ,  parsemée  de  petites  tachas  ron» 
des  d'un  brun  violacé;  ouverture  violette^  Patrie  inconnue^ 

L'O.  CAaNéoLE  :  O.  carnéola,  de  Lam*;  VoL  carnèùtns,  Linn^^ 
GmeL;  Ene*  méth*,  pL  365^  fig*  5,  a,  è.  Petite  coquiUif 
36«  3  «r 


54  OLI 

ovale,  (îytindracëé ,  à  sommet  obtus ,  semi<^4;alle!nc,  â*ufi 
jaune  orangé ,  souvent  tachetée  de  violet,  sans  bande  ou  avec 
une  ou  deux  zones  blanches.  Patrie  inconnue. 

L*Cf.  MAURE;  O.  maurUi  de  Lam.,  Enc.  méth.,  pi. 365,  fi^ 
2^  a^  h.  Coquille  subcylindrique,  aspire  très-courte,  rétuse 
et  mucronée;  de  couleur  noire  extérieurement;  quelquefois 
(var.  a)  d'un  jaune  olivâtre  avec  plusieurs  lignes  décurrentes 
brunes;  (var«  b)  d*un  fauve  marron,  et  deux  zones  décur* 
rentes,  formées  par  des  taches  noires,  angulaires  et  carrées) 
et  enfin  (var.  c)  d'un  fauve  verdàtre ,  onde  ou  moiré  de 
taches  rembrunies,  anguleuses  ou  en  zigzag.  De  Tocéan  des 
grandes  Indes. 

Cette  espèce  est  appelée  la  Moresque  dans  le  premier,  cas  i 
la  Datte  cerclée  dans  le  second;  la  Veuve  éthiopienne  ou  le 
Manteau  de  deuil  dans  le  troisième;  et ,  enfin ,  la  Datte  moirée 
dans  le  quatrième. 

L'O*  DU  Pérou  ;  O.  peruvîana ,  de  Lamé ,  Ënc.  méth. ,  pL 
367 ,  fig.  4 ,  a,  hé  Coquille  ovale,  subventrue ,  à  spire  courte , 
mucronée;  couleur  blanche^  marquée  de  points  bruns  rou- 
geâtres,  rassemblés  >en  lignes  onduleuses.  Des  côtes  du  Pérou« 

L'O.  glandiforMe  1  O.  glandiformis  ,  de  Lam.  ;  le  GiaoL , 
Adanson,  Sénég.,  pi.  4,  fig.  6.  Coquille  ovale* cylindrique, 
un  peu  renflée  en  dessus,  à  spire  rétuse,  mucronée;  couleur 
blanchâtre,  marquetée  de  rouge -brun.  Des  mers  du  Sénégal 
et  de  l'Amérique  méridionale. 

L'O.  aveline;  o.  avdlana,  de  Lam«  Coquille  cylindrique^ 
à  spire  rétuse  ;  couleur  générale  d'un  fauve  rougeâtre ,  réti« 
calée  par  des  ondes  menues  et  en  zigzag.  Pairie  inconnue. 

L'O.  TiGRiNE  :  O.  ligrincL,^  de  Lam.;  Martini,  Conch*  2, 
tab.  45,  fig.  47^*  Coquille  cylindracée  ,  ventrue,  à  spire 
très-courte,  mucronée,  de  couleur  blanche  ,•  ornée  de  points 
livides  et  de  lignes  brunes  angulo  -  flexueuses.  Patrie  in- 
connue. 

L'O.  funébrale  :  O.  funtbralis ,  de  Lam.  ;  Martini ,  Conch^ 
3',  t.,  45,  fig.  480,  481.  Coquille  cylindracée,  à  spire  Xrè^ 
courte;  couleur  jaunâtre  avec  des  taches  brunes- olivâtres* 
Des  grandes  Indes. 

.L!0.  DU  Sénégal;  O.  senegalensîs ,  de  Lam.,  Enc.  inéCl)., 
pi.  364,  fig.  3.   Coquille  ovale,  bombée,   à  spire  en  cône 


OLÎ  39 

^ôuriy  pôihiù;  dé  ëoùîeiir  blatichàti'é ,  avec  des  lignes  rôùges^ 
flexiteuses,  transverses.  Dû  SénégaL 

L'O.  DE  Ceilan  î  Oi  zeilaniea ,  de  Lam.  Coquille  éylîn- 
dracée,  à  spire  subsaillante  et  aiguë;  cduletir  d*uli  jaiiné 
presque  orangé,  variée  par  uh  grand  nombre  dé  lignes  ridées 
trànsversé^ ,  d'un  brun  bleuâtre;  Mers  de  Ceilan. 

L^O.  NÉBULEUSE  :  O:  n^hulosa,  de  Lam.;  Martini^  Coiich.  2  j 
lab.  49,  fig.  539 j  54oà  Coqtiille  bvàle- cylindrique,  à  spire 
assez  saillante ,  aiguë',  lés  tours  convexes;  couleur  striée  de 
tendre^  Ae  jaiiné  et  dé  bléii ,  avec  une  zone  fauve  ^  flammée 
de  brun  en  avant.  Dés  côtes  de  Ceilan; 

L'Oi  DE  DEDïL  ;  O.  lagubrh ,  de  Lam.  Coquille  cylindracée  ; 
la  spire  un  peu  saillante,  aiguë ^  de  couleur  blanche,  avec 
des  taches  brunes,  striées  de  bleu,  diversiformes  ;  le  bord 
flroit  violet  à  l'intérieur; 

L'O.  bstàtiqùe;  o.  hepaticdi  de  Làtn;  Coquille  cylindracée 
alongëe ,  à  spire  médiane  pointue  ;  ouverture  striée  sur  ses 
deux  bords;  couleur  d'un  marron  brunâtre^  zonée  obscure- 
Inent.  t^atrie  inconhue; 

L'O;  RÔTIE  ;  O.  àstulatd  f  dé  Lam;  Coquille  cylindracée ,  à 
Spite  a^ez  saillante  ,  aiguë  ;  des  lignes  blanchâtres  décur-» 
i*entes  sûr  un  fbnd  reinbruni.  Patrie  ignorée^ 

L'O.  TRICOLORE;  O.  tricolor,  de  Lam»,  Enc.  métii.,  pi.  365  j 
fig.  4 ,  À,  h.  Coquille  cylindracée ,  à  spire  courte,  ornée ^  sur 
tin  fond  blanc  à  peu  près  éaché,  d'un  grand  nombre  d-e  taches 
vertei^  jauneis,  et  de  deux  ou  trois  zones  verdâtres.  De  l'océan 
des  grandes  Indes  ^  très-commune  dans  les  collectioris< 

L'O.  écrite;  o.  seripta,  de  Lam*,  Enc.  méth. ,  pi.  362  j 
fig.  4j  a,  h.  Coquille  cylindracée,  à  spire  courte,  variée 
d'un  grand  nombre  de  taches  d'un  fauve  brun ,  formant  ré- 
seau, avec  deux  zones  transverses  peu  marquées,  composées 
de  traits  bruns  en  forme  de  lettres;  La  patrie  de  cette  es- 
pèce, qiii  n'est  pas  rare  dans  lés  collections,  est  inconnue. 

L'O.  GHANitELLE;  O •  granittlla ^  de  Lam.  Coquille  assez  grande» 
(deux  pouces  cinq  lignes),  cylindracée,  à  spire  très-courte, 
mucronée,  parsemée^  sur  un  fond  fauvé-ch&tain  ^  de  taches 
blanches^  triangulaires^  très-petites  et  Irésrnombreuses.  Patrie 
inconnue. 

L'O.  vBiNUuâE;  O.  vihululai  de  Lam^^  Enc.  înéth^,  pL  36i  4 


S6  OLI 

ûg,  5»   Coquille  de  deux  pouces  de  long  environ  ,   cylin- 
dracée,  ventrue,  à  spire  aiguë,  offrant,  sur  un  fond  d^uu  ^ 
blanc  jaunâtre,  un  très -grand  nombre  de  traits  en  zigzag, 
ponctués  de  brun*  Patrie  inconnue* 

UO.  ANGULAIRE  :  0.  Uiicophœa ,  de  Lam»;  Volula  annulata, 
Gmel. ,  Enc.  méth.  ^  pi.  363 ,  fig.  2.  Coquille  cylindracée  ^ 
ventrue ,  à  spire  médiocre ,  aiguë* ,  cerclée  dans  le  milieu  de 
son  dernier  tour  par  une  sorte  de  carène  mousse;  couleur 
toute  blanche.  Océan  indien  P 

L'O.  HisFiDCLE  :  0«  hispidula ,  de  Lam»;  Voluta  hispidula , 
Linn«,  Gmel.  Coquille  cylindracée ,  étroite,  à  spire  un  peu 
élevée ,  pointue ,  très -variable  en  couleur  en  dessus,  mais 
constamment  enfumée  ou  violacée  à  Tintérieur.  De  TOcéan 
indien* 

M.  de  Lamarck  distingue  quatre  variétés  principales  dans 
cette  espèce ,  la  première  est  blanche ,  piquetée  de  taches  d'un 
brun  violacé,  avec  une  bande  bleuâtre  au-^dessous  de  la  spire } 
c'est  celle  qui  est  figurée  dans  FEncyclopédie  )  la  seconde 
(Martini,  Conch,  2,  t.  49 ,  fig.  53o)  est  également  blanche, 
avec  deux  ou  trois  gones  d'un  brun  violacé;  la  troisième 
(Martini,  Conch,  2 ,  t.  49,  fig.  622,  523)  est  d'un  fauve  jau* 
nàtre ,  tachetée  de  violet  ;  enfin ,  la  quatrième  est  nuagée  de 
fauve  bleuâtre  avec  des  taches  d'un  brun  violacé* 

L'O.  flammulée;  O.Jlammulata^  de  Lam*,  Enc.  méth*,  pL 
367,  fig*  5.  Coquille  cylindracée,  un  peu  raccourcie,  aspire 
assez  élevée,  aiguë,  d'un  gris  roussàtre,  striée  de  linéolet 
anguleuses,  d'un  roux  brun  et  de  taches  blanches,  triangu- 
Uires,  aiguës,  en  forme  de  flammes.  Patrie  inconnue. 

L'O.  UTRicuLE  :  O.  utriculus ,  de  Lam.  ;  Voluta  utriealuê , 
Linn. ,  Gmel.;  Enc.  méth.,  pi.  365,^£g*  6,  a,  ^,  c*  Coquille 
assez  grande,  ovale,  un  peu  ventrue,  à  spire  conique,  aiguë; 
le  bord  columellaire  calleux;  couleur  cendrée  bleuâtre  en 
dessus  avec  une  zone  oblique  jaune  ,  flammulée  de  brun  ou 
toute  blanche.  Patrie  inconnue. 

Cette  espèce  d'olive  offre,  sous  sa  couche  extérieure,  une 
coloration  marbrée  de  fauve  et  de  blanc,  et  par  conséquent 
toute  différente  de  celle  qu'elle  a  dans  son  état  d'intégrité* 

L'O*  auriculaire;  O.  auricularia,  de  Lam.  Coquille  ventrue 
dans  son  milieu,  ayant  la  columelle  très-appiatie ,  calleuse; 


OLI  37 

couleur  d'un  blanc  cendré  avec  une  baude  large ,  oblique  en 
avant.  Des  c6tes  du  Brésil. 

L'O.  DU  Brésil:  O.  brasiliana,  de  Lam.  ;  Chemn.,  Coneh, 
lo,  t.  147,  fig.  1567,  i368.  Coquille  turbinée ,  à  spire  large  9 
déprimée,  mucronée  au  centre  et  dont  le  canal  ne  se  continue 
pas  jusqu^au  sommet;  le  bord  columellaire  calleux  supérieu- 
rement; des linéoles brunes,  capillaires,  décurreu tes,  croisant 
des  stries  alternativement  blanches  et  fauves  pâles.  Des  côtes 
du  Brésil. 

L'O*  FévEROLLE  ;  O.  fobagina  ,  de  Lam. ,  Enc,  méth. ,  pi. 
365 f  fig.  Sf  a^h.  Coquille  ovale,  raccourcie,  ventrue,  à 
spire  aiguë,  assez  courte  ;  couleur  variée  de  blanc  ,  de  brun 
et  de  fauve.  Patrie  inconnue. 

L'O.  blanche;  O.  candida^  de  Lam.,  Enc.  méth.,  pi.  368, 
fig.  4,  a,  &.  Coquille  ovale  ^  cylindracée,  à  spire  assez  ai*^ 
guë  ;  les  plis  de  la  columelle  un  peu  distans  ;  couleur  toute 
blanche.  Patrie  inconnue. 

Une  variété  de  cette  espèce  est  d'un  jaune  citron  pâle. 

L'O.  ORioLE ;  O.  oriola,  de  Lam.,  Enc.  méth.,  pi.  366, 
Agv  3,  a,  b.  Coquille  cylindraoée ,  étroite,  à  spire  assez 
courte,  aiguë;  couleur  châtaine  en  dehors,  blanche  à  Tou* 
verture.  Patrie  inconnue. 

C'est  une  espèce  voisine  de  Thispidule. 

L'O.  fusiforme;  o.  fusiformis f  de  Lam.,  Enc.  méth.,  pi. 
067  ,  fig.  1  ,  a,  &•  Coquille  ventrue ,  atténuée  aux  deux  ex- 
trémités; spire  assez  élevée  et  pointue;  couleur  d'un  blanc 
de  lait,  ornée  de  lignes  rousses  ondées  en  zigzag.  Patrie  in- 
connue. 

L'O.  maculée;  O,  guUata,  de  Lam.,  Enc.  méth.,  368,  fig. 
a,  a,  h.  Coquille  cylindracée,  ventrue,  à  spire  aiguë,  de 
couleur  blanche ,  agréablement  maculée  de  taches  rondes , 
inégales  ,  d'un  brun  rougeâtre  et  violet.  Des  grandes 
Indes, 

Une  variété  dont  les  taches  sont  beaucoup  plus  petites  et 
plus  nombreuses,  vient  de  la;  Nouvelle-Hollande, 

L'O.  éaYTHROSTOME  ;  O.  erythrostôma,  de  Lam.,  Enc.  méth., 
pi.  3oi ,  fig.  3,  a,  h;  vulgairement  la  Bouche  aurore.  Assez 
grande  coquille  (deux  pouces  et  demi)  ovale,  alongée,  k 
spire  assez  pointue  ,  ornée  en  dessus  de  lignes  flexueuses 


38  OLI 

d*unbruB  jaunâtre,  avec  deux l)andes  brunâtres,  dëcurrentei^ 
et  d'un  jaune  aurore  en  dedans.  Patrie  inconnue, 

Une  variété  a  l'intérieur  d'une  couleur  plus  pâle  :  j'en  posi 
sède  une  autre  qui  tiiept  de  l'Inde  et  dopt  rintériçur  est 
blanc, 

L'O.  textiline;  Q.  lextilina,  de  Lam«,  Enc.  métht,  pl<  362,^ 
^S'  ^9  ^1  ^«  Assez  grande  coquillç  cylindracée ,  avec  une 
callosité  assez  marquée  à  la  fin  du  canal  de  la  apirç;  ÇQuleur 
d'un  blanc  cendré,  variée  d'un  trés*grand  nombre  de  petite^ 
lignes  ponctuées  en  zigzags ,  çt  de  deux  lonçB  déc\irpentes 
plufii  foncées.  De  l'océan  des  Antilles. 

L'O,  PORPHYRE;  O^  porphyria ,  Linn« ,  Gmel,,  Enc,  méth,  « 
pi,  36 1 ,  fig.  4,  a,  h;  vulgairement  I'Owve  de  Panama,  Grande 
coquille  de  près  de  quatre  ppuces  dç  long,  ovale- cylin* 
dracée ,  à  spire  assez  courte ,  acuminée  ;  ornée  d'une  grande 
quantité  de  lignçs  d'un  ^ouge  brun,  deltoïdales,  et  de  tacher 
rousses  plus  grandes  sur  un  fond  couleur  de  çh^r-  Des  côtes 
du  JBrésil, 

L'O,  pie;  O.  pica,  de  L^m.  Assez  grande  coquille  (trois, 
pouces  une  ligne  )  brune  ou  d'un  fauve  très-rembruni ,  ornée 
de  taches  irrégulières  d'un  bçau  blanc  dç  lait;  l'ouverture 
d'une  grande  blancheur, 

L'O*  irisante;  O.  irisans,  de  Lam*  Coquille  cylindrique,  2^ 
spire  acuminée ,  ornée  de  lignes  en  zigzags  serrées ,  brunes , 
bordées  d'un  jaune  orangé,  et  de  deux  zones  rçm^runies  e^ 
réticulées.  Patrie  inconnue, 

L'O,  épiscoPALE  :  O^  episcopalis,  dç  Lam«;  Gualt. ,  Test,^ 
t.  23,  fig.  F.  Coquille  cylindracée,  aspire  convexe,  poinn 
tue ,  de  couleur  blanche ,  mouchetée  de  points  bruns ,  jau- 
nâtres en  dehors,  d'un  beau  violet  en  dedans,  Patrie  inr 
connue* 

L'O,  ANGULEUSE;  0,  angulata ,  de  Lam*,  Enc.  méth.,  pl^ 
363,  fig.  S  y  a,  b.  Coquille  épaisse,  solide,  ovale,  ventrue,^ 
subanguleuse  sur  le.  dernier  tour  de  spire  ;  couleur  variée  de 
petits  points  rouges,  réunis  en  masses  inégales ,  tranverses  el^ 
irréguliéres ,  sur  un  fond  blanchâtre.  Patrie  inconnue. 

L'O.  aeanéeuse;  O.  araneosa,  de  Lam.,  Enc.  méth^,pl,363, 
fig,  x^  a,  h.  Coquille  cylindracée,  à  q^ire  assez  saillante,  ai« 
gnè' ,  a^éablement  variée  de  linéokt  ^Srfines  ^  tr^s-serj^ées  |^ 


OLI  59 

brunes  ou  noires,  imitant  un  peu  des  fils  d'araignées.  Cette 
espèce,  rare,  est  de  l'Océan  austral,  à  ce  qu'on  suppose. 

L'O.  BiATDLE  :  O.  hiotula ,  de  Lam.  ;  VoL  hiatula,  linn.y 
GmeL;  £nc.  méth. ,  pi.  368,  fig.  5,  a,  h*  Coquille  conîco- 
ventrue;  la  spire  saillante,  aiguë;  l'ouverture  assez  courte  et 
trés^largie  en  avant;  couleur  blanche  ou  cendrée,  bleuâtre^ 
ondée  de  veines  flexueuses  brunes  et  quelquefois  ponctuées 
de  petites  taches  d'un  brun  pâle.  Amérique  méridionale  et 
côtes  du  Sénégal. 

UO,  TESTA céE;  o.  testacea,  de  Lam.  Coquille  cylindracée, 
ventrue ,  à  spire  courte  ;  ouverture  évasée  comme  dans  la 
précédente;  de  couleur  brune  ou  testacée.  Mers  du  Sud  et 
côtes  du  Mexique. 

L'O.  HARPULAiRE  :  Olharpularia,  de  Lam.  ;  Chemn.,  Cpnc/i* 
10,  1. 147,  fig.  13765  1377.  Coquille  cylindrique,  à  spire  sail- 
lante, aiguë;  d'un  roux  brun,  marquée  de  très-petites  taches 
blanches  et  trigones  avec  deux  zones  décurrentes;  les  stries 
d'accroissement  sont  côtelées.  Patrie  inconnue. 

L'O.  LUTéoLE  :  O.  luteola,  de  Lam.;  Gualt.,  Test,^  tab.  44, 
fig.  ^.  Coquille  cylind racée ,  à  spire  convexe,  aiguë;  bord 
columellaire  calleux  ;  couleur  jaunâtre ,  ondée  par  des  taches 
livides  ou  d'un  brun  pâle,  avec  une  large  zone  oblique,  d'un 
jaune  un  peu  intense  en  avant.  Patrie  inconnue. 

Une  variété  est  un  peu  renflée  après  la  spire, 

L'O.  ACUMiNéE;  O.  acuminata ,  de  .Lam.,  Enc.  méth. ,  pi.  368 , 
ûg*  3.  Assez  grande  coquille  alongée  ,  cylindrique,  à  spire 
saillante ,  acuminée ,  marbrée  de  blanc  et  de  cendré ,  avec 
deux  bandes  fauves  distantes.  Des  côtes  de  Java. 

L'O.  LiTTiâRépi;  O.  litterata,  de  Lam.,  Enc.  méth.,  pi.  36? 9 
fig.  1 ,  a,  h.  Coquille  cylindrique  alongée,  à  spire  élevée  et 
pointue;  couleur  cendrée,  vic^âtre,  variée  de  lignes  fauves, 
pâles  et  anguleuses ,  et  de  deux  zones  décurrentes ,  formées 
de  lignes  brunes  imitant  des  caractères  d'écriture.  Océan  des 
grandes  Indes  P 

L'O.  RâTiCDLAïaE;  O.  reticularid j  de  Lam.,  Enc.  méth.,  pi, 
361,  fig,  1,  a,  hf  Coquille  cylindracée,  un  peu  raccourcie, 
à  spire  aiguë;  l'ouverture  bien  moins  longue  que  la  co-» 
quille  ;  couleur  blanche  comme  Véticulée  par  un  grand 
nombre  de  lignet  subpDuctuées,  angulo-flexueuses,  avec  deux 


4ô  OLI 

zones  dëcurréntes,  souvent  peu  marquées.  Patrie  inconnue^ 

L'O.  suBULÉE,  O,  suhulala,  de  Lam«,  £nc«  méth«,  pL  368 , 
£g.  6,  a  ,  b.  Coquille  subulo-cylindracée  ,  à  spire  aiguë, 
alongée  ;  l'ouverture  n'étant  que  des  deux  tiers  de  la  longueur 
totale;  couleur  d'un  brun  plombé,  avec  une  bande  large  et 
oblique,  brun  roussàtre  vers  l'extrémité  antérieure;  ouveiw 
ture  d'un  blanc  bleuâtre.  Côtes  de  Java. 

L'O.  coNoÏDALE  :  O.  cQnoidalis ,  de  Lam.  ;  Vol,  jaspoidea, 
Linn. ,  Gmel. ;  Martini,  Conoh.  ^,  tab.  5o,  fig.  556.  Petite 
coquille  ovale-conique  ,  buccinoïde ,  à  spire  élevée  ;  le  canal 
fort  étroit;  couleur  générale  blanchâtre  »  jaunâtre,  ou  couleur 
de  chair,  obscurément  mouchetée  ou  veinée,  avee  une  zone 
panachée  ,  tachetée  de  blanc  et  de  rouge -brun  au  bord 
supérieur  des  tours  de  spire.   Océan  des  Antilles^ 

Une  variété  est  finement  ponctuée  ;  une  autre  est  plus  grêle 
et  de  couleur  d'agathé. 

L'O,  voLUTELLEj  O,  volutella ,  de  Lam*  Coquille  ovale  •»•  ce* 
nique ,  à  spire  saillante ,  aiguë ,  dont  les  tours  sont  applatis  ; 
ouverture  égalant  les  deux  tiers  de  la  longueur  totale  ;  cou-« 
leur  bleuâtre  au  milieu  et  d'un  jaune-brun  aux  deux  extré« 
mités.  .JDes  côtes  du  Mexique. 

L'O,  ONDATELLB  j  O.  undatella ,  de  Lam.  Coquille  ovale« 
conique,  brunâtre  ,  à  spire  assez  élevée,  de  couleur  bru- 
nâtre ,  avec  une  bs^nde  étroite,  jaune  ,  au  bord  supérieur  dea 
tours  despire,  et  une  plu&  large,  peinte  de  lignes  brunes,  en 
avant.  Océan  pacifique. 

L'O.  IVOIRE  :  O.  ebisrnea,  de  Lam.;  Vx^K  nivea,  Linn,  Gmel.  ; 
Martini,  Conch^  a ,  t.  5o,  fig.  358.  Petite  coquille  cylindracée^ 
conique,  à  spire  proéminente,  blanche,  avec  deux  bandei 
pourpres  interrompues.  Des  mers  d'Espagne. 

L'O.  naine;  o.  nana,  de  l4|m.,  £nc.  méth. ,  pi.  363,  fig« 
3,  a,  h.  Très-petite  coquille  ovale,  à  spire  gibbeuse,  proémi« 
nente,  à  columelle  calleuse,  de  couleur  cendrée -livide,  on^ 
dëe  de  ligues  brunes  ou  pourpres.  Océan  américain. 

L'O.  ionalb;  o.  zonalU,  de  Lam^  Très -petite  coquille 
ovale,  à  spire  conique  et  ouverture  assez  courte;  zonée  de 
bandes  blanches  et  brunes.  Mers  du  Mexique. 

L'O.  MUTiQUB,  O.  mulica,  Say,  Très- petite  coquille  (deux 
à  trois  lignes  de  long))  à  spire  courte,  à  suture  étroite ^ «ana 


OLI  41 

i(rie8  à  la  columelle;  couleur  blanche  ou  blanche- ]auiiAtre, 
avec  trois  bandes  dëcurrente^  de  taches  d'un  roux  pâle,  et 
quelquefois  d'un  brun  •  rougeàtre  fon>*é. 

Cette  espèce  qui  paroit  voisine  de  la  précédente,  est  com« 
mune  sur  les  côtes  méridionales  des  États-Unis;  mais  il  pa- 
roit que  c'est  la  seule  qui  s'y  trouve. 

L'0«  GRAIN- DE* RIS  :  O.  oryza^  de  Lam«;  Martini,  Conch^ 
3  ^  t.  5o.,  fig.  648.  Coquille  très-petite  (trois  lignes),  ovale^ 
conique ,  à  spire  conoïdale ,  toute  blanche*  Patrie  inconnue* 
(De  B.) 

OLIVE,  {Foss»)  Les  coquilles  de  ce  genre  ne  se  sont  pré- 
sentées jusqu'à  présent  à  l'état  fossile  que  dans  les  couches 
plus  nouvelles  que  la  craie,  et  quoiqu'on  en  ait  signalé  plus 
de  soixante  espèces  à  Vétat  vivant,  nous  en  connoîssons  k 
peine  dix  à  l'état  fossile.  Cette  différence  dans  le  nombre 
pourroit  venir  de  ce  que  beaucoup  d'espèces  vivantes  ne  se 
distinguent  que  par  les  couleurs ,  et  que  ce  caractère  nous 
manque  pour  celles  qui  sont  fossiles.  Il  est  à  rémarquer 
cependant  que  parmi  les  fossiles  il  ne  s'en  présente  pas  d'un 
aussi  gros  volume  que  dans  celles  qui  vivent  aujojird'hui  dans 
les  mers.  Une  seule  paroit  être  de  la  Méditerranée ,  toutes 
les  autres  vivent  dans  les  mers  australes  et  équatoriales. 

Voici  celles  que  je  connois  à  l'état  fossile  : 

Olive  a  gouttière;  Olwa  canalifera,  Lamck. ,  Ann.  du  Mus. 
d'hist.  nat.,  vol.  1/%  pag.  383.  Coquille  subfusiforme ,  cy'» 
lindracée- conique,  offrant  à  la  base  de  sa  columelle  une 
callosité  oblique,  striée,  avec  un  sillon  particulier  plus  grand, 
qui  ressemble  à  une  gouttière.  Longueur,  quatorze  à  quinze 
lignes.  On  la  trouve  aux  environs  de  Paris.  £lle  a  les  plus 
grands  rapports  avec  Voliva  hiatula  de  Gmelin  (de  Lamarck). 

OuvB  PLiCAiRE  :  OUva  pUcarîa y  Lamck.,  Anim.  sans  vert., 
tom.  7,  pag.  439;  Basterot,  Description  des  coquilles  fossiles 
du  terrain  de  séd.  sup.  des  env.  de  Bordeaux,  pi.  3,  ûg,  9. 
Coquille  alongée  ,  conique ,  à  spire  pointue,  à  ouverture 
ample  et  lâche  inférieur^nent,  comme  dans  Po^iVa  hiatula; 
ses  plis  columellaires  sont  tellement  obliques,  qu'ils  sont 
presque  longitudinaux.  Longueur,  vingt  lignes.  On  la  trotfve 
à  Saucats  pr^^  de  Bordeaux. 

Ouv£   CHEviLLEXTB  ;   OHva   çlavula ,  Lamck. ,   Anim.  sans 


4»  OLI 

yert.,  tom.7,  pag«  440.  Coquille  cylindrique -sobulée,  i 
spire  ëlerëe  et  poiotue ,  et  à  columelle  multistriée  transrer* 
salement  et  obliquement.  Longueur  ,  huit  à  neuf  li^es. 
On  la  trouve  dans  les  environs  de  Bordeaux* 

Olive  m itréole  ;  OUt^a  mitreola ,  Lamck. ,  Ann.  du  Mus. , 
tom.  6,  pi.  44,  fiç.  4.  Coquille  fusiforme-subulée ,  luisante , 
à  spire  alongée  et  pointue,  aussi  longue  que  Fouverture. 
Longueur,  sept  à  huit  lignes.  On  la  trouve  à  Grignon  ,  dé- 
partement de  Seine-ei-Oise;  à  Orglandes,  département  de  la 
Manche ,  et  dans  les  couches  du  calcaire  coquillier  grossier 
des  environs  de  Paris.  On  pourroit  croire  que  c'est  une  va* 
riété  de  Tespéce  cpii  précède  immédiatement ,  modifiée  par 
la  localité  où  elle  a  vécu.  C'est  à  cette  espèce  qu'on  doit 
rapporter  la  voluta  hispidula  de  Brocchi  (Conch,  Joss»  suhap,, 
lab.  3,  fig,  16,  a,  b)^  qu'on  trouve  dans  le  Piémont. 

OuvE  DE  Lacmont  ;  OliVa  Laumontiafui ,  Lamdu  9  loe»  eitm 
Coquille  ovale -subulée  ,  luisante  ,*  d'une  coalenr  violette* 
Elle  est  plus  petite  et  moins  effilée  que  la  précédente ,  et  sa 
columelle  offre  deux  ou  trois  plis.  Longueur ,  cinq  lignes. 
On  la  trouvç  à  ÉsanviUe,  près  d'Écouen  ,  dans  le  grès  marin 
supérieur.  Les  ancillaires  que  l'on  trouve  dans  cette  couche 
ont  en  général ,  ainsi  que  les  olives,  une  forme  plus  raccourcie 
que  celles  du  calcaire  grossier ,  et  l'on  peut  soupçonner  que 
cette  légère  différence  provient  des  circonstances  dans  les- 
quelles les  animaux  qui  les  ont  formées,  ont  vécu. 

OuvE  ventrue;  Oliva  ventricosa,  Def.  Cette  espèce  diffère 
de  toutes  les  autres  par  sa  forme  globuleuse  et  raccourcie. 
Elle  porte  quelques  gros  plis  à  la  base  de  sa  columelle.  Lon- 
gueur, dix  à  onze  lignes.  On  la  trouve  dans  le  département 
de  l'Oise ,  aux  environs  de  Beauvais  P  ou  Valmondois  P 

Oliva  pichoUna,  Al.  Brong.  Terrains  de  sédim.  sup.  du 
Vicentin,  pag.  63,  pL  3,  fig.  4.  Coquille  ovale,  à  spire 
très-courte  et  mamelonnée.  Elle  a  tout-a-fait  la  forme  d'une 
olive.  Longueur,  sept  à  huit  lignes.  On  la  trouve  dans  la 
montagne  de  Turin.  M.  Borson  a  décrit  sous  le  nom  d*oli¥a 
ejrlifidraeea,  une  espèce  très-commune ,  dit-il,  dans  le  sable 
endurci  des  environs  de  Turin  ;  mais  la  figure  et  la  des- 
cription paroissoient  établir  entre  cette  espèce  et  Fo/iVa  pî- 
pholina  des  différences  notables.  On  trouve  à  Thorigné  et  i 


OLl  45 

• 

Sceaux ,  prés  d'Angers ,  une  espèce  d'olive  un  peu  plus 
grande  que  Voliva  piohoUna  ;  mais  elle  a  tant  »de  rapporta 
avec  elle  y  qu'on  peut  la  regarder  de  la  même  ^/pèce. 

On  trouve  dans  la  Caroline  du  Nord  une  e^éce  de  ce 
genre  qui  a  environ  quinze  lignes  de  longueur  et  qui  a  en» 
core  les  plus  grands  rapports  avec  cette  dernière. 

Plusieurs  naturalistes  ont  jugé  que  Vancillaria  canalifera^ 
I^mck,,  avoit  les  caractères  du  genre  Olive  plutôt  que  celui 
des  ancillaires.  Le  canal  qui  sépare  les  tours  de  la  spire ,  étant 
à  peu  près  le  seul  qui  distingue  ces  deux  genres,  nous  trou» 
Yons  que  Tancillaire  à  gouttière  porte  en  effet  une  sorte  de 
petit  canal;  mais  il  est  moins  régulier  et  moins  marqué  que 
celui  des  olives ,  en  sorte  que  cette  espèce  se  trouveroit  in» 
termédiaire*  Mais  il  est  peut-être  une  autre  raison  qui  pour» 
roît  déterminer  pour  la  placer  dans  le  genre  Olive  ,  c'est 
que  dans  toutes  les  ancillaires  les  stries  d'accroissement  sont 
recouvertes,  depuis  le  sommet  jusqu'au  quart  environ  du 
dernier  tour ,  d'un  vernis  luisant  qui  laisse  au  milieu  de  la 
coquille  une  large  bande  où  l'on  aperçoit  ces  stries,  ce  qui 
n'a  pas  lieu  dans  les  olives  ni  dans  l'ancillaire  à  gouttière. 
Comme  déjà  une  espèce  d'olive  porte  le  nom  de  canalifera, 
nous  proposons  de  lui  donner  celui  'd'o/iVa  heteroelita. 

Au  surplus  il  est  fâcheux  d'être  obligé ,  pour  savoir  ou 
devra  être  p]açée  une  coquille  dans  nos  cabinets,  de  passer 
un  temps  qui  est  à  yen  près  perdu  pour  des  observations 
plus  utiles.  (D.  F.) 

OLIVENERZ.  (Mm.)  C'est  le  nom  allemand,  quelquefois 
employé  dans  des  ouvrages  françois,  d'une  variété  particu» 
lière  de  cuivra  arseniaté.  C'est  "VVerner  qui  l'a  désignée 
ainsi.  Voyez  Cuivre  arseniati^.  (B.) 

OLIVENITE,  {Min.)  Nom  donné  par  M.  Jameson  au  cuivre 
arseniaté  ,  concordant  avec  celui  de  Oliven-Malachit ,  par 
lequel  M.  Mofas  désigne  ce  minerai,  Voyez  Cuivre  arseniaté  , 
tom.  XII,  pag.  176.  (B.) 

OU  VEN  -  MALACHITES,  (Min.)  M.  Léonhard  donne  ce 
nom  CQ^lme  synonyme  du  Cuivre  phosphaté.  Voyez  ce  mot 
t.  XII,  p.  173,  (B,) 

OLIVERIA,  OlwîèrcXBot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones  „ 
^  fleurs  complètes,  polypétalées,  de  la  famille  des  omhelliferes ^ 


44  OLI 

de  la  peniandrie  aigynie  de  Linnœus ,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Uh  calice  à  cinq  dents  ;  une  corolle  à  cinq  pétales 
bifides;  ciri^ étamines ;  un  ovaire  inférieur;  deux  styles;  le 
fruit  hérissé,  ovale,  cylindrique,  à  cinq  côtes;  l'involucre 
et  les  involucelles  à  plusieurs  folioles, 

Oliveria  tombant  :  Oliiferia  deeumbens ,  Vent.,  Hort*  Cels.y 
pag.  et  tab.  21  ;  Poir.,  ///•  gen,y  Supp.,  tab.  935,  Plante  her- 
bacée, dont  la  racine  produit  plusieurs  tiges  glabres,  cylin- 
driques, renversées,  striées,  d'un  vert  blanchâtre ,  rameuses, 
garnies  de  feuilles  alternes,  pétiolées,  d'un  vert  foncé,  ré- 
pandant une  odeur  de  thym,  simplement  ailées,  composées 
de  folioles  sessiles,  opposées,  divisées  en  trois  ou  cinq  décou- 
pures, qui  se  partagent  chacune  en  trois  lobes  aigus,  munis 
sur  leurs  bords  de  cils  peu  appa'rens  ;  les  fleurs  sont  disposées 
en  ombelles  axillaires  et  terminales.  L'ombelle  universelle  est 
composée  de  trois  ou  quatre  rayons ,  soutenant  des  ombellules 
simples;  les  in^olucres  et  involucelles  sont  à  folioles  droites, 
cunéiformes,  ciliées,  trifides  ou  à  trois  dents;  les  fleurs  ve- 
lues, blanchâtres  avec  une  teinte  purpurine,  toutes  fertiles, 
régidlères  ;  les  lobes  du  calice  courts ,  ovales ,  aigus  ;  le  fruit 
est^ovale,  très -velu,  un  peu  cylindrique,  de  couleur  cen- 
drée, divisé  en  deux  semences  relevées  de  cinq  côtes,  planes 
intérieurement  et  creusées  d'uA  sillon.  Cette  plante  a  été 
découverte  aux  environs  de  Bagdad  ,  par  MM.  Bruguière 
et  Olivier.  <Poir.)  • 

OUVERT.  {Ornith.)  Levaillant ,  Oiseaux  d'Afrique ,  tom,  5^ 
a  décrit  et  figuré  soQs  ce  nom,  p.  70  et  pi.  126  ,  n.^  1  et  2, 
une  fauvette  trouvée  dans  le  pays  d'Auténiquoy,  Voyez  le 
tom.  XVI  de  ce  Dictionnaire,  p.  270.  (Ch.  D.) 

OLIVES  PÉTRIFIÉES.  {Foss.)  Différens  auteurs  anciens 
ont  décrit  sous  ce  nom  des  pointes  d'oursins  fossiles ,  dont  la 
forme  a  quelque  rapport  avec  celle  des  olives.  (D.  F.) 

OLIVET.  {Ormth^)  L'oiseau  décrit  par  Buffon  sous  ce  nom, 
est  le  tàngara  olive t  ou  tanagra  olimeea  de  Linnœus  et  de  La- 
tham  ;  mais  on  trouvera  sous  ce  mot,  à  la  page  41 5  du  tome 
32  du  Nouveau  Dictionnaire  d'histoire  naturelle,  des  détails 
desquels  il  semble  résulter,  que  l'oiseau  figuré  dans  l'Histoire 
des  tangaras  de  M*  Desmarest,  sous  le  nom  de  tangara  4>livet 
mâle,  n'est  pas  le  même  qu'a  décrit  iBuffon  ,  et  que  c'est  l'îe- 


OLI  4* 

térie  dumieole  de  M,  Vieillot ,  pL  65  des  Oiseaux  de  ^Amérique 
septentrionale.  (Ch,  D.) 

OLIVETIER.  {Malaeoz.)  C'est  le  nom  de  Tanimal  qui  ba<> 
bite  rOuvB;  voyez  ce  mot.  (Desm.) 

OLIVETIER,  Elœodendrum*  {Bot.)  Genre  de  plantes  dico^ 
tylédones,  à  fleurs  complètes,  de  la  famille  des  rhamnées ^ 
de  la  perUandrie  monogynie^e  Linnœus ,  offrant  pour  carac-* 
tère  essentiel  :  Un  calice  k  .cinq  ou  dix  folioles ,  en  forme 
d'écaillés  arrondies ,  concaves;  une -corolle  à  cinq  divisions 
profondes,  ovales,  lancéolées,  concaves;  cinq  appendices 
linéaires,  subulés,  pétaliformes  ;  cinq  étamines,  un  ovaire 
supérieur  ;  un  style  ;  un  drupe  sec ,  contenant  une  noix  à 
deux  ou  iroh  loges;  revêtue  d'une  enveloppe  dure,  épaisse,  à 
deux  ou  trois  sillons. 

J'ai  présenté  ici  pour  caractère  de  ce  genre,  celui  qui  se 
trouve  conforme  aux  observations  de  Schousboe. 

Olivetiee  aeoan:  Elœodendrum  argan  \  Willd^^  Spec^j  if 
pag.  1148;  Retz,  Ohs, ,  6^  pag.  26  ;  Scbousb.,  Maroc*,  pag« 
89;  l^cii  similis  firutex  indicus^  CommeL,  Horté,  1  ,  pag.  161^ 
tab.  83.  Arbre  toujours  vert^  d'une  médiocre  grandeur,  dont 
l'écorce  est  grise;  les  rameaux  sont  glabres,  trè»-souvent  al- 
ternes, terminés  par  une  forte  épine ^  garnis  de  feuilles  alter- 
nes, glabres,  très^entières ,  lancéolées,  rétrécies  en  pétiole; 
les  âeurs  latérales,  souvent  axillaires,  sessiles,  éparses«  Leui? 
calice  est  à  dix  folioles  en  forme  d^écaîlles,  disposées  sur 
deux  rangs  ;  leur  corolle  d'un  jaune  verdàtre^  à  cinq  divisions 
ovales,  lancéolées,  concaves,  obtuses,  un  peu  échancrées  > 
leurs  cinq  appendices  pétaliformes ,  linéaires -subulées,  sont 
attachés  au  fond  de  la  corolle ,  alternes  avec  ses  divisions } 
l'ovaire  e%t  conique ,  hérissé  \  le  style  glabre  ;  le  stigmate  sim- 
ple; les  drupes  sont  sessiles,  verts,  ponctués  de  blanc,  de  la 
grosseur  d'une  prune  ordinaire  ;  ils  produisent  un  suc  blanc , 
qui  s^épaissit  à  Tair.  Cette  plante  croît  dans  les  îoTèii  au 
royaume  de  Maroc.  Son  bois  est  dur,  pesant,  épais,  employé 
pour  la  fabrication  des  meubles.  Quelques  animaux  ruminans  « 
tels  que  les  chameaux  et  les  chèvres ,  se  nourrissent  de  ses 
fruits  que  rejettent  les  ânes  et  les  mulets.  Les  Maures  fabri- 
quent avec  ses  noix  une  huile  un  peu  acre,  dont  cependant  ils 
font  usage  dans  Tapprét  de  leurs  alimens* 


4«  OU 

OuvETtER  D*()iltENT:  El(todendrum  orientale^  j'acq.,  tû,  ¥drif 
tab.  48;  Lamck. ,  lU,  gen,y  tab.  iSs;  Rubéntiay  Commers.i 
Jussîeu,  Gen.pL^  pàg^  3^8^  4^2;  vulgairement  Bois  rôuge^ 
Bois  d'olive*  Arbre  découvert  par  Commerson  à  l'île  de  Ma* 
dagaècar.  Ses  raiheaùx  sont  opposés  et  noueux  ;  ses  feuilleà 
variées,  très '-étroites  4  distantes,  linéaires  sur  l^s  jeunes  ra^ 
meatix^  longues  de  huit  à  dix  pouces,  larges  de  deux  où 
trois  lignes;  plus  courtes^  plus  larges,  lancéolées  stir  des  ra- 
meaux plus  avancés;  enfin  courtes^  ovales,  obtuses,  épaisses^ 
coriaces  sur  les  vieux  rameaux*  Les  fleurs  sont  axillaîres  ;  les 
pédoncules  siniples  du  divisés  en  trois  rayons  unjflores,  à  la 
base  desquels  on  Remarque  plusieurs  petites  folioles  courtes ^ 
linéaires,  aigti^,  en  forme  de  bl*aétées;  le  calice  a  cinq  fo-< 
lioies  arrondies,  concaves,  persistantes;  la  corolle  est  blan' 
che  ,  à  cinq  divisions  profondés  ;  les  cinq  étamines  sôàt  insé' 
fées  sur  une  glande  ,  à  la  base  de  l'ovaire  ;  le  drupe ,  ovale  j 
de  la  grosseur  et  de  la  forme  d'une  olive ,  renferme  une  noix 
dure,  épaisse,  à  deux  logeS^ 

ÛLiVETiBa  ausïrAl;  Élœodendrum  austràle^VenUf  tiorL  Malm,^ 
VoL  2^  t)âg.  et  tab.  117.  Arbrisseau  toujours  vert,  dont  les 
tiges,  d'un  brun  cendré,  s^élèventà  la  hauteur  d'environ  trois! 
pieds ,  divisées  en  rameaux  opposés^  presque  tétragones  j  garnisf 
de  feuilles  opposée^^  pétioléesj  coriaces,  glabrcfs^  elliptiques, 
d'uii  vert  foncé  ^  longues  de  six  à  huit  pouces  y  munies  de 
dents  distantes,  glanduleuses  à  leiir  sommet,  et  de  stipules  cà^ 
duques,  ovales^  aiguè's;  les  pédoncules  axillairesj  di-^  ou  tri-' 
chototnes ,  Ont  des  bractées  lancéolées  ;  le  calice  a  quatre  fo- 
lioles ovales,  obtuses;  la  corolle  quatre  pétales  d'un  blanè 
Sale  ^  petits ,  cfvales  ^  obtus ,  un  peu  ondulés  ;  les  qtiatr'e  étamines 
alternent  avec  les  pétales  ;  l'ovaire  enfoncé  dans  vth  disque 
charnu ,  à  quatre  loges  ;  le  style  est  trés-cfoùrt  ;  le  stigmate  trou-' 
que.  Cette  plante  croît  k  la  Nouvelle-Hollande;  (Poir.) 

OLÏVÈTTE.  (Ornith.)  Le  pinson  de  la  Chine,  ainsi  notomé 
pat  Buffoh  ^  est  le  fiingilla  sinica^  Ltnn.  (Ch^  D*) 

OLiVIE,  Olivia,  (Corallin.)  Dénomination  générique'  pto^ 
posée  depuis  assez  long-temps  par  M.  A.  Bertolini,  dans  ses 
Décades  des  plantes  du  royaume  d'Italie,  pour  distinguer  le 
doTps  organisé  de  la  famille  des  corallines  dont  MM.  de  La-» 
marck  et  Lamouroux  ont  fait  leur  genre  AciâTABULB  ou  Atà^ 
tabulaire.  Voyez  ce  mot.  (De  B.) 


OLl  4f 

OLIVIER,  Olea,  Lînn*  {Bot.)  Genre  de  plahteâ  dicoty-* 
lëdones  monopétales ,  delà  fïiniille  des  jasminéesy  Juss,,  et  de 
la  diandric  monogynie  y  Linn. ,  dont  les  principaux  caractères 
Bont  d'avoir  :  Un  calice  mdnophylle ,  campanule ,  à  quatre 
dents  ;  une  corolle  monopëtale ,  infundibuliforme ,  à  limbe 
plan  partagé  en  quatre  découpures  $  deilx  étamines ,  à  fila-> 
mens  subulës ,  terminés  pai*  des  anthères  droites  ;  un  ovaire 
arrondi,  surmonté  d'un  style  cotirt,  terminé  par  un  stig*' 
mate  en  tête  ;  un  drupe  ovoïde ,  lisse ,  contenant  un  noyau 
raboteux  ,  divisé  en  deux  loges  monospermes ,  dont  une 
avorte  très-souvent.  Les  oliviers  sont  des  arbres  ou  de  grands 
arbrisseaux  à  feuilles  entières,  toujours  vertes,  opposées  ou 
très-^ rarement  alternes }  leurs  fleurs  sont  petites,  disposées 
en  grappe  ou  en  panicule  axillaire  ou  terminale.  On  eu 
connoit  aujourd'hui  seize  à  dix-sept  espèces  toutes  exotiques^ 
mais  dont  une  a  été  transportée  depuis  une  époque  reculée 
dans  le  Midi  de  l'Europe ,  que  son  origine  se  perd  dans  la  nuit 
des  temps,  et  elle  y  est  d'ailleurs  acclimatée  depuis  si  long« 
temps,  que  les  botanistes  Font  nommée  Olea  europœa.  Plu- 
sieurs autres  espèces  sont  cultivées  dans  les  jardins  ;  nous  en 
parlerons  avant  de  traiter  de  Folivier  d'Europe,  qui,  à  cause 
du  grand  intérêt  qu'il  présente ,  exigera  que  nous  entrions 
k  son  sujet  dans  des  détails  particuliers. 

OuviER  DU  Cap;  Olea  Capensisj  Linn.,  Spec,  1 1*  Le  trohc  de 
cet  arbre  est  revêtu  d'une  écorce  un  peu  rude,  et  se  divise 
en  rameaux  opposés*  Ses  feuilles  sont  de  même  opposées  f 
rétrécies  en  pétiole  à  leur  base,  coriaces,  glabres  des  deux 
côtés  ,  ovales -obtuses  ou  oval  es  •>  lancéolées.  Ses  fleurs  sont 
blanches,  disposées  en  grappes  paniculéeftau  sommet  des  ra-* 
meaux ,  ou  disposées  dans  les  aisselles  des  feuilles  supérieures^ 
Les  fruits  sont  de  petits  drupes  bleuâtres ,  de  la  grosseur 
d'un  pois  et  terminés  en  pointe.  Cette  espèce  croît  dans  les 
forêts  du  cap  de  Bonne -Espérance.  On  la  cultive  en  caisse 
dans  le  climat  de  Paris,  et  on  la  rentre  pendant  l'hiver  dans 
la  serre  tempérée* 

OuviER  ÉCH ANCRÉ ,'  OUa  tnargiiiafa ,  Lam. ,  îtlusU  gén, ,  n.*  8 1 , 
t  8,  fig.  2.  Cet  arbre  s'élève,  dans  son  pays  natal,  à  la  hau-' 
teur  de  quarante  à  cinquante  pieds  ,<  son  tronc  est  revêtu 
d'une  écorce  d'un  gris  cendré }  et  ses  rauieaux  sont  opposés 


^«  ou 

ainsi  que  ses  feuilles.  Celles-ci  sont  ovales ,  arrotldies  et  tlfl 
peu  échancrées  à  leur  sommet)  rétrécies  vers  leur  bascf 
pétiplées,  coriaces ,  luisante»  et  d*un  vert  gai.  Ses  fleurs  sont 
disposées  en  une  panicule  terminale,  peu  garnie}  leur  corolle 
est  grande  ^  comparativemeiit  à  celle  des  autres  espèces  de 
ce  genre  ^  presque  en  forme  de  grelot  ^  divisée  en  quatre  dé» 
coupures  ovales  et  un  peu  aiguës.  Les  iilamens  des  ëtamineâ 
sont  très -courts,  terminés  par  de»  anthères  glanduleuses* 
Le  stigmate  est  triapgulaire.  Les  fruits  sont  des  drUpes  ovoïdes^ 
un  peu  chagrinées ,  de  la  grosseur  d^une  petite  noix  et  boni 
à  manger.  Cet  olivier  croit  naturellement  dans  Ttle  de  M»* 
dagascar)  on  le  cultive  au  Jardin  du  Roi,  dans  la  terre 
chaude,  depuis  environ  vingt^cinq  ans.  On  le  multiplie  dtf 
marcottes.  Mé  Aubert  du  Petit '-Thouars  en  a  fait  un' genre 
nouveau  5  qu'il  nomme  Noronhiaé 

Olivier  d'Amérique  :  OUa  ameriùana  ,  Linii*  ^  MarU.  b4  i 
Miche,  Arh  Amer.^  3  ,  pag*  5o,  tab.  6.  Cet  arbre  «'élève 
quelquefois  dans  son  pays  natal  à  trente  et  jusqu^à  trente* 
six  pieds  de  hauteur;  mais  le  plus  souvent  il  ne  forme  qn'uil 
grand  arbrisseau  de  douze ,  quinze  et  vingt  pieds  de  hauteur* 
Ses  feuilles  sont  Ovales^lancéolées ,  quelquefois  plus  étroites 
et  tout -à- fait  lancéolées,  opposées,  pétiolées^  longues  de 
quatre  à  six  pouces^  lisses,  luisantes  et  d'un  vert  gai*  Sei 
fleurs  sont  blanchâtres,  petites,  très  •>  odorantes ,  disposées 
dans  les  aisselles  des  feuilles  en  grappes  courtes ,  rameuse^ 
et  peu  garnies.  Les  fleurs  mâles  et  les  fleurs  femelles  sont 
le  plus  souvent  portées  sur  des  pieds  difiére'ns«  Les  fmits 
sont  des  drupes  de.  l(i  grosseur  d'une  pe^te  cerise,  et  d'un 
pourpre  bleuâtre  à  Tépoque  de  leur  maturité;  ils  restent 
attachés  aux  branches  une  partie  de  l'hiver,  et  leur  couleui* 
contraste  alors  agréablement  avec  le  beau  vert  des  feuilles^ 
Cette  espèce  croit  naturellement  dans  les  parties  maritime» 
de  l'Amérique  du  Nord,  depuis  la  Floride  jusqu'en  Caroline* 
Dans  le  climat  de  Paris,  on  la  cultive  en  caisse  ou  en  pot  ^ 
et  on  la  rentre  dans  Torangerie  pendant  l'hiver.  Dans  le  Midi 
de  la  France  elle  peut  rester  toute  Tannée  en  pleine  terre* 

Olivier  élevé  ;  Otea  excelsa ,  Ait* ,  Hort,  Kea^.  i  ?  P«  '4' 
Cette  espèce  pousse  avec  beaucoup  de  vigueur;  elle  paroft 
devoir  former  un  arbre  de  vingt -cinq  à  trente  pieds  de  hau« 


OLI  49 

leur,  peut -être  plus.  Ses  feuilles  sont  opposées,  ovales  ou 
ovales- oblongues,  rétrëcies  à  leur  base  en  un  court  pétiole, 
luisantes  et  d'un  beau  vert.  Les  fleurs  sont  blanchâtres  , 
disposées  sur  des  grappes  simples,  axillaires,  munies  de  brac- 
tées embrassantes,  dont  les  inférieures  sont  persistantes,  en 
forme  de  coupe,  et  les  supérieures  grandes,  foliacées,  ca- 
duques. Cet  olivier  est  originaire  de  File  de  Madère.  Ou  le 
cultive  dans  les  jardins  de  botanique  et  chez  quelques  curieux* 
Il  a  besoin ,  dans  le  climat  de  Paris ,  d'être  mis  à  Tabri  du 
froid  pendant  Thiver.  Il  y  a  tout  lieu  de  croire  que  dans 
le  Midi  on  pourroit  le  planter  en  pleine  terre. 

OuviEE  odorant:  Olea  fragrans ,  Thunb.,  Flor,  Cap,^  18, 
fab.  2  ',  Dubam.,  nouv.  éd. ,  3,  p.  68,  tàbm  24.  Dans  son  pays 
natal,  cette  espèce  devient  un  arbre  asseï  fort  ;  dans  les  jar- 
dins de  Paris ,  où  Ton  est  obligé  de  la  tenir  en  caisse ,  elle 
ne  forme  qu'un  arbrisseau  de  six  à  dix  pieds  de  hauteur. 
Les  jeunes  rameaux  sont  lisses,  verdàtres,  garnis  de  feuilles 
opposées,  rétrécies  en  pétiole  à  leur  base,  ovales  ou  ovales- 
lancéolées,  longues  de  deux  à  quatre  pouces,  glabres,  lisses, 
d'un  vert  un  peu  foncé  en  dessus ,  les  unes  entières ,  les  autres 
dentées  en  scie.  Les  fleurs  sont  pédonculées,  disposées  par 
six  à  douze  en  petits  bouquets  placés  au  sommet  des  rameaux 
ou  dans  les  aisselles  des  feuilles  supérieures.  Le  calice  est 
très-petit,  à  peine  sensible;  la  corolle  se  divise  en  quatre 
découpures  profondes,  ovales -oblongu es,  un  peu  charnues, 
de  couleur  blanche;  les  étamines  sont  très -cour  tes;  le  style 
est  filiforme  ,  terminé  par  deux  stigmates  aigus.  L'olivier 
odorant  croit  naturellement  à  la  Chine ,  au  Japon  et  à  la 
Cochincbine.  Ses  fleurs  répandent  une  odeur  délicieuse. 
Les  Chinois  les  recueillent  pour  les  mêler  dans  leur  thé  et 
lui  donner  plus  de  parfum.  11  est  probable  que  cet  arbre 
pourroit  s'acclimater  dans  nos  provinces  méridionales.  Dans 
le  Nord  de  la  France ,  on  le  plante  en  caisse  et  on  le  tient 
dans  l'orangerie  pendant  l'hiver.  Il  fleurit  en  Août  et  Sep- 
tembre. On  le  multiplie  de  marcottes. 

OuviEA  noir;  OLea  nigra^  Lois.,  Herb.  de  l'amat.  n.*"  et  tab. 

3 56.  Cette  espèce^  telle  que  nous  Pavons  vue  dans  le  jardin  de 

M.  Noisette,  n'étoit  qu'un  arbrisseau  de  deux  à  troijs  pieds  de 

hauteur;  mais  probablement  qu^  dans  son  pays  natal  elle 

36.  4 


Bo  OLI 

s*éléve  beaucoup  davantage.*  Sa  tige  se  divise  en  rameaax 
opposés,  d'un  gris  cendré  dans  Tàge  adulte,  d'un  vert  mêlé 
de  violet  dans  la  jeunesse,  glabres,  mais  chargés  de  pointa 
verruqueux  assez  abondans  qui  les  rendent  rudes  au  toucheir» 
Ses  feuilles  sont  ovales  -  lancéolées ,  persistantes,  coriaces  y 
glabres  et  d'un  vert  foncé  en  dessus ,  pâles  en  dessous ,  op- 
posées sur  des  pétioles  cylindritpies  et  ayant  souvent  une 
teinte  violette.  Ses  fleurs  sont  petites,  blanches,  disposées  en 
panicule  au  sommet  des  rameaux.  Nous  ignorons  le  pays 
natal  de  cet  olivier ,  nous  l'avons  vu  ches  M*  Noisette ,  qui 
Ta  apporté  d'Angleterre  en  i9i7,  et  chez  lequel  il  a 
fleuri  depuis  chaque  année  en  Juillet  et  Août.  Cet  arbris- 
seau se  plante  en  pot  dans  du  terreau  de  bruyère,  et  on  le 
rentre  Fhiver  dans  l'orangerie.  Il  se  multiplie  de  boutures 
et  de  marcottes. 

Olivibe  d'Europe,  ou  vulguirement  I'Ouvier:  Otea  Europœa; 
Linn. ,  Spéc.  i\  ;  Duham.,  nouv.éd. ,  v.  5^  p.  69 ,  tab.  a 5 — 32. 
L»  tige  de  cet  arbre  acquiert  avec  Fàge  trob  à  six  pieds  de 
circonférence  par  le  bas,  quelquefois  même  davantage,  et 
elle  s'éliève  en  Présence  et  en  Languedoc  à  vingt  et  trente 
pieds  de  hauteur;  mais  dans  les  climats  plus  chauds,  comme 
les  parties  ntéridionales   de  l'Espagne  el   de  l'Italie  ,   dans 
l'Orient,  en  Afrique,  éltle  atteint  jusqu'à  quarante  et  cin- 
quante pieds.  Odinairement  la  tige  principale  aes'eléve  guère 
au-delà  de  six  à  dix  pieds  ;  plus  haut  elle  se  divise  en  plu- 
sieurs branches  qui  se  subdivisent  en  un  grand  nombre  de 
rameaux  formaut  rarement  une  tête  arrondie  et  régulière. 
Les  feuilles  sont  opposées,  coriaces,  lancéolées,  longues  de 
quinte  lignes  à  deux  ponces  et  demi  dans  la  plupart  des  va- 
riétés   cultivées ,   ovales  et  seulement  longues  de  quatre  à 
huit  lignes  dans  quelques  vtfriétés  sauvages.  Ces  feuilles,  dans 
toutes  les  variétés ,  sont  très-entières ,  d'un  vert  plus  ou  moins 
foncé  en  dessus ,  traversées  en  dessous  par  une  nervure  lon- 
gitudinale   très -prononcée  ,   et    couvertes  d'une   poussière 
écailleuse ,  blanchâtre  qui  leur  donne  un  aspect  argenté.  Les 
fleurs  sont  blanches ,  petites ,  pédonculées ,  disposées  en  grappes 
rameuses ,  axillaires  et  de  la  longueur  des  feuilles  ou  à  peu 
près.  Les  fruits  sont  des  drupes  ovoïdes,  plus  ou  moins  alon- 
gés,  à  peine  plus  gros  que  des  grains  de  groseille  d^ns  les 


OLI  «i 

Pâriéiès  sauvages  y  et  ayant  dans  celles  qui  sout  cultivées  sijt 
à  dix  lignes  de  diamètre ,  sur  dix  à  quinze  de  hauteur.  Daiiè 
ces  dernières,  il  ne  reste  oMinaîrement  qu'un  ou  deux  fruits 
a  chaque  |^t*appe ,  rarement  trois ,  et  les  Autres  fleuri 
avortent  ;  maii  dâtis  les,  oliviers  sauvages  la  plupart  dei 
{[f'appes  portent  quatre  à  six  fruits  ou  davantage.  Ces  fruits, 
connus  sous  le  nom  d'olives  sont  couverts  d'une  peau  lisse 
et  brillante,  noi^Hbtrè  dans  Je  plus  grand  nombre  dés  variétés, 
aous  laquelle  eèt  une  pulpe  verdâtre,  niôUe,  oléagineuse^ 
adhérente  à  un  nbyati  t^ès*dur,  rabotent,  ovale  -  oblong , 
aigu  à  ses  âenx  extrémités,  ordinaii^ment  uniloculaire ,  par 
l'avorteiAettt  de  la  seconde  loge  ,  et  contenant  une  amande 
oléa^neuse. 

Aînd  que  tons  les  arbres  dont  la  culture  est  très-anciennci 
.  olivier  d'Europe  a  été  fortement  altéré  ou  àiodifié  par  les 
différentes  inllMAces  des  climats ,  du  soi ,  des  expositions  et 
des  diverse^  manières  dont  il  a  été  traité  par  les  hommes  qui 
ont  pris  soîû  de  le  multiplie^',  et  il  a  produit  beaucoup  de 
variétés^  hti  anciens ,  au  temps  de  CdluméUé  et  dé  Pline , 
coHûôisSoient  d^à  ^^ItteieurS  variétés  d^olivier;  le  premiei:  en 
porte  le  li^rabré  à  dix ,  qu'il  désigne  toutes  par  des  noms , 
mais  dont  il  n'a  pas  établi  les  caractères' d'une  manière  asse< 
exacte  pour  qu'on  puisse  essayer  aujourd'hui  de  les  rapporter 
à  quelques-ttnéa  dés  ta^iétés  que  nous  cultivons  en  P^nce. 
Depui»  Coluinelle  le  nàitkhté  des  variétés  a  augmenté.  OIi« 
Vie'r  de  Serlres ,  qui  écrivoît  plus  de  quinze  cents  ans  après , 
donne  la  Kste  de  dit -huit  espèces  d'Oliviei^  Connues  de  son 
tem^;  nùns  il  A'en  fait  d'ailleurs  aucune  description.  Magnol^ 
dans  son  tiartus  Monsfeliensis  ^  ùh  il  èife  onze  espèces  cultivées 
dans  lés  environs  de  Môlàrtpeliier ,  et  Toumefort ,  dans  ses 
Irutitaiiùneàreihetharicéf  oùoneU  ti^OUve  dix-huit,  n'ont  donné 
que  des  phraseé latines  sur  chaque  espèce  ou  plutôt  sur  chaque 
variété ,  phrases  le  plus  souvent  beaucoup  trop  courtes  pour 
caractMse^  suffisa'mmei^t  la  fornie  du  fruit  ;  car  c'est  prin* 
cipalenient  ^às  la  forme,  la  grosseur  et  la  couleur  dés  dlives 
qu'on  peut  trouver  des  caractères  pour  différencier  les  varié" 
tés.  Gai4del,  en  empruntant,  soit  les  phrases  de  MagUol,  soit 
celles  de  Toumefort,  donne' dés  détails  un  peupZus  étendus  sur 
douze  variétés,  cultivée^  dans  le  territoire  d'Aix.  Duhamel 


5a  OLI 

et  Gouaa  ont  aussi  emprunté  les  mêmes  phrases  9  mais  sans 
particulariser  autrement  chaque  variété.  Gouan  se  borne  à 
rapporter  les  onze  espèces  de  Magnol,  et  Duhamel  les  dix*huit 
de  Tournefort.  M.  Amoureux ,  dans  un  Mémoire  qui  a  con- 
couru pour  le  prix  proposé,  en  1782,  par  FAcadémie  de  Mar- 
seille, sur  la  culture  de  Tolivier,  et  quia  obtenu  le  premier 
accessit ,  a  aussi  adopté  les  phrases  déjà  citées,  mais  en  don- 
nant plus  de  détails  qu'on  n'avoit  fait  avant  lui  sur  dixrsept 
variétés  qu'il  mentionne.  L'abbé  Rozier,  venu  ensuite,  paroit 
avoir  beaucoup  puisé  dans  le  Mémoire  d'Amoureux;  il  n'a, 
comme  lui ,  décrit  aucune  nouvelle  variété ,  et  en  borne  le 
nombre  à  seize,  non  compris  quelques  sous -variétés.  Enfin, 
M.  Bernard  ,  dans  son  Mémoire  pour  servir  à  l'histoire  natu- 
relle de  l'olivier,  couronné  par  l'Académie  de  Marseille ,' en 
3782 ,  et  qu'il  a  fait  réimprimer  en  1788  ,  a  porté  le  nombre 
des  variétés  de  l'olivier  à  vingt-un ,  et  il  a  donné  sur  chacune 
d'elles,  soit  une  bonne  description ,  soit  des  détails  sur  la  na- 
ture de  Fhuile  que  fournit  leur  fruit,  soit,  enfin,  quelques 
considérations  sur  leur  culture.  Depuis  M.  Bernard  ,  quel- 
ques auteurs  ont  encore  indiqué  de  nouvelles  variétés,  ce  qui 
fait  qu'aujourd'hui  on  connoit  une  trentaine  de  variétés  de 
l'olivier.  Nous  allons  citer  les  plus  remarquables. 

Olivier  sauvage;  en  Provence,  Acuvrea  fer,  Aulivastr^; 
en  Languedoc ,  Oulibié  soubagié.  En  donnant  le  nom  d'oli- 
vier sauvage  à  Parbre  qui  croît  aujourd'hui  comme  s'il  étoit 
indigène  dans.la  Provence,  le  Languedoc,  l'Italie,  l'Espagne 
et  autres  contrées  méridionales  de  l'Europe ,  on  doit  observer 
que  cet  arbre  est  seulement  naturalisé ,  mais  non  réellement 
spontané  dans  ces  dififérens  pays.  C'est  dans  les  forêts  de  l'O- 
rient, qu'il  faut  rechercher  l'espèce  primitive,  car  tous  les 
individus  sauvages»  qu'on  rencontre  en  Europe ,  ne  peuvent 
être  regardés  comme  le  type  de  cette  espèce  première,  -puis- 
qu'ils proviennent  évidemment  des  fruits  de  l'arbre  cultivé. 
Ces  arbres,  redevenus  sauvages,  sont  nés  de  noyaux  dissé- 
minés par  les  oiseaux,  qui  se  nourrissent  de  la  pulpe  des 
olives  cultivées,  et  c'est  ce  qui  fait  qu'on  observe,  parmi  les 
divers  individus  venus  naturellement,  des  diflférences  très- 
sensibles,  qui  permettroient,  jusqu'à  un  certain  point,  d'en 
distinguer  plusieurs  sous-variétés.  Ils  diffèrent  les  uns  des  au- 


OLI  53 

très  par  leur  port,  leur  feuillage,  leurs  fruits.  En  général,  plus 
leurs  olives  sont  petites ,  plus  on  en  trouve  sur  chaque  grappe. 
Nous  avons  observé  aux  environs  de  Montpellier,  dans  les 
terrains  arides,  nommés  garigues ,  une  de  ces  sous- variétés  de 
Tolivier  sauvage,  dont  les  feuilles  étoient  ovales-arrondies, 
n'ayant  pas  plus  de  quatre  à  huit  lignes  de  longueur;  Farbre 
étoil  petit,  rabougri,  et  ne  portoit  pas  de  fruits.  Nous  pen- 
sons que  c'est  cette  sous-variété  que  Aiton,  dans  son  Horlus 
lewensis,  a  désignée  sous  le  nom  de  olea  huxifolia ,  foliis  ohlon^ 
gO'Ot^alibuSy  tamis  paterUibus  àivaricatis. 

Olivier  bodqdetibr  ;  en  Languedoc  ,  Oulibib  bocteillaU  , 
Rouget  ;  en  Provence ,  Rapugan  ,  Caïon  a  grappe.  Cet  arbre- 
dèvient  très-gros  ;  son  bois  est  cassant  ;  ses  rameaux  sont  droits 
et  longs  ;  %es  feuilles  grandes  et  d'un  vert  sombre  ;  ses  fruits 
un  peu  alongés,  presque  toujours  un  peu  irréguliers  et  quelque- 
fois un  peu  aplatis.  Il  y  a  des  grappes  dont  presque  toutes 
les  fleurs  nouent,  mais  alors  les  olives  restent  presque  aussi 
petites  que  des  grains  de  poivre. 

OuviBE  A  PETIT  FRUIT  PANACHé;  cu  Langucdoc ,  OouBié  FI- 
GAott  ou  riGALE.  L'arbrc  devient  très-gros  ;  ses  rameaux  sont 
droits,  garnis  de  feuilles  assez  pressées  ;  les  fruits,  un  peu  ob- 
longs,  deviennenjbpd'un  noir  violet  en  mûrissant,  et  marqués 
de  petits  points  rougeàtres.  Ces  olives  sont  tardives  et  don- 
nent de  l'huile  excellente;  elles  sont^  avant  leur  maturité , 
très-bonnes  à  confire. 

OuviEE  d'entrecasteacx  ,  Nouv.  Duham. ,  5,  pag.  78,  tab. 
27 ,  fig.  A  et  B.  C'est  un  arbre  moyen ,  dont  les  rameaux  sont 
droits,  garnis  de  feuilles  d'un  vert  foncé,  écartées  les  unes 
des  autres.  Il  fleurit  plus  tôt  que  les  autres  oliviers ,  et  ses 
olives  mûrissent  aussi  plus  tôt  ;  elles  se  colorent  comme  les 
autres,  lorsqu'elles  sont  en  petite  quantité  ;  mais  elles  restent 
d'un  blanc  verdàtre  quand  les  arbres  en  sont  très- chargés. 

Olivier  a  fruit  blanc.  Les  rameaux  de  cet  arbre  sont  pen- 
dans ,  9es  feuilles  grandes,  luisantes ,  d'un  vert  un  peu  foncé, 
et  les  fruits  assez  petits  et  ordinairement  peu  nombreux.  Le 
nom  d'olivier  à  fruit  blanc  n'est  pas  exact ,  car  ses  olives  finis- 
sent par  devenir  noirâtres  comme  les  autres;  mais,  comme, 
elles  sont  tardives,  elles  ne  commencent  à  se  colorer  qu'après 
toutes  les  autres. 


H  OLI 

Olivier  a  fauit  odorant.  Cette  variëtë  est  peu  rëpandae 
f  n  Provence  ;  on  la  rencontre  plus  souvent  en  Languedoc*  Ses 
IruUs  sont  alongës ,  odorans ,  et  ils  se  colorent  fort  tard  j  ils 
sont  de  ceux  qu'on  confit  à  la  manière  de  Picholini. 

OuviBR  A  petit  fruit  LONG ,  Olive  PiCHOi.iNE«  Les  ramcaux 
de  cet  arbre  sont  inclinés;  ses  feuilles  larges,  d*un  vert  asses 
foncé ,  et  ses  olives  alongëes ,  d'un  noir  rougeàtre.  On  cultive 
plutôt  cet  olivier  pour  confire  ses  fruits  que  pour  en  retirer 
de  rhuile.  L'olive  piqholine  se  confiât  avant  la  maturité,  pen- 
dant qu'elle  est  encore  verte.  Elle  est  ainsi  appelée ,  parée 
qu'un  nommé  Picciolipi ,  dont  les  Provençaux ,  ponr  se  con- 
former à  1^  prononciation  italienne»  ont  changé  le  nom  ea 
celui  de  Picholini,  est  l'inventeur  de  cette  manière  de  la  pré- 
parer, ou,  au  moins,  l'a  apportée  d'Italie*  - 

Olivier  pleureur;  Nouv.  Duham. ,  5,  pag.  7$,  tab«  399. 
fig.  B;  Olivier  de  Grasse,  Bernard,  Mém.,  pag.  98;  en  Lan- 
guedoc ,  OuLiBié  couRNiAoU.  Lcs  ramcaux  de  cet  arbre  sont 
longs  et  pendans ,  comme  ceux  du  saule  pleureur.  Ses  olives 
sont  noires,  d'une  grosseur  moyenne,  oblongues,  plos  larges 
à  leur  sommet  qu'à  leur  base ,  et  elles  fournissent  une  huile 
excellente.  Cet  olivier  ehX  un  de  ceux  dont  la  culture  pré- 
sente le  plys  d'avantage,  ayant  tout  à  la  fois  celui  de  fournir 
des  récoltes  abondantes  et  de  très-bonne  huile.  Il  demande  à 
être  taillé  avec  soin. 

Olivier  a  bec;  en  Provence,  Aulivo  becu.  Arbre  moyen , 
à  rameaux  droits;  à  feuilles  larges,  arrondies  à  leur  som- 
met, rapprochées  les  unes  des  autres;  à  fruit  d'une  grosseur 
moyenne,  ovale -arrondi,  terminé  par  une  pointe  incllaée, 
formant  une  sorte  de  bec.  Cet  olivier  donne  d'abondantes 
récoltes.  Ses  fruits  sont  du  petit  nombre  de  ceux  qu'on  p««l^ 
lors  de  leur  maturité  parfaite,  manger  sans  aucune  prépa- 
ration ;  ils  fournissent  une  huile  très-fine. 

OuviER  GAiLLBT- blanc,  Nouv.  Duham. ,  5,  pag.  7.69  tab« 
3o,  fig.  B.  Arbre  moyen,  dont  les  rameaux  sont  redressés; 
les  feuilles  grandes,  rapprochées  les  unes  des  autres  etd\iii 
vert  peu  foncé*  Ses  fruits  sont  très-pulpeux,  ordmairemeat 
peu  colorés,  à  moins  qu'ils  ne  soient  en  très- petit  notnbre; 
mais ,  lorsque  l'arbre  en  porte  beaucoup ,  ils  restent  souvent 
blanchâtres  ou  ne  prennent  qu'une  teinte  trèsribibie  de  rouge* 


OLI  « 

la  récolte  de  ces  fruits  est  constante  chaque  année,  et  ils 
/oumissent  beaucoup  d*huile. 

OuviEa  AOYAt  ;  en  Provence ,  Auuvo  tripardo.  Arbre  moyen , 
dont  les  rameaux  sont  légèrement  inclinés  ;  les  feuilles  petites, 
peu  pressées  et  d'un  vert  foncé;  les  olives  rondes,  grosses, 
souvent  inégales  et  comme  raboteuses  en  leur  surface.  Cette 
variété  produit  des  fruits  tous  les  ans, mais  en  petite  quantité; 
on  les  emploie  souvent  à  confire.  .  « 

OuviBa  A  Fftorr  arrondi  $  en  Provence ,  Adlivo  redoono  ;  en 
Languedoc  ,  AmtoulaoU.  Cet  arbre  s'élève  peu  ;  ses  feuilles 
sont  grandes,  pressées,  d'un  asses  beau  vert;  ses  grappes  dé 
fleurs  courtes,  situées  vers  l'extrémité  des  rameaux  ;  ses  fruits, 
les  plus  gros  de  ce  genre ,  arrondis  ^  noirâtres  et  bons  à  con- 
fire. On  en  retire  une  huile  de  première  qualité. 

OuviER  A  FRUIT  DOUX.  On  trouve  k  Piedemonte  d'Alife ,  à 
dix  lieues  de  Naples ,  selon  M.  Battiloro ,  des  olives  trè^douces , 
asses  grosses .  qu'on  mange  sans  aucune  préparation  sur  l'arbre 
même.  On  n'a  pas  essayé  d'en  extraire  l'huile  parce  qu'on  lei 
mange  dans  le  mois  d'Octobre,  en  les  cueillant  sur  Farbre, 
et  que  les  oiseaux  les  dévorent  avec  une  extrême  avidité. 

Olivier  de  deux  saisons.  Cet  arbre  ,  selon  M.  Battiloro , 
produit  deux  sortes  d'olives,  et  il  fleurit  deux  fois  successi- 
vement. Des  premières  fleurs  sortent  des  olives  grosses ,  lon- 
gues, terminées  en  pointe;  leur  couleur  est  d'un  vert  clair, 
et  elle  passe  au  rougeàtre  obscur  lors  de  la  parfaite  maturité. 
Les  olives  provenant  des  secondes  fleurs,  sont  disposées  en 
grappes  très-petites  et  rondes,  comme  des  baies  de  genévrier. 
Ces  olives  sont  douces  et  ne  sont,  en  quelque  sorte,  que  de 
petites  vessies  pleines  d'huile  excellente  ;  mais  les  oiseaux  les 
dévorent  dès  qu'elles  commencent  à  mûrir.  Cet  olivier  a  été 
observé  par  M.  Battiloro  à  Venasso ,  en  Italie. 

Olivier  de  tous  les  mois.  C'est  encore  à  M.  Battiloro  qu'on 
doit  la  connoîssance  de  cette  nouvelle  variété ,  qui  rapporte 
des  fruits  quatre  ou  cinq  fois  par  an ,  suivant  la  température 
des  saisons.  L'arbre  commence  à  fleurir  au  mois  d'Avril ,  et 
continue  jusqu'au  mois  de  Septembre.  Les  olives  sont  petites, 
ovoïdes ,  d'une  couleur  noirâtre  ;  l'huile  en  est  délicieuse.  Au 
reste,  M;  Bernard  parolt  douter  que  ces  deux  dernières  va- 
riétés soient  àes  variétés  distinctes  ;  mais  il  pense,  que  cette 


56  OU 

faculté  de  donner  des  fleurs  deux  fois  par  an ,  et  même  d'en 
produire, pendant  plusieurs  mois  de  suite,  n* est  qu'une  singu* 
larité  ou  une  espèce  d*accident,  qui  ,  selon  les  années  et  la 
température ,  peut  devenir  commune  à  plusieurs  variétés  diffé- 
rentes. 

L'olivier  est  un  arbre  célèbre  chez  les  anciens  :  il  figure  au 
premier  rang  dani  leur  mythologie.  Un  végétal  aussi  pré- 
cieux méritoit  un^  origine  toute  miraculeuse.  Les  poë'tes  en 
ont  fait  honneur  à  la  déesse  de  la  sagesse.  Voici  comment 
on  rapporte  cette  fable  :  Minerve  et  Neptune  se  disputoient 
la  gloire  de  donner  leur  nom  à  la  ville  que  Tégyplien  X3é- 
crops  venoit  de  fonder  dans  l'Attique.  Les  dieux  furent  pris 
pour  juges.  Ils  décidèrent  que  le  droit  de  nommer  la  ville 
appartiendroit  à  celui  qui  produiroit  la  chose  la.  plus  utile* 
Neptune  fit  paroître  un  fougueux  coursier;  Minerve  frappa 
la  terre  de  sa  lance  ;  Il  en'  sortit  un  olivier  chargé  de  fleurs 
et  de  fruits.  Tous  les^suffrages  des  immortels  se  réunirent  en 
sa  faveur. 

Percussamque  sud  -stimulât  de  euspide  terram 
Mdere  cum  baccis  fœtum  canentis  olifce^ 

Mirariquc  JDços 

OviD.,  Metam, ,  lib*  VI. 

Oleœque  Minerva 

Inventrix.  ViRc. ,   Georg.,    i. 

Mais  laissons  ces  fictions  embellies  par  lespoè'tesdu  charme 
de  leurs  vers.  Selon  les  historiens,  ce  fut  le  fondateur  d'A- 
thènes qui  apporta  l'olivier  dans  l'Attique.  D'autres  en  attri- 
buent l'honneur  à  Hercule.  Ce  héros,  au  retour  de  ses  glo^ 
rieux  travaux ,  l'introduisit  en  Grèce.  Il  le  planta  sur  le  mont 
Olympe,  et  le  destina  à  servir  de  récompense  aux  vainqueurs 
des  jeux  olympiques.  Ce  fut  Aristéequi  montra  aux  hommes 
l'usage  important  qu'ils  pouvoient  faire  de  ses  fruits,  en  leur 
apprenant  les  moyens  d'extraire  l'huile  qu'ils  contiennent. 

Une  couronne  d'olivier  étoit  le  prix  des  généraux  qui  s'é- 
toieut  signalés  par  des  victoires.  Après  le  combat  naval  de 
Salamint ,  celte  bataille  si  célèbre,  qui  ruina  les  ambitieuses 
espérances  de  Xerxès ,  les  Lacédémoniens  couronnèrent  d'o». 
)ivier  Ëurybiadc  et  Thémislocle. 


OLI  «7 

Noble  symbole  de  la  gloire  et  des  triomphes,  Tolivier  étoit 
aussi  Tembléme  de  la  paix  et  de  l'humilité.  Un  rameau  d'o- 
livier, entouré  de  bandelettes  de  laine  ,^  faisoit  respecter  le 
suppliant  qui  le  tenait  à  la  main. 

SuppUcis  arhor  olivœ. 

Stace,   Theh.  XII. 

Après  la  victoire  de  Scipion  sur  Annibal^  dix  des  princi- 
paux citoyens  de  Carthage  allèrent  demander  la  paix  au  gé- 
néral romain,  portés  sur  un  vaisseau  couvert  de  rameaux 
d'olivier.  Ce  fut  en  tenant  à  la  main  ce  signe  de  l'humilité 
qu'Asdrubal  se  jeta  aux  pieds  du  vainqueur  de  Carthage  , 
pendant  que  les  flammes  dévoroient  cette  malheureuse  cité. 

Cest  ainsi  que  Virgile  nous  représente  Énée  envoyant  des 
députés  au  vieux  roi  Latinus  ,  à  son  arrivée  en  Italie  : 

Centum  oratores  augusta  ad  mœnia  régis 
Ire  jubet  ramis  velatos  palladis  omnes, 

^HEID.,  lib,   F' II. 

Dans  le  mémepoè'me,  lorsque  les  Latins,  vaincus  par  Énée, 
lui  envoient  demander  une  suspension  d'armes  ,  afin  de  pou- 
voir rendre  aux  morts  les  derniers  devoirs,  leurs  députés >se 
présentent  portant  des  branches  d'olivier  : 

Jamque  oratores  aderant  ex  urbe  latind 
Velati  ramis  oleœ  veniamqne  rogantes. 

JEneid.,  lib.  XI. 

Les  Grecs  avoient  pour  l'olivier  un  respect  religieux.  Dés 
inspecteurs,  nommés  par  l'Aréopage  ^  étoient  chargés  de  par- 
courir les  campagnes  pour  veiller  à  la  conservation  de  cet 
arbre.  Les  propriétaires  ne  pouvoient ,  sans,  s' exposer  à  de 
fortes  amendes,  en  arracher  dans  leurs  terres  plus  de  deux 
par  an,  à  moins  que  ce  ne  fût  pour  quelques  usages  religieux. 
Les  peines  étoient  encore  plus  sévères  pour  celui  qui  en  au- 
roit  coupé  un  pied ,  même  un  tronc  inutile  dans  uo  bois 
consacré  à  Minerve;  il  eût  été  puni  de  l'exil,  et  toJis  ses 
biens  auroient  été  confisqués. 

L'olivier  n'étoit  pas  moins  révéré  chez  les  Romains  que 
chez  les  Grecs.  Pline  rapporte,  que  non- seulement  on  ne 
pouvoit  s'en  sejvir  pour  des  usages  profanes,  mais  encore 


58  OLI 

qu*il  n'ëtoit  pas  même  permis  de  l'employer  pour  le  brûler 
sur  les  autels  des  dieux.  Selon  le  même  auteur,  les  guerriers 
auxquels  on  accordoit  à  Rome  l'honneur  du  petit  triomphe , 
appelé  ovaliojnj  étoient  couronnés  de  feuilles  d'olivier*    . 

C'est  enfin  l'olivier  dont  les  fruits  fournissent  cette  huile , 
qui  fut  long^temps  la  seule  connue  et  que  la  plupart  ^e%  peu- 
ples de  l'antiquité  employoient  dans  les  cérémonies  de  la  re- 
ligioo.  Cèioit  une  des  plus  précieuses  offrandes  que  les  Hé- 
breux fissent  à  Dieu  dans  leurs  sacrifices.  Elle  imprimoit  un 
saint  caractère  sur  le  front  de  leurs  pontifes ,  de  leurs  prêtres 
et  de  leurs  rois.  Aaron  fut  le  premier  consacré  grand-préire 
pai^  l'onction  que  lui  fit  Moïse,  et  Saiil  devint  le  premier 
roi  d'Israël  par  l'huile  sainte  que  le  prophète  Samuel  répandit 
sur  sa  iéie.  La  même  onction  sert  encore  aujourd'hui ,  dans  le 
monde  chrétien ,  à  consacrer  les  principaux  ministres  de  la 
religion  et  les  souverains. 

Les  anciens  faisoient  aussi  usage  de  l'huile  dans  leurs  céré- 
monies funèbres  ;  ils  en  répandoient  sur  le  bûcher.  Nous  voyons, 
dans  riliade ,  les  compagnons  d'Achille ,  verser  l'huile  sur  le 
corps  de  l'infortuné  Patroele.  Ils  font  de  même  pour  le  cadavre 
d'Hector  avant  de  le  rendre  à  son  malheureux  ^kre.  Ct%i  en- 
core Thuile  que  les  anciens  employoient  pour  donner  à  la 
crinière  de  leurs  chevaux  plus  d'éclat  et  de  souplesse.  «  Hélas , 
s'écrie  Achille  (Iliade ,  cbap.  XXII I) ,  mes  coursiers  ont  perdu 
le  héros  qui  les  guidoit  dans  les  combats,  versée  par  sa  main , 
Thuile  embellîssoit  leur  flottante  crinière.  ^^  Mais  c'est  surtout 
dans  les  exercices  de  gymnastique  que  Thuile  étoit  en  nsffge. 
Cest  en  s'en  frottant  le  corps  que  les  athlètes  se  préparoient 
à  la  lutte.  Celle  dont  ils  se  servoient  particultèrèmenl,  se 
retiroit  des  olives  encore  vertes  ;  elle  étoit  connue  sous  le  nom 
à^omphojcine*  Les  lutteurs,  après  s'en  être  frottés,  se  rouloient 
dans  le  sable  sec ,  qui ,  mêlé  à  cette  huile  et  à  la  sueur  du 
corps  pendant  ces  exercices  fatigans ,  formoit  les  strigmenUk 
qu'on  recueilloit  ensuite  avec  un  soin  religieux,  en  raclant  le 
corps  avec  une  sorte  d'étrillé  {strigUis) ,  dont  Mereurial  no«s 
a  donné  la  figure  dans  son  Traité  de  la  gymnastique.  Les  an- 
ciens attachoient  un  grand  prix  à  ces' dégoûtantes  raclures, 
et  Dioseoride  a  payé  un  tribut  aux  préjugés  dp  son  siècle, 
en  recommandant  ces  ordures  comme  un  remède  précieux 


contre  diverses  maladies.  Au  reste,  les  direeteuts  des  gym- 
aases  aroient  mis  à  profit  cette  ridicule  manie ,  puisque ,  au 
rapport  d«  Pline,  ils  retiroient  de  la  vente  des  atri^menla  jus- 
qu'à quatre-vingt  mille  sesterees ,  environ  huit  mille  francs 
de  notre  monnoie. 

Il  y  avoit  enoore  un  usage  qui  eonsommolt  chec  les  an- 
ciens une  grande  quantité  d'huile  d'olive,  c'ëtoit  celui  de  s'en 
frotter  le  corps  à  la  sortie  du  bain.  Ils  pensoient,  et  avec  raii- 
son,  que  cette  pratique  avoit  l'avantage  d'entretenir  la  sou- 
plesse deg  muscles  et  des  articulations ,  et  de  diminuer ,  en 
Pochant  les  pores  cutanés  ^^  la  transpiration  trop  considérable 
que  pouvoit  avoir  ei^itée  la  chaleur  du  bain. 

Interrogé  sur  le  moyen  de  vivre  leng^tempê  en  bonne  santé, 
Démocrite  répondit:  Si  interna  viseera  mèUej  tmtema  veto  oUo 
irrigaveris.  Telle  est  k  peu  près  la  réponse  que  fit  Romulus 
PolUon  à  l'empereur  Auguste,  qui  lui .demandoit  par  quel 
moyen ,  parvenu  à  l'âge  de  plus  de  cent  alM,  il  avoit  pu  oon* 
server  la  vigueur  de  corps  et  d'esprit  quHl  faisoit  paroître  ; 
c'est ,  dit  ce  vieillard ,  en  faisant  habituellement  usage  de  vin 
doux  k  l'intérieur  et  d'huile  à  l'extérieur  ;  intut  mulso  ,foriê  oleo. 

L'huile  d'olive  est  presque  blattche ,  sans  odeur,  trés-douce. 
Ses  usages  dans  l'économie  domestique  s^nt  très -multipliés. 
Dans  les  pays  où  l'on  cultive  l'olivier,  elle  est  employée  près* 
que  exclusivement  pour  l'assaisenneraent  des  alimens.  En  mé- 
decine, on  remploie  assez  fréquemment  à  Fextérieur  comme 
adoucissante  et  comme  propre  à  relâcher  les  parties  avec  les- 
quelles on  la  met  en  contact ,  à  en  apaiser  l'irritation.  Prise 
à  l'intérieur,  elle  eslrelàcbante,  émolliente  et  même  pur- 
gative ,  si  elle  est  prise  à  une  haute  dose.  On  l'emploie  quel- 
quefois à  la  place  de  celle  d'amandes  douces  avec  du  sirop , 
sous  forme  de  potion ,  dans  les  rhumes  et  dans  les  maladies 
inflammatoires  du  poumon,  pour  calmer  la  toux.  On  l'ad- 
ministre aussi  en  lavement  pour  remédier  aux  constipations , 
pour  calmer  les  douleurs  intestinales.  Mais  c'est  surtout  dan» 
les  cas  d'empoisonnemetti  par  les  substances  minérales  cor* 
rosives ,  par  les  plantes  acres  ou  par  les  cautharides,  qu'on  en 
Élit  usage  avec  succès  à  fortes  doses.  L'huile  d'olive  est  égale- 
ment un  très-bon  vermifuge.  Son  emploi  contre  lé  tsenia  est 
muveat  suivi  de  succès. 


6o  OLI 

On  a  beaucoup  vanté  ses  bienfaisantes  propriétés  contre  la 
«morsure  des  vipères ,  des  aerpens  et  autres  animaux  venimeux  ; 
mais  tout  cela -est  sensiblement  exagéré,  et  des  expériences 
précises  ont  démontré  que  l'application  de  l'huile  dans  ce  cas 
n'avoit  d'autre  avantage  que  de  diminuer  la  tension  doulou- 
reuse et  l'inflammation  de  la  partie  blessée.  Les  onctions  hui- 
leuses ont  aussi  été  préconisées  contre  la  peste ,  mais  les  ré- 
sultats obtenus  jusqu'à  présent  n'offrent  rien  que  de -trés-dou- 
teux.  L'huile  d'olive  fait  encore  partie  de  plusieurs  prépara- 
tions pharmaceutiques.  Elle  est  la  base  d'un  grand  nombre 
d'onguens,  cérats,  pommades,  emplâtres,  linimens,  dontl'é- 
numération  seroit  d'autant  plus  inutile  que  maintenant  la 
plupart  sont  d'un  usage  trés-bomé. 

L'huile  est  un  des  principaux  ingrédiens  du  savon  ;  aussi  en 
fait-on  une  grande  consommation  dans  les  établissemens  oh  on 
le  fabrique.  Dans  les  manufactures  d'étofi*es  de  laine  et  sur- 
tout dans  celles  de  draps ,  elle  sert  à  donner  à  la  laine  le  moel- 
leux nécessaire.  Beaucoup  de  fabricans  dans  le  Midi  en  ont 
fait  une  grande  consommation  tandis  que  l'huile  de  poisson , 
qu'oi^tire  de  l'étranger,  étoit  plus  chère  et  moins  abondante 
dans  le  commerce;  mais  ils  ne  se  servoient  généralement  que 
des  huiles  d'olives  les  plus  communes.  Ce  sont  aussi  celles-là 
qu'on  emploie  pour  brûler  dans  les  lampes.  Dans  le  Midi  le 
peuple  ne  connoit  guère  d'autre  manière  de  s'éclairer  pen- 
dant la  nuit. 

L'olivier  est  un  des  arbres  les  plus  précieux  que  la  nature 
ait  doonésà  l'homme.  Aussi  un  auteur  italien,  qui  a  écrit  sur 
l'économie  politique ,  a  dit  que  les  oliviers  étoient  des  mines 
sur  la  surface  de  la  terre.  Ils  sont ,  en  efifet,  la  principal^ 
richesse  des  pays  dans  lesquels  on  les  cultive.  Ils  sont  la  source 
d'un  commerce  étendu  des  peuples  de  l'Orient  et  du  Midi 
avec  ceux  du  Nord*  Dans  un  temps  où  leur  culture  n'avoit 
pas  encore  été  introduite  en  Espagne ,  les  Phéniciens  faisoient 
d'immenses  bénéfices  en  portant  de  l'huile  aux  habitans  de 
cette  contrée.  Aristote  nous  apprend  que  ces  navigateurs  re- 
cevoient  des  barres  d'argent  eu  échange  de  l'huile  qu'ils 
livroient  aux  Espagnols. 

Aujourd'hui  encore  ce  commerce  est  l'unique  mo3'en  de 
subsistance  des  habitans  d'un  grand  .nombre  de  cantons  du 


OLI  «^ 

Ltoguedoc  et  de  la.  Provence,  de  ceux  du  pays  de  G^nes 
presque  en  totalité,  de  plusieurs  parties  de  Fltalie,  et  surtout 
du  royaume  de  Naples,  ainsi  que  d'une  grande  portion  des 
côtes  de  l'Espagne  et  du  Portugal. 

Ce  n'est  qu'à  environ  huit  degrés  du  thermomètre  de  Réau*. 
mur  que  l'huile  d'olive,  lorsqu'elle  est  bonne,  se  maintient 
liquide  ;  elle  cesse  de  l'être  si  la  température  s'abaisse  an-des- 
sous de  ce  terme,  alors  elle  devient  solide,  prend  plus  ou 
moins  de  consistance,  selon  le  froid  auquel  elle  est  exposée, 
restant  cependant  toujours  un  peu  molle  et  ne  prenant  jamaii 
la  dureté  de  la  glace.  C'est  en  hiver,  dans  le  moment  où  Fhuile 
est  figée ,  qu'il  convient  de  la  faire  voyager.  Alors  on  n'a  pas 
à  craindre  les  pertes  qui  sont  la  suite  du  coulage  trop  fréquent 
de  ce  liquide  dans  les  temps  chauds.  Autrement  il  est  néces- 
saire, pour  ne  pas  étile  exposé  à  des  accidens,  de  mettre 
l'huile  dans  des  bouteilles  de  verre  qu'on  a  soin  de  boucher 
exactement. 

L'olivier  n'est  pas  le  seul  arbre  dont  les  fruits  fournissent 
de  l'huile,  mais  c'est  le  seul  des  arbres  indigènes  dont  les 
fruits  aient  une  chair  oléagineuse.  L'amande  est,  en  général  ^ 
dans  les  autres,  la  seule  partie  qui  contienne  de  l'huile. 

La  graine  du  hêtre ,  connue  sous  le  nom  de  faine ,  en  donne 
une  qui  est  la  meilleure  après  ceUe  de  l'olive  et  qui  a  l'avan- 
tage de  se  conserver  plusieurs  années  sans  rancir.  La  noix , 
lanoissette,  le  pignon  du  pin  et  plusieurs  conifères  en  four- 
nissent également  en  grande  quantité.  Sans  rapporter  ici 
toutes  les  plantes  herbacées,  dont  les  graines  sont  oléagineuses, 
nous  nous  contenterons  de  citer  celles  qui  fournissent  les 
huiles  les  plus  usitées,  par  exemple  celle  qu'on  extrait  des  se- 
mences du  pavot  et  qui  est  improprement  appelée  huile  d'œil- 
let,  celles  de  lin,  de  chanvre,  de  navette,  d'une  espèce  de 
chou  nommé  colza  et  de  plusieurs  autres  plantes  crucifères. 

Outre  l'usage  qu'on  fait  des  olives,  en  en  retirant  l'huile, 
dont  nous  avons  rapporté  les  principales  propriétés,  ces  olives 
fournissent  encore  au  peuple,  dans  le  Midi,  un  aliment  assez 
agréable.  Mais  l'àpreté  de  ces  fruits  ne  permet  pas,  excepté 
dans  une  ou  deux  variétés,  de  les  manger  dans  l'état  natu- 
rel; ils  ne  peuvent  servir  à  la  nourriture  que  lorsqu'ils  ont 
été  préparés  et  assaisonnés  de  diverses  manières.  Alors  ils 


02  OLI 

paroissent  sur  les  fables  les  plus  opulentes,  ou  ib  contri* 
buent  à  la  variété  des  mets,  et  stimulent  Tappétit.  L'usage  de 
consenrer  les  olires  étoit  également  connu  des  anciens ,  et 
leurs  procédés  étoient ,  à  cela  près  de  quelques  modificatioM , 
les  mêmes  que  nous  employons  aujourd'hui.  C'est  dans  les 
ouvrages  de  Pline  et  de  Caton  que  l'on  trouve  les  différemtei 
manières  usitées  pour  prépara  les  olives.  On  {^rendit  ces 
fruits  encere  verts,  un  peu  avant  la  maturité,  et  on  les  ùà* 
soit  con£fe,  soit  en  les  mettant  dans  du  vinaigre  avec  du  fe* 
aouil,  du  lentisque  ou  autres  plantes  aroniatiqnes ,  soif  en 
les  laissant  simplement  ijàfuser  dims  de  la  saumure  ou  ttempeé 
dans  de  Thuile  ou  dans  du  vin  cuit.  L'eau  bouillante,  versée 
sur  les  olives ,  iétoil  anssi  un  des  moyens  employés. 

Le  moment  favombie  pour  confire  Ité  olives  est  la  fia  de 
Septembre  ou  le  commeneement  d'Octobre.  On  leâ  prend 
avant  leur  maturité  pendant  qu'elles  sont  encore  vertes  y  en 
ayant  soin  de  choisir  les  plus  grosses ,  les  plus  bellei»  ^  les  pitis 
saines.  Afin  qu'eSea  ne  perdent  pais  leur  couleur  verte ,  il  faut 
éviter,  le  plus  possible,  de  les  laisser  exposées  au  contact  de 
Taif  et  les  mettre  dans  l'eau  aussitôt  qu'on  vient  de  les  ciieillir. 
Il  existe  plusieurs  procédés  pour  les  préparer^  Le  plus  simple 
consiste  à  les  éûachtr  avec  un  maillet  de  bois  ou  entre  deux 
cailloux  ;  puis  k  les  plonger  dnns  de  l'eau  pure ,  que  Ton 
change  de  tempa  en  temps  jusqu'à  ce  que  les  fruits  aient  j^érdu 
une  partie  de  leur  amertume.  On  les  met  alors  dans  un  vase 
de  terre  vernissé  qn^on  rtmplit  de  nouvelle  eau,  dans  la- 
quelle on  ajiatrte  do  sel  marin  et  des  plantes  aromatiques.  Ces 
olives  ne  tardent  pas  a  être  bennes  à  manger.  On  en  garde 
jusqu'en  Mars  et  Avril.  Mais  on  n'en  prépare  que  pour  le  be- 
soin des  ménagea  et  on  n'en  fait  pas  passer  dans  le  com- 
merce. 

11  est  encore  un  «utre  procédé,  qui  est  de  mettre  dan^  des 
vases  de  terre  vemimés  un  lit  de  plantes  aromatiques*,  un  lit 
d'oirves  fraicliement  cueyiies  et  fendues  jusqu'au  noyau ,  et, 
enfin ,  une  conehe  de  sel  que  l'on  recouvre  d'un  lit  de  pkuites 
aromatiques  j  puis  d'un  lit  d'olives  et  ainsi  de  suite  jusqu^à  <M 
qse  le  vase  soit  presque  entièrement  rempli  ;  alors  on  verse 
de  l'eau  bouillante  jusqu'à  ce  que  les  olives  surnagent.  Le  len- 
demnio  on  retire  celles-ci  et  on  les  met  dans  de  l'eau  fraîche , 


OLI  68 

que  Von  renouvelle  tous  les  deux  à  frois  jours  $  jusqu^à  ce 
que  les  olives  soient  suffisamment  adoucies ,  et  Ton  finit  par 
verser  dessus  une^  saumure  chargée  de  quelques  épices.  Au 
bout  de  quelque  temps  elles  sont  bonnes  à  manger. 

Enfin  la  préparation  dite  à  la  pichoiine,  c'est-à-dire  à  là 
manière  de  Picholini ,  consiste  à  mettre  les  olives  dans  une 
leanve  faite  avec  une  livre  de  ciiaux  vive  et  six  livres  de  cen* 
drcs  de  bois  neuf,  tamisées.  On  les  retire  au  bout  de  quelques 
heures  ;  on  les  met  dans  de  l*eau  fraicbe ,  ou  on  les  laisse  pen* 
dant  neuf  jours  en  ayant  soin  de  renouveleriTeau  à  chaque 
fùÎB  vingt-quatre  heures.  Au  bout  de  ce  temps  on  les  metéant 
une  saumure  faite  avec  sufiSsante  quantité  de  sel  marin  dis^ 
sous  dans  de  Teau ,  et  dans  laquelle  an  fait  infuser  des  plantes 
aromatiques. 

Lorsque  les  olives  ont  été  ainsi  confites  et  qu'on  veut  j  mettre 
de  la  recherche,  on  les  ouvre  avec  un  petit  couteau  pour  en 
enlever  le  noyau,  ei  Ton  y  substitue,  soit  une  câpre ,  soit  un 
petit  morceau  d*anchois  ou  de  thon  mariné,  soit  un  morceau 
de  teuffe.  On  conserve  ensuite  eeê  fruits  dans  des  bouteilles 
pleines  d'excelleate  huile ,  et  ik  se  gardent  long^temps. 

Dans  tout  le  Levant,  au  rapport  d'Olivier ,  et  surtout  dans 
plusieurs  Iles  de  FArehipel,  on  sale  une  aboadaute  quantité 
d'olives  pour  les  envoyer  à  Constantinople ,  où  les  Grecs,  les 
Arméniens  et  les  Juife  en  font ,  pendant  toute  Tannée ,  une 
très-grande  consommation.  On  prépare  ces  olives  en  les  met*» 
tant  dans  du  sel  marin  et  en  les  remuant  jusqu'à  ce  qu'elles 
en  soient  pénétrées..  On  les  met  ensuite ,  pendant  quelques 
jours ,  dans  des  corbeilles ,  en  les  comprimant  légèrement  pour 
faciliter  l'écoulement  de  la  partie  aqueuse^  après  quoi  on  les 
coQserve  dans  des  vases  de  terre ^ 

Lorsque  les  olives  tombent  des  arbres  et  restent  quelque 
temps  par  terre,  elles  s'y  flétrissent  et  perdent  Fàcreté,  qui 
leur  est  ordinaire  lorsqu'elles  sont  fbifches.  C'est  dans  eet  état 
qu'on  les  mange  à  Toulon ,  sans  auaune  préparation.  On  les 
appelle  aulires  fackouiies.  Les  gens  de  la  campagne  vont  se 
promener  sous  les  oliviers ,  un  morceau  de  pain  à  la  main , 
ramassent  les  olives  qui  sont  à  terre ,  et  les  mangent  ainsi  dans 
l'état  naturel.  Quelquefois  ils  les  assaisonnent  avec  un  peu 
d*huile ,  de  poivre,  de  sel  et  quelques  feuilles  de  laurier.  On 


«4  OLI 

peut  faire  des  fdchouUes  artiâciellement ,  en  versant  de  Teâii 
bouillante  sur  des  olives  bien  mûres,  en  les  y  laissant  infuser 
pendant  quelque  temps  et  en  les  séchant  ensuite. 

Les  différentes  préparations  que  nous  venons  d'indiquer 9' 
àont  nécessaires  à  la  plupart  des  espèces  d'olives  pour  leur  faire 
perdre,  au  moins  en  partie ,  Tamertume  désagréable  qu'elles 
conservent  même  après  leur  maturité.  U  n'en  est  qu'un  petit 
nombre  qui  soient  susceptibles  d'être  mangées  aussitôt  après 
avoir  été  cueillies ,  telle  est  l'olive  douce.  C'est,  sans  doute, 
k  cette  espèce  qu'il  faut  rapporter  les  olives  dont  parle 
Pline,  qui,  étant  desséchées,  devenoient  plus  douces  que  des 
raisins  secs.  £lles  ne  se  trou  voient  qu'en -Afrique  et  en  Lusi- 
tanie ,  et  ne  sont  guère  moins  rares  aujourd'hui,  car  nous  ne 
pouvons  citer  que  celles  d'un  petit  canton  du  royaume  de 
Kaples,  et  il  est  incertain  qu'on  les  coonoisse  en  Provence, 

L'olivier  croît  lentement  et  vit  très-longtemps.  Pline  afiSrme 
que  de  son  temps  on  voyoit  encore  à  Linteme,  ville  de  la 
campagne  de  Rome,  les  oliviers  queScipion  l'Africain  y  avoil 
plantés  deux  cent  cinquante  ans  auparavant;  ce  qui  n'offre 
rien  de  bien  extraordinaire.  Mais  les  autres  exemples  qu'il 
cite  pour  prouver  la  longévité  de  cet  arbre,  sont  un  peu  plus 
difficiles  à  croire.  Ainsi  il  assure  qu'on  conservoit  encore  à 
Athènes  l'olivier  que  Minerve  avoit  produit  en  frappant  la 
terre  de  sa  lance ,  et  qu'on  voyoit  aussi  à  Olyrnpie  Tolivier 
sauvage  dont  Hercule  avoit  été  couronné  le  premier. 

La  longévité  de  l'olivier  est  très-bien  constatée  par  les  nom- 
breux exemples  cités  par  des  auteurs  dignes  de  fqi.  Des  ar- 
bres de  quatre-vingts  ans  n'ont  guère  que  neuf  pouces  de  dia- 
mètre ,  et  cependant  on  a  vu  des  troncs  dont  le  diamètre  étoit 
de  trois,  de  quatre,  de  cinq  et  même  de  six  pieds. 

Voici  à  ce  sujet  ce  que  nous  tenons  de  M.  Audibert  :  «  Il 
existe  à  deux  lieues  au  nord  de  Tarascon  un  très-gros  olivier  1 
dont  les  rameaux  s'étendent  à  neuf  ou  dix  pas  du  tronc.  Cet 
arbre,  à  ce  qu'on,  assure ,  a,  non-seulement  résisté  k  l'hiver 
de  1709,  mais  encore  à  un  autre  plus  antérieur,  de  manière 
qu'en  y  comprenant  celui  de  1788 ,  il  a  vu  périr  trois  fois  tous 
les  autres  oliviers  du  canton  qu'il  habite.  L'intérieur  de  son 
tronc  est  très -sain  et  ses  branches  sont  extrêmement  vigou- 
reuses. Cet  arbre  est  cependant  au  centre  d'une  petite  plaine. 


OLI  «5 

Hu  sommet  d^vne  colline  où  le  froid  se  fkit  vivement  sentir. 
Il  appartient   à  la  variété  dite  olivier  pleureur.  Dans  les  en- 
virons de  Maussane  on  trouve  un  olivier  encore  plus  extra»- 
ofdinaireb  L^on  ignore  son  âge,  mais  on  le  Iregarde  comme 
le  plus  ancien  du  pays,  et  on  lui  a  donné  le  nom  de  roi  à  cause 
de  sa  vétusté  et  de  sa  taille  gigantesque.  Si  Ton  tàcholi  de 
multiplier  de  tels  arbres ,  ajoute  M.  Audibert,  ne  pourroit-nn 
pa*  espérer  d^a voir  des  individus  plus  robustes  et  dans  le  eus  de 
résister  aux  froids  les  plus  rigoureux  P  ne  pourroit-on  pas  le» 
transplanter  aussi  par  gradation  dans  derolimats  plus  froids?  * 
On  peut  conclure  de  ces  faits  que  la  durée  de  la  vie  de 
rdivier  est  de  cin^  à  six  siècles*,  maisqu^elle  peut  aller  beau^- 
CDup  au<i^eià.  On  ne  peut  assigner  moins  de  neuf  à  dix.  siècles 
i  celui  dont  parle  Bouche  dans  son  Histoire  de  Provence» 
t  Dans  le  territoire  de  Ceireste ,  dit  cet  auteur  ^  il  y  a  un  oli^* 
vier  encore  en  vie ,  qui  a  le  tronc  creusé  et  si  prodigieuse* 
ment  gros,  qu'une  vingtaine  de  personnes  pourroient  s'y  mettre 
à  Fabri  des  injures  du  temps.  Le  propriétaire  de  cet  arbre  y 
établit  tous  les  étés  son  petit  ménage;  il  y  couche  avec  toute  sa 
iamille>  et  il  a  encore  une  petite  place  pour  mettre  un  cheval.^ 
Le  bois  de  Tolivier  est  jaunâtre ,  marqué  de  veines  bien 
nuancées;  sa  fibre  est  dure  etsçrrée;  sa  pesanteur  spécifique 
assez  considérable  ;  il  est  susceptible  de  recevoir  un  beau  poli 
et  n^est  point  sujet  à  se  fendre  et  à  devenir  vermoulu.  Ces  pré- 
cieuses qualités  Tavoient  fait  choisir  par  les  anciens  pour  faire 
les  statues  des  dieux,  lorsqu'ils  n'employoient  point  à  cet  usage 
le  marbre  et  Tairain.  Le  bois  de  la  racine  surtout^  par  la  va^ 
riété  de  ses  nuanceis ,  pourroit  remplacer  avec  avantage  les  bois 
étrangers  dans  la  fabrication  des  meubles  recherchés.  Cepen- 
dant, et  même  dans  les  pays  où  Tolivier  est  très-commun ,  il 
est  fort  peu  employé  par  les  ébénistes  ;   on  n'en   fait  guère 
que  de  petits  ouvrages,  comme  des  tabatières  ^  des  boites,  des 
manches  de  couteaux*  Sur  la  côte  occidentale  de  Gènes  on 
en  fait  de  gros  meubles,  des  lits^  des  commodes^  des  tables. 
L'espèce  dont  on  se  sert  le  plus  cômmiinément^  est  celle  qui 
est  connue  dans  le  pays  sous  le  nom  de  columbara.  La  rai. 
son  en  est  que  les  arbres  de  Columbara  sont  plus  sujets  que 
les  autres  oliviers  à  être  rompus  par  les  vents,  et  que,  lorsqu'il 
leur  arrive  d'être  renversés,  on  scie  les  grosses  branches  et  la 
36.  5 


66  OLI 

tronc  pour  faire  des  planches.  Le  bois  d'olivier  brûle  fort 
faj^  parce  qu'il  contient  une  grande  quantité  de  résine, 
et  li  donne  beaucoup  de  chaleur. 

L'olivier  est  le  premier  des  arbres,  a  dit  Columelle.:  OUa 
prima  omnium  arborum  est.  Certes,  ce  n'est  point  par  Félégance 
et  la  beauté  de  son  feuillage ,  les  couleurs  éclatantes  et  Ta- 
gréable  parfum  de  ses  fleurs,  que  cet  arbre  a  mérité  l'honneur 
d'être  placé  au  premier  rang.  Son  port  n'a  rien  de  noble  ;  sa 
tige  est  basse;  son  écorce  est  rnde  et  sillonnée  de  gerçures 
profondes;  ses  branches  sont  sans, ordre,  nues  et  tortueuses; 
son  feuillage  est  pâle  et  triste  ;  ses  fleurs  sont  sans  éclat  et  pres- 
que sans  odeur  ;  ses  fruits  sont  sans  parfum ,  d'une  amertume 
extrême  lorsqu'ils  sont  verts,  et  sans  goût  lorsqu'ils  sont  mûrs. 
Mais ,  s'il  n'est  pas  le  premier  des  arbres  par  sa  beauté ,  il  est 
ail  moins  un  des  plus  utiles.  Nul  n'est  doué  d'une  aussi  grande 
fécondité  dans  toutes  ses  parties,  soit  qu'on  considère  l'im- 
mense quantité  de  ses  fleurs  et  de  ses  fruits ,  la  multitude  de 
ses  rameaux  et  l'abondance  de  ses  rejetons. 

L'olivier  est  originaire  de  l'Asie.  C'est  de  cette  contrée  qu'il 
s'est  répandu  en  Afrique  et  dans  les  parties  méridionales  de 
r£urope,  où  îl(4fBt  aujourd'hui  naturalisé.  Au  rapport  de 
Pline,  sous  le  régne  de  Tarquin  le  superbe,  l'olivier  n'étoit 
pas  encore  introduit  en  Espagne ,  ni  en  Italie.  Dés  que  sa 
culture  y  fut  connue,  elle  y  fit  de  rapides  progrés,  puisque 
sous  le  troisième  consulat  de  Pompée,  l'Italie  pouvoit  fournir 
de  l'huile  à  plusieurs  provinces  de  la  république.  Pline  dit  aussi 
qu'il  n'y  avoit  pas  d'oliviers  en  Afrique,  l'an  173  de  la  fonda- 
tion de  Rone  ;  mais  cela  est  difficile  à  croire;  il  est  bien  plus 
probable  cfue  la  colonie  phénicienne,  qui  fonda,  Carthage-, 
transporta,  des  bords  de  la  Syrie  sur  les  rivages  de  l'Afrique, 
cet  arbre  si  précieux  pour  une  nation  commerçante.  - 

C'est  vers  Tan  600  avaat  Jésus-Christ  que  l'olivier  fut  intro- 
duit dans  les  Gaules  par  les  Phéniciens  qui  vinrent  fonder 
Marseille. 

La  situation  maritime  de  la  plupart  des  pays  de  l'Europe 
où  l'olivier  est  cultivé ,  avoit  fait  croire  aux  anciens  que  cet 
arbre  ne  pouvoit  pas  venir  à  plus  de  trois  cents  stades  (environ 
douze  lieues)  de  la  mer.  Cette  opinion  est  entièrement  erro- 
née. En  Espagne  on  cultive  les  oliviers  dans  toutes  les  parties 


OLI  «7 

du  royaume ,  et  ceux  qui  croissent  dans  Fin  teneur  sont  aussi 
l>eaux  que  ceux  du  centre.  En  Afrique,  au  rapport  de  M. 
Desfontaines ,  Tolivier  vient  naturellement  dans  les  montagnes 
de  l'Atlas  à  la  distance  de^  trente  et  quarante  lieues  de  le  mer. 
Olivier  Ta  observé  dans  l'ancienne  Mésopotamie ,  à  cent  lieues 
de  la  Méditerranée ,  au  bas  des  montagnes  qui  se  trouvent  aux 
environs  de  Merdin ,  que  l'on  regarde  comme  Tancienne  Mardé 
<m  Miridé. 

Un  autre  préjugé^  également  répandu  chez  les  anciens ,  attri^ 
huoit  au  chêne  et  à  Tolivier  une  telle  antipathie  l'un  pour 
l'antre,  que  non -seulement  ces  deux  arbres  ne  pouvoient 
vivre  dans  le  voisinage  Fun  de  l'autre,  mais  encore  que  le 
second  périasoit  lorsqu'on  le  plantoitdans  un  terrain  où  ]e  pre- 
mier avoit  été  arraché.  Pline  attribue  cet  effet  à  des  vers  qui 
prennent  naissance  dans  la  racine  des  chênes,  et  qui  de  là  pas- 
sent dans  celles  des  oliviers,  mais  il  étoit  dans  l'erreur.  Des 
expériences  positives  ont  prouvé  que  les  oliviers  viennent  très- 
bien  dans  des  endroits  auparavant  couverts  de  chênes ,  et  il 
est  constant  qu'en  Provence ,  en  Italie  et  dans  les  autres  con- 
trées du  Midi,  il  croit  une  grande  quantité  d'oliviers  sauvages 
dans  les  bois  où  il  existe  en  même  temps  beaucoup  de  chênes. 

Trop  de  froid,  de  même  qu'une  chaleur  trop  considé- 
rable ,  sont  nuisibles  à  l'olivier.  Un  climat  tempéré  lui  est  né- 
cessaire. En  Europe  il  n'a  jamais  pu  être  cultivé  avec  succès 
au-delà  du  quarante-cinquième  degré  de  latitude ,  quoiqu'on 
ait  pu  le  conserver  en  pleine  terre  beaucoup  plus  loin  dans 
le  Nord  et  même  jusqu'en  Angleterre ,  mais  l'été  est  trop 
court  et  la  chaleur  trop  foible  pour  lui  faire  rapporter  du 
fruit  ou  du  moins  pour  l'amener  à  l'état  de  maturité.  C'est 
moins  par  leur  intensité  que  les  froids  nuisent  à  l'olivier  que 
par  leur  arrivée  subite  après  des  temps  doux.  On  a  vu  cet 
arbre  résister  à  une  température  de  dix  à  douze  degrés  au- 
dessous  de  zéro  et  périr,  par  l'effet  d'une  gelée  ordinaire,  lors- 
qu'il étoit  en  sève. 

L'olivier  est  moins  difficile  sur  la  nature  du  terrain  :  il  peut 
venir  dans  le  sol  le  plus  ingrat  ;  il  réussit  également  dans  les 
terrains  calcaires,  dans  ceux  qui  sont  sablonneux,  dans  les 
terres  fertiles,  si  toutefois  elles  ne  sont  pas  marécageuses.  C'est 
donc  moins  la  nature  du  sol  qu'il  faut  choisir  qu'une  exposition 


€8  OLI 

convenable.  Dans  les  régions  très-chaudes,  où  l'ardeur  des  rar 
yons  du  soleil  est  extrême,  Tolivier  aime  et  préfère  les  pen«- 
chans  des  montagnes  et  des  collines  inclinées  au  septentrion. 
Au  milieu  des  montagnes  élevées,  dans  1^  pays  où  les  froids  de 
Thiver  se  font  j^us  ou  moins  sentir ,  il  n'a  d'asile  assuré  que 
sur  les  revers  opposés,  et  ce  n'est  qu'au  midi  qu'il  peut  être 
à  Fabri  des  neiges  et  du  souffle  glacial  des  aquilons. 

Pour  qu'un  olivier  rapporte  des  fruits  en  abondance,  il  faut 
que  ses  racines  soient  libres  de  s'étendre  au  loin  pour  aller 
puiser  les  sucs  nourriciers ,  et  que  ses  rameaux  ne  soient  point 
privés  d'air  et  de  lumière.  Ces  conditions  sont  indispensables; 
c'est  d*elles  que  dépend  la  prospérité  d'une  plantation  d'oli^ 
viers;  aussi ,  lorsqu'on  a  dessein  d'en  faire  une,  il  est  essentiel 
de  bien  connoftre  la  distance  qu'on  doit  laisser  entre  chaque 
pied  d'arbre.  Cette  distance  dépend  de  la  grosseur  et  de  la 
hauteur  auxquelles  telle  ou  telle  espèce  peut  atteindre,  et  sur- 
tout de  la  chaleur  du  climat,  qui  favorise  plus  ou  ipoins  leur 
végétation.  Caton ,  en  parlant  des  oliviers  d'Italie ,  fixe  vingt 
ou  trente  pieds  comme  l'intervalle  qu'il  faut  laisser  entre  deux 
arbres.  Cet  espace  peut  être  regardé  comme  un  terme  moyen , 
car  dans  les  pays  où  la  hauteur  commune  des  oliviers  n'est  que 
de  douze  à  dix-huit  pieds,  comme  aux  environs  d'Aix,  d*A- 
vignon ,  de  Montpellier,  on  ne  laisse  que  de  dix-huit  à  vingt 
pieds  entre  chaque  arbre ,  tandis  qu'on  met  trente-six  à  qua- 
rante pieds  d'intervalle  dans  les  pays  tels  que  Nice,  Grasse, 
Gênes,  où  les  oliviers  s'élèvent  jusqu'à  cinquante  pieds. 

Il  existe  plusieurs  moyens  de  former  une  plantation  d'oli- 
viers ;  on  peut  employer  pour  la  faire,  soit  des  boutures,  soit 
des  sujets  pris  dans  les  pépinières,  soi ts  des  rejetons  venus  au 
pied  des  vieux  arbres,  soit,  enfin,  des  plants  sauvages  tirés 
des  forêts, 

La  méthode  des  boutures  est ,  en  général ,  celle  que  l'on 
préfère  aux  autres.  Si  on  n'obtient  pas  par  ce  moyen  les  arbres 
les  plus  beaux  et  les  plus  vigoureux ,  du  moins  il  a  cet  avan- 
tage qu'il  donne  la  facilité  dé  se  procurer  avec  certitude  toutes 
les  variétés  qu'on  peut  désirer,  sans  qu'il  soit  besoin  d'avoir 
recours  à  la  greffe.  Après  avoir  placé  les  boutures  dans  la 
terre  y  de  manière  qu'elles  s'en  trouvent  couvertes  dans  pres- 
que toute  leur  longueur,  et  que  le  quart ,  tout  au  plus  le  tiers  f 


OLI  69 

soit  exposé  à  l'air  libre,  il  faut  les  arroser  à  Tinstant  même  et 
eontinuer  de  le  faire,  s'il  .vient  une  sécheresse,  jusqu'à  ce  que 
la  reprise  soit  assurée.  Lorsque  la  plantation  se  fait  dans  un 
terrain  qui  n'est  pas  susceptible  d'être  arrosé ,  il  faut  avoir  soin 
d'enfoncer  les  boutures  encore  plus  profondément,  de  manière 
à  ne  laisser  qu'un  œil  hors  de  terre.  C'est  le  moyen  d'empêcher 
que  la  partie  qui  sera  exposée  au  contact  de  l'air,  ne  soit  des- 
séchée avant  que  la  partie  inférieure  ait  poussé  des  racines. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  pour  la  plantation  par  boutures 
peut  s'appliquer  également  aux  autres  procédés;  seulement  il 
faut  donner  plus  d'ouverture  et  de  profondeur  aux  trous,  si 
les  sujets  que  l'on  emploie  sont- déjà  un  peu  gros  et  ont  beau- 
coup de  racines. 

Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  indiquer  l'époque  de  la  plantation. 
Quel  que  soit  le  mojen  qu'on  emploie ,  le  moment  le  plus  fa- 
vorable est  la  fin  de  l'hiver,  depuis  les  derniers  jours  de  Fé- 
vrier jusqu'au  milieu  de  Mars.  La  sève ,  qui  commence  alors 
à  monter,  ne  laisse  pas  aux  arbres  le  temps  de  dépérir;  ce 
qui  arrive  lorsqu'on  fait  la  plantation  avant  l'hiver.  Il  est  es- 
sentiel surtout  que  les  boutures  ne  soient  point  faites  avant  le 
mois  de  Mars. 

La  manière  dont  Tolivierse  reproduit  et  renaît  de  lui-même 
a  quelque  chose  de  surprenant.  Lorsque  par  un  accident  quel- 
conque sa  tige  et  ses  branches  périssent,  la  force  végétative, 
qui  animoit  l'arbre ,  revit  dans  les  racines,  et  bientôt  le  culti- 
vateur voit  d'un  œil  satisfait  le  sol  se  couvrir  de  nombreux 
rejetons,  qui  ne  tardent  pas  à  former  de  nouveaux  arbres, 
brillans  de  la  vigueur  de  la  jeunesse.  C'est  ce  que  l'immortel 
lateup  des  Géorgiques  a  exprimé  dans  ces  vers  : 

Prœsertim  si  tempestas  a  vertice  sjrlvis 
Ificubuit,  glomeratijfue  Jerens  incendia  ventus. 
Hoc,  ubi^  non  a  stirpe  valent,  cœcœque  reuerti 
Passant,  atque  imd  similes  reuirescere  terra: 
Infelix  superat  foliis  oleaster  amaris. 

Georg.,  lib*  //. 

Cette  fécondité  étonnante  des  racines  de  l'olivier  a  été  mise 
i  profit  pour  sa  propagation.  Arrachées  de  la  terre  dans  un 
temps  convenable ,  coupées  par  tronçons  et  recouvertes  ensuite 


70  OLI 

d'une  terre  bien  meuble,  ces  racines* produisent  bientôt  de 
nombreux  rejetons.  Il  suffît  même  pour  cela  d^un  morceau 
d*écorce  adhérent  à  une  petite  couche  de  bois  et  séparé  d^une 
branche  et  du  tronc  d'un  arbre.  Virgile  n'a  pas  oublié  dans 
son  poè'me  cette  manière  merveilleuse  de  multiplier  l'oliTier, 
ainsi  qu'on  le  voit  par  ces  deux  vers  :  ' 

Quin  et  caudicibus  stctis  {mirahile  didu!) 
Truditur  è  sicco  radix  oleagina  ligno. 

Cette  expérience  a  été  répétée  avec  succès  dans  les  tempa 
modernes*  Un  morceau  d'écorce  d'olivier,  mis  en  terre,  apn^ 
duit  au  bout  de  quarante-deux  jours  des  rejetons  et  des  ra- 
cines. 

L'exécution  &cile  et  prompte  de  la  multiplication  par  bou- 
tures ou  par  morceaux  de  racines ,  a  fait  adopter  cette  méthode 
par  le  plus  grand  nombre  des  cultivateurs.  En  découvrant  les 
racines  d'un  ancien  olivier,  onpeut^  sansluifuire  aucun  tort, 
prendre  de  quoi  faire  une  cinquantaine  de  plants.  Une  terre 
bien  labourée  est  toute  la  préparation  qu'exige  la  plantation 
de  ces  morceaux.de  racines.  On  peut  les  mettre  d'abord  à 
deux  pouces  de  distance  seulement ,  parce  que ,  lorsqu^la  au- 
ront fuurui  des  pousses,  on  arrachera  les  moins  bien  venus, 
pour  donner  aux  plus  beaux  sujets  environ  deux  pieds  d'in- 
tervalle de  Tun  à  Tautre.  Si  l'on  forme  des  pépinières  de  re- 
jetons enlevés  au  pied  des  vieux  arbres,  il  faudra  tout  de  suite 
leur  donner  cette  distance. 

Cesmoyeiis,  nous  Tavons  d^à  dit,  ont  l'avantage  de. la 
promptitude;  mais,  si  l'on  tient  par-dessus  tout  à  se  procurer 
des  arbres^beaux  et  vigoureux ,  l'expérience  a  prouvé  que  les 
plants  d'oliviers  sauvages  tirés  des  bois  et  les  semis  sont  bien 
préférables. 

Alors,  pour  se  procurer  l'espèce  que  Ton  désire,  il  faut 
avoir  recours  à  la  greffe.  Le  moment  favorable  pour  cette  opé- 
ration est  le  mois  de  Mai ,  parce  qu'à  cette  époque  les  arbres 
sont  dans  le  fort  de  la  sève.  L'olivier  est  susceptible  de  rece- 
voir toute  espèce  de  greffe.  Mais  celle  en  éeusson  est  la  seule 
qu^uu  doive  mettre  en  usage  sur  les  jeunes  sujets  venus  de  noyau 
et  sur  les  sauvageons  provenant  de  plant  arraché  dans  les  forêts. 
Il  faut  attendre  pour  ces  derniers  qu'ils  aient  bien  repris  dans 


OLI  71 

h  pépinière.  En  outre ,  il  est  avantageux  de  les  greffer  rez- 
terre  parce  qu'alors  la  sève  est  plus  immédiatement  portée 
vers  la  greffe  9  et  que  dans  le  cas  où  la  tige  viendroit  à  périr 
par  un  accident  quelconque ,  on  a  plus  d'espérance  de  voir 
pousser  des  rejetons  qui  n'auront  pas  besoin  d'être  entés  de 
nouveau.  La  greffe  en  fente  et  celle  en  couronne ,  ne  con- 
viennent que  pour  tes  vieux  arbres,  dont  on  veut  changer 
la  qualité  du  fruit.  On  peut,  cependant,  aussi  les  greffer  en 
écusion,  en  multipliant  les  écussons,  selon  qu'il  y  a  de  branches 
principales,  et  en  choisissant  pour  les  placer  sur  celles-ci  les 
endroits  où  Fécorce  est  la  plus  unie.  On  pose  ordinairement 
sur  chaque  branche  deux  écussons  opposés  l'un  à  l'autre. 

C'est  ordinairement  au  bout  de  dix  à  douze  ans  que  les  jeunes 
arbres,  venus  de  noyau,  commencent  à  rapporter  des  fruits; 
mais  il  faut  attendre  vingt-cinq  ou  trente  ans  pour  obtenir 
des  récoltes  satisfaisantes.  L'olivier  croit  lentement,  a  dit  Vir- 
gile {et  proUm  tardé  erescerUis  olivœ  ^  Georg.,  1.  11  ).  Cepen- 
dant Hésiode  a  outré  la  chose,  en  disant  que  jamais  homme 
n'avoit  vu  le  fruit  d'un  olivier  qu'il  avoit  planté.  Il  est  vrai 
que  les  bénéfices  qu'on  a  à  espérer  d'une  nouvelle  plantation 
d'oliviers,  sont  un  peu  tardifs ,  de  quelque  manière  qu'elle 
ait  été  faite;  mais  si  on  ne  voit  pas  fructifier  tout  de  suite  les 
arbres  que  l'on  a  plantés,  du  moins  les  produits  du  terrain 
ne  seront  pas  sensiblement  diminués,  et  le  cultivateur,  en  at- 
tendant les  fruits  de  ses  arbres,  sera  dédommagé  par  les  ré- 
coltes ordinaires  des  grains  qu'il  sèmera  chaque  année. 

Une  fois  que  l'olivier  a  acquis  une  certaine  vigueur,  il 
n'exige  plus  beaucoup  de  soins.  Columelle  a  dit  :  Omnis  tamen 
arhoris  cultus  simpLicior  quam  vinearum  est ,  longèque  ex  omnibus 
stirpibus  minorem  impensam  desiderat  olea ,  lib.  V  ^  cap.  7.  Virgile 
émet  la  même  opinion  dans  le  second  livre  de  ses  Géor- 
giques. 

Contra  non  ulla  est  oleis  cultura;  neque  iltœ 
Procurt*am  expectant  falcem,  rastrosque  tenaces  ^ 
Cum  semel  hœserunt  art^is,  aurasque  tulerunly 
Ipsa  satis  tellus,   cum  dente  recluditur  unco  , 
Sufficit  humoremy  et  §ra\*idas  cum  vomere  fruges. 
Hoc  pinguem  et  placitam  paci  nulritor  olwam. 
Dans  l'île  de  Corse,  en  Afrique  et  dans  plusieurs  contrées 


7^  OLI 

du  Levant,  dés  que  les  oliviers  sont  plantés,  on  les  laisse  crottre 
en  liberté,  sans  jamais  les  tailler,  ni  les  fumer,  souvent  mémt 
sans  les  labourer  au  pied.  Mais  on  ne  peut  pas  suivre  cette 
méthode  dans  les  pays  moins  chauds;  les  arbres  y  exigent  plus 
de  soin  ;  il  faut  leur  donner  des  labours  deux  fois. chaque  an- 
née, en  automne  et  au  printemps ,  les  tailler,  les  fertiliser  par 
des  engrais.  Le  terrain  où  ils  sont  plantés  est  également  propre 
à  recevoir  des  légumes  et  des  céréales;  les  uns  et  les  autres 
y  viendront,  si  on  a  soin  de  répandre  des  engrais  -en  abon<» 
darice  et  s'il  y  a  assez  d'intervalle  entre  chaque  arbre  pour 
permettre  la  circulation  de  Tair  et  de  la  lumière.  On.  aura 
seulement  la  précaution  de  ne  pas  semer  trop  près  du  ta*one 
des  arbres. 

Les  engrais  de  toute  espèce  conviennent  aux  oliviers.  Caton 
et  Columelle  conseillent  de  les  fumer  à  la  fin  de  l'automne,  et 
c'est  ce  que  Ton  fait  généralement.  Cependant  il  paroit  que  dans 
les  pays  où  les  gelées  sont  assez  fortes  et  assez  fréquentes  pen^ 
dant  l'hiver ,  il  est  préférable  d.e  chausser  le  pied  des  arbres 
avec  de  la  terre ,  afin  d'empêcher  le  froid  de  pénétrer  jusqu'à 
la  souche. 

Les  anciens  tailloient  rarement  les  oliviers*  Columelle  dit 
qu'il  suffît  de  le  faire  tous  les  huit  ans.  £n  voyant  les.  oliviers 
sauvages,  dont  la  nature  seule  a  pris  soin,  chargés  de 
fruits' en  plus  grand  nombre  que  les  arbres  cultivés  n'en 
portent  ordinairement,  on  seroit  tenté  de  croire  qu'autant 
vaudroit  les  laisser  croître  en  liberté;  piais  tous  ceux,  qui  se 
sont  occupés  de  la  culture  des  oliviers,  sont  d'accord  sur 
l'utilité  d'une  taille  modérée  et  bien  entendue.  Elle  ne  doit 
consister,  pour  ainsi  dire,  qu'en  un  simple  élaguement.  Au- 
cune des  branches  principales  ne  doit  être  supprimée,  à  moins 
qu'elles  ne  soient  placées  de  manière  à  gêner  la  culture  du 
terrain.  On  doit  se  bornera  couper  le  bois  mort,  à  retranche^ 
les  rameaux  dont  la  végétation  est  languissante,  ainsi  que  les 
branches  gourmandes,  et,  enfin,  à  diminuer  le  nombre  des 
rameaux  trop  pressés  ou  mal  placés  ,  qui,  en  rendant  l'arbre 
trop  touffu  ,  empécheroient  la  libre  circulation  de  l'air  et  de 
la  lumière.  Malheureusement  celle  sage  méthode  n'est  pas 
suivie  partout  Dans  quelques  cantons  du  Midi  de  la  France 
on  est  dans  l'usage  d'abandonner  à  ceux  qui  font  la  taille  les 


OLI  75 

fondes  des  oliviers.  Cette  pratique  est  très  •préjudiciable^ 
parce  que  les  ouvriers ,  ne  voyant  que  leur  intérêt ,  taillent 
et  coupent  sur  le  gros  bois  le  plus  qu'ils  peuvent,  afin  de  mul- 
tiplier leurs  profits. 

Le  moment  le  phis  favorable  pour  la  taille  est  le  mois  de 
Février  ou  de  Mars  5  selon  le  degré  de  chaleur  du  climat ,  parce 
qu'à  cette  époque  la  sève  ne  tarde  pas  à  se  mettre  en  mouve« 
ment,  et  que  les  plaies  faites  par  la  serpette  sont  bientôt  ci- 
catrisées, taudis  que  leurs  bords  sont  exposés  à  se  dessécher , 
tans  pouvoir  se  fermer ,  lorsque  la  taille  a  été  faite,  dans  le 
commencement  de  l'hiver. 

Dans  la  plupart  des  pays  où  l'olivier  est  cultivé,  il  donne 
alternativement  une  bonne  et  une  mauvaise  récolte.  Les  an- 
ciens ont  cherché  la  cause  de  cette  périodicité  constante  ;  ils 
ont  cru  l'avoir  trouvée  dans  le  mauvais  moyen  employé  pour 
la  récolte  des  olives.  Ils  s'tmaginoient  qu'en  gaulant  les  arbres 
pour  abattre  les  fruits ,  on  détruisoit  les  bourgeons  destinés  à 
reproduire  de  nouveaux  fruits  l'année  suivante.  Cette  opi- 
nion seroit  très -vraisemblable,  si  l'on  ne  savoit  pas  que  dans 
plusieurs  cantons  du  Midi  de  la  France ,  où  on  cueille  les 
olives  à  la  main,  une  année  d*abondance  alterne  toujours  avec 
une  mauvaise  année.  Plusieurs  agronomes  ont  alors  regardé 
4a'  taille  comme  la  cause  des  récoltes  alternatives.  Mais ,  dans 
un  mémoire  publié  à  ce  sujet  en  1792 ,  M.  Olivier  a  trés-biea 
prouvé  que  ce  n'étoit  pas  là  qu'il  falloit  chercher  la  cause  de 
Tespèce  de  stérilité  dont  la  plupart  des  oliviers  sont  frappés 
tous  les  deux  ans.  En  efifet ,  comme  l'observe  cet  auteur,  outre 
que  la  taille  n'est  pas  la  même  dans  tous  les  lieux  où  les  récoltes 
sont  alternes,  puisque  cette  taille  se  fait,  ici  en  coupant  peu 
de  bois  ,  là  en  n'enlevant  que  le  bois  rabougri  ou  à  demi  mort; 
ailleurs  en  retranchant  de  gros  rameaux  ou  même  de  grosses 
branches.  On  sait  encore  que  la  plupart  des  cultivateurs  ne 
taillent  pas  leurs  arbres  dans  le  même  temps  et  à  la  même 
époque  ;  les  uns  les  taillent  de  deux  ans  en  deux  ans,  d'autres 
de  trois  en  trois ,  de  quatre  en  quatre ,  ou  même  de  six  en 
six  ans.  Ils  les  taillent  indifféremment  au  printemps ,  en  au- 
tomne ,  en  hiver;  quelques-uns,  enfin,  ne  les  taillent  pas  du 
tout. 

D  après  ces  considérations  ^^  Fauteur  du  mémoire  pense  quc^ 


74  OLI 

Ton  doit  attribuer  ce  phénomène  à  l'épuisement  qu'une  ré> 
coite  trés-abondante  fait  éprouver  aux  arbres  et  surtout  à  ce 
qu'on  les  laisse  trop  long-temps  chargés  de  leurs  fruits.  L'ex- 
périence vient  à  l'appui  de  cette  opinion.  En  effet,  dans  le 
territoire  d'Aix  on  fait  la  cueillette  des  olives  dés  le  commen- 
cement de  Novembre,  et  tous  les  ans  les  récoltes  y  sont,  à 
peu  de  chose  prés ,  uniformes  ;  tandis  qu'au  contraire  ^  dans 
les  autres  parties  de  la  Provence ,  en  Italie  et  dans  le  Levant , 
où  l'on  ne  commence  à  cueillir  les  olives  qu'en  Décembre ,  o& 
iouvent  il  y  en  a  encore  sur  les  arbres  en  Mars  et  Avril ,  et 
où  même,  comme  dans  certains  cantons  de  l'Italie ,  on  attend 
que  l'olive  se  détache  toute  seule,  les  récoltes  sont  toujours 
bisannuelles. 

Il  est  donc  très^probable  qu'en  faisant  la  cueillette  desolivea 
de  bonne  heure ,  les  cultivateurs  pourroient  espérer  tous  les 
ans  une  bonne  récolte  ;  en  outre  ils  auroient  de  l'huile  d*une 
qualité  bien  supérieure.  Les  huiles  d'Aix,  qui  sont  si  renom- 
mées, ne  doivent,  sans  doute,  leur  qualité  qu'au  soin  que 
l'on  a  de  cueillir  les  olives  aussitôt  qu'elles  sont  mûres.  Chaque 
année  on  commence  la  cueillette  à  la  fin  d'Octobre  ou  dans 
les  premiers  jours  de  Novembre ,  et  on  porte  aussitôt  les' olives 
au  moulin.  Dans  plusieurs  atitret  cantons  du  Midi  de  la  France, 
en  Italie,  en  Espagne,  on  ne  se  met  à  cueillir  au  plus  tôt  qu^en 
Décembre ,  et  lorsqu^on  a  fini ,  on  laisse  les  olives  entassées  dans 
des  greniers  ou  même  sous  des  arbres  pendant  des  semaines, 
des  mois.  Qu'en  arrive-t-ilP  Que  les  olives  fermentent ,  que 
l'on  obtient  en  apparence  une  quantité  d'huile  plus  considé- 
rable ;  mais  ce  foible  avantage ,  si  toutefois  il  existe ,  ce  qui  est 
bien  douteux,  est  bien  compensé  parle  mauvais  goût  que  cette 
fermentation  prolongée  communique  à  l'huile. 

Le  préjugé'de  laisser  long -temps  les  olives  sur  les  arbres  ^ 
est  d'autant  plus  étonnant  qu'il  étoit  déjà  connu  des  anciens 
que  pour  avoir  de  bonne  huile,  il  falloit  faire  tout  le  contraire* 
Pline  recommande  de  cueillir  les  olives  quand  elles  commen- 
cent à  noircir  :  Optima  aulem  œtas  ad  decerpendum ,  irUer  eo» 
piam  Vonitatemque ,  incipienU  bacca  nigrescere  (lib,  XV y  cap,  i)  * 
et  Columelle  remarque  que  plus  l'olive  est  mûre ,  plus  l'huile 
est  grasse  et  moins  son  goût  est  agréable  :  Quanto  maturior 
hacca ,  tant&pinguior  sucous ,  mirmsque  graUts. 


OLI  75 

Les  anciens  nous  apprennent  encore  que ,  pour  avoir  de 
bonne  huile,  il  faut  l'exprimer  des  olives  aussitôt  qu^elles  sont 
cueillies.  Caton  dit  positivement  que  Ton  ne  doit  pas  croire 
que  la  quantité  de  Thuile  augmente  quand  on  laisse  les  olives 
sur  le  plancher ,  que  plus  on  se  presse  de  l'extraire ,  plus  on 
gagne  sur  la  quantité  et  sur  la  qualité ,  et  que  plus  les  olives 
auront  au  contraire  restée  sur  la  terre  ou  sur  le  plancher ,  moins 
on  en  retirera  d'huile  et  moins  elle  sera  bonne. 

L'olivier  fleurit  en  Mai  ou  Juin ,  selon  la  température  du 
climat;  ce  n'est  que  cinq  ou  six  mois  après,  vers  celui  de  No- 
vembre, que  ses  fruits  sont  mûrs.  On  les  récolte,  soit  en  les 
gaulaût,  soit  en  les  cueillait  à  la  main,  ce  qui  vaut  mieux» 
On  se  sert  à  ce  dernier  effet  d'échelles  doubles;  mais  lorsque 
les  arbres  sont  trop  élevés  pour  qu'on  puisse  recueillir  les 
olives  placées  sur  les  branches  du  sommet ,  on  n'a  d'autre  res- 
source que  le  gaulage. 

Avant  de  les  transporter  an  moulin ,  on  a  soin ,  à  la  fin  de 
chaque  journée ,  d'en  séparer  les  fruits  gâtés,  les  feuilles  et  les 
eorps  étrangers  qui  pourroient  y  être  mêlés.  Cette  précaution 
est  nécessaire  lorsqu'on  veut  avoir  de  l'huile  fine  ;  elle  est  in^ 
dispensable  lorsque  les  olives  ont  été  gaulées ,  parce  qu'alors 
elles  sont  mélangées  avec  une  |[rande^  quantité  de  feuilles  et 
de  morceaux  de  branches. 

Lorsque  les  olives  sont  cueillies  un  peu  avant  leur  matu- 
rité, elles  donnent  une  huile  excellente  ;  mais  alors  elles  n'en 
fournissent  que  fort  peu  ;  aussi  les  cultivateurs^  qui  n'y  trou- 
vent aucun  avantage,  h'en  préparent  que  rarement  de  cette 


manière. 


1/huile  extraite  parle  pressurage  simple ,  sans  emploi  d'eau 
bouillante,  est  la  meilleure  et  la  plus  pure;  on  lui  donne  le 
nom  d'hui/e  vierge  ou  nalwe*  "Pour  l'obtenir  aussi  bonne  que 
possible  ,  il  faut  séparer  les  noyaux  des  olives.  Les  gourmets 
en  distinguent  encore  une  autre  espèce ,  qui  ne  se  trouve  pas 
dans  le  commerce.  Pour  se  la  procurer,  on  pratique  des  creux 
dans  la  pâte  formée  par  les  olives  bien  broyées  ;  ces  trous  se 
remplissent  d'huile,  qui  est  d'autant  plus  excellente  qu'elle 
n'est  pas  le  résultat  de  la  pression.  On  la  retire  avec  une  cuiller» 

Lorsqu'on  a  obtenu  Thuile  vierge ,  on  retire  la  pâte  de  des- 
sous le  pressoir.  On  la  broie  alors  avec  les  mains  ;  on  la  re- 


7«  OLI 

place  ensuite  tous  la  presse  et  on  verse  dessus  une  certaine 
quantité  d'eau  bouillante.  Par  une  nouvelle  pression  on  re- 
tire une  seconde  huile,  inférieure  à  l'huile  vierge,  mais,  ce- 
pendant, encore  asses  bonne.  On  peut  soumettre  le  résidu  k 
on  troisième  pressurage,  mais  l'huile  qu'on  obtient  a  une 
saveur  désagréable ,  ce  qui  fait  qu'on  ne  l'emploie  que  pour 
les  fabriques  et  pour  les  lampes.  Les  Provençaux  la  nonunen| 
huile  à! enfer,  d'infer  ou  d'infoet. 

Lorsque  les  olives  sont  trop  mûres  ou  trop  fermentées, 
l'huile  n'a  ni  goût,  ni  parfum.  Pour  lui  donner  la  saveur  qui 
lui  manque,  on  a  imaginé  de  faire  broyer  avec  les  olives  une 
certaine  quantité  de  feuilles  d'olivier,  mais  alors  l'huile,  au  ' 
lieu  d'être  fade  et  insipide  est  amère  et  désagréable. 

Du  temps  de  Pline  les  huiles  d'Italie  étoient  supérieures  k 
toutes  celles  des  autres  contrées.  Aujourd'hui  elles  ont  perdu 
leur  grande  réputation  ;  sans  doute  parce  que  la  fabrication 
ne  s'exécute  plus  par  un  bon  procédé.  Les  huiles  d'Espagne  et 
de  Portugal  ne  sont  pas  non  plus  estimées ,  et  cela  par  la  même 
raison.  C'fst  la  France  qui  l'emporte  maintenant  sur  tous  les 
autres  pays  de  l'Europe;  et  parmi  les  huiles  que  fournissent  le 
Languedoc  et  la  ProVence,  celle  d'Aix  et  des  territoires  voisins 
mérite  à  juste  titre  la  préférence.  C'est  celle  qui  se  conserve 
le  mieux.  On  peut  la  garder  deux  et  même  trois  ans  sans  qu'elle 
s'altère.  Au-delà  de  ce  terme  elle  contracte  un  goût  acre,  une 
odeur,  désagréable ,  et  n'est  plujs  propre  à  assaisonner  les  ali- 
mens.  Pour  lui  conserver  long-temps  ses  bonnes  qualités,  il 
faut  la  renfermer  dans  des  vases  fermés  hermétiquement  et  la 
placer  dans  un  endroit  frais,  où  la  température  n'éprouve  pas 
de  variations  trop  sensibles,  comme  dans  une  cave  ou  dans 
un  cellier. 

On  a  indiqué  beaucoup  de  moyens  d'enlever  aux  huiles 
rances  leuràcreté.  Un  des  meilleurs  consiste  à  les  faire  chauffer 
légèrement  avec  un  peu  d'alcool  et  à  les  laver  ensuite  avec 
une  certaine  quantité  d'eau. 

Il  ne  nous»  reste  plus  maintenant ,  pour  terminer  l'histoire 
de  l'olivier,  qu'à  indiquer  quels  sont  les  accidens,les  maladies 
qu'il  a  à  craindre.  Le  froid , 'nous  l'avons  déjà  dit ,  lui  est  très- 
contraire;  mais  ses  ennemis  les  plus  redoutables  sont  les  in- 
sectes. Nous  citeront  la  chenille  adonide,  la  chenille  mineuseï 


OLI  77 

le  mouche  de  l'olivier  parmi  ceux  qui  font  lé  plus  de  favatge. 

La  chenille  adonide  s'attache  à  la  partie  inférieure  des 
feuilles  et  sur  les  pousses  les  plus  tendres»  Elle  y  cause  une 
telle  extravasion  de  la  sève  que,  le  matin,  les  arbres  infestés 
par  cet  insecte  sont  couverts  de  gouttes  d'eau ,  et  que  la  sur* 
face  du  terrain  qui  répond  à  leur  feuillage  est  humide.  Cette 
transpiration  excessive  fatigue  les  oliviers  et  nuit  beaucoup  k 
leur  rapports  Aussi  est->il  d'un  grand  intérêt  pour  les  cultiva- 
teurs de  détruire  cet  insecte ,  et  le  seul  moyen  d*y  parvenir, 
c'est  de  retrancher  toutes  les  branches  attaquées  et  dé  les 
brûler. 

La  chenille  mineuse  se  nourrit  du  parenchyme  des  feuilles* 
Elle  s'attache  aux  bourgeons  naissans,  s'y  introduit  et  détruit 
Tespoir  des  jeunes  pousses  en  même  temps  que  les  bourgeons 
&  fleur.  Elle  se  nourrit  aussi  de  la  chair  des  olives ,  pénètre 
dans  Tintérieur  du  noyau  et  mange  l'amandci  On  la  détruit 
par  le  moyen  que  nous  avons  indiqué  pour  l'adonide. 

La  mouche  de  l'olivier  attaque  l'olive  peu  avant  la  maturité* 
Elle  pique  le  fruit,  dépose  un  œuf  dans  Touverture  qu'elle  a 
faite  ,'et  cet  œuf  produit  une  larve  qui  se  nourrit  de  la  pulpe 
de  l'olive.  Cet  insecte,  ainsi  que  les  deux  autres  que  nous 
avons  nommés ,  font  éprouver  aux  cultivateurs  des  pertes  très* 
considérables.  (L.  D.) 

OLIVIER  BATARD  ou  DES  BARBADES.  (Bot.)  Deux  noms 
du  Daphnot*  Voyez  ce  mot.  (Lem.) 

OLIVIER  DE  BOHÊME.  {Bot.)  Nom  vulgaire  du  chalef  à 
feuilles  étroites.  (  L.  D.  ) 

OLIVIER  DE  MARAIS.  {Bot.)  C'est  le  tapelo,  espèce  du 
genre  Nyssa.  (Lem.) 

OLIVIER  DE  MONTAGNE»  {Bot.)  A  la  Martinique  on 
nomme  ainsi  le  simplocos  martinicensU,  suivant  M.  Richard* 
On  trouve,  dans  l'ouvrage  de  Nicolson  sur  l'Hisoire  natu- 
relle de  Saint-Domingue,  l'indication  vague  d'un  olivier  bâ- 
tard,  k  feuilles  opposées,  entières,  sans  dentelures  ni  ner- 
vures apparentes,  dont  il  n'a  vu  ni  la  fleur  ni  le  fruit.  (J.) 

OLIVIER  NAJN.  {Bot.)  C'est  la  camelée,  cneorum  trico- 
ceum,  Linn.  (Lem.) 

OLIVIER  DES  NÈGRES.  {Bot.)  C'est  sous  ce  nom  que  j'ai 
reçu  de  la  Martinique,  en  1792  ,  par  M.  Tenasson,  alors  di- 


7»  OLI 

recteur  du  gënie  dans  cette  île ,  rëcbantîllon  en  fruit  d'un 
arbre  qui  paroît  être  le  mirobolan  chébule  ,^  semblable  au 
fruit  de  ce  mirobolan  figuré  par  Gœrtner,  t.  97*  On  donne 
le  même  nom,  suivant  Surian ,  au  caimitier,  chrysophylUim ^ 
qui  est  le  Mynti  ides  Caraïbes.  Voyez  ce  mot.  (J.) 

OLIVIER  SAUVAGE.  {BoU)  A  la  Martinique  on  donne 
ce  nom  au  Dafhnot.  (  Lbm.  ) 

OLIVIÈRE.  (Bot.)  Voyez  Oliveria.  (Lem.) 
GLWILE.  (Chim.)  Nom  donné  par  M.  J.  Pelletier  à  nfl 
principe  immédiat  d'origine  végétale,  qu'il  a  retiré  de  la  ma-  ^ 
tière  appelée  improprement  gomme  d'olmer» 

a)  Cas  oà  Volwile  n'est  pas  altérée. 

L'olivile  est  en  poudre  brillante ,  analogue  par  son  aspect 
àFamidon;  ou  bieo  cristallisée  en  petites  lames;  dans  cet 
état ,  elle  est  incolore  ;  mais  si  on  la  chaufife ,  elle  se  fond  à  -■ 
70   ,   et  prend  une  légère  couleur  jaune  :  quand  elle  tsX 
£gée,  elle  est  électrique  par  frottement. 

Elle  t%i  peu  soluble  dans  l'eau  froide  ;  elle  se  dissout  dans 
trente -deux  fois  son  poidf  d'eau  bouillante.  La  dissolution 
se  trouble  par  le  refroidissement,  et  prend  Fapparence  d'une 
émulsion;  quand  on  fait  concentrer  la  dissolution  à  chaud  5 
l'olivile  se  sépare  comme  le  feroit  une  matière  huileuse» 

La  dissolution  d'olivile  est  précipitée  par  les  acétates  de 
plomb;  le  précipité  blanc  qui  se  forme,  est  soluble  dans 
l'acide  acétique. 

L'alcool  chaud  paroît  dissoudre  l'olivile  en  toutes  propof» 
4ions;  la  liqueur,  si  elle  est  suffisamment  chargée,  se  trouble 
par  le  refroidissement* 

Une  solution  alcoolique  d'olivile ,  saturée  à  froid ,  est  trou- 
blée par  Teau  ;  le  précipité  disparoit  dans  un  excès  de  ce 
liquide. 

La  solution  alcoolique  d'olivile,  évaporée  spontanément ^ 
laisse  séparer  cette  substance  sous  forme  de  cristaux* 

L'éther  hydra tique  ne  dissout  pas  Tolivile.    ^ 

A  froid  les  huiles  volatiles  et  fixes  n'ont  pas  d'action  sur 
l'olivile;  à  chaud  ils  en  dissolvent  une  petite  quantité*. 

L'acide  acétique  dissout  abondamment  l'olivile. 

L'acide  sulfurique  foible  est  sans  action  sur  elle. 


OLI  79 

Les  solufions  alcalines  qui  ne  sont  pas  concentrées ,  dissol- 
vent l'olivile  sans  Taltéren 

L*olivile  ,est  sans  odeUr  ;  elle  a  une  saveur  particulière 
amère ,  sucrée  et  légèrement  aromatique. 

b)  Cas  ou  Volwile  est  altérée. 

Au  feu  elle  se  comporte  comme  une  substance  non  azotée  » 
formée  dVxigénje  de  carbone  et  d'hydrogène*  M.  Pelletier  la 
considère  comme  tenant  le  milieu  entre  les  luB^tances  végé- 
tales où  l'oxigène  est  à  l'hydrogène  dans  le  rapport  deé  élé- 
mens  de  Teau,  et  les  substances  végétales  où  Fhydrogène  est 
prédominant  sur  l'oxigène;  aussi  quand  on  la  projette  sur  un 
charbon,  elle  se  décompose  en  répandant  beaucoup  de  fu- 
mée ,  mais  elle  ne  s'enflamme  que  difficilement* 

L'acide  solfurique  concentré  la  noircit  au  moment  où  il 
Il  touche. 

L'acide  nitrique  dissout  l'olivile  à  froid;  il  se  colore  en 
rouge  foncé;  si  l'on  fait  chauffer  le  mélange,  la  couleur  passe 
au  jaune ,  et  par  le  refroidissement  on  obtient  une  quantité 
considérable  d'acide  oxalique  et  un  peu  de  matière  amère* 

Préparation  de  VolivUe. 

La  gomme  d'olivier  est  formée  d'olivile  d'une  résine,  et 
d'une  petite  proportion  d'acide  benzoïque.  Voici  comment 
M.  J.  Pelletier  l'a  analysée. 

Il  a  fait  dissoudre  la  gomme  dans  un  léger  excès  d'alcool. 
Quand  elle  ne  contient  pas  de  corps  étrangers  ^  la  dissolution 
est  complète.  Il  a  laissé  la  liqueur  filtrée  s'évaporer  spon- 
tanément ,  l'olivile  a  cristallisé  ;  il  a  séparé  les  cristaux  de  leur 
eau-mère;  il  lésa  dissous  de  nouveau  dans  l'alcool,  a  fkit 
cristallber  cette  nouvelle  solution,  a  lavé  avec  de  l'éther  hy* 
dratique  les  cristaux  qu'elle  a  donnés,  et  a  ainsi  obtenu 
l'olivile  pure. 

C'est  en  épuisant  la  première  dissolution  alcoolique  de 
cristaux ,  que  M.  Pelletier  a  obtenu  la  résine  ;  quant  à  l'acide 
benzoïque,  il  l'a  extrait  de  la  gomme  d'olivier,  en  la  trai- 
tant par  la  chaux ,  suivant  la  méthode  de  Scheele. 

Il  est  bien  probable  que  la  substance,  que  M.  Pelletier  a 
considérée  oomme  delà  résine  pure,  retenait  une  proportion 


«o  O  L I 

notable  d'olivile,  à  laquelle  il  flaut  l'appofter  plusieurs  des 
propriétés  que  ce  chimiste  a  attribuées  à  la  résine^  (Ch*) 

OLIVILLA.  (Bo^)La  camelée,  cneorum  Iricoccum^  est  ainsi 
nommée  4an8  quelques  cantons  de  TEspagne ,  suivant  Clusius» 
C'est  la  garoi/pe  des  environs  de  Narbonne*  VoUvilUt  blancd 
est  le  teucriuni  fruticànt. 

Le  même  nom  oli villa  est  donné  dans  quelques  lieux  du 
Pérou,  suivant  les  auteurs  de  la  Flore  périfvienne^  à  leuf 
genre  ^xto^c^n*  Voyez  ce  mot.  (J.) 

OLIViLLO*  {Bot.)  Nom  du  phillyrea  angust{folia ^  tu  Es» 
pagne.  Voyez  Filaria.  (Lem.) 

OLIVINE.  (Mm.)  Nom  du  péridpt  chez  les  minéfalogistei 
âe  rÉcole  allemande*  Nous  Pavons  appliqué  plus  particulier 
rement  à  la  variété  de  cette  pierre  qui  se  trouve  en  grains  | 
d'aspect  vitreux,  dans  les  basaltes»  Voyez  PéaiDOT.  (B*) 

OLIVO. {BoL)  Prés  de  Cumana,  en  Amérique,  on  donne  c6 
nom  au  cappuris  intermedia  de  M*  Kunth.  (J«) 

OLLëTO.  {Bot.)  Nom  donné  dans  quelques  lieux  de  l^A* 
mérique  méridionale  à  Un  lecythis ,  dont  le  fruit  ressemble 
à  une  petite  marmite ^  ollaé  Lœfling,  qui  cite  ce  nom,  a 
pour  teite  raison  nommé  Fespèce  qu^il  décrit,  lec^this  ollarid 
Le  lecythis  minor  de  Jiicquiii,  vu  par  lui  à  Carthagène,  y  est 
nommé  ollita  de  mono,  c'est-à-dire,  marmite  de  singe,  parce 
que  les  singes  mangent  ses  graines  avec  avidité*  (J*) 

OLLEYQ.  {Bot.)  Nom  égyptien  du  liseron  des  champs  « 
convolvulus  art^ensis  ^  suivant  Mé  Delile.  Ce  nom ,  donné  à  des 
plantes  grimpantes ,  est  également  cité  par  cet  auteur  pour 
son  dolichos  niloticus  ou  doliehos  sinensis  de  Forskal,  qui  nomme 
Hussi  olleik  le  convolvulus  hastatus.  (J«) 

0LL1NA<*GUSA.  {Bot.)  Nom  japonois  de  Yanétnoné  cemua 
de  Thunberg*  (J.) 

OLLINA-KOGI.  {Bote)  Nom  japonois  du  laurus  indicAf 
Linn.  (Lem.) 

OLMARINO.  {Bot.)  Voyez  Touffe  ormière.  (Lem.) 

OLMÉDiE,  Olmedia.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  incomplètes,  dioïques,  de  la  famille  des  urticées,  de 
la  monoécie  tétrandrie  de  Linnaeus  j  offrant  pour  caractère  es* 
sentiel  :  Des  fleurs  dioïques;  dans  les  fleurs  mâles  un  récep* 
tacle  conunun  couvert  d'écaillés  imbriquées,  contenant  plu* 


OLU  8i 

éeuTB  fleuri  y  dont  le  calice  est  à  deuic  ou  quatre  dëcoupivei 
profondes;  point  de  corolle;  quatre  étamincs  ;  les  filamenâ. 
plans,  élastiques.  Dans  les  JUurs  fsmelles :  des  écailles  conni- 
ventes;  un  calice  ovale  y  à  quatre  dents;   un  drupe  mono- 
sperme,  formé  par  le  calice  charnu. 

Ce  genre  a  été  établi  par  les  auteurs  de  la  Flore  du  Pérou 
pour  des  arbres  d^où  découle  un  suc  laiteux.  Ils  en  ont  indi- 
qué deux  espèces  sans  autre  description  qu'une  phrase  spé- 
cifique ;  savoir  :  i.^  Olmedia  aspira,  Ruiz  et  Pav»,  Syst»  veg,, 
F/.  Per.^  pag.  s  5.  Cet  arbre  croit  dans  les  grandes  forêts  du 
Pérou.  Ses  feuilles  sont  oblongues ,  rudes ,  obliques ,  acumi- 
nées,  dentées  ou  crénelées  à  leurs  bords;  a.®  Olmedia  lœvis^ 
Ruii  et  Pav.,  /•  c,  pag.  268.  Arbre  d'environ  dix-huit  pieds 
de  haut,  d'où  découle  un  suc  laiteux.  Ses  feuilles  sont 
alongées,  acuminées,  lisses  à  leurs  deux  faces,  très-entières. 
(PoiR.) 

OLOCHRYSOS.  {Bot.)  Voyez  Notios.  (J.) 

OLONIER.  (  Bot,  )  Nom  vulgaire  de  l'arbousier  unedoé 
Voyez  Arbousier.  (L.  D.) 

OLOPONG.  {Erpét,)  Quelques  voyageurs  ont  parlé  sous 
ce  nom  d'une  grande  vipère  des  Philippines,  qui  ne  sauroit 
être  encore  classée  et  que  les  naturalistes  n'ont  point  exami- 
née. (H.  C.) 

OLOR.  {Omith»)  Nom  spécifique  du  cygne  à  bec  rouge, 
ajuu  olor,  GmeL  (Ch.  D.  ) 

OLOTOTOTL.  (Ornith.)  Fernandez,  chap.  2o5,  p.  63,  dit 
que  cet  oiseau  du  Mexique,  dont  la  taille  est  celle  de  l'étour- 
neau,  vît  dans  les  montagnes,  et  que  son  plumage  est  pres- 
que entièrement  bleu ,  excepté  le  cou  et  le  ventre,  qui  sont 
variés  de  blanc  et  de  rouge.  (Ch.  D. } 

OLRUPPE.  {IchthyoL)  D'après  Kentmann ,  Gesner  parle, 
sous  cette  dénomination,  d'une  espèce  d'anguille  que  l'oa 
prend  dans  l'Elbe.  (H.  C.) 

OLSENICHIUM.  (Bol.)  Nom  cité  par  Cordus  du  thysse- 
linum  de  Pline  ou  persil  laiteux  :  ainsi  nommé  parce  qu'il  a 
le  port  du  persil  et  qu'il  rend  un  suc  laiteux.  C'est  le  seli" 
nu  m  sylvestre  de  Linnseus.  (J.) 

OLUS.  (Bot,)  Ce  nom,  qui  parott  exprimer  une  plante  po- 
tagère, a  été  employé  avec  une  dénomination  spécifique  pour 
36.  <5 


«»  OL  U 

désigner  certaines  plantes  économiques.  L'épinard  est  ToIm$ 
hispanicus  de  Tragus;  la  corête  ,  eorchorys,  est  Fo/vs  jmdaÂemm 
d'Aviccnne.  Rumph  nomme  olu$  ealappoides  le  eycas;  dus 
terophieum ,  leconjrza  einerea ;  olus  vagtim ,  le  eonvolvulas  rcpteaj : 
son  dus  crepitans,  nommé  Corpoo  (voyez  ce  mot)  chei  1rs 
Malais,  est  une  plante  apocinée,  dont  les  fenilles,  que  Ton 
mange,  produisent  dans  la  mastication  une  espèce  de  craque- 
ment. (J.) 

OLUSATRUM.  {Bot.)  Cordus  et  Gesner  nommo)ent  ainÀ 
Thipposelinum  de  Théophraste  ou  smjrmium  de  DioscoiidC) 
sfnyrnium  oluêotrum  de  ÎÀnnxus ^  espèce  de  maceron.  (J.) 

OLYNTHOLITHE.  (A/m.)  M.  Fischer  a  désigné  par  ce 
nom  univoque  un  minéral  que  les  minéralogistes  français 
ont  rapporté  au  grenat,  mais  que  les  minéralogistes  allemands 
en  ont  distingué  sous  le  nom  de  grossulaire.  On  ne  peut  pas 
décider  encore  laquelle  des  deux  opinions  doit  être  adoptée* 
Mais,  dans  le  cas  où  ce  minéral  devroit  former  une  espèce, 
il  conviendrait  de  lui  laisser  le  nom  de  grossulaire,  quoiqu^il 
spit  moins  conforme  aux  règles  d'une  bonne  nomenclature, 
mais  parce  qu'il  a  sur  celui  d'olyntholithe  le  droit  de  prio- 
rité. Voyez  Grenat.  (B.) 

OLYHA.  {Bot»)  La  plante  que  Dioscoride  noqimoit  ainsi 
est  le  seigle,  selon  Cordus,  cité  par  C.  Bauhin.  Dodoêns  et 
Dalécbamps  la  rapportent  à  une  petite  espèce  d'épeautre, 
spella,  congénère  du  blé.  Linnasus  emploie  ce  nom  ptUT  une 
autre  graminée.  (J.) 

OLYRE,  Olyra.  {Bot.)  Genre  de  plante^  monocotylédones , 
à  fleurs  glumacées,  monoïques^  de  la  famille  des  graminées  j 
de  la  monoécie  triandrie  de  Linnœus ,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Des  fleurs  monoïques  ;  les  épillets  unîflores  ;  des  fleurs 
mâles  et  femelles  sur  la  même  panicule;  deux  valves  calici- 
nalcs;  point  de  corolle;  trois  étamines;  les  épillets  femelles 
terminaux;  deux  valves  calicinales membraneuses; rinférieure 
aristée  ;  deux  valves  corollaires  coriaces  ;  un  style  simple  ; 
deux  stigmates  plumeux;  une  semence  oblongue,  enveloppée 
parla  balle  florale  durcie,  épaissie  et  brillante, 

Olyhea  larges  feuilles;  Oljyra  latifolia,  Linn.,  Lamck.,!!/. 
gen,,  tab.  761  ,  fig.  i;  Sloan,  Hist. ,  4,  pag.  107,  tab.  64. 
iig.  2é  Belle  espèce,  distinguée  par:  Ja  largeur  et  la  forme 


OLY  83 

tîe  ses  feuilles  lancéolées,  très- aiguës,  arrondies  à  leul^ 
base,  glabres,  striées,  longues  d'environ  un  pied  sur  quatre 
pouces  de  large  j  la  gaine  velue ,  rétrécie  à  son  extrémité 
en  un  pétiole  court ,  écarté  de  la  tige  :  celle  •  ci  baute 
de  quatre  ou  cinq  pieds ,  géniculée ,  rameuse  à  sa  base  ;  les 
fleurs  disposées  en  une  panicule  étalée ,  dont  le  racbîs  est 
rude,  anguleux;  les  fleurs  mâles  nombreuses,  pédicellées;  les 
femelles  solitaires,  terminales;  les  semences  ovales,  de  la 
grosseur  d*un  grain  de  froment,  blancbes,  luisantes,  très- 
caduques.   Cette  plante  croit  à  la  Jamaïque  et  à  Cayenne. 

Olyre  ROSEAU  ;  Olyra  arundinacea,  Kunth  in  Humb.  et  fionpl.; 
Noi^.  gén.j  vol.  1 ,  pag.  197.  Cette'plante  a  des  tiges  glabres, 
des  feuilles  planes,  oblongues,  lancéolées,  arrondies  à  leur 
base,  rudes  à  leurs  deux  faces,  denticulées,  longues  d^un  demi- 
pied  ,  larges  d'un  pouce;  les  gaines  glabres,  ciliées  à  leur 
sommet;  une  panicule  simple,  resserrée,  longue  de  trois  à 
quatre  pouces  ;  le  rachis  pileux  ;  les  rameaux  pubescens  ;  les 
fleurs  mâles  pédicellées;  les  valves  calicinales  rudes,  lancéo- 
lées, acuminées,  égales,  à  trois  nervures;  une  arête  rude, 
de  la  longueur  des  valves  ;  Tépillet  femelle  solitaire  à  Fextré- 
mité  de  chaque  rameau;  les  valves  calicinales  oblongues,  su- 
bulées,  à  cinq  ou  sept  nervures  pubescentes;  la  valve  infé- 
rieure un  peu  plus  longue  et  aristée;  celles  de  la  corolle  blan- 
ches, arrondies,  obtuses,  une  fois  plus  longues  que  le  calice. 
Cette  plante  croit  sur  le  bord  des  Andes  de  Quindiù  ,  dans  la 
Nouvelle  -  Grenad  e. 

Olyre  a  longues  feuilles;  Olyra  longifolia,  Kunth,  /.  c. 
Ses  tiges  sont  rameuses,  glabres,  cylindriques;  les  feuilles 
oblongues ,  lancéolées ,  striées,  rudes  en  dessus,  denticulées 
à  leurs  bords,  longues  d'un  pied,  larges  de  deux  pouces;  la 
panicule  est  simple,  resserrée;  le  rachis  et  les  rameaux 
pubeseens  ;  dans  les  épillets  mâles  les  valves  calicinales  sont 
lancéolées,  subulées,  inégales;  les  épillets  femelles  quatre 
fois  plus  grands;  les  valves  du  calice  ovales,  'subulées,  gla- 
bres, égales  r  celles  de  la  corolle  deux  fois  plus  longues,  un 
peu  obtuses  :  l'inférieure  pubescente.  Cette  plante  croît  aux 
lieux  humides  de  la  Guiane  et  dans  les  forêts  des  bords  de 
rOrénoque. 

Olyre  a  fboilles  bn  ccbur  ;  Olyra  cordifolia,  Kunth,  /.  c. 


»4  OMA 

Ses  tigea  sont  pileuses,  striées,  hautes  de  trois  pS'eds  ;  ses  feuîllef 
planes,  ovales,  oblongues,  nerveuses,  en  cœur,  un  peu  co- 
riaces^ rudes  sur  leurs  bords,  longues  de  six  pouces,  larges 
de  deux  et  plus;  les  gaines  pileuses,  surtout  à  leur  base;  la 
panicule  est  rameuse,  longue  de  six  pouces,  à  rameaux  verti- 
cillés ,  rudes ,  anguleux  ;  le  rachis  pileux  ;  les  épillets  sont 
pédicellés  ;  la  plupart  de  ceux  du  sommet  des  rameaux  sont 
femelles,  les  autres  mâles  ;  dans  les  épillets  femelles  les  valves 
du  calice  ovales,  concaves,  subulées,  brunes,  presque  gU- 
bres,  à  sept  nervures;  et  à  arête  «ne  fois  plus  longue  que  les 
valves;  celles  de  la  corolle  ovales;  obtuses,  coriaces,  lui- 
santes, plus  courtes  que  le  calice.  Cette  plante  croit  dans 
la  vallée  de  Bogota  en  Amérique. 

Olyre  a  petites  fleurs  ;  Ofyra  micrarUha ,  Kunth ,  /.  c.  Plante 
découverte  sur  les  rives  de  rOrénoquc ,  aux  lieux  ombragés 
et  humides.  Ses  feuilles  sont  planes ,  glabres,  ovales-oblon gués , 
arrondies  à  leur  base,  longues  de  sept  à  huit  pouces,  larges 
de  deux  ou  trois;  les  gaines  presque  glabres,  sans  languette; 
la  panicule  est  rameuse  et  touffue,  à  rameaux  et  rachis 
rudes;  quelques  épillets  femelles  au  sommet  des  rameaux; 
les  autres  mâles  à  deux  valves  lancéolées,  subulées,  à  trois 
nervures  et  Taréte  plus  courte  que  les  valves;  dans  les  femelles 
les  valves  du  calice  sont  rudes,  concaves,  ovales,  pileuses, 
verdàtres;  les  valves  de  la  corolle  oblongues,  blanchâtres, 
un  peu  aiguës,  plus  courtes  que  le  calice.  (Poir.) 

OMAID.  (  BoL  )  Nom  turc  de  Varum  tripkyllum ,  dont 
Adanson  s'est  servi  comme  nom  du  genre  qu'il  fait  sur  cette 
plante,  qui  se  distingue  des  autres  espèces  d'arum  par  sa 
spathe  entière  et  ses  étamines  au  nombre  de  trente.  (  Lem.  ) 

OMAL.  {IchthyoL)  Voyez  Omul.  (H.  C.) 

OMALË  y  Omalus.  (Entom.)  M.  Jurine  a  figuré  et  décrit  sous 
ce  nom  un  petit  genre  d'insectes  hyménoptères,  établi  d'après 
les  particularités  des  cellules  des  ailes.  M.  Latreille  avoit 
désigné  ces  insectes  sous  le  nom  de  Béthyles.  Voyez  ce  mot, 
Suppl.  du  tome  IV  de  ce  Dictionnaire,  pag.  82  et  l'article 
TiPHiE.  (G.  D.) 

OMALIË,  Omalium.  {Entom,)  Nom  donné  par  Gravenhorst 
à  un  genre  d'insectes  coléoptères  brachélytres,  voisin  des  stu- 
pbylins  ;  tels  sont  en  jparticulier  ceux  qui  ont  été  désignés  par 


OMA  «5 

Fabricîus  et  Olivier  sous  le  nom  de  rugosus  et  de  rivularis,  et 
Beaucoup  d'autres  petites  espèces  qu'on  rencontre,  le  plus 
souvent,  sur  les  fleurs.  Leur  caractère  a  été  tiré  des  parties  de 
la  bouche  ;  mais  cette  bouche  n'a  pas  en  tout  un  quart  de 
ligne  d'étendue.  Voyti  Staphyun.  (CD.) 

OMALISE,  Omalisus.  (Entom.)  Geoffroy  a  décrit  sous  ce 
nom,  dans  l'Histoire  des  insectes  des  environs  de  Paris,  un 
très-bon  genre  de  l'ordre  des  coléoptères ,  que  nous  rappor* 
tons  à  la  famille  des  moUipennes  ou  apalytres  et  au  Sont- 
ordre  des  pentamérés.  ^ 

Le  nom  de  ce  genre  est  évidemment  tiré  du  mot  grec 
CffjLùtXêÇi ,  j'aplatis .  11  indique,  en  effet,  l'un  des  caractères 
les  plus  apparens  de  ces  insectes ,  dont  le  corps  est  fortement 
aplati  ou  dépWmé. 

On  peut  caractériser  ainsi  les  bmalises  :  Antennes  en  fil, 
rapprochées  à  leur  base  ;  corselet  carré ,  déprimé ,  présentant 
deux  pointes  en  arrière. 

En  effet,  les  seub  coléoptères  de  la  famille  des  épispasti- 
ques ,  tels  que  les  cantharides ,  les  dasytes ,  les  lagries ,  auroient 
du  rapport  par  la  forme  des  antennes  et  par  la  mollesse  des 
élytres  avec  les  apalytres;  mais,  dans  tous  ces  genres,  le 
nombre  des  articles  aux  tarses  est  difiîérent  aux  pattes  de  der- 
rière :  ce  sont  des  hétéromérés. 

Parmi  les  pentamérés  à  élytres  mous,  les  lampyres  ayant  le 
corselet  demi -circulaire,  se  distinguent  par  cela  même  des 
omalises;  tous  les  autres  genres  de  la  même  famille  ont  le 
corselet  carré;  mais  le  genre  qui  fait  le  sujet  de  cet  article, 
est  le  seul  dans  lequel  ce  corselet  se  termine  en  arrière  par 
deux  pointes,  comme  dans  les  taupins.  Les  lyques,  les  driles 
•ont  les  deux  genres  les  plus  voisins ,  et  tout  porte  à  croire 
que  les  mœurs  sont  à  peu  près  les  mêmes. 

L'espèce,  décrite  par  Geoffroy  ,  tom.  I ,  pag.  179 ,  et  figurée 
par  lui ,  pi.  2 ,  fig.  9 ,  est  celle  que  nous  avons  fait  représenter 
dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire^  pi.  9 ,  n.^  3.  Dans  Tétat  de 
repos,  l'insecte  porte ,  comme  l'indique  Geoffroy,  les  antennes 
parallèles  et  dirigées  en  avant;  sous  ce  rapport  le  peintre, 
ignorant  cette  particularité ,  les  a  mal  représentées,  puisqu'elles 
font  portées  en  dehors. 

Cest  I'Omaose  a  sutore;  O.  ii/furaZis,  Fabricius. 


Car.  Noir,  à  Texception  du  bord  extérieur  et  de  Textré- 
mité  des  élytres ,  qui  sont  d'un  rouge  safrané.  Ces  élytces  ont 
chacun  neuf  stries  longitudinales. 

Nous  avons  trouvé  fréquemment  cet  insecte  dans  les  bois,  au. 
mois  d'Août,  principalement  dans  la  forêt  de  Saint-Germain, 
sous  les  hautes  futaies,  prés  des  Loges ^  mais  on  ne  le  prend 
guère  qu'en  fauchant  les  graminées  avec  un  échiquier  de  toile* 
Lorsqu'il  se  sent  saisi ,  il  simule  la  mort  par  une  paralysie  ab* 
solue,  en  contractant  tous  ses  membres. 

On  ne  connoît  pas  les  mœurs  de  l'omalise;  peut-être  sont-. 
elles  les  mêmes  que  celles  du  drile,  dont  les  larves  se  déve- 
loppent dans  les  coquilles  des  escargots. 

On  a  décrit  nouvellement  deux  espèces  de  ce  genre., 
(CD.) 

OMA LO IDES  ou  PLANIFORMES.  {Entom.)  Nous  avons  dé- 
signé sous  ce  nom  une  famille  d'insectes  coléoptères  à  quatre 
articles  à  tous  les  tarses,  dont  les  antennes ,  en  masse,  ne  sont 
pas  portées  sur  un  prolongement  du  front  et  dont  le  corps  est 
notablement  aplati.  C'est  de  cette  particularité  que  nous  avons 
même  cru  devoir  emprunter  ce  nom ,  qui  est  composé  de  deux 
içots  grecs,  ofxetXoçj  plate,  et  de  tStat  y  forme,  figure,  expresr 
sion  que  nous  avons  essayé  de  rendre  en  françois  par  le  mot 
de  planiforme  ;  tels  sont  les  ips ,  les  mycétophages  et  autres 
genres  que  nous  allons  bientôt  indiquer  et  que  nous  avons 
fait  figurer  sur  la  planche  7  de  l'atlas  de  ce  Dictionnaire. 

La  famille  des  omaloïdes  se  distingue  d'avec  celles  qui  réii« 
nissent  tous  les  autres  coléoptères  tétramérés  par  les  notes 
suivantes  :  Les  rhinôcères,  tels  que  les  charansons,  ont  leurs 
antennes  portées  sur  un  bec  ou  prolongement  du  front;  ca- 
ractère spécial  qui  les  fait  différer  de  tous  les  autres  coléofp» 
tères.  Les  xylophages ,  tels  que  les  capricornes,  et  les  phyto* 
phages,  comme  les  chr>somèles.  n'ont  poiut  lu  antennes 
terminées  par  une  masse  ou  globule,  mais  en  forme  de  soie 
ou  de  fil;  tels  sont  encore  les  spondjyles  et  les  cucujts ,  deux 
genres  anomaux.  Enfin  les  cylindroïdes,  comme  les  bostriches, 
les  clairons ,  ont  le  corps  arrondi  ou  d'épaisseur  à  peu  près 
semblable  de  droite  à  gauche  ou  de  haut  en  bas,  tandis  i|iie 
les  planiformes  ont,  ainsi  que  leur  nom  l'indiqua,  le  coTp% 
plat,  déprimé  ou  beaucoyp  plus  large  qu'il  n'est  élevée  M« 


o 


OMA  87 

Lafreîlle  avait  désigné  depi^ù  nous  ces  insectes  sous  le  nom  de 
platysomes,  puis  IL  les  a  rangés  parmi  les  xylophages. 

Les  mœurs  de  ces  insectes  ont  quelques  ressemblances,  au 
moins  sousTétat  parfait,  car  leurs  larves  ne  sont  pas  eneore 
toutes  connues.  Les  uns  se  nourrissent  de  matières  végétales^ 
en  putréfaction ,  dans  les  lieux  humides ,  tels  sont  les  mycé- 
tophages  et  les  Iiétéroeéres  y  d'fiutres  vivent  dans  le  vieux 
bois  qu'ils  perforent,  tels  sont  les  lyctes ,  les  ips ,  les  colydies« 
Enfin,  les  trogossites,  comme  Leur  nom  rindique»  se  nourris- 
sent de  vieille  farine. 

Voici  un  tableau  indicatif^  des  principautés  notes  caracté- 
ristiques de  ces  six  genres  de  coléoptères  omaloïdes. 

,.    ,  .  .     .     ,  ,    1  (solide....    5.  Lycte. 

linéaire:   antennes  a  globule <.../  ^ 

Iperfoué.  .    2.  Golydib. 

I,    .       C  de  la  lonsmenr  des  antennes-  3.  Trogomite; 
aplati  . .  {  ^              », 
C  beaucoup  plus  court -   4.  Cvcvtt. 
convexe  :    I  épineuses.. .........     7.  Uctiaogere. 
jambes      l  simples:  massej  cour  te.     1.  Ipf. 
antérieures  j    des  antennes  (longue.    6.  MYoéxotHACE. 

(C.DO 

OMALON.  (Efitom.)  Genre  d'insectes  hyménoptères  de  1« 
famille  des  systrogastres  ou  chrysides,  dont  ils  ne  différent 
que  par  Talongement  de  Fabdomen,  qui  est  à  peu  près  d'é- 
gale largeur  partout.  Nous  av«ns  fait  figurer  dans  Tatlas  de 
ce  J>ictionnai^e  une  espèce  de  ce  genre  sous  le  n.^  6  de  la 
planche  3i.  Voyez  Chryside.  (C.  D.) 

OMALOPODES,  Onudopoda.  (Entom.)  Nous  avons  désigné 
sous  c«  nom  la  famille  des  blattes  de  l'ordre  des  insectes  or- 
thoptères, pour  indiquer  Tune  des  particularités  les  plus  re- 
marquables de  leur  conformation,  qui  est  Taplatissement  exr 
traordinaire  de  leu>s  pattes  et  surtout  de  leurs  cuisses  ;  c'est 
ce  qu'indique  même  le  nom  qui  les  caractérise  ;  les  motsOfjutXoç 
signifiant  Oflati,  et  n£ç,  rio^Tât,  pattes.  Comme  il  n'y  a  qu'un 
genre  compris  encore  dans  cette  famille ,  nous  l'avons  décrit 
au  mot  Blatte,  tom.  III,  pag.  455  de  ce I^tionnaire,  et  nous 
ne  devons  pas  nous  répéter  inutilement 

Nous  avons  fait  figurer  une  petite  espèce  de  ce  genre  ou 
de  cette  famille  pi.  sS ,  fig.  4-  (C.  D.) 

OMALOPTëAëS.  {Entom.)  M.  Leach  a  do^né  ce  nom,.qvi 


•     ( 


88  OMA 

signifie  ailes  plates ,  aux  insectes  diptères ,  qui  correspon- 
dent aux  hippobosques ,  dont  il  a  fait  un  ordre  particuliers 
(CD.) 

OMALORAMPHES.  (  OrnUh.  )  Ce  nom ,  qui  correspond  k 
planirostres ,  est  donné  par  M.  Dumëril,  dans  sa  Zoologie  ana- 
lytique ,  à  la  famille  de  passereaux  que  M.  Cuvier  appelle 
Jissirostres j  et  qui  embrasse  les  genres  Hirondelle,  Martinet , 
Engoulevent,  Podarge.  Les  caractères  assignes  par  M.  Du- 
mëril  aux  omaloramphes ,  sont  d'avoir  le  bec  court ,  foible  » 
non  ëchancrë,  large  et  plat  à  sa  base.  (Cn.  D.) 

OMALYCUS.  (Bot.)  Ce  genre  de  champignon,  ëtabli  par 
Rafinesque  (  Médical  reposit, ,  New  -  YCrrk ,  5 ,  pag.  35o  ) , 
est  le  même  que  celui  qu'il  a  dëcrit  ensuite  sous  le  nom  de 
Mycastrum  (voyez  ce  mot),  in  Desv.,  Joum.  bot.,  i8i3, 
pag.  236.  Il  y  avoit  d'abord  rapporte  le  fycoperdon  complana^ 
lum,  Desf. ,  que  depuis  il  a  placé  dans  son  genre  Piemtco8« 
Voyez  ce  mot.  (Lem.) 

O-MANTS.  {Bot.)  Un  des  noms  japonois  du  pin  ordinaire , 
pînus  syhestris,  (  J.) 

OMARE.  {IchthyoL)  Nom  vulgaire  d'une  ScièNE,  Voyez  ce 
mot. .  (  H.  C,  ) 

OMARIA.  (ConchyL)  Nom  spécifique  latin  du  c6ne  perlé. 
Voyez  CÔNE,  (De  B.) 

OMBAK.  (Boi*)  Voyez  Hombac  et  Sodada.  (Lem.) 

OMBELLE.  {Bot.)  Assemblage  de  fleurs  dont  les  pédon- 
cules, d'une  longueur  à  peu  près  égale,  naissent  d^un  même 
point,  comme  les  rayons  qui  soutiennent  un  parasol. 

Lorsque  les  pédoncules  portent  immédiatement  les  fleurs , 
l'ombelle  est  simple;  exemples,  hutomus  umheUatuSj  géranium 
xonale. 

Lorsque  les  pédoncules  portent  à  leur  sommet  de  plus 
petits  pédoncules,  disposés  également  en  rayons,  l'ombelle 
est  composée  ;  exemples ,  la  carotte ,  le  panais  et  la  plupart 
des  ombellifères. 

Dans  l'ombelle  ofpfiposëe  on  distingue,  sous  le  nomd*ora« 
belle  générale  ,  l'ensftmble  des  pédoncules  primaires ,  et  soua 
celui  d'ombelles  partielles  ou  d'ombellules ,  les  petites  om« 
belles  qui  surmontent  ces  pédoncules. 

Oa  distingue  encore  dans  uire  ombelle  la  portion  centrale 


0MB  «9 

•u  le  disque,  et  ]a  circonférence  on  le  rayon.  Les  (leurs  du 
jajron  sont asseï  souvent  îrr^uliéres^  exemples,  la  coriandre, 
le  tordiUum  officinale  y  etc. 

Ordinairement  l'ombelle  est  involucrée ,  c'est-à-dire  ceinte 
d*une  collerette  :  exemples  ,  aslrantia  ,  daucus  earota;  quel- 
quefois elle  est  nue ,  c'est-à-dire  dépourvue  de  collerette  ; 
exemples ,  pimpineUa  magna ,  anelhum  graçeolefis.  (  Mass.) 

OMBELLE  DE  LA  CAROLINE.  (Bot.)  Cest  le  magnoUa 
iripetala,  (Lem.) 

OMBELLIFÈRES.  (Bot.)  Famille  de  plantes  regardée  comme 
Yune  des  plus  naturelles,  remarquable  par  la  disposition  de  ses 
fleurs  en  parasol,  umbeUay  d'où  lui  vient  son  nom-:  elle  est 
encore  facile  à  reconnoltre  par  l'uniformité  assez  générale  de 
ses  autres  caractères. 

On  y  retrouve  un  calice  monosépale,  adhérent  entière- 
ment à  l'ovaire,  qu'il  ne  déborde  que  par  un  bourrelet  k 
peine  apparent ,  ou  plus  rarement  par  cinq  très-petites  dents. 
Cet  ovaire ,  couronné  par  un  disque  glanduleur  et  sunaonté 
de  deux  styles  et  de  deux  stigmates ,  porte  cinq  pétales  égau^ 
ou  inégaux ,  insérés  autour  du  disque  ;  cinq  étamines ,  alternes 
avec  les  pétales,  partant  du  même  point;  leurs  filets  sont 
libres;  leurs  anthères  arrondies  et  biloculaires^  l'ovaire  de- 
vient en  mûrissant  un  fruit  composé  de  deux  graines  (autre» 
ment  dites  akènes ^  c'est-à-dire  capsules  monospermes  indé- 
hiscentes); lesquelles,  revêtues  chacune  d'un  double  tégument 
membraneux ,  sont  appliquées  l'une  contre  l'autre  dans  leur 
longueur  par  leur  surface  intérieure ,  ordinairement  plane , 
nommée  commissure.  Leur  surface  extérieure,  plus  ou  moins* 
convexe,  présente  des  stries  ou  des  côtes  relevées  en  nombre 
déterminé.  Le  réceptacle  qui  porte  ces  graines ,  est  composé 
de  deux  filets  droits  et  fermes,  lesquels,  s'élevant  de  la  base 
entre  les  commissures ,  vont  s'insérer  au  sommet  des  graines, 
qui ,  de  cette  manière ,  en  se  séparant ,  restent  pendantes 
chacune  à  un  des  filets.  Dans  quelques  fruits  ces  filets  pa- 
roîssent  ne  pas  exister,  parce  qu'ils  restent  appliqués  contre 
les  commissures  et  confondus  avec  elles.  L'intérieur  de  chaque 
graine  est  rempli  par  un  périsperme  charnu  ou  corné,  dans  le 
eentre  duquel  est  un  petit  embryon  dicotylédone ,  cylin- 
drique, plus  ou  moins  long,  dont  la  radicule  est  dirigée 
ippérieuremeat  et  plus  longue  que  les  cotylédons. 


90  0MB 

Les  tiges  Sont  herbacées  dans  la  plupart  des  plantes  de 
cetle  famille ,  ligneuses  et  formant  des  arbrisseaux  pu  aoua- 
arbrisseaux  dans  un  petit  nombre.  Les  feuilles  altemei, 
portées  sur  des  pétioles  élargis  et  «ngainant  les  tiges,  sont 
siiûples  ou  -plus  souvent  diversement  composées.  Les  fleurs 
sont  portées  sur  des  pédicules  particuliers,  uniflores,  qui  se 
réunissent  plusieurs  ensemble  en  un  même  point  pour  former 
une  ombellule  ;  plusieurs  pédoncules ,  portant  chacun  une  de 
ces  ombellules,  se  réunissent  aussi  en  un  point  commun  et 
forment  une  ombelle  générale.  Cette  ombelle ,  subdivisée  en 
plusieurs  ombellules ,  peut  être  nommée  ombelle  double  ou 
composée.  Dans  quelques  genres  c'est  une  ombelle  simple, 
qui  ne  se  partage  pas  en  plusieurs.  Dans  un  plus  petit 
nombre  les  ombellules,  portant  des  fleurs  sessiles  sur  un  ré* 
ceptacie  commun ,  présentent  la  forme  d'une  tête  serrée  :  c'est 
ce  qu'on  nommera  ombelle  capitée  ou  en  tête.  On  remarque 
souvent  au  bas  de  chaque  ombelle  ou  ombellule  quelques  fo« 
lioles  os  bractées ,  qui  portent  le  nom  d'involucre  dans  les 
premières ,  d'involucelle  dans  les  secondes.  Les  involucres  et 
les  involucelles,  tantôt  existent  ensemble ,  tantôt  il  n'y  a  que 
les  involucelles,  tantôt  on  ne  trouve  ni  les  unes  ni  les 
autres. 

C'est  dans  la  classe  des  épipéialées  ou  dicotylédones  poly- 
pétales  à  étamines  insérées  sur  l'ovaire;  que  l'on  rapporte 
cette  famille  9  qui  partage  ce  caractère  jclassique  avec  les 
Arahacées  (voyez  ce  mot).  Ces  dernières,  confondues  par 
quelques  auteurs  avec  les  précédentes  dans^une  section  dis- 
.tincte,  n'en  diffèrent  que  par  un  ovaire  surmonté  de  plu- 
sieurs styles,  lequel  devient  un  fruit  sec  ou  un  peu  charnu , 
divisé  intérieurement  en  autant  de  loges,  dont  chacune  con- 
tient une  seule  graine.  Tous  ses  autres  caractères  sont  com- 
muns' aux  deux  familles  qui  composent  seule  la  classe  des 
épipétalées. 

L'organisation  uniforme  des  ombellifères  prouve  combien 
cette  famille  est  naturelle;  tous  les  auteurs  systématiques 
l'ont  conservée  dans  son  intégrité.  Cette  uniformité  est  telle 
qu'on  pourroit  croire  que  la  famille  n'est  qu'un  grand  genre 
dont  les  espèces  sont  trèâ-n^^breuses  ;  et  la  même  observa- 
tion a  lieu  pour  les  autres  groupes  très-naturels.  Ce  nombre 


■  « 

* 


0MB  9» 

'a  donc  farce  de  recourir  à  des  distinctions  minutieuses  pour 
établir  des  genres.,  et  c'est  en  ce  point  que  le  choix  est  de- 
venu arbitraire.  Morison ,  Tournefort ,  Linnaeus ,  Adanson , 
Crantz,  se  sont  occupés  successivement  de  ce  travail,  en  met- 
tant à  contribution  les  fleurs  et  surtout  la  forme  du  fruit. 
Cusson  avoit  commencé  sur  ce  dernier  un  grand  travail,  que 
la  mort  interrompit.  Il  n'avoit  alors  rédigé  complètement 
qu*un  mémoire  non  imprimé,  qui  fut  envoyé,  en  1785,  au 
secrétaire  de  la  Société  royale  de  médecine  de  Paris,  dont  il 
étoit  associé  régnicole,  pour  que  le  plan  de  ce  travail  fût  au 
moins  présenté  dans  son  éloge  académique.  L'extrait  de  ce 
mémoire,  que  je  fus  chargé  de  faire  pour  Finsérer  dans  nos 
Mémoires ,  est  le  seul  monument  de  ce  travail  ,  dont  j'ai 
donné  l'aperçu  dans  le  Gênera  plantarum  y  en  1789. 

11  coxisidére  dans  les  graines  leurs  deux  surfaces  :  l'une,  in-- 
térieure,  pleine  ou  concave,  nommée  commissure;  l'autre, 
extérieure ,  plane  ou  plus  souvent  convexe,  marquée  de  cincj 
stries  tiu  de  cinq  côtes, plus  ou  moin^  relevées,  nues  04|  gar* 
aies  d'aîles ,  ou  hérissées  de  poils  ou  de  piquans  :  deux  de  ces 
côtes  sont  marginales ,  deux  latérales  et  une  dorsale.  Elles 
sont  séparées  par  quatre  sillons  plus  ou  moins  profonds,  nom* 
mes  vallécules,  du  milieu  desquels  s'élèvent  quelquefois  quatre 
nouvelles  côtes,  dites  secondaires.  C'est  la  combinaison  de 
ces  divers  caractères  qu'il  propose  pour  former  des  genres , 
dont  il  présente  quelques  exemples.  Plusieurs  auteurs  en 
ont  fait  d'autres,  en  suivant  eu  modèle,  et  nous  citerons  avec 
éloge  MM.  Sprengel  et  Hoffmann. 

Comme  le  nombre  de  ces  genres  a  été  très<-multiplié ,  il  a 
été  encore  nécessaire  de  les  répartir  dans  plusieurs  sections 
diversement  caractérisées  par  les  auteurs.  Crantz,  qui  a  fait, 
en  1767  ,  un  travail  spécial  sur  les  ombellifères,  passe  en  re- 
vue dans  sa  préface  les  plans  de  distribution  de  ceux  qui 
avoîent  écrit  avant  lui.  Ces  distributions  étoient  fondées  pour 
la  plupart  sur  la  forme  du  fruit  et  sur  sa  surface  lisse  ou 
chargée  de  membranes,  de  poils  ou  d'aspérités.  Il  citoit  aussi 
Artédi ,  qui  proposoit  Tabsence  ou  la  présence  des  involucres 
anlour  des  ombelles  et  des  ombellules  pour  caractériser  trois 
lections  ;  mais  il  rejétoit  cette  décision ,  qui ,  quoique  adoptée, 
par  linnsus ,  lui  paroissoit  portée  si^r  des  signes  trop  varia»* 


9^  0MB 

bles ,  propres  à  être  employés  seulement  comme  seeondairet 
et  accessoires.  Quelques-uns  ont  ajouté  aux  caractères  du  fruit, 
ceux  que  donnent  la  forme  régulière  ou  irrégulière  des  pé- 
toles  et  leur  couleur,  tantôt  blanche,  rouge  ou  jaunâtre , 
tantôt  constamment  jaune. 

Crantz ,  dans  le  travail  qui  lui  est  propre ,  établît  d^abord 
deux  grandes  sections.  Dans  la  première ,  qu'il  désigne  soui 
le  nom  de  habitas  absoluti^  il  range  tous  les  genres  dont  les 
fleurs  sont  pédicellées,  disposées  en  ombelles  et  ômbellules, 
composées  de  cinq  pétales  et  d'un  fruit  formé  de  deux  graines 
accolées  l'une  contre  l'autre  ;  il  le  subdivise  ensuite  d'après 
la  forme  du  fruit  et  des  membranes  ou  autres  parties  qui  le 
recouvrent.  Sa  seconde  division,  qu'il  nomme  habitas deliques*' 
tentes^  est  désignée  un  peu  vaguement  par  une  différence, 
soit  dans  lombelle,  soit  dans  le  fruit.  Il  y  réunit  les  genres 
dont  1er  ombelles  sont  simples,  ceux  dont  les  ombellules  i 
fleurs  sessiles  présentent  la  forme  de  têtes,  et  ceux  dont  les 
graines  sont  enfermées  dans  un  péricarpe  à  plusieurs  loges 
monospermes.  Ces  derniers  ont  un  caractère  assez  tranché 
pour  nous  avoir  déterminé  à  en  former  la  famille  des  aralia» 
cées ,  laquelle  a  été  adoptée. 
.  Au  moyen  de  ce  retranchement  le  caractère  général ,  tracé 
à  la  tête  de  cet  article ,  convient  aux  autres  ombellifères,  pri- 
vées toutes  d'un  péricarpe.  L'on  peut  maintenir  les  deux  sec- 
tions principales  de  Crantz,  qui  paroissent  naturelles,  et  que 
Liiinaeus  semble  avoir  adoptées4acitement  avant  lui ,  puisque, 
sans  indiquer  de  divisions  dans  la  série  de  ses  genres ,  il  n*a 
point  entremêlé  ceux  de  la  seconde  avec  ceux  de  la  première. 
Nous  avons  conservé  ces  deux  sections  principales  dans  le 
Gênera  sous  les  dénominations  d'ombellifères  vraies  et  ombel- 
lifères anomales,  en  conservant  dans  la  première,  plus  nom- 
breuse ,  tous  les  genres  ombelles  et  ombellules ,  à  ombellules 
composées  de  fleurs  pédicellées,  et  rapportant  à  la  seconde, 
soit  les  genres  ombelles  et  ombellules  dont  les  ombellules 
sont  en  tête  serrée ,  soit  ceux  à  ombelles  simples  ou  presque 
simples,  qui  forment  un  petit  groupe  distinct  et  très-naturel  : 
il  conviendra  peut-être  de  le  laisser  séparé ,  en  rapportant  à  la 
fln  de  la  première  section ,  dont  quelques  derniers  genres 
ont  des  fleurs  en  tête  plus  ou  moins  serrées  ,  ceux  de  la 


0MB  9i 

seconde  qui  ont  la  même  conformation  dans  leurs  ombel- 
luies. 

M.  Sprengel  a  publié,  en  i8i3,  un  Prodrome  sur  les  om- 
bellifères ,  parmi  lesquelles  il  ne  comprend  pas  les  araliacées, 
et  il  les  distribue  uniquement  d'après  la  considération  du 
fruit ,  qu'il  examine  à  la  manière  de  Cusson.  Il  passe  en  revue , 
dans  six  sections  ,  les  fruits  comprimés  et  plans ,  les  fruits 
solides  (c'est-à-dire  non  aplatis) ,  ailés  sur  les  bords;  lesÉolides 
utriculés,  les  solides  couverts  d'une  écorce,  lei  solides  cou- 
verts de  tubercules,  ou  de  poils,  ou  de  piquans;  les  solides 
nus ,  de  forme  alongée  ou  ovale ,  ou  munis  de  c6tes.  Cette  dis- 
tribution présente  plusieurs  rapprochemens ,  qui  paroiasent 
naturels,  et  on  peut  espérer  que  dans  le  grand  travail  dont 
celui-ci  est  l'annonce ,  ils  seront  plus  nombreux;  que  les  genres 
k  ombelle  simple ,  confondus  avec  ceux  à  ombelle  composée , 
en  seront  séparés,  et  que  les  genres  Eryngium  et  Aretopus, 
qui  n'ont ^as  été  mentionnés  dans  cette  distribution,  y  seront 
rétablis. 

Un  dernier  ouvrage  sur  les  ombellifères  est  celui  que  M. 
Hofimann  a  entrepris  en  1814,  et  dans  lequel  il  a  déjà  passé 
en  revue  beaucoup  de  genres  anciens ,  et  détaché  de  plusieurs 
quelques  espèces  pour  en  former  des  genres  nouveaux. 
Cette  innovation  est  encore  une  preuve  de  la  diversité  d'opi- 
nions sur  la  fixation  des  genres  de  cette  famille.  Nous  devons 
donc  désirer  que  ce  travail  soit  terminé ,  ainsi  que  celui  de 
M. Sprengel;  que  l'un  et  l'autre  aient  obtenu  des  genres  non 
susceptibles  de  réforme  et  distribués  en  sections  très-naturelles. 

En  attendant  cette  distribution  définitive,  pour  éviter  de 
nouvelles  variations ,  nous  croyons  devoir  laisser  subsister 
pour  le  moment  les  divisions  adoptées  par  Artédi  et  Linnaeus , 
et  par  suite  maintenues  dans  le  Gênera,  maigre  les  défauts 
reprochés  aux  caractères  tirés  des  involucres. 

Ainsi ,  dans  la  première  section  très-naturelle  des  ombelli- 
fères vraies,  caractérisées  par  une  ombelle  composée,  c'est- 
à-dire,  une  ombelle  générale  et  des  ombellules  partielles  à 
fleurs  généralement  pédicellées,  nous  conserverons  les  trois 
subdivisions  fondées  sur  les  involucres ,  en  énumérant  dans 
chacune  les  genres  anciens  et  nouveaux,  soit  que  ceux-ci 
aient  été  adoptés ^  soit  qu'on  ne  les  ait  pas  encore  accueillis* 


94  OMB 

La  première  subdivision,  dont  les  ombelles  et  les  ombeU 
Iules  n'ont  point  d'involucres ,  renferme  les  genres  suivans  : 
JEsgO]podium  ,  reporté  par  M.  Sprengel  au  Seseli,  quoique  non 
involucré;  Pimpinella,  dont  plusieurs  espèces  à  fruit  velu 
forment  le  Tragium  Spreng.,  et  une  à  fleurs  dioïques  est 
le  Trinia  de  M.  Hoffmann  ou  Apinella  de  Mœnch  ;  Carum; 
Ottoa  de  M.  Kunth  ;  Apium ,  dont  le  Petroselinum  Hoffm. 
fait  partie;  Anethum^  supprimé  par  M.  Sprengel  et  reporté  au 
Meum ;  Smymium  ^  dont  une  espèce,  nommée  Thapsium  parv^ 
M.  Nuttal,  est  un  Sison  Spreng.  Hoffm*,*  Pastinaca^  Thapna^ 
dont  une  espèce  est,  selon  Cusson ,  congénère  de  son  Cniàium 
tité  plus  ba% 

On  laisse  dans  la  seconde  subdivision ,  caractérisée  par  les 
ombellules  munies  d'involucres  dont  les  ombelles  sont  privées, 
les  genres  suivans  :  Seseli ,  dont  deuK  espèces  &9tkt  F/iippoma- 
lathria  FL  Wet.  et  le  Marathrum  de  M.  Rafinesque,  et 
d'autres  sont  reportées  à  VAngelica  et  au  Bubon  par  ^(.  Sprengel  ; 
Imperatoria  ,  auquel  il  réunit  un  Selinum  et  deux  Angelica^ 
Chœrophyllum ;  Mjyrrhis ,  dont  une  espèce  est  le  Lindera  d'A- 
danson  et  une  autre  Turospermum  Nutt.  ;  Anthriscus  de  M. 
Persoon,  ou  Centriscu^  Spreng.,  détaché  du  suivant  ;Scandix^ 
dont  la  plupart  des  espèces  sont  éparses  dans  d'autres  genres; 
"ppy lia  .Hoffm.' ^  une  de  ces  espèces;  Coriandrum ^  qui  com- 
prend le  Bifora  Hoff.;  Mthusa;  Meum;  formé  de  deux  es- 
pèces du  précédent,  auxquelles  M.  Sprengel  veut  joindre  VA' 
nethum,  cité  plus  haut  ;  Cicuta  de  Linneeus  ou  Cieutaria 
de  M.  de  Lamarck;  Phellandrium ,  qui  est  un  Œnanthe  Lam. 
Spreng.,  un  Ugusticurn  de  Crantz. 

La  troisième  subdivision ,  plus  nombreuse  que  les  précé- 
dentes, dont  les  ombelles  *sont  involucrées  ainsi  que  les  om- 
bellules ,  présente  la  série  suivante  :  Œnanthe;  Uuanaca  de  Ca-  ' 
vanilles,  congénère  du  précédent,  suivant  M.  Sprengel;  Cu- 
minum;  Bubon  ^  dont  une  espèce  est  le  Galbanophora  de  Necker 
ou  VAgasillis  Spreng»;  Sison  ^  reporté  au  Sium  ci -après  par 
MM.  de  Lamarck  et  De  Candoile,  conservé  et  même  enrichi  de 
plusieurs  espèces  par  d'autres,  et  dont  on  a  seulement  extrait 
le  Deringa  d'Adanson  ou  Alaco'spermum  Neck.,  VErigenia 
Nutt.  et  le  Schulzia  Spreng.;  Sium,  ûoût  trois  espèces  sont 
le  DrepanophYllum  Hoffm.,  le  Cri//imtfj  Hoffm. ,  et  le  Kiind- 


0MB  9» 

manma  de  Scopolî  ou  Campderia  de  M»  Lagasca  ;  AngeUca^ 
qui  comprend  aussi  V^rchangelica  Hoff. ,  en  perdant  deu& 
espèces,  reportées  plus  haut  à  VImperatoria  dans  la  seconde 
Subdivision  ,  à  cause  de  rabsence  de  Finvolucre  général  ;  Ligus- 
tiéurn,  dont  quelques  espèces  ont  été  changées  en  genres  par 
MM.  Sprengel,  Hoffmann  et  De  Candollesous  les  noms  de  Wal* 
homia^  Pleùrospermum et  Danaa{qm esile Phjsospermum  Spreng. 
ou  Hamselera  Lag.)  ;  Laserpitium ,  dans  lequel  Necker  trouve 
ses  genres  Bradleia  et  ArpUium^  non  admis  ;  5i7er  de  Gœrtner,  ex* 
trait  du  précédent;  Heracleum,  dont  quelques  espèces  forment 
les  genres  Sphondjrlium ,  Ff^endia,  Malabaila  et  Zozima  de  M. 
Hoffmann  ;  Ferula,  enrichi  par  M.  Sprengel  de  plusieurs  Selinum, 
de  deux  peueedanum  et  d'un  anethum;  Peucedanum,  dont  le  même 
a  détaché  aussi  le  Silaus;  Cachrys ,  qui  fournit  à  M.  HofiTmann 
tes  genres  Rumia  et  Kruhera,  et  auquel  d'une  autre  part  sont 
,réunis  par  M.  Sprengel  plusieurs  espèces  de^  genres  éloignés 
ou  voisins ,  au  nombre  desquelles  est  le  Crithmum,  qui  le  suit 
immédiatement;  Athamantha,  que  Gaertner  a  subdivisé  en 
créant  on  rétablissant  les  genres  Li^anof  15  et  Cer\^aria;  Selinum  j 
dont  quelques  espèces  sont  le  Thyéselinum ,  le  MelanostM- 
xium  ^  VOreoselinum ,  le  Calisene  et  le  Conio selinum  Hoifm.; 
Cnidium  de  Cusson,  également  détaché  du  Selinum;  Cicuta 
de  Tournefort  ou  Conium  de  Linnœus,  dont  Geertner  a  extrait 
son  Capnophyllum  et  M.  Hoffmann  son  Krohera,  qui  est  l'U/o- 
spermum  de  M.  Link;  Bunium,  dont  M.  Sprengel  disperse  cinq 
espèces  dans  trois  autres  genres  anciens ,  en  ramenant  à  celui- 
ci  un  Ammi  et  un  Conium  ;  Ammi ,  dont  Gaertner  sépare  le 
Visnaga  ;  Daucus ,  dont  une  espèce  est  le  Platispermum  Hoffm*  ; 
Caucalis,  dont  sont  tirés  YOrlaya  et  le  Turgenia.Hoffm.  -,  To- 
rilis  y  extrait  du  même  par  Gœrtner;  Exoacantha  de  M.  La- 
billardière  ;  Tordjylium ,  qui  donne  plusieurs  de  ses  espèces 
à  d'autres  genres;  Hasselquistia ;  Artedia;  Bupleyrurh  dont  M. 
Hoffmann  a  détaché  ses  genres  Diophyllum  et  Isophyllum,  et  M. 
Sprengel  ses  autres  genres  Odontites  et  Tenoria,  en  les  plaçant 
dans  des  sections  différentes ,  mais  avec  lesquels  son  affinité 
est  telle,  que  toute  méthode  qui  les  séparera,  pourra,  par 
ce  seul  fait,  être  jugée  contraire  à  l'ordre  naturel;  Hermas , 
dont  une  espèce  est  un  des  Buprestis  Spreng.  ;  O/iVcna  de 
Ventenat;  A  s  trarUia' j' dont  dérive  VHacquelia  Neck.  ou  Don'- 
dia  Spreng. 


9$  0MB 

La  seconde  section  ^  désignée  socts  le  nom  d'ombetlifèret 
anomales,  peut  être  subdivisée,  i.^  en  celles  qui,  comme  les 
précédentes,  ont  des  ombelles  composées,  mais  dont  les  om- 
bellules  ont  les  fleurs  sessiles ,  rapprochées  en  tête  serrée  ; 
2.^  en  celles  qui  ont  des  ombelles  simples,  non  réunies  en 
ombelle  générale. 

Dans  la  première ,  qui  sert  de  transition  des  ombellei 
simples  aux  ombelles  composées,  on  peut  placer  les  genres 
Sanicula;  Alepidea  de  Laroche,  et  Pozoa  Lag. ,  peut-être 
congénères  ;  Actinotus  Bill,  ou  Eriooalia  de  M.  Smith  ;  Etyn- 
gium;  Echionophera  et  Arctopus, 

A  la  seconde  se  rattachent  les  genres  Boçplesîa  FI,  Peruv.^ 
dont  le  Drusa  Decand.  est  congénère;  TrisarUhits  de  Loureiroi 
Spananthe  de  Jacquin  ;  Hjdrocotyle,  auquel  il  faut  peiit-êtrç 
rapporter  le  précédent,  ainsi  qu'un  Erigenia  "SutU;  Azorella 
Lam.,  avec  lequel  on  devra  comparer  le  Chamitis  de  Gœrtner, 
,  le  Bolax  de  Commerson,  le  Pectophytum  de  M.  Kunth,  le 
Fischera  Spreng. ,  le  Trasimene  de  M.  Rudge ,  le  Fragosa  R* 
P.,  le  Mullimum  de  M.  Persoon,  qui  sont,  ou  congénères, 
ou  très-voisins.  En  faisant  cette  comparaison ,  il  conviendra 
de  voir  si  les  plantes  groupées  ici  autour  de  VH^drocotyUf 
ont  toutes  Tombelle  simple ,  ou  si  quelquefois  elle  est  subdi- 
visée en  ombellules  très-petites,  dont  les  fleurs,  sessiles  et  en 
très-petit  nombre ,  ressembleroient  plutôt  à  des  petites  têtes, 
comme  dans  la  subdivision  précédente.  Ces  plantes  ont  en 
général  un  port  particulier  ,  qui  les  distingue  bien  des 
ombeilifères  vraies  ;  et  de  nouvelles  observations  feront  peut- 
être  trouver  des  caractères  qui  fortifieront  cette  distinction. 
La  série  est  terminée  par  le  genre  Lagoecia,  qui  a  des  om- 
belles simples  et  serrées  en  forme  de  tête ,  comme  dans  le 
Sanicula  et  VAlepiéLea;  mais  il  diffère  de  toutes  les  ombelli- 
fèrt'S,  parce  (}ue  son  fruit,  surmonté  d'un  seul  style,  est  com- 
posé d'une  seule  graine  .*  ses  autres  caractères  sont  tellement 
identiques,   qu'on  ne  peut  pas  le  séparer  de  la  famille. 

L'exposé  qui  précède,  prouve  suffisamment  la  divergence 
d'opinions  entre  les  auteurs  par  l'établissement  des  genres  et 
la  réunion  de  leurs  espèces.  On  reconnoitra  dès-lors  encore 
mieux  la  nécessité  d'attendre  le  résultat  de  nouvelles  recherches 
et  de  s'cE  tenir  pour  ce  moment  à  des  distributions  anciennes^ 


0MB  9^ 

^pioifue  dé^ec  tu  Nuises  en  plusieurs  points,  jiisqu^à  ce  qu'on 
aii  obtenu  dés  genres  solides,  composés  d'espèces  non  sujettes 
a  de  nouvelles  transpositions ,  et  qu'on  ait  pu  disposer  ces 
genres  en  groupes  très^hâturels.  (  j.  ) 

OMBELLULAIRÈ  ,  Omheïlularia.  (Zoophjt.)  Genre  de  zoo- 
phytes  établi  parM.  G.Cuvier^  dans  son  Tableau  élémentaire 
du  règne  animal,  "péGjS^  sous  le  nom  d'ombellule,  adopté 
d'ahord  par  M.  de  Lamarck  sous  la  dénomination  d'ombel- 
lulaire ,  et  ensuite  par  tous  les  zoologbtes ,  pour  une  espèce 
de  grande  pennatule  de  la  mer  du  Nord ,  décrite  et  figurée 
par  £llîs,  Corallin.,  pî.  XXXVIÎ,  qui  avoit  fort  bien  senti 
qu^elle  devoit  iformel*  lin  genre  distinct  de  tout  ce  qu'on 
tonnoissoit  alors.  Les  caractères  de  ce  genre  peuvent  être 
exprimés  ainsi  :  Polypes  très-grands ,  pourvus  de  huit  tenta- 
cules dentelés  sur  les  bords,  au  milieu  desquels  est  une 
bouche  bilabiée ,  et  réunis  par  1^ extrémité  de  leur  corps 
alongé  en  une  niasse  arrondie  eh  forme  de  bouquet  ou  d'om- 
belle à  Téxtrémité  d'une  longue  tige  subcylindrîque ,  vési- 
culeûse  à  son  origine  et  soutenue  dans  le  reste  de  son  étendue 
par  une  pièce  calcaire  fort  longue ,  styliforme ,  tétragone* 
Ce  genre  né  renferme  qu'une  espèce,  que  M.  de  Lamarck 
nomme rO.  du  Groenland,  O,  groentandica ,  et  qui  n'a  encore 
été  observée  que  par  Ellis,  qui  en  a  donné  une  description 
détaillée  dans  l'ouvrage  que  nous  avons  cité  plus  haut  et 
dans  les  Transactions  philosophiques.  £Ile  lui  avoit  été  remisé 
par  lin  capitaine  ahglois,  employé  à  la  pêche  de  la  baleine, 
qui  l'avoit  trouvée  attachée  à  sa  sonde  à  2  36  brasses  de  pro- 
fondeur,  vers  le  79**  de  latitude  nord,  à  8o  milles  des  côtes  du 
Groënlandé  La  partie  supérieure  consistoit  en  vingt -trois 
polypes  attachés  par  leur  extrémité  à  une  basé  commune^ 
de  manière^  dit  Ellis,  à  former  un  seul  animal,  et  disposés 
sur  trois  rangs  ^  le  plus  externe  de  dix,  le  second  de  neuf* 
et  le  plus  interne  de  quatre.  Chaque  polype  composant^ 
d'une  belle  couleur  jaune  dans  l'état  vivant,  avoit  huit  ten- 
taculeà  garnis  chacun  des  deux  côtés  de  digitations,  et  la 
bouche,  placée  aii  centre,  étoit  pourvue  de  deux  lèvres 
droites  et  dentelées.  En  disséqu?int  un  de  ces  polypes,  Éllis 
trouva  dans  les  cavités  celhileuses  d'un  muscle  fort  et  ridé. 
qui  constituoit  le  corps  proprement  dit  du  polype  ,  des  par* 
3C.  7 


9»  0MB 

ticules  rondes  et  aplaties^  qu'il  regarde  avec  juste  t^É^iMl 
comme  des  corps  reproducteurs.  De  la  base  musculeiuM^  .éi 
dentelée )  qui  sert  d'union  aux  polypes,  sor^oit  une  métn" 
brane  ereuse  en  forme  de  vessie,  de  la  longueur  de  deux  à 
trois  pouces,  et  tenue  dans  un  état  de  tension  par  le  sommet 
délié,  courbé  et  entortillé  dé  la  pièce  calcaire  qui  est  insérée 
dans  le  milieu  de  cette  base  musculaire.  En  descendant 5  cette 
membrane  vésîculeuse,  qu'Ellis  regarde  sans  doute  avec 
raison  comme  faisant  Tusage  d'une  sorte  de  vessie  natatoire , 
se  cbittinuoit  en  s'attachant  à  la  pièce  calcaire ,  et  en  s'amin- 
cissant  au  point  de  sembler  une  simple  pellicule  autour 
d^elle ,  et  enfin  se  terminoit  en  cartilage^  La  tige  calcaire  ^ 
blanche  comme  dé  l'ivbire ,  fort  dure  et  de  forme  carrée ,  étoit 
elle-même  couverte  d'un  cartilage  jaune ,  tirant  sur  le  brun  : 
mince  à  son  origine,  elle  alloit  en  grossissant  jusqu'à  un 
quart  de  pouce  carré  de  c6té>  sur  plus  de  six  pieds  de  long^ 
mais  à  la  distance  de  quatre  à  cinq  pouces  de  l'extrémité 
postérieure ,  elle  commençoit  à  diminuer  de  diamètre  et  se 
tenniiïoit  ensuite  en  pointe.  Une  partie  de  cette  pièce 
osseuse  ^  miéb  dans  du  vinaigre ,  s'y  dissolvit  et  ne  laissa  que 
des  pellicules  membraneuses. 

Le  marin  qui  avoii  remis  ce  singulier  animal  à  £llis,  lui 
dit  qu^il  en  avoit  pris  un  second  qui  avoit  trente  polypes, 
et  qtie,  lorsque  les  polypes  étoient  vivans,  ils  étoîent  éten- 
dus et  ressembloient  à  un  bouquet  fait  de  fleurs  brillantes, 
jaunes  et  en  forme  d'étoiles. 

Gmelin  avoit  très-bien  senti  les  rapports  de  ce  polype  et 
eh  faisoit  une  espèce  de  pennatule  sous  le  nom  de  pennaiulà 
encrinus»  Voyez  Pennatule.  (De  fi.) 

OMBELLULE.  {Bot.)  C'est  une  division  de  l'ombelle  com- 
posée. Voyeï  Ombelle.  (  Lem.  ) 

OMBILIC  [CiCATRicùLE,  Hile].  (Bot.)  Cicatrice  qui  paroît 
sur  la  graine  après  que  le  cordon  ombilical  ou  funicule  est 
détaché.  Voyez  Hile.  (Mass.) 

OMBILIC*  {Anat,  et  F)vy s •)Uomhi\{c  ou  nombril  est  le  point 
de  l'abdomen  par  où  sort,  dans  le  fœtus,  le  Cordon  OMBiacAL 
(voyez  ce  mot),  et  qui,  après  la  section  de  ce  cordon,  n'offre 
plus  qu'une  espèce  de  creux  ou  trois  borgne  au  milieu  de  l'ab* 
domen.  (F«) 


I . 


0MB  99 

OMBILÎC ,  Umhilicas*  (ConchjL)  Terme  de  conchyliologie . 
Mnployé  pour  désigner  le  vide  laissé  par  la  columelle  dans 
l'enroulement  du  cône  spiral  des  coquilles  univalves.  yoyez 
Farticle  Conchtliologie  ,  pour  la  manière  dont  on  conçoit 
que  Tombilic  se  forme  et  pour  les  caractères  conchyliofogî-> 
ques  qu^il  fournit.  (De  B^ 

OMBILIC  MARIN.  {ConchyL)  On  trouve  quelquefois  dans 
les  auteurs  anciens  ce  nom  pour  désigner  certaines  ^espèces 
d*opercules  et  spécialement  celui  des  Turbos.  Voyez  ce  mot 
et  Opercule  à  Tarlicle  Mollcsqoes.  (De  B.) 

OMBILICAIRE.  (Bo^)  Voyez  Umbilicaaia.  (Lem.) 

OMBILICAL  [Cordon]/  {Anat.  et  Phjys.)  Espèce  de  liem 
DU  cordon  vasculaire,  formé  par  les  artères  et  la  veine  om- 
bilicales que  réunit  entre  elles  un  tissu  cellulaire  dense.  C^est 
par  ce  cordon  ou  ces  vaisseaux  réunis  que  le  fœtus  tient  au 
Placenta  (voyez  Ce  mot)^  et  par  le  placenta  quUl  tient  à  la 
mère  ;  et  c'est  par  ces  deux  parties  que  l'échange  mutuel  du 
sang  du  fœtus  et  du  sang  de  la  mère  a  lieu.  (F.) 

OMBLE.  (  IchthjoL  )  Nom  d'une  truite  ,  talmo  salvelinuê  « 
linn.  Voyez  Saumon  ,  Truite  et  Umble.  (  H.  C.) 

OMBRE,  (lûhthjyol.)  Voyez  Coréconè.  (H.  C.  ) 

OMBRE  BLEU.  (lehthjoL)  On  a  quelquefois  donné  ce  nouï 
au  corégone  de  Wartmann.  Voyez  Corégone.  (H.  C.) 

OMBRE  CHEVALIER.  (JchthjyoL)  On  donne  vulgairement 
ce  nom  au  saltno  umhla  de  Linnœus.  Voyez  Saumon  /  Truite 
et  Umble.  (H.  C.) 

OMBRE  COMMUN  ou  THYMALLE.  {Ichthyol.)  Voyez 
Corégone.  (H.  C.) 

OMBRE  DE  MER.  (  IchthyoL  )  On  a  donné  ce  nom  au 
corbeau  de  mer  y  sciœna  umbra»  Voyez  Sciène.  (H.  C.) 

OMBRE  DE  RIVIÈRE.  {IchthjoL)  Voyez  Ombre  commun. 
(H.  C.) 

OMBRELLE,  Vmbrdla.  (MalacoZé)  M*  de  Lamarck  avoit 
établi  sous  ce  nom  un  genre  particulier  de  coquilles  pour 
la  singulière  espèce  de  patelle  que  Gmeiin  a  nommée  patella 
umbellata^  lorsque  M.  de  Blainville  lui  communiqua  les 
observations  qu'il  avoit  eu  ^occasion  de  faire  en  Angleterre 
sur  l'animal  auquel  elle  appartient  et  sur  ses  rapports  avec 
les  aplysiensi  ce  qui  lui  permit  de  donner  les  véritable^» 


100  0MB 

caractères  de  ce  genre.  Il  le  plaça  cependant,  îl  eét  vrai, 
avec  les  pleurobraoches,  dans  une  petite  famille  qu*il  nomme 
semiphyllidiens ,  entre  les  patelles  et  les  phyllidies,  et  n^ad- 
mit  {^s  la  singulière  conjoncture  à  laquelle  M.  de  Btainville 
û.voit  été  conduit  en  disséquant  ce  mollusque  encore  attaché 
à  sa  coquille ,  que  celle-cî  pourroit  bien  être  appliquée  sous 
le  pied.  Il  est  vrai  que  cela  paroit  contraire  à  tout  ce  que  l'on 
connoit  jusqu^ci.  Quant  à  ce  qu'ajoute  M.  de  Lamarck  que 
M.  de  Blainville  a  pu  être  induit  en  erreur  par  quelque 
adhérence  latérale  que  le  lambeau  qui  sera  résulté  de  Tavul- 
sion  des  chairs  qui  fixoient  la  coquille,  aura  conservé  avec 
le  pied,  je  puis  assurer  que  cela  n'a  pu  avoir  lieu ,  car  la  co* 
quille ,  comme  je  l'ai  rapporté  à  l'article  Gastroplace,  oii  j'ai 
décrit  ce  singulier  mollusque ,  étoit  véritablement  adhérente 
par  toute  la  partie  colorée  de  sa  face  concave  à  une  étendue 
correspondante  du  pied ,  en  sorte  que  pour  Ten  détacher  en 
partie ,  j*aî  été  obligé  de  le  faire  fibre  à  fibre.  Il  n'y  avoit 
donc  pas  de  lambeau  ,  comme  le  suppose  M.  de  Lamarck; 
c'est  ce  que  je  puis  assurer  positivement;  et  il  n'y  en  avoit 
que  tout  autour  du  rebord  du  manteau ,  à  la  partie  dorsale 
de  l'animal  qui  du  reste  étoit  dans  un  excellent  état  de  con- 
servation. Je  n'ai  maintenant  rien  à  ajouter  à  ce  que  j'ai  dit 
de  ce  genre  de  mollusques  aux  articles  Gastroplace  / et  Mol- 
lusques. Voyez  ces  mots.  (De  B.) 

OMBRETTE,  Scopus,  Briss.,  Linn.  (Ornith.)  Cet  échassier , 
dont  on  ne  connoît  qu'une  espèce,  a  été  trouvé  par  Adanson 
pendant  son  séjour  au  Sénégal.  Envoyé  par  ce  naturaliste  à 
Réaumur,  c'est  Brîsson ,  conservateur  de  son  cabinet,  quia 
établi  le  genre  au  tom.  5  ,  p.  5o3 ,  de  son  Ornithologie,  sous 
le  nom  de  scopus ,  lequel,  comme  celui  d'ombrette,  est  tiré 
de  sa  couleur  de  terre  d'ombre.  Ce  nom  a  été  adopté  par 
les  divers  ornithologistes. 

Cet  oiseau  a  pour  caractères  :  Un  bec  épais  à  sa  base ,  plus 
long  que  la  tête,  comprimé  latéralement,  caréné  en  dessus 
et  en  dessous,  dont  la  mandibule  supérieure  se  recourbe  à  sa 
pointe  et  recouvre  l'infénVure,  qui  est  plus  étroite  et  un 
peu  tronquée  ;  des  narines  linéaires,  qui  se  prolongent  en  un 
sillon  courant  parallèlement  àTarcte  jusqu'au  bout;  la  partie 
înierieure  des  jambes  dénuée  déplumes,:  les  trois  doigts  de 


0MB  101 

devant  réunis  par  une  membrane  jusqu'à  la  première  pha- 
lange ,  et  le  postérieur  portant  à  terre  sur  toute  sa  longueur; 
les  deux  premières  rémiges  les  plus  courtes. 

Ombrette  du  Sénégal  ;  Scopus  umhretta ,  Gmel. ,  pK  enl« 
de  fiuffon,  n."  796.  Cet  oiseau,  de  la  grosseur  d'une  cor- 
neille, a  environ  vingt  pouces  de  longueur  ;  sa  queue  a  six 
pouces  six  lignes  ;  la  partie  nue  des  jambes  a  deux  pouces  trois 
lignes  ;  ses  ailes ,  qui  ont  trois  pieds  six  pouces  d'envergure, 
s'étendent  jusqu'à  l'extrémité  de  la  queue  ;  les  ongles  sont  fort 
^eiiis;  les  parties  supérieures  du  corps  sont  d'un  brun  plus 
foncé  que  les  parties  inférieures  ;  les  plumes  ^nales,  d'un  brun 
clair,  ont  des  raies  transversales  d'une  teinte  plus  prononcée* 
On  voit  sur  l'occiput  du  mâle  une  touffe  de  plumes  étroites 
et  molles ,  qui  forment  une  sorte  d'aigrette  et  retombent  sur 
le  dos  dans  quelques  individus.  (Ch.  D.) 

OMBRIAS.  (Fos5.)  C'est  le  nom  que  Rumphius  a  donné 
aux  oursins  fossiles  qu'il  avoît  dit  être  tombés  du  ciel ,  ainsi 
que  les  bélemnites.  (D.  F.) 

OMBRINE,  Umhrina.  {IchthyoU)  C'est  le  nom  d'un  genre 
de  poissons  de  la  famille  des  acanthopomes,  que  M.  Cuvier 
a  récemment  séparé  des  persèques  et  des  sciènes,  et  dont 
les  caractères  peuvent  être  ainsi  exposés  : 

Opercules  à  piquans  et  à  dentelures;  deux  nageoires  dofrsales, 
dont  la  seconde  est  bien  plus  longue  que  la  première;  museau  peu. 
saillant;  dents  en  velours^  des  porcs  e,nfonçés  sous  la,  mM^hoire 
inférieure^ 

A  Taide  de  ces  notes  et  du  tableau  synoptique  que  nous 
avons  donné  à  l'article  Acanthopomes  dans  le  Supplément  au 
tome  I/'  de  ce  Dictionnaire ,  on  distinguera  aisément  1^ 
Ombrines  des  poissons  des  genres  voisins  du  leur. 

Les  espèces  en  sont  peu  multipliées;  elles  vivent  dans  les 
eaux  de  la  mer.  Parmi  elles  nous  citerons  : 

L'Ombrine  babbue:  XJmhrinçL  harbata^  N.  j  Sciœna  cîrrhosa, 
Linnseus,*  Perça  unibra,  Lacép.;  Bloch.,  3qo,  Un  gros  et  court 
barbillon  au  bout  de  la  mâchoire  inférieure  sous  le  menton  ; 
dents  très -petites,  et  semblables  à  celles  d'une  lime;  deux 
orifices  à  chaque  narine  ;  ujn  aiguillon  à  la  dernière  pièce  d^ 
chaque  opercule;  dos  et  ventre  arrondis;    cgrps  et   queuç  / 

comprimés  ;  écailles  larges ,  rhomboXdales  et  un  peu  denteléet* 


.'k 


t  . 


loi  OMB 

Ce  poisson  peut  acquérir  des  dimensions  assez  considérables 
pour  arriver  au  poids  de  trente  à  trentç-deux  livres.  Son 
corps,  d'une  teinte  générale  jaune,  est  traversé  obliquement 
«ur  chaque  côté  par  des  raies  bleues  vers  le  haut ,  et  argen- 
tines vers  le  bas.  On  voit  une  tache  noire  à  Fextrémité  de 
chacune  de  ses  opercules.  Ses  nageoires  pectorales  et  cau- 
dale et  ses  catopes  sont  noirâtres;  sa  nageoire  anale  est 
rougeàtre;  les  deux  dorsales  sont  brunes,  et  la  seconde  est 
traversée  longitudinalement  par  deux  raies  blanches.  Il  a  dix 
eœcums  et  une  grande  vessie  aérostatique  munie  de  quelques 
sinus  latéraux  arrondis. 

Uombrine  barbue ,  qui  est  Vumhra  des  anciens  auteurs ,  et 
Vombrino  des  habitans  de  nos  provinces  méridionales ,  vit 
dans  la  mer  Méditerranée,  où,  suivant  Aristote,  qui  Ty  a 
observée,  elle  portoit  anciennement  sur  les  côtes  de  la  Grèce 
le  nom  de  g^iaiva.  Elle  fréquente  aussi  la  mer  des  Antilles , 
où  Plumier  en  a  fait  un  dessin ,  copié  par  Bloch  ,  et  les  ri- 
vages de  rÉgypte ,  où  Hasselquist  la  vue  atteindre  la  taille 
de  quinze  à  dix^huit  pouces  environ.  Souvent  elle  ne  fraie 
qu^en  automne  ,  et  elle  aime  à  déposer  ^t^  œufs  sur  les  épon- 
ges qui  croissent  prés  des  côtes.  Elle  se  nourrit  d'algues ,  de 
vers,  et  probablement  aussi  de  petits  poissons.  S4  chair  est 
ferme  et  facile  à  digérer ,  et  il  paroi t  que  les  anciens  Ro^ 
mains  faisoient  en  particulier  grand  cas  de  sa  tête. 

M.  Cuvier  soupçonne  que  ce  poisson  est  le  même  que  le 
ehéÙodiplère  cjyanoplère  de  'M.  de  Lacépède.  (Voyez  Cbèslù^ 

DIPTÈRE.) 

L'Ombrine  dorée,  Umhrirha  aurata ^  N.  ;  Pogonathus  auratus^ 
Lacépède.  Un  barbillon  à  la  mâchoire  inférieure  au  milieu 
de  quatre  pores  très- marqués.  Teinte  générale  de  l'or;  ca- 
topes et  nagvoire  anale  d'un  jaune  blanchâtre;  les  autres  na-* 
geoires  brunes. 

Ce  poisson,  qui  devient  assez  grand,  a  été  observé  par 
Commerson  dans  le  fleuve  de  la  Plata.  Sa  chair  est  mollasse 
et  d'une  saveur  fade. 

M.  Cuvier  rapporte  encore  au  genre  Ombrine  le  Johniut 
saxatilis  de  M.  Schneider ,  ainsi  que  le  Qualar-Katchelée  et 
le  Sarikulla ,  que  Kussel  a  figuré  parmi  les  poissons  de  Coro- 
mandel.  (H.  C.) 


OMM  ^oj 

OMBRINO,  (IchthyoL)  Sur  plusieurs  des  côtes  septentrio* 
nales  de  la  mer  Méditerranée,  à  Nice  spécialement,  on  ap- 
pelle ainsi  Fombrine  barbue.  Voyez  Ombrine.  (H.  C.) 

OMBU.  (Bot,)  Le  Recueil  des  voyages  fait  mention  d*un 
arbre  de  ce  nom  dans  le  Brésil,  dont  le  fruit,  rond  et  jau- 
nâtre, semblable  à  une  prune,  agace  les  dents  des  sauvages, 
qui  en  mangent  beaucoup,  lisse  nourrissent  aussi  des  racines, 
qui  sont  douces,  comme  les  cannes  à  sucre,  et  rafraîchis- 
santes au  point  que  les  médecins  du  lieu  les  ordonnent  dans 
les  apozémes  pour  calmer  les  fièvres  ardentes.  C'est  proba- 
blement le  même  arbre  qui  est  cité  par  Marcgrave  sous  le 
nom  de  umbu  ,  dont  il  dit,  aussi  le  fruit  semblable  à  une  prune 
et  contenant  une  noix  monosperme ,  dont  la  graine  peut  être 
mangée  comme  une  amande.  11  parle  encore  d*un  autre  umhuy 
dont  les  racines  donnent  une  eau  bonne  à  boire.  (  J.) 

OMEGA.  {Entom,)  Nom  donné  vulgairement  à  une  phalène. 
(C.  D.) 

OMÉGA  DOUBLE.  {Entom.)  C'est  le  bombyce  tête  bleue, 
B.  cœruUocephala  de  Linnœus ,  décrit  et  figuré  par  Réaumur , 
tome  i.",  pi.  18,  fig.  6  —  9.  (CD.) 

OMELETTE.  (  Conchyl.  )  Nom  marchand  du  cône  bullé>, 
conus  hullatus,  Linn.  (De  B.) 

OMENAPO-YEIMA.  (Bot.)  Espèce  de  liseron  du  Brésil, 
mentionnée  par  Marcgrave,  dont  la  racine  ronde  sert  de 
nourriture  comme  la  patate.  (J.) 

OMICRON  GÉOGRAPHIQUE, NÉBULEUX.  (£ri/om.)  Noms 
donnés  par  Geoffroy  à  deux  noctuelles,  qu'il  a  décrites  sous 
les  n.^'gS  et 74,  qui  sont  celle  de  l'érable,  N.aceris,  et  celle 
de  la  persicaire.  (C.  D.) 

O  MI-MIE.  (Ornith,)  î^om  que  donnent  les  Knisteneaux  aux 
colombes ,  que  les  Algonquins  appellent  O  mi-miss,  (Ch.  D.) 

OMINAMISI,  SIJRO-BANNA.  (Bot.)  Noms  japonois  ,  cités 
par  Kaempfer,  delà  valériane  officinale.  (J. ) 

OMISKA-SHEEP.  {Ornith,)  Nom  donné ,  à  la  baie  d'Hudson , 
au  harle  couronné,  mergus  cucullatus ,  Lath.  (Ch.  D. ) 

OMISSEW-ATHINETOU.  {Ornith.)  L'oiseau  ainsi  nommé 
par  les  naturels  de  la  baie  d'Hudson ,  est  la  chouette  bario- 
lée ,  strix  cinerea  ,  Gmel.  (  Ch.  D.  ) 

OMMAÏLOUKOS.  {Min.)  La  Méthérie ,  qui  a  probable- 


104  OMM 

ment  eru  faire  quelque  chose  d'utile  en  donnant  des  noina 
univoques  et  analogues  aux  noms  spécifiques,  à  une  multi- 
tude de  minéraux  qui  ne  sont  que  des  variétés,  4  désigné 
par  ce  mot  grec  le  minéral  pierreux,  désigné  tréç^ impro- 
prement par  le  nom  à^ail  -  de  -  chat ,  et  qu'où  rapporte  à 
l'espèce  du  quarz  sous  celui  dç  Quarz  chatoyant.  Voyez  ce 
moi.  (B,) 

OMM-EL-SAHAR.  {Ornith.)  Ce  nom  arabe,  qui  signifie  mère 
de  la  veillée,  est  donné,  à  Rosette  et  à  Ramanyeh,  à  la  petite 
chouette  ou  chevêche,  noctua  minor ,  $riss, ;  strix  passerina^ 
Linn,  ;  noctaa  glaux,  Savig. ,  laquelle^  en  d*autres  contrées 
d'Lgypte,  est  appelée  omm  qouyj  et  qoitjqah,  (Ch.  D») 

OMMOS.  (Bot.)  Voyez  Cotane,  Homos.  (J.) 

OMNICOLOR.  {Ornitlu)  L'oiseau  que  Séb.a  désigne  s.am  la 
dénomination  d'omnicolor  ceylonica ,  estlesouimanga  de  toutes 
couleurs,  certhia  omnicelor,  Linn.  (Cu.  D^) 

OMNIVORES.  {ZooL)  On  emploie  ce  mot  çn  zpologie  pour 
désigner  les  animaux  qui  se  nourrissent  à  peu  prés  indiffér 
remment  de  substances  végétales  et  animale^  :  l'homme,  les 
ratons,  les  ours,^  sont  dans  ce  cas.  (F,  G.) 

OMNIVORES.  (Ornilh.)  Cette  dénomination,  donnée  aux 
oiseaux  qui  se  nourrissent  de  toute  sorte  de  substances,  est  la 
traduction  des  mots  latins  quisquiliis  victitans ,  appliqués  spé- 
cialement aux  corbeaux.  (  Ch.  D.) 

QMODAKA,  SIKO.  (Bot.)  Kasmpfér  cite  ces  noms  jiaponois^ 
de  la  fléchière  ou  flèche  d'eau.  (J.  ) 

OMOKOLOTSCH.  (Mamm.)  Nom  génériquç  des  chauve» 
souris  chez  les  Tatares  Tongous,  (F,  C.) 

OUMOLOCARPUS,  (Bot^)  Necker  uommoit  ainsi  le  nyctan^ 
thés  arhor  tristis ,  pour  le  distinguer  des  autres  nyctanfhes  d.ç 
Linnxus,  qui  sont  maintenant  des  mogorium,  (J«) 

OMON-COLOMBÉ,  {Bot.)  Dans  un  he^-bier  de  Pondîçhéty 
•n  trouve  sous  ce  nom  une  espèce  de  commeline^  (Jf.) 

OMOPHRON.  {EntQm.)  Genre  d'insectes  coléoptères  penta- 
mérés,  de  la  famille  des  créophages  ou  carnassiers,  ciuraçté* 
risés  surtout  par  la^  forme  hémisphérique  du  cojps  ;  particula- 
rité unique  parmi  tous  ces  insectes,  qui  ont  le  corps  alongé« 
D'ailleurs  leur  tête  est  engagée  dans  le  CQXselet,  qui  est  aussi 
large  que  les  élytres. 


OMO  loS 

Fabrîciusy  séparant  des  carabes  les  espèces  qui  nous  occu« 
penty  les  avoit  réunies  sous  le  nom  générique  de  scolytus;  mais, 
cette  dénomination,  employée  depuis  long- temps  par  Geof'- 
froy,  donnoit  lieu  à  une  confusion,  que  nous  avions  voulu 
éviter  en  désignant  dans  nos  cours  ces  insectes  sous  le  nod^ 
d'HTDROc ARABES  (  voycz  cc  mot).  M.  Latreille,  ayant  employé 
depuis  le  nom  d^omophron^  nous  avons  dû  l'adopter,  quoiqu'il 
n'indique  aucune  particularité ,  puisque  le  mot  grec  O^^ftêùVj 
signifie  de  même  opinion ,  ejusdem  animi  et  stntentiœ*  Si  Iç 
nom  est  emprunté  du  mot  ZfAo^fSç')  tiré  de  Sophocle,  et 
exprimant,  celui  qui  a  des  pensées  cruelles,  il  devroit,  dans 
ce  cas,. prendre  une  autre  terminaison,  celle  d'omophre  ou 
d*omophrus^  Nous  ne  laissons  pas  échapper  ces  occasions  de 
parler  de  la  nomenclature ,  parce  qu'en  général  les  ouvrages 
des  naturalistes  de  nos  jours  ne  donnent  aucun  détail  sut 
les  noms,  et  que  nous  désirons  que  ce  travail,  qui  a  exigé 
de  nous  beaucoup  dç  recherches,  ne  soit  pas  entièrement 
perdu. 

Les  caractères  que  nous  avons  indiqués  plus  haut,  suffisent 
pour  distinguer  les  omophrons ,  d'abord  des  cicindèles  et  de 
tous  les  genres  à  corselet  plus  étroit  que  la  tête ,  ensuite  des 
carabes,  des  anthies,  des  brachyns,  des  calosomes,  etc. ,  qui 
tous  ont  la  tête  dégagée  du  corselet,  enfiu  des  notiophiles, 
des  scarites  et  des  clivines,  qui  ont  le  corps  alongé  et  noQ 
hémisphérBjue. 

Les  omophrons  habitent  le  bord  des  rivières  ;  ils  y  courent 
$ur  le  sable  et  s'y  enfoncent.  Ils  sont  très-agiles,  ainsi  que  leurs 
larvçs,  qui  se  trouvent  dans  les  mêmes  lieux^  L'une  des  es- 
pèces se  rencontroit  autrefois  sur  les  bords  de  la  Seine  à  l'ex- 
trémité du  Champ  de  Mars  avant  qu'on  y  fît  un  quai.  Nous 
avons  observé  une  autre  espèce  alors  non  décrite,  sur  les 
bords  du  Mançanares,  à  Madrid. 

Nous  avons  fait  ligurer,  sous  le  n.*^  9  de  la  pL  ^^  l'espèce 
suivante,  qui  est 

1.^  L'oMOPHRON  A  LIMBES,  O.  Umhafum» 

Car.  D'un  jaune  de  rouille  pâle,  avec  une  tache  sur  le 
corselet  et  deç  bandes  ondulées  d'un  vert  bronzé  sur  les 
élytres. 

C'est  l'espèce  des  environs  de  Paris. 


J««  OMd 

2.*  Omophron  VARié,  O.  variegatum. 

Car.  D'une  teinte  jaune  de  soufre  avec  des  taches  sur  la 
tête,  sur  le  corselet,  et  les  ëlytres  de  couleur  verte  pâle. 

C'est  l'espèce  observée  à  Madrid. 

Il  y  a  deux  autres  espèces  étrangères ,  l'une  des  Indes  et  . 
Tautre  d^Amérlque.  Fabricius  les  a  décrites  sous  les  noms  de 
Jlexueux  et  de  labié.  (C.  D.)^ 

OMOPLATE-  {Anal,  et  Phys.)  Os  de  l'épaule,  dont  la  con- 
formation varie  singulièrement  dans  les  diverses  classes  des 
animaux  vertébrés ,  mais  qui ,  chez  tous ,  offre  un  point  d'in- 
sertion tout  à  la  fois  solide  et  mobile  aux  divers  muscles  qui 
servent  à  mouvoir  les  membres  antérieurs  sur  le  tronc.  (F.) 

OMOPTÈRES.  {Entom.)  Ce  nom,  qui  signifie  ailes  sem- 
blables, a  été  employé  par  M.  Leach  pour  désigner  un  ordre 
d'insectes  qui  correspond  aux  hémiptères ,  qui  comprend  les 
collirostres ,  comme  les  cigales  et  les  plantisuges,  ainsi  que 
les  pucerons,  division  que  nous  avions  indiquée  dans  le  i63.* 
tableau  de  la  Zoologie  analytique,  publiée  en  i8o5t  (CD.} 

OMOTTO,  KIRO,  RIRJO.  {Bot.)  Nom  japonois  deForoFi- 
tiumjaponioum  de  Thunberg*  (J.) 

OMOULE  et  OMOULI.  {IchthyoL)  Voyez  Omul,  (H.  C.) 

OMPHACITE.  {Min.)  Nom  donné  par  Werner  et  par  ses 
disciples  à  un  minéral  qu'on  ne  peut  ni  regarder  conune 
une  espèce  distincte  et  rigoureusement  déterminée ,  ni  rap- 
porter avec  sûreté  à  aucune  espèce  connue  ;  ce  nynéral  n'of- 
frant aucun  caractère  certain  de  composition,  de  forme,  ni 
même  de  clivage. 

Il  a  la  texture  cristalline  et  grenue,  la  couleur  d'un  vert 
sombre;  il  est  translucide,  a  l'éclat  vitreux,  tirant  quelque- 
fois sur  le  résineux. 

ILes  minéralogistes  qui  ne  trouvent  pas  dans  ces  caractères 
extérieurs  si  communs  et  si  peu  tranchés,  des  renseignement 
suflisans  pour  établir  une  espèce ,  rapportent  l'omphacite 
de  Werner  tantôt  à  l'amphibole  actinote,  tantôt  à  la  diallage 
smaragdite  en  masse. 

Les  échantillons  de  cette  pierre  viennent  :  i  .*  du  Saualpe  en 
Tyrol,  où  elle  est  associée  avec  du  disthène  et  des  grenats,  qui, 
par  leur  opposition  de  couleur,  en  font  une  fort  belle  roche 

fond  vert  presque  transparent,  à  taches  violàtres;  2.^  des 


OMP  Ï07 

montagnes  de  micaschiste  de  Fattigau  et  de  Silberbach ,  près 
de  Hoir  dans  lé  Fîehtelgebirge ,  pays  de  Bayreuth  :  ce  minerai 
s'y  trouve  encore  associé  avec  des  grenats  et  du  mica  ;  3."  de 
Kavîcaet  en  Groenland ,  avec  de  Tamphibole  jaunâtre*  (  B.  ) 
OMPHACOCARPOS ,  PHILANTHROPOS.  {Bot.)  Noms  grecs 
anciens,  cités  par  Pline,  du  gratteron,  aparincy  qui  s^attache 
aux  passans  par  ses  tiges  et  surtout  par  ses  fruits  chargés  d'as^ 
pérités,  ce  qui  Pavoit  fait  aussi  nommer  par  quelques-uns 
asprella,  (J,) 

OMPHALANDRIA.  {Bot.)  Ce  nom  d'un  genre  d'Euphor- 
biacées,  établi  par  P.  Browne,  a  été  abrégé  par  Linnaeus, 
qui  le   nomme   omphcUea.  (J,) 

OMPHALIA.  {Bot.)  C'est  le  nom  de  la  huitième  division 
du  genre  Agaricus  dans  Persoop  (voyez  Fonce)  :  cette  divi- 
sion contient  quantité  d'espèces  dont  le  chapeau  est  ombi- 
liqué,  c'est-à-dire  creux  dans  le  milieu  de  sa  partie  supé- 
rieure,  et  offrant  le  plus  souvent  un  petit  mamelon  central. 
Chez  Pries,  cette  division,  modifiée  dans  ses  espèces  et  ses 
caractères,  forme  la  neuvième  tribu  de  son  genre  Agaricus; 
il  la  partage  en  trois  sections  :  i.°  le  Mycenaria,  qui  renferme 
les  espèces  à  chapeau  membraneux  muni  de  feuUlets  dé- 
currens;  2.®  le  Colljharia,  contenant  les  champignons  à  cha- 
peau membrano- charnu  et  feuillets  adnés;  3.°  VAntiscyphi , 
qui  offre  des  espèces  à  chapeau  charnu -coriace  et  à  feuil- 
lets décurrens.  On  compte  en  tout  quarante  espèces  ;  celles 
d*entre  elles  qui  ont  été  connues  de  Battara  ,  forment  ses 
genres  Omphalonvyces ,  Omphalopolymyces  et  Bullœ, 

Le  nom  d^omphalia  a  été  employé  depuis  Persoon  comme 
nom  de  division  dans  divers  sous-genres  de  champignons 9 
comme  par  exemple  dans  le  genre  Hjdnum,  par  Nées.  Voyez 
Hydnum.  (Lem.) 

OMPHALIER,  Omphalea.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicoty- 
lédones, à  fleurs  incomplètes,  de  la  famille  des  euphorh lacées , 
de  la  monoécie  monadelpliiç  de  Linnœus,  offrant  pour  carac- 
tère essentiel  :  Des  fleurs  monoïques;  dans  les  mâles,  un  ca- 
lice à  quatre  folioles;  point  de  corollç;  deux  ou  trois  anthères 
sessiles,  enfoncées  dans  un  réceptacle  charnu,  qu'on  soup- 
çonne formé  par  la  réunion  des  filets  épaissis  ;  dans  les 
fleuri  femelles ,  un  calice  à  quatre  ou  cinq  folioles;  Povatre 


io8  OMP 

supérieur;  le  style  court;  le  stigmate  trifide;  une  capsule 
charnue ,  à  trois  valves ,  à  trois  loges.  Chaque  loge  renferme 
un  uoyau  arrondi ,  ovale.  "^ 

Omfhalier  grimpant  :  OmphaUa  diandra,  lÀnn.y  Spec;  Lamck., 
IlL  gen,,  tab.  763,  fig.  1  ;  Aubl.,  Guian,^  pag.  644,  tab.  328; 
OmphaUa  cordata^  Swartz,  Obs,  hotn,  pag.  3 60.  Arbrisseau  de 
la  Guiane ,  dont  les  rameaux  grimpans  s^accrochent  aux  ar- 
bres voisins  et  s'élèvent  jusqu'au  sommet,  puis  se  courbent 
et  tombent  presque  jusqu'à  terre.  Les  feuilles  sont  alternes, 
pétiolées,  glabres,  en  cœur,  aiguës,  entières,  un  peu  pubea» 
centesen  dessous;  deux  petites  stipules  lancéolées,  caduques, 
sont  à  la  base  du  pétiole ,  et  deux  glandes  vers  le  sommet.  Les 
fleurs  sont  axillaires ,  petites,  verdâtres,  pédonculées,  dis- 
posées en  grappes  sur  un  rameau  terminal  avec  des  bractéei 
glabres,  lancéolées,  obtuses  ;  les  fleurs  mâles  occupent  la  partie 
supérieure  de  chaque  grappe.  Leur  calice  est  composé  de 
quatre  folioles  arrondies,  concaves,  charnues,  dont  deux 
plus  grandes  et  opposées  recouvrent  chacune  une  anthère, 
couleur  de  rose ,  placée  sur  un  corps  charnu ,  de  couleur 
violette  ;  dans  les  (leurs  femelles ,  Fovaire  est  arrondi ,  à  trois 
côtes,  à  trois  sillons;  il  lui  succède  une  capsule  en  forme 
d'une  grosse  baie  jaunâtre,  charnue,  succulente,  partagée 
en  trois  loges,  renfermant  chacune  un  noyau  enveloppé  d'une 
substance  molle  et  filandreuse  ;  la  coque  est  brune ,  dure , 
cassante,  revêtue  i  l'intérieur  d'un  duvet  blanc,  ainsi  que 
l'amande. 

Cet  arbrisseau  croît  à  Cayenne ,  sur  les  bords  de  la  mer« 
Ses  fruits  sont  nommés  par  les  Créol es  gramf s  de  Panse  ^  parce 
qu'ils  croissent  dans  les  enfoncemens  formés  par  la  mer,  con- 
nues sous  le  nom  d'anses.  Cet  arbrisseau  se  nomme  encore 
tiane  papaye  ,  parce  que  son  fruit  ressemble  de  loin  à  une 
papaye*  Quand  on  coupe  les  branches  de  cet  arbrisseau-,  il 
en  découle  aussitôt  une  sève  abondante,  claire,  limpide, 
insipide  au  goût.  Répandue  sur  le  linge,  elle  y  forme  une 
tache.  On  se  sert  de  ses  feuilles  en  décoction  pour  déter* 
ger  les  plaies  et  les  vieux  ulcères.  La  substance  qui  forme 
l'amande,  est  blanche,  ferme,  cassante^  huileuse  et  bonne 
à  Qianger.  Lorsqu'on  la  destine  à  cet  usage ,  on  a  soin  d'ea 
séparer  la  radicule  et  les  cotylédons,  pour  éviter  leur  faculté 


OMP  109 

purgative  qu'éprouvent  tous  ceux  qui  ne  prennent  point  cette 
l^récaution.  Cette  substance  est  d'une  saveur  aussi  agréable 
que  nos  amandes  fraîches. 

Omphauer  noisetier  3  Omphalea  triandra,  £mn.,  Spec;  Lamck», 
lu.  gtn,  y  tab.  753,  fig.  3;  Omphalea  nucifera,  Swartz,  Ohs. 
hoU,  35i  ;  Niçois.,  S.  Dom. ,  pag.  276^  tab.  2.  Cette  plante 
diffère  essei^tiellement  de  la  précédente  par  son  port,  I*unc 
n'étant  qu'un  simple  arbrisseau  grimpant ,  tandis  que  celle-ci 
est  un  grand  arbre,  qui  s'élève  à  plus  de  quarante  pieds. 
Ses  feuilles  sont  éparses,  alternes,  très -glabres,  oblongues, 
en  cœur,  très^ntières ,  longues  de  huit  à  dix  pouces,  sur  six 
de  largeur,  d'un  vert  pâle  -,  les  fleurs  disposées  sur  une  grappe 
longue  de  deux  pieds,  dressée,  puis  pendante;  ces  fleurs  sont 
Yerdàtres,  composées,  dans  les  mâles,  d'un  calice  à  cinq  fo- 
lioles, dont  trois  plus  grandes,  colorées  et  membraneuses  à 
leurs  bords;  le  réceptacle  est  garni  d'un  anneau  charnu  ,  d'un 
rouge  de  sang;  les  trois  anthères  sont  purpurines;  l'ovaire  est 
oblong,  surmonté  d'un  stigmate  presque  sessile,  trifîde.  Le 
fruit  est  une  capsule  en  baie  grosse,  pendante,  arrondie,  h 
trois  loges;  les  amandes  blanches,  revêtues  d'une  membrane 
jaunâtre.  On  mange  ces  fruits,  qui  sont  aussi  bons,  étant  frai», 
que  les  meilleures  noisettes  de  France  ;  mais  ils  rancissent 
en  vieillissant.  (Foin.) 

OMPHALOBIUM.  (  Bot.  )  Cette  plante ,  dont  Gœrtner  k 
fait  figurer  le  fruit  (tab.  /-G ,  âg.  3)  sous  le  nom  d^omphalobium 
iWicum,  paroi t  être  la  même  que  le  Connarus  africands.  Woyet 
ce  mot.  (FoiR.) 

OMPHALOCARPE,  Omphalocarpum.  (Bot.)  Genre  de  plantes! 
dicotylédones ,  à  fleurs  complètes,  monopétalées ,  de  la  famille 
des  sapolées ,  de  la,  polyandrie  monogynie  de  LinnsBus,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  plusieurs  écailles  im- 
briquées; une  corolle  monopétale,  à  six  ou  sept  divisions; 
autant  d'écaillés  à  Torifice  du  tube;  des  étamin  es  nombreuses; 
un  ovaire  supérieur;  un  style;  un  fruit  ligneux,  indéhiscent, 
à  plusieurs  loges  monospermes. 

OmphaloCarpe  géant;  Omphalocarpum procetum ^  Pal. Beau v., 
Flor.  d'Ovare  et  de  Bénin,  vol.  1  ,  pag.  6,  tab.  5.  Arbre  d'un 
beau  port ,  qui  s'élève  à  une  hauteur  considérable  et  se  divise 
à  son  sommet  en  branches  étalées,  en  rameaux  alternes, 


iio  OMP 

dififus,  garnis  de  feuilles  alternes,  presque  sessiles,  glabres^ 
luisantes,  entières,  lancéolées.  Les  fleurs  naissent  sur  le  tronc  ^ 
à  la  hauteur  de  huit  à  dix  pieds.  Outre  cette  singularité, 
Tenveloppe  du  fruit  en  ofifre  une  autre  très-remarquable  ;  elle 
est  composée  intérieurement  d'un  amas  de  petits  corps  durs ^ 
arrondis  et  irréguliers,  formant  une  concrétion  ligneuse ,  sem- 
blable à  celle  dont  est  composée  la  pierre  communément  ap^ 
pelée  poudding  ;  chaque  partie  de  cette  concrétion  est  à 
pans  ou  à  facettes  inégales,  blanchâtres  en  dedans  et  suscep» 
tibles  de  se  détacher  sans  déchirement.  Le  calice  esi  com« 
posé  d'écaillés  concaves,  obtuses,  velues  en  dehors;  les  dî^ 
visions  de  la  corolle  égales ,  ovales ,  aiguës  ;  les  étaniines  dis^ 
posées  par  séries  inégales  soUs  chaque  lobe  ;  les  anthères  dres* 
sées ,  alongées ,  subulées.  Le  fruit  tst  arrondi ,  déprimé ,  for-* 
tementombiliqué  autour  du  style,  à  plusieurs  loges  monos^ 
permesj  les  semences  osseuses,  luisantes,  munies  d'un  hile 
latéral,  et  renfermées  dans  une  pulpe  succulente  j  1* embryon 
aplati,  entouré  d'un  périsperme  charnu.  Cette  plante  croit 
dans  l'intérieur  de  l'Afrique  vers  les  confins  du  royaume 
d'Oware.  (Poir.) 

OMPHALOCARPON.  {BoL)  Un  des  noms  du  gratteron, 
galium  aparincy  chez  les  anciens  Grecs.  (Lem.  ) 

OMPHALODE.  {Bote)  Nom  donné  par  M.  Turpin  au 
point  protubérant  situé  ordinairement  sur  une  graine  au 
milieu  du  hile.  (Mass.) 

OMPHALODES.  {Bot.)  Ce  genre  de  Toumefort  a  été  réuni 
par  Linnseus  au  C^noglossum,  Voyez  Cynoglosse.  (Je) 

OMPHALOMYCES.  (Bot.)  Battara  désigne  ainsi  les  agarics 
qui  croissent  solitairement  et  qui  ont  le  chapeau  creusé  au 
milieu  en  manière  d'ombilic.  Les  plus  connus  sont  les  agd' 
ricus  deliciosusy  theiogalus ,  emeticus ,  Orcella,  laccatus,  etc« 
Voyez  Omphalia.  (Lem.) 

OMPHALOPOLYMYCES.  {Bot.)  Battara,  dans  son  Historia 
fungorum  agri  ariminensis ,  groupe  ,  sous  ce  nom  ,  des  agarics 
ombiliqués  qui  croissent  en  touffe  :  c'est  ce  qu'il  a  voulu 
exprimer  par  le  nom  d'omphalopolymyces,  composé  de  trois 
mots  grecs,  qui  signifient  ombilic,  plusieurs,  et  champignonSé 
(Lem.) 

OMPHALOSIA  {Bot.)^  Necker.  Voyez  Umbilicaria.  (Lem.) 


OMU  Ut 

OMPHAX.  (Afin.)  Nam  grec  qui  désigne  un  naîsin  qui 
û^esi  pas  mûr  :  cç  que  nous  appelons  du  verjus,  et  que  les 
anciens ,  Théophraste  particulièrement ,  ont  appliqué  à  une 
pierre  précieuse  d*un  vert  foncé,  mêlé  de  jaune.  Hill  pense 
que  c^est  le  heryllus  oleaginus  de  Pline. 

11  y  a  tant  de  pierres  qui  peuvent  présenter  cette  couleur 
vert-jaunâtre  de  Fhuiie  nouvellement  exprimée ,  qu'on  ne 
sauroit  quelle  raison  donner  pour  motiver  la  préférence 
qu'on  attribueroit ,  par  exemple ,  au  péridot  sur  les  béryls 
miellés  ,  etc.  (  B.  ) 

OMPHEMIS.  (^ConchyL)  M.  Rafinesque ,  Joum.  de  phys. , 
t.  88 ,  p.  434 ,  a  proposé  sous  ce  nom  un  genre  de  mollusques 
conchylifères  qu^il  caractérise  ainsi  :  Animal  à  opercule  mem- 
braneux ,  à  deux  tentacules  latéraux  aplatis ,  ayant  les  yeux 
à  leur  base  extérieure  ;  coquille  à  spire  un  peu  oblique  ; 
l'ouverture  arrondie,  les  lèvres  détachées,  la  columelle  sé- 
parée de  la  lèvre  intérieure  par  Un  petit  ombilic  oblong. 
Ce  genre,  qui  très -probablement  diffère  fort  peu  de  celui 
des  paludines,  ne  contient  que  deux  espèces,.  PO*  lacustris 
eiVO,  phaioxis ,  toutes  deux  d'eau  douce,  et  que  ne  décrit 
pas  M.  Rafinesque.  (De  B«) 

OMPHISCOUE ,  OmphiscoU.  {ConchjL)  Genre  de  coquilles 
proposé  par  Mé  Rafinesque,  Journ.  de  phys.,  t.  88,  p4  423, 
pour  quelques  espèces  de  limnées  qu'il  ne  désigne  pas,  et 
chez  lesquelles  la  lèvre  gauche,  ou  mieux  un  dépôt  calcaire 
qui  la  forme,  est  détachée  de  la  columelle  et  laisse  un  om* 
bilic  efitre  elles.  (De  B.) 

OMPOK,  Ompoké  (IchthyoU)  M.  de  Lacépède,  d'après  un 
nom  de  pays,  a  désigné  par  ce  mot  un  genre  de  poissons 
qui  a  pour  caractères  d'avoir  des  dents  et  des  barbillons  aux 
mâchoires,  de  manquer  de  nageoire  dorsale^  et  d'avoir  une 
très -longue  nageoire  de  l'anus. 

La  seule  espèce  contenue  dans  ce  genre,  est  POmpok  51- 
LuaoïnE  ,  Ompoh  siluroides  ,  dont  la  mâchoire  supérieure , 
moins  avancée  que  l'inférieure,  est  garnie  de  deux'  barbil- 
lons aussi  longs  que  la  tête.  D'après  une  inspection  de  l'in- 
dividu desséché  ,  M.  Cuvier  pense  que  ce  poisson  pourroit 
bien  être  un  silure  qui  auroit  perdu  sa  dorsale.  (H.  C.) 

0-MUGGT.  (BoU)  Nom  Japonois  de  Forge  ordinaire,  sui- 
rant  Kœmpfer.  (J.  ) 


na  OMU 

OMUL  et  OMULËé  (IchthjyoL)  Leê  dusses  nomment  Ainsi 
le  corégone  automnal,  poisson  q^e  nous  avons  décrit  dans 
te  Dictionnaire,  tom;  X,  pag.  565,  et  qui,  au  rapport  de 
Gmelin,  est  si  abondant  en  été,  autour  dç  la  ville  d^tldinsk^ 
Jèn  Sibérie  ,  qu^on  en  fait ,  dans  cette  saison ,  des  provisions 
pour  toute  l'année,  (  H.  C.  ) 

ONA.  {Mamnu)  Nom  de  la  femelle  de  Tantilôpe  izeiran 
chez  les  Mongols.  (F.  0.) 

ONA.  {Bot.)  Un  des  noms  brames  du  rtiailH>mhi  du  Malabar  ^ 
antidesma  sylvèslris,  (  J.  ) 

ONABOUBOUÉ.  (Bo^)  Nom  caraïbe,  cité  par  Surlan,  qui 
signiGe  bois  à  enivrer,  et  qui  étoit  donné  dans  les  Antilleé 
aux  végétaux  dont  on  jetoit  dans  Teau  quelques  parties  poui' 
enivrer  les  poissons ,  particuli^T^nient  au  gaUga  cinered,  et  à 
un  autre  genre  de  plantes  légumineuses,  nommé  pour  cette 
raison  piscidia.  (J.) 

ONAGRA.  {Bot.)  Ce  nom  avoît  été  primitivement  donné 
par  Dioscoride  à  un  chamcenerium  ou  epilohium  de  Gesner^ 
epilohium  anguslifolium  de  Linnseus,  qui  étoit  VœnotliercL  de 
Pline.  Tournefort  avoit  adopté,  ainsi  que  Plumier,  le  nom 
de  Dioscoride  poui^  un  genre  appelé  maintenant  en  françois 
Tonagre,  qui  diffère  de  \! epilohium  seulement  par  ses  graiïies  non 
aigrettées.  Linnœns  a  préféré  pour  le  même  le  nom  de  Pline  ^ 
qui  a  élé  adopté.  Ce  genre  est  devenu  le  type  de  là  famille^ 
actuelle  des  onagraires.  (J.) 

ONAGRAIRES.  {Bot.)  On  a  donné  a  cette  famille  de 
plantes  le  riom  de  l'onagre,  œnothera,  un  de  ses  principaux 
genres.  Elle  appartient  à  la  classe  des  péripdtalées  ou  dico-^ 
tylédones  polypétales  à  étamines  insérées  au  calice*  A  ces 
caractères  principaux  elle  joint  les  suivans ,  dont  Pensemble 
forme  le  caractère  général  : 

Un  calice  monôsépale  ,  adhérent  à  ^ovaire  et  divisé  au« 
dessus  en  plusieurs  lobes.  Plusieurs  pétales  insérés  à  ton  som^ 
met ,  alternes  avec  ses  lobes  et  en  nombre  égal  :  ils  manquent 
quelquefois.  Le  nombre  des  étamines  ,  insérées  au  même 
point,  est  égal  à  celui  des  pétales,  ou  double,  ou  plus  rare« 
ment  réduit  à  la  moitié;  leurs  filets  sont  libres;  leurs  anthères 
ovales  biloculaires,  s^ouvrant  dans  leur  longueur.  L'ovaire  ad- 
hérent* au.]calice ,  est  simple ,  à  plu&ieurs  loges  remplies  d« 


ONA  »»5 

qÉAfaes  ovules  attachés  à  lîn  axe  central,  dont  souvent 
quelques-uns  avortent  ;  il  est  surmonté  d'un  style  terminé  par 
un  stigmate  simple  ou  divisé,  et  il  devient  une  capsule  ou 
une  baie  ,  dont  chacune  des  loges  qui  n'avortent  pas ,  con** 
tient  une  ou  plus  souvent  plusieurs  graines.  La  capsule  poly- 
sperme  s'ouvre  dans  sa  longueur  en  plusieurs  valves;  du  mi- 
lieu de  chacune  d'elles  sort  une  cloison,  qui  va  s'appliquer 
contre  un  des  angles  de  l'axe  central.  L'embryon  contenu  dans 
chaque  graine  est  dénué  de  périsperme ,  et  sa  radicule  est 
droite ,  dirigée  vers  le  point  d'attache.  Les  tiges  sont  heiba- 
cées  ou  ligneuses;  lés  feuilles  simples,  alternes  ou  opposées; 
les  fleurs  axillaires  ou  terminales. 

On  divise  naturellement  cette  famille  en  troîfi  sections.  1m 
première  contient  les  genres  à  étamines  égales  en  nombre  aux 
pétales  et  à  fruit  capsulaire;  savoir:  le  Montiniaf  leSerpicuUif 
le  Ldpezia  de  Cavanilles ,  le  Circœa,  le  Trapa  auparavant  placé 
avec  doute  parmi  les  monocotylédones,  VIsnardia ,  le  Ludmgia. 

Dans  la  seconde  sont  réunis  ceux  à  étamines  en  nombre 
double  de  celui  des  pétales  et  à  fruit  capsulaire,  tels  que 
le  Jusgiœa,  VEnothera^  le  Clarokia  de  M.  Pursh,  VE^ilobium  et 
le  Goura. 

On  rapporte  dans  une  troisième  les  genres  qui  ont  égale- 
ment le  nombre  d'étamines  double  de  celui  des  pétales,  mais 
dont  le  fruit  est  en  baie,  comme  dans  le  fuchsia  y  le  Muriria 
d'Aublet  ou  Petaloma  de  Swartz,  rOpJw'ra,  le  Bœckea  de  Lou- 
reiro  et  le  Memeaylon,  Cette  dernière ,  servant  de  transition 
à  la  famille  des  myrtées ,  en  diffère  presque  uniquement  par 
le  nombre  défini  d'étamines ,  et  plusieurs  de  ses  genres  pour- 
ront dans  la  suite  y  être  transportés. 

La  famille  des  onagraires  est  ici  plus  circonscrite  qu'elle  ne 
rétoit  dans  sa  première  formation;  elle  avoit  alors  cinq  sec- 
tions au  lieu  de  trois.  La  première,  qui  réunissoit  le  Cercodea 
et  quelques  autres  genres  à  style  multiple ,  en  a  été  seule- 
ment séparée  sous  le  nom  de  famille  des  cercodiennes.  Le 
mentzelia  et  le  loasay  qui  étoient  réunis  dans  la  cinquième 
section ,  forment  maintenant  la.  famille  des  loasées,  plus  voi- 
sine des  nopalées  dans  la  même  classe.  Le  santalum  et  le 
sirium,  auparavant  dans  la  quatrième  section,  mieux  exa- 
ainés,  sont  reconnus  congénères,  dépourvus  de  corolle,  et 
36.  8 


"4  ONA 

w 

tentrent  dans  one  famille  nouvelle  y  détachée  des  éléagiié^^ 
dans  la  classe  des  péri  -  staminées ,  à  laquelle  son  auteur 
M.  R«  Brown  a  donné  le  nom  de  santalacées.  On  a  retiré  de 
la  même  section  Vescailonia^  reporté  aux  éricinées,  près  du 
vacciniam ,  et  le  jambùlifera ,  dont  le  caractère ,  bien  décrit 
par  V^ahl ,  le  rapproche  des  rutacées  ou  diosmées.  Nous  avions 
placé  dans  la  troisième  section  le  cfLcoucia^  le  eombretum  et 
le  guiera^  difiTérens  par  le  fruit  uniloculaire  et  monosperme; 
M»  R.  Brown  en  a  fait  le  type  de  sa  nouvelle  famille  des 
combretacées  y  qui  reste  voisine  des  onagraires  ,  mais  à  la- 
quelle il  réunit  celle  que  nous  avions  établie  sous  le  nom  de 
MifLOBOLANÉEs  (voycz  cc  mot)  dans  les  péri-staminées ,  comme 
étant  dépourvue. de  pétales.  (J.) 

ONAGRE.  (Mamm.)  Nom  de  Tàne  sauvage  chez  les  anciens. 
(F.CO 

ONAGRE,  Œnothera,  Linn.  {Bot,)  Genre  de  plantes Hico- 
tylédenes,  pblypétales,  qui  a  donné  son  nom  à  la  famille  des 
onagraires ,  Juss.,  et  qui,  dans  le  système  sexuel,  appartient 
à  VoctandrU  monogynie.  Ses  principaux  caractères  sont  les  jui- 
vans  :  Calice  monophylle,  cylindrique,  caduc,  partagé  à  son 
orifice  en  quatre  découpures  ;  corolle  de  quatre  pétales  égaux , 
in$érés  entre  les  divisions  calicinales  ;  huit  étamines  à  fîlamens 
subulés ,  plus  courts  que  la  corolle ,  terminés  par  des  anthères 
oblongues,  tombaiftes;  un  ovaire  infère,  cylindrique,  sur- 
monté d'un  style  filiforme,  terminé  par  un  stigmate  épais,  à 
quatre  divisions;  une  capsule  alongée,  cylindroïde  ou  tétra- 
gone,  à  quatre  valves  et  à  quatre  loges,  renfermant  des  graines 
nombreuses ,  attachées  le  long  d'un  réceptacle  à  quatre 
côtés. 

Les  onagres  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  alternes, 
et  à  fleurs  axillaires,  souvent  d'un  aspect  agréable.  On  en 
connoit  aujourd'hui  quarante  et  quelques  espèces,  toutes  exo« 
tiques  à  l'Europe,  excepté  une,  qui  encore  n'y  est  que  natu* 
ralisée.  Quelques-unes  de  ces  plantes  sont  cultivées  pour  Tor- 
nement  des  jardins;  ce  sera  principalement  de  celles-là  dont 
BOUS  ferons  mention  « 

*  Capsules  cylindriques* 

Onagre  bisanncelu:,  vulgairement  HfiaBE-AUx-ANfis  .*  Œno' 


ONA  ■     ii6 

Iherà  hiennis^  Linn* ,  Spec,  492;  F/or,  Dan,^  tab.  446.  Sa  lige 
est  haute  de  deux  à  trois  pieds,  cylindrique,  un  peu  velue  ^ 
garnie  de  feuilles  alternes,  lancéolées,  légèrement  dentées  en 
leurs  bords.  Ses  fleurs  sont  jaunes,  asses  grandes,  sessiles^  so- 
litaires dans  les  aisselle^  des  feuilles  supérieures  et  rappro* 
chées  en  une  sorte  dVpi  terminal.  Cette  plante  est  originaire 
de  TAmérique  septentrionale ,  où  elle  croît  depuis  la  Virginie 
jusque  dans  le  Canada;  transportée  dans  les  jardins  en  Eu- 
rope, vers  1614,  elle  s'y  est  si  bien  naturalisée  qu'elle  s^est 
ensuite  répandue  dans  les  campagnes,  où  elle  est  assez  com- 
mune dans  plusieurs  cantons  sur  les  bords  des  champs  et 
tles  bois. 

Cette  onagre  est  une  belle  plante,  très-propre  à  orner  les 
grands  parterres.  Ses  fleurs  sontéphéméresot  ne  durent  même 
que  quelques  heures  ;  mais  elles  se  succèdent  les  unes  aux  au- 
tres pendant  une  grande  partie  de  Tété.  Elle  n'est  pas  difficile 
sur  la  nature  du  terrain  ;  cependant  elle  pousse  plus  vigou- 
reusement dans  les  fonds  gras ,  humides,  et  elle  y  devient  sou- 
vent vivace  en  poussant  du  collet  de  ses  racines  des  bourgeons 
qui  la  conservent.  En  coupant  ses  tiges  aussitôt  après  que  les 
fleurs  sont  passées,  on  parvient  aussi  à  la  conserver  pour  les 
années  suivantes.  Venue  de  graine ,  elle  ne  pousse  la  première 
année  qu'une  rosette  de  feuilles  radicales,  et  ce  n'est  que  la 
seconde  année  qu'elle  produit  des  fleurs.  Ses  racines  ont  un 
goût  qui  n'est  pas  désagréable,  et  on  les  mange  crues  ou  cuites 
dans  queh{Hes  parties  de  l'Allemagne.  Les  cochons  les  aiment 
aussi  beaucoup ,  et  M.  Bosc  crott  qu'il  pourroit  être  utile  de 
cultiver  cette  plante  pour  la  donner  comme  aliment  à  ces  ani- 
maux. Il  faudroit  donner  ces  racines  aux  cochons  pendant 
l'hiver  de  la  première  année  ,  parce  qu'elles  deviennent  trop 
dures  et  presque  ligneuses  lorsque  la  plante  est  montée  en  tige. 
Nous  ignorons  si  les  bestiaux  mangent  lés  feuilles;  celles-ci 
ont  une  saveur  douce,  qui  ne  doit  pas  leur  déplaire.  Les  tiges 
sèches  peuvent  servir  à  chaufierles  fours,  et  l'on  peut  retirer 
de  la  potasse  de  leur  cendre.  M.  Braconnot  a  reconnu  que 
cette  plante  contenoit  beaucoup  de  tannin  et  qu'on  pourroit, 
par  conséquent,  l'employer  pour  le  tannage  des  cuirs  et  la 
substituer  à  la  noix  de  galle  dans  la  teinture  et  la  fabrication 
de  l'encre. 


1*6  ONÀ 

OifACEE  odoeantb;  Œnothera  suaveolaUj  PerC,  SynépSm,  i  f 
pag.  408.  Ses  tiges  sont  cylindriques,  pnbescentes,  souyeni 
rameuses  dans  leur  partie  supérieure ,  hautes  de  trois  k  quatre 
pieds.  Ses  feuilles  sont  ovales-lancéolées ,  entières  ou  muniet 
de  quelques  dents  à  peine  sensibles.  Les  fleurs  sont  d'un  jaune 
clair^  larges  de  deux  pouces  et  demi  à  trois  pouces ,  douées 
d'une  od€ur  agréable  ,  solitaires  dans  les  aisselles  des  feuilles 
supérieures,  mais  assez  rapprochées  pour  former  une  sorte 
d'épi  terminal.  Cette  espèce  est  originaire  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale. On  la  cultive  pour  l'ornement  des  jardins,  et  on 
la  préfère  généralement  aujourd'hui  à  la  précédente,  parce 
que  ses  fleurs  sont  plus  grandes,  plus  belles  et  qu'elles  répan» 
deot ,  surtout  le  soir ,  un  parfum  très-agréable ,  analogue  à  ce* 
lui  de  la  fleur  d'oranger.  Ces  fleurs  sont  éphémères;  mais  il 
s'en  épanouit  tous  les  jours  de  nouvelles,  depuis  le  mois  de 
Juillet  jusqu'en  Septembre.  Cette  plante  se  multiplie  de  graines 
qu'on  peut  semer  aussitôt  qu'elles  sont  mûres  ou  au  printemps^ 
dans  d.es  pots  ou  en  place.  Elle  se  sème  souvent  d'elle-même. 
Jl  lui  faut  une  terre  franche ,  légère ,  un  peu  fraîche  et  Fez- 
position  au  soleil. 

Onagre  a  longues  fleurs  ;  Œnothera longifloraj  Jacq.,  Hor^., 
tab.  172.  Ses  tiges  sont  simples,  droites,  velues,  hautes  de 
deux  à  trois  pieds,  garnies  de  feuilles  lancéolées,  bordées  de 
dents  écartées.  Ses  fleurs  sont  grandes,  jaunes,  teintes  de 
pourpre ,  remarquables  par  le  tube  de  leur  calice^  qui  est  au 
moins  trois  fois  plus  long  que  les  ovaires,  sessiles  et  solitaires 
dans  les  aisselles  des  feuilles  supérieures.  Cette  espèce  est  ori- 
ginaire de  Buénos-Aires. 

**  Capsules  anguleuses. 

Onagre  pourpre;  Œnothera purpurea  ^  Lam.,  Dict.  eue,  4, 
pag.  554.  Ses  tiges  sont  droites,  légèrement  cotonneuses,  hautes 
de  quTnze  à  vingt  pouces ,  divisées  en  quelques  rameaux.  Les 
feuilles  radicales  et  les  inférieures  sont  ovales ,  rétrécies  en 
un  long  pétiole ,  sinuées  en  leurs  bords  ;  les  supérieure^  sont 
ovales^lancéolées ,  simplement  dentées.  Les  fleurs  sont  d'un 
rouge  pourpre,  assez  petites,  axillaires,  légèrement  pédon- 
culées  et  presque  terminales.  La  capsule  est  courte,  ovale, 
longuement  pédonculée  et  à  quatre  angles  saillans^  Cette  plante 


ONC  «»7 

est  viyace.  Ses  graines  ont  été  rapportées  par  Dombey,  du 
Pérou ,  au  Jardin  du  Roi. 

Onagre  TérRAPTERE;  Œnothera  tetraptera,  Cavan. ,  Icoie.  rar», 
3,  pag.  40,  tab.  279.  Ses  tiges  sont  droites,  rameuses,  un^peu 
velues,  garnies  de  feuilles  brièvement  pétiolées,  profondément 
ainuées,  comme  roncinées.  Ses  fleurs  sont  blanches  avec  une 
teinte  purpurine,  axillaires,  pédonculées  et  assez  grandes. 
Les  capsules  sont  ovales,  hérissées  de  poils,  à  quatre  angles 
saillans*  Cette  plante  est  vivace ,  originaire  de  la  Nouvelle- 
Espagne.  On  la  cultive  en  pot  et  on  la  rentre  dans  la  serre 
chaude  pendant  Thiver.  Elle  fleurit  en  Juillet  et  Août.  (L.  D.) 

ONAGRE.  {lohthyoL)  Un  des  noms  par  lesquels  on  a  dé- 
signé le  chétodon  zèbre ,  poisson  que  nous  avons  décrit  dans 
te  Dictionnaire,  toKi.  VIII,  pag.  444.  (H.  C.) 

ONAIBOUBOU.  {Bot.)  Dans  l'Herbier  des  AntiUes  de  Su- 
rian  on  trouve  sous  ce  nom  caraïbe  le  hocconia  frutesceris , 
genre  de  la  famille  des  papavéracées.  (  J.  ) 

ONAIRILA.  (Bot,)  Dans  un  catalogue  des  plantes  de  Co- 
romandel  on  trouve  sous  ce  nom  le  viola  enneasperma  de 
Linnseus,  cité  par  Cossigoy.  (J.) 

ONAM^KI.  (Bot.)  Nom  japonois  de  Fancolie  ordinaire  , 
suivant  Thunberg.  (  J.) 

ONANICAR.  (IchtliyoL)  Un  des  noms  de  pays  du  gjmino- 
note  électrique.  Voyez  Gymnonote.  (H.  C.) 

ONAPU.  {Bot.)  Nom  malabare  d^une  balsamine,  impatiens 
fasciculata  de  M.  Lamarck  ;  le  vàlli'Onapu  est  V impatiens  lali" 
folia  de  Linnœus.  (J.) 

ONBAVE.  {Bot.)  Nom  d*un  arbre  de  Madagascar  qui  donne 
une  gomme  semblable  à  la  gomme  arabique,  cité  par  Rochon , 
sans  autre  indication.  (J.) 

ONÇA.  (  Mamm.  )  Nom  portugais  d'une  espèce  de  grand 
chat  tacheté,  non  déterminé  rigoureusement.  (F.C.) 

ONCE.  {Mamm.)  C'est  le  même  nom  que  onça.  Buffon  Ta 
appliqué  à  une  espèce  qu'il  a  mal  caractérisée  et  qu'on  n'a  pas 
reconnue.  D'autres  Tout  donné  au  couguar,au  guépard,  etc. 
(F.C.) 

ONCHIDIE,  Onchidium.  {Malacoz.)  Genre  de  mollusques 
subcép  h  aies  -  monoïques  de  la  famille  des  limacinés,  établi 
par  Buchanan,  dans  les  Transactions  de  la  société  linnéenne 


ii8  ONG 

de  Londres,  tom.  5,  p.  i32y  pour  une  espèce  de  limace 
des  bords  du  Gange ,  qui  paroit  fort  commune  sur  les  plantes 
qui  y  froissent,  et  que  nous  caractérisons  ainsi  :  Corps  alongé, 
très-étroit  et  trés-e:<ttensible  ;  le  manteau  débordant  le  pied 
de  toutes  parts  et  formant  une  sorte  de  capuchon  au-dessus 
du  col  et  de  la  tête  ;  quatre  tentacules  seulement,  coïitractiles  ; 
les  plus  courts,  antérieurs  et  inférieurs,  aplatis  et  comme 
}>ifurqués  à  Fextrémité;  les  postérieurs  ou  supérieurs,  plus 
langs  et  oculifères  au  sommet;  bouche  très-grande,  armée 
supérieurement  d'une  grande  dent  demi- ^ïirculair.e  ;  anus 
caché  et  s'ouvrant  dans  un  long  canal  de  la  cavité  respira-* 
trice,  dont  Forifice  arrondi  est  au  côté  droit  et  tout- à-fait 
postérieur  du  corps;  terminaisons  des  organes  d.e  la  généra? 
tion  à  droite  et  fort  distantes  l'une  de  l'autre  ;  celle  de  l'ovin 
ducté  vers  le  milieu  du  rebord  inférieur  du  manteau,' et 
celle  de  l'appareil  mâle  à  la  racine  du  teptacule  droit. 

Les  caractères  que  Buchanan  a  donnés  à  son  genre  Qnchidie 
sont  beaucoup  moins  détaillés  que  cela,  puisqu^U  se  born^ 
à  cette  phrase  :  Prachia  ad  lotus  capitis;  lentaeula  duo;  o$ 
anticum;  anus  posticus ,  infra;  et  ceux  que  j'ai  donnés  sont 
tirés  d'un  animal  que  j'ai  nomnié  véronicelle,  et  qui  paroîi 
provenir  de  l'Amérique  méridionale,  en  sorte  qqe  je  ne 
voudrois  pas  assurer  qu'il  doive  certainement  appartenir  au 
même  genre.  Aussi  ne  vais-je  parler  que  de  l'espèce  à  laquelle 
Buchanan  a  donné  le  nom  d'O.  du  tjpha,  O.  typhœ.  Voici  la 
traduction  de  ce  qu'il  en  dit:  Son  corps,  convexe  en  dessus, 
est  oblong;  sa  longueur  est  d'un  pouce  trois  quarts  quand  il 
est  en  repos;  lorsqu'il  marche,  il  devient  linéaire,  obtus 
aux  deux  bouts,  et  sa  longueur  va  à  deux  pouces  eaviron 
sur  six  à  neuf  lignes  de  largeur;  alorsWa  tête  est  visible*. 
Le  dessous  du  corps  est  plat  et  lisse,  tandis  que  le  dessus 
est  convexe ,  verdàtre  et  couvert  de  tubercules  réguliers 
en  grosseur  et  en  position.  Le  pied,  qui  est  linéaire* et  de 
trois  lignes  de  large,  obtus' aux  deux  extrémités,  est  d'ua 
jaune  foncé.  11  est  formé  par  un  graqd  nombre  de  rides 
transverses,  à  l'aide  desquelles  l'animal  marche,  et  adhère  à 
peu  près  comme  un  ver  de  terre,  La  ièie  est  jaunâtre,  petite, 
placée  entre  la  partie  antérieure  du  manteau  qui  déborde ,  et 
cdie  du  pied  ;  elle  change  considérablement  de  forme  quand 


ONC  119 

ranimai  marche.  Lorsqu'elle  est  complètement  étendue,  elle 
est  plate  et  ovale.  L'orifice  de  la.  bouche  varie  de  la  forme 
circulaire  à  la  forme  linéaire;  de  chaque  côté  de  la  tête  est 
un  bras  (tentacule)  semblable  à  celui  des  scyllées  et  qui  varie 
de  forme  à  tout  moment  ;  il  est  solide ,  comprimé  et  comme 
palmé»  quand  il  est  toutrà-fait  étendu  :  de  la  partie  supé* 
rieure  de  la  tête  sortent  deux  tentacules  entièrement  sem* 
blables  à  ceux  des  limaçons,  et  ayant  l'apparence  d'yeux  à 
Textrémité.  ' 

Ce  mollusque,  ajoute  Buchanan,  n'est  pas  hermaphrodite, 
comme  beaucoup  d'autres  vers;  mais  les  sexes  sont  portés 
sur  des  individus  différens.  On  n'apercevoit  cependant  entre 
eux  aucune  dissemblance  quand  les  sexes  n'étoient  pas  accoif- 
plés;  l'anus  et  les  organes  sexuels  sont  placés  daos  un  cloaque 
commun  à  la  partie  postérieure  de  la  queue ,  immédiatement 
au-dessous  d'elle;  mais,  pendant  l'accouplement,  la  distinc- 
tion des  sexes  est  évidente  ;  le  pénis  est  même  fort  long  com- 
parativement avec  l'animal. 

Il  vit  sur  les  feuilles  du  typha  éléphantine,  coifimun  subies 
bords  du  Gange. 

Voilà  tout  ce  que  Buchanan  dit  de  l'animal  sur  lequel  il  a 
établi  le  genre  Onchidie.  La  figure  qu'il  y  joint  est  bien  loin 
de  pouvoir  suppléer  à  l'état  incomplet  de  cette  description  : 
on  y  voit  seulement  à  la  partie  postérieure,  au-dessous  du 
rebord  du  manteau ,  un  assez  grand  orifice  qui  paroit  mé- 
dian. 

Au  retour  de  l'expédition  du  capitaine  Baudin,  M.  Cuvier 
eut  l'occasion  d^observer  un  mollusque  marin  d'une  assez 
grande  taille,  que  Péron  avoit  trouvé  aux  attérages  de  l'Isle- 
de-France,  et  comme  il  lui  parut  pfifrir  un  grand  nombre 
de  caraétèfes  communs  à  l'animal  de  Buchanan,  il  le  plaça 
dans  le  même  genre  sous  le  nom  d'onchidie  de  Péron.  Par 
conséc(uent  M.  Cuvier  ne  tint  aucun  compte  de  l'observa- 
tion du  naturaliste  anglois ,  que  les  sexes  sont  séparés  sur 
Tonchidie  du  typha,  car  ils  ne  le  sont  certainement  pas  sur 
l'onchidie  de  Pérou.  Je  ne  parle  pas  de  la  différence  de 
séjour  de  ces  animaux,  l'un  terrestre  et  l'autre  aquatique , 
parce  que  l'on  pourroit  citer  deux  espèces  du  même  genre 
qui  offriroient  cette  anomalie  de  séjour. 


i^o  ONC 

Dans  un  voyage  que  je  fis  en  Angleterre  en  1814,  j'eus 
Pôccasion  d^ôbserver ,  dans  la  Collection  du  Muséum  britan- 
nique ^  un  joli  mollusque  nu,  ^ssez  semblable  à  une  limace, 
qui  me  parut  devoir  former  un  genre  nouveau  que  je  nommai 
véronicelle.  En  l'étudiant . avec  soin,  je  vis  aisément  que 
c'étoit  un  animal  pulmoné  et  dont  Forifice  de  la  cavité  res- 
piratrice  étoit  tout-à-fait  en  arrière  sous  le  rebord  du  man- 
teau, mais  cependant  à  droite  de  la  ligne  médiane,  tandis 
que  l'ouverture  de  l'ovaire  étoit  au  milieu  de  ce  même  c6té. 

Assez  peu  de  temps  après  M.  de  Férussac  eut  la  complaisance 
de  me  donner  un  ou  deux  individus  d'une  espèce  de  limace 
fort  analogue  à  celle  qui  avoit  servi  à  l'établissement  de  mon 
genre  Véronicelle,  et  qu'il  crut  devoir  former  un  nouveau 
genre  qu'il  nomma  Vagînule.  J'en  ai  publié  l'anaiomie  dans 
son  ouvrage  sur  les  mollusques  terrestres  et  fluviatiles ,  il  y 
a  déjà  quelques  années.  Par  l'examen  que  je  fis  de  ce  mol- 
lusque ,  qui  est  commun  dans  l'Amérique  méridionale^  et  sur- 
tout au  Brésil,  je  trouvai  que  l'orifice  de  la  cavité  respîra- 
tric^  étoit  à  l'extrémité  d'un  long  tube,  dans  lequel  Fanus 
s'ouvroit  profondément,  et  je  reconnus  en  outre  que  les 
orifices  des  deux  parties  de  l'appareil  générateur,  quoique 
fort  éloignés,  ne  communiquoient  cependant  pas  entre  eux 
par  un  sillon,  comme  dans  l'onchidie  de  Pérou. 

A  cette  même  époque  j'eus  aussi  l'occasion  d'examiner  un 
mollusque  nu,  envoyé  de  Pondichéry  par  M.  Leschenault, 
et  qui  m'offrit  tous  les  caractères  de  ma  véronicelle,  en 
aorte  que  je  fus  ainsi  confirmé  dans  l'idée  que  j'avois  depuis 
long-temps  que  les  mollusques  marins ,  que  M.  Cuvier  avoit 
rangés  dans  le  genre  Onchidie,  ne  lui  appartiennent  pas,  et 
en  effet  ils  n'offrent  certainement  dans  la  position  et  la  forme 
de  l'appareil  respiratoire,  dans  la  situation  de  son* ouverture , 
dans  celle  de  l'anus,  et  dans  la  disposition  des  organes  de 
1%  génération ,  rien  de  semblable  à  ce  qui  existe  dans  les 
onehidies  marines;  dès-lors  je  crus  devoir  former  un  nouveau 
genr^  de  celles-ci,  auquel  j'ai  donné  le  nom  de  Péronie,  et 
dans  lequel  je  connois  déjà  quatre  espèces,  tout  aussi  ma- 
rines que  les  doris  dont  je  les  rapproche. 

Quant  à  la  réunion  de  ma  véronicelle  et  des  vaginules  de 
M.  de  Férussac  dans  le  même  genre  que  l'onchidie  du  typha^ 


ONC  "1 

quoique  la  découverte  de  l'espèce  de  Pondichëry  semble 
fortement  faire  croire  à  la  justesse  de  cette  réunion ,  cepen* 
dant  on  pourra  la  suspendre  jusqu'à  ce  qu'on  ait  observé 
de  nouveau  le  mollusque  incomplètement  décrit  et  figuré 
par  Buchanan ,  qui  ne  me  paroit  pas  du  reste  mériter  une 
confiance  sans  bornes.  Au  moins  doit-il  être  distingué 'comme 
espèce  de  la  véronicelle  de  Pondichérjr  9  qui  étoit  bien  cer- 
tainement toute  lisse.  -r- 

Ainsi,  pour  ne  pas  réunir  des  animaux  qui  ne  doivent  paa 
l'être 9  je  rangerai,  dans  le  genre  Onchidie,  l'animal  vu  par 
Buchanan  ;  je  décrirai  les  onchidies  marines  k  l'article  PénoNiB, 
et  je  parlerai  des  onchidies  lisses  aux  articles  VéROKicEixE  et 
Vaginule.  Voyez  ces  différens  mots  et  le  Gênera  à  l'article 
MoLLUsQints*  (De  B.) 

ONCHIDORE  j  Onchidoris.  (Malacoz.)  Genre  de  mollusques 
subcéphalés  monoïques ,  de  l'ordre  des  cyclobranches,  établi.^ 
par  M.  de  Blaii^ville ,  dans  le  Bulletin  dés  sciences  par  la 
société  philomatîque ,  pour  un  animal  qu'il  a  observé ,  con- 
servé dans  l'alcool ,  dans  la  Collection  du  Muséum  britannique 
de  Londres,  et  dont  on  ignoroit  la  patrie.  Les  caractères 
qu'il  lui  a  assignés  sont  les  suivans  :  Corps  4)valaire ,  bombé 
en  de«iu;  pied  ovale,  épais,  dépassé  dans  toute  sa  ^rcon?- 
iérence  par  tes  bords  du  manteau  ;  quatre  tentacules  comme 
dans  les  doris,  c'est-à-dire,  deux  supérieurs  et  deux  infé- 
rieurs, outre  deux  appendices  labiaux;  organes  de  la  respi-* 
ration  formés  par  des  arbuscules  très-petits,  disposés  circu- 
lairemènt,  et  contenus  dans  une  cavité  située  à  la  partie 
postftfeure  et  médiane  du  dos;  anus  également  médian  à  la. 
partie  inférieure  et  postérieure  du  rebord  du  manteau  ;  les 
orifices  des  organes  de  la  génération  très-distans  et  réunis 
entre  euii  par  un  sillon  extérieur  occupant  toute  la  longueur 
du  côté  droit.  D'après* cela  il  est  évident  que  ce  genre  offre 
une  combinaison  de  caractères,  les  uns  des  doris,  comme 
la  forme  des  tentacules  et  la  place  de  l'oriâce  respiratoire , 
et  les  autres  des  péronies,  comme  la  position  de  l'anus  et 
le  sillon  de  communication  des  drifices  des  deux  parties  de 
l'appareil  générateur. 

Ce  genre  ne  renferme  encore  qu'une  espèce  dont  #n 
ignore  la  patrie*   L'Onchipojie  de  Leacb  ,  O.  Leachiû  Dans 


122  ONC 

Tétat  de  conservation  où  M.  de  Blainville  l'a  observée ,  elle 
avoit  environ  deux  pouces  de  longueur  sur  quinze  lignes 
de  large  :  sa  couleur  étoit  d'un  gris  blanchâtre  ;  son  dos  par- 
semé de  tubercules  nombreux  et  de  différentes  grosseurs, 
et  son  pied  d'espèces  d'élévations  ou  de  boursouflures,  comme 
on  en  voit  souvent  dans  la  péronie  de  Tlsle^e-France.  EUe 
est  figurée  dans  les  planches  de  Tatlas  du  Dietionnaire, 
(DeB.) 

ONCIDlEy  Oncidium*  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocoty- 
lédones,  à  fleurs  incomplètes,  irrégulières,  de  la  famille  des 
orchidées  ^  de  la  g^nandrie  digynie  de  Linnsus,  offrant  pour 
caractère  essentiel:  Une  corolle  à  cinq  pétales  étalés;  les 
deux  intérÎ4eurs  plus  grands;  la  lèvre  ou  le  sixième  pétale 
très-grand,  point  éperonné,  libre,  plan ,  tubercule  et  commei 
en  crête  à  sa  base;  la  colonne  des  organes  sexuels  ailée  a  son 
sommet;  une  anthère  terminale,  operculée;  le  pollen, divisé 
en  deux  paquets  sur  un  pédicelle  commun.  .      . 

Oncioie  de  Carte AcèNE  :  Oncidium  carthaginense^  Svwrtsy  PL 
ind»  oceid.j  3,pag«  i/^j^;Epidendrum  crispum^  EncycL,  vàr.lèm 
Cette  espèce,  ainsi  que  toutes  celles  de  ce  genre,  est  parasite. 
£Ue  croit  sur  les  troncs  et  les  racines  des  arbres.  Sa-  racine 
est  brune,  épaisse,  filiforme  ;  ses  feuilles  sont  toutes  radicales, 
planés ,  elliptiques ,  longues  d'un  pied  ,  quelquefbis  tachetées 
de  noir  :  de  leur  centre  s'élève  une  hampe  un  peu  brune , 
rameuse  vers  son  sommet,  à  rameaux  chargés  de  grandes 
fleurs  alternes,  accompagnées  de  bractées  acuminées;  les  cinq 
pétales  supérieurs  sont  ovales ,  obtus,  panachés  de  blahe,  de 
pourpre  et  de  brun  ;  le  pétale  inférieur  est  divisé  en  trois  lobes 
inégaux;  l'anthère  fort  grande;  la  capsule  grande,  pédicellée, 
à  trois  valves  hérissées  en  dedans  de  poib  crépus.  Cette  planta 
croit  à  la  Jamaïque. 

Oncidie  ti^EVÛE  :  Oncidiura  altissimum ,  Swartz ,  Flor,  ind. 
occid,,  vol.  3  ,  pag.  1 48 1  ;  Epidendrum  altissimum ,  Jacq.,  Amtr»^ 
pag.  229,  tab.  141,  Plante  d'un  très-bel  aspect,  qui  croit  sur 
les  arbres  et  dans  les  bois  à  la  Martinique.  Ses  racines  sont 
nombreuses,  grisâtres,  fibreuses,  accompagnées  d'une  grosse 
bulbe  ovale,  qui  produit  à  son  sommet  une  longue  feuille 
pointue,  ensiforme,  lisse ,  un  peu  épaisse,  avec  deux  ou  trois 
autres  radicales.  De  l'aisselle  d'une  de  ces  dernières  s'élève  1 


ONC  "5 

&  la  hauteur  de  quatre  pieds,  une  hampe  Bue,  de  couleur 
femigrineuse ,  ramifiée  vers  son  sommet,'- portant  des  fleurs 
jaunes,  marquées  de  taches  brimes,  très-nombreuses,  et  ayant 
les  cinq  pétales  oblongs ,  un  peu  étroits ,  onduléi ,  presque 
égaux  ;  le  sixième  large ,  d'une  forme  presque  carrée ,  de  cou- 
leur jaune,  sans  tache. 

Okcidie  panachée  ;  Oncidium  variegalum ,  Swartz ,  Flor,  iniL 
oecidmf  3  ,  pag.  i383  ;  Sloan,  Jam,,  lao,  Hist,  i ,  pag.  261 , 
tab.  148,  fig,  d.  Ses  racines  sont  longues,  rampantes;  ses 
tiges  roides,  filiformes,  parsemées  de  quelques  écailles,  un 
peu  ramifiées  en  panicule  vers  leur  sommet.  Les  fleurs  sont  ' 
très-belles,  presque  sessiles ,  de  grandeur  médiocre ,  compo^ 
tée%  de  cinq  pétales,  desquels  quatre  ouverts  en  crqix,  dont 
deux  plus  petits ,  rouges  et  concaves,  deux  autres  plus  grands, 
spatules,  ondulés,  le  cinquième  beaucoup  plus  grand ,  à  trois 
lobes  inégaux,  le  lobe. du  milieu  très-large,  blanc,  tacheté 
de  rouge  à  sa  base;  les  deux  latéraux  plus  courts,  oblongs, 
courbés  en  faucille.  La  capsule  est  cannelée ,  torse  à  sa  base. 
Cette  plante  croit  à  la  Nouvelle-Espagne. 

Oncidib  peinte  ;  Oncidium  pictum ,  Kunth  in  Humb. ,  Noi^. 
gen. ,  i ,  pag.  346,  tab.  Si  ;  Poir.,  IlL  gen,,  tab.  992.  Cette 
espèfie  est  très -voisine  de  Voncidie  élevée*  Ses  racines  sont 
hlanchkites^  épaisses,  munies  d^]ne  bulbe  ovale;  les  feuilles 
planes,  linéaires,  aiguës,  longues  d'un  pied  ;  la  hampe  est  ra- 
mifiée en  panicule  à  son  sonimet ,  à  rameaux  un  peu  flexueux  ; 
la  corolle  est  jaune,  tachetée  de  rouge,  à  trois  pétales  exté» 
rieurs  lancéolés,  presque  égaux,  deux  intérieurs  latéraux, 
oblongs,  obtus,  rétrécis  k  leur  base  ;  le  sixième  plan ,  en  forme, 
de  violon ,  relevé  en  crête  à  sa  base  par  sept  pu  huit  tuber* 
cules  charnus  ;  la  colonne  des  organes  sexuels  est  un  peu  as-, 
cendante ,  ailée  à  ses  bords,  terminée  en  un  bec. court,  su* 
bulé,  un  peu  courbé,  à  deux  ailes  linéaires,  aiguè's;le  pollen 
distribué  en  deux  paquets  presque  globuleux ,  portés  sur  un 
pédoncule  commua,  court,  linéaire.  Cette  plante  croft  au 
pied  des  Andes  de  Saint-Jean  dans  TAmérique  méridionale, 

Oncidib  bec- d'oiseau;  Oncidium  omilhorynchum  ,  Kunth, 
loc,  cit.,  page  345,  tab.  80.  Plante  du  Mexique,  à  racines 
simples  et  blanchâtres;  la  bulbe  est  oblongue,  verdàtre;  les 
feuilles  sont  planes,  lancéolées,  longues  de  quatre  à  cinq. 


"4  ONC 

pouces,  la  hampe  est  longue  d'un  pied ,  divisée  à  son  sommel 
en  rameaux  étalés,  flexueux;  la  corolle  ouverte,  avec  les 
trois  pétales  extérieurs  spatules,  presque  égaux ^  arrondis 
au  sommet  ;  les  deux  intérieurs  latéraux  oblongs ,  obtus ,  plus 
courts  que  les  extérieurs  ;  le  sixième  plan ,  en  forme  de  vio- 
lon, échancré  au  sommet,  à  lobes  arrondis,  divergens;  la 
colonne  courte ,  surmontée  d'ailes  en  coin  et  crénelées  au 
sommet,  prolongée  en  un  bec  droit,  subulé,  imitant  la  tête 
d'un  oiseau;  une  anthère  terminale,  à  deux  loges;  le  polies 
est  distribué  en  deux  paquets. 

Oncidib  HéaisséE  ;  Oneidium  echinatum ,  Kunth ,  l«  e» ,  pag. 
§^9,  tab.  79.  Ses  racines  sont  blanchâtres,  filiformes  et  ra^ 
meuses;  sa  bulbe  est  brtine,  recouverte  par  la  gaine  des 
feuilles;  celles-ci  sont  disposées  sur  deux  rangs,  planes ,  co- 
riaces ,  lancéolées ,  longues  d'environ  deux  pouces  ;  la  hampe 
est  droite^  brune,  longue  d'un  pied,  paniculée  à  Sbn  Sdm- 
^  met;  les  pédicelles  sont  ^anduleux ;  la  corolle  est  jaunâtre, 
composée  de  cinq  pétales  lancéolés ,  acuminés ,  presque  égaux; 
'.le  sixième  très -grand,  trifide,  à  division  du  milieu  plus 
grande  que  les  autres,  accompagnée  de  deux  ailes  en  crête, 
obtuses,  divergentes;  les  deux  divisions- latérales  arrondies; 
l'ovaire  est  hérissé  de  glandes  nombreuses  et  en  mftssue  ;  la 
colonne  très- courte ,  munie  à  son  sommet  de  deux  ailes  ob- 
tuses, prolongée  en  un  bec  très -long,  sfibulé;  une  anthère 
terminale  i  deux  loges  ;  les  paquets  de  pdllen  sont  globuleux , 
placés  sur  un  long  pédicelle  tubulé ,  crochu  à  sa  base.  La  cap- 
sule ,  longue  de  cinq  lignes ,  est  très«hérissée.  Cette  plante  croit 
le  long  des  c6tes  du  Mexique,  proche  Acapulco.  (Poie.) 

ONCIDIUM.  (£•/.)  Genre  de  la  famille  des  champignonil 
et  de  l'ordre  ou  tribu  des  Mucédinées,  caractérisé  par  ses  fila- 
mens  rameux  ,  opaques ,  rassemblés  en  une  toutfe  épaisse 
dont  les  extrémités  sont  libres  et  crochues;  par  ses  sporidies 
presque  globuleuses  et  demi-ti^ansparentes^  qui,forment  plu- 
sieurs amas  globuleux.  '■' 

Ce  genre,  très- voisin  du  campostrichum  d'Ehrenberg,  en 
diffère  par  la  forme  singulière  des  filamens  et  la  disposition 
des  sporidies;  il  seroit  à  peine  distinct  du  Racodium,  Link,  si 
celui-ci  n'étoit  caractérisé  par  l'absence  des  sporidies  :  il  a  été 
établi  par  Théodore  Ulées  sous  ce  nom  d^oncidium,  6t  par  Kunse 


ONC  laS 

SOUS  celui  de  myxotrichum^  qui  est  à  préférer;  un  autre  genre 
Oneidium  de  Swartz ,  plus  ancien ,  ayant  été  adopté  par  le* 
botanistes* 

L'Oncidium  du  papier  a  écRiiLE  {Oncidium  dhartarum,  Tli* 
Nées,  in  Kunze,  MycoL,  2  ,  pag.  63)  est  la  seule  espèce  de 
ce  genre  :  elle  a  été  observée  sur  des  vieux  papiers  écrits  qu'on 
ayoil  laissés  dans  des  lieux  humides  ou  qui  avoient  servi  d*em- 
ballage.  Elle  formoit  de  petites  taches  ou  touffes  byssoïdes 
de  diverses  grandeurs  et  d'une  couleur  4ilivàtre  sale  dans  la 
Jeunesse.  Examinées  au  microscope ,  ces  touffes  offrent  des 
flocons  noirs,  opaques,  à  rameauit  courts,  nombreux,  diver- 
gens ,  droits,  entrelacés,  épais,  dont  les  extrémités,  plus 
robustes  et  crochues,  sortent  de  toute  part.  Au  milieu  de 
ses  flocons  on  observe  des  grains  qui  paroissent  d'abord  être 
formés  par  des  rameaux  très -petits  et  fortement  tressés; 
mai»,  si  on  les  filace  sur  de  Feau ,  bientôt  ils  se  dilatent  et  se  * 
changent  en  un  grand  nombre  de  tporidies  presque  globu- 
leuses, imperceptibles,  demi-transparentes.  Cette  plante  de- 
vient noire  avec  l'âge  et  finit  par  ne  présenter  qu'une  masse 
de  sporidies  ou  séminules,  parmi  lesquelles  on  n'aperçoit  que 
quelques  filamens  :  en  cet  état  elle  ressemble  tellement  au 
slHbospora  éhartarum ,  Ehrenb. ,  que  Nées  est  porté  k  croire 
que  &est  la  même  plante,  sous  un  aspect  différent.  (Lem.) 

ONCINE,  Oncinus.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleun  complètes ,  monopétalées ,  de  la  pentandrie  monogynie , 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  tubulé ,  à  cincf 
crénelures;  une  corolle  en  entonnoir,  à  cinq  découpures 
courbées  en  crochets  ;  un  appendice  à  cinq  divisions ,  placé  à, 
l'orifice  du  tube  ;  cinq  étamines  ;.  un  ovaire  supérieur  ;  un 
style  ;  une  baie  globuleuse ,  uniloculaire  ;  plusieurs  semences 
éparses. 

Oncine  de  la  Cochinghine  ;  Oncinns  eoohinchinensis,  Lour. , 
F/,  eoeh.,  1 ,  pag.  i52.  Arbrisseau  grimpant,  long  d'environ 
vingt  pieds,  garni  de  feuilles  glabres,  luisantes,  opposées, 
ovales,  lancéolées,  très- entières;  les  fleurs  blanches,  dispo- 
sées en  plusieurs  grappes  terminales,  alongées,  formant,  par 
leur  ensemble,  une  sorte  de  corymbe.  Le  calice  est  court; 
la  corolle  charnue ,  infundibuliforme  ;  le  limbe  à  cinq  dé- 
coupures, toutes  tournées  du  mêone  côté^  échancfées  au  som* 


Î26  pNC 

met;  un  appendice  droit,  à  cinq  lobes;  les  filamens  courts, 
attachés  vers  le  milieu  du  tube;  les  anthères  simples  ;  Tovaire 
arrondi  ;  le  style  plus  court  que  la  corolle  ;  le  stigmate  aigu. 
Le  fruit  est  une  baie  globuleuse  d'un  rouge  luisant ,  de  la 
grosseur  du  poing ,  couverte  d'une  écorce  dure  et  fragile  ;  la 
pulpe  est  rouge ,  bonne  à  manger ,  d'upe  saveur  douce ,  un  peu 
acide,  légèrement  astringente.  Cette  plante  croit  dans  les 
forêts  à  la  Cochinchine.  (Poia.) 

ONCOBA.  (Bol.)  Genre  d«  plantes  dicotylédones ,  à  fleurs 
complètes,  polyp étalées ,  de  là  famille  des  tiliacées,  de  lapo- 
lyandrie  monogynie  de  Linnœus ,  offrant  pour  caractère  essen- 
tiel :  Un  calice  persistant,  à  quatre  divisions  profondes; 
une  corolle  à  onze  ou  douze  pétales  inégaux;  des  étamines 
nombreuses,  insérées  sur  le  réceptacle;  un  ovaire  supérieur; 
un  style;  un  stigmate  ;  une  baie  à  plusieurs  loges  ;  des  semences 
*  nombreuses,  enfoncées  dans  une  pulpe. 

Oncob A  ÉPINEUX  :  Oncoba  spinosa ,  Forsk.,  jEgypt.,  pag^.  io3; 
Lamck.,  Ill,  gen.,  tab.  471,  vulgairement  Dim  ou  Rimbot. 
Grand  arbre,  divisé  en  rameaux  alternes,  verruqueux,  épi- 
neux. Les  épines  sont,  ou  solitaires,  ou  deux  à  deux  dans 
l'aisselle  des  rameaux  ou  terminales.  Les  feuilles  sont  alternes, 
médiocrement  pétiolées ,  glabres,  ovales,  acuminées^  dentées 
en  scie ,  longues  d'environ  deux  pouces.  Les  fleurs  sont  gran- 
des, solitaires,  terminales;  elles  ont  le  calice  glabre,  à  divi- 
sions arrondies,  concaves,  réfléchies,  blanchâtres  endedlans ;la 
corolle  grande,  blanche,  ouverte,  composée  de  onseàdouze 
pétales  un  peu  denticulés,  en  ovale  renversé,  six  extérieurs 
plus  longs  que  le  calice ,  six  intérieurs  plus  petits  et  inégaux 
entre  eux;  les  filamens  d'un  jaune  pâle;  les  anthères  linéai- 
res, aiguës;  l'ovaire  globuleux,  sillonné  dans  sa  longueur; 
le  style  épais,  charnu;  le  stigmate  orbiculaire,  concave , 
divisé  à  ses  bords  en  six  ou  douze  lobes,  souvent  munis  à 
leur  extrémité  d'une  glande  verdàtre.  Le  fruit  est  une  baie 
arrondie,  couverte  d'une  enveloppe  charnue;  la  noix  os* 
seuse  qu'elle  renferme,  est  divisée  en  dix  ou  douze  loges  rem*, 
plies  d'une  pulpe,  qui  enveloppe  des  semences  oblongues, 
comprimées ,  et  dont  les  en  fans  se  nourrissent.  Cet  arbre  croit 
dans  rÉgypte  et  au  Sénégal.  (Poir.) 

ONCOPHORUS.  (Bot.)  Sous -genre  établi  par  Bridel  dans 


OND  127 

le  genre  Dicranum,  de  la  famille  des  mousses;  il  comprend 
les  e^éces  dont  la  capsule'  est  munie  d'une  apophyse.  Ce 
sous -genre  comprend  treize  espèces ,  parmi  lesquelles  nous 
citerons  pour  exeiùples  les  Çieranum  ceri^iculatam  ^  Hed^v. ,  et 
strumiferum,  Ehr.  (Lem,) 

ONCOTION*  {lehthyoL)  Klein  a  donné  ce  nom  au  ^nre 
Cycloptère.  (H.  CO 

ONCUS.  {Bot,)  Genre  de  plantes  monocotylédoties ,  %  fleurs 
incomplètes ,  de  la  famille  des  asparaginées ,  de  Vhexandrie 
monog/ynie  de  Linnsus ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Une 
corolle  campanulée ,  à  six  divisions  ;  deux  bractées  en  forme 
de  calice;  six  étamines  insérées  à  la  base  des  divisions  de  la 
corolle  ;  un  ovaire  supérieur;  in  style  court ,  à  trois  divisions  ; 
trois  stigmates  bifides  à  leur  sommet;  ube  baie  à  trois  loges, 
recouverte  par  la  corolle  ;  les  semences  nombreuses. 

Oncus  COMESTIBLE;  Ottous  êsculentus,  Lour,,  Flor,  coehin»,  1, 
pag.  240.  Arbrisseau  des  forêts  de  la  Cochinchine ,  dont  les  tiges 
sont  grimpantes ,  cylindriques  y  très-rameuses,  et  dont  la  ra- 
cine est  munie  d'un  gros  tubercule  ovale,  farineux,  bon  à 
manger.  Les  feuilles  sont  alternes ,  arrondies ,  échaticrées  en 
cœur,  acuminées  à  leur  sommet;  les  fleurs  d'un  blanc  pâle, 
disposées  en  épis  grêles ,  lâches ,  alongés ,  terminaux  ;  il  n'y 
a  point  de  calice  ;  deux  petites  bractées  droites,  opposées, 
aiguës,  le  remplacent  et  embrassent  la  corolle  par  leur  base  ; 
la  corolle  est  monopétale,  pileuse,  presque  campanulée;  le 
tube  alongé ,  hexagone ,  dilaté  à  son  ori6ce  en  un  limbe  court, 
réfléchi  en  dehors ,  à  six  divisions  subulées  ;  lés  filamens  très- 
courts  ;  les  anthères  fort  petites ,  arrondies  ;  l'ovaire  alongé , 
à  six  cannelures,  enveloppé,  jusque  vers  le  milieu,  par  le' 
tube  de  la  corolle  ;  le  style  court  ;  trois  stigmates  alongés , 
recourbés,  divisés  en  deux  au  sommet;  une  baie  alongée ,  à 
six  panSy  à  trois  loges  polyspermes;  les  semences  arrondies. 
(Poift.) 

ONDATRA ,  ONDATHKA.  (Mamm.)  Noms  que  les  Hurons 
donnent  à  une-  espèce  de  Campagnol.  Voyez  ce  mot.  (F.  C.) 

ONDÉCIMAL.  (  JchthjoL  )  Nom  d'un  poisson  que  l'on  a 
rangé  parmi  les  silures.  Voyez  Silure.  (H.  C.) 

ONDES.  {Phjys,)  Mouvemens  oscillatoires  qui  ont  lieu  dans 
les  fluides.  Voyez  l'article  Mouvement,  t.  XXXIII,^  p*  268; 


"8  OND 

voyez  aussi  Farticle  Son  ,  et  pour  la  théorie  mathématique  des 
ondes ,  un  mémoire  de  M»  Poisson  dans  ceux  de  PAcadémie 
des  sciences  pour  Tannée  1816.  (L.  C.) 

ONDETTOUTAQUE.  {OrnUh,)  Suivant  le  P.  Théodat,  ce 
nom  étoit  donné ,  par  les  sauvages  du  Canada ,  au  dindon , 
meî/sugris  gallo^'pdi^  j  Linn.  (Cr.  D.) 

ONDULÉ  (Bot.)  :  Dont  le  bord  est  élevé  et  abaissé  alter^ 
nathremQnt  en  plis  arrondis  ;  exemples,  les  pétales  du  lagers- 
tromia ,  du  géranium  phœum ,  les  feuilles  du  polygonum  hydra* 
fiper ,  de  Vinula pulicaria ,  etc.  (Mass.) 

ONDULÉ.  (  Ornith,  )  L'oiseau  désigné  par  ce  seij}  terme , 
Yondulé ,  au  4«*  volume  de  POriiithologie  d'Afrique  de  Levail- 
lant,  p.  18  ,  et  figuré  pi.  i56  y'^t  un  gobe-mouches,  qui  pa- 
roît  à  M.  Vieillot  appartenir  à  Pespèce  de  celui  de  Plsle^-de- 
Fr^ncç.  (Ch.  D.) 

ONEGANSI.  (Erpét.)  Un  des  noms  de  pays  du  ^oifuîra* 
Voyez  Crotale.  (H.  C.) 

ONEGI,  ONINGI,  ONING.  {Bol.)  Nom  japonois  d'un  ail, 
^lium fistulQsum  ^  suivant  Thunberg.  (J.) 

ONÉGITE.  {Min.)  M.  Léonhard  rapporte  ce  nom,'  mais 
avec  doute ,  soit  au  Sfhène  soit  au  Titanb^ferrifèab.  Voyei 
ces  mots.  (B.) 

ONEILLIA.  {Bot.)  Nom  donné  par  Agardh  au  genre  Clau' 
dea  de  Lamouroux. 'Voyez  Clacdb^^.  (Lem.) 

0NENI0.-(0rm/7i.)  Nom  du  coq  à  la  Nouvelle-Calédonie* 
(Ch.  d.) 

ONGLE  AROMATIQUE  [Odorant].  {ConchyL)  Les  phar- 
macologues  et  plusieurs  naturalistes  anciens  désignent  par 
cette  dénomination  la  plupart  des  opercules  cornés  des  mol- 
lusques des  genres  Murex  et  Buccinum  de  Linné,  mais  sur- 
tout ceux  des  espèces  de  strombes  et  de  ptérocéres,  à  cause 
de  Podeur  plus  ou  moins  forte  qu'ils  exhalent  quand  on  les 
brûle.  L'ancienne  thérapeutique  leur  attribuoit  des  propriétés 
particulières  qui  les  faisoient  rechercher.  Aujourd'hui ,  et 
même  d.epuîs  assez  long -temps,  ils  ne  sont  plus  employés. 
(De  B.) 

ONGLE  MARIN.  {Conchyl.)  Les  marchands  d'histoire  na- 
turelle et  quelques  auteurs  anciens  emploient  ce  nom  pour 
désigner  soit  des  opercules  cornés  en  forme  d'ongle  »  comme 


ONG  129 

feeux  d^s  tochets  et  des  strombes^  soît  une  espèce  du  genre 
Solen,  d'après  ce  qu'en  dit  M.  Bosc  4ans  le  Nouveau  Dic^ 
tibniiaire  d'histoire  naturelle*  (De  B.) 

ONGLES.  {Anatk  et  Fhys*  )  .Voyez  SysTèME  épidermoÏdb  oU 
Apidermique,  (Fi) 

ONGLES*  (C^im.)  La  composition  des  ongles  est  génëra-" 
lement  regardée  comme  étant  identique  avec  celle  des  cornes 
de  bœuf^  Suivait  M.  Hatchett  la  matière  qui  constitue  la 
come^  est  de  Falbumine^  suivant  M^  Vauquelin  c'est  du  mu- 
cus uni  à  de  Fhuile.  Voy^  Cornb  (C7iim.),.tom.X,  p*  469.  (Ch.) 
ONGLES.  (  Ornith.  )  Cette  partie  duré  qui  recouvre  Tex- 
trémité  des  doigts,  est  employée  à  beaucoup  d'usages  par  les 
biseauxi  Les  rapaces  s'en  servent  pour  déchirer  leur  proie  ] 
les  pics  s'en  servent  pour  grimper  autour  des  arbres  ;  les  hi- 
rondelles, pour  s'accrocher  aux  murs  et  à  leurs  nids;  les  éche-^ 
lettesy  pour  grimper  le  long  des  murailles;  les  perroquets^ 
non-seulement  pour  grimper  aux  arbres ,  mais  pour  saisir  leui* 
faourriturej  les  gallinacés^  pour  gratter  la  terre,  etc. 

Les  ongles  sont  tantôt  droits ,  tantôt  crochus  ou  simplement 
courbés  j  aplatis  horizontalement,  comprimés  par  les  côtés,  con/« 
caves  ou  canUelés^  aigus,  obtus;  tantôt  épais,  tantôt  grêles;  k 
jrebord  latéral  uni  ou  pectines  etc.  Ils  sont  crochus  chez  les  oi- 
seaux  de  proie  ;  courbés  en  arc  dans  la  sittelle  et  les  grimpe^ 
reaux;  droits  et  ronds  chez  les  jacanas;  larges  et  plats  che^ 
les  grèbes  ;  courts  et  convexes  par-dessous  dans  l'outarde  ;  petite 
et  pointus  chez  les  plongeons  ;  creusés  en  gouttière  dajus  le 
iiamichi ,  les  tinamous  ;  dentelés  sur  le  bord  interne  du  doigt 
intermédiaire  chez  les  hérons,  le  cormoran,  la  frégate,  et 
âur  le  bord  externe  du  même  doigt  dans  quelques  espèces 
d'engoulevent,  etc*  :  si  on  les  considère  relativement  à  leur 
longueur ,  on  remarque  qu'ils  sont  longs  chez  les  alouettes , 
très-longs  chez  les  jacanaSj  courts  chez   les  canards^    plus 
courts  chez  les  grèbes.  On  les  dit  courti ,  lorsqu'ils  n*ont  pas 
la  longueur  de  la  phalange;  alongés,  quand  ils  l'excèdent, 
et  médiocres ,  s'ils  ont  la  même   étendue  :  'relativement  à 
la  couleur,  ils  sont  noirs  dans  un  très -grand  nombre  d'oi- 
seaux; noirs  en  dehors  et  blancs  en  dedans  dans  le  casoar; 
gris  dans  la  gelinotte  ;  blanchâtrçs  dans  l'aracari  à  bec  noir  \ 
lirunàtreâ  (^&nB  la  caille ,  la  farlouse  ^  etc.  (  Ch*  D«  ) 
364  9 


i3o  ONG 

ONGLET.  {Bot.)  On  nomme  tube,  la  base  d'une  corolle 
monopétale;  on  nomme  ODglet,  la  base  d^un  pétale.  L'onglet 
est  ordinairement  fort  court ,  quelquefois  il  est  fort  long 
(œillet),  quelquefois  glanduleux  {berheris)  ,  quelquefois 
appendiculé  (halreuteria)  ^  etc.  (Mass.) 

ONGLET.  {Ornith,)  Bufibn  a  donné  ce  nom  à  une  espèce 
de  tangara,  dont  chaque  ongle  a  sur  sa  face  latérale  une  pe- 
tite rainure  concentrique  au  contour  des  bords  de  cette  face. 
C'est  le  tanagra  striata,  Gmel.  (Ch.  D.  ) 

ONGO.  {Ichthyol.)  Nom  spécifique  d'un  Holocentre  que 
nous  avons  décrit  dans  ce  Dictionnaire,  tom.  XXI,  pag.  299* 
Voyez  aussi  Serran.  (H.  C.) 

ONGUENT-PLAN.  {Bot.)  Voyez  Copaia.  (  J.) 

ONGUICULÉ.  {Ornith.)  M.  Temminck  a  donné,  dans 
son  Système  d'ornithologie,  tom.  i.^*^,  p.  lxxxi  ,  le  nom  d'on- 
guiculé ,  orthonyx ,  à  un  nouveau  genre ,  placé  entre  le 
torchepot  et  le  picucule ,  et  dont  il  a  ainsi  établi  les  carac- 
tères :  Bec  très -court,  comprimé,  presque  droit ,  à  pointe 
échancrée  i  narines  latérales  au  milieu  du  bec,  ouvertes ,  per- 
cées de  part  en  part,  surmontées  de  soies;  tarse  plus  long  que 
le  doigt  du  milieu ,  qui  est  de  la  même  longueur  que  l'exté- 
rieur; ongles  plus  longs  que  les  doigts,  forts  ^  peu  arqués,  can- 
nelés latéralement  ;  ailes  très-courtes  ;  les  cinq  premières  ré- 
miges étagées,  la  sixième  la  plus  longue;  queue  large,  longue, 
pennes  fortes ,  à  pointe  aiguë,   très- longue. 

L'unique  espèce  de  ce  genre,  qui  est  de  l'Océanique,  a  le 
dessus  du  corps  d'un  brun  sombre,  avec  des  taches  noires; 
la  gorge  du  mâle  est  comme  encadrée  de  noir,  et  celle  de  la 
femelle  est  blanche.  (Ch.  D.) 

ONGUICULÉ  [Pétale]  {Bot.)  :  Ayant  l'onglet  rétréci  en 
forme  de  pédicelle  ;  tels  sont  les  pétales  de  l'œillet ,  de  la 
giroflée ,  etc.  Par  opposition  ,  lorsque  les  pétales  ont  l'onglet 
peu  apparent ,  on  les  dit  sessiles  ;  exemples ,  vitis ,  gypso» 
phila,  etc.  (Mass.) 

ONGUICULÉS.  {Mamm.)  Nom  commun  à  tous  les  mammi- 
fères qui  ont  l'extrémité  supérieure  de  la  dernière  phalange 
de  leurs  doigts  armée  d'un  ongle.  C'est  Ray  qui  a  introduit  ce 
mot  dans  la  science ,  où  il  s'emploie  encore  quelquefois.  (F.  C«) 

ONGULÉS.  (  Mamm.  )  Nom  commun  à  tous  les  mammifères 


ONI  «3» 

dont  la  dernière  phalange  est  entièrement  revêtue  d'un  ongle. 
Tels  sont  les  chevaux ,  les  ruminans ,  les  éléphans.  (F.  C«) 

ONGUUNE,  VnguUna.  (ConchjyL)  Genre  de  coquilles  bi* 
valves  y  établi  par  Daudin  dans  THistoire  naturelle  des  vers 
de  M.  Bosc ,  tom.  3 ,  p.  76  ^  faisant  suite  au  Bufibn  in-18  de 
Déterville ,  et  qui  peut  être  ainsi  caractérisé  :  Animal  in- 
connu ;  coquille  verticale  ou  sublongîtudinale ,  un  peu  irré- 
gulière ,  non  bâillante ,  équivalve ,  subéquilatérale ,  à  som- 
mets un  peu  marqués  et  écorchés  ;  charnière  dorsale  formée 
par  une  dent  cardinale  courte  et  subbifide,  au-devant  d'une 
fossette  oblongue,  marginale,  divisée  en  deux  par  un  étran- 
glement, dans  laquelle  s'insère  un  ligament  subintérieur: 
de.ux  impressions  musculaires ,  alongées  :  impression  palléale 
inconnue* 

M.  de  Lamarck  place  ce  genre  après  lesérycines,  dans  sa 
famille  des  mactracées.  MM.  Daudin  pi  de  Roissy  le  rappro- 
chent des  bucardes.  M*  de  Blainville  ne  le  connoit  pas  asset 
pour  en  déterminer  les  rapports.  Il  ne  renferme  que  deux 
espèces  dont  on  ignore  la  patrie. 

L*Onguune  alongke ,  U.  oblonga,  de  Lam.  ;  Onguline  laqde, 
Daudin ,  Bosc  ,  3  ,  p.  76  ,  pi.  20 ,  fig.  1  et  2.  Coquille  de  vingt- 
un  millimètres  de  longueur,  plus  haute  que  longue ,  convexe, 
enflée,  arrondie  à  son  extrémité  inférieure,  à  stries  d'accrois- 
sement rugueuses,  de  couleur  uniforme  d'un  brun  fauve. 

L'Onguline  transverse,  U.  Irantvenaf  de  Lam.  Coquille 
plus  alongée,  longitudinalement  arrondie,  rugueuse,  de  la 
même  couleur  que  la  précédente ,  dont  elle  n'est  très-proba- 
blement qu'une  variété.  (De  B. ) 

ONGULOGRADES.  {Mamm.)  M.  de  Blainville  réunit  sous 
ce  nom  tous  les  mammifères  qui  marchent  sur  leurs  ongles  et 
qui  consistent  à  peu  près  dans  les  ongulés  de  Ray.  (F.  C.  ) 

ONGUS.  {IcUhyol.)  Voyez  Onco.  (H«  C.) 

ONI.  [BoU)  Nom  japonois,  cité  par  Thunberg,  signifiant 
le  diable  ,  mis  souvent  en  prénom  devant  d'autres*  Ainsi  le 
carduus  acaulis  est  nommé  oni^asami  ou  chardon  du  diable  -, 
le  bidens  pilosa  est  Voni'fari  ou  aiguille  du  diable,  et  le 
même  nom  est  donné  au  chcerophyllum  scabrum.  (J.) 

ONICHIA.  {BoU)  Donati  distingue  sous  ce  nom,  parmi  les 
plantes  marines  de  l'Adriatique ,  un  genre  qu'il  caractérise 


i3a  ONI 

ainsi  :  Ffuîfs  en  baîes  oblongues  réunies,  un  peu  cannelée* 
latéralement)  monospermes  et  placées  sur  la  partie  antérieure 
de  la  plante  ;  graine  en  forme  d'œuf.  Ce  peu  de  mots  ne 
lufBt  pas  pour  déterminer  de  quels  végétaux- cet  auteur  a 
Voulu  parler*  (Lem.) 

ONING.  (Bot.)  Voyez  Omau  (J.) 

OIj^ISClDES»  {Crust.)  M.  Latreilie  a  formé  sous  ce  nom. 
et  sous  celui  de  cloportides,  une  petite  famille  de  crustacés 
isopodes  dont  le  cloporte  ordinaire  ^  oniscus  asellus,  Linn«, 
est  le  type*  (Desm.) 

ONISCUS*  {Entomé)  Nom  latin  tiré  du  grec  ovto'Koç,  sous 
lequel  les  Romains  et  les  Grecs  désignoienf  les  cloportes* 
(C.  D.) 

ONITE*  {IchlhyoL)  Nom  spécifique  d'un  Labre  que  nous 
avons  décrit  dans  ce  Dictionnaire,  tom.XXV,  pag.  2  8*.(H*  C.) 

ONITE,  Onitis.  {Entom,)  Nom  donné  par  Fabricius  à  un 
genre  d^insectes  coléoptères  pentamérés ,  de  la  famille  des  la* 
mellicornes  ou  pétatocères^  et  confondu  long-temps  avec  les 
scarabées,  dont  il  comprend  aujourd'hui  Tune  des  espèces  les 
plus  remarquables,  qui  est  le  scarabée  sacré  d'Egypte,  dont 
nous  avons  donné  la  figure  pi.  4,  n.°  4,  de  l'atlas  de  ce  Dic- 
tionnaire* 

Cette  dénomination  a  été  prise  au  hasard  par  Fabricius , 
car  les  Grecs ,  comme  on  voit  dans  Dioscoride,  livre  3  ,  chap. 
33,  «t. ensuite  dans  Pline,  livre  20,  chap.  17,  désignoient 
flous  le  nom  d^onitis  Tune  des  espèces  d'origan ,  plante  que  les 
ânes  broutoient  de  préférence,  tandis  que  celle  nommée  tra- 
goriganon,  étoit  recherchée  d'avantage  par  les  chèvres. 

Quoique  le  genre  Onite  ne  diffère  pas  beaucoup  de  celui 
des  bousiers  {copris)^  ni  pour  les  habitudes ,  ni  pour  les  formes , 
on  peut  ainsi  le  caractériser  :  Chaperon  arrondi ,  dentelé  ; 
tête  et  corselet  sans  cornes;  point  d'écusson  entre  les  élytres. 
'  *11  existe  une  sorte  d'embrouillement  dans  les  auteurs  de- 
puis Fabricius,  pour  la  nomenclature  du  genre  qui  nous  oc- 
cupe, car  il  est  tel  ici  que  cet  auteur  Tavoit  indiqué  d'abord; 
mais  ensuite,  d'après  Weber,  il  adopta  le  nom  d!ateuchu$  du 
grec,  etnii^fiç^  qui  signifie  non  armé.  Voyez  l'article  Bousier, 
fom«  III,  pag*  280,  §•  11.  Nous  y  avons  décrit  la  plupart  des 
•ipéces  des  genres  Capris^  Ateuohus  et  Onitis.  (C^  D«) 


ONI  i35 

ONITES  et  ONITIS.  {Bot.)  Noms  d'une  des  espèces  d'ori- 
gan,  mentionnées  par  Dioscoride,  et  qui  les  devoit  au  plaisir 
avec  lequel  les  ânes  en  mangeoient.  On  présume  qu'il  s'agit 
de  Voriganum  onitis ,  Linn.  (  Lem.  ) 

ONITOULELE.  (  BoL  )  Nom  caraïbe  du  phytolacca  decandraf 
suivant  Surian.  (J.) 

ONIX  ou  ONYX.  (  Min.  )  Les  onyx  sont  des  agates  com- 
posées de  deux  ou  plusieurs  couches  diversement  colorées  » 
parallèles  et  d'une  épaisseur  variable.  Tels  sont  les  vrais 
onyx ,  les  agates  onyx  par  excellence  ;  mais  on  a  étendu 
cette  dénomination  aux  agates  qui  sont  composées  d'une 
infinité  de  bandes  colorées,  très-minces,  ondulées,  mais  tou^* 
jours  parallèles  entre  elles  ;  enfin  ,  une  troisième  sous-variété 
est  celle  qui  présente  des  cercles  colorés  concentriques,  qui 
rappellent  assez  bien  ceux  de  la  prunelle  d'un  œil  :  aussi  ces 
onyx  sont- ils  connus  dans  le  commerce  sous  le  nom  à^ agates 
aillées.  Il  ne  faut  voir  dans  cette  dernière  variété  que  le 
produit  de  la  section  d'une  stalactite  ou  d'un  mamelon  de 
calcédoine  et  de  sardoine  faite  perpendiculairement  à  leur 
axe  ;  en  Sicile  on  les  regarde  très  mal  à  propos  comme  des 
yeux  de  serpent  pétrifiés. 

L'agate  onyx  proprement  dite  peut  être  considérée  comme 
une  réunion  de  calcédoine ,  de  sardoine  et  de  cornaline ,  dis* 
posée  en  couche,  d'une  épaisseur  sensible,  parallèles  entre 
elles,  £t  en  effet  ces  trois  variétés  d'agates  ne  diffèrent  que 
parleur  couleur  ou  même  leur  intensité.  On  peut  définir  cer« 
tains  onyx  à  trois  et  quatre  couches  de  la  manière  suivante  a 

Agate  composée  d'une  couche  de  sardoine  sur  une  couche 
de  calcédoine)  d'une  couche  de. cornaline  sur  une  couche  de 
calcédoine  ;  d'une  couche  de  sardoine  entre  deux  couches 
de  calcédoine;  d'une  couche  de  cornaline >  d'une  de  calcé* 
doine  et  d'une  troisième  de  sardoine,  etc.  On  conçoit  com« 
bien  ces  combinaisons  sont  variées  et  susceptibles  de  se  prêter 
au  travail  de  l'artiste,  dont  Tintelligence  sait  tirer  le  plus 
grand  parti  du  plus  petit  accident  contenu  dans  ces  pierres. 

Les  principales  qualités  qui  caractérisent  un  bel  ony^  sont 
la  finesse  et  Thoniiogénéité  de  la  pâte ,  la  vivacité  de  ses  cou^ 
leurs,  leur  bel  assortiment,  le  nombre,  la  netteté  et  l'épais- 
»çur  de  ses  bandes  colorées ,  et ,  enfin  j  son  volume  qui^ 


i34  ONI 

dépassant  tant  soit  peu  les  dimensions  ordinaires,  donne  à  la 
pierre  une  valeur  souvent  très-considérable. 

Il  faut  trois  couches  pour  constituer  un  bel  onyx ,  ceux 
qui  n'en  présentent  que  deux  sont  communs  et  beaucoup 
moins  estimés  que  ceux  qui  en  ont  quatre  ou  au  moins  trois, 
puisque  les  sujets  que  Ton  doit  graver  n'ont  qu'une  seule 
nuance  dans  les  onyx  à  deux  bandes,  et  deux  ou  trois  dans 
les  onyx  à  trois  ou  à  quatre  bandes ,  dont  une  seule  sert  de 
fond,  et  pour  lequel  on  réserve  toujours  la  plus  foncée  et 
nécessairement  la  dernière. 

Les  onyx  sont  spécialement  réservés  pour  les  camées  ou 
gravures  en  relief,  et  rarement  pour  les  entailles  ou  gravures 
en  creux  ;  cela  se  voit  cependant ,  mais  en  général  sur  les 
onyx  à  deux  bandes  seulement,  que  nous  nommons  vul- 
gairement nieolosy  et  que  les  Italiens  désignent  ordinairement 
sous  la  dénomination  de  nieolo  eol  vélo  lurehino.  Ce  sont  de 
petits  onyx  à  deux  couches,  dont  l'une  est  bleue  ou  brune, 
et  Tautre  qui  la  recouvre  est  translucide  et  semble  un  simple 
voile  bleuâtre. 

Les  agates  onyx  ont  toujours  été  employ-ées  par  les  gra- 
veurs ,  car  nous  possédons  des  camées  fort  anciens  pour  les- 
quels on  a  fait  choix  de  tout  ce  que  nous  connoissoos  de 
plus  beau  et  de  plus  rare  en  ce  genre.  Parmi  les  nombreux 
camées  qui  composent  la  collection  des  antiques  delà  biblio- 
thèque royale  de  Paris,  nous  citerons  les  suivans  comme  de 
beaux  exemples  : 

1.  L'AroTHéosE  d'Auguste.  C'est  le  plus  grand  camée  connu; 
il  est  gravé  sur  un  onyx  à  quatre  couches ,  dont  deux  brunes 
et  deu::  blanches.  Il  est  ovale  et  a  3o  centimètres  de  large 
sur  24,5  de  hauteur. 

2.  Céaàs  ET  TRiirroLBME*  Sujet  représenté  sur  un  vase  de 
38  centimètres  de  haut,  connu  sous  le  nom  de  vase  de  Brun»* 
wick. 

3.  Les  Mystères  de  CéaÈs  et  Bacchus.  Sujet  gravé  sur  une 
très-belle  coupe  de  12  centimètres  de  diamètre,  et  11  cen- 
timètres de  hauteur. 

Il  est  probable  que  de  tels  vases  étaient  classés  parmi  les 
vases  murrhins ,  qui ,  selon  toute  apparence ,  n'étaient  point 
tous  exécutés  avec  la  même  substance.  On  est  ii  peu  près 


ONI  '35 

eeriain  ,  par  exemple ,  qu'il  y  en  avoît  de  faits  avec  de  la 
chaux  fluatëe.  M.  Gillet  -  Laumont  possède  un  vase  antique 
de  cette  matière.  (Voyez  le  Mémoire  de  M.  de  Rosière  à  ce 
sujet.  ) 

4*  '  L'AFOTRéosB  DE  Germanicus,  Onyx  à  quatre  couches  de 
la  plus  grande  beauté.  Germanicus  y  est  représenté  s'élevant 
dans  les  airs  sur  les  ailes  d'un  aigle. 

5.  Germanicus  et  Agriffine  dans  un  char  traîné  par  l:lox 
DRAGONS.  Bel  onyx  à  trois  couches  bleues  et  brunes. 

6.  Agrippine  et  ses  enfans.  Onyx  à  trois  couches. 

7.  Tibère.  Onyx  4  trois  couches, 

8.  Jupiter  armé  pe  la  foudre,  l'aigle  a  ses  pieds.  Grand 
et  bel  onyx  à  trois  couches.  * 

9*  Jupiter -Agiocus.  Onyx  à  deux  couches ,  Tune  Manche 
et  l'autre  noire.  Cette  pièce  capitale  est  remarquable  par  la 
grandeur  de  la  pierre  et  par  la  beauté  et  la  délicatesse  dt 
la  gravure, 

io«  Marc-Aurele  et  Faustine.  Onyx  à  quatre  couches , 
dont  deux  blanches  et  deux  couleur  de  lilas.  On  présume 
que  cette  couleur  a  été  donnée  après  coup  au  moyen  d'une 
dissolution  d'or. 

Je  pourrois  citer  beaucoup  d'autres  camées  précieux  con» 
serves  dans  cette  collection  ou  dans  d'autres  cabinets  parti- 
culiers, mais  ceux-ci  sont  connus  de  tous  les  amis  des  arta 
et  sont  de  beaux  exemples  de  l'emploi  des  agates  onyx.  Pour 
donner  une  idée  de  la  grande  valeur  de  ces  chef-d'œuvres, 
nous  dirons  qu'une  sardoine  onyx  à  cinq  couches,  de  56  milli- 
mètres de  hauteur  seulement ,  sur  laquelle  un  artiste  habile 
avoit  gravé  le  buste  de  Faustine,  épouse  d'Antonin  le  pieux ^ 
a  été  acheté  à  la  vente  du  musée  mînéralogique  de  M.  de 
Drée,  7171  francs.  Il  est  vrai  que  M.  Visconti ,  dont  l'opi- 
nion est  une  autorité ,  considéroit  ce  camée  antique  comme 
l'un  des  plus  précieux  qui  nous  soient  parvenus.  Cette  belle 
pierre  est  gravée  dans  le  Catalogue  du  cabinet  de  M.  de  Drée« 

On  ignore  encore  quelles  sont  les  contrées  qui  fournissaient 
aux  anciens  graveurs  des  onyx  d'un  si  grand  volume  et  d'une 
si  belle  pâte.  Pline,  d'après  les  auteurs  qui  l'ont  précédé^ 
cite  les  Indes  et  l'Arabie  ;  mais  elles  y  étoient  prabablMuent 
très -rares,  puisque  les  anciens  y  attachoient  beaucoup  de 


'3«  '    ONK 

prix ,  et  qu'aujourd'hui  où  l'Inde  et  l'Arabie  sont  si  bien 
connues ,  à  peine  nous  en  arrive-t-il  quelques  onyx  suscep- 
tibles d'être  gravés  avec  succès. 

Pline j  en  parlant  des  onyx,  semble  souvent  vouloir  dësî-' 
gner  ceux  qui  présentent  des  cercles  concentriques  et  que 
nous  nommons  aujourd'hui  agate  œillée ,  à  moins  qu'il  n'ait 
décrit  des  onyx  taillés  ou  roulés,  et  qui  auroient  offert  en 
effet ,  et  comme  il  le  dit  dans  plusieurs  passages,  des  cercles 
de  différentes  couleurs  qui  sembloient  les  entourer.^ 

Les  agates  qui  offroient  une  couche  de  calcédoine  blanche  ou 
laiteuse  sur  une  autre  bande  de^arda  ou  de  cornaline,  étoient 
les  onyx  par  excellence,  et  c'étoient  effectivement  ceux  qui 
convenoient  le  mieux  au  nom^méme  que  l'on  donnoit  à  ces 
pierres,  puisque  le  mot  onyx  faisoit  allusion  à  la  ressemblance 
de  ces  agates  avec  les  zones  blanches  éî  rosées  de  nos  ongles. 
Ces  agates  pôrtoient  aussi  le  nom  de  sardonyx.  Nous  avons  vu 
combien  on  a  donné  d'extension  au  mot  onyx  et  combien 
on  est  loin  de  le  restreindre  aux  sardonyx  des  anciens.  ^ 

De  nos  jours  les  onyx  nous  viennent  du  pays  des  Tartares 
Kirguis^  mais,  quoiqii'assez  volumineux,  ils  ne  sont  point 
comparables  pour  la  finesse  de  leur  pâte  àr  ceux  sur  lesquels 
les  anciens  ont  gravé. 

L'Ecosse  et  l'Allemagne  nous  en  fournissent  aussi  quelques-» 
uns ,  mais  qui  s'éloignent  encore  davantage  pour  la  pureté 
et  le  volume  de  ceux  de  l'Inde  et  des  autres  parties  de  l'Asie 
que  nous  avons  déjà  citées;  car  nous  ne  parlons  point  ici  des 
agates  rubanées ,  faussement  nommées  onyx ,  que  l'on  trouve 
communément  en  Europe.  On  travaille  à  Rome  une  agathe 
grossière ,  à  couches  grises  et  blanches ,  que  l'on  trouve  à 
Monte-Nero ,  à  soixante  milles  de  la  ville.  Enfin ,  on  trouva ,  il 
y  a  une  vingtaine  d'années,  à  Champigny,  près  Paris,  d'assez 
beaux  onyx  à  trois  couches  brunes  et  blanches,  dont  la  pâte 
n'étoit  pas  très-fine ,  mais  qui ,  cependant ,  furent  gravés  avec 
succès  par  M.  Jeuffroy,  auquel  M.  Gillet-Laumont  les  avoit 
fait.connoître  :  ces  onyx  (lont  devenus  excessivement  rares^ 
(  Brard.  ) 

ONKOB.  (Bot,)  Nom  arabe  de  TOncoba  de  Forskal  {voyez 


"•■^ 


1  Pliue,  Bist.  nat.,  cap,  37,  lib.  5. 


ONO  >5t 

Off  mot),  dont  le  fruit  est  mangé  par  les  enfans,  et  qui, 
ficlon  cet  auteur,  est  mal  à  propos  nommé  fcoribor  dans  la 
partie  de  l'Arabie  appelée  Surdad.  (J.) 

ONNAB.  (Bot.)  Nom  arabe  du  jujubier  ordinaire,  ziziphus^ 
suivant  Forskal  et  M<  Delile.  Voyes  ëmneb.  (J.) 

ONNEB.  {BoQ  Nom  donné  dans  quelques  lieux  de  TArabie 
au  cornouiller  sanguin ,  suivant  Forskal ,  qui  dit  que  ses 
baies  fournissent  une  espèce  de  glu.  On  le  iiomme  aussi 
gharaf  et  schcelit  (  J.  ) 

ONOBLETON.  {Bot,)  Suivant  Anguillara  et  C.  Bauhin, 
Hippocrate  donnoit  ce  nom  au  cotylédon  serrata,  (J.  ) 

ONOBROMA.  (Bot,)  Genre  de  composées,  établi  par  Gaertner^ 
lequel,  de  son  aveu,  est  le  même  que  le  earduncellus  d'Adan« 
son,  très-antérieur  et  conséquemment  adopté.  Quelques  carthon 
mus  avoient  aus^  été  rapportés  à  Vonobroma,  (J.) 

ONOBRYCHIS.  {Bot.)  Ce  nom  a  été  donné  à  diverses  plantes 
légumineuses,  au  gaUga  officinalis  par  Fracastor,  à  quelques 
astragales  par  Clusius  et  G.  Bauhin ,  et  surtout  par  divers  au-> 
teurs  à  plusieurs  hedysarum  de  Linnaeus  ,  et  spécialement 
aux  espèces  de  ce  genre  dont  la  gousse  n'a  qu'une  seule  ar- 
ticulation, affectant  presque  la  forme  d'une  crête  de  coq* 
Ces  derniers  forment  le  vrai  genre  Onohrychis  ,  en  François 
le  sainfoin,  adopté  par  Tournefort,  réuni  à  Vhedysarum  par 
iJnnœus,  et  rétabli  plus  récemment  par  plusieurs  modernes. 
Daléchamps  et  Dodoè'ns  donnoient  encore  ce  nom  au  the-> 
sium  linophyllum  et  à  la  doucette  ou  miroir  de  Vénus ,  cam" 
panula  spéculum^  que  C.  Bauhin  distinguoit  des  onobrychis  lé^ 
gumineux  sous  le  nom  d'onobrychis  arvensis,  Voy.  Sainfoin.  (J«) 

ONOCARDION,  {Bot.)  Un  des  anciens  noms  de  la  car- 
dère,  dipsacus  fullonum,  Linn.,  chez  les  Grecs.  (Lem.) 

ONOCENTAURE.  {Mamm.)  Animal  fabuleux  des  anciens, 
dont  les  parties  antérieures  du  corps  ressembleroient  à  celles 
de  l'homme,  et  les  postérieures  à  celles  de  l'âne.  (F.  C.) 

ONOCHILES.  {Bot,)  Nom  ancien  d'une  buglosse ,  cité  par 
Rueilius.  Une  autre  espèce  est  nommée  onoclia  et  onophyllum, 
]1  est  plus  spécialement  mentionné  par  Clusius  pour  la  bu- 
glosse que  les  botanistes  nomment  anchusa  tinctoria,  (  J.) 

ONOCLEA.  {Bot.)  Genre  de  la  famille  des  fougères,  carac^ 
\érisépar  sa  fructification  dense,  placéç  sur  le  dos  de  la  fronde, 


j3«  ono 

et  par  ses  involucres  ou  indusium  en  forme  d'écaîlles  closes  ^ 
rapprochées  de  manière  à  imiter  une  baie. 

Ce  genre  de  Linnœus ,  établi  bien  avant  lui ,  par  Mitchel 
et  Adanson ,  sous  le  nom  d'angiopleris ,  ne  contient  quWe 
espèce ,  Vonoclea  sensihilis ,  que  Bernhardi  avoit  6té  du  genre  à 
l'époque  oit  on  lui  rapportoit  beaucoup  d'autres  fougères , 
mieux  placées  ailleurs.  Il  en  avoit  fait  son  ealjypterium ;  en- 
suite M.  Mirbel ,  examinant  ces  plantes  dans  les  ntémes  cir* 
constances  que  Bernhardi,  en  a  séparé  également  l'espèce  en 
question ,  dont  il  fît  son  RiedUa,  Les  fougères  introduites  par 
Thunberg,  Swartz,  Bory  y  Labillardière  et  Poiret  dans  Vono» 
elea  ,  sont  maintenant  :  le  lomaria  de  Willdenow  ;  le  slrulhiop" 
teris  du  même  auteur,  que  R.  Brown  persiste  à  vouloir  réu^ 
nir  à  Vonoclea,  Hoffmann  y  avôit  inscrit  le  pf «m  crûpa ,  et  l'os* 
munda  spicans ,  Linn. ,  que  Robert  Browli  est  porté  à  loger 
dans  le  genre  Stegania;  Michaux  y  r  place  aussi  une  ibugère» 
qui  maintenant  est  le  ipoodwardia  onocUoides^  etSwartz,  l'a* 
erostichum  sorhifolium,  Uonoelea  nuda  de  Labillardière  est  une 
espèce  du  genre  Stegania* 

L'Onoclea  sensible:  Onoelea  sensihilis,  Linn*;  Lam.,  EncjrcU 
illustAcon.;  Filix,  Breyn.  cent,  58  ,  tab.  46 ,  fig.  B  ;  Pluk. ,  Mant,  ^ 
404 ,  ûg,  2  ;  Mentz,  pag.  6  ,  tab.  10  ;  Poljpodium ,  Moris.,  Hist, , 
5 ,  pag.  563 ,  sect.  14  ,  pL  2  ,  fig.  10.  Frondes  stériles,  ailées,  à 
frondules  incisées ,  les  supérieures  réunies  à  la  base  ;  frondes 
fructifères  deux  fois  ailées ,  les  divisions  recourbées  et  en 
forme  de  globe.  Cette  belle  fougère  croît  dans  l'Amérique 
septentrionale ,  en  Virginie ,  en  Caroline ,  dans  le  Maryiand , 
etc. ,  dans  les  bois ,  à  l'ombre  ;  on  la  cultive  dans  nos  serres» 
Les  frondes  naissent  en  touffes ^  elles  ont  un  pied  ou  un  peu 
plus  de  longueur  :  elles  sont  lancéolées ,  larges  de  cinq  poucea 
environ  ,  leurs  divisions  inférieures  distinctes,  lancéolées,  li- 
néaires, larges,  inégalement  découpées  ou  festonnées  sur  les 
bords  ;  les  supérieures  ne  forment  que  des  frondes  profondé- 
ment divisées.  Ces  frondes  sont  membraneuses,  si  minces  et  si 
délicates,  que  le  moindre  attouchement  les  meurtrit  ou  les 
froisse.  Les  frondes  fertiles  sont  ailées,  composées  d*épis  situéa 
sur  deux  rangs  opposés,  qui  doivent  leur  naissance  à  des  fron** 
dules,  dont  les  bords,  garnis  de  capsules,  se  sont  recourbéa 
en  se  resserrant.  (Lem.) 


ONO  '39 

ONOCLEIA.  {Bot.)  Ce  nom,  qui  ëtoît  un  c^e  ceux  de  la 
bugloase  chez  les  Grecs,  est  devenu ,  après  avoir  été  latinisé, 
celui  d'un  genre  de  la  famille  des  fougères.  Voyez  Onoclea. 
(Lem.) 

ONOCOCHENINI.  (  Bol.  )  Nom  du  gomphia  aquatica 
de  M.  Kunth ,  sur  les  bords  de  FOrénoque  près  de  Javita. 

(J.) 
ONOCORDON.  (Bol.)  Nom  du  vulpin  des  prés ,  alopeeurus 

pratensis,  Linn.,  dans  J.  Bauhin.  (Lem.) 

ONOCROTALUS.  (Ornith.)  C'est  en  latin,  formé'du  grec, 
le  pélican.  Barrère  donne  au  savacou  le  nom  à'onoerotale 
d'Amérique,  (Ce.  D.) 

ONOGIROS.  (Bot.)  Nicander  donnoit  ce  nom  à  Yacanthium 
de  Matthiole^  qui  est  l'onoporde  ordinaire  ou  chardon  aux 
ânes,  onopordon  acarUhium  de  Linnœus.  (J. ) 

ONO-KAKI ,  SIBA-KAKI.  {Bot.)  Variétés  du  Kaki  au  Japon. 
Voyez  ce  mot.  (J.) 

ONONIS.  {Bot.)  Le  genre  de  la  Bugrane,  ainsi  nommé 
par  Cordus ,  Gesner  et  Daléchamps,  étoît  nommé  anonis  par 
Matthiole,  Clusius,  Gérard  et  C.  Bauhin.  Tournefort  avoît 
adopté  ce  dernier,  Linnaeus  a  préféré  le  premier  et  l'a  fait 
prévaloir.  Voyez  Bugrane.  (J.) 

ONOPHYLLON.  {Bot.)  Un  des  anciens  noms  grecs  de  la 
buglosse.  (Lem.) 

ONOPIX.  {Bot.)  Genre  de  la  famille  des  synanthérées ,  établi 
par  M.  Rafinesque,  et  caractérisé  ainsi  par  lui  :  calice  com- 
mun, ventru,  imbriqué  de,  petites  écailles  carénées,  épi- 
neuses à  leur  sommet;  fleurons  à  cinq  divisions  linéaires; 
fleurons  intérieurs  à  divisions  plus  longues;  aigrette  velue* 
Ce  genre,  très-voisin  des  chardons,  contient  deux  espèces, 
qui  croissent  à  la  Louisiane.  (  Lem.  ) 

ONOPORDE,  Onopordum,  {Bot.)  Ce  genre  de  plantes  ap- 
partient à  la  classe  des  épicorollées  ou  dicotylédones,  mono- 
pétales ,  à  corolle  insérée  sur  le  pistil  et  portant  çlle-méme 
les  étamines,  dont  les  anthères  sont  réunies  en  gaine.  Cette 
classe  comprend  uniquement  la  grande  série  des  plantes  com- 
posées, dont  la  famille  des  cinarocéphales  fait  partie.  Celles- 
ci  sont  caractérisées  par  des  fleurs  toutes  à  fleurons;  une  es- 
pèce de  nodosité  entre  le  style  et  le  stigmate,  imitant  une 


140  ONO 

articulation;  dea  graines  géoéralemeiit  aigrettëes,  un  récep- 
tacle ou  clînanthe  charnu  et  couvert  de  paillettes ,  un  pé- 
rianthe  ou  péricline,  composé  de  beaucoup  d'écailies  dispo- 
sées sur  plusieurs  rangs.  On  a  distingué  les  cinarocép haies  en 
vraies  et  en  anomales,  et  les  premières,  d'après  les  fleurons, 
ou  tous  hermaphrodites  (dont  Fombilic  des  graines  est  basi- 
laire)  ou  hermaphrodites  dans  le  centre  et  neutres  à  la  cir- 
conférence ,  qui  ont  Tombilic  de  la  graine  un  peu  latéral. 
C'est  à  la  section  des  fleurons,  tous  hermaphrodites,  qu'ap- 
partient l'onoporde. 

Use  distingue  par  les  écailles  de  son  péricline  très-épineuses 
à  leur  pointe  ;  le  clinanthe  assez  gros,  charnu  et  creusé  de 
beaucoup  d'alvéoles;  les  graines  nombreuses  et  anguleuses, 
et  très-scrrëes,  au  point  d'étoufier  les  paillettes  qui  n'existent 
plus  ;  l'aigrette  des  graines  formant  une  couronne  de  poilc 
réunis  par  le  bas.  Les  tiges  sont  herbacées;  les  feuilles  alternes, 
très-grandes ,  ordinairement  tomenteuses  et  sinuées  ou  pin- 
natifides,  imitant  celle  de  l'acanthe;  les  fleurs  terminales  au 
sommet  des  rameaux ,  ordinairement  rouges  ,  quelquefois 
blanches. 

Ce  genre  renferme  neuf  à  dix  espèces,  dont  trois,  oiu>- 
pordum  uniflorum  ,  acaulon ,  rotundifolium ,  ont  les  feuilles  toutes 
radicales,  du  milieu  desquelles  s'élève  à  peine  une  fleur  uni- 
que. Les  autres  ont  une  tige  plus  élevée,  plus  ou  moins  ra- 
meuse ,  k-  rameaux  terminés  par  de  grandes  fleurs.  La  seule 
existante  aux  environs  de  Paris,  est  Vonopordum  acanthiuniy 
nommée  vulgairement  chardon  aux  ânes ,  qui  s'élève  à  deux 
ou  trois  pieds.  On  la  trouve  ordinairement  très^tomenteuse, 
quelquefois  absolument  verte.  La  tige  des  onopordum  grœeum 
et  arabicum  est  plus  haute,  surtout  celle  du  dernier,  qui  est 
moins  rameuse  et  s'élève  à  six  ou  huit  pieds. 

Ces  plantes  ne  sont  point  usitées  comme  alimens.  On  avoit 
cru  que  le  réceptacle  charnu  et  assez  gros  de  quelques  es- 
pèces ,  pourroit  être  mangé  comme  celui  de  l'artichaut  ;  mais 
il  faudroit  une  culture  pour  augmenter  son  volume,  et  on  a 
plus  d'avantage  à  s'en  tenir  à  celle  de  l'artichaut.  Suivant 
Murray  on  tireroit  plus  d'avantage  des  graines  de  l'onoporde 
ordinaire ,  qui  sont  très-nombreuses  et  dont  on  pourrait  ex* 
traire  une  huile  par  expression ,  bonne  pour  les  lampes  çl 


ONO  141 

qui  ne  se  fige  pas.  Un  seul  pied  petit,  selon  lui,  fournir 
douze  livres  de  graines  et  trois  livrés  d'huile. 

Quant  aux  propriétés  médicales  de  l'onoporde ,  elles  sont 
trés-bornées.  On  avoit  anciennement  recommandé  Tapplica- 
tion  de  charpie  imprégnée  de  son  suc  ou  de  la  plante  broyée 
sur  les  cancers,  et  on  prétendoit  que  les  malades  étoient 
soulagés,  mais  on  ne  peut  citer  aucun  exemple  avéré*  On 
lit  dans  Haller  que  l'onoporde  ordinaire  à  été  employé  contre 
les  écrouelles  et  que  sa  décoction  dans  le  vin  fait  couler  les 
urines.  (  J.  ) 

ONOPTËRIS*  {Sott)  JJasplenium  adiantum  nigrum^  espèce 
de  fougère ,  est  appelé  onopteris  nigra  par  Dodonœus,  et  onopte^ 
ris  major^  par  Tabernœmontanus..  Gérard  distingue  cette  fou- 
gère par  onopteris  mas;  quant  à  son  onopteris  famina ,  il  n'est 
pointdéter minable.  (Lem.) 

ONOPYXOS,  Onapj'xus.  {Bot.)  Ce  nom,  donné  par  Théo- 
phraste  à  un  chardon,  a  été  appliqué  par  Daléchamps  à  Vono» 
pordon  illyricum^  par  Dodoens  au  carduus  nutans»  Voyez  Ono- 

6IR08.  (J.  ) 

ONORÉ.  [Ornitk*)  Cette  espèce  de  héron  est  Vardea  tigrina, 
Gmel.  (Ch.  D.) 

ONOS.  (Éntom,)  Ce  nom  grec  se  trouve  dans  Aristote  pour 
désigner  Tâne  et  le  cloporte,  qu'on  a  traduit  en  latin  par  les 
mots  d'oniscus  etd'oseUus,  Plin.>  Ub»  9,  oaput  ultimunié  (C.  D.) 

ONOSERIS.  (Bot^)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
composées ,  de  la  famille  des  cinarocéphalées  ,  de  la  sjngénésie 
polygamie  superflue  de  Linné,  offrant  pour  caractère  essen- 
tiel :  Un  calice  commun ,  presque  hémisphérique ,  à  plusieurs 
folioles  imbriquées ,  linéaires-lancéolées ,  subulées  au  sommet  $ 
des  fleurons  hermaphrodites  dans  le  disque,  leur  limbe  à 
cinq  divisions;  ceux  de  la  circonférence  à  deux  lèvres,  fe- 
melles; les  anthères  stériles,  deux  soies  à  leur  base;  le  récep- 
tacle nu  ;  les  semences  cylindriques,  striées ,  surmontées  d'une 
aigrette  sessile  et  pileuse. 

Onoseris  du  Mexique:  Onoseris mexîcana ^  'Willd.,^^racÇ;^/w 
tnexicana,  Linn. ,  SuppL;  Smith,  Icon. ,  3 ,  tab.  GG  ;  Kunth  in 
Humb.  et  BonpL,  JVo^.  gen»,  vol.  4,  pag.  10.  Plante  presque 
ligneuse,  dont  les  jeunes  rameaux  sont  lanugineux  et  blan- 
châtres j  les  feuilles  alternes,  médiocrement  pétiolées,  lan- 


U4  ONO 

longues  de  quatre  à  cijQq  pouces ,  blanches  et  tonienteuses  en 
dessous  avec  le  lobe  ternjliial  très-grand  ;  les  hampes  droitesi 
bifides,  àdeux.fleursjlesfieurs  grandes  et  jaunes;  les  anthères 
munies  à  leur  base  de  deux  arêtes^  terminées  par  de  très* 
longs  appendices»  Uaigrette  est  pileuse  et  sessile.  Cette  plant6^ 
croît  aux  mêmes  lieux  que  la  précédente^  (Poir«) 

ONOSMA.  (Bot.)  Voyez  Orcanèttb.  (L.  D.) 

ONOSMODE,  Onosmodium.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dlcd* 
tylédones ,  à  fleurs  complètes  ,  monopétalées ,  de  la  famille 
des  borrdginées ,  de  la  pentandrie  monogjBie  de  Linnœus,  ot* 
frantpour  caractère  essentiel  i  Un  calice  à  cinq  divisions  pro* 
fondes;  une  corolle  tubulée,  nue  à  son  orifice;  le  limbe 
ventru  ;  ses  divisions  conniventes  ;  cinq  étamines  presque  ses^ 
siles,  non  saillantes;  les  anthères  libres^  sagittées;  un  ovaire 
supérieur;  le  style  une  fois  plus  long  que  la  corolle;  quatrcf 
noix  luisantes,  uniloculaires ,  attachées  au  fond  du  calice^ 
perforées  à  leur  base^ 

Ce  genre  diffère  des  onosma  par  sa  dorolle  beaucoup  plus 
courte  ;  par  les  divisions  du  limbe  ^  plus  profondes ,  eonni'» 
ventes;  par  les  anthères  presque  sessilesi  11  a  été  établi  par 
Michaux.  Lehmann  y  a  substitué  le  nom  de  puréhiaé 

Onosmode  hisfide  :  Onosmodium  hispidum^  Mich. ,  Flon  hovi 
amer. ,  i  ^  page  i33  ;  Pursh^  Amer» ,  i ,  pag4  i32  ;  Lithotpermurri 
virginianiim^  Linn.  ;  Purshia  hispida^  Lehm*  ^  Borrag. ,  a,  p.  382 « 
Plante  de  la  Virginie,  dont  la  tige  est  haute  d'un  pied  etplii^) 
velue,  hispide^  rami6éê  à  son  sommet,  garnie  de  feuilles 
alternes,  sessilesy  oblongues,  aiguës,  chargées  à  leurs  deux 
faces  de  points  épars,  calleux ,  longues  d'un  pouce  et  demi.  Les 
fleurs,' disposées  en  grappes  terminales,  feuillées^  d'abord  in- 
clinées, puis  redressées ,  sont  pédicellées,  axillaires^  avec  les 
calices  rudes ,  ainsi  que  les  pédicelles;  ses  divisions  linéaires  x 
la  corolle  .jaune,  une  fois  plus  longue  que  le  calice;  les  divi- 
sions du  limbe  pileuses,  hispides,  subulées,  t^ès-aiguës;  le 
style  persistant^  beaucoup  plus  long  que  la  corolle;  quatrtf 
noix  renflées,  blanches,  luisaateSé 

Onosmode  molle  :  Onosmodium  molle^  Mich*,  L  c*;  Pursh^ 

'/•  c;  Lithospermum  carolinianum\   Lamck.,  Encycl. ;  Purskid 

mollis  y  Lehm.,  Borragé,  2,  pag.  384é  Ses  tiges  sont  droites, 

médiocrement  ramifiées  au  sommet;  les  feuilles  alternes^  set* 


ONO  145 

nies,  oblongues,  lancéolées,  un  peu  obtuses,  à  trois  ner« 
vures ,  couvertes  à  leurs  deux  faces  de  poils  rares  et  blan- 
châtres, velues  et  ciliées  à  leurs  bords;  les  feuilles  florales 
ou  les  bractées  ovales,  lancéolées;  les  divisions  du  calice  lan- 
céolées ;.  la  corolle  est  tubulée,  glabre,  blanchâtre,  une  fois 
plus  longue  que  le  calice ,  à  divisions  du  limbe  ovales , 
conniventes  ;  le  style  beaucoup  plus  long  que  la  corolle.  Le 
fruit  est  formé  par  quatre  noix  lisses  et  luisantes.  Cette 
plante  croît  aux  lieux  pierreux,  dans  la  Caroline  et  la  Pen- 
sylvanie.  (Poir.) 

ONOSURIS.  (BoL)  Genre  de  plantes  dicotylédones ,  à  fleurs 
complètes,  polypétalées,  régulières,  de  la  famille  des  ona'^ 
grairesy  de  Yoctandrie  monogynie  de  Linnœus,  très-voisin  des 
ûtnoûiera^  auxquels  il  doit  être  réuni,  dont  il  diffère  par  son 
calice  bifide,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  tu- 
buléy  adhérent,  divisé  à  son  limbe  en  deux  découpures,  ré- 
fléchies et  caduques;  une  corolle  à  quatre  pétales  planes; 
huit  étamines  dressées  ;  les  filamens  épais  ;  les  anthères  alon- 
gées,  un  ovaire  inférieur;  un  style;  quatre  stigniates;  une 
capsule  à  quatre  loges  polyspermes. 

Onosh&is  accminé  :  Onosuris  acuminata,  Rafîn.  in  Rob.  , 
Flor,  ludov,j  pag.  96;  Œnothera,  3,  Rob.,  Itin,,  pag.  490.  Sa 
tige  est  épaisse ,  haute  d'environ  sept  pieds  ,  hérissée  ;  les 
feuilles  entassées ,  sessiles,  lancéolées,  acuminées,  légèrement 
dentées;  les  dents  distantes  et  obtuses;  les  fleurs  placées  dans 
Taisselle  des  feuilles;  le  calice  anguleux;  la  corolle  jaune; 
les  pétales  en  cœur  renversé.  Cette  plante  croit  dans  la  Loui- 
siane. (Poir.) 

ONOTAURUS.  (Mamm.)  Animal  fabuleux  tenant  de  l'âne 
et  du  bœuf.  Ce  nom  pourroit  convenir  aux  jumars  s'il  en 
existoit.  (Desm.) 

ONOTHO.  (Bot.)  Nom  du  rocou,  biia^  dans  la  province 
de  Caracas  en  Amérique.  (  J.  ) 

ONOTROPHE,  Onotrophe.  {Bot,)  Nous  avons  démontré 
(tome  XXVIl,  pag.  186  )  que  le  Cirsium  arvense  de  Tournefort 
est  dioïque,  ainsi  qu'une  autre  espèce  décrite  par  nous  (même 
tome ,  pag.  1 90)  sous  le  nom  de  Cirsium  dioicum ,  mais  qui  sera 
mieux  nommée  Cirsium  prœaltum ,  comme  nous  Tavons  pro- 
posé dans  l'article  Notobace.  La  dioïcité  de  ce»  deux  espèces 
36.  10 


hG  OWO 

jioui  paroif  être  un  caractère  suffisant  pour  les  dUtinfuer  gé^ 
nériquement  des  autres  Cirsium  qui  ont  les  calatfaides"^dro-* 
gyniâores.  Cependant,  le  nom  de  Cirsium ^  dérivé  d'un  mol^ 
grec  qui  signifie  varices  ^  doit  rester  appliqué  au  Cirsium  arftnse 
vulgairement  nommé  herbe  aux  varices^  et  pour  lequel  vraisem- 
blahlement  ce  jiom  de  Cirsium  ^.  été  fabriqué.  Noua  pensons 
donc  quHl  convient  de  n'admettre  que  les  deux  espèces  ot" 
rense  et  prœaltum,  dans  le  vrai  genre  Cirsium,  désormais  ca- 
ractérisé par  les  calathides  unisexuelles  et  dioïques*  Cela  nous 
oblige  à  créer  un  nouveau  nom  générique  pour  les  autres 
espèces;  et  celui  d^Ouolrophe,  qui  signifie  nourriture  ^âne, 
semble  pouvoir  être  accueilli. 

IVotre  genre  Oaatrophe ,  caractérisé  par  les  calatbidca  an- 
d  rogy  nid  ores ,  et  par  le  péricline  inerme  ou  non  piquant. 
{periclinium  innoeuum) ,  comprend  la  plupart  drs  espèces  attri- 
buées par  les  botanistes  au  Cirsium;  et  il  se  divise  en  deux 
sections  :  Tune,  intitulée  ^palocfA/ro»,  se  compose  des  espèces 
ayant,  comme  le  Cirsium  oleraceum,  Decand.,  l'appendice  des 
squames  intermédiaires  du  péricline  long,  foliacé,  plan,  non 
ruide ,  et  terminé  par  une  épine  longue,  moUe,  flexible, 
non  piquante;  l'autre,  intitulée  Microcentronj  se  comprise  des 
espèces  ayant,  comme  les  Cirsium  palustre ,  acaMle,  etc.,  l'ap- 
pendice extrêmement  petit,  ou  presque  nul,  ordinairement 
réduit  à  une  petite  épine  molle. 

Ce  genre  Onolrophe,  déjà  indiqué,  avec  plusieurs  autres, 
dans  notre  article  Notobase  ,  appartient  à  l'ordre  des  Synan- 
thérées,  et  à  notre  tribu  naturelle  des  Carduinées,  dans  la^ 
quelle  il  s'interpose  entre  le  vrai  Cirsium,  dont  il- diffère  par 
ses  oalathides  androgyniflores  ,  et  VEriolepis  ,  dont  il  diffère 
par  son  péricline  inerme. 

Le  genre  Eriolepis ,  indiqué  aurai  dans  l'article  Notobase  , 
est  composé  des  Cirsium  eriophorum  et  lanceolatum  :  ses  calathi- 
des sont  androgyniflores,  comme  celles  de  ÏOnolrophe;  mais 
l'appendice  des  squames  intermédiaires  du  péricline  est  très« 
étalé,  long,  étroit,  épais,  roide,  linéaire,  su bcylind racé,  ter- 
miné par  une  épine  longue  et  forte,  et  plus  ou  moins  pourvu 
de  poils  très  longs,  trè»-fins,  aranéeux. 

La  distinction  que  nous  admettons  entre  VEriolepis  et  VOno-- 
irophe,  eit  principalement  ft>ndée  sur  le  péricline  piquant  oi^ 


ONO  M7 

iflemle ,  conmè  celle  que  Toumeforl  avoit  admise  entre  le 
Carduus  et  le  Cirsium^  et  celle  que  les  botanistes  modernes 
admettent  entre  le  CaHmus  et  le  Serratula, 

La  description  complète  des  caractères  du  genre  Onotrophe 
peut  être  présentée  ainsi  : 

Calathide  ineouronnée,  subéqualiflore  ,  multiflore,  olmn** 
gentiflore,  aadrogyniflore.  Périèline  ovoïde,  inférieur  aux 
fleurs;  formé  de  squames  régulièrement  imbriquées,  appli- 
quées, coriaces:  les  intermédiaires  oblongues-lancéolées,  por- 
tant sur  la  partie  supérieure  du  dos  une  glande  nerviforme 
ploTou  moins  apparente,  et  terminées  au  sommet  p^un  ap- 
pendice inappliqué  ou  étalé,  plus  ou  moins  distîflêf  de  la 
sqUkpe,  tantôt  extrêmement  petit,  presque  iiul,  comme  sca- 
jiÊStf^i  ou  réduit  à  une  petite  épine  molle,  tantôt  long,  su- 
bnié  ou  demi-lancéolé,  foliacé /  plan ,  non  roide,  terminé 
par  nue  épine  longue,  molle,  flexible^  non  piquante.  Cli-* 
nanthe  épais,  charnu,  plus  ou  «loins  convexe,  garni  de  fim- 
brilles  nombreuses,  inégales,  filiformes-laminées ,  libres  ou 
eMregreffées  à  la  base.  Fruits  oblongs,  comprimés  bilatérale- 
Bienl,  glabres,  lisses,  pourvus  d'un  bourrelet  apicilaire  ;  pé- 
ricape  coriace ,  flexible  ;  aréole  apicilaire  couverte  d'un  pla- 
teau charnu,  entouré  d'un  anneau  corné,  qui  porte  l'aigrette 
et  se  détache  ^ontanémeiit  ;  aigrette  longue ,  brnne ,  roussàtre 
ou  grisâtre,  en  sa  partie  moyen*fle,  composée  de  squamellules 
nombreuses,  plurisérîées ,  inégales,  filiforme^laminées,  bar- 
bées. Corolles  obringentes»- 

Dans  quelques  espèces ,  les  fleurs  extérieures  nous  ont  paru 
avoir  l'ovaire  stérile  et  les  étamines  imparfaites,  en  sorte 
qu'elles  seroient  neutres.  Dans  qnelques  autres,  les  fleurs  ex- 
térieures sont  femelles,  ayant  l'ovaire  ovulé,  les  étamines  demi- 
avortées;  et  l'aigrette  de  ces  fleurs  extérieures  femelles  n'est 
point  barbée,  mais  seulement  barbellulée. 

La  glande  qui  existe  sur  les  squames  du  péricljne ,  varie  se^ 
Ion  les  espèces:  ainsi,  dans  VOneiropke pulustrk  {Carduus pa* 
Utstrit^  Lin.),  cette  glande  est  fort  remarquable,  oblongue, 
épaisse ,  exsudant  une  matière  visqueuse ,  qui  s'attache  aux 
doigts  quand  on  touche  le  péricline;  dans  V Onotrophe  oleracea 
{Cnicus  oleractas ,  Lin.),  et  dans  ht  plupart  des  autres  Onotro- 
phes,  la  même  glande,  beaucoup  moins  saillante,  ressemble  à 


ï48  ONS 

une  nervure  ;  enfin ,  elle  est  k  peine  sensible  dans  VOnottophe 
acaulis  (Carduus  acaulis,  Lin.). 

Nous  ne  décrirons  ici  aucune  des  novnbreuses  espèces  d'Ono- 
frophes,  parce  que  les  trois  que  nous  venons  de  citer,  et  qui 
peuvent  être  considérées  comme  les  principaux  types  de  ce 
genre ,  ont  dé^  été  décrites  dans  ce  Dictionnaire  (tom.  IX , 
pag.  270),  sous  les  noms  de  Cirsium palustre  j  oleraceum,  aawlem 
(H.  Cass.) 

ONSI.  (Bot.)  Voyez  Fime-Fàgi.  (J.) 

ONTANUM.  {Bot,)  Nom  vulgaire  de  Taune,  ainus,  dans 
quelques  lieux  d*Italie,  suivant  Césalpin.  (J.) 

ONTHOPHAGE,  Onthophagus.  {Entom.)  Ce  nom,  qui  signifie 
mangeur  de  fumier  ou  qui  vit  dan» le  fumier,  a  été  donné 
par  M.  Làtreille  à  quelques  espèces  de  bousiers,  donf'les 
palpes  présentent  quelques  ))articularités  dans  la  forme  des 
articles;  telles  sont  celles  que  nous  avons  décrites,  article 
Bousier,  n.***  6,6,7,8,10,21,  22.  (C.  D.) 

ONTHOPHILE,  Onthophilus.  {Entom.)  Ce  mot,  qui  signifie 
amateur  du  fumier,  a  été  employé  par  M.  le  docteur  Lesch 
pour  indiquer  une  division  des  escarbots,  dont  il  a  fait  un 
genre  ;  mais  ses  caractères  ne  nous  paroissent  pas  assez  évidens. 
Us  consistent  dans  la  forme  globuleuse  du  corps,  Fétroitesse 
des  jambes  antérieures  et  le  peu  de  développement  des  tarses. 
(C.  D.) 

ONTO  et  PERRECHIENA.  {Bot.)  Noms  basques  de  l'aga- 
ric comestible  ( ag.  edulis^  Bull.).  (Lem.) 

ONTSI.  {Bot.)  Voyez  Fontsi.  (J.) 

ONYCHITE.  {ConchyL)  Quelques  oryctographes  anciens 
paroissent  avoir  désigné  sous  cette  dénomination  quelques 
espèces  de  térébratules ,  dont  le  sommet  recourbé  offroitun 
peu  de  ressemblance  avec  un  ongle  recourbé.  (De  B.) 

ONYCHITE  ou  MARBRE  ONYCHITE.  {Min.)  C'est  une 
espèce  d'albâtre  calcaire.  Voyez  Onyx.  (B.) 

ONYGENA.  {Bot.)  Genre  c|e  la  famille  des  champignons 
très -voisin  du  tulostoma  et  des  lycoperdon,  suivant  Persoon. 
Les  champignons  de  ce  genre  se  font  remarquer  par  leur 
forme  arrondie,  terminée  ou  plutôt  amincie  en  un  stipe 
court  et  ressemblant  ainsi  au  tulostoma.  Leur  péridium ,  d'un 
tissu  sec,,  un  peu  vésiculeux,  peu  altérable,  contient  un 


ONY  >49 

amas  compact  de  sporidies  pulvériformes  (entremêlées  de 
£lamens  dans  quelques  espèces),  qui  ne  sortent  que  lorsque 
le  péridium  se  déchire  ou  se  crève  et  tombe  en  fragmens 
par  l'efiFet  de  la  vétusté* 

Ce  genre  renferme  plusieurs  espèces,  remarquables  par 
leur  petitesse ,  qui  croissent ,  les  unes ,  soit  sur  le  corps  ou 
sur  diverses  parties  d'animaux  morts  ;  les  autres  sur  le  bois» 
M.  Persoon  n'a  pu  observer  aucune  différence  générique 
entre  les  espèces,  qui  vivent  dans  des  situations  si  diffé- 
rentes. 

1.  L'Onygena  du  cheval  (Onyg,  equina,  Pers. ,  Obs-  mycol., 
2 ,  tab.  6 ,  ûg,  3  ;  Sjynops.  fung,,  pag.  2o3  ,  et  in  Desv.,  Journ* 
bot.,  a,' pag.  29;  Lycopérdon  omnium,  Mich.,  Gen,,  pag.  218, 
D.**  12,  tab.  97,  fig.  7;  Coralloides ^DilLj  MusCé,^L  149  ^g*  ^i 
lycopérdon  equinum^  Linn.,  "Willd. ,  BeroL  ,  fîg.  20)  croîf 
en  touffe  de  plusieurs  individus,  d'un  blanc  grisâtre  où  de 
paille;  péridium  orbiculaire,  glabre,  rugueux,  comme  fari- 
neux à  sa  surface.  Cette  jolie  petite  espèce  n'a  guère  que 
trois  à  .quatre  lignes  de  hauteur  ;  on  la  trouve  sur  les  cornes 
des  bœufs ,  des  moutons  et  principalement  sur  les  sabots  des 
chevaux  morts.  C'est  de  cette  manière  de  croître  que  ce 
genre*  a  tiré  son  nom  grec  d'onygena ,  créé  sur  les  ongles* 
JJor^gena  equina  a  excité  l'attention  d'Hedwig.  Son  stipe 
est  court,  un  peu  fibreux;  son  péridium  ne  s'ouvre  point; 
sa  poussière  intérieure  ressemble  à  une  matière  onctueuse , 
formée  de  sporidies  ovales.  Suivant  Dillen  ,  qui  place  ce 
champignon  parmi  les  lichens,  il  seroit  roussàtre. 

2.  Onygena  des  corbeaux  {Orvyg,  corvina^  Alb.  et  Schw. , 
Consp,fung,,  pag.  1 1 3 ,  pi.  9  ,  fig.  2  ;  Onyg,  hjpsipus ,  Dittm.). 
Stipe  assez  long,  aminci  vers  le  haut,  un  peu  arqué;  pous- 
sière intérieure  entremêlée  de  quelques  lilamens.  Cette  espèce 
a  été  découverte  par  Albertini  et  Schweinitz,  e^  Lusace,  sur 
les  débris  d'un  cadavre  de  corbeau;  elle  fait  le  passage  de 
ce  genre  à  celui  des  Lycoperdons. 

3.  Onygena  sans  écorce  {Onjyg.  deeorticata,  Pers.,  Obs. 
mycol. ,  2 ,  71,  tab.  6 ,  fig.  9  ;  ejusd,  in  Desv. ,  Journ.  bot. ,  loc» 
ciL;  Cibraria  onygena,  Schum.).  Péridium  arrondi  et  farineux. 
Il  croit  aux  États-Unis,  sur  les  vieux  troncs  d'arbres. 

4.  Onygena  e^i  touffe  {Onyg.  cœspitosa,  Pers,,  inDesY,^ 


i5o  ONY 

Journ.  bot. 9  2  ,  pag.  3o,  pi.  2 ,  fig*  5).  Përidium  glabre,  d'ua 
blane  sale ,  comprimé  dans  la  jeuResse;  slip  es  également  com- 
primés dans  le  jeune  âge ,  réunis  plnsieun  par  la  base.  On 
trouve  cette  espèce  sur  les  vieux  troncs  d'arbres ,  suivant 
Persoon.  (Lem.) 

ONYX.  (Bot.)  Un  des  noms  anciens  de  Tastragale,  cité 
par  Ruellius  et  Mentzel.  (  J.  ) 

ONYX.  (  Min.  )  L'albâtre  oriental ,  qui  est  notre  chaux 
carbonatée  conerétionnée  ,  fut  nommé  par  les  Grecs  Onyx , 
et  par  les  Latins  Marmor  orvyehilaj  parce  qu'on  Temployoît  à 
faire  des  bottes,  qu'on  appelloit  onyx  ou  albâtres,  pour  la 
conservation  des  onguens  précieux.  11  ne  faut  doue  pas  con- 
fondre cet  onyx  en  grandes  masses  avec  celui  qui  servoit  k 
ff^re  des  camées*' (^ard.) 

ONYX.  {ConohyU)  Bruguiére  dit  que  ce  nom  étoit  donné 
de  son  temps  à  une  espèce  de  cône ,  le  C.  vierge  ,  C  virgOm 
(De  B.) 

00.  (  Ornith,  )  Aux  lies  de  la  Société  c'est  le  nom  d'une 
hirondelle  noire,  à  iéte  blanche,  selon'le  Vocabulaire  qui 
se  trouve  au  tom.  6  du  second  Voyage  de  Cook.  (Ch*  D.) 

OOBAR.  (Bo^.)  Marsden ,  dans  son  Voyage  à  Sumatra,  parle 
d'un  arbre  de  ce  nom  ,  dont  le  bois  rouge ,  ayant  quelque 
ressemblance  avee  le  bois  de  campéche,  est  employé  pour 
teindre  les  filets  des  pécheurs;  il  n'en  donne  pas  d'autfVs  in- 
dications. (J.), 

OODES.  (ErUom,)  M.  Bonelli  désigne  ainsi  une  division  des 
carabes,  dont  il  a  fait  un  genre  (  C.  D.  ) 

OOKEBETE.  (Bot.)  Barrère  cite  sous  ce  nom  un  titimale 
de  la  Guiane,  à  feuilles  de  buplèvre,  sans  aueune  autre  in- 
dication. (J.) 

OOLITHE.  {Min.)  On  donne  ce  nom  à  des  petites  coacré* 
tions  ordinairement  calcaires,  quelquefois  ferrugiheuses,  qui 
sont  sphéroïdes  et  de  la  grosseur  des  œufs  de  poissons.  EHes 
sont  multipliées  comme  eux  et  souvent  aggrégées  en  masse 
assez  solide,  d^ns  lesquelles  la  texture  ooltthique  est  plus  ou 
moins  distincte  et  qui  constitue  alors  la  variété  de  calcaire 
qu'on  nomme  oolithique  ,  variété  i^emarquable  par  sa  tex- 
ture ,  sa  grande  abondance  dans  les  terrains  calcaires  de 
l'Europe  et  surtout  par  une  position*  géologi^e  qui  est  à 


OOT  i5i 

générale,  qui  laisse  si  peu  dVitceptîoii  »  qu'on  désigne  souvent 
le  calcaire  jurassique  indififéremment  par  ce  nom  ou  par  celui 
de  calcaire  oolithique* 

Il  est  assez  difficile  de  se  rendre  compte  des  causes  qui  ont 
ainsi  concréHonné  et  comme  granuW  b$  pâle  <talcaire,  et  qui 
ont  produit  cet  effet  sur  une  étendue  detavrains  trés-*e<^nsidé* 
rable  et  sons  une  très-grande  épaisseur.  (Voyer,  à  la  Chaux 
CAivoifATfe,  la  i2«*  variété  9  CALCAïaE  douthe,  lom.  VIII , 
pag.  289.) 

Ce  iie>m  a  été  généralement  appliqué  k  toutes  les  pierres 
composées  de  petits  grains  sphériques  ,  semblables  à  des 
œuft  de  poissons.  Tous  les  oolitbes  ne  sont  donc  pas  cal- 
caires. Il  7  a  des  ^olithes  en  minerais  de  fer  plus  ou  moins 
purs ,  en  calcaires  sableuic  et  ferrugineux  ;  tels  sont  ceux  du 
pied  du  Harz  du  c6té  de  Wernigerode  ,  d'Eisleben  ,  etc.  ; 
enfin  9  il  y  en  a  d'entièrement  siliceux.  Ces  derniers  sont 
trèa-rare»,  (B.) 

OOLITHB.  (  Foês,  )  Quelques  anciens  auteufs  ont  annoncé 
que  les  oolithes  étoient  des  €eufs  de  poisMns  pétrifiés ,  mais 
mi  n'a  paa  encore  d'exemple  que  des  eorps  mous,  lels  que 
des  OBui^  aient  été  trouvés  à  l'état  dt  pétrification.  Vojez  au 

mot  PÉBIFICATION.  (  D.   F.  ) 

OOMAMAOPOOA  HOU.  (  Omith.  )  Nom  otaàttien  d'un 
moueberotte  )auoe.  (Co.  ]>.) 

00  OQPA*  (  Omith.)  L'oiseau  àes  îles  de  la  Société ,  qui 
porte  ce  mom ,  est  un  petit  pigeon  vert  et  blanc.  (  Ch.  D.  ) 

00  OOWY  DEROO.  (Ornilk.)  Noipi  donné  aux  îles  de  la 
Société  à  un  petit  pigeon  noir  et  blanc,  ddfit  les  ailes  sost 
pourprées*  (C««  D.)       , 

OORAN  OUTAN.  (Mmnm.)  Voyez  Ok^g-outang.  (F.  C.) 

OOSTËRDYKIA.  (Bot.)  Ce  nom,  donné  par  Burmana  à 
un  de  S6B  genres,  a  été  cbangé  par  Linnasus  en  celui  de  cii- 
iMnia,  q«î  a  jn'évalu.  (J.  ) 

OOT  AN.  {Bot.)  Voyez  Croopai>a.  (J.) 

OOTOQU£.  (Bo^)  Selon  Donati  c'est  un  genre  de  plantes 
marîuM  cbez  lequel  le  fruit  est  ovalaire,  attaché  à  la  tige 
pm*  an  de  ses  c6tés ,  et  dont  la  graine  est  cachée  dans  la  paf^ 
tie  eiiarnue  du  fruit.  II  est  possible  que  ce  genre  représente 
l'un  des  genre»  de  la  £amille  des  algues ,  établi  dans  ces 


152  OOT 

derniers  temps  ;  mais  il  serbit  difficile  de  nommer  exactement 
lequel.  (Lem.) 

OOTS,  SENDAN.  {Bot.)  Noms  japonoi^,  suivant  Kœmpfer, 
de  razédaracli ,  melia,  (  J.  ) 

OOYET-KITSJILh  {BoL)  a  Java  on  nomme  ainsi  un  liseron, 
convoWulus  obscurus  de  Burmann.  (  J.  ) 

OPA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs  com- 
plètes^ polypétalées  ,*  régulières ,  de  la  famille  des  myrtées, 
àeVicosanàrie  monogynie,de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  calice  à  cinq  divisions  ;  cinq  pétales  connirens, 
insérés  à  Forifice  du  calice  ;  un  grand  nombre  d'étamines  at- 
tachées sur  le  calice  ;  un  ovaire  inférieur  ;  un  style  ;  un  stig* 
mate  aigu  ;  une  baie  inférieure,  monosperme ,  percée  à  son 
sommet.  Ce  genre  doit  être  réuni  aux  Myrtes.      • 

O?^.  ODORANTE  ;  Opa  odorata ,  L«our. ,  Flor.  cockin. ,  vol.  i , 
pag.  377.  Arbrisseau  qui  s'élève  à  la  hauteur  de  plus  de  cinq 
pieds,  divisé  en  rameaux  étalés,  garnis  de  feuilles  odorantes, 
opposées,  luisantes,  lancéolées,  glabres  à  leurs  deux  faces , 
très^entières.  Les  fleurs  sont  blanches ,  disposées  en  grappes 
terminales,  formant  un  corymbe  parleur  ensemble.  Le  calice 
est  tubuleux,  campanule;  son  limbe  court,  à  cinq  lobes  ar- 
rondis; les  pétales  concaves,  très-caducs,  un  peu  plus  longs 
que  le  limbe  du  calice;  les  étamines  sont  nombreuses,  une  fois 
plus  longues  que  la  corolle;  les  anthères  ovales,  inclinées,  k 
deux  loges;  Tovaire  est  arrondi;  le  style  subulé.  Le  fi\iitest 
une  baie  arrondie,  tronquée  et  percée  à  son  sommet,  renfer- 
mant une  seule  semence  ronde.  Cette  plante  croit  parmi 
les  buissons ,  à  ia  Cochinchine. 

Opa  FADx^MéTROsiDéROs  :  Opa  metrosideros^  Lour.,FJ.  eoehin^j 
1,  pag.  078  ;  Metrosideros  vera?  Rumph.,  Herh.  Amh.j  lih.  4, 
tah.  7.  Grand  arbre,  dont  les  rameaux  sopt  étalés,  garnis  de 
feuilles  opposées  ou  éparses,  planes,  fermes,  luisantes,  ovales, 
aiguës>  inégalement  dentées  en  scie.  Les  fleurs,  blanches,  dis- 
posées en  grappes  alougées,  presque  terminales,  ont  le  calice 
campanule,  étalé,  à  cinq  découpures  aiguës,  caduques  ;  la 
corolle  composée  de  cinq  pétales  ovales,  velus  en  dedans,  ua 
peu  plus  longs  que  le  calice  ;  une  vingtaine  de  fllamens  su- 
bulés,  plus  longs  que  la  corolle;  les  anthères  en  cœur, 
pendantes  ;  Vovaire  turbiné  ;  le  style  velu ,  bifide  |  de  la  loa« 


OPA  >55 

guevr  des  étamines  ;  les  stigmates  simples.  Le  fruit  est  une 
petite  baie  sèche ,  ombiliquée,  arrondie,  monosperme.  Cette 
plante  croît  dans  les  forêts  à  la  Cochinchine.  Son  bois  est 
d*un  brun  rougeâtre,  très- dur,  pesant,  durable,  bon  pour 
les  édi6ces.  (Poir.) 

OPAH  ou  POISSON-LUNE.  {Ichthyol.)  Voyez  Chrysotose. 
(H.  C.)  • 

OPALAT.  {Bot.)  Voyez  Apalatou.  (Poir.) 

OPALE.  {Min.)  La  pierre ,  que  les  gens  du  monde  connois- 
sent  sous  le  nom  d'opale  ,  est  le  quarz  ou  silex  rësinite  opalin 
des  minéralogistes*  C'est  donc  seule.ment  sous  le  rapport  de 
l'art  et  du  commerce  que  nous  allons  parler  ici  de  cette  pierre 
rare  et  précieuse,  renvoyant  tout  ce  qui  a  trait  à  son  gisement 
au  mot  Silex  opale. 

L'Opale ,  abstraction  faite  de  ses  reflets ,  n'est  qu'une  cal- 
cédoine presque  transparente  ou  un  quarz  légèrement  laiteux 
et  bleuâtre,  qui  rappelle  l'aspect  de  l'empois.  On  pourroit 
donc  placer  l'opale  entre  l'un  et  l'autre,  comme  faisant  le 
passage  naturel  du  quarz  cristal  au  quarz  agate. 

Les  reflets  magnifiques  et  incomparables  de  l'opale,  qui  la 
distinguent  si  nettement  des  autres  pierres  précieuses,  ne 
sont  point  dus,  comme  les  couleurs  de  celles-ci,  à  des  molé- 
cules colorantes,  interposées  dans  sa  propre  substance.  Ils  sont 
produits  par  des  fissures  excessivement  ténues ,  dont  l'opale  est 
pénétrée  dans  tous  les  sens  et  dans  toute  son  épaisseur.  On 
pense,  par  analogie,  que  ces  reflets  sont  dus  à  des  l;!mes  d'air, 
interpos'jes  dans  ces  gerçures ,  qui  ont  la  faculté  de  réfléchir 
les  rayons  lumineux  sous  les  couleurs  de  Tarc-en-ciel  ou  du 
spectre  solaire.  Aussi ,  quand  on  vient  à  chauffer  Topale ,  ses 
riches  couleurs  disparoissent  parce  que  le  calorique  dilate  les 
fissures ,  augmente  l'épaisseur  des  lames  d'air  et  leur  enlève 
ainsi  la  faculté  de  réfléchir  les  nuances  magnifiques,  qui  font 
tout  le  prix  de  cette  pierre. 

Les  lapidaires ,  les  bijoutiers ,  les  joailliers,  les  amateurs,  re- 
connoissent  six  variétés  principales  d'opales. 

1.^  L'opale  noble  ou  orientale,  connue  aussi  sous  le  nom 
d'OpALE  A  flammes,  offrc  des  reflets  vivement  colorés,  flam- 
hoyans  et  d'une  grande  beauté. 

2.®  L'opale  arlequins  ou  a  paillettes^  dont  les  reflets  sont 


>S4  OPA 

très-variés  de  couleur  et  disposés  par  taches  ou  pailTettes  d^ 
versement  colorées. 

3.*  L'oPAus  GiRA^OL,  qul  est  presque  tout-à-fait  transparente, 
mais  qui  ofirec  ependant  un  reflet  bleuâtre ,  partant  de  Tinté- 
rieun 

4.**  L'opale  sOMBHE  on  ifoi&ATBs,  qui  brille  de  Téclat  d'un 
charbon  ardent  qui  commence  à  s'éteindre» 

5.**  L'opale  vineuse.  Elle  doit  son  nom  à  la  couleur  domi- 
nante de  ses  reflets;  elle  étoit,  dit  *  on,  fort  estimée  des  an- 
ciens, quoique  bien  moins  brillante  que  les  précédentes* 

S***  Enfin  la  P&ime  ou  Matbicb  d'oPALS ,  qui  n'est  autre,  chose 
que  des  grains  d'opale  noble,  disséminée  en  grand  nombre 
dans  la  roche  terne  et  opaque  qui  lui  sert  ordinairement  de 
gangue. 

Le  prix  des  opales  varie  suivant  la  beauté ,  la  grandeur  et 
la  perfection  de  ces  pierres;  mais  il  souffre,  moins  que  jk 
diamant ,  les  variations  du  commerce  ^  quoique  les  opales 
soient  cependant  d'une  valeur  représentative  moîMttûre* 

Suivant  M.  Léman,  deux  opales  arlequines  ovales,  de  lo 
millimètres  sur  7  millimètres,  ayant  toutes  les  perfections 
que  l'on  recherche  ordinairement  dans  ces  pierres ^  ^^^ 
^té  vendues  environ  deux  mille  quatre  cents  francs  à  Pans  ; 
une  opale  k  flammes ,  de  1 3  millimètres  de  diamètre,  vaut 
aussi  deux  mille  quatre  cents  francs ,  si  elle  n'a  point  de  dé- 
Êiut.  Quant  aux  primes  ou  matrices  d'opale ,  elles  sont  infi- 
niment moins  chères,  puisque  l'on  en  trouve  facilement  ehes 
les  bijoutiers  de  la  grandeur  de  Tongle  pour  quinze  à  vingt 
francs  et  même  moins.  Aussi  en  fait -on  des  tabatières,  âtâ 
plaques  d'ornement,  etc.  Les  pierres  d'opale  noive»,  i|fi^ 
l'on  troÉve  quelquefois  dans  le  commerce  ,  doivent  oMi 
couleur  extraordinaire  k  une  préparation ,  qui  consiste  à 
faire  baigner  la  pierre  dans  de  l'bnile  et  à  l'exposer  ensuite 
à  une  chaleur  modérée. 

L'on  voit  au  Garde-meuble  de  Paris  une  très-belle  opale  à 
flammes  de  28  millimètres  environ  de  hauteur,  mair  elle  a^est 
pas,  k  beaucoup  près,. de  la  valeur  de  eelle  que  l'on  admire 
dans  le  cabinet  impérial  de  Vienne.  Elle  a  i3,S  centimètres  de 
long  sur  7  centimètres  de  largeur.  ^ 

-■  L'opale  se  taille  en  cabochon  ou  en  amande  ^  très-rarement 


OPA  «5» 

à  degrés,  parce  que  la  forme  convexe  se  prête  parfaitement 
au  jeu  brillant  et  varié  de  ses  reflets.  C'est  sur  la  roue  de  plomb 
que  Ton  taille  l'opale  ;  sur  la  roue  de  bois  que  Ton  commence 
à  la  polir,  et  le  dernier  lustre  lui  est  donné  avec  des  lisières 
enduites  de  rouge  d'Angleterre.  On  parvient  à  dissimuler  les 
fentes  ou  les  glaces  qui  nuisent  à  leur  valeur ,  en  les  laissant 
séjourner  dans  de  l'huile  d'oKve  bien  pure* 

Les  anciens  ont  connu  l'opale  :  ils  la  firoient  de  l'Inde, 
de  l'Egypte  et  d'Arabie  ;  aujourd'hui  c'est  la  Hongrie  et  sur- 
tout les  environs  de  Czernizka ,  qui  nous  fournissent  la  plu- 
part de  celles  qui  circulent  dans  le  commerce;  mais  celles  qui 
sont  plus  particulièrement  connues  sous  les  noms  d'opale  de 
feu  ou  à  flammes,  ont  été  découvertes  par  Deirio  dans  lêl 
filons  de  Zimapan  et  de  Gracios-de-Dioi  au  Mexique.  On 
trouve  aussi  quelques  opales  en  Saxe,  aûli  $les  Féroë,  ainsi 
qu'en  Islande.  Tous  les  auteurs  ont  parlé  de  l'opale  du  séna« 
teur  Nonius,  et  Pline,  en  particulier,  assure,  que  malgré 
qu'elle  ne  fôt  grosse  que  comme  une  noisette,  on  Testimoîtde 
son  temps  à  une  valeur  prodigieuse.  On  a  ^>eu  gravé  sur 
cette  pieri^;  je  ne  sais  même  si  les  anciens  se  sont  jamais 
permis  celte  sorte  de  magnificence.  Il  en  existe  une  dans  la 
collection  des  pierres  gravées  de  la  bibliothèque  royale; 
mais  elle  est  moderne,  puisqu'elle  représente  le  portait  de 
Louis  XIII ,  enfant. 

L'opale  ,  si  agréable  à  la  vue  ,  a  besoin  d'être  examinée  de 
près,  car  eUe  ne  brille  point  à  une  certaine  distance,  non 
plus  qu'à  la  lumière  ;  aussi  est -on  dans  Fusage  de  l'entourer 
de  diamans  ou  de  pierres  de  couleur.  (Brard.) 

OPANO.  {Ornith,)  L'oiseau  ainsi  appelé  par  les  naturel*  de 
la  Guiane  françoise,  est  le  canard  sifleur  à  bec  noir,  ana^ 
arhorea ,  Linn.  (  Ch.  D.  ) 

OPARE.  (Mamm.)  Nom  suédois  qui  paroit  être  celui  de 
l'orque.  (F.  C.) 

OPATHE,  Opatrum,  (Entom.)  Nom  d'un  genre  d'insecteii 
coléoptères ,  établi  par  Fabricius  pour  réunir  certaines  espèces 
de  ténébriMS  de  Linneeus.  Ce  genre  doit  entrer,  à  cause  du 
nombre  des  articles  aux  tarses,  qui  n'est  pas  le'  méi^ie  aux 
pattes  de  devant  qu'à  celles  de  derrière,  dans  le  second  sous- 
ordre ,  célti  des^iétéromérés ;  et,  comme  toutes  ses  espèces 


«56  OPA 

•nt  les  élytres  durs  et  les  antennes  grenues  en  masse  alongëe, 
nous  Tavons  rangé  dans  la  famille  des  ténébricolès  ou  lygo- 
philes,  parce  qu'en  effet  il  renferme  des  insectes  qui  recher- 
clvent  l'obscurité  ou  qui  fuient  la  lumière. 

Le  genre  Opatre  peut  être  en  outre  caractérisé  comme  il 
suit  : 

Antennes  à  articles  grenus,  légèrement  poiluê,  groséissaM  m* 
sensiblement  vers  l*  extrémité  libre;  corps  ovale,  déprimé  en  dessous; 
corselet  élargi ,  éahancré  en  devant ,  rebordé  en  dessus^ 

A  Faide  de  ces  caractères  il  est  facile  de  distinguer  les  opatres 
des  autres  genres  de  la  même  famille  ,  d'abord  des  upides, 
qui  ont  le  corselet  cylindrique ,  plus  étroit  que  les  élytres  ; 
puis  des  ténébrions,  qui  ont  le  corselet  carré  ou  aussi  large 
que  long  ;  des  pédînes ,  dont  le  corselet  est  rebordé  en  dessous, 
et,  enfin,  dessarrotries,  dont  le  corselet  ^stplat  et  de  la  lar- 
geur des  élytres. 

Nous  ignorons  l'étymologie  du  mot  opatre.  Le  seul  mot  grec, 
dont  il  paroisse  dériver,  seroit  le  nom  oTreppoç,  par  syncope, 
A^ùfjiù'TrePfoç ^ fils  d'un  même  père;  mais  Fabricius  n'a,  le  plus 
souvent ,  attaché  aucun  sens  aux  noms  qu'il  employoit* 

On  ne  connoît  pas  complètement  l'histoire  des  opatres , 
parce  qu'on  n'a  pas_observé  leurs  larves  et  qu'on  ignore  com- 
ment s'opère  leur  métamorphose.  Les  deux  espèces  que  nous 
allons  faire  connoître ,  s'observent  souvent  dans  les  lieux 
arides,  couverts  de  sable  terreux,  d'argile  ou  de  poussière. 
Leur  corps  est  garanti  des  atteintes  extérieures  par  des  élytres 
durs,  qui,  en  se  repliant  sous  l'abdomen,  l'embrassent  et  le 
défendent.  Leur  corselet  est  échancré  en  devant  pour  rece- 
voir la  tête  ,  et  il  offre  la  plus  grande  solidité.  Cette  confor- 
mation ,  cette  sorte  de  bouclier,  de  cuirasse  protectrice,  pa- 
roîtroit  devoir  suffire  à  l'insecte  comme  moyen  de  défense. 
Cependant  il  y  joint  la  ruse ,  et  rien  ne  pourroit  alors  déceler 
sa  présence  que  ses  mouvemens  ;  mais  il  sait  les  suspendre  et 
les  faire  cesser  brusquement  au  moindre  bruit ,  au  moindre 
ébranlement  de  la  terre ,  au  moindre  danger.  On  ignore  de 
quel  procédé  il  fait  usage  pour  coller  et  faire  adhérer  à  ses 
élytres  les  particules  les  plus  déliées  du  sol  qu'il  habite  ;  mais, 
couverte  ainsi  d'une  poussière  dont  la  teinte  varie  suivant 
les  localités,  la  masse  de  son  corps  se  confond  et  se  perd  à 


OPE  '57 

la  vue  par  runi/ormîtë  âe  la  coloration;  c'est  une  sorte  de 
déguisement  sous  lequel  il  vit  en  sûreté. 

Les  principales  espèces  sont  : 

1.*  L'oPATRE  DES  SABLES;  Opûtrum  sahulosum, 

C^est  le  ténébrion  à  stries  dentelées  de  Geoffroy.  Le  silpha 
sabulosa  de  Linnœus, 

Car,  Noir;  à  élytres  marqués  de  cinq  lignes  élevées,  dont 
trois  sont  plus  saillantes  et  à  tubercules  élevés  entre  ces 
lignes. 

2.*  L*OPATRE  cris;  O.  griseom. 

C'est  celui  que  nous  avons  fait  figurer  sous  le  n.*^  4  de  la 
planche  i3  de  Tatlas  de  ce  Dictionnaire. 

Car,  11  est  gris  ;  les  élytres  sont  marqués  de  trois  lignes 
élevées,  flexueuses  ;  il  n'a  pas  d'ailes  membraneuses. 

M.  Latreille  l'a  rangé  dans  le  genre  Aside^  et  Olivier  dans 
celui  des  Platy notes. 

3.*  Opatre  bossu  ;  O.  gibbum. 

Car,  Noir  ;  élytres  à  un  grand  nombre  de  stries  élevées , 
irrégulières,  presque  effacées  ;  à  jambes  de  devant  élargies, 
triangulaires. 

4.*  Opatre  tibial;  O.  tihiale. 

Car,  Noir;  élytres  ponctués;  jambes  antérieures  élargies^ 
triangulaires. 

M.  Latreille  Ta  placé  parmi  les  pédines. 

Ces  quatre  espèces  se  rencontrent  dans  les  environs  de 
Paris,  dans  les  terrains  secs  et  sablonneux.  (CD.) 

OPÉGRAPHA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  cryptogames  de  la 
famille  des  lichens ,  selon  Acharius ,  et  de  la  famille  des  hy- 
poxylées  de  De  Candolle.  Ses  caractères  génériques  sont:  Ex- 
pansion lichénoïde  ,  crustac^e ,  extrêmement  fine,  étendue, 
adhérente  par  tous  les  points  ;  lirelles  ou  conceptacles  et  apo- 
thecium^  sessiles ,  oblongs  ou  linéaires,  semblables  à  de  pe- 
tites lignes  simples  ou  rameuses,  creusées  dans  le  milieu  d'un 
sillon  simple  ou  rameux ,  et  recouvertes  d'une  membrane , 
qui  manque  dans  le  genre  Graphis;  parenchyme  un  peu  so- 
lide, homogène  et  n'offrant  point  un  noyau  intérieur  comme 
dans  le  Graphis, 

Les  opégrapha  forment  sur  les  écorces  d'arbres,  sur  les 
rochers  et  les  pierres,  des  plaque^  glaises' ou  brunes,  remar- 


i58  OPE 

quables  par  le  nombre^  la  forme  et  la  tdbposition  des  lirelles, 
qui  imitent  souvent  des  caractères ,  d'où  vient  leur  nom 
d'opegrapha. 

Ce  genre,  établi  par  Fersoon ,  a  été  adopté  et  modifié  par 
Acharius  ;  celui-ci  en  a  porté  le  nombre  des  espèces  k  trente- 
une  dans  son  Synopsis;  mais  ses  genres  Arthonia  et  Graphie 
contiennent  des  espèces  qui  faisoient  partie  autrefois  de  son 
Opegraphç ,  le  même  que  celui  de  Fersoon ,  et  notamment  le 
JJahen  rugosus  et  le  Lichen  scriptuSt  Linn.,  ou  Graphie  scripta, 
Acb.  Les  genres  d' Acharius  ont  été  adoptés  par  la  plupart 
des  botanistes;  mais  ils  ont  subi  les  modifications  quc(  nous 
allons  exposer  en  peu  de  mots.  M.  Léon  Dufour  a  donné  »  dans 
le  Journal  de  physique  pour  1819,  une  excellente  mono- 
graphie du  genre  Opegrapha^  auquel  il  joint,  peut-être  avec 
raison,  le  Graphis  d'Acharius.  11  a  fail^connoitre  plusieurs 
nouvelles  espèces,  et  a  démontré,  que  des  variétés  ont^été 
considérées  à  tort  comme  des  ei^èces  par  Acharius  lui-même. 
M.  Chevallier,  dans  le  travail  général  qu'il  publie  maintenant 
sur  les  hypoxylons,  augmente  considérablement  le  nombre 
des  espèces  du  genre  Opegrapha,  et  a  proposé  dVtablir  k  ses 
dépens  plusieurs  genres  nouveaux  comme  VAllographa  et  le 
Polymorphum^  qui  sont  les  mêmes  que  plusieurs  des  genres 
établis  et  décrits  par  M.  Fée.  Ce  dernier  botaniste,  observateur 
scrupuleux,  dans  son  important  et  utile  ouvrage  intitulé, 
Essai  sur  Us  cryptogames  des  écorces  exotiques ^  a  considérable- 
ment modifié  le  genre  Opegrapha.  11  laisse  dans  ce  genre  les 
espèces  dont  les  lirelles  sont  oblongues ,  alongées ,  impres- 
sionnées ,  simples ,  sessiles,  à  disque  entouré  d'un  rebord 
t(ès-étroit,  et  dont  la  substance  est  homogène;  il  le  place 
dans  la  division  des  faux  hypoxylons  ou  graphidécs*  Voici 
les  genres  qu'il  associe  à  VOpegrapha: 

1.^  Arthonia,  Ach» 

2°  Heterographa ,  Fée.  (Voyez  Folymor?hum,  Ch.) 

3.**  Enterographa ,  Fée,  qui  est  fondé  sur  une  espèce  qu'on 
trouve  sur  les  écorces  du  quassia  excelsa,  et  qui  diffère  des 
genres  de  cette  division:  i.**  par  ses  lirelles  très -étroites  9 
très-lisses,  presque  ponctiformes,  profondément  immergées 9 
homogènes,  sans  bordure;  2.^ par  son  thallus  éptis,  crustacé, 
lisse,  jaunâtre  ou  verdàtre  k  l'extérieur,  d'un  blanc  de  lait 
à  l'intérieur. 


OPE  i59 

4-*  Opegrapha^  Ach. 

5.*  Graphis,  Ach, 

6/  Saecographa,  Fëe.  (Voyti  ce  mot.) 

7."^  Fissurina,  Fée,  ayant  de  fausses  lirelles,  situées  infë- 
rieurement ,  déterminant  une  fissure  dans  le  thallus  qui  fait 
bordure;  celui-ci  est  cartilagineux  et  uaiforme.  Ce  genre 
contient  deux  espèces  exotiques  ;  il  se  rapproche  du  M^rio^ 
Irema,  autre  genre  établi  par  M.  Fée,  dans  une  autre  division 
de  la  famille  des  lichens  ;  mais  il  en  dififère  par  la  forme  des 
Itrelles  ou  apothecium^  Tirrégularité  des  fissures,  qui  sont 
détermiiiées  par  le  développement  des  éhalamium ,  et  par 
Tunion  constante  de  ces  derniers  avec  le  tballus. 

M.  Fée  décrit  vingt -trois  espèces  nouvelles  d^opegrapha , 
qu'il  a  découvertes  sur  les  éeorces  exotiques  affîeinales  qu'on 
rencontre  dans  le  commerce.  11  en  a  observé  deux  sur  des 
feuilles  vivantes,  circonstance  rare;  Tune  sur  les  feuilles  d'un 
ihtohroma,  qui  croît  à  Saint-Domingue;  l'autre  sur  une 
fougère  du  genre  Diplazium ,  qui  croit  dans  la  même  île. 

11  résulte  des  travaux  de  ces  botanistes  qu'on  peut  porter 
le  nombre  des  espèces  de  ce  genre  à  plus  de  soixante -ydix. 
Voici  la  deaerii^tion  de  quelques-unes  de  ces  espèces ,  suffi- 
sante pour  donner  une  idée  de  l'ensemble  de  ce  genre.  On 
doit  remarquer  cependant,  que  les  espèces  d'Europe  ontété 
seules  connues  pendant  long -temps,  et  que  tout  annonce 
que  les  espèces  exotiques  sont  infiniment  nombreuses. 

J.  1.*'  Conceptacles  ou  lirelles  ayant  les  bords  ren- 
flés et  rapprochés  de  manière  à  cacher  presque 
entièrement  le  sillon  qui  les  traverse  dans  leur 
longueur.  (HysterinAj  Ach.) 

1.  OréGtAPHA  EN  FORME  DE  VERRUCARIA  ;  Op.  vtrrucarioides , 
Ach.,  Sjn»,  pag.  70.  Expansion  crustacée,  un  peu  raboteuse, 
presque  pulvérulente  et  blanchâtre;  conceptacles  entassés, 
presque  globuleux,  très-petits,  à  disque  comme  un  point, 
quelquefois  ovale  avec  un  sillon  sur  le  milieu.  On  le  trouve 
sur  les  pierres  et  sur  les  forces  des  arbres  morts.  Une  va- 
riété, rOpeg.  verr'.  kypolepta,  Ach.,  offre  une  croûte  lisse, 
grisâtre  ou  olivâtre  j  et  les  conceptacles  enfoncés  en  forme 


i6o  OPE 

d^hémisphère  un  peu  conique.  Une  seconde  Taiiëté ,  VOptg» 
verr,  marmorata,  Acb.  9  a  la  croûte  mince,  contignë,  d'un 
blanc  glaucescent,  et  les  concepfacles  très-petils,  épars  ou 
c^nfluens,  à  disque  ferme.  Cette  variété  a  été  trouvée  en 
Suisse,  surrécorce  du  noyer. 

9.  OpécaAPBA  DE  Peasoox:  Op,  Persooniif  Ach.,  Sjm»,  pag. 
71  ;  Op.  rupesiris,  Fers. ,  in  Ust.  Ann,  ho^»  9  >  1 9  P^g»  20.  Croûte 
blanchâtre,  inégale,  un  peu  lissée;  conceptacles  enfoncés, 
d*abord  oblongs,  à  disque  sillonné;  puis  rugueux,  flexueux, 
plissés,  difformes,  presque  contigus ,  à  disque  entr'ouvert 
irrégulier.  Cette  espèce  croit  sur  les  rochers.  Acharius  en 
décrit  deux  variétés  :  Fune ,  FOp.  Pers.  aporea ,  a  la  croûte 
lépreuse  et  pulvérulente,  et  les  conceptacles,  tortueux,  s^ou* 
vrant  irrégulièrement;  dans  la  seconde ,  VOp.  Pars,  strepsodina, 
la  croûte  est  presque  nulle,  grisâtre,  et  les  conceptacles, 
rugueux  et  marginés ,  sont  entassés.  Celle-ci  a  été  observée 
sur  Fardoise ,  en  Angleterre.  ^ 

Il  se  pourroit  que  ce  fût  FOp.  saxatilis^  Decand.,  FI.  fr., 
n.^  848  ;  et  le  hichen  simplex,  Davies,  Act.  soc,^  Li'nra.  Lond. , 
2  ,  tab.  28,  fig.  2. 

3.  OréOBAPHA  céRÉBRALE  ;  Op,  certhrina,  Decand.,  FI.  fr., 
n.^  849.  Croûte  d'un  blanc  de  lait,  pulvérulente,  peu  épaisse, 
à  contours  irréguliers  ;  conceptacles  oblongs  ou  ovales,  pro- 
tubérans,  marqués  d'un  sillon  profond ,  d'abord  simple,  puis 
fourchu  à  Fune  de  ses  extrémités  ou  bien  a  toutes  les  deux. 
II  a  été  trouvé  sur  les  rochers  calcaires,  dans  les  Pyrénées, 
par  M.  Ramond. 

4*  Op^grapha  des  cailloux;  Op.  lithjrga,  Ach.,  Syn»,  pag. 
372.  Croûte  d'un  blanc  de  lait  ou  grisâtre,  très-mince,  un 
peu  pulvérulente;  conceptacles  sessiles ,  petits,  oblongs,  un 
peu  renflés,  subcylindriques,  droits  ou  courbés,  rapprochés, 
se  touchant;  disque  marqué  d'un  sillon.  11  croît  sur  les  rochers 
les  plus  durs  dans  les  Alpes  helvétiennes. 

5.  Opégrapha  du  chêne:  Op.  quercina,  Fers.;  Decand.,  Fh 
fr.,  n.**  83o  ;  Op.  macularis ,  Ach.,  Syn.  ,  pag.  72.  Croûte 
presque  nulle  ,  inégale  ,  d'un  brun  noirâtre  ;  conceptacles 
petits,  très -rapprochés,  d'un  noir  mat,  arrondis,  ovales  ou 
elliptiques,  devenant  rudes  et  irréguliers;  disque  marqué 
d'un  sillon.  Cette  espèce  est  commune  sur  Fécorce  des  jeunes 


OPE  161 

théim;  elle  est  reconnoissable  à  se^  concep  faciès  fort  rap- 
prochés et  formant  par  leur  ensemble  de  petites  taches 
irrégulières ,  un  peu  interrompues.  On  le  trouve  sur  l'écorcç 
du  chêne.  Une  variété  croît  sur  le  hctre  j  c'est  YOp.faginea , 
Pers*  et  Decand. 

6.  Oré&RAPBA  DiSFEftsiâ:  Op.  dispersa,  Schrad.;  Op.  rpipasta, 
Aeh.y  Syn.,  pag.  74.  Croûte  blanchâtre^  très-lisse,  tellement 
mince  qu'elle  est  facile  à  confondre  avec  l'épiderme  des  arbres 
sur  lesquels  elle  croit;  conceptacles  très-petits,  fort  écartés  les 
uns  des  autres ,  plans,  d'abord  ovales  ou  oblohgs,  puis  sinueux  ^ 
rameux  ;  un  peu  proéminens  dans  la  vieillesse.  On  le  rencon- 
tre sur  les  écorces  lisses  des  érables  et  du  marronnier  d'Inde. 
Dans  une  variété  (l'Op.  microscopica ,  EngL  BoL,  tab.  1911) 
les  conceptacles,  d'abord  simples,  presque  parallèles,  devien» 
nent  rameux,  presque  en  forme  d'étoile ,  anguleux  et  un  peu 
bordéSk 

J.  2*  Bords  àeS  cùticèplactès  écartés,  àistincts,  luis^ 
sant  voir  un  disque  concasre,  canaliculé  ou  plun* 
(AlyxoriA)  Ach.) 

7.  OpéGAAFtiA  BATARDE:  Op^  nolhà ,  Ach. ;  Op^  Ucïunoides , 
Pers.  $  in  \]sU  Ann.  bot,,  7 ,  tafo.  2 ,  figb  /^^  A^  B;  FL  Dan, ^ 
tab.  1242,  fig.  1.  Croûte  cartilagineuse,  un  peu  lépreuse 9 
blanchâtre;  conceptacles  sessiles,  épars^  arrondis  ou  ovales^ 
difformes,  à  disque  plan  d'abord,  puis  convexe  ou  hémi- 
sphérique ,  un  peu  tuberculeux  )  bords  des  conceptacles  dispa» 
roissant  entièrement»  Cette  espèce  est  fort  commune  sur  les 
écorces  des  vieux  ormes ,  des  chênes ,  du  figuier  et  de  beau* 
coup  d'autres  arbres.  Dans  une  variété  les  conceptacles  sont 
ai  rapprochés  qu'on  voit  à  peine  la  croûte  ;  celle  -^  ci  est 
quelquefois  d'un  blanc  cendré  et  un  peu  creuse» 

Acharius  rapporte  actuellement  à  cette  espèce  et  Comme 
variétés,  les  Opegrapha  gregaria^  oasia^  signala  et  diaphora, 
va?»  A;  Lichen,  uniV» 

8*  OréCRAPHA  RouGEAtREî  Op,  tufesôens,  Fers*,  in  Ust.  Ann. 

hot» ,  7  ,  tab.  2  ,  fig.  ^  j  A^  a;  Op%  syderella,  A(ih.|  Syn. ,  p.  79. 

Croûte   cartilagino  -  membraneuse  ^    d'une    couleur   rousse 

pâle  ou  verdàtre;  conceptacles  enfoncés'à  flexueux,  simples, 

36.  11 


i6a  OPE 

linéaires  ou  rameux  et  un  peu  en  forme  d^étoile;  disque  cana* 
liculé,  légèrement  aplani*  Cette  espèce  est  très-commune 
sur   les   arbres ,   quelquefois  elle  couvre  une   très  -  grande  ' 
étendue  de  leur  écorce  ,  surtout  lorsqu'elle  est  unie'» 

Nous  bornerons  nos  indications  à  ce  petit  nombre  d'es* 
pèces  :  il  en  est  beaucoup  d'autres  qui ,  étant  vulgaires , 
mériteroient  d'être  citées  ;  mais  ce  n'est  pas  le  lieu  ici. 
(  Lem.  ) 

OPÉLIË,  Opelia»  {Bol.)  Plante  qui  croit  sur  les  montagnes 
du  Coromandel,  dont  Roxburg  a  formé  un  genre  particulier, 
qu'il  caractérise  par  un  calice  à  cinq  dents  ;  une  corolle  à  cinq 
pétales  ;  cinq  étamines  ;  autant  d'appendices  alternes  avec  les 
étamines;  un  ovaire  surmonté  d'un  seul  style.  Le  fruit  est 
une  baie  monosperme.  D'après  ces  caractères  ce  genre  paroît 
appartenir  à  la  famille  des  rhamnées ,  à  la  pentandrie  mono* 
gynie  de  Linnœus.  Roxburg  n'en  cite  qu'une  seule  espèce  | 
Vopelia  ament acea  (Corom, ,  tab.  i58).  Cette  plante  a  des  tiges 
garnies  de  feuilles  ovales  ,  alternes  ;  ses  fleurs  disposées  en 
grappes  axillaires.  (Poia.) 

OPENAUR.  {SoU)  Voyez  Opinawk.  (Lem.) 

OPERCLTLAIRE,  Opercularia.  (  Bo^  )  Genre  de  plantes  di- 
cotylédones, à  fleurs  agrégée^,  qui  paroît  se  rapprocher  de 
la  famille  des  ruhiacées ,  de  la  létrandrie  monogjnie  de  Lin* 
nœus ,  ofirant  pour  caractère  essentiel  :  Des  fleurs  agrégées  i 
un  calice  divisé  à  son  limbe  ;  une  corolle  supérieure  à  trois 
ou  cinq  divisions;  une  à  cinq  étamines;  un  style  bifide;  une 
semence  recouverte  par  le  calice,  qui  se  partage  en  deux 
valves ,  quelquefois  en  six,  réunies  en  un  réceptacle  central, 
en  cône  renversé,  chargé  des  corolles  à  ses  bords,  formant 
une  cavité  par  l'adhérence  des  valves  extérieures  des  calices 
partiels  ;  un  calice  commun ,  d'une  seule  pièce ,  denté  k 
son  bord. 

Ce  genre ,  très-remarquable  par  ses  caractères ,  avoit  paru 
d'abord  devoir  appartenir  à  la  famille  des  valérianées ,  dont 
il  se  rapproche  en  effet  par  son  port,  par  l'unité  de  sa  graine 
et  le  défaut  de  correspondance  entre  le  nombre  des  étamines 
et  celui  des  divisions  de  la  corolle  ;  mais  l'existence  des  sti* 
pules  à  la  base  des  feuilles,  surtout  celle  d'un  périsperme 
charnu  9  entourant  un  embryon  à  radicule  inférieure,  dimi- 


OPE  i65 

buent  cette  affinité ,  et  rapprochent  ce  genre  de  la  famille 
des  ruhiacéês,  d'après  les  observations  de  Mb  de  Jussieti.  On 
pourroit  anssi  lui  trouver ,  surtout  dans  sa  graine  ,  des  rap- 
ports avec  la  famille  des  ^yctaginées.  Ce  genre  est  composé, 
d'espèces  toutes  récemment  découvertes  à  la  Nouvelle  *Hol*' 
lande ,  et  dont  les  principales  sont  : 

Operculaire  a  ombelles  :  Opercularia  umhellala,  Gaertn»,  Dé 
fruct.^  tab.  24  >  fig.  4;  Lamck. ,  ÎIU  gen,,  tab»  58,  fig.  1; 
^ii8s«)  Aûn»  Mus* Paris,  4,  pag.  426.  Cette  plante >  originaire 
de  la  Nouvelle -Hollande,  déODUverte  par  Solander,  a  der 
tiges  pileuses,  grêles ^  cylindriques,  hautes  d'un  demi-pied* 
Les  feuilles  sont  opposées ,  pileuses ,  fort  petites^  ovales ,  lan^» 
céolées  ;  les  fleurs  réunies  en  ombelle  ;  elles  ont  le  calice  com« 
xnvn ,  divisé  en  six  ou  neuf  dents,  renfermant  deux  ou  quatre 
fieàrs  ;  les  corolles  à  trois  divisions  ;  une  seule  étamine*  Après 
la  chute  des  fleurs  le  réceptacle  est  plan,  tronqué  au  sommet 5 
pourvu  eu  dessous  de  deux  ou  quatre  semences  granulées^ 
marquées  d'un  sillon» 

Oferculaire  RUDE:  Opercutaria  asptra^  Gœrtn.,  DefrucU, 
tab.  34;  Juss.^  /.  c. ,  pag»  427,  tab,  ^o^  £g.  i»  Ses  tiges  sont 
étalées ,  longues  d'un  pied  ^  presque  tétragones,  hérissées  ;  les 
feuilleis  petites ,  pétiolées  $  ovales ,  un  peu  pileuses  ;  les  fleurs 
réunies  en  petites  têtes,  de  la  grosseur  d'un  pois,  situées  dans 
la  bifurcation  des  rameaux ,  à  l^extrémité  d'un  pédoncule  in-* 
cliné;  huit  à  dix  calices  sont  placés  sur  la  même  tête^  hérissés 
par  leurs  dents  aiguës  ,  chacun  à  trois  ou  cinq  fleurs^  ayant 
une  corolle  à  cinq  divisions;  une  ou  deux  étàmines;  les  se** 
inences  marquées'  de  deux  sillons^  Cette  plante  croît  à  la 
Nbuvelle^ZélandCé 

Operculaire  a  gaines;  Opercularia  i^aginataj  LabilL^  Not^è 
HolL,  1  ,  page  34,  tabè  46.  Plante  herbacée,  ayant  la  tige 
glabre^  rameuse ^  longue  d'un  pied;  les  feuilles  opposées, 
un  peu  charnues,  linéaires,  très-étroites,  longues  d'un  pouce ^ 
formant  à  leur  base  Une  gaine  courte ,  amplexieaule  ;  des 
stipules  bifides;  les  fleurs  réitnies  en  têtes  terminales;  chaque 
tête  composée  de  cinq  à  neuf  calices  communs,  divisé,  chacuns 
en  leurs  bords ,  en  huit  ou  dix  découpures  lancéolées ,  près-* 
que  égales,  contenant  trois  à  cinq  fleurs;  les  corolles  sont 
tubulées  5  à  quatre  lobes  étalés  9  quatre  étamines  j  les  anthères 


î64  OPE 

oblôngues,  versatiles,  biBdes  à  leur  base;  les  semences  ova« 
les,  un  peu  noirâtres ,  parsemées  de  poils  courts,  blanchâtres 
et  soyeux  dans  leur  jeunesse ,  attachées  au  fond  iu  calice  | 
puis  â  demi  recouvertes  longitudinalement  par  le  réceptac^ 
central.  Cette  plante  croit  sur  lef  ç6tes  de  la  Nouvelle 
Hollande.  » 

Operculaire  a  sommité  flbchie;  Opetctilaria  apicifioraj  La* 
biil. ,  iVo(/.  ItolLf  1  y  pag.  35,  tab.  48.  Ses  tiges  sont  glabres^ 
diffuses ,  en  gazon ,  trés-gréles ,  hautes  d'un  pied  $  les  feuillet 
planes,  étroites,  linéaires,  pileuses  en  dessus {  les  tétés  de 
jQeurs  terminales ,  situées  quelquefois  dans  la  bifurcation  des 
rameaux,  rarement  solitaires;  les  calices  communs  r4||^ 
deux  à  çifiq  dans  la  même  tête,  entourés  de  folioles  semblables 
aux  feuilles;  les  corolles  à  tube  court  et  le  limbe  à  ^t^Mf 
ou  cinq  divisions  ovales  ;  une  ou  deux  étamines  insérfiE^ 
la  base  de  chaque  corolle  ;  le  style  est  profondément  binées 
les  semences  sont  rudes ,  ovales  ,  à  trois  stries  ;  le  réceptacle 
central  est  couronné  par  quatre  à  douze  folioles  rudes ,  pi* 
leuses,  inégales.  Cette  plante  croît  à  la  terre  Van^Leuwin, 
sur  les  côtes  de  la  Nouvelle  -  IloUande. 

Operculaire  a  fleurs  sessiles;  Opercularia  seisilifloraf  Juss», 
Ann.  Mus.  Paris,  4,  pag.  427,  tab.  70,  fig.  2,  Cette  espèce, 
originaire  de  la  Nouvelle-Hollande,  est  remarquable  par  ses 
têtes  de  fleurs  sessiles.  Ses  tiges  sont  glabres,  diffuses,  trés- 
gréles  ,  rameuses ,  longues  d^un  pied  ;  ses  feuilles  opposées , 
étroites,  presque  sessiles ,  glabres ,  linéaires,  entières,  aiguèfs, 
longues  d'un  pouce,  réunies  à  leur  base  par  une  gaine  courte; 
les  têtes  de  fleurs  hémisphériques,  sessiles  dans  la  bifurcation 
des  rameaux,  offrant  quatre  ou  cinq  calices  dans  cjiaque 
groupe ,  deux  à  quatre  fleurs  dans  chaque  calice  ;  les  corolles 
*à  cinq  divisions  ;  une  ou  deux  étamines  ;  deux  stigmates  ;  les  se- 
menées  cannelées. 

Operculaire  a  feuilles  d'hysofb  ;  Opercularia  hyssopifoUa , 
Juss. ,  Le»,  tab.  71,  fig.  1.  Cette  espèce,  très-voisine  delà 
précédente,  en  diffère  par  ses  têtes  de  fleurs  pédonculées.  Les 
tiges  sont  droites,  rameuses,  un  peu  anguleuses  et  velues; 
les  feuilles  étroites ,  lancéolées ,  aiguës ,  un  peu  ciliées ,  lon- 
gues au  plus  d'un  pouce;  les  têtes  de  fleurs  sphériques,  k 
peine  de  la  grosseur  d'un  pois ,  situées  dans  la  bifurcation 


OPE  ï65 

des  rameaux,  ofirant  cinq  calices  pour  chaque  groupe;  deux 
k  quatre  fleurs  dans  chaque  calice.  Cette  plante  croit  sur  les 
côtes  de  la  Nouvelle  -  Hollande. 

OpsacuLAiRE  A  FEUILLES  DE  TROENE  ;  Opercularia  liguslrifolia , 
Juss.,  /.  o.,  tab.  71  ,  fig.  2.  Cette  plante  est  cultivée  au  Jar- 
din du  Roi  ;  elle  est  originaire  de  la  Nouvelle-Hollande ,  et  se 
rapproche  beaucoup  de  la  précédente,  dont  elle  est  distin- 
guée par  la  grandeur  de  ses  feuilles.  Ses  tiges  sont  droites , 
rameuses,  garnies  de  feuilles  opposées,  glabres,  élargies,  lan- 
céolées, assez  semblables  à  celles  du  troène,  longues  d'un 
ponee  et  4cmi  -,  les  supérieures  plus  étroites  :  deux  petites  fo- 
lioles très -courtes,  obtuses,  opposées  entre  les  feuilles;  les 
fleurs  réunies  en  petites  têtes  globuleuses,  pédonculées ,  situées 
dans  la  bifurcation  des  rameaux }  les  semences  marquées  de 
deux  sillons. 

OrEacULAïaE  a  feuilles  de  basilic  ;  Opereularîa  oeymifolia , 
Juss. ,  Le.,  tab.  7 ,  fig.  3.  Autre  espèce  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande, dont  les  tiges  sont  diffuses,  hautes  d'un  pied  ,  glabres, 
cannelées,  quadrangulaires ;  les  feuilles  opposées,  pétiolées, 
trèfr-glabres ,  ovales,  alongées,  entière»,  longues  d'un  pouce 
et  plus  ;  les  stipules  courtes ,  simples  et  obtuses  ;  les  têtes  de 
fleurs  sphériques ,  un  peu  plus  grosses  qu'un  pois ,  un  peu  pé- 
donculées, pendantes  ,  situées  dans  la  bifurcation  des  rameaux, 
contenant  sept  à  neuf  calices  dans  la  même  tête  et  quatre  à  six 
fleurs  dans  chaque  calice  ;  la  corolle  a  trois  ou  quatre  décou- 
pures ;  deux  ou  trois  étamines  ;  les  semences  ont  deux  sillons. 

Opercclaire  a  feuilles  de  garance;  Opercularia  ruhioides, 
Joss.,  L  c.  Cette  plante  a  le  port  de  la  précédente,  mais 
ses  feuilles  sont  sessiles,  plus  épaisses  ;  les  têtes  de  fl^rs  une 
fois  plus  grosses  ;  les  tiges  hautes  d'un  pied  et  demi  ;  les  sti- 
pules quelquefois  bifides;  les  corolles  partagées  en  quatre  ou 
cinq  découpures,  contenant  trois  ou  quatre  étamines.  Cette 
plante  croit  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle  -  Hollande.  (Poia.) 

OPERCULE.  {Bot.)  Dans  l'asperge,  le  dattier,  le  canna, 
etc, ,  Gaertner  nomme  embryotège ,  et  M.  Mirbel  opercule , 
un  renflement  en  forme  de  calotte  qui  se  trouve  sur  la 
graine  à  une  distance  quelconque  du  hile  j  cette  calotte 
correspond  à  la  radicule  :  pendant  la  germination  elle  se 
détache  et  ouvre  une  issue  par  laquelle  l'embyron  s*échappe« 


i66  OPE 

Dans  les  mousses  on  donne  le  nom  d^opercule  au^  petit 
couvercle  qui  couvre  Turne. 

Dans  la  jusquîame ,  le  plantain ,  le  lecythii ,  Yanagallis  ^ 
etc. ,  on  donne  encore  le  nom  d'opercule  au  couvercle  qui 
couvre  Tamphore  du  fruit  (pyxide).  Dana  ce  dernier  fruit , 
comme  dans  celui  des  mousses ,  Topercule  se  détache  au 
moment  de  la  dissémination.  (Mass.) 

OPERCULE.  {Anat,  etPhjrs,)  Voyez  Respiration.-  (F.) 

OPERCI/LE.  (  IchthyoL  )  I^es  ichthyologistes  ont  nommé 
ainsi  un  appareil  osseux ,  composé  de  quatre  pièces  ,  et  qui , 
supporté  de  chaque  c6té  par  Tos  hyoVde ,  articulé  en  arriére 
sur  Tarcade  palatine ,  se  )oini  à  la  membrane  branchiale  pour 
former  la  grande  ouverture  des  ouïes  dans  les  poissons* 

Plusieurs  chondroptérygiens  sont  privés  d'opercules.  Voye» 
Poissons.  (H.  C.  ) 

OPERCULE,  Ope*'culum.  (Malacoz.)  Ce  nom  est  employé 
en  conchyliologie  pour  désigner  trois  choses. 

Le  plus  ordinairement,  c'est  la  pièce  calcaire  ou  cornée 
qui  sert  à  fermer  plus  ou  moins  complètement  Pouverture 
d'une  coquille  univalye ,  d'où  la  dénomination  de  coquilles 
operculées  sous  laquelle  on  les  désigne.  Il  a  été  parlé  des 
différences  que  cette  partie  de  l'enveloppe  des  mollusques 
présente  à  l'article  où  Pon  traite  de  leur  organisation. 

D'autres  fois  on  donne  ce  nom  à  la  valve  supérieure  de 
certaines  coquilles  bitalves,  qui ,  beaucoup  plus  petite  et  plus 
plate  que  l'inférieure,  semble  la  fermer  comme  un  couvercde, 
c'est  ce  qui  se  voit,  dans  les  huîtres ,  les  gryphées^  et  même 
dans  quelques  espèces  de  peignes. 

Enfin ,  on  appelle  aussi  opercule  l'assemblage  des  deux  ou 
quatre  petites  pièces  calcaires,  qui  servent  à  fermer  l'orifice 
supérieure  de  la  partie  coronaire  des  balanes  et  genres 
voisins.  (De  B.) 

OPERCULES.  (Foss.)  On  trouve  h  l'état  fossile  des  oper- 
cules  calcaires,  mais  jamais  de  ceux  qui,  par  analogie,  pour- 
roient  faire  croire  qu'ils  auroient  été  cornés.  (D.  F.) 

OPJERCULITES.  (Foss.)  On  a  donné  ce  nom  aux  aperçu-» 
les  fossiles  et  quelquefois  aux  numismales.  (D.  F.) 

OPÉTIOLE,  Opeliola,  {Bot.)  Genre  déplantes  monocoty- 
lédones,  à  fleur»  dioïfues,  de  la  famille  des  aroïdes^  ofirani 


OPH  167 

pour  caractère  essentiel  :  Des  fleurs  dioïques;  les  fleurs  mâles 
àiconnues  ;  les  femelles  privées  de  calice  et  de  corolle  ;  un 
chaton  simple ,  pédoncule ,  parsemé  de  fossettes  qui  renfer- 
ment des  semences  fort  petites,  globuleuses,  marquées  d'une 
cicatrice  au  sommet. 

Opétiole  des  Indes;  Opetiola  myosuroides,  Gaertn,,  Defruet.f 
^  9  P^g*  149  tab.  "2,  Plante  des  Indes  orientales,  jusqu'à  pré-  ^ 
sent  imparfaitement  connue ,  dépourvue  de  tige  ou  qui  n'en 
a  qu'une  très-courte.  Ses  feuilles  sont  entassées,  roides,  gla-  " 
bres ,  k  trois  nervures,  longpes  d'environ  quatre  pouces, 
larges  de  trois  lignes  à  leur  base;  les  intérieures  u^  peu  plus 
courtes  ;  les  fleurs  dioïques;  les  femelles,  seules  connues,  sont 
disposées  en  épis  axillaires  dont  celui  du  centre  très -court, 
presque  sessile;  les  autres  pédoncules ,  presque  de  moitié  plus 
courts  que  les  feuilles  ;  les  pédoncules  sont  triangulaires  d'un 
côté,  plans  de  l'autre,  marqués  d'une  strie  longitudinale,  d& 
couleur  de  rouille  à  leur  base.  Les  axes  sont  un  peu  plus  épais 
que  les  pédoncules,  engainés  à  leur  base  par  une  ou  deux  fo- 
lioles en  forme  d'enveloppe.  Le  chaton  est  très-simple,  cylin- 
drique, aigu,  percé  de  fossettes  oblongues ,  où  sont  placées 
des  semences  nombreuses,  très-petites,  d'un  blanc  pâle.(PoiR.) 

OPETYORYNCHOS.  {Ornith.)  Voyez  Ophie.  (Ch.  D.) 

OPHASSUM.  {Mamm.)  Ce  mot,  qu'on  trouve  dans  l'ouvrage 
de  Jean  de  Laët,  est  synonyme  d'opossum,  (Desm.  ) 

OPHÈLE,  Qphelus^  [BoL)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  polypétalées,  de  la  famille  des  maWacées, 
de  la  monadelphie  polyandrie  de  Linneeus,  très-voisin  de  Vad^iin^ 
sonia,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  simple  , 
campanule ,  à  cinq  découpures  ;  cinq  pétales  ;  un  grand  nombre 
de  fllamens  réunis  en  tube  à  leur  base^  étalés  à  leur  sommet; 
plusieurs  stigmates  subulés;  une  grosse  biftie  à  douze  loges  po- 
lyspermes,  revêtue  d'une  écorcc  ligneuse. 

Ophèle  A  GROS  FRUITS  ;  Ophelus  sicularius ,  Lour« ,  F/or.  eoehin,  y 
2 ,  pag.  Soi .  Arbre  très- fort ,  mais  peu  élevé ,  des  côtes  orien- 
tales de  l'Afrique.  Son  tronc  est  court,  épais,  soutenant  une 
cime  étalée,  divisée  en  rameaux  recourbés,  garnis  de  feuilles 
pétiolées,  éparses  ou  rapprochées,  glabres,  alongées,  arguê's, 
très-entières;  les  fleurs  sont  blanches,  terminales,  solitaires, 
très -étalées,  ayant  un  calice  fort  ample  ^  campanule,  à  tube 


i68  OPH 

courte  et  divisions  du  limbe  étalées,  aiguës,  réfléchies  à  leur 
sommet;  la  corolle  est  blanche,  large  de  trois  pouces;  les  pé« 
taies  sont  ovales ,  épais ,  plus  longs  que  le  calice  ,  réfléchis  en 
dehors;  les  filamens  dçs  étamines  réunis  à  leur  base  en  un 
large  tube,  libres  à  leur  partie  supérieure ,  formant  une  tête 
'^hérique ,  plus  courtit^e  la  corolle  ;  les  anthères  petites , 
arrondies;  l'ovaire  est  supérieur,  ovale;  le. style  épais,  plus 
long  que  les  étamines;  des  stigmates  nombreux.  Le  fruit  est 
une  très -grosse  baie  brune,  longue  d'un  pied  çt  plus,  ob« 
longue^  revêtue  d'une  écorce  ligneuse  un  peu  mince  et  îrisi^ 
lisae ,  contenant  plusieurs  semences  angulçuses^  Uécorce  de  eç 
fruit  est  d'un  grand  usage  parnu  les  indigènes;  ils  en  forment 
des  vaaet  pour  conserver  les  liqueurs ,  les  légumes ,  etc. ,  des. 
seaux  pour  puiser  de  l'eau^  (Poir.)*  "' 

OPHÉLIE ,  Ophelia.  (  Chétopodes.  )  Genre  de  néréidées  éta-* 
bli  par  M^  Savigny  dans  scrn  Prodrome  de  la  classification 
méthodique  des  annelides  de  M.  de  Lamarck ,  page  38  ^ 
pour  une  espèce  de  la  seetion  des  néréides  proboscidées  on 
non  dentées,  qui  a  d^ux  paires  de  tentacule$  courts,  sans 
tentacules  latéraux  ;  deux  paires  d'yeux;  des  appendices lacoi 
moteurs  biramés ,  et  une  tropipe  courte  atec  des  plis  long!** 
tudinaux ,  dont  le  supérieur  plus  marqué  est  comprimé  en 
crête  dentelée  vers  son  orifice^  Voyez  N^éides  ,  tom^  XXXIV, 
pag.  445.  (De  B.) 

OPHELUS.  {Bot.)  Ce.  genre,  de  la  Flore  de  la  Cochînchîi[ie, 
de  Loureiro,  a  été  réuni  par  Willdenow  au  Baobab,  odansoi 
nia^  dont  il  n^ç  diffère  quç  p^r  son  fruit  en  douze  loges ,  au 
lieu  de  dix,  et  par  aes  feuilles  simples*  Voyez  O^hble..  (J«) 

QPHIBASE*  (  Min,  )  De  Sau^^ure  a  proposé  de  donner  ce 
nom  au  minéral  qui  forme  la  pâte  homogène  de  la  roche 
nommée  porphyre  Yçrt,  ou  n^iieux  Or^iTE*  Voyez  ce  laoU 
(B.) 

OPHICALCE.  {Min,)  Les  rochçs  mélangées,  à  base  calcaire, 
sont  nombreuses,  et  présentent  entre  elles  des  différences 
assez  importantes ,  et  surtout  assçz  eonstantes ,  pour  qu^on  les 
divise  en  plusieurs  sortes.  Je  les  ai  autrefois  *  divisées  en  trois 


1  Ei»^  181 3.  Essai  d'une  classification  des  roches  mëlaii|[éea.  (Joura* 
été  mines.  Juillet,  n.^  199-) 


OPH  '6s 

sortes  ou  espèces  j  le  cipolin ,  l'ophicalce  et  le  calciphire. 
La  première^  et  la  dernière  ont  été  traitées  dans  ee  Diction- 
naire. La  description  de  cette  troisième  sorte  complétera  à 
peu  près  leui:  histoire  et  fera  connoitre  les  caractères  diffé- 
rentiels de  ces  trois  roches  ;  elle  fera  voir  en  'Inéme  temps 
que  ces  différence  ne  sont  pas  seulement  minéralogiques  ^ 
mais  qu'elles  sont  souvent  en  rapport  avec  les  circonstances 
de  gisement,  si  nous  avions  à  traiter  du  gisement  des  roches 
dans  ces  articles ,  uniquement  consacrés  à  leoé  description 
minéralogique, 

L'Ophicalce  est  une  roche  formée  par  cristallisation ,  dans 
laquelle  un  des  principes  est  dominant.  C'est  une  roche  à 
base,  et  le  calcaire  étant  généralement  la  partie  dominante, 
peut  être  considéré  comme  base« 

Cette  hase  calcaire  est  mêlée  avec  de  la  serpentine,  du 
talc ,  de  la  chlorite ,  et  enveloppe  même  souvent  ces  miné- 
raux. La  structure  est  donc  empâtée. 

C'est  une  foche  d'une  composition  assez  constante.  Il  s^y 
introduit  très-peu  de  parties  accessoires.  Ce  sont  quelquefois 
des  fragmens  de  phyllade,  de  schiste  argileux,  des  filamens 
d'asbeste,  de  petits  amas  de  fer  oxidé  ou  oxidulé,  etc. 

La  texture  du  calcaire  qui  forme  la  base  de  l'ophicalce 
est  ordinairement  lamellaire ,  quelquefois  grenue ,  quel-* 
quefois  presque  compacte ,  mais  avec  un  degré  de  translu- 
cidité qui  indique  un  calcaire  cristallisé  confusément  et  non 
formé  par  voie  de  sédiment. 

La  structure  ou  disposition  des  parties  de  la  roche  entre 
elles  est  tantôt  brouillée ,  les  veines  ou  lames  de  talc  ou  de 
serpentine  traversent  la  roche  dans  tous  les  sens  et  y  forment 
des  9^aux  irréguliers,  tantôt  amygdaline,  c'est-à-dire"  que 
le  calcaire  est  en  petites  masses  '  ovoïdes ,  enveloppées  de 
toute  part  de  serpentine,  comme  le  seroient  des  amandes 
dans  une  pâte  peu  abondante. 

Les  parties  sont  généralement  de  formation  simultanée; 
leur  entrelacement  l'indique.  H  paroit  cependant  que  dans 
quelques  cas  la  formation  ou  cristallisation  du  calcaire  est  ua 
peu  antérieure  à  celle  de  la  serpentine 9  la  forme  angulaire 
des  morceaux  semble  l'indiquer  ;  mais  la  liaison  de  ces  mor- 
ceaux avec  la  pâte,  prouve  qu'il  y  a  une  liaison  chimique 
entre  ces  parties. 


Ï70  OPH 

Relativement  à  la  cohésion  des  parties ,  elle  est  souvent 
assez  grande  pour  que  la  roche  résiste  avec  une  certaine  force 
au  choc  ou  à  la  pression. 

La  cassure  est  droite,  unie,  rarement  raboteuse. 

L'ophicalce  a  pour  maximum  de  dureté  celle  du  calcaire 
saccaroïde;  mais  le  talc  ou  la  serpentine  ayant  une  dureté 
inférieure  et  une  texture  très-différente  de  celle  du  calcaire , 
cette  roche  ne  reçoit  jamais  qu'un  poli  inégal. 

Les  couleurs  dominantes  de  Tophicalce  sont  :  le  mélange 
de  rouge  ou  rose  sale,  avec  le  vert  souvent  foncé;  quel* 
qnefois  assez  pur  et  quelquefois  pâle  ou  même  grisâtre  ;  les 
parties  calcaires  sont  dans  certains  cas  ou  blanches  ou  grises. 

Les  couleurs  y  sont  disposées  par  veines  ou  veinules  for- 
mant des  réseaux  irréguliers,  soit  à  mailles  angulaires,  soit 
à  mailles  arrondies. 

Les  ophicalces  sont  attaquées  par  les  acides ,  qui  dissolvent 
le  calcaire  avec  effervescence  et  lai^ent  la  serpentine  en 
lignes  saillantes  sur  le  morceau  exposé  à  cette  action. 

Ces  roches  sont  souvent  très  -  altérables  par  les  météores 
atmosphériques ,  mais  pas  dans  leur  entier.  Le  calcaire  résiste 
à  ce  genre  d'altération ,  mais  les  parties  serpentineu'ses  sont 
facilement  désagrégées  et  forment  sur  les  surfaces  polies  ou 
seulement  unies,  des  réseaux  enfoncés  qui  détruisent  le  poli> 
et  permettent  à  la  roche  de  se  diviser  assez  facilement. 

Les  ophicalces  passe/i^  au  calceschiste  »  au  cipolin,  au 
Calcaire  saccaroïde  et  au  calcaire  compacte. 

Ces  roches  sont  employées  comme  marbre ,  mais  plutôt  dans 
l'intérieur  des  appartemens  qu'à  l'extérieur  ;  leur  facile  alté- 
ration par  les  météores  atmosphériques  leur  faisant  perdre 
assez  promptement  d'abord  leur  poli,  ensuite  leur  cobjéiion^ 

Le  nom  d!ophiealce  indique  les  minéraux  simples,  la  8er>« 
pentine  et  le  calcaire  qui,  par  leur  mélange,  constituent 
essentiellement  cette  roche. 

V^ariétés. 

3.  Ofhicalce  RÉTicuLéE.  Dcs  noyaux  ovoïdes  de  calcaire' 
compacte  fin,  serrés  les  uns  contre  les  autres,  et  liés  par 
un  réseau  de  serpentine  talqueuse. 

Exemples»  C'est  une  roche  tjçés-répandue  dans  les  Pyrénées^ 


OPH  171 

dans  les  Alpes,  dans  le  Harz,  etc.  ;  elle  se  présente  partout 
avec  les  caractères  qu'on  vient  de  lui  assigner,  ne  renferme 
aucun  débris  de  corps  organisés. 

Le  marbre  de  Campan ,  dans  la  vallée  de  ce  liom ,  sur  le 
versant  françois  des  Pyrénées  moyennes.  Le  calcaire  de  Fur-^ 
•tenberg,  dans  le  Harz.  Dans  la  montagne  de  la  Musels, 
au  val  S.  Christophe^  département  de  l'Isère,  les  amandea 
calcaires  sont  grises  ou  rougeâtres  avec  la  texture  sacca- 
roïde. 

2.  Opbicalce  veinée.  Des  taches  irrégulières  de  calcaire 
hl&nc ,  gris ,  rougeàtre  ,  liées ,  séparées  et  traversées  par  des 
veines  vertes  de  talc  et  de  serpentine ,  et  par  des  veinulea 
blanches  de  calcaire  spathique.  y 

Exemples.  Les  marbres  dits  vert  antique  et  vert  de  mer;  la 
roche  nommée  polzevere,  du  nom  de  la  polzevera ,  petite 
rivière  de  la  c6te  de  Gènes. 

Le  marbre  dit  vert  de  Suze,  Il  renferme  un  peu  d'asbeste« 

Cette  variété  passe  à  Tophiolite  calcaire. 

5*  Opbicalce  grenue.  Talc  ou  serpentine  disséminée  dana 
un  calcaire  saccaroïde  ou  même  lamellaire.  Il  n'y  est  point 
en  lits.  Ia  roche  a  une  structure  massive  et  non  une  struc- 
ture schistoïde  ;  c'est  ce  qui  la  distingue  du  cipolin. 

Exemple.  Du  mont  Saint-Philippe ,  près  Sainte-|darie-aux« 
Mines. 

Elle  renferme  éventuellement  du  mica.  (B.) 

OPHICARDELOS.  (Min.)  CeUe  pierre ,  désignée  par  Pline 
comme  montrant  deux  lignes  blanches  seulement  entourant 
une  partie  noire,  étoit  probablement  une  agathe  onyx  à 
deux  seules  couches  blanches.  Voyez  Onyx.  (B.) 

OPHICÉPHALE ,  OphicephMus.  {IchthjyoL)  D'après  les  mots 
grecs  o^/ç,  serpent  y  eizf^ctXn,  tête^  Bloch  a  formé  le  nom  d'o- 
phicéphale  pour  désigner  un  genre  de  poissons  osseux  holo* 
branches,  qui  appartient  à  la  famille  des  léîopomes ,  dans  le- 
sous-ordre  des  thoraciques ,  et  que  Ton  reconnoit  aux  carac-< 
tères  suivans  : 

Catopes  sous  les  nageoires  pectorales  ;  corps  épais ,  comprimé^ 
légèrement ,  et  entièrement  couvert,  comme  la  tète ,  qui  est  déprimée ^^ 
obtuse  et  courte  de  l'avant^  "par  de  grandes  écailles  polygonales ^ 
irrégulières  sur  le  vertex  et  rappelant  un  peu  la  forme  de  celles  de 


17»  OPH 

la  tête  des  serpens;  gueule  fendue;  dents  en  râpe  et  en  rang  simple; 
nageoire  dorsale  unique  et  fort  longue  ;  opercules  lisses, 

A  l'aide  de  ces  caractères  on  distinguera,  au  premier  abord, 
les  Ophicéphales  des  Sf  ARES,  des  Diptérodons,  des  Mulets,  qui 
ont  deux  rangs  de  dents,  des  Hologymnoses ,  dont  les  écailles 
sont  peu  distinctes,  des  Chéilinb»  et  des  Laeaes,  qui  ont  le 
museau  comprimé  ;  des  CnéiuoNs  ,  dont  la  tête  n'est  point 
couverte  de  plaques  ;  des  Gomphoses  ,  dont  le  museau  est  prô* 
longé  en  pointe.  (Voyez  ces  différens  noms  de  genres  et  Léio- 

POMES;.  ) 

Le  genre  Ophicéphale  ne  renferme  encore  que  deux  e»- 
^èces. 

Le  Karruwey  :  Ophieephalus  "karruipey,  Lacép.  ;  Ophieephalug 
punetatus ,  Bloeh ,  558.  Mâchoires  égales  ;  dents  petites  et  poin- 
tues; ventre  court;  ligne  latérale  droite;  nageoire  caudale 
arrondie  ;  teinte  générale  d'un  blanc  sale  avec  une  multitude 
de  points  noirs  et  l'extrémité  des  nageoires  noire  aussi. 

Ce  poisson,  dont  la  taille  s'étend  de  sept  à  onze  pouces, 
fréquente  les  rivières  de  la  partie  orientale  de  la  presqu'île  de 
rinde  et  particulièrement  du  Kaiveri.  11  fraie  dans  les  lac« 
vers  la  fin  du  printemps  ou  au  milieu  de  l'été,  quand  les  eaux  > 
qui  descendent  des  montagnes  de  Gote ,  viennent  à  inonder 
les  campagnes. 

On  le  recherche  parce  que  sa  chair  est  saine  et  d'une  sa- 
veur  agréable. 

Le  Wrahl,  Ophieephalus  striatu s ^  Bloch,  569.  Dos  d'un  vert 
noirâtre  ;  ventre  d'un  jaune  blanchâtre  avec  des  bandes  trans-» 
versales  étroites,  jaunes  et  brunes. 

Cet  ophicéphale  atteint  quelquefois  la  taille  de  quatre  pieds. 
Il  vit  dans  les  eaux  des  rivières  et  des  lacs  de  la  c6te  de  Co- 
romandel  et  spécialement  du  Tranquebar.  Quoiqu'il  s'y  tienne 
caché  dans  la  vase  et  enfoncé  dans  le  limon ,  sa  chair  est  es- 
timée des  gourmets. 

Le  karruwey  et  le  wrahl  présentent  une  disposition  ana- 
tomique  qui  leur  est  commune  avec  les  muges  et  lei^esphro- 
nèmes.  A  leurs  os  pharyngiens  tient  un  appareil  compliqué 
et  propre  à  arrêter  la  circulation  du  limon  que  l'eau ,  néces- 
saire à  leur  respiration ,  pourroit  entraîner  avec  elle  dans  hk 
«avité  branchiale.  (H.  C«} 


OPH  175 

OPHICHTHES.  (  Ichthyol.  )  M*  le  profeflseur  Dumëril  a 
donoé  ce  nom  au  huitième  et  dernier  ordre  des  poissons  os- 
seux y  lequel  renferme  ceux  de  ces  animaux  qui  n'ont  ni  oper- 
cules, ni  membranes  des  branchies  y  et  qui  sont  privés  de  ca* 
topes. 

Le  corps  des  ophichthes  est  alongé^  arrondi  et  semblable 
à  celui  des  serpens.  Ils  ont  été,  pour  la  plupart,  rangés  au- 
trefois dans  le  grand  genre  des  Murènes,  et  leur  organisation 
les  en  rapproche  en  effet  beaucoup.  Presque  tous  aussi  ha- 
bitent les  climats  chauds. 

Le  tableau  suivant  donnera  une  idée  des  divers  genres  qui 
composent  cet  ordre  et  qui ,  en  général,  ont  été  établis  par 
M.  le  comte  de  Lacépède. 

Ordre  des  OphiùhÛies% 

[    latérales*  (  existant  (très -apparentes.  MtiaiÉiro^ËiS. 
OuTertnres  1   nageoires  \       ^^      IP^u  apparentes^  GYMiroMURènt» 
4es         \    ïïMP*»*"**   Jn'existant  pas »  w. .  MuaÉiioBLEimE. 

branchies   I  placées  sous   la  gorge  avec  ('*'*»*!"«••  UHiBRAHCHAPXRTtalU 
V  un  orific*  (double...  Spragibrahche. 

Voyez  ces  différens  noms  de  genres.  (H.  G.) 
OPHICHTHYCHTHES»  (Ichthyol.)  Voyez  Ophichthes.  (H.C.) 
OPHIDIE.  (Ichthyol-)  Voyez  Donzeixe  et  Fierasfer.  (H.  C.) 
OPHIDIENS.  {ErpétoL)  M.  Alexandre  Brongniart,  le  pre- 
mier, a  donné  ce  nom  à  un  ordre  des  reptiles,  qui  comprend 
les  animaux  désignés  par  Linnseus  sous  Fappellation  collective 
d'amphibia  serpentes  y  et  qui,  dans  la  classe  des  vertébrés,  sont, 
sans  contredit ,  ceux  qu^il  est  le  plus  facile  de  distinguer  par 
des  caractères  non  équivoques  et  par  des  signes  communs  tirés 
de  leur  conformation  et  de  leurs  habitudes. 

Le  mot  ophidiens  est  d'origine  grecque.  Il  dérive  de  o^tç ,: 
nom  par  lequel  Aristote ,  avec  tous  ses  compatriotes ,  dési- 
gnoit  un  serpent,  et  de  t/cToç,  qui  signifie /orme,  ^gure. 

L'ordre  des  ophidiens,  qu'ont  adopté  MM.  Cuvier  et  Du- 
méril,  ainsi  que  la  plupart  des  erpétologistes  modernes,  est 
très-naturel.  Ses  caractères  généraux  sont  les  suivans  : 

Corps  alongé,  étroit,  sans  pattes,  ni  nageoires  ;  point  de  paU" 
piêres  mobiles,  ni  de  tympans  distincts;  des  dents  aux  mâchoires  ; 
tégumens  formés  par  des  écailles  ou  par  une  peau  annelée^  coriace 
ou  granuleuse. 


m  OPH 

En  ne  considérant  que  leurs  caractères  eattërîeurs  ^  les  anî- 
tnaux  de  Tordre  des  ophidiens  ont  été ,  d'une  manière  com-* 
mode  pour  Fétude^  groupés  eii  deux  familles  divisées  chacune, 
d'ailleurs,  en  plusieurs  genres^ 

Les  uns  ont  la  peau  nue  ou  bien  également  écailleiise  eil 
dessous ,  et  les  mâchoires  soudées  :  ce  sont  les  Homodermes* 

hes  autres  ont  la  peau  couverte  en  dessus  de  petites  écailles 
et  en  dessous  de  largei?  plaques  coniées  ;  leur  mâchoire  sapé» 
rieure  est  constamment  composée  de  deux  branches,  qui 
peuvent  s'écarter  ^  ainsi  que  dans  ^inférieure  ^  on  les  appelle 
Hétéro  DEàMESk 

hes  premiers  sont  innocens  ^  et ,  en  général^  de  petite  taille* 
Ils  ne  se  nourrissent  que  d'insectes  ou  de  très-petits  animaux* 

Parmi  les  seconds  se  tronvent  beaucoup  d'espèces  venimeuses 
et  d'autres  qui  atteignent  de  très-grandes  dimensions.  Tous 
peuvent  avaler  des  animaux  plus  gros  qtie  leur  propre  corpSé 
(Voyez  nos  articles  Erfétologie,  Hétérodermes  ^  HomooerMes 
et  Sei^pent.) 

Un  examen  superficiel  suffit  habituellement  pour  distinguer 
immédiatement  un  ophidien  de  tout  autre  reptilCi  Cependant 
il  en  est  quelques-uns  auxquels,  sans  une  certaine  attention^ 
on  pourroit  trouver  des  rapports  avec  des  espèces  appartenant 
à  des  genres  plus  ou  moins  éloignés*  S'ils  se  distinguent  des 
chéloniens  par  l'absence  des  membre^  et  par  la  présence  de 
deux  pénis;  des  batraciens,  par  le  défaut  de  métamorphoses  ; 
des  sauriens^  par  le  défaut  de  paupières;  des  poisons,  par 
celui  des  branchies  ;  ils  s'en  rapprochent  néanmoins  dans 
beaucoup  de  points.  C'est  ainsi  que  Venvys  lofigicollis  de  Shaw 
les  lie  aux  premiers  \  la  cécilie,  aux  seconds  ;  l'ort^e^,  aux  troi' 
sièmes  ;  les  hydrophis  et  les  pélamides ,  aux  derniers. 

Il  est  donc  indispensable  à  toute  personne  qui  VIHit  appro-* 
fondir  Fhistoire  de  ces  animaux  ^  d'étudier  avec  soin  leur  or» 
ganisation  intérieure  et  d'établir,  à  l'aide  de  celle-^i  les  points 
de  comparaison  propres  à  éclairer  la  théorie  de  leuF  claasi^ 
fication. 

1."  Organes  de  la  Locomotion  dans  les  Ophidiens,  La  progrès* 
sion,  chez  ces  animaux,  s'opère  à  Taide  de  sinuosités  et  de 
sauts  exécutés  dans  l'eau  et  sur  la  terre,  par  une  véritable 
reptation^  ainsi  que  par  la  faculté  dont  plusieurs  jouissent^ 


OPH  »75 

de  s*en tortiller  et  de  grimper,  en  conséquence,  autour  des 
branches. 

La  reptation  des  ophidiens  consiste  dans  une  impulsion  an 
corps  en  avant  ou  en  arriére  par  un  mouvement  alternatif 
d'une  ou  de  plusieurs  de  ses  parties  inférieures  contre  le  sol , 
soit  q-ue  ce  mouvement  ait  lieu  par  ondes  verticales,  comme 
dans  la  couleuvre  d'Esculape,  soit  qu'il  s'exécute  par  des  on** 
des  horizontales ,  comme  dans  la  couleuvre  à  collier,  soit  que 
la  partie  postérieure  seule  du  corps  y  contribue,  tandis  que 
sa  région  antérieure  est  redressée  verticalement,  comme  clans 
le  naja ,  ou  qu'il  s'opère  en  glissant  par  une  série  de  petites 
ondulations  dues  au  rapprochement  et  à  l'écartement  alter'^ 
natifs  des  plaques  transversales  de  l'abdomen  et  de  la  queue  ^ 
comme  dans  la  couleuvre  fil  ^  ou  à  une  action  analogue  des 
anneaux  du  corps ,  comme  dans  les  amphisbènes* 

Quand  ils  se  reposent  sur  la  terre ,  ils  forment  avec  leur 
corps  plusieurs  ronds ,  placés  les  uns  au-*dessus  ou  autour  des 
autres  et  surmontés  par  la  tète.  C'est  par  le  déploiement  sii'* 
bit  de  tous  ces  ronds,  ou  d'une  partie  d'entre  eux  seulement  ^ 
que ,  quoique  privés  de  pieds,  ils  viennent  à  bout  de  sauter 
et  de  sVlancer* 

Les  espèces  qui,  comme  la  couleuvre  à  collier  et  les  péla^*- 
znides,  se  soutiennent  dans  l'eau ,  nagent  à  la  surface  de  ce 
fluide,  en  respirant  au  dehors  et  par  des  ondulations  ver'^ 
tîçales» 

Les  muscles  des  ophidiens  sont  doués  d'une  force  de  con- 
traction vraiment  prodigieuse»  Le  boa  devin,  en  se  roulant 
autour  d'eux,  étouffe  de  fort  gros  quadrupèdes  entre  ses  re^» 
plis,  qu'on  peut  comparer  à  des  nœuds  serrés  ;  ce  que  fait  aussi 
pour  les  gros  écureuils  de  l'Amérique  septentrionale ,  la  cou- 
leuvre lien,  qui,  d'ailleurs,  selon  Catesby,  court  avec  une 
agilité  inconcevable  sur  les  toits  des  maisons  en  Caroline.  Cette 
puissance  musculaire  nous  explique  en  partie  pourquoi  les  Anr 
ciens,  dans  leurs  traditions  mythologiques,  si  souvent  fondées 
sur  des  observations  exactes,  ont  fait  de  la  force  l'attribut  du 
serpent,  pourquoi  ils  ont  supposé  qu'Achélails,  pour  combattre 
Hercule,  avoit  revêtu  la  forme  de  ce  reptile.  C'est  aussi,  sans 
doute,  son  agilité  et  la  promptitude  de  ses  mouvemens  qui 
l'ont  fait  choisir  dès  l'origine  de  la  civilisation  des  Égyptiens  e| 


'76  OPH 

des  Grecs,  pour  le  symbole  de  la  vitesse  du  Temps  et  delà 
rapidité  avec  laquelle  les  années  roulent  à  la  suite  les  unes  des 
autres;  pour  Fembléme  de  Saturne,  pour  celui  de  rÉternitë , 
qui  n*a  ni  commencement,  ni  fin»  Comme  le  cercle  parfkif  que 
formeroit  cet  animal  en  se  mordant  la  queue. 

Les  pièces  principales  du  squelette  des  ophidiens,  d^ailleurs  ^ 
présentent  des  modifications  que  Ton  ne  retrouve  point  dans 
les  autres  animaux  vertébrés.  Ils  manquent  de  sternum  etd*os 
du  bassin ,  par  exemple ,  sans  parler  de  ceux  des  membres* 
Leur  rachîs  est  composé  de  vertèbres,  qui  ont,  à  peu  près,  la 
même  forme  depuis  la  tête  jusqu'à  la  queue^ 

Parmi  ces  vertèbres,  dont  le  nombre  est  considérable ,  les 
unes  portent  des  côtes ,  et  Ton  en  compte ,  chee  certaines  es- 
pèces, comme  la  couleuvre  à  collier  et  le  boa,  plus  de  deuic 
cents,  tandis  que  les  autres ,  dont  la  quantité  peut  s'élever  à 
cent  douze ,  ainsi  que  dans  le  premier  des  ophidiens  que  nous 
venons  de  citer ,  appartiennent  à  la  queue  et  n'ont  aucune 
connexion  avec  le  reste  du  squelette  ,  c'est-à-dire  avec 
les  côteSé 

On  peut  néanmoins  distinguer  à  chacun  de  ces  os,  dont  l'en- 
semble constitué  presqu'à  lui  seul  le  squelette ,  un  corps  et 
des  apophyses  épineuses  ^  articulaires  et  transférées. 

Les  premières  de  ces  apophyses,  qui  régnent  tout  le  long 
du  dos ,  sont  séparées  les  unes  des  autres  dans  les  boas,  tandis 
que  dans  les  crotales  elles  sont  si  larges  q[u'elles  semblent  se 
toucher  par  leurs  bords  voisins*  Sur  les  vertèbres  de  la  queue  » 
elles  sont  remplacées  par  des  tubercules ,  chez  tous  les  ophi- 
diens en  générale 

Les  apophyses  articulaires  sont  imbriquées  et  se  recouvrent 
à  la  manière  des  tuiles. 

La  face  supérieure  du  corps  porte  donc  une  épine  très-aiguè% 
dirigée  vers  la  queue  et  qui  borne  le  mouvement  seulement 
alors  qu'il  pourroit  produire  une  luxation ,  sans  le  gêner  d'ail- 
leurs. Mais  sa  face  antérieure  présente  un  tubercule  hémis- 
phérique ,  qui  est  reçu  dans  une  cavité  correspondante  de  la 
vertèbre  qui  précède,  en  sorte  que  chaque  vertèbre  est  arti- 
culée par  énarthroses  en  genou  avec  celle  qui  la  suit  et  avec 
celle  qui  la  précède.  Un  pareil  mode  d'articulation  explique 
très-bien  la  nature  des  mouveioiens  exécutés  par  les  ophidiens* 


ovn  177 

Quoique  articulée  par  un  condyle  saillant  et  h  trois  facettes 
tlisposées  en  trèfle ,  la  tête ,  chez  les  ophidiens ,  n'est  pas  plus 
mobile  sur  Tatlas  que  les  autres  vertèbres  ne  le  sont  entre 
elles. 

2.**  Organes  àt  la  Sensibilité  chez  les  Ophidiens,  Comme  celle  de 
tous  les  reptiles ,  la  sensibilité  de  ces  animaux  est  obtuse,  et  cet 
attribut  remarquable  de  la  puissance  vitale  peut,  chez  eux  ^ 
paroitre  en  apparence  détruit  durant  un  temps  souvent  fort 
long)  comme  pendant  rîiiver  ,  où  ils  tombent  dans  un  en* 
gourdissement  absolu^  Mais ,  par  contre ,  leur  irritabilité  est 
vraiment  étonnante»  Leur  cœur  palpite  encore  long -temps 
après  avoir  été  arraché  de  sa  place,  et  ils  ouvrent  et  rofer* 
Bieat  la  gueule  lors  même  que  leur  tête  est  déjà  séparée  du 
tronc  depuis  plusieurs  heures.  Redi  et  Boyle  ont  vu  des  ser* 
pens  donner  encore  quelques  signes  de  la  conservation  de  cette 
faculté  après  un  séjour  de  vingt-quatre  heures  environ  danft 
le  vide.  Le  serpent  it  sonnettes,  qu*£dwards  Tyson  eut  occa* 
sion  de  disséquer  jadis,  paroissoit  vivre  encore  plusieurs  jours 
après  que  sa  peau  eût  été  déchirée  et  qu'on  lui  eût  enlevé  la 
plupart  de  ses  viscères* 

Ces  faits  semblent  propres  à  faire  croire  que  c'est  moins 
du  cerveau  que  des  nerfs  que  les  ophidiens  empruntent  leur 
sensibilité. 

Leur  tête,  quoique  trè^volumineuse  dans  beaucoup  d'es» 
pèces,  ntest  formée  qu'en  petite  partie  par  le  crâne,  qui 
embrasse  étroitement  l'encéphale*  £Ue  loge,  d'ailleurs,  les 
organes  des  sens  et  («onne  attache  aux  muscles  destinés  à 
mouvoir  les  mâchoires  et  elle-même  sur  le  rachis. 

Leur  crâne  s'avance  entre  les  orbites ,  comme  dans  les  gre* 
Bouillesé  II  offre  deux  frontaux  presque  carrés  et  un  seul  pa- 
îiétal.  L'occipital  présente  une  ajpophyse  dirigée  en  arrière  et 
portant  un  os  particulier,  mobile  et  articulé  avec  la  mâchoire 
inférieure  et  avec  les  arcades  qui  forment  la  supérieure.  La 
fosse  sus-sphénoïdale  est  un  peu  enfoncée ,  mais  elle  n'est  point 
Umitée  par  des  apophyses  clinoïdes* 

Leur  cerveau  ne  pèse  guère  que  la  sept  centième  ou  la  huit 

centième  partie  du  reste  du  corps. Toutes  ses  régions  sont  lisses 

et  sans  circonvolutions.  Ses  deux  hémisphères  forment  ensemble 

une  masse  plus  large  que  longue*  Le^ouches  optiques ,  creu- 

36.  1:1 


»78  OPH 

«ées  chacune  par  un  ventricule ,  sont  presque  globuleuses  et 
placées  en  arrière  de  ceux-ci ,  qui  ne  les  recouvrent  point  et 
ont  deux  fois  plus  de  volume  qu'elles. 

Leur  cervelet,  très-petit  et  aplati,  a  la  figure  d'un  seginent 
de  cercle. 

Leur  nerf  olfactif  n'offre  point  de  bulbe  sensible  et  pro* 
vient  de  l'extrémité  antérieure  de  l'hémisphère. 

L'origine  de  leurs  autres  nerfs  n'offre  aucune  parjticularité* 
Mais  tous  ceux  de  ces  organes  qui  dépendent  du  systèm^e  cé^ 
rébro-spinal ,  sont ,  comme  dans  les  chéloniens  et  les  batra- 
ciens,, très -gros,  relativement  au  cerveau.  Du  reste,  ils  ne 
présentent  rien  autre  chose  de  véritablement  notable. 

Tous  les  ophidiens  ont  deux  yeux  placés  latéralement  à 
droite  «t  à  gauche  de  la  tête. 

Ces  yeux  sont  dépourvus  en  apparence  de  paupières.  Un 
léger  rebord  ,  formé  par  la  peau,  semble  les  protéger  seule- 
ment. Le  fait  a  été  remarqué  de  tout  temps;  car,  dans  ses 
immortels  écrita,  Aristole  signale  positivement  cette  préten- 
due absence  des  voiles  mobiles  et  protecteurs  de  l'organe  de 
la  vision  chez  les  serpens,  et  son  opinion  a  été  partagée  à  di- 
verses époques  par  les  anatomistes  et  les  zoologistes,  même 
par  M.  Cuvier.  I^éanmoins,  des  cecherches  récentes,  entre- 
prises par  mon  frère  et  vérifiées  par  ce  dernier  savant  et  par 
M.  Duméril,  ont  démontré  que  l'œil  des  ophidiens  estrecou- 
vert  par  une  paupière  unique,  fort  grande,  immobile,  qui 
paroît  comme  enchâssée  dans  un  cadre  saOlant  que  forme,  au- 
tour de  l'orbite ,  un  nombre  variable  »l'écaiUes ,  mais  le  plus 
ordinairement  de  sept  à  huit. 

Il  existe  un  cul-de-sac  circulaire  peu  profond  entre  c^  ca- 
dre et  la  paupière,  qui  est  elle-même  composée  de  trois  feuillets 
membraneux,  superposés. 

Le  premier  de  ces  feuillets  est  une  lame  épidermiquç j- ^las* 
tique ,  plus  épaisse  au  centre  qu'à  la  circonférence ,  qui  se 
continue  insensiblement  avec  la  cuticule  du  rebord  écaiHenx 
de  l'orbite.  Lui  seul  se  détache  et  tombe  avec  le  reste  de 
l'épiderme,  à  l'époque  de  la  mue. 

Le  second  est  très-fin,  moi^,  parfaitement  transparent  au 
centre. 

Le  troisième  est  formé  par  la  conjonctive,  qui  représente 


OPH  179 

Un  grand  sac  sans  ouverture  extérieure ,  comme  chez  ces  in- 
dividus de  l'espèce  humaine  où  l*on  observe  la  particularité 
de  structure  décrite  par  les  pathologistes  sous  la  dénomina- 
tion à'ankylohlépharon» 

Cette  membrane  conjonctive  revêt  les  deux  tiers  antérieurs 
du  globe  de  l'œil  ^  auquel  elle  adhère  intimement,  et  une  partie 
des  muscles  moteurs  de  Torgane,  ainsi  que  la  glande  lacrymale, 
dont  les  conduits  semblent  la  traverser  en  arrière.  En  avant  et 
en  bas,  elle  est  percée  d'un  trou  ou  pore  arrondi,  d' un  point 
lacrymal  unique^  qui  se  continue  avec  un  conduit  membra- 
neux ^  très-mince ,  transparent.  Celui-ci  s'engage  dans  une  ou* 
Verture  infundibuliforme  que  lui  présente  l'os  unguis ,  passe 
dans  la  paroi  externe  des  fosses  nasales  et  va  s'ouvrir  à  la  partie 
antérieure  d'une  grande  poche  anfractueuse ,  qui  reçoit  les 
larmes  et  les  transmet  dans  la  bouche^ 

Quant  à  la  glande  lacrymale ,  dont  l'existence  chez  les 
ophidiens  a  été  niée  généralement  jusque  dans  cçs  derniers 
temps,  elle  est  volumineuse  dans  beaucoup  d'espèces  et  logée 
dans  l'orbite  derrière  le  globe  de  l'œiL  Sa  forme  est  triangu- 
laire; sa  face  externe  est  recouverte  par  la  peaii,  qui  lui  adhère 
peu*,  l'antérieure  envoie <i  la  conjonctive  des  filamens  déliés 
et  transparens ,  qui  paroissent  être  les  conduits  excréteurs  de 
l'organe.  Elle  est  enveloppée  par  une  membrane  cellulaire  très- 
mince  et  composée  d'une  multitude  de  granulations  arron- 
dies ,  blanchâtres ,  assez  volumineuses ,  réunies  entre  elles  au 
moyen  de  vaisseaux  et  de  nerfs  qui  la  pénètrent  par  sa  face 
interne. 

Dans  la  plupart  des  serpens  dont  les  mâchoires  sont  armées 
de  crochets  venimeux ,  les  voies  lacrymales  présentent  une 
modification  notable,  en  cela  que  le  canal  lacrymal  verse  im- 
médiatement les  larmes  dans  les  fosses  nasales,  sans  les  déposer 
dans  le  sac  ou  réservoir  intermaxillaire  que  nous  avons  décrit. 

Chez  tous ,  en  général ,  malgré  l'existence  du  fluide  sécrété 
par  l'appareil  dont  il  s'agit,  l'œil,  constamment  fixe  d'ailleurs, 
est  toujours  sec  k  sa  surface. 

Ainsi  que  les  autres  reptiles,  les  ophidiens  ont  un  organe 
d'audition  composé  d'un  sac  vestibulaire ,  d'un  vestige  de  li- 
maçon et  de  trois  canaux  demi-circulaires;  mais  aucun  d'eux 
ne  présente    d'ouverture  extérieure^  ni  de  pavillon   pour 


î«o  OPH 

l'oreille.  La  caisse  du  tympan  elle-même  semblé  manquer, 
ainsi  que  la  membrane  qui  la  ferme;  Tosselet  unique  que  Ton 
y  observe,  touche,  par  son  extrémité  extérieure,  à  l'os  qui 
supporte  la  mâchoire  inférieure ,  est  entouré  par  tes  chairs  et 
va  s'appliquer  à  la  fenêtre  par  une  platine  concave ,  dont  les 
bords  sont  irréguliers. 

L'appareil  destiné  à  la  perception  des  sons  est  donc  peu 
parfait  chez  ces  animaux  ;  aussi  ne  paroissent-ils  pas  avoir  l'ouie 
très-fine. 

Il  en  est  de  même  du  sens  de  l'odorat,  dont,  en  eux,  les 
organes  semblent  encore  plus  incomplets. 

Leurs  narines  sont  courtes,  peu  développées,  sîmpl^  or- 
dinairement et  situées  à  l'extrémité  ou  sur  les  côtés  du  mu« 
seau.  Chez  quelques  espèces,  comme  l'ammodyte  et  la  cou- 
leuvre nasique ,  elles  se  prolongent  de  manière  à  représenter 
une  sorte  de  nez.  Leurs  fosses  nasales  n'offrent  rien  que  l'on 
puisse  comparer  aux  sinus  qui  sont  creusés,  comme  des  an- 
nexes ,  dans  les  os  de  la  tête  chez  les  mammifères  et  les  oi- 
seaux. Les  lames  saillantes  qui  divisent  l'intérieur  de  ces 
cavités,  n'ont  point  été  décrites  d'une  manière  satisfaisante. 
Quant  à  la  membrane  pituitaire ,  elle  est  garnie  d'un  rets  de 
vaisseaux  noirâtres. 

Les  crotales  et  quelques  autres  serpens  venimeux  ont,  au- 
dessous  et  en  arrière  de  chaque  narine,  un  trou  borgne >  assez 
profond ,  et  dont  l'usage  est  inconnu. 

Le  sens  du  goût  est,  dans  les  animaux  dont  nous  faiîMins 
l'histoire  générale,  très-foible,  et  peut-être  moins  développé 
encore  que  celui  de  l'olfaction. 

La  langue  des  ophidiens  est ,  en  effet,  singulièrement  ex- 
tensible et  se  termine  par  deux  longues  pointes  qui ,  quoique 
très-mobiles,  sont  demi-cartilagineuses  et  cornées.  Sa  surface 
est  lisse,  quoique  molle  et  humide.  Cet  organe  paroit  ici  plu- 
tôt destiné  à  saisir  les  alimens  qu'à  faire  percevoir  les  saveurs. 
Il  sert  plus  à  la  déglutition  qu'à  la  gustation,  et  cela  deroit 
être  ainsi,  puisque  chez  ces  animaux  il  n'y  a  point  de  mastica- 
tion. Dans  l'état  de  repos,  il  est  le  plus  souvent  renfermé 
dans  un  fourreau  membraneux. 

Chez  eux ,  du  Yeste ,  le  toucher  existe  dans  toutes  les  par- 
ties du  corps  qui  peuvent  embrasser  les  objets  ;  mais  il  est 


OPH  181 

émoussë  par  les  écailles  et  par  répiderme  de  corne  qui  les  en- 
veloppent de  toutes  parts.  Cet  ëpiderme  s'enlève  au  moins 
une  fois  tous  les  ans,  en  entraînant  même  avec  lui  le  feuillet 
membraneux  le  plus  superficiel  de  la  paupière ,  et  Fanimal  s'en 
débarasse  en  une  seule  pièce  sous  la  forme  d'une  espèce  de 
fourreau  ou  de  gant  retourné,  qui  offre  en  dehors  le  côté  qui 
étoit  en  dedans  alors  que  le  corps  en  étoit  recouvert. 

Le  corps  muqueux,  qui  existe  sous  les  écailles,  a  de»  cou- 
leurs très- vives  et  très-variées  chez  les  ophidiens ,  dont  les  té- 
^mens  n'offrent,  d'ailleurs,  aucune  apparence  du  tissu  papil- 
laire  qui  fait  partie  de  la  peau  de  l'homme  et  de  tant  d'au- 
tres animaux  vertébrés ,  mais  qui  ont  pour  base  un  derme  très- 
fort  et  très-épais,  placé  au-dessous  des  écailles^,  c'est-à-dire,  de 
certains  compartimens  de  la  peau  entre  lesquels  s'enfonce  et 
se  moule  l'épiderme,  et  dont  la  figure  et  la  disposition  varient 
beaucoup  suivant  les  espèces. 

Une  espèce  de  cécilie  a  deux  petits  ba]4)illons  auprès  des 
narines.  L'erpéton  de  Lacépède  offre  deux  tentacules  sur  le 
museaUf  L'ammodyte  a  sur  le  nez  une  petite  éminence  char- 
nue; le  céraste  a  une  corne  mobile  au-dessus  de  chaque  œiU 
Peut-on  considérer  tous  ces  appendices  conune  des  organes  de 
taction  ? 

5.^  Organes  de  la  Nutrition  dans  les  Ophidiens,  Ces  reptiles, 
qui  se  nourrissent  de  chair  vivante  et  d'insectes,  de  vers,  de 
mollusques,  qui  ne  boivent  point  et  qui  ne  sauroient  sucer, 
digèrent  lentement  et  mangent  rarement,  surtout  dans  la  sai- 
son froide.  Un  repas  leur  suffît  souvent  pour  quelques  semaines, 
et  l'on  a,  dit-on,  gardé  des  couleuvres  et  des  vipères  pendant 
plus  de  six  mois  sans  leur  donner  aucun  aliment  et  sans  leur 
rien  voir  perdre  de  leur  activité.  Cependant,  quand  ils  en 
trouvent  l'occasion ,  ils  engloutissent  à  la  fois  une  masse  énorme 
de  nourriture.  Tous  les  jours  nous  pouvons  voir  sur  les  bords 
herbus  des  mares  de  nos  bois ,  la  couleuvre  à  collier  avaler  des 
crapauds  et  des  grenouilles,  dont  le  corps  est  d'un  plus  grand 
diamètre  que  le  sien  propre,  ou  s'emparer  dans  nos  vergers, 
dans  nos  jardins,  des  souris,  des  rats  et  des  mulots. 

Dans  les  colonies  des  Hollandois  aux  Indes  orientales,  André 
Cleyer  a  acheté  des  chasseurs  du  pays  un  énorme  serpent ,  dans 
le  corps  duquel  il  a  trouvé  un  cerf  de  moyen  âge,  encore 


i8a  OPH 

tout  entier  avec  sa  peau  et  ses  membres,  tandis  qu'un  autre 
individu  delà  même  espèce ,  également  examiné  par  lui,  ren- 
fermoit  un  bouc  sauvage  aves  ses  cornes ,  et  qu'un  troisième 
avoit  évidemment  avalé  un  porc-épic  avec  tous  ses  piquans.  Il 
ajoute  qu'une  femme  enceinte  étoit  également  devenue  la  proie 
d'un  reptile  du  même  genre  dans  l'ile  d'Amboine,  et  que  ce 
sort  est  parfois  réservé  aux  buffles  dans  le  royaume  d'A«* 
racan ,  sur  les  frontières  du  Bengale  ;  ce  qui  ne  doit  pas  étonner, 
puisque  le  prince  Maurice  de  Nassàu-Siegen  ,  l'un  des  gouver- 
neurs du  Brésil  pendant  le  17/  siècle,  assuroit  que  des  cerfs, 
d'autres  mammifères  non  moins  volumineux ,  et  même  une 
femme  hoUandoIse ,  furent ,  sous  ses  yeux  ,  dévorés  de  cette 
manière  dans  la  région  de  l'Amérique  méridionale  où  il  cofli- 
mandoit.  Le  P.  Gumilla  ,  dans  son  Histoire  de  l'Orénoque,  ra- 
conte des  faits  analogues  d'un  ophidien  qu'il  appelle  htijo  ^ 
et  on  peut  lire  le  récit  d'une  foule  d'autres  dans  les  voyageurs 
et  les  naturalistes,  dont  les  livres  nous  apprennent  encore 
qu'on  a  vu  des  serpens  employer  plusieurs  jours  à  avaler  uûe 
grande  proie ,  en  sorte  que  la  partie ,  qui  étoit  arrivée  dans 
Festomac,  étoit  déjà  digérée  avant  que  le  reste  fût  entamé. 

Nous  trouverons  bientôt  des  raisons  propres  à  expliquer  des 
particularités  aussi  étonnantes  dans  l'examen  des  organes  de 
la  déglutition  chez  les  ophidiens. 

Dans  quelques  serpens  homodermes^  comme  l'acrochorde , 
le  typhlopsetTamphisbène,  les  deux  branches  de  la  mâchoire 
inférieure  sont  soudées,  et,  par  conséquent,  ne  peuvent  se 
porter  ni  en  avant  ni  en  dehors.  Elles  sont  courtes  et  arti- 
culées avec  le  condyle  par  leur  point  le  plus  postérieur.  Ces 
reptiles  ne  vivent  que  de  proies  d'un  petit  volume. 

Mais  dans  tous  les  serpens  hétérodermes,  les  branches  de  la 
mâchoire  inférieure  sont  simplement  unies  l'une  à  l'autre  par 
un  appareil  ligamenteux,  qui  les  rend  mobiles  et  susceptibles 
de  s'approcher  ou  de  s'écarter  à  la  volonté  de  Fanimal,  et  l'ar- 
ticulation de  cette  mâchoire  s'opère  à  peu  près  de  la  même 
manière  que  dans  les  oiseaux,  c'est-à-dire  qu'il  n'existe  point  de 
condyle  maxillaire,  et  qu'à  l'extrémité  postérieure  de  Vas  est 
creusée  une  facette  articulaire  pour  recevoir  une  éminence 
qui  a  beaucoup  d'analogie  avec  l'os  carré,  et  dont  elle  ne  dif- 
fère que  parce  qu'elle  n'est  ni  aussi  mobile  ni  aussi  libre^ 


OPH  iw 

Il  résulte  de  cette  disposition  que  la  mâchoire  inférieure  dt 
chaque  côté  peut  non-seulement  «'élever  et  s'abaisser ,  ouvrir 
et  fermer  la  bouche ,  mais  encore  se  porter  en  dehors. 

Or ,  il  auroit  été  difficile  que  les  branches  de  la  mâchoire 
inférieure  se  fussent  écartées  sans  qu'en  même  temps  il  n'eût 
été  permis  à  la  supérieure  de  s'élargir.  C'est,  en  effet,  ce  qui 
a  lieu  dans  la  plupart  des  cas ,  où  l'on  voit  que  la  mâchoire 
supérieure  est  comme  suspendue,  distincte  du  crâne  et  sub- 
ordonnée aux  mouvemens  de  la  mâchoire  inférieure,  qui,  par 
l'écartement  de  ses  extrémités  postérieures ,  oblige  les  arcades 
ptérygoïdiennes  à  s'écarter  ;  mouvement  qui ,  par  le  rappro« 
chement  de  leurs  extrémités  antérieures ,  entraîne  simultané- 
ment en  dehors  les  extrémités  postérieures  des  arcades  palatines 
et  maxillaires,  tandis  que  si,  au  contraire,  les  extrémités  ar« 
tieulaires  de  cette  mâchoire  tendent  à  se  rapprocher,  les  ex- 
trémités antérieures  des  mêmes  arcades  se  portent  en  dehors 
et  s'éloignent  l'une  de  l'autre.. 

Dans  les  hétérodermes  non  venimeux,  comme  les  boas  et  les 
couleuvres,  tous  les  os  de  la  mâchoire  supérieure  sont,  à  cet 
effet,  mobiles  sur  le  crâne. 

Les  os  maxillaires  supérieurs  représentent  deux  longues 
branches  osseuses ^  dans  lesquelles  les  dents  sont  implantées* 
lis  font  le  bord  extérieur  de  la  fosse  du  palais.  Ils  sont,  à  la 
manière  d'un  levier  du  premier  genre,  articulés,  vers  leur 
partie  moyenne ,  sur  un  petit  os  analogue  au  jugal ,  et  qui 
forme  le  bord  antérieur  de  l'orbite.  A  peu  près  vers  ce  même 
point,  mais  en  dedans,  ils  portent  une  apophyse  qui  s'ap- 
puie et  qui.  glisse  sur  l'arcade  palatine*  Cette  double  arthro^ 
die  leur  donne  la  faculté  d'exécuter  un  mouvement  de  bas- 
cule ,  et  cela  d'autant  mieux  que  leur  extrémité  antérieure 
est  libre  et  que  la  postérieure  reçoit  l'extrémité  d'un  os  par- 
ticulier, qui  sert  à  l'unir  aux  arcades  palatines. 

Celles-ci  sont  deux  branches  osseuses ,  intérieures ,  formées 
de  deux  parties:  une  antérieure ^  libre  en  devant  et  articulée 
en  aixière  avec  une  tige  osseuse  qui  se  porte  vers  l'articu- 
latidn  de  la  mâchoire  inférieure  ,  en  dehors  avec  l'os  particu- 
lier qui  l'unit  à  l'arcade  maxillaire,  en  dessus  sur  la  base  dii 
crâne ,  au-devant  des  orbites  ;  et  une  autre  postérieure ,  analogue 
à  la  lame  ptérygoïdienne  et  unie  en  devant  avec  l'exti^émifé 


i84  OPH 

postérieure  de  la  première  portion,  en  arriére  avec  lainàchaire 
inférieure  du  côté  interne  f  en  dehors  avec  l'os  qui  la  joint 
kr  Tarcade  maxillaire. 

Les  os  incisifs  ne  portent  point  toujours  des  dents,  et  quel- 
quefois même,  ainsi  que  cela  a  lieu  chezlesboas,  ils  ne  réunis* 
sent  pas  les  os  maxillaines  supérieurs. 

Enfin  ,  un  dernier  os  palato  -  maxillaire  encore  ,  à  peu  près 
cylindrique  dans  son  milieu,  aplati  à  se^  extrémités,  est  arti* 
culé  en  dehors  avec  l'extrémité  postérieure  de  Tarcade  maxil- 
laire, en  dedans  avec  la  partie  moyenne  et  externe  de  la«é« 
gion  ptérygoïdienne  de  Tarcade  palatine. 

Les  hétérodermes  à  crochets  venimenx  offrent  une  nouvelle 
modification ,  parce  que  chez  eux  non  •'Seulement  les  mâchoires 
peuvent  s'écarter,  mais  encore  parce  que  leurs  os  maxillaire» 
supérieurs  sont  susceptibles  de  se  porter  en  avant.  Les  arca^ 
des  palatines  sont  très-courtes ,  entièrement  dirigées  en  avant, 
et  ne  supportent  que  les  dents  venimeuses.  Un  os  intermédiaire, 
en  se  portant  au-dessus  du  maxillaire  supérieur,  qui  est  ar-. 
ticulé  lui-même  au-devant  de  Forbite  sur  Vos  de  pommette. 
Court  et  mobile,  les  unit  aux  arcades  ptérygoïdiennes,  de  sorte 
que,  par  le  mouvement  de  la  mâchoire  inférieure  en, avant, 
l'arcade  palatine,  entraînée  dans  cette  direction,  chasse  deyanl 
elle  l'os  qui  l'unit  à  la  maxillaire;  laquelle,  extrêmement  mo- 
bile, se  redresse  aussitôt  et  se  porte  en  avant,  en  jouant  sur 
l'os  de  la  pommette.  -,^ 

C'est  évidemment  à  la  conformation  que  nous  venons  de  dé« 
crire  que  le  plus  grand  nombre  des  ophidiens  doivent  la  fa^ 
culte  singulière  de  dilater  leur  gueule  au  point  d'avaler  des 
corps  plus  gros  qu'eux,  comme  nous  Pavons. dit  ci-dessus* 

Les  muscles  qui  opèrent  cette  dilatation ,  méritent  d'être 
connus  et  offrent  de  nombreuses  particularités. 

Tous  ceux  de  la  mâchoire  inférieure  sont  cachés  dans  l'épais- 
seur des  lèvres,  et  font,  de  chaque  côté,  le  tour  delà  bouche. 
L'un  d'eux ,  qui  paroit  remplacer  le  mas$éter ,  plus,  fort  et 
constituant  le  bord  antérieur  de  la  commissure  des  lèvres, 
vient,  dans  une  grande  étendue,  se  terininerau  bord  supé< 
rieur  de  la  branche  sous-maxillaire ,  après  avoir  pris  naissance 
par  une  forte  aponévrose  sur  la  bourse  tendineuse  qui  renferme 
la  vésicule  à  venin.  On  trouve  immédiatement  derrière  lui 


OPH  >85 

Ta^alogiie  du  temporal,  lequel  n'est  qu'une  bandelette  char* 
nue,  qui  se  confond  en  bas  avec  le  précédent  et  descend  d'une 
échancrure  pratiquée  derrière  l'orbite.  Plus  en  arriére  encore, 
sur  toute  la  partie  inférieure  de  l'os  carré ,  existe  un  muscle 
particulier,  accessoire  du  temporal  et  du  masséter,  tandis 
que  l'analogue  du  di gastrique  occupe  tonte  la  longueur  de  la 
partie  postérienre  du  même  os  carré ,  et  vient  se  terminer  à 
l'apophyse  la  plus  postérieure  de  la  branche  de  la  mâchoire, 
au-delà  de  son  articulation. 

Il  est  facile  de  concevoir  que  les  deux  premiers  des  muscles 
qui  viennent  d'être  indiqués  tendent  à  rapprocher  les  deux 
mâchoires  l'une  de  l'autre  et  à  fermer  la  gueule. 

Quant  à  ceux  qui  agissent  sur  la  mâchoire  supérieure  ,.ils 
sont  en  plus  grand  nombre.  L'un  d'eux ,  très-charnu ,  naît  de 
la  capsule  qui  entoure  Farticulalion  de  la  mâchoire  avec  l'os 
carré ,  et  vient  s'épanouir  sur  la  bourse  des  dents  venimeuses 
et  SUT  l'apophyse  postérieure  de  l'os  maxillaire ,  de  manière 
qu'en  se  contractant ,  il  doit  porter  en  bas  les  crochets  lors- 
qu'ils ont  été  redressés.  Deux  autres ,  dirigés  en  sens  inverse , 
sont  situés  entre  la  ligne  moyenne  de  la  base  du  crâne  et  les 
arcades  palatines.  Le  premier ,  sous-cutané ,  produit  la  pro- 
traction de  l'os  maxillaire  ou  le  redressement  des  crochets  et 
le  rétrécissement  delà  bouche  par  le  rapprochement  des  deux 
arcades  intérieures.  Le  second,  plus  mince  et  situé  au-dessus 
de  lui,  es^  destiné  à  ramener  en  arrière  toute  la  masse  de  la 
mâchoire  supérieure,  en  produisant  en  même  temps  le  rap- 
prochement des  deux  branches  qui  la  forment.  C'est  ainsi  qu'en 
mordant  les  corps,  les  serpens  peuvent  tordre  la  bouche,  en 
même  temps  qu'ils  la  dilatent  outre  mesure. 

Tous  les  ophidiens,  au  reste ,  ont  la  gueule  garnie  de  dents; 
mais  ces  dents  ne  leur  servent  jamais  à  mâcher  ;  elles  ne  sont 
propres  qu'à  retenir  la  proie.  Les  muscles,  consacrés  à  mou- 
voir la  charpente  osseuse  qui  les  soutient,  ne  peuvent  plus 
opérer  de  broiement;  ilç  ont  seulement  la  faculté  d'élever, 
d^abaisser,  d'écarter,  de  rapprocher,  de  porter  en  avant  on* 
en  arrière. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  tissu  de  ces  dents  n'offre  rien  de  spé- 
cial. I.a  portion  osseuse  en  est  dure  et  compacte  ;  l'émail  en 
est  peu  épais  ;  jamais  on  observe  de  cément  dans  leur  eompo- 
silioii. 


i86  OPH 

Dans  les  espèces  non  venimeuses  ces  ostéides  sont  CQniques^ 
crochus,  très- pointus  y  dirigés  en  arriére,  implantés  tout  le 
long  de  chacune  des  arcades  maxillaires ,  palatines  et  mandi- 
bulaires,  sur  quatre  rangs,  par  conséquent  à  la  mâchoire  su^ 
périeure  et  sur  deux  seulement  à  rinférieure. 

Leur  nombre  ,  toujours  assez  considérable ,  varie  beau* 
coup. 

Mais  dans  les  espèces  venimeuses  la  branche  maxillaire 
porte  seulement  à  son  extrémité  antérieure  une  dent  creuse , 
ou  plutôt  un  véritable  crochet  très- long  et  traversé  par  un 
canal  pour  l'écoulement  d'un  liquide  empoisonné,  dont  nous 
ferons  plus  tard  l'histoire  ;  plus  en  arriére ,  elle  renferme  un 
assez  grand  nombre  de  germes  de  crochets  analogues ,  ca« 
chés  dans  une  large  bourse,  qui  constitue  la  gencive,  et  destinés 
à  remplacer  successivement  la  dent  visible  lorsqu'elle  est 
tombée.  On  ne  trouve  donc  plus ,  dans  la  plus  grande  partie 
de  la  bouche,  que  les  deux  rangées  de  dents  palatines  et  les 
deux  rangées  de  la  mâchoire  inférieure ,  et  le~  crochet  lui- 
même,  quand  le  serpent  ne  veut  point  s*en  servir,  reste  caché 
dans  un  repli  de  la  gencive. 

Par  suite  du  défaut  de  mastication ,  les  glandes  salivaires  dé- 
voient constituer  un  appareil  moins  important  dans  l'organisa- 
tion des  ophidiens  que  dans  celle  des  mammifères.  Elles  ne 
manquent,  cependant,  point  toutes.  On  observe  même  que 
dans  quelques  genres,  comme  celui  des  couleuvres  et  des  boas , 
il  existe  au-dessous  de  la  peau ,  le  long  de  la  face  extei:ne  des 
branches  de  la  mâchoire  inférieure,  deux  glandes  alongées, 
granuleuses,  dont  l'humeur  est  versée  au  côté  externe  des 
dents  correspondantes,  et  qui ,  d^ns  les  amphisbénes,  sont  lo- 
gées immédiatement  sous  la  langue,  entre  les  muscles  génio- 
glosses  et  génio  -  hyoïdiens. 

Quant  aux  glandes  qui  sécrètent  le  venin  dans  beaucoup  de 
serpens  hétérodermes,  on  les  trouve  sur  les  côtés  de  ciMique 
branche  de  la  mâchoire  supérieure ,  en  arriére  de  l'orbite  et 
presque  au-dessous  de  la  peau.  Leur  tissu  est -granuleux, 
comme  celui  des  glandes  salivaires,  et  deux  muscles,  desti- 
nés à  redresser  les  crochets ,  les  traversent  d'avant  en  arrière, 
l'un  en  dehors,  l'autre  en  bas,  de  sorte  qu'ils  ne  peuvent  agir 
sans  comprimer  la  glande  et  chasser  le  venin  dans  son  canal 


OPH  187 

excréteur ,  qui  conduit  celui-ci  à  la  base  des  crochets ,  où  il 
pénètre  par  une  fente  dans  un  canal  qui  règne  dans  toute 
leur  étendue  et  s'ouvre  vers  la  pointe  obliquement  en  bec 
de  plume. 

Lors  donc  que  Fanimal  irrité  mord  sa  victime ,  ses  crochets 
se  redressent  9  pénètrent  dans  la  chair  et  y  déposent  le  poison 
fatal,  véritable  germe  de  mort  et  de  destruction;  mais  ils  ne 
méritent  point,,  à  proprement  parler,  le  nom  de  crochets  mo" 
biles ^  par  lequel  certains  naturalistes  les  ont  désignés;  ce  ne 
sont  point  Cjux  qui  se  redressent,  c'est,  comme  nous  l'avons 
vu,  l'os  maxillaire  qui  se  meut. 

Les  ophidiens  n'ont  point  d'épiglotte,  et  leur  pharynx,  seule- 
ment un  peu  plus  large  que  l'œsophage ,  n'a  aucun  muscle 
destiné  à  le  mouvoir  ou  à  lui  faire  changer  de  forme.  La  mem- 
brane muqueuse  qui  le  tapisse ,  offre  une  foule  de  plis  lon- 
gitudinaux. 

Leur  œsophage,  très-dilatable,  conserve  à  peu  près  le  même 
diamètre  dans  toute  son  étendue ,  et  ne  se  distingue  pas  bien 
nettement  de  l'estomac,  en  sorte  qu'il  devient  assez  difficile 
d'indiquer  d^une  manière  précise  la  situation  du  cardia.  La 
membrane  charnue  de  ce  conduit  est  aussi  très-peu  marquée* 

Leur  estomac  a  simplement  la  forme  d'un  boyau  un  peu 
plus  large  que  le  reste  et  sans  courbure.  Quand  ses  parois  sont 
contractées,  sa  membrane  interne  constitue  des  plis  longitu- 
dinaux. Le  pylore  n'est  marqué  que  par  un  léger  rétrécisse- 
ment et  par  une  plus  grande  épaisseur  des  parois. 

Par  suite  du  genre  d'alimens  dont  ils  se  nourrissent,  le 
canal  intestinal  de  ces  reptiles  est  fort  court,  et  dans  la  cou- 
leuvre à  collier ,  par  exemple ,  il  est  à  la  longueur  totale  du 
corps  dans  le  rapport  d'un  à  un  et  demi.  11  est  long  et  grêle 
dans  la  première  partie  de  son  trajet ,  à  laquelle  succède  un 
intestin  gros  et  court,  dans  l'intérieur  duquel  son  extrémité 
se  prolonge  en  manière  de  rebord  circulaire  ou  de  valvule , 
mais  sans  qu'aucun  appendice  marque  le  lieu  de  leur  di- 
vision. 

Les  parois  du  gros  intestin  sont  presque  toujours  plus  fortes 
et  plus  épaisses  que  celles  3u  petit.  Il  va  en  serpentant  jusqu'au 
rectum,  mais,  sans  se  détourner,  et  conserve  à  peu  près  le 
même  diamètre  dans  toute  son  étendue. 


i88  OPH 

La  tunique  muqueuse  forme ,  dans  Plntestin  ^êle ,  de  larges 
feuillets  longitudinaux,  plissés  comme  des  manchettes.  Elle 
est  hérissée  de  rugosités  et  constitue  des  plis  épais  et  irrégu- 
liers dans  le  rectum ,  dont  l'extrémité  se  dilate  en  un  cloa- 
que arrondi. 

Dans  la  plupart  des  espèces  Tanus  n'est  qu'une  fente  trans- 
versale ,  placée  sous  l'origine  de  la  queue  et  qui  conduit  dans 
le  cloaque ,  sorte  de  réservoir  commun  des  fluides  ou  des  pro- 
duits dé  la  génération ,  de  l'urine  et  des  exçrémens  solides. 
Cet  orifice  a  deux  lèvres ,  dont  l'une  se  meut  contre  l'autre 
et  fei:pie  l'ouverture  à  la  manière  d'un  couvercle  à  char-* 
niére. 

Le  foie,  long  et  cylindrique,  n'a  qu'un  seul  lobe.  Sa  teinte 
tire  en  général  sur  le  jaune.  Dans  beaucoup  d'espèces  le  tronc 
commun  des  canaux  hépatiques  est  ordinairement  séparé  du 
cystique  et  ne  s'insère  pas  avec  ce  dernier  dans  le  canal  in- 
testinal. 

La  vésicule  du  fiel  est  absolument  séparée  du  foie*  Elle  est 
située  à  côté  de  l'estomac ,  dans  le  voisinage  du  pylore  et  un 
peu  en  arrière  de  lui.  Sa  figure  est,  en  général,  celle  d'un 
ovoïde.  Le  fiel  qu'elle  contient,  est  d'ordinaire  très- vert, 
très-âcre  et  très-amer. 

Le  pancréas  est  fort  irrégulier  et  situé  à  droite  de  l'origine 
du  canal  intestinal. 

La  rate  est  adhérente  au  commencement  de  ce  même  canal. 
Elle  est  alongée. 

Le  péritoine  paroit confondu  avec  la  plèvre,  en  vertu  même 
de  la  réunion  des  cavités  du  thorax  et  de  l'abdomen,  par 
suite  du  défaut  de  diaphragme. 

Le  mésentère  forme  un  pli  très-étroit,  qui  ne  vient  pas  im- 
médiatement de  la  colonne  vertébrale  ,  et  entre  les  lames  du:* 
quel  les  vaisseaux  sanguins  rampent  sans  se  diviser. 

Il  n'existe  pas  d'épiploons  proprement  dits  chez  les  ophi- 
diens. Beaucoup  d'entre  eux,  cependant,  présentent  au-de»« 
sous  du  canal  intestinal  des  appendices  chargés  de  graisse. 

On  a  reconnu  aussi ,  dans  ces  animaux ,  des  vaisseaux  Ijrm- 
phatiques.  On  n'y  a  point  encore  découvert  les  ganglions  qui 
appartiennent  au  système  de  ces^  vaisseaux. 

Les  reios  sont  extrêmement  alongés  et  formés  d'un  grand 


OPH  189 

nombre  de  lob  es  séparés  et  comme  enchainésrun  devant  Fautre. 
Chacun  de  ces  lobes  verse  l'urine,  par  un  rameau  spécial, 
dans  un  conduit  commun  qui  suit  le  bord  interne  de  Torgane 
et  constitue  Turetère,  lequel,  parvenu  au-dessus  du  cloaque, 
se  dilate  lui-même  en  une  petite  vésicule  ovale,  avant  de  s^j 
terminer  par  un  orifice  séparé. 

La  vessie  urinaire  manque  en  conséquence  de  cette  dernière 
disposition^ 

Il  existe  dans  les  replis  du  péritoine  qui  joignent  les  ovaires 
aux  oviductes ,  de  petits  corps  que  plusieurs  anatomistes  ont 
pris  pour  les  analogues  des  capsules  surrénales. 

L'accroissement  des  ophidiens  est  assez  lent,  parce  que  ces 
animaux  vivent  long-temps  et  que  l'engourdissement,  auquel 
ils  sont  sujets  durant  l'hiver,  semble  suspendre  leur  vie.  Cei^ 
taines  espèces,  avec  le  temps,  atteignent  la  taille  prodigieuse 
de  trente  et  quarante  pieds  j  tel  seroit,  en  particulier,  le  ser- 
pent géant,  observé  par  Adanson  au  Sénégal;  tel  et  pis  encore 
étoit  celui  contre  lequel  Régulus  fut  obligé  de  faire  marcher 
des  machines  de  guerre  sur  les  rives  du  Bégrada ,  entre  Uti- 
que  et  Carthage,  et  qui,  au  rapport  de  Valère- Maxime, 
n'avoit  pas  moins  de  cent  vingt  pieds» 

4.°  Organes  de  la  Circulation  dans  les  Ophidiens.  Dans  ces  rep- 
tiles, la  circulation,  qui  s'opère  toujours  lentement,  est  ce- 
pendant subordonnée  à  l'acte  de  la  respiration ,  à  la  tempé- 
rature de  l'atmosphère  et  au  développement  des  passions.  Le 
cœur  n'a  qu'un  ventricule  et  deux  oreillettes,  dont  la  droite, 
qui  reçoit  le  sang  du  corps ,  est  la  plus  vaste.  Les  parois  de 
ces  deux  cavités  sont  minces  et  semblent  transparentes  dans 
les  intervalles  des  faisceaux  charnus  qui  les  affermissent  et 
dont  l'entrecroisement  est  irrégulier.  Une  cloison  membra- 
neuse les  isole  l'une  de  l'autre.  Elles  s'ouvrent,  à  côté  l'une 
de  l'autre  et  par  une  embouchure  recouverte  d'une  valvule 
membraneuse  demi -circulaire,  dans  le  ventricule,  qui  a  la 
figure  d'un  cône  alongé,  peu  régulier,  surmonté  d'un  appen- 
dice au  côté  gauche  de  sa  base ,  et  divisé  intérieurement  en 
deux  loges,  une  supérieure  et  une  inférieure,  qui  ne  séparent 
qu'en  partie  une  cloison  incomplète ,  horizontale  et  composée 
de  faisceaux  charnus ,  entre  lesquels  le  sang  peut  passer.  L'in- 
térieur de  ces  loges  est  traversé  en  tous  sens  par  une  foule 


190  OPH 

de  colonne!»  musculaires,  qui  en  afifermissent  les  parois  et  con* 
courent  à  opérer  un  mélange  plus  intime  du  sang  qui  vient 
du  poumon  avec  celui  qui  arrive  du  reste  du  côrp)« 

L^orifice  de  Tartére  pulmonaire  répond  à  la  loge  inférieure. 
L'aorte  gauche  naît  de  la  même  loge,  immédiatement  aunles» 
vv  sous  de  la  droite,  qui  commence  dans  la  loge  supérieure  et 

qui  reçoit  aiqsi  une  partie  du  sang  des  poumons  et  du  cdrps 
avant  son  passage  dans  la  loge  inférieure,  d'où  il  est  chassé 
dans  Taorte  gauche  et  dans  Tartére  pulmonaire. 

5.®  Organes  de  la  Respiration.  Vu  Tabsence  du  sternum  et 
celle  du  diaphragme,  le  mécanisme  de  cette  fonction  est  tout 
difijérent  ici  de  ce  cjfu'il  est  dans  les  mammifères  et  «MÔœe  dans 
les  oiseaux.  Il  n'existe  d'ailleurs ,  dans  les  animaux  qui  nous 
occupent,  qu'un  seul  poumon,  qui  se  prolonge  au-dessus  de 
l'œsophage ,  de  l'estomac  et  du  foie ,  bien  au^^delà  de  ces  der« 
niers.  La  trachée-artère,  conséquemment,  ne  se  partage  point 
en  bronches,  et,  arrivée  au  poumon  unique^  elle  se  termine 
l)rusquement  dans  la  cavité  de  ce  viscère.  Ses  parois  sont  très* 
membraneuses,  car  on  ne  trouve  de  portions  fibro  -  cartilagi- 
neuses que  dans  le  tiers  inférieur  de  la  circonférence  à  peu 
près.  Celles  du  poumon ,  ou  plutôt  de  l'espèce  de  sac  ou  de 
vessie  qu'il  représente,  sont  tapissées  par  des  cellules  polygo^ 
nales ,  bordées  elles-mêmes  par  un  réseau  fin ,  blanc,  opaque^ 
formé  de  cordons  de  nature  tendineuse ,  qui  divisent  l'intérieur 
de  ces  cellules  en  aréoles  plus  petites,  en  un  réseau  à  mailles 
lâches  et  très-fines. 

Il  n'y  a  point  d'épiglotte  chez  les  ophi'diena*  Nous  l'avons 
déjà  dit,  ces  reptiles  manquent  égalemient  de  voile  du  palais. 
Leur  larynx  n^est  formé  que  d'une  plaque  inférieure  et  de  deux 
pièces  latérales,  rétrécissant  un  peu  les  bords  de  la  gloKe; 
aussi  n'ont-ils  d'autre  voix  qu'une  sorte  de  sifflement  ou  pltt* 
t6t  de  souffiement,  ' 

6.^  Organes  delà  Génération  dans  Us  OfkidienSé  Tous  ces  ani- 
maux ont  un  accouplement  à  l'aide  d'organes  doubles ,  et  dans 
lequel  le  mâle  et  la  femelle  s'entortillent  l'un  autour  deFautre^ 
se  Joignent  étroitement  par  plusieui^  contours,  et  restent  ainsi 
accolés  pendant  une  ou  deux  heures  environ. 

y 
'  I  .  I  II  ill  < i^w«M^M— 1^ 

•  1  Sibila  iambebant  linguis  vibrantibus  ora* 


OPH  »9» 

Dans  les  individus  mâles,  les  testicules  sont  placés  en  avant 
des  reins,  dans  Tabdomen,  et  de  chaque  côté  de  la  colonne 
vertébrale. 

L'épididyme ,  qui  est  d*un  assez  petit  volume,  se  change 
bientôt  en  un  canal  déférent,  trés-flexueux  et  qui  s^ouvre  dans 
le  cloaque )  au  milieu  d^une  papille,  qui  a  été  décrite  impro* 
prement  comme  une  verge  par  quelques  auteurs. 

Il  n'y  a  ni  vésicules  séminales,  ni  vésicules  accessoires. 

Dans  la  plupart  des  espèces  il  y  a  deux  verges  courtes,  cy* 
lindriqueSf  hérissées  ordinairement  d^épines,  qui  se  retirent 
sous  la  peau  de  la  queue  dans  Tétat  de  repos  et  qui  se  dérou- 
lent au-dehors  lors  de  l'érection  et  au  moment  de  la  copuIa« 
tion. 

Chez  les  femelles  on  observé  deux  ovaires,  où  les  œufs  sem* 
blent  rangés  en  chapelets  et  non  agglomérés  en  masse  comme 
dans  les  batraciens.  Les  oviductes  sont  plissés,  très-longs  et 
terminés  au  cloaque. 

Les  œufs,  agglutinés  en  séries  moniliformes  par  une  matière 
muqueuse ,  sont  arrondis ,  ovoïdes ,  enveloppés  par  une  mem- 
brane moUe,  non  poreuse ,  légèrement  encroûtée  d'une  subs» 
tance  calcaire.  Le  jaune  en  est  orangé  et  huileux  ;  l'albumen 
verdàtre  et  difficilement  coagulable ,  comme  dans  les  chélo- 
niens. 

Il  ny  a  point  d'incubation ,  mais  quelquefois  Les  œufs  édo- 
sent  dant- rintérieur  du  corps  ,  et  les  petits  naissent  vivans; 
tel  est  le  cas  de  la  vipère  qui  doit  même  son  nom  à  cette  par« 
ticularité. 

Les  femelles  prennent  souvent  soin  de  leurs  petits  dans  le 
premier  âge.  On  en  a  vu ,  au  moment  du  péril,  qui  recevoienft 
leur  famille  dans  leur  œsophage  pour  ne  la  rendre  à  la  lumière 
qu*apr^  la  disparition  du  danger.  Voyez  EarjÉTOiOGiB,  Kef* 

TILES  ».  SsaPBNT.   (H*   C.)  , 

OPUIDIUM.  (IcUhyoL)  Voyez  Ophidie.  (H.  C.) 
OPHIE.  (Ornith.)  M.  Temminck  établit,  au  tome  i.'% 
p.  uuaaiif  de  la  a.'  édition  de  son  Manud  d'ornithologie  ^  ce 
genre,  appartenant  à  Tordre  des  anisodaetyles ,  qu'il  nomme  en 
grec  opHyorynchos ^  et  auquel  il  assigne  pour  caractères:  Un 
bec  plus  long  que  la  tête,  grêle,  très- effilé,  en  alêne,  droit 
ou  peu  fléchi,  déprimé  à  la  base ,  comprimé  à  la  pointe ,  qui 


Î90  OPH 

de  colonne!»  musculaires,  qui  en  afifermissent  les  parois  et  con* 
courent  à  opérer  un  mélange  plus  intime  du  sang  qui  vient 
du  poumon  avec  celui  qui  arrive  du  reste  du  corpi^ 

L^orifice  de  Tartére  pulmonaire  répond  à  la  loge  inférieure. 
L'aorte  gauche  naît  de  la  même  loge ,  immédiatement  au-des- 
vv  sous  de  la  droite,  qui  commence  dans  la  loge  supérieure  et 

qui  reçoit  aÎQsi  une  partie  du  sang  des  poumons  et  du  ctorps 
avant  son  passage  dans  la  loge  inférieure ,  d'oJi  il  c$t  chassé 
dans  Taorte  gauche  et  dans  Tartère  pulmonaire. 

5.**  Organes  de  la  Respiration.  Vu  l'absence  du  sternum  et 
celle  du  diaphragme,  le  mécanisme  de  cette  fonction  est  tout 
difiji^rent  ici  de  ce  cjfu'ii  est  dans  les  mammifères  et  infime  dans 
les  oiseaux.  Il  n'existe  d'ailleurs ,  dans  les  animaux  qui  nous 
occupent,  qu'un  seul  poumon,  qui  se  prolonge  au-dessus  de 
l'œsophage,  de  Testomac  et  du  foie,  bien  au^^delà  de  ces  der* 
niers.  La  trachée-artère,  conséquemment,  ne  se  partage  point 
en  bronches,  et,  arrivée  au  poumon  unique^  elle  se  termine 
l)rusquement  dans  la  cavité  de  ce  viscère.  Ses  parois  sont  très* 
membraneuses,  car  on  ne  trouve  de  portions  fibro-cartilagi'* 
neuses  que  dans  le  tiers  inférieur  de  la  circonférence  à  peu 
près.  Celles  du  poumon ,  ou  plutôt  de  l'espèce  de  sac  ou  de 
vessie  qu'il  représente,  sont  tapissées  par  des  cellules  polygo- 
nales, bordées  elles-mêmes  par  un  réseau  fin ,  blanc,  opaque^ 
formé  de  cordons  de  nature  tendineuse ,  qui  divisent  Tintérieur 
de  ces  cellules  en  aréoles  plus  petites,  en  un  réseau  à  mailles 
lâches  et  très-fines. 

Il  n'y  a  point  d'épiglotte  chez  les  ophidiens*  Nous  Pavons 
déjà  dit,  ces  reptiles  manquent  égalemient  de  voile  du  palais* 
Leur  larynx  n^est  formé  que  d'une  plaque  inférieure  et  de  deux 
pièces  latérales,  rétrécissant  un  peu  les  bords  de  la  glotte } 
aussi  n'ont-îls  d'autre  voix  qu'une  sorte  de  sifflement  ou  flM* 
t6t  de  soufflement,  ' 

6.^  Organes  delà  Génération  dans  les  Ophidiens*  TouÈ ces  alii- 
jnaux  ont  un  accouplement  à  l'aide  d'organes  doubles ,  eldans 
lequel  le  mâle  et  la  femelle  s'entortillent  l'un  autour  deFautrey 
se  Joignent  étroitement  par  plusieurs  contours,  et  restent  ainsi 
accolés  pendant  une  ou  deux  heures  environ* 

I 

1  Sibila  iambebant  linguis  vibrantibus  ora* 


OPH  19» 

Dans  les  individus  mâles,  les  testicules  sont  placés  en  avant 
des  reins,  dans  Tabdomen,  et  de  chaque  côté  de  la  colonne 
vertébrale. 

L'épididyme ,  qui  est  d'un  assez  petit  volume,  se  change 
bientôt  en  un  canal  déférent^  trés-flexueux  et  qui  s^ouvfe  dans 
le  cloaque )  au  milieu  d^une  papille,  qui  a  été  décrite  impro* 
prement  comme  une  verge  par  quelques  auteurs. 

Il  n'y  a  ni  vésicules  séminales,  ni  vésicules  accessoires. 

Dans  la  plupart  des  espèces  il  y  a  deux  verges  courtes,  cy* 
lindriques»  hérissées  ordinairement  d'épines,  qui  se  retirent 
sous  la  peau  de  la  queue  dans  Pétat  de  repos  et  qui  se  dérou- 
lent au-dehors  lors  de  l'érection  et  au  moment  de  la  copuIa« 
tion. 

Chez  les  femelles  on  observé  deux  ovaires,  où  les  œufs  sem- 
blent rangés  en  chapelets  et  non  agglomérés  en  masse  comme 
dans  les  batraciens.  Les  oviductes  sont  plissés,  très- longs  et 
terminés  au  cloaque. 

Les  œufs ,  agglutinés  en  séries  moniliformes  par  une  matière 
muqueuse ,  sont  arrondis,  ovoïdes ,  enveloppés  par  une  mem-* 
brane  moUe,  non  poreuse ,  légèrement  encroûtée  d'une  subs» 
tance  calcaire.  Le  jaune  en  est  orangé  et  huileux  ;  l'albumen 
verdàtre  et  difficilement  coagulable ,  comme  dans  les  chélo- 
niens. 

Il  ny  a  point  d'incubation,  mais  quelquefois  Les  œufs  éclo- 
sent  dana  l'intérieur  du  corps  ,  et  les  petits  i^aissent  vivans; 
tel  est  le  cas  de  la  vipère  qui  doit  même  son  nom  à  cette  par* 
ticularité. 

Les  femelles  prennent  souvent  soin  de  leurs  petits  dans  le 
premier  âge.  On  en  a  vu ,  au  moment  du  péril,  qui  recevoienft 
leur  famille  dans  leur  œsophage  pour  ne  la  rendre  à  la  lumière 
qu'âpre  la  disparition  du  danger.  Voyez  Erf^tologie,  Kef* 
TiL£s  ».  SaarENT.  (H*  C.)  , 

OPUIDIUM.  (Ichthyol.)  Voyez  Ophidie.  (H.  C.) 

OPHIE.  (Ornith.)  M.  Temminck  établit,  au  tome  i.", 
p.  UUOUII9  de  la  2."  édition  de  son  Manud  d'ornithologie  y  ce 
genre,  appartenant  à  l'ordre  da anisodactyles ,  qu'il  nomme  en 
grec  opefyorynchos y  et  auquel  il  assigne  pour  caractères:  Un 
bec  plus  long  que  la  tête,  grêle,  très- effilé,  en  alêne,  droit 
ou  peu  fléchi,  déprimé  à  la  base ,  comprimé  à  la  pointe ,  qui 


Î90  OPH 

de  colonne»  musculaires,  qui  en  affermissent  les  pairois  et  coti* 
courent  à  opérer  un  mélange  plus  intime  du  sang  qui  vient 
du  poumon  avec  celui  qui  arrive  du  reste  du  carj^ 

L^orifice  de  l'artère  pulmonaire  répond  à  la  loge  inférieure. 
L'aorte  gauche  naît  de  la  même  loge ,  immédiatement  au-des» 
vv  sous  de  la  droite,  qui  commence  dans  la  loge  supérieure  et 

qui  reçoit  aiqsi  une  partie  du  sang  des  poumons  et  du  cdrps 
avant  son  passage  dans  la  loge  inférieure ,  d'oii  il  est  chassé 
dans  l'aorte  gauche  et  dans  l'artère  pulmonaire. 

5.®  Organes  de  la  Respiration.  Vu  l'absence  du  sternum  et 
celle  du  diaphragme,  le  mécanisme  de  cette  fonction  est  tout 
diffjérent  ici  de  ce  cjfu'ii  est  dans  les  mammifères  et  même  dans 
les  oiseaux.  Il  n'existe  d'ailleurs ,  dans  les  animaux  qui  nous 
occupent,  qu'un  seul  poumon,  qui  se  prolonge  au-dessus  de 
l'œsophage ,  de  Testomac  et  du  foie ,  bien  au^^delà  de  ces  der- 
niers. La  trachée-artère,  conséquemment,  ne  se  partage  point 
en  bronches,  et,  arrivée  au  poumon  unique^  elle  se  termine 
l)rusquement  dans  la  cavité  de  ce  viscère.  Ses  parois  sont  très- 
membraneuses,  car  on  ne  trouve  de  portions  fibro - cartilagi^ 
neuses  que  d^ns  le  tiers  inférieur  de  la  circonférence  à  peu 
près.  Celles  du  poumon ,  ou  plutôt  de  ^espèce  de  sac  ou  de 
vessie  qu'il  représente,  sont  tapissées  par  des  cellules  polygo^ 
nales ,  bordées  elles-mêmes  par  un  réseau  fin ,  blanc  «  opaque^ 
formé  de  cordons  de  nature  tendineuse ,  qui  divisent  ^intérieur 
de  ces  cellules  en  aréoles  plus  petites,  en  un  réseau  à  mailles 
lâches  et  très-fines. 

Il  n'y  a  point  d'épiglotte  chez  les  ophidiens*  Nous  Pavons 
déjà  dit,  ces  reptiles  manquent  également  de  voile  du  palais* 
Leur  larynx  n^est  formé  que  d'une  plaque  inférieure  et  de  deux 
pièces  latérales,  rétrécissant  un  peu  les  bords  de  la  glolie; 
aussi  n'ont-ils  d'autre  voix  qu'une  sorte  de  sifflement  ou  pl*« 
t6t  de  soufflement,  ' 

6.**  Organes  delà  Génération  dans  Us  Ofkidieru.  Tou&ces  alii- 
jnaux  ont  un  accouplement  à  l'aide  d'organes  doubles ,  et  dans 
lequel  le  mâle  et  la  femelle  s'entortillent  l'un  autour  deFautre^ 
se  joignent  étroitement  par  plusieurs  contours,  et  restent  ainsi 
accolés  pendant  une  ou  deux  heures  environ. 


■k^MbKi.a 


1  Sibila  lambebant  linguis  vibrantibus  oras 


OPH  19» 

Dans  les  individus  mâles,  les  testicules  sont  placés  en  avant 
des  reins,  dans  l'abdomen,  et  de  chaque  côté  de  la  colonne 
vertébrale. 

L'épididyme ,  qui  est  d'un  assez  petit  volume,  se  change 
bientôt  en  un  canal  déférent^  trés-flexueux  et  qui  s^ouvfe  dans 
le  cloaque )  au  milieu  d'une  papille,  qui  a  été  décrite  impro* 
prement  comme  une  verge  par  quelques  auteurs. 

11  n'y  a  ni  vésicules  séminales,  ni  vésicules  accessoires. 

Dans  la  plupart  des  espèces  il  y  a  deux  verges  courtes,  cy* 
lindriques»  hérissées  ordinairement  d'épines,  qui  se  retirent 
sous  la  peau  de  la  queue  dans  l'état  de  repos  et  qui  se  dérou- 
lent au-dehors  lors  de  l'érection  et  au  moment  de  la  copula* 
tion. 

Chez  les  femelles  on  observé  deux  ovaires,  où  les  œufs  sem- 
blent rangés  en  chapelets  et  non  agglomérés  en  masse  comme 
dans  les  batraciens.  Les  oviduc tes  sont  plissés,  très-longs  et 
terminés  au  cloaque. 

Les  œufs,  agglutinés  en  séries  moniliformes  par  une  matière 
muqueuse ,  sont  arrondis,  ovoïdes ,  enveloppés  par  une  mem- 
brane moUe ,  non  poreuse ,  légèrement  encroûtée  d'une  subs» 
tance  calcaire.  Le  jaune  en  est  orangé  et  huileux  ;  l'albumen 
verdàtre  et  difficilement  coagulable ,  comme  dans  les  chélo- 
niens. 

Il  ny  a  point  d'incubation ,  mais  quelquefois  Les  œufs  édo- 
sent  dan^  l'intérieur  du  corps  ,  et  les  petits  qaissent  vivans; 
tel  est  le  cas  de  la  vipère  qui  doit  même  son  nom  à  cette  par- 
ticularité. 

Les  femelles  prennent  souvent  soin  de  leurs  petits  dans  le 
premier  âge.  On  en  a  vu ,  au  moment  du  péril,  qui  recevoienft 
leur  famille  dans  leur  œsophage  pour  ne  la  rendre  à  la  lumière 
qu'après  la  disparition  du  danger.  Voyez  Erfjétologie,  Ref- 
TiL£s»  Sbrpent.  (h*  C.)  , 

OPHIDIUM.  (Ichthyol.)  Voyez  Ophidie.  (H.  C.) 

OPHIE.  (Ornith.)  M.  Temminck  établit,  au  tome  1.", 
p.  uuQuUf  de  la  2.'  édition  de  son  Manud  d'ornithologie ^  ce 
genre,  appartenant  à  l'ordre  des  anisodactyles ,  qu'il  nomme  en 
grec  opetyorynchos ^  et  auquel  il  assigne  pour  caractères:  Un 
bec  plus  long  que  la  tête,  grêle,  très- effilé,  en  alêne,  droit 
ou  peu  fléchi,  déprimé  à  la  base ,  comprimé  à  la  pointe ,  qui 


190  OPH 

de  colonne!»  musculaires,  qui  en  afifermissent  les  pairois  et  con* 
courent  à  opérer  un  mélange  plus  intime  du  sang  qui  vient 
du  poumon  avec  celui  qui  arrive  du  reste  du  corpi* 

L^orifice  de  Tartére  pulmonaire  répond  à  la  loge  inférieure* 
L'aorte  gauche  naît  de  la  même  loge ,  immédiatement  au-des» 
vv  sous  de  la  droite,  qui  commence  dans  la  loge  supérieure  et 

qui  reçoit  ainsi  une  partie  du  sang  des  poumons  et  du  cdrps 
avant  son  passage  dans  la  loge  inférieure ,  d'oJi  il  est  chassé 
dans  Taorte  gauche  et  dans  Tartére  pulmonaire. 

5.®  Organes  de  la  Respiration.  Vu  Tabsence  du  sternum  et 
celle  du  diaphragme,  le  mécanisme  de  cette  fonction  est  tout 
différent  ici  de  ce  qu'il  est  dans  les  mammifères  et  iftéme  dans 
les  oiseaux.  Il  n'existe  d'ailleurs ,  dans  les  animaux  qui  nous 
occupent,  qu'un  seul  poumon,  qui  se  prolonge  au-dessus  de 
l'œsophage ,  de  l'estomac  et  du  foie ,  bien  au-delà  de  ces  der* 
niers.  La  trachée-artère,  conséquemment,  ne  se  partage  point 
en  bronches,  et,  arrivée  au  poumon  unique^  elle  se  termine 
l)rusquement  dans  la  cavité  de  ce  viscère.  Ses  parois  sont  très* 
membraneuses,  car  on  ne  trouve  de  portions  fibro-cartilagi'' 
neuses  que  dans  le  tiers  inférieur  de  la  circonférence  à  peu 
prés.  Celles  du  poumon ,  ou  plutôt  de  l'espèce  de  sac  ou  de 
vessie  qu'il  représente,  sont  tapissées  par  des  cellules  polygo^ 
nales ,  bordées  elles-mêmes  par  un  réseau  fin ,  blanc,  opaque^ 
formé  de  cordons  de  nature  tendineuse ,  qui  divisent  l'intérieur 
de  ces  cellules  en  aréoles  plus  petites,  en  un  réseau  k  mailles 
lâches  et  très-fines. 

Il  n'y  a  point  d'épiglotte  chez  les  ophidiens*  Nous  Pavons 
déjà  dit,  ces  reptiles  manquent  également  de  voile  du  palais* 
Leur  larynx  n^est  formé  que  d'une  plaque  inférieure  et  de  deux 
pièces  latérales,  rétrécissant  un  peu  les  bords  de  la  gloKe; 
aussi  n'ont-ils  d'autre  voix  qu'une  sorte  de  sifflement  ou  flM* 
t6t  de  soufflement,  ' 

6.^  Organes  delà  Génération  dans  les  OfkidienitHouàees ani- 
maux ont  un  accouplement  à  l'aide  d'organes  doubles ,  ci  dans 
lequel  le  mâle  et  la  femelle  s'entortillent  l'un  autour  deFantre^ 
se  Joignent  étroitement  par  plusieurs  contours,  et  retient  aÎBSÎ 
accolés  pendant  une  ou  deux  heures  environ. 


I      I    I        !■<>— Élfi 


1  Sibila  lambebant  linguis  vibrantibus  ora* 


OPH  19» 

Dans  les  individus  mâles ,  les  testicules  sont  placés  en  avant 
des  reins,  dans  Tabdomen,  et  de  chaque  côté  de  la  colonne 
yertébrale. 

L'épididyme ,  qui  est  d*un  assez  petit  volume,  se  change 
bientôt  en  un  canal  déférent,  très-flexueux  et  qui  s^ouvfe  dans 
le  cloaque }  au  milieu  d'une  papille,  qui  a  été  décrite  impro* 
prement  comme  une  verge  par  quelques  auteurs. 

Il  n'y  a  ni  vésicules  séminales ,  ni  vésicules  accessoires. 

Dans  la  plupart  des  espèces  il  y  a  deux  verges  courtes ,  cy* 
lindriquesy  hérissées  ordinairement  d'épines,  qui  se  retirent 
sous  la  peau  de  la  queue  dans  l'état  de  repos  et  qui  se  dérou- 
lent au-dehors  lors  de  l'érection  et  au  moment  de  la  copula** 
tion.  . 

Chez  les  femelles  on  observé  deux  ovaires,  où  les  œufs  sem- 
blent rangés  en  chapelets  et  non  agglomérés  en  masse  comme 
dans  les  batraciens.  Les  oviductes  sont  plissés,  très- longs  ei 
terminés  au  cloaque. 

Les  œufs,  agglutinés  en  séries  moniliformes  par  une  matière 
muqueuse,  sont  arrondis,  ovoïdes,  enveloppés  par  une  mem- 
brane moUe,  non  poreuse,  légèrement  encroûtée  d'une  subs» 
tance  calcaire.  Le  jaune  en  est  orangé  et  huileux  ;  l'albumen 
verdàtre  et  difficilement  coagulable ,  comme  dans  les  chélo- 
niens. 

Il  ny  a  point  d'incubation ,  mais  quelquefois  Les  œufs  édo- 
sent  dané- rintérieur  du  corps  ,  et  les  petits  qaissent  vivans; 
tel  est  le  cas  de  la  vipère  qui  doit  même  son  nom  à  cette  par- 
ticularité. 

Les  femelles  prennent  souvent  soin  de  leurs  petits  dans  le 
premier  âge.  On  en  a  vu ,  au  moment  du  péril,  qui  recevoienft 
leur  famille  dans  leur  œsophage  pour  ne  la  rendre  à  la  lumière 
qu'après  la  disparition  du  danger.  Voyez  EupiTOLOGis,  Kef- 
TiL£s  ».  Sbapent.  (h*  C.)  , 

OPUlDiUM.  (IchthyoL)  Voyez  Ophidie.  (H.  C.) 

OPHIE.  (Ornith.)  M.  Temminck  établit,  au  tome  1.", 
p.  UUOUU9  de  la  2,'^  édition  de  son  Manuel  d'ornithologie  ^  ce 
genre,  appartenant  à  l'ordre  des anisoda4!tyles ,  qu'il  nomme  en 
grec  opefyorynchos ,  et  auquel  il  assigne  pour  caractères:  Un 
bec  plus  long  que  la  tête,  grêle,  très- effilé,  en  alêne,  droit 
ou  peu  fléchi,  déprimé  à  la  base ,  comprimé  à  la  pointe ,  qui 


i9«  OPH 

eatsubulée;  une  langue  courte,  cartilagineuse;  des  narines 
latérales,  un  peu  éloignées  de  la.  base,  ovoïdes^  à  moitié 
fermées  par  une  membrane  nue  ;  des  pieds  longs;  le  tarse  deux 
fois  aussi  long  que  le  doigt  du  milieu;  le  doigt  extérieur  soudé 
à  la  base,  et  les  doigts  latéraux  égaux;  les  ailes  courtes;  les 
trois  premières  rémiges  étagées;  les  troisième  et  quatrième 
les  plus  longues;  la  queue  courte,  légèrement  étagée^  sans 
piquans. 

L'auteur  place  ce  genre,  qui  paroit  formé  sur  le  merops 
rufusy  mais  qui  comprend  plusieurs  espèces  nouvelles,  entre 
l'ancien  genre  Grimpereau,  Certhia,  elle  Grimpart,  AnahaUs^ 
Temm. ;  nouveau  genre,  qu'on  n'a  pu  mentionner  au  totale 
XIX  de  ce  Dictionnaise ,  et  dout  on  va  indiquer  ici  les  carac* 
tères  :  Bec  droit,  plus  court  que  la  tête  ou  de  sa  longueur, 
comprimé  à  la  base  ,  plus  haut  que  large ,  un  peu  fléchi  à  la 
"pointe,  sans  échancrure;  narines  basales,  latérales,  ovoïdes, 
en  partie  fermées  par  une  membrane  couverte  de  plumes; 
tarse  plus  long  que  le  doigt  du  milieu  ;  le  doigt  extérieur 
réuni  au  suivant  jusqu'à  la  seconde  articulation;  l'iÀtérieuf 
Soudé  à  la  base;  les  latéraux  toujours  égaux;  ailes  courtes; 
queue  à  baguettes  foibles,  sans  pointes  aiguës. 

JVf.  Temminck  ne  cite  pour  espèces  que  le  motûciUa  guia» 
nénsU  ;  mais  il  en  annonce  plusieurs  nouvelles ,  toutes  de 
l'Amérique  méridionale,  à  plumage  généralement  roussâtre, 
et  dont  la  queue  n'a  point  de  piquans,  ce  qui,  avec  Tégalité 
des  doigts  latéraux ,  les  fait  aisément  distinguer  des  picucules* 
(Ch.  D.) 

OPHIODONTES.  (Fo5s0  On  a  autrefois  donné  ce  nom  aux 
dents  de  poissons  fossiles.  (D.  F.) 

0?mOGLOSSE  y  Ophioglossum.  (Bot.)  Genre  de  la  famille 
des  fougères,  caractérisé  par  ses  capsules  nues,  uniloculaires, 
bivalves,  s'ouvrant  transversalement,  tlt  disposées  sitr  deux 
rangs  opposés  en  un  épi  articulé ,  qui  ne  se  roule  point  en 
crosse  à  sa  naissance.  < 

Les  ophioglosses  sont  des  fougères  simples,  formée»  dftuie 
tige  portant  une  fronde  ovale,  lancéolée  ou  linéaire ,  accom- 
pagnant presque  toujours  l'épi  fructifère  ;  celui^^i,  rarement 
radical ,  est  comprimé ,  obloog  j,  lancéolé  ou  linéaire.  Ces 
fougères  croissent  dans  les  prairies  humides  et  les  marécages. 


OPH  195 

On  tn  compte  Une  quinzaine  d'espèces ,  la  plupart  d'Europe 
et  de  rAmërique  septentrionale;  on  en  connolt  ausisi  au  cap 
de  Bonne -Espérance,  aux  lies  Bourbon,  au  Malabar,  dantf 
FAnsérique  méridionale  et  à  la  Nouvelle-Hollande.  Ce  geii^e, 
fondé  par  Toumefort ,  a  été  adopté  par  Adanson  et  par  Lin- 
nèeua^  mais  l'illustre  naturaliste  suédois  lui  avoit  réuni  des 
fougéi^es  tré»-différentes  par  leur  port  et  par  leurs  caractères, 
génériques  ;  il  a  été  imité  depuis  par  plusieurs  botanistes^  L'on 
tke  sentit  que  dans  ces  derniers  temps  la  nécessité  d'en  sé- 
parer quelques  espèces,  et  c'est  ainsi  que  l'on  doit  les  genres 
Ugima ,  CaVv  ;  L^godiam ,  Sw.  (  Cteisium ,  Mich.  ;  Odontopteris, 
Bemh* ,  qui  ne  Ibnt  qu'un  seul  et  même  genre  »  adopté  sout 
le  nom  i^Hydrogios^sum ,  donné  par  Willdenow.  C'est  encbre 
le  Rumondia,  Mirb. ,  foiidé  sur  tOphioglossumpalmcUum,  Linn.  f 
qa'ra  ne  peut  laisser  dans  le  genre  OpTiiogZossum, -comme  le 
prétend  "Willdenow*  Le  genre  Botryûhium  a  été  rapporté  à 
VOphioglossum  par  M^  de  Lamarck  ;  mais  cette  réunion  n'a  pas 
été  adoptéCé 

1.^  Ophio6lo98e  VULGAIRE  :  Ophîogïossum  vulgdUum ,  Linn.; 
T.  B.,  Tourneffc,  Irw^,  tabv  32  ;  Plum.  fil»,  36  ,  tab.  B  ,  fig.  5; 
Moris. ,  Hist»  3 ,  sec  t.  1 5 ,  tab.  5  ,  figé  1  ;  Willd. ,  FI.  dan, ,  tab« 
147.;  Blackwk ,  tab.  416  $  Boit.  lil.  ^  tab.  3  ;  Lam. ,  îllust,, 
lab.  864;  vulgairement  Langue-dé^serfent.  Stipe  grêle  ^  sim- 
ple, haute  de  quatre  pouces,  portant  vers  son  milieu  une 
fronde  amplexicaule ,  ôVale  ,  obtuse  ,  très  -  entière  ,  glabre 
et  sans  nervure;  épi  distique,  pointu,  long  de  deux  pou- 
ces environ  ^  dépassant  la  fronde.  Cette  plante  se  ren- 
contre dans  les  prairies  humides  et  les  marais.  On  lui  a 
donné  le  nom  de  latigue-de^serpent  ^  à  cause  de  la  forme  de^ 
son  épi,  et,  i^^  Q^lui  d'herbe  sans  couture  ,  à  cause  de  sa 
fronde  privée  de  nervure;  li.**  de  lance^ de- Christ^  k  cause 
de  la  foifme  lancéolée  de  sa  fronde  ;  c'est  la  luciola  des  Ita- 
liens. Elle  croît  partout  en  Eui^ope  et  dans  l'Amérique  sep- 
tentrionale; elle  s'élève  à  six  ou  sept  pouces  de  haut  au  plus. 
Sa  racine  est  fibreuse  ,  elle  passe  pour  vulnéraire.  Suivant 
Adanson  et  quelques  auteurs  beaucoup  plus  anciens,  elle 
seroit  Yophioglossum  de  Dioscoride.  On  la  considère  aussi 
comme  le  cœratia  de  Pline.  On  en  connoit  une  variété  beau- 
coup pltis  petite  dans  toutes  ses  parties.  C.  Bauhin  eu  cite 
36.  i3 


1^4  OPH 

«ioe  à  fronde  sinuëe,  et  Camerarius  en  figure  plusieurs  à 
deux  et  trois  épis.  C.  fiauhin  distingue  comme  espèce  une 
variété  à  fronde  anguleuse,  une  autre  à  feuille  ronde*  Enfin, 
Olaus  Borichius  en  cite  une  vatiété  à  épi  fourchu ,  imitant 
une  langue  de  serpent. 

Hedwig  a  observé  sur  les  jeunes  épis  de  Yophioglossum  vul^ 
gi^tum  des  verrues  jaunes,  puis  brunes,  fugaces  et  éparses.  Il 
%tQi%  qu'on  peut  les  regarder  comme  des  fleurs  mâles»  Il  croit 
également  considérer  comme  les  stigmates ,  des  bourrelets 
transversaux  qu'on  voit  aussi  sur  ces  épis.  ^ 

a***  Ophioolossb  oe  Pobtogal  :  Ophioglossum  lusilanicum, 
lÀnn*i  Lam.,  lUusi,,  tab.  864,  fig.  3;  Ophioglossum  ^  Barr., 
lieu  cité,  pi.  a53  ,  fig.  2.  Fronde  lancéolée,  rétrécie  à  la  bâte  , 
longue  d'un  pouce  au  plus,  large  de  deux  à  trois  lignes; 
épi  long  de  quatre  à  cinq  lignes.  Cette  espèce ,  qui  ressemble 
k  la  précédente  par  son  portai  est  remarquable  par  sa  peti- 
tesse. On  l'a  d'abord  trouvée  en  Portugal ,  pais  en  Bretagne  et 
en  Gascogne ,  en  Corse  et  en  Calabre.  Ce  n'est  point  VOph. 
lusitanicum ,Thunh.;  celui-ci,  qui  est  VOph.  nudicaulgf  lÀnn.  ^ 
SuppLy  en  diffère  par  son  épi  radical,  par  sa  fronde  ovale, 
et  par  son  lieu  natal  >  le  cap  de  Bonne-Espérance* 

3."  Ofhioglosse  réticulé  :  Ophioglossum  reticulatum,  linn*; 
Xiam. ,  lUust. ,  tab^  864 ,  fig*  2  ;  OphiogL ,  Flum.  fil. ,  tab*  1 64  ; 
Fetiv.  fil.,  tab.  10,  fig*  4.  Il  diffère  des  précédens  par  sa 
fronde  en  forme  de  cœur  pointu  et  réticulée.  L'épi  est  aussi 
caulinaire.  Cette  espèce  a  été  observée  à  Saint-Domingue, 
à  la  Jamaïque ,  à  la  Guiane ,  aux  fies  Maurice  et  Bourbon*  . 

4*°  Opbioolosse  pendant  :  Ophioglossum  pcndulum,  Linn»} 
Willd* ,  Spec.  fUy  S,  p*  60  ;  Scolopendrium ,  Rumph* ,  Amh,  6 p 
tab.  37 ,  fig*  3.  Il  est  remarquable  par  son  épi  pédoncule , 
long  de  deux  pouces,  inséré  sur  la  fronde  même  vers  sa 
Base  ;  celle-ci  est  linéaire ,  acuminée ,  ondiilée ,  entière ,  quel- 
quefois fourchue  à  son  extrémité,  très-longue  et  pendante. 
Cette  plante  croit  sur  les  arbres  à  Amboine  et  dans  l'Ile 
Maurice.  Il  est  probable  que^  mieux  examinée,  on  recfin' 
noitra  qu'elle  appartient  à  un  autre  genre. 

i*^  Ophiogxosse  bulbeux  :  Ophioglossum  bulbosum,  BiicJu, 
Amermy  2 ,  p»  276*  Sa  racine  bulbeuse  pousse  un  stipe  long, 
qui  porte  une  fronde  ovale ,  obtuse ,  un  peu  en  cœujc  j  et 


dPH  195 

on  épi  court  ou  oblong  et  mucronë.  Cette  espèce,  trést pe- 
tite ,  assez  semblable  à  Vophioglossum  lusitanicufn ,  suivant  Mi- 
chaux ,  et  qui ,  suivant  M.  Bosc ,  se  rapproche  beaucoup  de 
Vophioglossum  vulgatum ,  croit  dans  les  lieux  découverts  et  sa-' 
blonneux  de  la  Caroline.  Ce  dernier  botani^e  nous  apprend 
que  les  bulbes  ou  tubérosités  de  cette  plante  sont  bons  à 
manger,  cuits  ou  crus:  ils  sont  gros  comme  des  pois.  (Lem.) 

OPHIOGLOSSUM  PETRiEUM.  {Foss.)  Ce  nom  a  été  dbhfté 
parles  anciens  oryctographes  aux  glossopètres.  (D.  F.) 

OPHIOÏDE ,  Ophioida.  {Co»cfe;K^.)Donati  (Mer  adriat.,  p.  40) 
a  proposé  de  donner  ce  nom  de  genre  aux  poiriers  dont 
les  cellules  sont  cachées  dans  la  substance  même  qui  les  cons* 
titue*  Tel  est  le  porus  anguinus  dlmpérati,  dont  Pallas  et 
Gmelîn  ont  fait  leur  eschara  fungites  j  eellepora  spongiles  de 
Lamarck.  Voyez  Cellepore.  (De  B.) 

OPHIOÏDE  ou  OPfflOMORPHlTE.  (Fo^s.)  Aldrovande  a 
donné  ces  noms  aux  ammonites  à  cause  de  leur  forme  ana- 
logue à  celle  d'un  serpent  roulé  sur  lui-même.  (D.  F.) 

OPHIOLITË.  {Min,)  La  plupart  des  serpentines  communes  et 
des  pierres  ollaires  sont  plutôt  des  roches,  des  roches  même 
quelquefois  très- composées,  et  d'une  manière  fort  visible  ^ 
que  des  minéraux  homogènes.  Le  talc,  la  serpentine  noble, 
la  stéatite  homogène ,  la  chlorite ,  sont  seuls  des  minéraux 
simples ,  lors  même  qu'ils  renferment  dans  leur  masse  queU 
ques  minéraux  étrangers  disséminés  ;  mais  il  ne  faut  pas  con- 
fondre ces  minéraux,  répandus  çà  et  là  dans  une  espèce 
minérale  cristallisée  confusément  en  masse,  avec  ceux  qui 
ont  cristallisé  en  même  temps  que  la  pâte  qui  les  enveloppe , 
qui  y  étoient  en  quantité  considérable ,  et  qui  se  sont  trou- 
vés ,  lors  de  la  cristallisation  générale  et  confuse  de  toute  là 
dissolution,  à  peu  près  également  répandus  dans  la  masse 
hétérogène  qui  est  résultée  de  cette  cristallisation  confuse» 

Telle  est  la  différence  essentielle  des  ophiolites  et  des  ser- 
pentines, et  cette  différence  n'est  pas  purement  minéralo- 
gique ,  elle  se  présente  aussi  dans  les  diverses  manières  d'être 
des  ophiolites  et  des  serpentines.  S'il  y  a  des  couches  ou  des 
masses  considérables  de  serpentine  noble  ,  de  talc,  etc. ,  elles 
sont  rares ,  souvent  d'une  époque  et  dans  une  position  diff^ 
rente  des  ophiolites* 


196  OPH 

Presque  toutes  les  montagnes  et  les  terrains  de  serpen- 
tines sont  composés  d'ophiolites*  La  serpentine  noble  se 
trouve  en  amas,  en  veines  et  en  filons  dans  des  roches  sou- 
vent d'une  origine  plus  ancienne  que  celle  des  ophiolites. 

L'Ophioeite  est  une  roche  composée,  à  base  de  talc  ou  de 
serpentine  et  de  diallage,  enveloppant  du  fer  oxidulé*' 

-Sa  structure  est  compacte  ,  et  néanmoins  elle  est  formée 
paf  voie  de  cristallisation  confuse.  Elle  ne  présente  même 
aucun  indice  de  formation  sédimenteuse. 

Les  parties  accessoires  à  celles  que  nous  avon/i,  regardées 
comme  parties  essentielles  sont  Ip  talc ,  le  mica ,  qui  y  est 
assez  rare,  le  felspath,  le  pétrosilex,   les  grenats  pyrop es. 

Les  parties  accidentelles  disséminées  en  nodules  ou  répan- 
dues dans  les  masses  et  veinules  sont  le  silex  calcédoine ,  le 
quarz ,  le  calcaire  lamellaire ,  l'asbeste ,  la  magnésite. 

La  structure  en  grand  de  Tophiolîte  est  généralement 
massive;  la  texture  est  quelquefois  compacte  ,  mais  plus 
souvent  cristalline.  Les  parties  qu*elle  renferme,  sont  em- 
pâtées, entrelacées,  embrouillées  et  de  formation  simulta^ 
née,  à  l'exception  de  la  calcédoine  qu;  paroit  de  formation 
postérieure. 

Cette  roche ,  quoique  tendre ,  a  une  eohé^n  assez  puis- 
sante ;  elle  est  difficile-  à  casser  :  la  cassure  est  tantôt  droite , 
tantôt  raboteuse. 

La  dureté  de  ses  diverses  parties  étant  souvent  très>;diffé- 
rente ,  elle  prend  rarement  un  beau  poli  ou  un  poli  égal  ; 
cependant  toutes  les  variétés  d'ophiolite  n'ont  pas  ce  défaut. 

Les  couleurs  sont  le  vert  et  le  rouge 'brun  foncé;  tantôt 
chacune  de  ces  couleurs  est  dominante  et  simplement  nuan- 
cée de  parties  plus  foncées,  tantôt  elles  sont  mêlées  et  re- 
présentent assez  bien  la  ilisposition  des  couleurs  de  certains 
serpens.  C'est,  dit-on,  ce  qui  a  fait  donner  à  cette  pierre  le 
nom  de  serpentine,  dont  nous  avons  déduit  celui  d'ophiolite. 

Les  caractères  chimiques  des  ophiolites  ne  peuvent  avoir 
aucune  importance  et  résultent  des  minéraux  associés  au 
talc  ou  à  la  serpentine. 

L'ophiolite  est,  comme  l'ophicalce,  susceptible  de  s^ altérer 
par  les  météores  atmosphériques ,  et  doit  cette  défectuosité 
aux  mêmes  causes. 


OPH  197 

Elle  poMelni^itéaschiste  lorsque  le  talc  est  dominant  et 
qu'elle  a  la  structure  sohbteusef  au  cipolin,  lorsqu'elle 
abonde  en  calcaire  saccaroïde,  et  À  Tophicalce,  lorsqu*^elle 
renferme  des  noyaux  ou  parties  de  calcaire  compacte  fin* 

On  l'emploie  dans  la  construction  des  fourneaux  dome^ 
tiques  et  même  des  fourneaux  métallurgiques  ;  elle  est  aussi 
employée  comme  pierre  d*^ornement  dans  les  édifices  et 
pour  tes  meubles. 

Variétés^ 

1.  Ophiolitb  chuâmifère.  Des  grains  ou  parties  de  fer 
chromé,  disséminées  dans  une  ophiolite  presque  compacte. 

Exemples,  Labastide  de  Carrade,  dans  le  département  du 
Var.  Les  environs  de  Baltimore^  États-Unis  d'Amérique; 
les  caractères  d'une  roche  hétérogène  sont  très-bien  marquéi^ 
dans  cette  pierre,  qui  est  agréablement. tachetée  de  jaunt 
et  de  parties  noir-verdàtres  lamellaires. 

a*  Ophiolite  diallagique.  Pâte  compacte  de  serpentine 
brune  ;  des  lamelles  nombreuses  de  diallage  chatoyante* 

Exemples,  De  '  Baste ,  au  Harz,  Du  Prato  ,  au  Nord  de 
Florence.  Du  mont  Ramazzo,  au  nord  de  Gènes,  etc* 

3.  Ophiolite  grenatiqije.  Des  pyropes  disséminés  dans  une 
ophiolite  verdàtre. 

Exemple.  De  2UBbIitzen ,  en  Bohème, 

4«  Ophioute  talqueuss.  Le  talc  dominant,  structure  un 
peu  schistoïde, 

Elle  passe  au  stéaschiste* 

Exemple.  Plusieurs  pierres  oUaires  des  environs  du  lac  de 
C6me. 

5.  Ophiolite  grammatiteuse. Des  aiguilles  d'amphibole  gram» 
matite  disséminées  dans   une  ophiolite  compacte  brunâtre. 

Exemple,  Environs  de  Nantes. 

6.  Ophiolite  marbrée.  Des  parties  de  calcaire  compact  fin 
et  rougeâtre  dans  une  ophiolite  diallagique  noirâtre ,  mêlée 
de  pétrosilex  blanchâtre. 

Exemple,  La  Rochetta,  au  N,  N.  E.  de  la  Spezzia,  décrite 
par  M.  Vivian! ,  et  ensuite  par  moi'  :  elle  passe  à  l'euphotide* 


I  '  • 


1  Sar  le   gisement  des  oplâoUtet ,  etc.,  4a08  lei  Ap^nipi.   (Aniu 
dn  mines,   18a  1*} 


Ï98  OPH 

7*  Ophiolite  QUAUZEUSE.  Des  nojraux  de  quarz  blanc,  dis- 
séminés dans  une  ophiolite  à  pâte  brune  et  enveloppée  dfe 
serpentine  yèirfe. 

Exemple.  La  montagne  de'Crarignola  près  Rochetta,  au 
N*  N.  £.  de  la  Spezzia.  (Décrite  par  M.  Viviani.) 

8.  Ofbiolite  FéTRosiLicEUSE.  Vcrte ,  compacte ,  renfermuit 
du  pétrosilex  P  blanchâtre ,  disposé  en  taches  irréguliires 
qui  se  fondent  en  veinules  dans  la  pâte. 

Exemple,  De  Cravignola,  près  Rôchetta,  au  N.  N.  £•  de  la 
Speszia.  Ellft^renferme  du  fer  chr6mé  et  quelques  pyrites.  (B.) 

OPHIOMACHUS.  {OrrUÛi.)  Gesner  cite,  au  livre  3 ,  p.  609, 
,ce  nom  comme  étant  celui  d^un  oiseau  qui  fait  la  guerre  aux 
serpens  ;  mais  il  ne  donne  pas  d^autres  détails  pour  le  faire 
reconnoitre.  (Ch.  D.) 

OPHÏOMAQUE.  (Erpét.)  Voyez  Soa-ajee.  (H,  C-) 

OPHIOMORPHITES.  {Fo$$.)  Quelques  ammonites  ont  été 
^  ainsi  nommées  par  Aldrovande.  (Desm.) 

OPHION,  Ophion.  {Enlom.)  Dénomination  choisie  par  Fa- 
liricius  pour  désigner  un  genre  d^nsectes  hyménoptères  de  la 
famille  des  entomotilles  ou  insectirodes ,  que  Unnieus  et  la 
plupart  des  auteurs  d'entomologie  avoient  rangés  avec  les 
ichneumons. 

Le  caractère  principal,  tiré  des  parties  de  la  bouche,  n'est 
réellement  établi  que  d'après  la  disposition  de  Pabdomen  et 
le  peti  singulier ,  qui  dénote  les  insectes  de  ce  genre  au  pre- 
mier aperçu.  Le  ventre  est,  comme  on  le  dit,  en  faucille.  Il 
est  comprimé ,  courbé ,  tranchant  dans  sa  concavité ,  à  pédi- 
cule mince,  étroit  et  terminé  en  masse,  aplati  de  droite  i 
^uche  vers  son  extrémité  libre. 

Le  nom  est  évidemment  d'origine  grecque  ;  mais  la  connois- 
sance  de  cette  étymologie  est  Inutile ,  car  le  mot  Çf^iofiuç 
signifie  qui  tient  du  serpent ,  et  l'insecte  qui  le  porte  n'a  aucun 
rapport  avec  les  serpens. 

Les  mœurs  des  ophions  sont  absolument  les  mêmes  que  celles 
des  autres  Ichneumons.   (  Voyez  ce  mot  et  celui  d'ENTOMO* 

TILLES.) 

Fabricius  divise  en  trois  groupes  les  espèces  de  ce  genre , 
d'après  la  couleur  des  antennes ,  qui  sont  jaunes  ou  noiri^, 
^innelées  de  blanc  ou  non. 


OPH  199 

Tels  sont 

1.^  L'oPHiON  lAUNE;  Ophîon  luteutm 

C'est  l'espèce  que  nous  avons  fait  figurer  dans  Fatlas  de  ce 
Dictionnaire,  pL  S2,  fig.  4. 

C'est  auSsi  richneumqn  jaune,  à  ventre  en  faueille,de 
Geoffroy,  tom*  2,  pag.  33o,  n.**  si. 

Car,  D'nn  jaune  roux  ;  ailes  jaunâtres  avec  un  point  plus 
foncé  sur  le  bord* 

2.*  Ofhion  ramidulb;   O.  ramidulus. 

C'est  l'espèce  que  Geoffroy  a  décrite  sous  le  a.°  23 ,  en  la 
caractérisant  ainsi  : 

Jaune;  à  corselet  noir  en  dessous  et  à  extrémité  du  ventre 
noire. 

3*^  Ofhion  fbhruginecx  ;  O.  ferrugineus. 

Car»  Fauve  ;  anneaux  de  Tabdoraen  marqués  chacun  latéra- , 
lement  d'un  point  jaune.     , 

4.^  Ophîon  circonflexe;  O.  circumflexus. 

Car.  Noir;  à  antennes  fauves;  pattes  postérieures  à  genoux 
noirs;  écusson  jaune. 

5.^  Ophîon  masseur;  O.  olavator. 

Car.  Noir  ;  à  pattes  rousses  ;  les  postérieures  blanches  à  la 
pointe;  antennes  annelées  de  blanc. 

6.®  Ophîon  fugillateur  ;  O.  pugillator, 

Geoffroy  Ta  décrit  sous  le  n."*  24  ;  noir;  k  pattes  et  milieu 
do  ventre  d'un  jaune  citron*  (C.  D.) 

•   OPHION.  (Mamm,)  Tout  porte  à  croire  que  ce  nom  étoit 
celui  du  mouflon  chez  les  anciens  Grecs.  (F.  C.) 

OPHIOPH AGES.  (  Omith.  )  M.  Vieillot ,  qui  avoit  employé , 
dans  l'analyse  de  son  Ornithologie,  ce  terme,  dont  1» signi- 
fication est  mangeurs  de  serpenSf  pour  désigner  sa  vingt-huitième 
famille,  composée  du  seul  genre  Hoazin,  Orthocorys,  a,  de* 
puis,  substitué  le  nom  djysodes  (fatidus)^  tiré  de  la  mauvaise 
odeur  que  rend  Toiseau,  pour  désigner  la  famille,  et  celui 
de  êosak  hoazin ,  comme  genre  unique  de  cette  famille,  Vhoa- 
zîn  ayant  été  reconnu  pour  uâe  espèce  du  genre  Hocco ,  crax^ 
c'est-à-dire  le  hocco  brun  du  Mexique,  phasianus  crhtatus, 
Gmel.  et  Lath.  Voyez  Ofisthocomus.  (Ch.  D.) 

OPHIOPOGON.  {Bot.)  Le  oonvallaria  japoniça  de  Linnaeus 
fils,   qui  méritoit  de   former  un   genre  distinct,  avoit  été 


aoo  OPH 

nommé  ophiopogon  par  M,  Kerr,  m^  4^  nom  pKu  ancien 
tateria,  donné  par  M.  Desvaux,  a  prévalu,  (J.) 

OPHIORIZE,  Opkiorrhiza,  {Bot.)  Genre  de  pl^Mites  dicdy- 
lédones,  à  fleurs  complètes,  i^ipnopétalées,  de  la  famille  des 
gentianées,  de  la  perUandrie  monogynie  de  Linnapus,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  persistant ,  ureéolé^  4 
cinq  dents  ;  une  corolle  înfundibuliforme;  le  tu^  pluAlong 
que  le  calice  ;  le  limbe  à  cinq  divisions  étalées  ;  cinq  étaminea 
attachées  sur  le  tube  de  la  corolle;  les  filamens  très-courts  ; 
un  ovaire  supériei^r ;  le  style  bifide; deux  stigmates;  unje  cap- 
sule à  àeux  lobes  divergens  à  leur  sommet ,  à  deux  logea , 
s*ouvrant  par  leur  côté  iàtérieur  ;  des  semences  nombreuses , 
anguleuses.  y 

Ofhiorize  en  mitre  :  Ophiorrhi%a  mitreola ,  Linn* ,  Spee. , 
Lamck.,  lu.  gen,^  tab«  107,  fîg.  1  *,  Swarti,  Ohservttjkoi. ,  .pag* 
69 ,  tab.  3 ,  fîg.  ^,  Les  racines  de  cette  plante  soAt  longuea^ 
blanches,  filiformes,  fa^ciculées^  Elle  a  une  tige  simple,  her- 
bacée ,  droite ,  haute  d%n  pied  ;  les  feuilles  oppotsées  9  un  peu 
pétiolées,  glabres,  ovales,  lancéolées,  aiguës,  trè^entièresj 
les  fleurs  terx^inales,  disposées  en  épis  grêles,  {j^clrea,  uni- 
latéraux ;  chaque  fleur  blanche ,  petite ,  sessile  ;  une  fleur 
solitaire  dans  la  bifurcation  des  pédoncules;  le  calice  petit;  sea 
découpures  droites  ;  la  corolle  un  peu  plus  longue  que  le  ca- 
lice; les  divisions  du  limbe  droites,  ovales,  aiguës i^Forifice 
velu  ;  l'ovaire  alongé ,  divisé  en  deux  jusqu'à  sa  base,  présen-? 
tant  la  forme  d'une  mitre;  le  style  bifide;  les  stigmates  pu- 
bescens;  une  capsule  partagée, en  deux,  à  deux  valves  s'ou- 
vrant  dans  leur  longueur.  Cette  plante  croit  aux  lieux  bumides, 
sur  le  bord  des  fleuves,  à  la  Jamaïque.  On  lui  a  donné  le  nom 
d'opTiiorrTiiza ,  composé  de  deux  mots  grecs  qui  signifient  racine 
de  serpent,  parce  que  les  Indiens  remploient  contre  la  mor-r 
-sure  des  serpens, 

Ofhtorize  de  l'Inde  :  OpTiiorrhiza  Mi/ngos,  Linn.,  F/or.  ZeyL; 
Làmck.,  IlL  gen^,  tab.  107,  ûg,  2;  Gçertn.,  Defruct.,  tab« 
55.  Sa  tige  est  garnie  de  feuilles  très -médiocrement  pétio- 
lées, glabres,  ovales,  lancéolées,  très  -  entières  ;  les  fleurst 
sont  terminales,  axillaires,  disposées  en  épis  simples,  uni- 
latéraux ,  très^flexueux ,  quelquefois  bifides.  Chaque  fleur  est 
sessile  ;  les  divisions  de  la  corolle  sont  obtuses ,  ouvertes  y  bar- 


OPH  ^oi 

bues  k  rintérieur;  les  étamines  aussi  longues  que  la  eorolle  ;  la 
capsulte;  est  eonprimëe ,  divisée  en  ûeux  lobes  trés-divergens , 
aiToncns}  comprimée  au  sommet  en  une  membrane  anguleuse , 
renflée  à  sa  biue ,  s^ouvrant  en  longueur  à  leur  bord  interne. 
Le  placenta  est  oblong ,  rétréci  vers  le  bas  en  pédicelle ,  at- 
taché dans  le  milieu  de  la  cloison ,  qui  est  trés-étroite  et  op- 
posée aux  valves  ;  les  semences  petites ,  très-nombreuses ,  cou- 
leur de.  rouille ,  anguleuses ,  aiguës.  Cette  plante  croit  dans 
rinde,  à  l'île  de  Ceylan.  (Pois.) 

OPHIOSCORODON,  {Bot.)  Ce  nom  est  cité  par  Lonicer 
pour^  un  ail ,  alUum  ursinum ,  et  par  Lobel ,  poîir  Vallium  Kie-« 
^rialis,  tous  deux  mentionnés  dans  diverses  matières  médi- 
cales. (  J,) 

OPHIOSE,  Ophhxybim.  {Bol.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  complètes^  monopétalées,  quelquefois  pAly-^ 
games ,  de  la  famille  des  apoùinées,  de  la  pentandrie  monogynie 
de  Linnseus,  ofirant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à 
cinq  petites  dents  ;  une  corolle  tubulée ,  filiforme ,  le  limbe  à 
cinq  lobes;  cinq  étamines;  un  ovaire  supérieur;  un  style;  le 
stigmatcjfiia  iéie  ;  une  baie  à  deux  lobes,  à  deux  loges;  une  ou 
deux,  semences  petites  et  arrondies  dans  chaque  loge.  QueU 
quefois  on  trouve  des  fleurs  mâles  par  avortement,  dont  le 
calice  est  biflde  ;  la  corolle  à  cinq  divisions ,  munie  a  son  ori<^ 
fice  d'on  appendice  entier ,  cylindrique  ;  deux  étamines  ^ 
point  d'ovaire. 

Ofhiose  si^fentaiie  :  Ophioxylum  serpentinum  ^  Linn, ,  Spec, 
Lamck. ,  JlLgen. ,  tab.  842  ;  Gaertn.,  DefruçU ,  tab.  1 09  ;  Burm. , 
Ze^i.,  tabi  64;  Radix  mustelœ ,  Ruinph,,  Amb,  auoi,,  7,  tab. 
16;  Sjouanna,  Rhéed, ,  Malab.j  6^  tab.  47  ,  vulgairement  Ra-> 
CINE  DE  SERPENT.  Arbrisscau  dont  la  tige  est  droite,  peu  ra- 
meuse; les  feuilles  sont  disposées  en  verticilles,  au  nombre  de 
trois  Qv  quatre  à  chaque  nœud ,  glabres ,  ovales -lancéolées, 
aiguës ,  médiocrement  pétiolées  ;  les  fleurs  petites ,  terminales , 
agglomérées ,  quelques-unes  mâles ,  mêlées  avec  les  hermaphroi 
dites;  la  corolle  est  munie  d'un  long  tube  filiforme,  un  peu 
renflé  dans  son  milieu  ;  les  étamines  sont  attachées  au  milieu 
du  tube;  les  filamens  très-courts;  les  ai^thères aiguës;  Tovaire 
çst  arrondi;  le  style  de  la  longueur  des  étamines;  la  baie  à' 
deux  loges.  Cette  plante  crott  dans  les  Indes  et  à  Vile  de 


0»«  ^y.'A 


'«-C.» 


C*"'" 
l*:^."'^' 


l«^ 


un»;' 


,/,t»'*' 


,l«i«" 


""":;;. '.*.i,r*''"' 


l\É«»- 


^') 


^'*'rs.^'tiS*-,ris 


•■"',;«  «'*'"',!.  «■'•'°^t,  f''"'  iTTaii 


péi'< 


'«"S" 


'^•^ 


i.'-'-'r.rw»''""«"r'»'>«''"°T»>-- 


90»  OPH 

Ceîlan.  Sa  racine  passe  pour  un  puissant  spécifique  contre 
les  morsures  des  serpens*  On  assure  encore  que  c'est  le  meil- 
leur antidote  contre  les  fiches  empoisonnées  des  Indiens. 
On  attribue  atfssi  une  vertu  purgative  à  son  bois  et  à  sa  ra- 
cine, qui  est  trè»-amére,  propre  à  guérir  lés  fièvres  intermit- 
tentes. On  en  fait  de  petites  écu elles  que  Ton  emplit  d^ean 
quand  on  veut  se  purger*  Ce  bois  porte  avec  plusieurs  autre! 
le  nom  de  tignum  eoluhriodrm  ^  d'où  il  résulte  de  l'incertitttdt 
sur  les  propriétés  énoncées ,  qu'on  pourroit  bien  confondre 
avec  celles  de  quelques  autres  espèces  désignées  sous  le 
même  nom. 

Opbiose  ochrosib  »  Ophiosylum  oehrotia,  Fert^ySynopâ*  y  i  f 
pag.  266;  Ochrosia,  Juss.,  Gen.^  vulgairement  Bois  iaune  de 
risle- de -France.  Joli  arbrisseau,  dont  le  bois  est  de  couleur 
jaunes  les  rameaux  sont  opposés ,  quelquefois  quaternës;  les 
feuilles  verticillées ,  trois  ou  quatre  a  chaque  verticille»  ovft^ 
les-oblongues,  un  peu  acuminées,  vertes ,  luisantes  en  dessus, 
d'un  vert  jaunâtre  en  dessous,  agréablement  striées  à  leur  face 
inférieure  ;  les  pétioles  longs  d'un  pouce  et  plus.  Les  fleurs 
sont  disposées  e;p  corymbes  axillaires  et  terminaux ,  dieh^tmaesi 
formant,  par  leur  réunion,  de  gros  bouquets;  elles  ont  la 
corolle  d'un  blanc  jaunâtre ,  tubulée ,  à  cinq  découpures  ou- 
vertes; le  stigmate  épais.  Le  fruit  est  un  drape  ovale,  au 
moins  de  la  grosseur  d'une  olive,  à  deux  loges,  à  deux ,  quel- 
quefois trois  semences  planes ,  un  peu  membraneuses  à  leut 
sommet.  Cette  plante  a  été  découverte  à  l'Isle-de-France  par 
Commerson.  (Poia.) 

OPHIOSPëRMES.  (Soti)  Ventenat,  voulant  déUcher  de 
la  famille  des  sapotées  quelques  genres  placés  séparément 
à  la  suite,  en  forme  sa  famille  nouvelle  des  ophiosperraes, 
ainsi  nommée  parce  que  l'eilibryon ,  placé  en  travers  dans 
un  périsperme,  présente  la  forme  alongée  d'un  petit  seirpent« 
Comme  ce  caractère  n'est  pas  exclusif,  puisqu'il  se  retrouve 
dans  quelques  autres  plante»,  on  a  adopté,  d'après  le  prin- 
cipe général,  le  nom  du  genre  Ardisia,  le  plus  caractérisé 
de  là  famille,  le  plus  connn  et  le  plus  nombreux  en  espèces, 
et  on  a  donné  à  cette  série  le  nom  d'ÀRDisiACéss.  Voyez  ce 
mot  au  Supplément  du  tome  second.  (J.) 

OPHIOS^ACHYS.  {Bol.)  Un  auteur  récent  a  fait  sous  ce 


OPH  905 

mom  vn  gente  du  veratrum  luteum,  qui  paraît  ne  différer  que 
pur  ses  fleurs  non  polygames  assez  souvent  dioïques  suirant 
cet  auteur.  (  J.  ) 

OPHIOSTAPHYLON.  (Bot.)  Voyez  M^lothbon,  (J.) 

OPHIOSTOME ,  Ophiostoma.  {Entoz.)  Genre  de  rers  intes- 
tinaux établi  par  M.  Rudolphi  po«F  quelques  espèces  qui 
avoient  été  précédemment  placées  dans  plusieurs  autres 
genres,  mais  surtout  dans  celui  des  ascarides,  à  la  famille 
desquels  il  appartient.  M.  Bosc  1,'ayoit  avant  cela  désigné  sous 
le  nom  de  Jissula,  et  Bruguiére  en  faisoit  des  e^eces  de  son 
genre  Proboscidea,  On  peut  le  caractériser  ainsi  :  Corps  ar* 
Tondi,  filiforme ,  atténué  en  avant  comme  en  arrière  ;  bouche 
bivalve,  c^est-à-dire  , formée  par  deux  lèvres,  une  supérieure 
et  une  inférieure;  l'anus  auprès  de  la  pointe  delà  quéiie, 
Torifice  de  l'ovidncte  au  tiers  antérieur  du  corps;  l'organt 
excitateur  du  mâle  filiforme. 

Les  espèces  de  ce  genre  ont  été  trouvées  dans  le  canal 
intestiiu|l  d'animaux  mammifères  et  de  poissons.  M. Rudolphi, 
dans  son  Spwpsis ,  en  caractérise  cinq  espèces ,  en  en  retran- 
chant le  eysHdicola  de  Fischer ,  qu'il  range  maintenant  parmi 
les  spiroptères. 

UO»  Dlé'CHAuvE-souRis,  O.  mucronoUim ,  Rudolphi,  Entoz., 
2  f  p»  117,  tab.  3,  fig.  i3  et  i4«  Corps  (d'un  pouce  enviroa 
de  long)  très -fin,  blanc,  obtus  en  avant;  les  deux  lèvres 
égales;  la  queue  de  la  femelle  mucronée.  Dans  les  intestins 
de  la  chauve-souris  oreillard. 

Dans  plusieurs  des  individus  observés  par  M.  Rudolphi, 
au  mois  de  Décembre ,  les  oviductes  qui  entouroient  l'intestin 
étoient  remplis  de  fœtus  vivans. 

L'O.  DU  PHOQUE,  O^  dfjpar,  Rudolphi;  Asfi.  ^i^da,  Mull. , 
ZooL  Dan.,  vol.  2  ,  p.  47  ,  tab.  74,  fig.  3  ;  Prohoscidea  bifiday 
Enc.  méth. ,  tab.  32  ,  ûg,  8*  Corps  quelquefois  de  deux  à  trois 
pouces  de  long,  cylindrique,  filiforme,  la  tête  obtuse,  la 
lèvre  supérieure  plus  longue  que  l'inférieure  ;  la  queue  de 
la  femelle  obtuse  ,  celle  du  mâle  mucronée  '-  dans  les  in- 
testins de  plusieurs  espèces  de  phoque.  Othon  Fabricius  cite 
le  fait  du  cœur  d'un  phoque  fétide ,  blessé  par  un  harpon , 
et  qui ,  quoique  vivant ,  étoit  presque  consumé  par  plusieig^ 
vers  de  cette  espèce. 


204  OPH 

L'O.  LBPTUAB,  O.  Upturui,  Rudolphi,  tab.  Vil  9  fig.  1  et  •• 
Corp^  de  trois  pouces  de  longueur ,  la  tête  atténuée ,  la  queue 
extrêmement  fine  ;  des  deux  lèvres  rinférienre  plus  longue 
que  la  supérieure.  Cette  espèce ,  que  M.  Rudolphi  ne  connott 
que  d'après  une  figure  de  Tilesius,  a  été  trouvée  dans  les 
intestins  du  coryphène- dorade* 

M.  Rudolphi  a{oute  encore  ^  ce  genre  TO.  cristatum,  que 
}e  ne  connois  pas^  et  VO,  sphœrooephalum ,  dont  M.  Nau  vient 
de  faire  un  genre  particulier  sous  le  nom  de  pleurori^mchus , 
dans  les  Méaioires  des  amis  des  sciences  naturelles  de  Berlin, 
vol.  7,  paç.  471.  (De  B.) 

OPHIOTHËRES,  (Orniài.)  Ceéiom,  qui,  comme  celui  d*o- 
phiophages,  signifie  mangeurs  de  serpens ,  a  été  appliqué  par 
M*  Vieillot  au  genre  Secrétaire  ou  Messager ,  Strperùarius  ^ 
Cuv.,  et  G^ogeraniis,  Illig»(CH.  D,) 

QPHIQXYLON.  {Bot,)  Nous  avoqs  dit ,  dans  un  autre  Die* 
-tionnaire,  que  «  Plukenet  (Alm.;^  tab*  ^10,  fig.  1  )  figure  le 
hudleia  QooîierUalis  sous  le  nom  de  ophioxylon  américain , 
pour  le  distinguer  des  bois  de  «eppeqs  indiens.  L'un  âe^eeuxr 
ci  est  le  type  du  genre  Ophiçxylon ,  linn, ,  auquel  Adanson 
rapporte  le  caju-ular  de  Rumphios  ;  regardé  par  Linnœus 
comme  le  stryohnos  coluhrina ,  mab  à  tort ,  sielon  M«  de  Jus^ 
sien*  ^  Voyez  Ofhiosb  et  Vqmiquiee.  (  Lem,  ) 

OPHIRE,  Qphira.  (Boi.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  polyp étalées,. de  la  famille  des  onagraires ,  de  rocton*- 
drie  monagjnie  de  Linnseus,  offrant  pour  caractère  esseptiel: 
Un  invoUicre  à  deux  valves  renfermant  trois  fleurs;  la  co< 
rolle  composée  de  quatre  pétales  connivens ,  renfermaqt  huit 
étamines  avec  des  anthère$  ovales;  un  ovaire  inférieur;  un 
style  surmonté  é*un  stigmate  éçhweré.  Le  fruit  est  une  b^ie 
uniloculaire ,  à  deux  semences. 

OpHiaE  d'Afrique;  Qphira  striota^  Linn.  ;  Lamck«,  Jll^  g^^»» 
tab.  293.  Petit  arbrisseau ,  dont  les  tiges  sont  quadrangulaires , 
de  couleur  cendrée,  garnies  de  feuilles  opposées,  linéaires, 
lancéolées,  roides,  coriaces,  un  peu  aiguës,  chagrinées  eu 
dessus  ^  blanchâtres  et  presque  argentées  en  dessous ,  longues 
d^environ  un  pouce  sur  deux  lignes  de  large  ;  les  pétioles  courts, 
cqmprimés ,  presque  connivens  à  leur  base ,  se  prolongeant 
dans  la  feuille  par  une  grosse  nervure ,  d'où  résulte  un  sillon 


sur  kr  face  supérieure  des  feuilles*. Les  fleurs  sont  petites,  ses- 
siles , ,  axillaires ,  opposées,  réunies  au  nombre  de  trois  dans 
un  involucre  à  deux  valves  réniformes,  échancrées  et  persis* 
tantes.  Les  pétales  sont  oblongs  et  connive^it;  les  étaminesde 
la  longueur  de  la  corolle  ;  Fovaire  est  hispide  «  turbiné  ;  le 
style  plus  court  que  les  étamines.  Cette  plante  croit  en 
Afrique,. 4>ù  elle  a  été  découverte  par  Burmann.'  (Poir.) 

OPHISAURE^  Op7iisai/ni5.  {Erpétol.)  D'après  les  mots  grecs 
ff  iç ,  serpent  et  fftmupo^ ,  lézard ,  Daudin ,  le  premier ,  a  ainsi 
nommé  un  genre  de  reptiles  sauriens,  qui  appartient  à  la 
famille  des  urobènes  de  M.  Duméril ,  que  M.  G.  Cuvier  range 
dans  sa  première  famille  des  ophidiens,  et  que  Ton  peut  re- 
connoitre  aux  caractères  suivans  : 

Queue  conique ^  furquàie^  non  distincte  du  reste  du  corps;  pas 
de  membres;  oreiUes  marquées  à  l'extérieur  par  un  tympan;  écail- 
les imbriquées  j  carrées,  disposées  par  rangées  longitudinales;  tête 
couverte  de  plaques  lisses;  ail  muni  de  trois  paupières;  langue 
extensible,  échancrée  en  croissant  à  l'extrémité  ;  un  pli  longitudi- 
nal de  chaque  côté  du  ventre;  anus  simple,  demi -^circulaire  et 
transversal;  de  petites  dents  aiguës  à  chaque  mâchoire;  point  de 
crochets  à  venin;  deux  groupes  de  dents  au  fond  du  palais. 

Diaprés  ces  diverses  notes,  on  distinguera  sans  peine  les 
Ophuauaes  des  Caméléons,  des  Steluons,  des  Lézauds,  des 
IcoANRS,  des  Dragons,  des  Aqames,  des  Geckos,  des  Anous, 
des  SciNQUEs  et  des  Chalciobs,  qui  ont  quatre  membres;  des 
Chirotbs  et  des  Hystéropes,  qui  en  ont  deux;  des  Tachydro- 
MEs ,  qui  ont  les  écailles  verticillées  ;  des  Orvets  ,  qui  n'ont 
point  de  tympan,  etc.  (Voyez  ces  divers  noms  de  genres,  ëbt 
réroLOCiE,  Sauriens  et  Urobènes.) 

On  ne  connoît  encore  qu'une  seule  esjièce  dans  ce  genre; 
c'est 

L^Ophisaure  ventral:  Ophisaurus  ventralis;  Daudin;  Anguis 
«en^aiis,  Linnœus;  Chamœsaurus  ventralis ,  Schneider;  Cœci* 
lia  jnaculata,  Catesby.  Corps  entièrement  cylindrique,  nn  peu 
plus  gros  en  devant;  queue  plus  longue  que  le  corps;  teinte 
générale  d'un  vert  jaunâtre  ;  dos  d'un  brun  ou  d'un  noir 
bleuâtre;  côtés  de  la  tête  et  du  cou-  variés  et  pointillés  de 
noir;  deux  points  d'un  vert  clair  sur  chacune  des  écailles  de 
la  face  supérieure  du  corps  et  delà  queue;  taille  de  deux 
&  trois  pieds. 


ao8  OPH 

qui  sont  alternativement  d*un  bntn  noirâtre  et  d^un  b^tid 
mêlé  de  blanc  ;  'desfus  de  la  téie  d'un  vert  |aunâtre  ;  iris  des 
yeux  doré;  anus  plus  près  de  la  tête  que  de  la  nageoire  de  la 
queue*  '^ 

Ce  poisson,  dont  la  grandei^r  peut  être  comparée  à  celle  de 
l'anguille ,  a  été  rencontré  par  Commerson  au  milieu  des  ro» 
chers  détachés  du  rivage  ^  qui  environnent  la  Nouvelle-Bre^ 
tagne  et  les  lies  voisinesé 

On  le  trouve  aussi  prés  d^s  ùbieê  d^Amboiiiék 

Sa  morsure  est  dangereuse  ^  mais  sa  chair  est  un  aliment 
délicat.  (H.  CO 

0PH1Të%  (Mm.)  Ce  nom  n'est  pas  entièreiiiéat  scientifique; 
il  est  aussi  employé  dans  les  arts  pour  désigner  la  roch6  k 
laquelle  nous  l'appliquons  exclusivement.  Cette  roche  a  été 
aussi  nommée  serpentin ,  qui  veut  dire  en  latin  la  même 
chose  qu'ophite  en  grec  ;  on  l'a  aussi  appelée  poi*ptiyre  vert  i 
et  c'est  sous  le  nom  de  Grmporphir  qu'elle  est  désignée  par 
quelques  minéralogistes  de  l'École  allemande.  D'autres,  tel 
que  M.  Léonhard',  ne  distinguent  pas  c0tte  espèce  du  por« 
phyre  rouge  et  des  autres  roches  nommées  porpliyres,  et 
regardent  l'ophite  comme  une  simple  variété  de  couleur  de 
cette  roche.  De  Saussure ,  MM.  d'Aubuisson  et  Cordier  n'ont 
point  partagé  cette  opinion  ;  ils  pensent  au  contraire  que  la 
base  de  l'ophite  est  une  pierre  d'une  nature  particulière. 

L'Ofhitê  est  une  rodhe  empâtée ,  mais  formée  par  voie  de 
dissolution  et  de  cristallisation  confuse,  dont  la  pâte  est  d'une 
couleur  verte  plus  ou  moins  foncée  >  à  texture  fine  ,  oflrant 
les  caractères  du  pétrosilex  et  ceux  de  l'amphibole  ou  du 
.pyroxène,  réunis,  et  enveloppant  des  cristaux  détermiuables 
de  felspath  ordinairement  compacte* 

hesparlies  constituantes  accessoires  de  cette  roche  sontî  ram-* 
phibole  distinct,  le  quarz,  mais  rarement  en  petits  grains 
transparens» 

Les  parties  éventuelles  sont  t  la  calcédoine  en  nodules  gri<* 
sâtres,  à  écorce  verdâtre,  quelquefois  des  grenats? 

La  pâte  est  compacte ,  homogène.  M«  Cordier  la  regarde 
comme  une  wake  à  grains  fins,  endurcie  par  de  la  calcé- 

1   Charakteristik  der  Felsarteiu  ffeidelherg ,  i6a3j  Seii€  %io*  ' 


OPH  209 

joine.  L'amphibole  n'y  est  pas  reconnoissable ,  maïs  on  y 
découTre  quelquefois  de  très -petits  cristaux  de  pyroxéne 
translucide  et  d'un  beau  vert.  Les  cristaux  de  felspath^  qui 
y  sont  très- également  disséminés,-  et  qui  lui  donnent  une 
êlructure  porphyroïde ,  sont  plus  ou  moins  gros,  à  texture 
presque  toujours  compacte;  ils  sont  intimement  liés  à  la 
pâte ,  et  qi^elquefois  même  ils  ne  s'en  distinguent  qu'avec 
peine,  ce  qui  prouve  que  la  pâte  et  les  cristaux  sont  de 
formation  contemporaine. 

La  cohésion  des  parties  est  grande ,  la  roche  est  donc  très- 
solide  ;  elle  n'est  cependant  pas  toujours  difBcile  à  casser. 

La  cassure  est  égale,  unie ,  c'est-à-dire ,  qu'elle  traverse  égale- 
ment la  pâte  et  les  cristaux  :  elle  est  quelquefois  écailleuse. 

L'opfaite  est  très^dur ,  d'une  dureté  à  peu  prés  égale  dans 
toutes  ses  parties,  ce  qui,  réuni  à  la  finesse  de  la  pâte,  donne 
à  certaines  variétés  la  faculté  de  recevoii^  un  poli  assez  beau 
et  très-égal.  . 

Ls  couleur  de  l'ophite  est  essentiellement  verte  ou  ver- 
dàtre  ;  c'est  un  vert  sale ,  ou  brunifte ,  ou  grisâtre.  Lés  cris- 
taux de  felspath  ont  souvent  la  même  couleur  que  la  pâte, 
mais  avec  un  ton  plus  pâle  .-  ils  sont  quelquefois  grisâtres  et 
rôugeàtres. 

L'ophite  est  plus  ou  moins  fusible,  à  la  manière  du  felspath , 
en  émail  grisâtre. 

Il  est  peu  susceptible  à^ altération, 

II  jpasse  au  porphyre  proprement  dît',  lorsque  sa  couleur, 
d'un  vert  sombre  indéterminé,  passe  au  rouge  sombre,  mais 
surtout  à  l'eurite  porphyroïde  ,  et  il  arrive  souvent  qu'on  ne 
peut  dire  précisément  à  laquelle  de  ces  deux  sortes  de  roche 
composée  on  doit  rapporter  certaines  roches. 

L'ophite,  moins  répandu,  moins  connu  dés  anciens,  ou 
peut-être  moins  bien  indiqué  que  le  porphyre,  a  été  em- 
ployé aux  mêmes  usages  d'ornemens  que  cette  roche.  On  le 
trouve  dans  lek  anciens  monumens.  On  en  ornoit  les  palais  -, 
on  en  faisoit  des  vases,  des  coupes,  etc. 

On  ne  sait  pas  de  quelle  carrière,  ni  même  de  quel  pays, 
les  anciens  retiroient  la  roche  que  les  Italiens  nomment  jior- 
jido  verde  anlico ,  qui  est  notre  ophite. 

Pline,  plaçant  cette  roche  parmi  les  marbres,  c'est-à-dire, 
36.  14 


^ 


210  OPH 

« 

parmi  les  pierres  polissables ,  dit  que  la  di£férence  qu^il  y  a 
entre  Tophite  et  les  autres  marbres ,  c'est  qu'il  est  marqué 
de  taches  à  la  manière  des  serpens ,  d'où  lui  est  venu 
son  nom.  11  en  distingue  deux  sortes,  l'un  mou  et  blanc, 
l'autre  noirâtre  et  dur.  Il  paroîtroit  que  la  première  sorte 
se  rapporteroit  à  la  serpentine  ou  plutôt  aux'ophiolites,  et 
la  seconde  à  la  roche  que  nous  décrivons  ici  sous  le  nom 
d'ophite»  Cela  paroît  d'autant  plus  vraisemblable  que  Plin^e 
ne  parle  nulle  part  des  porphyres  verts,  roche  qui  devoit 
être  connue  des  Romains,  à  en  juger  par  la  quantité  de 
débris  qu'on  en   trouve  dans  différentes  parties  de  l'Italie. 

F'ariétés. 

Ophite  antique.  Pâte  verte ,  compacte ,  homogène ,  opa- 
que; crfstaux  de  felspath  verdâtres. 

La  pâte  a  la  cassure  écailleuse. 

C'est  cette  variété  que  les  anciens  ont  employée  comme 
pierre  d'ornement  ;  on  eh  trouve  des  débris  dans  toutes  les 
ruines  des  villes  antiqued^  et  notamment  aux  environs  de  la 
ville  d'Ostie,  dan^  les  États  romains.  On  ne  connoit  plus, 
comme  on  vient  de  le  dire ,  les  carrières  d'^ii  les  Romains 
extrayoient  cette  roche.  On  suppose  que  c^é»toit  des  mon- 
tagnes qui  bordent  la  mer  Bouge  du  côté  de  l'Egypte. 
Il  paroit  que  ces  carrières  pouvoient  fournir  des  pièces 
d'une  très-grande  dimension,  puisqu'on  cite  deux  colonnes 
de  cette  matière  dans  le  palais  des  conservateurs  au  capitole 
de  Rome,  qui  ont  près  de  quatre  mètres  de  hauteur. 

Ophite  varié.  Pâte  d'un  vert  brun ,  grenue ,  amphiboli- 
que ,  avec  des  cristaux  de  felspath  blancs ,  gris  ou  verdâtres. 

C'est  celui-ci  qui  contient  du  quarz,  de  l'amphibole,  du 
mica,  des  grenats,  etc. 

Exemple,  Dans  les  Pyrénées  au  Tourmalet,  vallée  de  Bar- 
rège ,  au-dessus  du  lac  d'Oncet. 

11  a  une  pâte  verte,  grenue  ,  avec  quelques  pyrites  et  des 
cristaux  de  felspath  blancs.  On  en  trouve  encore  dans  d'au- 
tres lieux  de  cette  chaîne  de  montagnes. 

A  Saulieu-  dans  le  Morvan  ,  en  France. 

A  Rubeland ,  et  en  morceaux  roulés  dans  la  Bode,  au 
Harz.  Pâte  verte  foncée  et  cristaux  de  felspath  blanc. 


OPH  2ix 

A  Planitz,  en  Saxe»  Il  renferme  du  quarz  et  des  nodules 
de  calcédoine. 

De  Niolo,  en  Corse.  A  pâte  verte,  grenoe,  amphibolique, 
et  Cristaux  verts.  Du  même  lieu.  Pâte  verte,  compacte  ;  gros 
cristaux  de  felspath  blanc ,  et  gros  grains  de  quarz. 

Dans  les  Vosges,  à  la  Chevelny,  sur  la  hauteur  de  Frole, 
en  Comté.  A  pâte  d*un  vert  obscur  et  cristaux  de  felspatb 
vert -pâle.  Il  passe  à  la  diabase  verdàtre  granitoïde,  et  on 
l'appelle  alors  granitt  vert. 

Du  Mont-Visd,  en  Piémont.  Il  est  d'un  vert  poireau^ 
taché  de  blanc  et  de  points  rouges,  qui  sont  dus  à  d-es  gre- 
nats disséminés.  (Brard,  Pierres  d'ornemens.)  (B.) 

OPHITINE.  (Min.)  C'est  le  nom  que  de  la  Métherîe 
donnoit  à  la  base  de  l'ophite  ou  porphyre  vert.  (B.) 

OPHIURE  {Bot.)  ;  Ophiurus ,  Gaertn.  fils,  CarpoL,  3  ,  pag.  3  ; 
R.  Brown,  Noy»  HolL,  pag.  206  j  Pal.  Beauv. ,  Agrost,,  pag. 
11 6.  Quoique  ce  genre  ait  le  port  et  la  plupart  des  caractères 
des  rottboellia,  qui  paroit  former  un  genre  a^sez  naturel,  ce- 
pendant Gaertner  fils  en  a  retranché  plusieurs  espèces  pour  en. 
former  son  genre  Ophiurus ,  qui  a  été  adopté  par  R.  Brown 
etBeauvois.  Il  diffère  des  rottboellia  en  ce  qu'il  n'existe  qu'un 
seul  épiilet  au  lieu  de  deux  dans  chacune  des  cavités  du 
rachis.  Cet  épiilet  renferme  deux  fleurs,  une  extérieure  mâle 
ou  stérile;  une  intérieure  hermaphroâite.  Gaertner  n*en  cite 
qu'une  seule  espèce ,  qui  est  le  rottboellia  corjmbosa  de  Linnœus. 
Beauvois  y  ajoute  1^  rottboellia  pannonica  ^  incutvata^  cylindrica 
du  même  auteur.  Voyez  Rottbolle.  (Poir.  ) 

OPHIURE ,  Ophiurus,  {Actinoz,)  Genre  de  stellérides  établi 
par  M.  deLamarck  pour  un  certain  nombre  d'espèces  d'étoiles 
de  mer,  qui  diffèrent  un  peu  des  autres  par  la  forme  alongée 
serpentiforme  des  rayons  qui  bordent  le  corps,  et  que  l'on 
peut  caractériser  ainsi  :  Corps  arrondi,  déprimé,  quinqué* 
partite,  couvert  d'une  peau  coriace  et  pourvu  dans  sa  cir- 
conférence de  rayons,  presque  constamment  au  nombre  de 
cinq,  très-longs,  très^grêles,  articulés,  sans  sillon  inférieur. 
Bouche  au  milieu  de  cinq  fentes  fort  courtes,  ne  dépassant 
pas  le  diamètre  du  CQrps,  et  pourvues  sur  les  bords  de  ven* 
touses  papillîformes  peu  nombreuses. 

D'après  cette  définition  les  ophiures  appartiennent  à  cette 


«13  OPH 

section  dés  stellërîdes  dont  le  corps  est  distinct  des  appen- 
dices qui  servent  à  la  locomotion ,  et  où  ces  appendices  sont 
dépourvus  de  sillons  garnis  de  ventouses  papiUiformes  à  leur 
partie  inférieure  ;  mais  elles  di£fèrent  des  deux  autres  genres 
que  M.  de  I^amarck  y  établit,  c'est-à-dire,  des  comatules, 
parce  que  les  rayons  sont  indivis,  et  des  euryales,  parce 
qu'il  n'y  en  a  pas  un  second  rang  plus  petit  au-dessus  du 
Vang  principal.  Au  reste,  ces  rayons  toujours  fort  longs^ 
souvent  assez  comparables  à  des^  queues  de  serpens,  sont 
couverts  d'écaillés  ou  de  tubercules  ;  ils  peuvent  être  pourvus 
dans  leur  longueur,  et  de  chaque  côté,  d'une  série  de  pa- 
pilles peu  apparentes  ou  d'épines  plus  ou  moins  longues  qui 
les  rendent  comme  pectinées. 

Les  ophiures  paroissent  avoir  des  habitudes  un  peu  dififé* 
rentes  de  celles  des  comatules  et  même  des  euryales;  elles 
se  servent  de  leurs  rayons  pour  marcher,  en  en  accrochant 
un  ou  deux  à  l'endroit  vers  lequel  elles  veulent  arriver,  et 
en  se  tirant  ensuite  avec  eux;  mais  elles  ne  les  emploient 
•^as  pour  saisir  la  nourriture  et  pour  la  porter  à  leur  bouche. 

On  trouve  des  espèces  de  ce  genre  dans  toutes  les  mers. 
Elles  ne  sont  jamais  d'une  .bien  grande  taille.  M.  de  Lamarck, 
qui  en  caractérise  douze  espèces,  les  divise  en  deux  sections, 
d'après  l'état  convexe  ou  aplati  des  rayons  en  dessus. 

'^Hayons  arrondis  ou  convexes  sur  le  dos. 

L'O.  nattée;  O.  texturata,  de  Lamk.,  Enc.  métb.,  pL  isS^ 
£g.  2  et  5.  Ophiure  à  rayons  subulés,  arrondis,  lisses,  pour- 
rus  inférieurement  d'écaillés  disposées  sur  trois  rangs  et  de 
papilles  latérales  déprimées  fort  petites.  Des  mers  d'Europe. 

L'O.  lézardellb;  O.  lacertata,  de  Lamk.,  Enc.  méth.,  pi. 
122 ,  iig.  4»  c^  pl*  1^3  9  fîg*  3*  Assez  grande  espèce,  à  rayons 
alongés,  subulo- cylindriques,  presque  lisses,  couverts  d'é- 
cailles  imbriquées  et  pourvus  latéralement  de  papilles  ex- 
trêmement  courtes,  souvent  déprimées.  Cette  espèce  est 
quelquefois  d'une  seule  couleur  roussàtre  et  d'autres  fois 
panachée  d'orange  et  de  brun.  Elle  vient  aussi  des  mers 
d'Europe. 

L'O.  ÉPAISSIE  ;  O.  incrassata  -,  de  Lamarck.  Assez  grande 
ophiure  dqnt  le  corps  est  large ,  subpentagone ,  pourvu  de 


OPH  s'5 

J 

ejiit{  plaques  rhomboïdales  autour  de  la  bouche ,  et  de  rayons 
épais,  alongés,  subulés,  garnis  sur  les  c6tës  dVpines  de  la 
largeur  du  rayon.  Couleur  jaunâtre.  Du  voyage  de  Pérou 
et  Lesueur. 

L'O.  annulaire;  O.  annulosa,  de  Lamk.  Ophiure  de  cou- 
leur brune  avec  des  rayons  alongés,  subulés^  arrondis,  pour- 
vus de  chaque  côté  d'épines  comme  articulées  par  les  an- 
neaux colorés  dont  elles  sont  bigarrées.  Du  voyage  de  Pérou 
et  Lesueur. 

L'O.  MARBRÉE  ;  O.  marmorata ,  de  Lamk.  Ophiumt  dont  le 
disque  est  radié  par  dix  lignes,  la  couleur  variée  de  blanc 
et  de  brun ,  et  dont  les  rayons  sont  pourvus  d'épines  laté- 
rales plus  courtes  que  leur  largeur.  Du  voyage  de  Pérou  et 
Lesueur» 

**  Hayons  aplatis  sur  le  dos* 

L'O.  HÉRTsséE;  O.  echînata,  de  Lamk.,  Enc.  méth. ,  pi.  124» 
fig.  2  et  3.  Ophiure  noirâtre,  granuleuse  sur  le  disque;  les 
rayons  pourvus  d'épines  épaisses,  ouvertes,  sur  quatre  rangs, 
et  un  peu  plus  longues  que  la  largeur  du  rayon.  De  l'Océan 
des  Antilles  et  de  l'Atlantique. 

M.  de  Lamarck  rapporte  encore  à  cette  espèce  une  variété 
qui  a  le  dos  lisse  et  les  épines  plus  grêles,  ainsi  que  VAsUriaê 
nigra  de  Muller  ,  Zool,  Dan,,  5,  p.  20,  tab.  93,  dont  les 
rayons  sont  plus  atténués  vers  l'extrémité. 

L'O.  scoLOPENDRiNE  ;  O.  scolopcndrina ,  de^  Lamk.  Grande 
ophiure,  à  disque  orbiculaire,  scabre  par  les  points  proé- 
minens  de  son  dos;  les  rayons  longs,  trés^hérissés  d'épines 
ouvertes,  tachetés  et  bigarrés.  Des  mers  de  l'Isle-de-France. 

L'O.  longipède;  o.  longipeda,  de  Lamk.  Disque  petit, 
orbiculaire,  marqué  de  dix  facettes  cunéiformes  et  pourvus 
de  rayons  extrêmement  longs,  avec  des  épines  blanches  et 
ouvertes.  Des  mers  de  l'Isle-de-France. 

L'O.  NÉRÉiDiNE;  O.  nereidina,  de  Lamk.  Disque  très-petit; 
pentagone,  quinque-silloné  sur  le  dos;  rayons  très-longs,  à 
articles  très-étroits  et  ciliés  par  des  épines.  Couleur  bleuâtre. 
Des  mers  australes.  ' 

L*0.  ciLiAiRE  :  O.  eiliaris,  Linn.  ;  Link,  SlelL  mar, ,  tab.  34  , 
fig.  56.   Assez  petite  espèce  dont  les  rayons  sont  pourvu^ 


A 


ai4  OPH 

d'épines  menuet  comme  des  poils ,  assez  longues ,  ouvertes , 
qui  les  font  paroitre  comme  plumeux.  Des  mers  d'Europe  et 
de  rOcéan  austral. 

•  L'O.  ÉCAirxEUSE  :  O,  squamata,  de  Lamk.;  Asterias  aeuleata? 
Unn.  ;  Mull.,  ZooL  Dan.,  3,  p.  29,  t.  99.  Disque  orbîcu- 
laire,  assez  lisse  ;  les  rayons  couverts  en  dessus  de  larges  écailles 
imbriquées  et  pourvues  d'épines  plus  courtes  ^e  leur  largeur 
sur  quatre  rangs.  Couleur  blanchâtre.  Des  mers  d'Europe 
et  de  rOcéan  atlantique. 

L'O.  CASSANTE  ;  O,  fragilis,  Mull. ,  ZooL  Dan. ,  3  ,  p.  28  ,  tab. 
98,  Disque  épineux  en-dessus,  orbicnlaire^  partagé  en  dix 
aires  par  autant  de  lignes  ;  rayons  subulés ,  linéaires ,  comme 
pectines  sur  les  c6tés  par  des  épines  elles-mêmes  serruleuses. 
De  rOcéan  boréal.  (De  B,) 

OPHRIAS,  OPHRIE.  {Erpét.)  Noms  de  pays  d'un  serpent 
do  genre  Boa,  Voyez  Boa.  (H.  C.) 

^  ,  OPHRIS ,  Ophrys.  Linn.  (  Bot.  )  Genre  de  plantes  monoco* 
tylédones,  de  la  famille  des  orchidées,  Juss«,  et  de  la  gynan* 
drie  monandrie,  Linn, ,  qui  a  pour  principaux  caractères  :  Une 
corolle  de  six  pétales  inégaux,  trois  extérieurs  et  trois  inté- 
rieurs; dans  ces  derniers  deux  pareils,  et  le  troisième  (labelle 
ou  nectaire)  plus  grand  que  les  autres,  étalé  ou  pendant, 
placé  à  la  base  du  style  et  dépourvu  d'éperon  ;  une  seule 
étamine,  placée  au  sommet  du  style,  formée  d'une  anthère 
à  deux  loges  adnées  à  la  partie  supérieure  du  style;  un 
ovaire  infère ,  surmonté  d'un  style  en  colonne  ;  une  cap- 
sule uniloculaire ,  '  à  trois  valves  ,  s'ouvrant  longitudinale- 
ment  par  trois  fentes  et  contenant  des  graines  nombreuses 
et  très -petites. 

Les  ophris  sont  des  plantes  herbacées ,  à  racines  formées  le 
plus  communément  de  tubercules  arrondis;  leur  tige  est  simple, 
cylindrique,  garnie  de  feuilles  entières,  engainantes,  et  leurs 
fleurs,  très-souvent  d'un  aspect  singulier,  sont  disposées  en 
épi  terminal.  C'est  principalement  dans  la  forine  et  dans  la 
couleur  du  labelle  que  les  fleurs  d'ophris  présentent  des  res- 
semblances bizarres.  Tantôt  l'œil  trompé  cr^it  voir  au  sein  de 
la  fleur  une  mouche,  une  abeille,  une  araignée  ^  quelquefois 
c'est  comme  une  petite  figure  d'homme  y  qui  paroU  y  être  sus* 
ipendue. 


OPH  »^>5 

linnœus,  dans  son  Species  plantarum^  avoît  mentionné  dîx- 
iiuit  espèces  d'ophris;  mais ,  d'après  la  réforme  établie  dans  les 
orchidées  par  S wartz,  il  n'est  plus  resté  dans  ce  genre  que  quatre 
des  espèces  Linnéennes  ;  toutes  les  autres  ont  été  importées 
dans  d'autres  genres.  Aujourd'hui,  malgré  la  réforme  dont  il 
vient  d'être  parlée  les  découvertes  des  botanistes  venus  depuis 
Linnœus ,  ont  plus  que  doublé  les  espèces  de  ce  qu'elles  étoient 
d'abord ,  et  on  en  compte  environ  quarante.  Il  est  vrai  que 
Vùplirys  insectifera,  Linn.,  a  été  divisé  par  les  modernes  en 
huit  à  dix  espèces. 

Ophris  a  un  tubercule  :  Ophrys  monorchis^  Linn. ,  Spec, 
1342 ;  Flor.  Dan. y  tab.  102.  Sa  racine  est  formée,  non  d'un 
seul  tubercule,  comme  le  disent  la  plupart  des  auteurs,  mais 
bien  de  deux  tubercules,  dont  l'un  donne  naissance  à  la 
tige ,  et  dont  le  second ,  ou  celui  de  l'année  destinée  à  rem- 
placer le  premier  lorsque  celui-ci  se  sera  épuisé  à  nourrir  la 
tige,  est  placé  à  quelque  distance,  de  sorte  que  le  plus  sou- 
vent ,  lorsqu'on  arrache  la  plante  sans  prendre  la  précaution 
d'enlever  en  même  temps  une  certaine  quantité  de -terre  ,  on 
ne  trouve  que  le  premier  tubercule ,  et  le  second  reste  dans 
la  terre,  ce  quia  donné  lieu  à  l'erreur  que  cette  espèce  faisoit 
exception  aux  autres ,  dont  les  racines ,  lorsqu'elles  sont  tu- 
berculeuses,  sont  toujours,  dans  le  moment  de  la  floraison, 
formées  de  deux  tubercules  rapprochés  l'un  de  ^'autt-e.  La 
tige  est  grêle,  haute  de  trois  à  six  pouces ,  chargée  d'une  petite 
feuille  étroite  et  garnie  à  sa  base  de  deux  feuilles  lancéolées. 
Les  fleurs  sont  petites ,  d'un  vert  jaunâtre ,  et  leur  labelle 
est  trifide.  Cette  espèce  croît  en  France  et  en  d'autres  par- 
ties de  l'Europe,  dans  les  prés  des  montagnes. 

Ophris  des  Alpes:  Ophrys  alpina,  Linn.,  Spec»,  i342  ;«racq., 
Hort»  Vind, ,  tab.  9,  Sa  racine  est  formée  de  deux  tubercules 
ovoïdes ,  rapprochés  ;  elle  produit  cinq  à  six  feuilles  linéaires, 
aussi  longues  que  la  tîge,  qui  est  nue,  haute  seulement  de 
deux  à  trois  pouces,  terminée  par  cinq  à  six  fleurs  d'un  vert 
jaunâtre ,  rapprochées  en  épi  court.  Les  cinq  divisions  supé- 
rieures ou  latérales  de  la  corolle  sont  rapprochées  ou  con-* 
fluentes,  et  le  pétale  inférieur  ou  labelle  est  lancéoié,  entier, 
chargé  seulement  d'une  petite  dent  de  chaque  cAté.  Cette 
plante  croit  dans  les  prairies  des  montagnes  Alpines  de  r£u«i 
rope. 


2i6  OPH 

Opheis  homme- pendu:  Ofhrys  antropophora ^  Unn.  ^^Specj 
i343  ;  Flor.  Dan. ,  tab.  io3.  Saracine,  formée  de  deux  tuber- 
cules ovoïdes ,  rapprochés ,  produit  une  tige  cylindrî^e , 
parfaitement  glabre  comme  toute  la  plante ,  haute  de  huit  à 
quinze  pouces.  Ses  feuilles  sont  lancéolées,  les  unes  radicales, 
les  autres  disposées  dans  la  partie  inférieure  des  tiges.  Ses 
fleurs  sont  jaunâtres ,  nombreuses,  accompagnées  de  bractées 
plus  courtes  queTovaire,  et  disposées  en  un  épi  terminal ,  as^ez 
long;  elles  représentent,  en  quelque  sorte,  un  homme  sus- 
pendu par  la  tété  ;  les  cinq  pétales  supérieurs,  d'un  blanc  jau- 
tiâtre,  connivens,  forment  la  tête,  et  le  labelle,  d'un  jaune 
foncé  et  ferrugineux,  simule  le  corps  et  les  quatre  membres. 
Cette  espèce  croît  dans  les  prés ,  en  France ,  en  Suisse ,  en 
,^ Italie,  etc.  Elle  fleurit  en  Mai  et  Juin. 

Ophris  mouche  :  Ophrys  myodeSy  Jacq. ,  Jcon.  rar.,^tab«  71  ; 
Ophrys  insectifsra  myodes  ^  Linn.,  Spec»t  i343.  La  racine,  de 
même  que  dans  l'espèce  précédente  et  les  suivantes,  est  for* 
mée  de  deux  tuberc4iles.  La  tige^  est  haute  de  huit  à  douze 
pouces,  munie ,  dans  sa  partie  inférieure,  de  quelques  feuilles 
lancéolées  ou  quelquefois  ovales-lancéolées.  Les  fleurs  sont  peu 
nombreuses ,  disposées  en  épi  lâche  et  accompagnées  de  brac- 
tées linéaires-lancéolées ,  aussi  longues  ou  plus  longues  qu'elles* 
Les  pétales  sont  ouverts,  les  trois  extérieurs  lancéolés,  d'un 
vert  blanchâtre ,  les  deux  intérieurs  linéaires  et  raugeàtres;  le 
labélle,  représentant  en  quelque  sorte  une  mouche,  est.pen- 
dant ,  pubescent ,  d'un  pourpre  foncé ,  partagé  en  trois  décou- 
pures ,  dont  la  moyenne  beaucoup  plus  grande  et  à  deux  lobes 
arrondis.  Cette  espèce  croit  sur  les  collines  et  dans  les  pâtu- 
rages des  montagnes,  en  France,  en  Allemagne,  en  Angle- 
terre, etc. 

Ophris  jaune:  Ophrys  lutea,  Cavan.,  Ican,,  2,  pag.  46,  tab* 
1 60  î  Ophrys  insectifera ,  i ,  Linn. ,  Spec. ,  1 343'.  Sa  tige  est  cylin- 
drique, glabre,  haute  de  six  à  huit  pouces,  garnie,  dans  sa 
partie  inférieure,  de  cinq  à  six  feuilles  ovales -oblongues  et 
terminée  dans  sa  partie  supérieure  par  trois  à  six  fleurs  très- 
brièvement  pédicellées,  placées  dans  l'aisselle  d'une  bractée 
foliacée,  et  disposées  en  un  épi  lâche.  Les  trois  pétales  extérieurs 
sont  ovales,  verdàtres,  un  peu  inégaux;  les  deux  intérieurs 
sont  oblongs,  obtus,  jaunâtres,  plus  courts  ;  le  pétale  inférieur 


OPH  .  217 

ou  le  labelle,  plus  grand  que  tous  les  autres,  estpubescent, 
d'un  beau  jaune  sur  ses  bords ,  brunâtre  dans  son  milieu ,  avec 
deux  taches  ovales -oblongu es  et  glabres;  il  est,  d'ailleurs, 
ovale-arrondi,  découpé  en  trois  lobes,  dont  le  moyen ,  un  peu 
plus  large  que  les  autres,  e^t  échancré.  Cette  plante  croît  natu- 
l^llement  en  Espagne ,  en  Portugal ,  en  Italie  et  dans  quelques 
parties  du  Midi  de  la  France. 

Ophris  araignée;  Ophrys  aranifera,  Smith,  Flor,  BriL^^Z^* 
La  plupart  des  feuilles  de  cette  espèce  sont  ovales-lancéolées, 
radicales  ou  disposées  dans  la  partie  inférieure  de  la  tige  ;  celle- 
ci  est  cylindrique ,  haute  de  huit  à  douze  pouces ,  garnie  dans 
sa  partie  supérieure  de  quatre  à  six  fleurs,  rarement  plus, 
disposées  en  épi  lâche  et  munies  de  longues  bractées.  Les  trois 
pétales  extérieurs  sont  étalés,  oblongs,  verdâtres;  les  deux 
intérieurs  sont  plus  courts ,  glabres  ;  le  pétale  inférieur  ou  le 
labelle,  qui  imite  en  quelque  sorte  rabdomen  de  certaines 
araignées,  est  ovale,  convexe,  échancré  à  son  extrémité,  velu, 
d'un  brun  ferrugineux,  chargé  un  peu  au-dessus  de  sa  base  de 
deux  petites  tubérosités  en  forme  de  cornes,  et  marqué  dans 
son  milieu  de  deux  raies  glabres  et  parallèles.  Cette  plante  croît 
dans  les  pâturages  et  sur  les  bords  des  bois,'  en  France  et  dans 
plusieurs  parties  de  TEurope  ;  elle  fleurit  en  Avril  et  Mai. 

Ophris  abeille;  O'phrys  apifera,  Smith  ,  Flor.  Brit.^  938  ; 
Vaill.,  Bot,  Par,,  tab.  3o,  fîg.  9.  Cette  espèce  a  beaucoup  de 
rapports  avec  la  précédente  ;  mais  elle  en  diffère  par  des  ca- 
ractères constans.  Ses  pétales  extérieurs  sont  de  couleur  rose, 
marqués  de  trois  lignes  vertes  ;  les  deux  pétales  intérieurs  son^ 
lancéolés,  moitié  plus  courts,  verdâtres ,  velus  ;  le  labelle  est 
arrondi ,  convexe ,  velu ,  d'un  pourpre  ferrugineux ,  marqué 
de  raies  jaunâtres,  partagé  en  cinq  lobes  inégaux,  l'inférieur 
prolongé  en  pointe  recourbée  en  dessous.  Cette  plante  fleurit 
en  Mai  et  Juin.  On  la  trouve  dans  les  pâturages  et  sur  les  bords 
des  bois,  en  France  et  dans  plusieurs  parties  de  l'Europe. 

Les  formes  singulières  et  en  même  temps  assez  jolies  des 
fleurs  des  ophris  mériteroient  à  ces  plantes  une  place  dans 
nos  jardins  ,  et  cependant  on  ne  les  y  voit  jamais  ou  presque 
jamais.  lElles  se  refusent,  dit «^ on,  à  la  culture,  et  périssent 
sous  la  main  du  jardinier  qui  leur  prodigue  ses  soins.  Cela 
indique  assez  la  manière  dont  il  faut  les  traiter.  L'anxateup , 


218  OPH 

qui  aura  le  désîr  de  les  posséder,  devra,  pour  se  les  procurer, 
les  faire  arracher  dans  les  lieux  où  elles  se  trouvent  sauvages , 
et  leur  consacrer  dans  son  jardin  une  place  séparée ,  où  il  les 
abandonnera  à  la  nature.  On  peut  les  mettre ,  soit  dans  des 
pièces  de  gazon,  soit  dans  des  plates-bandes  situées  aux  bords 
des  bosquets ,  dont  on  fait  teulement  arracher  les  mauvaises 
herbes ,  mais  dans  lesquelles  on  ne  fait  jamais  mettre  la 
bêche. 

Les  bulbes  des  pphris  ne  sont  pour  nous  d'aucun  usage.  For- 
mées en  grande  partie  de  fécule  amylacée ,  comme  celles  des 
orchis,  elles  ont  les  mêmes  propriétés  et  peuvent ,  comme 
elles,  être  employées  à  faire  du  salep.  (  L.  D.) 

OPHTALMICA.  (Bot.)  Voyez  Ocularia.  (J.) 

OPIER.  {Bot.)  Voyez  Obier.  (L.  D.) 

OPIK.  (Ornith.)  Ce  nom  groënlandois  est  appliqué  par 
Othon  Fabricius  au  harfang  ou  hibou  dislande,  d'Anderson, 
strix  njycleay  Linn. ,  qui  se  nomme  aussi  opirksoak^  et  par 
Oth.  Fr,  Muller au yàïco  nor^vegicus.  (Ch.  D.) 

OPILE,  Opilo.  {Entom.)  Nom  donné  par  M.  Latreille  à  un 
genre  d'insectes  coléoptères  pentamérés  de  la  famille  des 
térédyles  ou  percebois,  et  qui  correspond  à  celui  des  Tilles. 
Voyez  ce  mot.  (C.  D.) 

OPILIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  établi  par  Roxburg.  La 
fleur  a  un  petit  calice  d'une  seule  pièce,  dont  le  limbe  est 
bordé  par  cinq  dents;  ses  pétales,  au  nombre  de  cinq,  lui 
adhèrent  et  le  débordent;  ils  sont  alternes,  avec  cinq  écailles 
plus  intérieures,  que  l'auteur  qualifie  de  nectaires,  et  qui 
ont  la  même  construction  ;  cinq  étamines ,  également  insérées  au 
calice,  sont  opposées  aux  pétales.  L'ovaire,  simple  et  libre, 
ou  non  adhérent ,  est  couronné  immédiatement  par  un  stig- 
mate non  divisé.  11  devient  une  baie  portée  sur  un  pivot, 
moins  grosse  qu'une  cerise,  et  contenant  une  seule  graine 
dont  l'intérieur  n'est  pas  connu.  Ce  genre  ne  contient  jus- 
qu'à présent  qu^une  espèce ,  qui  est  un  petit  arbre  de  la  côte 
de  Coromandel,  à  feuilles  simples  et  alternes,  à  fleurs  axil- 
laires  en  grappe,  qui  est  couverte  de  bractées  dont  chacune 
recouvre  trois  fleurs.  Ce  genre  paroit  appartenir  à  la  famille 
des  rhamnées,  dans  la  section  des  vraies  rhamnées,  carac- 
térisé par  l'opposition  des  étamines  aux  pétales  ;  mais ,  pour 


OPI  a»9 

déterminer  avec  précision  ses  afGnités ,  il  faudroit  connoifre 
Tintérieur  de  la  graine.  (J.) 

OPINAWK,  {Bot.)  Nom  d'une  racine  de  Virginie,  cité 
par  C.  Bauhin ,  qui  croit  que  c'est  le  papas  d'Acosta ,  main- 
tenant reconnu  pour  la  pomme  de  terre,  solarium  tuberosum* 
C'est  Vopenack  de  la  Caroline.  (  J.  ) 

OPIONKA.  {BoL)  Dans  la  province  russe  de  Mourom 
on  nomme  ainsi  une  espèce  d'agaricus,  agaricus  fragilis ,  que 
les  habitans  mangent  sans  aucun  inconvénient.  (Lem.) 

OFIPIXCAN,  (Ornii/i.)  Tout  ce  que  Fernandez ,  p-  44 ,  c^iap* 
147  ^  dit  de  cette  espèce  decanard,  se  borne  à  annoncer  que 
son  plumage  est  varié  de  noir  et  de  cendré ,  et  qu'elle  a  le 
bec  rougeâtre  et  les  pieds  roussâtres.  (Ch.  D.) 

OPIPTÈRE,  Opipterus.  (Malacoz.)  M.  Rafinesque,  Journ. 
encycl.  de  la  Sicile ,  douzième  et  dernier  numéro ,  et  Journ.  de 
phys.,  tom»  89,  p.  i5i ,  propdise  sous  ce  nom  un  genre  de 
mollusques  nu ,  auquel  il  assigne  pour  caractères  :  Corps  na- 
geant, déprimé,  sans  tète',  une  grande  aile  horizontale  posté- 
rieurement ,  deux  longs  tentacules  inégaux ,  non  rétractiles 
antérieurement,  la  bouche  entre  eux;  et  qu'il  paroît  placer 
parmi  les  ptéropodes,  dont  il  diffère,  dit -il,  par  l'absence 
de  tète  et  de  branchies. 

Il  cite  pour  exemple ,  PO.  hicolor ,  qui  a  deux  pouces  de 
longueur,  ^e  couleur  hyaline,  les  ailes  rougeâtres,  et  qui 
provient  des  mers  de  la  Sicile.  Quoique  cette  description 
soit  extrêmement  incomplète,  il  me  semble  cependant  que 
ce  genre  est  établi  sur  le  même  mollusque  qui  a  servi  à 
rétablissement  du  genre  Gastéroptère  de  Meckel.  (De  B.) 

OAS.  (Foss.)  L'on  ne  connoit  de  ce  genre  de  coquille 
bivalve  qu'une  portion  d'une  valve  où  se  trouvent  le  sommet 
et  la  charnière;  ils  annoncent  une  coquille  cordiforme,  à 
côtés  déprimés,  à  valves  portant  une  carène  comprimée  sur 
le  dos  et  à  sommets  élevés  et  trè^-courbés.  Au-dessous  de  ces 
derniers  il  se  trouve  une  grande  dent  cardinale  aplatie, 
saillante  et  couverte  de  stries  lâches,  et  à  côté  un  espace 
vide  pour  recevoir  une  dent  pareille  de  l'autre  valve. 

M.  de  Lamarck  avoit  rangé  cette  coquille  dans  les  trigo- 
nies  etl'avoit  nommée  trigonie  cardissoïde  (An im.  sans  vert. , 
tom.  6,  page  63,  1/*  part.);  mais  comme  elle  ne  réunit  aucui 


âio  OPI 

des  caractères  des  frigonies  ni  ceux  d'aucun  des  genres  con- 
nus, nous  avons  fait  figurer  dans  l'atlas  de  ce  Dictilfnnaire,  ce 
morceau,  que  nous  possédons,  et  pous  proposons  de  signaler 
pour  lui,  sous  le  nom  d'Opis,  un  nouveau  genre  dont  on  ne 
pourra  assigner  tous  les  caractères  que  lorsque  Ton  sera  par- 
venu à  se  procurer  des  coquilles  entières.  Ce  morceau  est 
ferrugineux  et  parolt  provenir  de  couches  plus  anciennes  que 
la  craie.  Il  indique  que  là  coquille  dont  il  dépend  pourroit 
avoir  deux  à  trois  pouces  de  longueur.  (D.  F.) 

OPISTHOCOMUS.  {Ornith.)  Ce  nom,  qui  désigne  une 
huppe  occipitale ,  a  été  donné  par  Hoffmansegg ,  et  adopté 
par  Illîger,  pour  désigner  Vhoazinj ^hasianus  eristatus  ^  GmeL 
(Ch.  D.) 

OPISTHOGNATHE,  OpUtognathus.  {IchthyoL)  M.  Cuvîer  a 
récemment  créé  sous  ce  nom ,  et  dans  la  seconde  famille  des 
acanthoptérygiens,  celle  des  ^obioïdesy  im  genre  de  poissons 
reconnoissables  à  la  forme  générale ,  et  surtout  au  museau 
court  des  blennies ,  dont  ils  ne  se  distinguent  que  par  des  os 
maxillaires  très- grands,  et  prolonges  en  arrière  en  un^  es- 
pèce de  longue  moustache  plate.  Leurs  dents,  dont  la  rangée 
extéfrieure  est  plus  forte ,  sont  en  râpe  à  chaque  mâchoire. 
Leurs  catopes^  placés  précisément  sous  les  pectorales ,  n*ont 
que  trois  rayons. 

Ce  genre,  qui  doit  être  placé  entre  les  gon^elles  et  les 
anarrhiques,  ne  renferme  encore  qu'une  espèce  qui  a  été 
rapportée  de  la  mer  des  Indes  par  le  célèbre  voyageur  Son- 
nerat,  c'est  VOpistognathus  Sonnerati  de  M.  Cuvier.  (H.  C.) 

OPISTHOLOPHUS.  {Omilh.).Ce  nom,  qui  annonce,  ainsi 
qu^opisthocomus ^  une  crête  occipitale,  a  été  donné  comme 
terme  générique,  par  M.  Vieillot,  {^  une  espèce  de  jacana^ 
parra  chavaria^  Luin.,  qu41  a  placera  la  suite  du  kamichi, 
en  lui  indiquant  pour  caractères  particuliers:  Un  bec  plus 
court  que  la  tête,  garni  de  plumes  à  la  base,  conico-ccoivexe, 
un  peu  yoûté,  courbé  à  la  pointe  ;  le  lorum  nu  ;  les  ailes  épe- 
ronnées;  les  doigts  extérieurs  unis  à  la  base  par  une  mem- 
brane; la  queue  étagée.  (Ch.  D.) 

OPIUM.  (Bot.)  Voyez  Pavot.  (L.  D.) 

OPIUM.  {Chim.)  Voyez  Morphine  et  Narcotine,  t.  XXXIII, 
pag.  i5.  (Cs.) 


OPL  231 

OPLISMÈNE ,  Op/i5mc7ia5.  (Bo*.  )  Genre  de  plantes  mono- 
cotylëdones,  à  fleurs  glumacées,  de  la  famille  des  graminées, 
de  la  triandrie  monogjnit  de  Linnœus ,  olfrant  pour  caractèi*e 
essentiel  :  Des  épîllets  à  deux  fleurs  sans  involucre  ;  les  deux 
valves  calicînales  membraneuses  etaristées:  une  fleur  herma-» 
phrodite ,  dont  la  valve  inférieure  est  acuminée ,  mucronée  ; 
une  fleur  stérile  à  une  ou  deux  valves;  l'inférieure  aristée; 
trois  étamines}  deux  styles. 

De  Beauvois  a  établi  ce  genre  pour  une  plante  qu^il  avoit 
découverte  dans  le  royaume  d'Oware,  Il  a  de  très-grands  rap- 
ports avec  les  panics.  Plusieurs  espèces  de  ces  derniers  doi'» 
vent  en  être  retranchées  pour  être  placées  dans  ce  nouveau 
genre  ;  telles  sont  lespamci/m  hirtellum ,  Burmanii ,  compositum , 
undulatifolium  j  bromoides  ^foliaceum ,  etc.  Ce  genre  est  le  même 
que  celui  de  Rob.  Brown,  établi  sous  le  nom  d'Orthopogon^ 
auquel  cet  auteur  a  ajouté  plusieurs  espèces  découvertes  à 
la  Nouvelle-Hollande  ;  tels  que  Vorlhopogon  œmulus ,  Jlaccidus , 
imheciUis^  etc. 

OrLisMÈNE  d'Afrique  ;  Op/ismc/ius  africanus,  Paî.  Beauv.^ 
Flor.  d'Oware  et  Bénin  ,  vol.  2 ,  pag.  1 5 ,  tab,'68  ,  fig.  1.  Cette 
plante  a  de  très-grands  rapports  ^  par  la  disposition  et  la  forme 
de  ses  épis  )  avec  le  panicum  loliaceum^  EncycL  Elle  s'en  dis^ 
tingue  par  le  bouquet  de  poils  que  portent  les  fleurs  et  leur 
pédoncule.  Les  tiges  sont  glabres,  rameuses ,  un  peu  couchées 
à  leur  base  ;  les  feuilles  planes ,  glabres  ,  pileuses  sur  leur 
gaine  et  à  son  oriûèe^  élargies,  lancéolées  ,  longues  d'environ 
un  pouce  et  demi  -,  les  fleurs  point  géminées  ;  les  épillefs  pi" 
leux  à  un  de  leurs  côtés,  ainsi  que  leur  rachis;  les  valves 
du  calice  surmontées  d'une  arête  longue  et  roide.  Cette  plante 
croit  dans  les  royauqies  de  Bénin  et  d'Oware. 

Ofusmène  HÉRiasé  :  Oplismenus  hirtellum ,  Beauy.  ;  Panicum 
hirtellum  j  Linn.  Plante  des  Indes  orientales,  dont  les  tiges  sont 
ascendantes ,  articulées  ;  les  feuilles  planes ,  lancéolées ,  aiguës, 
longues  de  huit  à  dix  pouces ,  presque  glabres  >  uu  peu  pileuses 
à  l'entrée  de  leur  gaine;  les  épis  droita,  alternes,  sessiles, 
munis  d'une  petite  touffe  de  poils  à  leur  base;  les  valves  ca- 
licinales  pourvues  chacune  d'une  arête ,  celle  de  la  valve  ex- 
térieure fort  longue. 

Oplismène  bromoïde  :  Oplismenus  hromoides ,  BeSLuy. }  Panicum 


222  OPl. 

hromoides,  J^cych  ;  Hippogrostis  amloinemis ,  Kilmphé,  Atnh.^ 
6^  tab.  5,  fig.  3.  Cette  espèce  a  une  tige  d'environ  un  pied 
de  longueur;  elle  est  grêle,  un  peu  rameuse,  nue  dans  sa 
.partie  supérieure.  Les  feuilles  sont  courtes,  planes,  lancéo' 
lées,  chargées  de  poils  longs  et  rares  $  les  épis  sessiles,  alternes, 
au  nombre  de  trois  ou  <}uatre,  chargés  sur  leur  axe  de  filets 
nombreux,  un  peu  longs  et  blanchâtres,  qui  les  font  paroitre 
très-velus  ;  les  valves  calicinales  munies  d'arêtes.  Cette  espèce 
croît  à  risle-de-France  et  dans  celle  d'Amboine. 

Oplismène  composé  :  Oplismenus  compositus ,  Beauv.  ;  Panicum. 
compositum ,  Linn.  Plante  de  Ceilan ,  dont  la  tige  est  rampante , 
puis  ascendante,  filiforme;  les  feuilles  sont  courtes,  larges, 
lancéolées.  L'épi  commun  est  composé  de  quatre  ou  cinq  au- 
tres petits  épis  alternes',  distans,  serrés  contre  Taxe;  les  fleurs 
sont  unilatérales;  les  valves  du  calice  lancéolées,  un  peu  cari* 
nées,  mucronées,  pourvues  d'arêtes  inégales. 

Oplismène  pied-de-paon  «  Oplismenus  crus  pai^onis  ,  Kunth  in 
Humb.  et  Bbnpl.,  Noy*  gen, ,  i  ,  pag.  io8.  Cette  espèce  est 
très-voisine  par  son  port  du  panicum  crus  galli.  Ses  tiges  sont 
simples,  droites,  longues  de  trois  pieds;  les  feuilles  planes, 
linéaires,  glabres,  assez  larges;  les  gaines  terminées  par  un  re- 
bord brun  ;  les  fleurs  en  épis ,  au  nombre  environ  de  vingt 
à  vingt- cinq:  les  inférieurs  opposés  et  rameux;  les  supé* 
rieurs  simples ,  alternes,  à  rachis  anguleux;  les  épillets  fas- 
cicules; les  valves  du  calice  blanchâtres,  rudes,  hispides, 
dont  Finférieure  très -courte,  arrondie,  acuminée;  la  su- 
périeure ovale,  aristée ,  à  cinq  nervures;  deux  paillettes 
stériles;  les  valves  de  la  corolle  blanchâtres,  »un  peu  co- 
riaces, glabres,  mutiques,  presque  égales.  Cette  plante  croit 
aux  lieux  découverts  et  chauds ^  dans  la  province  de  Cumana, 
proche  Bordones. 

Oplismène  fausse-hOuque;  Oplismenus  7ioZc(/ôrmi5 ,  Kunth , 
l,  c.  Cette  plante  a  des  tiges  droites,  hautes  de  six  pieds;  des 
feuilles  linéaires,  élargies,  rudes  à  leurs  deux  faces,  avec  le  bord 
de  leur  gaine  cilié  et  pileux.  Les  épis  sont  au  nombre  de  huit, 
sessiles,  alternes  ou  opposés,  denses,  cylindriques,  longs  de 
trois  pouces;  les  rachis  partiels,  pileux;  les  épillets  ovales, 
ôblongs,  médiocrement  pédicellés  ;  le^  valves  du  calice  rudes 
et  ciliées  à  leurs  bords,  à  trois  nervures;  la  valve  supérieure 


OPI,  "5 

«t  plus  longue,  arîstée  ;  une  arête  très-loug;ue  à  la  valve  sl^ 
rîle  ;  les  valves  de  la  corolle  égales ,  plus  courtes,  glabres,  blan- 
châtres ;  l'inFérieure  munie  d'une  arête  courte  et  droite. 
Cette  plante  croit  aux  lieux  humides  et  muntueux ,  proche 
Cioapécuaro,  au  Mexique.  (Pom.  )    ■ 

OFLOPHORES.  (Ickthyol.)  M.  Duméril  a  donné  ce  nom, 
tiré  du  grec  ùTrXay,  arme  et  ^tgu ,  je  porte ,  à  une  famille 
de  poissons  osseux  holobranches  abdominaux ,  reconnoissables 
aux  caractères  suivans  : 

Branchies  munies  d'une  opercule  et  d'une  merahrane;  corps  eo- 
mque;  premier  rayon  de  la  nageoire  pectorale  épineux,  souvent 
dentelé,  mobile,  éreetile. 

Les  poissons  de  cette  iàmille,  qui  sont  plul&t  pourvus  de 
ilioyens  de  défense  qu'armés  pour  attaquer,  ont  été  rangés 
dans  différens  genres,  dont  on  pourra  se  former  une  idée 
d'après  U  table  synoptique  ci-jointe. 

Famille  des  Oplophores. 

I  co-H.     I""  *r'" !""'■ 


IdciidroidM.  ,  .  .  Hli^ton.Hi 


Voyez  ces  dilférens  noms  de  genres,  et  Abdominaux,  Ho- 

fcOBRANCHES  et  SiLUROÏDES.    (H.  C.) 

OPLOTHECA.  (Bol.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  incomplètes,  de  la  fkmille  des  amaranthacéet ,  de  lu 
pentandrie  Tnonogynie  de  Linneeus ,  qui  a  des  rapports  avec  les 
gompkrena,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  .dou' 
blc;  l'extérieur  à  deux  folioles  scari  eus  es ,  roulées,  tronquées; 
le  calice  intérieur  plui  long ,  d'une  seule  pièce ,  à  cinq  divî- 


^24  OPO 

•ions,  très-velu.  Point  de  corolle  ;  un  inhe  cylindrique,  à  cinq 
dents ,  terminées  chacune  par  une  anthère  ;  un  stigmate  simple, 
en  tête,  pubescent  j  une  semence  renfermée  dans  le  calice 
endurci,  mucroiié. 

Ce  genre  renferme  le  gomphrena  interrapta  dé  THéritier 
(voyez  Amarantine)  et  une  espèce  nouvelle  sous  le  nom  de 

Oflotheca  fleuri;  Oplolheca  Jlorida ,  Nuttal,  Gen»  qfnorth 
amer.,  pL  a,  pag.  78.  Ses  tigesb-^ont  droites ,. simples ,  hêrba« 
cées,  cylindriques,  striées,  pubescentes  et  glanduleuses,  ren- 
flées à  leurs  articulations;  les  feuilles  sessiles,  entières,  oppo- 
sées ,  distantes,  alongées,' lancéolées,  aiguës,  rudes  en  dessus, 
couvertes  en  dessous  d'un  duvet  soyeux  très-épaij;  les  fleurs 
disposées'  en  une  panicule  simple ,  nue ,  composée  d'épis  dis- 
tans, sessiles,  opposés,  chargés  de  fleurs  blanchâtres,  imbri- 
quées, ayant  le  calice  extérieur  membraneux  et  diaphane; 
l'intérieur  ovale,  comprimé,  trés-tomenteux ,  à  cinq  dents. 
Cette  plante  croît  dans  la  Floride.  (  Poia. } 

OPOBALSAMUM.   (Bot.)  On   a   ignoré  long-temps  l'ori- 
gine du  baume  de  la  Mecque,  ainsi  nommé  parce  qu'on 
l'apportoit  des  environs  de  cette  ville  de  l'Arabie.  Selon  et 
Prosper  Alpin  avoient  décrit  l'arbre  qui  le  fournit,  mais 
leur  description   incomplète   ne   paroît  suffire  pour  déter- 
miner le  genre.   Forskal,  le  premier,  reconnut  que  c'étoit 
un  anvyris.   Ses  échantillons,  envoyés  à  son  maître  Linnaeus, 
étoient  à  feuilles  ternées ,  et  l'arbre  décrit  par  Selon ,  figuré 
par  Prosper  Alpin,  avoit  des  feuilles  de  lentisque,  c'est-à- 
dire  pennées.    Linnœus  en  conclut  que  deux  espèces  congé- 
nères produisoient  ce  baume,  et  il  nomma  celle  à  feuilles 
ternées  amyris  gileadensis ,  et  celle  à  feuilles  pennées  amyris 
opohaUamum ,  en  espérant  néanmoins  que  les  deux  ^espèces 
pouvoient  être  la  même  en  deux  états  de  croissance  diffé- 
rens,  d'autant  que  Prosper  Alpin  figuroit  quelques  feuilles 
ternées,  et  que  cette   différence  se  remarque  souvent  sur 
d'autres  arbres.   Plus  récemment  Gleditsch ,  ayant  eu  Com- 
munication de  quelques  échantillons  de  l'arbre  produisant 
le  baume  de  la  Mecque,  apportés  par  un  voyageur,  crut  y 
voir  des  caractères  différensde  ceuxde  l'amj^m,  c'est-à-dire, 
cinq  pétales  réduits  quelquefois  à  trois,  dix  étamines  ou 
quelquefois  moins,  des  feuilles. ternées  ou  pennées,  ou  tri- 


pennées.  Il  vouloit  en  faire  un.  genre  sous  le  nom  d&hid-' 
samea  meeanensis,  que  les  successeurs  de  Linnœus  n'ont  pas 
adopté;  et  Willdenow,  qui  en  fait  une  variété  de  VamyrU 
êpohaUamunty  est  disposé,  comme  Linnseus,  à  les  confondre 
l'une  et  l'autre  avec  Vamyris  gileadensis.  Un  travail  ^très« 
nouveau  de  M.  Kunth  sur  les  térébintacées,  reporte  le  genre 
Amyris  dans  la  classe  des  hypo*pétalées ,  à  cause  de  rinsertioni 
lijTpogyne  de  ses  étamines ,  et  réduit  beaucoup  le  nombre  de 
ses  espèces  parmi  lesquelles  est  Vamjris  alexiferago;  il  laisse 
parmi  les  péri-pétalées ,  prés  des  térébintacées ,  dans  sa  divi- 
Âon  des  bursérianées ,  les  anvyris  gileadensisj  amyris  opobalr 
samum,  comprenant  le  haUamea  de  Gleditsch  et  plusieurs 
autres  espèces  dont  il  forme  son  genre  Bàlsamodendrum ,  qui 
pourroit  conserver  le  nom  donné  antérieurement  par  Gie« 
ditsch. 

Le  baume  de  la  Mecqae  est  très  -  anciennement  connu. 
Théophraste>  Dioscoride,  Pline  y  en  parlent  avec  éloge;  et 
maintenant  encore  les  Arabes ,  les  Égyptiens ,  les  Turcs  en 
font  beaucoup  de  cas.  Pour  ne  point  répéter  ici  ce  qui  a 
été  dit  précédemment,  nous  renvoyons  à  l'article  Balsamieh 
DB  LA  Mecque,  tom.  III,  p.  482,  tous  les  détails  relatift  à  sa 
récolte  et  à  ses  propriétés.  (J.) 

OPOCALPASUM.  {Bot.)  Cette  substance  gommo-résineuse, 
mentionnée  par  Galien,  était,  selon  cet  auteur,  semblable  à 
la.myrrhe,  et  un  poison  très-actif.  Bruce,'  dans  son  Voyage 
en  Abyssinîe,  a  figuré,  sous  le  nom  de  sassa,  une  espèce  de 
joimosa,  qui  produit  une  gomme  qu*il  dit  être  Vopocalpasum 
de  Galien.  (  Lem.  ) 

OPOETHUS.  {Ornilh.)  Nom  tiré  du  grec,  qui  exprime 
des  yeux-d'un  rouge  de  feu,  et  par  lequel  M.  Vieillot  dé- 
signe le  genre  touraco  ^  ayant  pour  caractères:  Un  bec  em- 
plumé  a  la  base ,  convexe  en  dessus,  un  peu  fléchi  en  arc, 
comprimé  latéralement  et  dentelé  du  milieu  à  la  pointe. 
(Ch.  D.) 

OPOPONAX.  (Bot.)  C'est  un  suc  gommeux  concret  qui 
découle  des  incisions  faites  au  bas  de  la  tige  d'un  panais  du 
Levant  et  des  terres  voisines  de  la  Méditerranée,  nommé 
par  cette  raison  pasfinaca  opoponax*  On  l'apporte  en  petits 
morceaux  de  forme  variée  ou  en  larmes.  Il  devient,  en 
36.  iS, 


««6  OPO 

i^épaiapûssaai,  Itma  ou  ravge^tre,  plus  pâle  à  l'intënear, 
d'une  pdeur  forte  et  dii|igvëable ,  d'une  saveur  chaude  et 
%ji^èr^.  La  pwrUe  gown^eus^  y  e«t  ptua  ^Jx^mi^Piie  ^ue  la 
IfésUievise,  naît  ^9^  toHi9iM*4  d^jis  la,  n^^me  ^op^^rUan*  Ce 
luc,  eippJU^yé  4  Ti^térieur,  est  p^solvtif  ç(#p4Ti^,  ^qiptoyé 
4aiis  Vaiiitkme ,  la  toiuç  ^t  la  suppression  das  régies  ;  à  4949  un 
pei^  A>rte9  ii  deyient  purgatif;  eo»  appUcattioa,  H^m  forme 
d^ewpli^tre ,  il  eslî  bon  pQur  le  ^aiteaMnt  de  divers^a  plaies. 
Voyet  Fanais  et  Gommb  niaiNa*  (  J.  ) 

OPOPONOX  EX  OPOPOIUCU14.  {Bot.)  Voyei  Ofopwtax. 
(L-Dl) 

OPOSPËI^MUl^  (i9o^)  R^finesque-SckvMMif  i^y^c  son  la- 
coni^we  ordtimipe»  çan^îtérise  aimcegeoffe,  di^  «a  créa^tion, 
dans  les  algui^s  arUcnl^es,  anciennameot  coi^Ka  :  Filansens 
cloisonnés,  à  gongyles  externes  pédicules,  latéraux. 

VOpo^ermHmi  i^girm»,  seule  e^gi^  du  genre,  ae  tr^v^e 
dan3  la  mer  <(ui  baigne  les.  cMe4  d«  Ift  Sicile.  Ses  filamens 
«>Bt  noifitpes,  simples,  trèa-courta»  ^  olojsona  de  longueur 
égale  ;  les  gos^lea  rares.  Ce  geivre  tieni  le  milieu  enire  le 
eeramiunk  et  le  çolfifiln^mum^  du  m^e  auteur,  et  toua  deux 
■ont  des  dém^mbremens  du  genre  Ceronii^m,  établi  par  Hoth 
et  maintenant  divisé  en  beaucoup  de  genres  difEérens. 
(Uh.) 

OPOSSUM.  {Mcmm.)  Espèce  du  genre  Sari.^îvk  (vçyes  ce 
motj.  Çhe&  Içs  Angb4s.  c^  noao,  est  générique  et  se  rapporte  à 
notre  mot  didelp^e.  (F.  C.) 

OPPOSÉS  {Bot.)  :  Naissant  par  paire,  Pun  V]>-à-vis  de 
Pautré  à  la  même  hauteur  :  cette  expression  signifie  encore 
placés  les  uns  devant^  les  antc^.  On  a  des  ex;eiiipl|e8  de  la 
première  disposit^  d^ns  les  radeau,»;  du  lilas,  l^ss^  ^eMiiles 
des  labiées,  les  âiçurs  de  la  nummuXaire,  les  cotylédons  des 
plantes  bilobées:  on  en  a  de  la  secoi^  dans  les  pétales  du 
lerht;riif  placés  devant l^eadiyiaiipjpui  du  calice;  dans  lie&étomine* 
du  primevère,  de  la  vigne,  etc.,  placés  devant  les  divisiona 
de  la  corolle;  danajes  cloisons, du  pa^^mi>pm9^a,  naissant 
du  placentaire ,  de  manière  à  r^i^conlj^er  pai?  leur  bord  le 
milieu  des  valves^ 

Les  raimeau;^ ,  les  feuilles ,  etc. ,  sont  dits  opposés  croisés , 
lorsque  les  paires  se  cjjqis^t  à  aog^e  droit  ;  exemples ,  les 


i'ameaux:  au  ftéae  ^  les  feuilles  du  vdronitUL  decUssàta ,  etC4 

OPPOSITE -^PENNÉE  [Feuiixe].  (  Bo/.  )  Feuille  peanée 
dont  les  folioles,  au  Heu  d'être  alternes^  sont  attachées  pai^ 
paires;  exemples,  laihyrus  ^aten&is,  orobus  tmberosus,  ha^ft» 
êofutfi  onohrwhys^  (Mass«) 

OPPOSIÏIFOUÉ  {Boté)i  Naissaut  d'uù  {uiint  diamétrale^ 
sient  opposé  au  point  d'attache  d'une  feuilU  ;  tek  sont ,.  par 
exemple ^  l'épi  de  la  fumeterre ,  la  grappe  de  la  douce-aïaère^ 
la  fteur  de  la  tenoacule  a^atique ,  la  vJdUe  de  lai  vi^e ,  etc^ 

(Ma3S«) 

OPâAQO.  {Bote)  Un  des  noms  anciens  de  l'alkekenge^ 
espèce  dv  genre  BhytaUs^  Vojer  Coqusreiu  (Lem.). 

OPUAGHA.  (Moinm^)  On  tcouve  Le  nom.  du.  coua^a  ainsi 
écrit  dans  66.^  vol«,  pag»  39  des  Transat: tions  phiLosophii|ues^ 
(F.CO 

OFSANTUA.  {But.)  Une  gentiane  avoiiété  désignée  sous 
ce  nom  par  Reneaulme  ;  linnseus  l'a  nommée  gentiana  amor 
relia.  (J.) 

OESOPUA*  {Bot.)  Sous  ce  nom  Vhelicleru&  a^icila  avoit  été 
séparé  de  son  genre  par  Necker  à  cause  de  l'absence  de  la 
corotte*  (J.) 

OPÏYX*  (  Orniûi.  )  j^om  grec  de  la  caille  commune  ^.  kiras 
eotumixy  Linn.  (Ch.  D.) 

OPULUS.  [BotJ)  Les  arbres  aiiix^els  Gesner,.  Césalpin, 
Cordus  et  Daléchamps  donnent  ce^nom^  sont  des  érables^ 
et  surtout  l'érable  ordinaire ,  acer  campestre.  Le  cornouiller 
sanguin  étoit  Vopulus  de  Columelle ,  suivant  C*  Bauhin  ;  mais 
Tobier,  espèce  de  viburnum,  est  plys  habituellement  connu 
flOua  le  nom  d'opulus^  viburnum  opulus  des  botanistes;  il  a 
les  fleura  disposées  en  corymbe^  dont  celles  de  la  circonfé^- 
vence  avortent  en  acquérant  un  plus  grand  yolume  de  la 
corolle*  Cette  espèce  donne  une  variété^  la  boule  denei|;e^ 
dont  tontes  les  fleurs  sont  neutres  et  très-grandes.  (J.) 

OPU]NTlA«  {Bote)  Nom  latin  du  nopal,  nommé  aussi  rul-*- 
(airement  raquette  et  cardasse  ^  dont  les  diverses  espèces  sont 
toutes  réunies  par  Linnœus  au  genre  Cacte^  Voy.  ce  mot.  {ié) 

OPUNTIACEES.  {Bot.)  Quelques  personnes  ont  traduit 
ainsi  en  françois  le  nokn  latin  epuntiaea,  donné  à  la  ^ttmilUf 


53«  •        OQA 

des  nopalëes ,  qui  comprend  le  nopal  et  les  autres  espéces^ 
nombreuses  du  genre  Cactus»  Voyez  Nofalées.  (J.) 

OQAB.  {Omith.)  Le  nom  arabe  et  ég3rptien  que  M.  Sa- 
vigny  écrit  ainsi,  est  un  terme  générique,  qui  devient  spé- 
cifique pour  le  petit  aigle  noir ,  aqulla  melanaetos ,  Sav. ,  et 
/alco  melanaetos,  Linn.  Le  même  nom  est  écrit  ohab  par 
Forskal,  Dèscript*  anim.,  pag.  9,  n.*  17 ,  lett,  i/*  (Ch.  D.) 

OQQŒIT.  {Bot.)  Nom  égyptien  de  Yephedra,  cité  par 
ForskaL  (J.) 

OR.'  {Min,)  Ce  métal  est  caractérisé  par  sa  couleur  d'un 
jaune  pur;  il  est  très -malléable  ;  sa  pesanteur  spécifique  est 
de  19,3  ;  sa  dissolution  dans  l'acide  régalien  donne  par  Tétain 
un  oxide^pourpre  qui  colore  le  verre  en  pourpre.  ■ 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  espèce  pour  les  minéralo- 
gistes ,  mais  les  chimistes  en  admettent  deux. 

1.*^  Oa  NATIF.  C'est  de  l'or  sensiblement  pur ,  jouissant  de  la 
couleur ,  et  souvent  de  l'éclat  du  métal;  il  est  fusible  à  en- 
viron 3a*  du  pyromètre  de  Wedgwood. 

Il  n'est  dissoluble  que  dans  Facide  régalien. 

Il  est  presque  toujours  allié  à  quelques  métaux,  l'argent, 
le  cuivre,  etc. ,  en  ^proportion  indéfinie. 

Sa  forme  cristalline  dérive  du  cube. 

S*  dureté  est  inférieure  à  celle  de  l'argent,  et  supérieure  à 
celle  de  Tétain. 

Sa  pesanteur  spécifique  est  de  19,26 ,  par  conséquent  un  peu 


1  Son  nom  Gold,  en  allemand,  vient,  dit- on,  ^u  mot  gelb,  qui  veut 
dire  jaune,  ou  suivant  Wachier,  de  gel  et  od  {fuha  substaniia? )  dans 

LioifHARO. 

2  Le  moyen  de  la  dissolution  rëgalienne  ne  peut  être  employé  direc- 
tement, que  quand  le  minerai  d'or  est  riche  en  métal  presque  Visible. 
Mais,  lorsque  Tor  est  en  très -petite  quantité  dans  un  minéral,  on  ar- 
rive à  l'y  reconnottre  par  deux  moyens. 

1.**  En  grillant ,  triturant  et  fondant  ce  minerai  aurifère  avec  dtt 
);»lomb  et  un  fondant  de  verre  de  plomb  ou  de  verre  de  borai,  et  coupel* 
lant  le  plomb,  qui  doit  avoir  enlevé  au  minerai  l'or  qu'il  renfermait. 

2.^  En' grillant,  triturant  très -finement,  et  amalgamant  avec  du  mer- 
cure. Le  mercure  dissout  l'or;  on  évapore  le  mercure,  et  on  traite  le 
résidu,  quelque  foiblé  qu'il  soit,  par  une  dose  appropriée  d'acide  ré< 
§alien ,  etc 


OR  229 

iofërieure  a  celle  du  métal  pur;  il  n'a  point  de*  structure  dis- 
tincte, par  conséquent  point  de  clivée;  enfin,  il  est  t(è»- 
malléable,  très -ductile  et  très -tenace. 

*  Variétés  de  formes. 

Il  donne,  en  formes  ^om^^ri^i/es,  les  modifications  ordinaires 
du  cube.  On  connpit  plus  particulièrement  les  variétés  sui- 
vantes : 

1."  Or  natif  cubique  ;  à  Vërëspatak ,  etc; ,  en  Hongrie. 

2.®  Or  natif  octûMre:  VOrOspatak  ^  Zmeof  ;  mines  d'argent 
du  Mexique. 

3.'  Or  natif  trapézoïdal:  Si  Y  Hrôs^iak. 
.    4*^  Or  natif  cubo-octaèdre  :  Bocza  et  Matto  grosso  au  Brésil  f 
en  cristaux  isolés. 

Le  volume  des  cristaux  d'or  natif  ne  dépasse  pas  celui  d'un 
pois  ,   et  l'atteint  même  rarement, 

S  m*  Or  natif  lamelliformem  En  lames  à  surfade  raboteuse  et 
comme^  réticulée. 

•  6.^  Or  natif  ramuUux,  En  fils  plus  ou  moins  gros,  diversement 
contournés  et  entrelacés ,  qui  sont  souvent  distiques  et  com- 
posés de  petits  cristaux  octaèdres ,  comme  enfilés  les  uns  au 
bout  des  autres. 

7.*  Or  natif  granuliforme.  En  paillettes  ou  en  grains  sub- 
orbiculaires  plus  ou  moins  gros.  ' 

Lopqu'ils  acquièrent  un  certain  volume ,  on  leur  donne  le 
nom  de  Pépites,  Les  petits  grains  ne  sont  pas  des  fragmens 
d'une  plus  grande  masse  ;  mais  ils  prouvent  par  leurs  formes 
ovoïdes  applaties  et  leurs  contours  arrondis,  qu'ils  ont  été 
formés  ainsi  d'une  manière  indépefadante.  Le  Muséum  royal 
de  Paris  possède  une  pépite  d'or ,  qui  pèse  plus  de  cinq  hec- 
togrammes. M.  de  Humboldt  cite ,  comme  la  plus  grosse  pé- 
pite connue,  celle  qu'on  a  trouvée  au  Pérou,  et  qui  pesait 
environ  douze  kilogrammes.  On  en  a  cité  des  masses  dans  la 
province  de  Quito  au  Pérou ,  qui  pesaient  près  de  cinqtiante 
kilogrammes. 

Dans  ces  diverses  manières  d'être,  dont  plusieurs  sont  com- 
munes à  l'argent,  l'or  ne  se  présente  jamais  sous  un  aussi  grand 
volume  que  ce  métal.  Les  plus  grands  fils  de  l'or  ramuleuz 
ont  rarement  deux. à  trois  centimètres  de  longueur.  Les  pé- 


pités  et  les  paiHeftei  ont  leur  surface  assez  unie ,  leurs  aréteâ 
lirrondiis  comme  si  elles  aroientété  usées  et  polies  par  le  frot- 
tement. 

Uor  natif  varie  un  peu  de  couleur  du  >aune  pur  au  jaune 
*  grisâtre,  rougeâtre  et  verdàtre.  Ces  variations,  paroissent  être 
dues  aux  métaux  étrangers! ,  qui  j  sont  tlliés  ou  peut-  être  au 
mode  d'aggrégatîon  des  parties. 

2m^;-  Or  argental.    Electrum  *  Pline  ,  =  Ag^Au  * 

D^un  jaune  blond  tirant  sur  le  verdàtre. 
Composition  • .  *  or  —  argent 

64  36  (Klaproth). 

C'est  une  espèce  fbndée  sur  Topinion  de^  chimistes,  qui 
considèrent  cet  alliage  die  Tor  et  de  Targent  comme  une  com* 
binaison  en  proportion  définie. 

Cette  espèoe  d'or  se  trouve  dans  des  filons  en  parties  amor- 
phes ou  prismatoïdes,  disséminées  dans  la  roche  qui  en  fbrme 
là  masse,  =  En  Sibérie ,  à  Schlangenberg ,  dans  une  roche^oom- 
posée  de  pétrosilex  et  de  barytine, 

GisemenSf  VrtT  fi*est  encore  t^nnu  datjrt  la  nature  qu*à  Fétat 
métallique  011  natif.  TantM  il  se  présreîite  d'une  manière  vi- 
sible iseul  on  associé  avec  iVmtres  minerais  ;  tantôt  il  est  dis- 
séminé d'une  manière  invisible  dans  de$  minerais  étrangeiv, 
et  principalement  dans  des  sulfures  de  cuivre,  de  ffer,  etc. 

Les  terrains  dans  lesquels  se  rencontre  ce  métal,  se  ré- 
duisent aux  terrains  primordiaux  cnstalHsés,  aux  terrains 
primordiaux  compactes  ou  de  transition,  aux  terrains  tra- 
fîhytique  et  trapéen ,  et  aux  terrains  de  transport. 

L'or,  dans  les  terrains  primordiaux ,  7  est  ou  en  filon  ou  dis- 
séminé; la  première  manière  d'être  est  la  plus  coQiflinne  et 
la  plus  connue. 

Il  n*est  jamais  assez  abondant,  assez  dominant  même  par  sa 
quantité,  pour  former  à  lui  seul  des  filons.  Il  s^y  moiitre  seu- 
lement dans  les  mipérais  pierreu3ç  ou  mé^Miques  qui  les  for- 

.1  ■  ■■  ■         I  -  lin  ■  Il  — a^i— ^». 

1  Pline,  liv.  ^3,c|i.  4,  décrit  fort  bien  cet  alliage  sous  le  BiDm  é*Siee» 
itrtun,  f ne  KUfroth  et  les  minéril«gt«te<  allemands  lui  eat  oottafrré. 
Il  ^it  que  sa  couleur  approcHoit  de  celle  de  l'ambre.  Éleclre,  fill* 
^'AgameQinon,«toit  ainsi  nommée  de  ^  couleur  de  ses  cl^eveux  blonds, 
jaune  p4le,  analogue  à  cellç  du  succin,  couleur  que  les  poètes  grecs  al' 
tribuoîent  aux  cheveux  des  femmes  qu'ils  célébroiént. 


OR  *3i 

.jDeiit.  Il  est  ou  disséminé,  et  comme  empàtë  dans  leurjUa^e 
on  étendu  eu  lames  ou  en  grains  sur  la  surface  de  leurs  pa« 
rois ,  oïl  enfin ,  implanté  daàs  leUrs  cavités  en  filamens  ou 
rameaux  cristallisés.  Les  mitié^aùx  qui  coùiposeût  ces  filûni 
en  tùtit  ou  en  partie,  sont^étiéi'àitoient  : 

Le  ^uarz  hyalin ,  làiteiït  ou  jgras:  au  f^érôu;  à  là  ÛarAtitè^ 
dépaftemeiAt  de  risére;  àChalland,  Vallée  d^Aôste;  à  Posiiigy 
près  Prériboûlrg.  ^ 

Lé  aîlex  comé. 

Le  Jaspe  sinofSe  :  à  Schettinite  et  à  Felsobànya;  dans  TÔun- 
dés  au  Thibet;  à  Minas-Geraës,  au  Brésil; 

Le  calcaire  spathique. 

La  barytine.^ 

Le  pétrosiiex. 

Les  minerais  qui  raccompagnent  dans  èés  filons,  soit  en 
les  remplissant  ea  jmrtie,  enveloppant  même  l'or  natif;  soit, 
en  accompagnaatfiVM^^  ^^  léutâ  ihinérais  cristallisés  et  im^ 
plantés,  sont,  en  iii;fribnençant  par  ceux  qui  lui  àoht  le  piyi^ 
communément  associés  : 

Le  fer  pyritelix,  massif  ou  cristallisé,  intact  ou  altéré  :  à 
Macugnaga  en  Piémont. 

Le  cuivre  pyriteux  :  dans  la  plupart  des  imneS  du  dép&rtef* 
ment  de  l'Isère. 

La  galène.  <|lf 

La  blende. 

L'arsenic  mispickel. 

Le  cobalt  gris. 

Le  manganèse  lithoïde. 

Le  teUuré  natif.  « 

Le  cuivre  malachite.      ^  i 

L'argent  sulfuré  :  à  K($nig&berg  6n  Itôbgt'ie. 

L^urgetit  rouge. 

lAintimoine  sulfuré. 

L'or  se  trouve  daùs  presque  touà  eAI  mihérais  d*tané  Haar 
nière  visible  ou  invisiblt.  Mais  è^est  priiicipàlement  dans  lés 
quatre  premiers  :  k  fer  pyriteux,  le  cuivré  pyriteux,  la 
blende  et  le  mispickel,  qu'il  existé  dé  cette  dernière  manière. 
Ce  sôtit  les  mines  d'or  qu'dn  désigne  sous  le  nom  de  pyrites 
aurifères.  L'or  qui  n'est  pas  Visible  dàûé  la  pyHte  intacte ,  lé 


«.■ 


23a  OR 

devient^ par  la_  décomposition  du  minerai  qui  Tenveloppe, 
et  celui-ci,  en  passant  à  Tétat  de  fer  oxidé,  ocreu^  ou  hy- 
draté, laisse  voir  Tor  natif  qui  se  distingue  alors  très -bien 
sur  ce  fond  brun -rouge.  Tel  est  le  cas  des  pyrites  ferrugi- 
neuses, aurifères  de  Beresof,  en  Sibérie.  Mais  Tor  ne  fait 
quelquefois  que  la  cii^q  millionième  partie  en  poids  de  cei 
pyrites  (au  Ramelsberg  dans  le  Harz).  On  est  cependant  par- 
venu à  l'en  retirer  avec  profit ,  et ,  comme  c'est  souvent  au 
moyen  de  son  amalgamation  avec  le  mercure,  ce  procédé 
prouve ,  que  Tor  y  était  à  Tétat  natif,  et  non  à  Tétat  de  sul- 
fure. 

Les  roches  que  ces  filons  traversent,  ou  du  moins  qui 
renferment  ces  gttes  de  minéraux  aurifères,  car  il  n'est  pas 
encore  bien  reconnu  que  ce  soient  toujours  de  vrais  filons ,  sont 
elles  -  mêmes  problématiques.  Ce  sont  d'abord ,  sans  aucun 
doute  : 

Le  granité:  dansl'Oundès  au  Thibet. ' 

Le  gneiss  :  àla  Gardette  dans  le  département  de  l'Isèirc  »  à 
Macugnaga. 

Le  micachiste. 

Le  schiste  argileux  et  le  schiste  luisant:  à  Minas -Geraès. 

X^a  siénite. 

La  diabase. 

L'amphibolite.  .^ 

Le  trappite  :  à  Edelfors  en  Smolande. 

Le  calcaire  saccaroïde. 

Le  porphyre  ou  Teurite  porphyroïde. 

La  seconde  manière  d'être  de  l'or,  dans  les  terrains  primer* 
diaux,  est  de  s'y  trouver  disséminé  en  petits  grains ,  paillettes 
et  cristaux,  dans  différens  min^^aux  qui  y  sont  étendus  en 
couches,  lits  ou  amas  parallèles. 

Ainsi ,  suivant  Dolomieu  ,  l'arsenic  mispickel  aurifère  fait 
partie  de  la  roche  qui  le  renferme. 

La  pyrite  cuivreuse  et  plombeuse  aurifère  du  Ramelsberg 

forme  un  puissant  amas  parallèle  dans  la  roche  de  schiste  dur , 

qui  constitue  la  montagne. 

"     .  >  ■       ■  ' 

1  On  va  trouvar  le  développement  et  les  motifs  de -ces  citations  à  la 
partie  géographique  d«  Thislpire  de  Ton  f 


OR  aSS 

.  Enfin  le  Brésil  vient  de  acSus  fournir  uà  eieemj>le  fort  remar- 
quable de  cette  manière  d'être.  Des  lits,  même  des  couches 
puissantes  ou  de  quarzite  grenu,  ou  de  fer  oligiste  micaeé^ 
qui  forment,  dans  la  Sierra  de  Cocaës ,  paroisse  de  Santa 
Barbara,  à  douze  lieues  au-delà  de  Villarica,  la  base  d'une 
rocbe  désignée  sous  le  nom  dUtab^iley  faisant  partie  d'un 
terrain  de  micaschiste ,  renferme  un  grande  quantité  d'or 
natif  en  paillettes ,  qui  semble  faire  dans  cette  roche  ferrugi- 
neuse les  fonctions  de  miea. 

L'or  n'est  connu  dans  aucun  terrain  qu'on  puisse  rappor- 
ter avec  certitude  aux  formations  de  sédiment. 

Mais  il  se  trouve  dans  sa  vraie  et  première  situation ,  et 
assez  abondamment ,  dans  les  terrains  trachy  tiques  et  dans  les 
terrains  trappéens -pyrogènes.  Il  y  est  ou  implanté  sur  les  pa- 
rois des  fissures ,  ou  empâté  et  disséminé  dans  les  espèces  de 
filons  qui  traversent  cçs  terrains. 

Il  est  hors  de  doute ,  que  les  minerais  ai|rifères  de  Hon- 
grie et  de  Transylvanie ,  composés  de  tellure ,  de  pyrite  ou 
d'argent  sulfuré  ,  et  l'or  natif  qui  les  accompagne  ,  sont 
en  amas  ou  en  filons  très-puissans  dans  une  roche  de  tra- 
chy te  ou  dans  dès  roches  felspathiques  d^ésagrégées  qui  en  dé- 
pendent. Telle  est  la  position  du  minerai  d'or  de  KOnigsberg, 
de  Telkebanya  entre  £periès  et  Tokay  en  Hongrie ,  et  pro- 
bablement celle  des  minerais  d'or  de  Kapnick,  Felsobanya, 
Nagy-Ag,  etc.,  en  Transylvanie,  disposition  qu'on  retrouve 
presque  exactement  la  même  dans  l'Amérique  équatoriale.  Les 
filons  aurifères  de  Guanaxuato,  de  Real  del  monte,  de  Vil- 
lalpando ,  sont  en  tout  analogue  à  ceux  de  Schemnitz  en  Hon- 
grie ,  tant  par  leur  puissance  et  leur  rapport  de  position  avec 
la  roche  principale,  que  par  la  nature  des  minerais  qu'ils 
renferment,  et  par  celle  de  la  roche  qu'ils  parcourent.  Les 
terrains  que  traversent  ces  filons,  ou  dans  lesquels  sont 
comme  empâtés  ces  amas  de  minerais ,  ont  frappé  tous  les 
minéralogistes  par  les  indices  de  l'action  du  feu  volcanique 
que  présentent  les  roches  qui  les  composent.  Breislack,  Hac- 
quet ,  avoient  dit  que  les  mines  d'or  de  Transylvfinie  étaient 
situées  dans  le  cratère  d'un  ancien  volcan.  Si  leur  position 
dans  un  terrain  volcanique  n'est  pas  aussi  évidente  qu'une 
pareille  expression  le  supposerait,  au  moins  est -il  vrai  ;que. 


*54  OR 

les  fiêebytes ,  qui  forment  la  partie  principale  de  la  roche 
qui  renferme  For^  wnt  maintenant  ^regardés  presque  géné- 
irilement  comme  une  roche  d^ûrigine  ignée  ou  volcanique. 

(HUMBOlDT.) 

Il  semblerôit  néanmoins  qu«  la  première  source  ôu  origine 
de  For  n^est  )>as  dans  iS^côthes;  tttais  plutÀt  dans  les  aiénites 
et  dans  la  diahase  porphyriqu^,  qui  leur  sont  iufSérietires,  et 
qui  sont  en  Hongrie  et  en  Transylvanie  riches  m  planas  dé- 
pôts aurifères:  car  on  n'a  jamais  trouvé  d*or  dans  le  trachyte 
des  monts  Euganéens,  des  montagnes  du  Vicentin,  de  celles 
de  l'Auvergne,  qui  sont  toutes  superposées  à  des  roches 
granitiques  ou  granit(Hdesy  stériles  en  métaux.  (Beddant.) 

Enfin ,  sMl  est  virai  que  les  anciens  aient  autrefois  exploité 
des  mines  d'or  dans  Tile  d'Ischia ,  ce  serait  un  exemple  de 
plus ,  et  un  exemple  fort  remarquable ,  de  la  présence  de  ce 
métal  dans  des  trachytes  d'origine  volcanique  évidente. 

L'or  est  beaucoup  plus  commun  dans  les  terrains  meubles 
d'alluvion  ou  de  transport  anciens,  que  dans  les  terrains  pri- 
mordiaux et  pyrogènes  que  nous  venons  de  citer.  On  le 
trouve  disséminé  sous  forme  de  paillettes  dans  les  sables  sili- 
ceux,  argileux  et  ferrugineux,  qui  forment  certaines  plaines, 
et  dans  le  sable  d'un  grand  nombre  de  rivières.  Ces  paillettes 
se  réunissent  en  plus  grande  quantité  dans  les  angles  renirans 
des  rivières.  On  les  trouve  aussi  plus  abondamment  dans  le 
temps  des  basses  eaux,  et  surtout  après  les  orages  qui  ont  lait 
grossir  momentanément  les  torrens  et  les  rivières,  que  dans 
tout  autre  moment. 

On  a  cru  que  for  qu'on  trouvoit  dans  le  lit  des  riviél*ès  avoit 
été  arraché  par  les  eaux  aux  filons  et  aux  roches  primitives 
que  traversent  ces  courans.  On  a  même  cherché  à  remonter 
à  la  source  des  ruisseaux  aurifères ,  dans  l'espérance  d'arriver 
au  gîte  de  ce  métal  précieux;  mais  il  paroît  qu'on  ft'éloit  formé 
une  fausse  opinion  sur  l'origine  de  ces  sables  aurif^^lres.  L*or 
que  l'on  y  trouve,  appartient  aux  tefrains  lavés  par  les  eaux 
des  rJvières  qui  les  traversent.  Cette  opinion  émise  d'abord 
par  Delius,  ensuite  par  Deborn,  Cuettard,  Robilant,  Balbo, 
etc.  9  est  fondée  sur  plusieurs  observations,  i."*  Le  sol  de  ces 
plaines  contient  souvent  k  une  certaine  profondeur  et  dans 
plusieurs  points  des  paillettes  d'or  9  que  Ton  peut  en  séparer 


OR  a3> 

]nir  le  lavage,  a.®  Le  lit  des  rivières  et  des  roîsseanx  auHféres 
centiefit  plus  d'or,  après  les  orages  tombés  sur  les  plaines  que 
parcoin>eiit  ces  ruisseavx ,  que  dafis  toute  autre  cipcowslaiice. 
3.*  Il  arrive  presque  toujours  qti'on  ne  tro«ve  de  Tor  dans 
le  sable  des  rivières  q*ie  dans  un  espace  très- circonscrit;  en 
refliontaht  ces  rivières,  leur  saMe  ne  contient  plus  d'or,  et 
cependant  si  ce  métal  venoit  des  roches  qiiVlles  traversent 
dans  leur  cours  souterrain ,  il  derréit  non-seulenient  'se  ren- 
contrer jusqu^au  point  d'où  elles  partent,  mai»  se  trouver 
même  avec  d'autant  plus  d'abondance,  qu'on  approcheroit 
dayantage  de  leurs  sources.  L'observation  prouve  le  con- 
IMiire  :  ainsi  l'Orco  ne  contient  de  l'or  que  dfefuis  Pont  jus- 
qu'à sa  réunion  avec  le. Pô.  Le  Tesîn  ne  donne  de  l'or  qn^siu- 
dessous  du  lac  majeur,  et  par  conséquent  loin  des  monta- 
gnes primitives,  et  après  avoir  traversé  un  lac  où  son  cours 
est  ri^enti ,  et  dans  lequel  tout  ce  qu'il  auroit  pu  amener 
des  montagnes  supérieures  Sse  seroit  ilécessairement  déposé 
(L.  Bossi).  Le  Rhin  donne  plus  d'or  vers  Strasbourg  que 
prés  de  Bâle ,  qui  est  cependant  beaucoup  plus  voisin  des 
montagnes,  etc. 

L^s  sables  du  Danube  ne  contiennent  pas  une  paillette 
d*or,  tant  que  ce  fleuve  coule  dans  un  pays  de  montagnes, 
e^tst'k^ dire  depuis  les  frontières  de  l'évéché  de  Passau  jus- 
qu'à Efferding,  et  quelles  que  soient  lalargeur  des  vallées  qu'il 
arrose  et  la  lenteur  de  son  cours  ;  mais  ses  sables  deviennent 
ftarifères  dans  les  plaines  au-dessous  d'Efferdîng.  Il  en  est 
de  même  de  l'Ems;  les  sables  de  la  partie  supérieure  de  cette 
rivière  qni  traverse  les  montagnes  de  la  Styrîe,  ne  renferment 
point  d'or;  mais  depuis  son  entrée  dans  la  plaine  à  Steyer  jus- 
qa'à  son  embouchure  dans  le  Danube,  ses  sables  deviennent 
anrifêres,  et  sont  même  assez  riches  pour  ^tre  lavés  avec 
avantage.  (Ch.  Ployeh.) 

La  plupart  des  sables  aurifères,  en  Europe,  en  Asie,  en 
Afrique ,  en  Amérique ,  sont  noirs  ou  rouges  ^  et  par  consé* 
quent  ferrugineux  ;  ce  gisement  de  l'or  d'alluvion  est  ^emar-» 
quable.  M.  Napione  suppose,  que  l'or  de  ces  âerrains  ferru-f 
gineux  est  dû  à  la  décomposition  des  pyrites  aurifères.  Ce 
sable  aurifère  ïjrùà  se  trouve  en  Hongrie  presque  toujours 
d&ns  le  voisinage  des  dépôts  de  lignitçs^  içt  ks  bois  pétrifié! 


a36  OR 

recouverts  d*or,  «pi'on  a  trouvés  enfouis  à  5o  mètres  de  pro- 
fondeur ,dans  un  argilophyre,  dans  la  mine  de  Vtfrispatak, 
prés  d^Abrobanya,  en  Transylvanie  (Deborn),  feroient  pré* 
sumer  que  Fépoque  de  formation  des  terrains  d'alluvion  au- 
rifères est  voisine  de  celle  des  lignites.  La  même  association 
du  minerai  d'or  et  du  bois  fossile  s'est  présentée  dans  TAmé- 
rique  méridionale  au  Moco«  Près  du  village  de  Llor6  on  a 
découvert,  à  6  mètres  de  profondeur,  de  grands  troncs  de  bois 
pétrifiés ,  entourés  de  fragmens  de  roches  trappéennes  et  de 
paillettes  d'or  et  de  platine  (Humboldt).  Mais  le  terrain  d*al- 
luvion  présente  aussi  très -souvent  tous  les  caractères  des 
terrains  trappéensou  basaltiques;  ainsi  en  France  la  Cèze  et  le 
Gardon ,  rivières  aurifères  ,  coulent  dans  l'endroit .  où  elle 
donnent  le  plus  d'or ,  sur  un  terrain  qui  paroit  être  dû  à  la 
destruction  des  roches  trappéennes,  que  l'on  voit  en  place 
plus  haut  (GuA  DE  Malves).  Cette  relation  avoit  frappé  Réau- 
mur ,  et  ce  célèbre  observateur  avoit  fait  remarquer  que  le 
sable  qui  accompagne  plus  immédiatement  les  paillettes  d*or 
dans  la  plupart  des  rivières,  et  notamment  dans  le  Rhône  et  le 
Rhin  ,  est  composé ,  commï;  celui  de  Ceylan  et  celui  d'Es- 
pailly ,  de  fer  oxidulé  noir  et  de  petits  grains  de  ^bis ,  de 
corindon,  d'hyacinthe,  etc.  On  y  a  reconnu  4cpuis  du  titane. 

£nfin ,  on  croit  avoir  remarqué  que  l'or  des  terrains  de 
transport  est  plus  pur  que  celui  des  roches. 

Telles  sont  les  généralités  relatives  au  gisement  de  l'or.  Les 
faits  particuliers  que  nous  allons  rapporter  en  traitant  des 
principales  mines  de  ce  métal ,  serviront  de  preuves  à  ces 
généralités  et  leur  donneront  de  plus  grands  développemens. 

Prmcipaies  mines  d'or. 

L'Espagne  possédoit  autrefois  des  mines  d'or.  La  province 
des  Asturîes  étoit  celle  qui  en  fournissoit  le  plus  abondam- 
ment; ce  métal  s'y  montroit  en  filons  réguliers.  Au  rapport 
de  Diodore  de  Sicile,  ces  mines  furent  exploitées  par  les 
Phéniciens;  elles  le  furent  ensuite  par  les  Romains,  qui  en 
tirèrent,  suivant  Pline,  de  grands  profits;  mais  la  richesse  des 
mines  de  l'Amérique  a  fait  négliger  et  abandonner  totale- 
ment celles  d'Espagne.  Le  Tage  et  quelques.autres  fleuves  de 
ce  pays  roulent  des  paillettes  d'or. 


on  ^3? 

En  Fbancb  il  ny  a  point  de  mine  d'or  exploitée.  On  a  dé- 
couvert en  1781 ,  à  la  Garde tte,  vallée  d'Oysans,  département 
de  l'Isère ,  un  filon  de  quarz  bien  réglé ,  traversant  une  mon- 
tagne de  gneiss  ,  et  renfermant  du  fer  sulfuré  aurifère  et  de 
jolis  morceaux  d'or  natif;  mais  ce  filon  étoit  trop  pauvre 
pour  payer  les  frais  d'exploitation. 

Ce  qu'il  faut  renaMirquer  sous  le  rapport  géologique,  c'est 
que  presque  tous  les  sulfures  métalliques  de  cette  chaîne  de 
rochça  de  granité ,  de  gneiss  et  de  micaschiste ,  contiennent 
un  peu  d'or;  tels  sont  :  la  galène  du  Portrant,  l'antimoine 
sulfuré  d'Auris,  le  cuivre  pyriteux  de  la  Çochette,  de  Theys 
et  des  Chalanches ,  commune  d'AUemont,  le  cuivre  gris  d'Alle- 
▼ard,  etc.  (Héricart  de  Thury.) 

Un  grand  nombre  de  rivières  contiennent  de  l'or  dans  leur 
sable  ;  telles  sont  l'Arriège ,  aux  environs  de  Mirepoix  ;  le 
Gardon  et  la  Cèze ,  dans  les  Cévennes  ;  le  Rhône ,  depuis  l'em-  , 
bouchure  de  l'Arve  jusqu'à  cinq  lieues  au-dessous;  le  Rhin, 
près  Strasbourg,  notamment  entre  le  Fort-Louis  et  Guermers-' 
beim;  le  Salât,  près  de  Saint -Giron,  dans  les  Pyrénées;  la 
Garonne^  près  de  Toulouse  ;  l'Hérault,  près  de  Montpellier. 

Qn  assuré  que  la  plupart  des  sables  noirs  et  des  minerais  de 
fer  limoneux  qu'on  trouve  aux  environs  de  Paris  contiennent 
un  peu  d'or,  et  on  cite  particulièrement  celui  des  environs 
de  Fonioîse  sur  les  plateaux  au  nord  de  cette  ville. 

Il  y  a  quelques  mines  d'or  dans  le  Piémont.  On  doit  re^ 
marquer  les  filons  de  fer  sulfuré  aurifère  de  Macugnaga,  au 
pied  du  mont  Bose;  ils  sont  dans  une  montagne  de  gneiss. 
Quoique  ces  pyrites  ne  renferment  que  dix  à  onze  grains  d'or 
par  quintal ,  elles  ont  pendant  long-temps  valu  la  peine  d'être 
exploitées  (De  Saussure).  On  a  exploité  aussi  pendant  quelque 
temps  des  filons  de  quarz  contenant  de  l'or  natif  dans  la  mon- 
tagne de  Challand  (Bonvoisin).  On  trouve  en  outre  sur  le 
pencbani  méridional  des  Al|^es  pennines,  depuis  le  Simplon 
et  le  mont  Rose  jusqu'à  la  vallée  d'Aoste ,  plusieurs  terrains 
et  plusieurs  rivières  aurifères.  Tels  sont  :  le  torrent  Evenson, 
qui  a  donné  beaucoup  d'or  de  lavage  ;  l'Orco ,  dans  son  trajet 
de  Pont  jusqu'au  Pô;  les  terrains  rougeàtres  que  parcourt 
cette  petite  rivière  sur  plusieurs  milles  d'étendue  et  les  col-, 
lines  des  environs  de  Chivasso ,  renferment  des  paillettes  d'or 
en  assez  grande  quantité» 


«58  OR 

On  a  reconnu  depuU  p^u  en  Irlande  ,  dans  le  comté  de 
Wicljilow,  un  qàble  ^uimeux  et  ferrugineux  aurifère ,  dans 
lequel  on  a  trouvé  dm»  pépitea  d'or  asaes  ToIunuLneuses ,  qui 
contie^MUit  environ  un  quinàinie  de  leur  poids  d'argent. 
CI>iu:tU€.) 

On  a  trouvé  des  sables  aurifères  dims  quelques  vimret  de 
la  Suj^s^Q)  telles  que  la  Renss  et  VAjus* 

En,  Ai^fiEif  AONB  on  tt'exploitr  de  mÛM  d'or  que  dans  le  paya 
de  S«ld)ouv|^9  daxia  la  chajine  deaMfttagnea  qui  traiveoe  ce 
pay4  iJ9  F^t  à  l'ouest ,  et  qwL  le  sépaae  du  TyioL  et  de  la 
CarMUe. 

Les  mi^cade  laHonGiiinet  de  laTieansgrlranie  aoal  lta.aeulcs 
mines  d'or  d'Europe  qui  $wai  quelque  importance;  elles 
sont  remarquable j  pur  Inur  gisement,  les  métauin  particu- 
liers qui  le^.aaQompflignent^  et  leuv  produit  qui  esÉ  évahié 
à  environ  six  cent;  cinquante  kilogrammes  par  an. 

Lestpirincii^Alcfl^soni  en,  Hiongrie:  i.^  celles  de  Ktfnigiècvg, 
où  l'or  aAtif  est;  disséminé  dans  dea  minéoaîs  d^argent  aulfové 
qni  se  reAContveiit  en  peitils  antaa  et  en  filons  dans  une  roche 
feUpatUque  désagiégée»  a^  mUicu  d'ua  coagloménat  de  ponce 
qui  fjMti  pavtie  deja  fonnatioa  tpachy tique;  2."  céUes<de  Bor^ 
soi^  et  de  Scbemnitz^  au  sud  -  es*  de  la  6ran:  et  de  Krenuiitz; 
au  nordi  de  cette  riiùère)  et  beaucoup  plus  à  l'est,  près 
des  confins  d^ la  Transylvanie;  3."  celles  de  Felaobanya,  qui 
offrant!  égftiemont  des  minerais  d'aa^ent  sulfurés  aurifères 
en,  filons  dans  un  terrain  de  siénite  et  de  diabase  porphyri-^ 
que  ;  A*"  de  Telkebanya  au  aud  de  Kaschau ,  dans  un.  dépôt  de 
p^^eSi  aufifèiTOs  au.  milieu,  du  terrain  trachytique  le  plus- 
séoeAt. 

Sn  Transybranie  Ifis  minos-d'or  sont  dans  des  filons  souvent 
très-pui^saos^  généralement  de  six  à  huit  mètres ,  quelquefoi» 
de  quarante  mètres;  ces  filons-  n'ont  point  de  salbande,  ila 
s'arrêtent  sana  intermédiaire  à  la  roche  primordiale  ;  leur 
9i«)99:esidu  quarz  carié,  du  quan  drusique,  dm.  calcaire 
fipri^ère>  di&la  banytine,  du  fluoœ,  de  TargentisulAifié;  on 
distiipgiiQ  parmi,  oea  mines  celle  de  Kapnik,  oîi  l'ov  est  asso^ 
QÎé  à  Vorpiment.,  et:  de  Vfinëspatak  qui  sont  dans- les  toohet 
granitiques;  celles  d'Oifbnbaaya,  de  Zalatna  et  de  Nagy-A^y 
où  il  est  associé  au.  tellure  ;  cette  d^ntère  n'est  pas  dans  le 


OR  -  25g 

Irachyte ,  mais  dans  une  roche  siénitîque  sur  les  limites  du 
terrain  de  trachyte.' 

Outre  Vor  ep  mines ,  on  trouve  encore  ce  métal  disséminé 
en  paillettea  dans  les  terrains  meubles  des  plaiM^  qi|e  tra- 
yerstsnt  la  Néra  et  la  rivière  Moros,  ou  dans  le  sable  de  ces 
rivières;  c'est  généralement  un  sable  ferarugîneqx ,  mSlé  de 
(penaty  dç  titane,  etc*,  et  qui  n'est  pa/»  toJUJoujcs superficiel, 
■lais  qvelquefois  recouvert  par  un  dépM  de  diy;  à  quime.  déci-^ 
mètres  de  terre  végétele  ou  de  marne ,  stécUe  en  oj;.  (D^oan  , 
Eshàb^r:  et  Bbvi>ant.  } 

Quelq^ues  miqes  d'or  de  la  RnssiE ,  comme  l'obsemre  )udi- 
cieuAMnent  Patrin ,  n'ont  souvent  eu  pour  résultat  que  de 
produire  dç  beaux  échantillons  de  cabinet;  tell^  es^  celle 
d'OlpuietE  sur  le  lac  Ladoga,  découverte  du  temps  de  Pierre 
le  ifiwdp 

Êa  SuàpE,  on  doit  remarquer  la  mine  d'Edelfors  en  Smo- 
lande;  on  y  trouve  d.e  l'or  n^tif  et  du  i^v  sul£uréa,urifère;  les 
filoDf  aont  dç  quai^  brun ,  dans  une  m^MU^e  de  CQrnéennct 
feuiUetéÇf  L'or  est  q^uelquefoia  dissémin,é  ^m^  U.  roci^e  même. 

DajQA.  PAxçhipel  de  la  Gaècs,  l'île  de  Thasos  éloit  renoms 
mée  pour  ses  riches  mines  d'or.  Les^minçs  de  Scaplé-Hylé^ 
dans  le  continent,  rapportoient  aux  Tl)asien&  quatre-vingts 
talent.  (^viiH^n  43.2,000  fr.)  (H^aQQOx^).  LaXhjc^ceet  la  Macé- 
doine fouruissoieut  beaucoup  ^qx  tku%  anjcie;n^ 

Ep  Sia^aiç»  on  qonnoit  de  Po^  natif  4aii5  une  coméenne  à 
Scbla,n|;enber9  ou  Zmeof  et  à  Zmeijpipqawk  dans  l^s  monts 
AUai  :  il  y  est  acçompagué  de  beauQoup.  d'autres  minerais» 

Dans  les  mopU  OuraJs  ou  connoit  depuis  long."teii|ps  la 
mioe  d'or  de  Beresof ,  qui  consiste  çn  pyrites  aunifére^  en. 
partie  décompp^ées,  et  disséminées  dans  un  filon  de  quarz 

graa. 

Qn.  a  découvert  vers  1820  un  dép6t  d'or  natif  fort:  riche 
sur  le  ç(>ié  oriental  des  monts  Ovrals  depuis  Verkhoturu  jus- 
qu'à la  source  de  la  riviène  Ouval.  L'or  y  çst  dis^miné ,  à 
quelq^ies  mètres  de  profondeur,  i^ns  une  tierire  argileuse;  il 

1  Cm  détails  «ont  extraits  du  voyage  de  M.  Biudakt  en  Hongrie.» 
Tq».  I,  II  et  III.  Paris,  i8aa. 


240.  OR 

paroit  accompagné  des  débris  des  roches  qui  composent  ordi- 
nairement les  terrains  de  transports  aurifères ,  la  diabase , 
Tophite ,  le  fer  oxidulé ,  le  corindon  télésie ,  etc.  Les  fleuves 
de  ce  canton  mettent  à  découvert  des  sables  aurifères  (Sche- 
her).  On  évalue  à  dix-sept  cents  kilogrammes  le  produit  des 
mines  d*or  de  la  Sibérie.  ^ 

Il  y  a  encore  en  Asie,  et  notamment  dans  les  contrées 
méridionales  de  ce  continent ,  beaucoup  de  mines  c^ui  don- 
nent de  Tor,  beaucoup  de  ruisseaux  *,  de  rivières  et  d'atter- 
rissemens  dont  les  sables  contiennent  ce  métal.  Le  Pactole , 
petite  rivière  de  Lydie,  rouloit  tant  d'or  dans  son  sable, 
qu'il  a  été  regardé  comme  la  source  des  richesses  de  Crésus. 
Mais  ces  dépôts  d'or,  peu  riches  ou  peu  célèbres,  sont  pres- 
que tous  abandonnés  ou  languissans.  Le  Japon ,  l'île  Formose, 
Ceylan,  Java,  Sumatra,  Bornéo,  les  Philippines  et  quelques 
autres  îles  de  l'archipel  Indien  passent  pour  être  très- riches 
en  mines  d'or.  Celles  de  Bomeo  sont  exploitées  par  les  Chinois^ 
dans  un  terrain  meuble  sur  la  côte  occidentale,  au  pied  d'une 
chaîne  de  montagnes  qu'on  regarde  comme  volcaniques. 

En  général  il  ne  vient  en  Europe  presque  point  d'or  de 
l'Asie;  les  habitans  de  ce  continent  faisant  consister  leur  for- 
tune en  trésors ,  c'est-à-dire ,  en  richesses  matérielles  sous  le 
plus  petit  volume  possible. 

On  trouve  de  nombreuses  mines  d'or  sur  les  deux  versans 
de  la  chaîne  des  monts  Caïlas  dans  POundès,  province  du 
petit  Thibet ,  pays  des  chèvres  à  laine  fine ,  situé  sur  le 
plateau  de  la  grande  Tartarie ,  au  nord  de  PHimalaya  et  au- 
delà  des  diverses  sources  du  Gange,  c'est-à-dire,  de  Gangautri 
-  et  de  l'Alacanda.  L'or  est  engagé  dans  des  filons  de  quarz  qui 
traversent  un  granité  rougeàtre  très-désagrégeable.  Les  unes 
sur  le  versant  méridional ,  sur  la  rive  gauche  et  vers  la  source 
du  Settledji  ou  Satoudra,  les  autres  sur  le  versant  septen- 
trional et  vers  la  source  du  Sindh ,  au  sud  de  Gortope.  On 
doit  remarquer  que  ce  même  canton  renferme"  un  assez 
grand  nombre  de  sources  thermales.  (Moo&croft.) 

L'Afrique  étoit  avec  PEspagne  la  contrée  qui  fournissoit 
aux  anciens  la  plus  grande  quantité  de  Por  qu'ils  possédoient. 
L'or  q^e  l'Afrique  répand  encore  dans  le  commerce  avec 
abondance  est  presque  toujours  en  poudre.  Cette  observation. 


OR  ^41 

fointe  aux  connoîssances  que  l'on  a  sur  plusieurs  mines  d^or, 
{prouve  que  la  plus  grande  partie  de  ce  métal  est  extraite  par  le 
lavage  de  terrains  meubles. 

Quoique  le  commerce  de  la  poudre  d'or  soit  répandu  dans 
presque  toute  1* Afrique ,  on  ne  recueille  point  d'or  dans  l'Afri- 
que septentrionale  (Heeren).  Trois  ou  quatre  points  de  ce 
vaste  continent  sont  remarquables  par  la  quantité  d'or  qu^ils 
produisent. 

Les  premières  mines  sont  celles  du  Kordofan,  entre  le 
Barfour  et  l'Abyssinie.  Les  Nègres  transportent  Tor  dans  des 
tuyaux  de  plumes  d'autruche  ou  de  vautour  (Brown).  11 
paroit  que  ces  mines  étoient  connues  des  anciens,  qui  re- 
gardoient  l'Ethiopie  comme  un  pays  riche  en  or.  Hérodote 
rapporte  que  le  roi  de  ce  pays  fit  voir  aux  envoyés  de  Cam-^ 
byse  tous  les  prisonniers  attachés  avec  des  chaînes  d'or. 

La  seconde  et  la  plus  grande  exploitation  d'or  en  poudre 
•e  fait,  à  ce  qu'il  paroit,  au  sud  du  grand  désert  de  Zaahra, 
dans  la  partie  occidentale  de  TAfrique.  On  doit  remarquer 
que  cette  exploitation  a  lieu  dans  une  étendue  de  terrain 
assez  considérable  au  pied  des  montagnes  élevées ,  où  le  Sé- 
négal, la  Gambie  et  le  Niger  prennent  leur  source.  Non-seu- 
lement ces  trois  rivières  charient  de  For  dans  leur  sable,- 
mais  on  en  trouve  aussi  dans  le  lit  de  presque  tous  les  ruis* 
seaux  des  environs. 

Le  pays  de  Bambouk,  au  nord -ouest  de  ces  montagnes,  est 
celui  qui  fournit  la  plus  grande  partie  de  l'or  qu'on  vend 
sur  la  côte  occidentale  d'Afrique,  depuis  l'embouchure  du 
Sénégal  jusqu'au  cap  des  Palmes.  Cet  or  se  trouve  en  pail-| 
lettes,  principalement  près  de  la  surface  de  la  terre,  dans  le 
lit  des  ruisseaux,  et  toujours  dans  une  terre  ferrugineuse.  En 
quelques  endroits,  les  Nègres  creusent  dans  ce  terrain  des 
puits  qui  ont  ^'usqu'à  douze  mètres  de  profondeur  et  qui  ne 
sont  soutenus  par  aucun  étai.  Ils  ne  suivent  d'ailleurs  aucun 
filon  et  ne  font  point  de  galerie.  Ils  séparent  par  des  lavages 
réitérés  l'or  de  ces  terres.*  (  Golberry.  ) 

Ce  même  pays    fournit   aussi  la   plus  grande   partie   de 

celui  que  portent  à  Maroc,  à  Fez  et  à  Alger,  les  caravanes 

qui   partent    de    Tombouctu    sur   le   Niger  ^    à    travers   le 

grand  désert   de  Zaahra.   L'or  qui  arrive  par  le  Sennaar 

36.  iG 


242  OR 

au    Caire  et  à  Alexandrie,  en  vient  également.  (Mungo- 
Park.  ) 

Mungo-Park,  qui  a  traversé  ce  pays  dans  son  second  voyage, 
a  visité  les  mines  situées  près  des  villages  nègres  qu'il  nomme 
Shrondo  etDindiko,  au  pied  d'une  chaîne  de  hauteurs  qu'il 
appelle  Konkodoo ,  et  qui  sont  composées  d'un  granité  rou- 
geàtre,  qui,  d'après  sa  description,  paroît  être  une  siénite. 
Les  puits,  creusés  par  les  Nègres  pour  atteindre  les  dépôts 
aurifères,  ont  environ  quatre  mètres;  ils  traversent  d'abord 
un  banc  de  gravicif ,  composé  de  cailloux  roulés  plus  ou 
moins  volumineux  ;  ensuite  un  banc  de  même  composition , 
mais  dont  les  cailloux  sont  plus  petits,  et  le  granité  plus  fer» 
rugineux;  c'est  dans  ce  gravier  ferrugineux  que  se  trouve 
l'or  en  paillettes;  au-dessous  est  un  lit  d'argile  blanche  et 
compacte.  Ces  mines  paroissent  être  sur  la  même  méridieniie 
que  les  mines  d'or  indiquées  par  d'autres  voyageurs  dans  les 
environs  de  Bambouk,  de  sorte  qu'il  sembleroit,  que  le  ter- 
rain aurifère  appartient  à  la  base  d'une  même  chaîne  de 
basses  montagnes  granitoïdes ,  se  dirigeant  du  nord  au  sud: 
car  MungO'Park  ,  en  continuant  sa  route  à  l'est  vers  le 
Niger,  ne  fait  plus  mention  d'aucune  mine  d'or.  (Coqdebert- 

MONTBRET.  ) 

La  troisième  partie  de  l'Afrique  où  l'on  recueille  de  l'or, 
est  située  sur  la  côte  sud -est,  entre  le  quinzième  et  le  vingt- 
deuxième  degré  de  latitude  méridionale  ,  vis-à-vis  Madagas- 
car. Cet  or  vient  principalement  du  pays  de  Sofala.  Si  on 
peut  ajouter  foi  aux  relations  qu'on  a. sur  ce  pays  très- peu 
connu,  il  paroîtroit  que  l'or  s'y  trouve  non -seulement  en 
poudre,  mais  encore  en  filon.  Quelques  personnes  pensent 
que  le  pays  d'Ophir,  d'où  Salomon  tiroit  de  l'or,  étoit  situé 
sur  cette  côte. 

L'Amérique  est  le  pays  où  l'on  a  trouvé  dans  les  temps 
modernes  les  mines  d'or  les  plus  riches.  Il  en  sort  par  an  en- 
viron dix- sept  à  dix-huit  cents  kilogramme»  d'or.  Ce  métal 
s'y  rencontre  principalement  sous  forme  de  paillettes  dans  les 
terrains  d'alluvion  et  dans  le  lit  des  rivières.  On  le  trouve 
aussi ,  mais  plus  rarement ,  dans  des  filons  de  diverse  nature. 

Il  y  a  peu  d'or  dans  la  partie  réellement  septentrionale 
éc  l'Amérique.  Les  ÉtaU-Uiûs  n'en  ont  encore  fourni  qu'une 


OR  Î45 

foible  quantité.  C'est  de  Var  d'alluvîon;  on  l'a  recueilli  dans 
des  lits  de  gravier  des  criques  de  Rockhole ,  pays  de  Laba- 
non,  dans  la  Caroline  du  nord;  suivant  M.  Ayres,  on  en  a 
trouvé,  en  1810,  une  masse  pesant  vingt-huit  pounds.  Ce  pays 
a  fourni'  à  la  mennoie  des  Etats-Unis  environ  quarante-cinq 
kilogrammes  d'or.  On  dit  qu'on  en  a  aussi  découvert  dans 
les  branches  supérieures  de  la  rivière  James  et  sur  le  Catabaw 
dans  la  Caroline  du  sud.  (  Cleaveland,  ) 

L'Amérique  méridionale  ,  et  surtout  le  Brésil ,  1^  Choco 
et  le  Chili ,  sont  les  parties  qui  fournissent  le  plus  d'or.  Il  j 
en  a  aussi  dans  l'Amérique  septentrionale,  notamment  au 
Mexique. 

L'or  du  Mexique  est  en  grande  partie  renfermé  dans  les 
£lons  argentifères  qui  sont  si  nombreux  dans  ce  pays,  et  dont 
nous  avons  fait  connoître  les  principaux  à  l'article  de  l'ar- 
genté L'argent  des  minerais  argentifères  de  Guanaxuato  ren- 
renferme  ^  de  son  poiîds  d'or.  On  évalue  à  douze  ou  quinze- 
cents  kilogrammes  d'or  le  produit  annuel  de  ces  mines. 

C'est  dans  le  groupe  d'Oxaca  que  sont  situés  les  seuls  fiions 
aurifères  exploités  cbmme  mines  d'or  au  Mexique;  ils  traver- 
sent des  roches  de  gneiss  et  de  micaschiste. 

Toutes  les  rivières  delà  province  de  Caracas,  à  dix  degrés 
au  nord  de  la  ligne ,  charient  de  l'or.  (  Hdmboldt.  ) 

Le  Pérou  est  peu  riche  en  mines  d'or;  c'est, dans  les  pro^ 
vinces  de  Huailas  et  de  Pataz  qu'on  exploite  ce  métal  ren- 
fermé dans  des  filons  de  quarz  gras,  nuancé  de  taches  rouges 
ferrugineuses ,  qui  traversent  des  roches  primitives.  Les  mi- 
nes qu'on  nomme  pacos  de  oro,  consistent  en  minerai  de  fer 
et  de  cuivre  oxidés  qui  renferment  une  grande  quantité  d'or. 
{Merc,  ¥éruv,y  ^792.) 

Tout  l'or  que  fournit  la  Nouvelle-Grenade  (maintenant  la 
Colombie),  e^t  le  produit  des  lavages  établis  dans  des  ter« 
rains  meubles.  L'exploitation  de  quelques  filons  connus  est 
négligée.  Les  plus  grandes  richesses  en  or  de  lavage  sont  à 
l'ouest  de  la  Cordillère  centrale  dans  les  provinces  d'Antio- 
quia  et  du  Choco,  dans  les  vallées  du  Rîo-Cauca  et  sur  les 
côtes  de  la  mer  du  sud  dans  le  Partido  de  Barbacoas. 

L'or  y  est  en  paillettes  et  en  grains  disséminés  entre  des 
ir^gmens  de  diabase  et  de  porphyre.  Au  Choco  on  trouve 


344  OR 

quelquefois  avec  Tor  et  le  plàtino^des  zircolis  hyacinthe  et  dû 
titane.  On  a  même  découvert  dans  le  terrain  aurifère;  comme 
on  Ta  vu  plus  haut,  de  grands  troncs  d^arbres  pétriûés.  L'or 
d'Antioquia  n'est  qu'a  vingt  carats  au  plus,  celui  du  Choco  à 
vingt-un  carats  ;  le  morceau  ou  pépite  d'or  le  plus  gros  qu'on 
y  ait  trouvé,  pesoit  environ  douze  kilogrammes.  (Homboldt.) 

L'or  du  Chili  se  trouve  aussi  dans  les  terrains  d'alluvion* 
(Frézier.)  f 

Le  Brésil  fournit  de  For  en  abondance ,  et  c^eii  de  cette 
contrée  que  vient  actuellement  la  plus  grande  partie  de  l'or 
répandu  dans  le  commerce;  il  n'y  a  cependant  dans  ce  pays 
aucune  mine  d'or  proprement  dite  ;  c'est-à-dire  que  l'or  qui 
êe  trouve  en  filons  n'est  pas  exploité  ;  on  n'exploite  que  celui 
qui  est  disséminé  en  paillettes  dans  des  roches  ou  dans  des 
terrains  d'alluvion  et  dans  le  lit  des  rivières  et  des  ravins. 
On  l'extrait  par  le  lavage. 

^  C'est  dans  les  sables  de  la  Mandi,  branche  du  Rio-Docé, 
et  datis  le  lieu  nommé  Catapreta ,  qu'ont  été  découverts ,  en 
1682,  les  premiers  sables  ferrugineux. aurifères.  Depuis  on  en 
a  trouvé  presque  partout  au  pied  de  l'immense  chaîne  de 
montagnes  qui  est  à  peu  près  parallèle  à  la  côte,  et  qui 
s'étend  depuis  le  cinquième  degré  du  sud  jusqu'au  tren- 
tième. C'est  surtout  après  Yillarica,  aux  environs  du  village 
de  Cocaè's,  que  sont  les  plus  nombreux  lavages  d'or.  Les 
pépites  s'y  présentent  sous  différentes  formes,  et  souvent  ad- 
hérentes à  du  fer  oligiste  micacé  (Mau).  Mais  dans  la  pro- 
vince de  Minas -Geraè's  l'or  se  trouve  aussi  ^dans  des  filons, 
dans  des  couches  et  en  grains  disséminés  dans  des  terrains 
meubles. 

Les  filons  sont  généralement  quarzeux ,  et  parcourent  des 
montagnes  de  schiste  argileux,  de  grès  et  d'une  roche  parti- 
.culière  composée  de  quarz  et  de  fer  oTligiste  micacé ,  faisant 
fonction  de  mica,  roche  que  M.  £schwege  a  désignée  sous  le 
nom  d*Eisenglimmerschiefer ,  que  nous  rendrons  en  françois 
par  le  mot  de  ferrischiste  ;  cette  roche  repose  sur  un  grès 
chlori tique ,  et  est  recouverte  par  des  couches  de  fer  oxidé 
rouge  :  ces  filons  ne  sont  pas  exploités.  Les  couches  sont  com- 
posées d'un  grès  friable,  ayant  tantôt  deux  mètres  de  puis- 
sance et  tantôt  à  peine  quelques  centimètres,  £lles  alternent 


OR  «45 

avec  des  couche^  de  ferrischiste  et  ^es  roches  stéatiteuses;  l'or 
natif  y  est  disséminé  d'une  manière  visible;  on  les  exploite»*; 
On  évalue  à  deux  milliards  quatre  cents  millions  de  livres 
tournois  l'or  que  cette  contrée  a  fourni  depuis  cent  vingt  aiis 
(CoRREA  DE  Serra),  et  suivant  à'aulres  auteurs,  à  environ 
sept  milles  kilogrammes  d'or  fin  par  an,  valant  à  peu  prés 
24,000,000  de  fr^iMïs.  • 

On  voit  qu'une  grande  partie  de  l'or  répandu  dans  le  com- 
merce vient  des  pays  d'alluvion ,  et  qu'il  a  été  extrait  par  le 
lavage.  C'est  de  cette  manière  qu'on  le  trouve  aujourd'hui 
en  Afrique  et  en  Amérique,  pays  qui  en  fournissent  le  plus. 
Il  paroît  que  l'or  que  possédoient  dans  les  anciens  temps  les 
princes  d'Asie,  avoît  principalement  cette  origine,  et  qu'il 
B^étolt  même  pas  fondu  ,  comme  l'indique  un  passage  d'Héro- 
dote.. Crésus  ,  dit  cet  historien,  ayant  donné  à  Alcmeon  tout 
Vox  qu'il  pourroit  emporter,  celui-ci  se  jeta  sur  un  tas  de 
paillettes  d'or,  et  .en  remplit  ses  bottines,  son  habit,  sa  bou- 
che, etc.  (Hérodotç,  liv.  VI,  §.  126.) 

Il  paroît  que  la  monnoie  d'or  des  anciens  étoit  presque 
toute  faite  avec  de  l'or  d'ulluvion.  Son  titre  semble  l'indiquer. 
Il  est  à  peu  près  le  même  que  celui  des  pépites,  et  l'or  en 
paillettes  est  généralement  plus  pur  que  l'or  de  filon.  On  peut 
donc  présumer,  que  cet  ar  étoit  fondu  tel  que  la  nature  le 
donnoit;  les  anciens,  et  surtout  ceux  d'où  nous  viennent  les 
plus  anciennes  monnoies  d^or,  n'étant  point  assez  avancés 
dans  les  arts  métallurgiques  pour  purifier  l'or  natif.  Ainsi  il 
résulte  des  curieuses  recherches  de  Fabbronî ,  que  l'or  en  pou- 
dre, qui  vient  de  Bambouk  en  Afrique,  est  à  '23}^  karats', 
et  qu'on  en  apporte  même  de  Maroc  qui  est  à  23  karats. 

On  croît  que  la  plus  ancienne  monnoie  d'or  connue  est 
celle  de  Baltus  IV,  frappée  à  Cyrène  en  Afrique  du  temps 
de  Pisistrate.  Le?  monnaies  grecques  les  plus  anciennes  que 
Ton  possède,  sont  celles  de  Philippe,  père  d'Alexandre,  qui 
t*roit  son  or  des  mines  du  mont  Pangée.  Ces  pièces  d'or  por- 
tent le  nom  de  Statères  ;  leur  poids  est  de  8^'^,624 ,  et 
leur  titre  déjà  reconnu  par  Patin  est  de  0,979  ou  20%  karatt. 
Elles  ne  contiennent  donc  qu'un  demi-karat  d'argent. 

1  Oa  verra  plus  bas  ce  c^u'on  doit  entendre  par  karat. 


m6  or? 

Fabbroni  a  reconnu  de  l'or  à  24  karafs  dans  une  péplle 
d'or  du  Brésil.  L'or  de  Giron  dans  la  Nouvelle-Grenade  est  à 
aSyiJ  karats,  c'est  le  plus  pur  d'Amérique.  Mais  M.  Darcet 
fait  observer,  que  le  titre  des  pépites  varie  quelquefois  dans 
les  différentes  parties  d'une  même  pépite:  celle  de  l'Académiç 
des  sciences  étoit  à  20'/,,  karats.  Malgré  cette  variation  dans 
les  parties,  l'ensemble  offre  une  constance -dans  le  titre  de 
l'or  qui  est. telle  pour  chkque  canton,  ^  qu*il  suflSt^,  dit  M* 
de  Humboldt  ^  <c  à  ceux  qui  font  le  commerce  de  l'or  en 
«  paillettes,  de  savoir  l'endroit  où  le  métal  a  été  recueilli» 
«  pour  en  connoitre  le  titre.  * 

Les  anciens  connoissoient  cependant  de  véritables  mines 
d'or  en  filon  ,  et  les  e^ploitoient  ;  mais  si  dans  l'époque 
actuelle  ces  mines  sont  moins  nombreuses  çt  moins  profitables 
que  les  mines  d'alluvion,  à  plus  forte  raison  dévoient- elles 
être  dans  les  anciennes  plus  rares  et  moins  productives.  Il 
paroi t  qu'ils  donnoient  le  nom  particulier  d'om/gia  à  cet  or 
en  filon ,  ou  au  moins  à  Tor  natif  le  plus  voisin  de  la  surface 
du  sol.  Le  mode  d'exploitation  des  dififérentes  minières  d'or, 
décrit  par  Pline  9  confirme  cette  opinion.  Ainsi  il  dit  qu'il  y 
a  trois  modes  d'exploitation  de  Tor  : 

1.**  Par  lavage  du  sable  des  fleuves. 

2.**  Par  lavage  des  terrains  aurifères,  au  moyen  de  puits 
creusés  dans  ces  terrains  meubles ,  comme  le  font  encore  les 
Kègres  -,  il  nomme  ce  mode  d'exploitation  canalitium  ou  ca- 
naliense.  Les  anciens  appeloient  sfgullum  la  terre  qui  recou- 
Vroit  le  terrain  aurifère.  Ita  vocalur  indicium  OMri ,  dit  Pline , 
.et  alutatium  la  couche  de  seguUum  -qui  se  trouve  quelquefois 
sous  le  lit  du  terrain  aurifère. 

Les  Castillans  appellent  encoce  seguUç  la  première  terre 
qui  recouvre  le  terrain  aurifère. 

3.**  Par  entaille  du  rocher  dur  avec  le  piç,  ou  de  l'argile 
blanche  et  tenace  (probablement  la  lithomarge)  avec  des 
coins  de  fer  et  des  maillets,  et  par  galerie  souterraine  et 
éboulement;  il  nomme  ce  genre  d'exploitation  arrugi(p.  Cette 
exploitation  par  éboulement  avoit  lieu  principalement  en  Es- 
pagne, au  pied  des  Pyrénées,  dans  la  province  des  Asturies. 
Des  masses  énormes  de  roches,  des  pans  entiers  de  montagnes 
étoient  minés  et  renversés.  On  conduisoit  sur  le  lieu  àes  pe- 


OR  347 

tites  rivières  quilayoicnt  ces  débris  de  rochers,  et  mettoient 
k  nu  l'or  qu'ils  renfermoient, 

Q||.divisoit  l'or  dans  Tancien  système  de  mesure  en  vingt** 
quaffe  parties,  appelées  carat  ou  karat,  et  chaque  karat  étoit 
subdivisé  en  trente^eux  parties.  De  Tor  à  24  karats,  étoit  de 
l'or  parfaitement  pur ,  de,  Tor  à  22,"/^  karats,  étoit  de  l'or 
qui  contenait  uuc^  partie  et  %  d'alliage, 

.Le  mot  karat,  dont  on  se  sert  pour  exprimer  le  titre  dQ 
l'or  et  le  poids  des  di^ma^s,  vient  du  nom  de  la  fève  d'une 
espèce  d^erjyfhrina  du  pays  des  Shangallas,  en  Afrique,  pays 
où  se  fait  un  grand  commerce  d'or,  Cet  arbre  est  appelé 
hiara,  mot  qui  signifie  soleil  dans  le  pays,  parce  qu'il  porte 
des  fleurs  et  des  fruits  de  couleur  rouge  de  feu*  Comme  les 
semences  sèches  de  ses  légumes  sont  toujours  à  peu  près  éga-^ 
lement  pesantes ,  les  naturels  de  ce  pays  s'en  sont  servi  de 
temps  immémorial  pour  peser  l'or.  Ces  fèves  ont  été  ensuite 
transportées  dans  Vta^e ,  où  on  les  a  employées  dans  les  pre* 
iniers  tes;ips  à  peser  Ie9  diam^ns  (Bruce).  Le  karat  équivaut 
à  3,0 5 a  décigrammes» 

A  Sumatra  on  se  sert  pour  peser  l'or  de  la  petite  graine 
Touge  tachée  de  noir  du  glycine  ahrus  ou  ahrus  precatorius  ;  on 
se  sert  aussi  de  la  fève  rouge  ou  ècarlate ,  plus  grosse  que  la 
frsLÏne  d'abrus  ,  et  qui  est  la  semence  de  Vadenarkthera  pc»* 
VOTiina^ 

Traitement  métallurgique  ^  l'or.  * 

Les  mines  d'or  présentent  de  si  grandes  différences  dans 
leur  richesse ,  qu'il  est  nécessaire  de  suivre  dans  leur  traite-» 
puent  métallurgique  des  procédés  différens.  Les  unes  fouiv 
nissent  l'or  en  paillettes  disséminées  dans  des  terrains  d'allu-p 
yion  ou  dans  des  sables;  les  autres  l'ofifretit  en  roches  ou  en 
$lons,  pur  ou  mêlé  avec  d'autres  minerais. 

L'or  que  Ton  trouve  dans  les  sables  des  rivières  ou  dans  les 
terres  aurifères,  n'est  soumis  à  aucun  traitement  métallurgi- 
que proprement  dit.  Des  hommes  ,  nommés  Orpailleurs  ou 
orpailleurs^  le  séparent  dessables  au  moyen  du  lavage.  Cette 
opération  se  fait  sur  Jes  lieux  mêmes.  Les  orpailleurs  lavent 
ces  sables ,    d'abord  sur  des  tables  inclinées ,  qui  sont  quel* 


*^ 


\  Yoye^  l'essai  de»  minéraU  d'oj  k  TarticU  MiKÉaii  %  t.  X\2^L  P^  ^^% 


248  OR 

quefoîs  couvertes  d'un  drap,  ensuite  dans  des  sébiles  à  1s 
main,  qui  ont  une  forme  particulière  ;  enfin.,  ils  emploient 
le  moyen  de  l'amalgamation  pour  enlever  au  sable  qui^  subi 
plusieurs  lavages ,  l'or  que  ces  lavages  y  ont  rassemble- 
Les  hommes  nommés  Bohémiens,  Ciganes,  Zniganes  ou 
Zigeuner,  ou  Tehinganes  qui  lavent  les  sables  aurifères  en 
Hongrie ,  se  servent  d'une  planche  rayée  de  vingtnjuatre  can- 
nelures transversales.  Ils  tiennent  cette  planehe  inclinée,  et 
mettent  le  sable  à  laver  sur  la  première  caijnelure  ;  ils  y  jet- 
tent de  Teau;  Tor,  encore  mêlé  d'un  peu  de  sable,  se  ras- 
semble ordinairement  vers  la  dix -septième  cannelure,  ils  le 
prennent  alors,  ei  le  mettent  dans  un  bassin  de  bois  qui  est 
plat,  mais  qui  a  une  convexité  sur  son  fond.  £n  lavant  ce 
sable,  et  en  lui  imprimant  en  même  temps  un  certain  mou- 
vement ,  ils  séparent  avec  beaucoup  d'adresse  l'or  du  sable. 
(L.  Bodsi.  ) 

I^es  Négresses  d'Afrique  lavent  dans  d(»  càlebas&esles  terres 
aurifères  recueillies  par  les  Nègres. 

Parmi  les  minerais  aurifères ,  les  uns  jtont  composés  d'or 
natif  très  -  visible ,  disséminé  dans  une  gangue,  ce  sont  les 
plus  riches  \  mais  il  est  rare  qu'ils  s'offrent  dans  les  filons  avec 
une  longue  continuités 

Les  autres  sont  des  sulfures  métalliques  aurifères ,  tels  que 
les  sulfures  de  cuivre ,  d'argent ,  d'arsenic ,  de  plomb ,  de 
sine  ,  et  surtout  de  fer. 

Les  minerais  pierreux  d'or  sont  d'abord  bocardés  et  ensuite 
lavés ,  tantôt  dans  des  sébiles  à  la  main ,  tantôt  sur  des  tables 
à  laver.  On  çmployoit  autrefois  des  tables  recouvertes  d'un 
drap;  mais  on  a  abandouné  cet  usage,  parce  qu'on  a  remar- 
qué que  le  drap  retenoit  au  moins  autant  de  sable  que  de 
minerai.  Le  minerai  riche,  celui  .surtout  qui  n'est  composé 
que  de  sable  et  d'or  natif,  se  nettoie  d'autant  mieux  par  le 
lavage,  que  l'or  est  un  métal  dont  la  pesanteur  spécifique  es| 
de  beaucoup  supérieure  à  celle  de  sa  gangue. 

Le  minerai  rapproché  par  ce  moyen,  ^%\.  en  état  d'être  sou- 
mis aux  opérations  métallurgiques. 

Les  sulfures  aurifères  sont  des  minerais  d'or  beaucoup  plus 
communs,  mais  aussi  beaucoup  moins  riches  que  les  premiers^ 
Ils  sont  quelquefois  teU-ement  pauvres  qu'on  en  connoît  qui 


OR  249 

ne  contiennent  qu'un  deux -cent  millième  d'or  '  ;  ils  |i€uvent 
cependant  être  exploités  avec  avantage ,  lorsqu'ils  sont  traité» 
avec  méthode  et  économie.  ^ 

On  sépare  Tor  de  ses  minerais  par  deux  procédés  différens, 
par  la  fusion  et  par  Tamalgamation. 

On  grille  d'abord  les  sulfures  métalliques  aurifères  ;  on  les 
fond^en  mattes,  que  Ton  grille  de  nouveau;  on  les  fond" en- 
suite avec  du  plomb,  et  on  obtient  un  plomb  d'œuvre  auri- 
fère ,  qu'on  affine  par  le  procédé  de  la  coupellation. 

Lorsque  les  minerais  d'or  sont  très -riches,  on  se  contente 
de  les  fondre  directement  avec  du  plomb  sans  grillage  ni 
fonte  préliminaire. 

Ces  procédés  sont  peu  suivis,  parce  qu'ils  sont  moins  éco- 
nomiques et  moins  sûrs  que  celui  de  l'amalgamation,  surtout 
lorsque  les  minerais  d'or  sont  très- pauvres. 

On  doit  aussi  faire  observer  que  si  ces  minerais  sont  du 
cuivre  pyritenx,  et  qu«  leur  traitement  ait  été  poussé  jus- 
qu'au point  d'obtenir  du  cuivre  de  rosette  aurifère ,  ou  même 
du  cuivre  noir  tenant  de  l'or ,  on  ne  peut  point  en  séparer 
l'or  avec  avantage  par  le  procédé  de  la  liquation.  L'oi^,  ayant 
plus  d'affinité  avec  le  cuivre  qu'avec  le  plomb,  n'est  entraîné 
qu'en  partie  par  ce  dernie^*métal.  Ces  raisons  doivent  donc 
faire  donner  la  préférence  au  procédé  de  l'amalgamation. 

Nous  oe  décrirons  point  en  détail  ce  procédé;  il  est  le 
même  que  celui  qu'on  a  décrit  à  l'article  du  traitement  mé* 
tallurgique  de  l'argent.  Nous  dirons  seulement  que  les  miné- 
rais  riches  dans  lesquels  Tor  natif  est  apparent  et  seulement 
disséminé  dans  une  gangue  pierreuse,  sont  directement  broyés 
avec  lie  mercure  sans  aucune  opération  préparatoire.  Quant 
aux  minerais  pauvres  dans  lesquels  l'or  est  pour  ainsi  dire 
perdu  au  milieu  d'une  grande  masse  de  fer,  de  cuivre  sul-^ 
furés,  etc.,  on  leur  fait  subir  un  grillage  avant  de  les  amal- 
gamer. Cette  opération  paroît  nécessaire  pour  mettre  à  nu 
Tor  métallique  enveloppé  par  ces  sulfures.  Le  mercure  avec 

1  Telles  sont  les  pjrites  aurifères  deMacugnaga,  dans  led  Alpes  pié- 
montaises,  et  les  pyrites  arsenicales  et  aurifères  du  Tyrol.  (Oolomieu.) 
Le  minerai  du  Harz  de  Ramelsberg  contient  au  plus  0,00016  d'argent, 
et  au  plus  o,ooo,ooo,o35  ou  un  vingt-neuf  millionième  d'or,  ^ui  en  est 
retiré  avec  pro6t. 


a5o  OR 

lequel'  on  hroie  le  minerai ,  s'empare  alors  de  tout  Tor  ^  en 
quelque  petite  quantité  que  soit  ce  métal. 

L'or  qu'on  obtient  par  le  moyen  de  l'affinage  au  plomb , 
est  privé  de  cuivre ,  de  plomb  j  et  de  la  plupart  des  métaux 
oxidables,  mais  il  peut  encore  contenir  du  fer,  de  Tétain  ou 
de  l'argent. 

On  prive  difficilement  l'or  du  fer  et  de  l'étain  qu'il  peut 
contenir.  On  conseille ,  pour  lui  enlever  le  fer ,  de  le  cou-* 
peller  avec  du  bismuth  ou  avec  diî  sulfure  d'antimoine» 

L'or  peut  être  débarrassé,  par  la  coupellation  au  plomb» 
de  Tantimoine  qui  lui  reste  uni. 

L'étain  ^onne  à  ce  métal  une  dureté  et  une  fragilité  re« 
mapquable,  et  l'or  ainsi  altéré,  est  très- difficile  à  purifier^ 
On  conseille  encore  ici  de  l'affiiier  avec  le  sulfure  d'anti« 
moine,  (FouRCROY,  ) 

L'or  qu'on  a  traité  par  le  procédé  de  l'amalgamation  ne 

contient  plus   ordinairement  que    de   l'argent.    On   dfesout 

l'argent    par  l'acide  nitrique ,    qui  laisse  l'or   intact.   Maùi 

^  pour  faire  le  départ  en  grand  avec  succès  et  économie ,  il 

faut  prendre  plusieurs  précautions. 

Si  .l'or  ne  contient  pas  à  peu  prés  les  trois  quarts  de  son 
poids  d'argent,  ce  métal,  comnA^ enveloppé  par  l'or,  est  mis 
«n  partie  à  l'abri  de  l'action  de  l'acide  nitrique.  Lors  donc 
qu'on  s'est  assuré  par  un  essai  en  petit  que  l'argent  est  beau-i 
coup  au-dessous  de  cette  proportion,  on  porte  l'alliage  d'or 
et  d'argent  à  ce  titre  en  y  ajoutant  une  quantité  suffisante  de 
ce  dernier  métal.  Cette  opération  se  nomme  inquartation. 

On  granule  alors  l'alliage  ,  ou  bien  on  le  lamine^  on  verse 
dessus  deux  à  trois  fois  son  poids  d'acide  nitrique,  qui  doit 
être  parfaitement  pur,  et  quand  on  juge  que  la  dissolution 
a  été  poussée  aussi  loin  qu'il  est  possible  par  ce  premier  acide» 
on  le  décante,  et  on  en  met  de  nouveau.  Enfin  ,  après  avoir 
Lien  lavé  l'or ,  on  fait  encore  bouillir  sur  ce  métal  de  l'acide 
sulfurique,  qui  enlève  les  deux  à  trois  millièmes  d'argent 
que  l'acide  nitrique  le  plus  concentré  n'a  pu  dissoudre  (Dar^ 
CET  e^Dizé).  On  a  alors  l'or  parfaitement  pur. 

L'argent  tenu  en  dissolution  dans  l'acide  nitrique  est  pré< 
cipité  à  l'état  métallique  parle  cuivre  ,  ou  à  l'état  de  muria^te 
par  le  mur^ate  de  soude. 


OR  ^Si 

VoT  ayant  dans  Topinion  de  tous  les  peuples  civilises  une 
grande  valeur,  on  a  voulu  pouvoir  déterminer  avec  précision 
son  titre ,  c'est-à-dire ,  son  degré  de  pureté.  On  suppose  donc 
ici,  comme  pour  l'argent,  qu'une  masse  quelconque  d'or  esf^ 
divièée  en  mille  parties,  nommées  millièmes.  L'or  parfaite- 
ment pur  est  à  i  ooo  millièmes  de  fin ,  celui  qui  contient  G 
millièmes  d'alliage  e^t  à  0,994,  etc. 

On  a  deux  moyens  de  juger  de  la  pureté  de  l'or.  Le  pre- 
mier est  un  moyen  d'approximation ,  qui  ne  peut  être  em- 
ployé que  lorsqu'on  a  une  grande  expérience  de  son  usage. 
Il  consiste  à  frotter  le  bijou  d'or  qu'on  veut  essayer,  sur  une 
pierre  brune,  et  mieux  encore,  noire,  qui  soit  dure,  à  grain 
très -fin,  sans  être  luisante,  et  qui  soit  inattaquable  par 
l'acide  nitrique.  On  se  sert  ordinairement  d'une  cornéenne 
particulière,  à  laquelle  on  a  donné  le  nom  de  lydienne,  et 
que  l'on  nomme  vulgairement  pierre  de  touche.  L'or  laisse  sut 
cette  pierre  une  trace  très-visible,  que  l'on  doit  examiner 
avec  attention.  On  passe  sur  cette  trace  de  l'acide  nitrique 
très -pur,  qui  dissout  sur-le-champ  les  métaux  alliés  à  l'or* 
On  examine  de  nouveau  la  trace  qui  est  d'autant  plus  effacée, 
que  Tor  essayé  est  moins  pur. 

L'autre  procédé ,  parfaitement  exact ,  ne  peut  être  rapporté 
ici;  il  est  entièrement  chimique.  C'est  le  départ  exécuté  eu 
petit  et  avec  toutes  les  précautions  convenables. 

Nous  ne  pouvons  faire  connoître  toutes  Jes  formes  que 
Ton  donne  à  l'or  dans  les  arts,  ni  toutes  les  manières  de  l'em- 
ployer. Nous  nous  bornerons  à  citer  les  principales. 

L'or  en  masse  sert  à  faire  des  bijoux.  Comme  il  est  telle- 
ment ductile,  que  ces  objets,  toujours  fort  minces,  n'auroient 
aucune  solidité,  on  est  obligé  de  l'allier  avec  une  certaine 
quantité  de  cuivre.  L'or  allié  avec  l'argent ,  prend  une  cou- 
leur d'un  vert  pâle. 

L^or  est  fort  recherché  en  raison  de  son  éclat  et  de  son 
inaltérabilité  ;  mais  son  prix  élevé  ayant  obligé  à  l'écono- 
miser, on  a  trouvé  moyen  de  l'appliquer  en  couches  extrê- 
mement minces  sur  presque  tous  les  corps,  ce^  qui  constitue 
l'art  de  la  dorure. 

On  peut  établir  trois  divisions  dans  cet  art ,  en  raison  défi 
principes  que  Ton  suit  dans  l'application  de  l'or. 


3«a  OR 

1.**  L'or  s'applique  sur  le  bois,  sur  le  carton,  sur  le  cuîr, 
ou  sur  tout  autre  corps  qui  ne  peut  éprouver  Faction  du 
feu,  au  moyen  d'un  mordant,  qui  est  tantôt  une  huile  grasse 
et  siccative,  tantôt  une  colle  animale.  On  emploie  dans  ce 
cas  de  l'or  réduit  par  le  battage  en  feuilles  extrêmement 
minces, 

2.**  La  dorure  sur  porcelaine,  fayence,  verre,  émail,  et 
sur  tout  autre  corps  semblable,  se  fait  avec  de  l'or  réduit 
en  poudre  extrêmement  £ne.  On  amène  l'or  à  cet  état,  ou 
bien  en  broyant  sur  une  glace  des  feuilles  très -minces  de  ce 
métal,  que  l'on  divise  au  moyen  du  miel ,  de  la  gomme,  ou 
de  tout  autre  mucilage  ;  ou  bien  en  précipitant  avec  du  sul- 
fate de  fer  vert  une  dissolution  nitro-muriatique  d'or.  Cet 
or  extrêmement  divisé  est  employé  au  pinceau.  On  n'y  afoute 
aucun  fondant,  si  la  couverte:  vitreuse  des  corps  sur  lesquels 
on  l'applique,  se  ramollit  par  le  feu  qu'on  lui  donne  pour 
le  fixer  ;  mais  si  cette  couverte ,  comme  celle  de  la  porce* 
laine,  est  trop  dure,  on  ajoute  à  For  en  poudre,  du  borax 
pu  de  l'oxide  de  bismuth,  qui  lui  servent  de  fondant. 

3,**  La  dorure  sur  argent  ou  sur  cuivre  est  fondée  sur  des 
principes  tout -à- fait  différens.  L'or  est  appliqué  sur  les  mé^ 
taux  au  moyen  du  mercure.  On  fait  dissoudre  de  l'or  dans  le 
mercure  jusqu'à  cç  que  ce  métal  en  soit  saturé;  on  avive  ^ 
par  diverses  opérations,  la  surface  du  cuivre  ou  de  l'argent-, 
on  étend  Tamalgame  avec  une  brosse  sur  la  surface^à  dorer, 
et  on  porte  la  pièce  au  feu.  Le  mercure  se  volatilise  et  For 
reste.  On  nomme  or  moulu  cette  espèce  de  dorure.  On  dore 
aussi  sur  les  métaux  au  moyen  de  feuilles  d'or  qu'on  applique 
avec  le  brunissoir  sur  la  surface  nouvellement  avivée. 

L'oxide  pourpre  d'or  est  la  base  des  couleurs  vitrifiable& 
qui  donnent  le  rose  ,  le  pourpre  et  le  violet. 


Nous  allons  terminer  cet  article  en  donnant  une  idée  de 
la  quantité  d'or  et  d'argent  produite  par  toutes  les  mines 
connues,  et  du  rapport   de  valeur  de  ces  deux  métaux. 

Non -seulement  le  rapport  de  valeur  de  For  avec  l'argent 
a^beaucoup  varié,  mais  celui  qui  existe  entre  ces  métaux  et 
les  denrées  qu'ils  représentent,  a  subi  aussi  des  variationa 


OR  «55 

qui  dérivent  presque  toutes  des  circon^tatices  dans  lesquelles 
les  mines  se  sont  successivement  trouvées;  les  mines  qui 
fournissent  ces  deux  métaux,  ont  toujours  continué^  d'en 
verser  dans  le  commerce  une  plus  grande  quantité  qu'il  ne 
s'en  détruit  par  l'usage.  Cette  quantité  s'est  accrue  consi- 
dérablement depuis  la  découverte  de  l'Amérique  ;  c'est- 
i-dire  depuis  environ  3oo  ans»  Les  mines  de  ce  continent, 
nombreuses,  abondantes  et  faciles  à  exploiter,  en  augmentant 
la  masse  de  l'or  et  de  l'argent ,  diminuèrent  nécessairement 
la  valeur  comparée  de  ces  métaux  avec  celle  des  objets  de 
commerce  qu'ils  représentent;  en  sorte  que,  toutes  choses 
égales  d'ailleurs  ,  il  faut  à  présent,  pour  acquérir  une  itiéme 
quantité  de  denrées  ,  beaucoup  plus  d'or  ou  d'argent  qu'il 
n'en  falloit  du  temps  de  Louis  XI ,  avant  là  découverte  de 
TAmérique.  '  Cette  abondance  des  mines  d'Amérique  a  in- 
flué sur  l'état  de  celles  de  l'ancien  continent;  et  beaucoup  de 
mines  d'argent  ou  d'or  ont  été  abandonnées;  non  que  les 
filons  ou  les  sables  aurifères  soient  actuellement  moins  riches 
qu'ils  n'étoient  alors  ;  mais  parce  que  leur  produit  ne  repré- 
sente plus  la  valeur  des  journées  d'hommes  et  des  denrées 
qu'il  faut  payer  pour  en  continuer  l'exploitation. 

On  va  voir  y  par  le  tableau  suivant ,  dans  quelle  proportion 
est  le  produit  des  mines  d'Amérique,  en  comparaison  de, 
celui  des  mines  de  l'ancien  continent. 


1  On  pouvoit  alors  avec  i  kilogramme  d'argent  pajer  environ  cinq 
fois  plus  de  blé,  ou  cinq  fois  plus  de  travail,  qu'on  n'en  peut  payer 
aujourd'hui  (  1825)  avec  la  même  quantité  d'argent.  Cette  proportion 
ceroit  encore  plus  coniidcrablc,  si  la  consommation  des  métaux  pré- 
cieux, et  notamment  celle  de  l'argent,  n'avoit  point  augmenté  en  rai- 
•on  des  progrès  de  la  civilisation,  des  colonies  nombreuses  qui  se  sont 
établies ,  de  l'emploi  plus  considérable  qu'on  en  a  fait  pour  les  objets 
«U  luxe,  etc. 


âS4 


OR 


Tableau  des  quantités  d'ôr  et  d'argent  qu'on  peut  supposer  être 
versées  dans  le  commerce  de  l'Europe,  année  commune ,  prise 
de  1790  à  1802* ' 


fisfi 


é     • 


ANCIEN   CONTINENT. 

Asie: 

Sibérie,  é •  *  «  . 

Afrique >  .  #  é  .  •  .  . 

Europe  : 

Hongrie  ••.*«.•»••*••• 

Sâlzbourg»  .  • é  •  •  • 

États  autricbiens.  •  4  .  é  •  .  .  .  . 

Hartz  et  Hesse*  .  • 

Saxe 

Norwége*  «  •  •  •  •  é  «  ;  é  •  •  •  • 

Suède ; 

France  *  •  ^ 

Espagne,  etc*  •  *  .  .  ^  •  .  »  *  •  4 

Total  de  ^ancien  continent  .  . 

NOCVEAU    CONTINENT. 

Amérique  septentrionale é  • 

Amérique  méridionale  : 

Partie  espagnole  é  4  « 

Brésil 


Total  du  nouveau  continent  * 


kilogrammes. 
1^700 

i,5oo 


75 


i8,3oo 


ARGENT. 


■É 


kilognmmcfi 
17,600 


20,000 

5,00Q 

B,OO0 

1 0^000 

10,000 


5,000 


72,600 


883,465 


On  remarque  que  les  mines  d'Amérique  versent  en  Europe 
trois  fois  et  demi  plus  d^or  et  douze  fois  plus  d'argent  que 
celles  de  Tancien  continent.  On  voit  aussi  que  la  quantité 
d'argent  est  à  celle  de  For  dans  le  rapport  de  62  à  1  $  rap* 


1  Les  ëlémeng  de  ce  tableau  ont  été  fournis  par  M.  Ch.  Coquebert- 
Monbret,  qui  les  a  pris,  pour  rAmérique,  dans  Ulloa ,  Ueims,  le  yia- 
gero  uniçerSal,  le  Mercurio  peruano,  les  C ornent arios  de  Gamboa,  etc., 
«t  par  les  ouvrages  de  M*  db  Humboldt,  Mexique,  lir.  lY,  cbap.  11, 
p.  633. 


OR  »55 

ports  très-di£Pérens  de  celui  qui  existe  rëelletnent  dans  la 
valeur  de  ces  deux  métaux ,  et  qui  est  en  Europe  de  i  à  1 5* 
Cette  différence  tient  à  plusieurs  causes  qui  ne  peuvent  être 
développées  ici*  Nous  dirons  seulement  que  Vot  étant,  par 
la  rareté  et  par  son  prix,  beaucoup  moins  employé  que  l'ar- 
gent; les  demandes  que  Ton  en  fait,  sont  aussi  moins  nom<» 
breuses ,  et  cette  cause  suffit  pour  mettre  son  prix  fort  au- 
dessous  de  celui  qu'il  deyroit  avoir,  s'il  suivoit  le  rapport  de 
SB  quantité  comparée  à  celle  de  l'argent  ;  c'est  pour  une  rai- 
son analogue,  que  le  bismuth  ,  l'étain,  etc.,  quoique  beau- 
coup plus  rares  que  l'argent,  «ont  cependant  d'un  prix  trés'* 
inférieur  à  celui  de  ce  métal» 

Ayant  la  découverte  de  l'Amérique ,  la  valeur  de  l'or  n'é- 
toit  pas  si  éloignée  de  celle  de  l'argent ,  parce  que  depuis  la 
découverte  de  ce  continent  l'argent  a  été  répandu  en  Europe, 
comme  on  vient  de  le  voir,  dans  une  proportion  beaucoup 
plus  forte  que  l'or.  En  Asie ,  ce  rapport  n'est  encore  actuel- 
lement que  de  1  à  1 1  ou  12  ;  ce  qui  prouve  que  dans  ce  pays 
le  produit  des  mines  d'or  n'est  pas  autant  au-dessous  de  celui 
des  mines  d'argent  que  dans  le  reste  du  globe.  (B.  ) 

OR.  {Chim.)  Corps  simple ,  compris  dans  la  cinquième  sep- 
tion  des  métaux* 

*  L*or  est  solide  jusqu'à  la  température  de  32    du  pyrométre 
de  Wedgewood ,  où  il  entre  en  fusion. 

Il  est  volatil ,  ainsi  qu'on  peut  s'en  convaincre  en  Fexposant 
au  foyer  d'un  verre  ardent  de  trois  à  quatre  pieds  de  diamètre, 
conune  l'a  fait  Macquer ,  ou  bien  encore  en  l'exposant  à  un 
feu  de  charbon  alimenté  par  l'oxigène ,  comme  l'a  fait  La-* 
voisier*  Dans  ces  deux  opérations  on  démontre  la  volatilité  du 
métal,  et  par4a  perte  qu'il  éprouve  et  par  la  fumée  qui  s'en 
exhale,  fumée  qui,  en  se  condensant  sur  une  lame  d'argent 
qu'on  lui  présente,  la  dore  très-sensiblement;  mais  cette  vo- 
latilité n'a  lieu  qu'à  une  température  très-élevée,  puisque 
Gaste-Claveus ,  Boyel,  Kunckel,  ont  tenu  de  l'or  fondu  pen- 
dant plusieurs  mois  sans  qu'il  ait  perdu  sensiblement  de  son 
poids* 

Quand  l'or  passe  de  l'état  liquide  à  l'état  solide,  il  se  con-* 
tracte  plus  (fue  la  plupart  des  autres  métaux.  On  peut,  avec 
des  précautions ,  le  faire  cristalliser  en  pyramide  quadran- 


i56  OR 

gulaire.  C'est  sous  cette  forme  que  "Tillet  et  Mongez  Font 
obtenu* 

Sa  densité  est  de  19,3  à  1994* 

L'or  est  le  plus  ductile  des  métaux*  Far  le  battage  il  peut 
être  réduit  en  feuilles  à  0,00009  de  millimétré  d'épaisseur^ 
et  o6,o65  d'or  sont  susceptibles  de  couvrir  une  surface,  de 
3™,68  carrés;  avec  3i^  d'or  il  est  possible  de  recouvrir  un  fil 
d'argent  long  de  200  myriamétres* 

Suivant  Sickingen,  un  fil  d'or  de  0*^,002  de  diamètre  sup- 
.porte,  sans  se  rompre,  68^,216;  il  a  donc  une  grande  téna- 
cité :  cependant  elle  est  moindre  que  celle  du  fer ,  du  platine^ 
et  de  l'argent. 

La  couleur  de  l'or ,  vu  en  masse ,  est  le  jauue-rougeàtre  ; 
mais,  quand  il  est  réduit  en  feuilles  très-minces  et  qu'on  le 
regarde  par  transmission ,  il  parait  d'un  bleu  verdàtre.  U  est 
remarquable  qu'il  présente  une  couleur  analogue  quand  il  est 
liquéfié. 

De  tous  les  corps  qu'on  a  examinés  sous  le  rapport  de 
conduire  la  chaleur ,  l'or  a  été  trouvé  le  meilleur  conducteur* 

11  est  bon  conducteur  de  l'électricité  ;  mais ,  si  on  lui  en  fait 
transmettre  une  quantité  assez  forte ,  il  -est  réduit  en  pous- 
sière en  présentant  une  vive  lumière  verdàtre,  soit  qu'on 
opère  dans  Fair,  soit  qu'on  opère  dans  l'hydrogène. 

L'or  n'a  pas  d'odeur ,  ni  de  saveur. 

Propriétés  chimiques* 

Suivant  M*  Proust ,  il  n'existe  qu'un  seul  oxide  d'or  y  suivant 
M.  Berzelius,  il  y  en  a  trois. 

L'oxigène  pur  et  Foxigène  de  Fatmosphère  n'ont  aucune 
action  sur  For ^  ni  à  chaud,  ni  à  froid. 

Suivant  Van-Marum  et  Guyton  de  Morveau,  l'or  soumis  à 
l'action  électrique  d'une  forte  décharge  au  milieu  de  Fair, 
absorbe  de  Foxigène  et  se  change  en  une  poudre  de  couleur 
pourpre.  11  est  étonnant  que  Van-Marum  attribue  ce  résultat 
à  Foxidation  de  For,  lorsqu'il  reconnoit  que  For,  soumis  à 
une  décharge  électrique  dans  le  gaz  hydrogène ,  etc. ,  émet  une 
flamme  verdàtre,  et  se  change  en  poudre  violette.  Quant  à 
Guyton  de  Morveau ,  il  a  été  conséquent  avec  lui-même,  puis- 
qu'il dit  possitivement  avoir  vu  que  For,  soumis  à  la  dé<- 


OR  a57 

ebarge  électrique  dans  le  vide,  se  divise  en  globules  métal- 
liques et  non  en'  poudre  pourpre. 

L'eau  n'a  aucune  action  sur  For ,  même  lorsque  Tair  est 
présent. 

L'or  se  combine  au  chlore,  à  l'aide  de  la  chaleur. 

Il  est  dissous  par  Teau  de  chlore. 

Toute  l'action  de  l'iode  sur  l'or  se  borne  à  en  diminuer  lé- 
gèrement l'éclat  :  cependant  dans  plusieurs  cas  ces  corps  sont 
susceptibles  de  s'unir  ensemble. 

L'or  ne  s'unit  point  à  chaud  au  soufre  ni  au  phosphore  ; 
mais  il  est  susceptible  de  s'y  combiner  sous  l'influence  d'au- 
très  corps. 

Il  ne  contracte  pas  d'union  avec  l'azote,  le  carbone,  le 
bore,  l'hydrogène. 

Il  se  combine  très-bien  à  chaud  avec  l'arsenic  et  la  plupart 
des  métaux. 

L'acide  hydrochlorique  sec  n'a  aucune  action -sur  l'or. 
L'acide  hydrochlorique,  d'une  densité  de  lo*^  (Baume),  ne 
dissout  pas  l'or.  Le  même  acide,  d'une  densité  de  14*^,  en  dis- 
sout une  très-petite  quantité,  quand  le  métal  est  très-divisé. 

L'acide  nitrique,  à  3^^,  est  sans  action  sur  l'or.^  L'acide 
nitrique  à  40^,  chauffé  sur  de  l'or  très-divisé,  en  dissout 
une  petite  quantité  :  si  on  a  fait  chauffer  suffisamment , 
l'eau,  ajoutée  à  la  liqueur,  en  sépare  un  précipité  d'oxide 
d'or  ;  si ,  au  contraire ,  il  est  resté  de  l'acide  nitVeux  dans  la 
liqueur,  l'eau  ajoutée  détermine  un  précipité  d'or  métal- 
lique. Dans  ce  cas  Foxide  d'or  est  réduit  par  Facide  ni- 
treux  au  moment  où  il  se  sépare  de  Facide  nitriqtie. 

L'acide  nitrique ,  saturé  d'acide  nitreux ,  dissout  mieux  l'or 
que  l'acide  nitrique  pur. 

Les  acides  que  le  soufre  forme  avec  l'oxigène ,  n'ont  au- 
cune action  sur  l'or. 

Il  en  est  de  même  de  Facide  hydrosulfurique. 

L'acide  hydrochlorique^  mêlé  à  l'acide  nitrique  ou  Feau 
régale,  est  le  vrai  dissolvant  de  For.  Cela  tient  à  ce  que 
l'affinité  d'une  portion  de  Foxigène  d&  Facide  nitrique 
pour  Fhydrogèue  de  Facide  hydrochlorique,  et  Faffinité  du 
chlore  pour  For ,  concourent  à  la  dissolution  du  métal. 
Pendant  l'opération ,  il  se    dégage    de   Facide    nitreux. 


a58  OR 

Suivant  M.  Proust,  la  meilleure  eau  régale  qu'on  puisse 
employer,  est  celle  qui  est  formée  de  4  p.  d'acide  hydrochlo- 
rique  aqueux,  d'une  densité  de  12^,  et  de  1  p.  d'acide  nitrique 
d'une  densité  de  40^:  100  p.  de  cette  eau  régale  peuvent 
dissoudre  de  18  à  20  p*  de  métal. 

Les  alcalis  n'ont  pas  d'action  sur  For. 

Siahl  a  annoncé  qiie  trois  parties  de  sous-carbonate  de 
potasse ,  dissoutes  dans  l'eau  ,  chauffées  avec  3  p.  de  soufre  et 
1  p.  d'or,  donnent  une  dissolution  complète.  Il  est  probable 
que  l'or  est  dissous  à  l'état  de  sulfure  par  le  sulfure  hydro- 
géné de  potasscp  Un  acide ,  versé  dans  cette  solution ,  en  pré- 
cipite une  poudre  rougeàtre,  qui  est,  suivant  Bucholz,  un 
mélange  de  soufre  et  d'or  dans  le  rapport  de  18  à  82. 

OxiDEs  d'or. 

Il  existe,  suivant  M.  Berzelius,  trois  oxides  d'or  î  le  peiv 
oxide,  qfii  est  jaune  ;  le  deutoxide,  qui  est  pourpre,  et^  enfin, 
le  protoxide ,  qui  est  vert. 

Peroxide  d'or  ou  Acide  oriqub. 

Bergman.     Proust.     Oberkampf.  Berzelius. 

Oxigéne  •  •  •  •     9,889.     8,57.  ••   10,01.  ••   1 2,069*  •  .10,77 
Or •  •  .100,100.100,00. .  .100,00.  •  •  100,000. .  .89,23. 

Le  meilleur  procédé  pour  préparer  le  peroxide  d'or  con- 
siste, suivant  M.  J.  Pelletier,  à  mettre  le  chlorure  d'or  avec 
un  excès  de  lait  de  magnésie.  Il  se  produit  de  l'hydrochlorate 
de  magnésie ,  qui  se  dissout ,  et  du  peroxide  d'or  retenant  un 
peu  de  magnésie  en  combinaison ,  qui  se  précipite  et  qui  se 
mélange  avec  l'excès  de  la  magnésie.  £n  traitant  le  résidu 
par  l'acide  nitrique  ,  on  dissout  toute  la  magnésie,  tant  celle 
qui  est  libre ,  que  celle  qui  est  combinée  au  peroxide ,  et  en 
lavant  le  résidu  avec  de  l'eau ,  il  reste  du  peroxide  d'or  à 
l'état  de  pureté. 

L'oxide  de  zinc  peut  remplacer  la  magnésie. 

Quand  on  emploie  l'eau  de  potasse  pour  précipiter  le  chlo-- 
rure  d'or,  on  obtient  non-seulement  de  l'oxide  d'or  rete- 
nant un  peu  d'alcali;  mais  toujours,  ou  presque  toujours,  il 
y  a  une  portion  d'or  qui  perd  son  oxigène,   et  qui  reste, 
mêlée  avec  l'oxide. 


OR  ^h 

Le  peroxîde  d'or  sec  est  d'un  jaune  brun  ;  quand  il  est 
floconneux ,  il  est  d'un  jaune  moins  foncé  ;  et ,  suivant  plu- 
aiers  chimistes ,  il  retient  dans  cet  état  une  portion  d'eau  en 
véritable  combinaison. 

Le  peroxide  d'or  est  légèrement  soluble  dans  l'eau.  La 
solution  a  une  saveur  légèrement  astringente. 

L'acide  hydrochlorique  le  dissout  complètement.  Il  se  pro- 
duit de  l'eau  et  un  chlorure.'  Si  l'oxide  éloit  mêlé  d'or, 
celui-ci  ne  serait  pas  dissous. 

L'acide  nitrique  foible  est  sans  action  sur  lui.  L'acide  ni- 
trique ,  à  40  ,  bouillant ,  en  dissout  une  foible  quantité ,  qui 
le  colore  en  jaune.  La  solution ,  étendue  d'eau ,  laisse  pré- 
cipiter tout  son  oxide,  qui,  suivant  M.  J.  Pelletier,  est  hy- 
draté. 

Celui-ci  ne  retient  pas  d'acide» 

L'acide  sulfurique  foible  en  dissout  encore  moins  que  le 
précédent. 

Les  autres  acides,  saturés  d'oxigène,  n'ont  pas  d'action  ou 
n'en  ont  qu'une  extrêmement  foible  sur  cet  oxide.  D'après 
cela  et  d'après  la  foible  affinité  qui  le  tient  uni  aux  acides 
nitrique  et  sulfurique  ,  on  doit  le  considérer  comme  un 
corps  dont  les  propriétés  alcalines  sont  extrêmement  foibles, 
et  cette  considération  est  encore  d'accord  avec  la  manière 
dont  il  se  comporte  avec  la  potasse  et  surtout  l'ammoniaque. 

Orate  de  potasse. 

L'eau  de  potasse  dissout  l'oxide  d'or,  soit  celui  qu'on  ob- 
tient par  la  magnésie,  soit  celui  qu'on  précipite  de  l'acide 
nitrique  au  moyen  de  l'eau. 

M.  J.  Pelletier  dit  que  cette  solution  est  alcaline  ;  qu'elle 
n'est  point  altérée  par  l'addition  de  l'eau  ;  qu'il  n'a  pu  la 
faire  cristalliser.  Par  la  concentration  elle  abandonne  tou- 
jours un  peu  d'oxide  anhydre.  Le  même  savant  dit  encore 
que,  quand  on  neutralise  cette  solution  par  les  acides  nitri-' 
que ,  sulfurique ,  etc. ,  l'acide  hydrochlorique  et  les  acides 
non  saturés  d'oxigène  exceptés,  il  se  fait  un  précipité  jau- 
nâtre, floconneux,  qui  bientôt  passe  au  violet  et  même  au 
noir,  suivant  la  concentration  du  liquide. 


b6o  or 

Orate  d'ammoniaque  (Or  fulminant  )# 

L^oxîde  d'or,  arrosé  d'ammoniaque,  s'y  combine  et  formtf 
YorfulminanLMaïsle  meilleur  procédé  pour  obtenir  ce  produit^ 
consiste  à  précipiter  du  chlorure  d'or  étendu  d'eau  par  lVimmo« 
niaque liquide.  Il  ne  faut  pas  mettre  un  excès  d'alcali,  parce 
qu'on  dissoudroit  une  portion  de  l'or  fulminant.  On  décante  le 
liquide  de  dessus  le  précipité;  on  le  lave  et  on  le  conserve 
dans  un  bocal ,  qu'on  recouvre  d'un  papier.  Si ,  au  lieu  de  le 
conserver  de  cette  manière  ,  on  vouloit  le  renfermer  dans  un 
flacon  à  l'émerî  et  même  dans  un  flacon  bouché  avec  du 
liège,  on  risqueroit  de  se  blesser,  par  la  raison  que.  s'il 
étoit  resté  de  l'or  fulminant,  adhérant  au  col  du. flacon ,  le 
frottement  du  bouchon  en  détermineroit  la  détonation,  ainsi 
que  cela  a  eu  lieu  malheureusement. 

loo  p.  d'or  donnent,  suivant  Proust,  iZj  p.  environ  d'or 
fulminant. 

L'or  fulminant  est  jaune  de  paille. 

Il  détone  avec  force  par  la  percussion,  le  frottement  et 
la  chaleur.  Cependant,  si  on  le  chauffe  doucement  dans  un 
tube  de  cuivre  épais ,  il  se  décompose  assez  lentement  pour 
qu'on  puisse  recueillir  de  l'eau  et  du  gaz  azote.  Il  reste  de 
l'or  métallique.  C'est  dans  le  volume  subit  qu'occupe  cette 
eau  et  le  gaz  azote ,  lorsque  la  décomposition  de  l'or  fulmi- 
nant est  rapide ,  que  l'on  trouve  l'explication  de  la  force  de 
la  détonation. 

Il  est  évident  que  l'eau  provient  du  transport  de  l'oxigène 

de  l'oxide  d'or  sur  l'hydrogène  de  l'ammoniaque. 

L'or  fulminant,  projeté  dans  du  soufre  fondu ,  se  décompose 
sans  bruit. 

Quand  on  le  met  dans  l'acide  hydrosulfurique  aqueux,  on 
obtient  un  résidu  d'or  métallique. 

L'acide  sulfurique,  concentré  ou  étendu,  ne  décompose 
pas  l'or  fulminant  à  froid.  A  une  température  suffisante,  la  dé- 
composition s'opère. 

L'acide  nitrique  ne  le  décompose  pas,  et  l'acide  hydro- 
chlorique  le  dissout.  £u  ajoutant  de  l'ammoniaque  à  la  disso- 
lution, l'or  fulminant  est  précipité. 

La  potasse  humide  ne  le  décompose  pas.  Mais  la  potasse 
sèche  le  décompose  à  une  température  suffisamment  élevée. 


OR  261 

Cas  où  Voxide  d'or  est  altéré. 

L^oxide  d'or  ^si  décomposé  avec  la  plus  grande  facilité  par 
son  exposition ,  soit  à  la  lumière ,  soit  à  une  légère  chaleur. 
D'après  cela  on  voit  qu^il  doit  avoir  une  action  plus  ou  moins 
forte  sur  la  plupart  des  corps  combustibles,  sur  ceux  au  moins 
qui  peuvent,  comme  le  soufre,  le  charbon,  se  combinera 
Toxigène  au  degré  de  température  où  cet  élément  quitte  l'or. 

Les  acides  nitreux,  sulfureux,  phosphoreux,  etc.,  rédui* 
sent  l'oxide  d'or  à  Fétat  métallique. 

Deutoxide  d'or,  de  Berzelius. 

Oxigène 7,46 

Or 92,55. 

La  couleur  pourpre  que  prend  l'or,  i.*"  quand  il  est  soumis 
à  une  décharge  électrique  ;  2.°  lorsqu'il  est  chaufifé  silr  des 
matières  terreuses  j  3.**  lorsque  son  peroxide ,  son  chlorure 
sont  étendus  sur  des  matières  organiques,  telles  que  la  corne , 
l'écaillé;  4.^  lorsque  son  chlorure  est  mis  en  contact  avec  une 
dissolution  de  protochlorure  d'étain,  est  due,  suivant  plu- 
sieurs chimistes,  à  ce  qu'il  se  forme  un  oxide  d'or  qui  con- 
tient moins  d'oxigène  que  le  précédent.  Les  chimistes  qui 
se  parfagent  pas  cette  opinion ,  admettent  presque  tous  que 
dans  ces  circonstances  Tor  est  simplement  réduit  à  un  grand 
état  de  division. 

Le  cas  le  plus  remarquable  que  présente  l'or  quand  il  de- 
vient pourpre,  est  celui  où  le  chlorure  d'or  est  mis  en  con- 
tact avec  le  protochlorure  ou  le  nitrate  de  protoxide  d'étain , 
et  qu'il  forme  le  pourpre  de  Cassius. 

Pourpre  de  Cassius  ,-  Stannate  d'or. 

Suivant  Berzelius  c'est  un  composé  de  peroxide  d'étain  ou 
d'acide  stannique  et  de  deutoxide  d'or;  suivant  Proust,  c'est 
un  composé  de  peroxide  d'étain  et  d^or  métallique. 

Pour  le  préparer,  on  met  dans  de  l'eau  du  protochlorure 
d'étain,  ou ,  ce  qui  m'a  toujours  mieux  réussi,  du  nitrate  de 
protoxide  d'étain,  puis  on  y  verse  du  chlorure  d'or  étendu, 
en  ayant  soin  d'agiter  beaucoup  ;  des  flocons  d'un  beau  pourpre 
se  précipitent  bientôt  après ,  au  moins  en  opérant  avec  le 
nitrate  de  protoxide  d'étain.  Il  ne  s'agit  plus  que  de  rassembler 
le  précipité  et  de  le  laver  avec  l'eau  distillée.  11  est  quelquefois 


ît 


262  OR 

nécessaire  d^ajouter  un  peu  de  potasse  pour  déterminer  la  pré- 
cipitation d'une  petite  quantité  de  pourpre  qui  reste  en  disso- 
lu tit)n  dans  la  liqueur  à  Faide  d'un  excès  d'acide  qu'elle  contient. 

J'ai  observé  plusieurs  fois  que  l'addition  de  quelques  gouttes 
d'une  solution  de  sel  neutre,  tel  que  du  sulfate  de  potasse, 
déterminoit  instantanément  le  dépôt  d'une  liqueur  qui  au- 
roit  été  plusieurs  jours  sans  donner  de  précipité. 

Si  l'on  versoit  du  chlorure  d'or  dans  une  grande  quantité 
de  solution  d'étain  concentrée ,  on  obtiendroit  de  l'or  mé- 
tallique au  lieu  de  pourpre  de  Cassius. 

Dans  le  cas  où  le  pourpre  de  Cassius  a  été  préparé  avec  une 
solution  de  nitrate  de  protoxide  d'étain  et  de  chlorure  et  d'or, 
et  dans  l'hypothèse  où  l'on  admet  que  l'or  est  oxidé  dans  le 
pourpre  de  Cassius,  on  conçoit  que  le  protoxide  d'étain  et  l'or, 
en  enlevant  de  l'oxigène  à  une  portion  d'eau,  passent,  le  pre- 
mier à  l'état  de  peroxide ,  et  le  secand  à  l'état  de  deutoxide, 
et  forment  un  composé  insoluble  dans  l'acide  nitrique ,  et 
dans  l'acide  hydrochlorique  produit  par  h^  >çfalore  et  l'hy- 
drogène de  la  portion  d'eau  décomposée*  Cette  explication 
s'étend  facilement  au  cas  où  l'on  auroit  emplc0Ff$  une  solution 
de  protochlorure  d'étain ,  puisqu'on  peut  toujours  la  consi- 
dérer comme  une  solution  d'hydrochlorate  de  protoxide. 

Les  chimistes  qui  pensent  que  dans  le  pourpre  l'or  est  à  l'état 
métallique,  admettent  que  tout  l'oxigène  provenant  de  l'eau 
déconWposée ,  se  porte  sur  l'étain  du  protochlorure ,  ou  le  pro- 
toxide d'étain  du  nitrate ,  x)u  de  l'hydro chlorate  qu'on  a  em- 
ployé. 

Le  pourpre  humide  est  en  flocons  gélatineux,  d'un  beau 
pourpre  :  quand  il  est  desséché ,  il  est  d'un  pourpre  noir  et  a 
l'éclat  de  certaines  lacques. 

Le  pourpre  de  Cassius  est  insoluble  dans  Teau. 

L'acide  hydrochlorique  à  10*^,  bouilli  sur  le  pourpre  de 
Cassius,  gélatineux,  récemment  précipilf^,  dissout  du  per- 
oxide d'étain.  Il  reste  de  l'or  métallj  'te. 

L'acide  nitrique  à  32  ,  bouilli  sur  ie  pourpre,  ne  dissout 
qu'une  très-petite  quantité  d'oxides  d'étain  et  d'or. 

L'acide  sulfurique  à  20*^,  avive  la  couleur  de  pourpre  eu 
dissolvant  un  pea  d'oxide  d'étain. 

M.  Proust  a  analysé  le  pourpre  de  Cassius  en  le  traitani  par 


OR  263 

^e  l'acide  hydrochlorique  de  4  à  5^,  auquel  il  avoit  ajouté 
quelques  gouttes  jd'acide  nitrique. 

100  p.  de  pou]r{»re*  bien  sec  lui  ont  donné,  1.**  une  disso- 
lution d'or,  d'où  il  a  séparé,  par  le  sulfate  de  protoxidede 
fer,  24  p*  d'or  métallique;  2.^  un  résidu  blanc  de  70  p.  de 
peroxide  d'étain.  Comme  il  pense  que  l'or  étoit  à  l'état  mé- 
tallique dans  les  100  p..  de  pourpre  sec  analysé,  il  admet 
que  6  p.  de  peroxide  d'étain  ont  dû  être  dissoutes  avec  l'or. 

Le  pourpre  en  géUe  est  dissous  par  l'ammoniaque.  Cette 
aolution  se  trouble  par  la  chaleur* 

Protoxide  d'or,  de  Berzelius. 

Oxîgène 3,87..     4,026 

Or 96,13. •loo» 

M.  Berzelius  dit  qu'on  obtient  ce  produit  en  traitant  par 
l'eau  de  potasse  du  cliïi[^rure  d'or  ^i  a  été  ^exposé  à  une 
chaleur  suffisante  poàifiéici  éhasser  une  partie  du  chlore.  Il 
est  vert ,  réductible  par  la^iiâleur  et  incapable  de  s'unir  aux 
acides. 

Chlorure  d'or. 

Suivant  Berzelius,  il  en  existe  deux,  que  nous  désignerons 
par  les  noms  de  chlorure  et  de  protochlorure. 

Chlorure  d'or. 

On  l'obtient  en  faisant  évaporer  doucement  à  siccité  l'or 
dissous  dans  l'eau  régale.  Four  le  faire  cristalliser ,  il  faut , 
ainsi  que  le  recommande  M.  Proust,  concentrer  la  liqueur 
dans  une  petite  cornue,  et  quand  on  la  juge  assez  concentrée, 
^laisser  refroidir  lentement  le  chlorure.  Les  cristaux  sont  si 
solubles  dans  l'eau  ,  qu'en  été  l'eau -mère  où  ils 'se  sont 
formés,  et  qui  n'est  d'ailleurs  qu'en  très-petite  quantité, 
suffit  pour  les  redissoudre  pendant  le  jour  :  le  soir  ils  repa- 
roissent, 

Boyle  et  M.  Proust  ont  remarqué  que  dans  la  concentra- 
tion de  la  dissolution  d'or  les  vapeurs  entraînent  un  peu  de 
chlorure. 

Le  chlorure  d'or  cristallise  en  lames  ou  en  aiguilles  jaunes. 
Il  se  congèle  en  masse,  si  la  cristallisation  s'opère  rapidement 
dans  une  solution  fortement  concentrée  j  mais  il  paroit  que 
le  chlorure,  préparé  par  ce  moyeç^  contient  toujours  de  l'acide 


264  OR 

jbydroéhlorique.  Lorsqu'on  veut  obtenir  du  chlofurc  parfai- 
tement neutre,  il  faut  traiter  par  Feau  chaude  le  proto* 
chlorure  d*or.  Il  se  réduit  en  or  et  en  chlorure  très-neutre, 
qui  colore  Teau  en  rouge  de  rubis. 

Il  est  soluble  dans  Feau  et  FalcooL  II  Test  aussi  dans  Féther 
bydratîque,  suivant  l'observation  de  F.  Hoffman.  Ces  trois  so- 
lutions sont  d'un  jaune  plus  ou  moins  foncé:  en  se  dissolvant, 
le  chlorure  n'a  pas  éprouvé  de  changement  de  nature. 

Lorsqu'on  mêle  avec  de  l'éther,  de  }$,  dissolution  d'or  con- 
tenant de  l'acide  nitrique,  l'éther  dissout ^e  chlorure  à  l'ex- 
clusion de  cet  acide,  et  après  que  l'action  des  corps  est  pro- 
duite ,  si  on  tire  avec  une  pipette  le  liquidé  incolore ,  conte- 
nant Facide  nitrique,  et  si  on  ajoute  à  l'éther  orifère  de 
nouvelles  dissolutions  d'or,, l'éther  dissoudra  encore  du  chlo- 
rure. En  réitérant  les  mêmes  opérjfitions  ,  M*  Proust  est  par- 
venu à  avoir  un  éther  orifère  pbiiylense  que  Feau  acidulée 
d'où  le  chlorure  s'étoit  séparé*  'SfiiiDé  avoit  proposé  l'usage 
de  cette  dissolution  éthérée  pour  dorer  les  pièces  d'horlo- 
gerie, et  d'autres  personnes  l'avoient  proposé  pour  faire  des 
dessins  d'or  sur  l'acier  ;  mais  M.  Proust ,  qui  a  cherché  à  vé- 
rifier  ces  asfsertions,  n'en  a  jamais  obtenu  de  bons  résultats. 

En  exposant  le  chlorure  d'or  à  une  chaleur  graduée ,  on 
le  convertit  en  protochlorure,  et  en  le  chauffant  davantage, 
on  sépare  tout  le  chlore  du  métal. 

Suivant  M.  J.  Pelletier,  les  acides  saturés  d'oxigène  et  vola- 
tils sont  sans  action  sur  le  chlorure  d'or.  Il  en  est  de  même 
des  acides  saturés  d'oxigène  qui  ont  une  certaine,  fixité, 
comme  les  acides  sulfurique,  phosphorique  et  arsenique, 
au  moins  lorsque  le  mélange  des  corps  n'est  pas  exposé  à  une 
température  où  le  chlorure  d'or  est  altérable.  Par  exemple, 
l'acide  sulAirique ,  concentré ,  précipite  simplement  le  chlo- 
rure d'or,  également  concentré,  en  une  poudre  rouge  an- 
hydre ;  mais ,  lorsqu'on  prend  de  l'acide  sulfurique  et  du  chlo- 
rure d'or,  suffisamment  aqueux  pour  ne  pas  donner  de  pré- 
cipité, et  qu'on  évapore ,  il  arrive,  quand  la  température  est 
à  i5o^  environ,  qu'il  se  dégage  du  chlore  et  qu'il  se  préci- 
pite du  chlorure,  qui  est  presque  toujours  mêlé  d'or  métal-^ 
tique. 

L'acide  sulfureux,  l'acide  nitreux,  Facide  phosphoreux,  ete^ 


OR  ^65 

rersës  dans  du  chlorure  d'or  aqueux ,  en  précipitent  For  à 
rëtat  métallique  ;^ans  ce  cas  l'eau  en  décompose  son  hydro- 
gène, se  porte  sur  le  chlore,  et  son  oxigène  fait  passer 
Facide  au  maximum  d'oxigénation. 

Les  sels  de  fer,  à  base  dç  protoxide,  dissous  dans  de  l'eau, 
précipitent  également  le  chlorure  d'or  à  l'état  métallique  j 
dans  ce  cas  le  protoxide  de  fer  se  change  en  peroxide ,  et  il 
se  forme  toujours  de  l'acide  hydrochlorique. 

Les  solutions  de  protoxide  d'étain ,  employées  en  excès  et 
concentrées ,  peuvent  produire'  le  même  effet  sur  le  chlorure 
d'or. 

La  potasse ,  la  soude ,  la  magnésie,  la  baryte ,  lastrontiane , 
la  chaux,  etc.,  précipitent  de  l'oxide  d'or  hydraté  quand  on 
les  verse  dans  la  solution  aqueuse  du  chlorure  de  ce  métal. 
Si  l'on  admet  que  le  potassium,  le  sodium,  le  magnésium, 
le  barium ,  le  strontium ,  le  calcium ,  etc. ,  forment  des  chlo- 
rures qui  ne  passent  point  à  l'état  d'hydrochlorate  quand  on 
les  met  dans  l'eau ,  on  admettra  que  l'oxidation  de  l'or  se  fait 
aux  dépens  de  l'oxigène  de  ces  alcalis;  dans  l'hypothèse  con- 
traire, on  admettra  que  l'oxidation  se  fait  aux  dépens  de 
l'eau,  parce  que  l'hydrogène  de  ce  liquide  s'unit  au  chlore. 

Lorsqu'on  ne  met  dans  du  chlorure  d'or  que  la  quantité  de 
potasse  nécessaire  pour  neutraliser  le  chlore,  la  liqueur  passe 
du  jaune  au  rouge  brunâtre ,  et  peu  à  peu  il  se  précipite 
une  quantité  d'oxide  d'or  hydraté,  qui  ne  représente  que  les  % 
de  l'or  du  chlorure ,  suivant  M.  J.  Pelletier,  Ce  précipité  est 
très-léger  et  jaune- rougeâtre.  La  liqueur  a  la  même  couleur. 
Elle  tient  du  chlorure  double  de  potassium  et  d'or.  Si  on  pré- 
cipite le  chlorure  d'or  par  un  excès  d'alcali,  le  précipité  est 
peu  considérable,  et  on  peut  même  le  redissoudre.  11  ne  s'é- 
lève jamais  au  y,^  de  for  du  chlorure ,  suivant  M.  Pelletier. 
D'un  autre  côté ,  la  liqueur  qui  s'étoit  foncée  en  couleur  par 
l'addition  des  premières  gouttes  de  potasse,  se  décolore  promp- 
tement  par  la  potasse  qu'on  y  ajoute,  surtout  si  l'on  fait 
chauffer.  Ce  précipité  est  en  poudre  noire.  M.  J.  Pelletier 
le  regarde  comme  un  oxide  anhydre,  retenant, un  peu  de 
potasse ,  et  il  pense  que  la  liqueur  où  le  précipité  s^st 
formée  est  un  mélange  de  chlorure  de  potassium  etd'orate  de 
potasse,  qui,  lorsqu'on  y  verse  un  acide,  devient  jaune,  parce 


^ss  OR 

que  Forate  de  potasse  se  décompose  en  or,  qui  s'unît  au  chlore 
du  chlorure  de  potassium ,  et  en  oxigéne ,  qui  s'unit  à  ce  der- 
nier métal.  M.  Vauquelin,  M.  Oberkampf,  et  surtout  M.  Javal  y 
considèrent  cette  même  liqueur  comme  un  simple  chlorure 
double.  Quant  à  moi,  j'avoue  que  si,  avec  ces  savans,  Ton 
ne  peut  y  méconnoître  l'existence  du  chlorure  double  de 
potassium  et  d'or,  il  est  difficile  de  ne  pas  y  admettre,  avec 
M.  Pelletier,  une  certaine  quantité  d'orate  de  potasse ^  s'il 
est  vrai  que  l'oxide  d'or  soit  soluble  dans  cet  alcali  et  que 
le  précipité  d'oxide  d'or  qu'on  a  obtenu ,  ne  représente  pas 
tout  le  chlore  qui  doit  être  contenu  dans  le  chlorure  de  po- 
tassium ,  nécessaire  pour  doubler  la  portion  du  chlorure  d'or 
indécomposée* 

4 

Chlofure  d'or  et  nitrate  de  protoxide  de  mercure. 
Du  chlorure  d'or ,  versé  goutte  à.  goutte  dans  du  nitrate 
de  protoxide  de  mercure ,  donne  un  précipité  d'or  métallique 
et  de  protochlorure  de  mercure. 

Si  l'on  verse  au  cpûtraire  le  nitrate  dans  du  chlorure  d'or 
en  excès,  après  douze  heures  le  précipité  n'est  que  de  l'or 
pur.  Dans  ce  cas,  le  protochlorure  de  mercure  réagit  sur  le 
chlorure  d'or  qui  étoit  en  excès.  En  s' emparant  de  son 
chlore ,  il  se  change  en  perchlorure  qui  se  dissout. 

Chlorure  d'or  et  nitrate  de  peroxide  de  mercure. 

On  étend  du  nitrate  de  peroxide  de  mercure  dans  huit  à 
dix  fois  son  volume  d'eau  ;  on  y  verse  ensuite ,  à  plusieurs 
reprises,  du  chlorure  d'or.  Il  se  fait  un  précipité,  dont  la 
couleur  est  celle  de  l'or  fulminant.  Après  qu'il  est  déposé,  on 
le  lave  à  l'eau  bouillante,  et  on  le  laisse  sécher  dans  une  cap- 
sulé. Le  terme  où  le  chlorure  d'or  cesse  de  précipiter  la  so- 
lution mercurielle ,  est  celui  où  tout  le  mercure  est  à  l'état  de 
perchlorure.  Il  arrive  dans  cette  opération  que  l'oxigène  du 
peroxide  de  mercure  se  porte  sur  l'or  pour  former  un  oxide, 
qui ,  étant  insoluble  dans  l'acide  nitrique,  se  précipite,  tandis 
que  le  chlore  du  chlorure  d'or  forme  du  sublimé  corrosif  avec 
le  mercure  réduit.  Mais  ce  qu'il  y  a  de  remarquable ,  suivant 
M.  Proust,  c'est  que  l'oxide  d'or  précipité  paroit  contenir, 
en  véritable  combinaison,  une  certaine  quantité  de  proto- 
chlorure et  de  perchlorure  de  mercure  qu'il  ne  cède  pas 


OR  267 

à  l'eau  bouillante.  M.  Prousl,  ayant  distillé  100  p.  de  ce  pré- 
cipité, en  a  obtenu  : 

Eau 8 

Perchlorure  de  mercure  mêlé  de  protochlorure..  16 

Or  métallique ^ 70 

Perte  attribuée  à  de  l'oxigène 6. 

Ce  précipité ,  exposé  sur  un  papier  au-dessus  de  la  flamme 
d*une  bougie,  fuse  avec  une  sorte  d'explosion.  Si  on  le  mêle 
avec  de  la  fleur  de  soufre  et  qu'on  le  ch^uifife  ensuite  douce- 
ment, il  détone  à  la  manière  de  For  fulminant. 

Sulfate  d'argent  ou  nitrate  d'argent,  et  chlorure  d'or, 

M.  J.  Pelletier  a  vu  que  l'un  ou  l'autre  de  ces  deux  sels 
d'argent ,  dissous  dans  l'eau ,  mêlé  au  chlorure  d'or ,  donnent 
un  précipité  formé  de  chlorure  d'argent  et  d'oxide  d'or  ;  il 
reste  dans  la  liqueur  de  l'acide  sulfurique  ou  de  l'acide 
nitrique  libre. 

Chlorure  d'or  et  oe  fotassium.^ 

Le  chlorure  d'or  forme ,  avec  le  chlorure  de  potassium ,  un 
chlorure  double ,  qui  a  été  bien  décrit  par  M.  Javal.  Ce  com- 
posé est  sous  la  forme  de  prismes  quadrangulaires  alongés, 
d'un  beau  jaune  d'or,  efHorescensj  en  perdant  de  l'eau ,  ces 
prismes  passent  au  jaune  clair.  Ils  conservent  leur  couleur 
après  qu'on  les  a  soumis  à  des  lavages  successifs.  Exposés  au 
feu  dans  un  vase  de  verre  ,  ils  donnent  de  l'eau,  ils  se  rédui- 
sent en  un  liquide  rouge -brun  foncé,  et  lorsque  le  verre 
commence  à  se  fondre ,  ils  laissent  dégager  du  chlore  :  ce 
qui  prouve  que  la  température  nécessaire  pour  décomposer 
le  chlorure^  d'or ,  uni  au  chlorure  de  potassium  ,  est  plus 
élevée  que  celle  où  le  chlorure  pur  perd  son  chlore. 

Ces  cristaux  sont  formés  :  - 

Chlorure  de  potassium 24,26 

Chlorure  d'or 68,64 

Eau 77 10. 

M.  Oberkampf  a  observé ,  qu'en  ajoutant  du  chlorure  de 
potassium  ou  de  sodium  au  chlorure  d'or,  la  potasse  ne  peul 
plus  en  précipiter  d'oxide  d'or. 


»6B  OR 

pAOtOCHLORtTRE   d'0R< 

On  le  prépare  en  exposant  avec  précaution  le  chlorure  d*or 
i,  l'action  de  la  chaleur. 

Ce  protochlorure  est  réduit  par  Teau  chaude  en  chlorure 
neutre  et  en  or.  L'or  séparé  est  le  y,  du  métal  contenu  dans 
le  protochlorure. 

Le  protochlorure  d'or^  traité  par  la  potasse,  donne  du 
pfotoxide  d'or. 

Il  est  réduit  par  la  chaleur  en  chlore  et  en  or* 

loDURE  d'or. 

M.  J.  Pelletier  a  décrié  sous  le  nom  d'iodure  d'or  un  com- 
posé qu'il  a  obtenu  de  la  manière  suivante  : 

Il  a  fait  bouillir  de  l'or  trés-divisé  dans  de  l'acide  hydrio- 
dique ,  auquel  il  ajoutoit  de  temps  en  temps  un  peu  d'acide 
nitrique  pour  faire  de  l'acide  hydriodique  ioduré.  H  s'est 
formé  de  l'iodure  d'or,  qui  a  été  dissous  dans  l'excès  de  l'a- 
cide ioduré.  Il  a  'filtré  bouillant  pour  séparer  l'or  qui  n'avoié 
pas  été  dissous.  La  liqueur,  en  refroidissant,  a  déposé  de 
l'iodure  d'or  en  poudre  cristalline  ;  mais  la  plus  grande  partie 
est  restée  en  solution;  il  l'a  précipitée ,  en  ajoutant  de  l'acide 
nitrique  et  en  faisant  bouillir  pour  chasser  l'excès  de  Tiode. 

Enfin,  l'iodure  d'or  se  forme  en  mettant  l'oxide  d'or  en 
contact  avec  l'acide  hydriodique  aqueux  ou  bien  en  préci- 
pitant le  chlorure  d'or  par  l'hydriodate  de  potasse. 

L'iodure  d'or  est  insoluble  dans  l'eau  froide,  et  très- peu 
soluble  dans  l'eau  bouillante. 

Il  se  décompose  à  i5o  • 

La  potasse,  en  en  séparant  l'or,  passe  à  l'état  d'îodate  et 
d'hydriodate. 

Il  paroît  que  cet  ioduré  doit  être  considéré  comme  un  pro- 
toiodure  plutôt  que  comme  un  ioduré  neutre.  Suivant  M.  J* 
Pelletier ,  il  est  formé  de  : 

Iode  ...•«•     34 100 

Or 66 194,12; 

mais  cette  composition  ne  s'accorde  pas  avec  celle  de  l'oxide 
d'or ,  déterminée  par  M.  Berzelius;  car  elle  suppose  que  100  p. 
d'or  ne  prennent  que  io,o3  p.  d'oxigène  au  lieu  de  la^oy. 


OR  a«9 

Sulfure  d'or* 

Oberkampf.         Bucholzv 

Soufre ^9^9 21,9$ 

Or 100. »• 100. 

Où  le  prépare  eu  faisant  passer  un  Courant  d'acide  hydro- 
sulfurique  dans  du  chlorure  d^or  dissous  dans  J'eau  ;  rhydro<* 
gène  de  Facide  hydrosulfurique  s'unit  au  chlore,  taudis  que 
le  soufre  s'unit  au  métal. 

Le  sulfure  d'or  est  d'un  noir  bleuâtre.  Lorsqu'on  l'agite  dans 
l'eau ,  il  est  impossible  de  séparer,  soit  de  l'or ,  soit  du  soufre. 
Ce  n'est  donc  pas  un  mélange  de  ces  deux  copps ,  ainsi  que 
le  pense  M«  Proust. 

Le  sulfure  d'or  est  dissous  par  l' hydrosulfate  de  potasse. 

Il  paroît  l'être  également  par  les  sulfures  hydrogénés;  au 
moins  remarque-t-on  qu'en  faisant  bouillir  de  l'or,  du  soufre 
et  de  l'eau  de  potasse  ensemble ,  le  métal  est  dissous.  C'est 
cette  dissolution  que  Stahl  appeloit  or  potable.  Les  acides  en 
précipitent  du  sulfure  d'or  mêlé  de  soufre. 

♦  PflosPHURE  d'or. 

Le  phosphure  d'or  ne  me  paroît  pas  avoir  encore  été  ob- 
tenu à  l'état  de  pureté. 

Pelletier  a  uni  l'or  au  phosphore  en  chauffant  au  rouge  8  p. 
d'or  réduites  en  poudre  fine,  16  p.  d'acide  phosphorique 
vitreux,  mêlées  intjmement  avec  1  pk  de  poussière  de  charbon. 
Le  mélange  ne  rempllssoit  pas  tout  le  creuset,  parce  que  pour 
prévenir  l'effet  de  l'air  sur  le  phosphure,  les  corps  étoient 
recouverts  d'une  couche  de  poussière  de  charbon.  Dans  cette 
opération  l'acide  phosphorique  cède  son  oxygène  au  carbone 
et  son  phosphore  à  For.  Il  ne  faut  pas  chauffer  trop  forte- 
ment ces  matières,  parce  que  Pelletier  dit  que  la  chaleur 
seule  suffît  pour  séparer  le  phosphore  de  l'or. 

Le  phosphure  d'or,  obtenu  par  Pelletier,  étoît  d'un  blanc 
îaunàtre.  Son  tissu  étoit  cristallin.  Exposé  dans  une  coupelle 
par  l'action  simultanée  de  l'oxigène  et  de  chaleur ,  le  phos- 
phore s'en  sëparoit  en  brûlant. 

Il  contenoit  : 

Or 23 

Phosphore 1. 


270  OR 

Suivant  Oberkampf,  lorsqu^on  fait  passer  de  Thydrogène 
phosphuré  dans  une  dissolution  de  chlorure  d'or  étendu , 
celle-ci  devient  brune ,  puis  d'un  pourpre  foncé.  Si  alors  on 
cesse  de  dégager  du  gaz ,  le  précipité  est  de  Tor  métallique , 
et  l'on  trouve  dans  la  liqueur  de  l'acide  phosphorique  ;  mais  si 
on  continue  à  faire  passer  du  gaz  dans  le  chlorure,  la  couleur 
du  précipité  passe  peu  à  peu  au  noir,  parce  que  l'or  devient 
phosphurcm 

Arseniure  d'or. 

Bergman  dit  que  l'or,  par  la  fusion,  ne  prend  que  le  % 
de  s*on  poids  d'arsenic.  M.  Hatchett,  ayant  ajouté  29^  d'ar- 
senic à  344^  d'or  fondu ,  a  obtenu  un  alliage ,  qui  ne  conte- 
noit  que  o,3o85  d'arsenic.  Il  avoit  la  couleur  de  l'or  fin;  il 
étoit  cassant  ;  mais  il  plioit  avant  de  se  rompre. 

Lorsqu'on  suspend  une  lamé  d'or  dans  un  creuset  qui  est 
renversé  sur  un  autre  dans  lequel  on  sublime  de  l'arsenic, 
celui  -  ci  s'allie  à  l'or  et  forme  un  alliage  gris ,  cassant ,  qui 
coule  dans  le  creuset  inférieur. 

.  On  ne  peut,  ou  il  est  très-difficile  de  séparer  l'arsenic  de 
l'or  par  la  simple  action  de  la  chaleur. 

Antimoine  et  Ôr. 

o,ooo5  d'antimoine  rendent  l'or  cassant  :  c'est  pourquoi 
lorsque  Tor  est  exposé  pendant  quelque  temps  aux  vapeurs 
de  l'antimoine ,  il  perd  sa  ductilité. 

Etain  et  Or. 

Lorsque  l'or  est  exposé  pendant  quelque  temps  au-dessus 
d'un  bain  d'étain  rouge  de  feu,  il  devient  cassant,  ainsi  que 
cela  arrive  avec  «l'antimoine;  cela  est  d'autant  plus  remar- 
quable qu'une  petite  quantité  d'or ,  alliée  à  l'étain ,  ne  lui  ôte 
pas  sa  ductilité. 

1 1  p.  d'or  et  1  p.  d'étain  font  un  alliage  d'un  jaune  trés- 
pàle,  cassant,  quand  il  est  en  lames  épaisses;  mais  quand  il  a 
été  coulé  en  lames  minces ,  il  se  plie  ;  cependant  il  ne  peut 
être  laminé.  Cet  alliage  a  une  densité  plus  grande  que  celle 
de  ses  élémens  réunis. 

L'or  allié  de  %^„^  d'étain  peut  être  laminé.  Lorsqu'on  chauffe 
cet  alliage,  l'étain  se  fond  et  l'or  perd  son  agrégation. 

On  sépare  Tétain  de  l'or  en  portant  dans  le  creuset ,  où  l'ai- 


OR  ^7* 

liage  est  liquéfié ,  du  perchlorure  de  mercure  ou  du  nitra'te 
de  potasse.  Dans  le  premier  cas  il  se  volatilise  du  perchlorure 
d^étaîn;  dans  le  second  cas  il  se  forme  du  stannate  de  po^ 
tasse ,  qui  est  entraîné  dans  la  scorie  alcaline  qui  se  forme» 

Or  et  Cuivre. 

Ces  deux  métaux  s^allient  aisément  par  la  fusion»  L'alliage 
est  plus  foncé  en  couleur,  plus  dur,  plus  sonore  que  For.  11 
est  ductile,  et  sert  de  soudure  à  Ton 

Ualliage  le  plus  dur  qu'on  puisse  obtenir ,  contient 

Or  •    .   .    •     y 
Cuivre     .    .     i 

L'alliage  de  j       .*        '*  '  |    est  très- ductile,  d'une 

(   cuivre    .    .       1     )  ' 

belle  couleur  jaune  tirant  sur  le  rouge:  sa  densité  est  de 
17,1675  elle  devroit  être  de  17,68,  si  la  densité  des  mé- 
taux ne  diminuoit  pas  par  la  combinaison. 

L*or  des  inonnoies  est  allié  de  cuivre,  et  quelquefois  dç 
cuivre  et  d'argent. 

L' alliage  de  cuivre  et  d'argent  à  parties  égales,  uni  à  l'or, 
fait  un  alliage  plus  léger,  que  si  le  cuivre  eût  été  allié  à 
l'état  de  pureté.  Les  monnoies  de  France  sont  composées  de 
neuf  parties  d'or  et  d'une  partie  de  cuivre,  ou  d'alliage  de 
cuivre  et  d'argent. 

Four  l'essai  de  cet  alliage  voyez  Essai,  tome  XV,  page36o. 

Or  ET  Fer. 

Ces  deux  métaux  s'allient  très -bien. 

1 1  parties  d'or  et  une  partie  de  fer  forment  un  alliage 
ductile,  d'un  gris  jaunâtre,  d'une  densité  de  16^886,  plus 
dur  et  plus  fusible  que  l'or,  suivant  M.  Hatchett. 

Une  petite  quantité  de  fer  introduite  dans  l'or  en  fusion^ 
rend  ce  métal  très -dur  et  cassant;  c'est  pourquoi  il  ne  fau^ 
jamais  remuer  l'or  fondu  avec  une  verge  de  fer. 

L'or  étant  plus  fusible  que  le  fer  et  l'acier,  et  ayant  en 
outre  la  propriété  de  s'y  unir  facilement,  il  est  employé  pour 
souder  ces  substances. 

Or  et  Zinc* 
Ces  deux  métaux  s'unissent  en  toutes  proportions» 


572  OR 

L'alliage  à  parties  égales  est  blanc,  très  «dur,  susceptible 
de  recevoir  un  beau  poli ,  peu  altérable  à  Tair.  Aussi  Hellot 
1^  regardoit-il  comme  très -propre  à  fabriquer  des  miroirs 
de  télescopes. 

11  parties  d'or  et  une  partie  de  zinc  forment,  suivant  M. 
Hatchett,  un  alliage  jaune  verdàtre,  très-cassant,  d'une  den- 
sité de  16,337. 

Hellot  dit ,  qu'ayant  chauffé  fortement  avec  le  contact  de 
Fair  un  alliage  d'une  partie  d'or  et  de  7  parties  de  zinc,  les 
deux  métaux  se  sont  volatilisés,  bien  entendu  que  le  zinc  a 
été  réduit  en  oxide  par  l'oxigène  de  fair* 

Oa    ET   BiSMUTHé 

Le  bismuth  donne  à  l'or  une  couleur  jaune  verdàtre ,  sui- 
vant M.  Hatche  tt. 

rolo6  ^^  bismuth  rendent  l'or  cassant* 

Or 'ET  Plomb* 

11  parties  d'or  et  une  partie  de  plomb  donnent  un  alliage 
un  peu  plus  pâle  que  l'or,  fragile  comme  le  verre;  sa  den- 
sité est  moindre  que  celle  de  ses  élémens. 

Il  suffit  de  T^^o  ^^  plomb  pour  rendre  l'or  cassant. 

Or  et  Argent. 

Lorsqu'on  fond  une  grande  quantité  d'or  et  d'argent  k 
parties  égales  dans  un  creuset,  comme  l'a  fait  Homberg,  on 
peut  obtenir  au  fond  du  creuset  une  masse  d'or,  retenant 
%  de  son  poids  d'argent,  et  au-dessus  de  cet  alliage,  le 
reste  de  l'argent  à  l'état  de  pureté;  mais  si  on  ne  fond  que 
des  masses,  telles  qu'elles  peuvent  être  remuées  facilement, 
les  métaux  s*alli ent  en  toutes  proportions. 

L'alliage  de  2  parties  d'or  et  de  1  partie  d'argent  est  le 
plus  dur  possible;  il  est  plus  sonore  que  l'or;  il  est  blanc. 

Il  suffit  d'une  partie  d'argent  pour  blanchir  sensiblement 
20  parties  d'or. 

L'alliage  d'or  "et  d'argent  sert  à  souder  for ,  parce  qu'il  est 
plus  fusible  que  ce  dernier  métal. 

L'alliage  de  1  partie  d'or  et  de  2  parties  d'argent  peut 
s'analyser  par  l'acide  nitrique,  qui  dissout  ce  métal  à  l'ex- 
clusion de  l'or.  (Voyez  tome  XV,  page  56o.) 


•^ 


OR  ^75 

Lorsque  For  contient  moins  que  son  poids  d'argent,  celui* 
ci  est  en  partie  soustrait  à  Faction  de  Facide  nitrique  par  les 
molécules  de  For  qui  enveloppent  les  molécules  de  Fargent. 

Oa  et  mercure. 

Ces  deux  métaux  s'unissent  avec  la  plus  grande  facilité. 
(Voyez  tome  XXX,  page  loo.) 

Histoire  et  usages. 

UoT  est  un  des  métaux  le  plus  anciennement  connus  : 
dès  que  les  hommes  Font  eu  distingué  des  autres  corps  par 
sa  ductilité ,  sa  fusibilité ,  son  inaltérabilité ,  sa  rareté ,  ils 
Font  recherché  avec  empressement,  et  après  qu'ils  ont  été 
conduits  à  Finvention  des  monnoîes ,  ils  ont  dû  le  choisir 
comme  la  substance  la  plus  précieuse. 

La  couleur  de  For,  son  brillant,  son  extrême  ductilité,  son 
inaltérabilité  par  l'air,  l'humidité,  et  la  plupart  des  acides, 
des  alcalis ,  Font  fait  employer  à  une  multitude  d'usages  que 
tout  le  monde  connoît,  et  qu'il  seroit  superflu  de  rappeler 
ici.  (Ch.) 

OR  BLANC.  (C/iim.)  Ce  nom  a  été  donné  au  platine  et 
à  une  mine  de  tellure.  (  Ch.  ) 

OR  DE  CHAT.  {Min.)  Nom  donné  au  mica  jaune  comme 
terme  de  dérision  applicable  aux  personnes  qui  prenoient 
cette  pierre  jaune  pour  un  minerai  d'or.  Voyez  Mica.  (B.) 

OR  EN  CHAUX.  {Chim.)  C'est  de  For  qu'on  a  préparé 
dans  un  grand  état  de  division^  en  triturant  des  feuilles  de 
ce  métal  avec  du  miel ,  lavant  la  matière  broyée  avec  de 
l'eau  ,  et  enfin  la  faisant  sécher.  (  Ch.  ) 

OR  EN  CHIFFONS,  EN  DRAPEAUX.  (Chim.)  Cest  la 
cendre  qu'on  obtient  en  brûlant  des  chiffons  qu'on  a  préala- 
blement trempés  dans  du  chlorure  d'or.  On  s'en  sert  ordinal* 
rement  pour  dorer  Fargent  :  on  y  parvient  en  frottant  contre 
l'argent,  qu'on  veut  dorer ,  un  bouchon  mouillé,  qui  a  été 
préalablement  imprégné  de  cette  cendre.  (Ch.) 

OR  EN  COQUILLE.    {Chim.)  C'est  de  For  très -divisé, 

(soit  qu'il  provienne  de  feuilles  d'or  triturées,  soit  qu'il  ait  été 

précipité  de  sa  dissolution   dans  l'eau  régale  par  un  corps 

combustible) ,  qu'on  a  mêlé  avec  un  corps  mucilagineux ,  et 

36.  1% 


«74  OR 

que  VoD  conserve  ordinairement  dans  des  eoquilles.  On  rap- 
plique au  pinceau  dans  certaines  peintures.  (  Ch.  ) 

OR  DE  COULEUR.  {Chim.)  Or  qui  a  reçu  de  son  alliage 
avec  Targent  quelque  modification  dans  sa  couleur.  (Ch.) 

OR  FAUX.  (Chim.)  On  appUque  cette  dénomination  à 
du  cuivre  réduit  en  lames,  fils,  etc.,  qui  a  été  doré.  (Cb.) 

OR  FILÉ.  (Chim.)  C'est  de  l'argent  doré  qui  a  été  réduit 
en  lames  minces  et  étroites,  puis  filé  sur  la  soie,  le  fil  ou 
le  crin:  il  est  employé  pour  faire  le  galon  et  des  broderies. 
(Ch.) 

OR  FIN.  (  Çhim^  )  C'est  le  now  qu'on  donne  dans  le  com- 
merce à  l'oi?  pui:.  (  Cft.  ) 

OR  FULMII^NT.  {Chim.}  C'est  une  combinaison  d'oxide 
d'or  et  d'^no^moniaque.  Vo^ez  Qa.  (Ch.) 

OR  GRAPHIQUE.  (Min.)  Voyçz  Tijlluh^  ckAPHiQUE.  (B.) 

OR  GRIS.  (Çh^n.)  Nom  qi^'oi^  doime  k  uivaUiage  d'or  et 
d'argent.  (Ch.) 

OR  MOULU.  (  Çhim^  )  Nom  que  l^s^  doreurs  appliquent  à 
Tama^me  d'oi^  qui  sçrt  k  d^er  l'argent  çt  qtte^uef(HS  le 
cuivre.  (Ch.) 

OR  MUSSIF  NATIF,    {Min^)   Yoy^z,  Étain  FYawçEux  ou 

SULFURÉ.    (B.) 

OR  POTABLE.  {Çhim.)  Dan&  les  temps  ou  régnoit  la  folie 
de  rajlçhjunie,  un^  fi^^le  dfi  i^édeçii^&  ét^ie^t  persuadés  qu'il 
y  Bvoit  wa^  parmcé^  ;  c'est-à-dire  un  reiv,^de  uniyersel,  et 
p,a^n^  eux  il  y  ex^  avait  beaucoup  qui  pe^soient  que  l'or 
diçvoit  ^tife  la,  bas^  ^q  cette  panac^e.^  Ces  médecins  furent 
conduits  d'après  ce^  idéje  à  clM^rcher  les  mAyeins  de  dis- 
soudre l'or  dans  des  liquides  nou,  a;cides,  itucapables  de  nuire 
à  l'économie  animale  :  ih  appelèrent  ces  con^pc^siti.ons  or  po^ 
tahU  :  mais  en,  définitive,,  çialgjqé  la  pjré:<ieQiUan  des,  fâJt>ricans 
d'ox  potable  ,  c'étoit  to,uj^urs.  Le-  qhjoru^e  d'or  qu'ils  em- 
plpyoieo^t. 

Lç  nom  d^or  pqtqble  a  ité  pareillenient  donné  k  la  solution 
du  sulfure  d'oi^  dans,  le  suICuire  kydi^ogéaé  ou  l'àydrosulfate 
de  portasse.  (Ç?.) 

OR  VERT.  (  Chim,  )  Nom  q^  on  a  dpni^  à.  l'alliage  d'or  et 
d'argent  qui  a  une  qouleur  vei:te.  H  est  employé  dans  la 
.bijouterie-  (Ch.) 


ORA  a^S 

ORA,  ORATA.  (Ichthyol.)  Noms  îtaKen»  delà  daurade, 
spams  attraèa  de  Linnaeus.  Voyez  Datradb.  (H.  C.) 

ORAGE.  {Pk^s.)  Pluie  forte  et  subite,  précédée  pres- 
que touionrs  par  un  yent  plus  on  moins  impétueux  et  accoiiH 
pagnëe  li^écUiirs  et  de  tooDerre.  Voyez  Farticle  Météoies, 
t.  XXX,  p.  3o6  et  rairtîcle  ÉLSCTaiciTé,  t.  XV,  p.  3i2.  (L.  C«) 

ORANBLEU.  [Omith.)  Cet  oiseau,  qui  est  donné  'fav 
Gaielîn  et  L»tbam  comate  «.ne  yariété  de  leur  turdus  thryso-- 
gasttr  j  ph  esL  de  Bnff. ,  n.**  a2i ,  sous  le  nom  de  merie  du 
c»p  de  BoBne- Espérance,  paroit  seuf  être  du  genre  Taràuu 
Voyez  OaAifVBRT.  (C».  D.) 

ORANG.  (Montm.)  Ce  nom ,  ^ui,  ehea  les  Malais,  signifie 
kooime,  a  été  tiré  du  mot  orang-outang  (hoERme  des  bois, 
ho>BM»e  sauvage),  pour  en  faire  le  nom>  d'un  genre,  dont 
l'espèce  de  )WangH>utaBg  peut  être  considérée  comme  le  type, 
ge«pe  qm  n'est  pas  le  vaèmt  dans  tous  les  ouvrages  d'kisloire 
naturelle.  Les  uns  se  bonten-tr  k  y  comprendre  Porang-ovtang } 
d'an-tres  y  ajoutent  ïe  ckimpeasé ,  et  même  plusieurs  espèces 
qui  en  ont  été  séparés  sous  les  noms  de  gibbons  ou  d'hylo- 
bales. 

Lorsque  bo<us  en  étions  à  Partielle  des  Gibbons  ,  ro«s 
eroyioos  encore  que  ces  quadrumanes  éteien>t  de  véritables 
'  orangs  :  c''esl  pourquoi  nous  en  avons  renvoyé  la  description 
à  ce  dernier  mot«  Aujourd'hui ,  que  ces  animaux  nous  sont 
mievx  connus ,  nous  les  regardons-,  avee  lUiger ,  comme  de* 
vaut  constituer  un  genre  distinct;  aussi  traiterons-nous  sépft-* 
rément,  quoique  dans  un  même  article ,  de  ces  deux  genres 
de  qua^lruoi'anes ,  quâ,  d'ailleurs,  sont  intimement  unis:  au* 
eun  autre  genre  ne  vient  se  placer  entre  eux  -,  et  nous  réu- 
nissons le  cbimpensé  à  l'orang-outang. 

Des  Orangs. 

Les  Orangs  sont  des  quadrumanes  encore  assez  peu  con- 
nu«.  On  n'en  a  jusqu'à  prient  observé  que  de  fort  jeunes 
individus,  lesquels  paraissent  différer  beaucoup  des  adultes; 
mais  les  notions,  qui  ont  été  acquises  sur  ces. animaux, 
suffisent  pour  que,  d'après  l'étendue  de  leur  intelligence, 
en  soit  en  droit  de  les  placer  à  la  tête  du  règne  animal,  em 
en  exceptant  l'homme,  qui,  sous  ce  rapport,  est  horsdepair> 


•r 


*!f«  ORA 

On  conçoit  toutes  les  lumières  qu'on  pourroit  tirer  de 
rétude  exacte  de  ces  animaux,  qui  sont,  en  quelque  sorte, 
des  intermédiaires  entre  l'espèce  humaine  et  la  brute,  que 
*des  nations  grossières  regardent  comme  des  hommes  sauva- 
ges, et  desquels  même  quelques-uns  de  ces  esprits  dont  Fima- 
gination  est  plus  active  que  le  jugement  n'est  sévère,  ont 
voulu  faire  originairement  descendre  le  genre  humain* 

Leur  principal  efifet,  sans  doute,  seroit  de  montrer  la  faus- 
seté de  ces  rapports  hypothétiques,  qui  n'ont  d'autre  appui 
que  des  analogies  arbitraires  et  des  suppositions  gratuites. 
Elles  nous  feroient  voir  le  plus  haut  degré  auquel  peuvent 
atteindre  les  facultés  intellectuelles  départies  aux  animaux , 
et  nous  donneroient  un  type  qui  pourroit  nous  servir,  plus 
exactement  que  l'intelligence  humaine  >  à  mesurer  les  facultés 
du  même  ordre  chez  les  autres  êtres.  Enfin  nous  pourrions 
juger  de  ces  facultés  avec  une  grande  certitude ,  n'étant  point, 
chez  les  orangs,  mélangées  de  raisqn,  comme  chez  l'homme, 
ni,  peut-être  d'instinct,  comme  chez  les  animaux  d'un  rang 
inférieur.  ' 

Mais,  quoiqu'on  soit  encore  fort  éloigné  de  pouvoir  se  faire 
de  ces  quadrumanes^ une  idée  complète,  ce  qu'on  en  connoit 
peut  déjà  donner  à  leur  histoire  un  assez  grand  intérêt  ;  seu- 
lement il  est  essentiel  de  ne  point  confondre  dans  cette  histoire 
ce  qui  a  été  vu  superficiellement  par  quelques  voyageurs  de 
ce  qui  a  été  observé  attentivement  ;  ce  qui  n'est  que  vraisem- 
blable ou  douteux  de  ce  qui  est  certain. 

Jusqu'à  présent  on  n'a  reconnu ,  on  n'a  distingué  avec  net- 
teté que  deux  espèces  d'orangs.  Ceux,  qui  paroissent  les  avoir 
vues  dans  les  régions  où  elles  se  trouvent ,  nous  assurent 
qu'elles  vivent  en  troupes,  que  leur  taille  égale  la  nôtre,  que 
leur  force  est  prodigieuse,  qu'elles  sont  extrêmement  sau- 
vages, et  qu'il  est  très -dangereux  pour  les  hommes  et  pour 
les  femmes  de  les  rencontrer.  Ces  animaux  attaquent  les  pre- 
miers à  coups  de  bâtons  et  à  coups  de  pierres,  et  enlèvent 
les  autres  qu'ils  nourrissent,  dit-on,  avec  soin,  et  qu'ils  font 
servir  à  leurs  plaisirs.  Ils  savent  se  faire  des  espèces  de  huttes 
pour  abri,  et  portent  la  .haine  de  toute  contrainte  à  un  tel 
point ,  qu'il  est  impossible ,  lorsqu'ils  sont  arrivés  à  l'âge 
adulte  9  de  les  prendre  vivans» 


ORA  a77 

Des  animaux  si  forts  et  si  farouches,  qui  recherchent  les 
solitudes  les  plus  sauvages,  qui  se  livrent  à  toute  la  fureut 
de  la  défiance  pour  résister  à  la  moindre  contrainte,  qui,* 
dans  leur  invincible  efifroi ,  ne  savent  plus  faire  de  différences 
entre  les  bons  et  les  mauvais  traitemens ,  semblent  annoncer 
rintelligence  la  plus  bornée  ;  et  ce  n'est  pas  ce  qu'on  devoif 
attendre  des  observations  auxquelles  les  jeunes  orangs-outangs 
ont  donné  lieu. 

En  effet,  tous  les  individus  des  deux  espèces  de  ce  genre 
qui  ont  été  vus  et  dont  on  a  donné  l'histoire ,  ont  fait  naître  une 
très -grande  idée  de  leurs  facultés  intellectuelles,  même  en 
étant  de  ces  histoires  tout  ce  que  l'étonnement  et  une  con- 
iioissance  peu  exacte  des  rapports  des  actions  avec  les  facultés 
qui  les  produisent,  pourroient  y  avoir  introduit  d'exagéra- 
tion»-Mais  c'est  ce  que  nous  chercherons  à  expliquer  dans 
l'histoire  particulière  de  l'orang-outang. 

Ce  n'est  que  des  jeunes  individus  que  nous  pouvons  tirer 
les  caratères  zoologiques  des  orangs.  Aucun  naturaliste  n'a 
été  dans  le  cas  d'en  décrire  d'autres.  Tout  annonce  donc  que 
ces  caractères  seront  susceptibles  de  beaucoup  de  rectifica- 
tions. 

Les  plus  grands  de  ces  animaux ,  qui  aient  été  bien  vus, 
n'avoient  pas  au-delà  de  deux  pieds  et  demi  à  trois  pieds  de 
haut  lorsqu'ils  étoient  debout,  comme  il  leur  est  possible  de^ 
s'y  tenir,  c'est-à-dire  avec  les  extrémités  inférieures  fléchies, 
ainsi  qu'on  le  voit  dans  la  figure  que  nous  donnons  de  l'orang- 
outang. 

Leur  physionomie  générale  leur  est  particulière  :  ils  ne 
ressemblent,  sous  ce  rapport,  ni  à  l'homme,  ni  aux  singes. 
La  brièveté  de  leurs  jambes  et  surtout  de  leurs  cuisses,  qui, 
réunies,  ne  font  pas  le  tiers  de  leur  hauteur;  l'étroitesse  de 
leur  bassin  ,  la  longueur  démesurée  de  leurs  bras  qui  descen- 
dent jusqu'au-dessous  des  genoux,  la  grosseur  de  leur  ventre 
et  de  leur  tête  en  font  des  êtres  qui  ne  sont,  en  général, 
comparables  à  aucun  autre. 

Mais,  lorsqu'on  entre  dans  les  détaik  de  leurs  organes,  on 
voit  que  ce  sont  des  quadrumanes ,  des  véritables  singes. 

On  ne  connoît  point  encore  leur  système  de  denlitfoa 
complètement.  Ce  qu'on  a  pu  en  voir  et  leur  analogie  avee 


578  ORA 

le  pongo  et  les  gibbons,  font  présumer  qu^il  est  le  néme  que 
celui  de  cet  derniers;  c>st-^-dire  composé  à  Tune  et  àTantre 
mâchoire  de  quatre  iaéistves  tranchaatcs,  de  deux  caninei 
très-développées ,  de  quatre  fausses  molaires  ei  de  six  mâche- 
liéres  tuberculeuses  ;  c'est-à-:dire  qu'excepté  parla  forme  des 
canines ,  il  est  semblable  à  celui  de  Thomme. 

Les  mains  et  les  pieds  so^t  longs  et  étroits  ;  les  doigts  aoit 
comme  ceux  des  autres  singes;  ils  sont  au  nombre  de  cinq 
aux  membres  antérieurs  et  aux  postérieurs;  des  ongles  plus 
ou  moins  arrondis  en  garnissent  Textrémité;  aucune  mein* 
hrane  ne  les  réunit  et  ne  nuit  à  leurs  monvemens ,  et  les 
pouces,  opposables  aux  autres  doigts  et  très-courts,  en  sont 
tout-à-fait  séparés*  Il  n'y  a  point  de  queue;  et  les  fesses  sont 
charnues  et  sans  callosités* 

Tous  leurs  sens,  et  principalement  celui  du  goût,  ont  un 
grand  développement»  Les  yeux  et  lès  oreilles  ressemblent 
aux  nôtres.  Seulement  les  premiers  sont  j^lus  rapprochés  par 
leur  angle  interne ,  et  la  conqiie  externe  des  autres  est  plus 
large  et  plus  détachée  de  la  tête.  Le  nec  n*A  presque  point  de 
saillie  et  ne  consiste  guère  que  dans  1er  Marines ,  qui  sont 
ouvertes  fort  au-dessus  de  la  bouche;  disposition  qui  me  pi- 
rott  avoir  pour  cause  Textréme  saillie  de  celle-ci.  En  efifiet, 
le  museau  de  Torang,  même  jeune,  se  prolonge  beaucoup 
au-delà  de  la  partie  supérieure  de  la  tête.  Les  lèvres  sent 
très-minces  et  entières;  la  bouche  est  sans  abajoues  et  la  langue 
douce;  la  paume  et  la  plante  sont  nues  et  garnies  d'une  peau 
très-douce,  sur  laquelle  se  voient  des  stries  papilleuses,  sem* 
blables  à  celles  de  nos  mains.  Aussi  ces  parties  pourroient- 
elles  être  pour  ces  animaux  des  organes  particuliers  du  tou- 
cher ,  s'ils  faisoient  de  ce  sens  un  usage  aussi  étendu  que 
nous*  La  face  est  également  nue  et  le  corps  n'a  que  des  poils 
soyeux,  qui  sont  assez  rares.  Chez  le  mâle ,  les  parties  géni- 
tales sont  pendantes ,  et  Ton  dit  que  le  prépuce  n'a  point  de 
frein.  La  vulve,  chez  les  femelles,  est  très-«imple;  elle  con- 
siste en  deux  lèvres  épaisses  et  un  clitoria  fort  petit.  Les  ma» 
melles  sont  pectorales  et  au  nombre  de  deux. 

Les  orangs  sont  des  animaux  expressément  organisés  povr 
vivre  sur  les  arbres  .*  aussi  grimpent-ils ,  à  l'aide  de  leurs  quatre 
mains  I  avec  une  facilité  extrême.  Ce  sont  leurs  pieda  de  der- 


ORA         .  279 

rière  surtout  qui  montrent  lien)*  destination.  Ils  ne  sont  point 
«rtitmliés  à  la  jambe  co^Olme  les  pied&  Aè  Vhùûkïùe  ou  ceux  des 
quadrupèdes,  ihai^  de  manière  que  les  deut  plantes  se  régar- 
dent et  peuvent  être  opposée!s  l'ùnte  à  Fautre,  ainsi  cjue  les 
doigta ,  pour  embrasser  le&  branches  et  faciliter  l'action  de  grim- 
per. Au  contraire,  leur  marche  eist  embarràéséè  ètsânS  aisance* 
Elle  n'a  guère  lieu  sûr  léurS  pieds  de  derrièrfe  que  lorsqu'ils 
s'aident  d'un  bâton  ;  et  alors  leurs  pieds  soût  tournés  de  ma- 
nière qu'ib  n'en  appuient  sur  lé  sol  que  le  c6té  externe.  La 
plante,  ni  les  doigh,  ne  touchent  point  à  terré.  Sans  appui, 
Ils  marchent  souvent  sur  leurs  quatre  pieds  d'une  façon  très- 
particulière  ;  car  ils  le  font,  en  quelque  sorte,  comme  des 
cul- de -jattes*  Ce  sont,  en  effet,  moins  leurs  membres  qui 
se  meuvent  alternativement  que  leur  train  detlevant  et  leur 
train  de  derrière.  Ils  portent  en  avant  la  partie  antérieure  ou 
plutt^t  supérieure  dé lèar  corps,  appuient  sur  la  terre  leurs 
longs  bfaS  en  tenaniJttMàins  fermées ,  et,  soulevant  là  partie 
inférieure ,  ils  la  k^Vnlént  soUs  la  première  ;  et  é^est  par  une 
succession  de  mouvement  semblables,  qu'ils  se  transportent 
sur  terre  d'un  lieu  à  un  autre. 

Ce  n'est  cependant  pas  leiir  seule  façon  dé  marcher  ;  leurs 
fesses  charnues  montrent  qu'ifô  peuvent  encore  pluà  aisément 
que  les  singes  pourvus  dé  callosités ,  se  tenir  debout  sur  leurs 
pieds  de  derrière,  et  l'on  àâît  que  éès  derniers  sont  suscepti- 
bles de  faire  naturellement  quelques  pas  étant  ainsi  debout. 

Sans  manquer  de  délicâtéi^e,  leurs  sens  n'ailnoncent  rien 
de  particulier.  Ils  voient  fort  bien  dé  jour,  et  ne  sont  point 
nocturnes,  comme  quelques  auteurs  ont  pii  lé  crbire.  Leur 
ouie  est  fine  et  ils  consultent  toujours  lehr  odorAt  avant  de 
manger.  Ils  se  contentent  de  totate  sorte  de  nourriture  et  don- 
nent en  général  la  préférence  aux  substances  et  aux  fruits 
sucrés;  mais  ils  se  familiarisent  sans  peihé  avec  nos  alimens, 
même  les  plus  recherchés  ;  iU  hument  eh  buvant  et  se  servent 
de  leur  main  pour  puiSér  de  Téâu. 

On  n'a  aucune  notion  Sur  leur  accouplement,  leur  gesta- 
tion ,  leur  manière  d'élever  leurs  petits ,  en  un  mot  leur  re- 
production. D'Obsonville  dit  qu'ils  né  s'accouplent  point 
comme  les  brutes  ;  mais  son  assertion  est  plus  que  douteuse , 
car  il  n'a  point  été  témoin  de  ce  qu'il  annonce. 


^     • 


580  ORA 

L'emploi  que  les  jeunes  orangs4oot  de  leur  inielligeuce^ 
est  d'autant  plus  remarquable  pour /nous,  qu'elle  ne  semble 
point  être  proportionnée  à  leur  âge  ;  et  que  d||s  les  premiers 
mois  de  leur  vie  ils  paroissent  ^  sous  ce  rappcift  9  être  plus 
avancés  qu'un  enfant  de  quatre  à  cinq  ans  ;  et  je  n'entends 
comparer  ici  que  les  qualités  qui  sont  Ci^mmunes  à  l'homme 
et  au  mammifère,  c* est-à-dire,  toutes,  excepté  la  volonté  avec 
çonnoissance,  ou  plutôt  la  faculté  de  connoitre. 

Non -seulement  leur  attention  est  f acte ,  leur  mémoire 
fidèle,  mais  ils  mettent  à  leurs  jugemeiii'-une  finesse,  une 
perspicacité  singulière ,  et  leur  caractère  se  manifeste  déjà 
par  des  penchans ,  des  dispositions  qui  auroient  eu  besoin  de 
beaucoup  plus  de  temps  pour  se  montrer  au  même  degré 
chez  nous. 

Dans  cette  première  époque  de  leur  vie  ils  n'ont  ni  la 
giaîté,  ni  la  pétulance  des  autres  singes H(V  contraire,  ils  pa- 
roissent graves  et  même  tristes  ;  iiiii|jtfHB|»9ont  afifectue«|c  et 
rusés;  la  feinte  est  un  des  moyens flBwbps  comnrans  qu'ils 
emploient  pour  satisfaire  leurs  désiis  ^'%i  la  résistance  ex- 
cite leur  colère.  Ils  souffrent  et  poussent  des  cris  lorsque  les 
personnes ,  auxquelles  ils  sont  attachés  les  laissent  seuls  ;  et 
ils  sont  fort  ihdififérens  pour  toute  autre  ;  quoique  cependant 
ils  ne  manifestent  que  rarement  d^  la  malveillance,  c'est 
aux  en  fans  surtout  qu'ils  montrent  de  Téloignement,  et  c'est 
moins  par  des  actes  de  violence  qu'ils  le  font  que  par  des 
gestes  brusques  ou  un  prolongement  des  lèvres,  qu'on  retrouve 
dans  le  même  cas  chez  d'autres  singes.  Ce  n'est  point  en  pré^ 
sence  des  gens  qu'ils  cherchent  à  satisfaire  leurs  désirs ,  quand 
ils  savent  qu'on  s'y  opp  osier  oit  :  dans  ce  cas ,  tant  qu'on  est 
sous  leurs  yeux,  ils  ne  témoignent  rien  ;  mais,  dès  qu'on  s'est 
éloigné,  ils  emploient,  toutes  leurs  ressources  pour  arriver 
à  leurs  fins.  S'ils  ont  l'espoir  d'obtenir,  ils  sollicitent  avec 
instance,  çtsi  on  leur  refuse,  ils  feignent  la  colère,  ou ,  pour 
mieux  dire,  le  dépit;  car  ils  semblent  plutèt  s'en  prendre  à 
eux  qu'à  ceux  qui  ne  leur  obéissent  point.  Cependant,  lors- 
qu'on persiste  dans  son  refus,  leur  colère  devient  très-réelle, 
même  très -violente, 

Des  observations  récentes ,  faites  sur  un  jeune  orang-outang, 
qui  vivoit  à  peu  près  en  liberté  à  Javft^  ont  appris  que  ces 


^  OR-A  a8i 

mimaux  $e  forment,,  sur  les  arbres,  une  espèce  de  lit  ou  de 
hamac  j  m  qu'ils  se  couchent  et  se  lèvent  avec  le  soleil,  et 
qu'ils  cherchent  à  dénicher  les  œufs  pour  les  manger. 

Des  deux  espèces  de  ce  genre  Tune  appartient  à  TA^e  et 
se  trouve  principalement  dans  l'île  de  Bornéo  ;  l'autre  est  afri- 
caine et  vit  dans  les  régions  de  ce  continent  les  plus  voisines 
de  l'Equateur. 

L'Orang-outang,  SiraiO'  satjrus  ^    Linn.  ;  Hist.   nat.    dci 
fluamm.,  liv.43  ,  Juin  1824.  Les  caractères  extérieurs  par  les- 
quels cette  espèce  se  distingue,  consistent  surtout  dans  les 
proportions  des  membres  et  les  couleurs  du  pelage.    Chez 
elle  les  bras,  lorsque  Tanimal  est  debout,  descendent  jus- 
que milieu  des  jambes;  tous  les  poils  sont  d'un  roux  plus 
ou  moins  foncé,  et  l'on  pourroit  ajouter  que  l'oreille  est 
d'une  médiocre  grandeur,  comparée  à  celle ^de  la  seconde 
espèce   d'orang  que  nous  décrirons.   Les  poils  sont  longs, 
faibles  et  légèrement  crépus.   Ils  revêtent,  sans  cependant 
être  épais ,  toutes  les  parties  supérieures  ou   postérieures 
du  corps  et  les  membres,   et  ils  sont  beaucoup  plus  rares 
aux  parties  inférieures  ou  antérieures  ;  ceux  de  la  tête,  de- 
puis sa  partie  postérieure  jusqu'au  front ,  se  dirigent  d'ar- 
rière en  4vant,  et  ceux  dps  avant -bras  remontent  du  poi- 
gnet vers  le  coude.   La  face,  les  oreilles,  les  mains  et  les 
organes   génitaux   sont   nus.   Toute  la  peau    a  une    teinte 
gris  d'ardoise,  excepté  le  tour  des  yeux,  de  la  bouche,  des 
parties  génitales ,  où  le  gris  a  fait  place  à  la  couleur  de  chair; 
et  sa  surface  est  couverte  de  petites  rides  et  comme  cha- 
grinée. Celle  de  la  gorge  est  extrêmement  flasque  et  pend 
comme  un  goitre ,  lorsque  l'animal  est  couché  sur  le  côté. 
Les  ongles  sont  noirs ,  et  tous  les  doigts ,  sans  exception ,  peu- 
vent en  être  pourvus.  L'individu  que  j'ai  décrit  en  avoit  à 
tous  les  pouces.  11  paroit ,  cependant,  qu'on  n'en  a  pas  trouvé 
à  ces  doigts,  aux  mains  postérieures  chez  d'autres  individus, 
ce  qui  avoit  fait  donner  des  pouces  sans  ongles  comme  un 
des  caractères  particuliers  de  cette  espèce.  C'est  une  erreur 
qui  devroit  être  rejetée  depuis  long-temps  et  qui  se  retrouvé 
cependant  encore  dans  des  ouvrages  très-modernes.  La  voix 
est  assez  variée  .*  dans  la  peur  elle  ressemble  à  un  grognement  ; 
dans  les  besoins  elle  se  rapproche  des  pleurs  d'un  cbi^n ,  et 


282  OR  A 

dans  la  colère  elle  devient  très-aiguë;  alors  la  gorge  se  gonfle 
considérablement.  On  pourroit  ajouter  quelques  caractères 
anatomiques. 

C'est  cette  espèce  qui  a  été  vue  et  examinée  le  plus  sou- 
vent, et  sur  laquelle  on  a  fait  des  récits  plus  ou  moins  éton- 
nans ,  qu'il  ne  faut  pas  admettre  sans  examen  et  sans  critique. 
Ce  n'est  point  une  chose  commune  que  de  savoir  observer 
et  décrire  les  actions  des  animaux,  de  ne  les  montrer  que 
dans  ce  qu'elles  ont  de  matériel,  et  d'en  reconnottre  les 
véritables  causes.  On  est  constamment  porté,  sans  iHéme 
qu'on  s'en  aperçoive,  à  ajouter  à  ces  actions,  parce  qtt'on 
ne  peut  se  défendre  de  les  conformer  aux  causes  qu'on  croit  y 
découvrir,  et  qui,  sans  addition,  paroftroierit  insuffisantes; 
or,  ces  causes  nous  les  concluons  de  ces  actions,  considérées 
comme  étant  les  nôtres ,  et  par  une  sorte  d'identification  des 
animaux  avec  nous-mêmes.  C'est  là  l'origine  de  toutes  les 
erreurs  auxqueUes  l'intelligence  des  brutes  a  donné  lieu ,  et 
l'on  doit  peu  s'en  étonner;  car  les  causes  des  actions  ne  sont 
pas  sensibles:  on  ne  peut  que  les  déduire,  et  les  mêmes  ac- 
tions peuvent  naître  de  causes  très  -  diverses  ;  or  ce  sont 
celles  que  nous  connoîssons,  celles  qui  agissent  en  nous,  que 
nous  sommes  naturellement  portés  à  supposer  et  à  attribuer 
à  tout  ce  qui  existe.  Ces  erreurs,  qui  peuvent  être  indiffé- 
rentes par  rapport  aux  animaux  des  ordres  inférieurs,  parce 
qu'elles  laissent  assez  de  sujets  de  doutes,  ne  seroient  peut- 
être  pas  dans  le  même  cas  relativement  aux  orangs  qui  n'ont 
aucun  intermédiaire  entre  leur  espèce  et  la  nôtre.  Je  me 
bornerai  donc  à  rapporter  les  faits  les  mieux  constatés  en 
les  dégageant  de  toute  hypothèse. 

Ces  animaux  apprennent  à  répéter  sans  peine  tontes  les 
actions  auxquelles  leur  organisation  ne  s'oppose  pas ,  ce  qui 
résulte  de  leur  confiance,  de  leur  docilité  et  de  la  grande 
facilité  de  leur  conception.  Dès  la  première  tentative  ils 
comprennent  ce  qu'on  leur  demandé,  c'est-à-dire,  qu'après 
avoir  fait  l'action,  pour  laquelle  on  vient  de  les  guider,  ils 
savent  qu'ils  doivent  la  faire  d'eux-mêmes,  lorsque  la  même 
circonstance  se  renouvelle.  Ainsi,  ils  apprennent  à  boire 
dans  un  vCrre ,  à  manger  avec  une  fourchette  ou  une  cuil- 
ler, à  se  servir  d'une  serviette.  Ils  se  tiennent  à  table  comme 


OR  A  285 

■fe  domestique  derrière  leur  maitre,  et  Ton  assure  même 
qu'ils  versent  k  boire,  donnent  des  assiettes,  etc. 

Toutes  les  actions  de  ce  genre  s'ap prend roîent  à  d'autres 
animaux,  et  surtout  aux  chiens  de  la  race  des  barbets  et 
des  épagneuls;  seulement  on  y  parYiendroit  avec  beaucoup 
plus  de  peine. 

Mais  ils  ne  se  bornent  pas  à  cette  répétition  qui  jusque-là 
pourroit  n'être  que  mécanique  et  n'appartenir  qu'aux  phé^ 
nomènes  d'association ,  dans  lesquels  une  action  en  fait  ma* 
ehinalement  reproduire  une  autre  ;  âis  s'approprient  en 
quelque  sorte  ces  actions,  qui  d'abord  ne  leur  étoient  point 
natufelles,  et  ils  les  exécutent  chaque  fois  (qu'elles  leur  de- 
viennent nécessaires,  quelles  que  soient  les  circonstances 
qui  puissent  les  avoir  précédées;  ainsi,  quand  la  soif  les 
presse,  ils  prennent  eux-mêmes  le  gobelet  et  le  remplissent 
d'eau;  pour  boire;  si  le  froid  leur  fait  sentir  la  nécessité  de 
ae  vêtir,  ils  cherchent  partout  la  couverture  dont  ils  se  ser- 
vent pour  cela ,  ou  même  tout  autre  vêtement  et  s'en  enve- 
loppent avec  soin  ;  ils  arrangent  leur  lit  pour  être  couchés 
plus  mollement,  et  relèvent  la  partie  où  doit  être  leur  tête; 
ai  le  lieu  qui  contient  leur  nourriture  ou  toute  autre  chose 
dont  ils  ont  besoin  ,  est  fermé,  et  que  sa  clef  sorte  habituel» 
lement  de  votre  poche ,  ils  ne  se  bornent  pas  à  montrer  qu'ils 
savent  que  ce  qu'ils  désirent  est  dans  ce  lieu  ;  ils  viennent 
vous  en  demander  la  clef  et  vont  ensuite  en  ouvrir  la  porte. 
S'ils  veulent  atteindre  à  un  objet  qui  est  hors  de  leur  portée, 
et  qu'au  pied  de  cet  objet  il  n'y  ait  rien  qui  leur  permette 
de  s'élever  jusqu'à  lui ,  ils  savent  en  approcher  une  chaise 
pour  monter  dessus  ,  etc. 

C'est  à  ces  deux  seuls  ordres  de  phénomènes  qu'appar- 
tient,  il  me  semble,  tout  ce  qui  a  été  rapporté,  avec 
quelque  apparence  d'exactitude,  des  actions  de  l'orang-ou- 
tang ;  et  ce  qu'on  a  dit  même  ne  sort  guère  des  deux  cercles 
d'actious  que  nous  venons  de  rappeler  ;  l'on  conçoit  ce- 
pendant que  les  exemples  sont  de  nature  à  se  multiplier 
indéfiniment  :  car  les  phénomènes  d'association  pourroient 
être  sans  nombre  pour  des  animaux  organisés  comme  les 
orangs  -  outangs  ,  et  les  rapports  qui  caractérisent  le  se* 
cond  ordre  d'actions  pourroient  également  s'établir  entre  un 


nombre  d'objets  tout-à-fait  infini,  de  sorte  qu'on  a  droit  de 
s'étonner  que  les  observations  auxquelles  ces  animaux  ont 
donné  lieu ,  soient  aussi  restreintes ,  surtout  quand  ils  étoient 
en  bonne  santé  et  jouissoient  de  toute  leur  force ,  ce  qui 
à  la  vérité  a  été  fort  rare. 

Mais  quelque  remarquables  que  soient  ces  actions,  lorsqu'on 
les  compare  à  celles  d«8  autres  mammifères,  elics n'ont  lien 
encore  qui  annonce  de  la  part  des  orangs  la  faculté  de  con- 
noftre  et  de  vouloir  librement;  la  faculté,  en  un  mot,  qui 
donne  la  moralité  aui(  actions,  et  qui  jusqu'à  présent  appar- 
tient exclusivement  à  l'espèce  humaine  ;  et  ce  qui  est  peut- 
être  aussi  digne  de  remarque  que  les  perceptions  de  rap- 
ports dont  les  orangs-outangs  sont  capables ,  c'est  l'étonnante 
force  de  cette  faculté  chez  ces  animaux  à  l'âge  le  plus  tendre 
et  leur  apparente  foiblesse  dans  un  âge  plus  avancé.  En  effet, 
on  ne  peut  guère  récuser  en  doute  ce  que  nous  avons  rap- 
porté plus  haut,  que  les  orangs-outangs  adultes  sont  des  ani- 
maux si  farouches  que  par  aucun  moyen  on  ne  peut  les 
apprivoiser;  or,  cette  disposition  feroit  supposer  ou  l'affoi- 
blissement  des  facultés  intellectuelles,  ou  l'exaltation  des 
sentimens  qui  sont  de  nature  à  s'opposer  à  l'exercice  de  ces 
incultes,  comme  la  peur,  la  colère,  la  haine;  en  un  mot, 
tous  les  mouvemens  intérieurs  qui,  par  leur  violence,  sont 
susceptibles  de  paralyser  les  forces  morales. 

Lorsqu'on  examine  les  modifications  organiques  qu'éprouve 
l'orang-outang,  en  passant  du  jeune  âge  à  l'âge  adulte, 
on  seroit  conduit  à  penser  que  c'est  son  intelligence  qui  s'est 
affoiblie ,  et  que  de  cet  affoiblissement  est  résulté  cette  trans- 
formation de  quelques  -  uns  de  ses  sentimens  en  passions 
violentes.  Le  jeune  orang  présente  un  front  saillant,  ar- 
rondi,  élevé,  c'est-à-dire,  un  grand  dév^lopptlfiient  des 
parties  antérieures  du  cerveau;  bientôt  toutes  ces  parties 
s'affaissent,  se  dépriment  et  se  réduisent  aux  proportions  qui 
nous  sont  offertes  par  les  parties  analogues  de  plusiears  au- 
tres quadrumames.  C'est  ce  qu'a  fait  voir  une  tête  d'orang 
envoyée  de  Bornéo  en  Angleterre,  et  bien  plus  âgée  que 
celles  des  individus,  tous  très-jeunes,  qu'on  avoit  eus  en  Eu- 
rope; et  cette  observation  a. achevé  de  démontrer  pour  nous 
une  conjecture  de  mon  frère ,  qui  consistoit  à  regarder  le 


ORA  «85 

pongo  coâime  un  vieil  orang-outang;  c'est  pourquoi  nous 
rapporterons  ici  ce  que  nous  avons-  à  dire,  de  cet  animal. 

Le  PoNGO  n'est  encore  connu  que  par  une  description  insérée 
par  Wurmb  dans  le  tom.  II ,  pag.  245  des  Mémoires  de  la  So- 
ciété de  Batavia ,  et  par  la  figure  de  son  squelette ,  publiée 
par  Audebert  dans  son  Histoire  des  singes ,  pi.  1 1 ,  fig.  S* 

Sa  taille,  prise  sur  le  squelette,  est  d'environ  quatre  pieds, 
lorsqu'il  est  debout.  Son  museau  est  trés-saillant  et  ton  front 
très- déprimé;  la  forme  de  sa  mâchoire  inférieure  fait  pré- 
sumer un  os  hyoïde  très-grand,  comme  chez  l'orang-outang; 
le  nombre  des  vertèbres  et  des  côtes  est  le  même  chez,  ces 
deux  animaux ,  et  iU  ne  diffèrent  par  les  tégumens  qu'en  ce 
que  le  pongo  paroît  avoir  la  peau  des  joues  flasque  et  tom- 
bante, ce  qui  Tavoit  fait  supposer  pourvu  d'abajoues,  et  en 
ee  que  son  pelage ,  au  lieu  d'être  d'un  brun  fauve ,  est  d'un 
brun  foncé;  différences  que  les  analogies  donnent  lieu  d'attri- 
buer à  l'âge. 

Wurmb  dit  que  son  pongo  est  un  animal  très-sauvage  et 
qui  se  défend  avec  fureur,  même  contre  les  hommes,  lors- 
qu'il est  attaqué. 

Les  orangs  nous  présentent  donc  ce  singulier  phénomène 
physiologique  et  psychologique,  qu'à  mesure  que  les  forces 
physiques  de  l'animal  se  développent,  sçs  forces  intellec- 
tuelles s'affoiblissent  ;  et  qu'aussitôt  que  les  premières  de- 
viennent suffisantes  pour  sa  conservation  ,  les  secondes ,  res- 
tant inutiles,  finissent  par  disparoitre.  Mais,  quoique  ce  fait 
soit  plus  remarquable  chez  l'orang-outang  que  chez  un  autre 
quadrumane ,  il  se  fait  plus  ou  moins  remarquer  chez  tous 
les  singes,  et  particulièrement  chez  les  cynocéphales  et  les 
macaques,  qui  ont  d'ailleurs  tant  d'autres  titres  pour  être 
rapprochés  des  orangs  et  se  placer  avant  les  guenons. 

C'est  cette  espèce  qui  est  la  mieux  connue  ;  elle  a  été  dé- 
crite et  représentée  par  AUamand.  Wosmaer  l'a  également 
décrite  avec  détail.  J'en  ai  parlé,  d'après  un  individu  rap- 
porté en  France  en  i8o8.  M.  Tilésius  a  aussi  eu  occasion 
d'étudier  cette  intéressante  espèce ,  et  l'individu  rapporté  ea 
Angleterre  par  lord  Amherst,  a  fait  le  sujet  de  plusieurs 
dissertations.  ^ 

Le  CHiMFENsé,  Simia  Troglodytes,  Linn.,  difftère  de  l'orang 


a86  ORA 

par  ses  bras  qui ,  dans  la  station  verticale ,  ne  deseendent  • 
que  )usqii^avx  genoux  ;  par  s^n  pelage  entièremeiit  umTj  et 
par  la  grande  étendue  de  la  cenque  extewtte  de  rorellle. 
Suitont  quelque»  voyageurs,  sa  taille  égale  au  hm^s  celle 
de  l^liomBM;  mais  ceux  qui  &aî  été  vos  en  Europe  i/nvoieat 
pas  au-delà  de  deux  à  trois  pieds;  k  la  vérité,  loun  éfoient 
trèft-jettiMs.  Cependant,  emparés  aux  jeunes orangt/ il» ont 
montré  les  phis  grandes  analogies,  et  s'ils  dévoient  former 
deux  genres  distincts ,  ecunme  quelques-itns  Font  ens ,  ce  se- 
roitpar  des  caractère»  qui  ne  sont  point  encore  co«niio;  e»r 
ceux  snr  lesquels  on  a  voulu  fonder  cette  distinction,  Fangle 
iskcial ,  n'avoii^t  rien  de  tré»-précîs  ;  pour  établir  cette  diP* 
Dérence ,  il  feudrott  au  moins  la  tirer  de  deux  individu»  du 
même  âge,  et  c'est  ce  qui  n'a  pu  encore  être  fait.  Les  portes 
antérieures  du  corps  ont  très -peu  de  poils  en  convpanusca 
des  postérieure»,  et  Foj»  en  aperçoit  c^elques-uno  à  la  hn 
sur  la  lèvre  supérieure  et  le  menton.  Les  partie»  nues  sont  de 
la  teinte  de»  mulàtresw 

d'aprèa  ce  qne  nou»  apprend  Buffon,  qui  a  eu  ee-  singe 
vivant,  il  seroit  susceptible  de  la  même  éducation  que  l'orang- 
outang  ;^  il  se  sousnettfoit  aux  ni:émes  exercice»,,  et  userait, 
avec  la  même  £Eiiciliié  et  la  même  pénétration ,  de  son*  iflbtel- 
ligenee;  enfi-n,  dans  l'âge  adulte,  ce  serait  encore  mr animal 
farouche  et  grossier ,  trèsrdangereux  pour  les  Nègres  et  sur* 
tout  Ie&  Négresses. 

Battel  rapporte  que  ce&  oraiigs  vont  de  compagnie,,  tueot 
quelquefoiisiks  Nègres  dan»  les  lieux  écarté»,  attaquent  m toe 
rélépJMAt  qu'ils  citassent  de  leurs  boi»  à  coups  de  hàten,  et 
que  dix  bnmmes,  n'auroient  pas  assea  de  force  pour  le»  pren- 
dre en  vie  ;  et  M.  Labrosse  assure  avoir  connu  à  Lowango 
une  Négresse  qui  étodt  restée  trois  ans  avec  ces  animaux. 

C'est  au  chimpensé  qu'on  a  rapporté  ce»  hommes  sauvages 
couverts  de  poils.,  dont  parle  Hammon,  le  Carthaginois, 
dans  son  Périple;  hommes  sauvages  qu'il  trouva  dans  une 
île  sur  les  côtes  de  FAfirique  occidentale ,  dont  il  ne  put 
prendre  que  trois  femelles  qui  se  déf)endirent  jusqu'à  la 
mort,  et  dont  il  rapporta  les  pea-ux  à  Carthage,  oii^  elles 
furent  déposées  dans  un  temple ,  et  retrouvées  à  la  prise  de 
cette  vilie  par  les  Romains  -,  et  l'on  a  aussi  pensé  que  le 


ORA  287 

jlpitliè^e  ,  disséqué  par  Galîen,  étoit  un  chimpensé,  inaii|. 

c'est  à.  tort  ;  il  ne  s'agissoit ,  conune  Ta  reconnu  M.  de  Blain- 

ville  9  que  d'un  magot. 

On  a  une  très-bonne  description  anatomique  du  cbimpe^sé 

par  Tym%i  mais  on  n'a  point  encore  de  bonne   iîgure  de 

cette  espèce.  Le  ).ocko  de  Bu£fon  a  les  bras  trop  courts  et  son 

attitiude  est  celle  d'un  homme  debout  et  non  point  d'un 

orang» 

Des  Gibbons. 

Gu»B<xsi9,  Ifylohates ,  IlUger.  Ces  animaux,  comme  nous 
Tavofts  dit«  ont  une  très-grande  ressemblance  avec  les  orangs» 
Ils  an  dififijfent  cependant  par  quel-ques  points  des  organes  et 
de  l'intelligence*  Leurs  fesses ,  moiiqs  çharaues^  et  sur  les- 
queLkl  sfi  moatreat  déià  de^  callosités,  caractérisent  des  ani- 
laaux  vipins  faits  encadre  poi^r  se  tenir  debout  que  les  orangs» 
Leufs  braa  descendent  jusqu'à  terre  quaod^  l'animal  est  debout, 
et  il  f9foît  qu'à  aucune  époque  de  leur  vie  les  gibbons  n'at- 
teîgn^At  au  degré  d'intelligence  que  nous  avons  dû.  faire  re* 
lowquc^  c^ez  les  jeunes  oraijigs ;  car,  dans  leur  jeune' âge, 
leur  £roat  n'a  point  le  grand  développement  qu'on  observe 
chez  9esi  derniers.  Du  resAe ,  ces  animaux  ont  beaucoup  d'a- 
nalogie; ilsi  ont  des  seaS;  seiablables  et  de  semblables  organes 
dv  nM^vemeat ,  et  un  mén»e  systèake  de  dentition.  Les  uns 
comme  les  autres  vivent  dans  les  forêts,  les  plus  épaisses ,  en 
sociétés pXus  ou  m^ins  grandes,  oii  ils  se  nourrissent  de  fruits 
eCt&MM  doute  d'œufs  et  d^insectes.  Les  gibbons  n'ont  encore 
été  w^^oni^is  que  dans  quelques-unes  des  îles  de  1^  mer  des 
Indesi»  0ft  en  connoit  déjà  quatre  espèces. 

&•  Ite  SiAjUANG  (Ujelob.  Synàtuct^lus ,  Hîst.  nat.  des  mammi- 
fères, Uv.  34,  Novembre  i8ai)  est  une  des  plus  grandes  es^ 
péçea  de  ce  genre  ;  sa,  taille  s'élève  jusqu'à  trois  pieds  et 
demi.  Ses  caractères  principaux  consistent  dans  une  poche 
gutturale ,  qui  paroit  être  semiblable  et  avoir  le  même  objet 
^ue  celle  de  l'orang-outang;  dans  la  réunion  de  l'index,  au 
médius^  par  une  membrane  trèsrétroite ,  qui  s'étend  jusqu'à 
Vopîginje  de  la  première  phalange ,  et  dans  son  pelage  entiè- 
T^m^nt  noir,,  excepté  sur  les  sourcils  et  sous  le  menton,  où 
ilsso«t  roujisàtres.  Les  poils  de  cet  animal  sont  brillans,  longs, 
doux  et  épais;  et  ceux  de  l'avant-bras ,  semblables  à  ceux  des 


^88  ORA 

^rangSj  remontent  du  poignet  vers  le  coude.  Les  mâles  ne 
différent  des  femeUes  qu'en  ce  qu'ils  ont  un  long  pinceau  de 
poils  aux  testicules  j  ehez  celles-ci  la  vulve  est  nue ,  ainsi  que 
les  mamelles. 

Cette  espèce ,  découverte  à  Sumatra  par  M.  Alfred  Du* 
vaucel ,  est  la  plus  répandue  dans  cette  île  ;  elle  vit  en 
troupes  nombreuses  que  conduisent  des  chefs  distingués  de 
tous  les  autres  individus  par  plus  de  force  et  pliu  d'agilité. 
Ces  troupes  poussent  de^cris  épouvantables  au  coucher  et  au 
lever  du  soleil  ;  mais  durant  le  jour ,  retirés  à  l'ombre  des 
bois,  elles  gardent  le  plus  profond  silence.  Ce  sont  des  ani- 
maux très-lents  dans  leurs  mouvemens,  et  qui  ne  grimpent 
même  pas  avec  aisance  ;  mais  par  contre  la  nature  les  a  doués 
d'une  vigilance  qu'on  met  rarement  en  déAmt  :  un  lyruit  i 
un  mille  de  distance ,  qui  leur  est  ineonnu ,  les  fait  fuir  ausa- 
tôt,  quelque  léger  qu'il  soit.  Quand  on  les  surprend  à  terre 
on  s'en  empare  aisément^  tant. leur  marche  est  difficile*  Il 
paroît  que  les  femelles  donnent  à  leurs  petits  les  soins  les 
plus  délicats  ;  elles  les  portent ,  dit-on ,  à  la  rivière  où  elles 
les  débarbouillent  malgré  les  cris  qu'ils  poussent.  Cette  es- 
pèce s'apprivoise  très-aisément ,  mais  elle  paroît  peu  suscep- 
tible d'éducation ,  et  sa  soumission  alors  semble  plus  tenir ,  dit 
M.  Duvaucel,  à  son  apathie,  qu'à  un  degré  plus  grand  de 
confiance  ou  d'affection. 

2.  Le  Wouwou  m^L  agilis,  Nob. ,  variegata?  Linn.;  Hist* 
nat.  des  mammifères,  Septembre  1831 ,  liv.3a  et  53;  Buffon, 
t.  XIV ,  pi.  3  )  a  environ  deux  pieds  sept  à  huit  pouces  de 
hauteur;  tous  ses  doigts  sont  libres;  il  est  dépourvu  de  sac 
guttural,  et  sa  couleur,  d'un  brun  plus  ou  moins  foncé, 
devient  graduellement  d'un  blond  trèji-pàle  au  bas  des  reins. 
Ce  sont  là  ses  traits  distinctifs.  Du  reste,  cette  espèce  a  là 
face  nue,  d'un  bleu  noirâtre,  légèrement  teinte  en  brun 
dans  la  femelle  ;  d'épais  favoris  couvrent  les  oreilles  et  vien- 
nent s'unir  à  un  bandeau  blanc  des  sourcils.  Son  pelage 
est  lisse,  brillant  et  d'un  brun  très -foncé  sur  la  tête,  le 
ventre,  la  partie  interne  des  brais  et  des  jambes  jusqu'aux 
genoux  ;  il  s'éclaircit  insensiblement' vers  les  épaules ,  ^'alonge 
sur  le  cou  ,  se  crispe  et  devient  un  peu  laineux ,  puis,  enfin, 
très-court  et  très-serré  sur  les  reins.  La  région  latérale  de 


ORA  ^89 

Fanus  est  un  mélange  de  brun ,  de  blond  et  de  roux ,  qui 
s'étend  jusqu'aux  jarrets.  Les  mains  et  les  pieds  en  dessus 
sont  d'un  brun  très-foucé  pareil  à  celui  du  ventre.  Les  jeunes 
sont  d'un  blond  uniforme. 

Les  wouwous  ne  se  réunissent  guère  que  par  couple,  et 
leur  agilité  est  surprenante;  à  peine  ont-ils  aperçu  le  danger 
qu'ils  en  sont  déjà  loin.  Grimpant  rapidement  au  sommet  des 
arbres ,  ib  en  saisissent  les  branches  les  plus  flexibles ,  se  ba- 
lancent pour  prendre  leur  élan ,  et  franchissent  ainsi  plusieurs 
Ibis  de  suite  des  espaces  de  quarante  pieds.  La  domesticité 
'semble  leur  faire  perdre  de  leurs  facultés;  ils  deviennent 
Mstes,  inactifs,  presque  engourdis,  et  ils  ne  sont  guère  plus 
susceptibles  d'éducation  que  le  siamang.  Ils  se  trouvent  & 
Sumatra. 

3.  L'OuNKO  (Ifylob,  Lar.j  SimiaLar, ,  Linn.  ;  Bufibn  ,  t.  XIV , 
pL  2;  Hist.  nat.  des  mammifères,  liv.  4,  Juin  1824)  res- 
semble au  wouwou  par  les  proportions ,  la  taille  et  la  phy- 
sionomie ;  mais  il  en  diffère  par  ses  couleurs.  Il  est  d'un  noir 
brunâtre,  excepté  vers  le  bas  des  reins  et  au-dessous  des 
cuisses,  qui  sont  d'un  brun  foncé;  et  sa  face  est  entourée 
4'un  bandeau  blanc  qui  passe  sur  les  sourcils ,  forme  d'épais 
iavoris  et  vient  se  perdre  sous  le  menton.  Il  est  dépourvu 
de  sac  guttural ,  les  poils  sont  épais  et  lisses ,  et  ils  forment 
sur  le  cou  comme  une  sorte  de  crinière. 

Les  mœurs  de  cette  espèce  paroissent  aussi  se  rapprocher 
beaucoup  de  celles  du  wouwou  :  elle  est  originaire  de  Sumatra. 

4«  Le  MoLocH,  Hyloh,  leucisous;  Simialeuciscus,  Audebert. 
Cette  espèce  est  la  plus  petite  de  toutes;  son  pelage  est  doux 
et  laineux,  d'un  beau  cendré  clair;  sa  face  est  entièrement 
aoire ,  avec  un  bandeau  gris  qui  l'environne  entièrement  ;  ses 
pieds  et  ses  mains  son  t  également  noirs.  Il  se  trouve  à  Java.  (F.  C.) 

ORANGE.  {Bot,)  C'est  le  fruit  de  l'oranger,  espèce  de  ci- 
tronnier. (L.  D.) 

ORANGE  [Fausse].  (BoL)  Nom  d'une  variété  de  courge. 
(L.D.) 

ORANGE  DE  MER.  {Poljyp.)  Nom  donné  encore  quelquefois 
sur  les  bords  de  la  Méditerranée  à  une  masse  arrondie  poly- 
pifère ,  dont  Linné  a  fait  une  espèce  d'alcyon ,  sous  la  dénomi- 
nation d^alcjonium  aurarUium^  (Dk  B.) 

36.  19 


«90  ORA 

ORANGE  MUSQUÉE j  ORANGE  ROUGË,  ORANGE  TU- 
UPÉE  et  ORANGE  D'HIVËR.  {BoL)  Noms  de  quatre  variétés 
de  poires.  (L.  D») 

ORANGE  DE  QVlTCf.  {Èot.)  Nom  donné  au  fruit  d'une 
itiopelle  en  arbrisseau,  âolanum  quitoense,  dont  le  fruit  a  la 
forme  et  la  couleur  d'une  petite  orange.  (J«) 

ORANGER*  {Bot.)  Nom  d'une  espèce  de  citronnier.  Voyei 
tom»  tX,  p»  3o7.  (L.  D.) 

ORANGERS.  {BoL)  Pour  désigner  la  famille  de  plantes  à 
laquelle  on  avoit  d'abord  donné  ce  nom,  on  a  tidopté  plus 
récemment  celui  de  aurantiacées ,  dérivé  du  làiinmrantium. 
Il  a  même  été  préféré  à  celui  de  hespéridées ,  qui  mp 
pelle  le  jardin  des  hespérid^s  rempli  d'orangers  ,  parce  qu'un 
genre  de  crucifères  est  nommé  hesperis,  (  J») 

ORANG-OUTANG.  (Mamm.)  Nom  malais  d'une  espèce 
d'orang  ,  qui  signifie  homme  sauvage  ou  des  bois»  Voyei 
Oaang.  (F.  C. ) 

ORANG-URING,  DAUN  SOPATI.  (BoL)  Noms  donnée 
dans  l'ile  de  Java^  suivant  Burmann^  au  verbesina  hiftora  de 
linnœus»  (J.) 

ORANOIR.  (Omith.)  M.  Vieillot  décrit  sous  ce  nom  et 
celui  defringilla  atirea ,  à  la  suite  de  ses  fringilles  et  après  le 
beau-marquet,  un  oiseau  de  l'ile  de  Java,  faisant  partie  du 
cabinet  de  M.  Temminck,  lequel  a  le  dessus  de  la  tète  j  le 
devant  du  cou  et  le  haut  de  la  poitrine  d'une  belle  couleur 
de  feu.  Voyet  Oranor.  (Ch.  D.  ) 

ORANOR.  (Oritî/h.  )  On  trouve  sous  ce  nom^  dans  les  Oi* 
seaux  d'Afrique  de  Levaillant;  tom»  4,  pag.  i3,  pi.  i55,  la 
description  d'un  gobe*^ mouches  de  l'île  de  Ceilan,  dont  M. 
Vieillot  a  fait  son  museicapa  suhflava.  Cet  oiseau ,  de  la  taille 
de  notre  chardonneret,  et  dont  la  queue  est  très-longue,  a 
la  tête  et  les  parties  supérieures  d'un  noir  glacé  de  gris- 
bleuâtre.  (Ch.  D.) 

ORANVERT.  {Omi&i,)  Cet  oiseau,  qui  étoit  originaire- 
ment regardé  comme  le  type  du  turdus  chrysogaster ,  Gmel* 
et  Lath. ,  ou  merle  à  ventre  orangé  du  Sénégal ,  pi.  enl.  de 
Buffon,  n.^  358,  est  devenu,  depuis  qu'on  a  distingué  l'âge 
et  le  sexe ,  le  gonolek  bacbakiri  ou  à  plastron  noir ,  laniariui 
laohàkirif  VieUL^  turdui  c^Uaius ^  Lath.,  pL  270  de  BaS*^ 


ORB  «9» 

et  67  des  Oiseaux  d'Afrique  de  Levaillant.  Voyez  Oranblei^ 
(Ch.  D.) 

ORATULU.  {IchthjyoL)  Nom  italien  d'un  poisson  des  mén 
de  Sicile  9  décrit  par  M.  Rafinesque-Schmaltz  sous  le  nom  de 
fyarus  varalulus^  Voyez  Spare.  (H.  C.) 

ORBAINË.  (Ornith.)  Voyez  Ahbenne.  (Ch.  D.) 

ORBE.  (IchthjyoL)  Nom  spécifique  de  deux:  poissons,  dont 
Fun  est  un  Diodon  et  l'autre  un  ëphifpus;  nous  les  avons  dé* 
erits  dans  ce  Dictionnaire,  tom.XIIl,  pag.*^8o,  et  tom.XV, 
pag.  56.  (H.  C.  ) 

ORB£  HÉRISSON.  (  IchthyoL  )  Un  des  noms  du  diodon 
orhk.  Voyez  Diooon.  (H.  C.) 

ORBEA»  (BoU)  Le  genre  Stapelia,  dans  les  apocinéesy 
dont  Linnœus  ne  connoissoit  que  deux  ou  trois  espèces,  s'est 
accru  surtout  par  les  recherches  de  M.  Masson  dans  le  cap 
de  Bonne-Espérance ,  au  point  de  compter  maintenant  plus 
de  cent  vingt  espèces.  M.  Haworth  a  pensé  que  dés*  lors  il 
devoit  être  divisé  en  plusieurs.  Un  de  ces  genres  est  Vorhea, 
dont  la  distinction  ne  seroit  bien  comprise  qu'après  une 
description  générale  du  stapelia  et  de  ses  principales  diffé-* 
rences.  Ces  divers  genres  n'ont  pas  encore  été  généralement 
adoptés.  (J.  ) 

ORBESINA.  (Ornith,)  Nom  italien  de  la  grosse  mésange 
ou  mésange  charbonnière,  parus  major  y  Linn*  (Ch.  D.) 

ORBICULAIRE  (Bot.)  :  Plan  et  rond}  exemples,  les 
feuilles  du  cotylédon  orbiculare ,  la  capsule  du  rhinanthiu 
erista  galli,  le  fruit  (crémocarpe)  du  tordjrlium^  la  silicule 
du  lunaria  annua,  la  graine  du  strychnos  nux  vomicaj  le  hilt 
de  Vœsculus  hippocastanum ^  etc.  (Mass.) 

ORBICULAIRE.  (IchthyoL)  Nom  spécifique  d^un  poisson 
du  genre  Platax.  Voyez  ce  mot*  (  H.  C.  ) 

ORBICULE ,  Orhicula*  (Malacoz*)  Gente  de  mollusques  acé- 
phales palliobranches,  établi  par  M.  é^  Lamarck  pour  une 
p/stite  coquille  des  mers  du  Nord ,  dont  Muller,  et  par  suite 
Gmelin ,  ont  fait  une  espèce  de  patelle ,  sous  le  nom  depatellk 
^inomala;  parce  que,  n'ayant  pas  aperçu  la  valve  adhérente  ^ii 
croyoit  que  c'étoit  une  coquille  univàlve.  M.  Poli  y  qui ,  le 
premier,  aperçut  cette  erreur  de  Muller,  avoit  cru  qae  la  P. 
anomale  de  ce  dernier  devoit  appairtenir  au  gen^  Crioput^ 


9 

«9*  ORB 

qu41  établissiâi  avec  Panimal  d'une  coquille  bivalve,  forf 
TjOisine  des  cÀtes  de  Naples;  mais,  selon  ropinion  de  M< 
6.  B»  Sowerby,r espèce  de  Poli  n'est  autre  chose  que  la  cranie 
à  masque ,  qui  se  trouve  assez  communément  dans  la  Médi«» 
terranée.  D'après  ces  observations,  le  genre  Orbicule  peut 
être  caractérisé  ainsi  t  Corps  très-comprimé,  arrondi  ;  le  man- 
teau ouvert  dans  toute  sa  circonférence  ;  deux  appendices  ten* 
taculaires  ciliés ,  comme  dans  les  lingules  et  les  térébratules  { 
coquille  orbicûUh'e  ,  très  -  comprimée  ,  inéquilatérale  ,  ou 
mieux,  un  peu  irrégulière,  très-inéquivalve ,  sans  charnière 
proprement  dite  ;  une  valve  trè^mince ,  plus  ou  moins  per- 
forée par  une  fissure  ;  l'autre  patelloïde ,  à  sommet  plus  ou 
moins  incliné  vers  le  côté  postérieur  ;  quatre  impressions  mus- 
oculaires  sur  chaque  valve  ^  dont  deux  plus  grandes  et  plus  rap- 
prochées du  centre;  les  autres  plus  écartées  et  plus  anté- 
rieures. 

.  Ce  genre,  qui  ne  diffère  peut-être  des  cranies  que  parce 
que  la  valve  plate  n'est  réellement  pas  adhérente  comme  dans 
celles-ci,  ne  renferme  encore  que  deux  espèces,  toutes  deux 
des  mers  septentrionales ,  où  elles  vivent  retenues  dans  les 
excavations  des  rochers ,  ce  qui  leur  donne  souvent  une  forme 
assez  irrégulière ,  ou  même  enracinées  par  quelques  ûbres  de 
la  paire  centrale  des  muscles  adducteurs ,  qui  traversent  une 
fissure  de  la  valve  plate» 

L'O*  DE  NoR-wécE  :  O»  norwegica  de  Lamarck;  Patella  ano' 
mala^  Gmelin,  d'après  MuUer^  ZooL  Dan*,  i,  tab.  5,  p.  14? 
et  beaucoup  mieux,  G.  B.  Sowerby,  Soc»  Lin,  Lond»,  vol.  i3. 
Petite  coquille  de  couleur  plus  ou  moins  brunâtre ,  radiée 
sur  sa  valve  convexe  par  des  stries  rayonnantes  du  sommet 
à  la  circonférence.  Des  mers  de  Norwége ,  d'Ecosse ,  où  elle 
vit  retenue  dans  les  anfractuosités  des  rochers  littoraux. 

Dans  mon  Mémoire  sur  la  po^ef^a  distorta  de  Montagu,  BulL 
de&  se.  par  la  Soc*  phil..  Mai  1819,  j'avois  à  tort  rapporté 
cette  coquille  au  criope  de  Poli  et  à  la  patella  distorta  de  l'au- 
teur 4|nglois.  M.  Sowerby  «'est  assuré  que  ces  deux  derniers 
noms  appartiennent  à  la  cranie  à  masque.  D'après  cela  Va^ 
nomta  turhinata  de  Poli,  type  de  son  genre  Criopus^  dont  M. 
de  Lamarck  fait  une  seconde  espèce  d'orbicule ,  indiqueroit 
aussi  cette  espèce  de  cranie« 


1 

ORB  *95 

D'après  le  même  M.  Sowerby ,  dans  son  Mémoire,  intitulé  : 
Remarques  sur  les  genres  Orbieule  et  Cranie  de  M.  de  Lamarck , 
inséré  dans  les  Trans.  de  la  Soc,  linn.  de  Londres,  tom.  i5^ 
p.  465 ,  le  genre  Discine  du  zoologiste  François  est^établi  sur  la 
même  espèce  de  coquille  que  Torbicule,  et  doit  par  consé» 
quent  être  supprimé. 

L'O.  usse;  O.  Icei^isy  Sowerby,  loc,  eiL,  fig.  i.  Petite  co- 
quille à  valves  plus  minces  que  dans  l'espèce  précédente  et 
tout-à-fait  lisse.  Des  côtes  d'Afrique  ?  (De  B.) 

ORBICULE.  (Foss.)  J'ai  trouvé  dans  le  sable  quarzeux  qui 
remplissoit  une  coquille  rapportée  de  la  Virginie  par  M.  Pa- 
lisot  de  Beauvois  ,  une  petite  orbieule  qui  a  deux  lignes  de 
diamètre  et  qui  paroi t  avoir  les  plus  grands  rapports  avec 
l'orbicule  de  Norwége. 

On  trouve  dans  la  couche  du  calcaire  coquillier  grossier  à 
Hauteville ,  département  de  la  Manche ,  une  espèce  de  coquille 
qui  paroit  devoir  être  rangée  dans  le  genre  Orbieule-,  eUe 
est  suborbiculaire  ,  à  bords  irréguliers,  à  sommet  pointu  et 
subcentral,  duquel  partent  des  côtes  un  peu  écailleuses,  ir- 
régulières et  interrompues,  qui  s'étendent  jusqu'au  bord.  L'în» 
térieur  est  lisse  et  porte  une  impression  en  fer«à-cheval  à  la 
place  où  étoit  situé  le  muscle  adducteur  ;  diamètre  dix  lignes, 
élévation  troi^  lignes.  J'ai  donné  à  cette  espèce,  dont  je  n'ai 
jamais  vu  la  valve  inférieure ,  le  nom  d'Orbicule  crépue  ^  Or^ 
hieula  crispa;  on  en  voit  une  figure  daus  l'atlas  4e  ce  Diction- 
naire. (D.  F.) 

ORBICULÉS,  (  Crust,  )  Nom  d'une  famiUe  de  crustacés  dé- 
capodes brachyures ,  formée  par  M.  de  Lamarck ,  et  composée 
de  genres  dont  le  test  est  généralement  arrondi  ou  orbicu-t 
laire;  tels  que  les  Corystes,  les  Pinnothères,  les  Porcellanes 
et  surtout  les  Leucosies.  On  voit,  par  l'énoncé  de  leurs  noms, 
que  cette  réunion  comprend  des  genres  fort  difféjpens  lç4  uns 
des  autres.  (Pesm.) 

OABILLË.  (  Bot.  )  Espèce  .de  conceptacle  des  lichens  ;  ee 
•onceptacle  est  porté  sur  un  podétion.  Il  se  développe  et 
s'élargit  en  disque,  de  même  que. la  scutelle  ;  mais  la  subs-. 
tance  du  podétion  ^  qui  forme  sa  bordure ,  se  prolonge  ea 
Cilf  ou  en  rayons;  exemple,  usnea,  (Mass.)  ' 

ORBIS.  {Jchth^QL)  Voyeît  Ome,  (H,  €•) 


2^  ORB 

ORBIS.  (Conch^L)  Quelque»  conchyliologistes  de  la  fin  du 
dernier  siècle  désignoient  ainsi  la  bucarde  épineuse ,  eardiMm 
axiuleatum  i  Linn.  (De  B*} 

ORBITE.  {Ornith.)  Cette  région,  qui  entoure  l'œil ,  est 
tantôt  nue  et  recouverte  d'une  membrane ,  tantôt  rugueuse 
ou  mamelonée ,  et  on  la  dit  élevée  lorsqu'elle  n'est  point  sur 
un  plan  horizontal  avec  les  yeux  et  la  face.  (  Ch.*  D.  ) 

ORBITÈLES.  {Arach.)  Ce  nom  a  été  donné  aux  araignées 
qui  tendent  des  toiles ,  dont  les  fils  sont  disposés  en  cercles 
concentriques.  (Desm.  ) 

ORBITOCHYRTO.  {Bot.)  Clusius  cite,  d'après  Belli,  ce 
nom  grec  pour  une  plante  de  Crête ,  dont  C.  Bauhin  fait  un 
trèfle  épineux,  et  qui  est  le  fagonia  cretica,  (J.) 

ORBITOLITE  ou  ORBULITE.  (  Foss.  )  Dans  son  premier 
ouvrage  sur  les  Animaux  sans  vertèbres ,  M.  de  Lamarck  a 
signalé  sous  le  nom  d'Orbitolite  un  genre  de  polypiers ,  au- 
quel il  a  donné  dans  son  second  ouvrage  le  nom  d'Orbulite. 
C'est  probablement  par  erreur  que  ce  savant  a  fait  usage  de  ce 
dernier  nom  pour  un  polypier,  puisqu'il  l'a  employé  pour 
un  genre  de  coquilles  cloisonnées.  D'après  l'exemple  donné 
par  M.  Brongnîart,  dans  la  Minéralogie  géographique  des 
environs  de  Paris ,  nous  rétablissons  ici  sous  le  nom  d'Orbitolite 
les  espèces  fossiles  dépendantes  de  ce  polypier ,  et  soiis  le  nom 
d'Orbulite  nous  ne  parlons  que  des  coquilles  cloisonnées. 

Orbitolite  FLANE  :  OrhUoUles  complafuUaj  Lam.,  Anim.  sans 
vert.,  an  9;  OrhulUes  complanata,  Anim.  sans  vert.,  1816, 
tom.  2,  p.  196;  HéuciTE,  Guettard  ,  Mém.,  3,  p.  4^49  1. 13, 
fig.  3o*— 32  ;,  OafiULiTE  plane,  OrhulUes  complanata^  Lamx.^ 
Exp.  métbod.  des  genres  de  l'ordre  des  polyp.,  tab.  73 ,  fig. 
x3  — 16;  Oebulite  plane,  Atlas  de  ce  Dict.  Discolithe  exac- 
tement orbiculairé,  plate ,  relevée  au  centre  en  très-petit  bou- 
ton (Fortis,  Mém.  pour  serv.  à  Thist.  nat.  de  l'Italie,  vol.  1 1, 
pi.  111,  fig.  4  ).  Polypier  mince ,  fragile ,  plan  et  poreux 
des  deux  côtés;  pores 'tubuleux>  traversant  le  polypier  Âan^ 
son  épaisseur  ;  diamètre  quelquefois  huit  lignes.  On  le  TtitÊ^ 
contre  dans  les  coucheis  du  calcaire  grossier  des  environs  de  Pa- 
ris et  de  Hauteville,  département  de  la  Manche.  Cette' espice 
a  les  plus  grands  rapports  avec  celle  que  l'on  trouve  4  Tétai 
vivanl  dans  les  mers  de  la  Nouvelle -^Holtende, 


ORB  ^95 

Obbrolits  iffîTicuiis:  Orhitolites  lenticùUUa^  OrhuliUs  Z«a« 
/îcttia/a,  Laznarck,  Zoo.  eit»,  tom.  â ,  pag.  197;  OrbuUleg  leiUi^ 
eidata,  Lam»,  lac*  cit,^.  tab.  72,  fig.  iS-^-iô.  Petite  dîscolitbe 
eonyiexo  *  coocave  ou  plate  (Fortis,  lac,  cit.,  pl«  4?  ^g  ^}* 
Pallier  en  forme  de  lentille;  surface  supérieure  convexe ^ 
Fautre  concave,  pores  peu  apparens;  diamètre ,  une  ligne  et 
denrie.  Localité,  environs  de  la  perte  du  Rhène  près  du  fort 
de  rÉclu6e,  à  huit  lieues  de  Genève  ,  où  elle  forme  des 
masses  considérables.  Dans  le  grand  nombre  de  ces  polypiers 
que  nous  avons  pu  voir ,  nous  n'avons  jamais  pu  apercevoir 
les  pores  qui  caractérisent  ce  genre, 

O&BrroLiTE  SOUCOUPE  )  Orhitolites  concava.  Orhulites  conoava^ 
Lamk,  Xoc.  ûit, ,  p.  1 97,  Cette  espèce  a  les  plus  grands  rapports 
avec  Torbitolite  plane*  £lle  paroît  n'en  différer  que  parce 
qu'elle  est  concave  d'un«c6té  et  convexe  de  Tautre.  On  la 
trouve  dans  le&  environs  de  Ballon ,  dans  le  département  de  la- 
Sarthe,  à  quatre  lieues  du  Mans. 

OBBiTOins  MACROFO^E  ;  OrhitoUtes  macropora ,  Orhulites  mom 
eropora^  Lamk.,  toc.  cit.  Polypier  aplati,  concave  au  centre 
été  deux  e6tés ,  et  dont  les  pores  vont  s'élargir  sur  les  bords. 
Diamètre,  trois  lignes;  épaisseur  près  d'une  ligne»  Trouvé  à 
la  montagne  de  Saint-Pierre  de  Maëstricht ,  dans  les  couches 
i:nijiieuses« 

Orbitoute  calotte;  Orhitolites  pileolus y  Orhulites  pileolus^ 
Lamk. ,  loo,  cit.  Polypier  convexe  d'un  c6té  et  concave  de 
l'autre,  et  portant  un  sillon  sur  ses  bords.  Ses  pores  ne  sont 
point  apparens.  Localité  inconnue;  nous  ne  connoissons  pas 
Miette  espèce.  (D.  F.) 

ORBOTA,  (Bot,)  Nom  donné  au  gin-seng  dans  la  Tartarfe, 
où  il  signifie  reine  des  plantes.  Celle-ci  est  très-estimée  à  la 
Chine ,  suivant  l'auteur  du  Recueil  de^  voyages ,  et  se  vend 
à  Pékin  en  argent  sept  fois  la  valeur  de  son  poids.  (  J«  ) 

ORBULITË.  {Foss,)  Dans  son  ouvrage  sur  les  Animaux 
sans  vertèbres,  M.  de  Lamarck  a  signalé  sous  ce  nom  un  genre 
dont  les  caractères  ne  diffèrent  de  celui  des  Ammonites  qu'en 
ce  que  les  coquilles  cloisonnées,  qu'il  y  fait  entrer,  au  liei» 
d'avoir  tous  leurs  tours  apparens,  comme  ces  dernières,  n'ont 
de  visible  que  le  dernier  tour  qui  enveloppe  tous  les  autres  1 
Hiais  comme  parmi  les  Ammonites  il  se  trouve  des  espèces 


396  ORC 

qui  ne  portent  qu'une  sorte  d'ombilic ,  et  que  d'autres  sui* 
vedt  une  progression  croissante  dans  rapparenee  des  tours 
de  spire  pour  se  montrer  de  plus  en  plus,  nous  arons  cru 
devoir  comprendre  dans  le  genre  Ammonite  toutes  les  co- 
quilles discoïdes  ou  subdiscoïdes ,  en  spirale ,  à  tours  contigus , 
à  parois  internes  articulées  par  des  sutures  sinueuses,  dont 
les  cloisons  transverses  sont  lobées  dans  leur  contour  et  percées 
par  un  tube  marginal ,  soit  que  le  dernier  tour  récouvre  plus 
ou  moins  tous  les  autres ,  attendu  que  la  ligne  de  démarca« 
tion  ne  je  trouve  pas  régulièrement  tracée  entre  les  deux  gen- 
res. Voyez  OaBiTOLiTE.  (D.  F.) 

ORCA»  {Mamm,)  Nom  que  les  Latins  donnoient  à  une  espèce 
de  cétacé  indéterminée  9  et  que  les  modernes  ont  aussi  ap- 
pliqué à  des  cétacés  d'espèces  différentes.  Il  paroît  appar- 
tenir plus  particulièrement  aujourd'hui  à  l'espèce  désignée 
sous  ce  nom  par  Belon.  (F.  C.) 

ORCANETTE,  Onosma.  Linn.  {Bot.)  Genre  de  plantes  di* 
;Cotylédones  monopétales ,  delà  famille  des  borraginées,  Juss., 
et  de  la  pentandrie  monogynie,  Linn.,  dont  les  principaux  ca- 
ractères sont,  d'avoir  :  Un  calice  monophylle ,  à  cinq  divi* 
sions  profondes;  une  corolle  monopétale  ,<*  tubuleuse ,  ayant 
rentrée  de  son  tube  nue ,  s' élargissant  graduellement  dans  sa 
partie  supérieure ,  qui  se  termine  en  cinq  lobes  courts  ;  cinq 
étamines  oblongues;  quatre  ovaires  supères,  du  milieu  des- 
quels s'élève  un  seul  style ,  terminé  par  un  stigmate  en  tête 
et  un  peu  échancré;  quatre  graines  ovales,  lisses,  luisantes, 
renfermées  dans  le  calice  persistant. 

Les  orcanettes  sont  des  plantes  pour  la  plupart  herbacées, 
à  feuilles  alternes,  rudes  au  toucher,  et  dont  les  fleurs  sont 
axillaires  et  terminales.  On  en  connoit  une  vingtaine  d'espèces 
qui ,  excepté  une  seule ,  sont  toutes  exotiques. 

Oacanette  jaune  ;  Onosma  echioidesj  Linn. ,  Spec»,  1 96 ,  Jacq», 
FI,  Aust.y  t.  295.  Sa  racine,  qui  est  vivace,  produit  une  tige 
herbacée ,  droite ,  haute  de  dix  à  douze  pouces ,  ordinairement 
simple  dans  sa  partie  inférieure,  divisée,  dans  la  supérieure, 
en  plusieurs  rameaux  florifères.  Ses  feuilles  sont  lancéolées- 
linéaires  ,  éparses ,  sessiles  ,  hérissées ,  ainsi  que  les  tiges  et  les 
calices,  de  poils roides  et  nombreux.  Ses  fleurs  sont  jaunâtres 
•u  blanchâtres,  disposée^  vers  l'extrémité  des  rameaux  .en 


ORO  ^.97 

grappes  feuillëes  et  un  peu  contournées  à  leuF  extrémité,  ayant 
leur  pacfiût  développement.  Cette  plante  croit  naturellement 
dans  les  lieux  arides  et  pierreux  du  Midi  de  la  France,  en 
Italie,  en  Autriche,  en  Hongrie,  etc.  Elle  fleurit  en  Juin. 
L'écorce  de  la  racine  d'orcanette  jaune  a  la  propriété  de 
teindre  en  rouge  ;  les  anciens  en  composoient  un  rouge  pour 
le  visage,  et  ils  Temployoient  à  teindre  les  étoffes.  Aujourd'hui 
la  teinture  possède  des  substances  qui  lui  sont  bien  supérieures. 
Son  empkn  en  France ,  et  en  général  en  Europe,  se  réduit  i 
peu  de  chose.  Les  distillateurs  l'emploient  seulement  pour  co- 
lorer certaines  liqueurs ,  et  les  confiseurs,  pour  donner  la  cou* 
leur  ronge  ou  rose  à  leurs  sucreries.  La  petite  quantité  qui 
se  trouve  dans  le  commerce  vient  de  la  plante  sauvage.  Les 
gens  de  la  campagne ,  dans  les  pays  où  elle  croît ,  en  arrachent 
les  racines  pendant  Thiver,  parce  qu'elles  sont  alors  plus  co- 
lorées, les  lavent,  les  font  sécher  et  les  vendent  ensuite.  Les 
petite  sont  préférables  aux  grosses. 

Dans  les  pays  où  les  arts  ne  sont  pas  perfectionnés ,  la  racine 
d'orcanette  est  encore  fort  en  usage.  Ainsi ,  les  Baschkirs  et 
les  Kirguis,  peuples  qui  habitentla  Russie  méridionale  du  côté 
de  la  mer  Caspienne ,  ne  se  servent  guère  d'autre  chose ,  an 
rapport  de  Pallas ,  pour  teindre  en  rouge ,  et  les  jeunes  filles 
de  ces  contrées  et  de  quelques  autres  du  même  empire ,  la 
préparent  avec  de  l'huile  pour  en  faire  un  rouge ,  dont  elles 
se  servent  pour  animer  l'éclat  de  leur  teint.  Au  reste ,  les  ra- 
cines de  plusieurs  autres  espèces  d'orcanettes  sont  également 
propres  à  donner  une  teinture  rouge,  entre  autres  Yonosma 
tinctoria^  Marsch.,  Flor.  Taur.  Caucas*,  i ,  pag;  i3i  ;  et  dans 
le  commerce  on  donne  aussi  le  nom  d'orcanette  à  la  racine 
du  gremil  des  teinturiers  {lithospermum  tinctorium,  Linn.) 

Oacanette  soyeusb;  Onosma  sericedj  WiUd. ,  Spec*,  i ,  pag. 
774.  Ses  tiges  sont  simples  ou  rameuses,  hautes  de  six  à  huit 
pouces,  garnies  de  feuilles  alternes,  pétiolées,  lancéolées,  pres- 
que spatulées,  remarquables  par  les  nombreux  poils  luiaans  et 
Argentés ,  qui  les  recouvrent  ainsi  que  les  tiges.  Les  fleurs 
sont  jaunes,  disposées  en  grappe;  leur  corolle  est  dilatée  à 
son  orifice  ;  les  anthères  égalent  la  longueur  des  filamens ,  et 
les  divisions  du  calice  sont  lancéolées*  Cette  plante  croit  sur 
les.  rochers  dans  le  Levant. 


?98  ORC 

Orcanetts  STMPtE;  Onosma  simplicissima ,  Linn.,  Sp^e^j  196. 
Ses  ti^es  sont  droites,  simples,  velues ,  garnies  de  feuilles  li* 
nëaires ,  aiguè's  et  couvertes  de  poils  'blanchâtres ,  couchées  ; 
ses  fleurs  sont  d'un  jaune  pâle ,  disposées  en  une  grappe  courte, 
serrée  et  penchée  ;.  elles  ont  leurs  anthères  plus  courtes  que 
les  fîlamens.  Cette  espèce  croît  en  Sibérie.  Voyez  Bcglosse, 
(L.  D.) 

.  ORCANETTE.  (  Chim,)  La  racine  du  lUhospermum  tineio' 
rium  est  employée  en  teinture  sous  le  nom  d'orcanette;  M. 
J.  M.  Haussman  l'a  étudiée  sous  le  rapport  de  l'application 
qu'on  peut  en  faire  pour  teindre  en  pourpre  et  en  cramoisi; 
M.  J^  Pelletier  l'a  étudiée  sous  celui  de  sa  composition. 

Le  principe  colorant  de  l'orcanetle  réside  dans  la  partie 
corticale  de  la  racine.  M.  J.  Pelletier  dit  qu'il  suffit,  pour 
l'obtenir  à  l'état  de  pureté,  de  traiter  cette  partie  corticale 
par  Féther  hydratîque ,  et  de  faire  évaporer  l'éther  filtré  :  le 
principe  colorant  reste  à  l'état  solide:  si  Pon'traitoit  par  Fal- 
cool  au  lieu  de  traiter  par  l'éther,  oa  dissoudroit  une  ma- 
tière d'un  jaune  brun  avec  le  principe  rouge. 

Le  principe  rouge  de  l'orcanett^  en  masse  est  d'une  eeiH 
leur  si  foncée  qu'il  paroit  brun.  Sa  cassure  est  résineuse.  Il 
fte  fond  au-dessous  de  6o^* 

L'alcool  et  l'éther  le  dissolvent  et  se  colorent  en  rouge. 

L'eau  s'en  dissout  qu'une  très  -  foible  quantité. 

Lorsqu'on  verse  ce  liquide  dans  une  solution  alcoolique 
peu  chargée  de  principe  colorant,  les  liqueurs  conservent 
leur  limpidité  ;  mais  si  la  solution  alcoolique  est  concentrée , 
presque  toute  la  matière  se  précipite  :  elle  n'affecte  pas  la 
forme  de  magma  floconneux  que  présente  la  résine  précipi- 
tée de  l'alcool  au  moyen  de  l'eau. 

L'acide  acétique  dissout  le  principe  rouge  de  l'orcanette. 
La  solution  ne  précipite  pas  la  gélatine. 

L'acide  h3rârochlorique  n'a  pas  ou  que  très -peu  d'action 
sur  ce  principe. 

La  potasse,  la  soude,  la  baryte,  la  strontiane  et  la  chaux 
forment  avec  lui  des  combinaisons  bleues.  Si  l'alcali  est  en 
quantité  suffisante ,  tout  est  dissous  ;  dans  le  cas  contraire ,  il  ae 
fait  une  combinaison  soluble  avec  excès  d'alcali ,  et  une  com- 
binaison avec  excès  de  principe  colorant  qui  n'est  pas  dissoute» 


ORC  399 

L*acëUte  de  plomb,  versé  dans  la  solution  alcoolique  d'oiv 
canette,  donne  un  précipité  bleu. 

L'bydrochlorate  d'étain  y  fait  un  précipité  cramoisi. 

Le  percblorure  de  mercure  y  fait  un  précipité  couleur  de 
cbair;  les  sels  de  fer  et  d'alumine,  des  précipités  d'un  violet 
foncé. 

Le  principe  colorant  de  Torcanette  se  dissout  dans  tous  les 
corps  gras  liquéfiés.  Il  les  colore  en  rouge ,  et  une  fois  colo- 
rés, les  corps  gras  ne  cèdent  pas  leur  couleur  à  Feau ,  et  ils 
n^en  cèdent  qu'une  partie  à  l'alcool. 

A  une  température  suffisante  le  principe  colorant  de  l'or- 
canette  se  réduit  en  une  buHe  aromatique,  en  une  buile 
empyreumatique ,  en  eau ,  en  hydrogène  carburé,  en  oxide  de 
carbone  et  en  charbon.  Les  produitsne  contiennent  pas  d'azote. 

L'acide  sulfurique  concentré  à  chaud  le  décompose;  il  se 
dégage  beaucoup  de  gaz  acide  sulfureuit ,  et  le  principe  al* 
téré  ert  dissous. 

L'acide  nitrique  le  réduit  en  acide  oxalique  et  en  une  pe* 
tite  quantité  de  matière  jaune  aaière. 

Le  chlore  décolore  le  principe  colorant  -de  l'orcanette  dis- 
sous dans  l'alcool.  La  matière  altérét  est  soluble  dans  l'al- 
cool ,  qu'elle  colore  en  jaune. 

Lorsqu'on  fait  bouillir  la  solution  alcoolique  du  principe  co- 
lorant de  l'orcanette  concentn^e,  préalabtement  mêlée  avec 
de  l'eau,  la  couleur  rouge  passe  au  violet ,  et  si  Fébullition  est 
soutenue  pendant  un  temps  suffisant,  la  liqueur  devient  tout* 
À-fait  bleue  par  la  concentration  ^  enfin,  elle  laisse  un  résidu 
noir,  formé  par  la  matière  altérée.  Ce  résidu  colore  l'alcool 
et  l'éther  en  lilas;  les  huiles  en  beau  bleti:  les  acides  font 
passer  la  couleur  bleue  au  vert  ;  les -alcalis  s^  combinent  :  les 
combinaisons  sont  bleues.  ^Ch.) 

•   ORCANETTE  A  VESSIE.  (Bot.),  Nom  vulgaire  du  fyeopsià 
ffésicaria.  (L.  D.) 

ORCEILLE.  (Bot.)  Voyet - Orcella  et  OasEiLtE.  (Lbm.) 

ORCELLA  (  Bot.  ) ,  *  Orceillè  sardine.  A«  tapport  de  Castor 
Durante  et  de  Michéli ,  les  Italiens  nottriient  f^rtétta  tarâifidla 
et  mammola ,  une  espèce  d'agaric  qu'on  mange  et  qui  est  fort 
recherchée.  C'est  une  espèce  d'un  gris  cendré  ou  blanchâtre , 
«vec  le  stipe  et  les  feuiUetsi^uxj  Paulet  la  place  au  nombre 


5oo  ORC 

de  ses  oreilles  de  terre ,  et  la  décrit  sous  le  nom  de  raqueUe 
hlanche.  Elle  se  fait  remarquer  par  sa  forme  ovale  9  alongée, 
comme  une  petite  tétine  blanche ,  quand  elle  est  naiadÉnte';  ce 
qui  lui  a  fait  donner  le  nom  de  mammola  :  mais,  lorsqu'elle  se 
développe ,  elle  prend  la  forme  d'un  éventail  ou  d'une  raquette. 
Elle  n'a  pas  plus  de  trois  pouces  de  hauteur;  sa  couleur  est 
d'un  beau  blanc  :  elle  croît  en  touffe  et  se  rencontre  en 
Italie,  en  Hongrie,  etc.  (Lem.) 

ORCHEF.  (Ornilh,)  Ce  gros -bec  des  Indes  est  le  loxia 
héngalensis,  Linn.,  et  le  eoccolhraustes  chîysocephala  ^  VieilL 
(Ch.  D.) 

ORCHëSIE,  Orchesia.  {Entom.)  M.  LatreiUe  désigne  sous 
ce  nom  de  genre  une  espèce  de  coléoptère  hétéroméré  du 
genre  des  serropalpes ,  famille  des  ornéphiles.  Voyez  Suao- 
rALPB  et  DiRcés.  (CD.) 

ORCHESTE,  OrcTies^es.  {Entom.)  Genre  d'insectes  coléop* 
tères  tétramérés,  delà  famille  des  rhinocèresou  rostricornes, 
établi  par  Illiger  pour  y  ranger  les  petites  espèces  de  charan- 
sofls,  que  l'on  peut  ainsi  caractériser:  Antennes  coudées, in* 
sérées  au  milieu  d!un  bec  alongé,  se  couchant  sous  le  yeatre; 
cuisses  postérieures  renflées ,  propres  au  saut. 

Ce  nom  est  emprunté  du  grec  Og^j^tiffliiç^  qui  signifie  sau» 
leur. 

Les  insectes  de  ce  genre  se  nourrissent  de  feuilles  sous  leurs 
deux  états  de  larves  et  d'insectes  parfaits.  Sous  la  première 
forme  la  plupart  sont  des  vers  mineurs ,  q.ui  vivent  du  paren- 
chyme des  feuilles  entre  les  deux  épidermes  des  pages  supé* 
rieure  et  inférieure;  ils  s'y  cjiangent  en  nymphes  dans  un 
petit  cocon  qu'ils  sç  l^ent.  Les  petits  coléoptères  que  pro* 
duisent  ce^ larves  sont  tr,ès-]wmbreu;c  en  espèces;  ils  sont  fa- 
ciles à  distinguer  au  premier  abord  par  la  grosseur  de  leurs 
cuisses  postérieures,  qui  leur  donnent  la  faculté  de  sauter. 
Fabricius  a  décrit  la  plupart  de  ces  espèces  dans  la  division 
des  rhynchènes,  à  cuisses  propres  à  sauter,  femorihus  saUa^ 
riis.  Chaque  sorte  d'^^bre  nour^t,  pour  ainsi  dire ,  son  espèce. 
Il  se  rencontre  aussi  sur  beaucoup  d'autres  plantes,  telles  que 
le  beccabunga,  le  fraisier,  etc.  '  * 

Les  principales  espèces  sont  : 
.   i.°  L'oacHESTE  DE  l'aune,    Orohestes  alm»   C'est  celle  que 


ORC  3oi 

nous  avons  fait  figurer  sous  le  d,"*  8  'de  la  planche  de  Tatlas 
de  ce  Dictionnaire,  et  que  Geoffroy  a  décrite  page  286, 
n.*  20  ,  sous  le  nom  de  charanson  sauteur  à  taches  noires. 

Car.  Noir;  élytres  testacés ,  avec  deux  taches  arrondies, 
noires  ou  brunes.  On  le  trouve  sur  les  feuilles  de  Taune  ou 
de  Torme ,  dont  il  altère  le  feuillage. 

2.^  Orcheste  db  l'osier,  O.  viminalis.  C'est  le  charanson 
ou  sauteur  brun  de  Geoffroy. 

Car,  Brun;  à  élytres  striés,  testacés.  (C.  D») 

ORCHESTIE,  Orchestia.  {Crust.)  Genre  de  crustacés  de 
Tordre  des  isopodes,  voisin  des  talitres,  et  décrit  dans  notre 
article  Malacostracés.  Voyez  tome  XXVllI ,  page  3 60.  (Desm.) 

ORCHIASTRUM.  {Bot.)  Le  genre  d'orchidées  que  Michéli 
désignoit  sous  ce  nom,  est  maintenant  le  neottia  de  Jacquin 
et  de  M.  R.  Brown.  (  J.  ) 

ORCHIDEA.  (Bot.)  Petiver,  dans  son  Gazophyllacium ,  figure 
sous  ce  nom  (pi.  85 ,  fîg.  6)  une  plante  liliacée,  appelée  main* 
tenant  euoomis  nanay  Willd.  (  Lem.) 

ORCHIDÉES.  (Bot.)  Cette  famille  très-naturelle ,  qui  tire 
son  nom  de  l'orchis ,  un  de  ses  principaux  genres ,  est  réunie 
tout  entière  à  la  tête  de  la  gynandrie  de  Linnaeus.  Dans  la 
méthode  fondée  sur  les  affinités,  elle  se  rattache  à  la  classe 
des  mono'épygines  ou  monoootjrlédones  à  étamines  insérées  sur 
le  pistil.  Son  caractère  général  est  coniposé  des  suivans. 

Un  calice  d'une  seule  pièce ,  adhérent  à  l'ovaire ,  ordinai<^ 
rement  coloré,  divisé  à  son  limbe  en  six  lobes,  trois  exté- 
rieurs et  trois  intérieurs  ;  un  des  trois  premiers  est  supérieur, 
nommé  le  casque;  les  deux  autres  sont  latéraux  inférieurs* 
Deux  des  intérieurs  sont  latéraux  supérieurs  ;  le  troisième 
inférieur,  nommé  lahellum,  a  souvent  une  forme  différente 
de  celle  des  autres  et  une  dimension  plus  considérable  ;  sa 
base  est  tantôt  nue ,  tantôt  prolongée  en  un  éperon  ou  corne 
creuse.  Un  ovaire  simple ,  adhérent  au  calice,  surmonté  d'un 
style  qui  s'élève  de  son  côté,  répondant  au  lobe  supérieur 
du  calice-,  un  stigmate  simple,  terminant  la  surface  intérieure 
du  style.  Trois  filets  d'étamines  insérés  sur  l'ovaire  entre  le 
style  et  les  trois  lobes  supérieurs  du  calice.  Les  deux  filets 
latéraux,  ordinairement  stériles  (excepté  dans  le  cypripedium)^ 
sont  tantôt  apparens ,  plus  ou  moins  alongés»  tantôt  très-courts 


303  ORC 

ou  presque  nuls.  Le  troisième ,  intermédiaire  ^  placé  aerriife 
le  style,  s'applique  contre  son  dos  dans  presque  toute  la 
longueur  (  cette  réunion  de  ces  deux  organes ,  propre  aux 
orchidées,  a  été  nommée  gynosteme  par  Richard).  Ce  filet 
supporte  une  anthère  partagée  en  deux  loges  uniloculaircs, 
qui  tantôt  sont  rapprochées  au  sommet  du  filet,  ou  un  peu  plus 
éloignées  sur  ses  deux  côtés,  tantôt  sont  plus  rapprochées  de 
sa  base  ;  chaque  loge  s'ouvre  en  deux  valves  et  laisse  aper- 
cevoir des  poussières  fécondantes  nombreuses  et  très-menues, 
liées  ensemble  en  une  ou  plusieurs  masses  par  une  substance 
élastique ,  que  Ton  peut  distendre  et  qui  se  rétracte  ensuite 
d'elle-même.  La  base  rétrécie  de  ce  lien  tient  à  la  loge  par 
un  petit  épanouissement  visqueux,  par  lequel  la  masse, 
lancée  au  dehors ,  à  l'époque  de  la  fécondation ,  s'attache  à 
quelque  partie  intérieure  de  la  fleur.  L'ovaire  devient  en 
mûrissant  une  capsule  (alongée  en  silique  un  peu  charnue 
dans  la  vanille  ) ,  unilocnlaire ,  à  trois  angles  plus  ou  moins 
saiUans,  lesquels,  unis  à  la  base  et  au  sommet,  présentent 
la  forme  d'un  châssis  k  trois  montans,  auquel  sont  appli- 
quées ,  sur  les  trois  faces ,  trois  valves  qui  s'en  détachent  à 
la  maturité  du  fruit ,  et  jettent  au  dehors  des  graines  nom* 
breuses  et  menues  comme  de  la  sciure  de  bois,  portées  sur 
leur  surface  intérieure.  Ces  graines  (observées  par  Gœrtner), 
couvertes  d'un  tégument  oblong  fusiforme ,  sont  globuleuses, 
jremplies  par  un  périsperme  au  sommet  duquel  est  un  em- 
bryon monocotylédone  d'une  petitesse  extrême. 

Les  racines  des  orchidées  sont  fibreuses  ou  tubéreuses, 
i  tubercules  entiers  ou  divisés  en  quelques  lobes.  Les  tiges 
sont  herbacées ,  quelquefois  grimpantes  et  parasites  ;  plus 
souvent  basses,  non  rameuses,  tantôt  garnies  de  quelques 
feuilles  ou  écailles,  tantôt  nues,  imitant  une  hampe.  Les 
feuiUes  sont  radicales  ou  caulinaires ,  alternes ,  formant  gaine 
ou  demi-gaine  à  leur  base.  Les  fleurs  sont  terminales ,  soli- 
taires ou  en  épis,  accompagnées  chacune  d'une  spathe  oif 
bractée. 

Linnaeus  n'a  publié  que  huit  genres  d'Orchidées,  notre 
GerUra  en  contient  treize.  Swartz,  qui,  en  1820,  a  donné  la 
Monographie  de  cette  famille,  l'a  composée  de  vingt- cinq 
genres  distribués  en  trois  sections ,  d'après  U  ntuation-  de 


ORC  3o5 

Fanthère  relativement  au  filet.  Willdenow  en  porte  le 
sombre  à  vingt -sept,  qu'il  divise  en  deux  sections,  carac- 
térisées par  l'existence  ou  l'absence  d'un  éperon  à  la  base 
du  iaheUum„  Richard ,  s'occupant  des  seules  orchidées  d'Eu-" 
tmpe ,  a  publié ,  dans  le  quatrième  volume  des  Mémoires  du 
Muséum,  un  très^bon  mémoire  qui  les  porte  à  vingt -deux 
genres ,  répartis  dans  quatre  sections ,  d'après  l'organisation 
des^  masses  de  poussières  d'étamines.  Dans  le  même  temps , 
M*  du  Petit-Thouars  préparoit  un  autre  travail  sur  les  orchi- 
dées des  seules  tles  de  France  ^  de  Bourbon  et  de  Madagascar  ^ 
qu'il  avoit  eu  occasion  de  visiter.  Ce  travail,  qui  n'est  qu'é* 
hauchéy  présente,  suivant  un  système  particulier  de  nomen- 
elature ,  environ  soixante  genres  formés  en  partie  d'espèces 
connues  de  genres  anciens  subdivisés  chacun  d*après  quelques 
caractères  préférés,  et  figurés  dans  près  de  cent  planches 
gravées  d'après  les  dessins  de  l'auteur  t  il  a  déjà  imprimé  et 
non  publié  le  caractère  de  la  famille,  en  deux  tableaux, 
dans  lesquels  les  genres  sont  distribués  en  trois  sections  et 
subdivisés  méthodiquement.  Nous  devons  regretter  l'inter- 
ruption de  ce  travail  dont  on  ne  peut  tirer  aucun  parti  tant 
qu'il  ne  sera  pas  terminé. 

M.  R»  Brown  qui,  dans  la  dernière  édition  de  VHortus 
Kert^ensis,  a  donné  la  listé  des  orchidées  cultivées  à  Kew,  ou 
communes  en  Angleterre ,  leur  a  ajouté  plusieurs  nouveaux 
genres ,  et  en  porte  le  nombre  à  environ  quarante  -  huit , 
répartis  dans  cinq  sections,  principalement  caractérisées,  à 
l'imitation  de  Swartz,  mais  avec  quelques  modifications,  par 
la  situation  respective  de  l'anthère  et  du  filet.  En  ajoutant 
à  cette  série  tous  les  autres  genres  de  la  Nouvelle-Hollande 
publiés  par  le  même  auteur  dans  son  Prodromus,  ceux  de 
l'Amérique  méridionale  mentionnés  dans  le  Nova  Gênera  de 
M*  Kunth ,  ceux  de  la  Flore  du  Pérou  et  quelques  autres 
qui  doublent  presque  la  série  proposée  par  M.  Brown,  on 
aura  le  travail  le  plus  complet  sur  cette  partie.  C'est  pour 
cette  raison  que  nous  le  présentons  ici  de  préférence,  sans 
cependant  l'adopter  définitivement ,  en  attendant  les  amélio- 
rations et  rectifications  qui  résulteront  des  nouvelles  recher- 
ches, et  que  M.  Brown  pourra  faire  lui-même. 

Sa  première  section,  caractérisée  par  l'anthère  adaée  pres-^ 


M  ORC 

que  à  la  sommité  du  filet  et  persistante,  renferme  les  genres 
suivans  :  Orchis  dont  on  a  détaché  plusieurs  espèces,  BonaUa 
de  Willdenowy  Gymnadcnia,  Aceras  et  Herminum  de  M. 
Brown ,  Habenaria  de  Willdenow ,  BarthoUna  Br.  ,  Serapias 
de  Swartz,  Coryeium  et  Ophrys  du  même,  AUensteinia  de 
M.  Kunth ,  Satyrium ,  Disa ,  Pterygodium  et  Disperis  de  Swartz. 

Dans  la  seconde  section ,  dont^  Fanthére  est  parallèle  au 
stigmate,  suivant  Texpression  de  Fauteur,  et  persistante, 
sont  placés  les  genres  Cryptostylis,  Prasophyllunij  Genoplasium 
et  Coopéra  de  M.  Brown ,  Neottia  de  Jacquin  et  Swartz, 
dont  le  Calochilus  Br.  et  le  CephalarUhera  Bich.  sont  peut- 
être  congénères  ou  au  moins  voisins ,  Ponthiera  Br. ,  Cror 
nichis  Sw.,  DiurU  du  même  dont  on  a  rapproché  VOrÛiO' 
Cfras  Br.,  ThtLymitra  de  Forster,  Epiblema  et  Listera  Br. 

L'anthère  terminale,  persistante,  à  loges  rapprochées, 
caractérise  la  troisième  section  -à  laquelle  se  rapportent  les 
genres  Epipactis  de  Haller  et  Swartz ,  Mierotis  et  Acianthus 
Br. ,  Pogonia  d'Aitone,  Eriochilus  Br. ,  Caladenia  Br.,  G2os- 
sodia  Br. ,  Pteràslylis  Br. ,  OyrtostylU  Br. ,  ChilogloUis  Br. , 
JjyperafUhus  Br. ,  CorysarUhes  Br. ,  Calopogon  Br. ,  Caleana 
Br.  ou  Caleya  Ait. ,  Calogyne  Br. ,  Arethusa  Sw. ,  dont  le 
Pogonia  cité  plus  haut  et  le  Odonectis  de  M.  Ra6nesque 
sont  peut-être  congénères,  Thelipogon  et  Trichoceros  de  M. 
Kunth. 

Une  anthère  également  terminale,  à  loges  rapprochées, 
mais  mobile  et  caduque,  sert  à  désigner  la  quatrième  sec- 
tion ,  qui  renferme  les  genres  suivans  :  Gastrodia  Br.  ,  Bletia 
de  la  Flore  du  Pérou,  Geodorum  de  MM.  Jackson  et  An- 
drews, Calypso  de  M.  Salisbury,  Malaxis  Sw. ,  Corallorhiza 
de  Ruppius  et  Haller,  Isochilus  Br.  ou  Leptothrium  de  M. 
Kunth,  Stelis  Sw.  et  ses  congénères  Humholdtia  et  Afasde- 
i/ifalia  de  la  Flore  du  Pérou,  Lepanthes  Sw. ,  Pleurothallis  Br., 
Kestrepia  Kunth  ,  Aerides  de  Loureiro ,  Venda  de  Roxburg , 
Anguloa  et  Gongora ,  de  la  Flore  du  Pérou ,  Dendrobium  Sw. , 
auquel  on  réunit  les  Octomeria  et  Broughtonia  Br. ,  Steno" 
glossum  Kunth  j  Alamaria  de  M.  Laxara,  Maxillaria  de  la 
Flore  du  Pérou ,  Sarcockiius  Br. ,  Cymbidium  Sw.  dont  ÏOr" 
nithodium  Salisb.  et  le  Brassa^^olla  Br.  sont  peut-être  con- 
génères, Pachyphyllum  et  Sobralia  de  la   Flore  du  Pérou, 


ORC  3«s 

Bratsia  Br. ,  Lyssochilus  Br» ,  Fernandezia  de  la  Flore  du  Pé- 
rou ,  Oncidium  Sw*  dont  VIonopsis  Kunth  e&t  voisin  ou  peut- 
être  congénère ,  Oyrtopodium  Br. ,  Cyrtochilum  Kunth  ,  Ao- 
driguezia  de  la  Flore  du  Pérou ,  Odontoglossum  Kunth ,  Epi" 
dèndrum  de  Linnœus  dont  ,on  a  détaché  beaucoup  d'espèces 
devenues  genres  ,  Vamlla  Sw. ,  Myrohroma  Salisb. ,  Lima» 
dorurtij  Sw. 

lia  cinquième  section  diffère  des  précédentes  par  ses  deux 
filets  latéraux,  qui,  stériles  dans  toutes  les  autres  orchidées , 
sont  fertiles  dans  un  seul  genre,  qui  est  le  Oypripédium  de 
Linnaeus.  (J.) 

ORGilIDlUM.  {Bot.)  Swartz  faisoit  sous  ce  nom  un  genre 
dtt  Cjrpripedium  bulbosum  de  linnseus,  que  lui-même  a  nommé 
depuis  limmodorum  boréale  j  en  quoi  il  a  été  sui\ri  par  Will- 
denow.  (J«) 

ORCHIDOCARPUM.  (Bot.)  Ce  genre  de  Michaux  est  la 
même  plante  que  Vanona  Iriloba  de  Linnœus,  dont  Adanson 
avoit  fait  depuis  long-temps  un  genre  sous  le  nom  d^Asiminaj 
distinct  de  Vanona  par  son  fruit  composé  de  plusieurs  baies 
sessiles  et  polyspermes ,  quelquefois  unies  à  leur  base.  Nous 
avons  rétabli  ce  genre  d'Adanson  dans  un  Mémoire  sur  les 
Anonées  (Annal,  du  Mus. ,  vol.  16),  en  y  réunissant  Vorchido' 
earpum^  et  M.  Duyal  a  adopté  cette  réunion  dans  sa  mono- 
graphie sur  cette  même  famille. 

Le  mot  asimina  a  été  omis  dans  ce  Dictionnaire ,  qui  cite 
la  plante  sous  le  nom  de  corossol  trilobé.  Voyez  Corossol. 

(j.) 

ORCHILE.  (  Ornith.  )  Cet  oiseau  n'est  nommé  dans  Aris- 
tote  qu'une  seule  fois ,  au  chapitre  1  /"  du  9."  livre ,  où  l'au- 
teur grec  se  borne  à  dire  que  c'est  un  ennemi  du  chat-huant» 
Aristophane  l'a  nommé  dans  deux  de  ses  pièces,  et  Aratus 
dit  dans  ses  Phénomènes  que ,  quand  l'orchile  entre  dans  des 
trous  en  terre,  c'est  un  signe  de  tempête.  Cet  oiseau  est 
aussi  indiqué  dans  Aviénus  et  dans  Hésyche  ;  mais  aucun  de 
ces  auteurs  ne  met  à  portée  de  le  reconnoitre,  et  l'opinion, 
de  Gesner,  suivant  laquelle  ce  seroit  le  roitelet  huppé ,  n'est 
pas  soutenable.  (Ch.  D.) 

ORCHILLA  et  ORGUILLA.  {Bot.)  Synonymes  espagnols 
d'OasEiLLE.  Voyez  ce  mot»  (Lem*) 

36.  20 


3o6  ORC 

ORCHIS;  Orchisy  linm  {Bot»)  Genre  de  plantes  monocoty- 
lëdones  >  qui ,  dans  la  méthode  naturelle  de  M.  de  Jussieu ,  a 
donné  son  nom  à  la  fapiille  des  orchidées^  et  qui,  dans  le  83^»- 
téme  sexuel  se  trouve  placé  dans  la  gynandrie  monogyme.  11 
présente  pour  principaux  caractèiies  :  Une  corolle  de  six  pé« 
taies  iiîégaux,  partagés  en  deux  lèvres,  dont  cinq  supérieurs, 
à  peu  près  égaux,  plus  ou  moins  connivens;  le  sixième  ou 
l'inférieur  (nommé  nectaire  par  Linnœus,  labelle  par  plu- 
sieurs  auteurs  modernes),  plus  grand  que  les  autres,  diver- 
sement lobé,  prolongé  à  sa  base  en  un  éperon  ou  corne  alon* 
gée^  une  seule  étamine  placée  au  sommet  du  style,  formée 
d'une  anthère  à  deux  loges  adnées  à  la  partie  supérieure  du 
style  j  un  ovaire  infère,  presque  toujours  tordu ,  surmonté  d'un 
style  membraneux  et  concave  ;  une  capsule  alongée ,  unilo- 
culaire ,  à  trois  côtes ,  s'ouvrant  par  ses  angles  et  renfermant 
des  graines  nombreuses,  menues. 

hes  orchis  sont  des  plantes  herbacées,  vivaces  par  leurs  ra- 
cines, qui  sont  le  plus  souvent  formées  d'un  tubercule,  lequel, 
chaque  année ,  est  remplacé  par  un  autre ,  mais  de  manière 
que  pendant  presque  tout  le  temps  que  la  plante  est  en  végé- 
tation ,  on  trouve  les  deux  tubercules  à  la  fois*  Dans  le  com- 
mencement l'ancien  pousse  de  son  collet  quelques  fibres  cy- 
lindriques, et  il  produit  aussi  de  la  même  partie  une  sorte 
de  bourgeon  ,  lequel  devient  bientôt  un  nouveau  tubercule» 
D'abord  et  lorsque  les  feuilles  commencent  à  paroître ,  l'ancien 
est  plus  gros;  mais  ensuite  le  jeune  prenant  tous  les  jours  de 
l'accroissement,  il  devient  vers  le  temps  delà  fleuraison  à  peu 
près  égal  au  premier  ;  enfin  il  conserve  le  volume  qu'il  a  acquis, 
tandis  que  l'autre ,  au  contraire,  s'épuise  tous  les  jours  davan- 
tage À  nourrir  la  tige,  les  fleurs,  les  graines,  et  lors  de  la  ma- 
turité de  ces  dernières  l'ancien  tubercule  devient  ridé,  affaissé, 
et  finit  enfin  par  se  détruire  tout-à-fait.  Dans  quelques  espèces 
dont  les  racines  sont  fasciculées ,  il  est  probable  que  le  fais- 
ceau se  renouvelle  de  même  chaque  année.  La  tige  de  toutes 
ces  plantes  est  simple,  cylindrique,  garnie  de  feuilles  entières, 
engainantes  à  leur  base.  Leurs  fleurs  sont ,  en  général ,  d'un 
aspect  agréable ,  accompagnées  de  bractées  et  disposées  en  épi 
terminal.  On  connolt  aujourd'hui  environ  cent  trente  espèces 
d'orchis ,  parmi  lesquelles  près  d'une  trentaine  croissent  na- 


ORC  3o7 

(urellement  en  France  ;  le  reste  se  trouve  dans  les  différentes 
contrées  de  l'Europe  et  dans  les  autres  parties  du  monde* 

*  Tubercules  arrondis. 

Oachis  A  DEUX  feuilles;  Orchis  bifoliaj  Linn»,  Spec. ,  i33i» 
Ses  tubercules  sont  ovoïdes,  un  peu  oblongs  ;  sa  tige,  haute 
d'un  pied  et  plus  9  est  munie  à  sa  base  de  deux  ou  quelquefois 
de  trois  feuilles  ovales  ou  oblongues,  très-glabres,  et,  dans  sa 
longueur,  de  quelques  autres  feuilles  lancéolées  -  linéaires  ^t 
beaucoup  plus  petites.  Ses  fleurs  sont  blanchâtres  ,  un  peu 
écartées  entre  elles,  légèrement  odorantes;  leur  labelle  est 
linéaire ,  entier,  et  Téperon  est  une  fois  plus  long  que  Tovaire. 
Cette  espèce  croît  en  France  et  en  Europe  dans  les  bois,  les 
buissons  et  les  pâturages  ;  elle  fleurit  en  Mai  et  Juin. 

Orchis  pyramidal:  Orchis  pyramidalis,  Linn.  ,Spec.,  i352$ 
Jacq. ,  Flor.  Aust,,  tab.  266.  Ses  tubercules  radicaux  sont  pres- 
que globuleux.  Sa  tige  s'élève  à  dix  ou  quinze  pouces ,  et  elle 
est  garnie  de  feuilles  étroites  ,  lancéolées;  Ses  fleurs  sont 
d'un  pourpre  clair,  quelquefois  blanches ,  rapprochées  en  un 
épi  serré  et  pyramidal.  Le  labelle  est  trifide  ;  l'éperon  subulé, 
plus  long  que  l'ovaire,  et  celui-ci  de  la  même  longueur  que 
les  bractées.  Cette  espèce  croît  dans  les  pâturages  des  mon- 
tagnes en  France,  en  Suisse,  en  Angleterre,  en  Italie,  etc. 

Orchis  PUANT  :  Orchis  coriophora,  Linn.,5pec. ,  i332;Jâcq., 
Flor,  Aust,,  tab.  122.  Ses  feuilles  sont  linéaires-lancéolées  ;  ses 
tiges  sont  hautes  de  huit  à  douze  pouces,  terminées  par  un 
épi  ovale-oblong ,  assez  serré,  composé  de  fleurs  d'un  pour- 
pre obscur ,  mêlé  de  vert ,  et  exhalant  une  forte  odeur  de 
punaise;  le  labelle  est  à  trois  lobes  un  peu  dentés,  et  l'épe* 
ron  est  conique ,  une  fois  plus  court  que  l'ovaire.  Cette  plante 
croît  dans  les  prés  en  France  et  dans  le  Midi  de  l'Europe;  elle 
.fleurit  en  Mai  et  Juin. 

Orchis  mâle:  Orchis  mascula,  Linn.,  Spec,^  i333;  Flor» Dan,, 
tab.  467.  Ses  feuilles  sont  oblongues-lancéolées ,  souvent  mar- 
quées de  tachas  purpurines.  Sa  tige  est  haute  de  douze  à  dix- 
huit  pouces,  terminée  par  un  épi  de  fleurs  purpurines,  rare- 
ment blanches ,  long  de  trois  pouces  ou  environ.  Le  labelle  est 
à  trois  lobes,  le  moyen  crénelé,  échancré;  les  pétales  exté- 
rieurs sont  réfléchis  en  arrière  ;  l'éperon  est  obtus,  horizontal, 


5o8  ORC 

d«  la  longueur  de  Favaire.  Cette  plante  n^est  pas  rare  dans 
les  bois  et  dans  les  pâturages;  elle  fleurit  en  Avril  et  Mai« 

Oacbis  Panaché;  Orchis  variegata ,  Lam.,  Dict.  enc.»  4  9  P^* 
692.  Ses  feuilles  sont  lancéolées;  sa  tige  est  haute  de  huit  à 
dix  pouces ,  terminée  par  un  épi  court ,  serré  9  composé  de 
fleurs  d'un  pourpre  clair ,  tachetées. de  points  plus  foncés*  Les 
pétales  supérieurs  sont  aigus ,  connivens  ;  le  labelle  est  à  trois 
découpures,  dont  la  moyenne  échancrée,  avec  une  pointe 
particulière  dans  le  milieu  de  Téchancrure  ;  Téperon  est  une 
fois  plus  court  que  l'ovaire.  Cette  espèce  croît  dans  le  Midi 
de  la  France  et  de  l'Europe;  elle  fleurit  en  Avril  et  Mai. 

Oachis  singe  :  Orchis  tephrosarUlios  ^  Willd»,  Spec,  4  ,  pag. 
2 1  ;  Orchis  simia^  Lam. ,  Flor.  fr«,  3 ,  pag.  607.  Sa  tige  est  haute 
de  dix  à  quinze  pouces ,  garnie  dans  sa  partie  inférieure  de 
feuilles  ovales -oblongu es,  terminée  à  son  extrémité  par  un 
épi  ovale-oblong,  assez  serré.  Les  pétales  supérieurs  sont  d'un 
pourpre  clair,  connivens;  le  labelle  est  d'une  couleur  plus 
foncée,  tacheté,  partagé  en  quatre  découpures  profondes,  li- 
néaires, ressemblant  en  quelque  sorte  aux  quatre  membres 
d'un  singe.  Les  bractées  sont  très^cpurtes  et  l'ovaire  est  une 
fois  plus  long  que  l'éperon.  Cette  espèce  crott  dans  les  pâtu- 
rages des  montagnes  et  aux  bords  des  bois  en  France,  en 
Italie,  etc;  elle  fleurit  en  Mai. 

Orchis  miutaiee :  Orchis  militaris ,  Linn., 5pec. ,  i333  ;  Jacq., 
Jcon,  rar,^  3  ,  tab,  598.  Ses  feuilles  sont  ovales -oblongues  ou 
ovales-lancéolées.  Sa  tige  s'élève  à  quinze  ou  vingt  pouces  et 
se  termine  par  un  bel  épi  de  fleurs  plus  grandes  que  dans 
toutes  les  espèces  précédentes,  et  long  de  quatre  à  six  pouces. 
Les  bractées  sont  très -courtes  et  l'ovaire  est  deux  fois  plus 
long  que  l'éperon.  Les  cinq  pétales  supérieurs  sont  connivens, 
d'un  rouge  pâle  dans  une  variété,  d'un  pourpre  brun  dans  une 
autre;  le  labelle,  blanchâtre,  parsemé  de  points  purpurins, 
est  à  quatre  lobes,  dont  les  deux  inférieurs  sont  quelquefois 
dentés  et  séparés  par  une  petite  pointe.  Cette  plante  croit  en 
France ,  en  Angleterre ,  en  Allemagne ,  en  Suisse ,  etc. ,  dans 
les  bois  et  les  lieux  ombragés;  elle  fleurit  en  Mai. 

OnCHis  DE  Robert  ;  Orchis  Robertiana,  Lois.,  J?/or.  Gai.,  606 , 
tab.  21.  Cette  espèce  a  le  port  de  la  précédente;  mais  elle  en 
diffère  par  certains  caractères  coustans.  Toutes  se»  feuilles 


ORC  3o9 

sont  plus  larges ,  les  radicales  ovales  et  les  caulinaires  ovales- 
lancéolées.  Les  bractées  sont  au  moins  aussi  longues  que  les 
fleurs.  Celles-ci  sont  agréablement  odorantes  ;  elles  ont  leurs 
cinq  pétales  supérieurs  verdâtres,  obtus,  et  leur  labelle,  par- 
tagé en  quatre  lobes  oblongs,  est  d'une  couleur  purpurine 
claire,  bordé  de  brun  et  moucheté  de  rougeâtre.  Cette  plante 
a  été  découverte ,  il  y  a  vingt  ans ,  sur  les  collines  des  en- 
virons de  Toulon,  par  M.  Robert,  directeur  du  Jardin  de  la 
i&arine  de  cette  ville,  qui  a  enrichi  la  Flore  de  France  de  beau- 
coup d'autres  espèces  nouvelles ,  qu'il  a  également  découvertes 
en  Provence  et  en  Corse,  Depuis  ce  temps  cette  espèce  a  été 
retrouvée  dans  plusieurs  départemens  du  Midi,  en  Italie, 
en  Sicile,  Elle  fleurit  en  Avril. 

Orchis  a  odeur  de  bouc  ,  vulgairement  Satyrion  :  Orchis 
hireina ,  Swartz,  ^c^  Holm,,  1800,  p.  207  ;  Satyrium  hircinum^ 
linn»,  Spec,  i337  ;  Jacq. ,  Flor,  AusL^  tab,  367.  Sa  tige  est 
haute  de  quinze  pouces  à  deux  pieds,  garnie  dans  sa  partie 
inférieure  de  feuilles  ovales-lancéolées ,  et  terminée  par  un  épi 
long  de  six  à  dix  pouces  et  même  plus ,  composé  de  fleurs  d'un 
blanc  verdâtre,  avec  quelques  lignes  brunâtres,  d'une  odeur 
désagréable  et  fétide.  Le  labelle  est  découpé  en  trois  lanières 
linéaires,  dont  les  deux  latérales  sont  petites,  ondulées,  et 
dont  la  moyenne  est  longue  de  vingt  à  vingt- quatre  lignes, 
bifide  à  son  extrémité  et  roulée  ?ur  elle-même  avant  l'épanouis- 
sement de  la  fleur.  Cette  espèce  croU  sur  les  collines  sèches 
en  France,  en  Suisse ,  en  Allemagne ,  en  Italie  9  etc,  ;  elle  fleurit 
en  Juin  et  Juillet, 

^  **  Tubercules  palmés. 

Orchis  a  feuilles  larges  :  Orchis  latifolia,  Linn. ,  Spec, ,  1 334  î 
Flor,  Dan. ,  tab,  266.  Ses  racines  sont  âes  tubercules  ovoïdes, 
un  peu  comprimés,  divisés  à  leur  extrémité  inférieure  en 
deux ,  trois  ou  quatre  lobes  oblongs ,  cylindriques  et  disposés 
.i^  peu  près  comme  les  doigts  de  la  main.  Sa  tige  est  cylindri- 
que, fistuleuse,  haute  de  dix  à  quinze  pouces,  garnie  de 
feuilles  lancéolées,  plus  rapprochées  les  unes  des  autres  que 
dans  toutes  les  espèces  précédentes,  et  terminée  par  un  épi 
conique,  composé  de  fleurs  purpurines,  quelquefois  blan- 
ches, serrées  et  accompagnées  de  bractées  beaucoup  plua 


3io  ORC 

longues  qu^ elles.  Les  trois  pétales  extérieurs  sont  connivens  et 
les  deux  intérieurs  ouverts  ;  le  labelle  est  partagé  en  trois 
lobes  peu  profonde ,  et  il  est  marqué  de  points  et  de  lignes 
violettes.  Cette  plante  est  commune  dans  les  prés  humides; 
elle  fleurit  en  Mai  et  Juin. 

Orchis  TACHÉ  :  Orchis  maculata ,  Linn.,  Spec,  i335;  Flor. 
Dan,^  tab.  933.  Cette  espèce  a  beaucoup  de  rapports  avec  la 
précédente  ;  mais  elle  en  diffère  par  sa  tige  pleine  et  non  fîstu- 
leuse,  chargée  dé  feuilles  plus  étroites  et  plus  distantes,  par 
ses  fleurs  plus  nombreuses,  d^une  couleur  plus  claire ,  formant 
un  épi  plus  alongé,  dont  lés  brafctées  ne  sont  pas  jplus  longues 
que  l'ovaire.  Les  feuilles  sont,  ou  d'un  vert  uniforme,  ou 
marquées  de  taches  d'un  pourpré  noirâtre.  Cette  plante  est 
commune  dans  les  prés  et  lés  bois  montagneux  ;  elle  fleurit  en 
Juin  et  Juillet. 

Orchis  odorant;  Orchis  odoratissima ,  Linn. ,  Spec,  i335. 
Ses  tubercules  sont  palmés  comme  dans  les  deux  espèces  pré- 
cédentes. Sa  tige  est  grêle,  haute  de  dix  à  quinze  pouces ,  gar- 
nie, à  sa  base  et  dans  sa  partie  inférieure,  de  quelques  feuilles 
linéaires,  canalîculées.  Ses  fleurs  sont  purpurines,  petites, 
agréablement  odorantes ,  disposées  en  un  épi  cylindrique, 
serré.  L'éperon  est  recourbé,  presque  égala  l'ovaire,  qui  est 
plus  court  que  les  bractées.  Cette  espèce  croît  dans  les  prés 
et  sur  les  collines  dans  le  Midi  de  la  France ,  en  Italie ,  en 
Allemagne ,  etc.  ;  elle  fleurit  en  Juin  et  Juillet. 

Orchis  a  long  éperon:  Orchis conopsea ,  Linn.,  Spec*,  i335; 
Flor*  Dan, ,  tab.  224.  Cette  espèce,  quant  au  port,  ressemble 
assez  à  la  précédente;  mais  elle  en  difiere  d'ailleurs  par  ses 
feuilles  un  peu  plus  larges,  par  ses  fleurs  disposées  en  épi  plus 
lâche ,  plus  alongé,  et  surtout  par  l'éperon ,  qui  est  une  fois  plus 
long  que  l'ovaire.  Ses  fleurs  sont  purpurines,  d'une  couleur  uni- 
forme, quelquefois  tout-à-fait  blanches;  elles  ont  une  odeur 
agréable  et  paroissent  en  Juin  et  Juillet.  Cette  espèce  croît 
dans  les  prés  et  sur  les  collines  en  France,  en  Italie,  etc. 

Orchis  noir  :  Orchis  nigra,  Ail.,  Flor,  Ped,,  n.'  1846  ;  Saty- 
rium  nigrum ,  Linn.,  Spec,  ^  i358.  Ses  feuilles  sont  linéaires; 
sa  tige  est  haute  de  six  à  huit  pouces,  terminée  par  un  épi  court, 
serré,  conique,  composé  de  fleurs  d'un  pourpre  foncé  ou  noi- 
râtre ,  quelquefois  de  couleur  rose ,  d'une  pdeur  très-agréable. 


ORC  3ii 

et  disposées  dans  une  situation  renversée ,  le  labelle ,  qui  est 
ovale,  se  trouvant  placé  à  la  partie  supérieure  de  la  fleur* 
Cette  espèce  croît  dans  les  prés  et  les  pâturages  des  montagnei 
alpines;  elle  fleurit  en  Juin. 

***  Racines  fasciculiesn 

Orchis  apparent;  Orchis  spectahilis^  Linn.,  Spec»,  iSSy.  Ses 
feuilles  radicales  sont  au  nombre  de  deux,  amples,  ovales- 
arrondies;  la  tige  est  nue,  haute  de  trois  à  quatre  pouces^ 
terminée  par  un  épi  d^un  à  deux  pouces ,  composé  de  cinq  à 
six  fleurs ,  dont  les  pétales  supérieurs  sont  connivens  et  obtus, 
les  latéraux  ovales,  plus  grands,  aigus  et  droits.-  le  labelle  est 
ovale ,  crénelé,  quelquefois  légèrement  échancré  j  Téperon  est 
en  massue ,  plus  court  que  l'ovaire.  Cette  espèce  croît  dans  la 
Virginie  et  la  Pensylvanie. 

Il  est  étonnant  que,  malgré  les  formes  agréables  des  fleurs 
de  la  plupart  des  orchis  et  malgré  Fodeur  agréable  que  plu- 
sieurs exhalent,  on  ne  cultive  pas  ces  plantes  dans  nos  jardins; 
elles  languissent ,  dit-on ,  sous  la  main  du  cultivateur  et  ne 
tardent  pas  à  périr  malgré  les  soins  qu'on  leur  prodigue.  Nous 
croyons  que  c'est  à  tort  que  les  orchis  n'ont-pas  une  place  dans 
nos  jardins  à  côté  des  jacinthes,  des  tulipes,  des  renoncules,  etc., 
et  il  seroit  d'autant  plus  facile  de  se  procurer  cette  jouissance 
que  les  orchis  demandent  beaucoup  moins  de  soins  que  toutes 
ces  plantes.  Nous  avons  conservé  pendant  quinze  à  vingt  ans 
un  certain  nombre  d'espèces, 'parmi  lesquelles  nous  citerons 
principalement  l'orchis  mâle ,  l'orchis  singe,  l'orchis  militaire, 
l'orchis  de  Robert ,  l'orchis  à  odeur  de  bouc ,  l'orchis  taché ,  et 
nous  ne  les  avons  perdues  que  par  le  froid  rigoureux  de  l'hiver 
de  1820,  où  le  thermomètre  est  descendu  au-dessous  de  dix 
degrés  R. ,  sans  qu'il  y  eût  de  neige  sur  la  terre  et  sans  que  nos 
plantes  fussent  défendues  par  aucun  abri  contre  une  gelée 
aussi  rigoureuse. 

L'amateur,  qui  désirera  se  procurer  les  plus  jolies  espèces 
d'orchis  ,  pour  les  placer  dans  son  jardin ,  devra  les  faire  ar- 
racher dans  les  bois,  les  prés ,  pendant  qu'elles  sont  en  fleur, 
en  ayant  soin  de  les  faire  enlever  avec  râe  motte  suffisante  pour 
que  leurs  racines  ne  soient  pas  blessées  ^^uis  de  les  faire  replan* 
ter  tout  de  suite  dans  un  terrain  qu'il  faut  leur  consacrer,  où 


5i»  ORC 

l'on  né  bêchera  jamais,  mais  dont  on  aura  seulement  soin  de 
faire  arracher  les  mauvaises  herbes  toutes  les  fols  que  celles- 
ti  seront  un  peu  multipliées.  Le  sol  qui  convient  le  mieux 
aux  orchis  est  une  terre  franche,  légère.  Quant  à  rexposition, 
il  faut  considérer  les  lieux  où  ils  croissent  naturellement.  Ceux 
qu'oa  trouve  sur  les  collines  découvertes ,  peuvent  être  placés 
au  soleil;  ceux  qui  croissent  dans  les  bois  demandent  à  être 
mis  à  Tombre  ;  et  lorsque  le  froid  descendra  pendant  Fhiver 
au-dessous  de  trois  à  quatre  degrés,  sans  que  la  terre  soit  cou- 
verte d'une  épaisse  couche  de  neige,  il  faudra  les  garantir  des 
rigueurs  de  1^  gelée  en  les  couvrant  de  paille,  ou  mieux  en- 
core ,  de  feuilles  sèches.  De  Juillet  en  Septembre ,  selon  que 
les  espèces  fleurissent  plus  tôt  ou  plus  tard ,  la  végétation  est 
presque  entièrement  suspendue  dans  les  tubercules  de  ces 
plantes ,  et  pendant  six  semaines  à  deux  mois  on  peut  en  faire 
des  envois  comme  on  fait  des  bulbes  de  jacinthes ,  narcisses ,  tu- 
lipes, etc.  Chaque  racine  est  alors  réduite  à  un  seul  tubercule. 

L'orchis  étoit,  aux  yeux  des  anciens,  une  plante  merveil- 
leuse :  Interpauca  mirabilis  est  orchis  herha,  dit  Pline  (liv.  XXVI, 
chap.  lo).  La  forme  bizarre  de  sa  racine,  sa  ressemblance  avec 
une  partie  de  l'organe  mâle  chez  les  animaux ,  les  avoient  frap- 
pés et  avoient  valu  à  la  plante  son  nom  ,  qui  signifie  en  grec 
testicule.  C'est  dans  cette  conformation  singulière  des  tuber- 
cules de  l'orchis  qu'il  /aut  chercher  la  cause  de  la  grande 
réputation  de  cette  plante,  comme  puissant  aphrodisiaque, 
réputation  aussi  peu  méritée  sous  ce  rapport,  que  celle  de 
beaucoup  d'autres  végétaux  ,  autrefois  célèbres  et  oubliés  à 
juste  titre  de  nos  jours. 

Selon  Théophraste  (liv.  IX,  chap.  19),  il  est  des  plantes  qui 
stimulent  les  organes  de  la.  génération  ;  d'autres  qui  les  empê- 
chent d'agir;  il  en  est  même  qui  possèdent  à  la  fois  ces  deux 
propriétés.  Telle  est,  dit-il ,  celle  qu'on  a  appelée  orchis  (o^;^iç> 
testicule).  Elle  a  ,  en  effet,  deux  testicules,  l'un  grand,  l'autre 
petit.  Le  plus  grand ,  pris  dans  du  lait  de  chèvre ,  favorise  le 
coït;  le  plus  petit  l'empêche. 

Le  récit  de  Dioscoride  (liv.  III,  chap.  \a\)  est  conforme  k 
celui  de  Théophraste.  Dans  la  Thessalie,  dit*il ,  les  femmes 
prennent  dans  du  lait  de  chèvre  celle  des  racines  qui  e&t 
tendre^  pour  exciter  les  désirs  amoureux,  et  celle  qui  est  de&- 


ORC  3i5 

siehée ,  poltr  les  réprimer.  Lorsqu'on  prend  à  la  fois  ces  deux 
racines,  l'action  de  l'une  neutralise  celle  de  l'autre. 

Il  est  probable  que  le  tubercule  tendre  de  Dioscoride  est  le 
grand  tubercule  de  Théophraste ,  le  tubercule  nouveau  ;  que 
le  petit  tubercule  est  le  tubercule  desséché,  celui  de  l'année  pré- 
cédente.  Ainsi,  les  deux  récits  paroissent  s'accorder.  Pline 
(liv.  XXVÎ,  chap.  lo),  en  rapportant,  comme  Théophraste  et 
Dioscoride,  les  prétendues  propriétés  de  Vorchis  explique 
au  contraire  clairement  que  le  plus  gros  des  tubercules  est  le 
plus  dur,  et  que  le  plus  petit  est  le  plus  mou* 

L'orchis  étoit  encore  l'objet  d'un  préjugé  non  moins  ridicule 
que  celui  que  nous  venons  de  rapporter.  On  croyoit  (Dios- 
coride, liv.  111,  chap.  121)  que  le  gros  tubercule,  mangé  par 
un  homme,  avoit  le  pouvoir  de  faire  engendrer  des  mâles, 
et  l'autre  celui  de  faire  engendrer  des  filles ,  si  une  femme  le 
mangeoit. 

L'orchis  n'étoit  pas  la  feule  plante  renommée  pour  sa  vertu 
aphrodisiaque.  Il  en  existoit  plusieurs  autres  qui  portoient 
toutes  chez  les  Grecs  le  hom  de  satjrion.  Mais,, comme  nous 
l'avons  déjà  dit,  une  ressemblance  bizarre  leur  avoit  pres- 
que toujours  valu  leur  réputation  ;  c'est  ce  que  prouve  cette 
phrase  de  Pline  (liv.  XXVI,  chap.  10)  :  In  totum  quidem  grœci 
cum  concitationem  hanc  volunt  significare,  satjyrion  apptllant;  sic 
et  cratœgin  cognmninantes ,  et  thelygonon  et  arrhegonon  quorum 
semen  testium  simile  est» 

Rien  de  plus  merveilleux  que  les  histoires  débitées  par  les  an- 
ciens sur  leurs  satyrions. 

Théophraste  (liv.  IX,  chap.  20) parle  d'une  herbe  de  ce  genre, 
venue  de  l'Inde ,  et  qui ,  par  son  seul  contact ,  agissoit  for- 
tement. Sa  vertu  étoit  si  puissante ,  que  ceux  qui  en  avoient 
fait  usage ,  assuroient  par  ce  moyen  avoir  goûté  douze  fois  de 
suite  les  plaisirs  de  l'amour.  L'indien  qui  l'avoit  apportée, 
homme  fort  et  robuste ,  prétendoit  par  son  secours  avoir  sa- 
tisfait ses  désirs  jusqu'à  soixante -dix  fois.  Cette  herbe  agi&- 
soit  sur  les  femmes  d'une  manière  encore  plus  «énergique. 

Du  reste ,  Théophraste  cite  la  plante  sans  la  nommer,  sans 
en  donner  la  moindre  description.  Dioscoride  (liv.  III ,  chap. 
122)  parle  d'un  satyrion ,  qu'il  appelle  ffetluptov  epvifoviavj 
qui ,  sans  être  aussi  merveilleux,  ne  laîssoit  pas  cependant  que 


«u  ORC 

de  produire  de  grands  effets,  puisqu^îl  suffisoît  de  tenir  si 
racine  dans  la  main  pour  éprouver  des  désirs  amoureux.  Son 
action  étoit  bien  plus  forte  si  on  la  prenoit  dans  du  rin.  Ce 
satyrion  ne  paroît  pas  être  un  orchb ,  et  Ton  croit  que  c'est 
Verythromum  dens  eawis^ 

Théophraste  ne  fait  mention  que  d'une  seule  espèce  à'orehisf 
que  Ton  regarde  généralement  comme  étant  rorcHis  morte  de 
Linné.  Dioscoride  en  cite  deux.  L'un  de  ces  orchis,  op)^tç 
npôortâtç^  est  le  même  que  celui  de  Théophraste;  l'autre, 
op^iç  Kvvoa-op;^tÇj  est  l'orchis  pjrramidal ,  orchis  pyramidaUs , 
Linn.  On  reconnof  t  encore  un  orchis  dans  le  satyrion  du  même 
naturaliste  ,  satyrion  qu'il  ne  faut  ^pas  confondre  avec  le 
cetjvftop  tpvùpovsov-,  déjà  cité,  et  qui  est  Vorehis  hifolia,  Linn* 

M*  Virey  (Bull,  pharm.^  Mai,  i8i3)  pense  que  ces  man« 
dragores ,  douddim ,  pour  lesquelles  Rachel  consent  à  laisser 
partager  à  sa  sœur  Lia  le  lit  de  Jacob ,  ne  sont  autre  chose 
que  les  tubercules  d'un  orchis.  Il  fonde  son  opinion  sur  l'éty- 
mologie  du  mot  hébreu ,  doudaïm ,  qui  vient  de  dodim ,  ma* 
melles ,  ou  de  dadam ,  cousins ,  amis ,  voisins ,  ce  qui  semble 
désigner  la  forme  des  tubercules  de  l'orchis. 

Ces  tubercules  ont  conservé  leur  réputation  comme  aphro- 
disiaques dans  la  Perse  et  dans  tout  l'Orient ,  où  on  les  em- 
ploie à  préparer  le  salep.  Car  le  salep ,  qu'on  a  cru  long-temps 
être  un  fruit  ou  une  gomme ,  n'est  pas  autre  chose  que  des 
tubercules  d'orchis  desséchés.  Les  racines  des  orehis  morio, 
mascula,  bifolia ,  pSLSsent  pour  être  celles  dont  on  se  sert  le  plus 
généralement;  mais  on  peut  employer  aussi  les  orchis  latifo* 
lia  y  pjnramidalis  j  militaris ,  hircina^  kUifolia,  macuUUa,  etc. ,  les 
ophrys  anthropophora  ^  apifera  ,  arachnites ;  etc.,  et  même 
toutes  les  orchidées  dont  les  tubercules  radicaux  sont  gros 
et  bien  nourris.  11  y  a  plus  de  quatre-vingts  ans  que  Geof- 
froy a  fait  connoitre  dans  les  Mémoires  de  l'académie  des 
sciences  les  procédés  convenables  pour  préparer,  avec  les  tu- 
bercules de  nos  orchis  indigènes,  un  salep  tout- à- fait  sem- 
blable à  celui  de  Perse ,  et  ayant  les  mêmes  qualités.  Il  suffit 
de  recueillir  ces  tubercules  en  été,  de  les  dépouiller  de  leur 
ëpiderme,  de  les  plonger  pendant  quelques  minutes  dans 
l'eau  bouillante,  et  enfin  de  les  faire  complètement  sécher 
au  soleil  ou  au  four. 


ORE  5i5 

DaDS  rOrîent,  on  leur  associe  souvent  le  gingembre,  Fam- 
hrCy  le  musc ,  le  girofle,  et  c'est  par  ces  divers  aromates  qu'est 
produit,  sans  doute,  tout  Tefifet  attribué  aux  tubercules 
èomme  aphrodisiaques.  Entièrement  composés  de  mucilage 
et  de  fécule  amylacée,  ils  sont  très-nutritifs,  mais  nullement 
excitans. 

Les  tubercules  qui  forment  le  salep  oriental ,  sont  demi- 
transparens,  d'une  consistance  presque  cornée,  d*une  couleur 
analogue  à  celle  de  la  paille,  peu  odorans,  d'une  saveur  douce 
et  mucilagineuse.  L'eau  les  ramollit  et  les  dissout  en  partie  : 
réduits  en  poudre ,  ils  donnent  la  consistance  de  la  gelée  à 
soixante  fois  leur  poids  -de  ce  liquide. 

Le  salep  est  une  des  substances  végétales  le  plus  éminemment 
nutritives.  11  fait  habituellement  partie  des  repas  chez  les  orien- 
taux ,  qui  ont  soin  de  s'en  approvisionner  dans  leurs  voyages. 
Lind  lui  attribue  une  propriété  dont  les  marins  pourroient 
retirer  le  plus  grand  avantage,  c'est  de  pouvoir  se  préparer 
avec  de  l'eau  de  mer,  dont  il  corrige  l'âcreté  par  l'abondance 
du  mucilage  qu'il  contient. 

Le  salep  peut  être  employé  utilement  en  médecine.  On  l'ad- 
ministre avec  succès  dans  les  maladies  chroniques,  accompa- 
gnées d'un  grand  épuisement  de  forces.  11  est  un  des  meilleurs 
moyens  curatifs  de  la  dyssenterie  et  de  la  diarrhée  aiguè*  ou 
chronique,  ainsi  que  des  aifections  inflammatoires  des  voies 
orinaires.  On  s'en  est  servi  avec  avantage  contre  le  scorbut* 

On  administre  le  salep  dissous,  soit  dans  de  l'eau ,  soit  dans 
du  lait ,  soit  dans  du  bouillon.  On  le  donne  aussi  sous  la  forme 
de  tablettes  et  de  pastilles.  Préparé  avec  du  chocolat,  il  est 
très-agréable  à  prendre.  (L.  D.) 

ORCYNUS.  {Ichthyol.)  Voyez  Germon.  (H.  C.) 

ORDI.  (Bot.)  Nom  languedocien  de  l'orge ,  hordeum  vulgare, 
cité  par  Gouan.  L'orge  distique  est  nommée  paounmoulé.  (J.) 

ORDILION.  {Bot.)  Nicander,  cité  par  C.  Bauhin ,  donnoit 
ce  nom  au  tordylium  de  Pline,  que  Bauhin  prenoit  pour  un 
seseli  de  Crète ,  et  qui  est  le  tordylium  officinale  de  Linnœus. 

ORÉADE,  Oreas,  {ConchyL)  Genre  de  l'ordre  des  polytha- 
lames,  famille  des  cristacés,  établi  par  Denys  de  Montfort , 
Conchyl.  systém. ,  t.  i ,  p?  9$  »  pour  une  coquille  microscopi- 


3»6  ORE 

.  que,  et  qui  peut  être  caractérisé  ainsi  :  Coqume  peu  com- 
primée, semî-discoïde ,  subenroulée,  subcarinée;  Touverture 
grande  ,* ovale ,   fermée  par  la  dernière  cloison  marginale, 
bombée,  sans  siphon  évident  ni  rimule.  Il  ne  contient  qu'une 
seule  espèce,  figurée  dans  l'ouvrage  de  Von  Fichtel  et  Von 
Moll  sur  les  Test,  microsc,  tab.  18  ,  fig.  9  ,  h,  i,  sous  le  nom  de 
nautilus  acutauricularis,  Denys  de  Montfort  la  nomme  TOaéADB 
ùoRNET.  O.  subulatus.  Elle  a  une  demi -ligne  de  diamètre;  sa 
couleur  est  blanche,  teintée  de  bleu  et  de  violet.  On  la  trouve 
dans  les  concrétions  marines  de  la  Méditerranée.  (De  B.) 
ORëÀS.  (Mamw.)  Nom  latin  de  l'antilope  canna.  (F.  C.) 
OREB.  (  Ornith.  )  Iff om  hébreu  du.  corbeau.  (  Ch.  D.  ) 
ORECCHINOLE.  {Bot.)  Voyez  Oeeille  du  noyer  à  l'article 
Oreilles.  (Lem.) 

ORECCHIONE.  (Mamm,)  Le  vespertilion  oreillard  est  ainsi 
nommé  en  Italie.  (Desm.) 

OREILLARD.  {Mamm,)  Espèce  de  chauve  -  souris  ou  de 
vespertilion  de  notre  pays  que  M.  Geoffroy  a  regardé  comme 
type  d'un  genre  particulier,  qui  renferme  aussi  la  barbastclle 
de  Daubenton ,  et  une  nouvelle  espèce  du  Brésil ,  décrite 
récemment  par  M.  Isidore  Geofifroy.  Voyez  Vespertiuon. 
(  Desm.  ) 

OREILLE.  {Anat.  et  Phys.)  Voyez  Sens.  (F.) 
OREILLE.  (Omith,)  Celle  des  oiseaux  n'a  pas  de  pavillon , 
mais  seulement  un  trou  auditif,  lequel  est  découvert  chez  les 
oiseaux  dont  les  joues  sont  caronculées  ou  nues,  mais  se 
trouve  ordinairement  caché  sous  les  plumes.  On  voit  néan- 
moins, à  l'ouverture  des  oreilles  des  hibous,  des  paptiea 
charnues  qui  paroissent  remplacer  l'oricule,  et  l'on  remarque, 
en  outre ,  chez  eux  une  sorte  de  conque  ou  d'oreille  ex- 
terne ,  formée  par  des  plumes  redressées  et  plus  longues  que 
les  autres  plumes  de  la  tête.  Son  entrée  est  nue  chez  les 
mainates ,  garnie  postérieurement  d'une  peau  blanche  à  quel- 
ques poules  et  au  hocco  du  Brésil,  bordée  de  quelques  poils 
au  dindon  ,  recouverte  chez  certaines  chouettes  par  une 
opercule  cutanée  et  non  mobile  au  gré  ^e  l'animal.  Les 
oreilles,  ouvertes  chez  les  butors,  sont  très -larges  dans  les 
autruches ,  grandes  dans  l'outarde  et  petites  chez  la  pei|itade« 
(Ch.  D.) 


ORE  5i7 

OREILLE.  {Bot.)  Prénom  donné  à  quelques  plantes  dont 
la  plus  connue  est  Toreille  d'ours  de  nos  jardins ,  espèce  de 
primére,  primula  auricula»  L'oreille  de  Retz  est  la  piloselle , 
hieracium  pilosdla;  on  la  nomme  encore  oreille  de  souris, 
ainsi  que  les  diverses  espèces  de  céraiste,  cerastium,  de  Lin- 
nœus ,  auparavant  mjrosotis  de  Toumefort.  L'oreille  de  lièvre 
est  le  huplevrum  falcatum.  L'oreille  d'homme  est  le  blet  des 
noyers ,  espèce  de  champignon ,  et  la  chanterelle ,  cantarella  y 
autre  genre  de  la  même  famille,  est  l'oreille  de  Judas.  Dans 
le  Dictionnaire  économique ,  le  nom  d'oreille  d'àne  est  cité 
pour  la  consoude ,  symphytum.  On  le  trouve  également  appli- 
qué à  une  tremelle,  iremella  aurieula.  Vasarum  est  encore 
nommé  tantôt  oreille  d'homme,  tantôt  oreillette.  (J.) 

OREILLES.  {Bot.'Cryptog.)  Un  grand  nombre  de  cham- 
pignons des  genres  Agaricus,  Boletus^  Tremella  et  Peziza,  ont 
reçu  le  nom  d'oreille  à  cause  de  leur  forme ,  assez  semblable 
à  celle  d'une  oreille  ;  tels  sont  : 

L'Oreille-d'ane  ou  d'ours.  Suivant  Paulet,  le  champignon, 
qu'on  nomme  ainsi  dans  quelques  provinces  de  France ,  est 
membraneux,  creux  et  en  forme  d'oreille  d'un  animttl;  il  est 
brun ,  avec  un  œil  roussâtre.  Il  a  trois  à  quatre  pouces  d'éten- 
due ;  sa  chair  est  ferme  ,  cassante  et  d'un  goût  de  truffe. 
Paulet  place  ce  champignon ,  qui  est  une  espèce  de  tremella 
nouvelle,  dans  les  Conques -oreilles  (voyez  ce  mot),  et  le 
décrit  dans  son  Traité,  2,  pag.  389,  pi.  i85.  Il  l'indique  à 
Montmorency. 

Les  Oreilles  des  arbres.  (  Voy.  Dbmi-cbampignons  feuilletés 
ou  Obeilles  des  arbres.) 

L'Oreille  BRUNE  ou  coquillière,  espèce  de  champignon  dé- 
crit par  Paulet  (Tr. ,  2  ,  pag.  399 ,  pi.  186 ,  fig.  6) ,  qui  paroit 
être  une  espèce  de  tremella;  elle  appartient  à  son  genre  des 
Connues  -  oreilles  (voyez  ce  mot).  Elle  est  membraneuse, 
brune,  creuse  et  contournée  un  peu  en  spirale.  On  la  trouve 
dans  les  bois  en  automne. 

Les  Oreilles  des  buissons.  (Voy.  Grandes  girolles  à  Tarticle 
Girolles. 

L'Oreille- DE- chardon.  Espèce  d'agaric  de  bonne  qualité, 
que  Ton  mangé  dans  tous  les  endroits  où  il  se  rencontre,  ce 
qui  lui  a  fait  donner  les  noms  de  ragouUj  gingoule,  houU* 


5«8  ORE 

goule  y  baligouUy  fous  noms  dont  la  terminaisoii  goule,  spiQ- 
nyme  de  gula  en  latin ,  annonce  Festime  qu^on  en  fait.  On 
l'appelle  encore  conque  et  oreille  de  clutrdon,  surtout  aux  envi- 
rons  de  Nevers ,  parce  qu'il  croit  seulement  sur  la  racine  morte 
du  chardon  rolland  ou  roulant ,  et  aussi  panicaut  {eiyngium 
eampcêtre).  C'est  à  Paulet  q«e  nous  devons  d'avoir  rappelé  aux 
botanistes  (Tr.  champ.,  2,  pag.  i33,  pL  39,  fig.  i-3)  cette 
espèce  intéressante ,  bien  signalée  par  Magnol  et  figurée  par 
Michéli ,  Gen» ,  tab*  j3 ,  fig.  2  ;  c'est  ïagaricus  eryngii,  Decand.; 
FI.  fr.;  Pries,  Syit,  mfcoL,  1,  pag.  84.  Son  stipe ,  court, 
ferme,  blanchâtre,  est  tantôt  centrai,  tantôt  excentrique }  il 
porte  un  chapeau  lisse  d'un  roux  pâle  ou  grisâtre ,  un  peu 
irrégulier  et  un  peu  excavé  dans  le  milieu  ;  les  feuillets  sont 
blancs  et  décurrens.  Ce  champignon  a  trois  pouces  au  plus 
de  hauteur,  il  est  d'une  consistance  sèche  et  de  bon  goût.  Les 
Provençaux  et  les  Languedociens  le  mangent  apprêté  avec  de 
l'huile ,  du  sel ,  du  poivre ,  du  persil ,  de  l'ail  ;  mais  il  est 
meilleur  en  fricassée  de  poulet  et  plus  délicat  que  le  cham- 
pignon de  couche.  Cette  plante,  appelée  cicciolo  par  les  Tos- 
cans, appartient  à  la  famille  des  oreilles  des  buissons  de  Pau- 
let et  à  la  section  IX ,  les  gymnopus  du  genre  Agaricus ,  Peis. 
(voyez  Fongb),  section  qui  renfei^me  les  meilleures  espèces 
de  champignons. 

L'Oreille-de-charme.  Champignon  mentionné  par  Paulet, 
Tr. ,  2 ,  p.  1 13 ,  pi.  24,  fig.  5,6,  7,  et  qui  appartient  à  la 
famille  des  Oreilles  des  arbres  (voyez  ce  mot);  c'est  un 
agaric  qu'on  trouve  au  pied  des  charmes.  11  est  d'un  roux 
clair,  tacheté  de  jaune;  ses  feuillets  sont  d'un  roux  foncé; 
le  chapeau  est  latéral,  anguleux  et  un  peu  irrégplier. 

L'Oreille- DE- CHAT  (Paulet,  Tr,,  2,  p.  401 ,  pi.  1869  fig. 
4,  5).  Cette  plante  paroît  être  une  espèce  de  tremella;  Pau- 
let la  place  parmi  ses  nostocs  opaques  :  selon  lui  c'est  un  cham- 
pignon membraneux ,  plissé  en  différens  sens ,  de  deux  à  trois 
pouces  d'étendue ,  épais  de  deux  lignes,  d'une  substance  molle, 
semblable ,  en  couleur  et  en  forme ,  au  livret  de  l'estomac 
des  animaux  ruminans.  Il  a  une  saveur  forte  et  terreuse, 
n'est  point  malfaisant ,  et  se  trouve ,  au  printemps  et  en  au- 
tomne, dans  les  bois,  au  pied  des  noisetiers,  surtout  à  Mont- 
morency. 


ORE  3i9 

UOreillb  du  chêne  vert  (Paulet,  Tr.,  2,  pag.  42  9  pL  24 , 
ûg.  3,4)*  Espèce  d'agaric  voisine  de  Toreille^ de- charme ^ 
de  la  famille  des  oreilles  des  arbres  du  même  auteur,  et 
qu'on  trouve  au  pied  du  chêne  vert ,  en  Provence.  Il  est  d'un 
jaune  clair  ou  grisâtre,  excepté  le  stipe,  qui  est  lavé  d'une 
couleur  de  chair  :  le  stipe  et  le  chapeau  sont  irréguliers.  Cette  ' 
plante  passe  pour  suspecte;  sa  saveur  est  acerbe  et  désagréable. 

L'Oreille- DE- COCHON.  Paulet  donne  ce  nom  à  deux  cham- 
pignons de  la  famille  des  Conques -oreilles  cassantes^  qui  sont 
deux  espèces  de  tremella  .*  Tune,  la  Grande  oreille-de-cocoon 
(  Paul. ,  Tr. ,  2  ,  pag.  398 ,  pi.  1 85 ,  fig.  1 ,  2  )  a  deux  ou  trois 
pouces  de  diamètre  ;  sa  partie  creuse  est  fauve  ou  brune,  et 
sa  partie  convexe  jaune;  sa  substance,  ferme,  cassante,  comme 
celle  de  la  cire,  a  le  goût  et  l'odeur  d'un  champignon  ordi-^ 
naire  :  les  habitans  de  la  campagne  la  mangent  sans  inconvé- 
nient. Cette  espèce  croît  dans  les  bois  en  automne  :  elle  se 
rencontre  à  Vincennes,  près  Paris.  , 

La  Petite  oreille -de- cochon,  Paul.,  L  c,  pi.  184  ,  fig.  5, 
est  fauve  en  dehors ,  blanchâtre  en  dedans  :  son  diamètre  est 
de  deux  pouces.  Elle  croît  aussi  dans  les  bois  en  automne; 
elle  n'est  point  malfaisante. 

L'Oreille  flamboyante  de  Malchus.  (Voyez  Oreille-de-Mal- 

CHUS.) 

L'Oreille -DE -houx  et  Grande  girolle,  de  Paulet,  Tr.,  2, 
pag.  i32,  pi.  38.  Ce  champignon,  de  la  famille  des  oreilles 
des  buissons  ou  grandes  girolles  de  Paulet,  a  été  nommé  de- 
puis Agarious  aquifolii  par  Persoon  (Trait,  champ,  comm. , 
206  )  :  c'est  un  agaric  d'une  couleur  de  buis  pâle ,  élevé  de 
quatre  à  cinq  pouces,  ayant  un  chapeau  d'un  diamètre  de 
même  étendue.  Le  stipe  est  sec,  fibreux,  un  peu  aplati, 
épais  d'un  à  deux  pouces.  La  chair  de  ce  champignon  est 
fine ,  délicate ,  parfumée  ,  et  excellente  à  manger.  C'est  au 
pied  du  houx  et  en  automne  que  se  rencontre  ce  champignon^ 
observé  à  Champigny ,  près  Paris ,  par  Paulet. 

L'Oreille- DE -lièvre.  On  donne  ce  nom  à  la  chanterelle, 
champignon  du  genre  Merulius ,  que  Paulet  nomme  girolle 
ordinaire;  mais  cet  auteur  l'indique  aussi  comme  étant  donné 
à  sa  girolle  blanche  dans  sa  famille  des  poivrés  secs  ou  sans 
lait  :  en  effet ,  cette  girolle  paroit  bien  être  V oreille-derHèvre 


320  ORE 

llanche  de  Steeçbeck  (  TheeU,  fung. ,  tâb.  1 5  )•  Ce  champU 
gnon,  figuré  dans  Paulet  (pi.  72,  fig.  1  ),  est  un  grand  agaric 
tout  blanc ,  élevé  de  cinq  à  six  pouces ,  d'un  diamètre  de 
même  étendue ,  dont  le  chapeau  se  creuse  en  entonnoir  et 
dont  la  substance  ferme  et  solide  a  un  goût  poivré.  Il  croit 
aux  environs  de  Paris ,  dans  diverses  parties  de  la  France ,  en 
Belgique;  il  n'est  pas  certain  que  ce  soit  le  même  que  celui 
qu'on  mange  à  Florence  et  qu'on  j  appelle  gaUinacio» 

L'Oreille- DU -DIABLE.  (Voyez  Mabouia-abeca«) 

L'Oreille- DE- Jddas.  Nom  vulgaire  d'un  champignon  qu'on 
a  placé  tantôt  avec  les.peziza  (p.  auricula,  L.),  tantôt  avec 
les  tremella  {l,  aùricula,  Fers.,  Syn.)  et  qui  maintenant  fait 
partie ,  sous  le  nom  de  Auricularia  sambuci  du  genre  Auricu- 
laria  de  Persoon.  Paulet,  Trait. ,  2 ,  p.  396 ,  pi.  184 ,  fig.  1,2, 
place  ce  champignon  dans  sa  famille  des  conques  -  oreilles 
cassantes.  C'est  un  champignon  sessile,  coriace,  un  peu  velu 
en  dessous,  couvert  de  sporules  sur  son  disque ,  vaguement 
marqué  des  deux  côtés  de  veines  et  de  plis  peu  nombreux, 
écartés;  il  est  concave,  raccourci,  noirâtre  en  dedans.  On  le 
trouve  dans  le  creux  des  sureaux  :  sa  substance,  flexible,  co- 
riace, sans  odeur,  ressemble  à  du  cuir.  Connu  depuis  lon^ 
temps  3  on  voit  qu'il  a  été  recommandé  en  médecine  pour  les 
maux  de  gorge,  macéré  dans  le  vinaigre  et  appliqué  à  l'exté- 
rieur. Paulet  s'est  assuré  que  ce  champignon  étoit  malfaisant. 

On  a  encore  nommé  oreille- de- Judas  la  chanterelle,  très- 
bonne  espèce  du  genre  MeruUus, 

Paulet,  dans  sa  Synonymie  des  espèces  de  champignons, 
présente^  sous  le  nom  d'oreiZ/e-de-Ji/ias ,  un  groupe  où  il  range 
quatre  espèces;  savoir  :  1.^  l'oreille -de -Judas  ordinaire  ou 
du  sureau,  que  nous  venons  de  décrire;  2.°  la  fausse  oreiUe- 
de- Judas  frisée,  qu'il  cite  d'après  Lobel  et  Rai;  S."*  la  petite 
oreille  de  Judas  farineuse  ou  peziza  cochUata ,  Linn.  ;  4.^  en- 
fin, la  petite  oreille  marron  ou  helvella  cochleata^  Jacq.,  Afûc, 
2 ,  t.  17,  fig.  1  • 

L'Oreille-de-Malchds.  Steerbeck  a  décrit  et  figuré  ,  Theat, 

fung.,  tab.  i3  et  14,  sous  le  nom  à! aùricula  Jlammea  Malchi, 

une  espèce  de  boletus,  qui   est  le  boletus  juglandis,  SchœflT. 

{Fung.  Baif.,  tab.  101    et    102);  le  boletus  platyporus,  Pers. 

(Syn.,  521  ),  qui  rentre  dans  le  genre  Poljporuê  (poljp.  squa- 


ORE  331 

mosus)  de  Pries.  Ce  champignon  est  aussi  nommé  vulgairement 
langon,  miellin,  oreille-d*orme ;  il  se  rapproche  beaucoup  du 
polypore  pied-de-mouton  {po^orus  pes  caprœ,  Pers.  Chanip* 
comm. ,  p.  241 ,  pi.  3  ) ,  qui  croît  dans  les  Vosges,  (Voyez  Poly- 

«ORUS.  ) 

L'Oreille-de-nouaet  ou  NoiRET*  Nom  vulgaire ,  donné  dans 
quelques  départemens  à  une  espèce  de  champignon  que  l'on 
y  mange  :  c'est  ïagaricus  dimidicUus,  Bull.,  tab.  5o8,  et  Taga- 
ricus  ostreatus,  Jacq. ,  Aust,^^  3  ,  tab.  288.  On  le  trouve  sur  le 
noyer,  le  hêtre ,  le  chêne;  il  croit  en  touffe  :  il  est  assez  grand. 
Flusieurft  individus  sont  réunis  en'  un  stipe  commun  court  ; 
les  chapeaux  sont  dimidiés,  imbriqués,  charnus,  glabres; 
d'abord  noirâtres ,  puis  fauve  -  brun  ou  jaunâtres ,  et  ensuite 
cendrés;  les  feuillets  sont  blancs,  décurrens,  étroits  et  souvent 
anastomosés  à  leur  base.  Ce  champignon  croit  presque  par- 
tout en  Europe  et  partout  aussi  on  le  mange  sans  inconvé- 
nient. Il  est  connu  dans  les  Vosges  sous  le  nom  de  couvrose; 
il  offre  plusieui«  variétés,  dont  une  a  les  feuillets  d'un  brun 
violet  {agaricus  retioulatus,  Schum.). 

L'Oreille  du  noyer,  Paul.,  Tr.,  2,  pag.  108,  pi.  20  et  21^ 
fig.  1.  Espèce  d'agaric  sessiie,  qui  croit  attaché  par  le  côté 
sur  le  noyer,  de  couleur  de  noisette  ou  de  café  au  lait,  dont 
la  forme  est  celle  d'une  coquille,  et  sa  substance  blanche, 
ferme  et  sèche;  ses  feuilles  sont  blanches  et  inégales.  Dans 
sa  vieillesse  il  noircit ,  devient  ligneux  et  finit  par  être  la 
proie  des  vers  :  dans  sa  fraîcheur,  il  est  très-bon  à  manger  ^ 
d'une  chair  fine ,  délicate ,  recherchée  par  les  amateurs.  On 
le  prépare  comme  le  champignon  ordinaire ,  mais  il  est  pliis 
délicat.  Suivant  Paulet,  les  Chinois  en  font  beaucoup  de 
cas,  et  il  est  d'usage  partout.  Cet  auteur,  dans  sa  Synony- 
mie, réunit  deux  champignons  sous  le  nom  d'oreille  du  noyer  : 

I  .*  l'espèce  que  nous  venons  de  décrire ,  qu'il  donne  pour 
Vorecchinole  de  Ferrante  Imperato;  2.**  la  lingua  dinodt  cativa 
de  Michéli  ou  langue  du  noyer  (voyez  Oreilles  des  arbres). 

II  ne  faut  pas  confondre  ce  champignon  avec  une  autre  oreille 
du  noyer  (  boletus  juglandis ,  Bull.  ) ,  qui  n'est  plus  du  même 
genre.  (Voyez  Oreille- de -Malchus.) 

L'Oreille  de  L'oLi\aER  et  Oreille  jaune  de  l'ouvier,  Paul., 
Tr. ,  2,  pag.  ii2,  pL  24,  fîg.  1,  2.  Cette  espèce  d'agaric, 
36.  iii 


3«  ORE 

^e  Biichéli  a  fait  connottre  le  prenier  et  que  Paalei  a  re- 
trouvée  en  France,  a  été  reeonnue  depuis  par  les  botanistes: 
cVst  Vagaricus  oUarius,  Decand.,  Pers.  et  Pries.  (Voyez  à  Tai^ 
ticle  Fonce,  où  ce  champi^on  a  été  décrit  sous  le  n/  5.) 

L'Oseille^  d'o&me.  Cest  un  agaric  que  Bulliard  a  fait  conr 
lioître  le  premier  {agaricus  ulmarius,  BulL,  Decand.,  Pers., 
etc.  );  il  croit  en'automne  sur  les  troncs  d'arbres  et  spéciale- 
ment sur  l'orme.  C'est  une  grande  espèce,  d'un  blanc  sale  ou 
grisâtre,  dont  le  chapeau ,  de  quatre  à  dix  pouces  de  diamètre, 
tient  aux  arbres  par  un  stipe  court,  un  peu  latéral  ou  même 
horizontal,  long  de  trois  pouces  sur  deux  de  diamètre.  Ce 
champignon  répand  une  odeur  agréable.  On  donne  aussi  le 
nom  d'oreille 'd'orme  au  bolet  du  noyer  (  hoUlus  juglandis, 
Bull.). 

L'Oseille  d'ours.  (Voyez  Oseille -d'ans.) 

L'Oseille -DE  •-SINGE*  Paulet  désigne  ainsi  le  peziza  cochUatAf 
Linn. ,  qu'il  place  dans  sa  famille  des  coccigrues  nues,  section 
des  coccigrues  en  oreiUes. 

Les  Oreilles- DE -TEBBE  ov  teebestses.  Voyez  Dexi-chau- 

riGNONS    FEUILLETÉS  OU   OrEILLES- DE -TERRE.    (LeM.) 

OREILLE-D'ABBÉ.  {Bot.)  Un  des  noms  vulgaires  du  cotylet 
ombiliqué.  (L.  D.) 

OHËILLE-D'ANE,  (Bot.)  Nom  vulgaire  que  l'on  donne  à 
la  grande  consoude  dans  quelques  cantons.  (L.  D. ) 

OR£ILLE-D'AN£.  {Conch/L)  Nom  marchand  d'une  espèce 
du  genre  Strombe ,  strombe  oreîlle-de-Diane ,  et  d'une  espèce 
d'haliotide,  H.  asiniana  de  Lamk.  (De  B.) 

OREILLE-BLANCHE.  (Omith.)  Cet  oiseau  du  Paraguay, 
qui  est  décrit  par  d'Azara,  nJ*  140,  a  un  peu  plus  de  cinq 
pouces  de  longueur  ;  sa  tête  est  noire  ,  et  il  y  a  une  ligne 
blanche  qui  va  des  narines  à  l'occiput,*  les  parties  inférieures 
sont  blanchâtres;  les  couvertures  et  le  pli  de  l'aUe  sont  jaunes  ; 
les  plumes  des  parties  supérieures  ont  le  fond  de  couleur 
plombée  avec  une  bordure  roussàtre;  la  queue,  blanche  à 
sa  pointe ,  est  noire  dans  le  reste.  Cet  oiseau  de  plaines  se 
tient  caché  dans  les  herbes  épaisses  et,  perché  sur  les  plus 
hautes,  il  y  fait  entendre,  le  matin  et  le  soir,  le  cri  sili^sili 
d'un  ton  très-foible.  (Ch.  D.) 

OAEILLE-DË-BŒUF.  {Conchjyl.)  Nom  d'une  espèce  de  bu- 


ORE  3aS 

lime,  d'après  M.  Hdsc ,  Nouv.  Dîct.  d'hist.  nat.,  mais  mieux 
d^une  espèce  d'auricule,  Auricula  hovina  de  Lamk.  (De.  B.)' 

OREILLE-DE-CHAT.  {Conchyl.)  Nom  marchand  de  Vauri- 
tula  felis  de  Lamk.  (De  B.) 

OREÏLLE-DE^CHEVROTAIN.  (  Conchyl.  )  C'est  l'agathme 
gland  de  M.  de  Lamarck ,  type  du  genre  Polyphème  deDenyft 
deMontfort.  (De  B.) 

OREILLE -DE -CHIEN,  [Bot.)  Auris  catiina,  Rumph.  ^ 
'Amb.  lo,  pi.  11.  C'est  Vachjranthes  prostrata.   Voyez  Cade- 

LAKl.    (  LeM.  ) 

OREILLE-DE-COCHON  et  OREILLE-DE-COCHON  DÉ- 
CHIREE.  (  Conchyl.  )  Noms  marchands  du  strombus  pugilis  , 
Linn. ,  ou  du  nvytilus  hyotis.  (  De  B.  ) 

OREILLË-DE-DIANE.  (Conchy^l.)  Nom  vulgaire  d'une  es- 
pèce de  strombe,  S.  Auris  Dianœ^  Lamk.  (DeB.) 

OREILLE-DE-GÉANT.  {Conchyl.)  Les  marchands  désignent 
encore  quelquefois  sous  ce  nom,  à  cause  de  sa  grandeur, 
l'haliotide  de  Midas,  H.  Midœ.  (De  B.) 

OREILLE  GRANDE.  {Ichthyol.)  L'un  des  noms  donnés  au 
scombre  thon  par  les  marins.  (Desm.) 

OREILLE-D'HOMME.  {Bot.)  Un  des  noms  vulgaires  de 
Tasaret  d'Europe.  {L.D.) 

OREILLE-DE- JUDAS.  {Conchyl.)  Nom  vulgaire  d'une  es- 
pèce d'auricule,  auricula  Judœ  de  Lamk.  (De  B.) 

OREILLE -DE -LIÈVRE.  {Bol.)  Nom  vulgaire  commun  à 
deux  espèces  de  buplèvre.  (  L.  D.  ) 

OREILLE  DE-LIÈVRE.  {Conchyl.)  Nom  vulgaire  de  VAuri- 
cula  leporis  de  Lamk.  (DeB.) 

OREILLE-DErMER.  {Conchyl.)  Dénomination  générique, 
quelquefois  employée  au  lieu  de  celle  d'HALiotiDE.  (De  R.) 

OREILLE-DE-MIDAS.  (Canc/i^/.)  Dénomination  vulgaire  de 
VHaliotis  Midœ  de  Lamk. ,  mais  plus  souvent  d'une  espèce 
de  volute,   Voluta  Midœ  de  Lamk.  (De  B. ) 

ORElLLE-DE-MlDAS  [Faussé].  {Conchyl.)  Nom  marchand 
de  ïhclix  oblonga.  (Db  B.  ) 

OREILLE-DE-Mt)RAlLLE.  {Bot.)  Le  myosotis  lappula^j  Linn., 
a  été  désigné  sous  ce  nom  (  L.  D.  ) 

OREILLE  OBLONGUE  VERTE.  {Conchyl.)  On  donne  queU 
quefois  ce  nom  à  I'Hauotidk  orsille*o*an£«  (De  B.) 


5M  ORE 

OREILLE-D'OURS.  {BoQ  Nom  vulgaire  de  la  primeym 
auricule.  (  L.  D.  ) 

OREILLE -DE -RAT.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  piloselle, 
espèce  du  genre  Hieraoium.  Voyo?  ÉrE&yiè&E.  (Lem.)* 

OREILLE  DE  SAINT-PIERRE.  (Conchyl.)  Il  parott  que  l'on 
désigne  par  ce  nom,  à  Marseille,  la  fissurelle  réticulée,  F. 
grœca  de  Lamk.  (DeB.) 

OREILLE-DE-SILËNE.  (ConchjL)  Espèce  d'auricule,  mrn- 
cula  Sileni  de  Lamk.  (De  B.) 

OREILLE- DE -50URIS.  (Bot.)  Nom  vulgaire  commun  à 
plusieurs  espèces  de  céraiste  et  à  un  myosotis,  (L.  D.) 

OREILLE -DE -SOURIS.  (  CoFwrfcy/.  >  Nom  vulgaire  d'une 
espèce  d'auriculc,  Auricula  niyosotisy  de  Drapamaud.  (De  B.) 

OREILLE  SANS  TROUS.  (  Conchyl.  )  Nom  d'une  espèce 
de  sigaret  ou  d'une  coquille  des  genres  Stomate  ou  Stoma- 
telle  de  M.  de  Lamarck.  (De  B.) 

OREILLE-DErVÉNUS.  {Conchyl.)  C'est  YheUx  haliotitUa  de 
Linn. ,  Gmel. ,  type  du  genre  Sîgaret  de  M.  de  Lamarck.  (DbB.) 

OREILLERÉ  ou  AURÉLIÈRE.- (£n/om.)  C'est  le  nom  du 
perce-oreille.  Voyez  Forficcle  et  Labidouee.  (C.  D.) 

OREILLETTE  et  ESCOUBARDE  {Bot.);  Agaricus  aurieula, 
Dub. ,  Decand.  Espèce  de  champignon  qu'on  mange  à  Orr 
léans;  on  le  cueille  en  automne  sur  les  pelouses.  Son  pé- 
dicule, blanchâtre,  court,  cylindrique,  plein,  porte  un  cha- 
peau bien  arrondi  ,  d'un  gris  plus  ou  moins  foncé ,  un  peu 
roulé  à  ses  bords  :  les  feuillets  sont  blancs.  (Lbm,) 

OREILLETTES.  {Anat»  et  Phjys.)  Voyez  Système  circula- 
toire. (F.) 

OREILLETTES  DES  ARBRES  {Bot.)-,  Paul.,  Tr.  champ., 
2 ,  pag.  40:2 ,  pi.  186,  fig.  6,  7.  Ce  ehampignon  est  Velwella puT' 
purea  (Schœffer ,  Fungus  hav. ,  pl.  323) ,  que  Bulliard  rapporte 
à  son  tremella  amethystta  (Champ.,  pi.  4999  fig.  5);  Pries,  à 
son  tremella  sarcoides ;  Nées,  à  son  coryne  acrospermum ,  etc. 
Cette  tremelle  membraneuse,  en  petites  touffes  plissées,  se 
fait  remarquer  sur  le  tronc  des  arbres,  du  saule,  etc.,  par  sa 
belle  couleur  rouge  cramoisi.  Paulet,  dans  sa  Synon3rmie, 
nomme  oreillette  des  arbres  blanclie ,  un  petit  champignon 
blanc  qui  croît  sur  les  feuilles  du  chêne,  indiqué  par  Rai,  et 
qui  n'est  pas  assez  caractérisé  pour  en  reconnoitre  le  genre. 
(Lem.) 


ORE  325 

OREILLON.  (Mamm.)  Ce  nom  particulier  a  été  donne 
au  tragus  de  Foreille  des  chéiroptères  ou  chauve-souris.  Il 
affecte  différentes  formes  et  dimensions  qui  ont  fourni  ét$ 
caractères  à  M.  Geoffroy  Saint  -  Hilaire  pour  distinguer  plu- 
sieurs genres ,  établis  par  lui  parmi  ces  animaux.  (Desm.) 

ORëL.  {Ormth.)  Nom  illyrien  du  grand  aigle  ou  aigle 
doré ,  falco  chrysaetos ,  qu'on  appelle  aussi ,  dans  le  même 
pays  ,  orziL  (  Ch.  D.  ) 

OREI4A.  (Bot,)  C'est  sous  ce  nom  qn'Aublet  décrit  et 
figure,  t,  106,  l'arbrisseau  de  la  Guianê}  nommé  allamanda 
-pzT  Linnœus,  et  déjà  mentionné  dans  ce  Dictionnaire  sous 
celui  d*allamande.  (J.)  * 

ORELLANA,  ORLEANA.  (Bot.)  Plukenet  et  Commeîin 
citent  sous  ce  nom  le  rocou,  bixa  des  botanistes.  (J.) 

O-RENI,  SJURI.  (fîo^)  Noms  japonoîs,  cités  parKœmpfer, 
de  Vhibiscus  manihot.  Uoreni-lcadsura  est  VlJyaria  jàponica  de 
la  famille  des  anonées.  (J.) 

ORÉOBOLE,  Oreobolus.  (Bot.)  Genre  de  plantes monoco- 
tylédones,  à  fleurs  glumacées,  de  la  famille  des  oypéracéeSf 
de  la  triandrie  monogynie  de  Linnœus ,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  calice  à  deux  valves  en  forme  de  spathe ,  ca- 
duques ,  renfermant  une  seule  fleur ,  accompagnées  d'une 
écaille  ;  une  corolle  à  six  pièces  cartilagineuses ,  persistantes 
après  la  chute  des  semences  ;  trois  étamines  ;  un  ovaire  supé- 
rieur; un  style  ;  trois  stigmates  ;  une  semence  crustacée. 

Oréobole  nain  ;  Oreobolus  pumilio ,  Rob.  Brown ,  No^^^HolU, 
pag.  236.  Petite  plante,  qui,  sur  le  sommet  des  plus  hautes 
montagnes  de  la  Nouvelle- Hollande,  forme  des  gazons  épais,' 
convexes  ,  très-étalés.  Ses  tiges  sont  fort  courtes ,  ramifiées  à 
leur  base ,  entièrement  enveloppées  par  des  feuilles  roides  y 
linéaires,  nerveuses,  imbriquées,  dilatées  à  leur  base,  vagi- 
nales, puis  étalées;  les  pédoncules  courts,  axillaires,  compri- 
més ,  chargés  d'une  seule  fleur  :  les  valves  du  calice  ont  la 
forme  d'une  spathe  bivalve ,  à  deux  angles  opposés.  (  Poir.  ) 

OREOCALLÏS.  {Bot).  Ce  genre  a  été  établi  par  Rob.  Brown 
pour  une  espèce  d'embothrium,  qui  est  Yembolhrium  grandiflo' 
rum  de  ce  Dictionnaire  (voyez  Embothrion  a  grandes  fleurs). 
Il  se  distingue  par  une  corolle  (calice,  Brown)  irrégulîère,  fen- 
due d'un  côté longitudinalemeat ,  terminée  par  quatre  dents,* 


3^6  ORE 

les  étamines  enfoncées  dans  les  cavités  supérieures  de  la  co- 
rolle ;  point  de  glandes  à  la  base  du  pistil  ;  un  ovaire  ]>édicellé, 
polysperme;  le  stigmate  oblique,  orbiculaire,  dilaté,  un  peu 
concave;  un  follicule  cylindrique  ;  les  semences  ailées  à  leur 
sommet  ;  point  d'involucre. 

En  rapprochant;  ces  caractères  de  ceux  de  VemhothriuMj  on 
reconnoitra  facilement  que  la  principale  différence  n'existe 
que  dans  la  corolle,  munie  à  son  sommet  ^e  quatre  dents 
courtes,  et  non  de  lobés  profonds,  «t  par  l'absence  de  glan- 
de^ à  la  base  du  pistil;  mais  M.  de  Jussieu  affirme  que  ces 
glandes  existent  dans  les  échantillons  de  son  herbier,  sur 
lesquels  M.  de  Lamarck  a  établi  son  espèce.  Ainsi  l'oa  trou- 
vera  le  caractère  de  Voreocallis  peut-être  un  peu  foible  pour 
rétablissement  d'un  genre  particulier.  (  Pojm.  ) 

ORÉODOXA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones, 
à  fleurs  hermaphrodites ,  de  la  famille  des  palmiers ,  de  Vhexan- 
drie  tTigynie  de  Linnœus ,  dont  le  caractère  essentiri.  con- 
siste dans  des  fleurs  hermaphrodites;  le  calice  et  la  corolle  à 
trois  divisions  (un  calice  ou  une  corolle  à  six  divisions);  la 
corolle  plus  longue  que  le.  calice;  six  éisamnes  libxes;  trois 
styles;  un  drupe  globuleux,  monosperme. 

Si  l'en  juge  d'après  le  simple  énoncé  des  caractères,  ce  genre 
est  à  peine  distingué  des  aiphanes.  Je  n'y  trouve  de  différence 
essentielle  que  dans  la  corolle  plus  longue  que  le  calice, 
tandis  qu'elle  est  de  même  longueur  dansl'a/pHanei;  peut-être 
aussi  le  drupe  est-il  plus  charnu   dans  ce  dernier. 

Oréodoxa  Sancona;  Oreodoxa  Sancona,  Kunth.  in  Humb.  et 
Bonpl.,  Not^»  g^^'f  vol.  1  ,  pag.  3o4.  Ce  palmier,  découvert 
dans  les  environs  de  Carthagène ,  est  un  des  plus  élevés  que 
Ton  connoisse.  Son  tronc  parvient  à  la  hauteur  de  cent  ou 
cent  vingt  pieds  et  plus,  11  est  lisse ,  très-glabre  ,  d'un  cendré 
noirâtre,  sans  épines.  Les  feuilles  sont  ailées,  composées  de 
folioles  membraneuses  et  crépues  ;  la  spathe  est  d'une  seule 
pièce,  ovale,  aiguë,  sans  épines;  le  spadice  pendant,  à  ra* 
meaux  flexueux  ;  le  calice  est  tubulé  ,  à  trois  dents  aiguê's  ; 
la  corolle  partagée  en  trois  découpures  droites,  profondes, 
ovales, aigu éfs,  concaves;  les  étamines  ,  non  saillantes,  ont  les 
lilamens  épaissis  à  leur  base  ;  les  anthères  linéaires;  le  drupe 
pst  monosperme.  Cette  plante  croit  dans,  la  vallée  du- fleuve 


ORE  527 

Cauca,  proche  le  bourg  Roldanîlla,  entre  la  ville  de  Cartha- 
gine  et  el  Norarjo,  à  la  hauteur  de  cinq  cents  toises.  Son 
bois  est  très-dur  ;  on  l'emploie  avantageuseAient  pour  la  cons- 
truction des  maisons. 

OaéoDoxA  DES  MONTAGNES;  Oreôdoxà  fiigida ,  Kuàth,  L  «r. 
Cette  espèce  ne  s'élève  qu'à  di3t-huît  où  vingt  pieds.  Son  tronc 
est  grêle,  sans  épines;  ses  feuilles  sont  ailées ,  composées  de 
folioles  un  peu  flexuéuses,  légèrement  membraneuses  ;  la 
spathe  est  glabre,  d'une  seule  pièce;  lé  spadîce  rameux;  les 
fleurs  sont  ternées  ;  les  deux  supérieures  avortent  souvent  ; 
leur  calice  est  trigone,  urcéolé,  à  trois  dents  aiguës,  étalées; 
la  corolle  trifide,  à  divisions  épaisses ,  aiguê^,  purpurines  à 
leur  sommet;  les  ûlamens  sont  très-courts  et  comprimés;  les 
anthères  oblongues,  sagittées;  l'ovaire  est  globuleux,  ainsi 
que  le  drupe,  d'environ  un  pouce  de  diamètre.  Cette  plante 
croit  sur  les  rochers,  dans  les  montagnes  des  Andes  de  Quin- 
diu ,  à  la  hauteur  de  mille  à  mille  quatre  cents  toises. 

Oréodoxa  royale  ;  Oreodoxa  regia^  Kunth  ,  L  e.  Ce  palmier 
a  son  tronc  renflé  dans  le  milieu,  dépourvu  d'épibés,  haut 
de  quarante  à  cinquante  pieds.  Les  feuilles  sont  ailées,  pea 
jBombreuses  ;  la  spathe  est  d'une  sèiile  pièce  ;  le  spadice  com- 
posé de  rameaux  blancs,  alternes,  comprîmes,  presque  génî- 
culés  à  leur  aisselle,  longs  de  trois  ou  quatre  pouces,  chargés 
de  fleurs  très-nombreuses ,  en  forme  d'épis.  Le  calice  est  fort 
petit,  un  peu  étalé,  à  trois  découpures  cdhcaves,  ovales,  ar- 
rondies, aiguës,  verdâtres:  celles  de  la  corolle  obloitguès, 
blanches,  concaves ,  un  peu  aiguës  ;  les  étamines  varient  quel- 
quefois de  six  à  huit  ;  les  filaniéns  sont  insérés  à  la  base  de  la 
corolle ,  dilatés  à  leur  partie  inférieure  ;  les'anthères  oblongues , 
linéaires;  l'ovaire  est  ovale,  presque  trigone;  le  drupé  succu- 
lent, ovale,  li^ng  de  quatre  lignes,  rouge  avant  sa  maturité, 
puis  d'un  noir  bleuâtre,  à  noix  glabre ,  ovale  ;  la  semence  blan- 
che. Celte  espèce  est  très-commune  à  l'île  de  Cuba,  proche  Isf, 
Havane  et  Reyla.  Ses  fruits,  d'une  saveur  acre,  servent  de 
nourriture  aux  cochons.  (  Pôir.  ) 

OREOMELIA.  {Bot.)  Nom  grec  donné  autrefois  au  frêne 
à  la  manne  ou  ornier  :  il  signifie  ^c/ic  de  montagne.  Voyez 
Frêne.  (Lem.) 

OREOSEUNUM.  {Bol.)  La  plante  dttibellifère  que  Clusîus 


ïaa  ORE 

nommoît  ainsi ,  est  Valhamaniha  OreoselinMm  de  Lintiaeus*  Le 
même  nom  Cêt  donné  an  persil  par  Fuchs  ;  au  cerfeoil ,  par 
AnguîUara  et  Césalpin.  (J.) 

ORÉOSPIZOS.  {Omitk,)  Nom  grec  du  pinson  de  monta- 
gnes,  yWyigii/a  montifiringilla ,  Linn*  (Ch*  D.) 

OREOTRAGUS.  {Mamm.)  Nom  latin  donné  par  Forstn  a 
l'antilope  du  cap ,  nommé  par  les  Hollandois  klipspringer , 
c'est-à-dire,  sauteur  des  rochers.  On  a  quelquefois  francisé  ce 
mot  en  l'écrivant  oréotrague.  (F.  C.  ) 

ORESAS  DE  PERRO.  { Bot.  )  Nom  donné  dans  le  Pérov 
au  talinum  pamculatum  de  la  Flore  péruvieime.  (  J*) 

ORESTO.  {OrrUth.)  Nom  italien  de  la  pie-griéche  grise, 
lanius'  excubitor  ^  Linn.  (Ch.  D.) 

OR  ES  VIN.  {Mamm,)  Nom  danois  d'un  dauphin  qu'on  rap- 
porte à  Tespèce  du  delphinus  orca,  Linn.  (F.  €•) 

ORFAYE.  {OmithJ)  Nom,  en  vieux  françois,  de  l'orfraie* 
(Ch.  D.) 

ORFOTA.  (Bot.)  Nom  arabe  d'une  espèce  d'acacia,  nommée 
mimosa  orfota  par  Forskal ,  mimosa  horrida  de  linnasus ,  selon 
Vahl ,  maintenant  acacia  horrida  de  Willdenow.  Ses  feuilles  » 
mises  dans  le  lait,  l'empêchent  pendant  quelques  jours  de 
s'aigrir,  au  rapport  de  Forskal.  (J.) 

ORFRAIE.  {Ornith.)  Cet  oiseau,  qu'on  a  aussi  nonmié 
grand  aigle  de  mer  et  aigle  barbu  ,  est  le  même  que  le 
pygargue  ,  falco  ossifragus,  alhieillus  et  albicaudus  ,  GmeL 
(Ch.  d.) 

ORGANES.  (Bot.)  On  divise  les  organes  des  végétaux  en 
deux  classes  :  i.**  ceux  de  la  végétation,  destinés  à  la  vie  de 
l'individu  :  la  racine,  la  tige  et  les  feuilles;  2J*  ceux  de  la 
reproduction ,  destinés  à  la  vie  de  l'espèce  :  la  fleur  et  le 
fruit.  On  range  indifféremment  dans  l'une  01^  dans  l'autre 
classe  les  poils,  les  glandes,  les  piquans,  etc.  (Mass.) 

ORGANISATION.  {Anat.  et  Phjys.)  Voyez  Vie.  (F.) 

ORGANISATION  DES  INSECTES.  (Entom.)  Voyez  dans  ce 
Dictionnaire,  tom.  XXIII,  de  la  page  433  à  471.  (  C*  D«  ) 

ORGANISTE.  (  Ornith.  )  Espèce  de  Manakin ,  pipra  mu- 
siea ,  Lath.  (Ch.  D.) 

ORGANO.  (IchthyoL)  En  Esclavonie  on  donne  ce  nom  k 
la  morrude.  Voyez  Morrude.  (H.  C«} 


ORG  3^i 

ORGANSIN  ou  VER-A-SOIE.  [Entom.)  Voyez  Bombyce. 
(Desm.) 

ORGE  9  Hordeum ,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monoco- 
tylédones ,  de  la  famille  des  graminées ,  Juss. ,  et  de  la  trian- 
drie  digynie,  Linn.,  dont  les  fleurs  sont  glumacées  et  poly- 
games. Dans  les  hermaphrodites,  le  calice  est  une  glume 
uniflore  à  deux  valves  ;  la  corolle  une  -balle  à  deux  valves , 
dont  l'extérieure  terminée  par  une  arété  tr^s-longue;  les 
étaminés,  au  nombre  de  trois,  sont  plus  courtes  que  les 
valves  de  la  corolle  ;  et  l'ovaire  est  supère  ,  ovale ,  surmonté 
de  deux  styles  recourbés,  velus,  ainsi  que  les  stigmates:  il 
devient  une  graine  ovale  -  oblongue ,  ventrue  $  anguleuse, 
pointue  à  ses  extrémités,  sillonnée  par  une  rainure  longi- 
tudinale, et  enveloppée  étroitement  par  la  corolle  persis- 
tante. Dans  les  fleurs  mâles ,  le  calice  est  une  glume  uni- 
flore,  à  deux  valves  sétacées  ou  subulées  ;  la  corolle  est  une 
balle  à  deux  valves ,  ou  est  quelquefois  entièrement  avortée. 

Les  orges  sont  des  plantes  herbacées ,  à  feuilles  alternes  ^ 
linéaires,  engainantes  à  leur  base;  dont  les  fleurs  sont  dis- 
posées en  épi  et  trois  par  trois;  celle  du  centre  hermaphro- 
dite et  sessile,  les  deux  latérales  mâles  et  pédiculées  :  dans 
quelques  espèces  toutes  les  fleurs  sont  hermaphrodites.  On 
en  connott  aujourd'hui  plus  de  vingt  espèces ,  dont  quelques- 
unes  sont  indigènes ,  et  parmi  les  exotiques ,  plus  nom- 
breuses, plusieurs  sont  cultivées  pour  leurs  usages  alimen- 
taires et  économiques.  Nous  parlerons  d'abord  des  espèces 
qui  sont  indigènes  et  sauvages  ;  nous  terminerons  par  celles 
qui  sont  exotiques  et  que  Ton  cultive  à  cause  de  leur  utilité* 

^Espèces  sauvages. 

Orge  a  crinière:  Hordeum  jubalum^  Linn.,  Spec,  126; 
Elymus  crinitus ,  Schreb. ,  Gram,,  2,  p.  i5,  tab.  24,  fig.  3. 
Ses  chaumes  sont  coudés  à  leur  base,  ensuite  redressés, 
hauts  de  quatre  à  huit  pouces  ou  un  peu  plus ,  garnis  de 
feuilles  étroites ,  légèrement  ciliées  en  leurs  bords*  Les  fleurs 
sont  d'un  vert  blanchâtre,  resserrées  en  vn  épi  qui  n'a  pas 
plus  de  six  à  douze  lignes  de  longueur ,  en  n'y  comprenant 
pas  les  arêtes  des  fleurs  fertiles,  qui  ont  à  elles  seules  deux 


330  ORG 

à  quatre  pouces  de  longueur  :  ces  fli?urs  sont  sessiles,  réu- 
nies deux  ensemble,  et  entourées  à  leur  base  par  un  invo- 
lucre  quadriphylle ,  presque  sétacé,  formé  par  les  valves 
externes  des  fleurs  mâles  qui  avortent.  Cette  plante  est 
annu-elie  et  croît  sur  les  bords  des  ebemins  en  Provence , 
en  Hongrie 9  dans  le  Levant,  etc. 

Orge  queve-de-sopbis  :  Hordeum  murinum,  Lina.  ,Spee., 
126;  Host.,  Gram,  f  1,  p.  35,  h  32.  Ses  chaumes,  coudés  à 
leur  base,  s^élèvent  à  douze  ou  dix-huit  poupes,  et  sont  garnis 
de  .feuilles  plus  ou  moins  pubescentes.  Ses  fleurs  sont  grou- 
pées trois  par  trois,  et  forment  un  épi  long  de  deux  à  trois 
pouces;  Thermaphrodite  et  les  deux  mâles  sont  toutes  aris- 
tées,  plus  longues  que  les  valves  des  glumes  calicinales,  et 
cellesHH-,  dans  la  fleur  du  milieu,  sont  ciliées  dans  toute  leur 
partie  inférieure  ;  dans  les  fleurs  mâles  la  valve  interne  est 
la  seule  ciliée.  Cette  espèce  est  commune  sur  les  bords  des 
chemins  et  aux  pieds  des  murs;  elle  est  annuelle. 

Orge  bulbeuse  :  Hordeum  bulbi^um ,  Linn.  ,  Spec*,  126; 
Hordeum  strictum,  Desf.,  FL  AtL,  1,  p.  ii3,  t.  3 7.  Son 
chaume  est  renflé  à  sa  hase  et  bulbiforme,  ensuite  redressé, 
haut  de  deux  à  trois  pieds,  garni  de  feuilles  linéaires, 
étroites ,  glabres.  Ses  fleurs  .sont  d^un  vert  blanchâtre ,  grou- 
pées trois  par  trois,  et  disposées  en  un  épi  long  de  trois  à 
quatre  pouces.  La  fleur  hermaphrodite  de  chaque  groupe 
est  sessile,  terminée  par  une  longue  arête;  les  deux  latérales 
mâles  sont  légèrement  pédiculées,  mutiques,  mais  très-aiguës. 
Cette  orge  croit  dans  les  pâturages  en  Italie,  dans  le  Levant: 
elle  est  vivace. 

Orge  des  très  :  Hordeum  pratense,  Huds. ,  Angl,,  56;  Hor- 
deum  murinum  j@,  et  Hordeum  nodosum^  Linn.,  Spec, ,  126* 
Cette  espèce  a  le  port  et  plusieurs  des  caractères  de  la  pré- 
cédente ;  mais  son  chaume  n'est  pa^  renflé  à  la  base ,  et  elle 
offre  dans  ses  fleurs  mâles  un  caractère  remarquable  ;  celles- 
ci  ont  la  valve  externe  de  leur  balle  aristée ,  de  même  que 
la  fleur  hermaphrodite  ;  Taréte  de  cette  dernière  est  seule- 
ment plus  longue.  Les  fleurs  mâles  sont  quelquefois  avortées, 
il  ne  reste  que  lis  valves  de  leur  glume.  Cette  espèce  se 
trouve  dan§  les  prés  et  sur  les  bords  des  champs  en  Europe 
et  en  Asie  :  elle  est  vivace.     . 


,ORG  351 

Orge  maritime;  Hordeum  maritimum^  Ali. ^FL  Feâ.,  iii*2  274, 
t.  91  ,  fig.  3.  Son  chaume  est  haut  de  trois  à  «x  poueeB  » 
coudé  inférieurement,  terminé  par  ua  épi  long  de  doHze  à 
dix-huit  lignes,  y  compris  les  arêtes,  et  composé  de  fleurs 
groupées  comme  dans  les  deux  espèces  précédentes^  Les  deux 
fleurs  mâles  sont  aristées  comme  dans  l'orge  des  prés;- Tune 
des  deux  valves  de  leur  glume  est  dilatée  à  la  base,  et  ces 
valves  sont  prolongées  toutes  les  deux  en  arêtes  sétacées  plus 
longues  que  celle  de  la  balle.  Cette  plante  croU  dans  les 
sables  des  bords  de  la  Méditerranée  et  de  l'Océan  :  elle  est 
annuelle. 


*  jf 


Espèces  cultivées. 


Orge  commune,  vulgairement  Grosse  orge,  Escourgeon, 
Epeautre;  Hordeum  vulgare,  Lian.,  Spec,  i25«  Son  charme 
est  droit,  haut  d'un  pied  et  demi  à  deux  pieds,  garni  de 
feuilles  linéaires-lancéolées ,  glabres.  Ses  fleurs  sont  rappro- 
chées en  épi,  toutes  hermaphrodites.,  imbriquées  sur  six 
rangs,  dont  deux  plus  proéminens;  la  valve  externe  des 
balles  est  terminée  par  une  arête  droite  et  très -longue. 
Comme  pour  toutes  les  plantes  dont  Thomme  a  pris  soin 
depuis  les  premiers  êigea ,  il  est  bien  diflicile  et  pour  ainsi 
dire  impossible  de  déterminer  aujourd'hui  quel  est  le  véri- 
table pays  natal  de  l'orge.  Le  voyageur  Marc -Paul  assure 
l'avoir  trouvée  croissant  spontanément  dans  la  partie  septen- 
trionale de  rinde;  elle  vient  naturellement  et  en  abondance 
en  Sicile,  suivant  Hièdesel;  en  Perse,  suivant  Olivier;  en 
Géorgie,  selon  Moïse  de  Chorène..  Heyne  regarde  F Attique 
comme  la  patrie  de  l'orge;  d'autres,  enfin,  la  croient  origi- 
naire de  la  Tartarie ,  ou  même*  de  la  Russie.  Quoi  qu'il  en 
soit ,  elle  eU  aujourd'hui  abondaniment  cultivée  en  France 
et  en  Europe,  surtout  dans  tes  pays  de  montagnes  :  elle  pré- 
sente deux  variétés;  dans  l'une  la  graine  reste  à  sa  maturité 
enveloppée  dans  la  balJe  ;  dans  la  seconde ,  nommée  orge 
céleste,  les  valves  de  cette  balle  s'écartent  du  grain,  et  ce- 
lui-ci s'en  sépare  avec  facilité. 

Orge  a  six  rangs,  vulgairement  Orge  carrée,  Orge  an- 
guleuse, Orge  d'hiver,  Soucrion,  etc.;  Hordeum  hexastichonj 
Linn. ,  Spec.,  126.  Cette  espèce  ne  diffère  de  la  précédente 


33*  ORG 

que  par  son  épi  plus  court ^  plus  renflé,  dont  les  six  rangs 
de  fleurs  sont  égaux*  Elle  est  cultivée  dans  les  champs. 

Orge  noire  ;  Hordeum  nigrum,  Willd.,  Enum^  Hort.  BeroL, 
2  ,  p.  io35.  Cette  plante  diffère  des  deux  précédentes  par 
son  épi  noirâtre,  et  par  ses  graines  disposées  sur  quatre 
rangs.  On  la  cultive  en  Angleterre,  où  on  la  sème  avant 
rhivei*. 

Orge  distique  ou  Orge  a  deux  rangs  ;  Hordeum  distiehon , 
linn»,  Spec,  i2  5«  Cette  espèce  diffère  des  trois  précédente! 
par  son  épi  comprimé,  formé  seulement  de  deux  rangs  de 
fleurs  hermaphrodites,  proéminentes  et  terminées  par  des 
arêtes;  les  deux  fleurs  mâles  sont  de  chaque  côté  de  l'her- 
maphrodite et  n'ont  point  d'arêtes.  Dans  une  variété  de  cette 
espèce,  nommée  orge  nue,  orge  à  café^  orge  d* Espagne,  orge 
du  Pérou ,  les  valves  des  balles  fertiles  s'écartent  à  la  matu- 
rité et  laissent  la  graine  à  nu.  Dans  une  autre  variété  toutes 
les  fleurs  sont  dépourvues  d'arêtes.  Cette  espèce  est  origi- 
naire de  la  Tartarie  ;  on  la  cultive  aussi  fréquemment  que 
l'orge  commune.  Elle  est  ai^nuelle. 

Orge  faux-riz ,  vulgairement  Orge  de  Russie,  Orge  pyra- 
midale ,  Riz  rustique,  Riï  d'Allemagne;  Hordeum  xeoeriton, 
Linn.,  Spec»,  126.  Cette  espèce  a  ses  fleurs  disposées  et  con- 
formées comme  la  précédente;  mais  elle  en  diffère  par  ses 
épis  plus  courts,  et  surtout  parce  que  les  glumes  de  ses  fleurs 
mâles  se  terminent  en  une  arête  menue,  toujours  plus  longue 
et  souvent  une  fois  aussi  longue  que  la  balle,  qui  est  obtuse. 
Le  pays  natal  de  cette  orge  n'est  pas  connu  ;  on  la  cultive 
en  France  et  en  Europe ,  mais  moins  fréquemment  que  les 
autres  :  elle  est  aussi  annuelle. 

L'orge  est  une  des  premières  céréales  qui  ait  servi  à  la 
nourriture  des  anciens  peuples.  Les  Grecs  la  connoissoient 
sous  le  nom  de  jtpifi».  Torréfiée,  puis  réduite  en  farine, 
elle  formoit  leur  aX^tlov  ^  et  la  polenta  des  Latins.  Avec 
cette  farine  et  l'eau ,  le  lait ,  le  vin ,  Thuile  ou  le  miel ,  on 
préparoit  la  pâte  ou  les  gâteaux  appelés  maza.  Le  Trjsffebvn 
étoit  l'orge  privée  de  sa  tunique  extérieure  (notre  orge 
mondée),  dont  la  décoction  étoit  désignée  sous  le  même 
nom ,  et  c'est  de  là  que  les  décoctions  employées  en  mé* 
deciue  ont  été  généralement  appelées  ptisanes  ou   tisanes» 


ORG  335 

L'usage  de  cette  décoction  en  médecine  rjemonte  à  la  nais- 
sance de  cet  art;  Hippocrate  en  fait  le  plus  grand  éloge* 
Cette  ptisane  étoît ,  dés  ces  temps  reculés ,  la  boisson  la  plus 
communément  usitée  dans  les  maladies  aiguës.  La  même 
décoction ,  réduite  en  consistance  de  gelée ,  étoit  la  crème 
d'orge,  7/}tffAvtiç  ;^;t>Aoç.  Le  malt/  ou  Forge  préparée  pour 
servir  à  faire  de  la  bière ,  portoit  chez  les  anciens  le  nom 
de  ^vvnvt  et  la  bière  elle-même  celui  de  ^t/âoc*  Athénée  dé- 
signe encore  plus  clairement  cette  boisson  sous  le  nom  de 
s/yoç  Kfidtvoç  9  vin  dHoTge. 

Les  Egyptiens,  de  qui  les  Grecs  avoient  pris  l'usage  de 
cette  boisson,  en  attribuoient  l'invention  à  leur  Osiris.  Ils 
employoient  le  lupin,  comme  nous  faisons  aujourd'hui  le 
houblon ,  pour  lui  donner  de  l'amertume. 

Dans  les  jeux  qui  avoient  lieu  à  Eleusis  à  l'occasion  des 
grands  mystères  qu'on  y  céiébroit  tous  les  ans,  le  i5  du  mois 
de  Boédromion ,  en  l'honneur  de  Cérès  et  de  Proserpine , 
le  prix  du  vainqueur  pour  les  Athlètes ,  qui  se  rendoient  à 
ces  jeux  de  dififérens  cantons  de  la  Grèce,  étoit,  selon  Pau- 
sanias,  une  mesure  d'orge  recueillie  dans  une  plaine  voisine, 
dont  les  habitans  instruits  par  Cérès  avoient  les  premiers 
cultivé  cette  espèce  de  blé. 

Pline  (livre  XVllI,  chap.  17)  nous  apprend  aussi  que 
l'orge  a  voit  fait  d'abord  une  partie  essentielle  de  la  nourri- 
ture des  gladiateurs,  appelés  à  cause  de  cela  hordeariu  On 
donnoit,  comme  punition,  du  pain  d'orge  aux  soldats  ro^ 
mains ,  lorsqu'ils  avoient  manqué  à  leur  devoir.  Ce  pain  est 
en  effet  moins  blanc ,  et  plus  grossier  que  celui  de  jfroment 
et  même  de  seigle  :  il  se  dessèche  beaucoup  plus  vite. 

L'orge  n'est  pas  difficile  sur  la  nature  du  terrain  :  elle 
vient  bien  partout,  à  moins  que  le  sol  ne  soit  trop  maré- 
cageux ou  complètement  stérile;  cepeodant  c'est  dans  les 
terres  légères  et  calcaires  qu'elle  réussit  le  mieux.  Cette 
plante  s'accommode  aussi  de  tous  les  climats;  on  la  cultive 
sous  l'équateur  comme  sous  le  cercle  polaire ,  principale- 
ment l'espèce  appelée  orge  à  deux  rangs.  Dans  la  LapoiMC 
et  la  Finlande,  l'orge  se  sème  à  la  fin  de  Mai,  et  on  la 
récolte  à  la  fin  de  Juillet.  Il  ne  faut  que  deux  mois  pour 
accomplir  toutes  les  phases  de  sa  .végétation ,  et  cette  pro» 


354  ORG 

priëlé  la  rend  très-prëcîeuse  pour  ces  contrées  et  les  fûfi 
de  montagnes  élevées  »  où  Tété  est  de  si  courte  durée^  et  oà 
il  n'est  pas  possible  de  cultiver  les  autres  céréales. 

Pans  une  grande  partie  de  la  France  et  de  l'Europe  tem- 
pérée on  sème  Forge  au  commencement  du  printeoips  dans 
une  terre  préparée  par  deux  labours ,  et  dans  laquelle  on  ne 
met  pas  ordinairement  de  fumier,  si  ce  n'est  dans  les  pays 
de  montagnes  et  ceux  dti  Nord ,  où  l'orge  remplace  le  fro- 
ment et  fait  le  principal  objet  de  culture.  Lorsqu'on  donne 
des  engrais  à  la  terre  dans  laquelle  on  doit  la  semer ,  c'est 
entre  les  deux  labeurs  qu'on  les  répand.  Dans  plusieurs  pro- 
"vinces  du  Midi  de  l'Europe,  et  dans  quelques  terrains  secs 
et  chauds  du  Nord,  6n  sème  l'orge  à  l'automne;  mais  dans 
tous  les  cas  la  culture  de  cette  plante  est  bien  plus  produc- 
tive lorsqu'on  la  fait  succéder  à  celle  des  pommes  déterre,  des 
pois ,  des  lentilles ,  que  lorsqu'on  la  fait  suivre  immédiate- 
ment celle  du  froment  ou  du  seigle. 

Lorsqu'on  veut  faire  une  prairie  artificielle,  on  sème  fré- 
quemment l'orge  avec  la  luzerne ,  la  bourgogne  ou  le  trèfle , 
parce  que,  ces  fourrages  ne  rapportant  rien  la  première 
année,  on  perdroit  ses  frais  de  culture,  dont  on  est  au  con- 
traire dédommagé  par  la  récolte  de  l'orge;  mais,  dans  ce 
cas,  il  faut  que  cette  céréale  soit  semée  moitié  plus  clair, 
afin  que  ses  chaumes  protègent  seulement  de  leur  ombre  la 
jeunesse  des  autres  plantes  qu'on  a  semées  avec  elle  ;  s'ils 
étoient  trop  pressés  et  trop  épais,  i(s  les  étoufiferoient. 

Dans  la  culture  de  l'orge ,  de  même  que  dans  celle  de 
toutes  les  plantes ,  on  doit  toujours  choisir  peur  semenee  la 
graine  la  plus  belle,  et  avoir  le  soin  de  la  nettoyer  aussi 
exactement  que  possible  des  .graines  étrangères  qui  pour- 
roient  y  être  mêlées.  On  ne  doit  pas  non  plus  négliger  le 
chaulage ,  surtout  lorsqu'on  a  quelque  sujet  de  craindre  que 
la  graine  ne  soit  infectée  de  carie  ou  de  charbon ,  deux 
maladies  qui  peuvent  causer  de  grandes  pertes. 

Lorsque  l'orge  est  semée  par  un  temps  de  pluie ,  ou  a\u 
moins  sur  un  terrain  humide,  elle  ne  tarde  pas  à  lever,  et 
une  fois  qu'elle  a  poussé  trois  feuilles,  elle  ne  craint  presque 
plus  rien  ;  elle  peut  demeurer  long-temps  sous  la  neige  en 
hiver  sans  en  souffrir.   Par  un  temps  sec  elle  supporte  des 


ORG  335 

gelées  considérables;  il  n'y  a  qu'un  froid  très  -  rigoureux , 
succédant  à  un  temps  humide,  qui  puisse  la  faire  périr,  et 
on  en  a  peu  d'exemples.  Au  printemps,  des  pluies  continu e}les 
ou  une  sécheresse  trop  prolongée  sont  les  seuls  accidens  qui 
puissent  lui  être  nuisibles.  Dans  le  premier  cas,  l'orge  pousse 
trop  en  feuilles,  et  elle  produit  un  grain  gros,  mais  peu 
abondant ,  et  qui  n'est  pas  propre  à  être  gardé.  Une  séche- 
resse trop  longue  l'empêche  de  s'élever,  fait  avorter  les  épis , 
et  le  peu  de  grain  qui  se  forme  est  très 'petit. 

Lorsque  l'orge  a  quelques  pouces  de  hauteur,  il  est  néces- 
saire de  la  sarcler  pour  la  débarrasser  des  mauvaises  herbes; 
ce  sont  les  seuls  soins  qu'elle  demande  jusqu'à  la  récolte. 

L'époque  de  la  moisson  de  l'orge  varie  selon  le  climat ,  la 
nature  du  sol,  la  marche  de  la  saison  :  nous  avons  dit  que, 
dans  la  Laponié  et  la  Finlande  on  semoit  et  en  récoltoit 
l'orge  dans  l'espace  de  deux  mois,  ce  qui  tient  à  la  chaleur 
non  interrompue ,  développée  dans  ces  contrées  par  la  lon^ 
gueur  des  jours  et  le  peu  de  temps  de  l'absence  du  soleil 
pendant  les  nuits  de  Juin  et  de  ,ruillet.  Mais  sous  la  latitude 
de  Paris,  et  dans  les  environs  de  cette  ville,  l'orge,  pour 
l'ordinaire ,  n'est  pas  moins  de  quatre  mois  et  demi  à  cinq 
mois  à  parcourir  toutes  les  périodes  de  sa  végétation.  Semée 
dans  le  courant  de  Mars,  on  ne  la  récolte  le  plus  souvent 
qu'à  la  fin  de  Juillet  ou  au  commeiu^ement  d'Août ,  quel- 
quefois même  plus  tard ,  lorsque  le  temps  a  été  froid  et  hu- 
mide. Dans  les  pays  du  Midi,  lorsque  l'orge  a  été  semée 
avant  l'hiver ,  c'est  un  des  premiers  grains  qu'on  moissonne. 

On  se  sert  pour  Li  couper,  soit  de  la  faucillci,  soit  de  la 
faux;  cela  varie  selon  les  localités.  Le  travail  fait  avec  le 
dernier  instrument  est  plus  expéditif;  mais,  de  quelque  ma^*  * 
niére  qu'on  ait  coupé  l'orge,  il  est  avantageux  de  l'enlever 
du  champ  le  plus  tôt  possible,  afin  qu'il  y  ait  moins  de  grains 
perdus.  Cependant  cela  ne  peut  pas  toujours  s^exécuter  a  la 
rigueur;  ainsi,  lorsque  des  pluies  survenues  depuis  la  coupe 
ont  mouillé  la  paille,  ou  lorsqu'elle  contient  une  certaine 
quantité  d'herbes  étrangères,  on  est  obligé  de  la  laisser  pen- 
dant plusieurs  jours,  afin  qu'elle  se  sèche.  Le  plus  souvent 
les  gerbes  d'orge  ne  se  font  pas  régulièrement,  comme  celles 
de  froment  ou  de  seigle  »  en  plaçant  tous  les  épis  d'un  même 


336  ORG 

côté;  mais  il  y  auroit  de  l'ayaotage  à  le  faire,  parce  que, 
lorsqu'il  faut  procéder  au  battage  du  grain ,  cette  opératioa 
deviendrpit  plus  facile  et  plus  prompte. 

Dans  tous  les  paya  du  Nord  et  du  milieu  de  la  France 
on  se  sert  du  fléau  pour  battre  Forge  ;  mais  dans'  les  pro- 
vinces méridionales  et  le  reste  du  Midi  de  l'Europe,  on 
n'emploie  pas  cet  instrument.  Dans  ces  pays  chauds,  le  grain 
adhérant  moins  aux  balles,  s'en  détache  plus  facilement,  et 
pour  obtenir  cette  séparation ,  il  suffit  de  le  faire  fouler  par 
des  chevaux  ou  des  mulets,  ou  même  par  des  bœufs,  que 
Ton  fait  trotter  ou  marcher  circulairement  sur  les  gerbes 
étendues  sur  une  aire  pratiquée  ei^ plein  air.  Cette  manière 
de  retirer  les  grains  des  épis  s'appelle  dépiquage. 

La  paille  d'orge  est  plus  dure  et  moins  nourrissante  que 
celle  de  froment,  et  beaucoup  de  bestiaux  refusent  de  la 
manger  lorsqu'elle  n'est  pas  mélangée  avec  quelquenutre  four- 
rage; aussi  le  plus  souvent  on  ne  s'en  sert  que  pour  faire 
de  la  litière» 

L'orge  coupée  en  vert  né  peut  être  donnée  qu'en  petite 
quantité  aux  bestiaux,  parce  qu'elle  a  l'inconvénient  de  les 
météoriser.  En  grain  sec  elle  passe  pour  être  plus  nourris- 
\ santé  et  moins  échauffante  que  l'avoine,  et  dans  la  plupart 
des  pays  méridionaux  on  la  substitue  à  cette  dernière  pour 
la  nourriture  des  chevaux.  Réduite  en  farine,  et  délayée 
avec  suffisante  quantité  d'eau ,  elle  augmente  beaucoup  la 
production  du  lait  chez  les  vaches,  et  on  s'en  sert  avec  beau- 
coup d'avantage  pour  engraisser  promptement  les  bœufs  ^ 
les  cochons  et  la  volaille. 

Mais  non-seulement  l'orge  est  d'une  grande  utilité  pour  la 
nourriture  de  divers  animaux  domestiques  ;  elle  est  aussi 
employée  par  l'homme,  soit  comme  aliment,  soit  pour  pré- 
parer différentes  boissons.  Comme  aliment,  l'orge  est  pré- 
tieuse,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  dans  les  pays  du 
^ord  et  dans  ceux  de  hautes  montagnes.  Dans  ces  contrées 
peu  favorisées  de  la  nature ,  les  hommes  y  ont  recours  pour 
en  faire  du  pain ,  quand  elle  est  réduite  en  farine ,  ou  des 
espèces  de  bouillies,  quand  elle  est  demi-moulue  en  nature 
de  gruau ,  ou  seulement  mondée ,  c'est-à-dire ,  dépouillée  de 
«on  écorce.  Dans  les  cantons  pauvres  de  la  France,  le  peuple 


ORG  537 

des  campagnes  mange  aussi  du  pain  d'orge  pure ,  ou  mêlée 
a  une  certaine  quantité  de  froment  ou  de  seigle*  Le  pain 
fait  avec  la  seule  f^iHne  d'orge  est  moins  nourrissant,  moins 
agréable,  plus  grossier  et  plus  difficile  à  digérer  que  celui 
fait  avec  le  froment  et  même  avec  le  seigle  :  on  le  dit  un 
peu  rafraîchissant. 

L'orge  est  un  des  principaux  ingrédiens  de  la  bière,  bois- 
son qui  dans  presque  tous  les  pays  du  Nord  privés  de  vignes 
remplace  le  vin,  et  dont  on  retire,  de  même  que  de  celuir 
ci,  par  la  distillation,  une  sorte  d'alcool,  mais  dont  l'odeur 
et  la  saveur  sont  moins  agréables  que  celles  de  l'eau-de-vie 
ordinaire. 

En  médecine  l'orge  mondée  ou  perlée  est  souvent  em- 
ployée. Cette  dernière  est  celle  qui  est  non -seulement  dé- 
pouillée de  sa  partie  corticale ,  mais  à  laquelle  on  a  encore 
donné  une  forme  presque  sphérique,  et  dont  la  surface  a 
l'aspect  presque  poli  comme  une  petite  perle.  C'est  à  l'aide 
de  moulins,  dont  les  meules  sont  disposées  d'une  manière 
particulière ,  qu'on  lui  fait  subir  ces  différentes  préparations* 
On  se  sert  encore  aujourd'hui  de  l'orge  mondée  ou  perlée , 
comme  aux  premiers  temps  de  l'art  de  guérir,  pour  faire  des 
tisanes,  qu'on  emploie  principalement  dans  les  fièvres  aiguës 
et  dans  les  maladies  inflammatoires.  La  farine  d'orge,  ou 
«eule,  ou  comme  faisant  partie  des  quatre  farines  résolutives, 
sert  à  faire  des  cataplasmes  ;  mais  elle  est  bien  moins  usitée 
aujourd'hui  sous  ce  rapport  qu'elle  ne  l'a  été  autrefois.  L'orge 
a  donné  son  nom  au  sirop  d'orgeat  et  au  sucre  d'orge ,  dans 
lesquels  on  faisoit  jadis  entrer  sa  décoction  ;  mais  à  présent 
ce  sirop  et  ce  sucre  se  préparent  sans  cela.  Il  en  est  de 
même  de  quelques  anciennes  compositions  pharmaceutiques 
dans  lesquelles  l'orge  est  indiquée ,  mais  dans  lesquelles  elle 

n^est  d'aucune  utilité. 

Les    tanneurs  emploient  l'orge  en  la  faisant  fermenter 

et  aigrir-  dans  l'eau  pour  la  préparation  de  certains  cuirs. 

(L.  D.) 

ORGE -PETITE.  {Bot.)  Voyez  Cevadille.  (Lbm.) 
ORGE-RIZ.  (  Bot.  )  C'est  l'orge  à  épis'  larges.  (  L.  D.  ) 
ORGLISSE  ou  RÉGLISSE  SAUVAGE.  {Bot.)  C'est  Vastra- 

gallus  glyoipliyllos*  Voyez  Astragalls.  (Lem*) 

36.  '2'2 


«38  ORG 

ORGUE.  (Ormth.)  Nom  picard  du  ca|iard  siffleur  ou  viit« 
^eon,  anas  Penelùpef  Linn.  (Ce.  D.) 

ORGUE  DE  MER.  {Polyp.)  Nom  maivhand  du  polypier  ^ 
lype  du  genre  Tubipore  de  M.  de  Laaarck.  (De  B.) 

ORGYA.  {Bot.)  Fronde  simple,  très*- longue,  marquée  de 
côtes ,  recouverte  des  deux  côtés  d'une  membrane  mince , 
luisante ,  rugueuse  ;  frondule  en  ovale  renversé ,  prenant 
de  Fépaisseur  lors  de  la  maturité  de  la  fructification  ;  celle<-ci' 
est  située  vers  le  bas  de  la  frondule.  Ce  genre,  de  la  famille 
des  algues,  a  été  établi  par  Stackhouse  sur  ses^îiciis  esculerUus 
et  tetragonusy  remarquables  par  Tamplitude  de  leur  fronde  et 
qui  appartiennent  au  genre  Laminahia.  Voyez  ce  mot.  (Lem.) 

ORIBA.  (Bot.)  Adanson  faisoit  soiis  ce  nom  un  genre  de 
V anémone  palmata ,  parce  que  l'involucre,  existant  au-dessous 
des  fleurs  à  quelque  distance,  est  composé  de  six  feuilles ,  au 
lieu  de  deux  ou  trois.  (J.) 

ORIBASIA.  {BoL)  Schreber ,  voulant  faire  disparoître  tous 
les  noms  barbares,  a  substitué  celui-ci  au  nonatelia  d'Aublet, 
qui  paroi t  ne  devoir  pas  être  supprimé.  Voyez  NoNAilàLE.  (J.) 

ORIBATE.  {Entom»)  M.  Latreîlle  décrit  sous  ce  nom  un 
genre  d'insectes  aptères  de  la  famille  des  cirons  om  rhinap' 
téres,  qu'Hermann  fihjavoit  nommé  Notaspis,  et  Fabricius 
Gamase.  Voyez  Mite.  (CD.) 

ORICHALQUE  {Min.)  :  Écrit  par  les  auteurs  anciens  tantôt 
orichalcum  et  tantôt  aurichàteum ,  suivant  l'origine  qu'ils  attri- 
buoient  à  celte  sorte  de  métal  trés-céfièbre  dans  l'antiquité. 

Il  paroît,  comme  le  pense  M.  de  Làunay,  qull  y  avoit 
deux  substances  métalliques  auxquelles  on  avoit  donné  ce 
nom. 

L'une  très- précieuse  pour  les  peuples  de  la  plus  haute 
aptiquité,  et  qu'on  ne  trouvoit  déjà  plus  du  temps  de  Pline, 
qui  ,  suivant  Platon ,  étoit  un  des  produits  de  l'Atlantide , 
perdu  depuis  que  -cette  grande  île  avoit  disparu  ;.  c'étoit , 
suivant  Pline,  un  cuivre  extrêmement  précieux,  et^d'une 
valeur  approchant  de  celle  de  l'or;  on  le  trouvoit  dans  les 
montagnes;  de  là  son  nom  d^oriohalcum ,  cuivre  de  montagne. 

L'autre  métal  du  même  nom,  mais  qu'on  doit  écrire  aiiri- 
chaloum,  c'est -à-*  dire,  cuivre  d'or,  paroissoit  être  un  alliage 
dont  le  cuivre  étoit  la  base ,  et  avoir  beaucoup  d'analogie 


ORI  5Ï9 

avec  le  laiton  ou  le  sîmilor  des  modernes»  La  manière  de 
l'obtenir,  quiconsistoit,  suivant  Festus,  à  pénétrer  du  cuivre 
de  cadmie  fossile  ou  de  minéral  de  zinc ,  sa  couleur  blan^ 
châtre  et  ses  dîfiférens  usages  pour  moéter  des  flûtes,  et  pour 
faire  ressortir  sous  forme  de  lames  minces  ou  de  clinquan& 
la  couleur  des  chrysolithes ,  laissent  peu  de  doutes  sur  Texac- 
titude  de  ce  rapprochement.  (B.  ) 

ORICOU.  (Ornith.)  Ce  vautour,  figuré  dans  le  tome  !•* 
des  Oiseaux  d'Afrique  de  Levaillant  9  pi*  9  «  est  le  vultur  awr 
rioularisj  Daud.,  et  probablement  le  même  que  le  vautour^ 
de  Pondichéry,  de  Sonnerai.  (Ch.  D.) 

ORIGAN,  Origanam^  Linn.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dico- 
tylédones, monopétales,  de  la  famille  des  labiées,  Juss. ^  et 
de  la  dûfynamie  gymnospermie ,  Linn.,  qui  présente  pour  prin- 
cipaux caractères  :  Un  calice  monophyile ,  ordinairement 
inégal  et  à  deux  lèvres,  toujours  environné  de  bractées  im- 
briquées; une  corolle  monppétale,  à  deux  lèvres,  dont  la 
supérieure  droite ,  plane ,  et  l'inférieure  à  trois  lobes  pres- 
que égaux;  quatre  étamines,  dont  deux  plus  longues;. un 
ovaire  aupère,  à  quatre  lobes,  surmonté  d'un  style  filiforme, 
à  stigmate  légèrement  bifide  ;  quatre  graines  au  fond  du  calice 
persistant.  Le^  origans  sont  des  plantes  lierbacées,  pu  quel» 
quefois  suffrutescentes ,  à  feuilles  opposées,  et  à  fleurs  ra- 
massées en  épis  serrés,  courts,  tétragones*  On  en  connoît 
vingt  et  quelques  espèces,  dont  la  plus  grande  partie  est 
<exo  tique. 

O&I6AN  COMMUN  :  Origanum  vulgare,  Linn.,  Spec,  824; 
Bull. ,  Herb. ,  tab.  193.  Sa  racine  est  vivace ,  fibreuse ,  horizon- 
tale; elle  produit  une  ou  plusieurs  tiges  pubescentes,  souvent 
rougeàtres ,  hautes  de  dix  à  quinze  pouces ,  rameuses  seule- 
ment dans  le  haut,  garnies  de  feuilles  ovales,  pétiolées,  un 
peu  velues  en  dessous.  Ses  fleurs  sont  purpurines,  quelque- 
fois blanches,  disposées  au  sommet  des  tiges  en  ^pis  courts , 
rapprochés  en  corymbe  paniculé.  Les  bractées  sont  ovales, 
d'un  ronge  violet,  plus  longues  que  les  calices,  qui  sont  un 
peu  hérissés,  à  cinq  dents  égales,  et  fermés  par  des  poils 
après  la  floraison.  Cette  plante  fleurit  en  Juillet  et  Août; 
elle  est  commune  dans  les  bois  secs  et  montueux  en  Franor 
et  en  Europe. 


340  ORI 

Les  feuilles  et  les  sommités  fleuries  de  Torigan  commun 
ont  une  saveur  acre  et  aromatique  très -forte;  elles  sont 
toniques ,  excitantes  :  on  les  a  considérées  comme  stoma* 
chèques,  céphaliques,  expectorantes,  sudorifiques,  emmé« 
xiagojg[ues,  et  on  les  a  employées  contre  les  flatuosités,  les 
digestions  languissantes,  les  maux  de  tète,  les  étourdisse- 
mens,  les  affections  catarrhales  de  la  poitrine,  la  suppres- 
sion des  menstrues.  On  les  prépare  en  infusion  tbéiforme* 
Scopoli  rapporte  qu'un  évéque  italien^  grand  amateur  de 
champignons,  se  garantissoit  de  l^urs  effets  yénéneUx  en 
prenant  de  cette  espèce  de  thé.  On  emploie  aussi  Torigan  à 
Textérieur  pour  faire  dès  bains  et  des  fumigations  aromatiques , 
dans  la  paralysie  et  les  rhuma^smes  chroniques.  Cette  plante 
entre  dans  plusieurs  préparations  pharmaceutiques.  En  Suède 
on  rend  la  bière  plus  forte  et  plus  enivrante,  en  y  fkisant 
infuser  de  l'origan. 

Origan  de  CRiiTE',  Origanum  ùreticunif  Linn. ,  Spee*,  823* 
Cette  espèce  diffère  de  la  précédente  par  ses  épis  de  fleurs 
plus  alongés ,  par  ses  bractées  une  fois  plus  longues  que  les 
calices,  qui  sont  glabres  et  parsemés  de  points  glanduleux. 
On  la  trouve  dans  quelques  parties  du  Languedoc ,  de  la 
Provence,  et  dans  le  Midi  de  l'Europe,  en  Syrie ^  dans  Tile 
de  Crète.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 

Origan  précoce;  Origanum  heracleoticum ,  Linn.,  SpeCm^  S2S. 
Cet  origan  a  le  port  de  l'espèce  commune  ;  mais  ses  épis  sont 
pédoncules,  digités,  lâchement  imbriqués,  et  leurs  bractées 
ne  sont  que  de  la  longueur  des  calices.  Ses  fleitrs  sont  blan-' 
ches.  Il  croît  en  Grèce  et  dans  quelques  parties  du  Midi  de 
l'Europe. 

Origan  fausse- marjolaine,  vulgairement  la  Marjolaine; 
Origanum  majoranoides ,  Willd. ,  Spec,  3,  p.  iSy.  Sa  racine 
est  vivace  ;  elle  donne  naissance  à  une  ou  plusieurs  tiges 
ligneuses  à^leur  base,  rameuses,  hautes  de  six  à  dix  pouces, 
garnies  de  feuilles  ovales,  cotonneuses,  ainsi  que  les  brac- 
tées ,  les  calices ,  et  d'un  vert  blanchâtre.  Ses  fleurs  sont 
blanches,  disposées  en  épis  arrondis,  courts,  rapprochés  par 
trois  à  quatre  en  une  sorte  de  tête  ;  leurs  bractées  sont  ar- 
rondies', et  le  calice  est  à  deux  lèvres  inégales.  Cette  plante 
fleurit  en  Juin  et  Juillet.   On  ne  connoit  pas  bien  le  pays 


ORI  '341 

dont  elle  est  originaire  ;  mais  on  la  cultive  fréquemment 
dans  les  jardins. 

La  marjolaine  a  une  odeur  aromatique  agréable  j  s^es  pro« 
priétés  sont  d'être  tonique  et  excitante ,  et  elle  agit  princi- 
palement sur  le  système  nerveux.  £Ue  passoit  autrefois  pour 
être  trés-efficace  contre  les  maladies  du  cerveau ,  ce  qui  la 
faisoit  employer  dans  Fapoplexie ,  la  paralysie ,  Tépilepsie , 
les  vertiges.  Comme  excitante  on  Temployoit  aussi  dans  lea 
maladies  atoniques  de  la  poitrine  et  de  Tutérus,  comme  les 
catarrhes  chroniques ,  la  chlorose^  la  suppression  des  règles. 
Dans  les  anciens  formulaires  cette  plante  faisoit  partie  d'un 
assez  grand  nombre  de  préparations  pharmaceutiques;  au« 
jourd'hui  elle  n'est  plus  que  très -peu  usitée. 

Oriqan  niCTAME,  vulgairement  Dictamb  de  Crète;  Origor- 
num  dictamnus,  Linn. ,  Spee.,  8a3.  Ses  tiges  sont  rougeàtres, 
velues,  hautes  de  huit  à  dix  pouces,  rameuses,  garnies  de 
feuilles  ovales -arrondies,  pétiolées ,  cotonneuses,  blanchâ- 
tres ;  les  feuilles  supérieures  sont  arrondies ,  sessiles ,  glabres  y 
souvent  rougeàtres,  ainsi  que  les  bractées,  et  chargées  les 
unes  et  les  autres  de  nombreux  points  glanduleux.  Les  fleurs 
sont  purpurines,  inclinées,  disposées  en  épis  courts  et  peu 
garnis.  Cette  plante  croit  naturellement  dans  l'île  de  Crète 
sur  les  montagnes.  On  la  cultive  depuis  long-temps  daas  les 
jardins.  Pans  le  climat  de  Paris  on  la  plante  en  pot  et  on 
la  rentre  dans  l'orangerie  pendant  l'hiver» 

Les  botanistes  modernes  ^s'accordent  généralement  à  recon- 
noître  dans  cette  espèce  d'origan  le  dictame  des  anciens. 
La  description  que  Théophraste  donne  du  dictame  n'est  pas 
aussi  complète  sans  doute  qu'on  pourroit  le  déairer;  maia 
cflle  renferme  cependant  quelques  détails  assez  exacts.  Celle 
de  Pline  et  de  Dioscoride  est  .conforme  à  celle  de  Théo^ 
phraste,  excepté  dans  un  point  es&entiel.  Théophraste,  en 
parlant  des  propriétés,  dit  que  ce  n'est  que  des  feuilles  qu'on 
fait  usage,  et  non  des  rameaux  et  du  fruit.  Des  rameaux  et 
des  fruits  supposent  nécessairement  l'existence  d'une  tige  et 
d*une  fleur.  Cependant  Dioscoride  affirme  que  le  dictame 
n'a  ni  fleur,  ni  fruit,  et  Pline,  qu'il  n'a  ni  fleur,  ni  graine^ 
ni  tige.  La  contradiction  est  bien  positive;  mais  elle  ne  doit 
pa$  étonner  beaucoup  de  la  part  de  Dioscoride  et  de  Pline  ^ 


342  ORI 

dans  lesquels  on  trouve  tant  d'erreurs  de  ce  genre  »  et  qui 
si  souvent  ne  font  autre  chose  que  copier  Théophraste.  Les 
Commentateurs  ont  cherché  à  prouver  que  le  texte  étoit 
altéré  :  cela  seroit  possible ,  si  on  ne  trouvoit  Terreur  que 
dans  un  seul  auteur;  mais  elle  se  rencontre  à  la  fois  dans 
Dîoscoride  et  dans  Pline ,  et  elle  est  d'autant  plus  étonnante 
de  la  part  de  ces  naturalistes,  qu'ils  dévoient  probablement 
connoitre  les  vers  où  l'immortel  auteur  de  l'Enéide  décrit 
le  dîctame  avec  autant  d'élégance  que  de  fidélité,  lorsque 
Vénus,  après  l'avoir  cueilli  elle-même  sur  le  mont  Ida,  le 
mêle  aux  autres  simples  avec  lesquelles  on  va  panser  la 
blessure  d'Énée  : 

Dictamnum  genitrix  Cretœd  earpit  ah  Idd , 
Puheribus  eaulem  foUis  et  flore  comantem 
Purpureo  :  non  iUa  Jeris  icognita  capris 
Gramina  cum  tergo  volucres  hœsere  sagittœ, 

jEn,  XJI,  V,  4ia. 

En  assurant  que  le  dictame  n'a  ni  fleur  ni  tige ,  Pline  et 
Dîoscoride  ont  prouvé  qu'ils  n'avoient  jamais  vu  la  plante; 
car  il  est  bien  constant  qu'elle  a  l'une  et  l'autre  :  ce  qu'en 
ont  dit  Théophraste  et  Virgile ,  ne  laisse  aucun  doute  à  cet 
égard.  Quelle  peut  donc  être  la  cause  de  cette  erreur  P 
peut-être  est-ce  une  interprétation  fautive  du  texte  de  Théo- 
phraste ,  causée  par  le  défaut  d'attention. 

Les  étymologistes  font  dériver  cT/j^a/xvov  de  th^Iuùj  qui  veut 
dire  cLccoucher,  à  cause  de  la  propriété  qu'a  le  dictame  de 
favoriser  les  accouchemens  laborieux  et  d'aider  la  sortie  du 
fœtus  mort.  Xgticrt/Liov  fxatXtvIet,  ts-goç  retç  SïfffloKteiç  yvveuitov  y 
dit  Théophraste,"  liv.  9,  chap,  16:  Hippocrate,  Dioscoride, 
Plutarque ,  font  aussi  mention  de  ce  fait. 

C'étoit  surtout  pour  la  guérison  des  blessures  que  le  die* 
lame  étoit  en  grande  réputation  chez  les  anciens.  On  ne  le 
trouvoit  que  dans  l'Ile  de  Crète,  où  il  croissoit  en  abon« 
danCe  sur  le  mont  Dictés ,  ce  qui  a  fait  penser  avec  quelque 
probabilité  que  le  nom  de  hiQctfjivoç  pourroit  bien  venir  de 
Ai/fnç  et  de  d'ajuLvoç  ^  huisson.  Théophraste  dit  que  les  chèvres 
l'aiment  avec  passion,  et  que,  lorsqu'elles  ont  été  blessées, 
il  leur  suffit  d'en  manger  pour  faire  sortir  les  flèches  de 


ORl  541 

leur  blessure.  Tous  les  auteurs  anciens  qui  ont  parle  du 
dictame,  ont  répété  la  même  ch^,  et  pour  ajouter  encore, 
s*il  se  peut,  à  de  si  merveilleuses  propriétés,  Pline  assure  qu9 
le  dictame  est  un  excellent  spécifique  contre  la  morsure  des 
serpens  venimeux. 

Au  reste  cedictame ,  si  célèbre  chez  les  anciens ,  et  dont  les 
feuilles  pilées  étoient  parmi  eux  d'un  usage  général  j)our  leà 
blessures  et  les  contusions,  n'est  presque  jamais  employé 
aujourd'hui.  Cependant,  s'il  n'a  pas  les  vertus  extraordi- 
naires que  lui  ont  supposé  les  anciens,  ses  feuilles  et  se% 
fleurs  exhalent  une  odeur  aromatique  agréable ,  et  elles  ont 
une  saveur  amère,  acre  et  piquante  y  qui  annoncent  en  elles 
des  propriétés  bien  positives ,  et  celle  d'agir  puissamment 
comme  excitant  du  système  nerveux  ne  paroît  pas  douteuse. 
Il  est  à  croire  que  cette  plante  contient  du  camphre ,  ainsi 
que  quelques  autres  labiées. 

Le  dictame  entre  dans  la  thériaque,  dans  le  mithridate, 
et  dans  quelques  autres  compositions  pharmaceutiques ,  dont 
la  première  est  à  peu  près  la  seule  qui  soit  encore  quelque^ 
fois  usitée.  (  L.  D.  ) 

ORIGAN  DE  MARAIS.  {Bot.)  Nom  vulgaire  de  Feupatoire 
commune.  (  L.  D.  ) 

ORIGANUM.  {Bot.)  Voyez  Origan.  (Lem.  ) 

ORIGERON.  {Bot.)  Nom  donné  anciennement  à  plusieurs 
anémones  de  la  division  des  Pulsatilles.  (Lem.) 

ORIGNAC.  {Mamm.)  C'est  le  même  mot  qu'orignal.  (F.  C.) 

ORIGNAL.  {Mamm.)  Nom  que  quelques-unes  des  peuplades 
du  Canada  donnoient  à  l'élan  de  ces  contrées.  On  a  aussi  écrit 
orignaux.  (F.  C.) 

ORIGOME.  {Bot.)  Nom  donné  par  Necker  à  de  petites 
coupes  pleines  de  bulbilles  qu'on  observe  sur  la  fronde  de» 
marchantia.  (Mass.) 

ORILLETTE.  {Bot.)  On  donne  ce  nom  à  la  mâche  en  quel* 
ques  lieux.  (Lem.) 

ORIMANTHIS.  {Bot.)  Rafinesque-Schmaltz  est  auteur  de 
ce  genre ,  auquel  il  rapporte  des  plantes  marines  de  forme 
et  de  substance  différentes ,  et  dont  la  fructification  est  repré* 
sentée  par  des  cellules  éparses  sur  toute  la  surface  et  imitant 
des  espèces  de  fleurs;  il  présume  que  plusieurs  espèces  d'v^a 


544  ORI 

doivent  y  être  ramenées  et  qu'il  peut  appartenir  à  la  diyîsioii 
dea  alcyonidées.  Ce  genre  est  encore  voisin  du  h^torima  et 
du  Zonaria  de  Rafinesque. 

VOrimanthis  «esîciiZo/a ressemble  à  une  vessie  gonflée,  voû- 
tée ,  lobée ,  onduleuse ,  difforme ,  cartilagineuse ,  d'un  brun 
jaunâtre;  les  cellules  situées  à  la  surface  supérieure.  Elle  est 
commune  en  Sicile  sur  les  coquilles  de  moules  ;  on  lui  donne 
le  nom  de  bonnet  ou  turban  de  Turc,  sans  doute  i  cause  de 
sa  forme. 

VOrimanthis  foUaeea  est  membraneuse ,  foliacée  ,  plane , 
ondulée,  lobée,  blanchâtre;  les  cellules  sont  situées  à  la  par- 
tie inférieure ,  rondes ,  ou  ovales.  Cette  espèce  se  trouve  aussi 
en  Sicile  et  attachée  par  un  seul  point  sur  les  fucus.  (Lbh.) 

ORINOS.  {Omith.)  Nom  grec  de  la  mésange  à  longue 
queue,  parus  eaudatus,  Linn«,  qui  est  aussi  appelée  dans  la 
même  langue  orites.  (Ch.  D.) 

ORIO.  {Ornith,)  C'est,  ainsi  que  les  mots  oriol  et  oriol , 
une  ancienne  dénomination  du  loriot.  (  Ch.  D.  ) 
-    ORIOLUS.  (Omith.)  Linnœus  a  coiùpris  sous  cette  déno- 
mination générique  la  cassiques ,  les  troupiales,  les  earouges, 
les  ballimores  et  les  loriots,  (Ch.  D.) 

ORIPËLARGUS.  {Omith.)  L'oiseau  auquel  ce  nom  est 
appliqué  par  Gesner,  et  dont  le  même  auteur  a  donné  une 
assez  bonne  figure^  pag.  193,  est  un  vautour  que  cite  M. 
Savignj  parmi  les  synonjrmes  de  son  Neophron  perenopterus. 
Il  se  rapporte  aussi  au  vultur  percnopterus ,  Linn. ,  et  à  l'oi/ri- 
gourap  de  Levaillant,  Oiseaux  d'Afrique,  pi.  14.  (Ch.  D. ) 

ORITES.  (  Bot.  )  Genre  de  plantes  dicotylédones ,  à  fleurs 
incomplètes ,  de  la  famille  des  protéacées ,  de  la  tétrandrie  mono^ 
gynit  de  Linnœus ,  ofirant  pour  caractère  essentiel  :  Une  co- 
rolle irréguliére,  à  quatre  pétales  recourbés  à  leur  sommet  2 
point  de  calice  ;  quatre  étamines  placées  sous  la  courbure  des 
pétales  ;  quatre  glandes  à  la  base  du  pistil  ;  un  ovaire  sessile , 
à  deux  ovules;  un  style  roide;  un  stigmate  obtus,  vertical} 
une  capsule  coriace ,  une  seule  loge  presque  centrale  ;  les  se- 
mences ailées  à  leur  sommet. 

Rob.  Brown ,  auteur  de  ce  genre ,  en  cite  deux  espèces  ori- 
ginaires de  la  Nouvelle -Hollande,  savoir  :  i.°  Orites  diçersi' 
Joliaf  Rob.  Brpwn,  ^ot^.  HolLj  pag.  588,  et  Trans.  lÀnm.^ 


ORI  345 

yroh  10 9  pag»  190*  Cette  plante  a  des  feuilles  planes,  lancéo- 
lées, dentées  ou  très- entières,  tomenteuses  à  leur  face  infSé- 
rieure;  les  capsules  munies  d'une  suture  tronquée  ou  légère- 
ment incisée  ;  2.**  Orites  revoluta,  Rob,  Brown ,  U  c.  Les  feuilles 
sont  linéaires,  très-entières,  tomenteuses  et  blanchâtres  à  leur 
face  inférieure  ;  les  capsules  pourvues  d'une  suture  arrondie. 
(PoiR.) 

ORITES.  (  Omith.  )  Mœhring  a  établi  sous  ce  nom  son 
trente-septième  genre  ,  comprenant  le  jparus  eoMàatus ,  Linq. 
Voyez  Orinos.  (Ch,  D.) 

ORITHYIE,  Orithyia.  (Crusl.)  Genre  de  crustacés  déca- 
podes brachyures ,  décrit  dans  notre  article  Malacostracés  , 
tome  XXVIII,  page  255.  (Desm.) 

ORITINE,  Oritina.  {Bot.)  Ce  genre,  que  Rob.  Brown  n'a 
pu  observer  dans  toutes  les  parties  de  sa  fructification ,  ap- 
partient, selon  lui,  à  la  famille  des protéacëes ,  etse  rapproche 
des  orites»  Il  n'en  cite  qu'une  seule  espèce,  sous  le  nom  d'o- 
ritina  acioularis^  Trans*  Linn»  ^  vol.  10,  pag.  224*  Arbrisseau 
de  la  Nouvelle- Hollande,  glabre  sur  toutes  ses  parties,  dont 
les  feuilles  sont  alternes ,  presque  cylindriques ,  canaliculées 
en  dessus,  terminées  par  une  pointe  mucronée,  très-aiguë. 
L'ovaire  paroît  renfermer  deux  ovules,  accompagné  à  sa  base 
de  quatre  glandes.  On  soupçonne  la  corolle  régulière.  Le 
fruit  est  lisse ,  comprimé ,  coriace ,  contenant  deux  semences 
ailées  à  leurs  deux  extrémités.  (Poia.) 

ORIUM.  {Bot,)  Ce  genre  de  crucifère,  fait  par  M.  Des- 
yaux ,  dans  son  Journal  de  botanique ,  est  réuni  au  eljypeola 
par  M.  De  Candolle ,  qui  le  relate  seul  dans  une  section  de 
ce  genre.  (J.) 

ORIXA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  k  fleurs 
polypétalées,  de  la  ^^/randnf  monogyme  de  Linnsus,  dont  la 
famille  n'est  pas  encore  connue.  Le  caractère  essentiel  con- 
siste dans  un  calice  court,  k  quatre  divisions;  quatre  pé- 
tales ouverts,  lancéolés;  un  ovaire  supérieur;  un  style;  un 
stigmate  en  tête  ;  une  capsule  P  • . . 

Orixa  du  Japon:  OrixaJaponioa,  Thunb. , FZor. jopoi». ,  pag. 
61  ;  Noi^.  gen,y  pag.  56.  Arbrisseau  du  Japon,  qui  s'élève  à 
la  hauteur  de  cinq  ou  six  pieds  sur  une  tige  flexueuse,  glabre , 
divisée  en  rameaux  glabres  et  alternes  ;  les  derniers  un  peu 


346  ORK 

velus;  les  feuilles  alternes,  pétiolées,  ovales,  entières  ;  vertes 
en  dessus;  pâles  en  dessous ,  velues ,  surtout  dansleurjeuneste, 
ouvertes^  et  longues  d'environ  un  demi-j>ouce.  Les  fleurs  sont 
vertes,  disposées  en  grappe,  munies  à  la  base  de  chaque  pé» 
dicelle  de  bractées  oblongùes ,  concaves  et  glabres;  les  pédon- 
cules velus;  le  calice  d*une  seule  pièce,  court,  à  quatre  dé- 
coupures; la  corolle  ouverte,  à  quatre  pétales;  quatre  éta- 
mines ,  dont  les  filamens  sont  plus  courts  que  les  pétales ,  sou- 
tenant des  anthères  globuleuses  ;  l'ovaire  plus  court  que  les 
pétales,  surmonté  d'un  style  droit,  que  termine  un  stigmate 
en  tête,  obtus.  Le  fruit  n'a  pas  été  observé.  Plusieurs  au- 
teurs confondent  ce  genre  de  M*  Thunberg  avec  son  orûiera, 
que  nous  avons  placé,  mais  avec  doute,  entre  les  sapotées 
et  les  ardisiacées,  à  cause  de  ses  étamines  insérées  au  bas 
des  lobes  de  la  corolle.  (Poir.) 

ORK.  {Bot.)  Voyez  Kebath.  (J.) 

ORKOS.  {Bot.)  Nom  arabe,  suivant  Forskal,  de  son  hoer» 
haavia  ^candens.  (J«) 

X)ALAYA.  {Bol.)  M.  Hoffmann  a  fait  sous  ce  nom  un 
geiife  du  caucalis  grandîjlôra,  parce  que  son  involucre  est  à 
cinq  feuilles ,  le  pétale  extérieur  plus  grand  et  bilobé ,  et  les 
vallécules  du  fruit  munies  de  piquans»  Ce  genre  n'a  pas 
encore  été  adopté.  (J.) 

ORLEANA.  {Bot.)  Voyez  Orellana.  (J.) 

ORLIK.  (  Ornilh.  )  L'oiseau  que ,  suivant  Ri^ckzynsl^i ,  les 
Polonois  nomment  ainsi ,  est  l'aigle  commun  ffalco  melanaetos, 
Linn.  (Ce.  D.) 

ORME,  Vlmus,  Linn.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones apétales,  de  la  famille  des  amentanëes,  Juss.,  et  de  la 
pentandrie  àigynie,  Linn.,  dont  les  principaux  caractères  sont, 
d'avoir  :  Un  calice  monophylle ,  campanule ,  coloré ,  persis- 
tant, partagé  en  quatre  ou  cinq  dents;  point  de  corolle;  cinq 
étamines ,  quelquefois  quatre  à  huit  ;  un  ovaire  supère ,  sur- 
monté de  deux  stigmates  sessiles  ou  portés  sur  deux  styles 
courts;  une  capsule  monosperme, indéhiscente,  bordée  d'une 
aile  membraneuse.  Les  ormes  sont  des  arbres  ou  des  arbris- 
ieaux  à  feuffles  alternes  ,  simples ,  accompagnées  de  stipules  ; 
leora  fleurs  sont  petites,  de  peu  d'apparence  ,^  ramassées  plu- 
sieurs ensemble  en  faisceaux  placés  aux  aisselles  des  an- 


ORM  547 

tiennes  feuilles,  et  paroissant  ordinairement  avant  les  nou- 
velles. On  en  connaît  une  vingtaine  d^espéces,  qui  croissent, 
en  général ,  daps  les  climats  tempérés  des  deux  continens. 
Nous  citerons  seulement  ici  les  suivantes  : 

Orme  des  champs,  vulgairement  Orme  pyramidal,  Orme, 
Ormeau  ,  Ormille,  Arbre  au  pauvre  homme  ;  IJlmus  oampestrisy 
linn. ,  Spec,  ,  52 j.  Cet  arbre  étend  au  loin  ses  racines, 
et  il  s'élève  à  soixante  et  quatre-vingts  pieds  sur  un  tronc 
qui  peut ,  avec  les  années ,  acquérir  dans  sa  partie  inférieure 
douze  à  quinze  pieds  de  circonférence.  Lorsqu'il  est^ isolé  et 
qu'on  le  laisse  croître  en  liberté,  sa  tige  se  divise  en  beau- 
coufi  de  branches ,  qui  forment  une  vaste  tête.  Ses  feuilles 
sont  oVales,  pétiolées,  d'un  vert  assez  foncé,  rudes  au  tou- 
cher, dentées  en^ leurs  bords.  Ses  fleurs,  qui  sont  rougeàtres 
et  à  quatre  ou  cinq  étamines,  naissent  avant  les  feuilles,  dis- 
posées en  paquets  serrés ,  presque  sessiles ,  épars  le  long  des 
rameaux. 

L'orme  croît  naturellement  en  Fnince  et  en  Europe  dans  les 
bois.  11  a  produit  par  la  culture  plusieurs  variétés,  en  général 
difficiles  à  caractériser  et  assez  mal  déterminées.  Les  pépinié- 
ristes distinguent  principalement  ces  variétés,  par  les  feuilles 
plus  larges  ou  plus  étroites ,  plus  ou  moins  dentées ,  plus  ou 
moins  rudes,  d'un  vert  plus  clair  ou  plus  foncé,  d'un  vert 
uniforme  ou  panaché  de  blanc. 

L'orme  étoit  l'arbre  favori  de  nos  ancêtres;  ils  le  plantoîent 
de  préférence  à  tout  autre  autour  des  châteaux,  au  devant 
des  églises,  sur  les  places  publiques.  Les  jours  de  fête  il 
protégeoit  de  son  ombre  la  danse  et  les  amusemens  des  villa- 
geois; plus  d'une  fois  même  il  fut  illustré  par  de  plus  nobles 
réunions.  Des  rois,  des  prine.es,  qui  vouloient  faire  un  traité 
de  paix,  se  jurer  amitié,  se  réunissoient  souvent  près  de 
quelque  orme  antique.  Ainsi,  lorsque  Philippe -Auguste  et 
Henri  II  arrêtèrent  la  troisième  croisade ,  ce  fut  sous  un  orme , 
planté  non  loin  de  Gisors,  que  ces  deux  princes,  jusqu'alors 
ennemis  implacables ,  s'embrassèrent  et  prirent  la  croix.  Mais , 
de  nouveaux  sujets  de  dissension  étant  survenus,  on  ne  put 
s'entendre  sur  les  conditions  de  la  paix,  et  l'arbre  sous  le 
quel  on  tenoit  les  conférences  fut  abattu  par  les  ordres  du 
Roi  de  France. 


348  ORM 

Ayant  la  révolution  op  voyoît  encore ,  dans  beaucoup  de 
villes  du  royaume ,  des  ormes  dont  Sully  avoit  ordonné  la 
plantation ,  soit  auprès  de?  églises ,  soit  dans  les  places  publi- 
ques. Dans  plusieurs  endroits  la  reconnoissance  des  habitans 
leur  avoit  donné  le  nom  du  digne  ministre  de  Henri  IV,  et 
la  grosseur  du  tronc  de  ces  arbres  révérés  attestoit  leur  anti- 
quité* Quelques-uns  avoient  jusqu'à  quinze  et  dix-huit  pieds 
de  circonférence. 

L'orme  est  encore  aujourd'hui  l'arbre  qu'on  plante  le  plus 
souvent  dans  le  Nord  de  là  France.  C'est  lui  qu'on  emploie 
le  plus  généralement  pour  former  des  avenues  au  devant  des 
châteaux,  des  maisons  de  campagne,  sur  les  bords  des  grandes 
routes,  dans  les  promenades  publiques.  En  Italie  l'orme  a  une 
autre  destination  :  c'est  l'arbre  dont  on  se  sert  le  plus  ordi- 
nairement pour  soutenir  les  vignes*  Sa  tige  robuste  prête  son 
appui  aux  foibles branches  de  cet  arbrisseau ,  qu'on  peut  élever 
par  ce  moyen  beaucoup  plus  haut  qu'elles  ne  pourroient  at^ 
teindre  naturellement. 

L'orme  employé  à  soutenir  la  vigne,  est  soumis  à  une 
taille  rigoureuse*  On  borne  la  hauteur  de  sa  tige  à  douze 
ou  quinze  pieds  ;  on  ne  laisse  que  le  nombre  de  branches  né^ 
cessaires  à  la  fonction  qu'elles  doivent  remplir,  et  le  peu 
de  feuilles  que  cet  arbre  produit  alors,  se  trouve  presque 
caché  sous  les  pampres  de  la  vigne.  Cet  usage  de  faire  monter 
celle-ci  sur  l'orme  est  fort  ancien.  Pline  dit  que  c'est  l'arbre 
qui  convient  le  mieux ,  et  c'est  de  là  que  les  Latins  donnoient 
fréquemment  à  l'orme  l'épithète  de  marita.  Virgile,  dés  le 
début  de  ses  Géorgiques ,  parle  de  ce  mariage  de  l'orme  et  de 
la  vigne,  et  l'entrelacement  des  rameaux  de  ces  deux  arbres 
est  une  image  que  ce  poè'te  reproduit  plusieurs  fois  dans 
ses  vers* 

Quid  faciat  lœtas  segetes,  ijuo  sidère  terrant 

Vertere,  Mœcenai  y  ulmisque  adjungere  vite^^ 

Conveniat  .  .  . 

Gborg.,  I,  V.   1. 

Semiputata  tibi  frondosâ  vitis  in  ulmo  esU 

£cL.,  l\y  V.  70. 

iUa  tibi  lœtis  intexet  vitibus  ulmos^ 

GsoR6.y  II 9  V.  aaii^ 


OR  M  549 

Votme  se  multiplie  avec  la  plus  grande  faoilité  )  nou-seu'- 
lement  il  produit  des  graines  très -nombreuses,  mais  encore 
il  reprend  de  marcottes,  même  de  boutures,  et  il  pousse  de 
ses  racines  une  multitude  de  rejets^ .  LorsquUl  est  abandonné 
k  lui-même  dans  yn  terrain,  il  ne  tarde  pas  à  s'en  emparer 
en  entier^  Virgile  a  dit  à  ce  sujet  : 

Pullulât  ah  radice  aliis  densissima  sjrlt^a^ 
Ut  cerasis  ulnUsque, 

Georg.,  II  y  T.   l8w 

Mais  de  tous  ces  moyens  de  multiplication,  celui  qu^on  prë*- 
fère  pour  former  des  pépinières,  c'est  d'employer  la  voie  des 
semis.  Les  graines  d'orme  se  sèment  aussitôt  qu'elles  sont  mûres. 
On  le)s  ramasse  sous  les  arbries  après  leur  chute  spontanée ,  qui 
arrive  dans  les  premiers  jours  de  Mai ,  et  on  les  répand  à  la 
volée  sur  un  terrain  convenablement  labouré.  -  Ces  graines 
n'aiment  pas  à  être  beaucoup  enterrées;  il  suffit  qu'elles  soient 
recouvertes  de  deux  à  trois  lignes  de  terre.  Elles  lèvent^méme 
très-bien  sans  cela ,  quand  elles  sont  tenues  constamment  hu*- 
mides  jusqu'au  moment  de  leur  germination.  Aussitôt  que 
les  graines  d'orme  sont  semées ,  on  les  arrose  s'il  ne  pleut  pas, 
et  au  bout  de  cinq  à  six  jours  elles  commencent  à  lever.  Pen- 
dant la  première  année  le  jeune  plant  n'a  besoin  que  d'être 
débarrassé  des  mauvaises  herbes  par  deux  ou  trois  sarclages , 
et  à  l'automne  il  a  acquis  un  pied  de  hauteur,  quelquefois 
plus,  selon  la  bonté  du  terrain.  Il  est  alors  bon. à  planter  en 
rigoles  espacées  d'environ  deux  pieds  Tune  de  l'autre,  et  en 
mettant  quinze  à  dix -huit  pouces  d'intervalle  entre  chaque 
plant.  Les  jeunes  ormes  doivent  rester  dans  la  pépinière  jus- 
qu'à ce  que  leur  tige  ait  au  moins  trois  pouces  de  tour.  Ils 
peuvent,  d'ailleurs,  y  rester  plus  long-temps,  si  on  n'a  pas  de 
terrain  disponible  pour  les  planter ,  parce  qu'ils  reprennent 
encore  très -bien,  quoique  déjà  âgés  de  quinze  à  vingt  ans. 
Quelques  cultivateurs  recommandent  de  ne  point  couper  la 
tête  des  ormes  en  les  plantant  à  demeure  ;  mais  l'usage  con- 
traire subsiste  généralement ,  et  il  ne  paroît  pas  que  cela  leur 
soit  nuisible;  au  contraire,  parce  que,  lorsqu'on  met  ces  ar- 
bres en  place,  ils  ont  généralement  une  tige  trop  élancée,  .qui 
donne  trop  de  prise  aux  vents  qui  les  ébranlent  et  les  empêchent 


35o  ORM 

de  reprendre^  autti  facilement  que  Iprsqu'iU  ont  été  réduits 
à  une  hauteur  de  six  à  sept  pieds.  Nous  avions  roulu  essayer 
de  foire  planter  des  ormes  de  douze  à  quinze  pieds  de  hauteur 
sans  les  étêter ,  et  au  bout  d'un  an  ou  deux ,  nous  ayons 
été  obligés  de  les  (aire  couper  tous  successivement  à  la  hau- 
teur ci-dessus  mentionnée  ^  parce  que  la  partie  supérieure  de 
la  tige  de  plusieurs  de  ces  arbres  avoit  été  ou  cassée  par  les 
vents ,  ou  qu'elle  étoit  toute  courbée  en  arc.  Nous  avons  aussi 
éprouvé  que  les  arbres  dont  nous  avions  fait  couper  toutes 
les  branches ,  ne  laissant  que  la  tige ,  avoient  ensuite  formé 
des  arbres  plus  droits  que  ceux  auxquels  nous  avions  laissé 
deux  à  trois  branches ,  ayant  chacune  douze  à  quinze  pouces 
de  longueur* 

L'orme  s'accommode  assez  bien  de  toutes  sortes  de  terres; 
cependant  Duhamel  dit  que,  lorsqu'il  est  planté  dans  un  ter- 
rain trop  gras  e^  trop  humide ,  il  arrive  que ,  dans  le  temps  de 
la  sève,  celle-ci  se  porte  en  si  grande  abondance  entre  le  bois 
et  l'écorce,  que  ces  deux  parties  se  séparent  par  la  rupture 
du  tissu  cellulaire,  et  alors  on  voit  plusieurs  de  ces  arbres 
mourir  subitement. 

La  faculté  qu'a  l'orme  de  bien  supporter  la  taille ,  le  rend 
facile  à  tondre  aux  ciseaux ,  au  croissant  ;  et  on  peut  en  faire 
des  palissades  de  verdure,  des  tonnelles,  etc. 

Le  bois  d*orme,  en  général,  est  assez  dur,  rougeàtre,  sujet 
à  se  tourmenter  quand  il  n'est  pas  parfaitement  sec  ;  c'est  ce  qui 
fait  qu'on  ne  l'emploie  guère  pour  les  ouvrages  de  menui- 
serie ;  on  ne  s^en  sert  pas  non  plus  pour  la  charpente  des 
maisons,  parce  qu'il  est  sujet  à  être  piqué  par  les  vers.  Son 
principal  usage  est  pour  le  cbarronnage.  On  l'emploie  aussi 
à  faire  certaines  pièces  des  mpulins,  les  presMs  des  pressoirs, 
des  tuyaux  de  pompe  et  pour  la  conduite  dey  eaux.  Ce  bois 
a  d'ailleurs  des  qualités  différentes,  selon  les  variétés  dont  il 
provient.  La  variété  qu'on  appelle  orme-teille,  dont  les  feuilles 
sont  très-larges  et  qui  ne  pousse  point  de  rejets  sur  le  tronc  ni 
sur  les  grosses  branches ,  a  le  bois  tendre ,  presque  aussi  doux 
que  le  noyer.  Celle  connue  sous  le  nom  d'orme  femelle,  se 
ramifie  beaucoup  et  fournit  beaucoup  de  bois  tortu ,  dont  les 
courbes  sont  très- utiles  aux  charrons.  Cependant  son  bois 
a'est  pas  aussi  dur  que  celui  de  Forme  tortillard ,  qui  est 


ORM  35i 

ebargé  de  nœuds ,  et  qui  pour  cette  raison  est  recherché  pour 
faire  des  moyeux  de  roue.  La  disposition  et  Fentrelacement 
de  ses  fibres  lui  donnent  beaucoup  de  ténacité.  Cette  variété 
est  aussi  plus  sujette  que  les  autres  à  produire  sur  le  tronc 
des  excroissances,  qui  deviennent  quelquefois  très-grosses  et 
qui,  travaillées  convenablement,  servent  aux  ébénistes  à  faire 
des  meubles  de  toute  espèce ,  meubles  qui ,  par  leurs  veines 
nombreuses  et  les  accidens  variés  et  quelquefois  bizarres  quHis 
présentent,  sont  souvent  beaucoup  plus  beaux  que  ceux  faits 
avec  les  bois  étrangers  les  plus  recherchés.  L'orme  à  larges 
feuilles  est  celui  qu'on  plante  le  plus  ordinairement  pour 
former  des  avenues;  celui  à  tris -petites  feuilles  sert  pour 
faire  des  rideaux  et  des  salles  de  verdure. 

Le  principal  emploi  que  Ton  fasse  de  l'orme ,  c'est  de  le 
planter  pour  faire  des  avenues  le  long  des  grandes  foutes  on 
devant  des  maisons  de  campagne  et  dans  les  promenades 
publiques.  Les  arbres  élevés  dans  les  pépinières,  sont  bons 
pour  cela  à  mettre  en  place  à  cinq  ou  six  ans  ;  ceux  qu'on  ne 
taille  que  modérément ,  deviennent  toujours  plus  beaux  que 
ceux  qu'on  émonde  trop  souvent  et  dont  surtout  on  retranche 
presque  toutes  les  branches  à  la  fois  ,  ne  leur  laissant  que 
quelques  rameaux  au  sommet.  Four  que  l'émondage  des  ormes 
soit  profitable ,  il  faut  ne  le  faire  que  tous  les  cinq  à  six  ans  ; 
mais  le  plus  souvent,  surtout  pour  ceux  qui  bordent  les 
grandes  routes,  les  cultivateurs  dans  les  champs  desquels  ils 
se  trouvent  plantés,  les  taillent  tous  les  trois  à  quatre  ans, 
afin  d'avoir  moins  d'ombre  sur  leurs  cultures. 

Dans  les  cours  et  autour  de  beaucoup  de  fermes  dans  plu- 
sieurs cantons,  on  plante  l'orme  pour  en  faire  des  têtards, 
c'est-à-dire  des  arbres  dont  on  raccourcit  la  tige  à  la  hauteur 
de  huit  k  dix  pieds  et  dont  on  émonde  ensuite  régulièrement 
la  tête  tous  les  six  à  huit  ans.  On  plante  ordinairement  de 
préférence,  pour  faire  ces  têtards,  l'orme  tortillard,  qu'on 
multiplie  de  rejets  ou  de  marcottes.  Ces  arbres  forment  en 
quelque  sorte  un  taillis  en  l'air,  qui  fournit  beaucoup  de 
branches  pour  faire  des  fagots ,  et  dont  les  feuilles  peuvent 
aussi  être  cueillies  pour  la  nourriture  des  bestiaux  et  suppléer 
«ux  fourrages  ordinaires. 

Qn  fait  peu  de  taillis  d'omes;  cependant  ce  genre  de  cui* 


35a  ORM 

ture  n'est  ^as  à  négliger*  Ces  taillis  peuvent  se  couper  depuit 
rage  de  six  ans  jusqu'à  quinze^  Les  plus  jeunes  servent  à  fisdre 
des  fagots,  et  on  peut»  ainsi  que  des  ormes  têtards,  en  re<^ 
cueillir  les  feuilles  pour  les  donner  à  manger  aux  bestiaux* 

Lorsque  ces  taillis  ont  dix  à  quinze  ans,  on  fait,  avec  leur 
phis  gros  bois,  des  échalas  pour  les  vignes,  des  cercles  de  fu- 
tailles. Il  n'y  a  pas  d'avantage  à  les  laisser  s'élever  en  arbres  de 
haute  futaie,  parce  que  leur  bois,  lorsqu'ils  ont  cru  en  mas- 
sif, est  beaucoup  moins  propre  aux  ouvrages  de  cbarronnage 
^e  celui  des  ormes  plantés  isolément. 

Dans  la  Bretagne,  les  Cévennes,  le  Jura,  etc.,  on  emploie 
communément ,  pendant  le  printemps  et  l'automne,  les  feuilles 
de  l'orme  à  la  nourriture  des  moutons,  des  chèvres  et  des 
.vaches.  Les  cochons  les  aiment  beaucoup  aussi,  surtout  lors- 
qu'on les  leur  a  fait  cuire«  Ces  feuilles  doivent  leurs  qualités 
nutritives  au  mucilage  abondant  qu'elles  contiennent. 

C'est  principalement  avec  des  haies  qu'on  taille  deux  fois 
par  an,  au  milieu  du  printemps  et  au  commencement  de 
l'automne ,  qu'on  se  procure  cette  espèce  de  fourrage.  Ces 
haies  font  d'ailleurs  des  clôtures  solides  et  qui  sont  de  longue 
durée. 

Toutes  les  variétés  d'orme  ne  se  multiplient  pas  de  semis  ; 
celles  à  feuilles  panachées  particulièrement,  ne  peuvent  se 
conserver  que  par  la  greffe ,  et  l'espèce  de  greffe  qu'on  em- 
ploie ordinairement,  est  celle  en  écusson.  On  pourroit  aussi 
propager  ces  variétés  par  marcottes;  mais  on  préfère  em- 
ployer la  greffe  qui  est  plus  expéditive. 

L'écorce  moyenne,  ou  le  liber  de  Forme,  a  une  saveur  stip- 
tique  et  un  peu  austère,  qui  annonce  un  principe  astringent. 
On  avoit  anciennement  préconisé  cette  substance  contre  l'hy- 
dropisie  ascite,  et  après  avoir  été  assez  long- temps  oubliée 
sous  ce  rapport,,  elle  a  été  de  nouveau  vantée,  il  y  a  vingt  et 
quelques  années,  comme  un  remède  assuré  contre  toutes  les 
inaladies  de  la  peau.  C'étoit  spécialement  le  liber  de  la  va- 
riété appelée  orme  pyramidal  que  recommandoit  Banan ,  qui, 
non-seulement  essaya  de  le  faire  passer  pour  un  spécifique 
contre  les  affections  cutanées ,  mais  pour  une  sorte  de  pa- 
nacée, également  utile  contre  les  cancers ,  les  scrophules ,  le 
scorbut  I  les  rhumatismes ,  les  fièvres  intermittentes,  les  ma- 


ORM  5§ï 

ladies  nerveuses,  etc.  Cétoit  en  décoction  et  à  la  dose  d'une 
à  deux  onces  par  pinte  d'eau ,  que  le  liber  d'orme  se  prescri* 
voit;  mais  aujourd'hui  ce  remède  est  entièrement  retombé 
dans  Toubli ,  ainsi  que  la  liqueur  qu'on  trouve  dans  des  ves^ 
aies  assez  grosses ,  qui  viennent  quelquefois  sur  les  feuilles  de 
l'orme  9  et  qui  sont  des  excroissances  formées  par  la  piqûre 
de  certains  insectes.  On  attribuoit  à  cette  liqueur  une  vertu 
vulnéraire  et  la  propriété  d*embellir  le  teint* 

Orme  subéreux;  Ulmus  suberosa^  Willd. ,  Spec,  i ,  p.  1324, 
Cet  arbre  a  le  même  port  que  Forme  champêtre,  et  il  en  a 
été  considéré  pendant  long-temps  comme  une  simple  variété  { 
mais  aujourd'hui  la  plupart  des  botanistes  s'accordent  à  le 
regarder  comme  une  espèce  distincte,  parce  que  ses  fleurs 
n'ont  que  quatre  étamines,  et  que  l'écorce  de  ses  rameaux  est 
relevée  de  côtes  saillantes  et  comme  boursouflées,  ayant  quel* 
que  ressemblance  avec  l'écorce  du  chêne  liège.  L'orme  subé- 
reux se  trouve  en  France  et  en  Europe  dans  les  bois  et  sur 
les  bords 'des  grands  chemins,  où  on  le  plante  comme  le  pré» 
cèdent.  Son  bois  paroît  avoir  les  mêmes  qualités* 

Orme  a  fleurs  éparses;  Ulmus  effusa,  Willd.,  5pec.,  1  ^  p. 
iS^S.  Cet  arbre  ne  diffère  pas  des  deux  précédens  quant  au 
port;  on  l'en  distingue  cependant  parce  que  ses  fleurs  ne  sont 
pas  serrées  les  unes  contre  les  autres,  mais  portées  sur  des  pé* 
dicelles  assez  longs,  qui  font  qu'elles  forment  un  bouquet  plus 
lâche.  Ces  fleurs  ont  d'ailleurs  huit  étamines,  et  les  fruits  qui 
leur  succèdent  sont  plus  petits,  ciliés  sur  les  bords.  Cette  es- 
pèce croît  dans  les  bois  en  Alsace,  en  Bourgogne  ,  dans  l'An-^ 
îou ,  aux  environs  de  Paris  et  dans  plusieurs  parties  de  r£u<> 
rope. 

Orme  d'Ami^rique  ou  Orme  blanc;  Ulmus  americana ,  Linn.^ 
Spec.j  ^27.  M.  Michaux  a  trouvé  cet  arbre  ayant,  dans  son 
pa^s  natal,  jusqu'à  quatre-  vingts  et  cent  pieds  de  hauteur. 
Ses  feuilles  sont  ovales,  flcuminées,  alternes  sur  de  courts  pé* 
tioles ,  doublement  dentées  en  leurs  bords.  Ses  fleurs  sont  fort 
petites ,  portées  sur  des  pédicelles  inclinés  ,  de  longueur 
difl'érente  et  réunies  au  nombre  de  huit  à  dix  ensemble  en  pe« 
tits  paquets.  Le  calice  et  les  étamines  sont  d'un  pourpre  fonoé^, 
et  le  stigmate  est  blanc ,  comme  laineux  ;  les  graines  sont 
ovales ,  échancrées  à  leur  extrémité  et  bordées  de  cils.  Cette 
36.  a5 


554  ORM 

espèce  croit  Baturellement  dans  le  Nord  des  État-Unis.  On  la 
cultive  en  Europe  dans  les  parcs  et  les  grands  jardins  paysa- 
gers. Lorsque  cet  arbrphest  d'un  certain  âge  et  planté  isolé- 
ment, il  a  un  très -bel  aspect. 

La  couleur  de  son  bois  est  semblable  à  celle  de  notre  orme 
ordinaire;  mais  ce  bois  est  moins  compacte,  il  a  moins  de 
force ,  de  dureté,  et  se  fend  plus  aisément;  ce  qui,  sous  tous 
ces  rapports,  le  rçnd  inférieur  pour  les  ouvrages  de  charron- 
nage.  Cependant  on  l'emploie  en  Amérique  pour  faire  les 
moyeux  des  roues  de  carrosse  et  de  cabriolet.  Son  écorce,  qui 
est  recouverte  d'unépiderme  blanc,  se  lève  facilement  pen- 
dant que  les  arbres  sont  en  sève;  mise  pendant  quelque  temps 
dans  l'eau  à  macérer,  et  battue  ensuite ,  on  s'en  sert ,  dans  les 
campagnes  des  États  du  Nord,  pour  faire  le  siège  des  chaises 
communes. 

Orme  Âii.é  ;  Vlmus  alata ,  Mich. ,  Arbr.  amer.  ^  3 ,  p»  27  5 ,  U  S, 
Cet  ornie  est  peu  élevé,  selon  M.  Michaux,  et  sa  hauteur 
n'excède  pas  ordinairement  trente  pieds.  Ses  branches  sont 
couvertes  d'une  substance  fongueuse,  qui  forme  dans  toute 
leur  longueur  deux  espèces  d'ailes  opposée^  l'ixtie  à  l'autre» 
Ses  feuilles  sont  ovales,  dentées ,  portées  WT  de-  eoarts  pé- 
tioles ,  et  plus  petites  que  dans  l'espèca^^téeédeiife*  Les  graines 
sont  ovales ,  bordées  de  cils  et  échaacrées  k  leur  extrémité. 
Cet  arbre  croît  dans  la  Virginie,  la  GimiUne,  la  Géorgie , 
la  Floride  et  la  Basse -Louisiane,  sur  les.jy^ds  des  rivières 
et  dans  les  marais.  Son  bois  est  plus  lourd  qiie  celui  de  l'orme 
blanc ,  et  il  a  le  grain  plus  fin ,  plus  serré.  On  l'emploie  dans 
le  pays  où  il  croit  naturellement  pour  faire  des  moyeux. 

Orme  rouge;  TJlmus  rwira,  Mich.,  Arbr.  amer.,  3,  p.  278, 
t.  6.  Cet  arbre  s'élève  à  cinquante  ou  soixante  pieds.  Ses  feuilles 
sont  ovales,  acuminées,  doublement  dentées  en  leurs  borda, 
plus  grandes  et  plus  épaisses  que  celles  de  l'orme  blanc,  et 
très-rudes  au  toucher.  Ses  fleurs  sont  presque  sessiïes,  à 
calice  lanugineux ,  et  à  étamines  courtes ,  d'un  rose  pâle. 
Les  graines  sont  plus  grandes  que  dans  les  deux  espèces  pré- 
cédentes; arrondies  et  non  ciliées  en  leurs  bords.  Cet  orme 
croît  dans  les  Etats-Unis  et  dans  le  Canada.  11  se  plaît  dans 
les  terres  substantielles,  qui  ne  sont  point  humides;  son  bois 
est  roussàtre,  a  peu  d'aubier,  et  il  est  de  meilleure  qualité 


ORM  355 

que  celui  de  Forme  blanc  et  de  l'orme  ailé.  Il  résiste  bien  à 
la  pourriture  ,  quoique  exposé  aux  injures  de  l'air.  On  Fem^ 
ploie,  dans  quelques  parties  desEtats-«itliiis,  pour  la  charpente 
des  maisons  et  quelquefois  aussi  pour  la  construction  des  vais* 
seaux.  Comme  il  se  fend  aisément  de  droit  fil  et  qu'il  dure 
leng-temps,  on  en  fait  encore  des  barres  pour  la  clôture  des 
champs* 

L'écorce  de  ses  branches  et  se&  feuilles ,  macérées  dans  Feau , 
donnent  un  mucilage  très-abondant.  Cette  propriété  les  fait 
employer  pour  faire  des  tisanes  adoucissantes  et  des  cata- 
plasmes émolliens  ,  comme  on  fait  en  Europe  de  la  racine 
de  guimauve. 

Orme  a  petites  feuilles  ;  Vlmits  paryifolia ,  Jacq.  ,  HorL 
Schanbr»,  3,  p.  261,  t.  262.  Cet  arbre  s'élève  à  la  hauteur 
de  douze  pieds,  en  se  divisant  en  rameaux  nombreuit,  éta]és. 
Ses  feuilles  sont  petites,  ovales-lancéolées , brièvement pétio^ 
lées,  finement  et  également  dentées,  vertes  en  dessus,  plus 
pâles  en  dessous.  Les  fleurs,  portées  sur  dés  pédoncules  courts 
et  réunies  trois  à  six  ensemble  par  petits 'paquets,  ont  un  ca« 
lice  à  quatre  divisions  et  quatre  étamines  à  anthères  rou- 
geâtres.  Les  fruits  sont  ovales,  petits,  un  peu  aigus  et  gla- 
bres. Le  pays  natal  de  cette  espèce  n'est  pas  connu.  On  la 
cultive  au  Jardin  du  Roi.  (L.  D.) 

ORME  D'AMÉRIQUE.  (Bot,)  C'est  le  nom  sous  lequel  est 
désigné  le  Guazuma  de  Plumier  dans  les  Antilles.  (J.) 

ORME  PYRAMIDAL.  (Bot.)  On  donne  ce  nom  dans  les 
colonies,  à  la  Guadeloupe,  à  FErotée  onduleuse  ,  et  à  la 
Martinique,  au  Gi/azi/ma  à  feuilles  d'orme.  (Lem.) 

ORME  DE  SAMARIE.  (Bot.)  C'est  le  ptelea  trifolié.  (Lem.) 
ORME  SAUVAGE.  (Bot.)  Nom  i^lgaire  de  Fostryer.  (L.  D.) 
ORMEAU.  (Bot,)  Nom  vulgaire  de  Forme  jeune.  (L.  D.) 
ORMËNIDE,  Ormenis,  {Bot.)   Ce  genre  de  plantes,   que 
nous  avons  proposé  dans  le  Bulletin  des  sciences  de  Novem- 
bre 1818  (pag.  167),  appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées, 
à  notre  tribu  naturelle  des  Anthémidées,  à  la  section  des 
Anthémidées -Prototypes ,    et  au  groupe  des  Anthémidées- 
Prototypes  vraies ,  dans  lequel  nous  l'avons  placé  entre  nos 
deux  genres  Marulaet  Cladanihus,  (Voyez  notre  tableau  det 
Anthémidées,  tom.  XXIX,  pag.  i8o.) 


356  ORM 

I 

Le  genre  ou  sous -genre  Ormenù  présente  le»  caractères 
•aivans. 

Calathide  radiée:  disque  multîflore ,  régulariflore,  androgy- 
xiiflorej  couronne  unisériée,  liguliflore,  féminiflore.  Përicline 
hémisp hérique- turbiné ,  égal  aux  fleurs  du  disque;  formé  de 
squames  uni-bâsériées ,  presque  égales ,  appliquées,  oblongues, 
coriaces,  pourvues  d'une  bordure  large,  membraneuse -^sca^ 
rieuse,  diaphane,  frangée  sur  ses  bords.  Clinanthe  cylindracé, 
frès-élevé;  garni  de  squamelles  inférieures  aux  fleurs,  enve- 
loppant complètement  l'ovaire  et  la  base  de  la  corolle,  na- 
viculaires,  carénées,  aiguës  au  sommet,  coriaces-membraneu- 
ses, uninervées,  Fki/rj  du  disque:  Ovaire  ou  fruit  petit,  obo- 
voïde-arrondi ,  glabre ,  lisse ,  privé  d'aigrette  ,  ayant  l'aréole 
apicilaire  petite ,  un  peu  oblique  -  intérieure ,  articulée  avee 
la  base  de  la  corolle.  Corolle  à  tube  enflé ,  prolongé  inférieu- 
rement  par  sa  base  en  un  appendice  meitibraneux- charnu^ 
en  forme  de  cuillère  ou  de  capuchon ,  qui  emboîte  et  couvre 
jusqu'à  sa  base  le  côté  intérieur  de  l'ovaire,  sans  y  adhérer 
en  aucun  poyitj  limbe  à  cinq  divisions,  dont  chacune  porte 
une  énorme  bossé  derrière  son  sommet.  Fleurs  de  la  couronne  : 
Ovaire  ou  fruit  oblong ,  glabre ,  fertile ,  privé  d'aigrette ,  con- 
tinu par  son  sommet  avec  la  base  de  la  corolle.  CeroUe  à 
tube  obcomprimé,  contenant  le  style  et  des  rudimens  d'é* 
tamines;  languette  obovale,  terminée  par  trois  dents  courtes^ 
larges,  arrondies,  dont  lamédiaire  est  à  peine  sensible. 

Orménide  a  couronne  BICOLORE;  Ormenis  bicolor,  H.  Cass.; 
Anthémis  mixta^  Linn. ,  5p.  pZ.,  édit.  3,  pag.  1260.  C'est  une 
plante  herbacée,  annuelle,  dont  la  tige,  haute  d'environ 
deux  pieds,  est  très  -  rameuse ,  cylindrique,  striée,  pubes- 
cente  ;  les  feuilles  sont  alternes ,  sessiles ,  inodores  ,  longues 
de  près  de  deux  pouces ,  larges  d'environ  huit  lignes ,  oblon- 
gues  ,  pinnatifides-lacîniées,  glauques,  glabriuscules  ou  un 
peu  pubescentes ,  à  divisions  découpées  en  lanières  linéaires- 
aiguës;  les  cala thides,  larges  d'environ  dix  lignes,  sont  nom- 
breuses, solitaires,  terminales,  douées  d'une  odeur  analogue 
&  celle  de  la  Marutafatida;  leur  disque  est  jaune  ;  la  couronne 
est  de  deux  couleurs ,  étant  jaune  à  sa  base  et  blanche  du 
rçste.  Nous  avons  fait  cette  description  spécifique ,  et  celle 
dès  caractères  génériques ,  sur  des  individus  vivans ,  cultivés 


ORM  357 

au  Jardin  du  Roi ,  oii  ils  fleurissoîenf  en  Âoûf.  ^espèce  est 
indigène  en  France  et  en  Italie. 

V Anthémis  coronopifblia  de  Willdenow,  que  nous  n'avons 
point  vue ,  paroit,  d'après  la  description,  tellement  analogue 
fà  V Anthémis  mixta  de  Linné,  qu'il  est  bien  probable  que  c'est 
iine  seconde  espèce  d'Ormem's. 

Ce  genre  Ormenis  se  distingue ,  i.*  par  le  clinànthe  cylin- 
dracé,  très-ëlevë,  garni  de  squamelles  inférieures  aux  fleurs, 
coriaces,  enveloppant  complètement  l'ovaire  et  la  base  de  la 
corolle;  2.'*  par  la  base  des  corolles  du  disque,  prolongée  en 
un  appendice  ovale  sur  le  côté  intérieur  de  l'ovaire;  S.**  par 
Ja  base  des  corolles  de  la  couronne ,  continue  à  l'ovaire. 

Chaque  ovaire  du  disque  se  trouve  complètement  enfermé 
dans  un  étui  clos  de  toute  part,  et  formé  de  deux  pièces, 
dont  l'une  est  la  squamelle ,  et  l'autre  est  Tappendice  ou  pro- 
longement de  la  base  de  la  corolle.  (H.  Cass.) 

ORMIER.  (^Malacoz,)  Nom  françois  employé  par  quelques 
auteurs,  4;omme  Adanson,  pour  désigner  le  genre  Haliotide. 

C'est  aussi  le  nom  vulgaire  de  l'espèce  de  nos  côtes,  H. 
vulgaris  de  Lamk.  (De  B.) 

ORMIÈRE.  (Bot,)  C'est  le  spirea  ulmaria,  Linn.,  ou  reine 
des  prés.  (Lem.) 

ORMIN.  {Bot.)  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  sauge.  Voyez 

HORMINUM.  (  L.  D.  ) 

ORMISCUS.  {Bot,)  M.  De  Candolle  donne  ce  nom  à  une 
de  ses  sept  sections  du  genre  Heliophila  dans  \ea  crucifères. 

(j.) 

ORMOCARPE ,  Ormocarpum.  {Bot,)  Genre  de  plantes  dico- 
tylédones, à  fleurs  complètes,  papillonacées ,  de  la  famille  des 
légumineuses ,  de  la  diadelphie  décandrie  de  Linnasus ,  dont  le 
caractère  essentiel  consiste  dans  un  calice  à  deux  lèvres,  & 
cinq  dents,  accompagné  de  deux  petites  bractées  ;  une  corolle 
papillonac^e  ;  dix  étamines  diadelphes  ;  un  ovaire  supérieur , 
pédicellé;  un  style  incliné;  un  stigmate  arrondi.  Le  fruit  est 
une  gousse  coriace,  articulée;  les  articulations  monospermes. 

Ormocarpe  verruqubux:  Ormocarpum  verrucosum^VaL  Beauv., 
FI.  d'Oware  et  Bénin,  vol.  i,  pag.  96,  tab.  58;  Foir.,  IlL 
gen.,  SuppL,  tab.  978.  Arbrisseau  dont  la  tige  est  droite,  gla^^ 
bre,  cylindrique.  Les  rameaux  sont  alternes  agamis  de  feuilles 


358  ORM 

pëtiolées,  alternes,  lancéolées,  très-entières,  nerveuse», lon- 
gues de  quatre  à  cinq  pouces ,  acuminées ;  les  pétioles  articulés 
vers  leur  sommet,  accompagnés  à  leur  base  de  très -petites 
stipules.  Les  fleurs  sront  disposées  en  épis  grêles,  très-lâches, 
axillaires;  les  pédicelles  filiformes.  Leur  calice  est  persistant, 
à  deux  lèvres,  à  cinq  dents  inégales ,  aiguës,  muni  à  sa  basédç 
deux  petites  bractées  ovales;  dans  la  corolle ,  Fétendard  est  ren- 
versé, large,  entier;  les  ailes  sont  ovales,  arrondies;  la  carène, 
élargie  en  forme  de  capuchon,  est  divisée  en  deux  parties, 
pourvue  à  sa  base  d'un  onglet  mince,  filiforme;  les  anthères 
sont  petites,  ovales-oblongues ;  To vaire  est  ovale-oblong ,  arqué; 
le  style  filiforme  ;  le  stigmate  fort  petit.  Le  fruit  est  une  gousse 
pédicellée,  arquée,  articulée  ;  chaque  article  comprimé,  mono- 
sperme ,  arqué ,  long  d'environ  un  pouce ,  étroit ,  rétréci  à  ses 
deux  extrémités,  lisse,  sillonné  et  chargé  de  petites  vernies; 
les  semences  sont  aplaties,  ovales-oblongues.  Cette  plante  croit 
aux  lieux  un  peu  élevés,  dans  le  royaume  d'Oware.  (Poia.) 

ORMOSIE,  Ormosia,  (Bo^)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  papillonacées ,  de  la  famille  des  légumi- 
neuses^ de  la  décandrie  monog^nie  de  Linnseus,  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Un  calice  à  deux  lèvres;  la  supérieure 
bilobée,  FinFérieure  à  trois  divisions;  une  corolle  papillona- 
cée  ;  Fétendard  arrondi,  échancré,  à  peine  plus  long  que  les 
ailes;  dix  filamens  libres,  dilatés  à  leur  base  ;  un  ovaire  supé- 
rieur -,  le  style  courbé  ;  deux  stigmates  placés  au-dessus  l'un  de 
l'autre;  une  gousse  bivalve,  comprimée,  contenant  une  à  trois 
semences. 

Ormosie  écARLATE  :  Ormosia  coccinea,  Smith,  Trans*  Linn, , 
vol.  lo,  pag.  56o ,  tab.  26;  Robinia  coccinea ,  Aubl. ,  Guian,, 
^9  P^g*  77^*  Arbre  delà  Guiane ,  dontlesrameauxsont  flexueux, 
raboteux,  les  feuilles  alternes,  ailées,  souvent  longues  d'un 
pied,  composées  de  quatre  à  six  paires  de  folioles  roides, 
nerveuses,  un  peu  veinées,  glabres,  épaisses,  roulées  à  leurs 
bords,  luisantes  en  dessus,  un  peu  brunes  en  dessous;  les  pé- 
tioles velus;  les  stipules  étroites,  soyeuses;  les  fleurs  disposées 
en  une  ample  panicule  terminale  ,  longue  d'un  pied  et  plus  ; 
munie  de  bractées  subulées;  les  pédoncules,  les  pédicelles  et 
le  calice  velus  ;  ce  dernier  turbiné  ;  la  corolle  est  d'un  rouge 
écarlate;  les  pétales  sont  onguiculés;  les  ûlamens  libres,  in- 


ORN  35^ 

Bérés  sur  le  calice;  cinq  plus  courts;  les  anthères  à  deux  loges^ 
l'ovaîre  velu.  Le  fruit  est  une  gousse  courte ,  très-dure,  lui- 
sante, terminée  par  un  bec  très-court,  rétrécie  obliquement 
à  sa  base,  à  une  ou  deux  semences  ovales,  d'un  rouge  ëcar- 
late,  marquée  d'une  tache  noire* 

Ormosib  RESSERRÉE;  Ormosia coarctala ,  Smith ,  I.  c* ,  tab.  27» 
Cette  plante  est  très-rapprochée  delà  suivante  :  elle  en  diffère 
par  ses  feuilles  plus  petites,  velues  en  dessous,  ailées,  composées 
de  quatre  à  cinq  paires  de  folioles  ovales,  lancéolées,  pédi- 
cellées,  couvertes  en  dessous  Â'un  duvet  ferrugineux;  les  deux 
inférieures  plus  petites;  les  pétioles  tomenteux;  les  stipules 
subulées  et  soyeuses;  les  panicules  courtes,  serrées  et  touffues; 
les  bractées  larges ,  pubescentes  ^  puis  subulées  ;  le  calice  velu , 
coloré  en  dedans  ;  Fovaire  velu ,  à  cinq  ovules.  Cette  plante 
croit  dans  la  Guinée. 

Ormosie  a  iPRUiTs  velus:  Ormosia  dasycarpa^  Smith,  Trans» 
JLmn. ,  vol.  10,  pag.  362  ,  tab.  26  ;  Podalyria  monosperma^VoÏT* , 
Encycl.  ;  Sophora  monosperma ,  Swartz. ,  Flor.  Arbrisseau  dont 
la  tige  est  droite,  haute  d'environ  dix  pieds,  et  l'écorce  blan* 
châtre.  Les  rameaux  sont  velus,  roussâtres;  les  feuilles  pétio- 
lées ,  ailées  avec  une  impaire ,  composées  de  cinq  folioles  oblon» 
gués,  pédicellées ,  acuminées.  Les  fleurs  sont  bleues,  odorantes, 
disposées  en  une  panicule  terminale  ;  elles  ont  le  calice  tomen* 
teux  et  roussàtre  en  dehors ,  coloré  en  dedans  ;  la  corolle  grande 
et  belle;  l'étendard  un  peu  plus  long  que  les  ailes  ;  l'ovaire 
velpu  :  il  lui  succède  une  gousse  velue,  dure,  ovale,  ne  ren- 
fermant qu'une  seule  semence ,  grosse ,  rougeàtre ,  marquée 
d'une  tache  noire.  Cette  plante  croit  à  la  Jamaïque.  (Poir.) 

ORMYCARPUS.  (Bot.)  Genre  fait  par  Necker  pour  distin- 
guer de  ses  congénères  le  raphanus  sibiricus^  dont  la  silique 
uniloculaire  se  prolonge  en  un  long  bec.  (J.) 

ORN.  (Ornith,)  Nom  suédois  de  l'aigle  doré, /â/co  chry* 
saetos,  Linn.  (Ch.  D.) 

ORNE.  (Bot.)  Voyez  Ornier.  (L.  D.) 

ORNÉ.  (  IchthyoL  )  Nom  spécifique  d'un  poisson  du  genre 
Plagusie.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

ORNÉODE,  Orneodes.  {Entom.)  Nom  de  genre  d'une  es- 
pèce de  Ptérophore,  qui  est  celle  en  éventail  de  Geoffroy i 
que  M.  Latreille  a  cru  devoir  distinguer,  parce  que  sa  larve 


'56o  ORN 

1^  61e  une  coque  et  que  les  autres  espèces  s^accrochent  *pAr 
la  queue,  comme  lespapilldlKI»,  pour  se  métamorphoser.  Nous 
avons  fait  figurer  cette  espèce  planche  43  de  Tatlas  de  ce 
Dictionnaire,  sous  le  n*^  8  et  8  a.  Voyez  Ptérophore  hbxadac- 

TILE.    (C.    D.) 

OHNÉPHILES  ou  SYLVICOLES.  (Ew/lom.)  Famille  d'insectes 
coléoptères  du  deuxième  sous-ordre  ou  hétéromérés,  à  élyires 
durs,  larges,  à  antenne» en  fil  souvent  dentées. 

Nous  avons  fait  représenter  les  six  genres  qui  composent 
cette  famille  sur  la  planche  douzième  de  l'atlas  de  ce  Dic- 
tionnaire. 

U  est  facile  de  distinguer  les  insectes  de  cette  famille  de 
tous  ceux  du  même  sous-ordre,  c'est-à-dire  chez  lesquels  les 
tarses  postérieurs  n'ont  pas  le  même  nombre  d'articles  que 
ceux  de  devant  ou  du  milieu.  D'abord  leurs  élytres  sont  durs; 
ce  en  quoi  ils  diffèrent  des  épispastiques ,  comme  les  mylabres 
et  Tes  cantharides ,  qui  les  ont  mous  et  flexibles  ;  secondement 
leurs  antennes  sont  en  fil  et  non  à  articles  grenus  ou  moni- 
lifiirmes,  comme  dans  tous  les  insectes  nocturne»,  tels  que 
les  lygophiles,  les  photophyges  et  les  mycétobies,  parmi  les- 
quels nous  citerons  les  ténébrions ,  les  blaps  et  les  diapères  ; 
enfin  leurs  élytres  ne  sont  pas  rétrécis  à  leur  extrémité  libre, 
comme  dans  les  sténoptères,  tels  que  les  mordelles,  les  œdé- 
méres,  etc.  Ainsi ,  en  résumant  ces  caractères  négatifs,  on  peut 
dire  que  les  ornéphiles  n'ont  pas  les  élytres  mous;  que  leurs 
antennes  ne  sont  pas  composées  d'articles  grenus,  et  que  leurs 
élytres  ne  sont  pas  rétrécis  à  la  pointe,  mais  à  peu  près  a'une 
largeur  égale  dans  toute  leur  étendue. 

Le  nom  de  cette  famille  est  emprunté  de  deux  mots  grecs, 
qui  indiquent  une  particularité  des  mœurs  de  ces  insectes; 
savoir  d'OpyJï ,  qui  signifie  bois,  forêt ^  et  de  (pixoç,  amateur. 
C'est  cette  idée  que  nous  avons  cherché  à  rendre  par  l'ex- 
pression de  sjli^icoles,  que  nous  indiquons  comme  synonyme* 

On  ignore  les  particularités  des  larves  des  ornéphiles.  Il  est 
très-présumable  qu'elles  se  développent  dans  le  tronc  des  ar- 
bres comme  les  insectes  parfaits  que  Ton  y  rencontre  plus 
ordinairement. 

Nous  avons  déjà  dît,  au  commencement  d^  cet  article, 
que  les  genres  rapportés  à  la  famiUe  des  ornéphiles ,  étoient  au 


ORN  361 

nombre  de  six,  que  nous  avons  fait  figurer.  Ce  sont  les  helops^  le» 
serropalpes  ou  mélandryesy  les  cistèUs,  les  caZopes,  les  ptyroohres  et 
les  hories.  Le  tableau  suivant  indique  les  caractères  essentiels 
de  chacun  de  ces  genres,  aux  noms  desquels  nous  renvoyons 
le  lecteur  pour  en  connoitre  les  particularités. 

,    «  ,      ,        ,  .        (  échancrë...  i.  Helops. 
presque  carre  :  a  bord  antërieur  { 

(  arrondi. ...  2.  Szrropalpe.- 

Corselet     .  j  P^"*  ëtroit  en  devant;  large  en  arrière 3.  CisTèLi. 

,.  .         (     simples  :    (convexe  ...  4.  Galope. 

arrondi  :   cuisses  1     -«      1-.*     < 

postérieures       J     ^®"^*^*     (déprime. ..  5.  Pyrochbe. 

I    renflées 6.  Horie. 

(C.  D.) 
ORNIERî  Ornus,  Pers.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones de  la  famille  desjasminées,  Juss.,  et  de  la  diandrie  mo" 
nogynie  du  système  sexuel,  dont  les  principaux  caractères 
sont  les  suivans  :  Calice  monophylle,  très -court,  à  quatre 
divisions;  corolle  de  quatre  pétales  linéaires  ;  deuxétamines; 
un  ovaire  supère,  oblong,  surmonté  d'un  style  droit,  astig- 
mate bifide  ;  une  capsule  oblongue ,  comprimée  ,  terminée  par 
une  aile,  et  ne  contenant  qu'une  graine  dans  une  seule  Içge, 
par  l'avortement  constant  de  la  deuxième  loge* 

Obnier  d'Europe  ,  vulgairement  Frêne  a  la  manne  ,  Frêne  a 
FLEUR  :  Ornus  europœa,  Pers.,  Synops.^  1 ,  p.  9;  Fraxinus  ov" 
nusj  Linn. ,  Spec,  i5io.  C'est  un  arbre  de  vingt  à  trente  pieds 
de  hauteur,  dont  les  rameaux  sont  opposés,  garnis  de  feuilles 
pareillement  opposées,  ailées  avec  impaire,  composées  de  sept 
À  neuf  folioles  ovales-lancéolées,  glabres  en  dessus,  légère- 
ment pubescentes  en  dessous.  Ses  fleurs  sont  blanches,  très- 
nombreuses,  disposées  au  sommet  des  rameaux  en  une  belle 
panicule;  elles  ont  une  odeur  douce  et  assez  agréable;  leurs 
pétales  sont  étroits  et  très-alongés,  etlesfîlamens  dèsétamines 
sont  presque  de  la  même  longueur.  L'ornier  fleurit  en  Avril 
et  Mai;  il  croît  naturellement /en  Provence,  en  Languedoc 
et  dans  quelques  autres  parties  du  Midi  de  l'Europe,  prin- 
cipalement dans  la  Calabre. 

On  cultive  cet  arbre  dans  les  jardins  paysagers,  où  il  pro- 
duit un  effet  agréable  par  son  feuillage  élégant  et  encore  plus 
par  8C8  belles  panicules  lorsqu'il  est  en  fleur.  11  n'est  pas  délicat 
fur  la  nature  du  sol  et  peut  croître  dans  les  plus  mauvais  ter* 


36»  ORN 

raîns  ;  il  ne  craint  pas,  d'ailleurs ,  le  froid  ,  et  ses  graines  vien* 
nent  bien  à  maturité  dan&le  climat  dé  Paris  ;  ce  qui  permet  de 
le  mnliplier  de  semis,  qu'il  faut  faire  à  une  exposition  un  peu 
chaude.  Ces  semis  se  traitent  comme  ceux  du  frêne  élevé 
(voyez  tom.  XVII,  p.  376).  Son  bois  est  très-dur  et  pourroit 
être  employé  à  plusieurs  ouvrages  ;  mais  on  s'en  sert  peu,  parce 
qu'on  en  trouve  rarement  des  pièces  d'une  dimension  conve- 
nable. 

Dans  les  pays  chauds  et  pendant  les  mois  de  Juin  et  de 
Juillet,  il  suinte  de  son  tronc  et  de  ses  principales  branches, 
de  même  que  de  certains  frênes,  un  suc  clair ,  qui  se  condense 
par  l'impression  de  Tair  et  de  la  chaleur  :  c'est  la  manne , 
purgatif  tris-usité  en  médecine. 

L'ornier  a  deux  variétés  :  l'une  à  feuilles  plus  larges,  et 
qu'on  cultive  de  préférence  dans  les  jardins  ;  la  seconde,  à  la- 
quelle on  donne  vulgairement  le  nom  de  frêne  de  Montpel- 
lier, est  remarquable  au  contraire  par  ses  feuilles  plus  petites , 
et  par  sa  tige  qui  ne  s'élève  qu'à  huit  ou  dix  pieds.  (L.  D.) 

ORNITHIDIE ,  Ornithidium,  (  Bot.  )  Genre  de  plantes  mo- 
nocotylédones , .  à  fleurs  incomplètes,  irrégulières,  de  la  fa- 
mille des  orchidées  f  de  la  gynandrie  diandrie  de  Linnaeus, 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Point  de  calice  ;  une  corolle 
à  six  divisions  profondes;  les  cinq  supérieures  connîventes; 
rinférieure  ou  la  lèvre  sessile ,  en  capuchon ,  soudée  avec  la 
colonne  des  organes  sexuels  ;  une  anthère  à  deux  lobes  ;  le 
pollen  distribué  en  quatre  paquets  obliques,  cannelés  à  leur 
partie  inférieure. 

Orniteidib  a  fleurs  écARLATEs  :  Omithidium  coccineum ,  Rob. 
Brown ,  in  Ait.,  Hort,  Kew,  éd.  nov*;  Epidendrum  coccineum j 
Jacq. ,  Amer.,  222  ,  tab.  i35  ;  Hellehorine  coecineaj  etc. ,  Plum. , 
Icon, ,  1 80  ,  fig.  1  ;  Çymhidium  coccineum^  Swart.,  Nov.  act.  Ups.^ 
6 ,  pag.  70.  Très-belle  espèce ,  dont  les  racines  sont  cylindriques 
et  rameuses  :  les  fleurs  paroissent  d'abord  dans  l'aisselle  des 
feuilles  radicales  ,  puis  la  tige  s^alonge  à  la  longueur  d'un 
pied ,  porte  d'autres  feuilles ,  presque  ensiformes ,  obtuses ,  un 
peu  épaisses,  lisses,  luisantes,  sans  nervures,  longues  de  quatre 
à  huit  pouces,  munies  d'autres  fleurs  axillaîres,  pédonculées, 
d'un  rouge  écarlate,  inodores,  ayant  l'ovaire  de  même  cou- 
leur; les  pédoncules  grêles ,  blanchâlres ,  longs  de  deux  pouces , 


ORN  363 

uniflores,  garnis  de  quelques  écaillés  étroites,  aiguës.  Cette 
plante  croit  sur  les  arbres ,  dans  les  bois ,  à  la  Martinique,  dans 
les  lieux  voisins  des  ruisseaux.  (Foir.) 

ORNITHOGALE ,  Ornithogalum ,  Linn.  (  Bol.  )  Genfi  de 
plantes  monocot^lédones,  de  la  famille  des  asphodéUes ,  Juss., 
et  de  ïhexandrie  monogynie,  Linn.,  dont  les  principaux  ca- 
ractères sont  d'avoir  :  Point  de  calice  ;  une  corolle  partagée 
profondément  en  six  divisions  oblongues ,  droites  et  rappro* 
chées  jusque  vers  leur  milieu,  ouvertes  dans  le  reste  de  leur 
étendue,  marcescentes $  six  étamines  droites,  à  filamens  al- 
ternativement élargis  à  leur  base,  terminés  par  des  anthères 
simples;  un  ovaire  supère,  anguleux,  surmonté  d'un  style 
subulé,  persistant,  terminé  par  un  stigmate  obtus;  une  cap- 
sule arrondie,  à  trois  valves  et  à  trois  loges  polyspermes. 

Les  ornithogales  sont  des  plantes  à  racines  bulbeuses,  à 
feuilles  linéaires  ou  linéaires-lancéolées ,  et  à  fleurs  ordinai- 
rement jaunes  ou  blanches,  disposées  en  corymbe  ou  en  épi. 
On  en  connoît  environ  soixante  et  ïdix  espèces,  parmi  les- 
quelles neuf  se  trouvent  naturelléiment  en  France.  Plu- 
sieurs de  ces  plantes  sont  cultivées  pour  Fornement  des 
jardins.  • 

*  Fleurs  jaunes;  Jilamens  des  étamines  non  dilatés,  à 

leur  base* 

ORNrrHOGALE  JAUNE;  Ornithogalum  ^i/£ei/m,  Linn., 5pec.,  44^* 
Sa  racine  est  une.petite  bulbe  qui  produit  une  seule  feuille 
radicale,  linéaire,  grêle,  et  une  tige  anguleuse,  haute  de 
trois  à  quatre  pouces,  portant,  à  sa  partie  supérieure,  une  à 
trois  petites  feuilles  lancéolées,  concaves,  et  une  à  cinq  fleurs 
jaunes,  pédicellées  et  disposées  en  une  sorte  de  corymbe. 
Cette  plante  croit  dans  les  champs  en  France  et  dans  plusieurs 
parties  de  l'Europe. 

Ornithogale  nain;  Ornithogalum  minimum,  Linn.,  Spec», 
440.  Cette  espèce  a  beaucoup  de  rapports  avec  la  précédente; 
mais  elle  en  diffère  par  ses  pétales  plus  pointus,  souvent  pu- 
Lcscens  en  dehors,  et  par  ses  pédoncules  toujours  pubescens, 
souvent  rameux  à  leur  base.  Cet  ornithogale  croit  naturelle* 
ment  dans  les  champs  et  les  lieux  cultivés. 

Ornithogale  fistul^ox;  Ornithogalum  Jistulosum ,  Decand., 


I 

% 


364  ORN 

FI.  fr. ,  5 ,  p.  2 1 5.  Cette  plante  ressemble  à  l'ornithogale  jaune , 
mais  elle  est  presque  toujours  plus  petite;  sa  tige  ne  porte 
qu'une  àeur ,  rarement  deux  à  trois  ;  les  divisions  de  la  co- 
rolle sont  obtuses  et  les  pédi celles  sont  hérissés  de  poils  épars  ; 
enfin ,  ses  feuilles  radicales  sont  filiformes  et  fistuleuses.  Cette 
plante  croit  naturellement  dans  les  prairies  humides  des  Alpet 
et  des  Pyrénées. 

**  Fleurs  blanches ,  verdâtres  ou  jaunes;  JUamen» 
des  étamines  dilatés  à  leur  base* 

Ornithogalk  des  PYRéNÉES  :  OmiLhogolum  pyrenaicum ,  Lion., 
Spec,  44o;  Jacq. ,  FLor.  Aust,,  2  ,  t.  io3.  Sa  bulbe  est  grosse 
comme  une  noix  ou  un  peu  plus  ;  elle  produit  plusieurs  feuilles 
radicales,  linéaires,  étroites,  un  peu  glauques,  et  une  tige  droite, 
haute  de  deux  pieds  ou  plus,  terminée  par  un  épi  de  fleurs 
nombreuses,  qui  a  quelquefois  un  pied  de  longueur.  Ces 
fleurs  sont  d'un  blanc  sale  ,.avec  une  ligne  verdàtre  dans  le  mi-> 
lieu  de  chaque  division  de  la  corolle  ;  leurs  pédoncules  sont 
très -ouverts  pendant  Finflorescence,  et  ensuite  rapprochés 
contre  Taxe  ;  munis  à  leur  base  de  bractées  plus  courtes  qu'eux. 
Cette  espèce  fleurit  en  Juin.  Elle  croit  dans  les  Pyrénées  et 
dans  les  forêts  de  plusieurs  parties  de  l'Europe. 

Ornithogale  de  Narbonne  ;  Ornithogalum  narbonense,  Linn. , 
Spec,  440.  Cette  espèce  diffère  de  là  précédente  par  sa  sta- 
ture plus  petite ,  par  ses  feuilles  plus  larges ,  par  ses  fleurs  en- 
tièrement blanches  et  par  ses  bractées  ordinairement  plus 
longues  que  le  pédoncule.  Elle  croît  dans  le  Midi  de  la  France 
et  de  quelques  autres  parties  de  l'Europe. 

Ornithogale  d'Arabie  :  Ornithogalum  arahicum,  Linn.,  Spee.j 
441  ;  Red.,  Lil.,  t.  63.  Ses  feuilles  sont  linéaires- lancéolées; 
du  milieu  déciles  s'élève  une  hampe  cylindrique ,  haute  de 
quinze  à  dix-huit  pouces ,  terminée  par  une  belle  grappe  de 
fleurs  blanches,  assez  grandes,  campanulées,  portéçs  sur  des 
pédoncules,  dont  les  inférieurs  sont  plus  alongés  que  les  supé- 
rieurs ,  ce  qui ,  dans  le  commencement  de  la  floraison ,  donne 
à  la  grappe  l'aspect  d'un  corymbe.  Cette  espèce  croit  natu- 
rellement dans  l'fle  de  Corse  et  en  Barbarie. 

Ornithogale  su  ombelle,    vulgairement   Dame    de    onze 


ORN  368 

HEURES:  Omithogalum  umhellatum,  Lînn.,  Spee,,  441  î  Jacq., 
Flor.  Aust,j  t.  343.  Ses  feuilles  sont  linéaires,  étroites,  éta- 
lées sur  la  terre;  du  milieu  d'elles  nait  une  hampe  droite, 
haute  de  six  à  huit  poucea,  terminée  par  six  à  huit  fleurs 
blanches ,  rayées  de  verdâtre  ,  portées  sur  des  pédoncules 
inégaux  et  disposées  en  un  corymbe  ayant ,  en  quelque  sorte , 
l'apparence  d'une  ombelle.  Cette  plante  n'est  pas  rare  dans 
les  champs  et  dans  les  bois.  Le  nom  de  Dame  de  onze  heures 
lui  vient  de  ce  que  ses  corolles  s'ouvrent  à  cette  heure.  Lors- 
que ces  fleurs  sont  épanouies,  elles  font  un  joli  efi*et;  mais 
elles  durent  peu,  car  elles  se  referment  quatre  ou  cinq  heures 
après. 

Ornithogale  doré  ;  Omithogalum  aureum ,  Willd; ,  Spee, , 
9,  p.  124.  Sa  racine  est  une  bulbe  arrondie,  de  la  grosseur 
d'une  petite  noix  ;  elle  produit  six  à  sept  feuilles  lancéolées- 
linéaires  ,  creusées  en  gouttières ,  d'un  vert  gai.  Entre  ces 
feuilles  s'élève  une  hampe  haute  d'environ  un  pied ,  termi- 
née par  une  belle  grappe  composée  de  vingt  fleurs  et  plus, 
d'un  jaune  doré  ou  orangé,  rapprochées  les  unes  des  autres 
aiv  moment  où  elles  commencent  à  s'épanouir ,  et  formant 
presque  le  corymbe.  Cette  plante  est  originaire  du  cap  de 
Bonne-Espérance.  Les  Hottentots  mangent  ses  bulbes. 

Ornithogale  penché  :  Omithogalum.  nutans ,  Linn. ,  Spec. , 
441  i  Jacq.,  Flor.  Aust,,  t.  3oi.  Ses  feuilles  sont  linéaires, 
étroites,  molles,  à  peu  près  aussi  longues  que  la  hampe.  Celle- 
ci  s'élève  à  un  pied  ou  quinze  pouces,  et  est  terminée  par  cinq 
à  huit  fleurs  assez  grandes ,  blanches ,  rayées  de  verdâtre ,  dis- 
posées en  grappe,  et  remarquables  parce  que  leurs  pédoncules 
se  recourbent  et  s'inclinent  après  la  fécondation  ;  les  bractées, 
qui  sont  à  leur  base ,  sont  trois  à  quatre  fois  plus  longues  que 
ces  pédoncules.  Cette  espèce  croit  dans  les  prés  et  dans  les 
bois ,  en  France ,  en  Suisse ,  en  Allemagne ,  en  Italie  ,  etc. 

Ornithogale  a  longues  bractées;  Omithogalum  longibractea*^ 
tum^  Jacq. ,  Hort*,  t.  29.  La  racine  de  cette  plante  est  une 
bulbe  de  la  grosseur  du  poing,  verdâtre  et  croissant  à  la  sur- 
face  de  la  terre;  elle  produit  plusieurs  feuilles  linéaires-lan- 
céolées, canaliculées ,  du  milieu  desquelles  s'élève  une  tige 
haute  de  deux  à  trois  pieds,  terminée  par  une  grappe  de 
fleurs  blanches  ,  rayées  de  vert ,  assez  peUtes.  Les  bractées 


866  ORN 

8ont  une  fois  plus  longues  que  les  pédoncules.  Cette  espèce 
est  originaire  de  cap  de  Bonne-Espérance. 

Ornithogale PYRAMIDAL,  vulgairement  Épi  de  lait;  OmiÛuh' 
galum  pyramidale ,  Linn. ,  Spec,  441  •  Ses  feuilles  sont  linéaires- 
lancéolées ,  canaliculées,  dtoites,  longues  d'un  pied  ou  en- 
viron ;  au  milieu  d'elles*  s'élève  une  tige  cylindrique  j  longue 
de  dix-huit  à  vingt-quatre  pouces ,  terminée  par  un  bel  épi 
de  fleurs  nombreuses,  d'un  blanc  de  lait.  Les  ^bractées  sont 
membraneuses,  blanches,  beaucoup  plus  courtes  que  les  pé- 
doncules. Cette  espèce  croît  naturellement  dans  le  Midi  de 
l'Europe  et  particulièrement  en  Portugal.  Elle  fleurit  dans 
les  jardins  en  Juin  et  Juillet. 

Plusieurs  ornithogales,  particulièrement  ceux  de  la  seeonde 
division,  ont  de  jolies  fleurs;  ce  qui  fait  que  quelques-unes 
de  ces  plantes  sont  employées  à  l'ornement  des  jardins.  Toutes 
les  espèces  que  nous  avons  citées,  exceptés  l'ornithogale  à  lon- 
gues bractées,  celui  d'Arabie  et  le  doré ,  peuvent  se  planter 
en  pleine  terre,  et  elles  sont  peu  délicates  sur  la  nature  du 
terrain.  Parmi  ces  plantes  l'ornithogale  pyramidal  se  fait  le 
plus  remarquer,  c'est  celui  qui  produit  le  plus  joli  effet  par 
ses  fleurs  nombreuses  d'un  blanc  de  lait  très-pur.  C'est  dom- 
mage que,  lorsque  ses  fleurs  paroissent,  la  plante  ait  perdu 
ses  feuilles.  Les  ornithogales  indigènes  ou  de  pleine  terre 
peuvent  se  multiplier  par  les  graines;  mais ,  comme  ce  moyen 
est  plus  long  pour  avoir  des  fleurs,  on  se  contente,  le  plus 
souvent,  de  les  propager  par  les  cayeux  que  produisent  les 
anciens  oignons.  Les  espèces  exotiques  que  nous  avons  men- 
tionnées et  beaucoup  d'autres  que  nous  avons  omises,  se  cul- 
tivent en  pot ,  et  on  les  rentre  dans  l'orangerie ,  afin  de  les 
préserver  du  froid  ,  qui  pourroit  les  faire  périr. 

Les  bulbes  de  l'ornithogale  en  ombelle  et  celles  de  plusieurs 
autres,  sont  bonnes  à  manger  après  avoir  été  cuites  dans  l'eau , 
sous  la  cendre  ou  autrement.  Dans  quelques  cantons  les  ha- 
bitans  des  campagnes  les  ramassent ,  afln  d'en  faire  usage 
comme  aliment.  (L.  D.) 

ORNITHOGALUM.  (Bot.)  Voyez  Ornithogale.  (L.  D.) 

ORNITHOGLOSS^.  {Foss.)  On  a  quelquefois  appelé  ainsi 
les  dents  de  poissons  fossiles  qui  sont  plates  d'une  côté^  con- 
vexes et  arrondies  de  l'autre ,  avec  la  pointe  recourbée.  (D.  F.) 


ORN  36^ 

ORlSriTHOGLOSSE ,  Ornithoglossum.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
mooocotylédones,  à  fleurs  incomplètes,  de  la  famille  des  col- 
ehioéesj  de  Vhexandrie  trig^ie  de  Linnœus,  offrant  pour  ca- 
ractère essentiel  :  Une  corolle  à  six  pétales  sessiles,  persis- 
tans  ;  point  de  calice  ;  six  étamines  placées  sur  le  réceptacle  ; 
un  ovaire  supérieur;  trois  styles  caducs;  une  capsule  à  trois 
loges  polyspermes. 

Ornitboglosse  verdatre  :  Ornithoglossum  viride ,  Ait. ,  Hortm 
Kew*j  éd.  nov.,  pag.  627  ;  Salisb.,  Parad.,  64  ;  Melanthium  viride ^ 
Linn. 9  fil,  Suppl, ,  pag.   2i3;  Andr.,  Botan.  rep,^  tab.   233. 
Plante  du  cap  de  fionne-Espérance ,  dont  la  racine  est  pour- 
vue d'une  bulbe  d'où  s'élève  une  tige  droite ,  cylindrique, 
haute  d'environ  six  pouces ,  garnie  de  feuilles  alternes ,  am- 
plexicaules,  lancéolées,  aiguës,  longues  de  trois  à  quatre 
pouces.  Les  fleurs  forment  d'abord  un  corymbe  peu  garni, 
qui  s'alonge  ensuite  en  une  grappe  très-làcbe;  les  pédicelles 
sont  munis  chacun  d*une  bractée  linéaire,  lancéolée,  vèr- 
dâtre,  légèrement  teinte  de  pourpre  à  ses  bords;  la  corolle 
est  pendante,  très- ouverte ,  de  couleur  verte;  les  pétales 
sont  étroits,  linéaires,  lancéolés ,  aigus,  longs  de  cinq  lignes, 
légèrement  teints  de  pourpre;  les  tilamens  presque  une  fois 
plus  courts  que  la  corolle,  insérés  sur  le  réceptacle  ;  les  an- 
thères ovales,  à  deux  loges;  l'ovaire  est  ovale,  un  peu  ar- 
rondi ,  chargé  de  trois  styles  filiformes,  plus  longs  que  les  éta- 
mines, à  stigmates  obtus.  La  capsule  a  trois  loges  contenant 
des  semences  nombreuses*  (Poir.) 

ORNITHOLITHES.  (Foss.)  On  a  donné  ce  nom  aux  débris 
d'oiseaux  9  trouvés  à  l'état  fossile.  Voyez  aux  mots  Oiseaux 
FOSSILES,  et  Pétrification.  (D.  F.) 

ORNITHOLOGIE.  On  donne  ce  nom  à  la  partie  de  l'His- 
toire naturelle ,  qui  a  pour  but  la  connoissance  des  oiseaux  : 
il  est  formé  des  deux  mots  grecs  ofVidoç,  génitif  d'opwç,  oiseau, 
et  de  XoyoÇ')  traité  ou  discours. 

L'ornithologie  traite  non-seulement  de  la  description  des 
parties  extérieures  des  oiseaux ,  dans  leurs  diiférens  âges  et 
selon  leurs  sexes  ,  mais  encore  de  leurs  organes  intérieurs, 
chargés  d'exécuter  leurs  différentes  fonctions  vitales  et  ani- 
males. Elle  s'occupe  aussi  des  rapports  de  ces  animaux,  soit 
«ntre  eux ,  soit  avec  les  autres  êtres;  enfin,  elle  a  aussi  pour 


868  ORN 

objet  leur  claâsification ,  c'est-à-dire  leur  arrangement  dam 
un  ordre  tel  que  les  espèces  qui  ont  le  plus  de  ressemblances 
entre  elles,  se  trouvent  placées  le  plus  prés  possible  les  unes 
des  autres. 

Dans  l'article  Oiseaux  l'on  a  décrit  succinctement  la  struc- 
ture des  animaux  de  cette  classe,  en  faisant  surtout  remar- 
quer, en  quoi  ils  dijBférent  des  animaux  les  plus  voisins,  c'est- 
à-dire  des  mammifères.  On  y  a  développé  aussi  plusieurs 
points  d'histoire  naturelle,  qui  les  concernent  spécialement, 
tels  que  les  mues,  les  migrations,  la  construction  des  nids, 
la  ponte,  l'incubation,  le  développement  des  œu&,  etc.  A 
l'article  Chant  on  a  fait  connoître  le  mécanisme,  à  l'aide  du- 
quel les  oiseaux  font  entendre  des  sons  si  variés ,  et  dans  celui, 
qui  aura  pour  objet  le  Vol,  on  développera  la  théorie  de 
ce  mode  de  locomotion,  qui  leur  appartient  presque  parti- 
culièrement parmi  les  animaux  vertébrés. 

'Dans  celui-ci  nous  exposerons  rapidement  les  progrès  de 
la  science  ornithologique ,  depuis  les  temps  anciens  jusqu'à 
notre  époque,  et  nous  présenterons  l'analyse  des  méthodes 
de  classification  principales  qui  ont  été  proposées  successi- 
vement pour  grouper  les  oiseaux  suivant  leurs  rapports  na- 
turels, en  développant  plus  longuement  que  les  autres  la 
méthode  adoptée  dans  ce  Dictionnaire  ,  c'est-à-dire ,  celle 
que  M.  Cuvier  a  insérée  dans  son  ouvrage  intitulé  :  Le  règne 
animal  distribua  selon  son  organisation* 

Aristote  n'a  pas  traité  des  oiseaux  d'une  manière  méthodi- 
que ;  dans  le  3/  chapitre  du  8.^  livre  de  son  Histoire  des 
animaux,  il  passe  en  revue  les  divers  modes  de  nourriture 
de  ces  animaux,  et  il  fait  observer  que  les  uns  sont  carnas- 
siers ,  que  d'autres  sont  granivores ,  et  que  d'autres  encore 
sont  polyphages ;  enfin,  il  remarque  que  les  uns  prennent 
leur  nourriture  sur  la  terre,  tandis  que  les  autres  vont  la 
chercher  dans  les  eaux.  Dans  le  i6,^  chapitre  aussi  du  livre 
8.*^,  il  parle  des  oiseaux  qui  disparoisseut  en  hiver.    Le  9.* 
livre  contient  une  énumération  des  espèces  connues  par  Aris- 
tote; mais  la  plupart  d'entre  elles  sont  simplement  indiquées 
par  leurs  noms ,  et  non  décrites ,  et  il  est  impossible  de  les 
reconnoitre.  Un  chapitre  de  ce  livre,  le  3  2.^  présente  sur  les  ai- 
gles des  détails  assez  nombreux ,  et  notammeut  sur  leurs  mœurs. 


ORN  869 

Pline  parle  des  oiseaux  dans  le  10.*  livre  de  son  Histoire 
tiaturelle.  On  y  trouve  l'indluation  d'un  assez  grand  nombre 
.d'espèces,  mais  ces  espèces  ne  sont  flpiais  décrites,  et  leurs 
diverses  notices  ne  contiennent  que  des  faits  plus  ou  moins 
fabuleux  sur  leurs  mœurs.  Aucune  méthode  de  classification 
n'est  eipplpyée  pour  Tarrangçment  de  ces  notices* 

Ces  deux  auteurs  sont  les  principaux  et  les  seuls  que  nous 
citerons  parmi  les  anciens. 

Vers  répoque  de  la  renaissance  des  lettres,  Selon  publia^ 
en  i555,  son  Histoire  dt  la  nature  des  oiseaux  avec  leurs  descrip- 
tions et  naXfs  portraicts ,  retirez  du  naturel^  escrite  en  sept  livres é 
Cet  ouvrage  original  et  très- remarquable  pour  le  temps  où. 
il  fut  composé,  contient  des  vues  d'une  grande  justesse  sut 
l'analogie  de  structure  des  oiseaux  et  des  mammifères ,  et 
entre  autres  la  comparaison  de  leurs  squelettes.  On  trouve 
dans  le  premier  livre,  consacré  aux  généralités,  des  divi- 
sions de  chapitres ,  qui  indiquent  que  l'auteur  connoi&soit 
parfaitement  les  points  de  Tornithologie  qu'il  faut  appro-*> 
fondir  pour  assurer  les  succès  de  cette  partie  de  l'histoire  na- 
turelle. Le  {lecond  livre  traite  des  oiseaux  vivant  (Je  rapine , 
tant  de  îouv  qne  de  nuit,  et  dans  un  ordre  qui  n'a  pas  été 
changé  pftr  les  i^turali^tes  n^odemes,  c'est-à-dire,  les  vau- 
tou^tijU^^^Ul^f  les  juicons  et  les  chouettes  ou  ducs.  Le 
coucou  est  aussi  placé ,à  la  suite  des  oiseaux  de  proie  de  jour^ 
et  l'on  doit  convenir,  qu'il  y  a  dans  la  forme  des  pieds  de  cet 
ojiseau,  et  dans  les  couleurs  de  son  plumage,  quelques  motifs 
qui  militent  en  faveur  de  ce  rapprochement;  mais  d'un  autre 
c6té  la  chauve-souris  est  placée  avec  les  oiseaux  de  nuit,  et 
dans  cette  erreur  de  classification  Belon  a  suivi  les  anciens.  Le 
troisième  livre  a  pour  objet  l'histoire  des  oiseiux  vivant  le 
long  des  rivières ,  ayant  le  pied  plat ,  nommés  en  latin  palmi» 
pedes  aves^  tels  que  les  canards,  les  cormorans,  les  pélicans,  les 
mouettes,  les  plongeons,  les  poules  d'eau.  Le  quatrième  livre 
renferme  les  descriptions  des  oiseaux  de  rivière  qui  n'ont  pas 
le  pied  plat,  tels  que  la  grue,  les  hérons,  la  spatule,  le  flam- 
mant,  l'ibis,  l'huitrier,  le  courlis,  les  râles,  les  chevaliers,  les 
vanneaux  ,  la  bécassine  ,  etc.  ;  mais  on  y  trouve  aussi  des 
oiseaux  très- dififérens  par  leur  organisation  et  leurs  mœurs^ 
$els  que  le  martin-pécheivr  ^  la  rousserolie  et  le  guêpier* 
36.  H 


S7<t  ORN 

Dans  le  ciaquiéme  livre  il  est  question  des  oiseaux  de  cam- 
pagne qui  font  leurs  nids  sur  terre,  tels  que  Tautnicke, 
le  paon,  Poutarde,  l4||panepétière ,  le  courlis  de  terre,  les 
perdrix,  le  coq,  la  peintade ,  le  dindon ,  le  coq  de  bruyère, 
la  gelinotte ,  le  faisan ,  la  caille ,  etc.  A  ces  obeaux  très-exac- 
tement rapprochés  les  uns  des  autres,  Belon  en  ajoute  d'au- 
très,  qui  n'ont  que  peu  d'analogie  avec  eux,  tels  que  les 
pluviers,  le  proyer,  les  alouettes,  la  bécasse;  mais  on  voit 
qu'il  a  été  conduit  à  faire  ces  rapprochemens  par  le  caraetére 
des  mœurs  quUl  a  choisi ,  et  qui  consiste  dans  la  construction 
du  nid  sur  la  terre.  Le  sixième  livre  traite  des  oiseaux  qui 
habitent  indifféremment  en  tous  lieux,  et  se  paissent  de 
toutes  sortes  de  viandes,  tels  que  les  corbeaux  et  corneilles, 
le  geai,  la  pie,  la  huppe,  le  loriot,  les  perroquets  et  per- 
ruches, les  pics ,  lasittelle,  le  torcol ,  les  pigeons ,  les  merles, 
les  grives  et  les  étoumeaux.  Dans  le  septième  et  dernier  livre 
il  est  fait  mention  des  oiseaux  qui  hantent  les  haies,  bû- 
chettes et  buissons,  tels  que  les  rossignols,  fauvettes,  roite- 
lets, bergeronnettes,  chardonnerets ,  serins ,  linottes,  tariers, 
moineaux,  bruans,  mésanges,  pinsons,  gros-bec4y  gnmft- 
reaux,  hirondelles.  ';  ■         ••  >    ^ 

Dans  cet  ouvrage  de  Belon  les  espèces  nç 
en  genres;  mais  néanmoins  il  est  facilè^^ a¥?( 
dinairement  celles  qui  ont  le  plus  d'affinités  entre  elles, ^ 
sont  placées  au  voisinage  les  unes  des  autres:  enfin,  on  peut 
trouver  dans  la  division  des  livres ,  et  surtout  des  premiers, 
le  pressentiment  de  coupes  de  valeur  supérieure  à  celle  des 
genres,  et  qu'on  pourroit  appeler  ordres.  Le  second  livre 
correspond  évidemment  à  l'ordre  que  les  zoologistes  ont  dé- 
signé par  la  dénomination  d'accipitres,  de  rapaces,  de  zoo- 
phages  et  d'oiseaux  de  proie.  Le  troisième  livre  représente 
l'ordre  des  palmipèdes  ou  nageurs;  le  quatrième,  pour  la 
plus  grande  partie  ,  se  rapporte  à  Tordre  des  échassiers ,  oi- 
seaux de  rivages  ou  grallœ;  la  première  partie  du  cinquième 
comprend  en  entier  l'ordre  des  gallinacés ,  et  enfin ,  sa  se- 
conde partie  et  le  sixième  livre  -contiennent  les  oiseaux  si 
difficiles  à  caractériser  d'une  manière  générale  (ainsi  que 
M.  CuvierTa  reconnu  lui-même  dans  son  Règne  animal),  et 
qui  ont  reçu  le  nom  de  passereaux»  r 


ORN  5?i 

Gën^ralement  les  oiseaux  dont  il  est  fait  mention  dans  cet 
ouvrage  9  ne  sont  décrits  que  hriéyexnent ,  ou  même  ne  le 
sont  pas  du  tout,  et  très -souvent  St  sont  représentés  dans 
des  gravures  en  bois ,  qui  ne  sont  pas  tellement  imparfaites 
qu'on  ne  puisse  reconnoître  les  espèces  qu'elles  représentent* 
•  L'ouvrage  de  Gesner,  publié  aussi  en  i555,  contient,  par 
ordre  alphabétique ,  un  très  -  grand  nombre  de  recherches 
d'érudition  sur  l'histoire  des  oiseaux  indiqués  ou  décrits  dans 
les  ouvrages  des  Anciens ,  et  de  bonnes  observations  d'histoire 
naturelle  sur  les  espèces  des  divers  cantons  de  la  Suisse.  Sous 
ce  rapport  cet  auieur  est  bien  supérieur  à  Jonston  et  à  Al- 
drovande,  qui  n'ont  produit  que  de  pures  compilations. 

Aldrovande,  qui  a  écrit  postérieurement  à  fielon  et  à  Ces- 
aer  (son  œuvre  posthume  a  été  publiée  de  1657 — 1646)  ,apuiaé 
dans  les  ouvrages  de  ces  auteurs ,  et  joint  les  copies  qu'il  en  a 
faites,  à  celles  qu'il  avoit  tirées  des  auteurs  plus  anciens^ 
et  surtout  d'Arîstote  et  de  Pline.  Il  y  ajouta  des  commen* 
taires  qui  grossirent  sa  compilation  jusqu'à  la  porter  à  trois 
volumes  in-folio ,  qu'il  divisa  en  vingt  livres.  Il  n'a  décrit 
presqtt^  aucune  espèce  qui  ne  l'ait  été  avant  lui ,  mais  il  a 
cUuaé  totiici  celles  qui  étoient  connues.  Il  n'admettoit  pas 
ennore  .de  |^res;  mais  il  fonda  des  groupes  qu'on  peut 
comparera  cefax  à  qui  nous  donnons  maintenant  le  nom  de 

:  >Lé  premier  volume  renferme  douze  livres,  dont  voici  les 
titres  :  1.^  des  aigles  en  général;  2.°  des  aigles  en  particulier, 
où  Ton  trouve  divers  chapitres  sur  le  chrjsaetos ,  Yhaliœtos , 
le  pygargus ,  le  morphnos,  le  percnopterus ,  Vossifraga,  etc., 
des  Anciens;  S.*"  des  vautours  en  général,  où  sont  distinguées 
plusieurs  espèces  de  ces  oiseaux  ;  4.^  des  accipitres  en  géné- 
ral; 5.°  des  accipitres  en  particulier,  tels  que  les  éperviers, 
les  buses,  les  sous- buses,  les  busards,  l'émérillon,  la  cresse- 
relle,  le  milan,  les  pie-grièches  et  le  coucou;  6.*  des  fau- 
cons en  général;  7.°  des  faucons  en  particulier,  où  sont  dé- 
crites les  diverses  espèces  ou  races  de  faucons  ^  employées  à 
la  chasse  sous  les  noms  de  faucons  voyageurs ,  de  faucon  sa-  ^ 
cré,  de  gyrfalcon,  de  faucon  de  montagne,  de  faucon  bossu^ 
de  faucon  blanc,  de  lanier  des  François,  de  faucon  rouge ^ 
de  faucon  rouge  des  Indes,  de  faucon  aux  pieds  bleus,  etc»3 


572  ORN 

8/  des  oiseaux  rapaces  nocturnes,  comme  le  grand^duc,  le 
hibou,  le  chat>huant}  le  sçops  ou  petit-duc  ,  la  chouette,  la 
cjbevâche  et  Féngoulevrati  9***  des  oiseaux  de  nature  moyenne 
à  celle  des  oiseaux  proprement  dits  et  à  celle  des  quadru- 
pèdes, tels  que  les  chauve -souris  et  l'autruche  ;  lo.^  des  oi- 
seaux fabuleux ,  comme  les  griffons ,  les  harpies ,  les  stympa- 
lides,  les  sirènes  et  les  séleucides;  ii.®  de»  perroquets,  où 
plusieurs  espèces  de  kakatoès,  de  perroquets  et  de  permches 
sont  décrites;  is."*  des  corbeaux  en  général,  et  de  quelques 
autres  oiseaux  qui  ont  le  bec  dur  et  robuste ,  où  se  trouvent 
des  notices  non -seulement  sur  diverses  espèces  de  cori>eaux, 
de  corneilles  et  de  pies,  mais  encore  sur  le  jaseur  de  Bohème, 
l'oiseau  rhinocéros  ou  calao ,  les  oiseaux  de  paradis ,  les'piei 
etépeiches,  les  torcols,  les  grimpereaux,  les  guêpiers,  les 
gros-  becs  et  les  toucans  sous  le  nom  de  pies  du  Brésil.  • 

Le  second  volume  contient  six  livres,  savoir:  i3»^  des  oi- 
seaux pulvérateurs  sauvages,  c'est-à-dire  des  gallinacés,  tels 
que  les  paons,  le»  coqs  de  bruyère  et  autres  tétras,  les  per- 
drix et  les  cailles;  14.^  des  oiseaux  pulvérateurs  domestiques» 
tels  que  les  coqs  et  leurs  diverses  variétés;  i5.^  des  oiseaux 
qui  à  la  fois  sont  pulvérateurs ,  et  recherchent  l'eau ,  comme 
les  diverses  variétés  de  pigeons,  de  tourterelles  et  quel- 
ques passereaux  ,  habitant  le  voisinage  des  rivières;  i6.**  des 
oiseaux  baccivores,  comme  les  grives,  les  merles,  l'étourneaù. 
et  le  vrai  gros- bec;  17.**  des  oiseaux  vermivores  (ou  plut6,t 
insectivores),  comme  le  roitelet,  le  troglodyte,  les  hiron- 
delles et  martinets ,  la  huppe ,  les  mésanges ,  les  fauvettes , 
le  rouge -gorge,  le  bouvreuil,  etc.;  18***  des  oiseaux  chan- 
teurs, tels  que  le  rossignol,  le  chardonneret,  le  tarin,  les 
linottes,  les  pinçons,  les  alouettes  ,  les  verdiers,  les  serins, 
etc.  « 

Enfin  le  troisième  volume  ne  renferme  que  deux  chapitres 
seulement.  Le  19.'  traite  des  oiseaux  palmipèdes,  tels  que 
lé  cygne,  le  pélican,  les  mauves  ou  mouettes,  les  hirondelles 
de  mer,  les  foulques,  les  oies,  les  divers  canards,  les  harles, 
les  cormorans ,  les  grèbes ,  l'avocette,  etc.  Le  20.* et  derniers 
pour  objet  la  description  des  oiseaux  qui  habitent  sur  les  bords 
des  eaux,  ou  oiseaux  de  rivages,  tels  que  les  cigognes.^  les 
l^ues»  les  hérons,  les  âammants,  la  spatule ,  les  bécasses ,  le» 


ORN  573 

courlis^  les  combattans,  les  gallinùles,  les  raies,  les  pluviers,' 
les  vanneaux,  le  cincle  et  le  inartin«pêcheur# 

Jonston  ,  en  1667,  ^^  paroître  une  Histoire  naturelle,  qui 
n^est  qu'un  extrait  des  ouvrages  de  Gesner  et  d'Aldrovande. 

Les  nombreuses  planches  qui  raccompagnent ,  sont  de 
mauvaises  copies  des  planches  plus  que  médiocres ,  données 
parles  deux  naturalistes,  que  nous  venons  de  citer.  Généra- 
lement cet  auteur  est  peu  «stimé;  maisMauduyt,  à  qui  Ton 
doit  la  préface  de  la  partie  ornithologique  de  TEncyclopédie 
méthodique,  remarque  avec  raison  qu'il  a  eu  le  méri^.e  dé 
sentir  les  inconvéniens  d'une  érudition  déplacée  et  qu'il  l'a 
montré  en  éloignant  tous  les  articles  superflus  quiabon^ent 
dans  le&  ouvrages  où  il  a  puisé. 

A  l'exemple  de  Selon ,  il  partage  les  oiseaux  d'après  leur 
lieu  d'habitation  et  leur  genre  de  nourriture,  1.°  en  oiseaux 
terrestres-  carnivores ,  comprenant  les  oiseaux  de  proie  princi-* 
paiement;  savoir  :  les  aigles,  les  vautours,  les  accipitre» 
(ou  les  éperviers,  les  buses,  les  milans,  les  pie-griéches  ^t 
les  tîoucous)  ,  les  faucons ,  les  perroquets ,  les  corbeaux 
{avec  les  geais,  les  pies  et  les  gros-becs) ,  les  chouettes  et,^ 
les  ducs  (avec  les  engoulevents) ,  les  chauVe-souriS,  l'autruche  f 
2.^  en  oiseaux  phytivores;  tels  que  les  pulvérateurs  sauvages,  le 
paon,  le  faisan,  le  coq  de  bruyère,  l'ouiaMc,  l'œdicnème, 
les  perdrix  et  les  cailles;  les  pulvérateurs  domestiques,  lea 
coqs  de 'diverses  races  et  la  peintade;  les  oiseaux  pulvéra- 
teurs qui  se  lavent vcomme  les  colombes  ou  pigeons,  compre- 
nant aussi  les  espèces  sauvages;  les  passereaux  ou  tous  les  petits 
oiéeaux  granivores  chanteurs,  les  moineaux 5  les  alouettes.; 
les  oiseaux  mangeurs  de  baies  (grives  et  merles);  3.*  ($k 
oiseaux  insectivores ,  et  d'abord ,  en  insectivores  non  chanteurs  ; 
tels  que  les  pios,  la  sktelle.,  le torcel,  le  guêpier,  le  roitelet, 
le  troglodyte,  les  hirondelles,  le  martinet,  les  huppes,  les 
mésanges,  les  gobe-mou cb es* et  bergeronnettes,  les  bouvreuils, 
le  rossignol  de^  murailles,  lé  cul-blanc,  la  lusciniole:  ensuite 
en  insectivores  chanieur^rAelSk.  que  le  rossignol,  l'hypolais  et 
la  fauvette  à  téte.fidintf  ^-^v  ^^  oiseaux  aquatiques  palmipèdes, 
et  d'abord ,  en  palmipèdes  piscivores ,  comme  le  p^ica^ ,  les 
mouettes,  les  cormorans, ttoharles,  les  grèbes,  l'avocette*. 
ensuite  en  palmipèdes  herhiv.ores^  tels  que  le^cygne,  les  oies 


374  ORN 

et  lés  canards  domestiques  et  sauvages,  de  différentes  espéceif 
la  foulque;  5.^  en  oiseaux  aquatiques Jissipèdes j  et  d*abord,  ea 
fissipèdes  carnivores^  tels  que  la  cigogne,  Tibis  ,  le  phénicop- 
tére ,  les  hérons,  la  poule  sultane,  le  .martîn- pécheur^ 
la  rousserolle  :  ensuite  eo  fissipèdes  insectivores ,  comme  les 
courlis,  les  barges,  la  gallinule,  les  bécasses,  les  pluviers^ 
le  cincle ,  les  vanneaux  ;  enfin  enjissipèdes  herbivores,  eomprt' 
nant  les  grues  seulement*  ^ 

Tels  sont  les  oiseaux  compris  dans  les  cinq  premiers  livres 
de  l'ouvrage  de  Jonston.  On  voit  que  le  premier  se  rap« 
porte  en  grande  partie  à  Tordre  des  oiseaux  de  proie  de  nos 
méthodes  modernes  ;  que  le  second  contient  en  entier  Tordre 
des  gallinacés  des  mêmes  méthodes  et  une  partie  de  celui  des 
passereaux;  que  le  troisiénie  ne  comprend  que  les  passe- 
reaux mangeurs  d'insectes;  que  le  quatrième  correspond 
exactement  à  celui  des  palmipèdes;  enfin  que  le  cinquième 
se  rapporte  en  général  à  celui  des  échassiers  ou  oiseaux,  de 
Rivage.  Des  erreurs  grossières  se  remarquent  dans  cette  mé- 
thode ,  comme,  par  exemple,  le  placement  des  perroquets  et 
de  Tautruche  parmi  les  oiseaux  de  proie,  et  celui  desmartins- 
pécheurs  et  des  rousserolles  parmi  les  oiseaux  de  rivage  fissi- 
pèdes,  etc.  Néanmoins ,.  cette  méthode  ^  qui  e^t  essentielle* 
ment  celle  de  Belon ,  est  encore  à  Tépoque  actuelle  la  base 
de  celles  qui  soOt  définitivement  adoptées ,  avec  cette  diffé- 
rence que  ces  dernières  sont  appuyées  sur  des  caractères  de 
formes  extérieures  que  Belon  et  Jônston  n'ont  pas  rechei:cbés« 

Un  sixième  livre  traite  des  oiseaux  étrangers  ;et  répète  sur^ 
tout  ce  que  Nierembergjde  Laët,  Oviédo  et  Clusius  ont  dit 
dfes  biseaux  d'Amérique  et  de  Tlnde,  ^ 

L'Ornithologie  de  Willughby  ,  qui  ^arut  «en  iSjS  ^  est 
l'origine  des  méthodes  fondées  sur*lés  êaractèrea  extérieurs. 
La  forme  du  bec  et  celle  des  pieds  serv»ent  surtout  à  cet  au- 
teur pour  établir  ses  divisions;  et,  comme  les. premiers  na<« 
turalistes  dont  il  vient  d'être  fait  mention^,  il  fait  usage  de 
Itt'  considération  des  mœurs  des  oi!seaPux''^t  de  leur  g^enre  de 
nourriture  pour  séparer  les  groupes^  qu-iliada^eft  et  qui  sont 
^ù  nombre  de  vingt.  ^-  r , 

L^  ^ix^huit  premières'  divisicms  se  composent  d'oiseaux 

terrestres,  0t  les  deux  de^^hière^v  d'oiseaux  aquatiques* 


ORN  375 

Le  premier  groupe  contient  les  grands  oiseaux  de  proie  < 
diurnes  (aigles,  vauto,urs). 

Le  second ,  les  moyens  oiseaux  de  proie  diurnes  (  éméril- 
Ions,  éperviers). 

Le  troisième,  les  petits  oiseaux  de  proie  diurnes  (pie- 
griéches). 

Le  quatrième,  les  petits  oiseaux*de  proie  étrangers  (oiseaux 
de  paradis). 

Le  cinquième ,  les  oiseaux  de  proie  nocturnes  (  ducs , 
chouettes.  ) 

Le  sixième ,  les  oiseaux  nocturnes  irrëguliers  (  engoule- 
vents )• 

Le  septième ,  les  oiseaux  mangeurs  de  fruits,  à  bec  et 
ongles  crochus  (perroquets). 

Le  huitième ,  les  grands  oiseaux  qui  ne  peuvent  voler  61 
dont  le  bec  est  peu  crochu  (autruches). 

Le  neuvième ,  les  oiseaux  qui  ont  le  bec  gros  et  droit 
(corbeaux,  pies,  geais). 

Le  dixième,  les  oiseaux  terrestres  à  long  bec  qui  se  trou- 
vent au  voisinage  des  eaux  (martîns-pécheurs). 

Le  onzième,  les  volailles  domestiques  (poules,  dindons). 

Le  douzième  (les  pigeons). 

Le  treizième  (les  grives). 

Le  quatorzième,  les  petits  oiseaux  (fauvettes,  becs-fins,  etc^). 

Le  quinzième ,  les  oiseaux  de  grosseur  moyenne ,  à  bec 
fort  et  gros  (bouvreuil,  gros -bec). 

Le  seizième ,  les  oiseaux  étrangers  qui  ont  du  rapport  avec 
les  moineaux. 

Le  dix-septième ,  les  petits  oiseaux  à  gros  bec. 

Le  dix-huitième,  les  oiseaux  qui  ont  un  tubercule  ou  une 
éminence  dure  à  la  mâchoire  supérieure  (les  bruans). 

Le  dix-neuvième ,  les  oiseaux  aquatiques  à  pieds  fendus 
(hérons,  cigognes,  bécasses,  vanneaux,  etc.). 

Le  vingtième,  les  oiseaux  palmipèdes  aquatiques  (cygnes, 
canards ,  mouettes ,  etc.  ). 

Jean  Ray,  ami  de  Willughby,  est  généralement  regardé 
comme  ayant  eu  une  grande  part  à  la  composition  de  FOrni-- 
thologie  de  cet  auteur.  On  a  publié  après  sa  mort,  en  17 13, 
un  traité  intitulé:  SynopiU  mdhodica  twium ,  etc.,  qui  repro- 


M  ORN 

duit,  à  peu  de  différences  près,  la  méthode  de  WiUugbby, 
mais  avec  iVmpIoi  de  caractères  nouveaux,  tirés  surtout  dtt 
nombre  des  plumes  de  la  queue  et  de  la  structure  intérieure 
du  corps. 

Barrère,  en  1741 ,  loin  de  proBter  de  la  bonne  direction 
qu'avoient  donnée  à  Tornithologie  les  deux  dernier» ouvrages 
que  nous  venons  de  citer ,  publia  une  méthode  purement 
artificielle ,  dans  laquelle  les  oiseaux  les  plus  différens  se 
trouvent  rangés  immédiatement  à  côté  les  uns  des  autres, 
tandis  que  les  plus  voisins  par  leur  organisation  sont  placés 
à  de  grandes  distances. 

L'ouvrage  de  Klein,  qui  parut  en  1760,  renferme  une 
autre  méthode  artificielle ,  dont  les  résultats  sont  aussi  peu 
satisfaisans  que  ceux  de  la  méthode  de  Barrére.  Il  a  fondé 
entre  autres  ses  divisions  premières  sur  le  nombre  des  doigts; 
ce  qui  Fa  conduit  à  ranger  dans  la  même  famille  des  oiseaux 
absolument  différens  par  tous  les  autres  points  de  leur  orga- 
nisation et  par  leur  manière  de  vivre. 

L'Histoire  naturelle  des  oiseaux  de  Frisoh ,  publiée  entre 
3734  et  1763,  renferme  les  figures  d'un  assez  grand  nombre 
d'oiseaux  partagés  en  douze  ordres ,  dont  trois  seulement  sont 
naturels,  tels  que  ceux  qui  contiennent  les  oiseaux  de  proie, 
les  palmipèdes  et  les  échassiers  ;  mais  dont  quelques-uns  ren* 
ferment  des  genres  qu'on  ne  soupçonneroit  pas  pouvoir  être 
placés  au  voisinage  les  uns  des  autres,  tel  que  le  quatrième 
par  exemple,  qui  dontient  à  la  fois  les  pics,  les  coucous,  lea 
huppes  et  les  perroquets.  Le  premier  de  ces  ordres  ou  celui 
des  petits  oiseaux  à  bec  court  et  épais,  comprend  les  passe* 
reaux  granivores,  et  le  second  ,  celui  des  petits  oiseaux  à 
bec  menu,  se  compose  des  becs-fins  ou  passereaux  insecti- 
vores. Les  corbeaux  et  corneilles  forment  le  sixième;  lea^ 
geais  et  les  pies,  le  cinquième.  Ainsi  Ton  voit  qu'ici  des 
oiseaux  ,  dont  la  forme  et  les  mœurs  ont  la  plus  grande  ana-» 
logie,  se  trouvent  très-séparés.  Les  poules  domestiques  etsau* 
¥ages  forment  le  neuvième  ordre,  correspondant  aux  galli^. 
n.acés  des  classifications  modernes;  et  les  pigeons,  fiussi  domes- 
tiques et  sauvages,  qui  composent  le  dixième >  se  rapportent 
à  la  famille  des  colombes  que  l'on  admet  maintenant  comme^ 

intermédiares  au^ç  ^rdres  des  passereaux  et  de$  g9llin»cés%  . 


ORN  J77 

Nous  ne  ferons  qu'indiquer  Tapparition  de  la  méthode  de 
Mœhrîng,  imprimée  en  1762,  parce  qu'en  général  elle  est 
fondée  sur  celles  qui  avoient  été  publiées  précédemment^ 
qu'elle  est  seulement  plus  compliquée  que  celles-ci ,  et  qu'elle- 
Jttanque  de  précision. 

Linné  est  pour  Tornithologie,  comme  pour  toutes  les  autres 
parties  de  la  zoologie ,  le  véritable  fondateur  d'une  méthode 
rigoureuse ,  oà  remploi  des  caractères  extérieurs ,  étendu 
convenablement,  établit  d'une  manière  tranchée  les  diffé- 
rences qui  existent  entre  les  animaux*  En  1735  il  mit  au- 
jour  la  première  édition  de  son  Systema  naturœ^  consistant 
seulement  en  quelques  feuillets  d*impression;  puis,  successive- 
ment, il  augmenta  et  corrigea  cet  ouvrage  jusqu'à  l'année' 
1766,  époque  à  laquelle  il  en  publia  la  douzième  édition, 
la  dernière  qui  parut  de  son  vivant.  Comme  cette  édition; 
est  la  plus  complète,  c'est  celle  dont  nous  allons  donner 
l'extrait. 

Les  oiseaux  y  sont  partagés  en  six  ordres  : 

1.°  Les  AccipiTREs  (oiseaux  de  proie),  à  bec  courbé 9"  la 
mandibule  supérieure  ayant  une  dent  de  chaque  côté  ;  narines 
trés-ouveries;  pieds  robustes,  courts;  doigts  verru queux  en 
dessous  ;  ongles  arqués ,  très-acérés;  tête  et  cou  musculeux; 
peau  ferme.  Vivant  de  proie  ou  de  cçdavres.  Nids  placés 
très-hauts;  œufs  ordinairement  au  nombre  de  quatre.  Mo- 
nogamie. Oiseaux  analogues  aux  quadrupèdes  carnassiers,. 
Les  genres  que  cet  ordre  renferme ,  sont  Içs  suivans  :  Vul- 
Tua  (vautour)^  bec  crochu;  tête  nue;  Falco  (faucon),  bec 
crochu  dès  la  base,  avec  une  cire;  Strix  (chouette)^  bec 
crochu,  entouré  de  plumes  dirigées  en  avantf  Lanius  (pie* 
grièche),   bec  droit,  échàncré  au  bout  de  chaque  côté. 

'2.''  Les  PicyE  (oiseaux  ayant  de  la  ressemblance  avec  les 
pies  et  les  corbeaux  ),  à  bec  conique ,  en  couteau ,  à  dos  con- 
vexe ;  pieds  pour  la  marche,  assez  courts  et  forts;  chair  dure, 
impure.  Nourriture  ordurière.  Nid  sur  les  arbres.  Monoga- 
mie. Le  mâle  et  la  femelle  couvant  les  œufs.  Oiseaux  analo- 
gues aux  quadrupèdes,  de  la  famille  des  singes. 

Les  uns  sont  à  pieds  promeneurs,  pedibus  ambiikUoriis ,  c'est- 
à-dire  trois  doigts  libres  en  avant  et  un  en  arrière ,  tâs  que  ceux 
des  genres:  TAocHuys  (Colibri)  1  à  hec  recourbé ,  filiforme,  tu« 


378  ORN 

Imleiix  au  bout  ;  Cert^a  (Grimpereaù),  à  bec  recourbé ,  pointu 
au  bout;  Uro^A  (Huppe),  i  bec  recourbé ,  un  peu  obtus  à  Vex* 
trémUë}  Bofhaoa (Pique-bœuf) ,  à  bec  droit,  quadranguldre ; 
SiTTA  (Sittelle) ,  à  bec  droit ,  terminé  en  forme  de  coin  ;  O&io- 
Lvs  (Loriot) ,  à  bec  droit  ^  conique ,  trés-pointu  ;  CoRACiAfl  (RoU 
lier),. à  bec  en  couteau  ^  courbé  au  bout  ;  Gracula {Mainate), 
k  bec  en  couteau ,  égal ,  avec  la  base  cbauve  ^  Cortds  (Cor^ 
beau) ,  à  bec  en  couteau ,  ayant  sa  base  garnie  de  plalmcs  di« 
rigées  en  avant  ;  P4radisea  (Oiseau  de  paradis) ,  k  bec  presque 
en  couteau ,  ayant  à  sa  base  des  plumes  veloutées* 

D'autres  ont  les  pieds  disposés  pour  grimper,  c'est-à-dire} 
les  doigts  libres  «t  opposés  deuit  à  deux  en  avant  et  en 
arriére.  Ce  sont  les  genres  Ramphastos  (Toucan) ,  à  bec  denté 
en  scie  sur  ses  bords  et  à  langue  pennacée  ou  en  forme  de 
plume  }  Trocon  (Couroucou),  à  bec  dentelé  en  scie  sur  sea 
bords  et  crochu  au  bout;  Psittacus  (Perroquet) ,  à  bec  pourvu 
d'une  cire  et  à  langue  charnue;  Crotophaga  (Ani) ,  à  bec  ru- 
gueux, anguleux  sur  sesixirds^  Picus'(Pic),  à  bec  anguleux 
ou  polyédriqiie  et  à  langue  lombrioîforme  ;  Yunx  (Torcol),  à 
bec  lisse  et  à  langue  lombriciforme  ;  Cuculus  (Coucou)  ,•  i  bec 
lisse  et  à  narines  bordées  ;  Bucco  (  Barbu  ) ,  à  bec  lisse , 
échancré,  crochu. 

Enfin  d'autres  onHes  pieds  gressorîi  ou  marcheurs,  terme 
que  Linné  restreint  aux  pieds,  dont  un  doigt,  rexterne,  est 
uni  au  doigt  du  milieu  par  la  peau  dans  une  partie  plus  ou' 
moins  considérable  de  son  étendue.  Ce  sont  les  genres  Bdcb- 
Ros  (  Calao  ) ,  à  bec  denté  en  scie  sur  ses  bords  et  à  front  sup- 
portant un  casque  ou  un  développement  osseux  ;  Alcedo 
(Martin-pécheûr),  à  bec  droit,  trigone;  Merops  (Guêpier),  k 
bec  légèrement  courbé  et  comprimé;  Todds  (Todier),  à  bec 
linéaire,  droit  et  déprimé. 

3.**  Les  Anseres  (ou  oiseaux  palmipèdes),  caractérisés  par 
un  bec  lisse,  recouvert  d'un  épiderme  plus  épais  au  bout 
qu'à  la  base  ;  les  pieds  nageurs ,  dont  les  doigts  sont  enve- 
loppés par  une  membrane  commune;  les  tarses  courts  et  com-« 
primés  ;  Iç  corps  gras  ;  la  peau  épaisse  et  forte.  Oiseaux  vi- 
vant au  milieu  des  eaux;  se  nourrissant  de  plantes  et  de 
poissons;  nichant  souvent  à  terre;  ordinairement  polygames, 
etc.  Analogues  aux  quadrupèdes  aquatiques ,  que  Linné  a  ■ 


ORN  379 

placé  dans  son  ordre  des  lelluœ  et  qui  comprend  les  pacby** 
dermes. 

Tantôt  le  bec  de  ces  oiseaux  est  pourvu  de  denticulêe  sur 
ses  bords,  comme  dans  les  genres  suivans  :  Anas  (Canard)^  à 
bec  onguiculé ,  pourvu  de  denticules  applaties  et  comme 
membraneuses  ;  Mergus  (Harle)  ^  à  bec  onguiculé  et  armé  de 
denticules  pointus;  Phaeton  (Paille-en-queue),  à  bec  en  edu* 
teau  ;  l^LQTUs  ( Anbinga) ,  à  bec  long  et  subulé. 

Tantôt  ce  bec  est  sans  dentelures  sur  ses  bords  comme  danf 
les  genres:  Rhtncops  (fiec^en-ciseau),  à  bec  comprimé  et  dont 
la  mandibule  supérieure  est  plus  courte  que  Pinférieure  9^ 
DiOMBDEA  (Albatros),  dont  la  mandibule  inférieure  est  tron- 
quée au  bout  ;  Alca  (Macareux) ,  dont«le  bec  est  marqué  de 
rides  latérales,  transverses;  Procbllaria  (Pétrel),  dont -les 
narines  sont  en  forme  de  tuyaux  couchés  sur  la  mandibule 
supérieure;  Pelecanus  ( Pélican ) ,  à  bec  entouré  d'une  face 
nue;  Larus  (Mouette),  à  bec  gibbeux en  dessous  prés  de  l'ex- 
trémité ;  Sterna  (Hirondelle  de  mer)9  4iiec  subulé,  comprimé 
au  bout;  CoLYMBDs  (Grèbe) ,,  à  beciaulndé  et  un  peu  comprimé 
latéralement.  *  ;    ,    ■  ■  . 

4.*^  Les  GRALLifi  (nos  oiseaux  de  rivages -ou  ëchassiers)  ont 
le  bec  presque  cylindrique  ;  les  pieds  élevés  propres  à  passer 
l'eau  k  gué  ;  les  cuisses  (c'est-à-dire  les  jambes)  à  demi  nues  ; 
le  corps  comprimé ,  revêtu  d'une  peaii  très-fine.  Ils  -virent 
d'animaux  de  différentes  sortes  et  se  tiennent  dans  les  lieux 
marécageux.  Ils  nichent  ordinairement  à  terre;  les  uns 
sont  monogames  et  les  autres  polygames.  Il»  sont  analogues, 
selon  Linné  ^  aux  animaux  quadrupèdes  de  l'ordre  des  brutes, 
c'est-à-dire,  celui  qui  renferme  les  édentés  des  earnassier» 
et  des  pachydermes ,  comme  les  éléphans ,  les  morses ,  les  pa^ 
resseux  et  les  fourmiliers  ;  mais  cette  analogie  ne  nous  paroît 
fondée  sur  aucun  détail  de  mœurs  ou  de  formes.  . 

Les  uns  ont  quatre  doigts  aux  pieds  ;  ce  sont  les  genres  : 
Phœnicoptercs  (  Flammant  ) ,  à  bec  comme  brisé ,  dentelé  sur 
ses  bords  et  à  pieds  palmés  ;  Platalea  (Spatule) ,  à  bec  en  spa- 
tule ,  terminé  au  bout  par  un  crochet  recourbé  ;  Mycteria 
(Jabiru),  à  mandibule  inférieure  plus  forte  que  la  aupérieure 
et  un  peu  arquée  en  haut  ;  Palamedea  (Kamichi),  k  bec  aigu, 
et  crochu  au  bout;  Tantalus  (Ibis),  à  bec  arqué,  avec  un 


58b:  ORN 

sac  ou  une  poche  sous  la  gorge^,  Ardea  (Hëron) ,  à  bec  droit, 
pointu;  Recurvirostra  (Avocette),  à  bec  mince ^  alongé,su- 
bulé /déprimé ,  recourba  et  en  haut;  Sgolofax  ( Bécasse )« 
i:|iec  droit,  cylindrique,  un  peu  obtus;  Trinoa  (Vanneau), 
à  bec  arrondi,  droit,  obtus,  ayant  le  pouce  des  pieds  à  peine 
appiiyé  sur  la  terre  ;  Fulica  (Foulffue) ,  ayant  la  base  du  bec 
et  le  front  chauves  ;  Parra  (Jacana) ,  ayant  la  base  du  bec  on 
le  front  garni  de  caroncules  mobiles  ;  Rauuts  (Râle) ,  à  bec 
presque  caréné  et  à  corps  comprimé  ;  Fsophia  (Agami) ,  à  bec 
robuste ,  presque  arqué  comme  celui  des  gallinacés  et  k 
narines  ovales  ;  Cancroma  (Savacou  ) ,  à  bec  renflé  et  ventru. 

Les  autres  ont  les  pieds  disposés  pour  la  course  et  seule- 
ment  pourvus  de  trois  doigts  au  plus  (le  pouce  manquant); 
ce  sont  les  genres  :  Hjlmatopus  (Huitrier),  à  bec  comprimé, 
terminé  en  coin;  Charadrius  (Pluvier),  à  bec  droit,  arrondi, 
obtus;  Otis  (Outarde),  à  bec  en  voûte ,  comme  celui  des  gal^ 
linacés  et  à  langue  échancrée';  Struthio  (Autruche),  à  bec 
conique,  et  à  ailes  nip  propres  pour  le  vol. 

B»^  Les  GALUNiÊ  soÉlt^^bos  gallinacés,  dont  le  bec  est  con- 
vexe, avec  la  mandibule  supérieure  en  voûte  sur. l'inférieure, 
dont  les  narines  sont  recouvertes  par  une  membrane  car- 
tilagineuse ,  dont  les  pieds  sont  disposés  pour  la  course ,  avec 
le  dessous  des  doigts  nide.  Ils  ont  le  corps  musculeux  et 
gras;  leur  chair  est  bonne  à  mangen  Ils  viVent  de  grains, 
qu'ils  font  macérer  dans  leur  jabot;  ils  sont  pulvérateurs ; 
leur  nid  est  fait  sur  la  terre  et  sans  art  ;  leurs  œufs  sont 
nombreux.  L'état  de  polygamie  leur  est  propre.  Ils  sont  ana- 
logi^es^aux  quadrupèdes  ruminans.  Les  genres  qui  composent 
cet  ordre  sent  peu  nombreux  ;  et  ainsi  caractérisés  :  Di- 
DUS  (Dronte),  à  bec  rétréci  dans  le  milieu  ,  rude  ;  face  nue; 
Pavo  (Paon) ,  dont  les  plumes  du  vertex  forment 'Une  aigrette 
dirigée  en  avant  et  dont  le  bec  est  nu  ;  Meleacris  (Dindon), 
dont  la  face  est  couverte  de  caroncules  verruqpueuses ;  Crax 
(Hocco) ,  dont  la  base  du  bec  est  pourvue  d'pne  cire  ;  Pba- 
sianus  (Faisan),  dont  les  joues  sont  nues  et  lisses;  Tetrao 
(Tétras),  dont  le  tour  des  yeux  est  nu  et  papillcux;  Nu- 
MiDA  (Peintade) ,  dont  la  mandibule  inférieure  porte  une  ca- 
roncule de  chaque  cûté. 

6.* 'Les  Passeaes  ou  Passereaux  ont  le  bec  conique,  pointa 


ORW  38t 

tn  forme  de  pînce;  les  pieds  minces ,  à  doigts  sépares, et 
propres  au  saut  ;  le  corps  petiit.  Ils  vivent  sur  les  arbres,  les 
uns  d'insectes  et  les  autres  de  graines  ;  leur  .nid  est  souvent 
construit  avec  beaucoup  d*art  ;  les  petits  sont  nourris  par 
leurs  parens.  Ces  oiseaux  chantent  bien  pour  la  plupart  et 
tfius  sont  monogames.  Linné  les  compare  (sans  motif  bien 
apparent  pour  nous),  aux  quadrupèdes  rongeurs.  Il  les  a 
divisés  en  quatre  sections ,  d'après  la  forme  du  bec. 

Les  crassirostres  ou  ceux  à  bec  gros  et  fort  composent  les 
genres  :  LaxiA  (Gros-^bec),  à  bec  conique,  ovale;  Frin cilla 
(Moineau),  à  bec  conique,  aigu  ;  Emberiza  (Bruant),  à  bec 
presque  conique,  doat  la  mandibule  inférieure  est  la  plus 
large  et  rétractée  sur  ses  bords. 

Les  curvirostres,  à  mandibule  supérieure  un  peu  cour- 
bée au  bout,  comprennent  les  genres  :  Cafrimulgus  (Ëngoiile* 
vent),  à  bec  déprimé,  arqué,  cilié  et  à  narines  tubuleuses; 
HiRUNDO,  à  bec  déprimé,  un  peu  courbé;  Fifra  (Manakin)! 
à  bec  recourbé  et  subulé. 

Les  émarginatirostres  ont  une  petite  écbancrure  de  chaque 
côté  de  la  mandibule  supérieure,  avant  son  extrême  pointe; 
ce  sont  les  genres  :  Turdus  (Merle  ou  Grive),  à  bec  subulé 
à  l'extrémité  et  comprimé  à  la  base  ;  Ampelis  (Cotinga) ,  à  bec 
subulé  à  l'extrémité  et  déprimé  à  la  base;  TANA6RA'(Tangara), 
à  bec  subulé  et  conique  à  sa  base;  Mdscicafa  (Gobe-mouches)L 
à  bec  subulé  et  cilié  à  sa  base. 

Les, simplicirpstres ,  à  bec  droit,  entier  et  pointu,  sont  len 
oiseaux  renfermés  dans  les  genres:  Parus  (Mésange),  à  bec  su- 
bulé, avec  la  langue  tronquée  et  les  plumes  du  front  diri- 
gées en  avant  ;  Motacilla  (Bec-fin) ,  à  bec  subulé  et  à  langue 
incisée ,  avec  l'ongle  du  pouce  ou  doigt  postérieur  médiocre- 
ment long;  Ajlauda  (Alouette),  à  bec  subulé,  avec  la  langue 
bifide  et  l'ongle  du  pouce  très-alongé  ;  Sturnus  (Étourneau) ,  à 
bec  subulé,  déprimé  et  bordé  vers  le  bout;  Columba  (Co- 
lombe ou  Pigeon),  à  bec  presque  voûté,  à  narines  gibbeuses, 
oblitérées  par  une  membrane. 

Gmelin ,  qui  donna ,  en  1789 ,  une  treizième  édition  du  Sjrs^ 
Uma  naturœ ,  ^  borna  à  faire  quelques  légers  changemens  et 
additions  au  travail  de  Linné.  i.°  Dans  l'ordre  des  picas^  sec- 
tion des  genres  à  pieds  ambulatoires,  il  ajouta  le  genre  Glajj* 


58a  ORN 

coFis  i  le  plaça  enfre  les  huppes  et  les  pîque-biœufs ,  et  le  ca- 
ractérisa ainsi  :  bec  recourbé ^  voûté;  langue  dentelée  et 
ciliée  sur  les  bords;  2.^  dans  Tordre  des  anseres  il  introdoi- 
iàt  le  genre  Aftenodytbs  ,  qu'il  plaça  entre  lés  albatros  et  les 
macareux,  parmi  les  genres  dont  le  bec  est  dépourvu  de 
denticulesy  et  il  lui  donna  pour  caractères  d'avoir  le  bec 
droit,  étroit  et  marqué  de  sillons  latéralement;  3.*^  dans 
Tordre  des  graUœ  il  ajouta  quatre  genres,  tous  de  la  division 
qui  comprend  ceux  à^pieds  tétradactyles  ;  savoir  :  Cobrira 
(Court- vite)  entre  les  hérons  et  les  avocettes,  caractérisé 
ainsi  :  bec  droit,  étroit;  Vagin alis  (Bec  en  fourreau),  prés 
des  râles ,  ayant  le  bec  gros  ,  presque  convexe ,  avec  la 
mandibule  supérieure  pourvue  à  sa  base  d'une  espèce  de 
gaine  cornée;  Scofus,  à  bec  épais,  comprimé,  à  narines  li- 
néaires, obliques,  etGLAREOLA,  à  bec  court,  droit,  crochu 
au  bout  et  à  narines  linéaires ,  obliques  ;  4.*^  dans  Tordre  des 
galUnce  il  plaça  le  genre  Pénélope  entre  les  dindons  et  les 
hoccos,  et  le  distingua  par  ce  caractère:  téèe  emplumée,  bec 
dénudé  ;  5.**  dans  Tordre  des  passeres  il  ajouta  le  genre  Co- 
uvs  (  Colîou  ) ,  à  bec  .épais ,  convexe  en  dessus  et  étroit  en 
dessous.  Il  le  plaça  immédiatement  après  le  genre  Gros-bec, 
en  intercalant  le  genre  Phytotoma  entre  les  moineaux  et 
les  bruans  ,  et  en  le  cacractérisant  d'après  la  forme  de 
rson  bec  conique ,  droit  '  et  dentelé. 

Cette  classification  des  oiseaux  par  Linné  est  une  des  meil- 
leures qui  aient  été  publiées ,  quant  à  la  division  des  ordres 
et  à  la  subdivision  de  ceux-ci.  En  effet,  quatre  de  ces  ordres 
sont  généralement  adoptés  aujourd'hui  ;  savoir:  ceux  des  acci" 
pitres,  des  grallœ,  des  gallinœ  et  des  ansefes.  Quant  à  ses  deux 
ordres  despicee  et  des  passeres  ^  on  les  confond  généralement  ; 
et  ils  représentent  Tordre  des  passereau» ,' moins  quelques 
genres  cependant,  qui  en  ont  été  séparés- potkr  former  un 
ordre  à  part ,  celui  des  grimpeurs.  Dans  la  classification  de 
M.  Cuvier,  où  cet  ordre  est  établi,  les  picœ  pedibus  grès- 
soriis  forment  la  division  des  passereaux  syndactyles;  les 
passeres  crassirostres  composent  la  famille  des  passereaux  co- 
i^irostres,  à  laquelle  se  trouvent  joints  comme  en  appendice 
ItA  picœ  pedibus  ambulatoriis  des  genres  Buphaga,  Sitta,  Co- 
sacias,    Gracula,    Paradisea.    lJe%  passeres   emarginatiroiênê 


ORN  *8î 

fprësenfeAt  les  principaux  genres  des  passereaux  dentirostres^ 
ei  les  p<isseres  curviroslres  correspondent  en  partie  à  la  fa- 
mille des  passereaux  Jissirostres  ;  enfin  les  passeres  simptiei" 
rostres  se  réunissent  à  la  famille  des  passereaux  conirostres. 
Dans  Tordre  des  grallœ  se  trouvent  Fautruche  et  l'outarde, 
que,  pendant  long-temps,  on  a  rangés  dans  l'ordre  des  gal- 
linacés ou  gallinœ ,  mais  que  M.  Cuvier  a  rétablis  à  la  place 
qui  leur  avoit  été  assignée  avec  raison  par  le  célèbre  natura- 
liste suédois. 

On  trouve  dans  la  méthode  de  Linné  quelques  genres  qui 
ne  sont  pas  placés  convenablement  d'après  les  caractères  des 
divisions  dans  lesquelles  ils  se  trouvent.  Nous  n'en  citerons 
qu'un  exemple  ;  c'est  celui  des  Molacilla ,  rangé  dans  la  sec- 
tion des  passeres  simplicirostres  au  lieu  de  l'être  dans  celle  des 
tmarginatirostres ,  à  laquelle  ils  appartiennent ,  puisque  le  bec 
de  ces  oiseaux  est  pourvu  de  deux  petites  échancrures  vers  sa 
pointe.  Nous  pourrions  signaler  encore  le  placeni.^nt  des  pie- 
grièches  parmi  les  oiseaux  de  proie  ;  mais,  en  ceci,  Linné 
a  été  influencé  par  l'exemple  des  ornithologistes  qui  l'ont 
précédé,  et  qui,  pour  la  plupart,  ont  rangé  ces  oiseaux  avec 
les  accipitres. 

La  méthode  de  Brisson,  qui  date  de  1760,  se  compose 
de  vingt -six  ordres  et  de  cent  quinze  genres.  Elle  est  pure- 
ment artificielle ,  parce  qu'elle  est  fondée  sur  des  carac- 
tères exclusifs.  Les  oiseaux  y  sont  classés ,  1 .°  d'après  la  pré- 
sence ou  l'absence  des  membranes  réunissant  les  doigts,  et 
selon  que  la  membrane,  lorsquelle  existe,  est  plus  ou  moins 
complète  ;  a**  d'après  le  nombre  et  la  disposition  de  ces  doigts , 
S.*"  enfin,  d'après  la  forme  du  bec.  Nous  allons  en  donner 
Tanalyse. 

Les  oiseaux  dont  les  doigts  sont  dépourvus  de  membranes, 
composent  les  dix -sept  premiers  ordres. 

Ceux  qui  ont  quatre  doigts  et  les  jambes  couvertes  de 
plumes  jusqu'aux  ,talons,  sont  contenus  dans  les  quatorze 
premiers. 

Ceux  qui  ont  les  quatre  doigts  séparés  dès  l'origine ,  sont 
restreints  aux  treize  premiers. 

Ceux  qui  ont  trois  doigts  antérieurs  et  un  postérieur^  sont 
,|M>raés  aux  douze  premiers,  qui  ont  pour  caractères  : 


384  V  ORN 

i/*^  Ordeb,  Bec  droit;  bout  de  la  mandibule  supérieure 
i|n  peu  renflé  et  courbé;  narines  à  demi  couvertes  d'une 
membrane  épaisse  et  molle  :  genre  Pigeon. 

2.'  Ordre.  Bec  en  cône  courbé,  i.'*"  5ec/io». .  Tête  ornée  de 
membranes  chartiues  :  genres  Dindon,  Coq,  Peintade.  2.* Sec- 
tion. Tête  dénuée  de  membranes  charnues  :  genres  Gelinotte^ 
Perdrix,  Faisan. 

3/  Ordre.  Bec  court  et  crochu,  i.^*'  Section»  Sa  base  cou- 
verte d'une  peau  nue  :  genres  Épervier,  Aigle,  Vautour. 
2.'  Section.  Base  du  bec  couverte  de  plumes  tournées  en  de- 
vant :  genres  Hibou,  Chat-huant. 

4."  Ordrbm  Bec  en  cône  alongé.  i.**'  Section.  Plumes  de  la 
base  du  bec  tournées  en  devant  et  couvrant  les  narines  : 
genres  Coracias,  Corbeau^  Pie,  Geai,  Casse -noix.  2.*  Sec' 
tion.  Plumes  de  la  base  du  bec  tournées  en  arrière  et  lais- 
sant les  narines  à  découvert  :  genres  Rollier,  Troupiale, 
Oiseau  de  paradis. 

5.'  Ordre.  Bec  droit,  avec  les  bords  de  la  mandibule  su- 
périeure échancrés  vers  le  bout,  i.'""  Section.  B^c  convexe 
en  dessus  -.genres  Pie-griéche,  Grive,  Cotinga.  s.*'  'Section. 
Bec  comprimé  horizontalement  à  sa  base  et  presque  triangu- 
laire :  genre  Gobe -mouches. 

6.*  Ordre.  Bec  droit,  avec  les  deux  mandibules  entières. 
1.'^  Section.  Bec  presque  quadrangulaire ,  un  peu  convexe 
en  dessus  et  anguleux  en  dessous  :  genre  Pique-bœuf.  2/  Sec" 
tion.  Bec  convexe  ;  son  bout  un  peu  plus  large  qu'épais  et 
obtus  :  genre  Étourneau. 

7.*  Ordre.  Bec  menu  et  un  peu  courbé  en  arc.  1."  5«c- 
lion.  Tête  ornée  d'une  huppe  longitudinale,  composée  d'un 
double  rang  de  plumes  :  genre  Huppe.  2/  Section.  Tête 
simple  :  genre  Promerops. 

8.'  -Ordre.  Bec  très -petit ,  comprimé  horizontalement  à 
sa  base  et  crochu  à  son  bout;  son  ouverture  plus  large  que 
la  iéte  :  genres  Tète -chèvre.  Hirondelle. 

9**  Ordre.  Bec  en  cône  raccourci.  1/*^  Section.  Les  deux 
mandibules  droites  :  genres  Tangara,  Chardonneret,  Moi- 
neau, Gros-bec,  Bruant.  2.^  Section.  La  mandibule  supé- 
rieure crochue  :  genres  Coliou,  Bouvreuil.  3.'  Section.  Les 
deu3t  mandibules  crochues  et  se  croisant  :  genre  Bec-croisé.^ 


ORN  385 

10/  Ordre.  Bec  en  alêne,  i.*"  5ech'on«.  Narines  décou- 
vertes :  genres  Alouette ,  Becfigue.  2/  Sectioii.  Narines  cèu- 
vertes  par  les  plumes  de  la  base  du  bec  :  genre  Mésange*  ' 

11.*  Ordre,  Bec  en  forme  de  coin  :  genre  Torchepot. 

12,*  Ordre.  Bec  effilé.  iJ^  Section,  Courbé  en  arc  :  genres 
Grimpereau,  Cplibri.  2/  Section.  Droit,  comprimé  horizon»- 
talement  et  un  peu  renflé  vers  le  bout  ;  pieds  très-courts  : 
genre  Oiseau -mouche. 

Les  oiseaux  à  quatre  doigts,  deux  devant  et  deux  der- 
rière, composent  le 

i3.*  Ordre,  formé  de  cinq  sections;  savoir  :  i."*  Seo 
tion.  Bec  droit  ;  langue  très-longue ,  ressemblant  à  un  ver 
de  terre  :  genres  Torcol,  Pic.  2.*  Section,  Langue  pas  plus 
longue  que  le  bec,  qui  est  très -long,  quadrangulaîre  et 
pointu  :  genre  Jacamar.  3.'  Section.  Bec  un  peu  courbé  en. 
en  bas,  convexe  en  dessus,  comprimé  sur  les  côtés  :  genres 
Barbu  ,  Coucou.  4.'  Section.  Bec  court  et  crochu  :  genres 
Couroucou,Bout-de-petun,  Perroquet.  5.*  Section.  Bec  long, 
de  la  grosseur  de  la  téiej  dentelé  comme  une  scie,  le  bout 
des  deux  mandibules  courbé  en  en  bas;  langue  ressemblant 
à  une  plume  :  genre  Toucan. 

Les  oiseaux  à  trois  doigts  en  avant,  dont  l'extérieur  est 
réuni  à  celui  du  milieu  jusqu'à  la  troisième  articulation ,  et 
l'interne  jusqu'à  la  première  articulation  seulement,  for- 
ment le 

14.*  Ordre,  divisé  en  cinq  sections;  savoir  :  i.**  Section. 
Bec  court  et  comprimé  par  les  côtés  vers  le  bout  -.genres 
Coq  de  roche,  Manakin.  '2."  Section.  Bec  conique,  dentelé 
comme  une  scie;  le  bout  des  deux  mandibules  étant  courbé 
en  en  bas  :  genre  Momot.  3.*^  Section.  Bec  droit  et  assez  long  : 
genres  Martin-pécheur,  Todier«  4»*  Section.  Bec  courbé  en 
arc  et  pointu  :  genre  Guêpier.  5.*^  Section.  Bec  gros  et  en 
forme  de  faux  :  genre  Calao. 

Les  oiseaux  sans  membranes  aux  doigts  et  dont  le  bas  de 
la  jambe  est  dénué  de  plumes,  composent  trois  ordres; 
savoir  : 

i5.*^  Ordre.  Ailes  petites  à  proportion  de  la  grosseur  du 
corps  et  point  propres  pour  le  vol.  1,**  Section,  Deux  doigts 
devant  et  point  derrière;  bec  droit,  aplati  horizontalement 
36.  25 


385*  ORN 

avec  son  bout  onguiculé  et  arrondi  ;  partie  supérieure  de  la 
fête  chauve  et  calleuse  :  genre  Autruche.  2.^  Section,  Trois 
do%ts  devant  et  point  derrière  :  genres  Touyou  ,  Casoar. 
d/  Section,  Quatre  doigts,  trois  devant  et  un  derrière;  bec 
long  et  fort,  avec  le  bout  des  dçux  mandibules  crochu  : 
genre  Dronte. 

16.*^  Ordre,  Ailes  assez  grandes  et  propres  au  vol;  trois 
doigts  devant ,  point  derrière.  1  •'^''Section,  Bec  en  cône  courbé: 
genre  Outarde.  2,^  Section,  Bec  droit  et  renflé  par  le  bout, 
très-long  :  genres  Echasse ,  Huitrier*  3.^  Section,  Bec  droit  et 
renflé  par  le  bout ,  court  :  genre  Pluvier. 

tj,'  Ordrb,  Ailes  assez  grandes  et  propres  au  vol;  quatre 
doigts ,  trois  devant ,  un  derrière,  i  ,^  Section,  Bec  droit  et 
renflé  vers  le  bout  :  genres  Vanneau,  Jacana.  2.*  Section,  Bec 
plutôt  courbé  en  en  haut  que  droit  et  un  peu  comprimé 
horizontalement  :  genre  Coulon-chaud.  3,^  Section,,'  Bec  con^- 
vexe  en  dessus  et  comprimé  par  les  côtés  vers  le  bout  :  genre 
Ferdrix-de-mer.  4.*^  Section,  Bec  droit  et  comprimé  latérale- 
ment; corps  aplati  par  les  côtés  :  genre  Râle.  S,^  Section, 
Bec  menu  :  genres  Bécasseau ,  Barge ,  Bécasse.  6.^  Section, 
Bec  courbé  en  arc  en  en  bas  :  genre  Courlis.  7/  Section.  Bec 
droit,  plat  horizontalement,  son  bout  étant  plus  large  et 
en  forme  de  spatule  :  genre  Spatule.  8.*^  Section,  Bec  gros 
et  long  :  genres  Cigogne ,  Héron ,  Ombrette.  9;^  Section,  Bec 
gros,  court,  mandibule  supérieure  en  forme  de  cuiller  et 
onguiculée  au  bout:  genre  Savacou.  lo.^  Section,  Bec  court, 
droit  et  conique  vers  le  bout;  tête  ornée  d'une  huppe  com- 
posée de  plumes  ressemblant  à  des  racines  de  chien-dent  : 
genre  Oiseau  royal.  1 1.*  Section,  Bec  en  cône  courbé  :  genres 
Cariama,  Kamichi.  12.*^  Section,  Bec  en  côneaplati  par  les 
côtés  ;  front  chauve. 

Les  oiseaux  dont  les  doigts  sont  garnis  de  membranes 
dans  toute  leur  longueur,  composent  les  neuf  derniers  ordres, 
ainsi  caractérisés  : 

18.*^  Oju>jt£.  Membranes  fendues;  quatre  doigts,  trois  devant 
et  un  derrière.   1.'*  Section,  Membranes  simples;  bec  droit  et 
pointu  :  genre  Pouie^d'eau.  2 i' Section,  Membranes  festonnées: 
Fhalarope,  Foulque. 
.    19/  Oaojus.  Membranes  demi-fendues  ;  quatre  doigts ,  dont 


ORN  586 

les  trois  antérieurs  sont  joints  ensemble  par  les  membranes , 
et  le  postérieur  séparé;  les  jambes  placées  tout- à -fait  der- 
rière ,  et  cachées  dans  l'abdomen  \  bec  droit  et  pointu  :  genit 
Grèbe. 

20/  Ordre,  Membranes  entières  ;  jambes  placées  tout-à-fait 
derrière^  et  cachées  dans  Fabdomen;  trois  doigts  devant,  tous 
joints  ensemble  par  les  membranes,  et  point  de  doigts  der- 
rière, i.*^  Section.  Bec  droit  et  pointu  :  genre  Guillemot.  2/ 
Section,  Bec  aplati  par  les  côtés  et  cannelé  transversalement  : 
genres  Macareux,  Pingouin. 

21.'  Ordre,  Membranes  entières;  jambes  placées  tout-à-fait 
derrière  et  cachées  dans  Tabdomen;  quatre  doigts,  dont  les 
trois  antérieurs  sont  joints  ensemble  par  les  membranes,  et 
le  postérieur  séparé,  i,^  Section,  Bec  droit,  bout  de  la  man- 
dibule supérieure  crochu  -.genres  Manchot,  Gorfou.  2/  SeC" 
lion.  Bec  droit ,  pointu  :  genre  Plongeon. 

22.^  Ordre,  Membranes  entières;  jambes  avancées  vers  le 
milieu  du  corps  et  hors  de  Tabdomen,  plus  courtes  que  le 
corps;  trois  doigts  devant,  tous  joints  ensemble  par  les  mem*- 
branes ,  et  point  de  doigt  derrière  ;  bec  comprimé  par  les 
côtés,  bout  de  la  mandibule  supérieure  crochu,  et  celui  de 
la  mandibule  inférieure  comme  tronqué  :  genre  Albatros. 

23.'  Ordre,  Membranes  entières;  jambes  avancées  vers  le 
milieu  du  corps  et  hors  de  Pabdomen  ,  plus  courtes  que  le 
corps;  quatre  doigts^  dont  les  trois  antérieurs  joints  ensemble 
par  les  membranes,  et  le  postérieur  séparé  ;  bec  sans  dente* 
lures.  1  .'*  Section,  Bec  crochu  vers  le  bout  :  genres  Puffin ,  Pé- 
trel,  Stercoraire ,  Goéland.  2.^  Section,  Bec  droit  et  aplati  par 
les  côtés  :  genres  Hirondelle  de  mer,  Bec -en -ciseau. 

24.*^  Ordre,  Membranes  entières;  jambes  avancées  vers  le 
milieu  du  corps  et  hors  de  Tabdomen,  plus  court^  que  le 
corps  ;  quatre  doigts ,  dont  les  trois  antérieurs  joints  ensemble 
par  les  membranes,  et  le  postérieur  séparé;  bec  dentelé,  i.** 
Section,  Bec  presque  cylindrique ,  la  mandibule  supérieure 
crochue  vers  le  bout  :  genre  Harle.  2.*  Section,  Convexe  en 
dessus  et  aplati  en  dessous  :  genres  Oie ,  Canard. 

25.**  Ordre.  Membranes  entières;  jambes  avancées  vers  le 
milieu  du  corps  et  hors  de  Tabdomen,  plus  courtes  que  le 
corps;  quatre  doigts,  touA  joints  par  les  membranes,  i.^  Sec* 


386»  ORN 

tion.  Bec  pointu  :  genres  Anhinga,  Paille -en -queue-  2.*Seiî- 
tiôn.  Bec  crochu  vers  le  bout  .*  genres  Fou,  Cormoran,  Pé- 
lican. 

26/  Ordre,  Membranes  entières;  jambes  avancées  vers  le 
milieu  du  corps  et  hors  de  Tabdomen  ,  plus  longues  que  le 
corps;  quatre  doigts,  dont  les  trois  antérieurs  sont  joints  par 
les  membranes  et  le  postérieur  séparé,  i."  Section.  Bec  dea- 
télé,  courbé  en  bas  vers  le  milieu  ;  mandibule  inférieure  plus 
large  que  la  supérieure  :  genre  Flammant.  2  .^  Section.  Bec 
sans  dentelures  :  genres  Avocette ,  Coureur. 

Schaeffer,  en  1774  9  donna  dans  ses  Elementa  ornithologiea 
une  distribution  méthodique  des  oiseaux,  dans  laquelle  il 
ne  fit  usage,  pour  la  distinction  des  ordres,  que  des  carac- 
tères fournis  par  les  pieds. 

11  nomme  Nddifèdes,  la  famille  qui  comprend  les  oiseau 
dont  le  bas  de  la  jambe   est  dépourvu  de  plumes ,    et  il  j 
place  les  échassiers  et  les  palmipèdes,  grallœ  et   anseres  de 
Linné.  Ses  ordres  sont  fondés  sur  le  nombre  des   doigts  et 
sui*  la  considération  de  leur  réunion  ou  de  leur  séparation. 
Les  trois  premiers  portent  le  nom  de  fissipèdes,  le  quatrième 
celui  de  pinnatipèdes  et  les  trois  derniers  celui  de  palmi- 
pèdes. Le  premier,  caractérisé  par  deux  doigts  séparés,  De 
contient  que  Tautruche  ;  le  second  renferme  les  oiseaux  à 
trois  doigts  séparés;  savoir,    ceux   qui    forment    les  genres 
Rhéa,Casoar,  Outarde,  Pluvier,  Huîtrier ,  Échasse  ;  le  troi- 
sième, ceux  à  quatre  doigts  séparés,  savoir:  les  genres  Héron, 
Bécasse,  Courlis,  Vanneau,  Jacana,  etc.:  le  quatrième,  ceux 
dont  les  quatre  doigts  sont  bordés  de  membranes    et  fen- 
dus, tels  que  les  genres  Gallinule,  Foulque,  Phalarope  et 
Grèbe;   le  cinquième  contient  les  oiseaux  à  pieds  palmés, 
pourvus, de  trois  doigts  seulement,  tels  que  ceux  qui  com- 
posent les  genres  Guillemot,  Pingouin,  Macareux,  Albatros; 
le  sixiè^le  comprend  les  genres  Canard,  Harle,  Mouette,  té- 
tradactyles  et  n'ayant  que  les  trois  doigts  de  devant  réunis 
par  une  membrane;  le  septième  renferme  les  genres  Fou, 
Anhinga,    Paille- en- queue.   Cormoran,  Pélican,    dont  les 
quatre  doigts  sont  réunis  par  la  membrane. 

La  seconde  famille  est  celle  des  Plumipèdes,  qui  comprend 
tous  les  oiseaux  qui  ne  sont  ni  palmipèdes  ni  échassiers  ou 


ORN  387 

grallœ  de  Linné.  Les  neuf  premiers  ordres  portent  le  nom 
de  fissipèdes,  parce  que  les  doigts  des  oiseaux  quUls  renfer- 
ment sont  tous  séparés.  I^e  premier  de  ces  ordres  est  celui  des 
oiseaux  grimpeurs  à  deux  doigts  devant  et  deux  doigts  der» 
riére ,  c'est-à-dire  les  pics,  les  perroquets,  les  coucous,  etc.; 
il  porte  le  nom  d^ isodactyles.  Les  fissipèdes  aduncirostres  for- 
ment le  second ,  qui  est  caractérisé,  ainsi  que  les  sept  suivans, 
par  quatre  doigts  séparés,  trois  en  avant  et  un  seul  en  arriére, 
mais  particulièrement  par  un  bec  crochu  ;  il  contient  les  -oi- 
seaux de  proie,  comme  les  vautours ,  les  aigles,  les  éperviers, 
les  hibous  et  les  ehats-huans;  le  troisième  ordre ,  celui  des^55i- 
pêdes  eonico-incurviroslres ,  a  le  bec  conique,  légèrement  cro- 
chu; il  renferme  les  gallinacés,  c'est-à-dire  les  genres  Din- 
don, Coq,  Faisan,  Perdrix,  Lagopède,*  le  quatrième  ordre, 
celui  des  fissipèdes  conico-tenuirostresy  a  le  bec  conique,  tel 
que  celui  des  genres  Bouvreuil,  Coliou,  Moineau,  Gros-bec, 
Chardonneret,  Bruant,  Tangara  ,  Bec-croisé  ;  le  cinquième 
ordre,  celui  des  fissipèdes  protensirostres ,  renferme  les  pique- 
bœufs,  les  étourneaux,  les  cotingas,  les  grives  et  les  pîe- 
grièches,  dont  le  bec  est  conique  et  alongé;  le  sixième 
ordre ,  celui  des  fissipèdes  coniço-subuUrostres ,  a  le  bec  conique 
etsubulé,  tel  que  celui  des  alouettes,  des  becfigues ,  des  mé- 
sanges ,  des  engoulevents  et  des  hirondelles  j  le  septième  ordre , 
celui  des  fissipèdes  cunéirostres ,  a  le  bec  en  forme  de  coin  et 
ne  comprend  que  le  seul  genre  Torchepot;  le  huitième 
ordre,  celui  des  fissipèdes  filirostres ,  ou  à  bec  filiforme,  con- 
tient le  genre  Oiseau -mouche.  Dans  le  neuvième  ordre, 
celui  des  fissipèdes  falcirostres  ^  dontle  bec  est  arqué,  on  trouve 
les  genres  Huppe  ,  Promerops  et  Grimpereau.  Tous  ces 
ordres,  celui  des  isodactyles  excepté,  présentent  la  disposi- 
tion des  doigts,  trois  en  avant,  séparés,  et  un  en  arrière. 
Le  dixième  ordre  ou  le  dernier,  celui  des  anomalipèdes ^  en 
est  distingué,  parce  que  le  doigt  du  milieu  est  réuni  à  l'ex- 
terne jusqu'à  la  troisième  phalange ,  et  à  l'interne  dans 
toute  l'étendue  de  la  première.  Les  genres  Coq  de  roche,  Ma- 
nakin  ,  Todier,  Martin -pêcheur.  Guêpier,  Momot ,  Calao, 
lui  appartiennent.  • 

En   1777  ,  Scopoli  publia  une  méthode  ornithologique  dans 
son   Introductio   ad  historiam  naturaiem.   Les  oiseaux  y  sont 


587*  ORÎ^ 

partagés  en  deux  grandes  familles,  selon  qu'ils  sont  :  i.*Rc« 
ïEpÈDEs^  c'est-à-dire,  qu'ils  ont  la  peau  des  jambes  divisée  en 
petites  écailles  polygones ,  tel  qu'on  le  remarque  dans  les 
oiseaux  d'eau,  les  échassiers,  les  gallinacés^  les  oiseaux  de 
proie  et  les  perroquets;  ou  2.°  Scutipèdes,  c'est-à-dire  qu'ils 
ont  le  devant  des  jambes  couvert  de  demi-anneaux  inégaux, 
aboutissant  de  chaque  côté  dans  un  sillon  longitudinal,  comme 
ou  le  remarque  dans  les  passereaux. 

Parmi  les  retepèdes ,  les  deux  premières  divisions ,  celle  des 
Plongeurs  et  des  Palmipèdes,  contiennent  les  oiseaux  d'eau  à 
pieds  palmés;  la  troisième^  celle  des  LoNOipèDEs,  correspond 
à  l'ordre  des  grallœ  ou  oiseaux  de  rivage  ;  la  quatrième  est 
celle  des  Gallinacés  ;  la  cinquième  est  celle  des  Rapaces-  ou 
accipitres ,  et  la  sixième  est  celle  des  Psittaces,  contenant  les 
genres  Perroquet  et  Ani. 

Les  scutipèdes  sont  partagés  en  trois  divisions  : 

!•*  Celle  ci  es  Négligés,  Negkctœ  (parce  que  leur  chair 
n'est  pas  dSisage  pour  la  nourriture  de  Thomme),  subdivisée 
en  deux  ordres:  1/^  les  Grimpeurs ^  comme  les  couroucous, 
les  becs-croisés ,  les  grimpereaux ,  les  jacamars ,  les  coucous , 
les  torcols,  les  pics,  les  sittelles  et  les  barbus;  2/  les  Prome* 
neurs,  d'abord  à  narines  couvertes,  tels  que  les  huppes,  les  ma- 
nakins ,  les  mésanges ,  les  corbeaux ,  les  pie-grièches  et  les 
cotingas;  ensuite  ceux  à  narines  oi/f^r^es,  tels  que  les  mai- 
nates, les  oiseaux  de  paradis,  les  guêpiers,  les  loriots,  les 
troupiales ,  les  alcyons,  les  todiers  et  les  colibris. 

3.°  Celle  des  Chanteurs,  dont  les  uns  sont  à  bec  mince, 
tels  que  les  fauvettes,  les  gobe-mouches,  les  grives,  les  étour- 
neaux ,  les  hochequeue ,  les  alouettes ,  et  les  autres  à  bec 
fort  et  court,  comme  les  bruans,  les  gros-becs,  les  pinsons^ 
les  tangaras  et  les  colious. 

3.°  Celles  des  Brévipèdes  :  à  bec  court,  déprimé,  courbé 
au  bout,  très-fendu;  à  narines  ouvertes;  à  pieds  courts^;  à 
chant  aigu  ou  nul  ;  comprenant  les  martinets ,  les  engoule* 
vents  et  les  hirondelles. 

La  méthode  de  Latham,  publiée  en  1781,  est  à  peu  prés 
eelle  de  Linné,  avec  Paddition  de  deux  ordres,  dont  l'un 
ne  comprend  que  les  pigeons  et  le  second  que  l'autruche; 
•iseeux  qui,  en  elfet^  semblent  former  le  passage  de  diffé* 


ORN  388 

rens  ordres  entre  eux;  savoir  :  les  pigeons,  celui  des  passe* 
reaux  aux  gallinacés ,  et  les  autruches ,  celui  des  gallinacés 
aux  échassiers  :  un  troisième  ordre  nouveau ,  emprunté  à 
Schaeffer,  comprend  les  oiseaux  pinnatipédes,  c'est-à-dire, 
ceux  dont  les  membranes  des  doigts  des  pieds  sont  fendues 
au  lieu  d'être  entières,  comme  dans  les  vrais  palmipèdes.  Cet 
auteur  a  joint 'beaucoup  de  genres  nouveaux  à  ceux  qui 
étoient  établis  précédemment,  tels  que  ceux  dont  voici  les 
noms  :  Calleus ,  Scythrops  ,  Musophaga ,  Phytotoma  ,  Sjlvia , 
Tinamus ,  Perdix ,  Rhea  ,  Casuarius ,  Scopus ,  Vaginalis ,  Gal^ 
linula,  Glareola ,  Phalaropus,  Podieeps ,  Vria,  Aptenod^tes, 
etc. 

Dans  rillustration  des  planches  de  FEncyclopédie  métho* 
dique,  Tabbé  Bonnaterre,  en  1791 ,  proposa  une  méthode 
analogue  à  celle  de  Brisson ,  en  ce  que  les  premières  divi- 
sions sont  fondées  sur  les  caractères  que  présentent  les  pieds 
et  les  divisions  secondaires  sur  la  forme  du  bee.  Néanmoins 
cette  ^classification  est  beaucoup  moins  naturelle  que  celle 
de  Brisson,  ainsi  qu'il  est  facile  d'en  juger.  Dans  la  i.*^  classe 
se  trouvent  les  oiseaux  à  deux  ou  trois  doigts  séparés  en 
avant  et  sans  pouce  derrière,  tels  que  l'autruche ,  le  casoar, 
le  genre  Turnix,  l'outarde,  le  pluvier,  l'échasse,  l'huîtrier. 
Dans  la  2."  classe  sont  placés  ceux  à  trois  doigts  antérieurs^ 
réunis  par  une  membrane,  et  sans  pouce,  comme  lesalbatrcm, 
les  ]^ingouins,  les  macareux,  les  guillemots,  etc.  Dans  la  ^ 
classe  entrent  ceux  à  quatre  doigts ,  trois  antérieurs  et  un 
postérieur,  tous  compris  dans  une  membrane  commune, 
comme  les  anhinga ,  les  pélicans ,  les  paille-en-queue.  Dans 
la  4.*^  classe,  ceux  dont  les  doigts,  en  même  nombre  et 
semblablement  disposés,  mais  simplement  bordés  par  des  mem- 
branes et  non  réunis  par  elles,  tels  que  les  grèbes,  les  pha- 
laropes,  les  foulques  et  l'oiseau-du-soleil.  La  5.'  classe  con- 
tient les  oiseaux  à  trois  doigts  antérieurs ,  compris  dans  une 
membrane  commune  et  à  doigt  postérieur  libre,  tels  que  les 
manchots,  les  plongeons,  les  pétrels,  les  goè'lands,  les  hiron- 
delles de  mer ,  les  bec-en-ciseaux ,  les  harles ,  les  oies  et  les 
canards,  dont  )es  jambes  sont  courtes,  et  les  flammants, 
les  coureurs  et  les  avocettes,  dont  les  jambes  sont  longues. 
La  6/  classe  est  caractérisée  par  troi«  doigfs  devant,  plus  ou 


388»  ORN 

moins  réunis  à  la  base  par  une  petite  membrane  làcbe  ^  et  nu 
quatriéinl?  doigt,  derrière.  1  *I)re:  le>  genres  Dronte,  Dindon,. 
Pénélope,  Hocco  ,  Paon,  Faisan,  Peintade,  Gelinotte,  Perdrix, 
Caille,  Tinaniou,  Pigeon,  y  sont  placés.  La  jJ'  classe  com- 
prend les  oiseaux  à  trois  doigts  par  devant  ,  dont  celui  du 
milieu  est  joint  à  Pextérieur  par  une  membrane  jusqu'à  la 
troisième  articulation  et  à  l'intérieur  jusqu'à  la  première 
seulement  et  pourvus  aussi  d'un  doigt  postérieur  libre  ;  tels 
sont  les  manakins ,  les  coqs  de  roche ,  les  todiers ,  les  gué^ 
piers,  les  niar tins-pécheurs ,  les  momots  et  les  bucéros.  Dans 
la  8.*^  classe  sont  rangés  ceux  à  trois  doigts  devant,  dont 
celui  du  milieu  est  joint  à  Pexlérieur  par  une  membrane 
jusqu'à  la  première  articulation,  et  dont  celui  de  derrière  est 
libre.  Parmi  ceux-ci,  les  uns  ont  le  bec  simple,  efiilé,  droit 
ou  recourbé,  comme  les  alouettes,  les  lavandières,  les  syl- 
vîes  (ou  sylvains) ,  les  mésanges ,  les  hirondelles ,  les  engoule- 
vents, les  oiseau-mouches,  les  huppes,  les  grimpereaux  et 
les  étourneaux  ;  d'autres  ont  le  bec  échancré  latéralement 
vers  le  bout,  comme  les  grives,  les  loriots,  les  pie-griéches, 
les  cotingas,  les  tangaras,  les  gobe-mouches;  enfin  d'autres 
ont  le  bec  gros  et  sans  échancrure,  tels  que  les  colious,  les 
Tolliers,  les  mainates,  les  corbeaux,  les  phyto tomes,  les 
glaucopes,  lespique-bœufs,  les  oiseaux  de  paradis,  lessittelles, 
les  embérizes  (ou  bruans),  les  pinsons  (ou  moineaux),,  et  les 
gros-becs.  Dans  la  9.^  classe  sont  ceux  à  trois  doigts  par  de- 
vant et  un  par  derrière ,  dépourvus  à  peu  près  de  mem- 
branes, et  avec  le  bas  de  la  jambe  nu  :  ici  sont  rangés  des 
oiseaux  sans  aucune  analogie  avec  les  précédens,  mais  qui 
ont  beaucoup  de  rapports  communs  avec  ceux  de  la  pre- 
mière classe;  tels  que  ceux  des  genres  Touyou  (Rhéa), 
Spatule  ,  Jabiru ,  Savacou  ,  Bec  -  ouvert ,  Bec  -  en  -  fourreau  , 
Ombrette,  Rouloul  (Rouloulus^  genre  nouveau  )  ,  Palamède, 
Agami,  Perdrix -de -mer  ,  Poule  -  sultane  ,  Jacana  ,  Râle, 
Vanneau,  Héron,  Ibis,  Courlis,  Scolopace  ou  Bécasse.  La 
10.*  classe  contient  les  oiseaux  de  proie  diurnes,  divisés  en 
deux  seuls  genres.  Vautour  et  Faucon,  qui  sont  caractérisés 
par  trois  doigts  en  avant  et  un  en  arrière,  presque  dépourvus 
de  membranes,  et  par  le  bas  de  la  jambe  garni  de  plumes. 
La  11/  classe  y  coinpreaant  deux  genres  qu'on  ne  s'attendjpbit 


ORN  389 

pas  à  voir  rapprochés^  ceux  des  Ducs  ou  Chouettes  et  des  Mu- 
sophages,  se  distingue  parce  que  des  trois  doigts  libres  qui 
sont  en  ayant,  Textérieur  peut  se  tourner  en  arrière  et  faire 
la  fonction  de  second  doigt  postérieur.  Enfin,  la  i2,*  se  com- 
pose des  oiseaux  grimpeurs,  c'est-à-dire,  à  deux  doigts  en 
avant  et  deux  doigts  constamment  en  arrière,  tels  que  ceux 
qui  composent  les  genres  Torcol ,  Pic,  Jacamar,  Coucou, 
Ani,  Touroucou ,  Perroquet,  Barbu,  Scythrops  et  Toucan* 

M.  Cuvier,  dans  son  Tableau  élémentaire  d'histoire  natU" 
relie ,  qu'il  publia  en  Fan  6  ,  divisa  la  classe  des  oiseaux  en 
six  familles;  savoir  :  1.°  les  oiseaux  de  proie  correspondans 
aux  accipitres  de  Linné;  2.**  les  passereaux,  qui  contiennent 
les  deux  ordres  des  passeres  et  des  picœ  de  Linné ,  à  l'excep- 
tion des  oiseaux  à  deux  doigts  devant  et  deux  doigts  der- 
rière, dont  il  composa  sa  3/  famille,  celle  des  grimpeurs , 
scansores.  Sa  4.^  famille  est  celle  des  gallinacés  ou  gallince 
de  Linné,  à  la  suite  de  laquelle  il  plaça,  comme  en  appen- 
dice, les  oiseaux  qui  ne  peuvent  ^oler,  tels  que  le  dronte, 
le  casoar,  le  touyou  et  l'autruche.  Enfin,  ses  5.*  et  6.'  fa- 
milles, celles  des  oiseaux  de  rivage  et  des  oiseaux  nageurs 
ou  palmipèdes,  se  rapportent  exactement  aux  deux  ordres 
des  grallœ  et  des  anseres, 

M.  de*Lacépède,  dans  son  cours  de  17999  partagea  ainsi 
les  oiseaux  : 

1."  Sous-classe.  Bas  de  la  jambe  garni  de  plumes; 
point  de  doigts  entièrement  réunis  par  une  large 
membrane* 

1."  Division.  Doigts  gros  et  forts,  deux  en  ayant  et  deux 

en  arrière  :  Grimpeurs. 

1."  Ordre.  Grimpeurs  à  bec  crochu  :  Ara,    Perroquet. 
2.*    Ordre,  —  à  bec  dentelé:  Toucan,  Coiiroucou ,  Tou- 

raco ,  Musophage* 
5.'    Ordre,  —  à  bec  échancré  :  Barbu. 
4.*    Ordre,  —  à  bec  droit  et  comprimé  :  Jacamar,  Pic, 
5."    Ordre,  —  à  bec  très -court  :  Torcol. 
6.'   Ordre,  -—  à  bec  arqué  •:  Coucou ,  Ani. 


389*  ORN 

fl/  DivistON.  Trois  doigts  devant,  un  doigt  ou  point  derrière. 
1."  SovS'€}irisioir»  Ongles  forts  et  très -crochus   :    Oiseaux 


DE    PROIE* 


7."   Ordre.  Oiseaux  de  proie   à   bec  crochu  :    Vautour, 

Griffon ,  Aigle ,  Autour,  Épervier,  Buse, 
Milan ,  Faucon  ,  Chouette. 

2,^  Sous  '  DirisxoN,    Ongles  peu  crochus;    doigts   extérieurs 
*   libres,   ou   unis  seulement  le   long  de  la  première  pha- 
lange :  Passereaux. 

8."   Ordre,  Passereaux  à  bec  dentelé  :  Phytotome. 
9.*   Ordre,  —  à  bec  échancré  :  Pie-grièche ,  Tyran ,  Gobe- 
mouches,  Moucherolle,  Merle,  Fourmi- 
lier,, Loriot,  Cotinga,  Tangara. 

10.*   Ordre,  —  à  bec  droit  et  conique  :  Cassique,  Trou- 

piale,  Carouge  ,  Étourneau,  Gros -bec, 
Bouvreuil,.  Moineau  ,  Bruant. 

11.*  Ordre,  —  à  b«c  droit  et  comprimé  :  Gracule,  Cor- 
beau ,  Rollîer,  Paradis ,  Sittelle ,  Picoïde, 
Pi  que-bœuf • 

12.*    Ordre,  —  à  bec  droitet  menu  :  Mésange,  Alouette, 

Bec -fin,  Motacille. 

i3.*^    Ordre,  —  à  bec  très-court:  Hirondelle,  Engoulevent. 

14.*    Ordre,  —  à  bec   arqué  :  Glaucope ,    Huppe,    Grim- 

pereau ,  Colibri. 

i5.*   Ordre,  —  à  bec  renflé  :  Oiseau-mouche. 

3.*  Sous -DIVISION,  Doigts  extérieurs  unis  dans  presque  toute 

leur  longueur  :    Platypodes. 

16.*    Ordre,  Platypodes  à  bec  dentelé  :  Calao;  Momot. 
17.®   Ordre,  —  à  bec  droit  et  comprimé  :  Alcyon,  ou  Mar- 
tin-pêcheur, Ceyx. 
18.*   Ordre,  —  à  bec  droit  et  déprimé  :  Todier. 
19."   Ordre,  —  à  bec  droit  et  menu  :  Manakin. 
20.*    Ordre,  —  à  bec  arqué  :   Guêpier. 

4*'  Sovs'DirisioN,  Doigts  de  devant  réunis  à  leur  base  par 

une  membrane  .*  GALUNAcés. 

« 

21,'  Ordre. . Gallinacés  à  bec  renflé:  Pigeon,  Tétras^  Pei^ 


ORN  390 

drix,  Tinamou,  Trîdactyle,  Paon,  Faî- 
*san  ,    Peintade,  Dindon,  Hocco,  Péné- 
lope, Guan. 

2.*  Sous-classe.  Bas  de  la  jambe  dénué  de  plumes ,  ou 
plusieurs  doigts  réunis  par  une  large  membrane. 

"iJ^  Division.  Trois    doigts  devant,  un   doigt  ou   point  de 

doigt  derrière. 

1.^*  Sovs'Dit^isioN,  Doigts  de  devant  entièrement  réunis  par 

une  membrane  :  Oiseaux -d'eau. 

22.*   Ordre,  Oiseaux  d'eau  à  bec  crochu  :  Albatros,  Pé- 

lécanoïde,  Pétrel. 

25.*   Ordre.  —  a  bec  dentelé  :  Canard ,  Harle ,  Prion. 

24-*   Ordre,  —  à  bec  droit  et  comprimé  :  Bec-en-ciseaux, 

Plongeon,  Grèbe,  Guillemot,  Alque, 
Pingouin,  Macareux. 

25.*  Ordre,  —  à  bec  droit  et  menu  :  Sterne  ou  Hiron- 
delle-de-mer. 

26.*   Ordre,  - —  à  bec  droit  et  arqué  :  Avocette. 

27.*   Ordre,  —  à  bec  renflé  :  Mauve. 

2.*^  Sous' DIVISION,  Quatre  doigts  réunis  par  une  large  mem- 
brane :  Oiseau -o'eau  latirèmes. 

28.*  Ordre,  Latirèmes  à  bec  crochu  :  Frégate,  Cormoran. 
29.*  Ordre,  —  à  bec  dentelé:  Fou,  Phaéton. 
3o.*  Ordre,  —  à  bec  droit,  déprimé:  Pélican. 

3.'  Sovs-DivisioN^  Trois  doigts  devant,  un  doigt  ou  point  de 
doigt  derrière.  Oiseaux  de  rivage. 

3i.*^  Ordre,  Oiseaux  de  rivage   à  bec   crochu:  Messager, 

Kamichi,  Glaréole. 
32.*  Ordre,  —  à  bec  droit  et  conique  :  Agami,  Vaginal. 
33.*  Ordre.  —  à  bec  droit  et  comprimé  :  Grue,  Cigogne, 

Héron  ,  Bec  -  ouvert ,  Raie ,  Ombrette , 

Huîtrier. 
34.*  Ordre,  —  à  bec  droit  et  déprimé:  Savacou,  Spatule. 
35.'  Ordre,  —  à  bec  droit  et  menu  :  Bécasse. 
36.'  Ordre,  —  à  bec  arqué  :  Jabiru ,  Ibis,  Courlis,  Écbasse. 
37.*  Ordre.  —  à  bec  renflé  :  Hydrogalliiie ,  Foulque,  Ja- 


390*  O  RN 

cana  ,  VaDneâu  ,  Phalarope  ,    Pluvier, 
Outarde. 

2/  Division.  Deux,  trois  ou  quatre  doigts  très-forts. 

1."  SovS'Djvi&ioN*  Doigts  non   réunis  à  leur  base  par  une 

membrane  :  Oiseaux  coureurs. 

38.*  Ordre.  Oiseaux  coureurs   à    bec    droit   et   déprimé  : 

Autruche,  Touyou. 

39."  Ordre.  —  à  bec  arqué  :  Casoar. 

40.*  Ordre.  —  à  bec  renflé  :  Dronte. 

M.  Duméril  {Zoologie  analytique,  1806)  admet  les  mêmes 
ordres  que  M.  Cuvier,  et  les  subdivise  en  un  grand  nombre 
de  familles. 

L'ordre  des  Rapaces  {accipitres)  est  ainsi  caractérisé  :  Un 
seul  doigt  en  arrière;  ceux  de  devant  entièrement  libres; 
hec  et  ongles  crochus.  1,^ Famille,  Nudicolles  ou  Ptilodères: 
le  bas  du  cou  garni  de  plumes  frisées  en  manière  de  pala- 
tine, le  haut  couvert  d'un  duvet  ;  bec  droit  d'abord ,  crochu 
k  la  pointe.  Gcr^res Vautour ,  Sarcoramphe.  2.* Famille,  Plu* 
MicoLLEs  OU  Cruphodères  :  ycux  latéraux  ;  cou  et  tête  garnis 
de  plumes;  base  du  bec  offrant  une  saillie  charnue  ,  colorée, 
appelée  cire.  Genres  Griffon,  Buse,  Autour,  Faucon,  Messa- 
ger, Aigle.  3.*  Famille,  Nocturnes  ou  Nyctérins  :  yeux  très- 
grands,  dirigés  en  avant  d'une  tête  très-grosse;  bec  court, 
crochu ,  recouvert  à  la  base  et  sur  les  narines  par  des  soies 
roides.  Genres  Surnie  (chouettes  à  longue  queue),  Duc, 
Chouette. 

L'ordre  des  Passereaux  {passeres)  a  pour  caractère;  Un  seul 
doigt  derrière:  les  deux  externes  de  devant  réunis,  les  tarses 
médiocres  en  hauteur.  La  première  famille,  celle  des  Créni- 
rostres  ou  GlyI'horamphes,  contient  les  passereaux  à  une  ou 
deux  échancrures  au  plus  sur  la  pointe  du  bec,  tels  que  ceux 
qui  composent  les  genres  Pie-grièche,  Merle,  Gobe-mouches, 
Cotinga ,  Tangara.  La  2."  famille,  celle  des  Dentirostres  ou 
Odontoramphes  ,  renferme  les  passereaux  des  genres  Phyto- 
tome,  Momot  et  Calao,  dont  le  bec  échancré  a  trois  dente- 
lures au  moins.  La  3.'  famille,  appelée  des  Plbnirostres  ou 
des  PjLÉBioaAMrHEs 9  a  le  bec  alongé,  droit,  non  échancré, 


ORN  ^i 

solide  et  fort,  tel  que  celui  des  Mainates,  des  Paradisiers, 
des  Rolliers,  des  Corbeaux  et  des  Pies,  qui  la  composent. 
La  4/  famille ,  celle  des  Conihostres  pu  Conoramfhes  ,  est  dis- 
tinguée par  la  forme  du  bec,  qui  est  conique,  un  peu  courbé, 
solide  et  non  échancré,  comme  dans  les  genres  Cassique, 
Troupiale ,  Glaucope ,  Pique  -  bœuf,  Étourneau ,  Moineau , 
Bruant,  Coliou,  Loxie  ou  Gros-bec,  Bec-croiséu  La  6.*  famille 
contient  les  SdbdlirÔstres  ou  Raphioramphes  ,  à  bec  court, 
foible,  ilexible,  non  échancré,  à  base  étroite,  arrondie, 
c'est-à-dire,  les  Manakins,  les  Mésanges,  les  Becs- fins  et  le» 
Alouettes.  La  6.*  famille ,  où  celle  des  Planirostres  où  Oma- 
LOBAMFHEs ,  Comprend  les  Hirondelles  ,  les  Martinets ,  les  En- 
goulevents, dont  le  bec  est  court,  foible,  non  échancré, 
large  et  plat  à  la  base.  Dans  la  7.^  famille  sont  rangés  les 
TéNUiRosTREs  OU  Leptoramphes  ,  à  bec  long,  étroit,  sans  écban- 
crure,  souvent  flexible,  tels  que  les  genres  Sittelle,  Grim- 
pereau,  Colibri,  Orthorhynque,  Huppe,  Guêpier ,  Alcyon , 
Todier. 

L'ordre  des  Grimpeurs  ou  celui  des  oiseaux  .à  deux  doigts 
en  avant  et  deux  doigts  en  arrière  ,  est  subdivisé  en  deux 
familles.  La  première,  nommée  des  Cunéirostres  ou  Sphéno- 
RAMPHEs,  contient  les  oiseaux  à  b£c  pointu,  étroit  à  la  base, 
en  forme  de  coin  et  non  dentelé,  des  genres  Coucou,  Jaca- 
xnar,  Ani,  Torcol  et  Pic.  La  deuxième,  celle  des  Lévirostres 
ou  CéNOftAMPHEs ,  à  bec  gros  à  la  base ,  léger ,  souvent  den- 
telé, se  compose  des  genres  Barbu,  Touraco,  Couroucou  , 
Musophage ,  Toucan ,  Perroquet ,  Kakatoès  et  Ara. 

L'ordre  des  Gallinacés  {Gallinœ)  est  distingué  par  les  doigts 
antérieurs,  qui  sont  réunis  à  la  base  par  une  courte  mem- 
brane. Les  trois  familles  qui  le  composent  présentent  les  ca- 
ractères suivans  :  1 J^  Famille ,  Colombins  ou  Péristères  :  ailes 
propres  au  vol  ;  bec  droit  à  la  base  ;  narines  couvertes  d'une 
peau  molle;  corps  peu  élevé  sur  jambes.  Genre:  Pigeon.  2.' 
Famille,  Domestiques  ouAlectri des:  ailes  propres  au  vol;  bec 
conique,  fort,  un  peu  courbé;  mandibule  supérieure  voûtée. 
Genres  ;  Paon  ,  Dindon ,  Hocco ,  Guan  ,  Peintade,  Faisan ,  Té- 
tras, Outarde.  S.'Famille,  BrévipennesouBrachyptères:  ailes 
trop  courtes  pour  servir  au  vol  ;  corps  pesant  ;  jambes  nues  au- 
dessus  du  talon.  Genres:  Dronte ,  Touyou ,  Autruche  et  Casoan 


hi*  ORN 

L'ordre  des  Éch assises  {Grallœ)  contient  les  oiseaux  à  tanet 
très-longs,  dénués  de  plumes  jusqu'à  la  jambe  ^  et  dont  les 
doigts  externes  sont  réunis  à  la  base.  Les  quatre  familles  qui 
le  composent  présentent  les  caractères  suivans  :  i  /'  Famille  : 
Pressirostres  ou  Ramphostènes ,  à  bec  pointu,  étroit,  com- 
primé, surtout  vers  la  pointe,  et  plus  haut  que  large.  Genres: 
Gallinule  ,  Foulque  ,  Jacana,  Huîtrier.  2.^  Famille  :  Cultri- 
ROsTREs  ou  Ramfbocofes,  àbe(;  long,  droit,  conique,  fort  et 
tranchant.  Genres  :  Héron,  Cigogne,  Jabiru ,  Bec -ouvert, 
Tantale»  3.*  Famille  :  Latirostres  ou  Ramphoplates  ,  à  bec 
mousse ,  obtus  ,  déprimé ,  très-large.  Genres  ;  Savacou ,  Spa- 
tule, Flammant.  4/  Famille:  Ténuirostrès  ou  Rampaoutes, 
à  bec  mou,  grêle,  obtus,  cylindrique  ou  arrondi.  Genres: 
Avocette,  Vanneau,  Pluvier,  Courlis,  Bécasse. 

L'ordre  des  Palmipèdes  {anseres)  ou  le  dernier,  contient  les 
oiseaux  dont  les  doigts  sont  réunis  par  de  larges  membranes 
et  dont  le  tarse  est  peu  élevé  ;  il  est  divisé  en  quatre  familles. 
La  1 .''%  ou  celle  des  Serrirostres  ou  Prionoramphes,  ayant  trois 
doigts  antérieurs  cachés  dans  la  nageoire ,  le  bec  dentelé  et 
les  ailes  longues^  se  compose  des  genres  Canard ,  Harle  et  Flam- 
mant, (ce  dernier  déjà  indiqué  dans  l'ordre  des  Échassiers, 
mais  reporté  ici  une  seconde  fois  pour  rendre  complète ,  dit 
M.  Duméril,  la  marche  analytique).  La  2.%  celle  des  Pinnipèdes 
ou  Podoptères,  renferme  les  palmipèdes  dont  les  quatre  doigts 
sont  réunis  dans  une  même  membrane,  tels  que  ceux  des 
genres  Pélican,  Cormoran,  Frégate,  Fou,  Phaë'ton,  Anhinga. 
La  3.%  celle  des  Longipennes  ou  des  Macroptères,  caractérisée 
par  trois  doigts  réunis  dans  une  membrane,  par  les  ailes 
longues  et  le  bec  non  denté,  réunit  les  genres  Avocette, 
Rhyncope ,  Sterne ,  Mauve  ou  Mouette ,  Albatros  et  Pétrel. 
Enfin  ,  la  4.%  celle  des  Br^vipennes  ou  Uropodes  ,  composée 
des  genres  Grèbe,  Guillemot,  Alque,  Pingouin  et  Manchot, 
se  distingue,  parce  qiie  le  pouce  des  oiseaux  qu'elle  renferme 
est  libre  ou  nul ,  que  leur  bec  n'est  pas  dentelé ,  que  leurs 
ailes  sont  très- courtes,  et  que  leurs  pattes  sont  articulées 
tout-à-fait  à  l'arrière  du  corps. 

Une  partie  du  grand  ouvrage  sur  l'Egypte ,  publiée  en  1810, 
contient  la  description  des  oiseaux  de  proie  de  ce  pays,  par 
M.  Savigny*  Il  les  divise  en  trois  familles ,  qui  correspondent 


ORN  39a 

aux  genres  VuUur,  Falco  et  Strix  de  Linné,  et  ces  familles 
contiennent  plusieurs  genres  nouveaux ,  dont  nous  rappor* 
terons  les  noms  seulement.  Dans  la  première,  ou  celle  des 
Vautours,  on,  trouve  les  genres  Gyps  ,  ^gypius ,  ^éophroa 
et  Phène  ;  dans  la  seconde ,  ou  celle  des  Éperviers ,  les  genres 
Haliœtus,  Circus,  Dœdalion,  Paodion  etËlanus;  enfin,  dans 
la  troisième,  les  genres  Noctua  ,  Scops,  Alio  et  Syrnium.  Si 
l'état  déplorable  de  la  santé  de  M.  Saviguy  le  lui  avoit  permis ^ 
il  n'est  pas  douteux  qu'il  eût  examiné  les  autres  familles  d'oi- 
seaux avec  le  soin  extrême  qu'il  a  mis  à  étudier  celle-ci; 
mais ,  lorsqu'il  perdoitla  vue,  le  droit  de  terminer  son  travail 
lui  ayant  été  enlevé,  il  nous  paroit  certain  que  dès  à  présent 
la  partie  oruithologique  de  l'ouvrage  d'Egypte  confiée  à  son 
talent,  doit  être  considérée  comme  terminée. 

L'ouvrage  de  MM.  Meyer  et  Wolf  sur  les  oiseaux  de  l'Alle- 
magne ,  publié  en  1  d  1 G ,  offre  une  classification  nouvelle ,  dont 
voici  l'exposé.  L'ordre  i.*"',  celui  des  AcciriTREs,  Accipitres^ 
comprend  les  oiseaux  de  proie  diurnes  et  nocturnes*  Le  2.% 
ou  des  Co&ACEs ,  Coraces ,  contient  dans  une  famille  les  cor- 
beaux ,  les  roUiers  et  les  loriots ,  et  dans  une  seconde  les 
coucous  et  les  huppes.  Le  S.*",  celui  des  Pics,  Pici,  réunit  les 
pics,  les  torcols,  les  sittelles,  les  grimpereaux,  les  guêpiers  et 
les  martins-pécheurs.  Le  4/,  ou  celui  des  Chanteurs,  Oscines^ 
contient  la  plupart  des  autres  passereaux ,  savoir  :  les  man« 
geurs  de  graines,  tels  que  les  moineaux,  les  gros -becs,  les 
chardonnerets,  les  linottes,  les  bruans,  en  un  mot,  les  ^m- 
heriza  et  les  fringilla  dans  un  premier  sous-ordre  ;  les  grives, 
les  jaseurs ,  les  cincles  et  les  étourneaux  dans  un  second  ; 
et,  enfin,  dans  un  troisième,  les  insectivores,  tels  que  les 
gobe-mouches,  les  hochequeue,  les  rossignols,  les  fauvettes, 
les  alouettes  et  les  mésanges.  Le  S.'  ordre ,  ou  celui  des  Ché* 
UDONs,  Chelidones,  ne  renferme  que  les  trois  genres  Hiron- 
delle, Martinet  et  Engoulevent.  Dans  le  6.%  ou  celui  des  Co- 
lombes ,  est  placé  le  seul  genre  Pigeon*  Le  j'  correspond  à 
l'ordre  des  gallinacés  et  porte  le  nom  de  Gallines,  Gallinœ, 
Le  8.',  sous  le  nom  de  Gralles  ,  Grallœ ,  se  rapporte  à  celui 
des  oiseaux  de  rivage  ou  grallœ  de  Linné.  Enfin ,  le  9*%  ou 
des  Nageurs,  NatarUes,  contient  les  palmipèdes,  ou  oiseaux 
nageurs  des  autres  ornithologistes* 


59^*  ORN 

En  181 1 ,  lUiger  fit  paroître ,  à  Berlin ,  son  ouvrage  intitulé  t 
Prodromus  systematis  mammaiium  et  a^ium»  Il  y  partage  la 
classe  des  oiseaux  en  sept  ordres  et  quarante-une  familles; 
et  y .  propose  rétablissement  d'un  assez  grand  nombre  de 
genres  nouveaux. 

L'ordre  premier  est  celui  des  Scansores  ou  grimpeurs ,  à 
deux  doigts  en  avant  et  deux  doigts  en  arriére  (  et  dans  très- 
peu  d'espèces  deux  en  avant  et  un  en  arrière),  i.'^  Famille, 
PsiTTACiNi  ou  Psitt£tcins  :  à  bec  épais ,  robuste ,  assez  court»  con- 
vexe, pourvu  d'une  cire  à  sa  base;  doigts  antérieurs  séparés  ; 
genres  Psittacus  ou  Perroquet  et  Pezoporus  ou  Pézopore.  2.*  Fa- 
mille, Serrati  ou  Dentelés  :  bec  volumineux,  à  parois  minces, 
nu  à  sa  base  et  à  bords  dentelés  ou  en  scie  ;  doigts  antérieurs 
libres  au  moins  dans  la  moitié  de  leur  longueur;  l'extérieur 
souvent  versatile ,  c'est-à-dire  pouvant  devenir  opposable  aux 
deux  antérieurs,  ainsi  que  le  postérieur;  genres  .*  Kamphastos 
ou  Toucan^  Pteroglossus  ou  Ptéroglosse,  Pogonias  ou  Barbi- 
can,  Touraco  ou  Corythaix,  Trogon  ou  Couroucou,  Mi««o- 
phaga  ou  Musophage.  3.*  Famille,  Amphiroli  ou  Versatiles  : 
bec  arqué,  à  base  nue  et  à  bords  entiers;  doigt  extérieur,, 
parmi  ceux  de  derrière,  versatile:  genres:  Crotbphaga ou  Ani, 
Scytkrops ,  Bucco  ou  Barbu ,  Cuculus  ou  Coucou ,  CerUropus 
(nouv.  ).  4.*  Famille,  Sagittilingues  ou  Sagittilangdes ;  bec 
droit,  conique,  alongé,  pointu,  à  bords  entiers;  langue  ex- 
tensible; pieds  grimpeurs  à  doigts  antérieurs  séparés;  genres: 
Yunx  ou  Torcol,  Picus  ou  Pic.  6.*  Famille,  Syndactili  ou 
SvNDACTYLEji  :  bcc  alongé ,  assez  droit,  tétragone,  pointu; 
pieds  grimpeurs  avec  les  deux  doigts  antérieurs  réunis  pres« 
que  jusqu'à  leur  extrémité;  genre  Galbula  ou  Jacamar. 

L'ordre  second  renferme  les  Ambulatores  ou  marcheurs, 
dontle  bec,  àbase  nue,  affecte  différentes  formes,  etqui,  ayant 
tous  les  pieds  propres  à  la  marche,  ont  ordinairement  trois 
doigts  antérieurs  et  un  postérieur ,  quelquefois  les  quatre  doigts 
en  avant,  et  quelquefois  les  deux  doigts  antérieurs  externes 
réunis  jusqu'au  milieu  de  leur  longueur.  6.*  Famille,  Ancuu- 
ROSTREs  :  à  bec  médiocre  ou  alongé,  pointu ,  presque  tétragone , 
et  pieds  à  doigts  externes  réunis  jusqu'à  la  moitié  de  leur  lon- 
gueur; genres  Alcedo  ou  Martin-pécheur,  Merops  ou  Guê- 
pier, j.^  Famille,  Suspensx  ou  Planeurs  :  à  bec  alongé,  grêle, 


ORN  39? 

cylindrique,  ayant  la  première  plume  des  ailes  la  plus  grande , 
et  les  autres  décroissant  graduellement;  piedseourts,  foibles, 
à  trois  doigts  devant  séparés  ,  et  un  doigt  derrière  ;  genre 
Trochilus  ou  Colibri,  comprenant  aussi  les  Oiseaux  «-mou- 
ches ou  Orthorhjynchus,  8.'  Famille ,  Ténuirosthes  :  à  bec  long 
ou  médiocre ,  grêle ,  courbé  ;  pennes  de  la  queue  lâches , 
obtuses  au  bout;  premières  pennes  de  Faile  plus  courtes  que 
les  suivantes:  pieds  à  trois  doigts  en  avant  et  un  en  arrière, 
médiocres;  genres  Nectarinia  ou  Sucrier,  ou  Gui(-guit, 
Tiehodroma  ou  Échelette ,  Upupa  ou  Huppe.  9.''  Famille , 
Pygaerichi  ou  Grimpereaux  :  à  bec  médiocre,  grêle ^  com- 
primé, arqué;  à  ailes  médiocres,  leurs  premières  pennes 
étant  les  plus  courtes,  ayant  les  rectrices  roides  et  pointues , 
et  les  pieds  médiocres,  à  trois  doigts  séparés  devant  et  un 
postérieur  ;  genres  Certhia  ou  Grimpereau ,  et  Dendroco- 
laptes  ou  Pic -grimpereau.  10.'  Famille,  Gregarii  ou  Trou- 
piers :  à  bec  tantôt  médiocre^  droit,  pointu,,  ayant  la  carène 
droite,  ou  bien  alongé,  cpnique  ou  comprimé,  ou  terminé 
en  cône  égal;  à  pieds  médiocres,  pourvus  de  trois  doigtsf 
en  avant  séparés ,  et  d'un  doigt  en  arrière  ;  genres  Xenops 
(nouv.),  Sitta  ou  Sittelle,  Buphaga  ou  Pique -bœuf,  Oriolus 
ou  Loriot,  Cassicus  ou  Cassique,  et  Sturnus  ou  Étourneau. 
11.'  Famille,  Canori  ou  Chanteurs  :  à  bec  médiocre  ou  assez 
court,  droit,  un  peu  arqué,  de  forme  variable,  avec  les 
bords  échancrés  vers  la  pointe,  rarement  dentelés,  à  pieds 
médiocres,  pourvus  de  trois  doigts  en  avant^  dont  les  deux 
externes  quelquefois  réunis  et  d'un  seul  doigt  postérieur; 
genres  Turdus  ou  Grive  ,  Cinclus  ou  Cincle ,  Accentor 
(Bechst.),  Motacilla,  comprenant  les  Becs-fîns  et  les  Hoche- 
queue, Muscicapa  ou  Gobe-mouches,  Myiothera  ou  Fourmi- 
lier, Lanius  ou  Pie-grièche,  Sparactes  ou  Bec-de-fer,  Todus 
ou  Todier,  Pipra  ou  Manakin.  12.*^  Famille,  Passerini  ou 
Passerins  :  à  bec  court,  assez  gros,  conique ,  un  peu  infléchi 
vers  le  bout,  quelquefois  à  mandibules  croisées  ou  en  te- 
nailles ;  pieds  à  trois  doigts  en  avant  et  ud  en  arrière,  ou  tous 
les  quatre  en  avant;  genres  :  Parus  ou  Mésange,  Alauda  ou 
Alouette,  Emberiza  ou  Bruant,  Tanagra  ou  Tangara,  Friri' 
gilla  ou  Moineau  et  Gros-bec,  Loxia  ou  Bec-croisé,  Colius 
ou  Coliou,  GloMcopis  ou  Glaucope^  P^ytoloma  ou  Phytotcme. 
3C.  aS* 


393^  ORN 

1 3/  Famille ,  Dentirostres  :  bec  médiocre  ou  alongé  en  cou- 
teau ,  à  bords  dentelés  ;  pieds  à  un  doigt  en  arrière  et  trois 
doigts  en  avant,  dont  les  deux  extérieurs  sont  réunis  ;  genres 
Priordtes  ou  Momot,  Buceros  ou  Calao.  14.*  Famille ,  Co- 
RACES  ou  Corbeaux  :  à  bec  médiocre,  assez  gros,  robuste, 
en  couteau,  à  bords  très- entiers,  ou  ayant  une  échancrure 
prés  de  la  pointe;  pieds  à  trois  doigts  libres  en  avant  et 
un  postérieur;  genres  Corvus  ou  Corbeau,  renfermant  les 
Corbeaux,  les  Pies,  les  Geais,  les  Jaseurs,  Coracias  ou  Rol- 
lier,  Paradisea  ou  Paradisier,  CephcUopterus  ^  Geoff. ,,  Gra- 
eula  ou  Mainate.  1 5.'  Famille  ,  Sertcati  ou  Soyeux  :  à  bec 
court ,  déprimé ,  et  large  à  sa  base ,  arqué ,  avec  le  bout 
infléchi;  ailes  médiocres;  pieds  médiocres  à  trois  doigts  de- 
vant séparés,  et  un  derrière;  genres  Ampelis  ou  Cotinga  et 
Procnias,  HofiTmannsegg.  1 6.*  Famille,  Hiantes  ou  Becs-ouverts  : 
ayant  le  bec  court,  déprimé,  arqué  avec  sa  base  très-dilatée ; 
l'extrémité  comprimée  et  la  pointe  recourbée  en  dessous  ; 
ailes  longues;  pieds  courts,  grêles,  tantôt  à  trois  doigts  en 
avant  et  un  en  arrière,  tantôt  ayant  les  quatre  doigts  en 
avant;  genres  Hirundo  ou  Hirondelle  ,  Cfpselus  ou  Mar- 
tinet, Caprimulgus  ou  Engoulevent. 

Le  troisième  ordre  se  compose  des  Raptatores  ou  Oiseaux 
de  proie,  dont  le  bec  est  de  médiocre  grosseur,  très-fort, 
crochu ,  comprimé  et  garni  d'une  cire  à  sa  base  ou  espace 
membraneux  et  sans  plumes  ;  narines  très-ouvertes  ,  quelque- 
fois revêtues  de  plumes;  pieds  à  trois  doigts  devant  et  un 
derrière,  très  -  robustes  ;  quelquefois  les  antérieurs  ayant  un 
rudiment  de  membrane  à  leur  base;  ongles  arqués,  très-forts 
et  très-aigus.  17.*  Famille,  Nocturni  ou  Nocturnes  :  à  bec 
comprimé,  crochu,  avec  la  base  recouverte  de  plumes,  et 
la  cire  non  apparente  ;  tête  couverte  de  plumes  nombreuses 
et  serrées;  yeux  tournés  en  avant;  pieds  laineux ,  à  doigts 
séparés;  Texterne  étant  versatile;  genre  Strix  ou  Chouette. 
i8.'  Famille,  Accipitrini  ou  Accipitrins  :  à  bec  comprimé, 
crochu,  pourvu  d'une  cire  bien  apparente  à  sa  base;  ayant  la 
tête  proportionnée  au  volume  du  corps  ;  les  yeux  latéraux 
et  le  doigt  moyen  des  pieds  plus  court  que  le  tarse;  genres 
Falco  ou  Faucon ,  comprenant  les  aigles ,  les  faucons ,  les 
éperviers,  les  buses,  les  milans,  etc.,  Gjpogeranut  ou  Secré- 


/ 


i 


ORN  594 

taire,  et  Gypaelus  ou  Griffop.  19.*  Famille ,  Vulturini  ou  Vau- 
tourins  :  ayant  le  bout  du  bec  crochu  et  sa  base  pourvue  d'une 
cire  ^  la  tête  et  le  cou  couverts  de  plumes  courtes  et  rares  ; 
la  base  du  bec  quelquefois  caronculée;  un  collier  de  plumes 
entourant  la  base  du  cou;  les  pieds  nus,  avec  le  tarse  plus 
court  que  le  doigt  du  milieu  ;  genres  Vultur  ou  Vautour  et 
Cathartes  ou  Sarcoramphe  de  M.  Duméril« 

Dans  le  quatrième  ordre ,  celui  des  Rasoess  ou  des  Grat* 
teurs ,  qui  correspond  à  celui  des  Gallinœ  ou  Gallinacés  de 
Lii^né,  le  bec  est  médiocre,   avec  l'extrémité  de  la  mandi- 
bule supérieure  arquée  en  voûtje;  sa  base  est  souvent  pour-^ 
vue  d'une  cire  et  son  dos  est  quelquefois  convexe ,  rarement 
gibbeux  ou  caréné  (ce  bec  étant  quelquefois  grand  et  mar- 
qué   de   lignes    enfoncées    et   de  rides);  les  pieds  sont  le 
plus  souvent  à  quatre  doigts,  trois  devant  et  un  derrière, 
et  quelquefois  à  trois  doigts  antérieurs  seulement,  sans  pouce  ; 
ongles  médiocres  ou  courts,  arqués  et  obtus.  20.*^  Famille, 
Gallinacei  ou  Gallinacés  proprement  dits  :  bec  assez  court , 
souvent  pourvu  d'une  cire  à, sa  base;  mandibule  supérieure 
en  totalité  ou  vers  son  bout  seulement  arquée  en  voûte  ,  à 
dos  rarement  gibbeux;  getires  Numida  ou  Peintade,  Melea- 
gris  ou  Dindon  ,  Pénélope  ou  Guan  ,  Crax  ou  Hocco ,  Opistho^ 
cornus,  Hoifmannsegg  (nouv.),  Pavo-  ou  Faon,  Phasianus  ou  Fai- 
san ,   Gallus  ou  Coq ,   Menura  ou   Lyre ,    Tetrao  ou  Tétras , 
Perdix  ou  Perdrix,  comprenant  aussi  les  Cailles.  21.'  Famille j, 
Epollicati  ou  Sans -pouces  :   à  bec  médiocre,  assez  mince, 
droit,  avec  le  bout  comprimé  et  voûté;  pieds  à  trois  doigts, 
sans  pouce  ;  genres  Ort^gis  ou  Tridactyle ,  Syrraples  (  nonv.  )• 
22/  Famille,  Columbini  ou  Colombins  :  à  bec  médiocre,  grêle, 
droit ,   assez  comprimé  en  voûte  et   défléchi  vers  le  bout  ^ 
ayant  une  cire  molle  à  sa  base;  à  pieds  tétradactyles ,  dont, 
les  doigts,  sont  séparés  avec  le  pouce  touchant  à  terre,  de 
moitié  plus  long  que  le  doigt  interne;  genre  Columba  ou  Pi- 
geon. 2 3.*  Famille  ,  Cryptubi  ou  Cache -queue  :  à  bec  mé- 
diocre, déprimé,  pourvu  d'une  cire  à  la  base,  obtus  à  la 
pointe,  avec  dos  distinct;  bords  de  la  mâchoire  inférieure 
également  distincts  dans  toute  leur  étendue;  genre  CryptuTus 
ou  Tinamou.  24.'  Famille,  Inepti  ou  Ineptes:  à  bec  très-grand, 
avec  la  mâchoire  supérieure  trés-arquée  au  ibout  et  marquée 


394*  ORN 

d'impressions  transversales  dans  son  milieu  ;  à  ailes  sans 
pennes  ^^  à  pieds  épais ,  tétradacty les  ^  dont  les  doigts  sont 
fendus  et  dont  le  pouce  touche  à  terre  ;  genre  Didus  ou 
Dronte. 

L'ordre  des  Cursobes  ou  Coureurs  est  le  cinquième.  Il  est 
caractérisé  par  un  bec  médiocre  ou  long;  les  pattes  longues 
et  fortes;  les  doigts  au  nombre  de  deux  ou  de  trois;  le  bas* 
de  la  jambe  dépourvu  de  plumes.  2  5.'  Famille,  Procebi  ou 
Géans  :  à  bec  médiocre  ,  assez  épais  et  obtus ,  à  ailes  sans 
pennes-,  à  pieds  di-ou  tridactyles,  ayant  leur  face  supérieure 
écussonnée  ;  genres  Casuarius  ou  Casoar,  Struthio  ou  Autruche, 
Rhea  ou^Touyou.  26^*'  Famille,  Camfestres  ou  Champêtres:  à 
bec  médiocre ,  droit,  un  peu  voûté;  à  pieds  coureurs,  divisés 
en  trois  doigts  séparés,  et  écussonnés;  genre  Otis  ou  Outarde. 
27.' Famille,  Littorales  ou  Littoraux  :  ayant  le  bec  de  forme 
variable  ;  les  ailes  propres  au  vol  ;  les  doigts  au  nombre  de 
trois,  réunis  à  leur  base  le  plus  ordinairement  et  fendus 
très-rarement ,  avec  la  face  supérieure  du  pied  ou  écussonnée, 
ou  réticulée  ;  genres  Charadrius  ou  Pluvier ,  Calidris  ou  San- 
derling,  Himantopus  ou  Échasse ,  Hœmatopus  ou  Huîtrieir, 
Tachydromus  ou  Coure-vîte,  Burhinus  (nouv.) 

Dans  le  sixième  ordre  sont  renfermés  les  Grallatores  , 
Échassiers,  ou  Oiseaux  de  rivage  proprement  dits,  dont  le 
bec  présente  des  formes  variées  ,  selon  les  genres ,  et  dont 
les  jambes  nues  dans  le  bas,  ont  d^es  pieds  pourvus  d'un  pouce 
et  les  doigts  tantôt  alongés  etfendus,  tantôt  palmés  et  tantôt 
lobés.  28,''  Famille,  Vaginati  ou  les  Engainés  :  dont  la  base 
de  la  mandibule  supérieure  est  pourvue  d'une  sorte  dé 
gaine  cornée ,  dont  les  pieds  longs  sont  tétradàctyles ,  à 
doigts  réunis  par  une  petite  membrane  et  dont  le  pouce  est 
très-court  et  remonté;  genres  Chionis  ou  Vaginal.  29.*  Fa- 
mille, Alectorides  :  à  bec  plus  court  que  la  tête,  très-épais, 
avec  la  mandibule  supérieure  convexe  et  un  peu  en  voûte  ; 
à  pieds  tétradàctyles ,  dont  les  doigts  antérieurs  sont  réunis 
par  une  petite  membrane  et  dont  le  pouce  est  tantôt  petit 
et  relevé,  tantôt  touchant  la  terre;  genres  Glareola  ou  Per- 
drix de  mer,  Coreopsis  (Lath.),  Dicholophus  ou  Cariama, 
Palamedea  ou  Kamiehi ,  Chauna  (nouv.)  ,  Psophia  ou  Agami. 
3o.'  Famille,  Herodii  ou  Hérodiens  :  à  bec  plus  long  que  la 


ORN  395 

fétc,  tantôt  ëpais^  droit,  conique  et  pointu,  tantôt  très-gros 
et  large,  ou  à  mandibules  entr'o  u  vertes  ,  ayant  les  pieds 
tétradactyles  ,  avec  les  doigts  réunis  à  la  base  par  une  petite 
membrane;  genres  Grus  ou  Grue,  Ciconia  ou  Cigogne,  Ar-- 
dea  ou  Héron ,  Earopygia  ou  Caurale ,  Scopus  ou  Ombrette , 
Cancràma ou  Savacou,  Anastomus  ou  Bec-ouvert.  3 1.* Famille, 
Falcati  ou  Becs -arqués  :  à  bec  alongé,  arqué,  dont  la  base 
est  épaisse  et  dont  l'extrémilé  est  obtuse  et  arrondie  ;  ayant 
les  pieds  trés-Iongs,  tétradactyles,  à  doigts  réunis  à  la  base 
par  une  petite  membrane,  avec  le  pouce  égalant  en  lon- 
gueur la  moitié  du  doigt  antérieur  médian  et  touchant  à 
terre;  genres  Tantalus  ou  Tantale,  Ibis  ou  Courlis.  32.*  Fa- 
mille ,  LiMicoLiE  ou  Limicoles  :  à  bec  souvent  plus  long  que 
la  tête,  grêle,  à  peu  près  cylindrique,  tantôt  droit,  tantôt 
arqué;  à  face  emplumée;  ayant  les  pieds  tétradactyles,  dont 
les  doigts  antérieurs  sont,  ou  tout-à-fait  séparés,  ou  réunis^ 
à  leur  base  par  une  courte  mtmbrane,  avec  le  pouce  grêle, 
tantôt  relevé,  tantôt  ne  touchant  la  terre  que  par  le  bout 
de  Tongle;  genres  Numenius  ou  Courlis,  Scolopax  ou  Bécasse, 
Ereunetes  (nouv.) ,  Actitis  ou  Barge ,  Strepsilas  ou  Tournepierre, 
Tringa ou  Vanneau.  35.* Famille,  Macrooactyu  ou  Macrodac- 
tyles :  à  bec  médiocre  ou  long,  assez  épais,  un  peu  com- 
primé, droit  ou  un  peu  arqué;  à  pieds  tétradactyles,  avec 
de  longs  doigts  séparés;  genres  Parra  ou  Jacana,  Rallus  ou 
Râle ,  Crex  ou  Gallinule.  54.*  Famille  9  Lobifedes  :  à  bec  mé- 
diocre, droit,  rarement  arqué  à  sa  pointe;  pieds  médiocres 
ou  courts,  à  quatre  doigts,  qui  sont  lobés  sur  leurs  bords  ; 
genres  Fulica  ou  Foulque ,  Podoa  ou  Oiseau  du  soleil ,  Pfea- 
laropus  ou  Phalarope.  35.*  Famille ,  Hygrobat.*  ou  Hydro- 
philes :  ayant  le  bec  variable  dans,  ses  formes,  selon  les 
genres  ;  les  pieds  longs ,  avex:  les  doigts  plus  ou  moins  garnis 
d'une  membrane  à  leur  base  et  plus  courts  que  la  partie  nue 
du  bas  de  la  jnmbe  ;  genres  Corrira  ou  Coureur,  Recurvirostra 
ou  Avocette,  Plataiea  ou  Spatule. 

l,e  septième  ordre  est  celui  des  Natatores  ou  Palmipèdes , 
dont  le  bec  varie  de  forme,  selon  les  genres,  dont  les  jambes 
sont  dépourvues  de  plumes  dans  leur  partie  inférieure,  et 
dont  les  pieds,  courts  et  plus  ou  moins  placés  à  Tarrière  du 
corps ,   sont  palmés  ou  garnis  de  membranes  fendues.  3iJ 


395*  ORN 

Famille,   Longipennes  :  ayant  le  bec  médiocre,   comprimé, 
droit,  plus  ou  moins  continu,  rarement  composé;  les  na- 
rines non  rebordées  ;  les  ailes  longues ,  propres  au  vol  ;  les 
pieds  à  l'équilibre  du  corps,   tétradactyles,  palmés,  avec  le 
pouce  libre  et  simple,  quelquefois  court  et  mutique  ;  genres 
Rhyncops  ou  Bec-en-ciseaux,  Sterna  ou  Hirondelle  de  mer, 
Larus  ou  Mouette,  Lestris  ou  Stercoraire.  Sy.*  Famille,  Tu- 
BiNAREs  ou  Porte-tubes  :  dont  le  bec  est  comme  formé  de  plu- 
sieurs pièces  distinctes ,   dont  les  narines  sont  tubuleuses  et 
souvent  géminées,  c'est-à-dire,  accolées  Tune  à  l'autre,  dont 
les  ailes  sont  longues  et  propres  au  vol ,  dont  les  pieds  palmés 
sont  tridactyles  ,  ayant  souvent  le  pouce  remplacé  par  un 
ongle;  genres  ProccZ/aria  ou   Pétrel,  Haladroma  ou  Péléca- 
noïde,  Pachyptila  (nouv.),  Diomedea  ou  Albatros.  38/  Famille, 
Lamellosodentati  ou  Lamelli rostres  :  à  bec  médiocre,  droit, 
épais,  couvert  par  Tépiderme,  avec  les  bords  garnis  de  la- 
melles en  forme  de  dents  ou  tle  denticulcs  pointues;   à  ailes 
propres  au  vol;  à  pieds  colirts,  palmés,  tétradactyles,  ayant 
le  pouce  distinct  ;  genres  Anas  ou  Canard ,  Anser  ou  Oie , 
Mergus  ou-  Harle.  39.*  Famille ,  Steganopodes  :  ayant  le  bec  mé- 
diocre ou  long;  les  ailes  longues  et  propres  au  vol;  les  pieds 
courts,  à  l'équilibre  du  corps,  tétradactyles  avec  les  trois  doigts 
et  le  pouce  compris  dans  la  même  membrane  ;  genres  Pelé- 
canus  ou  Pélican ,  Halieus  ou  Cormoran  ,   Dysporus  ou  Fou , 
Phaeton  ou  Paille-en-queue,  Plotus  ou  Anhinga.  40.*  Famille, 
Pycopodes:  ayant  le  bec  médiocre,  plus  ou  moins  comprimé, 
aigu,   avec  ses  bords  entiers;  les  narines  simples;  les  ailes 
médiocres  et  propres  au  vol  ;  les  pieds  à  l'arrière  du  corps , 
tétradactyles,  avec  le  pouce  libre,  ou  tridactyles,  les  doigts 
étant  entièrement  palmés  ou  garnis  seulement  d'une  mem- 
brane  fendue  ;  genres   Colymhus-  ou    Plongeon  ,   Eudjtes   ou 
Inbrim,   Mormon  ou  Macareux,  ALca  ou  Pingouin.  41.*  Fa- 
mille ,    Impennes   ou   Manchote  :  ayant  le  bec  en  forme   de 
couteau;  les  ailes  sans  pennes  et  en  forme  de  nageoires;  les 
pieds  à  l'arrière  du  corps,   appuyant  sur  toute  la  longueur 
du  tarse,  tétradactyles  dans  la  plupart  et   tridactyles  dans 
une  seule  espèce;  genre  Aptenodjles  ou  Manchot. 

La  méthode  de  M.  Temminck  ,  publiée  en   1 8 1 5  pour  la 
première   fois,    est  un  composé  de  plusieurs,  qui    avoient 


ORN  396 

été  proposées  par  divers  naturalistes ,  et'  dont  nous  avons 
déjà  parlé,  ainsi  qu'il  sera  facile  de  le  reconnoltre  par  les 
noms  mêmes  de  ces  ordres;  savoir  :  1/'  Kapaces  (Scopoli), 
i.*  Coraces  (Meycr),  3.*  Chanteurs  (Meyer),  4.*  Passereaux 
(Linné,  Illiger),  5.*  Grimpeurs  (Cuvier) ,  Alcyons  (nouv.), 
6/  Anisodactyles  (correspondant  en  général  aux'  anomali- 
pédes  de  Schaeffer  et  aux  Syndactyles  de  M.  Cuvier),  7.'  Ché- 
lidons  (nouv.)?  8/  Pigeons  (Latham),  9.^  Gallinacés  (Linn.)  « 
JC*  Coureurs  (Illiger),  1 1.*  Gralles (Illiger) ,  12/Finnatipédes 
(les  Lohipedes  dUlliger),  13,"  Palmipèdes  {Anseres^  Linn., 
Palmipèdes^  Scopoli). 

On  ne  trouve  dans  ce  travail  que  deux  genres  nouveaux 
{Ganga  et  Pâtre)  et  quelques  changemens  de  place  de  cer- 
tains genres  dans  les  ordres  que  M.  Temminck  a  adoptés. 
Une  seconde  édition  de  cet  ouvrage  ayant  été  publiée  en 
1821 ,  nous  en  ferons  Fanalyse  plus  tard  ,  parce  qu'elle  doit 
être  considérée  comme  le  perfectionnement  de  celle-ci,  au 
moins  suivant  les  vues  de  Fauteur. 

Analyse  de   la  méLhode  de   M.   Cuvier  j  suivie  dans 

ce  Dictionnaire. 

Cette  méthode  fait  partie  de  l'ouvrage  intitulé  :  le  Klgnt 
animal  distribué  selon  son  organisation  y  publié  en  1817.  Les 
oiseaux  y  sont  partagés  en  six  ordres  et  en  un  certain  nombre 
de  familles. 

1."  Ordre,  OISEAUX  DE  PROIE.  {Accipitres.)  Bec  crochu, 
à  pointe  recourbée  vers  le  bas;  narines  percées  dans  une 
membrane  qui  revêt  toute  la  base  de  ce  bec;  pieds  muscu- 
leux,  courts ,  armés  d'ongles  crochus  et  vigoureux^  dont  celui 
du  pouce  et  celui  du  doigt  interne  sont  les  plus  forts;  ailes 
grandes  ;  souvent  une  petite  palmure  entre  les  doigts  externes; 
muscles  des  jambes  et  des  cuisses  très-forts. 

i/*"  Famille ,  Diurnes.  Yeux  dirigés  sur  les  côtés  ;  une  cire 
visible  n  la  base  du  bec ,  dans  laquelle  sont  percées  les  na- 
rines; trois  doigts  devant,  un  derrière,  sans  plumes,  les 
deux  externes  presque  toujours  réunis  à  leur  base  par  une 
courte  membrane;  plumage  serré;  pennes  fortes;  vol  puis- 
sant; estomac  presque  entièrement  membraneux;  intestins 
peu  étendus;  cœcumUrè»-court;'  sternum  large  et  complète- 


596*  ORN 

ment  ossifié;  os  de  la  fourchette  demi-circulaire ,  à  branches 
très- écartées. 

Genre  Vautour,  Vultur,  Linn.  Yeux  à  fleur  de  tête,  tarses 
recouverts  de  petites  écailles;  bec  alongé,  recourbé  seule- 
ment au  bout;  une  partie  plus  ou  moins  considérable  de  la 
tête  et  même  du  cou  dénuée  de  plumes  ;  serres  foibles  ;  ailes 
très^longues.  i.**  Vautours  proprement  dits  ;  à  bec  gros  et 
fort,  avec  les  narines  en  travers  sur  sa  base;  tête  et  cou  sans 
plumes  ;  un  collier  de  plumes  au  bas  du  cou ,  quelquefois 
des  caroncules  surmontant  la  membrane  de  la  base  du  bec  ; 
narines  ovales  et  longitudinales.  2.^  Percnoptères  :  à  bec 
grêle,  long,  renflé  au-dessus  de  sa  courbure;  à  narines  ovales, 
longitudinales ,  avec  la  tête  seulement  dénuée  de  plumes. 

Genre  Griffon,  Gypaetos,  Storr  ;  Phene,  Savigny.  Yeux  à 
fleur  de  tète;  serres  proportionnellement  foibles;  ailes  lon- 
gues, avec  la  troisième  penne  la  plus  grande  de  toutes; 
jabot  saillant  au  bas  du  cou  ;  tête  couverte  de  plumes;  bec 
très-fort,  droit,  crochu  au  bout,  renflé  sur  le  crochet;  na- 
rines recouvertes  par  des  soies  roides  ,  dirigées  en  avant; 
un  pinceau  de  pareilles  soies  sous  le  bec  ;  tarses  très^courts 
et  emplumés  fusqu^aux  doigts. 

Genre  Faucon,  Falco,'  Linn.  Sourcils  formant  une  saillie 
qui  fait  paroître  l'œil  enfoncé  ;  tête  entièrement  couverte 
déplumes,  i."*  Section,  Faucons  proprement  dits  ;  bec  courbé 
dès  la  base,  avec  une  dent  aiguë*  à  chaque  côté  de  sa  pointe; 
la  seconde  penne  de  leurs  ailes  étant  la  plus  longue,  et  la  pre- 
mière de  bien  peu  plus  courte.  (Quelquefois  le  bec  n'ayant 
qu'un  feston  au  lieu  d'une  dent  de  chaque  côté ,  et  les  tarses 
étant  garnis  de  plumes  dans  leur  tiers  supérieur ,  comme 
dans  le  gerfault,  hierofalco ,  Cuv. ).  2.®  Section,  les  oiseaux 
de  proie  ignobles,  ayant 'la  quatrième  plume  de  l'aile  le 
plus  ordinairement  plus  longue  que  les  autres  et  toujours 
la  première  très-courte  ;  bec  sans  dents  latérales  près  de  sa 
pointe ,  mais  seulement  avec  un  léger  feston  qui  les  rem- 
place. —  A.  Aigles  :  Bec  très-fort ,  droit  à  sa  base  et  courbé 
seulement  vers  la  pointe,  les  uns  ayant  les  tarses  emplumés 
jusqu'à  la  racine  des  doigts,  tels  que  les  aigles  proprement 
dits,  les  autres  n'ayant  de  plumes  que  sur  la  moitié  supé- 
rieure des  tarses,  tels  que  les  aigles  pêcheurs;  d'autres  ayant 


ORN  397 

le  bec  et  les  pieds  comme  les  aigles  pêcheurs ,  maïs  ayant 
les  ongles  ronds  en  dessous  au  lieu  de  les  avoir  en  gouttière., 
comme  les  balbuzards;  d^autres  ayant  les  côtés  de  la  tête  et 
quelquefois  la  gorge  dénués  de  plumes,  avec  les  autres  ca- 
ractères des  aigles  pêcheurs,  tels  que  les  caracaras;  d'autres, 
enfin,  avec  les  mêmes  caractères,  ayant  les  ailes  courtes ,  les 
tarses  très-gros,  très-forts,  réticulés  dans  leur  moitié  infé- 
rieure et  emplumés  dans  la  supérieure,  comme  les  harpies  ; 
d'autres  ayant  aussi  les  ailes  courtes ,  mais  Ireurs  tarses 
élevés  et  grêles  et  leurs  doigts  foibles,  tels  que  les  ai- 
gles-autours (morphnus,  Cuv. )î  d'autres,  enfin,  avec  le  bec 
des  précédens,  ayant  les  tarses  très-courts^  réticulés ,  à  demi 
couverts  de  plumes  par  devant ,  les  ailes  plus  courtes  que  la 
queue,  et  les  narines  presque  fermées,  semblables  à  une 
fente,  tel  que  les  Cymindis  ,  Cuv.,  ou  petits  autours  de 
Cayenne  de  Bufifon ,  planch.  enlum.,  475.  —  B.  Autours. 
Bec  courbé  dès  la  base  ;  ailes  plus  courtes  que  la  queue  ;  les 
uns  ayant  les  tarses  écussonnés  et  un  peu  courts,  comme  les 
autours  proprement  dits  ;  d'autres  ayant  les  tarses  écussonnés, 
mais  plus  élevés,  comme  les  éperviers  ;  d'autres  ayant  les 
tarses  courts ,  les  doigts  et  les  ongles  foibles ,  le  bec  petit  et 
foible,  les  ailes  excessivement  longues ,  la  queue  fourchue, 
comme  les  milans  ;  d'autres  ayant  le  bec  foible  ,  l'inter- 
valle, qui  existe  entre  l'œil  et  le  bec,  couvert  de  plumes 
bien  serrées  et  coupées  en  écailles  (tandis  que  dans  tous 
les  autres  oiseaux  du  genre  Faucon  cet  espace  est  nu  et 
garni  seulement  de  quelques  poils),  tels  que  lesbondrées, 
pernis  ,  Cuv.  ;  d'autres  ayant  les  ailes  longues ,  la  queue 
égale ,  l'intervalle  entre  le  bec  et  les  yeux  nu  et  les  pieds 
forts  ,  comme  les  buses  ,  buteo ,  Bechstein  ,  avec  les  tarses 
tantôt  emplumés  jusqu'aux  doigts ,  et  tantôt  nus  et  écus- 
sonnés ;  d'autres  différant  des  buses  par  leurs  tarses  plus 
élevés  y  par  une  espèce  de  collier  que  les  bouts  des  plumes 
qui  recouvrent  leurs  oreilles  forment  de  chaque  côté  de 
leur  cou ,  tels  que  les  busards.  —  C  Le  Messager  ou  Se, 
crétaire  ,  Serpentarius  ,  Cuv.  ,  Gypogeranus  ,  Illig.  j  formant 
à  lui  seul  une  petite  division  dans  le  genre  Faucon,  la- 
«fuolle  est  caractérisée  par  he%  tanes  du  double  plus  longs 
que  ceux  des  autres  espèces;  ses  jambes  entièrement  cou- 


597*  ORN 

vertes  de  plumes;   son  bec  crochu   et  fendu,    ses  sourcils 
saillans. 

2.'  Famille.  Nocturnes.  Tête  grosse;  de  très-grands  yeux 
dirigés  en  avant,  entourés  de  plumes  eflilées,  dont  les  anté> 
rieures  recouvrent  la  cire  du  bec  et  les  postérieures  Tou- 
verture  de  Toreille;  doigt  externe  pouvant  se  diriger  à  la 
volonté  de  l'animal  en  avant  ou  en  arrière  ;  ailes  médiocre- 
ment grandes;  fourchette  peu  résistante;  plumes  à  barbes 
douces,  finement  duvetées  ;  gésier  assez  musculeux,  précédé 
d^un  grand  jabot;  cœcums  longs  et  élargis  à  leur  fond\ 

Genre  Chouette;  Strix,  Linn.  i.*^'  Section.  Disques  du  tour 
des  yeux  très- grands  et  bien  complets.  —  A,  Hibous;  0/iis, 
Cuv.  Front  pourvu  de  deux  aigrettes  de  plumes,  suscep- 
tibles d'être  relevées  à  volonté;  conque  de  Toreille  s'éten- 
dant  en  demi-cercle  depuis  le  bec  jusque  vers  le  sommet  de 
la  tête  et  étant  garnie  en  avant  d'un  opercule  membraneux; 
pieds  garnis  de  plumes  jusqu'aux  ongles.  —  B,  Chouettes; 
Ulula ^  Cuv.  Bec  et  oreilles  des  hibous,  mais  point  d'ai- 
grettes de  plumes.  —  C  Effraies  ;  Strix  ,  Savigny.  Bec 
alongé,  courbé  seulement  au  bout;  oreille  comme  dans  les 
hibous ,  avec  un  opercule  encore  plus  grand  ;  tarses  emplu- 
mes;  des  poils  sur  les  doigts;  disques  du  tour  des  yeux  trésr 
grands.  —  D.  Chats -huans;  èyrnium,  Savigny.  Disques  de 
plumes  oculaires,  comme  dans  les  trois  divisions  précédentes; 
oreille  réduite  à  une  cavité  ovale,  qui  n'occupe  pas  la  moitié 
de  la  hauteur  du  crâne;  point  d'aigrettes;  doigts  emplumés 
jusqu'aux  ongles. —  E.  Ducs;  Bubo,  Cuv.  Disques  de  plumes 
oculaires  petits;  oreille  peu  étendue  ;  des  aigrettes  de  plumes 
sur  le  front;  pieds  gros,  emplumés  jusqu'aux  ongles.  —  F. 
Chouettes  à  aigrettes  ne  différant  des  ducs  que  parce  que  les 
aigrettes ,  plus  écartées  et  placées  plus  en  arrière ,  ne  se 
relèvent  que  diflicilement.  —  G.  Chevêches  ;  NocLua,  Sa- 
vigny. Point  d'aigrettes;  conque  de  l'oreille  ayant  son  ou- 
verture ovale  ,  à  peine  plus  grande  que  dans  les  autres 
oiseaux  ;  .disques  de  plumes  oculaires  moins  grands  et  moins 
complets  que  dans  les  ducs  ;  queue  quelquefois  longue  et 
éfaj^ée.  comme  dans  les  chouettes  épervières,  Surnia  ^  Du- 
méril;  d'autres  fois  courte,  avec  les  doigts  emplumés,  comme 
dans  les  chevêches  proprement  dites  ;  quelques  espèces ,  enfin , 


ORN  398 

ayant  la  queue  courte  et  les  doigts  nus.  —  H.  Scops;  5cops, 
Savigoy.  Ayant  les  oreilles  à  fleur  de  tête  ;  les  disques  ocu- 
laires, imparfaits  ;  les  doigts  nus  et  le  front  pourvu  d'ai- 
grettes analogues  à  celles  des  ducs  et  des  hibous. 

2.'  Ordre,  PASSEREAUX.  (Le  caractère  de  cet  ordre 
semble  d'abord  purement  négatif;  les  oiseaux  qu'il  renferme 
n'ont  ni  la  violence  des  oiseaux  de  proie,  ni  le  régime  dé- 
terminé des  gallinacés  et  des  oiseaux  d'eau  ,  etc.  ;  ils  se  rap- 
prochent entre  eux  cependant  par  leur  structure.  Leuf  esto- 
.  mac  est  en  forme  de  gésier  musculeux  ;  ils  ont  deux  très-pe- 
tits cœcums  ;  leur  sternum  n'a  d'ordinaire  qu'une  échancrure 
à  son  bord  inférieur;  mais  il  y  a  quelque  différence  à  cet 
égard  chez  quelques-uns  ,  ainsi  que  dans  la  longueur  des 
ailes,  etc.  ).  Tous  ont  le  doigt  externe  antérieur  réuni  à  celui 
du  milieu  dans  une  longueur  plus  ou  moins  considérable.  * 

Dans  les  passereaux,  les  quatre  premières  famiUcs  ont  ces 
deux  doigts  réunis  seulement  par  une  ou  deux  phalanges. 

1.^  Famille,  Dentirostres.  Bec  échancré  aux  côtés  de  la 
pointe. 

Genre  Pie-grièche;  Lanius^  Linn.  Bec  conique  ou  com- 
primé, plus  ou  moins  crochu  au  bout.  —  A*  Pie-grièches 
proprement  dites,  Payant  triangulaire  à  la  base  et  comprimé 
par  les  côtés.  —  B.  Langrayens  ou  Pie-grièches -hirondelles; 
Ocypterus ,  Cuv. ,  Payant  conique,  arrondi  de  toute  part, 
sans  arête ,  à  peine  un  peu  arqué  vers  le  bout,  à  pointe  très- 
fine  ,  légèrement  échancrée  de  chaque  côté  ;  les  pieds  courts 
et  les  ailes  très-longues.  —  C.  Cassicans;  Barita,  Cuv.,  Payant 
grand ,  droit,  conique,  rond  à  sa  base  et  entamant  les  plumes 
,  du  front  par  une  échancrure  circulaire,  arrondi  au  dos, 
comprimé  par  les  côtés,  à  pointe  crochue.  —  D.  Bécardes; 
Psaris ,  Cuv.,  Payant  conique,  très -gros  et  rond  à  sa  base, 
mais  n'échancrant pas  le  front,  légèrement  comprimé  et  cro- 
chu à  sa  pointe.  —  E,  Choucaris  :  Graucalus,  Cuv.,  l'ayant 
moins  comprimé  que  celui  des  pie-grièches,  avec  son  arête 
supérieure  aiguè*  et  arquée  également  dans  toute  sa  lon- 
gueur, sa  commissure  étant  un  peu  arquée;  quelquefois  les 
narines  étant  couvertes  de  petites  plumes.  —  F.  Béthyle; 
Br.fhvlusy  Cuv.,  Payant  gros,  court,  bombé  de  toute  part, 
légèrement  comprimé  vers  le  bout. 


598*  ORN 

Genre  Tangara;  Tanagra,  Linn.  Bec  fort ,  conique ,  trian- 
gulaire à  sa  base ,  légèrement  arqué  à  son  arête  ,  échancré 
au  bout  j  ailes  courtes.  —  A,  Euphones  ;  Euphonia ,  Desm. 
Beç  court  et  présentant ,  lorsqu'il  est  vu  verticalement ,  un 
élargissement  à  chaque  côté  de  sa  base;  queue  courte.  — 
B.  Tangaras-gros-becs.  A  bec  conique ,  gros ,  bombé ,  aussi 
large  que  haut,  avec  le  dos  de  la  mandibule  supérieure  ar- 
rondi. —  C.  Tangaras  proprement  dits.  A  bec  conique,  plus 
court  que  la  tête,  aussi  large  que  haut,  à  mandibule  supé- 
rieure arquée,  un  peu  aiguë.  —  D.  Tangaras-loriots.  A  bec 
conique,  arqué,  aigu,  échancré  au  bout.  — £.  Tangaras-car- 
dinaux.  A  bec  conique,  un  peu. bombé,  avec  une  dent  sail- 
lante, obtuse  sur  le  côté.  —  F.  Tangaras-rantphacèles  j  Kam' 
phocelus ,  Desm.  A  bec  conique  ,  dont  la  mandibule  infé- 
rieure a  ses  branches  renflées  en  arrière. 

Genre  Gobe-mouches  ;  Muscicapa,  Linn.  Bec  déprimé  ho- 
rizontalement ,  garni  de  poils  à  sa  base ,  et  sa  pointe  plus  ou 
moins  crochue  et  échancrée.  —  A.  Tyrans  ;  Tjrannus  ,  Cuv. 
A  bec  droit,  long,  très-fort,  ayant  Taréte*  supérieure  droite 
et  mousse;  la  pointe  subitement  crochue.  —  B.  Mouche- 
rolle  ;  Muscipeta,  Cuv.  A  bec  long,  très-déprimé,  deux  fois 
plus> large  que  haut,  même  à  sa  base;  avec  Tarête  très-obtuse 
et  cependant  vive.  —  C.  Gobe-mouches  proprement  dits  ;  Mus- 
eicapa,  Cuv.  Moustaches  plus  courtes  que  le  bec,  et  le  bec 
plus  étroit  que  celui  des  moucheroUes,  à  vive  arête  en  des- 
sus, à  bords  droits,  à  pointe  un  peu  crochue. —  D.  Gyœno- 
céphales  ou  Tyrans-chauves  :  Bec  droit,  long,  très-fort,  avec 
Tarête  du  dos  un  peu  arquée  ;  une  grande  partie  de  la  face 
dénuée  de  plumes.  —  E.  Céphaloptères  ;  Cephaiopterus ,  Geoff. 
Base  du  b'ec  garnie  de  plusieurs  plumes  relevées,  qui  s'épa- 
nouissent à  leur  partie  supérieure ,  et  produisent  un  large  pa- 
nache en  forme  de  parasol. 

Genre  Cotinga;  Ampelis,  Linn.  Bec  déprimé  des  gobe- 
mouches  en  général ,  mais  un  peu  plus  court  à  proportion, 
assez  large  et  légèrement  arqué.  —  A.  Cotingas  proprement 
dits.  A  bec  un  peu  foible.  —  B,  Echenilleurs  ;  Ceblephjyris , 
Cuv.  Plumes  du  croupion  étant  un  peu  prolongées,  roides 
et  piquantes.  —  C  Jaseurs  ;  Bomhycwora ,  Temm.  Pennes 
secondaires  des  ailes ,  ayant  le  bout  de  leur  tige  élargi  en  un 


ORN  399 

disque  ovale ,  lisse  et  rouge.  —  D.  Procnias  ;  Hoffmannsegg. 
Bec  foible  et  déprimé,  fendu  jusque  sous  l'œil.  —  E.  Gym- 
sodére  ;  Gymnoderus,  Geoffr.  Bec  un  peu  fortj  cou  en  par- 
tie nu;  tète  couverte  de  plumes  veloutées. 

Genre  Prongo  ;  Edolius,  Cuy.^Bec  aussi  déprimé  que  celui 
des  gobe-mouches,  avec  son  arête  supérieure  vive ,  les  deux 
mandibules  étant  légèrement  arquées  dans  toute  leur  lon- 
gueur ;  narines  couvertes  de  plumes  ;  de  longs  poils  compo- 
sant les  moustaches. 

Genre  Merle  j  Turdus,  Linn.  Bec  comprimé  et  arqné;  sa 
pointe  ne  faisant  pas  le  crochet  et  ses  échancrures  étant  peu 
marquées.  —  A,  Merles,  Couleurs  uniformes  ou  disposées  par 
grandes  masses.  —  B.  Grives.  Plumage  marqué  de  petites  taches 
noires  ou  brunes. 

Genre  Chocard  ;  Pjrrhocorax,  Cuv.  Bec  comprimé,  ar- 
qué et  échancré  des  merles;  narines  couvertes  de  plumes. 

Genre  Loriot;  Oriolus,  Linn.  Bec  semblable  à  celui  des 
merles  et  seulement  un- peu  plus  fort,  ayant  les  pieds  plus 
courts  proportionnellement  que  ceux  de  ces  oiseaux. 

Genre  Fourmilier;  Myiothera,  Illig.  Bec  des  merle«,  jambes 
hautes;  queue  courte. 

Genre  Cincle^  Cinclus ,  Bechst.  Bec  déprimé,  droit,  à 
mandibules  également  hautes,  presque  linéaires,  s'aiguisant 
vers  la  pointe,  et  la  supérieure  à  peine  arquée.  ^ 

Genre  Philédon  ;  Philedon  ,  Cuv.  Bec  comprimé,  légère- 
ment arqué  dans  toute  sa  longueur ,  échancré  au  bout  ;  na- 
rines grandes,  couvertes  par  une  écaille  cartilagineuse;  lan- 
gue terminée  par  un  pinceau  de  poils. 

Genre  Martin  ;  Gracula,  Cuv.  Bec  comprimé,  très -peu 
arqué,  légèrement  échancré  ;  sa  commissure  formant  un  angle  ; 
plumes.de  la  tête  souvent  étroites;  un  espace  nu  autour  de 
rœil. 

Genre  Lyre;  Menura,  Shaw.  Bec  triangulaire  à  sa  base, 
alongé,  un  peu  comprimé  et  échancré  vers  sa  pointe  ;  narines 
membraneuses  grandes,  en  partie  recouvertes  de  plumes; 
mâle  remarquable  par  la  forma  de  sa  queue ,  dont  les  deux 
pennes  du  milieu  sont  courbées  en  forme  de  branches  de  lyre, 
et  les  autres  à  barbules  décomposées. 

Genre    Maaakia  ,  Fipra,  Bec  comprimé ,  j>lus  haut  que 


399*  ORN 

large,  ëchancré ,  à  fosses  nasales  grandes;  queue  courte  ; 
les  deux  doigts  extérieurs  réunis  sur  prés  de  la  moitié  de 
leur  longueur.  —  A»  Coqs  de  roche  ;  Rupicola ,  Cuv.  Tète 
portant  une  double  crête  de  plumes  verticales,  disposées  en 
éventail.  —  B.  Manakins  proprement  dits,  Pipra:  point  de 
crête  verticale  de  plumes. 

Genre  Bec -fin;  Mo^aciZ/a  ,  Lin  n.  Bec  droit,  menu,  sem- 
blable à  un  poinçon ,  plus  ou  moins  déprimé  ou  comprimé*  — 
A.  Traqu e ts  ;  Saxicola,  Bechst.  Bec  un  peu  déprimé  et  un 
peu  large  à  sa  base.  —  B.  Rubiettes  :  Syhia^  Wolf  et  Mejrer; 
Ficeduïa ,  Bechst;  Bec  seulement  un  peu  plus  étroit  à  sa 
base  que  celui  des  précédens.  —  C.  Fauvette;  Curruca,  Bechst. 
Bec  droit,  grêle  partout,  un  peu  comprimé  en  avaoi;  son 
arête  supérieure  se  courbant  un  peu  vers  la  pointe.  — -  P. 
Accenteurs;  Accentor^  Bechst.  Bec  grêle,  mais  plus  exacte- 
ment conique  que  celui  des  autres  becs -fins,  avec  ses  bords 
un  peu  rentrés.  — E.  Roitelets  ou  Figuiers;  Régulas  ,  Cuv. 
Bec  grêle,  parfaitement  en  cône  très-aigu;  ses  côtés  parois- 
-sant  un  peu  concaves  lorsqu^on  le  regarde  par- dessus.  —  F. 
Troglodytes  ;  Troglodytes ,  Cuv.  Ne  différant  des  figuiers  que 
par  un  bec  encore  un  peu  plus  grêle  et  légèrement  arqué.  — 
G.  Hochequeue  ;  Motacilla  ,  Bechst.  Bec  encore  plus  fin 
que  ctrlui  des  fauvettes;  queue  longue  ;  jambes  élevées;  plumes 
scapulaires  assez  longues  pour  couvrir  le  bout  de  l'aile  pliée. — 
a.  Hochequeue  proprement  dits.  Ongle  du  pouce  courbé 
comme  dans  les  autres  becs-fins.  —  h.  Bergeronnettes;  Budy- 
tes,  Cuv.  Ongle  du  pouce  alongé  et  peu  arqué.  —  H.  Far- 
louses;  Anthus  ,  Bechst.  Bec  grêle  et  échancré;  ongle  du 
pouce  très -long;  pennes  et  couvertures  secondaires  aussi 
courtes  que  dans  les  autres  oiseaux. 

2.*  Famille,  Fissirostres.  Bec  court,  large,  aplati  horizon- 
talement, légèrement  crochu,  sans  échancrures  au  bout, 
fendu  trèsrprofondément. 

Genre  Hirondelle  ;  Hirtz/ido,  Linn.  Ailes  extrêmement  lon- 
gues ;  plumage  serré.  —  A,  Martinet  :  Apus ,  Cuv.  ;  Cypselus , 
Jllig.  Pieds  très-courts,  ayant  le  pouce  dirigé  en  avant ,  comme 
les  autres  doigts;  les  doigts  moyen  et  externe  n'ayant  que 
trois  phalanges,  comme  l'interuç  ;  ailes  excessivement  longues; 
queue  fourchue;  sternum  sans  échancrures.  —  E. Hirondelles 


l 


ORN  400 

proprement  dites;  Hirundo  ,  Cuv.  Doigts  des  pieds  et  sternum 
disposés  comme  dans  le  plus  grand  nombre  des  autres  oiseaux 
du  même  ordre. 

Genre  Engoulevent  ;  CaprimuLgus,  Linn,  Plumage  mou  et 
léger  des  oiseaux  de  nuit;  bec  encore  plus  fendu  que  celui 
des  hirondelles;  yeux  grands;  de  fortes  monstacheS';  ailes 
longues;  queue  carrée;  doigts  réunis  à  leur  base  par  une 
courte  membrane,  pouvant  par  occasion  se  diriger  en  avant; 
'souvent  Tongle  du  doigt  du  milieu  dentelé  à  son  bord 
interne. 

3/  Famille,  Conirostres.  Bec  fort,  plus  ou  moins  conique 
et  sans  échancrures  au  bout. 

Genre  Alouette;  AlaudaflAnn,  Ongle  du  pouce  tout  droite 
fort  et  bien  plus  long  que  les  autres. 

Genre  Mésange;  Parus,  Linn.  Bec  inenu,  court,  conique, 
droit,  garni  de  petits  poils  à  sa  base;  narines  cachées  dans 
les  plumes.  —  A.  Mésanges  proprement  dites.  Bec  court  et 
droit. — B.  Moustaches.  Bout  delà  mandibule  supérieure  du 
bec  se  recourbant  un  peu  sur  l'inférieure.  —  C.  Remiz.  Bec 
plus  grêle  et  plus  pointu  que  celui  des  mésanges  ordinaires. 

Genre  Bruant;  Emberiza^  Linn. Bec  conique,  court,  droit, 
dont  la  mandibule  supérieure  est  plus  étroite  et  rentre  dans 
l'inférieure;  un  tubercule  saillant  et  dur  au  palais. 

Genre  Moineau;  Fringilla,  Linn.  Bec  conique,  plus  ou 
moins  gros  à  sa  base,  sa  commissure  n'étant  pas  anguleuse.-^ 
A*  Tisserins;  Ploceus,  Cuv.  Bec  grand,  assez  semblable  par 
sa  forme  générale  à  celui  des  cassiques ,  mais  ayant  sa  com* 
missure  droite.  —  B,  Moineaux  proprement  dits;  Pjrgita, 
Cuv.  Bec  un  peu  plus  court  que  celui  des  précédens,  coni- 
que et  seulenuent  un  peu  voûté  vers  la  pointe.  —  C.  Pinsons  ; 
Fringilla,  Cuv.  Bec  un  peu  moins  arqué  que  celui  des  moi" 
neaux  et  plus  long  que  celui  des  linottes.  —  D.  Linottes  et 
Chardonnerets;  Carduelis ,  Cuv.  Bec  exactement  conique, 
sans  être  courbé  en  aucun  point.  —  E.  Veuves;  Vidua, 
Cuv,  Bec  des  linottes  quelquefois  un  peu  plus  renflé  à  la  base  ; 
quelques-unes  des  couvertures  de  la  qu^ue  excessivement 
alongées  dans  les  mâles.  —  F.  Gros-bçcs;  Coccothrausl^s,  Cuv. 
Bec  exactement  conique  et  gros. —  G.  Pityles;  Fi/Wi/s,  C^jv.  Bec 
aussi  gros  que  celui  des  gros-becs,  un  peu  comprimé,  arqué 


400»  ORN 

*  en  dessus,  pourvu  quelquefois  d'un  angle  saillant  vers  le 
milieu  du  bord  de  la  mâchoire  supérieure.  —  H.  Bouvreuib, 
Pjyrrhula.  Bec  arrondi ,  renflé  et  bombé  en  tous  sens. 

Genre  Bec -croisé;  Loxi'a,  Briss.  Bec  comprimé;  les  deux 
mandibules  étant  tellement  courbées,  que  leurs  pointes  se 
croisent  tantôt  d'un  côté,  tantôt  de  l'autre. 

Genre  Dur-bec  ;  Corythus,  Cuv.  Bec  bombé  de  toute  part, 
sa  pointe  étant  courbée  par-dessus  la  mandibule  inférieure. 

Genre  Coliou  ;  Colius  ,  Gmel.  Bec  court ,  épais ,  conique , 
un  peu  comprimé ,  e^  les  deux  mandibules  en  étant  arquées 
sans  se  dépasser;  pennes  de  la  queue  étagées  et  très-longues; 
pouce  pouvant  se  porter  en  avant,  parallèlement  aux  autres 
doigts. 

Genre  Glaucope  :  Glaucopis ,  Forster;  Callœasy  Bechst.  Bec 
assez  gros,  médiocrement  long,  à,  mandibule  supérieure 
bombée;  garni  sous  sa  base  d'une  caroncule  charnue. 

Genre  Pique-bœuf;  BupHaga^  Briss.  Bec  de  médiocre  lon- 
gueur, d'abord  cylindrique,  se  renflant  aux  deux  mandi- 
bules avant  son  extrémité  ,  qui  se  termine  en  pointe  assex 
mousse. 

Genre Cassîque;  Cassicus^  Cuv.  Bec  grand,  exactement  co- 
nique, gros  à  sa  base,  singulièrement  aiguisé  en  pointe;  de 
petites  narines  rondes  percées  sur  les  côtés  ;  commissure  des 
mandibules  en  ligne  brisée  ou  formant  un  angle.  —  A.  Cas^ 
siques  proprement  dits;  Cassicus,  Cuv.  Base  du  bec  remontant 
sur  le  front  et  y  entamant  les  plumes  par  une  large  échan- 
crure  demi-circulaire.  •— B.  Troupiales,  Icterus,  Base  du  bec 
n'entamant  les  plumes  du  front  que  par  une  échancrure 
aiguë;  ce  bec  étant  arqué  sur  sa  longueur.  —  C.  Carouges, 
Xanthornus,  Ne  différant  des  troupiales  que  par  leur  bec 
tout-à-fait  droit.  —  D.  Pit-pits;  Dacnes,  Cuv.  Oiseaux  re- 
présentant en  petit  les  carouges  par  leur  bec  conique  et  aigu. 

Genre  Étourneau  ;  Sturnus,  Linn.  Ne  différant  du  genre 
Carouge  que  parce  que  le  bec  est  déprimé  surtout  vers  la 
pointe. 

Genre  Sittelle  ou  Torchepot;  Sitta^  Linn.  Bec  droit,  pris- 
matique, pointu  ;  langue  non  susceptible  de  s'alonger  comme 
celle  des  pics;  pouce  très-fort;  pennes  de  la  queue  non  roides 
et  pointues. 


ORN  401 

Genre  Corbeau  [  Corvus,  Lînn*'  Bec  fort,  plus  ou  moins 
aplati  par  les  côtés  ;  narines  recouvertes  par  des  plumes 
roides,  dirigées  en  avant.  —  A»  Corbeaux  et  corneilles  pro- 
prement dits.  Bec  plus  fort ,  avec  Tarête  de  la  mandibule 
supérieure  plus  arquée  que  dans  les  autres  espèces  ;  queue 
ronde  ou  carrée.  —  B,  Pies;  Pica,  Cuv.  Mandibule  supé* 
rieure  également  arquée  ;  queue  longue  et  étagée.  —  €• 
Geais  ;  Garrulus ,  Cuv.  Les  deux  mandibules  peu  alongéea, 
finissant  par  une  courbure  subite  et  presque  égale  ;  queue 
quelquefois  étagée.  —  D.  Casse -noix;  Caryocatacles ,  Cuv. 
Les  deux  mandibules  également  pointues,  droites  et  sans 
courbures.  —  E.  Témia;  Temia,  Levaill.  Bec  élevé,  dont  la 
base  est  garnie  de  plumes  veloutées  ;  port  et  queue  des  pies. 

Genre  Roliier;  Coraoias,  Linn.  Bec  fort,  comprimé  vers 
.le  bout,  à  pointe  un  peu  crochue  ;  narines  oblongues,  placées 
au  bord  des  plumes  et  non  recouvertes  par  elles;  pieds 
courts  et  forts.  —  A,  Rolliers  proprement  dits.  Bec  droit,  par- 
tout plus  haut  que  large.  —  B.  RoUes  ;  Coloris ,  Cuv.  Bec  plus 
court  que  celui  des  rolliers ,  plus  arqué ,  et  surtout  élargi  à 
la  base,  au  point  d^  être  moins  haut  que  large.  —  C,  Mai- 
nates; Eulabes,  Cuv.  Bec  à  peu  près  semblable  à  celui  des 
'roUes;  tête  dénuée  de  plumes  à  certains  endroits ,  où  se  trou« 
vent  à  leur  place  des  proéminences .  charnues  ;  des  plumes 
veloutées ,  s'avançant  jusqu'au  bord  des  narines. 

Genre  Oiseau  de  paradis;  PaVadisea,  Linn.  Be,c  drpit,  corn* 
primé,  fort,  sans  échancrures;  narines  couvertes;  plumes  des 
£ancs  et  de  la  queue  souvent  très-alongées  et  décomposées. 

4.*^  Famille  ,  Ténuirostres.  Bec  grêle ,  alongé ,  plus  ou 
moins  arqué  dans  sa  longueur,  sans  échancrures. 

Genre  Huppe;  IJpupa,  Linn.  Bec  arqué,  taille  moyenne. — 
A*  Graves  ;  Fregilus,  Cuv.  Narines  recouvertes  par  des  plumes 
dirigées  en  avant  ;  bec  un  peu  plus  long  que  la  tête.  —  B. 
Huppes  proprement  dites,  Vpi/pa.  Tête  ornée  d'une  double 
rangée  de  longues  plumes ,   qui  se  redressent  en  crête  à  la 

'  Les  oiseaux  de  ce  genre  et  des  suivans  se  distinguent  des  autres 
conirostres  par  uae  taille  généralement  plus  grande,  par  un  bec  plus 
fort  et  le  plus  souvent  comprimé-ptr  les  côtés;  ils  forment  comme  une 
sorte  d'appendice  4  cette  famille. 

36.  26 


4oi*  ORN 

volonté  de  l'oiseau.  —  C.  Promérops;  Promerops^  Brîss.  Sans 
huppe  de  plumes  sur  la  tête  ;  une  très-longue  queue  ;  langue 
extensible  et  fourchue.  —  D.  Épimaques  ;  Epimachus ,  Cut. 
Biec  des  huppes  et  des  promérops;  des  plumes  écailleuses  ou 
veloutées  recouvrant  une  partie  des  narines  ;  plumes  de» 
flancs  plus  ou  moins  prolongées  dans  les  mâles. 

Genre  Grimpereau  ;  Certhiaf  Linn.  Bec  arqué,  taille  pe- 
tite. —  A,  Grimpereaux  proprement  dits  ;  Certhia ,  Cuv. 
Pennes  de  la  queue  usées  et  finissant  en  pointe  roîde  comme 
celle  des  pics,  -r-  B.  Picucules  ;  Dendrocolaptes ,  Herm.  Queue 
semblable  à  celle  des  grimpereaux  proprement  dits  ;  bec  beau- 
coup plus  fort  et  plus  large  transversalement.  —  C.  Échelettes 
ou  Griofipereaux  de  muraille  ;  Tichodroma ,  lUîg.  Pennes  de 
la  queue  non  usées;  bec  triapgulaire  et  déprimé  à  sa  base, 
très-long  et  très -grêle.  —  D.  Sucriers;  Neclarima ,  Illiger. 
Pennes  de  la  queue  non. usées;  bec  de  longueur  médiocre, 
arqué  ,  pointu  et  comprimé  ,  assez  semblable  à  celui  des 
gfrimpereaux.  —  E.  Dicées;  Dicœum,  Cuv.  Queue  non  usée; 
bec  aigu ,  arqué,  pas  plus  long  que  la  tête,  déprimé  et  élargi 
à  sa  base.  —  F.  Héorotaires;  Melitkreptus,  Vieill.  Pennes  de  la 
queue  non  usées;  bec  excessivement  alongé  et  courbé  presque 
en  demi -cercle.  —  G.  Souimangas;  Cynniris ,  Cuv.  Pennes 
de  la  queue  non  usées;  bec  long  et  très-grêle,  avec  les  bords 
de  ses  deux  mandibules  finement  dentelés  en  scie  ;  langue 
terminée  en  fourche,  susceptible  de  s'alonger  hors  du  bec. 

Genre  Colibri;  Trochilus ,  Linn.  Bec  long  et  grêle;  langue 
extensible,  divisée  en  deux  filets;  ailes  longues  et  étroites; 
queue  large;  sternum  sans  échancrure.  —  A.  Colibris  pro- 
prement dits,  bec  arqué.  —  B.  Oiseaux -mouches  ;  Orlho-' 
rhynchus ,  Lacép.  Bec  droit. 

La  seconde  et  la  plus  petite  division  des  passereaux  com- 
prend ceux  qui  portent  le  nom  de 

Syndactyles,  et  qui  forment  la  6.*  famille,  dont  le  doigt 
exterpe ,  presque  aussi  long  que  celui  du  milieu  ,  lui  est 
réuni  jusqu'à  Tavant-dernière  articulation. 

Genre  Guêpier;  Merops,  Linn.  Pieds  courts;  bec  triangu- 
laire à  sa  base ,  alongé ,  légèrement  arqué  ^  terminé  en  pointe 
aiguë. 

Genre  Motmot  ;  Prionites^  lllig.  Pieds  et  port  des  guépien; 


ORN  4oa 

Jbec  plus  fort  que  le  leur  ,  et  dont  les  hords  sont  crénelés  aux 
deux  mandibules  ;  une  langue  barbelée  comme  une  plume* 

Genre 'Martin -pjêcheur  j  Alcedo ,  Linn.  Pieds  plus  courts 
.que  ceux  des  guéfiier^ ;  bec  bien  plus  long  que  le  leur,  droit, 
angideux,  pointu  j  lajo^jue  et  queue  irès*cour^es  ;  estomac 
membraneux.  —  A»  Martîn^rpiécheurs  ordinaires..  Mandibule 
supérieure,  non  arqiuéeauèout.  —  B.Martins-^hasseursi;  Da* 
M:tio ,  Leach,  Mandibule  supérieure  à  pointe  crochue. 

Genre  Ceyx  ;  Ceyx,  Laxép.  jBec  des  martins- pêcheurs  pro-^ 
;pr.eaiejit  dits;  doigt  iaierne  n'^exisiant  p^oint  au  dehors. 

Genre  Todier,  Todus,  Pieds  courts,  semblables  à  ceux  des 
martiafi -pêcheurs;  bec  al-ongé,  aplati  horizoptalement,  obtus 
à  son  extrémité  ;  tajrses  asse?  élevés  ;  queue  médiocre. 

Genre  Calao;  Buoeros,  liinn.'  jBec -énorme,  dentelé,  sur- 
monté de  proéminences  quelquefois  aussi  grandes  que  lui, 
ou  au  moins  fortement  reuQé  en  dessus;  langue  petite,  située 
.-au  fond  de  la  gorge. 

5.'  O&niiE.  GKIMPËURS.  Le  doigt  exieEne  constamment 
dirigé  en  arrière  comme  le  pouce. 

Genre  Jacamar  ;  GaUbula^  Briss^  Bec  alongé,  aigu,  assez 
.semblable  à  celui  des  martjns- pêcheurs;  son  arête  supérieure 
:étant  .vive;  pieds  courts 9  dont  les  deux  doigts  antérieurs  sont 
en  partie  réunis. 

GeiOre  Pic;  Picus,  Linn.  Beç long ,  .droit ,  anguleux,  com- 
primé en  coin  à  son  extrémité  et  propre  à  fendre  Técorce 
desiurbres;  langue  grêle ,  armée  vers  le  bout  d^épines  recour- 
bées en  arrière ,  pouvant  sortir  très-avant  hors  du  bec  ;  queue 
composée  de  dix  pennes  à. tige  roide  élastique.  —  A,  Pics 
praprememt  dits.  Le  doigt  externe  existant  et  dirigé  en  ar- 
rière. —  B»  Picoïdes;  ficoiàesy  Lacép.  N'ayant  pa^s  de  doigt 
•  externe,  et  étant  conséqn.cmment  pourvus  de  deux  doigts  de- 
vant -et  d'un  seul  derrière. 

Genre  Torcol;  Yitnx^  Linn.  Bec  droit,  pointu,  à  peu  près 
.rond  et  sans  angles;  langue  alongeable  comme  celle  des  picsj 
queue  n^ayant  que  des  pennes  de  forme  ordinaire. 

1   Ce  genre,  qui  n'a  que  peu  de  rapports  avec  les  cinq  précëdens,  est 
place  dans  cette  famille  comme  par  appendice  et  faisant  le  passage  à  la 
'suivante  p«r  le  genre  Toucani 


4a2*  ORN 

Genre  Coucou;  Cuculus,  Linn.  Bec  médiocre ,  assez  îenàUf 
comprimé  et  légèrement  arqué;  queue  assez  longue*  -^  A* 
Coucous  proprement  dits;  Cuculus ,  Cuv.  Bec  de  force  mé- 
diocre; tarses  courts;  queue  de  dix  pennes.  —  B.  Couas, 
Levaillant;  ne  différant  des  vrais  coucous  que  par  des  tarses 
plus  élevés.  —  C.  Coucals;  Centropus^  H^ig*  Ongle  du  pouce 
long,  droit  et  pointu  comme  dans  les  alouettes.  —  D*  Cou- 
rois  ou  Vouroudrious.  Bec  gros,  pointu,  droit ,  comprimé, 
à  peine  un  peu  arqué  au  bout  de  sa  mandibule  supérieure; 
à  narines  percées  obliquement  au  milieu  de  chaque  côté; 
queue  composée  de  douze  pennes.  —  £•  Indicateur,  Indicator» 
Bec  court,  haut,  presque  conique  comme  celui  d'un  moi- 
neau ;  queue  formée  de  douze  pennes ,  à  la  fois  un  peu  étagée 
et  un  peu  fourchue.  —  F.  Barbacous.  Bec  conique ,  alongé , 
peu  comprimé,  légèrement  arqué  au  bout,  et  garni  à  sa  base 
de  plumes  effilées  ou  poils  roides. 

Genre  Malcohas;  Malcohas ,  Levaill.  Bec  très* gros,  rond  a 
sa  base,  arqué  vers  le  bout;  un  large  espace  nu  autour  des 
yeux. 

Genre  Scythrops  ;  Scjthrops,  Lath.  Bec  encore  plus  long, 
plus  gros  que  celui  des  malcohas,  creusé  de  chaque  côté  de 
deux  sillons  longitudinaux  peu  profonds;  tour  des  yeux  nu; 
narines  rondes;  langue  non  ciliée. 

Genre  Barbu;  Bucco ,  Linn.  Bec  gros,  conique,  renflé  aux 
côtés  de  sa  base  et  garni  de  cinq  faisceaux  de  barbes  roides, 
dirigées  en  avant,  un  derrière  chaque  narine,  un  de  chaque 
côté  de  la  mâchoire  inférieure,  et  le  cinquième  sous  sa  sym- 
physe; ailes  courtes.  —  A*  Barbicans;  Pogonias,  lUig.  Deux 
fortes  échancrures  de  chaque  côté  du  bec  supérieur,  dont 
l'arête  est  mousse  et  arquée ,  et  Finférieure  sillonnée  en  tra- 
vers en  dessous;  barbes  très -fortes.  —  B,  Barbus  propre- 
ment dits;  Bucco,  Cuv.  Bec  simplement  conique,  légèrement 
comprimé,  avec  Taréte  de  la  mandibule  supérieure  mousse, 
un  peu  relevée  dans  son  milieu.  —  C.  Tamatias ,  Tamalia. 
Bec  un  peu  alongé  et  comprimé  ;  l'extrémité  de  sa  man- 
dibule supérieure  recourbée  en  dessous  ;  tête  grosse  ;  queue 
courte. 

Genre  Couroucou  ;  Trogon ,  Linn.  Bec  court ,  plus  large 
que  haut,  courbé  dès  sa  base ,  avec  son  arête  sifpérieure  ar« 


ORN  4o3 

^«ée,.  mousse,  et  ses  bords  dentelés;  des  faisceaux  de  poils 
comme  dans  les  barbus;  pieds  petits ,  garnis  de  plumes  jusque 
près  des  doigts;  queue  longue  et  large  ;  plumage  fin,  léger  et 
fourni. 

Genre  Ani ,  Crotophaga*  Bec  gros ,  comprimé ,  arqué ,  sans 
dentelures ,  élevé  et  surmonté  d'une  crête  verticale  et  tranv 
ehante;  tarses  forts  et  élevés;  queue  longue  et  arrondie. 

Genre  Toucan  ;  Ramphastos ,  Linn*  Bec  énorme ,  presque 
aussi  gros  et  aussi  long  que  le  corps ,  léger  et  celluleux  inté- 
rieurement, arqué  vers  le  bout,  irrégulièrement  d^nfé  aux 
bords  ;  langue  longue ,  étroite  et  garnie  de  chaque  côté  de 
barbes  comme  une  plume;  pieds  courts;  ailes  peu  étendues; 
queue  assez  longue.  —  A>  Toucans  proprement  dits  ;  Ham- 
phastos,  Cuv.  A  bec  plus  gros  que  la  tête.  —  B.  Aracarist 
Pteroglossus ,  Illig.  Bec  moins  gros  que  la  tête  et  revêtu  d^une 
corne  plus  solide  que  celui  des  vrais  toucans. 

Genre  Perroquet;  Psittacus^  Linn.  Bec  gros,  dur,  solide, 
arrondi  de  toute  part,  entouré  à  sa  base  d'une  membrane 
où  sont  percées  les  narines  ;  langue  épaisse ,  charnue  et  ar^ 
rondie;  de  très-longs  intestins  ;  point  de  cœcum;  sternum  en- 
tier ou  ayant  sa  partie  postérieure  percée  d'un  trou  de  cha-; 
que  côté.  —  *  Perroquets  à  queue  étagée.  —  A.  Aras  :  ayant 
les  joues  dénuées  de  plumes.  —  B.  Perruches-Aras:  ayant  le 
tour  de  l'œil  seulement  nu.  —  C  Perruches  à  queue  eh' 
flèche,  r—  D.  Perruches  à  queue  élargie  par  le  bout.  —  E. 
Perruches  ordinaires  à  queue  étagée  à  peu  près  également. 

—  **  Perroquets  à  queue  courte  et  égale.  —  F.  Cacatoè's  :  ayant 
une  huppe  formée  de  plumes  longues  et  étroites,  rangées  sur 
deux  lignes ,  se  couchant  ou  se  relevant  au  gré  de  l'animal. 

—  G.  Perroquets  proprement  dits  :  point  de  huppe.  —  H. 
Perroquets  à  trompe,  do  Vaillant.  Une  huppe;  queue  courte 
et  carrée;  joues  nues;  bec  supérieur  énorme,  l'inférieur  très-* 
court,  ne  pouvant  se  fermer  entièrement;  langue  cylindri- 
que, terminée  par  un  petit  gland  corné,  fendu'  au  bout,  et- 
susceptible  d'être  fort  prolongée  hors  de  la  bouche;  jambes 
nues  un  peu  au-dessus  du  talon;  tarses  courts  et  plats  ,  ap- 
puyant souvent  sur  le  sol  dans  la  marche.  —  I.  Perruches 
ingambes;  Pezoporus,  Illig.  Bec  plus  foible;  tarses  plus  élevés; 
ongles  plus  droits  que  daoA  les  autres  perroquets. 


4o3*  ORN 

Genre  Touraco;  Corjthaix ,  lUîg.*  Bec,  ne  remoeUnt  pa* 
9ur  le  front,  court,  arec  la  mandibule  supérieure  bomhée; 
iéte  garnie  d'une  huppe  de  plumes,  qui  peut  se  relever;  pied» 
ayant  une  courte  membrane  entre  les  doigts  de  devant;  le 
doigt  externe  étant  versatile  et  pouvant  se  placer  à  côté 
du  pouce;  narines  simplement  percées  dans  la  corne  du  becr 
Bord  des  mandibufes  dentelé-,  sternum  n^étant  pas  échancré 
comme  celui  des  gallinacés. 

Genre  Musophage  ;  Musophaga ,  Isert.  Caractères  généraux^ 
des  touracos;  mais  en  différant,  en  ce  que  la  base  du  bec 
forme  un  disque  qui  recouvre  une  partie  du  front. 

4.*  Ordre  ,  GALLINACÉS.  Bec  supérieur  voûté  j  narinea^ 
percées  dans  un  large  espace  membraneux  de  la  base  de  ce 
bec,  recouvertes  par  une  écaille  cartilagineuse;  doigts  anté- 
Tieurs  réunis  à  leur  base  par  une  courte  membrane  et  den- 
telés le  long  de  leurs  bords  ;  queue  ayant  le  plus  souveiit 
quatorze  et  quelquefois  jusqu^à  dix-huit  pennes  ;  ailes  courtes; 
sternum  fortement  échancré  postérieurement;  un  jabot  très^ 
vaste  et  un  gésier  très-vigoureux. 

Genre  Paon;  Pavo,  Linn.  Couvertures  de  la  queue  du-màle^ 
plus  alongées  que  les  pennes  et  pouvant  se  relever  pour  fairc^ 
la  roue  ;  point  de  caroncules  membraneuses  sur  la  tête. 

Genre  Dindon  ;  Meleagris,  Linn.  Tête  et  haut  du  cou  revêtus 
d'une  peau  sans  plumes  toute  mamelonnée  ;  un  appendice 
pareil  pendant  le  long  du  cou  sous  la  gorge;  un  autre  appen* 
dice  conique  sur  le  front,  qui  dans  le  mâle  peut  s'enfler  et 
se  prolonger  dans  certains  momens;  bas  du  cou  du  mâle 
adulte  portant  un  pinceau  de  poils  roidcs;  couvertures  de 
la  queue  courtes  et  roides ,  pouvant  se  relever  en  roue;  des 
éperons  chez  les  mâles. 

Genre  Alector;  Alector,  Merrem.  Queue  formée  de  douze 
pennes,  grandes,  roides,  large  et  arrondie;  point  d'éperons; 
trachée-artère  souvent  très-longue.  —  A,  Hoccos  proprement 
dits;  Crax,  Linn.  Bec  fort;  sa  base  entourée  d'une  peau* 
quelquefois  d'une  vive  couleqr,  où  sont  percées  les  narines;' 


1  Ce  genre  et  le  suivant  sont  places*  ici  par  appendice  :  M.  Cuvier  rc» 
marque  qu'ils  lui  paroissent  bien  analogues  aux  gallinacés  et  nommer 
ment  au  genre  Uocco,  dont  ils  ont  le  bec  et  la  queue.  1 


ORN  404 

une  huppe  de  plumes  redressées,*  longues,  étroites  et  reco- 
quillées  sur  la  tête,  —  B.  Pauxis  ;  Ourax ,  Cuv. ,  Bec  plus 
court  et  plus  gros  que  celui  des  hoccos  proprement  dits;  une 
membrane  à  sa  base  en  partie  couverte ,  ainsi  que  la  tête , 
de  plumes  courtes  et  serrées  comme  du  velours.  —  C  Guans  ou 
Jacous  ;  Pénélope,  Merrem.  Bec  plus  grêle  que  celui  des  hoccos, 
tour  des  yeux  nu ,  ainsi  que  le  dessous  de  la  gorge ,  qui  est 
souvent  susceptible  de  se  renfler.  — ^  D.  Parraquas;  Ortalida, 
Merrem  ;  ne  différant  des  guans  que  parce  qu'ils  n'ont  pas  de 
nu  à  la  gorge  et  autour  des  yeux.  — •  £•  Hoazins  ;  Opistho* 
eomus,  Hoffmannsegg.  Bec  gros  et  court,  comme  celui  des 
pauxis;  tête  portant  une  huppe  de  longues  plumes  étroites 
et  effilées  ;  aucune  membrane  entre  la  base  des  doigts. 

Genre  Faisan  ;  Phxtsianus ,  Linn.  Joues  en  partie  dénuées 
de  plumes  et  garnies  d'une  peau  rouge.  —  A.  Coqs,  Gallus* 
Tête  surmontée  d'une  crête  charnue  et  verticale  ;  mandibule 
inférieure  garnie  de  chaque  côté  de  barbillons  chai^nus  ; 
pennes  de  la  queue  au  nombre  de  quatorze,  se  redressant  sur 
deux  plans  verticaux  adossés  l'un  à  l'autre  ;  couverture  de 
celle  du  mâle  se  prolongeant  en  arc  au-dessus  d'elle.  —  B. 
Faisans  proprement  dits.  Queue  longue,  étagée .  ses  pennes 
étant  ployées  chacune  en  deux  plans  et  se  recouvrant  comme 
des  toits. —  C.  Argus;  Argus ,  Temm.  Tête  presque  nue  ;  mâle 
ayant  les  pennes  secondaires  des  ailes  excessivemeiit  alon- 
gées.  -r-  D.  Houppiféres,  Temm.  Joues  nues;  queue  ver- 
ticale; couvertures  de  la  queue  des  mâles  arquées,  comme 
celles  des  coqs  ;  des  plumes  pouvant  se  redresser  et  former 
sur  la  tête  une  aigrette  analogue  à  celle  du  paon;  bord 
inférieur  saillant  de  la  peau  nue  des  joues,  tenant  lieu  de 
barbillons;  de  forts  éperons. — E.Lophophores,  Temm.  Joues 
nues  ;  tête  surmontée  d'une  aigrette  ;  queue  plane ,  comme 
dans  les  oiseaux  ordinaires;  tarses  fortement  éperonnés.  -^ 
F.  Cryptonix,  Temm.  Tour  de  l'œil  nu  ;  queue  médiocre  et 
plane;  tarses  sans  éperon;  pouces  sans  ongle. 

Genre  Peintade;  ISumida,  Linn.  Tête  nue;  des  barbillons 
charnus  au  bas  des  joues;  queue  courte;  crâne  souvent  sur* 
monté  d'une  crête  calleuse;  pieds  sans  éperons;  queue  courte 
et  pendante. 

Genre  Tétras  ;  Tttrao ,  Linn.  tJae  bande  nue  et  le  plus 


404*  ORN 

souvent  rouge,  tenant  la  place  de  sourcil.  —  A,  Coqs  de 
bruyère  :  Lagopus,  Briss.  ;  Tetrao ,  Lath.  Jambes  couvertet 
de  prlumes  et  sans  éperons.  —  a.  Coqs  de  bruyère  41  rofpre- 
ment  dits.  Queue  ronde  ou  fourchue  ;  doigts  nus.  —  i.  La- 
gopèdes. Queue  ronde  ou  carrée;  doigts  garnis  de  plumes 
comme  la  jambe.  —  c.  Gangas.  Queue  pointue  ;  doigts  nus. 
—  B.  Perdrix,  Perdix ,  Briss.  Tarses  nus  comme  les  doigts. 
-—  a,  Francolins.  Bec  assez  long  et  fort;  queue  assez  déve- 
loppée; éperons  assez  robustes.  —  b.  Perdrix  proprement 
dites.  Bec  un  peu  moins  fort  que  celui  des  francolins  ;  mâles 
ayant  des  éperons  courts  ou  de  simples  tubercules  ;  femelles 
en  manquant.  —  c.  -Cailles ,  Cotumix,  Bec  plus  menu  que 
celui  des  perdrix;  queue  plus  courte  ;  point  de  sourcils  rouges; 
point  d'éperons.  —  d.  Colins,  ou  Perdrix  et  Cailles  d'Amé- 
rique. Bec  plus  gros,  plus  courte  plus  bombé;  queue  un  peu 
j>lus  développée  que  dans  les  oiseaux  d'Europe. 

Genre  Tridactyle  ,  Lacép.  ;  Hemipodius  ,  Temm.  Pas  de 
pouce;  bec  comprimé,  formant  une  petite  saillie  sous  la  man- 
dibule inférieure.  —  A,  Turnix,  Bonnat.  ;  Ort^gis ,  Illig. 
Port  des  cailles;  doigts  bien  séparés  jusqu'à  leur  base  et  sans 
petites  membranes.  —  B.  Syrrhaptes,  Illig.  Tarses  courts, 
garnis  de  plumes,  ainsi  que  les  doigts,  qui  sont  courts  et 
réunis  sur  une  partie  de  leur  longueur;  ailes  extrêmement 
longues  et  pointues.  * 

Genre  Tinamou  :  Tinamus ,  Lath.  ;  Crypturus ,  Illig.  Cou  mince, 
assez  alongé,  quoique  les  tarses  soient  courts;  ceux-ci  revêtus 
de  plumes ,  dont  le  bout  des  barbes  est  eflilé  et  un  peu  crépu  ; 
bec  long,  grélc,  à  pointe  mousse,  un  peu  voûté  ,  avec  ua 
petit  sillon  de  chaque  côté  et  à  narines  percées  dans  le  mi- 
lieu,  eii  s'enfonçant  obliquement  en  arrière  ;  ailes  courtes; 
queue  presque  nulle;  pouce  réduit  à  un  petit  ergot  ne  pour 
vaut  toucher  la  terre;  peu  de  nu  autour  de  l'œil. 

Genre  Pigeon;  Columba,  Linn.*  Bec  voûté;  narines  percées 
dans  un  large  espace  membraneux  et  couvertes  d'une  écaille 

\  C'esi  avec  (^^uelc^ues  doutes  que  M.  Cuvier  a^dmet  ce  genre  dans 
l'ordre  des  Gallinacés. 

2  Le  genre  des  Pigeons  est  place  ici  comme  un  appendice  à  Tordre 
des  Gallinacés.  M.  Cuvier  fait  ,remar(][uer  ses  rapports  nombreux  atec 
ks  passereaux. 


ORN  4o5 

cartilagineuse ,  qui  forme  même  un  renflement  à  la  base  du 
bec  ;  doigts  n'ayant  à  leur  base  d'autres  membranes  que  celles 
qui  résultent  de  la  continuation  des  rebords  ;  queue  formée 
de  douze  pennes  ;  sternum  profondément  et  doublement  échan- 
cré  ;  jabot  extrêmement  dilaté.. —  A.  Colombi-Gallines,  Levail- 
lant.  Tarses  élevés  ;  bec  grêle  et  flexible.^ -^  B.  Colombes  ou 
Pigeons  ordinaires,  Levaill.  Ayant  les  pieds  plus  courts  que 
les  précédens ,  mais  le  bec  grêle  et  flexible  comme  le  leur. 
—  C  Colombars ,  Levaill.  ;  Vinago ,  Cuv.  Bec  plus  gros ,  de 
substance  solide  et  comprimé  par  les  côtés;  tarses  courts; 
pieds  larges  et  bien  bordés. 

5.'  OaDAE,  ÉCHASSIERS.  Bas  des  jambes  nu;  tarses  sou- 
vent très-élevés;  bec  variable  dans  ses  formes;  le  plus  sou- 
vent le  doigt  extérieur  uni  par  sa  base  à  celui  du  milieu 
au  moyen  d'une  courte  membrane;  quelquefois  deux  mem- 
branes semblables,  lesquelles  manquent  aussi  tout-à-fait  dans 
plusieurs  échassiers;  doigts  quelquefois  bordés  ou  palmés  dans 
toute  leur  longueur;  ailes  ordinairement  longues. 

1.'*  Famille,  Brévifennes.  Ailes  très -courtes,  ne  pouvant 
servir  au  vol  ;  bec  analogue  à  celui  des  gallinacés  ;  sternum 
en  simple  bouclier  sans  carène  médiane  ;  muscles  pectoraux 
fort  minces  ;  point  de  pouce. 

Genre  Autruche;  Struthio ,  Linn.  Ailes  revêtues  de  plumes 
lâches  et  flexibles,  à  barbules  écartées,  utiles  pour  la  course; 
bec  déprimé  horizontalement,  de  longueur  médiocre,  mousse 
au  bout;  langue  courte  et  arrondie  comme  un  croissant;  yeux 
grands  ;  paupières  garnies  de  cils;  jambes  et  tarses  très-élevés  ; 
un  grand  jabot;  estomac  succenturié  très-développé  ;  intestins 
volumineux;  deux  cœcums  très -grands;  cloaque  servant  à 
retenir  les  urines  ;  doigts  au  nombre  de  deux  ou  de  trois. 

Genre  Casoar;  Casuarius,  Briss.  Ailes  plus  courtes  que  celles 
des  autruches,  totalement  inutiles  pour  la  course;  pieds  à 
trois  doigts ,  tous  garnis  d'ongles  ;  pltimes  ayant  leurs  barbes  si 
écartées  et  si  peu  garnies  de  barbules,  qu'elles  ont  l'apparence 
générale  de  poils  ou  de  crins  tombans. 

2/  Famille,  Pressi rostres.  Jambes  hautes,  sans  pouce,  ou 
dont  le  pouce  est  trop  court  pour  toucher 'à  terre;  bec  mé- 
diocre ,  légèrement  comprimé. 

Genre  Outarde;  Otis,  Linn.  Bec  médiocre,  à  mandibule 


*oi*  ORN 

supérieure  légèrement  arquée  et  voûtée  ;  corps  massif  des 
fajlinacés  ;  cou  et  pieds  assez  longs  ;  de  très-petites  palmures 
entre  la  base  des  doigts;  tarses  réticulés;  ailes  courtes. 

Genre  Pluvier;  Charadrius ^  lAun.  Point  de  pouce ^  bec  mé- 
diocre ,  comprimé ,  renflé  au  bout*  —  A»  Œdicnèmes  ;  Œdie- 
nemus ,  Cuv.  Bo,ut  éki  bec  renflé  en  dessous  comme  en  des- 
sus ;  fosse  des  narines  étendue  seulement  sur  la  moitié  de  sa 
longueur;  pieds  réticulés.  —  B.  Pluviers  proprement  dits; 
Charadrius^  Cuv.  Bec  renflé  seulement  en  dessus,  ayant  les 
deux  tiers  de  sa  longueur  occupés  de  chaque  côté  par  la 
fosse  nasale. 

Genre  Vanneau;  Tringa,  linn.  Bec  semblable  à  celui  des 
pluviers;  un  petit  pouce  qui  ne  peut  toucher  la  terre.  — 
A»  Vanneaux -Pluviers;  Squataroha^  Cuv.  Bec  renflé  en  des- 
sous; fosses  nasales  courtes,  comme  dans  les  œdicnèuEies;  pieds 
réticulés;  pouce  à  peine  perceptible.  —  B.  Vanneaux  pro- 
prement dits.  Fosses  nasales  allant  aux  deux  tiers  de  la  lon- 
gueur du  bec;  tarses  écussonnés,  au  moins  en  partie;  pouce 
on  peu  plus  marqué  que  dans  les  vanneaux-pluviers. 

Genre  Huitrier;  Hœmatopus.  Bec  un  peu  plus  long  que 
celui  des  vanneaux  et  des  pluviers,  droit,  pointu  et  com- 
primé en  coin;  fosses  nasales  très-creuses,  n^occupant  que  la 
moitié  de  la  longueur  du  bec  ;  narines  y  étant  percées  au 
milieu ,  comme  une  petite  fente  ;  jambes  de  hauteur  médiocre; 
tarses  réticulés  ;  trois  doigts  seulement. 

Genre  Coure-vîte;  Cursorius^  Lacép.;  Tachydromus,  lUig. 
Bec  grêle,  conique,  arqué,  sans  sillon ,  et  médiocrement  fendu; 
ailes  courtes  ;  jambes  assez  élevées;  trois  doigts  sans  palmures; 
point  de  pouce. 

Genre  Cariama,  Briss.  :  Mierodaclylus,  GeofT.  ;  Dicholophus , 
lllig.  Bec  assez  long ,  crochu  et  fendu  jusque  sous  Pœil  ;  jambes 
écussonnées  et  très-hautes,  se  terminant  par  des  doigts  extrê- 
mement courts ,  un  peu  palmés  à  leur  base  et  par  un  pouce 
qui  ne  peut  atteindre  la  terre. 

3.*  Famille,  Cultrirostres.  Bec  gros,  long  et  fort,  le  plus 
souvent  même  tranchant  et  pointu. 

1."  Thibu*  Les  Grues.  Bec  médiocre. 

Genre  Grue;  Grus,  Cuv.  Bec  droit,  peu  fendu;  fosse  mem^ 
braneuse  des  narines  large  et  concave ,  occupant  près  de  la 


ORN  406 

moitié  de  sa  longueur;  jambes  écussonnées;  doigts  médiocres ,/ 
les  externes  peu  palmés  et  le  pouee  touchant  à  terre  ;  le  plus 
souvent  une  partie  plus  ou  moins  considérable  de  la  téie  ou 
du  cou  dénuée  de  plumes.  —  A»  Agamis;  Psophia,  Linn.^  BeO 
plu»  court  que  celui  des  autres  espèces;  tête  et  cou  rerétus 
seulement  d'un  duvet  :  tour  de  Fceil  nu. — JB.  Grues  ordinairesè 
Bec  autant  et  plus  long  que  la  tête.  —  C.  Courlan.  Bec  plus 
grêle  et  un  peu  plus  fendu  que  celui  des  grues ,  se  renflant 
vers  le  dernier  tiers  de  sa  longueur  ;  doigts  assez  longs ,  sans 
aucune  palmure.  —  C.  Caurales;  Eurypjga,  lUig.  Bec  plus 
gréle  que  celui  des  grues,  fendu  jusqu'au-dessous  des  yeux. 

2."  Trjbv.  Bec  fort;  doigts  longs. 

Genre  Savacou;  Cancromay  Linn.  Bec  très-large  de  droite 
à  gauche,  comme  formé  de  deux  cuill<?rs  appliquées  Tune 
contre  l'autre  par  leur  côté  concave;  mandibules  fortes  et 
tranchantes ,  la  supérieure  ayant  une  dent  aiguë  à  chaque 
côté  de  sa  pointe;  narines  percées  vers  sa  base,  se  prolon- 
geant en  deux  sillons  parallèles  qui  régnent  jusque  vers  sa 
pointe^ pieds  pouirvus  de  quatre  doigts,  tous  longs  et  presi» 
que  sans  membranes. 

Genre  Héron;  Ardea,  Linn.  Bec  fendu  jusque  sous  les 
yeux  ;  une  petite  fosse  nasale  prolongée  en  un  sillon  jusque 
très-près  de  la  pointe;  bord  interne  de  l'ongle  du  doigt  du 
milieu  ayant  son  tranchant  dentelé  ;  jambes  écussonnées  ; 
doigts  et  pouce  assez  longs,  leur  palmure  externe  notable; 
yeux  placés  dans  une  peau  nue  qui  s'étend  jusqu'au  bec; 
estomac  très-grand,  peu  musculeux;  un  très-petit  cœcum. 
—  A»  Hérons  proprement  dits  :  Cou  très-grêle,  garni  vers  le 
bas  de  longues  plumes  pendantes.  —  B,  Aigrettes.  Pliâmes 
du  bas  du  dos  étant  à  une  certaine  époque  singulièrement 
longues  et  effilées.  —  C.  Butors.  Plumes  du  cou  lâches  et 
écartées,  ce  qui  le  fait  paroître  gros.  —  D.  Bihoreaux.. 
Plumes  du  cou  comme  dans  les  butors  ;  quelques  plumes 
roides  et  grêles  implantées  dans  l'occiput  des  individus 
adultes. 

3.*^  Tribu.  Bec  plus  gros  et  plus  lisse  que  dans  la  seconde 
tribu  ;  des  palmures  presque  égales  et  assez  fortes  entre  les 
bases  des  doigts. 

Genre  Cigogne;   Ciconiay  Cuv.   Bec  gros,  médiocrement 


4o«*  ORN 

fendu,  sans  fosse  ni  sillon,^ où  les  narines  sont  percées  ven 
le  dos  prés  de  sa  base  ;  langue  très-courte  ;  jambes  réticulées; 
doigts  extérieurs  assez  fortement  palmés  à  leur  base;  cœcums 
très -petits. 

Genre  Jabiru  ;  M^eteria,  Linn.  Ouverture  du  bec  médiocre, 
ce  bec  étant  légèrement  recourbé  vers  le  haut;  narines,  tanes 
et  palmures  des  doigts  des  pieds  comme  dans  les  cigognes. 

Genre  Ombrette;  Seopus,  firiss.  Bec  comprimé,  dont  l'arête 
tranchante  se  renfle  vers  la  base  ;  narines  se  prolongeant  en 
un  sillon  qui  court  parallèlement  à  Taréte  du  bec  jusqu'au 
bout,  qui  est  un  peu  crochu.   • 

Genre  Bec -ouvert:  Hians,  Lacép.;  Anastomus,  Hlîg-  Bec 
semblable  à  celui  des  cigognes,  à  cela  près,  que  ses  mandi- 
bules ne  se  touchent  que  par  la  base  et  par  la  pointe,  en 
laissant  dans  le  milieu  de  leurs  bords  un  intervalle  vide. 

Genre  Tantale;  Tantalus,  Linn.  Pieds,  narines  et  bec  des 
cigognes  ;  dos  de  ce  bec  néanmoins  arrondi  et  sa  pointe  étant 
recourbée  vers  le  bas  et  légèrement  échancrée  de  chaque 
côté;  une  portion  de  la  tête,  et  quelquefois  du  cou  ,  jdénuée 
de  plumes. 

Genre  Spatule  ;  Platalea ,  Linn.  Bec  long ,  plat ,  large  par- 
tout, s'élargissant  et  s' aplatissant ,  surtout  au  bout,  en  un 
disque  arrondi,  comme  celui  d'une  spatule;  deux  sillons 
légers,  partant  de  la  base,  s'étendant  jusqu'au  bout,  sans 
rester  exactement  parallèles  aux  bords  ;  narines  ovales  et 
percées  à  peu  de  distance  de  l'origine  de  chaque  sillon; 
langue  petite;  jambes  hautes,  réticulées;  palmures  assez  con- 
sidérables; deux  peiits  cœcums  ;  gésier  musculeux,  comme 
dans  les  cigognes* 

4/  Famille,  Longirostres.  Bec  grêle,  long  et  foible. 

Genre  Bécasse;  Scolopax,  Linn.  Caractères  de  la  famille. 
— -  A,  Ibis;  Ibis,  Cuv.  Bec  arqué  comme  celui  des  tantales, 
mais  beaucoup' plus  foible,  sans  échancrures  à  la  pointe;  na- 
rines percées  vers  le  dos  de  sa  base,  se  prolongeant  chacune 
en  un  sillon  qui  règne  jusqu'au  bout  ;  ce  bec  étant  assez  épais, 
presque  carré  à  son  origine  ;  quelque  partie  de  la  tête  ou  du 
cou  toujours  dénuée  de  plumes;  doigts  externes  notablement 
palmés  à  la  base  ;  pouce  assez  long  pour  bien  appuyer  à  terre; 
quelquefois  les  jambes  courtes  et  réticulées.  —-  B.  Courlis; 


ORN  407 

Numenius ,  Cuv.  Bec  arqué  comme  celui  des  ibis ,  mais  plus 
grêle,  rond  dans  toute  sa  longueur;  sillon  des  narines  n'oc- 
cupant qu'une  très-petite  partie  de  ce  bec  ;  le  bout  de  la  man* 
dibule  supérieure  dépassant  l'inférieure  et  saillant  un  peu  au« 
delà  de  celle-ci  vers  le  bas.  —  C.Corlieux;  Phœopus,  Cuv.  Bec 
assez  semblable  à  celui  des  courlis ,  déprimé  vers  le  bout  et 
conservant  les  sillons  des  narines  sur  presque  toute  sa  lon- 
gueur. —  D.  Falcinelles;  Falcinellus,  Cuv.  .Bec  encore  assez 
semblable  à  celui  des  courlis  et  conservant  ses  sillons  comme 
xelui  des  corlieux  ;  point  de  pouces.  —  E.  Bécasses  propre- 
ment dites;  Scolopax,  Cuv.  Bec  droit,  sillons  des  narines 
régnant  jusqu'auprès  du  bout,  qui  se  renfle  un  peu ,  dépasse 
la  mandibule  inférieure ,  et  sur  le  milieu  duquel  il  y  a  un 
sillon  simple;  le  bout  en  étant  mou  et  très-sensible ,  prenant 
une  surface  pointillée  par  le  dessèchement  :  tête  comprimée  y 
yeux  placés  fort  en  arrière.  —  F.  Rhyncbées;  Khjnchœa^  Cuv. 
Bec  de  bécasse ,  avec  les  mandibules  à  peu  près  égales  ,  légè- 
rement arquées  à  leur  bout  ;  sillons  des  narines  régnant 
jusqu'à  l'extrémité  du  bec  supérieur,  qui  n'a  point  de  sillon 
impair.  —  G.  Barges;  Limosa,  Bechst.  Bec  droit,  quelquefois 
même  légèrement  arqué  vers  le  haut  et  encore  plus  long  que 
celui  des  bécasses  ;  sillon  des  narines  régnant  jusque  tout  près 
de  l'extrémité ,  qui  est  un  peu  déprimée  et  mousse ,  sans  sillon 
impair  ni  pointillures.  —  H.  Maubèches;  Calidris,  Cuv.  Bec  i 
peu  près  aussi  long  que  la  tête;  déprimé  au  bout;  sillon  nasal 
très-long,  comme  dans  les  barges;  doigts  légèrement  bordés, 
n^ayant  point  de  palmures  entre  leurs  bases;  pouce  à  peine 
assez  long  pour  toucher  la  terre  ;  jambes  médiocrement  hautes. 
—  I,  Alouettes  de  mer;  Pelidna,  Cuv.  Semblables  aux  maue 
bêches,  ayant  seulement  le  bec  un  peu  plus  long  que  la  tête  ; 
pieds  sans  bordures  ni  palmures.  —  X.  Coi^battans;  Mâchâtes, 
Cuv.  Semblables  aux  maubèches  par  le  port  et  par  le  bec  ; 
palmures  entre  leurs  doigts  extérieurs  à  peu  près  aussi  con- 
sidérables que  dans  les  chevaliers,  les  barges,  etc.  —  L.  San- 
derlings  :  Arenaria^  Bechst.;  Calidris j  lUig.  Semblables  aux 
maubèches,  mais  dépourvus  de  pouce.  —  M.  Phalaropes; 
Phalaropus ,  Briss.  Bec  plus  aplati  que  celui  des  maubèches, 
ayant  d'ailleurs  les  mêmes  proportions  et  les  mêmes  sillons; 
pieds  ayant  leurs  doigts  bordés  de  très -larges  membranes. 


*07*  ORN 

(eomin€  ceux^  des  foulques.  —  N.  Tourûe-pîeWes  ;  SirepsiUtf 
illig.  Jambes  basses  ;  bec  court;  doigts  sans  aucune  palmure; 
mais  ce  bec  ^tant  eobique ,  poiatu ,  sans  dépression ,  coii- 
presskm,  ni  renflement,  et  la  fosse  nasale  n'en  dëpaasaat 
fias  la  moitié  ;  pouce  touchant  très -peu  à  terre.  —  G.  Cheva- 
liers; Toianu$ ,  Cnv»  Bec  gr^e,  rond,  pointu,  ferme,  dont  le 
«lion  àes  narines  ne  dépasse  pas  la  moitié  de  la  longueur, 
«t  dont  ia  mandibule  supérieure  s^arque  un  peu  vers  le  bout 
' —  F.  Lobipèdes  ;  Lohipe$ ,  Cuv.  Bec  pareil  i  celui  des  «heva- 
liens  ;  pieds  semblables  à  ceux  des  phalaropes.  —  Q.  Édias- 
siers  :  Himantofu$ ,  Briss.  ;  Maerotarsus ,  Lacép^  Bec  rond , 
]grél^  et  pointu;  sillon  des  narines  n'occupant  que  la  moitié  de 
sa  longueur;  jambes  excessivement  grêles  et  hautes,  réticu- 
lées et  destituées  de  pouces. 

Geniw  Avocette  ;  IRèeurvirostra ,  Lion.  Pieds  palmés  à  pea 
prés  jusqu'au  bout  àe&  doigts;  tarses  élevés  ;  jambes  à  moitié 
imes;  tarses  réticulés  ;  pouces  itrés-«courts,  ne  touchant  pas  i 
tttpe  ;  bec  long,  grêle,  pointu,  lisse  et  élastique,  fortement 
vourbé  vers  le  haut. 

5.*  Famille,  Macro  dactyles.  Doigts  des  pieds  fort  longs  et 
propres  à  marcher  sur  les  herbes  des  jnarais,  ou  siéme  à 
nager;  point  de  membranes  entre  les  bases  de  c^  doigts; 
bec  plus  ou  moins  comprimé  par  les  c6tés,  s^alon^eant  ou  se 
raccourcissant  selon  les  genres,  toujours  plus  épais  que  dans 
la  famille  précédente  ;  corps  comprimé  ;  ailes  médiocres  ou 
courtes  ;  un  pouce  très-long. 

1  .'*  Tiavu.  Ailes  armées. 

Genre  Jacana ,  Briss.  ;  Purra ,  Linn.  Doigts  très-^longs ,  séparés 
jusqu^à  leur  racine  ;  ongles,  celui  du  pouce  surtout,  très-longs 
et  très-pointus  ;  bec  assez  semblable  à  celui  des  vanneaux  par 
sa  longueur  médiocre  et  le  léger  renflement  de  son  bout; 
ailes  armées  d*un  éperon. 

Genre  Kamichi;  Palamedea,  Linn.  Deux  forts  ergots  à  cha- 
-que  aile;  doigts  longs,  sans  palmures;  ongles  forts,  surtout 
celui  du  pouce,  qui  est  long  et  droit,  comme  aux  alouettes; 
hec  peu  fendu,  peu  eomprimé,  non  renflé,  sa  mandibule 
supérieure  étant  légèrement  arquée  ;  jambes  réticulées. 

2.'  Tribu,  Ailes  non  armées. 

« 

Genre  Râle;  Kallus,  Base  du  bec  ne  se  prolongeant  pas  en 


ÔRN  "  4Ô8 

tine  sorte  d^ëcusson  sur  le  front.  —A»  Râles  proprement  dits; 
Rallus,  Bechst.  Le  bec  un  peu  long.  —  B.  Râles  de  genêt; 
Crex,  Bechst.  Bec  un  peu  plus  court. 

Genre  Foulque;  Fulica,  Linn.  Base  du  bec  se  prolongeant 
sur  le  front  en  forme  d'écusson.  —  A.  Poules  d'^au;  Galli-^ 
nula  y  Briss. ,  Lath.  Bec  comme  celui  des  râles  ordinaires  ; 
tioigts  fort  longs  et  munis  d'une  bordure  très -étroite.  -— B. 
Talèves  ou  poules  sultanes  ;  Forphyrio ,  Briss.  Bec  haut  rela- 
tivement à  sa  longueur;  doigts  très-longs,  presque  sans  bor- 
dure sensible  ;  plaque  frontale  considérable,  tantôt  arrondie, 
tantôt  carrée  dans  le  haut.  —  C.  Foulques  ou  Morelles; 
Fulica^  Briss.  Bec  court;  une  plaque  frontale  considérable; 
doigts  fort  élargis  par  une  bordure  festonnée. 

Genre  Giarole  ;  Glareola,  Gmel.  '  Bec  court,  conique, 
arqué  tout  entier,  assez  fendu  et  ressemblant  à  celui  d'un 
gailinacé;  ailes  excessivement  longues  et  pointues;  queue  sou- 
vent fourchue;  jambes  de  hauteur  médiocre;  tarses  écusson- 
nés;  doigts  externes  un  peu  palmés;  pouce  touchant  la  terre* 

Genre  Flammant;  Phanicopterus ,  Linn.  Jambes  d'une  hau- 
teur excessive  ;  trois  doigts  de  devant  palmés  jusqu'au  htfMt , 
celui  de  derrière  extrêmement  court;  cou  très-grêle  et  très« 
long;  tête  petite ,  portant  un  bec  dont  la  mandibule  inférieure 
est  un  ovale  ployé  longitudinalement  en  canal  demi- cylin- 
drique ,  tandis  que  la  supérieure ,  oblongue  et  plate,  est  ployée 
en  travers  dans  son  milieu  pour  joindre  l'autre  exactement  ; 
fosse  membraneuse  des  narines  occupant  presque  tout  le  côté 
de  la  partie  qui  est  derrière  le  pli  transversal  ;  narines  en 
forme  de  fentes  au  bas  de  cette  fosse  ;  bords  des  deux  man- 
dibules garnis  de  petites  lames  transverses  très>fines,  analo- 
gues aux  dentelures  du  bec  des  canards. 

G.*  Ordre,  PALMIPÈDES.  Pieds  implantés  à  l'arrière  du 
corps,  portés  sur  des  tarses  courts  et  comprimés,  et  palmés 
entre  les  doigts;  Cou  dépassant  quelquefois  de  beaucoup  la 
longueur  des  pieds;  sternum  très -long,  n'ayant  de  chaque 
côté  qu'une  échancrure,  ou  un  trou  ovale  garni  de  mem- 
branes; gésier  musculeux;  cœcums  longs. 

1  Ce  genre  et  le  suivant  sont  considérés  comme  un  appendice  à  l'ordre 
des  écbasiiers,  par  M.  Cuvier. 


4o8»  ORN 

i/' Famille,  Plon^geurs ou Brachyptères.  Ailes  trés-courtes) 
pieds  implantés  très  en  arrière  du  corps. 

Genre  Plongeon  ;  Colymbus ,  Linn.  Bec  lisse ,  droit ,  com- 
primé, pointu;  narines  linéaires.  — -  A.  Grèbes:  Podicepsj 
Lath.  ;  Colymbus,  Briss.,  lUig.  Doigts  bordés  de  larges  mem- 
branes,- les  antérieurs  seulement  réunis  à  leur  base;  ongle 
du  doigt  du  milieu  aplati  ;  tarse  fortement  comprimé.  —  B, 
Plongeons  proprement  dits:  Mergus^  Briss.  ;  Colymhus,  Lath.; 
Eudytesj  Hlig.  Formes  des  grèbes;  pieds  entièrement  palmés; 
ongles  pointus.  —  C  Guillemots;  Uria,  Briss.,  ^^^^ë*  Formes 
générales  des  précédens;  des  plumes  descendant  jusqu'aux 
narines;  bec  ayant  sa  pointe  un  peu  arquée  et  écbancrée; 
point  de  pouce.  —  D.  Céphus  ou  Colombes  du  Groenland. 
Bec  plus  court  et  à  dos  plus  arqué  que  dans  les  guillemots, 
sans  échancrures  ;  symphyse  de  la  mandibule  inférieure  extrê- 
mement courte;  ailes  assez  fortes;  membranes  des  pieds  assez 
échan  crées. 

Genre  Pingouin;  Aloa,  Linn.  Bec' très -comprimé,  élevé 
verticalement,  tranchant  parle  dos,  ordinairement  sillonné 
en  travers;  pieds  entièrement  palmés,  manquant  de  pouces. 
-^  A.  Macareux:  Fratercula,  Briss.;  Mormon ^  Hlig*  Bec  plus 
court  que  la  tête  et  d'autant  plus  élevé  à  sa  base  qu'il  n'est 
long,  sa  base  étant  garnie  d'une  peau  plissée;  narines  placées 
près  du  bord  en  forme  de  fentes  étroites;  ailes  petites.  — 
B*  Pingouins  proprement  dits;  Alca ,  Cuv.  Bec  plus  alongé 
et  en  forme  de  lame  de  couteau;  des  plumes  en  garnissant 
la  base  jusqu'aux  narines;  ailes  extrêmement  petites,  ne  pou- 
vant servir  au  vol. 

Genre  Manchot;  AptenodiUs,  Forster.  Pieds  tout-à-fait  à 
l'arrière  du  corps;  tarse  élargi,  comme  la  plante  du  pied 
d'un  quadrupède,  formé  de  trois  os  soudés  par  leur  extré- 
mité, appuyant  sur  le  sol;  trois  doigts  antérieurs  unis  par 
une  membrane  entière;  un  petit  pouce  dirigé  en  dedans; 
ailes  extrêmement  petites,  n'étant  garnies  que  de  vestiges 
de  plumes,  qui  sont  presque  semblables^  au  premier  coup 
d'œil ,  à  des  écailles  de  poissons.  —  A»  Manchots  proprement 
dits;  Aptenodjtes ,  Cuv.  Bec  grêle,  long,  pointu  ;  mandibule 
supérieure  un  peu  arquée  vers  le  bout,  couverte  de  plumes 
jusqu'au  tiers  de  sa  longueur,  où  est  la  narine,  d'où  part  ua 


ORN  409 

«lion  qui  sYtend  jttsqu'au  bout.  —  B.  Gorfous;  Catarrhacles, 
Briss.  Bec  fort,  peu  compriaië,  pointu,  à  dos  arrondi,  avec 
la  pointe  un  peu  arquée  ;  le  sillon  qui  part  de  la  narine  se 
terminant  obliquement  au  tiers  inférieur  du  bord.  —  C» 
Sphénisques;  Spheniscus ,  Briss.  Bec  comprimé,  droit,  irré- 
gulièrement sillonné  à  sa  base  ;  bout  de  la  mandibule  supé- 
rieure crochu,  celui  de  l'inférieure  tronqué;  narines  au  mi- 
lieu et  découvertes. 

2,"  Famille,  Longipennes  ou  Grands  voiliers.  Pouce  libre 
ou  nul;  ailes  très-longues;  bec  sans  dentelures,  tantôt  cro- 
chu au  bout,  tantôt  simplement  pointu;  gésier  musculeux^ 
cœcums  courts. 

Genre  Pétrel;  Procellaria,  Linn.  Bec  crochu  par  le  bout  et. 
dont  Pextrémité semble  faite  d^une  pièce  articulée  sur  le  reste; 
narines  réunies  en  un  tube  couché  sur  le  dos  de  la  mandi- 
bule supérieure;  un  ongle  implanté  dans  le  talon  au  lieu  de 
pouce.  —  A.  Pétrels  proprement  dits.  Mandibule  inférieure 
tronquée.  —  B,  Puilins,  Pujffinus,  Bout  de  la  mâchoire  infé- 
rieure se  recourbant  vers  le  bas  avec  celui  de  la  supérieure; 
narines,  quoique  tubuleuses,  s*ouvrant  non  point  par  un  ori- 
fice commun,  mais  par  de\rx  trous  distincts;  bec  plus  alongé 
à  proportion  que  celui  des  pétrels. —  C,  Pélécanoïdes,  Lacép.; 
Halodroma ,  llHg.  Bec  et  foru»es  des  pétrels;  gorge  dila- 
table comme  celle  des  cormorans;  point  de  pouce.  —  D. 
Prions ,  Lacép.  ;  Pachyptila ,  lllig.  Semblables  aux  pétrels , 
mais  ayant  les  narines  séparées  comme  les  puffîns  ;  bec  élargi 
à  sa  base,  ses  bords  étant  garnis  extérieurement  de  lames ^ 
comme  chez  les  canards. 

Genre  Albatros  ;  Diomedea  ,  Linn.  Bec  grand ,  fort  et 
tranchant,  marqué  de  sutures,  terminé  par  un  gros  croc, 
qui  y  semble  articulé;  narines  en  forme  de  rouleaux  courts^ 
couchés  sur  les  côtés  du  bec;  pieds  sans  pouce,  ni  ongle  k, 
la  place  de  ce  pouce. 

Genre  Mouette;  Larus  ,  Linn.  Bec  comprimé,  alongé, 
pointu  ;  sa  mandibule  supérieure  arquée  vers  le  bout,  l'in- 
férieure formant  en  dessous  un  angle  saillant  ;  narines  pla- 
cées vers  le  milieu  de  ce  bec,  longues,  étroites  et  percées 
à  jour;  jambes  assez  élevées;  pouce  court.  —  ji.  Goè'laods, 
Mauves  ou  Mouettes.  Queue  droite.  — J3.  Stercoraires,  Briss.  ;^ 
36.  ^  26* 

y 


409*  ORN 

Lestris ,  Illig.  Queue  pointue  ;  narines  membraneuses  plu« 
grandes  que  dans  les  mouettes  et  goélands,  ce  qui  reporte 
Forifice  des  narines  plus  près  de  la  pointe  et  du  bord  du  bec. 

Genre  Hirondelle  de  mer;  Stema,  Linn.  Ailes  excessive- 
ment longues  et  pointues;  pieds  courts;  bec  pointu ,  com- 
primé, droit,  sans  courbure  ni  saillie;  narines  placées  vers 
sa  base ,  oblongues  et  percées  de  part  en  part;  membranes  des 
doigts  fort  échancrées.  —  A*  Hirondelles  de  mer  proprement 
dites.  Queue  fourchue.  —  B,  Noddis.  Queue  n'étant  pas  four- 
chue et  égalant  presque  les  ailes;  une  légère  saillie  sous 
le  bec. 

Genre  fiec-en-ciseaux  ;  Rhfncops^  Linn.  Mandibule  supé^ 
rieure  de  beaucoup  plus  courte  que  Finférieure;  toutes  deux 
comprimées  en  lames  simples,  dont  les  bords  se  répondent 
sans  s'embrasser  ;  pieds  très  -  courts  ;  ailes  longues  ;  queue 
fourchue. 

5.'  Famille,  Totifalmes.  Pouce  réuni  avec  les  autres  doigts 
dans  une  seule  membrane. 

Genre  Pélican  ;  Pelecanus,  Linn.  Un  espace  dénué  de  plumes 
à  la  base  du  bec;  narines  en  forme  de  fentes,  dont  l'ouver- 
ture est  à  peine  sensible;  peau  de  la  gorge  plus  ou  moins 
extensible;  langue  fort  petite;  gésier  aminci,  formant  avec 
les  autres  estomacs  un  grand  sac  ;  cœcums  médiocres  ou  petits. 
A»  Pélicans  proprement  dits:  Onocrotalus,  Br/ss.  ;  Pelecanus , 
Illig.  Bt'C  très-long  et  large,  droit,  aplati  horizontalement, 
terminé  par  un  crochet;  mandibule  inférieure  à  branches 
flexibles,  soutenant  une  membrane  nue  et  dilatable  en  un  sac 
volumineux  ;  deux  sillons  régnant  sur  la  longueur  du  bec  et 
les  narines  y  étant  cachées.  —  B.  Cormorans  :  Phalacrocorax  ^ 
Briss. ;  Carlo  t  Meyer;  Halieus,  Hlig*  Bec  alongé ,  comprimé; 
le  bout  de  la  mandibule  supérieure  crochu  ,  et  celui  de  l'infé- 
rieure tronqué;  langue  fort  petite;  peau  de  la  gorge  moins 
dilatable  que  dans  les  pélicans;  narines  comme  une  petite 
ligne  qui  ne  semble  pas  percée;  second  doigt  ayant  son  ongle 
denté  en  scie. — a.  Cormorans  proprement  dits.  Queue  ronde, 
ongle  composée  de  quatorze  pennes.  —  h.  Frégates.  Queue 
fourchue  ;  pieds  courts,  doni  les  membranes  sont  profon- 
dément échancrées  ;  envergure  des  ailes  excessive  ;  les  deux 
|iiandibules  courbées  au  bout.  -»  C.  Fous  ou  Boubies  :  SuUij^ 


ORN  4JQ 

iBriss.  ;  Dy$porus,  Illig.  Bec  droit,  légèrement  comprimé  , 
pointu  ;  sa  pointe  étant  un  peu  arquée  :  ses  bords  denticulés 
en  scie,  à  dents  dirigées  en  arrière;  narines  se  prolongeant 
en  une  ligne  qui  Va  jusque  près  de  la  pointe  ;  gorge  peu  ex- 
tensible; tour  des  yeux  nu;  ongle  du  doigt  du  milieu  dentelé 
en  scie;  ailes  médiocres;  queu'e  un  peu  en  coin. 

Genre  Anhinga;  Plotus,  Linn.  Corps  et  pieds  de  cormorans; 
cou  long;  tête  petite;  bec  droit,  grêle  et  pointu,  à  bord* 
denticulés;  tour  des  yeux  nu. 

Genre  Paille-en-queue ;  Phaeton,  Linn.  Bec  droit,  pointu, 
denticulé ,  médiocrement  fort  ;  pieds  courts  ;  ailes  longues  ; 
deux  des  pennes  de  la  queue  étroites  et  très-longues;  point 
d'espace  nu  sur  la  tête. 

4**^  Famille,  Lamelurostres.  Bec  épais,  revêtu  d'une  peau 
molle  plutôt  que  d'une  véritable  corne,  ses  bords  étant  garnis 
de  lames  ou  de  petites  dents  ;  langue  large  et  charnue,  den^ 
teiée  dans  ses  bords  ;  ailes  de  médiocre  longueur  ;  la  tra« 
chée-artère  du  mâle ,  dans  le  plus  grand  nombre ,  renflée  près 
de  sa  bifurcation  en  capsules  de  diverses  formes;  gésier 
grand,  très-musculeux  ;  cœcums  longs. 

Genre  Canard;  Anas,  Linn.  Bec  grand  et  large,  à  bords 
garnis  d'une  rangée,  de  lames  saillantes,  minces,  placées 
transversalement.  —  *Les  Cygnes;  Çygnus,  Meyer.  Bec  aussi 
large  en  avant  qu'en  arrière ,  plus  haut  que  large  à  sa  base  ; 
narines  situées  à  peu  près  au  milieu  de  sa  longueur;  cou 
fort  alongé  —  **  Les  Oies  ;  Anser  ,  Briss.  Bec  médiocre  ou 
court,  plus  étroit  en  avant  qu'en  arrière  et  plus  haut  que 
large  à  sa  base;  jambes  plus  élevées  et  plus  rapprochées  du 
milieu  du  corps  que  celles  des  canards.  —  a.  Oies  propre- 
ment dites.  Bec  aussi  long  que  la  tête  ;  les  bouts  des  lamelles 
qui  en  garnissent  le  bord  paroissant  comme  des  dents  poin- 
tues. —  h,  Bcmaches.  Bec  plus  court  et  plus  menu  que  celui 
des  oies  proprement  dites,  ne  laissant  pas  voir  sur  ses  bords 
les  extrémités  des  lamelles  qui  les  garnissent  — •  ***  Les  Ca- 
nards proprement  dits  :  Anas  ,  Meyer.  Bec  moins  haut  que 
large  à  sa  base,  et  autant  ou  plus  large  à  son  extrémité  que 
vers  la  tête;  narines  plus  rapprochées  de  son  dos  et  de  sa 
base  que  dans  les  cygnes  et  les  oies  ;  jambes  plus  courtes  et 
situées  plus  à  l'arrière  du  corps  que  celles  de  ces  mêmes  «i^ 


4«o»  ORN 

seaux;  cou  moins  long.  =  i."'  Division.  Pouce  bordé  d*ane 
membrane;  tête  grosse;  cou  court;  pieds  très -reculés  en 
arriére  du  corps  ;  ailes  petites;  queue  roide;  tarses  très-com- 
primés  ;  doigts  assez  longs  ;  palmures  très-entières.  —  a.  Ma- 
creuses. A  bec  large  et  renflé.  —  h.  Garrots.  Bec  court  et  plus 
étroit  en  avant  ;  souvent  les  pennes  du  milieu  de  la  queue 
plus  longues  que  les  autres,  ce  qui  la  rend  pointue.  — ,  C, 
Eiders.  Bec  plus  alongé  que  celui  des  garrots ,  remontant 
plus  haut  sur  le  front ,  où  il  est  échancré  par  un  angle  de 
plumes;  mais  de  même  plus  étroit  en  avant.  —  D.  Millouins. 
Bec  large  et  plat,  n'ofifrant  d'ailleurs  aucune  marque  notable.  == 
2.**  Division.  Pouce  non  bordé  d'une  membrane  ;  tête  plus 
mince,  pieds  moins  larges,  cou  plus  long,  bec  plus  égal,  corps 
moins  épais,  pieds  placés  moins  à  Tarrière  du  corps  que  dans 
les  canards  de  la  première  division.  —  a,  Souchets.  Bec  long, 
dont  la  mandibule  supérieure,  ployée  parfaitement  en  demi- 
cylindre,  est  élargie  au  bout;  les  lamelles  en  étant  très-lon- 
gues et  très-minces.  —  b.  Tadornes.  Bec  très -aplati  vers  le 
bout,  relevé  en  bosse  saillante  à  sa  base.  —  c.  Canards  mus- 
qués,ayant  des  parties  nues  sur  la  tête,  à  la  base  du  bec  et 
autour  àes  yeux. —  d.  Pilets,  dont  la  queue  est  pointue  ,  etc. 
Genre  Harle;  Mergus,  Linç.  Bec  plus  mince,  plus  cylin- 
drique que  celui  des  canards,  ayant  chaque  mandibule  ar- 
mée tout  le  long  de  ses  bords  de  petites  dents  pointues ,  comme 
celles  d'une  scie  et  dirigées  en  arrière  ;  bout  de  la  mandi- 
bule supérieure  crochu  :  gésier  moins  musculeux  que  celui 
des  canards  ;  intestins  et  cœcums  plus  courts. 

Après  avoir  exposé  dans  ses  principaux  détails  la  méthode 
extrêmement  naturelle  de  M.  Cuvier,  constamment  suivie 
dans  ce  Dictionnaire ,  il  ne  nous  reste  plus  qu'à  faire  con- 
noitre  plus  succinctement  les  trois  méthodes  |>rincipales  qui 
ont  été  proposées  depuis  la  publication  de  celle-ci  par  MM. 
Vieillot,  Temminck  (2.*'  édition  de  son  Manuel  d'ornitholo- 
gie    et  Ranzani. 

Celle  de  M.  Vieillot  est  insérée  dans  le  Nouveau  Diction- 
naire d'histoire  naturelle,  dont  M.  Déterville  est  l'éditeur  (2.* 
édition),  et  c'est  d'après  elle  que- sont  rédigés  les  articles 
4'ormthologie  de  cet  ouvrage.  Les  oiseaux  y  sont  partagés  en 


ORN  41 1 

cinq  ordres  et  en  cinquante-huit  familles*  Quelques-uns  des 
ordres  sont  subdivisés  d'abord  en  tribus,  auxquelles  sont 
subordonnées  les  familles.  Le  nombre  des  genres  s'élève  en 
totalité  à  deux  cent  soixante-onze,  sur  lesquels  quatre-vîngta 
environ  sont  nouveaux. 

L'Ordre  L",  celui  des  ACCIPITRES,  Aecipitres,  a  pour 
caractères  :  Bec  robuste,  couvert  d'une  cire  à  sa  base, 
crochu  vers  le  bout  ;  pieds  très-musculeux  ;  jambes  totale- 
ment couvertes  de  plumes;  quatre  doigts,  trois  devant,  un 
derrière ,  verruqueux  en  dessous ,  les  extérieurs  le  plus  sou- 
vent réunis  à  leur  origine  par  une  petite  membrane ,  le  pos- 
térieur articulé  sur  le  même  plan  que  les  antérieurs,  portant 
à  terre  sur  toute  sa  longueur;  ongles  forts,  rétractiles,  ar- 
qués ^  ou  aigus  ou  émoussés. 

La  1 ."  Tribv  ,  celle  des  Accipitres  diurnes  ,  A.  diurni , 
comprend  les  oiseaux  de  cet  ordre  qui  ont  les  yeux  dirigés 
sur  les  côtés.  Les  familles  qui  la  divisent  sont  les  suivantes  : 
1.""  Famille,  Vautocrins,  VuUurini,  lllig.  Bec  recourbé  seu- 
lement vers  le  bout  ;  yeux  à  fleur  de  tête  ;  tête  ou  gorge  plus 
ou  moins  dénuée  de  plumes;  jabot  saillanl;  ailes  longues; 
genres  Vautour ,  VuUur;  Zopilote,  Gjrpagus;  Gallinaze,  du- 
tharista;  Iribin,  Daptrius;  Rancana,  Ibycter;  Caracara,  Po^ 
lyborus,  2/  Famille,  Gypaètes,  G^aeli*  Mandibule  inférieure 
du  l)ec  garnie  en  dessous  et  sur  se&  côtés  d'un  faisceau  de 
plumes  roides  et  alongëes  ;  ailes  longues  ;  genre  Phène,  Phene» 
3.*  Famille,  Accipitrins;  Accipilrini,  lllig-  Tête  et  cou  par- 
faitement emplumés;  cire  et  narines  découvertes.  — A.  Ailes 
longues  ;  doigts  extérieurs,  ou  totalement  libres  ou  unis  à 
leur  base  par  une  membrane  :  genres  Aigle,  ^^j/i/a;Pygargue, 
Haliaetus;  Balbuzard,  Pandion;  Circaé'te  ,  Circaetus;  Busard, 
Cire  us  ;  Buse,  Buleo;  Milan,  Milvus;  Élanoïde  ,  Elanoides; 
Ictinie,  Ictinia;  Faucon,  Falco» — E.  Ailes  courtes  ou  moyennes; 
doigts  extérieurs  unis  à  leur  base  par  une  membran'e  ;  genres 
Macagua,  Herpetotheres ;  Harpie,  Hai7>^ia ;Spizaè*te,  Spizaelus; 
Aslurine,  Asturina;  Épervier,  Sparvius» 

La  2.*^  Tribu ^  celle  des  AccipriREs  nocturnes  ,  A.  noctumi,  est 
distinguée  par  la  position  des  yeux  en  avant.  4.*^  Famille ,  JEgo^ 
LIENS ,  Mgolii,  Région  ophthalmique  garnie  de  plumes  dispo- 
sées enrayons;  genre  Chouette ^  Strix^ 


411*  ORN 

Les  oiseaux  SYLVAINS,  5^/wo/ar,  forment  l'ordre  11/  el 
sont  caractérisés  ainsi  :  Pieds  courts  ou  moyens  ;  jambes  par- 
faitement en^plumées,  quelquefois  nues  au-dessus  du  talon'; 
doigts  2  —  2  ,  3  —  1 ,  très-rarement  2  —  1 ,  les  externes  le 
plus  souvent  soudés,  au  moins  à  leur  base  ;  le  postérieur  ar- 
ticulé au  bas  du  tarse,  sur  le  même  plan  que  les  autres-, 
ongles  grêles,  courbés,  pointus,  rarement  obtus. 

i."*  Tribu.  Zygodactyles;  Zjygodactyli,  Deux  doigts  devant, 
deux  ou  très-rarement  un  seul  derrière'.  5.*  Famille,  Psn- 
TACiNs:  FsUtacini,  lllig.  Bec  incliné  dès  sa  base  et  garni  d'une 
membrane  à  son  origine,  crochu  vers  le  bout  de  sa  partie 
supérieure ,  entier  ou  crénelé  sur  la  pointe  de  l'inférieure; 
tarses  réticulés  ;  genres  Perroquet,  Psittacus;  Ara ,  Macrocereus; 
Kakatoès,  Cacatua,  6.*  Famille,  Macrogx.osse,  Ma4:roglossi, 
Langue  très-longue,  lombriciforme ;  genres  Pic,  Picus  ;  Tor- 
col,  Yunx.  7/  Famille  ,  Auréoles,  Aureoli.  Pieds  grêles  et 
très-courts;  quatre  ou  seulement  trois  doigts,  les  antérieurs 
réunis  jusqu'au-delà  de  leur  milieu;  genre  Jacamar,  GalbuUu 
8.*  Famille,  Ptérogiosses  ,  Pteroglossi,  Bec  grand ,  cellulaire; 
langue  en  forme  de  plume  ;  doigts  antérieurs  réunis  jusqu'au- 
delà  de  leur  milieu  ;  genre  Toucan,  Ramphastos.  9.*  Fapiille, 
Barbus,  Barbati,  Bec  garni  de  soies  à  sa  base;  doigt  externe 
postérieur,  versatile;  genres  Coùroucou,  Trogon;  Barbican, 
Pogonia;  Barbu,  Bi/cco ;  Cabezon  ,  Capito;  Moriase  ,  Monasa; 
Malkoha  ,  Phanicophaus,  10,®  Famille,  Imberbes,  Imberbi. 
Bec  glabre  à  sa  base,  arqué  ou  seulement  crochu  à  sa  pointe: 
genre  Tacco ,  Sauroihera;  Scythrops ,  Scythrops;  Vouroudriou , 
heptosomus ^  Coulicou  ,  Coccyzus;  Coucou,  Cuculus;  Indica- 
teur, Jyidicfl^or;  Toulon,  Corjydonyx ; > Ani ,  Crotophaga,  11/ 
Famille,  Frugivores,  Frugivori,  Bec  plus  court  que  la  iètej 
dentelé;  doigts  antérieurs  unis  à  leur  base  par  une  mem- 
brane, l'externe  dirigé  plus  souvent  en  avant  qu'en  arrière; 
genres  Musophage ,  Mi/sojphaga;  Touraco,  Opœthus, 

a.*  Tribu,  Anisodactyles  ,  Anisodactyli,  Doigts  3  —  1  ,  très- 
rarement  2   —   1  ^ ,   l'externe   toujours  dirigé  en  avant  ;  le 

1   Martin > pêcheur,  Guêpier  et  Craliairc. 

«  I^e  doigt  poslëricur,  qui  manque,  est  le  pouce;  alors  rextérieur  est 
toujours  en  arrière. 

3  Le  doigt  qui  manque  au  tridactjle,  est  le  doigt  externe. 


ORN  4" 

pouce  quelquefois  versatile*  12.*  Famille,  Graiiivoiies «  Gron 
niuori.  Bec  brévicône,  ou  épais,  ou  grêle,  quelquefois  croisé, 
très-rarement  dentelé  :  genres  Phytotome ,  Phytoloma;  Coliou, 
Colius;  Bec- croisé  ou  Krinis,  Loxia;  Dur-bec,  Strobilophaga^ 
Bouvreuil,  Pyrrhula;  Gros -bec,  CoccoiJirai/5fc5  ;  Fringille , 
Fringilla;  Sizerin  ,  Linaria;  Passerine,  Passerina;  Bruant,  £m- 
beriza.  i3.*  Famille,  ^Egithales,  Mgithali.  Bec  court,  couvert 
de  plumes  à  sa  base  ou  de  soies  seulement  sur  ses  angles,  à 
pointe  épaisse  ou  grêle  ,  quelquefois  échancrée  ;  genres  Mé- 
sange, Pari/s  ;  Tyranneau  ,  Tjrannulus  ;  Pardalote,  Pardalotuè; 
Manakin ,  Pipra,  14/  Famille,  Pericalles,  Pericalles.  Bec  coni- 
C9-convexe,  échancré,  courbé  ou  seulement  incliné  à  sa  pointe: 
genres  Phibalure,  Phihalura;  Vîréon,  Vireo;  Némosie,  Ne- 
mosia;  Tangara,  Tanagra  ;  Habia,  Saltator;  Arrémon ,  Arre" 
mon;  Touit,  Pipillo;  Jacapa ,  Ramphocelus  ;  Pyranga,  Pyranga; 
Tachyphone,  Tachyphonus*  1 5/ Famille,  Tisserands,  Texlores. 
Bec  à  base  nue  et  formant  un  angle  aigu  ou  arrondi  dans  les 
plumes  du  front,  robuste,  longicône,  pointu,  entier  ou 
échancré.  —  A*  Bec  pointu  et  formant  un  angle  aigu  dans 
les  plumes  du  front;  genres  Loriot,  Oriolus;  Tisserin,  Plo- 
ceus;  Ictérie, Ic^eria;  Caro uge , Peniu/mus;  Baltimore,  Yphan- 
les  ;  Troupiale,  Agelaius,  —  B.  Bec  entier  et  formant  un 
angle  arrondi  dans  les  plumes  du  front  ;  genre  Cassique  , 
Cassicus.  iG.^  Famille,  LeimonitÊs,  Leimonites.  Bec  droit,  en- 
tier, à  pointe  obtuse,  un  peu  aplatie  ou  renflée;  genres 
Stournelle,  Sturnella;  Étourneau  ,  Sturnus  ;  Pique-bœuf,  Bw* 
phflga.  17.*  Famille,  Caroncules,  Carunculati,  Tête  ou  man- 
dibule inférieure  caronculée  ;  genres  Glau.cope  ,  Callœas; 
Creadion  ,  Creadion;  Mainate^  Graculus.  iS.**  Famille,  Mand- 
coDiATEs  ,  Paradisei*  Bec  emplumé  à  sa  base ,  échancré  ou 
foibicment  entaillé  vers  le  bout,  fléchi  à  sa  pointe;  plumes 
hypocondriales  ou  cervicales ,  longues  et  de  diverses  formes 
chez  les  mâles  :  genres  Sifllet,  Parolia;  Lophorine,  Lophorina; 
Manucode  ,  Cicinnurus;  Samalie  ,  Paradisea,  19/  Famille, 
Coraces,  C  or  aces  ;  genres  Corbeau,  Cornus  ;"Pie,  P/ca;  Geai, 
Garrulus;  Coracias,  Coraeias;  Chocard,  Pyrrhocorax;  Casse- 
noix  ,  ^ucifraga;  Témia  ,  Crypsirina  ;  Astrapie,  Astrapia; 
Quiscale,  Quiscalus;  Cassican,  Cracticus  ;  Rollier,  Galgulus. 
30/  Famille,  Baccivobes,  Biuicivoru  Bec  tréft-fendu ,  dilaté 


4"*  ORN 

à  sa  base,  un  peu  caréné  en  dessus ,  entier  ou  échancré  : 
genres  Rolle  ;  Eurjystomus  ;  Coracine,  Coracina;  Piauhau, 
Querula;  Cotinga  ,  Ampelis  ;  Jaseur ,  Bomhycilla;  Tersine,  Ter' 
sina,  2  1*'  Famille,  CaitriDONs,  Chetidoncs,  Bec  petit,  très-fendu, 
déprimé  à  sa  base ,  le  plus  souvent  écbancré  à  sa  pointe  ; 
ailes  trés-IoDgues  ;  pieds  courts  :  genres  Hirondelle  ,  Hirundo; 
Martinet,  Cjpselus;  Engoulevent,  Caprimuigus ;  Ibijau,  xVjrc- 
libius ;  Pod argue  ,  Podargus.  22/  Famille,  Myiothères  ,  Mjrio* 
iheres.  Bec,  ou  aplati  dessus  et  dessous,  droit  et  obtus,  ou 
dilaté,  au  moins  à  sa  base,  et  courbé  vers  le  bout,  entier  ou 
échancré:  genres  Todier,  TodMJ5;Conopophage,  Conopophaga; 
Platyrhynque,  Platyrhynchus  ;  Ramphocène  ,  Rampkocœnus ; 
Pithys,  Pithjs;  Gallite,  Alectruras;  Echenilleur,  Campephaga; 
MoucheroUe  ou  Gobe-mouches ,  Mt/scicapa;  Tyran ,  Tjrranwu; 
Bécarde,  Tit^a.  25.''  Famille,  Collurions,  Colluriones»  Bec 
convexe  et  comprimé  par  les  côtés;  mandibule  supérieure 
courbée  ou  crochue,  échancxée  ou  denrée  vers  le  bout,  l'in- 
férieure aiguë  et  retroussée  4i  sa  pointe;  genres  Pie-grièche, 
Lamws ;  Falconelle  ,  Falcunculus  ;  Sparacte,  Sparactes  ;  La- 
nion  ,  Lanio  ;  Bafara  ,  ThamnophiLus;  Pillurion  ,  Cissopis  ; 
Drongo,  Dion/ri/«;  Bagadais,  Prionops  ;  Gonolek ,  Laniarius; 
Langraicn,  Artamus,  24.*'  Famille,  Chanteurs,  CanorL  Bec 
comprimé  latiTalement,  convexe  en  dessus  ou  fléchi  en  arc 
ou  droit,  et  seulement  courbé  à  sa  pointe;  le  plus  souvent 
échancré,  très-rarement  dentelé  sur  ses  bords;  Fongle  posté- 
rieur quelquefois  plus  long  que  le  pouce  :  genres  Merle  ou 
Grive,  Turdus ;  Esclave,  Duius;  Sphécothère,  Sphecotheres ; 
Martin,  Acridotheres ;  Manorine,  Manorina;  Gralline  ,  CraU 
Una;  Aguassière,  Hydrohata;  Brève,  Pitta;  Grallaire,  GraU 
laria  ;  Fourmilier  ou  Myrmolhère  ,  Mjrrnotkera  ;  Pégot, 
Accentor;  Mottcux ,  ALnanthe;  Alouette,  Alauda;  Pipi,  Aiv- 
thus;  Hochequeue,  MotaciUa;  Mérion ,  Malurus ;  Fauvette, 
Sylvia;  Roitelet,  Begulus;  Troglodyte,  Troglodytes.  2  5/  Fa- 
mille, Grimpereadx  ,  Anerpontes.  Bec  entier,  ordinairement 
grêle ,  droit  ou  arqué ,  très-aigu  ou  terminé  en  forme  de 
coin.  —  A*  Doigts  extérieurs  inégaux  :  pouce  grêle ,  plus  long 
que  le  doigt  interne.  —  '^  Pennes  caudales  entières  ;  genres 
Thryothore  ,  Thryothorus  -,  Mniotille ,  Mniotitla;Siiime ,  I^eops; 
Sittelle,   SJ^^a;Dicéei  Dicctum  ;  Picchion  ,    Petrodroma.  — 


ORN  .  4>3 

**  Pennes  de  la  queue  aiguës:  genres  Grimpereau ,  Certhia, 
Synsfllaxe ,  Sjnallaxis,  —  B,  Doigts  extérieurs  égaux  ;  pQuce 
le  plus  court  de  tous-,  pennes  caudales  aiguës  :  genre  Pieu-  . 
cu\e , Dendrocopus.  26/  Famille,  Anthomyzes  ,  Anthomyzi,  Bec 
grêle ,  droit  ou  arqué ,  quelquefois  dentelé ,  très-aigu  ou  tu- 
bulé  à  sa  pointe;  langue  extensible,  fibreuse;  pouce  grêle, 
plus  court  que  le  doigt  interne  :  genres  Guit-guit,  Cœreha; 
Soui-manga,  Cinrvyris;  Colibri,  Trochilus;  Héorotaire ,  Me- 
lithreplus.  27.*  Famille,  Épofsides,  Epopsides,  Bec  plus  court 
ou  plus  long  que  la  tête,  glabre  à  sa  base,  plus  ou  moins  ar- 
qué; langue  médiocre  ou  courte ,  entière  ou  ciliée  à  sa  pointe  : 
genres  Fournier ,  Furnarius;  Polochion,  Philemon  ;  Fupui  ou 
Huppe,  IJpupa;  Promérops,  Falcinellus,  28/  Famille,  Pelma- 
TODE^,  Pelmatodes,  Bec  plus  long  que  la  tête,  droit  ou  arqué; 
bas  des  jambes  dénué  de  plumes  ;  pieds  courts  ;  doigts  ex- 
térieurs réunis  jusqu'au-delà  de  leur  milieu  :  genres  Guêpier, 
Àierops;  Martin -pêcheur  ou  Alcyon,  Alcedo*   29.*   Famille, 
Antriades,  Antriades.  Bec  médiocre,   un  peu  voûté;  doigts 
extérieurs  soudés  jusqu'au-delà  de  leur  milieu  :  genre  Rupi- 
cole,   Rupicola,  00/  Famille,  Prionotes,  Prionoti,  Bec  plus 
long  que  la  tête ,  dentelé  ou  crénelé  ;  doigts  extérieurs  joints 
jusqu'au-delà   de  leur  milieu  :  genres  Momot ,   Barjphonus  ; 
Calao,  Buceros.  3i.*  Famille,  Porte-Lyres,  L^ri/èri,  Bec  droit, 
conico-convexe,  garni  à  sa  base  de  plumes  sétacées,  dirigées 
en  avant;  ongles  obtus  :  genre  M enure ,  M enura,  32.' Famille, 
Dysodes  ,  Djsodes.  Bec  robuste,  en  partie  dentelé,  comprimé 
latéralement;  pieds  courts;  doigts  totalement  séparés;  ongles 
ûlongés,  étroits,  aigus:  genre  Sasa,  Sasa,  33/  Famille,  Co- 
LOMBiNs  ;   Columbini ,  IlUg*   Bec  garni  à  sa  base  d'une  mem- 
brane cartilagineuse  et  gonflée,  crochu  ou  seulement  incliné 
à  sa  pointe  ;  doigts  antérieurs  séparés  ou  unis  à  leur  origine 
par    une   très-petite   membrane  :  genres    Pigeon,    Columba; 
Goura,   Lophjyrus,  34/  Famille,  Alectrides,  Alectrides,  Bec 
un  peu  voûté;  gorge  nue  et  caronculée,  ou  seulement  les 
joues  glabres;  doigts  antérieurs  réunis  à  leur  base  par  une 
membrane;  le  postérieur  articulé  au  niveau  des  autres:  genre 
Yacou  ,    Pénélope, 

Le  111/  ordre  est  celui  des  GALLINACÉS,  GalUnacei;  pré- 
sentant les  caractères  suivans  :  Pieds  cour4«  ou  médiocres^ 


4i3*  ORN 

jambes  totalement  emplumées;  tarses  nus  ou  vêtus  ;  doi^ 
calleux  en  dessous  ;  quatre  chez  les  uns,  trois  devant,  le  plus 
souvent  réunis  à  leur  base  par  une  membrane ,  un  derrière', 
articulé  plus  haut  sur  le  tarse  que  les  antérieurs  ;  trois 
doigts  chez  les  autres,  le  postérieur  nul;  bec  voûté,  pinson 
moins  courbé  à  sa  pointe.  35.'  Famille,  NonipènES  4  Nudipedit, 
Bec  glabre  ou  couvert  d'une  membrane  à  sa  base  ;  tarses  dé- 
nués de  plumes  dans  la  plus  grande  partie  de  leur  longueur; 
quatre  ou  seulement  trois  doigts.  —  A.  Quatre  doigts.  — 
*  Les  antérieurs  réunis  à  leur  origine  par  une  membrane: 
genres  Hocco,  Crax-,  Dindon,  Meleagris;  Paon,  Favo;  Ëpe- 
ronnier,  Diplectron;  Argus,  Argus;  Faisan,  Phasianus;  Coq, 
Gallus;  Monaul,  Monaulus;  Peintâde,  Numicfa;,  Rouloul ,  li- 
ponyx;  Tocro ,  Odontophorus ;  Perdrix,  Perdix. —  **  Les  quatre 
doigts  totalement  libres:  genre  Tinamou  ,  Cryptura.  —  B.Troii 
doigts  devant ,  totalement  séparés;  pouce  nul  :  genre  Turnix, 
Turnix.  36.*^  Famille,  Plumipèdes,  Plumipedes.  Bec  empiumé 
à  sa  base  ;  tarses  couverts  de  plumes  en  tout  ou  en  très-grande 
partie;  quatre  ou  trois  doigts  nus  ou  vêtus.  —  A.  Quatre 
doigts,  trois  devant,  un  derrière,  les  antérieurs  réunis  à 
leur  base  par  une  membrane.  —  *  Doigts  nus  :  genres  Té- 
tras, Tetrao;  Ganga,  Œnas,  —  **  Doigts  emplumés  :  genre  La- 
gopède ,  Lagopus,  —  B,  Trois  doigts  devant,  réunis  presque 
jusqu'aux  ongles;  pouce  nul:  genre  Hétéroclite,  HeterocUtus, 

L'Ordre  IV.®  ou  celui  des  ÉCHASSIERS,  Grallatores^  com- 
prend les  oiseaux  dont  les  pieds  sont  médiocres  ou  longs; 
dont  le  bas  de  la  jambe  est  nu ,  quelquefois  empiumé  *  ;  dont 
les  tarses  sont  nus;  dont  les  doigts  sont  fendus  ou  palmés, 
quelquefois  bordés  et  disposés  2  —  o,  3  —  o,  3  —  1  ;  ayant  le 
pouce  articulé  sur  le  tarse  .plus  haut  ou  sur  le  même  plan 
que  les  doigts  antérieurs  ;  et  dont  le  bec  affecte  des  formes 
diverses. 

Une  i/*"  Tribu,  celle  des  Di-tridactyles,  Di-tridactjli ^  réu- 
nit les  échassiers  qui  ont  deux  ou  trois  doigts  devant  et  point 
derrière.  57/  Famille ,  Mécisthanes,  Megisthanes,  Deux  ou  trois 
doigts  antérieurs;  ailes  nulles  pour  le  vol.  — A.  Deuxdoigts: 
genre  Autruche ,  Struthio,  —  B.  Trois  doigts  :  genres  Nandou , 

i   Cltiei,  les  Bécasses,  le  Secrétaire  et  le  Bloogtos  d'Europe. 


ORN  4'4 

Kkea;  Casoar,  Casuarius;  Émou,  Dromiceius,  38.*  Famille, 
PéDiONOMËs,  Pedionomi.  Bec  droit,  un  peu  voûté;  les  trois 
doigts  réunis  à  leur  base  par  une  membrane  :  genre  Outarde, 
Otis.  39/  Famille,  ^gialites,  Mgialiles,  Bec  médiocre  ou  long, 
obtus  chez  les  uns,  pointu  chez  d'autres,  quelquefois  terminé 
en  forme  de  coin;  deux  doigts  au  moins,  réunis  à  leur  base 
par  une  membrane,  ou  tous  les  trois  totalement  séparés:  genres 
Œdicnéme,  Œdicnemi/^;  Échasse,  Himantopus;  Huitrier,  H^- 
matopus;  Erolie,  Œrolia;  Coure -vite,  Tachydromus;  Pluvian  ^ 
PLuvianus;  Sanderling,  Calidrîs;  Pluvier,  Charadrius, 

La  2/  Trjbù  est  celle  des  Tétrapactyles  ,  Telradactyli , 
pourvue  de  trois  doigts  devant  et  un  derrière.  40."  Famille , 
Hélonomes^  Helonomi,  Bec  droit  ou  arqué,  presque  cylin- 
drique ,  dilaté  ou  arrondi  à  sa  pointe  ;  pouce  articulé  plus 
haut  que  les  doigts  antérieurs;  jambes  emplumées  jusqu'au 
talon,  seulement  chez  les  bécasses.  —  A>  Pouce  élevé  de 
terre  ;  genre,  Vanneau,  Vanellus, — B,  Pouce  portant  à  terre 
sur  le  bout  :  genres  Tourne-pierre,  Arenaria;  Tringa,  Tringa: 
Chevalier,  Totanus;  Stéganope,  Sleganopus -,  Rhynchée,  Khjrir' 
chœa;  Bécassine,  Scolopax;  Bécasse,  Rusticola;  Barge,  Limi'- 
cula;  Caurale,  Helias;  Courlis,  Numenius,  41/  Famille,  Fal- 
ciROSTREs,  Falcirostres,  Bec  plus  long  que  la  tête,  épais  à 
son  origine,  courbé  en  forme  de  faux;  face  nue;  doigts  an- 
térieurs réunis  à  leur  base  par  une  membrane  ;  le  postérieur 
portant  à  terre  sur  toute  sa  longueur  :  genres  Ibis,  Ibis; 
Tantale,  Tantalus,  42.*  Famille,  Latirostres,  Lfl^irosfr«.  Bec 
plus  long  que  la  tête,  déprimé,  large,  caréné  ou  plat  en 
dessus  ;  doigts  antérieurs  réunis  à  leur  base  par  une  membrane; 
le  postérieur  portant  à  terre  sur  toute  sa  longueur  :  Genre 
Savacou,  Cancroma.  43.*^  Famille,  Hérodions  ,  Herodiones. 
Bec  long,  épais,  quelquefois  entier,  plus  long  que  la  tête, 
rarement  entr'ouvert,  droit  ou  fléchi  à  sa  pointe;  jambes 
totalement  emplumées ,  seulement  chez  le  Blongios  d'Europe: 
genres  Ombrctte,  Scnpus;  Anastome  ou  Bec-ouvert,  Anas- 
tomus;  Courliri,  Aramus;  Héron,  Ardta;  Cigogne,  Ciconia; 
Jabiru,  Mycteria,  i^l\,^  Famille,  Aérophones,  AerophonL  Bec 
épais,  droit,  comprimé  latéralement,  convexe,  pointu;  tête 
quelquefois  caronculée;  doigts  extérieurs  unis  à  leur  base 
par  une  membrane,  l'interne  libre;  le  postérieur  ne  posant 


/ 


4i4*  ORN 

k  terre  que  sur  son  bout  :  genres  Grue,  Grus;  Anthropoïdet 
Anthropoïdes.  46.*  Famille,  Coléoramphes  ,  Coleoramphi,  Bec 
couvert  à  sa  base  d'un  fourreau  corné  ;  doigts  extérieurs  unis  à 
leur  origne  par  une  membrane.;  le  postérieur  élevé  de  terre  : 
genre  Chionis,  Chionis^  Forst.  ;  ou  Vaginalis ,  Lath.  46/ Fa- 
mille, UisciROSTREs,  Uncirostres,  Bec  robuste,  très -rarement 
plus  long  que  la  tête,  courbé  ou  crochu  à  sa  pointe;  jambes 
emplumées  chez  le  Secrétaire  seul;  les  trois  doigts  antérieurs, 
ou  seulement  les  deux  extérieurs  réunis  à  leur  base  par  une 
menibrane;  pouce  élevé  de  terré  ou  n'y  portant  que  sur  sob 
bout.  —  A.  Doigts  antérieurs  réunis  à  leur  base  par  une  mem- 
brane :  genres  Cariama,  Cariama ;  Secrétaire,  Ophiotheres; 
Kamichi ,  Palamedea,  —  B.  Les  deux  doigts  extérieurs  réunis 
à  leur  base  par  une  membrane;  l'interne  libre  :  genres  Cha- 
varia,  Opistkolophus ;  Ceréopsis,  Cereopsis;  Glaréole  ou  Perdrix 
de'  mer,  Glareola*  l^j.^  Famille,  Hylebates,  JHjylebates»  Bec 
un  peu  voûté,  droit,  pointu;  doigts  antérieurs,  réunis  à  leur 
base;  pouce  ne  portant  à  terre  que  sur  son  bout  :  genre  Agà- 
jni ^  Psophia.  48.*^  Famille  ,  M ackohy ches,  M àcronych es»  Bec 
médiocre ,  un  peu  renflé  vers  sa  pointe  ;  doigts  totalement 
séparés;  ongles  longs,  presque  droits,  aigus;  ailes  courtes; 
pouce  articulé  presque  au  niveau  des  doigts  antérieurs:  genre 
Jacana ,  Parra,  49.*  Famille,  Macro  dactyles,  Macrodactyli,  Bec 
un  peu  épais  à  sa  base,  droit  ou  incliné  à  sa  pointe;  doigts 
longs ,  lisses  ou  bordés  ;  le  postérieur  articulé  presque  au  ni- 
veau des-^utres  :  genres  Ralle,  Rallus;  Porphyrion,  Porphy- 
rio ;  Gallinule,  Gallinula,  6o,*  Famille,  Pinnatipèdes  ,  Piri' 
natipedes.  Bec  médiocre,  entier,  incliné  à  sa  pointe;  doigts 
antérieurs  entièrement  séparés,  lobés  sur  leurs  bords;  pouce 
portant  à  terre  sur  son  bout,  pinné  ou  lisse  :  genre  Foulque, 
Fulica;  Crymophile,  C7ymop?«7Ms;  Phalarope ,  Phalaropus.  6i.* 
Famille,  Palmipèdes,  Palmipèdes,  Bec  plus  long  que  la  tête, 
ou  grêle  et  entier,  ou  épais  et  dentelé  en  lames;  doigts  an- 
térieurs réunis  par  une  membrane,  échancrée  dans  son  mi- 
lieu :  genres  Avocette  ,  Recurvirostra ;  Phénicoptère  ,  Phani' 
copterus. 

Le  V."  Ordre  est  celui  des  NAGEURS,  Natatores;  lllig. 
dont  les  pieds  sont  courts,  posés  à  l'équilibre  ou  vers  l'arrière 


ORN  4i5 

-du  corps;  dont  le  bas  des  jambes  est  totalement  emplumë  '  ; 
dont  les  doigts  sont  palmés,  quelquefois  lobés  et  ainsi  dispo- 
sés 3  —  0,3  —  1,4  —  o;  dont  les  ongles  sont  comprimés  par 
les  côtés  ou  aplatis  et  dont  le  bec  est  1res -variable  dans  ses 
formes. 

La  1/*  Tribu  porte  le  nom  de  Téléopodes:  Teleopodes;  et 
comprend  les  oiseaux  nageurs  à  quatre  doigts,  dont  les  anté- 
rieurs sont  garnis  d'une  membrane  entière  ou  festonnée ,  dont 
le  pouce  est  dirigé  en  avant  et  réuni  avec  les  autres  doigts 
dans  une  seule  membrane  ,  ou  tourné  en  arrière  et  libre. 
62.*  Famille,  Syndactyles,  Sjndactjyli,  Bas  des  jambes  nu  ou 
emplumé;  les  quatre  doigts  engngés  dans  une  seule  membrane; 
bec  plus  long  que  la  tête  et  de  forme  variée.  —  A.  Jambes 
entièrement  vêtues  :  genres  Frégate,  Tachjypetes ;  Cormoran, 
Hydrocorax,  —  B.  Bas  des  jambes  dénué  de  plumes  .:  genres 
Pélican,  Pelecanus;  Fou,  Sula;  !Phaè'ton  ou  Paille- en -queue, 
Phaeton;  Anhinga,  Plotus-,  63.*^  Famille,  Plongeurs,  Vrinatores. 
Bec  presque  cylindrique,  subulé,  entier;  jambes  demî-nues; 
trois  doigts  devant ,  un  derrière  ;  les  antérieurs  garnis  d'une 
membrane  entière  ou  découpée;  pouce  libre  :  genres  Héliome, 
Heliornis;  Grèbe,  Podiceps;  Plongeon,  Coljymhu^,  64.*  Famille, 
Dermorhynques,  Dermorhjnchi.  Bec  couvert  d'un  épiderme, 
dentelé  en  scie  ou  en  lames,  onguiculé  à  sa  pointe;  bas  des 
fambes  nu;  trois  doigts  devant,  un  derrière;  les  antérieurs 
engagés  dans  une  membrane  entière,  le  postérieur  lisse  ou 
pinné  :  genres  Harle,  Mergus;  Oie,  Anser;  Cygne,  Cjgnus; 
Canard,  Anas,  55.*^  Famille,  Pélagiens,  Pelagii,  Bec  entier, 
comprimé  par  les  côtés,  quelquefois  en  forme  de  lame,  droit 
ou  courbé;  jambes  à  demi  nues;  trois  doigts  devant,  palmés; 
un  postérieur  libre;  ailes  longues  :  genress  Stercoraire ,  Ster* 
corarius;  Mouette,  Larus;  Sterne  ou  Hirondelle  de  mer,  Sterna, 
l.inn.;  Rhynchops  ou  Bec-en-ciseaux,  Rhjncops, 

i^  2/  Tribu  se  compose  des  Atéléofodes,  Ateleopodes  y 
c'est-à-dire  des  oiseaux  nageurs,  n'ayant  que  trois  doigts 
dirigés  en  avant  et  réunis  dans  une  seule  membrane,  sans 
pouce.  56.'  Famille,  Siphorhins,  Siphorhini,  Bec  composé, 
sillonné  en  dessus,  entier,  crochu  à  sa  pointe*,   narines  tu- 

À  Exceptions  Cormoraji^  Frégates,  ApUnodjtes. 


4i5*  ORN 

bulées,  souvent  jumelles;  pieds  presque  à  l'équilibre  du  coqis? 
jambes  demi- nues;  quelquefois  un  ongle  au  lieu  de  pouce i 
genres  Pétrel,  Procellaria;  Albatros,  Diomedea.  Sj»'  Famille, 
Brachiptères ,  Brachypteri,  Pieds  à  l'arrière  du  corps;  jambes 
demi-nues  ;  ailes  courtes,  bec  de  diverses  formes;  genres 
Guillemot,  JJria;  Mêrgule,  Mergulus;  Macareux,  Fralercula; 
Alque,  ou  Pingouin,  Alca;  Panope ,  Chenalopex,  Mœhr. 

Enfin  la  5.*  Tribu  est  formée  des  VTHLorrkKEs y.  PtilopUri; 
dont  les  ailes  sont  en  forme  de  nageoires  et  sans  pennes, 
dont  les  quatre  doigts  sont  dirigés  en  avant,  trois  étant  pal- 
més et  le  pouce  étant  isolé.  58.*  Famille,  Manchots,  Sphc- 
niscL  Bec  comprimé  latéralement  et  crochu  à  sa  pointe,  ou 
presque  cylindrique  et  incliné  seulement  vers  son  extrémité; 
pieds  à  l'arrière  du  corps;  tarses  en  très -grande  partie  cou- 
rerts  de  plumes,  pouce  court,  joint  par  sa  base  au  doigt  is- 
terne  :  genres  Gorfou,  Catarrhactes ;  Apténodyte,  Aptenodytes, 

La  méthode  publiée  par  M.  Temminck  dans  la  seconde 
édition  de  son  Manuel  d'Ornithologie  (1820)  n'est  que  celle 
qu'il  a  donnée  dans  la  première  édition  de  cet  ouvrage  qui 
parut  en  181 5,  seulement  augmenté  de  trois  ordres  et  d'uo 
petit  nombre  de  genres. 

M.  Temminck  admet  en  totalité  seize  ordres;  savoir  : 

1/^  Rapaces,  Rapaces.  Bec  court,  fort;  mandibule  supé- 
périeure  recouverte  à  sa  base  par  une  cire ,  comprimée  sur 
les  côtés,  courbée  vers  son  extrémité;  narines  ouvertes;  pieds 
forts,  nerveux,  courts  ou  de  moyenne  longueur,  emplumés 
jusqu'au  genou  ;  doigts,  trois  en  avant  et  un  en  arrière,  entiè- 
rement divisés,  rudes  en  dessous,  armés  d'ongles  puissans  et 
acérés:  genres  Vautour,  Vultur,  Illig.;  Catharte,  Cathartes, 
lUig.;  Gypaète,  Gypaetus^  Storr;  Messager,  Gypogeranus^  Illig.; 
Faucon,  Falco^  Linn.;  Chouette,  Strix,  Linn. 

2.*  Omnivores,  Omnivores  (nouveau).  Bec  médiocre,  fort, 
robuste,  tranchant  sur  ses  bords;  mandibule  supérieure  plus 
ou  moins  échancrée  à  la  pointe;  pieds  à  quatre  doigts,  trois 
devant  et  un  derrière;  ailes  médiocres,  à  pennes  terminées 
en  pointe  :  genres  Sasa ,  Opisthocomus ,  Illig.  ;  Calao  ,  Buceros, 
Linn.  ;  Momot,  Prionitesj  Illig.  ;  Corbeau ,  Corvus ,  Linn.  ;  Casse- 
noix^  ^Nucifraga,  Briss.;   Pyrrhocorax,   Pj^rrhocorax ,  Cuv.  ; 


ORN  4>6 

Cassjcan,  Baritaj  Guy.;  Glaucope,  Glaucopis,  Forst.;  Mainate ^ 
Gracula,  Linn.;  Pique-bœuf,  Buphaga^  Linn.;  Jaseur,  Bomr 
hycivora,  Temm.;  Pîroll,  Ptilonorhynchus ,  Kuhl  ;  Rollier, 
Coracias ,  Linn,;  Rolle,  Colaris ,  Guy.;  Loriot,  Oriolus,  Linn.; 
Troupiale,  Icterus,  Daud.;  Etourneau,  Sturnus,  Linn.;  Mar- 
tin, Pastor^  Temm.;  Oiseau  de  paradis,  Paradisea  ,  Linn.; 
Stourne,  Lamprotornisy  Temm. 

3.*  Insectivores,  Insectivores.  Bec  médiocre  ou  court,  droit, 
arrondi,  foiblement  tranchant  ou  en  alêne;  mandibule  su- 
périeure courbée  et  échancrée  yers  la  pointe ,  le  plus  sou- 
vent garnie  à  sa  base  de  quelques  poils  rudes,  dirigés  en 
avant;  pieds  à  trois  doigts  devant  et  un  derrière,  articulés 
sur  le  même  plan,  l'extérieur  soudé  à  la  base  ou  uni  jusqu'à 
la  première  articulation  au  doigt  du  milieu  :  genres  Merle, 
TurduSf  Linn.;  Gîncle,  Cinclus,  Bechst.;  Lyre,  Meni/ra,  Sbaw; 
Brève,  Pitta,  VieiJl.;  Fourmilier,  Myiothera^Vlig*-,  Batara, 
Tamnopfei/i/s ,  Vieill.  ;  Vanga,  Vanga^  Vieill.  ;  Pie-grièche,  îm,-- 
niut,  Linn.  ;  Bécarde  ;  Psaris ,  Guy.  ;  Bec-de-fer,  Sparactes;  Illig.; 
Langrayen ,  Ocypterus  yCuv,  ;  Grinon ,  Cri  mger,  Temm.  ;Drong09 
Edolius,  Guv.  ;  Kchenilleur,  Cehlephyris,  Guy.;  Goracine,  Co- 
racina,  Vieill.;  Gotînga,  u4mpc^*5,  Linn. ;  Averano ,  Casmarhyrjr' 
ehos,  Temm.;  Procné,  Procnias,  Tilig.:  Rupicole,  RupicoUij 
Guy.  ;^Tanmanak,  Pkibalura,  Vieill.;  Manakin,  Pipra,  Linn.; 
Pardalote,  Pardalotus,  Vieill.;  Todier,  Todus,  Linn.;  P!aty- 
rhynque ,  Platyrhynchos ,  Desm.  ;  Moucherolle ,  Muscipeta,  Guv.; 
Gobe-mouches,  Muscicapa,  Linn.;  Mérion,  Malurus,  Vieill.; 
Bec-fin, Sj^/Wa,  Lath.;  Traquet,  Saxicola,  Bechst.;  Accenteur  , 
Accentor,  Bechst.;  Bergeronnette,  Motacilla,  Lath.;  Pipit,  Art" 
ihus,  Bechst. 

4.*  Granivores,  Granisfores,  Bec  fort,  court,  gros,  plus  ou 
moins  conique,  avec  son  arête  plus  ou  moins  aplatie,  s'avan- 
çant  sur  le  front;  mandibule  supérieure  le  plus  souvent  sans 
échancrures  ;  trois  doigts  devant  et  un  derrière,  les  anté- 
rieurs divisés;  ailes  médiocres  :  genres  Alouette,  Alauda, 
Linn.;  Mésange,  Parusj  Linn.;  Bruant,  Emberizat  Linn.;  Tan- 
gara ,  Tanagra^  Linn.;  Tisserin,  Ploceusj  Guv.;  Bec-croisé, 
Loxia,  Briss. ;  Psi ttasin,  P^ir/irosfra,  Temm.; Bouvreuil,  Pyrr-^, 
hula,  Briss.;  Gros-bec,  fringi/Za,  Linn.;  Phylotome,  Phyto* 
lomuy  Qmel.;  Goliou,  CoUus^  Gmel. 


4i6*  ORN 

5/  Zygodactyies ,  Zjygodaclyli.  Bec  de  forme  variée,  ploâ 
ou  moins  arqué,  ou  très-crochu ,  souvent  droit  et  angulaire; 
pieds,  toujours  à  deux  doig;ts devant  et  deux  derrière;  le  doigt 
extérieur  de  derrière  souvent  réversible.  —  i/*  Famille.  Bec 
plus  ou  moins  arqué  ;  pieds  à  deux  doigts  devant  et  le  plus 
habituellement  deux  derrière  ;  quelquefois  le  doigt  extérieur 
de  derrière  réversible  :  genres  Touraco,  Musophaga ,  Isert.; 
Indicateur ,  Jndicaf or  ^Levaill.  ;  Coucou ,  Cuculus ,  Linn»;  Coua, 
Cocc^zus  f  VieilL;  Coucal,  Cenlropus,  lUig.;  Malcoha,  Pha* 
nicophaus  ,  Vieîll.  ;  Courol ,  Leptosomus ,  Vieill.  ;  Scythrops, 
Scythropsy  Lath.;  Aracari,  Pteroglossus,  lUig*;  Toucan,  Kûjn- 
phastos ,  Linn.  ;  Ani ,  Crotophaga,  Linn.  ;  Couroucou ,  Trogonj 
Linn.;  Tamatia,  Capilo^  Vieill.;  Barbu,  Bucco,  Linn.;  Barbi- 
can,  Pogonias ,  lUig.;  Perroquet,  PsiUacus^'Unn,  —  2.*  Fa- 
mille. Bec  long ,  droit ,  conique ,  tranchant  ;  pieds  toujours 
à  deux  doigts  devant  et  deux  derrière,  rarement  iin  seul 
doigt  postérieur  :  genres  Pic,  Picus^  Linn.;  Jacamar,  Galr 
bula,  Briss.,  Torcol,  Yunx, 

6/  An  ISO  DACTYLES,  Anisodactjrli.  Bec  plus  ou  moins  arqué, 
souvent  droit,  toujours  subulé,  eflîlé  et  grêle,  moins  large 
que  le  front;  pieds  à  trois  doigts  devant  et  un  derrière,  Vex- 
térieur  soudé  à  sa  base  au  doigt  du  milieu,  le  postérieur  le 
plus  souvent  long;  tous  pourvus  d'ongles  assez  longs  et  cou^ 
bés  ;  genres  Oxyrhynque,  Oxyrhinchus ,  Temm.;  Onguiculé, 
Ortliorvyx,  Temm.;  Picucule,  Dendrocolaptes ,  Herm.;  Sittioe, 
Xenops,  Illig.  ;  Grimpart,  Anabates  ^  Temm.;  Ophie,  Opelio- 
rhynchos  ,  Temm.;  Grimpereau,  Certhia,  Linn.;  Guit-guit, 
Cœreha,  Briss.  ;  Colibri,  7  roc  h  i7ws,  Temm.;  Souïmanga ,  iVfc^fl- 
nnia,  Illig.;  Echelet,  ClimaLeris,  Temm.;  Tichodrome,  Ticho- 
droma  y  Illig.;  Huppe,  Vpupa,  Linn.;  Promérops,  EpimachuSj 
Cuv. ;  Héorotaire,  Drepanis,  Temm.;  Fhilédon,  Meliphaga, 
Lewin. 

7."  Alcyons,  Alcyones,  Bec  médiocre  ou  long,  pointu, 
presque  quadraugulaire,  faiblement  arqué  ou  droit;  pieds 
À  tarse  très-court;  trois  doigts  devant  réunis,  un  doigt  der- 
rière :  genres  Guêpier,  Merops,  Linn.;  Martin-pécheur,  AJr 
cedo,  Linn.;  Martin-chasseur,  Dacelo,  Leach. 

8.*^  Chélidons  ,  Chelidoties,  Bec  très-court,  très-déprimé ,  trcs- 
large  à  sa  base;  mandibule  supérieure  courbée  à  sa  pointe; 


ORN  4i7 

pieds  courts,  à  trois  doigts  devailt,  entièrement  divisés  ou  unis 
à  la  base  par  une  courte  membrane;  le  doigt  de  derrière 
souvent  réversible;  ongles  très-crochus,  ailes  longues  :  genres 
Hirondelle,  Hirundo ,  Linn.;  Martinet,  Çypselus,  llWg.;  En* 
goulevent,  Caprimulgus  ^  Linn. 

9.*^  Pigeons,  Columbœ.  Bec  médiocre,  comprimé;  base  delà   ^^ 
mandibule  supérieure  couverte  d'une  peau  molle  dans  la-* 
quelle  les  narines  sont  percées  ;  pointe  plus  ou  moins  cour- 
bée;   pieds  à  trois  doigts  devant  entièrement  divisés,  et  un 
doigt  derrière  :  genre  Pigeon  ;  Columha ,  Linn. 

io.°  Gallinacés,  Gallinœ.  Bec  court,  convexe;  dans  le  plus 
petit  nombre  des  genres,  couvert  d'une  cire;  mandibule  su* 
périeure  voûtée,  courbée  depuis  sa  base  ou  seulement  à  la 
pointe;  narines  latérales  recouvertes  d^une  membrane  voû- 
tée, nue,  ou  bien  garnie  de  plumes;  pieds  à  tarse  long; 
trois  doigts  devant,  réunis  par  une  membrane,  le  doigt  de 
l'arrière  s'articulant  plus  haut  sur  le  tarse,  au-dessus  des 
articulations  des  doigts  de  devant;  rarement  trois  doigts^éu- 
nis  ou  divisés,  sans  doigt  postérieur,  ou  celui-ci  très-petit  : 
genres  Paon,  Pat^o^  Linti.;  Coq,  Gallus ,  Briss. ;  Faisan,  Pha^ 
sianus,  Linn.;  Lophophore,  Lophophorus,  Temm.  ;  Éperon- 
nier,  Po/;^p/cciron,  Temm.;  Dindon,  Mc/Mgris,  Linn.;  Argus, 
Argus , Temm*  ;  Peinlade ,  Ni/mida,  Linn.;  Pauxi,  Pauxi, Teznm.; 
Hocco ,  Crax,  Linn.;  Pénélope,  Pénélope  y  Linn.;  Tétras,  Te- 
trao ^  Linn.;  Ganga,  Pterocles,  Temm.;  Hétéroclite,  Syrrhap-* 
tes,  lUig.  ;  Perdrix-,  Perdix ,  Lath.;  Cryptoiiyx,  Cryplonyx^ 
Temm.  ;  Tinamou  ,  Tinamus ,  Lath.  ;  Turnix  ,  Hemipodius  , 
Temm. 

1 1.''  Alectorides,  Alectorides,  Bec  plus  court  que  la  iêie  ou 
de  la  même  longueur,  robuste,  fort  dur;  mandibule  supé- 
rieure courbée ,  convexe  ,  voûtée ,  souvent  crochue  à  la 
pointe  ;  pieds  à  tarse  long ,  grêle  ;  trois  doigts  devant  et  un 
derrière  ;  le  doigt  postérieur  articulé  plus  haut  sur  le  tarse 
que  ceux  de  devant  :  genres  Agami,  Psophia,  Linn.;  Ca- 
riama,  Dicholophus,  IHig.  ;  Glaréole,  Glareola,  Briss.;  Kami- 
chi,  Palamedea,  Linn.;  Chavaria,  Chauna,  li^ig* 

12/   Coureurs,   Cursores.  Bec  médiocre  ou  court;   pieds 
ongs;   nus  au-dessus   du  genou  ;  seulement  deux  ou  trois 
doigts  dirigés  en  ayant j  genres  Autruche,  Struthio,  Linn, s 
36.  a; 


4i8  ORN 

Rhéa,  Rhea,  Brîss.;  Casoar,  Casuariu$,Bnss*;  Outarde ,  Otii, 
Lînn.;  Coure-vîte,  Cursorius,  Lath. 

i3/  Gralles  ,  Grallatorts*  Bec  de  forme  variée ,  le  plus  sou- 
vent droit,  en  cône  très-alongé  ^  comprimé,  rarement  dé» 
primé  ou  plat;  pieds  grêles,  longs,  plus  ou  moins  nus  au- 
dessus  du  genou  ;  trois  doigts  devant  et  un  derrière ,  le  pos- 
térieur  articulé  au  niveau  de  ceux  de  devant  ou  plus  élevée  — 
1.'*^  Famille.  Seulement  trois  doigts  dirigés  en  avant,  man^ 
quant  totalement  de  pouce  :  genres  Œdicnéme,  ŒdicnemMs, 
Temm.;  Sanderling,  Calidris  j  lllig.  ;  Falcinelle,  Faicindlui, 
Cuv.  ;  Échasse ,  Himanfopus ,  Briss«  ;  Huitrier ,  Hœmatopus ,  Linn.  ; 
Pluvier,  Charadrius  j  Linn«  —  a/ Famille. Toujours  trois  doigts 
devant  et  un  derrière  ;  celui-ci  plus  ou  moins  long  s  genres 
Vanneau,  Fane//tfs^  Briss.  ;  Tourne-pierre,  Strepsilas ,  lllig.; 
Grue,  Grus^  Pallas;  Courlan,  Aramus,  Vieill.  ;  Héron,  Ar* 
dedf  Unn.  ;  Cigogne,.  Cieonza,  Briss.;  Bec-ouvert,  Amutih 
mus  j  lllig.  ;  Ombrette ,  Sccpus ,  Brîss.  ;  Flammant ,  Phanicop' 
ieruSf  Linn.;  Avocette,  Reourvirostra,  Linn.;  Savacou,  Canr 
cromay  Linn.;  Spatule,  Platalea^  Linn.;  Tantale,  Tantalus, 
Linn*;  Ibis,  IbU ,  Lacép.;  Courlis,  Numenius^  Briss.;  Bécas- 
seau, Tringa,  Linn.;  Chevalier,  Totonu^,  Bechst.;  Barge, 
Limosa,  Briss.;  Bécasse,  Scolopax^  Linn.;  Rhynchée,  Rh^i^ 
chœa  y  Cuy,;  Caurale,  Eurjpjyga,  lUig*  ;  Râle,  Rallus  y  Linn.; 
Foule  d'eau  ,  Gallinula,  Briss.;  Jacana,  Parra^  Lion.;  Talève, 
Porphjrio  ,  Briss. 

14.'  PiNNATiPÈDES ,  Pinnatipcdes,  Bcc  médiocre ,  droit  ;  man- 
dibule supérieure  un  peu  courbée  à  la  pointe  ;  pieds  mé- 
dioc|*es;  tarses  grêles  ou  comprimés;  trois  doigts  devant  et  un 
derrière  ;  des  rudimens  de  membranes  le  long  des  doigts; 
le  doigt  postérieur  articulé  intérieurement  sur  le  tarse:  genres 
Foulque,  Fulica,  Linn.;  Grèbe-foulque,  Podoa,  lllig.;  Pha- 
larope ,  Phalaropus,  Briss.;   Grèbe,  Podiceps ,  Lath. 

i5.^  Palmipèdes,  Palmipèdes,  Bec  de  forme  variée;  pieds 
courts,  plus  ou  moins  retirés  dans  Tabdomen  ;  doigts  anté- 
rieurs à  moitié  garnis  de  membranes  découpées ,  ou  entière- 
ment réunis  par  des  membranes  (  dans  quelques  genres  les 
quatre  doigts  sont  réunis  par  une  seule  membrane)  ;  le  doigt 
postérieur  articulé  intérieurement  sur  le  tarse  ou  manquant 
totalement  dans  quelquesgenres:  genres  Coréopse,  CoreopsUf 


ORN  4ï9 

Lath.  ;  Bec  -  en  -fourreau ,  Chionis ,  Forster  j  Bec-  en-  ciseaux  ^ 
Rhyncops^  Linn*;  Hirondelle  de  mer,  Stema,  Linn.;  Mauve, 
Larus,  Linn.;  Stercoraire,  LeBtris ,  lUig.;  Pétrel,  ProcelLariaf 
Xinn.;  Prion,  Pachjyptila,  Illig.;  Pélécanoïde,  Ho/odroma,  lUig. 
Albatros,  Diomedea,  Linn.)  Canard,  Anaa,  Linn.;  Harle^ 
"Mergus^  Linn.;  Pélican,  Pelecanus^  Linn.;  Cormoran  ,Carbop 
Meyer;  Frégate,  Tachypetes ,  Vieill. ;  Fou,Si/Za,  Briss. ;  An- 
Jbinga,  Plotus^  Linn.;  Pailie-en-queue ,  Phaeton,  Linn.;  Guil- 
lemot, Uria,  Briss.;  Starique,  Phaleris,  Temm. ;  Macareux ^ 
Mormon ,  lUig. ;  Pingouin,  ^/ca,  Linn.;  Spénisque , «SpeTiisctfs ^ 
£riss.  ;  Manchot,   Apienodytes ,  Forst. 

16.*  Inertes,  Inertes,  Bec  de  forme  différente;  corps  pro^ 
bablement  trapu,  couvert  de  duvet  et  de  plumes  à  barbes 
distantes;  pieds  rétirés  dans  l'abdomen  ,  à  tarse  court;  (rois 
doigts  dirigés  en  avant,  entièrement  divisés  jusqu'à  la  baseï 
le  doigt  postérieur  court ,  articulé  intérieurement  ;  onglet 
gros  et  acérés  ;  ailes  impropres  au  vol  :  genres  Aptéryx ,  Ap-' 
teryxj  Shaw:  Bronte  ,  Didus ,  Linn.' 

Dans  la  première  édition  de  cet  ouvrage,  Tordre  des  omni«> 
vores  portoit  le  nom  de  Coraces ,  Coraces  ;  l'ordre  des  insecr 
tivores  répond  oit  à  celui  des  Chanteurs,  Canori;  Tordre  des 
Granivores,  à  celui  des  Passereaux,  Pasterini;  l'ordre  des  Zy* 
godactyles,  à  celui  des  Grimpeurs ,  6cansore<  ;  l'ordre  (nouv.) 
des  Anisodactyles  dépendoit  aussi  de  celui  des  Grimpeurs; 
les  ordres  des  Alcyons,  des  Chéiidons  et  des  Pigeons  étoient 
les  mêmes  et  portoient  les  mêmes  noms;  l'ordre  des  Galli- 
nacés et  celui  des  Alectorides  étoient  réunis  sous  le  nom 
commun  de  Gallinacés;  l'ordre  des  Coureurs  répondoit  à  un 
ordre  du  même  nom,  auquel  étoient  joints  tous  les  Grallei 
de  la  première  famille ,  c'est-à-dire  ceux  dépourvus  de  pouce  : 
l'ordre  des  Gralles  contenoit  seulement  les  oiseaux  de  rivage 
de  Ja  seconde  famille,  ou  ceux  qui  sont  pourvus  de  trois  doigts 
en  avant  et  d^un  pouce  en  arrière  -,  les  ordres  des  Pinnati- 
pèdes  et  des  Palmipèdes  étoient  les  mêmes  et  portoient  le« 
mêmes  dénominations;    enfin.  Tordre  des  Inertes  n'existoit 

1  Les  noms  d'auteurs  cités  par  M.  Temmiuck  ne  sont  pas  toujours 
ceux  des  auteurs  qui  ont  instUntf  les  genres ,  et  il  s'en  est  donné 
quelques-uns  qui  ne  l«i  appartleatt«Bt  fm* 


4ao  ORN 

point.  AÎDsi,  la  différence  principale  entre  ces  deux  mé- 
thodes consiste  dans  la  distinction  de  trois  ordres  nouveaux  : 
ceux  des  Anisodactyles ,  des  Alectorides  et  des  Inertes*  Le 
premier,  emprunté  à  M.  Cuvier  (les  Anisodactyles)  ,  qui 
répond  à  sa  famille  des  Syndactyles;  le  second  et  le  troi- 
sième tirés  de  la  méthode  d'illiger. 

Nous  terminerons  l'exposé  des  diverses  méthodes  omitholo- 
giques  par  celle  que  M.  Tabbé  Ranzani  a  suivie  dans  ses  Élé- 
mens  de  zoologie ,  publiés  à  Bologne  9  il  y  a  quelques  années* 

Le  1  "  Ordke  ,  celui  des  Ratiti  ,  comprend  les  oiseaux  k 
sternum  non  caréné,  tels  que  l'autruche  et  le  casoar. 

Tous  les  autres  ont  au  contraire  le  sternum  garni  d^une 
carène. 

Le  2.^  Ordre,  Rampicanti,  contient  les  oiseaux  dont  les 
doigts  sont  opposés  deux  à  deux ,  ou  les  grimpeurs. 

Les  oiseaux  restans  sont  partagés  d'abord ,  selon  qu'ils  ont 
ou  qu'ils  n'ont  pas  les  pieds  situés  à  l'équilibre  du  corps. 
Ceux  qui  les  ont  placés  à  l'équilibre  du  corps,  se  trouvent 
divisés  en  quatre  ordres  ;  savoir  : 

3.'  Ordre,  Rapaci  (Oiseaux  de  proie):  ayant  les~tarses  non 
comprimés ,  gros  et  robustes  ;  les  ongles  crochus;  la  mandibule 
supérieure  recourbée  et  aiguë. 

4.^  Ordre,  Galline  (Gallinacés)  :  ayant  le  tarse  non  com- 
primé, gros,  robuste;  les  ongles  non  crochus;  la  mandibule 
supérieure  courbée  en  voûte. 

5.*^  Ordre,  Passeri  (Passereaux)  :  ayant  le  tarse  non  com- 
primé,  mince;  la  jambe  toute  couverte  de  plumes;  le  tarse 
médiocre  ou  court. 

6.*  Ordre,  Gralle  (  Échassîers  ou  Oiseaux  de  rivage): 
ayant  le  tarse  plus  ou  moins  long ,  non  comprimé ,  et  le  bas 
de  la  jambe  nu. 

Enfin  le  7.*  Ordre,  celui  des  Nuotatori  (Palmipèdes), 
contient  les  oiseaux  qui  ont  les  pieds  placés  très  en  arrière, 
hors  de  l'équilibre  du  corps,  avec  le  tarse  comprimé. 

La  série  que  nous  venons  de  donner,  est  celle  011  on  est 
conduit  par  la  méthode  analytique  ;  mais  le  véritable  ordre 
naturel  reconnu  par  M.  l'abbé  Ranzani,  est  le  suivant  :  1. 
Ratiti;  2.  Galline;  3.  Rjampicanti ;  4*  Passeri;  5.  Rapaci;  6. 
Gralle 'f  7.  Nuotatori. 


ORN  421 

Nous  terminerons  ici  l'analyse  des  ouvrages  systématiques 
d'ornithologie  :  nous  avons  dû  lui  donner  une  certaine  ex- 
tension, parce  qu'elle  est  plus  qu'aucune  autre  partie  des 
études  ornithologiques  en  rapport  avec  la  nature  de  cet  ôu<r 
vrage ,  qui  doit  avoir  pour  premier  objet  l'explication  de 
tous  les  noms  imaginés  par  les  naturalistes,  pour,  aider  à  ia 
distinction  des  oiseaux.  Il  seroit  hors  de  propos  d'analyser 
ici  tous  les  autres  ouvrages  qui  ont  été  publiés,  soit  sur  les 
descriptions  des  oiseaux  particuliers  à  diverses  contrées  ; 
soit  sur  celles  des  espèces  propres  à  certains  genres;  soit  sur 
l'anatomic  et  la  physiologie  de  ces  animaux  ;  soit  sur  leurs 
mœurs  ou  leurs  habitudes  naturelles  ;  soit  enfin  sur  les  usages 
que  l'homme  en  fait.  Nous  devrons  nous  borner  à  donner 
dans  un  catalogue,  restreint  dans  des  limites  convenables, 
la  liste  des  principaux  travaux,  qui  ont  été  publiés  sur  ces 
dififérens  sujets,  et  parles  auteurs  qui  ont  le  plus  de  répu- 
tation. 

Liste  des  principaux  ouvrages  d* ornithologie. 

Auteurs  anciens • 

m 

Aristotelks,  De  Historia  animalium  lib,  9,  grœce  et  latine;  T.  Gazër 
interprète  cum  versions  Jul,  Cas.  Scaligeri,  iSgo;  in-fol.  — -  En  grec  «et 
en  françois,  traduction  de  Camus.  =  Pliuius  secundus  (Caius),  Historia 
mundi,  liber  decem  (de  Natura  açium)  :  diverses  éditions  et  particulier 
rement  la  traduction  Françoise  de  Poinsinet  de  Sivrj.  Paris,  1774;  is 
vol.  in-4.* 

Auteurs  systématiques  ou  nomenclateurs  modernes, 

Ceshkr  (Conrad),  Historiée  animalium  lib.  3:  de  Avium  natura.  Ti- 
guri ,  i554;  in-fol.  =  JoicsToif  (Jean),  Historia  naturalis  :  de  Avibus. 
Amstelodami ,  1657;  in-fol.  —  Theairum  universale  omnium  animalium  j 
locupletavit  H.  Ru^sch;  tom,  2.  Amstelodami,  1667;  in-fol.  =  BzLOif, 
Histotre  de  la  nature  des  oiseaux  avec  leurs  descriptions  et  naifs  por- 
traicts  retirez  du  naturel,  en  7  livre»;  par  Belon ;  in-fol.  Paris,  i555. 
=  Ulyssis  Alduovah di  ,  Phil.  ac  med.  Bononiensis ,  Historiam  natura- 
lem  in  gjrmnasio  bononiensi profitenlis  :  Ornithologiœ ,  hoc  est,  de  açihus 
historiœ  lib,  12.  Franco/.,  1610;  Bononiœ ,  1646;  in-folio.  —  Ejusd. 
Ornithologiœ  tomus  aller,  lib*  6.  Francof.,  1610;  Bononiœ,  1645.  -— 
Ejusd.  Ornithologiœ  y  tomus  iertius  ac  postremus.  Francof.  i6i3;  J7o- 
noniœ,  1687.  =  F.  Willuchit,  Ornithologiœ  lib.  3;  recognoçit,  diges, 
sit ,  supplevit  J.  Bajrus.  Londini,  1676;  in-fol.,  p.  441  ,  tab.  œneœ  77.  =  J. 
Kayus,  Synopsis  methodicM  avium.  Londini,  i^iB;  in-8.%  p.  198,  ^  011.  2. 


4ai»  ORN 

s=  L'HUtoire  Batnrelle  iclairtiie  dans  une  de  set  partiet  pri nci palet , 
Tornithologie ;  ouvrage  traduit  du  latin  de  Ray,  par  M.  Saleriik.  Parit, 
în-4.°,  1767.  =  J*  T.  Kleih,  historia  açium  Prodromus ,  pars  %  :  Ordo 
avium.  Luhecœ,    1750;   10-4.**  :±=  P.  H.  C  Moehring,  udçium  gênera. 
Bremœ ,  1752;  in-8.*  ^^  C.  Ltnififect,  Sjrstema  naturœ ,  edit.  1-12;  in-6.* 
1735  •  1766.  s£  Gmxlin,  Sjrstema  nuturœ,  edit.  i3.  Lipsiœ  et  iMgâunif 
1^89.  =s:    M.   J.  Baittoir  9   OrnUhologia  latine  et  g  alliée ,    6  vo/.  evm 
tah*  itneis.  Paria,  1760;  in*4«°  -~  Ëjusdem  Omitholùgia  sive  syrnopsis 
jnethodica  sistens  apium  divisionem  in  ordines,  sectîonet ,  gênera,  speciet 
ipsarum^ue  varietates;  2  vol.  in -8.°  Lugduni  Bataporum  ,    1763.  =  J. 
Latbâm  ,    General  synopsis  of  hirds  ;  3  vol.  in-4.°  cuin  supplem,  a.  Lon- 
don,  1782. —  ¥.]VL%A.  Index  ornithologicus.  London ,  1790;  2  vol.  in«4.* 
$s  J.  A.   Scoro-Li ,  .  Introductio   ad  historiam  naturalem;    1   vol.  in -8.* 
Pragœ ,  i777<  ^[=3  SâHJErrfea,  Elementa  ornithologica ;  in-4.^,  6^.',  1774. 
«z=  G.  Cdvierj  Tableau  ëlëmentaire  de  Thistoire  Naturelle  des  aolnianx; 
in-8.'^;  *79®'  "^  Ejuâd,  Règne  animal)  4  vol.  in-8.°y  1817.  s=  Maudott, 
Partie  ornithologique  de  r£ncjclopëdie,  terminée  par  M.  Yieii.lot.  = 
LAGÉpiDz,  Court  fait  au  muséum  d'hist.  nau  en  1799;  in-4.**  =  C.  Do- 
vÉRiL,  Zoologie  analjrtique.  Paris,  in-8.**;  1806.  =  Illigbr,  Prodromus 
systematis  mammalium  ft  avium ^  1   vol.  in-8.''  Berolini,  1811.  =   Shaw 
et  STEPHxnt,   Genpral  toology ;    10  vol.  Londres,    1817.  r=:  Tbvmisck , 
Manuel  d'ornithologie,   1.'*  édition;   1  vol.  in-8.°  Amsterdam,   i8i5.  := 
Ejusd.  2.*  édition;  2  vol.  in-S.";  Paris,  1820.  =  P.  yiEiLi40T,   Analyse 
d'une  nouvelle  ornilhoiogie  élémentaire  ,  faisant  partie  du  Nouveau  Die» 
tionnaire  d'histoire  natur«^Ue;  2.*  édition,  1818  :  au  mot  Ornithologie.  =s 
Pigot-Lapeyrodse  ,  Table   méthodique   des  mammifères  et  des   oiseaux; 
1  vol.  in-8.°  de  54  pages;    i799<  ^^  ^*  ^*  Daudiit,   Traité   élémentaire 
d'ornithologie,  ou  histoire  naturelle  des  oiseaux,  tomes  1   et  2.  =  Gé- 
RARDiir,  Tableau  élémentaire  d'ornithologie;  2  vol.  in-8.°  et  un  atlas,  etc- 

Auteurs  de  Monographies, 

OuNA,  Histoire  d'une  quarantaine  d'oiseaux,  en  italien  ;  1684.  = 
F.  Leyaillaut,  Histoire  naturelle  des  Perroquets;  2  vol.  in -4.°  et  in» 
fol.,  6g.  col.  Paris,  1801.  —  Ejusd.  Histoire  naturelle  des  Oiseaux  de 
paradis  et  des  Rolliers,  suivie  de  celle  des  Toucans  et  des  Barbus;  2 
vol.  grand  in*fol. ,  fig.  col.  Paris,  1806.  =  L.  P.  Vieillot,  Histoire  na- 
turelle des  plus  beaux  oiseaux  chanteurs  de  la  zone  torride;  1  vol.  in- 
fol. ;  i8o5.  =  Éléazar  Albin,  ui  natural  history  of  english  Song4firds, 
Lançon,  1759;  in* 8.°  =  G.  J.  Temminck,  Histoire  naturelle  générale 
des  Pigeons  et  des  Gallinacés  ;  3  vol.  in -8.^  Amsterdam  et  Paris.  — 
La  partie  des  Pigeons,  avec  fig.  de  Mad.'Knip;  1  vol.  in-fol.  Paris.  =s 
Histoire  des  oiseaux  dorés  ou  à  reflets  métalliques,  avec  des  figures  en 
couleur,  par  Audbbert,  et  continué  par  L.  P.  Yieiilot;  in*4.°  et  in-fal. 
Paris,  1800.  =  A.  G.  Desmarest,  Histoire  naturelle  des  Tang%raty  dei 


ORN  4»$ 

Manakins  et  des  Todiers,  in-folio,  fig.  col.  de  Meai'  Knîp;  i8o5.  =: 
F.  M.  Dàudih,  Observationg  sur  leg  oiseaux  rangés  dans  le  genre  Tan- 
gara,  avec  la  description  d'une  espèce  nouvelle,  trouvée  en  Afrique; 
Ann.  du  mus.,  t.  i.*%  p.  148.  —  Hjusd.  Description  de  la  Pie-grièche  à 
gorge  rouge,  et  notice  sur  la  famille  des  Golluriens,  des  Moucherolles 
et  des  Tourdes;  Ann.  du  mus.,  tora.  3.  =  H.  Kubl,  Conspectus  psîtta' 
corum;  cum  specierum  définit ionibus ,  novarum  descriptionibus ,  sjrnonymis 
et  cirem  palriam  singularum  naturalem  ëdversariis ,  adjecto  indice  museo- 
rum,  ubi  earum  artijiciosœ  exuviœ  servantur  i  JV09.  act.  Acad.  Cas» 
Leop.  CaroU ,  tom»  10,  pars  1.' 

Auteurs  ayant  décrit  et  figuré  des  espèces  de  tous  les  genres  et 

de  toutes  les  familles, 

E.  AuiH ,  A  JN'atural  of  Birds;  3  vol.  in-4.^,  pi.  col.  3o6.  LondoUj 
1731 ,  1734,  1738.  =  G.  Edwards  ,  Natural  historjf  ofBirds;  4  vol.  in-4.% 
fSg.  col.  =  A.  SpARMAnif ,  Muséum  carlsonianum  :  Novas  et  selectas  aves 
exhibens;  4  cahiers  petit  in -fol.  Stockholm,  1786  et  années  suivantes. 
=  Jacquih ,  Matériaux  pour  THistoire  des  oiseaux;  1  volume  in-4.°,  fig. 
▼icnne,  1784.  =  H.  Rurl,  Buffonii  et  Daubentonii  figurarum  avium 
coloratorum  nomina  sjrstematica.  Groningœ ,  in -4.°,  1820.'=  G.  L. 
LecLERG  comte  de  Buffon,  et  Daubenton,  Planches  enluminées  au 
nombre  de  1008.  =  B.  Merrem,  Avium  rariorum  et  minus  cognitarum 
icônes  et  descriptiones ;  4  cah.  in-4.^  Leipzig,  1789.  ==  A.  Seba,  Locu- 
pletissimi  rerum  naturalium  thesauri;  tom.  1  et  2.  Amsterdam,  i665.  = 
Musêum  Wormianum.  ^=  Muséum  Beslerianum.  =  P.  Bacwir,  New 
illustrations  of  zoology;  i  vol.  in-4.®  London ,  1776.  =  G.  Sbaw  ,  Na- 
iuralists  miscellany,  Londun,  1789  et  suiv.;  in-8.%  fig.  col.  —  Et  la  suitç 
de  cet  ouvrage  en  3  volumes,  par  le  docteur  Leagh.  =  £.  DonoTAïf ,  The 
naturalists  repository ,  or  monthljr  miscellany  ofexotic  natural  history; 
cah.  1-19,  in-8.^,  fig.  color.  =  Nouveau  recueil  de  planches  coloriées 
d'oiseaux  pour  servir  de  suite  et  de  complément  aux  planches  enluminées 
de  Buffon,  par  MM.  Temmiitck  et  Meiffreit-Laugier  ;in-4.",  fig.  col., 
56  cah.;  1820-  1825.  =  Vieillot,  Galerie  des  oiseaux  rares  ou  non 
encore  décrits  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  avec  des  figures  de  P* 
Ocdart;  in-4.**,  45  cahiers.  Paris,  1820  -  1826.  =  G.  J.  Temuihgk,  Des- 
cription de  quelques  espèces  d'oiseaux  des  genres  Pigeons  et  Perroquets 
du  Muséum  de  la  Société  linnéennc  de  Londres;  Trans>  linn.  Soc.^  tom. 

i3,   1."  partie,  pag.  107. 
> 

I  On  pouxToit  placer  ici  l'indication  d'une  Ibnle  de  descriptions  isolées  d'oiseaux  dt 
différens  genres ,  renfermées  dans  les  collections  académiques  ;  mais  ce  seroit  entrer  dans 
un  détail  Irop  minatienz.  Nous  nous  bornerons  conséquemment  à  renvoyer  pour  cet 
objet  au  Catalogne  de  la  bibliothèque  de  M.  Banks ,  qui  renfenae  un  graad  nombre 
de  Titres,  de  Mémeins  ou  de  Ditsertatioiu  de  cette  sozte. 


4a4  ORN 

Auteurs  topographes  ou  voyageurs, 

jénàRiQUE  :  G.  Marcgrave  de  LiEBSTADT,  HistoricB  rei'um  naturalium 
Brasiliœ  lib.  8,  in-folio.  Leyde  et  Amstelod, ,  1648.  =  Ferrawdez  on 
Herraitdez  9   Nova  plant  arum ,   animalium   et  mineralium   mexicanorum 
historia;  in  fol.  Romœ ,  i65i.  =  J.   de  Laet,  Novus  orhis  ,  seu  descrip' 
tiones  Jndiœ  occîdental'is ,  lib.  18.  Leyde,   i633;   1  vol.  in-fol.  =  J.  E. 
N1ERE11RERG9    Historia  naturalis- maxime  peregrina ,    lib.    16   distineta, 
jintverpiœ y  i633,-  in-fol.  =  H.  Sloahe,  Voyage  to  the  islands  Madera, 
Barbados ,  Meces ,  S»  Chritiophers  and  Jamaica;  2  vol.  in-fol.   London, 
1707  -  1727,  avec  des  planches.  =  Barrère,  Essai  sur  l'histoire   natu- 
relle de  la  France  ëquinoxiale;   i  vol.  in-12;    1741.  =  M.  Catesby  ,  7%e 
naturel  history  of  Carolina,  Florida  and  Bahama  islands;   2  vol.  in-fol., 
€t  appendices,  London,    1731  •  1743,  avec  220  pi.  col.  =   P.  Browhe, 
The  ciçil  and  naiural  history  of  Jamaica;  1  voL  in-folio.  London,  t']S6, 
=  MoLiif A  ,  Essai  sur  Thistoirc  naturelle  du  Chili,  publié  en  italien; 
traduit  en    françois  par  Gruvel;    i  vol.  in -8.**  Paris,    1789.  =  L.  P. 
Vieillot,  Histoire  naturelle  des  oiseaux  de  rAméri^ue  septentrionale; 
a  vol.  in-fol.,  fig.  col.  Paris,  1867  (ouvrage  resté  incomplet).  =  "Wilsok, 
American  ornithology ,  or  natural  history  of  the  Birds  of  the    United 
States;  7  vol.  in-4.^,  figures  col.  t=:  Charles  Bonaparte,  Remarques  sur 
l'ornithologie  de  TVilson  dans  le  Journal  de  TAcadémie    des  sciences 
naturelles  de  Philadelphie;  années  1824  et  i825.  =.F.  d'Azara  ,  Précis 
pour  rhiitoire  naturelle  des  oiseaux  du  Paraguay  et  de  Hio  de  la  Plata, 
traduit  en  françois  par  SoNniifi.  =  De  Hdmboldt,  Observations  zoolo- 
piques;  2  vol.  in-4.°   =:  Prince  Maximilien  de  Neuwied  ,  Description 
des  animaux  recueillis  au  Brésil;   1824,  in-folio,  figures. 

Afrique:  F.  Levaillaut,  Histoire  natarelle  des  oiseaux  d'Afrique; 
5  vol.  in-fol.,  fig,  col.  Paris,  1799  et  années  suivantes.  —  Ejusd.  Pre- 
mier et  deuxième  voyages  en  Afrique;  1790-  »795.  =  Souhierat,  Des- 
cription de  deux  pigeons  et  d'une  mésange  du  cap  de  Bonne-Espérance  : 
Journ.  de  phjs. ,  tom.  4,  pag.  466.  =;=  R.  L.  Despoistaiixes  ,  Mémoire 
sur  quelques  nouvelles  espèces  d'oiseaux  des  cotes  de  Barbarie  :  Mém. 
4e  l'Acad.  des  se.  de  Paris;  1787,  p.  496.  =  P.  E.  Isert,  Description 
du  musophage  violet  :  Journal  de  physique >  tom.  34,  p.  458.  =  Bruce, 
Voyage  en  Abyssinie  et  aux  sources  du  Nil;  trad.  franc.;  5  vol.  in-4.'^ 
Paris,  1790.  =  J.  C,  Savigny,  Mémoire  sur  les  oiseaux  de  l'Egypte  dans 
le  grand  ouvrage  publié  par  le  gouvernement  impérial.  —  Ejusd»  His- 
toire natureUe  et  mythologique  de  l'ibis;  in-8.^,  i8o5.  =  G.  Cuyier, 
Mémoire  sur  Tibis  des  Egyptiens  :  Ann.  du  mus.  . 

Novr ELLE' Hollande  :  A.  Phillit  ,  The  Voyage  of  goçernor  Phillip 
fo  Botany-bay ,  par  un  anonyme.  London^  1789;  in-4.°^  avec  55  planches 
coloriées:  la  partie  d'histoire  naturelle  étant  de  Latham.  =  J.  YThite, 
Journal  ofa  voyage  to  NewSouthwales ;  1  vol.  in-4.*'  London,  1790;  avec 
65  pl<  :  la  partie  zûologique  paroissant  avoir  été  réd^ée  par  Uon^m,  os 


ORN  425 

LABiLLàBoiiiRE  ,  Voyage  d'Entrecasteaiix  à  la  rediercKe  de  Lapérouse  ; 
in-4.**=:  Sn&w,  Zoology  of  Ne-w-Holland.  London ,  1794.  =  Qooy  et 
Câimàro,  Partie  zoologique  du  voyage  du  capitaine  Freycinet;  10-4.°, 
fig.  in-fol.  color.  Paris,  iÔ25. 

Indes  et  Archipel  des  Indes  :  J.  Bomius,  Historim  naturalis  et 
medicœ  Indiœ  orientalis  lih,  6.  =  Sottkerat  ,  Premier  voyage  à  la 
Pfouvelle-Guinëe;  i  vol.  in-4.**,  avec  120  pi.  Paris,  1776.  —  EJusdem 
Deuxième  voyage  aux  Indes  orientales  et  à  la  Chine,  depuis  1774  jus* 
qu'en  1781.  Paris >  1782;  2  vol.  in-4.**,  avec  140  planches.  —  (Un  troi- 
fièmevoyage,  encore  inédit,  doit  être  publié.)  =  Uorsfield,  Arran- 
gement systématique  et  description  des  oiseaux  de  l'île  de  Java;  Trans, 
ofLinru  Soc,  tom.  1 3,  part.  1.'*,  pag.  i33.  —  Ejusdem  Zoo/ogricfl/ 7e- 
searvhes  in  Java  and  the  neighbouring  islands ,  ou  Recherches  zoologiques 
gur  Java  et  les  lies  voisines;  in-4.°,  fig.  col.,  8  cahiers. 

EuMOPM  :  Brkhue  ,  Lchrbuch  der  JYaturgeschichie  aller  Europàischen 

f^ôgel,  ou  Histoire  naturelle  des  oiseaux  d'Europe;,  2  vol.  in-8.°  Jéna. 

Russie:  P.  S.  Pallas,  Spicilegia  zoologica  ;    14  cah.  in- 4."  Berlin, 

1767  -  1780.  —  Ejusd.   Voyages    dans   plusieurs  provinces   de  Tcmpire 

de  Russie;  trad.  franc.;  8  vol.  avec  un  atlas.  Paris,  1793. 

Suède:  C.  LinNiEvs,  Fauna  suecica;  1  vol.  in-8.'' :  Première  édition, 
1746.  =Retzius,  Fauna  suecica^  18,..  =  P.  G.  Tebgmalin,  Ornitho- 
loglska  Anmiirkningar ,  gjorde  vid.  almare-stjuki  Upland.;  fetensk.  Acad, 
Handling,  1 783 ,  pag.  43  -  55.  =  S.  Odmahii  ,  Spécimen  ornithologie 
TVernsdoensis  noç,  act»  Soc.  Ups.;  vol.  5,  pages  5o-84.  =  J*  ^'  G* 
Besejle,  Bej^trage  zur  Naturgeschichte  der  f^ogel  Kurlands,  ou  Maté- 
riaux pour  l'histoire  des  oiseaux  de  la  Courlande.  =  NiLSon ,  Ornitho" 
logia  suecica. 

Pmusse  :  ScnwEKCKrELD ,  Theorio-tropheum  Silesiœ,  in  quo  animalium 
hoc  est  quadrupedum ,  reptilium ,  açium,  etc.,  naiura,  vis  et  usas,  lih, 
6.  Ligniciœ ,  i6o3;  in -4.°  =  F.  S.  bocx  ^  Preussiche  Ornithologie»  lYa- 
iurforscher ,  8,  9,  12,   i3,  17/e^  Stuck. 

Dannemahck  :  M.  T.  BRuifniCH,  Ornithologia  borealis.  Hafniœ,  1764; 
in-8.°  =  J.  D.  Petersen,  Verzeichniss  Baltischer  Fogel,  aile  auf  Chris- 
tiansoë  geschossen,  zubereitet  und  ausgestopft,  AUona,  1766;  in-4.**  = 
H.  Strom,  Om  et  par  rare  fugle  norske.  Vidensk.  selsk*  skrift.  5  Deel.  » 
pag.  539. 

Allemagne  :  F.  E.  BavcRMAifir ,  Aves  syhœ  Hercynicœ  ;  epistola  iti- 
neraria  17,  2,  p.  143-  162.  —  Ëjusd.  Açes  in  Germania  obviœ ;  epist. 
18,  p.  i63  -  174.  =  J.  H.  ZoRrr,  Epistola  de  avibus  Germaniœ ,  prcrsertim 
sylvœ  Hercyniccs.  Pappenheim,  1 745.  =  J.  G.  Schutbider  ,  Physiologische 
und  litterarische  Bemerkungen  aus  der  Naturgeschichte  der  einheimischen 
yogel.  Leipzig.  Magaz. ,  1786;  pag.  460-  5o3.  =  B.  S.  Nau  ,  Bejrtrâge 
zur  niihern  Kentniss  der  Naturgeschichte  einheimischer  Fôgel.  Natur* 
forscher,  2Stes  Stûek ,  p.  7.  =  J.  M.  BEGHeTBiK,  GemeinnUitige  Nûtur- 


4»6  ORN 

geschichte  DéutsMands»  —  Ejusd.  Naturgesehichie  dtr  f^ôgei  DeÊiisek' 
lands»  =  McYea  et  Wolf  ,  Taschenhuch  der  deutschen  Fogelbitdé 
(Àlmanach  des  oiseaux  d'AlLemagae).  —  Eorumdem  NaturgeteMclUt 
der  f^ôgel  DeiUschlands,  =  Meyer,  Kurze  Beschreibung  der  P^ôgel  lÀtf' 
und  Esthlands.  =  J.  L.  Frisch  ,  Forstellung  der  f^ogel  in  Devtseh- 
land.  =  Naumahit  ,  Beschreibung  und  f^orsteilung  aller  fVald- ,  Feli- 
und  Jf^asserçogel  in  Anhalt.^=  L.  Brehmz  et  G.  Scbii^likc,  Beytrige 
sur  Vogelkunde ,  etc.  (Mëmoirc  pour  serrir  à  la  connoisaance  des  oi- 
seaux, ou  Desisription  détaillée  de  plusieurs  oiseaux  nouyellement  dé> 
cquverts  et  d'un  grand  nombre  d'oiseaux  rares  de  rAllemagne);  3  toi. 
in-ô."  Neustadt.  =  BoiÉ,  Ornithologische  Beytràge ,  etc.,  ou  Mëmoirt 
pour  senrir  à  Tornithologie  de  l'Alieiuagne.  Kiel,  ia-8.^,    1822. 

Pafs-Bas  :  C.  NosEMiifir  et  C.  Sepp,  Nèderlandsche  Vogelen,  ou  His- 
toire des  oiseaux  des  Pays-Bas.  Amsterd.,  1770  et  années  suiv.  ;  in-fol., 
fig.  (les  deux  derniers  volumes  sont  de  HouiTuin).  =  G.  N.  Heerkhs, 
uéves  Frisicœ  (alauda,  loxia,  ffica,  hirundo ,  anser ,  regtUus ,  cotumix, 
stumus,  tardas,  merula)^  carminé  descriptœ;  in-8.*  Rotterodami ,  1787. 

Grande-Bretagne  :  J.  Ray,  A  Catalogue  of  english  Birds ,  in  kis 
collection  of  english  vcords  not  gêner ally  used.  London,  1674.  —  Ejnsd. 
Catalogus  açium  britannicorum  in  IVillughbys  Ornithologjr ,  p.  2 1  -  a8. 
=i=  M.  TuirsTALL,  Ornithologia  britannica,  seu  Açium  britannicarum 
catalogus,  sermone  latino ,  nnglico  et  gallico  redditus.  London ,  1771; 
in-folio.  =  T.  pEiriiAifT,  British  zoologf,  îu-4.",  2  vol.  =  Latham,  A 
List  of  the  Birds  of  Great-Britain,  in  his  Synopsis  of  Birds  ;  SuppL, 
p.  281  -  298.  =  W.  Lewiw  ,  The  Birds  of  Great-Britain ,  with  their  eggs 
acciiratelj  figured,  London ,  1789;  7  vol.  in -4.°  =  W.  Borlase,  T%t 
natural  history  of  CornwalL  Oxford^  i758i  in-folio.  =  R,  Sibbald, 
Scotia  illustrata,  siçe  Prodromus  historiœ  naturalis  ,  etc.  Edinburgh , 
1684,  in-fol.  =  E.  DonovAir,  The  natural  historj^  of  british  Birds;  la 
vol.  grand  in -8.°,  avec  un  grand  nombre  de  planches;  1793  -  1816.  = 
P.  J.  Selby  ,  Illustrations  of  british  Ornithology  ,  etc. ,  ou  Explication 
de  l'ornithologie  britannique;  in-fol.,  fjg.  London,  1828. 

Terres  polaires:  pEi^iiAnT,  jàrctic  zoology  ;  in -4.**,  2  vol.  =  J. 
Akdersoh,  Histoire  naturelle  de  l'Islande,  du  Groenland,  etc.;  2  vol. 
in-8.^  Paris,  1750.  =  Paber,  Prodromus  der  Islandischen  Ornithologie. 
Copenhague,  1822. 

France  :  P.  Barrèbe,  Ornithologia  spécimen  novum,  siçe  séries  açium 
in  Buscinone ,  Pyrenœis  montibus ,  atque  in  Gallia  œ^uinoctinali  obser- 
witarum ,  in  classes,  gênera  et  species  noça  methodo  digesta.  Perpi- 
niani,  1745;  petit  in-4.°  =  S.  Gerardin  de  Miregourt,  ancien  cha- 
noine du  noble  et  insigne  chapitre  de  Poussay,  etc.;  Tableau  élémea- 
taire  d'ornilhologie,  ou  Histoire  naturelle  des  oiseaux  que  Ton  rencontra 
communément  en  France,  etc.;  a  vol.  in-d.°,  et  un  atlas  ia-4.^;  1.'* 
édition,  1806;  2/  édition,  1822.  =  Faune  françoise,  partie  omithoio- 


ORN  437 

gique;  par  M.  Vieillot;  3  cahiers  de  6  feuillet  et  planchea  enluminées. 
Paris,  1821  et  lÔaS;  in-ô."  —  Vieillot,  Ornithologie  françoise;  in-4.% 
avec  des  planches  lithographiëes,  destinées  par  Oudard.  =  UoLAKnaB, 
Faune  du  déparlement  de  la  Moselle  et  principalement  des  environs  de 
Metz:  Partie  omithologique  ou  les  oiseaux;  in- 12  de  45  pag.  Metz,  i825. 
==  P.  Roux,  Ornithologie  provençale  (ouvrage  annoncé  récemment). 

Saissx  :  L.  A.  N^ceer,  Mémoire  sur  les  oiseaux  des  environs  de 
Genève;  Mém.  de  la  Soc.  de  ph}s.  et  d'hist.  nat.  de  Gen. ,  tom.  2.  = 
Jlkvojx j  Sj^tcmatisches  f^erseichniss  der  schweiserischen  yôgeL^Scnniz, 
Description  des  oiseaux  de  la  Suisse  (en  allemand);  i8i5. 

Italie  :  P.  A.  Gilu  ,  jégri  romani  historia  naturalis ,  she  methodiea 
synopsis  naturalium  rerum  in^  agro  romano  existenfium  :  Pars  prima  , 
regnum  animale ,  tom.  1  :  Ornithologia ,  in  qua  de  priori  avium  classe , 
iah.^neis  24;  in-8.°  Romœ ,  1681.  =F.  Bohelli,  Catalogue  des  oiseaux 
du  Piémont;  in-4.^;  1811.  ===  CETT^if^orm  naturale  di  Sardagna ;  iu-8.^; 

1774-  1777*  =  F.  L.  Naccari,  Ornithologia  veneta  ossia  Catalogo  degli 

DccelU  délia  proçincia  di  f^eneeia.  Treciso,  1823. 

Collections  principales  renfermant  des  Mémoires  ou  des  Observa^ 

lions  détachées  sur  les  oiseaux. 

Mémoires  de  l'Académie  royale  des  sciences  de  Paris  ;  1666  -  1790.  = 
Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  de  Turin.  z=i* Philosophical  trans- 
actions. =  Transactions  of  the  Linnean  society:  i3  vol.  in-4.°,  fig- = 
Mémoires  des  naturalistes  de  Berlin.  =  Hamhurg.  Magasin  et  Neù 
Hamburg.  Magasin.  =  Mémoires  de  l'Académie  des  curieux  de  la  nature 
de  Bonn.  =  Mémoires  de  l'Académie  de  Pétersbourg.  =  Analecta 
transnlpina;  2  vol.  in-8.°  ==  Journal  de  physique,  par  l'abbé  Rosier, 
Lamétberib  et  Blaiuville;  lyjS- 1821.  =  Annales  du  Mu<;éum'd'histoire 
naturelle  de  Paris;  20  vol.  in-4.**,  avec  de  nombreuses  planches.  Paris, 
1802  à  i8i3.  =  Mémoires  du  Muséum,  faisant  <»uite  aux  Annales;  .. 
volumes;  181 5  -  i825.  =  Actes  de  l'ancienne  Société  d'histoire  naturelle 
de  Paris;  in-folio.  =  Bulletin  de  la  Société  philomatique  de.  Paris; 
1792  -  1825,  etc.,  etc. 

Travaux  sur  l'anatomie  et  la  physiologie  des  oiseaux. 

yiMATOMiK  câffKRjLE  :  C.  Pebr&vlt  ,  Mémoircs  pour  servir  à  TBis- 
toire  naturelle  des  animaux,  faisant  partie  de^  Mémoires  de  l'Académie 
des  sciences  de  Paris;  3  vol.,  6g.  Paris,  1666-  1699.  =  G.  Blasius, 
Anatome  animalium,  ex  veterum  recentiorum  propriisque  observationibus, 
jémstelodami ,  1681;  in-4.*'  =  G.  Cuvier,  Anatomie  comparée;  5  vol. 
in -8."  =  Vl'^.  Hewsoii,  jin  account  of  the  lymphatic  System  in  birds. 
liC  même  traduit  dans  le  Journal  tic  physique  :  Introd.;  tom.  1.  ^=- 
L.  Cherhak,  Dissertât,  inaugur.  de  respiratione  volucrum  ;  in -4.*,  20 
pages.  Groninga 'j  1773.  =  M.  Gbrardi,  Saggio  di  osierpationi  anatth 


4a8  ORN 

miche  iniorno  agit  orgmni  délia  respirazione  degli  ueeellt»  Op^seoH 
scelii;  lom.  8,  pag.  d8.  =  V.  Maiagaahe,  Conferma^elle  osservationi 
anatomiche  intorno  agli  organi  délia  respirazione  degli  uceeili  :  Ment, 
délia  Soc.  italiana;  tom.  4,  pag.  18.  =  F.  D.  Hxrissaiit,  Recherches 
•ur  les  oi^anes  de  la  voix  des  quadrupèdes  et  de  celle  des  oiseaux: 
Mém.  de  rAcadémie  des  sciences  de  Paris;  1763  ;  pag.  279.  =  F.  Vicq- 
d'Aztr,  Mémoire  sur  la  voix;  de  la  structure  des  organes  qui  serrent 
k  la  formation  de  la  voix,  considérés  dans  rhonime  et  dans  les  diverses 
clasiVs  d'animaux,  et  comparés  entre  eux  :  Mémoires  de  l'Académie  des 
sciences  de  Paris,  1779.  =  Anonyme,  F'on  der  Spraehe  der  f^gel»  daiu 
l'ouvrage  de  J.  T.  Klein,  intitulé  ;  Historié  der  Fôgel;  pag.  23 1.  =:  0. 
BoaRiCHiDS,  lÀngua  açium  cum  osse  hjroide  eipensa  :  yict.  hafniens.; 
1673;  p.  i55.  :=:  A.  MoOLcn,  Anatomical  observations  on  the  heads  of 
fovvl:  Philos.  TPans. ,  vol.  17,  n."  199.  =  F.  D.  Hbrissast  ,  Ohserva- 
tlons  anatomiques  sur  le  mouvement  du  hec  des  oiseaux.  =  £.  M.  Rot" 
TÂir ,  Parallèle  de  la  nourriture  des  plumes  et  de  celle  de$  dents  :  Act. 
hclvet.,  tom.  5,  pag.  407.  =  F.  Vicq-d'Aztr,  Mémoires  pour  sertir  i 
rAnatomie  des  oiseaux:  Mém.  ac.  se.  Paris,  1772,  deuxième  partie; 
'773?  1774,  1778.  =  P.  Cauper,  Mémoire  sur  la  structure  des  os  daas 
les  oiseaux  :  Mém.  sav.  étrang. ,  Acad.  se.  Par.  ;  tom.  7.  =  Geoffsot 
SaiktHilaire,  Considérations  sur  les  pièces  de  la  tête  osseuse  des  ani- 
maux vertébrés  et  particulièrement  sur  celles  du  crâne  des  oiseaux: 
Ann.  du  mus.,  tom.  10.  =  J.  Hunter,  An  account  of  certain  recef 
tacies  of  air  ,  in  hirds ,  which  communicaie  with  the  lungs  ,  and  are 
loJged  both  among  the  Jleshy  pars  and  in  the  holiow  bones  of  those 
animais  :  Philos.  Trans. ,  vol.  64,  pag.  2o5.  =  L.  J.  M.  DaubertoH) 
Observations  sur  la  disposition  de  la  trachée  •  artère  de  différentes 
espèces  d'oiseaux  et  surtout  de  l'oiseau  appelé  Pierre  :  Mém.  ae.  se. 
Paris,  1781.  =  Y.  Malagariie,  Esposizione  anatomica  délie  parte  rela- 
tive ail*  encefalo  degli  ucelli  :  Ment,  délia  Soc,  italian.  ;  tom.  1  -  7. 
=  B.  Merrem,  Ueber  die  Luftwerkzeuge  der  Fogel,  Leipzig,  Magat., 
1783.  ==  J.  G.  ScHifEiDER,  Bemerkungen  iiber  einige  F'ogel  zur  Anf- 
kliirung  ihres  allgemeinen  Korperbaues.  Leipzig,  Magaz. ,  1786;  p.  460* 
=  A.  Haller,  De  cerebro  açium  et  piscium^  latine  et  belgice  ;  Ver- 
handel.  van  de  Maatsch.  te  Harlem,  10  Deels,  —  Latine  in  ejus  oper. 
anatom,  =  Serres,  Anatomie  d4i  cerveau;  1  vol.,  1825,  avec  pi.  =3 
A.  Desuouliks,  Recherches  sur  le  système  cérébro-spinal  des  mammi- 
fères, des  oiseaux,  des  reptiles  et  des  poissons;  2  vol.,  1825.  =:=  A. 
Galyahi  ,  de  F'olatilium  aure.  Comment,  instituti  Bonon,;  tom.  6,  pag. 
420.  =  F.  P.  DU  Petit,  Mémoire  sur  plusieurs  découvertes  faites  dans 
les  yeux  de  l'homme,  des  animaux  à  quatre  pieds,  des  oiseaux  et  des 
poissons:  Mém.  ac.  se.  Paris,  1726.  —  Ejusdem  Mémoire  sur  le  cris- 
tallin des  mêmes  animaux.  Mém.  ac.  se  Paris,  1726.  —  Ejusd,  Des- 
cription anatomique  de  l'œil  du  coq-d'Inde  et  du  hibou  :  Mém.  ac.  se. 


ORN  429 

Paris,  1735  et  1736.  =  P.  Smith,  Obs  er  cations  onthe  structure  of  tha 
ejes  of  hirds  :  Philos.  Trans, }  1795..=  E.  Geoffroy  Saiht-Uilaire, 
du  Système  dentaire  des  oiseaux  sous  le  point  de  vue  de  la  composition 
et  de  la  détermination  de  chaque  sorte  de  ses  parties,  embrassant  sous 
de  nouveaux  rapports  les  principaux  faits  de  l'organisation  dentaire  chez 
l'homme;  in-ô.°,  1824.  =  J.  G.  Sommer,  de  Singulari  anîjnalium  vola' 
tilium  digestione  :  Eph,  ac.  nat,  cur.;  Dec.  3,  An.  5-6.  =  R.  A.  F. 
D«  RÉAUMUR,  sur  la  Digestion  des  oiseaux:  Mém.  ac.  se;  1752.  =  J. 
C.  Peyercs,  Anatome  ventriculi  gallinacei ,  in  ejus  Parergis  anatomicis  : 
Edit.  genev.',  1681.  =  F*  D.  Hérissakt,  sur  les  Organes  de  la  digestion 
du  Coucou  :  Mém.  ac.  se.  Paris,  175a.  =  Yàuquelih  ,  Mémoire  sur  la 
nature  des  excrémens  des  poules  et  des  coquilles  de  leurs  œufs,  com- 
parés avec  la  nourriture  qu'elles  prennent  :  Bull.  soc.  philora. ,  tom.  i^ 
o.**  ai.  =:  G.  Uàrvzus,  Exercitationes  de  generatione  qnimalium.  Lond., 
i65i.  =  N.  Stewow,  de  Vitelli  in  intestina  pulli  transitu»  Uaffniœ ,  1664; 
in-4.**  =  M.  MiLPiGHi ,  Dissertatio  epistolica  de  formatione  pulli  in  090, 
in  tomo  secundo  operum  ejus.  London^  1664.  —  Ejusdem,  De  ovo  iti" 
cubato  observaliones  repetitœ  auctœque.  —  Epistolœ  ijuœdam  circa  has 
ohserçationes  ultro  citroijue  scriptœ,  Impr.  cum  eju/  jinatome  plantarum  , 
in-folio,  1675.  =  A.  Maître  Jan  ,  Observations  sur  la  formation  du 
poulet.  Paris,  in- 12,  1722.  ==  A.  Yon  Haller,  sur  la  formation  du 
cœur  dans  le  poulet,  sur  l'œil,  sur  la  structure  du  jaune,  etc.;  2  Mé- 
moires. Lausanne,  in-12,  V758.  =  C.  F.  "Wolf,  De  Formatione  intestî- 
norum  prœcipue ,  tum  et  de  amnio  spurio ,  aliisque  partibus  embryonis 
gallinacei ,  nondum  visis,  observationes,  in  oçis  incubât is  institutce;  Nov. 
comm.  Acad.  Petrop,;  tom.  12  et  i3.  =  A.  Hurter,  The  state  of  an 
egg  on  the  fourth  day  of  incubation.  =  L'Éveillé  ,  Observations  ana- 
toroiques  faites  sur  le  poulet,  considéré  dans  l'état  de  fœtus  :  Bull.  soc. 
philom.,  tom.  1,  n.^  22.  — -  Ejusdem  Mémoire  sur  les  membranes  qui 
enveloppent  le  poulet.  =  Yicq-d'Azyr,  Mémoire  sur  la  manière  dont 
le  jaune  se  comporte  dans  le  ventre  du  poulet  nouvellement  éclos  : 
Bull.  soc.  philom.,  tom.  1  ,  p.  5o.  =  Paikder,  Développement  du  poulet. 
=  E.  Geoffroy  Saiht-Hilaire,  Mémoire  sur  les  organes  sexuels  et  sur 
les  produits  de  la  génération  des  poules  dont  on  a  suspendu  la  ponte 
en  fermant  l'oviductus  :  Mém.  du  mus.,  tom.  9.  —  Ejusd.  Considérations 
générales  sur  les  organes  sexuels  des  animaux  à  grande  respiration  et 
circulation  :  Mém.  du  mus.,  tom.  9.  —  Ejusd.  Composition  des  appa- 
reils génitaux  urinaires  et  intestinaux,  à  leurs  points  de  rencontre  dans 
l'autruche  et  dons  le  casoar  :  Mém.  du  mus.,  tom  9.  —  Ejusd.  Organes 
■eiuels  de  la  poule,  premier  Mémoire;  formation  et  rapports  des  deux 
oviductus  :  Mém.  du  mus.,  tom.  10.  =  G.  ZiirAioiJ  ,  Délie  Uova  e  dei 
nidi  degli  ucelli;  in-4.°  Venezia  ,  1737;  tab.  22.  =  G.  W.  Steller, 
Obsercationes  quœdam  nidos  et  oça  avium  concernentes  :  Aov.  comm. 
jitad.  Petrop.,  tom.  4.  =  J.  T.  Klein,   Oça  açium  plurimarum  deli- 


A3o  ORN 

neata;  pag.  36,  tab,  mnea  ai.  Leipzig,  1766;  in -4.*  ^^  H.  SâhbMi 
Beohachtetes  Gewicht  einiger  Vôgel'Ejrer.  Naturfortche^ ,  1  ^tes  Stûtk. 
^:  J.  £.  CuETTARD,  gur  des  Œufs  monstrueux  de  poules  ordinaires. 
et  par  occasion  sur  les  œufs  en  général  :  Mém. ,  tom.  5,  pag.  33 1.  =s 
LewiH)  cité  plus  haut  parmi  les  ornithologistes  descripteurs  :  Œufs 
décrits  et  figurés  dans  son  Histoire  naturçUe  des  oiseaux  de  la  Grande- 
Bretagne.  =  J.  C.  LAPiEtAE,  Mémoire  sur  les  œufs  des  oiseaux 9  inséré 
dans  Tédilion  des  ŒluTres  de  Buffon ,  par  Sonnini ,  tom.  60^  pag;  33 
et  suivantes.  =  ScHmz ,  Description  des  œufs  des  oiseaux;  x.**  fascicule* 
=  Descriptions  nombreuses  d'œufs  monstrueux,  par  Lidbeck,  Polisios, 

€€HACRT,  FOSSIER,  ROMMEL,  LOCBRER,  J.  M.  HOFFMARB  ,  FrABCUS  DE  FrASR' 

KEAu,  Graff,  g.  F.  TVolf,  Bohm,  DescRAMPs,  Moquih-Taudoh  ,  etc.  = 
J.  Mater  ,  Einige  Anmerkungen  ûher  die  Electricitàt  der  Vàgel.  AhhaniX. 
einer  PriçaigeseUseh,  in  Bohmen;  5<er  Band,  p.  82.  =  J.  F.  HslbtmarVi 
de  Electricitate  pluma  Psittaci  notata  t/uœdam  noç.  act.  uicad,  nmi.  cur.t 
tom.  4.  =  J.  D.  Gejerus,  De  Nido  Halcjonit  :  Eph,  ne,  nat»  cur.  decët 
2,  ann.  8.  =  BavcxHAiiif,  De  Nido  Linaritt  apis:  Epist,  itinerarim  3« 
=  Deslakdes,  Eclaircissement  sur  les  oiseaux  de  mer,  dans  son  Recueil 
de  traités  de  physique  et  d'histoire  naturelle,  pag.  197.  =  J.  L.  Friscb, 
De  Nido  Chlorionis ,  sive  Turdk  lutei  miscell*  Berolini,  tom.  7.  =  J.  £. 
CuETTARo,  Sur  les  nids  des  oiseaux  :  Mém.,  tooi.  4,  pag.  324.   =  Sati, 
De  Nido  di  Beccamoschina  :  Giorn.  de  Utterati;  1824.  =s  J.  G.  Swalba- 
cius,  Dissertatio  de  Ciconiis ,  Gruibus  et  Hirundinibus ,  ^uo  exmunie  tty 
taie  abçolent  et  ubi  hjrement,  Spirœ ,  i63o;  in-4.*'  s:  D.  Fociua  ,  Disser- 
tatio  de   Ciconiarum  hibernaculis  :   resp-  Chr.  Litzow.  ffafniœ,    1692; 
in -4.°=  W.  DxRHAU ,  Letter  concerning  the  migration  ofbirds,  Philosopk. 
transact.,  vol.  44,  n°  483.  =  J.  T.  Klein,  Quaenam  aves  erraticœ ,  ^ua 
mjgratoriœ?  denîque  ubinam  nonnullot  in  specie  Bitundines  et  Ciconim 
hybernent?  Prodromi  historiœ  avium,  pag.  164.  =  C.  Liiciijbus,  Disser- 
tatio, Migrationes  avium;  resp.  C.  D.  Ekuarcx.    Upsaliœ  ,    1767;  in-4.**} 
et  uémanit,  academ. ,  vol.  4.  =  Godehbd  de  Ri  ville,  Sur  le  Passage 
des  oiseaux  :  Mém.  étrang.  de  TAcad.   des  se.  de  Paris,    tom.  3.  =  J« 
Lèche,  CJtdrag  af  12  ars  meteorologiska  observationer ,  Gjorda  i  jébe: 
Nagia  flytt'Joglars  ankomst,  j^'etensk.  Acad,    Bandliiig ,    1763.    =  T. 
Pewkakt,    On  the  migration  of  british   Birds  ;    in  his  British.  Zoology  f 
voL  2;  1768  et  1776.  =  G.  Edwards,  Of  Birds  of  passage  ;  in  his  Essays 
upon  natural  ffistory ,  p.  69.  ;=  J.  E.  Gucttard,  sur  le  Passage  d'une 
grande  quantité  de  cigognes,   au-dessus  de  Paris,  dans  ses  Mémoires) 
tome  2.  =  Daiiies   Barhihgtoh,  an  Essajr  on  the  periodical  appearing 
and  disappearing  of  certain  birds.  Philos,  trans. ,  vol.  62 ,  pag.  262.  =s 
C  W.  "Wahraiuhd,  (jeberden  ff^interaufenthalt  der  Schwalben,  Stôrcht 
und  anderer    f^ogel.   Neu  Hamburg.  Magas.,   Qxtes  Stikch   =  C.  Bjbr- 
kaNdbr,  Anmàrkningar  ôfver  nagra  fljrttfoglars  ankomst  och  bartgang, 
samt  huruçida  man  af  dem  kan  de  forut  tilkommande  vâderiek,  yetensk» 


ORN  43» 

jicûâ,  Jïandling  ,  1776.  =  G.  Uablizl,  Beolachtnngen ,  welche  uber 
die  Zugvôgel  in  Astrachan  angestellt  worden  sind.  Pallas  neue  Nord- 
Beyrtriige ,  àter  Band ,  p.  8.  =  W.  Mar^itick,  onthe  Migration  of  cer- 
tain hirds.  Trans.  of  Linn.  Society  3  vol.  1.  =  Jeniibb,  sur  la  Migration 
des  oiseaux.  :  Phiios.  trans,,  vol.  78,  et  Journ.  de  phjs.,  tom.  38,  et 
Trans.  philos.,  1824,  part.  1.",  pag.  11.  =  J.  Blackwall,  Tables  des 
dilTërentes  espèces  d^oiseaux  de  passage,  observés  aux  environs  de  M an-^ 
cbester  :  Mem.  of  the  litt,  and  Philos,  Soc,  of  Manchester  ;  1824.  . 

AwATOuim  spàciA^M  DE  QUELQUES  OISEAUX:  O.  BoRRiCHius  ,  Aijuilce 
anatome»  Act.  ffafn,,  1671.=  N.  STinoiv,  Historia  musculorum  a^uilie, 
3B  J.  DE  MuRALTO ,  MiUus  cxominatus :  Eph.  act.  nat.  cur»,  decas  2.  =  E, 
KoEjrio,  de  Noctua  anatome  :  Eph.  aot  nat.  cur,,  dec,  2,  =  O.  Jacob, 
jinatome  Psittaci  :  Act.  Hafn,,  1678.  =  R.  Walleb,  Observations  in 
the  dissection  of  a  Paroquet  :  Phil.  trans.  ;  vol.  18,  n.**  21 1.  =  Geoffroy 
Saiht-Hilaire,  Sur  les  Appareils  de  la  déglutition  et  du  goût  dans  les 
aras  indiens  ou  perroquets  niicroglosses  :  Mém.  du  mus.,  tom.  lo.  =  O. 
JalCOB,  LingwB  Pici  Martii  structura  mirabilis:  Act,  Hafn.]  vol.  5,  p.  249, 
=  J.  Mbry,  Observations  sur  les  mouvenicns  de  la  langue  du  Pivert: 
Mém.  ac.sc  Par.,  1 709.  =  R.  AYallbb,  A  Description  ofthe  Woodpechers 
Tongue  :  Philos.  Trans,;  vol.  29,  n.**  35o.  =  G.  W.  ATedel  ,  Cygni 
êtcrni  Anatomia  :  Eph,  ac,  nat.  car.,  dec.  i  ,  ann.  2.  =  M.  B.  Yalen- 
Tiiri ,  Anatome  Clangulœ  :  Eph.  act.  car,  nat.,  cent,  9  e/  10.  :=  J.  Mery^ 
Observations  sur  la  peau  du  Pélican  :  Mém.  ac  se.  Paris,  1693;  p.  177; 
i666-  1699,  lom.  10,  pag.  433.  =  L.  Stravss,  Dissertatio  de  Ciconia; 
resp,  3.  D.  Strauss,  Valentini  Amphith.  zootom.;  pars  2, pag.  52.  =  O. 
Jacob,  Anatome  Ciconiœ:  Act.  Hafn,,  vol.  5,  pag.  247.  =  G.  G.  Scbel- 
BAMMER,  Ciconiœ  Anatome  :  Eph.  act.  nat,  car,,  dec,  2  ,  ann.  6,  p.  206. 
sss  B.  DuMÉRiL,  Mémoire  sur  une  espèce  d'articulation  dans  laquelle 
le  mouvement  des  os  s'exécute  k  Taidc  d'un  ressort  :  Bull.  Soc.  phil. , 
tom.  2 ,  n.**  25 ,  an  7.  =  J.  A.  Limprecht  ,  Ciconiœ  Anatome  :  Eph.  act, 
nat,  cur.,  cent.  5  e/  6.  =  J.  de  Muralto,  Anatome  Ardeœ  :  Eph.  act. 
tiat.  cur.,  dec,  2,  ann.  5.  =  Ejusd.,  Ardea  stellaris  examinata :  ibid., 
dec.  2  ,  ann.  2.  =  M.  B.  VALEifTim  ,  Anatome  Ardeœ  stellaris  :  Act. 
acad.  curios,f  vol.  i ,  p.  284.  =  E.  Browk,  An  Account  ofthe  dissection 
ofan  astridge ,  Hooke*s  Philosop» ,  collect.,  n.*  5.  =  J.  Raicbt,  Some  oh' 
serçations  made  in  an  Ostrich  :  Philos,  Trans.,  vol.  33,  n.^  386,  et  vol. 
36,  n.°  41 3.=  G.  Warreh,  Observations  upon  the  dissection  Ostrich: 
ibid,  vol.  34,  n.°  394.  =  A.  Vallishibri,  Notomia  dello  Struzzo  in  ejus 
0pere ,  tom.  1,  pag.  289.  =  Mbrrem  ,  Description  d'un  squelette  de 
Casoar ,  avec  des  planches  :  Ahhandl.  der  kônigl.  Acad.  der  Tf^issensch, 
in  Berlin,  1816,  pag.  179.  =  Kkox  ,  Observations  sur  la  structure  an  a- 
toraique  du  Casoar  de  la  Nouvelle  -  Hollande  :  Mem,  Jf^erner.  Soc.  =7 
C.  Bartholih,  Pavonis  Anatom.  :  Act,  Hafn.,  1673;  pag.  288.  =::  J. 
Ray,    Observât io  anatomica  in  Gallina  montana  {Tetrao   Urogallus)  : 


45a  ORN 

Phii.  Trans» ,  vol.  25,  n.**  807.  =  O.  Borrichios,  udnaicme  CôhiMhét 
jict.  Hafn.y  1671;  pag.  i85.  =  Anoli,  y  Observations  tmt^  Ix  générttioi 
des  canards:  Bull.  Soc.  phil.,  tom.  1,  pag.  57. 

Ouvrages  ayant  pour  objet  la  préparation  des  oiseaux  consavà 

dans  les  cabinets • 

Maudctt,  sur  la  Manière  de  conserver  les  animaux  desséchés  :  JoarSi 
de  pHys.,  tom.  2  et  tom.  4.  =  J.  A.  Chaptâl  9  Lettre  contenant  onprf 
cédé  pour  préparer  des  oiseaux ,  de  petits  quadrupède»  et  autres  va- 
maux,  par  le  moyen  de  l'éther  :  Journ.  de  pHys. ,  tbm.  27.  =  Mavqii, 
Traité  sur  la  manière  d'empailler  et  de  conserver  les  animaux,  lespel* 
leteries  et  les  laines^  in-12.  Paris,  1787.  =  P.  Pixtel,  Mémoire  «nr  ki 
moyens  de  préparer  et  de  conserver  les  quadrupèdes  et  les  oiseaux  àa- 
tinés  k  former  des  collections  d'histoire. natuifelle  :  Journ.  de  physif|ne, 
tom.  39.  =  DuFRKsiTE,  article  Taxidermie  des  deux  éditions  du  Nouveat 
Dictionnaire  d'histoire  naturelle  de  Déterville.  =  S.  GiaARDiir,  Pré- 
paration des  oiseaux,  dans  son  Traité  élémentaire  d'ornithologie.  = 
UÉifoiT ,  TArt  d'empailler  les  oiseaux  ;  1  vol.  in-8.^ 

Ici  nous  arrêterons  cette  liste  bien  longue ,  mais  encon 
bien  incomplète  des  travaux  des  naturalistes  et  des  anitO' 
xuistes,  sur  les  animaux  de  la  classe  des  oiseaux.  Ce  Dic- 
tionnaire ne  renfermant  aucun  article  d'économie,  rurale, 
nous  avons  cru  pouvoir  nous  dispenser  de  citer  les  traité 
spéciaux  qui  ont  pour  objet  l'éducation  des  volailles  domes- 
tiques et  les  soins  qu'il  faut  prendre  pour  en  améliorer  les 
races.  Nous  avons  pensé  également  qu'il  n'entroit  pas  dans 
notre  sujet  d'indiquer  les  ouvrages  sur  la  fauconnerie,  surl'avi- 
ceptologie,  ainsi  que  ceux  sur  les  oiseaux  de  volière.  Enfin, 
nous  aurions  dû  terminer  l'article  Ornithologie  par  l'expli- 
oation  des  termes  employés  dans  les  descriptions  des  oiseaux > 
mais  ils  sont  déjà  en  partie  définis  aux  mots  Ailes  ,  Bec,  Cire, 
Cou,  Doigts,  Eperon,  Huppe,  Jambes,  Langue,  Ongles,  etc.; 
et  nous  ferions  un  double  emploi  si  nous  les  rapportions  ici: 
aussi  pour  ne  pas  nous  écarter  de  la  marche  adoptée,  croyons- 
nous  devoir  nous  borner  à  renvoyer ,  pour  ceux  de  ces 
termes  qui  n'ont  pas  encore  été  expliqués,  aux  mots  Pieds, 
Plumes,  Queue,  Rectrices  ,  Rémiges,  Tarse ,  Tectrices  ,  Tête, 
etc.  (Desm.) 

ORNITHOPE,  Ornithopus,Unn.(Bot.)  Genre  de  plantes  di- 
cotylédones polypétales,  de  la  famille  des  papiLionacées ,  Juss., 
et  de  la  diadelphie  décandricy  Linn.,  qui  a  pour  principaux 


ORN  433 

caraclères  :  Un  calice  tubulé,  à  cinq  dents  presque  égales,  une 
corolle  papilioiiacée,  à  étendard  presque  en  cœur,  de  la  lon« 
gueur  des  ailes,  et  à  carène  très-petite;  dix  étamines  diadel- 
phes  ;  un  ovaire  supère,  linéaire ,  surmonté  d'un  style  sétacé, 
montant ,  à  stigmate  simple  ;  un  légume  arqué,  partagé  en  ar^ 
ticulations ,  contenant  chacune  une  graine* 

Les  ornithopes  sont  de  petites  plantes  herbacées^  ordinaî^ 
rement  ai^nuelles,  dont  les  feuilles  sont  alternes,  ailées  avec 
impaire,  et  dont  les  fleurs  sont  disposées  en  petites  têtes  por-» 
tées  sur  des  pédoncules  axiilaires.  On  en  connoît  une  dixaine 
d'espèces ,  tant  indigènes  qu'exotiques.  Ces  plantes  n'ayant 
que  peu  ou  point  d'intérêt  par  leurs  propriétés ,  nous  ne  ci« 
ferons  que  les  trois  suivantes  : 

Ornithope  délicat,  vulgairement  Pied  d'oiseau  :  Ornilho' 
pus  perpusillus ,  Linn.,  Spec, ,  1049;  ^^*  ^^^*»  ^*  7^o.  Sa  ra** 
çine  est  fibreuse,  menue ;,elle  produit  une  ou  plusieurs  tiges 
légèrement  velues,  hautes  de  quatre  à  six  pouces,  un  peu 
couchées  à  leur  base;  garnies  de  feuilles  composées  de  quinze 
à  dix-neuf  folioles  o val es-arrondies,  très-petites,  pubescentes« 
Les  fleurs,  mêlées  de  rouge  et 'de  blanc,  sont  portées,  deux 
à  quatre  ensemble  au  sommet  d'un  pédoncule  aussi  long  que 
les  feuilles;  il  leur  succède  des  gousses  grêles,  cylindriques^ 
très-légèrement  comprimées,  deux  fois  plus  longues  que  la 
bractée ,  qui  est  à  leur  base.  Cette  plante  est  commune  dans 
les  lieux  sablonneux  en  France  et  en  Europe.  On  la  cultive 
en  Portugal  sous  le  nom  deserradilla,  pour  faire  des  pâturages 
artificiels  ,  dans  les  endroits  arides  et  sablonneux.  On  dit 
que  par  la  culture  elle  peut  s'élever  à  plus  d'un  pied  de 
liauteur* 

Oenituope  comprimé;  Ornithopus  compressus;  Linn.,  Spec* , 
1049.  La  même  racine  produit  ordinairement  plusieurs  tiges 
légèrement  velues,  un  peu  couchées  à  leur  base,  ensuite  re- 
dressées, hautes  de  six  à  dix  pouces,  garnies  de  feuilles  ai* 
lées,  composées  de  vingt-cinq  à  trente-une  folioles. ovales, 
velues.  Les  fleurs  sont  jaunes,  disposées,  deux  à  quatre  en-* 
semble  ,  en  petites  têtes  portées  sur  des  pédoncules  souvent 
plus  courts  que  les  feuilles  et  munis  d'une  bractée  ailée.  Les 
fruits  sont  des  gousses  un  peu  comprimées,  longues  d'envi- 
ron un  pouce,  courbées  en  (aux  e't  légèrement  velues.  Cette 
dû.  a8 


454  ORN 

espèce  croit  dans  le  Midi  de  la  France,  en  Italie,  en  Espagne,' 
en  Barbarie,  etc. 

Ornithope  trifolié  :  Ornithopus  scorpioides ,  Linn. ,  Spec, , 
1049  ;  Cavan. ,  Je. ,  1 ,  p.  26 ,  t.  Sy.  Les  tiges  de  cette  espèce 
sont  droites,  glabres,  hautes  de  six  à  huit  pouces,  garnies  de 
feuilles  glabres,  composées  de  trois  folioles,  dont  les  deux 
latérales  sont  petites,  sessiles,  et  la  moyenne  beaucoup  plus 
grande,  ovoïde  et  pétiolée.  Les  fleurs  sont  jaunes,  réunies 
deux  à  cinq  en  de  petites  t^tes  portées  sur  des  pédoncules 
plus  courts  que  les  feuilles  et  dépourvus  de  bractée.  Les  gousses 
sont  cylindriques,  glabres,  arquées.  Cette  plante  croit  dans 
les  champs  du  Midi  de  la  France  et  de  FEurope.  Ses  feuilles, 
écrasées  et  appliquées  sur  la  peau  ,  l'irritent  à  la  manière  des 
vésicans.  (  L.  D.  )  r 

ORNITHOPODIUM.  {Bot.)  Ce  nom  d'un  genre  de  plantes 
légumineuses ,  cité  par  les  anciens  et  adopté  par  Tournefort, 
a  été  abrégé  par  Linnseus^  qui  le  nomme  ornithopus,  Dodoêns 
donnoit  encore  ce  nom  ancien  à  une  plante  que  C.  Bauhin 
nomme  securidaca,  et  Petivcr  à  VhecLysarum  nummulerifolium. 
(J.) 

ORNITHOPTERIS.  (  Bot.  )  Ce  genre  de  fougères  ,  établi 
par  Bern hardi ,  est  le  même  que  I'Anemia  (voyez  ce  mot) 
de  Swartz  et  Willdenow:  les  osmunda  adiantifolia ,  Linn.,  et 
hirsuta,  Linn.,  sont  les  types  de  ce  genre.  (Lem.) 

ORNITHOKHYNQUE,  Ornithorhynchus  \  {Mamm.)  Genre 
de  mammifères,  ou  du  moins  d'animaux  considérés  comme 
tels  d'après  l'ensemble  de  leurs  caractères  anatomiques  et 
extérieurs,  fondé  par  M.  Blumenbach  en  i8o3,  dans  son  Ma- 
nuel d'histoire  naturelle  et  adopté  depuis  par  tous  les  natu- 
ralistes,  quoique  Shaw  {Gêner,  zool.)  en  ait  arbitrairement 
changé  le  nom  en  celui  de  platjpus. 

La  désignation  employée  pour  ce  genre  indique  le  carac- 
tère le  plus  remarquable  des  animaux  qu'il  renferme  et  qui 
consiste  dans  la  forme  du  museau ,  presque  absolument  sem- 
blable à  un  bec  de  canard. 


1  Dans  cet  article  nous  décrirons  non -seulement  tes  omitliorTija- 
ques,  mais  encore  les  ëchidnés,  qui  composent  la  famille  des  moBO- 
frèmes ,  et  nous  exposerons  aussi  les  caractères  de  cette  famille. 


ORN  4^5 

Vliis  tard,  en  1792  ,  Shhvv  décrivit  et  figura  sous  le  nom 
de  porcupine  opossum  un  autre  animal,  fort  différent  en  ap**- 
parence  de  Tornithorhynque  de  M.  Blumenbach ,  par  son 
corps  couvert  de  piquans  tçés-robustes ,  au  lieu  de  l'être  de 
poils;  par  ses  pieds  propres  à  fouiller  la  terre  et  non  con* 
formés  pour  la  natation  ;  par  le  manque  apparent  de  queue, 
tandis  que  Tornithorliynque  a  la  sienne  aussi  grosse ,  compara-* 
tivement  à  sa  taille,  que  celle  du  castor  et  de  même  forme, 
quoique  couverte  de  poils  comme  le  corps;  mais  surtout  par 
son  museau  alongé  en  tuyère  de  soufflet,  au  lieu  d'être  con- 
formé en  bec  de  canard ,  et  duquel  sort  une  langue  longue  et 
extensible,  comme  celle  du  fourmilier.  M.  Cuvier,  dans  son 
Tableau  élémentaire  de  l'histoire  naturelle  des  animaux  y  fit  un 
genre  particulier  de  ce  nouvel  être  sous  le  nom  d''Ec}iidna; 
n^ais  bientôt  après  Sir  Everard  Home,  l'ayant  examiné  anato- 
miquement  et  ayant  reconnu  les  rapports  nombreux  qu'il 
présente  avec  l'ornithorhynque  de  M.  Blumenbach,  l'a  réuni 
génériquemeut  à  celui-ci^  en  lui  donnant  le  nom  d'or/u7/io- 
rliynchus  hystrix. 

Le  genre  Ornithorhynque  se  trouva  donc,  durant  quelque 
temps ,  formé  de  deux  espèces  très-disparates  entre  elles  par 
leurs  caractères  extérieurs;  mais  plus  tard  M.  Geoffroy  Saint- 
Hilaire ,  en  admettant  les  rapports  que  sir  Éverard  Home 
avoit  trouvés  dans  leur  organisation  intérieure ,  les  sépara- 
de  nouveau  sous  les  noms  génériques  d'ornithorhynque  et 
d'échidné ,  mais  les  rapprocha  cependant  pour  en  former  un 
ordre  particulier,  sous  la  dénomination  de  Monotrèmes,  qui 
indique  que  ces  animaux  n'ont,  comme  les  oiseaux,  qu'une 
seule  issue  commune  aux  organes  de  la  génération,  aux  voies 
urinaires  et  à  la  terminaison  postérieure  du  canal  intestinal. 

Outre  ces  caractères,  les  monotrèmes  présentent  encore  les 
suivans  :  ils  n'ont  point  de  mamelles  apparentes;  et  plusieurs 
motifs,  tirés  de  leur  conformation,  ainsi  que  les  rapports 
des  naturels  des  pays  qu'ils  habitent,  sembleroient  établir 
qu'ils  pondent  des  œufs  comme  les  oiseaux.  Ils  n'ont  point 
de  dents  enchâssées  ;  les  uns  [échidnés)  manquent  totalement 
d'organes  masticateurs;  les  autres' ont  sur  les  gencives  de 
petits  corps  durs,  non  enchâssés  dans  les  mâchoires,  d'une 
structure  particulière  ^  et  qu*on  ne  sauroit  considérer  comme 


456  ORN 

de  véritables  dents.  Ils  ont  des  os  claviculaires  doubles,  dont 
un  peut  être  comparé  à  la  clavicule  et  l'autre  à  la'fourchette 
des  oiseaux.  Ils  sont  pourvus  d'os  marsupiaux,  très -déve- 
loppés dans  les  deuxsexes,  comme  les  didelphes,  les  dasyiircs 
et  les,kanguroos,  bien  qu'ils  n'aient  ni  poche  ,  ni  pli  de  la 
peau  du  ventre,  pouvant  contenir  leurs  petits.  Ils  n'ont  point 
de  lèvres  charnues,  et  il  y  a  lieu  de  croire  qu'à  (ïause  de 
cette  circonstance  leurs  petits  ne  peuvent  téter.  Les  mâles, 
dans  les  deux  sexes,  ont  pourvus  d'un  ergot  corné,  conique, 
creux,  percé  au  bout ,  placé  vers  le  bord  interne  du  pied  en 
sus  des  cinq  doigts  qu'on  y  compte  ;  lequel  ergot  est  un  or- 
gane de  défense,  une  arme  dangereuse,  parce  qu'il  reçoit  la 
terminaison  du  canal  d'une  vésicule  considérable,  logée  entre 
les  muscles  des  cuisses ,  et  qui  est  le  réservoir  d'un  liquide  ve- 
nimeux, qui  s'introduit  dans  les  plaies  faites  {Tar  l'ergot,  et 
y  cause  une  vive  inAàmmation»  Les  pieds,  quoique  difTérens 
dans  leurs  formes,  sont  toujours  leurs  cinq  doigts  bien  dis- 
tincts. Les  bras  sont  articulés  en  charnière  sur  les  deux  os 
de  l'épaule;;  les  os  péronés  sont  beaucoup  plus  longs  que  les 
tibias  ;  les  phalanges,  très-courtes,  sont  à  doubles  poulies.  Les 
os  intern»axiliaires  sont  séparés  et  le  palais  est  osseux  ^  l'oreille 
externe  manque ,  etc. 

Plusieurs  de  ces  caractères  rapprochent  évidemment  les 
monotrèines  des  oiseaux  et  de  certains  reptiles;  aussi  MM. 
Everard  Home  et  Duméril  ont -ils  cherché  à  démontrer  que 
ces  animaux  étoient  plutôt  des  reptiles  que  des  mammifères. 
D'un  autre  côté,  l'ensemble  de  l'organisation,  les  parties  de 
la  génération  exceptées,  paroissent  devoir  faire  réunir  ces 
animaux  aux  mammifères,  et  MM.  de  Blainville ,  Spix  et  Knox, 
ont  soutenu  cette  opinion ,  qui  a  prévalu  jusqu'à  cette  époque, 
où  les  données  encore  incertaines  qu'on  a  acquises  ,  et  selon 
lesquelles  les  ornithorhynques  et  les  échidnés  sereient  ovi- 
pares à  la  manière  des  oiseaux,  viennent  fêter  de  nouveaux 
doutes  sur  la  véritable  place  que  ces  animaux  doivent  occuper 
sur  l'échelle  des  êtres. 

M.  Cuvier,  considérant  que  le  caractère  qui  consiste  dans 
Texistence  du  cloaque ,  se  retrouve  à  peu  près  aussi  déve- 
loppé dans  d'autres  mammifères ,  ne  lui  a  pas  donné  autant 
d'importance  que  lui  en  avoit  attribué  M.  Geoffroy  ;  aussi  a-t-il 


ORN  43*7 

considéré  les  monotrèmes  comme  devant  former  une  simple 
famille  dans  Tordre  des  édeotés.  M.  Geoffroy  et  M.  Van  der 
Hœven  ont,  dans  ces  derniers  temps,  considéré  les  monotrèmes 
comme  devant  composer  une  cinquième  classe  dans  Tembran- 
chement  des  animaux  vertébrés.  M.  de  Blainville  dans  son 
Prodrome  d^une  nom^elU  diàtrihution  du  rigne  animal,  leur  trou- 
vant des  rapports  suffisans  avec  les  marsupiaux,  les  a  réunis 
avec  ceux-ci  dans  la  seconde  sous -classe,  qu'il  a  proposée 
pour  la  classe  des  mammifères ,  celle  qu'il  nomme  des  Di- 
delphes. 

Les  deux  genres  qui  composent  la  famille  des  monotrèmes , 
d*abora  établis  chacun  sur  une  seule  espèce ,  en  ont  acquis 
depuis  chacun  une  nouvelle  :  ce  qui  porte  k  quatre  le  nombre 
des  animaux  de  cette  famille. 

Ces  animaux  sont,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  d'aspect  très- 
différent.  Les  uns  (écbîdnés),  avec  le  port  des  hérissons,  le 
museau  tubuleux  et  la  langue  protractile  des  fourmiliers, 
ayant  des  ongles  extrêmement  robustes,  avec  lesquels  ils  fouil- 
lent la  terre  très-rapidement,  recherchent  les  terrains  secs 
et  paroissent  devoir  vivre  d'insectes  :  les  autres  (omithorhyn- 
ques)  ne  quittent  pas  les  eaux  douces  ;  nagent  très-facilement 
au  moyen  des  rames  en  lesquelles  leurs  extrémités  anté- 
rieures sont  conformées ,  tamisent  la  vase  avec  leur  bec  pour 
y  chercher  leur  nourriture ,  et  leur  poil  touffu ,  serré  et  lui- 
sant ,  ne  paroit  pas  missible  à  l'eau. 

Ils  sont  propres  à  la  Nouvelle -Hollande  et  à  la  Terre  de 
Van-Diémen ,  ainsi  qu'aux  fies  du  détroit  de  Bass  ;  mais  oii 
ne  trouve  pas  leurs  différentes  espèces  dans  tous  ces  lieux  à 
la  fois. 

Genre  Ornithorhynque  ;  Omithorhyrichus  y  Blumenbach* 

Lesornithorhynquesont  le  corps  de  taille  assez  petite,  puis- 
qu'il ne  surpasse  guère  en  longueur,  dans  les  deux  espèces 
connues,  celui  de  surmulot, ^  et  le  corps  est  de  forme  alon- 
gée;  la  tête  est  petite;  la  queue  trè^-forte,  courte,  aplatie, 
aussi  large  que  le  corps  à  son  origine,  en  un  mot,  semblable 
à  celle  du  castor ^  si  ce  n'est  qu'elle  est  couverte  de  poils, 
ei  non  pas  nue  et  écaiUeuie;  les  membres  sont  fort  courts ,  et 


438  ORN 

leur  paire  antérieure  est  très-écartée  de  la  postérieure.  Le 
museau  assez  large  et  très-proloogé  en  avant  eo  une  sorte  de 
bec  corné ,  trés-semblable  à  celui  d^un  canard  par  sa  forme 
générale,  a  une  plaque  aussi  cornée  et  verticale,  qui  Tcn- 
toure  à  sa  base  comme  une  collerette  et  qui  le  sépare  en  des- 
sus du  front  et  en  dessous  du  menton;  ce  bec  a  ses  bords,  dus 
toute  leur  étendue,  pourvus  d'une  rainure  à  la  mâchoire 
supérieure  et  d'une  lame  saillante  à  rinférieure,  qui  entre 
dans  cette  rainure  lorsque  la  bouche  est  close  ,  et  qui  est 
elle-même  divisée  par  de  petits  sillons  transversaux  et  obli- 
ques en  une  vingtaine  de  petites  denticules,  qu'on  a  com- 
parées à  celles  qui  sont  placées  sur  les  bords  du  bec  des  ca- 
nards. Les  mâchoires  supportent,  mais  non  enchâssées,  des 
sorles  de  dents  d'une  nature  particulière  et  que  M.  F.  Cu- 
vicr  à  décrites  avec  détail.  <<  Ces  dents  ne  semblent  ,  au  pre« 
mier  abord  ,  dit  ce  naturaliste ^  avoir  rien  de  commun  avec 
des  dents  proprement  dites;  elles  ont  Tapparence  de  callo- 
sités par  leur  forme  et  de  substance  cornée  par  leur  couleur 
et  leur  consistance.  A  la  mâchoire  supérieure  on  trouve  d'a- 
bord ,  à  la  partie  antérieure  du  maxillaire,  une  de  ces  dents, 
longue,  étroite,  jaunâtre,  présentant  trois  côtes  longitudi- 
nales, dont  une  centrale,  plus  grande  que  les  deux  latérales. 
Fort  en  arriére  de  cette  première  dent,  et  dans  une  partie 
tout-à-fait  analogue  à  la  région  molaire  du  maxillaire  des 
mammifères,  se  trouve  un  autre  organe  de  mastication,  une 
autre  dent  de  même  nature,  d'un  tiers  plus  longue  que  large, 
circonscrite  par  une  ligne  courbe  à  son  bord  extérieur  et  à 
ses  extrémités  et  par  une  ligne  droite  à  son  bord  intérieur, 
et  dont  les  contours  sont  relevés  en  une  crête  continue  un 
peu  plus  épaisse  en  dedans  qu'en  dehors.  Ces  organes  ,  en 
dessous  et  à  la  partie  correspondante  aux  racines,  présentent 
des  mamelons  qui  répondent  à  la  partie  centrale  et  creusée 
du  dessus,  mais  qui  sont  beaucoup  plus  saillans  que  cette  ca- 
vité n'est  profonde.  A  la  mâchoire  inférieure  on  trouve  ab- 
solument les  mêmes  parties,  et  il  n'y  a  de  diiférejice,  qu'en 
ce  que  les  dents  postérieures  sont  un  peu  plus  arrondies  sur 
leur  bord  interne  et  que  leur  couronne  est  partagée  en  deux 
parties  égales  par  une  légère  colline  transverse*  Ces  dents 
sont  opposées,  couronne  à  couronne  j  entre  les  deux  ma* 


ORN  439 

choires.*  ^  La  langue  est  grande,  large,  molle,  charnue  dans 
toute  son  étendue,  garnie  sur  ses  bords  de  papilles  assez  fortes, 
cornées,  noirâtres  et  luisantes.  On  a  dit  qu'il  y  avoit  des 
abajoues.  Les  narines  sont  rondes,  trés-rapprochées  Tune  de 
Tautre  et  situées  vers  Textrémité  de  ]a  mandibule  supérieure 
du  bec  corné.  Les  yeux  sont  petits  et  latéraux.  On  ne  voit 
point  d'oreilles  externes ,  mais  il  existe  un  rudiment  de  con- 
que situé  sous  les  tégumens  généraux.  Le  cou  est  court.  Le 
corps  est  à  peu  près  de  forme  cylindrique.  Les  pattes  sont 
plutôt  dirigées  latéralement  qu'en  dessous;  les  cinq  doigts 
de  celles  de  devant  sont  minces,  presque  égaux  entre  eux, 
écartés 9  munis  d'ongles  étroits,  longs  et  aplatis,  s'appuyant 
sur  une  large  membrane  ovale,  transverse,  à  bords  sinueux , 
qui  les  dépasse  et  qui  n'est  autre  que  la  peau  de  la  paume  des 
mains,  très-dilatée  ;  les  cinq  doigts  des  pieds  de  derrière  sont 
réunis  jusqu'aux  ongles  et  ayant  tous  une  même  direction» 
L'ergot  à  venin  du  mâle,  gros,  conique,  pointu,  est  situé  au 
côté  interne  et  postérieur  du  métatarse.  La  peau  est  partout 
couverte  de  poils  serrés  de  deux  sortes,  dont  les  plus  longs 
sont  aplatis,  comme  gaufifrés,  luisans  et  pointus,  et. les  plus 
courts  très-fins  et  soyeux  ;  le  bec  et  la  membrane  natatoire 
des  pieds  de  devant,  ainsi  que  les  paumes  et  les  plantes,  sont 
les  seules  parties  nues. 

»  L'ornithorhynque  a  été  l'objet  de  nombreuses  recherches 
des  anatomistes  françois,  allemands  et  anglois,  parmi  lesquels 
nous  devons  citer  surtout  MM.  Blumenbach ,  Éverard  Home , 
Blainville ,  Jafife ,  Meckel ,  Knox  et  Van  derHœven.  Nous  allons 
rapporter  les  résultats  principaux  de  leurs  observations.  Cet 
animal  a  les  os  maxillaires  supérieurs  et  incisifs  très-prolongés 
en  avant  et  aplatis,  pour  soutenir  le  bec  corné;  les  derniers, 
divergeant  et  laissant  un  très-graod  intervalle  entre  eux;  les 
orbites,  petites  et  rondes,  presque  latérales,  à  rebord  presque 
complet;  les  arcades  zygomatiques  assez  fortes^  larges,  lon- 
gues, toutes  droites  et  fort  serrées  contre  le  crâne;  la  mâ- 
choire inférieure  assez  forte  ;  avec  des  condyles  articulaires 

1  L'analyse  d'une  dent  d'ornithorhjnque,  faite  par  M.  CheTreul,lai 
«  démontré  qu'elle  se  comportoit  au  feu  absolument  comme  la  corne; 
et  il  n'y  a  trouvé  qu'une  trèi-petite  quantité  de  phosphate  de  chaux» 


440  ORN 

très-développés ,  mais  dépourvue  d'apopbjrses  coronoïdes;  qoâ* 
rante  neuf  vertèbres  en  tout;  sept  cervicales ,  dix-sept  dor» 
sales,  deux  lombaires,  deux  sacrées  et  vingt-une  caudales, 
dont  les  huit  premières  ont  des  apophyses  transverses  trés- 
prolongées  ;  dix-sept  paires  de  c6tes ,  dont  six  vraies  et  onze 
fausses:  une  sorte  de  clavicule  commune  aux  deux  épaules, 
placée  en  avant  de  la  clavicuUc  ordinaire  et  analogue  k  la' 
fourchette  des  oiseaux;  Fomoplate  en  forme  dç  serpe;  la 
peau  épaisse  et  solide;  le  panicule  charnu  fort  et  développé; 
le  système  nerveux  généralement  semblable  à  celui  des  mam- 
mifères ;  les  nerfs  qui  se  rendent  au  bec  et  qui  proviennent 
de  la  5/  paire,. très-nombreux,  ce  qui  peut  faire  considérer 
ce  bec  comme  un  organe  de  tact  plutôt  que  comme  Toi^ane 
du  goût;  rétrier  semblable  pour  sa  forme  à  celui  des  oiseaux; 
le  marteau  ayant  une  certaine  analogie  avec  celui  des  mam- 
mifères; Fenclume  à  Tétat  rudimentaire  ;  le  foie  grand,  par- 
tagé en  quatre  lobes  et  un  lobule;  Tœsophage  très-petit;  Tes- 
tomac  très-petit ,  comparable  à  une  sorte  de  poche  élargie 
vers  son  fond,  et  ayant  ses  deux  issues  très-rapprochées  Tune 
de  l'autre ,  celle  dn  cardia  fort  large  et  évasée ,  et  celle  du 
pylore  au  contraire  très -étroite  et  garnie  dans  son  contour 
d'un  bourrelet  épais;  la  rate  très -grande,  rectangulaire  et 
formée  de  deux  lobes  alongés  ;  le  canal  intestinal  garni  de 
lames  saillantes  et  parallèles  et  d^un  petit  cœcum  ;  le  foie 
grand ,  composé  de  quatre  lobes  et  un  lobule  ;  la  vésicule  bi« 
liaire  grande  et  alongée;  le  larynx  pourvu  d'une  épiglotte, 
les  poumons  grands,  alongés  et  libres;  le  diaphragme  très- 
grand  ;  le  cœur  présentant  quelques  caractères  de  celui  des 
oiseaux,  en  ce  que  Ivs  valvules,  qui  sont  situées  à  Fentrée  de 
la  veine-cave  dans  Toreillette  droite,  paroissent  être  muscu- 
leuses  dans  leur  plus  grande  étendue,  et  en  ce  que  la  valvule 
auriculo-ventriculaire  droite  est  plutôt  musculeuse  que  sim- 
plement nerveuse  ;  les  reins  globuleux  dans  la  situation  or« 
dinaire;  la  vessie  fort  grande,  très-mince,  pyriforme;  les  tes- 
ticules du  mâle  situés  dans  Fabdomen  près  des  reins;  la  verge 
fort  courte,  arrondie  à  sa  racine,  dirigée  en  arrière;  le  canal 
de  Furètre  ayant  pour  les  urines  son  ouverture  à  sa  base  dans 
le  cloaque;  un  canal  particulier  pour  la  semence,  partant  de 
Furètre  pour  se  porter  ensuite  en  se  divisant  vers  le  gland, 


OïlN  44» 

qui  est  partage  en  deux  portîolis  par  une  sëparatioti  peu  pro- 
fonde, et  qui  offre  sur  chacune  de  ces  pointions  Utté  sorte  d^ 
cteux  entouré  de  quatre  'pajpilleîs  cbnîques,  pérciées  à  leur 
sommet  pour  le  passage  du  sperine  ;  Ttif  être  des  femelles  tré^ 
court  et  aboutissant  dans  le  vagin  ;  la  matrice  pfopi^emetit 
dite  nulle  ;  les  trompes  très^âstes  et  communiquant  afvec  le 
fond  du  vagin  par  Un  orifice  a^Séz  la^ge  et  plissé,  etc.  ' 

La  glande  à  venin  du  mâle,  bien  décrite  par  M.  Kndx,  est 
grande  et  siiuée  presque  sous  les  téguniens  et  près  de  Tarti- 
Gulation  de  la  cuisse  avec  le  bassin;  il  en  part  un  canal  qui 
descend  derrière  la  cuisse  et  la  jambe  pour  se  terminer  dans 
un  p^t  sac  ,  situé  dans  la  profondeur  de  Texcavation  du 
pied.  'De  ce  sac  part  un  autre  canal  membraneux,  qUi  se 
rend  à  Téperon  et  même  jusqu'à  sa  pointe  ,  qui  est  ouverte, 
pour  laisser  passer  le  fluide  venimeux  sécrété  par  la  glande, 
et  le  verser  dans  les  plaies  que  rornithothynque  fait  à  d*au- 
tres  animaux.  Toute  cette  série  d'organes  ressemble  à  Tappa- 
reil  venimeux  et  particulier  aux  dents  des  serpens.  La  glande 
à  venin  a  prés  d*un  pouce  de  long  sur  un  demi-^pouce  de 
large.  C'est  une  glande  conglomérée ,  c'est-à-dire  qu'elle  est 
composée  de  plusieurs  petites  glandes  qui  sont  situées  dans^un 
tissu  d'une  texture  différente,  et  sans  doute  dans  un  tissu  cellu- 
laire. £Jlc  est  située  en  long  par  rapport  aux  rachis;  elle  re- 
couvre plusieurs  muscles  rotateurs  de  la  cuisse  ;  le  panicule 
charnu  et  une  petite  quantité  de  tissu  cellulaire  lâche  recou<- 
vrent  l'os  innominé  et  l'articulation  coxale. 

L'ouverture  de  l'ergot  venimeux  de  l'ornithorhynque  a  été 
découverte  par  M.  de  Blainville,  sur  un  individu  desséché;  M. 
Van  der  Hœven  a  contesté  l'existence  de  cette  ouverture  dans 
l'ornithorhynque  roux,  mais  il  l'a  vue  dans  l'ornithorhynque 
brun.  C'est  à  MM.  Knox  et  Meckel  qu'on  doit  la  description 
de  la  glande  qui  sécrète  le  venin  et  des  conduits  qui  le  por- 
tent à  Téperon.  Ce  venin  paroit  actif  à  Tégard  de  quelques 
animaux;  mais,  relativement  à  l'homme,  M.  Quoy  remarque 
qu'il  n'a  pas  une  grande  action;  ce  naturaliste  croit  même 
qu'il  ne  s'est  encore  présenté  qu'un  accident  peu  grave  de 

1  D'après  cette  structure,  M.  Everard  ISonie  avoît  prësumé* <}ue  let 
fcmdlcs  d'ornithorhjn^acs  deroient  être' 0Tij[»8res.  '   ,  '  ' 


44«  ORN 

blessure,  et  il  assure  qu'au  Port  Jackson  il  n'est  point  encore 
populaire  que  l'ergot  de  l'ornithorhynque  soit  venimeux. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  les  ornithorhynques  paroissent 
€on6nés  dans  la  Nouvelle  -  Galles  du  sud.  Ib  ne  sont  pas 
4rès-rares  dans  les  rivières  qui  entourent  le  Port  Jackson ,  e( 
on  les  a  trouvés  en  nombre  assez  considérable  au-delà  des 
montagnes  bleues.  Ces  animaux  sont  très-vifs,  nagent  et  plon- 
gent très-bien  et  viennent  souvent  à  la  surface  de  l'eau  pour 
respirer  .-  alors  ib  secouent  leur  tête,  à  la  manière  des  canards^ 
Lorsqu'on  cherche  à  les  toucher,  ib  essaient  de  mordre;  mais 
leur  bec  mou  et  visqueux  ne  peut  faire  aucun  mal.  Lorsqu'ils 
sont  à  terre,  ib  rampent  assez  vite  en  avançant  chaque  patte 
alternativement  devant  l'autre;  ib  grattent  leur  tête  et  leur 
cou  avecjeurs  pieds  de  derrière,  comme  le  font  les  chiens; 
ib  barbottent  avec  leur  bec  dans  la  vase  à  la  manière  des  ca- 
nards, et  il  paroît  même,  d'après  une  remarque  de  M.  Scott, 
établi  à  la  Nouvelle -Hollande,  qu'ils  avalent  cette  vase,  car 
cet  observateur  en  a  trouvé  dans  Testomac  d'un  de  ces  ani- 
maux. Leurs  excrémens  sont  mous  et  bruns  comme  ceux 
des  oiseaux.  Il  paroît  aussi,  selon  le  même,  que  ces  animaux 
ne  respirent  que  par  une  narine. 

D'après  les  rapports  des  naturels  de  la  Nouvelle-Hollande, 
les  ornithorhynques  se  construiroient  des  habitations  au  miliea 
des  marécages  et  dans  des  endroits  couverts  de  quelques  pou- 
ces d'eau,  sur  une  souche  de  roseau  ;  leur  demeure  consisteroit 
en  une  sorte  de  chambre  ronde ,  assez  grande,  tapissée  de  toute 
part  de  roseaux  et  de  mousses,  et  qui  communiqueroit  au  de- 
hors par  une  longue  galerie.  Ce  seroit  dans  ce  nid  que  la  fe- 
melle déposeroit  deux  œufs  de  couleur  blanche  et  gros  comme 
des  œufs  de  poule;  cette  femelle  les  couveroit  long-temps  et 
ne  les  abandonneroit  que  lorsqu'elle  y  seroit  absolument 
forcée. 

On  a  prb  quelquefois  de  ces  animaux  sur  la  terre  sèche. 
Quand  on  attaque  le  mâle,  il  frappe  avec  son  pied  de  der- 
rière et  cherche  à  blesser  avec  son  éperon.  Les  blessures  qu'il 
fait,  occasionnent,  dit-on,  beaucoup  d'enflure  et  de  douleur, 
mais  ne  causent  jamais  la  mort.  Les  naturels,  qui  nomment 
l'ornithorhynque  Mullingongf  se  contentent  de  laver  la  plaie 
avec  de  l'eau  fraîche  et  de  1^  sucer. 


I*- 


ORN  443 

On  distingue  deux  espèces  dans  ce  genre  :  rornithorhynque 

•roux  et  rornithorhynque  brun. 

-  L'Ornithorhynque  roux  {Ornithorhynchus  Tufus,  Péron  et 
Lesueur;  Voyage  aux  Terres  austr. ,  pi.  34,  fig.  2,  7)  est  le 

^plus  anciennement  connu:  c'est  Vornithorhynchus  paradoxus^ 
Blumenb.,  Man.  d'hist.  nat.,  t.  i.*^  p.  i65  ,  pL  14  ;  le  Platypus 
anatinus  de  Shaw,  Gen,  ZooL,  1. 1.*',  1." part., p.  229,  pi.  66.  Il 
a  un  pied  deux  pouces  de  longueur  totale,  mesurée  depuis  le 
hout  du  bec  jusqu'à  Textrémité  de  la  queue;  sa  tête  entière 
a  quatre  pouces,  sur  quoi  le  bec  en  prend  deux.  La  queue, 
longue  de  cinq  pouces ,  en  a  deux  de  large  k  sa  base*  Cet 
animal  est  entièrement  couvert  de  poils  courts  fort  serrés, 
lisses  et  de  deux  sortes,  les  intérieurs  très-fin  ardoisés,  d^ua 

•  gris  clair;  les  autres  plus  longs  et  seuls  visibles  au  dehors,  minces 
à  la  base,  élargis  et  aplatis  plus  haut  et  terminés  en  pointe  : 
la  couleur  générale  de  ceux-ci  est  le  brun  roussàtre  en  dessus 
et  le  blanc  argenté  en  dessous.  Chaque  œil  est  placé  au  milieu 
d'une  petite  tache  blanchâtre;  les  membranes  du  hec  et  des 
pattes  antérieures  sont  d'un  brun  noir;  l'iris  dans  l'animal 
vivant  est  d'un  brun  foncé,  et  la  pupille,  très-petite,  est 
d'un  bleu  de  Prusse. 

On  le  trouve  dans  les  rivières  et  sur  les  marécages  qui  les 
bordent ,  aux  environs  du  Port  Jackson  ,  et  notamment  dans 
la  rivière  de  Népéan;  on  en  a  rencontré  aussi,  et  en  grand 

•  nombre,  peut-être  d'espèce  différente,  au-delà  des  monta- 
gnes bleues,  dans  les  rivières  de  Campbell  et  de  Macquarie. 

L'Ornithorhynque  brun  {Ornithorhynchus  fuscus  ^  Péron  et 
Lesueur ,  Voy.  aux  Terres  aust. ,  pi.  34 ,  fig.  1 ,  6  et  6  )  est 
en  tout  semblable  au  précédent, pour  la  forme  et  la  grandeur; 
mais  il  en  diffère  par  son  pelage  plus  obscur  et  surtout  parce 
que  le  poil  qui  le  compose  est  aplati  et  crépu ,  au  lieu  d'être 
mince  et  lisse* 

Genre  Echidné;  Echidna,  Cuvier.  ' 
JiCS  Echid nés  sont ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  assez  sem- 
blables aux  hérissons  par  l'aspect  extérieur,  parce  que  leur 

1  Illiger,  qui  a  changé  tant  de  désignations  de  genres  de  mammifères 
et  d'oiseaux,  n'a  pas  épargné  celle-ci,  et  le  nom  de  Tachjrglossus  rem- 
place, dans  son  Prodrome,  celui  d*Echidna,  que  M.  Cnvier  aroit  choisi 


444  ORN 

corps  est  pourvu  de  piquans  nombreux  ;  mais  ils  soot  lAtn 
éloignés  de  ces  animaux,  ainsi  que  des  porc- épies  partons 
les  autres  points  de  leur  organisation.  Leur  corps  est  gros  et 
court,  leur  tête  n>n  est  pas  séparée  par  un  cou  sensible;  leur 
ipieue  e$t  une  sorte  de  tubercule  revêtu  de  piquans  <^iiime 
le  corps,  et  qui  a  du  rapport  avec  un  croupion  d'oiseau  ;  leiiis 
membres  sont  assez  courts  et  très -robustes;  leur  museau  est 
tré»^prolongé ,  mince  et  pointu,  et  se  termine  par  une  très- 
petite  bouche.  Ils  n'ont  de  dents  d'aucune  sorte ,  et  en  cda 
ils  sont  parfaitement  placés  auprès  des  fourmiliers ,  dans 
Tordre  des  édentés  :  leur  langue ,  comme  celle  de  ces  ani- 
maux, est  très-longue  et  très-extensible  ;  sa  forme  est  un  peu 
aplatie  en  dessus ,  et  elle  porte  à  sa  base  de  petites  papilles 
molles,  coniques,  disposées  en  quinconce  et  dirigées  en  ar^ 
rière  :  le  palais  est  pourvu  de  papilles  settiblables*  Leurs  yeux 
sont  très-petits  et  placés  sur  les  côtés  de  la  tête ,  justement 
à  la  base  de  la  portion  nue  du  museau  ;  les  paupières  n'offrent 
qu'une  ouverture  circulaire  qui  paroît  être  susceptible  d'un 
grand  degré  de  dilatation  et  de  contraction  ;  leurs  narines 
sont  placées  à  l'extrémité  du  bec,  en  tuyau  de  soufflet,  qui 
forme  leur  museau  '  ;  leurs  oreilles  sont  pourvues  d'une 
petite  conque.  Leurs  pattes  sont  courtes,  pourvues  de  cinq 
doigts  presque  point  divisés  et  tous  armés  d'ongles  fort  longs, 
épais,  peu  courbés,  coupés  carrément  à  leur  extrémité  et 
dont  celui  du  milieu  est  le  plus  grand.  Dans  les  pattes  anté- 
rieures les  doigts  ont  à  peu  près  la  proportion  ordinaire; 
mais  il  n'en  est  pas  ainsi  aux  pieds  de  derrière  ;  chez  eux  le 
doigt  interne  est  le  plus  petit ,  arrondi  et  dirigé  en  devant, 
et  son  ongle  est  médiocre  ;  le,  second,  plus  grand ,  a  son  ongle 
très-fort ,  canaliculé  en  dessous  et  recourbé  en  arrière  et  en 
dedans;  les  deux  suivans  sont  de  même  forme,  ont  la  même 
direction  ,  mais  ils  sont  plus  petits ,  et  leurs  ongles  ont  moins 


pour  les  animaux  qui  nous  occupent.  Il  se  sera  fondé,  sans  doute,  sur  ce 
que  Forster  avoit  déjà  établi  un  genre  de  poissons  sous  ceUe  dënomiaa- 
tion. 

1  Ce  museau,  qui  a  Tapparence  ^une  petite  trompe,  n'est  cependant 
point  mobile,  et  n'est  point  un  organe  préhenseur,  comme  la  trompe 
de  l'éUphant. 


ORN  445  . 

de  volume;  enfin  le  dernier  ou  cinquième ,  le  plus  petit  de 
tous,  a  son  ongle  arrondi*  Le  mâle  a  un  ergot  supplémentaire 
comme  Fornithorliynque,  placé  à  la  face  interne  et  postérieure 
du  pied ,  et  servant  sans  doute  d'issue  à  un  canal  provenant 
d'une  glande  qui  sécrète  une  matière  vénéneuse.  Les  piquans 
qui  couvrent  le  corps  en  dessus  sont  généralement  assez  courts 
et  plus  gros  que  ceux  des  hérissons ,  dont  la  taille  ne  diffère 
guère  de  celle  des  Echidnés  :  dans  une  espèce  ils  sont  entre- 
mêlés de  poils;  conune  ceux  du  porc-épic  Urson  d'Amérique 
{hystrix  dorsata). 

Les  os  maxillaires  et  intermaxillaires  sont  très-alongés,  et 
donnent  au  museau  la  forme  qu*il  présente.  Les  arcades  zygo- 
ma  tiques  sont  complètes  et  sans  courbure  sensible  ;  la  mâ- 
choire inférieure  est  très-foible ,  et  sans  apophyses  coronoïdes. 
Le  nombre  des  vertèbres  n'est  que  de  quarante-cinq,  savoir: 
sept  cervicales ,  dont  les  apophyses  transverses  sont  assez  larges , 
quoique  moins  que  dans  l'ornithorhynque  ;  quinze  dorsales, 
trois  lombaires  j. trois  sacrées,  dix-sept  coccygienn es,  dont  le 
corps  est  très -court,  et  qui  sont  d'autant  plus  grosses  et 
pourvues  d'apophyses  d'autant  plus  marquées  qu'elles  sont 
plus  antérieures.  Les  côtes  sont  au  nombre  de  quinze  paires, 
six  vraies  et  neuf  fausses;  en  général ,  elles  sont  plus  fortes  que 
celles  des  omithorhynques;  les  quatre  premières  sont  les  plus 
grêles,  et  les  septième,  huitième  et  neuvième,  au  contraire, 
sont  les  plus  grosses  ;  toutes  ne  s'articulant  que  par  leur  tête 
avec  le  corps  des  vertèbres.  Les  os  de  l'épaule  sont  conformés 
comme  ceux  de  l'ornithorhynque ,  et  il  existe  également  un 
os  surnuméraire  analogue  à  la  fourchette  des  oiseaux.  L'esto- 
mac est  très-ample,  ovoïde ,  à  parois  amincis  près  du  pylore: 
le  canal  intestinal  est  sept  fois  plus  long  que  le  corps,  et  il  est 
pourvu  d'un  petit  cœcum.  Le  foie  est  assez  volumineux,  sub- 
divisé en  quatre  lobes,  un  à  gauche,  médiocre,  un  au  milieu ^ 
auquel  est  annexé  la  vésicule,  et  les  deux  autres  à  droite  et 
superposés.  Le  pancréas  est  grand,  entier,  languifbrme.  La 
rate  est  remarquable  par  son  étendue.  Les  poumons  sont  li- 
bres et  divisés  en  trois  lobes.  Les  reins  sont  placés  des  deux 
côtés  de  la  colonne  vertébrale ,  sur  la  racine  des  piliers  du 
diaphragme  ;  ils  sont  fort  aplatis.  La  vessie  est  fort  grande , 
proportionnellement  à  la  taille  de  l'animal ,  pyriforme  et 


/ 


446  ORN  , 

très  -  alongée.  Les  testicules  du  mâle  sont  renfermés  àW' 
l'abdomen  :  la  verge  est  courte,  cylindrique,  terminée  par 
un  gland  convexe,  qui  est  divisé  par  deux  sillons  croisés  en 
quatre  tubercules  présentant  chacun  dans  son  centre  un  ori- 
fice garni  de  papilles  dispios^es  en  cercle  sur  son  contour; 
Turétre  proprement  dit  se  termine  à  la  base  de  la  verge; 
mais  celle-ci  a  sans  doute  un  canal  particulier  ou  uràrt 
êért^noL  analogue  à  celui  de  rornithorhynque  ;  les  os  marsu- 
piaux sont  fort  grands  et  occupent  tout  le  bord  antérieur  da 
bassin. 

On  connoît  maintenant  deux  espèces  de  ce  genre ,  sur  les 
h£tbitudes  naturelles  desquelles  on  ne  possède  que  peu  de 
renseignemens ,  si  ce  n'est  qu'elles  fouissent  la  terre  avec  &• 
cilité  et  qu'elles  se  pratiquent  près  des  arbres  une  demeure 
souterraine;  on  présume  qu'elles  vivent  d'insectes  comme 
les  fourmiliers ,  en  les -prenant  au  moyen  de  leur  langue  pro- 
tractile.  M.  Prosper  Garnot,  chirurgien  -  major  et  natura- 
liste de  la  corvette  la  Coquille,  a  observé  un  échidné  es 
état  de  captivité,'  et  a  publié  à  son  sujet  une  note  dans  le 
Nouveau  Bulletin  de  la  Société  philomatique  (Mars  i825), 
dont  nous  allons  donner  l'extrait:  11  acheta,  au  Port  Jack- 
son ,  un  échidné  épineux  que  l'on  élevolt  en  domesticité, 
et  on  lui  assura  qu'il  avoit  été  nourri  uniquement  de  végé- 
taux ;  néanmoins  M.  Garnot  essaya  vainement  de  lui  donner 
des  légumes  sur  le  vaisseau  où  il  s'étoit  embarqué  pour 
revenir  en  Europe;  il  n'y  toucha  pas  et  refusa  de  même  la 
soupe  et  la  viande  fraîche  qu'on  lui  ofiTrit  :  il  flairoit  ces 
alimens  sans  vouloir  s'en  nourrir ,  et  dédaignoit  aussi  de 
prendre  une  infinité  de  mouches  que  l'on  attiroit  auprès 
de  lui  ;  mais  il  buvoit  avec  plaisir  l'eau  qu'on  lui  donnoit 
chaque  jour:  en  buvant  il  tiroit  la  langue  de  deux  à  trois 
pouces  et  happoit.  Pendant  (rois  mois  que  dura  une  pre- 
mière navigation,  il  ne  prit  d'autre  nourriture  que  cette 
eau.  A  risle- de -France  on  lui  donna  sans  succès  des  four- 
mis et  des  vers;  mais  il  montra  beaucoup  de  goût  pour  le 
lait  de  coco.  M.  Garnot  se  félicitoit  d'avoir  enûn  trouvé 
un  aliment  qui  pût  convenir  à  cet  animal,  et  il  croyoit  pou- 
voir l'amener  vivant  en  France ,  lorsque  son  échidné  mourut 
subitement,  peut-être  pour  avoir  avalé  de   la  pâte  arse- 


ORN  447 

hîCfàie  qui  se  frouvoit  dans  une  gibecière  où  il  avoit  passé 
uite  nuit.  Pendant  qu'il  vécut,  cet  échidnjé  se  promenoit 
chaque  jour  dans  la  chambre  de  M.  Garnot,  ordinairement 
quatre  heures  sur  vingt -quatre  ;  lorsqu'il  rencontroit  un  obs- 
tacle sur  la  route  qu'il  avoit  adoptée,  il  faisoit  tous  ses  efforts 
pour  le  vaincre,  et  illie  changeoit  de  direction  que  lorsqu'il 
voyoit  rimpossibilité  de  le  franchir.  Il  faisoit  ses  ordures  cous-' 
tammenl  dans  le  même  coin  de  la  chambre,  et  il  dormoit  dwur 
un  autre ,  qui  étoit  le  plus  sombre  ;  il  se  mettoit  souvent  à  ^ar- 
cher le  long  d'uiie  cloison  en  allant  et  venant,  et  sans  jamais 
dépasser  des  limites  qu'il  paroissoit  s'être  imposées:  son  allure 
étoit  lourde  et  roulante,  et  Ton  peut  évaluer  la  vitesse  de  sa 
marche  à  3o  ou  36  pieds  par  minute.  Ses  excrémens  étoient 
noirs ,  peu  consistans  et  d'une  odeur  très-forte.  Il  s'engourdit 
plusieurs  fois  comme  s'il  étoit  tombé  en  état  d'hybernation ,  et 
cela  pendant  48,  72,  78,  et  même  80  heures  de  suite.  Cet 
animal  étoit  doux  et  paisible,  et  d'un  naturel  timide  et  crain- 
tif; il  paroissoit  éprouver  un  grand  plaisir/  à  fourrer  son  nez 
dans  le  soulier  de  son  maitre,  et  c'est  ainsi  que  M.  Garnot 
étoit  souvent  averti  de  sa  présence.  Au  moindre  bruit  il  se 
rouloit  en  boule  comme  le  hérisson ,  et  Ton  n'apercevoit  plus 
le  bout  de  son  nez,  qu'il  alongeoit  doucement  lorsque  le  bruit 
cessoit.  Il  écoutoit  avec  atte&tion  lorsqu'on  faisoit  du  bruit,' 
et  alors  la  conque  de  son  oreille  qu'on  apercevoit  très -bien , 
ne  pouvoit  être  mieux  comparée  qu'à  celle  du  hibou.  En 
marchant,  il  portoit  la  tête  basse  et  sembloit  plongé  dans  de 
profondes  méditations.  ' 

Le  même  M.  Garnot  rapporte  que  MM.  Hill  et  Jamison , 
établis  à  la  Nouvelle-Hollande ,  ont  fait  des  recherches  des- 
quelles il  paroitroit  résulter  que  les  échidnés  sont  ovipares* 
Ces  animaux  ont  pour  ennemis,  au  rapport  de  M.  Harris, 
les  Dasyures  cynocéphales  ;  du  moins  ce  naturaliste  annonce 
avoir  trouvé  dans  l'estomac  d'un  de  ces  derniers  les  débris 
d'un  échidné  soyeux. 

1  M.  Garnot  dit,  qu'il  est  porté  k  croire  que  le  bout  du  nez  de  Vé- 
chidné,  qui  ne  forme  pas  une  extrémité  molle  ,  pourroit  bien  être 
l'organe  du  toucher  de  cet  animal,  puisqu'il  s'en  sert  pour  reconnoitre 
les  corps  qui  s'offrent  Ji  lui  :  ne  teroit-ce  pas ,  ajoute  le  même  natui^t* 
liste,  k  l'aide  de  cet  organe  que  l'échidné  se  dirige  la  nuilp 


448  ORN 

L^ÉcHiDxé  ÉPINEUX  {Echidna  histrixj  Cuv«;  Ornilhorh^rnchut 
acuUatusj  Home,  Philos,  Irans,,  1802,  et  Bull,  des  se.  par  la 
soc.  philom. ,  t.  3  ,  pL  14  ;  Aculeated  anUoLer ,  Peniu  ,  Quadr. , 
t»  2  I  p*  362  ;  Myrmecophaga  acuUala,  Sbaw,  Generm  Zoolog,  j 
vol.  1.%  part.  1/%  p.  176,  pi*  54)  est  de  la  taille  du  hérissoa 
d'Europe.  Son  corps  est  couvert  en  dessus  de  piquans  très-forts 
et  coniques,  longs  4*un  pouce  et  demi  à  trois  pouces ,  d'un 
tiaoc  sale  dans  presque  toute  leur  longueur ,  si  ce  n'est  yen 
la  pointe  9  011  ils  sont  noirs  -,  tous  dirigés  en  arrière  ,  à  l'ex- 
ception de  ceux  de  la  queue ,  qui  sont  très -courts  et  relevés 
perpendiculairemei^t»  en  se  croisant  avçc  les  premiers;  les 
parties  inférieures  du  corps  e^  la  base  des  membres  sont 
parsemés  de  quelques  poils  roides ,  plus  longs  sur  les  côtés 
que  sous  le  ventre  ;  le  froAt  et  le  vertex  sont  recouverts  de 
poils  courts  et  roides  ;  quelques  petits  poils  i^oux ,  parsemés 
entre  les  piquans  du  dos ,  ne  sont  visibles  que  quand  on  écarte 
ceux-ci  ;  les  ongles  sont  noirs* 

Cette  espèce ,  à  laquçUe  il  faut  rapppi^ter  les  notes  de 
M.  Prosper  Garnot  que  nous  ayons  ç^^traites  plus  haut,  se 
trouve  à  la  Nouvelle  -  Hollande ,  dans  les  environs  du  Fort 
Jackson. 

L'ÉcuiDNé  sOYEVX,{  Echidna  selosa,  Cuv.,  Dçsjça.  ;  Alter  Or^ 
nilhorhynçhus  histrix,  Home,  Philos*  trans,,  i8t02  ,  et  Bull,  de 
la  soc.  philpm.,  t.  3 ,  pi.  i5)  est  de  la  taille  du  précédent, 
dont  il  diffère  principalement  en  cç  que  ses  piquans ,  moins 
nombreux  et  plus  petits,  sont  entremêlés  d  une  grande  quan- 
tité de  poils  doux,  soyeux  et  de  couleur  marron  :  les  piquans 
sur  Tocciput,  les  flancs  et  la  queue,  sont  seulement  un  pea 
plus  alongés  que  les  autres  ,  et  un  peu  renflés  dans  leur 
iniLieu  ,  blanchâtres  et  terminés  de  brun.  Sa  tête  est  cou- 
verte de  poils  jusqu'aux  yeux  et  même  un  peu  en  ayant  de 
ceux-ci  ;  son  museau  est  nu  et  de  couleur  noirâtre  ;  son 
ventre  et  ses  pattes  ont  des  poils  rares,  durs  et  blanchâtres: 
ses  ongles  ont  moins  de  longueur  et  de  force  qijte  ceux  de 
la  première  espèce  ,  et  ils  sont  plus  arqués ,  plus  étroits  et 
plus  sillonnés  en  dessus. 

On  te  trouve  à  la  Terre  de  Van-Diémen ,  et  dans  les  îles 
du  détroit  de  Bass.  (D£sm.) 


ORN  449 

ORNITHOTYPOLITE.  (  Foss.  )  On  a  donné  ce  nom  à  des 
débris  fossiles  d'oiseaux.  Voyez  Oiseaux  fossiles  et  Ornithoij^- 

THES.    (DesM.)  •  '. 

ORNITHROPHE,  Omithrophe;  Usube,  Encycl.  {Bot.)  Genre 
de  plantes  dicotylédones ,  à  fleurs  complètes,  polypétalées ,  de 
la  famille  des  sapindées,  de  Voctandrie  monog^iede  Linnaeus, 
offrant  pour  caractère  essentiel:  Un  calice  persistant,  à  quatre 
folioles,  dont  deux  extérieures  beaucoup  plus  petites;  quatre 
pétales  onguiculés  ;  quatre  glandes  placées  entre  les  étamines 
et  les  pétales  ;  huit  étamines  libres ,  à  la  base  de  Povaire  ;  celui- 
ci  iupérieur,  à  deux  lobes,  surmonté  d'un  style  bifide;  les 
idgmates  simples.  Le  fruit  est  une  baie  presque  sèche,  mo- 
aosperme ,  offrant  à  sa  baèe  le  rudiment  d*un  autre  ovaire* 

pBNrrHROPHE  A  FEUILLES  ENTIERES  :  Omithrophe  integrifalîa  j 
Poir. ,  Enc,  ;  Lamck. ,  IlL  gen, ,  U  609  ,  fig.  1  ;  WiUd. ,  Sp. ,  2 , 
pag*  322.,  vulgairement  Bois  de  merle.  Arbrisseau  dont  les 
rameaux  sont  roides,  cylindriques,  très  -  glabres ,  d^un  blanc 
cendré,  souvent  couverts  de  pustules  blanches,  garnis  de  feuilles 
alternes,  pétiolées,  ternées;  les  folioles  pédicellées,  ovales, 
lancéolées,  longues  de  quatre  à  cinq  pouces,  larges  de  trois, 
glabres,  entières,  acuminées,  à  nervures  jaunâtres  ;  de  fleurs 
disposées  en  grappes  droites,  axillaires ,  presque  simples,  plus 
longues  que  les  pétioles.  Ces  fleurs  sont  petites  ;  elles  produi- 
sent des  baies  noirâtres,  un  peu  ovales,  de  la  grosseur  d'un 
pois.  Cette  plante  a  été  découverte  par  Commerson  à  Plsle- 
de-France. 

Ornithrophb  roide:  Omithrophe  îigida,  ■Willd.,Spfc.,  2,  p. 
334  ;  Allophjylus  rigidus ,  Swartz ,  Prodr. ,  62  ;  Schmidelia  rigida, 
SwarU,  Flor,^  2,  pag.  663.  Cet  arbrisseau  s'élève  à  une  hau- 
teur de  cinq  à  six  pieds  sur  une  tige  droite ,  roide  et  rameuse» 
Les  rameaux  sont  glabres ,  d'un  gris  cendré  ;  les  feuilles  alternes, 
pétiolées,  ovales,  acuminées,  denticulées,  presque  épineuses 
à  leurs  bords,  glabres,  très-roides,  d'un  vert  foncé,  pubes- 
centes  et  d«  couleur  cendrée  en  dessous;  les  pétioles  courts, 
renflés,  armés  vers  leur  base  de  deux  aiguillons ^  les  fleurs, 
polygames,  disposées  en  grappes  axillaires,  ont  le  calice  à 
quatre  divisions  profondes ,  concaves,  inégales;  les  pétales  fort 
petits,  ovales,  obtus,  en  capuchon  à  leur  sommet  $  quatre 
glandes  à  la  base  de  Povaire }  les  étamines  de  la  longueur  de 
3^»  29     • 


45o  ORN 

la  corolle  )  du  double  plus  longues  dans  les  fleurs  mâles*  Le 
fruit  est  une  baie  presque  ronde,  de  couleur  rouge,  de  la 
grosseur  d*un  grain  de^poivre,  à  une  seule  semence*  Cette 
plante  croit  sur  les  montagnes  de  la  Nouvelle-Espagne,  aux 
lieux  arides. 

Ornithrophe  en  È?i  ;  Ornithrophe  spicata  ,  Poir. ,  EncycL 
Cette  espère,  observée  dans  THerbier  de  M.Desfontainés,  et 
dont  le  lieu  natal  n'est  pas  connu,  a  des  rameaux  élancés, 
cylindriques,  pubescens,  garnis  de  feuilles  alternes,  pétiolées, 
ternées;  les  folioles  sessiles,  ovales,  longues  d'un  pouce  et 
plus,  obtuses,  à  peine  dentées ,  vertes  en  dessus ,  pubescentes 
et  un  peu  blanchâtres  en  dessous;  la  foliole  terminale  près* 
que  une  fois  plus  grande  que  les  autres  ;  les  pétioles  pubes- 
cenSé  Les  fleurs  sont  disposées  en  épis  grêles,  axillaires,  une 
fois  plus  longs  que  les  feuilles,  pubescens,  filiformes»  Ces 
fleurs  sont  nombreuses,  très-petites,  presque  sessiles,  accom" 
pagnées  de  très-petites  bractées  courtes  et  velues. 

Ornithrophe  d'occident:  Ornithrophe  occidentalis ,  Willd.; 
Lamck.^  IlL  gen.,  tab.  Soq,  fig.  2;  Schmidelia  occidentaUsf 
Swartz,  Flor.  f  1,  pag.  666.  Arbrisseau  delà  Nouvelle -Es- 
pagne, haut  de  neuf  à  dix  pieds;  il  a  une  tige  droite;  les 
rameaux  glabres,  cendrés;  les  feuilles  ternées;  les  folioles 
presque  sessiles,  oblongues,  dentées,  acuminées,  glabres  en 
dessus,  un  peu  pubescentes  en  dessous;  les  deux  folioles  laté* 
raies  plus  petites;  les  fleurs  polygames,  disposées  en  grappes 
simples,  solitîtires,  axillaires,  de  la  longueur  des  pétioles;  ces 
fleurs  sont  blanches,  petites;  le  calice  partagé  en  quatre  fo- 
lioles inégales,  ovales,  concaves,  pubescentes;  la  corolle  de 
la  longueur  du  calice  ;  les  pétales  courbés ,  velus  à  leur  som- 
met; l'ovaire  velu;  une  baie  charnue,  monosperme,  d'un 
rouge  vif, 

Ornithrophe  glabre  :  Ornithrophe  glàbrata ,  Poir. ,  Schmidelia 
glahrata,  Kunth  in  Humb.  et  Bonpl. ,  Nof.  gen.,  5,  pag.  122' 
Arbre  de  trente  à  quarante  pieds,  dont  les  rameaux  sont  gla- 
bres ,  verruqueux  ;  les  feuilles  ternées  ;  les  folioles  pédicellées, 
elliptiques,  très-entières,  glabres,  obtuses,  un  peu  mucro- 
nées,  longues  de  quatre  à  six  pouces;  les  pédoncules  grêles, 
solitaires,  axillaires,  un  peu  pubescens,  terminés  par  trois 
grappes  étalées,  composées  de  petites  fleurs,  ayant  chacune  une 


ORN  45i 

trés-petîf  e  bractëe  à  leur  base  ;  les  folioles  du  calice  presque 
orbiculaircs ,  concaves^  inégales ^  la  corolle  blanche;  les  pé- 
tales ovales,  spatules,  velus  à  leurs  bords ;- l'ovaire  sessile, 
très-petit,  pileux,  à  deux  lobes.  Cette  espèce  croît  sur  les 
bords  du  fleuve  de  la  Mag^eleine. 

OnNhifROPHE  COMINIE  :  Omithrophc  Cominia ,  Willd.;  Rhus 
eominia,  Linn.,  Aman,  acad,,  5 ,  pag.  SgS  ;  Schmideîia  cominia, 
Swartz,  FloT, ,  2,  pag.  667;  Sloan.,  Jam^,  370,  Hist.,  2,  pag. 
100,  tab.  108,  Ing,  1.  Arbre  delà  Jamaïque,  dont  les  rameaux 
sont  glabres,  garnis  de  feuilles  ternées,  à  folioles  pédicellées, 
ovales,  lancéolées,  longues  de  trois  pouces,  larges  de  deux, 
glabres  en  dessus,  cotonneuses  en  dessous.  Les  fleurs  sont  dis- 
posées ,  vers  l'extrémité  des  rameaux ,  en  une  sorte  dé  panicule 
axillaire,  composée  de  plusieurs  grappes  simples;  les  pédon- 
cules pubescens  ;  les  fleurs  blanchâtres ,  fort  petites ,.  très-nom- 
breuses, polygames;  les  folioles  du  calice  blanchâtres;  les  pé- 
tales ovales,  de  la  longueur  du  calice,  un  peu  ciliés  et  velus 
à  leur  sommet  ;  les  glandes  jaunâtres.  L'ovaire.a  deux  lobes. 
Le  fruit  est  une  baie  de  la  grosseur  d'un  pois,  d'un  rouge 
écarlate  ,  monosperme.  Cette  plante  croit  à  la  Jamaïque , 
parmi  les  broussailles ,  aux  lieux  montueux* 

OaNrrBROFHE  Cobbb  :  Ornithrophe  Cobbe,MVilld.',  Rhus  Cohhe^ 
Linn.;  Schmideîia  Cohhe^  Lamck. ,  IlL  gen,,  tab.  5i2  ,  fig.  2  ) 
Toxicod^ndrum  Cohbe,  Gœrtn. ,  Defruct,^  tab.  4/4.  Arbrisseau 
des'Indes  orientales  et  de  l'île  de  Ceilan ,  dont  les  feuilles  sont 
alternes,  à  longs  pétioles,  composées  de  trois  ou  de  cinq  fo- 
lioles grandes,  digitées,  ovales,  aiguës,  à  fines  dentelures.  Les 
fleurs  sont  fort  petites,  à  peine  pédicellées,  disposées  en  épîs 
simples;  les  pédoncules  tomenteux.  Le  fruit  consiste,  d'après 
Gœrtner,  en  une  baie  presque  sphérique,  glabre,  charnue, 
de  couleur  noire,  à  une  seule  loge;  une  semence  ovale^  ad- 
hérente à  la  partie  pulpeuse  du  réceptacle. 

Ornithrophe  molle  ;  Ornithrophe  mollis  ,  Kunth  in  Humb.  et 
Bonpl. ,  Nof.  gen. y  5,  pag.  12 3*  Grand  arbre,  dont  les  ra- 
meaux, dans  leur  jeunesse,  sont  blanchâtres  et  tomenteux  ; 
les  feuilles  temées }  les  folioles  pédicellées  ,  oblongues,  ellip- 
tiques, acuminées,  sînuées,  denticulées  à  leurs  bords,  lon- 
gues d'environ  six  pouces,  hérissées  et  blanchâtres  en  dessus, 
tomenteuses  sur  les  nervures;  les  fleurs  disposées  en  grappes 


4«*  ORN 

Axillairesy  solitaires,  rameuses,  plus  courtes  que  les  feuillesi 
munies  de  bractées  tomenteuses  et  subuléesf  les  folioles  du 
calice  orbiculaires ;  les  pétales  onguiculés,  arrondis,  hérisséi) 
ainsi  que  les  étamines.  Cette  plante  croit  dans  le  royaume 
de  la  Nouvelle- Grenade.  (Poir.) 

ORNOGLOSSUM.  {Bot.)  Ce  nom,  selon  C.  Bauhin,  est 
donné  au  fruit  du  frêne  ^  nommé  encore  lingua  avis  dans  la 
Matière  médicale.  (J.) 

ORNUBA,  ROZZI.  {Bot.)  Noms  arabes  d'ttn  pourpier , 
portulaca  imbricata  de  ForskaL  (J. ) 

ORNUS.  (  Bot.  )  Différens  arbres  ont  reçu  ce  nom  des  an- 
ciens. Tragus  le  donnoit  au  charme;  Pandectariàs,  au  hêtre; 
Ruellius ,  Gesner  et  Dodoëns ,  au  sorbier  des  oiseleurs;  Belon, 
au  petit  frêne  ou  frêne  à  fleurs;  Gattus,  au  frêne  à  feuilles 
rondes.  Michéli  Fa  adopté,  comme  Belon,  pour  le  frêne  à  . 
fleurs,  et  en  ce  point  il  a  été  suivi  par  tous  les  botanistes 
Cependant  M.  Dureau  de  Lamalle  fils  a  cherché  à  prouver 
dans  une  Dissertation  spéciale ,  et  en  citant  beaucoup  de 
passages  de  Virgile  et  d'autres  poè'tes,  ainsi  que  d'auteurs 
anciens ,  que  Vornus  des  anciens  est  le  grand  frêne ,  et  que 
le  nom  fraxinus  était  appliqué  au  petit  frêne.  Voyez  Ornier. 

(J.) 

OROBANCHË ,  Orohanche ,  Linn.  (  Bot.  )  Genre  de  plantes 

dicotylédones  monopétales,  qui,  dans  la  méthode  deM.de 
Jussieu ,  a  donné  son  nom  à  la  £Eunille  des  orobanchées ,  et  qui, 
dans  le  système  sexuel,  appartient  à  la  didynamie  angiosper- 
mie.  Ses  principaux  caractères  sont  d'avoir  :  Un  calice  mono- 
phylle ,  divisé  profondément  en  deux  parties  partagées  elles- 
mêmes  en  deux  lobes  plus  ou  moins  profonds;  une  corolle 
monopétale,  tubulée,  à  quatre  ou  cinq  lobes  disposés  en 
deux  lèvres  inégales;  quatre  étamines,  dont  deux  plus  lon- 
gues ,  placées  sous  la  lèvre  supérieure;  un  ovaire  oblong, 
muni  à  sa  base  d'une  glande  en  forme  de  croissant ,  surmonté 
d'un  style  terminé  par  un  stigmate  à  deux  lobes;  une  cap- 
sule ovale-oblongue,  aiguë,  uniloculaire ,  bivalve,  contenant 
un  grand  nombre  de  graines  très-menues. 

Les  orobanches  sont  des  plantes  herbacées,  à  tiges  plus  ou 
moins  charnues,  garnies  d'écaîllesscarieusesaulieu  de  feuilles 
et  dont  les  fleurs  sont  disposées  en  épi  terminal.  On  en  con- 


ORO  453 

noii  une  trentaine  d'espèces.  Les  suivantes  croissent  naturel- 
lement en  France. 

*  Corolle  à  quatre  lobes. 

OaOBANCHB  MAJEURE;  Orohanckc  major  y  Linn. ,  Spec,  882. 
Sa  tige  est  simple,  haute  d^un  pied  et  demi  à  deux  pieds , 
d'un  jaune  roussâtre ,  ainsi  que  tout  le  reste  de  la  plante , 
renflée  et  comme  tubéreuse  à  sa  hase ,  garnie  d'écaillés  im- 
briquées en  cette  partie,  et  plus  écartées  sur  le  reste  de  la 
tige.  Ses  fleurs  sont  assez  grandes ,  disposées  en  un  épi  long  de 
six  à  dix  povces;  les  lobes  du  calice  sont  aigus,  égaux;  les 
ëtamines  entièrement  glabres,  et  le  style  est  pubescent.  Cette 
plante  se  trouve  en  France  et  en  Europe  dans  les  lieux  sa- 
blonneux, les  endroits  secs  et  sur  les  bords  des  bois  ;  elle  est 
vivace  et  croit  sur  les  racines  des  légumineuses  ligneuses ,  et 
particulièrement  sur  celles  du  genêt  à  balais. 

OaoBANCHE  VULGAIRE ,  Orobanchc  vulgaiis ,  Lam.,  Dict.  enc, 
4)  p«  621;  Orohanche  caryophyllaota ^  Willd.,  Spec,  5,  p. 
348.  Cette  espèce  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  la  précé- 
dente ;  mais  elle  en  diffère  par  sa  tige  moins  élevée ,  par  ses 
fleurs  d'un  rouge  lie  de  vin  intérieurement,  ayant  une  od^eur 
de'  girofle  assez  prononcée ,  et  dont  les  divisions  sont  crépues 
et  presque  ciliées  ;  par  son  style  glabre  et  par  ses  étamines 
cotonneuses  à  leur  base  du  côté  intérieur.  Elle  croit  dans  les 
lieux  secs  ,  arides  et  sur  les  bords  des  bois  ;  elle  fleurit  en 
Juin. 

Orobanche  mineure  ;  Orohanohe  minor,  Smith. ,  FL  Brit. ,  2 , 
p.  669.  Cette  espèce  diffère  des  deux  précédentes  par  la  pe« 
titesse  de  sa  fleur  ;  par  son  calice ,  dont  chaque  partie  est  or- 
dinairement partagée  en  deux  lobes  acérés  et  très-inégaux. 
Sa  corolle  est  jaunâtre ,  pubescente  en  dehors ,  à  lobes  un 
peu  échancrés.  Le  style  est  glabre  et  les  étamines  sont  velues 
à  leur  basCk  Elle  croit  dans  les  champs  secs  et  sablonneux. 

Orobanche  ÉLANCéB  ;  Orohancht  elatior ,  Willd. ,  Spee, ,  3  , 
p.  349.  Cette  espèce  -ne  diffère  de  la  précédente  que  parce 
que  ses  fleurs  sont  nn  peu  plus  grandes ,  rougeàtres ,  glabres 
en  dehors ,  et  que  les  lobes  de  la  corolle  ne  sont  point 
échancrés.  Elle  se  trouve  dans  les  bois. 


454  ORO 

**  Corolle  à  cinq  lobes. 

Orobanche  BLEUATRE  ;  Orobronche  ccerulea,  yViïld.,  Spee,  j 
3,  p.  3s'2,  Sa  tige  est  simple,  droite,  légèrement  pubescente, 
haute  de  huit  pouces  à  un  pied ,  terminée  par  un  épi  de  mx 
à  douze  fleurs  d'un  bleu  violet.  Leur  caliee  est  un  peu  tu- 
buleux ,  à  quatre  lobes ,  et  les  lobes  de  la  corolle  sont  en* 
tier^,  presque  égaux.  Cette  espèce  croît  sur  les  bords  des 
champs,  dans  les  pâturages  et  sur  les.  collines. 

OfiOCANCHE  rameuse:  Orobanche  ramosa,  Linn.,  Spec,  882; 
BulL,  HfrK,  t.  699.  Sa  tige  est  ordinairement  rameuse ,  haute 
de  six  à  dix  pouces.  Ses  fleurs  sont  tubuleuses,  oblongues, 
.assez  petites,  bleuâtres,  peu  serrées  entre  elles  et  disposées 
en  un  épi  alongé  ;  leur  calice  est  courte  découpé  en  quatre 
divisions  aiguës.  Cette  espèce  croit  dans  les  champs,  princi- 
palement dans  ceux  qui  sont  cultivés  en  chanvre.  Elle  cause 
souvent  de  grandes  pertes  dans  cette  espèce  de  récolte  lors* 
qu'elle  est  très-multipliée ,  parce  qu'elle  fait  périr  chaque  pied 
de  chanvre  sur  lequel  elle  s'implante.  On  doit  mettre  beau- 
coup de  soin  à  la  détruire,  parce  qu'elle  ae  multiplie  facile- 
ment  à  cause  de  ses  graines  nombreuses,  et  qui  peuvent  se 
conserver  pendant  plusieurs  années  en  terre  sans  germer. 
M.  Vaucher,  de  Genève,  a  reconnu  par  de  nombreuses  expé* 
riences  que  les  graines  de  cette  orobanche,  confiées  à  la 
terre,  y  restent  indolentes  pendant  plusieurs  années,  sans 
qu'aucun  moyen  puisse  déterminer  leur  développement;  mais, 
si  les  eaux  des  pluies  ou  d'autres  circonstances  les  entraînent 
vers  des  racines  de  chanvre,  elles  s'y  attachent  incontinent, 
et  y  enfoncent  des  radicules,  puis  grossissent,  se  débarrassent 
de  leurs  enveloppes,  jettent  de  tous  côtés  un  grand  nombre 
d'autres  radicules  et  poussent  verticalement  des  jets  qui  de^ 
viennent  de  véritables  tiges  chargées  de  leurs  fleurs.  (L.  D.) 

OROBANCHE.  (Bot,)  Ce  nom ,  qui  signifie  étrangle  orobe , 
a  été  donné  à  des  plantes  parasites  qui  croissent  sur  l'orobe 
et  d'autres  végétaux,  qu'ils  épuisent  et  font  périr.  Ces  plantes 
ont  un  port  particulier  et  une  couleur  qui  n'est  point  verte, 
comme  celle  de  la  plupart  des  végétaux.  Quelques  plantes, 
qui  ont  le  même  aspect,  ont  reçu  pour  cette  raison  le  même 
nom,  quoique  leur  fructification  soit  différente.   Tels  sont 


ORO  455 

Vophrys   corallorhiza^  Vophrys   nidus    avis,   le  monotropaj  la 
clandestine  et  ses  congénères. 

Cependant  Daléchamps  cite  un  orohanche  leguminum ,  qui 
est  le  lathyrus  aphaca;  et  suivant  C.  Bauhin ,  Vorobanche  de 
Théophraste  est  le  petit  liseron ,  qui  y  trop  multiplié  natu* 
Tellement  dans  les  jardins,  étouffe  souvent  les  plante^  pota- 
gères. (J.) 

OROBANCHÉES.  (Bot.)  Cette  famille  de  plantes  tire  son 
nom  de  Torobanche ,  son  genre  le  plus  connu  ;  elle  est  ca« 
ractérisée  de  la  manière  suivante. 

Un  calice  d'une  seule  pièce,  accompagné  de  bractées, 
quelquefois  divisé  profondément  en  plusieurs  parties  imitant 
des  bractées,  et  paroissant  alors  nul.  Une  corolle  insérée 
sous  Tovaire,  monopétale,  irrégulière,  à  limbe  divisé  en 
deux  lèvres,  supportant  quatre  étamines,  dont  deux  ont  les 
filets  plus  longs.  Un  ovaire  simple,  libre,  unilodulaire,  con- 
tenant plusieurs  ovules  attachés  à  ses  parois  ;  un  style  unique  ; 
un  stigmate  simple  ou  bilobé;  une  capsule  uniloculaire ,  s'ou- 
vrant  en  deux  valves  qui  supportent  un  ou  deux  placentaires 
relevés  en  forme  de  demi-cloisons  et  chargés  de  plusieurs 
graines ,  dont  chacune ,  sous  un  double  tégument,  renferme  un 
périsperme  charnu ,  ou  presque  corné  ;  il  est  creusé  supérieu- 
rement d'une  petite  fossette  latérale,  contenant  un  petit 
embryon  excentrique  et  dicotylédone. 

Les  plantes  de  cette  famille  sont  des  herbes  de  couleuT 
roussàtre  ou  jaunâtre,  un  peu  charnues,  le  plus  souvent 
parasites,  naissant  sur  les  racines  d'autres  plantes.  Leurs 
tiges  sont  rameuses  ou  plus  souvent  simples,  et  alors  tantôt 
nues  en  forme  de  hampe,  tantôt  chargées  de  quelques  écailles, 
quelquefois  cachées  dans  la  terre  et  ne  montrant  au  dehors 
que  leur  sommité  fleurie.  Les  feuilles  sont  tantôt  toutes 
radicales ,  tantôt  alternes  ou  opposées  sur  la  tige , .  et  alors 
presque  semblables  à  des  écailles,  quelquefois  charnues  » 
surtout  lorsqu'elles  restent  sous  terre.  Les  fleurs  sont  termi- 
nales, solitaires  ou  en  épi,  accompagnées  de  bractées. 

Les  orobanchées  formoient  auparavant  une  troisième  sec*' 
lion  dans  la  famille  des  pédiculaires  ou  rhinanthé(*s.  Vente- 
nat  et  M.  De  Candolle  en  ont  fait  une  famille  distinguée 
par  ton  port,  set  hiabitudes  parasites  1  son  embryon  excen« 


456  ORO 

trique  observé  par  Gœrtner ,  et  tortout  par  son  fruit  unîlo- 
culaire,  a  placent:  ires  pariétaux;  mais  ils  Tout  laissée  de 
même  a  la  suite  des  rhînanthées,  dont  elle  ne  peut  être 
éloij^aée.  Nous  avons  adopté  cette  division,  qui  laisse  toujoun 
les  orobanchées  dans  la  classe  des  hypocoroUées  ou  dicoty- 
lédones, à  corolle  monopétale  insérée  sous  Tovaire. 

Oîi  y  réunit  les  genres  Hji-bancte,  Obolaria,  Epifagut 
{Orobanche  virginiana)  de  M.  Nuttal  ou  Leptomus  de  M. 
R^finiht^ue,  Schukzia  de  ce  dernier;  Orobanche ^  que  M. 
Desfonldines  divise  en  PheUpœa  a  calice  existant,  et  Orth 
hanche^k  calice  transformé  en  bractées,  Kopsia  (Orohanehe 
ramosa)  de  M.  Dumortier,  /F.g^netia  de  M.  Roxburg  et  de 
Willdenow,  qui  paroit  avoir  pour  congénère  Vorohanehe 
unijlora  de  Linnœus  {Aphyllon  de  Michéli  ;  Gymnoealis,  de 
M.  Nuttal),  ainsi  que  le  premier  Phtlipœa  de  Toumefort, 
décrit  et  figuré  par  M.  Desfontaines  dans  les  Annales  du 
Muséum,  X,  p.  296,  t.  21 ,  et  peut-être  encore  VOrohanehe 
eoecinea  deWiUdenow.  La  clandestine,  laûirœa,  termine  cette 
série.  (J.) 

OROBANCHIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  i 
fleurs  complètes,  monopétalées,  de  la  fkmille  des  personnées^ 
de  la  didynamie  angiospermie  de  lànnœus ,  qui  paroît  avoir  de 
très-grands  rapports  avec  les  besleria^  auxquels  il  pourroit  être 
réuni ,  et  dont  il  se  distingue  par  une  capsule  non  pulpeuse, 
uniloculaire ,  à  deux  valves,  contenant  des  semences  nom- 
breuses et  fort  petites. 

Son  calice  est  d'une  seule  pièce,  pentagone,  persistant,  à 
cinq  dé:.oupures  aiguës  ;  la  corolle  velue  ;  son  tube  un  peu 
courbé  et  cylindrique  à  sa  base ,  puis  en  bosse  et  ventru  vers 
aon  sommet  ;  Torifice  étroit ,  resserré  ;  le  limbe  court ,  à  cinq 
lobes  arrondie  ;  quatre  étamines  didynames,  plus  courtes  que 
la  corolle;  les  anthères  arrondies  et  conniventes.  L'ovaire  su- 
périeur, alongé;  le  style  filiforme  et  pileux,  plus  court  que 
les  étamines  ;  le  stigmate  à  deux  lobes  ;  une  grosse  glande  uni- 
latérale ,  échancrée ,  placée  à  la  base  de  l'ovaire. 
•>  Vandelli,  FLor.  lusit.  et  bras,  ^  pag.  41  ,  tab.  3o,  fig.  18  et 
19,  auteur  de  ce  genre ,  en  a  mentionné  deux  espèces,  l'une 
a  feuilles  larges,  lancéolées,  oblongues,  pétiolées  ,  opposées; 
les  folioles  d  u  calice  glabres,  dentées,  arrondiei  (fig,  1 8).  L'autre 


ORO  4S7 

a  des  tiges,  grimpantes ,  radicantes ,  garnies  de  feuilles  oblon- 
gués,  opposées,  pétiolëes;  les  pétioles  de  couleur  purpurine; 
le  calice  de  couleur  écarlate;  «es  diwsions  ovales,  lancéolées, 
pileuses  à  leurs  bords;  sa. corolle  hfrissée;  ses  lobes  jaunâtres» 
Ces  plantes  croissent  au  Brésil.  (Poir.) 

OROBANCHOÏDES.  (Bot.)  On  avoit  donné  primitivement 
ice  nom  au  genre  nommé  ensuite  Monotropa  par  Linnseus, 
lequel  a  quelque  Affinité  avec  lui  par  son  port ,  mais  en  difTère 
beaucoup  par  d'autres  caractères,  qui  ont  engagé  quelques 
auteurs  à  le  rapprocher  de  la  pyrole*  (J.) 

OROBE;  Orobus,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones poly  pétales  ,  de  la  famille  des  légumineuses,  Juss.,  çt 
de  la  diadelphie  décandriè,  Linn. ,  qui  a  pour  principaux  ca- 
ractères: Un  calice  monophylle,  à  cinq  dents,  dont  les  deux 
supérieures  plus  courtes;  une  corolle  papilionacée ,  à  éten« 
dard  cordiforme ,  à  ailes  oblongues  et  conniventes ,  et  à  carène 
montante,  aiguë,  divisée  en  deux  à  sa  base;  dix  étamines 
diadelphes;  un  ovaire  supère,  cylindrique,  surmonté  d'un 
style  filiforme ,  courbé ,  terminé  par  un  stigmate  pubescent  ; 
une  gousse  oblongue ,  cylindrique ,  terminée  par  une  pointe 
formée  du  style  persistant,  à  une  loge  s'ouvrant  en  deux 
valves  et  contenant  plusieurs  graines  arrondies. 

Les  probes  sont  des  plantes  herbacées ,  vivaces  par  leurs 
racines,  à  feuilles  ailées  sans  impaire,  terminées  par  un  filet 
droit  et  non  roulé;  leurs  fleurs,  souvent  d'un  assez  joli  as- 
pect, sont  disposées  en  grappes  simples  et  axillaires.  Ils  dif- 
fèrent peu  des  gesses,  des  pois  et  des  vesces.  On  en  connolt 
environ  quarante  espèces,  parmi  lesquelles  nous  citerons 
seulement  les  plus  remarquables. 

Orobe  jaune;  Orobus  luteus,  Linn. ,  Spee»,  1028.  Ses  tiges 
sont  droites ,  anguleuses,  glabres,  hautes  de  quinze  à  vingt 
pouces,  souvent  rameuses,  garnies  de  feuilles  composées  de 
six  à  dix  folioles  lancéolées ,  vertes  en  dessus ,  glauques  en 
dessous ,  et  accompagnées  de  stipules  grandes ,  dentées  à  leur 
base.  Les  fleurs  sont  jaunes,  assez  grandes,  disposées  au  nom- 
bre de  huit  à  douze,  en  grappe  lâche,  portée  sur  un  pédon- 
cule au  moins  de  la  longueur  des  feuilles.  Cette  espèce  croit 
dans  les  pâturages  et  les  bois  des  Alpes,  des  Pyrénées,  des 
montagnes  de  la  Suisse ,  de  TAllemagnc ,  etc. 


458  ORO 

Orobb  y aimtannier ;  Orohus  vernus ,  Linn.,  Spee*,  1028.  Sa 
racine  est  rampante,  fibreuse  j  elle  produit  une  ou  plusieurs 
tiges  droites,  anguleuseï^  hautes  de  huit  pouces  k  un  pied, 
garnies  de  feuilles  ailées ytcomposées  de  quatre  à  six  folioles 
ovales -lancéolées,,  très -glabres,  et  munies  à  leur  base  de 
stipules,  entières,  semi-sagittées.  Les  fleurs  sont  bleuâtres  ou 
purpurines ,  portées ,  au  nombre  de  quatre  à  huit ,  sur  un 
pédoucule  à  peu  près  égal  aux  feuilles ,  et  formant  une  petite 
grappe  d'un  assez  joli  aspect.  Cette  espèce  croît  dans  les  bois, 
en  France  et  dans  le  Nord  de  TEurope*  Tous  les  bestiaux, 
et  principalement  les  chevaux,  Taiment  beaucoup,  M.  Bosc 
croit  qu'il  seroit  avantageux  de  la  cultiver  conuue  fourrage 
précoce. 

Oaobe  tubéreux;  Orohus  tuherosusj  Linn.,  Spee* ,  1028.  Ses 
racines  sont  fibreuses,  pourvues  çà  et  là  de  petits  tubercules; 
elles  produisent  des  tiges  anguleuses,  rameuses,  un  peu  cou- 
chées à  leur  ba^e ,  hautes  de  six  à  huit  pouces ,  garnies  de 
feuilles  ailées,  composées  de  quatre  à  six  folioles  ovales* 
oblongues ,  linéaires  dans  une  variété ,  d'un  beau  vert  en 
dessus,  glauques  en  dessous.  Ses  fleurs  sont  purpurines, 
portées  deux  à  quatre  ensemble  sur  chaque  pédoncule.  Cette 
plante  n'est  pas  rare,  en  France  et  en  Europe,  dans  les  pàtu* 
rages  et  les  bois.  Ses  feuilles  sont  du  goût  de  tous  les  bes« 
tiaux,  et  les  cochons  sont  avides  de  ses  tubercules  radicauxi 
Ces  petites  tubérosités,  à  peu  près  de  la  grosseur  des  noi^ 
settes,  sont  assez  bonnes  à  manger  après  avoir  été  cuites  dans 
l'eau.  En  Ecosse ,  pays  où  elles  viennent  naturellement  en 
grande  abondance ,  les  habitans  des  montagnes  les  ramas- 
sent, les  font  sécher  et  les  emploient  ensuite  comme  aliment 
dans  leurs  voyages.  En  y  ajoutant  de  l'eau  et  un  peu  de  le- 
vain ,  ils  les  font  fermenter  et  en  préparent  une  boisson  qui 
est  douce ,  rafraîchissante  et  salubre. 

Oaobe  blanc;  Orohus  alhus,  Linn. ,  SuppL,  327.  Sa  tige  est 
droite,  simple,  légèrement  anguleuse,  haute  de  huit  à  douze 
pouces,  garnie  à^  feuilles  composées  de  quatre  folioles  li* 
néaires.  Les  fleurs^  sont  d'un  blanc  jaunâtre ,  de  grandeur 
médiocre,  disposées,  quatre  à  huit  ensemble  ,  en  une  grappe 
portée  sur  un  pédoncule  une  fois  plus  long  que  les  feuilleSé 
Cette  espèce  croit  dans  les  prairies  des  montagnes^  en  France ^ 
en  Autriche  9.  en  Hongrie ,  etc. 


ORO  459 

Obobe  noir;  Orohuê  niger,  Lion.,  5pee.,  ioa8«  Ses  tiges 
Bont  droites,  anguleuses,  rameuses,  garnies  de  feuilles  com-^ 
posées  de  huit  à  douze  folioles  ovales  ^  d'un  vert  un  peu 
glauque;  ses  fleurs  sont  d'un  violet  bleuâtre,  disposées, 
quatre  à  huit  ensemble,  en  "une  petite  grappe  portée  sur  ua 
pédoncule  de  la  longueur  des  feuilles.  Toute  la  plante  prend , 
en  se  desséchant,  une  teinte  brune  noirâtre.  Elle  croit  dans 
les  bois,  en  France  et  dans  le  Nord  de  l'Europe.  (L.  D.) 

OROBE  BATARD ,  OROBE  DES  BOUTIQUES.  (Bot.)  Noms 
vulgaires  de  la  lentille  ervilie.  (L.  D.) 

OROBITE.  {Min.)  On  donne  ce  nom  au  calcaire  eoncré- 
tionné  sphéroïdal ,  dont  les  grains  arrondis  sont  à  peu  prés  de 
la  grosseur  d'une  fève.  C'est  tantôt  un  calcaire  de  formation 
récente,  tantôt  un  calcaire  oolithique  que  nous  désignons  sous 
le  nom  d'oolithe  nodulaire.  Voyez  Chaux  carbonatée  ooli« 

THE.    (B.  ) 

OROBOUTAN.  (Bot.)  Nom  donné,  suivant  Daléchamps, 
a  un  grand  arbre  du  Brésil,  qui  croit,  dit- il ,  surtout  en  la 
province  de  Morpion  et  au  cap  de  Fric.  Son  bois,  trés-dur, 
d'un  beau  rouge  dans  le  centre,  est  très-recherché  pour  les 
teintures.  La  description  et  la  figure  que' cet  auteur  en 
donne,  sont  trop  incomplètes  pour  qu'on  puisse  le  rapporter 
à  quelque  genre  connu,  (J.) 

ORÛBUS.  {Bot.)  Ce  nom  latin  de  l'orobe,  genre  de  plantes 
légumineuses ,  a  été  aussi  donné  par  Matthiole ,  Daléchamps  et 
C.  Bauhin  à  l'ecs ,  er^'um  ervilia  ;  par  Plukenet ,  au  gaUga 
virginiana.  (J.) 

ORONBUNKE,  ORMKAGE.  {Bol.)  Noms  du  pteris  aqui^ 
lina,  espèce  de  fougère,  en  Suède.  Voyez  Pteris.  (Lem.) 

ORONCE,  Orontium.  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylé* 
dones ,  à  fleurs  incomplètes ,  de  la  famille  des  aroïdes ,  de 
Vhexandrie  monogynie  de  Linnasus ,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  spadice  cylindrique ,  chargé  de  fleurs  herma» 
phrodites,  composées  d'une  corolle  (ou  calice)  à  six  pétales 
persistans;  point  de  calice;  six  étamines;  les  iilamens  très- 
courts,  alternes  avec  les  pétales,  les  anthères  à  deux  loges; 
un  ovaire  supérieur;  point  de  style;  un  stigmate  bifide.  Le 
fruit  est  un  follicule  mince,  monospenne,  recouvert  par  la 
corolle ,  enfoncé  dans  le  spadice. 


46o  ORO 

On  trouve  dans  le  Synopsis  de  M.  Persoon ,  un  genre  Oror^ 
tiuniy  que  cet  auteur  a  établi  pour  Yantirrhinum  orôntium  et 
quelques  autres  espèces  de  Linné.  Celui  dont  il  est  ici  question 
s'y  trouve  également.  En  conservant  ce  nouveau  genre,  il 
sera  essentiel  d'en  changer  le  nom. 

OaoNCB  AQUATIQUE;  Orontiumaquoticum,  Linn. ,  Aman»  aead,, 
5 ,  pag.  17  ,  tab.  1 ,  6g.  3  ;  Catesb.,  CaroLj  1 ,  tab.  82  ;  LameL, 
JIL  gen.,  tab.  aSi ,  fig.  2.  Cette  plante  s'élève  k  la  hauteur  de 
sept  à  huit  pouces  en  une  hampe  cylindrique,  très -glabre, 
couverte  de  points  blancs.  Sa  base  €st  entourée  de  quelques 
feuilles  glabres ,  ovales ,  lancéolées ,  aiguës ,  très-entières ,  ré- 
trécies  en  pétiole  ;  la  racine  est  profonde  et  charnue.  Les  fleun 
sont  réunies  en  un  épi  grêle ,  très-serré  sur  un  spadice  ou  ré- 
ceptacle commun ,  long  d'environ  un  pouce  et  demi.  Cette 
plante  croît  aux  lieux  aquatiques ,  dans  la  Virginie  et  le 
Canada. 

Oronce  du  Japon;  Orontium  japonieuniy  Thunb. ,  FL  jap,, 
144  9  Lamck. ,  IlL  gen.^  tab.  25 1 ,  fig.  1  ;  Bancks ,  Iconm;  KempL, 
tab.  1 2 ,  fig.  2  ;  Bot.  Magaz.^  tab.  898.  Cette  espèce  est  pourvue 
d'une  grosse  racine  charnue,  couverte  de  très-longues  fibres 
capillaires  ;  elles  produisent  des  feuilles  en  lame  d'épée ,  beau- 
coup plus  longues  que  la  hampe ,  roulées  et  rétrécies  à  leur 
base,  longues  de  deux  pieds,  larges  de  deux  pouces ,  àner< 
vures  saillantes.  La  hampe  est  droite,  glabre,  cylindrique, 
haute  de  trois  ou  quatre  pouces,  terminée  par  un  gros  épi 
ovale ,  d'environ  un  pouce  de  long.  Cette  plante  croit  au 
Japon. 

Oronge  delà  Cochinchine;  Orontium  coohinchinensa ,  Lour. , 
Flor  coehin.,  1 ,  pag.  2  58.  Plaate  des  marais  de  la  Chine  et  de 
la  Cochinchine,  dont  les  rameaux  sont  simples,  rampans, 
articulés ,  cannelés  proche  leurs  articulations ,  légèrement 
aromatiques  ;  les  feuilles  sont  longues  de  trois  pieds  ,  larges 
d'un  pouce,  ensiformes,  glabres,  à  côtes  saillantes  des  deux 
côtés  ;  du  centre  des  feuilles  sort  un  spadice  roide  ,  cylindri- 
que, long  de  deux  pouces,  chargé  de  fleurs  sessiles;  lé  fruit 
est  une  baie  sèche ,  arrondie ,  monosperme ,  presque  semblable 
à  un  follicule.  (  Poir.  ) 

ORONETA.  {OrnUh.)  Nom  catalan  de  l'hirondelle  de 
cheminée,  hirundo  domesUct^,  Linn.  (Ch.  D.) 


ORO  461 

ORONdESi  (Bot.)  Ce  nom,  qui  dérive  des  deux  mots 
latins ,  OAtreus  fungus  ,  champignon  doré ,  est  spécialement 
affecté  à  Vamanita  aurantiaca^  Pers«,  dont  la  couleur  est  d'un 
beau  jaune  orangé;  mais,  depuis,  Paulet  Ta  étendu  à  plu- 
sieurs autres  espèces  de  champignons  qui  se  rapprochent  de 
l'espèce  ci- dessus  par  le  stipe  renflé  et  bulbeux  à  la  baséî 
en  outre,  presque  toutes  les  espèces  sont  également  enve- 
loppées, dans  leur  jeunesse,  dans  un  volva,  espèce  débourse, 
dont  la  présence  forme  le  caractère  distinctif  du  genre  Aaluir' 
rûta  d'avec  celui  des  Agaricus  (voyez  Fonce).  Quoique  ce  soit 
un  assez  bon  caractère,  la  plupart  des  naturalistes  refusedt 
de  séparer  ces  deux  genres,  et  notaçiment  Pries,  qui,  dans  sa 
Mjrcologie,  )> résente  les  amanites  en  deux  sections  distinctes, 
qu'il  désigne  par  amanita  et  volvaria.  Quoi  qu'il  en  soit ,  les 
oronges  décrites  par  Paulet  rentrent  dans  sa  famille  des  huU 
heux  y  qui  renferme  les  agarijas  et  les  amanites ,  chez  les- 
quels le  stipe  ou  la  tige  a  la  base  renflée  en  forme  de  bulbe 
ou  d'oignon  en  partie  enfoncé  en  terre.  Ces  champignons  ^ 
d'une  forme  ordinairement  régulière  ,  sont  généralement 
ornés  de  couleurs  vives  et  décidées;  ils  répandent  une  odeur 
communément  vireuse  et  exaltée  :  leur  substance  est  molle, 
elle  tend  à  se  corrompre  plus  promptement.  Ces  champignons 
sont  presque  tous  vénéneux  ou  suspects;  on  peut  les  parta- 
ger en  sept  sections ,  savoir  t 

1.**  Section,  Les  Bulbeux  nus,  qui,  n'ayant  point  de  volva, 
sont  des  véritables  agaricus^  ils  forment  une  seule  espèce  y 
le  Grand  Parasol. 

2,*  Section,  Les  Bulbeux  a  collet.  Ceux-ci  offrent  au  som- 
met du  stipe  un  collet  ou  anneau,  reste  du  voile  qui  recou- 
vre les  feuillets  dans  leur  jeunesse.  11  y  en  a  trois  espèces  : 
le  BuLBEDx  GERcé,  Paul.,  Trait.,  a ,  pag.  Soy ,  pK  i5o,  fig.  1,2; 
le  Bulbeux  satiné  et  rayé,  Paul.,  l,  c,  fîg.  3;  et  le  Petit  3ul- 
BEUx  CIRE-JAUNE,  Paul. ,  L  c. ,  fig.  4,  qui  ne  paroit  pas  diffé- 
rer de  ragaricifs  ceraceus ,  Jacq.  Ces  trois  espèces  suspectes 
se  rencontrent  aux  environs  de  Paris. 

3/  Section.  Les  Bulbeux  a  bourse  ou  Oronges  sans  collet. 
Ceux-ci  ont  un  volva  et  sont  privés  de  collet;  il  y  en  a 
quatre  espèces,  savoir  ;  POronge  sucrée,  I'Orongb  SATiNis. 

rOaONGS  DBS  VIGNES  et  rOl^ONGB  SOURIS. 


4^2  ORO 

I.  La  première,  TOronce  sucriée  (Paul,,  Trait* ,  a ,  pé  5og, 
pL  i5i ,  fig.  1  ) ,  a  une  saveur  sensiblement  sucrée  quand  oa 
la  goûte.  Elle  est  d'une  belle  couleur  chamois  et  s'élève  à 
quatre  ou  cinq  pouces;  le  Tolva  et  les  feuillets  sont  blancs; 
le  chapeau  offre  des  stries  rayonnées  aux  points  d'insertion 
des  feuillets  en  dessous. 

II.  La  deuxième,  I'Oronge  SATINEE  (Paul.,  Le,  3io,pLi5i, 
fig.  2),  a  la  surface  du  chapeau  très- unie ,  semblable  à  du 
satin  gris  de  lin  ou  cendré;  le  volva  et  les  feuillets  sont  trés' 
blancs.  Ce  champignon  a  une  saveur  et  une  odeur  qui  oe 
sont  pas  agréables.  On  le  trouve  dans  les  bois  à  Saint- Ger- 
main ,  à  Meudon ,  *  etcf  ^ 

Paulet  rapproche  de  Voronge  satinée  trois  autres  espèces, 
décrites  par  Mîchéli  et  dont  une  (Mich.,  Gen. ,  pi.  76,  û^» 
6 ,  c.  )  est  donnée  pour  Vagarîcus  homhjcinus ,  Schœff. ,  tab.  98, 
ou  amanitn  oalyptrata ,  Lamck. ,  Encycl.,  que  M.  Persoondit 
être  son  amanita  incamata.  D'après  Michéli  il  seroit  comestible. 

III.  La  troisième,  I'Oronce  des  vignes  (PauL,  Trait.,  a, 
pag.  3i  1 ,  pi.  i5i ,  fig.  3),  qui  se  trouve  en  automne  dans  les 
terres  sablonneuses,  à  l'ombre  de  la  vigne,  est  d'un  gris  foncé 
et  comme  soyeux.  Le  volva  est  blanc  et  les  feuillets  sont  un 
peu  couleur  de  chair;  sa  substance  est  molle,  insipide  et 
s'altère  bientôt.  Paulet  croit  qu'elle  est  analogue  au  cham* 
pignon  figuré  par  Plumier, Trait,  des  Fougères  ,  pi.  1 67  ,  %g,  F, 
Boletus ,  et  qu'il  rapproche  de  rOnoNGE  des  sots  ou  stulto' 
Tum  boletus  de  Steerbeck,  tab.  20,  fîg.  D. 

IV.  La  quatrième,  l'O  ronge  souris  (  Paul. ,  Trait. ,  2  ,p.  3ii, 
pi.  161 ,  fig.  4,  6;  Agaricus  Pico,  Mém.  soc.  roy.  méd.,  vol.  3, 
avec  fig«)  est  le  plus  pernicieux  de  tous  les  amanites  et  cause 
des  accidens  mortels  aux  personnes  qui  en  mangent  impni' 
demment.  Il  croit  en  Italie  et  surtout  en  Piémont  ,  aux  bords 
des  chemins,  en  automne.  Il  a  une  forme  élancée,  conique; 
sa  couleur  est  le  gris  de  souris  comme  satiné  en  dessus; 
ses  feuillets  sont  d'un  blanc  lavé  de  jaunâtre;  son  stipe  est 
blanc  sale,  tortueux,  haut  de  quatre  à  cinq  pouces;  il  porte 
un  chapeau  d'un  pouce  et  demi  d'étendue. 

4.*  Sectioué  Les  Bulbeux  a  bourse  colletés.  Ils  ont  un 
Tolva  et  un  anneau  ou  collet  au  sommet  du  stipe.  Paulet  en 
admet  deux  espèces  :  I'Oeongb  choix  de  Maltb  (PauL,  /.  c. , 


ORO  46S 

pag%  3i5,  pi.  iSa  ,  fig.  1  ),  dont  le  chapeau  sWvre'en  cînit 
ou  six  portions  égales ,  représentant  en  quelque  sorte  une 
croix  de  Malte  ;  sa  couleur  est  d'un  rouge  de  chair  pâle  t 
sa  substance  )  dit  Paulet,  ressemble  plutôt  à  celle  de  la  chair 
animale ,  qu'à  la  pulpe  d'un  champignon.  Il  s'élève  à  trois  om 
quatre  pouces  :  il  a  le  parfum  du  champignon  pu  du  mous-^ 
seron  extrêmement  exalté  ;  cependant  des  expériences  prou- 
vent qu'il  est  très^mairaisant  :  on  le  trouve  9  en  Août^  dans 
les  bois  y  à  Pantin  prés  Paris. 

V.  L'Oronge  couLEOvaE  (  Paul. ,  Trait. ,  a ,  pag.  3 1 7 ,  pL  1 5a , 
fig.  2  ) ,  offre  un  chapeau  couleur  de  chair  tendre  ou  cou* 
leur  de  noisette.  Il  est  régulier  et  porté  sur  un  stipe  blauc  ^ 
un  peu  peluché;  sa  chair  est  blanche.  On  trouve  cette  oronge 
dans  le  bois  de  Meudon  ;  elle  n'a  rien  qui  annonce  des  qu»< 
lités  suspectes. 

5.^  Sectioué  Les  Bulbeux  en  coque  et  sans  collet.  Ils  ont 
un  volva  épais  et  point  d'anneau  ;  il  y  en  a  deux  sortes. 

VI.  L'Oronge  tannée  (  Paul* ,  Tr. ,  2 ,  pag*  3 1 7  ^  pi.  1 53 ,  fig« 
1,2)  s'élève  à  trois  ou  quatre  pouces  de  hauteur.  Lorsqu'elle 
est  contenue  dans  son  volva,  elle  ressemble  à  un  œuf  un  peu 
alongé  ;  son  chapeau  est  couleur  de  marron  foncé;  il  est 
sujet  à  se  fendre  et  n'a  d'autre  chair  que  celle  des  feuillets ^ 
dont  la  saillie  le  rend  rayé;  le  stipe  et  le  volva,  d'abord 
blancs  ,  prennent  ensuite  une  teinte  fauve.  On  trouve  ce 
champignon  en  automne  dans  les  bois  de  Marly. 

Vn.  La Coquemelle ( Paul. ,  Tr. ,  2  ,  p..3i8,pL  i33,  fig. 3-5; 
AmaniU  alba,  Pers. ,  Ch.  comm.,  pag.  177;  Agaricus  ovoideus, 
Bull.,  Ch.,  tab.364;  Dec,  FI.  fr.;  Cùecpla,  Michel.,  Gen.  ï85} 
vulgairement  CoucoumelU ,  Coquemelle ,  Champignon  blanc , 
Oronge  blanche).  Cette  espèce,  qui  croît  particulièrement  en 
Italie  et  en  Languedoc,  est  très-recherchée  pour  la  table;  elle 
a  toutes  les  qualités  des  meilleurs  champignons  et  des  plus  dé- 
licats :  on  la  prépare  comme  Voronge  franche.  Elle  est  d'un 
beau  blanc ,  avec  le  chapeau  lisse  sur  le  bord  et  les  feuillets 
étroits  d'un  rose  tendre  :  elle  roussit  un  peu  avec  l'âge. 
Lorsque  ce  champignon  est  encore  enfermé  dans  son  volva, 
il  ressemble  à  un  œuf  de  poule  ou  bien  à  une  coque ,  d'où  vient 
son  nom.  Cette  enveloppe  blanche,  épaisse,  se  déchire  assez 
souvent  en  deux  parties^  dont  l'une  reste  attachée  à  la  base 


AH  ORO 

do  itipé,  et  Taitfre  collée  au   chapeati.  Bulliârd  amioiice 
AToir  trouvé  cette  plante  k  Fontainebleau* 

6«*  Section.  Les  Bulbeux  sn  coque  si  colletûs  ,  qui  ont  un 
Tolva  et  un  collet  rabattus  sur  le  stipe.  Il  y  en  a  deux  e*- 

péces  :  rOnONGB  FBANCHE  ,  Ct  I'OrONGB  CI6UB. 

VIII.  L'OrONOE  FRANCHE  OU  TORONeB  JAUNE  d'œUF  (Paul.,  TT,f 

a  9  pag.  3i9,  pi.  1649  fig*  i-3;  Amanita  OMrantiaca,  Pen., 
Champ,  comm. ,  pag.  174 ,  pL  1  ;  Agaricus  aurantiacas ,  Bull., 
Hist.  champ.  9  pi.  120  [voyez  12.*  cahier  des  planches  de  ce 
Dictionnaire  ]  î  Agaricus  cœsareus,  Schaeff. ,  tab.  238,  247; 
Pries,  Syst.  myc,^  1,  pag*  i5  ;  Mich.,  tab.  77,  fig.  1;  Steer* 
beck,  tab.  4,  fig.  D  £  F;  El¥tlla  Ciceranis^  Batt* ,  p.  37, 
tab.  4).  Ce  champignon  paroit  être  connu  depuis  long-^tempt, 
et  la  plupart  des  botanistes  ne  doutent  pas  que  ce  soit  le  hoUr 
Us  ou  boletus  mentionné  par  Pline ,  cité  dans  les  écrits  de 
Cicéroti,  d'Horace,  de  Juveoal ,  de  Martial,  d'Apicios, 
etc.,  et  qui  faisoit  tellement  les  délices  des  Romains ,  qu'il 
mérita  d'être  mentionné  par  ces  auteurs  célèbres  et  d'être 
nommé  le  champignon  des  Césars,  le  prince  des  cTuunpi- 
gnons»  Martial  suppose  qu'il  est  plus  aisé  de  se  passer  d'or 
et  d'argent,  que  de  se  priver  de  ce  champignon  (Mart., 
Epig*,  lit.  XIII).  Pline  dit  positivement  qu'il  sort  d'un  voIys 
et  qu'il  ressemble  dans  son  enfance  à  un  jaune  d'œuf  encore 
d;.'ns  sa  coque,  laquelle,  s'ouvrant ,  lui  livre  passage  et  permet 
son  développement,  et  que  sa  durée  est  de  sept  jours. 

L'orODge  franche ,  appelée  aussi  oronge  ,  dorade ,  jaune 
d^auf,  cadran,  boulets,  oumégal  [ot^um  gallincc^yendorguez^au- 
lonjal ,  jazeran  ou  jasseran  daus  les  Vosges ,  coccolo ,  uovols 
en  Toscane,  hole  real  en  Piémont,  jouit  encore  de  son  an- 
tique célébrité ,  et  est  encore  fort  recherchée  dan.*i  tous  lei 
pays  où  elle  croit. 

L'oronge  sort  d'un  volva  d'un  beau  blanc  ;  son  chapeau, 
d'une  belle  couleur  d'orange  ou  de  jaune  d'œuf ,  est  régu* 
lier,  de  quatre  à  six  pouces  de  diamètre,  strié  sur  les  bords 
et  même  fendu  $  il  s'élève  à  six  ou  sept  pouces,  sur  un  stipe 
plat  d'un  jaune  pâle,  avec  une  collerette  qui  le  recouvre 
en  partie  ;  le  dessous  du  chapeau  est  amplement  garni  de 
feuillets  épais ,  arqués ,  jaunâtres.  Ce  champignon  croît  dans 
les  partie   tempérées  et  méridionales  de  TËurope  ;  il  est  ia- 


N 


ORO  -  465 

dlquë,  avec  doute,  en  Norwége  :  il  paroit  cependant  qu'on 
ne  le  trouve  plus  au-delà  de  5a ^  de  latitude.  Il  croît ^ 
mais  rarement,  dans  les  bois  aux  environs  de  Paris,  a  Fon-' 
tainebleau,  Meudon,  Senard  ,  Grosbois,  Tile  Adam,  etc.; 
il  sy  rencontre  particulièrement  lorsque  Tautomne  est  douce 
et  pluvieuse. 

On  ne  peut  rien  manger  de  plus  délicieux  que  Toronge  ; 
un  empereur  romain  Tappeloit  le  manger  des  dieux^  et  c'est 
la  raison  pour  laquelle  les  Latins  désignoient  spécialement 
ce  champignon  parfungus  cœsareus.  Suivant  Apicius ,  on  l'ap- 
prétoit  dans  le  vin  cuit  avec  un  bouquet  de  coriandre  ^  ou 
dans  le  jus  des  viandes,  avec  Tassaisonnement  ordinaire;  on 
ajoutoit  pour  liaison  le  miel,  Thuile  et  les  jaunes  d'œufs* 
Maintenant  on  apprête  Toronge  dififéremment  :  la  meilleure 
manière  consiste ,  après  Favoir  bien  choisie  et  l'avoir  éplu- 
chée, c'est-à-dire  dépouillée  de  sa  peau  et  enlevée  sa  tige,  à 
la  faire  cuire  renversée  sur  un  plat  ou  autre  ustensile ,  sa 
cavité  garnie  de  fînes  herbes,  de  mie  de  pain,  d'ail,  de  poi- 
vre, de  sel  et  des  hachures  de  sa  tige,  le  tout  arrosé  d'huile 
d'olive;  c'est  ce  qu'on  nomme  à  la  barigoule  et  à  la  provençale. 

L'oronge  ne  se  garde  pas  plus  d'un  ou  deux  jours  fraîche. 
On  la  conserve  néanmoins  dans  Thuile;  c'est  ce  qu'on  appelle 
oronge  marinéey  dont  on  fait  commerce  en  Italie,  et  sur- 
tout à  Gènes.  L'oronge  mise  dans  l'huile,  y  éprouve  un  com- 
mencement de  fermentation  acide  ,  puis  se  conserve  des 
années  entières  :  il  lui  demeure  un  goût  acidulé  assez  ana- 
logue au  goût  de  l'aubergine.  Quelquefois,  avant  de  mettre 
l'oronge  dans  l'huile,  on  la  coupe  par  morceaux,  après  avoir 
enlevé  le  volva  et  le  voile;  on  étale  ces  morceaux  dans  un 
lieu  très-chaud  et  très-sec,  et  lorsqu'ils  sont  bien  desséchés, 
on  les  conserve  ainsi  ou  bien  dans  l'huile  :  alors  l'oronge  se 
maintient  très- bien  et  sans  goût  acide.  On  garde  encore  ce 
champignon  dans  de  l'eau  salée  ou  pure  qu'on  renouvelle  ; 
mais  préalablement  il  faut  le  faire  bouillir  un  peu  dans  de 
l'eau.  Dans  toutes  ces  manières  il  perd  une  partie  de  son  par- 
fum et  de  ses  bonnes  qualités ,  et ,  dans  tous  les  cas ,  on  ne 
peut  nier  que  de  tout  temps  on  lui  a  reconnu  des  qualités 
indigestes. 

IX.  L'Oronge  ciguë  (Paul.,  Trait.,  3,  pag.  626,  pi.  iS$ 
36.  3o 


466  ORO 

et  1 56  ;  Agaricus  phalloïdes^  Pries,  Mjye.  syst, ,  2  y  pag.  i3  ;  Ama' 
nita  venenosa ,  Pers.,  Ch.  com.,  pag.  178),  Le  plus  mortel  de 
tous  les  champignons ,  comme  il  est  prouvé  par  des  exem- 
ples nombreux  et  des  expériences  multipliées  rapportées  par 
Paulet.  Sa  couleur  dominante  est  le  jaunâtre  ou  le  vert  jau- 
nâtre; sa  chair  et  ses  feuillets  sont  blancs;  le  chapeau  est  un 
peu  écailieux ,  lisse  sur  le  bord  ;  le  stipe  est  creux  vers  le 
haut ,  bulbeux  k  la  ba&e ,  entouré  par  le  volva.  Paulet  dis-  , 
tingue  trois  variétés  de  Foronge  ciguë,  lesquelles  sont  trois 
espèces  bien  distinctes  pour  beaucoup  de  botanistes.  Pries 
admet  cinq  variétés;  voici  les  trois  indiquées  par  Paulet. 

L'Oronge ciGUE  jaunâtre  (Paul., Trait., 2  ,  pag.  3 2 6, pi.  i55, 
^g*  1  ~4  9  et  pi.  i56 ,  fig.  1  ;  Amanita  citrina,  Pers.  ;  Agajicus 
eitrinus ,  Schaeff. ,  tab.  20).  Son  chapeau  est  d'un  jaune  de 
citron  ou  de  gomme-gutte,  uni,  sans  écaille;  le  stipe  et  les 
feuillets  sont  d'un  blanc  jaunâtre.  Ce  champignon  s'élève  à 
cinq  ou  six  pouces  de  hauteur;  on  le  trouve,  en  automne, 
dans  les  bois ,  en  Prance ,  en  Italie ,  en  Allemagne.  On  le 
nomme  dans  les  campagnes  le  luit-  vert  'et  vert  de  gris.  Il  se 
plaît  dans  les  terres  légères,  sablonneuses,  mêlées  de  feuilles; 
il  se  conserve  huit  à  dix  jours:  il  n'est  jamais  attaqué  par  les 
larves  d'insectes  et  les  limaces.  Lorsqu'il  est  dans  sa  matu- 
rité, il  a  une  odeur  forte  et  virulente. 

L'Oronge  ciguë  verte  (Paul. ,  /.  c. ,  pi.  1 56  ,  fîg.  1  et  2  ;  Ama- 
nita viridis ,  Pers. ,  Champ,  comm. ,  pag.  1 8 1 ,  pi.  2  ,  fig.  2  ;  Aga- 
ricus bulhosus,  Bull.,  tab.  2,  pag.  108  et  677,  fig.  D  ).  Cette 
oronge  est  de  couleur  d'herbe ,  quelquefois  olivâtre  ou  grisâ- 
tre ;  le  bulbe  de  son  stipe  est  plus  arrondi ,  tandis  qu'il  est 
aplati  dans  l'oronge  précédente  et  Toronge  suivante;  son  cha- 
peau est  communément  glabre  et  n'offre  point  de  débris  du 
volva.  Ce  champignon  devient  un  peu  plus  grand  quç  le  pré- 
cédent; sa  saveur  et  son  odeur  sont  les  mêmes,  mais  plus 
exaltées. 

L'Oronge  gigue  blanche  (Paul.,  /.  c. ,  pag.  i56,  fig.  3,4; 
Am.  bulbosa  alba,  Pers.;  A  g,  bulbosus ,  Schaeff.,  tab.  241  ;  Ag. 
bulbosus  vernus,  Bull.,  tab.  108).  Ce  champignon,  heureuse- 
ment moins  commun  que  les  précédens ,  est  celui  qui  occa- 
sionne les  accidens  les  plus  funestes.  Sa  couleur,  entièrement 
blanche,  et  sa  petite  taille  de  deux  à  trois  pouces,  peuvent 


•     ORO  467 

le  faire  confondre  avec  le  champignon  de  couche,  qui  s'en 
distingue  cependant  suffisamment  par  ses  feuillets  rougeàtres 
et  Tabsence  de  votva.  Suivant  Paulet ,  la  couleur  blanche  de 
cette  oronge  prend  une  teinte  jaunâtre  dans  la  maturitéé  Son 
odeur  n'a  rien  de  désagréable. 

7/  Section.  Les  Bulbeux  mouchetés  sont  des  amanites  qui 
présentent  un  anneau  ou  collet;  un  yolva  constamment,  et 
même  en  sortant  de  terre ,  divisé  en  plusieurs  parties  ;  un  bulbe 
mollasse.  Ils  répandent  une  odeur  forte  et  leur  usage  est  à 
redouter.  On  en  compte  dix  espèces,  dont  nous  indiquerons 
trois  ici;  savoir  :  Isl  fausse  oronge  ou  champignon  rouge,  le  bul' 
beux  jaune  et  blanc,  et  V oronge  perlée  ;  les  autres  sont  décrites 
à  leur  nom  :  le  grivelé  visqueux,  le  gris  perlé,  le  rougeâtre  truite  j 
la  pomme  de  pin,  la  noix  à  diamans,  la  petite  râpe  et  l&  palette 
à  dards, 

X.  La  FAUSSE  Oronge  ou  Champignon  rougb  (Paul.,Tr. ,  a  , 
p.  346,  pi.  167  ,  fig.  1,2,5;  Michel. ,  t.  78  ,  fig.  3;  Agaricus 
muscarius,  Linn.;  Schsfif.,  tab.  27,  28 ;* Agaricus  pseudoauran» 
liacus ,  Bull.,  tab.  122;  Amanita  muscaria,  Pers. ;  Tignola  des 
Italiens;  voyez  le  12.*^  cahier  de  planches  de  ce  Dictionnaire). 
Ce  champignon,  que  Ton  peut  confondre  avec  Fo ronge  vraie, 
nJ*  VIII,  et  qui  en  est  bien  différent  par  ses  qualités,  puis- 
qu'il est  un  des  plus  dangereux  que  Ton  connoissc,  est  néan- 
moins très- distinct.  Il  s*élève  ordinairement  à  la  hauteur  de 
cinq  à  six  pouces;  son  chapeau  est  d'un  rouge  de  feu  qui 
passe  au  rouge  aurore,  au  rouge  pâle  et  doré,  au  doré,  et 
au  rouge  éteint ,  avec  de  petites  peaux  blanches ,  dispersées 
sans  ordre,  semblables  à  des  taches,  dont  la  surface  est  ordi- 
nairement couverte.  Ce  chapeau ,  parfaitement  circulaire, 
est  strié  sur  le  bord  ;  il  porte  en  dessous  des  feuillets  d'un 
beau  blanc  ;  le  stipe ,  plein  et  bulbeux  à  sa  base ,  est  égale- 
ment blanc.  Le  volva,  incomplet,  adhérent  d'abord  au 
bulbe  et  au  chapeau,  forme  sur  celui-ci  les  verrues  ou 
peaux  anguleuses  et  blanches  qu'on  y  voit.  La  fausse  oronge 
se  plait  dans  les  bois  et  se  rencontre  par  toute  l'Europe  :  il 
est  constant  qu'elle  est  très- dangereuse  et  qu'elle  occasionne 
de  funestes  accidens  aux  personnes  qui  ont  l'imprudence  d'en 
manger;  cependant  il  paroit  que  chez  quelques  peuples  on 
en  fait  usage  :  si  Ton  en  croit  Withering,  en  Angleterre  on 


468  ORO    • 

vend  ce  champignon  tout  comme  les  autres.  Les  Kamtscha- 
dales  et  les  Ostiaques,  qui  le  nomment  mucho-moré,  tue- 
Inouche ,  en  préparent  avec  Ycpilobium  angustifolium  une 
boisson  spiritueuse  et  enivrante ,  qui ,  à  petite  dose ,  donne 
de  la  vigueur  et  fait  braver  le  danger;  mais  qui,  prise  à  haute 
dose,  occasionne  le  délire  et  la  folie,  accompagnés  de  désespoir. 
Uurine  des  personnes  qui  ont  bu  de  cette  liqueur,  produit  le 
même  effet  sur  leurs  malheureux  domestiques,  pour  lesquels 
c*est  un  régal.  -Trois  ou  quatre  individus  de  ce  champignon 
occasionnent  un  délire  foible  :  mais  à  la  dose  de  dix  il  occa- 
sionne l'ivresse;  écrasé  dans  Peau  il  stupéfait  les  mouches 
plutôt  qu'il  ne  les  (ue  ;  son  suc  fait  périr  les  punaises.  Ce 
champignon  paroît  assez  bien  indiqué  par  Pline ,  qui  désigne 
exactem.ent  les  mouchetures  du  chapeau.  Il  paroît  aussi  que 
ce  fut  lui  dont  Agrippine  fit  usage  pour  favoriser  ses  cri- 
minels desseins. 

XI.  Le  Bulbeux  jaune  et  blanc  (Paul. ,  Tr. ,  2  ,  p.  353  ,  pi.  iSB^ 
fig.  1  )  est  d'un  blanc  lavé  de  jaune  et  tacheté  de  jaune  ou  d'un 
brun  sale;  quelquefois  son  chapeau  est  muni  d'un  blanc  net 
ou  légèrement  jaune  ;  les  feuillets  sont  blancs,  ainsi  que  le 
stipe ,  dont  la  base  est  bulbeuse ,  arrondie  et  considérable.  II 
est  commun  aux  environs  de  Paris,  dans  les  bois;  ses  qualités 
sont  très-mauvaises. 

XII.  L'Oronge  ferlée  (Paul.,  L  c,  pag.  354,  pL  x&B  ,  fig.  1} 
présente  un  chapeau  d'une  belle  couleur  d'orange ,  avec  de 
petites  peaux  semblables  à  des  perles  ou  des  diamans  d'un 
très-bel  effet.  Ses  feuillets ,  sa  tige  et  sa  chair  sont  l>lancs. 
Il  paroît  que  le  collet  ou  anneau  manque  dans  cette  espèce; 
on  la  trouve  à  Meudon.  £lle  n'a  rien  qui  annonce  des  qua- 
lités suspectes. 

Paulet,  dans  sa  Synonymie  ,  indique  encore  un  assez  grand 
nombre  de  champignons  sous  le  nom  d'oronge  ;  ce  sont  tous 
des  amanites  ou ,  si  l'on  veut,  des  agaricus  à  volva.  Nous  n'en 
citerons  que  quelques-uns. 

L'Oronge  blanche.  Il  y  en  a  deux  espèces:  lafariniêre  unie  ou 
farinaccio  des  Italiens,  qui  est  grande,  entièrement  blanche, 
à  lamelles  nombreuses,  à  dentelures  multipliées,  à  stipe 
épais  et  annulé;  elle  répand  une  forte  odeur  de  farine  fraî- 
chement moulue.  La  seconde ,  Voronge  blanche ,  rayée  sur  les 


ÔRO  A^ 

bords,  est  Vagaricus  coccola^  Scopoli,  ou  coccola  de  Michéli; 
enfin ,  la  coquemelle ,  n.**  VII ,  plus  haut. 

L'Oronge  blanche  soyeuse.  Petit  amanite  d'un  jaune  pâle, 
poudreux,  àstîpe  très-court,  cylindrique,  qu^ croît  en  Italie. 

L'Oronge  écailleuse  ,  Agaricus  squarrosus ,  Weiglb. ,  dont 
le  chapeau  est  conique ,  jaune,  ainsi  que  le  stipe,  garni 
d'écailles  un  peu  imjiriquées ,  réfléchies ,  brunes  ;  le  stipe  est 
solide. 

La'pADSSE  Oronge  ,  voyez  n.**  X,  plus  haut. 

L'Oronge  en  gelée  ,  qui  est  V Agaricus  limacinus ,  Scop. 

L'Oronge  impériale  ,  c'est  V Agaricus  imperialis  ,  Batsch  , 
Elench,,  et  V Agaricus  solitarius ,  Bulliard. 

L'Oronge  plombée,  Agaricus plumbeus ,  Schœff. ,  pi.  85,  86, 
auquel  Paulet  joint ,  mais  il  nous  semble  à  tort ,  les  A.  hyalinus 
et  badius,  SchsfiT. ,  tab.  244  ,  fig.  24. 

L'Oronge  ravibre,  aussi  TOronge  grise  et  rousse,  est  un  ama- 
nite, qui  répand  l'odeur  d^a  rave  et  qui  en  a  le  goût.  Il 
croit  en  Toscane,  et,  suivant  Michéli,  on  lui  donne  le  nom 
de  loppajola.  Son  chapeau  est  gris,  garni  de  feuillets  brunà* 
très  ;  le  stipe  est  blanc  ,  long ,  bulbeux  à  la  base. 

L'OaONGE  ROUSSE  et  BLANCHE  est  un  petit  amanite  figuré  dans 
l'ouvrage  de  Michéli ,  pi.  76  ,  fig.  2.  Cette  oronge  se  rapporte 
aussi  kV Agaricus  bombycinus,  SchsefiT. ,  tab.  76,  fig.  2,  que 
Paulet  nomme  TOronge  pochée  ,  et  qu'il  rapproche  de  J'O- 
R0T<GE  SATINÉE.  (  Voyez  u.^,  II   plus  haut.  ) 

L'Oronge  des  sots  ,  mentionnée  à  I'Oronge  des  vignes  , 
n.°  III,  plus  haut.  Clusius,  qui,  le  premier,  nous  a  fait  con- 
noitre  ce  champignon,  nous  apprend  qu'on  le  nomme  en 
Hongrie  bolet  des  sots  ou  des  fous ,  parce  que  ,  d'une  part  ^  il 
ressemble  dans  sa  naissance  à  l'oronge  franche  ,  et  que ,  d'une 
autre,  il  est  capable  de  tourner  la  tête  lorsqu'on  en  fait  usage. 
Il  est  tout  blanc; son  chapeau  est  élancé,  conique;  le  stipe 
est  nu ,  long ,  mince ,  cylindrique  ;  le  volva  est  blanc. 

Enfin,  I'Oronge  verte  ou  vert  de  gris,  qui  est  la  même 
que  I'Oronge  cigue  n.°  IX,  plus  haut.  (Lem.) 

ORONTIUM.  (Bot.)  Nom  donné  par  Dodoè'ns  à  un  mufflier 
que  I  jnnseus  a  nommé  arUirrhinum  Oronlium  pour  cette  raison  ; 
ensuite  il  a  appliqué  le  nom  Oronlium  k  un  de  ses  genres  voisins 
de  Vacorus  et  des  aroides.  Voyez  Oroncb.  (J.) 


4TO  ORO 

OROP.  (Omith,)  Nom  hottentot  du  Gosolbm,  bacbakui. 
(Desm.) 

OROPENDOLA.  {Ornitk.)  Nom  espagnol  du  loriot  com- 
moD ,  oriolus  galbula ,  linn. ,  qui  s'écrit  aussi  oroyendoUu 
(Ch.  D.) 

OROPETIUM.  {Bot.)  Sous  ce  nom  M.  Trînius  a  fait  on 
genre  du  nardus  thomœa  de  WiUdenow,  lequel  dififère, 
selon  lui ,  du  nardus ,  parce  qu'il  n^a  qu'une  glume  au  lieu 
de  deux.  Ce  caractère  est-il  suffisant  pour  le  séparera  (J.) 

OROPOGON.  {Bol.)  Ce  genre  de  Necker,  dans  les  gra- 
minées «  doit  être  reporté  à  Vandropogon.  (J.) 

OROSPJZA.  (  Ornith.  )  Belon ,  dans  ses  Observations  sur 
les  oiseaux  de  la  Grèce ,  applique  ce  nom  au  montain  ou 
pinson  de  montagne ^yringi/Za  moiUifringilla ,  Lino.  (Ch.  D.) 

OROSPIZËS.  (Ornith.)  Ce  nom,  qui  s*écrit  aussi  oros- 
pisis,  est  le  même  qu'OaosFiZA*  Voyez  ce  mot.  (Ch.  D.) 

OROSTACHVS.  {Bol.)  Le  crassitaspinosa  de  LinDaeus,  auquel 
Murray  attribuoit  dix  éUmines,  étoit  rapporté  par  lui  au 
genre  ColyUdonm  Willdenow,  n*y  reconnoissant  que  cinq  éta- 
mines  et  une  corolle  divisée  profondément,  l'a  ramené  au 
crastula.  On  le  retrouve  dans  le  I^omencUUor  de  M.  Steudel 
sous  Ips  noms  de  sedum  et  de  sempervivum ;  enfin,  M.  Fischer 
en  a  fait ,  sous  celui  à^oroàtachys,  un  genre  nouveau  ,  qui  n'est 
pas  encore  adopté.  (J.) 

OROXYLUM.  [Bot.)  Vent. ,  Dec,  NW.  g€Ji.;Kuntb,  Journ. 
de  phys. ,  Dec.  1818.  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  monopétalées,  irrégulières ,  de  la  famille  des  higno* 
niacéesy  de  la  pentandrie  monogynie^  offrant  pour  caractère  es- 
sentiel :  Un  calice  campanule,  presque  à  cinq  dents  ;  une  co- 
rolle irrégulière ,  ventrue  à  son  orifice ,  le  limbe  divisé  en  cinq 
lobes  ;  cinq  étamines  fertiles  ;  celle  du  milieu  plus  courte  y  un 
ovaire  supérieur;  le  style  terminé  par  une  capsule  en  forme 
de  silique,  à  deux  loges  séparées  par  une  cloison  parallèle  aux 
valves ,  renfermant  des  semences  membraneuses ,  ailées. 

Ce  genre,  établi  par  Ventenat,  ne  renferme  qu'une  seule 
espèce  ;  c'est  un  arbre  ,  dont  les  feuilles  sont  opposées ,  deux 
et  trois  fois  ailées;  les  fleurs  disposées  toutes  du  même 
côté,  en  grappes  terminales,  alongées,  garnies  de  bractées. 
(  Poia.  ) 


ORP.  471 

I 

OROZO  ,  Mus  furunculus,  {Mamm,)  Nom  d'un  rongeur, 
décrit  par  Pallas,  et  qui  se  rapporte  au  genre  Hamstee. 
(Desm*) 

ORPHE,  (IchlhyoL)  Nom  d'un  poisson,  décrit  par  Bloch 
sous  la  dénomination  de  cyprinus  orfus,  et  qui  pourroit  bien 
n'être  qu'une  variété  de  la  rosse,  cyprinus  rutilas.  Voyez  Able, 
dans  le  Supplément  du  tome  1."  de  ce  Dictionnaire.  Voyez 
aussi  4  l'article  Spare.  (H.  C. ) 

ORPHELINE.  {Conchyl.)  M.  Bosc  (Nouv.  Dict.  d'hist.  nat.) 
dit  que  les  conchyliologistes  donnoient  autrefois  ce  nom  à 
plusieurs  espèces  de  coquilles  bivalves ,  et  entre  autres  à 
deux  espèces  de  Vénus.  Je  trouve  dans  les  catalogues  de 
coquilles  du  dernier  siècle  que  ce  nom  se  donnoit  aussi  à 
des  espèces  d'arches.  La  fausse  Orpheline  étoit  ïarca  nucUuSt 
Linn.  (De  B.) 

ORPHIE,  Belone.  (Ichthj^ol.)  On  donne  aujourd'hui  ce 
nom^  qui  étoit  naguère  encore  celui  d'une  espèce,  à  un 
genre  de  poissons  holobranches  abdominaux  de  la  famille  des 
siagonotes ,  séparé  par  M.  Cuvier  du  granrd  genre  des  Ésoce's 
de  Linnœus  et  de  la  plupart  des  ichthyologistes. 

Les  caractères  généraux  des  orphies  peuvent  être  exposés 
ainsi  : 

Nageoire  du  dos  unique,  située  en  arrière  des  catopes  et  sans 
rayon  alongé;  os  intermaxillaires  formant  tout  le  bord  de  la  mâ- 
choire supérieure ,  qui  se  prolonge^  ainsi  que  l'inférieure,  en  un 
long  museau  ponctué  en  dessous;  l'une  et  Vautre  garnies  de  petites 
dents^  pharynx  armé  de  dents  en  pavé;  os  palatins ,  vomer,  langue 
et  arceaux  des  branchies  sans  dents;  point  de  barbillons  ;  corps  et 
queue  très-alongés  et  comprimés  ;  écailles  dures  et  cornées,  mais 
minces  et  peu  apparentes  en  général;  opercules  lisses. 

Les  Orphies  ont  un  intestin  court,  mince,  sans  cœcum, 
replié  deux  fois  ;  un  estomac  ample  et  plissé ,  et  une  vessie 
natatoire.  Leurs  os  sont  remarquables  par  leur  couleur  d'un 
beau  vert. 

Oh  les  distinguera  au  premier  abord  des  Sphyrènes,  des 
FoLYPràRES  et  des  Scombrbsoces  ,  qui  ont  plus  d'une  nageoire 
dorsale;  des  Mégalopes,  dont  un  des  rayons  de  la  nageoire 
dorsale  est  prolongé;  des  Élopes,  des  Synodes  et  des  Chau- 
uoDEs,  qui  ont  leur  nageoire  dorsale  au-dessus  ou  au-devant 


47t  ORP 

des  catopes;  des  Stomtas  et  des  Micrôstomes,  qui  ont  le  ma- 
seau  très-court;  des  Brochets,  qui  ont  la  langue ,  les  os  pa- 
latins, les  arceaux  des  branchies,  etc.,  garnis  de  dents;  des 
Demi -BECS,  chez  lesquels  la  symphyse  de  la  mâchoire  infé- 
rieure se  prolonge  en  une  très- longue  pointe  sans  dents. 
(  Voyci  ces  diffërens  mots  et  SiagonotÀ.) 

11  paroft  que  Ton  trouve  des  orphies  dans  toutes  les  mers, 
mais  on  n'en  a  pas  encore  bien  distingué  les  espèces.  On  dit 
que  quelques-unes  ont  jusqu'à  huit  pieds  de  long,  et  font  des 
morsures  venimeuses* 

Nous  citerons  ici  en  particulier  la  suivante: 

L*Orfhie  ordinaire  :  Belone  vulgaris ;  Esox  helone,  Linnsus. 
Nageoires  dorsale  et  anale  falciformes  ;  caudale  fourchue; 
tête  petite,  terminée  par  un  museau  étroit,  qui  ressemble 
au  bec  d'un  harle  ou  à  une  aiguille  deux  fois  plus  longue 
que  la  tête;  mâchoire  inférieure  plus  avancée  que  celle  d'en 
haut;  corps  et  queue  très -déliés  et  serpentiformes  ;  dents 
petites,  mais  fortes  et  égales,  et  disposées  de  manière  que 
celles  d*en  haut  occupent,  lorsque  la  bouche  est  fermée,  les 
intervalles  de  celles  d'en  bas  ;  ligne  latérale  située  très-bas  et 
se  perdant  presque  à  l'extrémité  inférieure  de  la  nageoire 
caudale,  dans  laquelle  d'ailleurs  la  queue  pénètre  en  quelque 
sorte  et  en  grossissant;  yeux  gros,  argentés. 

Ce  poisson ,  dont  le  corps  délié  est  orné  de  couleurs  riches 
et  brillantes,  .dont  le  dos  est  d'un  noir  azuré  et  le  ventre  d'un 
blanc  d'argent  pur,  dont  les  côtés,  d'un  vert  doré,  présen- 
tent de  beaux  reflets  bleuâtres ,  qui  sont  aussi  la  teinte  gé- 
nérale des  nageoires,  fréquente  presque  toutes  les  n^ers,  où 
il  se  fait  remarquer  par  la  grâce  avec  laquelle,  dans  ses  évo- 
lutions, il  serpente,  pour  ainsi  dire,  dans  l'eau,  par  l'agilité 
qu'il  met  a  former  ses  contours,  ses  replis  tortueux,  par 
la  rapidité  de  ses  élans.  Sa  taille  varie  de  dix -huit  pouces  à 
deux  pieds ,  et  il  ne  pèse  guère  que  de  deux  à  quatre  livres 
communément.  Mais  parfois  il  parvient  à  de  plus  grandes 
dimensions,  si,  pourtant,  l'on  doit  rapporter  à  l'espèce  quQ 
nous  décrivons ,  l'individu  du  poids  de  quinze  livres,  que  le 
chevalier  Hamilton  a  vu  pêcher  à  Naples ,  et  ceux  que  Re* 
nard  a  observé  aux  Indes  orientales,  et  dont  la  taille^  moatdit 
à  quatre  et  six  pieds, 


ORP  47S 

C'est  pendant  les  nuits  calmes  et  obscures  des  mois  de 
Mars  et  d'Avril,  et  à  l'aide  d'une  torche  allumée,  que  l'on 
prend  les  orphies,  par  le  moyen  d'un  instrument  garni  d'une 
vingtaine  de  longues  pointes  de  fer ,  qui  les  percent  et  les 
retiennent.  On  peut  pêcher,  dit-on,  en  une  seule  fois  jus- 
qu'à quinze  cents  de  ces  poissons ,  appelés  vulgairement ,  sur 
nos  côtes:  broches  y  aiguilles  de  mer,  aguillos,  aguios,  hago^ 
jos,  etc. 

La  chair  de  l'orphie  est  sèche,  maigre,  souvent  molle, 
aussi  ne  sert -elle  habituellement  qu'à  faire  des  appâts,  et 
les  pauvres  seuls  en  mangent.  Beaucoup  de  personnes  d'ail- 
leurs sont  dégoûtées  par  la  teinte  verte  de  ses  arêtes,  la- 
quelle est  inhérente  aux  os,  comme  le  croit  M.  Cuvier,  et 
ne  dépend  ni  de  la  cuisson,  ni  de  la  moelle  épinière,  comme 
l'ont  avancé  Bloch  et  plusieurs  autres,  tandis  qu'il  en  est 
qui  sont  arrêtées  par  le  volume  des  œufs  qui  remplissent  l'ab- 
domen des  femelles,  et  dont  l'assemblage  en  séries  monili- 
formes,  la  grosseur,  la  teînte  livide  ,  la  transparence,  rapel- 
lent  ceux  qui  entourent  en  chapelets  les  membres  du  crapaud 
accoucheur.  (H.  C.  ) 

ORPIMENT.  (Afin.)  C'est  le  nom  de  l'arsenic  sulfuré  jaune , 
tant  dans  les  arts  que  dans  la  nomenclature  univoque  et  insi- 
gnificative de  la  minéralogie.  Voyez  Arsenic.  (B.) 

ORPIN.  (  Chim,  )  Noms  vulgaires  du  sulfure  d'arsenic 
jaune.  (Ch.) 

ORPIN;  Sedum,  Linn.  {Bot,)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones polypétales,  de  la  famille  des  crassulées,  Juss. ,  et  de 
la  décandrie  pentagynie,  Linn. ,  dont  les  principaux  caractères 
sont  les  suivans:  Calice  monophylle,  à  cinq  divisions  aiguës, 
persistantes;  corolle  de  cinq  pétales  lancéolés;  dix  étamines 
à  filamens  de  la  longueur  d%  la  corolle;  cinq  ovaires  supères, 
surmontés  chacun  d'un  style  court  ;  cinq  capsules  écartées , 
comprimées,  s'ouvrant  à  leur  partie  interne  par  une*fente 
longitudinale,  et  contenant  plusieurs  grainea.  Les  orpinssont 
des  plantes  à  fleurs  herbacées,  dont  les  feuilles  sont  plus  ou 
moins  charnues,  planes  ou  cylindriques,  et  dont  les  fleurs 
sont  disposées  en  corymbe.  On  en  connoît  envir4)n  soixante- 
quinze  espèces,  parmi  lesquelles  une  trentaine  croissent  na- 
turellement en  France.  Ces  plantes  n'offrent  pas  en  général 


^4 


474  ORP 

beaucoup  d*intërét  ;  nous  nous  bornerons  à  en  mentionner 
quelques-unes. 

*  Feuilles  planes* 

Orfin  reprise  ,  vulgairement  Grassettb  ,  Joubarbe  des  yiciiBSf 
Herbe  a  la  coupure  ,  Herbe  aux  charpentiers  ,  etc.  :  Sedm 
telephium,  Unn. ,  Spec,  616;  Decand.,  PI.  grass. ,  t.  92.  Sa 
racine  est  vivace ,  formée  de  quelques  tubercules  chamiu, 
blanchâtres  ;  elle  produit  une  ou  plusieurs  tiges  cylindriques, 
glabres  comme  toute  la  plante ,  simples  dans  leur  partie  in- 
férieure, légèrement  rameuses  vers  leur  sommet ,  hautes  d'un 
pied  ou  un  peu  plus,  garnies  de  feuilles  sessiles,  éparsesou 
opposées,  ovales,  d'un  vert  pâle,  ou  quelquefois  légèrement 
rougeâtres ,  un  peu  charnues  et  succulentes ,  dentées  en  lenn 
bords.  Ses  fleurs  sont  blanchâtres  ou  purpurines,  nombreuses, 
disposées  en  corymbe  au  sommet  de  la  tige  et  des  rameaux. 
Cette  espèce  croît  naturellement  dans  les  vignes  et  dans  les 
bois  taillis,  où  elle  fleurit  en  Juillet  et  Août. 

Les  racines  et  les  feuilles  de  Torpin  reprise  ont  passé  pour 
être  astringentes,  rafraîchissantes  et  surtout  vulnéraires;  on 
les  employoit  autrefois,  et  principalement  les  dernières,  a 
rexté;*ieur,  sur  les  plaies ,  les  ulcères,  les  hémorrhoides,  les 
hernies,  etc.  ;  et  à  l'intérieur,  dans  la  dyssenterîe  et  le  cra- 
chement de  sang.  Aujourd'hui  les  praticiens  n'en  font  plus 
aucun  usage.  Cet  orpin  entroit  aussi  dans  l'eau  vulnéraire; 
on  en  distîiloît  même  une  eau  particulière. 

Orpin  anacampseros  :  Scdz/m  anacampseros ,  Linn.,  Spec, 
616;  Decand. ,  PL  grass. ,  t.  33,  Sa  racine  est  fibreuse,  vi- 
vace j  elle  pousse  une  ou  plusieurs  tiges  cylindriques,  sim- 
ples, un  peu  couchées  dans  leur  partie  inférieure,  hautes 
de  six  à  huit  pouces,  garnies  de  feuilles  arrondîeis,  rétrécies 
en  coin  à  leur  base,  charnues,  d'un  vert  glauque.  Les  fleurs 
sont  petites,  rougeâtres,  disposées  en  corymbe  au  sommet 
des  tiges.  Cette  plante  croît  naturellement  parmi  les  rochers 
dans  le  Midi  de  la  France  et  de  l'Europe. 

Orpin  a  feuilles  de  peuplier  ;  Sedum  populifolium ,  Linn.  fil. , 
SuppL,  242.  Ses  racines,  qui  sont  vivaces,  produisent  plu- 
sieurs tiges  rameuses,  droites,  garnies  de  feuilles  alternes, 
écartées,  pétiolées,  cordiformes,  un  peu  charnues,  inégale- 


■  -Il 


■  «s 


ORP  475 

ment  crénelées  en  leurs  bords.  Ses  fleurs  sont  blanches ,  dis- 
posées en  panicule  terminale  et  étalée.  Cette  plante  croît 
naturellement  en  Sibéri)?  ;  on  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 
OiiPiN  aizoon;  Sedum  aizoon,  Linn.,  5p^.,6i7.  Sa  racine  y 
qui  est  forn^ée  de  fibres  épaisses,  charnues,  vivaces,  pro- 
duit plusieurs  tiges^  hautes  de  huit  à  dix  pouces,  rameuses, 
principalement  dans  leur  partie  supérieure,  garnies  de 
feuilles  planes,  épaisses,  charnues,  lancéolées,  dentées  en 
leurs  bords,  éparses,  sessiles.  Les  fleurs  sont  d^un  jaune 
l)rillant ,  disposées  en  corymbe  sessile  et  terminal.  Cet  orpin 
croit  naturellement  en  Sibérie;  on  le  cultive  au  Jardin  du 
Roi. 

*  *  F'euilles  cylindriques. 

Oafin  a  fleurs  blanches:  Sedum  album ^  Linn.,  Spec,  619  ; 
Decand. ,  PI.  grass. ,  t.  22,  La  racine  de  cette  espèce  est  menue , 
fibreuse ,  vivace  ;  elle  donne  naissance  à  plusieurs  tiges  cy- 
lindriques, légèrement  rougeàtres,  glabres,  étalées  et  sou- 
vent couchées  à  leur  base,  ensuite  redressées,  longues  en 
tout  de  six  à  huit  pouces,  un  peu  rameuses  à  leur  sommet, 
garnies  de  feuilles  éparses,  sessiles,  cylindriques,  succulentes , 
obtuses,  d'un  vert  souvent  un  peu  rougeàtre.  Ses  fleurs  sont 
blanches,  disposées  au  sommet  des  tiges  en  un  corymbe 
étalé;  les  anthères  des  étamines  sont  noirâtres.  Cet  orpin 
n'est  pas  rare  dans  les  lieux  secs,  arides ,  pierreux  et  expo* 
ses  au  soleil. 

L'orpin  à  fleurs  blanches,  qui  vulgairement  est  encore 
connu  sous  les  noms  de  petite  joubarbe,  trique^madame ,  vermi^' 
culaire,  a  uue  saveur  légèrement  stiptique,  et  il  passe  pour 
être  rafraichissant  et  un  peu  astringent,  principalement  ses 
feuilles.  Dans  quelques  cantons  on  mange  celles-ci  en  salade. 
Orpin  velu  :  Sedum  villosum,  Linn.,  Spec,  620 ;  Decand., 
PI.  grass.,  t.  70.  Sa  tige  est  droite,  velue,  simple  ou  un  peu 
rameuse,  haute  de  trois  à  quatre  pouces,  garnie  de  feuilles 
éparses,  oblongues,  charnues,  obtuses,  légèrement  aplaties 
en  des:>us,  convexes  en  dessous,  souvent  un  peu  rougeàtres, 
ainsi  que  les  tiges.  Les  fleurs  sont  purpurines,  pqrtées  sur 
des  pédoncules  visqueux  et  légèrement  velus,  ainsi  que  les 
calices,  et  disposées  en  corymbe  lâche  et  terminal.   Cette 


47«  ORP 

espèce  est  annuelle  ;  •  elle  croît  dans  les  lieux  humides  dei 
montagnes,  sur  les  bords  des  mares. 

OftPiN  aéFLéCHi  :  Sedum  refltxum ,  Lmn. ,  Spec.  >  6 1 8  ;  Decand. , 
FI.  grass.,  t.  116.  Ses  tiges  sont  cylindriques,  glabres,  sim- 
ples, accompagnées  à  le^ir  base  de  quelques  rameaux  reconr- 
bés  et  réfléchis  à  leur  extrémité.  Ces  rameaux  ef  les  tiges 
sont  garnis  de  feuilles  cylindriques,  aiguës,  d'un  vert  glau- 
que, rapprochées  les  unes  des  autres  dans  la  jeunesse  de  la 
plante,  mais  plus  écartées  lors  de  la  floraison;  à  cette  époque 
même,  la  partie  inférieure  des  tiges  en  est  plus  ou  moins  dé- 
pouillée. Les  fleurs  sont  jaunes,  portées  sur  de  courts  pédon' 
cules,  disposées  en  torymbe  rameux,  terminal,  dont  les  cètés 
sont  souvent  recourbés.  Cette  plante  est  vivace  ;  elle  est 
commune  sur  les  murs  et  parmi  les  rochers. 

Orfin  brûlant ,  vulgairement  Vermiculaire  brûlante.  Pain 
d'oiseau.  Poivre  de  muraille  :  Sedum  acre,  Linn. ,  5pcc. ,619; 
Bull. ,  Herb. ,  t.  3o.  Sa  racine  est  vivace ,  menue  ,  fibreuse  ;  elle 
donne  naissance  à  des  tiges  nombreuses ,  glabres ,  ramassées  en    j 
gazon ,  hautes  de  deux  à  trois  pouces ,  garnies  de  femlles 
ëparses,  ovales,  un  peu  triangulaires,  courtes,  succulentes, 
d'un  vert  clair,  très-rapprochées  les  unes  des  autres.  Ses  fleurs 
sont  jaunes ,  disposées  en  petit  bouquet  au  sommet  des  tiges. 
Cette  plante  est  commune  dans  les  lieux  arides  et  pierreux, 
sur  les  vieux  murs ,  les  chaumières  ;   elle  fleurit  en  Juin  et 
Juillet.  Toutes  les  parties  de  cet  orpin  ont  une  saveur  acre, 
trés-piquante  et  presque  caustique,  qui,  lorsqu^on  en  a  mâ- 
ché, laisse  pendant  quelque  temps,  sur  la  langue  et  dans  la 
bouche,  une  impression  brûlante  très -désagréable.  Le  suc 
extrait  de  ses  parties  herbacées,  est,  dit- on,   émétique  et 
purgatif;   mais  il   seroit  dangereux  de  s*en   servir  sous  ce 
rapport,  à  cause  des  aecidens  inflammatoires  qu'il  pourroit 
produire.  Etmuller  a  vanté  cette  plante  comme  antiscorbu- 
tique, et  Bernard  Below  rapporte  un  grand  nombre  d'ob- 
servations de  malades  guéris  du  scorbut  par  Pusage  continué, 
pendant  quelque  temps,  de  bière  dans  laquelle  on  avoit  fait 
infuser  de  l'orpin  brûlant.   Depuis,  d'autres  médecins  ont 
présenté  cette  plante ,  réduite  en  poudre ,  comme  un  remède 
eflicace  contre  Pépilepsie  ;  enfin ,  on  l'a  aussi  employée  contre 
les  cancers;  mais  l'expérience  n'a  pas  confirmé  ces  préten- 


ORT  477 

dues  propriëiës ,  et  Torpin  brûlant  est  encore  à  peu  prés 
inusité  en  médecine  :  on  ne  doit  d'ailleurs  en  faire  usage 
qu'avec  une  grande  circonspection.   (L.  D.) 

ORPINGMIUTAK.  (Ornith.)  Nom  groèlandois  de  la  petite 
linotte  rouge  ou  sizerin , /ringi7/a  linaria,  Linn.  (Ch.  D.) 

ORPIN  A  ODEUR  DE  ROSE.  {Bot.)  C'est  le  rhodiola  rosea. 
(L.  D.) 

ORQUE.  (Mamm,)  C'est  le  nom  orca  des  Latins  francisé.  On. 
l'a  quelquefois  donné  à  l'épaulard.  Cette  espèce  de  cétacé 
a  été  ainsi  désignée  dans  ce  Dictionnaire ,  tom.  VI ,  pag  74* 
(F.C.) 

ORRAR.  (Ornith,)  On  nomme  ainsi,  enLaponie,  le  petit 
coq  de  bruyère ,  tetrao  tetrix ,  Linn. ,  que  les  Suédois  appel- 
lent orre,  (Ch.  D.) 

ORRE.  (  Mamm,  )  Nom  d'un  écureuil  chez  les  Lapons* 
(F.  C.) 

ORRE.  (Ornith.)  Voyez  Orrar.   (Ch.  D.) 

ORSEILLE.  {Bot,)  On  donne  ce  nom  à  une  espèce  de 
licheh  du  genre  Roccella  et  à  la  Parelle  (voyez  ces  mots), 
qu'on  emploie  en  teinture.  (Lem.) 

ORSO.  {Mamm.)  L'ours  en  italien.  (Desm.) 

ORSODACNE.  {Enlom.)  M.  Latreille  a  indiqué  sous  ce  nom, 
qui  s'écrit  de  même  en  latin,  une  division  descrîocères,  in- 
sectes coléoptères  tétramérés,  dont  il  a  formé  un  genre  carac- 
térisé par  quelques  modifications  dans  les  parties  de  la  bouche  : 
tel  est  le  criocère  du  cerisier,  qu'on  trouve  également  sur  les 
feuilles  de  plusieurs  autres  «rbres ,  qui  est  d'un  jaune  ver- 
dàtre }  ce  qui  l'a  fait  aussi  désigner  sous  le  nom  de  chloroti- 
que.  L'extrémité  postérieure  de  sa  tête  et  le  dessous  du  corps 
sont  noirâtres.  Le  mot  orsodacne,  évidemment  tiré  du  grec 
op^oS^AKvn^  ne  signifie  rien.  Aristote  l'a  employé  pour  désigner 
un  petit  animal  que  Gaza,  son  interprète,  a  cru  être  la  mor- 
delle.  (C.  D.) 

ORT.  {Omith.)  Nom  danois  de  la  sarcelle  commune ,  anas 
querquedula,  Linn.  (Ch.  D. ) 

ORTA.  {Bot,)  Nom  languedocien  de  la  bette  ou  poirée, 
cité  par  Go.uan.  (J.  ) 

ORTALID A.  (  Ornith.  )  Nom  générique  du  parraqua  dans 
Merrem.  (Ch.  D.) 


478  ORT 

ORTEGIA.  {Bot.)  Voyez  Oatécis.  (L.  D.) 

ORTÉGIE;  Ortegiaj  Linn.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dico* 
tylédones,  de  la  famille  des  earyophyll^ê,  Jnas.,  et  de  la 
iriandrie  monogynie ,  Lion. ,  dont  les  principaux  caractères 
sont  les  suivans  :  Calice  de  cinq  folioles  ovales,  persistantes, 
membraneuses  en  leurs  bords;  corolle  nulle;  trois  étamines 
k  filameos  courts ,  portant  des  anthères  linéaires  et  compri- 
mées; un  ovaire  supère,  surmonté  d*un  style  filiforme,  te^ 
miné  par  un  stigmate  simple  ;  capsule  à  trois  valves ,  à  m» 
seule  loge ,  contenant  plusieurs  graines  menues. 

Les  ortégies  sont  de  petites  plantes  herbacées,  à  feuilio 
opposées,  et  à  fleurs  axillaires  ou  terminales.  On  n'en  con- 
noit  que  deux  espèces. 

Ortécie  d^Espagne;  Ortegia  hispanica,  Linn.,  Spec,  49* 
Sa  tige  est  droite,  articulée,  quadrangulaire ,  haute  de  six 
k  dix  pouces ,  divisée  en  rameaux  opposés ,  garnis  de  feuilles 
linéaires,  sessiles,  munies  de  deux  petites  stipules  à  leur  base. 
Les  fleurs  sont  d'un  blanc  verdâtre,  petites,  portées  sur  des 
pédoncules  courts,  et  disposées  en  corymbes  dichotomes. 
Cette  plante  croit  naturellement  en  Espagne. 

I^  seconde  espèce  est  VOrtegia  dichotoma,  Linn.,  Man/., 
1749  qui  se  trouve  en  Espagne  et  en  Piémont.  (L.  D.) 

ORTEIL  DE  MER.  (Zoophyt.)  Nom  donné  sur  quelques 
parties  de  nos  côtes  à  l'alcyon  lobé  ou  digité,  A.  digitatum, 
Linn.  (De  B.) 

ORTHAGORISCUS,  Orthagoriscus.  {JchÛiyoL)  Au  rapport 
de  Pline  {lib.  S2  ,  c,  a) ,  les  anciens  Lacédémoniens  donnoient 
le  nom  d^opdetyoptffKoç  ou  porc  à  un  grand  poisson  ,  qui ,  au 
moment  où  on  le  saisissoit,  faisoit  entendre  un  bruit  sem- 
blable au  grognement  du  cochon.  Rondelet ,  le  premier, 
afiirma  que  cet  habitant  de  la  mer  Méditerranée  n'étoit  autre 
que  le  poisson  lune,  et  son  opinion  a  été  si  généralement 
adoptée,  que,  dans  ces  derniers  temps,  M.  Schneider  a  sé- 
paré la  mole  des  tétraodons  proprement  dits ,  pour,  sous  la 
dénomination  d' orthagoriscus,  en  faire  un  genre  distinct  dans 
la  famille  des  ostéodermes  de  Tordre  des  chondroptérygieos 
téléobranches,  genre  qui  a  été  adopté  par  M.  Cuvier,  et  que 
M.  Shaw  avoit ,  de  son  côté ,  désigné  sous  l'appellation  de 
cephalus»  (  Voyes  Cephalus.  ) 


ORT  479 

Ce  genre ,  tel  quUl  est  établi  maintenant ,  se  reconnoltaux 
caractères  suivans  : 

Squelette  cartilagineux  ;  Iranchies  munies  d'un  opercule  et 
d'une  membrane;  catopes  nuls;  mâchoires  indivises;  corps  tronqué 
en  arrière  y  comprimé ,  sans  épines  et  non  susceptible  de  s'enfler; 
queue  courte  et  très-élevée  iferticalement;  nageoires  dorsale  et  anale 
hautes,  pointues  et  unies  à  la  caudale^  qui  représente  une  bande 
étroite, 

A  Faide  de  ces  caractères,  on  distinguera  facilement  les 
Orthagoriscus  des  Cycloftères,  des  LéPADOGASTÈRES ,  des  Ba- 
LISTES,  des  Pégases  ,  des  Centrisques,  qui  ont  des  catopes  ;  des 
OsTRACioNs,  qui  ont  plus  de  six  dents  ;  des  Tétrodons,  qui 
en  ont  quatre;  des  Syngnathes,  qui  n'en  ont  point;  desDio- 
OONS ,  dont  la  p€au  est  armée  de  toutes  parts  de  gros  aiguillons 
pointus.  (Voyez  ces  dififérens  mots,  et  TéLéoBRANCHES  et  .Os- 

TéODERMES.  ) 

Parmi  les  espèces  de  ce  genre  nous  signalerons: 

Le  Poisson  lune  :  Orthagoriscus  Mola;  Tetraodon  Mola ,  Lin- 
nsus.  Corps  très -comprimé,  presque  aussi  haut  que  long 
et  discoïde  ;  nageoires  pectorales  éloignées  du  museau  ;  dor- 
sale et  anale  très-alongées  et  composées  de  rayons  inégaux*^ 
dont  les  antérieurs  sont  les  plus  longs  ;  peau  dure  et  rude  au 
tolicher;  dos  varié  de  nuances  foncées  et  noirâtres;  bouche 
très- petite. 

Ce  poisson  ,  que  sa  figure  presque  circulaire  et  Féclat 
blanchâtre  de  la  peau  argentée  de  ses  flancs ,  souvent  doublé 
pendant  la  nuit  par  la  splendeur  phosphorique  de  Thuilè 
dont  elle  est  imprégnée,  ont  fait  assez  généralement  nommer 
le  soleil  ou  la  lune,  habite  et  la  mer  Méditerranée  et  TOcéan, 
où  on  le  pêche  à  presque  toutes  les  latitudes,  depuis  le  cap 
de  Bonne -Espérance  jusque  vers  Textrémité  septentrionale 
de  la  mer  du  Nord.  Ses  dianlètres  vertical  et  longitudinal 
ont  souvent  plus  de  quatre  et  quelquefois  plus  de  douze 
pieds  d'étendue,  et  l'on  assure  même,  qu'en  lySS,  on  prit 
sur  les  côtes  d'Irlande  une  mole  qui  avoit  vingt -cinq  pieds 
anglois  de  longueur.  Son  poids  s'élève  chez  beaucoup  d'indi- 
vidus à  trois  cents  et  même  à  cinq  cents  livres. 

La  chair  de  la  mole  est  d'une  saveur  peu  agréable  ;  elle  est 
visqueuse  et  gluante ,  et  répand  une  assez  mauvaise  odeur. 


48o  ORT 

Elle  est  d^ailleurs  tris-grasse ,  et  fournit  une  énorme  quan- 
tité d'huile  bonne  à  brûler.  Son  foie, 'qui  est  denii*sphérique, 
jaune  et  mou ,  est  assez  bon  à  manger.  Immédiatement  au- 
dessous  de  sa  peau  on  trouve  une  couche  épaisse  d'une  subs- 
tance blanche,  comme  le  lard  du  porc,  mais  plus  compacte 
et  plus  homogène ,  et  qui  se  ramollit  et  se  dissout  en  partie 
dans  Teau  bouillante. 

Lorsqu'on  saisit  ce  poisson ,  il  fait  entendre  un  bruissement 
très -marqué,  et  tandis  qu'il  nage,  il  roule  sur  lui-même 
comme  une  roue. 

Il  faut  encore  rapporter  à  ce  genre  Vorlhagoriscus  ohlongui 
de  Schneider  (97)9  et  quelques  autres  espèces,  conune  le 
poisson  figuré  dans  l'ouvrage  de  M.  de  Lacépède  (I ,  xxu,  3), 
et  celui  des  Nouveaux  Commentaires  de  Pétersbourg  (X ,  vin 
5  et  3).  (H.  C.) 

ORTHITE.  {Min.)  Nom  donné  par  M.  Berzelius  à  un  mi- 
néral en  longs  prismes  bacillaires  droits,  noirs,  à  cassure  pres- 
que vitreuse  et  composés  de  silicates  de  cérium,  de  fer  et  de 
chaux.  Voyez  CéaiUH.  (5.) 

ORTHOCENTRE,  Orthocentron.  {Bot.)  Ce  genre  ou  sous- 
genre  ,  que  nous  avons  déjà  indiqué  dans  les  articles  Lopbio- 
LÈPB  et  NoTOfiASE ,  appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées  et 
à  notre  tribu  naturelle  des  Carduinées.  Il  présente  les  carac- 
tères suivans. 

Calathide  incouronnée,  équaliflore,  multiflore,  subrégula- 
riflore ,  androgyniflore.  Péricline  inférieur  aux  fleurs ,  ovoïdej 
formé  de  squames  régulièrement  imbriquées,  appliquées ,  co- 
riaces: les  extérieures  et  les  intermédiaires  ovales-oblongues, 
ciliées  sur  les  bords ,  colorées  au  sommet ,  surmontées  d'un 
appendice  étalé,  long,  très-droit,  subulé,  roide,^  piquant, 
spiniforme,  quelquefois  un  peu  denticulé  en  scie  sur  ses  bordSf 
et  formé  d'une  substance  très-différente  de  celle  de  la  squame, 
privée  de  parenchyme,  presque  sèche,  blanchâtre,  cornée, 
comme  parcheminée,  ou  un  peu  scarieuse;  les  squames  inté- 
rieures longues,  étroites,  surmontées  d'un  petit  appendice 
demi- lancéolé,  scarieux,  coloré.  Clinanthe  épais,  charnu, 
garni  de  fimbrijles,  planiuscule  pendant  1^  fleuraison,  deve- 
nant ensuite  convexe,  presque  conique.  Ovaires  obovoïdes- 
oblongs,  comprimés  bilatéralement,  glabres,    lisses,   ayant 


ORT  48i 

l'aréole  apicilaire  surmontée  d'un  plateau  qui  porte  la  co- 
rolle et  le  nectaire;  aigrette  longue,  grise-roussàtre ,  com- 
posée de  squamellules  filiformes,  barbées,  attachées  à  un 
anneau  caduc.  Corolles  subréguliéres,  c'est-à-dire  ayant  les 
cinq  incisions  presque  égales.  Étamines  à  filet  glabre,  sans 
poils  ni  papilles. 

Orthocentre  a  calathides  agglomérées:  Orthocentron  glo" 
meratunij  H.  Cass.;  Cnicus  pungens,  Willd.  La  tige  est  haute 
d'environ  quatre  pieds,  dressée,  droite,  peu  rameuse,  pu- 
bescente ,  ailée  par  la  décurrence  des  feuilles ,  à  ailes  ou  dé- 
currences  dentées ,  épineuses;  les  feuilles  sont  alternes,  éta- 
lées, sessiles,  décurrentes,  inégales,  oblongues- lancéolées, 
vertes  et  un  peu  pubescentes  en  dessus ,  blanchâtres  et  un 
peu  tomenteuses  en  dessous,  inégalement  et  irrégulièrement 
dentées  ou  lobées  sur  les  deux  côtés;  chaque  dent  ou  lobe 
terminé  par  une  longue  épine  grêle,  le  reste  bordé  de  très- 
petites  épines;  les  calathides  sont  sessiles  ou  presque  sessiles, 
et  rassemblées  en  groupes  inégaux,  irréguliers,  au  sommet 
de  la  tige  et  des  rameaux;  chaque  calathide  a  environ  dix 
lignes  de  hauteur  et  autant  de  largeur  ;  les  corolles  sont  pur- 
purines; le  péricline  est  glabre,  et  ses  squames  ont  le  som- 
met rouge  ou  rougeàtre.  Nous  avons  fait  cette  description 
spécifique ,  et  celle  des  caractères  génériques ,  sur  des  indi- 
vidus vivans,  cultivés  au  Jardin  du  Roi ,  où  ils  fleurissoient 
en  Juillet.  L'espèce  est  indigène  en  Arménie. 

L Orthocentron  se  distingue  suffisamment  des  genres  ou  sous- 
genres  voisins,  par  les  caractères  propres  à  Tappendice  qui 
surmonte  les  squames  intermédiaires  du  péricline.  On  peut 
ajouter  que  les  corolles  sont  presque  régulières,  au  lieu  d'être 
obringentes,  et  que  les  filets  des  étamines  sont  glabres,  au 
lieu  d^être  garnis  de  poils  ou  de  papilles.  Cette  glabréité  par- 
faite du  filet  de  Fétamine  est  une  anomalie  extrêmement 
rare  chez  les  carduinées,  qui  se  distinguent  principalement 
des  carlinées  par  le  filet  de  Fétamine  m«ni  de  poils  ou  de 
papilles ,  plus  ou  moins  nombreux ,  plus  ou  moins  manifestes* 

Le  nom  d* Orthocentron ,  composé  de  deux  mots  grecs ,  qui 
signifient  épine  droite  j  fait  allusion  à  l'appendice  des  squamei^ 
du  péricline. 

Le  Cnicus  arenarius  y  'VViUd.,  que  nous  n'avons  point  vu, 
36.  3i 


482  ORT 

semble ,  d'après  la  description ,  devoir  appartenir  au  genre 
OrthocetUron.  (H,  Cass.) 

ORTHOCERAS.  {Bol.)  Genre  de  plantes  monocotylédones, 
à  fleurs  incomplètes,  irrégulières,  de  la  famille  des  orchidées, 
de  la  gynandrie  digynit  de  Linnœus^  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Une  corolle  à  six  pétales ,  les  trois  extérieurs  li- 
néaires, en  forme  de  casque;  les  deux  intérieurs  connivens 
sous  le  casque;  le  pétale  inférieur  à  trois  découpures,  point 
éperonné;  une  anthère  parallèle  au  stigmate,  accompagnée 
d'un  lobe  de  chaque  côté. 

Othoce&as  roioe;  Othoceras  strietum,  Rob.  Brown  ,  Nov. 
HolU,  1 ,  pag.  3i6.  Cette  plante  est  pourvue  d'une  bulbe  en-, 
tière,  d'où  s'élève  une  tige  courte  et  roide.  Elle  ressemble 
beaucoup  auxDii/m,  desquels  elle  diffère  par  ses  fleurs  en 
masque  plus  prononcé,  par  les  pétales  supérieurs  redressés, 
par  les  intérieurs  connivens,  très -courts,  privés  d'onglets. 
Cette  plante  croit  à  la  Nouvelle-Hollande.  (  Poia.  ) 

ORTHOCÉRATE.  {Foss.)  Voyez  OaTHOcéaATiTE.  (D.  F.) 
ORTHOCÉRATITE.  {Foss.)  Dans  son  ouvrage  sur  les  Ani- 
maux sans  vertèbres,  M.  de  Lamarck  a  signalé  sous  le  nom 
générique  d'Orthocère  de  petites  coquilles  à  l'état  vivant, 
qui  paroissent  n'avoir  aucun  rapport  avec  d'autres  souvent 
très -grandes,  qu'on  trouve  à  l'état  fossile  dans  les  plus  an- 
ciennes couches,  et  auxquelles  on  a  qudquefois  donné  le 
même  nom. 

A  l'article  sur  les  Hippurites ,  ce  savant  annonce  dans  une  ob- 
servation (t.'7 ,  p.  597),  qu'on  a  donné  le  nom  d'Orthpcérate 
à  ces  derniers,  qui  sont  des  tuyaux  testacés,  pétri6és,  épais, 
de  forme  cylindracée  conique,  tantôt  droits,  tantôt  un  peu 
courbés  et  dont  l'intérieur  est  divisé  en  plusieurs  loges,  par 
des  cloisons  transverses  qui  adhèrent  aux  parois  du  tuyau. 
Il  divise  ces  tuyaux  en  deux  sections  ;  dans  l'une ,  les  cloi- 
sons sont  traversées  d'outre  en  outre  par  un  siphon  qui  ne 
communique  en  aitcune  manière  avec  les  concamérations  ou 
loges  du  tuyau  ;  dans  l'autre  au  lieu  de  siphon ,  on  ne  trouve 
qu'une  gouttière  latérale,  c'est-à-dire  un  canal  formé  par  deux 
arêtes  longitudinales  mousses  cm  obtuses. 

Les  caractères  des  corps  de  cette  seconde  section  paroissent 
appartenir  évidemment  auK  ^ppurites ,  mais  nous  croyons  que 


ORT  483 

ceux  de  la  première  ne  peuvent  convenir  qu'aux  coquilles 
que,  depuis  long-temps,  Ton  avoit  raDgées  dans  le  genre  au-» 
quel  on  aVoit  donné  le  nom  d'Orthocérate  ou  d'Orthocératite 
qui  est  très-différent  des  hippurites^  ainsi  que  des  orthocères 
de  M.  de  Lamarck. 

Il  en  est  même ,  auxquelles  on  a  donné  le  nom  de  lituolites, 
à  cause  de  leur  courbure  en  forme  de  crosse,  et  qui  pour- 
roîent  former  un  autre  genre,  ou,  au  moins  qui  doivent  être 
distinguées  de  celles  qui  sont  parfaitement  droites. 

M.  Sowerby ,  dans  son  ouvrage  (  Min,  conch.  )  a  senti  la 
nécessité  d^établir  le  genre  Orthocérate  ou  Orthocératite  sur 
les  coquilles  des  couches  anciennes ,  et  il  lui  a  assigné  les  ca^* 
ractères  suivans:  Coquille  droite  ou  un  peu  courbée,  fusi/orme, 
à  cloisons  traversées  par  un  siphon;  le  bord  des  cloisons  uni  avec 
une  ou  deux  légères  ondulations, 

Nous  allons  signaler  les  espèces  qu'il  a  décrites  et  figurées; 

Orthocératite  conique:  Orthoceratites  turhinatusyDef»*,  Sow., 
locé  cit»,  tom«  !•",  p.  i3i ,  tab.  60,  fig.  1,2  et  3.  Coquille  co- 
nique-alongée ,  à  ouverture  ovale ,  à  iiphon  marginal  et  cou" 
verte  de  fines  stries  circulaires;  diamètre  plus  d'un  pouce; 
longueur  inconnue.  Trouvée  au  Havre ,  et  dans  le  Derbysbire 
en  Angleterre. 

ORTHOcéRATTTE  ANGLAIS:  Orthoccratites  anglicus ,  Def.  ;  Mart. ^ 
Fétr.  du  Derb.,  tab.  89 ,  fig.  2  ;  Sow»,  L  c,  même  pi. ,  fig.  Se 
Coquille  ovale,  alongée,.à  cloisons  obliques,'  un  peu  con- 
caves, nombreuses  et  à  siphon  subcentral;  longueur  plus  de 
trois  pouces.  Dans  le  IXerbyshire* 

ORTHOcéaATiTE  ONDUUÉ  :  Orthocerolites  undulalus,  Def.  ;  Sow.  ^ 
loc,  ci7.,  pi.  59,  Coquille  ovale  lisse,  à  cloisons  obliques  et 
nombreuses  et  à  siphon  près  du  bord  ;  diamètre  deux  pouces; 
longueur  plus  de  sept  pouces.  En  Angleterre. 

OaTHocéRATiTB  STRiit  Orlhoceraiites  striatm$,  Def. ;  Sow;,  /oc. 
cit,  y  pi.  58.  Cette  coquille  est  trè»-remarquable ,  en  ce  qu'elle 
est  couverte  de  légères  stries  longitudinales;  elle  a  jusqu'à 
trois  pouces  de  diamètre  et  son  siphon  est  central.  Trouvée 
près  de  Cork  eu  Irlande* 

Orthocératitb  de  SmNH|i»a  :  Orthocerolites  Steinhaueri  s 
Def.;  Sow.,  loe,  cit. y  pi.  bo^  fig*  4*  Coquille  striée  transver- 
salement, très-efijlée,  à  cloiiOjD^ jéUiigDées les  unes  des  autres, 


484  ORT 

à  siphon  prés  du  bord  ;  longueur  plus  de  trois  pouces.  Trou- 
vée prés  de  Bradford  en  Angleterre. 

Orthocératite  circulaire  :  Orthoceratites  circularis ,  Def.; 
Sow. ,  loc.  cit, ,  pi.  60  ,  fig.  6  et  7;  Coquille  cylindrique  alon- 
gée,  à  cloisons  rapprochées,  un  peu  concaves  et  à  siphon  près 
du  bord.  Trouvée  dans  le  Derbyshire.  Cette  espèce  paroit 
avoir  beaucoup  de  rapport  avec  VOrthocera  Brejyniû 

Orthocératite  porte-anneaux:  Orthoceratites  annu lotus ^DeL] 
Sow. ,  loc.  cit. ,  tom.  2,  p.  73,  tab.  i35.  Cette  espèce,  dont  il 
paroit  qu'on  ne  trouve  que  le  moule  intérieur,  est  extrême- 
ment remarquable  en  ce  que  ce  moule  est  couvert  d^anneaux 
circulaires  et  saiflans,  éloignés  de  trois  à  quatre  ligues  les 
uns  des  autres.  Le  siphon  est  central.  Diamètre  plus  d'an 
pouce  ;  longueur  plus  de  six  pouces.  On  la  trouve  à  Col^ 
hrook-Dale,  en  Stropshire,  en  Angleterre  dans  un  marbre. 
Une  espèce  analogue  se  trouve  aux  environs  de  Valognes; 
mais  son  siphon  est  marginal. 

Orthocératite  cordif'ormb  :  Orthoceratites  cordijbrmis  j  Def.; 
Sow.,  loc,  cit,  ^  tom.  3^  p.  85,.  tab.  247.  D'après  la  figure  ci- 
tée ,  il  paroît  que  cette  espèce  est  très-singulière ,  et  qu'elle 
s'écarte  de  la  forme  de  toutes  les  autres.  Le  morceau  repré- 
senté et  qui  est  composée  de  douze  à  treize  cloisons,  a  huit 
pouces  et  demi  de  longueur,  sur  six  pouces  et  demi  envi- 
ron de  largeur  par  un  bout;  l'autre  bout  n'a  que  deux  pouces 
de  diamètre  vers  la  pointe  ,  et  celle-ci  est  terminée  par  le 
siphon  qui  est  central.  Le  lieu  où  on  l'a  trouvée  est  inconnu. 

Orthocératite  géant:  Orthoceratites  giganteus ,  Def,  ;  Sow., 
loc,  cit,^  tom.  3  ,  p.  Bi ,  fig.  246.  Coquille  conique  ,  à  ouver- 
ture ovale,  à  siphon  subcentral ,  à  cloisons  droites  et  grandes. 
Un  des  morceaux  représentés  dans  la  figure  citée  a  plus 
d'un  pied  de  longueur  sur  prés  de  sept  pouces  de  diamètre 
par  le  bout  le  plus  gros.  On  le  trouve  à  Cioseburn ,  dans  le 
Dumfrieshire ,  en  Angleterre. 

Dans  l'ouvrage  de  Knorr,  sur  les  Pétrifications,  on  trouve 
les  figures  de  différentes  espèces  d'Orthocératites ;  savoir:  à 
cloisons  concaves,  pi.  167 ,  fig,  2  ;  pi.  169,  ûg,  5,7  et  S ,  et 
pi.  170,  Gg,  2  —  6.  On  doit  sai^doute  rapporter  à  ce  genre 
le  corps  figuré  dans  le  même  ouvrage,  pi.  170,  fig.  1  ,  et  dans 
celui  de  Parkinson  {Orgah»  rem,,  pi.  3 ,  pi.  7 ,  fig.  17),  et 


ORT  485 

dontje  possède  un  morceau.  Ce  corps,  coupé  dans  sa  longueur, 
présente  un  tuyau  extérieur  de  neuf  lignes  de  diamètre  et 
mince.  Un  siphon  de  cinq  lignes  de  diamètre  et  subcentral 
traverse  des  cloisons  nombreuses  et  concaves.  Le  morceau 
représenté  a  neuf  pouces  de  longueur,  et  n'est  pas  entier. 
Celui  que  je  possède,  vient  de  l'île  d'Oeland  dans  la  mer  Bal- 
tique. J'ai  donné  à  cetle  espèce  le  nom  d*Ortoceratites  Par' 
hinsonL 

Dans  le  même  ouvrage  de  Knorr,  on  voit,  pi.  167 ,  fîg.  3, 
la  figure  d'un  corps  cylindrique  qui  présente  des  cloisons  an- 
guleuses sur  l'un  de  ses  côtés.  Je  soupçonne  que  ce  morceau 
dépend  de  l'espèce  qui  précède  immédiatement,  et  c'est  peut- 
être  à  cette  espèce  qu'on  a  donné  anciennement  le  nom  de 
Homaloceratites. 

Dans  son  voyage  au  pôle  nord ,  M.  de  Buch  a  trouvé  près 
de  Drontheîm  un  calcaire  noir  rempli  d'orthocérati tes,*  aux 
environs  de  Christiania.  Quelques-uns  ont  plusieurs  pieds  de 
longueur;  ils  sont  planes  d'un  côté,  convexes  de  l'autre,  et  un 
siphon  les  traverse  dans  toute  leur  longueur  (idem).  Il  y  a 
lieu  de  croire,  que  ces  tuyaux  étoient  cylindriques  ou  ovales, 
et  que  la  partie  plane,  qui  est,  je  crois,  la  supérieure,  a  été 
détruite  ,  comme  il  arrive  à  beaucoup  d'ammonites  et  de 
baculites* 

Ce  savant  dit,  qu'à  Konsberg  il  en  a  vu  qui  ont  trois  à 
quatre  pieds  de  longueur.  , 

On  trouve  des  orthocératites  en  Vestrogothie,  aux  environs 
de  Chimay  ;  à  la  montagne  Sainte-Catherine,  département  de 
la  Manche,  dans  un  grès  ferrugineux;  à  Feugueroles  près  de 
Caen;  dans  le  pays  de  Mecklembourg;  dans  les  environs  de 
Francfort;  en  Suisse;  en  Sibérie;  dans  les  carrières  de  marbre 
de  Blankenbourg ,  dans  la  Poméranie ;  en  Piémont,  et  dans 
beaucoup  d'autres  endroits. 

A  l'égard  des  orthocératites  en  spirale  qu'on  a  appelés  litua« 
lites,  il  semble  qu'ils  se  rapprochent  plus  des  spirules  que 
de  tout  autre  genre,  et  il  en  sera  parlé  à  l'article  Sfirulc. 
(D.  F.) 

ORTHOCÈRE,  Orthocera,  {Conchjrl.)  M.  de  Lamarck  a 
établi  ce  genre  pour  un  petit  nombre  de  corps  crétacés,  plus 
ou  moins  droits ,  comme  l'indique  le  nom ,  assez  semblables 


486  ORT 

à  de  petites  baguettes  d*oursins  et  dont  Linné  faisoit  des 
espèces  de  nautile!(.  Les  caractères  que  M.  de  Lamarck  assigne 
à  ce  genre,  sont  lessuivans  :  Coquille  droite  ou  un  peu  arquée, 
subconique,  striée  en  dehors  par  des  côtes  longitudinales 
nombreuses  ;  loges  formées  par  des  cloisons  transveraes ,  per- 
forées par  un  tube,  soit  central,  soit  marginal,  Xavoue  que 
je  n'ai  vu  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre  ,  c'est  celle  qui 
a  été  figurée  dans  les  planches  du  Dictionnaire  sous  le  nom 
de  Nodosaijre  baguette ,  mais  à  tort ,  puisqu'elle  a  bien 
évidemment  les  côtes  longitudinales,  qui  servent  à  distin» 
guer  les  orthocères  de  M.  de  Lamarck  de  ses  nodosaires.  Quoi 
qu'il  en  soit,  je  suis  à  peu  près  certain  que  c'est  une  véri- 
table baguette  d'oursin  ;  en  sorte  qu'il  se  pourroit  fort  bieq 
que  toutes  les  autres  espèces d*orthocères  en  fussent  également. 
Ce  qui  me  porte  à  le  croire ,  c'est  qu'il  n'y  a  réellement  pas 
de  cloisons  dans  aucun  de  ces  corps,  mais  seulement  des 
étranglemens  d'espace  en   espace.    Leur  base   est   en   outre 

* 

terminée  par  un  mamelon  absolument  comme  dans  les  ba« 
guettes  d'oursins,  et  bien  plus,  j'ai  pu  observer  dans  des  indi- 
vidus que  m'a  donné  M.  Menard  de  la  Groye,  qui  en  a  trouvé 
en  très-grande  abondance  dans  le  sable  de  Rimini,  des  traces 
de  l'attache  de  la  membrane  à  leur  base.  Malgré  cela  je  vais 
donner  les  caractères  des  espèces  admises  par  M.  de  LamarCk. 

L'O.  RAVE  :  O.  raphanus ,  Nautilus  raphanus,  Linn.  ;  Gmel,, 
Enc.  méth.,  pi,  465  ,  fig.  2,  a.  &,c.  Coquille  très-petite, 
toute  droite,  conique,  alongée,  articulée,  les  articulations 
renflées;  siphon  sublaté^al. 

D'après  la  figure  de  Gualtierî,  que  cite  M.  de  Lamarck, 
le  siphon  paroit  être  bien  complètement  central  dans  ce  corps, 
qui  se  trouve  sur  les  bords  de  la  Méditerranée. 

L'O.  obtdse:  O.fa&cia,  Nautilus  fascia,  Linn, ,  Gmel.;  Gualt., 
Coj}ch.,  t,  19,  fig.  O.  Coquille  droite,  oblongue,  subconique; 
obtuse  au  sommet  ;  les  loges  peu  renflées  ;  le  siphon  central. 

Des  bords  de  la  mer  Adriatique.  < 

L'O.  RAVENELLE  :  O.  raphanislrum  ,  Nautilus  raphanistrum, 
Linn.,  Gmel.  Coquille  droite,  subcylindrique;  les  articu- 
lations renflées,  tiveç  douze  stries  longitudinales  et  le  siphon 
l^entral  régulier. 

Cette  espace,  qui  vient  4ussi  dçs  rivages  dç  I4  Méditer^ 


ORT  487 

raoëe ,  est  un  peu  plus  grande  que  les  autres.  1}  se  pourrolt 
que  ce  fût  la  nodosaire  baguette  des  planches  du  Diction- 
naire. 

L'O.  OBLIQUE  :  Q.  obliqua,  Nautilus  ohliquus /hinn. ,  Gmel.; 
Gualt.,  TesL,  t.  19,  fig.  N.  Coquille  subarquëe,  conique, 
striée  obliquement  sur  ses  articulations,  qui  sont  subcrénelécs  ; 
siphon  central.  ^ 

Des  mers  Méditerranée  et  Adriatique. 

L*0.  AiccE  ;  O.  acicula  de  Lamk.  Petite  coquille  très- 
droite,  très -aiguë  et  en  forme  d'aiguille,  et  couverte  de 
stries  longitudinales  droites. 

Méditerranée. 

L'O.  GOUSSE  :  O.  legumen,  Nautilus  legumen  ,  Linn. ,  Gmel.  ; 
Gualt.,  Test,,  t.  19,  fig.  P.  Coquille  extrêmement  petite, 
droite ,  articulée ,  comprimée  et  beaucoup  plus  élargie  d'un 
côté  que  de  Tautre;  siphon  au  milieu  de  la  base  très-petite, 
mais  à  Textrémité  du  bord  droit. 
•  De  la  mer  Adriatique. 

On  trouve  à  Tétat  fossile  un  certain  nombre  de  coquilles 
véritablement  cloisonnées ,  coniques ,  à  coupe  circrulaire , 
tout-à-fait  ou  presque  entièrement  droites,  et  que  plusieurs 
auteurs  ont  nommées  orthocères  ou  or thocérati tes  :  suivant 
moi ,  ce  sont  les  seules  qui  doivent  rester  dans  ce  genre,  et  Ton 
pourra  les  subdiviser  en  deux  sous-genres,  suivant  que  le 
siphon  est  marginal  ou  central.  Les  premiers  sont  réellement 
des  espèces  de  bélemnites,  dont  Falvéole  ou  la  cavité  s'est 
considérablement  agrandie  ,  en  sorte  que  le  tét  devoit  être 
partout  aussi  mince  qu'il  l'est  sur  le  bord  de  Fouverture 
des  bélemnites.  (De  B.) 

ORTHOCÈRE-  {Foss.)  Il  paroît  que  les  coquilles,  aux- 
quelles M.  de  Lamarck  a  donné  ce  nom  générique ,  ne  se 
rencontrent  pas  à  l'état  fossile.  Voyez  Orthocératite.  (D.  F.) 

ORTHOCERE,  Orthoeerus,  {Entom.)  Ce  nom,  qui  signifie 
cornes  droites ,  a  été  substitué  par  M.  Latreille  à  celui  de  sar» 
rotrie,  donné  par  Illiger  à  un  petit  genre  de  coléoptères  hété- 
romérés,  de  la  famille  des  lucifuges  ou  photophyges.  Nous 
l'avons  fait  figurer  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire ,  pi.  1 3 , 
fig.  5,  sous  le  nom  de  Sarrotrie.  Voyez  ce  mot.  (CD.)    . 

ORTHOCÉRÉS ,  ORTHOCERATA  ou  ORTHOCERACEA, 


483  .        O  RT 

{ConchyL)  Famille  établie  par  M.  de  Lamarck  dans  sa  divi- 
sion des  céphalopodes  polythalames,  et  dont  la  coquille,  à 
cloisons  simples,  est  droite  ou  presque  droite,  sans  spirale. 
Les  genres  qu'il  y  range  sont  les  suivans  :  Bélemnite  ,  Or- 
thocére,  Nodosaire,  Hippurite  et  Conilite. 

M.  de  Blainville  emploie  le  même  nom ,  ou  celui  d^OsTHO- 
césACÉs,  pour  désigner  la  même  famille.  Les  genres  qu'il 
y  place  sont  :  Bélemnite,  Condlaire,  Conilite,  OaTHOcàsE, 
Amplexcs  et  Baculite.  Voyez  ces  différens  mots.  (De  B.) 

ORTHOCHILE.  (Entom.)  M.  Latreille  a  désigné  sous  ce  nom 
de  genre  une  espèce  de  diptères,  voisin  des  dolichopes ,  quil 
a  le  premier  fait  connoitre.  (C.  D.) 

ORTHOCLADE,  Orthoclada.  {Bot.)  Genre  de  plantes  mono^ 
cotylédones,  à  fleurs  glumacées,  delà  famille  des  graminées  ^ 
de  la  triandrie  digjmie  de  Linnsus,  très -rapproché  des  Patq- 
BiNs  {Poa),  qui  comprend  des  herbes  dont  les  fleurs  sont  dis- 
posées en  une  panicule  à  ramifications  très  -  alongées ,  à  demi 
verticillées,  droites  et  roides,  nues  à  leur  partie  inférieure, 
et  dont  le  caractère  essentiel  consiste  dans  des  fleurs  herma- 
phrodites, composées  chat;une  de  deux  valves  calicinales,  ai- 
guës, formant  un  épillet  de  trois  à  quatre  fleurs  ;  les  valves 
de  la  corolle  aiguës  ;  un  ovaire  en  bosse ,  terminé  par  un  bec 
court,  cylindrique,  accompagné  de  deux  écailles  obtuses,  ar- 
rondies à  leur  sommet;  trois  étamines ;  deux  styles  courts;  les 
sti|;mates  très-longs. 

Orthoclade  A  FLEURS  RARES  :  OrthocUida  rariJlorum^Tal.  Beauv., 
AgrosL ,  pag.  69 ,  tab.  1 4  ,  lig.  9  ;  Panicum  rariflorum ,  Lamck. , 
Encycl.,  4,  pag,  766.  Plante  de  Cayenne  et  du  Brésil,  dont 
la  tige  s'élève  à  la  hauteur  d'un  pied  et  plus  ;  elle  est  garnie 
d'un  petit  nombre  de  nœuds,  nue  dans  sa  partie  supérieure, 
pourvue  à  l'inférieure  de  feuilles  un  peu  courtes,  planes, 
ovales-lancéolées,  larges  de  plus  de  six  lignes,  un  peu  pileuses 
à  leurs  bords,  et  comme  rétrécies  en  pétiole  près  de  l'entrée 
de  leur  gaine.  Les  fleurs  forment  une  paniculç  ample ,  très* 
rameuse,  très -lâche,  à  pédicelles  très-longs,  capillaires.  Les 
valves  calicinales  sont  glabres; inégales,  ovales,  aiguës;  celles 
de  la  corolle  un  peu  plus  longues  que  le  calice.  (Poia.) 

ORTHOCORYS.  (Omith.)  Nom  générique  donné  par  M, 
Vieillot  à  l'hoai^in^  opisthocomus ,  Illîg.  (Ch.  P.) 


ORT  489 

ORTHODON.  {Mamm.)  Nom  donné  à  un  cachalot  par  M. 
de  Lacépède ,  Physeter  orthodon.  (F.  C.) 

ORTHODON.  {Bot.)  Ce  nom,  qui  signiGe  dent  droite  en 
grec ,  a  été  donné  par  Bory  à  une  mousse  que  depuis  on  a 
reconnue  être  une  espèce  du  genre  Octoblefharum.  Voyez 
ce  mot.  (Lem.) 

ORTHOKLAS.  (Min.)  M.  Breithaupt  a  cru  devoir  faire 
un  genre  du  feispath ,  et  le  diviser  en  plusieurs  espèces  aux* 
quelles  il  a  assigné  des  noms  particuliers.  Il  a  donné  celui 
d'orthoklas  à  une  de  ces  espèces ,  à  celle  qui  est  une  combi- 
naison de  potasse  et  d'alumine  siiicatées.  Voyez  Felspath.  (B.) 

ORTHON YX!.  (  Ornith.  )  Voyez  Onguiculé.  (  Ch.  D.) 

ORTHOPLOCÉES.  {Bot.)  Titre  du  troisième  sous- ordre 
établi  dans  les  crucifères  par  M.  De  Candolle ,  caractérisé 
par  les  lobes  de  l'embryon  plies  en  deux,  et  placé  d'un  seul 
côté  de  la  radicule,  qu'ils  embrassent  dans  leur  pli.  (J.) 

ORTHOPOGON.  {Bot.)  Ce  genre  de  graminée,  fait  par 
M.  R.  Brown,  est  le  même  que  VOplismenus,  publié  anté- 
rieurement par  Beauvois  dans  la  Flore  d'Oware.  Voyez  Oplis- 

MÈNE.    (J.) 

ORTHOPTÈRES,  Orthoptera  insecta.  (Entom.)  On  désigne 
ainsi ,  d'après  Olivier,  la  sous-classe  ou  l'ordre  des  insectes  à 
quatre  ailes  d'inégale  consistance,  dont  les  supérieures,  sous 
forme  d'étuis,  recouvrent  et  protègent  les  inférieures ,  qui, 
le  plus  ordinairement  (les  labidoures  exceptés) ,  ne  sont  pas 
pliées  en  travers,  mais  plissées  sur  leur  longueur  dans  l'état 
de  repos. 

Ce  nom,  emprunté  des  mots  grecs  opSoç,  droites,  et  de 
7/ltfctj  ailes ^  indique,  en  effet,  cette  disposition  ;  mais  ce  n'est 
pas  réellement  sur  cette  disposition  ou  d'après  cette  confor- 
mation ,  qu'il  a  été  nécessaire  d'établir  cet  ordre  véritablement 
naturel.  C'est  surtout  le  mode  tout  particulier  de  la  transfor- 
mation ou  de  la  métamorphose  ,  qui  se  rapproche  beaucoup  de 
celle  des  hémiptères  et  qui  s'éloigne  par  cela  même  de  la 
transformation  des  coléoptères,  avec  lesquels  tous  les  auteurs 
les  avoient  placés  avant  De  Géer. 

Linnœus,  dans  les  dernières  éditions  de  son  Système  delà 
nature,  les  avoit  rangés  avec  les  hémiptères.  Mais  De  Géer, 
^n  1773.  date  de  Tannée  où  il  publia  le  troisième  volume  de 


490  ORT 

ses  Mémoires,  dont  le  premieravoit  paru  dés  1762  ,  distingue 
très-bien  ce  sous-ordre  parmi  les  vaginés.  Il  le  désigne  sous 
le  nom  de  dermopUres,  qui  portent  deux  gaines  coriaces, 
demi-écailleuses  y  aliformes;  deux  ailes  membraneuses  et  la 
bouche  garnie  de  mâchoires  dentées.  Fabricius,  empruntant 
constamment  ses  caractères  de  cette  dernière  partie,  avoit  fait 
une  classe  de  ces  mêmes  insectes ,  parce  qu'il  avoit  observé  que 
leurs  mâchoires  sont  engagées  dans  une  sorte  de  pièce  mem* 
braneuse,  sorte  de  gencive  mobile,  qu'il  nomme  casque  ou 
galète ,  d'où  il  avoit  imaginé  et  créé  le  nom  de  l'ordre  Ulonates 
des  mots  grecs  ovXov,  gencive  extérieure^  et  de  yvetAoç  ^  ma* 
choire,  c'est-à-dire  mâchoires  engagées  dans  une  gencive. 

En  sortant  de  l'œuf  qui  doit  les  produire  et  dont  les  formes 
varient  beaucoup ,  les  orthoptères  ont  à  peu  prés  la  struc- 
ture et  l'apparence  qu'ils  conservent  pendant  toute  leur  exis- 
tence ;  car  leur  manière  de  vivre,  leurs  habitudes,  leurs 
mœurs ,  leur  instinct,  sont  à  peu  près  les  mêmes.  La  njnmpbe 
ne  diffère  de  la  larve  que  parce  qu'elle  porte  des  moignons 
d'ailes,  qui,  à  la  mue  suivante,  se  développeront,  si  cela 
est  nécessaire;  car  quelques  espèces  dans  les  différentes  fa- 
milles de  cet  ordre  ne  prennent  jamais  d'ailes  :  mais,  en  gé- 
néral, tous  les  orthoptères  sont  agiles,  sous  les  trois  états  de 
.larves,  de  nymphes  et  d'insectes  parfaits. 

La  plupart  des  espèces  d'orthoptères  se  nourrissent  de  ma* 
tières  végétales.  Quelques  -  unes  ,  cependant ,  comme  les 
blattes,  détruisent  les  matières  animales;  d'autres,  comme 
les  mantes,  saisissent  et  dévorent  les  insectes  vivans. 

11  est  difficile  de  donner  une  histoire  générale  de  la  struc- 
ture des  orthoptères  ;  car  toutes  les  parties  de  leur  corps  dif* 
fèreni  selon  les  familles  et  même  dans  les  divers  genres, 
La  forme  de  la  tête,  son  mode  d'articulation,  les  diverses 
parties  de  la  bouche,  les  yeux,  les  stemmates ,  les  antennes, 
présentent  des  variations  à  l'infini.  Il  en  est  de  même  du  cor- 
selet, de  l'abdomen,  des  ailes  et  des  pattes.  Il  seroit  néces- 
saire d'entrer  dans  de  très-grands  détails  pour  en  donner  une 
idée.  Nous  préférons  renvoyer  à  l'étude  de  chacune  des  fa- 
milles, que  nous  allons  faire  connoître  ici  d'une  manière  géné- 
rale. Nous  engageons  d'abord  le  lecteur  à  examiner  dans  l'atlas 
de  ce  Dictionnaire  les  planches  :< 3,  24  et  26,  sur  lesquelles 


ORT  A91 

nous  avons  fait  représenter  une  espèce  de  chacun  des  genres, 
compris  dans  cet  ordre.  Voici  ensuite  un  tableau  synoptique 
qui  indique  les  quatre  famines  dont  cet  ordre  se  compose. 

«  /beaucoup  plus  groMes^  propres  au  taut........  4.  Grtlloïdks  ou 

g  l  Crtlliforues. 


^  1  f  (plu*    long  que  large 3.  Anomides  ou 

g  y  simples:    I    cinq:   jplus  large  que   long,  cou-       DirroanEs. 

5*1     articles      /  corselet)     Trant  la  tête a.  BLàrres  ou 

S  J  des  tarses    )  (  ,  .  On alopodk. 

2,1  I  trois:  le  ventre  termine  par  des  pinces.  1.  Labidoures  ou 

•^   V.  FORFICCLES. 

Dans  la  première  de  ces  familles,  celle  des  Labidoures,  les 
espèces  diffèrent  de  toutes  les  autres ,  parce  que  leurs  ëlytres, 
semblables  à  ceux  des  coléoptères,  sont  réunis  par  une  suture 
moyenne  et  recouvrent  presque  complètement  les  ailes  mem- 
braneuses, qui,  quoique  plissées  sur  leur  longueur,  n'en  sont 
pas  moins  pliées  trois  fois  en  travers ,  en  pouvant  se  déployer 
comme  par  ressort  et  se  reployer  par  un  mécanisme  très-cu- 
rieux à  connoitre,  (Voyez  Forficule.) 

La  seconde  famille  ,  celle  des  Omalofodes,  à  laquelle  ap- 
partiennent lesblattes,  se  distingue  par  la  forme  du  corps  exces- 
sivement déprimé  ,  par  la  brièveté  et  l'aplatissement  des  pattes, 
et  surtout  des  cuisses  et  des  hanches.  Beaucoup  d'espèces  ne 
prennent  jamais  d'ailes. 

Les  Anomides  ou  OaTHOPràREs  difformes  ont  été  ainsi  nommés 
à  cause  du  mode  singulier  d'articulation  et  de  mouvement 
du  corselet  sur  l'abdomen.  Leur  tête  est  mobile  en  tout  sens 
sur  le  corselet.  Elles  varient  d'ailleurs  beaucoup  dans  les  dif- 
férens  genres,  d'après  la  forme  des  pattes  de  devant  et  de 
celles  dé  derrière. 

Enfin ,  dans  les  Grylloïdes  ,  famille  qui  comprend  les  sau- 
terelles, les  cuisses  postérieures  sont  renflées,  très-musculeuses, 
alongées  et  destinées  k  produire  de  grands  sauts.  Il  y  a  d'ail- 
leurs beaucoup  d'analogie  dans  les  mœurs.  Voyez  l'article  Insec- 
TFj  et  chacun  des  noms  de  familles  indiquées  plus  haut.  (C.  D.) 

ORTHOPYXIS.  {Bol.)  Ce  genre  de  mousse,  étabU  par  Pa- 
lissot-Beauvois ,  se  distingue,  selon  cet  auteur,  du  Bartramia 
par  ses  urnes  ovales- oblongu et,  droites,  quelquefois  cepen* 
dant  un  peu  arquées  en  fer>de»faux,  et  par  ToTifioey  qui  n'est 


49»  ORT 

point  placé  obliquement;  il  diffère  aussi  du  genre  Mnium, 
tel  que  le  considère  ce  même  auteur,  par  ses  urnes  droites, 
dépourvues  d'une  substance  charnue  intérieure  ,  et  par  le 
tube  droit.  L'auteur  convient  que  ce  genre  n'a  pas  de  carac- 
tères différentiels  bien  saillans  ;  mais  il  fait  observer  que  les 
espèces  qui  le  composent  ont  un  port  et  un  faciès  qui  ^les 
font  distinguer  des  Bartramia  et  des  Mnium ,  ce  qui,  selon 
nous,  n'est  pas  suffisant  pour  admettre  un  genre  :  il  y  rappor- 
toit  Varrhenopterum  heterostichum,  Hedwr.,  et  les  mrùum  Tanuh 
sum  et  palustre  f  Linn.;  le  Bjyum  macTocarpum ,  Hedw. ,  main- 
tenant placé  dans  le  genre  Leptostomum ,  Brow^n  ;  le  Biyum 
squarrosum,  Hedtv.;  le  Wehera  longicolla,  Brid.  Dans  sa  de^ 
nière  classification  Beau  vois  en  sépare  le  genre  Tîmmiaf  qu'il 
y  rapportoit,  de  même  que  le  mnium  androgynum,  dont  il  fiiit 
son  genre  Fusiconia ,  le  même  que  le  Gymnocephalus  de 
Scfawœgrichen.  Le  genre  Orthopyxis  n'a  pas  été  adopté.  (Lem.) 

ORTHORHYNQUE ,  Orthorhjmchus.  (Ornith.)  Ce  nom 
générique,  qui  signifie  bec  droit,  a  été  donné  par  M.  de 
Lacépède  aux  oiseaux-mouches.  (  Ch.  D.  ) 

ORTUOSE.  (Min.)  Haiiy  avoit  eu  Fintention  de  nommer 
ainsi  le  felspath  ,  parce  qu'il  regardoit  ce  nom  allemand 
comme  étranger  à  une  nomenclature  méthodique  et  scienti- 
fique ,  et  eo  cela  il  avoit  entièrement  raison  ;  mais  il  a  respecté 
un  nom  si  généralement  employé  par  les  François  et  par 
presque  tous  les  peuples ,  qu'il  n'appartient  plus  maintenant 
à  aucune  langue.  (B.) 

ORTHOSTACHYS.  (Bot.)  M.  R.  Brown  divise  le  genre 
Héliotrope  en  deux  sections,  dont  l'une  est  distinguée  parla 
corolle  velue  à  l'intérieur,  l'embryon  arqué  et  les  épis  de 
fleurs  solitaires  non  repliées  en  spirale  :  il  exprime  ce  der- 
nier caractère  par  le  nom  orthostachys ,  qu'il  donne  à  la 
section.  (J.  ) 

ORTHOSTEUS.  {Bot.)  Nom  donné  par  M.  De  Candolle 
&  sa  cinquième  section  du  genre  Heliophila,  (J. ) 

ORTHOSTEMON.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  gentia- 
nées ,  établi  par  Robert  Bro\vn  ;  il  est  caractérisé  r  par  son  ca- 
lice tubuleux,  à  quatre  dents;  par  sa  corolle,  à  limbe  court, 
partagé  en  quatre  divisions;  par  la  présence  de  cinq  étamines 
égales^  .saillantes,  dont  les  anthères  s'ouvrent  longitudinale- 


ORT  493 

ment,  et  se  eontournent  après  la  féconrlation;  par  l'ovaire 
surmonté  de  deux  styles  à  stigmate  gJobuleux.  Ce  genre  ne 
comprend  qu'une  espèce,  confondue  avec  les  gentianes  par 
Heyne.  On  la  trouve  à  la  Nouvelle -Hollande.  (Lem.) 

ORTHOTOMUS.  (Ornith.)  M.  Horsfield ,  dans  son  Arran^ 
gement  systématique  des  oiseaux  de  Vile  de  Java ,  dont  M.  Des- 
marest  a  donné  un  extrait,  pages  878  et  suiv.  du  tome  i.*' 
du  Bulletin  universel  des  sciences,  2.*^  section,  1824,  a  établi 
ce  genre,  de  la  famille  des  grimpereaux,  en  lui  donnant  pour 
principaux  caractères  un  bec  droit  et  effilé,  à  base  triangu- 
laire, et  le  doigt  de  derrière  grand  et  fort,  comme  celui 
dessittelles,  avec  lesquelles  il  existe  encore  d'autres  rapports. 
La  seule  espèce  connue  jusqu'à  présent,  est  Vortliotomus  se* 
pium.  (  Ch.  D.  ) 

ORTHOTRICHUM.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  mousses, 
établi  par  Hedwig  et  fondé  sur  le  hryum  striatum,  Linn.  Il 
est  caractérbé  par  son  péristome  simple  ou  double;  l'exté- 
rieur a  huit  ou  seize  dents,  et  l'intérieur  a  huit  ou  seize  cils 
écartés,  horizontaux;  par  sa  coiffe  sillonnée  en  long,  commu- 
nément hérissée  de  poils  dirigés  de  bas  en  haut,  et  point  fim- 
briée  à  la  base,  comme  dans  le  genre  TJlota  de  Mohr,  qui 
faisoit  partie  autrefois  du  genre  Orthotricum,  Hedw.  (voyez 
Ulota  ). 

Les  orthotrichum  sont  des  mousses  monoïques  ou  dioïques, 
qui  portent  leurs  fleurs  uiàles  dans  les  aisselles  ou  à  l'extré- 
mité des  rameaux;  ce  sont  des  gemmes  à  têtes  sessiles  ou  pé- 
doncnlées.  Les  (rapsules  sont  portées  sur  des  pédicelles  termi- 
naux, courts,  rarement  plus  longs  et  privés  de  périchèse: 
elles  sont  ordinairement  striées  après  l'émission  des  séminules 
et  prennent  une  forme  alongée.  Ces  plantes  croissent  sur  les 
arbres,  les  toits,  les  pièces  de  bois  exposées  k  l'air,  les  pierres 
et  les  rochers.  Elles  forment  souvent  des  touffes  arrondies , 
semblables  à  des  coussinets;' leurs  tiges  sont  rameuses,  droites 
ou  couchées,  garnies  de  feuilles  imbriquées,  épnrses. 

On  compte  une  trentaine  d'espèces  d* orthotrichum j  en  y 
comprenant  les  neuf  décrites  par  Hooker  dans  sa  Muséologie 
exotique,  et  en  excluant  celles  rapportées  maintenant  aux 
genres  Ulota  et  Schlotheimia, 

On  doil  aussi  y  réunir  le  Gagea  de  Raddi  ^  caractérisé  par 


49^    ,j  ORT 

3,  tab.  36;  ejusd.  Fund.,  lab.  8,  fig.  47  à  54  ;  Dill. ,  Muse., 
tab.  55,  fig.  8;  Vaillant,  Bot.^  tab.  '26,  fig.  5;  £ngi.  BoL, 
tab. 2187;  Schw,,5i/pp/.,  tab.  54;  Hook.  etTayl.,  Musc.  hriL, 
tab.  21.  Tiges  droites,  rameuses,  veines,  formant  des  touffes 
trés-irréguiiéres;  feuilles  lancéolées  et  imbriquées;  les  supé- 
rieures souvent  étalées  et  dentelées  ou  comme  rongées;  cap- 
sules ovales ,  s'amincissant  en  un  pédicelle  court ,  long  de  trois 
à  quatre  lignes  ;  coiffe  conique ,  peu  velue ,  presque  entière 
sur  le  bord  ;  opercule  obtus,  avec  une  pointe  au  milieu  ;  péris- 
tome  interne  à  seize  cils  articulés  ou  moniliforme*  Cette  mousse 
est  fort  commune  partout  en  Europe,  jusqu'aux  fies  Feroe, 
et  dans  toute  la  zone  tempérée  de  la  terre  :  Thunberg  Ta 
recueillie  au  Japon;  Michaux,  en  Canada  et  en  Virginie. Par 
la  sécheresse  ses  feuilles  se  crispent ,  comme  cela  a  lieu  dans 
presque  toutes  les  espèces  du  genre.  11  y  en  a  une  variété 
remarquable  par  sa  petite  statuVe  et  sa  coiffe  tout-à-fait  nue; 
elle  fructifie  au  printemps.  Dans  sa  jeunesse,  cette  espèce 
forme  des  touffes  ou  gazons  d'un  vert  jaunâtre ,  qui  brunis- 
sent ou  deviennent  plus  obscurs  avec  Tàge. 

Toutes  ces  espèces,  à  l'exception  de  Forthotrichum  com- 
pacte, se  trouvent  en  Europe  et  en  France;  on  y  obsenre 
aussi  plusieurs  autres  espèces,  dont  on  peut  voir  la  description 
dans  Bridel ,  Musc,  suppL,  2  ,  p.  3  et  4 ,  p.  110,  et  dans  la  Mus- 
cologie  britannique  de  Hooker  et  Taylor.  Voyez  aussi  Ulota. 
(Lem.) 

ORTHRAGUS.  {Ichthyol.)  Nom  générique  donné  par  M. 
Rafioesque  au  genre  de  poissons  appelé  Orthagoriscus  par 
Schneider,  et  qui  comprend  la  mole,  diodon  mola,  Linn. 
(Dbsm.) 

ORTIE,  Vrtica,  Linn.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones apétales,  qui  a  donné  son  nom  à  la  famille  naturelle 
des  urticées ,  Juss. ,  et  qui ,  dans  le  systèn^e  sexuel ,  appar- 
tient à  la  monoécie  tétrandrie.  Ses  principaux  caractères  sont 
d'avoir:  Des  fleurs  monoïques,  plus  rarement  dioïques,dont 
les  mâles,  disposées  en  grappe,  ont  un  calice  de  quatre 
folioles  arrondies,  concaves;  point  de  corolle;  quatre  éta- 
mines,  dont  les  filamens,  courbés  avant  la  floraison  ,  portent 
des  anthères  à  deux  loges  :  les  fleurs  femelles  ont  un  calice  à 
deux  valves,  point  de  corolles,  un  ovaire  supére^  surmooté 


ORT  497 

d^un  stigmate  velu.  Le  fruit  est  une  graine  entourée  par  le 
calice  persistant ,  membraneux,  ou  ayant  l'apparence  d'une 
baie. 

Les  orties  sont  des  plantes  herbacées,  plu^  rarement  des 
arbrisseaux  ,  dont  les  feuilles  sont  opposées  ou  alternes,  ac- 
compagnées de  stipules;  leurs  fleurs  sout  disposées  en  grappes 
dans  les  aisselles  des  feuilles,  ou  quelquefois  en  tête.  On  en 
connoit  aujourd'hui  plus  de  cent  vingt  espèces.  Nous  nous 
bornerons  à  parler  ici  de  celles  qui  sont  indigènCflr  ou  culti- 
vées dans  les  jardins  de  botanique. 

**'  Feuilles  alternes. 

Ortie  BAccipàRE;  Vrtica  baccifera,  Linn»,  Spec,  1398.  Ar- 
brisseau dont  les  rameaux  sont  garnis  de  feuille^  ovales-ar- 
rondies ,  sinuées  et  inégalement  dentées  en  leurs  bords ,  char- 
gées, à  leur  surface  supérieure,  de  glandes  d'où  sortent  de 
petits  poils  roides,  très-piquans,  et  munis  en  dessous  d'un 
grand  nombre  d'aiguillons  qui  se  retrouvent  aussi  sur  les 
pétioles.  Les  fleurs  sont  réunies  en  grappes  courtes  et  Mt-> 
siles  le  long  des  rameaux.  Cette  ortie  crott  naturellemeat 
dans  les  Antilles  ;  on  la  cultive  au  Jardin  du  Roi  dans  la 
serre  chaude. 

Ortie  a  feuilles  blanches;  Urtica  nivea,  Linn.  ,Sp«c.,  1398. 
Ses  tiges  sont  un  peu  ligneuses,  hautes  de  trois  à  quatre 
pieds,  rameuses,  garnies  dé  feuilles  ovales,  dentées,  vertes 
en  dessus,  revêtues  en  dessous  d'un  duvet  -blanc,  court, 
terré.  Ses  fleurs  sont  disposées  en  petites  grappes  axillaires. 
Cette  plante  est  originaire  de  la  Chine.  Dans  les  jardins  où 
on  la  cultive ,  on  la  plante  en  pot  et  on  la  rentre  dans 
l'orangerie  pendant  l'hiver. 

Ortie  du  Canada  j  Vrtica  canadensis,  Linn.,  SpeCy  1397. 
Sa  tige  est  cylindrique,  droite,  haute  de  deux  à  trois  pieds, 
garnie  de  feuilles  ovales ,  un  peu  en  cœur  à  leur  base ,  rudes 
sur  leurs  deux  faces,  ridées,  dépourvues  de  poils  piquans. 
Les  fleurs  sont  disposées  en  grappes  axillaires  et  terminales, 
les  mâles  dans  la  partie  supérieure  des  tiges,  et  les  femelles 
au-dessous.  Cette  espèce  est  originaire  du  Canada. 

*  *  Feuilles  opposées. 

Ortie  diojque  :  Vrtica  dioica,  Linn»,  Spec. ,   i3^6  ;  Flor. 
36.  3a 


49«  ORT 

Dan,,  t.  746.  Ses  racines  sont  vivaces,  rampantes;  elles  pro- 
duisent des  tiges  quadraiogulaires ,  souvent  simples,  hautes 
de  deux  à  quatre  pieds,  garnies  de  feuilles  pétiolées,  cordi- 
formes,  pointues,  dentées  en  scie,  abondamment  chargées , 
ainsi  que  le  reste  de  la  plante,  de  poils  très-piquans.  Les 
fleurs  mâles  et  les  fleurs  femelles  sont  séparées  sur  des  indi- 
vidus difiérens,  et  elles  sont  disposées  en  grappes  longues, 
pendantes I  et  souvent  deux  ensemble,  dans  les  aisselles  des 
feuilles.  Cette  plante  est  très-commune  dans  les  jardins ,  les 
champs,  les  haies  et  les  buissons. 

OaTiE  BRÛLANTE  :  Urticu  urens ,  Linn.,  Spec, ,  1396;  Flor, 
Dan.,  U  739.  Sa  racine  est  fibreuse,  annuelle;  elle  produit 
une  tige  rameuse,  haute  de  douze  à  dix-huit  pouces  ,  garnie 
de  feuilles  ovales  ,  profondément  dentées ,  portées  sur  des 
pétioles  presque  aussi  longs  qu*elles,  et  hérissées,  ainsi  que 
toutes  les  parties  de  la  plante  ,  de  poils  très-piquans.  Les 
fleurs  sont  monoïques,  réunies  en  grappes  courtes,  opposées, 
axillaires  et  presque  sessiles.  Cette  espèce  est  très-commune 
dans  les  jardins  et  les  lieux  cultivés. 

Ortie  filclifère,  vulgairement  Ortie  romaine;  Urtica pilu- 
liftra,  Linn.,  Spec.y  194.  Sa  racine,  qui  est  annuelle,  pro- 
duit une  tige  foible,  simple  ou  rameuse,  haute  d'un  pied  à 
dix- huit  pouces,  presque  cylindrique,  garnie  de  feuilles 
ovales,  pointues,  fortement  dentées,  portées  sur  de  longs 
pétioles.  Les  fleurs  sont  réunies  en  petites  têtes ,  portées  sur 
des  pédoncules  axillaires,  longs  de  six  à  sept  lignes.  Cette 
plante  croit  dans  les  champs  du  Midi  de  la  France  et  de 
TEurope. 

Ortie  a  feuilles  de  chanvre  ;  Urtica  cannabina  ,  Linn., 
Spec,  1396.  Ses  racines  sont  vivaces;  elles  produisent  des 
tiges  quadrangulaires,  rameuses,  hautes  de  trois  à  cinq 
pieds ,  garnies  de  feuilles  pétiolées ,  ordinairement  divisées 
jusqu'à  leur  base  en  trois  découpures  alongées,  étroites,  laci- 
niées  et  profondément 'dentées.  Les  fleurs  sont  disposées  en 
grappes  simples,  plus  courtes  que  les  feuilles,  communément 
deux  à  dt*ùx  dans  chaque  aisselle.  Cette  plante  est  ori^^inaire 
de  la  Sibérie  ;  on  la  cultive  au  Jardin  du  Roi  et  dans  les 
jardins  de  botanique*  Toutes  ses  parties  sont  garnies  de  poils 
piquans. 


ORT  499 

OaTiE  NAiNB;  Urtica  pumila,  Linn. ,  Spec^  iSgS.  Sa  racine 
est  fibreuse,  vîvace  ;  elle  produit  des  tiges  couchées,  longues 
de  huit  à  dix  pouces,  dépourvues  de  piquans,  ainsi  que  les 
feuilles,  qui  sont  ovales,  luisantes  en  dessus,  dentées  en  scie  ^ 
portées  sur  des  pétioles  à  peu  prés  aussi  longs  qu^elles.  Les 
fleurs  sont  disposées  en  grappes  courtes,  axillaires  et  presque 
sessiles.  Cette  espèce  croît  naturellement  dans  F  Amérique 
septentrionale.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 

Les  orties  sont  en  général  des  plantes  négligées  ;  leur  aspect 
a  souvent  quelque  chose  de  triste;  leurs  flt-urs  n'ont  rien 
d'éclatant,  et  leur  contact  cause  une  impression  désagréable, 
même  douloureuse;  aussi  sont -elles  reléguées  dans  les  lieux 
sauvages,  stériles,  et  celles  qui  parfois  croissent  dans  nos 
jardins,  sont  arrachées  avec  soin  pour  tâcher  de  les  en  ex- 
tirper. Cependant  certaines  espèces  sont  susceptibles  d'être 
employées  avec  quelque  avantage  dans  l'économie  domes- 
tique, et  l'art  de  guérir  a  cherché  à  mettre  à  profit  leurs 
propriétés* 

L'ortie  diuïque  peut  servir  à  la  nourriture  de  l'homme , 
comme  à  celle  des  animaux.  Ses  jeunes  pousses ,  préparées  k 
la  manière  des  épinards ,  fournissent  un  mets  assez  agréable» 
Ses  feuilles,  hachées  très -menu,  forment  la  base  d'une  pâtée 
dont  on  se  sert  pour  élever  la  volaille.  On  les  donne  aussi 
sèches  aux  poules  pendant  l'hiyer,  ainsi  que  leurs  graines, 
pour  les  faire  pondre  plus  souvent.  Tant  que  l'ortie  est  encorç 
jeune ,  elle  peut  servir  de  nourriture  aux  porcs  ;  ces  animaux 
la  mangent  avec  plaisir.  L^s  vaches  qui  en  mangent  four- 
nissent en  abondance  un  lait  qui  contient  plus  de  crètne,  et 
qui  donne  un  beurre  plus  jaune  et  plus  agréable. 

Les  tiges  de  cette  même  ortie,  coupées  au  milieu  de  l'été 
et  rouies,  fournissent,  comme  le  lin  et  le  chanvre,  unç 
filasse  qui  peut  être  employée  aux  mêmes  usages  que  celle 
de  ces  deux  plantes.  Des  expériences  faites  à  ce  sujet  ont 
prouvé  qu'on  pourroit  en  fabriquer  d'excellens  tissus  et  même 
de  très-beau  papier.  Mais  jusqu'à  présent  l'utilité  de  l'ortie, 
sous  ce  rapport ,  n'est  guère  connue  en  Europe  que  des  sa* 
vans  ,  et  n'a  pas  été  mise  à  profit. 

Les  habitans  du  Kamtschatka  font  leurs  filets  de  pêche, 
leurs  cordages  avec  l'ortie  à  feuilles  de  chanvre.  Lcê  femmes 


5oo  ORT 

des  Baschkîrs  en  font  dn  fil.  Elles  arrachent  la  plante  en  ao" 
tomne,  la  font  sécher  et  rouir;  elles  la  cassent  ensuite  avec 
leurs  doigts  et  la  foulent  dans  des  mortiers  de  bois  jusqu'à 
ce  que  la  filasse  soit  bien  séparée.  (Voy.'^ge  de  Pallas,  vol.  i, 
p.  690.) 

Il  est  peu  de  personnes  qui  n'aient  été  piquées  par  des  or« 
ties,  et  qui  n'aient  ressenti  l'impression  douloureuse  et  assez 
analogue  à  celle  de  la  brûlure,  que  produit  le  contact  de  leurs 
tiges  ou  de  leurs  feuilles  fraîches.  Dans  la  plupart  des  espèces 
la  plante  entière  est  couverte  de  poils  extrêmement  fins,  ai* 
gus,  et  qui  reposent  sur  une  vésicule  obh>ngue,  remplie  d'une 
liqueur  acre  el  caustique,  qui  s'introduit  dans  la  petite  piqûre 
faite  par  les  poils  des  orties,  et  cause  l'espèce  d'ardeur  que 
l'on  éprouve  lorsque  l'on  touche  ces  plantes;  dès  qu'elles  sont 
desséchées,  elles  ne  piquent  plus.  Au  reste,  dans  nos  climats, 
la  douleur,  suite  inévitable  du  contact  des  orties,  ne  dure 
pas  long-temps  et  n'est  jamais  forte  :  les  habitans  de  la  cam- 
pagne sy  habituent  et  manient  les  orties,  presque  sans  s'en 
apercevoir.  Il  n'en  est  pas  ainsi  de  quelques  espèces  exoti- 
ques, leur  piqûre  est  suivie  des  plus  funestes  efifeis;  parmi 
ces  dernières,  aucune  n'est  plus  vénéneuse  que  celle  qui  a 
été  nommée  par  Roxburg  urlica  crenulata,  et  qui  est  origi- 
naire de  Chittageng,  dans  l'est  du  Bengale.  M.  Leschenault, 
à  qui  nous  devons  des  détails  très -précis  sur  cette  plante, 
n'étant  pas  bien  informé  des  accidens  causés  par  son  contact, 
ne  prit  pas  beaucoup  de  précautions  en  la  cueillant,  et  fut 
touché  légèrement  par  une  des  feuilles  à  la  main  gauche. 
«  Je  ne  ressentis  d'abord,  dit  M.  Leschenault ,  qu'une  foible 
piqûre;  il  étoit  sept  heures  du  matin  :1a  douleur  augmenta 
progressivement;  au  bout  d'une  heure  elle  étoit  presque  in- 
supportable. Il  uie  sembloit  qu'on  me  promenoit  sur  h  s  doigts 
une  lame  de  fer  rougie.  Il  n'y  avoit  cependant,  chose  bien 
remarquable,  ni  enflure,  ni  pustule,  ni  même  inflamma- 
tion. La  douleur  se  propagea  rapidement  tout  le  lon<r  du 
bras  jusqu'à  l'aiselle.  Je  fus  ensuite  saisi  d'un  éternument  fré- 
quent, et  d'un  flux  aqueux  parles  narines,  très  -  loitsidéra- 
ble,  comme  si  j'eusse  eu  un  violent  rhume  de  cerveau.  A 
midi  environ,  j'éprouvai  une  contraction  douloureuse  dans 
la  partie  postérieure  des  mâchoires ,  qui  me  ût  craindre  une 


ORT  «01 

attaque  de  tétanos.  Je  me  couchai,  espérant  que  le  repos  me 
8oulageroit#;  mais  les  douleurs  ne  diminuèrent  point:  elles 
persistèrent  avec  violence  pendant  la  nuit  suivante  presque 
entière;  la  contraction  des  mâchoires  s'étoit  dissipée  à  sept 
ou  huit  heures  du  soik^.  Le  lendemain  matin  le  mal  diminua 
sensiblement  9  et  je  m'endormis.  Je  souffris  encore  beaucoup 
les  deux  jours  suivans,  et  les  douleurs  reprenoient  pour  un 
moment  toute  leur  force,  lorsque  je  plongeois  la  main  dans 
Teau.  Elles  se  sont  ensuite  progressivement  afifoiblies;  mais 
elles  n'ont  entièrement  disparu  que  le  neuvième  jour.* 

Peu  de  temps  auparavant,  au  rapport  du  même  botaniste, 
un  des  jardiniers  du  docteur  Wallich,  à  Calcutta,  a^ant  été 
frappé  sur  les  épaules  par  un  de  ses  camarades  avec  les 
feuilles  de  la  même  ortie,  éprouva  des  accidens  encore  plus 
graves;  il  souffrit  tellement  pendant  les  deux  jours  suivans , 
qu'il  croyoit  à  chaque  instant  être  sur  le  point  de  périr. 
L'éternunient,  le  flux  aqueux  par  les  narines,  la  contraction 
des  mâchoires  furent  considérables  et  durèrent  plusieurs 
jours,  et  ce  ne  fut  qu'au  bout  de  deux  semaines  qu'il  cessa 
de  souffrir  Pour  peu  qu'on  mouillât  les  parties  malades,  il 
lui  senibloit  qu'on  versoit  dessus  de  l'huile  bouillante. 

M.  Leschenault  cite  encore  parmi  les  ortifs  très-venimeuses 
qu'il  connoit,  Vurtica  slimulans ,  qui  croît  à  Java,  mais  dont 
les  effets  sont  moins  violens  que  ceux  de  Vurtica  crenulata, 
11  a  observé  dai.s  L'Ile  de  Timor  une  espèce  non  décrite,  que 
les  indigènes  nomment  daoun  setan,  feuille  du  diable.  Ils  en 
ont  la  plus  grande  terreur,  et  croient  que  ,  si  on  en  étoit 
touché,  on  souffriroit  une  année  entière,  et  qu'on  pourroit 
même  en  mourir.  (Mémoires  du  Muséum,  vol.  6,  pag.  35 9 
à  364.) 

Les  anciens,  tels  que  Celse  (De  re  mei. ,  /.  III,  c.  XXVII)  ^ 
Arétée  (Curât»  acut,,  /.  I,  c.  11)^  avoient  cherché  à  mettre 
à  profit  l'irritation  que  le  contact  des  orties  produit  sur  la 
peau.  Ainsi ,  dans  quelques  maladies,  011  les  membres  sont 
privés  de  sentiment,  on  peut,  par  l'action  des  orties,  pro- 
duire une  vive  excitation,  capable  de  ranimer  l'action  vitale. 
Mais ,  depuis  que  les  sinapismes  et  les  vésicatoires  sont  gêné-» 
ralement  en  usage ,  ce  moyen  n'est  presque  plus  employé. 

Les  graines  de  l'ortie  dioïque  passent  pour  être  purgatives 


5oa  ORT 

et  vermifuges  ;  les  maquignonf ,  après  les  avoir  mélangées  a^iee 
de  Tavoine,  les  font  manger  aux  chevaux  pour  leur  donner 
vn  air  vif  et  un  poil  brillant. 

Quoique  Tutilité.  de  Tortie  pour  la  nourriture  des  bestiaux 
ne  soit  pas  douteuse,  cependant ,  jusqu'à  ce  jour,  elle  est 
négligée  en  France,  tandis  qu*en  Suéde  elle  est  cultivée  de- 
puis un  temps  immémorial.  Uortie  dioïque  vient  dans  les  te^ 
rains  les  plus  arides.  Elle  ne  demande  aucun  soin  et  résiste 
aux  intempéries  :  elle  est  en  pleine  croissance  quand  les  autres 
plantes  commencent  à  peine  à  végéter.  Ces  avantages  sont 
de  nature  à  mériter  peut -être  Tattention  des  propriétaires. 
Ne  pourroit-on  pas,  au  moyen  de  la  culture  de  cette  ortie 
dans  des  terrains  encore  en  friche,  en  retirer  nn  produit 
qui  seroit  de  quelque  avantage  P 

L'ortie  brûlante  a  une  saveur  un  peu  stiptique  ;  elle  a  passé 
pour  astringente  et  diurétique.  On  en  faisoit  jadis  assez  fré- 
quemment usage ,  en  infusion  ou  en  décoction ,  dans  les  hé- 
morrhagies,  la  dyssenterie,  les  fleurs  blanches,  les  maux  de 
gorge,  la  rougeole,  la  gravelle,  etc.  Aujourd'hui  elle  est 
presque  entièrement  tombée  en  désuétude.  (L.  D.) 

OHTIE.  {Bot.)  Ce  nom  n'est  pas  donné  exclusivement  aux 
espèces  du  genre  Vrtica,  Il  est  encore  appliqué  vulgairement 
à  d'autres  plantes  qui  sont  piquantes  comme  la  véritable  ortie, 
ou  qui  lui  ressemblent  par  le  port  et  par  quelques  caractères 
extérieurs,  surtout  dans  la  famille  des  labiées.  L'ortie  blan- 
che ou  morte  est  le  lamium  album  ^  une  autre  ortie  morte 
des  marais  est  le  stachys  palustris;  une  ortie  morte  à  fleurs 
jaunes  est  le  galeopsis  galeohdolan ;  l'ortie  royale  est  le  ga- 
Uopsis  tetrahit  ;  l'ortie  puante  est  le  stachys  sylvaMca.  A 
Cayenne  une  espèce  de  Dalechampia  est  nommée  ortie  do 
Nègres ,  suivant  Aublet.  Nous  voyons  encore  que  des  bota- 
nistes ont  donné  un  peu  légèrement  le  nom  de  urtica,  k  des 
tragiaj  des  acaljpha,  des  pariétaires.  V.  aussi  Bois  d'ortie.  (J.) 

ORTIE  BLANCHE.  (Bot.  )  Nom  vulgaire  du  lamier  blanc. 
(L.  D.) 

ORTIE  BLEUE.  (Bot,)  Les  anciens  auteurs  ont  désigné  sous 
ce  nom  le  campanula  trachelium,  (L.  D.) 

ORTIE  CHANVRE,  ORTIE  ÉPINEUSE.  (Bot.)  Noms  vul- 
gaires  du  galéope  piquant.  (L.  D.) 


ORT  So5 

ORTIE  CORALLINE.  (Polyp.)  Il  paroit  qu'on  désigne 
quelquefois  sous  ce  nom  le  madrépore  murîqué,  M.  mi/n- 
cata,  Linn.,  sans  doute  à  cause  des  piquans  dont  sa  surface 
est  hérissée.  (De  B.) 

ORTIE  A  CRAPAUD.  (Bot.)  On  donne  vulgairement  ce 
nom  à  deux  espèces  d'épiaires,  itachys  annua  et  sylvatica. 
(L.  D.) 

ORTIE  GRIMPANTE.  [Bot.)  C'est  dans  les  colonies  le  tra^ 
gia  volubilis ,  Linn.  (Lem.) 

ORTIE  DE  MER.  (Actinoz,)  Dénomination  employée  assee 
fréquemment ,  dans  le  siècle  dernier ,  par  les  naturalistes  et 
par  les  marins,  pour  désigner  des  animaux  de  mer  dont  le 
contact  produit  sur  la  peau  un  effet  qui  a  quelque  analogie 
avec  celui  des  orties.  On  distinguoit  ensuite  par  le  nom 
d'ORTiEs  DE  MER  ERRANTES,  Ics  méduscs  et  même  les  phy- 
aales  et  les.  vélelles,  qui  en  effet  sont  librement  suspendues 
dans  rintérieur  des  eaux,  et  par  celui  d'OaTiES  de  mer  fixes, 
les  actinies,  non  pas  qu'elles  aient  la  même  action  sur  la 
peau ,  mais  à  cause  de  leurs  rapports  avec  les  méduses. 
Voyez  Méduse  et  Actinie.  (De  fi. ) 

ORTIE  MORTE.  {Bot.)  Un  des  noms  vulgaires  du  lamîer 
blanc.  (L.  D.) 

ORTIE  MORTE  fiATARDE.  (Bol.)  C'est  la  mercuriale  an- 
nuelle. (L.  D.) 

ORTIE  MORTE  DES  BOIS.  (Bot.)  Un  des  noms  vulgaires 
de  l'épiaire  des  bois.  (  L.  D.  ) 

ORTIE  DES  NÈGRES.  (Bot.)  C'est  dans  les  colonies  fran- 
çaises d'Amérique  le  nom  du  Dalechampia  scandens ,  Linn* 
(  Lem.  ) 

ORTIE  PUANTE.  (  Bot.  )  Autre  nom  vulgaire  de  l'épiaire 
des  bois.  (L.  D.) 

ORTIE  ROUGE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  commun  à  deux  es- 
pèces de  genres  dififérens ,  le  galéope  ladane  et  le  lamîer 
pourpre.  (L.  D.) 

ORTIGA.  {Bot.)  Nom  rapporté  et  adopté  par  Feuillée  de 
quelques  plantes  du  Pérou,  que  leur  aspérité  et  leurs  piqûres 
font  comparer  à  l'ortie ,  et  dont  Adanson  a  fait  son  genre 
Loasa,  type  de  la  famille  nouvelle  des  loasées.  (  J.) 

ORTOHULA.  {Mamm.)  Femandez  donne  ce  nom  à  une 


5o4  ORT 

espèce  de  carnassier,  qui  paroît  appartenir  au  genre  Monf- 

felte.  { F.  C.  ) 

ORTOLAN.    {Omith»)    C'est    Vemberiza  hortulana  ,   Linn. 

(Ch.  D.) 

ORTSTEIN.    {Min.)   Nom  général,  par  lequel  on  désigne 

dans  le  pays  de  Lunebourg  les  minerais  de  fer  limoneux  ou 

fer  oxidé  hydraté  argilifère.  (B.) 

ORTURS-KOFA.  (Ornith.)  Nom  islandoîs  du  petit  guil- 
lemot  noir,  coljmbus  grylle^  Linn.  (Ch.  D.) 

ORTYGIS.  (Ornith.)  Nom  générique  des  cailles  à  trois 
doigts  dans  Illiger.  (Ch.  B. ) 

ORTYGODE.  (Ornith.)  Ce  nom  générique  avoit  été  ap- 
pliqué ,  par  M.  Vieillot,  aux  cailles  à  trois  doigts;  mais  il 
Fa  ensuite  abandonné  pour  adopter  celui  de  turnix ,  donné 
au  même  genre  par  Bonnaterre.  (Ch.  D.) 

ORTYGOMETRA.  [Ornith.)  Nom  grec  du  râle  de  genêt, 
rallus  crex ,  Linn.  ,  dont  Barrére  a  fait  une  dénomination 
générique,  sous  laquelle  il  a  compris  la  petite  outarde  on 
cane-pétière.  (Ch.  D.) 

ORTYON;  {Ornith.)  Nom  grec  moderne  de  la  caille.  (Dbsm.) 

ORTYX.  (Ornith.)  Nom  grec  de  la  caille,  qui  est  appelée 
ortjyon  en, grec  moderne.  (Ch.  D.) 

ORUBU.  {Ornith.)  Voyez  Urubu. 

ORUCORIA.  (Bot.)  Clusius  et  J.  Bauhîn  font  mention 
d'un  fruit  de  ce  nom  dont  ils  donnent  tous  deux  la  figure 
qui  représente  parfaitement  celui  du  pterocarpus  lanatus  de 
Linnaeus.  Comme  cette  espèce  offre  des  caractères  sufiisans 
pour  constituer  un  genre  distinct  par  sa  gousse  uniforme  et 
ses  étamines  monadelphes  à  la  base,  nous  proposerons  de  le 
nommer  orucoria ,  à  moins  qu'on  ne  préfère  le  nom  de  ja- 
ruwa,  qui  est  celui  de  Farbre  selon  Clusius.  (  J.) 

ORUSSE.  {Entom.)  Voyez  Orysse.  (CD.) 

ORVALE.  (Bot.)  Ce  nom  est  donné  à  la  sauge  sclarée 
qui  est  Yorwala  de  Dodoè'ns  :  Linnasus  l'emploie  aussi  comme 
nom  spécifique  d'un  lamier ,  lamium  ori'ala ,  qui  étoitlepor 
pia  de  Michéli,  que  M.  De  Candolle  distingué  comme  genre 
sous  le  nom  d'OavALA.  (J.) 

ORVALE  DES  PRÉS.  (Bot.)  C'est  la  sauge  des  prés.  (Lem.) 

ORVALÉ,  (Bot.)  Voyez  Mo  mon.  (J.) 


ORV  5o5 

ORVERT.  (Ornith,)  Cet  oiseau -mouche  est  le  trochilus 
viridissimus  ,  Guiel.  (Ch.  D.) 

ORVET ,  Anguis.  {Erpét,)  On  a  donné  ce  nom  à  un  genre 
de  reptiles  sauriens  urobénes,  rangés,  jusqu'à  ces  derniers 
temps,  parmi  les  ophidiens  homodermes,  et  que  Ton  peut 
reconnoitre  aux  caractères  suiyans  : 

Corps  cylindrique,,  très-alongé ;  membres  nuls;  queue  conique ^ 
arrondie,  non  distincte;  pas  de  tympan;  mâchoires  armées  de 
dents ^  comprimées  et  crochues;  ail  muni  de  trois  paupières; 
bouche  peu  fendue;  écailles  imbriquées  et  semblables  sur  tout  le 
corps;  anus  simple  et  sans  ergots;  cœur  à  oreillette  double  et  à 
ventricule  unique. 

Au  moyen  de  ces  notes  et  des  tables  synoptiques  que  le 
lecteur  trouvera  aux  articles  Erpétologie  et  Urobénes,  il 
pourra  immédiatement  distinguer  les  Orvets  de  tous  les 
Ophidiens,  qui  ont  un  cœur  à  deux  ventricules;  des  Ophi- 
8AURES,  qui  n'ont  point  de  tympan  ;  des  Çcinques,  des  Hysté- 
ROPEs,  des  Chalcides  ,  des  Tachyoromes  et  des  Chirotes,  qui 
ont  des  membres.  (Voyez  ces  divers  noms  de  genres,  Sauriens 
et  Urobénes.) 

L'espèce  la  mieux  connue  dans  le  genre  des  Orvets  est: 

L'Orvet  commun  ou  fragile;  Anguis  fragilis^  Linnaeus. 
Corps  long,  mince,  presque  d'égale  grosseur,  revêtu  partout 
d'écaillés  très-lisses,  petites,  arrondies,  luisantes,  d'un  jaune 
argenté  en  dessus,  noirâtre  et  de  la  teinte  de  l'acier  poli 
en  dessous;  trois  61ets  noirs  le  long  du  dos  et  d'autant  plus 
marqués  que  l'individu  est  plus  jeune;  queue  obtuse;  tête 
couverte  de  plaques  petites,  carrées  ou  rhomboïdales,  courte, 
amincie  en  devant,  un  peu  plus  étrQÎte  que  le  corps;  yeux 
latéraux;  museau  obtus;  langue  courte  et  comme  échancrée 
en  croissant;  dents  petites,  aiguës,  courbées  en  arrière. 

Cet  animal  atteint  communément  la  taille  de  huit  à  dix 
pouces;  il  parvient  quelquefois  à  celle  de  dix-huit  pouces, 
et,  suivant  quelques  naturalistes,  de  trois  pieds  même.  U  vit 
de  lombrics,  d'insectes,  de  larves,  de  petits  mollusques,  etc. 

A  l'aide  de  son  museau,  il  se  creuse,  dans  la  terre,  des 
trous  profonds  de  trois  à  quatre  pieds  et  des  conduits  décri- 
vant différens  circuits  et  ayant  plusieurs  issues.  Il  s'y  cache 
durant  la  pluie,  pendant  une  partie  du  jour  et  de  la  nuit, 


5o6  ORV 

surtout  8^il  est  menace  de  quelque  danger,  et  pendant  It 
saison  des  gelées. 

Il  s^accouple  à  la  manière  des  ophidiens,  c'est-à-dire,  que 

le  mâle  et  la  femelle  s'eo tortillent  autour  l'un  de  l'autre,  et 

il  fait  des  petits  tout  vîvans,  peut-être  même  deux  fois  par 

-    an ,  au  printemps  et  en  automne.  Il  ne  quitte  sa  vieille  peao 

que  vers  le  milieu  du  mois  de  Juillet. 

Il  paroît  plus  susceptible  de  résister  au  froid  que  la  plu- 
part des  serpens  avec  lesquels  on  Ta  confondu ,  car  on  le 
rencontre  en  Europe  à  des  latitudes  très-boréales ,  en  Russie, 
en  Suède,  en  Pologne,  en  Prusse,  en  Allemagne,  presque 
aussi  communément  qu'en  France  et  en  Italie,  mais  on  ne  le 
voit  jamais  en  Afrique.  Aux  environs  de  Paris,  on  l'observe 
assez  fréquemment  sous  les  pierres ,  sous  les  écorces  des  vieux 
arbres,  dans  l'herbe  et  sous  la  mousse.  Quand  on  s'en  em- 
pare, il  se  roidît  avec  une  telle  violence,  que,  selon  Lau- 
renti  et  quelques  autres  naturalistes ,  lise  casse  quelquefois 
en  deux,  et  cette  particularité,  jointe  à  la  grande  fragilité 
de  sa  queue ,  fait  que  dans  plusieurs  contrées  ,  ainsi  que 
l'ophisaure,  on  l'a  appelé  serpent  de  verre.  Il  est  du  reste  très- 
doux  et  ni^  mérite  nullement  la  réputation  que  lui  a  faite  le 
peuple  de  quelques -unes  de  nos  provinces  ,  sous  les  noms 
â''ancoie,  d''anveau,  d'ort'crf ,  de  borgne,  à^aveugle.  Il  devient 
même  le  plus  souvent  la  proie  des  poules,  des  canards,  des 
oies,  des  cigognes,  des  hérissons,  des  couleuvres,  des  gre- 
nouilles et  des  gros  crapauds.  (  H.  C.  ) 

ORVET  BIPÈDE;  AnguU  bipes,  Linnœus.  {Erpét.)  Voyez 
Bipède.  (H.  C.) 

ORVET  BLANC.  [Erpét.)  Voyez  Couleuvre  blanche  (tom. 
XI»  pag.  200).  (H.  C.) 

ORVET  CALMAR;  Anguis  calawaria,  Laurent!.  (Erpét,) 
Voyez  Couleuvre  calmar  (tora.  XI,  pag.  211).  (H.  C.) 

ORVET  CORALLIN  ou  ORVET  ROUGE  ;  Anguis  corail 
linu»,  Ginel.  {Erpéu)  Voyez  Rouleau.  (H.  C.) 

ORVET  ÉRIX,  Anguis  erix.  [Erpét.)  Voyez  Érix.  (H.  C.) 

ORVET  F ASCIÉ-,  Anguis fasciatus,  Laurenti.  [Erpét.)  Voyez 
Rouleau.  (H.  C.) 

ORVET  LOMBRICAL,  Anguis  lumbricalis.  [Erpét.)  Voyez 
TypHLOPs.  (H.  C.) 


ORY  ^07 

ORVET  A  LONG  MUSEAU  ;  Anguis  •  nasutus ,  Gmelin. 
{Erpét.)  Voyez  Typhlops.  (H.  C.) 

ORVET  MACULÉ;  Angûis  maculatus,  Linnœus.  (Erpét.) 
Voyez  Rouleau.  (H.  C.) 

ORVET  MIGREL.  (Erpét.)  Voyez  Rouleau.   («.  C.) 

ORVET  PLATURE  ;  Anguis  platurus ,  Linn.  {Erpét.)  Voyez 

r^LAxMIDE.    (H.   C.) 

ORVET  RÉTICULÉ;  Anguis  retîculatus ,  Linn.  {Erpét.) 
Voyez  Typhlops.  (H.  C.) 

ORVET  RUBAN  ou  ORVET  SCYTALE ,  Anguis  scjytale. 
{Erpét.)  Voyez  Rouleau.  (H.  C.) 

ORVET  VENTRAL  ou  ANGUIS  LAMPROIE.  {Erpét.) 
Voyez  Ophisaure.  (H.  C.) 

ORYCTÈRE.  (  Mamm.  )  Dans  notre  premier  travail  sur 
les  dents  des  rongeurs,  nous  avions  formé  ce  genre  en  réu« 
nissant  les  deux  animaux  que  Buifon  avoit  décrits  sous  les 
noms  de  petite  taupe  du  Cap  et  de  grande  taupe  du  Cap, 
mus  capensis,  Pall. ,  et  mus  maritimus ,  Gmel.  Depuis,  lUiger 
forma  un  genre ,  sous  le  nom  de  Bathyergus,  du  mus  maritimus, 
et  un  autre  genre  du  mus  capensis  et  du  mus  talpinus,  sous 
celui  de  Georychus.  Ayant  pu  étudier  un  plus  grand  nombre 
de  ces  espèces  de  rongeurs  du  Cap ,  et  mieux  en  reconnoître 
les  caractères,  j^ai  dû  former  trois  genres  de  ces  trois  ani- 
maux. (Des  dents  des  mammifères ,  considérées  comme  carac- 
tères zoologiques.)  J'ai  conservé  le  nom  générique  d'Oryctère 
à  la  grande  taupe  du  Cap  ,  à  laquelle  s'associe  vraisemblable- 
ment une  espèce  nouvelle.  J'ai  transporté  celui  de  Batbyergue 
à  une  espèce  que  j'ai  cru  nouvelle,  et  qui  est  peut-être  la 
petite  taupe  du  Cap  ;  et  j'ai  conservé  au  mus  talpinus  celui  de 
Spalax,  qu'il  avoit  déjà  reçu;  et  comme  l'article  Batbyergue 
ne  pouvoit  encore  contenir  le  résultat  de  ce  travail ,  je  dé* 
crirai  dans  celui-ci  les  Oryctères  et  les  Bathyergues. 

Des  Oryclères. 

Oryctères.  Ces  animaux  semblent  avoir  été  pourvus  au 
plus  haut  degré  de  la  faculté  de  ronger,  tant  leurs  incisives 
sont  développées;  ils  approchent  de  la  taille  du  lapin,  et 
vivent  sous  terre,  où  ils  creusent  des  galeries  très- étendues 
et  très -profondes.  Leur  nourriture  consiste  principalement 


6o8  GRY 

en  racines,  mais  ils  mangeât  sans  doute  aussi  des  matières 
animales,  comme  tous  les  rongeurs  dont  les  molaires  ont  des 
racines  et  des  couronnes  simples.  On  ne  les  connoit  encore 
qu'imparfaitement,  et  par  quelques  points  seulement  de  leur 
organisation. 

Les  dents  sont  au  nombre  de  vingt,  dix  à  l'une  et  à  Tautre 
mâchoire,  c'est-à-dire  deux  incisives  et  huit  mâcheliéres. 
A  la  mâchoire  supérieure  les  incisives  sont  partagées  en  deux 
parties  égales  par  un  sillon  profond,  et  elles  naissent,  suivant 
les  espèces,  à  la  partie  antérieure  ou  à  la  partie  postérieure 
des  maxillaires.  Les  mâcheliéres  vont,'  en  diminuant  de  lar- 
geur, de  la  première  à  la  dernière,  et  toutes  ont  la  même 
forme:  avant  d'être  usées,  elles  se  composent  de  deux  collines 
séparées  par  un  sillon  transversal,  beaucoup  mioiiis  profond 
dans  son  milieu  que  sur  ses  bords  :  après  un  premier  degré 
d'usure ,  leur  surface  est  unie  avec  une  échancrure  à  leur  bord 
interne,  et  une  à  leur  bord  externe:  enfin ,  à  un  degré  d'usure 
plus  avancé  ces  échancrures  s'effacent,  et  la  dent  est  unifor» 
mément  circonscrite  par  un  ruban  émail.  A  la  mâchoire  in- 
férieure les  incisives  sont  unies,  et  naissent  près  du  condyle, 
et  les  mâcheliéres  ne  différent  point  de  celles  de  l'autre  mâ- 
choire. 

Les  pieds ,  très-courts,  ont  cinq  doigts,  armés  d'ongles 
fouisseurs  de  moyenne  grandeur,  et  le  museau  est  terminé 
par  une  espèce  de  groin  ou  de  boutoir.  L'oreille  externe  ne 
se  montre  que  par  les  poils  qui  vont  en  rayonnant  autour 
de  son  orifice.  Les  yeux  sont  très-petits.  La  queue  est  courte 
et  plate,  et  le  pelage  ras  et  doux. 

J'en  distingue  deux  espèces,  originaires  l'une  et  l'autre  du 
cap  de  Bonne -Espérance. 

Le  Blesmoll  :  Mus  maritimus,  Gmel. ;  Taupe  des  Dunes,  AI- 
lamand,  tonieV.  page  24,  pi.  10;  Grande  taupe  du  Cap,  Buff., 
Suppl. ,  VI ,  page  255  ,  pi.  38.  Cet  animal  a  un  pied  de  lon- 
gueur, et  est  très -bas  sur  jauihes;  sa  couleur  est  d'un  blanc 
îaiinàtre,  qui  prend  une  teinte  grise  sous  le  corps.  Le  tour  de 
l'oreille  est  plus  blanc  que  les  parties  voisines.  Les  Hotten- 
tots  le  nomment  kaçi^howba,  qui  signifie,  dit-on  ,  taupe  hip- 
popotame. 
Je  ne  connois  la  seconde  espèce  de  ce  genre  que  par  l'osr 


OR  Y  609 

tëologie  de  sa  tête,  qui  différé  de  celle  de  la  précédente  par 
un  chanfrein  plus  arqué,  et  par  des  incisives  supérieures 
qui  naissent  plus  avant  dans  les  maxillaires,  quoique  ces  deux 
têtes  soient  du  même  âge. 

Dès  Bathyergues* 

Bathyergue,  Bathyergus,  Lorsque  j'ai  formé  ce  genre,  je 
n'étois  point  certain  que  les  têtes  qui  m'en  présentaient  la 
dentition ,  appartinssent  à  la  petite  taupe  du  Cap ,  de  Buffbn; 
c'est  pourquoi  je  les  indiquai  comme  appartenant  à  une 
espèce  nouvelle.  Je  soupçonne  aujourd'hui  qu'elles  apparte- 
noîent  à  cette  petite  taupe ,  sans  cependant  que  ce  fait  me 
soit  encore  démontré.  Je  parlerai  toutefois  de  cet  animai 
sous  ce  nom  générique. 

Les  Bathyergues  ont  la  tête  arrondie,  et  non  point  alongée 
comme  les  oryctères,  ce  qui  leur  donne  une  physionomie 
toute  particulière,  et  leur  système  de  dentition  est  aussi  dif- 
férent; il  ne  consiste  qu'en  trois  màchelières  de  chaque  côté 
de  l'une  et  de  l'autre  mâchoire ,  et  leurs  incisives  sont  unies; 
les  màchelières  sont  semblables  par  leur  forme  à  celles  des 
oryctères;  elles  ont  d'abord  deux  collines  séparées  par  un 
sillon  qui  ,  à  un  certain  degré  d'usure ,  présentent  une  sur- 
face unie  avec  deux  échancrures  ;  leurs  organes  du  mouve- 
ment ont  les  mêmes  formes:  leurs  doigts  sont  au  nombre 
de  cinq  partout;  leur  queue  est  très-courte;  leurs  yeux  sont 
petits ,  et  ils  sont  également  privés  d'oreilles  externes.  Leur 
vie  est  aussi  souterraine;  ils  se  creusent  eux-mêmes  des  ter-^ 
riers ,  se  nourrissent  principalement  de  racines  ,  et  sans 
doute  d'insectes  divers.  La  seule  espèce  connue  est  du  cap 
de  Bonne  -  Espérance  :  c'est 

Le  Cricet  jde  M.  Geoffroy  Saînt-Hilaire  :  la  Tadpe  du, Cap, 
Buffon,Suppl.y  tom.  IV;  Taupe  DES  Dunes,  Allamand,  tom.lV, 
çt  Buffon,  Suppl. ,  tome  VI;  Mus  cafensis ,  Pallas,  GUrps, 
pag.  172,  fig.  7.  Sa  taille  est  à  peu  près  celle  du  surmulot^ 
et  sa  couleur  d'un  brun  minime  en  dessus  ,  plus  foncé  sur 
la  tête;  en  dessous  cendré;  le  bout  du  museau,  le  tour  des 
yeux,  les  oreilles  dans  quelques  individus,  et  une  tache  sur 
la  nuque  blancs.  (F.  C) 


5io  ORY 

ORYCTÈRES  ou  FOUISSEURS.  {Enlom.)  Noms  sous  les- 
queb  Dous  avons  établi  une  famille  d*insectes  de  Tordre  des 
hyménoptères,  qui  pour  la  plupart  ont  Thabitude  de  fouir  le 
sable.  C'est  là  qu'ils  déposent  leurs  œufi,  avec  des  larves  d*iii<^ 
sectes  qu'ils  y  apportent,  après  les  avoir  paralysées ,  afin  que 
ces  corps,  quoique  vivans,  puissent  Sans  résistance  servir  de 
pâture  aux  larves  qui  proviendront  de  ces  œufs*  C'est  cette 
particularité  de  mœurs  que  nous  avons  cherché  a  indiquer 
par  le  nom  de  la  famille,  tiré  du  mot  grec,  opvtO^py  fossor, 
un  fouisseur. 

On  reconnoft  les  hyménoptères  de  cette  famille  aux  ca- 
ractères suivans  :  Abdomen  conique ,  porté  sur  un  pédicule 
étranglé f  antennes  non  brisées,  de  quatorze  à  dix^sept  articles; 
lèvres  et  mâchoires  ne  dépassant  pas  les  mandibules  ;  ailes  non 
doublées, 

A  Taide  de  ces  caractères  il  est  facile  de  distîns:uer  les 
oryctères  des  huit  autres  familles  du  même  ordre.  En  effet, 
les  uropristes,  comme  les  tenthrèdesoumouches*à-scie,  ont  le 
ventre  sessile  ;  les  mellites  ont  la  lèvre  inférieure  plus  longue 
que  les  mandibules;  les  systrogastres ,  comme  les  chrysides, 
ont  le  ventre  non  en  toupie  ,  mais  concave  en  dessous,  se 
.roulant  en  boule  ;  les  ptérodiples,  comme  les  guêpes,  ont  les 
ailes  supérieures  pliées  en  deux  parties  sur. leur  longueur  ;  les 
myrméges,  comme  les  mutilles  ,  les  fourmis,  ont  les  antennes 
brisées  sur  leur  longueur  ;  les  anthophiles  et  les  néottocryptes, 
comme  les  scolies ,  les  cynips ,  ont  au  plus  treize  articles  aux 
antennes,  tandis  que  les  entomotilles,  comme  les  ichneu- 
mons,  etc.,  en  ont  de  dix-sept  à  trente. 

Cette  famille  des  oryctères,  dont  nous  avons  fait  repré- 
senter les  genres  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire ,  pl-inche  53 , 
comprend  les  larres,  les  tiphîes,  les  pompiles,  1^^  pepsides, 
les  sphéges  et  les  tripoxylons. 

Nous  avons  indiqué  la  particularité  des  mœurs  la  plus  no- 
table ,  ainsi  que  les  caractères  essentiels  de  cette  famiUjP. 
Nous  renvoyons  l'histoire  des  genres  aux  noms  de  chacun 
d'eux.  Le  tableau  suivant  en  fait  connoHre  la  disposition  mé- 
thodique par  l'analyse. 


ORY  «M 

filiforme!.  ...,..•.< • . .  i.  Ttphiz. 

!  déprime,  presque  accolé 2.  Larre« 
f    court:    (ordinaires..  3.  Pohpile. 
i        j     pattes     (très-longues  4.  Pepside.     ' 
,  .    ,        (                             r          .  Z 

pétiole   J  ,  conique  ...  5.  Taypoxylok^ 

[très- long,  .         ^    «     - 

l  (cylindrique  o.  Spbege. 

Voyez  chacun  de  cet  foms  de  genres.  (CD.) 

•RYCTÉRIENS.  {Mamm.)  M.  Desmarest  a  donné  ce  nom 
à  une  famille  dans  laquelle  il  réunit  les  tatous  et  Tor^cté- 
rope ,  qui  ont  pour  caractères  communs  des  mâchelières  d'une  ' 
forme  très-simple ,  et  la  faculté  de  se  creuser  des  terriers.  fF.  C.) 

ORYCTÉROPE.  (Af amm.)  Orjoteropus,  GeofiF. ,  Cuv.  ;  Cochon 
DE  TERRE,  Buffou ,  Suppl.,  tomc  VI ,  pi.  3i.  L'uilique  espèce 
de  laquelle  ce  genre  est  formé ,  n'est  pas  moins  remarquable 
par  b&  physionomie  que  par  ses  organes  et  par  ses  mœurs* 
Sa  tête ,  extrêmement  alongée  et  terminée  par  une  sorte  de 
groin,  a  été  comparée  à  celle  du  cochon,  à  laquelle  elle  est 
loin  cependant  de  ressembler;  deux  longues  oreilles  pointues 
la  terminent  en  arrière;  le  corps  est  long,  trapu:  les  jambes 
sont  fortes  et  courtes ,  et  la  queue  est  longue  et  très*  muscu- 
leuse;  les  yeux  ont  une  grandeur  moyenne,  mais  la  bouche 
n'est  pas  très -ouverte ,  et  l'animal  en  fait  sortir  sa  langue  de  , 
plus  d'un  pied.  II  est  privé  d'incisives  et  de  canines;  ses 
molaires  sont  au  nombre  de  six  de  chaque  côté  des  deux  mâ- 
choires; elles  sont  cylindriques,  à  couronne  plate,  et  elles 
ont  une  structure  telle  qu'elles  ressembleroient  à  un  morceau 
de  jonc,  sans  leur  dureté  et  les  matières  qui  les  composent. 
Ses  pieds  de  devant  ont  quatre  doigts  avec  des  ongles  forts; 
ceux  de  derrière  en  ont  cinq,  armés  d'ongles  plus  forts  en- 
core ,  et  presque  grands  comme  des  sabots.  L'oryctérope 
marche  sur  les  doigts  de  ses  pieds  de  devant,  mais  il  est  plan- 
tigrade de  ceux  de  derrière,  et  sa  queue,  par  la  force  de  ses 
muscles,  feroit  présumer  qu'elle  lui  est  de  quelque  usage 
dans  ses  mouvemens.  Sa  peau  est  très- épaisse,  et  son  poil, 
fort  rare,  est  généralement  d'un  gris  roussàtre,  mais  il  de- 
yient  brun  vers  l'extrémité  des  membres.  Il  a  près  de  quatre 
pieds  de  longueur,  depuis  le  bout  du  museau  jusqu'à  rori* 
gine  de  la  queue;  celle-ci  a  environ  deux  pieds.  Sa  hau- 
teur moyenne  est  de  doux  pieds  et  demi. 


«"  ORY 

Les  oryctëropes  vivent  dans  des  terrien  qttU  se  creusent 
k  Taide  de  leurs  ongles,  et  sans  doute  de  leur  boutoir,  et  la 
force  de  leurs  membres  est  telle  que ,  malgré  la  place  qu'il 
leur  faut  pour  se  cacher,  leur  retraite  est  formée  au  bout 
de  très -peu  de  temps.    Leur  nourriture  ne  consiste  qu'en 
fouruiis,  qu'ils  attrappent  en  très-grande  quantité  en  s'établis- 
sant  près  des  fourmilières  et  des  habitations  des  termites,  et 
y  introduisant  leur  langue  visqueuse ,  qu^ls  retirent  bi|pit6t 
chargée  de  ces  petits  animaux.  Leur  chair  est  recherchée  des 
Hottentots  ;  mais  Vaillant  assure  qu'il  n'a  pu  en  supporter  le 
goût  désagréable  et  parfumé  d'acide  form&que.    Cependant 
Kolbe  et  de  Grand -Pré  assurent  qu'elle  est  agréable,  ce  qui 
tient  peut-être  à  la  préparation  qu'on  lui  fait  subir,  et  qui 
la  débarrasseroit  du  parfum  qu'elle  répand  dans  son  état  de 
fraîcheur.  (  F.  C.  ) 

ORYCTES.  (ErUomJ)  lUiger  a  séparé  sous  ce  nom  de  genre 
quelques  espèces  de  scarabées,  insectes  coléoptères  penta- 
mérés  lamellicornes:  tel  est  en  particulier  le  Scarabée  na- 
sicoRNE ,  que  nous  avons  fait  figurer  dans  l'atlas  de  ce  Dic- 
tionnaire, pu  4,  n.°  5.  Voyez  les  articles  PérALocàaES  et  Sca- 

KABéE.    (CD.) 

ORYCTOGNOSIE.  (Miiu)  Nom  plus  particulièrement  em- 
ployé par  les  minéralogistes  allemands  pour  désigner  cette 
partie  de  la  connoissance  ou  de  l'histoire  naturelle  des  corps 
inorganiques  fossiles,  qui  a  pour  objet  de  décrire  les  miné- 
raux ,  principalement  sous  le  rapport  de  leur  nature  et  de 
leurs  propriétés  et  caractères  extérieurs.  Ce  nom  est  pour 
nous  synonyme  de  Minéralocie.  Voyez  ce  mot.  (  B.  ) 

ORYGIA.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes  de  Forskal ,  apparte- 
nant à  la  famille  des  ficoides,  ne  doit  conserver  qu'une 
espèce,  orygia  decumbens,  en  supposant  que  le  caractère  de 
cinq  styles  qu'il  lui  attribue  soit  exact.  L'autre,  orygia 
portulacœfolia ,  est  un  talinum,  dans  la  famille  des  portula- 
cées.  Voyez  Talin.  (J.  ) 

ORYSSEou  CRUSSE,  Oryssus.  (Entom.)  Nom  donné  par 
M.  Latreille  à  un  genre  d'insectes  hyménoptères ,  d€  la  famille 
des  uropristes,  dont  on  connoit  seulemeni  deux  espèces. 

Ce  genre  peut  être  ainsi  caractérisé  :  Antennes  en  Jil;  lèU 
grosse,  arrondie,  sessUe;  abdomen  ovale,  arrondi  à  la  pointe* 


OR  Y  6'3 

\ 
I  ■ 

Il  se  distingua?  donedes  six  autres  genres  rapportes  à  la  même 
famille  par  le  mode /d'articulation  de  la  tête,  qui  n'est  pas 
portée  sur  un  col  ou  prolongement  du  corselet,  comme  dans 
les  xiphydries  et  les  «iréces  ;  par  la  forme  des  antennes ,  qui 
ne  sont  ni  dentées,  ni  en  masse  ,  n^  grossissant  insensiblement 
comme  dans  les  tenthrédes,  les  hylo  tomes,  les  cimbèces;  enfin, 
par  la  conformation  de  Tabdomen,  qui  ne  se  termine  pas 
par  une  sorte  de  corne ,  comme  dans  les  urocéres. 

Le  nom  d'orysse  est  emprunté  du  verbe  grec  opvffffS^  je 
Jhuis  la  terre.  Les  mœurs  de  ces  insectes  sont  peu  connues.  Il 
est  probable  que  leurs  larves  se  développent  dan^  l'épaisseur 
des  troncs  d'arbres,  comme  celles  des  urocéres,  des  xiphy- 
dries et  des  sirèces. 

Les  deux  espèces  décrites  sont^ 

1.  L'Orosse  cou&ONNé;  Orjyssus  coronatus,  que  nous  avons 
fait  figurer  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire,  pi.  35,  fîg.  4. 

Car,  Noir;  tête  «lunie  de  quelques  pointes  sur  le  front; 
quelques  taches  blanches  sur  les  antennes  et  autour  des  yeux; 
abdomen  fauve -noir  k  la  base;  pattes  blanches,  à  cuisses 
noires. 

C'est  le  sphex  ahietina  de  la  Faune  de  la  Camio}^  de 
Scopoli. 

2.  Oryssb  UNicoLORE;  O*  umcoloT. 

Il  est  tout  noir  et  de  moitié  plus  petit  que  le  précédent , 
qui  a  de  huit  à  dix  lignes  de  longueur.  (C.  D.) 

ORYTHlEi  Orjthia»  {Arachnod»)  Subdivision  générique 
établie  par  MM.  Pérou  et  Lesueur  dans  le  Prodrome  de  leur 
histoire  générale  des  méduses,  p*  i5,  pour  les  espèces  qui 
sont  agastriques,  pédonculées,  non  tentaculées,  non  brachi* 
dées,  et  dont  le  pédoncule  est  simple  et  comme  suspendu 
par  plusieurs  bandelettes.  Ce  genre  ne  renferme  que  deux 
espèces. 

L'O.  VERTE,  O.  viridis,  dont  l'ombrelle,  d'un  vert  foncé, 
subhémisphériqne  ,  est  pourvue  à  sa  circonférence  de  huit 
petites  dents,  d^où  partent  autant  de  bandelettes,  se  recour- 
bant en  dessous,  pour  s'attacher  à  la  base  d'un  pédoncule 
en  forme  de  trompe  cylindroïde.  De  la  terre  d'Eudracht. 

L'O.  MINIME,  O,  minima,  Baster.,  Opusc.  subs.^  Va,  p. 62, 
Ombrelle  d'un  centimètre  de  diamètre,  aplati,  discoïde,  mar» 
36.  33 


5i4  ORY 

que  d'une  espèce  de  fleur  à  huit  pétales  ëchancrés  à  leur  bord  ; 
le  pédoncule  claviforme.  Des  côtes  de  la  Belgique.  (De  B.) 

ORYTHYIE ,  Orythyia.  (  Crust.  )  Genre  de  crustacés  déca- 
podes brachyures,  fondé  par  Fabricius,  et  que  nous  ayons  dé- 
crit dans  Tarticle  MALAcosTRACés,  t.  XXVIIÎ,  p.  255.  (Desm.) 

ORYX.  {Mamm,)  Nom  que  les  anciens  ont  employé  pour  dé- 
signer des  animaux  dififérens,  mais  qu'ils  paroissent  toujours 
rapporter  à  des  familles  de  ruminans  à  pieds  fourchus  et  k 
cornes  creuses.  Seulement,  pour  lesuns^Toryx  n^avoit  qu'une 
corne  ;  pour  les  autres,  il  en  avoît  deux  ;  et  ces  derniers  se  di- 
visent encore.  Oppien  en  fait  un  animal  terrible  par  sa  féro- 
cité, et  Pline  le  rapproche  des  chèvres,  etc.  Pallas,  de  nos 
jours,  a  appliqué  ce  nom  au  Pasan  de  BufiTon.  Voyez  ce  nom 
au  mot  Antilope.  (F.  C. ) 

ORYZA.  (Bot.)  Voyez  Riz.  (Poir.) 

ORYZAIRE.  (  Foss.  )  Voir  au  mot  Fabtjlaire  ,  ob  Tarticle 
OarzAiRE  est  traité.  (D.  F.) 

ORYZOPSIS.  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones,  à 
iieurs  glumacéesj  de  la  triandrie  monogynie  de  JLinnœus,  of- 
frant pour  caractère  essentiel  :  Deux  valves  calicinales  uni- 
flores  ;  celles  de  la  corolle  environnées  à  leur  base  d'un  an- 
neau barbu  ;  deux  appendices  linéaires;  trois  étamines  ;  un 
style  court;  deux  stigmates  un  peu  pubescens  et  glanduleux. 

Oryzopsis  a  feuilles  rudes  :  Oryzopsis  asperifblia,  Mich., 
Fier,  hor.  Amer. ,  i  -,  p.  5 1  ,  tab.  9  ;  Pal.  Beàuv. ,  Agrost. ,  p.  19 , 
tab.  6,  fig.  5;  Rizole,  Encycl.  Cette  plante  a  le  port  d'une 
espèce  de  riz.  Sa  racine  est  fibreuse,  capillaire;  elle  produit 
plusieurs  tiges  assez  hautes,  glabres,  presque  nues  ,  fistuleuses, 
articulées,  garnies  à  leur  partie  inférieure  de  feuilles  d'une 
médiocre  largeur,  roides,  droites,  très-longues,  rudes  au  tou- 
cher, très-aiguës ,  même  un  peu  piquantes  ;  celles  qui  croissent 
le  long  des  tiges ,  sont  courtes ,  à  peine  de  la  longueur  de  leur 
gaine.  Les  fleurs  sont  disposées  en  une  panicule  droite,  termi- 
nale, peu  garnie;  les  pédoncules  presque  simples ,  longs,  épars 
ou  alternes,  uniflores.  Lesépillets  assez  gros  ne  sont  composés 
que  d'une  seule  fleur,  laquelle  a  les  valves  du  t;alice  larges, 
ovales,  nerveuses,  striées,  assez  grandes;  celles  de  la  corolle  à 
peine  plus  longues;  l'extérieure  lisse,  coriace,  ovale  ,  un  peu 
cylindrique,  surmontée  d'une  arête  droite,  longue ,  sétacée;  la 


os  5i5 

valve  întërieure  mince ,  étroite ,  presque  linéaire  ;  deux  autres 
valves,  en  forme  d'appendice,  accompagnent Tovaire;  les  fila- 
mens  des  étamînes  renfermés  dans  la  valve  extérieure  de  la 
corolle;  les  anthères  sont  au  sommet  entr'ouvert  de  cette 
valve;  elles  sont  longues,  pendantes ,  barbues  à  l'une  de  leurs 
extrémités;  le  style  un  peu  saillant,  terminé  par  deux  stig- 
mates glanduleux  et  pubescens.  Cette  plante  a  été  découverte 
par  Michaux,  dans  l'Amérique;  elle  croît  le  long  des  montagnes 
qui  régnent  depuis  la  baie  d'Hudson  jusqu'à  Québec.  (Poir.) 
ORZADA.  {Bot,)  Monardez  cite  ce  nom  d'une  plante  du 
Mexique  que  C.  Bauhîn  rapporte  à  l'orge  sous  celui  de 
hordeum  causticum^  et  dont  il  indigue  comme  synonyme  le 
cayadilla  ou  hordeolum  de  Monardez.  (J.) 

ORZAGA.  {Bot.)  Nom  du  pourpier  de  mer,  atriplex  hali^ 
mus  y  sur  les  côtes  d'Espagne.  (Lem.  ) 

ORZEL.  {Ornith,)  Ce  nom  polonois^  qui  désigne  en  géné- 
ral des  oiseaux  de  proie,  s'applique  à  plusieurs  espèces  d'ai- 
gles, suivant  les  épîthètes  qui  l'accompagnent.  (Ch.  D.  ) 
ORZELLA.  {Bot.)  Synonyme  portugais  d'ORSEiiLE.  (Lem.) 
ORZEMLIK.    {Ornith,)    On   appelle   ainsi,   en  Pologne, 
l'émerillon ,  yà/eo  œsalon^  Lînn.  (Ch.  D.) 

OS.  {Anat,  et  Pkys.)  Voyez  Système  osseux.  (F.) 
OS.  {Chim,)  La  composition  des  os  de  bœuf  peut  être  fixée 
au  moins  approximativement,  d'après  les  expériences  de  MM. 
Fourcroy  et  Vauquelin  de  la  manière  suivante  : 
Tissu  cellulaire  se  fondant  en  gélatine 

dans  l'eau  bouillante 5o 

Phosphate  de  chaux Zj 

Phosphate  de  magnésie i,3 

Sous-carbonate  de  chaux lo 

Alumine 

Silice 

Oxide  de  manganèse )       i,7 

Oxide  de  fer 

Perte 


10O9O 

Lorsqu'on  soumet  les  os  à  l'action  de  l'éau  bouillante ,  sous 
la  pression  de  l'atmosphère,  et  à  plus  forte  roison  sous  une 


Bi6  OS 

pression  plus  considérable^  le  tissu  cellulaire  seul  est  dissopsr 
Si  les  os  n'ont  pas  été  préalablement  dépouillés' de  graisse, 
celle-ci  se  sépare  et  vient  nager  sur  l'eau. 

Les  05,  traités  par  l'acide  hydrochlorique  foîble,  laissent 
leur  tissu  cellulaire  ;  les  sels  à  bases  insolubles  sont  dissous. 
Quand  on  soumet  les  os  à  la  distillation  dans  des  tubes  de 
fonte,  ils  donnent  les  produits  des  principes  immédiats  orga- 
niques  azotés,  distillés,  c'est-à-dire,  jentre  autres  substances, 
du  sous-carbonate  d'ammoniaque ,  dont  on  tire  parti  pour 
faire  Thydrochlorate  d'ammoniaque  en  grand.  (Voy.  t.  XXII, 
p.  1 27.  )  Le  résidu  de  la  distillation  a  la  forme  des  os.  Réduit  en 
poudre,  il  est  employé  pour  la  peinture-  en  noir  et  surtout 
pour  décolorer  beaucoup  de  substances  végétales  ;  mais,  lors- 
que ces  substances  sont  acides ,  ou  contiennent  des  corps  qui 
pourroient  éprouver  quelque  action  de  la  part  des  matières 
alcalines  ou  salines  du  charbon  d'os,  il  faut  laver  celui-ci 
avec  de  l'acide  hydrochlorique  avant  de  l'employer. 

MM.  Fourcroy  et  Vauquelin  ont  fait  l'analyse  des  os  de  la 
manière  suivante  : 

Ils  les  ont  calcinés  aublAni^pour  détruire  le  tissu  cellulaire. 
Puis  ils  ont  traité  le  résidu  par  son  poids  d'acide  sulfurique 
concentré  et  y  ont  ajouté  12  parties  d'eau  ;  par  ce  moyen  la 
chaux ,  qui  étoit  dans  les  os  à  l'état  de  phosphate  et  de  sous- 
carbonate,  a  été  réduite  en  sulfate  de  chaux  qu'ils  ont  sé- 
paré par  la  filtration.       * 

La  liqueur  iiltrée  contenoit  de  l'acide  phosphorique,  de 
l'acide  sulfurique,  de  la  magnésie,  de  l'alumine  ,  des  oxides 
de  fer  et  de  manganèse ,  et  de  la  silice  ;  ils  l'ont  précipitée  par 
l'ammoniaque.  Celle-ci  s'est  emparée  de  l'acide  sulfurique,  de 
la  plus  grande  partie  de  l'acide  phosphorique ,  et  de  la  silice. 
Les  autres  substances  ont  été  précipitées  '•  C'est  en  faisant 
concentrer  la  liqueur  ammoniacale  filtrée,  qu'ils  ont  obtenu 
la  silice  à  l'état  de  flocons  noirs,  qui  sont  devenus  blancs  par 
la  calcination. 

Quant  au  précipité  obtenu  par  l'ammoniaque  ,   qui  étoit 
formé  de  phosphates  ammoniaco -  magnésien  ,  et  d'oxides  de 


1  II  est  TraisembUble  que  les  bases  salifiables,  sartout  la  nia|;nësie, 
ont  dû  entraîner  avec  elles  de  l'acide  phosphorique  et  de  U  silice. 


os  5»7 

fer  et  de  manganèse,  et  d'alumine,  probablement  à  Fétat 
de  phosphates,  ils  Font  traité  par  Teau  de  potasse,  qui  a  dis- 
sous Talumiiie  et  Tacide  phosphorique,  et  qui,  en  outre,  a 
expulsé  Tauimoniaque  du  phosphate  ammoniaco- magnésien* 
Ils  ont  filtré  et  précipité  Talumine  de  l'eau  de  potasse  par  Thy- 
drochlorate  d'ammoniaque. 

Le  résidu  indiasous  par  la  potasse,  qui  étoit  formé  de 
magnésie,  d'oxides  de  fer  et  de  manganèse,  a  été  calciné, 
puis  traité  par  un  léger  excès  d'acide  sulfurique  foible.  Toute 
la  magnésie  a  été  dissoute  avec  une  portion  du  fer  seule- 
ment. Ils  ont  filtré,  fait  évaporer  la  liqueur  à  sec,  ont  cal- 
ciné le  résidu  puis  l'ont  repris  par  l'eau  ;  celle-ci  a  dissous  la 
magnésie  à  l'état  de  sulfate  et  a  laissé  du  peroxide  de  fer, 
qui  a  été  réuni  au  peroxide  de  manganèse  ferrugineux,  qui 
n'avôit  pas  été  dissous  par  l'acide  sulfurique.  Ils  ont  dissous 
ces  deux  oxides  dans  l'acide  hydrochlorique  en  excès  ;  ont 
étendu  d'eau  la  dissolution  et  y  ont  ajouté  du  carbonate  de  po- 
tasse jusqu'à  ce  que  des  flocons  rouges  de  peroxide  de  fer  se 
soient  formés  et  que  toute  la  liqueur  ait  été  décolorée.  Ils  ont 
filtré  pour  recueillir  ces  flocons  ;  et  en  faisant  bouillir  la  li- 
queur filtrée ,  ils  ont  obtenu  du  sous-carbonate  de  magnésie. 
(Ch.) 

OS.  (  Foss.)  On  trouve  déposé  dans  les  différentes  couches 
de  la  terre,  postérieures  à  celles  des  substances  primitives , 
des  ossemens  d'animaux,  soit  aquatiques,  soit  terrestres.  Les 
rapports  sous  lesquels  ils  se  présentent,  sont  de  plusieurs 
sortes  ;  savoir  :  sous  ceux  de  la  géologie,  sous  ceux  de  la 
zoologie  et  sous  ceux  de  la  minéralogie.  (Voyez  au  mot  Pé- 

TAIFICATIOX.    (D.    F.) 

OS.  (Ornith,)  La  faculté  du  vol  étant  celle  qui  contribue 
davantage  à  la  conservation  et  au  bien-être  des  oiseaux,  il 
est  nécessaire  que  les  organes  du  mouvement  aient  chez  eux 
beaucoup  de  souplesse  et  de  légèreté.  Aussi  Camper  a  ob- 
servé que  l'air  s'insinue  non -seulement  dans  ceux  de  leurs 
os  qui  sont  creux,  mais  dans  ceux  qui  contiennent  de  la 
moelle,  et  il  a  découvert,  au  haut  de  la  poitrine,  un  con- 
duit qui  porte  l'air  dans  les  os  des  ailes  par  une  ouverture 
pratiquée  à  la  partie  supérieure  et  plus  épaisse  de  l'humérus* 
Voyez  Oiseaux.  (  Ch.  D*  ) 


6i8  OS 

OS  PHARYNGIENS.  (IchthyoL)  Voyez  ce  que  nous  disons 
de  ranatomie  des  poissons  à  Tarticle  Poissons.  (  H.  C.) 

OS  DE  SÈCHE.  (Conchyl.)  On  donne  ce  nom  à  la  pièce 
calcaire  qui  forme  la  coquille  très -singulière  des  animaux 
du  genre  Sèche  de  M.  de  Lamarck.  Voyez  Sèchk.  (De  B.) 

OS  DE  SÈCHE.  {Foss.)  On  trouve  à  l'état  fossile  des  extrf 
mités  d'os  de  sèches ,  du  côté  où  cet  os  a  le  plus  de  solidité 
et  est  terminé  en  crochet.  On  rencontre  aussi  dans  la  terre 
des  becs  de  sèches ,  auxquels  on  a  donné  le  nom  de  Rhynco- 
l^thes.  (Desm.) 

OS  ANE.  (MoMi.)  Nom  donné  par  M.  Geoffroy  Sain  t-Hilaire 
a  Y  antilope  tquina,  (F.  C.) 

OSBECK,  Osbeclàa.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes, 'polypétalées,  de  la  famille  des  melastomes, 
de  Voctandrie  monogynie  de  Linnseus,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  calice  à  quatre  dents ,  séparées  par  autant 
d'écaillés  intermédiaires  ;  quatre  pétales  sessiles  ;  huit  éta- 
mines;  les  filamens  courts;  les  anthères  oblongues,  termi- 
nées par  un  filet  ;  un  ovaire  supérieur;  un  style  ;  un  stigmate 
simple.  Le  fruit  est  une  capsule  à  quatre  loges  ,  s'ouvrant 
par  ie  sommet  et  renfermant'  plusieurs  semences  attachées  à 
des  placentas  en  croissant. 

OsBECK  DE  Chine;  Osbeckia  chinensis^  Osbeck ,  Itin,  ^  210  y 
tab.  2;  Lamck. ,  IlL  gen,,  tab.  283.  Fiante  de  la  Chioe,  qui 
a  le  port  d'un  mélastome,  dont  la  tige  est  droite,  rameuse, 
à  quatre  angles  saillans;  les  feuilles  sont  opposées,  presque 
sessiles ,  étroites ,  lancéolées ,  marquées  de  trois  nervures ,  hé- 
rissées de  poils  roides;  les  fleurs  sessiles ,  réunies  à  l'extrémité 
des  rameaux  par  petits  paquets  au  nombre  de  deux  ou  trois; 
chaque  paquet  accompagné  de  quatre  bractées  en  forme  d'in- 
volucre,  plus  longiïes  que  les  fleurs;  le  calice  est  campanule, 
persistant;  son  limbe  caduc  ;  les  divisions  oblongues,  aiguës: 
de  petites  écailles  ciliées ,  placées  entre  les  divisions  ;  la  co- 
rolle plus  longue  que  le  calice;  les  pétales  arrondis  au  som- 
met ;  Tovaire  ovale  ;  le  style  de  la  longueur  des  etamines  ;  une 
capsule  ovale ,  recouverte  par  la  partie  entière  du  calice. 

Vosbeckia  zeylanica  de  Linné  fils  et  Gœrtner,  De /ri/c^.,  tab. 
1 26 ,  est  très-peu  distinguée  de  l'espèce  précédente.  Ses  feuilles 
sont  plus  longues,  linéaires,  lancéolées,  aiguës  «  un  peu  den- 


ose  «19 

tëes  en  scie  à  leur  sommet,  rudes ,  ainsi  que  toute  la  plante» 
rétrécies  en  pétiole  à  leur  base  ;  les  fleurs  médiocrement  pé- 
donculées,  les  unes  axillaires  et  solitaires,  les  autres  termi- 
nales, réunies  trois x)u  quatre;  les  calices  chargés  de  longues 
soies.  (Poia.) 

OSBECK.  {Ichlhyol,)  Nom  d'un  poisson  voisin  du  Picarel. 
Voyez  ce  mot  et  Smare.  (H.  C.) 

OSCABIORN.  {Malentoz.)  Mot  de  la  langue  islandoise  , 
d'où  est  dérivé  le  nom  d'oscabrion,  que  Ton  donne  aux  ani- 
maux dout  Liunaeus  a  fait  son  genre  Chiton,  D'après  réty>- 
znologie  qu'en  donne  Hannas  Thorlerius»vj|||  nom  est  com- 
posé de  deux  mots,  l'un  biorn,  qui  veut  dire  oursin,  et 
l'autre  oskar,  génitif  d'oosh,  qui  signifie  vœu  ou  souhait.  Il  a 
été  donné  à  cet  animal,  parce  que,  dans  l'idée  populaire, 
l'homme  qui  peut  avaler  une  pierre  cachée  dans  le  corps  de 
cet  animal,  obtient  aisément  l'accomplissement  de  tous  ses 
désirs.  (De  B.) 

OSCABRELLE,  Chitonellus,  (MalerUoz,)  M.  de  Lamarck 
établit  sous  ce  nom  une  petite  division  dans  le  grand  genre 
Oscabrion  de  Linné ,  pour  des  espèces  dont  le  corps  est  beau- 
coup plus  alongé,  subvermiforme  ou  un  peu  cylindrique, 
et  dont  la  coquille,  toujours  composée  de  huit^ valves ,  est 
beaucoup  plus  petite  que  dans  les  autres  oscabrions.  M.  de 
Lamarck  ne  caractérise  que  deux  espèces  dans  ce  genre,  qu'il 
nomme,  l'une  l'O.  usse  ,  €•  lœvis  ;  l'autre,  l'O.  striée,  C. 
striatus.  Voyez  le  mot  Oscabrion,  où  elles  sont  décrites  à  la 
fin  de  la  section  D.  (De  B.) 

0SCA3R10N,  ClUton.  {M(Uentûz.)  Genre  d'animaux  mul- 
tiarticulés  ,  établi  par  Linné ,  et  tellement  distinct  de  tout 
ce  qu'on  connoît  dans  la  série  animale,  qu'il  a  été  successive- 
ment adopté  par  tous  les  zoologistes^  quoiqu'ils  aient  varié  sur 
sa  place  dans  la  méthode.  Les  anciens  ne  paroissent  pas  avoir 
connu  ces  animaux,  ou  du  moins  ne  nous  ont  laissé  dans 
leurs  écrits  aucune  observation  qui  puisse  le  faire  soupçonner. 
Les  auteurs  de. la  renaissance  des  lettres,  Belon  et  Rondelet, 
n'en  ont  également  rien  dit.  On  trouve  bien  dans  une  figure 
de  ce  dernier,  qui  représente  une  patelle,  une  autre  petite 
figure  sans  nom,  qui  indique  évidemment  une  espèce  d'os- 
cabrion ,  mais  elle  n*a  pas  d'explication  dans  le  texte.  Val? 


620  ose 

lisniéri  paroit  donc  être  le  premier  qui  ait  fait  mention  d*ui 
animal  de  ce  genre,  sous  le  nom  de  cimex  marinas.  On  sup- 
pose cependant  que  les  naturalistes  norwégiens  avoient  fait 
mention  de  cet  animal  encore  auparavant ,  et  cela  d'après 
une  citation  faite  par  Jacobœus  d'un  long  passage  de  Wor- 
mius  ;  mais  en  lisant  attentivement  ce  passage ,  il  est  aisé  de 
voir  que  ces  deux  auteurs  ont  voulu  parler  de  quelqna 
espèces  de  c^mo^/ioa,  puisqu'il  est  question  d'yeux  complexes, 
de  pattes  et  d'un  nombre  d'articulations  qui  n'est  pas  celui 
des  véritables  oscabrions.  Néanmoins  c'est  cette  supposition 
qui  a  fait  donner' aux  animaux  du  genre  Chiton  le  nom  viil* 
gaîre  d'oscabrion ,  nom  islandois ,  dont  nous  venons  de  donner 
l'étymologie  plus  haut.  (Voyez  Oscabiorn.) 

Petiver  publia  bientôt  une  grande  espèce  sous  le  nom  d'o»> 
cabrion  de  la  Caroline.  Rumph  en  avoit  publié  une  autre) 
Adanson  en  avoit  aussi  fait  connoître  une  espèce  des  rivages 
du  Sénégal.  Cependant  ce  n'est  que  dans  la  douzième  édition 
du  Systema  naturœ  que  Linné  a  établi  son  genre  Chiton ,  dont 
le  nom ,  dérivé  du  grec ,  signifie  lorica  ou  cuirasse.  Depuis 
ce  temps  ^  Muller,  Spenglesy  Chemnitz,  dans  son  grand  ou- 
vrage ,  et  dans  une  dissertation  particulière ,  Oihon  Fabricius, 
Pennant  et#Schroëter  en  iBrent  connoître  un  certain  nombre 
d^cspèces  de  toutes  les  parties  du  monde ,  que  Gmelin  re- 
cueillit à  sa  manière ,  sans  aucune  critique ,  dans  son  édition 
du  Systema  naturœ.  M.  de  Lamarck  en  a  fait  connoitre  quel- 
ques-unes de  nouvelles;  mais  la  perte  de  sa  vue  survenue  à 
l'époque  de  la  publication  de  cette  partie  de  son  ouvrage, 
ne  lui  a  pas  permis  d'étudier  ce  genre  comme  il  l'avoit  fait 
pour  tant  d'autres  ;  aussi  est-il  encore  dans  une  grande  cooo 
fusion  que  nous  allons  tâcher  de  diminuer. 

Nous  savons  fait  déjà  observer  que  les  naturalistes  ne  sont 
pas  d'accord  sur  la  place  que  doit  occuper  ce  genre  d'ani- 
maux; les  uns,  comme  d'Acosta,  pensent  que  c'est  une  sorte 
de  crustdcé,  opinion  généralement  rejetée;  les  autres  sup-> 
posent  que  c'est  un  véritable  mollusque,  qui  doit  prendre 
place  auprès  des  patelles  ou  des  phyllidies.  C'est  la  manière 
de  voir  d'Adansou  ,  et  depuis  lui,  de  MM.  Cuvier  et  de  La- 
marck, tandis  que  Linné  et  ses  sectateurs  l'ont  placé  dans 
Ipur  division  artificielle  des  vers  tpstacés   multivalves,   OQ 


ose  521 

« 

qui  se  rapproche  assez  de  Topinion  de  M.  de  Blainville ,  qae 
j^ai,  que  c'est  un  degré  dWganisation  particulier  formant  une 
classe  distincte  entre  les  malacozoaires  et  les  entomozoaires. 

Pour  mettre  en  état  de  décider  la  question ,  nous  allons 
étudier  la  forme  générale ,  ainsi  que  l'organisation  de  ces 
singuliers  animaux  avec  quelques  détails. 

Le  corps  d'un  oscabrion  est  en  général  plus  ou  moins-ovale, 
arrondi  presque  également  aux  extrémités,  mais  quelquefois 
subcylindrique,  de  manière  à  ressembler,  dans  le  premier 
cas,  à  une  phyllidie,  et  dans  le  second,  à  une  larve  de  quel' 
que  gros  coléoptère  ;  convexe  en  dessus ,  et  plus  ou  moins 
plan  en  dessous,  il  présente  du  côté  du  dos  une  sorte  de 
bouclier  ou  de  manteau  qui  déborde  de  toutes  parts;  la  face 
inférieure  plane  est  occupée  dans  toute  sa  longueur ,  et  dans 
une  plus  ou  moins  grande  partie  de  sa  largeur,  par  un  disque 
musculaire  assez  épais,  ordinairement  ridé  en  travers,  et  qui 
ressemble  assez  bien  au  disqne  locomoteur  des  mollusques 
gastéropodes.  Le  bouclier  dorsal  est  constamment  solidifié  dans 
sa  partie  moyenne,  et  dans  toute  sa  longueur,  par  une  série 
longitudinale  de  huit  pièces  calcaires,  on  valves,  souvent 
fort  épaisses ,  souvent  imbriquées  d'avant  en  arrière ,  mais 
quelquefois,  quoique  rarement,  se  touchant  à  peine,  et  sur 
la  forme  et  la  disposition  desquelles  nous  allons  revenir. 
Ce  système  particulier  de  coquilles  est  saisi  plus  ou. moins 
largement  par  les  bords  avancés  du  reste  du  bouclier  qui  est 
complètement  charnu,  musculaire,  et  dont  la  surface  du 
limbe,  rarement  lisse,  est  le  plus  souvent  recouverte  d'es- 
pèces d'écaillés  ou  de  poils  calcaires ,  et  même  de  soies  ou 
de  poils  plus  longs  et  plus  flexibles.  Dans  un  certain  nombre 
d'espèces,  outre  cette  série  de  valves  et  ces  poils /Calcaires,  il 
y  a  de  chaque  côté ,  et  rangés  bien  symétriquement  par  paires , 
d'assez  gros  faisceaux  de  soies  profondément  implantés  dans 
la  peau ,  et  même  dans  sa  couche  musculaire  ou  contractile. 

J'ai  dit  tout  à  l'heure  que  les  pièces  de  la  coquille  des 
oscabrions  sont  constamment  au  nombre  de  huit^  et  placées 

1  Quelques  auteurs  parlent  bien  d'oscabrions  à  sept  et  même  à  six 
Talvcs;  mais  il  est  permis  d'en  douter.  Jusqu'ici  je  n'ai  pu  en  rencon- 
tr«r  de  semblables  dans  aucune  colleclion ,  et  Tobacrvation  que  j'ai 
f^\lc,  fj^ue  dans  les  espaces  méoiea»  où  U  coquille  «st  U  plua  radjmcn- 


5«  ose 

les  unes  à  la  suite  des  autres  ;  voyons  ce  qu^elles  ont  de  géné- 
ral et  de  particulier.  Toutes  sont  en  général  fort  épaisses, 
cassantes 9  d^abord  parfaitement  symétriques  ,  régulières,  et 
leur  mode  d'accroissement  me  paroît  être  semblable  à  ce 
qui  a  lieu  dans  les  coquilles  des  véritablea  mollusques  ;  lesr 
face  interne  est  ordinairement  lisse  et  blanche  ,  mais  quel- 
quefois elle  est  colorée  :  Texterne  Vest  presque  constamment 
et  souvent  même  d'une  manière  fort  agréable,  en  même 
temps  qu'elle  est  très -rarement  lisse.  Toutes  présentent  en- 
core comme  caractère  commun  d'offrir  un  disque  proprement 
dit  avec  son  sommet,  et  en  outre  une  lame  dHnsertion,  qui 
sVnfonce  en  effet  dans  les  parties  molles  ,  et  qui  est  souvent 
crénelée  ou  denticulée. 

Les  valves  d'un  oscabrion  se  partagent  en  deux  cathégo- 
ries,  les  terminales  ou  extrêmes ,  une  en  avant ,  une  en  arrière, 
et  les  intermédiaires  au  nombre  de  six. 

Celles-ci  se  ressemblent  assez  pour  pouvoir  être  décrites 
k  la  fois;  assez  généralement  beaucoup  plus  larges  que  Ioa- 
gues,  elles  sont  souvent  carénées  ou  même  en  forme  de 
toit;  la  surface  de  leur  disque,  lisse,  ou  tuberculeux,  est 
presque  toujours  divisée  en  trois  aires  triangulaires ,  une  mé- 
diane ,  dont  le  sommet  est  au  bord  postérieur  du  disque  et 
la  base  en  avant ,  occupant  tout  le  bord  antérieur  ;  et  deux 
latérales,  bien  symétriques  et  plus  étroites,  dont  le  sommet 
est  réuni  à  celui  de  la  valve  et  dont  la  base  occupe  un  des  côtés. 

Certaines  espèces  n'ofirent  que  des  indices  de  cette  division 
en  trois  aires,  et  d'autres  n'en  présentent  aucune  trace,  ce 
qui  nous  fournira  d'assez  bons  caractères  zoologiques. 

La  lame  d'insertion  de  ces  valves  intermédiaires,  toujours 
antérieure,  est  formée  de  chaque  côté  de  deux  parties,  une 
antérieure  et  l'autre  latérale.  Leur  grandeur  proportionnelle, 
leur  direction  et  leur  état  varient  assez,  sinon  dans  chaque 
véritable  espèce,  mais  au  moins  dans  chaque  groupe  d'es- 
pèces, pour  qu'il  soit  impossible  d'en  rien  dire  de  général. 

Les  values  terminales  ont  cela  de  commun  qu^ elles  sont 
souvent  semi-circulaires,  et  que  leur  surface  lisse  ou  striée 
n'est  pas  partagée  en  aires ,  comme  les  intermédiaires ,  mais 

taire,  les  huit  Talves  existent  constamment,  ne  permet  guère  de  croire 
que  le  nombre  des  valves  ne  «oit  pas  fiie  dan$  ce  genre. 


ose  523 

elles  différeot  beaucoup  en  ce  que  la  partie  circulaire  de 
rantérieure  est  en  avant  et  son  sommet  en  arrière,  tandis 
que  dans  la  postérieure  le  bord  circulaire  est  en  arriére,  et 
le  sommet  plus  ou  moins  au-dessus  de  ce  rebord.  Celle-ci  est 
en  outre  fort  aisée  à  reconnoître ,  parce  qu'elle  a  une  lame 
d'insertion  dans  toute  sa  circonférence,  tandis  qu'il  n'y  en 
a  qu'au  bord  antérieur  dans  celle-là.  Ces -lames  peuvent  du 
reste  être  entières  ou  crteelées,  ce  qui  fournit  de  bons  ca-* 
ractères  pour  la  distinction  des  espèces. 

La  tête  des  oscabrions  n'est  pas  distincte,  et  par  consé- 
quent il  n'y  a  aucune  trace  d'appareils  des  sens ,  ni  yeux , 
ni  tentacules.  Au-dessous  de  l'extrémité  antérieure  on  aper- 
çoit seulement  une  sorte  de  bourrelet  labial,  toutrà-fait  au 
niveau  du  pied,  en  forme  de  fer  à  cheval,  fort  plat  en 
dessous ,  et  au  milieu,  à  peu  près,  duquel  est  percé  l'orifice 
antérieur  du  canal  intestinal.  Son  orifice  postérieur,  beau- 
coup plus  petit  et  bien  plus  caché,  est  également  médian 
et  inférieur,  situé  au  bord  postérieur  du  pied,  au-dessous 
du  rebord  du  manteau  ou  du  bouclier.  Il  est  à  l'extrémité 
d'un  petit  tube  dont  l'orifice  est  transversé  et  plissé. 

De  tout  ce  qui  paroit  à  l'extérieur,  il  ne  i)ous  reste  plus 
à  noter  que  les  branchies  qui  sont  composées  de  petites  pyra- 
mides triangulaires,  comprimées,  placées  entre  le  rebord  du 
manteau  et  le  pied,  et  formant  ainsi  en  arrière  une  sorte 
de  fer  à  cheval ,  dont  les  branches  s'avancent  plus  ou  moins 
du  côté  de  la  bouche,  et  la  terminaison  de  l'appareil  géné- 
rateur ,  qui  se  fait  par  deux  paires  d'orifices  latéraux ,  situés 
de  chaque  côté  de  la  partie  postérieure  du  sillon  du  man- 
teau ,  Fun  entre  la  racine  des  deux  dernières  branchies ,  et 
l'autre  à  deux  ou  trois  branchies  en  avant.  Ces  orifices  sont 
bordés  de  petites  lèvres  comme  squameuses. 

L'organbation  ées  oscabrions  est  aussi  particulière  que 
leur  forme  générale  extérieure.  Nous  l'avons  étudiée  sur  un 
individu  de  chaque  division  naturelle  que  nous  établissons 
dans  ce  genre ,  et  nous  allons  en  faire  connoitre  les  princi- 
puux  points. 

L'enveloppe  cutanée  est  peu  ou  point  distincte  du  tissu 
musculaire  sous-jacent,  du  moins  dans  sa  partie  principale; 
on  y  dislingue  très-bien  une  partie  épidermique,  subcomée, 


5a4  ose 

rarement  lisse ,  et  beaucoup  plus  souvent  bërissëe  de  petites 
tubérositës  calcaires  en  forme  d'écaillés  ou  de  tubercules  plus 
ou  moins  pointus.  Les  écailles  sont  disposées  en  quinconce 
et  d'une  manière  bien  régulière  comme  celles  d*un  serpent; 
les  tubercules  épineux  ne  sont  jamais  dans  ce  cas.  Mais,  outre 
ces  tubercules ,  la  peau  des  oscabrions  est  quelquefois  revétoe 
de  poils  plutôt  cornés  que  calcaires ,  et  qili  sont  implantés 
plus  ou  moins  profondément  dans  la  peau.  Ces  espèces  de 
poils,  dont  la  forme  varie  un  peu,  commencent  par  un  petit 
empâtement  poreux,  par  où  ils  adhèrent  à  la  peau  dans  les 
trous  que  celle-ci  présente;  ils  ne  pénètrent  réellement  pas 
dans  son  tissu ,  mais  dans  un  sinus  de  sa  surface.  Outre  ces  poils, 
répartis  d'une  manière  irrégulière ,  il  en  existe  quelquefois  qui 
se  fasciculent  et  qui  se  disposent  tout-à-fait  symétriquement 
sur  le  limbe  du  manteau,  comme  il  a-été  déjà  dit  :  ceux-là  sont 
seulement  plus  fins,  ils  forment  une  masse  qui  adhère  parus 
■  bouton  arrondi,  enfoncé  dans  Texcavation  de  la  peau,  mais 
sans  qu'il  y  ait  non  plus  de  muscle  distinct  attaché  à  la  base. 

Nous  avons  déjà  fait  remarquer  qu'il  n'y  a  aucun  organe 
spécial  de  sensation ,  pas  même  de  cirres  tentaculaires,  ni  sur 
les  bords  du  manteau ,  ni  même  à  Torifice  buccal. 

L'appareil  de  la  locomotion ,  qui  est  encore  composé  de 
£bres  contractiles  dirigées  dans  tous  les  sens,  et  qui  se  con- 
fondent avetc  la  peau,  offre  une  particularité  remarquable 
dans  la  manière  dont  celles  du  dos  se,  sont  fasciculées  pour 
le  mouvement  des  valves  de  la  coquille.  On  trouve  d'a- 
bord que  toute  l'enveloppe  dermo- musculaire  forme  une 
espèce  de  fourreau  ou  d'étui  dans  lequel  est  contenue  la 
masse  pelotonnée  des  viscères ,  sans  qu'il  y  ait  presque  d'autre 
adhérence  que  celle  produite  par  les  vaisseaux  qui  du  cœur 
se  rendent  au  canal  intestinal,  ainsi  que  par  la  terminaison 
dcr  celui-ci  et  celle  de  l'appareil  de  la  génération.  Toute  la 
face  interne  de  cette  gaine,  beaucoup  plus  épaisse  sous  l'ab- 
domen ,  où  elle  constitue  le  pied ,  qu'au  dos  ,  est  tapissée 
inférieurement  par  une  couche  de  fibres  soyeuses ,  transver- 
sales ,  et  qui  vers  les  parties  latérales  du  corps  se  rapprochent 
en  faisceaux  dont  la  terminaison  se  fait  à  chaque  articulation. 
Outre  cela,  le  dos  offre  des  faisceaux  musculaires  distincts, 
quoique  peu  épais ,  et.  qui  se  distinguent  en  longitudinaux 


ose  5^5 

et  en  obliques.  Les  longitudinaux  sont  tout-à-fait  médians; 
les  obliques  vont  de  la  pointe  ou  du  sommet  d'une  valve  à 
la  base  antérieure  de  la  précédente.  Outre  cela  il  y  a  des 
faisceaux  de  muscles  qui  s'attachent  aux  lames  d'insertion 
des  valves,  en  même  temps  que  la  plus  grande  partie  de  la 
face  interne  de  la  valve  donne  attache  à  des  bandes  muscu- 
laires transverses ,  auxquelles  les  faisceaux  longitudinaux  et 
obliques  s'attachent  plutôt  qu'à  la  coquille  elle-même. 

La  bouche  dont  nous  avons  indiqué  la  position  tout-à-fait 
inférieure  ,  et  au  milieu  d'une  lèvre  plissée  et  comme  radiée , 
conduit,  au  moyen  d'un  petit  tube  vertical  et  ensuite  re- 
courbé à  angle  droit ,  dans  une  cavité  buccale  assez  consi- 
dérable. Cette  cavité  est  partagée  en  deux  parties,  comme 
dans  beaucoup  de  mollusques,  l'une  supérieure  et  l'autre 
inférieure.  La  première  ,  de  beaucoup  la  plus  grande  et 
la  plus  longue  ,  est  formée  par  une  membrane  transpa- 
rente assez  mince ,  qui  paroît  devoir  être  susceptible  d'une 
assez  grande  dilatation  latérale.  On  voit  en  effet  à  sa  partie 
supérieure  deux  espèces  de  plis  en  fer  à  cheval  très-serré, 
qui  doivent  faciliter  cette  dilatation.  A  la  partie  tout-à-fait 
supérieure  de  cette  cavité  se  voit,  de  chaque  côté,  un  petit 
organe  dentelé  vers  ses  bord^  ;  c'est  évidemment  la  glande 
saiivaire  :  en  enlevant  la  paroi  supérieure  de  la  membrane 
buccale,  on  trouve  la  cavité  elle-même  dans  laquelle  on 
aperçoit  un  petit  bouton  antérieur  en  forme  de  V ,  dans  le- 
quel est  le  ruban  lingual  de  couleur  noire ,  puis  une  espèce 
de  lèvre  ou  demi-canal  à  la  paroi  supérieure  de  la  cavité, 
et  qui  communique  avec  le  canal  intestinal  ou  œsophage.  De 
chaque  côté  de  cette  partie  se  voit  un  corps  comme  bulbeux, 
qui  est  formé  par  la  face  interne  de  la  lame  membraneuse  de 
la  masse  buccale,  dont  nous  allons  parler,  et  qui  y  forme 
une  sorte  de  repli.  Dans  la  disposition  générale  des  viscères , 
cette  partie  passe  au-dessous  de  la  masse  buccale,  et  entre 
elle  et  l'cesophage  est  un  grand  nombre  de  petits  faisceaux 
musculaires  qui  s'attachent  à  la  partie  supérieure  de  la  peau  ; 
enûn,  après  un  ^lemi-canal ,  cette  partie  de  la  cavité  buccale 
communique  avec  l'œsophage.  Dans  l'autre  partie  de  la  bouche , 
se  continuant  sous  la  masse  buccale,  est  une  longue  gaine 
droite,  presque  carrée  en  arrière,  qui  n'est  autre  chose  que 


S2€  ose 

le  ruban  lingual.  Ce  ruban,  qu'on  voit  dans  la  première  par- 
tie de  la  bouche  à  son  plan  inférieur,  est  large  et  composé 
de  deux  rangées  de  dents  squameuses ,  sur  un  fond  garni  d'un 
grand  nombre  d'autres  beaucoup  plus  petites  :  il  se  prolonge 
plus  ou  moins  en  arrière  sous  le  canal  intestinal  entre  loi  et 
les  lobes  antérieurs  du  foie. 

Tonte  cette  cavité  buccale  est  au  milieu  d'une  masse  ran»* 
culaire  beaucoup  plus  forte  et  bien  plus  compliquée  que  daofl 
aucun  animal  que  j'aie  disséqué  ;  aussi  est*  elle  fort  difficile 
à  décrire.  Les  faisceaux ,  de  même  usage  et  de  même  dirf^ 
tion ,  sont  pour  ainsi  dire  décomposés  en  petits  cordons  sob- 
cjlindriques ,  ce  qui  rend  la  coniplication  encore  plus  grande. 
Les  muscles  peuvent  cependant  toujours  être  partagés  en 
supérieurs,  inférieurs  et  antérieurs;  ils  provieiuient  pour  h 
plupart  d'une  sorte  de  lame  subcartilagineuse ,  pliée  sur  eH^ 
même,  et  formant  de  chaque  côté  comme  une  espèce  de 
mâchoire.  Les  muscles  supérieurs  constituent  une  masse  co- 
nique qui,  du  milieu  de  la  seconde  valve  et  de  l'espace  in- 
termédiaire à  cette  valve  et  à  la  première,  plonge  presque 
perpendiculairement  un  peu  d'avant  en  arrière ,  et  s'attache 
à  toute  la  partie  supérieure  du  pharjrnx,  entre  les  deux 
masses  latérales.  Les  muscles  latéraux  sont  au  nombre  de 
trois;  un  antérieur,  qui  des  côtés  de  la  masse  se  porte  obli- 
quement vers  le  bord  antérieur  du  manteau  ;  un  moyen ,  beau- 
coup plus  court,  en  arrière  du  précédent,  et  des  côtés  de  la 
gaine  du  corps  vers  la  seconde  articulation;  enfin,  un  pos- 
térieur ne  formant  qu'un  seul  petit  faisceau,  et  qui  de  la 
pointe  postérieure  se  porte  aussi  sur  les  côtés  de  la  gaine. 
Enfin,  il  y  a  encore  un  petit  faisceau  unique,  tout-a-fait 
antérieur,  et  qui  d'un  côté  de  l'extrémité  antérieure  du  man- 
teau se  porte  au  côté  opposé  de  la  masse  buccale.  Les  mus- 
cles inférieurs  ont  la  direction  principale  d'avant  en  arrière, 
c'est-àdire,  qu'insérés  à  la  gaine  du  manteau,  au-dessous 
du  second  anneau ,  ils  se  portent  vers  l'extrémité  postérieure 
de  la  masse  linguale  qu'ils  doivent  porter  fortement  en  avant. 
Il  y  en  a  en  outre  quelques-uns  dont  le  point  fixe  est  à  peu 
près  le  même ,  mais  qui  vont  au  contraire  à  l'extrémité  an- 
térieure delà  masse  buccale.  Outre  c^  muscles  extrinsèques, 
It's  plaques  buccales  en  ont*  encore  d*intrina^q[ues   qui ,  en 


ose  5^ 

dessus  comme  en  dessous,  se  portent  d^une  partie  de  ces  pla- 
ques à  Fautre  ;  ils  forment  un  très-grand  nombre  de  cordons 
ou  de  faisceaux. 

1 /œsophage  est  court  et  renflé  au  point  de  son  insertion 
dans  Testomac  tout- à- fait  droit.  Celui-ci,  immédiatement 
appliqué  contre  Tcesophage ,  dont  il  est  séparé  par  un  étran- 
glement ,  est  placé  tout-à-fait  en  avant  dans  la  cavité  viscé- 
rale. Il  est  simple,  membraneux,  à  peu  près  globuleux;  sa 
paroi  interne  est  plissée  longitudinalement.  11  est  comme 
enveloppé  par  une  partie  des  lobes  du  foie. 

Cet  organe  est  assez  considérable ,  et  ce  qu'il  offre  de  plus 
remarquable ,  c'est  qu'il  suit  le  canal  intestinal  dans  presque 
foute  sa  longueur,  et  surtout  qu'il  est  formé  par  un  grand 
nombre  de  petits  cœcunis  jaunes  à  peu  près  de  même  lon- 
gueur; ceux-ci  s'ouvrent  successivement  dans  un  grand  canal 
qui  a  commencé  vers  la  pointe  postérieure ,  et  qui  s'est  accru 
peu  à  peu  à  mesure  qu'il  s'est  avancé  vers  l'estomac:  lorsqu'il 
est  près  de  s'ouvrir  dans  cet  organe  par  un  orifice  très- con- 
sidérable, il  reçoit  l'embranchement  du  lobe  antérieur  du  foie. 

L'intestin  proprement  dit,  qui  nait  de  l'extrémité  de  l'es- 
tomac, dans  la  direction  duquel  il  est  à  peu  de  chose  près, 
est  extrêmement  grêle  et  fort  alongé,  il  fait  un  très-grand 
nombre  de  circonvolutions  dans  I4  substance  même  du  foie, 
après  quoi  il  passe  au-dessous  du  cœur  et  se  termine  à  l'anus, 
dont  nous  avons  déjà  signalé  la  position  dans  la  ligne  médiane 
au-dessous  du  rebord  du  manteau  entre  lui  et  le  pied. 

L'appareil  respiratoire  se  compose,  comme  nous  avons 
déjà  eu  l'occasion  de  le  dire,  en  pariant  des  parties  exté- 
rieures, d'une  rangée  de  petites  pyramides  triangulaires, 
dont  la  base  est  à  la  rainure  qui  sépare  le  manteau  du  pied, 
et  le  sommet,  libre,  sous  le  bord  même  du  manteau  :  leur 
réunion  forme  une  espèce  de  fer  à  ch'eval  dont  les  branches 
en  arrière  sont  séparées  par  l'anus,  et  se  prolongent  plus 
ou  moins  en  avant ,  mais  sont  toujours  bien  loiu  d'atteindre 
le  bord  antérieur  du  corps.  Chacune  de  ces  pyramides  compo- 
santes est  du  reste  formée  de  petites  lamelles  qui  tombent 
à  angle  droit  entre  deux  bords  longitudinaux  vasculairt  s. 

L'appareil  circulatoire  est  composé ,  comme  de  coutume,  de 
veines,  d'artères  et  d'un  organe  d'impulsion  ou  d'un  cœur. 


«28  ose 

Les- veines  ne  se  voient  bien  que  dans  deux  gros  troncs  qui 
suivent  la  partie  inférieure  du  rebord  du  manteau,  creusées 
dans  le  derme  lui-même  sans  parois  distinctes  ^  et  qui  servent 
probablement  à  la  fois  de  veines-caves  et  de  veines  pulmo- 
naires ,  c'est-à-dire ,  qu'elles  reçoivent  successivement  le  saog 
qui  revient  des  parties  et  celui  qui  arrive  des  pyramides  bran- 
chiales. Cela  est  certain  pour  celles-ci,  et  Ton  voit  mémCi 
outre  la  ramification  branchiale  principale ,  celles  qui  r^ 
viennent  de  chaque  lamelle.  Elles  grossissent  donc  à  meiure 
qu'elles  s'approchent  de  l'extrémité  postérieure  du  corps 
qu'elles  suivent  dans  sa  circonférence,  et  elles  s'ouvrent  a 
la  pointe  de  l'oreillette. 

Le  cœur,  beaucoup  plus  grand  proportionnellement  que 
dans  les  mollusques,  est  parfaitement  symétrique  et  placé 
tput-à-fait  à  la  partie  postérieure  du  dos  de  l'aoimal.  Il  ne 
m'a  pas  paru  d'abord  contenu  dans  un  véritable  péricarde, 
mais  seulement  situé  au-dessus  d'une  espèce  de  diaphragme, 
qui  sépare  l'extrémité  postérieure  du  corps  en  deux  parties, 
l'une  inférieure  pour  l'extrémité  anale  des  viscères  de  la  di- 
gestion et  de  la  génération  ;  mais  ensuite  j*ai  vu  distinctement 
un  péricarde  formé  par  une  membrane  fort  mince  qui  s'at- 
tache en  arrière  des  organes  de  la  génération. 
.  Les  oreillettes^  bien  paires,  bien  symétriques,  sont  fort 
grandes  et  triangulaires,  la  base  étant  contre  le  cœur  et  le 
sommet  extérieur  et  antérieur  au  point  de  jonction  de  la 
veine -cave.  Leurs  parois  sont  fort  minces  et  transparentes. 
'  L'orifice  de  communication  avec  le  système  veineux  ne  pré- 
sente rien  de  digne  de  remarque,  mais  la  communication  avec 
le  ventricule  se  fait  par  deux  petits  orifices  ovales,  situés 
Tun  en  avant  et  l'autre  en  arrière,  vers  la  pointe  du  ventri- 
cule, et  bordés  entre  deux  lèvres  charnues,  faisant  l'oflSce 
de  valvules.  C'est  du  moins  ce  que  j'ai  vu  d'une  manière 
bien  évidente  sur  Toscabrion  aiguillonné  des  mers  de  l'Ar- 
chipel américain.  Dans  une  autre  plus  grande  espèce  je  n'ai 
cependant  vu  qu'un  orifice  auriculo-ventriculaire. 

Le  ventricule  situé  tout-à-fait  dans  la  ligne  médiane,  occu- 
pant la  longueur  des  trois  valves  postérieures ,  est  très-grand , 
alongé  et  rigoureusement  fusiforme,  c'esl>-à-dire ,  renflé  au 
milieu  et  aminci  aux  deux  extrémités.  Sç»  parois  sont  asseï 


ose  S29 

épaisses  et  présentent  à  Tintérieur  un  très-grand  nombre  de 
colonnes  charnues,  dirigées  dans  beaucoup  de  sens  obliques, 
et  surtout  suivant  la  longueur.  Sa  pointe  postérieure  est  ob- 
tuse et  donne  naissance  à  une  petite  aorte  pour  les  parties 
postérieures  du  corps.  De  Textrémité  antérieure,  au  con- 
traire ,  j'en  ai  aisément  distingué  une  bien  plus  grosse  qui  suit 
la  ligne  moyenne  du  dos.  Sa  distribution  aux  différens  viscères 
ne  mVst  pas  exactement  connue,  n^ais  il  m'a  semblé,  par  ce 
que  j'ai  vu ,  qu'elle  n'pfifroit  rien  de  bien  remarquable.  Celles 
qui  vont  aux  viscères  y  parviennent  presque  verticalement 
dans  un  très -mince  mésentère  dorsal.  Il  m'a  été  facile  de 
suivre  une  artère  dans  tout  le  bord  du  manteau ,  et  qui  pro- 
vient très-probablement  de  l'aorte  postérieure.  £lle  est  dans 
le  tissu  charnu  même,  et  elle  fournit  à  chaque  branchie,  à 
mesure  qu'elle  passe  devant  elle,  une  artère  branchiale  qui 
^y  distribue  à  la  manière  ordinaire.  Ce  gros  tronc  artériel 
est  d'un  calibre  sensiblement  plus  petit  que  celui  de  la  veine. 

Les  parois  des  artères  libres  sont  aussi  minces  que  celles 
des  veines,  ce  qui  rend  l'étude  de  la  distribution  du  système 
vasculaire  en  général  fort  difficile. 

L'appareil  générateur  se  compose  d'un  ovaire  considé- 
rable un  peu  flexuçux,  qui  occupe  toute  la  ligne  dorsale , 
depuis  Textrémité  antérieure  du  corps  jusqu'à  la  postérieure. 
Il  est  formé  d'une  partie  longitudinale  ou  centrale  beaucoup 
plus  épaisse  au  milieu,  et  amincie  aux  deux  extrémités,  de 
chaque  côté  de  laquelle  sont  une  foule  de  petits  cœcums ,  ou 
mieux,  d'espèces  de  petits  arbuscules,  qui  vont  se  loger, 
dans  leur  développement,  dans  les  interstices  musculaires  jus- 
qu^à  la  ligne  de  jonction  du  manteau  avec  les  branchies. 
Leur  couleur  est  d'un  blanc  grisâtre.  L'ovaire  lui-même  est 
évidemment  divisé  en  lobules  aplatis,  palmés  d'une  manière 
fort  irrégulière,  et  sa  membrane  est  excessivement  mince. 

Outre  cet  ovaire,  on  trouve  à  sa  partie  postérieure,  et 
presque  confondu  avec  lui,  un  autre  organe,  que  M.  Poli  a 
regardé  comme  appartenant  au  sexe  mâle;  mais  que  je  serois 
plus  volontiers  porté  à  croire  l'organe  de  la  glu  ou  de  la  vis- 
cosité, qui  doit  entourer  tous  les  œufs  avant  leur  sortie.  Cet 
organe  est  formé  d'un  double  renflement,  séparé  par  un 
étranglement ,  dont  le  postérieur  est  pyriforme ,  le  renfl(^ 
36.  34 


53o  ose 

ment  en  avant,  la  pointe  en  «rriére,  et  le  tout  enveloppé 
en  très -grande  partie  dans  la  membrane  ovifère  ^i  lui  ad- 
hère. Ses  parois  sont  extrêmement  minces,  et  présentent  à 
rintérieur  un  corps  ovalaire ,  roulé  comme  une  coquille  de 
]>ullée ,  et  dont  la  partie  renflée  est  creuse.  Toutes  les  par- 
ties de  cet  organe  étoient  remplies,  dans  l'individu' que  j'ai 
disséqué ,  par  une  très-grande  quantité  d'une  matière  coagu- 
lable,  comme  muqueuse.  La  terminaison  de  l'appareil  géné- 
rateur est  réelleinent  fort  singulière,  en  ce  qu'elle  a  lien  à 
d^ite  et  à  gauche.  L'extrémité  postérieure  de  rovaire,  ou 
mieux  de  la  partie  terminale ,  arrivée  à  la  pointe  antérieure 
du  cœur ,  se  bifurque  ou  domie  naissance  à  un  canal  plus 
étroit  que  lui ,  qui  se  dirige  vers  le  bord  du  manteau,  où 
il  passe  dans  la  même  échaucrure  que  l'artère  pulmonaire 
pour  se  terminer  à  l'un  des  tubercules ,  et  peut  -  être  aux 
deux  tubercules,  que  nous  avons  dit  exister  sous  le  rebord 
du  manteau. 

Les  œufs,  contenus  dans  l'ovaire,  étoient  innombrables, 
d^une  finesse  extrême,  et  d'un  brun  foncé,  probablement  par 
l'action  de  la  liqueur  conservatrice. 

Le  système  nerveux,  qui  nous  reste  à  examiner,  pour  con- 
noitre  complètement  l'organisation  des  oscabrions  , .  est  ainsi 
constitué:  on  voit  de  chaque  côté  de  la  masse  buccale, 
mais  non  pas  appliqué  contre  elle ,'  un  asset  fort  ganglion 
ou  un  plexus  nerveux,  duquel  part  un  très- gros  cordon 
médullaire,  qui  fait  le  tour  du  bord  antérieur  du  corps, 
logé  dans  une  sorte  de  sillon  ;  il  est  cependant  réelle- 
ment au-dessus  de  l'œsophage.  C'est  là  ce  qu'on  doit  regar- 
der comme  le  cerveau  lui-même.  Du  bord  interne  du  gan- 
glion latéral  naît  un  petit  cordon  qui  se  porte  en  dedans,  et 
qui  va  se  réunir  à  un  très-petit  ganglion ,  placé  sous  la  masse 
buccale ,  et  du  bord  antérieur  duquel  partent  les  filets  qui 
vont  à  la  bouche.  Il  y  a  aussi  un  filet  transversal,  qui  sert 
à  réunir  les  deux  ganglions  latéraux,  en  sorte  que  l'anneau 
œsophagien  est  complet.  Il  part  aussi  de  cet  anneau  inférieur 
quelques  filets  qui  vont  à  l'ossophage.  Enfin,  de  Tangle  pos-  I 
teneur  de  chaque  ganglion  latéral  naissent  deux  gros  cor- 
dons ,  dont  un  extérieur  et  bien  plus  considérable  suit  tout 
le  hotd  du  corps,  ou  mieux  du  pied^  contenu  dians  une  sorte 


ose  $5i 

de  gaine  ,  comprise  entre  la  peau  proprement  dite  et  la 
couche  de  fibres  transverses,  argentées.  Il  se  continue  aussi 
tout  le  long  de  la  racine  des  branchies,  et  va  probablement 
se  terminer  par  une  anastomose  à  la  partie  postérieure  et 
moyenne  du  corps.  Enfin ,  Tautre  rameau  postérieur  est  beau-> 
coup  plus  grêle;  il  s^enfonce  dans  les  fibres  Musculaires  ef 
presque  médianes  du  pied,  auquel  il  se  distribue* 

Ce  que  je  viens  de  donner  de  Torganisation  des  oscabrions, 
a  été  observé  sur  des  espèces  communes  de  notre  pays  et  sur 
de  gros  individus  d'espèces  étrangères.  J'ajouterai  ce  que  j'ai 
vu  sur  des  espèces  qui  ont  des  pinceaux  de  poils ,  disposés 
par  paires  de  chaque  côté  du  corps ,  fort  alongé  et  vermi" 
forme.  Le  canal  intestinal,  excessivement  long  et  grêle,  m'a 
semblé  encore  plus  long  et  former  un  plus  g^and  nombre 
de  circonvolutions  que  dans  les  espèces  communes;  mais,  du 
reste ,  il  présentoit  l'aspect  particulier  à  ce  genre  d'animaux. 
L'œsophage,  rétréci ,  après  être  sorti  tle  la  masse  buccale,  se 
place  au-dessus  d'une  langue  fort  longue ,  et  de  deux  glaodet 
salivaires  également  très-alongées ,  comme  dans  les  oscabrions 
ordinaires,  mais  il  parcourt  une  plus  grande  étendue  de  U 
cavité  avant  que  de  s'ouvrir  dans  l'estomac.  Celui-ci,  qui 
est  un  simple  renflement  de  l'œsophage  avec  un  petit  cul-de- 
sac,  est  entièrement  enveloppé  par  le  foie,  composé  d'un 
très- grand  nombre  de  petits  grains;  vient  ensuite  l'in|estin 
très-grêle,  formant  beaucoup  de  circonvolutions  très-serrées 
(il  étoit  rempli  d'une  matière  blanche,  qui  m'a  paru  cré- 
tacée), et  se  terminant  ensuite  à  l'anus,  situé  comme  à  l'ordi- 
naire. Dans  le  milieu  des  circonvolutions  intestinales ,  c'est- 
à-dire,  dans  le  mésentère,  où  l'on  voyoit  très -bien  arriver 
les  vaisseaux  provenant  de  l'aorte,  se  trouvoient  des  lobes 
plus  ou  moins  considérables  du  foie  subdivisé. 

D'après  ce  que  je  viens  de  dire  de  l'organisation  des  osca- 
brions ,  il  sera  aisé  de  voir  quelle  doit  être  leur  place  dans 
la  série. 

Nous  avons  déjà  fait  l'observation  qu'Adanson,  et  depuis 
plusieurs  zoologistes  modernes,  ont  pensé  que  ces  animaux 
avoient  beaucoup  de  rapports  avec  lés  patelles  ou  avec  1^8 
phyliidies.  Voyons  jusqu'à  quel  point  cette  comparaison  est 
fondée. 


63i  ose 

Dans  la  forme  générale ,  paire  et  symétrique,  il  est  évident 
que  ces  deux  genres  ont  quelques  rapports ,  mais  la  ressem- 
blance se  borne  presque  là.  En  effet,  les  phyllidies  comme 
les  patelles  ont  au  moins  deux  organes  des  sens ,  des  tenta- 
cules et  des  yeux,  dont  il  n'existe  pas  de  traces  dans  les  os- 
cabrions.  Dans  ces  mêmes  genres  il  y  a  par  conséquent  une 
véritable  tête,  quoique  couverte. plus  ou  moins  par  les  bords 
^u  manteau ,  ce  qui  n'existe  nullement  dans  ces  derniers. 

La  disposition  du  système  locomoteur  est  toute  différente; 
ainsi  la  peau  des  oscabrions  est  constamment  couverte  d'é- 
:cailles,  de  tubercules  ou  d'épines  calcaires  ou  cornées,  ce 
qui  ne  s'est  encore  rencontré  dans  aucun  mollusque,  et  pas 
plus  dans  les  phyllidies  que  dans  les  patelles;  outre  que  cer- 
iaiues  espèces  ont  des  poils  fascicules  par  paires ,  comme  dans 
certains  animaux  articulés. 

•  Le  corps  protecteur  qui  se  développe  constamment,  mais 
k  des  degrés  un  peu  différens,  à  la  face  dorsale  des  osca- 
brions, n'existe  jamais  dans  les  phyllidies,  et  diffère  telle- 
ment de  celui  des  patelles,  qu'on  doit  être  étonné  qu'on 
ait  pu  l'envisager  assez  superficiellement  pour  dire  que  c'est 
une  coquille  de  patelle  brisée  dans  sa  longueur.  Avec  une 
manière  semblable  d'argumenter  on  pourroit  presque  dire , 
qu'une  chaîne  n'est  qu'une  verge  de  fer  articulé. 

Le  système  musculaire  a  du  suivre  et  a  suivi  en  effet  ces 
différences ,  puisque  dans  les  oscabrions  il  y  a  au  dos  des 
muscles  bien  symétriques,  fracturés  en  autant  de  parties  qu'il 
y  a  d'écaillés  ou  de  valves  à  la  coquille. 

Dans  l'appareil  digestif^  les  deux  orifices  du  canal  intesti- 
nal sont  également  terminaux,  ce  qui  est  extrêmement  rare 
parmi  les  mollusques  céphalés ,  et  n'existe  certainement  ni 
dans  les  phyllidies  ni  dans  les  patelles,  où  l'anus  est  toujours 
supéro  -  dorsal  dans  les  unes ,  et  plus  ou  moins  antérieur 
et  latéral  dans  les  autres.  Ce  caractère  est  cependant  d'une 
grande  importance. 

Il  est  bien  vrai  que  la  masse  buccale  a  quelque  ressem- 
blance avec  ce  qui  a  lieu  dans  les  patelles,  non  pas  cepen- 
dant dans  les  muscles*  qui  la  constituent  et  qui  la  meuvent, 
mais  à  cause  de  l'existence  d'un  renflement  lingual ,  placé  et 
constitué  à  peu  près  de  même ,  et  hérissé  également  de  den- 
ticules  en  crochets. 


ose  555 

Quant  à  la  forme  du  reste  du  canal  intestinal,  à  celle  de 
l'estomac,  et  surtout  de  la  structure  du  foie,  la  ressemblance 
devient  moins  évidente,  quoiqu'il  y  en  ait  encore  un  peu, 
si  ce  n'est  dans  le  mode  de  terminaison. 

L'appareil  de  la  respiration  au  premier  aspect  offre  aussi 
quelques  rapprochemens  avec  leâ  phyllidies.  Cependant  les. 
branchies  de  ce  genre  de  mollusques  sont  bien  moins  com-i 
piétés,  et  autrement  conformées  que  dans  les  oscabrions. 
Avec  les  patelles  il  n'y  a  aucune  espèce-  de  comparaison , 
puisque  ce  genre  de  mollusques  n'a  réellement  pas  de  bran- 
chies. 

Les  organes  de  la  circulation  offrent  encore  plus  de  diffé- 
rences, même  en  établissant  la  comparaison  avec  les  phylli- 
dies, les  seules  avec  lesquelles  elle  puisse  avoir  lieu;  en 
effet  la  position  du  cœur  tout-à-fait  en  arrière  du  corps,  la 
disposition  et  la  forme  des  oreillettes  ,  ainsi  que  du  ventri- 
cule, sont  réellement  toutes  différentes  de  ce  qui  existe  dans 
les  phyllidies,  et  rappellent  davantage  ce  qui  se  remarque 
dans  les  bivalves. 

L'appareil  générateur  permet  encore  moins  de  rapprocher 
les  oscabrions  des  phyllidies  ou  des  patelles.  En  effet,  ces 
dernières,  sous  ce  rapport,  n'offrent  aucune  différence  avec 
les  autres  mollusques  hermaphrodites,  c'est-à-dire,  qu'il  y  a 
un  ovaire  circonscrit,  un  oviducte,  une  sorte  de  matrice , 
pour  la  partie  femelle  ;  un  testicule ,  un  canal  déférent ,  un 
organe  excitateur,  pour  la  partie  mâle;  les  deux  parties  se 
terminant  dans  un  seul  et  unique  tubercule,  situé  du  côté 
droit,  et  plus  ou  moins  auprès  du  col.  Or  y  a-t-il  rien  de 
cela  dans  les  oscabrions,  qui  nous  ont,  au  contraire,  offert 
un  ovaire  non  borné ,  et  susceptible  d'une  extension  énorme , 
comme  dans  les  bivalves  ;  à  peine,  et  d'une  manière  douteuse , 
une  partie  mâle  fort  incomplète  ;  enfin ,  une  double  termi- 
naison, l'une  à  droite  et  l'autre  à  gauche,  et  dont  je  ne  con-* 
nois  d'exemple  que  dans  les  octopodes,  les  décapodes,  etc. 

Le  nombre  immense  des  œufs  d'oscabrion  est  aussi  tout 
différent  de  ce  qu'il  est  dans  les  phyllidies  par  analogie  , 
et  certainement  dans  les  patelles. 

Enfin ,  la  disposition  du  système  nerveux  ne  permet  non 
pluA ,  ce  me  semble ,  aucune  comparaison ,  puisque  dans  les 


«34  ose 

oscabrions  il  n'y  a  rien  qu'on  puisse  assimiler  k  l'anneau  œso- 
phagien des  phyllidîes  et  des  patelles,  de  même  que  dans 
celles-ci  il  n'y  a  pas  les  cordons  latéraux  des  oscabrions* 

Ainsi ,  en  résumé ,  il  n'y  a  aucune  comparaison  à  faire 
dans  le  système  nerveux,  non  plus  que  dans  les  appareils 
des  sens  ni  de  la  locomotion.  S'il  y  a  quelque  ressemblance 
dans  l'appareil  digestif,  les  dififérences  sont  au  moins  équiva- 
lentes. Celles  qu'offrent  les  appareils  respiratoire  et  circu- 
latoire sont  encore  bien  plus  grandes,  et  l'appareil  généra- 
teur est  complètement  dissemblable,  et  présente  même  un 
type  particulier.  II  est  donc  impossible  dans  une  méthode 
jiaturelle  de  rapprocher  des  animaux  aussi  différens.  Ce  n'est 
donc  pas  parmi  les  mollusques  que  les  oscabrions  doivent 
être  placés  ;  et  comme  il  est  également  impossible  d'en  faire 
des  animaux  du  type  des  entomozoaires,  puisque  leur  S3rstéme 
nerveux  locomoteur  n'est  pas  à  la  partie  inférieure  du  canal 
intestinal,  il  paroftra  à  peu  près  impossible  de  faire  autre- 
ment que  d'en  constituer  un  groupe  classique  distinct  entre 
les  entomozoaires  et  les  malacozoaires.  Ils  sont  donc  à  peu 
près  dans  le  cas  des  nématopodes  ou  cirripèdes ,  et  peuvent 
former  avec  eux  une  division  du  règne  animal ,  ce  que  le 
génie  admirable  de  Linné  avoit  pressenti ,  en  établissant  sa 
division  des  multivalves.  Il  seroit  même  peut-être  possible  de 
voir  quelques  rapports  dans  la  coquille  de  ces  deux  classes 
d'animaux ,  en  ce  que  dans  Tune  comme  dans  l'autre  il  y  a 
une  valve  orale  et  une  valve  anale,  les  intermédiaires  ser- 
vant à  les  réunir. 

Les  mœurs  et  les  habitudes  des  oscabrions  n'ont  peut-être 
pas  été  observées  d'une  manière  encore  bien  suffisante  ,  mais 
il  est  probable  qu'elles  n'offrent  rien  de  remarquable. 

Tous  ces  animaux  vivent  dans  l'intérieur  de  la  mer ,  sur 
les  rivages,  adhérenssur  toutes  sortes  de  corps,  de  quelque 
Jiature  qu'ils  soient;  cependant  je  n'en  ai  jamais  rencontré 
sur  des  corps  organisés.  Souvent  ils  restent  à  découvert'  pen- 
dant toute  une  marée  basse ,  et  alors  ils  ne  changent  en  au- 
cune manière  de  place.  Leur  adhérence  est  même  tellement 
forte,  qu'il  est  souvent  difficile  de  les  arracher  sans  les  dé- 
chirer. Ce  mode  d'adhérence  est  évidemment  formé,  non- 
àeulement  par  le  pied  lui-même ,  mais  surtout  par  les  bords 


ose  555 

du  matiteau  qui  composent  une  espèce  de  ventouse.  En  effet , 
dans  le  moment  où  ils  cherchent  à  se  cramponner  fortement  ^ 
on  voit  sortir  de  toutes  parts  Teau  ou  Tair  comprimé  entre 
le  corps  et  le  pied  ou  le  manteau. 

Lorsqu'ils  ont  été  arrachés  de  force ,  ils  se  roulent  ei| 
houle  à  la  manière  des  cloportes ,  et  cela  assez  promptemenf 
et  si  fortement  qu'il  est  difficile  ^e  les  ouvrir.  Ils  le  fon( 
eux-mêmes  extrêmement  lentement,  et  M.  Bosc  parle  d'une 
espèce  des  côtes  de  l'Amérique  du  Nord  qui  est  restée  sept 
à  huit  jours  à  s'ouvrir  complètement.  En  effet,  il  est  aisé  de 
voir  que  les  muscles  antagonistes  de  l'enroulement,  c'est-à- 
dire,  ceux  du  dos,  étant  si  foibles,  doivent  le  redresser  extrê- 
mement lentement. 

Lorsque  les  oscabrioas  veulent  chercher  leur  nourriture , 
ils  soulèvent  un  peu  leur  pied  et  rampent  par  son  moyen , 
et  même  assez  vite ,  à  ce  que  disent  les  observateurs;  car  je 
n'en  ai  jamais  vu  marcher  moi-même. 

En  quoi  consiste  leur  nourriture  P  c'est  ce  que  nous  igno- 
rons. 11  paroi t  cependant  probable  qu'elle  est  végétale. 

Comment  se  reproduisent-ils  ?  Y  a-t-il  un  accouplement  ? 
Dans  le  cas  où  l'on  admettroit  deux  sexes  distincts,  il  fau- 
droit  bien  que  cela  fût;  mais  j'avoue  que  cela  ne  me  paroît 
pas  probable. 

Je  suppose  que  les  œufs,  fécondés  dans  tous  les  individus, 
sont  obligés  de  traverser  l'organe  de  la  glu,  qu'ils  y  acquiè- 
rent leurs  membranes  adventives ,  et  qu'ensuite  ils  adhèrent 
aux  rochers  et  autres  corps  sous-marlns  sur  lesquels  ils  doir 
vent  vivre,  à  peu  près  comme  dans  les  mollusques. 

D'après  ce  que  je  connois  des  espèces  de  ce  genre ,  il  paroît 
qu'il  en  existe  dan's  toutes  les  mers;  en  effet,  nous  savons 
positivement  qu'il  y  en  a  plusieurs  dans  le  Groè*nland ,  pres- 
que sous  le  pôle  nord ,  et  les  voyageurs  modernes  en  ont  rap- 
porté des  terres  les  plus  australes.  Tous  les  rivages  intermé- 
diaires nous  en  ont  également  fourni  :  ainsi  c'est  un  genre 
universellement  répandu.  Mais  nous  devons  faire  encore  ici 
l'observation  que  nous  avons  faite  pour  un  grand  nombre 
d'autres  genres ,  que  les  espèces  sont  bien  plus  nombreuses , 
et  bien  plus  grosses ,  dans  les  mers  australes  que  dans  les 
leptentrionalei* 


» 


536  ose 

La' distinction  des  espèces  d'oscabrions  n'est  pas  aussi  facile 
qu'elle  parolt  au  premier  abord ,  et  nous  pouvons  assurer  po-' 
sitivement  que  tout  ce  que  les  auteurs  les  plus  estimés  ont 
fait  à  ce  sujet  est  bien  incomplet,  en  sorte  que,  les  figures 
qu'ils  ont  jointes  à  leurs  descriptions  étant  elles-mêmes  souvent 
fort  mauvaises,  il  en  résulte  que  nous  ne  voudrions  pas  assu- 
rer que  nous  ne  nous  sommes  pas  trompés  dans  la  synonymie. 

Les  organes  sur  lesquels  nous  appellerons  successivement 
l'attention  pour  la  distinction  des  espèces  sont  les  suivans. 

i."  L'existence  ou  l'absence  des  paires  de  pinceaux  de  soies, 
disposées  bien  régulièrement  de  chaque  côté  du  limbe,  qu'il 
soit  revêtu  ou  non  d'écaillés,  d'épines  ou  même  de  poils. 

^.**  La  disposition  des  branchies  commençant  plus  ou  moins 
en  arrière ,  et  se  terminant  plus  ou  moins  en  avant. 

ZJ*  La  forme  des  valves  de  la  coquille,  considérée  spécia- 
lement dans  l'existence  plus  ou  moins  marquée  des  aires 
latérales. 

4.**  La  grandeur  proportionnelle  de  ces  valves  et  leur  degré 
d'occlusion. 

5J*  La  forme  des  lames  d'insertion  et  le  nombre  de  leurs 
échancrures  ou  dents. 

6.*"  Enfin ,  la  disposition  des  couleurs  de  la  coquille. 

Kous  n'aurons  donc  guère  égard  à  la  grandeur  proportion- 
nelle de  la  coquille,  parce  qu'il  nous  semble  que  dans  chaque 
groupe  naturel  il  y  a,  à  ce  sujet,  d'assez  grandes  variations. 

Les  groupes  d'oscabrions ,  que  nous  proposons  y  sont  au 
nombre  de  quatre. 

Dans  le  premier  sont  les  espèces  dont  les  valves  ont  des 
aires  latérales  bien  distinctes,  et  le  limbe  constamment  cou- 
vert de  petits  tubercules  écailleux  parfaitement  bien  rangés, 
un  peu  comme  les  écailles  de  la  peau  des  serpens.  Dans  cette 
section  les  branchies  existent  dans  toute  la  longueur  du 
bourrelet  labial  du  rebord  du  manteau ,  depuis  la  ligne  de 
séparation,  si  ce  n'est  cependant  dans  un  espace  assez  large 
en  arrière ,  et  les  deux  orifices  de  la  génération  sont  assez 
avancés,  le  postérieur  entre  la  dixième  et  la  onzième  bran- 
chie,  et  l'antérieur  entre  celle-ci  et  la  douzième.  Quantaux 
valves  de  la  coquille ,  les  terminales  sont  presque  toujours  sem- 
blables, semi-circulaires,  et  les  intermédiaires  sont  courtes i 
la  troisième  plus  que  toutes  les  autres. 


m 


ose  5Î7 

Dans  la  seconde  section  sont  les  es()èces  où  les  aires  des 
valves  intermédiaires  de  I^i  coquille  sont  encore  un  peu  mar- 
quées ,  et  dont  le  limbe  est  garni  de  pointes  calcaires  ou  sub- 
cornées plus  ou  moins  longues.  J'ai  observé  Tanimal  d'une 
grande  espèce  de  cette  section ,  à  laquelle  j'ai  donné  le  nom  de 
chiïon  raripilosus,  La  série  des  branchies,  assez  peu  considé- 
rable (49),  commence  encore  plus  loin  en  avant  de  l'anus,  et 
se  termine  exactement  à  la  ligne  de  séparation  du  pied  et  de 
la  masse  buccale.  Le  premier  orifice  de  l'appareil  générateur 
\  est  juste  en  dedans  de  la  dernière  lame  branchiale ,  et  le  se- 
cond entre  la  quatrième  et  la  cinquième.  Quant  à  la  coquille, 
il  est  certain  que  les  valves  terminales  diffèrent  toujours  entre 
elles  d'une  manière  sensible,  la  postérieure  étant  constam- 
ment la  plus  petite  et  un  peu  en  forme  de  cabochon. 

La  troisième  section,  assez  peu  tranchée,  contient  les  es- 
pèces dans  lesquelles  les  aires  des  valves  intermédiaires  sont 
beaucoup  moins  sensibles  encore  que  dans  la  section  précé- 
dente, et  dont  le  limbe  est  également  couvert  de  pointes 
calcaires  ou  subcornées ,  plus  ou  moins  alongées.  J'ai  observé 
l'animal  de  l'espèce  la  plus  commune  dans  les  collections  et 
qui  vient  des  mers  de  Cayenne.  La  ligne  branchiale ,  beaucoup 
plus  longue  et  plus  nombreuse  que  dans  la  première  section , 
est  composée  de  soixante-neuf  lames;  en  effet,  elle  commence 
presque  de  chaque  côté  de  l'anus  et  finit  vers  le  milieu  de 
la  longueur  du  bourrelet  labial.  Les  terminaisons  de  l'appareil 
de  la  génération  sont  aussi  très-différemment  placées  :  la  pre- 
mière se  trouve,  entre  la  seizième  et  la  dix-septième  bran- 
chie ,  et  la  seconde,  entre  la  dix-neuvième  et  la  vingtième. 

Enfin ,  la  quatrième  section  ,  plus  tranchée  que  toutes  les 
autres  par  la  disposition  fasciculée  des  poils  plus  ou  moins 
longs  de  chaque  côté  du  limbe ,  a  ses  valves  constamment 
sans  trace  d'aucune  aire. 

J'ai  observé  l'espèce  à  laquelle  j'ai  donné  le  nom  de  M.  Gar- 
not  :  sa  ligne  branchiale  est  courte  ;  en  effet,  commençant  un 
peu  en  arrière  de  la  limite  du  pied ,  elle  finit  assez  loin  de 
l'anus:  composée  de  vingt-sept  branchies  d'un  côté,  elle  n'en 
avoit  bien  certainement  que  vingt-quatre  de  l'autre,  quoique 
le  premier  orifice  de  l'appareil  générateur  fût  des  deux  côtés 
entre  la  vingt  et  unième  et  la  vingt-deuxième  avaut-dernièrei 
et  que  le  second  fût  vis-à-vis  la  dernière. 


^tS 


638  ose 

A.  Espèces  à  aires  latérales  distinctes,  à  limbe  couvert 

de  petites  ^cailles* 

1.  Dents  d'insertion  pectinées. 

UO»  àcAiLLEvx'f  Ç.  squamosus,  Linn.,  Gmel*,  Enc.  mëth., 
pi.  i6a,  fig*  3 ,  4.  Corps  ovale,  un  peu  alongé;  égalemeit 
arrondi  aux  deux  extrémités  ;  coquille -assez  large ,  subcarénée, 
de  huit  valves,  dont  les  intermédiaires  ont  leurs  aires  trian^ 
*  laires  latérales  bien  marquées ,  grossièrement  granulées ,  et 
denticulées  à  leur  bord  postérieur;  les  terminales  presque 
semblables,  à  stries  tuberculeuses,  divergentes  en  s'arquait 
du  sommet  à  la  circonférence.  Le  bord  articulaire  étroit, pa^ 
tagé  en  dix-sept  dents  courtes  et  pectinées.  Le  limbe  couvert 
de  très- petites  écailles;  couleur  d'un  vert  bleuâtre  plusoi 
moins  foncé. 

Des  mers  de  Cayenne.  J'en  ai  étudié  uil  individu  ,  conservé 
dans  l'esprit  de  vin,  provenant  de  là  eollection  de  M.  Ri- 
chard. 

L'O.  DE  Spengler  ,  C  SpengUri,  Corps  de  même  forme  i 
peu  prés  que  dans  l'espèce  précédente  ,  également  coriace; 
mais  dont  le  limbe  est  coloré  alternativement  par  des  bandes 
blanches  et  noires ,  ce  que  je  n'ai  jamais  vu  dans  aucun  des 
individus  de  l'espèce  précédente. 

Je  rapporte  à  cette  espèce  l'oscabrion  ëcailleux  figuré  par 
Spengler. 

L'O.  VARIÉ;  CvariegatuSf  Chemn.,  Chiton,,  t.  i  ,  fig.  3,  al. 
Corps  moins  sensiblement  alongé  que  dans  les  espèces  précé- 
dentes, moins  caréné;  les  stries  des  aires  latérales  plus  fines, 
plus  lisses;  couleur  du  disque  toute  brune;  le  limbe  coloré 
par  des  bandes  noires  et  blanches ,  comme  dans  Foscabrion 
de  Spengler.  ' 

L'O.  NoiR-VERDATRE,  C.  FwgroWrc5cfrM.  Corps  petit,  ovale, 
peu  alongé,  oniscoïde,  subcaréné;  limbe  couvert  d'ëcailles 
peu  nombreuses,  et  proportionnellement  fort  grosses.  C<^ 
quille  large;  les  valves  terminales,  ornées  de  cannelures, 
divergentes  du  sommet  à  la  base  ;  valves  intermédiaires  trans- 
verses; cinq  ou  six  cannelures  divergentes  sur  les  aires  laté- 
rales et  des  stries  longitudinales  sur  l'aire  médiane.  Couleur 
générale  d'un  vert  noirâtre. 


ose  539 

Des  mers  du  cap  de  Bonne -Espérance. 

L'O.  TOÎT,  C.  tectum.  Corps  ovale,  court,  déprimé,  forte- 
ment caréné  dans  son  milieu;  limbe  assez  étroit,  couvert  de 
petites  écailles  plates,  très -serrées  et  très -nombreuses;  co- 
quille grande  de  huit  valves;  les  terminales  ornées  de  rayons 
subtuberculeux;  les  aires  latérales  des  intermédiaires  avec 
•quatre  ou  cinq  rayons  tuberculeux;  la  médiane  avec  quel- 
ques grosses  cannelures  droites  et  plates  ;  couleur  d'un  gris 
.blanchâtre  avec  une  série  de  jolies  taches  bleues  tout  autour 
du  limbe. 

Cette  petite  espèce,  dont  il  existe  un  individu  au  Muséum, 
vient  probablement  des  mers  de  la  Nouvelle -Hollande. 

UO.  sTRié;  C  striatuSf  Barnes,  Amer,  Journ.  of  se. ^yolm  7, 
p.  69.  Corps  un  peu  plus  large  que  dans  Foscabrion  écailleux; 
les  aires  latérales  cannelées  transversalement,  les  dorsales  ou 
médianes  longitudinalement;  les  valves  terminales  étoilées; 
limbe  étroit,  couvert  de  très- petites  écailles  rondes  et  lui- 
santes; couleur  foncée  dans  Télat  frais,  cendrée  dans  l'état 
sec. 

Des  côtes  du  Pérou. 

L'O.  MARBRÉ;  C.  marmoratus ylAnn, ^  Gmcl.,  d'après Chemn., 
Chiton, ,  t.  1 ,  fig.  5.  Corps  plus  ou  moins  étroit  et  convexe , 
peu  caréné,  très-glabre,  varié  de  noir,  de  blanc  et  de  ver- 
dàtre  sur  le  dos,  et  de  bandes  alternativement  blanches  et 
ferrugineuses  sur  le  limbe. 

Cette  espèce  ,  qui  vient  de  POcéan  américain,  a  beaucoup 
de  ressemblance  avec  notre  oscabrion  peint. 

L'O.  INDIEN  ;  C  indicus ,  Chemn. ,  Conch.,  8 ,  t.  96 ,  Eg*  81 1« 
Coquille  d'un  blanc  cendré ,  à  limbe  squameux  f  les  valves 
intermédiaires  très-finement  ponctuées. 

Des  mers  d'Amérique. 

L'O.  tuberculeux:  c,  tuherciilatus ,  Gmel. ;  C.  cylindricus , 
Schroëter,  Conch.y  3,  p.  494,  t.  9,  fig.  19;  Eue.  méth.,  pU 
i63,  fig.  4  et  6.  Corps  ovale -oblong,  étroit  ou  subcylindri* 
que ,  un  peu  tuberculeux  par  la  saillie  des  rugosités  des  aires 
latérales;  couleur  verdâtre  sur  le  dos,  avec  des  bandes  on<- 
duleuses  brunes;  une  bande  dorsale  large,  très- noire;  les 
c6tés  cendrés ,  mêlés  de  blanc. 

Des  mers  d'Amérique. 


540  ose 

I 

L'O.  MULTiMACULé ,  C  multimacuUUuSm  (Coll.  du  Mus.)  Corps 
ovale ,  assez  peu  alongé ,  à  limbe  très-étroit  et  finement  écail- 
leux  ;  coquille  large ,  de  huit  valves  assez  étroites  ;  l'aire  mé- 
diane des  six  intermédiaires  lisse ,  ou  à  simples  stries  d'accrois- 
sement; les  aires  latérales  avec  six  à  huit  rayons  granuleux; 
les  valves  terminales  avec  des  rayons  moins  granuleux ,  droits 
et  divergens  du  sommet  à  la  circonférence  ;' le  bord  d'ins»- 
tion  partagé  à  l'antérieure  en  quinze  dents ,  à  la  postérieure 
en  onze  y  toutes  pectinées  ;  couleur  de  la  coquille  verte  en 
dedans ,  et  agréablement  variée  de  lignes  entrecoupées  d'un 
noir  violàtre  sur  un  fond  gris  en  dehors;  trois  taches  hoires 
au  bord  postérieur  des  aires  latérales. 

Du  Port  du  roi  Georges,  Nouvelle- Hollande. 

L'O.  BOUCLIER ,  C.  clypeus»  (Coll.  du  Mus.)  Coquille  courte, 
ovale ,  bombée  ;  les  aires  latérales  des  valves  intermédiaires, 
comme  les  terminales,  rayonnées  du  sommet  à  la  circonfé- 
rence ;  aires  médianes  presque  cannelées  longitudinalement; 
couleur  générale  d'un  brun  verdàtre  avec  de  petites  taches 
circulaires  de  couleur  d'aiguë- marine  ou  variées  de  lunules 
jaunes  et  verdâtres. 

Jolie  espèce,  de  la  Nouvelle-Hollande. 

L'O.  lécAiLLE  DE  TORTUE ,  C  testudinarius.  Corps  ovale , 
bombé,  convexe,  peu  ou  point  caréné;  limbe  couvert  de 
très -petites  écailles;  coquille  grande,  assez  lisse  et  luisante; 
valves  terminales,  radiées  en  dehors,  et  surtout  en  dedans, 
par  des  sillons  qui  vont  du  sommet  au  bord  d'insertion,  di- 
visé en  douze  dents  fortement  pectinées;  aires  latérales  des 
valves  intermédiaires,  indiquées  seulement  par  une  légère 
carène ,  avec  des  stries  d'accroissement  à  peine  marquées; 
couleur  générale  verdàtre ,  avec  des  taches  vertes  plus  fon- 
cées sur  le  limbe;  la  coquille  d'un  brun  d'écaillé  de  tortue, 
variée  de  quelques  taches  plus  claires. 

Patrie  inconnue  ;  mais  probablement  des  mers  de  l'Aus- 
tralasie. 

L'O.  ÉLÉGANT,  C.  elegans.  (Coll.  du  Mus.)  Coquille  ovale, 
de  même  forme  que  dans  les  espèces  précédentes,  mais  plus 
carénée,  composée  de  huit  valves,  à  peu  près  aussi  dans  les 
mêmes  proportions ,  mais  dont  les  aires  latérales ,  fort  rele- 
vées, sont  aussi  lisses  que  l'aire  médiane;  les  valves  termi- 


ose  «41 

nales  également  lisses;  couleur  variée  de  rouge ,  de  noir  et 
de  blanc  sale  en  dehors,  d'un  blanc  verdàtre  en  dedans. 
De  la  Nouvelle- Hollande, 

2.  Dents  d'insertion  non  pectinées, 

UO,  peint:  C.  pictus;  O.  lœvis  variegatus^  Chemn. ,  Chit,, 
U  1  ,  fig.  4,  et  Enc.  méth.,  pi.  162  ,  fig.  7,  8.  Corps  ovale, 
assez  peu  alongé,  subcaréné;  coquille  large;  les  valves  ter- 
minales radiées  du  sommet  à  la  base  ,  à  lames  d'insertion 
courtes,  avec  quatorze  dents  entières  à  l'antérieure  et  quinze 
à  la  postérieure;  valves  intermédiaires  transverses,  finement 
granuleuses;  les  aires  latérales  marquées  de  six  rayons  granu- 
leux assez  fins;  couleur  jaunâtre,  avec  quelques  taches  et 
flammes  brunes  de  chaque  côté  de  la  carène. 

Cette  espèce,  dont  j'ignore  la  patrie,  est  bien  distincte  de 
l'oscabrion  écailleux,  je  la  possède  et  j'ai  pu  la  comparer. 
La  figure  de  Chemnitz  me  paroit  lui  convenir  complètement* 
Elle  existe  dans  la  collection  du  Muséum  au  Jardin  du  Roi , 
où  elle  esè  appelée  l'O.  gondole ,  C.  cymbium.  Elle  atteint  à 
peine  un  pouce  de  long. 

L'O.  LiNÉoLÉ,  C.  lineolatus,  (Coll.  du  Mus.)  Corps  ovale, 
assez  alongé  ;  les  aires  latérales  des  valves  intermédiaires  moins 
distinctes  que  dans  les  espèces  précédentes,  et  offrant  des  stries 
nombreuses  sur  les  bords;  les  écailles  du  limbe  très  -  petites  ; 
les  dents  des  lames  d'insertion  non  pectinées;  couleur  variée 
de  petites  taches  longitudinales  brunes  sup  un  fond  jaunâtre. 

Cette  espèce,  assez  rapprochée  de  l'oscabrion  alongé,  a 
été  rapportée  de  l'ile  King  par  M.  Pérou  et  Lesueur. 

L'O.  PARÉ,  C  festiyus,  (Coll.  du  Mus.)  Coquille  assez  alon- 
gée ,  carénée  ;  valves  étroites ,  en  toit  anguleux ,  très-finement 
granulaires  partout  ;  les  aires  latérales  peu  marquées  ;  les 
lames  d^insertion  antérieures  étroites,  les  terminales  quadri- 
dentées.  Couleur  variée  de  brun,  de  rouge  et  de  couleur 
de  chair  à  l'extérieur ,  blanche  avec  un  trait  rose  à  Tinté- 
rieur. 

Des  mers  de  la  Nouvelle -Hoilande. 

L'O.  noir;  c.  niger,  Barnes,  lac,  cit.  Corps  ovale-oblong ; 
les  valves  intermédiaires  oblongues  ;  limbe  assez  large  et 
couvert  d'écaillés  alongées,  d'un  blanc  rougeàtre^  et  de  filets 


^42  ose 

longitudinaux  irréguliers  et  interrorapus.  Couleur  générale 
d'un  brun  noir  et  luisant. 

Des  mers  du  Pérou.  Cette, espèce  pourroit  bien  ne  pas 
être  de  cette  section. 

L'0«  bicolore;  C.  hicolor,  Chemn.,  Conch»,  8,  t.  94,  fig. 
794.  Coquille  assez  grande,  épaisse;  les  valves  étalées,  Tao- 
térieure  striée  et  radiée;  couleur  vert  de  mer  en  dessm, 
l)lanché  en  dedans ,  les  bords  noirs. 

La  patrie  de  cette  espèce  est  inconnue. 

UO.  ALONGi^,  C.  elongatus.  Corps  assez  alongé,  étroit,  con- 
vexe, arrondi  également  aux  deux  extrémités,  non  caréné; 
les  valves  terminales  sensiblement  moins  grandes  proportion- 
nellement que  dans  les  espèces  précédentes ,  mais  encore  sem- 
blables ;  valve  antérieure  tuberculeuse  dans  la  moitié  de  soi 
étendue;  son  bord  d'insertion  divisé  en  quinze  dents  très- 
courtes  et  non  pectinées;  valve  postérieure  courte,  avec  onze 
dents  nullement  pectinées  à  son  bord  postérieur  d'ioserdon; 
les  aires  latérales  des  intermédiaires  assez  sensibles  ;  le  limbe 
subsquameux  ;  couleur  extrêmement  variable  ,  verte  de  cha- 
que côté;  le  milieu  du  dos  d*un  blanc  jaunâtre. 

J'établis  cette  espèce  d'après  plusieurs  individus  de  ma 
Collection  et  de  celle  du  Muséum.  Elle  vient  des  mers  de 
la  Nouvelle-Hollande,  d'où  elle  a  été  rapportée  par  MM. Pé- 
ron  et  Lesueur.  Elle  est  parfaitement  distincte  de  toute 
celles  qui  sont  figurées. 

L'O.  PIROGUE  ;  C.  longicymha  ,  Dufr.  Corps  très  -  alongé, 
très- étroit;  limbe  couvert  de  très- petites  écailles  comme  fa- 
rineuses ;  coquille  Irès-longiie  ,  composée  de  buit  vdlves  gran- 
des, croissant  de  la  première  à  la  dernière,  convexes  et  par- 
faitement lisses  ;  les  intermédiaires  avec  des  aires  latérales 
larges,  distinctes  par  une  saillie  anguleuse  ;  couleur  générale 
d'un  vert  brunâtre ,  varié  ou  panaché  de  petites  taches  blan- 
ches, plus  larges  sur  la  ligne  dorsale. 

Cette  jolie  espèce  existe  dans  la  collection  du  Muséum; 
elle  provient  des  rivages  de  l'ile  King. 


ose  545 

B.  Espèces  à  aire$  latérales  distinctes;  limbe  irrégu- 
lièrement pileux  ou  tuberculeux;  dents  d^ insertion 
non  pectinées. 

L'O.  GÉANT,  C  gigas ,  Linn.,  Gmel.,  n.**  22;  Chemii. , 
Conch»,  8,  tab.  96,  fîg.  819,  et  £nc.  méth.,  pi.  261 ,  fig.  3. 
Oscabrion  très-grand  (quatre  pouces  et  plus  de  long),  ovale, 
assez  peu  alongé,  convexe,  peu  ou  point  caréné,  comporé 
de  huit  valves  très  -  épaisses.  Les  valves  antérieure  et  posté- 
rieure les  plus  petites;  les  intermédiaires  fort  épaisses,  avec 
des  indices  d*aires  latérales,  formant  une  légère  saillie  de 
chaque  côté.  Couleur  générale  d'un  gris  blanchâtre  sur  le 
bouclier  calcaire ,  et  d'un,  brun  plus  ou  moins  foncé  sur  le 
limbe,  probablement  à  épines  calcaires  courtes. 

Des  mers  de  Textrémité  méridionale  de  TAfrique. 

L'O.  suBGÉANT,  C.  êubgigas.  Corps  ovale,  épais,  caréné, 
limbe P  coquille  épaisse,  solide,  large  et  fortement  carénée, 
valves  terminales  petites,  surtout  la  postérieure,  à  lames  d'in- 
sertion dentées  et  subpectinées  ;  valves  intermédiaires  trans- 
yerses  ;  aires  latérales  très- saillantes  et  radiées  ;  les  lames 
d'insertion  antérieures  continues  dans  la  ligue  médiane,  cou- 
leur d'un  blanc  jaunâti«,  un  peu  variée  de  taches  brunes  en 
dessus,  toute  blanche  en  dedans. 

Cette  espèce ,  dont  j'ignore  la  patrie ,  est-elle  distincte  du 
Ch.  giga^s?  c'est  ce  que  je  ne  puis  assurer,  n'ayant  pas  suf- 
fisamment étudié  celui-ci. 

L'O.  deMagbllan  :  C  magellanicus ,  Linn.,  Gmel. ,  n.**  12; 
Séba,  Mus, y  5,  t.  1  ,  fig*  14,  i5.  Corps  ovale,  épais,  con- 
vexe en  dessus;  couleur  générale  d'un  brun  foncé,  avec  une 
^ande  noire  médio-dorsale  entre  deux  bandes  longitudinales 
plus  étroites,  jaunes. 

Cette  espèce ,  qui  atteint  une  assez  grande  taille ,  vit  dans 
le  détroit  de  Magellan. 

L'O.  BRUN:  C  fuêcus ,  Unu. ,  Gmel.,  n.^  i5  ;  Chemn. . 
Conch,,  8 ,  t.  95 ,  fig.  799,  800.  Coquille  plus  étroite  que  la 
précédente,  très* glabre,  plus  élevée  et  carénée;  couleur 
brune  ayec  des  taches  triangulaires  noires,  et  de  chaque 
côté  des  bandes  d'un  jaune  obscur;  l'intérieur  et  les  dents 
d'insertion  de  couleur  blanche. 

De  la  mer  des  Indes. 


544  ose 

C.  Espèces  à  aires  latérales  peu  ou  point  distincfes; 

limbe  irrégulièrement  pileux  ou  tuberculeux  ;  denU 

d'insertion  pectinées, 

1.  En  avant  et  en  arrière. 

L'O.  ONGuicoLÉ ,  C«  unguiculatus*  Corps  ovale  9  ^lédiocr^ 
ment  épais,  à  limbe  assez  étroit,  couvert  de  très-petites  épi* 
nés  calcaires,  serrées,  blanches  et  noires;  coquille  grande, 
de  huit  valves;  les  intermédiaires  sans  indice  d'aires  latérales, 
autre  que  des  stries  d'accroissement  tuberculeuses  bien  ma^ 
quées  de  chaque  côté,  et  avec  le  sommet  prolongé  en  espèce 
d*ongle ,  s'imbriquant  les  unes  les  autres.  Couleur  de  poix 
foncée  sur  les  côtés  et  surtout  dans  le  milieu  de  la  coquille: 
les  taches  médianes  encadrées  de  blanc  sale. 

J'ignore  la  patrie  de  cette  jolie  espèce,  dont  j'ai  vu  un 
individu  dans  la  Collection  de  M.  Florent  Prévost.  Par  sa  cou- 
leur elle  se  rapproche  assez  de  roscabrion  couleur  de  poix, 
mais  la  forme  onguiculée  de  ses  valves  intermédiaires  l'en 
distingue  nettement. 

UO.  FERLÉ  ;  C.  gemmatus.  Corps  ovale  ,  peu  alongé ,  assez 
épais  ;  coquille  assez  large ,  formée  à  peu  prés  comme  dans 
les  espèces  précédentes;  les  valves  intermédiaires  à  sommet 
subonguiculé  et  entièrement  couvertes  de  petits  tubercules; 
des  terminales,  l'antérieure  ayant  son  bord  d'insertion  partagé 
en  onze  dents  pectinées,  et  la  postérieure  en  neuf,  peu  dis- 
tinctes, mais  très-pectinées  ;  le  limbe  hérissé  d'un  très-grand 
nombre  d'épines  calcaires ,  serrées  et  irréguliéres  ;  couleur 
d'un  brun  clair,  avec  une  bande  médiane  plus  foncée,  bor- 
dée de  taches  jaunes  en  V  sur  chaque  valve. 

Cette  jolie  espèce ,  assez  voisine  de  l'O.  onguiculé ,  est  de 
la  Nouvelle- Hollande.  Je  la  possède  dans  ma  collection.  Il 
y  en  a  une  variété  noire  avec  les  V  blancs  au  Muséum. 

L'O.  CONVEXE ,  C.  conyexus.  Corps  ovale ,  épais ,  à  limbe 
médiocre,  couvert  d'on  très-grand  nombre  de  petites  épines 
ou  tubercules  épineux  calcaires,  très- inégales  ;  coquille 
grande,  à  huit  valves  convexes,  épaisses  ,  en  général  très-fine- 
ment granulées  partout ,  mais  surtout  sur  les  aires  latérales; 
à  stries  d'accroissement  bien  sensibles;  valves  intermédiaires 
subtriangulaires  et  souvent  arrondies;  les  lames   d'insertion 


ose  54S 

aîlëes  et  avec  une  fissure  submédiane  au  milieu  d'un  bord 
pectine  ;  la  valve  terminale  antérieure  ,  également  convexe 
en  avant  comme  en  arriére;  le  bord  dWhérence  court,  par- 
tagé en  neuf  dents  profondément  pectinées;  la  valve  termi- 
nale postérieure  ovale,  à  sommet  médian  transver^e,  ayant 
sa  lame  d^nsertion  partagée  en  huit  dents  pectinées. 

Couleur  générale  de  la  coquille,  brune  en  dehors,  avec  des 
taches  et  rayons  fauves  survie  milieu ,  et  d'un  vert  blanchâtre 
en  dedans. 

Il  est  très-  possible  que  cette  espèce ,  qui  vient  des  mers 
de  Farchipel  américain ,  soit  fort  rapprochée  du  C.  granulu' 
tus  de  Gmelin  ;  mais  c'est  ce  qu'il  m'est  impossible  d'assurer  ; 
de  sorte  que  j'ai  préféré  la  regarder  comme  distincte,  et  en 
donner  une  description  absolue.  J'en  ai  disséqué  l'animal;  ses 
lames  branchiales  sont  fort  nombreuses  (69) ,  et  les  terminai- 
sons de  l'appareil  générateur  sont  placées,  la  première  entre  la 
60  et  la  5i.";  la  seconde,  entre  la  53  et  la  54.*  1  quelquefois 
les  valves  de  sa  coquille  sont  beaucoup  plus  transverses  ou 
plus  courtes. 

L'O.  GRANULEUX  :  C  granulotus  ,  Linn. ,  Gmel.  ;  Chemn. , 
Conch,  ,  8 ,  t.  96  ,  fig.  806.  Corps  ovale  ,  épais ,  plan  en 
dessus,  ou  au  moins  arrondi,  couvert  de  points  élevés  nom-i 
breux,  disposés  en  séries;  le  limbe  large,  coriace  et  épineux; 
des  aires  noires  et  blanches  alternes,  sans  doute  sur  les  b<>rds« 

De  l'Océan  américain. 

L'O.  COULEUR  DE  Yoix  :  C.  piceus ,  Linn. ,  Gmel. ,  n.^  17; 
Chemn. ,  Chit, ,  t.  2 ,  fig.  6  k  S  a^  b,  c.  Corps  ovale ,  peu 
alongé,  épais,  à  dos  arrondi,  glabre  et  de  couleur  de  poix, 
variée  de  noir  et  de  blanc.  Les  valves  de  la  coquille  comme 
dans  l'espèce  précédente. 

De  l'Océan  américain. 

L'O.  A  ZONES,  C.  zonakts*  Corpà  ovale,  subcaréné;  limbe 
médiocre ,  couvert  de  petits  tubercules  comme  fariiièux  ;  co- 
quille de  huit  valves,  toutes  parfaitement  lisses;  des  inter- 
médiaires, la  première  plus  grande  et  comme  trilobée  en 
avant,  et  onguiculée  au  sommet;  les  autres  augmentant 
d'avant  en  arriére,  à  aires  latérales  indiquées  par  une  ligne 
carénée;  couleur  d'un  gris  blanchâtre^  variée  agréablement 
de  zones  brunes  en  dessous  ;  verd^tre  en  dedans. 
36.  ^S 


546  ose 

De  la  collection  du  Muséum.  Patrie  inconnue. 

L'O.  AicuiLLONN^  :  C  ocuUatui  ^  Gmel.;  Chemn. ,  Conch», 
10,  tab.  173,  fig.  i692.  Corps  ovale,  hérissé  sur  le  limbe 
d'aiguillons  déliés,  subulés,  inégaux,  de  couleur  rouge;  co- 
quille de  huit  valves  conchiformes  ;  la  dernière  plus  petite 
que  les  autres. 

Des  mers  d'Asie. 

L'O.  AMicuLé  :  C.  amicuUUtêf  lian.,  Gmel.,  n.*  28  ;  Pallas, 
Noi^.  act*  PeL^  2,  p.  241,  t.  7,  fig.  26,  3o.  Coquille  réni* 
forme ,  très-fragile ,  couverte  tu  dehors  d'un  cuir  scabre. 

2.  En  avant  seulement. 

m 
m 

VO,  DE  Gaima&d,  c.  Gaimardi»  Corps  assez  court,  ovale, 
bombé,  oniscoïde;  limbe  médiocre,  couvert  d'un  très -petit 
nombre  d'épines  calcaires  assez  fortes  ;  coquille  épaisse ,  mé- 
diocre ;  valve  terminale  antérieure ,  striée  et  légèrement  gra- 
nulée ;  la  postérieure  plus  petite ,  à  sommet  tout-à-fait  mar- 
ginal ;  les  valves  intermédiaires  non  tuberculées ,  mais  à 
stries  d'accroissement  en  forme  de  sillons  transvases;  aires 
latérales^  marquées  par  une  petite  c6te;  couler  du  limbe 
blanche  avec  six  taches  carrées ,  noires,  dont  la  4/  deux  fois 
plus  grande  de  chaque  côté;  coquille  presque  noire  avec  une 
tache 'triangulaire  étroite,  jaune  ou  blanche,  de  chaque  côté 
delà  ligne  dorsale,  plus  foncée  que  le  reste;  ligne  branchiale 
très-étendue ,  presque  de  la  moitié  de  la  distance  entre  la  tête 
et  l'anus,  et  formée  de  cinquante-deux  lames  branchiales  ;  les 
terminaisons  de  l'appareil  générateur  après  la  40/  et  la  42.* 

J'ai  vu  trois  individus  de  cette  espèce ,  conservés  dans  l'es- 
prit de  vin,  et  rapportés  du  port  Jackson  par  MM.  Quoy  et 
Gaimard,  de  l'expédition  du  capitaine  Freycinet.  £lle  ne  pa- 
roît  guère  dépasser  la  longueur  d'un  pouce  à  quinze  lignes. 

L'O.  HÉRISSÉ,  C.  hirtosus,  Pérou*  Corps  ovale,  large,  un 
peu  épais,  déprimé,  à  limbe  médiocre,  couvert  d'un  très- 
grand  nombre  de  petits  tubercules  squamo-épineux  ;  coquille 
de  huit  valves  comme  dans  les  espèces  précédentes,  mais  moins 
longues  et  plus  larges  ;  les  stries  marginales  d'accroissement 
bien  marquées,  grossières;  les  sommets  et  les  aires  peu  pro- 
noncés; le  bord  adhérent  de  l'antérieure  très-court  pourvu  de 


ose  647 

onze  dents  pectinëes ,  celui  de  la  postérieure  presque  nul  et 
entier.  Couleur  générale  blanche ,  avec  des  taches  irrégulières 
brunes  sur  le  limbe. 
Des  mers  de  File  King. 

D«  Espèces  à  aires  latérales  peu  ou  point  distinctes; 
limbe  irrégulièrement  pileux  ou  tuberculeux  ;  lames 
d* insertion  dentées  ou  non,  mais  jamais  pectinées. 

1  •  Des  dents  à  la  val¥e  antérieure  seulement, 

L'O.  BLANCHET,  C.  alhidus*  (Coll,  du  Mus,)  Corps  ovale, 
épais,  assez  déprimé;  le  limbe  médiocre  et  couvert  de  poils 
courts  et  très-fîns.  Coquille  grande,  de  huit  valves,  à  peu  près 
dans  la  même  proportion  que  dans  Fespèce  précédente;  les 
aires  latérales  des  intermédiaires  un  peu  indiquées  par  une 
surface  plate  et  bordées  par  quelques  stries  d'accroissement; 
des  terminales,  Fantérieure  comme  festonnée  sur  son  bord 
adhérent,  divisé  en  neuf  dents  larges  et  entières,  la  posté- 
rieure ,  sans  divisions  à  sa  lame  d'adhérence.  Couleur  du 
limbe  d'un  gris-brun  uniforme  ;  toute  la  coquille  d'un  blanc 
sale  ou  grisâtre  par  dépôt  en  dessus ,  d'un  vert  d'aigue-marine 
en  dedans. 

Des  mers  de  File  King. 

L'O.  RARiPiLEux,  C.  raripilosus.  Corps  ovale,  épais,  convexe, 
non  caréné;  limbe  médiocre,  hérissé  de  quelques  gros  poils 
noirs,  flexibles,  un  peu  plus  nombreux  à  sa  circonférence; 
coquille  de  huit  valves  épaisses,  à  peine  carénées;  les  deux 
terminales  les  plus  petites;  Fantérieure  semi-circulaire,  avec 
neuf  larges  dents  d'insertion  ;  la  postérieure  ovale  transver- 
salement avec  ses  lames  d'insertions  entières,  ailées  anté* 
rîeurement;  les  valves  interifiédiaires  subsemblables,  avec 
une  saillie  arrondie  à  la  partie  médiane  de  leur  bord  anté- 
rieur; la  lame  d'insertion  subaiiée,  avec  une  seule  entaille 
profonde  de  chaque  c6té;  couleur  brune  sur  le  limbe ,  et  d'un 
blanc  roussàtre  sur  les  valves  en  dehors  comme  en  dedans. 

J'ai  caractérisé  cette  espèce  d'après  un  bel  individu  entier 
de  ma  Collection,  que  je  dois  à  l'amitié  de  M.  le  docteur 
Leach.  J'en  ignore  la  patrie;  mais  je  le  croîs  distinct  de 
l'pscabrion  géant  et  de  celui  du  Pérou ,  avec  lequel  je  l'avoir 


548  ose 

d'abord  confondu*  Sa  longueur  totale  est  de  plus  de  froii 
pouces. 

L'O.  A  CÔTES ,  C  costatus.  Corps  ovale ,  sensiblement  plus 
large  au  milieu  qu'aux  deux  extrémités;  limbe  couvert  de 
poils  assez  longs;  coquille  subcarénée  de  huit  valves,  les  in- 
termédiaires bien  plus  grandes  que  les  autres ,  ayant  un  som- 
met subonguiculé,  et  les  aires  latérales  séparées  de  la  médiane 
par  une  côte  saillante  ;  la  terminale  antérieure  petite ,  semi- 
circulaire  ,  rélevée  de  dix  côtes  rayonnantes  ;  couleur  géné- 
rale de  la  coquille  jaunâtre,  variée  de  taches  brunes,  plus 
foncée  en  dehors,  blanche  en  dedans. 

Du  Port  du  roi  Georges. 

a.  Des  dents  aux  valves  terminales  antérieure  et  postérieure» 

L'O.  iCARGiNé  ;  C,  marginatus ,  Pennant ,  British  ZooL ,  4 1 
p.  61 ,  t.  36,  fig.  a.  Corps  large  ,  ovale,  assez  déprimé,  sub- 
caréné dans  son  milieu  ;  valves  intermédiaires  larges ,  très- 
angul.euses,  finement  granuleuses  et  subdenticulées  à  leur 
bord  postérieur  ;  Fantérieure  à  neuf  dents  peu  profondes ,  non 
pectinées.  Couleur  agréablement  variée  de  bleu  ,  de  rouge  et 
de  blanc,  quelquefois  simplement  grisâtre  parla  dessiccation. 

Cette  espèce  est  celle  que  Ton  trouve  le  plus  communé- 
ment sur  les  bords  de  la  Manche  et  probablement  plus  au 
Nord.  Elle  est  petite, 

L'O.  cENDRé:  CoinereuSj  Linn.,  Gmel.  ;  Chemn. ,  Conch,, 
8,  t.  96,  fig.  818.  Corps  très-petit  (deux  lignes  de  long  sur 
une  et  un  tiers  de  large),  déprimé,  un  peu  plus  étroit  en 
avant,  caréné,  lisse,  avec  trois  sillons  dorsaux  longitudinaux; 
limbe  subcilié  dans  sa  circonférence.  Couleur  de  tout  rani- 
mai et  de  sa  coquille  rougeàtre  pendant  la  vie  et  devenant 
cendrée  par  la  dessiccation. 

Des  mers  de  la  Norwége,  où  il  vit  entre  les  racines  des 
algues. 

L'O.  BLANC  :  C  alhus ,  Linn. ,  Gmel.  ;  Chemn. ,  Chit. ,  t.  2 , 
fig.  9.  Corps  oblong  (de  quatre  lignes  et  demie  de  long  sur 
deux  lignes  et  demie  de  large),  lisse,  un  peu  glabre,  arrondi 
également  aux  deux  extrémités,  déprimé  et  caréné;  la  forme 
des  huit  écailles  comme  dans  la  suivante.  Couleur  générale 
Jblancbe. 


ose  549 

Des  mers  de  Norwége. 

L'O.  rouge:  C,  ruber ,  Linn* ,  Gmel.  ;  Chemn»,  Chit,,  t*  2, 
fîg.  8  ;  Chiton  marmoreus ,  Oth.  Fabr. ,  Faun»  GroenL,  p*  420 , 
n.''  420.  Corps  de  cinq  lignes  et  demie  à  dix-huit  lignes  de 
long  sur  deux  lignes  deux  tiers  à  six  lignes  et  demie  de  large, 
ovale-oblong ,  glabre,  ou  à  peine  scabre,  subcaréné;  valves 
au  nombre  de  huit ,  les  sept  antérieures  arrondies  en  avant , 
subrameuses  en  arrière,  la  postérieure  arrondie  à  ses  deux 
extrémités;  dix  dents  à  la  première,  ainsi  qu^à  la  dernière, 
une  à  chacune  des  intermédiaires,  et  des  carènes  extrême- 
ment légères ,  partant  de  chacune  de  ces  échancrures  et  con- 
vergentes au  sommet  ;  limbe  à  peu  près  lisse  ;  couleur  de  la 
coquille  variée  et  marbrée  de  brun ,  de  blanc  et  de  verdàtre 
en  dessus,  rouge  en  dedans,  suivant  Oth.  Fabricius,  et  rouge 
en  dessus,  suivant  Muller.  L'animal  de  couleur  ochracée. 

Des  mers  du  Nord. 

En  comparant  Texcellente  description  qu'Othon  Tabricius 
donne  de  cette  espèce ,  il  me  semble  presque  indubitable , 
que  c'est  la  même  que  les  auteurs  anglois  ont  distinguée  de- 
puis sous  le  nom  de  CK  marginatus,  du  moins  les  individus 
nombreux  de  cette  espèce  que  je  possède  me  paroissent-ils 
avoir  tous  les  caractères  de  Toscabrion  marbré  de  Fabricius. 

L^O.  COULEUR  DE  CERISE:  C.  ccrosinus ,  Linn.,  Gmel.;  Chemn., 
Conch,,  8,  t.  94,  fig.  796.  Coquille  jisse  ,  de  huit  valves,  de 
couleur  rouge  de  cerise,  avec  les  dents  d'insertion  blanches. 

Cette  espèce,  dont  on  ne  connoît  pas  la  patrie,  est  trop 
incomplètement  caractérisée  et  mal  figurée ,  pour  qu'on  dise 
au  juste  ce  que  c'est. 

L'O.  PUNAISE  :  C,  cimec ,  Linn.,  Gmel.;  Chemn.,  Conch.^ 
8,  t.  96,  fig.  8i5.  Petite  espèce  carénée,  diaphane,  avec  des 
bandes  noirâtres  et  plus  claires,  alternantes;  les  valves  ex- 
trêmes très-finement  ponctuées. 

Des  mers  de  Norwége. 

L'O.  ASELLE  ;  C  asellus ,  Linn. ,  Gmel.  ;  Chemn.  ,  Conch* , 
8  ,  t.  96 ,  fig.  8 1 6  ;  £nc.  méth. ,  pi.  161,  fig.  1 2 .  Petite  coquille 
convexe  en  dessus,  très-noire,  avec  une  tache  blanche  sur  le 
milieu  de  chaque  valve. 

Des  mers  de  Norwége. 

L*0.  TAÉft-rBTiT  :  C.  miïiimus ,  Linn. ,  Gmel.  ;  Chemn. ,  Coneh* , 


55o  ose 

9,  t.  96,  fig.  814,  et  Enc.  méth.,  pi.  161^  fig.  8.  Très-petite 
coquille,  glabre,  noire,  et  çà  et  là  comme  farineuse. 

Des  mers  de  Norwége  prés  Bergen* 

L'O.  U8SE;  C.  lœvis,  Linn,,  Gmel. ,  n.®  27  ,  d'après  Pen- 
sant, BriU  ZooL,  4 ,  p.  61 ,  t.  36 ,  fig.  3.  Coquille  très-glabre, 
avec  une  bande  dorsale  élevée. 

Des  mers  d'Angleterre  près  Scarborough* 

Je  ne  serois  pas  étonné  ,que  les  neuf  espèces  que  je  range 
dans  cette  section  ne  fussent  que  des  variétés  de  la  même, 
mais  c'est  ce  qu'il  est  impossible  d'assurer ,  tant  les  descrip- 
tions et  les  figures  données  par  les  auteurs  sont  incomplètes. 

L'O.  DuPéRon;  C.  peruvianusy  de  Lamarck ,  Enc.  méth., 
pi.  1 63,  fig.  7.  Corps  ovale,  épais,  médiocrement  aloogé; 
coquille  de  huit  valves  sûbstriées  et  montrant  des  traces  des 
aires  latérales;  le  limbe  hérissé  de  crins  noirs;  les  valves 
terminales  subsimilaires  et  semi-circulaires. 

Des  c6tes  du  Pérou. 

L'O.  EPINEUX  ;  C.  spinosus,  Brug. ,  Journ.  d'Hist.  nat. ,  1 , 
p.  a5  ,  pi.  2 ,  fig.  1 ,  2.  Corps  ovale,  assez  déprimé,  glabre; 
la  coquille  assez  peu  large  ,  formée  toujours  de  huit  pièces 
lisses,  arrondies,  et  dont  les  terminales  sont  un  peu  trilo- 
bées; le  limbe  fort  grand  et  hérissé  d'épines  calcaires,  mo- 
biles ,  subarquées  et  noirâtres. 

Assez  grande  espèce  (trois  pouces)  des  mers  Australes. 

L'O.  hérisson;  C  echinatus,  Bam.,  loc,  cit.  Corps  ovale- 
oblong,  couvert  d'un  épiderme  grossier,  noir  et  rude,  tm- 
adhérent  à  la  coquille,  et  la  cachant  presque  entièrement, 
k  l'exception  de  la  carène  dorsale  ;  limbe  plus  de  moitié  aussi 
large  que  la  coquille  et  hérissé  d'un  grand  nombre  d'aspérités 
inégales,  irrégulières,  arrondies  à  l'extrémité  et  de  couleur 
blanche.  Animal  d'un  vert  pâle ,  avec  le  bord  intérieur  d'uae 
couleur  plus  claire. 

Des  côtes  du  Pérou. 

L'O.  oscABRELLE;  C,  chitoncllus ,  de  Lamk. ,  Anîm.  sans  vert., 
t.  6,  part.  1.",  p.  3i5.  Corps  alongé,  subcylindrique,  vermi- 
forme,  couvert  dans  une  irès-petite  partie  de  son  dos  par 
une  coquille  formée  de  huit  valves,  petites,  lisses,  abords 
très -entiers;  la  postérieure  mucronée  à  l'extrémité;  l'anté- 
rieure arrondie  en  avant  et  plus  large  que  les  autres;  limbe 


ose  55i 

proportionnellement  fort  large  et  couvert  de  très- petite 
épines  calcaires,  irréguliéres. 

Des  mers  de  la  Nouvelle- Hollande. 

L'O*  STaié  ;  C«  striatus  j  de  Lamk. ,  loc.  eit*  Corps  de  même 
forme  que  dans  Tespèce  précédente.  Coquille  de  huit  petites 
valves,  striées  du  sommet  à  la  circonférence;  les  six  inter- 
médiaires foliacées;  la  postérieure  obtuse  en  arrière* 

Des  mers  de  la  Nouvelle- Hollande. 

Ces  deux  dernières  espèces  constituent  le  genre  Oscabrelle 
de  M.  de  Lamarck. 

E.  Espèces  en  général  plus  alongées,  la  partie  co- 
quillière  plus  étroite  et  quelquefois  presque  entière- 
ment  cachée  ;  neuf  paires  de  pores  symétriquement 
rangés  de  chaque  côté  du  dos  et  donnant  insertion 
chacun  à  un  faisceau  de  soies;  les  branchies  beau-- 
coup  moins  avancées  ;  point  d' aires  latérales  ;  lames 
d^ insertion  très  -  grandes  y  dentées,  non  pectinées. 

Cette  section  pourroit  très-bien  former  un  geAre  distinct 
de  celui  des  oscabrions  proprement  dits,  comme  je  Tavois 
proposé  dans  mon  article  Mollusques  ,  du  Supplément  à 
FEncyclopédie  britannique,  et  comme  il  paroit  que  M.  le 
docteur  Leach  Favoit  adopté.  Son  caractère  principal  seroit 
dans  la  disposition  fasciculaire  des  poils  du  limbe ,  plus  que 
dans  la  forme  générale  du  corps  et  la  petitesse  relative  de 
la  coquille ,  plus  ou  moins  apparente  ;  car  nous  avons  va 
que  certaines  espèces  de  la  section  précédente  offrent  ce 
dernier  caractère ,  et  c'est  sur  lui  seulement  que  M.  de  La- 
marck  a  établi  son  genre  Oscabrelle.  On  pourroit  nommer  le 
nôtre  Chitonelle. 

L*0.  FASCICULAIRE  :  Cfascicularis ,  Linn. ,  Gmel. ,  n.^  4  ;  Enc. 
méth.,  pL  i63 .  fig.  11,12.  Coquille  cendrée ,. lisse,  légèrement 
carénée,  avec  dix, paires  de  faisceaux  de  soies  blanches. 

Des  côtes  d'Afrique. 

L'O.  A  crins:  C  crinitus,  Pennant,  Brit,  ZooL,  4,  p.  60, 
tab.  36  ,  fig.  1 ,  et  Enc.  méth.,  pi.  63,  fig.  99  10.  Corps  ovale, 
assez  épais;    coquille  de  largeur  médiocre  (le  tiers  envi- 


553  osd 

ron  du  dos),  formée  de  huit  valves  granulées;  les  nx 
intermédiaires  presque  égales,  semblables;  l'antérieure  semi- 
circulaire,  à  six  dentelures  j  la  postérieure  très -petite,  un 
peu  patelloïde;  neuf  paires  de  faisceaux  de  soies  blanches 
sur  le  iimbe  qui  est  en  outre  couvert  de  poils  fins ,  très- 
nombreux  ef  longs. 

C'est  l'espèce  commune  sur  nos  c6tes  et  que  les  natura-» 
listes  anglois  ont  rapportée  à  l'O.  fasciculaire ,  sans  faire  atten- 
tion que  celle-ci  est  tout-à-fait  lisse  et  a  une  paire  de  fais- 
ceaux de  poils  de  plus;  ce  qui,  il  est  vrai,  est  assez  douteux. 

L'O.  ÉCHiNOTE  ;  C  echinotus,  Enc.  méth. ,  pi.  1 63  ,  fig.  1 4  9  1^9 
probablement  d'après  Chemn.,  Cùnch.,  10,  U  175,  fig.  1688. 
Corps  ovale I  assez  déprimé,  caréné-  plus  que  dans  l'espèce 
précédente  ;  valves  médiocres,  entièrement  granuleuses,  si 
ce  n'est  à  la  carène,  qui  forme  une  espèce  de  pointe  dis- 
tincte ;  six  grandes  dentelures  à  la  première  valve  ;  le  bord 
de  la  postérieure,  la  plus  petite  de  toutes,  un  peu  festonné; 
neuf  paires  de  petits  faisceaux  de  soies  blanches;  couleur 
variée  de  noir  et  de  blanc  jaunâtre;  limbe  entièrement  cou- 
vert de  petites  soies. 

Je  distingue  cette  espèce  d'après  un  individu  de  ma  Col- 
lection, qui  est  bien  différent  de  l'O.  à  crins  de  nos  côtes  de 
la  Manche.  11  me  paroit  assez  bien  ressembler  à  celui  que 
représente  Ibl  figure  citée  de  l'Encyclopédie. 

Cette  espèce  paroft  être  commune  sur  les  c6tes  de  l'Océan. 

L'O.  DE  Garnot  ,  C.  Garnotu  Corps  ovale ,  assez  pçu  alongë , 
un  peu  déprimé,  couvert  en  dessus  d'une  peau  finement 
épineuse  et  rugueuse,  recouvrant  presque  en  totalité  la 
coquille;  limbe  de  médiocre  largeur,  avec  neuf  gros  fais- 
ceaux de  soies  de  chaque  côté;  coquille  de  huit  valves  assez 
petites,  mais  bien  imbriquées,  recouvertes  d'un  épiderme  ru- 
gueux, à  disque  petit  en  comparaison  des  lames  d'insertion; 
l'antérieure  à  six  dents  larges;  la  postérieure  beaucoup  plus 
petite  que  les  autres,  à  bord  entier;  une  très- petite  échan- 
crure  oblique  et  postérieure  aux  lames  d'insertion  aliformes 
des  valves  infermédiaires;  couleur  intérieure  de  la  coquille 
d'un  beau  vert  d'aigue-marine  ;  le  disque  et  le  corps  de  l'ani- 
mal d'uu  brun  foncé.  v 

Cette  espèce  a  été  rapportée  par  M.  Garnot ,  naturaliste 


ose  555 

de  rexpëditîon  du  capitaine  Duperrey,  des  mers  du  cap  dû. 
Bonne  -  Espérance. 

L'O.  POLYCHÈTE,  €•  poljychetus.  Corps  très-petit,  ovale;  limbe 
pourvu  de  neuf  paires  de  gros  faisceaux  très-rapprochés;  de 
soies  argentées ,  égales;  coquille  très-petite;  le  disque  des  val- 
ves intermédiaires  assez  grand,  et  à  cinq  côtés  presque  égaux; 
lames  d*insertion  médiocres ,  unifîssurées  profondément  fort 
en  arrière  ;  celle  de  la  valve  postérieure  à  trois  lobes  presque 
égaux;  couleur  d'un  brun  verdàtre. 

Des  mers  de  la  Nouvelle-Hollande  ;  collection  du  Muséum. 

L'O.  ROSE,  C, roseus.  Corps  ovale,  un  peu  alongé,  subvermi- 
forme  ;  limbe  fort  étendu ,  couvert  d'une  très-grande  quantité 
de  poils  serrés,  et  cachant  des  faisceaux  de  soies  fort  petits; 
le  corps  des  valves  intermédiaires  subtriàngulaire ,  à  sommet 
antérieur  tronqué,  et  couvert  de  tubercules  plats  sur  les  cô- 
tés ;  couleur  de  la  coquille ,  rose  ;  le  reste  d'un  gris  noir. 

Nouvelle- Hollande. 

L'O.  deLesdeur  ,  C.  Sueurii,  Corps  petit,  ovale,  oniscoïde; 
limbe  avec  neuf  paires  de  faisceaux  de  soies  assez  petits;  les 
valves  intermédiaires  ayant  leur  corps  trapézoïdal  avec  une 
sorte  de  pinceau  de  stries  au  milieu  et  leurs  lame»  d'inser- 
tion de  grandeur  médiocre;  couleur  générale  grisâtre. 

Du  Port  du  roi  Georges. 

L'O.  SCABRE ,  C.  scaber.  Corps  ovale,  alongé,  un  peu  ver- 
miforme ,  à  limbe  fort  épais  et  fort  large ,  couvert  de  poiU 
assez  fins  et  de  faisceaux  petits  ;  coquille  petite ,  n'occupant 
que  le  tiers  médian  du  dos,  formée  de  huit  valves  minces, 
fragiles;  les  intermédiaires  plus  grandes  que  les  terminales, 
triangulaires  dans  leur  corps  proportionellement  fort  petit- 
en  comparaison  des  lames  d'insertion,  «'avançant  en  forme 
d'ailes;  lame  dlnsertion  de  la  valve  terminale  antérieure,  en- 
core plus  grande,  à  six  lobes;  celle  de  la  postérieure  patelli- 
forme,  à  quatre  lobes;  couleur  générale  de  la  coquille  d'un 
gris  blanchâtre. 

Des  mers  de  la  Nouvelle -Hollande. 

L'O.  VERMIFORME,  C,  vcrmiformis.  Corps  alongé ,  cylindri- 
que,  obtus  aux  deux  bouts,  à  peine  un  peu  plus  gros  en 
arrière  qu'en  avant,  ridé  en  travers  et  offrant  inférieu- 
remeot  un  pied  très  -  étroit,  canaliculé,  que  dépassent  les 


«54  ÔSC 

hords  recourbés  du  manteau  ;  le  milieu  du  dos  courert 
par  une  série  de  huit  très -petites  coquilles,  en  partie  ca- 
chées, minces,  k  stries  transverses,  sans  sommet  bien  mar- 
qué, disposées  de  manière  que  les  trois  premières  se  tou- 
chent ,  et  que  la  cinquième  et  la  sixième  sont  moins  distantes 
que  la  sixième  et  la  septième,  qui  ne  le  sont  pas  plus  que  les 
deux  dernières;  la  première  plus  grande  que  les  autres  et 
quadrilobée  à  son  bord  autérieur.  Une  double  série  de 
pores  latéraux,  comme  dans  les  espèces  précédentes,  mais 
<dans  lesquels  je  n'ai  pas  vu  les  pinceaux  de  soies. 

Patrie  P  Peut-être  la  Nouvelle -Hollande. 

J*ai  vu  deux  individus  de  cette  espèce  dans  la  Collection 
du  Muséum  britannique  à  Londres  :  Pun  avoit  deux  pouces 
et  demi  de  long  et  Pautre  deux  pouces  seulement. 

L'O.  DE  Leach,  C.  LeaehL  Corps  ovale,  assez  court,  sob- 
déprimé  ou  moins  cylindroïde  que  dans  Pespèce  précédente, 
plus  large  en  avant  qu'en  arrière  ;  trois  séries  de  gros  pores 
sur  le  dos;  une  médiane  de  huit,  dont  les  postérieurs  sont 
plus  rapprochés ,  sans  renflement  basilaire  et  conduisant  dans 
des  cavités,  renfermant  de  petites  valves  à  bords  entiers  et 
^iîcn  articulées  entre  elles  ;  deux  latérales  de  dix ,  à  bords  ma- 
'iiwlonnés,  dont  les  antérieurs  plus  rapprochés  et  les  autres 
correspondant  à  chaque  espace  intervalvaire. 

Tai  vu  un  bel  individu  de  cette  espèce ,  dont  j'ignore  la 
patrie ,  dans  le  Muséum  britannique  ;  elle  est  évidemment 
distincte  de  la  précédente. 

■ 

F.  Espèces  incompiéiemenâ  connues* 

L'O.  HispiDE  :  C.  hispidusy  Linn. ,  Gmel.;  Schroët.,  Conch,f 
3  ,  p.  493,  t.  9,  fig.  18  ;  Enc.  méth.,  pL  i63  ,  fig.  5.  Coquille 
de  grandeur  médiocre ,  formée  de  six  valves  d'un  noir  cendré, 
avec  des  taches  et  des  points  blancs,  et  marquée  de  stries 
très-fines  et  très-finement  granulés. 

Cette  espèce  ,  que  l'on  dit  des  mers  d'Amérique  ,  me 
paroit  fort  douteuse  à  cause  du  nombre  de  ses  valves. 

L'O.  TCBERCULÉ  :  C  luherculatus ^  linn.,  Gmel.;  Schroè't. , 
CoiurTi.,  3,  p.  494»  t*  99  ^S'  ^3*  ^"^*  uiéth. ,  pi.  168,  fig.  6 
et  pL  63  f  fig.  4*  Coquille  oblongue«>ovAlc9  étroite,  de  sept 


ose  555 

valves,  couvertes  de  tubercule  inégaux,  disposés  en  quin- 
conce; couleur  cendrée,  mêlée  de  blanc  sur  les  côtés,  avec 
des  bandes  ondulées,  brunes  sur  le  dos,  qui  est  verdàtre  et 
marqué  d'une  bande  large  très -noire. 

Des  mers  d'Amérique*  C'est  encore  une  espèce  douteuse, 
du  moins  par  le  nombre  des  valves. 

L'O.  FONCTué  ;  C  punctatusy  Linn.  ;  Gmel. ,  n.®  6.  Corps  avec 
une  coquille  de  huit  valves ,  lisse ,  et  des  points  excavés. 

Cette  espèce,  qui  pourroit  bien  n'être  autre  chose  que 
rO.  fasciculaire ,  habiteroit,  suivant  Gmelin,  l'Asie,  l'Eu- 
rope et  l'Amérique  ;  mais  il  y  a  probablement  confusion  dans 
les  indications.  (De B.) 

OSCABRION.  (  Foss.  )  Quoique  les  espèces  dt  ce  genre 
soient  nombreuses  à  l'état  vivant,  on  en  trouve  très -rare- 
ment à  Fétat  fossile,  et  ce  n'est  que  dans  les  couches  du 
calcaire  coquillier  grossier  que,  jusqu'à  présent ,  on  en  a 
rencontré. 

OscABRioN  DE  Grignon  :  ChitoTi  griguonensis  ^  Lamk. ,  Ann* 
du  Mus. ,  voU  1 ,  pag.  3o8  ;  Oesh. ,  Descript.  des  coq.  foss.  des 
env.  de  Paris,  tom.  2  ,  p.  7,  pi.  i ,  fig  i  —  7;  Vélins  du  Mus. 
n.**  1  ,  fig.  6 ,  7 ,  8.  Comme  on  ne  trouve  que  des  pièce» 
détachées  du  têt  de  cette  espèce,  il  est  difficile  d*étre  assuré 
de  quel  nombre  de  ces  pièces  il  étoit  composé;  chacune  des 
valves  a  une  ligne  et  demie  à  deux  lignes  de  largeur;  elles 
sont  légèrement  granulées  et  ont  beaucoup  d'analogie  avee 
celles  d'une  petite  espèce  que  l'on  trouve  quelquefois  dans 
les  mousses  de  Corse  (Deshayes);  mais  elles  n'en  ont  aucune 
avec  celles  de  cinq  ou  six  petites  espèces  qui  existent  sur 
les  côtes  d'Angleterre  et  de  Normandie.  On  trouve  cette  es- 
pèce fossile  à  Grignon,  département  de  Seine -et- Oise,  à 
Hauteville  et  à  Orglandes,  département  de  la  Manche. 

J'ai  trouvé  dans  ces  deux  derniers  endroits  et  à  Fontenaî- 
Saints-Pères,  près  de  Mantes,  des  valves  qui  étoient  fortement 
granulées,  et  qui  forment  une  variété  du  chiton  grignoneruis ^ 
si  elles  ne  dépendent  pas  d'une  espèce  particulière.  (D*  F.) 

ose  ANE,  Oscanus.  {MalerUoz.?)  Genre  établi  par  M.  Bosc 
pour  an  animal  parasite  marin,  observé  sous  le  corselet  des 
crevettes ,  trop  incomplètement  connu  par  la  descriptioik  et 
la  figure  qu'en  donne  le  naturaliste  que  nousvenonideciteri 


556  ose 

pour  qu'on  puisse  assurer  ses  rapports  naturels.  Nous  nom 
bornerons  donc  à  extraire  ce  qu'il  en  a  dit  dans  son  Histoire 
naturelle  des  coquilles ,  faisant  suite  au  Buffon ,  édition  de 
Déterville ,  et  dans  le  Nouveau  Dictionnaire  d'histoire  natu- 
relle. Voici  d'abord  les  caractères  assignés  à  ce  genre  :  Une 
coquille  univalve ,  ovale  y  coriace,  presque  transparente, 
sans  spire.  Cette  coquille ,  ajoute  M.  Bosc ,  est  un  tét  coriace, 
demi-transparent,  de  couleur  pâle,  de  forme  ovale-alongée. 
d'une  ligne  et  demie  de  longueur.  L'animal ,  qui  se  trouve 
au-dessous,  est  également  ovale,  convexe,  avec  un  sillon 
dorsal,  d'où  partent  vingt-cinq  à  vingt-six  côtes  arrondies, 
courtes,  obtuses,  qui  se  prolongent  au-delà  de  l'abdomen. 
Il  est  presque  plat  en  dessous;  la  bouche  et  l'anus,  très-dis- 
tincts ,  sont  à  égale  distance  des  deux  extrémités.  L'intestin 
se  manifeste  par  une  ligne  obscure ,  avec  un  point  brun  aux 
extrémités  :  vers  la  bouche  se  montrent  de  temps  en  temps 
des  tentacules  rétractiles  au  nombre  de  trois  de  chaque  c6té, 
et  qui  •  probablement  servent  à  ^xer  l'animal.  11  est  du 
reste  si  délicat  qu'on  peut  difficilement  le  toucher  sans  le 
détruire.  M.  Bosc  a  vu  sortir  du  corps  de  plusieurs  individus 
une  grande  quantité  de  grains  blancs,  qui,  vus  à  la  loupe, 
lui  ont  paru  des  petits  déjà  couverts  de  leur  coquille,  ce  qui 
en  fait  des  animaux  vivipares. 

Nous  avons  dit   que   cet  oscane  vit  sur  les   crevettes  en 
haute  mer,  attaché  sur  le  côté  du  corselet  et  toujours  soli- 
taire. Il  est  figuré  pi.  27  de  l'ouvrage  cité- 
Aucun   zoologiste  moderne  n'a  adopté  ce  genre ,  que  M. 
'  Bosc  dit  pouvoir  être  placé  avec  autant  de  raison   dans  la 
classe  des  vers  que  dans  celle  des  testacés.  Si  nous  pouvions 
hasarder  une  conjoncture,  il  nous  sembleroit  que  ce  seroit 
plutôt  quelque  genre  de  Lernée  ou  même  de  Bopyre.  (De  B.) 
OSCHAR.  (Bot,)  Nom  arabe  d'une  asclépiade  ,   ascUpias 
gigantea  de  Linnœus,  asclepias  procera  de  "Willdenow,  sui- 
vant Forskal.    C'est  Vochar  de  M.  Delile ,  Vossar   des  Égyp- 
tiens, cité  par  C.   Bauhin.    Son  fruit  est  le  Beid  el  ossai. 
Voyez  ce  mot.  (J.)  ^ 

OSCILLAIRE ,  Oscillaria.  (ZooL?)  M.  Bosc,  avec  pleine  raison, 
substitua  ce  nom  à  celui  d'OsciLLATOiRE ,  OscilLatoria ,  imposé 
par  M.  Vaucher  à  l'un  des  genres  compris  entre  les  tremelles 


ose  557 

de  VHistoire  des  conférées  d'eau  douce,  genre  doat  l'établisse- 
ment avoit,  dès  Tan  V  de  la  république,  été  indiqué  sous  le 
nom  qu'adopte  M.  Bosc  dans  un  opuscule  où  nous  avions,  an* 
térieurement  à  tout  autre,  essayé  de  débrouiller  le  èhaos  où 
te  trouvoit  alors  la  cryptogamie  aquatique.   M.  le   profes- 
seur De  CandoUe  a  jugé  que  les  oscillaires  ne  faîsoient  pas 
partie  du  domaine  de  la  botanique ,  aussi  ne  les  a-t-il  point 
admis  dans  sa  Flore   française.   En   effet ,  des  mouvemens 
spontanés,  très-remarquables  sur  les  filamens.dont  ils  se  com- 
posent, indiquant  en  eux  un  genre  de  vie  plus  développé 
que  celui  qu'on  regarde  comme  le  propre  des  végétaux , 
semblent  assigner  leur  place  au  rang  des  productions  ani- 
males. Créatures  mixtes ,  qui ,  par  leur  aspect ,  leur  texture 
et  leur  mode  de  croissance,  sont  de  véritables  plantes  hydro- 
phytes ,  mais  qui ,  par  la  faculté  qu'elles  ont  d'agir  en  tout 
sens  selon  une  sorte  de  volonté,  sont  en  même  temps  de 
véritables  animaux ,  les  oscillaires  prendront  place  dans  une 
classe  intermédiaire ,  ou  nouveau  règne  ,  qu'il  est  indispen- 
sable aujourd'hui  d'établir,  vu  l'accroissement  où  se  sont  élc^ 
vées  nos  connoissances  en  histoire  naturelle.   Dans  ce  règne 
nouveau  les  oscillaires  se  feront  remarquer  par  leurs  habi- 
tudes, par  la  propriété  qu'elles  ont  de  braver  les  tempéra- 
tures les  plus  extrêmes,  et  parla  profusion  avec  laquelle 
on  les  tr.ouve  répandues  soit  à  la  surface  de  la  terre,  soit 
dans  la  profondeur  des  eaux.  Rangées  parmi  nos  arthrodiées, 
elles  y  seront  le  type  d'une  famille  composée  de   plusieurs 
genres   où   toutes  les   espèces  sont  douées  de  mouvemens 
spontanés.  Cette  famille  sera  celle  des  Oscillariées  ,  dont  les 
caractères  seront  :  Filamens  simples  ,  formant  autant  d'indi- 
vidus, cylindriques,  constitués  par  un  tube  extérieur  con- 
tinu ,  généralement  très-visible  pour  l'œil  armé ,  et  par  un  tube 
intérieur,  composé  de  segmens  parallèles,  plus  larges  que  longs 
(quelquefois  presque  carrés),   colorés  par  la  matière  verte 
qui  affecte  dans  leur  intérieur  des  teintes  plus  ou  moins  in- 
tenses, selon  les  espèces,  doués  de  mouvemens  propres  très- 
variés,  mouvemens  évidemment  volontaires  et  souvent  fort 
vifs  d'oscillation  ,  de  reptation  ,  d'enlacement ,  mais  jamais 
de  contraction  ,   à  Taide  desquels  ces  filamens  ,  réunis  en 
société,   sVtendent  en  surface  et  (laissent  par  se  tisser  ea 


658  ose 

membranes  phytoïdes,  où  tout  mouvement  cesse  bientôt  et 
que  pénètre  une  mucosité  dans  laquelle  «^accumulent  des 
molécules  onctueuses  au  tact ,  de  matière  terreuse. 

Nos  connoissances  dans  les  parties  long«temps  les  plus  négli- 
gées de  la  cryptogamie  et  de  la  zoologie  s'étant  prodîgielu^ 
ment  accrues  par  les  travaux  d'un  grand  nombre  d'investi- 
gateurs ardens ,  qui  sentirent  la  nécessité  de  se  familiariser 
avec  Fusage  du .  microscope ,  et  la  plupart  des  découvertes 
modernes  en  ce  genre  s'étant  faites  depuis  le  commencement 
de  ce  Dictionnaire ,  c'est  au  mot  Psychodiairbs  que  nous  en 
t>aiterons  avec  l'histoire  des  Oscillariées  et  des  familles  ooa« 
velles  qui  se  viennent  grouper  autour  de  celle-ci.  Nous  pro- 
fiterons de  cet  article  pour  énumérer  et  décrire  divers 
genres  fort  singuliers ,  avec  les  espèces  dont  ils  se  composent: 
il  suffira  de  relever  en  ce  moment  une  erreur  considéraUe, 
daos  laquelle  un  abus  de  mots,  au  sujet  des  oscillaires,  en- 
traîna toutes  les  personnes  qui,  s'occupant  d'une  section 
quelconque  de  la  cryptogamie ,  ont  eu  la  prétention  d'en 
tracer  les  généralités  et  d'y  établir  des  lois. 

Le  mot  T&EMELLE ,  Tremella ,  ayant  été  employé  dès  long- 
temps pour  désigner  des  productions  fugaces  et  gélatineuses, 
qui  sont  probablement  les  nostocs  des  modernes,  Adanson 
rétendit,  dans  son  habitude  de  déplacer  la  valeur  des  noms, 
à  l'une  des  espèces  les  plus  répandues  d'oscillaires,  sur  laquelle 
ce  savant  composa  un  assez  bon  Mémoire ,  inséré  dans  l'His- 
toire de  l'Académie  des  sciences  :  il  y  signala  le  premier  les 
mouvemens  de  l'être  ambigu  sur  lequel  l'attention  des  savans 
se  trouvoit  ainsi  appelée  ,  et  de  ce  que  la  prétendue  tre- 
melle  d'Adanson  devenoit  une  sorte  d'animal ,  nul  natura- 
liste n'écrivit  une  ligne  où  le  nom  de  tremelle  se  trouvait 
employé,  qu'il  ne  fût  question  de  Tanimalité  de  la  tremelle. 
M.  Vaucher  lui-même  ,  qui,  dans  un  excellent  Traité,  péné- 
trant au  fond  des  choses,  tenta  d'éclaircir  Fun  des  points 
les  plus  obscurs  de  la  science ,  et  qui  reconnoissoit  «  que  le 
«  nom  même  des  tremelles  ne  présentoit  qu'un  sens  équi^ 
<«  voque^,  laissa  les  oscillaires  dans  le  rang  de  celles-ci ,  et, 
parce  que  les  oscillaires  sont  réellement  animées ,  crut  voir 
dans  les  filamens  intérieurs  des  nostocs  certains  mouvemens 
qui  n'y  existent  en  aucun  cas.  Les  tremelles,  d%ns  le  sens 


555 

maires 

■■  sont  au 

ssi  éloignées 

:Ire  pti 
es  dui 

ir  exemple  un  agaric 
vent  donc  désormais 

.  ou  1'; 

îutre  1101 

m  sans  s'^lre 

ueces 

e,  qui 

mois  dés 
,  lorsqu' 

ignent.  Il  en 
on  l'emploie 
ious  d'autre* 

Ités  na 
feroie 

liirelles , 
nt  les  m 

ne  présente 
ots  triûiidrie 

ose 

rigoureux  de  ce  mot,  et  les  osci 
dans  la  nature  que  le  peuvent  t 
et  une  scrtuliiire.   Les  naturalistt 
éviter  d'employer  légèrement  l'un 
bien  inslruil»  auparavant  de  ce  qi 
cal  de  même  du  nom  de  conferve 
linnéennemenl,  mais    dans    des 
points  de  vue  on  s'nccupe  d'affii 
pas  un  sens  plus  exact  que  ne  k 
ou  gynandrie,  sous  lesquels  se  trouvoient  rapprochés  les  vé- 
gétaux les  plus  disparates. 

On  doit  encore  remarquer  que  l'espèce  d'oacillaire  appelée 
par  M.  Vaucher  oscillatoria  Adansonii,  en  l'honneur  du  savant 
qui  en  £t  connottre  les  mouvemens,  n'est  précisément  pas 
celle  dont  Adanson  s'étoil  occupé,  ainsi  qu'on  le  verra  par  , 
l'article  qui  concernera  ce  genre  au  mot  PsrcHODiAiHES.  (Vay, 
aussi  MATiF.nE  vr.RTE.) 

M.  Agardh  et  d'autres  algologues  qui,  au  lieu  d'imiter  la 
judicieuse  réserve  du  savant  M.  De  Candolle,  ont,  malgré 
l'animalité  indubitable  de  oscillaires,  continué  à  les  com- 
prendre dans  leurs  ouvrages  d'hydrophytologie,  ont  intercalé 
parmi  celles-ci  de  simples  végétaux  qui  n'y  sauroient  demeu- 
rer, ou  élabli  des  coupes  qu'un  examen  attentif  des  objets  ne 
permet  pas  d'admettre.  (B.  de  S.  Vincent.} 

OSCILLAHIÉES.  (ZooLP)  Voy.  Oscillaibb  et  Psycbodiaims. 

(B.    DE   S.    VCNCENT.) 

OSCILLATOIRE,   OiciUatoria.  (ZooL?)  Voyez  OsciitAiBE. 

(B.    IIeS.    VfNCKNT.) 

OSCILLATOKIA.  (Bol.)  Ce  nom  a  été  donné  par  Vaucher 
à  des  êtres  d'une  nature  végélo-animale  ,  dont  on  fait  un 
genre  particulier  sous  ce  même  nom  Ct  sous  celui  d'oscillarîa. 
AdansoR  aliira,  le  premier,  l'aliention  sur  ces  êtres  singu- 
liers :  Vaucher  fitt  d'abord  contredit  .lur  ses  opinions  a  leur 
égard  i  mais  actuellement  les  naturalistes  se  sont  rangés  à  son 
sentiment.  (Voyez  les  articles  Oscillaire  et  Ose  illabiées.)  Ces 
Ctres  ont  été  long-temps  considérés  conmie  des  espèces  du 
genre  Con/crva,  Lînn. ,  maintenant  divisé  en  une  uiullitude 
de  genres,  tels  que  Trickvphorus ,  Arlhrodiii,  Bangia,  Bystus , 
Noitoo,  Ckanlriiniiii ,  G!oioncma,Lalen,Soyctontma,Rivulariaf 


InENTE-SIM^HB  VOLDMB. 


I